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Énoncés supplémentaires du Comité international des rédacteurs de revues médicales

Comité international des rédacteurs de revues médicales*

CMAJ 1997;156:575-8


*Membres (au moment de préparer la présente édition) : Linda Hawes Clever, Western Medical Journal; Lois Ann Colaianni, US National Library of Medicine; Frank Davidoff, Annals of Internal Medicine; Richard Glass and George Lundberg, Journal of the American Medical Association; Richard Horton, The Lancet; Magne Nylenna, Tidsskrift for Den Norske Laegeforening; Richard G. Robinson, New Zealand Medical Journal; Richard Smith, British Medical Journal; Bruce P. Squires, Journal de l'Association médicale canadienne; Robert Utiger, The New England Journal of Medicine; Martin VanDer Weyden, The Medical Journal of Australia; et Patricia Woolf, Princeton University.
Dans le numéro du 15 janvier, nous avons publié la version 1997 des «Exigences uniformes pour les manuscrits présentés aux revues biomédicales» (CMAJ 1997;156:278-85), du Comité international des rédacteurs de revues médicales. Au cours de son étude des exigences relatives aux manuscrits, le Comité a dû se pencher sur d'autres aspects de la publication (éthique, par exemple). Certaines de ces questions ont été abordées dans les exigences uniformes. D'autres l'ont été dans des énoncés supplémentaires et sont reprises dans cet article.

Définition d'une revue critiquée par les pairs

Une revue critiquée par les pairs est une revue qui a soumis la plupart de ses articles publiés à l'examen critique d'experts qui n'appartiennent pas au personnel de rédaction. Le nombre et le type des manuscrits soumis à l'examen, le nombre des examinateurs, les procédures d'examen et l'utilisation des avis des examinateurs peuvent varier. C'est pourquoi chaque revue doit dévoiler publiquement ses politiques dans ses instructions aux auteurs, pour le bénéfice des lecteurs et des auteurs éventuels.

Liberté et intégrité rédactionnelles

Les propriétaires et les rédacteurs de revues médicales ont un but commun : publier une revue fiable et lisible, qui respecte dûment ses buts officiels et tient compte des coûts. Les propriétaires et les rédacteurs ont toutefois des activités fonctionnelles différentes. Les propriétaires ont le droit de nommer et de renvoyer les rédacteurs et de prendre des décisions d'affaires importantes auxquelles les rédacteurs devraient participer le plus possible. Les rédacteurs doivent avoir le plein pouvoir de déterminer le contenu de la revue. Ils doivent défendre avec détermination ce concept de la liberté rédactionnelle et aller même jusqu'à mettre leur poste en jeu. Pour assurer cette liberté en pratique, le rédacteur doit avoir accès directement au niveau le plus élevé de propriété et non seulement à un gestionnaire délégué.

Les rédacteurs de revues médicales devraient avoir un contrat qui, outre les conditions générales de leur nomination, énonce clairement leurs droits et leurs responsabilités et qui définit des mécanismes de règlement de conflits.

Un conseil consultatif indépendant peut aider le rédacteur à établir et à maintenir la politique rédactionnelle.

Les rédacteurs et les organisations de rédacteurs doivent tous appuyer le concept de la liberté rédactionnelle et attirer l'attention de la communauté médicale internationale sur toute entrave importante à cette liberté.

Conflit d'intérêts

Il y a conflit d'intérêts à l'égard d'un manuscrit donné lorsqu'un participant au processus d'examen critique par les pairs et de publication -- auteur, examinateur et rédacteur -- a des liens avec des activités qui pourraient influer indûment sur son jugement. Peu importe que son jugement soit affecté ou non en réalité. Les liens financiers avec l'industrie (p. ex., emploi, services de consultation, possession d'actions, honoraires, témoignage d'expert), qu'ils soient directs ou par l'entremise de membres de la famille immédiate, sont habituellement considérés comme les conflits d'intérêt les plus importants. Il peut toutefois y avoir conflit pour d'autres raisons : relations personnelles, rivalité universitaire et passion intellectuelle, par exemple.

La confiance de la population dans le mécanisme d'examen critique par les pairs et la crédibilité des articles publiés dépendent en partie du traitement des conflits d'intérêt au cours de la rédaction, du processus d'examen critique par les pairs et de la prise des décisions rédactionnelles. Il est souvent possible de repérer le manque d'objectivité et de l'éliminer en scrutant à la loupe les méthodes scientifiques et les conclusions des travaux. Les liens financiers et leurs effets sont plus difficiles à déceler que d'autres conflits d'intérêts. Les participants au mécanisme d'examen critique par les pairs et au processus de publication doivent dévoiler leurs conflits d'intérêts et rendre les renseignements disponibles afin que d'autres intervenants puissent juger eux-mêmes des répercussions de ces conflits. Comme il se peut que les lecteurs soient moins en mesure de repérer le manque d'objectivité dans des articles d'examen et des éditoriaux que dans des comptes rendus de recherche originale, certaines revues n'acceptent pas les examens et les éditoriaux d'auteurs en situation de conflit d'intérêts.

Auteurs

Il incombe aux auteurs qui soumettent un manuscrit, qu'il s'agisse d'un article ou d'une lettre, de reconnaître et de dévoiler les conflits d'intérêts d'ordre financier et autre qui pourraient avoir biaisé leur travail. Ils doivent reconnaître dans le manuscrit toute l'aide financière reçue pour le travail et les autres liens financiers ou personnels avec celui-ci.

Examinateurs

Les pairs examinateurs de l'extérieur doivent dévoiler aux rédacteurs tout conflit d'intérêts qui pourrait biaiser ce qu'ils pensent du manuscrit et ils doivent s'abstenir d'examiner des manuscrits en particulier s'ils le jugent nécessaire. Il faut informer les rédacteurs des conflits d'intérêts des examinateurs pour leur permettre d'interpréter les examens et de déterminer si l'examinateur doit être disqualifié. Les examinateurs ne doivent pas utiliser à des fins personnelles la connaissance qu'ils ont des travaux, avant leur publication.

Rédacteurs et employés de rédaction

Les rédacteurs qui prennent les décisions finales au sujet des manuscrits ne doivent avoir aucun intérêt financier personnel dans aucune des questions sur lesquelles ils peuvent être appelés à se prononcer. S'ils sont partie aux décisions de la rédaction, les autres membres du personnel de la rédaction doivent fournir aux rédacteurs une description à jour de leurs intérêts financiers (pouvant avoir des répercussions sur leurs décisions rédactionnelles) et s'abstenir de toute décision à l'égard de laquelle ils sont en conflit d'intérêts. Les articles et les lettres publiés doivent inclure une description de toute aide financière et de tout conflit d'intérêts dont les lecteurs doivent être au courant, de l'avis des rédacteurs. Les membres du personnel de rédaction ne doivent pas utiliser à des fins personnelles les renseignements acquis dans le cadre de leur travail sur des manuscrits.

Corrections et rétractations de résultats de recherche et «formulation de réserves» à leur propos

Les rédacteurs doivent supposer au départ que les auteurs font état des résultats de travaux fondés sur des observations honnêtes. Il peut néanmoins surgir deux types de difficultés.

Tout d'abord, on peut noter dans des articles publiés des erreurs qui obligent à publier un correctif ou un erratum portant sur une partie du travail. On peut concevoir qu'une erreur puisse être assez grave pour vicier toute la somme du travail, mais c'est peu probable et les rédacteurs et les auteurs doivent trancher au cas par cas. Il ne faut pas confondre une telle erreur avec des lacunes révélées par l'apparition de nouvelles données scientifiques dans le cours normal de la recherche. Dans ce dernier cas, aucune correction ni rétraction n'est nécessaire.

La fraude scientifique constitue le deuxième type de problème. Si l'honnêteté d'un travail soumis ou publié soulève des doutes importants, il incombe au rédacteur de veiller à ce qu'on donne suite au problème comme il se doit (ce qui peut aller jusqu'à consulter les auteurs). Ce n'est toutefois pas aux rédacteurs qu'il incombe de procéder à une enquête complète ou de trancher : cette responsabilité appartient plutôt à l'établissement où le travail a été effectué, ou à l'organisme subventionnaire. Le rédacteur doit être informé rapidement de la décision finale et, si l'on a publié une communication frauduleuse, la revue doit publier une rétractation. Si ce moyen d'enquête ne produit pas les résultats escomptés, le rédacteur peut choisir de publier une note explicative formulant des réserves au sujet du travail.

La rétractation ou la formulation de réserves, identifiées comme telles, doit paraître sur une page numérotée à un endroit en évidence de la revue, figurer à la table des matières et inclure le titre de l'article original. Il ne doit pas s'agir simplement d'une lettre à la rédaction. Idéalement, l'auteur de la rétractation doit être le même que celui de l'article, même si, dans certaines circonstances, le rédacteur peut accepter une rétractation d'autres personnes responsables. Le texte de la rétractation doit préciser pourquoi l'article est retiré et inclure une référence bibliographique.

On ne peut supposer que les travaux antérieurs de l'auteur d'une communication frauduleuse sont valides. Des rédacteurs peuvent demander à l'établissement de l'auteur de leur garantir la validité d'une communication publiée antérieurement dans leurs revues, ou de la rétracter. Sinon, ils peuvent décider de publier une annonce pour indiquer que la validité des travaux publiés auparavant n'est pas garantie.

Confidentialité

Il faut examiner les manuscrits en respectant comme il se doit la confidentialité des auteurs. En soumettant leurs manuscrits, les auteurs confient aux rédacteurs les résultats de leurs travaux scientifiques et de leur créativité, dont peuvent dépendre leur réputation et leur carrière. On peut enfreindre les droits des auteurs en dévoilant les détails confidentiels de l'examen de leur manuscrit. Les examinateurs ont aussi, sur le plan de la confidentialité, des droits que le rédacteur doit respecter. Il peut être nécessaire d'enfreindre la confidentialité en cas d'allégations de malhonnêteté ou de fraude. Autrement, il faut la respecter.

Les rédacteurs ne doivent dévoiler de renseignements sur des manuscrits (y compris leur réception, leur contenu, l'avancement du processus d'examen, leur critique par les examinateurs ou leur sort ultime) à quiconque sauf aux auteurs mêmes et aux examinateurs.

Les rédacteurs doivent préciser clairement à leurs examinateurs que les manuscrits qui leur sont soumis sont des communications confidentielles et appartiennent à leurs auteurs. Les examinateurs et les membres du personnel de la rédaction doivent donc respecter les droits des auteurs en s'abstenant de discuter publiquement du travail des auteurs ou de s'approprier de leurs idées avant la publication du manuscrit. Les examinateurs ne doivent pas être autorisés à faire des copies du manuscrit pour leurs dossiers et il faut leur interdire de le communiquer à quelqu'un d'autre, sauf avec la permission du rédacteur. Les rédacteurs ne doivent pas garder de copies des manuscrits rejetés.

Les avis diffèrent quant à l'anonymat des examinateurs. Certains rédacteurs obligent leurs examinateurs à signer les commentaires renvoyés aux auteurs, mais la plupart demandent à l'examinateur de ne pas signer ses commentaires ou lui laissent le choix. Lorsque les commentaires ne sont pas signés, il faut éviter de dévoiler l'identité des examinateurs à l'auteur ou à qui que ce soit.

Certaines revues publient les commentaires des examinateurs avec le manuscrit. Cela ne doit pas se faire sans le consentement des auteurs et des examinateurs. On peut toutefois envoyer les commentaires des examinateurs à d'autres examinateurs du même manuscrit et prévenir les examinateurs de la décision du rédacteur.

Les revues médicales et les médias populaires

L'intérêt que la population porte aux nouvelles sur les recherches médicales a incité les médias populaires à livrer une vive concurrence pour obtenir des résultats de recherche le plus rapidement possible. Les chercheurs et les établissements encouragent parfois la publication de résultats de recherche dans des médias populaires avant de les publier au complet dans une revue scientifique en tenant une conférence de presse ou en se prêtant à des entrevues.

La population a le droit d'obtenir des renseignements médicaux importants sans délai indu et les rédacteurs doivent jouer leur rôle dans ce processus. Les médecins doivent toutefois disposer de rapports complets très détaillés avant de pouvoir conseiller leurs patients sur des résultats de recherches. En outre, des comptes rendus médiatiques sur des résultats de recherche scientifiques avant que les travaux aient été critiqués par des pairs et publiés au complet peuvent entraîner la diffusion de conclusions inexactes ou prématurées.

Les rédacteurs peuvent trouver utiles les recommandations suivantes lorsqu'ils cherchent à établir des politiques sur ces questions.

  1. Les rédacteurs peuvent favoriser la transmission ordonnée de renseignements médicaux des chercheurs à la population par l'entremise de revues critiquées par les pairs. Cela peut se faire sur entente conclue avec les auteurs qui s'engagent à ne pas rendre leurs travaux publics pendant que leur manuscrit est à l'étude ou attend d'être publié, et sur entente avec les médias qui s'engagent à ne pas diffuser leurs articles avant la publication dans la revue. En contrepartie de cet engagement, la revue collaborera avec les médias et les aidera à préparer des comptes rendus exacts (voir la quatrième recommandation).

  2. Il y a très peu de recherches médicales qui ont des répercussions cliniques importantes assez claires et urgentes pour la santé de la population pour qu'il faille en diffuser les résultats avant la publication intégrale dans une revue. Dans des circonstances aussi exceptionnelles, toutefois, les autorités compétentes chargées de la santé publique doivent prendre la décision et se charger de la diffusion à l'avance de l'information aux médecins et aux médias. Si l'auteur et les autorités compétentes veulent soumettre un manuscrit à une revue en particulier, il faut consulter le rédacteur avant toute publication. Si les rédacteurs admettent qu'il faut publier immédiatement, ils doivent renoncer à leurs politiques de limitation de la publicité avant la publication.

  3. Les politiques qui visent à limiter la publicité avant la publication ne doivent pas s'appliquer aux comptes rendus médiatiques de communications présentées à des réunions scientifiques, ni aux résumés de ces réunions (voir «Publication redondante ou en double» dans les Exigences uniformes [CMAJ 1997;156:279]). Les chercheurs qui présentent les résultats de leurs travaux à une réunion scientifique doivent se sentir libres de discuter de leurs communications avec des journalistes, mais il faut les décourager de présenter, au sujet de leur étude, plus de détails qu'en contenait leur communication.

  4. Lorsqu'un article est sur le point d'être publié, les rédacteurs voudront peut-être aider les médias à préparer des comptes rendus exacts en leur fournissant des communiqués, en répondant à des questions, en leur fournissant des exemplaires préalables de la revue ou en conseillant aux journalistes de consulter les experts compétents. Cette aide doit être conditionnelle à la collaboration des médias qui devraient consentir à faire coïncider la date de publication de leurs comptes rendus avec celle de l'article.

Publicité

La plupart des revues médicales publient des annonces, qui génèrent des recettes pour leurs éditeurs, mais il ne faut pas laisser la publicité orienter les décisions rédactionnelles. Les rédacteurs doivent avoir l'entière responsabilité de la politique sur la publicité. Les lecteurs doivent pouvoir distinguer facilement la publicité du matériel rédactionnel. Il faut éviter de juxtaposer des documents rédactionnels et de la publicité sur les mêmes produits ou sujets et il ne faut pas vendre de publicité à condition qu'elle paraisse dans le même numéro qu'un article en particulier.

Une revue ne doit pas être dominée par la publicité, mais les rédacteurs doivent éviter de publier des annonces d'un ou de deux annonceurs seulement, car les lecteurs pourraient croire que le rédacteur a été influencé par ces annonceurs.

Les revues ne doivent pas publier d'annonces sur des produits nocifs pour la santé -- sur le tabac, par exemple. Les rédacteurs doivent appliquer les normes en vigueur sur les annonces publicitaires ou établir leurs propres normes. Enfin, ils doivent envisager de publier toute critique sur des annonces.

Suppléments

Les suppléments sont des recueils de communications qui portent sur des questions ou des sujets connexes, sont publiés sous forme de numéro distinct de la revue ou en deuxième partie d'un numéro régulier, et sont habituellement financés par des sources autres que l'éditeur de la revue. Les suppléments peuvent servir à des fins utiles : éducation, échange de données de recherche, facilité d'accès à un contenu concentré et collaboration améliorée entre des entités universitaires et commerciales. À cause des sources de financement, le contenu des suppléments peut refléter des partis pris dans le choix des sujets et dans les points de vue. Les rédacteurs doivent donc tenir compte des principes suivants :
  1. Le rédacteur de la revue doit assumer l'entière responsabilité des politiques et des pratiques sur des suppléments, ainsi que du contenu des suppléments. Le rédacteur de la revue doit approuver la nomination de tout rédacteur de supplément et garder le pouvoir de rejeter des communications.

  2. Les sources de financement de la recherche, des réunions et de la publication doivent être indiquées clairement à un endroit en évidence dans le supplément, de préférence sur chaque page. Dans la mesure du possible, le financement doit provenir de plus d'un commanditaire.

  3. La publicité dans les suppléments doit se conformer aux mêmes politiques que le reste de la revue.

  4. Les rédacteurs doivent permettre aux lecteurs de distinguer facilement les pages du texte ordinaire des pages du supplément.

  5. Il ne faut pas permettre à l'organisme subventionnaire de se charger de la rédaction.

  6. Les rédacteurs de revues et les rédacteurs de suppléments ne doivent pas accepter de faveurs personnelles ou de rémunération excessive des commanditaires de suppléments.

  7. Il faut indiquer clairement toute publication secondaire dans des suppléments en citant la communication originale. Il faut éviter toute publication redondante.

Le rôle de la chronique des lecteurs

Toutes les revues biomédicales devraient publier une chronique de commentaires, de questions ou de critiques sur les articles qu'elles ont publié et où les auteurs peuvent répondre. Il peut s'agir habituellement, mais pas obligatoirement, d'une chronique des lecteurs. Une revue qui n'a pas une telle chronique empêche les lecteurs de répondre à des articles dans la revue même qui a publié le texte à l'origine.

Manuscrits divergents fondés sur la même étude

Les rédacteurs peuvent recevoir d'auteurs différents des manuscrits qui présentent des interprétations divergentes de la même étude. Ils doivent décider s'ils doivent faire examiner par des groupes ou des auteurs différents des manuscrits qui leur sont soumis plus ou moins simultanément. On peut aussi leur demander d'examiner un tel manuscrit pendant qu'un manuscrit divergent a été ou sera soumis à une autre revue. Sans tenir compte de la question de la propriété des données qui reste à régler, nous discutons ici de ce que les rédacteurs doivent faire lorsqu'on leur soumet des manuscrits divergents fondés sur la même étude.

Nous envisageons deux types de présentations multiples : (a) présentations de collègues qui ne sont pas d'accord sur l'analyse et l'interprétation de leur étude; (b) présentations de collègues qui ne sont pas d'accord sur les faits et sur les données dont il faut faire état.

Les observations générales suivantes peuvent aider les rédacteurs et d'autres intéressés à trancher ce problème.

Divergences au niveau de l'analyse ou de l'interprétation

Les revues ne veulent pas normalement publier des articles distincts de membres rivaux d'une équipe de recherche qui analysent et interprètent les données de façon différente et il faut décourager la présentation de tels manuscrits. Si des collègues ne peuvent régler leurs différents au niveau de l'interprétation avant de présenter un manuscrit, ils devront envisager de présenter un manuscrit contenant des interprétations multiples et d'attirer l'attention du rédacteur sur leur différend afin que les examinateurs puissent concentrer leur attention sur le problème. Un des rôles importants de l'examen critique par les pairs consiste à évaluer l'analyse et l'interprétation des auteurs et à suggérer des modifications pertinentes des conclusions avant la publication. En revanche, lorsque la version contestée est publiée, les rédacteurs voudront peut-être envisager de publier une lettre à la rédaction ou un deuxième manuscrit provenant des auteurs qui sont d'un avis divergent. Les présentations multiples posent un dilemme aux rédacteurs. La publication de manuscrits divergents afin de rendre publics les conflits entre les auteurs peut gaspiller de l'espace dans une revue et susciter la confusion chez les lecteurs. Par ailleurs, si les rédacteurs publient sciemment un manuscrit rédigé par quelques membres seulement d'une équipe de collaborateurs, ils pourraient refuser aux autres membres de l'équipe leurs droits légitimes de coauteurs.

Différences au niveau des méthodes ou des résultats dont il est fait rapport

Parfois, des chercheurs ne sont pas d'accord au sujet de ce qui a été fait ou observé en réalité et des données dont il faut faire état. On ne peut s'attendre à ce que l'examen critique par les pairs règle ce problème. Les rédacteurs doivent refuser d'étudier plus à fond de telles présentations multiples tant que le problème n'est pas réglé. De plus, les rédacteurs doivent informer les autorités compétentes de toute allégation de malhonnêteté ou de fraude.

Il faut distinguer les cas décrits ci-dessus de ceux où des auteurs indépendants qui ne sont pas collaborateurs présentent des manuscrits distincts fondés sur des analyses différentes de données publiques. La rédaction peut alors être justifiée d'étudier des présentations multiples et il peut même y avoir une bonne raison de publier plus d'un manuscrit parce que des démarches analytiques différentes peuvent se compléter et être aussi valides l'une que l'autre.

Citation des exigences uniformes

Des revues du monde entier ont publié les «Exigences uniformes pour les manuscrits présentés aux revues biomédicales» et les énoncés qui y sont joints (plusieurs sites web offrent maintenant le document). Si vous voulez citer la version la plus récente des exigences uniformes, assurez-vous que la version a paru le ou après le 1[er] janvier 1997.


| JAMC le 15 février 1997 (vol 156, no 4) | Centre de rédaction médicale |
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