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CMAJ 1997;156:751

© 1997 Association médicale canadienne


Les médecins trouvent souvent que leur profession est triste et qu'elle est préoccupée beaucoup plus par les ravages de la maladie que par l'espoir de bonne santé. Ceux qui traitent des femmes enceintes connaissent de nombreuses exceptions heureuses à cette règle. Le défi consiste à maintenir la mère et le foetus en bonne santé et à ne leur causer aucun préjudice. Dans ce numéro, nous examinons 4 aspects de la grossesse et de l'accouchement.

Il y a d'abord la possibilité que le foetus ait une anomalie chromosomique ou une malformation du tube médullaire. Dans une population type de 10 000 femmes enceintes, on peut prévoir 16 cas de syndrome de Down, 10 cas de tube médullaire ouvert et 1 cas de trisomie 18. June Carroll et des collaborateurs (page 775) démontrent que les fournisseurs de soins de santé de l'Ontario ont toujours des doutes au sujet de l'examen du sérum maternel (ESM) pour le dépistage de ces troubles. Les taux élevés de résultats faussement positifs causent-ils trop d'anxiété inutile? Les avantages d'une amniocentèse «de routine» évitée pour beaucoup de femmes de plus de 35 ans l'emportent-ils sur cet inconvénient? Jane Evans (page 805) conseille aux médecins d'en apprendre davantage à propos de l'ESM et de la bonne façon de l'utiliser et de prendre le temps de bien conseiller leurs patientes.

L'exposition in utero à l'alcool pose de graves risques. Les épisodes de consommation excessive d'alcool -- 5 consommations normales ou plus au cours d'un même épisode -- semblent particulièrement tératogènes. Jonathan Gladstone et ses collaborateurs (page 789) ont constaté que les femmes enceintes qui ont signalé des épisodes de consommation excessive d'alcool à un service de conseil à Toronto étaient plus susceptibles que les sujets témoins d'être jeunes, célibataires, de race blanche, et de consommer des drogues illicites. Josephine Nanson (page 807) discute de la nécessité d'accorder davantage d'attention aux facteurs de risque socio-économiques d'épisodes de consommation excessive d'alcool au cours de la grossesse.

Troisièmement, une question se pose au sujet de l'accouchement : quelles femmes devraient subir une épisiotomie? En étudiant plus de 6500 accouchements consécutifs par voie vaginale, Michel Labrecque et ses collaborateurs (page 797) ont constaté que le risque de lacération grave du périnée était presque 5 fois plus élevé chez les femmes qui ont subi une épisiotomie médiane que chez celles qui n'en ont pas subi. Michael Helewa (page 811) passe en revue les données probantes de plus en plus nombreuses selon lesquelles les nombreux avantages revendiqués à l'égard de l'épisiotomie ne sont nullement fondés sur des faits. Il semble que l'épisiotomie médiane pourrait subir le même sort que d'autres pratiques chirurgicales comme l'amygdalectomie de routine et la mastectomie radicale.

Enfin, Laurence Reynolds (page 831) suggère que les troubles psychologiques que certaines femmes vivent après un accouchement difficile peuvent être une variante du trouble de stress post-traumatique. La douleur extrême, la crainte, des sentiments de dépersonnalisation et de perte de contrôle peuvent provoquer des problèmes psychiatriques après l'accouchement. -- JH

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| CMAJ March 15, 1997 (vol 156, no 6) / JAMC le 15 mars 1997 (vol 156, no 6) |