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CMAJ
CMAJ - July 13, 1999CMAJ - le 13 juillet 1999

Deux mots sur les manuscrits

JAMC 1999;161:7


Tous les mercredis au JAMC, nous étudions une dizaine de manuscrits, parfois jusqu'à 20, qui ont survécu à notre premier filtrage. (Les documents qui ne conviennent clairement pas aux besoins de nos lecteurs — environ 25 % — sont interceptés et renvoyés et les autres sont soumis à l'examen critique.) Les manuscrits du mercredi ont été évalués par deux ou trois examinateurs, qui les ont renvoyés à tous les rédacteurs avec leurs commentaires. Parmi les manuscrits du mercredi, nous choisissons ceux qui présentent des renseignements nouveaux, semblent solides et intéressent nos lecteurs. En moyenne, on en choisit deux seulement pour publication.

Comme le nombre de manuscrits qui nous sont soumis a augmenté — il a presque doublé en fait — depuis 3 ans, contrairement à celui des pages disponibles dans le journal, nous devons en refuser un pourcentage plus important. De plus en plus d'auteurs nous appellent pour savoir pourquoi on n'a pas accepté leur document. Notre décision est rarement fondée sur une seule raison, mais il y en a quelques-unes qui reviennent assez souvent.

Prenons l'exemple des enquêtes. Même si les enquêtes ont leur place dans la trousse d'outils de l'épidémiologiste, souvent, elles présentent remarquablement peu d'information. Les auteurs connaissent très bien la masse de données qui s'accumule à la suite d'un questionnaire destiné aux médecins et la difficulté qui suit lorsque vient le temps de trier ce qu'il faut résumer en un article de 2000 mots et 4 tableaux. Il en découle souvent un rapport flou, où l'on ne peut discerner aucun argument. La faiblesse des taux de réponse pose souvent un autre problème. Nous tenons rarement compte des enquêtes qui ont un taux de réponse très faible (moins de 50 %) et nous constatons souvent que même lorsque les taux de réponse sont bons, les résultats sont souvent biaisés. Dans ce numéro (page 42), Steven Grover réfléchit sur l'écart entre les résultats d'enquêtes qui indiquent que l'hormonothérapie de remplacement protège contre les affections cardiovasculaires et les résultats négatifs d'une étude contrôlée randomisée1. Il demande si les avantages cardiovasculaires apparents de l'hormonothérapie de remplacement pourraient être le reflet d'un biais de sélection : les femmes qui choisissent l'hormonothérapie de remplacement ont peut-être tendance à être en meilleure santé pour commencer que celles qui ne choisissent pas ce traitement. Le biais peut jouer sur les enquêtes parce que les répondants ont presque certainement des caractéristiques différentes de celles des sujets qui ne répondent pas.

Même si une étude contrôlée peut être plus difficile à réaliser sur le plan logistique qu'une enquête postale, elle est beaucoup plus simple à analyser et à résumer. Parfois, même la logistique n'est pas aussi problématique qu'elle pourrait le sembler. Dans ce numéro, Graham Worrall et ses collaborateurs (page 37) présentent un compte-rendu d'une étude randomisée sur l'éducation médicale continue dans 42 contextes de pratique différents à Terre-Neuve. Il aurait été plus facile d'effectuer une enquête auprès des médecins que de mobiliser et de garder leur appui pendant les six mois qu'a durés l'étude. Worrall et ses collaborateurs se sont toutefois chargés de la logistique, ont obtenu des résultats intéressants et rédigé un rapport qui présente un argument clair et discernable. Avant d'entreprendre une autre enquête, les auteurs devraient envisager d'autres méthodologies de leur trousse d'outils, y compris les études cliniques.

Nous terminons notre réunion du mercredi en résumant brièvement nos décisions. Chaque rédacteur part avec les manuscrits qui lui ont été confiés et, au cours des jours qui suivent, nous informons les auteurs et les pairs examinateurs des résultats. Nous commençons aussi à négocier des révisions avec les auteurs dont les manuscrits ont été acceptés. Ce mécanisme de révision aboutit presque toujours et après un ou deux allers-retours, on inscrit la publication du document au calendrier.

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Reference
  1. Hulley S, Grady D, Bush T, Furberg C, Herrington D, Riggs B, et al, for the Heart and Estrogen/progestin Replacement Study (HERS) Research Group. Randomized trial of estrogen plus progestin for secondary prevention of coronary heart disease in postmenopausal women. JAMA 1998;280(7):605-13.

© 1999, Association médicale canadienne