ISSN: 1918-5901 (English) -- 1918-591X (Français)

 

2009: Volume 2, Issue 1, pp. 107-121

 

Lien social et identités dans les réseaux sociaux numériques:
Le cas des diasporas africaines

Myriam Montagut-Lobjoit
Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, France

Olga Marlyse Lodombe Mbiock
Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, France

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Abstract:

The innovating tools provided by the Web 2.0 offer many (new) possibilities, notably the creation and/or the development of social networking. For the members of diasporas, these tools are a new means of bringing the group to life and reinforcing group identity. As a result, the identity question arises once again insofar as it spreads beyond a local level to international and virtual levels. Many questions arise from this sphere of communication and it’s the Diaspora structure itself which might change with its new links. If the new media are becoming more accessible and have a growing role in the exchange between the community members, what would be their influence on the identity structures and the preservation of their social link in the African diasporas? Would the social networks allow a real social link and an identity structure, or are they basically a showcase for the individual expression? Is there a real change in the diasporas’ social organization or would these tools add new channels, without notorious effect, except for the exchanges getting denser? Taking into account these questionings, our study offers an analysis of the way in which social relationships and identities are built within the African diasporas by way of digital social networks.

Keywords: Digital Social Networks; Diasporas; Communities; Social Relationships; Africa; ICT

Résumé:

Actuellement, le Web 2.0 propose des outils innovants dont l’un des enjeux réside dans la création et/ou le développement du lien social. Pour les membres des diasporas, ces outils sont autant de nouveaux moyens de faire vivre les liens communautaires et de renforcer l’appartenance au groupe. De ce fait, la question identitaire se pose à nouveau dans la mesure où elle dépasse la sphère sociale locale pour s’étendre aux plans international et virtuel. De nombreuses questions émergent autour de cette sphère communicationnelle et c’est la structuration même des diasporas qui évolue du fait de ces nouveaux liens. Si les nouveaux médias se démocratisent et prennent une place grandissante dans les échanges entres les membres des communautés, quelle peut-être leur influence dans la structuration des identités et le maintien du lien social dans les diasporas africaines? Les réseaux sociaux numériques permettent-ils une véritable structuration du lien social et des identités ou sont-ils simplement une vitrine pour l’expression individuelle? Y a-t-il concrètement un véritable changement dans l’organisation sociale des diasporas ou bien ces nouveaux outils viennent-ils ajouter un canal supplémentaire, sans effet notoire, si ce n’est la densification des échanges? Compte tenu de ces questionnements, notre étude propose d’analyser la façon dont le lien social et les identités se construisent au sein des diasporas africaines par le biais des réseaux sociaux numériques.

Mots-clés: Réseaux Sociaux Numériques; Diasporas; Communautés; Lien Social; Afrique; TIC

Depuis les prémices de l’Internet, les pratiques des usagers ont évolué en même temps que les outils technologiques se démocratisaient. Désormais, sur chaque continent, parfois même dans les régions les plus reculées, “la toile” est accessible chez soi, sur son lieu de travail, dans certains lieux publics ou encore dans les cybercafés. Que l’on se trouve dans un bureau de l’Université de Cocody à Abidjan ou au domicile d’une personne lambda à Bordeaux, si peu qu’on ait accès au réseau via un ordinateur, d’une culture à l’autre des similitudes se présentent: être accueilli par Google, lire ses courriels, envoyer un mot à ses amis sur Facebook, regarder sur MSN pour voir si une connaissance n’est pas connectée, etc. Un fil conducteur à ces pratiques: se mettre en relation avec une ou plusieurs personnes par la voie numérique. Les changements sociaux induits par ce nouveau média sont à l’origine d’un vaste champ d’études. On observe en effet un nombre de plus en plus croissant d’utilisateurs du Web 2.0 qui, en communiquant entre eux, contribuent à densifier de façon considérable les réseaux sociaux. Des communautés virtuelles apparaissent et sont la résultante soit de centres d’intérêts partagés entre des personnes venant d’horizons très différents et qui se constituent en groupe uniquement sur la toile, soit du prolongement d’un groupe social du monde réel vers un espace virtuel. Dans ce contexte, une communauté particulière a retenu notre attention: celle des diasporas. En effet, pour les membres des diasporas, le Web propose des outils innovants dont l’un des enjeux réside dans la création et/ou le développement du lien social. Les forums de discussion, les blogues, les sites Internet, les réseaux sociaux,… sont autant de nouveaux moyens de faire vivre les liens communautaires et de renforcer l’appartenance au groupe. De ce fait, la question identitaire se pose à nouveau dans la mesure où elle dépasse la sphère sociale locale pour s’étendre aux plans international et virtuel.

De nombreuses interrogations émergent autour de cette sphère communicationnelle et c’est la structuration même des diasporas qui évolue du fait de ces nouveaux liens. Si les nouveaux médias se démocratisent et prennent une place grandissante dans les échanges entre les membres des communautés, quelle peut être leur influence dans la structuration des identités et le maintien du lien social dans les diasporas africaines? Autrement dit, les réseaux sociaux numériques permettent-ils une véritable (re)structuration du lien social et des identités ou sont-ils simplement une vitrine pour l’expression individuelle?

Compte tenu de ces questionnements, notre étude propose d’analyser, la façon dont le lien social et les identités se construisent au sein des diasporas africaines par le biais des réseaux sociaux numériques. Pour ce faire, nous nous proposons de développer dans une première partie un ancrage théorique qui nous permettra d’apprécier les notions de “réseaux sociaux numériques”, de “communauté virtuelle”, de “diaspora” et d’“identité”. Cette approche vise à cerner l’objet d’étude dans son ensemble et à expliciter les différents termes. Dans une seconde partie, nous développerons et analyserons les résultats d’une enquête que nous avons menée en juin 2009, auprès des membres de différentes diasporas africaines de la région de Bordeaux (Lodombé Mbiock, Montagut-Lobjoit & Bogui, 2009). L’objectif de cette seconde partie sera de mettre en évidence la place actuelle du numérique dans la structuration des diasporas. L’analyse des résultats nous présentera la manière dont se tissent les liens communautaires au sein des diasporas via Internet. Nous soulèverons par ailleurs les questions éthiques induites par cette nouvelle distribution des échanges.

De la notion de réseau à celle de diaspora, étude des différents concepts

Approches théoriques des réseaux sociaux

Pour définir la notion de “réseau”, Mercklé (2004) reprend l’expression de Stanley Milgram et le compare à “un tout petit monde”. Ce “tout petit monde” est composé, selon lui, d’unités élémentaires dont l’étendue est plus ou moins variable. Pour lui, les réseaux sociaux sont “non pas des infrastructures qui permettent aux individus de se rencontrer ou de communiquer, mais des relations que par ces moyens, comme par de nombreux autres, ces individus et les groupes sociaux qu’ils composent entretiennent les uns avec les autres” (Bakis, 1993: 81-82). Le réseau social est non seulement une sorte de structure, un microcosme dans lequel les individus sont liés et interagissent entre eux, mais beaucoup plus un “tissu” relationnel. Ce qui fait le réseau social, c’est d’abord sa dimension “sociale” représentée par l’ensemble des relations entretenues entre les individus, et non la dimension “physique” qui renvoie plutôt à l’interconnexion des réseaux. Si on aborde le réseau (social) de par sa constitution, c’est-à-dire un ensemble d’unités élémentaires qui interagissent entre elles, on se rend compte qu’on est d’abord dans une approche systémique du réseau social, en ce sens qu’on détermine, d’un côté les éléments importants d’un système et les types d’interactions entre ces éléments, et de l’autre les éléments. Le réseau social devient donc un système dans lequel les éléments sont à la fois liés et re-liés, et interagissent entre eux dans la poursuite d’un même but. Cette liaison entre les différents éléments, qualifiée par Degrenne et Forsé (1994) de “dyade” et “triade”, se traduit physiquement par la mise en place de “nœuds” et de “liens” qui caractérisent les relations entre les individus dans un système. Les interactions entre les membres d’un groupe engendrent de nouvelles formes sociales, qui acquièrent à leur tour ce que Mercklé (2004) appelle: “une espèce d’autonomie, qui fait qu’à la fois, elles sont les produits des interactions individuelles, (et) elles en constituent le cadre et contribuent donc en retour à les modeler”. Cette perspective renvoie à l’analyse transactionnelle à travers l’étude des différentes transactions observables entre les individus dans un système; et la notion de “réseau”, telle que présentée, propose de mettre en lien de manière plus ou moins structurée des unités de base.

Parmi les différentes définitions qui ont été proposées pour cerner la notion de “réseau”, nous retiendrons qu’il est souvent comparé de manière métaphorique, à un organisme vivant. Cette approche est développée par Vieira (2004) qui, s’appuyant sur les travaux de Musso (1997), envisage le réseau comme un système relationnel ouvert, évoquant par ce fait la croissance et le fonctionnement d’un être vivant. Dans ce cadre conceptuel, et à l’heure de la démocratisation d’Internet, le réseau est analysé comme une entité particulière, un organisme vivant évoluant dans un ensemble sociétal défini. Castells (2001) nuance cette approche en rappelant que “le réseau n’est pas une organisation nouvelle. Elle est ancestrale. Mais de tout temps, elle a été supplantée par l’organisation en hiérarchie pour le pouvoir et la production, et reléguée à la vie privée”. Par conséquent, la pénétration actuelle des nouveaux réseaux et leur imbrication dans les différentes sphères sociales (dans une approche sociologique) invitent à faire la part des choses entre la notion de “réseau” au sens technique et son acception au sens de “réseau humain”. C’est peut-être de cette absence de distinction que peuvent provenir certaines difficultés à sortir d’une approche générale métaphorique. Toutefois, quelle que soit la manière d’aborder la structure des réseaux, ce qui les caractérise est la présence de “nœuds” au niveau desquels se produisent les interactions qui font que le réseau s’autorégule ou se développe. De même, si l’on aborde le réseau de par sa dimension “physique”, qui renvoie plutôt à l’interconnexion des réseaux (Internet), on peut dire que les TIC, à travers le Web 2.0, intègrent le monde dans des réseaux fonctionnels planétaires, et la communication informatisée fait naître un vaste ensemble de “communautés virtuelles”. Dans ces communautés, le savoir et l’information sont appliqués aux procédés de création des connaissances et de traitement/diffusion de l’information, selon ce que Castells (2001) appelle “une boucle de rétroaction cumulative entre l’innovation et ses utilisations pratiques”. D’après lui, la diffusion de la technologie amplifie sans cesse son pouvoir, à mesure que les individus se l’approprient et la redéfinissent. De ce fait, les usagers, en revêtant une double casquette (à la fois utilisateurs et acteurs) font du réseau (technique): “non pas seulement des outils à utiliser, mais des procédés à développer”. Ils deviennent ainsi des “maîtres” de la technologie, ce qui s’applique bien à la logique des communautés virtuelles du Web 2.0.

Communauté virtuelle et lien social

L’usage du terme “communauté virtuelle”, souvent associé à la notion de “réseau social numérique” (RSN), invite à observer la nature de leur rapport. Si l’on s’accorde à dire que le réseau désigne un niveau structurel, il semble de prime abord, que la communauté désigne un niveau culturel ou plus largement un niveau social (tissu relationnel). Lorsque les premiers travaux sur l’émergence d’Internet ont été débattus, plusieurs voix se sont élevées pour mettre en garde les usagers de l’Internet d’une dégradation probable du lien social: problèmes d’individualisation et de perte de repères spatiaux, temporels, familiaux, etc.

En 2002, Castells a proposé une issue à ce débat en considérant que les technologies numériques confirment l’individualisme de la société, mais plus qu’annihiler le lien social, elles sont en train de le remodeler: “le rôle le plus important d’Internet dans la structuration des relations sociales, c’est sa contribution à la nouvelle sociabilité fondée sur l’individualisme”. Pour lui, le développement des applications du réseau qui supportent les échanges entre des usagers, est la preuve qu’Internet sert bien à communiquer et non à s’isoler, que ces nouvelles pratiques sont une “extension de la vie réelle”. Vie réelle dans laquelle, selon lui, les sociétés mutent depuis la deuxième moitié du 20ème siècle vers l’individualisme. Il s’appuie, pour argumenter son propos, sur les travaux des Wellman et Berkowitz (1988) sur les “communautés personnalisées” qui sont des “réseaux centrés autour du Moi” préexistant à l’émergence des TIC. La “privatisation de la sociabilité”, pour reprendre le terme de Wellman, n’a pas pour cause les nouvelles technologies, mais les diverses crises sociales et pertes de valeurs qui existent depuis un demi-siècle. Au contraire, plutôt que de détruire, Internet permet de sauvegarder des liens faibles, de maintenir des relations fortes à distance, voire d’enrichir son réseau: “les réseaux en ligne, lorsqu’ils se stabilisent peuvent engendrer de véritables communautés ... certes virtuelles, mais pas nécessairement moins fortes ou moins efficaces pour maintenir un contact ou mobiliser” (Castells, 2002: 164). Ici, dans la directe continuité des travaux de McLuhan (1977), la technique est plus considérée comme une extension de nos facultés que comme une entrave aux liens existant entre les individus. Morelli (2007) lorsqu’il analyse le public des blogues, suggère que nous assistons à la naissance de schémas communicationnels nouveaux qui s’appuient précisément sur ce mouvement, qualifié par Akoun (1997) de “sécularisation et d’individualisme”. Pour lui, sous un angle sociologique, l’industrialisation est le facteur déterminant de l’invention des médias actuels qui prennent en défaut tous les critères traditionnellement admis dans la définition des vecteurs d’information de masse. Ces derniers remplissent quatre fonctions définies par Lasswell et Merton (Heinderyck, 1999), dont notamment les fonctions de mise en relation et de continuité. Ce faisant, doit-on distinguer la fonction médiatique de la fonction sociale des communautés numériques? A priori non, le rendu de la complexité semble indispensable à l’observation, et pour cela l’ensemble des fonctions est à considérer.

La notion de membre d’une communauté est intrinsèquement liée à la notion de groupe social, et selon Gurvitch (2007): “le groupe est une unité collective réelle, mais partielle, directement observable et fondée sur des attitudes collectives continues et actives ... tendant vers une cohésion relative des manifestations de la sociabilité”. Il précise également que le groupe ne peut pas être isolé du phénomène social global, du fait d’un jeu d’interpénétration entre les différents groupes entre eux et avec la société. La question du groupe social apparait donc intrinsèquement liée à la constitution même du groupe, et son maintien dépend de la pérennité des intérêts et des actions collectives. Ce dernier point illustre en termes d’éthique, la pensée de Riondet (2003) lorsqu’elle évoque la valeur de la connaissance partagée. Pour elle, les communautés virtuelles induisent une “dilatation du monde” et sont porteuses d’une qualité de l’information essentielle pour une progression des valeurs sociétales: “nous étions antérieurement limités à des rencontres plus ou moins obligées, puisque situées dans le même temps et dans le même espace géographique. … Il y aurait donc ainsi création de ‘communautés virtuelles’, plus efficaces que les anciennes, car composées de gens qui se sont choisi qui ont … la volonté de partager ce qu’ils savent” (2003: 8). Elle prend l’exemple des diasporas pour illustrer l’acception large des termes de “connaissance” ou “d’information”, en l’occurrence pour désigner la “recherche d’un renforcement identitaire ou la structuration d’actions correspondant à des catégories données de personnes” (Ibid).

Diasporas et questions identitaires

Approcher la question des communautés sous un angle fonctionnaliste en sciences de l’information et de la communication, c’est considérer avant tout l’action des médias, leurs fonctions attendues, mais également les conséquences significatives de cette action. Toutefois, cette approche prend son sens essentiellement dans le cadre de l’utilisation des médias de masse avec une intentionnalité d’un émetteur, le plus souvent identifié, vers une masse hétérogène et anonyme. Dans notre étude, le système analysé, en s’appuyant sur le média de masse qu’est devenu Internet, présente les caractéristiques de l’approche fonctionnaliste (Wright Mills, 1967) avec néanmoins une subtilité: dans le cadre des communautés du Web 2.0, il n’existe pas un type d’émetteur avec une intention précise (par exemple un site Internet dédié aux expatriés pour les informer sur les actualités du pays), mais plusieurs émetteurs avec diverses intentions (par exemple le site indiqué plus haut avec une fonction de masse clairement affichée, mais également les forums ou blogues qui peuvent avoir des objectifs relationnels plus qu’informatifs). D’autre part, pour notre étude, ce cadre conceptuel est enrichi et complexifié par la notion de diaspora elle-même, dans la mesure où l’idée de “communauté” à laquelle renvoie ce terme est bien éloignée du concept de “grand public” auquel font référence les études sur les médias de masse.

Si l’on se penche sur la notion de diaspora, spontanément, c’est l’idée d’une communauté expatriée qui vient à l’esprit. Il arrive souvent que l’on regroupe sous ce terme l’ensemble des individualités, rassemblées en groupe ou non, et dont le lien est constitutif d’un attachement (rattachement) à un pays d’origine. Si à l’origine, ce terme ne recouvrait que le phénomène de dispersion proprement dit, aujourd’hui, il désigne aussi le résultat de la dispersion, c’est-à-dire l’ensemble des membres d’une communauté dispersés dans plusieurs pays. Sur un plan théorique, Bruneau (2004) définit plus généralement la diaspora comme: “toutes sortes de phénomènes résultant de migrations dans plusieurs pays à partir d’un foyer émetteur”. Il précise toutefois que cette notion est bien plus complexe qu’elle n’y paraît, dans la mesure où elle est la résultante le plus souvent d’un long processus de migration, impliquant un déracinement temporaire ou permanent, et auquel est étroitement lié un facteur identitaire.

D’après Gabriela Rodriguez Pizarro, le terme de migrant peut être compris comme “toute personne qui vit dans un pays dans lequel elle n’est pas née et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays” (2002: 11). Les différentes formes de migrations peuvent être distinguées selon les motivations (économiques, familiales et politiques), mais également selon les statuts légaux (migration libre, contrôlée, irrégulière) des personnes concernées. Selon elle, il n’existe pas de définition objective et unique de la qualité de migrant, chaque pays possédant ses propres définitions et catégorisations en fonction de sa législation sur le sujet. Néanmoins, sur un plan plus subtil qu’est celui de la complexité des interactions humaines, Rodriguez Pizarro (2002) indique que la migration est un facteur important dans l’érosion des frontières traditionnelles entre les langues, les cultures, les groupes ethniques et les États-nations, même ceux qui ne migrent pas sont affectés par ces mouvements de population à l’intérieur ou à l’extérieur de leurs communautés et par les changements qui en résultent. La migration n’est pas qu’un simple acte de passage de frontière, mais plutôt un long processus qui affecte les vies des personnes impliquées. Les diasporas, qui sont donc poreuses culturellement aux états-nations qui les accueillent, sont porteuses à la fois d’une valeur communautaire liée à une origine géographique, mais également à une somme de valeurs individuelles, identitaires, liées à l’expérience de migrant.

Selon Bruneau, “une diaspora existe et se reproduit en s’appuyant sur tout ce qui fait lien dans un même lieu entre ceux qui veulent se regrouper et entretenir à distance des relations avec d’autres groupes, installés dans d’autres lieux mais se réclamant de la même identité” (2004: 222). Ainsi, c’est le capital symbolique porté par une identité particulière qui fédère et fait surmonter finalement le problème de la distance (réelle ou symbolique) entre soi et le territoire d’origine que l’on se représente. En retour, les liens interpersonnels (physiques ou virtuels) créés pas les membres de la diaspora contribuent à pérenniser les contours symboliques de cette même diaspora. On peut rapprocher de cette analyse la thématique du lien et du lieu développée par Filippova (E. Filippova, Café géographique, Rouen, 19 novembre 2008) en considérant la diaspora comme le territoire symbolique dans lequel les individus nouent des relations qui sont induites par la valeur identitaire des membres: “les individus créent des liens, ces liens parfois créent des territoires et en retour ce même territoire donne de l’identité à l’individu”. Ceci rejoint l’idée de Mattelart (2007) lorsqu’il définit les diasporas comme “des cultures et des identités contemporaines perçues comme en permanente redéfinition, comme constamment nourries par les influences extérieures”. Ces influences, selon lui, permettent la formation de cultures et d’identités “hybrides”, considérées comme étant le fruit des croissantes rencontres interculturelles dans la mesure où ces dernières permettent de passer des formes d’appartenances culturelles nationales traditionnelles aux nouvelles formes d’appartenances qui sont transnationales. L’espace de la diaspora, fruit de brassages transnationaux, apparaît comme un espace réticulaire, fait de nombreux noyaux dispersés, de groupes communautaires plus ou moins éloignés les uns des autres, sans hiérarchie ni fonctionnement particuliers. Comme nous l’avons souligné plus haut, c’est le lien qu’entretiennent les groupes ou personnes entre eux/elles, qui entretient la pérennité de la diaspora. Traditionnellement, ce lien s’établit localement à partir de différents ancrages (maisons de quartier, associations, etc.), se développe et se transforme à travers divers réseaux (filières, fédérations, etc.). Le Web 2.0 vient désormais faire évoluer le système relationnel en place en redéfinissant la nature des liens intra et inter groupes d’une diaspora. Dans cette étude, l’analyse des pratiques du web permettra d’apprécier la façon dont le lien social et les identités se structurent au sein des diasporas africaines.

Web 2.0 et structuration du lien social, approche du terrain

Concernant les diasporas africaines, quelques chiffres permettent de comprendre la situation actuelle des migrants du continent africain en France. Selon les enquêtes annuelles de recensement de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques [INSEE] (2004-2005), sur 5 millions d’immigrés vivant actuellement en France, 1.5 million viennent de l’Union européenne, 1.5 million du Maghreb et 570 000 de l’Afrique subsaharienne, soit environ 12 % de la population des immigrés en France. C’est essentiellement dans les grandes villes que s’installent ces migrants (77% sont des citadins). Ce dernier recensement mentionne que les immigrés de la région Aquitaine (INSEE, 2004) représentent 158 500 personnes soit 5.4% de la population régionale, dont 8 800 personnes originaires d’Afrique subsaharienne. Les analyses de l’Institut National d’Etudes Démographiques [INED] stipulent par ailleurs que les migrants issus d’Afrique noire présentent la particularité de migrer peu en dehors de leur continent et lorsqu’ils migrent au-delà, préfèrent désormais au territoire français l’Espagne ou l’Italie. D’autre part, 80 % des migrants vers la France proviennent des anciennes colonies françaises (ONU, 2006) et viennent donc d’un espace linguistique francophone. Ces chiffres nous permettent en synthèse, de considérer que d’une part, les migrants d’Afrique sub-saharienne constituant les diasporas s’insèrent dans le champ de la francophonie et d’autre part, les différents groupes communautaires issus d’un même berceau sont atomisés géographiquement sur le territoire d’accueil.

Précisons avant d’aller plus avant, que le choix d’observer la place du Web 2.0 dans les communautés africaines admet l’appropriation des outils par les membres d’une communauté donnée. Cette question de l’appropriation soulève un problème éthique qui est celui de l’égalité d’accès aux matériels. En effet, comme le précise Riondet (2003), “pour qu’il y ait usage, il faut qu’il y ait des matériels installés et des logiciels d’accès”. Pour le chercheur, cela revient à accepter de n’observer qu’une partie des diasporas, qui est celle dont fait peut-être partie une minorité de la minorité ethnique approchée. Nous avons choisi de ne pas considérer en première intention ce qui aurait pu être un dilemme éthique. D’une part parce que les premiers retours du terrain ont effectivement rendu compte d’une appropriation généralisée des TIC, et d'autre part, car notre questionnement propose d’apprécier la manière dont l’usage du réseau “participe à” la structuration des diasporas à une période où peu de personnes échappent à la numérisation du monde.

Méthodologie et principaux résultats

Pour les besoins de notre travail portant sur la façon dont le lien social et les identités se construisent au sein des diasporas africaines par le biais des réseaux sociaux numériques, nous avons utilisé une approche quantitative et avons constitué un échantillon aléatoire d’une centaine de personnes issues des diasporas d’Afrique sub-saharienne en Aquitaine. Cette étude s’inscrit dans un travail plus vaste portant sur cette thématique de l’utilisation du Web 2.0 par les diasporas. Elle fait notamment suite à un premier travail sur les pratiques médiatiques des membres des diasporas de l’Afrique francophone (Lodombé Mbiock, Montagut-Lobjoit & Bogui, 2009) dont les résultats invitent à pousser plus avant nos recherches. Concernant les modalités, le questionnaire a été administré au hasard et en face à face, à des personnes issues de diasporas africaines et dont la grande majorité est de niveau universitaire. Les personnes interviewées ont été sollicitées en journée, sur le campus des Universités de Bordeaux 3 et Bordeaux 4. Il s’agissait pour eux de répondre à dix questions (avec plusieurs modalités) concernant leur régularité sur la toile, leur connaissance des sites Internet du Web 2.0 de leur pays d’origine, les objectifs recherchés sur ces sites, leur opinion sur l’apport de ces sites à l’atteinte de leurs objectifs, ainsi que leurs pratiques médiatiques. Des personnes venant des pays suivants ont été interrogées: Guinée, Gabon, République Centrafricaine, Cameroun, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Rwanda, Burkina Faso, Bénin, Congo.

Les principaux résultats de ce travail nous ont permis de constater que la majorité (60.4%) des répondants consulte régulièrement des sites Internet de leur pays d’origine. En revanche, une infime partie des enquêtés (4.2 %) ne le fait jamais. Concernant l’accès à Internet, il est à noter que de nombreux sites portails africains sont le fruit de la diaspora elle-même (exemple: abidjan.net créé par des expatriés ivoiriens résidant aux États-Unis). Ces sites sont souvent le meilleur moyen d’avoir des nouvelles quotidiennement et en temps réel du pays. Cependant lorsqu’on interroge les enquêtés sur la manière dont ils utilisent Internet pour échanger, et pas seulement pour s’informer, on voit qu’ils recourent aux sites interactifs de renommée mondiale.

Tableau 1: Sites cités pour échanger avec d’autres membres des diasporas

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On peut constater sur ce tableau que: MSN, Facebook, HI5, Yahoo Messenger et Skype, qui sont des sites anglo-saxons, sont les plus utilisés par les répondants pour communiquer avec leur communauté d’origine. Soulignons par ailleurs que la majorité relative des personnes interrogées (42.7 %) consacre plus de 3 heures par semaine à ces sites. Malgré le fait que les répondants choisissent des sites relativement “communs”, ou tout du moins dépourvus de connotation identitaire, pour communiquer sur la toile, ceux-ci servent essentiellement à tisser ou entretenir des liens au sein de la diaspora comme le montre l’histogramme ci-après:

Graphe 1: Motifs d’utilisation des RSN

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En effet, le principal intérêt à participer aux communautés virtuelles, selon nos répondants, est d’avoir des nouvelles du pays (84.4%), échanger avec les parents et amis (78.1%) et garder un lien affectif avec le pays d’origine (65.6%). Concernant la satisfaction tirée de l’utilisation du Web 2.0 pour atteindre les buts cités, une majorité des répondants se déclare satisfaite de l’utilisation du Web 2.0. Les principales raisons de cette satisfaction sont l’interactivité (31.3%) et l’accès (26.0%). Les contenus, le coût et la possibilité de préserver un lien identitaire sont des modalités beaucoup moins citées.

Tableau 2: Motifs de satisfaction au sujet de l’utilisation des RSN

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On remarquera à la lecture des résultats que près de la moitié des répondants, tout en s’estimant satisfaits, n’ont pas précisé les motifs de cette satisfaction d’utilisation des RSN. Dans la mesure où le questionnaire permettait également aux répondants d’exprimer des motifs d’insatisfaction, on a pu relever qu’ils étaient peu nombreux à être insatisfaits (11%). Parmi les raisons invoquées, on trouvait notamment les difficultés d’accès parfois dues à la mauvaise qualité du réseau dans leur pays d’origine (ce qui ne favorise ni des échanges aisés ni le commerce, ni même une bonne interactivité—problèmes techniques—avec leurs compatriotes). Le problème de certains contenus (mises à jour, pertinence de l’information,…) a également été évoqué du fait d’une qualité inégale entre les différents sites africains.

Lorsque nous avons souhaité connaître leurs préférences (parmi les outils mis à disposition sur le Web 2.0) pour maintenir spécifiquement le lien avec leur communauté d’origine, les sites communautaires du Web 2.0 (Facebook,…) ne se sont pas présentés comme les plus pertinents en première intention. Pour maintenir le lien avec leur communauté via le réseau Internet, les répondants indiquent que les échanges interpersonnels privés sur MSN, Messenger, Skype et autres, suivis des sites Internet et enfin des communautés du Web 2.0 sont les outils les plus importants.

Tableau 3: Outils préférés pour le maintien du lien avec la communauté d’origine

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Analyse

Compte tenu de ces résultats, en se référant à l’approche fonctionnaliste développée par Lasswell et Merton (Heinderyck, 1999), on retrouve les différentes strates de leur approche relatives aux fonctions des médias de masse. En effet, nous avons pu constater qu’Internet, pour les personnes interrogées, permet: la mise en relation, la continuité, le divertissement et la surveillance de l’environnement.

Concernant notre problématique, on constate que les fonctions liées au maintien du lien social apparaissent explicitement: les personnes utilisent principalement les communautés virtuelles pour avoir des nouvelles du pays, rester en contact avec les amis et la famille et garder un lien affectif avec le pays d’origine. Internet apparaît en ce sens comme un média privilégié pour maintenir ce lien communautaire, avec des personnes qui sont restées au pays ou bien qui sont elles-mêmes membres de la diaspora dans un autre lieu géographique. Sans se substituer au tissu social local propre aux diasporas, Internet ajoute à celui-ci une dimension supplémentaire. Le “local” en s’étendant au virtuel enrichit la densité du tissu social et a, de ce fait, un impact sur l’organisation sociale de la communauté.

Si l’on considère la structuration des diasporas telle que l’a présenté Michel Bruneau, on peut constater à la lecture des résultats, que le Web 2.0 induit ou favorise des liens actifs supplémentaires interindividuels entre les membres de différents groupes communautaires d’une même diaspora. Cela signifie que la densité du réseautage de l’espace de la diaspora s’intensifie avec l’usage du Web, du fait de l’existence et de la pérennité de liens directs entre des individus isolés géographiquement les uns des autres. Par exemple, une personne à Bordeaux, ayant un ancrage local (association, quartier, club, etc.) dépasse cet espace en ayant la possibilité de créer une communication directe avec des membres d’une autre communauté “locale” dans le monde. D’autre part, les liens intercommunautaires d’une même diaspora définis par Bruneau (de communauté locale à communauté locale) sont enrichis par de nouveaux liens fortement identitaires, proposés par les sites portails des pays d’origine. Les sites de première génération, créés initialement pour diffuser des informations, ont évolué à l’heure du Web 2.0 vers plus d’interactivité et sont enrichis par l’usage généralisé de l’hypertexte qui engendre d’autres types de liens vers d’autres sites également porteurs d’une charge identitaire. Cependant, les résultats de notre enquête nous permettent de constater que toutes les diasporas africaines ne se comportent pas de la même façon: les diasporas ivoirienne et sénégalaise se regroupent autour d’un média que nous considérons comme fédérateur (respectivement abidjan.net et sénéweb.com), tandis que les choix des sites des autres diasporas apparaissent atomisés. On peut s’interroger sur cette variabilité dans la mesure où elle induit, pour certaines diasporas, l’existence d’un média (de masse) qui contribue au renforcement identitaire.

Notre analyse nous admet également de conclure que le Web 2.0 permet le maintien de diverses identités observables chez un même individu: une identité individuelle à travers le maintien des liens familiaux; une identité collective permise par les échanges ou visites de sites africains; une identité plurielle liée d’une part à la situation géographique (double culture) et d’autre part à la virtualité de la présence ou du contexte (avatars). Toutefois, à la lecture des résultats, cette dernière facette de l’identité paraît relative, dans la mesure où les sites permettant à cette identité plurielle de s’exprimer, ne sont pas les plus utilisés.

Les outils tels que Skype ou MSN (pouvant être considérés comme une évolution de la téléphonie) ou les sites portails (présentant les caractéristiques des médias de masse traditionnels), sont préférés aux sites communautaires tels que Facebook. En effet, les membres des diasporas utilisent les sites Internet (africains), mais ne les considèrent pas comme les plus appropriés pour échanger entre pairs. Les résultats montrent qu’ils préfèrent des sites internationaux (mondiaux) pour maintenir le lien avec leur communauté d’origine. On constate un certain paradoxe: alors même que la problématique se situe au niveau de la diaspora où la question de l’identité est extrêmement forte, les membres ont recours à un dispositif connoté “occidental”. Les sites “de masse” identifiés par les diasporas comme étant des sites informatifs se distinguent des sites mondiaux spécialisés pour les échanges communautaires, alors même que de nombreux sites africains proposent des applications efficaces pour échanger d’internaute à internaute (ex: forum). L’appropriation de ces pratiques et usages, s’inscrivant dans l’acculturation, illustre bien le fait qu’il existe chez les membres des diasporas africaines, la formation d’une identité dite “hybride” qui découle de leur position même de migrant. Tout ceci nous permet de conclure que, malgré les questions identitaires qui sont au cœur des problématiques (et de la pérennité) des diasporas, la fonction des médias (média de masse informatif et média interpersonnel) “l’emporte” sur la valeur identitaire du média lui-même (média africain / média occidental). Les médias apparaissent comme ayant un rôle fédérateur. Est-ce parce que la majorité des sites africains cités n’intègre pas toutes les fonctionnalités des sites dits “interactifs”? Ou est-ce simplement le fait de la mondialisation qui fait en sorte que les personnes s’approprient des dispositifs mondiaux sans chercher à s’enfermer dans leurs communautés?

Conclusion

Pour conclure, nous rappellerons que le fil conducteur de ce travail est un questionnement sur l’influence des nouveaux médias dans la structuration des identités et le maintien du lien social dans les diasporas africaines. L’objectif étant d’analyser la façon dont le lien social et les identités se construisent au sein de ces communautés par le biais des réseaux sociaux numériques. L’approche systémique, sur laquelle nous nous sommes appuyées, a permis de considérer les différentes composantes du réseau communautaire étudié comme autant d’indicateurs pertinents pour qualifier le processus sociotechnique à l’œuvre. Les aspects structurel, relationnel, technique, psychosociaux, informationnel, communicationnel et éthiques ont été autant d’éléments abordés pour tenter de répondre à la question de départ.

Au-delà des aspects théoriques développés, l’enquête de terrain menée auprès des membres des diasporas d’Afrique subsaharienne en Aquitaine, ainsi que l’analyse quantitative des données que nous avons recueillies, a montré deux points essentiels: d’une part, le réseau favorise une densification des liens entre les membres d’une communauté spécifique. Celle-ci entraîne une évolution de la structure des diasporas vers une organisation plus éclatée dans laquelle la communication paraît plus spontanée. La densification se fait à plusieurs niveaux: à un niveau interindividuel entre les membres des différentes communautés de la diaspora et à un niveau plus global via l’action de médias de masse transfrontaliers que sont les sites portails. On observe pour ce premier point une action structurante du Web 2.0 au sein des diasporas à travers le renforcement des liens communautaires. D’autre part, le Web 2.0 répond à des attentes spécifiques liées au statut de migrant. Les réponses recueillies ont montré que le manque affectif lié à l’éloignement, corollaire de la migration, est en partie comblé par l’usage d’Internet: la rapidité des échanges, leur durée, leur nombre estompent les distances et ont ainsi une action structurante sur un plan identitaire. En ce sens, la qualité de l’information échangée via les TIC, se présente sur un plan éthique comme une valeur ajoutée incontestable à la “construction de savoir” par et pour chaque communauté.

Ce travail nous a permis, à travers l’étude du lien social et des questions identitaires dans les réseaux sociaux numériques par le biais des diasporas africaines d’Aquitaine, d’apporter notre contribution sur la problématique des usages des TIC qui constitue l’un des axes importants de la recherche en sciences de l’information et de la communication. Compte tenu de l’actuelle montée en puissance de l’usage des technologies de l’information sur de nombreux territoires africains, il est tout à fait probable que la contribution de l’Internet aux dynamiques des diasporas se trouve renforcée au fil du temps. Cette perspective fait de cette étude exploratoire (et en l’état non généralisable) une introduction à un travail plus précis et de plus grande ampleur sur les usages des TIC par les membres des diasporas. Précisons qu’au-delà des points abordés ici, se pose toujours le problème éthique qui est celui de l’accès égalitaire aux matériels permettant à chacun de se faire une place “numérique” dans la communauté. Le risque d’exclusion de certains des membres est encore relatif du fait de la pérennité de l’existence d’un tissu relationnel fait de relations interpersonnelles encore très fort au sein des différentes diasporas. Toutefois, ce problème ne sera pas à éluder à l’avenir, compte tenu de la rapidité avec laquelle se développe et s’ancre, dans les pratiques des internautes de tous pays, l’usage les réseaux sociaux numériques.

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À propos des auteures

Myriam Montagut-Lobjoit est chercheur au MICA-GRESIC à l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, elle est également ATER au département SERECOM de l’IUT A de l’Université de Toulouse 3. Ses travaux s’articulent autour de trois axes dont le fil conducteur est l’étude des changements d’ordres techniques et culturels propres au rapprochement technologique entre médias et TIC. Axe 1: analyse du phénomène de mutation des médias, notamment la télévision, et observation des effets de cette transition auprès des usagers; axe 2: Web 2.0, réseaux sociaux et diasporas; axe 3: contours de la mondialisation de l’information, étude des effets sur un axe nord-sud, et analyse de l'usage des TIC dans les dynamiques informationnelles liées au développement durable.

Olga Marlyse Lodombe Mbiock est chercheur au MICA-GRESIC à l’Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, elle est également ATER à l’ICOMTEC de l’Université de Poitiers. Ses travaux portent sur les enjeux et usages des TIC. Elle s’intéresse particulièrement à l’action des politiques publiques d’appropriation des usages des TIC, le développement de la société de l’information en Afrique francophone, les phénomènes et processus de communication interpersonnelle dans les nouveaux médias, le Web 2.0 - les réseaux sociaux numériques et les diasporas, ainsi qu’à l’évolution des approches épistémologiques en rapport avec la relation homme-machine.

Pour citer cet article:

Montagut-Lobjoit, Myriam & Lodombe Mbiock, Olga Marlyse. (2009). Lien social et identités dans les réseaux sociaux numériques: Le cas des diasporas africaines. Global Media Journal -- Canadian Edition, 2(1), 107-121.
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