Résumé:
Il est paradoxal des étudies communicationnelles et médiatiques de largement considérer que les médias sont des institutions clés dans le “project of time, space and life management” (Silverstone, 2005), sans toutefois porter assez d’attention à la manière dont la médiation est produite socialement et devient politiquement efficace. Bien que rarement pris en compte comme une variable d’analyse dans les études de la communication du développement international, la médiation est implicite dans la pratique par les donateurs. En voulant encadrer un problème tout en favorisant une solution, ainsi qu’en communiquant sur le problème et sa solution de façon particulière, les donateurs cherchent à arbitrer leurs relations complexes entre les pays bénéficiaires et avec les citoyens aux deux extrémités de l’équation donneur-receveur. Mais quelles formes d’engagement médiatique proposent-ils afin d’arriver à ces fins? Comment est médiée la communication visant à faire le bien pour les citoyens des pays bénéficiaires? Comment est-ce utilisé pour communiquer le bien fait aux citoyens des pays donateurs? Quels technologies médiatiques sont mises de l’avant et qui, alimentée par les pratiques axées sur les médias, sont privilégiés pour promouvoir l’un et l’autre? Quelles perceptions de l’engagement des médias influence les donateurs, les choix stratégiques, et comment les citoyens sont compris dans leurs choix? Basé sur une étude qualitative d’une intervention de communication médiatisée à grande échelle mandaté par le Foreign Commonwealth Office britannique et le ministère néerlandais des Affaires étrangères pour promouvoir la réconciliation et de démocratiser les systèmes de médias dans les États successeurs de l’ex-Yougoslavie en 2005 (Enghel, 2014), cet article examine les formes d’engagement des médiatiques à l’œuvre dans la communication internationale pour le développement par les donateurs et considère leur utilisation comme composants d’une politique de médiation. |
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