Version archive pour bibliothèques de Societas Criticus et DI
Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol.6 no. 1
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant
Intellectuel pour penser autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich
text format) sans notes automatiques.
De l’anti @ l’alter! - Texte
inspiré par le livre « Où va le mouvement altermondialisation?
Deux livres en porte à
faux… et un pourfendeur de « vérités »!
How to make the United
Nations a truly democratic organization? (1)
Michel Handfield
May 5, 2004
This is a good question. Before we have other questions to answer:
1) Why some countries doesn’t listen the UN, USA included? Because the UN is a kind of table of discussion. It has not
power to enforce its decision, nor mandate from population. Think to resolution
concerning Israel and Palestine or some agreements on environment or armaments.
2) The developed countries, like USA, enforce economic development and
exchange more than democratic, environmental and socio-politics ones. It’s in
the interest of corporations to abolish barriers to produce where it’s less
costly than where the regime is democratic and fair to citizens. When you read
in newspaper the story of a multinational that closed its factory in China to
open it in Germany, where the human right, democratic values, salary and trade
union are fair? And if a corporation do that, its share value will grow up or
fall down on the stock market? Answer this question is answers the question of
value of democracy on the market!
3) UN can’t put out a dictator in a country as Iraq or ask the
legitimacy of United-States Presidential ballot, where the President isn’t
elected directly by citizens but by great electors. UN hasn’t the Power to stop
a country to do a war to control petroleum source or to affirm his dominance on
the world with false motive as antiterrorist ones by example!
4) UN cannot force countries to adopt democratic organization. Sit at
the UN all countries: democratic ones as dictatorial; civil ones as ideological
(including religious); liberals ones as conservatives!
To be democratic, UN representatives ought to be elected by world
population. It can’t be done in a world where the countries aren’t democratic.
In a world where ideologies direct citizens more than citizen guide politics.
Just to think to religious precepts who limit equality, citizens’ freedom or
available choices. The separation of religious and civil society isn’t winning
in a lot of countries and where it’s winning, it’s constantly at stake. Think
to the place God or Faith take in USA, Israel or Arab countries! Think the
number of time George W. Bush say “God bless America” as God “approve” him. I’m
not sure God, Yahweh, Allah or other name we give to him can easily approves
political or religious leaders of our times without contradict “himself” if he is a God of peace and
compassion!
We will speak about democracy at UN as in countries when (i) we will
separate ideology – especially religious ones – from citizenry; (ii) place
religion in private sphere and (iii) have free election in all countries,
continents and UN, because we need international law and organizations (as
tribunal and police force) to discipline countries and multinationals groups on
human rights, environment and work conditions for just name it. It’s not for
today, nor tomorrow because we have less faith in human kind and sciences than
in ideology, mythology and religions! I don’t say God doesn’t exist, but we
trust more a guy who speaks in name of God than in name of sciences. We have
more confidence in “Genesis” than in the Brundtland report on environment and
development. We do more confidence in our horoscope, if it said to leave our
truck home today, as in environmental reports who conclude to use less our car
than public transportation system for our future!
Humankind does more technological progress than democratic, political
and social ones from Socrates times! On our social development we have to start
from scratch every time, while we start where the other leaves us on technical
ones. We have to learn walking, speaking and learning to live in democracy at
each generation. But on technology we start where our father was: we don’t have
to learn the crystal radio or to cook on fire before using TV, computer or the
last microwave! That’s why democracy, at UN or in any country, isn’t guarantee,
United-States included. It’s a citizen desire and citizens have
responsibilities to keep it alive at all generation! Not just to pass it, but
to learn it, to leave it, to do it!
1. Ce texte est
anglais imparfait, car je suis francophone malgré mon nom. Il se veut une
correspondance avec un site de recherche aux Etats-Unis (21st century social evolution) qui me posait la question suivante : « What would be
required to make the UN a truly democratic organization? » Pour
ceux qui ne le savent pas UN signifie United Nations ou, en français, les
Nations Unies.
Appliquons les mêmes normes
qu’au Privé!
Michel Handfield
6 avril, 2004
« Partenariat :
le privé demande l’aide de l’État » (Le Devoir, 3 avril) et Jean Charest
en entrevue au DEVOIR : « Les super-hôpitaux seraient gérés par le
privé » (6 avril)! Comme ça le privé gère mieux! Pourtant il quémande
souvent l’aide de l’État… jusque pour préparer ses soumissions, « car il
n’est pas question que le génie-conseil donne son expertise » (Le Devoir,
3 avril). Mais d’où vient cette expertise? Des écoles de génie et des grands
travaux publics qui ont tous été subventionnées par l’État dans le passé, ce
qui a contribué à faire de ces entreprises ce qu’elles sont devenues. Peut être
que l’État devrait vous envoyer une facture pour cela! Non mais, rire de l’État
c’est à la mode, mais là rire du contribuable ça va faire!
En fait, Jean
Charest devrait s’asseoir 2 minutes et penser. Le privé gère mieux alors
embauchons à la même source qu’au privé : des diplômés d’universités
québécoises et d’ailleurs dans le bassin de la population du Québec. Là il
verrait que c’est ce qu’il fait déjà. Donc si le bassin de main-d’œuvre est le
même, le problème est ailleurs.
Première hypothèse : ce peut être un problème de leadership!
Les leaders du monde des affaires sont meilleurs que les leaders de la
politique. Jean Charest devrait-il démissionner et laisser son poste à Pier
Karl Péladeau ou à Julie Snyder? Mais que font ces leaders quand ils ont une
difficulté? Ils demandent une subvention de l’État! Donc…
Deuxième hypothèse : l’État doit demander des subventions. A
qui? A ceux qui ont de l’argent : les entreprises. Alors qu’on fasse une
nouvelle taxe à l’entreprise qui s’appelle « Aide à l’État ». Et si
les entreprises ne veulent pas, comme le dit la théorie « si c’est bon
pour toi, c’est bon pour moi », que l’État fasse de même et coupe toutes
subventions à l’entreprise privée et charge un intérêt
sur ses prêts aux entreprises! Elle va en avoir de l’argent pour gérer ses
hôpitaux, ses écoles et le transport public! Simple, non?
Cependant il serait
injuste de croire que cela règlerait tout. Une troisième hypothèse se
pose : quels sont nos pratiques d’embauche? Car si on n’embauche pas les
bonnes personnes, peut être que les problèmes ne se résolveront pas. Ayant déjà
appliqué à quelques occasions à la fonction publique j’ai des doutes sur ces
pratiques. J’ai déjà passé des examens qui portaient sur l’alimentation
végétarienne pour des postes en recherches sociales, soit disant qu’il faut des
examens neutres pour donner une chance égale à tous. Ce n’est pas la compétence
dans votre discipline qui compte dans de tels examens, pour des raisons
d’équités, nous dit-on! Imaginez la firme d’ingénieur qui ferait passer un
examen sur l’alimentation végétarienne pour embaucher un(e) ingénieur(e) en
structure pour construire un méga-hôpital ou un pont! Ce serait très rassurant
n’est-ce pas? C’est peut être de ce côté, les ressources humaines, qu’une
« réingiénérie » est requise! Si vous n’en êtes pas convaincu, voici
un autre exemple. J’ai déjà appliqué sur un poste demandant un secondaire V et
3 ans d’expérience, dont l’expérience du travail domestique comptait pour des
raisons d’équité envers les femmes au foyer (et les hommes au foyer eux?)
disait-on dans l’annonce de cet organisme gouvernemental, et on m’a répondu
qu’on ne pouvait regarder ma demande, malgré que j’ai un bac et une maîtrise,
car je n’ai pas les 3 ans d’expériences requise!!! Particulier, n’est-ce pas?
Non, non, s’il y a un problème dans l’État québécois, c’est
probablement au niveau des pratiques d’embauche et dans votre structure
organisationnelle (structure d’ordre) qu’il se trouve, car je ne vois pas
pourquoi les mêmes diplômés qui peuvent être efficace dans le privé ne le sont
pas dans le public, d’autant plus que souvent ces personnes ont connus les deux
systèmes. Cette hypothèse ne vaut qu’en autant que l’on considère l’entreprise
privée, parfois largement soutenue par l’État, comme étant un modèle
d’efficacité! Mais je serais quand même curieux de voir comment se
débrouillerait l’entreprise privée sans aide de l’État et avec les mêmes normes
qui font qu’un emprunt pour construire un entrepôt ou acheter un ordinateur
serait une dépense (au même titre que construire une école, une bibliothèque ou
acheter des livres pour mettre dedans!) et non un investissement déductible
d’impôt et éligible à des subventions?
Le commerce, plus que la
fête!
Michel Handfield, Délinquant Intellectuel
21 mars, 2004
Comme toutes Fêtes « commerciales », Pâques ne fera pas
exception et votre amour se mesurera à la grosseur du lapin ou de l’œuf en
chocolat, du bouquet ou au luxe du restaurant! Après le « down » de
l’après Noël, Pâques fait partie du renouveau commercial qui débute avec
la St Valentin et se poursuit par la fête des mère et la fête des pères avant
l’arrivée de la manne touristique!
Comme je suis délinquant de nature, au lieu d’acheter des roses à ma
blonde… j’ai acheté des rosiers il y a quelques années et elle a des roses tout
l’été! C’est plus naturel. Je ne l’amène pas au resto non plus, car je fait la
cuisine 90% du temps. Je n’achète pas de cartes, car je fais de la poésie
ambulante! J’en fais même trop je crois, car elle me dit que c’est un cadeau
quand je me tais! Dire qu’il y a des
femmes qui se plaignent que les hommes ne parlent pas!
Au lieu d’acheter le traditionnel chocolat, profitez-en donc pour créer
ou pour surprendre. C’est d’ailleurs pour cela que je me permets de vous en
parler d’avance.
Laissez de côté les standards du commerce. Profitez-en pour sortir des
sentiers battus. Partager de la culture. Au lieu d’un bouquet, allez voir
quelque chose de nouveau, découvrir: un concert de musique classique ou un
chanteur populaire d’ici; une pièce de théâtre; choisissez un livre, voir un
essai, pour surprendre! Découvrez le dernier Daniel Lavoie (Comédies humaines) ou « Le petit roi » (Disque hommage à
Ferland), qui sont tous les deux excellents. Ils mettront du soleil dans vos
vies. (1) À ce temps ci de l’année on en
a bien besoin. Je vous souligne aussi la sortie de l’album « That’s for
me » du Susie Arioli Band prévue le 30 mars prochain. L’occasion de mettre
du Swing dans Pâques!
Célébrez le printemps avec du théâtre, de la musique, de l’art ou que
sais-je encore. Je vous souhaite une joyeuse Pâques ou fête du printemps, car
si Pâques se rapporte à la résurrection de Jésus chez les Chrétiens, d’autres
fêtes existent aussi dans d’autres religions et d’autres cultures, même chez
les non croyants, pour célébrer l’arrivée du printemps: temps de résurrection de la nature! (2)
Notes:
1. Ces deux albums
sont de GSI musique : www.gsimusique.com
2. Voir: http://www.branchez-vous.com/special/paques/origines.html à ce sujet si vous voulez en savoir plus.
Vous n’y êtes pas, bande de
caves!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie
Éditeur du webzine Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique
Abonné au Devoir
Montréal, le mardi,
9 mars, 2004
En lisant mon Devoir
de samedi en retard, l’article « Vous n’êtes pas tanné de ne pas lire,
bande de caves! » m’a fait titiller. (1) Car comment peut-on dire
sérieusement que la lecture diminue si ne sont pas considérés les médias
Internets dans cette étude, ni les quotidiens! Le Devoir vaut bien les
magazines d’horoscope et de vedettariats de la téléréalité selon moi! La
fréquentation de webzines et de médias étrangers par l’Internet est aussi un
apport culturel important dont cette étude ne tiens pas compte.
En fait si je me fie
à cette étude, je dois être quelqu’un qui n’a probablement pas une grande
culture, n’ayant pas de dictionnaires papiers, car mes dictionnaires – Le
Robert, Le Larousse, le Webster et Encarta – sont sur CD-ROM! Bref, il est
temps que nos gens de statistiques apprennent qu’un ordinateur ne sert pas qu’à
faire que du SPSS, car ces données viennent de « Survol, le bulletin de
la recherche et de la statistique »! Au fait on est au XXIe siècle et
on subventionne des entreprises de multimédias, mais pas encore les webzines,
car paraît-il que cela fait partie de la culture. Faudrait peut être leur dire.
Note :
1. Stéphane
Baillargeon, « Vous n’êtes pas tanné de ne pas lire, bande de caves! »,
in Livres/Le Devoir, Samedi 6 et Dimanche 7 mars 2004, p. 1
Références :
Le Devoir :
Ministère de la
Culture et des Communications : http://www.mcc.gouv.qc.ca/index.html
Survol :
http://www.mcc.gouv.qc.ca/publications/survol-fevrier2004f.pdf
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué (2004)
Michel Handfield
26 février, 2004
Il y a quelques années aussi j’eu l’occasion de
faire un texte « Pourquoi faire simple quand on peut faire
compliqué », d’où la mention 2004. Car il faut être clair!
L’État veut se moderniser, car paraît-il il est
trop lourd. On coupera probablement des fonctionnaires et on paiera des
entreprises privées pour faire le travail. Comme si la bureaucratie privée
était plus efficace. Si tel était le cas, les entreprises ne demanderaient pas
le soutien de l’État pour ouvrir une usine ou pour vendre un produit ou un
service. Mais enfin il y a de ces mythes que la politique exploite allègrement.
En fait, pas besoin d’études pour améliorer les
choses. Juste un peu de bon sens. Rien de plus.
Un premier exemple qui concerne directement
Societas Criticus. Nous voulions prendre Societas Criticus comme nom
d’entreprise pour le protéger de d’autres usages – car le nom du journal est
enregistré comme étant Societas Criticus - et nous avons appelé à Québec pour savoir
si c’était possible de le faire. D’abord
Societas Criticus n’étant pas du français, même s’il s’agit des racines des
mots Société et Critique selon le Petit
Robert, il ne peut être pris comme nom principal car il s’agit d’une
langue étrangère! Soit, nous l’avons donc laissé comme « autres noms
utilisés au Québec », mais c’est quand même paradoxal puisque le français
en est né. C’est comme dire que votre grand-père ne serait pas de votre
famille! Que voulez-vous, tel est le libellé de la loi. Mais en même temps un
nom d’une autre langue, comme l’anglais, pourrait être utilisé s’il est
accompagné d’un générique français! (1) La Beautiful Business c’est la belle
affaire!
Comme revue de critique sociale et politique
nous ne pouvons que poser une question: La plupart des lois pouvant contenir
des termes juridiques latins, ces lois sont-elles légales puisqu’il s’agit une
autre langue que le français? Et si le latin est reconnu comme français dans la
loi, puisque sa racine, pourquoi pas Societas Criticus?
Ce fut notre premier agacement et nous nous en
sommes accommodés. Nous avons rempli nos formulaires et indiqué notre nom en
français et nous sommes allé porter le tout en personne au guichet de
l’Inspecteur Général des Institutions Financières le 16 janvier dernier pour
être sûr que le tout soit vérifié et correct. En cas d’erreur nous pouvions
alors faire les corrections sur place.
Notre formulaire nous est revenu aujourd’hui, car suite au nom nous
avions indiqué SNC (le code pour Société en nom collectif de la case 2 de la
forme juridique de l’entreprise) à la suite de notre nom au lieu de SENC pour
Société en nom collectif, car l’appellation n’a pas été corrigé sur les
formulaires! Un simple courriel aurait suffit pour que l’on dise de le changer
puisque telle est la nouvelle dénomination
– on est une revue Internet après tout – ou de tout simplement accepter
les deux dénominations SNC et SENC tant que tous les formulaires ne seront pas
standardisés. Rien de plus simple non? A la place, on nous a retourné les
formulaires pour qu’on fasse la correction et qu’on les retourne par la poste.
Combien de frais pour tout cela? Pas
besoin de réingénierie pour faire des économies, juste un peu de simplicité et
de bon sens. C’est si simple, mais pourquoi faire simple quand on peut faire
compliqué? Je vous le demande!
Ça fait au moins une autre bonne occasion
d’écrire un texte sur l’État pour une revue de critique sociale et politique!
Merci l’État, car je ne suis pas à cours de sujet grâce à vous… peu importe votre
couleur politique! Et si vous me trouvez cynique, dites vous que si je fais
cette revue à compte d’auteur, avec un bac et une maîtrise en poche, c’est que
les emplois à la pelle que vous voyez poindre à l’horizon depuis quelques
temps, je ne les ai jamais vu. Pire, on m’a déjà répondu, pour un poste de la
fonction publique québécoise exigeant un secondaire V, qu’on ne pouvait même
pas regarder ma demande d’emploi n’ayant pas les 3 ans d’expériences requises –
expériences pouvant être remplacé par du travail familial selon l’annonce! De
quoi brailler, d’autant plus que j’ai deux diplômes universitaires!!! Et vous
croyez pouvoir replacer les chômeurs et les assistés sociaux au travail… Je
suis peut être sceptique, mais vous,vous êtes
certainement rêveurs!
Note:
(1) http://www.olf.gouv.qc.ca/charte/reglements/regcommaffaires1.html
Comment? Dites!
Michel Handfield, Délinquant Intellectuel
15 février, 2004
Vous faites le
ménage de votre garde robe, (a) offrez vous d’abord votre linge à vos amis ou
(b) le donnez vous au hasard sur la rue? Vous avez un réparage à faire à la
maison, (a) appelez vous d’abord quelqu’un que vous connaissez ou qui vous a
été recommandé par un ami ou (b) appelez vous un numéro au hasard des petites
annonces? Si vous avez répondu (a) au deux questions, vous seriez sur la
sellette si vous étiez à Ottawa ces jours-ci. Car depuis quelques jours il y a
des vagues aux environs du canal Rideau. Un vent souffle sur le Parlement. Il y
aurait scandale en la demeure. Des contrats et de grosses commissions donnés à
des amis. Quelle nouvelle. Pfittttttttt!
Depuis la fin la
décennie 90 l’État est la cible des critiques les plus sévères. On lui demande de
s’aligner sur les pratiques d’affaires du privé, de ne plus traiter avec des
citoyens ou avec des contribuables, mais avec des clients. Et bien les
résultats commencent à paraître. Croyez-vous que dans le privé on ne fait pas
des retours d’ascenseurs et des manipulations budgétaires? Enron, ça vous dit
quelque chose? Croyez vous que les grandes chaînes n’ont pas des relations
privilégiées avec leurs fournisseurs? Que même s’il est bon, le fournisseur qui
ira aussi chez le concurrent va conserver sa place? Qu’ils ne partagent pas un
avion, ne fréquentent pas les mêmes cercles d’amis et ne décident pas d’un
contrat autour de la piscine? Non. Et bien, depuis le temps qu’on réclame les
mêmes règles du public…. c’est quoi le scandale des commandites? De faire ce
qui se fait ailleurs? A Québec on a justement élu un gouvernement qui nous a
promis de suivre les mêmes règles que le privé. On appelle ça la réingénierie.
Avant eux le Parti Québécois sabrait dans la fonction publique et
subventionnait le privé au nom du développement économique et du consensus avec
ses partenaires privilégiés! A une autre époque, sous les conservateurs, Ottawa
privatisait une part des entreprises d’État, certaines étant même vendues au
prix faramineux d’un dollar! Seul le Bloc Québécois peut jouer les purs, car il
ne sera jamais au Gouvernement de par son statut de parti régional; donc jamais
responsable ou toujours irresponsable selon les points de vue!
Ce n’est donc pas la
première fois, ni la dernière que cela se fait et se fera. C’est dans la nature
de l’Homme de penser d’abord à ceux qui sont près de lui. Nous le faisons tous.
Machiavel avait déjà écrit là dessus en 1532:
« Sur quoi il y
a lieu d’observer que la haine est autant le fruit des bonnes actions que des
mauvaises; d’où il suit, comme je l’ai dit, qu’un prince qui veut se maintenir
est souvent obligé de n’être pas bon; car lorsque la classe de sujets dont il
croit avoir besoin, soit peuple, soit soldats, soit grands, est corrompue, il
faut à tout prix la satisfaire pour ne l’avoir point contre soi; et alors les
bonnes actions nuisent plutôt qu’elles ne servent. » (Machiavel, Le Prince, Chapitre XIX)
Naturellement, il
faut des règles pour empêcher que cela ne soit trop manifeste ou que l’on puise
impunément dans le buffet. Ne nous faisons pas d’illusion, il y en aura
toujours peu importe le parti et le niveau de gouvernement; mais la façon
pourra être plus ou moins élégantes il est vrai! La seule chose qu’il faut
éviter c’est l’envi de s’empiffrer sans vergogne: se bourrer dans le buffet
c’est mal, goûter c’est mieux! La modération a bien meilleur goût comme on dit
au Québec.
Coopération entre Italo, journal
canado-itialien distribué dans St-Léonard, la petite-Italie et le West Island,
et Societas Criticus
Hypocrisie 101
Michel Handfield, M.Sc. sociologie
Délinquant intellectuel et provocateur pour penser autrement!
28 janvier, 2004
Quand le journal « Italo » m’a parlé
de son prochain sujet, la mafia, et m’a demandé un texte, je trouvais cela
intéressant. (1) La mafia? Mais que
connais-je à cette question? Rien? On lit des choses dans les journaux, comme
la mafia est dans le jeu ou la drogue, bref les activités illégales, mais c’est
peu. C’est cependant un début pour réfléchir à la question; se faire une opinion.
Mais l’État aussi est dans le jeu (les Casinos
et Loto Québec) et bénéficie des revenus de « la drogue » (la
nicotine est un alcaloïde au même titre que la morphine dit le dictionnaire),
des paris et de la boisson! Mais ces revenus sont légaux, car par loi on en a
autorisé le commerce ou on l’a nationalisé. Là est la différence. Mais qui dit
qu’un jour l’État ne légalisera pas la vente de certaines drogues pour combler
son manque de revenus? Ce qui était illégal pour les uns deviendra légal pour
l’État. Alors pourquoi en faire tout un plat?
En fait, à part l’illégitimité de battre ou de
tuer quelqu’un (et encore là il y a des États qui s’abrogent ce droit pour des
raisons aussi simples que de faire taire leurs citoyens), quand on parle de
libre marché, pourquoi ne pas aussi ouvrir ces marchés que seule la loi ou la
morale interdit? Il devient légitime de se poser LA QUESTION: quand il y a des
acheteurs et des vendeurs consentants sur un marché, celui-ci devrait-il être
libre? Libre n’empêchant pas de mettre des balises, tels un âge minimal pour
entrer sur un marché (pour éviter la prostitution juvénile par exemple), et une
taxe appropriée (fortement progressive) selon le produit ou le service offert.
N’est-ce pas ce que l’on négocie actuellement au niveau planétaire, la
libéralisation des marchés? A moins que cette libéralisation ne serve qu’à
transférer des productions dans des pays où les salaires sont bas et les
conditions de travail près de l’esclavage? On a le droit de fabriquer des armes
et des prétextes de guerre; d’y envoyer des jeunes; de tuer des gens; mais pas
de leur vendre de la drogue pour protéger leur santé! On ne peut vendre de la
« jouissance », mais on peut mettre en danger l’intégrité physique et
mentale des travailleurs dans certains « sweet shop » du tiers monde.
(2) Ai-je bien compris?
Que la drogue soit légale ou non, il y a un
marché et elle est consommée. Comme ce fut le cas pour les boissons ou le jeu
avant elle – qui ont été légalisés depuis! Quant on parle de libre marché, quand
des produits dommageables pour l’environnement et la santé, comme les 4X4 et
les motos marines, sont vendus librement pourquoi en est-il autrement de ces
autres produits? En quoi la drogue est-elle plus dommageable que la vente libre
d’armes à feu aux Etats-Unis? On discrimine les marchés sur certains critères
très subjectifs: l’effet nocif de la drogue par exemple. Mais celui de la
cigarette? Celui de la pollution automobile? Pourquoi n’interdit-on pas l’usage
de l’automobile dans les villes au nom du droit à l’air pur? Des effets nocifs
du smog? Si la drogue était vendue légalement serait-il plus facile de faire de
la prévention? Des questions doivent être posées?
Un jour, il y a quelques années de cela, dans La
Presse, Foglia posait une question fort intéressante au sujet de la drogue et
du sport. Il demandait au sujet d’un joueur admiré, qui a pu jouer et établir
des records sous l’effet de la cocaïne, s’il aurait pu en faire autant s’il
avait but un 40 onces de gin avant chaque partie? Pourtant la boisson est
légale. Je vous pose donc la question: la boisson est-elle légale parce qu’elle
est moins dommageable ou politiquement plus acceptable que la drogue?
Un autre exemple est celui de la prostitution.
On se questionne même sur sa légalisation à l’occasion. Mais c’est totalement
ridicule, car la prostitution n’est pas illégale au Canada. Elle est
légale. C’est la sollicitation qui est illégale. On n’arrête pas les
prostituées pour avoir fait de la prostitution, mais pour avoir fait de la
sollicitation. Pourtant, si c’est la sollicitation qui est illégale, quand
a-t-on arrêté un candidat à une élection pour avoir sollicité votre vote? Quand
à-t-on arrêté des vendeurs de téléphones cellulaires ou de cartes de crédits
pour vous avoir fait des propositions non sollicitées? Est-il trop tard pour
porter plainte pour sollicitation illégale contre Charest, Landry et Dumont? On
aurait la paix pour quelques mois… et on pourrait en profiter pour réfléchir!
En parlant de réfléchir, je vous en pousse une
dernière: LA MAFIA EST D’UTILITÉ SOCIALE! Pourquoi?
D’abord, en jouant à la franche de la société,
sur nos désirs inavoués, ce que l’on interdit mais qui est consommé en cachette
(les revenus du crime organisé sont là pour le prouver), elle nous renvoie des
questions sur nos attitudes comme un miroir de notre société.
Ensuite, elle est comme un rempart pour ne pas
aller trop loin; elle trace la limite de ce qui est disponible sur le marché.
Il y a une première clôture, sociale et politique: celle de la légalité, assez
facile à franchir. Après il y a le terrain de l’illégalité, terrain
d’expérimentations illicites pour ceux qui veulent des frissons supplémentaires
par rapport à la masse, qui veulent toucher l’interdit. Ce peut être la drogue
ici, comme ce peut être la musique rock’n roll, les jeans ou la pilule
contraceptive dans d’autres civilisations ou à d’autres époques. L’illégalité
est sociale, ne l’oublions pas: ce sont les sociétés qui font les lois. De là à
dire que la loi mène au crime (3), il n’y a qu’un pas:
« En accordant la liberté de conscience et celle de la presse, songez,
citoyens, qu'à bien peu de chose près, on doit accorder celle d'agir, et
qu'excepté ce qui choque directement les bases du gouvernement, il vous reste
on ne saurait moins de crimes à punir, parce que, dans le fait, il est fort peu
d'actions criminelles dans une société dont la liberté et l'égalité font les
bases, et qu'à bien peser et bien examiner les choses, il n'y a vraiment de
criminel que ce que réprouve la loi; car la nature, nous dictant également des
vices et des vertus, en raison de notre organisation, ou plus philosophiquement
encore, en raison du besoin qu'elle a de l'une ou de l'autre, ce qu'elle nous
inspire deviendrait une mesure très incertaine pour régler avec précision ce
qui est bien ou ce qui est mal. (Sade, [1795] 1994, La philosophie dans le boudoir (Les mœurs in Cinquième Dialogue), France: Maxi-poche
classiques français, p. 151)
Mais si on légalise ce qui est illégal, y
aura-t-il moins d’attraits ou les gens voudront-ils aller encore plus loin?
Alors tant la clôture de la légalité que le territoire de l’illégalité se déplaceront, car il y aura toujours des gens prêt à payer
pour aller plus loin et pour expérimenter ce qui est interdit. A moins de tout
libéraliser (n’est ce pas le sens profond du libre marché dont on nous vente
les mérites?), nous n’avons d’autres choix que de nous accommoder de
l’illégalité actuelle ou d’en légaliser une mince frange, déjà socialement
acceptée comme le commerce de la marijuana par exemple, de telle sorte que
l’illicite n’aille pas plus loin, trop loin pour notre époque. Car il n’est pas
dit que la clôture de l’acceptable et de l’inacceptable n’aura pas changé de
place dans dix, vingt, cinquante ou cent ans! Pensons-y, car bien des choses
qui étaient inacceptables pour nos parents ou nos grands parents sont
totalement courantes et banales aujourd’hui. Ainsi va
la vie. (4)
Notes:
1. L’édition du 29 janvier 2004 d’Italo
porte sur la Mafia. Suite à leur demande je leur ai fait un premier texte
qu’ils ont reçu le 26. Cette première version plus courte, vu leurs contraintes
d’espace, fut ensuite retravaillé et augmenté pour Societas Criticus. Si ce
dossier vous intéresse Italo est distribué dans St-Léonard, la
petite-Italie et le West Island.
2. Castelman, Barry I.,
« The export of hazardous factories to developing Nations »,
in Navarro, Vincente, and Berman, Daniel M., 1982, Health and work under
capitalism: an international perspective, N.Y.: Baywood Publishing Company,
Inc., pp. 271-308.
3. Le crime, lui, est dû à l’appât du gain et au
caractère illicite et caché de la transaction commerciale. Que des vendeurs de
drogues se fassent tuer ici ou que des vendeurs de jeans se fassent tirer dans
un pays où il est objet de contrebande ou de contrefaçon, ce n’est pas à cause
du produit lui-même, mais à cause du caractère illicite de sa vente.
L’illégalité, la loi, mène-t-elle à l’acte criminel (pour ne pas se faire
prendre par exemple) dans certains cas?
4. Pour ceux qui veulent pousser la réflexion
plus loin, voici trois livres intéressants [Avec un commentaire de notre part]:
Bauman, Zygmunt, 1999, Le coût humain de la mondialisation, Paris:
Hachette Pluriel [Sur les non-dits de la mondialisation.]
Sauloy, Mylène, et Le Bonniec,
Ziegler, Jean, 1998, Les seigneurs du crime – Les nouvelles mafias contre la démocratie, Paris: Seuil. [La mondialisation et le libéralisme… c’est
pour tous ceux qui ont les moyen$!]
Les Présidentielles!
Michel Handfield avec la collaboration de Gaétan Chênevert
20 janvier, 2004
« L’Amérique n’est pas un simple citoyen du monde. C’est la puissance
dominante du monde, une puissance qui exerce une
domination à nulle autre pareille depuis la Rome ancienne. C’est pourquoi
l’Amérique est à même de redéfinir les normes, de modifier les attentes et de
créer de nouvelles réalités. Comment? En imposant sans scrupules et implacablement
sa volonté. » (Charles Krauthammer, Washington Post, 5 mai 2001, in Guisnel, Jean, 2003, Délires à
Washington - Les citations les plus terrifiantes des faucons
américains, Paris: La Découverte, p. 16)
Cet édito spécial concerne les élections états-uniennes.
Il est là pour dire à nos compatriotes états-uniens qu’il faut montrer la porte
à George W. Bush, car ce Président est anti-démocrate.
Il se croit le Président du monde et agit comme
tel. Il décide de faire fi des Nations Unies et des accords internationaux sur
des sujets aussi important que l’environnement ou la justice, tel Kyoto ou le
Tribunal Pénal International. Mais, il n’est même pas élu par ses propres
concitoyens, les électeurs votants pour un groupe qui décide du Président – les
Grands Électeurs – et non directement pour lui. On est donc en droit de se
demander si les Etats-Unis sont réellement une démocratie ou s’ils ne sont
qu’un marché? Une démocratie de marché – « acheter c’est voter » –
contiguë à une oligarchie politique!
En conséquence, comme George W. et l’oligarchie
républicaine se croient à la tête du Monde, nous, citoyens du Monde, avons le
droit de demander à son peuple de signifier aux Grands Électeurs de lui montrer
la porte et de choisir un démocrate comme Président. Notre appui va donc aux
démocrates, comme un moindre mal.
Mais des réformes importantes sont à faire pour
restaurer la démocratie États-uniennes, principalement au niveau de leur mode
électoral et de la place qu’occupent les lobbies et les grandes entreprises
dans leur politique intérieure et extérieure. La plus grande réforme serait que
les citoyens du Monde aient le droit de vote pour le Président des Etats-Unis
puisque celui-ci décide du sort du monde, faisant même fi des Nations Unies!
Quant à leur discours pro-démocratie, qu’ils l’appliquent enfin chez eux, s’ils
ont le courage de leurs discours, en réformant leur mode électoral et en
écoutant ce que leurs disent les simples citoyens, qui revendiquent des
réformes sociales; les environnementalistes; les scientifiques et les
intellectuels. Car la démocratie c’est plus que le libre marché. C’est aussi
politique!
Sites à consulter:
Parti Démocrate :
Les candidats à l’investiture démocrate:
www.dickgephardt2004.com (retiré)
Livres à consulter:
Brender,
Anton, 2002, Face aux marchés la politique, Paris : La
découverte
Guisnel, Jean, 2003, Bush contre Saddam –
L’Irak, les faucons et la guerre, Paris: La Découverte
Guisnel, Jean, 2003, Délires à
Washington - Les citations les plus
terrifiantes des faucons américains, Paris: La Découverte
Lapham, Lewis, 2002, Le djihad américain,
France: Saint-Simon
Laurent, Éric, 2003, Le
monde secret des Bush, France/Canada : Plon/Transcontimental
Souhaits du 1er janvier 2004
Michel Handfield
Je souhaite au Monde du doute et du scepticisme,
car trop souvent les certitudes ne mènent qu’au fanatisme.
Ce vœux s’accompagne d’un cadeau intellectuel:
une suggestion de lecture et les nominations pour le prix sceptique et fausse
sceptique des sceptiques du Québec (www.sceptiques.qc.ca), de quoi débuter sur le bon pied cette nouvelle année qui devrait être
aussi riche en sujet de réflexion, de doute et de scepticisme que la
précédente!
***
Saul, John Ralston 1994, 1995, The Doubter’s
companion, Toronto: Penguin book. Ou en français, Le
compagnon du doute chez Fayot.
***
Voici les nominations pour le Prix Sceptique
et le Prix Fosse Sceptique des sceptiques du Québec.
Pour le Prix Sceptique les candidats sont
:
Émission Découverte pour leur retransmission d'un reportage de la BBC intitulé « L'homéopathie
: science ou illusion? » Cette émission est une dénonciation réconfortante sur
la fameuse mémoire de l'eau. L'animateur de Découverte, Charles Tisseyre, a
d'ailleurs très bien représenté la position scientifique sur l'homéopathie à
l'émission Place Publique se référant à ce reportage.
Jean-René Dufort. Pour son émission du début janvier 2003 dans laquelle il dénonce avec
un humour décapant, le canular fort probable et plutôt grossier de clonage de
bébés introuvables de notre ami à tous : Raël.
Professeur Gingras. Pour sa défense vigoureuse de la pensée rationnelle. Il s'agit du
professeur Gingras qui nous a donné une très bonne conférence sur l'éthique des
sciences, en janvier 2003. Il a présenté des arguments solides indiquant une
tendance marquée de certains Prix Nobel en science de s'aventurer hors de leur
champ de compétence, dans le domaine religieux ou philosophique, pour des
raisons souvent partisanes ou nettement pécuniaires.
Unmasked. Émission
anglophone très appréciée par certains de nos membres pour son approche
rationnelle aux phénomènes paranormaux.
Monsieur Martin Bisaillon pour son livre « Enquête sur le mouvement Raëlien » aux Éditions Les
Intouchables. Ce livre révèle la démesure de l'utopie raëlienne et démolit
systématiquement le mythe fondateur raëlien en démontrant que Claude Vorhillon
sait qu'il n'a aucune preuve lorsqu'il prétend avoir rencontré des
extraterrestres et que beaucoup d'indices semblent démontrer l'origine bien
humaine de la secte.
Francine Trudeau (Journaliste au « TV Hebdo ») - Le « TV Hebdo », ce magazine «
populaire » et à fort tirage, où la pensée rationnelle n'est pas souvent à
l'honneur. Dans l'édition de la semaine du 4 au 10 octobre 2003, la chronique
de Mme Trudeau portait sur le fameux « Triangle des Bermudes », et elle
apportait une explication sortant de l'habituel pour ce genre de magazine d' «
intervention extraterrestre » ou de la « brèche inter-dimensionnelle ». À la
place, Mme Trudeau a osé référer à une théorie à tendance rationnelle.
Pour le Prix Fosse Sceptique les
candidats sont :
Le magazine Guide Ressources qui, à l'année longue, publie des annonces de services plus farfelues
les unes que les autres! Il se présente comme un périodique sur la santé, la
psychologie et la spiritualité. Pourtant, il ouvre ses pages à une multitude de
pubs sur des médecines ou thérapies « alternatives » dont l'efficacité n'a
jamais été démontrée, tel que : « L'art du chi », le « Reiki », le « Feng Shui
», la « bio psycho kinergie », et même la clairvoyance et le tarot.
Mouvement raëlien, pour diffusion de thèses non prouvées sur des rencontres alléguées
avec des extraterrestres et pour son appui au clonage humain non démontré par
Clonaid.
Global TV. Pour l'ensemble de
son oeuvre. La raison est simple : sans esprit critique, ils peuvent imposer à
la population ce qu'ils veulent. On dit que les médias sont le 4ième pouvoir et
il semble que Canwest l'a bien compris, peu importe les questions morales
impliquées.
En particulier, pour son émission Global News
Sunday du 18 mai 2003 sur les médiums qui communiqueraient avec les anges ou
les morts. Le point de vue critique y était presque totalement absent. Leur
traitement du sujet a été nettement biaisé en faveur des mystérieux dons des
médiums. Deux sceptiques y ont été interviewés, mais seul leur rejet de cette
croyance a été diffusé. Les nombreuses raisons qu'ils ont invoquées pour
justifier ce rejet ont été coupées.
La monnaie Canadienne et Postes Canada. La monnaie canadienne, parce qu'elle consacre une série de pièces à
l'astrologie chinoise. Il y a bien d'autres éléments culturels chinois beaucoup
plus importants qu'on pourrait célébrer que les mythes astrologiques chinois.
Nous serions, de la même façon, en désaccord avec une série de pièces célébrant
nos mythes astrologiques européens. Qu'on le veuille ou non, pour des services
officiels d'un gouvernement, lancer de telles séries ne peut que cautionner
cette croyance. Postes Canada, un autre organisme gouvernemental qui pourrait
facilement choisir un autre sujet que l'astrologie chinoise pour nous faire
connaître le pays le plus peuplé au monde.
(Textes politiques locaux ou réponses à d’autres textes)
Arnaque!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie et citoyen de St-Michel
9 février 2004
La dernière tempête de neige m’a laissé un goût
amer. Jusqu’à date, j’avais trouvé que le déneigement s’était amélioré. Mais
là, ça a fait dur. La 15e avenue n’était pas encore nettoyé que
d’autres avenues avaient les 2 côtés de fait (entre Bélanger et Jean Talon). Un
problème d’équipement ou un manque de camion, c’est possible. Mais l’arnaquage
des citoyens en plus, c’est trop.
Les affiches de déneigement ont été là pendant 3
et même 4 jours avant que le nettoyage ne soit fait, mais des autos ont été
remorquées tous les jours d’un côté à l’autre de la rue, avec contravention
s’il vous plaît, sans qu’aucun nettoyage ne soit fait. Façon de remplir les
coffres de la ville? Le pire fut samedi à ma connaissance. À 7h le matin on a
remorqué des voitures et à 18h on en a encore remorqué, mais le ramassage ne
fut pas fait - après 3 jours de ce manège! A 19h15, le même soir, on a même
changé de côté, car les pancartes indiquaient 19h à 7h du côté pair et
l’inverse du côté impair. Même moi, qui ai ma voiture dans mon garage et qui ai
prêté mon tempo pendant 4 jours à une voisine qui ne savait plus où mettre sa
voiture, j’étais en beau joual vert, car j’avais l’impression d’assister à
l’arnaquage de mes voisins. Quand la remorqueuse a passé je lui ai d’ailleurs
fermement demandé comment ça vous changez encore de côté? A cause de l’heure
sur les pancartes m’a répondu le distributeur de contraventions! Mais pourtant,
une charrue a tassé de la neige de l’autre côté de la rue mon cher il y a à
peine ¾ d’heure! Mais nous ne le savons pas, c’était l’autre quart de travail
m’a-t-il dit. En fait c’était probablement le déneigement des 4 ou 5 cm de la
journée!
Ça a fait dur et les citoyens ne savaient plus
sur quel pied danser. Pourquoi cette valse? Pour faire entrer de l’argent dans
les coffres de la ville? Par manque de planification? J’opterai pour la seconde
option, car j’ai l’impression que vous êtes reparti au point d’origine au lieu
de poursuivre l’ordre des rues, ce qui fait que si, par exemple, la 1ere
Avenue a été déblayée en premier du côté pair, quand est venu le temps de faire
le côté impair, vous n’avez pas continué où vous étiez rendu, mais vous êtes
reparti de votre rue d’origine. Ainsi des rues ont eu les deux côtés de
déblayés alors que d’autres n’en avaient qu’un et d’autres encore aucun! Deux
solutions sont alors possibles:
- Continuer l’ordre des rues en changeant de
côté au lieu de revenir au point d’origine. Ainsi toutes les rues auront au
moins 1 côté de déneigé rapidement ou
- Mettre des panneaux 24 heures sur un côté à la
fois, ainsi si le côté impair n’est pas fait à 19h, il sera peut être fait à
23h ou à 3h et les citoyens n’auront pas
à faire la valse des autos plusieurs fois par jour! Avez-vous pensé aux gaz à
effet de serre avec un tel manège?
La courtoisie doit aussi être améliorée. Vous
avez une approche client à la ville, faudrait
peut être vous en servir et ne pas remorquer des autos à 7h le matin,
avec contravention, quand vous ne savez même pas si vous allez être en mesure
de déneiger la rue la journée même, le lendemain ou le surlendemain. Espérons
que cela ne se reproduira plus.
SPAM or
Liberty?
Mardi, 3 février, 2004
Texte sur le SPAM envoyé à 21st century social evolution pour répondre à la question du panel: « Do you agree that it
should be a national (and international) priority to find ways to improve
enforcement of laws against Internet crime, and how would you suggest that iti
be done. »
***
Liberty on web! Web is same as society: a social space! You
have spam at your postal box, your door, on your windshield (when your car is
on the street). You have prostitution on street, in classified ads or on website.
A bosom on TV screen at the moment you don’t expect it (in the Super bowl)! In
brief, in society, you have liberty and laws. But you don’t put people in jail
in case they do something bad or think to do something bad. It will be same on
web. Sue people who do something criminal as on web as in society: destroying a
home or a “web home” is criminal. Sending spam is not, except if unsolicited
publicity is criminal in society too. In this case, receiving a spam to ad a
bigger bush in your garden… or receives unsolicited tracts, in your home
mailbox, for Bush as President is the same and appeal the same treatment.
Thinking to that, I will vote for Bush in jail if I was US citizen!
Michel Handfield,
Intellectual Delinquent!
La fessée? Ouch, on est passe à côté!
Michel Handfield, M.Sc.
1er février, 2004
La Cour suprême du Canada a maintenu, dans son
jugement du vendredi 30 janvier 2004, la disposition du Code criminel
permettant le châtiment corporel. Cela signifie que la fessée demeurera permise
au pays afin d’éduquer les enfants, en vertu de l’article 43 du Code
criminel. (La Presse, 31 décembre 2004,
A19)
***
Battre: Donner des coups répétés, frapper à
plusieurs reprises (un être vivant qui ne peut pas se défendre;
Fesser : Battre en donnant des coups sur
les fesses, donner la fessée à (qqn).
Taper: Frapper (qqn) du plat de la main ou avec
un objet. REM. Surtout à propos des enfants. Maman, il m'a tapé!
D’abord, merci au Petit Robert pour les
définitions et j’espère qu’on ne le battra pas pour ça.
J’ai 45 ans, je n’étais ni un enfant battu, ni
fessé au sens du dictionnaire, mais ma mère me donnait une tape de temps en
temps lorsqu’elle jugeait que je dépassais les bornes. Mais ce n’était rien
pour me marquer, puisque je me rappelle bien davantage être tombé sur le rosier
en culotte courte et ma mère m’enlevant les épines avec une pince à épiler… que
les quelques tapes que je peux avoir reçus de sa part. Et même d’avoir eu des
épines aux fesses ne m’a pas marqué, puisque j’adore encore les rosiers. Parfois
les moqueries d’autres enfants à l’école, parce que j’avais une voix claire et
que je ne jouais pas au ballon pour cause d’un accident à l’oeil, étaient
beaucoup plus dures qu’une tape de ma mère. Car dans la tape il y avait de
l’amour maternel, une raison justificative!
En fait la cour aurait dû dire ceci: on
permet LA tape, donc une et non des tapes à répétition, avec la main, car elle
peut parfois être nécessaire et justifiée. A ce sujet une anecdote. Dans
les années 80, allant à l’Université de Montréal, une petite fille ouvrait la
fenêtre et sortait sa tête continuellement de l’autobus. La mère lui expliquait
que c’était dangereux, mais le manège continua (car le danger c’est quoi dans
la tête d’une petite fille de 3 ou 4 ans?) jusqu’à ce que le chauffeur arrête
l’autobus, vienne refermer la fenêtre et dise à peu près ceci à la mère:
« si elle recommence, c’est une tape que ça prend, parce que si un camion
lui arrache la tête vous allez voir que ça va être bien plus brimant pour votre
fille qu’une bonne tape! » Dans les
circonstances il avait raison, car on était dans l’autobus Jean-Talon. Par
contre la même tape, parce qu’un enfant veux apprendre et pose sans cesse des
questions qui tannent le parent, serait totalement injustifié; mais tout de même
moins grave que de fesser ou de battre l’enfant. Tout est question de
circonstance et de dosage. La loi peut mettre des balises, mais ne peut
remplacer le parent ni le bon jugement!
L’aporie éditoriale!
Michel Handfield, délinquant intellectuel pour penser autrement
15 janvier, 2004
Chose rare, mais aujourd’hui votre page
éditoriale constitue une aporie qui reflète parfaitement le dilemme canadien
qui vise à faire cohabiter droits individuels, multiculturalisme et droits
ancestraux!
D’abord, André Pratte écrit « le pire
évité » dans la crise d’Oka, puisque « notre ignorance des
complexités de la politique mohawks nous incite à une grande
prudence quand vient le temps de privilégier un camp ou l’autre.» Ils ont
une culture qui n’est pas la notre et le multiculturalisme nous incite à les
laisser résoudre leur conflit selon les termes de leur culture, pas de la
notre! On est dans la même ligné que l’apparition d’un tribunal islamiste en
Ontario ou que le jugement de Monique Dubreuil, en janvier 1998, qui a
laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la collectivité» vu
le «contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes» chez
les haïtiens. Bref, le multiculturalisme nous incite à ne pas nous
insérer dans ce qui peut nous paraître un crime, mais n’est qu’expression
culturelle ou droits ancestraux chez les autres. Le tabac et la marijuana ne
sont-ils pas antérieurs à l’arrivée des blancs en Amérique? C’est ce que m’indique le dictionnaire. Droits
ancestraux alors?
Mais d’un autre côté, nous sommes les promoteurs
de droits et valeurs d’égalité fondamentale. De choix démocratiques que nous
promulguons par loi et que nos gouvernements doivent faire respecter. C’est ce
qui fait sursauter Michèle Ouimet aujourd’hui dans son édito « Cachez
cette femme… » en bas de la même
colonne éditoriale! Elle en a contre le
brigardier-général canadien Jocelyn Lacroix, qui a bradée l’égalité canadienne
entre hommes et femmes sur la scène internationale, en même temps qu’il a bradé
son aide de camp féminine pour un homme, de façon à ne pas heurter la culture
machisme afghane! « En agissant de la sorte, le brigadier-général a fait
preuve d’une sensiblerie ridicule. (…) Le Canada n’a pas à encourager cette
mentalité et à ménager le machisme des Afghans en escamotant une aide de
camp. » Mais si c’est dans leur culture de placer la femme à un rang
inférieur, n’est-ce pas le propre du Canada de la respecter au nom du
multiculturalisme canadien? Car si c’est une de nos valeurs fondamentales à l’intérieur,
comme semble l’entendre votre confrère André Pratte, on ne peut mettre cette
valeur de côté à l’extérieur du pays ou sur la scène internationale. A moins
que la principale valeur canadienne ne soit l’égalité des droits devant la loi?
Alors là, nous n’avons ni à nous plier à ce machisme, ni à accepter les actes
de violences à Kanesatake au nom d’une cultures différentes. Nous arrivons donc
au point des choix.
Sommes-nous une société de droits et d’égalités
ou multiculturelles, c’est-à-dire où toutes les cultures ont leurs propres
normes et sont considérées de valeurs égales? Cela implique même les cultures
religieuses les plus anciennes sur notre territoire. La religion doit elle être
sorti de notre constitution au profit de droits et devoirs individuels et
civiques, ce qui n’empêche pas leur pratique par les individus? Les droits
ancestraux doivent-ils être abandonnés au nom de l’égalité entre citoyens
résidants et participants à cette société? Des débats en vue. Mais peut il en
être autrement, car de plus en plus nos valeurs civiques heurteront nos valeurs
multiculturelles dans l’avenir. On en a eu l’exemple dans votre page éditoriale
aujourd’hui même. Et ce n’est pas
fini.
Coalitions libérale-conservatrice
Michel Handfield, délinquant intellectuel
mardi, 6 janvier, 2004
Jean-Marc Piotte, dans Le Devoir du 5 janvier, a
fait un texte fort intéressant sur « un gouvernement libéral,
conservateur, antisyndical et autoritaire »! Sauf que c’est le propre du
Québec, vu la division politique entre fédéralistes pro-canadien et
nationalistes pro-Québec, de ne pas avoir un parti conservateur, un parti
libéral et un parti socialisant (néo-démocrates), mais deux coalitions
regroupant un peu tout cela sous le chapeau fédéraliste ou nationaliste.
On eu pu écrire quasiment la même chose
du :PQ: « un gouvernement libéral, conservateur, pro-privée et
autoritaire », car n’ont-ils pas fermé des hôpitaux; mis la hache dans la
fonction publique – pour l’atteinte du déficit zéro; subventionné la grande
entreprise (notamment par des tarifs privilégiés d’Hydro-Québec et je passe les
cas de Québécor et de Kenworth); fusionné des municipalités, car si l’Ontario
conservatrice l’a fait, c’est que c’est bon!;
favorisé la vente de Provigo à Loblaw,
alors qu’on avait pourtant refusé quelques années auparavant la vente de
Steinberg à Loblaw pour des questions nationalistes!; fait des coupes dans l’aide sociale; et j’en
passe.
Sauf que le PQ avait un avantage: un chef
conservateur (venant d’ailleurs du même parti conservateur canadien que M.
Charest) féru de diplomatie et ayant le sens des relations publiques. Il savait
si prendre pour ménager les sensibilités. Et il avait l’avantage, étant
nationaliste, de dire que s’il devait couper chez les moins nantis, c’était la
faute à Ottawa… et non aux subventions qu’ils donnait aux entreprises. Car
celles-ci étaient pleinement justifiées pour fonder la base d’une industrie
forte en vue de l’accession à la souveraineté quand les conditions gagnantes y
seront!
En fait, notre problème est cette foutue
question dans laquelle on se débat depuis plus de 30 ans. Elle nous empêche de
faire des choix entre libéralisme (centre), conservatisme (droite) et
socialisme (gauche) et colore tout ce que nos gouvernements font du bleu Québec
et du rouge Canada! Et ce qui est justifiable dans un cadre nationaliste
(couper les hôpitaux et subventionner les entreprises) ne l’est peut être pas
dans un cadre fédéraliste et vice versa! A preuve, les centrales syndicales
sont de grandes défenderesses du fait français et personne ne le remet en cause
chez les nationalistes. Pourtant, pour contester la coupe salariale de 20% dans
la fonction publique par le Gouvernement Levesque, elles n’ont pas hésité à
aller jusqu’en cour suprême pour faire invalider cette loi sous le prétexte
qu’elle ne fut pas déposée à l’Assemblée nationale du Québec dans les deux
langues officielles du Canada!
Pour la STM
Michel Handfield
7 décembre, 2003
J’ai lu le texte de Louise Roy, ex-PDG de la
STCUM (1), et il m’a fait quelque peu sourciller. Il semblerait que le privé,
dans la gestion du transport collectif, serait une meilleure alternative. Mais
pourtant, on gèrerait avec les mêmes contingences : « Au niveau des
salariés transférés aux compagnies exploitantes, les conditions de travail sont
maintenues » dit-elle. (1) Alors où
seront les économies et comment le secteur privé prendra sa cote part: le
profit?
Dans une meilleure gestion des contingences et
des équipements? Pourtant, à ce que je sache, les cadres et les gestionnaires,
qu’ils soient de la STCUM ou du privé, ont relativement les mêmes backgrounds.
Ils circulent entre les deux systèmes; madame Roy ayant elle même œuvré dans le
public et le privé. (2) A moins d’être sciemment moins efficace dans le secteur
public, il me surprendrai qu’un(e) diplômé(e) ne devienne un modèle
d’efficacité dans le secteur privé. Que son rendement s’accroisse par
enchantement en prononçant l’incantation magique d’entre toutes: le privé!
Harry Potter, c’est du roman, du cinéma!
S’il y a une différence elle est politique.
Cette différence se situe d’abord dans
l’implication du Politique dans la gestion du transport. L’implication qui fait
en sorte que la structure est alourdie par des postes politiques et par des
conventions collectives particulières et généreuses, comparativement au reste
du secteur public et du secteur privé, vu la position de force des syndicats du
transport face aux usagers et à l’administration montréalaise, qui n’a pas les
mêmes moyens de négociation que les autres secteurs des services publics.
Il y a ensuite les retours d’ascenseurs pour
services rendus ou pour avoir l’appui des syndiqués en certaines périodes
charnières de l’histoire: élections ou référendums. Cela se paie. Dire
l’inverse serait faire injure à Machiavel. (3)
Enfin, malgré l’implication du Politique, on est
au prise avec son choix économique de non investissement pour cause
idéologique: « on se retrouve aujourd’hui dans la même situation de crise
qu’en 1992, après que le gouvernement du
Québec eu retiré ses subventions à l’exploitation ». (1) Car le
gouvernement a fait des choix: ceux de retirer son soutien au secteur public,
mais de poursuivre son soutien au privé. Même le PQ, soit dit social démocrate,
a subventionné la grande entreprise! Alors le privé ne gèrera pas mieux le
transport collectif, mais il sera peut être davantage subventionné au nom du
partenariat, nouveau « buzzword » à la mode! Que le gouvernement
réinvestisse dans le transport public et la crise annoncée sera oubliée. Car cette
crise est le fait de ses décisions politiques et de son non investissement
économique en large partie. C’est une crise idéologique.
Le partenariat avec le privé ne sera pas
davantage la panacée. La crise dans l’énergie en Californie en est un exemple.
Ou encore la faillite retentissante d’Enron. Comme modèle d’efficacité, on
repassera. D’ailleurs la STM fut une société privée, et fortement
subventionnée, avant d’être « nationalisée » ou, dans ce cas,
« municipalisée »! Il y eu certainement des raisons de le faire. Mais
il est à la mode de taper sur le secteur public. Investir dans le transport ou
l’éducation est une dépense. Subventionner la construction d’un entrepôt du
secteur privé, un investissement rentable car créateur d’emploi. Comme si
l’investissement dans le bien collectif ne créait pas d’emplois générateurs de
développement économique lui aussi! Mais l’idéologie de la privatisation est
aveugle à ce développement comme l’idéologie étatiste était aveugle au bien du
privé.
En fait, dans cette lutte idéologique entre
borgnes, qui pose les vraies questions. Si l’entreprise privée est maître de la
rentabilité, pourquoi a-t-elle si souvent recours aux dollars de l’État? Et si
le service public n’est pas rentable, pourquoi le privé souhaite-il tant le
gérer? L’acheter même? Par charité ou pour avoir la manne des subventions qui
lui seront dévolues dans le cadre du partenariat public-privé, mais qui ne sont
pas accessibles au secteur municipal pour sauver le transport public?
J’ai la vague impression que depuis que je ne
suis plus un citoyen, mais un client de l’État, ce dernier se joue de moi.
Comme si l’État et ses courtisans du secteur privé se liguaient contre les
citoyens. Comme si les citoyens corporatifs avaient pris toute la place. Il est
vrai qu’ils ont les moyens de promettre des sièges fortement rémunérés sur
leurs CA, à qui servent leurs intérêts, et de faire valoir leurs points de vue
par des courtisans professionnels. S’ils ont tant de moyens, et des subventions
en plus (4), devrait-on songer à les taxer davantage, au même titre que tous
les autres citoyens, pour donner plus de moyen à notre État? Car pour avoir un
État qui marche, il faut payer! (5)
Notes:
STM : Société de Transport de Montréal.
Anciennement Société de Transport de la Communauté Urbaine de Montréal (STCUM)
1. Louise Roy, Après la STM?,
La Presse samedi 6 décembre 2003, A 14
2. Administrateur de sociétés et consultante
internationale, Louise Roy a occupé, jusqu'au 31 décembre 2002, le poste de
vice-présidente senior, Marketing et Services commerciaux de l'Association du
Transport aérien international (IATA). De 1997 à 2000, elle a été présidente et
chef de la direction de Télémédia Communications inc. Elle a également occupé
le poste de vice-président exécutif Amériques et vice-président exécutif,
Marketing global pour Air France à Paris, de 1994 à 1997. En septembre 1992,
elle était nommée vice-présidente principale à la Corporation du groupe La
Laurentienne. De 1985 à 1992, elle a été présidente directrice générale de la Société
de Transport de la Communauté Urbaine de Montréal. Louise Roy anime
actuellement, au CIRANO, un forum sur le leadership d'avenir. (Source: http://www.cirano.qc.ca/fr/index.php et http://www.cirano.qc.ca/fr/bottin/cv.php?coderelation=1662)
3. Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris: Booking International.
4. Je distingue ici les subventions, qui sont un
montant donnés à une entreprise, d’un crédit d’impôt, qui pourrait s’arrêter
avec la fin de la condition première. Ainsi, si au lieu de consentir un prêt à
GM ou de lui donner des subventions, on lui aurait accordé un crédit d’impôt de
X% sur le bénéfice de chaque véhicule produit au Québec, GM n’aurait eu aucun bénéfice à partir de la fermeture de
l’usine. Et à chaque baisse de production, il aurait vu ce bénéfice baisser
d’autant, celui-ci étant lié à la production, donc variable. De l’autre côté
l’État aurait aussi eu un bénéfice à le faire, la production faite ici l’étant
grâce à cet avantage fiscal et étant un plus par rapport à la situation
précédente. Ce crédit ne devrait pas être universel non plus, mais du cas par
cas. Car si le crédit permet de prendre des part de marché à une autre
entreprise locale, il n’est d’aucune utilité. Il devrait être réservé à des
projets qui prennent des parts de marché aux importations étrangères ou qui
accroissent nos exportations de telle sorte que ce crédit d’impôt permet d’accroître
notre PIB ou de le maintenir.
5. Katia Gagnon, L’État qui marche, in La
Presse, Dimanche 7 décembre 2003, A 10. En gras dans ce texte, ce
passage : « Comment font les Suédois? Première réponse : ils
paient. »
Investiture Libérale de Papineau
Michel Handfield
8 mars, 2004
Jeudi dernier, le 4 mars, nous avons assisté à
l’investiture libérale du district de Papineau, ceci étant le Comté dans lequel
est Societas Criticus. Le député ministre du comté, Pierre S. Pettigrew, fut
élu par acclamation.
Il en a profité pour faire un discours de
circonstance, parlant des valeurs libérales : justice, compassion, et
égalité. Mais il a aussi parlé de mondialisation, un dossier qui lui tient à
coeur. Un dossier complexe aussi, car il a de multiples facettes.
Étant nous même intéressé par ce dossier – nous
avons d’ailleurs une page mondialisation sur notre site – nous
savons que ce n’est pas un dossier facile et qui prête souvent flanc à la
critique, car ce dossier est tellement complexe qu’il y a toujours des aspects
susceptibles d’être oubliés par les principaux intéressés et critiqués par les
opposants. Mais si le Ministre connaît le milieu, a
une culture de l’herméneutique qui l’entoure et écoute les critiques, il a
davantage de chance de faire une bonne job. C’est un peu ce que semble avoir
Pierre S. Pettigrew, ayant, entre autres, une maîtrise en philosophie des
relations internationales, travaillé à l’OTAN et œuvré en commerce
international au niveau de l’entreprise privée. De plus, il ne donne pas une
image de confrontation, mais d’écoute, ce qui en fait un candidat intéressant.
Naturellement il n’est pas parfait, mais qui l’est? Pour en savoir plus, je
vous invite à visiter son site Internet :
http://pierrepettigrew.parl.gc.ca/
Pour en revenir à cette investiture, l’autre
point qui m’a frappé était la diversité des personnes présentes : de tous
les âges et groupes ethniques. C’était là une différence marquée avec des
réunions du Parti Québécois auxquelles j’ai déjà assistées et qui me semblaient
davantage homogènes. Cette diversité ne peut qu’être un plus, dans un monde à
la fois en effervescence et de plus en plus interdépendant en même temps, que
ce soit pour le comprendre ou pour en saisir les opportunités. Contrairement au
conservatisme, qui espère conserver un ordre établi, le libéralisme semble
tourné vers l’avenir et la liberté, avec tout ce que cela implique d’erreurs,
de réussites et, surtout, de dynamisme!
De l’anti @ l’alter!
Michel Handfield
Texte inspiré par le livre « Où va le mouvement
altermondialisation? », Collectif, 2003, Paris : La découverte
10 février, 2004
Depuis nos débuts,
la mondialisation est un de nos dadas chez Societas Criticus. Nous en parlons
même sans en avoir l’air, car la mondialisation est au cœur de l’actualité:
fermeture d’usine, intégration économico-politique, coalitions
militaro-industrielles, etc. L’intégration économique influence les alliances
stratégiques et militaires. Il devient de plus en plus difficile de ne pas
appuyer un partenaire quand nos économies sont ainsi liées. Les USA l’ont
compris depuis longtemps et tissent leur toile financière pour y tenir le
monde.
Ce n’était pas par
hasard si anti-américanisme et antimondialisation se confondaient au début.
Mais les groupes ont compris assez rapidement que s’ils étaient contre la façon
de faire des États-Unis, ils n’étaient pas nécessairement contre la
mondialisation. Certains étaient des antimondialistes et le sont demeurés, mais
pas tous. Plusieurs étaient davantage contre la forme de mondialisation
présentée; pour d’autres formes de mondialisation plus humaine et plus
respectueuse de certaines valeurs sociales, politiques, culturelles,
environnementales et communautaires – au sens de communautés humaines et
planétaires. Ils étaient pour une alternative à cette mondialisation,
l’altermondialisme:
« Altermondialiste » :
l’adjectif est le résultat d’un débat qui fut serré au sein du mouvement mais
qui s’est conclu positivement. Au départ, une erreur avait été commise par les initiateurs
du mouvement (en France tout au moins), celle de ne pas le désigner eux-mêmes
et d’abandonner cette tâche aux médias qui l’ont affublé du qualitatif
d’ « antimondialisation » ou, dans le monde anglo-saxon,
d’ « antiglobalisation ». Ces vocables étaient dangereux et
porteurs d’ambiguïté, d’une part parce qu’ils étaient incompatibles avec
l’internationalisme fondamental de ce mouvement, d’autre part parce qu’il
existait dans le monde des forces d’extrême droite hostiles à la mondialisation
et même au néolibéralisme. » (Collectif, 2003, p. 10-1)
Contrairement aux
promoteurs de la mondialisation, qui cherchent à libéraliser les échanges
commerciaux sous la gouverne des Etats-Unis, les altermondialistes en couvrent
beaucoup plus large: allant du social au culturel! Car la position officielle
des Etats-Unis et de ses partenaires (la démocratie viendra du commerce) est
contestable; des pays comme la Chine entrant de plein pied dans le commerce
mondial grâce à une main-d’œuvre soumise et travaillant à des conditions proche
de l’esclavage, ce qui prouve bien que commerce et démocratie ne vont pas
nécessairement de pairs. Mais en même temps l’absence de droits et l’oppression
ne sont pas l’apanage exclusif du capitalisme. Loin de là. Il y a des dictatures
idéologiques de toutes tendances politiques et religieuses. Les
altermondialistes en sont conscients:
« Il existe en
outre, dans le monde, bien d’autres formes de domination et d’oppression que
les seules formes du capitalisme. Ce sont des formes de tyrannie, de
despotisme, de dictature, d’intégrisme, de terrorisme, etc. qui peuvent être
par ailleurs anti-américaines. Il serait donc grave que le mouvement
altermondialiste, en se focalisant sur un seul adversaire, puisse donner
l’impression qu’il est prêt à passer alliance avec n’importe quel acteur
adverse du néo-impérialisme américain, même s’il bafoue les conditions
minimales des droits humains. (…) Souvenons-nous de la complaisance du
communisme ou du tiers-mondisme à l’égard de dictatures sanguinaires et
génocidaires.
Le mouvement altermondialiste se
doit donc d’engager, à l’échelle planétaire, une lutte globale contre toutes
les formes de domination et d’oppression, et pas seulement contre celles qui
sont produites par le capitalisme informationnel, l’économie rentière ou les
formes renouvelées du néo-impérialisme américain. » (p. 22-3)
L’altermondialisation
n’est pas non plus antilibérale d’office,
car une distinction est à faire entre libéralisme et capitalisme
néolibéral, qui en est une perversion. Le collectif en est conscient:
« C’est à un
capitalisme de plus en plus autoritaire et hostile à toute régulation mondiale
que nous avons affaire, beaucoup plus qu’à une mondialisation libérale. »
(p. 25)
Ce mouvement n’est pas pour autant uni
derrière un projet. Ce sont des alternatives multiples pour ne pas reproduire
ce qu’elles reprochent à leurs vis-à-vis: une approche unique! Car il n’est pas
vrai que toute la planète peut, sans dommage, se promener en gros 4X4 tout en
mangeant du « junk food » aux OGM servi au service au volant! Elle ne
peut non plus être végétarienne sans exception. Le fascisme de la critique
unique ne serait pas mieux que celui de la pensée unique (1). Nos auteurs en
sont conscients:
« Imaginons un
mouvement ouvrier où les différences entre proudhoniens et marxistes,
syndicalistes autogestionnaires et partisans de l’État, promoteurs de
l’économie sociale et partisans des luttes plus radicales auraient pris la
forme d’un pluralisme actif et de désaccords féconds au lieu de conduire aux
anathèmes, aux exclusions, aux scissions multiples et aux dérapages
autoritaires. La face de l’histoire des deux siècles précédents s’en serait
trouvé bouleversée. Il nous appartient de tenter, pour le siècle à venir, que
les formes alternatives à construire ne renouent pas avec les mêmes
erreurs. » (p. 27)
D’ailleurs, « la charte des principes du
Forum Social Mondial est formelle sur ce point: le FSM constitue un
« espace », et non un mouvement ». (p. 29) Cela est assez clair.
Ce livre s’ouvre donc sur des espaces de discussions portant sur différents
thèmes:
- Le processus des
forums mondiaux et continentaux constitue-t-il un espace de dialogue ou une
sorte de « mouvement des mouvements »?
- Comment inventer
une nouvelle culture démocratique et de nouvelles pratiques politiques?
- Le mouvement
altermondialiste est-il à même de formuler une perspective émancipatrice, et
laquelle?
- Le mouvement
contre la guerre est-il aujourd’hui à même de se transformer en mouvement pour
le droit international?
- Comment faire en
sorte que le processus du FSM, initié par l’Europe et
le Brésil, soit progressivement approprié par les pays du Sud?
- Ce mouvement
n’est-il pas encore trop un mouvement de couches moyennes intellectuelles?
Comment élargir sa base sociale et mobiliser les catégories populaires?
- Comment concilier
le nécessaire élargissement du mouvement et la quête légitime d’éléments de
radicalité?
- Au FSE, faut-il
davantage prendre en compte la réalité institutionnelle de l’Europe et comment?
Et il se conclue sur « cinq questions en
guise de conclusion », une façon on ne peut plus ouverte sur les autres de
conclure un livre!
Bref, le mouvement a
mûrie et sais ce qu’il ne veut pas: un modèle unique, sclérosant et
dominant. Pour ce qu’il veut, c’est
davantage une liberté permettant la convergence de différentes façons de faire
selon les cultures. Un respect de soi et de l’autre. Naturellement, bien des
questions se posent et se poseront encore, telle la question militaire dans la
mondialisation. Refuser une certaine forme de militarisation serait-ce se
placer sous les auspices d’un grand frère bienveillant ou d’un empire dominant?
Serait-ce se mettre en situation de danger face à un pays qui se dit gardien de
la démocratie mondiale - SA démocratie – et qui a la force pour l’imposer? Militarisme de défense? Militarisme de
libéralisation des peuples? Au nom de quelle idéologie? Sous quelles
auspices? Les USA? L’Europe unie? L’OTAN? Les Nations Unies? Un
livre qui est un pas dans la bonne direction. Un bon livre, car il pose des
questions, rassemble des réponses!
***
Pour notre part,
comme nous n’avons jamais été anti-mondialiste, nous nous retrouvons davantage
sous ce chapeau d’alter mondialisme, étant conscient que la mondialisation ne doit
pas se limiter à une forme d’accroissement des profits de quelques uns et à
l’exploitation des autres. Trop souvent la mondialisation ne vise que l’échange
des produits et des productions pour le seul profit des entreprises, mais pas
des citoyens-consommateurs. Les droits citoyens, qui incluent nos droits de
consommateurs, de travailleurs et
sociopolitiques, doivent être tenus en compte dans cette mondialisation.
(2) C’est ce que défendent certains des organismes regroupés sous le chapeau
d’alter mondialiste et nous ne pouvons qu’approuver, tout en demeurant critique
face à l’ensemble des « pour » et des « contre » pour ne
pas remplacer une idéologie par une autre! Certains des groupes en présence,
sous l’un ou l’autre de ces chapeaux, défendent davantage une idéologie qu’un
espace de liberté et nous devons les garder à l’œil. Un scepticisme et un
cynisme de bon aloi sont de rigueurs. En cela comme en toutes choses le doute a
toujours meilleur goût!
Notes:
1. Clin d’œil à Jean-François Kahn, 1995, La pensée unique, Fayard,
col. Pluriel
2. C’est
ainsi que, par exemple, certains films sur DVD, ne sont pas disponibles partout
pour des raisons commerciales. Ainsi, si un film sorti sur DVD en Europe est
encore en salle en Amérique, il ne sera pas disponible sur DVD en Amérique et
le DVD européen sera encodé pour ne pas être lu sur les lecteurs de DVD américains. Ceci se comprend tant que le film
est à l’affiche, mais une fois qu’il n’est plus à l’affiche, s’il ne sort pas
en DVD américain, le DVD européen (que l’on pourrait facilement commander par
Internet) sera toujours encodé pour ne pas être lu hors de l’Europe. Une part
du cinéma d’auteurs européen et d’ailleurs, souvent de petits chefs d’œuvres
qui n’ont pas été des succès de masse, sont ainsi inaccessibles malgré la
mondialisation! Je pense, entre autres, à « Des nouvelles du bon Dieu »,
film de Didier le Pêcheur avec Marie Trintignant (1995), que l’on ne peut avoir
en DVD américain, ce qui me frustre. Pourquoi ne pas débarrer les DVD qui ne sont
disponibles que dans une région après deux ans de prescription, ce qui serait
le même temps que pour leur passage à la télé, au nom de leur appartenance à la
culture mondiale? Ne serait-ce pas respecter l’essence de la mondialisation et
du village global ?
Peut être que
« Des nouvelles du bon Dieu »sera enfin disponible en DVD en
Amérique si on ressort les films dans lesquels a joué Marie Trintignant,
décédée tragiquement comme chacun le sait. Mais si tel est le cas, il sera
assez triste d’avoir dû attendre un tel événement pour avoir droit à ce film
sur DVD. Des questions sont encore à poser, des alternatives à trouver.
Hyperliens
Revue Mouvements: http://www.mouvements.asso.fr/
Transversales science/culture: http://www.globenet.org/transversales/
Alternatives: http://www.alternatives.ca/
Forum Social Mundial : http://www.forumsocialmundial.org.br/home.asp
La page « Le monde » de Societas
Criticus: http://www.homestead.com/societascriticus/lemonde.html
Deux livres en porte à faux… et un pourfendeur de « vérités »!
Michel Handfield
5 mars, 2004
A l’insu du grand nombre, la belle époque 1900 était grosse de guerres
industrielles et philosophiques, de même l’an 2000, inauguré au champagne sur
les écrans du monde, aurait dût s’inspirer d’Ernst von Salomon : « La
guerre est finie, les guerriers marchent toujours. » La formule déjà ancienne mérite d’être gravée
en lettres d’or au fronton des Instituts stratégiques, comme un infaillible pense-bête :
que nul n’entre ici s’il ignore que les conflits interrompus sur le terrain
continuent dans les corps, les cœurs et les têtes. (Glucksmann p. 92)
Revue de livres
en forme d’essai sur :
Primakov, Evgueni, 2003, Le monde après le 11
septembre et la guerre en Irak, Paris : Presses de la renaissance
Glucksmann, André, 2003, Ouest contre Ouest,
France: Plon
Chomsky, Noam, 2002 (2003), De la propagande – entretiens avec David
Barsamian, Paris: 10/18
***
Primakov a une
écriture fluide et son livre se lit comme un roman. C’est un livre grand
public. Glucksmann semble pour sa part davantage herméneutique, du moins au
début. Cela peut donc paraître un livre pour initié au
premier abord, mais à mesure que l’on avance dans sa lecture il devient plus
limpide, car la guerre est un de ses sujets de prédilection et il a des
références monsieur Glucksmann. Il a même une pointe d’humour à l’occasion:
« Une civilisation ne se définit pas par
l’unité des goûts, des couleurs et des modes. L’impérialisme du MacDonald’s
coexiste civilement avec l’impérialisme encore plus envahissant de la pizza. »
(Glucksmann, p. 33)
Cependant, lire ces
deux livres sans avoir un regard critique serait incomplet. Et c’est justement
ce que Chomsky nous propose: être prudent et questionner au non d’un
scepticisme de bon aloi :
« Dès qu’il
existe une quasi unanimité, nous devons nous inquiéter. Rien n’est à ce point
évident ici-bas. Nous avons donc le devoir de nous demander si c’est
vrai. » (Chomsky, p. 55)
Qui dit vrai, chacun
dans son idéologie? Les pros guerres ou les pacifistes? Les combattants de
l’axe du mal ou de la diplomatie? Le Nord ou le Sud? L’axe Paris-Berlin-Moscou
ou Washington-Londres? Et si ce n’était
que propagande et intérêts particuliers? Peu importe l’opinion que vous en
avez, ces trois livres vous informeront, car, chacun de leur point de vue, ils
se complètent.
***
D’abord, Primakov
nous offre une perspective de centre gauche. Il soulève le danger d’un monde
contrôlé par une superpuissance, les USA, et plaide pour un monde
multipolaire :
« La ligne
choisie par les USA pour faire obstacle au processus de multipolarité se
dessine clairement comme un nivellement du rôle de l’ONU, l’affirmation de la
pratique d’opérations armées unilatérales, toutes choses évoquées ci-avant. Or,
aussi paradoxal que cela paraisse, la multipolarité est dans l’intérêt de la
communauté mondiale tout entière, donc des USA. Elle seule peut créer des
conditions optimales pour répondre aux nouveaux enjeux de notre sécurité, en
premier lieu à la menace terroriste. N’oublions pas que la seule alternative
est un monde unipolaire, autrement dit « américanocentré » et
comportant en lui-même une charge agressive inacceptable pour la plupart des
États. » (Primakov, p 206)
Inversement
Glucksmann en prend le contre-pied. Il semble de droite, pro guerre, pro Etats-Unis et surtout contre un monde
multipolaire! (p. 22) Mais à mesure que la lecture avance, on le voit faire
quelques nuances. Car il est à la fois pour l’intervention en Irak, mais contre
les raisons invoquées! Mais là ne s’arrêtent pas les différences entre eux.
Primakov, lui, est
carrément contre cette guerre que les USA ont déclaré et mené, avec quelques
alliés sûrs, pour chasser Sadam d’Irak. Il plaide pour une vision ONUsienne des
choses de telle sorte que n’importe quel pays ne pourra (SE) faire justice
n’importe où et n’importe quand. Sinon ce sera la tour de Babel :
« Il est aisé
de remarquer que la fameuse « ingérence humanitaire » qui se
substitue au mécanisme de l’ONU ouvre largement la voie à l’emploi de la force
sur la base d’appréciations subjectives et sans aucun contrôle de la part du
Conseil de sécurité. Or, il y a un revers de la médaille. On sait ainsi qu’en
réponse au président Bush qui avait rattaché l’Iran à « l’axe du
mal » et menacé d’intervenir militairement dans ce pays, Téhéran a menacé
à son tour de détruire les installations de pétrole et les oléoducs dans la
région du Golfe. Que deviendra la planète si les « échanges
d’amabilités » de ce genre se transforment en modus operandi universel? »
(Primakov p. 135)
Inversement Glucksmann
était pour l’intervention des États-Unis en Irak et soulève une question pour
les anti Bush, moi inclus :
Si Bush s’évaporait magiquement, le conflit
Israël-Palestine s’éteindrait-il pour autant? Si Bush avait perdu les
élections, Saddam Hussein se serait-il abstenu depuis des décennies de tromper,
envahir, gazer, torturer, exécuter sans hésitations aucunes? (Glucksmann, p.
44)
Cependant, même s’il
est pro Etats-Unis, Glucksmann reconnaît
que les Etats-Unis ont usé d’un faux prétexte pour intervenir et que ce
n’est pas correct. Eut mieux valu « montrer les charniers, les
tortures, la corruption » car « Big Brother et l’horreur parlent davantage
aux cœurs et aux consciences que quelques fusées escamotées. » (p.
47-8) Bref, est-ce à dire que les anti-interventionnismes soutenaient les
horreurs de Sadam? Bien mal pris qui a à choisir entre le guerrier et le
dictateur, surtout si le guerrier est le défenseur de la veuve et de
l’orphelin! Cependant Noam Chomsky vient mettre un bémol là dessus:
« La première
chose à faire, c’est d’être très sceptique. (…) Tout le monde s’écrie: Saddam
Hussein est un véritable monstre. Il a même commis l’horreur
« suprême », c’est-à-dire gazer sa propre population. Impossible de
laisser un être pareil survivre. (…)
Dès qu’il existe une
quasi-unanimité, nous devons nous inquiéter. (…) Comment les Etats-Unis et
l’Angleterre ont-ils réagi lorsque Saddam Hussein a commis l’horreur
« suprême » - le gazage de la ville kurde de Halabja en mars 1988?
Tout le monde le sait. Le deuxième gazage intervient en août, cinq jours après
le cessez-le-feu avec l’Iran, lorsque l’Iran a pour ainsi dire capitulé.
Comment les deux pays anglo-saxons réagissent-ils? En poursuivant et même en
accélérant leur vif soutien au dirigeant irakien. Cela vous donne aussitôt une
indication: le gazage ne saurait être la bonne raison. Certes, le portrait que
l’on fait de Saddam Hussein est correct. C’est un montre qui a commis une
horreur « suprême » - ce que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont
jugé ne pas poser de problème. Ils ont continué à le soutenir. Ça ne peut donc
être le motif qui les pousse à le détruire. Ce raisonnement ne prend qu’une
minute. (Chomsky, p. 55-6)
On
peut toujours croire que ce fut une erreur la première fois et qu’on ne laisserait
certainement pas se reproduire une telle horreur « suprême » une
seconde fois. Et bien Saddam a récidivé après la guerre du Golfe de 1991, où il
a écrasé des soulèvements au Nord et au Sud de l’Irak, avec le soutien des USA!
Pourquoi?
« (…) ils voulaient
que Saddam Hussein écrase les soulèvements et garde le pays uni. Tout cela
était très clair. Ils l’ont dit à l’époque : « Nous devons préserver
la stabilité, garder une main de fer au pouvoir. » (Chomsky, p. 62)
Pour Chomsky, les
actions des USA autant en Irak qu’en Amérique latine, ou que leur soutien à
Israël, ont pour objet leurs intérêts et
non la justice ou la démocratie. Ils les qualifient d’entrave à la paix! Alors
même si Glucksmann a raison de dire qu’on ne peut écarter l’intervention
militaire et qu’on doit y recourir pour des raisons humanitaires, on ne peut
laisser ce Pouvoir dans les mains d’un pays tout puissant – les
États-Unis! C’est dans cette optique que
le plaidoyer de Primakov pour la multipolarité des forces, sous le parapluie de
l’ONU, prend tout son sens, car…
« Peut-on
imaginer un seul instant, dans un monde dominé sans partage par les USA, la
Chine essayant, par exemple, de devenir un nouveau pôle mondial, un nouveau
centre de pouvoir? » (Primakov, p.
207)
Mais
la guerre, ce n’est pas que diplomatie et politique militaire. C’est aussi une
affaire économique. Cela se passe à deux niveaux. D’abord au niveau du marché
et ensuite de la politique économique.
D’abord, il y a un
marché de la violence à exploiter et des organisations sont prêtes à le faire,
recherche de profit oblige. Une large part des économies développées carburent d’ailleurs à la vente d’armements. Une fois
fabriqués, ces produits doivent trouver preneurs, car le profit vient de leur
vente. Et s’il y a marché, il y a aussi circulation des produits, notamment des
produits usagers. Ainsi, si le premier acheteur est légal, rien n’empêche le
produit de rechanger de main par la suite et de se retrouver sur le marché noir
et dans des organismes terroristes ou criminels. Marché et libre circulation
vont de pairs. Les Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux ne peuvent
plaider l’ignorance de cette loi du marché pour se dire non responsables, même
s’ils agissent souvent comme des
« irresponsables », de ce qui se passe dans le monde; surtout
quand, comme tous producteurs, ils cherchent la plus grande efficacité possible
à un moindre coût; ce qui rend ces produits plus petits, plus flexibles et plus
économiques, donc plus facile à faire circuler sans être détecté:
« Premier
rebondissement: la recherche et le développement en matière de destruction
massive ne cessent d’innover, plaçant bientôt à portée des petites pointures
les capacités ABC (Atomiques, Biologiques, Chimiques). La circulation des
nouveaux engins de morts, des recettes de fabrication et des experts
indispensables bat son plein. Nulle surprise si un régime aussi dépourvu que la
toute communiste Corée du Nord simultanément condamne plusieurs millions des
siens à mourir de famine et produit, commercialise, brandit ses allumettes
atomiques. Sur le marché sans frontières de l’argent sale, des narcotiques et
des richesses minières ou pétrolières pillées tous azimuts, chaque petite
puissance terroriste profite de l’offre et de la demande. » (Glucksmann,
p.89-90)
Il n’est donc pas
surprenant que les Etats-Unis, qui sont à la fois un vendeurs d’armements; un utilisateur d’armes,
même prohibées (1); et ceux qui dressent la liste des États voyous; soient si
souvent sur la sellette dans l’opinion mondiale, car ils se retrouvent souvent
dans une position ambiguë de défenseur des droits et de souteneur des
dictateurs qui font leurs affaires en même temps :
« Si vous
prenez la liste des principaux récipiendaires de l’aide américaine, chacun
d’eux ou presque est en violation majeure des droits de l’homme. Cela est
souligné chaque année par les organisations des droits de l’homme, par exemple
Human Rights Watch. Elles font remarquer que toute l’aide américaine,
quasiment, est illégale au regard du droit américain. Les Etats-Unis ne sont
pas autorisés à accorder leur aide aux pays qui torturent systématiquement
leurs citoyens. » (Chomsky, p. 87)
D’ailleurs, alors
que les Etats-Unis reprochaient à la Russie de vouloir aider l’Iran à
construire une centrale nucléaire, eux même s’apprêtaient à fournir des
réacteurs nucléaires à la Corée du Nord! (Primakov, p. 40) C’est tout dire de
leur hypocrisie! Un autre exemple, celui
de Suharto en Indonésie:
« (…) le général Suharto est le chouchou des
Etats-Unis et de l’Ouest en général depuis qu’il a pris le pouvoir, en 1965, en
provoquant un carnage de masse que la CIA a comparé aux massacres d’Hitler,
Staline et Mao, y voyant l’un des grands meurtres de masse du XXe siècle. On
l’a salué ici. Suharto a balayé le mouvement politique principal, le seul qui
eût une base populaire, un parti de gauche, il a tué des centaines de milliers
de paysans, ouvert le pays aux investissements occidentaux, c’est-à-dire à un
quasi pillage, et tout cela a été chaleureusement accueilli. Et cela a perduré,
atrocité après atrocité, y compris l’invasion du Timor-Oriental, soutenu très
activement par les Etats-Unis jusqu’en 1997. » (Chomsky, p. 176)
Ensuite, la violence
c’est aussi par la politique économique, qui réduit des populations à l’indigence
pour des raisons de dumping ou de contrôle des prix par les multinationales,
qu’elle s’exerce:
« La Colombie, par
exemple, était productrice de blé il y a trente ou quarante ans. Mais cette
production a été sapée par le programme Food for Peace [« Nourriture
pour la Paix »] des Etats-Unis dès les années 1950, qui a submergé la
Colombie de produits agricoles subventionnés. Du coup, l’une des exportations
principales était obsolète. » (Chomsky, p. 104)
Et même si la Colombie avait un autre produit
d’exportation important, le café, les Etats-Unis se sont opposées à un certain
contrôle des prix pour permettre aux petits producteurs de survivre. La survie
impose donc des choix :
« (…)
s’installer dans les bidonvilles et se faire tuer comme quantité négligeable
par la police. Ou l’on peut passer en marge de la
légalité et faire pousser quelque chose qui permettra de vivre. C’est agir en
capitaliste rationnel, comme vous y invite l’Ouest. C’est agir en paysan
rationnel dans les conditions imposées par les Etats-Unis. On cultive de la
coca. » (Chomsky, p. 104)
En fait, c’est
l’économie et le profit qui conduisent
la politique. Toute personne sensée doit se demander ceci en écoutant
les nouvelles: à quoi et à qui cet événement sert? Nous devons être sceptique
et, « dès qu’il existe une quasi-unanimité, nous devons nous
inquiéter.» (Chomsky, p. 55) Mais les machines idéologiques et médiatiques, qui créent l’image, font
aussi en sorte que le citoyen ne se pose pas de questions et qu’il n’en pose surtout
pas. On anticipe ses questions et les réponses, bien préparées par une équipe
de spécialistes des communications, lui sont transmises par les mass médias aux
heures de grande écoute! On manipule ainsi les journalistes et la population
ou, en termes plus diplomatiques, on fait dans la mise en marché politique. Le
marketing de masse au service de l’État c’est ça! Ce fut l’objet d’un film,
« Wag the dog » (2); c’est aussi le propos de Chomsky quand il
souligne que le bombardement de la Libye, en 1996, eut lieu à 19 heures
précises à l’heure de New-York, « l’heure des journaux du soir des trois
chaînes de télé »! (Chomsky, p.
76)
Mais au risque que
cela ne suffise pas, on installe une barrière entre la politique et les
citoyens: la mondialisation économique! Et au non de cette mondialisation on
sépare la politique économique de la politique. On envoie cette politique dans
une autre sphère, l’Organisation Mondiale du Commerce, sur laquelle le citoyen
n’a pas de pouvoirs. L’économie, jadis lié au politique au point que l’on
parlait d’économie politique, en est maintenant distincte. Si autrefois le
Politique pouvait orienter l’économique, nous assistons maintenant au phénomène
inverse. L’économie mondiale dicte les agissements politiques. Le Président n’a
pas choisi de faire la guerre, il n’avait pas le choix. L’entreprise n’a pas
choisi de fermer son usine, elle n’avait plus le choix. La mondialisation dicte
l’ordre des choses:
« L’objet de
l’AMI, c’est d’installer entre la conception de la politique et sa mise en
œuvre une barrière que les gens seront incapables de franchir. C’est de
s’installer derrière les murs du business. Ces murs sont impénétrables. À moins
d’une assignation du Congrès, impossible de savoir ce qui se passe au sein de
ces systèmes tyranniques. S’ils sont en mesure de prendre les décisions
engageant le sort du monde, socialement, économiquement et politiquement, leur
tyrannie sera assurément très efficace. » (Chomsky, p. 30) (3)
Ceci soulève une
autre question. Si la guerre doit être humanitaire, comme le plaide Glucksmann,
et que les USA ont eu raison de délivrer les irakiens qui étaient aliénés et
victimes de Saddam Hussein, les mêmes justifications humanitaires ne
devraient-elles pas s’appliquer à ceux qui souffrent de conditions de travail de quasi esclavage?
Et là le bilan des Etats-Unis et des pays développés est-il aussi valable?
Combien de leurs entreprises profitent de ces conditions pour accroître le
profit de quelques-uns?
Il
ne faut pas être dupe des guerres humanitaires menées par certains pays
occidentaux. D’ailleurs, si la guerre à Sadam Hussein pouvait se justifier pour
des raisons humanitaires, et non pour des armes sorties de nulle part que
personne n’a finalement trouvé, tel n’était pas l’objectif justificatif lors du
déclenchement de cette guerre. On cherchait des armes qui n’existaient pas
parce que le dictateur ne faisait probablement plus l’affaire de ses anciens
alliés états-uniens. Et maintenant que Saddam n’y est plus qu’arrivera-t-il?
Qui prendra le pouvoir? Un pouvoir
laïque ou religieux? Et s’il s’agit d’un pouvoir religieux, le peuple sera-t-il
vraiment mieux que sous Sadam? N’aura-t-on que remplacé une dictature par une
autre qui fait davantage l’affaire des USA? Est-ce l’amélioration démocratique
tant souhaitée? Ce sont des questions à poser.
D’ailleurs,
selon la position des auteurs, certains conflits sont justifiables et d’autres
non. C’est ainsi que Primakov plaide pour un respect des positions du Conseil
de sécurité de l’ONU, mais que Glucksmann souligne que la Russie a brandit son
veto dans le cas de la Serbie! Le prétexte de la lutte au terrorisme sert aussi
la Russie dans le cas de son interventionnisme dans ses anciennes républiques,
ce que défend Primakov. Bref, Primakov et Glucksmann font une bonne analyse de
la situation mondiale, mais idéologiquement orienté : à gauche pour le
premier et à droite pour le second. Bref, deux livres qui font la paire, mais
qui doivent être lus en conservant un esprit critique, car ils se compètent
malgré leurs points de vues différents et leurs oppositions. Deux livres qui
montrent aussi que la mondialisation n’est pas qu’économique et que tôt ou
tard, et mieux vaut le plus tôt possible, nous devrons nous intéresser aux
questions sociales et politiques de la planète, car il n’est pas vrai que la
sécurité et la paix ne passent que par l’économique.
Mais, si l’on doit
regarder les questions sociales et politiques, l’ont doit aussi rapatrier les
questions économiques au niveau de l’État, sinon comment peut-on faire du
développement social sans outils économiques? C’est le genre de question
qu’invite à poser Chomsky. Le genre de question à poser pour être immunisé
contre la pensée unique, da gauche ou de droite. (4)
Notes :
1. À ce sujet, alors que 140 États ont signé un
traité interdisant les mines antipersonnel, les USA ne s’y joignent pas parce
que c’est un outil militaire nécessaire! Et si c’était Saddam qui avait dit ça,
qu’auraient dit les Etats-Unis à la communauté internationale? (Christophe De
Roquefeuil, « Washington renoncetra aux mines les plus dangereuses… après
2010 », in Le Devoir, 28-9 février 2004, p. A 8)
2. Si ce
sujet vous intéresse le film dont je parle ici s’appelle « Wag the
dog » (1997) en version originale et « Des hommes d’influence »
en version française. Il met en vedette Dustin Hoffman et Robert De Niro. La
politique comme un scénario d’Hollywood. Fascinant et instructif!
3. AMI pour Accord Multilatéral sur
l’Investissement. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet, il y a
naturellement la page Mondialisation de Societas Criticus, mais aussu un livre
de l’Observatoire de la mondialisation, 1998, Lumière sur l’A.M.I. Le test
de Dracula, Paris : L’esprit frappeur (www.ladylong.com)
4. Comme dans le même temps où j’e débutais
l’écriture de ce texte eurent lieu les troubles en Haïti (le président Aristide
a d’ailleurs quitté le pouvoir à 6 heures le matin du 29 février 2004), je me
dois de faire une précision au sujet de l’anarchisme. Cela est nécessaire, car
Chomsky est souvent présenté comme un anarchiste d’une part et que, d’autre
part, les médias définissent le climat qui règne actuellement en Haïti comme
étant l’anarchie. Il y a donc risque de confondre les deux, ce qui n’est
pourtant pas le cas. Loin de là.
En fait règne en Haïti la désorganisation et le chaos. Mais l’anarchie
n’est surtout pas la désorganisation. C’est une forme d’auto organisation ou
d’autogestion sans État. A ce sujet Malatesta a déjà écrit que "si nous croyons qu'il
ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des
autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend
triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible."
(Malatesta, E., "L'Agitazione", Ancône, Nos 13 et 14, 4
et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in Guérin, Daniel, (1970) 1999, Ni Dieu ni Maître, Paris: La Découverte, tome II, p. 9)
Même
si je ne suis pas un anarchiste (je suis du courant libéral-social pour ceux
qui se posent encore la question d’où je me situe), l’anarchisme est un courant
intéressant à lire, car c’est un modèle paradigmatique qui permet de poser de
bonnes questions au sujet du pouvoir et de l’État, étant un modèle
d’organisation sans État. Mais attention, l’anarchisme n’est surtout pas un. Il
est multiple. Il va de l’anarchisme social, en passant par
l’anarcho-syndicalisme, à l’anarcho-capitalisme, ce dernier étant très près du
néolibéralisme qui en découle justement!
Un État anarchiste
pourrait ainsi ne pas avoir de police publique, mais avoir recours a des
milices et des polices privées pour assurer l’ordre et le respect des lois
votées en assemblée citoyennes. L’idée des prisons privées est d’ailleurs
parfaitement compatible avec l’anarcho-capitaliste. Les discussions sur l’AMI
contiennent même un certain nombre de revendications basées sur des travaux
d’économistes proche des milieux anarcho-capitalistes. Mais qui le sait à part
quelques spécialistes de ces questions. Pour aller plus loin sur cette question
je vous invite à visiter les rubriques Anarchisme et Anarcho-capitalisme du Dictionnaire Societas Criticus.
Lancement de LA VOIX DU TONNERRE
Michel Handfield
24 mars, 2004
Hier soir j’ai assisté au lancement de la bande dessinée La voix du tonnerre,
publiée aux éditions Les 400 coups, et au vernissage de l’exposition sur la
création de l'album, présentée dans le cadre des Programmes d’action culturelle
du Cirque du Soleil au siège social du Cirque dans le quartier St-Michel.
Les dessins sont impressionnants de réalisme tout en étant dans la
fiction. Naturellement j’ai pris quelques notes, mais tout est si bien dit dans
les documents de presse qui suivent… que rien ne sert de revenir sur mes notes.
Mais je veux revenir sur un point: le conflit Science/Divin qui sert de
trame à cet album!
Ce conflit a toujours existé (pensons au refus de reconnaître que
la terre est ronde par l’église à une certaine époque) et il me semble plus
présent que jamais dans les conflits mondiaux actuels, où on en appelle à la
volonté de Dieu d’une part et où on a recours à la techno-science d’autre part
pour en imposer la volonté, qui s’adonne naturellement à être en accord avec
une certaine idéologie politico-religieuse ultraconservatrice! Ce livre fait
référence aux dieux de la mythologie, mais on peu se poser la question :
En est-on encore aux dieux? Car même si Juifs, Musulmans et Chrétiens croient
en un Dieu unique, ils s’opposent pourtant sur la base de ce que leur
« Dieu unique » leurs a dit, comme s’ils étaient plusieurs dieux! On
n’est pas loin des dieux de la mythologie grecque qui s’opposaient eux aussi
entre eux.
Le fait que cet album soit une fiction où se rencontre la
mythologie grecque et le cinéma des années 20 en fait un livre très
contemporain. En effet, la question des dieux et de la science se pose
toujours, et peut être encore plus que jamais, en ce début de troisième
millénaire! La question de base de l’auteur est probablement la question
fondamentale de l’Homme actuel :
« Le pouvoir de la création, allié des dieux mais aussi de l’homme
en quête de vérité, oppose science et divinité depuis que la première est
devenue menaçante pour l’autre. De ce sempiternel conflit surgit une question
fondamentale : du créateur ou de la création, qui aura le dernier mot ? »
Nous espérons recevoir une copie de presse de cet album pour vous
en reparler.
Ce lancement de livre au Cirque du Soleil nous permet aussi de
souligner que le Cirque soutiens de jeunes artistes dans leur développement. Ce
fut notamment le cas de ceux-ci.
***
Par la même occasion ceci nous permet d’attirer l’attention sur la
culture qui semble prendre de plus en plus de place dans ce secteur de la
ville. En effet, au Cirque du Soleil et à la Cité des arts du cirque, dans
St-Michel, s’ajoutent plusieurs groupes culturels dans Villeray, notamment en
danse et en théâtre. Aujourd’hui débute même le 9e Festival
« Vue sur la relève professionnelle des arts de la scène », organisé
par Créations etc., dans Villeray.
On parle aussi de la création d’un pôle récréo-touristique sur la
rue Jarry, dans St-Michel, avec le Cirque du Soleil et la Tohu (cité des arts
du cirque) à une extrémité et un projet de « Camping-Caravaning »
dans une ancienne carrière désaffectée à l’autre extrémité de la rue Jarry
(Pie-IX), ce qui s’inscrit parfaitement avec le caractère culturel de
Villeray-Saint-Michel et avec l’attrait
des grands événements montréalais d’été, notamment les Festivals et le
Grand-Prix.
Ce projet un peu particulier de « Camping-Caravaning »
permettrait d’accueillir ce type de tourisme (qui n’a actuellement aucune place
appropriée sur l’île de Montréal) dans un environnement hors de l’ordinaire.
C’est un lieu très spectaculaire à voir – avec des falaises de roc tout le
tour, l’absence de bruits de la ville et un micro climat, vu que l’on est dans
les 200 pieds de profondeur environs – et ce serait un attrait touristique en
soi. Si j’ai eu la chance de le voir c’est que St-Michel est mon quartier et
que je suis impliqué dans quelques Organismes Sans But Lucratif proche de ce
projet assez exceptionnel.
L’arrondissement Centre-nord semble un pôle culturel émergeant.
Mais comme tout cordonnier mal chaussé, il n’a pas encore de maison de la
culture digne de ce nom. Avec la pépinière qu’offre le Cirque du Soleil, la
Cité des Arts du Cirque et les autres organismes culturels de l’arrondissement,
ce sera un coin à surveiller au cours des prochaines années et auquel les
pouvoirs publics devront s’intéresser rapidement, notamment par le soutien à
ses projets novateurs et par la création d’une maison de la culture digne de ce
nom.
Hyperliens:
Cité des arts du cirque :
http://www.tohu.ca/
Cirque du Soleil : http://www.cirquedusoleil.com
Créations Etc. (dans Villeray) : www.creations-etc.org
Afrique en mouvement (Villeray) : http://www.afrique-en-mouvement.ca/
CDÉC centre-nord: www.cdec-centrenord.org
Dossier de presse
LA VOIX DU TONNERRE
Scénario Martin
Villeneuve
Dessin Daniel Svatek
Couleurs Valérie
Fontaine
éditions: L e s 400 c o u p s
Communiqué
Les éditions Les 400 coups
s’ouvrent de nouveau à l’univers créatif et foisonnant de Martin Villeneuve en
publiant sa bande dessinée La voix du tonnerre. Avec son écriture
sensible, qui nous avait livré l’étonnant photo-roman Mars et Avril en
2002, le jeune auteur présente ici une histoire audacieuse et engageante.
Quand la BD devient philosophique
Le pouvoir de la création,
allié des dieux mais aussi de l’homme en quête de vérité, oppose science et
divinité depuis que la première est devenue menaçante pour l’autre. De ce
sempiternel conflit surgit une question fondamentale : du créateur ou de la
création, qui aura le dernier mot ?
C’est sur cette prémisse
que l’auteur a développé un scénario fascinant, véritable rencontre entre la
mythologie grecque et le cinéma des années 20. Les récits en parallèle, les
narrations hors champ et les dialogues subtils nous entraînent dans cet univers
exclusif, mais néanmoins rempli de références. Un scientifique ermite, Kenneth
Flurk, découvre un moyen d’entrer en communication avec les dieux en se servant
de la science. Lorsque ces derniers prennent conscience que l’illusion peut
aller jusqu’à berner l’illusionniste, ils n’ont d’autre choix que de se
manifester… L’histoire, qui aurait pu facilement tomber dans le cliché,
construit son propre langage et prend l’ampleur d’une fable moderne élaborée
avec intelligence. Ainsi les dieux de l’Olympe nous sont-ils présentés en
fonctionnaires d’une énorme multinationale, une métaphore qui offre un second
niveau de lecture au récit et qui devient prétexte à la réflexion
philosophique.
Un traitement graphique
exceptionnel
L’album de 64 pages est
magnifiquement mis en images par Daniel Svatek, dont le dessin semi réaliste
allie savamment l’humour à la gravité du propos. Le généreux coup de crayon du
dessinateur tchèque, qui signe ici sa première bande dessinée, relève tous les
défis posés par l’histoire. Son découpage dynamique s’ajuste au rythme narratif
: une scène d’ouverture aux dimensions spectaculaires, en contrepoint à la
finale, un sobre huis clos à deux personnages. De plus, les nombreuses
références historiques présentes dans l’architecture, le design industriel, les
costumes et les décors, sont intégrées avec fluidité et élégance. Enfin, le
talent de la coloriste Valérie Fontaine s’harmonise parfaitement avec le style
de l’illustrateur pour offrir une palette riche. Celle-ci évoque les années 20
et les œuvres de science-fiction à saveur expressionniste, tout en s’accordant
une touche d’excentricité.
La bande dessinée La
voix du tonnerre a été imaginée, écrite et dirigée par Martin Villeneuve.
Les dessins sont de Daniel Svatek et les couleurs de Valérie Fontaine.
Entretien avec l’auteur Avec ce deuxième livre, Martin Villeneuve explore un
médium en pleine émergence au Québec, un
neuvième art dont le dynamisme se fait sentir plus que jamais. Alors que son
photo-roman Mars et Avril revisite le genre avec un regard moderne, La
voix du tonnerre s’inscrit dans la tradition de la bande dessinée
européenne et traite avec originalité d’un conflit toujours actuel : la science
face à la divinité. De l’écriture au découpage, de la conception graphique à la
direction de publication, l’auteur de 25 ans s’est investi dans chacune des
étapes du projet sur lequel il aura littéralement travaillé la moitié de sa
vie. La voix du tonnerre représente donc pour lui la concrétisation d’un
rêve hautement personnel, mais aussi d’une obsession…
Un orage qui parle
Martin Villeneuve est âgé
de douze ans lorsqu’il écrit la première version d’un scénario ayant pour titre
La voix du tonnerre. «L’idée m’est venue un soir d’orage, en écoutant le
tonnerre. Je me suis demandé ce que ce bruit pouvait bien vouloir dire, et le
conflit qui est à la base de l’histoire s’est présenté de lui-même.» Durant les
années suivantes, le jeune auteur peaufine le texte, inspiré par la lecture de
récits mythologiques et de livres traitant du point de vue du scientifique face
au divin. Plus le scénario se développe, plus le rêve d’en faire une bande
dessinée fait son chemin, et devient lentement réalité. «En 1994, j’ai fait
lire mon histoire à un ami dessinateur, Alexandre Racine, qui a cru en l’idée,
raconte l’auteur. À partir de ce moment, il était question que nous réalisions
cette bande dessinée ensemble.» Mais la vie en décide autrement, puisque le
jeune homme est emporté par un cancer cinq ans plus tard, à l’âge de 27 ans.
«Alexandre m’a laissé les cinq premières planches et plusieurs esquisses. J’ai
d’abord pensé le laisser partir avec le projet, mais toujours ressurgissait le
désir de voir aboutir cette bande dessinée, de lui rendre hommage en allant au
bout de l’idée. C’est alors que l’obsession est devenue le véritable sujet de
l’histoire, et pas seulement dans le scénario…»
L’histoire prend forme
Après plusieurs rencontres
avec différents dessinateurs, le choix de l’auteur se porte sur le jeune et
talentueux Daniel Svatek, qui a repris le travail en août 2001. «En plus de son
extraordinaire coup de crayon, Daniel est un metteur en scène né. Son
interprétation du récit me semble en total accord avec ma vision. Il a même eu
la sensibilité de faire allusion au travail d’Alexandre en intégrant certaines
de ses idées… C’était un gros défi pour
Daniel, car il s’agissait de son premier album.»Un premier album techniquement
complexe, puisque les décors suggérés par l’histoire exigent des connaissances
en design industriel et en architecture. Qui plus est, l’action se déroulant
dans les années 20, une colossale recherche visuelle s’impose, afin de rendre
avec précision de nombreuses références géographiques et historiques.
Entretien avec l’auteur
Un an plus tard, une fois
le dessin complété, la coloriste Valérie Fontaine, reconnue pour son travail
sur la série Moréa, se joint à l’équipe. «Tout comme Daniel, poursuit
l’auteur, Valérie possède une impressionnante culture visuelle et réussit à
ajouter un autre niveau de lecture à l’histoire. Le choix du coloriste est
crucial et délicat, car la couleur doit être en parfaite harmonie avec le style
du dessin. Elle détermine l’atmosphère du récit, de la même façon que la
direction photo en cinéma.»
Cinéma et bande dessinée
Il n’est pas surprenant
d’entendre l’auteur évoquer ici le septième art — l’aspect cinématographique
étant inhérent à la bande dessinée — et ce d’une façon particulièrement
éloquente dans La voix du tonnerre. «Mon découpage impliquait des
mouvements de caméra complexes et des angles extrêmes. La bande dessinée est le
médium de choix pour construire sans limites un univers visuel car,
contrairement au cinéma, ça ne coûte que de l’encre, du papier… et du temps !»
L’expérience de son collaborateur en conception de storyboards porte ici ses
fruits. Les scènes d’orage, spectaculaires, alternent habilement avec les
scènes à huis clos, plus intimes. Ce «montage » en parallèle rend la lecture
engageante, facilite la compréhension des dialogues et participe à construire
une intrigue des plus mystérieuses. «Les longs dialogues en BD ont souvent
besoin d’un support graphique particulier pour être dynamiques. C’est pourquoi
les scènes à huis clos sont si peu conventionnelles. Pour moi, c’était un dé. des plus intéressants dans la réalisation de cet album.»
Un autre défi était de
mettre en scène les dieux de l’Olympe, archétypes aux multiples connotations
dans notre inconscient collectif. Pour raconter son histoire, Martin Villeneuve
a choisi de représenter les dieux sous forme de bureaucrates, désabusés et
déçus par la condition humaine dont ils sont pourtant le reflet. Cette
métaphore lui autorise l’accès à un regard critique sur son sujet, voire à une
réflexion philosophique. «Mon approche consistait à établir un croisement entre
la mythologie grecque et les films expressionnistes, un cinéma fait de
paradoxes et de contrastes.» Un Olympe aux allures kafkaïennes, un dieu de la
lumière plongé dans l’ombre, un scientifique qui fait de sa foi l’objet de ses
recherches et une machine qui évolue à travers les siècles telle une
cathédrale, sont autant de rapprochements établis par l’auteur. Mais le plus
grand défi à travers toutes ces années, aura été de garder intacte la passion
qui a motivé ce projet d’envergure. «Par contre, je pense qu’un tel processus
m’a permis de savoir ce qu’est une véritable obsession », conclut-il l’air
songeur, une déclaration qui n’est pas sans faire écho à l’une des citations de
sa bande dessinée : «La folie de l’obsession est rare. C’est pourquoi elle
mérite d’être honorée.» À lire cet ouvrage captivant, on ne peut qu’être
d’accord avec lui…
Martin Villeneuve, scénariste
À la fois auteur,
réalisateur et designer graphique, Martin Villeneuve est un jeune artiste
polyvalent et prometteur. Tout en étudiant en cinéma à l’Université Concordia
de 1997 à 1999, il réalise deux courts métrages, dont Chrysanthème. Ce
dernier est nominé au 18e Rendez-vous du cinéma québécois et au Festival Vidéo
Formes de Clermont-Ferrand (France) pour le Prix de la Création Vidéo 2001. Il
travaille aussi comme réalisateur pigiste pour l’émission La vie d’artiste à
Radio-Canada, et à titre de directeur artistique sur des courts métrages
et vidéoclips tels que Second Chance,
de Ricardo Trogi, et Histoire d’espion, de Jérôme Minière. Par la suite,
il complète un baccalauréat en design graphique à l’Université du Québec à
Montréal. Au cours de cette période, il réalise quelques vidéoclips, dont un
pour La Bottine Souriante et pour Jean Leloup. En 2002, il remporte le
Prix Travelling Laurentides de la meilleure campagne de lancement pour
l’affiche du film Québec-Montréal, ainsi que la bourse Diesel Marketing,
qui souligne la qualité du portfolio. Depuis, il travaille comme directeur
artistique et rédacteur chez Diesel, en particulier pour le Cirque du Soleil.
Finaliste aux Prix Grafika et aux Alcuin
Society Book Design Awards, son photo-roman revisité Mars et Avril (les
éditions Les 400 coups, 2002) reçoit un accueil enthousiaste de la part du
public et des médias.
Daniel Svatek, dessinateur
Le dessinateur tchèque
Daniel Svatek se démarque par la richesse de son trait et par la flexibilité de
son style. Après des études en illustration, en design et en littérature, il
travaille à titre de caricaturiste et d’illustrateur pour des journaux et
magazines, notamment The Gazette et Parkhurst Exchange. Par la
suite, son expérience comme concepteur de storyboards, pour le Cirque du Soleil
et des
longs métrages américains tels
que Nico The Unicorn, Out of Control et The Lost
World, lui permet de parfaire sa
maîtrise du cadrage et de la mise en scène. Avec La voix du tonnerre, il
signe son premier album de bande dessinée.
Valérie Fontaine, coloriste
Valérie Fontaine complète
des études en communications graphiques en 1997.
Elle est alors engagée chez
Ciné-Groupe où elle conçoit des peintures numériques pour le dessin animé,
entre autres pour la série Sagwa, gagnante d’un Emmy Award. Ensuite,
elle travaille pour Les éditions Ulysse à titre d’illustratrice architecturale.
Ses expériences dans le domaine de l’animation l’entraînent graduellement vers
la bande dessinée ; en 2001, elle devient coloriste pour Les éditions Soleil,
où elle collabore à la série Moréa, tomes 1,
2 et 3. Tout en exerçant
cette profession, elle travaille en tant que graphiste pour
l’entreprise Média Earth Tones.
Alexandre Racine, in memoriam
La bande dessinée La
voix du tonnerre est dédiée à Alexandre Racine, un ami de l’auteur qui, à
l’origine, devait en assurer l’illustration. À la fin de l’album, on
retrouve d’ailleurs une série
d’esquisses réalisées par ce dessinateur
au talent
rare, que le cancer a emporté
en 1999, à l’âge de 27 ans. Alexande Racine, alias
Roots, a réalisé plusieurs
couvertures de magazines, notamment pour Protoculture, consacré aux
mangas et à l’animation japonaise. Au sein de la firme Dream Pod Nine,
spécialisée en conception de jeux vidéos, il a
travaillé comme dessinateur pour des albums et magazines tels que Mecha
Press et Jovian Chronicles. Il a aussi illustré un numéro de Star
Riders, publié chez Dark Horse Presents, et collaboré à la conception de
nombreux albums de bande dessinée. En 2001, le dessinateur Thierry Labrosse lui
dédie le premier tome de la populaire série Moréa, publiée aux éditions
Soleil.
Lancement de livre: « L'économie
sociale dans les services à domicile »
Michel Handfield
24 janvier, 2004
Jeudi, le 22, c’était le lancement du livre « L'économie
sociale dans les services à domicile » (1) à la salle des
Boiseries de l’Université du Québec À Montréal. C’était la première
fois que je voyais ce lieu, la salle des boiseries, et il m’a impressionné. Il
s’agit probablement d’artéfacts de l’ancienne église à la place de laquelle fut
construite l’UQAM. Très belle salle et une façon de conserver un patrimoine
historique qui aurait pu disparaître avec la démolition de cette église vers
les années 70. Conservation que je salue.
Cette collection représente une sociologie (du
moins celle qui se fait à l’UQAM) qui ne parle pas seulement du monde qui se
défait, mais aussi de celui qui se refait. C’est dans cette perspective que ce
livre tourne « résolument le dos à la traditionnelle mais trop simpliste
dichotomie État/marché, et sa variante public/privé, cet ouvrage s'appuie sur
la vision d'une économie plurielle dans laquelle l'économie sociale et
solidaire s'affirmerait davantage pour s'inscrire à l'intérieur d'un nouveau
partage de responsabilités avec l'État, le marché et la famille. »
Se retrouvent ainsi dans cette collection des
thèses et des résultats de recherche qui ne sont pas que théorie, mais encré
dans le réel, sur ce qui se passe sur le terrain.
Pour notre part nous y avons jeté un coup d’œil et il semble bien fait
et très bien documenté, mais nous n’en avons pas pris d’exemplaire, ce livre
n’étant pas sur un sujet que nous traiterions en nos pages.
Note/hyperliens:
Le développement économique, c’est social!
Michel Handfield
15 avril, 2004
Commentaires au
sujet du livre de Fontan, Jean-Marc, Klein, Jean-Luis, et Lévesque, Benoît
(sous la direction de), 2003, Reconversion économique et développement
territorial, Québec : Presses de l’université du Québec
Contrairement à ce que nous croyions au départ, il ne s’agit pas des
actes du colloque « Le rendez-vous de Montréal
» auquel nous avions assisté en 2002 (1), mais d’un au-delà à ce colloque. En
effet, ce livre…
« … réunit les analyses des chercheurs qui ont participé au
« Rendez-vous de Montréal », ainsi que des textes d’auteurs qui, sans
y avoir participé, ont accepté de contribuer à la réflexion collective amorcée
à cette occasion. Il ne s’agit donc pas des actes du colloque
« Rendez-vous de Montréal », mais plutôt un de ses résultats. (p. 2)
Quant aux actes du
colloque proprement dit, ils sont disponibles par Internet sur le site de
l’ARUC économie sociale. (2)
Se retrouvent dans ce livre des
textes de différents horizons, c’est-à-dire concernant différentes expériences
de reconversion en différents lieux ici et ailleurs, notamment en Europe et en
Amérique du Sud, mais aussi d’auteurs de « background » variés :
sciences politiques, travail social, sociologie, géographie, économie… Ceci en
fait un livre source pour tous ceux que le développement économique et urbain
intéresse, que ce soit de façon académique, professionnelle, pratique ou tout
simplement par intérêt personnel.
Comme dans tous bons recueils de textes, ceux-ci ne sont pas
transférables partout ou dans n’importe quel contexte, même en partie. Peu
importe, car les préoccupations et les difficultés qui ressortent de ces
expériences auront de quoi apporter au lecteur : une façon de faire, une
mise en garde, une vision stratégique, une méthode… Que leurs expériences ne
soient pas directement transférables n’en fait pas moins des textes d’intérêts.
Loin de là, car ils ouvrent sur d’autres perspectives ou d’autres façons de
voir. D’ailleurs tous les textes m’ont
intéressé.
Je dois cependant dire que je suis moins d’accord avec Bernard Pecqueur
(3) qui soutient que la qualité (de la main-d’œuvre) des pays industrialisés
favorise un ancrage territorial des entreprises, car nous voyons ici beaucoup
d’entreprises délocaliser/relocaliser leur production, même tertiaire, vers des
pays périphériques d’Asie, où la main-d’œuvre semble de plus en plus qualifiée
pour une fraction des salaires des pays développés. Ce serait de plus en plus
le cas en informatique rapporte-t-on dans certains médias nord-américains! (4)
Ce fut aussi le cas précédemment dans une industrie à forte capitalisation
comme l’automobile. Mais, peut être que la situation européenne se différencie
de la notre, ce qui expliquerait cette différence de point de vue de l’auteur.
Inversement, un autre texte a particulièrement attiré mon attention pour
la raison inverse : sa lucidité qui rejoint mon scepticisme. C’est celui
de Michel Grossetti (5) qui démonte certains mythes du développement, notamment
ceux de l’attraction des entreprise (p. 162) et des technopôles (p. 163). En
effet, combien de deniers publics nos gouvernements locaux investissent-ils
dans des parcs industriels thématiques, comme la cité du multimédia, pour tout
simplement y regrouper des entreprises qui fonctionnaient déjà? Ces entreprises
créant déjà des emplois locaux, cet argent n’aurait-il pas pu être dépensé plus
efficacement autrement et ailleurs? Ayant posé cette question à deux reprises
en nos pages – justement au sujet de la cité du multimédia à Montréal (6) - ce
texte m’a donc rejoint par son côté critique, mais aussi par la
lucidité de ses conclusions pour améliorer les politiques publiques de
développement. C’est mon « plus » de ce livre.
Ce livre en est donc d’intérêt en
tout ou en partie; pour lire ou pour consulter.
Une question me chicotait cependant : pourquoi la collection
« géographie contemporaine » et non pas sciences humaines? J’ai eu la
réponse lors du lancement du livre, le 2 avril dernier, en en parlant avec
Juan-Luis Klein, co-directeur de ce livre mais aussi directeur de cette
collection : « c’est à cause de la notion de territoire! » Car les questions contemporaines, même de
mondialisation, ont souvent rapport au territoire. Et le territoire, c’est de
la géographie; même si interviennent sur ce territoire des sociologues, des
économistes, des urbanistes, des promoteurs privés et du communautaire (comme
pour le projet Angus), des citoyens…
C’est simple quand on y pense, mais faut y penser!
Notes:
1. À l’époque nous
avions parlé de ce colloque, tenu à l’UQAM en mai 2002, sur nos pages. Vous
trouverez d’ailleurs notre texte dans nos archives à la Bibliothèque Nationale du
Canada (Vol. 4, no, 2, 2002) sous le titre Les initiatives de reconversion
industrielle à partir de la société civile.
2. Actes de colloque Rendez-vous Montréal
2002 Les initiatives de reconversion industrielle à partir de la société civile
- 28 au 31 mai 2002 Jean-Marc Fontan, Benoît Lévesque et Juan-Luis Klein,
Université du Québec à Montréal, document
T-02-2003 dans la Collection
transfert. Voir la page publication de l’ARUC économie sociale pour la liste
complète de leurs documents et autres renseignements à ce sujet:
http://www.aruc-es.uqam.ca/aruces/publications/publications.htm
3. Bernard Pecqueur
est économiste, ancien élu local de Grenoble et professeur à l’Institut de
géographie alpine de l’Université Joseph-Fourier de Grenoble. Son texte
s’intitule « La construction d’une offre territoriale attractive et
durable – vers une mutation des rapports entreprise-territoire »,
pp. 35-49.
4. Je pense ici à La
Presse, au Devoir et à Business Week qui ont tous fait, ces derniers mois, des
reportages sur la main-d’œuvre asiatique et indienne dans l’industrie
informatique. Par contre j’ai une connaissance qui est dans ce domaine –
ressources humaines spécialisées en informatique – qui me tient des propos plus
nuancés. Est-ce parce que les reportages sensationnalistes font vendre de la
copie ou qu’il est dans une niche particulière que son opinion diffère? Par
optimiste ou par expérience? Je ne peux y répondre, car ce n’est pas mon
domaine, mais je me devais de le souligner ici.
5. Michel Grossetti est professeur de sociologie à l’Université de Toulouse-Le
Mirail et membre du Centre d’étude des rationalités et des savoirs (CERS). Son texte s’intitule « Développement
urbain technoscientifique – Quelques leçons des études empiriques »,
pp 161-182.
6. Nous avons posés
cette question deux fois en nos pages (le caractère gras est un ajout):
« Vous avez pourtant des centaines de millions à promettre pour des
entreprises et on en passe de meilleures, comme de donner des dizaines de
millions en subvention à des entreprises qui déménagent d'un quartier de
Montréal à un autre (qui s'appelle la Cité du Multimédia) au nom de la création
d'emploi dans cette Cité! Quelle Cité au fait? Vous les fusionnez toutes, les Cités! » (Michel Handfield, M.Sc., et Gaétan
Chênevert, M.Sc., "Québec accorde un congé fiscal de 28 millions à la standard Life", in Les questions éditoriales du Critiqueur, Societas Criticus, Vol. 2, no. 4 - Hiver 2000-2001)
« (…) Bref le PQ et ses politiques de soutien aveugles et
automatiques aux entreprises, qui va jusqu’à subventionner le déménagement
d’emplois déjà existants dans la Cité du Multimédia par exemple, est ridicule. »
(Michel Handfield Québec-Or,
12 avril, 2003, in Éditos, Societas Criticus, Vol. 5 no. 2 - Hiver
2003)
Encore bloquée?!
Commentaires en trois temps!
Michel Handfield
1er avril, 2004
Texte sur Baverez, Nicolas, 2003, La
France qui tombe, Paris : Éditions Perrin, col. Tempus (www.editions-perrin.fr)
- La France -
En
1970 Michel Crozier avait écrit « La société bloquée » (Seuil,
Points Politique) et au tournant des années 90 il a proposé ses solutions dans
« État modeste, État moderne » (Seuil, Points Essais). Alain Touraine
y allait pour sa part de « La société post‑industrielle » (1969, Denoël, coll. Médiations), de « L'après socialisme » (1980, Grasset/Pluriel) et de « Pourrons-nous vivre ensemble? » (1997, Le livre de poche, biblio
essais). Tous des livres
sur le besoin de changement. Les intellectuels français avaient des pistes de
solutions, mais la France a-t-elle pris le tournant?
Si
l’on se fie à Nicolas Baverez, non. Elle est resté bloquée… aux années 1970:
« Or, la France de 2003 est à nouveau le
dernier des pays développés à n’avoir pas surmonté la crise des années 1970, ne
renouant avec la croissance que durant les éphémères embellies de la fin des
années 1980 et 1990, tandis que le taux de chômage n’est jamais durablement
revenu en deçà de 9% de la population active. » (p. 15)
Les
français, tant citoyens que politiciens, ont du travail à faire pour s’en
sortir, de par leur attachement aux valeurs traditionnelles qui ne sont plus
celles du reste du monde, car le monde a « évolué » dit-on!
« La France est de plus en plus menacée de
devenir un musée et un centre de distribution, déconnectés de la production, de
la recherche et des activités à forte valeur ajoutée. » (p. 120)
Mais
heureusement, la France a des ressources et il n’est pas trop tard pour elle
selon Nicolas. Cependant, ne vivant pas en France, je ne peux juger de la
justesse de son diagnostic. Mais il m’apparaît idéologiquement orienté comme
tous diagnostics de ce genre, avec des points où il a probablement raison et
d’autres plus discutables. Par contre que la France soit en crise, c’est clair!
Il y eut la déroute de la gauche il y a deux ans à peine et maintenant c’est
celle de la droite, avec la victoire de la gauche aux élections régionales du
28 mars! La déroute de la France que prévoyait Baverez dans ce livre?
- Parallèles –
Comme
citoyen du Québec et du Canada, j’y vois aussi quelques parallèles. Notamment,
l’impression qu’une partie de notre économie est toujours en crise et que nos
emplois rétrécissent au dépends des pays où les salaires sont les plus bas.
Cela s’est d’abord fait au profit des pays moins développés de notre continent
et cela se fait maintenant au profit de l’Asie.
Son
remède, le même que veut appliquer Jean Charest au Québec : « la
croissance suppose en France la conversion du modèle social-étatiste, comme
elle implique, en Allemagne, la transformation du modèle social-corporatiste ».
(p. 83) Le même qu’a appliqué le Canada… qui a amélioré « la qualité de
ses services publics tout en diminuant les effectifs de la fonction publique de
30% en six ans » et « à
contenir son déficit budgétaire à 1% du PIB en 2002 »! (pp. 114-5) Remède
discutable, mais imposé par l’idéologie dominante.
Si
des parallèles peuvent être faits entre nous et la France ici, il y a par
contre une différence majeure. Nous avons un voisin dominant qui impose son
modèle économique à tout le continent américain: les Etats-Unis. Là bas,
il y a davantage de pays et au modèle néolibéral, défendu par l’Angleterre et
ses partenaires européens, avec l’appui inconditionnel des Etats-Unis et des
organismes mondiaux qu’ils contrôlent, s’opposent les tenants du modèle Rhénan,
dont la France et l’Allemagne aux premiers rangs. Mais vu le poids des
Etats-Unis dans l’économie mondiale, leur modèle semble s’imposer partout au
détriment même des citoyens qui ne sont plus que des clients et les rouages
d’une machine économique au-dessus de la Politique.
A
défaut de pouvoir renverser ce modèle, Bernadez semble dire joignons-le pour
l’améliorer de l’intérieur; façon française de dire « If you can’t beat
them, joint them! » Mais on peut se demander s’il prend cette position
de gaîté de cœur ou par dépit. Car le modèle néolibéral semble tout écraser sur
son passage. Même les citoyens États-uniens…
- Les Etats-Unis: We are the world! -
Le
premier chapitre portant sur les ÉU et les changements mondiaux est fort
intéressant pour tous, car il fournit une analyse éclairée:
« Depuis les années 1970, les économies
développées ont en effet été confrontées à trois bouleversements majeurs de
leur environnement : les chocs pétroliers des années 1970 et l’entrée en
crise du modèle de croissance intensive de l’après Seconde Guerre mondiale;
l’implosion de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide à la fin des
années 1980; la mondialisation et son retournement à partir de 2000. » (p.
23)
Avec
la fin de l’Union Soviétique le monde a vue l’explosion des blocs stratégiques
en une multitude d’électrons libres apparaître, chaque groupuscule devenant une
entreprise idéologique pouvant circuler librement dans un monde ayant de moins
en moins de frontières, au nom de la mondialisation, et pouvant se procurer des
produits de plus en plus dangereux sur le libre marché; à condition d’en avoir
les moyens naturellement! Car une offre
accru de produits de destruction (plus ou moins) massive s’est trouvée
disponible sur le marché avec la fin de l’Union soviétique et de ses
satellites, mais aussi avec la montée de pays maintenant laissé seul par la fin
des deux grands blocs idéologiques qui les contrôlaient : car où on était
aligné sur l’URSS ou sur les USA pour assurer notre prospérité auparavant, on
doit maintenant vendre sur le marché pour se maintenir et prospérer. C’est dans ce contexte que s’engouffrent les
violences nationalistes et religieuses, mais aussi les mafias. (1)
Car c’est…
« la
mondialisation et les nouvelles technologies, qui donnent à un réseau tel
qu’Al-Quaïda (18 000 membres réparti dans 90 pays) une plasticité, une
opacité et une capacité d’action sans précédent de la part d’une organisation
terroriste. » (p. 27)
Et j’ajouterais la même chose pour les mafias et
ses réseaux commerciaux. Elle utilise les moyens de communications modernes et
les opportunités qu’offre la mondialisation. (2)
Mais
il faut faire attention, car si le terrorisme est une des conséquences de cet
effondrement de la bipolarité idéologique (loin de signifier la fin des
idéologies, il signifie par contre
l’accroissement des idéologies et leur affrontement) l’autre conséquence est
l’unilatéralisme États-uniens qui en fait la cible, incluant leurs alliés, de
tous les belligérants idéologiques, qu’ils soient politique ou religieux:
« A refuser tout engagement multilatéral
ou permanent, les Etats-Unis en viennent à prétendre au statut de nation élue
qui pourrait légitimement s’émanciper du droit commun au nom d’un destin
supérieur. » (p. 29)
Chaque
pays et chaque groupe est alors « appelé à se définir d’abord vis-à-vis de
la puissance et de la politique des « Etats-Unis ». (p. 30)
Coopération et confrontation en vue?
***
Bref,
ce livre est fort intéressant, même pour le nom Français, pour le portrait
qu’il dresse de la situation mondiale dans une optique franco-européenne. Car
les enjeux que la France et l’Europe doivent relever sont des enjeux qui nous
concernent tous, mondialisation oblige. Mais ce n’est pas un livre
d’introduction. Hors de la France, ce livre s’adresse à des lecteurs
moyennement informés de la situation mondiale et française en particulier, sauf
pour le premier chapitre qui est à conseiller pour qui veut s’initier aux
questions de relations internationales et de mondialisation.
Notes :
1. Attention, ici je vais plus loin que le
livre, mais l’analyse du livre me permet de faire des liens avec d’autres
lectures, car son analyse de la situation mondiale est très bien faite et
succincte. Ce premier chapitre serait à conseiller pour qui veut s’initier à
ces questions.
2. On peut penser ici à Jean Ziegler, 1998, Les
seigneurs du crime, Paris: Seuil.
Collectif, 2003, « Où va le mouvement
altermondialisation? », Paris : La
découverte
10 février, 2004
Bref commentaires de Michel Handfield
Depuis nos débuts, la mondialisation est un de nos dadas chez Societas
Criticus. Nous en parlons même sans en avoir l’air, car la mondialisation est
au cœur de l’actualité: fermeture d’usine, intégration économico-politique,
coalitions militaro-industrielles, etc. L’intégration économique influence les
alliances stratégiques et militaires. Les USA l’ont compris depuis longtemps et
tissent leur toile financière pour y tenir le monde.
Ce n’était pas par hasard si anti-américanisme et antimondialisation se
confondaient au début. Mais les groupes ont compris assez rapidement que s’ils
étaient contre la façon de faire des États-Unis, ils n’étaient pas
nécessairement contre la mondialisation. Certains étaient des antimondialistes
et le sont demeurés, mais pas tous. Plusieurs étaient davantage contre la forme
de mondialisation présentée; pour d’autres formes de mondialisation plus
humaine et plus respectueuse de certaines valeurs sociales, politiques,
culturelles, environnementales et communautaires – au sens de communautés
humaines et planétaires. Ils étaient pour une alternative à cette
mondialisation, l’altermondialisme. C’est le thème de ce livre.
Ce mouvement a mûrie et sais ce qu’il ne veut pas: un modèle unique,
sclérosant et dominant. Pour ce qu’il
veut, c’est davantage une liberté permettant la convergence de différentes
façons de faire selon les cultures. Un respect de soi et de l’autre.
Naturellement, bien des questions se posent. Ce livre, fruit d’interrogations
auprès de quelques acteurs du mouvement altermondialiste, pose des questions,
rassemble des réponses!
Il nous apparaît cependant s’adresser à des lecteurs qui sont déjà
initié à la mondialisation. Pour cette raison vous trouverez notre commentaire
complet sur ce livre dans notre page Mondialisation, sous le titre suivant:
« De l’anti @ l’alter! »
Islamophobie et guérilla kit, deux livres
d’intérêts
Michel Handfield
15 janvier, 2004
Geisser, Vincent,
2003, La nouvelle islamophobie, Paris: La découverte
Qui n’a pas entendu parler d’antisémitisme? A moins d’être un
extra-terrestre, vous devez en avoir entendu parler au moins une fois dans
votre vie. Depuis les vagues d’immigration arabe et musulmane, en France et en
Europe, une nouvelle forme de racisme du même acabit apparaît: la peur de
l’arabe et de l’islam. Avec les événements du 11 septembre, la situation n’a
fait qu’empirer. C’est le thème de ce livre: l’islamophobie. (1)
Ce livre s’intéresse particulièrement au cas Français, mais des
parallèles sont faciles à faire avec nous en Amérique du Nord, particulièrement
au Canada qui connaît une vague d’immigration arabo-musulmane. (2) En ce sens
c’est un livre phare pour comprendre un nouveau phénomène raciste.
L’islamophobie se donne bonne figure sous couvert de science
sécuritaire, « dans la mesure où le discours érudit fait l’objet d’une
instrumentalisation au service d’une thèse quasi unique, celle de la menace
permanente » (p. 32)! Mais il se fonde rarement sur des faits, plutôt des
impressions et des préjugés, ce qui fait dire à l’auteur, à la fin de son
livre, que:
« Le plus grave dans ce type
d’écrits n’est pas tant la dimension militante et idéologique que la prétention
à une certaine scientificité: les auteurs revendiquent unanimement une
« bonne connaissance » du terrain et du phénomène islamiste ici et
là-bas, alors que leurs développements révèlent de nombreuses lacunes,
voire des erreurs grossières sur la sociologie des leaders et des associations
musulmanes en France, qui, en dehors de la Mosquée de Paris (…), sont presque
toutes amalgamés à l’ « islamo-terrorisme ». De plus, leur prétendu
rigueur dans le traitement des faits et des informations est souvent trahie par
leur registre d’écriture qui se rapprocherait davantage de l’expertise policière
et sécuritaire (DST, DGSE, etc.) que de l’analyse sociologique (…) » (pp.
108-9)
Un livre qui passe sous la loupe les préjugés des pseudo experts;
écrivains; journalistes; et des intellectuels médiatiques, car il y a des
intellectuels dont on entend très peu parler des travaux, notamment sur le
monde arabe et musulman, alors que d’autres, très médiatisés, voient leur
opinion sollicité sur tous les sujets, même les questions qu’ils maîtrisent
moins bien, comme les questions arabes et musulmanes! Mais ils ont l’avantage
d’être connus et de bien passer la rampe des médias:
« Après les attentats du 11 septembre 2001, il s’est produit une
radicalisation du discours des intellectuels médiatiques (A. Finkielkraut, P.A.
Taguieff, J.-F. Revel…) obligeant les savants à choisir leur « camp »
(angélisme ou réalisme?). Par effet de contraste, les interventions médiatiques
des sociologues et des politologues, spécialistes de l’islam, sont apparues
moins « dogmatiques » que dans les années 1980. Certains d’entre eux
qui faisaient pourtant office d’experts
auprès des médias ont même fait l’objet d’une mise à l’écart temporaire:
(…)
Cette marginalisation du discours savant par les intellectuels
médiatiques a eu deux effets principaux: la promotion médiatique des experts
sécuritaires (Antoine Sfeir, Alexandre Del Valle, Antoine Basbous, Frédéric
Encel, etc.) et la mise en avant de chercheurs qui, bien que non spécialistes
de l’islam, ont acquis une notoriété publique du fait de leur prétendu
« réalisme » face aux dangers d’islamisation des banlieues
hexagonales. » (pp. 48-9)
Bref, un excellent livre, qui montre comment on fabrique des préjugés
sous couvert de science et de compréhension. Une des section du premier
chapitre, Islamophobie médiatique, s’intitule justement: « Les
« bons » et les « méchants »: la fabrique médiatique des
héros et antihéros musulmans » (p. 51).
Un
livre que j’ai eu du plaisir à lire et qui soulève bien des questions. Un livre
qui m’a permis de faire des parallèles avec d’autres livres que j’ai lus, sur
la question des préjugés notamment – je pense ici à « La rumeur d’Orléans », un
classique. Un livre qui montre notre méconnaissance de l’autre et le rôle du
préjugé dans notre compréhension/incompréhension. Un livre pour aller plus
loin, mais qui n’est que le début d’une quête d’une certaine compréhension. (3)
Notes:
1. Si je fais ce
parallèle entre islamophobie et antisémitisme, à titre culturel, c’est qu’une
part des arabo-musulmans sont aussi des sémites, « un ensemble de peuples
du Proche-Orient parlant ou ayant parlé dans l'Antiquité des langues sémitiques
(Akkadiens [Assyro-Babyloniens], Amorrites, Araméens, Phéniciens, Arabes,
Hébreux, Éthiopiens) » nous apprend Le Petit Larousse illustré 1999. Ceci
inclut donc des musulmans, même si le terme d’antisémite est réservé à
« l’hostilité aux Juifs » (Ibid.) dans le langage courant.
2. C’est notamment
le cas dans mon quartier, Saint-Michel à Montréal, où nous avons vu des membres
de la communauté arabe s’installer, établir des commerces et des lieux de
cultes depuis quelques années. On a aussi vu des préjugés apparaître et
disparaître à mesure que les gens ont appris à se connaître, notamment par le
voisinage et la fréquentation de commerces de proximités tenus par des gens
d’origine arabe.
3. En conséquence,
voici une liste d’ouvrages, plus ou moins récents, pour aller plus loin sur ce
sujet. Mais ce livre, La nouvelle islamophobie, en est le premier, un incontournable:
FINKIELKRAUT, Alain, 1980, Le
juif imaginaire, Paris: Seuil, coll. Points
Houfani-Berfas, Zehira, 2002, Lettre d’une
musulmane aux Nord-américaines, Québec: écosociété
Morin, Edgar, 1969, La
rumeur d'Orléans, France: Seuil.
Murray, Philippe, 2002, Chers
djihadistes…, France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars
Reinhart, Tania, 2003, Détruire la Palestine
– Les plans à long terme des faucons israéliens, Québec: écosociété
St-Onge, J-Claude, 2002, Dieu est mon
copilote, Montréal: écosociété
Taguieff, Pierre-André, 2002, La
couleur et le sang – Doctrines racistes à la française, France : Mille et une nuits et fondation
du 2 mars
Baba, Morjane, 2003,
Guérilla kit – ruses et techniques des nouvelles luttes anticapitalistes,
Paris : La découverte
15 janvier, 2004
Livre d’intérêt, en ces temps de manifestation, pour tous les
contestataires. Les anti-mondialisations, comme les syndiqués qui s’en prennent
à l’État, y trouveront leur compte. On y retrouve le « Carnets route »,
qui relate différentes manifestations allant des sommets de l’OMC aux luttes contre le racisme par exemple; un
« Répertoire des formes de lutte », dictionnaire des termes
militants; et, enfin, des « Fiches pratiques », expliquant
aussi bien comment faire des réunions, occuper, peinturlurer, ou connaître ses
droits face à la police.
C’est aussi un livre d’intérêt pour ceux qui ont à comprendre ces
manifestations: journalistes, analystes, chercheurs, enseignants, intervenants
sociaux, etc. La partie Répertoire m’apparaît même un outil fort utile,
notamment pour les gens qui ont à parler de tels événements, car pour bien en
parler, il faut bien en comprendre le sens. A titre d’exemple ce court extrait
de la définition d’affirmation subversive :
« Dire oui pour dire non. Procédé ironique fondé sur l’antiphrase
(dire le contraire de ce que l’on veut laisser entendre) et sur la caricature
(imiter en exagérant).
En 2000, en pleine collecte de fonds pour les candidats George W. Bush
et Al Gore, des activistes créent les « Billionnaires for Bush or
Gore », réseau de millionnaire en costume qui se rassemblent devant les
conventions républicaines et démocrates aux cris de « libérez les grandes
fortunes », (…), ou encore « votez pour qui vous voudrez, nous les
avons déjà tous achetés ».
Un livre de référence en son genre.
Si vous n’avez pas tout lu, tout entendu ou tout
su des faucons
Michel Handfield
28 décembre, 2003
Guisnel, Jean, 2003,
Délires à Washington (Les citations les plus terrifiantes des
faucons américains), Paris: La
Découverte
Un livre fort intéressant qui s’apparente à un dictionnaire des
citations qui « tape » sur tout ce conservatisme orthodoxiste
états-uniens en citant leurs leaders, leurs chantres et leurs critiques! Le
tout est classé par chapitre, avec des titres éloquents:
1. Au nom du bien, conquérir le
monde;
2. Feu à volonté contre les tièdes;
3. Tous les moyens sont bons;
Et ces chapitres se divisent à leur tour en sections qui sont aussi des
perles d’éloquences et de clarté : « Au nom de Dieu »;
« Les Bush d’or »; « Pourquoi l’Irak? »; « Pacifistes,
aux abris! »; « Les médias, armes de guerre »; « La
torture, pourquoi pas? »; « La République impériale: et
maintenant, à qui le tour? »; etc. C’est assez clair.
Ce livre est fort intéressant, car il permet de se mettre sous la dent
les pires déclarations d’une idéologie de droite:
« Bien sûr, il n’y a pas de mal à agir pour le bénéfice de
l’humanité entière, mais c’est en quelque sorte un effet secondaire. La
recherche, par les Etats-Unis, de leur intérêt national créera les conditions
favorables pour la liberté, les marchés et la paix. » (Condolezza Rice, Janvier 2000, cité à la page 15)
Ou les réponses de
la gauche à cette idéologie:
« (…) Nous vivons une époque où des décomptes de voix fictifs
portent au pouvoir un président fictif. Nous vivons une époque où un homme nous
envoie faire la guerre pour des raisons fictives. Qu’il s’agisse de la fiction
du ruban adhésif ou de la fiction des alertes orange, nous sommes contre cette
guerre, M. Bush. Honte à vous M. Bush. Et quand le pape et les Dixie Chicks
sont contre vous, votre temps est compté. Merci beaucoup. » (Michael More, 23 mars 2003, alors qu’il allait
chercher son Oscar, cité à la p. 104)
Bref, c’est un livre plein de perles, même des plus sombres, que l’on
peut lire en tout ou en partie ou consulter comme un dictionnaire des
citations. Un livre qui permet de saisir une partie de ce qui s’est dit et
écrit (tant par ses principaux acteurs que ses courtisans, analystes,
commentateurs et opposants du Pouvoir) concernant la politique de cet État qui
se prend pour le maître du monde dans l’esprit des ultraconservateurs:
« L’Amérique n’est pas un
simple citoyen du monde. C’est la puissance dominante du monde, une puissance qui exerce une domination à nulle autre pareille depuis la
Rome ancienne. C’est pourquoi l’Amérique est à même de redéfinir les normes, de
modifier les attentes et de créer de nouvelles réalités. Comment? En imposant
sans scrupules et implacablement sa volonté. » (Charles Krauthammer,
Washington Post, 5 mai 2001, cité à la p. 16)
En fait, un livre
d’intérêt pour tout ceux que les Etats-Unis, ses dirigeants et ses leaders de
la droite religico-politique fascinent ou inquiètent. Un livre de référence,
comme un dictionnaire des citations, si les USA et la situation mondiale
actuelle vous intéressent.
Martinez, Daniel, 2003, Carnets d’un
intérimaire, Marseille: Agone, Mémoires sociales; Préface de Michel Pialoux, 160 pages Format
12 * 21 cm Prix : 13 euros ISBN : 2-7489-0004-9
12 décembre, 2003
http://www.atheles.org/agone/carnetsduninterimaire
Commentaires de Michel Handfield
J’ai lu les ¾ de ce
livre lors du concert « Musique de Cinéma » de l’Orchestre
Symphonique de Montréal (1), car j’aime lire en ces occasions lorsque
l’éclairage de la salle le permet. Durant ce concert on a joué Finlandia
de Jean Sibelius (2), musique qui a accompagné Bruce Willis dans la scène
finale de Die Hard 2. « Vous savez, quand les avions tournent au
dessus de l’aéroport pour atterrir à la fin » a dit le chef d’orchestre!
Ceci m’a inspiré le commentaire suivant: il est seul, incompris par la machine
(les normes), mais fait justice. C’est un peu ce livre: Daniel vit des
situations intolérables – au bord de l’esclavage; voit les magouilles et les incongruités (3);
et les dénonce par ce livre. Sa façon de faire justice. Sauf qu’il n’a pas les
moyens de persuasion de Bruce Willis et qu’il se butte à beaucoup plus coriace
que des terroristes dans les aéroports: le système politico-économique qui fait
en sorte qu’un intérimaire n’est pas d’intérêt, car il travaille et n’accroît
pas la statistique du chômage! (4) De plus il améliore la productivité à faible
coût. Alors on lui verse de belles paroles de compréhension et d’encouragement.
Mais pour l’aide sérieuse on repassera!
Ce livre raconte ses
expériences de travail, ses rencontres, ses réflexions. C’est son coup de poing
à l’injustice. Sa dénonciation du système. En son genre, c’est Bruce Willis qui
frappe dans le tas. Qui dénonce et qui cogne.
L’établi hard core! (5) Un croisement entre Diogène, Machiavel, La
Boétie et Linhart! Rien de moins. Une histoire de vie, de drames, de petits
boulots, de leur intellectualisation et de leur dénonciation! Carnet de choc!
Un peu comme le furent avant lui les consignations de travail d’atelier de Simone Weil (6) ou de Linhart (5)!
Un livre que j’ai eu
du plaisir à lire, car de par ma formation de sociologue et mon intérêt pour la
socio du travail, la politique et les problèmes sociaux, j’avais entre les
mains une histoire de vie qui parlait des problèmes du monde du travail, de
société et de politique. Un must pour moi.
Une question demeure
cependant en suspend, ce livre étant la consignation du quotidien de Daniel
Martinez entre 94 et 98 : Qu’est-il devenu depuis? A quand la suite?
***
Ce livre ne sera peut être pas disponible au
Canada, mais une recherche auprès de librairies Internet ou de l’éditeur
devrait vous aider à le trouver.
Notes:
1. Depuis quelques années que j’assiste au
concert « Symphonie pour grand écran » de l’OSM (www.osm.ca) et que je remarque sa popularité. C’est probablement dû au fait que la
grande musique y rencontre des films populaires. C’est là une occasion de
s’initier aux concerts. Cette année on y a aussi joué la suite d’Harry Potter,
de quoi attirer les jeunes pour les initier aux concerts symphoniques. Le chef
y est même allé de quelques explications pour chaque pièce, ce qui a dû être
apprécié, car cela rendait la chose très sympathique.
2. Finlandia de Jean Sibelius chez Naxos (www.naxos.com): 8.554265 SIBELIUS: Finlandia / Karelia Suite /
Lemminkainen Suite
3. Voici deux exemples tirés du livre:
« Pourquoi ai-je envie de dégueuler
lorsque je prononce le nom de Martine Aubry? La grande prêtresse de la
fondation Agir contre l’exclusion qui a fabriqué des cohortes d’exclus… Quelle
dérision! (p 73)
« Pour la forme, les élus s’essayent
parfois à quelques minauderies de pucelles effarouchées mais ils se soumettent
bien vite devant les traditionnels pots-de-vin. » (p. 75)
4. « Pour un ministre du Travail, qu’il
soit de droite ou de gauche, ces malheureux, corvéables à merci, sont autant de
personnes non comptabilisées dans les statistiques du chômage… » (p. 30)
5. Linhart, Robert, 1981, L'établi,
Paris: éditions de Minuit.
6. Weil, Simone, 1969, La condition ouvrière,
[textes écrits entre 1934 et 1942], France: Gallimard, coll. Idées.
(Avec présentation d’arrière de couverture lorsque disponibles en format
électronique)
29 avril 2004 : Hertzberg, Pr. Arthur,
2004, Les origines de l’antisémitisme moderne, France : Presses de la
renaissance
Collection : Société Thème : Documents
150 x 225 mm
408 p. Mars 2004
ISBN : 2-85616-899-X Prix : 22 €
Rompant avec les idées reçues, Arthur Hertzberg
démontre avec force que l’antisémitisme moderne est davantage l’enfant des
Lumières que du christianisme ; qu’il découle moins de la théologie chrétienne
que du dogmatisme doctrinaire d’un Voltaire, d’un Holbach, d’un Diderot ou d’un
Marat.
Peu de temps après le déclenchement de la
Révolution française, l’Assemblée nationale vote une motion d’émancipation des
Juifs sur l’ensemble du territoire. Ce geste historique conclut un siècle de
progrès fondamentaux obtenus sous l’Ancien Régime, mais ne met nullement un
point final à l’antisémitisme. La France domine alors la vie intellectuelle et
spirituelle de l’Occident.
Comprendre les mécanismes de la judéophobie
française permet d’en découvrir les sources dans le reste de l’Europe et du
monde. Avec minutie et sens du détail, l’auteur brosse le portrait des trois
communautés juives de la France du XVIIIe siècle : les Séfarades de Bordeaux,
les Juifs des papes d’Avignon et les Ashkénazes de l’Est de la France,
considérés alors comme des étrangers. Le récit de leur combat pour l’égalité et
l’émancipation éclaire d’un jour nouveau l’histoire de France.
Arthur HERTZBERG
Considéré comme l’un des grands penseurs
modernes du judaïsme, auteur du classique The Jews in America, président du
Congrès juif américain et vice-président du Congrès juif mondial, chroniqueur
au New York Times et à la New York Review of Books, Arthur Hertzberg est
professeur à l’université de New York (NYU) et au Dartmouth College.
==============
29 avril 2004 : Kaufmann, Jean-Claude,
2004, L’invention de soi. Une théorie de l’identité, France : Armand Colin
352 pages - format 14x22,5,
Broché, ISBN: 2200266618, 20.50 Euro
Collection : Individu et Société
Comment arrivons-nous à dessiner le cours de
notre vie ? Être sujet de son existence – une conquête historique – implique un
travail complexe, éprouvant et risqué. Jean-Claude Kaufmann nous ouvre les
portes de cette petite fabrique de s'inventer. Où l'on trouve beaucoup de
passion créative, mais aussi beaucoup de désarroi, d'implosions individuelles
et d'explosions collectives.
Délivré des cadres traditionnels, l'individu
moderne tombe en panne sitôt qu'il ne croit plus à sa propre histoire :
l'analyse, parfaitement documentée, ouvre sur la question de l'identité. Une
notion devenue omniprésente sans être jamais clairement définie. Après un bilan
critique de l'histoire du concept, Jean-Claude Kaufmann nous propose une
théorie, ancrée dans l'actualité la plus vive, qui rend subitement plus
intelligible notre horizon brouillé.
Une révolution est en passe de changer la face
du monde. Comprendre où elle nous entraîne est une urgence vitale : pour le
meilleur et pour le pire, nous sommes désormais entrés dans l'âge des
identités.
Jean-Claude Kaufmann, sociologue, directeur de recherche au CNRS (CERLIS, université Paris
5-Sorbonne) est l'auteur notamment d' Ego pour une sociologie de l'individu,
ainsi que de plusieurs livres d'enquêtes, sur le couple ou la vie quotidienne,
qui ont connu un large succès, et sont réutilisés ici même comme illustration.
Sommaire :
L’identité et son histoire. D’où vient le
concept d’identité ? Le retournement historique : une théorie de
l’identité. L’identité et ses contraires. La nature de l’identité. Identité
individuelle et identité collective. Identité biographique et identité
immédiate. L’identité comme condition de l’action. Le social reformulé par
l’identité Voice. Les explosions identitaires. Exit. Le retrait. Loyalty. Les
identités froides. Conclusion Post-Scriptum : La fable du Système.
==============
29 avril 2004 : Krisis, 2004 (1999,
2002) 2004, Manifeste contre le travail, France : 10/18
Date de parution : 18/03/2004
Prix : 6,40 Euros
Nombre de pages : 112 Code ISBN : 2-264-03725-3
Code CLIL : 233101
Sériel : 3650
Quatrième de couverture
Il y a cent cinquante ans, Marx affirmait la
nécessaire sortie du capitalisme par le moyen de la lutte des classes.
Cent vingt ans plus tard, l’Internationale situationniste, emmenée par Guy
Debord et Raoul Vaneigem, élargissait la définition du prolétariat et mettait
en cause la société du travail et de la consommation. Le Manifeste contre le
travail reprend la critique là où les situationnistes l’avaient arrêtée.
Dans une société obsédée par la «valeur travail» et l’effroi que suscite sa possible disparition, ce petit livre-manifeste reprend le
combat contre la transformation de l’homme en « ressource humaine ». Il
rappelle qu’une émancipation digne de ce nom ne peut faire l’économie d’une
critique radicale de l’idéologie du travail. Autrement dit, il ne s’agit pas de
libérer le travail, mais de se libérer du travail.
==============
29 avril 2004 : Moore, Michael, 2004
(2000), Dégraissez-moi ça! Petite balade dans le cauchemar américain,
Paris : 10/18
Traducteur : SAINT-UPERY Marc
Collection : Fait et cause
Sous-collection: sans
Titre original: Downsize This ! Random Threats from an Unarmed American
Date de parution : 05/02/2004
Prix : 6,90 Euros
Nombre de pages : 224 Code ISBN : 2-264-03712-1
Code CLIL : 234202
Sériel : 3603
Quatrième de couverture
Voici, à travers les yeux d’un ancien ouvrier
devenu agitateur professionnel, la face sombre et peu glorieuse des États-Unis,
celle du chômage et de la pauvreté, du racisme… et des antidépresseurs. Avec un
humour féroce, Michael Moore part en guerre contre les spécialistes du
« dégraissage » intensif et leurs alliés, les politiciens qui leur
donnent carte blanche (et des subventions). Lui-même licencié de General
Motors, il râle, dénonce, accuse, rêve d’organiser le procès des liquidateurs
du « rêve américain », demande à l’Arabie Saoudite une aide
financière pour les pauvres d’Amérique et offre ses conseils à tous les
laissés-pour-compte ! Drôle et excessif, il nous rappelle que le rire est
aussi une arme de combat et de résistance.
« Une guignolade corrosive »
Le Monde
« Comme notre Coluche national, auquel il est souvent comparé, Michael
Moore a le don de dénicher les déviances du comportement humain, en ethnologue
iconoclaste de sa propre société. »
Le Figaro
===============
26 avril 2004 : Soros, George, 2004, Pour
l’Amérique, contre Bush, Paris : Dunod
Voir aussi : www.soros.org/
Traduit de l’anglais par Larry Cohen
Marque : Dunod
144 x 220 mm - 232 pages - 2004
ISBN : 2100076744
Prix : 18 €
A 6 mois de l’élection présidentielle aux
Etats-Unis, le milliardaire philanthrope lance un violent pamphlet anti-Bush.
Ayant connu le nazisme et le stalinisme avant de faire fortune dans la
spéculation boursière aux USA où il est arrivé en 1956, ce hongrois d’origine
réfute l’unilatéralisme américain. Il appelle de ses voeux une autre Amérique,
fer de lance d’une démocratie mondiale. Soros s’inscrit dans la continuité de
sa démarche Open Society qui défend l’établissement d’Etats de droit en Russie,
dans les ex-pays de l’Est et en Afrique.
Sommaire :
Une vision critique. La doctrine Bush. Guerre et
terreur. La politique étrangère de l’administration Bush. Le bourbier irakien.
L’état de l’Union II. Une vision constructive. Améliorer l’Ordre mondial.
Souveraineté et intervention. L’aide internationale. Souveraineté et ressources
naturelles. Une perspective historique. Quand la bulle de l’Amérique toute
puissante éclatera. Epilogue.
Public :
Tout public intéressé par les USA et les
relations internationales
===============
23 avril 2004 : Reporters sans
frontières, 2004, Cuba, le livre noir, Paris : La découverte
Voir aussi : www.rsf.org
Préface[s] : Robert MÉNARD
Mars 2004 - 135x220 - 228 pages - 16 € - Cahiers
libres - 2-7071-4278-6
En mars 2003, alors que le monde a les yeux
tournés vers l’Irak, Fidel Castro lance une vague de répression sans précédent
: soixante-quinze dissidents — journalistes, militants des droits de l’homme,
syndicalistes, bibliothécaires… — sont arrêtés et condamnés à de lourdes
peines. Au total, 1 453 années de prison, le plus souvent pour « activités
contre l’intégrité et la souveraineté de l’État ». Partout dans le monde, les
protestations se multiplient. L’image romantique de la Révolution de 1959,
savamment entretenue par La Havane, s’effrite. Les organisations de défense des
droits de l’homme, elles, n’en étaient plus dupes depuis longtemps. Leurs
rapports, rassemblés ici à l’initiative de « Reporters sans frontières »,
décrivent l’ampleur de la répression du printemps 2003. Ils reviennent
également sur le fonctionnement d’un régime totalitaire où la liberté de
l’individu n’a décidément pas sa place. Ce « livre noir » propose également une
série de documents de référence pour mieux comprendre la politique répressive
du régime castriste, mais aussi la résistance qui s’affirme. En premier lieu,
les textes de loi qui servent à justifier l’injustifiable. Ensuite, les
principaux manifestes autour desquels la dissidence tente de conduire Cuba vers
une transition démocratique. Enfin, une série de portraits de journalistes
emprisonnés permet de mettre un visage sur cette société civile trop peu connue
et dont Fidel Castro espérait se débarrasser dans l’indifférence. Un livre
nécessaire pour tous ceux qui, au-delà des clichés et des passions, cherchent à
mieux comprendre la réalité cubaine.
Table des matières :
Préface, par Robert Ménard - I. Les rapports des
ONG - L’intransigeance totalitaire, Commission cubaine pour les droits de
l’homme et la réconciliation nationale - « Les droits humains bafoués au nom de
la sécurité », Amnesty International - À Cuba, on ne censure plus, on
emprisonne, Reporters sans frontières - Coup de filet contre les dissidents
cubains, Human Rights Watch - L’arsenal de la « répression ordinaire », Human
Rights Watch - Les investissements étrangers : « solidarité ou complicité » ?,
Pax Christi Pays-Bas - Les prémices de la tempête de mars 2003, Reporters sans
frontières - Le « parcours du combattant » des journalistes étrangers,
Reporters sans frontières - Internet sous surveillance, Reporters sans
frontières - II. Documents de référence - Au nom de la loi… La « loi 88 », dite
« loi bâillon », Amnesty International - « Aucune liberté ne peut être exercée
contre les objectifs de l’État socialiste », Extraits de la Constitution - Loi
cubaine contre les actes de terrorisme, Extrait du code pénal - « Forger le
respect de la légalité socialiste », Extraits du code pénal - « La patrie
appartient à tous », Félix Antonio Bonne Carcassés, René Gómez Manzano,
Vladimiro Roca Antúnez, Marta Beatriz Roque Cabello, 27 juin 1997 - « Tous unis
», Pétition de citoyens, 12 novembre 1999 - Le « projet Varela », Oswaldo Payá
Sardiñas, 10 mai 2002 - De Cuba et Luz Cubana : la liberté hors-la-loi,
Reporters sans frontières - L’exercice arbitraire du pouvoir face au peuple
cubain, Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’Organisation des
États américains, avril 2002 - Liste partielle des personnes emprisonnées pour
des motifs politiques ou socio-politiques, Commission cubaine des droits de
l’homme et de la réconciliation nationale, 14 juillet 2003 - Les fiches
biographiques des journalistes emprisonnés, Reporters sans frontières - Table.
===============
16 avril 2004: Hatfield, James H., 2004, Bush/L’imposteur,
France : Michel Lafon
Ces pages révèlent ou confirment, sources à
l'appui:
-que Georges W. Bush a été condamné en 1972 pour
détention de cocaïne et qu'on en a fait disparaître toute trace dans les
archives;
-qu'il a été arrêté pour conduite en état
d'ivresse, avec le même résultat;
-qu'il a échappé au Viêtnam en étant par faveur
incorporé à la Garde nationnale aérienne, malgré une liste d'attente de 100 000
personnes;
-qu'il a été en relations d'affaires avec la
famille d'Oussama Ben Laden.
Vous découvrirez aussi:
-comment il a gouverné son État au seul profit
de ses riches alliés "donateurs";
-comment il a réussi à faire perdre beaucoup
d'argent à ses sociétés successives avant que, chaque fois, des
"amis" bienveillants les rachètent;
-comment a été fabriquée de toutes pièces son
ascension politique en forme de hold-up sur la Maison-Blanche...
Un best-seller à hauts risques. D'abord retiré
des ventes, puis réédité malgré cet abus de pouvoir, il a valu à son auteur une
campagne de dénigrement et de nombreuses menaces. Finalement, James H. Hatfield
a été retrouvé mort dans un motel. Conclusion de la police: suicide...
Editions Michel Lafon (France)
500 pages
ISBN: 2-7499-0080-8
Prix: 20.- Euros
===============
14 avril, 2004 : Sloterdjik, Peter,
1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois
éditeur
La Critique de la raison cynique - son occasion
: le bicentenaire de la parution de la Critique de la raison pure de Kant - est
une critique de notre modernité. Revenu des illusions de notre rationalisme
(" la raison c'est la torture "), notre époque est ébranlée par la
croyance en l'Aufklärung : la conviction que le mal résulte de l'ignorance et
qu'il suffit de savoir pour le guérir. Le cynisme est la réponse à cette
désillusion. Il est la forme moderne de la " fausse conscience ".
Apparu comme attitude individuelle dès l'antiquité, le cynisme est aujourd'hui
un phénomène universel. En regard de ce cynisme moderne comme remède et comme
dépassement, l'auteur suggère de redécouvrir les vertus du cynisme antique.(ou, plus exactement, du Kunisme) que pratiquait le
philosophe de Sinope : le rire, l'invective, les attaques. Leur redécouverte
pourrait renouveler la chance de l'Aufklärung dont le projet le plus intime est
de transformer l'être (Sein) par l'être conscient (Bewusstsein).
Paru en Allemagne en 1983, cet essai rencontra alors un succès considérable. La
polémique suscitée par les écrits récents de Peter Sloterdijk replace cet
ouvrage au centre de la réflexion philosophique contemporaine.
Traduit de l'allemand par Hans Hildenbrand
ISBN : 2-267-00527-1
===============
6 avril, 2004: Pons, Frédéric, 2004, Pièges
à Bagdad – Les secrets d’un conflit sans précédent, Paris : Presses de la cité
En écho à l’actualité, ce document précis donne
point par point des réponses possibles aux origines du conflit irakien.
Des mensonges incroyables et des services de
renseignement manipulés. Il fallait à tout prix justifier l’intervention. Dans
l’ombre, un cercle étroit de décideurs avait préparé de longue date la conquête
de l’Irak, deuxième réservoir pétrolier du monde.
Des opérations secrètes et des technologies
inédites. Les généraux américains ont livré une impressionnante
bataille-éclair, pleine d’enseignements. Elle préfigure les conflits de demain.
Des bilans qui ne cessent de s’alourdir, après un an d’occupation. Les
portraits et les confidences des soldats et des familles montrent des troupes
meurtries et une opinion désemparée. Des alliés déçus. Le jeu était faussé. Dès
le début, le grand marché de la reconstruction a été verrouillé.
Washington et Londres avaient mal évalué les
pièges de l’après-guerre. L’onde de choc partie de Bagdad menace la stabilité
de la région. George Bush et Tony Blair jouent leur avenir politique sur la
maîtrise de ce dossier.
Documents inédits, témoignages, portraits,
explications et perspectives. Ce livre-choc truffé d’informations révèle les
dessous d’un conflit sans précédent. Et toutes ses conséquences présentes et
futures.
Trente-deux pages de photos couleurs
===============
18 mars 2004 : Haitham Rashid Wihaib,
2004, Dans l’ombre de Sadam. Les révélations inimaginables de son chef du
protocole, France : Michel Lafon
==============
11 mars 2004 : Legros, Dominique, 2003, L’histoire
du corbeau et Monsieur McGinty, France : nrf Gallimard/L’aube des peuples
Un Indien athapascan tutchone du Yukon raconte
la création du monde [2003], adapt. de l'anglais par
Dominique Legros , 352 pages sous couv. ill., 140 x
225 mm. Collection L'aube des peuples, Gallimard -lvs. ISBN 2070759741. 25,00 €
Résumé
«Monsieur McGinty est un Indien Athapaskan
Tutchone du grand Nord. Sa terre, c'est le Yukon près de la frontière avec
l'Alaska. Entre 1984 et 1991, Dominique Legros eut la chance de le rencontrer
et d'enregister la longue histoire du Corbeau. Monsieur McGinty était alors
l'un des fameux conteurs tutchones, dans la tradition d'un peuple où la
littérature orale est d'une grande valeur. De ces rencontres est né ce livre
drôle, profond et merveilleux. Le corbeau est à la fois le héros créateur et
l'anti-héros des peuples du grand Nord. Il est habile et rusé, prend la forme
des humains, trompe son monde, séduit les femmes et, honte à lui, même sa
belle-mère. [...]
La force du livre de Dominique Legros est de
nous faire entendre la voix de Monsieur McGinty, sa faconde, son goût pour une
langue riche et pleine d'humour pour décrire les choses de la nature. Les
pérégrinations du corbeau nous entraînent dans le monde amérindien, à la fois
familier et radicalement étranger. Dominique Legros met ainsi au jour une
nouvelle ethnologie qui fait ressentir de l'intérieur cet univers où religion
et vie sont intimement mêlées. Plus qu'un témoignage, L'histoire du corbeau est
une invitation à la découverte de l'autre.»
J.M.G. Le Clézio.
==============
K-Films Amérique
Les cinémas nationaux de qualité
BÉNIE SOIS-TU, PRISON
de Nicolae Margineanu
Sortie à Montréal le 7 mai
Prix de la meilleure
contribution artistique
Mention spéciale – Prix oecuménique
du FFM 2003,
Montréal, 20 avril 2004 — Présenté au dernier Festival des films
du monde où il a remporté le Prix de la meilleure contribution artistique et
une mention spéciale rattachée au Prix oecuménique, Bénie sois-tu, prison
prend l’affiche au Quartier latin le 7 mai. Son réalisateur Nicolae
Margineanu a également collaboré au scénario de ce film qui s’inspire du
roman éponyme de Nicole Valery-Grossu.
Enlevée chez elle par la police secrète roumaine sous Staline, Nicole (Maria
Ploa) est jetée en prison sans procès. Nuit après nuit, elle est
interrogée, puis torturée, humiliée, harcelée afin qu’elle livre les noms de
ses amis d’un parti politique interdit sous le régime communiste d’alors.
Elle trouve peu à peu le courage de soutenir ses idées sans trahir
personne. C’est en Dieu qu’elle se réfugie pour survivre à l’un des pires
Goulag de l’histoire. Les camps roumains ont détenu jusqu’à un million de
personnes; les tyrans Staline et, plus tard, Ceausescu avec sa terrible Securitate,
rivalisaient à ce sinistre chapitre.
Né à Cluj (Roumanie) en 1938, Nicolae Margineanu a étudié à l’Institut du
cinéma et du théâtre de Bucarest où il obtient un diplôme de directeur de la
photographie. Il signe la direction photo de 9 longs métrages avant de
passer en 1978 à la réalisation. Bénie sois-tu, prison est le 13e
long métrage de sa carrière de réalisateur.
Commentaires de Michel
Handfield (6 mai, 2004)
Ce film se passe de
1949 à 53. Arrêté parce qu’elle faisait partie de groupes militants pour la
démocratie, dont un journal, Nicole (Maria Ploa) est emprisonnée et subit des supplices tant
physiques que psychologiques pour qu’elle dénonce les autres militants.
Certaines parties sont dures. On est en Roumanie… et tout est permis au nom de
la recherche de la « vérité » par les communistes: « C’est le
peuple entier qui t’accuse d’être ennemie de la république! » lui dit-on…
Pour ceux qui
passent à travers les supplices, la sortie est encore loin. Il faut être
réformé; alors commence le travail forcé. On leur fait creuser un canal entre
le Danube et la mer Noire. Un travail et des conditions abrutissantes.
Certaines deviennent comme des animaux prêt à écraser les autres pour avoir un
bénéfice (comme une réduction de peine) qui s’avère plus souvent qu’autrement
une fausse promesse. La majorité est résolue comme des bêtes de sommes et
quelques autres ont un espoir qui leur vient d’ailleurs… De leur Foi.
On y voit « la
servitude volontaire » (La Boétie) dans toute sa splendeur! Notamment chez
les gagnes petits – comme les gardes de la prison – qui font souffrir les
autres pour la cause communiste et leur plaisir de domination. Ceux qui sont
contre le régime – les démocrates notamment – ne sont plus considérés comme des
citoyens, comme des ayants droits, mais des bêtes à réformer. On les fait
travailler comme des bêtes de sommes à la réalisation de ce projet - le canal entre le Danube et la mer Noire –
pour la grandeur du communisme idéologique! (1) Même des membres de l’élite
communiste y passent si le Pouvoir ne les juges pas assez conformes à ce qu’il
attend! C’est ainsi qu’une journée arrive au camp de travail la femme d’un
ministre, avec sa petite robe chic et ses souliers vernis!
Personne n’échappe
au Pouvoir, avec la dénonciation érigée en système. Dénoncer devient un devoir
citoyen et peut rapporter un maigre bénéfice qui paraît gros quand on n’a rien,
ne serait-ce que de paraître moins suspect aux yeux du système. Car dans un tel
système tout le monde est considéré comme un suspect en puissance et au moindre
faux pas la Police de Ceausescu vous
embarque pour vous « réformer »! C’est tout le principe de la
« servitude volontaire »,
En opposition à
cette force idéologique armée, nous avons la force de la Foi. Pour celui qui
souffre, Dieu est un soutien contre l’injustice. Une bouée pour s’accrocher à
la vie par l’espoir. Lorsque Nicole était dans sa petite cellule elle s’est
accrochée à la vie en gravant – avec un noyau de fruit séchée – des psaumes de
la bible sur les murs de sa cellule. Elle avait un but pour tenir. C’est là
tout le sens de l’expression « la Foi déplace des montagnes ». Plus
tard, lorsqu’elle a changé de prison, elle trouve une bible dans une ancienne
église faisant maintenant partie du complexe de la prison. Cela devient comme
un trésor qui éclaire sa vie et celles des autres dans cette souffrance, car
plusieurs des codétenues partagent des parties de cette bible, ce qui change
leur vie.
Cela en fait un film
fort particulier, jouant à la fois sur l’histoire et l’opposition entre
l’idéologie dominante, qui vise à les briser, et de l’idéologie religieuse, qui
les soutient. Dieu allié des souffrants. Dieu contre le communisme idéologique.
(1)
***
Mais ce film soulève
une autre question très actuelle pour nous : qu’en est il quand
l’idéologie dominante est déiste? En effet, nous avons ici affaire à Dieu,
allié des opprimés contre le communisme soviétique. Mais qu’en est-il quand
Dieu est allié des opprimants ou quand Dieu est des deux côtés à la fois, comme
c’est le cas de l’Irlande, où Chrétiens, Catholiques et Protestants,
s’opposent? Et pour compliquer les choses, où loge Dieu quand ce sont trois
religions monothéistes – Chrétiens, Juifs et Musulmans – qui s’allient et
s’opposent comme c’est le cas actuellement au Moyen-Orient, où les Etats-Unis
sont alliés de certains pays Musulmans et d’Israël à la fois alors que ceux-ci
s’opposent entre eux? Où loge-t-il quand un pays qui fait appel à Dieu (God
Bless America) s’oppose à des « terroristes » qui se disent guidés
par Dieu dans leurs actions?
En met-on trop sur
le compte de Dieu? Agit-il vraiment dans le cours des choses? Est-ce que le
simple fait de croire en lui nous inspire et nous aide? Est-ce que le fait de
croire nous fait mettre toutes nos pensées et nos actions sur son dos, bonnes
ou mauvaises? Car souvent les « fous de Dieu » peuvent aussi bien
faire du bien que du mal en son nom. Ils sont même souvent convaincus d’avoir
rempli une mission qu’il leur a donnée et l’ont fait à sa gloire!. On peut alors se demander si Dieu joue avec nous comme un
enfant joue avec ses jouets - un moment donné il est d’un côté et à un autre
moment de l’autre? Ceci me rappelle un passage d’ « Il ne faut pas
mourir pour ça » de Jean-Pierre Lefebvre dit par Abel (Marcel Sabourin) à
Mary:
« Abel – Tu
vois Dieu, s’il existe, il doit être comme un homme qui écrase les insectes. Tu
marches comme ça, dans la rue, ou dans l’herbe, et puis tu assassines des êtres
vivants sans même t’en rendre compte. Parce que tu es grand. Parce que tu es plus
grand et plus puissant qu’eux. C’est de la tragédie. Ça t’est déjà arrivé de
mettre par mégarde le pied dans un nid de fourmis? Tu es tellement fasciné par
les fourmis que tu deviens méchant sans le vouloir, tu t’amuses à mettre des
embûches sur leur passage, tu déterres leurs œufs. Je me dis que Dieu c’est
peut être un peu la même chose, que de temps en temps, par hasard, il lui
arrive de mettre le pied dans un nid d’hommes et qu’il joue avec nous pour
uniquement savoir comment nous allons réagir… pour savoir si au moins on va
réagir… Moi j’essaie de respecter les insectes, parce que j’aimerais bien que
Dieu apprenne à respecter les hommes »
(2)
Nos prières et notre Foi nous aident, mais
vont-elles vraiment à Dieu ou est-il d’un autre Monde? Peut être les fourmis
nous prient-elles mais que nous ne les comprenons pas. C’est le mystère Dieu.
Mais le fait d’y croire aide les opprimés. C’est ce que montre le côté mystique
de ce film. Notre monde nous montre par contre que les bourreaux peuvent aussi
s’en remettre à Dieu, qu’ils peuvent agir sous son inspiration. On peut ainsi
prendre l’idéologie communiste de ce
film et la remplacer par n’importe quelle autre idéologie religieuse
totalitaire et on aurait là un portrait aussi juste de Dieu contre Dieu! Devrait-on mettre un avis sur les temples
religieux comme sur les paquets de cigarettes : « Attention. Le danger croît
avec l’usage. »
***
En bref, c’est un film dur, mais un bon film
pour comprendre les dérapages du communisme; la dictature; la Foi; la psychologie
humaine des bourreaux (au nom d’idéologies politiques, économiques, sociales ou
religieuses) et des victimes (au nom de la Foi); et les dégâts des idéologies.
Une illustration de ce que disent John Saul et La Boétie, car les deux, à leur
manière, en ont contre les idéologies. Un tel film nous aide à les comprendre.
Notes :
1. Je distingue le communisme idéologique, tel
que pratiqué dans l’ex URSS et quelques autres pays, d’autres formes de
communismes plus communautaires et humanistes. Pour une définition
encyclopédique du communisme voir :
http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_1102_p0.html
2. J’ai vu ce film dans mon cours de Cinéma
Québécois (1977) au Collège Marie-Victorin (le professeur était Gilles Blain)
et j’ai toujours conservé les 3 pages photocopiés des dialogues de ce film que
nous avions reçus dans nos notes de cours. Malheureusement, il n’y a pas de
source, sauf que c’est écrit « Documents » en haut des pages et que
ce qui concerne ce film va de la page 168 à 173 inclusivement.
Références :
BOUDON, Raymond, 1986,
L'idéologie - ou l'origine des idées reçues, Paris: Fayard, coll. Points
Hosbawm, Eric, 1999, Age of extremes, London:
Abacus
La Boétie, 1995 [1576],
Discours de la servitude volontaire, Mille-et-une-nuits.
Saul, John Ralston, 1992,
Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book.
Saul, John Ralston 1994,
1995, The Doubter's companion, Toronto: Penguin book.
Saul, John Ralston, 1994, Le citoyen dans un
cul-de-sac?, Québec: Musée de la civilisation/Éditions
Fides
Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi
Vacher, Laurent-Michel, 2000,
Histoire d'idées, Québec: Liber
Monica la mitraille
Sortie: Vendredi, 30 avril 2004
DURÉE : 122 MINUTES
Réalisateur : Pierre Houle (Omertà, Tag, Bunker, le cirque)
Mettant en vedette: Céline Bonnier, Frank Schorpion, Patrick Huard, Roy Dupuis,
Rémy Girard, Isabelle Blais, Mario Jean, Marc Labrèche
Fille aînée d’une famille démunie du Centre-Sud de Montréal, Monique Sparvieri jure de trouver le moyen de sortir
de la misère. Abandonnée par l’amour de sa vie, Monique se retrouve à nouveau
seule lorsque son second conjoint est condamné à dix ans de prison. Alors que la
plupart des femmes de son époque rêvent encore au prince charmant, Monique
prend son propre destin en main. C’est ainsi qu’elle passera à l’histoire avec
une série de hold-up audacieux qu’elle orchestre avec son dernier amant, son
âme sœur. Grisée par la passion et le succès, Monique Sparvieri n’a peur de
rien. Elle est prête à tout pour s’assurer que ses enfants ne se retrouvent
jamais dans le milieu sordide de la «Main».
Commentaires de Michel
Handfield (30 avril, 2004)
Le travail de reconstruction du climat montréalais des années 60 est
fort bien fait dans ce film, car Monica la mitraille est d’abord une histoire
montréalaise. Mais tous les ingrédients y sont pour en faire un film de portée
plus universelle, car les criminels ont toujours eu davantage la cote (la
manchette) des médias que les serveurs de hamburgers (sauf lorsqu’ils se
battent pour se syndiquer) et les gens sans histoire peu importe les pays. Ils
font vendre les journaux; ils font les entrées au cinéma! Combien de films à
succès tournent d’ailleurs autour de ces personnages? Al Capone; le Parrain,
Sacco Et Venzetti, etc. Car pour faire un bon film il faut une bonne histoire
et une controverse – de quoi discuter!
Quoi de mieux que des bandits humanistes et une police sans humanité
pour cela. Car tout n’est pas noir et blanc; il y a bien des zones de gris. On
sait que le « méchant » pouvait avoir tort dans les moyens utilisés,
mais dans ses buts? Avait-il le choix ou y était-il acculé par les
circonstances de la vie? L’universalité de ce débat assure l’universalité du
thème de Monica la mitraille!
En effet, c’est un film dans lequel le contexte social a son importance.
Monica était-elle équipée pour s’en sortir? Élevé près du « red
light », dans une famille qui semble dysfonctionnelle, les moyens de s’en
sortir semblaient limités entre se marier et faire la rue – comme sa cousine
qui fait la rue pour son chum parce « qu’à l’aime »! Et un bon parti,
dans ce quartier, c’est le plus débrouillard ou celui qui a un beau « char »
à la sortie des clubs! On se ferme les yeux sur le comment et le pourquoi. Un
petit côté naïf qui aide à survivre. On est ici de l’autre côté de Jack
Paradise: l’Est, ceux qui font les coups et les bars comme « office »
des petits criminels! Dans Jack Paradise on avait l’Ouest et ceux qui faisaient
la musique dans les bars. Les deux « côtés » de Montréal…
Monica a été élevé près de la Main, avec les « passes » comme
mode de vie. A un moment donné son père lui dit « Pauv tit fille, té juste
pas né à bonne place! » Ça veut tout dire. Une fois marié, c’était les
combines de son mari (Michael joué par Frank Schorpion) qu’elle voyait préparer
à la maison. Quand il l’a quitté, elle a fait de la petite débrouille jusqu’à
ce qu’elle rencontre Gaston (Patrick Huard), mais il s’est retrouvé pour 10 ans
en dedans un peu plus tard. Comme elle n’avait pas ce qu’il fallait pour
devenir sténo-dactylo, mais qu’elle avait plutôt ce qu’il fallait pour monter
des vols de banque, c’est ce qu’elle a fait : « Je vous ai assez vu
faire, maintenant c’est à mon tour. R’garder moi ben aller! »
Elle avait aussi des motivations pour le faire : nourrir ses
enfants et payer les avocats pour son ex, son petit frère…. Mais cela devient
rapidement un « trip » – un
peu comme dans le sport où on recherche ensuite la montée d’adrénaline que cela donne! Puis on
devient plus sûr de soi, jusqu’au moment où on commence a avoir des doutes et à
se sentir traqué. Là on cherche la détente et l’oubli et le risque de dérapage
dans la boisson et la drogue devient de plus en plus grand. Surtout que
Gérald, son nouveau chum avec qui elle
vit un « trip » pas mal fort, lui fait prendre des petites pilules!
Elle devient alors plus frondeuse et le risque de dérapage s’accroît - prendre
un risque inconsidéré. Son dernier vol à la caisse populaire St-Vital, dans la
« forteresse » de Montréal-Nord, l’est justement selon moi.
Monica la mitraille : une vie tragique due à un milieu difficile.
Une fatalité. Mais pour une Monica, combien d’autres ont connu une autre vie?
Qu’est-ce qui fait que certains connaissent une ascension sociale et d’autre
une descente aux enfers? Qu’est devenue la population de ces quartiers? Une
étude socio-historique sur ce milieu, ses ex-habitants et leurs descendants
(car des quartiers complets de Montréal ont été effacés au cours des années
60-70 pour faire place à du « développement » économique et des
autoroutes) serait fort intéressante à faire d’autant plus que l’on se réfère
toujours au modèle de la révolution tranquille comme modèle du développement
québécois. Mais ce modèle de développement a signifié quoi pour eux?
Note historique
19 septembre 1967: Monica Proietti
dite "Monica la mitraille" tombe sous les balles des policiers de
Montréal après une course poursuite entre Montréal-Nord et St-Michel. Elle
dirigeait un trio de truands à qui l'on attribue une vingtaine de braquages de
banques de Montréal. (Source: http://yves.a.free.fr/jours/1909.htm)
Hyperliens
http://www.allianceatlantisvivafilm.com/default.asp
Souvenirs de Monica, de Georges-Hébert Germain, Éditions Libre Expression, 1997, 383
pages : http://club-culture.com/lecture/souvenir.htm
LAWS
OF ATTRACTION
DURÉE:90
MINUTES
Sortie:Vendredi,
30 avril 2004
Réalisateur: Peter Howitt
Mettant en vedette: Pierce Brosnan, Julianne Moore
Cette histoire, qui rend hommage aux comédies
romantiques des années ’40 et ’50, nous transporte à New York alors que deux
avocats qui s’affrontent régulièrement se retrouvent à former un couple. Pourront-ils éviter les mêmes problèmes à la
maison que lorsqu’ils sont au boulot?
In homage to
romantic comedies of the 1940s and 1950s, this is the story of two New York
divorce attorneys who are often competing against each other, but end up in a
relationship nonetheless. When they get married, can they avoid the same issues
at home that lead people to provide them business at work?
Commentaires de Michel Handfield (30
avril, 2004)
On est ici face à un
film classique sur les rapports Homme/Femme, où la différence rime avec
attirance! Lui est brouillon et ratoureux; elle est tirée à 4 épingles, droites
mais perd facilement ses moyens, d’où des situations loufoques! On
y joue sur les contradictions. Même dans les ambiances : le tumulte de
New-York, le calme de la campagne Irlandaise, où les couples retrouvent une
sérénité comparable à celle des lieux!
On peut le voir comme
un autre film romantique sur un thème 100 fois vu ou comme un film psycho
social qui revient sur un thème humain : l’amour qui frappe sans tenir
compte de la rationalité de l’organisation sociale! Ce thème a toujours un
certain intérêt, car même si l’humanité a techniquement évolué, on en est
encore aux mêmes questions que posaient Socrate et Diogène le cynique au plan
social à quelques nuances près. Et si vous croyez avoir vu ce
« genre » de film dans les années 40, 50, 60, 70, 80 ou 90, il y
en a qui ne l’ont pas encore vu! Ce film s’adresse
d’abord à eux.
Quand à ceux pour qui
ce thème fut vu, revu et revisité de nombreuses fois, il n’est pas redondant de
voir comment il est traité aujourd’hui! Car contrairement aux
« remakes » de films d’actions, où les effets spéciaux peuvent
prendre de plus en plus de place, les
« remakes » de films sentimentaux ne peuvent que jouer sur les
sentiments humains et les changements historiques des rapports sociaux entre
hommes et femmes. (1) Le contexte social a changé et ces films sont des
révélateurs du chemin parcouru – ainsi
dans le même type de film des années 50 elle n’aurait probablement pas été une
avocate concurrente, mais la secrétaire ou l’assistante de l’avocat concurrent!
De ces films on peut dire la même chose que John Saul a écrite au sujet de la
non-fiction et de la fiction:
« (…) Decade-old serious ‘non-fiction’
often seems arcane, irrelevant. The written style itself seems to become
old-fashioned.
Two-centuries-old
decent ‘fiction’ on the other hand can easily remain fresh. It often becomes
our principal source of understanding for its period and place. And it often
reveals to us a greater understanding of our own society as it functions today.
In other words, great fiction can be true for its time, as well as somehow
timeless, and true for our time. » (2)
Il y a là un côté
anthropologique à ce type de film de par la représentation qu’il fait d’une
époque, d’une civilisation, d’une culture (Etats-unienne) et d’un milieu en
particulier.
Note :
1. D’ailleurs, même dans les films de science fiction
ou d’aventure, où les gadgets sont roi, on les humanise par la
sentimentalité : le robot qui s’éprend d’un autre robot ou d’un humain ne
sont pas rares! Dans leur course effrénée pour se sauver de leurs poursuivants
il n’est pas rare que le héro trouve le temps de donner un baiser à celle qui
l’accompagne… C’est comme si le côté
humain du cinéma devait inexorablement passer par la sentimentalité, car les
sentiments amoureux sont vrais. Ce ne sont pas des gadgets et ils ne peuvent
(se) mentir!
2. Saul, John Ralston, 2001
(2002), On equilibrium,
Canada: Penguin book, p. 205
Hyperlien :
http://www.lawsofattractionmovie.com/
***
30 avril, 2004
J’aurais aimé voir les deux films suivants, mais des
raisons d’horaires, dont deux projections le même jour, m’ont empêché de les
voir. Comme leur résumé m’attirait particulièrement, nous vous les publions
pour votre bénéfice. (M.
Handfield)
MAYOR OF THE SUNSET STRIP
Sortie:
Vendredi, 30 avril 2004
DURÉE : 85 MINUTES
Réalisateur: George Hickenlooper
Mettant en vedette:
Rodney Bingenheimer, David Bowie, Gwen Stefani, Coldplay, Courtney Love,
Oasis, Brian Wilson, The Doors, Cher, Nancy Sinatra, Mick Jagger
Un voyage dans le monde du Rock’n Roll dans ce
documentaire mettant en vedette les plus grandes stars de la musique, telles
que David Bowie, Alice Cooper, Mick Jagger, Courtney Love et Gwen Stefani.
“Mayor of
the Sunset Strip” tells the story of music and fame through the eyes of pop
impresario Rodney Bingenheimer, and his friends David Bowie, Gwen Stefani,
Coldplay, Courtney Love, Oasis, Brian Wilson, The Doors, Cher, Nancy Sinatra,
Mick Jagger, Brooke Shields, among many others.
INTERMISSION
Sortie:Vendredi,
30 avril 2004
DURÉE :
105 MINUTES
Réalisateur: John Crowley
Mettant en vedette: Collin Farrell, Shirley Henderson
Se déroulant à Dublin, voici 11 histoires qui se
croisent et démontrent comment la séparation d’un couple peut avoir des répercussions
sur les autres. L’un d’entre eux est
Lehiff, un voleur tentant d’entrer dans le droit chemin en mettant sur pied un
dernier gros coup, au même moment où le Détective John Lynch cherche à le
surprendre en plein délit. Il y a aussi
John, un homme qui démissionne au supermarché pour se joindre au coup de Lehiff
et ainsi gagner le cœur de Deirdre, qui a récemment emménagé avec un gérant de
banque marié et qui, en plus d’être le gérant de la banque ciblée par le vol,
est l’ex-conjoint de Noeleen qui se veut être un élément crucial de ce coup.
This
ensemble comedy of 11 interwoven stories set in Dublin shows how the breakup of
one relationship has repurcussions on the lives of the people around them. One
of those people is Lehiff, a thief trying to set his life straight by pulling
off one last big heist before retiring, while Detective John Lynch is trying to
bring Lehiff down. There's also John, who quits his job at a supermarket to
join Lehiff in his plot as an effort to win back the love of Deirdre, who has
recently moved in with a married bank manager, Sam, whose bank Lehiff is
targeting, and whose wife, Noeleen ends up being a crucial element in the
heist.
L’incomparable
Mademoiselle C.
sur les écrans le
23 avril
Montréal, le mardi 6 avril 2004 – Après le succès de La Mystérieuse
Mademoiselle C., sorti sur nos écrans en mars 2002, voici L’incomparable
Mademoiselle C., réalisé cette fois encore par Richard Ciupka et mettant en
vedette Marie-Chantal Perron, Pierre Lebeau, Mylène St-Sauveur, Martin Laroche
et Isabel Richer.
Pour ce deuxième volet des aventures de l’irrésistible Mademoiselle C., Richard
Ciupka s’est inspiré des romans Une curieuse factrice et Une drôle de
ministre de Dominique Demers, une auteure bien connue des jeunes.
Dans L’Incomparable Mademoiselle C., mademoiselle Charlotte arrive à
Saint-Gérard, une ville terne et morne et décide de lui donner du « spling ».
Devenue factrice, elle ne se contente pas de laisser le courrier à chaque
porte. Elle sonne, se fait inviter et
s’immisce dans la vie des gens. Elle ouvre même le courrier.
Aidée de Léonie, une fille de douze ans très délurée, elle modifie le
contenu des lettres, répandant ainsi le rêve, la magie, la joie et la folie
pour que rien ne soit plus jamais pareil.
Rappelons le succès québécois et international de La Mystérieuse
mademoiselle C. dont les recettes au box-office avaient atteint 1 201 206 $
en 2002 et qui avait été couronné cette année-là de la Médaille d’or Agis au
Festival du film Giffoni en Italie.
L’Incomparable Mademoiselle C. est produit par Jacques Bonin et Claude
Veillet de Films Vision 4, avec Jean Bécotte à la direction artistique, Steve
Danyluk à la direction de la photographie, Jacinthe Demers à la création des
costumes et Simon Webb au montage.
Commentaires
de Michel Handfield (23 avril, 2004)
Nous
sommes face à de bons acteurs et à un bon jeu de leur part. Bref nous avons
tout pour un bon film. Mais, il y a plus : un excellent scénario a double
niveau, qui fait en sorte que tant les jeunes que les adultes – pas nécessaire
d’être parents ici – y trouveront du plaisirs!
***
Dans ce
film nous sommes à la fois dans le fantastique – avec le « spling »
de Mademoiselle C – et le machiavélisme – avec le goût du Pouvoir de M. Moron
(Pierre Lebeau), propriétaire de Casinos qui en veut toujours plus!
« Les gouvernements changent, mais les casinos restent » dira-t-il
avec aplomb au Premier Ministre.
Un film
tout en parallèle : la vie et le rêve qui se mêlent dans le fantastique
chez les enfants - qui peuvent redonner vie à un théâtre oublié et remettre de
la surprise dans une vie monotone… De l’autre côté, chez les adultes, on est
face au rêve commercialisé – par le Casino - qui devient « LE » moyen
de sortir du désespoir le temps de rêver au « jackpot », mais qui
nous replonge aussitôt dans un désespoir encore plus profond une fois que l’on
a perdu et reperdu! Le seul qui y gagne, c’est M. Moron! Il peut tout acheter, sauf les enfants.
On est
dans un combat épique entre le bien et le mal, la communauté et le
néolibéralisme, l’appât du gain et la quête du bonheur, ce que l’on est et ce
que l’on voudrait être… Combat épique à
tous âges et de tous les peuples. Combat qui a fait les grandes œuvres
littéraires et philosophiques de tous temps.
Et il y
a Mademoiselle C, une adulte au cœur d’enfants, qui réussit à orchestrer cette
symphonie avec l’aide d’un peu de « spling »…
***
Ce film
est aussi éthique par son propos, car il soulève la question du jeu qui détruit
la vie, le tissus urbain! Jusqu’où le jeu est-il un jeu? Quand devient-il
malsain? Némésis n’est pas loin! Car le jeu poussé à son extrême n’a-t-il pas
l’effet contraire à celui voulu? D’enrichissement collectif ne devient-il pas
plutôt la cause d’un appauvrissement collectif? Bref, comme une fable de
Lafontaine, ce film sait nous rejoindre par un propos approprié à tous âges. Un
film pour tous qui signifie vraiment pour Tous! A cause du « spling »
je suppose!
Hyperliens :
Sur le
film
http://www.christalfilms.com/officialsites/incomparablemllec/
Sur
Dominique Demers
http://www.quebec-amerique.com/00_AUTEUR/HTML_0/8b.html
I'M NOT SCARED / IO NON HO
PAURA HC (109 min.)
(Italie, Espagne, Royaume-Uni)
Réalisateur: Gabriele Salvatores
Sortie : Vendredi 23 avril 2004
79 scenes of children around a hole.
“The very title tells us that the story is told in the first person.
That person is a child, and his eyes tell the story of the world in wich he
lives. (…) that is, tell the story at a height of around 1 meter and 30
centimetres. »
Commentaires de
Michel Handfield (23 avril, 2004)
Nous avons vu ce
film au Festival des Films du Monde de Montréal à l’été 2003, alors que sa
sortie était prévue partout en octobre/novembre. Voici donc notre texte
original du 8 septembre, 2003 à ce sujet avec quelques ajouts au niveau des
hyperliens.
***
Une histoire
troublante. Une histoire d’enlèvement. Mais quand on est dans un bled perdu
cela peut prendre un tout autre sens. Pour se sortir de la misère de notre bled
perdu, ce peut même être l’affaire de la communauté.
Mais les enfants eux
ne sont pas mis au parfum. Mais en jouant, qui sait ce qu’ils peuvent
découvrir. Dans leur tête, cela ne prend peut être pas tout son sens dans
l’immédiat; mais même à leur point de vue cela en vient à prendre un sens. Mais
pas nécessairement celui des adultes. Car le point de vue de ce film est à la
hauteur de gamins. Avec toutes leur
sensibilité, leur mesquinerie, leur méchanceté et leur désirs de justice et
d’amour.
Troublant, beau et
tordu. Un film qu’on ne comprend pas facilement au début, avec nos réflexes
d’adultes, mais que l’on découvre avec plaisir dès que l’on n’a plus peur
(« I’m not scared ») de nous laisser porter par nos yeux d’enfants.
Car c’est à cette hauteur que se passe ce film.
Hyperliens:
http://miramax.com/imnotscared/
http://www.bookslut.com/reviews/0203/notscared.htm
http://www.imdb.com/title/tt0326977/
VALENTIN (Argentine)
Sortie : date inconnue
DURÉE : 85 MINUTES
Réalisateur: Alejandro Agresti
Mettant en vedette: Carmen Maura,
Julieta Cardinali, Alejandro Agresti et le petit Rodrigo Noya dans le rôle de
Valentin
Valentin, un jeune
homme de 9 ans habitant dans un petit appartement de Buenos Aires avec sa
grand-mère, ne veut rien d’autre qu’une vraie famille. Prêt à tout pour y arriver, Valentin prend la
situation en mains alors que son père fréquente la merveilleuse et charmante
Leticia, espérant du même coup que ce dernier se marie et lui apporte ainsi la
mère tant désirée…
Nine year old Valentin lives in an isolated Buenos Aires apartment with
his grandmother and wants nothing more than a real family. Willing to try
anything to have one Valentin takes it upon himself to
play Cupid when his father begins dating the beautiful, enchanting Leticia -
hoping his father will remarry and give him the mother for whom he yearns.
Commentaires de
Michel Handfield (23 avril, 2004)
On est ici face à un
film comme la vie; pas nécessairement vite, ni d’action. Un film de la
quotidienneté. Une tranche de vie d’un enfant et de son milieu. Ce qu’il voit,
ce qu’il en pense, bref ce qu’il vit, soit un mélange de réalité et
d’interprétation de cette réalité. De la compréhension qu’il en a! De ce qu’il
rêve et de ce qu’il fait pour transformer son « monde ». Ce film a un
côté ethnométhodologique qui me plaît.
C’est un film tout
en subtilité, comme une peinture surréaliste qui joue sur les perceptions. Valentin
est pris dans des problèmes d’adultes qui le dépassent, mais les découvre et
les solutionne à sa manière jusqu’à un certain point… Les dits, les non dits et
les dialogues intérieurs nous font saisir sa logique d’appropriation/d’action
sur le monde qui l’entoure, car on n’est pas que des pions, mais des acteurs de
notre environnement. A nous de jouer notre rôle ou d’être spectateur. D’être
dans l’action ou de la subir comme une fatalité. Touraine et Crozier contre Jacques le fataliste!
Un film lent, mais
intelligent. Mais peut il en être autrement, car la réflexion prend toujours un
certain temps!
***
Une remarque pour
terminer. A un moment dans le film, un prêtre fait référence à Che Guevara et
parle de l’idée de justice; qu’il faut faire quelque chose de sa vie! Et là les
gens quittent. (Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un film Argentin et que
l’action se passe dans les années 60!) L’oncle de Valentin lui passe alors
une remarque importante: la prière ne change pas les choses/le monde! Et il a
raison. C’est l’action – politique, militante et parfois même violente – qui
les change. L’actionnalisme tourainien versus la fatalité qui laisse croire que
les choses sont ainsi parce qu’elles doivent être ainsi; qu’elles ne peuvent
être changées. Comme si personne ne les avait ainsi faites auparavant; comme si
elles étaient données par un ordre divin et « immalléable »! Comme une fatalité que l’on doit accepter
sans vouloir la changer! Touraine versus Jacques le fataliste! On n’en sort
pas. Je suis tourainien, ce film aussi!
Références :
Crozier, Michel, et Friedberg,
Erhard, 1977 (1981), L'acteur et le système, France: Seuil, col point
politique.
Diderot, Denis, 1993 [écrit
1773, publié 1796], Jacques le fataliste, Paris: Bookking
International.
TOURAINE, Alain, 1965, Sociologie
de l’action, Paris: Seuil
TOURAINE, Alain, 1969, La
société post‑industrielle, Paris: Denoël, coll. Médiations.
TOURAINE, Alain, 1993 (1973), Production
de la société, Paris: Le livre de poche, biblio essais
Hyperliens :
http://www.miramax.com/valentin/
http://www.el-comandante.com/ (Che Guevara)
http://www.presidencia.gov.ar/ (Sitio web de la
Presidencia de la Nación Argentina)
http://www.bibnal.edu.ar/ (La Biblioteca
Nacional reúne en sus colecciones una de las fuentes bibliográficas más
importantes de América Latina.)
THE PUNISHER
Sortie:
Vendredi, 16 avril 2004
DURÉE : 123 MINUTES
Réalisateur:
Jonathan HENSLEIGH
Mettant en vedette: Thomas JANE, John
TRAVOLTA
Un agent du FBI,
Frank Castle, voit sa vie bouleversée quand sa femme et ses enfants sont tués
alors qu’ils sont témoins d’un crime impliquant la mafia. N’ayant rien d’autre à perdre, il se consacre
à traquer sans relâche les assassins.
“The Punisher”, inspiré du populaire personnage des Marvel Comics,
utilisera sa féroce intelligence et son absence de peur afin de punir les
meurtriers.
Marvel Comics’ The Punisher, hits the screen in a new action thriller
that introduces moviegoers to a comic book hero whose popularity parallels that
of Daredevil, X-Men and Spiderman. After
witnessing the murder of his family, Frank Castle becomes the vigilante hero
known as The Punisher. Walking through a
world darken by war, crime, cruelty and injustice, The
Punisher squares off against his most formidable villain yet, Howard
Saint. Armed with only his fierce
intelligence, years of combat training and steadfast determination, The
Punisher seeks retribution for defenseless.
Commentaires de
Michel Handfield (16 avril, 2004)
Ce film fut un bon
divertissement qui m’a sorti de l’analyse politique. Cela m’a fait du bien. Et
comme le dit « The
Punisher » : « Not a vengeance, a punishment! »
Je le paraphrase
donc en disant, « ce n’est pas de la violence, c’est de l’action! »
Et ça sort le méchant! Mais attention, c’est un film d’action qui brasse en
« sacrement », mais je n’ai pas le goût de m’embarquer dans le débat
de la violence ici…
Je n’ai pas non plus
cherché de sens; ce film est basé sur un livre de « comic » et je me
sentais ti-gars! Ça fait du bien des fois quand c’est de qualité, et c’est le
cas ici dans le genre. Bref, je
me suis amusé.
Mais comme je ne
peux totalement sortir l’analyste politique en moi, j’ai une question après la
semaine que l’on vient de passer (discours de George W Bush du 13 avril et
appui de Bush au plan Sharon le 14, cela malgré l’opposition de l’ONU et de
la communauté européenne à ce
plan) : La violence pour la « bonne cause » est-elle considérée
moins violente dans l’idéologie Etats-uniennes? Suffit-il de se forger une
« bonne cause » pour recourir à la violence? Je n’en dis pas plus,
mes lecteurs politiques comprendront.
Hyperliens :
http://www.punisherthemovie.com/
http://www.marvelcomics.com/flash.htm
K-Films Amérique, Les cinémas nationaux de
qualité, présentent :
Führer Ex de Winfried
Bonengel
A l’affiche à Montréal le 2 avril 2004
Montréal, 17 mars
2004 — Sélection officielle de la Mostra
de Venise 2002, Führer Ex arrive enfin à Montréal où il sera présenté au
Quartier latin à compter du 2 avril. Ce
long métrage de Winfried Bonengel est distribué chez nous par K-Films Amérique.
Le film nous permet
de suivre l’itinéraire d’un jeune Allemand de l’Est dans un processus
d’endoctrinement au néo-nazisme. Heiko
(Christian Blümel) et Tommy (Aaron Hildebrand) sont des adolescents turbulents
et de grands amis. Ils rêvent d’immigrer
en Australie. Mais c’est évidemment un
rêve, dans la mesure où ils vivent à Berlin-Est, derrière le Mur qui ne tombera
que trois ans plus tard. Tommy jure de
passer à l’Ouest et il convainc Heiko de le suivre. Ils sont alors tous les
deux arrêtés sur le fait et mis en prison.
Pour Heiko, c’est une descente aux enfers, où il est sans cesse harcelé
par des hommes qui ne pensent qu’à dominer les autres physiquement et
moralement.
Tiré d’une histoire
vraie publiée en Allemagne et adaptée au cinéma, Führer Ex, au contraire de
Good bye Lenin !, ne pêche pas par excès de nostalgie
face à l’effondrement de l’Allemagne de l’Est, commente le distributeur Louis
Dussault. « Ce pays emprisonnait les dissidents et il formait aussi une immense
prison. On ne s’expliquait pas, venant
d’un ex-pays socialiste, l’incroyable recrudescence du nazisme après la chute
du Mur. N’ayant aucune culture
démocratique, comment des jeunes, dont les parents étaient passés du nazisme au
totalitarisme communiste, pouvaient-ils trouver d’autres pistes sur le chemin
de la révolte contre l’autorité ? Führer Ex démonte le système d’intoxication
idéologique qui attaque l’individu au moment où il est le plus vulnérable, et
en fait un de ses soldats les plus dévoués. »
Führer Ex est
l’itinéraire d’un jeune néo-nazi qui a publié son cheminement dans l’espoir de
s’exorciser. Le réalisateur Winfried
Bonengel a déjà fait un long métrage documentaire sur cet individu, Profession
: néo-nazi. Führer Ex est une adaptation
cinématographique du livre éponyme de son coscénariste Ingo Hasselbach. Bonengel
a réalisé une oeuvre choc qui ne laisse pas indifférent, et qui ne peut que
faire réfléchir sur toute forme de lavage de cerveau pour des motifs
politiques, idéologiques, religieux, sectaires.
Führer Ex est un de
ces films essentiels à voir.
Commentaires de
Michel Handfield (2 avril, 2004)
J’ai laissé passer une semaine entre le film – où j’ai pris des notes –
et la rédaction de ce texte. Pour voir.
Il est aussi fort à ma mémoire que la semaine dernière, car c’est un
film coup de poing. Violent, mais pas d’une violence gratuite, mais d’une
violence qui dénonce. Qui exulte le mal-être. C’est un film qui montre le
désespoir. Un film qui, au second degré, nous montre qu’il faut donner de
l’espoir aux jeunes – et au Peuple – si on veut demeurer une société et non pas
ne devenir qu’un amalgame de personnes sans liens entre elles et pour
lesquelles ce qui arrive autour ne les concerne pas, ne les concerne plus!
Une société d’individus désincarnés n’a plus ce qu’il faut pour contrer
la violence et devient vulnérable, car ce n’est plus un groupe qui peut
s’opposer mais un amalgame d’individus seuls. Un troupeau. Tout groupe bien
organisé pourrait alors prendre le Pouvoir et les contrôler. La mécanique d’une
dictature est là : un petit groupe organisé qui contrôle des millions
d’individus désolidarisés à cause de la force que leur donne les outils de
l’État qu’ils ont pu s’accaparer par la force (coup d ‘État) ou par la
démocratie (élection) pour ensuite les détourner de leur sens à leur avantage.
C’est le principe de la servitude volontaire. (1) Ce fut probablement le cas du
nazisme et c’est ce qu’aimerait refaire le néo-nazisme. Heureusement ils sont
marginalisés et l’État et d’autres
groupuscules – humaniste notamment - se trouvent sur leur chemin. Mais si le
peuple laisse aller les choses, certains groupes d’extrême droite peuvent
encore réussir à prendre le Pouvoir ou à demeurer dans ses officines (à
l’opposition par exemple), donc en position de le prendre un jour. Pensons à Le
Pen à la dernière présidentielle en France (2002) ou à l’arrivée de Jörg
Haider au Gouvernement Autrichien, ce
qui a été perçu comme une onde de choc pour l’Union européenne. (2)
Montrer cette forme sauvage d’un groupuscule d’extrême droite peut être
instructif, car il s’agit d’une mise en garde concernant l’extrême droite mais aussi la droite, car cela pose LA
question suivante: La droite peut-elle mener à de telles aberrations? On peut d’abord être
a droite pour réduire nos impôts en disant qu’on est tanné de payer pour tout
le monde. Que chacun compte sur soi et non plus sur l’État (coupure dans le social). Puis on y va d’un cran de plus. On cherche des
coupables. Si les gens comme nous – les « de souches » - ne travaillent
pas c’est peut être parce que d’autres viennent prendre leurs jobs, nos jobs:
les immigrants! Et si il y a des immigrants sur l’aide sociale, c’est parce que
c’est facile de venir se faire vivre ici!!! Le coupable est alors trouvé :
l’étranger, qui vient prendre nos emplois et se faire vivre sur l’aide sociale!
Il faut des lois plus dures concernant l’immigration se dit le citoyen et il
vote à droite. Mais pour d’autres, plus violent, ce discours ne va pas assez
loin ni assez vite. Mais il devient cependant justification à l’action :
s’en prendre littéralement aux « coupables » que la droite
identifie. C’est le cas du néo-nazisme
qui dit faire ce que le Gouvernement ne fait pas, un ménage! (3)
Il faut faire attention, car ce courrant pousse dans le même terreau que
la démocratie, comme la mauvaise herbe pousse dans le même carré de terre que
les fines herbes. Comme si l’une appelait l’autre! (4) Il recrute dans toutes
les sphères de la société. Chez les marginaux comme chez les bonnes gens, chez
les délinquants comme chez les bourgeois. Nul n’est à l’abri et il n’y a qu’un
antidote: l’éducation! Mais encore là rien n’est garanti, car il y a aussi des
intellectuels de droite qui servent à justifier les extrémistes même si eux
n’en sont pas.
Une chose est claire par contre : pour croître il lui faut du
désespoir. Dans le cas de ce film c’était le désespoir de la jeunesse derrière
le mur de Berlin qui est ensuite devenu le désespoir des laissé pour compte
d’après la réunification de l’Allemagne, car les bases sociales d’avant n’y
étaient plus d’une part et la promesse d’un développement économique n’était
pas au rendez vous d’autre part! Le désespoir de l’absence de liberté fut
remplacé par le désespoir économique, encore plus grand pour cette jeunesse. Le
néo-nazisme a alors tout simplement changé de cible : il est passé du
communisme d’État aux immigrants comme exécutoire de sa colère.
Ce film illustre aussi, par la bande, que l’Homme s’adapte aux systèmes
quels qu’ils soient, même à l’absence de liberté pour certains. S’il en est
ainsi c’est que l’Homme cherche souvent
une acceptation du groupe et que pour cela il oublie son sens critique,
car l’Homme est un animal de meute avant tout. C’est le cas de la majorité qui
accepte les règles de la société. Mais c’est aussi le cas des marginaux qui
refusent les règles sociales mais en acceptent de plus dures – comme dans
certains groupes criminels ou chez ces néo-nazis pour qui la transgression des
règles du groupe peut signifier « la peine de mort » ! – pour être
dans un groupe. Le besoin d’acceptation par les autres est fort, très fort. Cet
esprit de meute se retrouve autant dans les groupes politiques, syndicaux que
criminels. Ils sont tous basés sur le
même pattern. On a tous des murs dans la tête et ce n’est pas la fin du mur de
Berlin qui peut y mette fin, même en Allemagne! (5).
Ce film, est très violent, mais je
le montrerais en sec IV ou V – peut être
même sec. III – pour sensibiliser les jeunes à ces questions de racisme et
de violence gratuite… avec une période
de discussion suite à sa projection. Bref un film dur et intelligent qui porte
à réfléchir. Rien de
moins.
Notes:
1. La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire,
Mille-et-une-nuits.
2. Pour un dossier
de l’extrême droite en Europe : http://www.funoc.be/cahiers/article/dossier/doss_som_extreme_droite.html
Et sur Jörg
Haider et le FPO une recherche Google est appropriée.
3. Ce type de
discours s’en prend à tout ce qui sort de la norme pour certains conservateurs
« bien pensants » occidentaux. Parmi leurs cibles se retrouvent aussi
les homosexuels – qui sont au mieux définis comme des malades et au pire des
dégénérés; des groupes religieux; et des groupes ethniques spécifiques, comme
les Juifs, les Musulmans, les Arabes ou les Noirs. Dans d’autres cultures non
occidentales le Chrétien, l’Européen ou l’Américain peuvent être une cible
d’extrémiste de droite. Car un des
fondements qui unit tous ces fascismes est leur peur de ce qui est différent
(de la majorité bien pensante). Ce type de pensée ultraconservatrice peut aussi
bien se trouver en Allemagne, qu’en Afrique, en Amérique ou dans un pays arabe.
Elle n’a pas davantage de frontière que la pensée libérale n’en a. Le préjugé
n’est le propre d’aucun peuple!
4. Fatalisme comme
dans l’étranger de Camus?
5. Ici je pense
aussi au film « The Wall » de Pink Floyd.
JERSEY GIRL / LA FILLE DU NEW JERSEY (102 MINUTES)
Sortie:
Vendredi, 26 mars 2004
Réalisateur : KEVIN SMITH
Mettant en vedette: BEN AFFLECK, LIV TYLER
Ollie Trinke est au sommet de sa carrière. Ce relationniste dans le domaine musical
vient tout juste d’épouser l’amour de sa vie et le couple sera bientôt
parents. Le bonheur de Ollie est
subitement brisé lorsqu’il se retrouve père monoparental, ayant du même coup
beaucoup de difficulté à s’en sortir seul.
Après être renvoyé par son patron, il se voit contraint de retourner
vivre chez son père au New Jersey. Avec
l’aide et l’amour d’une jeune femme en plus du courage que lui apporte sa jeune
fille, il réalisera que parfois, il faut oublier le passé et accepter qui nous
sommes.
Commentaires de Michel Handfield
Ce film est d’un certain intérêt. Ce n’est pas
la monoparentale prise seule avec son enfant qui s’en remet à l’aide de sa mère
mais… l’inverse : le père monoparental qui tente de s’en remettre à son
père… qui l’éduque à être un père et qui s’éduque à être grand-père!
On y voit
aussi l’inadéquation entre les valeurs économiques (travail) et les valeurs
humaines – les vraies priorités. Être performant… en toutes circonstances. De
quoi capoter. Mais n’est ce pas ce qui est demandé aux mères qui travaillent?
Ce film pose les vraies questions en les changeant de sexe.
Au niveau socio-économique on y perçoit
l’opposition Centre/Périphérie : la qualité économique de la grande ville.
Le milieu des affaires, mais où chacun est seul et en concurrence avec son
environnement immédiat… car la relève est prête à
prendre la place à la moindre défaillance! En opposition nous avons la petite
ville, dont l’économie semble vivotante, mais où la qualité de vie – soit des
relations humaines et communautaires – est plus riche. Sauf, que notre héros
avait tout fait pour sortir de ce « bled » et s’émanciper dans
la grande ville…
Psychologiquement il va être déchiré, il va
trouver ça dur; mais il y a là les éléments pour des situations comiques et
tendres à la fois. Mais est-ce accepter qui nous sommes, comme le dit le résumé
officiel (plus haut), ou plutôt accepter une certaine fatalité comme le pose
Jacques? (1) Au spectateur de se faire son opinion là dessus.
Bref nous sommes face à une comédie
psychosociale à l’États-uniennes.
Note et
Hyperlien:
1. Diderot, Denis, 1993 [écrit 1773, publié 1796],
Jacques le fataliste, Paris: Bookking International.
http://www.apple.com/trailers/miramax/jersey_girl/
(v.f. DU SOLEIL PLEIN LA TÊTE)
Sortie: Vendredi, 19 mars 2004
DURÉE :
108 MINUTES
Réalisateur: MICHEL GONDRY
Scenario: CHARLIE KAUFMAN
Mettant en vedette: JIM CARREY, KATE WINSLET, ELIJAH WOOD,
MARK RUFFALO, KIRSTEN DUNST
Joël est surpris de
découvrir que sa petite amie Clémentine a fait effacer de sa mémoire tous les
souvenirs de leur tumultueuse relation. Complètement désespéré, il contacte
l’inventeur de ce procédé, Dr. Howard Mierzwiak, afin que Clémentine soit à son
tour effacée de sa mémoire. Mais au fur
et à mesure que Clémentine disparaît de sa tête, il commence à redécouvrir
leurs premières passions. Joël tente
donc d’échapper à la procédure, mais le Dr. Mierzwiak et son équipe le
pourchasse au plus profond de sa tête.
Commentaires de
Michel Handfield
Film qui se situe
entre le divertissement et la science-fiction.
Là on efface les souvenirs que l’on veut oublier, mais si la technologie
existait – et existe-t-elle déjà peut-on même se demander? – que pourrait
effacer l’État de la mémoire de ses agents – fonctionnaires, militaires,
polices ou miliciens; de ses opposants politiques; ou des citoyens!
Et si cette
technologie tombait dans les mains de groupes terroristes ou criminels?
Cela pose aussi des
questions similaires au clonage. En effet, vous cloner ne signifie pas que
votre clone vous sera identique, car il ne sera pas dans le même milieu ou la
même époque que vous. Son comportement lui sera propre. Il n’écoutera
probablement pas la même musique que vous. Ici, inversement, un peu comme un
effet miroir, effacer un événement ne signifie pas qu’il ne se reproduira pas
une autre fois, car vos goûts, désirs et talents seront inchangés. Vous
risquerez donc d’avoir le même désir et de reproduire le même événement une ou
plusieurs autres fois dans votre vie, car effacer la mémoire ne signifie pas
s’effacer! C’est un peu comme le syndrome de la victime qui choisit toujours
une autre personne qui la victimisera comme compagne/compagnon de vie… ou la
même personne si elle revient avec son/sa conjoint(e)!
Effacer la mémoire,
c’est effacer le conscient. Mais reste l’inconscient, qui est peut être un peu
le « back up » de notre disque dur! Qu’arrive-t-il si le back-up
revient hanter le disque dur?
Ce sont là des
questions que soulèvent ce film chez le spectateur qui le regarde autrement
qu’une simple comédie de divertissement, ce qu’est aussi ce film! Car
consciemment c’est une comédie, mais inconsciemment il est beaucoup plus!
Hyperliens :
http://www.eternalsunshine.com/
Activité du cerveau et
mémoire
Fédération pour la Recherche sur le Cerveau
Le Dernier Tunnel d’Érik Canuel
Avec Michel Côté et Jean Lapointe
À l’affiche le 12 mars
Montréal, le mercredi 18 février 2004 – C’est le
12 mars prochain que prendra l’affiche Le Dernier Tunnel, troisième long
métrage d’Érik Canuel (La Loi du
cochon, 2000, Nez Rouge, 2003), mettant en vedette Michel Côté, Jean
Lapointe, Christopher Heyerdahl, Nicolas Canuel,
Sébastien Huberdeau,
Marie-France Marcotte et Céline Bonnier.
Pour l’écriture du scénario, Paul Ohl et Mario
Bolduc se sont librement inspirés de la vie de Marcel Talon telle que racontée
dans le livre Et que ça saute! (Éditions Stanké, 1996) et en particulier de son
incroyable tentative de vol de banque qualifiée à l’époque de « coup du siècle
»!
Le Dernier Tunnel, c’est l’histoire de cinq
complices qui entreprennent de creuser un énorme tunnel en passant par les
égouts de Montréal. Leur but : accéder à la chambre forte d’une institution
bancaire du Vieux-Montréal où ils trouveront, si tout va bien, 200 millions de
dollars!!! Pendant des semaines et des mois, ces hommes travaillent sans relâche
au fond de leur trou. Peu à peu, se tissent entre eux des liens complexes qui
feront que tout ne se déroulera peut-être pas exactement comme ils l’avaient
planifié…
L’équipe technique est composée de Bernard
Couture à la direction de la photographie, Jean Bécotte à la direction
artistique, Francesca Chamberland aux costumes, Michel Corriveau à la musique
et Jean-François Bergeron au montage. Le Dernier Tunnel est produit par Pierre
Gendron et Christian Larouche, de Bloom Films et Christal Films Productions.
Commentaires de Michel Handfield (11 mars, 2004)
Ce film est librement inspiré de la vie de
Marcel Talon, en ce sens que l’action a été transposée aujourd’hui. Ceci le
rend très contemporain et non moins intéressant.
En effet, c’est un film humain. Sur les
relations et la psychologie humaine. Sur le rapport confiance/méfiance. Cela
est vrai dans la vie et les relations de tous les jours de Marcel – le mensonge
comme mode de vie avec sa blonde et son agente de probation – mais aussi dans
la vie professionnelle, car la gang qui travaille sur ce coup n’est peut être
pas aussi tissé serré qu’il le faudrait. Il le
découvrira.
Ce film aurait aussi pu s’appeler la
« double vie de Marcel » pour paraphraser « la double vie de
Véronique » et la musique aurait pu être « Band on the run » de
Paul McCarthney, car ce film joue continuellement, et fort bien, sur deux
tableaux : l’émotion et l’énergie. Le psychologique et le social. La
tendresse et le stress. Être soi et jouer le jeu que les autres veulent nous
voir tenir. Comme dans la vraie vie quoi! Et cela est très bien fait : on
passe d’un tableau à l’autre, d’une émotion à une autre, sans passage à vide.
On peut aussi y voir un essai social. Le crime a
d’abord sa source dans l’envie et l’ambition; non dans la pauvreté, car
l’ambition est de tous les milieux. C’est ainsi qu’un musicien de l’Orchestre
métropolitain, bourgeois comme il se doit, fait partie de la bande. Et s’il a
de la classe, il n’en est pas moins « toff »! C’est sûr que l’envie peut
se retrouver davantage dans la pauvreté, mais ce n’est pas exclusif et cela ne
mène pas au crime de façon automatique.
Bref, un film brillant qui fait le mélange
parfait entre le film « Américains » et Français, ce que l’on est
finalement, en mêlant intelligemment action et psychologie.
Hyperliens
http://www.christalfilms.com/lederniertunnel/
Sur le livre « Et que ça
saute! » : http://club-culture.com/lecture/saute.htm
HAVANA NIGHTS – DIRTY DANCING 2
Sortie: Vendredi, 27 février
2004
DURÉE: 99 MINUTES
Réalisateur: GUY FERLAND
Mettant en vedette: ROMOLA GARAI (Kate) et DIEGO
LUNA (Javier)
Havane, 1958.
Katie, une jeune américaine de 17 ans, déménage à Cuba quelques jours
avant la Révolution avec ses parents.
Elle y rencontre un danseur local charmant et doué qui l'encourage à
découvrir ses habiletés à danser. En
même temps, Castro prend le contrôle et les Américains sont forcés à quitter le
pays ... Est-ce que la jeune fille voudra rester avec son amoureux ou
retournera-t-elle en Amérique?
Commentaires de Michel Handfield (26 février,
2004)
Ce film m’a fait
penser à « stricly ballroom » (fillm Australien de 1992) dans la
rencontre entre la « danse enseignée » et la danse vécue; la danse normée et celle
qui vient du cœur! Cela fera le bonheur des amateurs de Salsa et de films de
danse. C’est le premier niveau de ce film auquel s’ajoute la romance. Si on
s’arrête là, c’est un bon petit film états-uniens.
Mais il y a un
second niveau pour ceux qui s’intéressent à la sociopolitique. La salsa dans
les rues de Cuba, c’est davantage que de la danse. C’est une affirmation
politique!
On était dans une
bulle états-uniennes à Cuba, où les cubains étaient au service de la
bourgeoisie états-uniennes pour qui l’île était un lieu privilégié de travail
et de villégiatures. Certains jouaient des cubains comme d’un simple animal
dressé à leur service, exigeant leur renvoi uniquement pour faire valoir leur
supériorité! Mais la fin approchait. Quelque chose se préparait.
Katie, qui a manqué
son transport scolaire, découvre la réalité de la rue et apprend avec Javier la
culture locale. Elle a une sensibilité particulière pour Javier et, par extension,
pour son peuple, car elle est de tendance humaniste. Par le fait même elle
saisit l’effervescence du peuple cubain qui sent la fin du régime en place et
de la répression. La révolution est aux portes. Les choses dégénèreront selon
le point de vue de l’élite et des étrangers sur place et s’amélioreront selon
le peuple.
Comme toute
révolution cependant, celle-ci aussi est partie de l’insatisfaction de ce qui
EST pour aller vers ce que l’on ESPÈRE et finalement se rendre compte de ce
qu’elle NE SERA JAMAIS! C’est le propre de tous régimes politiques, dictatorial
ou non – sauf que dans le cas d’un régime dictatorial c’est dur plus
longtemps!
Bref, un film qu’on
peut apprécier pour la danse, la romance ou l’aspect sociopolitique en
filigrane! Un vrai film pour Tous!
Hyperliens
http://www.dirtydancinghavananights.com/
Cuba: http://www.cuba.com/
Cuba vu par la CIA : http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/cu.html
Radio Cuba :
http://www.radiohc.org/
Cuba free press: http://www.cubafreepress.org/
Salsa Web:
http://www.salsaweb.com/
LA MORT SUSPENDUE
Sortie: Vendredi,
27 février 2004
MEILLEUR FILM BRITANNIQUE /
BRITISH ACADEMY FILMS AWARDS
En 1985, deux jeunes et talentueux alpinistes
britanniques deviennent les premiers à atteindre le sommet haut de 21,0000
pieds de la face ouest de Siula Grande
dans la Cordillère des Andes, au Pérou.
Durant la descente, un accident se produit et laisse Simpson avec trois
fractures à la jambe droite. Yates sera
alors forcé de prendre une décision difficile, soit de couper la corde qui les
relie afin d’éviter qu’ils soient tous les deux condamnés à tomber. Miraculeusement, la deuxième chute de Simpson
ne lui est pas fatale et il continue à ramper pour atteindre le campement au
pied de la montagne où seulement quelques heures auparavant Yates planifiait de
quitter, présumant que Simpson était décédé.
LE PAPILLON BLEU
DURÉE: 97 MINUTES
Sortie: Vendredi, 20
février 2004
19 février, 2004
Réalisatrice: Léa POOL
Mettant en vedette: William Hurt, Pascale
Bussières, Marc Donato
Inspiré d’un fait vécu, Le Papillon Bleu raconte
l’histoire de Pete Carlton, âgé de 10 ans. Il souffre d’un cancer du cerveau.
Il n’a plus que quelques mois à vivre et est confiné à un fauteuil roulant.
Avant de mourir, il rêve de pouvoir attraper le plus beau papillon du monde, le
Morpho bleu ou Mariposa Azùl qui ne se trouve que dans les forêts tropicales
d’Amérique du Sud. Sa mère, Teresa, fera tout pour que le rêve ultime de son
fils se réalise. Elle tente de convaincre Alan Osborne, un entomologiste
réputé, d’amener son fils dans la forêt tropicale. Dans les profondeurs
mystérieuses de la jungle, Pete et Alan doivent faire face à de nombreux
obstacles. Le papillon bleu ne se laisse pas capturer si facilement et celui-ci
entraînera nos héros dans une aventure qui transformera leurs vies.
Source: notes de presse et Téléfilm Canada
Commentaires de Michel Handfield
Un film intéressant où se mêlent les espoirs et
les certitudes de l’enfance au réalisme et à la rationalité des adultes. Un
film où le Nord rencontre le Sud! (1) Un Sud mythique qui rejoint le désir de
magie et de fantastique de l’enfance, comme si le Sud avait su conserver une
partie de son enfance à travers son évolution. Un film qui donne en partie
raison à John Saul quand il dit que la civilisation occidentale a oublié le
sens commun de son héritage pour privilégier la rationalité. (2) Un film qui,
même s’il est mi-fiction/mi-réalité, a un côté anthropologique de par sa
symbolique.
Le papillon bleu fait aussi le pont entre des
influences culturelles variées. Quand l’entomologiste montre le maniement du
filet à notre jeune héros, avec des mouvements de Thaï Chi, cela va au-delà de
la chorégraphie et semble puiser dans la culture universelle. Comme les mythes ont
des racines communes; certaines coutumes, certaines activités, semblent avoir
des lieux communs. (3) Fascinant!
Le jeu de caméra, avec des grands angles
(paysage) et des close up (animaux, insectes), donne un relief particulier à ce
film. On touche la beauté et on apprend par le fait même. Pédagogique dans la
beauté des choses!
Bref, un film que tant les adultes que les
enfants sauront apprécier, car il nous rejoint et nous touche au point de
jonction entre l’enfance et l’âge adulte, au point de jonction entre
l’imaginaire et le réel! C’est la magie du papillon bleu, car on dit que
toucher au papillon bleu…
Notes:
1. Les notes de presse nous indiquent que ce
film fut entièrement tourné au Costa Rica (Puerto Viejo, Limòn, Tortuguerro) et
à Montréal.
2. Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto:
Penguin book ou Les bâtards de
Voltaire en français et Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium,
Canada: Penguin book
3. A ce sujet je pense ici à Serge Bouchard qui
a animé « Des chemins de travers » sur la première chaîne de
Radio-Canada durant quelques saisons estivales et qui je l’espère reviendra
encore.
Hyperliens:
JACK PARADISE
18 février, 2004
Montréal, le 19 janvier 2004 — Écrit et réalisé
par Gilles Noël (Erreur sur la personne), Jack
Paradise prend l’affiche le 20
février sur 60 écrans à travers le Québec.
Ce drame musical, scénarisé d'après une idée originale de Richard
Langlois, met en vedette Roy Dupuis,
Dawn Tyler Watson, Geneviève Rioux, Grégory Hlady et Dorothée Berryman. Le film
a été produit par Anouk Brault de Nanouk
Films et Aimée Danis de Verseau
International. Il est distribué par K-films Amérique.
Ce long métrage raconte 40 ans de la vie de Jack Paradise, un pianiste de jazz qui
deviendra le prince de la vie nocturne montréalaise de la grande époque. On y campe
le Montréal des années 30 à 60 alors que la métropole était une escale de choix
pour les musiciens de jazz renommés. Certains délaissaient même les clubs de
New-York au profit des nombreux cabarets montréalais.
Tout commence vers 1929 alors que le petit Jacques Paradis (Roxan Bourdelais)
habitant Saint-Henri, aussi appelé Griffintown ou Faubourg Saint-Antoine selon
les appartenances ethniques, sortait en cachette de chez lui pour aller écouter
du jazz dans le bas de la ville. Petit Frenchie
tombé amoureux de la musique noire, il grandit en rêvant de clubs interlopes
qui swinguent sur les notes de ses idoles.
Par son talent, il force la porte qui lui était fermée. Jacques Paradis devient Jack Paradise (Roy Dupuis).
Jamais il ne renoncera à sa passion, aussi dévorante soit-elle. Cet amour du jazz s’incarne en la personne de
Curly Brown (Dawn Tyler Watson), la belle chanteuse noire, avec qui il
entretient pendant quarante ans une relation intense et douloureuse. L’histoire
se déroule dans le quartier noir, qui concentrait les clubs, les bars et les
bordels, et où se sont tenues les nuits chaudes qui ont fait
la notoriété de Montréal sur tout le continent nord-américain. On a
ici le contraste entre deux Québec : le clérical et le musical noir; celui
ancré dans le passé et celui qui se trouvait à la fine pointe des courants
musicaux, déclarait Gilles Noël à La Presse au moment du tournage.
La direction de la photographie de Jack Paradise est signée Sylvain Brault,
la prise de son Claude Hazanavicius et la direction artistique Louise-Marie
Beauchamp. James Gelfand et Daniel Mercure en ont assuré la coordination
musicale et la musique du film, éditée par Zone 3, sera disponible dès le 20
janvier chez tous les bons disquaires.
Commentaires de Michel Handfield
Les années 30, Montréal, le Jazz… Musique qui fascine un petit gars et qui le
suit sa vie durant. On est dans Griffintown, quartier populaire des environs du
vieux port/St-Henri, quartier situé entre le canal Lachine et la rue Notre-Dame
environs. (Voir Griffintown dans note et hyperliens) Le côté historique de ce
film est intéressant et passe bien l’écran – notamment à travers des films
d’archives que l’on voit dans la télé du salon et un mélange de couleurs et de
noir et blanc, qui permet de bien intégrer ces images au film!
Le père qualifie cette musique que son garçon
aime, le Jazz, de musique de noirs, de musique de timbrés! C’est ça que
t’appelle de la musique? Car même si Montréal fut une ville de Jazz, ce n’était
pas connu ni apprécié de la majorité semble-t-il… Il nous aura fallu le
Festival International de Jazz de Montréal pour nous y mettre collectivement et
ce film pour découvrir que le Montréal de nos parents et de nos grands-parents
fut pourtant une ville de Jazz connue jusqu’aux « states »… mais pas
dans nos chaumières! Pourquoi? L’ombre de la religion et d’un certain conservatisme
qui éloignait une large part de la population de
l’activité nocturne de leur ville?
Ce film a un côté historico-social fort
agréable, car nous voyons les mœurs évoluer à travers la fréquentation du Club.
Qui y va? Qui contrôle? Qui assure la sécurité ou
ferme les yeux? D’abord la police… ensuite la mafia! Car on passe à travers la
période de Pax-Plante/Jean Drapeau! On voit aussi les modes changer.
Bref, un très bon film inspiré de la vie du
jazzman Bob Langlois (pianiste), où amateurs de jazz, d’histoire, cinéphile ou
tout simplement de bon divertissement y trouveront leur compte. Ce film est
entraînant comme un air de Swing!
Note et Hyperliens:
Griffintown, faubourg des Récollets, faubourg Sainte-Anne, une partie de St-Henri. Un
faubourg qui a changé de frontières dans le temps et qui était peut être défini
différemment selon la communauté (francophone, anglophone ou allophone) à
laquelle on appartenait.
http://www.er.uqam.ca/nobel/arrfm/index.html
http://members.aol.com/moncoog/cities/griftown.htm
http://www2.ville.montreal.qc.ca/chm/clic/clic40.htm
http://digital.library.mcgill.ca/industrial/workers.html
Ce film m’a fait penser qu’au lieu des
Arrondissements, ce qui semble copier Paris, la nouvelle ville de Montréal
aurait dû faire un clin d’œil à son passé et revenir aux bourgs, faubourgs et
anciennes dénominations – comme le Mille-End – de Montréal! C’eut été une façon
d’inscrire Montréal dans son histoire et, dans certains cas, de découvrir que
certaines des ex-villes de banlieue ont été des faubourgs et des territoires
fort différents à une autre époque, avant de devenir les villes que nous
connaissions. C’est ainsi que, par exemple, le Faubourg Saint-Antoine englobait
une partie des actuels territoires de Westmount et de Montréal à l'ouest de la
rue Saint-Alexandre. Une façon de montrer qu’on a déjà eu une historicité
commune, les mêmes racines, et que cette histoire peut se poursuivre
différemment en puisant justement dans nos racines! Une façon de se
réapproprier l’ile de Montréal et notre patrimoine au delà des divisions que
nous connaissons avec cette fusion. Moi même, qui était anti fusion, j’y aurais
vu un lien avec notre passé qui aurait pu susciter davantage d’intérêt de ma
part qu’une fusion basée sur une rationalité de fonctionnaires, car on ne peut
même pas parler de rationalité économique dans ce cas; même les fonctionnaires
sont d’accord là dessus! Une façon de recréer la Cité historique. Et à ceux qui
disent qu’on doit dépasser le passé je leur rappellerai que la démocratie n’a
pas tant évolué depuis la Cité grecque et que la notion d’État-cité, dans le
cadre de la continentalisation et de la mondialisation, semble reprendre du
gallon! Ce n’est pas un hasard si le gouvernement fédéral commence à
s’intéresser aux grandes villes canadiennes.
Sur les archives de Radio-Can : http://archives.radio-canada.ca
Pax Plante dans la page archives de
Radio-Canada
Un autre jazzman qui était là :
Oscar Peterson!
C’était aussi l’époque du Refus
Global
Jean Drapeau, l’homme aux mille
projets
Sur les archives de la Ville de Montréal: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/archives.htm
Jean Drapeau (FAQ)
Jean Drapeau (1916-1999)
Festival International de Jazz de Montréal: www.montrealjazzfest.com
MONSTER
Sortie: Vendredi, 30 janvier 2004
(DURÉE : 90 minutes)
Réalisateur: Patty Jenkins
Mettant en vedette: Charlize Theron, Christina Ricci
Nomination – Best Performance by an actress in a Motion Picture Drama –
Charlize Theron – Golden Globes
Best Actress Award – Charlize Theron – San Francisco Film Critics Circle
Best Actress Award – Charlize Theron – New York Film Critics Online Awards
Aileen Wuornos (Theron) a eu une enfance difficile. Elle déménage en
Floride où elle devient prostituée sur l’autoroute au service des
camionneurs. Ce film se déroule durant une période de neuf mois entre
1989 et 1990 alors qu’elle aura une relation lesbienne avec une femme nommée
Selby (Ricci), et durant cette même période elle commencera à assassiner sa
clientèle qui tentera de la violer.
Aileen Wuornos (Theron) had a difficult and cruel childhood plagued by abuse
and drug use in Michigan, becoming a prostitute (and pregnant) by the age of
13. Wuornos eventually moved to Florida where she became a highway prostitute,
servicing the desires of semi-truck drivers. This movie focuses on the nine
month period in 1989 and 1990 during which she had a lesbian relationship with
a woman named Selby (Ricci), and during which she also began murdering any of
her clientele who tried to rape her (something which not uncommonly happens to
highway prostitutes, who are also far more likely to be the victims of serial
killers).
Commentaires de Michel
Handfield (23 janvier,
2004)
Bon film, mais dur. Dur de la vie. Survivre en
marge du système, c’est comme marcher sur un fil. Il
en faut peu pour basculer. Mais la plupart s’intègrent avec le temps ou
apprennent à s’accommoder du système, même dans la marginalité.
Certains, peu nombreux, exultent par la
créativité. La richesse culturelle compense une pauvreté vécue. Vivre pour son
art! C’est le côté positif du marginal. Je pense ici au film « AMERICAN
SPLENDOR : LA VIE D'HARVEY PEKAR » qui décrit très bien ce phénomène.
D’autres, une minorité grandissante et de plus
en plus jeunes cependant, rejettent tous les
systèmes; refusent toutes aides ou à peu près. Pensons à certains
itinérants qui refusent les abris organisés. A certains jeunes de la rue,
punks, anars ou squatters qui font le choix politique de rejeter le système
capitaliste et le mode de vie/consommation qui va avec. (1)
Enfin, à ces groupes s’ajoutent les cas
problèmes de psychiatrisés, psychoaffectifs, toxicomanes, alcooliques et autres
victimes de la vie - abus sexuels, jeu,
perte d’emploi, et divorce par exemple – que le système a échappé faute de ressources suffisantes pour
intervenir à temps ou pour poursuivre l’intervention. Aileen serait dans ce
cas, victime d’abus et de drogue dans sa jeunesse.
Dans tous ces groupes se trouvent quelques
réactionnaires. Ils veulent s’en sortir, mais comme ils ne sont pas équipés
pour le faire, ils se heurtent continuellement à un mur; un mur d’indifférence
face à leur souffrance intérieure. Certains n’auront pas la chance de
rencontrer la bonne personne pour les aider
et chaque échec viendra leur rappeler « le système est contre
moi »! Ils en viennent à se dire
« fuck le système » et, même, « fuck la vie ». Là la
pente peut être raide vers le point de non retour du désespoir dans ces cas
extrêmes. Le point où la vie n’est plus la vie, mais un jeu. D’abord avec soi;
ensuite avec les autres; enfin avec l’autorité (ou Dieu selon les croyances de
chacun):
"I'd just like to say I'm sailing with the Rock and I'll be back
like Independence Day with Jesus,
June 6, like the movie,
big mothership and all. I'll be back," - From Aileen's Last
Words (source: http://www.ccadp.org/aileenwuornos.htm)
C’est le cas d’Aileen Wuornos.
Enfance difficile, abus et prostitution. Manque de scolarité et de moyens pour
s’en sortir. Quand elle a voulu s’en sortir, se trouver une « job »,
elle n’était pas équipée pour le faire, ni pour comprendre le monde dans lequel
elle évoluait. Sauf que ça lui prenait de l’argent. Elle est donc retournée à
la prostitution, mais un événement malheureux l’a conduit à un acte de
« légitime défense » qui l’a ensuite fait déraper vers la pente du
meurtre. Séquelle psychologique de cet événement ou association rapide entre
vol, meurtre et argent facile (survie)?
Tueuse en série ou cas psychiatrique? C’est selon. La vie est banalisée dans la
société, les films et les informations, ce qui conduit Aileen à se justifier. Dans le film elle
dit la phrase suivante, fort signifiante
d’ailleurs:
People kill people everyday for politics and religion;
they are heroes!
Quant à Selby, elle
vient d’un tout autre milieu. Elle semble naïve ou ne veut pas voir, car son
besoin d’affirmation de soi et d’amour (elle homosexuelle dans un milieu fort
conservateur) cause une certaine altération de son jugement. A tout le moins il
s’agit de la rencontre entre deux mondes parallèles et quand ils se
croisent, quand ils se touchent, comme 2
rails de chemins de fer, tout déraille! Un bon film psychologique et social.
Note:
1. Des services s’adaptent à ces nouvelles
clientèles, comme les travailleurs de rue ou Le Bon Dieu dans la rue
à Montréal: www.sunnymead.org/dlr/
.
Hyperliens
http://www.crimelibrary.com/serial4/wuornos/
http://www.prisonactivist.org/pubs/crossroad/6.3/wuornos.html
http://www.ccadp.org/aileenwuornos.htm
VENDUS
DURÉE : 90 minutes
Sortie: Vendredi, 16 janvier 2004
12 janvier, 2004
Réalisateur: ÉRIC TESSIER (Sur le Seuil)
Mettant en vedette: Serge Thériault, Véronique Bannon, Brigitte Paquette
À presque quarante ans, sans
enfant, mariée avec Michel (Serge Thériault), un fainéant qui ne fait plus rien
depuis des années, Jacqueline Renaud (Brigitte Paquette) se demande parfois si
elle a fait le bon choix. Elle ne peut s’empêcher de constater que sa vie
manque de piquant. Si seulement elle savait que son mari oeuvre pour
changer cela ! Lors d’une de ses escapades nocturnes, Michel rencontre
Maya Papineau (Véronique Bannon) et Vito Valiquette (Jean-Robert Bourdages), un
duo de maîtres chanteurs à l’affût d’une nouvelle victime. Lorsque Michel fait
part à Maya de son intention de se débarrasser de sa femme pour hériter, elle y
voit l’occasion rêvée de s’assurer une rente à vie. Chacun de leur côté,
Maya et Michel élaborent des plans, mais ils devront vite apprendre à
improviser. Après une série de rebondissements loufoques, les rôles seront
renversés.
Commentaires de Michel Handfield
Ce film est un bon divertissement.
Les acteurs ont dû avoir du plaisir à le faire et nous on en a à le regarder.
Ont est en présence de caractères très typés, surréalistes, caricaturaux!
Par exemple, Jacqueline Renaud
(Brigitte Paquette) est une agente d’immeuble qui en veut – du succès et des
ventes! Michel (Serge Thériault) est le
looser qui veut épater, accro du standing que lui procure sa femme. Mais elle
est de trop. S’il pouvait n’avoir que son argent et le standing! L’assistant de
Jacqueline, c’est le quétaine de service - « arrêté » aux seventies dans
son style, son « char », sa
musique et sa façon de parler/penser. Lors de la vente d’un condo à un couple
de lesbiennes, Jacqueline dit « deux vraies complices » avec un air
de jalousie…et son assistant de répliquer « deux vraies cochonnes! »
Bref, un film agréable. Là devait
s’arrêter ce texte.
***
Sauf, que je lis toujours en métro.
Et sur le chemin du retour je suis tombé sur ce passage de Jean-Claude
Guillebaud, dans le goût de l’avenir :
« Du
mal, en somme, nous avons fait un « spectacle ». Le sempiternel débat
sur la violence extrême et la barbarie qui habitent le
cinéma, la littérature, les nouveaux jeux vidéos, la télévision est
l’expression maladroite d’une insoluble contradiction. Tout se passe comme si
la mise en scène du mal, sous toutes ses formes et de toutes les manières,
exprimait une fascination inavouée, un manque, une absence, quelque chose comme
une sidération voluptueuse. Nous avons peut-être renoncé à penser le mal, mais
nous ne l’avons jamais autant contemplé. Il y a là une aporie, c’est-à-dire
une difficulté d’ordre rationnel
paraissant sans issue. » (p. 41)
Et là j’ai réalisé que le complot,
voir le meurtre prémédité… nous fait rire par le traitement qui en est fait
dans ce film: « humour noir, humour tendre et absurde » nous dit le
réalisateur dans les notes de presse! Ce film s’inscrit donc dans le changement
de représentation du mal dans nos sociétés avancées. Un effet de société, de
civilisation, que le film ne visait probablement pas à montrer de façon
consciente; mais qui est là, en filigrane, pour les observateurs avisés de la
société.
C’est drôle comme les idées de ce
livre, que je relis plus en profondeur maintenant (1), étincellent au contact
de films; comme si les mutations anthropologiques dont parle Guillebaud, et qui
vont plus vite que les idées, s’éclairaient au contact de l’impression
cinématographique de notre époque. Un livre à conseiller aux cinéphiles peut
être.
Note:
1. Ayant plusieurs livre à lire pour
la chronique livre, j’en avais d’abord
fait un rapide survol pour en parler en nos pages, car ce livre compte plus de
300 pages assez dense comme l’illustre la citation plus haut. Je le lis
maintenant tranquillement, pour moi. Mais il trouve le moyen de transpirer dans
certaines de mes analyses et de mes textes. Signe de sa pertinence pour notre
temps je suppose. Car c’est à l’épreuve du temps que nous découvrons les
classiques.
Référence:
Guillebaud, Jean-Claude, 2003, Le goût de l’avenir, Paris: Seuil,
AIME TON PÈRE
DURÉE : 100
minutes
Sortie: Vendredi, 16
janvier 2004
Réalisateur: Jacob Berger
Mettant en vedette: Gérard Depardieu, Guillaume Depardieu
et Sylvie Testud
Malgré sa célébrité, Léo Shepherd, un écrivain
cinquantenaire, vit reclus dans un village de Haute-Savoie, loin de sa famille
et de ses deux enfants. Apprenant qu'il est lauréat du Prix Nobel de
littérature, il envisage de se rendre à moto à Stockholm pour recevoir cette
distinction. Mais son fils Paul décide
de le suivre sur la route pour avoir une conversation avec lui et régler leurs
vieux différends. Ils cèderont à la colère puis se livreront : leurs peurs,
leurs souvenirs, leur rage.
Commentaires de Michel Handfield
Un film qui joue sur un autre registre de
l’action: l’action psycho émotionnelle! Un film qui va au delà de la culture:
les émotions humaines que même le meilleur homme de lettre peut avoir de la
difficulté à communiquer avec les siens. Un film de poursuite à deux sens: la
poursuite du père par le fils, sur la route; mais aussi la poursuite pour
rattraper le passé, une brisure dans l’historicité, qui a séparé père et fils!
Une brisure due à la différence de perspective entre un adulte et un enfant;
entre des personnalités déjà distinctes!
A mesure que le voyage vers Stockholm avance, le
voyage dans la compréhension de la vie du père et du fils et de leur évolution
parallèle, car rarement père et fils vivront la même vie même si le rêve
inconscient du père est d’y voir sa continuité, évolue. La brèche pourra-t-elle se refermer? Et il y
a la sœur qui comprend et qui part à leur poursuite.
En quelque part, j’y ai vu un parallèle avec
Remy et son fils, dans les invasions barbares. Tout tourne autour de
l’inadéquation Père/Fils et leur rencontre; même si ce ne sont pas les mêmes
circonstances, ni le même genre de film. Porte ouverte sur ne autre facette de
cette confrontation classique. Et à travers ça il faut que le fils découvre qui
il est et que le père l‘accepte. Méchant match!
Un film sur la vie, quoi!
Hyperliens:
http://www.allianceatlantisvivafilm.com/
Sur Actu Star.com :
Guillaume Depardieu lutte pour les malades: http://www.actustar.com/actualite/200305/20030507a.html
Fiche de Gérard Depardieu: http://www.actustar.com/fiches/depardieugerard.shtml
COLD MOUNTAIN de Anthony Minghella
Sortie : 25
décembre 2003
23 décembre, 2003
http://www.coldmountainmovie.com/
Commentaires de Michel Handfield
Ada (Nicole Kidman) et Inman (Jude Law) se sont
vus et se sont tombés dans l’œil. C’est
le moins que l’on puisse dire. (Il est vrai que Nicole Kidman est très jolie
dans ce film!) Mais la guerre de sécession est
venue tout bouleverser.
Les hommes partis, les femmes seules avec tout
le travail, tout ce travail! Les uns refusant la guerre, les autres les
pourchassant. Les femmes en proie aux hommes; les déserteurs en proie aux
chasseurs de prime. Les états-uniens se battant entre eux. Pays, familles et
espoirs déchirés pour des idéologies.
Les Etats-Unis sont né de la guerre, dans la
violence et le sang! Par le périple d’Inman pour retrouver ce qui compte
vraiment, ce que son cœur lui dicte, la femme de sa vie; c’est à un plaidoyer
contre la guerre et à un voyage initiatique, à travers les drames humains de
cette guerre idéologique, que le spectateur a droit. Le cinéaste, Anthony
Minghella, semble prendre partie contre la violence gratuite des idéologies,
car les croyances et les certitudes
s’estompent souvent avec le temps. L’histoire nous le prouve souvent
d’ailleurs. Si souvent que c’est à désespérer que l’Homme n’ait pas encore
compris, encore appris!
Mais
quand l’idéologie monte au front et mène le combat, ce sont des temps
difficiles pour ceux qui doutent; pour
qui refuse la guerre; qui questionne
l’idéologie dominante. Pour qui n’est ni pour l’un, ni pour l’autre, mais
demande pourquoi au grand leader qui dit « you‘re with us or against
us »?
Cela est d’autant plus vrai qu’il s’agissait
d’une guerre fratricide qui portait principalement sur la question de
l’abolition de l’esclavage, ce que le Sud ne voulait pas, son économie étant
fortement basée sur ce système. Mais tel n’est pas le propos du film. Il est
sur l’humain face à la guerre et non sur la guerre elle même. C’eut pu être
n’importe quelle autre guerre en fait. Car c’est là quelque chose qui m’a frappé:
la quasi absence de noirs dans ce film. Car ce film porte d’abord sur les
combats entre notre humanisme, nos valeurs face à nous mêmes et aux idéologies.
Un film dur, mais un bon film.
Hyperliens:
Guerre de sécession (Wikipédia)
Guerre de sécession (Libre Savoir)
Abraham Lincoln (Wikipédia)
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=35535.html
IL CUORE ALTROVE de Pupi Avati (Cannes 2003)
Le cœur ailleurs/A heart elseehere
Sortie : 19 décembre 2003
17 décembre, 2003
A Bologne dans les années 20, Nello, romain et
fils du tailleur de la papauté, débute comme professeur de latin. Célibataire
timide et emprunté avec les femmes, alors qu’il a 35 ans, il loge dans une
pension de famille réservée aux hommes. Il a pour compagnon de chambre un
coiffeur napolitain qui est son opposé : séducteur, hâbleur, et qui tente de
lui donner des conseils pour réussir auprès des femmes. Mais autant Nello est
doué pour l’enseignement et aimé de ses étudiants, autant il est peu à l’aise
avec l’autre sexe...
Jusqu’au jour où une visite dans un institut
pour non-voyants déclenche enfin en lui la passion. Angela est belle, jeune,
enjôleuse, audacieuse, libre, et aveugle : ce qui donnerait plutôt confiance à
notre débutant ingénu et complexé ! Mais, séductrice et femme fatale, Angela va
s’attacher à lui autant qu’elle va se servir de lui : pour essayer d’éveiller
la jalousie, et de raviver l’amour d’un homme qui l’a quittée et qui va se
marier avec une autre.
Histoire d’amour ou de dupe ? Humilié mais
consentant, le candide professeur perdra ses illusions, sa belle, et même son
poste à Bologne le jour où Angela saisit une chance de retrouver la vue perdue
à la suite d’un accident, et donc opérable. Une chance aussi de “voir” d’autres
hommes, et d’oublier Nello dont elle ne connaît que la voix.
L’amour ne serait-il pas seulement aveugle, mais
sourd à la vérité des sentiments ?
Source: http://www.ocean-films.com/uncoeurailleurs/
Commentaires de Michel Handfield
C’est un film sentimental et romantique bien
fait. Il n’a pas une fin hollywoodienne! C’est aussi, par la bande, une plongée
dans les différences de classes sociales et leur hermétisme – n’eut été de
l’handicap d’Angella il n’y aurait pas eu d’histoire entre eux. Un film que
j’ai apprécié par certains côtés sociaux et historiques, mais qui est surtout
psycho-romantique. Bon divertissement si vous aimez le genre romance intelligente.
Dévoilement des
nominations aux prix Jutra
Michel Handfield
8 janvier, 2004
Prix Jutra-Hommage
Michel Handfield
Aujourd’hui j’ai assisté à l’annonce que le
« Prix Jutra-Hommage 2004 » ira à Richard Grégoire, compositeur, qui
a fait plusieurs musiques de film! Cela se passait au restaurant Les Chèvres, 1201 Van Horne (Angle
Bloomfield), à l’Est du métro Outremont. Cet événement, les Jutra, est commandité
par Desjardins et Le Lait!
Que ce prix hommage soit remis à un compositeur
est fort intéressant. Il est aussi porteur de symbolique. La musique, ce n’est
pas que remplir des trous! Elle fait
partie intégrante de l’œuvre – film, télésérie ou téléroman!
La musique en est partie intégrante; un personnage! Elle porte des émotions.
Certaines scènes ne seraient jamais les mêmes sans leur trame musicale. Pensons
aux Filles de Caleb, justement, une série qui a bénéficié du talent de Richard
Grégoire!
Même si certains films savent tirer profit d’une
trame sonore en canne (des pièces déjà existantes), c’est souvent un plus
d’avoir des compositions originales. Il est vrai que « Forrest Gump »
ne serait pas le même film sans les succès des époques traversées; mais si nous
prenons Marguerite Volant, la musique de Richard Grégoire en fait pleinement
partie même si l’intrigue se situe au XVIIIe siècle. Le recours aux musiques
originales est souvent un plus non négligeable. Mais des raisons économiques
font souvent en sorte que l’on préfère piger dans un répertoire classique dont
les droits sont publics. Alors si le fait de souligner le travail d’un
compositeur peut favoriser le recours à des compositions originales, on ne peut
que féliciter « La grande nuit du Cinéma » pour ce choix éclairé.
Cela est d’autant plus important que la trame
sonore et le film sortent souvent parallèlement, étant des produits marketing se soutenant et se
renvoyant l’un à l’autre.
***
Prix Jutra: les nominés 2004
Michel Handfield
23
janvier, 2004
Il y a
deux jours (Mercredi le 21), j’ai assisté au dévoilement des mises en
nominations pour les prix Jutra. Ce fut une année exceptionnelle pour le cinéma
d’ici, avec des succès de salle et de critique pour « Les invasions
barbares », « La grande séduction » et plusieurs autres. Le
choix n’a pas dû être facile pour la sélection et il ne doit pas l’être
davantage pour déterminer les grands gagnants.
Je pense à LA FACE CACHÉE DE LA LUNE, La Grande Séduction
ou LES INVASIONS BARBARES, ce sont trois films différents qui doivent
être bien difficile à comparer pour déterminer quel est le meilleur film de
l’année – à quoi s’ajoute GAZ BAR
BLUES que je n’ai pas vu. Bref, le fait d’être en course en fait en soit
une sorte de gagnant selon moi.
Vu la
cuvée exceptionnelle de cette année. La soirée des Jutra – diffusée à l’antenne
de Radio-Canada, le 22 février, à compter de 19h30, et précédé d’un “tapis rouge”, diffusé sur
ARTV à 18h30 – devrait être une belle soirée de télé: Un beau dimanche!
J’ai un
seul regret, l’absence de Tiresia dans les nominations, car ce film de par le
mythe et le personnage – homme et femme
joué par deux acteurs – avait des qualités qui en auraient fait un de
nos choix parmi certaines catégories des Jutra. Mais comme pour toutes
sélection, chacun, parmi le public, les professionnels du milieu et les
journalistes y trouveront son film maquant.
Comme
nous avons déjà parlé de quelques-uns de ces films vous trouverez nos textes sur
La face cachée de la lune, La grande séduction, Les invasions
barbares et Tiresia dans notre section Archives Culturelles.
Hyperliens:
Les Jutra: http://radio-canada.ca/television/jutra/
Les Archives culturelles de D.I.: http://www.netrover.com/~stratji/delinkanintellectuel.htm
Richard Grégoire chez Analekta : http://www.analekta.com/site/bio.f/gregoire_ri.html
Richard Grégoire dans Québec Audio-visuel :
http://www.qav.ca/Artisan/ficheartisan-fr.php?ID=597
Société professionnelle des auteurs et des
compositeurs du Québec: http://www.spacq.qc.ca/
L'Association des producteurs de films et de
télévision du Québec: http://www.quebec.audiovisuel.com/fran/core.asp
Association des réalisateurs et réalisatrices du
Québec: http://www.arrq.qc.ca/html/index.html
L’Association des propriétaires de cinémas et
cinéparcs du Québec: http://www.apccq.com/profil.php
ALLIANCE OF CANADIAN
CINEMA, TELEVISION AND RADIO ARTISTS: http://www.filmquebec.com/index2.asp?lang=fre&page=8
Bureau du film et de la télévision, région du
Québec: http://www.filmquebec.com
Société des Auteurs de Radio, Télévision et
Cinéma : http://www.sartec.qc.ca/
Syndicat des techniciennes et techniciens du
cinéma et de la vidéo du Québec: http://www.stcvq.qc.ca/
L’Union des artistes: https://www.uniondesartistes.com/
Les documents de presse
LE PRIX JUTRA-HOMMAGE 2004
IRA À RICHARD GRÉGOIRE
Montréal, le 7
janvier 2004 — Jean-Claude Labrecque, président et Henry Welsh, délégué général
de la Grande nuit du cinéma ont le plaisir d’annoncer que c’est au compositeur
Richard Grégoire que sera remis le prix Jutra-Hommage de la 6e Soirée des
Jutra présentée par Desjardins et Le Lait. Le dimanche 22 février prochain,
Radio-Canada télédiffusera l’événement en direct du Théâtre Maisonneuve de la
Place des arts. La Soirée des Jutra a
été instaurée afin de mettre en lumière la production cinématographique
québécoise de l'année et d'en récompenser différents artistes et artisans, En
choisissant pour son Jutra-Hommage 2004 d’honorer un compositeur, la Grande
nuit du cinéma tient à mettre en lumière la place essentielle de la musique
dans le 7e art et à souligner notre fierté de pouvoir compter au
Québec sur des créateurs aussi doués que Richard Grégoire.
Né à Montréal en
1944, Richard Grégoire est venu à la musique par le biais de ses expériences
dans des orchestres de musique de danse.
Fasciné par tout ce qui touche l’écriture musicale, il s’inscrit à la
Faculté de musique de l’Université de Montréal où il étudie la composition avec
Serge Garant et obtient une Licence en 1968. Puis de 1968 à 1970, grâce à une
bourse du Conseil des arts du Canada et du gouvernement français, il est
stagiaire au Groupe de recherches musicales de
l’O.R.T.F. sous la direction de
Pierre Schaeffer. C’est là qu’il s’initie à la musique
électro-acoustique, tout en suivant des cours de composition avec Gilbert Amy.
De retour au Québec,
avec un bagage de connaissances en musique classique, traditionnelle et
contemporaine, c’est pourtant vers la musique populaire que les circonstances
le ramèneront. Il travaille abondemment en tant qu’arrangeur, orchestrateur et
directeur musical dans le domaine du spectacle, de l’industrie du disque, de la
télévision et de la publicité. Au début
des années 80 alors que le développement des nouvelles technologies s’étend au
domaine musical, il s’empresse d’en maîtriser l’utilisation pour mieux répondre
aux exigences et aux tendances du métier.
À la même époque, l’essor du cinéma québécois offre un nouvel horizon
aux musiciens. Richard Grégoire y
trouvera un mode d’expression à la mesure de sa polyvalence et de ses
aspirations.
Depuis lors, il s’y
est consacré et a composé des trames musicales pour de nombreux films,
téléfilms et séries télévisées. On y
retrouve des musiques de toutes tendances : populaires, traditionnelles,
classiques et contemporaines, exécutées tantôt par un grand orchestre, tantôt
par lui seul aux synthétiseurs et séquenceurs.
En 1989, il obtient
un succès populaire personnel grâce à la musique de la série télévisée Les Filles de Caleb (diffusée en France
sous le titre Émilie, la passion d’une
vie). Au Québec, ce succès a
contribué à mettre en lumière le métier de compositeur de musique de film.
Au cours des
dernières années, Richard Grégoire a surtout composé des musiques de film pour
grand orchestre dans un contexte dépassant désormais les frontières
québécoises. C’est grâce à de multiples
expériences de travail avec le réalisateur Yves Simoneau qu’il lui a été donné
de composer la musique pour la série Napoléon. Rappelons que Richard Grégoire a notamment
travaillé avec Yves Simoneau (Pouvoir
intime, Les Fous de Bassan, Nüremberg etc.), Jean Beaudin
(Souvenirs intimes, Les Filles de Caleb, Being at Home with
Claude, Shehaweh), Charles Binamé (Le Cœur au poing, Marguerite Volant, C’était
le 12 du 12 et Chili avait les blues, Blanche) et bien d’autres
réalisateurs.
Rappelons que ce
prix Jutra est doté d’une bourse de 5000 $ offerte par l’APFTQ et qu’il est
décerné par l'ensemble des associations professionnelles; les membres du
conseil d'administration de la Grande nuit proposant chacun un candidat pour ce
prix. C'est à l'unanimité que Richard Grégoire a été désigné comme lauréat du
Jutra-Hommage. Les membres de la Grande
nuit du cinéma sont: l’Association canadienne des distributeurs et exportateurs
de films (ACDEF), l’Alliance of Canadian Cinema Television & Radio Artists
(ACTRA), l’Association de producteurs de films et de télévision du Québec
(APFTQ), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ ),
l’Association des propriétaires de cinémas et de cinéparcs du Québec (APCCQ),
le Conseil québécois de la Guilde canadienne des réalisateurs (CQGCR), la
Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTeC), la Société
professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ), le Syndicat
des techniciennes et techiciens du cinéma et de vidéo du Québec (STCVQ),
l’Union des artistes (UDA).
Les
récipiendaires du Jutra-Hommage furent Marcel Sabourin en 1999, Frédéric Back
en 2000, Gilles Carle en 2001, Anne Claire Poirier en 2002 et Rock Demers en
2003.
La Soirée des Jutra, une présentation de
Desjardins et Le Lait, sera diffusée en direct à Radio-Canada le 22 février
2004 à 19 h 30. C'est une production de
La Grande nuit du cinéma et Sogestalt 2001 avec la participation financière de
la Société de développement des industries culturelles du Québec - SODEC,
Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des Communications du
Québec. Les partenaires médias sont Le
Journal de Montréal, Le Journal de Québec, le Magazine 7 jours et le réseau
Radio Rock Détente. La firme comptable
Demers Beaulne effectue le dépouillement et la compilation des votes. Vision Globale assure le soutien technique.
FILMOGRAPHIE DE RICHARD GRÉGOIRE
2002 Napoléon, téléfilms de Yves Simoneau
2001 Ignition, film de Yves Simoneau
1999-2002 Nüremberg, télésérie de Yves Simoneau
1999 Bonanno : a Godfather’s Story, télésérie
de Michel Poulette
1998 36 hours to die, téléfilm de Yves
Simoneau
1998 Souvenirs intimes, film de Jean Beaudin
1997-1998 More Tales of the City, télésérie de
Pierre Gang
1997 Le Cœur au poing, film de Charles Binamé
1997 Sleep Room, télésérie de Anne Wheeler
1996-1997 Ces enfants d’ailleurs, télésérie de
Jean Beaudin
1996 Marguerite Volant, télésérie de Charles
Binamé
1995-1996 Jasmine, télésérie de Jean-Claude Lord
1995 L’Enfant d’eau, film de Robert Ménard
1994 Octobre, film de Pierre Falardeau
1994 C’était le 12 du 12 et Chili avait les blues,
film de Charles Binamé
1993 Blanche, télésérie de Charles Binamé
1992 Shehaweh, télésérie de Jean Beaudin
1992 Léolo, film de Jean-Claude Lauzon
1991 Being at Home
with Claude, film de Jean Beaudin
1990 Perfectly Normal, film de Yves Simoneau
1989-1990 Les Filles de Caleb, télésérie de Jean
Beaudin
1989 Cruising Bar, film de Robert Ménard
1988 Dans le ventre du dragon, film de Yves
Simoneau
1987 La Ligne de chaleur, film de Hubert Yves
Roseline Landry Le Septième
1987 Les Bottes, téléfilm de Michel Poulette
1986 Les Fous de bassan, film de Yves
Simoneau
1986 Exit, film de Robert Ménard
1985 Pouvoir intime, film de Yves Simoneau
PRIX ET MENTIONS POUR SA MUSIQUE
2000 Nomination
aux prix Jutra pour Souvenirs intimes
1999 Nomination
aux prix Jutra pour Le Cœur au poing
1998 Nomination aux prix Gemini
pour Sleep Room
1997 Félix pour Marguerite Volant
Nomination
aux prix Gémeaux pour Marguerite Volant
1996 Nomination
aux prix Gémeaux pour Jasmine
1995 Nomination
aux prix Génie pour L’Enfant d’eau
1994 Nomination
aux Prix Gémeaux pour Blanche
1993 Prix Gémeaux pour Shehaweh
1992 Prix Génie pour Being at Home with Claude
1991 Félix et Prix Gémeaux pour Les Filles de Caleb
1989 Nomination
aux Prix Génie pour La ligne de chaleur
1988 Prix Gémeaux pour Les Bottes
1987 Nomination
aux prix Génie pour Exit
LA GRANDE SÉDUCTION, LES INVASIONS
BARBARES ET GAZ BAR BLUES OBTIENNENT LE PLUS DE NOMINATIONS AUX JUTRA 2004
Montréal,
le 21 janvier 2004. C’est aujourd’hui lors d’une conférence de presse que les
finalistes aux prix Jutra 2004 ont été dévoilés. Les gagnants seront connus
lors de la 6e Soirée des Jutra, une présentation de Desjardins et Le Lait,
diffusée à l’antenne de Radio-Canada, le 22 février, à compter de 19h30. Un
“tapis rouge”, diffusé sur ARTV, à 18h30, précédera la Soirée. Cette année, le
Jutra-Hommage sera remis à Richard Grégoire,
accompagné d’une bourse de 5000$, offerte par l’Association des Producteurs de
Films et de Télévision du Québec (APFTQ).
Avec,
respectivement, 13, 12 et 10 nominations, La Grande Séduction, Les Invasions
barbares et Gaz Bar Blues se partagent près du tiers des 56 nominations pour
les Prix Jutra 2004.
En
nomination dans 12 catégories, La Grande Séduction, de Jean-François Pouliot,
aligne 13 finalistes, dont Raymond Bouchard, Clémence Des Rochers, Benoît
Brière et Pierre Collin. La production de Roger Frappier et Luc Vandal est
finaliste dans les principales catégories: film, réalisation, scénario,
direction-photo, montage et musique.
Produit
par Denise Robert et Daniel Louis, Les Invasions barbares, de Denys Arcand,
obtient 12 nominations, dont celles du meilleur film, du meilleur acteur (Rémy
Girard) et de la meilleure actrice (Marie-Josée Croze), ainsi que celles des
rôles de soutien (Dorothée Berryman et Pierre Curzi), de la réalisation, du scénario,
de la direction de la photographie et du montage.
Avec 10
nominations, Gaz Bar Blues, de Louis Bélanger, produit par Lorraine Dufour, se
distingue, entre autres, dans la catégorie du Meilleur film, ainsi que dans
celles de la réalisation, du scénario, de la direction de la photographie, du
montage, du Meilleur acteur (Serge Thériault) et du Meilleur acteur de soutien
(Sébastien Delorme).
20H17
rue Darling obtient 6 nominations, entre autres pour la réalisation et le
scénario de Bernard Émond, sans oublier la Meilleure actrice de soutien
(Guylaine Tremblay) et le Meilleur acteur (Luc Picard). Mambo Italiano, quant à
lui, est finaliste dans 5 catégories dont celle, créée cette année, des
Meilleurs costumes, ainsi que celles de la Meilleure actrice (Ginette Reno) et
de la Meilleure actrice de soutien (Claudia Ferri).
En
nomination pour le Meilleur film, La Face cachée de la lune, produit par Bob
Krupinski et Mario St-Laurent, est également finaliste dans la nouvelle
catégorie Meilleur maquillage, ainsi que pour la direction artistique.
Micheline
Lanctôt et Sylvie Drapeau obtiennent chacune une nomination dans la catégorie
Meilleure actrice, la première pour son rôle dans Comment ma mère accoucha de
moi durant sa ménopause, et la seconde, pour son rôle dans Le Piège d’Issoudun.
Les
autres nominations se divisent entre les catégories consacrées à la musique
(Père et fils), à la direction de la photographie (Ma voisine danse le ska), au
son (Sur le seuil), aux costumes (Les Immortels) et au maquillage (Nez rouge).
Sur les
25 longs métrages de fiction éligibles, cette année, 13 obtiennent au moins une
place de finaliste selon le vote des associations professionnelles membres de
la Grande Nuit du cinéma. Le premier tour de vote est un vote de pairs qui permet
de désigner les finalistes selon un mode de scrutin préférentiel dont le
décompte est assuré par le cabinet comptable Demers-Beaulne.
Rappelons
que, depuis la création de la Soirée des Jutra, c’est le comité de
programmation des Rendez-vous du cinéma québécois, entériné par La Grande Nuit
du cinéma qui détermine les 4 finalistes pour les catégories:
–
Meilleur documentaire: The Fifth Province, de Donald McWilliams, À hauteur
d’homme, de Jean-Claude Labrecque, Roger Toupin, Épicier variété, de Benoit Pilon,
L’Immortalité en fin de compte, de Pascale Ferland.
–
Meilleur film d’animation: Îlot, de Nicolas Brault, Bleu comme un coup de feu,
de Masoud Raouf, Two Eastern Hair Lines, de Steven Woloshen, Encre noire sur
fond d’azur, de Félix Dufour-Laperrière.
–
Meilleur court métrage: Mammouth, de Stefan Miljevic, Corps étranger, de Simon
Lavoie, Bager, de Tomi Grgicevic, Léo, de Nicolas Roy.
LA
GRANDE NUIT DU CINÉMA est heureuse de compter sur de prestigieux commanditaires
qui ont renouvelé leur soutien pour la 6e Édition de la soirée des Jutra. Nous
les remercions pour leur fidélité et leur contribution au succès de
l’événement. Tout d’abord, les présentateurs de la 6e soirée des Jutra :
Desjardins et Le Lait, les organismes gouvernementaux: la Société de développement
des industries culturelles du Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de
la Culture et des Communications du Québec.
Les
remerciements de LA GRANDE NUIT DU CINÉMA vont également au Conseil du Québec
de la Guilde canadienne des réalisateurs, à Kodak, De Luxe, Le Bureau de Post,
Audio Z pour la réalisation de la bande-annonce; à ses partenaires médias, le
Journal de Montréal, le Journal de Québec, le Magazine 7 Jours, et le réseau
Radio Rock Détente, à la firme Demers-Beaulne pour le dépouillement et la
compilation des votes et à Vision Globale pour son concours technique et
l'expertise en matière de duplication et montage vidéo. Soulignons aussi la
participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de la Soirée des Jutra et
partenaire pour le site web des Jutra et son concours. La Soirée des Jutra est
une production de La Grande nuit du cinéma et Sogestalt Télévision.
LISTE
DES FINALISTES DE LA 6E SOIRÉE DES JUTRA
Meilleur
film
GAZ
BAR BLUES, LORRAINE
DUFOUR (COOP VIDÉO MONTRÉAL)
LA
FACE CACHÉE DE LA LUNE, BOB KRUPINSKI , MARIO ST-LAURENT
(MÉDIA PRINCIPIA, FILMS FCL)
La
Grande Séduction,
Roger Frappier, Luc Vandal (Max Films )
LES
INVASIONS BARBARES,
DENISE ROBERT, DANIEL LOUIS (CINÉMAGINAIRE )
Meilleure
réalisation
BERNARD
ÉMOND : 20H17 RUE DARLING
DENYS
ARCAND : LES INVASIONS BARBARES
Jean-François
Pouliot : La Grande Séduction
LOUIS
BÉLANGER: GAZ BAR BLUES
Meilleure
actrice
MICHELINE
LANCTÔT: COMMENT MA MÈRE ACCOUCHA DE MOI DURANT SA MÉNOPAUSE
MARIE-JOSÉE
CROZE: LES INVASIONS BARBARES
GINETTE
RENO: MAMBO ITALIANO
SYLVIE
DRAPEAU: LE PIÈGE D'ISSOUDUN
MEILLEUR
ACTEUR
LUC
PICARD: 20H17 RUE DARLING
RAYMOND
BOUCHARD: LA GRANDE SÉDUCTION
RÉMY
GIRARD: LES INVASIONS BARBARES
SERGE
THÉRIAULT: GAZ BAR BLUES
Meilleure
actrice de soutien
CLAUDIA
FERRI: MAMBO ITALIANO
CLÉMENCE
DES ROCHERS: LA GRANDE SÉDUCTION
DOROTHÉE
BERRYMAN: LES INVASIONS BARBARES
GUYLAINE
TREMBLAY: 20H17 RUE DARLING
MEILLEUR
ACTEUR DE SOUTIEN
BENOIT
BRIÈRE: LA GRANDE SÉDUCTION
PIERRE
COLLIN: LA GRANDE SÉDUCTION
PIERRE
CURZI: LES INVASIONS BARBARES
SÉBASTIEN
DELORME: GAZ BAR BLUES
Meilleur
scénario
BERNARD
ÉMOND: 20H17 RUE DARLING
LOUIS
BÉLANGER: GAZ BAR BLUES
Ken
Scott: La Grande Séduction
DENYS
ARCAND: LES INVASIONS BARBARES
Meilleur
son
GILLES
CORBEIL, LOUIS COLLIN, HANS PETER STROBL: GAZ BAR BLUES
PATRICK
ROUSSEAU, MARIE-CLAUDE GAGNÉ, MICHEL DESCOMBES, GAVIN FERNANDES: LES INVASIONS
BARBARES
SIMON
GOULET, MATHIEU BEAUDIN, LOUIS HONE: SUR LE SEUIL
CLAUDE
HAZANAVICIUS, MARCEL POTHIER, MICHEL DESCOMBES: LA GRANDE SÉDUCTION
Meilleur
montage image
DOMINIQUE
FORTIN: LA GRANDE SÉDUCTION
ISABELLE
DEDIEU LES: INVASIONS BARBARES
LORRAINE
DUFOUR: GAZ BAR BLUES
LOUISE
CÔTÉ: 20H17 RUE DARLING
Meilleure
direction artistique
FRANÇOIS
SEGUIN: LES INVASIONS BARBARES
JEAN LE
BOURDAIS: LA FACE CACHÉE DE LA LUNE
NORMAND
SARRASIN: LA GRANDE SÉDUCTION
PATRICIA
CHRISTIE: MAMBO ITALIANO
Meilleurs
costumes
BRIGITTE
DESROCHES: LES IMMORTELS
FRANCESCA
CHAMBERLAND: MAMBO ITALIANO
LOUISE
GAGNÉ: LA GRANDE SÉDUCTION
SOPHIE
LEFEBVRE: GAZ BAR BLUES
Meilleur
maquillage
BRIGITTE
BILODEAU: LA FACE CACHÉE DE LA LUNE
CLAUDETTE
BEAUDOIN-CASAVANT: NEZ ROUGE
ÉVELYNE
BYOT, DIANE SIMARD: LES INVASIONS BARBARES
KATHERYN
CASAULT: 20H17 RUE DARLING
Meilleure
direction de la photographie
ALLEN
SMITH: LA GRANDE SÉDUCTION
GUY
DUFAUX: LES INVASIONS BARBARES
JEAN-PIERRE
ST-LOUIS: GAZ BAR BLUES
NATHALIE
MOLIAVKO-VISOTSKY: MA VOISINE DANSE LE SKA
Meilleure
musique
FM LE
SIEUR: MAMBO ITALIANO
GUY
BÉLANGER, CLAUDE FRADETTE: GAZ BAR BLUES
JEAN-MARIE
BENOIT: LA GRANDE SÉDUCTION
MICHEL
CUSSON: PÈRE ET FILS
Meilleur
documentaire
THE FIFTH PROVINCE: DONALD
MCWILLIAMS (OFFICE NATIONAL DU FILM)
À
HAUTEUR D'HOMME:
JEAN-CLAUDE LABRECQUE (LES PRODUCTIONS VIRAGE) (FILMS EN VUE)
ROGER
TOUPIN, ÉPICIER VARIÉTÉ: BENOIT PILON (AMAZONE FILM)
(CINEMA LIBRE)
L'IMMORTALITÉ
EN FIN DE COMPTE:
PASCALE FERLAND (LES FILMS DU TRICYCLE) (CINEMA LIBRE)
Meilleur
film d’animation
ÎLOT NICOLAS
BRAULT (OFFICE NATIONAL DU FILM)
BLEU
COMME UN COUP DE FEU
MASOUD RAOUF (OFFICE NATIONAL DU FILM)
TWO EASTERN HAIR LINES
STEVEN WOLOSHEN (STEVEN
WOLOSHEN) (CANADIAN FILMMAKERS DISTRIBUTION CENTER)
ENCRE
NOIRE SUR FOND D'AZUR
FÉLIX DUFOUR-LAPERRIÈRE (FÉLIX DUFOUR-LAPERRIÈRE) (CINEMA LIBRE)
Meilleur
court/moyen métrage
MAMMOUTH: STEFAN MILJEVIC (MAMMOUTH FILMS)
CORPS
ÉTRANGERS: SIMON
LAVOIE (METAFILMS) (CINEMA LIBRE)
BAGER : TOMI GRGICEVIC (VIDÉOGRAPHE)
(CINEMA LIBRE)
LÉO: NICOLAS ROY (NOVEMBRE FILMS)
LISTE
DES FILMS AVEC LEURS NOMINATIONS
20 H 17 RUE DARLING (PROD.: ACPAV, DIST. : CHRISTAL FILMS)
Meilleure
réalisation Bernard
Émond
Meilleur
scénario Bernard
Émond
Meilleur
acteur Luc
Picard
Meilleure
actrice de soutien Guylaine
Tremblay
Meilleur
montage Louise
Côté
Meilleur
maquillage Katheryn
Casault
COMMENT
MA MÈRE ACCOUCHA DE MOI DURANT SA MÉNOPAUSE (PROD. MAX FILMS, DIST. : ALLIANCE)
Meilleure
actrice Micheline
Lanctôt
GAZ BAR
BLUES (PROD. : COOP-VIDEO
DE MONTRÉAL, DIST. ALLIANCE)
Meilleur
film Lorraine
Dufour
Meilleure
réalisation Louis
Bélanger
Meilleur
scénario Louis
Bélanger
Meilleur
acteur Serge
Thériault
Meilleur
acteur de soutien Sébastien
Delorme
Meilleure
musique Guy
Bélanger, Claude Fradette
Meilleure
direction de la photographie Jean-Pierre
St-Louis
Meilleur
son Gilles
Corbeil, Louis Collin, Hans-Peter Strobl
Meilleur
montage Lorraine
Dufour
Meilleurs
costumes Sophie
Lefebvre
LA FACE
CACHÉE DE LA LUNE (PROD. : MEDIA PRINCIPIA- FILMS FCL, DIST. : ALLIANCE)
Meilleur
film Bob
Krupinski, Mario St-Laurent
Meilleure
direction artistique Jean Le
Bourdais
Meilleur
maquillage Brigitte
Bilodeau
LA
GRANDE SÉDUCTION (PROD. : MAX FILMS DIST. : ALLIANCE)
Meilleur
film Roger
Frappier, Luc Vandal
Meilleure
réalisation Jean-François
Pouliot
Meilleur
scénario Ken
Scott
Meilleur
acteur Raymond
Bouchard
Meilleur
acteur de soutien Benoît
Brière
Meilleur
acteur de soutien Pierre
Collin
Meileure
actrice de soutien Clémence
Des Rochers
Meilleure
musique Jean-Marie
Benoît
Meilleure
direction artistique Normand
Sarrasin
Meilleure
direction de la photographie Allen
Smith
Meilleur son Claude
Hazanavicius, Marcel Pothier, Michel Descombes
Meilleur
montage Dominique
Fortin
Meilleurs
costumes Louise
Gagné
LE PIÈGE
D’ISSOUDUN (PROD. : STOPFILM, DIST. ALLIANCE)
Meilleure
actrice Sylvie Drapeau
LES
IMMORTELS (PROD. : ACPAV, DIST. : CINÉMA LIBRE)
Meilleurs
costumes Brigitte Desroches
LES
INVASIONS BARBARES (PROD. CINÉMAGINAIRE, DIST. : ALLIANCE)
Meilleur
film Denise
Robert, Daniel Louis
Meilleure
réalisation Denys
Arcand
Meilleur
scénario Denys
Arcand
Meilleure
actrice Marie-Josée
Croze
Meilleur
acteur Rémy
Girard
Meilleur
acteur de soutien Pierre
Curzi
Meilleure
actrice de soutien Dorothée
Berryman
Meilleure
direction artistique François
Séguin
Meilleure
direction de la photographie Guy
Dufaux
Meilleur
son Patrick
Rousseau, Marie-Claude Gagné, Michel Descombes, Gavin fernandes
Meilleur
montage Isabelle
Dedieu
Meilleur
maquillage Évelyne
Byot, Diane Simard
MA
VOISINE DANSE LE SKA (PROD. : LES FILMS DE L'AUTRE - EXTÉRIEUR NUIT, DIST.
K-FILMS)
Meilleure
direction de la photographie Nathalie
Moliavko-Visotsky
MAMBO
ITALIANO (PROD. : CINÉMAGINAIRE, DIST. : EQUINOX)
Meilleure
actrice Ginette
Reno
Meilleure
actrice de soutien Claudia Ferri
Meilleure
musique FM Le
Sieur
Meilleure
direction artistique Patricia
Christie
Meilleurs
costumes Francesca
Chamberland
NEZ
ROUGE (PROD. : VISION 4, DIST. : CHRISTAL FILMS)
Meilleur
maquillage Claudette
Beaudoin-Casavant
PÈRE ET
FILS (PROD. : MAX FILMS, GAUMONT, AJOZ FILMS, LITTLE BEAR, DIST. : ALLIANCE)
Meilleure
musique Michel Cusson
SUR LE
SEUIL (PROD. : GO FILMS, DIST. : ALLIANCE)
Meilleur
son Simon Goulet,
Mathieu Beaudin, Louis Hone
Harry Potter enfin de retour!!!
Audrée Anne Dupont
21 décembre, 2003
C’est après quelques années d’attente que nous
avons pu découvrir la suite des aventures d’Harry Potter alors qu’il débute sa
5e année à Poudlard. Nous
rencontrons un adolescent frustré qui aimerait en savoir plus sur ce qui lui
est caché et de quoi on le tient à l’écart.
Nous compatissons avec lui étant donné que notre soif n’est assouvie que
peu à peu… Bien que le roman soit assez
volumineux (presque 1000 pages!), je suis certaine que les jeunes n’auront
aucune difficulté à le lire… si ce n’est pas le dévorer. La fin est rebondissante d’actions. Nous y avons même une révélation choc… Malheureusement, nous ne savons quand les
deux derniers tomes de cette série sortiront en librairie… Bientôt je l’espère
;)
Harry Potter a été l’objet de controverse parce
qu’il utilise de la magie et ce, depuis qu’il est apparu dans nos vie. Par
contre, cela n’empêche pas plusieurs
personnes de s’y attacher et même d’y voir des points communs avec
soi-même. Je n’y voit
rien de préoccupant puisqu’il est un enfant qui devient un adolescent. Harry vit les même choses
que tout le monde et passe à travers de dures épreuves qui, sous la magie,
cache des choses humaines et réalistes. Il a des préoccupations et ne soyez pas
surpris de le voir amoureux et confus…
Voilà peut être la clé de son succès même s’il y a monde magique qui
l’entoure et qui nous émerveille à tout coup.
Plusieurs personnes seront heureuses de revoir
cette saga sur grand écran cet été. Harry
Potter et le prisonnier d’Azkaban devrait sortir,
si j’en crois les affiches dans les cinémas, au cours du mois de juin.
Bonne lecture!
Hyperliens :
http://harrypotter.warnerbros.com/home.html
http://www.scholastic.com/harrypotter/home.asp
Manque d’artistes dans nos organisations
Michel Handfield, M.Sc. sociologie
Montréal, le 11 janvier, 2004
M. Picher,
J’ai bien ri en lisant ceci: « Le niveau de
prospérité d’une société dépend d’abord de son capital humain » (1) car nous n’avons pas de département de
« Capital Humain » dans les entreprises, mais bien des ressources
humaines. Et le propre de l’achat des ressources dans une entreprise n’est pas
nécessairement sa qualité, mais son coût. On change de fournisseur pour sauver
sur les pneus, les plastiques, les tissus, peu importe leur origine. On le voit régulièrement dans les pages
économiques de La Presse : l’entreprise X est menacée par la concurrence à
bon marchée de l’Asie; L a fermée toutes ses usines en Amérique du Nord et
produira dorénavant ses jeans en Asie, et j’en passe des meilleures! On ne recherche
pas la sur-qualité, mais la qualité minimale acceptable.
Et bien la même chose est vraie des ressources
humaines, pas de surqualification du personnel s v p. C’est risqué, la
surqualification, car la personne peut penser à plus que son travail, avoir une
vision et surtout faire des commentaires! Imaginez. Cela mettrait en cause la
quiétude de l’entreprise et la forcerait peut être à aller plus loin. Vaut
mieux tirer son profit et péricliter. Quand on sera menacée de fermer, faute
des réinvestissements qui n’auront jamais été fait, on demandera une subvention
sous chantage de mise à pied massif! Les Bougons de l’entreprenariat auront encore joué le système. Ils s’y connaissent.
Car, à part quelques professions techniques
(informatiques, administration, ingénierie et quelques autres), il y a peu
d’emplois pour diplômés universitaires. Suffit de regarder Carrières et
Professions pour le voir. Quand avez vous vu la dernière fois sociologue
ou philosophe dans ce cahier pour une entreprise? Je sais, un de mes amis en RH
me le dis souvent, on est des « rêveurs ». Mais il en faut.
N’était-ce pas le propos de Patricia Pitcher dans son livre « Artistes,
artisans et technocrates dans nos organisations »? Un succès de
librairie, mais qui a compris? Alors, si on n’embauche pas une large part de
nos diplômés universitaires, sauf pour du travail à salaire minimum parce que
l’on ne sait pas quoi faire avec, à quoi ça sert d’aller à l’université se
demandent les autres. Voilà votre
sous-scolarisation de Montréal expliquée.
Ailleurs c’est pareil me direz-vous. Peut être,
sauf qu’une recherche Internet avec les mots emplois et sociologue m’a conduit
à une offre d’emploi pour sociologue pour une firme d’Ingénierie en Facteurs
Humains et Organisationnels en France. (2) C’est un peu loin, je ne ferai donc
pas partie de l’exode des cerveaux. Mais, pourquoi ici on ne connaît que le MBA
dans nos grands cabinets organisationnels? Ce n’est certainement pas la
sous-scolarisation qui est en cause. Le manque d’artistes dans nos organisations
peut être? Le manque de vision, trop collé sur les USA et trop heureux d’être
leurs sous-traitants? Eux pensent, nous on fait le montage dans des usines
subventionnées! Et quand les choses ne tournent pas rond, on applique leurs
recettes managériales que l’on a importées et traduites. Et on nous fait de
beaux discours sur l’indépendance, yes sir! Voilà des sujets de chroniques pour
vos pages économiques.
Notes :
1. L’article en question est: Picher, Claude,
« La sous-scolarisation de Montréal », La Presse Affaires, 10 janvier
2004, p. 5
2. NORM
Intervention Etude Recherche, Ingénierie en Facteurs Humains
et Organisationnels,
PARIS
« That’s for me », Susie Arioli Band featuring Jordan Officer, Justin Time, JUST 195-2
Commentaires de
Michel Handfield (15 avril, 2004)
La première
impression qui m’est venue à l’esprit en écoutant ce CD est
« lounge », car il intègre des pièces plus douces au swing de Susie
Arioli comme un petit ensemble de jazz le ferait dans un « lounge
bar »! C’est un CD de mouture très
agréable qui met en valeur la voix de Susie et la maîtrise du genre par les
musiciens. Ce sont des pièces de la belle époque du jazz – des années 20 à 40 –
sauf la 10 et la 13 (qui me plaît particulièrement d’ailleurs) de Jordan
Officer, qui signe aussi les arrangements de ce disque! A souligner la seconde
pièce, qui me semble mettre particulièrement en valeur la voix de Susie
Arioli. Ce CD comprend les pièces suivantes:
1 On The Sentimental Side; 2 The
Way You Look Tonight; 3 If You Ever
Should Leave; 4 You Don't Know Me; 5 Tess' Torch Song; 6 Why Do I;
7 Mother Earth; 8 That's For
Me; 9 It's All Your Fault; 10 Victor Stomp; 11 Easy Living; 12 Nuages;
13 Hot Head; 14 It's a Good
Day; 15 Now I Know
Ricet Barrier, tel quel (en
public), CPM 006/007 (double) CoProd Music
Commentaires de
Michel Handfield (5 avril, 2004)
Ricet Barrier! Le
nom ne vous dit rien. C’était la voix de Saturnin, ce petit canard de mon
enfance (1964-70). Et avec mon adolescence est arrivée la chanson « Les
spermatozoïde » (1972) qui tournait occasionnellement à la radio
montréalaise. Chanson intelligente et profonde s’il en est une! D’ailleurs, sur
ce CD elle est suivie de « La Vie, la vie », monologue explicatif de
cette chanson qui montre tout le travail de recherche fait pour l’écrire, mais
avec une pointe d’humour. Car sur ce CD Ricet chante, mais s’explique aussi
pour notre plus grand bonheur.
En fait on pourrait
dire Barrier comme l’on dit Brassens. Cela doit faire au moins 4 ou 5 fois que
j’écoute ces 2 CDs depuis 2 semaines et j’ai encore des surprises, car on a
beau connaître ses chansons, il y a toujours un second degré ou une émotion qui
vient nous chercher à un endroit différent d’une écoute à l’autre. C’est un
« Brassens » de la quotidienneté et de la simplicité. Il fait dans
les histoires et les histoires de vie le « bougre »! Il raconte les
gens que l’on croit sans histoire. Il vogue entre le comique (La Java des
hommes grenouilles) et le profond philosophique, avec « Les
Spermatozoïde » ou « C’est dur d’être une belle fille ». Érudit, humoriste et
philosophe le Barrier!
***
Mais Ricet Barrier c’est
aussi une voix et un ton caractéristique. Un style. Cela se sent d’autant plus
que cet album est dépouillé, Ricet accompagnant Barrier « tout seul à la guitare, au banjo, au
ukulele... » (Livret), ce qui donne une toute autre dimension
à ces chansons, jetant un éclairage nouveau sur les textes. J’en prend pour
exemple «Isabelle v’là le printemps» qui, de mémoire, avait des
meuglements de vaches. Ces meuglements sont disparus et le texte n’en ressort
que davantage. A défaut d’un plaisir retrouvé, c’est un plaisir renouvelé!
Tout ce qu’il fait
comme accompagnement, avec sa guitare et sa voix, est assez exceptionnel. Ainsi
dans « La Java des hommes grenouilles » ou dans
« L’enterrement » l’accompagnement de Ricet à Barrier vaut l’écoute!
Simple mais efficace. En fait c’est ce que l’on peut retenir de « Tel
quel » : Simple et efficace, mais surtout pas dépouillé! Oh non!
Hyperliens:
http://www.coprod.com/ricet.htm
Lancement
« That’s for me »
de Susie Arioli Band featuring Jordan Officer
Michel Handfield
30 mars, 2004
Nous avons assisté
ce soir au lancement du nouveau CD de Susie Arioli – ce dont nous vous
reparlerons dans quelques temps car nous aimons faire plusieurs écoutes d’un CD
avant d’en parler. Mais déjà, la prestation de ce band fut plus qu’agréable.
Durant la prestation
de présentation nous avons même noté à chaud – car notre
« Palm » nous suit toujours - ce qui suit: douceur rythmique;
« lovely band »; et, pour Susie, la voix comme instrument, l’émotion
comme partition! C’est tout dire. Et nous ne sommes certainement pas les seuls
à le ressentir, car ce band tourne sur la planète, faisant des tournées aussi
bien en Amérique qu’en Europe.
Hyperliens :
Daniel Lavoie, Comédies Humaines, GSI Musique, SMAC-6256
Balzac a écrit la comédie humaine, Daniel Lavoie
la chante! Il a une âme ce CD, comme les paravents chinois :
Bien sûr qu’ils ont une âme les paravents chinois
Ils ont celles de ces femmes qui ne leur cachent rien
Ils ont celles qu’ils réclament dès qu’elles couvrent leurs seins
Bien sûr qu’ils ont une âme les paravents chinois
Cette âme qui traverse ce CD, ce sont les
musiques que Daniel Lavoie a écrites sur les « poésies » que Brice
Homs et Patrice Guirao ont écrit pour lui! Ceci en fait un disque différent.
Différent, d’abord par les textes, car ce ne
sont pas ceux de Daniel. Mais en même temps cela lui ressemble dans la douceur
et l’émotion. Toute la sensibilité de Daniel y est. On la sent dans ses
musiques. C’est lui. Un autre n’aurait jamais
fait les mêmes musiques sur les mêmes mots!
Différent ensuite, car il y a longtemps qu’on ne
l’a pas entendu et il semble avoir pris de la profondeur, dans l’être et dans la
voix. Il y a un plus qui traverse cet album. C’est « Lavoie »!
Je n’ose parler d’une chanson en particulier,
car elles sont toutes bonnes et différentes dans les textes, les couleurs, et
les musiques. Comme autant de single à succès. Mais en même temps, il y a une
ligne directrice : l’humain, qui fait que
cet album se tient comme un tout même si l’une a un accent chinois et
l’autre un accent hispanisant! Comme la comédie humaine nous rejoint tous –
Balzac, Chaplin ou Zola sont universels – de par son
humanité et sa justesse, cet album nous rejoint aussi profondément sur les
mêmes paramètres. Comédies humaines est une forme d’humanisme. Chapeau Daniel!
Hyperlien:
Le Petit roi, Jean-Pierre FERLAND chanté
par…, GSI Musique, PJC-1133
Avec « Comédies Humaines », Daniel
Lavoie a montré qu’il sait maintenant parler aux femmes. Le savait-il quand il
a enregistré Si je savais parler aux femmes sur cet album
dédié à JP ou était-il un petit coquin? Une chose est sûre, il sait
l’interpréter. Comme tous les autres qui sont sur cet album d’ailleurs.
Avec une telle relecture des œuvres de Ferland
on saisit toute la contemporanéité de
ses textes; l’immortalité de sa poésie! Que ce soit le grand Gilles qui chante les
immortels ou la voix jazzy de Térez Montcalm qui « jazz » Ton
visage, ces chansons vivent sous un nouveau jour! Ce sont des
classiques. Ont les ressent tout autant que les originales, même revisitées par
de nouveaux interprètes ou chantées dans une autre langue. Quand Bia chante Que
bom você, c’est « une chance qu’on s’a »! Et quand
c’est Éric Lapointe qui la chante, c’est la tendresse du rocker qui ressort!
On reconnaît les grands à l’immortalité de leur
œuvre. C’est le cas de Ferland, car ce CD nous prouve que son œuvre le dépasse.
Que ses chansons peuvent vivre au delà de lui et de son époque. Si ses
principales chansons peuvent être réactualisées et réinterprétées par d’autres,
tout en demeurant aussi belles sous leur nouvelle forme, c’est qu’elles sont
des immortelles! Rien de moins.
Liste des titres et interprètes que l’on
retrouve sur cet album:
1 Le petit roi (Kevin Parent)
2 Si je savais parler aux femmes (Daniel Lavoie)
3 Je ne veux pas sortir ce soir (Isabelle
Boulay)
4 Une chance qu'on s'a (Eric Lapointe)
5 Le chat du café des artistes (Luc de
Larochelière)
6 Les immortelles (Gilles Vigneault)
7 La musique (Michel Rivard)
8 Ton visage (Térez Montcalm)
9 La vie est longue (Yves Lambert)
10 Je reviens chez nous (Sylvain Cossette)
11 Que bom cè (Une chance qu'on s'a) (Bïa)
12 Ma chambre (1987) (Céline Dion)
13 Que veux-tu que je te dise? (Marie-Denise
Pelletier)
Hyperlien:
Michel Handfield
16 mars, 2004
Aujourd’hui nous avons assisté au dévoilement
des finalistes de la 24e édition des prix Génie – prix pour le
cinéma canadien – par Monsieur Guy Fournier, Président de l’académie
canadienne. Comme tous les autres intervenants du milieu du cinéma M. Fournier
ne pouvait que répéter que cette année en fut une
exceptionnelle pour le cinéma québécois, qui compte d’ailleurs pour les 2/3 des
nominations à ce gala.
Vous retrouverez donc « LA GRANDE SÉDUCTION » « LES
INVASIONS BARBARES », « La face cachée de la lune », et plusieurs autres films de la mouture
québécoise dont nous avons parlé en nos pages. Vous retrouverez aussi des films
de la mouture canadienne, tel « Owning Mahowny », dont nous avons aussi parlé. Et il y aura même la possibilité
de revoir les cinq films de la catégorie
«Meilleur film» au CINÉMA BEAUBIEN.
Le gala sera diffusé sur les ondes de MusiMax,
en direct, le 1er mai à 20h.
Hyperliens :
Reportages, communiqués de presses et opinions!
Un an après l’invasion de l’Irak
7 000 personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer les
conséquences de cette guerre
Montréal, le 20 mars 2004 - Dans le cadre de la journée mondiale d’action contre l’occupation de
l’Irak, plus de 7 000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal, à
l’appel du Collectif Échec à la Guerre.
Aux États-Unis, des actions de protestation ont eu lieu dans plus de 300
villes, et au Canada, dans plus de 70 villes, incluant Vancouver, Toronto,
Ottawa et toutes les capitales provinciales. Au Québec, des manifestations ont
également eu lieu à Québec, Chicoutimi (en soirée), Sherbrooke, Rouyn-Noranda et
Bonaventure.
Un an plus tard, l’histoire a donné raison à la
majorité écrasante de la population de notre planète qui, révoltée par les
mensonges, l’arrogance et le coup de force de la superpuissance étasunienne et
de ses quelques alliés, s’était opposé à l’invasion de l’Irak. Un an plus tard,
on compte plus de 10 000 morts civiles en Irak directement attribuables à cette
intervention. Aucune réparation sérieuse des infrastructures (égouts, eau
potable, électricité, téléphone, etc.) n’a encore été entreprise et la
situation générale demeure chaotique et dangereuse pour la population.
Tout au long du parcours, pancartes et slogans
dénonçaient l’occupation de l’Irak, bien sûr, mais aussi l’occupation de
l’Afghanistan et de la Palestine. Les
mesures soi-disant antiterroristes, les déportations de réfugiéEs, la
militarisation croissante de l’économie et de la politique étrangère du Canada
étaient également des thèmes qui unissaient les participantEs à cette marche.
«Qui veut attaquer l’Irak? Allez! Qui veut
attaquer l’Irak?» Au coin de Sainte-Catherine et Université, le réseau Bloquez
l’Empire invitait les passants à frapper une pinata remplie de de Dinars
irakiens arborant les logos de Bechtel et Bearing Point, deux importantes
compagnies ayant des contrats de «reconstruction» en Irak.
Les Mémés en colère on chanté leur colère contre
l’occupation et la guerre sur les escaliers du Christ Church Cathedral. À leurs côtés, une trentaine de jeunes
artistes de l’UTIL (Unité théâtrale d’intervention loufoque) vêtus de blanc et
portant des ailes des «forces du bien», se couvraient les oreilles, les yeux et
la bouche…
Devant la foule rassemblée sur la rue
René-Lévesque, face au Complexe Guy-Favreau, Raymond Legault, porte-parole du
Collectif, a rappelé que cette reconstruction tant vantée par les États-Unis
n’a pas lieu dans les faits : «En Irak, il n’y a pas de reconstruction, sinon
la construction de six bases militaires permanente pour l’armée d’occupation!»
S’exprimant au nom de la Coalition pour la
justice et la paix en Palestine, le Dr. Paul Lévesque a rappelé que « les
Palestiniens et Irakiens sont victimes d’une seule et même politique. Le préalable à la sécurité et à la paix, la
condition absolue pour l’élimination du terrorisme, c’est la fin de l’occupation
et la reprise en main de leur propre destin par les populations concernées.
»
La comédienne Pascale Montpetit, pour sa part, a
fait lecture d’un texte dramatique et humoristique, intitulé La civilisation,
qu’elle publiait récemment dans un quotidien montréalais : « Devant Bush, cet
être morbide, je suis bloquée depuis un an à la deuxième des
cinq-étapes-devant-la-mort d’Élizabeth Kubler-Ross : déni, colère, négociation,
dépression et acceptation. Je n’ai pas trop envie de passer à la négociation, encore moins à l’acceptation » a-t-elle dit,
chaudement applaudie par la foule.
Nicole Fillion, présidente de la Ligue des
droits et libertés, a fait état de la nouvelle campagne à laquelle son
organisme convie toutes les forces vives de la société québécoise : « Plus nous
serons nombreux à être conscients de la duperie de la logique ‘sécuritaire’,
mieux nous pourrons résister à toutes les mesures introduites sous le couvert
de la ‘lutte au terrorisme’. Car, dans
la société qu’on nous propose, nous ne serons pas plus en sécurité, nous ne
serons que moins libres ». Elle a
rappelé les exemples tragiques de Maher Arar et de Mohamed Cherfi.
Directement d’Irak, dans un enregistrement en
arabe et en anglais, Ismael Daoud de l’Association nationale pour la défense
des droits humains en Irak, a appelé à la solidarité entre les peuples.
Karen Young, artiste pour la paix de l’année
2003, a réchauffé la foule avec la chanson «Everybody knows» de Leonard Cohen,
pour terminer la journée en beauté.
La clôture a été animée par Paul Klopstock,
président des Artistes pour la paix, et Michèle Asselin, présidente de la
Fédération des femmes du Québec.
Le Collectif Échec à la guerre regroupe plus de
200 organismes, associations, syndicats et réseaux au Québec.
***
PLUS D’UNE CENTAINE DE PERSONNALITÉS PUBLIQUES
LANCENT UNE CAMPAGNE CONTRE LE BOUCLIER ANTIMISSILE
Montréal, le 18 mars 2004 - Vivement préoccupés par la position du gouvernement Martin sur la
question de la participation canadienne au bouclier antimissile, plusieurs
groupes à travers le Canada, dont le Collectif Échec à la Guerre, se sont
concertés pour rédiger une lettre ouverte au premier ministre Paul Martin. Plus
d’une centaine de personnalités d’un bout à l’autre du pays – artistes,
scientifiques, intellectuels et personnalités politiques – ont endossé cette
lettre. Leur appui marque le coup d’envoi d’une campagne pancanadienne pour
exiger que le gouvernement canadien refuse toute participation au bouclier
antimissile. Parmi les personnalités québécoises qui ont signé la lettre, nous
retrouvons, entre autres, Pierre Dansereau, Richard Desjardins, Madeleine
Parent, Alexandre Trudeau et Raymond St-Gelais, évêque de Nicolet.
« Ce bouclier antimissile est présenté comme un
système défensif. Or, il n’en est rien. En fait, le bouclier antimissile ouvre
la porte à une prolifération et à une diversification d’armes et relance la
course aux armements, conventionnels et nucléaires. (…) Depuis 1997, (…)
l’objectif pour le début du 21e siècle est le déploiement dans l’espace de
systèmes d’armements capables d’atteindre très rapidement toute cible dans
l’espace ou sur Terre. Le bouclier antimissile fait partie intégrante de ces
systèmes. (…)
Nous nous élevons contre le détournement
d’énormes ressources collectives qu’entraînera la décision de participer au
bouclier, alors que les besoins en matière de santé, d’éducation, de logement,
d’environnement et de développement international durable sont criants. Nous
croyons fermement que la véritable sécurité passe par le respect des droits
humains le plus fondamentaux, une distribution plus équitable des richesses et
un monde plus juste. C’est là le type de société que nous voulons, pour nous et
nos enfants.
(…) Nous sommes indignés de constater, Monsieur
Martin, que votre gouvernement ait tenu un vote sans avoir au préalable
organisé une vaste consultation publique sur une question aussi importante pour
tous et toutes. D’autant plus que cette position renverse la politique
canadienne d’adhésion aux régimes internationaux de non prolifération, de
contrôle des armements et de désarmement des dernières décennies. Comment
peut-on justifier autant de précipitation dans une voie potentiellement
suicidaire pour la vie humaine elle-même ? »
Aujourd’hui même, nos partenaires dans plusieurs
grandes villes canadiennes – dont Vancouver, Toronto, Halifax et Edmonton –
rendront publique une telle lettre et la liste des signataires actuels.
Alors que le ministre de la Défense David Pratt
a déclaré qu’il n’était pas exclu que des lanceurs de missiles intercepteurs
soient éventuellement placés sur le territoire canadien, il est urgent que la
population québécoise et canadienne
fasse entendre son opposition à ce projet.
Pour prendre connaissance de la lettre, la
signer ou la faire signer par d’autres personnes dans votre milieu, ou encore
pour connaître la liste complète des personnalités qui l’ont endossée, veuillez
consulter le site www.echecalaguerre.org.
***
Investiture Libérale de Papineau
Michel Handfield
8 mars, 2004
Jeudi dernier, le 4 mars, nous avons assisté à
l’investiture libérale du district de Papineau, ceci étant le Comté dans lequel
est Societas Criticus. Le député ministre du comté, Pierre S. Pettigrew, fut
élu par acclamation.
Il en a profité pour faire un discours de
circonstance, parlant des valeurs libérales : justice, compassion, et égalité.
Mais il a aussi parlé de mondialisation, un dossier qui lui tient à coeur. Un
dossier complexe aussi, car il a de multiples facettes.
Étant nous même intéressé par ce dossier – nous
avons d’ailleurs une page mondialisation sur notre site – nous savons que ce
n’est pas un dossier facile et qui prête souvent flanc à la critique, car ce
dossier est tellement complexe qu’il y a toujours des aspects susceptibles
d’être oubliés par les principaux intéressés et critiqués par les opposants.
Mais si le Ministre connaît le milieu, a une culture
de l’herméneutique qui l’entoure et écoute les critiques, il a davantage de
chance de faire une bonne job. C’est un peu ce que semble avoir Pierre S.
Pettigrew, ayant, entre autres, une maîtrise en philosophie des relations
internationales, travaillé à l’OTAN et œuvré en commerce international au
niveau de l’entreprise privée. De plus, il ne donne pas une image de
confrontation, mais d’écoute, ce qui en fait un candidat intéressant.
Naturellement il n’est pas parfait, mais qui l’est? Pour en savoir plus, je
vous invite à visiter son site Internet :
http://pierrepettigrew.parl.gc.ca/
Pour en revenir à cette investiture, l’autre
point qui m’a frappé était la diversité des personnes présentes : de tous les
âges et groupes ethniques. C’était là une différence marquée avec des réunions
du Parti Québécois auxquelles j’ai déjà assistées et qui me semblaient
davantage homogènes. Cette diversité ne peut qu’être un plus, dans un monde à
la fois en effervescence et de plus en plus interdépendant en même temps, que
ce soit pour le comprendre ou pour en saisir les opportunités. Contrairement au
conservatisme, qui espère conserver un ordre établi, le libéralisme semble
tourné vers l’avenir et la liberté, avec tout ce que cela implique d’erreurs,
de réussites et, surtout, de dynamisme!
***
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
INTERNATIONAL / PALESTINE-ISRAËL
Mur de l’Apartheid
Inquiétante modification de la position du Canada envers le conflit
israélo-palestinien
Montréal, le 04 février 2004 - L’Association québécoise des organismes de coopération internationale
(AQOCI) s’inquiète des positions récemment exprimées par le Gouvernement du
Canada, à l’effet que la construction d’un mur de 700 Km de béton, de fils
barbelés et de tranchées, par les Israéliens en Cisjordanie, ne relèverait pas
de la Cour internationale de Justice de l’ONU. Selon le Citizen d’Ottawa du 31
janvier 2004, le Gouvernement du Canada s’apprêterait à appuyer la position
israélienne à l’effet que la construction de ce «Mur de l’Apartheid» n’est
qu’une question politique, et non pas une question de droit international.
«C’est indigne de la position historique du
Canada face à l’occupation israélienne», soutient Gervais L’Heureux, président
de l’AQOCI. «Si le Canada soutient que la question n’est que politique et doit
donc se régler entre Israël et l’Autorité palestinienne, le Gouvernement de
Paul Martin renoncera de facto à sa position officielle de non-reconnaissance
du contrôle israélien des territoires occupés.»
Il s’agirait donc d’une modification majeure de la politique extérieure
canadienne face à l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza.
Selon l’AQOCI,
le mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens
occupés, sous prétexte de lutte au terrorisme, n’est qu’une mesure visant à
s’emparer illégalement des territoires et des ressources naturelles du peuple
palestinien, de même qu’un outil de ségrégation et de répression des droits qui
doit être reconnu comme tel à la lecture de la IVe Convention de Genève. La
Convention spécifie qu’un pays occupant n’a pas le droit de transférer sa
propre population dans les territoires occupés. Or, c’est justement pour
pouvoir y installer et consolider la présence des colons que le mur est
construit précisément sur ce tracé. Ce
mur est donc plus que du béton armé; il est illégal.
Aggravation du drame humanitaire
Le Mur de l’Apartheid est dénoncé vertement par
de nombreuses organisations de droits humains et organisations humanitaires
tant israéliennes, palestiniennes qu’internationales. Selon l'Institut d'Information, de Développement
et de Politiques d'Orientation dans le domaine de la Santé (HDIP à Ramallah),
qui dévoilait les résultats d’une étude en conférence de presse mercredi
dernier, le 28 janvier 2004 : «Le Mur de l’Apartheid a déjà bouleversé la vie
de 750 000 Palestiniens et Palestiniennes dans près de 40 % des communautés et
a un effet sérieux sur le système de santé.»
Le Dr. Mustafa Barghouthi (MD, MSc.), fondateur et directeur de HDIP,
rappelle que la construction de la première étape du mur a détruit des pans
entiers du modèle de développement des soins de santé en Palestine, modèle,
justement, basé sur les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
des Nations Unies. Rappelons que plus de 730 points de contrôle sont déjà en
place pour restreindre les déplacements des Palestiniens.
Le Canada ne doit pas manquer à son engagement à
l’égard de la sécurité humaine qui repose sur la défense des droits humains, la
promotion de la justice sociale et du droit international. L’AQOCI demande au gouvernement canadien de
dénoncer le mur en construction par Israël et de porter plainte devant la Cour
Internationale de Justice de l’ONU.
L’AQOCI invite la population à se joindre à la
vigile pour la paix et la justice en Palestine organisée par Palestiniens et
Juifs Unis (PAJU), le vendredi 6 février 2004 à midi, devant le Consulat
d’Israël à Montréal. Il s’agira du 3e
anniversaire de ces vigiles hebdomadaires qui dénoncent les violations du droit
international et des droits humains des Palestiniens par Israël.
L’AQOCI regroupe 52 ONG oeuvrant au Québec pour
le développement solidaire, juste et
démocratique.
Une journée nationale contre le Mur de
l’Apartheid aura lieu le 23 février prochain, en Palestine, jour de l’ouverture
des audiences à ce sujet à la Cour internationale de Justice (La Haye).
AQOCI : www.aqoci.qc.ca
PAJU : www.geocities.com/rezeq_f/PAJU.html
HDIP : www.hdip.org/french/index.htm
***
COMMUNIQUE DE PRESSE
Suppression par le Gouvernement Raffarin d’un
établissement public garant d’une information indépendante pour le
développement durable : l’Institut Français de l’Environnement
L’institut Français de l’Environnement, un
Etablissement Public localisé à Orléans qui avait été créé par le gouvernement
Rocard (le décret de création a été signé le 18 novembre 1991 par Edith
Cresson) est en passe d’être rayé d’un
trait de plume par le gouvernement Raffarin.
Rappelons que, à la veille du Sommet de la Terre
de Rio, en application du Plan National pour l’Environnement (PNE), présenté au
parlement en juin 1990, l’IFEN avait été créé, en tant qu’Etablissement Public.
En ligne avec le concept et le mode de mise en œuvre des politiques publiques
de développement durable émergentes à cette époque, les diverses parties
prenantes (scientifiques, associations, élus, administrations…) étaient
largement représentées dans les trois instances gouvernant l’IFEN : conseil
d’administration, conseil scientifique et comité des usagers.
L’IFEN a fait preuve, depuis sa création, de sa
capacité à produire en toute indépendance, et avec les garanties scientifiques
nécessaires, une information utile à tous les publics sur l’état de
l’environnement de la France, les pressions qu’il subit, et les réponses mises
en œuvre par les divers acteurs, notamment l’état et les collectivités
publiques. Une contribution essentielle pour l’élaboration des indicateurs de
développement durable, comme le soulignait encore récemment les travaux de la
CNDD…
Point focal national de l’Agence Européenne de
l’Environnement localisée à Copenhague, il participait activement à un réseau
national et européen d’établissements spécialisés, indépendants des
administrations régaliennes, mobilisant divers acteurs dont les autres
établissements publics : ses homologues européens et les établissements
nationaux plus anciens en charge de tel ou tel domaine de l’environnement...
Un projet de décret en préparation au cabinet de
Mme Bachelot, défait cet Etablissement Public et le transforme en service de
l’administration centrale. La comparaison des deux décrets montre, de manière
très significative, la disparition de plusieurs
mots clés caractérisant jusqu’ici les missions de l’Etablissement : pollutions,
dissémination des substances chimiques dangereuses, protection de espaces et
des espèces, occupation des territoires, utilisation des sols et des ressources
naturelles, gestion des déchets, environnement urbain…Aurait-il trop bien
montré les évolutions en cours dans ces domaines ? De même l’IFEN perd toute
prérogative concernant l’acquisition des connaissances : disparaît du nouveau
décret tout ce qui se réfère à la fonction d’observatoire ou de mesure, ou à la
participation à des initiatives conjointes avec d’autres établissements pour
combler les lacunes de connaissances.
Dans cette logique qui retire à l’IFEN toute
capacité propre d’observation de l’environnement, l’Institut perd aussi la
faculté de développer des partenariats avec d’autres établissements publics
pour construire des projets contractuels
d’observation des milieux naturels ou des pollutions.
Le retour à l’administration centrale signe
aussi l’arrêt des politiques contractuelles de l’IFEN. Il ne pourra plus, comme
par le passé, engager des projets pour le compte de l’Union Européenne ou de
l’Agence Européenne de l’Environnement, comme ce fut le cas pour le programme
de cartographie de l’occupation des terres « Corine land Cover ». Il n’aura
plus vocation et ne sera plus à même de développer des relations contractuelles
paritaires avec les autres établissements, entreprises ou collectivités intéressés
à son appui, et perdra de ce fait la possibilité de poursuivre avec eux des
projets communs au service des politiques de développement durable.
C’est sans doute cette indépendance reconnue au
niveau national, européen et international, tant sur le fond que sur la forme,
comme cette lisibilité acquise du
public, des médias et des usagers, dont l’IFEN a fait la preuve au cours de ses
12 années d’existence, que ne peut plus tolérer le gouvernement Raffarin et sa
ministre de « l’écologie et du développement durable ».