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Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

            D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

www.homestead.com/societascriticus

 

Vol.6  no. 1

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

Section jeunesse

 

Édito

Criticus Politikos

Le Journal

Livres de la mondialisation

De l’anti @ l’alter! - Texte inspiré par le livre « Où va le mouvement altermondialisation?

Deux livres en porte à faux… et un pourfendeur de « vérités »!

Commentaires livresques!

Sous la jaquette!

Nouveaux livres reçus

Organisation

Notes d’écoutes

Les Films

Prix Jutra (2004)

 24e Gala des Prix Génie

Fil de presse

 

Index

 

 

Nos éditos

 

How to make the United Nations a truly democratic organization? (1)

Michel Handfield 

 

May 5, 2004

 

This is a good question. Before we have other questions to answer:

 

1) Why some countries doesn’t listen the UN, USA included? Because the UN is a kind of table of discussion. It has not power to enforce its decision, nor mandate from population. Think to resolution concerning Israel and Palestine or some agreements on environment or armaments.

 

2) The developed countries, like USA, enforce economic development and exchange more than democratic, environmental and socio-politics ones. It’s in the interest of corporations to abolish barriers to produce where it’s less costly than where the regime is democratic and fair to citizens. When you read in newspaper the story of a multinational that closed its factory in China to open it in Germany, where the human right, democratic values, salary and trade union are fair? And if a corporation do that, its share value will grow up or fall down on the stock market? Answer this question is answers the question of value of democracy on the market!

 

3) UN can’t put out a dictator in a country as Iraq or ask the legitimacy of United-States Presidential ballot, where the President isn’t elected directly by citizens but by great electors. UN hasn’t the Power to stop a country to do a war to control petroleum source or to affirm his dominance on the world with false motive as antiterrorist ones by example!

 

4) UN cannot force countries to adopt democratic organization. Sit at the UN all countries: democratic ones as dictatorial; civil ones as ideological (including religious); liberals ones as conservatives!

 

To be democratic, UN representatives ought to be elected by world population. It can’t be done in a world where the countries aren’t democratic. In a world where ideologies direct citizens more than citizen guide politics. Just to think to religious precepts who limit equality, citizens’ freedom or available choices. The separation of religious and civil society isn’t winning in a lot of countries and where it’s winning, it’s constantly at stake. Think to the place God or Faith take in USA, Israel or Arab countries! Think the number of time George W. Bush say “God bless America” as God “approve” him. I’m not sure God, Yahweh, Allah or other name we give to him can easily approves political or religious leaders of our times without contradict “himself” if he is a God of peace and compassion!

 

We will speak about democracy at UN as in countries when (i) we will separate ideology – especially religious ones – from citizenry; (ii) place religion in private sphere and (iii) have free election in all countries, continents and UN, because we need international law and organizations (as tribunal and police force) to discipline countries and multinationals groups on human rights, environment and work conditions for just name it. It’s not for today, nor tomorrow because we have less faith in human kind and sciences than in ideology, mythology and religions! I don’t say God doesn’t exist, but we trust more a guy who speaks in name of God than in name of sciences. We have more confidence in “Genesis” than in the Brundtland report on environment and development. We do more confidence in our horoscope, if it said to leave our truck home today, as in environmental reports who conclude to use less our car than public transportation system for our future!

 

Humankind does more technological progress than democratic, political and social ones from Socrates times! On our social development we have to start from scratch every time, while we start where the other leaves us on technical ones. We have to learn walking, speaking and learning to live in democracy at each generation. But on technology we start where our father was: we don’t have to learn the crystal radio or to cook on fire before using TV, computer or the last microwave! That’s why democracy, at UN or in any country, isn’t guarantee, United-States included. It’s a citizen desire and citizens have responsibilities to keep it alive at all generation! Not just to pass it, but to learn it, to leave it, to do it!

 

           

 

1. Ce texte est anglais imparfait, car je suis francophone malgré mon nom. Il se veut une correspondance avec un site de recherche aux Etats-Unis (21st century social evolution) qui me posait la question suivante : « What would be required to make the UN a truly democratic organization? » Pour ceux qui ne le savent pas UN signifie United Nations ou, en français, les Nations Unies. 

 

 

 

Appliquons les mêmes normes qu’au Privé!

Michel Handfield

 

6 avril, 2004

 

 

« Partenariat : le privé demande l’aide de l’État » (Le Devoir, 3 avril) et Jean Charest en entrevue au DEVOIR : « Les super-hôpitaux seraient gérés par le privé » (6 avril)! Comme ça le privé gère mieux! Pourtant il quémande souvent l’aide de l’État… jusque pour préparer ses soumissions, « car il n’est pas question que le génie-conseil donne son expertise » (Le Devoir, 3 avril). Mais d’où vient cette expertise? Des écoles de génie et des grands travaux publics qui ont tous été subventionnées par l’État dans le passé, ce qui a contribué à faire de ces entreprises ce qu’elles sont devenues. Peut être que l’État devrait vous envoyer une facture pour cela! Non mais, rire de l’État c’est à la mode, mais là rire du contribuable ça va faire!

 

En fait, Jean Charest devrait s’asseoir 2 minutes et penser. Le privé gère mieux alors embauchons à la même source qu’au privé : des diplômés d’universités québécoises et d’ailleurs dans le bassin de la population du Québec. Là il verrait que c’est ce qu’il fait déjà. Donc si le bassin de main-d’œuvre est le même, le problème est ailleurs.

 

Première hypothèse : ce peut être un problème de leadership! Les leaders du monde des affaires sont meilleurs que les leaders de la politique. Jean Charest devrait-il démissionner et laisser son poste à Pier Karl Péladeau ou à Julie Snyder? Mais que font ces leaders quand ils ont une difficulté? Ils demandent une subvention de l’État! Donc…

 

Deuxième hypothèse : l’État doit demander des subventions. A qui? A ceux qui ont de l’argent : les entreprises. Alors qu’on fasse une nouvelle taxe à l’entreprise qui s’appelle « Aide à l’État ». Et si les entreprises ne veulent pas, comme le dit la théorie « si c’est bon pour toi, c’est bon pour moi », que l’État fasse de même et coupe toutes subventions à l’entreprise privée et charge un intérêt sur ses prêts aux entreprises! Elle va en avoir de l’argent pour gérer ses hôpitaux, ses écoles et le transport public! Simple, non?

 

Cependant il serait injuste de croire que cela règlerait tout. Une troisième hypothèse se pose : quels sont nos pratiques d’embauche? Car si on n’embauche pas les bonnes personnes, peut être que les problèmes ne se résolveront pas. Ayant déjà appliqué à quelques occasions à la fonction publique j’ai des doutes sur ces pratiques. J’ai déjà passé des examens qui portaient sur l’alimentation végétarienne pour des postes en recherches sociales, soit disant qu’il faut des examens neutres pour donner une chance égale à tous. Ce n’est pas la compétence dans votre discipline qui compte dans de tels examens, pour des raisons d’équités, nous dit-on! Imaginez la firme d’ingénieur qui ferait passer un examen sur l’alimentation végétarienne pour embaucher un(e) ingénieur(e) en structure pour construire un méga-hôpital ou un pont! Ce serait très rassurant n’est-ce pas? C’est peut être de ce côté, les ressources humaines, qu’une « réingiénérie » est requise! Si vous n’en êtes pas convaincu, voici un autre exemple. J’ai déjà appliqué sur un poste demandant un secondaire V et 3 ans d’expérience, dont l’expérience du travail domestique comptait pour des raisons d’équité envers les femmes au foyer (et les hommes au foyer eux?) disait-on dans l’annonce de cet organisme gouvernemental, et on m’a répondu qu’on ne pouvait regarder ma demande, malgré que j’ai un bac et une maîtrise, car je n’ai pas les 3 ans d’expériences requise!!! Particulier, n’est-ce pas?

 

Non, non, s’il y a un problème dans l’État québécois, c’est probablement au niveau des pratiques d’embauche et dans votre structure organisationnelle (structure d’ordre) qu’il se trouve, car je ne vois pas pourquoi les mêmes diplômés qui peuvent être efficace dans le privé ne le sont pas dans le public, d’autant plus que souvent ces personnes ont connus les deux systèmes. Cette hypothèse ne vaut qu’en autant que l’on considère l’entreprise privée, parfois largement soutenue par l’État, comme étant un modèle d’efficacité! Mais je serais quand même curieux de voir comment se débrouillerait l’entreprise privée sans aide de l’État et avec les mêmes normes qui font qu’un emprunt pour construire un entrepôt ou acheter un ordinateur serait une dépense (au même titre que construire une école, une bibliothèque ou acheter des livres pour mettre dedans!) et non un investissement déductible d’impôt et éligible à des subventions?

 

   

  

  

 

Le commerce, plus que la fête!

Michel Handfield, Délinquant Intellectuel

 

21 mars, 2004

 

Comme toutes Fêtes « commerciales », Pâques ne fera pas exception et votre amour se mesurera à la grosseur du lapin ou de l’œuf en chocolat, du bouquet ou au luxe du restaurant! Après le « down » de l’après Noël, Pâques fait partie du renouveau commercial qui débute avec la St Valentin et se poursuit par la fête des mère et la fête des pères avant l’arrivée de la manne touristique!

 

Comme je suis délinquant de nature, au lieu d’acheter des roses à ma blonde… j’ai acheté des rosiers il y a quelques années et elle a des roses tout l’été! C’est plus naturel. Je ne l’amène pas au resto non plus, car je fait la cuisine 90% du temps. Je n’achète pas de cartes, car je fais de la poésie ambulante! J’en fais même trop je crois, car elle me dit que c’est un cadeau quand je me tais! Dire qu’il y  a des femmes qui se plaignent que les hommes ne parlent pas!

 

Au lieu d’acheter le traditionnel chocolat, profitez-en donc pour créer ou pour surprendre. C’est d’ailleurs pour cela que je me permets de vous en parler d’avance.

 

Laissez de côté les standards du commerce. Profitez-en pour sortir des sentiers battus. Partager de la culture. Au lieu d’un bouquet, allez voir quelque chose de nouveau, découvrir: un concert de musique classique ou un chanteur populaire d’ici; une pièce de théâtre; choisissez un livre, voir un essai, pour surprendre! Découvrez le dernier Daniel Lavoie (Comédies humaines) ou « Le petit roi » (Disque hommage à Ferland), qui sont tous les deux excellents. Ils mettront du soleil dans vos vies. (1)  À ce temps ci de l’année on en a bien besoin. Je vous souligne aussi la sortie de l’album « That’s for me » du Susie Arioli Band prévue le 30 mars prochain. L’occasion de mettre du Swing dans Pâques!  

 

Célébrez le printemps avec du théâtre, de la musique, de l’art ou que sais-je encore. Je vous souhaite une joyeuse Pâques ou fête du printemps, car si Pâques se rapporte à la résurrection de Jésus chez les Chrétiens, d’autres fêtes existent aussi dans d’autres religions et d’autres cultures, même chez les non croyants, pour célébrer l’arrivée du printemps:  temps de résurrection de la nature! (2)

 

Notes:

 

1. Ces deux albums sont de GSI musique : www.gsimusique.com

2. Voir: http://www.branchez-vous.com/special/paques/origines.html à ce sujet si vous voulez en savoir plus.

 

 

 

Vous n’y êtes pas, bande de caves!

Michel Handfield, M.Sc. sociologie

Éditeur du webzine Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Abonné au Devoir

 

Montréal, le mardi, 9 mars, 2004

 

 

En lisant mon Devoir de samedi en retard, l’article « Vous n’êtes pas tanné de ne pas lire, bande de caves! » m’a fait titiller. (1) Car comment peut-on dire sérieusement que la lecture diminue si ne sont pas considérés les médias Internets dans cette étude, ni les quotidiens! Le Devoir vaut bien les magazines d’horoscope et de vedettariats de la téléréalité selon moi! La fréquentation de webzines et de médias étrangers par l’Internet est aussi un apport culturel important dont cette étude ne tiens pas compte.

 

En fait si je me fie à cette étude, je dois être quelqu’un qui n’a probablement pas une grande culture, n’ayant pas de dictionnaires papiers, car mes dictionnaires – Le Robert, Le Larousse, le Webster et Encarta – sont sur CD-ROM! Bref, il est temps que nos gens de statistiques apprennent qu’un ordinateur ne sert pas qu’à faire que du SPSS, car ces données viennent de « Survol, le bulletin de la recherche et de la statistique »! Au fait on est au XXIe siècle et on subventionne des entreprises de multimédias, mais pas encore les webzines, car paraît-il que cela fait partie de la culture. Faudrait peut être leur dire.

 

Note :

 

1. Stéphane Baillargeon, « Vous n’êtes pas tanné de ne pas lire, bande de caves! », in Livres/Le Devoir, Samedi 6 et Dimanche 7 mars 2004, p. 1

 

Références :

 

Le Devoir :

http://www.ledevoir.com/

 

Ministère de la Culture et des Communications : http://www.mcc.gouv.qc.ca/index.html

 

Survol :

http://www.mcc.gouv.qc.ca/publications/survol-fevrier2004f.pdf

 

 

 

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué (2004)

Michel Handfield

 

26 février, 2004

 

Il y a quelques années aussi j’eu l’occasion de faire un texte « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué », d’où la mention 2004. Car il faut être clair!

 

L’État veut se moderniser, car paraît-il il est trop lourd. On coupera probablement des fonctionnaires et on paiera des entreprises privées pour faire le travail. Comme si la bureaucratie privée était plus efficace. Si tel était le cas, les entreprises ne demanderaient pas le soutien de l’État pour ouvrir une usine ou pour vendre un produit ou un service. Mais enfin il y a de ces mythes que la politique exploite allègrement.

 

En fait, pas besoin d’études pour améliorer les choses. Juste un peu de bon sens. Rien de plus.

 

Un premier exemple qui concerne directement Societas Criticus. Nous voulions prendre Societas Criticus comme nom d’entreprise pour le protéger de d’autres usages – car le nom du journal est enregistré comme étant Societas Criticus - et nous avons appelé à Québec pour savoir si c’était possible de le faire.  D’abord Societas Criticus n’étant pas du français, même s’il s’agit des racines des mots Société et Critique selon le Petit  Robert, il ne peut être pris comme nom principal car il s’agit d’une langue étrangère! Soit, nous l’avons donc laissé comme « autres noms utilisés au Québec », mais c’est quand même paradoxal puisque le français en est né. C’est comme dire que votre grand-père ne serait pas de votre famille! Que voulez-vous, tel est le libellé de la loi. Mais en même temps un nom d’une autre langue, comme l’anglais, pourrait être utilisé s’il est accompagné d’un générique français! (1) La Beautiful Business c’est la belle affaire!  

 

Comme revue de critique sociale et politique nous ne pouvons que poser une question: La plupart des lois pouvant contenir des termes juridiques latins, ces lois sont-elles légales puisqu’il s’agit une autre langue que le français? Et si le latin est reconnu comme français dans la loi, puisque sa racine, pourquoi pas Societas Criticus?

 

Ce fut notre premier agacement et nous nous en sommes accommodés. Nous avons rempli nos formulaires et indiqué notre nom en français et nous sommes allé porter le tout en personne au guichet de l’Inspecteur Général des Institutions Financières le 16 janvier dernier pour être sûr que le tout soit vérifié et correct. En cas d’erreur nous pouvions alors faire les corrections sur place.  Notre formulaire nous est revenu aujourd’hui, car suite au nom nous avions indiqué SNC (le code pour Société en nom collectif de la case 2 de la forme juridique de l’entreprise) à la suite de notre nom au lieu de SENC pour Société en nom collectif, car l’appellation n’a pas été corrigé sur les formulaires! Un simple courriel aurait suffit pour que l’on dise de le changer puisque telle est la nouvelle dénomination  – on est une revue Internet après tout – ou de tout simplement accepter les deux dénominations SNC et SENC tant que tous les formulaires ne seront pas standardisés. Rien de plus simple non? A la place, on nous a retourné les formulaires pour qu’on fasse la correction et qu’on les retourne par la poste. Combien de frais pour tout cela?  Pas besoin de réingénierie pour faire des économies, juste un peu de simplicité et de bon sens. C’est si simple, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Je vous le demande!

 

Ça fait au moins une autre bonne occasion d’écrire un texte sur l’État pour une revue de critique sociale et politique! Merci l’État, car je ne suis pas à cours de sujet grâce à vous… peu importe votre couleur politique! Et si vous me trouvez cynique, dites vous que si je fais cette revue à compte d’auteur, avec un bac et une maîtrise en poche, c’est que les emplois à la pelle que vous voyez poindre à l’horizon depuis quelques temps, je ne les ai jamais vu. Pire, on m’a déjà répondu, pour un poste de la fonction publique québécoise exigeant un secondaire V, qu’on ne pouvait même pas regarder ma demande d’emploi n’ayant pas les 3 ans d’expériences requises – expériences pouvant être remplacé par du travail familial selon l’annonce! De quoi brailler, d’autant plus que j’ai deux diplômes universitaires!!! Et vous croyez pouvoir replacer les chômeurs et les assistés sociaux au travail… Je suis peut être sceptique, mais vous,vous êtes certainement rêveurs!

 

 

Note:        

 

(1) http://www.olf.gouv.qc.ca/charte/reglements/regcommaffaires1.html

 

 

Comment? Dites!

Michel Handfield, Délinquant Intellectuel

 

15 février, 2004

 

Vous faites le ménage de votre garde robe, (a) offrez vous d’abord votre linge à vos amis ou (b) le donnez vous au hasard sur la rue? Vous avez un réparage à faire à la maison, (a) appelez vous d’abord quelqu’un que vous connaissez ou qui vous a été recommandé par un ami ou (b) appelez vous un numéro au hasard des petites annonces? Si vous avez répondu (a) au deux questions, vous seriez sur la sellette si vous étiez à Ottawa ces jours-ci. Car depuis quelques jours il y a des vagues aux environs du canal Rideau. Un vent souffle sur le Parlement. Il y aurait scandale en la demeure. Des contrats et de grosses commissions donnés à des amis. Quelle nouvelle. Pfittttttttt!

 

Depuis la fin la décennie 90 l’État est la cible des critiques les plus sévères. On lui demande de s’aligner sur les pratiques d’affaires du privé, de ne plus traiter avec des citoyens ou avec des contribuables, mais avec des clients. Et bien les résultats commencent à paraître. Croyez-vous que dans le privé on ne fait pas des retours d’ascenseurs et des manipulations budgétaires? Enron, ça vous dit quelque chose? Croyez vous que les grandes chaînes n’ont pas des relations privilégiées avec leurs fournisseurs? Que même s’il est bon, le fournisseur qui ira aussi chez le concurrent va conserver sa place? Qu’ils ne partagent pas un avion, ne fréquentent pas les mêmes cercles d’amis et ne décident pas d’un contrat autour de la piscine? Non. Et bien, depuis le temps qu’on réclame les mêmes règles du public…. c’est quoi le scandale des commandites? De faire ce qui se fait ailleurs? A Québec on a justement élu un gouvernement qui nous a promis de suivre les mêmes règles que le privé. On appelle ça la réingénierie. Avant eux le Parti Québécois sabrait dans la fonction publique et subventionnait le privé au nom du développement économique et du consensus avec ses partenaires privilégiés! A une autre époque, sous les conservateurs, Ottawa privatisait une part des entreprises d’État, certaines étant même vendues au prix faramineux d’un dollar! Seul le Bloc Québécois peut jouer les purs, car il ne sera jamais au Gouvernement de par son statut de parti régional; donc jamais responsable ou toujours irresponsable selon les points de vue!    

 

Ce n’est donc pas la première fois, ni la dernière que cela se fait et se fera. C’est dans la nature de l’Homme de penser d’abord à ceux qui sont près de lui. Nous le faisons tous. Machiavel avait déjà écrit là dessus en 1532:

 

« Sur quoi il y a lieu d’observer que la haine est autant le fruit des bonnes actions que des mauvaises; d’où il suit, comme je l’ai dit, qu’un prince qui veut se maintenir est souvent obligé de n’être pas bon; car lorsque la classe de sujets dont il croit avoir besoin, soit peuple, soit soldats, soit grands, est corrompue, il faut à tout prix la satisfaire pour ne l’avoir point contre soi; et alors les bonnes actions nuisent plutôt qu’elles ne servent. » (Machiavel, Le Prince, Chapitre XIX)

 

Naturellement, il faut des règles pour empêcher que cela ne soit trop manifeste ou que l’on puise impunément dans le buffet. Ne nous faisons pas d’illusion, il y en aura toujours peu importe le parti et le niveau de gouvernement; mais la façon pourra être plus ou moins élégantes il est vrai! La seule chose qu’il faut éviter c’est l’envi de s’empiffrer sans vergogne: se bourrer dans le buffet c’est mal, goûter c’est mieux! La modération a bien meilleur goût comme on dit au Québec.

 

 

Coopération entre Italo, journal canado-itialien distribué dans St-Léonard, la petite-Italie et le West Island, et Societas Criticus

 

 

 

Hypocrisie 101

Michel Handfield, M.Sc. sociologie

Délinquant intellectuel et provocateur pour penser autrement!

 

28 janvier, 2004

 

Quand le journal « Italo » m’a parlé de son prochain sujet, la mafia, et m’a demandé un texte, je trouvais cela intéressant. (1) La mafia?  Mais que connais-je à cette question? Rien? On lit des choses dans les journaux, comme la mafia est dans le jeu ou la drogue, bref les activités illégales, mais c’est peu. C’est cependant un début pour réfléchir à la question; se faire une opinion. 

 

Mais l’État aussi est dans le jeu (les Casinos et Loto Québec) et bénéficie des revenus de « la drogue » (la nicotine est un alcaloïde au même titre que la morphine dit le dictionnaire), des paris et de la boisson! Mais ces revenus sont légaux, car par loi on en a autorisé le commerce ou on l’a nationalisé. Là est la différence. Mais qui dit qu’un jour l’État ne légalisera pas la vente de certaines drogues pour combler son manque de revenus? Ce qui était illégal pour les uns deviendra légal pour l’État. Alors pourquoi en faire tout un plat?

 

En fait, à part l’illégitimité de battre ou de tuer quelqu’un (et encore là il y a des États qui s’abrogent ce droit pour des raisons aussi simples que de faire taire leurs citoyens), quand on parle de libre marché, pourquoi ne pas aussi ouvrir ces marchés que seule la loi ou la morale interdit? Il devient légitime de se poser LA QUESTION: quand il y a des acheteurs et des vendeurs consentants sur un marché, celui-ci devrait-il être libre? Libre n’empêchant pas de mettre des balises, tels un âge minimal pour entrer sur un marché (pour éviter la prostitution juvénile par exemple), et une taxe appropriée (fortement progressive) selon le produit ou le service offert. N’est-ce pas ce que l’on négocie actuellement au niveau planétaire, la libéralisation des marchés? A moins que cette libéralisation ne serve qu’à transférer des productions dans des pays où les salaires sont bas et les conditions de travail près de l’esclavage? On a le droit de fabriquer des armes et des prétextes de guerre; d’y envoyer des jeunes; de tuer des gens; mais pas de leur vendre de la drogue pour protéger leur santé! On ne peut vendre de la « jouissance », mais on peut mettre en danger l’intégrité physique et mentale des travailleurs dans certains « sweet shop » du tiers monde. (2) Ai-je bien compris?

 

Que la drogue soit légale ou non, il y a un marché et elle est consommée. Comme ce fut le cas pour les boissons ou le jeu avant elle – qui ont été légalisés depuis! Quant on parle de libre marché, quand des produits dommageables pour l’environnement et la santé, comme les 4X4 et les motos marines, sont vendus librement pourquoi en est-il autrement de ces autres produits? En quoi la drogue est-elle plus dommageable que la vente libre d’armes à feu aux Etats-Unis? On discrimine les marchés sur certains critères très subjectifs: l’effet nocif de la drogue par exemple. Mais celui de la cigarette? Celui de la pollution automobile? Pourquoi n’interdit-on pas l’usage de l’automobile dans les villes au nom du droit à l’air pur? Des effets nocifs du smog? Si la drogue était vendue légalement serait-il plus facile de faire de la prévention? Des questions doivent être posées?

 

Un jour, il y a quelques années de cela, dans La Presse, Foglia posait une question fort intéressante au sujet de la drogue et du sport. Il demandait au sujet d’un joueur admiré, qui a pu jouer et établir des records sous l’effet de la cocaïne, s’il aurait pu en faire autant s’il avait but un 40 onces de gin avant chaque partie? Pourtant la boisson est légale. Je vous pose donc la question: la boisson est-elle légale parce qu’elle est moins dommageable ou politiquement plus acceptable que la drogue?

 

Un autre exemple est celui de la prostitution. On se questionne même sur sa légalisation à l’occasion. Mais c’est totalement ridicule, car la prostitution n’est pas illégale au Canada. Elle est légale. C’est la sollicitation qui est illégale. On n’arrête pas les prostituées pour avoir fait de la prostitution, mais pour avoir fait de la sollicitation. Pourtant, si c’est la sollicitation qui est illégale, quand a-t-on arrêté un candidat à une élection pour avoir sollicité votre vote? Quand à-t-on arrêté des vendeurs de téléphones cellulaires ou de cartes de crédits pour vous avoir fait des propositions non sollicitées? Est-il trop tard pour porter plainte pour sollicitation illégale contre Charest, Landry et Dumont? On aurait la paix pour quelques mois… et on pourrait en profiter pour réfléchir!

 

En parlant de réfléchir, je vous en pousse une dernière: LA MAFIA EST D’UTILITÉ SOCIALE! Pourquoi?

 

D’abord, en jouant à la franche de la société, sur nos désirs inavoués, ce que l’on interdit mais qui est consommé en cachette (les revenus du crime organisé sont là pour le prouver), elle nous renvoie des questions sur nos attitudes comme un miroir de notre société.

 

Ensuite, elle est comme un rempart pour ne pas aller trop loin; elle trace la limite de ce qui est disponible sur le marché. Il y a une première clôture, sociale et politique: celle de la légalité, assez facile à franchir. Après il y a le terrain de l’illégalité, terrain d’expérimentations illicites pour ceux qui veulent des frissons supplémentaires par rapport à la masse, qui veulent toucher l’interdit. Ce peut être la drogue ici, comme ce peut être la musique rock’n roll, les jeans ou la pilule contraceptive dans d’autres civilisations ou à d’autres époques. L’illégalité est sociale, ne l’oublions pas: ce sont les sociétés qui font les lois. De là à dire que la loi mène au crime (3), il n’y a qu’un pas:

 

« En accordant la liberté de conscience et celle de la presse, songez, citoyens, qu'à bien peu de chose près, on doit accorder celle d'agir, et qu'excepté ce qui choque directement les bases du gouvernement, il vous reste on ne saurait moins de crimes à punir, parce que, dans le fait, il est fort peu d'actions criminelles dans une société dont la liberté et l'égalité font les bases, et qu'à bien peser et bien examiner les choses, il n'y a vraiment de criminel que ce que réprouve la loi; car la nature, nous dictant également des vices et des vertus, en raison de notre organisation, ou plus philosophiquement encore, en raison du besoin qu'elle a de l'une ou de l'autre, ce qu'elle nous inspire deviendrait une mesure très incertaine pour régler avec précision ce qui est bien ou ce qui est mal. (Sade, [1795] 1994, La philosophie dans le boudoir (Les mœurs in Cinquième Dialogue), France: Maxi-poche classiques français, p. 151)

 

Mais si on légalise ce qui est illégal, y aura-t-il moins d’attraits ou les gens voudront-ils aller encore plus loin? Alors tant la clôture de la légalité que le territoire de l’illégalité se déplaceront, car il y aura toujours des gens prêt à payer pour aller plus loin et pour expérimenter ce qui est interdit. A moins de tout libéraliser (n’est ce pas le sens profond du libre marché dont on nous vente les mérites?), nous n’avons d’autres choix que de nous accommoder de l’illégalité actuelle ou d’en légaliser une mince frange, déjà socialement acceptée comme le commerce de la marijuana par exemple, de telle sorte que l’illicite n’aille pas plus loin, trop loin pour notre époque. Car il n’est pas dit que la clôture de l’acceptable et de l’inacceptable n’aura pas changé de place dans dix, vingt, cinquante ou cent ans! Pensons-y, car bien des choses qui étaient inacceptables pour nos parents ou nos grands parents sont totalement courantes et banales aujourd’hui. Ainsi va la vie. (4)

 

  

Notes:

 

1. L’édition du 29 janvier 2004 dItalo porte sur la Mafia. Suite à leur demande je leur ai fait un premier texte qu’ils ont reçu le 26. Cette première version plus courte, vu leurs contraintes d’espace, fut ensuite retravaillé et augmenté pour Societas Criticus. Si ce dossier vous intéresse Italo est distribué dans St-Léonard, la petite-Italie et le West Island.

 

2. Castelman, Barry I., « The export of hazardous factories to developing Nations », in Navarro, Vincente, and Berman, Daniel M., 1982, Health and work under capitalism: an international perspective, N.Y.: Baywood Publishing Company, Inc., pp. 271-308.

 

3. Le crime, lui, est dû à l’appât du gain et au caractère illicite et caché de la transaction commerciale. Que des vendeurs de drogues se fassent tuer ici ou que des vendeurs de jeans se fassent tirer dans un pays où il est objet de contrebande ou de contrefaçon, ce n’est pas à cause du produit lui-même, mais à cause du caractère illicite de sa vente. L’illégalité, la loi, mène-t-elle à l’acte criminel (pour ne pas se faire prendre par exemple) dans certains cas?

 

4. Pour ceux qui veulent pousser la réflexion plus loin, voici trois livres intéressants [Avec un commentaire de notre part]:

 

Bauman, Zygmunt, 1999, Le coût humain de la mondialisation, Paris: Hachette Pluriel [Sur les non-dits de la mondialisation.]

 

Sauloy, Mylène, et Le Bonniec, Yves, 1992, A qui profite la cocaïne?, Paris: Hachette/Pluriel [Le système économique peut-il vraiment se passer des coca-dollars?]

 

Ziegler, Jean, 1998, Les seigneurs du crime – Les nouvelles mafias contre la démocratie, Paris: Seuil. [La mondialisation et le libéralisme… c’est pour tous ceux qui ont les moyen$!]

 

 

 

 

Les Présidentielles!

Michel Handfield avec la collaboration de Gaétan Chênevert

 

20 janvier, 2004

 

« L’Amérique n’est pas un simple citoyen du monde. C’est la puissance dominante du monde, une puissance qui exerce une domination à nulle autre pareille depuis la Rome ancienne. C’est pourquoi l’Amérique est à même de redéfinir les normes, de modifier les attentes et de créer de nouvelles réalités. Comment? En imposant sans scrupules et implacablement sa volonté. » (Charles Krauthammer, Washington Post, 5 mai 2001,  in Guisnel, Jean, 2003, Délires à Washington - Les citations les plus terrifiantes des faucons américains, Paris: La Découverte, p. 16)

 

 

Cet édito spécial concerne les élections états-uniennes. Il est là pour dire à nos compatriotes états-uniens qu’il faut montrer la porte à George W. Bush, car ce Président est anti-démocrate.

 

Il se croit le Président du monde et agit comme tel. Il décide de faire fi des Nations Unies et des accords internationaux sur des sujets aussi important que l’environnement ou la justice, tel Kyoto ou le Tribunal Pénal International. Mais, il n’est même pas élu par ses propres concitoyens, les électeurs votants pour un groupe qui décide du Président – les Grands Électeurs – et non directement pour lui. On est donc en droit de se demander si les Etats-Unis sont réellement une démocratie ou s’ils ne sont qu’un marché? Une démocratie de marché – « acheter c’est voter » – contiguë à une oligarchie politique!  

 

En conséquence, comme George W. et l’oligarchie républicaine se croient à la tête du Monde, nous, citoyens du Monde, avons le droit de demander à son peuple de signifier aux Grands Électeurs de lui montrer la porte et de choisir un démocrate comme Président. Notre appui va donc aux démocrates, comme un moindre mal.

 

Mais des réformes importantes sont à faire pour restaurer la démocratie États-uniennes, principalement au niveau de leur mode électoral et de la place qu’occupent les lobbies et les grandes entreprises dans leur politique intérieure et extérieure. La plus grande réforme serait que les citoyens du Monde aient le droit de vote pour le Président des Etats-Unis puisque celui-ci décide du sort du monde, faisant même fi des Nations Unies! Quant à leur discours pro-démocratie, qu’ils l’appliquent enfin chez eux, s’ils ont le courage de leurs discours, en réformant leur mode électoral et en écoutant ce que leurs disent les simples citoyens, qui revendiquent des réformes sociales; les environnementalistes; les scientifiques et les intellectuels. Car la démocratie c’est plus que le libre marché. C’est aussi politique!    

 

Sites à consulter:

 

www.babesagainstbush.com

www.michaelmoore.com

 

Parti Démocrate :

 

www.democrats.org

 

Les candidats à l’investiture démocrate:

 

www.deanforamerica.com

www.clark04.com

www.johnedwards2004.com

www.dickgephardt2004.com (retiré)

www.johnkerry.com

www.kucinich.us

www.joe2004.com

www.al2004.org

 

 

Livres à consulter:

 

 Brender, Anton, 2002, Face aux marchés la politique, Paris : La découverte

 

Guisnel, Jean, 2003, Bush contre Saddam – L’Irak, les faucons et la guerre, Paris: La Découverte

 

Guisnel, Jean, 2003, Délires à Washington  - Les citations les plus terrifiantes des faucons américains, Paris: La  Découverte

 

Lapham, Lewis, 2002, Le djihad américain, France: Saint-Simon

 

Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush, France/Canada : Plon/Transcontimental

 

 

 

Souhaits du 1er janvier 2004

Michel Handfield

 

 

Je souhaite au Monde du doute et du scepticisme, car trop souvent les certitudes ne mènent qu’au fanatisme.

 

 

Ce vœux s’accompagne d’un cadeau intellectuel: une suggestion de lecture et les nominations pour le prix sceptique et fausse sceptique des sceptiques du Québec (www.sceptiques.qc.ca), de quoi débuter sur le bon pied cette nouvelle année qui devrait être aussi riche en sujet de réflexion, de doute et de scepticisme que la précédente!

 

***

 

Saul, John Ralston 1994, 1995, The Doubter’s companion, Toronto: Penguin book. Ou en français, Le compagnon du doute chez Fayot. 

 

***

 

Voici les nominations pour le Prix Sceptique et le Prix Fosse Sceptique des sceptiques du Québec.

 

 

Pour le Prix Sceptique les candidats sont :

 

 

Émission Découverte pour leur retransmission d'un reportage de la BBC intitulé « L'homéopathie : science ou illusion? » Cette émission est une dénonciation réconfortante sur la fameuse mémoire de l'eau. L'animateur de Découverte, Charles Tisseyre, a d'ailleurs très bien représenté la position scientifique sur l'homéopathie à l'émission Place Publique se référant à ce reportage.

 

Jean-René Dufort. Pour son émission du début janvier 2003 dans laquelle il dénonce avec un humour décapant, le canular fort probable et plutôt grossier de clonage de bébés introuvables de notre ami à tous : Raël.

 

Professeur Gingras. Pour sa défense vigoureuse de la pensée rationnelle. Il s'agit du professeur Gingras qui nous a donné une très bonne conférence sur l'éthique des sciences, en janvier 2003. Il a présenté des arguments solides indiquant une tendance marquée de certains Prix Nobel en science de s'aventurer hors de leur champ de compétence, dans le domaine religieux ou philosophique, pour des raisons souvent partisanes ou nettement pécuniaires.

 

Unmasked. Émission anglophone très appréciée par certains de nos membres pour son approche rationnelle aux phénomènes paranormaux.

 

Monsieur Martin Bisaillon pour son livre « Enquête sur le mouvement Raëlien » aux Éditions Les Intouchables. Ce livre révèle la démesure de l'utopie raëlienne et démolit systématiquement le mythe fondateur raëlien en démontrant que Claude Vorhillon sait qu'il n'a aucune preuve lorsqu'il prétend avoir rencontré des extraterrestres et que beaucoup d'indices semblent démontrer l'origine bien humaine de la secte.

 

Francine Trudeau (Journaliste au « TV Hebdo ») - Le « TV Hebdo », ce magazine « populaire » et à fort tirage, où la pensée rationnelle n'est pas souvent à l'honneur. Dans l'édition de la semaine du 4 au 10 octobre 2003, la chronique de Mme Trudeau portait sur le fameux « Triangle des Bermudes », et elle apportait une explication sortant de l'habituel pour ce genre de magazine d' « intervention extraterrestre » ou de la « brèche inter-dimensionnelle ». À la place, Mme Trudeau a osé référer à une théorie à tendance rationnelle.

 

 

Pour le Prix Fosse Sceptique les candidats sont :

 

Le magazine Guide Ressources qui, à l'année longue, publie des annonces de services plus farfelues les unes que les autres! Il se présente comme un périodique sur la santé, la psychologie et la spiritualité. Pourtant, il ouvre ses pages à une multitude de pubs sur des médecines ou thérapies « alternatives » dont l'efficacité n'a jamais été démontrée, tel que : « L'art du chi », le « Reiki », le « Feng Shui », la « bio psycho kinergie », et même la clairvoyance et le tarot.

 

Mouvement raëlien, pour diffusion de thèses non prouvées sur des rencontres alléguées avec des extraterrestres et pour son appui au clonage humain non démontré par Clonaid.

 

Global TV. Pour l'ensemble de son oeuvre. La raison est simple : sans esprit critique, ils peuvent imposer à la population ce qu'ils veulent. On dit que les médias sont le 4ième pouvoir et il semble que Canwest l'a bien compris, peu importe les questions morales impliquées.

 

En particulier, pour son émission Global News Sunday du 18 mai 2003 sur les médiums qui communiqueraient avec les anges ou les morts. Le point de vue critique y était presque totalement absent. Leur traitement du sujet a été nettement biaisé en faveur des mystérieux dons des médiums. Deux sceptiques y ont été interviewés, mais seul leur rejet de cette croyance a été diffusé. Les nombreuses raisons qu'ils ont invoquées pour justifier ce rejet ont été coupées.

 

La monnaie Canadienne et Postes Canada. La monnaie canadienne, parce qu'elle consacre une série de pièces à l'astrologie chinoise. Il y a bien d'autres éléments culturels chinois beaucoup plus importants qu'on pourrait célébrer que les mythes astrologiques chinois. Nous serions, de la même façon, en désaccord avec une série de pièces célébrant nos mythes astrologiques européens. Qu'on le veuille ou non, pour des services officiels d'un gouvernement, lancer de telles séries ne peut que cautionner cette croyance. Postes Canada, un autre organisme gouvernemental qui pourrait facilement choisir un autre sujet que l'astrologie chinoise pour nous faire connaître le pays le plus peuplé au monde.

 

 

 

 

Index

 

Criticus Politikos

 

(Textes politiques locaux ou réponses à d’autres textes)

 

 

Arnaque!

Michel Handfield, M.Sc. sociologie et citoyen de St-Michel

 

9 février 2004

 

La dernière tempête de neige m’a laissé un goût amer. Jusqu’à date, j’avais trouvé que le déneigement s’était amélioré. Mais là, ça a fait dur. La 15e avenue n’était pas encore nettoyé que d’autres avenues avaient les 2 côtés de fait (entre Bélanger et Jean Talon). Un problème d’équipement ou un manque de camion, c’est possible. Mais l’arnaquage des citoyens en plus, c’est trop.

 

Les affiches de déneigement ont été là pendant 3 et même 4 jours avant que le nettoyage ne soit fait, mais des autos ont été remorquées tous les jours d’un côté à l’autre de la rue, avec contravention s’il vous plaît, sans qu’aucun nettoyage ne soit fait. Façon de remplir les coffres de la ville? Le pire fut samedi à ma connaissance. À 7h le matin on a remorqué des voitures et à 18h on en a encore remorqué, mais le ramassage ne fut pas fait - après 3 jours de ce manège! A 19h15, le même soir, on a même changé de côté, car les pancartes indiquaient 19h à 7h du côté pair et l’inverse du côté impair. Même moi, qui ai ma voiture dans mon garage et qui ai prêté mon tempo pendant 4 jours à une voisine qui ne savait plus où mettre sa voiture, j’étais en beau joual vert, car j’avais l’impression d’assister à l’arnaquage de mes voisins. Quand la remorqueuse a passé je lui ai d’ailleurs fermement demandé comment ça vous changez encore de côté? A cause de l’heure sur les pancartes m’a répondu le distributeur de contraventions! Mais pourtant, une charrue a tassé de la neige de l’autre côté de la rue mon cher il y a à peine ¾ d’heure! Mais nous ne le savons pas, c’était l’autre quart de travail m’a-t-il dit. En fait c’était probablement le déneigement des 4 ou 5 cm de la journée!

 

Ça a fait dur et les citoyens ne savaient plus sur quel pied danser. Pourquoi cette valse? Pour faire entrer de l’argent dans les coffres de la ville? Par manque de planification? J’opterai pour la seconde option, car j’ai l’impression que vous êtes reparti au point d’origine au lieu de poursuivre l’ordre des rues, ce qui fait que si, par exemple, la 1ere Avenue a été déblayée en premier du côté pair, quand est venu le temps de faire le côté impair, vous n’avez pas continué où vous étiez rendu, mais vous êtes reparti de votre rue d’origine. Ainsi des rues ont eu les deux côtés de déblayés alors que d’autres n’en avaient qu’un et d’autres encore aucun! Deux solutions sont alors possibles:

 

- Continuer l’ordre des rues en changeant de côté au lieu de revenir au point d’origine. Ainsi toutes les rues auront au moins 1 côté de déneigé rapidement ou

 

- Mettre des panneaux 24 heures sur un côté à la fois, ainsi si le côté impair n’est pas fait à 19h, il sera peut être fait à 23h  ou à 3h et les citoyens n’auront pas à faire la valse des autos plusieurs fois par jour! Avez-vous pensé aux gaz à effet de serre avec un tel manège?

 

La courtoisie doit aussi être améliorée. Vous avez une approche client à la ville, faudrait  peut être vous en servir et ne pas remorquer des autos à 7h le matin, avec contravention, quand vous ne savez même pas si vous allez être en mesure de déneiger la rue la journée même, le lendemain ou le surlendemain. Espérons que cela ne se reproduira plus.       

 

 

SPAM or Liberty?

 

Mardi, 3 février, 2004

 

Texte sur le SPAM envoyé à  21st century social evolution pour répondre à la question du panel: « Do you agree that it should be a national (and international) priority to find ways to improve enforcement of laws against Internet crime, and how would you suggest that iti be done. »  

 

***

 

Liberty on web!  Web is same as society: a social space! You have spam at your postal box, your door, on your windshield (when your car is on the street). You have prostitution on street, in classified ads or on website. A bosom on TV screen at the moment you don’t expect it (in the Super bowl)! In brief, in society, you have liberty and laws. But you don’t put people in jail in case they do something bad or think to do something bad. It will be same on web. Sue people who do something criminal as on web as in society: destroying a home or a “web home” is criminal. Sending spam is not, except if unsolicited publicity is criminal in society too. In this case, receiving a spam to ad a bigger bush in your garden… or receives unsolicited tracts, in your home mailbox, for Bush as President is the same and appeal the same treatment. Thinking to that, I will vote for Bush in jail if I was US citizen!

 

Michel Handfield, Intellectual Delinquent!         

 

 

La fessée? Ouch, on est passe à côté!

Michel Handfield, M.Sc.

 

 

1er février, 2004

 

La Cour suprême du Canada a maintenu, dans son jugement du vendredi 30 janvier 2004, la disposition du Code criminel permettant le châtiment corporel. Cela signifie que la fessée demeurera permise au pays afin d’éduquer les enfants, en vertu de l’article 43 du Code criminel.  (La Presse, 31 décembre 2004, A19)

 

***

 

Battre: Donner des coups répétés, frapper à plusieurs reprises (un être vivant qui ne peut pas se défendre;

 

Fesser : Battre en donnant des coups sur les fesses, donner la fessée à (qqn).

 

Taper: Frapper (qqn) du plat de la main ou avec un objet. REM. Surtout à propos des enfants. Maman, il m'a tapé!

 

D’abord, merci au Petit Robert pour les définitions et j’espère qu’on ne le battra pas pour ça.

 

J’ai 45 ans, je n’étais ni un enfant battu, ni fessé au sens du dictionnaire, mais ma mère me donnait une tape de temps en temps lorsqu’elle jugeait que je dépassais les bornes. Mais ce n’était rien pour me marquer, puisque je me rappelle bien davantage être tombé sur le rosier en culotte courte et ma mère m’enlevant les épines avec une pince à épiler… que les quelques tapes que je peux avoir reçus de sa part. Et même d’avoir eu des épines aux fesses ne m’a pas marqué, puisque j’adore encore les rosiers. Parfois les moqueries d’autres enfants à l’école, parce que j’avais une voix claire et que je ne jouais pas au ballon pour cause d’un accident à l’oeil, étaient beaucoup plus dures qu’une tape de ma mère. Car dans la tape il y avait de l’amour maternel, une raison justificative! 

 

En fait la cour aurait dû dire ceci: on permet LA tape, donc une et non des tapes à répétition, avec la main, car elle peut parfois être nécessaire et justifiée. A ce sujet une anecdote. Dans les années 80, allant à l’Université de Montréal, une petite fille ouvrait la fenêtre et sortait sa tête continuellement de l’autobus. La mère lui expliquait que c’était dangereux, mais le manège continua (car le danger c’est quoi dans la tête d’une petite fille de 3 ou 4 ans?) jusqu’à ce que le chauffeur arrête l’autobus, vienne refermer la fenêtre et dise à peu près ceci à la mère: « si elle recommence, c’est une tape que ça prend, parce que si un camion lui arrache la tête vous allez voir que ça va être bien plus brimant pour votre fille qu’une bonne tape! »  Dans les circonstances il avait raison, car on était dans l’autobus Jean-Talon. Par contre la même tape, parce qu’un enfant veux apprendre et pose sans cesse des questions qui tannent le parent, serait totalement injustifié; mais tout de même moins grave que de fesser ou de battre l’enfant. Tout est question de circonstance et de dosage. La loi peut mettre des balises, mais ne peut remplacer le parent ni le bon jugement!

 

 

L’aporie éditoriale!

Michel Handfield, délinquant intellectuel pour penser autrement

 

15 janvier, 2004

 

Chose rare, mais aujourd’hui votre page éditoriale constitue une aporie qui reflète parfaitement le dilemme canadien qui vise à faire cohabiter droits individuels, multiculturalisme et droits ancestraux!

 

D’abord, André Pratte écrit « le pire évité » dans la crise d’Oka, puisque « notre ignorance des complexités de la politique mohawks nous incite à une grande prudence quand vient le temps de privilégier un camp ou l’autre.» Ils ont une culture qui n’est pas la notre et le multiculturalisme nous incite à les laisser résoudre leur conflit selon les termes de leur culture, pas de la notre! On est dans la même ligné que l’apparition d’un tribunal islamiste en Ontario ou que le jugement de Monique Dubreuil, en janvier 1998,  qui a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la collectivité» vu le «contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes» chez les haïtiens. Bref, le multiculturalisme nous incite à ne pas nous insérer dans ce qui peut nous paraître un crime, mais n’est qu’expression culturelle ou droits ancestraux chez les autres. Le tabac et la marijuana ne sont-ils pas antérieurs à l’arrivée des blancs en Amérique? C’est ce que m’indique le dictionnaire. Droits ancestraux alors?

 

Mais d’un autre côté, nous sommes les promoteurs de droits et valeurs d’égalité fondamentale. De choix démocratiques que nous promulguons par loi et que nos gouvernements doivent faire respecter. C’est ce qui fait sursauter Michèle Ouimet aujourd’hui dans son édito « Cachez cette femme… » en bas de la même colonne  éditoriale! Elle en a contre le brigardier-général canadien Jocelyn Lacroix, qui a bradée l’égalité canadienne entre hommes et femmes sur la scène internationale, en même temps qu’il a bradé son aide de camp féminine pour un homme, de façon à ne pas heurter la culture machisme afghane! « En agissant de la sorte, le brigadier-général a fait preuve d’une sensiblerie ridicule. (…) Le Canada n’a pas à encourager cette mentalité et à ménager le machisme des Afghans en escamotant une aide de camp. » Mais si c’est dans leur culture de placer la femme à un rang inférieur, n’est-ce pas le propre du Canada de la respecter au nom du multiculturalisme canadien? Car si c’est une de nos valeurs fondamentales à l’intérieur, comme semble l’entendre votre confrère André Pratte, on ne peut mettre cette valeur de côté à l’extérieur du pays ou sur la scène internationale. A moins que la principale valeur canadienne ne soit l’égalité des droits devant la loi? Alors là, nous n’avons ni à nous plier à ce machisme, ni à accepter les actes de violences à Kanesatake au nom d’une cultures différentes. Nous arrivons donc au point des choix.

 

Sommes-nous une société de droits et d’égalités ou multiculturelles, c’est-à-dire où toutes les cultures ont leurs propres normes et sont considérées de valeurs égales? Cela implique même les cultures religieuses les plus anciennes sur notre territoire. La religion doit elle être sorti de notre constitution au profit de droits et devoirs individuels et civiques, ce qui n’empêche pas leur pratique par les individus? Les droits ancestraux doivent-ils être abandonnés au nom de l’égalité entre citoyens résidants et participants à cette société? Des débats en vue. Mais peut il en être autrement, car de plus en plus nos valeurs civiques heurteront nos valeurs multiculturelles dans l’avenir. On en a eu l’exemple dans votre page éditoriale aujourd’hui même. Et ce n’est pas fini.

 

 

 

Coalitions libérale-conservatrice

Michel Handfield, délinquant intellectuel

 

mardi, 6 janvier, 2004

 

Jean-Marc Piotte, dans Le Devoir du 5 janvier, a fait un texte fort intéressant sur « un gouvernement libéral, conservateur, antisyndical et autoritaire »! Sauf que c’est le propre du Québec, vu la division politique entre fédéralistes pro-canadien et nationalistes pro-Québec, de ne pas avoir un parti conservateur, un parti libéral et un parti socialisant (néo-démocrates), mais deux coalitions regroupant un peu tout cela sous le chapeau fédéraliste ou nationaliste.

 

On eu pu écrire quasiment la même chose du :PQ: « un gouvernement libéral, conservateur, pro-privée et autoritaire », car n’ont-ils pas fermé des hôpitaux; mis la hache dans la fonction publique – pour l’atteinte du déficit zéro; subventionné la grande entreprise (notamment par des tarifs privilégiés d’Hydro-Québec et je passe les cas de Québécor et de Kenworth); fusionné des municipalités, car si l’Ontario conservatrice l’a fait, c’est que c’est bon!;  favorisé la vente de Provigo à Loblaw,  alors qu’on avait pourtant refusé quelques années auparavant la vente de Steinberg à Loblaw pour des questions nationalistes!;  fait des coupes dans l’aide sociale; et j’en passe.

 

Sauf que le PQ avait un avantage: un chef conservateur (venant d’ailleurs du même parti conservateur canadien que M. Charest) féru de diplomatie et ayant le sens des relations publiques. Il savait si prendre pour ménager les sensibilités. Et il avait l’avantage, étant nationaliste, de dire que s’il devait couper chez les moins nantis, c’était la faute à Ottawa… et non aux subventions qu’ils donnait aux entreprises. Car celles-ci étaient pleinement justifiées pour fonder la base d’une industrie forte en vue de l’accession à la souveraineté quand les conditions gagnantes y seront!

 

En fait, notre problème est cette foutue question dans laquelle on se débat depuis plus de 30 ans. Elle nous empêche de faire des choix entre libéralisme (centre), conservatisme (droite) et socialisme (gauche) et colore tout ce que nos gouvernements font du bleu Québec et du rouge Canada! Et ce qui est justifiable dans un cadre nationaliste (couper les hôpitaux et subventionner les entreprises) ne l’est peut être pas dans un cadre fédéraliste et vice versa! A preuve, les centrales syndicales sont de grandes défenderesses du fait français et personne ne le remet en cause chez les nationalistes. Pourtant, pour contester la coupe salariale de 20% dans la fonction publique par le Gouvernement Levesque, elles n’ont pas hésité à aller jusqu’en cour suprême pour faire invalider cette loi sous le prétexte qu’elle ne fut pas déposée à l’Assemblée nationale du Québec dans les deux langues officielles du Canada!

 

 

 

Pour la STM

Michel Handfield

7 décembre, 2003

 

J’ai lu le texte de Louise Roy, ex-PDG de la STCUM (1), et il m’a fait quelque peu sourciller. Il semblerait que le privé, dans la gestion du transport collectif, serait une meilleure alternative. Mais pourtant, on gèrerait avec les mêmes contingences : « Au niveau des salariés transférés aux compagnies exploitantes, les conditions de travail sont maintenues » dit-elle. (1)  Alors où seront les économies et comment le secteur privé prendra sa cote part: le profit?

 

Dans une meilleure gestion des contingences et des équipements? Pourtant, à ce que je sache, les cadres et les gestionnaires, qu’ils soient de la STCUM ou du privé, ont relativement les mêmes backgrounds. Ils circulent entre les deux systèmes; madame Roy ayant elle même œuvré dans le public et le privé. (2) A moins d’être sciemment moins efficace dans le secteur public, il me surprendrai qu’un(e) diplômé(e) ne devienne un modèle d’efficacité dans le secteur privé. Que son rendement s’accroisse par enchantement en prononçant l’incantation magique d’entre toutes: le privé! Harry Potter, c’est du roman, du cinéma!  S’il y a une différence elle est politique.

 

Cette différence se situe d’abord dans l’implication du Politique dans la gestion du transport. L’implication qui fait en sorte que la structure est alourdie par des postes politiques et par des conventions collectives particulières et généreuses, comparativement au reste du secteur public et du secteur privé, vu la position de force des syndicats du transport face aux usagers et à l’administration montréalaise, qui n’a pas les mêmes moyens de négociation que les autres secteurs des services publics.

 

Il y a ensuite les retours d’ascenseurs pour services rendus ou pour avoir l’appui des syndiqués en certaines périodes charnières de l’histoire: élections ou référendums. Cela se paie. Dire l’inverse serait faire injure à Machiavel. (3)

 

Enfin, malgré l’implication du Politique, on est au prise avec son choix économique de non investissement pour cause idéologique: « on se retrouve aujourd’hui dans la même situation de crise qu’en 1992,  après que le gouvernement du Québec eu retiré ses subventions à l’exploitation ». (1) Car le gouvernement a fait des choix: ceux de retirer son soutien au secteur public, mais de poursuivre son soutien au privé. Même le PQ, soit dit social démocrate, a subventionné la grande entreprise! Alors le privé ne gèrera pas mieux le transport collectif, mais il sera peut être davantage subventionné au nom du partenariat, nouveau « buzzword » à la mode! Que le gouvernement réinvestisse dans le transport public et la crise annoncée sera oubliée. Car cette crise est le fait de ses décisions politiques et de son non investissement économique en large partie. C’est une crise idéologique.

 

Le partenariat avec le privé ne sera pas davantage la panacée. La crise dans l’énergie en Californie en est un exemple. Ou encore la faillite retentissante d’Enron. Comme modèle d’efficacité, on repassera. D’ailleurs la STM fut une société privée, et fortement subventionnée, avant d’être « nationalisée » ou, dans ce cas, « municipalisée »! Il y eu certainement des raisons de le faire. Mais il est à la mode de taper sur le secteur public. Investir dans le transport ou l’éducation est une dépense. Subventionner la construction d’un entrepôt du secteur privé, un investissement rentable car créateur d’emploi. Comme si l’investissement dans le bien collectif ne créait pas d’emplois générateurs de développement économique lui aussi! Mais l’idéologie de la privatisation est aveugle à ce développement comme l’idéologie étatiste était aveugle au bien du privé.

 

En fait, dans cette lutte idéologique entre borgnes, qui pose les vraies questions. Si l’entreprise privée est maître de la rentabilité, pourquoi a-t-elle si souvent recours aux dollars de l’État? Et si le service public n’est pas rentable, pourquoi le privé souhaite-il tant le gérer? L’acheter même? Par charité ou pour avoir la manne des subventions qui lui seront dévolues dans le cadre du partenariat public-privé, mais qui ne sont pas accessibles au secteur municipal pour sauver le transport public?

 

J’ai la vague impression que depuis que je ne suis plus un citoyen, mais un client de l’État, ce dernier se joue de moi. Comme si l’État et ses courtisans du secteur privé se liguaient contre les citoyens. Comme si les citoyens corporatifs avaient pris toute la place. Il est vrai qu’ils ont les moyens de promettre des sièges fortement rémunérés sur leurs CA, à qui servent leurs intérêts, et de faire valoir leurs points de vue par des courtisans professionnels. S’ils ont tant de moyens, et des subventions en plus (4), devrait-on songer à les taxer davantage, au même titre que tous les autres citoyens, pour donner plus de moyen à notre État? Car pour avoir un État qui marche, il faut payer! (5)     

 

Notes:

 

STM : Société de Transport de Montréal. Anciennement Société de Transport de la Communauté Urbaine de Montréal (STCUM)

 

1. Louise Roy, Après la STM?, La Presse samedi 6 décembre 2003, A 14

 

2. Administrateur de sociétés et consultante internationale, Louise Roy a occupé, jusqu'au 31 décembre 2002, le poste de vice-présidente senior, Marketing et Services commerciaux de l'Association du Transport aérien international (IATA). De 1997 à 2000, elle a été présidente et chef de la direction de Télémédia Communications inc. Elle a également occupé le poste de vice-président exécutif Amériques et vice-président exécutif, Marketing global pour Air France à Paris, de 1994 à 1997. En septembre 1992, elle était nommée vice-présidente principale à la Corporation du groupe La Laurentienne. De 1985 à 1992, elle a été présidente directrice générale de la Société de Transport de la Communauté Urbaine de Montréal. Louise Roy anime actuellement, au CIRANO, un forum sur le leadership d'avenir. (Source: http://www.cirano.qc.ca/fr/index.php et http://www.cirano.qc.ca/fr/bottin/cv.php?coderelation=1662)

 

3. Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris: Booking International.

 

4. Je distingue ici les subventions, qui sont un montant donnés à une entreprise, d’un crédit d’impôt, qui pourrait s’arrêter avec la fin de la condition première. Ainsi, si au lieu de consentir un prêt à GM ou de lui donner des subventions, on lui aurait accordé un crédit d’impôt de X% sur le bénéfice de chaque véhicule produit au Québec, GM n’aurait  eu aucun bénéfice à partir de la fermeture de l’usine. Et à chaque baisse de production, il aurait vu ce bénéfice baisser d’autant, celui-ci étant lié à la production, donc variable. De l’autre côté l’État aurait aussi eu un bénéfice à le faire, la production faite ici l’étant grâce à cet avantage fiscal et étant un plus par rapport à la situation précédente. Ce crédit ne devrait pas être universel non plus, mais du cas par cas. Car si le crédit permet de prendre des part de marché à une autre entreprise locale, il n’est d’aucune utilité. Il devrait être réservé à des projets qui prennent des parts de marché aux importations étrangères ou qui accroissent nos exportations de telle sorte que ce crédit d’impôt permet d’accroître notre PIB ou de le maintenir.  

 

5. Katia Gagnon, L’État qui marche, in La Presse, Dimanche 7 décembre 2003, A 10. En gras dans ce texte, ce passage : « Comment font les Suédois? Première réponse : ils paient. »

 

Index

 

 

Le Journal

 

Investiture Libérale de Papineau

Michel Handfield

 

8 mars, 2004

 

Jeudi dernier, le 4 mars, nous avons assisté à l’investiture libérale du district de Papineau, ceci étant le Comté dans lequel est Societas Criticus. Le député ministre du comté, Pierre S. Pettigrew, fut élu par acclamation.

 

Il en a profité pour faire un discours de circonstance, parlant des valeurs libérales : justice, compassion, et égalité. Mais il a aussi parlé de mondialisation, un dossier qui lui tient à coeur. Un dossier complexe aussi, car il a de multiples facettes.

 

Étant nous même intéressé par ce dossier – nous avons d’ailleurs une page mondialisation sur notre site – nous savons que ce n’est pas un dossier facile et qui prête souvent flanc à la critique, car ce dossier est tellement complexe qu’il y a toujours des aspects susceptibles d’être oubliés par les principaux intéressés et critiqués par les opposants. Mais si le Ministre connaît le milieu, a une culture de l’herméneutique qui l’entoure et écoute les critiques, il a davantage de chance de faire une bonne job. C’est un peu ce que semble avoir Pierre S. Pettigrew, ayant, entre autres, une maîtrise en philosophie des relations internationales, travaillé à l’OTAN et œuvré en commerce international au niveau de l’entreprise privée. De plus, il ne donne pas une image de confrontation, mais d’écoute, ce qui en fait un candidat intéressant. Naturellement il n’est pas parfait, mais qui l’est? Pour en savoir plus, je vous invite à visiter son site Internet :

 

http://pierrepettigrew.parl.gc.ca/

 

         

 

Pour en revenir à cette investiture, l’autre point qui m’a frappé était la diversité des personnes présentes : de tous les âges et groupes ethniques. C’était là une différence marquée avec des réunions du Parti Québécois auxquelles j’ai déjà assistées et qui me semblaient davantage homogènes. Cette diversité ne peut qu’être un plus, dans un monde à la fois en effervescence et de plus en plus interdépendant en même temps, que ce soit pour le comprendre ou pour en saisir les opportunités. Contrairement au conservatisme, qui espère conserver un ordre établi, le libéralisme semble tourné vers l’avenir et la liberté, avec tout ce que cela implique d’erreurs, de réussites et, surtout, de dynamisme! 

 

 

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Livres de la mondialisation

 

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De l’anti @ l’alter!

Michel Handfield

 

Texte inspiré par le livre « Où va le mouvement altermondialisation? »,  Collectif, 2003, Paris : La découverte

 

10 février, 2004

 

Depuis nos débuts, la mondialisation est un de nos dadas chez Societas Criticus. Nous en parlons même sans en avoir l’air, car la mondialisation est au cœur de l’actualité: fermeture d’usine, intégration économico-politique, coalitions militaro-industrielles, etc. L’intégration économique influence les alliances stratégiques et militaires. Il devient de plus en plus difficile de ne pas appuyer un partenaire quand nos économies sont ainsi liées. Les USA l’ont compris depuis longtemps et tissent leur toile financière pour y tenir le monde.

 

Ce n’était pas par hasard si anti-américanisme et antimondialisation se confondaient au début. Mais les groupes ont compris assez rapidement que s’ils étaient contre la façon de faire des États-Unis, ils n’étaient pas nécessairement contre la mondialisation. Certains étaient des antimondialistes et le sont demeurés, mais pas tous. Plusieurs étaient davantage contre la forme de mondialisation présentée; pour d’autres formes de mondialisation plus humaine et plus respectueuse de certaines valeurs sociales, politiques, culturelles, environnementales et communautaires – au sens de communautés humaines et planétaires. Ils étaient pour une alternative à cette mondialisation, l’altermondialisme:

 

« Altermondialiste » : l’adjectif est le résultat d’un débat qui fut serré au sein du mouvement mais qui s’est conclu positivement. Au départ, une erreur avait été commise par les initiateurs du mouvement (en France tout au moins), celle de ne pas le désigner eux-mêmes et d’abandonner cette tâche aux médias qui l’ont affublé du qualitatif d’ « antimondialisation » ou, dans le monde anglo-saxon, d’ « antiglobalisation ». Ces vocables étaient dangereux et porteurs d’ambiguïté, d’une part parce qu’ils étaient incompatibles avec l’internationalisme fondamental de ce mouvement, d’autre part parce qu’il existait dans le monde des forces d’extrême droite hostiles à la mondialisation et même au néolibéralisme. » (Collectif, 2003, p. 10-1)

 

 

Contrairement aux promoteurs de la mondialisation, qui cherchent à libéraliser les échanges commerciaux sous la gouverne des Etats-Unis, les altermondialistes en couvrent beaucoup plus large: allant du social au culturel! Car la position officielle des Etats-Unis et de ses partenaires (la démocratie viendra du commerce) est contestable; des pays comme la Chine entrant de plein pied dans le commerce mondial grâce à une main-d’œuvre soumise et travaillant à des conditions proche de l’esclavage, ce qui prouve bien que commerce et démocratie ne vont pas nécessairement de pairs. Mais en même temps l’absence de droits et l’oppression ne sont pas l’apanage exclusif du capitalisme. Loin de là. Il y a des dictatures idéologiques de toutes tendances politiques et religieuses. Les altermondialistes en sont conscients:

 

« Il existe en outre, dans le monde, bien d’autres formes de domination et d’oppression que les seules formes du capitalisme. Ce sont des formes de tyrannie, de despotisme, de dictature, d’intégrisme, de terrorisme, etc. qui peuvent être par ailleurs anti-américaines. Il serait donc grave que le mouvement altermondialiste, en se focalisant sur un seul adversaire, puisse donner l’impression qu’il est prêt à passer alliance avec n’importe quel acteur adverse du néo-impérialisme américain, même s’il bafoue les conditions minimales des droits humains. (…) Souvenons-nous de la complaisance du communisme ou du tiers-mondisme à l’égard de dictatures sanguinaires et génocidaires.

 

            Le mouvement altermondialiste se doit donc d’engager, à l’échelle planétaire, une lutte globale contre toutes les formes de domination et d’oppression, et pas seulement contre celles qui sont produites par le capitalisme informationnel, l’économie rentière ou les formes renouvelées du néo-impérialisme américain. » (p. 22-3)

 

 

   

L’altermondialisation n’est pas non plus antilibérale d’office,  car une distinction est à faire entre libéralisme et capitalisme néolibéral, qui en est une perversion. Le collectif en est conscient:

 

«  C’est à un capitalisme de plus en plus autoritaire et hostile à toute régulation mondiale que nous avons affaire, beaucoup plus qu’à une mondialisation libérale. » (p. 25)

 

 

            Ce mouvement n’est pas pour autant uni derrière un projet. Ce sont des alternatives multiples pour ne pas reproduire ce qu’elles reprochent à leurs vis-à-vis: une approche unique! Car il n’est pas vrai que toute la planète peut, sans dommage, se promener en gros 4X4 tout en mangeant du « junk food » aux OGM servi au service au volant! Elle ne peut non plus être végétarienne sans exception. Le fascisme de la critique unique ne serait pas mieux que celui de la pensée unique (1). Nos auteurs en sont conscients:

 

« Imaginons un mouvement ouvrier où les différences entre proudhoniens et marxistes, syndicalistes autogestionnaires et partisans de l’État, promoteurs de l’économie sociale et partisans des luttes plus radicales auraient pris la forme d’un pluralisme actif et de désaccords féconds au lieu de conduire aux anathèmes, aux exclusions, aux scissions multiples et aux dérapages autoritaires. La face de l’histoire des deux siècles précédents s’en serait trouvé bouleversée. Il nous appartient de tenter, pour le siècle à venir, que les formes alternatives à construire ne renouent pas avec les mêmes erreurs. » (p. 27)

 

D’ailleurs, « la charte des principes du Forum Social Mondial est formelle sur ce point: le FSM constitue un « espace », et non un mouvement ». (p. 29) Cela est assez clair. Ce livre s’ouvre donc sur des espaces de discussions portant sur différents thèmes:

 

- Le processus des forums mondiaux et continentaux constitue-t-il un espace de dialogue ou une sorte de « mouvement des mouvements »?

 

- Comment inventer une nouvelle culture démocratique et de nouvelles pratiques politiques?

 

- Le mouvement altermondialiste est-il à même de formuler une perspective émancipatrice, et laquelle?

 

- Le mouvement contre la guerre est-il aujourd’hui à même de se transformer en mouvement pour le droit international?

 

- Comment faire en sorte que le processus du FSM, initié par l’Europe et le Brésil, soit progressivement approprié par les pays du Sud?

 

- Ce mouvement n’est-il pas encore trop un mouvement de couches moyennes intellectuelles? Comment élargir sa base sociale et mobiliser les catégories populaires?

 

- Comment concilier le nécessaire élargissement du mouvement et la quête légitime d’éléments de radicalité?

 

- Au FSE, faut-il davantage prendre en compte la réalité institutionnelle de l’Europe et comment?

 

Et il se conclue sur « cinq questions en guise de conclusion », une façon on ne peut plus ouverte sur les autres de conclure un livre!

 

 

Bref, le mouvement a mûrie et sais ce qu’il ne veut pas: un modèle unique, sclérosant et dominant.  Pour ce qu’il veut, c’est davantage une liberté permettant la convergence de différentes façons de faire selon les cultures. Un respect de soi et de l’autre. Naturellement, bien des questions se posent et se poseront encore, telle la question militaire dans la mondialisation. Refuser une certaine forme de militarisation serait-ce se placer sous les auspices d’un grand frère bienveillant ou d’un empire dominant? Serait-ce se mettre en situation de danger face à un pays qui se dit gardien de la démocratie mondiale - SA démocratie – et qui a la force pour l’imposer?  Militarisme de défense? Militarisme de libéralisation des peuples? Au nom de quelle idéologie? Sous quelles auspices?  Les USA?  L’Europe unie? L’OTAN? Les Nations Unies? Un livre qui est un pas dans la bonne direction. Un bon livre, car il pose des questions, rassemble des réponses!

 

***

Pour notre part, comme nous n’avons jamais été anti-mondialiste, nous nous retrouvons davantage sous ce chapeau d’alter mondialisme, étant conscient que la mondialisation ne doit pas se limiter à une forme d’accroissement des profits de quelques uns et à l’exploitation des autres. Trop souvent la mondialisation ne vise que l’échange des produits et des productions pour le seul profit des entreprises, mais pas des citoyens-consommateurs. Les droits citoyens, qui incluent nos droits de consommateurs, de travailleurs et  sociopolitiques, doivent être tenus en compte dans cette mondialisation. (2) C’est ce que défendent certains des organismes regroupés sous le chapeau d’alter mondialiste et nous ne pouvons qu’approuver, tout en demeurant critique face à l’ensemble des « pour » et des « contre » pour ne pas remplacer une idéologie par une autre! Certains des groupes en présence, sous l’un ou l’autre de ces chapeaux, défendent davantage une idéologie qu’un espace de liberté et nous devons les garder à l’œil. Un scepticisme et un cynisme de bon aloi sont de rigueurs. En cela comme en toutes choses le doute a toujours meilleur goût!  

 

   

Notes:

 

1. Clin d’œil à Jean-François Kahn, 1995, La pensée unique, Fayard, col. Pluriel

 

2.         C’est ainsi que, par exemple, certains films sur DVD, ne sont pas disponibles partout pour des raisons commerciales. Ainsi, si un film sorti sur DVD en Europe est encore en salle en Amérique, il ne sera pas disponible sur DVD en Amérique et le DVD européen sera encodé pour ne pas être lu sur les lecteurs de DVD  américains. Ceci se comprend tant que le film est à l’affiche, mais une fois qu’il n’est plus à l’affiche, s’il ne sort pas en DVD américain, le DVD européen (que l’on pourrait facilement commander par Internet) sera toujours encodé pour ne pas être lu hors de l’Europe. Une part du cinéma d’auteurs européen et d’ailleurs, souvent de petits chefs d’œuvres qui n’ont pas été des succès de masse, sont ainsi inaccessibles malgré la mondialisation! Je pense, entre autres, à « Des nouvelles du bon Dieu », film de Didier le Pêcheur avec Marie Trintignant (1995), que l’on ne peut avoir en DVD américain, ce qui me frustre. Pourquoi ne pas débarrer les DVD qui ne sont disponibles que dans une région après deux ans de prescription, ce qui serait le même temps que pour leur passage à la télé, au nom de leur appartenance à la culture mondiale? Ne serait-ce pas respecter l’essence de la mondialisation et du village global ?

 

Peut être que « Des nouvelles du bon Dieu »sera enfin disponible en DVD en Amérique si on ressort les films dans lesquels a joué Marie Trintignant, décédée tragiquement comme chacun le sait. Mais si tel est le cas, il sera assez triste d’avoir dû attendre un tel événement pour avoir droit à ce film sur DVD. Des questions sont encore à poser, des alternatives à trouver.  

 

 

Hyperliens

 

Revue Mouvements: http://www.mouvements.asso.fr/

Transversales science/culture: http://www.globenet.org/transversales/

Alternatives: http://www.alternatives.ca/

Forum Social Mundial : http://www.forumsocialmundial.org.br/home.asp

 

La page « Le monde » de Societas Criticus: http://www.homestead.com/societascriticus/lemonde.html

 

 

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Deux livres en porte à faux… et un pourfendeur de « vérités »!

Michel Handfield

 

5 mars, 2004

 

A l’insu du grand nombre, la belle époque 1900 était grosse de guerres industrielles et philosophiques, de même l’an 2000, inauguré au champagne sur les écrans du monde, aurait dût s’inspirer d’Ernst von Salomon : « La guerre est finie, les guerriers marchent toujours. »  La formule déjà ancienne mérite d’être gravée en lettres d’or au fronton des Instituts stratégiques, comme un infaillible pense-bête : que nul n’entre ici s’il ignore que les conflits interrompus sur le terrain continuent dans les corps, les cœurs et les têtes. (Glucksmann p. 92)

 

 

Revue de livres  en forme d’essai sur :

 

Primakov, Evgueni, 2003, Le monde après le 11 septembre et la guerre en Irak, Paris : Presses de la renaissance

 

Glucksmann, André, 2003, Ouest contre Ouest, France: Plon

 

Chomsky, Noam, 2002 (2003), De la propagande – entretiens avec David Barsamian, Paris: 10/18

 

***

 

Primakov a une écriture fluide et son livre se lit comme un roman. C’est un livre grand public. Glucksmann semble pour sa part davantage herméneutique, du moins au début. Cela peut donc paraître un livre pour initié au premier abord, mais à mesure que l’on avance dans sa lecture il devient plus limpide, car la guerre est un de ses sujets de prédilection et il a des références monsieur Glucksmann. Il a même une pointe d’humour à l’occasion:

 

 «  Une civilisation ne se définit pas par l’unité des goûts, des couleurs et des modes. L’impérialisme du MacDonald’s coexiste civilement avec l’impérialisme encore plus envahissant de la pizza. » (Glucksmann, p. 33) 

 

Cependant, lire ces deux livres sans avoir un regard critique serait incomplet. Et c’est justement ce que Chomsky nous propose: être prudent et questionner au non d’un scepticisme de bon aloi :

 

«  Dès qu’il existe une quasi unanimité, nous devons nous inquiéter. Rien n’est à ce point évident ici-bas. Nous avons donc le devoir de nous demander si c’est vrai. » (Chomsky, p. 55)

 

 

 

Qui dit vrai, chacun dans son idéologie? Les pros guerres ou les pacifistes? Les combattants de l’axe du mal ou de la diplomatie? Le Nord ou le Sud? L’axe Paris-Berlin-Moscou ou Washington-Londres?  Et si ce n’était que propagande et intérêts particuliers? Peu importe l’opinion que vous en avez, ces trois livres vous informeront, car, chacun de leur point de vue, ils se complètent.

 

***

 

D’abord, Primakov nous offre une perspective de centre gauche. Il soulève le danger d’un monde contrôlé par une superpuissance, les USA, et plaide pour un monde multipolaire :

 

« La ligne choisie par les USA pour faire obstacle au processus de multipolarité se dessine clairement comme un nivellement du rôle de l’ONU, l’affirmation de la pratique d’opérations armées unilatérales, toutes choses évoquées ci-avant. Or, aussi paradoxal que cela paraisse, la multipolarité est dans l’intérêt de la communauté mondiale tout entière, donc des USA. Elle seule peut créer des conditions optimales pour répondre aux nouveaux enjeux de notre sécurité, en premier lieu à la menace terroriste. N’oublions pas que la seule alternative est un monde unipolaire, autrement dit « américanocentré » et comportant en lui-même une charge agressive inacceptable pour la plupart des États. »   (Primakov, p 206)

 

 

Inversement Glucksmann en prend le contre-pied. Il semble de droite, pro guerre,  pro Etats-Unis et surtout contre un monde multipolaire! (p. 22) Mais à mesure que la lecture avance, on le voit faire quelques nuances. Car il est à la fois pour l’intervention en Irak, mais contre les raisons invoquées! Mais là ne s’arrêtent pas les différences entre eux.

 

 

Primakov, lui, est carrément contre cette guerre que les USA ont déclaré et mené, avec quelques alliés sûrs, pour chasser Sadam d’Irak. Il plaide pour une vision ONUsienne des choses de telle sorte que n’importe quel pays ne pourra (SE) faire justice n’importe où et n’importe quand. Sinon ce sera la tour de Babel :

 

« Il est aisé de remarquer que la fameuse « ingérence humanitaire » qui se substitue au mécanisme de l’ONU ouvre largement la voie à l’emploi de la force sur la base d’appréciations subjectives et sans aucun contrôle de la part du Conseil de sécurité. Or, il y a un revers de la médaille. On sait ainsi qu’en réponse au président Bush qui avait rattaché l’Iran à « l’axe du mal » et menacé d’intervenir militairement dans ce pays, Téhéran a menacé à son tour de détruire les installations de pétrole et les oléoducs dans la région du Golfe. Que deviendra la planète si les « échanges d’amabilités » de ce genre se transforment en modus operandi universel? » (Primakov p. 135)

 

 

Inversement Glucksmann était pour l’intervention des États-Unis en Irak et soulève une question pour les anti Bush, moi inclus :

 

 Si Bush s’évaporait magiquement, le conflit Israël-Palestine s’éteindrait-il pour autant? Si Bush avait perdu les élections, Saddam Hussein se serait-il abstenu depuis des décennies de tromper, envahir, gazer, torturer, exécuter sans hésitations aucunes? (Glucksmann, p. 44)

 

 

Cependant, même s’il est pro Etats-Unis, Glucksmann reconnaît  que les Etats-Unis ont usé d’un faux prétexte pour intervenir et que ce n’est pas correct. Eut mieux valu « montrer les charniers, les tortures, la corruption » car « Big Brother et l’horreur parlent davantage aux cœurs et aux consciences que quelques fusées escamotées. »  (p. 47-8) Bref, est-ce à dire que les anti-interventionnismes soutenaient les horreurs de Sadam? Bien mal pris qui a à choisir entre le guerrier et le dictateur, surtout si le guerrier est le défenseur de la veuve et de l’orphelin! Cependant Noam Chomsky vient mettre un bémol là dessus:

 

«  La première chose à faire, c’est d’être très sceptique. (…) Tout le monde s’écrie: Saddam Hussein est un véritable monstre. Il a même commis l’horreur « suprême », c’est-à-dire gazer sa propre population. Impossible de laisser un être pareil survivre. (…)

 

Dès qu’il existe une quasi-unanimité, nous devons nous inquiéter. (…) Comment les Etats-Unis et l’Angleterre ont-ils réagi lorsque Saddam Hussein a commis l’horreur « suprême » - le gazage de la ville kurde de Halabja en mars 1988? Tout le monde le sait. Le deuxième gazage intervient en août, cinq jours après le cessez-le-feu avec l’Iran, lorsque l’Iran a pour ainsi dire capitulé. Comment les deux pays anglo-saxons réagissent-ils? En poursuivant et même en accélérant leur vif soutien au dirigeant irakien. Cela vous donne aussitôt une indication: le gazage ne saurait être la bonne raison. Certes, le portrait que l’on fait de Saddam Hussein est correct. C’est un montre qui a commis une horreur « suprême » - ce que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont jugé ne pas poser de problème. Ils ont continué à le soutenir. Ça ne peut donc être le motif qui les pousse à le détruire. Ce raisonnement ne prend qu’une minute. (Chomsky, p.  55-6)

 

 

            On peut toujours croire que ce fut une erreur la première fois et qu’on ne laisserait certainement pas se reproduire une telle horreur « suprême » une seconde fois. Et bien Saddam a récidivé après la guerre du Golfe de 1991, où il a écrasé des soulèvements au Nord et au Sud de l’Irak, avec le soutien des USA! Pourquoi?

 

« (…) ils voulaient que Saddam Hussein écrase les soulèvements et garde le pays uni. Tout cela était très clair. Ils l’ont dit à l’époque : « Nous devons préserver la stabilité, garder une main de fer au pouvoir. » (Chomsky, p. 62)

 

 

Pour Chomsky, les actions des USA autant en Irak qu’en Amérique latine, ou que leur soutien à Israël,  ont pour objet leurs intérêts et non la justice ou la démocratie. Ils les qualifient d’entrave à la paix! Alors même si Glucksmann a raison de dire qu’on ne peut écarter l’intervention militaire et qu’on doit y recourir pour des raisons humanitaires, on ne peut laisser ce Pouvoir dans les mains d’un pays tout puissant – les États-Unis!  C’est dans cette optique que le plaidoyer de Primakov pour la multipolarité des forces, sous le parapluie de l’ONU, prend tout son sens, car… 

 

« Peut-on imaginer un seul instant, dans un monde dominé sans partage par les USA, la Chine essayant, par exemple, de devenir un nouveau pôle mondial, un nouveau centre de pouvoir? »  (Primakov, p. 207)

 

 

            Mais la guerre, ce n’est pas que diplomatie et politique militaire. C’est aussi une affaire économique. Cela se passe à deux niveaux. D’abord au niveau du marché et ensuite de la politique économique.

 

D’abord, il y a un marché de la violence à exploiter et des organisations sont prêtes à le faire, recherche de profit oblige. Une large part des économies développées carburent d’ailleurs à la vente d’armements. Une fois fabriqués, ces produits doivent trouver preneurs, car le profit vient de leur vente. Et s’il y a marché, il y a aussi circulation des produits, notamment des produits usagers. Ainsi, si le premier acheteur est légal, rien n’empêche le produit de rechanger de main par la suite et de se retrouver sur le marché noir et dans des organismes terroristes ou criminels. Marché et libre circulation vont de pairs. Les Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux ne peuvent plaider l’ignorance de cette loi du marché pour se dire non responsables, même s’ils agissent souvent comme des  « irresponsables », de ce qui se passe dans le monde; surtout quand, comme tous producteurs, ils cherchent la plus grande efficacité possible à un moindre coût; ce qui rend ces produits plus petits, plus flexibles et plus économiques, donc plus facile à faire circuler sans être détecté: 

 

« Premier rebondissement: la recherche et le développement en matière de destruction massive ne cessent d’innover, plaçant bientôt à portée des petites pointures les capacités ABC (Atomiques, Biologiques, Chimiques). La circulation des nouveaux engins de morts, des recettes de fabrication et des experts indispensables bat son plein. Nulle surprise si un régime aussi dépourvu que la toute communiste Corée du Nord simultanément condamne plusieurs millions des siens à mourir de famine et produit, commercialise, brandit ses allumettes atomiques. Sur le marché sans frontières de l’argent sale, des narcotiques et des richesses minières ou pétrolières pillées tous azimuts, chaque petite puissance terroriste profite de l’offre et de la demande. » (Glucksmann, p.89-90)

 

 

Il n’est donc pas surprenant que les Etats-Unis, qui sont à la fois un  vendeurs d’armements; un utilisateur d’armes, même prohibées (1); et ceux qui dressent la liste des États voyous; soient si souvent sur la sellette dans l’opinion mondiale, car ils se retrouvent souvent dans une position ambiguë de défenseur des droits et de souteneur des dictateurs qui font leurs affaires en même temps :

 

« Si vous prenez la liste des principaux récipiendaires de l’aide américaine, chacun d’eux ou presque est en violation majeure des droits de l’homme. Cela est souligné chaque année par les organisations des droits de l’homme, par exemple Human Rights Watch. Elles font remarquer que toute l’aide américaine, quasiment, est illégale au regard du droit américain. Les Etats-Unis ne sont pas autorisés à accorder leur aide aux pays qui torturent systématiquement leurs citoyens. » (Chomsky, p. 87)

 

 

D’ailleurs, alors que les Etats-Unis reprochaient à la Russie de vouloir aider l’Iran à construire une centrale nucléaire, eux même s’apprêtaient à fournir des réacteurs nucléaires à la Corée du Nord! (Primakov, p. 40) C’est tout dire de leur hypocrisie!  Un autre exemple, celui de Suharto en Indonésie:

 

 « (…) le général Suharto est le chouchou des Etats-Unis et de l’Ouest en général depuis qu’il a pris le pouvoir, en 1965, en provoquant un carnage de masse que la CIA a comparé aux massacres d’Hitler, Staline et Mao, y voyant l’un des grands meurtres de masse du XXe siècle. On l’a salué ici. Suharto a balayé le mouvement politique principal, le seul qui eût une base populaire, un parti de gauche, il a tué des centaines de milliers de paysans, ouvert le pays aux investissements occidentaux, c’est-à-dire à un quasi pillage, et tout cela a été chaleureusement accueilli. Et cela a perduré, atrocité après atrocité, y compris l’invasion du Timor-Oriental, soutenu très activement par les Etats-Unis jusqu’en 1997. »    (Chomsky, p. 176)

 

 

Ensuite, la violence c’est aussi par la politique économique, qui réduit des populations à l’indigence pour des raisons de dumping ou de contrôle des prix par les multinationales, qu’elle s’exerce:

 

« La Colombie, par exemple, était productrice de blé il y a trente ou quarante ans. Mais cette production a été sapée par le programme Food for Peace [« Nourriture pour la Paix »] des Etats-Unis dès les années 1950, qui a submergé la Colombie de produits agricoles subventionnés. Du coup, l’une des exportations principales était obsolète. » (Chomsky, p. 104)

 

Et même si la Colombie avait un autre produit d’exportation important, le café, les Etats-Unis se sont opposées à un certain contrôle des prix pour permettre aux petits producteurs de survivre. La survie impose donc des choix :

 

« (…) s’installer dans les bidonvilles et se faire tuer comme quantité négligeable par la police. Ou l’on peut passer en marge de la légalité et faire pousser quelque chose qui permettra de vivre. C’est agir en capitaliste rationnel, comme vous y invite l’Ouest. C’est agir en paysan rationnel dans les conditions imposées par les Etats-Unis. On cultive de la coca. » (Chomsky, p. 104)

 

 

 

En fait, c’est l’économie et le profit qui conduisent  la politique. Toute personne sensée doit se demander ceci en écoutant les nouvelles: à quoi et à qui cet événement sert? Nous devons être sceptique et, « dès qu’il existe une quasi-unanimité, nous devons nous inquiéter.»  (Chomsky, p. 55)  Mais les machines idéologiques  et médiatiques, qui créent l’image, font aussi en sorte que le citoyen ne se pose pas de questions et qu’il n’en pose surtout pas. On anticipe ses questions et les réponses, bien préparées par une équipe de spécialistes des communications, lui sont transmises par les mass médias aux heures de grande écoute! On manipule ainsi les journalistes et la population ou, en termes plus diplomatiques, on fait dans la mise en marché politique. Le marketing de masse au service de l’État c’est ça! Ce fut l’objet d’un film, « Wag the dog »  (2); c’est aussi le propos de Chomsky quand il souligne que le bombardement de la Libye, en 1996, eut lieu à 19 heures précises à l’heure de New-York, « l’heure des journaux du soir des trois chaînes de télé »!  (Chomsky, p. 76)  

 

Mais au risque que cela ne suffise pas, on installe une barrière entre la politique et les citoyens: la mondialisation économique! Et au non de cette mondialisation on sépare la politique économique de la politique. On envoie cette politique dans une autre sphère, l’Organisation Mondiale du Commerce, sur laquelle le citoyen n’a pas de pouvoirs. L’économie, jadis lié au politique au point que l’on parlait d’économie politique, en est maintenant distincte. Si autrefois le Politique pouvait orienter l’économique, nous assistons maintenant au phénomène inverse. L’économie mondiale dicte les agissements politiques. Le Président n’a pas choisi de faire la guerre, il n’avait pas le choix. L’entreprise n’a pas choisi de fermer son usine, elle n’avait plus le choix. La mondialisation dicte l’ordre des choses:

 

« L’objet de l’AMI, c’est d’installer entre la conception de la politique et sa mise en œuvre une barrière que les gens seront incapables de franchir. C’est de s’installer derrière les murs du business. Ces murs sont impénétrables. À moins d’une assignation du Congrès, impossible de savoir ce qui se passe au sein de ces systèmes tyranniques. S’ils sont en mesure de prendre les décisions engageant le sort du monde, socialement, économiquement et politiquement, leur tyrannie sera assurément très efficace. » (Chomsky, p. 30) (3)

  

 

Ceci soulève une autre question. Si la guerre doit être humanitaire, comme le plaide Glucksmann, et que les USA ont eu raison de délivrer les irakiens qui étaient aliénés et victimes de Saddam Hussein, les mêmes justifications humanitaires ne devraient-elles pas s’appliquer à ceux qui souffrent  de conditions de travail de quasi esclavage? Et là le bilan des Etats-Unis et des pays développés est-il aussi valable? Combien de leurs entreprises profitent de ces conditions pour accroître le profit de quelques-uns?  

 

 

            Il ne faut pas être dupe des guerres humanitaires menées par certains pays occidentaux. D’ailleurs, si la guerre à Sadam Hussein pouvait se justifier pour des raisons humanitaires, et non pour des armes sorties de nulle part que personne n’a finalement trouvé, tel n’était pas l’objectif justificatif lors du déclenchement de cette guerre. On cherchait des armes qui n’existaient pas parce que le dictateur ne faisait probablement plus l’affaire de ses anciens alliés états-uniens. Et maintenant que Saddam n’y est plus qu’arrivera-t-il? Qui prendra le pouvoir?  Un pouvoir laïque ou religieux? Et s’il s’agit d’un pouvoir religieux, le peuple sera-t-il vraiment mieux que sous Sadam? N’aura-t-on que remplacé une dictature par une autre qui fait davantage l’affaire des USA? Est-ce l’amélioration démocratique tant souhaitée? Ce sont des questions à poser.

 

 

            D’ailleurs, selon la position des auteurs, certains conflits sont justifiables et d’autres non. C’est ainsi que Primakov plaide pour un respect des positions du Conseil de sécurité de l’ONU, mais que Glucksmann souligne que la Russie a brandit son veto dans le cas de la Serbie! Le prétexte de la lutte au terrorisme sert aussi la Russie dans le cas de son interventionnisme dans ses anciennes républiques, ce que défend Primakov. Bref, Primakov et Glucksmann font une bonne analyse de la situation mondiale, mais idéologiquement orienté : à gauche pour le premier et à droite pour le second. Bref, deux livres qui font la paire, mais qui doivent être lus en conservant un esprit critique, car ils se compètent malgré leurs points de vues différents et leurs oppositions. Deux livres qui montrent aussi que la mondialisation n’est pas qu’économique et que tôt ou tard, et mieux vaut le plus tôt possible, nous devrons nous intéresser aux questions sociales et politiques de la planète, car il n’est pas vrai que la sécurité et la paix ne passent que par l’économique. 

 

 

Mais, si l’on doit regarder les questions sociales et politiques, l’ont doit aussi rapatrier les questions économiques au niveau de l’État, sinon comment peut-on faire du développement social sans outils économiques? C’est le genre de question qu’invite à poser Chomsky. Le genre de question à poser pour être immunisé contre la pensée unique, da gauche ou de droite. (4)  

 

 

 

Notes :

 

1. À ce sujet, alors que 140 États ont signé un traité interdisant les mines antipersonnel, les USA ne s’y joignent pas parce que c’est un outil militaire nécessaire! Et si c’était Saddam qui avait dit ça, qu’auraient dit les Etats-Unis à la communauté internationale? (Christophe De Roquefeuil, « Washington renoncetra aux mines les plus dangereuses… après 2010 », in Le Devoir, 28-9 février 2004, p. A 8) 

 

 2. Si ce sujet vous intéresse le film dont je parle ici s’appelle « Wag the dog » (1997) en version originale et « Des hommes d’influence » en version française. Il met en vedette Dustin Hoffman et Robert De Niro. La politique comme un scénario d’Hollywood. Fascinant et instructif!

 

3. AMI pour Accord Multilatéral sur l’Investissement. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet, il y a naturellement la page Mondialisation de Societas Criticus, mais aussu un livre de l’Observatoire de la mondialisation, 1998, Lumière sur l’A.M.I. Le test de Dracula, Paris : L’esprit frappeur (www.ladylong.com)  

 

4.         Comme dans le même temps où j’e débutais l’écriture de ce texte eurent lieu les troubles en Haïti (le président Aristide a d’ailleurs quitté le pouvoir à 6 heures le matin du 29 février 2004), je me dois de faire une précision au sujet de l’anarchisme. Cela est nécessaire, car Chomsky est souvent présenté comme un anarchiste d’une part et que, d’autre part, les médias définissent le climat qui règne actuellement en Haïti comme étant l’anarchie. Il y a donc risque de confondre les deux, ce qui n’est pourtant pas le cas. Loin de là.   

 

En fait règne en Haïti la désorganisation et le chaos. Mais l’anarchie n’est surtout pas la désorganisation. C’est une forme d’auto organisation ou d’autogestion sans État. A ce sujet Malatesta a déjà écrit que "si nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible." (Malatesta, E., "L'Agitazione", Ancône, Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in Guérin, Daniel, (1970) 1999, Ni Dieu ni Maître, Paris: La Découverte, tome II, p. 9) 

 

            Même si je ne suis pas un anarchiste (je suis du courant libéral-social pour ceux qui se posent encore la question d’où je me situe), l’anarchisme est un courant intéressant à lire, car c’est un modèle paradigmatique qui permet de poser de bonnes questions au sujet du pouvoir et de l’État, étant un modèle d’organisation sans État. Mais attention, l’anarchisme n’est surtout pas un. Il est multiple. Il va de l’anarchisme social, en passant par l’anarcho-syndicalisme, à l’anarcho-capitalisme, ce dernier étant très près du néolibéralisme qui en découle justement!

 

Un État anarchiste pourrait ainsi ne pas avoir de police publique, mais avoir recours a des milices et des polices privées pour assurer l’ordre et le respect des lois votées en assemblée citoyennes. L’idée des prisons privées est d’ailleurs parfaitement compatible avec l’anarcho-capitaliste. Les discussions sur l’AMI contiennent même un certain nombre de revendications basées sur des travaux d’économistes proche des milieux anarcho-capitalistes. Mais qui le sait à part quelques spécialistes de ces questions. Pour aller plus loin sur cette question je vous invite à visiter les rubriques Anarchisme et Anarcho-capitalisme du Dictionnaire Societas Criticus. 

 

 

Index

 

 

Commentaires livresques!

 

Lancement de LA VOIX DU TONNERRE
Michel Handfield

24 mars, 2004


Hier soir j’ai assisté au lancement de la bande dessinée La voix du tonnerre, publiée aux éditions Les 400 coups, et au vernissage de l’exposition sur la création de l'album, présentée dans le cadre des Programmes d’action culturelle du Cirque du Soleil au siège social du Cirque dans le quartier St-Michel.

 

Les dessins sont impressionnants de réalisme tout en étant dans la fiction. Naturellement j’ai pris quelques notes, mais tout est si bien dit dans les documents de presse qui suivent… que rien ne sert de revenir sur mes notes. Mais je veux revenir sur un point: le conflit Science/Divin qui sert de trame à cet album!

 

Ce conflit a toujours existé (pensons au refus de reconnaître que la terre est ronde par l’église à une certaine époque) et il me semble plus présent que jamais dans les conflits mondiaux actuels, où on en appelle à la volonté de Dieu d’une part et où on a recours à la techno-science d’autre part pour en imposer la volonté, qui s’adonne naturellement à être en accord avec une certaine idéologie politico-religieuse ultraconservatrice! Ce livre fait référence aux dieux de la mythologie, mais on peu se poser la question : En est-on encore aux dieux? Car même si Juifs, Musulmans et Chrétiens croient en un Dieu unique, ils s’opposent pourtant sur la base de ce que leur « Dieu unique » leurs a dit, comme s’ils étaient plusieurs dieux! On n’est pas loin des dieux de la mythologie grecque qui s’opposaient eux aussi entre eux.

 

Le fait que cet album soit une fiction où se rencontre la mythologie grecque et le cinéma des années 20 en fait un livre très contemporain. En effet, la question des dieux et de la science se pose toujours, et peut être encore plus que jamais, en ce début de troisième millénaire! La question de base de l’auteur est probablement la question fondamentale de l’Homme actuel :

« Le pouvoir de la création, allié des dieux mais aussi de l’homme en quête de vérité, oppose science et divinité depuis que la première est devenue menaçante pour l’autre. De ce sempiternel conflit surgit une question fondamentale : du créateur ou de la création, qui aura le dernier mot ? »

 

Nous espérons recevoir une copie de presse de cet album pour vous en reparler.

Ce lancement de livre au Cirque du Soleil nous permet aussi de souligner que le Cirque soutiens de jeunes artistes dans leur développement. Ce fut notamment le cas de ceux-ci.

 

***

 

Par la même occasion ceci nous permet d’attirer l’attention sur la culture qui semble prendre de plus en plus de place dans ce secteur de la ville. En effet, au Cirque du Soleil et à la Cité des arts du cirque, dans St-Michel, s’ajoutent plusieurs groupes culturels dans Villeray, notamment en danse et en théâtre. Aujourd’hui débute même le 9e Festival « Vue sur la relève professionnelle des arts de la scène », organisé par Créations etc., dans Villeray.  

 

On parle aussi de la création d’un pôle récréo-touristique sur la rue Jarry, dans St-Michel, avec le Cirque du Soleil et la Tohu (cité des arts du cirque) à une extrémité et un projet de « Camping-Caravaning » dans une ancienne carrière désaffectée à l’autre extrémité de la rue Jarry (Pie-IX), ce qui s’inscrit parfaitement avec le caractère culturel de Villeray-Saint-Michel  et avec l’attrait des grands événements montréalais d’été, notamment les Festivals et le Grand-Prix.

 

Ce projet un peu particulier de « Camping-Caravaning » permettrait d’accueillir ce type de tourisme (qui n’a actuellement aucune place appropriée sur l’île de Montréal) dans un environnement hors de l’ordinaire. C’est un lieu très spectaculaire à voir – avec des falaises de roc tout le tour, l’absence de bruits de la ville et un micro climat, vu que l’on est dans les 200 pieds de profondeur environs – et ce serait un attrait touristique en soi. Si j’ai eu la chance de le voir c’est que St-Michel est mon quartier et que je suis impliqué dans quelques Organismes Sans But Lucratif proche de ce projet assez exceptionnel.

 

L’arrondissement Centre-nord semble un pôle culturel émergeant. Mais comme tout cordonnier mal chaussé, il n’a pas encore de maison de la culture digne de ce nom. Avec la pépinière qu’offre le Cirque du Soleil, la Cité des Arts du Cirque et les autres organismes culturels de l’arrondissement, ce sera un coin à surveiller au cours des prochaines années et auquel les pouvoirs publics devront s’intéresser rapidement, notamment par le soutien à ses projets novateurs et par la création d’une maison de la culture digne de ce nom.

 

Hyperliens:

Cité des arts du cirque :   http://www.tohu.ca/

Cirque du Soleil :  http://www.cirquedusoleil.com

Créations Etc. (dans Villeray) : www.creations-etc.org

Afrique en mouvement (Villeray) :  http://www.afrique-en-mouvement.ca/

CDÉC centre-nord:    www.cdec-centrenord.org

 

Dossier de presse

LA VOIX DU TONNERRE

 

Scénario Martin Villeneuve

Dessin Daniel Svatek

Couleurs Valérie Fontaine
éditions: L e s 400 c o u p s

 

Communiqué

 

Les éditions Les 400 coups s’ouvrent de nouveau à l’univers créatif et foisonnant de Martin Villeneuve en publiant sa bande dessinée La voix du tonnerre. Avec son écriture sensible, qui nous avait livré l’étonnant photo-roman Mars et Avril en 2002, le jeune auteur présente ici une histoire audacieuse et engageante.

 

Quand la BD devient philosophique

 

Le pouvoir de la création, allié des dieux mais aussi de l’homme en quête de vérité, oppose science et divinité depuis que la première est devenue menaçante pour l’autre. De ce sempiternel conflit surgit une question fondamentale : du créateur ou de la création, qui aura le dernier mot ?

 

C’est sur cette prémisse que l’auteur a développé un scénario fascinant, véritable rencontre entre la mythologie grecque et le cinéma des années 20. Les récits en parallèle, les narrations hors champ et les dialogues subtils nous entraînent dans cet univers exclusif, mais néanmoins rempli de références. Un scientifique ermite, Kenneth Flurk, découvre un moyen d’entrer en communication avec les dieux en se servant de la science. Lorsque ces derniers prennent conscience que l’illusion peut aller jusqu’à berner l’illusionniste, ils n’ont d’autre choix que de se manifester… L’histoire, qui aurait pu facilement tomber dans le cliché, construit son propre langage et prend l’ampleur d’une fable moderne élaborée avec intelligence. Ainsi les dieux de l’Olympe nous sont-ils présentés en fonctionnaires d’une énorme multinationale, une métaphore qui offre un second niveau de lecture au récit et qui devient prétexte à la réflexion philosophique.

 

Un traitement graphique exceptionnel

 

L’album de 64 pages est magnifiquement mis en images par Daniel Svatek, dont le dessin semi réaliste allie savamment l’humour à la gravité du propos. Le généreux coup de crayon du dessinateur tchèque, qui signe ici sa première bande dessinée, relève tous les défis posés par l’histoire. Son découpage dynamique s’ajuste au rythme narratif : une scène d’ouverture aux dimensions spectaculaires, en contrepoint à la finale, un sobre huis clos à deux personnages. De plus, les nombreuses références historiques présentes dans l’architecture, le design industriel, les costumes et les décors, sont intégrées avec fluidité et élégance. Enfin, le talent de la coloriste Valérie Fontaine s’harmonise parfaitement avec le style de l’illustrateur pour offrir une palette riche. Celle-ci évoque les années 20 et les œuvres de science-fiction à saveur expressionniste, tout en s’accordant une touche d’excentricité.

 

La bande dessinée La voix du tonnerre a été imaginée, écrite et dirigée par Martin Villeneuve. Les dessins sont de Daniel Svatek et les couleurs de Valérie Fontaine. Entretien avec l’auteur Avec ce deuxième livre, Martin Villeneuve explore un médium en pleine  émergence au Québec, un neuvième art dont le dynamisme se fait sentir plus que jamais. Alors que son photo-roman Mars et Avril revisite le genre avec un regard moderne, La voix du tonnerre s’inscrit dans la tradition de la bande dessinée européenne et traite avec originalité d’un conflit toujours actuel : la science face à la divinité. De l’écriture au découpage, de la conception graphique à la direction de publication, l’auteur de 25 ans s’est investi dans chacune des étapes du projet sur lequel il aura littéralement travaillé la moitié de sa vie. La voix du tonnerre représente donc pour lui la concrétisation d’un rêve hautement personnel, mais aussi d’une obsession…

 

 

Un orage qui parle

 

Martin Villeneuve est âgé de douze ans lorsqu’il écrit la première version d’un scénario ayant pour titre La voix du tonnerre. «L’idée m’est venue un soir d’orage, en écoutant le tonnerre. Je me suis demandé ce que ce bruit pouvait bien vouloir dire, et le conflit qui est à la base de l’histoire s’est présenté de lui-même.» Durant les années suivantes, le jeune auteur peaufine le texte, inspiré par la lecture de récits mythologiques et de livres traitant du point de vue du scientifique face au divin. Plus le scénario se développe, plus le rêve d’en faire une bande dessinée fait son chemin, et devient lentement réalité. «En 1994, j’ai fait lire mon histoire à un ami dessinateur, Alexandre Racine, qui a cru en l’idée, raconte l’auteur. À partir de ce moment, il était question que nous réalisions cette bande dessinée ensemble.» Mais la vie en décide autrement, puisque le jeune homme est emporté par un cancer cinq ans plus tard, à l’âge de 27 ans. «Alexandre m’a laissé les cinq premières planches et plusieurs esquisses. J’ai d’abord pensé le laisser partir avec le projet, mais toujours ressurgissait le désir de voir aboutir cette bande dessinée, de lui rendre hommage en allant au bout de l’idée. C’est alors que l’obsession est devenue le véritable sujet de l’histoire, et pas seulement dans le scénario…»

 

L’histoire prend forme

 

Après plusieurs rencontres avec différents dessinateurs, le choix de l’auteur se porte sur le jeune et talentueux Daniel Svatek, qui a repris le travail en août 2001. «En plus de son extraordinaire coup de crayon, Daniel est un metteur en scène né. Son interprétation du récit me semble en total accord avec ma vision. Il a même eu la sensibilité de faire allusion au travail d’Alexandre en intégrant certaines de ses idées… C’était un gros défi  pour Daniel, car il s’agissait de son premier album.»Un premier album techniquement complexe, puisque les décors suggérés par l’histoire exigent des connaissances en design industriel et en architecture. Qui plus est, l’action se déroulant dans les années 20, une colossale recherche visuelle s’impose, afin de rendre avec précision de nombreuses références géographiques et historiques.

 

Entretien avec l’auteur

 

Un an plus tard, une fois le dessin complété, la coloriste Valérie Fontaine, reconnue pour son travail sur la série Moréa, se joint à l’équipe. «Tout comme Daniel, poursuit l’auteur, Valérie possède une impressionnante culture visuelle et réussit à ajouter un autre niveau de lecture à l’histoire. Le choix du coloriste est crucial et délicat, car la couleur doit être en parfaite harmonie avec le style du dessin. Elle détermine l’atmosphère du récit, de la même façon que la direction photo en cinéma.»

 

Cinéma et bande dessinée

 

Il n’est pas surprenant d’entendre l’auteur évoquer ici le septième art — l’aspect cinématographique étant inhérent à la bande dessinée — et ce d’une façon particulièrement éloquente dans La voix du tonnerre. «Mon découpage impliquait des mouvements de caméra complexes et des angles extrêmes. La bande dessinée est le médium de choix pour construire sans limites un univers visuel car, contrairement au cinéma, ça ne coûte que de l’encre, du papier… et du temps !» L’expérience de son collaborateur en conception de storyboards porte ici ses fruits. Les scènes d’orage, spectaculaires, alternent habilement avec les scènes à huis clos, plus intimes. Ce «montage » en parallèle rend la lecture engageante, facilite la compréhension des dialogues et participe à construire une intrigue des plus mystérieuses. «Les longs dialogues en BD ont souvent besoin d’un support graphique particulier pour être dynamiques. C’est pourquoi les scènes à huis clos sont si peu conventionnelles. Pour moi, c’était un dé. des plus intéressants dans la réalisation de cet album.»

 

Un autre défi était de mettre en scène les dieux de l’Olympe, archétypes aux multiples connotations dans notre inconscient collectif. Pour raconter son histoire, Martin Villeneuve a choisi de représenter les dieux sous forme de bureaucrates, désabusés et déçus par la condition humaine dont ils sont pourtant le reflet. Cette métaphore lui autorise l’accès à un regard critique sur son sujet, voire à une réflexion philosophique. «Mon approche consistait à établir un croisement entre la mythologie grecque et les films expressionnistes, un cinéma fait de paradoxes et de contrastes.» Un Olympe aux allures kafkaïennes, un dieu de la lumière plongé dans l’ombre, un scientifique qui fait de sa foi l’objet de ses recherches et une machine qui évolue à travers les siècles telle une cathédrale, sont autant de rapprochements établis par l’auteur. Mais le plus grand défi à travers toutes ces années, aura été de garder intacte la passion qui a motivé ce projet d’envergure. «Par contre, je pense qu’un tel processus m’a permis de savoir ce qu’est une véritable obsession », conclut-il l’air songeur, une déclaration qui n’est pas sans faire écho à l’une des citations de sa bande dessinée : «La folie de l’obsession est rare. C’est pourquoi elle mérite d’être honorée.» À lire cet ouvrage captivant, on ne peut qu’être d’accord avec lui…

 

Martin Villeneuve, scénariste

 

À la fois auteur, réalisateur et designer graphique, Martin Villeneuve est un jeune artiste polyvalent et prometteur. Tout en étudiant en cinéma à l’Université Concordia de 1997 à 1999, il réalise deux courts métrages, dont Chrysanthème. Ce dernier est nominé au 18e Rendez-vous du cinéma québécois et au Festival Vidéo Formes de Clermont-Ferrand (France) pour le Prix de la Création Vidéo 2001. Il travaille aussi comme réalisateur pigiste pour l’émission La vie d’artiste à Radio-Canada, et à titre de directeur artistique sur des courts métrages et  vidéoclips tels que Second Chance, de Ricardo Trogi, et Histoire d’espion, de Jérôme Minière. Par la suite, il complète un baccalauréat en design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Au cours de cette période, il réalise quelques vidéoclips, dont un pour La Bottine Souriante et pour Jean Leloup. En 2002, il remporte le Prix Travelling Laurentides de la meilleure campagne de lancement pour l’affiche du film Québec-Montréal, ainsi que la bourse Diesel Marketing, qui souligne la qualité du portfolio. Depuis, il travaille comme directeur artistique et rédacteur chez Diesel, en particulier pour le Cirque du Soleil. Finaliste aux Prix Grafika et aux  Alcuin Society Book Design Awards, son photo-roman revisité Mars et Avril (les éditions Les 400 coups, 2002) reçoit un accueil enthousiaste de la part du public et des médias.

 

Daniel Svatek, dessinateur

 

Le dessinateur tchèque Daniel Svatek se démarque par la richesse de son trait et par la flexibilité de son style. Après des études en illustration, en design et en littérature, il travaille à titre de caricaturiste et d’illustrateur pour des journaux et magazines, notamment The Gazette et Parkhurst Exchange. Par la suite, son expérience comme concepteur de storyboards, pour le Cirque du Soleil et des

longs métrages américains tels que Nico The Unicorn, Out of Control et The Lost

World, lui permet de parfaire sa maîtrise du cadrage et de la mise en scène. Avec La voix du tonnerre, il signe son premier album de bande dessinée.

 

Valérie Fontaine, coloriste

 

Valérie Fontaine complète des études en communications graphiques en 1997.

Elle est alors engagée chez Ciné-Groupe où elle conçoit des peintures numériques pour le dessin animé, entre autres pour la série Sagwa, gagnante d’un Emmy Award. Ensuite, elle travaille pour Les éditions Ulysse à titre d’illustratrice architecturale. Ses expériences dans le domaine de l’animation l’entraînent graduellement vers la bande dessinée ; en 2001, elle devient coloriste pour Les éditions Soleil, où elle collabore à la série Moréa, tomes 1,

2 et 3. Tout en exerçant cette profession, elle travaille en tant que graphiste pour

l’entreprise Média Earth Tones.

 

Alexandre Racine, in memoriam

 

La bande dessinée La voix du tonnerre est dédiée à Alexandre Racine, un ami de l’auteur qui, à l’origine, devait en assurer l’illustration. À la fin de l’album, on

retrouve d’ailleurs une série d’esquisses  réalisées par ce dessinateur au talent

rare, que le cancer a emporté en 1999, à l’âge de 27 ans. Alexande Racine, alias

Roots, a réalisé plusieurs couvertures de magazines, notamment pour Protoculture, consacré aux mangas et à l’animation japonaise. Au sein de la firme Dream Pod Nine, spécialisée en conception de jeux vidéos, il a travaillé comme dessinateur pour des albums et magazines tels que Mecha Press et Jovian Chronicles. Il a aussi illustré un numéro de Star Riders, publié chez Dark Horse Presents, et collaboré à la conception de nombreux albums de bande dessinée. En 2001, le dessinateur Thierry Labrosse lui dédie le premier tome de la populaire série Moréa, publiée aux éditions Soleil.

 

 

 

Lancement de livre: «  L'économie sociale dans les services à domicile »

Michel Handfield

 

24 janvier, 2004

 

Jeudi, le 22, c’était le lancement du livre «  L'économie sociale dans les services à domicile » (1) à la salle des Boiseries de l’Université du Québec À Montréal. C’était la première fois que je voyais ce lieu, la salle des boiseries, et il m’a impressionné. Il s’agit probablement d’artéfacts de l’ancienne église à la place de laquelle fut construite l’UQAM. Très belle salle et une façon de conserver un patrimoine historique qui aurait pu disparaître avec la démolition de cette église vers les années 70. Conservation que je salue.

 

Cette collection représente une sociologie (du moins celle qui se fait à l’UQAM) qui ne parle pas seulement du monde qui se défait, mais aussi de celui qui se refait. C’est dans cette perspective que ce livre tourne « résolument le dos à la traditionnelle mais trop simpliste dichotomie État/marché, et sa variante public/privé, cet ouvrage s'appuie sur la vision d'une économie plurielle dans laquelle l'économie sociale et solidaire s'affirmerait davantage pour s'inscrire à l'intérieur d'un nouveau partage de responsabilités avec l'État, le marché et la famille. »

 

Se retrouvent ainsi dans cette collection des thèses et des résultats de recherche qui ne sont pas que théorie, mais encré dans le réel, sur ce qui se passe sur le terrain.

 

Cette collection contient d’ailleurs plusieurs autres titres qui semblent fort intéressants : 

Pour notre part nous y avons jeté un coup d’œil et il semble bien fait et très bien documenté, mais nous n’en avons pas pris d’exemplaire, ce livre n’étant pas sur un sujet que nous traiterions en nos pages.

Note/hyperliens:

 

1. Yves Vaillancourt, François Aubry et Christian Jetté (Sous la direction de), 2003, «  L'économie sociale dans les services à domicile », Presses de l’université du Québec:  Collection pratiques et politiques sociales et économiques

 

http://www.puq.uquebec.ca

 

 

Index

 

Sous la jaquette!

 

 

Le développement économique, c’est social!

Michel Handfield

 

15 avril, 2004

 

Commentaires au sujet du livre de Fontan, Jean-Marc, Klein, Jean-Luis, et Lévesque, Benoît (sous la direction de), 2003, Reconversion économique et développement territorial, Québec : Presses de l’université du Québec

 

 

Contrairement à ce que nous croyions au départ, il ne s’agit pas des actes du colloque « Le rendez-vous de Montréal » auquel nous avions assisté en 2002 (1), mais d’un au-delà à ce colloque. En effet, ce livre…

 

« … réunit les analyses des chercheurs qui ont participé au « Rendez-vous de Montréal », ainsi que des textes d’auteurs qui, sans y avoir participé, ont accepté de contribuer à la réflexion collective amorcée à cette occasion. Il ne s’agit donc pas des actes du colloque « Rendez-vous de Montréal », mais plutôt un de ses résultats. (p. 2)

 

Quant aux actes du colloque proprement dit, ils sont disponibles par Internet sur le site de l’ARUC économie sociale. (2)

 

 

            Se retrouvent dans ce livre des textes de différents horizons, c’est-à-dire concernant différentes expériences de reconversion en différents lieux ici et ailleurs, notamment en Europe et en Amérique du Sud, mais aussi d’auteurs de « background » variés : sciences politiques, travail social, sociologie, géographie, économie… Ceci en fait un livre source pour tous ceux que le développement économique et urbain intéresse, que ce soit de façon académique, professionnelle, pratique ou tout simplement par intérêt personnel. 

 

Comme dans tous bons recueils de textes, ceux-ci ne sont pas transférables partout ou dans n’importe quel contexte, même en partie. Peu importe, car les préoccupations et les difficultés qui ressortent de ces expériences auront de quoi apporter au lecteur : une façon de faire, une mise en garde, une vision stratégique, une méthode… Que leurs expériences ne soient pas directement transférables n’en fait pas moins des textes d’intérêts. Loin de là, car ils ouvrent sur d’autres perspectives ou d’autres façons de voir. D’ailleurs  tous les textes m’ont intéressé.

 

Je dois cependant dire que je suis moins d’accord avec Bernard Pecqueur (3) qui soutient que la qualité (de la main-d’œuvre) des pays industrialisés favorise un ancrage territorial des entreprises, car nous voyons ici beaucoup d’entreprises délocaliser/relocaliser leur production, même tertiaire, vers des pays périphériques d’Asie, où la main-d’œuvre semble de plus en plus qualifiée pour une fraction des salaires des pays développés. Ce serait de plus en plus le cas en informatique rapporte-t-on dans certains médias nord-américains! (4) Ce fut aussi le cas précédemment dans une industrie à forte capitalisation comme l’automobile. Mais, peut être que la situation européenne se différencie de la notre, ce qui expliquerait cette différence de point de vue de l’auteur.

 

Inversement, un autre texte a particulièrement attiré mon attention pour la raison inverse : sa lucidité qui rejoint mon scepticisme. C’est celui de Michel Grossetti (5) qui démonte certains mythes du développement, notamment ceux de l’attraction des entreprise (p. 162) et des technopôles (p. 163). En effet, combien de deniers publics nos gouvernements locaux investissent-ils dans des parcs industriels thématiques, comme la cité du multimédia, pour tout simplement y regrouper des entreprises qui fonctionnaient déjà? Ces entreprises créant déjà des emplois locaux, cet argent n’aurait-il pas pu être dépensé plus efficacement autrement et ailleurs? Ayant posé cette question à deux reprises en nos pages – justement au sujet de la cité du multimédia à Montréal (6) - ce texte m’a donc rejoint par son côté critique, mais aussi par la lucidité de ses conclusions pour améliorer les politiques publiques de développement. C’est mon « plus » de ce livre.

 

            Ce livre en est donc d’intérêt en tout ou en partie; pour lire ou pour consulter.

 

Une question me chicotait cependant : pourquoi la collection « géographie contemporaine » et non pas sciences humaines? J’ai eu la réponse lors du lancement du livre, le 2 avril dernier, en en parlant avec Juan-Luis Klein, co-directeur de ce livre mais aussi directeur de cette collection : « c’est à cause de la notion de territoire! »  Car les questions contemporaines, même de mondialisation, ont souvent rapport au territoire. Et le territoire, c’est de la géographie; même si interviennent sur ce territoire des sociologues, des économistes, des urbanistes, des promoteurs privés et du communautaire (comme pour le projet Angus), des citoyens…  C’est simple quand on y pense, mais faut y penser!

 

 

Notes:

 

1. À l’époque nous avions parlé de ce colloque, tenu à l’UQAM en mai 2002, sur nos pages. Vous trouverez d’ailleurs notre texte dans nos archives à la Bibliothèque Nationale du Canada (Vol. 4, no, 2, 2002) sous le titre  Les initiatives de reconversion industrielle à partir de la société civile.

 

2.  Actes de colloque Rendez-vous Montréal 2002 Les initiatives de reconversion industrielle à partir de la société civile - 28 au 31 mai 2002 Jean-Marc Fontan, Benoît Lévesque et Juan-Luis Klein, Université du Québec à Montréal, document  T-02-2003 dans la Collection transfert. Voir la page publication de l’ARUC économie sociale pour la liste complète de leurs documents et autres renseignements à ce sujet:

http://www.aruc-es.uqam.ca/aruces/publications/publications.htm

 

3. Bernard Pecqueur est économiste, ancien élu local de Grenoble et professeur à l’Institut de géographie alpine de l’Université Joseph-Fourier de Grenoble. Son texte s’intitule « La construction d’une offre territoriale attractive et durable – vers une mutation des rapports entreprise-territoire », pp. 35-49.

 

4. Je pense ici à La Presse, au Devoir et à Business Week qui ont tous fait, ces derniers mois, des reportages sur la main-d’œuvre asiatique et indienne dans l’industrie informatique. Par contre j’ai une connaissance qui est dans ce domaine – ressources humaines spécialisées en informatique – qui me tient des propos plus nuancés. Est-ce parce que les reportages sensationnalistes font vendre de la copie ou qu’il est dans une niche particulière que son opinion diffère? Par optimiste ou par expérience? Je ne peux y répondre, car ce n’est pas mon domaine, mais je me devais de le souligner ici.


5. Michel Grossetti est professeur de sociologie à l’Université de Toulouse-Le Mirail et membre du Centre d’étude des rationalités et des savoirs (CERS).  Son texte s’intitule « Développement urbain technoscientifique – Quelques leçons des études empiriques », pp 161-182.

 

6. Nous avons posés cette question deux fois en nos pages (le caractère gras est un ajout):

 

« Vous avez pourtant des centaines de millions à promettre pour des entreprises et on en passe de meilleures, comme de donner des dizaines de millions en subvention à des entreprises qui déménagent d'un quartier de Montréal à un autre (qui s'appelle la Cité du Multimédia) au nom de la création d'emploi dans cette Cité! Quelle Cité au fait?  Vous les fusionnez toutes, les Cités! » (Michel Handfield, M.Sc., et Gaétan Chênevert, M.Sc., "Québec accorde un congé fiscal de 28 millions à la standard Life", in  Les questions éditoriales du Critiqueur, Societas Criticus, Vol. 2, no. 4 - Hiver   2000-2001)

 

« (…) Bref le PQ et ses politiques de soutien aveugles et automatiques aux entreprises, qui va jusqu’à subventionner le déménagement d’emplois déjà existants dans la Cité du Multimédia par exemple, est ridicule. » (Michel Handfield Québec-Or, 12 avril, 2003, in Éditos, Societas Criticus, Vol. 5 no. 2 - Hiver 2003)

 

 

 

 

Encore bloquée?!

Commentaires en trois temps!

Michel Handfield

 

1er avril, 2004

 

Texte sur  Baverez, Nicolas, 2003, La France qui tombe, Paris : Éditions Perrin, col. Tempus (www.editions-perrin.fr)

 

- La France -

 

 

            En 1970 Michel Crozier avait écrit « La société bloquée » (Seuil, Points Politique) et au tournant des années 90 il a proposé ses solutions dans « État modeste, État moderne » (Seuil, Points Essais). Alain Touraine y allait pour sa part de « La société post‑industrielle » (1969, Denoël, coll. Médiations), de « L'après socialisme » (1980, Grasset/Pluriel) et de « Pourrons-nous vivre ensemble? » (1997, Le livre de poche, biblio essais). Tous des livres sur le besoin de changement. Les intellectuels français avaient des pistes de solutions, mais la France a-t-elle pris le tournant?

 

 

            Si l’on se fie à Nicolas Baverez, non. Elle est resté bloquée… aux années 1970:

 

« Or, la France de 2003 est à nouveau le dernier des pays développés à n’avoir pas surmonté la crise des années 1970, ne renouant avec la croissance que durant les éphémères embellies de la fin des années 1980 et 1990, tandis que le taux de chômage n’est jamais durablement revenu en deçà de 9% de la population active. » (p. 15)

 

 

            Les français, tant citoyens que politiciens, ont du travail à faire pour s’en sortir, de par leur attachement aux valeurs traditionnelles qui ne sont plus celles du reste du monde, car le monde a « évolué » dit-on! 

 

« La France est de plus en plus menacée de devenir un musée et un centre de distribution, déconnectés de la production, de la recherche et des activités à forte valeur ajoutée. »  (p. 120)

 

 

            Mais heureusement, la France a des ressources et il n’est pas trop tard pour elle selon Nicolas. Cependant, ne vivant pas en France, je ne peux juger de la justesse de son diagnostic. Mais il m’apparaît idéologiquement orienté comme tous diagnostics de ce genre, avec des points où il a probablement raison et d’autres plus discutables. Par contre que la France soit en crise, c’est clair! Il y eut la déroute de la gauche il y a deux ans à peine et maintenant c’est celle de la droite, avec la victoire de la gauche aux élections régionales du 28 mars! La déroute de la France que prévoyait Baverez dans ce livre?

 

 

- Parallèles –

 

 

            Comme citoyen du Québec et du Canada, j’y vois aussi quelques parallèles. Notamment, l’impression qu’une partie de notre économie est toujours en crise et que nos emplois rétrécissent au dépends des pays où les salaires sont les plus bas. Cela s’est d’abord fait au profit des pays moins développés de notre continent et cela se fait maintenant au profit de l’Asie.

 

            Son remède, le même que veut appliquer Jean Charest au Québec : « la croissance suppose en France la conversion du modèle social-étatiste, comme elle implique, en Allemagne, la transformation du modèle social-corporatiste ». (p. 83) Le même qu’a appliqué le Canada… qui a amélioré « la qualité de ses services publics tout en diminuant les effectifs de la fonction publique de 30% en six ans » et  « à contenir son déficit budgétaire à 1% du PIB en 2002 »! (pp. 114-5) Remède discutable, mais imposé par l’idéologie dominante. 

 

            Si des parallèles peuvent être faits entre nous et la France ici, il y a par contre une différence majeure. Nous avons un voisin dominant qui impose son modèle économique à tout le continent américain: les Etats-Unis. Là bas, il y a davantage de pays et au modèle néolibéral, défendu par l’Angleterre et ses partenaires européens, avec l’appui inconditionnel des Etats-Unis et des organismes mondiaux qu’ils contrôlent, s’opposent les tenants du modèle Rhénan, dont la France et l’Allemagne aux premiers rangs. Mais vu le poids des Etats-Unis dans l’économie mondiale, leur modèle semble s’imposer partout au détriment même des citoyens qui ne sont plus que des clients et les rouages d’une machine économique au-dessus de la Politique.

 

 

            A défaut de pouvoir renverser ce modèle, Bernadez semble dire joignons-le pour l’améliorer de l’intérieur; façon française de dire « If you can’t beat them, joint them! » Mais on peut se demander s’il prend cette position de gaîté de cœur ou par dépit. Car le modèle néolibéral semble tout écraser sur son passage. Même les citoyens États-uniens…

 

 

- Les Etats-Unis: We are the world! -

 

 

            Le premier chapitre portant sur les ÉU et les changements mondiaux est fort intéressant pour tous, car il fournit une analyse éclairée:

 

« Depuis les années 1970, les économies développées ont en effet été confrontées à trois bouleversements majeurs de leur environnement : les chocs pétroliers des années 1970 et l’entrée en crise du modèle de croissance intensive de l’après Seconde Guerre mondiale; l’implosion de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide à la fin des années 1980; la mondialisation et son retournement à partir de 2000. » (p. 23)

 

 

            Avec la fin de l’Union Soviétique le monde a vue l’explosion des blocs stratégiques en une multitude d’électrons libres apparaître, chaque groupuscule devenant une entreprise idéologique pouvant circuler librement dans un monde ayant de moins en moins de frontières, au nom de la mondialisation, et pouvant se procurer des produits de plus en plus dangereux sur le libre marché; à condition d’en avoir les moyens naturellement!  Car une offre accru de produits de destruction (plus ou moins) massive s’est trouvée disponible sur le marché avec la fin de l’Union soviétique et de ses satellites, mais aussi avec la montée de pays maintenant laissé seul par la fin des deux grands blocs idéologiques qui les contrôlaient : car où on était aligné sur l’URSS ou sur les USA pour assurer notre prospérité auparavant, on doit maintenant vendre sur le marché pour se maintenir et prospérer.  C’est dans ce contexte que s’engouffrent les violences nationalistes et religieuses, mais aussi les mafias. (1) Car c’est…

 

« la mondialisation et les nouvelles technologies, qui donnent à un réseau tel qu’Al-Quaïda (18 000 membres réparti dans 90 pays) une plasticité, une opacité et une capacité d’action sans précédent de la part d’une organisation terroriste. » (p. 27)

 

Et j’ajouterais la même chose pour les mafias et ses réseaux commerciaux. Elle utilise les moyens de communications modernes et les opportunités qu’offre la mondialisation. (2)

 

 

            Mais il faut faire attention, car si le terrorisme est une des conséquences de cet effondrement de la bipolarité idéologique (loin de signifier la fin des idéologies,  il signifie par contre l’accroissement des idéologies et leur affrontement) l’autre conséquence est l’unilatéralisme États-uniens qui en fait la cible, incluant leurs alliés, de tous les belligérants idéologiques, qu’ils soient politique ou religieux:

 

«  A refuser tout engagement multilatéral ou permanent, les Etats-Unis en viennent à prétendre au statut de nation élue qui pourrait légitimement s’émanciper du droit commun au nom d’un destin supérieur. » (p. 29)

 

 

            Chaque pays et chaque groupe est alors « appelé à se définir d’abord vis-à-vis de la puissance et de la politique des « Etats-Unis ». (p. 30) Coopération et confrontation en vue?

 

 

***

 

            Bref, ce livre est fort intéressant, même pour le nom Français, pour le portrait qu’il dresse de la situation mondiale dans une optique franco-européenne. Car les enjeux que la France et l’Europe doivent relever sont des enjeux qui nous concernent tous, mondialisation oblige. Mais ce n’est pas un livre d’introduction. Hors de la France, ce livre s’adresse à des lecteurs moyennement informés de la situation mondiale et française en particulier, sauf pour le premier chapitre qui est à conseiller pour qui veut s’initier aux questions de relations internationales et de mondialisation.

 

     

Notes :

 

1. Attention, ici je vais plus loin que le livre, mais l’analyse du livre me permet de faire des liens avec d’autres lectures, car son analyse de la situation mondiale est très bien faite et succincte. Ce premier chapitre serait à conseiller pour qui veut s’initier à ces questions.

 

2. On peut penser ici à Jean Ziegler, 1998, Les seigneurs du crime, Paris: Seuil.

 

 

 

 

Collectif, 2003, « Où va le mouvement altermondialisation? »,  Paris : La découverte

 

10 février, 2004

 

Bref commentaires de  Michel Handfield

 

Depuis nos débuts, la mondialisation est un de nos dadas chez Societas Criticus. Nous en parlons même sans en avoir l’air, car la mondialisation est au cœur de l’actualité: fermeture d’usine, intégration économico-politique, coalitions militaro-industrielles, etc. L’intégration économique influence les alliances stratégiques et militaires. Les USA l’ont compris depuis longtemps et tissent leur toile financière pour y tenir le monde.

 

Ce n’était pas par hasard si anti-américanisme et antimondialisation se confondaient au début. Mais les groupes ont compris assez rapidement que s’ils étaient contre la façon de faire des États-Unis, ils n’étaient pas nécessairement contre la mondialisation. Certains étaient des antimondialistes et le sont demeurés, mais pas tous. Plusieurs étaient davantage contre la forme de mondialisation présentée; pour d’autres formes de mondialisation plus humaine et plus respectueuse de certaines valeurs sociales, politiques, culturelles, environnementales et communautaires – au sens de communautés humaines et planétaires. Ils étaient pour une alternative à cette mondialisation, l’altermondialisme. C’est le thème de ce livre.

 

Ce mouvement a mûrie et sais ce qu’il ne veut pas: un modèle unique, sclérosant et dominant.  Pour ce qu’il veut, c’est davantage une liberté permettant la convergence de différentes façons de faire selon les cultures. Un respect de soi et de l’autre. Naturellement, bien des questions se posent. Ce livre, fruit d’interrogations auprès de quelques acteurs du mouvement altermondialiste, pose des questions, rassemble des réponses!

 

Il nous apparaît cependant s’adresser à des lecteurs qui sont déjà initié à la mondialisation. Pour cette raison vous trouverez notre commentaire complet sur ce livre dans notre page Mondialisation, sous le titre suivant: « De l’anti @ l’alter! »

 

 

 

 

Islamophobie et guérilla kit, deux livres d’intérêts

Michel Handfield

 

15 janvier, 2004

 

Geisser, Vincent, 2003, La nouvelle islamophobie, Paris: La découverte

 

Qui n’a pas entendu parler d’antisémitisme? A moins d’être un extra-terrestre, vous devez en avoir entendu parler au moins une fois dans votre vie. Depuis les vagues d’immigration arabe et musulmane, en France et en Europe, une nouvelle forme de racisme du même acabit apparaît: la peur de l’arabe et de l’islam. Avec les événements du 11 septembre, la situation n’a fait qu’empirer. C’est le thème de ce livre: l’islamophobie. (1)

 

Ce livre s’intéresse particulièrement au cas Français, mais des parallèles sont faciles à faire avec nous en Amérique du Nord, particulièrement au Canada qui connaît une vague d’immigration arabo-musulmane. (2) En ce sens c’est un livre phare pour comprendre un nouveau phénomène raciste.

 

L’islamophobie se donne bonne figure sous couvert de science sécuritaire, « dans la mesure où le discours érudit fait l’objet d’une instrumentalisation au service d’une thèse quasi unique, celle de la menace permanente » (p. 32)! Mais il se fonde rarement sur des faits, plutôt des impressions et des préjugés, ce qui fait dire à l’auteur, à la fin de son livre, que:

 

 « Le plus grave dans ce type d’écrits n’est pas tant la dimension militante et idéologique que la prétention à une certaine scientificité: les auteurs revendiquent unanimement une « bonne connaissance » du terrain et du phénomène islamiste ici et là-bas, alors que leurs développements révèlent de nombreuses lacunes, voire des erreurs grossières sur la sociologie des leaders et des associations musulmanes en France, qui, en dehors de la Mosquée de Paris (…), sont presque toutes amalgamés à l’ « islamo-terrorisme ». De plus, leur prétendu rigueur dans le traitement des faits et des informations est souvent trahie par leur registre d’écriture qui se rapprocherait davantage de l’expertise policière et sécuritaire (DST, DGSE, etc.) que de l’analyse sociologique (…) » (pp. 108-9)

 

 

Un livre qui passe sous la loupe les préjugés des pseudo experts; écrivains; journalistes; et des intellectuels médiatiques, car il y a des intellectuels dont on entend très peu parler des travaux, notamment sur le monde arabe et musulman, alors que d’autres, très médiatisés, voient leur opinion sollicité sur tous les sujets, même les questions qu’ils maîtrisent moins bien, comme les questions arabes et musulmanes! Mais ils ont l’avantage d’être connus et de bien passer la rampe des médias:

 

« Après les attentats du 11 septembre 2001, il s’est produit une radicalisation du discours des intellectuels médiatiques (A. Finkielkraut, P.A. Taguieff, J.-F. Revel…) obligeant les savants à choisir leur « camp » (angélisme ou réalisme?). Par effet de contraste, les interventions médiatiques des sociologues et des politologues, spécialistes de l’islam, sont apparues moins « dogmatiques » que dans les années 1980. Certains d’entre eux qui faisaient pourtant office  d’experts auprès des médias ont même fait l’objet d’une mise à l’écart temporaire:

 

(…)

 

Cette marginalisation du discours savant par les intellectuels médiatiques a eu deux effets principaux: la promotion médiatique des experts sécuritaires (Antoine Sfeir, Alexandre Del Valle, Antoine Basbous, Frédéric Encel, etc.) et la mise en avant de chercheurs qui, bien que non spécialistes de l’islam, ont acquis une notoriété publique du fait de leur prétendu « réalisme » face aux dangers d’islamisation des banlieues hexagonales. »  (pp. 48-9)

 

 

Bref, un excellent livre, qui montre comment on fabrique des préjugés sous couvert de science et de compréhension. Une des section du premier chapitre, Islamophobie médiatique, s’intitule justement: « Les « bons » et les « méchants »: la fabrique médiatique des héros et antihéros musulmans » (p. 51).

 

            Un livre que j’ai eu du plaisir à lire et qui soulève bien des questions. Un livre qui m’a permis de faire des parallèles avec d’autres livres que j’ai lus, sur la question des préjugés notamment – je pense ici à  « La rumeur d’Orléans », un classique. Un livre qui montre notre méconnaissance de l’autre et le rôle du préjugé dans notre compréhension/incompréhension. Un livre pour aller plus loin, mais qui n’est que le début d’une quête d’une certaine compréhension. (3)

 

 

Notes:

 

1. Si je fais ce parallèle entre islamophobie et antisémitisme, à titre culturel, c’est qu’une part des arabo-musulmans sont aussi des sémites, « un ensemble de peuples du Proche-Orient parlant ou ayant parlé dans l'Antiquité des langues sémitiques (Akkadiens [Assyro-Babyloniens], Amorrites, Araméens, Phéniciens, Arabes, Hébreux, Éthiopiens) » nous apprend Le Petit Larousse illustré 1999. Ceci inclut donc des musulmans, même si le terme d’antisémite est réservé à « l’hostilité aux Juifs » (Ibid.) dans le langage courant.

 

2. C’est notamment le cas dans mon quartier, Saint-Michel à Montréal, où nous avons vu des membres de la communauté arabe s’installer, établir des commerces et des lieux de cultes depuis quelques années. On a aussi vu des préjugés apparaître et disparaître à mesure que les gens ont appris à se connaître, notamment par le voisinage et la fréquentation de commerces de proximités tenus par des gens d’origine arabe.

 

3. En conséquence, voici une liste d’ouvrages, plus ou moins récents, pour aller plus loin sur ce sujet. Mais ce livre, La nouvelle islamophobie,  en est le premier, un incontournable:

 

FINKIELKRAUT, Alain, 1980, Le juif imaginaire, Paris: Seuil, coll. Points

 

Houfani-Berfas, Zehira, 2002, Lettre d’une musulmane aux Nord-américaines, Québec: écosociété

 

Morin, Edgar, 1969, La rumeur d'Orléans, France: Seuil.

 

Murray, Philippe, 2002, Chers djihadistes…, France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars

 

Reinhart, Tania, 2003, Détruire la Palestine – Les plans à long terme des faucons israéliens, Québec: écosociété

 

St-Onge, J-Claude, 2002, Dieu est mon copilote, Montréal: écosociété

 

Taguieff, Pierre-André, 2002, La couleur et le sang – Doctrines racistes à la française,  France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars

 

 

 

 

Baba, Morjane, 2003, Guérilla kit – ruses et techniques des nouvelles luttes anticapitalistes, Paris : La découverte

 

15 janvier, 2004

 

 

Livre d’intérêt, en ces temps de manifestation, pour tous les contestataires. Les anti-mondialisations, comme les syndiqués qui s’en prennent à l’État, y trouveront leur compte. On y retrouve le « Carnets route », qui relate différentes manifestations allant des sommets de l’OMC  aux luttes contre le racisme par exemple; un « Répertoire des formes de lutte », dictionnaire des termes militants; et, enfin, des « Fiches pratiques », expliquant aussi bien comment faire des réunions, occuper, peinturlurer, ou connaître ses droits face à la police.

 

C’est aussi un livre d’intérêt pour ceux qui ont à comprendre ces manifestations: journalistes, analystes, chercheurs, enseignants, intervenants sociaux, etc. La partie Répertoire m’apparaît même un outil fort utile, notamment pour les gens qui ont à parler de tels événements, car pour bien en parler, il faut bien en comprendre le sens. A titre d’exemple ce court extrait de la définition d’affirmation subversive :

 

« Dire oui pour dire non. Procédé ironique fondé sur l’antiphrase (dire le contraire de ce que l’on veut laisser entendre) et sur la caricature (imiter en exagérant).

 

En 2000, en pleine collecte de fonds pour les candidats George W. Bush et Al Gore, des activistes créent les « Billionnaires for Bush or Gore », réseau de millionnaire en costume qui se rassemblent devant les conventions républicaines et démocrates aux cris de « libérez les grandes fortunes », (…), ou encore « votez pour qui vous voudrez, nous les avons déjà tous achetés ».

 

Un livre de référence en son genre.

 

 

 

Si vous n’avez pas tout lu, tout entendu ou tout su des faucons

Michel Handfield

 

28 décembre, 2003

 

Guisnel, Jean, 2003, Délires à Washington (Les citations les plus terrifiantes des faucons américains), Paris: La  Découverte

 

Un livre fort intéressant qui s’apparente à un dictionnaire des citations qui « tape » sur tout ce conservatisme orthodoxiste états-uniens en citant leurs leaders, leurs chantres et leurs critiques! Le tout est classé par chapitre, avec des titres éloquents:

 

            1. Au nom du bien, conquérir le monde;

                       

2. Feu à volonté contre les tièdes;

 

            3. Tous les moyens sont bons;

 

Et ces chapitres se divisent à leur tour en sections qui sont aussi des perles d’éloquences et de clarté : « Au nom de Dieu »; « Les Bush d’or »; « Pourquoi l’Irak? »; « Pacifistes, aux abris! »; « Les médias, armes de guerre »; « La torture, pourquoi pas? »; « La République impériale: et maintenant, à qui le tour? »; etc. C’est assez clair. 

 

Ce livre est fort intéressant, car il permet de se mettre sous la dent les pires déclarations d’une idéologie de droite:

 

« Bien sûr, il n’y a pas de mal à agir pour le bénéfice de l’humanité entière, mais c’est en quelque sorte un effet secondaire. La recherche, par les Etats-Unis, de leur intérêt national créera les conditions favorables pour la liberté, les marchés et la paix. » (Condolezza Rice, Janvier 2000, cité à la page 15)

 

Ou les réponses de la gauche à cette idéologie:

 

«  (…) Nous vivons une époque où des décomptes de voix fictifs portent au pouvoir un président fictif. Nous vivons une époque où un homme nous envoie faire la guerre pour des raisons fictives. Qu’il s’agisse de la fiction du ruban adhésif ou de la fiction des alertes orange, nous sommes contre cette guerre, M. Bush. Honte à vous M. Bush. Et quand le pape et les Dixie Chicks sont contre vous, votre temps est compté. Merci beaucoup. » (Michael More, 23 mars 2003, alors qu’il allait chercher son Oscar, cité à la p. 104)

 

Bref, c’est un livre plein de perles, même des plus sombres, que l’on peut lire en tout ou en partie ou consulter comme un dictionnaire des citations. Un livre qui permet de saisir une partie de ce qui s’est dit et écrit (tant par ses principaux acteurs que ses courtisans, analystes, commentateurs et opposants du Pouvoir) concernant la politique de cet État qui se prend pour le maître du monde dans l’esprit des ultraconservateurs:

 

 « L’Amérique n’est pas un simple citoyen du monde. C’est la puissance dominante du monde, une puissance qui exerce une domination à nulle autre pareille depuis la Rome ancienne. C’est pourquoi l’Amérique est à même de redéfinir les normes, de modifier les attentes et de créer de nouvelles réalités. Comment? En imposant sans scrupules et implacablement sa volonté. » (Charles Krauthammer, Washington Post, 5 mai 2001, cité à la p. 16)

 

En fait, un livre d’intérêt pour tout ceux que les Etats-Unis, ses dirigeants et ses leaders de la droite religico-politique fascinent ou inquiètent. Un livre de référence, comme un dictionnaire des citations, si les USA et la situation mondiale actuelle vous intéressent.

 

 

 

 

 

Martinez, Daniel, 2003, Carnets d’un intérimaire, Marseille: Agone, Mémoires sociales;  Préface de Michel Pialoux, 160 pages Format 12 * 21 cm Prix : 13 euros ISBN : 2-7489-0004-9

 

12 décembre, 2003

 

 http://www.atheles.org/agone

 http://www.atheles.org/agone/carnetsduninterimaire

 

Commentaires de Michel Handfield

 

 

J’ai lu les ¾ de ce livre lors du concert « Musique de Cinéma » de l’Orchestre Symphonique de Montréal (1), car j’aime lire en ces occasions lorsque l’éclairage de la salle le permet. Durant ce concert on a joué Finlandia de Jean Sibelius (2), musique qui a accompagné Bruce Willis dans la scène finale de Die Hard 2. « Vous savez, quand les avions tournent au dessus de l’aéroport pour atterrir à la fin » a dit le chef d’orchestre! Ceci m’a inspiré le commentaire suivant: il est seul, incompris par la machine (les normes), mais fait justice. C’est un peu ce livre: Daniel vit des situations intolérables – au bord de l’esclavage;  voit les magouilles et les incongruités (3); et les dénonce par ce livre. Sa façon de faire justice. Sauf qu’il n’a pas les moyens de persuasion de Bruce Willis et qu’il se butte à beaucoup plus coriace que des terroristes dans les aéroports: le système politico-économique qui fait en sorte qu’un intérimaire n’est pas d’intérêt, car il travaille et n’accroît pas la statistique du chômage! (4) De plus il améliore la productivité à faible coût. Alors on lui verse de belles paroles de compréhension et d’encouragement. Mais pour l’aide sérieuse on repassera!

 

 

Ce livre raconte ses expériences de travail, ses rencontres, ses réflexions. C’est son coup de poing à l’injustice. Sa dénonciation du système. En son genre, c’est Bruce Willis qui frappe dans le tas. Qui dénonce et qui cogne.  L’établi hard core! (5) Un croisement entre Diogène, Machiavel, La Boétie et Linhart! Rien de moins. Une histoire de vie, de drames, de petits boulots, de leur intellectualisation et de leur dénonciation! Carnet de choc! Un peu comme le furent avant lui les consignations de travail d’atelier de  Simone Weil  (6) ou de Linhart (5)!

 

 

Un livre que j’ai eu du plaisir à lire, car de par ma formation de sociologue et mon intérêt pour la socio du travail, la politique et les problèmes sociaux, j’avais entre les mains une histoire de vie qui parlait des problèmes du monde du travail, de société et de politique. Un must pour moi.

 

 

Une question demeure cependant en suspend, ce livre étant la consignation du quotidien de Daniel Martinez entre 94 et 98 : Qu’est-il devenu depuis? A quand la suite?

 

***

Ce livre ne sera peut être pas disponible au Canada, mais une recherche auprès de librairies Internet ou de l’éditeur devrait vous aider à le trouver.

 

 

 Notes:

 

 

1. Depuis quelques années que j’assiste au concert « Symphonie pour grand écran » de l’OSM (www.osm.ca) et que je remarque sa popularité. C’est probablement dû au fait que la grande musique y rencontre des films populaires. C’est là une occasion de s’initier aux concerts. Cette année on y a aussi joué la suite d’Harry Potter, de quoi attirer les jeunes pour les initier aux concerts symphoniques. Le chef y est même allé de quelques explications pour chaque pièce, ce qui a dû être apprécié, car cela rendait la chose très sympathique.      

 

2. Finlandia de Jean Sibelius chez Naxos (www.naxos.com):   8.554265  SIBELIUS: Finlandia / Karelia Suite / Lemminkainen Suite

 

3. Voici deux exemples tirés du livre:

 

«  Pourquoi ai-je envie de dégueuler lorsque je prononce le nom de Martine Aubry? La grande prêtresse de la fondation Agir contre l’exclusion qui a fabriqué des cohortes d’exclus… Quelle dérision! (p 73)

 

« Pour la forme, les élus s’essayent parfois à quelques minauderies de pucelles effarouchées mais ils se soumettent bien vite devant les traditionnels pots-de-vin. » (p. 75)

 

4. «  Pour un ministre du Travail, qu’il soit de droite ou de gauche, ces malheureux, corvéables à merci, sont autant de personnes non comptabilisées dans les statistiques du chômage… » (p. 30)

 

5. Linhart, Robert, 1981, L'établi, Paris: éditions de Minuit.

 

6. Weil, Simone, 1969, La condition ouvrière, [textes écrits entre 1934 et 1942], France: Gallimard, coll. Idées.

 

Index

 

 

Nouveaux livres reçus

(Avec présentation d’arrière de couverture lorsque disponibles en format électronique)

 

 

 

29 avril 2004 : Hertzberg, Pr. Arthur, 2004, Les origines de l’antisémitisme moderne, France : Presses de la renaissance

 

Collection : Société Thème : Documents

150 x 225 mm  408 p.         Mars 2004

ISBN : 2-85616-899-X        Prix : 22 €

 

Rompant avec les idées reçues, Arthur Hertzberg démontre avec force que l’antisémitisme moderne est davantage l’enfant des Lumières que du christianisme ; qu’il découle moins de la théologie chrétienne que du dogmatisme doctrinaire d’un Voltaire, d’un Holbach, d’un Diderot ou d’un Marat.

 

Peu de temps après le déclenchement de la Révolution française, l’Assemblée nationale vote une motion d’émancipation des Juifs sur l’ensemble du territoire. Ce geste historique conclut un siècle de progrès fondamentaux obtenus sous l’Ancien Régime, mais ne met nullement un point final à l’antisémitisme. La France domine alors la vie intellectuelle et spirituelle de l’Occident.

 

Comprendre les mécanismes de la judéophobie française permet d’en découvrir les sources dans le reste de l’Europe et du monde. Avec minutie et sens du détail, l’auteur brosse le portrait des trois communautés juives de la France du XVIIIe siècle : les Séfarades de Bordeaux, les Juifs des papes d’Avignon et les Ashkénazes de l’Est de la France, considérés alors comme des étrangers. Le récit de leur combat pour l’égalité et l’émancipation éclaire d’un jour nouveau l’histoire de France.

           

Arthur HERTZBERG

Considéré comme l’un des grands penseurs modernes du judaïsme, auteur du classique The Jews in America, président du Congrès juif américain et vice-président du Congrès juif mondial, chroniqueur au New York Times et à la New York Review of Books, Arthur Hertzberg est professeur à l’université de New York (NYU) et au Dartmouth College.

           

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29 avril 2004 : Kaufmann, Jean-Claude, 2004, L’invention de soi. Une théorie de l’identité, France : Armand Colin

 

352 pages - format 14x22,5, Broché, ISBN: 2200266618, 20.50 Euro

 

Collection : Individu et Société

 

Comment arrivons-nous à dessiner le cours de notre vie ? Être sujet de son existence – une conquête historique – implique un travail complexe, éprouvant et risqué. Jean-Claude Kaufmann nous ouvre les portes de cette petite fabrique de s'inventer. Où l'on trouve beaucoup de passion créative, mais aussi beaucoup de désarroi, d'implosions individuelles et d'explosions collectives.

 

Délivré des cadres traditionnels, l'individu moderne tombe en panne sitôt qu'il ne croit plus à sa propre histoire : l'analyse, parfaitement documentée, ouvre sur la question de l'identité. Une notion devenue omniprésente sans être jamais clairement définie. Après un bilan critique de l'histoire du concept, Jean-Claude Kaufmann nous propose une théorie, ancrée dans l'actualité la plus vive, qui rend subitement plus intelligible notre horizon brouillé.

 

Une révolution est en passe de changer la face du monde. Comprendre où elle nous entraîne est une urgence vitale : pour le meilleur et pour le pire, nous sommes désormais entrés dans l'âge des identités.

 

Jean-Claude Kaufmann, sociologue, directeur de recherche au CNRS (CERLIS, université Paris 5-Sorbonne) est l'auteur notamment d' Ego pour une sociologie de l'individu, ainsi que de plusieurs livres d'enquêtes, sur le couple ou la vie quotidienne, qui ont connu un large succès, et sont réutilisés ici même comme illustration.

 

Sommaire :

 

L’identité et son histoire. D’où vient le concept d’identité ? Le retournement historique : une théorie de l’identité. L’identité et ses contraires. La nature de l’identité. Identité individuelle et identité collective. Identité biographique et identité immédiate. L’identité comme condition de l’action. Le social reformulé par l’identité Voice. Les explosions identitaires. Exit. Le retrait. Loyalty. Les identités froides. Conclusion Post-Scriptum : La fable du Système.

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29 avril 2004 : Krisis, 2004 (1999, 2002) 2004, Manifeste contre le travail, France : 10/18

 

Date de parution : 18/03/2004
Prix : 6,40 Euros
Nombre de pages : 112 Code ISBN : 2-264-03725-3
Code CLIL : 233101
Sériel : 3650

 

Quatrième de couverture

  
Il y a cent cinquante ans, Marx affirmait la nécessaire sortie du capitalisme par le moyen de la lutte des classes. Cent vingt ans plus tard, l’Internationale situationniste, emmenée par Guy Debord et Raoul Vaneigem, élargissait la définition du prolétariat et mettait en cause la société du travail et de la consommation. Le Manifeste contre le travail reprend la critique là où les situationnistes l’avaient arrêtée. Dans une société obsédée par la «valeur travail» et l’effroi que suscite sa possible disparition, ce petit livre-manifeste reprend le combat contre la transformation de l’homme en « ressource humaine ». Il rappelle qu’une émancipation digne de ce nom ne peut faire l’économie d’une critique radicale de l’idéologie du travail. Autrement dit, il ne s’agit pas de libérer le travail, mais de se libérer du travail.

 

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29 avril 2004 : Moore, Michael, 2004 (2000), Dégraissez-moi ça! Petite balade dans le cauchemar américain, Paris : 10/18

 

Traducteur : SAINT-UPERY Marc

Collection : Fait et cause

Sous-collection: sans

Titre original: Downsize This ! Random Threats from an Unarmed American

Date de parution : 05/02/2004

Prix : 6,90 Euros

Nombre de pages : 224      Code ISBN : 2-264-03712-1

Code CLIL : 234202

Sériel : 3603

 

Quatrième de couverture

 

Voici, à travers les yeux d’un ancien ouvrier devenu agitateur professionnel, la face sombre et peu glorieuse des États-Unis, celle du chômage et de la pauvreté, du racisme… et des antidépresseurs. Avec un humour féroce, Michael Moore part en guerre contre les spécialistes du « dégraissage » intensif et leurs alliés, les politiciens qui leur donnent carte blanche (et des subventions). Lui-même licencié de General Motors, il râle, dénonce, accuse, rêve d’organiser le procès des liquidateurs du « rêve américain », demande à l’Arabie Saoudite une aide financière pour les pauvres d’Amérique et offre ses conseils à tous les laissés-pour-compte ! Drôle et excessif, il nous rappelle que le rire est aussi une arme de combat et de résistance.


« Une guignolade corrosive »
Le Monde


« Comme notre Coluche national, auquel il est souvent comparé, Michael Moore a le don de dénicher les déviances du comportement humain, en ethnologue iconoclaste de sa propre société. »
Le Figaro

 

 

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26 avril 2004 : Soros, George, 2004, Pour l’Amérique, contre Bush, Paris : Dunod

Voir aussi : www.soros.org/

 

Traduit de l’anglais par Larry Cohen

Marque : Dunod

144 x 220 mm - 232 pages - 2004

ISBN : 2100076744

Prix : 18 €

 

A 6 mois de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le milliardaire philanthrope lance un violent pamphlet anti-Bush. Ayant connu le nazisme et le stalinisme avant de faire fortune dans la spéculation boursière aux USA où il est arrivé en 1956, ce hongrois d’origine réfute l’unilatéralisme américain. Il appelle de ses voeux une autre Amérique, fer de lance d’une démocratie mondiale. Soros s’inscrit dans la continuité de sa démarche Open Society qui défend l’établissement d’Etats de droit en Russie, dans les ex-pays de l’Est et en Afrique.

 

Sommaire :

 

Une vision critique. La doctrine Bush. Guerre et terreur. La politique étrangère de l’administration Bush. Le bourbier irakien. L’état de l’Union II. Une vision constructive. Améliorer l’Ordre mondial. Souveraineté et intervention. L’aide internationale. Souveraineté et ressources naturelles. Une perspective historique. Quand la bulle de l’Amérique toute puissante éclatera. Epilogue.

 

Public :

 

Tout public intéressé par les USA et les relations internationales

 

 

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23 avril 2004 : Reporters sans frontières, 2004, Cuba, le livre noir, Paris : La découverte

Voir aussi : www.rsf.org

 

 

Préface[s] : Robert MÉNARD

 

Mars 2004 - 135x220 - 228 pages - 16 € - Cahiers libres - 2-7071-4278-6

 

 

En mars 2003, alors que le monde a les yeux tournés vers l’Irak, Fidel Castro lance une vague de répression sans précédent : soixante-quinze dissidents — journalistes, militants des droits de l’homme, syndicalistes, bibliothécaires… — sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines. Au total, 1 453 années de prison, le plus souvent pour « activités contre l’intégrité et la souveraineté de l’État ». Partout dans le monde, les protestations se multiplient. L’image romantique de la Révolution de 1959, savamment entretenue par La Havane, s’effrite. Les organisations de défense des droits de l’homme, elles, n’en étaient plus dupes depuis longtemps. Leurs rapports, rassemblés ici à l’initiative de « Reporters sans frontières », décrivent l’ampleur de la répression du printemps 2003. Ils reviennent également sur le fonctionnement d’un régime totalitaire où la liberté de l’individu n’a décidément pas sa place. Ce « livre noir » propose également une série de documents de référence pour mieux comprendre la politique répressive du régime castriste, mais aussi la résistance qui s’affirme. En premier lieu, les textes de loi qui servent à justifier l’injustifiable. Ensuite, les principaux manifestes autour desquels la dissidence tente de conduire Cuba vers une transition démocratique. Enfin, une série de portraits de journalistes emprisonnés permet de mettre un visage sur cette société civile trop peu connue et dont Fidel Castro espérait se débarrasser dans l’indifférence. Un livre nécessaire pour tous ceux qui, au-delà des clichés et des passions, cherchent à mieux comprendre la réalité cubaine.

 

Table des matières :

 

Préface, par Robert Ménard - I. Les rapports des ONG - L’intransigeance totalitaire, Commission cubaine pour les droits de l’homme et la réconciliation nationale - « Les droits humains bafoués au nom de la sécurité », Amnesty International - À Cuba, on ne censure plus, on emprisonne, Reporters sans frontières - Coup de filet contre les dissidents cubains, Human Rights Watch - L’arsenal de la « répression ordinaire », Human Rights Watch - Les investissements étrangers : « solidarité ou complicité » ?, Pax Christi Pays-Bas - Les prémices de la tempête de mars 2003, Reporters sans frontières - Le « parcours du combattant » des journalistes étrangers, Reporters sans frontières - Internet sous surveillance, Reporters sans frontières - II. Documents de référence - Au nom de la loi… La « loi 88 », dite « loi bâillon », Amnesty International - « Aucune liberté ne peut être exercée contre les objectifs de l’État socialiste », Extraits de la Constitution - Loi cubaine contre les actes de terrorisme, Extrait du code pénal - « Forger le respect de la légalité socialiste », Extraits du code pénal - « La patrie appartient à tous », Félix Antonio Bonne Carcassés, René Gómez Manzano, Vladimiro Roca Antúnez, Marta Beatriz Roque Cabello, 27 juin 1997 - « Tous unis », Pétition de citoyens, 12 novembre 1999 - Le « projet Varela », Oswaldo Payá Sardiñas, 10 mai 2002 - De Cuba et Luz Cubana : la liberté hors-la-loi, Reporters sans frontières - L’exercice arbitraire du pouvoir face au peuple cubain, Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’Organisation des États américains, avril 2002 - Liste partielle des personnes emprisonnées pour des motifs politiques ou socio-politiques, Commission cubaine des droits de l’homme et de la réconciliation nationale, 14 juillet 2003 - Les fiches biographiques des journalistes emprisonnés, Reporters sans frontières - Table.

 

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16 avril 2004: Hatfield, James H., 2004, Bush/L’imposteur, France : Michel Lafon

 

 

Ces pages révèlent ou confirment, sources à l'appui:

 

-que Georges W. Bush a été condamné en 1972 pour détention de cocaïne et qu'on en a fait disparaître toute trace dans les archives;

 

-qu'il a été arrêté pour conduite en état d'ivresse, avec le même résultat;

 

-qu'il a échappé au Viêtnam en étant par faveur incorporé à la Garde nationnale aérienne, malgré une liste d'attente de 100 000 personnes;

 

-qu'il a été en relations d'affaires avec la famille d'Oussama Ben Laden.

 

Vous découvrirez aussi:

 

-comment il a gouverné son État au seul profit de ses riches alliés "donateurs";

 

-comment il a réussi à faire perdre beaucoup d'argent à ses sociétés successives avant que, chaque fois, des "amis" bienveillants les rachètent;

 

-comment a été fabriquée de toutes pièces son ascension politique en forme de hold-up sur la Maison-Blanche...

 

Un best-seller à hauts risques. D'abord retiré des ventes, puis réédité malgré cet abus de pouvoir, il a valu à son auteur une campagne de dénigrement et de nombreuses menaces. Finalement, James H. Hatfield a été retrouvé mort dans un motel. Conclusion de la police: suicide...

 

Editions Michel Lafon (France)

500 pages

ISBN: 2-7499-0080-8

Prix: 20.- Euros

 

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14 avril, 2004 : Sloterdjik, Peter, 1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois éditeur

 

La Critique de la raison cynique - son occasion : le bicentenaire de la parution de la Critique de la raison pure de Kant - est une critique de notre modernité. Revenu des illusions de notre rationalisme (" la raison c'est la torture "), notre époque est ébranlée par la croyance en l'Aufklärung : la conviction que le mal résulte de l'ignorance et qu'il suffit de savoir pour le guérir. Le cynisme est la réponse à cette désillusion. Il est la forme moderne de la " fausse conscience ". Apparu comme attitude individuelle dès l'antiquité, le cynisme est aujourd'hui un phénomène universel. En regard de ce cynisme moderne comme remède et comme dépassement, l'auteur suggère de redécouvrir les vertus du cynisme antique.(ou, plus exactement, du Kunisme) que pratiquait le philosophe de Sinope : le rire, l'invective, les attaques. Leur redécouverte pourrait renouveler la chance de l'Aufklärung dont le projet le plus intime est de transformer l'être (Sein) par l'être conscient (Bewusstsein).


Paru en Allemagne en 1983, cet essai rencontra alors un succès considérable. La polémique suscitée par les écrits récents de Peter Sloterdijk replace cet ouvrage au centre de la réflexion philosophique contemporaine.

Traduit de l'allemand par Hans Hildenbrand

ISBN : 2-267-00527-1

 

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6 avril, 2004: Pons, Frédéric, 2004, Pièges à Bagdad – Les secrets d’un conflit sans précédent,  Paris : Presses de la cité

 

 

En écho à l’actualité, ce document précis donne point par point des réponses possibles aux origines du conflit irakien.

 

Des mensonges incroyables et des services de renseignement manipulés. Il fallait à tout prix justifier l’intervention. Dans l’ombre, un cercle étroit de décideurs avait préparé de longue date la conquête de l’Irak, deuxième réservoir pétrolier du monde.

 

Des opérations secrètes et des technologies inédites. Les généraux américains ont livré une impressionnante bataille-éclair, pleine d’enseignements. Elle préfigure les conflits de demain. Des bilans qui ne cessent de s’alourdir, après un an d’occupation. Les portraits et les confidences des soldats et des familles montrent des troupes meurtries et une opinion désemparée. Des alliés déçus. Le jeu était faussé. Dès le début, le grand marché de la reconstruction a été verrouillé.

 

Washington et Londres avaient mal évalué les pièges de l’après-guerre. L’onde de choc partie de Bagdad menace la stabilité de la région. George Bush et Tony Blair jouent leur avenir politique sur la maîtrise de ce dossier.

 

Documents inédits, témoignages, portraits, explications et perspectives. Ce livre-choc truffé d’informations révèle les dessous d’un conflit sans précédent. Et toutes ses conséquences présentes et futures.

 

Trente-deux pages de photos couleurs  

 

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18 mars 2004 : Haitham Rashid Wihaib, 2004, Dans l’ombre de Sadam. Les révélations inimaginables de son chef du protocole, France : Michel Lafon

 

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11 mars 2004 : Legros, Dominique, 2003, L’histoire du corbeau et Monsieur McGinty, France : nrf Gallimard/L’aube des peuples

 

Un Indien athapascan tutchone du Yukon raconte la création du monde [2003], adapt. de l'anglais par Dominique Legros , 352 pages sous couv. ill., 140 x 225 mm. Collection L'aube des peuples, Gallimard -lvs. ISBN 2070759741. 25,00 €

 

Résumé

 

«Monsieur McGinty est un Indien Athapaskan Tutchone du grand Nord. Sa terre, c'est le Yukon près de la frontière avec l'Alaska. Entre 1984 et 1991, Dominique Legros eut la chance de le rencontrer et d'enregister la longue histoire du Corbeau. Monsieur McGinty était alors l'un des fameux conteurs tutchones, dans la tradition d'un peuple où la littérature orale est d'une grande valeur. De ces rencontres est né ce livre drôle, profond et merveilleux. Le corbeau est à la fois le héros créateur et l'anti-héros des peuples du grand Nord. Il est habile et rusé, prend la forme des humains, trompe son monde, séduit les femmes et, honte à lui, même sa belle-mère. [...]

 

La force du livre de Dominique Legros est de nous faire entendre la voix de Monsieur McGinty, sa faconde, son goût pour une langue riche et pleine d'humour pour décrire les choses de la nature. Les pérégrinations du corbeau nous entraînent dans le monde amérindien, à la fois familier et radicalement étranger. Dominique Legros met ainsi au jour une nouvelle ethnologie qui fait ressentir de l'intérieur cet univers où religion et vie sont intimement mêlées. Plus qu'un témoignage, L'histoire du corbeau est une invitation à la découverte de l'autre.»

 

J.M.G. Le Clézio. 

 

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Index

 

 

Les films

 

K-Films Amérique

Les cinémas nationaux de qualité
BÉNIE SOIS-TU, PRISON

de Nicolae Margineanu

Sortie à Montréal le 7 mai

 

Prix de la meilleure contribution artistique
Mention spéciale – Prix oecuménique
du FFM 2003,

 

Montréal, 20 avril 2004 —  Présenté au dernier Festival des films du monde où il a remporté le Prix de la meilleure contribution artistique et une mention spéciale rattachée au Prix oecuménique, Bénie sois-tu, prison prend l’affiche au Quartier latin le 7 mai. Son réalisateur Nicolae Margineanu a également collaboré au scénario de ce film qui s’inspire du roman éponyme de Nicole Valery-Grossu.

Enlevée chez elle par la police secrète roumaine sous Staline, Nicole (Maria Ploa) est jetée en prison sans procès.  Nuit après nuit, elle est interrogée, puis torturée, humiliée, harcelée afin qu’elle livre les noms de ses amis d’un parti politique interdit sous le régime communiste d’alors.  Elle trouve peu à peu le courage de soutenir ses idées sans trahir personne.  C’est en Dieu qu’elle se réfugie pour survivre à l’un des pires Goulag de l’histoire.  Les camps roumains ont détenu jusqu’à un million de personnes; les tyrans Staline et, plus tard, Ceausescu avec sa terrible Securitate, rivalisaient à ce sinistre chapitre.

Né à Cluj (Roumanie) en 1938, Nicolae Margineanu a étudié à l’Institut du cinéma et du théâtre de Bucarest où il obtient un diplôme de directeur de la photographie.  Il signe la direction photo de 9 longs métrages avant de passer en 1978 à la réalisation.  Bénie sois-tu, prison est le 13e long métrage de sa carrière de réalisateur.

Commentaires de Michel Handfield (6 mai, 2004)

Ce film se passe de 1949 à 53. Arrêté parce qu’elle faisait partie de groupes militants pour la démocratie, dont un journal, Nicole (Maria Ploa)  est emprisonnée et subit des supplices tant physiques que psychologiques pour qu’elle dénonce les autres militants. Certaines parties sont dures. On est en Roumanie… et tout est permis au nom de la recherche de la « vérité » par les communistes: « C’est le peuple entier qui t’accuse d’être ennemie de la république! » lui dit-on…

Pour ceux qui passent à travers les supplices, la sortie est encore loin. Il faut être réformé; alors commence le travail forcé. On leur fait creuser un canal entre le Danube et la mer Noire. Un travail et des conditions abrutissantes. Certaines deviennent comme des animaux prêt à écraser les autres pour avoir un bénéfice (comme une réduction de peine) qui s’avère plus souvent qu’autrement une fausse promesse. La majorité est résolue comme des bêtes de sommes et quelques autres ont un espoir qui leur vient d’ailleurs… De leur Foi. 

On y voit « la servitude volontaire » (La Boétie) dans toute sa splendeur! Notamment chez les gagnes petits – comme les gardes de la prison – qui font souffrir les autres pour la cause communiste et leur plaisir de domination. Ceux qui sont contre le régime – les démocrates notamment – ne sont plus considérés comme des citoyens, comme des ayants droits, mais des bêtes à réformer. On les fait travailler comme des bêtes de sommes à la réalisation de ce projet -  le canal entre le Danube et la mer Noire – pour la grandeur du communisme idéologique! (1) Même des membres de l’élite communiste y passent si le Pouvoir ne les juges pas assez conformes à ce qu’il attend! C’est ainsi qu’une journée arrive au camp de travail la femme d’un ministre, avec sa petite robe chic et ses souliers vernis!

Personne n’échappe au Pouvoir, avec la dénonciation érigée en système. Dénoncer devient un devoir citoyen et peut rapporter un maigre bénéfice qui paraît gros quand on n’a rien, ne serait-ce que de paraître moins suspect aux yeux du système. Car dans un tel système tout le monde est considéré comme un suspect en puissance et au moindre faux pas la Police de  Ceausescu vous embarque pour vous « réformer »! C’est tout le principe de la « servitude volontaire », 

En opposition à cette force idéologique armée, nous avons la force de la Foi. Pour celui qui souffre, Dieu est un soutien contre l’injustice. Une bouée pour s’accrocher à la vie par l’espoir. Lorsque Nicole était dans sa petite cellule elle s’est accrochée à la vie en gravant – avec un noyau de fruit séchée – des psaumes de la bible sur les murs de sa cellule. Elle avait un but pour tenir. C’est là tout le sens de l’expression « la Foi déplace des montagnes ». Plus tard, lorsqu’elle a changé de prison, elle trouve une bible dans une ancienne église faisant maintenant partie du complexe de la prison. Cela devient comme un trésor qui éclaire sa vie et celles des autres dans cette souffrance, car plusieurs des codétenues partagent des parties de cette bible, ce qui change leur vie. 

Cela en fait un film fort particulier, jouant à la fois sur l’histoire et l’opposition entre l’idéologie dominante, qui vise à les briser, et de l’idéologie religieuse, qui les soutient. Dieu allié des souffrants. Dieu contre le communisme idéologique. (1) 

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Mais ce film soulève une autre question très actuelle pour nous : qu’en est il quand l’idéologie dominante est déiste? En effet, nous avons ici affaire à Dieu, allié des opprimés contre le communisme soviétique. Mais qu’en est-il quand Dieu est allié des opprimants ou quand Dieu est des deux côtés à la fois, comme c’est le cas de l’Irlande, où Chrétiens, Catholiques et Protestants, s’opposent? Et pour compliquer les choses, où loge Dieu quand ce sont trois religions monothéistes – Chrétiens, Juifs et Musulmans – qui s’allient et s’opposent comme c’est le cas actuellement au Moyen-Orient, où les Etats-Unis sont alliés de certains pays Musulmans et d’Israël à la fois alors que ceux-ci s’opposent entre eux? Où loge-t-il quand un pays qui fait appel à Dieu (God Bless America) s’oppose à des « terroristes » qui se disent guidés par Dieu dans leurs actions?        

En met-on trop sur le compte de Dieu? Agit-il vraiment dans le cours des choses? Est-ce que le simple fait de croire en lui nous inspire et nous aide? Est-ce que le fait de croire nous fait mettre toutes nos pensées et nos actions sur son dos, bonnes ou mauvaises? Car souvent les « fous de Dieu » peuvent aussi bien faire du bien que du mal en son nom. Ils sont même souvent convaincus d’avoir rempli une mission qu’il leur a donnée et l’ont fait à sa gloire!. On peut alors se demander si Dieu joue avec nous comme un enfant joue avec ses jouets - un moment donné il est d’un côté et à un autre moment de l’autre? Ceci me rappelle un passage d’ « Il ne faut pas mourir pour ça » de Jean-Pierre Lefebvre dit par Abel (Marcel Sabourin) à Mary:

« Abel – Tu vois Dieu, s’il existe, il doit être comme un homme qui écrase les insectes. Tu marches comme ça, dans la rue, ou dans l’herbe, et puis tu assassines des êtres vivants sans même t’en rendre compte. Parce que tu es grand. Parce que tu es plus grand et plus puissant qu’eux. C’est de la tragédie. Ça t’est déjà arrivé de mettre par mégarde le pied dans un nid de fourmis? Tu es tellement fasciné par les fourmis que tu deviens méchant sans le vouloir, tu t’amuses à mettre des embûches sur leur passage, tu déterres leurs œufs. Je me dis que Dieu c’est peut être un peu la même chose, que de temps en temps, par hasard, il lui arrive de mettre le pied dans un nid d’hommes et qu’il joue avec nous pour uniquement savoir comment nous allons réagir… pour savoir si au moins on va réagir… Moi j’essaie de respecter les insectes, parce que j’aimerais bien que Dieu apprenne à respecter les hommes »  (2)

Nos prières et notre Foi nous aident, mais vont-elles vraiment à Dieu ou est-il d’un autre Monde? Peut être les fourmis nous prient-elles mais que nous ne les comprenons pas. C’est le mystère Dieu. Mais le fait d’y croire aide les opprimés. C’est ce que montre le côté mystique de ce film. Notre monde nous montre par contre que les bourreaux peuvent aussi s’en remettre à Dieu, qu’ils peuvent agir sous son inspiration. On peut ainsi prendre l’idéologie  communiste de ce film et la remplacer par n’importe quelle autre idéologie religieuse totalitaire et on aurait là un portrait aussi juste de Dieu contre Dieu!  Devrait-on mettre un avis sur les temples religieux comme sur les paquets de cigarettes : « Attention. Le danger croît avec l’usage. »

***

 

En bref, c’est un film dur, mais un bon film pour comprendre les dérapages du communisme; la dictature; la Foi; la psychologie humaine des bourreaux (au nom d’idéologies politiques, économiques, sociales ou religieuses) et des victimes (au nom de la Foi); et les dégâts des idéologies. Une illustration de ce que disent John Saul et La Boétie, car les deux, à leur manière, en ont contre les idéologies. Un tel film nous aide à les comprendre.

  

Notes :

1. Je distingue le communisme idéologique, tel que pratiqué dans l’ex URSS et quelques autres pays, d’autres formes de communismes plus communautaires et humanistes. Pour une définition encyclopédique du communisme voir :

 http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_1102_p0.html

2. J’ai vu ce film dans mon cours de Cinéma Québécois (1977) au Collège Marie-Victorin (le professeur était Gilles Blain) et j’ai toujours conservé les 3 pages photocopiés des dialogues de ce film que nous avions reçus dans nos notes de cours. Malheureusement, il n’y a pas de source, sauf que c’est écrit « Documents » en haut des pages et que ce qui concerne ce film va de la page 168 à 173 inclusivement.   

Références :

BOUDON, Raymond, 1986, L'idéologie - ou l'origine des idées reçues, Paris: Fayard, coll. Points

 

Hosbawm, Eric, 1999, Age of extremes, London: Abacus

 

La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire, Mille-et-une-nuits.

 

Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book.

 

Saul, John Ralston 1994, 1995, The Doubter's companion, Toronto: Penguin book.

 

Saul, John Ralston, 1994, Le citoyen dans un cul-de-sac?, Québec: Musée de la civilisation/Éditions Fides

 

Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi

 

Vacher, Laurent-Michel, 2000, Histoire d'idées, Québec: Liber

 

 

Monica la mitraille

Sortie: Vendredi, 30 avril 2004


DURÉE : 122 MINUTES
Réalisateur : Pierre Houle (Omertà, Tag, Bunker, le cirque)
Mettant en vedette: Céline Bonnier, Frank Schorpion, Patrick Huard, Roy Dupuis, Rémy Girard, Isabelle Blais, Mario Jean, Marc Labrèche

 
Fille aînée d’une famille démunie du Centre-Sud de Montréal, Monique  Sparvieri jure de trouver le moyen de sortir de la misère. Abandonnée par l’amour de sa vie, Monique se retrouve à nouveau seule lorsque son second conjoint est condamné à dix ans de prison. Alors que la plupart des femmes de son époque rêvent encore au prince charmant, Monique prend son propre destin en main. C’est ainsi qu’elle passera à l’histoire avec une série de hold-up audacieux qu’elle orchestre avec son dernier amant, son âme sœur. Grisée par la passion et le succès, Monique Sparvieri n’a peur de rien. Elle est prête à tout pour s’assurer que ses enfants ne se retrouvent jamais dans le milieu sordide de la «Main».

Commentaires de Michel Handfield (30 avril, 2004)

 

Le travail de reconstruction du climat montréalais des années 60 est fort bien fait dans ce film, car Monica la mitraille est d’abord une histoire montréalaise. Mais tous les ingrédients y sont pour en faire un film de portée plus universelle, car les criminels ont toujours eu davantage la cote (la manchette) des médias que les serveurs de hamburgers (sauf lorsqu’ils se battent pour se syndiquer) et les gens sans histoire peu importe les pays. Ils font vendre les journaux; ils font les entrées au cinéma! Combien de films à succès tournent d’ailleurs autour de ces personnages? Al Capone; le Parrain, Sacco Et Venzetti, etc. Car pour faire un bon film il faut une bonne histoire et une controverse – de quoi discuter!  Quoi de mieux que des bandits humanistes et une police sans humanité pour cela. Car tout n’est pas noir et blanc; il y a bien des zones de gris. On sait que le « méchant » pouvait avoir tort dans les moyens utilisés, mais dans ses buts? Avait-il le choix ou y était-il acculé par les circonstances de la vie? L’universalité de ce débat assure l’universalité du thème de Monica la mitraille!

 

En effet, c’est un film dans lequel le contexte social a son importance. Monica était-elle équipée pour s’en sortir? Élevé près du « red light », dans une famille qui semble dysfonctionnelle, les moyens de s’en sortir semblaient limités entre se marier et faire la rue – comme sa cousine qui fait la rue pour son chum parce « qu’à l’aime »! Et un bon parti, dans ce quartier, c’est le plus débrouillard ou celui qui a un beau « char » à la sortie des clubs! On se ferme les yeux sur le comment et le pourquoi. Un petit côté naïf qui aide à survivre. On est ici de l’autre côté de Jack Paradise: l’Est, ceux qui font les coups et les bars comme « office » des petits criminels! Dans Jack Paradise on avait l’Ouest et ceux qui faisaient la musique dans les bars. Les deux « côtés » de Montréal…

 

Monica a été élevé près de la Main, avec les « passes » comme mode de vie. A un moment donné son père lui dit « Pauv tit fille, té juste pas né à bonne place! » Ça veut tout dire. Une fois marié, c’était les combines de son mari (Michael joué par Frank Schorpion) qu’elle voyait préparer à la maison. Quand il l’a quitté, elle a fait de la petite débrouille jusqu’à ce qu’elle rencontre Gaston (Patrick Huard), mais il s’est retrouvé pour 10 ans en dedans un peu plus tard. Comme elle n’avait pas ce qu’il fallait pour devenir sténo-dactylo, mais qu’elle avait plutôt ce qu’il fallait pour monter des vols de banque, c’est ce qu’elle a fait : « Je vous ai assez vu faire, maintenant c’est à mon tour. R’garder moi ben aller! »

 

Elle avait aussi des motivations pour le faire : nourrir ses enfants et payer les avocats pour son ex, son petit frère…. Mais cela devient rapidement un « trip »  – un peu comme dans le sport où on recherche ensuite la  montée d’adrénaline que cela donne! Puis on devient plus sûr de soi, jusqu’au moment où on commence a avoir des doutes et à se sentir traqué. Là on cherche la détente et l’oubli et le risque de dérapage dans la boisson et la drogue devient de plus en plus grand. Surtout que Gérald,  son nouveau chum avec qui elle vit un « trip » pas mal fort, lui fait prendre des petites pilules! Elle devient alors plus frondeuse et le risque de dérapage s’accroît - prendre un risque inconsidéré. Son dernier vol à la caisse populaire St-Vital, dans la « forteresse » de Montréal-Nord, l’est justement selon moi.

 

Monica la mitraille : une vie tragique due à un milieu difficile. Une fatalité. Mais pour une Monica, combien d’autres ont connu une autre vie? Qu’est-ce qui fait que certains connaissent une ascension sociale et d’autre une descente aux enfers? Qu’est devenue la population de ces quartiers? Une étude socio-historique sur ce milieu, ses ex-habitants et leurs descendants (car des quartiers complets de Montréal ont été effacés au cours des années 60-70 pour faire place à du « développement » économique et des autoroutes) serait fort intéressante à faire d’autant plus que l’on se réfère toujours au modèle de la révolution tranquille comme modèle du développement québécois. Mais ce modèle de développement a signifié quoi pour eux?

 

 

Note historique

 

19 septembre 1967:  Monica Proietti dite "Monica la mitraille" tombe sous les balles des policiers de Montréal après une course poursuite entre Montréal-Nord et St-Michel. Elle dirigeait un trio de truands à qui l'on attribue une vingtaine de braquages de banques de Montréal. (Source: http://yves.a.free.fr/jours/1909.htm)

 

 

Hyperliens

 

http://www.allianceatlantisvivafilm.com/default.asp

 

Souvenirs de Monica, de Georges-Hébert Germain, Éditions Libre Expression, 1997, 383 pages : http://club-culture.com/lecture/souvenir.htm

 

LAWS OF ATTRACTION

DURÉE:90 MINUTES

Sortie:Vendredi, 30 avril 2004

 

 

Réalisateur: Peter Howitt

Mettant en vedette: Pierce Brosnan, Julianne Moore

 

Cette histoire, qui rend hommage aux comédies romantiques des années ’40 et ’50, nous transporte à New York alors que deux avocats qui s’affrontent régulièrement se retrouvent à former un couple.  Pourront-ils éviter les mêmes problèmes à la maison que lorsqu’ils sont au boulot?

 

In homage to romantic comedies of the 1940s and 1950s, this is the story of two New York divorce attorneys who are often competing against each other, but end up in a relationship nonetheless. When they get married, can they avoid the same issues at home that lead people to provide them business at work?

 

Commentaires de Michel Handfield (30 avril, 2004)

 

On est ici face à un film classique sur les rapports Homme/Femme, où la différence rime avec attirance! Lui est brouillon et ratoureux; elle est tirée à 4 épingles, droites mais perd  facilement  ses moyens, d’où des situations loufoques! On y joue sur les contradictions. Même dans les ambiances : le tumulte de New-York, le calme de la campagne Irlandaise, où les couples retrouvent une sérénité comparable à celle des lieux!

 

On peut le voir comme un autre film romantique sur un thème 100 fois vu ou comme un film psycho social qui revient sur un thème humain : l’amour qui frappe sans tenir compte de la rationalité de l’organisation sociale! Ce thème a toujours un certain intérêt, car même si l’humanité a techniquement évolué, on en est encore aux mêmes questions que posaient Socrate et Diogène le cynique au plan social à quelques nuances près. Et si vous croyez avoir vu ce « genre » de film dans les années 40, 50, 60, 70, 80 ou 90, il y en a qui ne l’ont pas encore vu! Ce film s’adresse d’abord à eux.

 

Quand à ceux pour qui ce thème fut vu, revu et revisité de nombreuses fois, il n’est pas redondant de voir comment il est traité aujourd’hui! Car contrairement aux « remakes » de films d’actions, où les effets spéciaux peuvent prendre de plus en plus de place,  les « remakes » de films sentimentaux ne peuvent que jouer sur les sentiments humains et les changements historiques des rapports sociaux entre hommes et femmes. (1) Le contexte social a changé et ces films sont des révélateurs du chemin parcouru –  ainsi dans le même type de film des années 50 elle n’aurait probablement pas été une avocate concurrente, mais la secrétaire ou l’assistante de l’avocat concurrent! De ces films on peut dire la même chose que John Saul a écrite au sujet de la non-fiction et de la fiction:

 

«  (…) Decade-old serious ‘non-fiction’ often seems arcane, irrelevant. The written style itself seems to become old-fashioned.

 

            Two-centuries-old decent ‘fiction’ on the other hand can easily remain fresh. It often becomes our principal source of understanding for its period and place. And it often reveals to us a greater understanding of our own society as it functions today. In other words, great fiction can be true for its time, as well as somehow timeless, and true for our time. » (2)

 

 

Il y a là un côté anthropologique à ce type de film de par la représentation qu’il fait d’une époque, d’une civilisation, d’une culture (Etats-unienne) et d’un milieu en particulier.  

 

 

Note :

 

1. D’ailleurs, même dans les films de science fiction ou d’aventure, où les gadgets sont roi, on les humanise par la sentimentalité : le robot qui s’éprend d’un autre robot ou d’un humain ne sont pas rares! Dans leur course effrénée pour se sauver de leurs poursuivants il n’est pas rare que le héro trouve le temps de donner un baiser à celle qui l’accompagne…  C’est comme si le côté humain du cinéma devait inexorablement passer par la sentimentalité, car les sentiments amoureux sont vrais. Ce ne sont pas des gadgets et ils ne peuvent (se) mentir!   

 

2. Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book, p. 205

 

Hyperlien :

 

http://www.lawsofattractionmovie.com/

 

***

 

30 avril, 2004

 

J’aurais aimé voir les deux films suivants, mais des raisons d’horaires, dont deux projections le même jour, m’ont empêché de les voir. Comme leur résumé m’attirait particulièrement, nous vous les publions pour votre bénéfice. (M. Handfield)

 

 

MAYOR OF THE SUNSET STRIP

Sortie:            Vendredi, 30 avril 2004

DURÉE :  85 MINUTES

 

Réalisateur:  George Hickenlooper

Mettant en vedette:  Rodney Bingenheimer, David Bowie, Gwen Stefani, Coldplay, Courtney Love, Oasis, Brian Wilson, The Doors, Cher, Nancy Sinatra, Mick Jagger

 

Un voyage dans le monde du Rock’n Roll dans ce documentaire mettant en vedette les plus grandes stars de la musique, telles que David Bowie, Alice Cooper, Mick Jagger, Courtney Love et Gwen Stefani.

 

“Mayor of the Sunset Strip” tells the story of music and fame through the eyes of pop impresario Rodney Bingenheimer, and his friends David Bowie, Gwen Stefani, Coldplay, Courtney Love, Oasis, Brian Wilson, The Doors, Cher, Nancy Sinatra, Mick Jagger, Brooke Shields, among many others.

 

INTERMISSION

Sortie:Vendredi, 30 avril 2004

DURÉE : 105 MINUTES

 

 

Réalisateur:  John Crowley

Mettant en vedette:  Collin Farrell, Shirley Henderson

 

Se déroulant à Dublin, voici 11 histoires qui se croisent et démontrent comment la séparation d’un couple peut avoir des répercussions sur les autres.  L’un d’entre eux est Lehiff, un voleur tentant d’entrer dans le droit chemin en mettant sur pied un dernier gros coup, au même moment où le Détective John Lynch cherche à le surprendre en plein délit.  Il y a aussi John, un homme qui démissionne au supermarché pour se joindre au coup de Lehiff et ainsi gagner le cœur de Deirdre, qui a récemment emménagé avec un gérant de banque marié et qui, en plus d’être le gérant de la banque ciblée par le vol, est l’ex-conjoint de Noeleen qui se veut être un élément crucial de ce coup.

 

This ensemble comedy of 11 interwoven stories set in Dublin shows how the breakup of one relationship has repurcussions on the lives of the people around them. One of those people is Lehiff, a thief trying to set his life straight by pulling off one last big heist before retiring, while Detective John Lynch is trying to bring Lehiff down. There's also John, who quits his job at a supermarket to join Lehiff in his plot as an effort to win back the love of Deirdre, who has recently moved in with a married bank manager, Sam, whose bank Lehiff is targeting, and whose wife, Noeleen ends up being a crucial element in the heist.

 

 

 

L’incomparable Mademoiselle C.

sur les écrans le 23 avril

 


Montréal, le mardi 6 avril 2004 – Après le succès de La Mystérieuse Mademoiselle C., sorti sur nos écrans en mars 2002, voici L’incomparable Mademoiselle C., réalisé cette fois encore par Richard Ciupka et mettant en vedette Marie-Chantal Perron, Pierre Lebeau, Mylène St-Sauveur, Martin Laroche et Isabel Richer.

Pour ce deuxième volet des aventures de l’irrésistible Mademoiselle C., Richard Ciupka s’est inspiré des romans Une curieuse factrice et Une drôle de ministre de Dominique Demers, une auteure bien connue des jeunes.

Dans L’Incomparable Mademoiselle C., mademoiselle Charlotte arrive à Saint-Gérard, une ville terne et morne et décide de lui donner du « spling ». Devenue factrice, elle ne se contente pas de laisser le courrier à chaque porte. Elle sonne, se fait inviter et  s’immisce dans la vie des gens.  Elle ouvre même le courrier.  Aidée de Léonie, une fille de douze ans très délurée, elle modifie le contenu des lettres, répandant ainsi le rêve, la magie, la joie et la folie pour que rien ne soit plus jamais pareil.

Rappelons le succès québécois et international de La Mystérieuse mademoiselle C. dont les recettes au box-office avaient atteint 1 201 206 $ en 2002 et qui avait été couronné cette année-là de la Médaille d’or Agis au Festival du film Giffoni en Italie.

L’Incomparable Mademoiselle C. est produit par Jacques Bonin et Claude Veillet de Films Vision 4, avec Jean Bécotte à la direction artistique, Steve Danyluk à la direction de la photographie, Jacinthe Demers à la création des costumes et Simon Webb au montage.

 

Commentaires de Michel Handfield (23 avril, 2004)

 

 

 

Nous sommes face à de bons acteurs et à un bon jeu de leur part. Bref nous avons tout pour un bon film. Mais, il y a plus : un excellent scénario a double niveau, qui fait en sorte que tant les jeunes que les adultes – pas nécessaire d’être parents ici – y trouveront du plaisirs!

 

***

 

Dans ce film nous sommes à la fois dans le fantastique – avec le « spling » de Mademoiselle C – et le machiavélisme – avec le goût du Pouvoir de M. Moron (Pierre Lebeau), propriétaire de Casinos qui en veut toujours plus! « Les gouvernements changent, mais les casinos restent » dira-t-il avec aplomb au Premier Ministre.

 

Un film tout en parallèle : la vie et le rêve qui se mêlent dans le fantastique chez les enfants - qui peuvent redonner vie à un théâtre oublié et remettre de la surprise  dans une vie monotone…  De l’autre côté, chez les adultes, on est face au rêve commercialisé – par le Casino - qui devient « LE » moyen de sortir du désespoir le temps de rêver au « jackpot », mais qui nous replonge aussitôt dans un désespoir encore plus profond une fois que l’on a perdu et reperdu! Le seul qui y gagne, c’est M. Moron!  Il peut tout acheter, sauf les enfants.

 

On est dans un combat épique entre le bien et le mal, la communauté et le néolibéralisme, l’appât du gain et la quête du bonheur, ce que l’on est et ce que l’on voudrait être…  Combat épique à tous âges et de tous les peuples. Combat qui a fait les grandes œuvres littéraires et philosophiques de tous temps. 

 

Et il y a Mademoiselle C, une adulte au cœur d’enfants, qui réussit à orchestrer cette symphonie avec l’aide d’un peu de « spling »… 

 

***

 

Ce film est aussi éthique par son propos, car il soulève la question du jeu qui détruit la vie, le tissus urbain! Jusqu’où le jeu est-il un jeu? Quand devient-il malsain? Némésis n’est pas loin! Car le jeu poussé à son extrême n’a-t-il pas l’effet contraire à celui voulu? D’enrichissement collectif ne devient-il pas plutôt la cause d’un appauvrissement collectif? Bref, comme une fable de Lafontaine, ce film sait nous rejoindre par un propos approprié à tous âges. Un film pour tous qui signifie vraiment pour Tous! A cause du « spling » je suppose!

 

 

Hyperliens :

 

Sur le film

 

http://www.christalfilms.com/

 

http://www.christalfilms.com/officialsites/incomparablemllec/

 

Sur Dominique Demers

 

http://www.quebec-amerique.com/00_AUTEUR/HTML_0/8b.html

 

 

 

I'M NOT SCARED / IO NON HO PAURA    HC (109 min.)

(Italie, Espagne, Royaume-Uni)

Réalisateur: Gabriele Salvatores

Sortie : Vendredi 23 avril 2004

 

 

79 scenes of children around a hole.

 

“The very title tells us that the story is told in the first person. That person is a child, and his eyes tell the story of the world in wich he lives. (…) that is, tell the story at a height of around 1 meter and 30 centimetres. »

 

 

Commentaires de Michel Handfield (23 avril, 2004)

 

Nous avons vu ce film au Festival des Films du Monde de Montréal à l’été 2003, alors que sa sortie était prévue partout en octobre/novembre. Voici donc notre texte original du 8 septembre, 2003 à ce sujet avec quelques ajouts au niveau des hyperliens.

 

***

 

Une histoire troublante. Une histoire d’enlèvement. Mais quand on est dans un bled perdu cela peut prendre un tout autre sens. Pour se sortir de la misère de notre bled perdu, ce peut même être l’affaire de la communauté.

 

Mais les enfants eux ne sont pas mis au parfum. Mais en jouant, qui sait ce qu’ils peuvent découvrir. Dans leur tête, cela ne prend peut être pas tout son sens dans l’immédiat; mais même à leur point de vue cela en vient à prendre un sens. Mais pas nécessairement celui des adultes. Car le point de vue de ce film est à la hauteur de gamins.  Avec toutes leur sensibilité, leur mesquinerie, leur méchanceté et leur désirs de justice et d’amour.

 

Troublant, beau et tordu. Un film qu’on ne comprend pas facilement au début, avec nos réflexes d’adultes, mais que l’on découvre avec plaisir dès que l’on n’a plus peur (« I’m not scared ») de nous laisser porter par nos yeux d’enfants. Car c’est à cette hauteur que se passe ce film.

 

Hyperliens:

 

http://miramax.com/imnotscared/

 

http://www.bookslut.com/reviews/0203/notscared.htm

 

http://www.imdb.com/title/tt0326977/

 

 

VALENTIN (Argentine)

Sortie : date inconnue

 

DURÉE :  85 MINUTES

Réalisateur:  Alejandro Agresti

Mettant en vedette:  Carmen Maura, Julieta Cardinali, Alejandro Agresti et le petit Rodrigo Noya dans le rôle de Valentin

 

Valentin, un jeune homme de 9 ans habitant dans un petit appartement de Buenos Aires avec sa grand-mère, ne veut rien d’autre qu’une vraie famille.  Prêt à tout pour y arriver, Valentin prend la situation en mains alors que son père fréquente la merveilleuse et charmante Leticia, espérant du même coup que ce dernier se marie et lui apporte ainsi la mère tant désirée…

 

Nine year old Valentin lives in an isolated Buenos Aires apartment with his grandmother and wants nothing more than a real family. Willing to try anything to have one Valentin takes it upon himself to play Cupid when his father begins dating the beautiful, enchanting Leticia - hoping his father will remarry and give him the mother for whom he yearns.

 

Commentaires de Michel Handfield (23 avril, 2004)

 

On est ici face à un film comme la vie; pas nécessairement vite, ni d’action. Un film de la quotidienneté. Une tranche de vie d’un enfant et de son milieu. Ce qu’il voit, ce qu’il en pense, bref ce qu’il vit, soit un mélange de réalité et d’interprétation de cette réalité. De la compréhension qu’il en a! De ce qu’il rêve et de ce qu’il fait pour transformer son « monde ». Ce film a un côté ethnométhodologique qui me plaît. 

 

C’est un film tout en subtilité, comme une peinture surréaliste qui joue sur les perceptions. Valentin est pris dans des problèmes d’adultes qui le dépassent, mais les découvre et les solutionne à sa manière jusqu’à un certain point… Les dits, les non dits et les dialogues intérieurs nous font saisir sa logique d’appropriation/d’action sur le monde qui l’entoure, car on n’est pas que des pions, mais des acteurs de notre environnement. A nous de jouer notre rôle ou d’être spectateur. D’être dans l’action ou de la subir comme une fatalité. Touraine  et Crozier contre Jacques le fataliste! 

 

Un film lent, mais intelligent. Mais peut il en être autrement, car la réflexion prend toujours un certain temps!

 

***

 

Une remarque pour terminer. A un moment dans le film, un prêtre fait référence à Che Guevara et parle de l’idée de justice; qu’il faut faire quelque chose de sa vie! Et là les gens quittent. (Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un film Argentin et que l’action se passe dans les années 60!) L’oncle de Valentin lui passe alors une remarque importante: la prière ne change pas les choses/le monde! Et il a raison. C’est l’action – politique, militante et parfois même violente – qui les change. L’actionnalisme tourainien versus la fatalité qui laisse croire que les choses sont ainsi parce qu’elles doivent être ainsi; qu’elles ne peuvent être changées. Comme si personne ne les avait ainsi faites auparavant; comme si elles étaient données par un ordre divin et « immalléable »!  Comme une fatalité que l’on doit accepter sans vouloir la changer! Touraine versus Jacques le fataliste! On n’en sort pas. Je suis tourainien, ce film aussi!

 

Références :

 

Crozier, Michel, et Friedberg, Erhard, 1977 (1981), L'acteur et le système, France: Seuil, col point politique.

 

Diderot, Denis, 1993 [écrit 1773, publié 1796], Jacques le fataliste, Paris: Bookking International.

 

TOURAINE, Alain, 1965, Sociologie de l’action, Paris: Seuil

 

TOURAINE, Alain, 1969, La société post‑industrielle, Paris: Denoël, coll. Médiations.

 

TOURAINE, Alain, 1993 (1973), Production de la société, Paris: Le livre de poche, biblio essais

 

 

Hyperliens :

 

http://www.miramax.com/valentin/

 

http://www.el-comandante.com/ (Che Guevara)

 

http://www.presidencia.gov.ar/ (Sitio web de la Presidencia de la Nación Argentina)

 

http://www.bibnal.edu.ar/ (La Biblioteca Nacional reúne en sus colecciones una de las fuentes bibliográficas más importantes de América Latina.)

 

 

 

 

THE PUNISHER

Sortie:            Vendredi, 16 avril 2004

 

DURÉE : 123 MINUTES

Réalisateur: Jonathan HENSLEIGH

Mettant en vedette:  Thomas JANE, John TRAVOLTA

 

Un agent du FBI, Frank Castle, voit sa vie bouleversée quand sa femme et ses enfants sont tués alors qu’ils sont témoins d’un crime impliquant la mafia.  N’ayant rien d’autre à perdre, il se consacre à traquer sans relâche les assassins.  “The Punisher”, inspiré du populaire personnage des Marvel Comics, utilisera sa féroce intelligence et son absence de peur afin de punir les meurtriers.

 

Marvel Comics’ The Punisher, hits the screen in a new action thriller that introduces moviegoers to a comic book hero whose popularity parallels that of Daredevil, X-Men and Spiderman.  After witnessing the murder of his family, Frank Castle becomes the vigilante hero known as The Punisher.  Walking through a world darken by war, crime, cruelty and injustice, The Punisher squares off against his most formidable villain yet, Howard Saint.  Armed with only his fierce intelligence, years of combat training and steadfast determination, The Punisher seeks retribution for defenseless.

 

Commentaires de Michel Handfield (16 avril, 2004)

 

Ce film fut un bon divertissement qui m’a sorti de l’analyse politique. Cela m’a fait du bien. Et comme le dit  « The Punisher » : « Not a vengeance, a punishment! »

Je le paraphrase donc en disant, « ce n’est pas de la violence, c’est de l’action! » Et ça sort le méchant! Mais attention, c’est un film d’action qui brasse en « sacrement », mais je n’ai pas le goût de m’embarquer dans le débat de la violence ici… 

 

Je n’ai pas non plus cherché de sens; ce film est basé sur un livre de « comic » et je me sentais ti-gars! Ça fait du bien des fois quand c’est de qualité, et c’est le cas ici dans le genre. Bref, je me suis amusé.

 

Mais comme je ne peux totalement sortir l’analyste politique en moi, j’ai une question après la semaine que l’on vient de passer (discours de George W Bush du 13 avril et appui de Bush au plan Sharon le 14, cela malgré l’opposition de l’ONU et de la  communauté européenne à ce plan) : La violence pour la « bonne cause » est-elle considérée moins violente dans l’idéologie Etats-uniennes? Suffit-il de se forger une « bonne cause » pour recourir à la violence? Je n’en dis pas plus, mes lecteurs politiques comprendront.

 

 

Hyperliens :

http://www.punisherthemovie.com/

 

http://www.thepunisher.com/

 

http://www.marvelcomics.com/flash.htm

 

 

 

K-Films Amérique, Les cinémas nationaux de qualité, présentent :

Führer Ex de Winfried Bonengel

A l’affiche à Montréal le 2 avril 2004

 

Montréal, 17 mars 2004 —  Sélection officielle de la Mostra de Venise 2002, Führer Ex arrive enfin à Montréal où il sera présenté au Quartier latin à compter du 2 avril.  Ce long métrage de Winfried Bonengel est distribué chez nous par K-Films Amérique.

 

Le film nous permet de suivre l’itinéraire d’un jeune Allemand de l’Est dans un processus d’endoctrinement au néo-nazisme.  Heiko (Christian Blümel) et Tommy (Aaron Hildebrand) sont des adolescents turbulents et de grands amis.  Ils rêvent d’immigrer en Australie.  Mais c’est évidemment un rêve, dans la mesure où ils vivent à Berlin-Est, derrière le Mur qui ne tombera que trois ans plus tard.  Tommy jure de passer à l’Ouest et il convainc Heiko de le suivre. Ils sont alors tous les deux arrêtés sur le fait et mis en prison.  Pour Heiko, c’est une descente aux enfers, où il est sans cesse harcelé par des hommes qui ne pensent qu’à dominer les autres physiquement et moralement.

 

Tiré d’une histoire vraie publiée en Allemagne et adaptée au cinéma, Führer Ex, au contraire de Good bye Lenin !, ne pêche pas par excès de nostalgie face à l’effondrement de l’Allemagne de l’Est, commente le distributeur Louis Dussault. « Ce pays emprisonnait les dissidents et il formait aussi une immense prison.  On ne s’expliquait pas, venant d’un ex-pays socialiste, l’incroyable recrudescence du nazisme après la chute du Mur.  N’ayant aucune culture démocratique, comment des jeunes, dont les parents étaient passés du nazisme au totalitarisme communiste, pouvaient-ils trouver d’autres pistes sur le chemin de la révolte contre l’autorité ? Führer Ex démonte le système d’intoxication idéologique qui attaque l’individu au moment où il est le plus vulnérable, et en fait un de ses soldats les plus dévoués. »

 

Führer Ex est l’itinéraire d’un jeune néo-nazi qui a publié son cheminement dans l’espoir de s’exorciser.  Le réalisateur Winfried Bonengel a déjà fait un long métrage documentaire sur cet individu, Profession : néo-nazi.  Führer Ex est une adaptation cinématographique du livre éponyme de son coscénariste Ingo Hasselbach. Bonengel a réalisé une oeuvre choc qui ne laisse pas indifférent, et qui ne peut que faire réfléchir sur toute forme de lavage de cerveau pour des motifs politiques, idéologiques, religieux, sectaires.

 

Führer Ex est un de ces films essentiels à voir.

 

Commentaires de Michel Handfield (2 avril, 2004)

 

J’ai laissé passer une semaine entre le film – où j’ai pris des notes – et la rédaction de ce texte. Pour voir.

 

 

Il est aussi fort à ma mémoire que la semaine dernière, car c’est un film coup de poing. Violent, mais pas d’une violence gratuite, mais d’une violence qui dénonce. Qui exulte le mal-être. C’est un film qui montre le désespoir. Un film qui, au second degré, nous montre qu’il faut donner de l’espoir aux jeunes – et au Peuple – si on veut demeurer une société et non pas ne devenir qu’un amalgame de personnes sans liens entre elles et pour lesquelles ce qui arrive autour ne les concerne pas, ne les concerne plus!

 

 

Une société d’individus désincarnés n’a plus ce qu’il faut pour contrer la violence et devient vulnérable, car ce n’est plus un groupe qui peut s’opposer mais un amalgame d’individus seuls. Un troupeau. Tout groupe bien organisé pourrait alors prendre le Pouvoir et les contrôler. La mécanique d’une dictature est là : un petit groupe organisé qui contrôle des millions d’individus désolidarisés à cause de la force que leur donne les outils de l’État qu’ils ont pu s’accaparer par la force (coup d ‘État) ou par la démocratie (élection) pour ensuite les détourner de leur sens à leur avantage. C’est le principe de la servitude volontaire. (1) Ce fut probablement le cas du nazisme et c’est ce qu’aimerait refaire le néo-nazisme. Heureusement ils sont marginalisés et l’État  et d’autres groupuscules    humaniste notamment  - se trouvent sur leur chemin. Mais si le peuple laisse aller les choses, certains groupes d’extrême droite peuvent encore réussir à prendre le Pouvoir ou à demeurer dans ses officines (à l’opposition par exemple), donc en position de le prendre un jour. Pensons à Le Pen à la dernière présidentielle en France (2002) ou à l’arrivée de Jörg Haider  au Gouvernement Autrichien, ce qui a été perçu comme une onde de choc pour l’Union européenne. (2)

 

 

Montrer cette forme sauvage d’un groupuscule d’extrême droite peut être instructif, car il s’agit d’une mise en garde concernant l’extrême droite  mais aussi la droite, car cela pose LA question  suivante: La droite peut-elle mener  à de telles aberrations? On peut d’abord être a droite pour réduire nos impôts en disant qu’on est tanné de payer pour tout le monde. Que chacun compte sur soi et non plus sur l’État  (coupure dans le social). Puis on y  va d’un cran de plus. On cherche des coupables. Si les gens comme nous – les « de souches » - ne travaillent pas c’est peut être parce que d’autres viennent prendre leurs jobs, nos jobs: les immigrants! Et si il y a des immigrants sur l’aide sociale, c’est parce que c’est facile de venir se faire vivre ici!!! Le coupable est alors trouvé : l’étranger, qui vient prendre nos emplois et se faire vivre sur l’aide sociale! Il faut des lois plus dures concernant l’immigration se dit le citoyen et il vote à droite. Mais pour d’autres, plus violent, ce discours ne va pas assez loin ni assez vite. Mais il devient cependant justification à l’action : s’en prendre littéralement aux « coupables » que la droite identifie.  C’est le cas du néo-nazisme qui dit faire ce que le Gouvernement ne fait pas, un ménage! (3)

 

 

Il faut faire attention, car ce courrant pousse dans le même terreau que la démocratie, comme la mauvaise herbe pousse dans le même carré de terre que les fines herbes. Comme si l’une appelait l’autre! (4) Il recrute dans toutes les sphères de la société. Chez les marginaux comme chez les bonnes gens, chez les délinquants comme chez les bourgeois. Nul n’est à l’abri et il n’y a qu’un antidote: l’éducation! Mais encore là rien n’est garanti, car il y a aussi des intellectuels de droite qui servent à justifier les extrémistes même si eux n’en sont pas.

 

 

Une chose est claire par contre : pour croître il lui faut du désespoir. Dans le cas de ce film c’était le désespoir de la jeunesse derrière le mur de Berlin qui est ensuite devenu le désespoir des laissé pour compte d’après la réunification de l’Allemagne, car les bases sociales d’avant n’y étaient plus d’une part et la promesse d’un développement économique n’était pas au rendez vous d’autre part! Le désespoir de l’absence de liberté fut remplacé par le désespoir économique, encore plus grand pour cette jeunesse. Le néo-nazisme a alors tout simplement changé de cible : il est passé du communisme d’État aux immigrants comme exécutoire de sa colère.

 

 

Ce film illustre aussi, par la bande, que l’Homme s’adapte aux systèmes quels qu’ils soient, même à l’absence de liberté pour certains. S’il en est ainsi c’est que l’Homme cherche souvent  une acceptation du groupe et que pour cela il oublie son sens critique, car l’Homme est un animal de meute avant tout. C’est le cas de la majorité qui accepte les règles de la société. Mais c’est aussi le cas des marginaux qui refusent les règles sociales mais en acceptent de plus dures – comme dans certains groupes criminels ou chez ces néo-nazis pour qui la transgression des règles du groupe peut signifier « la peine de mort » ! – pour être dans un groupe. Le besoin d’acceptation par les autres est fort, très fort. Cet esprit de meute se retrouve autant dans les groupes politiques, syndicaux que criminels.  Ils sont tous basés sur le même pattern. On a tous des murs dans la tête et ce n’est pas la fin du mur de Berlin qui peut y mette fin, même en Allemagne! (5).

 

 

            Ce film, est très violent, mais je le  montrerais en sec IV ou V – peut être même sec. III – pour sensibiliser les jeunes à ces questions de racisme et de  violence gratuite… avec une période de discussion suite à sa projection. Bref un film dur et intelligent qui porte à réfléchir. Rien de moins.

 

 

 

 

Notes:

 

1. La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire, Mille-et-une-nuits.

 

2. Pour un dossier de l’extrême droite en Europe : http://www.funoc.be/cahiers/article/dossier/doss_som_extreme_droite.html

Et sur Jörg Haider  et le FPO une recherche Google est appropriée.

 

3. Ce type de discours s’en prend à tout ce qui sort de la norme pour certains conservateurs « bien pensants » occidentaux. Parmi leurs cibles se retrouvent aussi les homosexuels – qui sont au mieux définis comme des malades et au pire des dégénérés; des groupes religieux; et des groupes ethniques spécifiques, comme les Juifs, les Musulmans, les Arabes ou les Noirs. Dans d’autres cultures non occidentales le Chrétien, l’Européen ou l’Américain peuvent être une cible d’extrémiste de droite.  Car un des fondements qui unit tous ces fascismes est leur peur de ce qui est différent (de la majorité bien pensante). Ce type de pensée ultraconservatrice peut aussi bien se trouver en Allemagne, qu’en Afrique, en Amérique ou dans un pays arabe. Elle n’a pas davantage de frontière que la pensée libérale n’en a. Le préjugé n’est le propre d’aucun peuple!   

 

4. Fatalisme comme dans l’étranger de Camus?

 

5. Ici je pense aussi au film « The Wall » de Pink Floyd.

  

 

 

 

JERSEY GIRL / LA FILLE DU NEW JERSEY (102 MINUTES)

 

Sortie:            Vendredi, 26 mars 2004

Réalisateur : KEVIN SMITH

Mettant en vedette: BEN AFFLECK, LIV TYLER

 

Ollie Trinke est au sommet de sa carrière.  Ce relationniste dans le domaine musical vient tout juste d’épouser l’amour de sa vie et le couple sera bientôt parents.  Le bonheur de Ollie est subitement brisé lorsqu’il se retrouve père monoparental, ayant du même coup beaucoup de difficulté à s’en sortir seul.  Après être renvoyé par son patron, il se voit contraint de retourner vivre chez son père au New Jersey.  Avec l’aide et l’amour d’une jeune femme en plus du courage que lui apporte sa jeune fille, il réalisera que parfois, il faut oublier le passé et accepter qui nous sommes.

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Ce film est d’un certain intérêt. Ce n’est pas la monoparentale prise seule avec son enfant qui s’en remet à l’aide de sa mère mais… l’inverse : le père monoparental qui tente de s’en remettre à son père… qui l’éduque à être un père et qui s’éduque à être grand-père!

 

 On y voit aussi l’inadéquation entre les valeurs économiques (travail) et les valeurs humaines – les vraies priorités. Être performant… en toutes circonstances. De quoi capoter. Mais n’est ce pas ce qui est demandé aux mères qui travaillent? Ce film pose les vraies questions en les changeant de sexe.

 

Au niveau socio-économique on y perçoit l’opposition Centre/Périphérie : la qualité économique de la grande ville. Le milieu des affaires, mais où chacun est seul et en concurrence avec son environnement immédiat… car la relève est prête à prendre la place à la moindre défaillance! En opposition nous avons la petite ville, dont l’économie semble vivotante, mais où la qualité de vie – soit des relations humaines et communautaires – est plus riche. Sauf, que notre héros avait tout fait pour sortir de ce « bled » et s’émanciper dans la grande ville…

 

Psychologiquement il va être déchiré, il va trouver ça dur; mais il y a là les éléments pour des situations comiques et tendres à la fois. Mais est-ce accepter qui nous sommes, comme le dit le résumé officiel (plus haut), ou plutôt accepter une certaine fatalité comme le pose Jacques? (1) Au spectateur de se faire son opinion là dessus.

 

Bref nous sommes face à une comédie psychosociale à l’États-uniennes.

 

 Note et Hyperlien:

 

1. Diderot, Denis, 1993 [écrit 1773, publié 1796], Jacques le fataliste, Paris: Bookking International.

 

http://www.apple.com/trailers/miramax/jersey_girl/

 

 

 

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND

(v.f. DU SOLEIL PLEIN LA TÊTE)

Sortie: Vendredi, 19 mars 2004

 

DURÉE :  108 MINUTES

Réalisateur:  MICHEL GONDRY

Scenario: CHARLIE KAUFMAN

Mettant en vedette:  JIM CARREY, KATE WINSLET, ELIJAH WOOD, MARK RUFFALO, KIRSTEN DUNST

 

Joël est surpris de découvrir que sa petite amie Clémentine a fait effacer de sa mémoire tous les souvenirs de leur tumultueuse relation. Complètement désespéré, il contacte l’inventeur de ce procédé, Dr. Howard Mierzwiak, afin que Clémentine soit à son tour effacée de sa mémoire.  Mais au fur et à mesure que Clémentine disparaît de sa tête, il commence à redécouvrir leurs premières passions.  Joël tente donc d’échapper à la procédure, mais le Dr. Mierzwiak et son équipe le pourchasse au plus profond de sa tête.

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Film qui se situe entre le divertissement et la science-fiction.  Là on efface les souvenirs que l’on veut oublier, mais si la technologie existait – et existe-t-elle déjà peut-on même se demander? – que pourrait effacer l’État de la mémoire de ses agents – fonctionnaires, militaires, polices ou miliciens; de ses opposants politiques; ou des citoyens!

 

Et si cette technologie tombait dans les mains de groupes terroristes ou criminels?

 

Cela pose aussi des questions similaires au clonage. En effet, vous cloner ne signifie pas que votre clone vous sera identique, car il ne sera pas dans le même milieu ou la même époque que vous. Son comportement lui sera propre. Il n’écoutera probablement pas la même musique que vous. Ici, inversement, un peu comme un effet miroir, effacer un événement ne signifie pas qu’il ne se reproduira pas une autre fois, car vos goûts, désirs et talents seront inchangés. Vous risquerez donc d’avoir le même désir et de reproduire le même événement une ou plusieurs autres fois dans votre vie, car effacer la mémoire ne signifie pas s’effacer! C’est un peu comme le syndrome de la victime qui choisit toujours une autre personne qui la victimisera comme compagne/compagnon de vie… ou la même personne si elle revient avec son/sa conjoint(e)!

 

Effacer la mémoire, c’est effacer le conscient. Mais reste l’inconscient, qui est peut être un peu le « back up » de notre disque dur! Qu’arrive-t-il si le back-up revient hanter le disque dur?

 

Ce sont là des questions que soulèvent ce film chez le spectateur qui le regarde autrement qu’une simple comédie de divertissement, ce qu’est aussi ce film! Car consciemment c’est une comédie, mais inconsciemment il est beaucoup plus!

 

Hyperliens :

 

http://www.eternalsunshine.com/

 

Activité du cerveau et mémoire

 

Le cerveau à tous les niveaux

 

Fédération pour la Recherche sur le Cerveau

 

 

 

 

Le Dernier Tunnel d’Érik Canuel

Avec Michel Côté et Jean Lapointe

À l’affiche le 12 mars

 

Montréal, le mercredi 18 février 2004 – C’est le 12 mars prochain que prendra l’affiche Le Dernier Tunnel, troisième long métrage d’Érik Canuel (La Loi du

cochon, 2000, Nez Rouge, 2003), mettant en vedette Michel Côté, Jean

Lapointe, Christopher Heyerdahl, Nicolas Canuel, Sébastien Huberdeau,

Marie-France Marcotte et Céline Bonnier.

 

Pour l’écriture du scénario, Paul Ohl et Mario Bolduc se sont librement inspirés de la vie de Marcel Talon telle que racontée dans le livre Et que ça saute! (Éditions Stanké, 1996) et en particulier de son incroyable tentative de vol de banque qualifiée à l’époque de « coup du siècle »!

 

Le Dernier Tunnel, c’est l’histoire de cinq complices qui entreprennent de creuser un énorme tunnel en passant par les égouts de Montréal. Leur but : accéder à la chambre forte d’une institution bancaire du Vieux-Montréal où ils trouveront, si tout va bien, 200 millions de dollars!!! Pendant des semaines et des mois, ces hommes travaillent sans relâche au fond de leur trou. Peu à peu, se tissent entre eux des liens complexes qui feront que tout ne se déroulera peut-être pas exactement comme ils l’avaient planifié…

 

L’équipe technique est composée de Bernard Couture à la direction de la photographie, Jean Bécotte à la direction artistique, Francesca Chamberland aux costumes, Michel Corriveau à la musique et Jean-François Bergeron au montage. Le Dernier Tunnel est produit par Pierre Gendron et Christian Larouche, de Bloom Films et Christal Films Productions.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 mars, 2004)

 

Ce film est librement inspiré de la vie de Marcel Talon, en ce sens que l’action a été transposée aujourd’hui. Ceci le rend très contemporain et non moins intéressant.

 

En effet, c’est un film humain. Sur les relations et la psychologie humaine. Sur le rapport confiance/méfiance. Cela est vrai dans la vie et les relations de tous les jours de Marcel – le mensonge comme mode de vie avec sa blonde et son agente de probation – mais aussi dans la vie professionnelle, car la gang qui travaille sur ce coup n’est peut être pas aussi tissé serré qu’il le faudrait. Il le découvrira.

 

Ce film aurait aussi pu s’appeler la « double vie de Marcel » pour paraphraser « la double vie de Véronique » et la musique aurait pu être « Band on the run » de Paul McCarthney, car ce film joue continuellement, et fort bien, sur deux tableaux : l’émotion et l’énergie. Le psychologique et le social. La tendresse et le stress. Être soi et jouer le jeu que les autres veulent nous voir tenir. Comme dans la vraie vie quoi! Et cela est très bien fait : on passe d’un tableau à l’autre, d’une émotion à une autre, sans passage à vide.

 

On peut aussi y voir un essai social. Le crime a d’abord sa source dans l’envie et l’ambition; non dans la pauvreté, car l’ambition est de tous les milieux. C’est ainsi qu’un musicien de l’Orchestre métropolitain, bourgeois comme il se doit, fait partie de la bande. Et s’il a de la classe, il n’en est pas moins « toff »! C’est sûr que l’envie peut se retrouver davantage dans la pauvreté, mais ce n’est pas exclusif et cela ne mène pas au crime de façon automatique.

 

Bref, un film brillant qui fait le mélange parfait entre le film « Américains » et Français, ce que l’on est finalement, en mêlant intelligemment action et psychologie.

 

 

Hyperliens

 

http://www.christalfilms.com/lederniertunnel/

 

Sur le livre « Et que ça saute! » : http://club-culture.com/lecture/saute.htm

 

 

 

 

HAVANA NIGHTS – DIRTY DANCING 2

Sortie:                        Vendredi, 27 février 2004

 

DURÉE:  99 MINUTES

Réalisateur: GUY FERLAND

Mettant en vedette: ROMOLA GARAI (Kate) et DIEGO LUNA (Javier)

 

 

Havane, 1958.  Katie, une jeune américaine de 17 ans, déménage à Cuba quelques jours avant la Révolution avec ses parents.  Elle y rencontre un danseur local charmant et doué qui l'encourage à découvrir ses habiletés à danser.  En même temps, Castro prend le contrôle et les Américains sont forcés à quitter le pays ... Est-ce que la jeune fille voudra rester avec son amoureux ou retournera-t-elle en Amérique?

 

Commentaires de Michel Handfield (26 février, 2004)

 

Ce film m’a fait penser à « stricly ballroom » (fillm Australien de 1992) dans la rencontre entre la « danse enseignée »  et la danse vécue; la danse normée et celle qui vient du cœur! Cela fera le bonheur des amateurs de Salsa et de films de danse. C’est le premier niveau de ce film auquel s’ajoute la romance. Si on s’arrête là, c’est un bon petit film états-uniens.

 

Mais il y a un second niveau pour ceux qui s’intéressent à la sociopolitique. La salsa dans les rues de Cuba, c’est davantage que de la danse. C’est une affirmation politique!

 

On était dans une bulle états-uniennes à Cuba, où les cubains étaient au service de la bourgeoisie états-uniennes pour qui l’île était un lieu privilégié de travail et de villégiatures. Certains jouaient des cubains comme d’un simple animal dressé à leur service, exigeant leur renvoi uniquement pour faire valoir leur supériorité! Mais la fin approchait. Quelque chose se préparait.

 

Katie, qui a manqué son transport scolaire, découvre la réalité de la rue et apprend avec Javier la culture locale. Elle a une sensibilité particulière pour Javier et, par extension, pour son peuple, car elle est de tendance humaniste. Par le fait même elle saisit l’effervescence du peuple cubain qui sent la fin du régime en place et de la répression. La révolution est aux portes. Les choses dégénèreront selon le point de vue de l’élite et des étrangers sur place et s’amélioreront selon le peuple.

 

Comme toute révolution cependant, celle-ci aussi est partie de l’insatisfaction de ce qui EST pour aller vers ce que l’on ESPÈRE et finalement se rendre compte de ce qu’elle NE SERA JAMAIS! C’est le propre de tous régimes politiques, dictatorial ou non – sauf que dans le cas d’un régime dictatorial c’est dur plus longtemps! 

 

Bref, un film qu’on peut apprécier pour la danse, la romance ou l’aspect sociopolitique en filigrane! Un vrai film pour Tous!

 

 

 Hyperliens

 

http://www.dirtydancinghavananights.com/

Cuba: http://www.cuba.com/

Cuba vu par la CIA : http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/cu.html

Radio Cuba : http://www.radiohc.org/

Cuba free press: http://www.cubafreepress.org/

Salsa Web: http://www.salsaweb.com/

 

 

 

LA MORT SUSPENDUE

Sortie:                        Vendredi, 27 février 2004

 

MEILLEUR FILM BRITANNIQUE / BRITISH ACADEMY FILMS AWARDS

 

 

En 1985, deux jeunes et talentueux alpinistes britanniques deviennent les premiers à atteindre le sommet haut de 21,0000 pieds de la face ouest de Siula Grande  dans la Cordillère des Andes, au Pérou.   Durant la descente, un accident se produit et laisse Simpson avec trois fractures à la jambe droite.   Yates sera alors forcé de prendre une décision difficile, soit de couper la corde qui les relie afin d’éviter qu’ils soient tous les deux condamnés à tomber.  Miraculeusement, la deuxième chute de Simpson ne lui est pas fatale et il continue à ramper pour atteindre le campement au pied de la montagne où seulement quelques heures auparavant Yates planifiait de quitter, présumant que Simpson était décédé.

 

                       

 

LE PAPILLON BLEU

DURÉE: 97 MINUTES

Sortie:            Vendredi, 20 février 2004

 

19 février, 2004

 

Réalisatrice: Léa POOL

Mettant en vedette: William Hurt, Pascale Bussières, Marc Donato

 

Inspiré d’un fait vécu, Le Papillon Bleu raconte l’histoire de Pete Carlton, âgé de 10 ans. Il souffre d’un cancer du cerveau. Il n’a plus que quelques mois à vivre et est confiné à un fauteuil roulant. Avant de mourir, il rêve de pouvoir attraper le plus beau papillon du monde, le Morpho bleu ou Mariposa Azùl qui ne se trouve que dans les forêts tropicales d’Amérique du Sud. Sa mère, Teresa, fera tout pour que le rêve ultime de son fils se réalise. Elle tente de convaincre Alan Osborne, un entomologiste réputé, d’amener son fils dans la forêt tropicale. Dans les profondeurs mystérieuses de la jungle, Pete et Alan doivent faire face à de nombreux obstacles. Le papillon bleu ne se laisse pas capturer si facilement et celui-ci entraînera nos héros dans une aventure qui transformera leurs vies.

 

Source: notes de presse et Téléfilm Canada

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Un film intéressant où se mêlent les espoirs et les certitudes de l’enfance au réalisme et à la rationalité des adultes. Un film où le Nord rencontre le Sud! (1) Un Sud mythique qui rejoint le désir de magie et de fantastique de l’enfance, comme si le Sud avait su conserver une partie de son enfance à travers son évolution. Un film qui donne en partie raison à John Saul quand il dit que la civilisation occidentale a oublié le sens commun de son héritage pour privilégier la rationalité. (2) Un film qui, même s’il est mi-fiction/mi-réalité, a un côté anthropologique de par sa symbolique.

 

Le papillon bleu fait aussi le pont entre des influences culturelles variées. Quand l’entomologiste montre le maniement du filet à notre jeune héros, avec des mouvements de Thaï Chi, cela va au-delà de la chorégraphie et semble puiser dans la culture universelle. Comme les mythes ont des racines communes; certaines coutumes, certaines activités, semblent avoir des lieux communs. (3) Fascinant!

 

Le jeu de caméra, avec des grands angles (paysage) et des close up (animaux, insectes), donne un relief particulier à ce film. On touche la beauté et on apprend par le fait même. Pédagogique dans la beauté des choses!

 

Bref, un film que tant les adultes que les enfants sauront apprécier, car il nous rejoint et nous touche au point de jonction entre l’enfance et l’âge adulte, au point de jonction entre l’imaginaire et le réel! C’est la magie du papillon bleu, car on dit que toucher au papillon bleu…

 

Notes:

 

1. Les notes de presse nous indiquent que ce film fut entièrement tourné au Costa Rica (Puerto Viejo, Limòn, Tortuguerro) et à Montréal.

 

2. Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book ou Les bâtards  de Voltaire en français et Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book

 

3. A ce sujet je pense ici à Serge Bouchard qui a animé « Des chemins de travers » sur la première chaîne de Radio-Canada durant quelques saisons estivales et qui je l’espère reviendra encore. 

 

Hyperliens:

 

Site officiel du film

Insectarium de Montréal

Costa Rica

Puerto Viejo

 

 

JACK PARADISE

18 février, 2004

UN FILM DE GILLES NOËL METTANT EN VEDETTE ROY DUPUIS

Montréal, le 19 janvier 2004 — Écrit et réalisé par Gilles Noël (Erreur sur la personne), Jack Paradise  prend l’affiche le 20 février sur 60 écrans à travers le Québec.  Ce drame musical, scénarisé d'après une idée originale de Richard Langlois, met en vedette Roy Dupuis, Dawn Tyler Watson, Geneviève Rioux, Grégory Hlady et Dorothée Berryman.  Le film a été produit par Anouk Brault de Nanouk Films et Aimée Danis de Verseau International.  Il est distribué par K-films Amérique.

 

Ce long métrage raconte 40 ans de la vie de Jack Paradise, un pianiste de jazz qui deviendra le prince de la vie nocturne montréalaise de la grande époque.  On y campe le Montréal des années 30 à 60 alors que la métropole était une escale de choix pour les musiciens de jazz renommés. Certains délaissaient même les clubs de New-York au profit des nombreux cabarets montréalais.

 
Tout commence vers 1929 alors que le petit Jacques Paradis (Roxan Bourdelais) habitant Saint-Henri, aussi appelé Griffintown ou Faubourg Saint-Antoine selon les appartenances ethniques, sortait en cachette de chez lui pour aller écouter du jazz dans le bas de la ville. Petit Frenchie tombé amoureux de la musique noire, il grandit en rêvant de clubs interlopes qui swinguent sur les notes de ses idoles.  Par son talent, il force la porte qui lui était fermée.  Jacques Paradis devient Jack Paradise (Roy Dupuis).  Jamais il ne renoncera à sa passion, aussi dévorante soit-elle.  Cet amour du jazz s’incarne en la personne de Curly Brown (Dawn Tyler Watson), la belle chanteuse noire, avec qui il entretient pendant quarante ans une relation intense et douloureuse. L’histoire se déroule dans le quartier noir, qui concentrait les clubs, les bars et les bordels, et où se sont tenues les nuits chaudes qui  ont fait  la notoriété de Montréal sur tout le continent nord-américain.  On a ici le contraste entre deux Québec : le clérical et le musical noir; celui ancré dans le passé et celui qui se trouvait à la fine pointe des courants musicaux, déclarait Gilles Noël à La Presse au moment du tournage.

 

La direction de la photographie de Jack Paradise est signée Sylvain Brault, la prise de son Claude Hazanavicius et la direction artistique Louise-Marie Beauchamp. James Gelfand et Daniel Mercure en ont assuré la coordination musicale et la musique du film, éditée par Zone 3, sera disponible dès le 20 janvier chez tous les bons disquaires.

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Les années 30, Montréal, le Jazz…  Musique qui fascine un petit gars et qui le suit sa vie durant. On est dans Griffintown, quartier populaire des environs du vieux port/St-Henri, quartier situé entre le canal Lachine et la rue Notre-Dame environs. (Voir Griffintown dans note et hyperliens) Le côté historique de ce film est intéressant et passe bien l’écran – notamment à travers des films d’archives que l’on voit dans la télé du salon et un mélange de couleurs et de noir et blanc, qui permet de bien intégrer ces images au film!

 

Le père qualifie cette musique que son garçon aime, le Jazz, de musique de noirs, de musique de timbrés! C’est ça que t’appelle de la musique? Car même si Montréal fut une ville de Jazz, ce n’était pas connu ni apprécié de la majorité semble-t-il… Il nous aura fallu le Festival International de Jazz de Montréal pour nous y mettre collectivement et ce film pour découvrir que le Montréal de nos parents et de nos grands-parents fut pourtant une ville de Jazz connue jusqu’aux « states »… mais pas dans nos chaumières! Pourquoi? L’ombre de la religion et d’un certain conservatisme qui éloignait une large part de la population de l’activité nocturne de leur ville? 

 

Ce film a un côté historico-social fort agréable, car nous voyons les mœurs évoluer à travers la fréquentation du Club. Qui y va? Qui contrôle? Qui assure la sécurité ou ferme les yeux? D’abord la police… ensuite la mafia! Car on passe à travers la période de Pax-Plante/Jean Drapeau! On voit aussi les modes changer.

 

Bref, un très bon film inspiré de la vie du jazzman Bob Langlois (pianiste), où amateurs de jazz, d’histoire, cinéphile ou tout simplement de bon divertissement y trouveront leur compte. Ce film est entraînant comme un air de Swing!

 

 

Note et Hyperliens:

 

www.jackparadise.com

 

Griffintown, faubourg des Récollets, faubourg Sainte-Anne, une partie de St-Henri. Un faubourg qui a changé de frontières dans le temps et qui était peut être défini différemment selon la communauté (francophone, anglophone ou allophone) à laquelle on appartenait. 

http://www.er.uqam.ca/nobel/arrfm/index.html

http://members.aol.com/moncoog/cities/griftown.htm

http://www2.ville.montreal.qc.ca/chm/clic/clic40.htm

http://digital.library.mcgill.ca/industrial/workers.html

 

Ce film m’a fait penser qu’au lieu des Arrondissements, ce qui semble copier Paris, la nouvelle ville de Montréal aurait dû faire un clin d’œil à son passé et revenir aux bourgs, faubourgs et anciennes dénominations – comme le Mille-End – de Montréal! C’eut été une façon d’inscrire Montréal dans son histoire et, dans certains cas, de découvrir que certaines des ex-villes de banlieue ont été des faubourgs et des territoires fort différents à une autre époque, avant de devenir les villes que nous connaissions. C’est ainsi que, par exemple, le Faubourg Saint-Antoine englobait une partie des actuels territoires de Westmount et de Montréal à l'ouest de la rue Saint-Alexandre. Une façon de montrer qu’on a déjà eu une historicité commune, les mêmes racines, et que cette histoire peut se poursuivre différemment en puisant justement dans nos racines! Une façon de se réapproprier l’ile de Montréal et notre patrimoine au delà des divisions que nous connaissons avec cette fusion. Moi même, qui était anti fusion, j’y aurais vu un lien avec notre passé qui aurait pu susciter davantage d’intérêt de ma part qu’une fusion basée sur une rationalité de fonctionnaires, car on ne peut même pas parler de rationalité économique dans ce cas; même les fonctionnaires sont d’accord là dessus! Une façon de recréer la Cité historique. Et à ceux qui disent qu’on doit dépasser le passé je leur rappellerai que la démocratie n’a pas tant évolué depuis la Cité grecque et que la notion d’État-cité, dans le cadre de la continentalisation et de la mondialisation, semble reprendre du gallon! Ce n’est pas un hasard si le gouvernement fédéral commence à s’intéresser aux grandes villes canadiennes.   

 

Sur les archives de Radio-Can : http://archives.radio-canada.ca

 

Pax Plante dans la page archives de Radio-Canada

Un autre jazzman qui était là : Oscar Peterson!

C’était aussi l’époque du Refus Global

Jean Drapeau, l’homme aux mille projets

 

Sur les archives de la Ville de Montréal: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/archives.htm

 

Jean Drapeau (FAQ)

Jean Drapeau (1916-1999)

 

Festival International de Jazz de Montréal:  www.montrealjazzfest.com

 

 

MONSTER
 Sortie: Vendredi, 30 janvier 2004 (DURÉE :  90 minutes)

Réalisateur:  Patty Jenkins
Mettant en vedette:  Charlize Theron, Christina Ricci
Nomination – Best Performance by an actress in a Motion Picture Drama – Charlize Theron – Golden Globes

Best Actress Award – Charlize Theron – San Francisco Film Critics Circle
Best Actress Award – Charlize Theron – New York Film Critics Online Awards


Aileen Wuornos (Theron) a eu une enfance difficile.  Elle déménage en Floride où elle devient prostituée sur l’autoroute au service des camionneurs.  Ce film se déroule durant une période de neuf mois entre 1989 et 1990 alors qu’elle aura une relation lesbienne avec une femme nommée Selby (Ricci), et durant cette même période elle commencera à assassiner sa clientèle qui tentera de la violer. 


Aileen Wuornos (Theron) had a difficult and cruel childhood plagued by abuse and drug use in Michigan, becoming a prostitute (and pregnant) by the age of 13. Wuornos eventually moved to Florida where she became a highway prostitute, servicing the desires of semi-truck drivers. This movie focuses on the nine month period in 1989 and 1990 during which she had a lesbian relationship with a woman named Selby (Ricci), and during which she also began murdering any of her clientele who tried to rape her (something which not uncommonly happens to highway prostitutes, who are also far more likely to be the victims of serial killers).

 
Commentaires de Michel Handfield  (23 janvier, 2004)

 

Bon film, mais dur. Dur de la vie. Survivre en marge du système, c’est comme marcher sur un fil. Il en faut peu pour basculer. Mais la plupart s’intègrent avec le temps ou apprennent à s’accommoder du système, même dans la marginalité. 

 

Certains, peu nombreux, exultent par la créativité. La richesse culturelle compense une pauvreté vécue. Vivre pour son art! C’est le côté positif du marginal. Je pense ici au film « AMERICAN SPLENDOR : LA VIE D'HARVEY PEKAR » qui décrit très bien ce phénomène.

 

D’autres, une minorité grandissante et de plus en plus jeunes cependant, rejettent tous les  systèmes; refusent toutes aides ou à peu près. Pensons à certains itinérants qui refusent les abris organisés. A certains jeunes de la rue, punks, anars ou squatters qui font le choix politique de rejeter le système capitaliste et le mode de vie/consommation qui va avec. (1)

 

Enfin, à ces groupes s’ajoutent les cas problèmes de psychiatrisés, psychoaffectifs, toxicomanes, alcooliques et autres victimes de la vie - abus sexuels,  jeu, perte d’emploi, et divorce par exemple – que le système a échappé  faute de ressources suffisantes pour intervenir à temps ou pour poursuivre l’intervention. Aileen serait dans ce cas, victime d’abus et de drogue dans sa jeunesse.    

 

Dans tous ces groupes se trouvent quelques réactionnaires. Ils veulent s’en sortir, mais comme ils ne sont pas équipés pour le faire, ils se heurtent continuellement à un mur; un mur d’indifférence face à leur souffrance intérieure. Certains n’auront pas la chance de rencontrer la bonne personne pour les aider  et chaque échec viendra leur rappeler « le système est contre moi »!  Ils en viennent à se dire « fuck  le système » et, même, « fuck la vie ». Là la pente peut être raide vers le point de non retour du désespoir dans ces cas extrêmes. Le point où la vie n’est plus la vie, mais un jeu. D’abord avec soi; ensuite avec les autres; enfin avec l’autorité (ou Dieu selon les croyances de chacun):

 

"I'd just like to say I'm sailing with the Rock and I'll be back
 like Independence Day with Jesus, June 6, like the movie,
big mothership and all. I'll be back," - From Aileen's Last Words (source: http://www.ccadp.org/aileenwuornos.htm)

 

 

C’est le cas d’Aileen Wuornos. Enfance difficile, abus et prostitution. Manque de scolarité et de moyens pour s’en sortir. Quand elle a voulu s’en sortir, se trouver une « job », elle n’était pas équipée pour le faire, ni pour comprendre le monde dans lequel elle évoluait. Sauf que ça lui prenait de l’argent. Elle est donc retournée à la prostitution, mais un événement malheureux l’a conduit à un acte de « légitime défense » qui l’a ensuite fait déraper vers la pente du meurtre. Séquelle psychologique de cet événement ou association rapide entre vol,  meurtre et argent facile (survie)? Tueuse en série ou cas psychiatrique? C’est selon. La vie est banalisée dans la société, les films et les informations, ce qui conduit  Aileen à se justifier. Dans le film elle dit  la phrase suivante, fort signifiante d’ailleurs:

  

 People kill people everyday for politics and religion; they are heroes!

 

 

Quant à Selby, elle vient d’un tout autre milieu. Elle semble naïve ou ne veut pas voir, car son besoin d’affirmation de soi et d’amour (elle homosexuelle dans un milieu fort conservateur) cause une certaine altération de son jugement. A tout le moins il s’agit de la rencontre entre deux mondes parallèles et quand ils se croisent,  quand ils se touchent, comme 2 rails de chemins de fer, tout déraille! Un bon film psychologique et social.

 

Note:

1. Des services s’adaptent à ces nouvelles clientèles, comme les travailleurs de rue ou Le Bon Dieu dans la rue à Montréal: www.sunnymead.org/dlr/

 

.

Hyperliens

 

http://www.monsterfilm.com/

 

http://www.crimelibrary.com/serial4/wuornos/

 

http://www.prisonactivist.org/pubs/crossroad/6.3/wuornos.html

 

http://www.ccadp.org/aileenwuornos.htm

 

 

VENDUS
DURÉE : 90 minutes

Sortie: Vendredi, 16 janvier 2004

12 janvier, 2004


Réalisateur: ÉRIC TESSIER (Sur le Seuil)

Mettant en vedette:  Serge Thériault, Véronique Bannon, Brigitte Paquette

 

À presque quarante ans, sans enfant, mariée avec Michel (Serge Thériault), un fainéant qui ne fait plus rien depuis des années, Jacqueline Renaud (Brigitte Paquette) se demande parfois si elle a fait le bon choix.  Elle ne peut s’empêcher de constater que sa vie manque de piquant.  Si seulement elle savait que son mari oeuvre pour changer cela !  Lors d’une de ses escapades nocturnes, Michel rencontre Maya Papineau (Véronique Bannon) et Vito Valiquette (Jean-Robert Bourdages), un duo de maîtres chanteurs à l’affût d’une nouvelle victime. Lorsque Michel fait part à Maya de son intention de se débarrasser de sa femme pour hériter, elle y voit l’occasion rêvée de s’assurer une rente à vie.  Chacun de leur côté, Maya et Michel élaborent des plans, mais ils devront vite apprendre à improviser. Après une série de rebondissements loufoques, les rôles seront renversés.

 

Commentaires de Michel Handfield

 

 

Ce film est un bon divertissement. Les acteurs ont dû avoir du plaisir à le faire et nous on en a à le regarder. Ont est en présence de caractères très typés, surréalistes, caricaturaux!

 

Par exemple, Jacqueline Renaud (Brigitte Paquette) est une agente d’immeuble qui en veut – du succès et des ventes!  Michel (Serge Thériault) est le looser qui veut épater, accro du standing que lui procure sa femme. Mais elle est de trop. S’il pouvait n’avoir que son argent et le standing! L’assistant de Jacqueline, c’est le quétaine de service - « arrêté » aux seventies dans son style, son « char »,  sa musique et sa façon de parler/penser. Lors de la vente d’un condo à un couple de lesbiennes, Jacqueline dit « deux vraies complices » avec un air de jalousie…et son assistant de répliquer « deux vraies cochonnes! »

 

Bref, un film agréable. Là devait s’arrêter ce texte.

 

***

Sauf, que je lis toujours en métro. Et sur le chemin du retour je suis tombé sur ce passage de Jean-Claude Guillebaud, dans le goût de l’avenir :

 

« Du mal, en somme, nous avons fait un « spectacle ». Le sempiternel débat sur la violence extrême et la barbarie qui habitent le cinéma, la littérature, les nouveaux jeux vidéos, la télévision est l’expression maladroite d’une insoluble contradiction. Tout se passe comme si la mise en scène du mal, sous toutes ses formes et de toutes les manières, exprimait une fascination inavouée, un manque, une absence, quelque chose comme une sidération voluptueuse. Nous avons peut-être renoncé à penser le mal, mais nous ne l’avons jamais autant contemplé. Il y a là une aporie, c’est-à-dire une difficulté d’ordre rationnel  paraissant sans issue. » (p. 41)

 

 

Et là j’ai réalisé que le complot, voir le meurtre prémédité… nous fait rire par le traitement qui en est fait dans ce film: « humour noir, humour tendre et absurde » nous dit le réalisateur dans les notes de presse! Ce film s’inscrit donc dans le changement de représentation du mal dans nos sociétés avancées. Un effet de société, de civilisation, que le film ne visait probablement pas à montrer de façon consciente; mais qui est là, en filigrane, pour les observateurs avisés de la société.

 

C’est drôle comme les idées de ce livre, que je relis plus en profondeur maintenant (1), étincellent au contact de films; comme si les mutations anthropologiques dont parle Guillebaud, et qui vont plus vite que les idées, s’éclairaient au contact de l’impression cinématographique de notre époque. Un livre à conseiller aux cinéphiles peut être.   

 

 

Note:

  

1. Ayant plusieurs livre à lire pour la chronique livre,  j’en avais d’abord fait un rapide survol pour en parler en nos pages, car ce livre compte plus de 300 pages assez dense comme l’illustre la citation plus haut. Je le lis maintenant tranquillement, pour moi. Mais il trouve le moyen de transpirer dans certaines de mes analyses et de mes textes. Signe de sa pertinence pour notre temps je suppose. Car c’est à l’épreuve du temps que nous découvrons les classiques.

 

Référence:

 

Guillebaud, Jean-Claude, 2003, Le goût de l’avenir, Paris: Seuil,

 

 



AIME TON PÈRE

DURÉE :  100 minutes

Sortie:            Vendredi, 16 janvier 2004

 

Réalisateur:  Jacob Berger

Mettant en vedette:  Gérard Depardieu, Guillaume Depardieu et Sylvie Testud

 

 

Malgré sa célébrité, Léo Shepherd, un écrivain cinquantenaire, vit reclus dans un village de Haute-Savoie, loin de sa famille et de ses deux enfants. Apprenant qu'il est lauréat du Prix Nobel de littérature, il envisage de se rendre à moto à Stockholm pour recevoir cette distinction.  Mais son fils Paul décide de le suivre sur la route pour avoir une conversation avec lui et régler leurs vieux différends. Ils cèderont à la colère puis se livreront : leurs peurs, leurs souvenirs, leur rage.

 

 

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Un film qui joue sur un autre registre de l’action: l’action psycho émotionnelle! Un film qui va au delà de la culture: les émotions humaines que même le meilleur homme de lettre peut avoir de la difficulté à communiquer avec les siens. Un film de poursuite à deux sens: la poursuite du père par le fils, sur la route; mais aussi la poursuite pour rattraper le passé, une brisure dans l’historicité, qui a séparé père et fils! Une brisure due à la différence de perspective entre un adulte et un enfant; entre des personnalités déjà distinctes!

 

A mesure que le voyage vers Stockholm avance, le voyage dans la compréhension de la vie du père et du fils et de leur évolution parallèle, car rarement père et fils vivront la même vie même si le rêve inconscient du père est d’y voir sa continuité, évolue.  La brèche pourra-t-elle se refermer? Et il y a la sœur qui comprend et qui part à leur poursuite.

 

En quelque part, j’y ai vu un parallèle avec Remy et son fils, dans les invasions barbares. Tout tourne autour de l’inadéquation Père/Fils et leur rencontre; même si ce ne sont pas les mêmes circonstances, ni le même genre de film. Porte ouverte sur ne autre facette de cette confrontation classique. Et à travers ça il faut que le fils découvre qui il est et que le père l‘accepte. Méchant match!  

 

Un film sur la vie, quoi!

 

Hyperliens:

 

http://www.allianceatlantisvivafilm.com/

 

Sur Actu Star.com :

Guillaume Depardieu lutte pour les malades: http://www.actustar.com/actualite/200305/20030507a.html

 

Fiche de Gérard Depardieu: http://www.actustar.com/fiches/depardieugerard.shtml

 

 

 

 

COLD MOUNTAIN de Anthony Minghella

Sortie :  25 décembre 2003

 

23 décembre, 2003

 

http://www.coldmountainmovie.com/

 

 

Commentaires de Michel Handfield

 

Ada (Nicole Kidman) et Inman (Jude Law) se sont vus et se sont tombés dans l’œil.  C’est le moins que l’on puisse dire. (Il est vrai que Nicole Kidman est très jolie dans ce film!) Mais la guerre de sécession est venue tout bouleverser.

 

Les hommes partis, les femmes seules avec tout le travail, tout ce travail! Les uns refusant la guerre, les autres les pourchassant. Les femmes en proie aux hommes; les déserteurs en proie aux chasseurs de prime. Les états-uniens se battant entre eux. Pays, familles et espoirs déchirés pour des idéologies.

 

Les Etats-Unis sont né de la guerre, dans la violence et le sang! Par le périple d’Inman pour retrouver ce qui compte vraiment, ce que son cœur lui dicte, la femme de sa vie; c’est à un plaidoyer contre la guerre et à un voyage initiatique, à travers les drames humains de cette guerre idéologique, que le spectateur a droit. Le cinéaste, Anthony Minghella, semble prendre partie contre la violence gratuite des idéologies, car les  croyances et les certitudes s’estompent souvent avec le temps. L’histoire nous le prouve souvent d’ailleurs. Si souvent que c’est à désespérer que l’Homme n’ait pas encore compris, encore appris!

 

 Mais quand l’idéologie monte au front et mène le combat, ce sont des temps difficiles pour ceux qui doutent;  pour qui refuse la guerre;  qui questionne l’idéologie dominante. Pour qui n’est ni pour l’un, ni pour l’autre, mais demande pourquoi au grand leader qui dit « you‘re with us or against us »?

 

Cela est d’autant plus vrai qu’il s’agissait d’une guerre fratricide qui portait principalement sur la question de l’abolition de l’esclavage, ce que le Sud ne voulait pas, son économie étant fortement basée sur ce système. Mais tel n’est pas le propos du film. Il est sur l’humain face à la guerre et non sur la guerre elle même. C’eut pu être n’importe quelle autre guerre en fait. Car c’est là quelque chose qui m’a frappé: la quasi absence de noirs dans ce film. Car ce film porte d’abord sur les combats entre notre humanisme, nos valeurs face à nous mêmes et aux idéologies. Un film dur, mais un bon film.

 

Hyperliens:

 

Guerre de sécession (Wikipédia)

Guerre de sécession (Libre Savoir)

Abraham Lincoln (Wikipédia)

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=35535.html

 

 

 

 

IL CUORE ALTROVE de Pupi Avati  (Cannes 2003)

Le cœur ailleurs/A heart elseehere

Sortie : 19 décembre 2003

 

17 décembre, 2003

 

A Bologne dans les années 20, Nello, romain et fils du tailleur de la papauté, débute comme professeur de latin. Célibataire timide et emprunté avec les femmes, alors qu’il a 35 ans, il loge dans une pension de famille réservée aux hommes. Il a pour compagnon de chambre un coiffeur napolitain qui est son opposé : séducteur, hâbleur, et qui tente de lui donner des conseils pour réussir auprès des femmes. Mais autant Nello est doué pour l’enseignement et aimé de ses étudiants, autant il est peu à l’aise avec l’autre sexe...

Jusqu’au jour où une visite dans un institut pour non-voyants déclenche enfin en lui la passion. Angela est belle, jeune, enjôleuse, audacieuse, libre, et aveugle : ce qui donnerait plutôt confiance à notre débutant ingénu et complexé ! Mais, séductrice et femme fatale, Angela va s’attacher à lui autant qu’elle va se servir de lui : pour essayer d’éveiller la jalousie, et de raviver l’amour d’un homme qui l’a quittée et qui va se marier avec une autre.

Histoire d’amour ou de dupe ? Humilié mais consentant, le candide professeur perdra ses illusions, sa belle, et même son poste à Bologne le jour où Angela saisit une chance de retrouver la vue perdue à la suite d’un accident, et donc opérable. Une chance aussi de “voir” d’autres hommes, et d’oublier Nello dont elle ne connaît que la voix.

L’amour ne serait-il pas seulement aveugle, mais sourd à la vérité des sentiments ?

 

Source: http://www.ocean-films.com/uncoeurailleurs/

 

 

 

Commentaires de Michel Handfield

 

 

C’est un film sentimental et romantique bien fait. Il n’a pas une fin hollywoodienne! C’est aussi, par la bande, une plongée dans les différences de classes sociales et leur hermétisme – n’eut été de l’handicap d’Angella il n’y aurait pas eu d’histoire entre eux. Un film que j’ai apprécié par certains côtés sociaux et historiques, mais qui est surtout psycho-romantique. Bon divertissement si vous aimez le genre romance intelligente.

 

 

 

Index

 

 

Dévoilement des nominations aux prix Jutra

Michel Handfield

 

8 janvier, 2004

 

Prix Jutra-Hommage

Michel Handfield

 

Aujourd’hui j’ai assisté à l’annonce que le « Prix Jutra-Hommage 2004 » ira à Richard Grégoire, compositeur, qui a fait plusieurs musiques de film! Cela se passait au restaurant  Les Chèvres, 1201 Van Horne (Angle Bloomfield), à l’Est du métro Outremont. Cet événement, les Jutra, est commandité par Desjardins et Le Lait!

 

Que ce prix hommage soit remis à un compositeur est fort intéressant. Il est aussi porteur de symbolique. La musique, ce n’est pas que remplir des trous!  Elle fait partie intégrante de l’œuvre – film, télésérie ou téléroman! La musique en est partie intégrante; un personnage! Elle porte des émotions. Certaines scènes ne seraient jamais les mêmes sans leur trame musicale. Pensons aux Filles de Caleb, justement, une série qui a bénéficié du talent de Richard Grégoire!

 

Même si certains films savent tirer profit d’une trame sonore en canne (des pièces déjà existantes), c’est souvent un plus d’avoir des compositions originales. Il est vrai que « Forrest Gump » ne serait pas le même film sans les succès des époques traversées; mais si nous prenons Marguerite Volant, la musique de Richard Grégoire en fait pleinement partie même si l’intrigue se situe au XVIIIe siècle. Le recours aux musiques originales est souvent un plus non négligeable. Mais des raisons économiques font souvent en sorte que l’on préfère piger dans un répertoire classique dont les droits sont publics. Alors si le fait de souligner le travail d’un compositeur peut favoriser le recours à des compositions originales, on ne peut que féliciter « La grande nuit du Cinéma » pour ce choix éclairé.

 

Cela est d’autant plus important que la trame sonore et le film sortent souvent parallèlement, étant des  produits marketing se soutenant et se renvoyant l’un à l’autre.

 

***

 

Prix Jutra: les nominés 2004

Michel Handfield

 

23 janvier, 2004

 

Il y a deux jours (Mercredi le 21), j’ai assisté au dévoilement des mises en nominations pour les prix Jutra. Ce fut une année exceptionnelle pour le cinéma d’ici, avec des succès de salle et de critique pour « Les invasions barbares », « La grande séduction » et plusieurs autres. Le choix n’a pas dû être facile pour la sélection et il ne doit pas l’être davantage pour déterminer les grands gagnants.  Je pense à LA FACE CACHÉE DE LA LUNE, La Grande Séduction ou LES INVASIONS BARBARES, ce sont trois films différents qui doivent être bien difficile à comparer pour déterminer quel est le meilleur film de l’année – à quoi s’ajoute  GAZ BAR BLUES que je n’ai pas vu. Bref, le fait d’être en course en fait en soit une sorte de gagnant selon moi.

 

Vu la cuvée exceptionnelle de cette année. La soirée des Jutra – diffusée à l’antenne de Radio-Canada, le 22 février, à compter de 19h30,  et précédé d’un “tapis rouge”, diffusé sur ARTV à 18h30 – devrait être une belle soirée de télé: Un beau dimanche!

 

J’ai un seul regret, l’absence de Tiresia dans les nominations, car ce film de par le mythe et le personnage – homme et femme  joué par deux acteurs – avait des qualités qui en auraient fait un de nos choix parmi certaines catégories des Jutra. Mais comme pour toutes sélection, chacun, parmi le public, les professionnels du milieu et les journalistes y trouveront son film maquant. 

 

Comme nous avons déjà parlé de quelques-uns de ces films vous trouverez nos textes sur La face cachée de la lune, La grande séduction, Les invasions barbares et Tiresia dans notre section Archives Culturelles.

 Hyperliens:

 

Les Jutra: http://radio-canada.ca/television/jutra/

Les Archives culturelles de D.I.: http://www.netrover.com/~stratji/delinkanintellectuel.htm

 

 

Richard Grégoire chez Analekta : http://www.analekta.com/site/bio.f/gregoire_ri.html

 

Richard Grégoire dans Québec Audio-visuel : http://www.qav.ca/Artisan/ficheartisan-fr.php?ID=597

 

Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec: http://www.spacq.qc.ca/

 

L'Association des producteurs de films et de télévision du Québec:   http://www.quebec.audiovisuel.com/fran/core.asp

 

Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec: http://www.arrq.qc.ca/html/index.html

 

L’Association des propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec:  http://www.apccq.com/profil.php

 

ALLIANCE OF CANADIAN CINEMA, TELEVISION AND RADIO ARTISTS: http://www.filmquebec.com/index2.asp?lang=fre&page=8

 

Bureau du film et de la télévision, région du Québec: http://www.filmquebec.com

 

Société des Auteurs de Radio, Télévision et Cinéma :    http://www.sartec.qc.ca/

 

Syndicat des techniciennes et techniciens du cinéma et de la vidéo du Québec: http://www.stcvq.qc.ca/

 

L’Union des artistes: https://www.uniondesartistes.com/

 

 

 

Les documents de presse

 

LE PRIX JUTRA-HOMMAGE 2004

IRA À RICHARD GRÉGOIRE

 

Montréal, le 7 janvier 2004 — Jean-Claude Labrecque, président et Henry Welsh, délégué général de la Grande nuit du cinéma ont le plaisir d’annoncer que c’est au compositeur Richard Grégoire que sera remis le prix Jutra-Hommage de la 6e Soirée des Jutra présentée par Desjardins et Le Lait. Le dimanche 22 février prochain, Radio-Canada télédiffusera l’événement en direct du Théâtre Maisonneuve de la Place des arts.  La Soirée des Jutra a été instaurée afin de mettre en lumière la production cinématographique québécoise de l'année et d'en récompenser différents artistes et artisans, En choisissant pour son Jutra-Hommage 2004 d’honorer un compositeur, la Grande nuit du cinéma tient à mettre en lumière la place essentielle de la musique dans le 7e art et à souligner notre fierté de pouvoir compter au Québec sur des créateurs aussi doués que Richard Grégoire.

 

Né à Montréal en 1944, Richard Grégoire est venu à la musique par le biais de ses expériences dans des orchestres de musique de danse.  Fasciné par tout ce qui touche l’écriture musicale, il s’inscrit à la Faculté de musique de l’Université de Montréal où il étudie la composition avec Serge Garant et obtient une Licence en 1968. Puis de 1968 à 1970, grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada et du gouvernement français, il est stagiaire au Groupe de recherches musicales de  l’O.R.T.F. sous la direction de  Pierre Schaeffer. C’est là qu’il s’initie à la musique électro-acoustique, tout en suivant des cours de composition avec Gilbert Amy.

 

De retour au Québec, avec un bagage de connaissances en musique classique, traditionnelle et contemporaine, c’est pourtant vers la musique populaire que les circonstances le ramèneront. Il travaille abondemment en tant qu’arrangeur, orchestrateur et directeur musical dans le domaine du spectacle, de l’industrie du disque, de la télévision et de la publicité.  Au début des années 80 alors que le développement des nouvelles technologies s’étend au domaine musical, il s’empresse d’en maîtriser l’utilisation pour mieux répondre aux exigences et aux tendances du métier.  À la même époque, l’essor du cinéma québécois offre un nouvel horizon aux musiciens.  Richard Grégoire y trouvera un mode d’expression à la mesure de sa polyvalence et de ses aspirations. 

 

Depuis lors, il s’y est consacré et a composé des trames musicales pour de nombreux films, téléfilms et séries télévisées.  On y retrouve des musiques de toutes tendances :  populaires, traditionnelles, classiques et contemporaines, exécutées tantôt par un grand orchestre, tantôt par lui seul aux synthétiseurs et séquenceurs.

 

En 1989, il obtient un succès populaire personnel grâce à la musique de la série télévisée Les Filles de Caleb (diffusée en France sous le titre Émilie, la passion d’une vie).  Au Québec, ce succès a contribué à mettre en lumière le métier de compositeur de musique de film.

 

Au cours des dernières années, Richard Grégoire a surtout composé des musiques de film pour grand orchestre dans un contexte dépassant désormais les frontières québécoises.  C’est grâce à de multiples expériences de travail avec le réalisateur Yves Simoneau qu’il lui a été donné de composer la musique pour la série Napoléon.  Rappelons que Richard Grégoire a notamment travaillé avec Yves Simoneau (Pouvoir intime, Les Fous de Bassan, Nüremberg etc.),  Jean Beaudin  (Souvenirs intimes, Les Filles de Caleb, Being at Home with Claude, Shehaweh),   Charles Binamé (Le Cœur au poing, Marguerite Volant, C’était le 12 du 12 et Chili avait les blues, Blanche) et bien d’autres réalisateurs.

 

Rappelons que ce prix Jutra est doté d’une bourse de 5000 $ offerte par l’APFTQ et qu’il est décerné par l'ensemble des associations professionnelles; les membres du conseil d'administration de la Grande nuit proposant chacun un candidat pour ce prix. C'est à l'unanimité que Richard Grégoire a été désigné comme lauréat du Jutra-Hommage.  Les membres de la Grande nuit du cinéma sont: l’Association canadienne des distributeurs et exportateurs de films (ACDEF), l’Alliance of Canadian Cinema Television & Radio Artists (ACTRA), l’Association de producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ), l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ ), l’Association des propriétaires de cinémas et de cinéparcs du Québec (APCCQ), le Conseil québécois de la Guilde canadienne des réalisateurs (CQGCR), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTeC), la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ), le Syndicat des techniciennes et techiciens du cinéma et de vidéo du Québec (STCVQ), l’Union des artistes (UDA).

 

Les récipiendaires du Jutra-Hommage furent Marcel Sabourin en 1999, Frédéric Back en 2000, Gilles Carle en 2001, Anne Claire Poirier en 2002 et Rock Demers en 2003.

 

La  Soirée des Jutra, une présentation de Desjardins et Le Lait, sera diffusée en direct à Radio-Canada le 22 février 2004 à 19 h 30.  C'est une production de La Grande nuit du cinéma et Sogestalt 2001 avec la participation financière de la Société de développement des industries culturelles du Québec - SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des Communications du Québec.  Les partenaires médias sont Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, le Magazine 7 jours et le réseau Radio Rock Détente.  La firme comptable Demers Beaulne effectue le dépouillement et la compilation des votes.  Vision Globale assure le soutien technique.

 

FILMOGRAPHIE DE RICHARD GRÉGOIRE

 

2002               Napoléon, téléfilms de Yves Simoneau

2001               Ignition, film de Yves Simoneau

1999-2002    Nüremberg, télésérie de Yves Simoneau

1999               Bonanno : a Godfather’s Story, télésérie de Michel Poulette

1998               36 hours to die, téléfilm de Yves Simoneau

1998               Souvenirs intimes, film de Jean Beaudin

1997-1998    More Tales of the City, télésérie de Pierre Gang

1997               Le Cœur au poing, film de Charles Binamé

1997               Sleep Room, télésérie de Anne Wheeler

1996-1997    Ces enfants d’ailleurs, télésérie de Jean Beaudin

1996               Marguerite Volant, télésérie de Charles Binamé

1995-1996    Jasmine, télésérie de Jean-Claude Lord

1995               L’Enfant d’eau, film de Robert Ménard

1994               Octobre, film de Pierre Falardeau

1994               C’était le 12 du 12 et Chili avait les blues, film de Charles Binamé

1993               Blanche, télésérie de Charles Binamé

1992               Shehaweh, télésérie de Jean Beaudin

1992               Léolo, film de Jean-Claude Lauzon

1991               Being at Home with Claude, film de Jean Beaudin

1990               Perfectly Normal, film de Yves Simoneau

1989-1990    Les Filles de Caleb, télésérie de Jean Beaudin

1989               Cruising Bar, film de Robert Ménard

1988               Dans le ventre du dragon, film de Yves Simoneau

1987               La Ligne de chaleur, film de Hubert Yves Roseline Landry Le Septième

1987               Les Bottes, téléfilm de Michel Poulette

1986               Les Fous de bassan, film de Yves Simoneau

1986               Exit, film de Robert Ménard

1985               Pouvoir intime, film de Yves Simoneau

 

 

PRIX ET MENTIONS POUR SA MUSIQUE

 

2000               Nomination aux prix Jutra pour Souvenirs intimes

1999               Nomination aux prix Jutra pour Le Cœur au poing

1998               Nomination aux prix Gemini pour Sleep Room

1997               Félix pour Marguerite Volant

                        Nomination aux prix Gémeaux pour Marguerite Volant

1996               Nomination aux prix Gémeaux pour Jasmine

1995               Nomination aux prix Génie pour L’Enfant d’eau

1994               Nomination aux Prix Gémeaux pour Blanche

1993               Prix Gémeaux pour Shehaweh

1992               Prix Génie pour Being at Home with Claude

1991               Félix et Prix Gémeaux pour Les Filles de Caleb

1989               Nomination aux Prix Génie pour La ligne de chaleur

1988               Prix Gémeaux pour Les Bottes

1987               Nomination aux prix Génie pour Exit

 

 

 

LA GRANDE SÉDUCTION, LES INVASIONS BARBARES ET GAZ BAR BLUES OBTIENNENT LE PLUS DE NOMINATIONS AUX JUTRA 2004

 

Montréal, le 21 janvier 2004. C’est aujourd’hui lors d’une conférence de presse que les finalistes aux prix Jutra 2004 ont été dévoilés. Les gagnants seront connus lors de la 6e Soirée des Jutra, une présentation de Desjardins et Le Lait, diffusée à l’antenne de Radio-Canada, le 22 février, à compter de 19h30. Un “tapis rouge”, diffusé sur ARTV, à 18h30, précédera la Soirée. Cette année, le Jutra-Hommage sera remis à Richard Grégoire, accompagné d’une bourse de 5000$, offerte par l’Association des Producteurs de Films et de Télévision du Québec (APFTQ).

 

Avec, respectivement, 13, 12 et 10 nominations, La Grande Séduction, Les Invasions barbares et Gaz Bar Blues se partagent près du tiers des 56 nominations pour les Prix Jutra 2004.

 

 

En nomination dans 12 catégories, La Grande Séduction, de Jean-François Pouliot, aligne 13 finalistes, dont Raymond Bouchard, Clémence Des Rochers, Benoît Brière et Pierre Collin. La production de Roger Frappier et Luc Vandal est finaliste dans les principales catégories: film, réalisation, scénario, direction-photo, montage et musique.

 

Produit par Denise Robert et Daniel Louis, Les Invasions barbares, de Denys Arcand, obtient 12 nominations, dont celles du meilleur film, du meilleur acteur (Rémy Girard) et de la meilleure actrice (Marie-Josée Croze), ainsi que celles des rôles de soutien (Dorothée Berryman et Pierre Curzi), de la réalisation, du scénario, de la direction de la photographie et du montage.

 

Avec 10 nominations, Gaz Bar Blues, de Louis Bélanger, produit par Lorraine Dufour, se distingue, entre autres, dans la catégorie du Meilleur film, ainsi que dans celles de la réalisation, du scénario, de la direction de la photographie, du montage, du Meilleur acteur (Serge Thériault) et du Meilleur acteur de soutien (Sébastien Delorme).

20H17 rue Darling obtient 6 nominations, entre autres pour la réalisation et le scénario de Bernard Émond, sans oublier la Meilleure actrice de soutien (Guylaine Tremblay) et le Meilleur acteur (Luc Picard). Mambo Italiano, quant à lui, est finaliste dans 5 catégories dont celle, créée cette année, des Meilleurs costumes, ainsi que celles de la Meilleure actrice (Ginette Reno) et de la Meilleure actrice de soutien (Claudia Ferri).

 

En nomination pour le Meilleur film, La Face cachée de la lune, produit par Bob Krupinski et Mario St-Laurent, est également finaliste dans la nouvelle catégorie Meilleur maquillage, ainsi que pour la direction artistique.

Micheline Lanctôt et Sylvie Drapeau obtiennent chacune une nomination dans la catégorie Meilleure actrice, la première pour son rôle dans Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause, et la seconde, pour son rôle dans Le Piège d’Issoudun.

Les autres nominations se divisent entre les catégories consacrées à la musique (Père et fils), à la direction de la photographie (Ma voisine danse le ska), au son (Sur le seuil), aux costumes (Les Immortels) et au maquillage (Nez rouge).

 

Sur les 25 longs métrages de fiction éligibles, cette année, 13 obtiennent au moins une place de finaliste selon le vote des associations professionnelles membres de la Grande Nuit du cinéma. Le premier tour de vote est un vote de pairs qui permet de désigner les finalistes selon un mode de scrutin préférentiel dont le décompte est assuré par le cabinet comptable Demers-Beaulne.

 

Rappelons que, depuis la création de la Soirée des Jutra, c’est le comité de programmation des Rendez-vous du cinéma québécois, entériné par La Grande Nuit du cinéma qui détermine les 4 finalistes pour les catégories:

– Meilleur documentaire: The Fifth Province, de Donald McWilliams, À hauteur d’homme, de Jean-Claude Labrecque, Roger Toupin, Épicier variété, de Benoit Pilon, L’Immortalité en fin de compte, de Pascale Ferland.

– Meilleur film d’animation: Îlot, de Nicolas Brault, Bleu comme un coup de feu, de Masoud Raouf, Two Eastern Hair Lines, de Steven Woloshen, Encre noire sur fond d’azur, de Félix Dufour-Laperrière.

 

– Meilleur court métrage: Mammouth, de Stefan Miljevic, Corps étranger, de Simon Lavoie, Bager, de Tomi Grgicevic, Léo, de Nicolas Roy.

 

LA GRANDE NUIT DU CINÉMA est heureuse de compter sur de prestigieux commanditaires qui ont renouvelé leur soutien pour la 6e Édition de la soirée des Jutra. Nous les remercions pour leur fidélité et leur contribution au succès de l’événement. Tout d’abord, les présentateurs de la 6e soirée des Jutra : Desjardins et Le Lait, les organismes gouvernementaux: la Société de développement des industries culturelles du Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

 

Les remerciements de LA GRANDE NUIT DU CINÉMA vont également au Conseil du Québec de la Guilde canadienne des réalisateurs, à Kodak, De Luxe, Le Bureau de Post, Audio Z pour la réalisation de la bande-annonce; à ses partenaires médias, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, le Magazine 7 Jours, et le réseau Radio Rock Détente, à la firme Demers-Beaulne pour le dépouillement et la compilation des votes et à Vision Globale pour son concours technique et l'expertise en matière de duplication et montage vidéo. Soulignons aussi la participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de la Soirée des Jutra et partenaire pour le site web des Jutra et son concours. La Soirée des Jutra est une production de La Grande nuit du cinéma et Sogestalt Télévision.

 

LISTE DES FINALISTES DE LA 6E SOIRÉE DES JUTRA

 

Meilleur film

GAZ BAR BLUES, LORRAINE DUFOUR (COOP VIDÉO MONTRÉAL)

LA FACE CACHÉE DE LA LUNE, BOB KRUPINSKI , MARIO  ST-LAURENT  (MÉDIA PRINCIPIA, FILMS FCL)

La Grande Séduction, Roger Frappier, Luc Vandal (Max Films )

LES INVASIONS BARBARES, DENISE ROBERT, DANIEL LOUIS (CINÉMAGINAIRE )

 

Meilleure réalisation

BERNARD ÉMOND : 20H17 RUE DARLING

DENYS ARCAND : LES INVASIONS BARBARES

Jean-François Pouliot : La Grande Séduction

LOUIS BÉLANGER: GAZ BAR BLUES              

 

Meilleure actrice

MICHELINE LANCTÔT: COMMENT MA MÈRE ACCOUCHA DE MOI DURANT SA MÉNOPAUSE

MARIE-JOSÉE CROZE: LES INVASIONS BARBARES

GINETTE RENO: MAMBO ITALIANO

SYLVIE DRAPEAU: LE PIÈGE D'ISSOUDUN

           

MEILLEUR ACTEUR

 

LUC PICARD: 20H17 RUE DARLING

RAYMOND BOUCHARD:   LA GRANDE SÉDUCTION

RÉMY GIRARD: LES INVASIONS BARBARES

SERGE THÉRIAULT: GAZ BAR BLUES

 

Meilleure actrice de soutien

 

CLAUDIA FERRI: MAMBO ITALIANO

CLÉMENCE DES ROCHERS: LA GRANDE SÉDUCTION

DOROTHÉE BERRYMAN: LES INVASIONS BARBARES

GUYLAINE TREMBLAY: 20H17 RUE DARLING

 

MEILLEUR ACTEUR DE SOUTIEN

 

BENOIT BRIÈRE: LA GRANDE SÉDUCTION

PIERRE COLLIN: LA GRANDE SÉDUCTION

PIERRE CURZI: LES INVASIONS BARBARES

SÉBASTIEN DELORME: GAZ BAR BLUES

                       

Meilleur scénario

BERNARD ÉMOND: 20H17 RUE DARLING

LOUIS BÉLANGER: GAZ BAR BLUES

Ken Scott: La Grande Séduction

DENYS ARCAND: LES INVASIONS BARBARES

 

Meilleur son

 

GILLES CORBEIL, LOUIS COLLIN, HANS PETER STROBL: GAZ BAR BLUES             

PATRICK ROUSSEAU, MARIE-CLAUDE GAGNÉ, MICHEL DESCOMBES, GAVIN FERNANDES: LES INVASIONS BARBARES              

SIMON GOULET, MATHIEU BEAUDIN, LOUIS HONE: SUR LE SEUIL

CLAUDE HAZANAVICIUS, MARCEL POTHIER, MICHEL DESCOMBES: LA GRANDE SÉDUCTION

 

Meilleur montage image

DOMINIQUE FORTIN: LA GRANDE SÉDUCTION

ISABELLE DEDIEU            LES: INVASIONS BARBARES

LORRAINE DUFOUR: GAZ BAR BLUES

LOUISE CÔTÉ: 20H17 RUE DARLING

 

Meilleure direction artistique

FRANÇOIS SEGUIN: LES INVASIONS BARBARES

JEAN LE BOURDAIS: LA FACE CACHÉE DE LA LUNE

NORMAND SARRASIN: LA GRANDE SÉDUCTION

PATRICIA CHRISTIE: MAMBO ITALIANO

 

Meilleurs costumes

BRIGITTE DESROCHES: LES IMMORTELS

FRANCESCA CHAMBERLAND: MAMBO ITALIANO

LOUISE GAGNÉ: LA GRANDE SÉDUCTION

SOPHIE LEFEBVRE: GAZ BAR BLUES

 

Meilleur maquillage

 

BRIGITTE BILODEAU: LA FACE CACHÉE DE LA LUNE

CLAUDETTE BEAUDOIN-CASAVANT: NEZ ROUGE

ÉVELYNE BYOT, DIANE SIMARD: LES INVASIONS BARBARES

KATHERYN CASAULT: 20H17 RUE DARLING

 

Meilleure direction de la photographie

ALLEN SMITH: LA GRANDE SÉDUCTION

GUY DUFAUX: LES INVASIONS BARBARES

JEAN-PIERRE ST-LOUIS: GAZ BAR BLUES

NATHALIE MOLIAVKO-VISOTSKY: MA VOISINE DANSE LE SKA 

 

Meilleure musique

FM LE SIEUR: MAMBO ITALIANO

GUY BÉLANGER, CLAUDE FRADETTE: GAZ BAR BLUES

JEAN-MARIE BENOIT: LA GRANDE SÉDUCTION

MICHEL CUSSON:  PÈRE ET FILS

           

Meilleur documentaire

THE FIFTH PROVINCE: DONALD MCWILLIAMS (OFFICE NATIONAL DU FILM)

À HAUTEUR D'HOMME: JEAN-CLAUDE LABRECQUE (LES PRODUCTIONS VIRAGE) (FILMS EN VUE)

ROGER TOUPIN, ÉPICIER VARIÉTÉ:  BENOIT PILON (AMAZONE FILM) (CINEMA LIBRE)

L'IMMORTALITÉ EN FIN DE COMPTE: PASCALE FERLAND (LES FILMS DU TRICYCLE) (CINEMA LIBRE)

 

Meilleur film d’animation

 

ÎLOT   NICOLAS BRAULT (OFFICE NATIONAL DU FILM)

BLEU COMME UN COUP DE FEU MASOUD RAOUF (OFFICE NATIONAL DU FILM)

TWO EASTERN HAIR LINES STEVEN WOLOSHEN  (STEVEN WOLOSHEN) (CANADIAN FILMMAKERS DISTRIBUTION CENTER)

ENCRE NOIRE SUR FOND D'AZUR FÉLIX DUFOUR-LAPERRIÈRE (FÉLIX DUFOUR-LAPERRIÈRE) (CINEMA LIBRE)

 

Meilleur court/moyen métrage

MAMMOUTH: STEFAN MILJEVIC (MAMMOUTH FILMS)

CORPS ÉTRANGERS: SIMON LAVOIE  (METAFILMS) (CINEMA LIBRE)

BAGER : TOMI GRGICEVIC (VIDÉOGRAPHE) (CINEMA LIBRE)    

LÉO: NICOLAS ROY (NOVEMBRE FILMS)

 

LISTE DES FILMS AVEC LEURS NOMINATIONS

 

20 H 17 RUE DARLING (PROD.: ACPAV, DIST. : CHRISTAL FILMS)         

Meilleure réalisation                        Bernard Émond

Meilleur scénario                             Bernard Émond

Meilleur acteur                                  Luc Picard

Meilleure actrice de soutien           Guylaine Tremblay

Meilleur montage                             Louise Côté

Meilleur maquillage                         Katheryn Casault

           

COMMENT MA MÈRE ACCOUCHA DE MOI DURANT SA MÉNOPAUSE (PROD. MAX FILMS, DIST. : ALLIANCE)

 

Meilleure actrice                              Micheline Lanctôt

 

GAZ BAR BLUES (PROD. :  COOP-VIDEO DE MONTRÉAL, DIST. ALLIANCE)

Meilleur film                                                  Lorraine Dufour

Meilleure réalisation                                    Louis Bélanger

Meilleur scénario                                         Louis Bélanger        

Meilleur acteur                                             Serge Thériault

Meilleur acteur de soutien                          Sébastien Delorme

Meilleure musique                                       Guy Bélanger, Claude Fradette

Meilleure direction de la photographie     Jean-Pierre St-Louis

Meilleur son                                                  Gilles Corbeil, Louis Collin, Hans-Peter Strobl   

Meilleur montage                                         Lorraine Dufour

Meilleurs costumes                                     Sophie Lefebvre

 

LA FACE CACHÉE DE LA LUNE (PROD. : MEDIA PRINCIPIA- FILMS FCL, DIST. : ALLIANCE)        

 

Meilleur film                                      Bob Krupinski, Mario St-Laurent

Meilleure direction artistique          Jean Le Bourdais

Meilleur maquillage                         Brigitte Bilodeau

 

LA GRANDE SÉDUCTION (PROD. : MAX FILMS DIST. : ALLIANCE)

           

Meilleur film                                                  Roger Frappier, Luc Vandal

Meilleure réalisation                        Jean-François Pouliot

Meilleur scénario                                         Ken Scott

Meilleur acteur                                             Raymond Bouchard

Meilleur acteur de soutien                          Benoît Brière

Meilleur acteur de soutien                          Pierre Collin

Meileure actrice de soutien                        Clémence Des Rochers

Meilleure musique                                       Jean-Marie Benoît

Meilleure direction artistique                      Normand Sarrasin

Meilleure direction de la photographie     Allen Smith

Meilleur son                                                              Claude Hazanavicius, Marcel Pothier, Michel Descombes

Meilleur montage                                         Dominique Fortin

Meilleurs costumes                                     Louise Gagné

           

LE PIÈGE D’ISSOUDUN (PROD. : STOPFILM, DIST. ALLIANCE)   

Meilleure actrice                   Sylvie Drapeau

 

LES IMMORTELS (PROD. : ACPAV, DIST. : CINÉMA LIBRE)          

Meilleurs costumes              Brigitte Desroches

 

LES INVASIONS BARBARES (PROD. CINÉMAGINAIRE, DIST. : ALLIANCE)      

 

Meilleur film                                                  Denise Robert, Daniel Louis

Meilleure réalisation                        Denys Arcand

Meilleur scénario                                         Denys Arcand

Meilleure actrice                                          Marie-Josée Croze

Meilleur acteur                                             Rémy Girard

Meilleur acteur de soutien                          Pierre Curzi

Meilleure actrice de soutien                       Dorothée Berryman

Meilleure direction artistique                      François Séguin

Meilleure direction de la photographie     Guy Dufaux

Meilleur son                                                  Patrick Rousseau, Marie-Claude Gagné, Michel Descombes, Gavin fernandes

Meilleur montage                                         Isabelle Dedieu

Meilleur maquillage                                     Évelyne Byot, Diane Simard

 

MA VOISINE DANSE LE SKA (PROD. : LES FILMS DE L'AUTRE - EXTÉRIEUR NUIT, DIST. K-FILMS)

Meilleure direction de la photographie     Nathalie Moliavko-Visotsky

 

MAMBO ITALIANO (PROD. : CINÉMAGINAIRE, DIST. : EQUINOX)

           

Meilleure actrice                              Ginette Reno

Meilleure actrice de soutien           Claudia Ferri

Meilleure musique                           FM Le Sieur

Meilleure direction artistique          Patricia Christie

Meilleurs costumes                          Francesca Chamberland

 

NEZ ROUGE (PROD. : VISION 4, DIST. : CHRISTAL FILMS)

 

Meilleur maquillage              Claudette Beaudoin-Casavant

           

PÈRE ET FILS (PROD. : MAX FILMS, GAUMONT, AJOZ FILMS, LITTLE BEAR, DIST. : ALLIANCE)  

 

Meilleure musique                Michel Cusson

 

SUR LE SEUIL (PROD. : GO FILMS, DIST. : ALLIANCE)

           

Meilleur son                          Simon Goulet, Mathieu Beaudin, Louis Hone

 

 

 

 

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Section Jeunesse

 

Harry Potter enfin de retour!!!

Audrée Anne Dupont

 

21 décembre, 2003

 

C’est après quelques années d’attente que nous avons pu découvrir la suite des aventures d’Harry Potter alors qu’il débute sa 5e année à Poudlard.   Nous rencontrons un adolescent frustré qui aimerait en savoir plus sur ce qui lui est caché et de quoi on le tient à l’écart.  Nous compatissons avec lui étant donné que notre soif n’est assouvie que peu à peu…  Bien que le roman soit assez volumineux (presque 1000 pages!), je suis certaine que les jeunes n’auront aucune difficulté à le lire… si ce n’est pas le dévorer.  La fin est rebondissante d’actions.  Nous y avons même une révélation choc…  Malheureusement, nous ne savons quand les deux derniers tomes de cette série sortiront en librairie… Bientôt je l’espère ;)

 

Harry Potter a été l’objet de controverse parce qu’il utilise de la magie et ce, depuis qu’il est apparu dans nos vie.  Par contre,  cela n’empêche pas plusieurs personnes de s’y attacher et même d’y voir des points communs avec soi-même.  Je n’y voit rien de préoccupant puisqu’il est un enfant qui devient un adolescent.  Harry vit les même choses que tout le monde et passe à travers de dures épreuves qui, sous la magie, cache des choses humaines et réalistes. Il a des préoccupations et ne soyez pas surpris de le voir amoureux et confus…  Voilà peut être la clé de son succès même s’il y a monde magique qui l’entoure et qui nous émerveille à tout coup. 

 

Plusieurs personnes seront heureuses de revoir cette saga sur grand écran cet été.  Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban devrait sortir, si j’en crois les affiches dans les cinémas, au cours du mois de juin. 

 

Bonne lecture!

 

Hyperliens :

 

http://harrypotter.warnerbros.com/home.html

http://www.scholastic.com/harrypotter/home.asp

 

 

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Organisation

 

 

Manque d’artistes dans nos organisations

Michel Handfield, M.Sc. sociologie

 

Montréal, le 11 janvier, 2004

 

M. Picher,

 

J’ai bien ri en lisant ceci: « Le niveau de prospérité d’une société dépend d’abord de son capital humain » (1)  car nous n’avons pas de département de « Capital Humain » dans les entreprises, mais bien des ressources humaines. Et le propre de l’achat des ressources dans une entreprise n’est pas nécessairement sa qualité, mais son coût. On change de fournisseur pour sauver sur les pneus, les plastiques, les tissus, peu importe leur origine.  On le voit régulièrement dans les pages économiques de La Presse : l’entreprise X est menacée par la concurrence à bon marchée de l’Asie; L a fermée toutes ses usines en Amérique du Nord et produira dorénavant ses jeans en Asie, et j’en passe des meilleures! On ne recherche pas la sur-qualité, mais la qualité minimale acceptable.

 

Et bien la même chose est vraie des ressources humaines, pas de surqualification du personnel s v p. C’est risqué, la surqualification, car la personne peut penser à plus que son travail, avoir une vision et surtout faire des commentaires! Imaginez. Cela mettrait en cause la quiétude de l’entreprise et la forcerait peut être à aller plus loin. Vaut mieux tirer son profit et péricliter. Quand on sera menacée de fermer, faute des réinvestissements qui n’auront jamais été fait, on demandera une subvention sous chantage de mise à pied massif! Les Bougons de l’entreprenariat auront encore joué le système. Ils s’y connaissent.

 

Car, à part quelques professions techniques (informatiques, administration, ingénierie et quelques autres), il y a peu d’emplois pour diplômés universitaires. Suffit de regarder Carrières et Professions pour le voir. Quand avez vous vu la dernière fois sociologue ou philosophe dans ce cahier pour une entreprise? Je sais, un de mes amis en RH me le dis souvent, on est des « rêveurs ». Mais il en faut. N’était-ce pas le propos de Patricia Pitcher dans son livre « Artistes, artisans et technocrates dans nos organisations »? Un succès de librairie, mais qui a compris? Alors, si on n’embauche pas une large part de nos diplômés universitaires, sauf pour du travail à salaire minimum parce que l’on ne sait pas quoi faire avec, à quoi ça sert d’aller à l’université se demandent les autres. Voilà votre sous-scolarisation de Montréal expliquée.

 

Ailleurs c’est pareil me direz-vous. Peut être, sauf qu’une recherche Internet avec les mots emplois et sociologue m’a conduit à une offre d’emploi pour sociologue pour une firme d’Ingénierie en Facteurs Humains et Organisationnels en France. (2) C’est un peu loin, je ne ferai donc pas partie de l’exode des cerveaux. Mais, pourquoi ici on ne connaît que le MBA dans nos grands cabinets organisationnels? Ce n’est certainement pas la sous-scolarisation qui est en cause. Le manque d’artistes dans nos organisations peut être? Le manque de vision, trop collé sur les USA et trop heureux d’être leurs sous-traitants? Eux pensent, nous on fait le montage dans des usines subventionnées! Et quand les choses ne tournent pas rond, on applique leurs recettes managériales que l’on a importées et traduites. Et on nous fait de beaux discours sur l’indépendance, yes sir! Voilà des sujets de chroniques pour vos pages économiques.

 

Notes :

 

1. L’article en question est: Picher, Claude, « La sous-scolarisation de Montréal », La Presse Affaires, 10 janvier 2004, p. 5

 

2. NORM Intervention Etude Recherche, Ingénierie en Facteurs Humains

et Organisationnels, PARIS

 

 

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Notes d’écoutes

 

« That’s for me », Susie Arioli Band featuring Jordan Officer, Justin Time, JUST 195-2

 

Commentaires de Michel Handfield (15 avril, 2004)

 

La première impression qui m’est venue à l’esprit en écoutant ce CD est « lounge », car il intègre des pièces plus douces au swing de Susie Arioli comme un petit ensemble de jazz le ferait dans un « lounge bar »!  C’est un CD de mouture très agréable qui met en valeur la voix de Susie et la maîtrise du genre par les musiciens. Ce sont des pièces de la belle époque du jazz – des années 20 à 40 – sauf la 10 et la 13 (qui me plaît particulièrement d’ailleurs) de Jordan Officer, qui signe aussi les arrangements de ce disque! A souligner la seconde pièce, qui me semble mettre particulièrement en valeur la voix de Susie Arioli.  Ce CD comprend les pièces suivantes:

 

1 On The Sentimental Side;  2 The Way You Look Tonight;   3 If You Ever Should Leave;  4 You Don't Know Me;  5 Tess' Torch Song;  6 Why Do I;  7 Mother Earth;  8 That's For Me;  9 It's All Your Fault;  10 Victor Stomp;  11 Easy Living;  12 Nuages;  13 Hot Head;  14 It's a Good Day;  15 Now I Know

 

 

 

Ricet Barrier, tel quel (en public), CPM 006/007 (double) CoProd Music

 

Commentaires de Michel Handfield (5 avril, 2004)

 

Ricet Barrier! Le nom ne vous dit rien. C’était la voix de Saturnin, ce petit canard de mon enfance (1964-70). Et avec mon adolescence est arrivée la chanson « Les spermatozoïde » (1972) qui tournait occasionnellement à la radio montréalaise. Chanson intelligente et profonde s’il en est une! D’ailleurs, sur ce CD elle est suivie de « La Vie, la vie », monologue explicatif de cette chanson qui montre tout le travail de recherche fait pour l’écrire, mais avec une pointe d’humour. Car sur ce CD Ricet chante, mais s’explique aussi pour notre plus grand bonheur.

 

 

En fait on pourrait dire Barrier comme l’on dit Brassens. Cela doit faire au moins 4 ou 5 fois que j’écoute ces 2 CDs depuis 2 semaines et j’ai encore des surprises, car on a beau connaître ses chansons, il y a toujours un second degré ou une émotion qui vient nous chercher à un endroit différent d’une écoute à l’autre. C’est un « Brassens » de la quotidienneté et de la simplicité. Il fait dans les histoires et les histoires de vie le « bougre »! Il raconte les gens que l’on croit sans histoire. Il vogue entre le comique (La Java des hommes grenouilles) et le profond philosophique, avec « Les Spermatozoïde » ou « C’est dur d’être une belle fille ». Érudit, humoriste et philosophe le Barrier!

 

***

 

Mais Ricet Barrier c’est aussi une voix et un ton caractéristique. Un style. Cela se sent d’autant plus que cet album est dépouillé, Ricet accompagnant Barrier « tout seul à la guitare, au banjo, au ukulele... » (Livret), ce qui donne une toute autre dimension à ces chansons, jetant un éclairage nouveau sur les textes. J’en prend pour exemple «Isabelle v’là le printemps» qui, de mémoire, avait des meuglements de vaches. Ces meuglements sont disparus et le texte n’en ressort que davantage. A défaut d’un plaisir retrouvé, c’est un plaisir renouvelé!   

 

Tout ce qu’il fait comme accompagnement, avec sa guitare et sa voix, est assez exceptionnel. Ainsi dans « La Java des hommes grenouilles » ou dans « L’enterrement » l’accompagnement de Ricet à Barrier vaut l’écoute! Simple mais efficace. En fait c’est ce que l’on peut retenir de « Tel quel » : Simple et efficace, mais surtout pas dépouillé! Oh non! 

 

 

Hyperliens:

 

http://www.coprod.com

 

http://www.coprod.com/ricet.htm

 

 

 

Lancement

« That’s for me » de Susie Arioli Band featuring Jordan Officer

Michel Handfield

 

30 mars, 2004

 

Nous avons assisté ce soir au lancement du nouveau CD de Susie Arioli – ce dont nous vous reparlerons dans quelques temps car nous aimons faire plusieurs écoutes d’un CD avant d’en parler. Mais déjà, la prestation de ce band fut plus qu’agréable.

 

Durant la prestation de présentation nous avons même noté à chaud  – car notre « Palm » nous suit toujours - ce qui suit: douceur rythmique; « lovely band »; et, pour Susie, la voix comme instrument, l’émotion comme partition! C’est tout dire. Et nous ne sommes certainement pas les seuls à le ressentir, car ce band tourne sur la planète, faisant des tournées aussi bien en Amérique qu’en Europe.

 

Hyperliens :

 

Susie Arioli Swing Band

 http://www.justin-time.com/

http://www.fusion3.com/

 

 

 

Daniel Lavoie, Comédies Humaines, GSI Musique, SMAC-6256

 

Balzac a écrit la comédie humaine, Daniel Lavoie la chante! Il a une âme ce CD, comme les paravents chinois :

 

Bien sûr qu’ils ont une âme les paravents chinois

Ils ont celles de ces femmes qui ne leur cachent rien

Ils ont celles qu’ils réclament dès qu’elles couvrent leurs seins

Bien sûr qu’ils ont une âme les paravents chinois

 

Cette âme qui traverse ce CD, ce sont les musiques que Daniel Lavoie a écrites sur les « poésies » que Brice Homs et Patrice Guirao ont écrit pour lui! Ceci en fait un disque différent.

 

Différent, d’abord par les textes, car ce ne sont pas ceux de Daniel. Mais en même temps cela lui ressemble dans la douceur et l’émotion. Toute la sensibilité de Daniel y est. On la sent dans ses musiques. C’est lui. Un autre n’aurait jamais  fait les mêmes musiques sur les mêmes mots!

 

Différent ensuite, car il y a longtemps qu’on ne l’a pas entendu et il semble avoir pris de la profondeur, dans l’être et dans la voix. Il y a un plus qui traverse cet album. C’est « Lavoie »!

 

Je n’ose parler d’une chanson en particulier, car elles sont toutes bonnes et différentes dans les textes, les couleurs, et les musiques. Comme autant de single à succès. Mais en même temps, il y a une ligne directrice : l’humain, qui fait que  cet album se tient comme un tout même si l’une a un accent chinois et l’autre un accent hispanisant! Comme la comédie humaine nous rejoint tous – Balzac, Chaplin ou Zola sont universels – de par son humanité et sa justesse, cet album nous rejoint aussi profondément sur les mêmes paramètres. Comédies humaines est une forme d’humanisme. Chapeau Daniel!

 

Hyperlien:

 

www.daniellavoie.com

 

 

Le Petit roi, Jean-Pierre FERLAND chanté par…,  GSI Musique, PJC-1133

 

Avec « Comédies Humaines », Daniel Lavoie a montré qu’il sait maintenant parler aux femmes. Le savait-il quand il a enregistré Si je savais parler aux femmes sur cet album dédié à JP ou était-il un petit coquin? Une chose est sûre, il sait l’interpréter. Comme tous les autres qui sont sur cet album d’ailleurs.

 

Avec une telle relecture des œuvres de Ferland on saisit toute  la contemporanéité de ses textes; l’immortalité de sa poésie! Que ce soit le grand Gilles qui chante les immortels ou la voix jazzy de Térez Montcalm qui « jazz » Ton visage, ces chansons vivent sous un nouveau jour! Ce sont des classiques. Ont les ressent tout autant que les originales, même revisitées par de nouveaux interprètes ou chantées dans une autre langue. Quand Bia chante Que bom você, c’est « une chance qu’on s’a »! Et quand c’est Éric Lapointe qui la chante, c’est la tendresse du rocker qui ressort!

 

On reconnaît les grands à l’immortalité de leur œuvre. C’est le cas de Ferland, car ce CD nous prouve que son œuvre le dépasse. Que ses chansons peuvent vivre au delà de lui et de son époque. Si ses principales chansons peuvent être réactualisées et réinterprétées par d’autres, tout en demeurant aussi belles sous leur nouvelle forme, c’est qu’elles sont des immortelles! Rien de moins.

 

Liste des titres et interprètes que l’on retrouve sur cet album:

 

1 Le petit roi (Kevin Parent)   

2 Si je savais parler aux femmes (Daniel Lavoie)   

3 Je ne veux pas sortir ce soir (Isabelle Boulay)   

4 Une chance qu'on s'a (Eric Lapointe)   

5 Le chat du café des artistes (Luc de Larochelière)   

6 Les immortelles (Gilles Vigneault)   

7 La musique (Michel Rivard)   

8 Ton visage (Térez Montcalm)   

9 La vie est longue (Yves Lambert)   

10 Je reviens chez nous (Sylvain Cossette)   

11 Que bom cè (Une chance qu'on s'a) (Bïa)   

12 Ma chambre (1987) (Céline Dion)   

13 Que veux-tu que je te dise? (Marie-Denise Pelletier)

 

Hyperlien:

 

Page de Jean-Pierre Ferland

 

 

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24e Gala des Prix Génie

Michel Handfield

 

16 mars, 2004

 

Aujourd’hui nous avons assisté au dévoilement des finalistes de la 24e édition des prix Génie – prix pour le cinéma canadien – par Monsieur Guy Fournier, Président de l’académie canadienne. Comme tous les autres intervenants du milieu du cinéma M. Fournier ne pouvait que répéter que cette année en fut une exceptionnelle pour le cinéma québécois, qui compte d’ailleurs pour les 2/3 des nominations à ce gala.

 

Vous retrouverez donc « LA GRANDE SÉDUCTION » «  LES INVASIONS BARBARES », « La face cachée de la lune », et plusieurs autres films de la mouture québécoise dont nous avons parlé en nos pages. Vous retrouverez aussi des films de la mouture canadienne,  tel « Owning Mahowny », dont nous avons aussi parlé. Et il y aura même la possibilité de revoir les cinq films de la catégorie «Meilleur film» au CINÉMA BEAUBIEN.

 

Le gala sera diffusé sur les ondes de MusiMax, en direct, le 1er mai à 20h.

 

 

Hyperliens :

 

Cinéma Beaubien

www.genieawards.ca

MusiMax

 

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Fil de presse

Reportages, communiqués de presses et opinions!

 

 

Un an après l’invasion de l’Irak

 

7 000 personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer les conséquences de cette guerre

 

 

Montréal, le 20 mars 2004 - Dans le cadre de la journée mondiale d’action contre l’occupation de l’Irak, plus de 7 000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal, à l’appel du Collectif Échec à la Guerre.  Aux États-Unis, des actions de protestation ont eu lieu dans plus de 300 villes, et au Canada, dans plus de 70 villes, incluant Vancouver, Toronto, Ottawa et toutes les capitales provinciales. Au Québec, des manifestations ont également eu lieu à Québec, Chicoutimi (en soirée), Sherbrooke, Rouyn-Noranda et Bonaventure. 

 

Un an plus tard, l’histoire a donné raison à la majorité écrasante de la population de notre planète qui, révoltée par les mensonges, l’arrogance et le coup de force de la superpuissance étasunienne et de ses quelques alliés, s’était opposé à l’invasion de l’Irak. Un an plus tard, on compte plus de 10 000 morts civiles en Irak directement attribuables à cette intervention. Aucune réparation sérieuse des infrastructures (égouts, eau potable, électricité, téléphone, etc.) n’a encore été entreprise et la situation générale demeure chaotique et dangereuse pour la population.

 

Tout au long du parcours, pancartes et slogans dénonçaient l’occupation de l’Irak, bien sûr, mais aussi l’occupation de l’Afghanistan et de la Palestine.  Les mesures soi-disant antiterroristes, les déportations de réfugiéEs, la militarisation croissante de l’économie et de la politique étrangère du Canada étaient également des thèmes qui unissaient les participantEs à cette marche.

 

«Qui veut attaquer l’Irak? Allez! Qui veut attaquer l’Irak?» Au coin de Sainte-Catherine et Université, le réseau Bloquez l’Empire invitait les passants à frapper une pinata remplie de de Dinars irakiens arborant les logos de Bechtel et Bearing Point, deux importantes compagnies ayant des contrats de «reconstruction» en Irak.

 

Les Mémés en colère on chanté leur colère contre l’occupation et la guerre sur les escaliers du Christ Church Cathedral.  À leurs côtés, une trentaine de jeunes artistes de l’UTIL (Unité théâtrale d’intervention loufoque) vêtus de blanc et portant des ailes des «forces du bien», se couvraient les oreilles, les yeux et la bouche…

 

Devant la foule rassemblée sur la rue René-Lévesque, face au Complexe Guy-Favreau, Raymond Legault, porte-parole du Collectif, a rappelé que cette reconstruction tant vantée par les États-Unis n’a pas lieu dans les faits : «En Irak, il n’y a pas de reconstruction, sinon la construction de six bases militaires permanente pour l’armée d’occupation!»

 

S’exprimant au nom de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine, le Dr. Paul Lévesque a rappelé que « les Palestiniens et Irakiens sont victimes d’une seule et même politique.  Le préalable à la sécurité et à la paix, la condition absolue pour l’élimination du terrorisme, c’est la fin de l’occupation et la reprise en main de leur propre destin par les populations concernées. » 

 

La comédienne Pascale Montpetit, pour sa part, a fait lecture d’un texte dramatique et humoristique, intitulé La civilisation, qu’elle publiait récemment dans un quotidien montréalais : « Devant Bush, cet être morbide, je suis bloquée depuis un an à la deuxième des cinq-étapes-devant-la-mort d’Élizabeth Kubler-Ross : déni, colère, négociation, dépression et acceptation. Je n’ai pas trop envie de passer à la négociation,  encore moins à l’acceptation » a-t-elle dit, chaudement applaudie par la foule.

 

Nicole Fillion, présidente de la Ligue des droits et libertés, a fait état de la nouvelle campagne à laquelle son organisme convie toutes les forces vives de la société québécoise : « Plus nous serons nombreux à être conscients de la duperie de la logique ‘sécuritaire’, mieux nous pourrons résister à toutes les mesures introduites sous le couvert de la ‘lutte au terrorisme’.  Car, dans la société qu’on nous propose, nous ne serons pas plus en sécurité, nous ne serons que moins libres ».  Elle a rappelé les exemples tragiques de Maher Arar et de Mohamed Cherfi.

 

Directement d’Irak, dans un enregistrement en arabe et en anglais, Ismael Daoud de l’Association nationale pour la défense des droits humains en Irak, a appelé à la solidarité entre les peuples.

 

Karen Young, artiste pour la paix de l’année 2003, a réchauffé la foule avec la chanson «Everybody knows» de Leonard Cohen, pour terminer la journée en beauté.

 

La clôture a été animée par Paul Klopstock, président des Artistes pour la paix, et Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec.

 

Le Collectif Échec à la guerre regroupe plus de 200 organismes, associations, syndicats et réseaux au Québec.

 

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PLUS D’UNE CENTAINE DE PERSONNALITÉS PUBLIQUES

LANCENT UNE CAMPAGNE CONTRE LE BOUCLIER ANTIMISSILE

 

 

Montréal, le 18 mars 2004 - Vivement préoccupés par la position du gouvernement Martin sur la question de la participation canadienne au bouclier antimissile, plusieurs groupes à travers le Canada, dont le Collectif Échec à la Guerre, se sont concertés pour rédiger une lettre ouverte au premier ministre Paul Martin. Plus d’une centaine de personnalités d’un bout à l’autre du pays – artistes, scientifiques, intellectuels et personnalités politiques – ont endossé cette lettre. Leur appui marque le coup d’envoi d’une campagne pancanadienne pour exiger que le gouvernement canadien refuse toute participation au bouclier antimissile. Parmi les personnalités québécoises qui ont signé la lettre, nous retrouvons, entre autres, Pierre Dansereau, Richard Desjardins, Madeleine Parent, Alexandre Trudeau et Raymond St-Gelais, évêque de Nicolet.

 

« Ce bouclier antimissile est présenté comme un système défensif. Or, il n’en est rien. En fait, le bouclier antimissile ouvre la porte à une prolifération et à une diversification d’armes et relance la course aux armements, conventionnels et nucléaires. (…) Depuis 1997, (…) l’objectif pour le début du 21e siècle est le déploiement dans l’espace de systèmes d’armements capables d’atteindre très rapidement toute cible dans l’espace ou sur Terre. Le bouclier antimissile fait partie intégrante de ces systèmes. (…)

 

Nous nous élevons contre le détournement d’énormes ressources collectives qu’entraînera la décision de participer au bouclier, alors que les besoins en matière de santé, d’éducation, de logement, d’environnement et de développement international durable sont criants. Nous croyons fermement que la véritable sécurité passe par le respect des droits humains le plus fondamentaux, une distribution plus équitable des richesses et un monde plus juste. C’est là le type de société que nous voulons, pour nous et nos enfants.

 

(…) Nous sommes indignés de constater, Monsieur Martin, que votre gouvernement ait tenu un vote sans avoir au préalable organisé une vaste consultation publique sur une question aussi importante pour tous et toutes. D’autant plus que cette position renverse la politique canadienne d’adhésion aux régimes internationaux de non prolifération, de contrôle des armements et de désarmement des dernières décennies. Comment peut-on justifier autant de précipitation dans une voie potentiellement suicidaire pour la vie humaine elle-même ? »

 

Aujourd’hui même, nos partenaires dans plusieurs grandes villes canadiennes – dont Vancouver, Toronto, Halifax et Edmonton – rendront publique une telle lettre et la liste des signataires actuels.

 

Alors que le ministre de la Défense David Pratt a déclaré qu’il n’était pas exclu que des lanceurs de missiles intercepteurs soient éventuellement placés sur le territoire canadien, il est urgent que la population québécoise et canadienne  fasse entendre son opposition à ce projet.

 

Pour prendre connaissance de la lettre, la signer ou la faire signer par d’autres personnes dans votre milieu, ou encore pour connaître la liste complète des personnalités qui l’ont endossée, veuillez consulter le site  www.echecalaguerre.org.

 

 

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Investiture Libérale de Papineau

Michel Handfield

 

8 mars, 2004

 

Jeudi dernier, le 4 mars, nous avons assisté à l’investiture libérale du district de Papineau, ceci étant le Comté dans lequel est Societas Criticus. Le député ministre du comté, Pierre S. Pettigrew, fut élu par acclamation.

 

Il en a profité pour faire un discours de circonstance, parlant des valeurs libérales : justice, compassion, et égalité. Mais il a aussi parlé de mondialisation, un dossier qui lui tient à coeur. Un dossier complexe aussi, car il a de multiples facettes.

 

Étant nous même intéressé par ce dossier – nous avons d’ailleurs une page mondialisation sur notre site – nous savons que ce n’est pas un dossier facile et qui prête souvent flanc à la critique, car ce dossier est tellement complexe qu’il y a toujours des aspects susceptibles d’être oubliés par les principaux intéressés et critiqués par les opposants. Mais si le Ministre connaît le milieu, a une culture de l’herméneutique qui l’entoure et écoute les critiques, il a davantage de chance de faire une bonne job. C’est un peu ce que semble avoir Pierre S. Pettigrew, ayant, entre autres, une maîtrise en philosophie des relations internationales, travaillé à l’OTAN et œuvré en commerce international au niveau de l’entreprise privée. De plus, il ne donne pas une image de confrontation, mais d’écoute, ce qui en fait un candidat intéressant. Naturellement il n’est pas parfait, mais qui l’est? Pour en savoir plus, je vous invite à visiter son site Internet :

 

http://pierrepettigrew.parl.gc.ca/

         

 

Pour en revenir à cette investiture, l’autre point qui m’a frappé était la diversité des personnes présentes : de tous les âges et groupes ethniques. C’était là une différence marquée avec des réunions du Parti Québécois auxquelles j’ai déjà assistées et qui me semblaient davantage homogènes. Cette diversité ne peut qu’être un plus, dans un monde à la fois en effervescence et de plus en plus interdépendant en même temps, que ce soit pour le comprendre ou pour en saisir les opportunités. Contrairement au conservatisme, qui espère conserver un ordre établi, le libéralisme semble tourné vers l’avenir et la liberté, avec tout ce que cela implique d’erreurs, de réussites et, surtout, de dynamisme! 

 

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

INTERNATIONAL / PALESTINE-ISRAËL

 

Mur de l’Apartheid

 

Inquiétante modification de la position du Canada envers le conflit israélo-palestinien

 

 

Montréal, le 04 février 2004 - L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) s’inquiète des positions récemment exprimées par le Gouvernement du Canada, à l’effet que la construction d’un mur de 700 Km de béton, de fils barbelés et de tranchées, par les Israéliens en Cisjordanie, ne relèverait pas de la Cour internationale de Justice de l’ONU. Selon le Citizen d’Ottawa du 31 janvier 2004, le Gouvernement du Canada s’apprêterait à appuyer la position israélienne à l’effet que la construction de ce «Mur de l’Apartheid» n’est qu’une question politique, et non pas une question de droit international.

 

«C’est indigne de la position historique du Canada face à l’occupation israélienne», soutient Gervais L’Heureux, président de l’AQOCI. «Si le Canada soutient que la question n’est que politique et doit donc se régler entre Israël et l’Autorité palestinienne, le Gouvernement de Paul Martin renoncera de facto à sa position officielle de non-reconnaissance du contrôle israélien des territoires occupés.»  Il s’agirait donc d’une modification majeure de la politique extérieure canadienne face à l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza.

 

Selon l’AQOCI,  le mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens occupés, sous prétexte de lutte au terrorisme, n’est qu’une mesure visant à s’emparer illégalement des territoires et des ressources naturelles du peuple palestinien, de même qu’un outil de ségrégation et de répression des droits qui doit être reconnu comme tel à la lecture de la IVe Convention de Genève. La Convention spécifie qu’un pays occupant n’a pas le droit de transférer sa propre population dans les territoires occupés. Or, c’est justement pour pouvoir y installer et consolider la présence des colons que le mur est construit précisément sur ce tracé.  Ce mur est donc plus que du béton armé; il est illégal.

 

Aggravation du drame humanitaire

 

Le Mur de l’Apartheid est dénoncé vertement par de nombreuses organisations de droits humains et organisations humanitaires tant israéliennes, palestiniennes qu’internationales.  Selon l'Institut d'Information, de Développement et de Politiques d'Orientation dans le domaine de la Santé (HDIP à Ramallah), qui dévoilait les résultats d’une étude en conférence de presse mercredi dernier, le 28 janvier 2004 : «Le Mur de l’Apartheid a déjà bouleversé la vie de 750 000 Palestiniens et Palestiniennes dans près de 40 % des communautés et a un effet sérieux sur le système de santé.»  Le Dr. Mustafa Barghouthi (MD, MSc.), fondateur et directeur de HDIP, rappelle que la construction de la première étape du mur a détruit des pans entiers du modèle de développement des soins de santé en Palestine, modèle, justement, basé sur les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations Unies. Rappelons que plus de 730 points de contrôle sont déjà en place pour restreindre les déplacements des Palestiniens.

 

Le Canada ne doit pas manquer à son engagement à l’égard de la sécurité humaine qui repose sur la défense des droits humains, la promotion de la justice sociale et du droit international.  L’AQOCI demande au gouvernement canadien de dénoncer le mur en construction par Israël et de porter plainte devant la Cour Internationale de Justice de l’ONU.

 

L’AQOCI invite la population à se joindre à la vigile pour la paix et la justice en Palestine organisée par Palestiniens et Juifs Unis (PAJU), le vendredi 6 février 2004 à midi, devant le Consulat d’Israël à Montréal.  Il s’agira du 3e anniversaire de ces vigiles hebdomadaires qui dénoncent les violations du droit international et des droits humains des Palestiniens par Israël.

 

L’AQOCI regroupe 52 ONG oeuvrant au Québec pour le développement  solidaire, juste et démocratique.

 

Une journée nationale contre le Mur de l’Apartheid aura lieu le 23 février prochain, en Palestine, jour de l’ouverture des audiences à ce sujet à la Cour internationale de Justice (La Haye).

 

AQOCI : www.aqoci.qc.ca

 

PAJU : www.geocities.com/rezeq_f/PAJU.html

 

HDIP : www.hdip.org/french/index.htm

 

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Suppression par le Gouvernement Raffarin d’un établissement public garant d’une information indépendante pour le développement durable : l’Institut Français de l’Environnement

 

L’institut Français de l’Environnement, un Etablissement Public localisé à Orléans qui avait été créé par le gouvernement Rocard (le décret de création a été signé le 18 novembre 1991 par Edith Cresson) est en passe d’être  rayé d’un trait de plume par le gouvernement Raffarin.

 

Rappelons que, à la veille du Sommet de la Terre de Rio, en application du Plan National pour l’Environnement (PNE), présenté au parlement en juin 1990, l’IFEN avait été créé, en tant qu’Etablissement Public. En ligne avec le concept et le mode de mise en œuvre des politiques publiques de développement durable émergentes à cette époque, les diverses parties prenantes (scientifiques, associations, élus, administrations…) étaient largement représentées dans les trois instances gouvernant l’IFEN : conseil d’administration, conseil scientifique et comité des usagers.

 

L’IFEN a fait preuve, depuis sa création, de sa capacité à produire en toute indépendance, et avec les garanties scientifiques nécessaires, une information utile à tous les publics sur l’état de l’environnement de la France, les pressions qu’il subit, et les réponses mises en œuvre par les divers acteurs, notamment l’état et les collectivités publiques. Une contribution essentielle pour l’élaboration des indicateurs de développement durable, comme le soulignait encore récemment les travaux de la CNDD…

 

Point focal national de l’Agence Européenne de l’Environnement localisée à Copenhague, il participait activement à un réseau national et européen d’établissements spécialisés, indépendants des administrations régaliennes, mobilisant divers acteurs dont les autres établissements publics : ses homologues européens et les établissements nationaux plus anciens en charge de tel ou tel domaine de l’environnement...

 

Un projet de décret en préparation au cabinet de Mme Bachelot, défait cet Etablissement Public et le transforme en service de l’administration centrale. La comparaison des deux décrets montre, de manière très significative, la disparition  de plusieurs mots clés caractérisant jusqu’ici les missions de l’Etablissement : pollutions, dissémination des substances chimiques dangereuses, protection de espaces et des espèces, occupation des territoires, utilisation des sols et des ressources naturelles, gestion des déchets, environnement urbain…Aurait-il trop bien montré les évolutions en cours dans ces domaines ? De même l’IFEN perd toute prérogative concernant l’acquisition des connaissances : disparaît du nouveau décret tout ce qui se réfère à la fonction d’observatoire ou de mesure, ou à la participation à des initiatives conjointes avec d’autres établissements pour combler les lacunes de connaissances.

 

Dans cette logique qui retire à l’IFEN toute capacité propre d’observation de l’environnement, l’Institut perd aussi la faculté de développer des partenariats avec d’autres établissements publics pour  construire des projets contractuels d’observation des milieux naturels ou des pollutions.

 

Le retour à l’administration centrale signe aussi l’arrêt des politiques contractuelles de l’IFEN. Il ne pourra plus, comme par le passé, engager des projets pour le compte de l’Union Européenne ou de l’Agence Européenne de l’Environnement, comme ce fut le cas pour le programme de cartographie de l’occupation des terres « Corine land Cover ». Il n’aura plus vocation et ne sera plus à même de développer des relations contractuelles paritaires avec les autres établissements, entreprises ou collectivités intéressés à son appui, et perdra de ce fait la possibilité de poursuivre avec eux des projets communs au service des politiques de développement durable. 

 

C’est sans doute cette indépendance reconnue au niveau national, européen et international, tant sur le fond que sur la forme, comme cette lisibilité acquise  du public, des médias et des usagers, dont l’IFEN a fait la preuve au cours de ses 12 années d’existence, que ne peut plus tolérer le gouvernement Raffarin et sa ministre de « l’écologie et du développement durable ».

 

 

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