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Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

         

www.homestead.com/societascriticus

 

Vol.  7 no. 1

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

Section jeunesse

 

Édito 

 

Étudiants/Conseil du Patronat : même combat!

Délinquant Intellectuel veut enseigner à l’ÉNAP

Goodale avait-il le choix?

La langue de chez nous?

La turlutte du CHUM!

 

Dossier Black List : pour aller plus loin! Commentaire réquisitoire  autour d’un livre

 

Le Journal/Fil de presse : Deux ans de guerre d'occupation en Irak, plus de 3000 personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer les conséquences de la guerre; La réponse du Canada au projet de bouclier antimissile : UNE BELLE VICTOIRE DE L’ACTION CITOYENNE!; Forum Social Mondial : Un autre monde est possible - L’AQOCI propose de passer à l’action;  solidaire

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Après l’URSS!

Pas simple le complexe États-uniens!

Conspiration!?

 

Nouveaux livres reçus : Rhétorique de l'anti-socialisme; Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale.

 

Notes d’écoutes : Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka Akufen)

 

Spectacles : Quel vent de fraîcheur!

 

Théâtre : DOSSIER PROMÉTHÉE : DEPUIS LE DÉBUT DES TEMPS; ROCHE, PAPIER, CISEAUX... ET AUTRES TEXTES

 

Les Films : La Vie avec mon père de Sébastien Rose; The World (Shijie); COUP DE FOUDRE À BOLLYWOOD / BRIDE AND PREJUDICE; Inside Deep Throat; WILBUR; Ma vie en cinémascope;

THE MERCHANT OF VENICE; Cannes Advertising Festival 2004; Dig!; THE SEA INSIDE / LA MER INTÉRIEURE

 

LA CHUTE / DOWNFALL (texte spécial)

 

Les Jutra

 

Le 21 mars, les 25e prix Génie

 

VILLENEUVE

 

Index

 

Éditos

 

Étudiants/Conseil du Patronat : même combat!

Michel Handfield

 

26 mars, 2005

 

Mercredi dernier, le 23, plusieurs étudiants de cégeps et d’universités, qui en ont contre la coupure des bourses de 103 millions de dollars faite par le Gouvernement Charest (pour réduire les impôts des québécois tel que promis), ont manifesté et occupé les bureaux du Conseil du Patronat du Québec (CPQ) à Montréal. Cela est symbolique, car à l’heure des partenariats ils ont tout en commun. En effet, si les étudiants bénéficient d’une aide de l’État, les entreprises aussi. Et si l’on coupe dans l’aide aux étudiants, l’on pourrait aussi couper dans celle aux entreprises pour les mêmes raisons : réduire le fardeau fiscal des contribuables québécois! 

 

En effet, si l’on transforme en prêts les bourses aux étudiants, sous prétexte qu’ils gagneront de meilleurs salaires plus tard, la même logique pourrait s’appliquer aux entreprises : on cesse toutes subventions à leur égard, car leurs investissements devraient leur rapporter « gros » et c’est leur rôle de prendre des risques pour faire des profits! De toute façon les entreprises bénéficient déjà d’une fiscalité avantageuse et d’une foule de déductions en guise de dédommagement pour ces risques. Pourquoi les subventionner en plus? Quant aux étudiants, ils ont des déductions pour leurs études et ils paient rarement des impôts pense sûrement le Ministre et quelques contribuables. Mieux, ils ont droits à des remboursements de taxes même s’ils n’ont pas payé d’impôts, alors pourquoi les subventionner?

 

D’un autre côté si l’on subventionne les entreprises sous prétexte que ce sera payant à long terme, les impôts payés par les employés compensant largement l’aide accordée à l’entreprise, la même logique doit s’appliquer aux étudiants : les bourses doivent être accrues, car en gagnant de meilleurs salaires ils payeront davantage d’impôts, ce qui compensera largement cette aide. 

 

En conséquence, ou l’on subventionne les entreprises et les études, car de plus gros salaires vont amener de plus gros impôts dans les coffres de l’État; ou l’on ne subventionne ni les études ni les entreprises, car c’est la loi du capitalisme : investir pour gagner!

 

Le Conseil du Patronat devrait donc être dans la rue à côté des étudiants, car c’est le même combat! S’ils ne l’ont pas encore compris c’est peut être que l’État a trop désinvestit en éducation au cours des dernières années au nom du déficit zéro du PQ et de l’idéologie néo conservatrice du PLQ! Il manque donc quelque cours de philosophie et de sociologie dans le cursus de nos gestionnaires. C’est bien de savoir compter, mais faut-il encore avoir une vision, car des chiffres pour des chiffres ça manque de substance dirait Diogène le cynique de son tonneau!

 

Post Scriptum

 

J’en conviens, la question est peut être tout autre. Le discours officiel parle de la société du savoir, mais dans les fait on sait bien qu’à part quelques professions les études ne rapportent pas, car on a collectivement une mentalité de manœuvre : on subventionne des entreprises (souvent étrangères) pour avoir de petits boulots, mais le travail de création et intellectuel est fait ailleurs. Le savoir n’est pas considéré comme un bien collectif ici, mais comme un bien individuel : « Étudiez pour vous », mais après trouvez un petit boulot pour rembourser vos études, car elles ne sont qu’un produit (culturel) de consommation au même titre qu’un voyage, un CD ou un livre! Dans cette optique la position du gouvernement Charest de subventionner les entreprises et de réduire l’aide aux études supérieures se tient, car subventionnerait-on un voyage en Floride ou une sortie au Cinéma, à moins que ce ne soit pour des raisons de « business » qui en font une déduction fiscale pour l’entreprise?

 

Cependant, étudier sérieusement, c’est travailler! Remplaceriez-vous votre salaire par un endettement sous prétexte que « travailler c’est la santé » et qu’il est normal d’investir dans sa santé? Poser la question, c’est y répondre. Il est vrai que les étudiants consomment : sorties, voiture, voyage, etc. Mais ils sont régulièrement sollicités par la pub. On leur offre même des produits dessinés juste pour eux, car cette consommation est nécessaire pour faire rouler l’économie nous dit-on. Il y a là une responsabilité sociale des entreprises. Le CPQ et les associations étudiantes devraient la regarder.   

 

Hyperliens

 

Association pour une solidarité syndicale étudiante : http://www.asse-solidarite.qc.ca

 

Association étudiante du secteur des sciences de l’UQAM : http://www.aessuqam.ca

 

Fédération des associations étudiantes des campus de l’Université de Montréal :

www.faecum.qc.ca

 

Conseil du Patronat du Québec : www.cpq.qc.ca

 

Portail du gouvernement du Québec : www.gouv.qc.ca

 

PLQ : www.plq.org

 

PQ : www.pq.org

 

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Délinquant Intellectuel veut enseigner à l’ÉNAP

 

1er mars, 2005

 

La venue d’Alain Juppé comme enseignant à l’École Nationale d’Administration Publique (ÉNAP) et tout le boucan autour de cette affaire a attiré mon attention. Mais ce n’est d’abord pas son accusation (1) qui m’a dérangé, mais sa qualification. A-t-il un doctorat?

 

Aucune mention n’est faite d’un doctorat dans ce que j’ai trouvé à son sujet. (2) Si le doctorat n’est pas nécessaire pour enseigner à l’ÉNAP; ayant une maîtrise en sociologie et faisant une revue de critique sociale et politique depuis plusieurs années, je tiens à vous faire savoir mon intérêt à enseigner et faire de la recherche dans votre institution. Ne pas me considérer pour simple cause de non doctorat serait alors une « discrimination » en comparaison du cas Juppé. 

 

Par contre, je reconnais que la connaissance de la fraude est un plus pour une carrière de gestionnaire de haute voltige, car pour s’en prémunir il en faut la connaissance, surtout qu’elle est toujours insidieuse et prend plusieurs formes pour déjouer nos administrateurs, même les plus futés. Ceux ci, autant dans le public que dans le privé,  bénéficieraient donc d’un tel enseignement. Récemment encore, « l'ex-p.-d.g. de WorldCom a plaidé l'ignorance », étant un self made man! (3) Si les administrateurs d’Enron, de Nortel ou du programme des commandites en auraient mieux maîtrisé les rouages, ils auraient probablement été mieux avisés au lieu d’être dans le trouble actuellement. En ce sens je ne peux que vous féliciter d’avoir embauché quelqu’un d’expérimenté comme M. Juppé pour mieux les instruire. A l’heure de la mondialisation et des Partenariat Privé Public (PPP), il faut que nos gestionnaires soient à la mesure de ces nouveaux défis pour ne pas être pris!

 

Par contre, si vous croyez que vos futurs gestionnaires doivent aussi développer leur sens critique; maîtriser l’art du scepticisme et le cynisme de bon aloi pour ne pas se faire « enfirouaper » trop facilement, je suis alors votre candidat et j’espère de vos nouvelles au plus tôt.

 

Bien à vous,

 

Michel Handfield, M.Sc. sociologie

Délinquant intellectuel pour penser autrement!

Membre des sceptiques du Québec

Éditeur de Societas Criticus/D.I.

 

Notes :

 

1. Il a été accusé et reconnu coupable de détournement de fonds au profit du RPR et condamné à 14 mois de prison avec sursis. Sources sur le sujet:

 

Condamnation d’Alain Juppé, COMMUNIQUÉ DE LA Convention pour la 6eRépublique : http://www.c6r-fr.org/article.php3?id_article=358;

 

Alain Juppé condamné à un an d'inéligibilité, LExpansion.com 01/12/2004 : www.lexpansion.fr/art/0.0.80212.0.html;

 

Libre opinion: Affaire Juppé, L'ENAP doit se reprendre, Pierre Fortin et Camille Limoges, in Le Devoir 1er mars 2005 : http://www.ledevoir.com/2005/03/01/75913.html

 

2. Voici la liste de ses études trouvées sur un site consacré à Alain Juppé:

 

Etudes secondaires au Lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan.

Lauréat du concours général des lycées et collèges (Français-Grec).

Hypokhâgne et Khâgne au Lycéee Louis-le-Grand à Paris (1962-1964).

Elève de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (Lettres / 1964-1968).

Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (1968).

Elève de l'Ecole Nationale d'Administration (1970-1972).

Source : http://www.france-moderne.asso.fr/aj/Alain_Juppe_cadre.htm

 

3. AFP, L'ex-p.-d.g. de WorldCom plaide l'ignorance, in Le Devoir 1er mars 2005 : www.ledevoir.com/2005/03/01/75934.html

 

Hyperliens :

 

Alain Juppé  http://www.france-moderne.asso.fr/aj/Alain_Juppe_cadre.htm

ÉNAP : http://www.enap.uquebec.ca/

Collectif,  Alain Juppé, professeur invité à l'ENAP - Quand l'éthique fout le camp!, in Le Devoir, 18 février 2005 : www.ledevoir.com/2005/02/18/75124.html

 

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Goodale avait-il le choix? (1)

Michel Handfield

 

24 février, 2005

 

Le 23 février dernier Ralph Goodale a déposé le premier budget du gouvernement Martin; gouvernement libéral minoritaire. Tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un budget somme toute assez conservateur. D’ailleurs Stephen Harper, le leader du Parti Conservateur, appuiera ce budget. Mais Goodale avait-il le choix?

 

Il aurait pu aller plus à gauche avec l’appui du NPD, mais le NPD n’a pas suffisamment de sièges pour assurer le maintien du gouvernement sans le Bloc Québécois.

 

Quant au Bloc Québécois, qui dit qu’il aurait appuyé le budget, même plus à gauche? Il aurait été facile de trouver des raisons de défaire le gouvernement sur le budget en jouant sur la différence québécoise, les revendications traditionnelles du Québec, ou la réforme de l’assurance emploi qui ne serait jamais assez rapide ou n’irait jamais assez loin? Il ne faut pas oublier que Gilles Duceppe, le leader souverainiste, est fortement sollicité pour prendre la tête du PQ, sauf qu’il a promis d’être de la prochaine élection fédérale!  Il serait donc de son intérêt que ce gouvernement tombe rapidement, de façon à avoir le temps de respecter sa promesse de se représenter à la prochaine élection fédérale tout en conservant la possibilité de démissionner plus tard, une fois réélu, pour participer à une course au leadership au Parti Québécois – voir y être couronné comme cela semble de plus en plus la tendance québécoise – à la fin de l’été ou cet automne!

 

Sachant cela le gouvernement n’avait d’autres choix que de s’appuyer sur le Parti Conservateur et de faire le budget qu’il a fait, car être en position minoritaire implique un jeu d’alliances stratégiques. Nous n’avons donc pas eu un bon ou un mauvais budget; nous avons eu un budget de gouvernement minoritaire; un budget de compromis stratégique!

 

De l’autre côté, plus le Gouvernement libéral restera longtemps en selle à Ottawa, plus il placera Duceppe dans un dilemme cornélien: rester à Ottawa pour tenir sa promesse (être de la prochaine élection) ou trouver un prétexte pour la renier et se présenter à la tête du PQ, où les militants le souhaitent, ce que les fédéralistes ne peuvent abhorrer vu sa popularité! Cette session parlementaire risque donc d’être fort intéressante tant sur la scène canadienne que québécoise, car le maintien du gouvernement fédéral le plus longtemps possible risque d’avoir un effet sur le leadership du Parti Québécois et, par le fait même, sur la prochaine élection provinciale, ce qui n’est pas banal. Un printemps et un été captivant pour tous ceux qui s’intéressent à la politique. Certains membres de la députation du PQ doivent même faire des neuvaines en secret pour que le Gouvernement Martin se maintienne le plus longtemps possible à Ottawa.

 

Note :

 

1. J’avais aussi envi de titrer ce texte « Stratégie politique à la Machiavel », mais la plupart des lecteurs en auraient-ils perçus tout le côté positif, stratégique; Machiavel étant synonyme de malice, de comportement amoral ou sans scrupule dans la croyance populaire?  Je n’en suis pas sûr et dans le doute mieux vaut s’abstenir.

 

Mais attention aux idées reçues : si pour certains Machiavel est synonyme de machiavélique, de machiavélisme ou de « Mal » telle n’est pas ma position. Tout comme Parkinson n’a pas inventé la maladie du même nom, mais l’a découverte, Machiavel n’a pas inventé le machiavélisme. Il l’a montré; il l’a nommé, car le machiavélisme était là bien avant lui, lié de tout temps à la possession du Pouvoir et à son exécution. D’ailleurs Rousseau en fait une éloquente démonstration :

 

« (…) il est naturel que les Princes donnent toujours la préférence à la maxime qui leur est le plus immédiatement utile. C’est ce que Samuel représentait fortement aux Hébreux; c’est ce que Machiavel a fait voir avec évidence. En feignant de donner des leçons aux rois il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » (Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.)

 

Hyperliens :

 

Parti Libéral du Canada

NPD

Bloc Québécois

Conservateur

PQ (Parti Québécois)

 

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La langue de chez nous?

Michel Handfield

 

11 février, 2005

 

Dans les débats actuels sur la langue française et la réforme scolaire, notamment avec la proposition de commencer l’enseignement de l’anglais dès la première année,  je dois d’abord signaler que Jean Charest (PLQ) est Premier Ministre depuis le 29 avril 2003. C’est dire qu’avant, sous le PQ, notre parti nationaliste père de la loi 101, le français devait être prioritaire, « sertie dans un étau » au nord de ce continent! (1) Et bien, j’ai de petites nouvelles pour vous. Le 4 décembre, 2002, j’envoyais cette question à la Direction des ressources humaines du CLSC des Faubourgs (à laquelle je n’ai jamais reçu de réponse naturellement):

 

«Ayant vu votre annonce dans La Presse pour un agent de recherche j’ai quelque peu hésité. Êtes vous vraiment prêt à avoir un esprit critique analytique comme le laisse croire votre annonce? Si oui, ma première question est, connaissant  ce secteur près de la Polyvalente Pierre-Dupuis, pourquoi « bonne connaissance de la langue anglaise » et non pas du français? Car ce secteur est francophone et vous êtes affilié à l’Université de Montréal, pas à MC Gill? »

 

Et en 2001, à la Conférence de Montréal, les sud-américains n’avaient pas honte de leur langue et la parlaient sans gène, car la traduction simultanée était disponible pour toutes les personnes présentes dans la salle; les représentants du Fédéral passaient pour la plupart du français à l’anglais dans leurs présentation, le Fédéral étant le défenseur du bilinguisme officiel; mais  Thierry Vandal, « Executive Vice PresidentGeneration   of Hydro Québec », une société du Gouvernement du Québec, promoteur du Québec français, lui, a fait toute sa conférence en anglais! Était-ce parce que c’est la langue qui compte vraiment parmi les élites économiques? (2) Moi ça n’envoyait le message que pour avoir les postes importants au Québec, commerce oblige, surtout si l’on veut se dissocier du Canada et s’enligner sur les USA, c’est l’anglais qu’il faut « my friend », car on ne pourra pas imposer le bilinguisme à notre partenaire du Sud. (3) Ne nous méprenons pas là dessus. 

 

Tout ça c’est sans compter que lorsque les syndicats ont été insatisfaits du décret salarial de 1983, la fameuse coupure de 20% imposé à la fonction publique (loi 111) par le gouvernement Lévesque (PQ), ceux ci sont allés jusqu’à la Cour Suprême du Canada pour le contester. Et, de mémoire,  ils ont gagné, en 1994, sur l’inconstitutionnalité de cette loi, car elle n’était pas rédigée dans les deux langues officielles! Alors il ne faut jamais oublier que lorsque les syndicalistes défendent le français, le nationalisme ou la non reconnaissance de la constitution de 1982, cela s’arrête où leur intérêt économique commence!

 

C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres, dont des raisons de culture, d’études et de voyages, que l’anglais est si alléchant. Même nos élites francophones et nationalistes sont fières de leur maîtrise de la langue de Shakespeare. Mais pour le petit peuple, pour les citoyens ordinaires, le français est suffisant pour sa condition de « cheap labor », car dans la mondialisation, un « cheap labor », captif de son territoire et de sa langue risque d’être davantage prêt à accepter de moindres conditions de travail vu sa faible mobilité. Il devient un avantage compétitif pour un gouvernement, qu’il soit nationaliste ou fédéraliste, car il peut vendre une main-d’œuvre « captive » aux investisseurs étrangers! Cet état de fait est donc un appeau économique pour un Québec souverain, un leurre pour ses citoyens, et une bonne passe pour une certaine élite économique et politique! 

 

Notes

 

1. « La langue de chez nous », chanson d’Yves Duteil : http://www.paroles.net/texte/17360 

 

2. Handfield, Michel, La conférence de Montréal, texte du 19 et 20 avril, 2001 in  Vol. 3, No. 2 de Societas Criticus. Ce numéro est disponible sur le site de Bibliothèque et Archives Canada: http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2001/v03n02/v03n02.htm)

 

3. Rappelons que toute la structure économique derrière l’idée de la souveraineté du Québec est basée sur la théorie qui veut que l’on fasse plus de commerce Nord-Sud (avec les Etats-Unis) qu’Est-Ouest (avec le reste du Canada).  

 

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La turlutte du CHUM!

Michel Handfield

 

7 février, 2005

 

Le dossier du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (U de M) devient si transparent qu’on en voit toute l’opacité.

 

D’accord, il faut un hôpital sur un seul site, car il n’est pas logique d’avoir un centre hospitalier répartit entre plusieurs pavillons et dispersés sur plusieurs Km pour des raisons pratiques et d’enseignement! (1) Mais reste à trouver un site convenable.

 

Dès 1999 le site Saint-Luc fut écarté par les études de « la Corporation d’hébergement du Québec, le bras immobilier du ministère de la Santé, (…) [qui a déterminé] que l’emplacement de l’actuel hôpital Saint-Luc est le pire des scénarios, notamment à cause des faibles possibilités d’expansion ». (2)  On a alors eu droit au projet du 6000 Saint-Denis, sur le site d’un garage de la Société de Transport de Montréal, potentiellement contaminé, et près de la voie ferrée du CP, où passent les mêmes convois qu’à Outremont, car il s’agit de la même voie ferrée!  Puis revint dernièrement le projet du centre ville (1000 Saint-Denis), ce qui ne plaît pas du tout à l’Université de Montréal. 

 

L’on commença aussi à parler de la nécessité d’intégrer les facultés d’enseignements de la santé à ce futur CHUM, car l’expansion de l’Université de Montréal est limitée sur la montagne pour des raisons évidentes d’urbanisme et de protection du Mont-Royal, notamment avec sa classification comme arrondissement historique et naturel. En intégrant les facultés de la santé au futur CHUM on libère ainsi de la place pour les futurs besoins de l’U de M sur son site actuel et l’on crée une faculté de la santé intégrée et adaptée aux besoins de la médecine de pointe. Préférablement, ce site devrait donc offrir assez d’espace pour de futurs développements sans à avoir à refaire tout ce processus dans 25 ou 50 ans. De là est sortie l’idée de la cour de triage du CP (à quelques centaines de mètres du 6000 St-Denis et avec le même trafic ferroviaire, ne l’oublions pas) pour des raisons d’espaces; mais aussi dans le champ de vision de l’U de M, car l’université voudrait avoir son CHUM à l’œil et surtout pas à l’ombre de l’UQAM! (3)

 

Avec l’idéologie en place à Québec (les Partenariats Public-Privé ou PPP) pourquoi ne pas en profiter se sont dits quelques uns, d’autant plus que le CHUM est depuis longtemps l’objet d’un partenariat Public-Privé, les hôpitaux étant public, mais l’Université de Montréal étant privée! Élargir ce partenariat à la construction du futur CHUM et autour de sa mission (la santé), en y intégrant des entreprises convergentes, semblait donc aller de soi pour eux. C’est ainsi qu’on en arrive à l’idée d’un technopôle de la santé. (4)

 

Bref, plus on avance dans ce dossier, plus on s’embrouille! Il faudrait des audiences publiques, car comme citoyens, contribuables ou utilisateurs de services (et cela est vrai même si vous demeurez en Gaspésie et que vous ne mettrez jamais les pieds à Montréal, car on y formera des médecins pour tous le Québec et pour ailleurs) on doit être consulté. Mais à défaut de l’être voici trois réserves que j’ai à partager avec vous:

 

1) Si l’on choisit un technopôle de la santé, c’est plutôt le site Glen de l’Université McGill (5) qu’il faut privilégier, car un technopole implique un pôle et non deux (un pour McGill et un pour l’Université de Montréal) et comme ce projet est beaucoup plus avancé que celui du CHUM, c’est ce site qu’il faudrait choisir pour créer une synergie entre nos deux université et le milieu de la santé, car c’est cela l’objectif d’un technopole. De plus, ce site offre probablement autant de possibilités pour des développements futurs que la cour de triage du CP, car là aussi il s’agit d’un ancien site ferroviaire (celui du CN). C’était aux tenants du CHUM de moins hésiter, car j’ai l’impression que ça fait au moins dix ans que l’on danse la valse hésitation sur ce sujet.  

 

2) On ne doit pas faire de mathématique enfantine et fermer autant de lits qu’en comptera le futur CHUM, car que ferait-on en cas d’une épidémie qui obligerait à mettre ce méga centre hospitalier en quarantaine? Pour ma part c’est ma principale objection à un méga hôpital et, comme Schumacher, je crois au « small is beautiful »! (6)

   

3) Si l’on veut vraiment se distinguer, j’ai une suggestion beaucoup plus originale : faire ce CHUM intégrant les facultés de la santé de l’U de M (et non une technopole pompeuse et coûteuse) dans l’ex-carrière Francon (coin Pie-IX et Jarry) qui n’a jamais eu de déchets (contrairement à Miron plus à l’ouest); qui est visuellement spectaculaire; qui est près des grandes artères (Pie-IX, Crémazie, Métropolitain) et du futur métro Pie-IX (de la ligne bleue); et qui offrirait un projet de réutilisation d’un ancien site industriel qui ferait parler davantage de Montréal au plan international que l’aventure du stade olympique! (7)

 

Mais pour cela il faut de la vision et surtout croire qu’un PPP ça implique aussi le public; non des discussions fermée entre « Petits Partenaires Politiques », ce qui est trop souvent le cas peu importe les gouvernements – car le PQ a aussi nommé des sympathisants comme « experts » dans bien des dossiers. On nous a même fait des fusions municipales forcées sans jamais considérer l’avis des citoyens qui auraient eu quelque chose à dire. Que ce soit le PQ ou le PLQ, c’est le « cheuf » qui décide. Duplessis doit être content de voir ses émules!   

  

Notes :

 

1. En effet le CHUM est composé des hôpitaux  Notre-Dame, St-Luc, et Hotel-Dieu (http://www.chumontreal.qc.ca/pages/coordonnees.htm) et de plusieurs centres affiliés (http://www.umontreal.ca/repertoires/affilies.html#hopitaux) dispersés géographiquement dans Montréal.

 

2. Lévesque, Kathleen, L’embrouillamini, Le Devoir du samedi 5 et dimanche 6 février 2005, B 3

 

3. Voici ce qu’écrit  Kathleen Lévesque à ce sujet :

 

« Le recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix, refuse alors de baisser les bras; le plan B, soit le centre-ville, est inacceptable. Comme il le répètera à plusieurs reprises, il est hors de question que son université s’installe dans la cour arrière de l’UQAM. » (La valse-hésitation d’un hôpital,  Le Devoir du samedi 5 et dimanche 6 février 2005, B 3)

 

4. http://www.chumontreal.qc.ca/pages/chum2010.htm

 

5. Projet McGill: http://www.muhc.ca/construction/

 

6. Schumacher, E F, 1978, Small is beautiful, Paris: Seuil, coll.Point.

 

 7. Il y a aussi concordance urbanistique avec le site actuel de l’U de M, qui est lui aussi construit dans une ancienne carrière, situé à flanc de montagne, sur le Mont-Royal.

 

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Index

 

Dossier

 

Black List : pour aller plus loin!

Commentaire réquisitoire  autour d’un livre

Michel Handfield

 

8 mars, 2005

 

La lecture de « Black List » de Kristina Borjesson chez 10/18 (1) nous a plus et ce qui ne devais être qu’un commentaire sur un livre est allé plus loin : une réflexion sur les médias. Ce texte était même en train d’en devenir deux : un commentaire pour la section livre et un édito sur l’information. Mais les deux étaient trop liés pour être séparés, l’un renvoyant à l’autre, et à mesure que nous avancions dans notre édito celui-ci devenait de plus en plus près de l’essai et du dossier. Sa place venait d’être trouvée. C’est le texte que voici. 

 

- I -

Le prix de la vérité!

 

Des journalistes enquêtent sur des sujets sensibles, des dossiers chauds qui impliquent l’État où de grandes entreprises, et soudainement ils sentent le tapis leur glisser sous les pieds! Leur direction, qui les appuyait, recule. Pire, elle les cales littéralement; leur faisant perdre leur crédibilité, voir les congédiant! Cela est vrai tant de la presse écrite qu’électronique, que du monde de l’édition. C’est ce que l’on appelle passer à la « broyeuse » :

 

« un système impitoyable, fait d’autocensure et de collusions contre-nature entre les médias et le pouvoir, qui réduit au silence les importuns. » (Avant-propos, p. 18) 

 

 

Les pressions sur leurs entreprises de presse viennent de haut : gouvernement ou grandes organisations qui ont les moyen d’aller en justice durant des années pour littéralement les ruiner même si elles ont raison. Ce n’est pas d’avoir raison qui est le nerf de la guerre, ce sont les moyens que l’on a pour tenir dans les dédales -  fort dispendieux - de la justice et les apparences, car si l’on se désiste, faute de moyens, l’on retiendra que vous n’aviez probablement pas toutes les preuves nécessaires! On vit dans un monde d’apparences, où ce n’est pas toujours la vérité qui sort gagnante. On l’a vu dans une récente affaire impliquant Radio Canada, où un jugement de la Cour suprême « nous dit qu’un reportage fidèle à la vérité sur une question d’intérêt public peut néanmoins être puni par une amende excessivement lourde, 670 000 $ dans ce cas-ci, si le reportage n’a pas été réalisé de la manière dont le juge l’aurait fait lui-même. » (2) 

 

A cela s’ajoute le coût de perdre des clients insatisfaits de la mauvaise publicité que cela fait au diffuseur. Un publicitaire n’aimera pas être associé à une entreprise porteuse d’une image négative, car les entreprises ou les institutions attaqués par un reportage défavorable prendront tous les moyens pour le discréditer et cela se répercutera nécessairement sur l’ensemble de l’entreprise de presse. La vérité n’est donc pas ce qui compte d’abord en information, mais son impact sur le bon fonctionnement – voir les finances – de l’entreprise de presse!

 

***

 

Ces enquêtes fouillées, qui ont conduit des journalistes à perdre leur emploi ou à être broyé par la machine, sont toutes fort intéressantes. Nous avons là plus de 400 pages d’informations de première main.

 

J’attire particulièrement votre attention sur trois d’entre elles : Un journaliste, ça ferme sa gueule ou ça démissionne : l’affaire du lait contaminé de Jane Arke, qui s’en prend à une multinationale et à ses produits pour les producteurs agroalimentaires; Faites-leur confiance, mais vérifiez tout de même : l’affaire du vol TWA 800 de Kristina Borjesson, qui s’en prend aux pouvoirs qui auraient camouflé en accident l’abatage d’un avion de ligne au large de Long Island (New York)  lors d’un exercice militaire; ou encore Info, intox et toxicos : La CIA, le crack et la contra de Gary Webb, qui lie l’arrivée du crack à des opérations de la CIA.

 

Bref c’est un livre où vous en apprendrez autant sur le milieu journalistique et des médias que sur des événements sociaux, politiques et économiques qui ne vous semblent pas encore clair aujourd’hui. Des opérations de « cover up » sont ici dévoilés et des informations divulguées! Un livre pour être mieux informé!

 

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Ce livre étant une traduction, le livre original datant de 2002, nous avons vérifié quelques uns des signataires de ces textes sur l’Internet – on est cyber journaliste après tout! – pour savoir ce qu’il est advenu d’eux. 

 

D’abord, Kristina Borjesson, qui a mené l’enquête sur le vol de la TWA et qui a édité ce livre (Black List), a continué à s’intéresser à la question des médias apprend-t-on dans un Interview qu’elle a accordé a buzzflash le 6 Janvier 2005. Elle anime aussi « The Expert Witness Radio Show » avec Mike Levine, un autre collaborateur de Black List. (3)

 

Gary Webb, qui dénonçait la CIA, fut trouvé mort le 10 décembre dernier (2004), apparemment d’un suicide : une balle dans la tête. Il avait 49  ans. (4) 

 

Quant à Jane Arke, celle qui a écrit sur  l’affaire du lait contaminé, nous n’avons rien trouvé à son sujet. Elle et sont conjoint avaient d’ailleurs été mis au chômage suite à cette affaire et les coût juridiques atteignaient déjà quelques millions en 2003. Complètement broyée?

 

Finalement, Gerard Colby, qui a écrit sur les livres que l’on « pilonne » en ne les soutenant plus pour des raisons « politiques »; il est impliqué dans le milieu des écrivains et se présente à la présidence de Working4Writers. (5)

 

- II -

Le business de l’information!

 

 « Black List » nous montre que l’information n’est pas seulement question du nombre de salles de nouvelles, mais de leur indépendance. Si le but premier est d’être rentable, de vendre de la publicité, les nouvelles risqueront toujours d’être à la remorque du marketing. L’indépendance de la presse s’arrête là où ses revenus commencent…

 

« (…) parce qu’elle compromet souvent les intérêts commerciaux de la maison mère et/ou les liens que celle-ci entretient avec les pouvoirs publics. Or, le mot d’ordre des groupes de presse, dorénavant, est d’éviter les ennuis. Lorsque des scandales deviennent trop flagrants pour être passés sous silence, la presse a l’habitude d’en livrer une version aseptisée, répercutant scrupuleusement ce que les porte-parole officiels ou les conseillers en communication ont bien voulu en dire. Jamais davantage. » (Avant-propos, p. 21) 

 

Par exemple, ce n’est pas en sauvant la salle des nouvelles de CKAC – acheté par Chorus – que l’on parlera vraiment d’indépendance des sources d’informations pour prendre un cas qui fait actuellement parler à Montréal. Ce serait probablement un léger plus, mais pas plus!

 

En fait, si l’on veut une indépendance de l’information, il faut en accroître les sources non commerciales en soutenant les médias indépendants, non commerciaux, communautaires et universitaires (voir la section hyperliens), car ce sont des gens qui travaillent par amour et qui font souvent œuvre d’informer et d’éduquer par conviction. Un bulletin des nouvelles à la radio de l’Université de Montréal ou d’une radio communautaire serait certainement fort différent de celui d’une radio privée. (6)

 

La radio télédiffusion publique  - Radio-Canada et RDI - est aussi une excellente source d’informations, indépendante, mais avec un angle canadien diront certains. Il n’est pas aisé de se lancer dans l’information, surtout télévisée, car il faut des moyens. Télé Québec ne fait pas de bulletins de nouvelles par exemple, mais elle offre cependant des émissions, des reportages et des documentaires d’affaires publiques et internationales.  

 

Il y a aussi des médias alternatifs écrits, beaucoup plus faciles à produire que de la radio et de la télé, qui permettent de faire de l’analyse approfondie après coup par rapport à l’instantanéité de la radio télédiffusion. Mais une entête de revue avec « Le divorce de Sophie. Toute la vérité! » ou « Prédictions astrologiques romantiques pour l’été 2005 » attirera toujours plus de lecteurs qu’un article titré « La démocratie et les négociations sur l’Accord Multilatéral sur les Investissements; vous sentez-vous concerné? » Pourtant, c’est ce dernier texte qui vous dira probablement le plus exactement comment votre vie sera affectée dans le futur! C’est pour cette raison qu’il faut que les gouvernements subventionnent ces médias alternatifs et électroniques selon des critères de qualité non commerciaux tout comme on le fait pour les artistes, car ce sont des « artistes » de la plume, du micro ou du clavier! Ici pensons à la fermeture de Recto Verso en 2004 faute de moyens alors que l’argent pour les soutenir était disponible :

 

« Patrimoine Canada avait déversé des millions pour soutenir les grands groupes comme Rogers, Transcontinental et Québécor, mais avait accordé moins de 30 000$ à Recto Verso, avant de l’exclure de son programme. » (7)

 

Les critères actuels ne permettent pas de soutenir les magazines alternatifs et non commerciaux alors qu’ils en auraient besoin, mais en même temps ces critères permettent de subventionner des médias commerciaux très rentables en soi et en convergence; le média écrit étant un complément du programme télévisé et le journal quotidien un promoteur du réseau de télé du groupe! Si l’on parle d’une société du savoir, il faut  aussi soutenir l’information de qualité, fruit de médias marginaux et spécialisés à plus faible tirage ou en ligne mais, surtout, non convergent et indépendant!

 

            Cependant, les programmes qui existent pour soutenir les magazines ne s’adressent pas à ceux ci. Ainsi le « Programme d'aide aux publications »  d’Industrie Canada…

 

« (…) s'adresse aux éditeurs de périodiques sous contrôle canadien et appartenant à des intérêts canadiens, à tirage payé, qui sont publiés et imprimés au Canada et répondent à des critères précis en matière de contenu rédactionnel et de publicité.» (8)

 

« Patrimoine Canadien » (9) a aussi ses programmes d’aide en Arts et en Culture comprenant divers volets dont un pour les magazines. Leur liste est fort instructive (voir le Tableau 1), car parmi les bénéficiaires de 2003-2004 pour le  « Volet Aide au contenu rédactionnel »  nous retrouvons plusieurs magazines commerciaux de niveau culturel fort varié; mais tous les goûts sont dans la nature diront certains! Mais justement, si tel est le cas, certaines revues, comme Recto Verso, ne se trouvent pas dans cette liste malgré leurs qualités, car elles  répondent moins à des critères quantitatifs (de tirage et de revenus de vente et publicitaires) que qualitatif (leur qualité d’écriture et de recherche), ce qui fait qu’elle ne bénéficient pas de ce soutien malgré leurs qualités! Ce n’est pas un hasard si Recto Verso a fermé malgré ses qualités intrinsèques et sa distribution gratuite. C’est même ce qui l’a vraisemblablement coulé!

 

Tableau 1 : Quelques bénéficiaires de 2003-2004 pour le  « Volet Aide au contenu rédactionnel » de « Patrimoine Canadien »

 

Nom du magazine                           Contribution

 

7 JOURS                                          258 913 $

CANADIAN BUSINESS                 232 644 $

CLIN D'OEIL                                     129 948 $

DERNIÈRE HEURE                        113 112 $

ÉCHOS VEDETTES                      149 947 $

L'ACTUALITÉ                                  186 145 $

LE LUNDI                                         120 863 $

MACLEAN'S                                    552 963 $

_______________________________________________________________

La liste complète est disponible à l’adresse suivante : 

http://www.pch.gc.ca/progs/ac-ca/progs/fcm-cmf/neuf-new/list_2003-2004_f.cfm

 

 

On est ici dans le même débat qu’entre les galas de télévisions qui récompensent la popularité versus ceux qui rendent hommage à la qualité intrinsèque du produit, même si dans certains cas l’un n’empêche pas l’autre. C’est notamment le cas de l’Actualité et du Maclean’s que nous connaissons. Mais ces critères défavorisent certains médias moins commerciaux, mais plus culturel, intellectuel ou marginal et qui ont quelque chose de neuf à apporter que ce soit en kiosque, en distribution gratuite ou sur l’Internet! C’est un manque à gagner culturel pour notre société. Peut-on se le permettre quand l’on est à côté d’un géant comme les Etats-Unis qui nous inonde de ses produits culturels?       

 

Dans un monde que l’on dépeint comme étant de plus en plus dépendant des nouvelles technologies et de sources d’informations monopolistiques, reconnaître la presse Internet qui respecte des critères de qualité, même si le style de rédaction est nécessairement différent de celui d’un journal papier, devient de plus en plus une nécessité. On ne peut parler de société branchée et ne pas reconnaître les producteurs de contenus que sont les journalistes de l’Internet. L’Internet ne doit pas servir qu’à « chatter » et aller voir des sites pornographiques. Il doit être perçu comme un stand de presse, où à côté de la revue de cul on trouve aussi le magazine de philosophie politique!

 

Conclusion

 

On parle de plus en plus de l’importance de la société du savoir et paradoxalement, comme le montre « Black List », le savoir et l’information sont de plus en plus contrôlés et aseptisés. Plus on doit savoir, plus il y a de canaux d’informations, plus cette information est standardisée, comme si les sources d’informations diminuent au même rythme que les canaux de diffusion s’accroissent! On a ainsi l’illusion d’être davantage informé alors qu’on l’est de moins en moins.  C’est pour ces raisons que l’on doit soutenir nos créateurs non commerciaux, indépendants, alternatifs et en ligne, car ils amènent une diversité de points de vue que les canaux multiples des grands groupes de presse peuvent difficilement offrir, étant davantage des canaux de diffusion que de création. On voit de plus en plus poindre d’ailleurs des éditoriaux communs pour un groupe de presse, mais diffusés dans tous leurs quotidiens à côté d’opinions régionales. 

 

 Si l’on veut favoriser la diversité de l’information, de l’analyse et des contenus culturels et ainsi affirmer notre différence face à la culture de masse États-uniennes, il faut soutenir ces médias alternatifs, même ceux d’Internet, selon certains critères de qualité. Naturellement cela risque d’être difficile, non pas pour des questions de faisabilité mais d’image, car il est beaucoup plus vendeur d’accorder une subvention à une entreprise ayant une centaine d’employés – même si elle risque de déménager en Asie pour des raisons de coûts de main-d’œuvre d’ici quelques années -  qu’à un créateur de webzine dans son sous-sol, car on soupçonnerait davantage le favoritisme dans ce cas que dans celui de la grande entreprise. Pourtant, si l’on veut favoriser la diversité et la représentation des idées, l’artisan de l’Internet  ne doit pas être négligé. Les États québécois et canadien ne peuvent impunément parler de l’importance de la société du savoir et n’avoir aucun programme pour des créateurs de contenu culturel comme Societas Criticus. (10) C’est là un non sens.

 

Hyperliens :

 

Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec : www.fpjq.org

 

Radios communautaires :

 

CISM/Université de Montréal,  89,3 FM (Montréal) : www.cismfm.qc.ca

CIBL, 101,5-FM (Montréal) : www.cibl.cam.org/

Radio centre-ville, 102,3 FM (Montréal) : www.radiocentreville.com

CHOQ-FM/UQAM (Montréal) : http://web.choq.fm

CKRL, 89.1 FM (Québec) : www.ckrl.qc.ca

 

Radio télédiffuseurs publics :

 

Radio Canada: http://radio-canada.ca

Télé Québec : www.telequebec.qc.ca

Radio France: www.radiofrance.fr

 

Notes :

 

1. BORJESSON, Kristina, 2003, Black List – Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence, Paris :  10/18

Traducteur : CLARINARD Raymond, TAUDIERE Isabelle


Arrière de couverture :

 
Ils étaient les enfants du Watergate. Ils travaillaient pour CBS, Newsweek ou CNN et ils en étaient légitimement fiers : ils faisaient le plus beau métier du monde dans la première démocratie du monde. Un jour, ils ont traversé le miroir. Leurs adversaires les ont harcelés. Ils ont refusé de se soumettre. Les intimidations ont redoublé. Sous la pression, leur rédaction les a lâchés. Leur seul crime : avoir enquêté là où il ne fallait pas. Sentant soudain le soufre, ils ont dû quitter le confort des télévisions et des journaux qui « font » l’opinion. À travers quinze récits passionnants, documentés, accablants, rassemblés par Kristina Borjesson, des journalistes racontent leurs enquêtes et leur combat contre le pouvoir économique ou politique, et médiatique. Black List est un livre rare. Best-seller en France et aux États-Unis, il est devenu un exemple dans le monde entier pour tous ceux qui croient encore à la liberté de l’information.

 

2. Anne-Marie Dussault , Un jugement de la Cour suprême consacre l'intrusion des juges dans les choix éditoriaux, FPJQ, 2004-07-30, Source : www.fpjq.org/cgi-bin/bienvenue.cfm?section=7

 

3. Voir  www.buzzflash.com/interviews/05/01/int05002.html pour l’interview et www.expertwitnessradio.org pour « The Expert Witness Radio Show ».

 

4. www.consortiumnews.com/2004/121304.html

 

5. Voir  www.gerardcolby.com/ et www.working4writers.org

 

6. Après vérification, des horaires des radios communautaires de Montréal, seule Radio Centre ville offre un bulletin de nouvelles à 16 heures du lundi au jeudi.

 

7. Paul Cauchon, « Recto Verso n’est plus qu’un souvenir », in Le Devoir, Les Samedi 10 et Dimanche 11 juillet 2004, p. A-3.

 

8. Source : http://strategis.ic.gc.ca/SSGF/me00043f.html

 

9. Patrimoine canadien, www.pch.gc.ca, aussi connu sous le nom de Patrimoine Canada.

 

10. En effet, nous en sommes à la 7e année de rédaction de Societas Criticus à compte d’auteurs et nous n’avons droit à aucun soutien. Seul notre amour de ce travail et notre investissement personnel, en temps et en créativité, nous tient. Nous sommes donc bien placé pour savoir de quoi l’on parle. Nous savons aussi que nous sommes lu, au delà même de nos frontières, car nous recevons régulièrement des communiqués d’ici et d’Europe. C’est d’ailleurs une appréciation qui nous fait plaisir. Cependant nous ne recevons aucun soutien de la part de l’État – tant le Québec que le Canada - alors que recevoir une fraction de ce que reçoivent des médias connus serait comme une reconnaissance d’un travail utile et nous permettrait aussi d’en faire plus.

 

Pour ceux qui sont intéressés à connaître notre travail passé, nous faisons régulièrement parvenir nos archives  à Bibliothèque et Archives Canada (www.collectionscanada.ca), qui dispose de plusieurs collections et documents, et elles sont disponibles à l’adresse suivante :

 

http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/ 

 

Par contre, pour ceux qui se demandent pourquoi nous ne faisons pas parvenir nos archives à la Bibliothèque Nationale du Québec (BNQ), c’est qu’après les avoir contacté à ce sujet, la BNQ ne nous a jamais fourni d’adresse ou leur faire parvenir nos numéros pour bibliothèques, la BNQ ne s’occupant pas des publications Internet. Ce volet semble cependant en voie de développement comme l’indique leur site (http://www2.biblinat.gouv.qc.ca/texte/t0460.htm). C’est à suivre.

    

 

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 Index

 

Le Journal/Fil de presse

 

Deux ans de guerre d'occupation en Irak, plus de 3000 personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer les conséquences de la guerre

 

Montréal, le 19 mars 2005 - Dans le cadre de la Journée mondiale d’action contre la guerre d’occupation en Irak, plus de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal, à l’appel du Collectif Échec à la Guerre. Aux États-Unis, des actions de protestation ont lieu dans plus de 765 villes, et au Canada, dans 38 villes, incluant Vancouver, Toronto, Winnipeg et Ottawa. Ailleurs dans le monde, des rassemblements ont lieu cette fin de semaine dans plus de 42 pays, dont l’Argentine, le Brésil, le Chili, Haïti, l’Australie, le Bangladesh, l’Inde, le Japon, la Thaïlande, le Vietnam, l’Angleterre, l’Irlande, le Portugal, la France, la Belgique.

 

Deux ans après ce que le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qualifie toujours d'invasion illégale de l'Irak, le mouvement d'opposition à cette guerre d'occupation tient à rappeler que, sous le prétexte de libérer le peuple irakien, ce sont 100 000 civils, femmes, enfants et hommes innocents, qui ont payé de leur vie. Sans compter les centaines de milliers de blessés, les milliers de personnes emprisonnées arbitrairement et souvent torturées, les villes entières saccagées et les conditions de vie désastreuses. Deux ans plus tard, le taux de chômage est maintenant de plus de 60 %, la malnutrition aiguë chez les enfants a plus que doublé, l’eau potable et l’électricité ne sont pas plus disponibles qu’au lendemain de l’invasion.

 

Tout au long du parcours de la manifestation, pancartes et slogans dénonçaient l’occupation de l’Irak, bien sûr, mais aussi l’occupation de l’Afghanistan et de la Palestine. Le racisme, l’érosion des libertés civiles, les déportations de réfugiés, la militarisation croissante du Canada étaient également des thèmes qui unissaient les participants et les participantes à cette marche.

 

La marche fut ponctuée d’interventions artistiques. Le groupe Infringement Players a fait une prestation théâtrale avant le départ au Carré Dorchester. Les Mémées déchaînées ont chanté leur colère contre l’occupation et la guerre sur les escaliers de la Cathédrale Christ Church. Tout au long de la marche, la troupe Bread and Puppet, venue des États-Unis, a offert un tableau percutant avec, entre autres, des femmes irakiennes portant des cadavres dans leurs bras.

 

Devant la foule rassemblée sur la rue René-Lévesque, face au Complexe Guy-Favreau, plusieurs personnalités ont pris la parole. S’exprimant au nom de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine, Rézeq Faraj a rappelé que « l’occupation de la Palestine est la mère de toutes les violences dans la région». Il a également appelé au respect des droits humains du peuple palestinien et au respect du droit international.

 

Nicole Fillion, présidente de la Ligue des droits et libertés, a dénoncé l’érosion des libertés civiles au nom de la guerre contre le terrorisme, ainsi que l’instauration d’un système massif et planétaire de surveillance des populations. Elle a rappelé qu’il est urgent de « mettre les droits de la personne au coeur du débat sur la sécurité. »

 

Karen Young, artiste pour la paix de l’année 2003, a donné des frissons à la foule avec la chanson The Masters of War de Bob Dylan. Raymond Legault, porte-parole du Collectif, a dénoncé le triomphalisme odieux concernant les élections en Irak. Il a rappelé que la majorité des Irakiens et des Irakiennes qui sont allés aux urnes ont voté contre l’occupation étasunienne et pour le retrait des troupes étrangères, tel que spécifié dans la plateforme électorale de la liste de l’Alliance unifiée irakienne.

 

Dan Bigras, comédien, réalisateur, auteur-compositeur-interprète a souligné que le tableau des femmes irakiennes tenant des cadavres est la meilleure image de la démocratie qu’on essaie d’exporter. Il a récité un poème qu’il a écrit suite à un séjour en Bosnie, un poème sur la guerre qui concerne toutes les guerres. « C’est quoi la guerre? Un meurtre, un million de fois. »

 

Tatiana Gomez de la coalition Solidarité sans frontières a dénoncé la « guerre au terrorisme » comme un projet raciste et islamophobe qui crée des victimes ici aussi : cinq hommes musulmans sont présentement détenus au Canada en vertu de certificats de sécurité. Elle demande l’abolition de ces certificats de sécurité et a terminé avec le slogan : Pas de frontières, pas de nations. Non aux déportations.

 

La manifestation a été animée par Maguy Metellus et Annick Legault et elle s’est terminée avec le groupe Kodiak qui a chanté La liberté. Le Collectif Échec à la guerre regroupe plus de 200 organismes, associations, syndicats et réseaux au Québec.

 

www.echecalaguerre.org  

 

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TROIS-RIVIÈRES, LE 25 FÉVRIER 2005

 

COMMUNIQUÉ

 

La réponse du Canada au projet de bouclier antimissile :

UNE BELLE VICTOIRE DE L’ACTION CITOYENNE!

 

Le Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS/TR) et l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) saluent la décision du gouvernement canadien de ne pas participer au projet américain de bouclier antimissile. Selon le CS/TR et l’AQOCI, il s’agit d’une belle victoire de l’action citoyenne pour la paix, pour une véritable sécurité et pour le désarmement. Nous saluons également l’extraordinaire mobilisation des groupes, institutions, organismes et personnalités qui, partout au Canada, ont exercé les multiples pressions qui ont conduit à la présente décision.

 

Nous profitons de l’occasion pour remercier les citoyens et citoyennes qui, dans le cadre de la campagne « LE BOUCLIER ANTIMISSILE? NON MERCI! » lancée par le CS/TR, conjointement avec l’AQOCI, ont signé près de 40 000 cartes postales individuelles adressées au premier ministre Paul Martin pour exprimer leur opposition au projet. Grâce aux organismes membres de l’AQOCI, près de 10 000 de ces cartes ont été distribuées et signées lors des Journées québécoises de la solidarité internationale du 11 au 21 novembre dernier. La carte postale a été diffusée lors de ces activités pour offrir au public un moyen de s’exprimer contre l’adhésion du Canada à un projet qui met en péril la paix dans le monde et la sécurité de tous et de toutes.

 

Ce projet extrêmement coûteux (60 à 100 milliards $US au total) ne peut que relancer la course aux armements et la militarisation de l’espace, ce qui va à l’encontre de la politique canadienne d’adhésion aux régimes internationaux de non-prolifération, de contrôle et de désarmement.

 

Comme il avait déjà refusé d’intervenir au côté des États-Unis dans l’invasion illégale de l’Irak, le gouvernement canadien affirme une fois de plus sa souveraineté, cette fois en matière de défense nationale. L’impopularité du projet au Canada - tout particulièrement au Québec – ainsi que dans les rangs même des députés libéraux aura finalement convaincu le premier ministre Paul Martin à dire « Non merci ! » à la Maison Blanche. Un projet de résolution demandant au gouvernement canadien de ne pas s’engager avec les États-Unis devrait faire l’objet d’un vote lors du congrès du Parti libéral du Canada, qui se tiendra du 3 au 6 mars prochain.

 

En dépit de cette victoire, le CS/TR et l’AQOCI invitent à la vigilance puisqu’en août dernier, les États-Unis et le Canada ont convenu de modifier l’accord sur le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) afin de l’adapter au déploiement du bouclier antimissile. Même si Ottawa et Washington affirment que cet accord ne constitue pas un engagement du Canada en faveur du bouclier antimissile, certains, comme l’a soutenu l’ambassadeur canadien à Washington, Frank McKenna, considèrent qu’il s’agit d’une collaboration canadienne à ce projet. Nous devrons suivre cette situation avec la plus grande attention et réagir s’il y a lieu.

 

Cette mise en garde faite, apprécions le moment présent et réjouissons-nous de cette décision historique qui en plus d’être une belle réussite de l’action citoyenne constitue une démonstration éloquente qu’il ne faut jamais céder au défaitisme ou à l’apathie face à des enjeux politiques et sociaux d’importance.

 

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Forum Social Mondial : Un autre monde est possible

L’AQOCI propose de passer à l’action solidaire

www.aqoci.qc.ca

 

Montréal, le 4 février 2005 – L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), dont le coeur de l’action est la solidarité internationale, fait un appel à la mobilisation des organisations québécoises autour du Manifeste de Porto Alegre, une déclaration qui comprend 12 recommandations issues du Forum Social Mondial, qui s’est tenu au Brésil du 25 au 31 janvier dernier.

 

Représentée par Madame Suzanne Loiselle, présidente et Madame Maria-Luisa Monreal, directrice, l’AQOCI s’est jointe aux 155 000 délégués provenant de 135 pays, pour participer à cette grande mobilisation internationale visant la recherche d’alternatives à la globalisation néo-libérale, sous le slogan Un autre monde est possible.

 

« Le mouvement alter-mondialiste a fait preuve d’une grande capacité de mobilisation. Ce vaste réseau international est devenu une force réelle de globalisation de la solidarité comme alternative aux effets néfastes de la mondialisation de l’économie néo-libérale » a déclaré Maria-Luisa Monreal, directrice de l’AQOCI, de retour de Porto Alegre.

 

L’AQOCI lance un appel aux organisations de la société civile québécoise à se mobiliser autour des recommandations du Forum Social Mondial et à exiger des gouvernements l’annulation de la dette publique des pays du Sud, l’imposition d’une taxe sur la vente d’armes, des mesures concrètes pour mettre fin à la destruction de l’environnement, la lutte contre toute forme de discrimination, de racisme et de sexisme et la promotion du commerce équitable comme alternative aux règles imposées par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). « Les enjeux sont multiples et il est urgent de se mobiliser autour d’initiatives qui font la promotion de la solidarité, de la justice, de la paix et du respect des droits humains », a déclaré la directrice d l’AQOCI.

 

Plusieurs organisations membres de l’AQOCI ont participé activement au Forum Social Mondial : Développement et Paix, le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke, le Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL), le CLUB 2/3, le CECI, Alternatives et l’Association mondiale des radios communautaires (AMARC). L'AQOCI regroupe 53 organismes de coopération et de solidarité internationale oeuvrant au Québec pour le développement solidaire, juste et démocratique, à l'échelle mondiale.

 

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Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Après l’URSS!

 

24 mars, 2005

 

Commentaires de Michel Handfield sur De Tinguy, Anne, 2004, La grande migration. La Russie et les Russes depuis l’ouverture du rideau de fer, Paris : Plon

 

Le mur de fer, le communisme, le stalinisme; vivre en URSS n’était certainement pas drôle, quoi qu’en disaient les idéologues et les propagandistes à l’époque. Car lorsqu’une brèche s’ouvrit dans le rideau de fer… la marée humaine voulant s’enfuir par cette brèche a mis le rideau en lambeau!  C’est là une façon poétique de décrire ce livre. Mais c’est cette histoire qu’il raconte - et fort bien documenté d’ailleurs!

 

C’est en quelque sorte un livre de référence sur le sujet, faisant l’histoire de la fin du régime soviétique de l’ouverture du rideau de fer à aujourd’hui. Le livre dit bien « l’ouverture du rideau de fer » sur la couverture et non la chute du mur de Berlin, car si cette dernière fut plus spectaculaire pour les médias et l’occident (1), la première brèche fut faite en Hongrie 6 mois plus tôt :

 

« Le monde de l’après-guerre est mort le 2 mai 1989. (…) Ce jour-là, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Gyula Horn, et son homologue autrichien, Alois Mock, commencent à démanteler le réseau de fils de fer barbelés électrifiés qui séparent depuis quelque quatre décennies la Hongrie de l’Autriche, l’Est de l’Ouest, le monde de l’oppression, de la pauvreté et du mensonge de celui de la liberté et de l’opulence. » (p. 23)

 

A partir de là, les défections vers l’ouest ont constitué un vote de non confiance envers le régime soviétique qui a forcé les États fédérés à se libéraliser les uns après les autres. L’empire soviétique ne pouvant plus résister à un tel mouvement s’écroula comme un domino!

 

Mais la fin de l’empire soviétique signifie-t-elle la fin de son influence? En fait oui et non. Elle a sonné le glas d’une certaine forme d’influence, basée sur la force d’un empire militaire. Par contre, ce fut le début d’une nouvelle forme d’influence : celle de la  diaspora, car avec l’ouverture des frontières bien des soviétiques ont quitté l’URSS et deviennent aussi « des traits d’union entre la Russie et le monde extérieur » (p. 17).

 

L’histoire de l’URSS depuis l’ouverture du rideau de fer est fort intéressante. Pensons à la reconstitution d’États qui étaient amalgamés dans une URSS dont les frontières étaient davantage administratives que réelles, modifiées selon des objectifs politiques plutôt que géographique ou historique (voir pp. 85-6), ce que ce livre détaille très bien. C’est aussi une histoire d’importance stratégique, car l’ex-empire soviétique avait des frontières avec l’Europe, l’Asie et  le Moyen-Orient et touchait de près l’Amérique, séparé seulement par le détroit de Béring, donc des liens avec certaines régions du monde que l’on peut qualifier de chaude actuellement. Leurs relations et leur connaissance de ces régions peuvent être importante, mais elles peuvent aussi exacerber certains conflits, le sens de l’histoire n’étant pas le même pour tous les peuples. Certains peuples ont encore à la mémoire des événements plusieurs fois centenaires et avec leur indépendance, des conflits peuvent ressurgir. Mais inversement d’anciennes alliances – avec la France et Israël (2) – peuvent aussi se recréer.

 

Bref c’est un monde de promesse, mais où la prudence doit être de mise. C’est ce que ce livre nous permet de comprendre qu’on le lise en entier ou qu’on l’utilise comme livre de référence, car il est conçu pour ces deux usages ayant une table des matières détaillés et un index des noms propres, ce qui est plutôt rare dans les livre francophones, mais fort utile dans ce cas. Vu la place qu’occupent la Russie et ses ex-territoires dans l’Europe, mais aussi au Moyen-Orient et en Asie, c’est un livre pour tous ceux qui s’intéressent sérieusement à l’actualité politique et internationale contemporaine.     

 

Notes 

 

1. On a même eu droit à au DVD, fort bon d’ailleurs, du spectacle de Roger Waters « The wall live in Berlin » (Mercury – B000036909), commémorant la chute du mur 12 mois plus tard et accompagné d’un documentaire en prime.        

 

2. À ce sujet le chapitre 5 – Juifs en Russie, Russes en Israël La force de l’ethnicité – est fort intéressant.

 

Hyperliens

 

Sur Anne de Tinguy, voir  www.ceri-sciences-po.org/cerifr/cherlist/tinguy.htm

Pravda : http://english.pravda.ru/

Russie.net : www.russie.net

 

Arrière de couverture

 

Lorsque le rideau de fer s’ouvre, des populations prisonnières depuis des décennies retrouvent la liberté. Au même moment, l’Empire soviétique s’effondre. C’est le début d’une nouvelle grande migration.

 

(…)

 

Un espace russe et russophone s’étend aujourd’hui de l’ex-URSS à l’Amérique du nord en passant par l’Europe et le Moyen-Orient. Au sein de cet espace, les migrants créent des liens et des réseaux, ils mettent la Russie en contact avec le monde extérieur, ils contribuent à l’intégrer au monde occidental.

 

Un livre sur un des changements marquants de la fin du XXe siècle par une spécialiste des questions internationales.

 

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Pas simple le complexe États-uniens!

 

19 février, 2005

 

Commentaires de Michel Handfield sur Poniatowski, Axel, 2004, Pourquoi les Français et les Américains ne se comprennent plus, France : Perrin;  Kagan, Robert, 2004, Le revers de la puissance, France : Plon; et Chomsky, Noam, 2003 (2004), Le profit avant l’homme, France :  10/18

 

D’abord, pour comprendre le différent France/Etats-Unis (1) et l’idéologie états-uniennes, il faut une certaine compréhension des USA. Cela ne se fait pas en allant se dorer sur une plage de Floride, rêver avec Mickey Mouse à Disney world ou faire du shopping à New York. Il faut plus.

 

C’est ce que nous offre le livre de Ponatowski, car il ne fait pas que soulever des lieux communs, il plonge dans leur historicité. Et il le fait en parallèle avec la situation française, car il y a des liens historiques entre la France et les USA (notamment le soutien à la guerre d’indépendance de 1776), mais aussi des divergences culturelles profondes (sur la place du religieux dans la société par exemple) qui se poursuivent jusqu’à maintenant. Et quand on parle de la France et des Etats-Unis, on ne peut mettre de côté l’Angleterre, rival de la France et desquels les USA se sont affranchis. D’ailleurs, en coupant son lien avec l’Angleterre, les Etats-Unis ont aussi rejeté une part de son héritage culturel, héritage qui est cependant demeuré vivant au Canada.

 

Dans notre cas, au Québec et au Canada, ce livre permet une meilleure compréhension de notre propre culture, car on y saisit très bien notre américanité (nos lieux communs avec les USA) et notre européanité (nos lieux communs avec la France mais aussi avec l’Angleterre, même pour nous, francophones, du Québec). Si tel est le cas, c’est que l’on voit rarement le portrait global de ce sur quoi l’on a le nez collé, mais avec la distance (de la France), il est plus facile d’avoir une vision globale. Il faut du recul pour que l’arbre ne cache pas la forêt comme le dit une de nos expressions et c’est ce que ce livre offre : de la distance face aux ÉU; une excellente compréhension de leur histoire et de la notre par la même occasion (2);  et une vision claire de leur situation.

 

C’est un livre équilibré; une excellente référence, d’accès facile (style) pour le profane, et assez documenté pour satisfaire le lecteur plus avancé.

 

Kagan, pour sa part, nous offre un livre moins facile d’accès. Il faut une connaissance minimale de la géopolitique mondiale pour le comprendre. Mais si vous être le moindrement informé – voir si la politique internationale vous intéresse dans les médias – c’est un livre d’intérêt. Si vous n’êtes pas informé, mieux vaut d’abord lire Poniatowski!

 

Kagan n’est pas un anti états-uniens à la mode. En fait, il explique et comprend bien leurs comportements:

 

« C’est un monde où, persuadé qu’il a toujours raison, le fort impose aux autres sa vision de la justice. Cette réalité tout simple de la vie internationale est souvent résumée de manière simpliste par la formule « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». » (p. 62)

 

Mais, il explique aussi pourquoi l’Europe a de moins en moins confiance dans l’unilatéralisme des Etats-Unis et plaide pour un monde multipolaire :

 

« (…) l’esprit de la démocratie libérale ne peut admettre l’idée d’une domination hégémonique, tant au plan national, qu’international, indépendamment de la discrétion entrant dans son exercice. » (p. 28)

 

Cette peur se comprend très bien quand l’on voit les États-Unis foncer vers un idéologisme religico-politique incarné par un président en contact (sic!) avec Dieu. Ainsi, lors de son assermentation, George W. Bush a dit que…

 

 « Ceux qui privent les autres de liberté ne la méritent pas eux mêmes et sous la loi d’un Dieu juste, [ils] ne peuvent pas la retenir longtemps. » (Le couronnement du roi George, in Le Devoir, 21 janvier 2005, p. A 10)

 

Si le passé est garant de l’avenir, le Dieu juste des USA fut souvent biaisé! On pourrait même l’accuser de collusion avec des « criminels »! Suffit de lire Chomsky pour s’en convaincre, car telle est l’essence de la politique Etats-uniennes depuis ses débuts : la liberté économique d’abord! C’est ce qui ressort tout au long de ce livre, qui remonte le cours de l’histoire États-uniennes. Bref, on voit très bien que plus ça change, plus c’est pareil!  D’ailleurs George W. Bush veut imposer la démocratie comme la plupart de ces prédécesseurs! Mais laquelle? Celle du marché fut sa réponse lors de son assermentation le 16 janvier dernier, où…

 

« (…) il a proposé de réformer certaines institutions et de promouvoir, au nom de cette même liberté, la propriété privée. » (Le couronnement du roi George, in Le Devoir, 21 janvier 2005, p. A 1)

 

Ce n’est pas là une grande différence d’avec le passé. La démocratie, ne vous en déplaise, n’est pas la liberté de penser ou de voter; elle n’est même pas un droit, mais un privilège. Telle est l’idéologie États-uniennes depuis des lustres. Madison, quatrième président des Etats-Unis (1809-17), disait d’ailleurs « que la première responsabilité de l’État était « de protéger la minorité opulente contre la majorité » (p. 91). Ainsi, il n’est pas surprenant que…

 

« La démocratie est permise aussi longtemps que le contrôle exercé par le grand capital échappe aux délibérations et aux changements voulus par le peuple, c’est-à-dire aussi longtemps qu’elle n’est pas la démocratie. » (Introduction de Robert W. McChesney, in Chomsky, p. 10)

 

S’il faut renverser un Gouvernement élu pour protéger les intérêts économiques ou politiques des Etats-Unis ou de ses entreprises, même si ces intérêts vont contre l’intérêt de citoyens d’autres pays, ils n’hésiteront pas davantage à le faire que par le passé! D’ailleurs, Lincoln Gordon, ancien économiste de Harvard et ambassadeur de Kennedy au Brésil, dit, suite au coup d’État brésilien « que cette « victoire de la liberté » - à savoir le renversement par la force d’une démocratie parlementaire – devrait « créer un climat bien meilleur pour les investissements privés », ce qui nous en dit un peu plus sur le sens réels des mots liberté et démocratie » pour les Etats-Unis! (p. 93)

 

Plus ça change, plus c’est pareil : on fait la guerre pour instaurer la démocratie économique, le libre marché, pas la liberté des citoyens. Et où la guerre ne peut être une option, « des gestionnaires sociaux doivent se tourner vers « une technique de contrôle entièrement nouvelle, en grande partie par la propagande » » pour contrôler l’opinion et les masses. (p. 101) Demandez aux employés de Wal Mart s’ils sont libres de se syndiquer? Ils vous diront c’est quoi la démocratie « made in USA » que l’on trouve dans leurs magasins! (3)

 

Notes :

 

1. Etats-Unis, USA et ÉU sont synonymes ici. Nous préférons aussi parler des États-uniens plutôt que des Américains, car pour nous, les habitants de l’Amérique, le continent, sont tous Américains. Mais vu l’usage courrant si nous qualifions les État-uniens d’ « américains » il sera mis entre « ». 

 

2. Par exemple, suite au Boston Tea Party, où « les colons jettent à la mer une pleine cargaison de thé », « Londres réagit en instaurant les Intolerable acts dont le Quebec Act qui étend les droits des Canadiens catholiques sur l’Ohio » (Poniatowski, p. 24)

 

3. Suite à l’accréditation des employés du Wal Mart de Jonquière (TUAC/FTQ), Wal Mart a qualifié ce magasin de déficitaire et a annoncé sa fermeture! Mais ce n’est pas un geste antisyndical… Le croyez-vous?

Voir www.tuac.ca  et www.walmartcanada.ca

 

Couvertures arrières :

 

Poniatowski, Axel, 2004, Pourquoi les Français et les Américains ne se comprennent plus, France : Perrin

 

Des Français sont harcelés dans les aéroports outre-Atlantique. Les touristes américains boycottent la France. Dans les colloques internationaux, on en vient à se demander si les Etats-Unis sont devenus un ennemi ou si la France a trahi la confiance de son partenaire atlantique. La guerre d'Irak a-t-elle constitué un tournant dans l'histoire des relations franco-américaines ou simplement révélé une fracture de plus ?


La vérité est que dès la fondation des Etats-Unis, les destins de la France et de la jeune République furent liés dans un tissu complexe d'amitié et d'irritation. Sans conséquence extérieure tant que l'Amérique repliée sur elle-même se consacrait à la mise en valeur de son immense territoire et que la France s'occupait seule de son destin, cette mésentente réciproque devint source de tensions, une fois passées les épreuves de la solidarité en1919 et en1945.


La défaite de 1940 fut un choc pour les Américains, et un tournant immense dans la représentation que l'Amérique se faisait de la France, dès lors perçue comme une gloire déchue. Tendue tout entière vers la restauration de sa place parmi les Grands, la France dut s'affirmer contre une tutelle bienveillante, mais souvent pesante.


L'affirmation d'une puissance américaine sans partage après la chute de l'URSS favorisait l'éclosion des nouvelles théories néo-conservatrices de l'hégémonie. Le 11 septembre libéra un nouveau souverainisme américain. Après une période de coopération sur l'Afghanistan où la France tint son rang, l'Amérique refusa de se laisser entraver par le droit international pour mener à bien son projet en Irak. La collision était inévitable avec les conceptions françaises.


Avec l'apparition du terrorisme de masse, la France et l'Amérique partagent néanmoins les mêmes vulnérabilités et ont en commun la volonté de faire face à ceux qui voudraient menacer le monde démocratique, même s'ils peuvent diverger sur les stratégies d'action.

 

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Kagan, Robert, 2004, Le revers de la puissance, Etats-Unis : Plon

 

(…)

 

            Depuis l’invasion de l’Irak par l’armée américaine, un grand débat s’est ouvert sur la meilleure façon de créer un ordre mondial sécurisé. Sur ce sujet, Robert Kagan a écrit ce petit livre clair et lumineux, analysant les divergences profondes qui divisent l’Europe et les Etats-Unis. Car il s’agit bien de deux visions du monde qui s’affrontent, deux conceptions de la politique étrangère et des moyens de lutter contre le terrorisme. Plus précisément, la réflexion de Robert Kagan aborde les conditions qui pourraient rendre légitime la politique étrangère de son pays aux yeux des démocraties occidentales.

 

***

 

Chomsky, Noam, 2003 (2004), Le profit avant l’homme, France :  10/18

 

            Depuis l'effondrement des régimes communistes, le dogme néo-libéral est le pavillon sous lequel les États-Unis, imités par la majorité des pays occidentaux, ont décidé de défendre leurs intérêts stratégiques. Les deux grands mots d'ordre de ce que l'on appelle la « mondialisation » - « moins d'État » et « liberté des marchés » - sont désormais leurs armes privilégiées pour assurer leur domination sur le reste du monde. Pourtant, Noam Chomsky souligne à quel point la réalité du néo-libéralisme actuel tourne le dos aux principes du libéralisme « classique ». La compétition est truquée et les pays riches, en position de force, recourent à toutes sortes de mesures qui sont autant de violations déguisées de la liberté qu'ils prétendent défendre.

« Un brûlot fustigeant les hypocrisies du dogme néo-libéral.»  Midi libre

 

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Conspiration!?

 

Laurent, Eric, 2004, La face cachée du 11 septembre, Plon  (France), Transcontinental (Canada)

 

 Arrière de couverture :

 

 Pour la première fois un livre dévoile les mensonges et les silences officiels qui entourent encore la tragédie du 11 septembre. Un an d'enquête a conduit l'auteur notamment aux Etats-Unis, au Pakistan, à Dubaï, au Qatar, en Israël et jusqu'aux montagnes de Tora Bora, dernier refuge de Bin Laden en Afghanistan.

Enquête minutieuse, parfois dangereuse, qui révèle la face cachée du 11 septembre.

 

- Pourquoi Ousama Bin Laden n'est-il toujours pas inculpé par les responsables américains pour les attentats du 11 septembre ?

 

- Pourquoi la CIA, qui surveille en permanence les marchés financiers, n'a-t-elle pas détecté le plus grand délit d'initiés de l'histoire qui a précédé le 11 septembre 2001 ?

 

- Quelle est la véritable identité des pirates de l'air ? Cinq d'entre eux ont usurpé celles de personnes toujours vivantes.

 

- Quel est le rôle exact joué par les services secrets du Pakistan ? Et que penser de l'Arabie Saoudite, de ce royaume dont trois princes ont connu une mort mystérieuse à la suite du 11 septembre ?

 

Les informations recueillies dans ce livre, les faits troublants, les contradictions et les manipulations avérées battent en brèche les vérités admises. La tragédie du 11 septembre n'a pas encore épuisé tous ses secrets

 

Biographie de l'auteur

 

Eric Laurent, grand reporter, spécialiste de politique étrangère, est l'auteur de plusieurs best-sellers, dont La Guerre des Busch et Le Monde secret de Bush (Plon, 2003). Le film qui a été tiré de ces deux livres, Le Monde selon Bush, a connu un très grand succès au cinéma et à la télévision.

 

Commentaires de Michel Handfield (20 janvier, 2005)

 

Ce livre est fascinant. Il pose des questions et fait des liens que tous ne font pas. Il démonte le mensonge, car selon l’auteur mensonge il y a derrière le 11 septembre. Mais, malgré cela, les états-uniens ont réélu cette administration qui a menti sur le 11 septembre tout comme sur la guerre en Irak! (1)

 

Mais peut-être suis-je victime de mes préjugés envers George W. Bush. Peut être que je suis heureux de lire quelqu’un qui le critique… alors j’ai décidé d’aller voir ce que le FBI dit d’Usama Bin Laden, le responsable du 11 septembre 2001 comme tout le monde le sait… Surprise, Bin Laden n’est pas recherché pour le 11 septembre sur le site du FBI dont j’ai copié/collé l’avis de recherche (en date du 17 janvier 2005) plus bas! PAS UN MOT SUR LE 11 SEPTEMBRE! NIET. ON NE LE RECHERCHE PAS POUR CELA. POURQUOI? (2)

 

Peut être parce qu’il y a d’autres intérêts – économiques? Politiques? - derrière le 11 septembre? En effet, il semble que dès les jours précédents la date fatidique du 11 jusqu’aux minutes précédent l’attentat, des transactions boursières anormales ont eu lieu sur des titres qui seront affectés par le « 9-11 » comme si des gens savaient ce qui s’en venaient et en ont profité. Des délits d’initiés qui ont rapportés des millions de dollars, des centaines de millions de dollars, peut être même plus, à ceux qui les ont commis :

 

« CBS estime le « butin » de cette spéculation opérée à travers l’ensemble de la planète à 100 millions de dollars, Andreas Von Bulow, ancien ministre de la défense allemand, qui avait la haute main sur les services de renseignements, déclare le 13 janvier 2002 au quotidien Tagesspiegel que les profits réalisés pourraient atteindre les 15 milliards de dollars. » (p. 53)  

 

Mais, qu’est-ce que 3000 morts pour un tel profit? La cigarette fait beaucoup plus de morts au nom du profit (3) et elle n’est pourtant pas sur la liste des tueurs du FBI! Alors qui a eu vent de ces attentats? Qui a engrangé ces profits? Des organisations terroristes ou d’honorables financiers? Des proches du Pouvoir? Qui cherche-t-on à couvrir? Bin Laden n’est-il qu’une couverture pour empêcher de fouiller d’autres pistes?

 

Le livre d’Éric Laurent suit plusieurs pistes sur le sujet. Il émet aussi quelques hypothèses fort intéressantes… Mais si Bin Laden existe, le Bin Laden médiatisé est-il le même ou une création qui fait l’affaire des USA? Comme pour l’assassinat de John F. Kennedy, «tout semble avoir été fait pour interdire l’accès à la vérité. » (p. 250) Mais toutes les pistes sont intéressantes, surtout lorsque l’auteur a aussi bonne plume.

 

Un thriller politique où la réalité tient du roman. Pourtant on n’est pas dans la fiction, mais dans la réalité; une réalité scénarisée pour cacher la vérité :

 

« L’assassinat du président américain en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges; le 11 septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystère. » (p. 250)    

 

Notes:

 

1. A ce sujet l’éditeur de Harper’s a écrit ce qui suit :

 

« All present had been so certain that the election would go the other way. How could it not? The American people might be dumb, but were they also deaf and blind? Who but a lunatic or a columnist for the New York Post could fail to see President George W. Bush as a dishonest and self-glorifying braggart lost in the fog of a quack religion. Surely the facts spoke for themselves. Under a pretext demonstrably false, the man had embarked the country on a disastrous and unnecessary war, mortgaged its economic future to foreign banks, assigned the care of the natural environment to the machinery certain to strip the land, poison the water, and pollute the air. What else did a voter need to know? Didn’t people read the papers, looks at the news broadcasts from Baghdad, wonder what had happened to their pension or their job? » (Lapham, Lewis H., Notebook: True blue, in Harper’s, January 2005, p. 9)

 

2. Eric Laurent souligne ce fait à la page 177 de son ouvrage. Il est paru en 2004 et fut fort médiatisé. Au Etats-Unis on en a certainement entendu parler, à plus forte raison dans les services comme le FBI ou la CIA… alors si la non mention des attentats du 11 septembre était une erreur elle aurait dû être corrigée depuis. Elle ne l’est pas en date du 17 janvier, 2005, ce n’est donc pas une erreur. Bin Laden n’est pas recherché pour le 11 septembre! (Voir annexe)

3. A ce sujet, dans notre commentaire sur Cannes Advertising Festival 2004 (paru dans notre page Ciné et arts visuels) j’ai écrit ceci :

«  Dans la même catégorie [les pubs non commerciales à caractère social], j’ai aussi apprécié la pub contre le tabac : Tobacco kills 1200 people a day in America!  Mais étant un non fumeur et, surtout, n’ayant jamais fumé, je l’ai retenu dans un contre emploi qui ne lui était pas destiné, car cette pub m’a fait réaliser que Ben Laden aurait dû investir dans les compagnies de Tabac plutôt que dans le terrorisme! Il tuerait ainsi 3,600 personnes par trois jours, soit l’équivalent de 121 « World Trade Center » par année seulement aux USA; il engrangerait des profits considérable; et, enfin, il pourrait contribuer légalement à un grand parti politique pour influencer le choix du futur candidat à la présidence des USA avec ses profits, car le terrorisme économique, contrairement au terrorisme politico-religieux, est bien vu au royaume de la démocratie économique! Money Talk! »

Voir aussi le site http://www.notbuyinit.org/facts/tobacco_kills.html

 

 

ANNEXE (Source : http://www.fbi.gov/mostwant/terrorists/terubl.htm)

 

MURDER OF U.S. NATIONALS OUTSIDE THE UNITED STATES; CONSPIRACY TO MURDER U.S. NATIONALS OUTSIDE THE UNITED STATES; ATTACK ON A FEDERAL FACILITY RESULTING IN DEATH

USAMA BIN LADEN

This is a photograph of USAMA BIN LADEN

 

 

Aliases:

Usama Bin Muhammad Bin Ladin, Shaykh Usama Bin Ladin, the Prince, the Emir, Abu Abdallah, Mujahid Shaykh, Hajj, the Director

DESCRIPTION

Date of Birth Used: 

1957

Hair:

Brown

Place of Birth:

Saudi Arabia

Eyes:

Brown

Height:

6'4" to 6'6"

Sex:

Male

Weight:

Approximately 160 pounds

Complexion:

Olive

Build:

Thin

Citizenship:

Saudi Arabian

Language:

Arabic (probably Pashtu)

Scars and Marks:

None known

Remarks:

Bin Laden is believed to be in Afghanistan. He is left-handed and walks with a cane.

CAUTION

Usama Bin Laden is wanted in connection with the August 7, 1998, bombings of the United States Embassies in Dar es Salaam, Tanzania, and Nairobi, Kenya. These attacks killed over 200 people. In addition, Bin Laden is a suspect in other terrorist attacks throughout the world.

REWARD

The Rewards For Justice Program, United States Department of State, is offering a reward of up to $25 million for information leading directly to the apprehension or conviction of Usama Bin Laden. An additional $2 million is being offered through a program developed and funded by the Airline Pilots Association and the Air Transport Association.

SHOULD BE CONSIDERED ARMED AND DANGEROUS

 

IF YOU HAVE ANY INFORMATION CONCERNING THIS PERSON, PLEASE CONTACT YOUR LOCAL FBI OFFICE OR THE NEAREST AMERICAN EMBASSY OR CONSULATE.

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Nouveaux livres reçus

 

Reçu le 14 mars, 2005 : Marc Angenot, 2004, Rhétorique de l'anti-socialisme. Essai d'histoire discursive 1830-1917, PUL (www.ulaval.ca/pul), ISBN : 2-7637-8181-0

 

La polémique contre le socialisme a été, dans la modernité politique, parmi les plus soutenues, les plus âpres, les plus opiniâtres. De 1830 à 1917 et de 1917 jusqu'à nous, elle a mobilisé continûment une coalition de réfutateurs de divers bords. Cependant, dans la longue durée historique, ce qui apparaît, c'est l'éternel retour d'un nombre fini de tactiques, de thèses, d'arguments formant une sorte d'arsenal où puisèrent les générations successives de polémistes. On peut aujourd'hui encore relever les ultimes avatars de cette argumentation dans les essais d'adversaires d'un socialisme qui, du moins sous sa forme doctrinaire, appartient au passé. Dès qu'apparurent les premières écoles qu'un néologisme (daté de 1832) allait désigner comme "socialistes" — et si contradictoires que pouvaient être les systèmes de Fourier, d'Owen, de Saint-Simon et autres "prophètes" romantiques — une partie de l'opinion s'est dressée contre des doctrines et des programmes qui promettaient de mettre un terme aux maux dont souffre la société, mais qu'elle a jugés absurdes, chimériques aussi bien qu'impies, dangereux, scélérats, et dont des hordes d'essayistes se sont employé à démontrer au public la fausseté et la nocivité. L'auteur analyse dans cet ouvrage près d'un siècle de polémiques et d'attaques contre le socialisme, de réfutation de ses doctrines et de dénonciation de ses actions. Ses analyses débouchent sur une réflexion sur certains conflits cognitifs propres à la modernité.

 

Marc Angenot est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages d'histoire des idées politiques, d'analyse du discours et de théorie de la littérature. Il occupe la chaire James McGill d'étude du discours social à l'Université McGill et il est vice-président de l'Académie des lettres et des sciences humaines (Société Royale du Canada).

 

© Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval

 

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Reçu le 5 janvier 2005 : Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone

 

Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce l’instauration d’un nouveau gouvernement de l’insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la reconversion de l’aide sociale en tremplin vers l’emploi précaire. Au sein de ce dispositif «libéral-paternaliste», la police et la prison retrouvent leur rôle d’origine : plier les populations indociles à l’ordre économique et moral émergent.


C’est aux France qu’a été inventée cette nouvelle politique de la précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale. C’est pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller les entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de l’État charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l’ère du travail éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le seul bras, maternel et serviable, de l’État social mais implique aussi celui, viril et sévère, de l’État pénal.

Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et écran à la nouvelle question sociale qu’est la généralisation du salariat d’insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du prolétariat urbain.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la «pensée unique sécuritaire» qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d’une mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de la société de marché.

 

Chercheur au Centre de sociologie européenne, Loïc Wacquant est professeur de sociologie et d’anthropolgie à la New School for social research et à l’Université de Californie-Berkeley. Il est notamment l’auteur de Les Prisons de la misère (Raisons d’agir, 1999) et Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur (Agone, 2000).

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Notes d’écoutes

 

Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka Akufen)

www.mutek.ca

 

Commentaires de Michel Handfield (27 février, 2005)

 

Depuis le lancement de ce CD, je l’ai écouté à quelques reprises. Je le qualifierai d’électro-jazz nouvel âge! De planant! La musique nous fait « voir », « sentir » des émotions. Un album qui s’écoute bien et surprend en même temps.

 

Ma blonde, qui l’a écouté par deux fois, le trouvait calmant. Elle a bien aimé le 85e et le  114e jour (plages # 5 et 6) avec les bruits de nature, de pluie et d’orage. Quant à moi j’aime bien l’impression  d’espace mental que me procure l’ensemble, ayant l’impression que l’ambiance sonore dans lequel il me plonge vient de plus loin que de l’espace dans lequel je me trouve par un phénomène de « téléportation » sonore et  mentale. 

 

On est face à un album qui s’écoute et se perçoit différemment selon l’auditeur/trice et selon votre humeur; bref, ce n’est pas de la chanson engagée ou de la musique typée, comme du rock ou du folklore, mais de la musique cérébrale, émotive et sensorielle.

 

Pour une expérience différente de la musique, c’est un album à découvrir; certaines pièces étant plus musicales (6: 150e jour), d’autres plus technos (2: 33e jour) et certaines jouant davantage sur  des ambiances (6: 114e jour). Un album de feeling.

 

Extraits du communiqué de presse

 

Montréal, le vendredi 4 février 2005 – MUTEK_REC est fier d’annoncer la sortie de l’album Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka Akufen) le mercredi 16 février au Lion d’Or.

 

Depuis plus de dix ans, Marc Leclair s’est taillé une solide réputation sur la scène électronique mondiale. Ses multiples projets house et électro ont fait fureur sur les planchers de danse mais c’est sous le pseudonyme d’Akufen que la reconnaissance internationale arrive. Après une première prestation live fort remarquée lors de la 1ère édition du festival MUTEK en 2000, il accède à la reconnaissance. Deux ans plus tard, il enregistre My Way, 1er album sous le pseudonyme d’Akufen, qui connaît un succès sans précédent. (…)

 

Après avoir initialement présenté Musique pour 3 femmes enceintes pour le Tate Modern au Royaume- Uni en 2003, Marc Leclair retrouve l’équipe de MUTEK et de son label MUTEK_REC pour immortaliser cette nouvelle création sur CD. Ce CD est un projet personnel de Marc Leclair qu’il n’associe pas au pseudonyme Akufen. Inspiré par la grossesse de sa femme et de plusieurs de ses amies, il signe avec ce nouvel opus un hymne à la maternité. Composition originale de 70 minutes, divisée en 9 morceaux qui suivent les différentes périodes de la grossesse, Musique pour 3 femmes enceintes surprend par ses détails sonores et une structure rythmique audacieuse. Alors que le début de l’album nous plonge dans une ambiance flottante, en parallèle à l’évolution de la grossesse, le rythme s’accélère au fur et à mesure de l’œuvre pour basculer vers une fin beaucoup plus entraînante où l’on retrouve même des sons de guitares et des samplings. Tout comme Akufen, Marc Leclair redéfinit le concept d'une musique électronique et s'impose, avec ce nouvel album, comme l’un des compositeurs les plus innovateurs de sa génération. (…)

 

Musique pour 3 femmes enceintes a été masterisé par Stefan Betke (aka Pole) au studio Scape à Berlin. L’album est produit en partenariat avec Oral (www.oral.qc.ca) et est distribué au Canada par Distribution Fusion III. Il sera disponible en magasin dès le mardi 15 février.

 

MUTEK_REC remercie la SODEC, Musicaction, Distribution Fusion III et le Lion d’Or.

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Spectacles

Quel vent de fraîcheur!

 

23 février, 2005

 

Le 19 janvier nous avons assisté au spectacle/lancement du CD « VERTICAL ROAD » de Jean-Luc Thiévent, alias Quelvent (1), au Petit Medley (Montréal). Quelvent a fêté ses 30 ans de « finguer picking » (guitare) avec un spectacle exceptionnel. Il était accompagné de Normand Lachapelle à la basse, Robin Bouliane au violon et Réjean Bouchard aux guitares et Dobro.

 

Ce fut un spectacle de rythmes et de virtuosité, mais aussi de découvertes, notamment de pièces de Marcel Dadi, mort dans le vol 800 de la TWA à NY en 1996. Ce détail m’a accroché, car en ce même samedi après midi j’ai lu un texte portant justement sur ce vol, « abattu » selon toute vraissemblance par un missile de l’armée états-uniennes lors d’un exercice militaire au large de New York. (2) C’est bien pour dire!

 

Le picking est une adaptation du « Rag time » à la guitare. Cela donne un son particulier qui m’a fait penser à Brassens et à Joe Dassin parfois, car il y a des accents de chansons françaises, de country et de swing! Bref, un son qui a de la vie. A découvrir si vous ne connaissez pas et si vous aimez la guitare. 

 

Notes :

 

1. http://www.quelvent.com

 

2. Borjesson, Kristina, « Faites-leur confiance, mais vérifiez tout de même – L’affaire du vol TWA 800 », in Borjesson, Kristina, 2003, Black List – Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence, Paris : 10/18

 

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Index

 

Théâtre!

 

DOSSIER PROMÉTHÉE : DEPUIS LE DÉBUT DES TEMPS…

De Pascal Contamine, Production CIRAAM

2 au 12 février 2005 à 20h

 

Le centre international de recherche et d’action artistique et multimédia (CIRAAM) présente sa nouvelle création, Dossier Prométhée : depuis le début des temps…, une adaptation actuelle du mythe de Prométhée.

 

Au cœur d’une prison du Caucase, un homme est suspendu par des chaînes. Avec l’aide de sa raison, il tentera de se remémorer les étapes qui l’ont mené à une telle situation.

 

Le CIRAAM compte déjà plusieurs créations à son actif comme Five Wolf Deautov Circus et Oportet présentées au théâtre La Chapelle. La toute dernière production, Ze Bouddha’s Show a été réalisée en co-production avec le Théâtre de Quat’sous.

 

Compte tenu de la démarche artistique de CIRAAM et du nouvel ordre international qui se dessine, il était presque inévitable que cette toute nouvelle création réponde à l’urgence de réfléchir sur les quatre sujets de l’heure : l’hégémonie américaine, le rôle ambigu de l’ONU, le sacrifice des pays du quart-monde et le terrorisme.

 

Texte et mise en scène de Pascal Contamine / Assistance et régie de Geneviève St-Antoine / scénographie, costumes et accessoires de Maryse Pressault-Chalifoux assistée de Geneviève Bernier / musique de Jean-Sébastien Roux / éclairages de Suzanne Richard / Avec Martin Choquette, Julie Carrier-Prévost, Jacinthe Denis, Sharon Ibgui, Ariel Ifergan, Justin Laramée, Pierre-Antoine Lasnier, Ève Pressault-Chalifoux, Milane Ricard et Marc Mauduit

 

Commentaires de Michel Handfield (3 février, 2005)

 

Pièce fort intéressante pour qui s’intéresse à l’anthropologie – les mythes fondateurs – ou à la sociopolitique, car tous les caractères sont là : Pouvoir; Corruption, Séduction… De toujours il y a des histoires qui se répètent et qui sont en nous. Je dis souvent que si l’Homme a techniquement évolué depuis ses origines (car la technique se transmet), cette évolution est beaucoup moins claire socialement et politiquement!

 

Il semble d’ailleurs qu’il nous faille répéter certaines expériences depuis la nuit des temps (même si nos parents nous l’ont dit tout comme les leurs leur ont dit et ainsi de suite!) comme si nous ne pouvions qu’apprendre par nous même (Essais/Erreurs) en certains domaines comme le social et le politique, ce qui explique ces retours perpétuels au plan idéologique; ces remises en question (cycliques) des acquis sociaux; ce balancement perpétuel entre la droite (thèse), la gauche (antithèse) et le centre (synthèse) sous différents vocables (conservatisme; libéralisme; communisme; néolibéralisme; écologisme; etc.) comme si on n’avait jamais retenu les leçons de l’histoire!

 

Les guerres et les génocides visent toujours à  accroître le Pouvoir de l’un sur les autres et à consolider son Empire, qu’il soit idéologique (comme une religion),  politique (comme un État) ou financier (comme une entreprise).  Sur terre ou sur l’Olympe, on sert toujours le même prétexte: « faire grandir » l’autre et lui amener les bienfaits du savoir, de la civilisation, de la démocratie ou du « libre marché » sans lui demander son avis! En fait le maître mot est « Conquérir », que ce soit pour des raisons stratégiques (lieu géographique qui permettra de contrôler une région); économiques (s’accaparer de richesses naturelles ou financières); idéologiques (remplacer un dirigeant encombrant, devenir un leader charismatique voir le « maître » du monde); ou de connaissances (acquérir un savoir ou une technique que l’on n’a pas). C’est pour cela que les questions et les observations de Socrate, de Diogène ou de la mythologie gréco-romaine sont si actuelles! Même les textes bibliques y puisent. (1)

 

***

 

Cette pièce fait très bien voir que si la science coupe les chaînes qui nous rendent esclave des dieux; avec la liberté et le pouvoir vient aussi l’envie, la corruption et la stratégie, où vérité et mensonge n’existent plus! Seul l’objectif décide du « vrai ». La révision historique n’est pas nouvelle; elle fut toujours le fait des empires et des conquistadors! Tout est stratégie et politique : savoir, force et négociation! Symbolique très actuelle s’il en est une. Une bonne pièce, qui mélange jeu et chorégraphie, et où ont sent toute la lourdeur de l’époque depuis la nuit des temps, car avec la création de l’Homme, l’hommerie fut aussi créée. Ne l’oublions pas, même si cet avertissement est totalement inutile dans les faits. Sinon l’histoire ne se répéterait pas et le théâtre ne se renouvellerait pas en puisant dans la mythologie depuis la nuit des temps!

 

Notes/Hyperliens :

 

1. On le « voit » très bien à la lecture du mythe de Prométhée : http://www.insecula.com/contact/A003078.html

 

http://www.cyberphilo.com/textes/promethee.html

 

www.ciraam.info

 

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ROCHE, PAPIER, CISEAUX... ET AUTRES TEXTES

Espace Libre, 4 au 22 janvier 2005, mercredi au samedi à 20h

 

TEXTE Daniel Keene / TRADUCTION Séverine Magois 

MISE EN SCÈNE Denis Lavalou, Marie-Josée Gauthier

AVEC Daniel Gadouas, Marie-Josée Gauthier, Denis Gravereaux, Sharon Ibgui, et Denis Lavalou
PRODUCTION Théâtre Complice

Qu'y a-t-il de commun entre un errant des grandes villes qui cherche une boîte en carton d'une certaine dimension (deux tibias), un tailleur de pierre mis à pied qui ne cesse d'entendre les bruits enfouis de sa carrière (roche, papier, ciseaux) et une femme vieille comme le temps qui se souvient malgré sa mémoire défaillante du cadeau d'un enfant (la pluie)? Tous luttent pour ne pas perdre ce qu'il reste en eux d'humanité. Dans une langue ciselée qui va à l'essentiel, c'est à cet important rendez-vous avec nous-mêmes que Daniel Keene nous convie.

Hyperliens

 

www.espacelibre.qc.ca/

www.danielkeene.com/

http://www.theatre-contemporain.net/auteurs/Keene/pdgdk.htm

 

Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)

 

Comme je lis rarement à fond les documents avant de voir une pièce ou un film pour ne pas être influencé, ma première impression était que l’auteur fut allemand, le dernier sketch faisant une référence très forte au nazisme. Mais on est face à un auteur australien m’a dit Daniel Gadouas après la pièce. Comme Daniel Keene, va dans la profondeur de l’Homme, de ce qui est universel, il n’est pas surprenant qu’il fasse référence au nazisme, cette triste époque faisant partie du fond commun de l’humanité, mais tendant à être oublié avec la distance que le temps impose; même à être contesté avec les révisionnistes et les négationnistes. Ces rappels sont essentiels pour ne pas oublier jusqu’où l’Homme peut descendre avec des vues rationnelles; quand il oublie le sens commun et son appartenance à l’Humanité au nom d’une suprématie idéologique. (1)

 

***

 

Cette pièce se compose de trois sketches qui tournent autour de l’essence de l’Homme. Le premier sketch, qui ouvre le tout et donne le ton, repose sur les seules épaules de Daniel Gadouas. Il  est la locomotive qui nous fait pénétrer dans cet univers sombre dont la quintessence est le dernier sketch, rappelant les wagons de la mort nazis. Ce n’est pas un hasard que la scène soit traversée d’une voie ferrée, symbolique de la société industrielle! (2)

 

L’Homme questionne toujours la vie. Et même dégradé – être errant pour le premier; dans son utilité pour le second (perte du travail); et dans sa mémoire pour la troisième – il y cherche un équilibre et un sens; une dignité. Il déconstruit et reconstruit l’histoire, son histoire, pour lui donner sens. Et s’il n’y parvient pas il y a perte d’équilibre…  

 

L’Humanité se réduit-elle à des perceptions individuelles? L’espoir et le désespoir sont elles les deux faces d’une même réalité? Fatalité ou maîtrise de notre vie sont-elles des utopies, trop de facteurs étant hors de notre contrôle? Car quel contrôle a le bon ouvrier sur les décisions des actionnaires et des chiffres qui décident de la fin de son travail? De la fermeture de la ville?

 

***

 

La dignité! Qu’est-ce que la dignité, dans ce monde dans lequel l’Homme se bat? Mais elle est là malgré sa condition! Innée ou créé de toute pièce par l’Homme?   

 

Notre errant de la ville (premier sketch) tient à sa dignité et à celle de l’autre dont il nous parle, malgré sa condition. Et notre tailleur de pierre du second sketch, qui n’a plus de travail, a-t-il perdu toute dignité, l’humain se définissant par ce qu’il fait plutôt que par ce qu’il est dans la société industrielle? Et celui qui a fermé la carrière où il travaillait, peut être pour la seule raison du profit, est-il digne ou indigne? Dignité et conditions sociales vont elles toujours de pairs ou sont elles indépendantes?

 

La dignité, une question de perception, mais aussi de comment nous voit notre entourage, car tout est dans ce que l’on voit ou ne voit pas comme l’illustre le monologue de la vieille femme du dernier sketch, qui a passé la période nazi sans vraiment saisir ce qui se passait. Elle a traversé l’histoire sans la voir et elle a tiré une dignité de ce qu’elle prenait pour de la confiance – tous ces gens qui me confiaient leurs choses avant d’embarquer dans ces wagons, mais qui ne sont jamais venus les reprendre – alors que c’était les derniers gestes de futurs condamnés des camps de la mort du régime nazi…

 

***

 

C’est une pièce difficile à porter, car elle est sombre et repose souvent sur de longs monologues, mais les acteurs sont excellents et le texte est fort; intéressant; et dense en références historiques, sociales et politiques. Le décor est dépouillé et efficace à la fois, la lumière servant à créer l’illusion - du pont ou de l’église par exemple. A voir si vous aimez le théâtre libre et de création qui a plus à dire qu’à vous divertir.

  

 

Notes :

 

1. Les ouvrages de John Ralston Saul sont très éclairant sur ce sujet du sens commun en opposition à la rationalité et aux idéologies, particulièrement ceux ci :

 

Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book.

 

Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi

 

Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book

 

 

2. Les trains de marchandise ont d’ailleurs tendance à disparaître dans la société post-industrielle, remplacé par les camions du just-in-time, car les livraisons se font de plus en plus par camion avec les nouvelles méthodes de production qui exigent des livraisons cédulées à la minute près, ce qui est plus difficile avec les trains de marchandises!   

 

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Index

 

Les films

 

La Vie avec mon père de Sébastien Rose

A l’affiche dès le 25 mars

 

Montréal, 3 mars 2005 —  Produit par Roger Frappier et Luc Vandal de Max Films, le deuxième long métrage de Sébastien Rose, La Vie avec mon père, met en vedette Raymond Bouchard, Paul Ahmarani, David La Haye et Hélène Florent.

 

Paul, écrivain sans roman, vivote au crochet de sa blonde et regarde passer la vie.  Incapable d’agir vraiment, il préfère la narration à l’action, se racontant à longueur de journée l’histoire de sa vie qu’il est incapable d’écrire.  Patrick, directeur dans une multinationale de l’industrie pharmaceutique, contrôle sa vie professionnelle et familiale d’une main de fer.  Ses décisions entraînent toujours des actions, et ses actions sont toujours justifiées par les chiffres et la raison.  Paul et Patrick sont frères, mais de nom seulement.

 

Et voilà qu’un chaud soir d’automne apparaît celui qui leur a donné un nom si connu.  François Agira, écrivain célèbre, revient dans la vie de ses fils, plus paumé que jamais, la fortune que lui a rapportée son seul et unique roman – mais quel roman ! – ayant fondu comme neige au soleil.  C’est alors que commence pour les deux frères, une série de combats bien personnels pour sauver leur père de l’impuissance physique qui l’afflige et de la faillite qui l’attend.

 

Rappelons que Sébastien Rose a aussi écrit et réalisé Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause qui lui a valu en 2004 le Prix Claude-Jutra de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision couronnant un premier long métrage.

 

Christal Films assure la distribution au Québec de La Vie avec mon père dont la direction artistique a été confiée à Serge Bureau, la direction photo à Nicolas Bolduc, la musique originale à Pierre Desrochers et Nathalie Boileau.

 

Commentaires de Michel Handfield (24 mars, 2005)

 

1er niveau :

 

J’ai trouvé ce film intelligent, tendre et poétique, à la fois comédie et drame humain. Un divertissement agréable qui fait réfléchir sur notre impuissance face à la maladie d’une population vieillissante et aux forces que l’on peut trouver pour aider nos parents. Donner son bain à son père, je l’ai fait. Ce film m’a donc touché. Et oui, il y a des moments tristes et des moments où l’on rie dans ces situations, ce que d’autres ne pourraient pas comprendre. Mais on en a besoin. Une compensation naturelle.

 

La nouvelle génération face à la mort d’un de ses géniteurs; le père ici et dans « Les invasions barbares », la mère dans « La face cachée de la lune ». Un thème dû au vieillissement de la population? Un thème dans l’air du temps, précurseur de ce qui vient dans notre société vieillissante? 

 

2e niveau :

 

Ce film m’a fait penser à un « mix » entre « Les invasions barbares » et « La face cachée de la lune ». Le premier parallèle est que dans ces trois films les enfants doivent faire face à la maladie et à la mort d’un de leurs parents. Le second parallèle est entre les fils. Ici un des fils est dans les affaires (MBA), les chiffres, le Pouvoir de l’argent et des contacts, comme Sébastien dans « Les invasions barbares ». Quant à l’autre fils, il est philosophe, dans le monde des idées, quelques mondes parallèles et « écrivain », comme Philippe dans « La face cachée de la lune »! (1)

 

On est dans les mythes fondateurs de notre société, où le marginal est sympathique et le rationnel, calculateur et détestable. La fable de l’hédoniste et du rationnel, de la cigale et la fourmi, où la cigale est bien plus sympathique que la fourmi! Sauf qu’au lieu de se voir fermer la porte ils atteindront l’équilibre ensemble, face à l’adversité, grâce à la maladie du père!

 

Note

 

1. Ici il veut écrire un roman et dans « La face cachée de la lune » il rédige une thèse de doctorat!

 

Hyperliens

 

www.christalfilms.com

 

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The World (Shijie)

À l’affiche du Cinéma du Parc dès le 18 mars.

 

Ji-Woo KIM (SK, 2004) 115 min. v.o. mandarin, s-t.anglais

Zhao Tao, Chen Tai-sheng, Ju Jing

 

Troisième film de Jia Zhang-ke, qui a déjà signé les superbes Platform et Unknown Pleasures, The World est un superbe film au récit complexe centré autour de la relation entre une belle danseuse et le gardien du fameux parc d’attraction World Park de Beijing – où on retrouve des répliques de plusieurs merveilles du monde. Un regard langoureux et lucide sur la mondialisation et la culture de consommation.

 

Commentaires de Michel Handfield (16 mars, 2005)

 

Ce film s’adresse à un public de cinéphiles, car les dialogues ont beaucoup d’importance et ils sont en mandarin, sous titré en anglais. Par contre, le langage non verbal, le langage du corps, « parle », ce qui en facilite la compréhension.

 

Ce film tourne autour du désir de conquête. D’abord, il y a  la conquête de l’âme sœur. Ce qu’il y a d’intéressant ici, c’est que malgré la distance (on est en Chine), il y a quelque chose d’universel dans les relations homme/femme chez les jeunes. La recherche du bonheur est partout la même.

 

A un autre niveau, symbolique celui là, il y a la conquête du monde, car ce film se passe en grande partie dans le World Park de Beijing, un parc thématique qui représente plusieurs merveilles du monde; une façon de s’initier au monde, mais aussi de rêver de le « conquérir ». Car si la Chine s’est d’abord ouverte économiquement, là elle commence à s’ouvrir socialement, la procédure pour la demande de passeport ayant été simplifié en 2003 en Chine. (1) Mais attention, si l’on croit que la Chine s’ouvre pour qu’on la conquiert, c’est peut être l’inverse qui va se passer. Elle s’ouvre pour nous conquérir, ses citoyens ayant soif du monde! N’oublions pas que lorsqu’elle s’est ouverte à nos entreprises nous croyions que c’était pour nous ouvrir ses marchés en mal de biens de consommation, mais ce fut plutôt une occasion pour ses entreprises d’apprendre et d’inonder ensuite nos marchés de leurs produits, beaucoup moins dispendieux que les notre, car ils ont une main-d’œuvre abondante et bon marché. Et depuis quelques temps ils achètent aussi des entreprises occidentales, même ici en Amérique (2), ce qui est signifiant je crois.

 

Enfin, chez les jeunes urbains de Chine, nous assistons à la conquête des nouvelles technologies de communications, surtout le cellulaire et la messagerie texte, car ils font fureur selon le cinéaste dans cette catégorie sociale. (3) Cependant, il y a une contrepartie à cette technologie : c’est aussi un moyen de contrôle (tracking), illustré par un couple secondaire, où l’amoureux questionne son amoureuse sur ses absences de réponse à ses appels! Le contrôle étatique remplacé par le contrôle individuel? Paradoxe intéressant de la liberté grandissante. Car la consommation est aussi associée à des formes de contrôles : vos cartes de crédits, de primes, NIP et cellulaire étant des moyens de suivre vos comportements à la trace. Mais c’est là un autre débat.

 

Notes :

 

1. http://french.people.com.cn/french/200401/05/fra20040105_64763.html

 

2. Pensons à l’achat de la division PC d’IBM par Lenovo, le numéro un chinois des ventes de micro-ordinateurs. Source : http://solutions.journaldunet.com/0412/041209_ibm_acquisition_lenovo.shtml

 

3. Dans les notes de presse il est écrit que “SMS text messaging by cell phone is the preferred means of communication of young people”. Cela est illustré dans le film par l’usage de l’animation, ce qui fait assez original.

 

Hyperliens

 

World Park :  www.worldpark.com

 

Jia Zhang-ke: http://www.cineasie.com/Platform.html

 

Chine:

Ambassade en France: www.amb-chine.fr/fra/

 

Le quotidien du peuple en ligne (Chine) 0: http://french.people.com.cn

 

Toute la Chine: www.toutelachine.com

 

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COUP DE FOUDRE À BOLLYWOOD / BRIDE AND PREJUDICE  (111 min.)

 

Sortie le 25 février 2005

 

Réalisatrice:  Gurinder Chadha  (Bend It Like Beckham)

Mettant en vedette:  Aishwarya Rai, Martin Henderson et Daniel Gillies.

Tournée en Inde / Angleterre / USA

 

Bride and prejudice n'est pas uniquement l'adaptation d'une histoire de romance classique de Jane Austen, mais une histoire réinventée dans un monde maintenant globalement connecté.  Musique, danse et spectacle s'unissent à l'amour, à la vanité et aux pressions sociales...

 

Commentaires de Michel Handfield (23 février, 2005)

 

Si vous prenez ce film pour ce qu’il est, une comédie romantique musicale, vous aurez du plaisir, car le grand écran sert bien ce type de divertissement, d’autant plus qu’il offre certaines scènes riches en couleurs. Et il y a des clins d’oeils intéressants. Par exemple, le courriel remplace le courrier et on est  beaucoup plus rapidement impatient dans l’attente d’une lettre qu’au temps du messager à cheval! Il y avait un certain romantisme à attendre quelques semaines la lettre de l’être cher… Aujourd’hui, une journée d’attente c’est une éternité à l’heure de la messagerie instantanée.

 

Ce film, même s’il ne se prend pas au sérieux, qu’il fait un gros clin d’œil, montre quand même que la technologie, la mondialisation et l’abolition des frontières font en sorte que cultures et traditions se confrontent de plus en plus à la modernité! Les valeurs extérieures – sociales – changent et confrontent les valeurs familiales et traditionnelles! 

 

Enfin, il me faut dire un mot de Lalita (Aishwarya Rai), l’héroïne de ce film : quels yeux! A faire fondre. D’ailleurs Jullia Roberts a dit de cette actrice « the world’s most beautiful woman » (notes de presse). J’approuve!

 

 

Hyperliens

 

www.brideandprejudicethemovie.com/

 

Aishwarya Rai:

 

http://www.aishwarya-rai.com/

 

http://www.imdb.com/name/nm0706787/

 

http://www.aishwaryaworld.com/index.html

 

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Inside Deep Throat

 

Fenton BAILEY & Randy BARBATO (USA, 2005) 90 min. v.o. anglaise

Linda Lovelace (Boreman), Gore Vidal, Erika Jong

 

Retour sur le cultissime Deep Throat, qui suivait les ‘tribulations’ d’une femme ne pouvant connaître l'orgasme que par la fellation, puisque que de toute évidence, le clitoris est situé dans la gorge... Réalisé par Fenton Bailey et Randy Barbato, Inside Deep Throat examine l’impact social, culturel et politique de ce classique du cinéma porno mettant en vedette Linda Lovelace. Lancé sur les écrans en 1972, Deep Throat a été le premier film porno "grand public" avec une histoire, une bande sonore et une distribution. Pouvez-vous épeler scandale?

 

À l’affiche du Cinéma du Parc dès le 18 février.

 

Commentaires de Michel Handfield (18 février, 2005)

 

Ce film fait un retour sur « Deep Throat », premier film porno grand public (1972), projeté en salle plutôt qu’en privé. Un événement en soi dans cette « Amérique » prude.

 

En même temps que l’on parle de ce film l’on parle aussi du contexte social et politique de l’époque Nixon (qui a dû démissionner suite au Watergate). La triche politique versus le porno! Sucer un pénis à l’écran pouvait conduire à la prison, mais pas la mauvaise gouvernance et la tricherie politique! On dit que les choses ont changé depuis, mais une certaine Monica n’a t-elle pas mis en jeu la carrière d’un certain Bill il n’y a pas si longtemps encore pour une « affaire » qu’on ne nommait pas mais qui voulait tout dire? Et ce Bill, n’a-t-il pas accru sa popularité par la suite en bombardant la Bosnie et le Kosovo? (1)

 

Deep Throat  fut un événement qui a suscité des manifestations, des interdictions, des arrestations et des projections illégales au vu et au su de tous, car c’était le temps des grandes remises en question de l’ordre établi – de la liberté sexuelle à la guerre du Vietnam en passant par la monté du « sex, drug and rock’n roll »! Si l’on assistait au rejet du conservatisme étouffant d’un côté, de l’autre on manifestait contre cette montée de libéralisme. Les conservateurs et les « religieux » descendaient dans la rue pour appuyer la vertu républicaine.

 

L’on y revient maintenant avec l’administration Bush. D’ailleurs la loi qui a condamné Deep Throat est toujours existante, même si elle n’est pas appliquée, la priorité étant à l’antiterrorisme actuellement. Cependant, elle pourrait facilement être remise en  force, d’autant plus que la Cour Suprême penche elle aussi de plus en plus vers l’ultra conservatisme chez nos voisins du Sud!

 

En parlant de porno, on parle aussi de psychologie féminine, car Gerard Damiano, le directeur de production, fut d’abord un coiffeur et un « confesseur » de l’ennui, de la crise d’identité et des désirs secrets de ces dames des années 60 qu’il coiffait avant de se lancer dans le film pour adultes. Son but était de libérer ces femmes de l’ennui et de faire partager leurs désirs intimes. D’ailleurs c’était Linda Lovelace qui conduisait le jeu dans ce scénario, ce qui en faisait une sorte d’héroïne féministe assumant sa liberté sexuelle. (2) Mais si tel était le cas dans le scénario, était-ce vraiment le cas dans la réalité? Le film en discute.

 

En conclusion, le contexte du temps – libération de la femme, contestation des jeunes face à l’ordre établi, désir de briser l’interdit – explique le succès de ce film, car en étant le premier film porno grand public à être diffusé en salle, aller le voir devenait une prise de position politique! On n’allait pas voir un film porno, on prenait position; on contestait l’ordre établi. Sinon on manifestait dehors contre ce film. Quel marketing : ce film a ainsi rapporté 600 000 000 millions $ pour 25 000$ d’investissement! 

 

Notes :

 

1. Sur Clinton, voir http://www.americanpresident.org/history/billclinton/

 

2. Voici une citation que l’on retrouve sur le site officiel du film (dans la section “production notes”): “As Bailey puts it : What made the film interesting by today’s standards of pornography was evident : you could argue that the story is almost feminist, in that it’s the story of a woman seeking fulfilment; (…).”

 

Hyperliens :

 

Sur Inside Deep Throat :

 

http://www.insidedeepthroatmovie.com/

 

http://worldofwonder.net/insidedeepthroat/archives/2005/02/07/pornology.php

 

Larry Flynt, éditeur de Hustler (que l’on voit dans ce film), qui a aussi un site d’opinions : http://www.larryflynt.com/

 

This website is the official source for the historical materials created and received by the White House during the administration of President Richard M. Nixon (1969-1974):  http://nixon.archives.gov/index.php

 

SPECIAL COLLECTIONS, NIXON WHITE HOUSE TAPES: http://www.ssa.gov/history/Nixon/scopenotes.html

 

Interview with a federal prosecutor with the U.S. Department of Justice from 1989 to 1994, Taylor has been involved in more than 700 obscenity cases throughout his career

http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/porn/interviews/taylor.html

 

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WILBUR (version originale anglaise avec s.t. français)
Sortie en salles : Vendredi, 4 février 2005
http://www.wilburthemovie.co.uk
 
 
Réalisatrice: Lone Scherfig
Mettant en vedette: Jamie Sives, Adrian Rawlins
 
Wilbur tente sans relâche de mettre fin à ses jours mais sans avoir jamais réussi. Il est tout le contraire de son frère ainé, Harbour, un incurable optimiste qui s'est fixé comme but dans la vie d'apporter du bonheur dans celle de Wilbur. Ces deux frères excentriques vivent à Glasgow, où ils ont hérité d'une librairie délabrée - seul souvenir de leur père récemment décédé.  Harbour est d'avis qu'une petite amie pourrait contribuer à remonter le moral de Wilbur mais c'est Harbour qui découvre l'amour sous les traits d'Alice, une timide et jolie mère célibataire qui assure le nettoyage de nuit à l'hôpital. Alice et sa petite fille, Mary, ne tardent pas à emménager dans la librairie, avec Harbour et Wilbur, et tous les quatre trouvent un peu de bonheur; Alice sort de sa coquille, Mary trouve une famille et Wilbur commence à découvrir un certain sens à la vie.
 
Bien que Harbour n'ait jamais été plus heureux, il porte en lui un lourd secret qu'il ne pourra cacher indéfiniment.
 
 

Commentaires de Michel Handfield (3 février, 2005)

 

On est ici face à deux frères dont l’un est suicidaire et cynique à la fois, ce qui donne un  humour fort intéressant à ce film qui aurait pu facilement tourner au tragique. C’est rafraîchissant et particulier; un divertissement intelligent. Bref j’y ai pris davantage de plaisirs que de notes et c’est agréable de se laisser aller ainsi à l’occasion.

 

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Ma vie en cinémascope

 

Comédien(ne)s :   

 

Alys Robi                   Pascale Bussières

Paulo                         Michel Barrette

Olivier Guimond        Serge Postigo

Lucio Agostini           Denis Bernard

Alys (11-13 ans)       Noémie Yelle

Bertine                       Johanne Marie Tremblay

Rosanna                    Adèle Reinhart

Manda                       Lise Dion

Baloune                     Martin Cloutier

La Poune                   Nathalie Mallette

Juliette Pétrie            Chantal Baril

Grimaldi                     Normand Chouinard

Gérard                       Charles-André Bourassa

Alys enfant                 Ariel Gendron

 

Réalisatrice : Denise Filiatrault

 

Trame :

 

1952, Québec -- Alys Robi, chanteuse au sommet de sa popularité et reconnue mondialement, est internée, malgré elle, par son père. Les autorités médicales lui prescrivent le seul remède pour une guérison possible: la lobotomie. Sous les lumières aveuglantes de la salle d’opération, Alys voit ses 28 ans de vie défiler sous ses yeux. À cinq ans, Alice Robitaille fait déjà fureur à Québec, sa ville natale. À 13 ans elle part seule pour conquérir la grande ville, Montréal, sous le nom d’Alys Robi. Elle travaille d’abord au théatre National avec “La Poune” qui la prend sous son aile puis se joint à la troupe de Jean Grimaldi. Elle y rencontre Olivier Guimond, son premier grand amour. Ambitieuse, elle le quitte pour vivre une relation professionnelle et amoureuse avec Lucio Asgotini qui finira par lui briser le coeur. Alys Robi charme toute une génération par ses rythmes latins: « Tico, Tico », « Besame mucho ». Elle a conquis le monde, jusqu’à Hollywood où les studios MGM la désirent et la presse américaine la qualifie de « Déesse ». Alys Robi incarne le rêve américain, une histoire de triomphe, de gloire, d’amour, mais aussi une histoire qui dissimule une horrible vérité qui fera tout basculer.

 

Commentaires de Michel Handfield (25 janvier, 2005)

 

Si on peut sortir le gars, on ne peut sortir l’analyste du gars! Ma blonde l’a appris à ses dépends. Elle m’a demandé d’aller voir « Ma vie en cinémascope » que j’avais manqué en visionnement de presse, victime d’une allergie alimentaire dont j’aurais pu me passer. Et bien, je n’ai pu m’empêcher de partager mes réflexions avec mon palm qui ne me quitte jamais! Ma blonde était encore un peu veuve de la techno! J’ai ça dans le sang faut croire.

 

Je suis heureux de l’avoir vu, car j’aurais manqué quelque chose. D’abord pour le phénomène Alys Robi, une « star » construite depuis son enfance par son père qui croyait en elle. De son côté la petite Alice avait déjà de l’ambition et du caractère… au point de s’en venir à Montréal, à 13 ans, contre l’avis de son père, car Québec n’était plus assez grand elle!

 

Elle avait tout pour devenir une « star » internationale. On parle souvent de Félix Leclerc comme d’un précurseur, mais c’est oublier Alys, qui avait entrepris une carrière internationale dès les années 40. Elle aurait pu être ce que Céline Dion est aujourd’hui…

 

Sauf qu’elle était victime d’une forme de maladie mentale qui la minait sournoisement (la maniaco-dépression) et dont la seule solution à l’époque était la lobotomie. A cela ce sont ajoutés les préjugés du temps (préjugés encore présent face aux personnes différentes) concernant la maladie mentale. Ceci a fait que sa carrière n’a jamais pu reprendre où elle s’était arrêtée. Aujourd’hui elle aurait tout simplement été médicamentée et elle aurait poursuivi sa carrière. Avec de bons agents de relations publiques, qui auraient dit qu’elle fut « victime de surmenage car elle se donnait trop à son public », le tout aurait passé sans dommage pour son image!  

 

Elle fut donc doublement victime de son temps : limitation sociale (préjugés) et scientifique (la médication n’existait pas). C’est là qu’on voit l’importance de la R&D… qui est pourtant toujours l’endroit le plus simple ou faire des coupures, du moins pour l’État, car il n’y a pas de lien rapide et direct entre l’Investissement et les résultats pour le politique. Qui est réélu pour des investissements qui rapporteront peut être dans 10, 15, 20 ans et peut être plus? Le lien est bien plus facile à faire avec une diminution d’impôt en cours de mandat, d’autant plus que lorsqu’on parle d’investissement en R&D, ce n’est pas que dans le domaine pharmaceutique, mais aussi dans les domaines plus soft de la psychologie et des sciences sociales et humaines, beaucoup moins « glamour », qu’il faut en faire. (1)

 

Enfin, ce film nous montre aussi un pan de l’histoire du Québec et du burlesque, maintenant oublié (son dernier temple ayant été le Théâtre des variétés de Gilles Latulipe sur la rue Papineau), mais qui fut fort populaire jusqu’aux années 70. D’ailleurs je me rappelle de la plupart de ces personnages haut en couleurs (sauf Baloune) que l’on voyait aussi dans l’environnement télévisuel des années 60 et 70.  Bref, un film qui a une qualité historique et de mémoire d’un milieu disparu.

 

Note :

 

1. De plus, il est beaucoup plus « glamour » pour un premier ministre d’être photographié devant une entreprise pharmaceutique, entouré de quelques centaines d’employé(e)s, que de remettre un chèque à un ou deux chercheurs/créateurs dans un bureau poussiéreux d’une université ou d’un sous-sol  de maison s’ils sont indépendants. Et même l’opposition posera moins de questions pour un gros chèque à une grande entreprise que pour un petit chèque à un ou deux inconnus, si bonnes soient leurs idées ou leur création. De grandes entreprises subventionnées sont ainsi parti avec le chèque et de petits créateurs, faute de soutien, ont vendu leurs idées à des entreprises étrangères qui les exploitent très bien. Il en est ainsi du réalisme politique!

 

Alys Robi :

 

 http://www.qim.com/artistes/biographie.asp?artistid=231

http://www.glacombe.com/robi.html

 

Ressources :

 

http://www.servicevie.com/02Sante/Cle_des_maux/D/maux69d.html

http://www.mentyx.com/lemaillon/default.asp

 

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THE MERCHANT OF VENICE

Dès le 21 janvier au cinéma AMC Forum à Montréal!

 

Al Pacino, Jeremy Irons, Joseph Fiennes et la nouvelle venue Lynn Collins (Les 50 premiers rendez-vous) sont les vedettes du film The Merchant of Venice du réalisateur Michael Radford, une version stylisée de l’œuvre de William Shakespeare, un récit classique du 16e siècle où s’entremêlent moralité, vengeance, rédemption et amour.  Le film, adapté  et réalisé par Radford (Le facteur), porte pour la première fois la pièce au grand écran.

 

En 1596, Venise était la ville la plus libérale d’Europe, pourtant elle avait aussi une face cachée. Il était interdit aux Juifs d’y accéder à la propriété, c’est pourquoi ils s’adonnaient à l’usure, le prêt d’une somme d’argent contre intérêt.  Or cette pratique était contraire à la loi chrétienne. Les Vénitiens raffinés fermaient les yeux sur ce fait, mais pour les fanatiques religieux, qui détestaient les Juifs, il en allait tout autrement.

 

C’est sur cette toile de fond que se déroule l’histoire d’un groupe de chrétiens et de leurs interactions avec le Juif usurier Shylock (Pacino).  Antonio (Irons), propriétaire de navires marchands, emprunte 3000 ducats à Shylock afin que son jeune ami Bassanio (Fiennes) ait l’argent nécessaire pour courtiser la belle Portia (Collins).  Shylock – amer d’avoir essuyé les insultes d’Antonio – pose cependant une condition.  Si la somme ne lui est pas rendue dans trois mois, il pourra alors se dédommager en nature en taillant une livre de chair sur le corps d’Antonio.

 

Lorsque les vaisseaux d’Antonio font naufrage dans une tempête et que ce dernier est incapable de rembourser le prêt, Shylock réclame son dû.  Alors que Bassanio cherche désespérément à sauver Antonio de son sort, voilà qu’un intervenant inattendu leur porte une aide miraculeuse.

 

Le film – d’une grande richesse picturale – a été partiellement tourné à Venise, utilisant des sites comme le palais des Doges et le pont du Rialto.  Il est également truffé de véritables détails vénitiens du 16e siècle comme les chapeaux rouges (dont les Juifs devaient se coiffer en public pour qu’on les identifie), les seins (que les prostituées devaient exhiber pour prouver qu’elles étaient des femmes) et les masques (que les hommes portaient lorsqu’ils ne voulaient pas être vus en train de faire des choses qu’ils n’étaient pas censés faire).

 

L’équipe artistique comprend le directeur de la photographie Benoît Delhomme (L’honneur des Winslow, L’odeur de la papaye verte), le chef décorateur Bruno Rubeo (Gladiateur, Miss Daisy et son chauffeur) et le compositeur Jocelyn Pook (Les yeux grands fermés).

 

The Merchant of Venice est distribué au Canada par Mongrel Media et au Québec par Atopia.

 

Commentaires de Michel Handfield (20 janvier, 2005)

 

            Même si Shakespeare (1564-1616) à bien traversé le temps, signe d’une universalité de son œuvre, il reproduit aussi des préjugés de son époque. (1) On le voit bien dans « Le marchand de Venise » qui joue à la fois sur le drame et la comédie, mais aussi sur les préjugés du temps concernant les Juifs (écrit vers 1596), ce que Shylock incarne parfaitement! (2) A l’époque, être Juif n’était pas bien vu dans ce monde Chrétien qui favorisait davantage la conversion que l’intégration et où le multiculturalisme n’était même pas une vue de l’esprit! 

 

            Ce film est à la fois poétique et politique, historique et divertissant, ce qui n’est pas peu dire. Il est aussi artistique, car les images sont bien léchées. La qualité de la photographie est une chose que je mentionne rarement, mais que je me dois de souligner ici, car elle m’a particulièrement frappée. 

 

Notes :

 

1. Il est difficile qu’il en soit autrement, car on voit les choses avec notre culture et celle-ci dépend de notre éducation, de notre environnement, de nos croyances religieuses ou non, d’un contexte sociopolitique, des idéologies dominantes, etc. C’est un peu comme une paire de lunette qui colore ce que l’on voit. Selon nos croyances, nos lunettes pour voir le monde ne sont pas de la même couleur. La même chose est vraie aujourd’hui. On ne voit pas le monde de la même façon selon ce qu’on lit, ce que l’on écoute à la radio ou ce que l’on regarde à la télé!

 

 2. Au sujet de cet antisémitisme, je recommande aux lecteurs intéressé par cette question le livre suivant dont nous avons parlé dans notre page livres:

 

Hertzberg, Pr. Arthur, 2004, Les origines de l’antisémitisme moderne, France : Presses de la renaissance, Collection : Société Thème : Documents (ISBN : 2-85616-899-X, Prix : 22 €)

 

Hyperliens :

 

http://www.sonypictures.com/classics/merchantofvenice/flash.html

http://www.gradesaver.com/ClassicNotes/Titles/merchantvenice/

 

Référence :

 

Shakespeare, The library Shakespeare – illustrated by Sir John Gilbert, George Cruikshank, and R. Dudley, London (original XIXe siècle) / India (reproduction, 2004) 

 

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Cannes Advertising Festival 2004

À l’affiche dès le 7 janvier, Cinéma du Parc

 

Une fois encore, les publicitaires du monde entier sont entrés en lice pour rafler les lions de Cannes 2004, prix convoités qui récompensent les meilleures publicités du monde. Faisant face à un marché de consommateurs de plus en plus immunisé face à la publicité traditionnelle, ceux-ci poussent l'enveloppe créatrice pour atteindre des sommets d’audace et d’ingéniosité. Les Lions de Cannes, c’est le mariage réussi entre l'art et le commerce.

 

Hyperlien 

 

www.canneslions.com

 

Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)

 

            La pub d’aujourd’hui joue sur l’humour, le cynisme, l’ironie et les références historiques; elle peut être réaliste, caricaturale ou contrastante, mais elle est toujours actuelle, sinon elle ne toucherait pas! Comme Bell qui utilise le contexte agricole des débuts du XXe siècle pour présenter ses technologies du XXIe avec humour. Malheureusement ces pubs de Bell n’y sont pas, mais peut être y seront-elles l’an prochain car elles sont du calibre qu’il faut selon nous.      

 

On voit aussi que la pub est moins régionale, davantage « mondialisée ». On fait de plus en plus face à des campagnes internationales, passe partout, ce qui amène un autre genre de créativité, car le degré d’acceptabilité n’est pas le même d’une société à l’autre. Moins de scène osée et davantage de musique – qui est un langage universel. Bref, on a ainsi un survol des valeurs partagées, du moins en occident. 

 

A un autre niveau, mes annonces « commerciales »préférés ont été la bande dessinée d’Evian et l’annonce de Pepsi Grip pour la chorégraphie! Nike mérite aussi une mention et quelques annonces d’automobiles – dont Peugot - n’étaient pas à dédaigner. Mais ce sont là des entreprises qui ont des moyens financiers.    

 

Dans les pubs non commerciales à caractère social j’ai retenu la pub sur l’affirmation gay. On y apprend que « sortir du placard » n’est pas aisé aux Etats-Unis, où vous pouvez être congédié du seul fait de votre orientation sexuelle dans 36 États! Et les USA disent vouloir implanter la démocratie dans le monde? Laquelle?  (1)

 

Dans la même catégorie, j’ai aussi apprécié la pub contre le tabac : Tobacco kills 1200 people a day in America!  Mais étant un non fumeur et, surtout, n’ayant jamais fumé, je l’ai retenu dans un contre emploi qui ne lui était pas destiné, car cette pub m’a fait réaliser que Ben Laden aurait dû investir dans les compagnies de Tabac plutôt que dans le terrorisme! Il tuerait ainsi 3,600 personnes par trois jours, soit l’équivalent de 121 « World Trade Center » par année seulement aux USA; il engrangerait des profits considérable; et, enfin, il pourrait contribuer légalement à un grand parti politique pour influencer le choix du futur candidat à la présidence des USA avec ses profits, car le terrorisme économique, contrairement au terrorisme politico-religieux, est bien vu au royaume de la démocratie économique! Money Talk! (2)

 

Une pub, une fois lancée, peut atteindre sa cible ou non; susciter des réflexions; ou avoir un impact autre que celui pour lequel elle fut créée. (3) L’important est que cet impact ne soit pas négatif pour le produit si ce n’est pas le but recherché! (4) Il ne faut surtout pas que la pub aie un effet négatif envers son propre produit au point qu’une fois que le message est vu, on se dise qu’on n’achètera plus jamais ce produit à moins que tel soit le but, comme dans les campagnes anti-tabac ou contre l’ivresse au volant! Mais parfois l’ironie peut aussi utiliser cette arme, comme dans une campagne de sirop d’il y a quelques années qui disait en quelque sorte ceci : il est tellement mauvais (au goût), qu’il tue le rhume! (5)

 

A voir si vous vous intéressez à la pub ou à l’évolution sociopolitique de nos sociétés, car la pub joue sur ces thèmes et en est un révélateur. A vous de vous faire séduire ou de la décoder pour le bon plaisir du commanditaire ou pour le votre! 

 

Notes :

 

1. http://www.turnout.org/

 

2. http://www.notbuyinit.org/facts/tobacco_kills.html)

 

3. Ce fut le cas d’une campagne sur le lait au Québec qui a remis certains chanteurs à la mode au point que la Fédération des producteurs de lait a sorti un CD « Le lait, l’album Blanc » (72435 30741 2 8) reprenant les thèmes de cette série publicitaire où déferlait des tubes d’Adamo, Trenet, Piaf, Dalida et quelques autres!

 

4. Certaines pubs ont tué leur produit, mais il est difficile d’en trouver des exemples, car elles ont si bien réussi qu’on les a oublié…

 

5. De mémoire, c’était le sirop Buckley, dans une campagne publicitaire dans les autobus de Montréal (Québec, Canada) et dans les magazines - probablement dans les années 80. C’est dire qu’elle fut efficace.

 

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Dig!

Au Cinéma du Parc

 

Sortie : 7 janvier

 

Ondi TIMONER (USA, 2004) 115 min. v.o. anglaise.

Documentaire. Anton Newcombe, The Dandy Warhols.

 

Dig! retrace le parcours de deux groupes de rock américains prometteurs au milieu des années 90, les Dandy Warhols et Brian Jonestown Massacre. Pendant huit ans, la réalisatrice Ondi Timoner a suivi avec la grande plus attention le destin des deux leaders en décrivant les relations conflictuelles d'amitié et de rivalité qui les animaient. Une immersion inédite dans le monde féroce du showbiz. Grand prix du jury au Sundance Festival.

 

Hyperliens

 

www.digthemovie.com

www.dandywarhols.com 

www.brianjonestownmassacre.com

 

Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)

 

Pour qui s’intéresse à l’arrière scène et à la vie excessive d’un groupe hard rock qui mêle succès, drogue et conflits personnels. Bonne musique et prise de vue criante de vérité. La vie hard core!

 

On y apprend aussi que les compagnies de disques peuvent perdre avec 9 groupes/artistes sur 10, mais que celui qui rapporte couvre toutes les pertes! Vérité ou mythe? Vérité pour certaines entreprises ou pour toute l’industrie?

 

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THE SEA INSIDE / LA MER INTÉRIEURE (126 min.)

Sortie en salles: 7 janvier 2005

 

Réalisateur:  ALEJANDRO AMENABAR (The Others, Open your eyes, Thesis)

Mettant en vedette:  JAVIER BARDEM (Before Night Falls)

 

GOLDEN GLOBES – NOMINATIONS POUR MEILLEUR ACTEUR ET MEILLEUR FILM ÉTRANGER

EUROPEAN FILM AWARDS – GAGNANT, MEILLEUR ACTEUR ET MEILLEUR RÉALISATEUR

NATIONAL BOARD OF REVIEW – MEILLEUR FILM EN LANGUE ÉTRANGÈRE

FESTIVAL DE VENISE – MEILLEUR ACTEUR

 

The Sea Inside est un film fort et émouvant qui relate les souffrances endurées par Ramon à la suite d’un accident l’ayant laissé avec une paralysie totale, et son combat pour obtenir un droit à l’euthanasie. Depuis l’accident, sa seule ouverture vers le monde est la fenêtre de sa chambre à côté de la mer et son seul désir est de terminer sa vie dignement. Une intrusion douce et poétique dans le monde de la souffrance physique et psychologique.

 

Hyperliens

 

ALEJANDRO AMENABAR :

http://www.clubcultura.com/clubcine/clubcineastas/amenabar/index.htm

 

Site du film (espagnol) : www.mar-adentro.com

 

Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)

 

On est ici face à un film sur la vie; la qualité de vie; la  valeur de vivre ou de survivre; l’espoir et le désespoir. 

 

Le suicide peut il être choisi par un malade, un accidenté ou handicapée de la vie? Peut il utiliser les autres comme instruments de son propre suicide ou en fait-il des assassins s’ils ne peut le faire lui même et que tel est son choix réfléchi? Si la peine de mort est remise en question, au nom de l’éthique, la peine de vie doit-elle l’être aussi?

 

On est ici face à une question personnelle d’évaluation de SA vie, de SA qualité de vie. Une question difficile où il aurait été aisé de tomber dans le pathétique. Mais ce film est ensoleillé malgré la gravité du sujet et ne tombe jamais dans le mauvais goût. A voir, car ce n’est pas triste, mais profond, philosophique et humain. Sujet difficile s’il en est un, mais fort bien traité. Ses nombreux prix sont amplement mérités.  

 

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Index

 

LA CHUTE / DOWNFALL

 

Sortie en salles: Vendredi, 11 mars 2005

 

Directeur:  Oliver Hirschbiegel

Mettant en vedette:  Bruno Ganz, Juliane Kohler, Alexandra Maria Lara

 

Nominated, Best Foreign Language Film, Academy Awards 2005

(Nominé pour l'Oscar du meilleur long-métrage en langue étrangère)

Winner, Audience Award, Bavarian Film Festival 2005

Winner, Best Production, Bavarian Film Festival 2005

Winner, Best Actor - Bruno Ganz, Bavarian Film Festival 2005

 

BERLIN, AVRIL 1945. Le IIIe Reich agonise. Les combats font rage dans les rues de la capitale. Hitler, accompagné de ses généraux et de ses plus proches partisans, s'est réfugié dans son bunker, situé dans les jardins de la Chancellerie.  À ses côtés, Traudl Junge, la secrétaire particulière du Führer, refuse de l'abandonner. Tandis qu'à l'extérieur la situation se dégrade -- l'Armée Rouge se rapproche et la ville est ravagée par les bombardements -- Hitler vit ses dernières heures et la chute du régime, retranché derrière les murs épais de son bunker.

 

Distribué au Québec par Vivafilm, « La Chute » met en vedette Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Corinna Harfouch, Ulrich Matthes, Juliane Köhler et Thomas Kretschmann.  Le film réalisé par Oliver Hirschbiegel prendra l’affiche en version originale allemande avec sous-titres anglais (Downfall), en version originale allemande avec sous-titres français et en version française (La Chute). Voici les détails à ce sujet :

 

Dès le vendredi 11 mars :

 

Cinéma Quartier Latin (Montréal) - Version doublée française

Cinéma Star Cité (Montréal) - Version doublée française

Cinéma Odéon Ste-Foy - Version doublée française

Cinéma Le Clap (Ste-Foy) – V.O. allemande avec sous-titres français

Cinéma AMC (Montréal) - Version originale allemande avec sous-titres anglais

Cinéma Du Parc (Montréal) – V.O. allemande avec sous-titres anglais

 

Dès le vendredi 18 mars :

 

Cinéma Ex-Centris (Montréal) – V.O. allemande avec sous-titres français

 

Commentaires de Michel Handfield (11 mars, 2005)

 

Ce film a fait parler depuis sa sortie européenne. Certains lui reprochent de ne pas montrer l’horreur du nazisme, mais de se concentrer sur Hitler et son entourage immédiat, piégé dans son Bunker pendant que Berlin est sous le feu des russes, comme s’ils étaient les victimes de la guerre… alors qu’ils en étaient les bourreaux.

 

Tel n’est pas le propos de ce film et c’est un choix éditorial du cinéaste que nous respectons, car d’autres films ont déjà montré l’horreur du nazisme avant lui et d’autres le montreront après lui. Ce long métrage (155 min.) nous montre plutôt un leader, qui a mené son peuple et le monde à l’horreur, dans ses derniers retranchements et qui croit jusqu’à la fin qu’il avait raison; que l’histoire retiendra de lui qu’il avait raison!

 

C’est un film sur la folie contreproductive des idéologies et des croyances : Crois ou meurt! Vous êtes avec nous ou contre nous! Il n’y a pas de place au dialogue et à la réflexion. Il n’y a surtout pas de place au doute! Pour moi, qui est membre des sceptiques du Québec et un admirateur de John Ralston Saul, qui fait en quelque sorte l’éloge du doute dans ses essais, ce film est venu me chercher très fortement. (1)    

 

***

 

            Certains lui reprochent aussi de montrer un Hitler trop humain, comme s’il ne l’était pas. Pour notre part, pour répondre à ces critiques, nous disons que oui, Hitler était un humain!  Il serait dangereux d’excuser Hitler et ceux qui ont élaboré ce système en les qualifiants de fous ou de déments, car ce serait croire qu’une telle chose n’est plus possible, que ce n’était qu’un accident de l’histoire alors que tel n’est pas le cas : l’horreur fabriquée par les Hommes et leurs constructions idéologiques ne s’est pas arrêtée avec Hitler. Le stalinisme fut aussi une idéologie de l’horreur construite sur des principes soit disant juste. (2) Et il y en eu d’autres depuis, mais dans une moindre démesure et plus localisé.

 

Cependant, où il est allé plus loin que tous les autres,  ce qu’on espère qu’on ne reproduira plus jamais, c’est qu’il a instrumentalisé et industrialisé l’extermination des juifs : le nazisme a construit tout un système industriel d’extermination des juifs avec contrôle bureaucratique,  transport routier et ferroviaire, usines crématoires, etc. Il appliquait systématiquement le mode de production industriel à son œuvre raciste. C’est ce qui fait la différence entre le nazisme et tout ce qui l’a précédé ou suivi depuis. Ce qui dérange, c’est justement qu’on ne le voit pas. Seul le propos reste pour nous fait réaliser que l’antisémitisme date d’avant lui (3) et existe toujours (4);  qu’on l’entend encore dans bien des milieux et dans toutes les classes sociales de nos sociétés dites avancées,  parfois même près de nous. L’image de l’horreur ne vient pas nous en « distraire ». 

 

***

 

 Être ainsi accroché à une idée n’est pas rare. Combien sont accroché à l’idée que la chance va tourner et qu’ils vont gagner au casino? Combien croient que Dieu inspire tous leurs gestes, même politique? Certains fondamentalistes chrétiens – les sionistes chrétiens - croient que lorsque les juifs retrouveront l’État d’Israël tel que définit dans la Bible, nous assisterons au retour du Christ et à la paix, ce qui les conduit à être contre toutes négociations avec les Palestiniens, car ces négociations touchent les frontières d’Israël. Pour eux,  il est inconcevable de ne pas respecter les frontières bibliques, car la volonté de Dieu est non négociable même pour la paix! (5) L’aveuglement idéologique n’est pas le propre d’Hitler, du fascisme ou du nazisme; de la folie comme nous aimerions trop souvent le croire pour nous rassurer. C’est ce mythe que ce film démonte. C’est le second degré de ce film.  

 

***

 

            Il y a plus : cette idéologie fut suivit par une majorité de citoyens qui se justifiaient rationnellement. Tout peuple est susceptible de voter pour un tel leader charismatique au nom d’intérêts individuels, car les Allemands qui ont voté pour lui n’étaient pas tous des idiots. Pas plus que les États-uniens de 2004 :

 

« All present had been so certain that the election would go the other way. How could it not? The American people might be dumb, but were they also deaf and blind? Who but a lunatic or a columnist for the New York Post could fail to see President George W. Bush as a dishonest and self-glorifying braggart lost in the fog of a quack religion. Surely the facts spoke for themselves. Under a pretext demonstrably false, the man had embarked the country on a disastrous and unnecessary war, mortgaged its economic future to foreign banks, assigned the care of the natural environment to the machinery certain to strip the land, poison the water, and pollute the air. What else did a voter need to know? Didn’t people read the papers, looks at the news broadcasts from Baghdad, wonder what had happened to their pension or their job? » (6)

 

Aujourd’hui, au nom des baisses d’impôt, on est prêt à voter pour un gouvernement qui annonce des coupes dans le filet social, même si cela met à risque la santé de nos concitoyens. Demain sera-t-on prêt à voter pour un gouvernement qui prônera l’euthanasie des personnes en soin palliatif, non autonome ou confiné à un « coma de vieillesse » au nom du manque de ressources dans le système de santé ou d’une saine gestion des fonds publics? Car décider de les garder en vie implique des choix, comme de hausser les impôts individuels ou de taxer les profits des entreprises, ce qui nous met en position non concurrentielle face à des pays offrant moins de services… Et on peut toujours se justifier en disant que si ce n’était pas de la technologie médicale – ce qui inclut la médication – il y a longtemps que la nature aurait fait son œuvre.

 

Par moment le discours d’Hitler est très contemporain et ressemble au discours managérial et à l’idéologie du droit naturel prônée dans les milieux conservateurs d’aujourd’hui! Ne disent-ils pas qu’il faut couper l’aide sociale aux indigents, car c’est ce qui les empêche de  travailler? Que ce n’est pas le rôle de l’État de soutenir les pauvres, mais de la charité, car l’État n’a aucune responsabilité. Malthus n’est-il pas réhabilité dans certains milieux? Son discours dans l’air du temps? Jugez-en : 

 

« Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir des moyens d’existence de ses parents auxquels il peut justement les demander, et si la société ne peut utiliser son travail, cet homme n’a pas le moindre droit à la plus petite portion de nourriture, et en réalité il est de trop sur la terre. Au grand banquet  de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre cet ordre elle-même à exécution. » (7)

 

***

 

La raison peut elle conduire à la  déraison? Voilà qui dérange aussi, car Hitler fut rationnel jusqu’à la fin. Il gère la guerre comme un manager qui va jusqu’au bout de son idée. Il lui est inconcevable d’arrêter ou de reculer, car ce serait reconnaître s’être trompé. Et le propre d’une idéologie n’est-elle pas d’être « vraie » contre vent et marée! N’importe quel leader politique peut ainsi déraper :

 

”But if this is still the Age of Reason and if Hitler is the great image of reason’s dark side, then he is still very much with us.” (8)

 

C’est le principe de la contreproductivité : toute chose poussée à l’extrême à l’effet contraire à celui recherché! (9) On vit un manque de doute et de scepticisme. Hitler et ses proches ne doutaient pas. Ils avaient la Foi en leur idéologie. Hitler ne fut d’ailleurs pas seul à se suicider avec Eva Braun. Certains de ses disciples se sont suicidés à sa suite et ont même tué leurs enfants pour ne pas qu’ils vivent dans un monde où il n’y aurait pas de nationalisme socialisme (nazisme); pour ne pas qu’ils voient ce monde irrationnel, dégradé et dépravé qu ‘est le monde libéral…

 

***

 

Hitler n’était pas fou. Il a poussé la rationalité au delà de ses limites en partant d’une fausse hypothèse – une idéologie simpliste basé sur la pureté de la race et la haine du Juif  – qui l’a conduit à l’horreur que l’on a connu. C’est ce qui fait peur dans ce film, car on saisis que l’on n’est jamais à l’abri de tels dérapages idéologiques même si l’on veut se convaincre du contraire.  

 

Notes :

 

1. Saul, John Ralston:

 

1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book / 2000, Les Bâtards de Voltaire, Petite bibliothèque Payot 

 

1994, 1995, The Doubter's companion, Toronto: Penguin book / 1996, Le compagnon du doute, Essais Payot

 

Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC – Anansi / 1997, La civilisation inconsciente, Essais Payot

 

2. A ce sujet nous pensons à deux documentaires que nous avons vu à l’occasion du Festival des Films du Monde de Montréal (2004) sur lesquels nous avons écrit en nos pages :

 

Camarades, il était une fois les communistes français. Documentaires du monde, 2004 / Vidéo / Couleur / 160 min, Réalisateur : Yves Jeuland

 

La femme de Staline / Stalin’s wife (Russe avec sous-titres), États-Unis – Russie, Documentaires du monde, 2004 / Vidéo / Couleur / 115 min, Réalisateur Scénariste:  Slava Tsukerman

 

Voir le Vol. 6 no.2 de Societas Criticus à Bibliothèque et Archives Canada :

http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/

 

3. Hertzberg, Pr. Arthur, 2004, Les origines de l’antisémitisme moderne, France : Presses de la renaissance

 

4. À ce sujet, deux livres nous viennent à l’esprit :

 

Taguieff, Pierre-André, 2002, La couleur et le sang – Doctrines racistes à la française,  France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars

 

Morin, Edgar, 1969, La rumeur d'Orléans, France: Seuil.

 

5. Voir Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush, France/Canada : Plon/Transcontimental. Nous en avons d’ailleurs parlé dans Societas Criticus Vol. 5 no. 2

 

6. Lapham, Lewis H., Notebook: True blue, in Harper’s, January 2005, p. 9)

 

7. Malthus, 1803, Essai sur le principe de la population, cité par Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM, p. 55

 

8. Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book, p. 73. En fait les pages 73 à 76 sont  intéressantes sur ce sujet.

 

9. ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. Point

 

Hyperliens

 

Les sceptiques du Québec : www.sceptiques.qc.ca

 

Site officiel du film: www.downfallthefilm.com

 

Museum of tolerance : http://motlc.wiesenthal.com/index.html 

 

The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority :  http://www.yadvashem.org.il/

 

Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France : www.reinfo-israel.com

 

La résistance allemande au nazisme et autres textes : http://resistanceallemande.online.fr/

 

Les camps de concentration et les centres d'extermination 933-1945 : www.lescamps.org

 

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Jutra 2005

Michel Handfield

 

25 janvier, 2005

 

Hier matin j’ai assisté à l’annonce des finalistes de la 7e Soirée des Jutra en présence de Michel Côté, président, et d’Henry Welsh, délégué général de la grande nuit du cinéma, au Ritz Carlton (Salon ovale).

 

Ce type de reconnaissance en est une des pairs. Les candidatures ne sont pas inscrites, mais automatiques dès qu’un film a fait au moins 1 semaine en salle au Québec. Quant aux  finalistes, ils sont désignés par les pairs (1er tour de vote) et les gagnants pour chaque catégorie sont choisis par tous les membres votants (2e tour de vote). Dans le cas des documentaires il y a quelques différences, dont la principale est qu’ils doivent être soumis. Cela se comprend selon nous, car les documentaires n’ont pas nécessairement la même carrière; ils se retrouvent davantage à la télé (généraliste ou spécialisée) qu’en salles.

 

Pour notre part, parmi les films en nominations, nos gagnants seraient les 3 films suivants pour leurs problématiques sociales,:

 

 Elles étaient cinq (problématique sociopolitique évidente : les libérations conditionnelles)

Ma vie en cinémascope (problématique de la santé mentale dans la société et aspect historique)

Jack Paradise (aspect historique)

 

Sélection des communiqués

 

Note de la rédaction : Ayant reçu près d’une vingtaine de pages de communiqués, nous avons fait une sélection et un montage de ceux ci. Ainsi, au lieu de reproduire la liste des films nominés pour Alliance Atlantis Vivafilm, nous avons plutôt mis le nom d’Alliance Atlantis Vivafilm en caractère gras dans la liste officielle et n’avons donc conservé que le texte de leur communiqué par exemple, ce qui est moins lourd pour le lecteur. 

 

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LISTE DES FILMS AVEC LEURS NOMINATIONS


Aimants (Les)  
(Prod. Go Films, dist.Alliance Atlantis Vivafilm)

Meilleur film                                                  Nicole Robert, Gabriel Pelletier
Meilleure réalisation                                    Yves Pelletier
Meilleur scénario                                         Yves Pelletier
Meilleure actrice                                          Isabelle Blais
Meilleure actrice de soutien                       Sylvie Moreau
Meilleur acteur de soutien                          Emmanuel Bilodeau
Meilleure musique                                       Carl Bastien, Dumas
 
Camping sauvage (prod. Lyla films/Ciné-roman, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)

Meilleure coiffure                                         Linda Gordon

Comment conquérir l’Amérique en une nuit
(prod. Boréal films, Dist. Équinoxe)
Meilleur montage image                             Hélène Girard

Dans une galaxie près de chez vous
(prod. Zone 3, dist. TVA Films)
Meilleur scénario                                         Pierre-Yves Bernard, Claude Legault
Meilleur acteur                                             Guy Jodoin
Meilleur acteur de soutien                          Stéphane Crête
Meilleure direction artistique                      Jean Babin
Meilleure direction de la photographie     Serge Desrosiers
Meilleure musique                                       Michel Cusson
 
Dernier tunnel (Le) (prod. Bloom Films, dist. Christal Films)
Meilleur acteur                                             Michel Côté
Meilleure actrice de soutien                       Marie-France Marcotte
Meilleure actrice de soutien                       Céline Bonnier
Meilleur acteur de soutien                          Jean Lapointe
Meilleure musique                                       Michel Corriveau
Meilleur son                                                  Dominique Chartrand, Christian Rivest,
                                                                       Gavin Fernandes, Pierre Paquet
Meilleur montage image                             Jean-François Bergeron
Meilleur maquillage                                     Claudette Beaudoin-Casavant

Elles étaient cinq (prod. Forum Film/Remstar, dist. Remstar/Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleur film                                                  Maxime Rémillard, Richard Lalonde
Meilleur scénario                                         Chantal Cadieux, Ghyslaine Côté
Meilleure actrice                                          Jacinthe Laguë
Meilleure actrice de soutien                       Brigitte Lafleur
Meilleure direction de la photographie     Alexis Durand-Brault
Meilleur montage image                             Richard Comeau
Meilleur maquillage                                     Odile Ferlatte
 
Head in the Clouds (prod. Remstar, dist. Remstar/Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleurs costumes                                     Mario Davignon
Meilleure coiffure                                         Réjean Coderre
 
Jack Paradise (prod. Nanouk Films/Verseau int., dist. K-films Amérique)
Meilleure musique                                       James Gelfand

Ma vie en cinémascope
(prod. Cinémaginaire, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleur film                                                  Denise Robert, Daniel Louis
Meilleure réalisation                                    Denise Filiatrault
Meilleure actrice                                          Pascale Bussières
Meilleur acteur de soutien                          Serge Postigo
Meilleur son                                                  Donald Cohen, Marie-Claude Gagné,  
                                                                       Michel Descombes
Meilleure direction artistique                      Normand Sarrazin
Meilleurs costumes                                     Denis Sperdouklis
Meilleur maquillage                                     Marie-Angèle Breitner-Protat
Meilleure coiffure                                         Michelle Côté
 
Mémoires affectives (prod. Palomar, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleur film                                                  Barbara Shrier
Meilleure réalisation                                    Francis Leclerc
Meilleur scénario                                         Marcel Beaulieu, Francis Leclerc
Meilleur acteur                                             Roy Dupuis
Meilleur montage image                             Glenn Berman

Monica la mitraille
(prod. Cité-Amérique, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleure réalisation                                    Pierre Houle
Meilleure actrice                                          Céline Bonnier
Meilleure direction artistique                      Michel Proulx
Meilleurs costumes                                     Michèle Hamel
Meilleure coiffure                                         Denis Parent

Nouvelle-France
(co-prod. Melenny Productions, dist. Christal Films)
Meilleur acteur                                             David La Haye
Meilleure direction artistique                      Jean-Baptiste Tard
Meilleure direction de la photographie     Louis de Ernsted
Meilleur son                                                  Claude Lahaye, Colin Miller, Adrian                                                                                Rhodes
Meilleurs costumes                                     François Barbeau
Meilleur maquillage                                     Kathryn Casault

Papillon bleu
(Le) (prod. Galafilm, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleure direction de la photographie     Pierre Mignot

Peau blanche
(La) (prod. Zone films, dist. Films Séville)
Meilleur son                                      Serge Bouvier, Simon Brien,

Martin Pinsonnault ,

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Montréal, le 24 janvier 2005. C’est aujourd’hui lors d’une conférence de presse que les finalistes aux prix Jutra 2004 ont été dévoilés. Les gagnants seront connus lors de la 7e Soirée des Jutra, une présentation de Sears. La soirée se tiendra le dimanche 20 février.  Elle sera animée par Patrick Huard et sera télédiffusée par Radio-Canada en direct du Théâtre Maisonneuve de la Place des arts dès 19 h 30. ARTV donnera le coup d’envoi à 18 h 30 avec Tapis rouge pour les Jutra, une émission spéciale animée par Marie-Christine Trottier et Catherine Pogonat. Toute de suite après la soirée, également sur ARTV, René Homier-Roy s’entretiendra avec les lauréats, dont le meilleur acteur et la meilleure actrice, dans une édition spéciale de Viens voir les comédiens.
 
 Cette année, le Jutra-Hommage sera remis à Michel Brault, accompagné d’une bourse de 5000$, offerte par l’Association des Producteurs de Films et de Télévision du Québec (APFTQ).
 
Avec, respectivement, 9, 8 et 7 nominations, Ma vie en cinémascope, Le Dernier Tunnel, Elles étaient cinq et Les Aimants récoltent le plus de nominations pour les Prix Jutra 2005.


En nomination dans 9 catégories, Ma vie en cinémascope, de Denise Filiatrault, met en valeur de nombreux finalistes, dont Pascale Bussière dans la catégorie meilleure actrice, Serge Postigo comme meilleur acteur de soutien. La production de Denise Robert et Daniel Louis  est finaliste dans les principales catégories: film, réalisation, direction artistique (Normand Sarrazin), costumes (Denis Sperdouklis), maquillage (Marie-Angèle Breitner-Protat), son (Donald Cohen, Marie-Claude Gagné, Michel Descombes) et dans la nouvelle catégorie honorés cette année, la coiffure (Michelle Côté).
 
Produit par Pierre Gendron et Christian Larouche, Le Dernier Tunnel d’Érik Canuel, obtient 8 nominations, dont celles du meilleur acteur (Michel Côté), du meilleur acteur de soutien (Jean Lapointe) et deux nominations pour la meilleure actrice de soutien (Céline Bonnier et Marie-France Marcotte), ainsi que pour la meilleure musique (Michel Corriveau), maquillage (Claudette Beaudoin-Casavant) et montage (Jean-François Bergeron) et son (Dominique Chartrand, Christian Rivest, Gavin Fernandes, Pierre Paquet).
 
Avec 7 nominations, Les Aimants de Yves Pelletier, produit par Nicole Robert et Gabriel Pelletier, se distingue, entre autres, dans la catégorie du Meilleur film, ainsi que dans celles de la réalisation, du scénario (Yves Pelletier), de la meilleure actrice (Isabelle Blais), de la  meilleure actrice de soutien (Sylvie Moreau), du Meilleur acteur de soutien (Emmanuel Bilodeau) et de la meilleure musique (Carl Bastien-Dumas).


Elles étaient cinq de Ghyslaine Côté, produit par Maxime Rémillard et Richard Lalonde obtient également 7 nominations, entre autres pour le meilleur film, meilleur scénario (Chantal Cadieux, Ghyslaine Côté), meilleure actrice (Jacynthe Laguë), actrice de soutien (Brigitte Lafleur), direction de la photographie (Alexis Durand-Brault), montage (Richard Comeau) et maquillage (Odile Ferlatte).

Dans une Galaxie près de chez vous, quant à lui, est finaliste dans 6 catégories dont celle du meilleur scénario (Pierre-Yves Bernard et Claude Legault), du meilleur acteur (Guy Jodoin), acteur de soutien (Stéphane Crête), de la meilleure musique (Michel Cusson), meilleure direction artistique (Jean Babin) et meilleure direction de la photographie (Serge Desrosiers).

Nouvelle-France, pour sa part est finaliste pour le meilleur acteur (David La Haye), la meilleure direction de la photographie (Louis de Ernsted), de la meilleure directions artistique (Jean-Baptiste Tard), meilleurs costumes (François Barbeau), meilleur maquillage (Kathryn Casault) et son ( Claude Lahaye, Colin Miller, Adrian Rhodes).
 
En nomination pour le meilleur film, Mémoires affectives de Francis Leclerc, produit par Barbara Shrier, est également finaliste pour la meilleure réalisation, meilleur scénario (Francis Leclerc et Marcel Beaulieu), meilleur acteur (Roy Dupuis), meilleur montage (Glenn Berman).

Monica la Mitraille de Pierre Houle, produit par Lorraine Richard et Luc Martineau est finaliste pour la meilleure réalisation, meilleure actrice (Céline Bonnier), meilleure direction artistique (Michel Proulx), meilleurs costumes (Michèle Hamel) et meilleure coiffure (Denis Parent).
 
Head in the clouds est finaliste dans les catégories de meilleurs costumes (Mario Davignon ) et meilleur coiffure (Réjean Coderre) tandis que James Gelfand est finalistes pour la meilleure musique de Jack Paradise, Hélène Girard pour le meilleur montage de Comment conquérir l’Amérique en une nuit, Pierre Mignot pour la meilleure direction de la photographie du film Le Papillon Bleu, Linda Gordon pour la meilleure coiffure de Camping sauvage, et Serge Bouvier, Simon Brien, Martin Pinsonnault et Clovis Gouaillier pour le meilleur son du film La Peau Blanche.
 
Sur les 36 longs métrages de fiction éligibles, cette année, 14 obtiennent au moins une place de finaliste selon le vote des associations professionnelles membres de la Grande Nuit du cinéma. Le premier tour de vote est un vote de pairs qui permet de désigner les finalistes selon un mode de scrutin préférentiel dont le décompte est assuré par le cabinet comptable Fauteux, Bruno, Bussière, Leewarden.
 
Rappelons que, depuis la création de la Soirée des Jutra, c’est un jury formé pour la sélection des films des Rendez-vous du cinéma québécois qui détermine les 4 finalistes pour les catégories:

 

- Meilleur documentaire : Ce qu’il reste de nous, de François Prévost et Hugo Latulippe, Le petit Jésus, d’André-Line Beauparlant, Soraida une femme de Palestine, de Tahani Rached, Vues de l’est, de Carole Laganière.


– Meilleur film d’animation: Accordéon de Michèle Cournoyer, Empreintes / Imprints de Jacques Drouin, Nibbles de Christopher Hinton, Welcome to Kentucky de Craig Welch

– Meilleur court métrage: J’te laisserai pas tomber de Patrick Goyette, Papa d’Émile Proulx-Cloutier, Le Pont de Guy Édouin, Quelques éclats d’aube de Simon Lavoie.
 
LA GRANDE NUIT DU CINÉMA est heureuse de compter sur de prestigieux commanditaires qui ont renouvelé leur soutien pour la 7e soirée des Jutra. Nous les remercions pour leur fidélité et leur contribution au succès de l’événement. Tout d’abord, le présentateur de la 7e soirée des Jutra : SEARS, les organismes gouvernementaux: la Société de développement des industries culturelles du Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
 
Les remerciements de LA GRANDE NUIT DU CINÉMA vont également au Conseil du Québec de la Guilde canadienne des réalisateurs, à Kodak, De Luxe, 4 éléments studios, W images, Intr.vision pour la réalisation de la bande-annonce; à ses partenaires médias, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, le Magazine 7 Jours, à la société de comptables Fauteux, Bruno, Bussière, Leewarden pour le dépouillement et la compilation des votes et à Vision Globale pour son concours technique et l'expertise en matière de duplication et montage vidéo. Soulignons aussi la participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de la Soirée des Jutra et partenaire pour le site web des Jutra et son concours. La Soirée des Jutra est une production de La Grande nuit du cinéma et Sogestalt Télévision Québec.

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VIVAFILM EN TÊTE POUR LA SOIRÉE DES JUTRA AVEC 37 NOMINATIONS !
 
« Ma vie en cinémascope » - le film le plus nominé de l'année!
 
Montréal, le 24 janvier 2005 - Encore une fois cette année, Vivafilm est le distributeur le plus souvent nommé en vue de la Soirée des Jutra avec un total de 37 nominations.  Ayant amassé un box-office à ce jour de plus de 2,8$ millions avec taxes, « Ma vie en cinémascope » mène le bal en se retrouvant dans neuf catégories dont celle du meilleur film.  En plus du long-métrage de Denise Filiautrault, les trois autres titres en lice pour le Jutra du meilleur film - « Les Aimants », « Elles Étaient Cinq » et « Mémoires Affectives » - sont tous distribués par Alliance Atlantis Vivafilm.  
 
Quant aux performances féminines, Vivafilm félicite les têtes d'affiche de quatre de ses films qui se retrouvent en nomination pour la statuette de la meilleure actrice, soit Isablle Blais (Les Aimants), Céline Bonnier (Monica la Mitraille), Pascale Bussières (Ma vie en cinémascope) et Jacinthe Laguë (Elles étaient cinq).  En plus des catégories du meilleur film et de la meilleure actrice, les quatre cinéastes nominés pour le 
prix de la meilleure réalisation - Denise Filiatrault (Ma vie en cinémascope), Pierre Houle (Monica la Mitraille), Francis Leclerc (Mémoires Affectives) et Yves Pelletier (Les Aimants) - ont tous vu leur film distribué par Vivafilm au cours de la dernière année.  
 
Rappelons également que la Bobine d'or sera décernée à « Camping Sauvage » qui a cumulé l'an dernier un box-office de plus de 4 millions (avec taxes) dans les salles du Québec.
 
Vivafilm tient à féliciter tous les artistes et artisans nominés pour la 7e Soirée des Jutra qui se tiendra le 20 février prochain.  Rappelons que l'an dernier, le distributeur a réalisé un tour du chapeau en remportant les 16 statuettes destinées aux longs-métrages.  
 
Vivafilm nous présentera une fois de plus cette année une programmation des plus diversifiées.  À venir sur les écrans du Québec en 2005 : « Le Survenant » de Érick Canuel (22 avril), « Aurore » de Luc Dionne (9 juillet), « L'Horloge Biologique » de Ricardo Trogi (5 août) et « Bon Cop, Bad Cop » de Érick Canuel (automne).
 
Hyperliens
 
JUTRA : http://radio-canada.ca/television/jutra2005/
 
Rendez vous du cinéma Québécois : http://www.rvcq.com/
 

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Le 21 mars, les 25e prix Génie

www.genieawards.ca

 

9 février, 2005

 

Hier j’ai assisté à la présentation des finalistes retenus pour les 25e prix Génie. Encore une fois, M. Guy Fournier, président de l’académie canadienne du cinéma et de la télévision au Québec, a souligné la part considérable qu’y occupe le cinéma québécois. En effet, 6 des 7 films les plus nominés sont du Québec et au total 13 films québécois sont en nomination. En tout, près de 80 québécois sont en lice cette année. Ce Gala est aussi une occasion pour le Canada anglais de découvrir certains de nos films et pour nous de connaître des films du Canada anglais.

 

La cérémonie des Génies se tiendra le 21 mars prochain à Toronto et sera diffusé en direct sur les ondes de MusiMax (www.musimax.com) à compter de 20h. Elle sera précédée d’une émission pré-gala à 19h30.

 

LISTE DES FINALISTES

 

MEILLEUR FILM

BEST MOTION PICTURE

BEING JULIA  - Robert Lantos

LOVE, SEX & EATING THE BONES - Jennifer Holness

MA VIE EN CINÉMASCOPE  - Denise Robert, Daniel Louis

MÉMOIRES AFFECTIVES - Barbara Shrier

LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE  - Paul Cadieux

 

INTERPRÉTATION FÉMININE DANS UN PREMIER RÔLE

PERFORMANCE BY AN ACTRESS IN A LEADING ROLE

ISABELLE BLAIS - Les aimants

CÉLINE BONNIER - Monica la mitraille

PASCALE BUSSIÈRES - Ma vie en cinémascope

EMILY HAMPSHIRE -Blood

JACINTHE LAGÜE - Elles étaient cinq

 

INTERPRÉTATION MASCULINE DANS UN PREMIER RÔLE

PERFORMANCE BY AN ACTOR IN A LEADING ROLE

MICHEL CÔTÉ - Le Dernier Tunnel

ROY DUPUIS - Mémoires affectives

DAVID LA HAYE - Nouvelle-France

IAN MCKELLEN - emile

NICK STAHL - Twist

 

INTERPRÉTATION FÉMININE DANS UN RÔLE DE SOUTIEN

PERFORMANCE BY AN ACTRESS IN A SUPPORTING ROLE

JULIETTE GOSSELIN - Nouvelle-France

JENNIFER JASON LEIGH - Childstar

SYLVIE MOREAU - Les aimants

ELLEN PAGE - Wilby Wonderful

SUSANA SALAZAR - A Silent Love

 

INTERPRÉTATION MASCULINE DANS UN RÔLE DE SOUTIEN

PERFORMANCE BY AN ACTOR IN A SUPPORTING ROLE

GARY FARMER - Twist

BRENDAN FEHR - Sugar

BRUCE GREENWOOD - Being Julia

JEAN LAPOINTE - Le Dernier Tunnel

KYLE MACLACHLAN - Touch of Pink

 

MEILLEURE RÉALISATION

ACHIEVEMENT IN DIRECTION

DENISE FILIATRAULT - Ma vie en cinémascope

PIERRE HOULE - Monica la mitraille

BRONWEN HUGHES - Stander

FRANCIS LECLERC - Mémoires affectives

DAVID "SUDZ" SUTHERLAND - Love, Sex & Eating the Bones

 

MEILLEUR SCÉNARIO

ORIGINAL SCREENPLAY

DENISE FILIATRAULT - Ma vie en cinémascope

FEDERICO HIDALGO, PAULINA ROBLES - A Silent Love

FRANCIS LECLERC, MARCEL BEAULIEU - Mémoires affectives

DON MCKELLAR, MICHAEL GOLDBACH - Childstar

DAVID "SUDZ" SUTHERLAND - Love, Sex & Eating the Bones

 

MEILLEURE ADAPTATION

ADAPTED SCREENPLAY

JOËL CHAMPETIER, DANIEL ROBY - La peau blanche

JERRY CICCORITTI - Blood

LUC DIONNE, SYLVAIN GUY - Monica la mitraille

TODD KLINCK, JAIE LAPLANTE, JOHN PALMER - Sugar

JACOB TIERNEY - Twist

 

MEILLEURES IMAGES

ACHIEVEMENT IN CINEMATOGRAPHY

LOUIS DE ERNSTED - Nouvelle-France

BERNARD COUTURE - Le Dernier Tunnel

PIERRE MIGNOT - Ma vie en cinémascope

PAUL SAROSSY - Head in the Clouds

ANDRÉ TURPIN - Childstar

 

MEILLEUR MONTAGE

ACHIEVEMENT IN EDITING

JEAN-FRANÇOIS BERGERON - Le Dernier Tunnel

RICHARD COMEAU - Elles étaient cinq

DOMINIQUE FORTIN - Head in the Clouds

REGINALD HARKEMA - Childstar

YVANN THIBODEAU - Ma vie en cinémascope

 

MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

ACHIEVEMENT IN MUSIC - ORIGINAL SCORE

BENOIT CHAREST - Les Triplettes de Belleville

MICHEL CORRIVEAU - Le Dernier Tunnel

PIERRE DUCHESNE - Mémoires affectives

TERRY FREWER - Head in the Clouds

CHARLES PAPASOFF - La Lune viendra d'elle-même

 

MEILLEURE CHANSON ORIGINALE

ACHIEVEMENT IN MUSIC - ORIGINAL SONG

REBECCA JENKINS - Wilby Wonderful  - “Something's Coming”

KYPRIOS - Childstar“ Ignorance is Beautiful (Help Me)”

LUC PLAMONDON, PATRICK DOYLE - Nouvelle-France  - “Ma Nouvelle France”

RON PROULX, JACOB TIERNEY - Twist  - “Pantaloon in Black”

LORRAINE RICHARD, MICHEL CUSSON, PIERRE HOULE - Monica la mitraille - “Le Blues de Monica

 

MEILLEURE DIRECTION ARTISTIQUE

ACHIEVEMENT IN ART DIRECTION/PRODUCTION DESIGN

ANDRÉ-LINE BEAUPARLANT - Camping Sauvage

JEAN BÉCOTTE - Le Dernier Tunnel

JONATHAN LEE, GILLES AIRD - Head in the Clouds

MICHEL PROULX - Monica la mitraille

JEAN-BAPTISTE TARD - Nouvelle-France

 

MEILLEURS COSTUMES

ACHIEVEMENT IN COSTUME DESIGN

FRANÇOIS BARBEAU - Nouvelle-France

MARIO DAVIGNON - Head in the Clouds

MICHÈLE HAMEL - Monica la mitraille

SOPHIE LEFEBVRE - Camping Sauvage

DENIS SPERDOUKLIS - Ma vie en cinémascope

 

MEILLEUR SON D'ENSEMBLE

ACHIEVEMENT IN OVERALL SOUND

PIERRE BLAIN, JOCELYN CARON, MICHEL DESCOMBES, GAVIN FERNANDES - Head in the Clouds

CHRISTIAN BOUCHARD, LUC BOUDRIAS, JOCELYN CARON, CLOVIS GOUAILLIER, BENOIT LEDUC - Mémoires affectives

DOMINIQUE CHARTRAND, GAVIN FERNANDES, PIERRE PAQUET –

Le Dernier Tunnel

DEAN HUMPHREYS, TODD BECKETT, DAVID LEE - Resident Evil: Apocalypse

NICOLE THOMPSON, JEFF CARTER, BRAD HILLMAN, MIGUEL NUNES - emile

 

MEILLEUR MONTAGE SONORE

ACHIEVEMENT IN SOUND EDITING

MARIE-CLAUDE GAGNÉ, GUY FRANCOEUR, GUY PELLETIER,

CLAIRE POCHON, JEAN-PHILIPPE SAVARD - Camping Sauvage

CRAIG HENIGHAN, STEPHEN BARDEN, TONY LEWIS, NATHAN ROBITAILLE

Resident Evil: Apocalypse

MARCEL POTHIER, NATALIE FLEURANT, GUY FRANCOEUR,

ANTOINE MORIN, GUY PELLETIER - Head in the Clouds

MARCEL POTHIER, NATALIE FLEURANT, GUY FRANCOEUR,

CAROLE GAGNON, ANTOINE MORIN - Monica la mitraille

CHRISTIAN RIVEST - Le Dernier Tunnel

 

MEILLEUR DOCUMENTAIRE

BEST DOCUMENTARY

CE QU’IL RESTE DE NOUS - François Prévost, Yves Bisaillon, Hugo Latulippe

THE CORPORATION  - Mark Achbar, Jennifer Abbott, Bart Simpson

MR. MERGLER'S GIFT  - Beverly Shaffer, Germaine Ying-Gee Wong

 

MEILLEUR COURT MÉTRAGE DRAMATIQUE

BEST LIVE ACTION SHORT DRAMA

CAPACITÉ 11 PERSONNES  - Gaël d'Ynglemare, Yves Fortin

CHOKE  - David Hyde, Tyler Levine, Carolyn Newman

DESASTRE  - Jay Field

THE DOG WALKER  - James Genn, Andrew Rosen, Geoffrey Turnbull

TV DINNER...(BURP!)  - Vanessa-Tatjana Beerli, Antonello Cozzolino,

Annie Normandin

 

MEILLEUR COURT MÉTRAGE D'ANIMATION

BEST ANIMATED SHORT

L'HOMME SANS OMBRE  - Georges Schwizgebel, Marcel Jean

LOUISE  - Anita Lebeau, Michael Scott, Jennifer Torrance

MABEL'S SAGA / LE VOYAGE DE MABELLE - JoDee Samuelson, Kent Martin

RYAN  - Chris Landreth, Steven Hoban, Marcy Page, Mark Smith

THROUGH MY THICK GLASSES   - Pjotr Sapegin, Marcel Jean,

David Reiss-Anderson

 

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VILLENEUVE

Commentaires de Michel Handfield

 

27 février, 2005

 

Jeudi le 24 février j’ai assisté à la conférence de presse de Jacques Villeneuve au Newtown, sur la rue Crescent à Montréal (http://www.newtown.ca/). Cette conférence avait pour but d’annoncer le tournage d’un film sur son célèbre père, Gilles. Mais attention, pas un film sur la course, mais un film davantage humain: sur la relations père/fils! Mais pourquoi là et pas avant ont demandé certains journalistes présents. D’abord, parce qu’il n’y avait pas eu d’approches qui lui semblaient intéressantes. Mais surtout parce que le recul a été bénéfique pour Jacques. Son année sabbatique lui a permis de relativiser sa vie et de « retrouver » Gilles, car il dit avoir eu un blocage durant plusieurs années face à son défunt père…

 

Jacques étant consultant pour ce film, nous aurons droit, jusqu’à un certain point, à la vision du fils sur le père. Mais je dis bien jusqu’à un certain point, car ce film « sera en partie basé sur la biographie de Gerald Donaldson, Gilles Villeneuve (Villeneuve, The Life of the Legendary Driver) », comme le souligne Christian Duguay, le réalisateur.

 

            Mais Gilles, c’est plus que le pilote et le père. C’est aussi le porteur de rêve du Québec au plan mondial. Comme Maurice Richard portait les francophones sur ses épaules, Gilles « menait » le Québec sur la scène internationale derrière sa Ferrari! Parler de Gilles c’est aussi parler du rêve et de la réalité; de la passion. Ce ne sera pas un film de course à proprement parler, même si quelques scènes de courses sont nécessaires, mais un « drame psychologique »!

 

Villeneuve, père et fils, ça veut dire le Québec des années 60 jusqu’à l’Europe d’aujourd’hui comme contexte sociopolitique! Ça signifie des changements énormes, ce qui fait que le contexte du film – l’habillage d’époque – risque aussi d’être d’intérêt. Tout est cependant question de dosage comme l’a dit Jacques, qui a été élevé en Europe à partir de l’âge de 8 ans, mais avec une influence québécoise. « La maison était un petit îlot québécois. On ne peut pas renier ses racines! »

 

Jacques dit n’avoir aucun contrôle sur le film, mais, comme consultant, il souligne qu’il faut faire attention, car en 2 heures les coins pourraient être tournés ronds et prêter à la mauvaise interprétation. Que Jacques y soit témoigne donc d’une attention particulière portée à cette légende, d’autant plus que sa famille est toujours bien vivante.

 

Ce film devrait être tourné en français, en anglais et en italien et l’on parle d’un budget d’au moins 30 millions de dollars. Cela pourrait paraître peu pour un film de course, mais ce n’est pas un film de course, même s’il y en aura quelques séquences, mais un film sur les rapports père/fils; un film humain!

 

Hyperliens :

 

http://www.gilles.villeneuve.com/

http://villeneuve.flagworld.com/

http://jv.flagworld.com/

http://www.caprifilms.com/

 

Annexe :

 

SUR LA LIGNE DE DÉPART,CAPRI FILMS ANNONCE LA PRODUCTION D’UN FILM TRÈS ATTENDU:   VILLENEUVE

 

Montréal, 24 février 2005 — Capri films annonce aujourd’hui à Montréal, par la voix de sa présidente, Gabriella Martinelli, le choix du réalisateur et du scénariste qui entament le travail sur un long métrage de fiction très attendu: Villeneuve.

 

Au cœur du monde turbulent de la Formule 1, Villeneuve, qui sera en partie basé sur la biographie de Gerald Donaldson, Gilles Villeneuve (Villeneuve, The Life of the Legendary Driver), entrera en production en 2006. La réalisation a été confiée à Christian Duguay, dont les productions cinématographiques et télévisuelles ont connu un succès international. On lui doit notamment le film aux recettes record L’Art de la guerre, mettant en vedette Wesley Snipes, la mini-série Joan of Arc avec Leelee Sobieski et Peter O’Toole, couronnée d’un Emmy Award et quatre fois finaliste aux Golden Globe Awards, ainsi que le thriller de science-fiction The Assignment,  avec Aidan Quinn et Donald Sutherland.  Le scénario sera l’œuvre de Malcolm Clarke, scénariste et réalisateur du documentaire Prisoner of Paradise, finaliste aux Oscar.  Le travail de Clarke a été reconnu internationalement par 16 Emmy Awards, 5 Ace Awards, 3 nominations et un Oscar pour le court métrage You Don’t Have to Die.  C’est Gabriella Martinelli, qui a notamment produit Roméo et Juliette de Baz Luhrmann avec Leonardo Di Caprio et Clare Danes, ainsi que M. Butterfly de David Cronenberg avec Jeremy Irons, qui produira VILLENEUVE.

 

VILLENEUVE est une histoire de vitesse, de courage et de triomphe sur l’adversité.  Alors qu’il était favori pour gagner le Championnat du monde en 1982, le légendaire Gilles Villeneuve se tue dans un terrible accident pendant une séance de qualification.  Le film commence quinze ans plus tard, à Jerez au Portugal, alors que son fils Jacques se prépare à courir l’épreuve pour le titre de champion du monde.   Pendant ces préparatifs, le temps est suspendu, et nous ramène à l’histoire de son père Gilles, un pilote dont l’habileté et l’audace incarnent l’idéal de la course de Formule 1. 

                                                                                                                                

Nous sommes tous conscients du défi que représente la réalisation d’un film sur la course automobile. Mais ce qui distingue cette production, c’est qu’il s’agit d’un grand drame humain – d’un père et d’un fils.  Gilles a atteint la grandeur, mais c’est son fils Jacques qui concrétisera son héritage, souligne Gabriella Martinelli.

 

L’ex-champion du monde de Formule 1, Jacques Villeneuve est associé au projet en tant que consultant et il courra dans le film.  Quelle meilleure façon pour moi de témoigner de l’héritage de mon père que de collaborer avec une maison de production canadienne de renom et un auteur aussi prolifique que Gerry Donaldson.  Tous les éléments seront en place pour un film agréable et crédible.

 

Jacques Villeneuve aborde sa neuvième saison en Formule 1 la semaine prochaine à Melbourne en Australie où il courra pour sa nouvelle écurie Sauber-Petronas dans la première étape d’un calendrier de 19 courses.  Villeneuve qui vient de signer avec cette équipe suisse après avoir été à l’écart pendant la majeure partie de la saison 2004, a bien l’intention de tout mettre en œuvre pour aider Sauber-Petronas à se hisser dans le peloton de tête.

 

Capri Films est un chef de file en matière de production indépendante et de distribution de films, de téléséries et de loisirs domestiques.   Parmi les réalisations les plus récentes, mentionnons la coproduction, avec Jeremy Thomas de Recorded Pictures, du film Tideland de Terry Gilliam,  une coproduction Canada-Royaume-Uni, mettant en vedette Jeff Bridges et Jennifer Tilly.  De plus, Capri a produit la populaire mini-série Lives of the Saints diffusée récemment par la RAI en Italie et au Canada par CTV où la cote d’écoute a atteint des sommets.

 

Le volet consacré à la distribution, Capri Releasing, est au Canada un distributeur de premier plan de films de qualité. Parmi les récentes sorties, on retrouve le documentaire à succès Metallica: Some Kind Of Monster et Nobody Knows, le drame de Hirokazu Koreeda acclamé par la critique.  Capri mettra prochainement à l’affiche l’étonnant documentaire Darwin’s Nightmare et la fiction dramatique Walk On Water d’Eytan Fox. Capri Releasing a aussi une entente de service avec la Warner Independent Pictures (W.I.P.) pour qui elle a assuré au Canada la distribution de films comme Before Sunset de Richard Linklater avec Julie Delpy et Ethan Hawke,  Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou. Parmi les prochains titres de la W.I.P., on note le thriller psychologique The Jacket avec Adrien Brody et Keira Knightley qui prend l’affiche à travers l’Amérique du Nord le 4 mars, de même que le très attendu A Scanner Darkly, mettant en vedette Keanu Reeves et Robert Downey. Jr.

 

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