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Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol. 7 no.
1
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant
Intellectuel pour penser autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf"
(rich text format) sans notes
automatiques.
Étudiants/Conseil du Patronat : même combat!
Délinquant
Intellectuel veut enseigner à l’ÉNAP
Dossier
Black List : pour aller plus loin! Commentaire réquisitoire autour d’un livre
Le Journal/Fil de presse : Deux ans de guerre d'occupation en Irak, plus de 3000
personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer les conséquences de
la guerre; La réponse du Canada au projet de
bouclier antimissile : UNE BELLE VICTOIRE DE L’ACTION
CITOYENNE!; Forum Social Mondial : Un autre
monde est possible - L’AQOCI propose de passer à
l’action; solidaire
Commentaires livresques :
Sous la jaquette!
Pas simple le
complexe États-uniens!
Nouveaux
livres reçus : Rhétorique de
l'anti-socialisme; Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de
l’insécurité sociale.
Notes d’écoutes :
Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka Akufen)
Spectacles : Quel vent de fraîcheur!
Les Films :
La Vie avec mon père de Sébastien Rose; The World (Shijie); COUP
DE FOUDRE À BOLLYWOOD / BRIDE AND PREJUDICE; Inside
Deep Throat; WILBUR;
Ma vie en cinémascope;
THE MERCHANT OF VENICE; Cannes Advertising Festival 2004; Dig!; THE SEA
INSIDE / LA MER INTÉRIEURE
LA CHUTE /
DOWNFALL (texte spécial)
Le 21 mars, les
25e prix Génie
Étudiants/Conseil du Patronat : même combat!
Michel Handfield
26 mars, 2005
Mercredi dernier, le
23, plusieurs étudiants de cégeps et d’universités, qui en ont contre la
coupure des bourses de 103 millions de dollars faite par le Gouvernement
Charest (pour réduire les impôts des québécois tel que promis), ont manifesté
et occupé les bureaux du Conseil du Patronat du Québec (CPQ) à Montréal. Cela
est symbolique, car à l’heure des partenariats ils ont tout en commun. En
effet, si les étudiants bénéficient d’une aide de l’État, les entreprises
aussi. Et si l’on coupe dans l’aide aux étudiants, l’on pourrait aussi couper
dans celle aux entreprises pour les mêmes raisons : réduire le fardeau
fiscal des contribuables québécois!
En effet, si l’on
transforme en prêts les bourses aux étudiants, sous prétexte qu’ils gagneront
de meilleurs salaires plus tard, la même logique pourrait s’appliquer aux
entreprises : on cesse toutes subventions à leur égard, car leurs
investissements devraient leur rapporter « gros » et c’est leur rôle
de prendre des risques pour faire des profits! De toute façon les entreprises
bénéficient déjà d’une fiscalité avantageuse et d’une foule de déductions en
guise de dédommagement pour ces risques. Pourquoi les subventionner en plus?
Quant aux étudiants, ils ont des déductions pour leurs études et ils paient
rarement des impôts pense sûrement le Ministre et quelques contribuables.
Mieux, ils ont droits à des remboursements de taxes même s’ils n’ont pas payé
d’impôts, alors pourquoi les subventionner?
D’un autre côté si
l’on subventionne les entreprises sous prétexte que ce sera payant à long
terme, les impôts payés par les employés compensant largement l’aide accordée à
l’entreprise, la même logique doit s’appliquer aux étudiants : les bourses
doivent être accrues, car en gagnant de meilleurs salaires ils payeront
davantage d’impôts, ce qui compensera largement cette aide.
En conséquence, ou
l’on subventionne les entreprises et les études, car de plus gros salaires vont
amener de plus gros impôts dans les coffres de l’État; ou l’on ne subventionne
ni les études ni les entreprises, car c’est la loi du capitalisme : investir
pour gagner!
Le Conseil du
Patronat devrait donc être dans la rue à côté des étudiants, car c’est le même
combat! S’ils ne l’ont pas encore compris c’est peut être que l’État a trop
désinvestit en éducation au cours des dernières années au nom du déficit zéro
du PQ et de l’idéologie néo conservatrice du PLQ! Il manque donc quelque cours
de philosophie et de sociologie dans le cursus de nos gestionnaires. C’est bien
de savoir compter, mais faut-il encore avoir une vision, car des chiffres pour
des chiffres ça manque de substance dirait Diogène le cynique de son tonneau!
Post Scriptum
J’en conviens, la
question est peut être tout autre. Le discours officiel parle de la société du
savoir, mais dans les fait on sait bien qu’à part quelques professions les
études ne rapportent pas, car on a collectivement une mentalité de
manœuvre : on subventionne des entreprises (souvent étrangères) pour avoir
de petits boulots, mais le travail de création et intellectuel est fait
ailleurs. Le savoir n’est pas considéré comme un bien collectif ici, mais comme
un bien individuel : « Étudiez pour vous », mais après trouvez
un petit boulot pour rembourser vos études, car elles ne sont qu’un produit
(culturel) de consommation au même titre qu’un voyage, un CD ou un livre! Dans
cette optique la position du gouvernement Charest de subventionner les
entreprises et de réduire l’aide aux études supérieures se tient, car
subventionnerait-on un voyage en Floride ou une sortie au Cinéma, à moins que
ce ne soit pour des raisons de « business » qui en font une déduction
fiscale pour l’entreprise?
Cependant, étudier
sérieusement, c’est travailler! Remplaceriez-vous
votre salaire par un endettement sous prétexte que « travailler c’est la
santé » et qu’il est normal d’investir dans sa santé? Poser la question,
c’est y répondre. Il est vrai que les étudiants consomment : sorties,
voiture, voyage, etc. Mais ils sont régulièrement sollicités par la pub. On
leur offre même des produits dessinés juste pour eux, car cette consommation est
nécessaire pour faire rouler l’économie nous dit-on. Il y a là une
responsabilité sociale des entreprises. Le CPQ et les associations étudiantes
devraient la regarder.
Hyperliens
Association pour une solidarité syndicale
étudiante : http://www.asse-solidarite.qc.ca
Association étudiante du secteur des sciences de
l’UQAM : http://www.aessuqam.ca
Fédération des associations étudiantes des
campus de l’Université de Montréal :
Conseil du Patronat du Québec : www.cpq.qc.ca
Portail du gouvernement du Québec : www.gouv.qc.ca
PLQ : www.plq.org
PQ : www.pq.org
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Délinquant
Intellectuel veut enseigner à l’ÉNAP
1er mars, 2005
La venue d’Alain Juppé comme
enseignant à l’École Nationale d’Administration Publique (ÉNAP) et tout le
boucan autour de cette affaire a attiré mon attention. Mais ce n’est d’abord
pas son accusation (1) qui m’a dérangé, mais sa qualification. A-t-il un
doctorat?
Aucune mention n’est
faite d’un doctorat dans ce que j’ai trouvé à son sujet. (2) Si le doctorat
n’est pas nécessaire pour enseigner à l’ÉNAP; ayant
une maîtrise en sociologie et faisant une revue de critique sociale et
politique depuis plusieurs années, je tiens à vous faire savoir mon intérêt à
enseigner et faire de la recherche dans votre institution. Ne pas me considérer
pour simple cause de non doctorat serait alors une « discrimination »
en comparaison du cas Juppé.
Par contre, je
reconnais que la connaissance de la fraude est un plus pour une carrière de
gestionnaire de haute voltige, car pour s’en prémunir il en faut la
connaissance, surtout qu’elle est toujours insidieuse et prend plusieurs formes
pour déjouer nos administrateurs, même les plus futés. Ceux ci, autant dans le
public que dans le privé,
bénéficieraient donc d’un tel enseignement. Récemment encore,
« l'ex-p.-d.g. de WorldCom
a plaidé l'ignorance », étant un self made man! (3) Si les administrateurs
d’Enron, de Nortel ou du
programme des commandites en auraient mieux maîtrisé les rouages, ils auraient
probablement été mieux avisés au lieu d’être dans le trouble actuellement. En
ce sens je ne peux que vous féliciter d’avoir embauché quelqu’un d’expérimenté
comme M. Juppé pour mieux les instruire. A l’heure de la mondialisation et des
Partenariat Privé Public (PPP), il faut que nos gestionnaires soient à la
mesure de ces nouveaux défis pour ne pas être pris!
Par contre, si vous
croyez que vos futurs gestionnaires doivent aussi développer leur sens
critique; maîtriser l’art du scepticisme et le cynisme de bon aloi pour ne pas
se faire « enfirouaper » trop facilement,
je suis alors votre candidat et j’espère de vos nouvelles au plus tôt.
Bien à vous,
Michel
Handfield, M.Sc. sociologie
Délinquant
intellectuel pour penser autrement!
Membre des
sceptiques du Québec
Éditeur de
Societas Criticus/D.I.
Notes :
1. Il a été accusé et reconnu coupable de
détournement de fonds au profit du RPR et condamné à 14 mois de prison avec
sursis. Sources sur le sujet:
Condamnation d’Alain Juppé, COMMUNIQUÉ DE LA Convention pour la 6eRépublique : http://www.c6r-fr.org/article.php3?id_article=358;
Alain Juppé condamné
à un an d'inéligibilité, LExpansion.com 01/12/2004 : www.lexpansion.fr/art/0.0.80212.0.html;
Libre opinion: Affaire Juppé, L'ENAP doit se reprendre, Pierre Fortin et Camille Limoges, in Le Devoir 1er mars
2005 : http://www.ledevoir.com/2005/03/01/75913.html
2. Voici la liste de ses études
trouvées sur un site consacré à Alain Juppé:
Etudes
secondaires au Lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan.
Lauréat
du concours général des lycées et collèges (Français-Grec).
Hypokhâgne
et Khâgne au Lycéee Louis-le-Grand
à Paris (1962-1964).
Elève
de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (Lettres / 1964-1968).
Diplômé
de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (1968).
Elève
de l'Ecole Nationale d'Administration (1970-1972).
Source : http://www.france-moderne.asso.fr/aj/Alain_Juppe_cadre.htm
3. AFP, L'ex-p.-d.g.
de WorldCom plaide l'ignorance, in Le Devoir 1er
mars 2005 : www.ledevoir.com/2005/03/01/75934.html
Hyperliens :
Alain Juppé http://www.france-moderne.asso.fr/aj/Alain_Juppe_cadre.htm
ÉNAP : http://www.enap.uquebec.ca/
Collectif,
Alain Juppé, professeur invité à l'ENAP -
Quand l'éthique fout le camp!, in Le Devoir, 18
février 2005 : www.ledevoir.com/2005/02/18/75124.html
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Goodale avait-il le choix? (1)
Michel Handfield
24 février, 2005
Le 23 février
dernier Ralph Goodale a déposé le premier budget du
gouvernement Martin; gouvernement libéral minoritaire. Tous les spécialistes
s’accordent à dire qu’il s’agit d’un budget somme toute assez conservateur.
D’ailleurs Stephen Harper, le leader du Parti Conservateur, appuiera ce budget.
Mais Goodale avait-il le choix?
Il aurait pu aller
plus à gauche avec l’appui du NPD, mais le NPD n’a pas suffisamment de sièges
pour assurer le maintien du gouvernement sans le Bloc Québécois.
Quant au Bloc
Québécois, qui dit qu’il aurait appuyé le budget, même plus à gauche? Il aurait
été facile de trouver des raisons de défaire le gouvernement sur le budget en
jouant sur la différence québécoise, les revendications traditionnelles du
Québec, ou la réforme de l’assurance emploi qui ne serait jamais assez rapide
ou n’irait jamais assez loin? Il ne faut pas oublier que Gilles Duceppe, le leader souverainiste, est fortement sollicité pour
prendre la tête du PQ, sauf qu’il a promis d’être de la prochaine élection
fédérale! Il serait donc de son intérêt
que ce gouvernement tombe rapidement, de façon à avoir le temps de respecter sa
promesse de se représenter à la prochaine élection fédérale tout en conservant
la possibilité de démissionner plus tard, une fois réélu, pour participer à une
course au leadership au Parti Québécois – voir y être couronné comme cela
semble de plus en plus la tendance québécoise – à la fin de l’été ou cet automne!
Sachant cela le
gouvernement n’avait d’autres choix que de s’appuyer sur le Parti Conservateur
et de faire le budget qu’il a fait, car être en position minoritaire implique
un jeu d’alliances stratégiques. Nous n’avons donc pas eu un bon ou un mauvais
budget; nous avons eu un budget de gouvernement minoritaire; un budget de
compromis stratégique!
De l’autre côté, plus le Gouvernement libéral
restera longtemps en selle à Ottawa, plus il placera Duceppe
dans un dilemme cornélien: rester à Ottawa pour tenir sa promesse (être de la
prochaine élection) ou trouver un prétexte pour la renier et se présenter à la
tête du PQ, où les militants le souhaitent, ce que les fédéralistes ne peuvent
abhorrer vu sa popularité! Cette session parlementaire risque donc d’être fort
intéressante tant sur la scène canadienne que québécoise, car le maintien du
gouvernement fédéral le plus longtemps possible risque d’avoir un effet sur le
leadership du Parti Québécois et, par le fait même, sur la prochaine élection
provinciale, ce qui n’est pas banal. Un printemps et un été captivant pour tous
ceux qui s’intéressent à la politique. Certains membres de la députation du PQ
doivent même faire des neuvaines en secret pour que le Gouvernement Martin se
maintienne le plus longtemps possible à Ottawa.
Note :
1. J’avais aussi envi de titrer ce texte « Stratégie
politique à la Machiavel », mais la plupart des lecteurs en
auraient-ils perçus tout le côté positif, stratégique; Machiavel étant synonyme
de malice, de comportement amoral ou sans scrupule dans la croyance
populaire? Je n’en suis pas sûr et dans
le doute mieux vaut s’abstenir.
Mais attention aux idées reçues : si pour
certains Machiavel est synonyme de machiavélique, de machiavélisme ou de
« Mal » telle n’est pas ma position. Tout comme Parkinson n’a pas
inventé la maladie du même nom, mais l’a découverte, Machiavel n’a pas inventé
le machiavélisme. Il l’a montré; il l’a nommé, car le machiavélisme était là
bien avant lui, lié de tout temps à la possession du Pouvoir et à son
exécution. D’ailleurs Rousseau en fait une éloquente démonstration :
« (…) il est naturel que les Princes donnent toujours la préférence
à la maxime qui leur est le plus immédiatement utile. C’est ce que Samuel
représentait fortement aux Hébreux; c’est ce que Machiavel a fait voir avec
évidence. En feignant de donner des leçons aux rois il en a donné de grandes
aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des
républicains. » (Rousseau, Jean-Jacques, 1992
[1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.)
Hyperliens :
PQ (Parti Québécois)
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Michel Handfield
11 février, 2005
Dans les débats
actuels sur la langue française et la réforme scolaire, notamment avec la
proposition de commencer l’enseignement de l’anglais dès la première
année, je dois d’abord signaler que Jean
Charest (PLQ) est Premier Ministre depuis le 29 avril 2003. C’est dire qu’avant,
sous le PQ, notre parti nationaliste père de la loi 101, le français devait
être prioritaire, « sertie dans un étau » au nord de ce continent!
(1) Et bien, j’ai de petites nouvelles pour vous. Le 4 décembre, 2002,
j’envoyais cette question à la Direction des ressources humaines du CLSC des
Faubourgs (à laquelle je n’ai jamais reçu de réponse naturellement):
«Ayant vu votre
annonce dans La Presse pour un agent de recherche j’ai quelque peu hésité. Êtes
vous vraiment prêt à avoir un esprit critique analytique comme le laisse croire
votre annonce? Si oui, ma première question est, connaissant ce secteur près de la Polyvalente Pierre-Dupuis, pourquoi « bonne connaissance de la
langue anglaise » et non pas du français? Car ce secteur est francophone
et vous êtes affilié à l’Université de Montréal, pas à MC Gill? »
Et en 2001, à la
Conférence de Montréal, les sud-américains n’avaient pas honte de leur langue
et la parlaient sans gène, car la traduction simultanée était disponible pour
toutes les personnes présentes dans la salle; les représentants du Fédéral
passaient pour la plupart du français à l’anglais dans leurs présentation, le
Fédéral étant le défenseur du bilinguisme officiel; mais Thierry Vandal,
« Executive Vice President – Generation of Hydro Québec », une société
du Gouvernement du Québec, promoteur du Québec français, lui, a fait toute sa
conférence en anglais! Était-ce parce que c’est la langue qui compte vraiment
parmi les élites économiques? (2) Moi ça n’envoyait le message que pour avoir
les postes importants au Québec, commerce oblige, surtout si l’on veut se
dissocier du Canada et s’enligner sur les USA, c’est l’anglais qu’il faut
« my friend », car on ne pourra pas imposer
le bilinguisme à notre partenaire du Sud. (3) Ne nous méprenons pas là
dessus.
Tout ça c’est sans
compter que lorsque les syndicats ont été insatisfaits du décret salarial de
1983, la fameuse coupure de 20% imposé à la fonction publique (loi 111) par le
gouvernement Lévesque (PQ), ceux ci sont allés jusqu’à
la Cour Suprême du Canada pour le contester. Et, de mémoire, ils ont gagné, en 1994, sur
l’inconstitutionnalité de cette loi, car elle n’était pas rédigée dans les deux
langues officielles! Alors il ne faut jamais oublier que lorsque les
syndicalistes défendent le français, le nationalisme ou la non reconnaissance
de la constitution de 1982, cela s’arrête où leur intérêt économique commence!
C’est pour toutes
ces raisons et bien d’autres, dont des raisons de culture, d’études et de
voyages, que l’anglais est si alléchant. Même nos élites francophones et
nationalistes sont fières de leur maîtrise de la langue de Shakespeare. Mais
pour le petit peuple, pour les citoyens ordinaires, le français est suffisant
pour sa condition de « cheap labor », car
dans la mondialisation, un « cheap labor »,
captif de son territoire et de sa langue risque d’être davantage prêt à
accepter de moindres conditions de travail vu sa faible mobilité. Il devient un
avantage compétitif pour un gouvernement, qu’il soit nationaliste ou fédéraliste,
car il peut vendre une main-d’œuvre « captive » aux investisseurs
étrangers! Cet état de fait est donc un appeau économique pour un Québec
souverain, un leurre pour ses citoyens, et une bonne passe pour une certaine
élite économique et politique!
Notes
1. « La langue de chez nous »,
chanson d’Yves Duteil : http://www.paroles.net/texte/17360
2. Handfield, Michel, La conférence de
Montréal, texte du 19 et 20 avril, 2001 in
Vol. 3, No. 2 de Societas Criticus. Ce numéro est disponible sur le site
de Bibliothèque et Archives Canada: http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2001/v03n02/v03n02.htm)
3. Rappelons que toute la structure économique
derrière l’idée de la souveraineté du Québec est basée sur la théorie qui veut
que l’on fasse plus de commerce Nord-Sud (avec les Etats-Unis) qu’Est-Ouest
(avec le reste du Canada).
---
Michel Handfield
7 février, 2005
Le dossier du Centre
Hospitalier de l’Université de Montréal (U de M) devient si transparent qu’on
en voit toute l’opacité.
D’accord, il faut un
hôpital sur un seul site, car il n’est pas logique d’avoir un centre
hospitalier répartit entre plusieurs pavillons et dispersés sur plusieurs
Km pour des raisons pratiques et d’enseignement! (1) Mais reste à trouver un
site convenable.
Dès 1999 le site Saint-Luc fut écarté par les études de « la
Corporation d’hébergement du Québec, le bras immobilier du ministère de la
Santé, (…) [qui a déterminé] que l’emplacement de l’actuel hôpital Saint-Luc est le pire des scénarios, notamment à cause des
faibles possibilités d’expansion ». (2)
On a alors eu droit au projet du 6000 Saint-Denis, sur le site d’un
garage de la Société de Transport de Montréal, potentiellement contaminé, et
près de la voie ferrée du CP, où passent les mêmes convois qu’à Outremont, car
il s’agit de la même voie ferrée! Puis revint
dernièrement le projet du centre ville (1000 Saint-Denis), ce qui ne plaît pas
du tout à l’Université de Montréal.
L’on commença aussi
à parler de la nécessité d’intégrer les facultés d’enseignements de la santé à
ce futur CHUM, car l’expansion de l’Université de Montréal est limitée sur la
montagne pour des raisons évidentes d’urbanisme et de protection du Mont-Royal,
notamment avec sa classification comme arrondissement historique et naturel. En
intégrant les facultés de la santé au futur CHUM on libère ainsi de la place
pour les futurs besoins de l’U de M sur son site actuel et l’on crée une
faculté de la santé intégrée et adaptée aux besoins de la médecine de pointe.
Préférablement, ce site devrait donc offrir assez d’espace pour de futurs développements
sans à avoir à refaire tout ce processus dans 25 ou 50 ans. De là est sortie
l’idée de la cour de triage du CP (à quelques centaines de mètres du 6000
St-Denis et avec le même trafic ferroviaire, ne l’oublions pas) pour des
raisons d’espaces; mais aussi dans le champ de vision de l’U de M, car
l’université voudrait avoir son CHUM à l’œil et surtout pas à l’ombre de
l’UQAM! (3)
Avec l’idéologie en
place à Québec (les Partenariats Public-Privé ou PPP) pourquoi ne pas en
profiter se sont dits quelques uns, d’autant plus que le CHUM est depuis
longtemps l’objet d’un partenariat Public-Privé, les hôpitaux étant public,
mais l’Université de Montréal étant privée! Élargir ce partenariat à la
construction du futur CHUM et autour de sa mission (la santé), en y intégrant
des entreprises convergentes, semblait donc aller de soi pour eux. C’est ainsi
qu’on en arrive à l’idée d’un technopôle de la santé. (4)
Bref, plus on avance
dans ce dossier, plus on s’embrouille! Il faudrait des audiences publiques, car
comme citoyens, contribuables ou utilisateurs de services (et cela est vrai
même si vous demeurez en Gaspésie et que vous ne mettrez jamais les pieds à
Montréal, car on y formera des médecins pour tous le Québec et pour ailleurs)
on doit être consulté. Mais à défaut de l’être voici trois réserves que
j’ai à partager avec vous:
1) Si l’on choisit un technopôle de la santé,
c’est plutôt le site Glen de l’Université McGill (5) qu’il faut privilégier, car un technopole
implique un pôle et non deux (un pour McGill et un
pour l’Université de Montréal) et comme ce projet est beaucoup plus avancé que
celui du CHUM, c’est ce site qu’il faudrait choisir pour créer une synergie
entre nos deux université et le milieu de la santé, car c’est cela l’objectif
d’un technopole. De plus, ce site offre probablement autant de possibilités
pour des développements futurs que la cour de triage du CP, car là aussi il
s’agit d’un ancien site ferroviaire (celui du CN). C’était aux tenants du CHUM
de moins hésiter, car j’ai l’impression que ça fait au moins dix ans que l’on
danse la valse hésitation sur ce sujet.
2) On ne doit pas faire de mathématique
enfantine et fermer autant de lits qu’en comptera le futur CHUM, car que
ferait-on en cas d’une épidémie qui obligerait à mettre ce méga centre
hospitalier en quarantaine? Pour ma part c’est ma principale objection à un
méga hôpital et, comme Schumacher, je crois au
« small is beautiful »! (6)
3) Si l’on veut vraiment se distinguer, j’ai une
suggestion beaucoup plus originale : faire ce CHUM intégrant les facultés
de la santé de l’U de M (et non une technopole pompeuse et coûteuse) dans
l’ex-carrière Francon (coin Pie-IX et Jarry) qui n’a
jamais eu de déchets (contrairement à Miron plus à l’ouest); qui est
visuellement spectaculaire; qui est près des grandes artères (Pie-IX, Crémazie, Métropolitain) et du futur métro Pie-IX (de la ligne bleue); et qui offrirait un projet de
réutilisation d’un ancien site industriel qui ferait parler davantage de
Montréal au plan international que l’aventure du stade olympique! (7)
Mais pour cela il
faut de la vision et surtout croire qu’un PPP ça implique aussi le public; non
des discussions fermée entre « Petits Partenaires Politiques », ce
qui est trop souvent le cas peu importe les gouvernements – car le PQ a aussi
nommé des sympathisants comme « experts » dans bien des dossiers. On
nous a même fait des fusions municipales forcées sans jamais considérer l’avis
des citoyens qui auraient eu quelque chose à dire. Que ce soit le PQ ou le PLQ,
c’est le « cheuf » qui décide. Duplessis
doit être content de voir ses émules!
Notes :
1. En effet le CHUM est composé des
hôpitaux Notre-Dame, St-Luc,
et Hotel-Dieu (http://www.chumontreal.qc.ca/pages/coordonnees.htm) et de plusieurs centres affiliés (http://www.umontreal.ca/repertoires/affilies.html#hopitaux) dispersés géographiquement dans Montréal.
2. Lévesque, Kathleen, L’embrouillamini,
Le Devoir du samedi 5 et dimanche 6 février 2005, B 3
3. Voici ce qu’écrit Kathleen Lévesque à ce sujet :
« Le recteur de
l’Université de Montréal, Robert Lacroix, refuse alors de baisser les bras; le
plan B, soit le centre-ville, est inacceptable. Comme il le répètera à
plusieurs reprises, il est hors de question que son université s’installe dans
la cour arrière de l’UQAM. » (La valse-hésitation d’un hôpital, Le Devoir du samedi 5 et dimanche 6 février
2005, B 3)
4. http://www.chumontreal.qc.ca/pages/chum2010.htm
5. Projet McGill: http://www.muhc.ca/construction/
6. Schumacher, E F, 1978, Small is beautiful, Paris: Seuil,
coll.Point.
7. Il y a aussi concordance urbanistique avec le site actuel de l’U de
M, qui est lui aussi construit dans une ancienne carrière, situé à flanc de
montagne, sur le Mont-Royal.
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Black List : pour aller plus loin!
Commentaire réquisitoire autour
d’un livre
Michel Handfield
8 mars, 2005
La lecture de
« Black List » de Kristina Borjesson chez 10/18 (1) nous a plus et ce qui ne devais
être qu’un commentaire sur un livre est allé plus loin : une réflexion sur
les médias. Ce texte était même en train d’en devenir deux : un
commentaire pour la section livre et un édito sur l’information. Mais les deux
étaient trop liés pour être séparés, l’un renvoyant à l’autre, et à mesure que
nous avancions dans notre édito celui-ci devenait de plus en plus près de
l’essai et du dossier. Sa place venait d’être trouvée. C’est le texte que
voici.
- I -
Le prix de la vérité!
Des journalistes
enquêtent sur des sujets sensibles, des dossiers chauds qui impliquent l’État
où de grandes entreprises, et soudainement ils sentent le tapis leur glisser
sous les pieds! Leur direction, qui les appuyait, recule. Pire, elle les cales
littéralement; leur faisant perdre leur crédibilité, voir les congédiant! Cela
est vrai tant de la presse écrite qu’électronique, que du monde de l’édition.
C’est ce que l’on appelle passer à la « broyeuse » :
« un système impitoyable, fait d’autocensure et de collusions
contre-nature entre les médias et le pouvoir, qui réduit au silence les
importuns. » (Avant-propos, p. 18)
Les pressions sur
leurs entreprises de presse viennent de haut : gouvernement ou grandes
organisations qui ont les moyen d’aller en justice durant des années pour
littéralement les ruiner même si elles ont raison. Ce n’est pas d’avoir raison
qui est le nerf de la guerre, ce sont les moyens que l’on a pour tenir dans les
dédales - fort dispendieux - de la
justice et les apparences, car si l’on se désiste, faute de moyens, l’on
retiendra que vous n’aviez probablement pas toutes les preuves nécessaires! On
vit dans un monde d’apparences, où ce n’est pas toujours la vérité qui sort
gagnante. On l’a vu dans une récente affaire impliquant Radio Canada, où un
jugement de la Cour suprême « nous dit qu’un reportage fidèle à la
vérité sur une question d’intérêt public peut néanmoins être puni par une
amende excessivement lourde, 670 000 $ dans ce cas-ci, si le reportage n’a pas
été réalisé de la manière dont le juge l’aurait fait lui-même. »
(2)
A cela s’ajoute le
coût de perdre des clients insatisfaits de la mauvaise publicité que cela fait
au diffuseur. Un publicitaire n’aimera pas être associé à une entreprise
porteuse d’une image négative, car les entreprises ou les institutions attaqués
par un reportage défavorable prendront tous les moyens pour le discréditer et
cela se répercutera nécessairement sur l’ensemble de l’entreprise de presse. La
vérité n’est donc pas ce qui compte d’abord en information, mais son impact sur
le bon fonctionnement – voir les finances – de l’entreprise de presse!
***
Ces enquêtes
fouillées, qui ont conduit des journalistes à perdre leur emploi ou à être
broyé par la machine, sont toutes fort intéressantes. Nous avons là plus de 400
pages d’informations de première main.
J’attire
particulièrement votre attention sur trois d’entre elles : Un
journaliste, ça ferme sa gueule ou ça démissionne : l’affaire du lait
contaminé de Jane Arke, qui s’en prend à une
multinationale et à ses produits pour les producteurs agroalimentaires; Faites-leur
confiance, mais vérifiez tout de même : l’affaire du vol TWA 800 de
Kristina Borjesson, qui
s’en prend aux pouvoirs qui auraient camouflé en accident l’abatage d’un avion
de ligne au large de Long Island (New York)
lors d’un exercice militaire; ou encore Info, intox et
toxicos : La CIA, le crack et la contra de Gary Webb, qui lie
l’arrivée du crack à des opérations de la CIA.
Bref c’est un livre
où vous en apprendrez autant sur le milieu journalistique et des médias que sur
des événements sociaux, politiques et économiques qui ne vous semblent pas
encore clair aujourd’hui. Des opérations de « cover
up » sont ici dévoilés et des informations divulguées! Un livre pour être
mieux informé!
***
Ce livre étant une
traduction, le livre original datant de 2002, nous avons vérifié quelques uns
des signataires de ces textes sur l’Internet – on est cyber journaliste après
tout! – pour savoir ce qu’il est advenu d’eux.
D’abord, Kristina
Borjesson, qui a mené l’enquête sur le vol de la TWA
et qui a édité ce livre (Black List), a continué à s’intéresser à la
question des médias apprend-t-on dans un Interview qu’elle a accordé a buzzflash le 6 Janvier 2005. Elle anime aussi « The
Expert Witness Radio Show » avec Mike Levine, un autre collaborateur de Black List. (3)
Gary Webb, qui
dénonçait la CIA, fut trouvé mort le 10 décembre dernier (2004), apparemment
d’un suicide : une balle dans la tête. Il avait 49 ans. (4)
Quant à Jane Arke, celle qui a écrit sur l’affaire du lait contaminé, nous
n’avons rien trouvé à son sujet. Elle et sont conjoint avaient d’ailleurs été
mis au chômage suite à cette affaire et les coût juridiques atteignaient déjà
quelques millions en 2003. Complètement broyée?
Finalement, Gerard Colby, qui a écrit sur les
livres que l’on « pilonne » en ne les soutenant plus pour des raisons
« politiques »; il est impliqué dans le milieu des écrivains et se
présente à la présidence de Working4Writers. (5)
- II -
Le business de l’information!
« Black List » nous montre
que l’information n’est pas seulement question du nombre de salles de
nouvelles, mais de leur indépendance. Si le but premier est d’être rentable, de
vendre de la publicité, les nouvelles risqueront toujours d’être à la remorque
du marketing. L’indépendance de la presse s’arrête là où ses revenus
commencent…
« (…) parce
qu’elle compromet souvent les intérêts commerciaux de la maison mère et/ou les
liens que celle-ci entretient avec les pouvoirs publics. Or, le mot d’ordre des
groupes de presse, dorénavant, est d’éviter les ennuis. Lorsque des scandales
deviennent trop flagrants pour être passés sous silence, la presse a l’habitude
d’en livrer une version aseptisée, répercutant scrupuleusement ce que les
porte-parole officiels ou les conseillers en communication ont bien voulu en
dire. Jamais davantage. » (Avant-propos, p. 21)
Par exemple, ce n’est pas en sauvant la salle
des nouvelles de CKAC – acheté par Chorus – que l’on parlera vraiment
d’indépendance des sources d’informations pour prendre un cas qui fait
actuellement parler à Montréal. Ce serait probablement un léger plus, mais pas
plus!
En fait, si l’on
veut une indépendance de l’information, il faut en accroître les sources non
commerciales en soutenant les médias indépendants, non commerciaux,
communautaires et universitaires (voir la section hyperliens), car ce sont des
gens qui travaillent par amour et qui font souvent œuvre d’informer et
d’éduquer par conviction. Un bulletin des nouvelles à la radio de l’Université
de Montréal ou d’une radio communautaire serait certainement fort différent de
celui d’une radio privée. (6)
La radio
télédiffusion publique - Radio-Canada et
RDI - est aussi une excellente source d’informations, indépendante, mais avec
un angle canadien diront certains. Il n’est pas aisé
de se lancer dans l’information, surtout télévisée, car il faut des moyens.
Télé Québec ne fait pas de bulletins de nouvelles par exemple, mais elle offre
cependant des émissions, des reportages et des documentaires d’affaires
publiques et internationales.
Il y a aussi des
médias alternatifs écrits, beaucoup plus faciles à produire que de la radio et
de la télé, qui permettent de faire de l’analyse approfondie après coup par
rapport à l’instantanéité de la radio télédiffusion. Mais une entête de revue
avec « Le divorce de Sophie. Toute la vérité! » ou « Prédictions astrologiques romantiques pour
l’été 2005 » attirera toujours plus de lecteurs qu’un article titré
« La démocratie et les négociations sur l’Accord Multilatéral sur les
Investissements; vous sentez-vous concerné? » Pourtant, c’est ce
dernier texte qui vous dira probablement le plus exactement comment votre vie
sera affectée dans le futur! C’est pour cette raison qu’il faut que les
gouvernements subventionnent ces médias alternatifs et électroniques selon des
critères de qualité non commerciaux tout comme on le fait pour les artistes,
car ce sont des « artistes » de la plume, du micro ou du clavier! Ici
pensons à la fermeture de Recto Verso en 2004 faute de moyens alors que
l’argent pour les soutenir était disponible :
« Patrimoine
Canada avait déversé des millions pour soutenir les grands groupes comme
Rogers, Transcontinental et Québécor, mais avait accordé moins de 30 000$
à Recto Verso, avant de l’exclure de son programme. » (7)
Les critères actuels
ne permettent pas de soutenir les magazines alternatifs et non commerciaux
alors qu’ils en auraient besoin, mais en même temps ces critères permettent de
subventionner des médias commerciaux très rentables en soi et en convergence;
le média écrit étant un complément du programme télévisé et le journal
quotidien un promoteur du réseau de télé du groupe! Si l’on parle d’une société
du savoir, il faut aussi soutenir l’information
de qualité, fruit de médias marginaux et spécialisés à plus faible tirage ou en
ligne mais, surtout, non convergent et indépendant!
Cependant,
les programmes qui existent pour soutenir les
magazines ne s’adressent pas à ceux ci. Ainsi le « Programme d'aide aux
publications » d’Industrie Canada…
« (…)
s'adresse aux éditeurs de périodiques sous contrôle canadien et appartenant à
des intérêts canadiens, à tirage payé, qui sont publiés et imprimés au Canada
et répondent à des critères précis en matière de contenu rédactionnel et de publicité.» (8)
« Patrimoine
Canadien » (9) a aussi ses programmes d’aide en Arts et en Culture
comprenant divers volets dont un pour les magazines. Leur liste est fort
instructive (voir le Tableau 1), car parmi les bénéficiaires de 2003-2004 pour
le « Volet Aide au contenu
rédactionnel » nous
retrouvons plusieurs magazines commerciaux de niveau culturel fort varié;
mais tous les goûts sont dans la nature diront certains! Mais justement, si tel
est le cas, certaines revues, comme Recto Verso, ne se trouvent pas dans
cette liste malgré leurs qualités, car elles
répondent moins à des critères quantitatifs (de tirage et de revenus de
vente et publicitaires) que qualitatif (leur qualité d’écriture et de
recherche), ce qui fait qu’elle ne bénéficient pas de ce soutien malgré leurs
qualités! Ce n’est pas un hasard si Recto Verso a fermé malgré ses
qualités intrinsèques et sa distribution gratuite. C’est même ce qui l’a
vraisemblablement coulé!
Tableau 1 :
Quelques bénéficiaires de 2003-2004 pour le
« Volet Aide au contenu rédactionnel » de « Patrimoine
Canadien »
Nom du magazine Contribution
7 JOURS 258
913 $
CANADIAN BUSINESS 232 644 $
CLIN D'OEIL 129
948 $
DERNIÈRE HEURE 113 112 $
ÉCHOS VEDETTES 149 947 $
L'ACTUALITÉ 186
145 $
LE LUNDI 120
863 $
MACLEAN'S 552
963 $
_______________________________________________________________
La liste complète
est disponible à l’adresse suivante :
http://www.pch.gc.ca/progs/ac-ca/progs/fcm-cmf/neuf-new/list_2003-2004_f.cfm
On est ici dans le
même débat qu’entre les galas de télévisions qui récompensent la popularité
versus ceux qui rendent hommage à la qualité intrinsèque du produit, même si
dans certains cas l’un n’empêche pas l’autre. C’est notamment le cas de l’Actualité
et du Maclean’s que nous connaissons. Mais ces critères défavorisent
certains médias moins commerciaux, mais plus culturel, intellectuel ou marginal
et qui ont quelque chose de neuf à apporter que ce soit en kiosque, en
distribution gratuite ou sur l’Internet! C’est un manque à gagner culturel pour
notre société. Peut-on se le permettre quand l’on est à côté d’un géant comme
les Etats-Unis qui nous inonde de ses produits culturels?
Dans un monde que
l’on dépeint comme étant de plus en plus dépendant des nouvelles technologies
et de sources d’informations monopolistiques, reconnaître la presse Internet
qui respecte des critères de qualité, même si le style de rédaction est
nécessairement différent de celui d’un journal papier, devient de plus en plus
une nécessité. On ne peut parler de société branchée et ne pas reconnaître les
producteurs de contenus que sont les journalistes de l’Internet. L’Internet ne
doit pas servir qu’à « chatter » et aller voir des sites
pornographiques. Il doit être perçu comme un stand de presse, où à côté de la
revue de cul on trouve aussi le magazine de philosophie politique!
Conclusion
On parle de plus en
plus de l’importance de la société du savoir et paradoxalement, comme le montre
« Black List », le savoir et l’information sont de plus en plus
contrôlés et aseptisés. Plus on doit savoir, plus il y a de canaux
d’informations, plus cette information est standardisée, comme si les sources
d’informations diminuent au même rythme que les canaux de diffusion
s’accroissent! On a ainsi l’illusion d’être davantage informé alors qu’on l’est
de moins en moins. C’est pour ces raisons
que l’on doit soutenir nos créateurs non commerciaux, indépendants, alternatifs
et en ligne, car ils amènent une diversité de points de vue que les canaux
multiples des grands groupes de presse peuvent difficilement offrir, étant
davantage des canaux de diffusion que de création. On voit de plus en plus
poindre d’ailleurs des éditoriaux communs pour un groupe de presse, mais
diffusés dans tous leurs quotidiens à côté d’opinions régionales.
Si l’on veut favoriser la diversité de
l’information, de l’analyse et des contenus culturels et ainsi affirmer notre
différence face à la culture de masse États-uniennes, il faut soutenir ces
médias alternatifs, même ceux d’Internet, selon certains critères de qualité.
Naturellement cela risque d’être difficile, non pas pour des questions de
faisabilité mais d’image, car il est beaucoup plus vendeur d’accorder une
subvention à une entreprise ayant une centaine d’employés – même si elle risque
de déménager en Asie pour des raisons de coûts de main-d’œuvre d’ici quelques
années - qu’à un créateur de webzine
dans son sous-sol, car on soupçonnerait davantage le favoritisme dans ce cas
que dans celui de la grande entreprise. Pourtant, si l’on veut favoriser la
diversité et la représentation des idées, l’artisan de l’Internet ne doit pas être négligé. Les États québécois
et canadien ne peuvent impunément parler de l’importance de la société du
savoir et n’avoir aucun programme pour des créateurs de contenu culturel comme
Societas Criticus. (10) C’est là un non sens.
Hyperliens :
Fédération Professionnelle des Journalistes du
Québec : www.fpjq.org
Radios communautaires :
CISM/Université de Montréal, 89,3
FM (Montréal) : www.cismfm.qc.ca
CIBL, 101,5-FM (Montréal) : www.cibl.cam.org/
Radio centre-ville, 102,3 FM (Montréal) : www.radiocentreville.com
CHOQ-FM/UQAM (Montréal) : http://web.choq.fm
CKRL, 89.1 FM (Québec) : www.ckrl.qc.ca
Radio télédiffuseurs publics :
Radio Canada: http://radio-canada.ca
Télé Québec : www.telequebec.qc.ca
Radio France: www.radiofrance.fr
Notes :
1. BORJESSON, Kristina, 2003, Black List – Quinze grands journalistes américains brisent
la loi du silence, Paris : 10/18
Traducteur : CLARINARD Raymond,
TAUDIERE Isabelle
Arrière de couverture :
Ils étaient les enfants du Watergate. Ils travaillaient pour CBS, Newsweek ou
CNN et ils en étaient légitimement fiers : ils faisaient le plus beau métier du
monde dans la première démocratie du monde. Un jour, ils ont traversé le
miroir. Leurs adversaires les ont harcelés. Ils ont refusé de se soumettre. Les
intimidations ont redoublé. Sous la pression, leur rédaction les a lâchés. Leur
seul crime : avoir enquêté là où il ne fallait pas. Sentant soudain le soufre,
ils ont dû quitter le confort des télévisions et des journaux qui « font »
l’opinion. À travers quinze récits passionnants, documentés, accablants,
rassemblés par Kristina Borjesson,
des journalistes racontent leurs enquêtes et leur combat contre le pouvoir
économique ou politique, et médiatique. Black List est un livre rare.
Best-seller en France et aux États-Unis, il est devenu un exemple dans le monde
entier pour tous ceux qui croient encore à la liberté de l’information.
2. Anne-Marie Dussault , Un jugement de
la Cour suprême consacre l'intrusion des juges dans les choix éditoriaux, FPJQ,
2004-07-30, Source : www.fpjq.org/cgi-bin/bienvenue.cfm?section=7
3. Voir www.buzzflash.com/interviews/05/01/int05002.html
pour l’interview et www.expertwitnessradio.org pour « The Expert Witness Radio Show ».
4. www.consortiumnews.com/2004/121304.html
5. Voir www.gerardcolby.com/ et www.working4writers.org
6. Après vérification, des horaires des radios
communautaires de Montréal, seule Radio Centre ville offre un bulletin de
nouvelles à 16 heures du lundi au jeudi.
7. Paul Cauchon, « Recto Verso n’est
plus qu’un souvenir », in Le Devoir, Les Samedi 10 et Dimanche 11
juillet 2004, p. A-3.
8. Source : http://strategis.ic.gc.ca/SSGF/me00043f.html
9. Patrimoine canadien, www.pch.gc.ca, aussi connu sous le nom
de Patrimoine Canada.
10. En effet, nous en sommes à la 7e
année de rédaction de Societas Criticus à compte d’auteurs et nous n’avons
droit à aucun soutien. Seul notre amour de ce travail et notre investissement
personnel, en temps et en créativité, nous tient. Nous sommes donc bien placé
pour savoir de quoi l’on parle. Nous savons aussi que nous sommes lu, au delà
même de nos frontières, car nous recevons régulièrement des communiqués d’ici
et d’Europe. C’est d’ailleurs une appréciation qui nous fait plaisir. Cependant
nous ne recevons aucun soutien de la part de l’État – tant le Québec que le
Canada - alors que recevoir une fraction de ce que reçoivent des médias connus
serait comme une reconnaissance d’un travail utile et nous permettrait aussi
d’en faire plus.
Pour ceux qui sont
intéressés à connaître notre travail passé, nous faisons régulièrement parvenir
nos archives à Bibliothèque et
Archives Canada (www.collectionscanada.ca), qui dispose de plusieurs collections et documents, et elles sont
disponibles à l’adresse suivante :
http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/
Par contre, pour
ceux qui se demandent pourquoi nous ne faisons pas parvenir nos archives à la Bibliothèque
Nationale du Québec (BNQ), c’est qu’après les avoir contacté à ce sujet, la
BNQ ne nous a jamais fourni d’adresse ou leur faire parvenir nos numéros pour
bibliothèques, la BNQ ne s’occupant pas des publications Internet. Ce volet
semble cependant en voie de développement comme l’indique leur site (http://www2.biblinat.gouv.qc.ca/texte/t0460.htm). C’est à suivre.
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Deux ans de guerre d'occupation en
Irak, plus de 3000 personnes descendent dans la rue à Montréal pour dénoncer
les conséquences de la guerre
Montréal, le 19 mars 2005 - Dans le
cadre de la Journée mondiale d’action contre la guerre d’occupation en Irak,
plus de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal, à l’appel du
Collectif Échec à la Guerre. Aux États-Unis, des actions de protestation ont
lieu dans plus de 765 villes, et au Canada, dans 38 villes, incluant Vancouver,
Toronto, Winnipeg et Ottawa. Ailleurs dans le monde, des rassemblements ont
lieu cette fin de semaine dans plus de 42 pays, dont l’Argentine, le Brésil, le
Chili, Haïti, l’Australie, le Bangladesh, l’Inde, le Japon, la Thaïlande, le
Vietnam, l’Angleterre, l’Irlande, le Portugal, la France, la Belgique.
Deux ans après ce que le Secrétaire
général des Nations Unies, Kofi Annan,
qualifie toujours d'invasion illégale de l'Irak, le mouvement d'opposition à
cette guerre d'occupation tient à rappeler que, sous le prétexte de libérer le
peuple irakien, ce sont 100 000 civils, femmes, enfants et hommes innocents,
qui ont payé de leur vie. Sans compter les centaines de milliers de blessés,
les milliers de personnes emprisonnées arbitrairement et souvent torturées, les
villes entières saccagées et les conditions de vie désastreuses. Deux ans plus
tard, le taux de chômage est maintenant de plus de 60 %, la malnutrition aiguë
chez les enfants a plus que doublé, l’eau potable et l’électricité ne sont pas
plus disponibles qu’au lendemain de l’invasion.
Tout au long du parcours de la
manifestation, pancartes et slogans dénonçaient l’occupation de l’Irak, bien
sûr, mais aussi l’occupation de l’Afghanistan et de la Palestine. Le racisme,
l’érosion des libertés civiles, les déportations de réfugiés, la militarisation
croissante du Canada étaient également des thèmes qui unissaient les
participants et les participantes à cette marche.
La marche fut ponctuée
d’interventions artistiques. Le groupe Infringement Players a fait une prestation théâtrale avant le départ au
Carré Dorchester. Les Mémées déchaînées ont chanté
leur colère contre l’occupation et la guerre sur les escaliers de la Cathédrale
Christ Church. Tout au long de la marche, la troupe Bread
and Puppet, venue des États-Unis, a offert un tableau
percutant avec, entre autres, des femmes irakiennes portant des cadavres dans
leurs bras.
Devant la foule rassemblée sur la
rue René-Lévesque, face au Complexe Guy-Favreau, plusieurs personnalités ont pris la parole.
S’exprimant au nom de la Coalition pour la justice et la paix en Palestine, Rézeq Faraj a rappelé que «
l’occupation de la Palestine est la mère de toutes les violences dans la
région». Il a également appelé au respect des droits humains du peuple
palestinien et au respect du droit international.
Nicole Fillion, présidente de la
Ligue des droits et libertés, a dénoncé l’érosion des libertés civiles au nom
de la guerre contre le terrorisme, ainsi que l’instauration d’un système massif
et planétaire de surveillance des populations. Elle a rappelé qu’il est urgent
de « mettre les droits de la personne au coeur du débat sur la sécurité. »
Karen Young, artiste pour la paix de
l’année 2003, a donné des frissons à la foule avec la chanson The Masters of War de Bob Dylan.
Raymond Legault, porte-parole du Collectif, a dénoncé le triomphalisme odieux
concernant les élections en Irak. Il a rappelé que la majorité des Irakiens et
des Irakiennes qui sont allés aux urnes ont voté contre l’occupation
étasunienne et pour le retrait des troupes étrangères, tel que spécifié dans la
plateforme électorale de la liste de l’Alliance unifiée irakienne.
Dan Bigras,
comédien, réalisateur, auteur-compositeur-interprète a souligné que le tableau
des femmes irakiennes tenant des cadavres est la meilleure image de la
démocratie qu’on essaie d’exporter. Il a récité un poème qu’il a écrit suite à
un séjour en Bosnie, un poème sur la guerre qui concerne toutes les guerres. «
C’est quoi la guerre? Un meurtre, un million de fois. »
Tatiana Gomez de la coalition Solidarité
sans frontières a dénoncé la « guerre au terrorisme » comme un projet raciste
et islamophobe qui crée des victimes ici aussi : cinq
hommes musulmans sont présentement détenus au Canada en vertu de certificats de
sécurité. Elle demande l’abolition de ces certificats de sécurité et a terminé
avec le slogan : Pas de frontières, pas de nations. Non aux déportations.
La manifestation a été animée par Maguy Metellus et Annick Legault et elle s’est terminée
avec le groupe Kodiak qui a chanté La liberté. Le Collectif Échec à la guerre
regroupe plus de 200 organismes, associations, syndicats et réseaux au Québec.
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TROIS-RIVIÈRES, LE 25
FÉVRIER 2005
COMMUNIQUÉ
La réponse du Canada au projet de bouclier
antimissile :
UNE BELLE VICTOIRE DE L’ACTION
CITOYENNE!
Le Comité de
Solidarité/Trois-Rivières (CS/TR) et l’Association québécoise des organismes de
coopération internationale (AQOCI) saluent la décision du gouvernement canadien
de ne pas participer au projet américain de bouclier antimissile. Selon le
CS/TR et l’AQOCI, il s’agit d’une belle victoire de
l’action citoyenne pour la paix, pour une véritable sécurité et pour le
désarmement. Nous saluons également l’extraordinaire mobilisation des groupes,
institutions, organismes et personnalités qui, partout au Canada, ont exercé
les multiples pressions qui ont conduit à la présente
décision.
Nous profitons de
l’occasion pour remercier les citoyens et citoyennes qui, dans le cadre de la
campagne « LE BOUCLIER ANTIMISSILE? NON MERCI! » lancée par le CS/TR,
conjointement avec l’AQOCI, ont signé près de 40 000
cartes postales individuelles adressées au premier ministre Paul Martin pour
exprimer leur opposition au projet. Grâce aux organismes membres de l’AQOCI, près de 10 000 de ces cartes ont été distribuées et
signées lors des Journées québécoises de la solidarité internationale du 11 au
21 novembre dernier. La carte postale a été diffusée lors de ces activités pour
offrir au public un moyen de s’exprimer contre l’adhésion du Canada à un projet
qui met en péril la paix dans le monde et la sécurité de tous et de toutes.
Ce projet extrêmement
coûteux (60 à 100 milliards $US au total) ne peut que relancer la course aux
armements et la militarisation de l’espace, ce qui va à l’encontre de la
politique canadienne d’adhésion aux régimes internationaux de
non-prolifération, de contrôle et de désarmement.
Comme il avait déjà
refusé d’intervenir au côté des États-Unis dans l’invasion illégale de l’Irak,
le gouvernement canadien affirme une fois de plus sa souveraineté, cette fois
en matière de défense nationale. L’impopularité du projet au Canada - tout
particulièrement au Québec – ainsi que dans les rangs même des députés libéraux
aura finalement convaincu le premier ministre Paul Martin à dire « Non merci !
» à la Maison Blanche. Un projet de résolution demandant au gouvernement
canadien de ne pas s’engager avec les États-Unis devrait faire l’objet d’un
vote lors du congrès du Parti libéral du Canada, qui se tiendra du 3 au 6 mars
prochain.
En dépit de cette
victoire, le CS/TR et l’AQOCI invitent à la vigilance
puisqu’en août dernier, les États-Unis et le Canada ont convenu de modifier
l’accord sur le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord
(NORAD) afin de l’adapter au déploiement du bouclier antimissile. Même si
Ottawa et Washington affirment que cet accord ne constitue pas un engagement du
Canada en faveur du bouclier antimissile, certains, comme l’a soutenu
l’ambassadeur canadien à Washington, Frank McKenna,
considèrent qu’il s’agit d’une collaboration canadienne à ce projet. Nous
devrons suivre cette situation avec la plus grande attention et réagir s’il y a
lieu.
Cette mise en garde
faite, apprécions le moment présent et réjouissons-nous de cette décision
historique qui en plus d’être une belle réussite de l’action citoyenne
constitue une démonstration éloquente qu’il ne faut jamais céder au défaitisme
ou à l’apathie face à des enjeux politiques et sociaux d’importance.
---
Forum Social Mondial : Un autre monde est possible
L’AQOCI propose de passer à l’action solidaire
Montréal, le 4 février 2005 – L’Association québécoise des organismes de coopération internationale
(AQOCI), dont le coeur de l’action est la solidarité internationale, fait un
appel à la mobilisation des organisations québécoises autour du Manifeste de
Porto Alegre, une déclaration qui comprend 12
recommandations issues du Forum Social Mondial, qui s’est tenu au Brésil du 25
au 31 janvier dernier.
Représentée par Madame Suzanne Loiselle, présidente et Madame Maria-Luisa
Monreal, directrice, l’AQOCI
s’est jointe aux 155 000 délégués provenant de 135 pays, pour participer à
cette grande mobilisation internationale visant la recherche d’alternatives à
la globalisation néo-libérale, sous le slogan Un autre monde est possible.
« Le mouvement alter-mondialiste
a fait preuve d’une grande capacité de mobilisation. Ce vaste réseau international
est devenu une force réelle de globalisation de la solidarité comme alternative
aux effets néfastes de la mondialisation de l’économie néo-libérale » a déclaré
Maria-Luisa Monreal,
directrice de l’AQOCI, de retour de Porto Alegre.
L’AQOCI lance un appel
aux organisations de la société civile québécoise à se mobiliser autour des
recommandations du Forum Social Mondial et à exiger des gouvernements
l’annulation de la dette publique des pays du Sud, l’imposition d’une taxe sur
la vente d’armes, des mesures concrètes pour mettre fin à la destruction de
l’environnement, la lutte contre toute forme de discrimination, de racisme et
de sexisme et la promotion du commerce équitable comme alternative aux règles
imposées par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). « Les enjeux sont
multiples et il est urgent de se mobiliser autour d’initiatives qui font la
promotion de la solidarité, de la justice, de la paix et du respect des droits
humains », a déclaré la directrice d l’AQOCI.
Plusieurs organisations membres de l’AQOCI ont participé activement au Forum Social Mondial :
Développement et Paix, le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke,
le Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL), le CLUB 2/3, le CECI, Alternatives et
l’Association mondiale des radios communautaires (AMARC). L'AQOCI
regroupe 53 organismes de coopération et de solidarité internationale oeuvrant
au Québec pour le développement solidaire, juste et démocratique, à l'échelle
mondiale.
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Commentaires livresques : Sous la jaquette!
24 mars, 2005
Commentaires de Michel Handfield sur De Tinguy, Anne, 2004, La grande migration. La Russie et
les Russes depuis l’ouverture du rideau de fer, Paris : Plon
Le mur de fer, le
communisme, le stalinisme; vivre en URSS n’était certainement pas drôle, quoi
qu’en disaient les idéologues et les propagandistes à
l’époque. Car lorsqu’une brèche s’ouvrit dans le rideau de fer… la marée
humaine voulant s’enfuir par cette brèche a mis le rideau en lambeau! C’est là une façon poétique de décrire ce
livre. Mais c’est cette histoire qu’il raconte - et fort bien documenté
d’ailleurs!
C’est en quelque
sorte un livre de référence sur le sujet, faisant l’histoire de la fin du
régime soviétique de l’ouverture du rideau de fer à aujourd’hui. Le livre dit
bien « l’ouverture du rideau de fer » sur la couverture et non la
chute du mur de Berlin, car si cette dernière fut plus spectaculaire pour les
médias et l’occident (1), la première brèche fut faite en Hongrie 6 mois plus
tôt :
« Le monde de
l’après-guerre est mort le 2 mai 1989. (…) Ce jour-là, le ministre hongrois des
Affaires étrangères, Gyula Horn, et son homologue autrichien, Alois Mock, commencent à démanteler le réseau de fils de fer
barbelés électrifiés qui séparent depuis quelque quatre décennies la Hongrie de
l’Autriche, l’Est de l’Ouest, le monde de l’oppression, de la pauvreté et du
mensonge de celui de la liberté et de l’opulence. » (p. 23)
A partir de là, les
défections vers l’ouest ont constitué un vote de non confiance envers le régime
soviétique qui a forcé les États fédérés à se libéraliser les uns après les
autres. L’empire soviétique ne pouvant plus résister à un tel mouvement
s’écroula comme un domino!
Mais la fin de
l’empire soviétique signifie-t-elle la fin de son influence? En fait oui et
non. Elle a sonné le glas d’une certaine forme d’influence, basée sur la force
d’un empire militaire. Par contre, ce fut le début d’une nouvelle forme
d’influence : celle de la diaspora,
car avec l’ouverture des frontières bien des soviétiques ont quitté l’URSS et
deviennent aussi « des traits d’union entre la Russie et le monde
extérieur » (p. 17).
L’histoire de l’URSS
depuis l’ouverture du rideau de fer est fort intéressante. Pensons à la
reconstitution d’États qui étaient amalgamés dans une URSS dont les frontières
étaient davantage administratives que réelles, modifiées selon des objectifs
politiques plutôt que géographique ou historique (voir pp. 85-6), ce que ce
livre détaille très bien. C’est aussi une histoire d’importance stratégique,
car l’ex-empire soviétique avait des frontières avec l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient et touchait de près l’Amérique,
séparé seulement par le détroit de Béring, donc des liens avec certaines
régions du monde que l’on peut qualifier de chaude actuellement. Leurs
relations et leur connaissance de ces régions peuvent être importante, mais
elles peuvent aussi exacerber certains conflits, le sens de l’histoire n’étant
pas le même pour tous les peuples. Certains peuples ont encore à la mémoire des
événements plusieurs fois centenaires et avec leur indépendance, des conflits
peuvent ressurgir. Mais inversement d’anciennes alliances – avec la France et
Israël (2) – peuvent aussi se recréer.
Bref c’est un monde
de promesse, mais où la prudence doit être de mise. C’est ce que ce livre nous
permet de comprendre qu’on le lise en entier ou qu’on l’utilise comme livre de
référence, car il est conçu pour ces deux usages ayant une table des matières
détaillés et un index des noms propres, ce qui est plutôt rare dans les livre
francophones, mais fort utile dans ce cas. Vu la place qu’occupent la Russie et
ses ex-territoires dans l’Europe, mais aussi au Moyen-Orient et en Asie, c’est
un livre pour tous ceux qui s’intéressent sérieusement à l’actualité politique
et internationale contemporaine.
Notes
1. On a même eu droit à au DVD, fort bon
d’ailleurs, du spectacle de Roger Waters « The wall live in Berlin » (Mercury
– B000036909), commémorant la chute du mur 12 mois plus tard et accompagné d’un
documentaire en prime.
2. À ce sujet le chapitre 5 – Juifs en
Russie, Russes en Israël La force de l’ethnicité – est fort intéressant.
Hyperliens
Sur Anne de Tinguy,
voir www.ceri-sciences-po.org/cerifr/cherlist/tinguy.htm
Pravda : http://english.pravda.ru/
Russie.net : www.russie.net
Arrière de couverture
Lorsque le rideau de fer s’ouvre, des
populations prisonnières depuis des décennies retrouvent la liberté. Au même
moment, l’Empire soviétique s’effondre. C’est le début d’une nouvelle grande
migration.
(…)
Un espace russe et russophone s’étend
aujourd’hui de l’ex-URSS à l’Amérique du nord en passant par l’Europe et le
Moyen-Orient. Au sein de cet espace, les migrants créent des liens et des
réseaux, ils mettent la Russie en contact avec le monde extérieur, ils
contribuent à l’intégrer au monde occidental.
Un livre sur un des changements marquants de la
fin du XXe siècle par une spécialiste des questions internationales.
---
Pas simple le complexe États-uniens!
19 février, 2005
Commentaires de Michel Handfield sur Poniatowski, Axel, 2004, Pourquoi les Français et les Américains
ne se comprennent plus, France : Perrin; Kagan, Robert, 2004, Le revers de la puissance,
France : Plon; et Chomsky, Noam, 2003 (2004), Le profit avant l’homme,
France : 10/18
D’abord, pour
comprendre le différent France/Etats-Unis (1) et l’idéologie états-uniennes, il
faut une certaine compréhension des USA. Cela ne se fait pas en allant se dorer
sur une plage de Floride, rêver avec Mickey Mouse à Disney world ou
faire du shopping à New York. Il faut plus.
C’est ce que nous
offre le livre de Ponatowski, car il ne fait
pas que soulever des lieux communs, il plonge dans leur historicité. Et il le
fait en parallèle avec la situation française, car il y a des liens historiques
entre la France et les USA (notamment le soutien à la guerre d’indépendance de
1776), mais aussi des divergences culturelles profondes (sur la place du
religieux dans la société par exemple) qui se poursuivent jusqu’à maintenant.
Et quand on parle de la France et des Etats-Unis, on ne peut mettre de côté
l’Angleterre, rival de la France et desquels les USA se sont affranchis.
D’ailleurs, en coupant son lien avec l’Angleterre, les Etats-Unis ont aussi
rejeté une part de son héritage culturel, héritage qui est cependant demeuré
vivant au Canada.
Dans notre cas, au
Québec et au Canada, ce livre permet une meilleure compréhension de notre
propre culture, car on y saisit très bien notre américanité (nos lieux communs
avec les USA) et notre européanité (nos lieux communs avec la France mais aussi
avec l’Angleterre, même pour nous, francophones, du Québec). Si tel est le cas,
c’est que l’on voit rarement le portrait global de ce sur quoi l’on a le nez
collé, mais avec la distance (de la France), il est plus facile d’avoir une
vision globale. Il faut du recul pour que l’arbre ne cache pas la forêt
comme le dit une de nos expressions et c’est ce que ce livre offre : de la
distance face aux ÉU; une excellente compréhension de leur histoire et de la
notre par la même occasion (2); et une
vision claire de leur situation.
C’est un livre
équilibré; une excellente référence, d’accès facile (style) pour le profane, et
assez documenté pour satisfaire le lecteur plus avancé.
Kagan, pour sa part, nous offre un livre moins facile d’accès. Il faut une
connaissance minimale de la géopolitique mondiale pour le comprendre. Mais si
vous être le moindrement informé – voir si la politique internationale vous
intéresse dans les médias – c’est un livre d’intérêt. Si vous n’êtes pas
informé, mieux vaut d’abord lire Poniatowski!
Kagan n’est pas un anti
états-uniens à la mode. En fait, il explique et comprend bien leurs
comportements:
« C’est un
monde où, persuadé qu’il a toujours raison, le fort impose aux autres sa vision
de la justice. Cette réalité tout simple de la vie internationale est souvent
résumée de manière simpliste par la formule « la raison du plus fort est
toujours la meilleure ». » (p. 62)
Mais, il explique
aussi pourquoi l’Europe a de moins en moins confiance dans l’unilatéralisme des
Etats-Unis et plaide pour un monde multipolaire :
« (…) l’esprit
de la démocratie libérale ne peut admettre l’idée d’une domination hégémonique,
tant au plan national, qu’international, indépendamment de la discrétion
entrant dans son exercice. » (p. 28)
Cette peur se
comprend très bien quand l’on voit les États-Unis foncer vers un idéologisme
religico-politique incarné par un président en contact (sic!) avec Dieu. Ainsi,
lors de son assermentation, George W. Bush a dit que…
« Ceux qui privent les autres de liberté
ne la méritent pas eux mêmes et sous la loi d’un Dieu juste, [ils] ne peuvent
pas la retenir longtemps. » (Le couronnement du roi George, in Le
Devoir, 21 janvier 2005, p. A 10)
Si le passé est
garant de l’avenir, le Dieu juste des USA fut souvent biaisé! On pourrait même
l’accuser de collusion avec des « criminels »! Suffit de lire Chomsky
pour s’en convaincre, car telle est l’essence de la politique Etats-uniennes
depuis ses débuts : la liberté économique d’abord! C’est ce qui ressort
tout au long de ce livre, qui remonte le cours de l’histoire États-uniennes.
Bref, on voit très bien que plus ça change, plus c’est pareil! D’ailleurs George W. Bush veut imposer la
démocratie comme la plupart de ces prédécesseurs! Mais laquelle? Celle du
marché fut sa réponse lors de son assermentation le 16 janvier dernier,
où…
« (…) il a
proposé de réformer certaines institutions et de promouvoir, au nom de cette
même liberté, la propriété privée. » (Le couronnement du roi George,
in Le Devoir, 21 janvier 2005, p. A 1)
Ce n’est pas là une
grande différence d’avec le passé. La démocratie, ne vous en déplaise, n’est
pas la liberté de penser ou de voter; elle n’est même pas un droit, mais un
privilège. Telle est l’idéologie États-uniennes depuis des lustres. Madison,
quatrième président des Etats-Unis (1809-17), disait d’ailleurs « que la
première responsabilité de l’État était « de protéger la minorité opulente
contre la majorité » (p. 91). Ainsi, il n’est pas surprenant que…
« La démocratie
est permise aussi longtemps que le contrôle exercé par le grand capital échappe
aux délibérations et aux changements voulus par le peuple, c’est-à-dire aussi
longtemps qu’elle n’est pas la démocratie. » (Introduction de Robert W. McChesney, in Chomsky, p. 10)
S’il faut renverser
un Gouvernement élu pour protéger les intérêts économiques ou politiques des
Etats-Unis ou de ses entreprises, même si ces intérêts vont contre l’intérêt de
citoyens d’autres pays, ils n’hésiteront pas davantage à le faire que par le
passé! D’ailleurs, Lincoln Gordon, ancien économiste de Harvard et ambassadeur
de Kennedy au Brésil, dit, suite au coup d’État brésilien « que cette
« victoire de la liberté » - à savoir le renversement par la force
d’une démocratie parlementaire – devrait « créer un climat bien meilleur
pour les investissements privés », ce qui nous en dit un peu plus sur le
sens réels des mots liberté et démocratie » pour les Etats-Unis! (p. 93)
Plus ça change, plus
c’est pareil : on fait la guerre pour instaurer la démocratie économique,
le libre marché, pas la liberté des citoyens. Et où la guerre ne peut être une
option, « des gestionnaires sociaux doivent se tourner vers « une
technique de contrôle entièrement nouvelle, en grande partie par la
propagande » » pour contrôler l’opinion et les masses. (p. 101)
Demandez aux employés de Wal Mart
s’ils sont libres de se syndiquer? Ils vous diront c’est quoi la démocratie
« made in USA » que l’on trouve dans leurs magasins! (3)
Notes :
1. Etats-Unis, USA et ÉU sont synonymes ici.
Nous préférons aussi parler des États-uniens plutôt que des Américains, car
pour nous, les habitants de l’Amérique, le continent, sont tous Américains.
Mais vu l’usage courrant si nous qualifions les État-uniens
d’ « américains » il sera mis entre « ».
2. Par exemple, suite au Boston Tea Party, où « les
colons jettent à la mer une pleine cargaison de thé », « Londres
réagit en instaurant les Intolerable acts dont le Quebec
Act qui étend les droits des Canadiens
catholiques sur l’Ohio » (Poniatowski, p. 24)
3. Suite à l’accréditation des employés du Wal Mart de Jonquière (TUAC/FTQ),
Wal Mart a qualifié ce
magasin de déficitaire et a annoncé sa fermeture! Mais ce n’est pas un geste
antisyndical… Le croyez-vous?
Voir www.tuac.ca et www.walmartcanada.ca
Couvertures arrières :
Poniatowski, Axel, 2004, Pourquoi les
Français et les Américains ne se comprennent plus, France : Perrin
Des Français sont harcelés dans les aéroports outre-Atlantique.
Les touristes américains boycottent la France. Dans les colloques
internationaux, on en vient à se demander si les Etats-Unis sont devenus un
ennemi ou si la France a trahi la confiance de son partenaire atlantique. La
guerre d'Irak a-t-elle constitué un tournant dans l'histoire des relations
franco-américaines ou simplement révélé une fracture de plus ?
La vérité est que dès la fondation des Etats-Unis, les destins de la France et
de la jeune République furent liés dans un tissu
complexe d'amitié et d'irritation. Sans conséquence extérieure tant que
l'Amérique repliée sur elle-même se consacrait à la mise en valeur de son
immense territoire et que la France s'occupait seule de son destin, cette
mésentente réciproque devint source de tensions, une fois passées les épreuves
de la solidarité en1919 et en1945.
La défaite de 1940 fut un choc pour les Américains, et un tournant immense dans
la représentation que l'Amérique se faisait de la France, dès lors perçue comme
une gloire déchue. Tendue tout entière vers la restauration de sa place
parmi les Grands, la France dut s'affirmer contre une
tutelle bienveillante, mais souvent pesante.
L'affirmation d'une puissance américaine sans partage après la chute de l'URSS
favorisait l'éclosion des nouvelles théories néo-conservatrices de l'hégémonie.
Le 11 septembre libéra un nouveau souverainisme américain. Après une période de
coopération sur l'Afghanistan où la France tint son rang, l'Amérique refusa de
se laisser entraver par le droit international pour mener à bien son projet en
Irak. La collision était inévitable avec les conceptions françaises.
Avec l'apparition du terrorisme de masse, la France et l'Amérique
partagent néanmoins les mêmes vulnérabilités et ont en commun la volonté de
faire face à ceux qui voudraient menacer le monde démocratique, même s'ils
peuvent diverger sur les stratégies d'action.
***
Kagan, Robert, 2004, Le revers de la
puissance, Etats-Unis : Plon
(…)
Depuis l’invasion de l’Irak par l’armée américaine, un grand débat s’est ouvert
sur la meilleure façon de créer un ordre mondial sécurisé. Sur ce sujet, Robert
Kagan a écrit ce petit livre clair et lumineux, analysant les divergences
profondes qui divisent l’Europe et les Etats-Unis. Car il s’agit bien de deux
visions du monde qui s’affrontent, deux conceptions de la politique étrangère
et des moyens de lutter contre le terrorisme. Plus précisément, la réflexion de
Robert Kagan aborde les conditions qui pourraient rendre légitime la politique
étrangère de son pays aux yeux des démocraties occidentales.
***
Chomsky, Noam, 2003 (2004), Le profit avant
l’homme, France : 10/18
Depuis l'effondrement des régimes communistes, le dogme néo-libéral est le
pavillon sous lequel les États-Unis, imités par la majorité des pays
occidentaux, ont décidé de défendre leurs intérêts stratégiques. Les deux
grands mots d'ordre de ce que l'on appelle la « mondialisation » - « moins
d'État » et « liberté des marchés » - sont désormais leurs armes
privilégiées pour assurer leur domination sur le reste du monde. Pourtant, Noam
Chomsky souligne à quel point la réalité du néo-libéralisme actuel tourne le
dos aux principes du libéralisme « classique ». La compétition est truquée et
les pays riches, en position de force, recourent à toutes sortes de mesures qui
sont autant de violations déguisées de la liberté qu'ils prétendent défendre.
« Un brûlot fustigeant les hypocrisies du dogme néo-libéral.» Midi
libre
---
Laurent,
Eric, 2004, La face cachée du 11 septembre, Plon
(France), Transcontinental (Canada)
Arrière
de couverture :
Pour
la première fois un livre dévoile les mensonges et les silences officiels qui
entourent encore la tragédie du 11 septembre. Un an d'enquête a conduit
l'auteur notamment aux Etats-Unis, au Pakistan, à Dubaï, au Qatar, en Israël et
jusqu'aux montagnes de Tora Bora, dernier refuge de Bin
Laden en Afghanistan.
Enquête
minutieuse, parfois dangereuse, qui révèle la face cachée du 11 septembre.
-
Pourquoi Ousama Bin Laden n'est-il toujours pas inculpé par les responsables
américains pour les attentats du 11 septembre ?
-
Pourquoi la CIA, qui surveille en permanence les marchés financiers, n'a-t-elle
pas détecté le plus grand délit d'initiés de l'histoire qui a précédé le 11
septembre 2001 ?
-
Quelle est la véritable identité des pirates de l'air ? Cinq d'entre eux ont
usurpé celles de personnes toujours vivantes.
-
Quel est le rôle exact joué par les services secrets du Pakistan ? Et que
penser de l'Arabie Saoudite, de ce royaume dont trois princes ont connu une
mort mystérieuse à la suite du 11 septembre ?
Les
informations recueillies dans ce livre, les faits troublants, les
contradictions et les manipulations avérées battent en brèche les vérités
admises. La tragédie du 11 septembre n'a pas encore épuisé tous ses secrets
Biographie
de l'auteur
Eric
Laurent, grand reporter, spécialiste de politique étrangère, est l'auteur de
plusieurs best-sellers, dont La Guerre des Busch et
Le Monde secret de Bush (Plon, 2003). Le film qui a été tiré de ces deux
livres, Le Monde selon Bush, a connu un très grand succès au cinéma et à la
télévision.
Commentaires
de Michel Handfield (20 janvier,
2005)
Ce livre est fascinant. Il pose des questions et fait
des liens que tous ne font pas. Il démonte le mensonge, car selon l’auteur
mensonge il y a derrière le 11 septembre. Mais, malgré cela, les états-uniens
ont réélu cette administration qui a menti sur le 11 septembre tout comme sur
la guerre en Irak! (1)
Mais peut-être suis-je victime de mes préjugés envers
George W. Bush. Peut être que je suis heureux de lire quelqu’un qui le
critique… alors j’ai décidé d’aller voir ce que le FBI dit d’Usama Bin Laden,
le responsable du 11 septembre 2001 comme tout le monde le sait… Surprise, Bin Laden n’est pas recherché
pour le 11 septembre sur le site du FBI dont j’ai copié/collé l’avis de
recherche (en date du 17 janvier 2005) plus bas! PAS UN MOT SUR LE 11
SEPTEMBRE! NIET. ON NE LE RECHERCHE PAS POUR CELA. POURQUOI? (2)
Peut être parce qu’il y a d’autres intérêts –
économiques? Politiques? - derrière le 11 septembre? En effet, il semble que
dès les jours précédents la date fatidique du 11 jusqu’aux minutes précédent
l’attentat, des transactions boursières anormales ont eu lieu sur des titres
qui seront affectés par le « 9-11 » comme si des gens savaient ce qui
s’en venaient et en ont profité. Des délits d’initiés qui ont rapportés des
millions de dollars, des centaines de millions de dollars, peut
être même plus, à ceux qui les ont commis :
« CBS estime le
« butin » de cette spéculation opérée à travers l’ensemble de la
planète à 100 millions de dollars, Andreas Von Bulow, ancien ministre de la défense allemand, qui avait la
haute main sur les services de renseignements, déclare le 13 janvier 2002 au
quotidien Tagesspiegel que les profits
réalisés pourraient atteindre les 15 milliards de dollars. » (p. 53)
Mais,
qu’est-ce que 3000 morts pour un tel profit? La cigarette fait beaucoup plus de
morts au nom du profit (3) et elle n’est pourtant pas sur la liste des tueurs
du FBI! Alors qui a eu vent de ces attentats? Qui a engrangé ces profits? Des
organisations terroristes ou d’honorables financiers? Des proches du Pouvoir?
Qui cherche-t-on à couvrir? Bin Laden
n’est-il qu’une couverture pour empêcher de fouiller d’autres pistes?
Le livre d’Éric Laurent suit plusieurs pistes sur le
sujet. Il émet aussi quelques hypothèses fort intéressantes… Mais si Bin Laden existe, le Bin Laden médiatisé est-il le
même ou une création qui fait l’affaire des USA? Comme pour l’assassinat de
John F. Kennedy, «tout semble avoir été fait pour interdire l’accès à la
vérité. » (p. 250) Mais toutes les pistes sont intéressantes, surtout
lorsque l’auteur a aussi bonne plume.
Un thriller politique où la réalité tient du roman.
Pourtant on n’est pas dans la fiction, mais dans la réalité; une réalité
scénarisée pour cacher la vérité :
« L’assassinat du
président américain en 1963 demeure un mystère entouré de mensonges; le 11
septembre, lui, reste un ensemble de mensonges, entouré de mystère. » (p.
250)
Notes:
1.
A ce sujet l’éditeur de Harper’s a écrit ce qui suit :
« All present had been so certain that the election would go the
other way. How could it not? The American people might be dumb, but were they
also deaf and blind? Who but a lunatic or a columnist for the New York Post
could fail to see President George W. Bush as a dishonest and self-glorifying
braggart lost in the fog of a quack religion. Surely
the facts spoke for themselves. Under a pretext demonstrably false, the man had
embarked the country on a disastrous and unnecessary war, mortgaged its
economic future to foreign banks, assigned the care of
the natural environment to the machinery certain to strip the land, poison the
water, and pollute the air. What else did a voter need to know? Didn’t people
read the papers, looks at the news broadcasts from Baghdad, wonder what had
happened to their pension or their job? » (Lapham,
Lewis H., Notebook: True blue, in Harper’s, January 2005, p. 9)
2.
Eric Laurent souligne ce fait à la page 177 de son ouvrage. Il est paru en 2004
et fut fort médiatisé. Au Etats-Unis on en a certainement entendu parler, à
plus forte raison dans les services comme le FBI ou la CIA… alors si la non
mention des attentats du 11 septembre était une erreur elle aurait dû être
corrigée depuis. Elle ne l’est pas en date du 17 janvier, 2005, ce n’est donc
pas une erreur. Bin Laden
n’est pas recherché pour le 11 septembre! (Voir annexe)
3. A ce sujet, dans notre commentaire sur Cannes Advertising
Festival 2004 (paru dans notre page Ciné et arts visuels) j’ai écrit
ceci :
« Dans
la même catégorie [les pubs non commerciales à caractère social], j’ai aussi
apprécié la pub contre le tabac : Tobacco
kills 1200 people a day in America!
Mais étant un non fumeur et, surtout, n’ayant jamais fumé, je l’ai
retenu dans un contre emploi qui ne lui était pas destiné, car cette pub m’a
fait réaliser que Ben Laden aurait dû investir dans
les compagnies de Tabac plutôt que dans le terrorisme! Il tuerait ainsi 3,600
personnes par trois jours, soit l’équivalent de 121 « World Trade Center » par année
seulement aux USA; il engrangerait des profits considérable; et, enfin, il
pourrait contribuer légalement à un grand parti politique pour influencer le
choix du futur candidat à la présidence des USA avec ses profits, car le
terrorisme économique, contrairement au terrorisme politico-religieux, est bien
vu au royaume de la démocratie économique! Money Talk! »
Voir
aussi le site http://www.notbuyinit.org/facts/tobacco_kills.html
ANNEXE
(Source : http://www.fbi.gov/mostwant/terrorists/terubl.htm)
MURDER OF U.S.
NATIONALS OUTSIDE THE UNITED STATES; CONSPIRACY TO MURDER U.S. NATIONALS
OUTSIDE THE UNITED STATES; ATTACK ON A FEDERAL FACILITY RESULTING IN DEATH
USAMA
BIN LADEN
|
|
Aliases: |
Usama Bin Muhammad Bin Ladin, Shaykh Usama Bin Ladin, the Prince, the Emir, Abu Abdallah,
Mujahid Shaykh, Hajj, the
Director |
DESCRIPTION
Date of Birth Used: |
1957 |
Hair: |
Brown |
Place of Birth: |
Saudi Arabia |
Eyes: |
Brown |
Height: |
6'4" to 6'6" |
Sex: |
Male |
Weight: |
Approximately 160 pounds |
Complexion: |
Olive |
Build: |
Thin |
Citizenship: |
Saudi Arabian |
Language: |
Arabic (probably Pashtu) |
||
Scars and Marks: |
None known |
||
Remarks: |
Bin Laden is believed to
be in Afghanistan. He is left-handed and walks with a cane. |
CAUTION
Usama Bin Laden is wanted in connection with the August 7, 1998, bombings of
the United States Embassies in Dar es Salaam, Tanzania,
and Nairobi, Kenya. These attacks killed over 200 people. In addition, Bin
Laden is a suspect in other terrorist attacks throughout the world.
REWARD
The
Rewards For Justice Program, United States Department
of State, is offering a reward of up to $25 million for information leading
directly to the apprehension or conviction of Usama
Bin Laden. An additional $2 million is being offered through a program
developed and funded by the Airline Pilots Association and the Air Transport
Association.
SHOULD BE CONSIDERED ARMED AND DANGEROUS
IF YOU
HAVE ANY INFORMATION CONCERNING THIS PERSON, PLEASE CONTACT YOUR LOCAL FBI OFFICE OR THE NEAREST AMERICAN EMBASSY OR CONSULATE.
###
Nouveaux
livres reçus
Reçu
le 14 mars, 2005 : Marc Angenot, 2004, Rhétorique
de l'anti-socialisme. Essai d'histoire discursive 1830-1917, PUL (www.ulaval.ca/pul), ISBN : 2-7637-8181-0
La
polémique contre le socialisme a été, dans la modernité politique, parmi les
plus soutenues, les plus âpres, les plus opiniâtres. De 1830 à 1917 et de 1917
jusqu'à nous, elle a mobilisé continûment une coalition de réfutateurs de
divers bords. Cependant, dans la longue durée historique, ce qui apparaît,
c'est l'éternel retour d'un nombre fini de tactiques, de thèses, d'arguments
formant une sorte d'arsenal où puisèrent les générations successives de polémistes.
On peut aujourd'hui encore relever les ultimes avatars de cette argumentation
dans les essais d'adversaires d'un socialisme qui, du moins sous sa forme
doctrinaire, appartient au passé. Dès qu'apparurent les premières écoles qu'un
néologisme (daté de 1832) allait désigner comme "socialistes" — et si
contradictoires que pouvaient être les systèmes de Fourier, d'Owen, de
Saint-Simon et autres "prophètes" romantiques — une partie de
l'opinion s'est dressée contre des doctrines et des programmes qui promettaient
de mettre un terme aux maux dont souffre la société, mais qu'elle a jugés
absurdes, chimériques aussi bien qu'impies, dangereux, scélérats, et dont des
hordes d'essayistes se sont employé à démontrer au public la fausseté et la
nocivité. L'auteur analyse dans cet ouvrage près d'un siècle de polémiques et
d'attaques contre le socialisme, de réfutation de ses doctrines et de
dénonciation de ses actions. Ses analyses débouchent sur une réflexion sur
certains conflits cognitifs propres à la modernité.
Marc
Angenot est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages
d'histoire des idées politiques, d'analyse du discours et de théorie de la
littérature. Il occupe la chaire James McGill d'étude
du discours social à l'Université McGill et il est
vice-président de l'Académie des lettres et des sciences humaines (Société
Royale du Canada).
©
Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval
---
Reçu
le 5 janvier 2005 : Wacquant, Loïc,
2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale,
France : Agone
Le
tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière
décennie ne relève pas du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce
l’instauration d’un nouveau gouvernement de l’insécurité sociale visant à
façonner les conduites des hommes et des femmes pris dans les turbulences de la
dérégulation économique et de la reconversion de l’aide sociale en tremplin
vers l’emploi précaire. Au sein de ce dispositif «libéral-paternaliste»,
la police et la prison retrouvent leur rôle d’origine : plier les
populations indociles à l’ordre économique et moral émergent.
C’est aux France qu’a été inventée cette nouvelle politique de la précarité,
dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements progressistes
des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale. C’est
pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller les
entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de l’État
charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l’ère du travail
éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le
seul bras, maternel et serviable, de l’État social mais implique aussi celui,
viril et sévère, de l’État pénal.
Et
pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et écran
à la nouvelle question sociale qu’est la généralisation du salariat
d’insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du
prolétariat urbain.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la
«pensée unique sécuritaire» qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et
singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d’une
mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les
élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé
de faire disparaître les rebuts de la société de marché.
Chercheur
au Centre de sociologie européenne, Loïc Wacquant est
professeur de sociologie et d’anthropolgie à la New School for social research et à
l’Université de Californie-Berkeley. Il est notamment
l’auteur de Les Prisons de la misère (Raisons d’agir, 1999) et Corps
et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur (Agone, 2000).
###
Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka
Akufen)
Commentaires de Michel Handfield (27 février, 2005)
Depuis le lancement de ce CD, je l’ai écouté à
quelques reprises. Je le qualifierai d’électro-jazz
nouvel âge! De planant! La musique nous fait « voir »,
« sentir » des émotions. Un album qui s’écoute bien et surprend en
même temps.
Ma blonde, qui l’a écouté par deux fois, le
trouvait calmant. Elle a bien aimé le 85e et le 114e jour (plages # 5 et 6) avec les bruits
de nature, de pluie et d’orage. Quant à moi j’aime bien l’impression d’espace mental que me procure l’ensemble,
ayant l’impression que l’ambiance sonore dans lequel il me plonge vient de plus
loin que de l’espace dans lequel je me trouve par un phénomène de « téléportation » sonore et mentale.
On est face à un album qui s’écoute et se
perçoit différemment selon l’auditeur/trice et selon
votre humeur; bref, ce n’est pas de la chanson engagée ou de la musique typée,
comme du rock ou du folklore, mais de la musique cérébrale, émotive et
sensorielle.
Pour une expérience différente de la musique,
c’est un album à découvrir; certaines pièces étant plus musicales (6e :
150e jour), d’autres plus technos (2e : 33e
jour) et certaines jouant davantage sur
des ambiances (6e : 114e jour). Un album de
feeling.
Extraits du communiqué de presse
Montréal, le vendredi 4 février 2005 – MUTEK_REC
est fier d’annoncer la sortie de l’album Musique pour 3 femmes enceintes de
Marc Leclair (aka Akufen)
le mercredi 16 février au Lion d’Or.
Depuis plus de dix ans, Marc Leclair s’est
taillé une solide réputation sur la scène électronique mondiale. Ses multiples
projets house et électro ont fait fureur sur les
planchers de danse mais c’est sous le pseudonyme d’Akufen
que la reconnaissance internationale arrive. Après une première prestation live
fort remarquée lors de la 1ère édition du festival MUTEK en 2000, il accède à
la reconnaissance. Deux ans plus tard, il enregistre My
Way, 1er album sous le pseudonyme d’Akufen, qui connaît un succès sans précédent. (…)
Après avoir initialement présenté Musique pour 3
femmes enceintes pour le Tate Modern au Royaume- Uni
en 2003, Marc Leclair retrouve l’équipe de MUTEK et de son label MUTEK_REC pour
immortaliser cette nouvelle création sur CD. Ce CD est un projet personnel de
Marc Leclair qu’il n’associe pas au pseudonyme Akufen.
Inspiré par la grossesse de sa femme et de plusieurs de ses amies, il signe
avec ce nouvel opus un hymne à la maternité. Composition originale de 70
minutes, divisée en 9 morceaux qui suivent les différentes périodes de la
grossesse, Musique pour 3 femmes enceintes surprend par ses détails sonores et
une structure rythmique audacieuse. Alors que le début de l’album nous plonge
dans une ambiance flottante, en parallèle à l’évolution de la grossesse, le
rythme s’accélère au fur et à mesure de l’œuvre pour basculer vers une fin
beaucoup plus entraînante où l’on retrouve même des sons de guitares et des samplings. Tout comme Akufen,
Marc Leclair redéfinit le concept d'une musique électronique et s'impose, avec
ce nouvel album, comme l’un des compositeurs les plus innovateurs de sa
génération. (…)
Musique pour 3 femmes enceintes a été masterisé par Stefan Betke (aka Pole) au studio Scape à
Berlin. L’album est produit en partenariat avec Oral (www.oral.qc.ca) et est distribué au Canada par Distribution Fusion III.
Il sera disponible en magasin dès le mardi 15 février.
MUTEK_REC remercie la SODEC, Musicaction,
Distribution Fusion III et le Lion d’Or.
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Quel vent de fraîcheur!
23 février, 2005
Le 19 janvier nous avons assisté au
spectacle/lancement du CD « VERTICAL ROAD » de Jean-Luc Thiévent, alias Quelvent (1), au
Petit Medley (Montréal). Quelvent
a fêté ses 30 ans de « finguer picking » (guitare) avec un spectacle
exceptionnel. Il était accompagné de Normand Lachapelle à la basse, Robin
Bouliane au violon et Réjean Bouchard aux guitares et
Dobro.
Ce fut un spectacle de rythmes et de virtuosité,
mais aussi de découvertes, notamment de pièces de Marcel Dadi,
mort dans le vol 800 de la TWA à NY en 1996. Ce détail m’a accroché, car en ce
même samedi après midi j’ai lu un texte portant justement sur ce vol,
« abattu » selon toute vraissemblance par
un missile de l’armée états-uniennes lors d’un exercice militaire au large de
New York. (2) C’est bien pour dire!
Le picking est une
adaptation du « Rag time » à
la guitare. Cela donne un son particulier qui m’a fait penser à Brassens et à Joe Dassin parfois, car il y a des accents de chansons
françaises, de country et de swing! Bref, un son qui a de la vie. A découvrir
si vous ne connaissez pas et si vous aimez la guitare.
Notes :
2. Borjesson, Kristina,
« Faites-leur confiance, mais vérifiez tout de même – L’affaire du vol TWA
800 », in Borjesson, Kristina,
2003, Black List – Quinze grands journalistes américains brisent la loi du
silence, Paris : 10/18
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Théâtre!
2 au 12 février 2005 à
20h
Le centre international de recherche et d’action
artistique et multimédia (CIRAAM) présente sa nouvelle création, Dossier
Prométhée : depuis le début des temps…, une adaptation actuelle
du mythe de Prométhée.
Au cœur d’une prison du Caucase, un homme est suspendu par des chaînes.
Avec l’aide de sa raison, il tentera de se remémorer les étapes qui l’ont mené
à une telle situation.
Le CIRAAM compte déjà plusieurs créations à son
actif comme Five Wolf Deautov
Circus et Oportet
présentées au théâtre La Chapelle. La toute dernière production, Ze Bouddha’s Show a été réalisée en
co-production avec le Théâtre de Quat’sous.
Compte tenu de la démarche
artistique de CIRAAM et du nouvel ordre international qui se dessine, il était
presque inévitable que cette toute nouvelle création réponde à l’urgence de
réfléchir sur les quatre sujets de l’heure : l’hégémonie américaine, le
rôle ambigu de l’ONU, le sacrifice des pays du quart-monde et le terrorisme.
Texte et mise en scène de Pascal Contamine /
Assistance et régie de Geneviève St-Antoine /
scénographie, costumes et accessoires de Maryse Pressault-Chalifoux
assistée de Geneviève Bernier / musique de Jean-Sébastien
Roux / éclairages de Suzanne Richard / Avec Martin Choquette,
Julie Carrier-Prévost, Jacinthe Denis, Sharon Ibgui, Ariel Ifergan, Justin Laramée, Pierre-Antoine Lasnier, Ève Pressault-Chalifoux,
Milane Ricard et Marc Mauduit
Commentaires de Michel Handfield (3 février, 2005)
Pièce fort intéressante
pour qui s’intéresse à l’anthropologie – les mythes fondateurs – ou à la
sociopolitique, car tous les caractères sont là : Pouvoir; Corruption,
Séduction… De toujours il y a des histoires qui se répètent et qui sont en
nous. Je dis souvent que si l’Homme a techniquement évolué depuis ses origines (car
la technique se transmet), cette évolution est beaucoup moins claire
socialement et politiquement!
Il semble d’ailleurs qu’il
nous faille répéter certaines expériences depuis la nuit des temps (même si nos
parents nous l’ont dit tout comme les leurs leur ont dit et ainsi de suite!)
comme si nous ne pouvions qu’apprendre par nous même (Essais/Erreurs) en
certains domaines comme le social et le politique, ce qui explique ces retours
perpétuels au plan idéologique; ces remises en question (cycliques) des acquis
sociaux; ce balancement perpétuel entre la droite (thèse), la gauche
(antithèse) et le centre (synthèse) sous différents vocables (conservatisme;
libéralisme; communisme; néolibéralisme; écologisme; etc.) comme si on n’avait
jamais retenu les leçons de l’histoire!
Les guerres et les
génocides visent toujours à accroître le
Pouvoir de l’un sur les autres et à consolider son Empire, qu’il soit
idéologique (comme une religion),
politique (comme un État) ou financier (comme une entreprise). Sur terre ou sur l’Olympe, on sert toujours
le même prétexte: « faire grandir » l’autre et lui amener les
bienfaits du savoir, de la civilisation, de la démocratie ou du « libre
marché » sans lui demander son avis! En fait le maître mot est
« Conquérir », que ce soit pour des raisons stratégiques (lieu
géographique qui permettra de contrôler une région); économiques (s’accaparer
de richesses naturelles ou financières); idéologiques (remplacer un dirigeant
encombrant, devenir un leader charismatique voir le « maître » du
monde); ou de connaissances (acquérir un savoir ou une technique que l’on n’a
pas). C’est pour cela que les questions et les observations de Socrate, de
Diogène ou de la mythologie gréco-romaine sont si actuelles! Même les textes
bibliques y puisent. (1)
***
Cette pièce fait très bien
voir que si la science coupe les chaînes qui nous rendent esclave des dieux;
avec la liberté et le pouvoir vient aussi l’envie, la corruption et la
stratégie, où vérité et mensonge n’existent plus! Seul l’objectif décide du
« vrai ». La révision historique n’est pas nouvelle; elle fut
toujours le fait des empires et des conquistadors! Tout est stratégie et
politique : savoir, force et négociation! Symbolique très actuelle s’il en
est une. Une bonne pièce, qui mélange jeu et chorégraphie, et où ont sent toute
la lourdeur de l’époque depuis la nuit des temps, car avec la création de
l’Homme, l’hommerie fut aussi créée. Ne l’oublions pas, même si cet
avertissement est totalement inutile dans les faits. Sinon l’histoire ne se
répéterait pas et le théâtre ne se renouvellerait pas en puisant dans la
mythologie depuis la nuit des temps!
Notes/Hyperliens :
1. On le « voit » très bien à la lecture du
mythe de Prométhée : http://www.insecula.com/contact/A003078.html
http://www.cyberphilo.com/textes/promethee.html
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ROCHE, PAPIER, CISEAUX... ET AUTRES TEXTES
Espace Libre, 4 au 22 janvier
2005, mercredi au samedi à 20h
TEXTE Daniel Keene / TRADUCTION
Séverine Magois
MISE EN SCÈNE Denis Lavalou, Marie-Josée Gauthier
AVEC
Daniel Gadouas, Marie-Josée
Gauthier, Denis Gravereaux, Sharon Ibgui, et Denis Lavalou
PRODUCTION Théâtre
Complice
Qu'y a-t-il de commun entre un errant des
grandes villes qui cherche une boîte en carton d'une certaine dimension (deux
tibias), un tailleur de pierre mis à pied qui ne cesse d'entendre les
bruits enfouis de sa carrière (roche, papier, ciseaux) et une
femme vieille comme le temps qui se souvient malgré sa mémoire défaillante du
cadeau d'un enfant (la pluie)? Tous luttent pour ne pas perdre ce
qu'il reste en eux d'humanité. Dans une langue ciselée qui va à l'essentiel,
c'est à cet important rendez-vous avec nous-mêmes que Daniel Keene nous convie.
Hyperliens
http://www.theatre-contemporain.net/auteurs/Keene/pdgdk.htm
Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)
Comme je lis
rarement à fond les documents avant de voir une pièce ou un film pour ne pas
être influencé, ma première impression était que l’auteur fut allemand, le
dernier sketch faisant une référence très forte au nazisme. Mais on est face à
un auteur australien m’a dit Daniel Gadouas après la
pièce. Comme Daniel Keene, va dans la profondeur de
l’Homme, de ce qui est universel, il n’est pas surprenant qu’il fasse référence
au nazisme, cette triste époque faisant partie du fond commun de l’humanité,
mais tendant à être oublié avec la distance que le temps impose; même à être
contesté avec les révisionnistes et les négationnistes. Ces rappels sont
essentiels pour ne pas oublier jusqu’où l’Homme peut descendre avec des vues
rationnelles; quand il oublie le sens commun et son appartenance à l’Humanité
au nom d’une suprématie idéologique. (1)
***
Cette pièce se
compose de trois sketches qui tournent autour de l’essence de l’Homme. Le
premier sketch, qui ouvre le tout et donne le ton, repose sur les seules
épaules de Daniel Gadouas. Il est la locomotive qui nous fait pénétrer dans
cet univers sombre dont la quintessence est le dernier sketch, rappelant les
wagons de la mort nazis. Ce n’est pas un hasard que la scène soit traversée
d’une voie ferrée, symbolique de la société industrielle! (2)
L’Homme questionne
toujours la vie. Et même dégradé – être errant pour le premier; dans son
utilité pour le second (perte du travail); et dans sa mémoire pour la troisième
– il y cherche un équilibre et un sens; une dignité. Il déconstruit et
reconstruit l’histoire, son histoire, pour lui donner sens. Et s’il n’y
parvient pas il y a perte d’équilibre…
L’Humanité se réduit-elle à des perceptions individuelles?
L’espoir et le désespoir sont elles les deux faces d’une même réalité? Fatalité
ou maîtrise de notre vie sont-elles des utopies, trop de facteurs étant hors de
notre contrôle? Car quel contrôle a le bon ouvrier sur les décisions des
actionnaires et des chiffres qui décident de la fin de son travail? De la
fermeture de la ville?
***
La dignité!
Qu’est-ce que la dignité, dans ce monde dans lequel l’Homme se bat? Mais elle
est là malgré sa condition! Innée ou créé de toute pièce par l’Homme?
Notre errant de la
ville (premier sketch) tient à sa dignité et à celle de l’autre dont il nous
parle, malgré sa condition. Et notre tailleur de pierre du second sketch, qui
n’a plus de travail, a-t-il perdu toute dignité, l’humain se définissant par ce
qu’il fait plutôt que par ce qu’il est dans la société industrielle? Et celui
qui a fermé la carrière où il travaillait, peut être pour la seule raison du
profit, est-il digne ou indigne? Dignité et conditions sociales vont elles
toujours de pairs ou sont elles indépendantes?
La dignité, une
question de perception, mais aussi de comment nous voit notre entourage, car
tout est dans ce que l’on voit ou ne voit pas comme l’illustre le monologue de
la vieille femme du dernier sketch, qui a passé la période nazi sans vraiment
saisir ce qui se passait. Elle a traversé l’histoire sans la voir et elle a
tiré une dignité de ce qu’elle prenait pour de la confiance – tous ces gens
qui me confiaient leurs choses avant d’embarquer dans ces wagons, mais qui ne
sont jamais venus les reprendre – alors que c’était les derniers gestes de
futurs condamnés des camps de la mort du régime nazi…
***
C’est une pièce
difficile à porter, car elle est sombre et repose souvent sur de longs
monologues, mais les acteurs sont excellents et le texte est fort; intéressant;
et dense en références historiques, sociales et politiques. Le décor est
dépouillé et efficace à la fois, la lumière servant à créer l’illusion - du
pont ou de l’église par exemple. A voir si vous aimez le théâtre libre et de
création qui a plus à dire qu’à vous divertir.
Notes :
1. Les ouvrages de John Ralston Saul sont très
éclairant sur ce sujet du sens commun en opposition à la rationalité et aux
idéologies, particulièrement ceux ci :
Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards,
Toronto: Penguin book.
Saul, John Ralston, 1995, The
unconscious civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi
Saul, John Ralston, 2001 (2002), On
equilibrium, Canada: Penguin book
2. Les trains de marchandise ont d’ailleurs
tendance à disparaître dans la société post-industrielle, remplacé par les
camions du just-in-time, car les livraisons se font
de plus en plus par camion avec les nouvelles méthodes de production qui
exigent des livraisons cédulées à la minute près, ce qui est plus difficile
avec les trains de marchandises!
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A l’affiche dès le 25 mars
Montréal, 3 mars 2005 — Produit par Roger Frappier
et Luc Vandal de Max Films, le deuxième long métrage
de Sébastien Rose, La Vie avec mon père, met en vedette Raymond Bouchard, Paul Ahmarani, David La Haye et Hélène
Florent.
Paul, écrivain sans roman, vivote au crochet de
sa blonde et regarde passer la vie.
Incapable d’agir vraiment, il préfère la narration à l’action, se
racontant à longueur de journée l’histoire de sa vie qu’il est incapable
d’écrire. Patrick, directeur dans une
multinationale de l’industrie pharmaceutique, contrôle sa vie professionnelle
et familiale d’une main de fer. Ses
décisions entraînent toujours des actions, et ses actions sont toujours
justifiées par les chiffres et la raison.
Paul et Patrick sont frères, mais de nom seulement.
Et voilà qu’un chaud soir d’automne apparaît
celui qui leur a donné un nom si connu.
François Agira, écrivain célèbre, revient dans la vie de ses fils, plus
paumé que jamais, la fortune que lui a rapportée son seul et unique roman – mais
quel roman ! – ayant fondu comme neige au soleil. C’est alors que commence pour les deux
frères, une série de combats bien personnels pour sauver leur père de
l’impuissance physique qui l’afflige et de la faillite qui l’attend.
Rappelons que Sébastien Rose a aussi écrit et
réalisé Comment ma mère accoucha de moi
durant sa ménopause qui lui a valu en 2004 le Prix Claude-Jutra
de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision couronnant un premier
long métrage.
Christal Films assure la distribution au Québec de La Vie avec mon père dont la direction artistique a été confiée à
Serge Bureau, la direction photo à Nicolas Bolduc, la musique originale à
Pierre Desrochers et Nathalie Boileau.
Commentaires de Michel Handfield (24 mars, 2005)
1er niveau :
J’ai trouvé ce film
intelligent, tendre et poétique, à la fois comédie et drame humain. Un
divertissement agréable qui fait réfléchir sur notre impuissance face à la
maladie d’une population vieillissante et aux forces que l’on peut trouver pour
aider nos parents. Donner son bain à son père, je l’ai fait. Ce film m’a donc
touché. Et oui, il y a des moments tristes et des moments où l’on rie dans ces
situations, ce que d’autres ne pourraient pas comprendre. Mais on en a besoin.
Une compensation naturelle.
La nouvelle
génération face à la mort d’un de ses géniteurs; le père ici et dans « Les
invasions barbares », la mère dans « La face cachée de la lune ».
Un thème dû au vieillissement de la population? Un thème dans l’air du temps,
précurseur de ce qui vient dans notre société vieillissante?
2e niveau :
Ce film m’a fait
penser à un « mix » entre « Les
invasions barbares » et « La face cachée de la lune ».
Le premier parallèle est que dans ces trois films les enfants doivent faire
face à la maladie et à la mort d’un de leurs parents. Le second parallèle est
entre les fils. Ici un des fils est dans les affaires (MBA), les chiffres, le
Pouvoir de l’argent et des contacts, comme Sébastien dans « Les
invasions barbares ». Quant à l’autre fils, il est philosophe, dans le
monde des idées, quelques mondes parallèles et « écrivain », comme
Philippe dans « La face cachée de la lune »! (1)
On est dans les
mythes fondateurs de notre société, où le marginal est sympathique et le
rationnel, calculateur et détestable. La fable de l’hédoniste et du rationnel,
de la cigale et la fourmi, où la cigale est bien plus sympathique que la
fourmi! Sauf qu’au lieu de se voir fermer la porte ils atteindront l’équilibre
ensemble, face à l’adversité, grâce à la maladie du père!
Note
1. Ici il veut écrire un roman et dans « La
face cachée de la lune » il rédige une thèse de doctorat!
Hyperliens
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The World (Shijie)
À l’affiche du
Cinéma du Parc dès le 18 mars.
Ji-Woo KIM (SK, 2004) 115 min. v.o. mandarin, s-t.anglais
Zhao Tao, Chen Tai-sheng, Ju Jing
Troisième film de Jia Zhang-ke, qui a déjà signé les superbes Platform
et Unknown Pleasures,
The World est un superbe film au récit
complexe centré autour de la relation entre une belle danseuse et le gardien du
fameux parc d’attraction World Park de Beijing – où on retrouve des répliques
de plusieurs merveilles du monde. Un regard langoureux et lucide sur la
mondialisation et la culture de consommation.
Commentaires de Michel Handfield (16 mars, 2005)
Ce film s’adresse à un public de cinéphiles, car
les dialogues ont beaucoup d’importance et ils sont en mandarin, sous titré en
anglais. Par contre, le langage non verbal, le langage du corps,
« parle », ce qui en facilite la compréhension.
Ce film tourne autour du désir de conquête.
D’abord, il y a la conquête de l’âme
sœur. Ce qu’il y a d’intéressant ici, c’est que malgré la distance (on est en
Chine), il y a quelque chose d’universel dans les relations homme/femme chez
les jeunes. La recherche du bonheur est partout la même.
A un autre niveau, symbolique celui là, il y a
la conquête du monde, car ce film se passe en grande partie dans le World
Park de Beijing, un parc thématique qui représente plusieurs merveilles du
monde; une façon de s’initier au monde, mais aussi de rêver de le
« conquérir ». Car si la Chine s’est d’abord ouverte économiquement,
là elle commence à s’ouvrir socialement, la procédure pour la demande de
passeport ayant été simplifié en 2003 en Chine. (1) Mais attention, si l’on
croit que la Chine s’ouvre pour qu’on la conquiert, c’est peut être l’inverse
qui va se passer. Elle s’ouvre pour nous conquérir, ses citoyens ayant soif du
monde! N’oublions pas que lorsqu’elle s’est ouverte à nos entreprises nous
croyions que c’était pour nous ouvrir ses marchés en mal de biens de
consommation, mais ce fut plutôt une occasion pour ses entreprises d’apprendre
et d’inonder ensuite nos marchés de leurs produits, beaucoup moins dispendieux
que les notre, car ils ont une main-d’œuvre abondante et bon marché. Et depuis
quelques temps ils achètent aussi des entreprises occidentales, même ici en
Amérique (2), ce qui est signifiant je crois.
Enfin, chez les jeunes urbains de Chine, nous
assistons à la conquête des nouvelles technologies de communications, surtout
le cellulaire et la messagerie texte, car ils font fureur selon le cinéaste
dans cette catégorie sociale. (3) Cependant, il y a une contrepartie à cette
technologie : c’est aussi un moyen de contrôle (tracking),
illustré par un couple secondaire, où l’amoureux questionne son amoureuse sur
ses absences de réponse à ses appels! Le contrôle étatique remplacé par le
contrôle individuel? Paradoxe intéressant de la liberté grandissante. Car la
consommation est aussi associée à des formes de contrôles : vos cartes de
crédits, de primes, NIP et cellulaire étant des moyens de suivre vos
comportements à la trace. Mais c’est là un autre débat.
Notes :
1. http://french.people.com.cn/french/200401/05/fra20040105_64763.html
2. Pensons à l’achat de la division PC d’IBM par Lenovo, le numéro un
chinois des ventes de micro-ordinateurs. Source : http://solutions.journaldunet.com/0412/041209_ibm_acquisition_lenovo.shtml
3. Dans
les notes de presse il est écrit
que “SMS text messaging by cell phone is the
preferred means of communication of young people”. Cela est illustré dans le film par l’usage de l’animation, ce qui fait
assez original.
Hyperliens
World Park : www.worldpark.com
Jia Zhang-ke: http://www.cineasie.com/Platform.html
Chine:
Ambassade en France: www.amb-chine.fr/fra/
Le quotidien du peuple en ligne (Chine) 0: http://french.people.com.cn
Toute la Chine: www.toutelachine.com
---
COUP DE FOUDRE À BOLLYWOOD / BRIDE
AND PREJUDICE (111 min.)
Sortie
le 25 février 2005
Réalisatrice: Gurinder
Chadha (Bend It Like
Beckham)
Mettant
en vedette: Aishwarya Rai, Martin Henderson et Daniel Gillies.
Tournée
en Inde / Angleterre / USA
Bride
and prejudice n'est pas uniquement l'adaptation d'une
histoire de romance classique de Jane Austen, mais une histoire réinventée dans
un monde maintenant globalement connecté.
Musique, danse et spectacle s'unissent à l'amour, à la vanité et aux
pressions sociales...
Commentaires
de Michel Handfield (23
février, 2005)
Si vous
prenez ce film pour ce qu’il est, une comédie romantique musicale, vous aurez
du plaisir, car le grand écran sert bien ce type de divertissement, d’autant
plus qu’il offre certaines scènes riches en couleurs. Et il y a des clins
d’oeils intéressants. Par exemple, le courriel remplace le courrier et on
est beaucoup plus rapidement impatient
dans l’attente d’une lettre qu’au temps du messager à cheval! Il y avait un
certain romantisme à attendre quelques semaines la lettre de l’être cher…
Aujourd’hui, une journée d’attente c’est une éternité à l’heure de la
messagerie instantanée.
Ce film,
même s’il ne se prend pas au sérieux, qu’il fait un gros clin d’œil, montre
quand même que la technologie, la mondialisation et l’abolition des frontières
font en sorte que cultures et traditions se confrontent de plus en plus à la
modernité! Les valeurs extérieures – sociales – changent et confrontent les
valeurs familiales et traditionnelles!
Enfin,
il me faut dire un mot de Lalita (Aishwarya Rai), l’héroïne de ce film : quels yeux! A
faire fondre. D’ailleurs Jullia Roberts a dit de
cette actrice « the world’s
most beautiful woman » (notes de presse). J’approuve!
Hyperliens
www.brideandprejudicethemovie.com/
Aishwarya Rai:
http://www.imdb.com/name/nm0706787/
http://www.aishwaryaworld.com/index.html
---
Inside Deep Throat
Fenton BAILEY & Randy
BARBATO (USA, 2005) 90 min. v.o. anglaise
Linda Lovelace (Boreman),
Gore Vidal, Erika Jong
Retour sur le cultissime
Deep Throat, qui suivait
les ‘tribulations’ d’une femme ne pouvant connaître l'orgasme que par la
fellation, puisque que de toute évidence, le clitoris est situé dans la
gorge... Réalisé par Fenton Bailey et Randy Barbato, Inside Deep Throat
examine l’impact social, culturel et politique de ce classique du cinéma porno
mettant en vedette Linda Lovelace. Lancé sur les écrans en 1972, Deep Throat a été le premier film
porno "grand public" avec une histoire, une bande sonore et une
distribution. Pouvez-vous épeler scandale?
À l’affiche du Cinéma du Parc dès le 18 février.
Commentaires de Michel Handfield (18 février, 2005)
Ce film fait un
retour sur « Deep Throat »,
premier film porno grand public (1972), projeté en salle plutôt qu’en privé. Un
événement en soi dans cette « Amérique » prude.
En même temps que
l’on parle de ce film l’on parle aussi du contexte social et politique de
l’époque Nixon (qui a dû démissionner suite au Watergate). La triche politique
versus le porno! Sucer un pénis à l’écran pouvait conduire à la prison, mais
pas la mauvaise gouvernance et la tricherie politique! On dit que les choses
ont changé depuis, mais une certaine Monica n’a
t-elle pas mis en jeu la carrière d’un certain Bill il n’y a pas si longtemps
encore pour une « affaire » qu’on ne nommait pas mais qui voulait
tout dire? Et ce Bill, n’a-t-il pas accru sa popularité par la suite en
bombardant la Bosnie et le Kosovo? (1)
Deep Throat fut un événement qui a suscité
des manifestations, des interdictions, des arrestations et des projections
illégales au vu et au su de tous, car c’était le temps des grandes remises en
question de l’ordre établi – de la liberté sexuelle à la guerre du Vietnam en
passant par la monté du « sex, drug and rock’n roll »! Si
l’on assistait au rejet du conservatisme étouffant d’un côté, de l’autre on
manifestait contre cette montée de libéralisme. Les conservateurs et les
« religieux » descendaient dans la rue pour appuyer la vertu
républicaine.
L’on y revient
maintenant avec l’administration Bush. D’ailleurs la loi qui a condamné Deep Throat est
toujours existante, même si elle n’est pas appliquée, la priorité étant à
l’antiterrorisme actuellement. Cependant, elle pourrait facilement être remise
en force, d’autant plus que la Cour
Suprême penche elle aussi de plus en plus vers l’ultra conservatisme chez nos
voisins du Sud!
En parlant de porno,
on parle aussi de psychologie féminine, car Gerard Damiano, le directeur de production, fut d’abord un
coiffeur et un « confesseur » de l’ennui, de la crise d’identité et
des désirs secrets de ces dames des années 60 qu’il coiffait avant de se lancer
dans le film pour adultes. Son but était de libérer ces femmes de l’ennui et de
faire partager leurs désirs intimes. D’ailleurs c’était Linda Lovelace qui
conduisait le jeu dans ce scénario, ce qui en faisait une sorte d’héroïne
féministe assumant sa liberté sexuelle. (2) Mais si tel était le cas dans le
scénario, était-ce vraiment le cas dans la réalité? Le film en discute.
En conclusion, le
contexte du temps – libération de la femme, contestation des jeunes face à
l’ordre établi, désir de briser l’interdit – explique le succès de ce film, car
en étant le premier film porno grand public à être diffusé en salle, aller le
voir devenait une prise de position politique! On n’allait pas voir un film
porno, on prenait position; on contestait l’ordre établi. Sinon on manifestait
dehors contre ce film. Quel marketing : ce film a ainsi rapporté
600 000 000 millions $ pour 25 000$ d’investissement!
Notes :
1. Sur Clinton, voir http://www.americanpresident.org/history/billclinton/
2. Voici
une citation que l’on retrouve sur
le site officiel du film (dans la section “production notes”): “As Bailey puts
it : What made the film interesting by today’s standards of
pornography was evident : you could argue that the story is almost
feminist, in that it’s the story of a woman seeking fulfilment; (…).”
Hyperliens :
Sur Inside Deep Throat :
http://www.insidedeepthroatmovie.com/
http://worldofwonder.net/insidedeepthroat/archives/2005/02/07/pornology.php
Larry Flynt, éditeur de Hustler
(que l’on voit dans ce film), qui a aussi un site d’opinions : http://www.larryflynt.com/
This website is the
official source for the historical materials created and received by the White
House during the administration of President Richard M. Nixon (1969-1974): http://nixon.archives.gov/index.php
SPECIAL COLLECTIONS, NIXON
WHITE HOUSE TAPES: http://www.ssa.gov/history/Nixon/scopenotes.html
Interview with a
federal prosecutor with the U.S. Department of Justice from 1989 to 1994, Taylor
has been involved in more than 700 obscenity cases throughout his career
http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/porn/interviews/taylor.html
---
WILBUR (version originale anglaise avec s.t. français)
Sortie en salles : Vendredi, 4 février 2005
http://www.wilburthemovie.co.uk
Réalisatrice: Lone Scherfig
Mettant en vedette: Jamie Sives, Adrian Rawlins
Wilbur tente sans relâche de mettre fin à ses jours mais sans avoir jamais réussi. Il est tout le contraire de son frère ainé, Harbour, un incurable optimiste qui s'est fixé comme but dans la vie d'apporter du bonheur dans celle de Wilbur. Ces deux frères excentriques vivent à Glasgow, où ils ont hérité d'une librairie délabrée - seul souvenir de leur père récemment décédé. Harbour est d'avis qu'une petite amie pourrait contribuer à remonter le moral de Wilbur mais c'est Harbour qui découvre l'amour sous les traits d'Alice, une timide et jolie mère célibataire qui assure le nettoyage de nuit à l'hôpital. Alice et sa petite fille, Mary, ne tardent pas à emménager dans la librairie, avec Harbour et Wilbur, et tous les quatre trouvent un peu de bonheur; Alice sort de sa coquille, Mary trouve une famille et Wilbur commence à découvrir un certain sens à la vie.
Bien que Harbour n'ait jamais été plus heureux, il porte en lui un lourd secret qu'il ne pourra cacher indéfiniment.
Commentaires de Michel Handfield (3 février, 2005)
On est ici face à deux frères dont l’un est
suicidaire et cynique à la fois, ce qui donne un humour fort intéressant à ce film qui aurait
pu facilement tourner au tragique. C’est rafraîchissant et particulier; un divertissement
intelligent. Bref j’y ai pris davantage de plaisirs que de notes et c’est
agréable de se laisser aller ainsi à l’occasion.
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Ma vie en cinémascope
Comédien(ne)s :
Alys Robi
Pascale Bussières
Paulo Michel
Barrette
Olivier Guimond Serge Postigo
Lucio Agostini
Denis Bernard
Alys (11-13 ans) Noémie Yelle
Bertine Johanne Marie Tremblay
Rosanna Adèle Reinhart
Manda Lise
Dion
Baloune Martin Cloutier
La Poune Nathalie
Mallette
Juliette Pétrie Chantal
Baril
Grimaldi Normand
Chouinard
Gérard Charles-André Bourassa
Alys enfant Ariel Gendron
Réalisatrice : Denise Filiatrault
Trame :
1952, Québec -- Alys Robi, chanteuse au sommet de sa popularité et reconnue
mondialement, est internée, malgré elle, par son père. Les autorités médicales
lui prescrivent le seul remède pour une guérison possible: la lobotomie. Sous
les lumières aveuglantes de la salle d’opération, Alys
voit ses 28 ans de vie défiler sous ses yeux. À cinq ans, Alice Robitaille fait déjà fureur à Québec, sa ville natale. À 13
ans elle part seule pour conquérir la grande ville, Montréal, sous le nom d’Alys Robi. Elle travaille d’abord
au théatre National avec “La Poune”
qui la prend sous son aile puis se joint à la troupe de Jean Grimaldi. Elle y
rencontre Olivier Guimond, son premier grand amour.
Ambitieuse, elle le quitte pour vivre une relation professionnelle et amoureuse
avec Lucio Asgotini qui
finira par lui briser le coeur. Alys Robi charme toute une génération par ses rythmes latins: « Tico, Tico », « Besame mucho ». Elle a conquis le
monde, jusqu’à Hollywood où les studios MGM la désirent et la presse américaine
la qualifie de « Déesse ». Alys Robi
incarne le rêve américain, une histoire de triomphe, de gloire, d’amour, mais
aussi une histoire qui dissimule une horrible vérité qui fera tout basculer.
Commentaires de Michel Handfield (25 janvier, 2005)
Si on peut sortir le gars, on ne peut sortir
l’analyste du gars! Ma blonde l’a appris à ses dépends. Elle m’a demandé
d’aller voir « Ma vie en cinémascope » que j’avais manqué en
visionnement de presse, victime d’une allergie alimentaire dont j’aurais pu me
passer. Et bien, je n’ai pu m’empêcher de partager mes réflexions avec mon palm
qui ne me quitte jamais! Ma blonde était encore un peu veuve de la techno! J’ai
ça dans le sang faut croire.
Je suis heureux de l’avoir vu, car j’aurais
manqué quelque chose. D’abord pour le phénomène Alys Robi, une « star » construite depuis son enfance
par son père qui croyait en elle. De son côté la petite Alice avait déjà de
l’ambition et du caractère… au point de s’en venir à Montréal, à 13 ans, contre
l’avis de son père, car Québec n’était plus assez grand elle!
Elle avait tout pour devenir une
« star » internationale. On parle souvent de Félix Leclerc comme d’un
précurseur, mais c’est oublier Alys, qui avait
entrepris une carrière internationale dès les années 40. Elle aurait pu être ce
que Céline Dion est aujourd’hui…
Sauf qu’elle était victime d’une forme de
maladie mentale qui la minait sournoisement (la maniaco-dépression)
et dont la seule solution à l’époque était la lobotomie. A cela ce sont ajoutés
les préjugés du temps (préjugés encore présent face aux personnes différentes)
concernant la maladie mentale. Ceci a fait que sa carrière n’a jamais pu
reprendre où elle s’était arrêtée. Aujourd’hui elle aurait tout simplement été
médicamentée et elle aurait poursuivi sa carrière. Avec de bons agents de
relations publiques, qui auraient dit qu’elle fut « victime de surmenage
car elle se donnait trop à son public », le tout aurait passé sans dommage
pour son image!
Elle fut donc doublement victime de son
temps : limitation sociale (préjugés) et scientifique (la médication
n’existait pas). C’est là qu’on voit l’importance de la R&D… qui est
pourtant toujours l’endroit le plus simple ou faire des coupures, du moins pour
l’État, car il n’y a pas de lien rapide et direct entre l’Investissement et les
résultats pour le politique. Qui est réélu pour des investissements qui
rapporteront peut être dans 10, 15, 20 ans et peut être plus? Le lien est bien
plus facile à faire avec une diminution d’impôt en cours de mandat, d’autant
plus que lorsqu’on parle d’investissement en R&D, ce n’est pas que dans le
domaine pharmaceutique, mais aussi dans les domaines plus soft de la
psychologie et des sciences sociales et humaines, beaucoup moins
« glamour », qu’il faut en faire. (1)
Enfin, ce film nous montre aussi un pan de
l’histoire du Québec et du burlesque, maintenant oublié (son dernier temple
ayant été le Théâtre des variétés de Gilles Latulipe
sur la rue Papineau), mais qui fut fort populaire jusqu’aux années 70.
D’ailleurs je me rappelle de la plupart de ces personnages haut en couleurs
(sauf Baloune) que l’on voyait aussi dans
l’environnement télévisuel des années 60 et 70.
Bref, un film qui a une qualité historique et de mémoire d’un milieu
disparu.
Note :
1. De plus, il est beaucoup plus
« glamour » pour un premier ministre d’être photographié devant une
entreprise pharmaceutique, entouré de quelques centaines d’employé(e)s, que de
remettre un chèque à un ou deux chercheurs/créateurs dans un bureau poussiéreux
d’une université ou d’un sous-sol de
maison s’ils sont indépendants. Et même l’opposition posera moins de questions
pour un gros chèque à une grande entreprise que pour un petit chèque à un ou
deux inconnus, si bonnes soient leurs idées ou leur création. De grandes
entreprises subventionnées sont ainsi parti avec le chèque et de petits
créateurs, faute de soutien, ont vendu leurs idées à des entreprises étrangères
qui les exploitent très bien. Il en est ainsi du réalisme politique!
Alys Robi :
http://www.qim.com/artistes/biographie.asp?artistid=231
http://www.glacombe.com/robi.html
Ressources :
http://www.servicevie.com/02Sante/Cle_des_maux/D/maux69d.html
http://www.mentyx.com/lemaillon/default.asp
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THE MERCHANT OF VENICE
Dès le 21 janvier au cinéma AMC
Forum à Montréal!
Al
Pacino, Jeremy Irons, Joseph Fiennes et la nouvelle venue Lynn
Collins (Les 50 premiers rendez-vous) sont les vedettes du film The Merchant of Venice du
réalisateur Michael Radford, une version stylisée de
l’œuvre de William Shakespeare, un récit classique du 16e siècle où
s’entremêlent moralité, vengeance, rédemption et amour. Le film, adapté et réalisé par Radford
(Le facteur), porte pour la première fois la pièce au grand écran.
En 1596,
Venise était la ville la plus libérale d’Europe, pourtant elle avait aussi une
face cachée. Il était interdit aux Juifs d’y accéder à la propriété, c’est
pourquoi ils s’adonnaient à l’usure, le prêt d’une somme d’argent contre
intérêt. Or cette pratique était
contraire à la loi chrétienne. Les Vénitiens raffinés fermaient les yeux sur ce
fait, mais pour les fanatiques religieux, qui détestaient les Juifs, il en allait
tout autrement.
C’est
sur cette toile de fond que se déroule l’histoire d’un groupe de chrétiens et
de leurs interactions avec le Juif usurier Shylock (Pacino). Antonio (Irons), propriétaire de navires
marchands, emprunte 3000 ducats à Shylock afin que son jeune ami Bassanio (Fiennes) ait l’argent nécessaire pour courtiser
la belle Portia (Collins). Shylock – amer d’avoir essuyé les insultes
d’Antonio – pose cependant une condition.
Si la somme ne lui est pas rendue dans trois mois, il pourra alors se
dédommager en nature en taillant une livre de chair sur le corps d’Antonio.
Lorsque
les vaisseaux d’Antonio font naufrage dans une tempête et que ce dernier est
incapable de rembourser le prêt, Shylock réclame son dû. Alors que Bassanio
cherche désespérément à sauver Antonio de son sort, voilà qu’un intervenant
inattendu leur porte une aide miraculeuse.
Le film
– d’une grande richesse picturale – a été partiellement tourné à Venise,
utilisant des sites comme le palais des Doges et le pont du Rialto. Il est également truffé de véritables détails
vénitiens du 16e siècle comme les chapeaux rouges (dont les Juifs devaient se
coiffer en public pour qu’on les identifie), les seins (que les prostituées
devaient exhiber pour prouver qu’elles étaient des femmes) et les masques (que
les hommes portaient lorsqu’ils ne voulaient pas être vus en train de faire des
choses qu’ils n’étaient pas censés faire).
L’équipe
artistique comprend le directeur de la photographie Benoît Delhomme
(L’honneur des Winslow, L’odeur de la papaye verte), le chef décorateur Bruno Rubeo (Gladiateur, Miss Daisy et son chauffeur) et le
compositeur Jocelyn Pook (Les yeux grands fermés).
The Merchant of Venice est distribué au Canada
par Mongrel Media et au Québec par Atopia.
Commentaires
de Michel Handfield
(20 janvier, 2005)
Même si Shakespeare (1564-1616) à
bien traversé le temps, signe d’une universalité de
son œuvre, il reproduit aussi des préjugés de son époque. (1) On le voit bien
dans « Le marchand de Venise » qui joue à la fois sur le drame et la
comédie, mais aussi sur les préjugés du temps concernant les Juifs (écrit vers
1596), ce que Shylock incarne parfaitement! (2) A l’époque, être Juif n’était
pas bien vu dans ce monde Chrétien qui favorisait davantage la conversion que
l’intégration et où le multiculturalisme n’était même pas une vue de
l’esprit!
Ce film est à la fois poétique et
politique, historique et divertissant, ce qui n’est pas peu dire. Il est aussi
artistique, car les images sont bien léchées. La qualité de la photographie est
une chose que je mentionne rarement, mais que je me dois de souligner ici, car
elle m’a particulièrement frappée.
Notes :
1. Il
est difficile qu’il en soit autrement, car on voit les choses avec notre
culture et celle-ci dépend de notre éducation, de notre environnement, de nos
croyances religieuses ou non, d’un contexte sociopolitique, des idéologies
dominantes, etc. C’est un peu comme une paire de lunette qui colore ce que l’on
voit. Selon nos croyances, nos lunettes pour voir le monde ne sont pas de la
même couleur. La même chose est vraie aujourd’hui. On ne voit pas le monde de
la même façon selon ce qu’on lit, ce que l’on écoute à la radio ou ce que l’on
regarde à la télé!
2. Au sujet de cet antisémitisme, je
recommande aux lecteurs intéressé par cette question le livre suivant dont
nous avons parlé dans notre page livres:
Hertzberg, Pr. Arthur, 2004, Les origines de l’antisémitisme
moderne, France : Presses de la renaissance, Collection : Société
Thème : Documents (ISBN : 2-85616-899-X, Prix : 22 €)
Hyperliens :
http://www.sonypictures.com/classics/merchantofvenice/flash.html
http://www.gradesaver.com/ClassicNotes/Titles/merchantvenice/
Référence :
Shakespeare, The library Shakespeare –
illustrated by Sir John Gilbert, George Cruikshank,
and R. Dudley, London (original XIXe siècle) / India (reproduction,
2004)
---
Cannes Advertising Festival
2004
À l’affiche dès le 7 janvier, Cinéma du Parc
Une fois encore, les
publicitaires du monde entier sont entrés en lice pour rafler les lions de
Cannes 2004, prix convoités qui récompensent les
meilleures publicités du monde. Faisant face à un marché de consommateurs de
plus en plus immunisé face à la publicité traditionnelle, ceux-ci poussent
l'enveloppe créatrice pour atteindre des sommets d’audace et d’ingéniosité. Les Lions de Cannes, c’est le mariage réussi entre
l'art et le commerce.
Hyperlien
Commentaires de
Michel Handfield (6 janvier, 2005)
La pub d’aujourd’hui joue sur l’humour, le cynisme,
l’ironie et les références historiques; elle peut être réaliste, caricaturale
ou contrastante, mais elle est toujours actuelle, sinon elle ne toucherait pas!
Comme Bell qui utilise le contexte agricole des débuts du XXe siècle pour
présenter ses technologies du XXIe avec humour. Malheureusement ces pubs de
Bell n’y sont pas, mais peut être y seront-elles l’an prochain car elles sont
du calibre qu’il faut selon nous.
On voit aussi que la
pub est moins régionale, davantage « mondialisée ». On fait de plus
en plus face à des campagnes internationales, passe partout, ce qui amène un
autre genre de créativité, car le degré d’acceptabilité n’est pas le même d’une
société à l’autre. Moins de scène osée et davantage de musique – qui est un
langage universel. Bref, on a ainsi un survol des valeurs partagées, du moins
en occident.
A un autre niveau,
mes annonces « commerciales »préférés ont été la bande dessinée
d’Evian et l’annonce de Pepsi Grip pour
la chorégraphie! Nike mérite aussi une mention et quelques annonces
d’automobiles – dont Peugot - n’étaient pas à
dédaigner. Mais ce sont là des entreprises qui ont des moyens financiers.
Dans les pubs non
commerciales à caractère social j’ai retenu la pub sur l’affirmation gay. On y
apprend que « sortir du placard » n’est pas aisé aux Etats-Unis, où
vous pouvez être congédié du seul fait de votre orientation sexuelle dans 36
États! Et les USA disent vouloir implanter la démocratie dans le monde?
Laquelle? (1)
Dans la même
catégorie, j’ai aussi apprécié la pub contre le tabac : Tobacco kills
1200 people a day in America! Mais étant un non fumeur et, surtout, n’ayant
jamais fumé, je l’ai retenu dans un contre emploi qui ne lui était pas destiné,
car cette pub m’a fait réaliser que Ben Laden aurait
dû investir dans les compagnies de Tabac plutôt que dans le terrorisme! Il
tuerait ainsi 3,600 personnes par trois jours, soit l’équivalent de 121
« World Trade Center »
par année seulement aux USA; il engrangerait des profits considérable; et,
enfin, il pourrait contribuer légalement à un grand parti politique pour
influencer le choix du futur candidat à la présidence des USA avec ses profits,
car le terrorisme économique, contrairement au terrorisme politico-religieux,
est bien vu au royaume de la démocratie économique! Money Talk! (2)
Une pub, une fois
lancée, peut atteindre sa cible ou non; susciter des réflexions; ou avoir un
impact autre que celui pour lequel elle fut créée. (3) L’important est que cet
impact ne soit pas négatif pour le produit si ce n’est pas le but recherché!
(4) Il ne faut surtout pas que la pub aie un effet négatif envers son propre
produit au point qu’une fois que le message est vu, on se dise qu’on n’achètera
plus jamais ce produit à moins que tel soit le but, comme dans les campagnes
anti-tabac ou contre l’ivresse au volant! Mais parfois l’ironie peut aussi
utiliser cette arme, comme dans une campagne de sirop d’il y a quelques années
qui disait en quelque sorte ceci : il est tellement mauvais (au goût),
qu’il tue le rhume! (5)
A voir si vous vous
intéressez à la pub ou à l’évolution sociopolitique de nos sociétés, car la pub
joue sur ces thèmes et en est un révélateur. A vous de vous faire séduire ou de
la décoder pour le bon plaisir du commanditaire ou pour le votre!
Notes :
2. http://www.notbuyinit.org/facts/tobacco_kills.html)
3. Ce fut le cas d’une campagne sur le lait au
Québec qui a remis certains chanteurs à la mode au point que la Fédération des
producteurs de lait a sorti un CD « Le lait, l’album Blanc » (72435
30741 2 8) reprenant les thèmes de cette série publicitaire où déferlait des
tubes d’Adamo, Trenet, Piaf, Dalida et quelques
autres!
4. Certaines pubs ont tué leur produit, mais il
est difficile d’en trouver des exemples, car elles ont si bien réussi qu’on les
a oublié…
5. De mémoire, c’était le sirop Buckley, dans une campagne publicitaire dans les autobus de
Montréal (Québec, Canada) et dans les magazines - probablement dans les années
80. C’est dire qu’elle fut efficace.
---
Dig!
Au Cinéma du Parc
Sortie : 7 janvier
Ondi TIMONER (USA, 2004) 115 min. v.o. anglaise.
Documentaire. Anton Newcombe, The
Dandy Warhols.
Dig! retrace le parcours de
deux groupes de rock américains prometteurs au milieu des années 90, les Dandy Warhols et Brian Jonestown
Massacre. Pendant huit ans, la réalisatrice Ondi Timoner a suivi avec la grande plus attention le destin des
deux leaders en décrivant les relations conflictuelles d'amitié et de rivalité
qui les animaient. Une immersion inédite dans le monde féroce du showbiz. Grand
prix du jury au Sundance Festival.
Hyperliens
www.brianjonestownmassacre.com
Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)
Pour qui s’intéresse
à l’arrière scène et à la vie excessive d’un groupe hard rock qui mêle succès,
drogue et conflits personnels. Bonne musique et prise de vue criante de vérité.
La vie hard core!
On y apprend aussi
que les compagnies de disques peuvent perdre avec 9 groupes/artistes sur 10,
mais que celui qui rapporte couvre toutes les pertes! Vérité ou mythe? Vérité
pour certaines entreprises ou pour toute l’industrie?
---
Réalisateur: ALEJANDRO AMENABAR (The Others, Open your eyes, Thesis)
Mettant en vedette: JAVIER BARDEM (Before
Night Falls)
EUROPEAN FILM AWARDS – GAGNANT, MEILLEUR ACTEUR
ET MEILLEUR RÉALISATEUR
NATIONAL BOARD OF REVIEW – MEILLEUR FILM EN
LANGUE ÉTRANGÈRE
FESTIVAL DE VENISE – MEILLEUR ACTEUR
The Sea Inside est un
film fort et émouvant qui relate les souffrances endurées par Ramon à la suite
d’un accident l’ayant laissé avec une paralysie totale, et son combat pour
obtenir un droit à l’euthanasie. Depuis l’accident, sa seule ouverture vers le
monde est la fenêtre de sa chambre à côté de la mer et son seul désir est de
terminer sa vie dignement. Une intrusion douce et poétique dans le monde de la
souffrance physique et psychologique.
Hyperliens
ALEJANDRO
AMENABAR :
http://www.clubcultura.com/clubcine/clubcineastas/amenabar/index.htm
Site du film (espagnol) : www.mar-adentro.com
Commentaires de Michel Handfield (6 janvier, 2005)
On est ici face à un
film sur la vie; la qualité de vie; la
valeur de vivre ou de survivre; l’espoir et le désespoir.
Le suicide peut il
être choisi par un malade, un accidenté ou handicapée de la vie? Peut il
utiliser les autres comme instruments de son propre suicide ou en fait-il des
assassins s’ils ne peut le faire lui même et que tel est son choix réfléchi? Si
la peine de mort est remise en question, au nom de l’éthique, la peine de vie
doit-elle l’être aussi?
On est ici face à
une question personnelle d’évaluation de SA vie, de SA qualité de vie. Une
question difficile où il aurait été aisé de tomber dans le pathétique. Mais ce
film est ensoleillé malgré la gravité du sujet et ne tombe jamais dans le
mauvais goût. A voir, car ce n’est pas triste, mais profond, philosophique et
humain. Sujet difficile s’il en est un, mais fort bien traité. Ses nombreux
prix sont amplement mérités.
###
Sortie
en salles: Vendredi, 11 mars 2005
Directeur: Oliver Hirschbiegel
Mettant
en vedette:
Bruno Ganz, Juliane
Kohler, Alexandra Maria Lara
Nominated, Best Foreign Language Film, Academy
Awards 2005
(Nominé
pour l'Oscar du meilleur long-métrage en langue étrangère)
Winner, Audience Award, Bavarian Film Festival
2005
Winner, Best Production, Bavarian Film Festival
2005
Winner, Best Actor - Bruno Ganz,
Bavarian Film Festival 2005
BERLIN,
AVRIL 1945. Le IIIe Reich agonise. Les combats font
rage dans les rues de la capitale. Hitler, accompagné de ses généraux et de ses
plus proches partisans, s'est réfugié dans son bunker, situé dans les jardins
de la Chancellerie. À ses côtés, Traudl Junge, la secrétaire
particulière du Führer, refuse de l'abandonner. Tandis qu'à l'extérieur la
situation se dégrade -- l'Armée Rouge se rapproche et la ville est ravagée par
les bombardements -- Hitler vit ses dernières heures et la chute du régime,
retranché derrière les murs épais de son bunker.
Distribué
au Québec par Vivafilm, « La Chute » met en vedette
Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Corinna
Harfouch, Ulrich Matthes, Juliane Köhler et Thomas Kretschmann. Le film réalisé par Oliver Hirschbiegel prendra l’affiche en version originale
allemande avec sous-titres anglais (Downfall), en
version originale allemande avec sous-titres français et en version française
(La Chute). Voici les détails à ce sujet :
Dès le
vendredi 11 mars :
Cinéma
Quartier Latin (Montréal) - Version doublée française
Cinéma
Star Cité (Montréal) - Version doublée française
Cinéma
Odéon Ste-Foy - Version doublée française
Cinéma
Le Clap (Ste-Foy) – V.O.
allemande avec sous-titres français
Cinéma
AMC (Montréal) - Version originale allemande avec sous-titres anglais
Cinéma
Du Parc (Montréal) – V.O. allemande avec sous-titres
anglais
Dès le
vendredi 18 mars :
Cinéma
Ex-Centris (Montréal) – V.O. allemande avec
sous-titres français
Commentaires
de Michel Handfield
(11 mars, 2005)
Ce film a fait parler depuis sa sortie européenne. Certains
lui reprochent de ne pas montrer l’horreur du nazisme, mais de se concentrer
sur Hitler et son entourage immédiat, piégé dans son Bunker pendant que Berlin
est sous le feu des russes, comme s’ils étaient les victimes de la guerre…
alors qu’ils en étaient les bourreaux.
Tel n’est pas le propos de ce film et c’est un choix éditorial
du cinéaste que nous respectons, car d’autres films ont déjà montré l’horreur
du nazisme avant lui et d’autres le montreront après lui. Ce long métrage (155
min.) nous montre plutôt un leader, qui a mené son peuple et le monde à
l’horreur, dans ses derniers retranchements et qui croit jusqu’à la fin qu’il
avait raison; que l’histoire retiendra de lui qu’il avait raison!
C’est un film sur la folie contreproductive des idéologies
et des croyances : Crois ou meurt! Vous êtes avec nous ou contre nous! Il
n’y a pas de place au dialogue et à la réflexion. Il n’y a surtout pas de place
au doute! Pour moi, qui est membre des sceptiques du Québec et un admirateur de
John Ralston Saul, qui fait en quelque sorte l’éloge du doute dans ses essais,
ce film est venu me chercher très fortement. (1)
***
Certains lui reprochent
aussi de montrer un Hitler trop humain, comme s’il ne l’était pas. Pour notre
part, pour répondre à ces critiques, nous disons que oui, Hitler était un
humain! Il serait dangereux d’excuser
Hitler et ceux qui ont élaboré ce système en les qualifiants de fous ou de
déments, car ce serait croire qu’une telle chose n’est plus possible, que ce
n’était qu’un accident de l’histoire alors que tel n’est pas le cas :
l’horreur fabriquée par les Hommes et leurs constructions idéologiques ne s’est
pas arrêtée avec Hitler. Le stalinisme fut aussi une idéologie de l’horreur
construite sur des principes soit disant juste. (2) Et il y en eu d’autres
depuis, mais dans une moindre démesure et plus localisé.
Cependant, où il est allé plus loin que tous les
autres, ce qu’on espère qu’on ne
reproduira plus jamais, c’est qu’il a instrumentalisé et industrialisé
l’extermination des juifs : le nazisme a construit tout un système
industriel d’extermination des juifs avec contrôle bureaucratique, transport routier et ferroviaire, usines
crématoires, etc. Il appliquait systématiquement le mode de production
industriel à son œuvre raciste. C’est ce qui fait la différence entre le
nazisme et tout ce qui l’a précédé ou suivi depuis. Ce qui dérange, c’est
justement qu’on ne le voit pas. Seul le propos reste pour nous fait réaliser
que l’antisémitisme date d’avant lui (3) et existe toujours (4); qu’on l’entend encore dans bien des milieux
et dans toutes les classes sociales de nos sociétés dites avancées, parfois même près de nous. L’image de
l’horreur ne vient pas nous en « distraire ».
***
Être ainsi accroché à
une idée n’est pas rare. Combien sont accroché à l’idée que la chance va
tourner et qu’ils vont gagner au casino? Combien croient que Dieu inspire tous
leurs gestes, même politique? Certains fondamentalistes chrétiens – les
sionistes chrétiens - croient que lorsque les juifs retrouveront l’État
d’Israël tel que définit dans la Bible, nous assisterons au retour du Christ et
à la paix, ce qui les conduit à être contre toutes négociations avec les
Palestiniens, car ces négociations touchent les frontières d’Israël. Pour
eux, il est inconcevable de ne pas
respecter les frontières bibliques, car la volonté de Dieu est non négociable
même pour la paix! (5) L’aveuglement idéologique n’est pas le propre d’Hitler,
du fascisme ou du nazisme; de la folie comme nous aimerions trop souvent le
croire pour nous rassurer. C’est ce mythe que ce film démonte. C’est le second
degré de ce film.
***
Il
y a plus : cette idéologie fut suivit par une majorité de citoyens qui se
justifiaient rationnellement. Tout peuple est susceptible de voter pour un tel
leader charismatique au nom d’intérêts individuels, car les Allemands qui ont
voté pour lui n’étaient pas tous des idiots. Pas plus que les États-uniens de 2004 :
« All
present had been so certain that the election would go the other way. How could
it not? The American people might be dumb, but were they also deaf and blind?
Who but a lunatic or a columnist for the New York Post could fail to see
President George W. Bush as a dishonest and self-glorifying braggart lost in
the fog of a quack religion.
Surely the facts spoke for themselves. Under a pretext demonstrably false, the
man had embarked the country on a disastrous and unnecessary war, mortgaged its
economic future to foreign banks, assigned
the care of the natural environment to the machinery certain to strip the land,
poison the water, and pollute the air. What else did a voter need to know?
Didn’t people read the papers, looks at the news broadcasts from Baghdad,
wonder what had happened to their pension or their job? » (6)
Aujourd’hui, au nom des baisses d’impôt, on est prêt à voter
pour un gouvernement qui annonce des coupes dans le filet social, même si cela
met à risque la santé de nos concitoyens. Demain sera-t-on prêt à voter pour un
gouvernement qui prônera l’euthanasie des personnes en soin palliatif, non
autonome ou confiné à un « coma de vieillesse » au nom du manque de
ressources dans le système de santé ou d’une saine gestion des fonds publics?
Car décider de les garder en vie implique des choix, comme de hausser les
impôts individuels ou de taxer les profits des entreprises, ce qui nous met en
position non concurrentielle face à des pays offrant moins de services… Et on
peut toujours se justifier en disant que si ce n’était pas de la technologie
médicale – ce qui inclut la médication – il y a longtemps que la nature aurait
fait son œuvre.
Par moment le discours d’Hitler est très contemporain et
ressemble au discours managérial et à l’idéologie du droit naturel prônée dans
les milieux conservateurs d’aujourd’hui! Ne disent-ils pas qu’il faut couper
l’aide sociale aux indigents, car c’est ce qui les empêche de travailler? Que ce n’est pas le rôle de
l’État de soutenir les pauvres, mais de la charité, car l’État n’a aucune
responsabilité. Malthus n’est-il pas réhabilité dans certains milieux? Son
discours dans l’air du temps? Jugez-en :
« Un
homme qui naît dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir des moyens
d’existence de ses parents auxquels il peut justement les demander, et si la
société ne peut utiliser son travail, cet homme n’a pas le moindre droit à la
plus petite portion de nourriture, et en réalité il est de trop sur la terre.
Au grand banquet de la nature, il n’y a
pas de couvert mis pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne
tarde pas à mettre cet ordre elle-même à exécution. » (7)
***
La raison peut elle conduire à la déraison? Voilà qui dérange aussi, car Hitler
fut rationnel jusqu’à la fin. Il gère la guerre comme un manager qui va
jusqu’au bout de son idée. Il lui est inconcevable d’arrêter ou de reculer, car
ce serait reconnaître s’être trompé. Et le propre d’une idéologie n’est-elle
pas d’être « vraie » contre vent et marée! N’importe quel leader politique peut ainsi déraper :
”But if this
is still the Age of Reason and if Hitler is the great image of reason’s dark
side, then he is still very much with us.” (8)
C’est le principe de la contreproductivité : toute
chose poussée à l’extrême à l’effet contraire à celui recherché! (9) On vit un
manque de doute et de scepticisme. Hitler et ses proches ne doutaient pas. Ils
avaient la Foi en leur idéologie. Hitler ne fut d’ailleurs pas seul à se
suicider avec Eva Braun. Certains de ses disciples se sont suicidés à sa suite
et ont même tué leurs enfants pour ne pas qu’ils vivent dans un monde où il n’y
aurait pas de nationalisme socialisme (nazisme); pour ne pas qu’ils voient ce
monde irrationnel, dégradé et dépravé qu ‘est le monde libéral…
***
Hitler n’était pas fou. Il a poussé la rationalité au delà
de ses limites en partant d’une fausse hypothèse – une idéologie simpliste basé
sur la pureté de la race et la haine du Juif
– qui l’a conduit à l’horreur que l’on a connu. C’est ce qui fait peur
dans ce film, car on saisis que l’on n’est jamais à l’abri de tels dérapages
idéologiques même si l’on veut se convaincre du contraire.
Notes :
1. Saul, John Ralston:
1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book / 2000, Les Bâtards de Voltaire,
Petite bibliothèque Payot
1994, 1995, The Doubter's companion, Toronto: Penguin
book / 1996, Le compagnon du doute, Essais Payot
Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization,
Canada: CBC/SRC – Anansi / 1997, La
civilisation inconsciente, Essais Payot
2. A ce sujet nous pensons à deux documentaires
que nous avons vu à l’occasion du Festival des Films du Monde de Montréal
(2004) sur lesquels nous avons écrit en nos pages :
Camarades, il était une fois les communistes
français. Documentaires du monde, 2004 / Vidéo / Couleur
/ 160 min, Réalisateur : Yves Jeuland
La femme de Staline / Stalin’s wife (Russe avec sous-titres), États-Unis – Russie, Documentaires du monde,
2004 / Vidéo / Couleur / 115 min, Réalisateur Scénariste: Slava Tsukerman
Voir le Vol. 6 no.2
de Societas Criticus à Bibliothèque et Archives Canada :
http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/
3. Hertzberg, Pr. Arthur, 2004, Les
origines de l’antisémitisme moderne, France : Presses de la
renaissance
4. À ce sujet, deux livres nous viennent à l’esprit :
Taguieff, Pierre-André, 2002, La couleur et le sang – Doctrines
racistes à la française,
France : Mille et une nuits et fondation du 2 mars
Morin, Edgar, 1969, La rumeur d'Orléans, France: Seuil.
5. Voir Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush,
France/Canada : Plon/Transcontimental. Nous en
avons d’ailleurs parlé dans Societas Criticus Vol. 5 no. 2
6. Lapham,
Lewis H., Notebook: True blue, in Harper’s, January 2005, p. 9)
7. Malthus, 1803, Essai sur le principe de la population,
cité par Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale,
Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études
socio-économiques de l'UQAM, p. 55
8. Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's
Bastards, Toronto: Penguin book, p. 73. En fait les pages 73 à 76 sont intéressantes sur ce sujet.
9. ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale,
Paris: Seuil, coll. Point
Hyperliens
Les
sceptiques du Québec : www.sceptiques.qc.ca
Site
officiel du film: www.downfallthefilm.com
Museum of tolerance :
http://motlc.wiesenthal.com/index.html
The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority : http://www.yadvashem.org.il/
Union
des Patrons et des Professionnels Juifs de France : www.reinfo-israel.com
La
résistance allemande au nazisme et autres textes : http://resistanceallemande.online.fr/
Les
camps de concentration et les centres d'extermination 933-1945 : www.lescamps.org
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Michel Handfield
25 janvier, 2005
Hier matin j’ai assisté à l’annonce des finalistes
de la 7e Soirée des Jutra en présence de Michel Côté,
président, et d’Henry Welsh, délégué
général de la grande nuit du cinéma, au Ritz Carlton (Salon ovale).
Ce type de reconnaissance en est une des pairs.
Les candidatures ne sont pas inscrites, mais automatiques dès qu’un film a fait
au moins 1 semaine en salle au Québec. Quant aux finalistes, ils sont désignés par les pairs
(1er tour de vote) et les gagnants pour chaque catégorie sont
choisis par tous les membres votants (2e tour de vote). Dans le cas
des documentaires il y a quelques différences, dont la principale est qu’ils
doivent être soumis. Cela se comprend selon nous, car les documentaires n’ont
pas nécessairement la même carrière; ils se retrouvent davantage à la télé
(généraliste ou spécialisée) qu’en salles.
Pour notre part, parmi les films en nominations,
nos gagnants seraient les 3 films suivants pour leurs problématiques
sociales,:
Elles étaient cinq (problématique sociopolitique évidente : les libérations
conditionnelles)
Ma vie en cinémascope (problématique de la santé mentale dans la société et aspect
historique)
Jack Paradise (aspect historique)
Sélection des communiqués
Note de la rédaction : Ayant reçu près d’une vingtaine de pages de communiqués, nous avons
fait une sélection et un montage de ceux ci. Ainsi, au lieu de reproduire la
liste des films nominés pour Alliance Atlantis Vivafilm,
nous avons plutôt mis le nom d’Alliance Atlantis Vivafilm
en caractère gras dans la liste officielle et n’avons donc conservé que le
texte de leur communiqué par exemple, ce qui est moins lourd pour le
lecteur.
***
LISTE DES FILMS AVEC LEURS NOMINATIONS
Aimants (Les) (Prod. Go Films, dist.Alliance
Atlantis Vivafilm)
Meilleur film
Nicole Robert, Gabriel Pelletier
Meilleure réalisation
Yves Pelletier
Meilleur scénario
Yves Pelletier
Meilleure actrice
Isabelle Blais
Meilleure actrice de soutien Sylvie Moreau
Meilleur acteur de soutien
Emmanuel Bilodeau
Meilleure musique
Carl Bastien, Dumas
Camping sauvage (prod. Lyla
films/Ciné-roman, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleure coiffure
Linda Gordon
Comment conquérir l’Amérique en une nuit (prod.
Boréal films, Dist. Équinoxe)
Meilleur montage image
Hélène Girard
Dans une galaxie près de chez vous (prod. Zone 3,
dist. TVA Films)
Meilleur scénario
Pierre-Yves Bernard, Claude Legault
Meilleur acteur
Guy Jodoin
Meilleur acteur de soutien
Stéphane Crête
Meilleure direction artistique
Jean Babin
Meilleure direction de la photographie Serge Desrosiers
Meilleure musique
Michel Cusson
Dernier tunnel (Le) (prod. Bloom Films, dist. Christal Films)
Meilleur acteur
Michel Côté
Meilleure actrice de soutien
Marie-France Marcotte
Meilleure actrice de soutien
Céline Bonnier
Meilleur acteur de soutien
Jean Lapointe
Meilleure musique
Michel Corriveau
Meilleur son
Dominique Chartrand,
Christian Rivest,
Gavin Fernandes, Pierre Paquet
Meilleur montage image
Jean-François Bergeron
Meilleur maquillage Claudette Beaudoin-Casavant
Elles étaient cinq (prod. Forum Film/Remstar, dist. Remstar/Alliance
Atlantis Vivafilm)
Meilleur film Maxime
Rémillard, Richard Lalonde
Meilleur scénario
Chantal Cadieux,
Ghyslaine Côté
Meilleure actrice
Jacinthe Laguë
Meilleure actrice de soutien
Brigitte Lafleur
Meilleure direction de la photographie Alexis
Durand-Brault
Meilleur montage image
Richard Comeau
Meilleur maquillage
Odile Ferlatte
Head in the Clouds (prod. Remstar, dist. Remstar/Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleurs costumes
Mario Davignon
Meilleure coiffure Réjean Coderre
Jack Paradise (prod.
Nanouk Films/Verseau int.,
dist. K-films Amérique)
Meilleure musique
James Gelfand
Ma vie en cinémascope (prod. Cinémaginaire,
dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleur film
Denise Robert, Daniel Louis
Meilleure réalisation
Denise Filiatrault
Meilleure actrice
Pascale Bussières
Meilleur acteur de soutien
Serge Postigo
Meilleur son
Donald Cohen, Marie-Claude Gagné,
Michel
Descombes
Meilleure direction artistique
Normand Sarrazin
Meilleurs costumes
Denis Sperdouklis
Meilleur maquillage
Marie-Angèle Breitner-Protat
Meilleure coiffure
Michelle Côté
Mémoires affectives (prod. Palomar, dist. Alliance
Atlantis Vivafilm)
Meilleur film
Barbara Shrier
Meilleure réalisation
Francis Leclerc
Meilleur scénario
Marcel Beaulieu, Francis Leclerc
Meilleur acteur
Roy Dupuis
Meilleur montage image
Glenn Berman
Monica la mitraille (prod.
Cité-Amérique, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleure réalisation
Pierre Houle
Meilleure actrice
Céline Bonnier
Meilleure direction artistique
Michel Proulx
Meilleurs costumes
Michèle Hamel
Meilleure coiffure
Denis Parent
Nouvelle-France (co-prod. Melenny
Productions, dist. Christal Films)
Meilleur acteur
David La Haye
Meilleure direction artistique
Jean-Baptiste Tard
Meilleure direction de la photographie Louis
de Ernsted
Meilleur son Claude Lahaye,
Colin Miller, Adrian Rhodes
Meilleurs costumes
François Barbeau
Meilleur maquillage
Kathryn Casault
Papillon bleu (Le) (prod. Galafilm, dist. Alliance Atlantis Vivafilm)
Meilleure direction de la photographie Pierre Mignot
Peau blanche (La) (prod. Zone films, dist.
Films Séville)
Meilleur son
Serge Bouvier, Simon Brien,
Martin Pinsonnault ,
***
Montréal, le 24 janvier 2005. C’est aujourd’hui lors d’une conférence de presse que les finalistes
aux prix Jutra 2004 ont été dévoilés. Les gagnants seront connus lors de la 7e
Soirée des Jutra, une présentation de Sears.
La soirée se tiendra le dimanche 20 février. Elle sera animée par Patrick
Huard et sera télédiffusée par Radio-Canada en direct du Théâtre Maisonneuve de
la Place des arts dès 19 h 30. ARTV donnera le coup d’envoi à 18 h 30 avec Tapis
rouge pour les Jutra, une émission spéciale animée par Marie-Christine Trottier et Catherine Pogonat.
Toute de suite après la soirée, également sur ARTV, René Homier-Roy
s’entretiendra avec les lauréats, dont le meilleur acteur et la meilleure
actrice, dans une édition spéciale de Viens voir les comédiens.
Cette année, le Jutra-Hommage sera remis à Michel Brault, accompagné d’une bourse de
5000$, offerte par l’Association des Producteurs de Films et de Télévision du
Québec (APFTQ).
Avec, respectivement, 9, 8 et 7 nominations, Ma vie en cinémascope, Le
Dernier Tunnel, Elles étaient cinq et Les Aimants récoltent le plus de nominations pour les Prix Jutra 2005.
En nomination dans 9 catégories, Ma vie en cinémascope, de Denise Filiatrault, met en valeur de nombreux finalistes, dont
Pascale Bussière dans la catégorie meilleure actrice,
Serge Postigo comme meilleur acteur de soutien. La
production de Denise Robert et Daniel Louis est finaliste dans les
principales catégories: film, réalisation, direction artistique (Normand
Sarrazin), costumes (Denis Sperdouklis), maquillage
(Marie-Angèle Breitner-Protat), son (Donald Cohen,
Marie-Claude Gagné, Michel Descombes) et dans la
nouvelle catégorie honorés cette année, la coiffure (Michelle Côté).
Produit par Pierre Gendron et Christian Larouche, Le Dernier Tunnel d’Érik Canuel, obtient 8
nominations, dont celles du meilleur acteur (Michel Côté), du meilleur acteur
de soutien (Jean Lapointe) et deux nominations pour la meilleure actrice de
soutien (Céline Bonnier et Marie-France Marcotte), ainsi que pour la meilleure
musique (Michel Corriveau), maquillage (Claudette Beaudoin-Casavant)
et montage (Jean-François Bergeron) et son (Dominique Chartrand,
Christian Rivest, Gavin Fernandes, Pierre Paquet).
Avec 7 nominations, Les Aimants de Yves Pelletier, produit par Nicole
Robert et Gabriel Pelletier, se distingue, entre autres, dans la catégorie du
Meilleur film, ainsi que dans celles de la réalisation, du scénario (Yves
Pelletier), de la meilleure actrice (Isabelle Blais), de la meilleure
actrice de soutien (Sylvie Moreau), du Meilleur acteur de soutien (Emmanuel
Bilodeau) et de la meilleure musique (Carl Bastien-Dumas).
Elles étaient cinq de Ghyslaine Côté, produit
par Maxime Rémillard et Richard Lalonde obtient
également 7 nominations, entre autres pour le meilleur film, meilleur scénario
(Chantal Cadieux, Ghyslaine
Côté), meilleure actrice (Jacynthe Laguë), actrice de
soutien (Brigitte Lafleur), direction de la photographie (Alexis Durand-Brault), montage (Richard Comeau)
et maquillage (Odile Ferlatte).
Dans une Galaxie près de chez vous, quant à lui, est finaliste dans 6 catégories dont celle du meilleur
scénario (Pierre-Yves Bernard et Claude Legault), du meilleur acteur (Guy Jodoin), acteur de soutien (Stéphane Crête), de la
meilleure musique (Michel Cusson), meilleure direction
artistique (Jean Babin) et meilleure direction de la photographie (Serge
Desrosiers).
Nouvelle-France,
pour sa part est finaliste pour le meilleur acteur (David La Haye), la meilleure direction de la photographie (Louis de Ernsted), de la meilleure directions artistique
(Jean-Baptiste Tard), meilleurs costumes (François Barbeau), meilleur
maquillage (Kathryn Casault)
et son ( Claude Lahaye,
Colin Miller, Adrian Rhodes).
En nomination pour le meilleur film, Mémoires affectives de Francis
Leclerc, produit par Barbara Shrier, est également
finaliste pour la meilleure réalisation, meilleur scénario (Francis Leclerc et
Marcel Beaulieu), meilleur acteur (Roy Dupuis), meilleur montage (Glenn Berman).
Monica la Mitraille de Pierre Houle, produit par Lorraine Richard
et Luc Martineau est finaliste pour la meilleure réalisation, meilleure actrice
(Céline Bonnier), meilleure direction artistique (Michel Proulx),
meilleurs costumes (Michèle Hamel) et meilleure coiffure (Denis Parent).
Head in the clouds
est finaliste dans les catégories de meilleurs costumes (Mario Davignon ) et meilleur coiffure (Réjean
Coderre) tandis que James Gelfand
est finalistes pour la meilleure musique de Jack Paradise,
Hélène Girard pour le meilleur montage de Comment conquérir l’Amérique en
une nuit, Pierre Mignot pour la meilleure
direction de la photographie du film Le Papillon Bleu, Linda
Gordon pour la meilleure coiffure de Camping sauvage, et Serge Bouvier,
Simon Brien, Martin Pinsonnault
et Clovis Gouaillier pour le meilleur son du film La
Peau Blanche.
Sur les 36 longs métrages de fiction éligibles, cette année, 14 obtiennent au
moins une place de finaliste selon le vote des associations professionnelles
membres de la Grande Nuit du cinéma. Le premier tour de vote est un vote de pairs
qui permet de désigner les finalistes selon un mode de scrutin préférentiel
dont le décompte est assuré par le cabinet comptable Fauteux, Bruno, Bussière, Leewarden.
Rappelons que, depuis la création de la Soirée des Jutra, c’est un jury formé
pour la sélection des films des Rendez-vous du cinéma québécois qui détermine
les 4 finalistes pour les catégories:
- Meilleur
documentaire : Ce qu’il reste de nous, de François Prévost et Hugo Latulippe, Le petit Jésus, d’André-Line
Beauparlant, Soraida
une femme de Palestine, de Tahani Rached, Vues de l’est, de Carole Laganière.
– Meilleur film d’animation: Accordéon de Michèle Cournoyer,
Empreintes / Imprints de Jacques Drouin, Nibbles de Christopher Hinton,
Welcome to Kentucky de Craig Welch
– Meilleur court
métrage: J’te laisserai pas tomber de Patrick Goyette,
Papa d’Émile Proulx-Cloutier, Le Pont
de Guy Édouin, Quelques éclats d’aube de Simon
Lavoie.
LA GRANDE NUIT DU CINÉMA est heureuse de compter sur de prestigieux
commanditaires qui ont renouvelé leur soutien pour la 7e soirée des Jutra. Nous
les remercions pour leur fidélité et leur contribution au succès de
l’événement. Tout d’abord, le présentateur de la 7e soirée des Jutra : SEARS,
les organismes gouvernementaux: la Société de développement des industries
culturelles du Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et
des Communications du Québec.
Les remerciements de LA GRANDE NUIT DU CINÉMA vont également au Conseil du
Québec de la Guilde canadienne des réalisateurs, à Kodak, De Luxe, 4 éléments
studios, W images, Intr.vision pour la réalisation de
la bande-annonce; à ses partenaires médias, le Journal de Montréal, le Journal
de Québec, le Magazine 7 Jours, à la société de comptables Fauteux, Bruno, Bussière, Leewarden pour le dépouillement
et la compilation des votes et à Vision Globale pour son concours technique et
l'expertise en matière de duplication et montage vidéo. Soulignons aussi la
participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de la Soirée des Jutra et
partenaire pour le site web des Jutra et son
concours. La Soirée des Jutra est une production de La Grande nuit du cinéma et
Sogestalt Télévision Québec.
***
VIVAFILM EN TÊTE POUR LA SOIRÉE DES JUTRA AVEC 37 NOMINATIONS !
« Ma vie en cinémascope » - le film le plus nominé de l'année!
Montréal, le 24 janvier 2005 - Encore une fois cette année, Vivafilm est le distributeur le plus souvent nommé en vue de la Soirée des Jutra avec un total de 37 nominations. Ayant amassé un box-office à ce jour de plus de 2,8$ millions avec taxes, « Ma vie en cinémascope » mène le bal en se retrouvant dans neuf catégories dont celle du meilleur film. En plus du long-métrage de Denise Filiautrault, les trois autres titres en lice pour le Jutra du meilleur film - « Les Aimants », « Elles Étaient Cinq » et « Mémoires Affectives » - sont tous distribués par Alliance Atlantis Vivafilm.
Quant aux performances féminines, Vivafilm félicite les têtes d'affiche de quatre de ses films qui se retrouvent en nomination pour la statuette de la meilleure actrice, soit Isablle Blais (Les Aimants), Céline Bonnier (Monica la Mitraille), Pascale Bussières (Ma vie en cinémascope) et Jacinthe Laguë (Elles étaient cinq). En plus des catégories du meilleur film et de la meilleure actrice, les quatre cinéastes nominés pour le
prix de la meilleure réalisation - Denise Filiatrault (Ma vie en cinémascope), Pierre Houle (Monica la Mitraille), Francis Leclerc (Mémoires Affectives) et Yves Pelletier (Les Aimants) - ont tous vu leur film distribué par Vivafilm au cours de la dernière année.
Rappelons également que la Bobine d'or sera décernée à « Camping Sauvage » qui a cumulé l'an dernier un box-office de plus de 4 millions (avec taxes) dans les salles du Québec.
Vivafilm tient à féliciter tous les artistes et artisans nominés pour la 7e Soirée des Jutra qui se tiendra le 20 février prochain. Rappelons que l'an dernier, le distributeur a réalisé un tour du chapeau en remportant les 16 statuettes destinées aux longs-métrages.
Vivafilm nous présentera une fois de plus cette année une programmation des plus diversifiées. À venir sur les écrans du Québec en 2005 : « Le Survenant » de Érick Canuel (22 avril), « Aurore » de Luc Dionne (9 juillet), « L'Horloge Biologique » de Ricardo Trogi (5 août) et « Bon Cop, Bad Cop » de Érick Canuel (automne).
Hyperliens
JUTRA : http://radio-canada.ca/television/jutra2005/
Rendez vous du cinéma Québécois : http://www.rvcq.com/
###
Le 21 mars, les 25e prix Génie
9 février, 2005
Hier j’ai assisté à la présentation des
finalistes retenus pour les 25e prix Génie. Encore une fois, M. Guy Fournier,
président de l’académie canadienne du cinéma et de la télévision au Québec, a
souligné la part considérable qu’y occupe le cinéma québécois. En effet, 6 des
7 films les plus nominés sont du Québec et au total 13 films québécois sont en
nomination. En tout, près de 80 québécois sont en lice cette année. Ce Gala est
aussi une occasion pour le Canada anglais de découvrir certains de nos films et
pour nous de connaître des films du Canada anglais.
La cérémonie des Génies se tiendra le 21 mars
prochain à Toronto et sera diffusé en direct sur les ondes de MusiMax (www.musimax.com) à compter de 20h. Elle
sera précédée d’une émission pré-gala à 19h30.
LISTE DES FINALISTES
MEILLEUR FILM
BEST MOTION PICTURE
BEING JULIA - Robert Lantos
LOVE, SEX & EATING THE
BONES - Jennifer Holness
MA VIE EN CINÉMASCOPE - Denise Robert, Daniel Louis
MÉMOIRES AFFECTIVES - Barbara Shrier
LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE - Paul Cadieux
INTERPRÉTATION FÉMININE DANS UN PREMIER RÔLE
PERFORMANCE BY AN ACTRESS
IN A LEADING ROLE
ISABELLE BLAIS - Les aimants
CÉLINE BONNIER - Monica
la mitraille
PASCALE BUSSIÈRES - Ma vie en cinémascope
EMILY HAMPSHIRE -Blood
JACINTHE LAGÜE - Elles étaient cinq
INTERPRÉTATION MASCULINE DANS UN PREMIER RÔLE
PERFORMANCE BY AN ACTOR IN
A LEADING ROLE
MICHEL CÔTÉ - Le Dernier Tunnel
ROY DUPUIS - Mémoires affectives
DAVID LA HAYE - Nouvelle-France
IAN MCKELLEN - emile
NICK STAHL - Twist
INTERPRÉTATION FÉMININE DANS UN RÔLE DE SOUTIEN
PERFORMANCE BY AN ACTRESS
IN A SUPPORTING ROLE
JULIETTE GOSSELIN - Nouvelle-France
JENNIFER JASON LEIGH - Childstar
SYLVIE MOREAU - Les aimants
ELLEN PAGE - Wilby Wonderful
SUSANA SALAZAR - A Silent
Love
INTERPRÉTATION MASCULINE DANS UN RÔLE DE SOUTIEN
PERFORMANCE BY AN ACTOR IN
A SUPPORTING ROLE
GARY FARMER - Twist
BRENDAN FEHR - Sugar
BRUCE GREENWOOD - Being
Julia
JEAN LAPOINTE - Le Dernier Tunnel
KYLE MACLACHLAN - Touch
of Pink
MEILLEURE RÉALISATION
ACHIEVEMENT IN DIRECTION
DENISE FILIATRAULT - Ma vie en cinémascope
PIERRE HOULE - Monica
la mitraille
BRONWEN HUGHES - Stander
FRANCIS LECLERC - Mémoires affectives
DAVID "SUDZ"
SUTHERLAND - Love, Sex & Eating the Bones
MEILLEUR SCÉNARIO
ORIGINAL SCREENPLAY
DENISE FILIATRAULT - Ma vie en cinémascope
FEDERICO HIDALGO, PAULINA
ROBLES - A Silent Love
FRANCIS LECLERC, MARCEL BEAULIEU - Mémoires
affectives
DON MCKELLAR, MICHAEL
GOLDBACH - Childstar
DAVID "SUDZ"
SUTHERLAND - Love, Sex & Eating the Bones
MEILLEURE ADAPTATION
ADAPTED SCREENPLAY
JOËL CHAMPETIER, DANIEL ROBY - La peau blanche
JERRY CICCORITTI - Blood
LUC DIONNE, SYLVAIN GUY - Monica
la mitraille
TODD KLINCK, JAIE LAPLANTE, JOHN PALMER - Sugar
JACOB TIERNEY - Twist
MEILLEURES IMAGES
ACHIEVEMENT IN CINEMATOGRAPHY
LOUIS DE ERNSTED - Nouvelle-France
BERNARD COUTURE - Le Dernier Tunnel
PIERRE MIGNOT - Ma vie en cinémascope
PAUL SAROSSY - Head in the
Clouds
ANDRÉ TURPIN - Childstar
MEILLEUR MONTAGE
ACHIEVEMENT IN EDITING
JEAN-FRANÇOIS BERGERON - Le Dernier Tunnel
RICHARD COMEAU - Elles étaient cinq
DOMINIQUE FORTIN - Head in the
Clouds
REGINALD HARKEMA - Childstar
YVANN THIBODEAU - Ma vie en cinémascope
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
ACHIEVEMENT IN MUSIC - ORIGINAL SCORE
BENOIT CHAREST - Les Triplettes de Belleville
MICHEL CORRIVEAU - Le Dernier Tunnel
PIERRE DUCHESNE - Mémoires affectives
TERRY FREWER - Head in the
Clouds
CHARLES PAPASOFF - La Lune viendra d'elle-même
MEILLEURE CHANSON ORIGINALE
ACHIEVEMENT IN MUSIC - ORIGINAL SONG
REBECCA JENKINS - Wilby Wonderful - “Something's Coming”
KYPRIOS - Childstar –“ Ignorance is
Beautiful (Help Me)”
LUC PLAMONDON, PATRICK DOYLE -
Nouvelle-France - “Ma Nouvelle France”
RON PROULX, JACOB TIERNEY -
Twist -
“Pantaloon in Black”
LORRAINE RICHARD, MICHEL CUSSON, PIERRE HOULE - Monica la mitraille - “Le Blues de Monica”
MEILLEURE DIRECTION ARTISTIQUE
ACHIEVEMENT IN ART DIRECTION/PRODUCTION DESIGN
ANDRÉ-LINE BEAUPARLANT - Camping Sauvage
JEAN BÉCOTTE - Le Dernier Tunnel
JONATHAN LEE, GILLES AIRD -
Head in the Clouds
MICHEL PROULX - Monica
la mitraille
JEAN-BAPTISTE TARD - Nouvelle-France
MEILLEURS COSTUMES
ACHIEVEMENT IN COSTUME DESIGN
FRANÇOIS BARBEAU - Nouvelle-France
MARIO DAVIGNON - Head in
the Clouds
MICHÈLE HAMEL - Monica
la mitraille
SOPHIE LEFEBVRE - Camping Sauvage
DENIS SPERDOUKLIS - Ma vie en cinémascope
MEILLEUR SON D'ENSEMBLE
ACHIEVEMENT IN OVERALL SOUND
PIERRE BLAIN, JOCELYN CARON, MICHEL DESCOMBES,
GAVIN FERNANDES - Head in the Clouds
CHRISTIAN BOUCHARD, LUC BOUDRIAS, JOCELYN CARON,
CLOVIS GOUAILLIER, BENOIT LEDUC - Mémoires affectives
DOMINIQUE CHARTRAND, GAVIN FERNANDES, PIERRE
PAQUET –
Le Dernier
Tunnel
DEAN HUMPHREYS, TODD
BECKETT, DAVID LEE - Resident Evil: Apocalypse
NICOLE THOMPSON, JEFF CARTER, BRAD HILLMAN,
MIGUEL NUNES - emile
MEILLEUR MONTAGE SONORE
ACHIEVEMENT IN SOUND EDITING
MARIE-CLAUDE GAGNÉ, GUY FRANCOEUR, GUY
PELLETIER,
CLAIRE POCHON, JEAN-PHILIPPE SAVARD - Camping
Sauvage
CRAIG HENIGHAN, STEPHEN
BARDEN, TONY LEWIS, NATHAN ROBITAILLE
Resident Evil: Apocalypse
MARCEL POTHIER, NATALIE FLEURANT, GUY FRANCOEUR,
ANTOINE MORIN, GUY
PELLETIER - Head in the Clouds
MARCEL POTHIER, NATALIE FLEURANT, GUY FRANCOEUR,
CAROLE GAGNON, ANTOINE MORIN - Monica la mitraille
CHRISTIAN RIVEST - Le Dernier Tunnel
MEILLEUR DOCUMENTAIRE
BEST DOCUMENTARY
CE QU’IL RESTE DE NOUS
- François Prévost, Yves Bisaillon, Hugo Latulippe
THE CORPORATION - Mark Achbar,
Jennifer Abbott, Bart Simpson
MR. MERGLER'S GIFT - Beverly
Shaffer, Germaine Ying-Gee Wong
MEILLEUR COURT MÉTRAGE DRAMATIQUE
BEST LIVE ACTION SHORT DRAMA
CAPACITÉ 11 PERSONNES - Gaël d'Ynglemare,
Yves Fortin
CHOKE - David Hyde, Tyler Levine, Carolyn Newman
DESASTRE - Jay Field
THE DOG WALKER - James Genn,
Andrew Rosen, Geoffrey Turnbull
TV DINNER...(BURP!) - Vanessa-Tatjana Beerli, Antonello Cozzolino,
Annie Normandin
MEILLEUR COURT MÉTRAGE D'ANIMATION
BEST ANIMATED SHORT
L'HOMME SANS
OMBRE - Georges Schwizgebel,
Marcel Jean
LOUISE -
Anita Lebeau, Michael Scott, Jennifer Torrance
MABEL'S SAGA / LE VOYAGE DE MABELLE - JoDee
Samuelson, Kent Martin
RYAN - Chris Landreth, Steven Hoban,
Marcy Page, Mark Smith
THROUGH MY THICK
GLASSES - Pjotr
Sapegin, Marcel Jean,
David Reiss-Anderson
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Commentaires de Michel Handfield
27 février, 2005
Jeudi le 24 février j’ai assisté à la conférence de presse de Jacques
Villeneuve au Newtown, sur la rue Crescent
à Montréal (http://www.newtown.ca/). Cette conférence avait pour but d’annoncer
le tournage d’un film sur son célèbre père, Gilles. Mais attention, pas un film
sur la course, mais un film davantage humain: sur la relations père/fils! Mais
pourquoi là et pas avant ont demandé certains journalistes présents. D’abord,
parce qu’il n’y avait pas eu d’approches qui lui semblaient intéressantes. Mais
surtout parce que le recul a été bénéfique pour Jacques. Son année sabbatique
lui a permis de relativiser sa vie et de « retrouver » Gilles, car il
dit avoir eu un blocage durant plusieurs années face à son défunt père…
Jacques étant consultant pour ce film, nous aurons droit, jusqu’à un
certain point, à la vision du fils sur le père. Mais je dis bien jusqu’à un
certain point, car ce film « sera en partie basé sur la biographie de
Gerald Donaldson, Gilles Villeneuve (Villeneuve, The Life of the Legendary Driver) », comme le souligne Christian
Duguay, le réalisateur.
Mais
Gilles, c’est plus que le pilote et le père. C’est aussi le porteur de rêve du
Québec au plan mondial. Comme Maurice Richard portait les francophones sur ses
épaules, Gilles « menait » le Québec sur la scène internationale
derrière sa Ferrari! Parler de Gilles c’est aussi parler
du rêve et de la réalité; de la passion. Ce ne sera pas un film de course à
proprement parler, même si quelques scènes de courses sont nécessaires, mais un
« drame psychologique »!
Villeneuve, père et fils, ça veut dire le Québec des années 60 jusqu’à
l’Europe d’aujourd’hui comme contexte sociopolitique! Ça signifie des
changements énormes, ce qui fait que le contexte du film – l’habillage d’époque
– risque aussi d’être d’intérêt. Tout est cependant question de dosage comme
l’a dit Jacques, qui a été élevé en Europe à partir de l’âge de 8 ans, mais
avec une influence québécoise. « La maison était un petit îlot québécois.
On ne peut pas renier ses racines! »
Jacques dit n’avoir aucun contrôle sur le film, mais, comme consultant,
il souligne qu’il faut faire attention, car en 2 heures les coins pourraient
être tournés ronds et prêter à la mauvaise interprétation. Que Jacques y soit
témoigne donc d’une attention particulière portée à cette légende, d’autant
plus que sa famille est toujours bien vivante.
Ce film devrait être tourné en français, en anglais et en italien et
l’on parle d’un budget d’au moins 30 millions de dollars. Cela pourrait
paraître peu pour un film de course, mais ce n’est pas un film de course, même
s’il y en aura quelques séquences, mais un film sur les rapports père/fils; un film
humain!
Hyperliens :
http://www.gilles.villeneuve.com/
http://villeneuve.flagworld.com/
Annexe :
SUR LA LIGNE DE
DÉPART,CAPRI FILMS ANNONCE LA PRODUCTION D’UN FILM TRÈS ATTENDU:
VILLENEUVE
Montréal, 24 février
2005 — Capri films annonce aujourd’hui à Montréal, par la voix de sa
présidente, Gabriella Martinelli,
le choix du réalisateur et du scénariste qui entament le travail sur un long
métrage de fiction très attendu: Villeneuve.
Au cœur du monde
turbulent de la Formule 1, Villeneuve,
qui sera en partie basé sur la biographie de Gerald Donaldson,
Gilles Villeneuve (Villeneuve, The Life of the Legendary Driver), entrera en
production en 2006. La réalisation a été confiée à Christian Duguay, dont les
productions cinématographiques et télévisuelles ont connu un succès
international. On lui doit notamment le film aux recettes record L’Art de la guerre, mettant en vedette Wesley Snipes, la mini-série Joan of Arc
avec Leelee Sobieski et
Peter O’Toole, couronnée d’un Emmy
Award et quatre fois finaliste aux Golden Globe Awards, ainsi que le thriller de science-fiction The Assignment, avec Aidan Quinn et Donald Sutherland.
Le scénario sera l’œuvre de Malcolm Clarke, scénariste et réalisateur du
documentaire Prisoner of Paradise,
finaliste aux Oscar. Le travail de
Clarke a été reconnu internationalement par 16 Emmy
Awards, 5 Ace Awards, 3
nominations et un Oscar pour le court métrage You Don’t Have to Die.
C’est Gabriella Martinelli,
qui a notamment produit Roméo et Juliette de Baz Luhrmann avec Leonardo Di Caprio
et Clare Danes, ainsi que M. Butterfly
de David Cronenberg avec Jeremy Irons, qui produira
VILLENEUVE.
VILLENEUVE est une
histoire de vitesse, de courage et de triomphe sur l’adversité. Alors qu’il était favori pour gagner le
Championnat du monde en 1982, le légendaire Gilles Villeneuve se tue dans un
terrible accident pendant une séance de qualification. Le film commence quinze ans plus tard, à
Jerez au Portugal, alors que son fils Jacques se prépare à courir l’épreuve pour
le titre de champion du monde. Pendant
ces préparatifs, le temps est suspendu, et nous ramène à l’histoire de son père
Gilles, un pilote dont l’habileté et l’audace incarnent l’idéal de la course de
Formule 1.
Nous sommes tous
conscients du défi que représente la réalisation d’un film sur la course
automobile. Mais ce qui distingue cette production, c’est qu’il s’agit d’un
grand drame humain – d’un père et d’un fils.
Gilles a atteint la grandeur, mais c’est son fils Jacques qui concrétisera
son héritage, souligne Gabriella Martinelli.
L’ex-champion du
monde de Formule 1, Jacques Villeneuve est associé au projet en tant que
consultant et il courra dans le film.
Quelle meilleure façon pour moi de témoigner de l’héritage de mon père
que de collaborer avec une maison de production canadienne de renom et un
auteur aussi prolifique que Gerry Donaldson. Tous les éléments seront en place pour un
film agréable et crédible.
Jacques Villeneuve
aborde sa neuvième saison en Formule 1 la semaine prochaine à Melbourne en
Australie où il courra pour sa nouvelle écurie Sauber-Petronas
dans la première étape d’un calendrier de 19 courses. Villeneuve qui vient de signer avec cette
équipe suisse après avoir été à l’écart pendant la majeure partie de la saison
2004, a bien l’intention de tout mettre en œuvre pour aider Sauber-Petronas
à se hisser dans le peloton de tête.
Capri Films est un
chef de file en matière de production indépendante et de distribution de films,
de téléséries et de loisirs domestiques. Parmi les réalisations les plus récentes,
mentionnons la coproduction, avec Jeremy Thomas de Recorded
Pictures, du film Tideland
de Terry Gilliam, une coproduction Canada-Royaume-Uni,
mettant en vedette Jeff Bridges et Jennifer
Tilly. De plus, Capri a produit la
populaire mini-série Lives
of the Saints diffusée récemment par la RAI en Italie
et au Canada par CTV où la cote d’écoute a atteint des sommets.
Le volet consacré à
la distribution, Capri Releasing, est au Canada un
distributeur de premier plan de films de qualité. Parmi les récentes sorties,
on retrouve le documentaire à succès Metallica: Some Kind Of Monster
et Nobody Knows, le drame
de Hirokazu Koreeda acclamé
par la critique. Capri mettra
prochainement à l’affiche l’étonnant documentaire Darwin’s Nightmare
et la fiction dramatique Walk On Water
d’Eytan Fox. Capri Releasing
a aussi une entente de service avec la Warner Independent Pictures (W.I.P.) pour qui elle a assuré au Canada la distribution de
films comme Before Sunset
de Richard Linklater avec Julie Delpy
et Ethan Hawke,
Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou. Parmi les prochains titres de la W.I.P., on note le thriller psychologique The Jacket avec Adrien Brody et Keira Knightley qui prend
l’affiche à travers l’Amérique du Nord le 4 mars, de même que le très attendu A
Scanner Darkly, mettant en vedette Keanu Reeves et Robert Downey. Jr.