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Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

         

www.homestead.com/societascriticus

 

Vol.  7 no. 2

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

Nos éditos! 

 

            Purement MONTRÉALAIS

            Concert Action

            Réforme de l’aide sociale!

            France

Salon du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé!

Le pourquoi d’un renversement de Gouvernement

La Grande Bibliothèque

La chambre noire : éclairante!

Zone libre : un besoin d’informations de qualité

 

Dossier : ENRON: The Smartest Guy In The Room / ENRON: Derrière l'incroyable scandale

 

Le Journal/Fil de presse  : Projet de loi 57 : Des lacunes importantes dans la couverture des besoins; Annulation de la dette annoncée par le G8 : Un pas dans la bonne direction; ATTACK ON UNIVERSITY OF CALIFORNIA LABOR STUDIES; Un monde sans pauvreté : AGISSONS! Un symbole équitable;  Énoncé de politique internationale du Canada L’élimination de la pauvreté, la grande oubliée; PLUSIEURS PETITES MESURES QUI PERMETTENT D’ÉVITER LA DÉROUTE AU PLAN SOCIAL;

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

France!  (Sur Wolton, Thierry, Brève psychanalyse de la France, et Dominique de Villepin, Le requin et la mouette.)

Le Raton Laveur vient de publier quatre nouveaux livres ce printemps!

 

Nouveaux livres reçus :  Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours; L'Ombudsman de Radio-Canada. Protecteur du public ou des journalistes ?; Les amnésiques  -Juifs et Arabes à l’ombre du conflit du Proche-Orient; Être Maya et travailler dans une maquiladora. État, identité, genre et génération au Yucatan, Mexique;   Claude Ryan et la violence du pouvoir. Le Devoir et la Crise d'octobre 1970 ou le combat de journalistes démocrates; L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la Peltrie pionnière du Nouveau Monde.

 

Spectacles/Arts/Musiques :   « L’intimité sacrée de la femme »; PRÉSENCE AUTOCHTONE; Frequency and Volume; MARYSE LETARTE Plus!; 7e édition du Festival HTMlles; Les activités à la TOHU - D’avril 2005 à avril 2006;

 

Théâtre

 

Présentation saison théâtre 2005-2006 à l’Espace Libre

L’histoire des ours panda racontée par un saxophoniste qui a une petite amie à Francfort

 

Les Films

 

            IDOLE INSTANTANÉE

PALINDROMES

            LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE

LA FIANCÉE SYRIENNE

Le Survenant

THE BALLAD OF JACK & ROSE

LA CHAMBRE NOIRE

ANATOMY OF HELL (ANATOMIE DE L’ENFER)

            LE GRAND VOYAGE

            SIN CITY / UNE HISTOIRE DE SIN CITY

 

Les 21èmes Journées du cinéma africain et créole – Suivi du Palmarès 2005

 

4 FEMMES SERONT HONORÉES AU GALA  FCTNM 2005

 

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Index

 

Nos éditos!

 

Purement MONTRÉALAIS

Michel Handfield

 

20 juin, 2005

 

Selon un sondage réalisé par la firme Écho Sondage, pour le compte des quotidiens du groupe Gesca, dont La Presse, et d’Info690-Corus Nouvelles, plus d’une personne sur deux ne veut pas vivre à Montréal (54%). Ce fut le sujet de la tribune téléphonique de Radio-Canada (Maisonneuve) du 16 juin et de celle d’Ouvert le samedi (Radio-Canada) du 18; mais aussi l’amorce d’une réflexion de ma part, surtout que des élections s’en viennent à Montréal cet automne. Aura-t-on un parti montréaliste?

 

S’il n’en tenait qu’à moi on en aurait un, car je suis purement MONTRÉALAIS au point que je ferais un référendum pour séparer Montréal du Québec et faire la province de Montréal! La population de l’île de Montréal, avec près de 2 millions de personnes; de la région métropolitaine (environs 3 millions de personnes); ou de la grande région qui a voté Non au référendum de 1995 sur la souveraineté, qui va vers l’Outaouais et vers les Etats-Unis en passant par Montréal et les Cantons de l’Est, serait amplement suffisante pour devenir une province, car 9 des territoires et provinces canadiennes actuelles comptent moins d’un million et demi de citoyens! (1) Montréal ne serait plus l’otage des chicanes entre Québec et Ottawa, car je ne suis ni partitionniste, ni d’accord avec cette vision qui veut que Montréal soit une création de la province comme on nous l’a sortie au moment des fusions forcées! Montréal était là avant la création de la province de Québec ou du Canada de 1867 et a son identité! D’ailleurs ma famille maternelle était à Montréal avant la Confédération! (2) Est-ce assez clair?

 

Je suis aussi francophone malgré mon nom (3), ce qui fait que lorsque le PQ était au pouvoir, j’étais tanné de les voir aller dire aux États-Unis qu’on est bilingue pour attirer leurs investissements tout en se montrant offensé par le bilinguisme canadien pour mousser la fibre nationaliste ici! Le bilinguisme québécois pour faire plaisirs aux États-Unis serait-il mieux que le canadien?  Poser la question, c’est y répondre, d’autant plus que l’éducation de l’anglais est déficiente pour les francophones, ce qui nuit à notre employabilité, plusieurs emplois demandant un bilinguisme parfait malgré qu’on dise que le Québec est français. Mais comment peut-il en être autrement quand même Bernard Landry, ex-Premier Ministre péquiste et souverainiste, insistait sur le bilinguisme des Québécois dans ses voyages aux Etats-Unis! (4) Belle hypocrisie qui me fait me demander encore davantage pourquoi pas la province de Montréal? Au niveau de l’éducation l’école montréalaise favoriserait l’apprentissage du Français, de l’anglais et de l’espagnol, les langues de l’Amérique! On pourrait aussi décider de nos lois et de nos priorités dont voici quelques exemples :

 

- Gérer notre parc automobile en surtaxant les gros 4X4 et les Véhicules Utilitaires Sports (sauf hybride ou électrique) pour donner des réductions (de prix ou fiscale) à l’achat d’un véhicule hybride ou électrique, d’un scooter de petite cylindrée ou d’un vélo, véhicules plus adaptés à la ville;

 

- Développer le réseau de transport en commun, incluant le train et des navettes fluviales l’été;

 

- Développer un réseau de pistes cyclables adapté au transport pour le travail et non pas uniquement orienté vers les loisirs,  donc avec des voies interurbaines et allant vers le centre ville, les universités et les parcs industriels;

 

- Avoir le contrôle de notre réseau routier et le repenser en fonction des déplacements urbains/interurbains et de la surcharge qu’il impose à l’île de Montréal pour les déplacements entre la rive Sud et la rive Nord du fleuve – un pont serait-il nécessaire entre Repentigny et Varenne par exemple?

 

-  Penser notre système de santé en fonction de la population montréalaise, car les décisions prisent à Québec sont souvent loin de notre réalité. Combien de lits a-t-on fermé alors que les hôpitaux ne répondaient pas à la demande? L’hôpital St-Michel par exemple, qui était située à un jet de pierre de la métropolitaine aurait pu facilement être transformé en centre d’urgence et de traumatologie, mais il fut fermé. Maintenant  l’on parle de la menace de la privatisation de la santé, mais quelles mesures a-t-on prises pour améliorer la santé, sauf de fermer des hôpitaux pour économiser, comme si des fermetures de services ne constituaient pas une menace à la santé? Et le PQ, entre autre du temps de  Bouchard, Landry, Marois, Boisclair et quelques autres, n’y était pas étranger, eux qui parlent maintenant de la menace qui plane sur notre système de santé suite à un récent jugement de la Cour suprême autorisant la médecine privée!

 

 - Avoir une politique d’emplois et d’intégration adaptée à la situation montréalaise, qui est davantage multiethnique que le reste du Québec. Par exemple Montréal n’a pas le droit de favoriser l’embauche de ses propres citoyens, ce qui est paradoxal vu le taux de chômage de certains de ses arrondissements! Montréal compte par exemple la circonscription la plus pauvre du Canada, Papineau qui recouvre en partie le territoire de St-Michel-Villeray-Parc-Extension (5), mais ne peut favoriser l’embauche locale pour des emplois ville dans ce même arrondissement! C’est dire l’inadéquation des lois provinciales avec la réalité montréalaise et le besoin de changement qui s’impose de ce côté. Mais comme ville on semble n’avoir aucun pouvoir là dessus…

 

Bref, ce n’est peut être qu’une vue de l’esprit pour l’heure, mais il faudrait y penser sérieusement. Cependant comme citoyens serions nous prêt à nous prendre ainsi en main, nous qui préférons éviter les sujets politiques dans nos discussions familiales à moins qu’elles aillent dans une belle unanimité? Serions nous assez mûr pour débattre d’une telle idée? J’en doute, car parlez de politique dans votre milieu, surtout si vous sortez des formules toutes faites et largement acceptées, et l’on vous fera vite comprendre que mieux vaut parler d’autre chose : de la température, du dernier film sur nos écrans, du dernier « soap » à la mode ou du retour de Star Académie à la télé! Mais moi je crois que le devoir citoyen impose de débattre de tels enjeux.

 

Enfin, pour ceux qui me croient un rêveur, je tiens à leur souligner qu’il n’y a que deux chose dont je suis sûr : Montréal est une île et l’Amérique est un continent, ce qui devrait rester ainsi pour un certain temps encore. Le reste n’est que lignes, ce qu’on appelle des frontières, et peut changer dans le temps.  Ça c’est déjà vu à plusieurs reprises dans l’histoire de l’humanité d’ailleurs!

 

VIVE MONTRÉAL, VIVE MONTRÉAL LIBRE!

 

 

Notes :

 

1. Population provinciale en 2004: Terre-Neuve-et-Labrador : 517.000; Île-du-Prince-Édouard : 37.900; Nouvelle-Écosse : 937.000; Nouveau-Brunswick : 751.400; Québec : 7,542.800; Ontario : 12,392.700; Manitoba : 1,170.300; Saskatchewan : 995.400; Alberta : 3,201.900; Colombie-Britannique : 4,196.400; Yukon : 31.200; Territoires du Nord-Ouest : 42.800; Nunavut : 29.600.

(Source: Statistiques Canada: http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo02.htm) 

 

2. Du côté des Benoît, il semblerait qu’on a toujours eu de la famille à Montréal à ce que me contait ma mère, mais je n’ai pas de preuve, sauf que mon grand père maternel,  Ernest Benoît, est né à Montréal un peu plus de 80 ans avant moi, soit le 17 oct. 1877, et s’est marié à l'église St-Enfant-Jésus  le 4 juillet 1898 à Parmélia Meilleur (http://cf.geocities.com/meilleuri/01368-01.htm). 

 

3. En effet, les Handfield dont je suis issue viennent de Contrecoeur (mon père y est née en 1922)  et sont francophones depuis plus de 200 ans. (Source : Handfield, Yvon A., 1971, La famille Handfield en Canada, Montréal. Voir aussi le site www.handfield.ca/ pour les plus récentes mises à jour sur ce sujet.) Ils sont arrivés à St-Michel (maintenant un quartier de Montréal) au début des années 1930! Quand à la mère de mon père, c’était une Gervais, mais je n’ai rien trouvé sur l’Internet à ce sujet.    

 

4. A ce sujet, voici un extrait, d’un  de nos éditos de notre Vol. 4, no.1-  Hiver 2002, Québec français?

 

M. Landry parle aux militants de l’importance du français au Québec et a même fait une commission sur le sujet : la Commission Larose. C’est dire l’importance de la question… pour calmer les purs et durs du nationalisme. Mais aux Etats-Unis M. Landry a dit la vérité…

 

            « … devant 350 convives à un déjeuner-conférence de la Metro-Hartford Regional Economic Alliance, il a insisté sur le bilinguisme des Québécois.

 

            « En plus  d’être instruite, notre main-d’œuvre est la plupart du temps bilingue et même souvent trilingue. L’un de nos objectifs est d’ailleurs d’augmenter de 50% le nombre de Québécois trilingues au cours de la décennie à venir. » (Paul Roy, Le français fait peur aux Américains, La Presse, 30 août 2001, p. A 5)

 

Alors Alliance-Québec qui demande le bilinguisme a peut être un allié… qui ne peut cependant pas se prononcer ici pour ne pas faire peur à son aile dure, mais qui ne se gène pas pour les appuyer ailleurs! En fait, il va même plus loin qu’Alliance-Québec, qui ne revendique que le bilinguisme, car notre grand chef nationaliste vise déjà le trilinguisme pour attirer les dollars de l’oncle Sam!

 

5. Selon un rapport de Jack Jedwab (Réalités socio-économiques des circonscriptions électorales au Canada, Association d’études canadiennes, 18 juin 2004, p. 1. Source : http://www.acs-aec.ca/Polls/18-06-2004_fr.pdf).

 

Hyperliens :

 

Écho Sondage : www.echosondage.com

La Presse et les journaux du groupe Gesca : www.cyberpresse.ca

Info690-Corus Nouvelles : www.info690.com

Maisonneuve (Radio-Canada) : http://radio-canada.ca/radio/maisonneuve/

Ouvert le samedi (Radio-Canada) n’a pas de lien propre, voir :

http://radio-canada.ca/radio/

Cour suprême du Canada : www.scc-csc.gc.ca

 

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Concert Action

Michel Handfield

 

12 juin, 2005

 

L’éducation! C’est important vous savez l’éducation. Aujourd’hui on ne parle plus d’apprendre; on parle de projet éducatif, d’investissement dans l’avenir. Que c’est beau sur papier, car dans les faits on manque de ressources. C’est ainsi que l’école secondaire Joseph-François-Perrault dans St-Michel, un milieu populaire,  tient à bout de bras un programme éducatif spécial intégrant la musique. Mais les ressources manquent et ce programme est maintenant menacé malgré les beaux discours. On est à court d’argent dit-on au Gouvernement; mais pourtant les vérifications générales, tant à Québec qu’à Ottawa,  trouvent pour des millions de dollars en pure dilapidation année après année dans les comptes publics, cela peu importe la couleur des Gouvernements en place! C’est signe que l’argent y est. Un petit effort serait donc  possible si on ne marchait pas tant à côté de nos discours comme c’est trop souvent le cas!

 

Pour soutenir cette cause et signer leur pétition : http://www.csdm.qc.ca/jfp/

 

P.S. Je suis un ancien de JFP, mais d’avant ce programme.

 

Annexe 

 

  Résolution de l’Assemblée Générale de Vivre St-Michel en Santé du 7 juin 2005 concernant le Programme de musique de l’école Joseph-François-Perrault

 

Considérant la grande valeur du programme de musique offert à l’école Joseph-François-Perrault et son impact positif sur le quartier ;

 

Considérant que le taux d’abandon scolaire chez les jeunes inscrits au programme de musique est nul ;

 

Considérant que les élèves inscrits à ce programme peuvent emprunter tout au long de l’année, à très faible coût, leur instrument de musique ce qui contribue grandement à la démocratisation du programme ;

 

Considérant qu’aucun programme de musique des écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ne reçoit de fonds spéciaux aux fins d’entretien et de remplacement des instruments de musique ;

 

Considérant que l’école Pierre-Laporte de Ville Mont-Royal a vu sa subvention annuelle reconduite pour un programme de musique nettement moins achalandé que celui de l’école Joseph-François-Perrault ;

 

Considérant l’inéquité de cette décision ministérielle ;

 

Considérant que la culture a été reconnu comme un des axes d’action du Chantier de revitalisation urbaine et sociale de Vivre Saint-Michel en santé ainsi que par les participants du Sommet de Montréal ;

 

Considérant que le ministère de la Culture et des Communications considère la musique comme un des meilleurs moyens d’intégration sociale.

 

Les membres de Vivre Saint-Michel en santé réunis en assemblée générale ce 7 juin 2005 ont décidé :

 

D’interpeller le ministre Jean-Marc Fournier, ministre de l’Éducation, du Sport et du Loisir pour qu’il accorde un budget adéquat afin d’assurer l’entretien et le remplacement des instruments de musique ;

 

D’appuyer les efforts des parents et employés de l’école Joseph-François-Perrault dans la vaste mobilisation qu’ils ont lancée pour l’obtention de ce financement juste et équitable ;

 

De demander à notre député local, M. William Cusano de défendre cette position auprès de son collègue, le ministre de l’Éducation, du Sport et des Loisirs.

 

D’interpeller Mme Line Beauchamp, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la région de Montréal pour obtenir son appui dans ce dossier ;

 

D’obtenir l’appui des autorités de l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et des autorités municipales dans ce dossier ;

 

D’obtenir l’appui de la Table de concertation Culture Montréal.

 

VSMS : www.vsmsante.qc.ca/site/index.asp

 

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Réforme de l’aide sociale!

Michel Handfield, M.Sc. sociologie

 

2 juin, 2005

 

Encore une réforme de l’aide sociale avec l’objectif d’aider les gens à retourner au travail, cette fois ci en les accompagnant! Réglons la question une fois pour toute. Que tous les organismes représentant les assistés sociaux, chômeurs et sans chèque du Québec fixent une date où tous, sans exception, se présenteront dans les entreprises du Québec (privée, publique, Radio-Canada, la CSDM, la police, les ministères publics tout comme le dépanneur du coin) et disent « on ne quitte pas tant que vous ne nous avez pas offert un emploi puisqu’il y en des jobs! » Je serais curieux de savoir combien commenceront à travailler et combien se feront plutôt sortir par la police. Et si on les sort par la police, ça voudra dire qu’il n’y a pas d’emplois,  alors crissons leur la paix. Et s’il y en a, on le verra bien. It’s a deal. Au fait je suis disponible à être recherchiste au Gouvernement du Québec et j’ai réussi les examens il y a quelques années, alors j’attends l’appel de la Ministre. Son ministère aurait bien besoin de mon aide je crois.

 

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France!

Michel Handfield

 

Jeudi, 2 juin, 2005

 

La France a connu un choc cette semaine, mais au lieu d’en faire un éditorial nous attirons plutôt votre attention sur notre section Livres, car nous y parlons de Dominique de Villepin, 2004, Le requin et la mouette, France : Plon/Albin Michel, car c’est peut être l’occasion de voir ce qu’il pense. Ce livre dirait-il des choses qui nous éclaireront sur la « gouverne » de de Villepin?

 

Aller au texte de notre section Livres!

 

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Salon du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé!

Michel Handfield

 

22 mai, 2005

 

Le 21 mai avait lieu le 6e salon du livre anarchiste de Montréal au CEDA (www.ceda22.com), et j’en ai profité pour y faire un tour, car il y a quelques années déjà que je n’y étais pas allé. Signe que les choses n’ont pas vraiment changées au Québec et que l’on fait toujours du sur place, j’ai eu les mêmes réflexions qu’à l’époque, notamment que les jeunes lisent – c’était plein – et que s’ils ne lisent pas à l’école c’est peut être qu’on ne leur donne tout simplement pas les bonnes lectures! Mais tant qu’à me répéter, mieux vaut me citer; façon de voir le chemin non parcouru au Québec depuis les deux premiers salons du livre anarchiste :

 

« Le premier salon du livre anarchiste tenu à Montréal le 6 mai 2000 fut fort intéressant. Il y avait là beaucoup d'éditeurs - dont certains d'ailleurs. Le public était nombreux, et il y avait beaucoup de jeunes. Tous des anarchistes, je ne le crois pas, mais comme la politique et les Partis existants les déçoivent, il n'est pas surprenant qu'ils regardent vers autres choses. Avis aux Partis politiques: les jeunes ne sont pas désintéressés de la politique, mais la répétition du passé les ennuis. Ils n'ont pas connu les années 60 et la révolution tranquille alors ils n'en sont pas des nostalgiques. Ils veulent des solutions pour le monde d'aujourd'hui. Ce n'est pas l'électorat qui doit s'adapter aux Partis, mais les Partis qui doivent s'adapter aux besoins des citoyens d'aujourd'hui. Sinon les Citoyens peuvent s'organiser. C'est le début de l'anarchie… au sens de la prise en charge du politique par l'Agora, par les assemblées de citoyens, par l'autogestion, par la Société Civile, terme que l'on entend de plus en plus souvent depuis les manifestations de Seattle. » (Societas Criticus, Les évènements couverts, Vol. 2, no 3, Été 2000)

 

En 2001, j’avais privilégié l’angle de l’éducation dans mon texte. Je ne peux que me redire encore une fois, car le taux de décrochage est aussi élevé qu’à l’époque et les problèmes d’éducation, notamment ceux des garçons (qui me semblaient pourtant en majorité à ce salon du livre au moment où j’y étais), font encore la manchette malgré tous les beaux discours! Au changement dans la continuité, voici donc la reprise de la critique :

 

« Il y avait des jeunes… avec des cheveux de couleurs et des anneaux dans le nez et d’autres plus conventionnels!  On sentait l’intérêt pour les livres et l’information différente. Qui a dit que les jeunes ne lisent pas?

 

Peut être que l’école ne leur offre pas des lectures à leur goût! Entre un roman québécois ou « la longue vie de Pierre Kropotkine (1842-1921) [qui] se lit comme un roman d’aventures », plusieurs choisiraient « Pierre Kropotkine, prince anarchiste » de Georges Woodcock et Ivan Avakumovic au éditions écosociété! Mais leur offre-t-on le choix ou préfère-t-on toujours les mêmes livres? Il est vrai qu’il est plus facile de corriger des lectures standardisées et normalisées pour tous! Parle-t-on d’école ou de normes? »  (Michel Handfield, Qui a dit que les jeunes ne lisent  pas? (Salon du livre anarchiste 2001), Societas Criticus, Vol. 4, no. 1, Hiver 2002) 

 

Même mon Nota Bene de l’époque s’applique toujours à quelques mots près, car j’ai remplacé Platon (qui aimait trop les systèmes) par Socrate (qui les questionnait!) et j’ai ajouté une petite note incisive qui appui bien le fait que l’on fait toujours du surplace, le tout en caractère gras pour que vous le voyiez bien :     

 

« Si vous vous demandez à la lecture de ce texte si je suis anarchiste, je vous répondrai que je suis libéral au sens de « favorable aux libertés individuelles, à la liberté de penser, à la liberté politique » (Petit Larousse) et cynique, au sens où Diogène le cynique rejetait tout système idéologique comme une prison qu’ il faut accepter en bloc avec tout ce qu’elle comporte de bien et de mal. Bref, si dans chaque idéologie il peut y avoir du bon et du moins bon pourquoi ne pas se servir de notre conscience pour ne prendre que les idées qui nous apparaissent bien et rejeter les autres.  Pourquoi ne pas faire évoluer nos capacités intellectuelles dans les domaines sociaux et politiques comme nous les avons fait évoluer dans les domaines techniques? Car si techniquement on est plus avancé qu’au temps de Socrate, peut-on en dire autant au plan politique?

 

Et si je dis que l’anarchisme devrait être vu à l’école, Diogène le cynique devrait l’être aussi tout comme d’autres penseurs. Au lieu des cours de religions, pourquoi pas des cours sur l’histoire des religions et des idées dans l’humanité, ce qu’on refuse toujours de faire en 2005! Pourquoi pas l’entrée de scientifiques comme enseignants? L’école ne doit pas être laissée qu’aux « pédagogues», les jeunes sont trop importants pour cela selon moi! Un sociologue ou un historien qui n’a pas un bac en enseignement ne pourrait-il pas lui aussi parler avec les étudiants, car apprendre ce n’est pas juste technique, c’est aussi dans l’interaction et dans le passage de l’intérêt pour sa discipline aux autres que ça se « passe »! Au temps de Socrate, les philosophes, sur la place publique, enseignaient! Et ils n’avaient pas de bac en pédagogie. Et comme on n’a encore trouvé rien de mieux que la démocratie comme système politique, il faut croire qu’ils étaient assez « up-to-date » pour enseigner même s’ils n’étaient pas pédagogues! » (Michel Handfield, Qui a dit que les jeunes ne lisent  pas? » (Salon du livre anarchiste 2001), Societas Criticus, Vol. 4, no. 1, Hiver 2002) 

 

L’actualité, voir l’acuité, de ces remarques est la preuve qu’on tourne en rond au Québec depuis un maudit grand boute! Je ne crois pas à la société autogérée, car j’ai trop participé au communautaire pour ne pas savoir que l’implication citoyenne repose toujours sur les mêmes épaules, mais par contre je ne rejette pas non plus l’ensemble de ces idées en bloc, car elles sont nécessaires pour amener un renouveau et nous sortir des modèles préfabriqués qu’on nous présente trop souvent comme des solutions sur mesure! Les Partenariats Privés-Publics ne sont pas une solution pour tout, mais le communisme d’État non plus! 

 

Dans l’anarchisme, comme dans tous les courants de pensée, il y a du bon et du moins bons. Il ne faut pas que ça devienne une idéologie qui inhibe tous sens critique. Les coopératives, le syndicalisme et l’autogestion nous viennent de l’anarchisme social, mais le néolibéralisme nous vient de l’anarcho-capitalisme! Qui le saura si on n’en parle pas? L’anarchisme ce n’est pas une panacée, mais c’est un mode d’organisation à connaître et à avoir dans son coffre d’outils citoyen! Rien de plus, mais surtout rien de moins, car la liberté vient d’abord de la connaissance et de l’éducation, même anarchiste!

 

Hyperlien :

 

  http://salonanarchiste.taktic.org/

 

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Le pourquoi d’un renversement de Gouvernement

Michel Handfield

 

12 mai, 2005

 

Le 10 mai dernier le Gouvernement Martin a fait face à un vote de défiance très technique qui fait en sorte qu’il ne se sent pas lié même si les deux principaux partis d’opposition, le Parti Conservateurs (PC) et le Bloc Québécois (BQ), s’entendent pour dire que le Gouvernement fut renversé. Politiquement peut être, mais techniquement et légalement non selon certains spécialistes. (1) Mais ce n’est plus que question de temps, le Gouvernement Libéral devant faire face à un vote de confiance sur le budget le 19 mai prochain. Dans ce contexte, une question nous apparaît de plus en plus importante : Pourquoi renverser le Gouvernement à ce moment-ci alors qu’il a promis des élections 30 jours après le dépôt du rapport Gomery?

 

A cause du Budget? Cette hypothèse est intéressante, mais elle soulève un doute. Le Bloc était contre le Budget, car il était de droite pour faire plaisir au Parti Conservateur lors de sa présentation initiale. Cependant, avec les modifications apportées depuis, pour gagner l’appui du NPD, cette objection ne tient plus aussi bien la route, car nous avons un budget beaucoup plus social démocrate devant nous, ce qui devrait plaire aux bloquistes. L’objection des Conservateurs est compréhensible, mais celle du Bloc soulève une question : Pourquoi cette alliance des bloquistes avec les conservateurs à ce moment-ci? La seule question du déséquilibre fiscal?  Cette question n’est pas nouvelle et un Gouvernement conservateur la règlerait-il vraiment à l’avantage du Québec, sa base politique étant dans l’Ouest et son aversion aux « séparatistes » marquée! (2) Si le renversement du Gouvernement n’apporte pas de solutions aux problèmes du Québec ou y apporte davantage de problèmes et de confusion – par exemple on décentralise à la faveur des provinces, on règle le déséquilibre fiscal, mais l’on vire plus à droite sur les questions sociales et de compétences exclusivement fédérales – comment expliquer cette alliance? Ça me titille les neurones!

 

Ma première hypothèse relève de la stratégie et elle est fort plausible. Des sondages montreraient l’insatisfaction face à Bernard Landry, notamment avec l’affaire de la Gaspésia qui entacherait aussi Mme Marois, (3) et Gilles Duceppe serait fortement sollicité pour venir à la rescousse du PQ. Il devrait donc se libérer au plus tôt de sa promesse de faire la prochaine élection fédérale. Alors pourquoi ne pas le faire dans les honneurs, en rapportant un nombre record de siège à Ottawa, avant d’être reçu comme un sauveur au PQ, le tout sur la musique de l’empire contre attaque! Quel scénario! De la grande politique fiction très médiatique. Ce serait vendeur au Québec! 

 

Ma seconde hypothèse est davantage machiavélique. Elle peut même paraître tirée par les cheveux, mais c’est ce qui la rend si séduisante! Et comme dans l’amour, elle nécessite quelques (précisions) préliminaires…

 

Effectivement, dans la mouvance de la commission Gomery il y a un vent favorable pour le Bloc et le Parti Conservateur, mais ce vent ne devrait pas cesser de souffler avec la remise du rapport Gomery à moins qu’un des témoins ne vienne impliquer d’autres partis d’ici la fin de cette commission. Comment? Un haut fonctionnaire qui dirait avoir vu la même chose sous un ex-gouvernement conservateur par exemple? Mais il y a si longtemps que les conservateurs ont quitté le pouvoir d’une part et le parti de Stephen Harper, né de la fusion des Progressistes-Conservateurs et de l’Alliance Canadienne, n’a plus vraiment grand chose à voir avec les conservateurs de Bryan Mulroney d’autre part, que même si cela arrivait, ça aurait peu d’impact sur le parti de Stephen Harper. Si la commission Gomery ne menace pas le PC, elle devrait être encore moins dommageable pour le Bloc. Au contraire, même. Alors, pourquoi cet empressement à des élections avant la fin de la commission Gomery, si le Bloc ne peut être impliqué dans le scandale des commandites? Ça me chicotte.

 

En bon analyste j’ai fait une recherche Internet  pour voir si je ne  trouverais pas quoi que ce soit qui pourrait m’éclairer sur le sujet sans grand espoir. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver que plusieurs souverainistes ont été impliqué avec Gagliano dans la campagne électorale de Pierre Bourque en 2001! (4) De plus, certains des témoins importants de la commission Gomery semblent même avoir été plus que des figurants dans Vision Montréal à cette époque! (5) Pourrait-il y avoir des révélations à venir à la commission Gomery concernant cette implication de l’entourage de Gagliano dans l’élection municipale de Montréal en 2001? Si tel est le cas, de telles révélations pourraient-elles mettre les souverainistes et le Bloc dans trouble, vu qu’ils ont travaillé « sous les ordres de Gagliano » derrière Pierre Bourque en 2001? Ce n’est qu’une hypothèse, mais n’oublions pas que la commission Gomery a déjà éclaboussé la politique provinciale alors il est tout aussi possible qu’elle éclabousse la scène municipale dans la suite de ses travaux. Qui sait ce que nous y apprendrions alors, d’où l’importance d’aller en élection avant que de telles révélations ne fassent surface. C’est là une possibilité.

 

 Cependant, pour l’instant, et je le souligne en gras, cette possibilité semble peu probable, car il semblerait que les souverainistes travaillaient à l’élection de Pierre Bourque pour sauver leur mise des fusions municipales alors que l’équipe libérale y voyait une occasion d’implanter un réseau d'organisateurs et d’alliés politiques qui pourraient être fort utile le temps venu, notamment pour une élection fédérale ou pour renforcer les liens du Fédéral avec les municipalités (6) au dépend des provinces et du Québec en particulier, surtout qu’il n’a pas montré trop de considération pour les municipalités et leurs citoyens lors des fusions municipales forcées! (7) Mais cette promiscuité pourrait aussi justifier l’importance d’aller en élection le plus tôt possible, soit avant que des choses ne sortent sur le sujet, même si la possibilité semble mince je le répète, car Vision Montréal a parfois tourné les coins ronds dans son histoire. (8) Mais qui dit proximité, dit aussi que quelques amitiés particulières peuvent s’être développées Ce n’est là qu’une hypothèse, mais en tant que revue de critique sociale et politique, nous devons la soulever.

 

En conclusion je demeure perplexe. Pourquoi Gilles Duceppe et le Bloc Québécois sont-ils si pressé de déclencher des élections fédérales avant le dépôt du rapport Gomery? Pour venir prendre la place de Bernard Landry à Québec? Ceci pourrait être fait n’importe quand si M. Landry ne voit pas sa popularité s’accroître dans les sondages. Pour profiter de la popularité actuelle du Bloc pour accroître sa députation à Ottawa? Cette popularité ne devrait pas diminuer non plus si la Commission Gomery continue à accabler ainsi les libéraux. Alors il n’y a aucune raison de précipiter les choses à moins de prévoir une tuile sur le Bloc ou les souverainistes. Mais laquelle? L’implication des souverainistes avec les gens de Gagliano dans l’organisation de Pierre Bourque en 2001? Le scandale de la Gaspésia impliquant Bernard Landry? Mais cela n’entacherait pas le Bloc, ni son chef. Ce serait par contre une excellente raison de rappeler précipitamment Gilles Duceppe d’Ottawa. Serait-ce la raison de vouloir précipiter ainsi les élections sur la scène fédérale? C’est là une autre hypothèse pour qui s’intéresse à la stratégie politique!

 

Peut être que ces hypothèses sont fausses et sans fondement autre que la fertilité de notre imagination, le Bloc ne faisant aucun calcul politique, mais j’aime trop Machiavel pour croire à une telle pureté de la politique de quelque parti que ce soit. Cynique, peut être; sceptique, sûrement; mais ni naïf, ni utopiste! Les prochaines semaines et les prochains mois risquent d’être fort intéressant en rebondissements et en révélations de toutes sortes. J’ose le croire, sinon comment expliquer une telle précipitation à renverser le Gouvernement Martin pour avoir des élections en plein été?  

 

***

 

  Naturellement le lecteur peut toujours se demander pourquoi, si ces hypothèses ont le moindrement de sérieux, les grand journaux n’en parlent pas. C’est que le métier de journaliste est d’abord de rapporter les événements, non de spéculer ou de faire des hypothèses à leur sujet. Mais pour ma part, étant d’abord sociologue, j’aime l’analyse, la prospective et la stratégie. D’ailleurs, comme l’a déjà écrit Fernand Dumont, le rôle du sociologue est de reconstituer des genèses, un peu comme le font les psychanalystes, pour ainsi révéler des possibles! (9) Et ici, si le désir de renverser le Gouvernement est un fait on ne peut plus clair de la part du Bloc Québécois, la question demeure toujours de savoir pourquoi? C’est mon rôle de soulever des possibles et c’est ce que fait ce texte.

 

Notes :

   

1. « Lors d'un point de presse, le leader du gouvernement en Chambre, Tony Valeri, a répété que le vote n'était qu'une question de procédure qui ne pouvait en rien menacer la survie du cabinet Martin. Il a rappelé que le texte de la motion prévoyait le renvoi d'un rapport au comité des comptes publics, en lui demandant de le modifier pour demander la démission du gouvernement. 
 
Selon tous les spécialistes de la procédure parlementaire, il s'agit d'une procédure et non d'une motion de défiance en bonne et due forme. »
(http://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/  édition du 10 mai 2005)

 

2. Geddes, John, « Meet the real Stephen Harper », Macclean’s, May 5, 2005

 

3. Michel Venne, « À chacun son scandale », in Le Devoir, édition du lundi 9 mai 2005 (http://www.ledevoir.com/2005/05/09/81317.html)

 

4. Lévesque, Kathleen, « La machine péquiste travaille pour Bourque sous les ordres de Gagliano », Le Devoir, samedi 13 octobre 2001, p. A1

 

Lévesque, Kathleen, « Retours d'ascenseur », in Le Devoir, jeudi 18 octobre 2001, p. A1

 

5. « Aux élections municipales de 2001, Serge Gosselin était chef de cabinet de Pierre Bourque, alors maire de Montréal. Benoît Corbeil a pour sa part été candidat de Vision Montréal dans Anjou. Pierre Bourque croit qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter du passage de ces deux personnes dans son parti. » (Sébastien Rodrigue et Nathaëlle Morissette, « Fondation de l'UQAM. Benoît Corbeil et Serge Gosselin congédiés. » in La Presse, samedi 09 avril 2005, http://www.cyberpresse.ca/actualites/article/article_complet.php?path=/actualites/article/09/1,63,0,042005,987879.php)

 

6. Voici deux passages de Lévesque, Kathleen, « Retours d'ascenseur », Op. Cit., à ce sujet:

 

« Il s'agit là d'un outil de première importance pour un parti qui peut ainsi sonner le rassemblement des troupes rapidement et efficacement... pour une élection, un référendum, voire une éventuelle course au leadership. »

 

« Mais plus encore, si les candidats fédéralistes du camp Bourque sont élus, les libéraux auront leurs relais en place, qui pour se montrer favorable aux orientations du gouvernement du Canada, qui pour appuyer les thèses fédéralistes le temps venu. »

 

7. Moi même, né à Montréal et revendiquant une « montréalité » qui remonte à quelques générations du côté de ma mère, je n’ai jamais accepté de me faire dire par le PQ, lors des fusions forcées, que Montréal n’était qu’une création de la province du Québec, car Montréal est antérieur à la création de la Province et à la constitution de 1867! Point à la ligne.  

 

8. « Les remerciements pour services rendus pourraient également prendre l'allure d'octrois de contrats favorisant des firmes de professionnels, des contractants, des cabinets d'avocats et des promoteurs immobiliers favorables aux libéraux fédéraux. Il n'y a rien de saugrenu à le dire. En 1996, le Directeur général des élections avait poursuivi 14 entreprises qui avaient contribué illégalement à la caisse électorale de M. Bourque et qui, par ailleurs, avaient bénéficié de contrats avec la Ville de Montréal pour une valeur de plus de 45 millions en deux ans. » (« Retours d'ascenseur » , Op. Cit.)

 

9. Inspiré de Fernand Dumont, Sociologie et Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8. La citation exacte est la suivante :

 

« Le sociologue, c'est du moins ma conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen, ..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen, avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi. Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le recours aux genèses est aussi révélations des possibles. »

  

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La Grande Bibliothèque (http://www.bnquebec.ca)

Michel Handfield

 

2 mai, 2005

 

 

En fin de semaine – 30 avril/1er mai – c’était portes ouvertes à la Grande Bibliothèque et j’en ai profité pour aller voir. Je fus impressionné : 6 étages de livres, CD, DVD… dans un milieu mariant le bois et le verre. Convivial! Un endroit qui donne le goût d’aller s’asseoir pour feuilleter un livre, une revue, un journal… Bref je fais mea culpa.

 

Pourquoi?

 

Parce que j’étais de ceux qui se disaient que mieux eut valu investir dans les bibliothèques qui manquent de livres. Mais quand l’on voit la quantité de livres, de revues et autres médias disponibles – on parle en centaine de millier de documents – on réalise rapidement que de multiplier quelques milliers de titres par le nombre de bibliothèques de la province ne peut jamais équivaloir à la richesse de tous ces titres. De plus, plusieurs de ces titres étaient déjà dans les archives de la Bibliothèque Nationale par le dépôt légal, mais difficilement accessible. La Grande Bibliothèque corrige donc cela et il faut s’en réjouir.

 

Par contre la Grande Bibliothèque ne peut faire oublier qu’il faut aussi résoudre le problème du sous financement de nos bibliothèques publiques et scolaires, incluant les cégeps et les universités, car la proximité des livres est essentielle pour susciter la passion. Vous savez ce qu’on dit : loin des yeux, loin du cœur! Maintenant que nous avons la Grande Bibliothèque il faut s’atteler à ce problème du sous financement des petites bibliothèques avec la même passion, car la culture est une affaire de cœur! 

 

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La chambre noire : éclairante!

Michel Handfield

 

17 avril, 2005

 

J’ai vu « LA CHAMBRE NOIRE » d’Hassan Benjelloun en visionnement de presse mardi dernier – 12 avril – et il fait réfléchir. (1)

 

Un film lourd, mais intéressant de significations, car il nous rappelle ce que signifie le mot LIBERTÉ et que des gens se battent pour elle! Que dans certains pays « se battre pour la démocratie et la liberté, vouloir tout chambarder, c’est pire que de tuer ou de voler! » comme le dit quelqu’un dans le film. Ça fait réfléchir. Surtout qu’ici on connaît l’effet inverse : la désaffection des gens pour la chose publique et politique.

 

On veut être géré sans être dérangé. On veut des politiciens à notre image, mais on ne s’implique pas! On veut des partis politiques propres, mais de moins en moins de citoyens contribuent à leur financement. (2) On veut cacher des revenus à l’État, mais on ne veut surtout pas que l’État nous cache ses surplus! Mais l’État c’est nous, notre culture, notre miroir. On triche, il triche et vice versa!

 

On préfère le divertissement à l’implication et la Commission Gomery nous en donne. The show must go on! Mais quand il sera temps de s’impliquer on laissera encore les autres le faire; ceux qui auront intérêts à le faire! N’est-ce pas ça le véritable scandale des commandites : notre désaffection face à la chose publique et notre intérêt à voir ceux qui y avaient un intérêt se faire prendre! Et après, quand on reparlera  de corruption, on sera encore une fois surpris. Mais nos politiciens ont-ils le choix?

 

On veut connaître nos politiciens. On veut les voir. Ils doivent se promener à travers la province ou le pays, mais on leur donne de moins en moins d’argent pour leur campagne électorale. Si le citoyen ordinaire ne contribue pas à la politique, ce sera l’entreprise qui le fera et elle exigera un retour de plus en plus élevé sur son investissement!  Sera-t-on encore outré qu’elle reçoive des retours d’ascenseurs sous forme de contrats de publicité, de construction de routes et de partenariats en tous genre?

 

Pourrait-on sérieusement avoir un gouvernement au Pouvoir dont le parti politique est en faillite faute de financement citoyen? Veut-on des partis provinciaux et fédéraux construits autour d’un chef et qui disparaît avec lui une fois qu’il quitte la politique ou qu’il est défait? C’est ce que nous connaissons à Montréal depuis quelques années, où la plupart des candidats à la Mairie ont formé leur parti et sont disparus avec lui après leur défaite! Qui se souvient du nom du parti de Duscheneau ou de Doré deuxième mouture? Même moi qui m’intéresse à la politique je ne m’en souviens plus, c’est tout dire.

 

Pour conclure, quelle démocratie veut-on? Une démocratie qui pousse comme un champignon et disparaît tout aussi rapidement; une démocratie spectacle qui nous donne de la télé réalité comme la commission Gomery; ou une démocratie qui se fonde sur le citoyen et sa participation à l’État. La réponse sera garante de notre avenir et du comportement de nos élus.

 

Notes :

 

1. Notre commentaire sur ce film se trouve dans notre section Ciné et arts visuels sous le titre  La chambre noire

 

2. Selon un texte du Devoir concernant le Québec : Kathleen Lévesque, « Plus d’argent, moins de donateurs », Le Devoir, 14 avril 2005, A1 et A8

  

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Zone libre : un besoin d’informations de qualité

Michel Handfield

 

4 avril, 2005

 

Nous avons quelquefois écrit sur la question de l’information. Je rappelle nos deux derniers textes parus dans notre section Dossiers, soit « Black List : pour aller plus loin! » (8 mars 2005) et «  La culture radiophonique » (3 novembre, 2004). Nous avons aussi souligné à quelques occasions que  RDI devrait être diffusé sur les ondes de télés publiques et gratuites (UHF/VHF) et non exclusivement sur le câble, car c’est priver le citoyen d’une source d’informations payée par nos taxes. Ce vœu ne fut pas exaucé.

 

Maintenant c’est l’excellente émission d’informations  Zone Libre, diffusée sur nos ondes publiques, qui est menacée. J’admets que l’on proposera des reportages indépendants, mais cela ne devrait pas remplacer Zone Libre, mais s’y ajouter. Dans un monde de plus en plus complexe et interdépendant, où l’idéologie occupe une très grande place, l’information est essentielle pour jouer notre rôle de citoyen. Il ne faut donc pas réduire l’information, mais l’accroître! En conséquence, nous sommes d’accord avec ceux qui ont écrit «Sauver Zone libre: L'information doit être une priorité à la SRC! » et nous vous invitons à visiter leur site - www.zonelibre.tv – et à les appuyer.

 

Mais attention, nous ne sommes pas contre le divertissement et le téléroman à Radio-Canada, ce qui ferait l’affaire des diffuseurs privés et priverait ainsi les téléspectateurs d’un genre qui a son importance. Quoi qu’en disent certains puristes, il y a de l’information, de la culture et même des remises en cause de l’ordre établi et de l’idéologie dominante au sein de ces émissions dites populaires. Pensons à « Virginie » et à «Les Bougons - c’est aussi ça la vie » par exemple. L’irrévérence n’est jamais gratuite, mais toujours réfléchie, quoi qu’on en pense, surtout si elle est faite de façon intelligente. (1) Elle doit donc avoir sa place. Cependant elle ne peut remplacer l’information.

 

En conséquence Zone Libre ne doit pas disparaître et si la grille horaire devient trop étroite pour offrir et l’information et le divertissement que les téléspectateurs sont en droit d’attendre de son réseau public, il faut soit mettre votre chaîne d’information sur les ondes publiques et gratuites, de telle sorte que Radio-Canada et RDI soient accessibles sans le câble; soit allonger vos heures de diffusion (la nuit) pour élargir votre offre d’émissions sur les ondes de Radio-Canada. Les technologies d’enregistrements étant de plus en plus efficaces et de moins en moins dispendieuses, le citoyen pourra toujours regarder l’émission qui lui convient à l’heure qui lui plaît par la suite! On me prive déjà de RDI, ne me coupez pas Zone libre en plus, car l’information est une denrée essentielle de la démocratie et de la liberté. Ce n’est pas un hasard si lors des coups d’État l’on s’empare d’abord des médias d’informations et que l’on emprisonne les journalistes; c’est parce que l’information libre est le carburant de la démocratie. Cela est très signifiant… et la décision de couper Zone libre insignifiante!

 

Note :

 

1. A ce sujet je vous recommande les trois livres suivants :

 

COULON, Alain, 1987, L'ethnométhodologie, France: P.U.F., col.

«Que sais‑je?»

 

 Esquenazi, Jean-Pierre, 2003, Sociologie des publics, Paris : La découverte, col. Repères

 

Mattelart, Armand, et Neveu, Érik, 2003, Introduction aux Cultural Studies, Paris : La Découverte, col. Repères

 

Hyperliens :

 

«Sauver Zone libre » : www.zonelibre.tv

 

Zone libre :   http://radio-canada.ca/actualite/zonelibre/

 

Pour toutes les émissions d’informations de la SRC :

http://radio-canada.ca/nouvelles/

 

 Section Dossiers de Societas Criticus :

http://www.netrover.com/~stratji/Dossier.htm

 

Virginie : http://radio-canada.ca/television/virginie/

 

Les Bougons - c’est aussi ça la vie : http://radio-canada.ca/television/bougon/

 

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Index

 

DOSSIER: ENRON: Derrière l'incroyable scandale

(ENRON: The smartest guy in the room)

Commentaires de Michel Handfield (6 mai, 2005)

 

 

 

Government is not the solution to our problem, government is the problem.”  (Ronald Reagan)

 

Documentaire sur le scandale derrière Enron / durée: 109 min

Sortie en salles: Vendredi, 6 mai 2005

Réalisatrice: Alex Gibney 

 

            A un moment donné dans ce film nous voyons Ronald Reagan faisant cette affirmation et alors toute l’hypocrisie de l’idéologie conservatrice, qui ne jure que par le privé et condamne l’inefficacité du secteur public, nous saute littéralement aux yeux, d’autant plus qu’Enron est la quintessence de l’efficacité du privé : faire de l’argent à tout pris, au point d’aller sous les normes et de fomenter de toutes pièces des pannes d’électricité pour faire monter le prix de l’énergie en Californie. Détruire dans le but d’en tirer le plus gros bénéfice! Voilà l’efficacité à la Enron! Les discussions des « traders » sur les pannes qui font hausser le prix de l’électricité sont on ne peut plus claires! Les Californiens ont payé cher cette déréglementation et la privatisation. Maintenant on dit que c’était un vol, une fraude, mais à l’époque c’était un modèle que même le Québec a regardé de près. (1)

 

            Derrière cette histoire il y a la politique, Enron étant l’entreprise qui a fait la plus grosse contribution financière à la première campagne présidentielle de George W. Bush. Mais ce n’était pas gratuit, l’idéologie conservatrice (réduire l’État au profit du privé) étant dans la parfaite ligne de pensée d’Enron : la déréglementation de l’énergie et la privatisation des entreprises d’États! Mais le réveil fut brutal : dans l’anarchie avec la chute d’Enron quelques années plus tard! Cependant, je ne suis pas surpris, car les ultraconservateurs sont en parenté directe avec les anarchistes de droite : les anarcho-capitalistes! « Ici, tout est privé. L'État n'a plus sa raison d'être. » (2) Et comme il s’agit d’une idéologie, ils la poursuivent malgré les échecs, en les balayant du doigt de la main sous prétexte qu’ici c’était une fraude, là une exception. C’est ce qui fait que l’administration Bush vise maintenant la privatisation partielle – pour l’instant du moins – de la sécurité sociale (3). Sauf qu’une idéologie c’est comme la foi : c’est aveugle, ça ne se raisonne pas et ça s’arrête difficilement. Il faut qu’elle fasse bien du dommage pour que le doute pointe enfin parmi ses fidèles et qu’un mouvement de changement commence : un révisionnisme plus ou moins cosmétique, plus ou moins profond. D’ailleurs, ici même, nous avons un gouvernement conservateur qui applique cette idéologie à la sauce québécoise sous le nom de Partenariat Public-Privé ou PPP (4) et un Parti Conservateur Canadien qui s’enligne ouvertement sur les valeurs de la droite conservatrice et religieuse États-uniennes. Ce documentaire devrait être diffusé à une heure de grande écoute sur les ondes de notre télé publique, car il s’agit d’informations de premier ordre pour les citoyens!   

 

            Attention cependant, car le tout à l’État ne serait pas mieux. Ce ne serait qu’une application aveugle d’une autre idéologie avec tous ses maux.  Rappelons nous les dérives du collectivisme d’État et du déni de l’individu qui ont conduit à la chute du communisme soviétique!

 

            Diriger c’est décider ce qui est le mieux pour chaque cas : privé, public, coopératif et même communautaire! Mais trop souvent diriger semble se limiter à appliquer une recette mur à mur. On cherche la facilité et, surtout, à ne pas se tromper, car on ne reconnaît plus les vertus formatrices de l’erreur dans un monde ultra compétitif. Alors on fonce coûte que coûte dans une ligne idéologique (privatisation, étatisme, souveraineté, etc.) qui est soit disant LA solution à tous les maux en se disant qu’à la fin tout va se mettre en place et que les « infidèles » comprendront! Cela donne des politiciens qui ne veulent plus prendre de décisions et qui ont choisi d’en appliquer une mur à mur au lieu de gérer à la pièce. On ne fait plus de la politique; on gère selon une recette : l’idéologie du  programme électoral! 

 

            De l’autre côté, le citoyen me veut plus s’impliquer, alors il choisit la voie du clientélisme : avoir le produit au moindre coût peut importe qui le fournit. Mais quand on est client notre voix passe bien après celle des gestionnaires et des actionnaires, quoi qu’en dise la publicité! Si le produit coûte moins cher à faire en Chine, n’attendez plus autant de création d’emplois chez vous! (5) Au contraire, attendez vous à des pertes d’emplois et des ruptures de stocks!  Un jour le client, qui est aussi payeur de taxe et citoyen, devra se poser des questions. Mais qu’il n’attende pas trop, car une fois que la machine économique l’aura mis de côté il sera de moins en moins entendu, car il sera marginalisé. En effet, la machine ne tient compte que du pouvoir d’achat : acheter c’est voter!

 

            Revenons à Enron. L’action montait en même temps que l’entreprise perdait des sommes colossales (32 milliards de dettes camouflés dans des filiales créés au besoin) sans qu’aucune des grandes banques impliquées ne le voit, car elles empochaient en même temps des profits inhabituels, pour ne pas dire magique, qui leur faisait perdre tout sens critique. En fait, valait mieux encaisser pendant que la manne passait et ne pas questionner l’impossible. Le bateau navigua ainsi jusqu’à ce que le poids de cette dette, qu’il traînait sous la ligne des eaux, ne l’entraîne par le fonds! Et comme toujours, l’idéologie économiste de droite a dit que c’était l’exception! Ce n’est pas l’avis de tous. Un autre Enron est encore possible dans ce monde dominé par des valeurs économiques et de profits davantage que d’éthique et de solidarités.  

 

            D’ailleurs, l’idée dominante actuellement est de faire de l’argent avec de l’argent; le produit n’est plus qu’accessoire. J’ai un exemple bien personnel. Dernièrement je voulais acheter une petite tablette supplémentaire pour mon frigo (ils appèlent ça une demi tablette) et on me chargeait 200$. J’ai donc laissé faire, mais j’ai fait un petit calcul. Le total des tablettes de mon frigo équivaut à 6 demis tablettes, soit 1200$, et il vaut environs 1000$;  c’est dire que ce n’est pas le frigo qui rapporte, ce sont les pièces. Les entreprises font donc de moins en moins d’argent sur le produit, mais de plus en plus sur les pièces, le service, le financement et la vente de garantie prolongée. D’ici peu l’on fera faire tous nos frigos en Chine et ils ne seront plus qu’accessoires pour nous vendre la garantie et le service. C’est juste si l’on ne vous le donnera pas à l’achat du programme d’entretien prolongé! Mais que fera t-on avec nos gens qui aiment davantage les métiers manuels et pour qui l’usine représente l’intégration socio-économique? Nos ingénieurs et nos dessinateurs? 

 

            Enron, c’était le casino de l’énergie. « ENRON: The Smartest Guy In The Room », un film qui nous révèle les dessous de cette économie improductive basée sur la spéculation financière, car Enron n’aurait pu exister sans le marché spéculatif. Un scandale à côté duquel notre scandale des commandites a l’air d’une histoire de pacotille. Aux Etats-Unis la situation est claire : qui fournit à la politique empoche! C’est très lié et on ne s’en cache pas. Ici l’on croit encore que les entreprises aident les partis politiques par pure philanthropie, parce qu’elles y croient! Mais dans les faits ce n’est qu’investissements et on passe à la caisse quand le parti est au Pouvoir. (6) Ce n’est pas la commission Gomery qui va changer ça, ni en changeant de parti au pouvoir, ni en séparant le Québec du Canada. Ces mœurs ne vont pas disparaître par enchantement. Belle naïveté du citoyen que de croire que la solution serait aussi simple. Avez vous déjà lu Machiavel? Vous devriez peut être le lire cet été après avoir vu ce film! Un devoir citoyen pour ne pas qu’être client ou victime de l’État! Votre État!

 

            Quant aux utopistes, qui croient que l’on serait mieux servi avec les Etats-Unis et qui ne jurent que par les vertus du privé, ce film nous montre que le privé n’est pas plus vertueux qu’il faut quand il y a une piastre à faire sur le dos des autres, surtout de la collectivité ou des petits actionnaires. Non, il n’y a pas de système parfait qu’il soit  privé, public, coopératif ou communautaire. Il faut juger au mérite, chaque cas représentant un nouveau défi pour nos représentants qui doivent choisir la meilleure solution possible et le meilleur mode d’organisation pour atteindre les objectifs fixés. (7) L’implication citoyenne est plus nécessaire que jamais pour leur rappeler que nous veillons au grain, sinon il sera toujours tentant pour eux d’agir non plus en mandataire, mais en propriétaire de l’État ou de l’entreprise dont ils ont la responsabilité. Le citoyen est de plus en plus actionnaire d’entreprises à travers ses différentes économies, que ce soit des régimes de retraite (privée ou public), des fonds mutuels, ou ses assurances. Il doit en être conscient et informé; il doit pouvoir poser des questions aux différents gestionnaires de ses fonds. Il y a donc du travail d’information et d’éducation à faire.     

 

Notes:

 

1.         Plusieurs choses ont été écrites sur le sujet, mais le grand public n’en a peut être pas pris connaissance, car ça n’a pas nécessairement fait la manchette. Et lorsque ça l’a fait, ce fut rapidement remplacé par d’autres événements qui l’ont fait tomber dans l’oublie tout aussi vite qu’il était venu. D’abord, il faut rappeler que :   

 

« Depuis le 1er mai 1997, Hydro-Québec ne détient plus l’exclusivité de la vente et de l’achat en gros d’électricité au Québec. Nos politiciens ont décidé dans le plus grand secret d’abandonner ce monopole historique et de déréglementer le marché, à l’insu et au plus grand mépris de la population qui débattait publiquement de politique énergétique au même moment. Suite à cette concession aux Américains, la facture sera fort coûteuse pour le citoyen québécois. » (Bernard, Michel, Lauzon, Léo-Paul, Patenaude, François, et Poirier Martin, 1998, Privatisations: l'autre point de vue, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM, p. 105)

     

            Ensuite, « depuis une dizaine d'années, d'importants changements ont cours à la société d'État : restructuration, déréglementation, retour à la production privée, adhésion d'Hydro-Québec à la FERC (organisme réglementaire du marché électrique américain) » dans la « vague de déréglementation qui déferle sur l'Amérique du Nord ». (CLAUDINE MAGNY, Novembre 2002, « Privatiser Hydro Québec? » (www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/Hydro-Quebec/index.html)  et  dont Enron fut un joueur majeur comme nous le rappelle « ENRON: The Smartest Guy In The Room ».

 

            Enfin, certains groupes de pression qui en ont les moyens font régulièrement campagne pour promouvoir les déréglementation et les privatisation au nom de l’efficacité du marché, même si dans les fait le marché est de moins en moins une réalité (voir note 5). C’est le cas de l’Institut Fraser qui donne l’exemple d’Hydro-Québec dans son ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE DU GOUVERNEMENT DU PARTI QUÉBÉCOIS, 1994-1998 (Michel Boucher, Professeur de science économique, École nationale d’administration publique, Institut Fraser, OCTOBRE 1998 (http://oldfraser.lexi.net/publications/books/que_eval/), plus particulièrement  dans le chapitre 4, CONCURRENCE ET PRIVATISATION (http://oldfraser.lexi.net/publications/books/que_eval/concurrence.html), de ce document. 

 

 

2. Nous l’avons d’ailleurs déjà écrit dans le dictionnaire Societas Criticus :

 

Anarcho-capitalisme: Ici, tout est privé. L'État n'a plus sa raison d'être. Même la police et la justice sont privées. Remarquez bien que ce sont des services que le privé offre maintenant de plus en plus. Par exemple, au lieu d'entreprendre des poursuites judiciaires, certaines entreprises offrent des services de médiation auxquels les clients consentent à se plier au même titre qu'à la justice d'État. C'est le marché dans toutes les sphères de la société. Le marché qui a congédié les gouvernements!

 

D'ailleurs, dans un livre très intéressant sur l'anarcho-capitalisme, Pierre Lemieux (1988) nome David Friedman, Robert Nozik et Murray N. Rothbard comme des théoriciens anarcho-capitalistes et Friedrich Hayek comme un penseur apparenté!  Le même Hayek, prix Nobel, est d’ailleurs considéré comme un des grands penseurs du néolibéralisme et les autres auteurs y sont aussi associés. (Bernard, M., 1997) Ceci montre bien les relations assez intimes entre ces deux courants qui servent de base aux négociations sur la Zone de Libre Échange des Amériques (ZLÉA) et de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Nos gouvernements  sont peut être en train de négocier leur propre disparition! Et de citoyens nous deviendrons des clients, mais toujours dépendants. (16 novembre, 2003)

  

Références :

 

Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: l'aut'journal et Chaire d'études socio-économique de l'UQAM.

 Lemieux, Pierre, 1988, L'anarcho-capitalisme, Paris: PUF, coll. "que sais-je?" #  2406

 

 

3. Hudson, Michael, The $4,7 trillion pyramid – Why Social Security won’t be enough to save Wall Street, Harper’s magazine, April 2005

 

 4.        C’est le cas du PLQ – on n’ose plus dire Parti Libéral du Québec – car il est dirigé par un ancien conservateur et est davantage une coalition fédéraliste qu’un véritable parti libéral. De l’autre côté, le Parti québécois est davantage une coalition nationaliste/souverainiste, qui fut elle aussi dirigé par un ancien conservateur à une autre époque : Lucien Bouchard. Ce parti, à la même époque qu’Enron, a d’ailleurs déréglementé « la vente et de l’achat en gros d’électricité au Québec » pour profiter du marché américain (voir note 1) et a coupé des emplois dans la fonction publique québécoise, notamment en santé, en vue d’en subventionner d’autres dans le privé sous prétexte que le privé rapporte plus! C’était la version québécoise du conservatisme reaganien (moins d’État), davantage vendable à ses partenaires naturels que sont les syndicats et à la population. 

 

Quant au parti de l’entre deux, l’ADQ, leur politique économique est aussi tournée vers la droite conservatrice, comme s’il y avait une conspiration politique au Québec, où tous les Partis penchent à droite en matière d’économie et plus ou moins à gauche en matière de discours social! Une projection privée de ce film devrait être organisée à l’Assemblée Nationale avant qu’il ne soit trop tard.

 

5. En théorie il devrait y avoir autant de création d’emplois, sinon plus, car ce que vous économisez sur le produit fait en Chine, vous devriez l’avoir dans vos poches pour le consommer sur d’autres produits plus spécialisés fait chez vous. Mais cela ne fonctionne que dans un libre marché.  Est-on dans un libre marché? Essayer de négocier le prix de cette télé ou de cet ordinateur dont vous rêvez lorsque vous irez dans une grande chaîne de magasins et vous verrez si vous êtes dans un libre marché. J’ai justement répondu à un article du Maclean’s sur ce sujet la même journée que j’ai vu ce film sur Enron, et voici ce que je leur ai écrit, car c’est dans la même ligne  de pensée que ce que je dis ici:

 

2 mai, 2005

 

I read « Free trade or extinction » (All business, Steve March) in McLean’s of April 25 and you missed one point: free trade needs free relation between producers and consumers, a free market. But in our economic world system, we have big intermediaries: distributors and multinationals. You don’t change the product you have made for a product you need. You have sold your workforce to an enterprise who has sold the product of your work at his price in other countries. If the cost of production is cheaper in another place, the corporation will cut your job and delocalize it there, without any or few compensation for you. The taxpayers will pay for you, giving you social insurance and benefits for loss of job - as a return to school ticket for example!

 

 That way, the T shirt you will buy for 40$ if it’s made in Canada is now made in China and sold here for 30$! But how much does it cost to be made in China? Less than a penny! You don’t have the saving to inject in your economy, because the saving is the profit of intermediaries and shareholders elsewhere. Worst, you add a tax here for the support of unemployed, re-education of less qualified workers affected by this delocalisation,  and incentives to enterprises that produce and give jobs here – and for how long? You will pay more than you have saved, but someone has done a profit! Not me, not you! Who? 

 

In fact, free trade needs free market. Try to negotiate the price of a jacket, T shirt, car, sound system or computer because if it’s manufactured in a paradise of cheap labour the next time you shop in a big surface. Free market doesn’t exist for individual consumers. It’s a concept! “Une vue de l’esprit” as we say in French. That’s the real problem: free trade and free market aren’t for the citizens but for the enterprises. The next time you buy something on the other side of the border tell the customs officer “I have nothing to declare, it’s free market!” You better have a good attorney! Free trade and free market aren’t for you or me. That’s not the question, that’s the answer!

 

Sincerely,

Michel Handfield, M.Sc.

 

 

6. Un parti d’opposition ne peut, par définition, donner de contrats gouvernementaux et les entreprises qui le soutiennent le savent et acceptent cette règle du jeu. Il peut donc difficilement être accusé d’un scandale comme celui des commandites. L’opposition jouit donc d’une certaine pureté d’office. Ce n’est qu’une fois au Pouvoir que les retours d’ascenseurs seront demandés. Que les scandales pourront être mis à jour. Cela peut être fait par le travail de la vérification générale, le travail de l’opposition ou des journalistes, ou par un gros donateur qui juge ne pas avoir reçu la « rémunération » attendue pour services rendus et qui s’en ouvre « librement », sous le couvert de l’anonymat bien entendu, à un journaliste en guise de représailles.    

 

7. La meilleure solution peut être un ensemble de solutions, comme une  forme de réseaux entre divers types d’organisations; un système multiple comme on en connaît en garderie, où il peut y avoir des garderies publiques,  privées,  communautaires et même coopératives. Des garderies de milieu, de quartier et en milieu de travail!

   

Hyperliens

 

Sur Enron : http://www.enronmovie.com/ 

http://www.magpictures.com/distribution/moreinfo.php?enron 

Sur Reagan : www.reaganranch.org

Institut Fraser : www.fraserinstitute.ca  

 Pierre Lemieux : www.pierrelemieux.org 

 

La description officielle

 

The inside story of one of history's greatest business scandals, in which top executives of America's 7th largest company walked away with over one billion dollars while investors and emplyyees lost everything.  Based on the best-selling book The Smartest Guys in the Room by Fortune reporters Bethany McLean and Peter Elkind and featuring insider acounts and incendiary corporate audio and videotapes, Gibney reveals the almost unimaginable personal excesses of the Enron hierarchy and the utter moral vaccum that posed as corporate phlosophy.  The film comes to a horrowing dénouement as we hear Enron traders' own voices as they wring hundreds of millions of dollars in profits out of the California energy crisis.  As a result, we come to understand how the avarice of Enron's traders and their bosses had a shocking and profound domino effect that may shape the face of our economy for years to come.

 

 
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Index

 

Le Journal/Fil de presse

 

Annulation de la dette annoncée par le G8

Un pas dans la bonne direction

Montréal, le 13 juin 2005

 

L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) tient à saluer l’annonce faite par les ministres des Finances des pays du G8 d’annuler la dette de 18 pays pauvres très endettés. Cette annonce est d’autant plus encourageante pour l’AQOCI qu’elle rejoint les demandes de la campagne québécoise « Un monde sans pauvreté: Agissons! » qui réclame au gouvernement canadien de promouvoir l’annulation de la dette des pays pauvres, et ce, comme l’un des moyens concrets d’éliminer la pauvreté. Cette campagne a été lancée par une coalition d’organismes coordonnée par l’AQOCI dans le cadre de l’Action mondiale contre la pauvreté, un mouvement se déroulant dans plus de soixante-dix pays en 2005.

« L’annonce de l’annulation de la dette de 18 pays est un pas dans la bonne direction, a déclaré Maria-Luisa Monreal, directrice de l’AQOCI. Toutefois, une quarantaine d’autres pays aurait besoin d’une telle mesure pour avancer vers un développement humain et durable et s’attaquer aux problèmes urgents tels la santé et l’éducation. L’éradication de la pauvreté dans le monde nécessite aussi d’autres actions de la part de nos dirigeants, dont l’adoption de règles de commerce et d’investissement justes et équitables ainsi que le respect de l’engagement d’attribuer 0,7% du PNB à l’aide internationale ». Dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Canada a pris l’engagement d’atteindre le 0,7% d’ici 2015. Toutefois, dans son Énoncé de politique internationale, le Canada n’a pas pris les mesures nécessaires afin d’atteindre cet objectif selon l’échéancier prévu.

Alors que 1,2 milliard de personnes vivent dans la pauvreté extrême, les  pressions se multiplient à la veille du Sommet du G8, afin que les dirigeants des pays riches respectent leurs engagements en termes ’éradication de la pauvreté. En ce sens, la coalition « Un monde sans pauvreté : Agissons! » invite la population à appuyer sa campagne d’envoi de cartes postales au premier ministre et à suivre la campagne tout au long de l’année afin de rappeler au gouvernement de respecter ses engagements internationaux pour contribuer à l’avènement d’un monde juste et équitable.

www.unmondesanspauvrete.org

 

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Projet de loi 57 : Des lacunes importantes dans la couverture des besoins

 

Montréal, le 14 juin 2005

 

Devant l’adoption imminente du Projet de loi 57, l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) tient à manifester sa déception face à cette réforme de l’aide sociale qui ne garantit pas le droit à la couverture des besoins essentiels des personnes qui n’ont pas d’autres ressources suffisantes pour survivre. L’AQOCI est d’autant plus inquiète que la campagne québécoise « Un monde sans pauvreté : Agissons! », qu’elle coordonne, demande au gouvernement d’assurer la couverture des besoins dans les protections sociales. Les amendements ne réparent pas les lacunes importantes qui touchent à la structure même du projet de loi :

 

• L’aide financière prévue n’assure pas la couverture des besoins sur une base de droits.

 

• Les programmes institués accentuent la catégorisation discriminatoire des personnes selon un critère d’aptitude au travail.

 

• Ce projet de loi sur l’aide sociale ne garantit pas les mesures urgentes prévues dans la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

 

En plus, par ce projet de loi, le gouvernement ouvre la porte à des formes de sécurité du revenu privées et il accroît substantiellement les pouvoirs discrétionnaires de la ministre responsable.

 

En terminant, l’AQOCI souhaite exprimer sa solidarité et son appui envers les personnes assistées sociales durement touchées par l’adoption prochaine de ce projet de loi. L’AQOCI désire également manifester sa solidarité envers les démarches du Collectif pour un Québec sans pauvreté face au Projet de loi 57. Le Québec peut et doit agir pour assurer la couverture des besoins dans les protections sociales. C’est une des revendications de la Coalition québécoise « Un monde sans pauvreté : Agissons! »

 

L’AQOCI regroupe 53 ONG oeuvrant au Québec pour le développement solidaire, juste et démocratique. La Coalition Un monde sans pauvreté : Agissons !, coordonnée par l’AQOCI, regroupe tous ses organismes membres et plusieurs autres organisations de la société civile.

 

www.unmondesanspauvrete.org

 

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ATTACK ON UNIVERSITY OF CALIFORNIA LABOR STUDIES

 

Reçu le 6 juin 2005

 

Though many of you have already expressed support for labor studies funding at the University of California, Governor Schwarzenegger is STILL bent on eliminating us from the state budget.

 

NOW is the critical moment to let the governor what you think.  Supporters can click onto this link to automatically generate faxes to the governor and other top legislators:  http://www.unionvoice.org/campaign/uclabor/

 

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Labor research and education at the University of California has been targeted by the Schwarzenegger administration for elimination, for the second year in a row. Last year an outpouring of support led to restoration of labor research funds, but apparently the governor did not get the message.  This year, while increasing the overall budget for UC, he is once again singling out labor studies for elimination. No other research unit has been similarly targeted.

 

This is clearly a political attack on working people.  This $3.8 million fund has generated important research about employment issues, such as living wages, conditions of immigrant workers, and changing union trends.  Compared to the funds allocated for business research, these funds are but a small fraction.

 

This is also an attack on academic freedom.  If the governor can reach into the university budget and eliminate any program that he does not like, then no program is secure from political whim.

 

Top union and academic leaders have already sent hundreds of letters to legislators and UC officials.  The legislature's budget subcommittees on education have voted to augment the UC budget by $3.8 million for labor studies.  Ultimately the decision on this item will lie with the governor and the leaders of the state senate and assembly.  That's why it's critical that the governor and legislators hear from you now.

 

Thanks!

 

Katie Quan

Chair

UC Berkeley Center for Labor Research and Education

http://laborcenter.berkeley.edu

 

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Un monde sans pauvreté : AGISSONS!

Un symbole équitable

 

Montréal, le 8 juin 2005

 

La campagne Un monde sans pauvreté : Agissons! Lancée au Québec par une coalition d’organismes coordonnée par l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), se poursuit durant toute l’année 2005. Cette campagne s’inscrit dans le cadre de l’Action mondiale contre la pauvreté, un mouvement se déroulant dans plus de soixante-dix pays qui appelle les dirigeants du monde entier à respecter leurs engagements pour éliminer la pauvreté. À l’instar du mouvement mondial, le bracelet blanc est le symbole de la campagne Un monde sans pauvreté : Agissons!. La coalition québécoise tient à préciser que les bracelets disponibles actuellement au Québec ont été fabriqués par l’entreprise d’insertion Petites Mains, un centre de couture industrielle situé dans le quartier Côte-des-Neiges qui se veut un lieu de production, de formation et d’insertion pour les femmes, surtout immigrantes. La fabrication de ces bracelets constitue donc un geste concret de lutte contre la pauvreté.

Par ailleurs, la coalition prévoit plusieurs actions autour de la rencontre du G8 qui se tiendra en juillet prochain. Une campagne massive d’envoi de cartes postales au premier ministre Paul Martin se déroule actuellement, exigeant entre autres l’amélioration substantielle de l’aide internationale et l’annulation de la dette des pays pauvres. La campagne Un monde sans pauvreté : Agissons! Participera également à la journée mondiale du bandeau blanc le 1er juillet prochain. D’autres activités sont prévues tout au long de l’année 2005.

 

La coalition québécoise Un monde sans pauvreté : Agissons! Coordonnée par l’AQOCI, regroupe un large éventail d’organisations, dont Développement et Paix, OXFAM-Québec, le CECI, EUMC, Uniterra, les Oeuvres du Cardinal Léger, le YMCA de Montréal, Équiterre, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Fédération des femmes du Québec, l’UPA-DI, la CSQ, la CSN, la FIIQ, et la FTQ.

 

 

www.unmondesanspauvrete.org

 

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PLUSIEURS PETITES MESURES QUI PERMETTENT D’ÉVITER LA DÉROUTE AU PLAN SOCIAL - Communiqué du Chantier de l’économie sociale concernant le budget du Québec 2005-2006

Montréal, le 21 avril 2005

            « Le budget dévoilé aujourd’hui par le Gouvernement du Québec contient plusieurs petites mesures qui sont bienvenues mais insuffisantes », selon Nancy Neamtan, présidente et directrice générale du Chantier de l’économie sociale. « Est-ce que ce budget permettra d’éviter un effritement du développement économique et social des régions du Québec? Nous allons devoir travailler très fort collectivement pour y arriver ! ». 

Parmi les annonces intéressantes faites aujourd’hui le ministre des Finances et la présidente du Conseil du trésor, notons :

-un investissement de 145 M$ dans la construction de 2600 nouveaux logements dans le cadre du programme AccèsLogis Québec;

- une hausse de 98,5 M$ du soutien financier aux centres de la petite enfance et aux autres services de garde, qui permettra de compléter l’offre de 200 000 places;

- des fonds supplémentaires de 78 M$ alloués aux FIER-Régions, qui ouvrent la possibilité d’innover dans l’investissement en économie sociale;

- un investissement additionnel de 5 M$ pour soutenir les projets des entreprises d’économie sociale en régions;

- un investissement additionnel de 2 M$ pour accroître le nombre de place dans les centres de travail adaptés;

 

- un nouveau plan d’action pour offrir un soutien accru aux personnes âgées en perte d’autonomie afin de leur permettre de bénéficier de plus de soins à domicile.

Inquiétudes en matière d’emploi

Selon madame Neamtan, ces mesures ne sont toutefois pas suffisantes pour assurer le développement économique et social des régions du Québec. Par exemple, le Chantier s’inquiète grandement des coupures annoncées dans le budget d’Emploi Québec, qui pénaliseront inévitablement les personnes les plus marginalisées. Le Chantier aurait aussi souhaité que les mesures suivantes soient clairement mises de l’avant :

- des fonds supplémentaires en habitation communautaire;

- des mesures pour améliorer les revenus et les conditions de vie des personnes les plus pauvres;

- un investissement plus important dans le Programme d’exonération financière pour les services d’aide domestique.

- des investissements accrus dans des mesures d’aide à l’emploi pour les personnes éloignées du marché du travail;

- le rétablissement du Programme de soutien au réseautage des entreprises d’économie sociale.

Rappelons que dans son mémoire déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires, le Chantier suggérait au ministre des Finances de baser ses choix budgétaires sur des principes fondamentaux suivants :

- réduire les écarts entre les riches et les plus démunis;

- continuer à améliorer les conditions de vie de la classe moyenne;

- assurer la plus grande accessibilité aux services de santé et d’éducation pour l’ensemble de la population;

- assurer un développement durable et équitable aux plans économique, social et culturel sur l’ensemble du territoire québécois.

Le Chantier de l’économie sociale est une organisation autonome indépendante qui rassemble les acteurs de la société civile québécoise qui oeuvrent en économie sociale dans le but de faire la promotion de l’économie sociale et d’en assurer le développement. Le Québec compte plus de 7150 entreprises d’économie sociale qui embauchent plus de 124 000 personnes. Ces entreprises génèrent un chiffre d’affaires de 17,2 milliards $.

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE reçu le 20 avril, 2005

 

 

Énoncé de politique internationale du Canada L’élimination de la pauvreté, la grande oubliée

 

Montréal, le 20 avril 2005

 

L’Énoncé de politique internationale rendu public par le gouvernement de Paul Martin hier, souligne l’importance du rôle de leadership du Canada dans le monde. L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) tient toutefois à manifester sa déception devant l’absence d’un réel engagement quant à l’augmentation de l’aide publique au développement, alors que la priorité est accordée principalement à la défense et à l’augmentation du budget militaire.

            Le Canada a pourtant pris des engagements clairs au sein de l’ONU dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2000, visant à augmenter son aide publique au développement pour qu’elle atteigne 0,7% du PNB d’ici 2015. Dans l’Énoncé de politique internationale, le gouvernement ne prend aucun engagement formel pour rencontrer cet objectif. « Pourtant, le Canada est le seul pays du G8 qui a connu un surplus budgétaire depuis plusieurs années et il en anticipe d’autres. Le Canada est donc dans une excellente position financière pour réinvestir massivement dans son programme d’aide publique au développement et il se doit de le faire pour assurer sa part de responsabilités dans le partage des richesses et l’élimination des inégalités » a déclaré la directrice de l’AQOCI, Maria-Luisa Monreal. En ce sens, l’AQOCI déplore que la priorité ait été donnée à la défense et à l’augmentation du budget militaire (15 milliards $ en 5 ans) au détriment de l’aide publique au développement.

 

Pour l’AQOCI, il est primordial que le Canada réitère le principal objectif de l’aide publique au développement, soit l’éradication de la pauvreté, et qu’il prenne les mesures nécessaires afin d’atteindre cet objectif. En ce sens, un appel a été lancé par les trois partis d’opposition au parlement fédéral qui ont récemment demandé, par l’entremise d’une correspondance envoyée en février 2005, l’adoption d’une loi faisant de la réduction de la pauvreté la finalité de l’aide publique au développement. Celle-ci doit refléter les valeurs qui garantissent la justice sociale, notamment la promotion des droits humains, l’égalité des sexes, le respect de l’environnement, la démocratie participative et inclusive, et l’affirmation de l’autonomie des peuples, valeurs que les populations québécoise et canadienne ont à coeur.

 

L’AQOCI demande au gouvernement canadien de respecter ses engagements internationaux en faveur de la réduction de la pauvreté et d’abandonner la tendance militariste reflétée dans l’Énoncé de politique internationale, et ce, afin que le Canada puisse jouer un rôle de leadership sur la scène internationale.

 

 

L'AQOCI regroupe 53 organismes de coopération et de solidarité internationale oeuvrant au Québec pour le développement solidaire, juste et démocratique, à l'échelle mondiale.

 

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Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

France!

Michel Handfield

 

Jeudi, 2 juin, 2005

 

Attention, ce commentaire livresque prend une valeur particulière, car le second livre traité est de Dominique de Villepin, nommé Premier Ministre de la France mardi (31 mai) suite au NON de la France au référendum sur l’Europe. Ce texte était prêt à être mis en ligne, car j’en étais à la 3e relecture, mais il prenait alors une toute autre valeur à la lumière de ces événements, car d’intérêt pour le français ou le francophile, il devenait d’intérêt beaucoup plus large, soit pour tous ceux qui s’intéressent à la politique européenne et mondiale, mais aussi pour nombre de curieux qui se demandent qui est de Villepin et que pense-t-il? Ce livre dirait-il des choses qui éclaireront sur la « gouverne » de de Villepin? J’ai donc retravaillé cette partie du texte original à la lumière de ces événements et de ces questions.

 

 

Wolton, Thierry, 2004, Brève psychanalyse de la France, France : Plon

Dominique de Villepin, 2004, Le requin et la mouette, France : Plon/Albin Michel

 

Le livre de Thierry Wolton, Brève psychanalyse de la France, intéressera le français au premier chef; le québécois au second et le francophile et l’amateur d’histoire au dernier, car c’est une histoire de la France revisitée – surtout à ne pas confondre avec le révisionnisme historique.

 

Ici on ne réembellit pas l’histoire ou le rôle de la France comme le ferait les révisionnistes. Au contraire, on traque les moindres changements cosmétiques; on remonte le cours de l’histoire comme le font les psychanalystes, pour sonder les non dits! (1) On discute de ce qui était enfoui dans la mémoire et l’inconscient français, mais ce faisant on comprend aussi certains comportements. Pour nous, du Québec, on peut y voir des similitudes fort instructives avec ce qui se passe ici; nos comportements et nos critiques de l’État. Ainsi, du système de santé français – que l’on regarde parfois avec envie – l’auteur parle du « mythe de l’État protecteur ». (Wolton, pp. 131-3) Il poursuit ensuite avec l’éducation : « Les contre-performances du « mammouth » »! (Wolton, pp. 133- 6)  J’avais l’impression d’être en terrain connu! On ne peut renier qu’on a des racines françaises à la lecture de ce livre, même si on a aussi des différences dues à notre américanité, un peu comme une vigne française en terre d’Amérique donnera un vin différent, mais qui aura toujours un goût de famille!

 

Pour les amateurs d’histoire, on examine les non-dits et les camouflages que l’histoire officielle a pris, car la réalité est parfois différente de ce sur quoi on a dirigé les projecteurs. Ainsi, on a « focusé » sur le rôle du Parti Communiste Français (PCF) dans la résistance, mais on a gommé le fait que tant que l’URSS échangeait de bons procédés avec Hitler, le PCF en fit de même de son côté! Ou encore, on regarde froidement le régime républicain au point d’en dire que « depuis que la république existe elle ne semble guère avoir joué en faveur du peuple, ni de sa souveraineté, et pas davantage de la démocratie » (Wolton, p. 61). Le modèle républicain est officiellement encensé comme un modèle de démocratie par et pour le peuple; mais cette psychanalyse de la France  nous le présente « plutôt comme un régime où le pouvoir a été confisqué au peuple par une élite »! (Wolton, p. 61).

 

La force de ce livre est celle de son analyse, mais comme tous livres il faut en lire plus d’un pour se faire une idée, car il est aussi orienté par les croyances et les idéaux – idéologies – de son auteur. Cependant, peu importe les biais possibles de l’auteur, ce livre a le mérite d’apporter un éclairage peu fréquent sur la France et son histoire, de soulever des questions et de montrer les événements sous un autre angle, Bref c’est un livre qui fait réfléchir sur l’histoire officielle. Ce qu’on nous dit de notre histoire et de toutes histoires – incluant l’histoire religieuse - est orienté. Jusqu’à quel point le vrai et le faux sont-ils si clairement identifiables que les écrits nous le laissent croire? Jusqu’où l’Histoire est fondée? A partir d’où entre-t-on dans l’idéologie, la fable et le mythe fondateur? C’est peut être nécessaire pour cimenter une société, un peuple ou un pays, mais en même temps n’est-ce pas aussi réducteur et dangereux, ces réductions conduisant à des « vérités » rendant ensuite impossible toutes acceptation, discussion et négociation avec les tenant d’autres points de vue? Bref, au delà du cas français, cette position de psychanalyste de l’histoire et des fondements sociopolitiques d’une société m’apparaît d’intérêt général dans le monde où nous vivons, car les certitudes deviennent les plus grandes causes d’incertitudes par les risques qu’elles font planer sur notre monde.

 

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Quand au second livre, celui de Dominique de Villepin, Le requin et la mouette, il est davantage « littéraire » dans le style malgré un sujet très politique! Il est aussi très contemporain, regardant la différence entre la France et les Etats-Unis, l’Europe et l’Amérique, dans la perspective de la brisure actuelle, ce qui ne l’empêche pas de remonter à une certaine tradition franco-européenne au besoin de l’exercice de compréhension.

 

Il jette un regard sur les problèmes présents et pose un diagnostic lucide. De la mondialisation et de l’exclusion qui l’accompagne, il dira que les lignes de démarcation ne sont plus qu’entre pays pauvres et pays riches, mais à l’intérieur même des pays. Il constate que « notre monde de tous les possibles, était aussi celui de tous les dangers, de toutes les haines ». (p. 45) Que cette mondialisation, qui s’accompagne d’une montée des échanges et d’une ouverture des frontières, quand ce n’est pas de leur abolition pure et simple (2), a aussi des aspects inquiétants :

 

« L’activité mafieuse nourrit la corruption qui gangrène certains États. Le phénomène connaît aujourd’hui une ampleur particulière grâce à l’accélération des transferts de fonds opérés dans des conditions de plus en plus opaques. L’intensification des flux financiers facilite la circulation de l’argent sale; son blanchiment s’est transformé en véritable industrie. Le crime organisé n’est pas étranger au développement du terrorisme. On l’a vu en Afghanistan où Al-Quaeda a largement bénéficié de la rente issue du pavot.  » (de Villepin, p. 47)

 

            A ces défis s’ajoutent les craintes de la population, au premier chef la crainte économique de voir le travail aller vers des pays où les conditions  et les charges sociales sont plus avantageuses pour les entreprises :

 

« La mondialisation globalise aussi la frustration : sans frein ni règles, l’économie de marché produit, en même temps que la prospérité de quelques-uns, la misère de beaucoup. » (de Villepin, p. 35)  

 

C’est cette crainte qui a poussé les français à dire non au référendum sur l’Europe économique en ce 29 mai! (3) De Villepin en était conscient au moment d’écrire ce livre, disant que « la mondialisation suscite partout une même prise de conscience : la seule logique économique ne suffit plus à assurer la survie de l’homme et la cohésion des peuples » (p. 153) et qu’en conséquence « l’impératif humaniste s’impose »! (p. 201) En réponse à ces nouveaux défis, de Villepin plaide pour un monde multipolaire, culturel et parle même du besoin d’une « citoyenneté mondiale » (p. 201), ce qui a du sens. Il est d’ailleurs au fait de l’altermondialisme.

 

De Villepin conclut sur le besoin d’une troisième mondialisation (4), soit « celle des identités, des cultures et des symboles » (p. 252); des valeurs françaises qui feront en sorte que la France pourrait être le phare de cette troisième révolution! Cela signifie un altermondialisme culturel; l’acceptation de  l’exception culturelle nationale? Négociation difficile en vue, car dans la mouvance actuelle de la mondialisation à l’États-unienne, la culture mondialisée semble davantage être la culture de masse, où aucune barrière ne doit s’élever à l’entrée des produits standardisés d’Hollywood ou de Bollywood (Inde)! Les  prises de bec entre la France et les Etats-Unis ne seraient pas à la veille de se calmer avec de Villepin. 

 

Cependant, la crainte la plus forte dans le peuple est davantage celle de perdre son travail plutôt que sa culture, même si cette dernière crainte est légitime de la part des intellectuels et des milieux culturels. Mais le vote français du 29 mai dernier s’explique par la pyramide des besoins de Maslow, qui dit qu’il faut d’abord de bonnes conditions intrinsèques de vie (nourriture, logement, transport) avant de chercher à en améliorer – ou à protéger - ses conditions extrinsèques, tels que les loisirs et la culture! (5)  Ce n’est donc pas un hasard si les préoccupations culturelles, vu ici en terme de protection commerciale et de mondialisation, touchent avant tout une certaine élite plutôt que la masse, qui s’inquiète davantage des pertes d’emplois et de savoir si elle pourra continuer à combler ses besoins primaires. Mais attention, cela ne veut pas dire que la masse ne comble pas ses besoins culturels. Elle les comble différemment et surtout hors des circuits commerciaux: elle trouve des combines pour ne pas en payer le prix. Le piratage de musique et de film sur Internet n’est pas un hasard. Il répond à un besoin que le « gap » financier empêcherait de combler sans cela! (6) Et les spectacles gratuits ou à faible prix des Festivals sont de plus en plus populaires, occasion de découvrir les talents de demain que l’on n’aura pas les moyens d’aller voir en salle.

 

Il ne faudrait pas sous estimer le géant Chinois qui prend de plus en plus de place sur la scène industrielle; mais qui pourrait aussi y mettre les moyens pour envahir la scène culturelle, d’où l’importance d’un monde multipolaire. La France peut y jouer un rôle; mais en être le phare, c’est d’un bel utopisme. Un utopisme nécessaire cependant, car on ne peut essayer de changer les choses que si on s’en croit capable. A Wolton, qui dit que le rôle que l’histoire accorda à la France suite à la seconde guerre mondiale, ne fut que par pitié et par stratégie (7), la France vient de non. Elle veut jouer un rôle et pas celui de figurant. La base de tout accord, de toute constitution, même européenne,  est d’abord dans le contrat social (8), dans la loi et leur esprit (9), bref dans la rhétorique! C’est justement là que la France est à son meilleur. Il ne faut surtout pas la prendre à la légère. Les français viennent de le rappeler avec force à toute l’Europe et plus particulièrement à leurs dirigeants : ce que vous avez négocié ne correspond pas à l’image que nous avons de l’Europe, particulièrement en matière de protection sociale et de droits du travail. Refaites vos devoirs. Pour penser cela et dire NON à cet accord, quand toute la classe politique disait que cet accord n’était pas renégociable et qu’il n’y avait pas d’autre choix que de voter oui (10), il fallait des utopistes qui n’ont pas peur de se mettre à l’ouvrage, car il faudra maintenant proposer autre chose pour poursuivre et débloquer cette impasse. Il faudra que la classe politique les écoute et les comprennent. Qui leur donne t’on maintenant comme Premier Ministre? Dominique de Villepin (11)tla classe politique les écoute et les n plus populaires, occasion de découvrir les talents de demain que l', notre utopiste qui a justement écrit ceci des altermondialistes :

 

« Produits d’une solidarité internationale inédite, ils contribuent à l’avènement d’une société civile mondiale qui entend maîtriser son destin. S’affranchissant des structures étatiques, ils dénoncent la faiblesse ou l’égoïsme des instances internationales. » (de Villepin, p. 153)  

 

La boucle est bouclée. Reste à voir si dans cette nouvelle position de Premier Ministre on verra le Dominique de Villepin intellectuel ou le Dominique de Villepin politique, qui devra jouer du compromis plus que de la pureté et de l’utopie intellectuelle. L’actualité française et européenne risque d’être fort divertissante au cours des prochains mois.

 

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            Deux livres intéressants, à la fois contraire et complémentaire, un peu comme le sont les français qui sont à la fois dans les pays fondateurs de l’Europe unique, mais qui ont en même temps opposé leur veto à cette Europe le 29 mai dernier.

 

Notes

 

1. Clin d’œil à Fernand Dumont qui a déjà écrit cette excellente définition de la sociologie :

 

« Le sociologue, c'est du moins ma conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen, ..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen, avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi. Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le recours aux genèses est aussi révélations des possibles. » (Fernand Dumont, Sociologie et Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8)

 

2. A l’inverse cependant, et on le voit bien en Amérique, si les contrôles sur les échanges financiers diminuent – on peut transférer ou faire apparaître/disparaître des millions d’un clic de souris – les contrôles frontaliers et les tracasseries administratives s’accroissent sans cesse eux, que ce soit pour les individus ou pour le transport des marchandises, dans la crainte du terrorisme!

 

3. « À l'occasion d'un référendum historique, 55 % des 42 millions d'électeurs ont dit non au traité constitutionnel déjà adopté par neuf pays et soutenu par les principaux partis politiques français. Seulement 45 % des électeurs ont dit oui au projet de constitution. » (Christian Rioux, « Non retentissant en France

L'Europe est en état de choc », Le Devoir, lundi 30 mai 2005, A 1)

 

4.  La première mondialisation était celle de la renaissance avec de nouvelles découvertes scientifiques, une montée de l’humanisme, des changements politiques et la découverte du « Nouveau Monde », l’Amérique. La seconde fut la révolution industrielle lancée en Angleterre.

 

5. TAUSKY, Curt, 1970, Work organizations, Illinois (U.S.A.): F. E. Peacock, p. 78-9.

 

6. Mondialisation oblige, il nous faut au moins une expression anglo-saxonne! « Gap » : écart.

 

7. « La pitié, voilà ce qu’inspirait la France à la fin de la guerre chez les deux grands! En 1945, la question de la puissance française pouvait légitimement être posée. Son armée, considéré comme la plus puissante d’Europe en 1939, avait sombré en un mois, le pays avait subi la plus longue occupation de son histoire, la politique de collaboration était moralement condamnable. Pour Roosevelt seuls quatre pays, les Etats-Unis, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et la Chine pouvaient prétendre à la victoire et régenter le monde à l’avenir. Churchill, qui voyait la nécessité à long terme d’une puissance occidentale sur le continent capable de contenir les ambitions de Moscou en Europe, se battit pour que la France fût inscrite à la table des vainqueurs, mais sur un strapontin. » (Wolton , p. 160-1)

 

8. Édition électronique (texte téléchargeable) du livre Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social ou Principe du droit politique (1762) : http://www.uqac.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/classiques/Rousseau_jj/contrat_social/contrat_social.html

 

9. Édition électronique du livre Montesquieu, De l'esprit des lois (1758) : http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/classiques/montesquieu/de_esprit_des_lois/de_esprit_des_lois_tdm.html

 

10. Remarquez que pour faire un référendum sur une question qui n’a soit disant qu’une seule réponse possible, il fallait être prétentieux ou inconscient, car qui dit référendum dit possibilité de le perdre! Ici on n’avait pas affaire à des utopistes, mais à des funambules, surtout pour un gouvernement qui n’est pas des plus populaires.

 

11. Christian Rioux, « Grand ménage à Matignon. Chirac choisit Villepin comme premier ministre. Sarkozy fait son entrée au gouvernement. » Le Devoir, mercredi 1er juin 2005, A 1.

 

Hyperliens :

 

La Documentation Française : http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/

 

Site du Premier Ministre : http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/

 

Site de l’Élysée :  www.elysee.fr/

 

 

Annexe : Arrière de couverture

 

 

Wolton, Thierry, 2004, Brève psychanalyse de la France, France : Plon

 

Cette brève " psychanalyse " de la France expose avec brio les raisons pour lesquelles notre pays est devenu un nain sur l'échiquier international.

 

Cette situation est la conséquence de soixante ans de mensonges.

 

La France, depuis la Libération, vit sur des mythes fondateurs qui sont devenus obsolètes. A commencer par ceux qu'avait forgés le général de Gaulle : une France résistante, une France ultra-puissante.

 

L'auteur examine les choix politiques, économiques, sociaux et culturels de l'après-guerre. Tous sont aujourd'hui en complet déphasage avec la réalité du monde, et bloquent les volontés de réforme.

 

Ce paradoxe, que l'auteur analyse au scalpel, menace le fragile équilibre de la société française qui avance comme un funambule au-dessus d'une poudrière.

 

Dominique de Villepin, 2004, Le requin et la mouette, France : Plon/Albin Michel

 

" Nous voici à ce point crucial où s’entrevoit la possibilité d’une réconciliation entre la puissance et la grâce, entre le ciel et la mer, entre le requin et la mouette, parfaite alliance des contraires célébrée par les philosophes et les poètes. Oui, une nouvelle fraternité est possible. Un sens est possible. Des valeurs existent, qui méritent d’être défendues. Ce livre n’a pas d’autre objet que d’évoquer notre parcours commun pour progresser d’un pas plus sûr dans la voie de demain. " D.V.

 

Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, est aujourd’hui ministre de l’Intérieur.

 

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Le Raton Laveur vient de publier quatre nouveaux livres ce printemps!

Audrée Anne Dupont

 

28 mai, 2005

 

L’école, c’est encore plus fou!

Auteur : Luc Durocher

Illustrateur : Philippe Germain

 

Vous pouvez aussi aller lire les deux autres livres de cet auteur sur le même sujet : L’école, c’est fou et L’école, c’est toujours aussi fou! Ces livres nous transportent d’une façon ludique dans les expressions de la langue française.

 

Toby et le cochon-garou

 Auteure et illustratrice: Julie Rémillard-Bélanger

 

C’est l’histoire d’un petit garçon qui doit affronter ses phobies.

 

Drôle de fraise!

Auteure : Louise Gagnon   

Illustrateur : Jean Morin

 

Ce livre nous parle de l’histoire de deux jumeaux qui adorent tout ce qui goûte la fraise.  Ils devront cependant affronter la fraise du dentiste…

 

La fête du dragon

Auteure : Nancy Montour

Illustrateur : Benoît Laverdière

 

Pinoche, un énorme dragon, adore les gâteaux.  Il apprend qu’il y a une fête au village.  Pourra-t-il y aller?

 

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Index

 

Nouveaux livres reçus

 

Reçu 6 juin, 2005 : Barreau, Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005, Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours, France : Fayard (Histoire) (Distribution Hachette)

 

Il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans l’espace et dans le temps. Il n’en est plus ainsi. Les Français, et d’ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des « immémorants ». Par un paradoxe ironique, on n’a jamais autant parlé du « devoir de mémoire » qu’en ces temps d’oubli, car il est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est oubliée. Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l’ « immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub » que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.

 

Est-il possible de déchiffrer l’actualité sans références historiques, les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ? Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la Mésopotamie ? Les images nous choquent sans nous concerner. On voit tout, tout de suite, en direct, mais on ne comprend rien.

 

D’où l’idée simple, ambitieuse et modeste à la fois, d’écrire un livre assez court qui soit un récit de l’histoire du monde, mais fermement chronologique pour tous les lecteurs qui souhaitent « s’y retrouver » et situer leur destin personnel dans la grande histoire collective, héroïque et tragique, absurde ou pleine de sens, de l’espèce humaine.

 

Voici donc un résumé de l’histoire de l’humanité ; rudimentaire, mais plein de rapprochements surprenants et de questions impertinentes ; conte vrai où le lecteur pourra trouver des interprétations de faits qui ne sont pas discutables. Il est destiné à tous, à l’exception des historiens de métier.

 

Auteur de nombreux essais et romans qui ont connu le succès (en dernier lieu, Les Vérités chrétiennes, Fayard, 2004), Jean-Claude Barreau dirige le département de culture générale du pôle universitaire Léonard de Vinci.

 

Guillaume Bigot, jeune historien, a publié en 2000 un livre très remarqué : Les Sept scénarios de l’apocalypse (Flammarion).

 

© Librairie Arthème Fayard, 2005

 

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Reçu le 27 mai 2005 : Bernier, Marc-François, 2005, L'Ombudsman de Radio-Canada. Protecteur du public ou des journalistes ?, Presses de l’Université Laval, Collection Éthique et philosophie de la communication, 264 p., ISBN : 2-7637-8212-4,  www.ulaval.ca/pul/

 

Chaque année, des milliers de personnes, essentiellement des Québécois, critiquent l'information que diffusent les journalistes de la Société Radio-Canada (SRC). Pour la minorité de plaignants qui décident d'aller jusqu'au bout, il existe un mécanisme d'imputabilité journalistique unique auquel ils peuvent soumettre leurs griefs en espérant trouver un arbitre impartial, rigoureux et équitable qui écoutera leurs doléances et portera un jugement au-dessus de tout soupçon. Il s'agit de l'ombudsman de la SRC. Malheureusement, il semble que cette fonction essentielle ne soit pas toujours à la hauteur des attentes légitimes des plaignants. Une analyse inédite des décisions rendues par ceux qui ont assumé successivement cette fonction révèle notamment que l'ombudsman possède une marge d'interprétation très large qui favorise généralement les journalistes plutôt que les plaignants.

 

Journaliste pendant près de vingt ans, spécialiste de l'éthique et de la déontologie du journalisme, l'auteur est professeur de journalisme et de communication à l'Université d'Ottawa. Il est membre de la Commission canadienne de l'UNESCO (Culture, communication et information) et expert en journalisme devant les tribunaux civils du Québec.

 

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Reçu le 26 mai 2005 : ABITBOL, Michel, 2005, Les amnésiques  -Juifs et Arabes à l’ombre du conflit du Proche-Orient, France : Perrin, 408 p, ISBN : 2-262-01967-3 - www.editions-perrin.fr/

 

Ce livre ne raconte pas l'histoire mouvementée du Proche-Orient depuis 40 ans. Il analyse ce qui en est le coeur : l'aliénation mutuelle entre Juifs et Arabes. Il en explique les retombées à la fois tragiques, politiques, sociales et culturelles. Il montre comment la disparition des codes de communication qui avaient permis un minimum de compréhension entre Juifs et Arabes, même aux pires moments de leur histoire, a laissé place aux fantasmes les plus débridés d'un côté comme de l'autre.

 

C'est pourquoi il convient de partir de la guerre des Six Jours, intervenue au moment où sionisme et nationalisme arabe montraient leurs premiers signes d'essoufflement idéologique. D'un côté, les pertes territoriales et la débâcle des régimes laïcs, nés de la décolonisation, ont précipité un fort sentiment de déclin, accru par la défaite économique des discours fondés sur un développement rapide et équitable. De l'autre, le "rétablissement" d'Israël dans ses frontières "bibliques" a pris un caractère miraculeux, renforcé par les défaites des peuples musulmans et par de nouvelles influences venues des immigrants du Maghreb puis de Russie, mais contrarié aussi par l'impossibilité d'un règlement définitif de la question.

 

Les frustrations et les ressentiments ont propulsé des militants d'un type nouveau qui ont relu et bricolé les textes sacrés à la lumière de l'actualité pour y chercher des solutions.

 

Le résultat est devant nos yeux : les rapports entre Etat, modernité et religions, jamais réglés, ont dégénéré en un abcès planétaire.

 

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Reçu le 11 mai 2005 : Marie-France Labrecque, Être Maya et travailler dans une maquiladora. État, identité, genre et génération au Yucatan, Mexique, PUL, Collection Mondes autochtones (ISBN 2-7637-8196-9),  25 $

 

L'État du Yucatan au Mexique est connu entre autres pour ses nombreux sites archéologiques, silencieux témoins de la gloire passée des Mayas. Il y a pourtant un envers du décor qui constitue le quotidien des populations indigènes contemporaines. Le Yucatan est en effet l'un des États les plus pauvres du Mexique. Pour remédier à cette situation alarmante, les gouvernements ont misé sur l'installation de maquiladoras de confection, notamment à la campagne, en même temps qu'ils ont formulé des programmes de soutien à une agriculture pratiquement en faillite.

 

Tout en faisant le lien avec des processus propres à la mondialisation, l'auteure montre comment ces mesures se sont appuyées, sur le plan local, sur une combinaison particulière de facteurs relevant de l'identité ethnique, du genre et des rapports entre les générations.

 

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Reçu le 11 mai 2005 : Guy Lachapelle, 2005, Claude Ryan et la violence du pouvoir. Le Devoir et la Crise d'octobre 1970 ou le combat de journalistes démocrates, PUL, Collection Prisme (ISBN 2-7637-8213-2), 25 $

 

« L’indépendance du Devoir a toujours été sa marque distinctive [...]. Le Devoir n’a jamais connu à aucune étape de son existence, d’autre loi que celle d’une radicale indépendance vis-à-vis des pouvoirs établis, anciens et nouveaux. »

- Claude Ryan

 

Claude Ryan (1925-2004) nous a quittés le 9 février 2004. Homme de convictions et de paroles, il a été l’un des plus grands journalistes que le Québec ait connu. Durant ses années à la direction du quotidien Le Devoir (1964-1978), il aura été celui qui a probablement le mieux témoigné des angoisses profondes vécues par la société québécoise depuis la Révolution tranquille. En octobre 1970, Claude Ryan et l’équipe éditoriale du Devoir seront les seuls à poser des questions fondamentales sur les choix des gouvernements Bourassa et Trudeau.

 

Ce livre nous replonge dans cette période sombre de notre histoire nationale alors que le pouvoir politique avait décidé d’utiliser toutes ses ressources pour mater une présumée « insurrection appréhendée ». Aujourd’hui encore, les événements de la Crise d’octobre 1970 démontrent que derrière la violence du pouvoir se cachent certaines demi-vérités pour justifier le recours à des moyens extrêmes. Claude Ryan et les membres de l’équipe éditoriale du Devoir ont courageusement défendu les valeurs démocratiques de la société québécoise et l’autorité politique de l’État du Québec. Ce livre analyse le discours de presse et la pensée politique de Claude Ryan et du Devoir durant cette crise politique.

 

Guy Lachapelle, Ph.D., est professeur titulaire au Département de science politique de l’Université Concordia et secrétaire général de l’Association internationale de science politique. Il est également coordinateur des relations avec le gouvernement du Québec au bureau du vice-recteur, relations institutionnelles. Il a été président de la Société québécoise de science politique (1996-1997) et membre de l’exécutif de l’Association internationale de science politique (1997-2000).

 

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Reçu le 4 avril, 2005 : Emmanuelle de BOYSSON, 2005, L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la Peltrie pionnière du Nouveau Monde, Paris : Presses de la renaissance, 456 p.,

(www.presses-renaissance.fr),  

           

Lorsque la France de Louis XIV entame la conquête de l’Amérique du Nord, continent peuplé de tribus nomades, guerrières et cannibales, l’Église y envoie ses moines et ses moniales. Promis au martyre, ils y partiront par centaines.

 

La très catholique Madeleine de la Peltrie, jeune et riche Normande, débarque ainsi au Canada avec une poignée d’Ursulines, dont Marie de l’Incarnation. Femme libre et anticonformiste, elle ne recule devant aucun obstacle pour arriver à ses fins et fait de la présence chrétienne au Québec le but de sa vie. Elle n’est pas religieuse mais, pour sauver leurs âmes, elle s’élance à corps perdu dans la conversion des Hurons et d’autres nations indiennes auxquelles elle enseigne aussi le français, la lecture ou encore le calcul. Bientôt, elle fonde un monastère qui ne va cesser de croître et autour duquel, progressivement, vont s’installer les familles des colons venus de France. C’est ainsi que naît la belle ville de Québec, que le couvent surplombe toujours.

 

Dans cette biographie aux accents romanesques, Emmanuelle de Boysson fait plus que nous entraîner dans la vie tourbillonnante de son indomptable héroïne. Son évocation minutieuse et haute en couleur, brossée au plus près des êtres, hisse l’aventure humaine au rang de moteur de l’Histoire.

           

Emmanuelle de BOYSSON : Critique littéraire, Emmanuelle de Boysson est l'auteur de Georges Izard, avocat de la liberté et du Secret de ma mère, parus aux Presses de la Renaissance.

 

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Index

 

Spectacles/Arts/Musiques

 

« L’intimité sacrée de la femme »

Festival International d’cœur Érotiques de Montréal (FIOEM)

Galerie IN VIVO (282 Notre-Dame Ouest, Vieux Montréal, www.in-vivo.org)

Entrée : adultes 10$; étudiants & âge d’or 7$; 13 ans et moins accompagné d’un adulte 5$.

 

Commentaires de Michel Handfield (1er juin, 2005)

 

Avant d’assister à la conférence de presse j’ai fait le tour de la galerie. C’est souvent du nu artistique, mais ce n’est pas nécessairement du nu, car certaines œuvres sont davantage de la suggestion, d’autres de la réflexion et quelques unes davantage de la provocation. Il y en a pour tous les goûts. Mais encore là chaque personne ne réagira pas pareillement à l’ensemble ni à chacune des œuvres. C’est d’abord et avant tout de l’ART en majuscule, surtout à ne pas confondre avec de la porno.

 

Il y a là une trentaine d’artistes exposés à quoi s’ajouteront des activités dans le cadre de ce Festival, dont du conte, du body painting et de la sculpture (voir le programme du Festival en pdf : recto et verso).

 

Quant aux œuvres de Paul Favaudon, qui allient corps et mystique, elles méritent qu’ont s’y attardent, car techniquement elles sont des superpositions d’images, mais philosophiquement elles sont superpositions de sens! Rolland Barthe, père spirituel du signifiant et du signifié, aurait apprécié! A souligner que ce ne sont pas des œuvres faites à l’ordinateur, mais je vous passe les explications techniques. Quant à ce qui a conduit M. Favaudon à l’art érotique, c’était sa révolte de voir la femme transformée en charcuterie sur un étal! L’art érotique c’est autre chose, même si le corps féminin peut y être dominant, symbole de beauté. 

 

Si vous voulez savoir la différence entre pornographie et érotisme et que vous n’avez jamais osé la demander, c’est l’occasion de la découvrir. Mais je vous en donne mon interprétation : Dans la porno on étale la marchandise;  dans l’érotisme on exulte la beauté du corps et des sens et cela ne se fait pas nécessairement par le nu, même si c’est souvent le cas. C’est davantage suggestif. Mais attention, il y a aussi un érotisme militant qui a un sens plus politique et social. Le nu peut être une forme de refus et de contestation. Tout est dans le signifiant du signifié! Ce n’est pas parce que c’est nu que c’est vide de sens. Loin de là.

 

 

Extraits du communiqué :

 

Productions Arianick offrira cette année un Festival éducatif et charmeur à la hauteur des désirs de tous. En lançant un regard nouveau sur l’érotisme, cette exposition d’œuvres d’art de haut calibre insiste sur la beauté de l’Être sous toutes ses formes, à travers plusieurs disciplines telles ; le dessin, la peinture, la sculpture, la photographie, les nouveaux médias et, en nouveauté cette année, l’émail d’art. Traditionnel ou avant-gardiste, plaisant ou choquant, le nu artistique a un pouvoir méconnu de séduction que vous êtes tous invités  à découvrir à  la galerie IN VIVO du 1er au 7 juin 2005.

                                                                .                                                                                

À l’honneur pour cette deuxième édition : une conférence du photographe français, Monsieur Paul Favaudon, sur  « Le Sens Caché du Nu » qui exposera en première mondiale ses œuvres mystiques, élevant sur le trône sacré de la beauté, les courbes du corps féminin en vous conduisant inexorablement à la contemplation du divin.

 

Le FIOEM proposera tout au long de la semaine une panoplie d’activités ; tatouage au henné, moulage, sculpture et peinture sur le corps, (body painting), classe de maître, lecture de contes érotiques et conférence.

 

Hyperliens :

 

www.productionsarianick.com

 

Paul Favaudon : http ://perso.wanadoo.fr/paul.favaudon/index.htm

www.photobis.com/PAUL_FAVAUDON/index.html

 

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PRÉSENCE AUTOCHTONE
Michel Handfield

 

28 mai, 2005

 

Le lancement de cet événement, qui est sous la présidence de Mme Myra Cree, fut fait par M. André Dudemaine, directeur de Terres en vues et chaleureux animateur, à la Guilde canadienne des métiers d’art (1460, rue Sherbrooke Ouest, angle McKay)), qui fêtera ses 100 ans l’an prochain.

 

Cette année en est une de résistance à la « mercantilisation » de la culture! Ils sont sur le sentier de guerre de la création pour montrer leur présence et quelle présence! Bref, Présence autochtone fait dans la résistance culturelle et invite le public à la découverte en tous les domaines – voir le communiqué plus bas ou leur site Internet pour plus de détails.

 

A souligner le volet cinéma qui m’apparaît particulièrement prometteur cette année, car on pénètre à l’intérieur, dans la vie des gens. Le documentaire social m’apparaît donc à l’honneur, notamment avec  plusieurs courts métrages. Les nouvelles technologies – mini DVD par exemple – ne doivent pas y être étrangères, car elles donnent des moyens de qualité à tous les esprits créatifs. Une forme de démocratisation de l’art et de la culture dont bénéficient aussi les communautés autochtones et c’est tant mieux, car cela permet un regard de l’intérieur sur eux même et non plus qu’un regard « étranger » comme c’était le cas au temps où faire un documentaire nécessitait une grosse structure budgétaire et humaine en raison des coûts et de la lourdeur de la technique. Par le fait même toute la société en bénéficie, car nous avons ainsi accès à une vision beaucoup plus naturelle de leur communauté; une vision de première main venant du cœur même de leur communauté. Plus la technologie est petite, plus on l’oublie et plus on est près de la réalité, car le filtre entre le filmé, le filmant et le spectateur est de plus en plus mince et de moins en moins distordant. Et c’est tant mieux pour tous. 

 

C’est donc un Festival que nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir si vous y avez déjà participé.

 

 

Le communiqué : PRÉSENCE AUTOCHTONE 2005 : du 13 au 22 juin

 

Montréal, le 26 mai 2005.

 

Présence autochtone, festival culte de la créativité des peuples premiers des Amériques, réapparaît avec primeurs et couleurs aux abords de l’été montréalais du 13 au 22 juin. Du parc Émilie-Gamelin à la Grande Bibliothèque, du cinéma ONF à la Cinémathèque québécoise, de l’Économusée de la broderie à la Guilde canadienne des métiers d’art, dans des lieux divers et renommés, les arts amérindiens et inuit éclosent dans la cité.

 

Création de livres d’artistes et lectures publiques; démonstrations des arts et métiers de la tradition, avec une place spéciale aux artistes abénakis, histoire de saluer l’ouverture prochaine à Odanak du nouveau musée des Abénakis; un grand spectacle aux scansions rap et hip-hop ; de nombreuses premières dans la section compétitive films et vidéos, le parcours festivalier nous mènera au solstice d’été, Jour national des peuples autochtones, qui sera salué par une cérémonie sur le mont Royal, au belvédère Kondiaronk, au mitan du jour le plus long.

 

L’ouverture officielle de Présence autochtone se fera le lundi 13 juin à la Grande Bibliothèque avec le vernissage de l’exposition, Le livre d’artiste : images écrites des Premières Nations, présentée jusqu’au 30 août dans le cadre de Montréal, capitale mondiale du livre. Quinze artistes ont accepté avec enthousiasme de s’engager dans ce projet de création, interprétant cette idée du livre selon des géographies personnelles et poétiques, enracinées dans la tradition mais aussi dans les réalités contemporaines qu’ils vivent.

 

            De l’important volet cinématographique du festival 2005, il faut noter le retour à Montréal du célèbre cinéaste bolivien Jorge Sanjines et la première nord-américaine de son plus récent long métrage Los Hijos del último jardín, à la Cinémathèque québécoise qui lui consacre une rétrospective du 15 au 18 juin.  Autres primeurs : les documentaires canadiens Awin ni nin, une production issue du Wapikoni mobile réalisée par Alexandre Lachance et Rachel-Alouki Labbé,  Mohawk Girls de Tracey Deer sur l’adolescence à Kahnawake, Le Rouge et le Noir... au service du Blanc de Marquise Lepage sur l’esclavage en Nouvelle-Cœur présenté en clôture; et la fiction Two Cars One Night de Taika Cohen (Nouvelle-Zélande), film finaliste pour l’Oscar du meilleur court métrage. Bien d’autres découvertes attendent les festivaliers qui exploreront la production récente des cinéastes et vidéastes des Premières Nations.  Cette année encore, Présence autochtone se déplace à Kahnawake où, grâce à la collaboration du Kanien’kahaka Onkwawen :na Raotitiohkwa, se tiendront un atelier professionnel de montage ainsi que trois soirées de projection les 14-15 et 16 juin.

 

Le 18 juin au Cabaret du Musée Juste pour rire, les Loco Locass se joignent au rappeur cri des Plaines Daybi, à Samien, jeune rappeur anishinabe d’Abitibi et aux tambours de Northern Cree d’Alberta pour le grand spectacle Blues, blanc, rouge, qui a pour titre cette année Délivrez-nous des wall-marts !  Assurément décoiffant!

 

            Autre temps fort du 15e festival, le site extérieur du parc Émilie-Gamelin devient, du 16 au 19 juin, Menahanek, un lieu de confluences, de rencontres et d’échanges où est particulièrement mis en lumière l’héritage des Abénakis.  Menahanek, comme l’a été pour les Premières Nations, l’île de Montréal, sise au milieu de la grande voie qu’empruntaient les peuples maritimes de l’Est, ceux des forêts du Nord, des Grands-Lacs et des Adirondaks.  Pendant quatre jours, les algonquiens du Nord, les nations des Amériques centrale et du Sud, les peuples iroquoïens, forment un cercle autour du campement des Abénakis. Les boréades de la danse s’y déploient le samedi 18 juin alors que 9 troupes nord et sud-américaines y célèbrent les rites et les rythmes qui ponctuent les saisons chez les peuples autochtones. Aki, terre d’accueil marquera l’ouverture du site extérieur le jeudi 16 juin à 13h, une cérémonie guidée par Bob Bourdon où le tambour bat pendant que des artistes des Premières Nations peignent les longues robes cérémonielles revêtues par quatre personnalités des quatre directions.

 

Le dimanche 19 juin à 15h30 à la Société des arts technologiques, les prix Teueikan et Rigoberta Menchu Tum du 15e festival seront décernés dans les catégories « création » et « communauté », ainsi que le prix Docteur Bernard Chagnan Assiniwi qui récompense un accomplissement exceptionnel d’une personnalité des Premières Nations.

 

Présence autochtone qui fait toujours une place de choix à la création en arts visuels nous propose en outre, à la Guilde canadienne des métiers d’art, Tracer, voir : pierre, papier, empreinte de Ginette Aubin, dont la quête identitaire puise dans les pétroglyphes laissés par les Malécites et la parole de son grand-père. À voir aussi, chez Les Brodeuses – l’économusée de la broderie, Moz8biak, les perles, une sélection de parures de têtes traditionnelles qui permet d’apprécier le talent des artisans autochtones et leur remarquable capacité d’adapter à leur besoin un art appris dès la période de contact, puis dans les ouvroirs des congrégations religieuses.

 

À noter que le 21 juin, on soulignera aussi dans le cadre de l’Année des anciens combattants, la contribution des communautés autochtones.

 

Vivre Présence autochtone 2005 c’est se placer sous l’aile magique de l’Électronik Shaman de Christine Sioui Wawanoloath afin de partager l’héritage culturel et l’impulsion créatrice des peuples originaires du continent.

 

Hyperliens et renseignements :

 

Guilde canadienne des métiers d’art : www.canadianguild.com

 

Terres en vues/ PRÉSENCE AUTOCHTONE : www.nativelynx.qc.ca/

 

INFO FESTIVAL 514 571-4444

 

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Frequency and Volume

Présenté jusqu’au dimanche 15 mai de 11h00 à 18h00

 

Installation interactive de Rafael Lozano-Hemmer

Musée d’Art Contemporain de Montréal (185 rue Sainte Catherine Ouest)

 

Présentée à la salle Beverly Webster Rolph du Musée, l’installation Frequency and Volume consiste en une projection d’ombres permettant aux participants de balayer le spectre radio de la ville au moyen de leur corps. Seize fréquences peuvent être syntonisées simultanément, et l’environnement sonore ainsi créé devient une composition assujettie aux mouvements des participants. Le système capte des signaux de toutes sortes, y compris le contrôle de la circulation aérienne, les cellulaires, les ondes policières, les centres de répartition des taxis, les téléavertisseurs et plus encore.

 

Commentaires de Michel Handfield (12 mai, 2005)

 

C’est l’œuvre d’un artiste qui vit et travaille ici, mais que l’on connaît peu, car c’est sa première œuvre exposé à Montréal. C’est aussi de l’art différent, car il joue avec l’intangible – les ondes radios, la lumière et les ombres – et y intègre le spectateur. Déstabilisant et fascinant à la fois, car sans l’humain parlerions nous de la vie même si elle existait? Par l’onde existe et vit ce que l’on ne voit pas, car elle est le prolongement de nos sens!

 

Pas besoin d’être au pied du « World Trade Center » ou sur une plage d’Asie pour savoir qu’il y a un drame qui se vit, car on le vit par ondes interposées. L’événement vient à nous; notre humanité fait en sorte que l’on a des sentiments et des émotions de peine, de haine ou de compassion selon les cas. Nous sommes « groundé » par les émotions! Si nous n’avons plus d’émotion, nous vivons alors une perte d’humanité. Rien de moins.  

 

Le citoyen du monde vit et est présent par ondes interposées. Une telle œuvre ne pouvait que venir me chercher, moi qui suis très radio – au point que j’apporte même ma radio en vélo pour avoir les informations internationales, particulièrement « Sans frontières » sur la Première Chaîne de radio Cœur (http ://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/)! Et, symboliquement, comment pouvait-on représenter l’importance de l’onde dans la communication sauf par une « sculpture sonore »? C’est ce que c’est : une « sculpture sonore ». On ne peut mieux dire, car j’ai noté cette expression en parlant avec l’artiste. A voir et à ÉCOUTER au Musée d’Arts Contemporains.

 

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MARYSE LETARTE Plus!

  Michel Handfield

 

7 mai, 2005

 

Vendredi soir, le 6 mai, j’ai vu le spectacle de Maryse Letarte au  Cabaret Music-Hall et l’on voit qu’elle a de plus en plus de métier et d’assurance comparé à ses débuts, il y a quelques années.  Plus rock, plus d’éclairage, plus spectaculaire! Vivement un 3e CD, car le public en redemandait et elle avait passé tout son répertoire.

 

www.maryseletarte.com 

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7e édition du Festival HTMlles (prononcer HTM-elles)

Biennale internationale de cyberart qui aura lieu du 18 au 21 mai 2005

Michel Handfield

4 mai, 2005

 

Que des artistes féminines travaillant sur le thème  Périphérie et Proximité. Par déformation, pour ma part, je pense mondialisation et communautés locales, d’autant plus que cette biennale regroupe des artistes et des thématiques d’ici et d’ailleurs qui se rejoignent, car nous sommes de plus en plus conscient que l’on fait partie d’un même monde, où les problèmes des uns se répercutent nécessairement chez les autres! Bref une biennale à fréquenter et qui offrira une panoplie d’activités. Voir www.htmlles.net 

 

Le lieu central : Le Monument National.

 

A suivre pendant 4 jours!

 

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Dans le cadre de cette 7e édition du Festival HTMlles  sera aussi présenté en première québécoise, le 21 mai prochain, Le fantôme de l’opératrice   (www.artifactproductions.ca). Fort d’une carrière internationale impressionnante et remarquée, ce documentaire s’installera ensuite au Cinéma Parallèle d’Ex-Centris du 27 mai au 2 juin.

 

STUDIO XX, programmateur du festival HTMlles, est un centre d’artiste féministe engagé dans l’exploration, la création et la critique en art technologique : www.studioxx.org

 

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Les activités à la TOHU – D’avril 2005 à avril 2006

Michel Handfield

 

19 avril, 2005

 

J’ai assisté en fin d’après midi au dévoilement des activités de la TOHU pour l’année qui vient : cinéma en plein air, spectacles – dont Linda Thalie – cirque, expositions… On parle d’environs 40 événements culturels et 10 expositions pour l’année qui vient. Bref, de quoi impressionner et attirer les citoyens à Saint-Michel.

 

La TOHU c’est un espace multiculture circulaire au cœur de la cité des Arts du cirque! Un lieu et un concept particulier de diffusion culturelle, à la fois moderne et dans la tradition du cirque. Un lieu à visiter. D’ailleurs des visites guidées sont régulièrement organisées à la TOHU. Pour renseignements voir leur site Internet : www.tohu.ca  

 

La TOHU est partenaire du Cirque du Soleil, de la ville de Montréal, du milieu communautaire michelois, de l’entreprise privée – il y a notamment un espace d’exposition en partenariat avec SSQ groupe financier – et d’institutions publiques et gouvernementales pour résumer le tout!

 

. Bref venez TOHUTER avec nous!

 

Pour infos : www.tohu.ca

 

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Index

 

Théâtre

 

Présentation saison théâtre 2005-2006 à l’Espace Libre

Michel Handfield

 

22 mai, 2005

 

Lundi dernier – le 16 mai – j’ai assisté à la présentation de la saison à venir à l’Espace libre. C’était original, des artisans de chaque pièce devant arriver sur le « stage » avec une « tête de styromousse » décorée en fonction de la pièce et en parler, car cette saison l’Espace Libre présente « Du théâtre qui décoiffe »; provocateur et hors des sentiers battus.

 

Le tout à l’air excellent, mais dans une perspective Societas Criticus/D.I. (soit avec un œil critique, politique, cynique et délinkan intellectuel!) certaines pièces semblent se démarquer davantage de par leurs thèmes! En conséquence, nous les avons marqué d’un astérisque (*), mais attention, car les autres pièces pourraient tout aussi nous surprendre…

 

Enfin, une nouveauté : les passeports THÉÂTRE d’Espace Libre ont été améliorés. Une bonne idée cadeau pour vous et ceux que vous aimez, car quoi de mieux que de donner de la culture en partage : http://www.espacelibre.qc.ca/html/bil-forfaits.html

 

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Aperçu du programme de la saison 2005-2006

 

* CLIM


Cabaret Libre International de Montréal
Production : Trois Tristes Tigres
1ère édition : 18-19-20 AOÛT
2ième édition : 25-26-27 AOÛT 2005
du jeudi au samedi à 22h (Ouverture des portes à 21h)
CONCEPTION Patrick Drolet, Olivier Kemeid et Stéphanie Capistran-Lalonde
DISTRIBUTION une vingtaine d'artistes à déterminer pour chaque cabaret
SCÉNOGRAPHIE Jasmine Catudal
ÉCLAIRAGE Stéphanie Capistran-Lalonde

 

Le Cabaret Libre International de Montréal (CLIM) convie les spectateurs nocturnes à des soirées hétéroclites, où le mauvais goût n'est pas absent, axées autour d'un thème à tendance éthique. Animé par le CLIT — Cabaretiste Libre International de Théâtre, un maître de cérémonie cynique, ordurier, voire allemand — le spectacle présente une douzaine de numéros inédits, dévoilés le soir même par une vingtaine de participants, profanes, expérimentés et parfois même connus quoique amers. Le CLIM est au mauvais goût ce que la télévision est à la satisfaction onaniste, c'est-à-dire un sommet.

 

ZAP! LE RÉEL


Productions Nathalie Derome

7 au 17 SEPTEMBRE 2005 du mercredi au samedi à 20h
CONCEPTION ET INTERPRÉTATION Nathalie Derome et Gaétan Nadeau
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES ET ACCESSOIRES Yves Champagne
ÉCLAIRAGE David Perreault Ninacs
AIDE À LA CRÉATION VIDÉO Laure Ottmann
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE Colette Drouin

 

Qu'arriverait-il si un super-héros de bandes dessinées s'infiltrait dans notre quotidien et prenait en main nos désirs les plus cachés ? Nathalie et Gaétan sont deux artistes du milieu underground hantés par leur double : les personnages de bandes dessinées Super Gland et Nat Mosphère. Ces deux super-héros abordent l'art contemporain et les questions philosophiques en dilettantes. Ils interviendront pour interpeller les deux comédiens : interview, clip, chronique, journal intime, pub, chanson, etc. pour devenir en quelque sorte le cruel miroir de leurs paradoxes. Site Internet : www.nathaliederome.qc.ca

 

FESTIVAL MONDIAL DES ARTS POUR LA JEUNESSE (2 pièces)


20 au 30 SEPTEMBRE 2005

 

DESERT DREAM


Production : Théâtre le Clou
TEXTE Jean-Frédéric Messier
MISE EN SCÈNE Benoît Vermeulen
GE 12 ans et plus
LANGUE DE PRÉSENTATION anglais

 

Dans ce road-théâtre alliant vidéo et musique, le Théâtre Le Clou nous invite à suivre la quête de Dave, un adolescent parti sur les traces de son frère aîné disparu dix ans plus tôt. Véritable hymne à l'amour fraternel, ce spectacle a été récompensé par trois Masques en 2003.

 

CLASH


Production : Le fils d'Adrien danse
CHORÉGRAPHIE Harold Rhéaume
GE 12 ans et plus

 

Clash explose dès qu'on le prononce. Dansé, il prend de l'ampleur et déploie l'énergie folle de cinq danseurs vitaminés qui tracent un portrait lucide et désinvolte des curieuses lubies de nos contemporains. Harold Rhéaume a bâti une œuvre prolifique, sensible et accessible dont une partie s'adresse au jeune public.

 

LE TESTAMENT DU COUTURIER


Production : Théâtre la Catapulte
4 au 22 OCTOBRE 2005 du mardi au samedi à 20h
TEXTE Michel Ouellette
MISE EN SCÈNE Joël Beddows
DISTRIBUTION Annick Léger
SCÉNOGRAPHIE ET ÉCLAIRAGE Glen Charles Landry
MUSIQUE Éric Vani (Rise Ashen)
COSTUMES Isabelle Bélisle
Maquillages Annie Lefebvre

 

Le Testament du couturier, une fable futuriste aussi séduisante qu'ombreuse, dans laquelle se lit l'aggravation plausible d'angoisses très actuelles. Juste au-delà du présent, dans la Banlieue, une ville fermée et aseptisée, l'amour n'existe plus et la sexualité n'est plus qu'une confession que chacun fait à son psychothérapeute. Dans cette ville sans âme, des agents des Services sanitaires nettoient plus que les rues, balayant le passé, les malades et les dissidents. Mais un pauvre tailleur viendra bousculer l'ordre établi en voulant compléter une robe inachevée du 17e siècle...

 

Cette production a reçu le Masque de la production franco-canadienne (2003) de l'Académie québécoise du théâtre, les Palmes de la meilleure mise en scène et de la meilleure interprétation du Cercle des critiques d'Ottawa (2002-2003), le Prix Théâtre Le Droit pour la mise en scène et l'ensemble du travail artistique de Joël Beddows.

 

* L'INTIMITÉ


Production : Omnibus
25 OCTOBRE au 12 NOVEMBRE 2005 du mercredi au samedi à 20h
TEXTE Emma Haché
MISE EN SCÈNE Francine Alepin
DISTRIBUTION Jean Asselin, Louise Danis et Pierre Collin
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES ET ACCESSOIRES Charlotte Rouleau
ÉCLAIRAGE Colette Drouin
PRODUCTION Thomas Godefroid
ARCHITECTURE SONORE Éric Forget

 

Portrait dérisoire d'une rencontre, celle de Frauke et d'Alex en Allemagne nazie. C'est une satire de la « société responsable », inspirée d'une histoire vraie, devenue celle de deux personnes qui ne se sentent vivre que lorsqu'elles frôlent la mort. La maladie devient alors le moyen de mieux se cacher à soi-même, mais aussi de mieux se révéler.

 

* UN CERTAIN STANISLAVSKI


Production : Nouveau Théâtre Expérimental
29 NOVEMBRE au 17 DÉCEMBRE 2005 du mardi au samedi à 20h30
CONCEPTION Gabriel Sabourin et Marcel Sabourin
DISTRIBUTION Gabriel Sabourin, Marcel Sabourin et trois autres comédiens

 

En cet automne 1930, Stanislavski, grand maître du théâtre russe, se fait vieux et est en pleine dépression. Alors qu'on prépare un film biographique en son honneur, il se voit obligé de rencontrer un acteur inexpérimenté qui doit personnifier le jeune Stanislavski. Commence donc un face à face durant lequel le Maître devra confronter le « double » de lui-même. Un duel épique où s'opposeront le classique et le moderne, le théâtre et le cinéma naissant, la vieillesse nostalgique et l'ambitieuse jeunesse.

 

* TROIS ! (à confirmer)

 

[NDLR : Deux en interrelations c’est de la psycho, à partir de trois on entre dans la socio!]

Conception et production : Théâtre du Désordre
5 au 21 JANVIER 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE François Archambault, Marie-Josée Bastien, Claude Poissant
MISE EN SCÈNE Stéphane Bellavance, Marie Charlebois, Fernand Rainville
IDÉE ORIGINALE ET COORDINATION ARTISTIQUE Yann Tanguay
DISTRIBUTION Luc Bourgeois, Élisa Compagnon, Marie-Ève Dubé, Roger La Rue, Catherine Paré, Danielle Proulx, Yann Tanguay
COSTUMES Geneviève Beauchamp
MUSIQUE Ludovic Bonnier
DÉCOR ET ACCESSOIRES Isabelle Filion
LUMIÈRE Martin Gagné

 

TROIS ! : 3 auteurs, 3 metteurs en scène, 3 courtes pièces, 3 contraintes, 3 duos et un 3e personnage... Que se passe-t-il quand un duo se transforme en trio ? Deux personnes existent ensemble quelque part. Une troisième arrive et perturbe l'action. Il y a troisième, il y a mouvement. Les choses et les individus changent. Qui sommes-nous à deux et que devenons-nous à trois ? TROIS !, une tragédie, une comédie et un drame. TROIS !, quand la création naît du hasard...

 

LE BAISER


Production : Corpuscule Danse
26-27-28 JANVIER 2006 du jeudi au samedi à 20h
matinée samedi 28 JANVIER à 14h
MISE EN SCÈNE ET CHORÉGRAPHIE Johanne Madore
DISTRIBUTION France Geoffroy, Martine Lusignan, Isaac Savoie , Pierre-André Côté
CONCEPTION SONORE ET COMPOSITEURS Paul Hubert et Claude Fradette

 

Sur scène, un quatuor bigarré : une danseuse tétraplégique, une danseuse classique, un spécialiste de danse-contact et un artiste multidisciplinaire. Le Baiser, c'est la rencontre du fameux tableau de Klimt et de la « danse intégrée ». Des corps soudés les uns aux autres, multipliant bras et jambes, devenant Shiva. Une danse fragile, troublante, fascinante comme la grâce des insectes. Un regard tendre posé sur nos fêlures, tâtonnements, un creuset de courtes nouvelles surréalistes inspirées de la vie d'une danseuse sur roulettes, un chant de sirène dédié à ces corps qui rêvent toujours.

 

* BHOPAL


Coproduction : Théâtre Sortie de Secours & Théâtre Teesri Duniya
31 JANVIER au 18 FÉVRIER 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE Rahul Varma
TRADUCTION Paul Lefebvre
MISE EN SCÈNE Philippe Soldevila
DISTRIBUTION Pierre Gauvreau, Shalini Lal Prasun Lala, Richard Lemire, France Larochelle, Tova Roy, Marie-France Tanguay, avec la chanteuse et danseuse Aparna Sindhoor et les musiciens Amir Amiri et Patrick Graham
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Céline Brassard
SCÉNOGRAPHIE ET ÉCLAIRAGE Christian Fontaine
COSTUMES Marie-France Larivière
CONCEPTION SONORE Amir Amiri

 

En décembre 1984, à Bhopal, en Inde, survenait la plus meurtrière et la plus oubliée des catastrophes industrielles de notre histoire. Bhopal est une œuvre troublante, située au cœur d'une rencontre, entre ceux d'une part qui bénéficient de ce qu'on appelle « le progrès » et ceux d'autre part qui en paient le prix.

 

PROPOSITION THÉÂTRALE : Bhopal met en scène des personnages qui portent en eux tous les mécanismes humains et socio-économiques qui permettraient, encore aujourd'hui, l'éclosion de l'absurdité et de l'horreur liés à la manière que nous avons de vivre notre "modernité". Redoutable, parce que la plupart de ces personnages, bourreaux et victimes à la fois, sont les acteurs d'une tragédie pourtant annoncée. Est-il nécessaire de rappeler que, selon certaines sources, cette tragédie a fait entre 16 000 et 30 000 morts et plus de 500 000 blessés ? La réponse est : oui. Avec l'appui des musiciens sur scène, le metteur en scène Philippe Soldevila nous transporte au centre d'un véritable « thriller social et politique » ; il nous dépeint avec fracas une population blessée et incrédule devant l'inconcevable réalité qui est maintenant la sienne.

 

* TITUS ANDRONICUS

Production : Omnibus
28 FÉVRIER au 25 MARS 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE William Shakespeare
MAÎTRISE D'OEUVRE Jean Asselin
CONCEPTION ET DISTRIBUTION une vingtaine de concepteurs et d'interprètes tous azimuts

 

Dans cette Rome où la grâce n'existe pas, seule demeure la vengeance. Titus, le héros, fait sans états d'âme pencher la balance du côté de la tradition au mépris des valeurs humaines et du pardon. La tragédie de Titus Andronicus, en cherchant les limites de l'endurance humaine, entretient l'inconfort entre la pitié et la répulsion ; et devant l'énigme insondable du mal, nous laisse déchirés entre le désir de comprendre et la peur de savoir.

 

* L'AUTRE MONDE

Production : Théâtre il va sans dire
4 au 29 AVRIL 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE Antoine Laprise et Francis Monty (Adaptation de L'Autre Monde ou les États et Empires de la Lune de Savinien de Cyrano de Bergerac)
MISE EN SCÈNE Antoine Laprise
DISTRIBUTION Julie Castonguay, Antoine Laprise, Francis Monty, Vincent-Guillaume Otis, Caroline Tanguay et 2 autres comédiens
MUSIQUE Ludovic Bonnier
DIRECTION DE PRODUCTION Guy Côté

 

Première répétition. Comédiens et concepteurs sont attablés autour du roman de Cyrano de Bergerac : L'Autre Monde ou les États et Empires de la Lune. Comment adapter une telle œuvre ? On lit, on improvise et le récit prend forme avec les moyens du bord. Les objets entrent en scène, verre, papier, crayons ; on crée des assemblages. Monty et Laprise, grands manipulateurs, donnent vie à la matière et superposent les illusions. Il y aura délire en la demeure !

 

DEUX FOIS RIEN

Production : Nouveau Théâtre Expérimental
16 MAI au 17 JUIN 2006 du mardi au samedi à 20h30
Conception et interprétation Alexis Martin et Daniel Brière

 

Alexis Martin et Daniel Brière créeront un spectacle à partir de deux fois rien.

 

 

 Tous les détails sur

www.espacelibre.qc.ca/html/prog-spectacles.html

 

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L’histoire des ours panda racontée par un saxophoniste

qui a une petite amie à Francfort de Matéi Visniec

www.ciraam.info

 

Présentée au L Corridor, 3655 St-Laurent

Du 26 avril au 14 mai 2005

Mardi au samedi à 20h

Billetterie : (514) 525-2834

 

Un homme se lève un matin avec une gueule de bois. Il a bu la veille. Trop. Ce matin pourrait ressembler à tous les matins, cependant il y a quelque chose de différent. La différence a un corps : c’est une femme, qui est couchée à ses côtés. Il ne la connaît pas. Ses souvenirs sont flous, c’est le trou noir… Il lui pose des questions : Ont-ils fait l’amour? Où se sont-ils rencontrés? Elle lui répond évasivement et se prépare à partir. Mais alors qu’elle est sur le seuil de la porte, il éclate… Il faut absolument qu’il la revoie et il lui fait promettre de revenir une nuit de plus. Une… non, deux, trois, sept… neuf nuits. Le pacte est conclu. Neuf nuits, elle viendra le retrouver.

 

C’est une histoire. C’est l’histoire d’une rencontre. C’est l’histoire d’un apprivoisement mutuel. C’est une histoire universelle.  Une histoire d’amour?… Peut-être.

 

Né en 1956 en Roumanie, Matéi Visniec est historien et philosophe de formation. Après ses études, il devient très actif au sein de la résistance culturelle, il croit profondément que le théâtre et la poésie en tant qu’actes peuvent aider à dénoncer la manipulation et le lavage des cerveaux opérés par l’idéologie. À 31 ans, d’asile politique en nationalité française, il passe à l’écriture en français. Une écriture fouillée, d’une précision incroyable…

 

Depuis, une dizaine de ses pièces sont éditées et ont fait l’objet de nombreuses créations. Il a été à l’affiche dans une vingtaine de pays. Montréal n’est pas en reste puisqu’il y a quelques années le théâtre Prospéro nous proposait sa pièce Du sexe de la femme comme champ de bataille… chaudement accueillie par le public et la critique.

 

L’équipe du Collectif des Ours Panda vous invite à découvrir ce petit joyau, véritable hymne à l’abandon. Dans une atmosphère intimiste, qui n’est pas sans nous rappeler les cafés-théâtres européens, laissez-vous tenter par cette aventure où poésie et sensualité seront au rendez-vous.

 

Mise en scène : Pascal Contamine/ Assistance et régie: Geneviève St-Antoine/ Scénographie et costumes : Maryse Pressault-Chalifoux/ Musique : Maxime Lepage/ Éclairages: Maxime Da Silva/ Avec : Stéphane Franche et Isabelle Lamontagne

 

Commentaires de Michel Handfield (27 avril, 2005)

 

Cette pièce est jouée dans une petite salle intéressante de la rue St-Laurent, cachée derrière un restaurant, et à découvrir : le L Corridor, situé sur St-Laurent au Nord de Prince-Arthur.

           

La pièce s’ouvre sur un homme qui se réveille après un lendemain de veille si mémorable qu’il ne s’en souvient plus. Et il y a une belle couchée à côté lui. Mais qui est-elle?

 

- « Le charme agit quand tu es saoul et que tu récites du Beaudelaire »

- « Mais je ne connais pas Beaudelaire… »

 

C’était comme s’il fut dans une autre réalité dont il ne se rappelait pas. C’est le début de la pièce. Portez-y bien attention, car ce qui paraît parfois secondaire prendra beaucoup de sens à la fin…

 

Est-on dans la séduction ou la tromperie; la réalité ou le mirage; l’amour ou le jeu? Il ne sait pas trop. Il croit aimer, mais il reste pudique, car l’amour physique vient bien avant l’amour spirituel. On peut être nu, mais se mettre à nue est une toute autre histoire! Il faut beaucoup plus de confiance pour se raconter que pour se déshabiller. Sauf qu’elle sait en jouer comme si elle lisait en lui, comme si elle était lui! 

 

Mais c’est une femme, symbole de la séduction et de l’intuition, alors cela peut paraître normal. Ne raconte-t-on pas qu’un jour Aristote fut passionné pour Phyllis, célèbre putain athénienne, au point d’en « perdre toute volonté propre et de se soumettre d’une façon irréfléchie aux caprices de cette femme »! « Le sens kunique de l’histoire est le suivant : la beauté agite son fouet au-dessus de la sagesse, le corps triomphe de la raison; la passion rend docile l’esprit : la femme nue triomphe de l’intellect masculin ». (1) Si Aristote a craqué, tous les hommes sont susceptibles de craquer. L’apparence est donc à la pièce psychologique autour d’une manipulation toute en douceur…

 

Sauf qu’à la fin j’ai compris que l’on était beaucoup plus loin; que l’on était dans le sens profond des choses, où physique et philosophie ne semblent plus ne faire qu’un entre ici et ailleurs. Psychologie et spiritualité se rencontrent dans un mariage philosophique, mais c’est dans le terre à terre de la finale que le tout s’éclairera! La clef de ce mystère est au L corridor derrière une porte close!         

 

Note

 

1.   Sloterdjik, Peter, 1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois éditeur, pp. 322-4

 

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Index

 

 

Les Films

 

IDOLE INSTANTANÉE

Sortie en salles: Mercredi, 15 juin 2005

 

Réalisateur: Yves Desgagnés

 

Mettant en vedette:  Claudine Mercier, Maxime Denommée, Louise Turcot, Pierre Curzi, Martine Francke, Muriel Dutil, Ghyslain Tremblay, Jean Leclerc, Diane Lavallée, Luc Senay, Serge Postigo, Claude Legault, Catherine Trudeau, Sylvie Léonard et Guy A. Lepage.

 

Devenez SUPERSTAR instantanément !!!!  Quatre jeunes femmes auront la chance de devenir une « Idole instantanée » grâce à l'émission de télé-réalité lancé par OMNI GLOBAL, qui transforme une parfaite inconnue en « Etoile de la chanson ». Nous suivons tels des voyeurs, nos quatre finalistes durant les 24 heures précédant le concours final. Ces quatre filles ont chacune leur personnalité bien à elle et chacune d'elle apporte couleur et saveur à cette histoire. Chaque femme, interprétée par Claudine Mercier, vous étonnera par son caractère unique et sa performance vocale sans pareille. Des scènes touchantes en famille, aux aventures rocambolesques en passant par le « glamour » des grandes soirées de gala, chacune d'entre elle aura des défis à relever, défis qui en étonneront plus d'un.

 

Commentaires de Michel Handfield (12 juin, 2005)

 

Un bon divertissement : intelligent, touchant et vous allez rire en même temps.  Un film plein de clin d’oeils aux clichés! On est dans le « multiculturalisme de souche », l’expression est de moi, car on a affaire ici à 4 candidates de souches mais de culture fort différentes… Un haïtien montréalais est plus près de moi que certaines de ces candidates de souches!

 

Le tout se passe dans l’empire OMNI GLOBAL, véritable symbole de la convergence média. Ça me fait penser à quelque chose depuis que j’ai vu ce film, mais je n’arrive pas à trouver quoi! J Bref, comme toute caricature il y a quelque chose de « vrai » derrière le dessin. Cette caricature du Québec touche juste, mais je ne sais pas si c’est à la convergence; l’hystérie québécoise pour les vedettes et les concours de talents; ou cette tendance à surexposer nos « success story » (ici le réseau OMNI GLOBAL est partout, même dans les stations de métro) pour se montrer « Big »! On en a un et on l’impose! Je ne serai pas surpris que l’État aille jusqu’à créer un programme de  partenariat public-privé avec OMNI GLOBAL pour pouvoir se coller à côté d’un tel succès et en tirer une certaine visibilité! Ce pourrait être le thème « d’idole instantanée II »  si jamais on fait une suite à ce film…    

 

Mais peu importe, c’est un bon film et la gagnante est Claudine Mercier! « Es ben bonne la p’tite! »

 

 

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PALINDROMES

Todd SOLONDZ

100 min. (Etats-Unis, 2004)

 

À 12 ans, Aviva veut à tout prix être maman. Ses projets contrecarrés par ses parents, elle fait une fugue, et se perd dans un monde à l'opposé du sien, moins raisonnable mais plus fertile en opportunités. Entre une famille pro-choix qui ne donne aucun choix et une famille pro-vie qui tue, Aviva cherchera sont chemin. Apprécié pour sa vision décapante de la société et son approche résolument non politiquement correcte, Solondz (Happiness, Storytelling) part encore une fois dans des abysses controversés, à la limite de l'exercice de style. Une plongée en apnée dans une réalité dérangeante.

 

Palindromes prend l’affiche au Cinéma du Parc dès le 27 mai en version originale anglaise.

 

Commentaires de Michel Handfield (26 mai, 2005)

 

Film à sketches un peu particulier, car Aviva « vit » diverses expériences, en fugue suite au refus de ses parents « pro choix » de vouloir la voir poursuivre sa grossesse comme s’il n’y avait qu’un choix : le leur! Mais fugue mentale ou réelle, car Palindromes est une fable? Quoi qu’il en soit, elle découvrira que le monde est plein de contradictions; qu’on est souvent à la limite de la dissonance cognitive! Comment les ados, qui nous voient, peuvent-ils alors juger du sérieux de nos avertissements? Comment nous jugent-ils?

 

Aviva devient ici la représentation de « la » jeune fille, plusieurs comédiennes la représentant sous diverses formes et à des âges différents, tout en étant une jeune fille en particulier… ce qui fait qu’on est souvent sur un fil entre la réalité et la fable! Mais la fable n’est-elle pas une représentation symbolique de la vie? Nous assistons ainsi à une critique cynique et décapante des idéologues qui prétendent avoir des réponses à tout, notamment avec des pros vies qui sont prêt à tuer et des pros choix qui refusent un choix! Car dans la vie, la morale peut conduire à l’immoral et vice versa. Dans la vie on navigue d’ailleurs bien plus souvent dans des zones grises que face à des choix clairs... et on ne peut qu’essayer de faire de notre mieux. Croire qu’on a la « vérité », c’est probablement se mentir! C’est peut être ça l’immoralité.

 

Un film un brin déroutant, passablement décapant et fort intéressant!

 

Hyperlien :

 

http://www.palindromes-movie.com/

 

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LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE (1)

À l'affiche dès le 27 mai à Ex-Cenris

 

Caroline MARTEL (QUÉ/CAN, 2004) 65 min. narration française avec sous-titres

 

Toronto International Film Festival (TIFF) – Première mondiale

Brooklyn Underground Film Festival – Film de clôture – PRIX DU MEILLEUR FILM EXPÉRIMENTAL

Museum of Modern Art (MoMA) – Canadian Front

Vancouver International Film Festival (VIFF)

International Documentary FilmFestival in Amsterdam (IDFA) – Compétition premières oeuvres

Taiwan International Documentary Festival (TIDF) – Compétition internationale

Full Frame Documentary Film Festival – Compétition

Tampa International Film Festival – Film de clôture

 

 

Montréal, le 4 mai 2005 – LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE, premier long-métrage indépendant de la cinéaste CAROLINE MARTEL, arrive enfin sur les écrans montréalais ! Fort d’une carrière internationale impressionnante et remarquée, ce documentaire absolument unique sera présenté en première québécoise lors de la 7e édition du Festival HTMlles le 21 mai prochain et s’installera ensuite au Cinéma Parallèle d’Ex-Centris du 27 mai au 2 juin. Des projections de presse auront lieu le mercredi 18 mai et le mardi 24 mai.

 

LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE nous dévoile l’histoire des téléphonistes – ces travailleuses invisibles sans qui le visage du XXe siècle n’aurait jamais été le même. Cobayes des systèmes de gestion de leur temps, ces « Voix qui sourient » ont aussi servi de créatures glamour pour d’avant-gardistes campagnes de relations publiques.             

 

LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE les révèle dans un film de montage composé d’une centaine de films produits entre 1903 et 1989 pour des compagnies de téléphone d’Amérique. Participant de l’atmosphère, la voix de PASCALE MONTPETIT nous accompagne dans ce voyage fait de science et de fiction. Documentaire onirique, LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE propose un portrait à la fois troublant et lumineux d’une société humaine à l’âge technocratique.

 

CAROLINE MARTEL a fait ses débuts professionnels en réalisation avec Dernier appel (ONF, 2001). Sur une période de quatre ans, elle a passé près de 50 semaines en salle de montage avec son équipe pour réaliser LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE, film produit avec le soutien généreux du Programme d’Aide aux jeunes créateurs de la SODEC, du Fonds canadien du film et de la vidéo indépendants et de l’Aide au cinéma indépendant (ACIC) de l’ONF.

 

 

 Commentaires de Michel Handfield (22 mai, 2005)

 

« La compagnie recrute des jeunes filles de bonne mœurs et de belle apparence, car ça paraît dans la voix! »

 

« Les fils téléphoniques sont mieux adaptés à la voix des filles… »

 

Et il y en a de « meilleures » à nos oreilles d’aujourd’hui, car on était au début du siècle. Au temps où les filles travaillaient avant de se marier; pas après! C’était une autre époque, d’autres mœurs. Car faire l’histoire des téléphonistes, c’est suivre l’histoire du XXe siècle à travers l’évolution du travail de la téléphoniste – et de la Femme - jusqu’à l’arrivée de la téléphonie automatique! C’est un regard sur l’évolution de l’organisation du travail et des mœurs, vu à travers un montage de films d’archives. C’est mesurer l’évolution sociale, mais aussi la dégradation du travail, qui demande de plus en plus de rendement! A l’amélioration des conditions de travail (poste de travail plus agréable, équipements plus flexibles et ergonomiques) correspond une demande accrue et une baisse de la quantité de travail disponible. C’est ce qui conduira à la fin de la téléphoniste de Bell, même si on n’en parle pas directement dans ce film!   

 

Ce film nous permet de mesurer le chemin parcouru par les femmes sur le marché du travail, mais aussi les préjugés face aux femmes au travail. Il est fascinant de voir  que ce que l’on « appelle » des préjugés aujourd’hui semblait relever d’une « connaissance scientifique » et d’une « expérience managériale » à l’époque! Comme si la science servait à justifier cette place; l’ordre des choses! Cela m’a fait me poser la question suivante : Fait-on la même chose avec les garçons aujourd’hui, notamment quand on regarde le cas des  garçons à l’école, face à l’éducation et au décrochage? Un film qui va plus loin que l’image!

 

Quoi qu’il en soit, même si les femmes prennent la place des hommes sur le marché du travail, ce ne sera que temporaire, car, pour le management, l’humain est une interférence et un risque d’erreur à éliminer! Le robot, lui, offre l’avantage d’effectuer la même tâche monotone sans jamais se plaindre, s’endormir, se déconcentrer et faire d’erreur! Sauf qu’il ne consomme pas! Au temps des téléphonistes, des caissières et des commis d’entrepôt les jeunes et les décrocheurs avaient des emplois et pouvaient se payer une belle Camaro. L’économie roulait sur les « capots » de roue, car elle produisait des consommateurs! Aujourd’hui elle produit des rêves brisés et demande des subventions pour soutenir quelques emplois précaires! On transforme les usines en centre d’achat ou en condos et le nombre de sans abris croit sans cesse!

 

Ce film, c’est aussi l’histoire de l’évolution technologique, qui ne va pas que du téléphone à manivelle aux systèmes automatisés, car les laboratoires Bell ont fait des découvertes qui ont été utilisés par d’autres entreprises dans d’autres secteurs que ceux de la téléphonie. Nous leurs devons plusieurs innovations technologiques – en télévision par exemple -  qui ont améliorées nos vies comme nous l’apprend ce film. (1)  Il ne faut pas arrêter le progrès, mais il faut peut être en penser les conséquences et trouver des moyens de les atténuer. Malheureusement les « Bell Laboratories » ne se sont pas penchés sur les innovations sociales. 

 

LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE, un document historique qui a valeur de révélateur de notre réalité actuelle! Un film à voir, car l’histoire des téléphonistes, c’est aussi l’histoire du XXe siècle et de ses changements.

 

Notes et Hyperliens

 

1. www.artifactproductions.ca

 

2. Laboratoires Bell : www.bell-labs.com

Principales découvertes : www.bell-labs.com/about/history/timeline.html

 

Grève des téléphonistes de Bell (1980) : http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/2994.html

 

 

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LA FIANCÉE SYRIENNE

À l’affiche le 13 mai à Ex-Centris et le 20 mai au cinéma AMC Forum!

 

Le film sera présenté en version originale (surtout de l’arabe avec un peu de français, d’anglais, d’hébreu et de russe) – avec sous-titres en français à Ex-Centris et avec sous-titres en anglais au cinéma AMC Forum.

 

La Fiancée syrienne (Ha-kala Ha-surit) a décroché de nombreuses récompenses dans le monde entier, dont quatre prix au FFM 2004 (le Prix du public, le FIPRESCI, le Prix du jury œcuménique et le Grand Prix des Amériques).  Le film a été réalisé par Eran Riklis, un Juif israélien, qui a écrit le scénario en collaboration avec Suha Arraf, une Israélo-Palestinienne.  Le film raconte l’histoire émouvante, bien que légèrement comique, d’un mariage dans un Moyen-Orient morcelé.

 

Mona va se marier, mais cette journée est teintée de tristesse.  Elle vit avec sa famille dans un village druze situé près de la frontière syro-israélienne sur le plateau du Golan, un ancien territoire syrien sous contrôle israélien depuis 1967.  Les Druzes (une ramification de l’Islam qui remonte au XIe siècle) forment une communauté très unie, mais depuis l’occupation, ces derniers sont répartis entre l’Israël et la Syrie et se trouvent coupés les uns des autres. Ils se saluent parfois de part et d’autre de la zone neutre d’à peine quelques mètres qui sépare les deux pays.

 

Mona est fiancée à un Druze qui vit en Syrie.  Cependant, une fois qu’elle aura traversé la frontière, elle ne pourra plus jamais revenir en Israël pour visiter sa famille.

 

Puisque les Druzes ne possèdent pas de tradition cinématographique, la majeure partie de la distribution est composée d’Israélo-Palestiniens, y compris d’une fille et de son père dans la vie réelle, Clara Khoury et Makram J. Khoury, qui interprètent Mona et son père.  Un acteur d’origine druze (Adnan Trabshi) tient le rôle du beau-frère macho de Mona et une actrice Israélo-Palestinienne et Française (Hiam Abbass de Satin Rouge) incarne le personnage de sa soeur indépendante.

 

La préoccupation du réalisateur et coscénariste Eran Riklis pour le conflit au  Moyen-Orient se reflète souvent dans ses films, notamment dans On a Clear Day You Can See Damascus (1984), Cup Final (1991) et le documentaire Borders (1999).

 

Le film a été tourné en Syrie sur le plateau du Golan.

 

La Fiancée syrienne est distribué au Québec par Atopia et dans le reste du Canada par Mongrel Media.

 

Commentaires de Michel Handfield (13 mai, 2005)

 

Un film fort intéressant qui nous éclaire sur une situation qu’on connaît peu : la vie en territoire occupé, où l’on est citoyen de deuxième zone. C’est ainsi qu’en se mariant, Mona deviendra syrienne et perdra son droit de revenir sur le plateau du Golan (en Israël) même si elle divorce, ce même si elle est née sur ce territoire et même si sa famille y vit. Elle n’est pas citoyenne de plein droit de la terre qui l’a vu naître. Une dure réalité de la politique, car entre humain l’on peut compatir, mais en tant qu’être politique… le règlement est le règlement, ce qui donne des scènes surréalistes.  

 

Le poids de la tradition contre la modernité, autant chez les juifs que chez les arabes, pose donc problème : tu me traites comme les israéliens te traitent dit le fils à son père qui lui montre peu d’affection, car il n’est pas le bienvenu pour les sages du village, vu qu’il a épousé une russe. Mais comment concilier les deux; modernité et « vérité » de la tradition? Ce sont là des problèmes de plus en plus aigues dans certaines communautés et comment elles les résoudront de l’intérieur et avec les communautés qui les entourent influencera la paix dans ces régions, car la tradition, notamment religieuse, devient de plus en plus un frein à la paix plutôt qu’une source de plénitude! L’humanisme laïc doit prendre SA place, mais ce n’est pas encore fait.       

 

Même si j’ai pris peu de notes durant ce film, je l’ai bien apprécié, car le scénario est très bien ficelé dans ce récit où histoire, sociopolitique et anthropologie se mêlent. Tradition et actualité s’y confrontent! Un excellent film ou peine et bonheur sont unis comme dans la vie. Une histoire de vie en territoire occupé. 

 

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Le Survenant

A l’affiche le 22 avril partout au Québec

Présenté par Vivafilm et Les Films Vision 4 en collaboration avec Bell

 

Montréal, le 23 mars 2005 - Distribué par Vivafilm et produit par Les Films Vision 4, c'est à partir du 22 avril prochain qu'arrive sur les écrans du Québec le très attendu film Le Survenant. Produit par Claude Veillet et Jacques Bonin, scénarisé par Diane Cailhier d'après le roman de Germaine Guèvremont (2005 est l'année du 60e anniversaire du livre Le Survenant), et réalisé par Érik Canuel, Le Survenant met en vedettes Jean-Nicolas Verreault, Gilles Renaud et Anick Lemay. Nous retrouvons également au générique une distribution des plus imposantes: François Chénier, Catherine Trudeau, Hugolin Chevrette, Patrice Robitaille, Germain Houde, Pierre Collin, Nicolas Canuel, Pierrette

Robitaille et Dominique Pétin, entre autres. Le Survenant nous ramène au début du siècle dernier et nous raconte l'histoire d'un étranger qui vient troubler la vie d'une petite communauté paysanne fermée sur elle-même. L'homme, qui ne veut pas s'identifier, est surnommé Le Survenant. Aventurier détaché des conventions sociales, il secoue les certitudes et scandalise. Sa force,  sa liberté et sa verve suscitent malgré tout l'admiration, l'affection et même un grand amour. Le Survenant s'attache au paysage et aux gens du Chenal du Moine, mais pourra-t-il résister à l'appel de la route et du vaste monde?

 

Avec Le Survenant, Érik Canuel signe son quatrième long métrage de fiction. Faisant partie de la nouvelle génération de cinéastes, Érik Canuel a déjà su  imposer sa propre signature. Surtout connu comme réalisateur de publicités, dont plusieurs ont été primées, et de vidéoclips, il a signé également plusieurs réalisations télévisuelles. Il se fait remarquer au cinéma avec des longs métrages tels que Le Dernier tunnel, la « romance comédique » Nez Rouge et le « thriller » La Loi du cochon, ces deux derniers films ont aussi été produits par Les Films Visions 4. Il a également reçu un prix Génie (Meilleur court métrage documentaire) pour son documentaire IMAX Hemingway : A portrait.

 

Les producteurs Claude Veillet et Jacques Bonin, de Les Films Vision 4, ont à leur actif plusieurs films et téléfilms entièrement tournés au Québec. À leur feuille de route soulignons, entre autres Nez Rouge et La Loi du cochon d'Érik Canuel, La Mystérieuse mademoiselle C., L'Incomparable mademoiselle C., ainsi que Le Dernier Souffle de Richard Ciupka. À la production du long métrage Le Survenant, nous retrouvons également Lucie Veillet, productrice associée; Bernard Couture, directeur photo; Normand Sarrazin, directeur artistique; et au montage image Jean-François Bergeron. Soulignons la participation de Frédéric Back qui a collaboré au générique du film avec ses dessins. La chanson thème du  film Comme une plume au vent est écrite et interprétée par Sylvain Cossette. La musique est composée par Michel Corriveau et Robert Marchand. Michel Corriveau signe également celle du film, dont la trame sonore, incluant la chanson thème, sera disponible en magasin à partir du 12 avril prochain.

 

Le Survenant a été produit grâce à la participation financière de Téléfilm Canada, du Programme de crédits d'impôt cinéma et télévision - Gestion SODEC, de la Société de développement des entreprises culturelles - Québec (SODEC), de la Société Radio-Canada - Télévision, du Fonds Cogeco de développement d'émissions, du Programme de crédits d'impôt pour production cinématographique canadienne, de Super Écran, et développé avec l'aide de Astral Média – Le Fonds Harold Greenberg.

 

Commentaires de Michel Handfield (21 avril, 2005)

 

Le générique du début mêle des dessins de Frédéric Bach à l’image du film dans une symbolique qui montre que la réalité est question de perception, car le dessin est aussi vrai que la pellicule cinématographique! Ce que nous qualifions de « réalité » n’est que perception et elle varie d’un à l’autre selon notre « background », nos croyances, les idéologies et les dogmes dans lesquels nous baignons. (1) La réalité en soi est impalpable. C’est la thématique de ce film : l’opposition des réalités! D’abord, celle du Survenant, libérale, ouverte sur le monde et les autres cultures, qui souligne que les interdits d’ici ne sont pas nécessairement ceux d’ailleurs! Puis la « réalité » de la communauté où il s’est ancré pour l’hiver : faire sienne un terre, travailler, développer pour les générations futures, se sécuriser. Une communauté tricoté serré, car pour survivre il faut s’entraider, se faire confiance, ce qui implique se connaître.

 

On  y voit donc l’étranger avec suspicion. On donne rarement notre confiance; car la confiance, ça se mérite! Et le Survenant n’est pas qu’étranger, il est étrange! Il sait écrire, il dessine et il a des photos de l’étranger dans son package! Il ne voit pas les choses comme nous les voyons au Chenail du moine! C’était probablement un marin, mais qui sait… car il est peu bavard. Ça dérange par « icitte ».

 

Le survenant, c’est l’histoire du choc des cultures et des valeurs, des façons de voir le monde. Ce sont de gens qui ont des réalités et des rêves différents. Ils vivent ensemble, mais dans des mondes parallèles qui ne se rejoignent pas toujours. L’action a beau se passer au début du siècle, l’histoire est universelle, comme Zola, car c’est une histoire de valeurs. Le milieu (agricole) ou le lieu (le Chenail du moine) ne sont qu’accessoires (sauf pour la beauté cinématographique et le respect du roman), car cela se passe davantage au plan social et psychologique. Le Survenant eut pu être un personnage éclaté du Plateau qui arrive dans un petit village isolé et très fermé autour de ses valeurs traditionnelles s’il fut écrit aujourd’hui!

 

 Mais attention, même si l’on baigne dans un milieu conservateur, au fond de soi l’on peut être libéral. Il ne faut qu’un contact, une étincelle, pour le découvrir, car c’est latent. Cette différence du Survenant par rapport au milieu où il niche en fait un révélateur qui force les gens à se découvrir. C’est le cas du plus jeune des Provencal, qui se met à rêver de voyages à écouter le Survenant. C’est aussi le cas d’Angélina qui prend de l’assurance à son contact. Elle n’est plus qu’un bon partie à cause de la terre de son père; elle est une femme aux yeux du Survenant, ce qui fait qu’elle le devient et force les autres à la voir autrement… Est-ce triste? Tout dépend du regard que l’on porte sur ce film.  

 

Car il est vrai que le Survenant, homme dépareillé comme on disait dans le temps, est aussi un homme libre qui ne prend pas d’attache. Un tel homme, attaché, serait même malheureux dans ce monde où  l’on n’aime pas trop ce qui sort du moule. Il est à l’opposé de cette vie que d’autres chérissent (nomade versus sédentaire;  libéral versus conservateur), car ce monde est autre. Mais ce monde découvre aussi un autre monde à travers lui, ce qui fera qu’il ne sera plus jamais pareil. J’ai même ouie dire qu’on en parle encore au Chenal du moine!

 

***

 

Le Survenant, c’est la rencontre entre plusieurs mondes : celui de l’errance (du voyage et de l’aventure dirions nous aujourd’hui)  versus celui de l’enracinement et celui  de l’acceptation des différences (libéral) versus celui des traditions (conservateur); mais incarné de façon très typé dans les personnages, car dans les fait il peut y avoir des voyageurs très conservateurs (qui voudraient rendre les autres à leur image tels les colonisateurs) versus des libéraux enracinés qui voudraient changer le monde à partir de leur propre communauté (pensons à certaines communes autogestionnaires) ou de leur ordinateur (cyber citoyenneté et cyber révolution)! Un éloge de la différence dans laquelle chacun s’y retrouvera un peu, car on est tous plus ou moins libéral ou conservateur, plus ou moins nomade ou voyageur. Ainsi, l’on peut tous s’identifier au Survenant et aux autres personnages du Chenal du moine, car ce sont des idéaux types qui représentent différentes facettes de chacun de nous à des degrés divers! Un plaidoyer pour le respect de tous! Un film contemporain, même si cela se passe il y a près d’un siècle, car ces oppositions existent toujours comme si elles étaient inscrites dans nos gènes. La question n’est donc pas à la veille d’être résolue. Le Survenant est en nous pour longtemps encore et c’est probablement de lui que nous vient ce rire intérieur que nous avons parfois. 

 

Note

 

1. Voir « Idéologie » dans le Dictionnaire Societas Criticus : www.netrover.com/~stratji/dictio.htm

 

 

Hyperliens

 

www.survenant.com

 

Sur Germaine Guèvremont :

 

http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurG/guevre_g/guevrem.html

 

http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/615.html

 

Résumé du roman :

 

http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurG/guevre_g/surve_gg.html

 

Sainte-Anne de Sorel :

 

http://www.mrc-bas-richelieu.qc.ca/v_stanne.html

 

 

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THE BALLAD OF JACK & ROSE

Sortie: 22 avril 2005

 

Réalisatrice:  REBECCA MILLER

Mettant en vedette:  DANIEL DAY LEWIS, CAMILLA BELLE, CATHERINE KEENER, BEAU BRIDGES, PAUL DANO

 

Jack (Daniel Day-Lewis) lives on the site of his abandoned island commune with his 16-year-old daughter Rose (Camilla Belle). Jack has sheltered Rose from the influences of the outside world, but now Rose's emerging womanhood poses troubling questions about the days ahead. A man who has lived a life motivated by environmentalism and other altruistic causes, Jack now rages at those who do not share his concerns, like developer Marty Rance (Beau Bridges), who is building a housing tract on the edge of his property. When Jack invites his girlfriend Kathleen (Catherine Keener) and her sons Rodney (Ryan McDonald) and Thaddius (Paul Dano) to live with them, Rose feels betrayed and the situation quickly becomes precarious. Rose acts out wildly, creating chaos. As everything flies out of control, Jack finds himself trapped in an impossible place and is forced to take action.

 

Commentaires de Michel Handfield (23 mars, 2005/21 avril, 2005)

 

Ce film se passe en 1986 dans un milieu fort particulier : un père et sa fille adolescente vivent dans une maison végétale, construite dans le sol et énergétiquement autonome (éolienne), le tout dans un lieu magnifique. Un milieu de rêve pour une vacance, mais pour une vie?

  

Ce mode de vie vient d’une expérimentation que l’on comprendra plus tard, car elle fait référence aux communes des années 70. Mais Jack n’a pas décroché et s’est plutôt radicalisé : l’environnement comme religion; l’idéologie verte radicale! Même si Jack a raison quand il veut protéger les marais de l’île (1), il ne peut le faire seul ni de la façon dont il s’y prend. Mais cela s’explique par son isolement tout comme son isolement s’explique par son radicalisme. Il est piégé par son image et ses croyances.

 

Cet isolement  est aussi pesant pour une adolescente dont les sens sont en éveil et qui ne connais à peu près pas les règles de la vie avec d’autres. Il y a une forme d’ethnocentrisme qui atteindra un certain paroxysme quand elle sera confrontée à l’arrivée de la blonde de son père et de ses deux fils, car sa blonde était à l’extérieur de l’île. Cela causera bien des problèmes et des remises en question.  Comme l’un des protagonistes le dit dans le film : « Inocent people are just dangerous » (2) Surtout quand cette innocence est causée par une idéologie qui l’isolait en même temps, car elle fut élevée selon des principes écologiques radicaux. Il n’y a pas de télé par exemple, alors que dans les fait il y toute une différence entre sélectionner ce que l’on regarde à la télé et en faire une abstraction totale. L’idéologie est une vérité qui efface tout le reste de la vie, tout équilibre, et qui mène souvent à une forme de radicalisme dur à vivre en société. (3) On le voit bien ici.  

 

Un film intéressant dans les caractères des personnages, les effets pervers d’une idéologie et la beauté des paysages de l’Ile du Prince Édouard, même si cela se passe sur la côte Est des Etats-Unis selon le scénario.

Notes 

 

1. « The terrain of environmental conflicts : Local wetland watchers and a national movement organization », in GOULD, Kenneth A., SCHNAIBERG, Allan, & WEINBERG, Adam S., 1996, Local Environmental Struggles, U.S.A.: Cambridge University Press.

 

2. Mais si j’ai noté la phrase je n’ai pas noté de quel personnage elle était.

 

3. D’où l’isolement et/ou le sectarisme de certains membres de groupes idéologiques ou religieux, car ils vivent mieux seul ou repliés sur leur communautés qu’en société. Ce n’est pas un hasard si certains membres de sectes religieuses coupent tous contacts avec leurs familles et leurs anciens amis. Cela fait partie de leur processus sectaire.

 

Hyperliens

 

Sur le film

 

www.ifcfilms.com/ballad

 

Maisons écologiques

 

http://www.econovateur.com/rubriques/anticiper/habitat0503.shtml (voir la maison taupinière)

 

http://www.undergroundhousing.com

 

http://www.bbc.co.uk/wiltshire/villages/nettleton_underground_house.shtml

 

Île du Prince-Édouard

 

www.gov.pe.ca

 

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LA CHAMBRE NOIRE

 

Hassan Benjelloun

112’, 35MM, COULEUR, V.O. S.-T.F.

 

Lundi, 18 Avril 2005, 21h30; Jeudi, 21 Avril 2005, 18h30  

Cinéma Beaubien

2396, Beaubien Est, Montréal, (514) 721-6060

 

Description:

 

Kamal et Najat travaillent tous les deux à l’aéroport. Follement amoureux, ils fondent ensemble de grands projets d’avenir. Malheureusement, le passé d’ancien étudiant marxiste-léniniste rattrape Kamal. Commence alors une longue descente aux enfers : enlèvement, interrogatoires, tortures. Kamal refuse de charger ses camarades en contrepartie de la clémence des juges. Étalon d’Argent de Yennenga, FESPACO 2005

 

Commentaires de Michel Handfield (17 avril, 2005)

 

Om est en 1975 à Casablanca, Maroc. On se sent en sécurité, confiant, mais en réalité on est épié… C’est ça le Pouvoir : diffus, invisible, mais présent et efficace!

 

Pendant que Kamal et Najat, amoureux, rêvent à l’avenir, la Police du régime fait son travail de sape : enlèvement, interrogatoires, tortures…

 

On constate la disparition de certaines connaissances; on est épié. Le Pouvoir guette. Puis on se fait enlever devant les siens, à la maison ou au travail. L’insécurité s’installe dans l’entourage, la communauté. Mieux vaut ne plus parler à certains, ne plus être vu avec eux même si c’était des amis de toujours…car des délateurs peuvent nous voir. La méfiance s’installe, insidieuse, et brise les solidarités. Diviser pour régner.

 

Pourquoi tous ces enlèvements et cette torture?  Pour avoir fait de la politique! Pour avoir eu des amitiés interethniques!

 

Un film lourd, mais intéressant de significations, car il nous rappelle ce que signifie le mot LIBERTÉ et que des gens se battent pour elle! Que dans certains pays « se battre pour la démocratie et la liberté, vouloir tout chambarder, c’est pire que de tuer ou de voler! » comme le dit quelqu’un dans le film. Ça fait réfléchir. Surtout qu’ici on connaît l’effet inverse : la désaffection des gens pour la chose publique et politique. (1) 

 

Fait à souligner : il s’agissait ici de Marxistes Léninistes (groupe du 23 mars et Ilal Aman) qui combattaient le Pouvoir en place et l’hégémonie « Américaine ». L’ennemi c’était les USA et les despotes qu’elle maintenait en place dans les pays amis! Le communiste est tombé et suite à sa chute l’on a dénoncé les crimes qu’il a commis. Cependant les combattants antiaméricains sont restés, mais ils ont troqué Marx et Mao pour Dieu. Ils ont remplacé la révolution communiste par la révolution islamiste! (2) On pouvait toujours débattre de ce qu’avait dit Marx, Mao ou Lénine, mais il est difficile de débattre de la volonté de Dieu. (3) Le radicalisme ne pouvait que s’ensuivre…

 

La chute du communisme, perçue comme une victoire du capitalisme états-unien fut peut être une erreur stratégique. Devrait on ressusciter Marx, car il est plus facile de faire des compromis avec lui qu’avec Dieu! 

 

Notes :

 

1. La suite de ce paragraphe ayant pris une tournure inattendue vous la trouverez en éditorial sous le titre « La chambre noire : éclairante! »  

 

2.  A ce sujet voir l’article de Stephen Smith sur le Maroc (pp. 103-105) dans Collectif, 2004, L’État du monde 2005, Québec : La Découverte/Boréal,  (www.editionsladecouverte.fr  et http://www.editionsboreal.qc.ca)

 

3. Attention, le fanatisme et le radicalisme religieux n’est pas qu’islamiste; il peut être de toutes religions et de toutes sectes, même dans les pays les plus développés.  

 

Hyperliens :

 

L'opposant Abraham Serfaty de retour au Maroc :  http://www.asyl.net/Magazin/Docs/Docs05/L4137mar.htm

 

 A la mémoire… :

http://www.ifrance.com/saidamenebhi/accueil.htm


MAROC : La pratique de l'emprisonnement politique doit cesser

http://web.amnesty.org/library/Index/FRAMDE290011994?open&of=FRA-394

 

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ANATOMY OF HELL

(ANATOMIE DE L’ENFER)

 

ANATOMY OF HELL (ANATOMIE DE L’ENFER) prend l’affiche au Cinéma du Parc dès le 15 avril en version originale française avec sous-titres anglais pour une semaine.

 

ANATOMY OF HELL (ANATOMIE DE L’ENFER) est l'adaptation filmée de Pornocratie, un roman de Catherine Breillat paru en 2002 aux éditions Denoel. Le film aborde ses thèmes fétiches : la discordance entre sexes opposés et le dégoût suscité par le corps féminin. Il y a la Femme (Amira Casar) et il y a l'Homme (Rocco Siffredi). Lui n'aime pas les femmes et elle va le payer pour regarder, durant quatre nuits, là où elle n'est pas regardable, dans les profondeurs du sexe, bien sûr, mais aussi bien au-delà. Cette œuvre à la poésie mythique renvoie à l'instauration des tabous d'impureté qui pèsent sur la femme.

 

***

 

Dans ces lieux où on se côtoie sans se rencontrer, où la techno gère la pulsion des corps, ils dansent, ils se balancent, ils se fondent dans cette hydre primordiale faite du corps des hommes.

Dans l’abrupt désir de l’autre, ils sont des hommes entre eux, qui se suffisent. 

 

Elle  est la Fille. Belle à couper le souffle, elle est laissée pour compte.

Dans les toilettes, elle se coupe les veines avec une lame de rasoir. Deux fins traits parallèles et qui ne se rejoignent que dans le sang qui sourd. Et c’est ainsi qu’ils se rencontrent.

 

Lui qui n’aime pas les femmes, elle le paiera pour la regarder dit-elle :

- Par là où elle n’est pas regardable.
-Ce sera cher, dit-il.
-Je vous paierai.

 

Quatre nuits. Dans une maison de nulle part, juchée en haut de la falaise et dans laquelle on entre par un perron à quatre colonnes.

Quatre nuits pour se confronter, elle à lui.

Car c’est du regard des hommes qu’est constituée l’obscénité des femmes.

Quatre nuits pour affronter l’indicible, pour explorer l’immontrable : ce qui est secret.

Comme dans l’Hébreu de la Genèse où « secret » se dit comme «nudité», littéralement : ce qu’on ne doit pas voir.

Parce que la nudité des corps perce la nudité des âmes, elle révèle la conscience. L’intime est l’interdit par excellence : qui vous laisse INTERDIT.

 

Source : www.anatomydelenfer.com

 

 

Commentaires de Michel Handfield (14 avril, 2005)

 

Catherine Breillat, un nom qui dérange certains, inconnu pour d’autres mais qui a ses fidèles! Pour ma part, c’est mon deuxième Breillat en peu de temps, l’autre ayant été « SEX IS COMEDY » en décembre 2004. J’apprécie ce genre toujours sur le fil; à la fois « fucké », à la marge et lucide! 

 

On est ici dans le direct et le cru au niveau de l’image, mais dans la philosophie au niveau du discours. Le sujet : le désir! Le désir d’être vu chez la femme, le désir  physique qui monte chez l’homme, car si le mot est le même, la signification et le geste sont différents pour les deux sexes. Mais dans les faits on sait très bien à quoi s’attendre nous dit elle, même si l’on joue tous sur la ligne je sais/je ne sais pas!

 

On est dans le discours philosophique ici, car la Femme (1) intellectualise l’amour et la sexualité, les approches et les différences culturelles par rapport au sexe. Par exemple elle tient un discours anthropologique et historique sur la question du sang menstruel tout en en faisant une tisane qu’ils boiront pour exorciser la mythologie entourant ce sang particulier, car il ne vient d’aucune blessure apparente…! Le marquis de Sade n’aurait pas renié, lui qui décrivait le sexe et parlait philosophie en même temps, ce qui est trop souvent oublié du marquis au profit de son seul sensationnalisme qui fait vendre! (2) 

 

Lui parle peu. Cependant ses observations, plus terre à terre, n’en sont pas moins intéressantes. Ainsi, dit-il, les gens boivent tout simplement parce qu’ils n’ont aucune communication. Et vlan!

 

Tout au long de ce film on est dans les discours sur les relations Amour/Haine et  Sexe/Domination (violence) d’un point de vue philosophique féminin. Si l’homme veut dominer la femme, serait-ce parce que  l’homme a besoin de se rassurer? On est ici face à un Marquis de Sade féminin, où corps, sexe, émotions (c’est la porno féminine) et discours philosophique se côtoient dans un langage littéraire sur images sexuées! Bref, un porno philosophique intéressant et cultivant à la fois, car le discours dépasse souvent l’image! Pour une expérience différente de la philosophie, car les philosophe aussi ont une vie sexuelle et elle peut être tout aussi tourmentée que leurs modes de pensée! 

 

Notes :

 

1.  Elle n’a d’ailleurs pas de nom ou de prénom dans le générique du film. On la nomme La Femme (The Girl) et lui l’Homme (The Guy), car elle représente l’Esprit féminin et lui l’Esprit masculin de cette étude philosophique.

 

2. Sous l’entrée « Naturel (Droit ou loi) » du Dictionnaire Societas Criticus nous avons d’ailleurs écrit ce qui suis du Marquis de Sade :

 

« Je ne sais pas si Sade croyait réellement que l’Homme devait suivre la nature et n’avoir aucune morale, tant économique que de vie, ou s’il voulait tout simplement provoquer la réflexion, en montrant l’hypocrisie de la société bien pensante, mais il a bien réussit! S’il fut mis à l’index sous prétexte de lubricité, il était philosophiquement et politiquement beaucoup plus dangereux pour le Pouvoir et les dominants. »   

 

Hyperliens :

 

Site officiel du film :

www.anatomydelenfer.com

 

Entretiens avec Catherine Breillat : http://www.cadrage.net/entretiens/Breillat/catherine.html

 

Fiche sur Catherine Breillat :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne.html?cpersonne=8495

 

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LE GRAND VOYAGE

Premier long métrage de Ismaël Ferroukhi

À l’affiche à Ex-Centris dès le vendredi 8 avril

 

Alors qu’il s’apprête à passer ses examens, Réda, fils d’immigrés marocains, se voit contraint d’accompagner son père en pèlerinage à La Mecque. Mais, pour le vieil homme, le voyage ne peut se faire qu’en voiture... Peu habitués à se côtoyer 24h sur 24, père et fils s’avèrent incapables d’établir le dialogue. Et plutôt que de chercher à se comprendre, chacun manifeste hostilité et rancœur envers l’autre. Il leur faudra parcourir 5000 kilomètres et traverser l’Europe et le Moyen Orient pour, enfin, réussir à se parler...

 

Commentaires de Michel Handfield (5 avril, 2005)

 

Choc des cultures et de génération : le père est maghrébin, le fils français! La communication passe peu entre eux. Ils ne se connaissent pas, séparé par leur culture, même s’ils ont les mêmes racines et vivent sous le même toit! Car le fils est né en France… alors que le père venait d’ailleurs. Étrangers, ils se découvriront peu à peu au cours de ce voyage…

 

Ce thème du manque communication père/fils est-il une tendance actuelle? Pensons aux Invasions barbares, La vie avec mon père, Aime ton père (Avec Depardieu père et fils) et Père et fils (avec Philippe Noiret) sorti au cours des derniers mois. Somme nous dans un post féministe - les femmes se sont parlés, il est temps que les hommes le fassent – ce qui nous donne un nouveau cinéma de gars basé sur leurs émotions? 

 

S’ils se découvrent, ils découvrent aussi d’autres mondes, car ce film est un « road movie » euro arabe qui part d’Aix-en-Provence (France) pour se rendre à la Mecque (Arabie Saoudite) en auto. On traverse l’Europe et une partie du Moyen-Orient avec eux. Même si c’est très rapide, le temps d’un film, cela donne le goût de voyager… 

 

C’est aussi l’occasion d’échanges courts, mais significatifs, sur la politique et la vie, comme le père qui dit au fils « Un jour c’est la dictature, un jour la démocratie, car ici le pouvoir est au dollars et rien ne change vraiment! » (1)  Ou encore, quand le fils reproche au père de ne pas savoir lire – en fait il lit le Coran en arabe, mais pas le français – son père lui répond  «Tu ne sais pas lire la vie » (1);  une façon de lui souligner son manque d’expériences.

 

Bref un film touchant sur le rapprochement père/fils et, plus symboliquement, sur le rapprochement des cultures dans cette Europe Unie et élargie, mais aussi avec ses voisins extra européens, comme le Moyen-Orient, qui sont à un jet de pierre de l’Europe et qui ne peuvent s’ignorer!

 

Note :

 

1. Citation approximative prise en note lors du visionnement de presse.

 

Hyperliens :

 

Sur « Le grand voyage » : http://www.trigon-film.ch/fr/showfilm.php?filmid=172

 

Union Européenne : www.europa.eu.int

 

Institut du monde Arabe : www.imarabe.org

 

Et sur L’Arabie Saoudite : http://www.imarabe.org/perm/mondearabe/pays/docs/arabie-saoudite.html

 

 

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SIN CITY / UNE HISTOIRE DE SIN CITY

Sortie en salles: 1 avril 2005

 

Réalisateur: ROBERT RODRIGUEZ

Mettant en vedette: BRUCE WILLIS, BENICIO DE TORO, CLIVE OWEN, ELIJAH WOOD, ROSARIO DAWSON

 

Sin City est une ville violente où la police est corrompue et les rues meurtrières.  Ce film nous montre trois histoires : l'histoire centrale est celle de Marv, un bagarreur des rues impossible à tuer, qui cherchera à se venger après qu'une superbe femme avec laquelle il a passé une nuit est tuée alors qu'elle dormait à se côtés.

 

Commentaires de Michel Handfield (1 avril 2005)

 

La première chose qui frappe dans ce film, c’est l’image: le relief et la touche de couleur dans le noir et blanc. Par exemple tout est en noir et blanc, sauf les yeux bleus de la fille, le visage de tel personnage, le sanguinolent! C’est d’un saisissant, gracieuseté d’une firme québécoise : Hybride (www.hybride.com).  

 

Quant au film, il est tiré d’une bande dessinée de Frank Miller, et c’est un genre en soi. Il nous offre trois histoires cyniques sur le Pouvoir, le crime et la corruption dans une grande métropole inventée. Une fable violente et sexuée, qui donne un regard acidulé sur la réalité. On n’est pas dans le politiquement correct, ni dans la réalité. On est dans une cité inventé, le noir de la nuit, le noir de leur vie! (1)

 

Exploite-t-on les préjugés du genre (le bon, le dur, la catin, la pute) ou est-ce plutôt une dénonciation des préjugés en les poussant à l’extrême, d’autant plus que ces femmes ne sont pas que catins, mais aussi des batailleuses : ils règlent leurs compte aux gars qui ne font pas leur affaire… Des discussions possibles!

 

Cependant, comme ce n’est pas une BD que je connais, je peux difficilement aller plus loin, car j’ai peu de référents culturels pour ce type de film.  Mais il ne faut pas oublier que même si on est dans la BD et le fantastique noir, les auteurs vivent dans une société (les Etats-Unis) ayant ses préjugés et ses mythes, comme celui du justicier seul face au système (John Hartigan le dernier policier honnête de Sin City)  à la fois récurent d’une filmographie hollywoodienne et d’un inconscient collectif États-uniens, méfiant face à une machine gouvernementale perçue comme contrôlante, interventionniste et possiblement corrompue!

    

Pour amateur de BD « hard core » et de cynisme. En prime, un traitement de l’image exceptionnel. Mais attention ce n’est pas pour tous.

 

Note :

 

1. Dans les notes de presse il est écrit : « There  are no superheroes in Sin City. Just though-guys, hard cases, guns, girls, lovers and losers trying to make it through the dark, dark night. »

 

Hyperliens :

 

www.sincitythemovie.com

 

 

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Les 21èmes Journées du cinéma africain et créole

Débuteront en grand le jeudi 14 avril prochain

(Suivi du communiqué et de la liste des lauréats)

www.vuesdafrique.org / (514) 990-3201

 

6 avril, 2005

 

            J’ai assisté aujourd’hui à la conférence de presse de « Vues d’Afrique » pour annoncer l’événement et sa programmation. L’événement est sous le parainage de Dominique Payette et de Widemir Normil, dont je résume l’essentiel ici bas.

 

            Comme l’a dit Dominique Payette, qui a fait une série d’émissions sur l’Afrique à la radio de Radio-Canada, l’Afrique c’est un continent, 52 pays, où une personne sur deux à moins de 18 ans.Un continent qui a des forces, des faiblesses et des rêves. Un continent qui ne correspond pas à l’idée que nous en avons. C’est un peu comme si l’image du Canada à l’étranger ne serait que nos orignaux, le scandale des commandites et les conditions misérables de vie de certaines communautés autochtones du Nord! Ce serait réducteur. C’est la vision que l’on a de l’Afrique. Il faut que notre regard sur eux change et c’est à ça que sert un festival comme celui-ci. A apprendre et à découvrir l’autre.            

 

Pour Widemir Normil, comédien et collaborateur à « C’est dans l’air » à la télé de radio Canada, ce festival est une fête avec des gens qui racontent des moments de vie, des contes et une vision de l’Afrique, car ce Festival nous présente autant des fictions que des documentaires. C’est l’Afrique vu par l’Afrique qui nous sera présentée dans le cadre de ce Festival!

 

Naturellement nous avons eu droit à un court montage qui nous a semblé fort prometeur. Les extraits présentés me touchaient. Pourquoi? Parce que le cinéma africain touche à l’universel ou parce que Montréal  étant une ville multiculturelle, c’est nous qui touchons l’universel? Je n’ai pas de réponse, mais j’ai le goût d’aller voir quelques projections. Peut être y trouverai-je une réponse!

 

Pour la liste des films et leurs descriptions, voir : www.vuesdafrique.org/commun/menu_gauche/movielist.php

 

 

Communiqué 

 

Montréal, le mercredi 30 mars 2005 – Vues d’Afrique est heureux d’annoncer que la soirée inaugurale des 21èmes Journées du cinéma africain et créole se déroulera le jeudi 14 avril prochain à Montréal avec la projection de 2 films, Pourquoi? de Sokhna Amar et Massaï, les guerriers de la pluie de Pascal Plisson. Pour souligner cette soirée d’ouverture officielle, qui aura lieu à 19 h au Cinéma Impérial (Centre Sandra & Léo Kolber, Salle Lucie et André Chagnon), Vues d’Afrique reçoit le chanteur King Mensah, étoile montante de la musique togolaise, et présentera un avant-goût de la mode contemporaine sénégalaise par un défilé. C’est donc sous le signe de la fête que cette 21ème édition du festival donnera son coup d’envoi.

 

Le cinéma sénégalais fera l’objet d’un hommage lors de ces 21èms Journées du cinéma africain et créole. Pourquoi ?, court métrage de la jeune cinéaste sénégalaise Sokhna Amar ouvrira cette 21ème édition. Son court-métrage abonde avec une extrême sensibilité sur la question du viol. Ce thème, et plus particulièrement le viol utilisé comme arme de guerre en Afrique, se retrouvera, cette année, dans de nombreux films présentés au cours du Festival.

 

Inspiré de la mythologie, Massaï, les guerriers de la pluie de Pascal Plisson, raconte une histoire universelle tout en nous faisant voyager au cœur d’une culture isolée du reste du monde. Interprétés par d’authentiques guerriers Massaï originaires du Massaï Mara (Sud Kenya), les dix héros du film sont dix messagers qui nous rendent soudain plus proche d’un monde bien ignoré. Dans cette quête mouvementée à travers les plaines du Kenya, les jeunes guerriers apprendront le sens de l'amitié et du courage.

 

La présentation de ce film s’inscrit dans la mouvance actuelle en avant de la diversité culturelle et de la défense des minorités.

 

Massaï, les guerriers de la pluie est distribué au Canada par TVA Films. Sa sortie en salles est prévue à Montréal le 29 avril.

 

L’entrée à cette soirée d’ouverture sera gratuite sur présentation de la carte de membre de Vues d’Afrique 2005. Les personnes désirant se procurer une carte de membre 2005 doivent remplir le formulaire d’adhésion disponible sur le programme officiel des 21èmes Journées du cinéma africain et créole ou sur le site internet : www.vuesdafrique.org La date limite pour retourner le formulaire est le lundi 11 avril.

 

Les 21èmes Journées du cinéma africain et créole se déroulent à Montréal du 14 au 24 avril 2005 au Cinéma ONF (1564 rue Saint-Denis) et au Cinéma Beaubien (2396 rue Beaubien Est).

 

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Les lauréats de la 21e édition des Journées du cinéma africain et créole

 

 

Montréal, le dimanche 24 avril 2005 – Les Journées du cinéma africain et créole sont fières d’annoncer les lauréats de leur 21e édition.

 

PANORAMA DU Cinéma Africain et créole : fiction

 

Le Prix de la communication interculturelle long métrage remis par Radio Canada Télévision est décerné à L’ENFANT ENDORMI de Yasmine Kassari (Maroc)

 

Le jury a attribué une mention spéciale au film LES SUSPECTS de Kamal Dehane (Algérie) et souligne par un coup de cœur le film BIGUINE de Guy Deslauriers (Martinique)

 

Le Prix de la communication interculturelle court métrage remis par Radio Canada Télévision est décerné à RENCONTRE EN LIGNE de Adama Roamba (Burkina Faso)

 

Le jury a attribué une mention spéciale à SAFI, LA PETITE MÈRE de Raso Ganemtore (Burkina Faso)

 

Le Prix Images de Femmes Micheline Vaillancourt remis par le CIRTEF et le magazine AMINA est décerné à LA NUIT DE LA VÉRITÉ de Fanta Régina Nacro (Burkina Faso)

 

Le jury Panorama du cinéma africain et créole fiction était composé de Marcel Beaulieu, Wladimir Jeanty, Renée Roy et  Yves Rousseau.

 

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PANORAMA DU CINÉMA AFRICAIN ET CRÉOLE : DOCUMENTAIRES

Le Prix de la communication interculturelle documentaire offert par TV5 est décerné à  LE MALENTENDU COLONIAL de Jean-Marie Teno (Cameroun)

 

Le Prix Images de Femmes offert par OXFAM Québec et le magazine AMINA est décerné à LE PLAfonD DE VERRE de Yamina Benguigui (Algérie)

 

Le jury a attribué une mention spéciale à DES VIES EN RÉPARATION de Ndeye Thiam Daquo (Sénégal) et à UN AMOUR PENDANT LA GUERRE de Oswalde Lewatt-Hallade (Cameroun)

 

Le jury Panorama du cinéma africain et créole documentaires était composé de Isabelle Hachette, Marie-Noëlle Houé, Mahalia Verna et Pierre Wilson.

 

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REGARD DU MONDE SUR L’AFRIQUE ET LES PAYS CRÉOLES

Le Prix Vues d’Afrique est décerné à VIEUX CROCO, PETIT POUSSIN de Philippe Dutilleul (Belgique)

 

Le jury a attribué une mention spéciale à DJOUROU, UNE CORDE À TON COU de Olivier Zuchuat (Suisse) et QUAND L’AFRIQUE SE RACONTERA de Christine Carrière (France)

 

Le jury Regard du Monde était composé de Eric Bernard, Khadija Darid, Nosrat Haouari et Erwan Massiot.

 

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REGARD D’ICI

 

Le Prix ONF du meilleur film canadien est décerné ex-aequo à MARABOUTAGE de Louis Cyr et HÔTEL SAUDADE de Cameron Bailey

 

La Bourse spéciale à la meilleure production indépendante offerte par l’ONF est décernée à ces deux films.

 

Le jury a attribué une mention spéciale à LE PRIX DE LA PAIX de Paul Cowan et STORY OF A BEAUTIFUL COUNTRY de Khala Matabane

 

Le jury Regard d’ici était composé de Bachir Bensaddek, Lisa Ndejuru, Pierre Pageau et Marc Thibodeau.

 

Les 22èmes Journées du cinéma africain et créole se tiendront à Montréal du 20 au 30 avril 2006. À l’année prochaine!

 

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4 FEMMES SERONT HONORÉES AU GALA  FCTNM 2005

ANIMÉ PAR KARINE VANASSE

 

Montréal, 4 avril 2005 - Femmes du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias (FCTNM) rendra hommage à 4 femmes remarquables à l’occasion de son 7e gala annuel qui se tiendra le jeudi 21 avril au Centre Mont-Royal. Ce gala, qui permet de célébrer l’apport des femmes à l’industrie cinématographique, télévisuelle et des nouveaux médias, sera animé par la comédienne Karine Vanasse.

 

Cette année, le gala honore Mesdames Janette Bertrand, France Castel, Michèle Cournoyer et Nicole Robert.

 

Janette Bertrand a profondément marqué le paysage télévisuel du Québec au cours de sa longue et fructueuse carrière d’auteure, de comédienne et d’animatrice.  Cette grande communicatrice, qui a également été journaliste de la presse écrite, avait commencé sa carrière comme scripteure et animatrice à la radio. Parmi ses nombreuses réalisations, rappelons Quelle famille, Janette veut savoir, Parler pour parler, Avec un grand A. Des prix prestigieux ont couronné ses dramatiques et l’ensemble de son œuvre.

 

Comédienne très appréciée du public, France Castel fait carrière tant au cinéma et à la télévision qu’au théâtre.  Au grand écran, où elle a participé à près de vingt-cinq films, on peut rappeler ses prestations dans le tout récent La Lune viendra d’elle-même de Marie-Jan Seille, dans Karmina 1 et II de Gabriel Pelletier, Le Vent du Wyoming d’André Forcier.  Au petit écran, on l’a vue dans une trentaine de productions dont Les Super mamies et elle coanime la quotidienne Deux filles le matin.

 

Michèle Cournoyer mène de front des activités reliées aux arts visuels et au cinéma.  Elle a touché à plusieurs métiers du domaine cinématographique :  costumière, décoratrice, scénariste et directrice artistique. Son talent de cinéaste expérimentale a été salué tant au pays qu’à l’étranger. Ses films d’animation, qu’on pense entre autres à Accordéon, Le Chapeau, Une artiste, La Basse-cour, ont été sélectionnés et primés dans de très nombreux festivals à travers le monde. 

 

Nicole Robert travaille depuis vingt-cinq ans dans l’industrie cinématographique. Après ses débuts  en cinéma d’animation, elle s’associe à Rock Demers et produit les deux premiers « Contes pour tous » dont La Guerre des tuques d’André Melançon.  Elle a produit près d’une vingtaine de films parmi lesquels Québec-Montréal de Ricardo Trogi, Les Aimants d’Yves Pelletier.  On lui doit aussi, en association avec Cirrus Communication, la production de la télésérie La Vie, la vie.

 

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