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Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol. 7 no.
2
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf"
(rich text format) sans
notes automatiques.
Salon du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé!
Le pourquoi d’un renversement de
Gouvernement
La chambre noire : éclairante!
Zone libre : un besoin d’informations de qualité
Dossier : ENRON:
The Smartest Guy In The Room / ENRON: Derrière l'incroyable scandale
Le Journal/Fil de presse : Projet de loi 57 :
Des lacunes importantes dans la couverture des besoins; Annulation de la dette
annoncée par le G8 : Un pas dans la bonne direction; ATTACK ON UNIVERSITY
OF CALIFORNIA LABOR STUDIES; Un monde sans pauvreté : AGISSONS! Un symbole
équitable; Énoncé de politique
internationale du Canada L’élimination de la pauvreté, la grande oubliée; PLUSIEURS
PETITES MESURES QUI PERMETTENT D’ÉVITER LA DÉROUTE AU
PLAN SOCIAL;
Commentaires livresques :
Sous la jaquette!
France! (Sur Wolton, Thierry, Brève psychanalyse de la France, et
Dominique de Villepin, Le requin et la mouette.)
Le Raton Laveur vient de publier quatre
nouveaux livres ce printemps!
Spectacles/Arts/Musiques : « L’intimité sacrée de la femme »; PRÉSENCE
AUTOCHTONE; Frequency and Volume; MARYSE LETARTE Plus!; 7e édition du Festival HTMlles;
Les activités à la TOHU - D’avril 2005 à avril 2006;
Présentation saison théâtre 2005-2006 à l’Espace Libre
L’histoire des ours panda racontée par un saxophoniste qui a une
petite amie à Francfort
ANATOMY OF HELL (ANATOMIE DE L’ENFER)
SIN CITY / UNE HISTOIRE DE SIN CITY
Les 21èmes Journées du cinéma africain et créole – Suivi du
Palmarès 2005
4 FEMMES SERONT
HONORÉES AU GALA FCTNM 2005
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Michel Handfield
20 juin, 2005
Selon un sondage
réalisé par la firme Écho Sondage, pour le compte des quotidiens du
groupe Gesca, dont La Presse, et d’Info690-Corus
Nouvelles, plus d’une personne sur deux ne veut
pas vivre à Montréal (54%). Ce fut le sujet de la tribune téléphonique de Radio-Canada
(Maisonneuve) du 16 juin et de celle d’Ouvert le samedi (Radio-Canada)
du 18; mais aussi l’amorce d’une réflexion de ma part, surtout que des
élections s’en viennent à Montréal cet automne. Aura-t-on un parti
montréaliste?
S’il n’en tenait
qu’à moi on en aurait un, car je suis purement MONTRÉALAIS au point que je
ferais un référendum pour séparer Montréal du Québec et faire la province de
Montréal! La population de l’île de Montréal, avec près de 2 millions de
personnes; de la région métropolitaine (environs 3 millions de personnes); ou
de la grande région qui a voté Non au référendum de 1995 sur la souveraineté,
qui va vers l’Outaouais et vers les Etats-Unis en passant par Montréal et les
Cantons de l’Est, serait amplement suffisante pour devenir une province, car 9
des territoires et provinces canadiennes actuelles comptent moins d’un million
et demi de citoyens! (1) Montréal ne serait plus l’otage des chicanes entre Québec
et Ottawa, car je ne suis ni partitionniste, ni d’accord avec cette vision qui
veut que Montréal soit une création de la province comme on nous l’a sortie au
moment des fusions forcées! Montréal était là avant la création de la
province de Québec ou du Canada de 1867 et a son
identité! D’ailleurs ma famille maternelle était à Montréal avant la
Confédération! (2) Est-ce assez clair?
Je suis aussi
francophone malgré mon nom (3), ce qui fait que lorsque le PQ était au pouvoir,
j’étais tanné de les voir aller dire aux États-Unis qu’on est bilingue pour
attirer leurs investissements tout en se montrant offensé par le bilinguisme
canadien pour mousser la fibre nationaliste ici! Le bilinguisme québécois pour
faire plaisirs aux États-Unis serait-il mieux que le canadien? Poser la question, c’est y répondre, d’autant
plus que l’éducation de l’anglais est déficiente pour les francophones, ce qui
nuit à notre employabilité, plusieurs emplois demandant un bilinguisme parfait
malgré qu’on dise que le Québec est français. Mais comment peut-il en être
autrement quand même Bernard Landry, ex-Premier Ministre péquiste et
souverainiste, insistait sur le bilinguisme des Québécois dans ses
voyages aux Etats-Unis! (4) Belle hypocrisie qui me fait me demander
encore davantage pourquoi pas la province de Montréal? Au niveau de l’éducation
l’école montréalaise favoriserait l’apprentissage du Français, de l’anglais et
de l’espagnol, les langues de l’Amérique! On pourrait aussi décider de nos lois
et de nos priorités dont voici quelques exemples :
- Gérer notre parc
automobile en surtaxant les gros 4X4 et les Véhicules Utilitaires Sports (sauf
hybride ou électrique) pour donner des réductions (de prix ou fiscale) à
l’achat d’un véhicule hybride ou électrique, d’un scooter de petite cylindrée
ou d’un vélo, véhicules plus adaptés à la ville;
- Développer le
réseau de transport en commun, incluant le train et des navettes fluviales
l’été;
- Développer un
réseau de pistes cyclables adapté au transport pour le travail et non pas uniquement
orienté vers les loisirs, donc avec des
voies interurbaines et allant vers le centre ville, les universités et les
parcs industriels;
- Avoir le contrôle
de notre réseau routier et le repenser en fonction des déplacements
urbains/interurbains et de la surcharge qu’il impose à l’île de Montréal pour
les déplacements entre la rive Sud et la rive Nord du fleuve – un pont
serait-il nécessaire entre Repentigny et Varenne par exemple?
- Penser
notre système de santé en fonction de la population montréalaise, car les
décisions prisent à Québec sont souvent loin de notre réalité. Combien de lits
a-t-on fermé alors que les hôpitaux ne répondaient pas à la demande? L’hôpital
St-Michel par exemple, qui était située à un jet de pierre de la métropolitaine
aurait pu facilement être transformé en centre d’urgence et de traumatologie,
mais il fut fermé. Maintenant l’on parle
de la menace de la privatisation de la santé, mais quelles mesures a-t-on
prises pour améliorer la santé, sauf de fermer des hôpitaux pour économiser,
comme si des fermetures de services ne constituaient pas une menace à la santé?
Et le PQ, entre autre du temps de
Bouchard, Landry, Marois, Boisclair
et quelques autres, n’y était pas étranger, eux qui parlent maintenant de la
menace qui plane sur notre système de santé suite à un récent jugement de la Cour
suprême autorisant la médecine privée!
- Avoir
une politique d’emplois et d’intégration adaptée à la situation montréalaise,
qui est davantage multiethnique que le reste du Québec. Par exemple Montréal
n’a pas le droit de favoriser l’embauche de ses propres citoyens, ce qui est
paradoxal vu le taux de chômage de certains de ses arrondissements! Montréal
compte par exemple la circonscription la plus pauvre du Canada, Papineau qui
recouvre en partie le territoire de St-Michel-Villeray-Parc-Extension
(5), mais ne peut favoriser l’embauche locale pour des emplois ville dans ce
même arrondissement! C’est dire l’inadéquation des lois provinciales avec la
réalité montréalaise et le besoin de changement qui s’impose de ce côté. Mais
comme ville on semble n’avoir aucun pouvoir là dessus…
Bref, ce n’est peut
être qu’une vue de l’esprit pour l’heure, mais il faudrait y penser
sérieusement. Cependant comme citoyens serions nous prêt à nous prendre ainsi
en main, nous qui préférons éviter les sujets politiques dans nos discussions
familiales à moins qu’elles aillent dans une belle unanimité? Serions nous
assez mûr pour débattre d’une telle idée? J’en doute, car parlez de politique
dans votre milieu, surtout si vous sortez des formules toutes faites et
largement acceptées, et l’on vous fera vite comprendre que mieux vaut parler
d’autre chose : de la température, du dernier film sur nos écrans, du
dernier « soap » à la mode ou du retour de
Star Académie à la télé! Mais moi je crois que le devoir citoyen impose de
débattre de tels enjeux.
Enfin, pour ceux qui
me croient un rêveur, je tiens à leur souligner qu’il n’y a que deux chose dont
je suis sûr : Montréal est une île et l’Amérique est un continent, ce qui
devrait rester ainsi pour un certain temps encore. Le reste n’est que lignes,
ce qu’on appelle des frontières, et peut changer dans le temps. Ça c’est déjà vu à plusieurs reprises dans
l’histoire de l’humanité d’ailleurs!
VIVE MONTRÉAL, VIVE MONTRÉAL LIBRE!
Notes :
1. Population provinciale en 2004: Terre-Neuve-et-Labrador :
517.000; Île-du-Prince-Édouard : 37.900;
Nouvelle-Écosse : 937.000; Nouveau-Brunswick : 751.400; Québec :
7,542.800; Ontario : 12,392.700; Manitoba : 1,170.300;
Saskatchewan : 995.400; Alberta : 3,201.900;
Colombie-Britannique : 4,196.400; Yukon : 31.200; Territoires du Nord-Ouest : 42.800; Nunavut :
29.600.
(Source: Statistiques Canada: http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo02.htm)
2. Du côté des Benoît, il semblerait qu’on a
toujours eu de la famille à Montréal à ce que me contait ma mère, mais je n’ai
pas de preuve, sauf que mon grand père maternel, Ernest Benoît, est né à Montréal un peu plus
de 80 ans avant moi, soit le 17 oct. 1877, et s’est marié à l'église St-Enfant-Jésus le 4
juillet 1898 à Parmélia Meilleur (http://cf.geocities.com/meilleuri/01368-01.htm).
3. En effet, les Handfield dont je suis issue
viennent de Contrecoeur (mon père y est née en 1922) et sont francophones depuis plus de 200 ans.
(Source : Handfield, Yvon A., 1971, La famille Handfield en Canada,
Montréal. Voir aussi le site www.handfield.ca/ pour les plus récentes mises à jour sur ce sujet.) Ils sont arrivés à
St-Michel (maintenant un quartier de Montréal) au début des années 1930! Quand
à la mère de mon père, c’était une Gervais, mais je n’ai rien trouvé sur
l’Internet à ce sujet.
4. A ce sujet, voici un extrait, d’un de nos éditos de notre Vol. 4, no.1- Hiver 2002, Québec français?
M. Landry parle aux militants de l’importance du
français au Québec et a même fait une commission sur le sujet : la
Commission Larose. C’est dire l’importance de la
question… pour calmer les purs et durs du nationalisme. Mais aux Etats-Unis M.
Landry a dit la vérité…
« … devant 350 convives à un déjeuner-conférence de la Metro-Hartford
Regional Economic Alliance,
il a insisté sur le bilinguisme des Québécois.
« En plus d’être instruite, notre main-d’œuvre est la
plupart du temps bilingue et même souvent trilingue. L’un de nos objectifs est
d’ailleurs d’augmenter de 50% le nombre de Québécois trilingues au cours de la
décennie à venir. » (Paul Roy, Le français fait peur aux Américains,
Alors Alliance-Québec
qui demande le bilinguisme a peut être un allié… qui ne peut cependant pas se
prononcer ici pour ne pas faire peur à son aile dure, mais qui ne se gène pas
pour les appuyer ailleurs! En fait, il va même plus loin qu’Alliance-Québec,
qui ne revendique que le bilinguisme, car notre grand chef nationaliste vise
déjà le trilinguisme pour attirer les dollars de l’oncle Sam!
5. Selon un rapport de Jack Jedwab (Réalités
socio-économiques des circonscriptions électorales au Canada, Association
d’études canadiennes, 18 juin 2004, p. 1. Source : http://www.acs-aec.ca/Polls/18-06-2004_fr.pdf).
Hyperliens :
Écho Sondage : www.echosondage.com
La Presse et les journaux du groupe Gesca : www.cyberpresse.ca
Info690-Corus Nouvelles : www.info690.com
Maisonneuve (Radio-Canada) : http://radio-canada.ca/radio/maisonneuve/
Ouvert le samedi (Radio-Canada) n’a pas de lien
propre, voir :
Cour suprême du Canada : www.scc-csc.gc.ca
---
Michel Handfield
12 juin, 2005
L’éducation! C’est
important vous savez l’éducation. Aujourd’hui on ne parle plus d’apprendre; on
parle de projet éducatif, d’investissement dans l’avenir. Que c’est beau sur
papier, car dans les faits on manque de ressources. C’est ainsi que l’école
secondaire Joseph-François-Perrault dans St-Michel,
un milieu populaire, tient à bout de
bras un programme éducatif spécial intégrant la musique. Mais les ressources
manquent et ce programme est maintenant menacé malgré les beaux discours. On
est à court d’argent dit-on au Gouvernement; mais pourtant les vérifications
générales, tant à Québec qu’à Ottawa,
trouvent pour des millions de dollars en pure dilapidation année après
année dans les comptes publics, cela peu importe la couleur des Gouvernements
en place! C’est signe que l’argent y est. Un petit effort serait donc possible si on ne marchait pas tant à côté de
nos discours comme c’est trop souvent le cas!
Pour soutenir cette cause et signer leur
pétition : http://www.csdm.qc.ca/jfp/
P.S. Je suis un ancien de JFP, mais d’avant ce
programme.
Annexe
Résolution de l’Assemblée Générale de Vivre
St-Michel en Santé du 7 juin 2005 concernant le Programme de musique de l’école Joseph-François-Perrault
Considérant la grande
valeur du programme de musique offert à l’école Joseph-François-Perrault
et son impact positif sur le quartier ;
Considérant que le taux
d’abandon scolaire chez les jeunes inscrits au programme de musique est
nul ;
Considérant que les
élèves inscrits à ce programme peuvent emprunter tout au long de l’année, à
très faible coût, leur instrument de musique ce qui contribue grandement à la
démocratisation du programme ;
Considérant qu’aucun
programme de musique des écoles de
Considérant que l’école
Pierre-Laporte de Ville Mont-Royal a vu sa subvention
annuelle reconduite pour un programme de musique nettement moins achalandé que celui de l’école Joseph-François-Perrault ;
Considérant l’inéquité de cette décision ministérielle ;
Considérant que la
culture a été reconnu comme un des axes d’action du Chantier de revitalisation
urbaine et sociale de Vivre Saint-Michel en santé ainsi que par les
participants du Sommet de Montréal ;
Considérant que le
ministère de
Les membres de Vivre Saint-Michel en santé réunis en
assemblée générale ce 7 juin 2005 ont décidé :
D’interpeller le ministre
Jean-Marc Fournier, ministre de l’Éducation, du Sport et du Loisir pour qu’il
accorde un budget adéquat afin d’assurer l’entretien et le remplacement des
instruments de musique ;
D’appuyer les efforts
des parents et employés de l’école Joseph-François-Perrault
dans la vaste mobilisation qu’ils ont lancée pour l’obtention de ce financement
juste et équitable ;
De demander à notre
député local, M. William Cusano de défendre cette position auprès de son
collègue, le ministre de l’Éducation, du Sport et des Loisirs.
D’interpeller Mme Line
Beauchamp, ministre de
D’obtenir l’appui des
autorités de l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension
et des autorités municipales dans ce dossier ;
D’obtenir l’appui de
VSMS : www.vsmsante.qc.ca/site/index.asp
---
Michel Handfield, M.Sc. sociologie
2 juin, 2005
Encore une réforme
de l’aide sociale avec l’objectif d’aider les gens à retourner au travail,
cette fois ci en les accompagnant! Réglons la question une fois pour toute. Que
tous les organismes représentant les assistés sociaux, chômeurs et sans chèque
du Québec fixent une date où tous, sans exception, se présenteront dans les
entreprises du Québec (privée, publique, Radio-Canada, la CSDM, la police, les
ministères publics tout comme le dépanneur du coin) et disent « on ne
quitte pas tant que vous ne nous avez pas offert un emploi puisqu’il y en des
jobs! » Je serais curieux de savoir combien commenceront à travailler
et combien se feront plutôt sortir par la police. Et si on les sort par la
police, ça voudra dire qu’il n’y a pas d’emplois, alors crissons leur la paix. Et s’il y en a,
on le verra bien. It’s a deal. Au fait je suis disponible à être recherchiste
au Gouvernement du Québec et j’ai réussi les examens il y a quelques années,
alors j’attends l’appel de la Ministre. Son ministère aurait bien besoin de mon
aide je crois.
---
Michel Handfield
Jeudi, 2 juin, 2005
La France a connu un
choc cette semaine, mais au lieu d’en faire un éditorial nous attirons plutôt
votre attention sur notre section Livres, car nous y parlons de Dominique de
Villepin, 2004, Le requin et la mouette, France : Plon/Albin
Michel, car c’est peut être l’occasion de voir ce qu’il pense. Ce livre
dirait-il des choses qui nous éclaireront sur la « gouverne » de de Villepin?
Aller au texte de notre section Livres!
---
Salon du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé!
Michel Handfield
22 mai, 2005
Le 21 mai avait lieu
le 6e salon du livre anarchiste de Montréal au CEDA (www.ceda22.com), et j’en ai profité pour y faire un tour, car il y a quelques années
déjà que je n’y étais pas allé. Signe que les choses n’ont pas vraiment
changées au Québec et que l’on fait toujours du sur place, j’ai eu les mêmes
réflexions qu’à l’époque, notamment que les jeunes lisent – c’était plein – et
que s’ils ne lisent pas à l’école c’est peut être qu’on ne leur donne tout
simplement pas les bonnes lectures! Mais tant qu’à me répéter, mieux vaut me
citer; façon de voir le chemin non parcouru au Québec depuis les deux premiers
salons du livre anarchiste :
« Le premier
salon du livre anarchiste tenu à Montréal le 6 mai 2000 fut fort intéressant.
Il y avait là beaucoup d'éditeurs - dont certains d'ailleurs. Le public était
nombreux, et il y avait beaucoup de jeunes. Tous des anarchistes, je ne le
crois pas, mais comme la politique et les Partis existants les déçoivent, il
n'est pas surprenant qu'ils regardent vers autres choses. Avis aux Partis
politiques: les jeunes ne sont pas désintéressés de la politique, mais la
répétition du passé les ennuis. Ils n'ont pas connu les années 60 et la
révolution tranquille alors ils n'en sont pas des nostalgiques. Ils veulent des
solutions pour le monde d'aujourd'hui. Ce n'est pas l'électorat qui doit
s'adapter aux Partis, mais les Partis qui doivent s'adapter aux besoins des
citoyens d'aujourd'hui. Sinon les Citoyens peuvent s'organiser. C'est le début
de l'anarchie… au sens de la prise en charge du politique par l'Agora, par les
assemblées de citoyens, par l'autogestion, par la Société Civile, terme que
l'on entend de plus en plus souvent depuis les manifestations de Seattle. »
(Societas Criticus, Les évènements couverts, Vol. 2, no 3, Été 2000)
En 2001, j’avais
privilégié l’angle de l’éducation dans mon texte. Je ne peux que me redire
encore une fois, car le taux de décrochage est aussi élevé qu’à l’époque et les
problèmes d’éducation, notamment ceux des garçons (qui me semblaient pourtant
en majorité à ce salon du livre au moment où j’y étais), font encore la
manchette malgré tous les beaux discours! Au changement dans la continuité,
voici donc la reprise de la critique :
« Il y avait des jeunes… avec des cheveux de
couleurs et des anneaux dans le nez et d’autres plus conventionnels! On sentait l’intérêt pour les livres et
l’information différente. Qui a dit que les jeunes ne lisent pas?
Peut être que l’école ne leur offre pas des lectures à leur
goût! Entre un roman québécois ou « la longue vie de Pierre Kropotkine
(1842-1921) [qui] se lit comme un roman d’aventures », plusieurs
choisiraient « Pierre Kropotkine, prince anarchiste » de Georges Woodcock et Ivan Avakumovic au éditions écosociété! Mais leur offre-t-on
le choix ou préfère-t-on toujours les mêmes livres? Il est vrai qu’il est plus
facile de corriger des lectures standardisées et normalisées pour tous!
Parle-t-on d’école ou de normes? » (Michel
Handfield, Qui a dit que les jeunes ne lisent
pas? (Salon du livre anarchiste 2001), Societas Criticus, Vol. 4, no. 1,
Hiver 2002)
Même mon Nota Bene de
l’époque s’applique toujours à quelques mots près, car j’ai remplacé
Platon (qui aimait trop les systèmes) par Socrate (qui les questionnait!) et
j’ai ajouté une petite note incisive qui appui bien le fait que l’on fait
toujours du surplace, le tout en caractère gras pour que vous le voyiez
bien :
« Si vous vous demandez à la lecture de ce texte si
je suis anarchiste, je vous répondrai que je suis libéral au sens de
« favorable aux libertés individuelles, à la liberté de penser, à la
liberté politique » (Petit Larousse) et cynique, au sens où Diogène le
cynique rejetait tout système idéologique comme une prison qu’ il
faut accepter en bloc avec tout ce qu’elle comporte de bien et de mal. Bref, si
dans chaque idéologie il peut y avoir du bon et du moins bon pourquoi ne pas se
servir de notre conscience pour ne prendre que les idées qui nous apparaissent
bien et rejeter les autres. Pourquoi ne
pas faire évoluer nos capacités intellectuelles dans les domaines sociaux et
politiques comme nous les avons fait évoluer dans les domaines techniques? Car
si techniquement on est plus avancé qu’au temps de Socrate, peut-on en
dire autant au plan politique?
Et si je dis que l’anarchisme devrait être vu à l’école,
Diogène le cynique devrait l’être aussi tout comme d’autres penseurs. Au lieu
des cours de religions, pourquoi pas des cours sur l’histoire des religions et
des idées dans l’humanité, ce qu’on refuse toujours de faire en 2005! Pourquoi
pas l’entrée de scientifiques comme enseignants? L’école ne doit pas être
laissée qu’aux « pédagogues», les jeunes sont trop importants pour cela
selon moi! Un sociologue ou un historien qui n’a pas un bac en enseignement ne
pourrait-il pas lui aussi parler avec les étudiants, car apprendre ce n’est pas
juste technique, c’est aussi dans l’interaction et dans le passage de l’intérêt
pour sa discipline aux autres que ça se « passe »! Au temps de
Socrate, les philosophes, sur la place publique, enseignaient! Et ils n’avaient
pas de bac en pédagogie. Et comme on n’a encore trouvé rien de mieux que la
démocratie comme système politique, il faut croire qu’ils étaient assez « up-to-date » pour enseigner même s’ils n’étaient pas
pédagogues! » (Michel Handfield, Qui a dit que les jeunes ne lisent pas? » (Salon du livre anarchiste 2001), Societas Criticus,
Vol. 4, no. 1, Hiver 2002)
L’actualité, voir l’acuité, de ces remarques est la preuve
qu’on tourne en rond au Québec depuis un maudit grand boute! Je ne crois pas à
la société autogérée, car j’ai trop participé au communautaire pour ne pas
savoir que l’implication citoyenne repose toujours sur les mêmes épaules, mais
par contre je ne rejette pas non plus l’ensemble de ces idées en bloc, car
elles sont nécessaires pour amener un renouveau et nous sortir des modèles
préfabriqués qu’on nous présente trop souvent comme des solutions sur mesure!
Les Partenariats Privés-Publics ne sont pas une
solution pour tout, mais le communisme d’État non plus!
Dans l’anarchisme, comme dans tous les courants de pensée,
il y a du bon et du moins bons. Il ne faut pas que ça devienne une idéologie
qui inhibe tous sens critique. Les coopératives, le syndicalisme et
l’autogestion nous viennent de l’anarchisme social, mais le néolibéralisme nous
vient de l’anarcho-capitalisme! Qui le saura si on n’en parle pas? L’anarchisme
ce n’est pas une panacée, mais c’est un mode d’organisation à connaître et à
avoir dans son coffre d’outils citoyen! Rien de plus, mais surtout rien de
moins, car la liberté vient d’abord de la connaissance et de l’éducation, même
anarchiste!
Hyperlien :
http://salonanarchiste.taktic.org/
---
Le pourquoi d’un renversement de Gouvernement
Michel Handfield
12 mai, 2005
Le 10 mai dernier le
Gouvernement Martin a fait face à un vote de défiance très technique qui fait
en sorte qu’il ne se sent pas lié même si les deux principaux partis
d’opposition, le Parti Conservateurs (PC) et le Bloc Québécois (BQ), s’entendent
pour dire que le Gouvernement fut renversé. Politiquement peut être, mais
techniquement et légalement non selon certains spécialistes. (1) Mais ce n’est
plus que question de temps, le Gouvernement Libéral devant faire face à un vote
de confiance sur le budget le 19 mai prochain. Dans ce contexte, une question
nous apparaît de plus en plus importante : Pourquoi renverser le
Gouvernement à ce moment-ci alors qu’il a promis des élections 30 jours après
le dépôt du rapport Gomery?
A cause du Budget? Cette
hypothèse est intéressante, mais elle soulève un doute. Le Bloc était contre le
Budget, car il était de droite pour faire plaisir au Parti Conservateur lors de
sa présentation initiale. Cependant, avec les modifications apportées depuis,
pour gagner l’appui du NPD, cette objection ne tient plus aussi bien la route,
car nous avons un budget beaucoup plus social démocrate devant nous, ce qui
devrait plaire aux bloquistes. L’objection des Conservateurs est
compréhensible, mais celle du Bloc soulève une question : Pourquoi
cette alliance des bloquistes avec les conservateurs à ce moment-ci? La
seule question du déséquilibre fiscal? Cette
question n’est pas nouvelle et un Gouvernement conservateur la règlerait-il
vraiment à l’avantage du Québec, sa base politique étant dans l’Ouest et son
aversion aux « séparatistes » marquée! (2) Si le renversement du
Gouvernement n’apporte pas de solutions aux problèmes du Québec ou y apporte
davantage de problèmes et de confusion – par exemple on décentralise à la
faveur des provinces, on règle le déséquilibre fiscal, mais l’on vire plus à
droite sur les questions sociales et de compétences exclusivement fédérales –
comment expliquer cette alliance? Ça me titille les neurones!
Ma première
hypothèse relève de la stratégie et elle est fort plausible. Des sondages
montreraient l’insatisfaction face à Bernard Landry, notamment avec l’affaire
de la Gaspésia qui entacherait aussi Mme Marois, (3) et Gilles Duceppe
serait fortement sollicité pour venir à la rescousse du PQ.
Il devrait donc se libérer au plus tôt de sa promesse de faire la prochaine
élection fédérale. Alors pourquoi ne pas le faire dans les honneurs, en
rapportant un nombre record de siège à Ottawa, avant d’être reçu comme un
sauveur au PQ, le tout sur la musique de l’empire contre attaque! Quel
scénario! De la grande politique fiction très médiatique. Ce serait vendeur au
Québec!
Ma seconde hypothèse
est davantage machiavélique. Elle peut même paraître tirée par les cheveux,
mais c’est ce qui la rend si séduisante! Et comme dans l’amour, elle nécessite
quelques (précisions) préliminaires…
Effectivement, dans
la mouvance de la commission Gomery il y a un vent favorable pour le Bloc et le
Parti Conservateur, mais ce vent ne devrait pas cesser de souffler avec la remise
du rapport Gomery à moins qu’un des témoins ne vienne impliquer d’autres partis
d’ici la fin de cette commission. Comment? Un haut fonctionnaire qui dirait
avoir vu la même chose sous un ex-gouvernement conservateur par exemple? Mais
il y a si longtemps que les conservateurs ont quitté le pouvoir d’une part et
le parti de Stephen Harper, né de la fusion des Progressistes-Conservateurs
et de l’Alliance Canadienne, n’a plus vraiment grand chose à voir avec les
conservateurs de Bryan Mulroney d’autre part, que même si cela arrivait, ça
aurait peu d’impact sur le parti de Stephen Harper. Si la commission Gomery ne
menace pas le PC, elle devrait être encore moins dommageable pour le Bloc. Au
contraire, même. Alors, pourquoi cet empressement à des élections avant la
fin de la commission Gomery, si le Bloc ne peut être impliqué dans le scandale
des commandites? Ça me chicotte.
En bon analyste j’ai
fait une recherche Internet pour voir si
je ne trouverais pas quoi que ce soit
qui pourrait m’éclairer sur le sujet sans grand espoir. Quelle ne fut pas ma
surprise de trouver que plusieurs souverainistes ont été impliqué avec Gagliano
dans la campagne électorale de Pierre Bourque en 2001! (4) De plus, certains
des témoins importants de la commission Gomery semblent même avoir été plus que
des figurants dans Vision Montréal à cette époque! (5) Pourrait-il y avoir des
révélations à venir à la commission Gomery concernant cette implication de
l’entourage de Gagliano dans l’élection municipale de Montréal en 2001? Si tel
est le cas, de telles révélations pourraient-elles mettre les souverainistes et
le Bloc dans trouble, vu qu’ils ont travaillé « sous les ordres de
Gagliano » derrière Pierre Bourque en 2001? Ce n’est qu’une hypothèse,
mais n’oublions pas que la commission Gomery a déjà éclaboussé la politique
provinciale alors il est tout aussi possible qu’elle éclabousse la scène
municipale dans la suite de ses travaux. Qui sait ce que nous y apprendrions
alors, d’où l’importance d’aller en élection avant que de telles révélations ne
fassent surface. C’est là une possibilité.
Cependant, pour l’instant, et je le souligne
en gras, cette possibilité semble peu probable, car il semblerait
que les souverainistes travaillaient à l’élection de Pierre Bourque pour sauver
leur mise des fusions municipales alors que l’équipe libérale y voyait une
occasion d’implanter un réseau d'organisateurs et d’alliés politiques qui
pourraient être fort utile le temps venu, notamment pour une élection fédérale
ou pour renforcer les liens du Fédéral avec les municipalités (6) au dépend des
provinces et du Québec en particulier, surtout qu’il n’a pas montré trop de
considération pour les municipalités et leurs citoyens lors des fusions
municipales forcées! (7) Mais cette promiscuité pourrait aussi justifier
l’importance d’aller en élection le plus tôt possible, soit avant que des
choses ne sortent sur le sujet, même si la possibilité semble mince je le
répète, car Vision Montréal a parfois tourné les coins ronds dans son histoire.
(8) Mais qui dit proximité, dit aussi que quelques amitiés particulières
peuvent s’être développées Ce n’est là qu’une hypothèse, mais en tant que revue
de critique sociale et politique, nous devons la soulever.
En conclusion je
demeure perplexe. Pourquoi Gilles Duceppe et le
Bloc Québécois sont-ils si pressé de déclencher des élections fédérales avant
le dépôt du rapport Gomery? Pour venir prendre la place de Bernard Landry à
Québec? Ceci pourrait être fait n’importe quand si M. Landry ne voit pas sa
popularité s’accroître dans les sondages. Pour profiter de la popularité
actuelle du Bloc pour accroître sa députation à Ottawa? Cette popularité ne
devrait pas diminuer non plus si la Commission Gomery continue à accabler ainsi
les libéraux. Alors il n’y a aucune raison de précipiter les choses à moins de
prévoir une tuile sur le Bloc ou les souverainistes. Mais laquelle?
L’implication des souverainistes avec les gens de Gagliano dans l’organisation
de Pierre Bourque en 2001? Le scandale de la Gaspésia
impliquant Bernard Landry? Mais cela n’entacherait pas le Bloc, ni son chef. Ce
serait par contre une excellente raison de rappeler précipitamment Gilles Duceppe d’Ottawa. Serait-ce la raison de vouloir précipiter
ainsi les élections sur la scène fédérale? C’est là une autre hypothèse pour
qui s’intéresse à la stratégie politique!
Peut être que ces
hypothèses sont fausses et sans fondement autre que la fertilité de notre
imagination, le Bloc ne faisant aucun calcul politique, mais j’aime trop
Machiavel pour croire à une telle pureté de la politique de quelque parti que
ce soit. Cynique, peut être; sceptique, sûrement; mais ni naïf, ni utopiste!
Les prochaines semaines et les prochains mois risquent d’être fort intéressant
en rebondissements et en révélations de toutes sortes. J’ose le croire, sinon
comment expliquer une telle précipitation à renverser le Gouvernement Martin
pour avoir des élections en plein été?
***
Naturellement le lecteur peut toujours se
demander pourquoi, si ces hypothèses ont le moindrement de sérieux, les grand
journaux n’en parlent pas. C’est que le métier de journaliste est d’abord de
rapporter les événements, non de spéculer ou de faire des hypothèses à leur
sujet. Mais pour ma part, étant d’abord sociologue, j’aime l’analyse, la
prospective et la stratégie. D’ailleurs, comme l’a déjà écrit Fernand Dumont,
le rôle du sociologue est de reconstituer des genèses, un peu comme le
font les psychanalystes, pour ainsi révéler des possibles! (9) Et ici, si
le désir de renverser le Gouvernement est un fait on ne peut plus clair de la
part du Bloc Québécois, la question demeure toujours de savoir pourquoi? C’est
mon rôle de soulever des possibles et c’est ce que fait ce texte.
Notes :
1. « Lors d'un point de presse, le leader
du gouvernement en Chambre, Tony Valeri, a répété que le vote n'était qu'une
question de procédure qui ne pouvait en rien menacer la survie du cabinet
Martin. Il a rappelé que le texte de la motion prévoyait le renvoi d'un rapport
au comité des comptes publics, en lui demandant de le modifier pour demander la
démission du gouvernement.
Selon tous les spécialistes de la procédure parlementaire, il s'agit d'une
procédure et non d'une motion de défiance en bonne et due forme. » (http://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/ édition du 10 mai 2005)
2. Geddes,
John, « Meet the real Stephen Harper », Macclean’s,
May 5, 2005
3. Michel Venne,
« À chacun son scandale », in Le Devoir, édition du lundi 9
mai 2005 (http://www.ledevoir.com/2005/05/09/81317.html)
4. Lévesque, Kathleen, « La machine
péquiste travaille pour Bourque sous les ordres de Gagliano », Le
Devoir, samedi 13 octobre 2001, p. A1
Lévesque, Kathleen, « Retours
d'ascenseur », in Le Devoir, jeudi 18 octobre 2001, p. A1
5. « Aux élections municipales de 2001,
Serge Gosselin était chef de cabinet de Pierre Bourque, alors maire de
Montréal. Benoît Corbeil a pour sa part été candidat de Vision Montréal dans
Anjou. Pierre Bourque croit qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter du passage
de ces deux personnes dans son parti. » (Sébastien Rodrigue et Nathaëlle Morissette, « Fondation de l'UQAM. Benoît
Corbeil et Serge Gosselin congédiés. » in La
Presse, samedi 09 avril 2005, http://www.cyberpresse.ca/actualites/article/article_complet.php?path=/actualites/article/09/1,63,0,042005,987879.php)
6. Voici deux passages de Lévesque, Kathleen, « Retours
d'ascenseur », Op. Cit., à ce sujet:
« Il s'agit là d'un outil de première
importance pour un parti qui peut ainsi sonner le rassemblement des troupes
rapidement et efficacement... pour une élection, un référendum, voire une
éventuelle course au leadership. »
« Mais plus encore, si les candidats
fédéralistes du camp Bourque sont élus, les libéraux auront leurs relais en
place, qui pour se montrer favorable aux orientations du gouvernement du
Canada, qui pour appuyer les thèses fédéralistes le temps venu. »
7. Moi même, né à Montréal et revendiquant une
« montréalité » qui remonte à quelques générations du côté de ma
mère, je n’ai jamais accepté de me faire dire par le PQ, lors des fusions
forcées, que Montréal n’était qu’une création de la province du Québec, car
Montréal est antérieur à la création de la Province et à la constitution de
1867! Point à la ligne.
8. « Les remerciements pour services rendus
pourraient également prendre l'allure d'octrois de contrats favorisant des
firmes de professionnels, des contractants, des cabinets d'avocats et des
promoteurs immobiliers favorables aux libéraux fédéraux. Il n'y a rien de
saugrenu à le dire. En 1996, le Directeur général des élections avait poursuivi
14 entreprises qui avaient contribué illégalement à la caisse électorale de M.
Bourque et qui, par ailleurs, avaient bénéficié de contrats avec la Ville de
Montréal pour une valeur de plus de 45 millions en deux ans. » (« Retours
d'ascenseur » , Op. Cit.)
9. Inspiré de Fernand Dumont, Sociologie et
Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8. La citation exacte est la
suivante :
« Le sociologue, c'est du moins ma
conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements
sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen,
..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen,
avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que
les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un
mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi.
Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir
hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous
procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes
pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le
recours aux genèses est aussi révélations des possibles. »
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La Grande Bibliothèque (http://www.bnquebec.ca)
Michel Handfield
2 mai, 2005
En fin de semaine –
30 avril/1er mai – c’était portes ouvertes à la Grande Bibliothèque
et j’en ai profité pour aller voir. Je fus impressionné : 6 étages de livres,
CD, DVD… dans un milieu mariant le bois et le verre. Convivial! Un endroit qui
donne le goût d’aller s’asseoir pour feuilleter un livre, une revue, un
journal… Bref je fais mea culpa.
Pourquoi?
Parce que j’étais de
ceux qui se disaient que mieux eut valu investir dans les bibliothèques qui
manquent de livres. Mais quand l’on voit la quantité de livres, de revues et
autres médias disponibles – on parle en centaine de millier de documents – on
réalise rapidement que de multiplier quelques milliers de titres par le nombre
de bibliothèques de la province ne peut jamais équivaloir à la richesse de tous
ces titres. De plus, plusieurs de ces titres étaient déjà dans les archives de
la Bibliothèque Nationale par le dépôt légal, mais difficilement accessible. La
Grande Bibliothèque corrige donc cela et il faut s’en réjouir.
Par contre la Grande
Bibliothèque ne peut faire oublier qu’il faut aussi résoudre le problème du
sous financement de nos bibliothèques publiques et scolaires, incluant les
cégeps et les universités, car la proximité des livres est essentielle pour
susciter la passion. Vous savez ce qu’on dit : loin des yeux, loin du
cœur! Maintenant que nous avons la Grande Bibliothèque il faut s’atteler à ce
problème du sous financement des petites bibliothèques avec la même passion,
car la culture est une affaire de cœur!
---
La chambre noire : éclairante!
Michel Handfield
17 avril, 2005
J’ai vu « LA
CHAMBRE NOIRE » d’Hassan Benjelloun en
visionnement de presse mardi dernier – 12 avril – et il fait réfléchir. (1)
Un film lourd, mais
intéressant de significations, car il nous rappelle ce que signifie le mot LIBERTÉ
et que des gens se battent pour elle! Que dans certains pays « se battre
pour la démocratie et la liberté, vouloir tout chambarder, c’est pire que de
tuer ou de voler! » comme le dit quelqu’un dans le film. Ça fait réfléchir.
Surtout qu’ici on connaît l’effet inverse : la désaffection des gens pour la
chose publique et politique.
On veut être géré
sans être dérangé. On veut des politiciens à notre image, mais on ne s’implique
pas! On veut des partis politiques propres, mais de moins en moins de citoyens
contribuent à leur financement. (2) On veut cacher des revenus à l’État, mais
on ne veut surtout pas que l’État nous cache ses surplus! Mais l’État c’est
nous, notre culture, notre miroir. On triche, il triche et vice versa!
On préfère le
divertissement à l’implication et la Commission Gomery nous en donne. The show must go on! Mais quand il sera temps
de s’impliquer on laissera encore les autres le faire; ceux qui auront intérêts
à le faire! N’est-ce pas ça le véritable scandale des commandites : notre
désaffection face à la chose publique et notre intérêt à voir ceux qui y
avaient un intérêt se faire prendre! Et après, quand on reparlera de corruption, on sera encore une fois
surpris. Mais nos politiciens ont-ils le choix?
On veut connaître
nos politiciens. On veut les voir. Ils doivent se promener à travers la
province ou le pays, mais on leur donne de moins en moins d’argent pour leur
campagne électorale. Si le citoyen ordinaire ne contribue pas à la politique,
ce sera l’entreprise qui le fera et elle exigera un retour de plus en plus
élevé sur son investissement! Sera-t-on
encore outré qu’elle reçoive des retours d’ascenseurs sous forme de contrats de
publicité, de construction de routes et de partenariats en tous genre?
Pourrait-on sérieusement avoir un gouvernement
au Pouvoir dont le parti politique est en faillite faute de financement
citoyen? Veut-on des partis provinciaux et fédéraux construits autour d’un chef
et qui disparaît avec lui une fois qu’il quitte la politique ou qu’il est
défait? C’est ce que nous connaissons à Montréal depuis quelques années, où la
plupart des candidats à la Mairie ont formé leur parti et sont disparus avec
lui après leur défaite! Qui se souvient du nom du parti de Duscheneau
ou de Doré deuxième mouture? Même moi qui m’intéresse à la politique je ne m’en
souviens plus, c’est tout dire.
Pour conclure,
quelle démocratie veut-on? Une démocratie qui pousse comme un champignon
et disparaît tout aussi rapidement; une démocratie spectacle qui nous donne de
la télé réalité comme la commission Gomery; ou une démocratie qui se fonde sur
le citoyen et sa participation à l’État. La réponse sera garante de notre
avenir et du comportement de nos élus.
Notes :
1. Notre commentaire sur ce film se trouve dans
notre section Ciné et arts visuels sous le titre La chambre noire
2. Selon un texte du Devoir concernant le
Québec : Kathleen Lévesque, « Plus d’argent, moins de donateurs »,
Le Devoir, 14 avril 2005, A1 et A8
---
Zone libre : un besoin d’informations de qualité
Michel Handfield
4 avril, 2005
Nous avons
quelquefois écrit sur la question de l’information. Je rappelle nos deux
derniers textes parus dans notre section Dossiers, soit « Black
List : pour aller plus loin! » (8 mars 2005) et « La culture
radiophonique » (3 novembre, 2004). Nous avons aussi souligné à
quelques occasions que RDI devrait être
diffusé sur les ondes de télés publiques et gratuites (UHF/VHF) et non
exclusivement sur le câble, car c’est priver le
citoyen d’une source d’informations payée par nos taxes. Ce vœu ne fut pas
exaucé.
Maintenant c’est
l’excellente émission d’informations Zone
Libre, diffusée sur nos ondes publiques, qui est menacée. J’admets que l’on
proposera des reportages indépendants, mais cela ne devrait pas remplacer Zone
Libre, mais s’y ajouter. Dans un monde de plus en plus complexe et
interdépendant, où l’idéologie occupe une très grande place, l’information est
essentielle pour jouer notre rôle de citoyen. Il ne faut donc pas réduire
l’information, mais l’accroître! En conséquence, nous sommes d’accord avec ceux
qui ont écrit «Sauver Zone libre: L'information doit être une priorité à
la SRC! » et nous vous invitons à visiter leur site - www.zonelibre.tv – et à les appuyer.
Mais attention, nous
ne sommes pas contre le divertissement et le téléroman à
Radio-Canada, ce qui ferait l’affaire des diffuseurs privés et priverait ainsi
les téléspectateurs d’un genre qui a son importance. Quoi qu’en disent certains
puristes, il y a de l’information, de la culture et même des remises en cause
de l’ordre établi et de l’idéologie dominante au sein de ces émissions dites
populaires. Pensons à « Virginie » et à «Les Bougons -
c’est aussi ça la vie » par exemple. L’irrévérence n’est jamais
gratuite, mais toujours réfléchie, quoi qu’on en pense, surtout si elle est
faite de façon intelligente. (1) Elle doit donc avoir sa place. Cependant elle
ne peut remplacer l’information.
En conséquence Zone
Libre ne doit pas disparaître et si la grille horaire devient trop étroite
pour offrir et l’information et le divertissement que les téléspectateurs sont
en droit d’attendre de son réseau public, il faut soit mettre votre chaîne
d’information sur les ondes publiques et gratuites, de telle sorte que
Radio-Canada et RDI soient accessibles sans le câble; soit allonger vos heures
de diffusion (la nuit) pour élargir votre offre d’émissions sur les ondes de
Radio-Canada. Les technologies d’enregistrements étant de plus en plus
efficaces et de moins en moins dispendieuses, le citoyen pourra toujours
regarder l’émission qui lui convient à l’heure qui lui plaît par la suite! On
me prive déjà de RDI, ne me coupez pas Zone libre en plus, car
l’information est une denrée essentielle de la démocratie et de la liberté. Ce
n’est pas un hasard si lors des coups d’État l’on s’empare d’abord des médias
d’informations et que l’on emprisonne les journalistes; c’est parce que
l’information libre est le carburant de la démocratie. Cela est très
signifiant… et la décision de couper Zone libre insignifiante!
Note :
1. A ce sujet je vous
recommande les trois livres suivants :
COULON, Alain, 1987, L'ethnométhodologie, France: P.U.F., col.
«Que sais‑je?»
Esquenazi,
Jean-Pierre, 2003, Sociologie des publics, Paris : La découverte,
col. Repères
Mattelart, Armand, et Neveu, Érik, 2003, Introduction aux Cultural Studies, Paris : La Découverte, col. Repères
Hyperliens :
«Sauver Zone libre » : www.zonelibre.tv
Zone libre : http://radio-canada.ca/actualite/zonelibre/
Pour toutes les émissions d’informations de la
SRC :
http://radio-canada.ca/nouvelles/
Section
Dossiers de Societas Criticus :
http://www.netrover.com/~stratji/Dossier.htm
Virginie : http://radio-canada.ca/television/virginie/
Les Bougons - c’est aussi ça la vie : http://radio-canada.ca/television/bougon/
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DOSSIER: ENRON: Derrière l'incroyable
scandale
(ENRON: The smartest guy
in the room)
Commentaires de Michel Handfield (6
mai, 2005)
“Government is not the solution to our
problem, government is the problem.” (Ronald Reagan)
Documentaire
sur le scandale derrière Enron / durée: 109 min
Sortie
en salles: Vendredi, 6 mai 2005
Réalisatrice:
Alex Gibney
A un moment donné dans ce
film nous voyons Ronald Reagan faisant cette affirmation et alors toute
l’hypocrisie de l’idéologie conservatrice, qui ne jure que par le privé et
condamne l’inefficacité du secteur public, nous saute littéralement aux yeux,
d’autant plus qu’Enron est la quintessence de l’efficacité du privé :
faire de l’argent à tout pris, au point d’aller sous les normes et de fomenter
de toutes pièces des pannes d’électricité pour faire monter le prix de
l’énergie en Californie. Détruire dans le but d’en tirer le plus gros bénéfice!
Voilà l’efficacité à la Enron! Les discussions des « traders » sur
les pannes qui font hausser le prix de l’électricité sont on ne peut plus
claires! Les Californiens ont payé cher cette déréglementation et la
privatisation. Maintenant on dit que c’était un vol, une fraude, mais à
l’époque c’était un modèle que même le Québec a regardé de près. (1)
Derrière cette histoire il y a la
politique, Enron étant l’entreprise qui a fait la plus grosse contribution
financière à la première campagne présidentielle de George W. Bush. Mais ce
n’était pas gratuit, l’idéologie conservatrice (réduire l’État au profit du
privé) étant dans la parfaite ligne de pensée d’Enron : la
déréglementation de l’énergie et la privatisation des entreprises d’États! Mais
le réveil fut brutal : dans l’anarchie avec la chute d’Enron quelques
années plus tard! Cependant, je ne suis pas surpris, car les ultraconservateurs
sont en parenté directe avec les anarchistes de droite : les
anarcho-capitalistes! « Ici, tout est privé. L'État n'a plus sa raison
d'être. » (2) Et comme il s’agit d’une idéologie, ils la poursuivent malgré
les échecs, en les balayant du doigt de la main sous prétexte qu’ici c’était
une fraude, là une exception. C’est ce qui fait que l’administration Bush vise
maintenant la privatisation partielle – pour l’instant du moins – de la
sécurité sociale (3). Sauf qu’une idéologie c’est comme la foi : c’est
aveugle, ça ne se raisonne pas et ça s’arrête difficilement. Il faut qu’elle
fasse bien du dommage pour que le doute pointe enfin parmi ses fidèles et qu’un
mouvement de changement commence : un révisionnisme plus ou moins
cosmétique, plus ou moins profond. D’ailleurs, ici même, nous avons un
gouvernement conservateur qui applique cette idéologie à la sauce québécoise
sous le nom de Partenariat Public-Privé ou PPP (4) et un Parti
Conservateur Canadien qui s’enligne ouvertement sur les valeurs de la droite
conservatrice et religieuse États-uniennes. Ce documentaire devrait être
diffusé à une heure de grande écoute sur les ondes de notre télé publique, car
il s’agit d’informations de premier ordre pour les citoyens!
Attention cependant, car le tout à
l’État ne serait pas mieux. Ce ne serait qu’une application aveugle d’une autre
idéologie avec tous ses maux. Rappelons
nous les dérives du collectivisme d’État et du déni de l’individu qui ont
conduit à la chute du communisme soviétique!
Diriger c’est décider ce qui est le
mieux pour chaque cas : privé, public, coopératif et même communautaire!
Mais trop souvent diriger semble se limiter à appliquer une recette mur à mur.
On cherche la facilité et, surtout, à ne pas se tromper, car on ne reconnaît
plus les vertus formatrices de l’erreur dans un monde ultra compétitif. Alors
on fonce coûte que coûte dans une ligne idéologique (privatisation, étatisme,
souveraineté, etc.) qui est soit disant LA solution à tous les maux en se
disant qu’à la fin tout va se mettre en place et que les
« infidèles » comprendront! Cela donne des politiciens qui ne veulent
plus prendre de décisions et qui ont choisi d’en appliquer une
mur à mur au lieu de gérer à la pièce. On ne fait plus de la politique; on gère
selon une recette : l’idéologie du
programme électoral!
De l’autre côté, le citoyen me veut
plus s’impliquer, alors il choisit la voie du clientélisme : avoir le
produit au moindre coût peut importe qui le fournit. Mais quand on est client
notre voix passe bien après celle des gestionnaires et des actionnaires, quoi
qu’en dise la publicité! Si le produit coûte moins cher à faire en Chine,
n’attendez plus autant de création d’emplois chez vous! (5) Au contraire,
attendez vous à des pertes d’emplois et des ruptures de stocks! Un jour le client, qui est aussi payeur de
taxe et citoyen, devra se poser des questions. Mais qu’il n’attende pas trop,
car une fois que la machine économique l’aura mis de
côté il sera de moins en moins entendu, car il sera marginalisé. En effet, la
machine ne tient compte que du pouvoir d’achat : acheter c’est voter!
Revenons à Enron. L’action montait
en même temps que l’entreprise perdait des sommes colossales (32 milliards de
dettes camouflés dans des filiales créés au besoin) sans qu’aucune des grandes
banques impliquées ne le voit, car elles empochaient en même temps des profits
inhabituels, pour ne pas dire magique, qui leur faisait perdre tout sens
critique. En fait, valait mieux encaisser pendant que la manne passait et ne
pas questionner l’impossible. Le bateau navigua ainsi jusqu’à ce que le poids
de cette dette, qu’il traînait sous la ligne des eaux, ne l’entraîne par le
fonds! Et comme toujours, l’idéologie économiste de droite a dit que c’était
l’exception! Ce n’est pas l’avis de tous. Un autre Enron est encore possible
dans ce monde dominé par des valeurs économiques et de profits davantage que
d’éthique et de solidarités.
D’ailleurs, l’idée dominante
actuellement est de faire de l’argent avec de l’argent; le produit n’est plus
qu’accessoire. J’ai un exemple bien personnel. Dernièrement je voulais acheter
une petite tablette supplémentaire pour mon frigo (ils appèlent ça une demi
tablette) et on me chargeait 200$. J’ai donc laissé faire, mais j’ai fait un
petit calcul. Le total des tablettes de mon frigo équivaut à 6 demis tablettes,
soit 1200$, et il vaut environs 1000$;
c’est dire que ce n’est pas le frigo qui rapporte, ce sont les pièces.
Les entreprises font donc de moins en moins d’argent sur le produit, mais de
plus en plus sur les pièces, le service, le financement et la vente de garantie
prolongée. D’ici peu l’on fera faire tous nos frigos en Chine et ils ne seront
plus qu’accessoires pour nous vendre la garantie et le service. C’est juste si
l’on ne vous le donnera pas à l’achat du programme d’entretien prolongé! Mais
que fera t-on avec nos gens qui aiment davantage les métiers manuels et pour
qui l’usine représente l’intégration socio-économique? Nos ingénieurs et nos
dessinateurs?
Enron, c’était le casino de
l’énergie. « ENRON: The Smartest
Guy In The Room », un film qui nous révèle les
dessous de cette économie improductive basée sur la spéculation financière, car
Enron n’aurait pu exister sans le marché spéculatif. Un scandale à côté duquel
notre scandale des commandites a l’air d’une histoire de pacotille. Aux
Etats-Unis la situation est claire : qui fournit à la politique empoche!
C’est très lié et on ne s’en cache pas. Ici l’on croit encore que les
entreprises aident les partis politiques par pure philanthropie, parce qu’elles
y croient! Mais dans les faits ce n’est qu’investissements et on passe à la
caisse quand le parti est au Pouvoir. (6) Ce n’est pas la commission Gomery qui
va changer ça, ni en changeant de parti au pouvoir, ni en séparant le Québec du
Canada. Ces mœurs ne vont pas disparaître par enchantement. Belle naïveté du
citoyen que de croire que la solution serait aussi simple. Avez vous déjà lu
Machiavel? Vous devriez peut être le lire cet été après avoir vu ce film! Un
devoir citoyen pour ne pas qu’être client ou victime de l’État! Votre État!
Quant aux utopistes, qui croient que
l’on serait mieux servi avec les Etats-Unis et qui ne jurent que par les vertus
du privé, ce film nous montre que le privé n’est pas plus vertueux qu’il faut
quand il y a une piastre à faire sur le dos des autres, surtout de la
collectivité ou des petits actionnaires. Non, il n’y a pas de système parfait
qu’il soit privé, public, coopératif ou
communautaire. Il faut juger au mérite, chaque cas représentant un nouveau défi
pour nos représentants qui doivent choisir la meilleure solution possible et le
meilleur mode d’organisation pour atteindre les objectifs fixés. (7)
L’implication citoyenne est plus nécessaire que jamais pour leur rappeler que
nous veillons au grain, sinon il sera toujours tentant pour eux d’agir non plus
en mandataire, mais en propriétaire de l’État ou de l’entreprise dont ils ont
la responsabilité. Le citoyen est de plus en plus actionnaire d’entreprises à
travers ses différentes économies, que ce soit des régimes de retraite (privée
ou public), des fonds mutuels, ou ses assurances. Il doit en être conscient et
informé; il doit pouvoir poser des questions aux différents gestionnaires de
ses fonds. Il y a donc du travail d’information et d’éducation à faire.
Notes:
1. Plusieurs choses ont été écrites sur le
sujet, mais le grand public n’en a peut être pas pris connaissance, car ça n’a
pas nécessairement fait la manchette. Et lorsque ça l’a fait, ce fut rapidement
remplacé par d’autres événements qui l’ont fait tomber dans l’oublie tout aussi
vite qu’il était venu. D’abord, il faut rappeler que :
« Depuis
le 1er mai 1997, Hydro-Québec ne détient plus l’exclusivité de la vente et de
l’achat en gros d’électricité au Québec. Nos politiciens ont décidé dans le
plus grand secret d’abandonner ce monopole historique et de déréglementer le
marché, à l’insu et au plus grand mépris de la population qui débattait
publiquement de politique énergétique au même moment. Suite à cette concession
aux Américains, la facture sera fort coûteuse pour le citoyen québécois. »
(Bernard, Michel, Lauzon, Léo-Paul, Patenaude, François, et Poirier Martin,
1998, Privatisations: l'autre point de vue, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de
l'UQAM, p. 105)
Ensuite,
« depuis une dizaine d'années, d'importants changements ont cours à la société
d'État : restructuration, déréglementation, retour à la production privée,
adhésion d'Hydro-Québec à la FERC (organisme réglementaire du marché électrique
américain) » dans la « vague de déréglementation qui déferle sur
l'Amérique du Nord ». (CLAUDINE MAGNY, Novembre 2002, « Privatiser
Hydro Québec? » (www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/Hydro-Quebec/index.html) et
dont Enron fut un joueur majeur comme nous le rappelle « ENRON: The Smartest Guy In The Room ».
Enfin,
certains groupes de pression qui en ont les moyens font régulièrement campagne
pour promouvoir les déréglementation et les privatisation au nom de
l’efficacité du marché, même si dans les fait le marché est de moins en moins
une réalité (voir note 5). C’est le cas de l’Institut Fraser qui donne
l’exemple d’Hydro-Québec dans son ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE DU
GOUVERNEMENT DU PARTI QUÉBÉCOIS, 1994-1998 (Michel Boucher, Professeur de
science économique, École nationale d’administration publique, Institut Fraser,
OCTOBRE 1998 (http://oldfraser.lexi.net/publications/books/que_eval/),
plus particulièrement dans le chapitre
4, CONCURRENCE ET PRIVATISATION (http://oldfraser.lexi.net/publications/books/que_eval/concurrence.html),
de ce document.
2. Nous
l’avons d’ailleurs déjà écrit dans le dictionnaire Societas Criticus :
Anarcho-capitalisme:
Ici, tout est privé. L'État n'a plus sa raison d'être. Même la police et la
justice sont privées. Remarquez bien que ce sont des services que le privé
offre maintenant de plus en plus. Par exemple, au lieu d'entreprendre des
poursuites judiciaires, certaines entreprises offrent des services de médiation
auxquels les clients consentent à se plier au même titre qu'à la justice
d'État. C'est le marché dans toutes les sphères de la société. Le marché qui a
congédié les gouvernements!
D'ailleurs,
dans un livre très intéressant sur l'anarcho-capitalisme, Pierre Lemieux (1988)
nome David Friedman, Robert Nozik et Murray N. Rothbard comme des théoriciens anarcho-capitalistes et
Friedrich Hayek comme un penseur apparenté! Le même Hayek, prix Nobel,
est d’ailleurs considéré comme un des grands penseurs du néolibéralisme et les autres
auteurs y sont aussi associés. (Bernard, M., 1997) Ceci montre bien les
relations assez intimes entre ces deux courants qui servent de base aux
négociations sur la Zone de Libre Échange des Amériques (ZLÉA) et de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Nos gouvernements sont peut
être en train de négocier leur propre disparition! Et de citoyens nous
deviendrons des clients, mais toujours dépendants. (16 novembre, 2003)
Références :
Bernard,
Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: l'aut'journal
et Chaire d'études socio-économique de l'UQAM.
Lemieux,
Pierre, 1988, L'anarcho-capitalisme, Paris: PUF, coll. "que sais-je?" # 2406
3. Hudson, Michael, The $4,7
trillion pyramid – Why Social Security won’t be enough to save Wall Street,
Harper’s magazine, April 2005
4. C’est le cas
du PLQ – on n’ose plus dire Parti Libéral du Québec – car il est dirigé par un
ancien conservateur et est davantage une coalition fédéraliste qu’un véritable
parti libéral. De l’autre côté, le Parti québécois est davantage une coalition
nationaliste/souverainiste, qui fut elle aussi dirigé par un ancien
conservateur à une autre époque : Lucien Bouchard. Ce parti, à la même
époque qu’Enron, a d’ailleurs déréglementé « la vente et de l’achat en
gros d’électricité au Québec » pour profiter du marché américain (voir
note 1) et a coupé des emplois dans la fonction publique québécoise, notamment
en santé, en vue d’en subventionner d’autres dans le privé sous prétexte que le
privé rapporte plus! C’était la version québécoise du conservatisme
reaganien (moins d’État), davantage vendable à ses partenaires naturels
que sont les syndicats et à la population.
Quant au parti de l’entre deux, l’ADQ, leur politique
économique est aussi tournée vers la droite conservatrice, comme s’il y avait
une conspiration politique au Québec, où tous les Partis penchent à droite en
matière d’économie et plus ou moins à gauche en matière de discours social! Une
projection privée de ce film devrait être organisée à l’Assemblée Nationale
avant qu’il ne soit trop tard.
5. En
théorie il devrait y avoir autant de création d’emplois, sinon plus, car ce que
vous économisez sur le produit fait en Chine, vous devriez l’avoir dans vos
poches pour le consommer sur d’autres produits plus spécialisés fait chez vous.
Mais cela ne fonctionne que dans un libre marché. Est-on dans un libre marché? Essayer de
négocier le prix de cette télé ou de cet ordinateur dont vous rêvez lorsque
vous irez dans une grande chaîne de magasins et vous verrez si vous êtes dans
un libre marché. J’ai justement répondu à un article du Maclean’s sur ce sujet
la même journée que j’ai vu ce film sur Enron, et voici ce que je leur ai
écrit, car c’est dans la même ligne de
pensée que ce que je dis ici:
2 mai, 2005
I read
« Free trade or extinction » (All business, Steve March) in
McLean’s of April 25 and you missed one point: free trade needs free relation
between producers and consumers, a free market. But in our economic world
system, we have big intermediaries: distributors and multinationals. You don’t
change the product you have made for a product you need. You have sold your
workforce to an enterprise who has sold the product of your work at his price
in other countries. If the cost of production is cheaper in another place, the corporation
will cut your job and delocalize it there, without any or few compensation for
you. The taxpayers will pay for you, giving you social insurance and benefits
for loss of job - as a return to school ticket for example!
That way, the T shirt you will buy for 40$ if
it’s made in Canada is now made in China and sold here for 30$! But how much
does it cost to be made in China? Less than a penny! You don’t have the saving
to inject in your economy, because the saving is the profit of intermediaries and
shareholders elsewhere. Worst, you add a tax here for the support of
unemployed, re-education of less qualified workers affected by this
delocalisation, and incentives to
enterprises that produce and give jobs here – and for how long? You will pay
more than you have saved, but someone has done a profit! Not me, not you!
Who?
In fact,
free trade needs free market. Try to negotiate the price of a jacket, T shirt,
car, sound system or computer because if it’s manufactured in a paradise of
cheap labour the next time you shop in a big surface. Free market doesn’t exist
for individual consumers. It’s a concept! “Une vue de l’esprit” as we say in
French. That’s the real problem: free trade and free market aren’t for the
citizens but for the enterprises. The next time you
buy something on the other side of the border tell the customs officer “I have
nothing to declare, it’s free market!” You better have a good attorney! Free
trade and free market aren’t for you or me. That’s not the question, that’s the
answer!
Sincerely,
Michel Handfield, M.Sc.
6. Un
parti d’opposition ne peut, par définition, donner de contrats gouvernementaux
et les entreprises qui le soutiennent le savent et acceptent cette règle du
jeu. Il peut donc difficilement être accusé d’un scandale comme celui des
commandites. L’opposition jouit donc d’une certaine pureté d’office. Ce n’est
qu’une fois au Pouvoir que les retours d’ascenseurs seront demandés. Que les
scandales pourront être mis à jour. Cela peut être fait par le travail de la vérification
générale, le travail de l’opposition ou des journalistes, ou par un gros
donateur qui juge ne pas avoir reçu la « rémunération » attendue pour
services rendus et qui s’en ouvre « librement », sous le couvert de
l’anonymat bien entendu, à un journaliste en guise de représailles.
7. La
meilleure solution peut être un ensemble de solutions, comme une forme de réseaux entre divers types
d’organisations; un système multiple comme on en connaît en garderie, où il
peut y avoir des garderies publiques,
privées, communautaires et même
coopératives. Des garderies de milieu, de quartier et en milieu de travail!
Hyperliens
Sur
Enron : http://www.enronmovie.com/
http://www.magpictures.com/distribution/moreinfo.php?enron
Sur
Reagan : www.reaganranch.org
Institut
Fraser : www.fraserinstitute.ca
Pierre Lemieux : www.pierrelemieux.org
La description officielle
The inside story of one of history's greatest
business scandals, in which top executives of America's 7th largest company
walked away with over one billion dollars while investors and emplyyees lost everything.
Based on the best-selling book The Smartest Guys in the Room by Fortune
reporters Bethany McLean and Peter Elkind and
featuring insider acounts and incendiary corporate
audio and videotapes, Gibney reveals the almost
unimaginable personal excesses of the Enron hierarchy and the utter moral vaccum that posed as corporate phlosophy. The film comes to a horrowing
dénouement as we hear Enron traders' own voices as they wring hundreds of
millions of dollars in profits out of the California energy crisis. As a result, we come to understand how the
avarice of Enron's traders and their bosses had a shocking and profound domino
effect that may shape the face of our economy for years to come.
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Annulation de la dette annoncée par le G8
Un pas dans la bonne direction
Montréal, le 13 juin 2005
L’Association
québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) tient à saluer
l’annonce faite par les ministres des Finances des pays du G8 d’annuler la
dette de 18 pays pauvres très endettés. Cette annonce est d’autant plus
encourageante pour l’AQOCI qu’elle rejoint les
demandes de la campagne québécoise « Un monde sans pauvreté:
Agissons! » qui réclame au gouvernement canadien de promouvoir
l’annulation de la dette des pays pauvres, et ce, comme l’un des moyens
concrets d’éliminer la pauvreté. Cette campagne a été lancée par une coalition
d’organismes coordonnée par l’AQOCI dans le cadre de
l’Action mondiale contre la pauvreté, un mouvement se déroulant dans plus de
soixante-dix pays en 2005.
« L’annonce de
l’annulation de la dette de 18 pays est un pas dans la bonne direction, a
déclaré Maria-Luisa Monreal,
directrice de l’AQOCI. Toutefois, une quarantaine
d’autres pays aurait besoin d’une telle mesure pour avancer vers un
développement humain et durable et s’attaquer aux problèmes urgents tels la
santé et l’éducation. L’éradication de la pauvreté dans le monde nécessite
aussi d’autres actions de la part de nos dirigeants, dont l’adoption de règles
de commerce et d’investissement justes et équitables ainsi que le respect de
l’engagement d’attribuer 0,7% du PNB à l’aide internationale ». Dans le cadre
des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Canada a pris
l’engagement d’atteindre le 0,7% d’ici 2015. Toutefois, dans son Énoncé de
politique internationale, le Canada n’a pas pris les mesures nécessaires afin
d’atteindre cet objectif selon l’échéancier prévu.
Alors que 1,2
milliard de personnes vivent dans la pauvreté extrême, les pressions se multiplient à la veille du
Sommet du G8, afin que les dirigeants des pays riches respectent leurs
engagements en termes ’éradication de la pauvreté. En ce sens, la coalition
« Un monde sans pauvreté : Agissons! » invite la population à appuyer
sa campagne d’envoi de cartes postales au premier ministre et à suivre la
campagne tout au long de l’année afin de rappeler au gouvernement de respecter
ses engagements internationaux pour contribuer à l’avènement d’un monde juste
et équitable.
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Projet de loi 57 : Des lacunes
importantes dans la couverture des besoins
Montréal,
le 14 juin 2005
Devant l’adoption imminente du Projet de loi 57,
l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
tient à manifester sa déception face à cette réforme de l’aide sociale qui ne
garantit pas le droit à la couverture des besoins essentiels des personnes qui
n’ont pas d’autres ressources suffisantes pour survivre. L’AQOCI
est d’autant plus inquiète que la campagne québécoise « Un monde sans
pauvreté : Agissons! », qu’elle coordonne, demande au gouvernement
d’assurer la couverture des besoins dans les protections sociales. Les
amendements ne réparent pas les lacunes importantes qui touchent à la structure
même du projet de loi :
• L’aide
financière prévue n’assure pas la couverture des besoins sur une base de
droits.
• Les
programmes institués accentuent la catégorisation discriminatoire des personnes
selon un critère d’aptitude au travail.
• Ce
projet de loi sur l’aide sociale ne garantit pas les mesures urgentes prévues
dans la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
En plus, par ce projet de loi, le gouvernement ouvre la
porte à des formes de sécurité du revenu privées et il accroît
substantiellement les pouvoirs discrétionnaires de la ministre responsable.
En terminant, l’AQOCI souhaite
exprimer sa solidarité et son appui envers les personnes assistées sociales
durement touchées par l’adoption prochaine de ce projet de loi. L’AQOCI désire également manifester sa solidarité envers les
démarches du Collectif pour un Québec sans pauvreté face au Projet de loi 57.
Le Québec peut et doit agir pour assurer la couverture des besoins dans les
protections sociales. C’est une des revendications de la Coalition québécoise
« Un monde sans pauvreté : Agissons! »
L’AQOCI regroupe 53 ONG oeuvrant
au Québec pour le développement solidaire, juste et démocratique. La Coalition
Un monde sans pauvreté : Agissons !, coordonnée par l’AQOCI, regroupe tous ses organismes membres et plusieurs
autres organisations de la société civile.
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ATTACK ON UNIVERSITY OF CALIFORNIA LABOR STUDIES
Reçu le 6 juin 2005
Though many of you have already expressed support for labor studies
funding at the University of California, Governor Schwarzenegger is STILL bent
on eliminating us from the state budget.
NOW is the critical moment to let the governor what you think. Supporters can click onto this link to
automatically generate faxes to the governor and other top legislators: http://www.unionvoice.org/campaign/uclabor/
***
Labor research and education at the University of California has been
targeted by the Schwarzenegger administration for elimination, for the second
year in a row. Last year an outpouring of support led to restoration of labor
research funds, but apparently the governor did not get the message. This year, while increasing the overall
budget for UC, he is once again singling out labor studies for elimination. No
other research unit has been similarly targeted.
This is clearly a political attack on working people. This $3.8 million fund has generated
important research about employment issues, such as living wages, conditions of
immigrant workers, and changing union trends.
Compared to the funds allocated for business research, these funds are
but a small fraction.
This is also an attack on academic freedom. If the governor can reach into the university
budget and eliminate any program that he does not like, then no program is
secure from political whim.
Top union and academic leaders have already sent hundreds of letters to
legislators and UC officials. The
legislature's budget subcommittees on education have voted to augment the UC
budget by $3.8 million for labor studies.
Ultimately the decision on this item will lie with the governor and the
leaders of the state senate and assembly.
That's why it's critical that the governor and legislators hear from you
now.
Thanks!
Katie Quan
Chair
UC Berkeley Center for
Labor Research and Education
http://laborcenter.berkeley.edu
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Un monde sans pauvreté : AGISSONS!
Un symbole équitable
Montréal, le 8 juin 2005
La campagne Un monde
sans pauvreté : Agissons! Lancée au Québec par une coalition d’organismes
coordonnée par l’Association québécoise des organismes de coopération
internationale (AQOCI), se poursuit durant toute
l’année 2005. Cette campagne s’inscrit dans le cadre de l’Action mondiale
contre la pauvreté, un mouvement se déroulant dans plus de soixante-dix pays
qui appelle les dirigeants du monde entier à respecter leurs engagements pour
éliminer la pauvreté. À l’instar du mouvement mondial, le bracelet blanc est le
symbole de la campagne Un monde sans pauvreté : Agissons!.
La coalition québécoise tient à préciser que les bracelets disponibles
actuellement au Québec ont été fabriqués par l’entreprise d’insertion Petites
Mains, un centre de couture industrielle situé dans le quartier Côte-des-Neiges
qui se veut un lieu de production, de formation et d’insertion pour les femmes,
surtout immigrantes. La fabrication de ces bracelets constitue donc un geste
concret de lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs, la
coalition prévoit plusieurs actions autour de la rencontre du G8 qui se tiendra
en juillet prochain. Une campagne massive d’envoi de cartes postales au premier
ministre Paul Martin se déroule actuellement, exigeant entre autres
l’amélioration substantielle de l’aide internationale et l’annulation de la
dette des pays pauvres. La campagne Un monde sans pauvreté : Agissons!
Participera également à la journée mondiale du bandeau blanc le 1er juillet
prochain. D’autres activités sont prévues tout au long de l’année 2005.
La coalition
québécoise Un monde sans pauvreté : Agissons! Coordonnée par l’AQOCI, regroupe un large éventail d’organisations, dont
Développement et Paix, OXFAM-Québec, le CECI, EUMC, Uniterra, les Oeuvres du Cardinal Léger, le YMCA de
Montréal, Équiterre, le Collectif pour un Québec sans
pauvreté, la Fédération des femmes du Québec, l’UPA-DI,
la CSQ, la CSN, la FIIQ, et la FTQ.
---
PLUSIEURS PETITES MESURES QUI PERMETTENT D’ÉVITER
LA DÉROUTE AU PLAN SOCIAL - Communiqué du Chantier de l’économie sociale
concernant le budget du Québec 2005-2006
Montréal, le 21 avril 2005
« Le budget dévoilé aujourd’hui
par le Gouvernement du Québec contient plusieurs petites mesures qui sont
bienvenues mais insuffisantes », selon Nancy Neamtan,
présidente et directrice générale du Chantier de l’économie sociale.
« Est-ce que ce budget permettra d’éviter un effritement du développement
économique et social des régions du Québec? Nous allons devoir travailler très
fort collectivement pour y arriver ! ».
Parmi les annonces
intéressantes faites aujourd’hui le ministre des Finances et la présidente
du Conseil du trésor, notons :
-un investissement
de 145 M$ dans la construction de 2600 nouveaux logements dans le cadre du
programme AccèsLogis Québec;
- une hausse de 98,5
M$ du soutien financier aux centres de la petite enfance et aux autres services
de garde, qui permettra de compléter l’offre de 200 000 places;
- des fonds
supplémentaires de 78 M$ alloués aux FIER-Régions,
qui ouvrent la possibilité d’innover dans l’investissement en économie sociale;
- un investissement
additionnel de 5 M$ pour soutenir les projets des entreprises d’économie
sociale en régions;
- un investissement
additionnel de 2 M$ pour accroître le nombre de place dans les centres de
travail adaptés;
- un nouveau plan
d’action pour offrir un soutien accru aux personnes âgées en perte d’autonomie
afin de leur permettre de bénéficier de plus de soins à domicile.
Inquiétudes en matière d’emploi
Selon madame Neamtan, ces mesures ne sont toutefois pas suffisantes pour
assurer le développement économique et social des régions du Québec. Par
exemple, le Chantier s’inquiète grandement des coupures annoncées dans le
budget d’Emploi Québec, qui pénaliseront inévitablement les personnes les plus
marginalisées. Le Chantier aurait aussi souhaité que les mesures suivantes
soient clairement mises de l’avant :
- des fonds
supplémentaires en habitation communautaire;
- des mesures pour
améliorer les revenus et les conditions de vie des personnes les plus pauvres;
- un investissement
plus important dans le Programme d’exonération financière pour les services
d’aide domestique.
- des
investissements accrus dans des mesures d’aide à l’emploi pour les personnes
éloignées du marché du travail;
- le rétablissement
du Programme de soutien au réseautage des entreprises
d’économie sociale.
Rappelons que dans
son mémoire déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires,
le Chantier suggérait au ministre des Finances de baser ses choix budgétaires
sur des principes fondamentaux suivants :
- réduire les écarts
entre les riches et les plus démunis;
- continuer à
améliorer les conditions de vie de la classe moyenne;
- assurer la plus
grande accessibilité aux services de santé et d’éducation pour l’ensemble de la
population;
- assurer un
développement durable et équitable aux plans économique, social et culturel sur
l’ensemble du territoire québécois.
Le Chantier de
l’économie sociale est une organisation autonome indépendante qui rassemble les
acteurs de la société civile québécoise qui oeuvrent en économie sociale dans
le but de faire la promotion de l’économie sociale et d’en assurer le
développement. Le Québec compte plus de 7150 entreprises d’économie sociale qui
embauchent plus de 124 000 personnes. Ces entreprises génèrent un chiffre
d’affaires de 17,2 milliards $.
---
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE reçu le 20 avril, 2005
Énoncé de politique internationale
du Canada L’élimination de la pauvreté, la grande oubliée
Montréal,
le 20 avril 2005
L’Énoncé de politique
internationale rendu public par le gouvernement de Paul Martin hier, souligne
l’importance du rôle de leadership du Canada dans le monde. L’Association
québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) tient toutefois
à manifester sa déception devant l’absence d’un réel engagement quant à
l’augmentation de l’aide publique au développement, alors que la priorité est
accordée principalement à la défense et à l’augmentation du budget militaire.
Le
Canada a pourtant pris des engagements clairs au sein de l’ONU dans le cadre
des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2000, visant à augmenter
son aide publique au développement pour qu’elle atteigne 0,7% du PNB d’ici
2015. Dans l’Énoncé de politique internationale, le gouvernement ne prend aucun
engagement formel pour rencontrer cet objectif. « Pourtant, le Canada est le
seul pays du G8 qui a connu un surplus budgétaire depuis plusieurs années et il
en anticipe d’autres. Le Canada est donc dans une excellente position
financière pour réinvestir massivement dans son programme d’aide publique au
développement et il se doit de le faire pour assurer sa part de responsabilités
dans le partage des richesses et l’élimination des inégalités » a déclaré la
directrice de l’AQOCI, Maria-Luisa
Monreal. En ce sens, l’AQOCI
déplore que la priorité ait été donnée à la défense et à l’augmentation du
budget militaire (15 milliards $ en 5 ans) au détriment de l’aide publique au
développement.
Pour l’AQOCI, il est primordial que
le Canada réitère le principal objectif de l’aide publique au développement,
soit l’éradication de la pauvreté, et qu’il prenne les mesures nécessaires afin
d’atteindre cet objectif. En ce sens, un appel a été lancé par les trois partis
d’opposition au parlement fédéral qui ont récemment demandé, par l’entremise
d’une correspondance envoyée en février 2005, l’adoption d’une loi faisant de
la réduction de la pauvreté la finalité de l’aide publique au développement.
Celle-ci doit refléter les valeurs qui garantissent la justice sociale,
notamment la promotion des droits humains, l’égalité des sexes, le respect de
l’environnement, la démocratie participative et inclusive, et l’affirmation de
l’autonomie des peuples, valeurs que les populations québécoise et canadienne
ont à coeur.
L’AQOCI demande au gouvernement
canadien de respecter ses engagements internationaux en faveur de la réduction
de la pauvreté et d’abandonner la tendance militariste reflétée dans l’Énoncé
de politique internationale, et ce, afin que le Canada puisse jouer un rôle de
leadership sur la scène internationale.
L'AQOCI regroupe 53 organismes de
coopération et de solidarité internationale oeuvrant au Québec pour le
développement solidaire, juste et démocratique, à l'échelle mondiale.
###
Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
Michel Handfield
Jeudi, 2 juin, 2005
Attention, ce
commentaire livresque prend une valeur particulière, car le second livre traité
est de Dominique de Villepin, nommé Premier Ministre de la France mardi (31
mai) suite au NON de la France au référendum sur l’Europe. Ce texte était prêt
à être mis en ligne, car j’en étais à la 3e relecture, mais il
prenait alors une toute autre valeur à la lumière de ces événements, car
d’intérêt pour le français ou le francophile, il devenait d’intérêt beaucoup
plus large, soit pour tous ceux qui s’intéressent à la politique européenne et
mondiale, mais aussi pour nombre de curieux qui se demandent qui est de
Villepin et que pense-t-il? Ce livre dirait-il des choses qui éclaireront sur
la « gouverne » de de Villepin? J’ai donc
retravaillé cette partie du texte original à la lumière de ces événements et de
ces questions.
Wolton, Thierry, 2004, Brève psychanalyse de
la France, France : Plon
Dominique de Villepin, 2004, Le requin et la
mouette, France : Plon/Albin Michel
Le livre de Thierry
Wolton, Brève psychanalyse de la France, intéressera le français
au premier chef; le québécois au second et le francophile et l’amateur
d’histoire au dernier, car c’est une histoire de la France revisitée – surtout
à ne pas confondre avec le révisionnisme historique.
Ici on ne réembellit
pas l’histoire ou le rôle de la France comme le ferait les révisionnistes. Au
contraire, on traque les moindres changements cosmétiques; on remonte le cours
de l’histoire comme le font les psychanalystes, pour sonder les non dits! (1)
On discute de ce qui était enfoui dans la mémoire et l’inconscient français,
mais ce faisant on comprend aussi certains comportements. Pour nous, du Québec,
on peut y voir des similitudes fort instructives avec ce qui se passe ici; nos
comportements et nos critiques de l’État. Ainsi, du système de santé français –
que l’on regarde parfois avec envie – l’auteur parle du « mythe de l’État
protecteur ». (Wolton, pp. 131-3) Il poursuit ensuite avec
l’éducation : « Les contre-performances du « mammouth » »!
(Wolton, pp. 133- 6) J’avais l’impression
d’être en terrain connu! On ne peut renier qu’on a des racines françaises à la
lecture de ce livre, même si on a aussi des différences dues à notre
américanité, un peu comme une vigne française en terre d’Amérique donnera un
vin différent, mais qui aura toujours un goût de famille!
Pour les amateurs
d’histoire, on examine les non-dits et les camouflages que l’histoire
officielle a pris, car la réalité est parfois différente de ce sur quoi on a
dirigé les projecteurs. Ainsi, on a « focusé »
sur le rôle du Parti Communiste Français (PCF) dans la résistance, mais on a
gommé le fait que tant que l’URSS échangeait de bons procédés avec Hitler, le
PCF en fit de même de son côté! Ou encore, on regarde froidement le régime
républicain au point d’en dire que « depuis que la république existe elle
ne semble guère avoir joué en faveur du peuple, ni de sa souveraineté, et pas
davantage de la démocratie » (Wolton, p. 61). Le modèle républicain est
officiellement encensé comme un modèle de démocratie par et pour le peuple;
mais cette psychanalyse de la France
nous le présente « plutôt comme un régime où le pouvoir a été
confisqué au peuple par une élite »! (Wolton, p. 61).
La force de ce livre
est celle de son analyse, mais comme tous livres il faut en lire plus d’un pour
se faire une idée, car il est aussi orienté par les croyances et les idéaux –
idéologies – de son auteur. Cependant, peu importe les biais possibles de
l’auteur, ce livre a le mérite d’apporter un éclairage
peu fréquent sur la France et son histoire, de soulever des questions et de
montrer les événements sous un autre angle, Bref c’est un livre qui fait
réfléchir sur l’histoire officielle. Ce qu’on nous dit de notre histoire et de
toutes histoires – incluant l’histoire religieuse - est orienté. Jusqu’à quel
point le vrai et le faux sont-ils si clairement identifiables que les écrits
nous le laissent croire? Jusqu’où l’Histoire est fondée? A partir d’où
entre-t-on dans l’idéologie, la fable et le mythe fondateur? C’est peut être
nécessaire pour cimenter une société, un peuple ou un pays, mais en même temps
n’est-ce pas aussi réducteur et dangereux, ces réductions conduisant à des
« vérités » rendant ensuite impossible toutes acceptation, discussion
et négociation avec les tenant d’autres points de vue? Bref, au delà du cas
français, cette position de psychanalyste de l’histoire et des fondements
sociopolitiques d’une société m’apparaît d’intérêt général dans le monde où
nous vivons, car les certitudes deviennent les plus grandes causes d’incertitudes
par les risques qu’elles font planer sur notre monde.
***
Quand au second
livre, celui de Dominique de Villepin, Le requin et la mouette,
il est davantage « littéraire » dans le style malgré un sujet très
politique! Il est aussi très contemporain, regardant la différence entre la
France et les Etats-Unis, l’Europe et l’Amérique, dans la perspective de la
brisure actuelle, ce qui ne l’empêche pas de remonter à une certaine tradition
franco-européenne au besoin de l’exercice de compréhension.
Il jette un regard
sur les problèmes présents et pose un diagnostic lucide. De la mondialisation
et de l’exclusion qui l’accompagne, il dira que les lignes de démarcation ne
sont plus qu’entre pays pauvres et pays riches, mais à l’intérieur même des
pays. Il constate que « notre monde de tous les possibles, était aussi
celui de tous les dangers, de toutes les haines ». (p. 45) Que cette
mondialisation, qui s’accompagne d’une montée des échanges et d’une ouverture
des frontières, quand ce n’est pas de leur abolition pure et simple (2), a
aussi des aspects inquiétants :
« L’activité
mafieuse nourrit la corruption qui gangrène certains États. Le phénomène
connaît aujourd’hui une ampleur particulière grâce à l’accélération des
transferts de fonds opérés dans des conditions de plus en plus opaques.
L’intensification des flux financiers facilite la circulation de l’argent sale;
son blanchiment s’est transformé en véritable industrie. Le crime organisé
n’est pas étranger au développement du terrorisme. On l’a vu en Afghanistan où Al-Quaeda a largement bénéficié de la rente issue du pavot.
» (de Villepin, p. 47)
A
ces défis s’ajoutent les craintes de la population, au premier chef la crainte
économique de voir le travail aller vers des pays où les conditions et les charges sociales sont plus
avantageuses pour les entreprises :
« La
mondialisation globalise aussi la frustration : sans frein ni règles,
l’économie de marché produit, en même temps que la prospérité de quelques-uns,
la misère de beaucoup. » (de Villepin, p. 35)
C’est cette crainte
qui a poussé les français à dire non au référendum sur l’Europe économique en
ce 29 mai! (3) De Villepin en était conscient au moment d’écrire ce livre,
disant que « la mondialisation suscite partout une même prise de
conscience : la seule logique économique ne suffit plus à assurer la
survie de l’homme et la cohésion des peuples » (p. 153) et qu’en
conséquence « l’impératif humaniste s’impose »! (p. 201) En réponse à
ces nouveaux défis, de Villepin plaide pour un monde multipolaire, culturel et
parle même du besoin d’une « citoyenneté mondiale » (p. 201), ce qui
a du sens. Il est d’ailleurs au fait de l’altermondialisme.
De Villepin conclut
sur le besoin d’une troisième mondialisation (4), soit « celle des
identités, des cultures et des symboles » (p. 252); des valeurs françaises
qui feront en sorte que la France pourrait être le phare de cette troisième
révolution! Cela signifie un altermondialisme culturel; l’acceptation de l’exception culturelle nationale? Négociation
difficile en vue, car dans la mouvance actuelle de la mondialisation à
l’États-unienne, la culture mondialisée semble davantage être la culture de
masse, où aucune barrière ne doit s’élever à l’entrée des produits standardisés
d’Hollywood ou de Bollywood (Inde)! Les
prises de bec entre la France et les Etats-Unis ne seraient pas à la
veille de se calmer avec de Villepin.
Cependant, la
crainte la plus forte dans le peuple est davantage celle de perdre son travail
plutôt que sa culture, même si cette dernière crainte est légitime de la part
des intellectuels et des milieux culturels. Mais le vote français du 29 mai
dernier s’explique par la pyramide des besoins de Maslow,
qui dit qu’il faut d’abord de bonnes conditions intrinsèques de vie
(nourriture, logement, transport) avant de chercher à en améliorer – ou à
protéger - ses conditions extrinsèques, tels que les loisirs et la culture!
(5) Ce n’est donc pas un hasard si les
préoccupations culturelles, vu ici en terme de protection commerciale et de
mondialisation, touchent avant tout une certaine élite plutôt que la masse, qui
s’inquiète davantage des pertes d’emplois et de savoir si elle pourra continuer
à combler ses besoins primaires. Mais attention, cela ne veut pas dire que la
masse ne comble pas ses besoins culturels. Elle les comble différemment et
surtout hors des circuits commerciaux: elle trouve des combines pour ne pas en
payer le prix. Le piratage de musique et de film sur Internet n’est pas un
hasard. Il répond à un besoin que le « gap » financier empêcherait de
combler sans cela! (6) Et les spectacles gratuits ou à faible prix des
Festivals sont de plus en plus populaires, occasion de découvrir les talents de
demain que l’on n’aura pas les moyens d’aller voir en salle.
Il ne faudrait pas
sous estimer le géant Chinois qui prend de plus en plus de place sur la scène
industrielle; mais qui pourrait aussi y mettre les moyens pour envahir la scène
culturelle, d’où l’importance d’un monde multipolaire. La France peut y jouer
un rôle; mais en être le phare, c’est d’un bel utopisme. Un utopisme nécessaire
cependant, car on ne peut essayer de changer les choses que si on s’en croit
capable. A Wolton, qui dit que le rôle que l’histoire accorda à la France suite
à la seconde guerre mondiale, ne fut que par pitié et par stratégie (7),
la France vient de non. Elle veut jouer un rôle et pas celui de figurant. La
base de tout accord, de toute constitution, même européenne, est d’abord dans le contrat social (8), dans
la loi et leur esprit (9), bref dans la rhétorique! C’est justement là que la
France est à son meilleur. Il ne faut surtout pas la prendre à la légère. Les
français viennent de le rappeler avec force à toute l’Europe et plus
particulièrement à leurs dirigeants : ce que vous avez négocié ne correspond
pas à l’image que nous avons de l’Europe, particulièrement en matière de
protection sociale et de droits du travail. Refaites vos devoirs. Pour penser
cela et dire NON à cet accord, quand toute la classe politique disait que cet
accord n’était pas renégociable et qu’il n’y avait pas d’autre choix que de
voter oui (10), il fallait des utopistes qui n’ont pas peur de se mettre à
l’ouvrage, car il faudra maintenant proposer autre chose pour poursuivre et
débloquer cette impasse. Il faudra que la classe politique les écoute et les
comprennent. Qui leur donne t’on maintenant comme Premier Ministre? Dominique
de Villepin (11) , notre utopiste qui a justement écrit ceci des
altermondialistes :
« Produits
d’une solidarité internationale inédite, ils contribuent à l’avènement d’une
société civile mondiale qui entend maîtriser son destin. S’affranchissant des
structures étatiques, ils dénoncent la faiblesse ou l’égoïsme des instances
internationales. » (de Villepin, p. 153)
La boucle est
bouclée. Reste à voir si dans cette nouvelle position de Premier Ministre on
verra le Dominique de Villepin intellectuel ou le Dominique de Villepin
politique, qui devra jouer du compromis plus que de la pureté et de l’utopie
intellectuelle. L’actualité française et européenne risque d’être fort
divertissante au cours des prochains mois.
***
Deux
livres intéressants, à la fois contraire et complémentaire, un peu comme le
sont les français qui sont à la fois dans les pays fondateurs de l’Europe
unique, mais qui ont en même temps opposé leur veto à cette Europe le 29 mai
dernier.
Notes
1. Clin d’œil à Fernand Dumont qui a déjà écrit
cette excellente définition de la sociologie :
« Le sociologue, c'est du moins ma
conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements
sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen,
..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen,
avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que
les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un
mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi.
Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir
hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous
procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes
pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le
recours aux genèses est aussi révélations des possibles. » (Fernand
Dumont, Sociologie et Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8)
2. A l’inverse cependant, et on le voit bien en
Amérique, si les contrôles sur les échanges financiers diminuent – on peut
transférer ou faire apparaître/disparaître des millions d’un clic de souris –
les contrôles frontaliers et les tracasseries administratives s’accroissent
sans cesse eux, que ce soit pour les individus ou pour le transport des
marchandises, dans la crainte du terrorisme!
3. « À l'occasion d'un référendum
historique, 55 % des 42 millions d'électeurs ont dit non au traité
constitutionnel déjà adopté par neuf pays et soutenu par les principaux partis
politiques français. Seulement 45 % des électeurs ont dit oui au projet de
constitution. » (Christian Rioux, « Non retentissant en France
L'Europe est en état de choc », Le Devoir, lundi 30 mai 2005, A 1)
4. La
première mondialisation était celle de la renaissance avec de nouvelles
découvertes scientifiques, une montée de l’humanisme, des changements
politiques et la découverte du « Nouveau Monde », l’Amérique. La
seconde fut la révolution industrielle lancée en Angleterre.
5. TAUSKY, Curt, 1970, Work
organizations, Illinois (U.S.A.):
F. E. Peacock, p. 78-9.
6. Mondialisation oblige, il nous faut au moins
une expression anglo-saxonne! « Gap » : écart.
7. « La pitié, voilà ce qu’inspirait la
France à la fin de la guerre chez les deux grands! En 1945, la question de la
puissance française pouvait légitimement être posée. Son armée, considéré comme
la plus puissante d’Europe en 1939, avait sombré en un mois, le pays avait subi
la plus longue occupation de son histoire, la politique de collaboration était
moralement condamnable. Pour Roosevelt seuls quatre pays, les Etats-Unis,
l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et la Chine pouvaient prétendre à la
victoire et régenter le monde à l’avenir. Churchill, qui voyait la nécessité à
long terme d’une puissance occidentale sur le continent capable de contenir les
ambitions de Moscou en Europe, se battit pour que la France fût inscrite à la
table des vainqueurs, mais sur un strapontin. » (Wolton
, p. 160-1)
8. Édition électronique (texte téléchargeable)
du livre Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social ou Principe du droit
politique (1762) : http://www.uqac.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/classiques/Rousseau_jj/contrat_social/contrat_social.html
9. Édition électronique du livre Montesquieu, De
l'esprit des lois (1758) : http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/classiques/montesquieu/de_esprit_des_lois/de_esprit_des_lois_tdm.html
10. Remarquez que pour faire un référendum sur
une question qui n’a soit disant qu’une seule réponse possible, il fallait être
prétentieux ou inconscient, car qui dit référendum dit possibilité de le
perdre! Ici on n’avait pas affaire à des utopistes, mais à des funambules,
surtout pour un gouvernement qui n’est pas des plus populaires.
11. Christian Rioux, « Grand ménage à
Matignon. Chirac choisit Villepin comme premier ministre. Sarkozy fait son
entrée au gouvernement. » Le Devoir, mercredi 1er juin 2005, A 1.
Hyperliens :
La Documentation Française : http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/
Site du Premier Ministre : http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/
Site de l’Élysée : www.elysee.fr/
Annexe : Arrière de couverture
Wolton, Thierry, 2004, Brève psychanalyse de
la France, France : Plon
Cette brève "
psychanalyse " de la France expose avec brio les raisons pour lesquelles
notre pays est devenu un nain sur l'échiquier international.
Cette situation est
la conséquence de soixante ans de mensonges.
La France, depuis la
Libération, vit sur des mythes fondateurs qui sont devenus obsolètes. A
commencer par ceux qu'avait forgés le général de Gaulle : une France
résistante, une France ultra-puissante.
L'auteur examine les
choix politiques, économiques, sociaux et culturels de l'après-guerre. Tous
sont aujourd'hui en complet déphasage avec la réalité du monde, et bloquent les
volontés de réforme.
Ce paradoxe, que
l'auteur analyse au scalpel, menace le fragile équilibre de la société
française qui avance comme un funambule au-dessus d'une poudrière.
Dominique de Villepin, 2004, Le requin et la
mouette, France : Plon/Albin Michel
" Nous voici à
ce point crucial où s’entrevoit la possibilité d’une réconciliation entre la
puissance et la grâce, entre le ciel et la mer, entre le requin et la mouette,
parfaite alliance des contraires célébrée par les philosophes et les poètes.
Oui, une nouvelle fraternité est possible. Un sens est possible. Des valeurs
existent, qui méritent d’être défendues. Ce livre n’a pas d’autre objet que
d’évoquer notre parcours commun pour progresser d’un pas plus sûr dans la voie
de demain. " D.V.
Dominique de
Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, est aujourd’hui ministre de
l’Intérieur.
---
Le Raton Laveur vient de publier quatre nouveaux livres ce
printemps!
Audrée Anne Dupont
28 mai, 2005
L’école, c’est encore plus fou!
Auteur : Luc Durocher
Illustrateur : Philippe Germain
Vous pouvez aussi aller lire les deux autres
livres de cet auteur sur le même sujet : L’école, c’est fou
et L’école, c’est toujours aussi fou! Ces livres nous
transportent d’une façon ludique dans les expressions de la langue française.
Toby et le cochon-garou
Auteure et illustratrice: Julie Rémillard-Bélanger
C’est l’histoire d’un petit garçon qui doit
affronter ses phobies.
Drôle de fraise!
Auteure : Louise Gagnon
Illustrateur : Jean Morin
Ce livre nous parle de l’histoire de deux
jumeaux qui adorent tout ce qui goûte la fraise. Ils devront cependant affronter la fraise du
dentiste…
La fête du dragon
Auteure : Nancy Montour
Illustrateur : Benoît Laverdière
Pinoche, un énorme dragon, adore les gâteaux.
Il apprend qu’il y a une fête au village. Pourra-t-il y aller?
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Reçu 6 juin, 2005 : Barreau, Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005,
Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours,
France : Fayard (Histoire) (Distribution Hachette)
Il y a un siècle, ceux qui savaient lire savaient aussi se situer dans
l’espace et dans le temps. Il n’en est plus ainsi. Les Français, et d’ailleurs
tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des hommes sans passé, des
« immémorants ». Par un paradoxe ironique, on n’a
jamais autant parlé du « devoir de mémoire » qu’en ces temps d’oubli, car il
est bien connu que l’on insiste sur une qualité seulement quand elle est
oubliée. Ajoutez à cela un mépris boursier du long terme et le culte de l’ «
immédiateté », et vous comprendrez que notre modernité fabrique davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables et de « fils de pub
» que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Est-il possible de déchiffrer l’actualité sans références historiques,
les événements les plus actuels s’enracinant toujours dans le long terme ?
Comment situer par exemple les guerres d’Irak sans avoir entendu parler de la
Mésopotamie ? Les images nous choquent sans nous concerner. On voit tout, tout
de suite, en direct, mais on ne comprend rien.
D’où l’idée simple, ambitieuse et modeste à la fois, d’écrire un livre
assez court qui soit un récit de l’histoire du monde, mais fermement
chronologique pour tous les lecteurs qui souhaitent « s’y retrouver » et situer
leur destin personnel dans la grande histoire collective, héroïque et tragique,
absurde ou pleine de sens, de l’espèce humaine.
Voici donc un résumé de l’histoire de l’humanité ; rudimentaire, mais
plein de rapprochements surprenants et de questions impertinentes ; conte vrai
où le lecteur pourra trouver des interprétations de faits qui ne sont pas
discutables. Il est destiné à tous, à l’exception des historiens de métier.
Auteur de nombreux essais et romans qui ont connu le succès (en dernier
lieu, Les Vérités chrétiennes, Fayard, 2004), Jean-Claude Barreau dirige le
département de culture générale du pôle universitaire Léonard de Vinci.
Guillaume Bigot, jeune historien, a publié en 2000 un livre très
remarqué : Les Sept scénarios de l’apocalypse (Flammarion).
© Librairie Arthème Fayard, 2005
---
Reçu le 27 mai 2005 : Bernier, Marc-François,
2005, L'Ombudsman de Radio-Canada. Protecteur
du public ou des journalistes ?,
Presses de l’Université Laval, Collection Éthique et philosophie de la
communication, 264 p., ISBN : 2-7637-8212-4,
www.ulaval.ca/pul/
Chaque année, des milliers de personnes, essentiellement des Québécois,
critiquent l'information que diffusent les journalistes de la Société
Radio-Canada (SRC). Pour la minorité de plaignants qui décident d'aller
jusqu'au bout, il existe un mécanisme d'imputabilité journalistique unique
auquel ils peuvent soumettre leurs griefs en espérant trouver un arbitre
impartial, rigoureux et équitable qui écoutera leurs doléances et portera un
jugement au-dessus de tout soupçon. Il s'agit de l'ombudsman de la SRC. Malheureusement, il semble que cette fonction
essentielle ne soit pas toujours à la hauteur des attentes légitimes des
plaignants. Une analyse inédite des décisions rendues par ceux qui ont assumé
successivement cette fonction révèle notamment que l'ombudsman possède une
marge d'interprétation très large qui favorise généralement les journalistes
plutôt que les plaignants.
Journaliste pendant près de vingt ans, spécialiste de l'éthique et de la
déontologie du journalisme, l'auteur est professeur de journalisme et de
communication à l'Université d'Ottawa. Il est membre de la Commission
canadienne de l'UNESCO (Culture, communication et information) et expert en
journalisme devant les tribunaux civils du Québec.
---
Reçu le 26 mai 2005 : ABITBOL, Michel, 2005, Les amnésiques -Juifs et Arabes à l’ombre du conflit du
Proche-Orient, France : Perrin, 408 p, ISBN : 2-262-01967-3 - www.editions-perrin.fr/
Ce livre ne raconte pas l'histoire mouvementée du Proche-Orient depuis
40 ans. Il analyse ce qui en est le coeur : l'aliénation mutuelle entre Juifs
et Arabes. Il en explique les retombées à la fois tragiques, politiques,
sociales et culturelles. Il montre comment la disparition des codes de
communication qui avaient permis un minimum de compréhension entre Juifs et
Arabes, même aux pires moments de leur histoire, a laissé place aux fantasmes
les plus débridés d'un côté comme de l'autre.
C'est pourquoi il convient de partir de la guerre des Six Jours, intervenue
au moment où sionisme et nationalisme arabe montraient leurs premiers signes
d'essoufflement idéologique. D'un côté, les pertes territoriales et la débâcle
des régimes laïcs, nés de la décolonisation, ont précipité un fort sentiment de
déclin, accru par la défaite économique des discours fondés sur un
développement rapide et équitable. De l'autre, le "rétablissement"
d'Israël dans ses frontières "bibliques" a pris un caractère
miraculeux, renforcé par les défaites des peuples musulmans et par de nouvelles
influences venues des immigrants du Maghreb puis de Russie, mais contrarié
aussi par l'impossibilité d'un règlement définitif de la question.
Les frustrations et les ressentiments ont propulsé des militants d'un
type nouveau qui ont relu et bricolé les textes sacrés à la lumière de
l'actualité pour y chercher des solutions.
Le résultat est devant nos yeux : les rapports entre Etat, modernité et
religions, jamais réglés, ont dégénéré en un abcès planétaire.
---
Reçu le 11 mai 2005 : Marie-France Labrecque, Être Maya et
travailler dans une maquiladora. État, identité,
genre et génération au Yucatan, Mexique, PUL, Collection Mondes
autochtones (ISBN 2-7637-8196-9), 25 $
L'État du Yucatan au Mexique est connu entre autres pour ses nombreux
sites archéologiques, silencieux témoins de la gloire passée des Mayas. Il y a
pourtant un envers du décor qui constitue le quotidien des populations
indigènes contemporaines. Le Yucatan est en effet l'un des États les plus
pauvres du Mexique. Pour remédier à cette situation alarmante, les
gouvernements ont misé sur l'installation de maquiladoras
de confection, notamment à la campagne, en même temps qu'ils ont formulé des
programmes de soutien à une agriculture pratiquement en faillite.
Tout en faisant le lien avec des processus propres à la mondialisation,
l'auteure montre comment ces mesures se sont appuyées, sur le plan local, sur
une combinaison particulière de facteurs relevant de l'identité ethnique, du
genre et des rapports entre les générations.
---
Reçu le 11 mai 2005 : Guy Lachapelle, 2005, Claude Ryan et la
violence du pouvoir. Le Devoir et la Crise d'octobre 1970 ou le combat de
journalistes démocrates, PUL, Collection Prisme (ISBN 2-7637-8213-2),
25 $
« L’indépendance du Devoir a toujours été sa marque distinctive [...].
Le Devoir n’a jamais connu à aucune étape de son existence, d’autre loi que
celle d’une radicale indépendance vis-à-vis des pouvoirs établis, anciens et
nouveaux. »
- Claude Ryan
Claude Ryan (1925-2004) nous a quittés le 9 février 2004. Homme de
convictions et de paroles, il a été l’un des plus grands journalistes que le
Québec ait connu. Durant ses années à la direction du quotidien Le Devoir
(1964-1978), il aura été celui qui a probablement le mieux témoigné des
angoisses profondes vécues par la société québécoise depuis la Révolution
tranquille. En octobre 1970, Claude Ryan et l’équipe éditoriale du Devoir
seront les seuls à poser des questions fondamentales sur les choix des
gouvernements Bourassa et Trudeau.
Ce livre nous replonge dans cette période sombre de notre histoire
nationale alors que le pouvoir politique avait décidé d’utiliser toutes ses
ressources pour mater une présumée « insurrection appréhendée ». Aujourd’hui
encore, les événements de la Crise d’octobre 1970 démontrent que derrière la
violence du pouvoir se cachent certaines demi-vérités pour justifier le recours à des moyens
extrêmes. Claude Ryan et les membres de l’équipe éditoriale du Devoir ont
courageusement défendu les valeurs démocratiques de la société québécoise et
l’autorité politique de l’État du Québec. Ce livre analyse le discours de
presse et la pensée politique de Claude Ryan et du Devoir durant cette crise
politique.
Guy Lachapelle, Ph.D., est professeur
titulaire au Département de science politique de l’Université Concordia et secrétaire général de l’Association
internationale de science politique. Il est également coordinateur des
relations avec le gouvernement du Québec au bureau du vice-recteur, relations
institutionnelles. Il a été président de la Société québécoise de science
politique (1996-1997) et membre de l’exécutif de l’Association internationale
de science politique (1997-2000).
---
Reçu le 4 avril, 2005 : Emmanuelle de BOYSSON, 2005, L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de
la Peltrie pionnière du Nouveau Monde,
Paris : Presses de la renaissance, 456 p.,
Lorsque la France de Louis XIV entame la conquête de l’Amérique du Nord,
continent peuplé de tribus nomades, guerrières et
cannibales, l’Église y envoie ses moines et ses moniales. Promis au martyre,
ils y partiront par centaines.
La très catholique Madeleine de la Peltrie,
jeune et riche Normande, débarque ainsi au Canada avec une poignée d’Ursulines,
dont Marie de l’Incarnation. Femme libre et anticonformiste, elle ne recule
devant aucun obstacle pour arriver à ses fins et fait de la présence chrétienne
au Québec le but de sa vie. Elle n’est pas religieuse mais, pour sauver leurs
âmes, elle s’élance à corps perdu dans la conversion des Hurons et d’autres
nations indiennes auxquelles elle enseigne aussi le français, la lecture ou
encore le calcul. Bientôt, elle fonde un monastère qui ne va cesser de croître
et autour duquel, progressivement, vont s’installer les familles des colons
venus de France. C’est ainsi que naît la belle ville de Québec, que le couvent
surplombe toujours.
Dans cette biographie aux accents romanesques, Emmanuelle de Boysson fait plus que nous entraîner dans la vie
tourbillonnante de son indomptable héroïne. Son évocation minutieuse et haute
en couleur, brossée au plus près des êtres, hisse l’aventure humaine au rang de
moteur de l’Histoire.
Emmanuelle de BOYSSON : Critique littéraire, Emmanuelle de Boysson est l'auteur de Georges Izard, avocat de la liberté
et du Secret de ma mère, parus aux Presses de la Renaissance.
###
« L’intimité sacrée de la
femme »
Festival International d’cœur Érotiques de Montréal (FIOEM)
Galerie IN VIVO (282 Notre-Dame
Ouest, Vieux Montréal, www.in-vivo.org)
Entrée : adultes 10$; étudiants
& âge d’or 7$; 13 ans et moins accompagné d’un adulte 5$.
Commentaires
de Michel Handfield
(1er juin, 2005)
Avant d’assister à la conférence de presse j’ai fait le tour
de la galerie. C’est souvent du nu artistique, mais ce n’est pas nécessairement
du nu, car certaines œuvres sont davantage de la suggestion, d’autres de la
réflexion et quelques unes davantage de la provocation. Il y en a pour tous les
goûts. Mais encore là chaque personne ne réagira pas pareillement à l’ensemble
ni à chacune des œuvres. C’est d’abord et avant tout de l’ART
en majuscule, surtout à ne pas confondre avec de la
porno.
Il y a là une trentaine d’artistes exposés à quoi
s’ajouteront des activités dans le cadre de ce Festival, dont du conte, du body
painting et de la sculpture (voir le programme du
Festival en pdf : recto et verso).
Quant aux œuvres de Paul Favaudon,
qui allient corps et mystique, elles méritent qu’ont s’y attardent, car techniquement
elles sont des superpositions d’images, mais philosophiquement elles sont
superpositions de sens! Rolland Barthe, père spirituel du signifiant et du
signifié, aurait apprécié! A souligner que ce ne sont
pas des œuvres faites à l’ordinateur, mais je vous passe les explications
techniques. Quant à ce qui a conduit M. Favaudon à
l’art érotique, c’était sa révolte de voir la femme transformée en charcuterie
sur un étal! L’art érotique c’est autre chose, même si le corps féminin peut y
être dominant, symbole de beauté.
Si vous voulez savoir la différence entre pornographie et
érotisme et que vous n’avez jamais osé la demander,
c’est l’occasion de la découvrir. Mais je vous en donne mon interprétation :
Dans la porno on étale la marchandise;
dans l’érotisme on exulte la beauté du corps et des sens et cela ne se
fait pas nécessairement par le nu, même si c’est souvent le cas. C’est
davantage suggestif. Mais attention, il y a aussi un érotisme militant qui a un
sens plus politique et social. Le nu peut être une forme de refus et de
contestation. Tout est dans le signifiant du signifié! Ce n’est pas parce que
c’est nu que c’est vide de sens. Loin de là.
Extraits
du communiqué :
Productions Arianick offrira cette
année un Festival éducatif et charmeur à la hauteur des désirs de tous. En
lançant un regard nouveau sur l’érotisme, cette exposition d’œuvres d’art de
haut calibre insiste sur la beauté de l’Être sous toutes ses formes, à travers
plusieurs disciplines telles ; le dessin, la peinture, la sculpture, la
photographie, les nouveaux médias et, en nouveauté cette année, l’émail d’art.
Traditionnel ou avant-gardiste, plaisant ou choquant, le nu artistique a un
pouvoir méconnu de séduction que vous êtes tous invités à découvrir à
la galerie IN VIVO du 1er au 7 juin 2005.
.
À l’honneur pour cette deuxième édition : une
conférence du photographe français, Monsieur Paul Favaudon,
sur « Le Sens Caché du Nu » qui exposera en première mondiale
ses œuvres mystiques, élevant sur le trône sacré de la beauté, les courbes du
corps féminin en vous conduisant inexorablement à la contemplation du divin.
Le FIOEM proposera tout au long de la semaine une panoplie
d’activités ; tatouage au henné, moulage, sculpture et peinture sur le
corps, (body painting), classe de maître, lecture de
contes érotiques et conférence.
Hyperliens :
Paul Favaudon : http ://perso.wanadoo.fr/paul.favaudon/index.htm
www.photobis.com/PAUL_FAVAUDON/index.html
---
PRÉSENCE
AUTOCHTONE
Michel Handfield
28 mai, 2005
Le lancement de cet
événement, qui est sous la présidence de Mme Myra
Cree, fut fait par M. André Dudemaine, directeur de Terres
en vues et chaleureux animateur, à la Guilde canadienne des métiers
d’art (1460, rue Sherbrooke Ouest, angle McKay)),
qui fêtera ses 100 ans l’an prochain.
Cette année en est une de
résistance à la « mercantilisation » de la
culture! Ils sont sur le sentier de guerre de la création pour montrer leur présence
et quelle présence! Bref, Présence autochtone fait dans la résistance
culturelle et invite le public à la découverte en tous les domaines – voir le
communiqué plus bas ou leur site Internet pour plus de détails.
A souligner le volet cinéma
qui m’apparaît particulièrement prometteur cette année, car on pénètre à
l’intérieur, dans la vie des gens. Le documentaire social m’apparaît donc à
l’honneur, notamment avec plusieurs
courts métrages. Les nouvelles technologies – mini DVD par exemple – ne doivent
pas y être étrangères, car elles donnent des moyens de qualité à tous les
esprits créatifs. Une forme de démocratisation de l’art et de la culture dont
bénéficient aussi les communautés autochtones et c’est tant mieux, car cela
permet un regard de l’intérieur sur eux même et non plus qu’un regard
« étranger » comme c’était le cas au temps où faire un documentaire
nécessitait une grosse structure budgétaire et humaine en raison des coûts et
de la lourdeur de la technique. Par le fait même toute la société en bénéficie,
car nous avons ainsi accès à une vision beaucoup plus naturelle de leur
communauté; une vision de première main venant du cœur même de leur communauté.
Plus la technologie est petite, plus on l’oublie et plus on est près de la
réalité, car le filtre entre le filmé, le filmant et le spectateur est de plus
en plus mince et de moins en moins distordant. Et c’est tant mieux pour
tous.
C’est donc un Festival que
nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir si vous y avez déjà participé.
Le communiqué : PRÉSENCE AUTOCHTONE 2005 : du 13 au 22 juin
Montréal, le 26 mai 2005.
Présence
autochtone, festival culte de la
créativité des peuples premiers des Amériques, réapparaît avec primeurs et
couleurs aux abords de l’été montréalais du 13 au 22 juin. Du parc Émilie-Gamelin à la Grande Bibliothèque, du cinéma ONF à la
Cinémathèque québécoise, de l’Économusée de la
broderie à la Guilde canadienne des métiers d’art, dans des lieux divers et
renommés, les arts amérindiens et inuit éclosent dans la cité.
Création de livres d’artistes et lectures
publiques; démonstrations des arts et métiers de la tradition, avec une place
spéciale aux artistes abénakis, histoire de saluer
l’ouverture prochaine à Odanak du nouveau musée des Abénakis; un grand spectacle aux scansions rap et
hip-hop ; de nombreuses premières dans la section compétitive films et
vidéos, le parcours festivalier nous mènera au solstice d’été, Jour national
des peuples autochtones, qui sera salué par une cérémonie sur le mont Royal, au
belvédère Kondiaronk, au mitan du jour le plus long.
L’ouverture officielle de Présence autochtone se fera le lundi 13 juin à la Grande
Bibliothèque avec le vernissage de l’exposition, Le livre d’artiste : images écrites des Premières Nations,
présentée jusqu’au 30 août dans le cadre de Montréal,
capitale mondiale du livre. Quinze artistes ont accepté avec enthousiasme
de s’engager dans ce projet de création, interprétant cette idée du livre selon
des géographies personnelles et poétiques, enracinées dans la tradition mais
aussi dans les réalités contemporaines qu’ils vivent.
De l’important volet
cinématographique du festival 2005, il faut noter le retour à Montréal du
célèbre cinéaste bolivien Jorge Sanjines et la
première nord-américaine de son plus récent long métrage Los Hijos del último jardín, à la
Cinémathèque québécoise qui lui consacre une rétrospective du 15 au 18
juin. Autres primeurs : les
documentaires canadiens Awin ni nin, une
production issue du Wapikoni mobile réalisée par
Alexandre Lachance et Rachel-Alouki Labbé, Mohawk Girls de Tracey
Deer sur l’adolescence à Kahnawake,
Le Rouge et le Noir... au service du
Blanc de Marquise Lepage sur l’esclavage en Nouvelle-Cœur présenté en clôture; et la fiction Two Cars One Night de Taika
Cohen (Nouvelle-Zélande), film finaliste pour l’Oscar du meilleur court
métrage. Bien d’autres découvertes attendent les festivaliers qui exploreront
la production récente des cinéastes et vidéastes des Premières Nations. Cette année encore, Présence autochtone se déplace à Kahnawake
où, grâce à la collaboration du Kanien’kahaka Onkwawen :na Raotitiohkwa, se tiendront un atelier professionnel de
montage ainsi que trois soirées de projection les 14-15 et 16 juin.
Le 18 juin au Cabaret du Musée Juste pour
rire, les Loco Locass se joignent au rappeur cri des
Plaines Daybi, à Samien, jeune rappeur anishinabe d’Abitibi et aux tambours de Northern
Cree d’Alberta pour le grand spectacle Blues,
blanc, rouge, qui a pour titre cette année Délivrez-nous des wall-marts ! Assurément décoiffant!
Autre temps fort du 15e
festival, le site extérieur du parc Émilie-Gamelin
devient, du 16 au 19 juin, Menahanek, un lieu de confluences, de rencontres et
d’échanges où est particulièrement mis en lumière l’héritage des Abénakis. Menahanek, comme
l’a été pour les Premières Nations, l’île de Montréal, sise au milieu de la
grande voie qu’empruntaient les peuples maritimes de l’Est, ceux des forêts du
Nord, des Grands-Lacs et des Adirondaks. Pendant quatre jours, les algonquiens du
Nord, les nations des Amériques centrale et du Sud, les peuples iroquoïens, forment un cercle autour du campement des Abénakis. Les boréades de la
danse s’y déploient le samedi 18 juin alors que 9 troupes nord et
sud-américaines y célèbrent les rites et les rythmes qui ponctuent les saisons
chez les peuples autochtones. Aki, terre d’accueil
marquera l’ouverture du site extérieur le jeudi 16 juin à 13h, une cérémonie
guidée par Bob Bourdon où le tambour bat pendant que des artistes des Premières
Nations peignent les longues robes cérémonielles revêtues par quatre
personnalités des quatre directions.
Le dimanche 19 juin à 15h30 à la Société des
arts technologiques, les prix Teueikan et Rigoberta Menchu Tum du 15e
festival seront décernés dans les catégories « création » et
« communauté », ainsi que le prix Docteur Bernard Chagnan
Assiniwi qui récompense un accomplissement
exceptionnel d’une personnalité des Premières Nations.
Présence
autochtone qui fait toujours une
place de choix à la création en arts visuels nous propose en outre, à la Guilde
canadienne des métiers d’art, Tracer,
voir : pierre, papier, empreinte de Ginette Aubin, dont la quête
identitaire puise dans les pétroglyphes laissés par les Malécites
et la parole de son grand-père. À voir aussi, chez Les Brodeuses – l’économusée de la broderie, Moz8biak, les perles, une sélection de parures de têtes
traditionnelles qui permet d’apprécier le talent des artisans autochtones et
leur remarquable capacité d’adapter à leur besoin un art appris dès la période
de contact, puis dans les ouvroirs des congrégations religieuses.
À noter que le 21 juin, on soulignera aussi
dans le cadre de l’Année des anciens combattants, la contribution des
communautés autochtones.
Vivre Présence
autochtone 2005 c’est se placer sous l’aile magique de l’Électronik Shaman de Christine Sioui
Wawanoloath afin de partager l’héritage culturel et
l’impulsion créatrice des peuples originaires du continent.
Hyperliens et renseignements :
Guilde canadienne des métiers d’art : www.canadianguild.com
Terres en vues/ PRÉSENCE AUTOCHTONE : www.nativelynx.qc.ca/
INFO FESTIVAL 514 571-4444
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Frequency and Volume
Présenté jusqu’au dimanche 15 mai de 11h00 à 18h00
Installation interactive de Rafael Lozano-Hemmer
Musée d’Art Contemporain de Montréal (185 rue
Sainte Catherine Ouest)
Présentée à la salle
Beverly Webster Rolph du
Musée, l’installation Frequency and Volume consiste en une projection d’ombres permettant aux participants de
balayer le spectre radio de la ville au moyen de leur corps. Seize fréquences
peuvent être syntonisées simultanément, et l’environnement sonore ainsi créé
devient une composition assujettie aux mouvements des participants. Le système
capte des signaux de toutes sortes, y compris le contrôle de la circulation
aérienne, les cellulaires, les ondes policières, les centres de répartition des
taxis, les téléavertisseurs et plus encore.
Commentaires de Michel Handfield (12 mai, 2005)
C’est l’œuvre d’un
artiste qui vit et travaille ici, mais que l’on connaît peu, car c’est sa
première œuvre exposé à Montréal. C’est aussi de l’art différent, car il joue
avec l’intangible – les ondes radios, la lumière et les ombres – et y
intègre le spectateur. Déstabilisant et fascinant à la fois, car sans l’humain
parlerions nous de la vie même si elle existait? Par l’onde existe et vit ce
que l’on ne voit pas, car elle est le prolongement de nos sens!
Pas besoin d’être au
pied du « World Trade Center »
ou sur une plage d’Asie pour savoir qu’il y a un drame qui se vit, car on le
vit par ondes interposées. L’événement vient à nous; notre humanité fait en
sorte que l’on a des sentiments et des émotions de peine, de haine ou de
compassion selon les cas. Nous sommes « groundé »
par les émotions! Si nous n’avons plus d’émotion, nous vivons alors une perte
d’humanité. Rien de moins.
Le citoyen du monde
vit et est présent par ondes interposées. Une telle œuvre ne pouvait que venir
me chercher, moi qui suis très radio – au point que j’apporte même ma radio en
vélo pour avoir les informations internationales, particulièrement « Sans
frontières » sur la Première Chaîne de radio Cœur (http ://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/)! Et,
symboliquement, comment pouvait-on représenter l’importance de l’onde dans la
communication sauf par une « sculpture sonore »? C’est ce que c’est :
une « sculpture sonore ». On ne peut mieux dire, car j’ai noté cette
expression en parlant avec l’artiste. A voir et à ÉCOUTER au Musée d’Arts
Contemporains.
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MARYSE LETARTE Plus!
7 mai, 2005
Vendredi soir, le 6
mai, j’ai vu le spectacle de Maryse Letarte au
Cabaret Music-Hall et l’on voit qu’elle a de plus en plus de métier et d’assurance comparé
à ses débuts, il y a quelques années.
Plus rock, plus d’éclairage, plus spectaculaire! Vivement un 3e
CD, car le public en redemandait et elle avait passé tout son répertoire.
***
7e édition du Festival HTMlles (prononcer HTM-elles)
Biennale internationale de cyberart qui aura
lieu du 18 au 21 mai 2005
Michel Handfield
4 mai, 2005
Que des artistes
féminines travaillant sur le thème Périphérie et Proximité.
Par déformation, pour ma part, je pense mondialisation et communautés
locales, d’autant plus que cette biennale regroupe des artistes et des
thématiques d’ici et d’ailleurs qui se rejoignent, car nous sommes de plus en
plus conscient que l’on fait partie d’un même monde, où les problèmes des uns
se répercutent nécessairement chez les autres! Bref une biennale à fréquenter et
qui offrira une panoplie d’activités. Voir www.htmlles.net
Le lieu central : Le Monument
National.
A suivre pendant 4 jours!
***
Dans le cadre de
cette 7e édition du Festival HTMlles sera aussi présenté en première québécoise,
le 21 mai prochain, Le fantôme de l’opératrice (www.artifactproductions.ca). Fort d’une carrière internationale
impressionnante et remarquée, ce documentaire s’installera ensuite au Cinéma
Parallèle d’Ex-Centris du 27 mai au 2 juin.
STUDIO XX, programmateur du festival HTMlles, est un
centre d’artiste féministe engagé dans l’exploration, la création et la
critique en art technologique : www.studioxx.org
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Les activités à la TOHU – D’avril 2005 à avril 2006
Michel Handfield
19 avril, 2005
J’ai assisté en fin
d’après midi au dévoilement des activités de la TOHU pour l’année qui vient :
cinéma en plein air, spectacles – dont Linda Thalie – cirque, expositions… On
parle d’environs 40 événements culturels et 10 expositions pour l’année qui
vient. Bref, de quoi impressionner et attirer les citoyens à Saint-Michel.
La TOHU c’est un
espace multiculture circulaire au cœur de la cité des Arts du cirque! Un lieu
et un concept particulier de diffusion culturelle, à la fois moderne et dans la
tradition du cirque. Un lieu à visiter. D’ailleurs des visites guidées sont
régulièrement organisées à la TOHU. Pour
renseignements voir leur site Internet : www.tohu.ca
La TOHU est
partenaire du Cirque du Soleil, de la ville de Montréal, du milieu
communautaire michelois, de l’entreprise privée – il y a notamment un espace
d’exposition en partenariat avec SSQ groupe financier – et d’institutions
publiques et gouvernementales pour résumer le tout!
. Bref venez TOHUTER avec nous!
Pour infos : www.tohu.ca
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Présentation saison
théâtre 2005-2006 à l’Espace Libre
Michel Handfield
22 mai, 2005
Lundi dernier – le 16 mai – j’ai assisté à la présentation de la saison
à venir à l’Espace libre. C’était original, des artisans de chaque pièce devant
arriver sur le « stage » avec une « tête de styromousse »
décorée en fonction de la pièce et en parler, car cette saison l’Espace
Libre présente « Du théâtre qui décoiffe »;
provocateur et hors des sentiers battus.
Le tout à l’air excellent, mais dans une perspective Societas
Criticus/D.I. (soit avec un œil critique, politique, cynique et délinkan intellectuel!) certaines pièces
semblent se démarquer davantage de par leurs thèmes! En conséquence, nous les
avons marqué d’un astérisque (*), mais attention, car les autres pièces
pourraient tout aussi nous surprendre…
Enfin, une nouveauté : les passeports THÉÂTRE d’Espace Libre ont
été améliorés. Une bonne idée cadeau pour vous et ceux que vous aimez, car quoi
de mieux que de donner de la culture en partage : http://www.espacelibre.qc.ca/html/bil-forfaits.html
***
Aperçu du programme de la
saison 2005-2006
* CLIM
Cabaret Libre International de Montréal
Production : Trois Tristes Tigres
1ère édition : 18-19-20 AOÛT
2ième édition : 25-26-27 AOÛT 2005
du jeudi au samedi à 22h (Ouverture des portes à 21h)
CONCEPTION Patrick
Drolet, Olivier Kemeid et Stéphanie Capistran-Lalonde
DISTRIBUTION une
vingtaine d'artistes à déterminer pour chaque cabaret
SCÉNOGRAPHIE Jasmine Catudal
ÉCLAIRAGE Stéphanie Capistran-Lalonde
Le Cabaret Libre International de Montréal
(CLIM) convie les spectateurs nocturnes à des soirées hétéroclites, où le
mauvais goût n'est pas absent, axées autour d'un thème à tendance éthique.
Animé par le CLIT — Cabaretiste Libre
International de Théâtre, un maître de cérémonie cynique, ordurier, voire
allemand — le spectacle présente une douzaine de numéros inédits, dévoilés
le soir même par une vingtaine de participants, profanes, expérimentés et
parfois même connus quoique amers. Le CLIM est au mauvais goût ce que la
télévision est à la satisfaction onaniste, c'est-à-dire un sommet.
Productions Nathalie Derome
7 au 17 SEPTEMBRE 2005 du mercredi au samedi à
20h
CONCEPTION ET INTERPRÉTATION Nathalie Derome et Gaétan Nadeau
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES ET ACCESSOIRES Yves Champagne
ÉCLAIRAGE David Perreault Ninacs
AIDE À LA CRÉATION VIDÉO Laure
Ottmann
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE Colette Drouin
Qu'arriverait-il si un super-héros
de bandes dessinées s'infiltrait dans notre quotidien et prenait en main nos
désirs les plus cachés ? Nathalie et Gaétan sont deux artistes du milieu
underground hantés par leur double : les personnages de bandes dessinées Super
Gland et Nat Mosphère. Ces deux super-héros
abordent l'art contemporain et les questions philosophiques en dilettantes. Ils
interviendront pour interpeller les deux comédiens : interview, clip,
chronique, journal intime, pub, chanson, etc. pour devenir en quelque sorte le
cruel miroir de leurs paradoxes. Site Internet : www.nathaliederome.qc.ca
FESTIVAL MONDIAL DES ARTS POUR LA JEUNESSE
(2 pièces)
20 au 30 SEPTEMBRE 2005
DESERT DREAM
Production : Théâtre le Clou
TEXTE Jean-Frédéric Messier
MISE EN SCÈNE Benoît Vermeulen
GE 12 ans et plus
LANGUE DE PRÉSENTATION anglais
Dans ce road-théâtre alliant
vidéo et musique, le Théâtre Le Clou nous invite à suivre la quête de Dave, un
adolescent parti sur les traces de son frère aîné disparu dix ans plus tôt.
Véritable hymne à l'amour fraternel, ce spectacle a été récompensé par trois
Masques en 2003.
CLASH
Production : Le fils d'Adrien danse
CHORÉGRAPHIE Harold Rhéaume
GE 12 ans et plus
Clash explose dès qu'on le prononce. Dansé, il prend de
l'ampleur et déploie l'énergie folle de cinq danseurs vitaminés qui tracent un
portrait lucide et désinvolte des curieuses lubies de nos contemporains. Harold
Rhéaume a bâti une œuvre prolifique, sensible et
accessible dont une partie s'adresse au jeune public.
Production : Théâtre la Catapulte
4 au 22 OCTOBRE 2005 du mardi au samedi à 20h
TEXTE Michel Ouellette
MISE EN SCÈNE Joël Beddows
DISTRIBUTION Annick Léger
SCÉNOGRAPHIE ET ÉCLAIRAGE Glen Charles
Landry
MUSIQUE Éric Vani (Rise Ashen)
COSTUMES Isabelle Bélisle
Maquillages Annie
Lefebvre
Le Testament du couturier, une fable
futuriste aussi séduisante qu'ombreuse, dans laquelle se lit l'aggravation
plausible d'angoisses très actuelles. Juste au-delà du présent, dans la
Banlieue, une ville fermée et aseptisée, l'amour n'existe plus et la sexualité
n'est plus qu'une confession que chacun fait à son psychothérapeute. Dans cette
ville sans âme, des agents des Services sanitaires nettoient plus que les rues,
balayant le passé, les malades et les dissidents. Mais un pauvre tailleur
viendra bousculer l'ordre établi en voulant compléter une robe inachevée du 17e
siècle...
Cette production a reçu le Masque de la production
franco-canadienne (2003) de l'Académie québécoise du théâtre, les Palmes de la
meilleure mise en scène et de la meilleure interprétation du Cercle des
critiques d'Ottawa (2002-2003), le Prix Théâtre Le Droit pour la mise en scène
et l'ensemble du travail artistique de Joël Beddows.
Production : Omnibus
25 OCTOBRE au 12 NOVEMBRE 2005 du mercredi au
samedi à 20h
TEXTE Emma Haché
MISE EN SCÈNE Francine Alepin
DISTRIBUTION Jean Asselin, Louise Danis et Pierre
Collin
SCÉNOGRAPHIE, COSTUMES ET ACCESSOIRES Charlotte Rouleau
ÉCLAIRAGE Colette Drouin
PRODUCTION Thomas Godefroid
ARCHITECTURE SONORE Éric Forget
Portrait dérisoire d'une rencontre, celle de Frauke et d'Alex en Allemagne nazie. C'est une satire de la
« société responsable », inspirée d'une histoire vraie, devenue celle
de deux personnes qui ne se sentent vivre que lorsqu'elles frôlent la mort. La
maladie devient alors le moyen de mieux se cacher à soi-même, mais aussi de
mieux se révéler.
Production : Nouveau Théâtre Expérimental
29 NOVEMBRE au 17 DÉCEMBRE 2005 du mardi au
samedi à 20h30
CONCEPTION Gabriel
Sabourin et Marcel Sabourin
DISTRIBUTION Gabriel
Sabourin, Marcel Sabourin et trois autres comédiens
En cet automne 1930, Stanislavski, grand maître du
théâtre russe, se fait vieux et est en pleine dépression. Alors qu'on prépare
un film biographique en son honneur, il se voit obligé de rencontrer un acteur
inexpérimenté qui doit personnifier le jeune Stanislavski. Commence donc un face à face durant lequel le Maître devra confronter le
« double » de lui-même. Un duel épique où s'opposeront le classique
et le moderne, le théâtre et le cinéma naissant, la vieillesse nostalgique et
l'ambitieuse jeunesse.
[NDLR : Deux en
interrelations c’est de la psycho, à partir de trois on entre dans la socio!]
Conception et
production : Théâtre du Désordre
5 au 21 JANVIER 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE François
Archambault, Marie-Josée Bastien, Claude Poissant
MISE EN SCÈNE Stéphane Bellavance, Marie Charlebois, Fernand Rainville
IDÉE ORIGINALE ET COORDINATION ARTISTIQUE Yann Tanguay
DISTRIBUTION Luc
Bourgeois, Élisa Compagnon, Marie-Ève
Dubé, Roger La Rue, Catherine Paré, Danielle Proulx,
Yann Tanguay
COSTUMES Geneviève
Beauchamp
MUSIQUE Ludovic Bonnier
DÉCOR ET ACCESSOIRES Isabelle
Filion
LUMIÈRE Martin Gagné
TROIS ! : 3 auteurs, 3 metteurs en scène,
3 courtes pièces, 3 contraintes, 3 duos et un 3e personnage... Que se
passe-t-il quand un duo se transforme en trio ? Deux personnes existent
ensemble quelque part. Une troisième arrive et perturbe l'action. Il y a troisième,
il y a mouvement. Les choses et les individus changent. Qui sommes-nous à deux
et que devenons-nous à trois ? TROIS !, une tragédie, une
comédie et un drame. TROIS !, quand la création naît du hasard...
Production : Corpuscule Danse
26-27-28 JANVIER 2006 du jeudi au samedi à 20h
matinée samedi 28 JANVIER à 14h
MISE EN SCÈNE ET CHORÉGRAPHIE Johanne Madore
DISTRIBUTION France
Geoffroy, Martine Lusignan, Isaac Savoie , Pierre-André Côté
CONCEPTION SONORE ET COMPOSITEURS Paul Hubert et Claude Fradette
Sur scène, un quatuor bigarré : une danseuse
tétraplégique, une danseuse classique, un spécialiste de danse-contact
et un artiste multidisciplinaire. Le Baiser, c'est la rencontre du
fameux tableau de Klimt et de la « danse intégrée ». Des corps soudés
les uns aux autres, multipliant bras et jambes, devenant Shiva. Une danse
fragile, troublante, fascinante comme la grâce des insectes. Un regard tendre
posé sur nos fêlures, tâtonnements, un creuset de courtes nouvelles
surréalistes inspirées de la vie d'une danseuse sur roulettes, un chant de
sirène dédié à ces corps qui rêvent toujours.
Coproduction : Théâtre Sortie de Secours &
Théâtre Teesri Duniya
31 JANVIER au 18 FÉVRIER 2006 du mardi au samedi
à 20h
TEXTE Rahul Varma
TRADUCTION Paul Lefebvre
MISE EN SCÈNE Philippe Soldevila
DISTRIBUTION Pierre Gauvreau, Shalini Lal Prasun Lala, Richard Lemire,
France Larochelle, Tova
Roy, Marie-France Tanguay, avec la chanteuse et danseuse Aparna
Sindhoor et les musiciens Amir Amiri
et Patrick Graham
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Céline Brassard
SCÉNOGRAPHIE ET ÉCLAIRAGE Christian Fontaine
COSTUMES Marie-France Larivière
CONCEPTION SONORE Amir Amiri
En décembre 1984, à Bhopal, en Inde, survenait la plus
meurtrière et la plus oubliée des catastrophes industrielles de notre histoire.
Bhopal est une œuvre troublante, située au cœur d'une rencontre, entre
ceux d'une part qui bénéficient de ce qu'on appelle « le progrès » et
ceux d'autre part qui en paient le prix.
PROPOSITION THÉÂTRALE : Bhopal met en
scène des personnages qui portent en eux tous les mécanismes humains et
socio-économiques qui permettraient, encore aujourd'hui, l'éclosion de
l'absurdité et de l'horreur liés à la manière que nous avons de vivre notre
"modernité". Redoutable, parce que la plupart de ces personnages,
bourreaux et victimes à la fois, sont les acteurs d'une tragédie pourtant
annoncée. Est-il nécessaire de rappeler que, selon certaines sources, cette
tragédie a fait entre 16 000 et 30 000 morts et plus de 500 000 blessés ?
La réponse est : oui. Avec l'appui des musiciens sur scène, le metteur en
scène Philippe Soldevila nous transporte au centre
d'un véritable « thriller social et politique » ; il nous
dépeint avec fracas une population blessée et incrédule devant l'inconcevable
réalité qui est maintenant la sienne.
Production : Omnibus
28 FÉVRIER au 25 MARS 2006 du mardi au samedi à
20h
TEXTE William Shakespeare
MAÎTRISE D'OEUVRE Jean Asselin
CONCEPTION ET DISTRIBUTION une vingtaine de concepteurs et d'interprètes tous azimuts
Dans cette Rome où la grâce n'existe pas, seule
demeure la vengeance. Titus, le héros, fait sans états d'âme pencher la balance
du côté de la tradition au mépris des valeurs humaines et du pardon. La
tragédie de Titus Andronicus, en cherchant les
limites de l'endurance humaine, entretient l'inconfort entre la pitié et la
répulsion ; et devant l'énigme insondable du mal, nous laisse déchirés
entre le désir de comprendre et la peur de savoir.
* L'AUTRE MONDE
Production : Théâtre il
va sans dire
4 au 29 AVRIL 2006 du mardi au samedi à 20h
TEXTE Antoine Laprise et Francis Monty
(Adaptation de L'Autre Monde ou les États et
Empires de la Lune de Savinien de Cyrano de
Bergerac)
MISE EN SCÈNE Antoine Laprise
DISTRIBUTION Julie Castonguay, Antoine Laprise,
Francis Monty, Vincent-Guillaume
Otis, Caroline Tanguay et 2 autres comédiens
MUSIQUE Ludovic Bonnier
DIRECTION DE PRODUCTION Guy
Côté
Première répétition. Comédiens et concepteurs sont
attablés autour du roman de Cyrano de Bergerac : L'Autre
Monde ou les États et Empires de la Lune. Comment adapter une telle
œuvre ? On lit, on improvise et le récit prend forme avec les moyens du
bord. Les objets entrent en scène, verre, papier, crayons ; on crée des
assemblages. Monty et Laprise,
grands manipulateurs, donnent vie à la matière et superposent les illusions. Il
y aura délire en la demeure !
DEUX FOIS
RIEN
Production : Nouveau
Théâtre Expérimental
16 MAI au 17 JUIN 2006 du mardi au samedi à 20h30
Conception et interprétation Alexis Martin et Daniel Brière
Alexis Martin et
Daniel Brière créeront un spectacle à partir de deux fois rien.
Tous les détails sur
www.espacelibre.qc.ca/html/prog-spectacles.html
---
Présentée au L
Corridor, 3655 St-Laurent
Du 26 avril au 14 mai
2005
Mardi au samedi à 20h
Billetterie :
(514) 525-2834
Un homme se lève un matin avec une gueule de bois. Il
a bu la veille. Trop. Ce matin pourrait ressembler à tous les matins, cependant
il y a quelque chose de différent. La différence a un corps : c’est une femme,
qui est couchée à ses côtés. Il ne la connaît pas. Ses souvenirs sont flous,
c’est le trou noir… Il lui pose des questions : Ont-ils fait l’amour? Où
se sont-ils rencontrés? Elle lui répond évasivement et se prépare à partir.
Mais alors qu’elle est sur le seuil de la porte, il éclate… Il faut absolument
qu’il la revoie et il lui fait promettre de revenir une nuit de plus. Une… non,
deux, trois, sept… neuf nuits. Le pacte est conclu. Neuf nuits, elle viendra le
retrouver.
C’est une histoire. C’est
l’histoire d’une rencontre. C’est l’histoire d’un apprivoisement mutuel. C’est
une histoire universelle. Une histoire d’amour?… Peut-être.
Né en 1956 en Roumanie, Matéi Visniec est historien et philosophe de
formation. Après ses études, il devient très actif au sein de la résistance
culturelle, il croit profondément que le théâtre et la poésie en tant qu’actes
peuvent aider à dénoncer la manipulation et le lavage des cerveaux opérés par
l’idéologie. À 31 ans, d’asile politique en nationalité française, il passe à
l’écriture en français. Une écriture fouillée, d’une précision incroyable…
Depuis, une dizaine de ses pièces sont éditées et ont fait
l’objet de nombreuses créations. Il a été à l’affiche dans une vingtaine de
pays. Montréal n’est pas en reste puisqu’il y a quelques années le théâtre Prospéro nous proposait sa pièce Du sexe de la femme comme champ de bataille… chaudement accueillie
par le public et la critique.
L’équipe du Collectif des Ours Panda vous invite à découvrir ce petit
joyau, véritable hymne à l’abandon.
Dans une atmosphère intimiste, qui n’est pas sans nous rappeler les
cafés-théâtres européens, laissez-vous tenter par cette aventure où poésie et
sensualité seront au rendez-vous.
Mise en scène : Pascal Contamine/ Assistance et
régie: Geneviève St-Antoine/ Scénographie et
costumes : Maryse Pressault-Chalifoux/
Musique : Maxime Lepage/ Éclairages: Maxime Da
Silva/ Avec : Stéphane Franche et Isabelle Lamontagne
Commentaires de Michel Handfield (27 avril, 2005)
Cette pièce est
jouée dans une petite salle intéressante de la rue St-Laurent, cachée derrière
un restaurant, et à découvrir : le L Corridor, situé sur St-Laurent au Nord de Prince-Arthur.
La pièce s’ouvre sur
un homme qui se réveille après un lendemain de veille si mémorable qu’il ne
s’en souvient plus. Et il y a une belle couchée à côté lui. Mais qui est-elle?
- « Le charme agit quand tu es saoul et que
tu récites du Beaudelaire »
- « Mais je ne connais pas Beaudelaire… »
C’était comme s’il fut dans une autre réalité
dont il ne se rappelait pas. C’est le début de la pièce. Portez-y bien
attention, car ce qui paraît parfois secondaire prendra beaucoup de sens à la
fin…
Est-on dans la
séduction ou la tromperie; la réalité ou le mirage; l’amour ou le jeu? Il ne
sait pas trop. Il croit aimer, mais il reste pudique, car l’amour physique
vient bien avant l’amour spirituel. On peut être nu, mais se mettre à nue est
une toute autre histoire! Il faut beaucoup plus de confiance pour se raconter
que pour se déshabiller. Sauf qu’elle sait en jouer comme si elle lisait en
lui, comme si elle était lui!
Mais c’est une
femme, symbole de la séduction et de l’intuition, alors cela peut paraître
normal. Ne raconte-t-on pas qu’un jour Aristote fut passionné pour Phyllis, célèbre putain athénienne, au point d’en « perdre
toute volonté propre et de se soumettre d’une façon irréfléchie aux caprices de
cette femme »! « Le sens kunique de l’histoire est le suivant :
la beauté agite son fouet au-dessus de la sagesse, le corps triomphe de la
raison; la passion rend docile l’esprit : la femme nue triomphe de
l’intellect masculin ». (1) Si Aristote a craqué, tous les hommes sont
susceptibles de craquer. L’apparence est donc à la pièce psychologique autour
d’une manipulation toute en douceur…
Sauf qu’à la fin
j’ai compris que l’on était beaucoup plus loin; que l’on était dans le sens
profond des choses, où physique et philosophie ne semblent plus ne faire qu’un
entre ici et ailleurs. Psychologie et spiritualité se rencontrent dans un
mariage philosophique, mais c’est dans le terre à
terre de la finale que le tout s’éclairera! La clef de ce mystère est au L
corridor derrière une porte close!
Note
1. Sloterdjik,
Peter, 1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois
éditeur, pp. 322-4
###
Sortie
en salles: Mercredi, 15 juin 2005
Réalisateur: Yves Desgagnés
Mettant en
vedette: Claudine Mercier, Maxime Denommée, Louise Turcot, Pierre Curzi, Martine Francke, Muriel Dutil, Ghyslain Tremblay, Jean
Leclerc, Diane Lavallée, Luc Senay, Serge Postigo, Claude Legault, Catherine Trudeau, Sylvie Léonard
et Guy A. Lepage.
Devenez SUPERSTAR
instantanément !!!! Quatre jeunes femmes
auront la chance de devenir une « Idole instantanée » grâce à l'émission de télé-réalité lancé par OMNI GLOBAL, qui transforme une
parfaite inconnue en « Etoile de la chanson ». Nous suivons tels des voyeurs,
nos quatre finalistes durant les 24 heures précédant le concours final. Ces
quatre filles ont chacune leur personnalité bien à elle et chacune d'elle
apporte couleur et saveur à cette histoire. Chaque femme, interprétée par
Claudine Mercier, vous étonnera par son caractère unique et sa performance
vocale sans pareille. Des scènes touchantes en famille, aux aventures
rocambolesques en passant par le « glamour » des grandes soirées de gala,
chacune d'entre elle aura des défis à relever, défis qui en étonneront plus
d'un.
Commentaires de Michel Handfield (12
juin, 2005)
Un bon
divertissement : intelligent, touchant et vous allez rire en même
temps. Un film plein de clin d’oeils aux
clichés! On est dans le « multiculturalisme de souche », l’expression
est de moi, car on a affaire ici à 4 candidates de souches mais de culture fort
différentes… Un haïtien montréalais est plus près de moi que certaines de ces
candidates de souches!
Le tout se passe dans
l’empire OMNI GLOBAL, véritable symbole de la convergence média. Ça me fait
penser à quelque chose depuis que j’ai vu ce film, mais je n’arrive pas à trouver
quoi! J Bref, comme toute caricature il y a
quelque chose de « vrai » derrière le dessin. Cette caricature du
Québec touche juste, mais je ne sais pas si c’est à la convergence; l’hystérie
québécoise pour les vedettes et les concours de talents; ou cette tendance à
surexposer nos « success story » (ici le
réseau OMNI GLOBAL est partout, même dans les stations de métro) pour se
montrer « Big »! On en a un et on l’impose!
Je ne serai pas surpris que l’État aille jusqu’à créer un programme de partenariat public-privé avec OMNI GLOBAL
pour pouvoir se coller à côté d’un tel succès et en tirer une certaine
visibilité! Ce pourrait être le thème « d’idole instantanée II » si jamais on fait une suite à ce film…
Mais peu importe, c’est
un bon film et la gagnante est Claudine Mercier! « Es ben bonne la
p’tite! »
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Todd
SOLONDZ
100
min. (Etats-Unis, 2004)
À 12 ans, Aviva veut à
tout prix être maman. Ses projets contrecarrés par ses parents, elle fait une
fugue, et se perd dans un monde à l'opposé du sien, moins raisonnable mais plus
fertile en opportunités. Entre une famille pro-choix
qui ne donne aucun choix et une famille pro-vie qui
tue, Aviva cherchera sont chemin. Apprécié pour sa vision décapante de la
société et son approche résolument non politiquement correcte, Solondz (Happiness, Storytelling) part encore une fois dans des abysses
controversés, à la limite de l'exercice de style. Une plongée en apnée dans une
réalité dérangeante.
Palindromes prend
l’affiche au Cinéma du Parc dès le 27 mai en version originale anglaise.
Commentaires de Michel Handfield (26
mai, 2005)
Film à sketches un peu
particulier, car Aviva « vit » diverses expériences, en fugue suite
au refus de ses parents « pro choix » de vouloir la voir poursuivre
sa grossesse comme s’il n’y avait qu’un choix : le leur! Mais fugue
mentale ou réelle, car Palindromes est une fable? Quoi qu’il en soit, elle
découvrira que le monde est plein de contradictions; qu’on est souvent à la
limite de la dissonance cognitive! Comment les ados, qui nous voient,
peuvent-ils alors juger du sérieux de nos avertissements? Comment nous
jugent-ils?
Aviva devient ici la
représentation de « la » jeune fille, plusieurs comédiennes la
représentant sous diverses formes et à des âges différents, tout en étant une
jeune fille en particulier… ce qui fait qu’on est souvent sur un fil entre la
réalité et la fable! Mais la fable n’est-elle pas une représentation symbolique
de la vie? Nous assistons ainsi à une critique cynique et décapante des idéologues
qui prétendent avoir des réponses à tout, notamment avec des pros vies qui sont
prêt à tuer et des pros choix qui refusent un choix! Car dans la vie, la morale
peut conduire à l’immoral et vice versa. Dans la vie on navigue d’ailleurs bien
plus souvent dans des zones grises que face à des choix clairs... et on ne peut
qu’essayer de faire de notre mieux. Croire qu’on a la « vérité »,
c’est probablement se mentir! C’est peut être ça l’immoralité.
Un film un brin
déroutant, passablement décapant et fort intéressant!
Hyperlien :
http://www.palindromes-movie.com/
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LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE (1)
À
l'affiche dès le 27 mai à Ex-Cenris
Caroline MARTEL (QUÉ/CAN, 2004) 65 min. narration
française avec sous-titres
Toronto International Film Festival (TIFF) – Première
mondiale
Brooklyn Underground Film Festival – Film de clôture
– PRIX DU MEILLEUR FILM EXPÉRIMENTAL
Museum of
Modern Art (MoMA) – Canadian Front
Vancouver International Film Festival (VIFF)
International Documentary FilmFestival in Amsterdam (IDFA) – Compétition premières
oeuvres
Taiwan International Documentary
Festival (TIDF) – Compétition internationale
Full Frame
Documentary Film Festival – Compétition
Tampa International Film Festival – Film de clôture
Montréal, le 4 mai 2005
– LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE, premier long-métrage
indépendant de la cinéaste CAROLINE MARTEL, arrive enfin sur les écrans
montréalais ! Fort d’une carrière internationale impressionnante et remarquée,
ce documentaire absolument unique sera présenté en première québécoise lors de
la 7e édition du Festival HTMlles le 21 mai prochain
et s’installera ensuite au Cinéma Parallèle d’Ex-Centris du 27 mai au 2 juin.
Des projections de presse auront lieu le mercredi 18 mai et le mardi 24 mai.
LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE nous dévoile l’histoire des téléphonistes – ces
travailleuses invisibles sans qui le visage du XXe siècle n’aurait jamais été
le même. Cobayes des systèmes de gestion de leur temps, ces « Voix qui
sourient » ont aussi servi de créatures glamour pour d’avant-gardistes
campagnes de relations publiques.
LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE les révèle dans un film de montage composé d’une
centaine de films produits entre 1903 et 1989 pour des
compagnies de téléphone d’Amérique. Participant de l’atmosphère, la voix de
PASCALE MONTPETIT nous accompagne dans ce voyage fait de science et de fiction.
Documentaire onirique, LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE
propose un portrait à la fois troublant et lumineux d’une société humaine à
l’âge technocratique.
CAROLINE MARTEL a fait
ses débuts professionnels en réalisation avec Dernier appel (ONF, 2001). Sur
une période de quatre ans, elle a passé près de 50 semaines en salle de montage
avec son équipe pour réaliser LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE,
film produit avec le soutien généreux du Programme d’Aide aux jeunes créateurs
de la SODEC, du Fonds canadien du film et de la vidéo indépendants et de l’Aide
au cinéma indépendant (ACIC) de l’ONF.
Commentaires de Michel Handfield (22 mai,
2005)
« La compagnie recrute des jeunes filles de
bonne mœurs et de belle apparence, car ça paraît dans la voix! »
« Les fils téléphoniques sont mieux adaptés à
la voix des filles… »
Et il y en a de
« meilleures » à nos oreilles d’aujourd’hui, car on était au début du
siècle. Au temps où les filles travaillaient avant de se marier; pas après!
C’était une autre époque, d’autres mœurs. Car faire l’histoire des
téléphonistes, c’est suivre l’histoire du XXe siècle à travers l’évolution du
travail de la téléphoniste – et de la Femme - jusqu’à l’arrivée de la
téléphonie automatique! C’est un regard sur l’évolution de l’organisation du
travail et des mœurs, vu à travers un montage de films d’archives. C’est
mesurer l’évolution sociale, mais aussi la dégradation du travail, qui demande
de plus en plus de rendement! A l’amélioration des conditions de travail (poste
de travail plus agréable, équipements plus flexibles et ergonomiques)
correspond une demande accrue et une baisse de la quantité de travail disponible.
C’est ce qui conduira à la fin de la téléphoniste de Bell, même si on n’en
parle pas directement dans ce film!
Ce film nous permet de
mesurer le chemin parcouru par les femmes sur le marché du travail, mais aussi
les préjugés face aux femmes au travail. Il est fascinant de voir que ce que l’on « appelle » des
préjugés aujourd’hui semblait relever d’une
« connaissance scientifique » et d’une « expérience
managériale » à l’époque! Comme si la science servait à justifier cette
place; l’ordre des choses! Cela m’a fait me poser la question suivante :
Fait-on la même chose avec les garçons aujourd’hui, notamment quand on
regarde le cas des garçons à l’école,
face à l’éducation et au décrochage? Un film qui va plus loin que
l’image!
Quoi qu’il en soit,
même si les femmes prennent la place des hommes sur le marché du travail, ce ne
sera que temporaire, car, pour le management, l’humain est une interférence et
un risque d’erreur à éliminer! Le robot, lui, offre l’avantage d’effectuer la
même tâche monotone sans jamais se plaindre, s’endormir, se déconcentrer et
faire d’erreur! Sauf qu’il ne consomme pas! Au temps des téléphonistes, des
caissières et des commis d’entrepôt les jeunes et les décrocheurs avaient des
emplois et pouvaient se payer une belle Camaro. L’économie roulait sur les
« capots » de roue, car elle produisait des consommateurs!
Aujourd’hui elle produit des rêves brisés et demande des subventions pour
soutenir quelques emplois précaires! On transforme les usines en centre d’achat
ou en condos et le nombre de sans abris croit sans cesse!
Ce film, c’est aussi
l’histoire de l’évolution technologique, qui ne va pas que du téléphone à
manivelle aux systèmes automatisés, car les laboratoires Bell ont fait des
découvertes qui ont été utilisés par d’autres entreprises dans d’autres
secteurs que ceux de la téléphonie. Nous leurs devons plusieurs innovations
technologiques – en télévision par exemple -
qui ont améliorées nos vies comme nous l’apprend ce film. (1) Il ne faut pas arrêter le progrès, mais il
faut peut être en penser les conséquences et trouver des moyens de les
atténuer. Malheureusement les « Bell Laboratories »
ne se sont pas penchés sur les innovations sociales.
LE FANTÔME DE L’OPÉRATRICE, un document historique qui a valeur de révélateur
de notre réalité actuelle! Un film à voir, car l’histoire des téléphonistes,
c’est aussi l’histoire du XXe siècle et de ses changements.
Notes et Hyperliens
2. Laboratoires Bell : www.bell-labs.com
Principales découvertes : www.bell-labs.com/about/history/timeline.html
Grève des téléphonistes de Bell (1980) : http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/2994.html
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À l’affiche le 13 mai à
Ex-Centris et le 20 mai au cinéma AMC Forum!
Le film sera présenté en version originale (surtout de l’arabe avec un
peu de français, d’anglais, d’hébreu et de russe) – avec sous-titres en
français à Ex-Centris et avec sous-titres en anglais au cinéma AMC Forum.
La Fiancée syrienne (Ha-kala Ha-surit) a décroché de nombreuses récompenses dans le
monde entier, dont quatre prix au FFM 2004 (le Prix du public, le FIPRESCI, le
Prix du jury œcuménique et le Grand Prix des Amériques). Le film a été réalisé par Eran
Riklis, un Juif israélien, qui a écrit le scénario en
collaboration avec Suha Arraf,
une Israélo-Palestinienne. Le film
raconte l’histoire émouvante, bien que légèrement comique, d’un mariage dans un
Moyen-Orient morcelé.
Mona va se marier, mais cette journée est teintée de
tristesse. Elle vit avec sa famille dans
un village druze situé près de la frontière syro-israélienne
sur le plateau du Golan, un ancien territoire syrien sous contrôle israélien
depuis 1967. Les Druzes (une
ramification de l’Islam qui remonte au XIe siècle)
forment une communauté très unie, mais depuis l’occupation, ces derniers sont
répartis entre l’Israël et la Syrie et se trouvent coupés les uns des autres.
Ils se saluent parfois de part et d’autre de la zone neutre d’à peine quelques
mètres qui sépare les deux pays.
Mona est fiancée à un Druze qui vit en Syrie. Cependant, une fois qu’elle aura traversé la
frontière, elle ne pourra plus jamais revenir en Israël pour visiter sa
famille.
Puisque les Druzes ne possèdent pas de tradition cinématographique, la
majeure partie de la distribution est composée d’Israélo-Palestiniens,
y compris d’une fille et de son père dans la vie réelle, Clara Khoury et Makram J. Khoury, qui interprètent Mona et
son père. Un acteur d’origine druze (Adnan Trabshi) tient le rôle du
beau-frère macho de Mona et une actrice Israélo-Palestinienne et Française (Hiam
Abbass de Satin Rouge) incarne le personnage de sa
soeur indépendante.
La préoccupation du réalisateur et coscénariste Eran
Riklis pour le conflit au Moyen-Orient se reflète souvent dans ses
films, notamment dans On a Clear Day
You Can See Damascus (1984), Cup Final (1991)
et le documentaire Borders (1999).
Le film a été tourné en Syrie sur le plateau du Golan.
La Fiancée syrienne est distribué au Québec par Atopia
et dans le reste du Canada par Mongrel Media.
Commentaires de Michel Handfield (13 mai, 2005)
Un film fort intéressant qui nous éclaire sur une situation qu’on
connaît peu : la vie en territoire occupé, où l’on est citoyen de deuxième
zone. C’est ainsi qu’en se mariant, Mona deviendra
syrienne et perdra son droit de revenir sur le plateau du Golan (en Israël)
même si elle divorce, ce même si elle est née sur ce territoire et même si sa
famille y vit. Elle n’est pas citoyenne de plein droit de la terre qui l’a vu
naître. Une dure réalité de la politique, car entre humain l’on peut compatir,
mais en tant qu’être politique… le règlement est le règlement, ce qui donne des
scènes surréalistes.
Le poids de la tradition contre la modernité, autant chez les juifs que
chez les arabes, pose donc problème : tu me traites comme les
israéliens te traitent dit le fils à son père qui lui montre peu d’affection,
car il n’est pas le bienvenu pour les sages du village, vu qu’il a épousé une
russe. Mais comment concilier les deux; modernité et « vérité » de la
tradition? Ce sont là des problèmes de plus en plus aigues dans certaines
communautés et comment elles les résoudront de l’intérieur et avec les
communautés qui les entourent influencera la paix dans ces régions, car la
tradition, notamment religieuse, devient de plus en plus un frein à la paix
plutôt qu’une source de plénitude! L’humanisme laïc doit prendre SA place, mais
ce n’est pas encore fait.
Même si j’ai pris peu de notes durant ce film, je l’ai bien apprécié,
car le scénario est très bien ficelé dans ce récit où histoire, sociopolitique
et anthropologie se mêlent. Tradition et actualité s’y confrontent! Un
excellent film ou peine et bonheur sont unis comme dans la vie. Une histoire de vie en territoire
occupé.
---
Le Survenant
A l’affiche le 22 avril partout au Québec
Présenté par Vivafilm et Les Films Vision 4 en
collaboration avec Bell
Montréal, le 23 mars
2005 - Distribué par Vivafilm et produit par Les
Films Vision 4, c'est à partir du 22 avril prochain qu'arrive sur les écrans du
Québec le très attendu film Le Survenant. Produit par Claude Veillet et Jacques Bonin, scénarisé par Diane Cailhier d'après le roman de Germaine Guèvremont (2005 est
l'année du 60e anniversaire du livre Le Survenant), et réalisé par Érik Canuel, Le Survenant met en
vedettes Jean-Nicolas Verreault,
Gilles Renaud et Anick Lemay. Nous retrouvons
également au générique une distribution des plus imposantes: François Chénier,
Catherine Trudeau, Hugolin Chevrette, Patrice Robitaille, Germain Houde, Pierre
Collin, Nicolas Canuel, Pierrette
Robitaille et Dominique Pétin, entre autres. Le
Survenant nous ramène au début du siècle dernier et nous raconte l'histoire
d'un étranger qui vient troubler la vie d'une petite communauté paysanne fermée
sur elle-même. L'homme, qui ne veut pas s'identifier, est surnommé Le
Survenant. Aventurier détaché des conventions sociales, il secoue les
certitudes et scandalise. Sa force, sa
liberté et sa verve suscitent malgré tout l'admiration, l'affection et même un
grand amour. Le Survenant s'attache au paysage et aux gens du Chenal du Moine,
mais pourra-t-il résister à l'appel de la route et du vaste monde?
Avec Le Survenant, Érik Canuel signe son quatrième
long métrage de fiction. Faisant partie de la nouvelle génération de cinéastes,
Érik Canuel a déjà su imposer sa propre signature. Surtout connu
comme réalisateur de publicités, dont plusieurs ont été primées, et de
vidéoclips, il a signé également plusieurs réalisations télévisuelles. Il se
fait remarquer au cinéma avec des longs métrages tels que Le Dernier tunnel, la
« romance comédique » Nez Rouge et le « thriller » La
Loi du cochon, ces deux derniers films ont aussi été produits par Les Films
Visions 4. Il a également reçu un prix Génie (Meilleur court métrage
documentaire) pour son documentaire IMAX Hemingway : A portrait.
Les producteurs
Claude Veillet et Jacques Bonin, de Les Films Vision
4, ont à leur actif plusieurs films et téléfilms entièrement tournés au Québec.
À leur feuille de route soulignons, entre autres Nez Rouge et La Loi du cochon
d'Érik Canuel, La
Mystérieuse mademoiselle C., L'Incomparable
mademoiselle C., ainsi que Le Dernier Souffle de Richard Ciupka.
À la production du long métrage Le Survenant, nous retrouvons également Lucie Veillet, productrice associée; Bernard Couture, directeur
photo; Normand Sarrazin, directeur artistique; et au montage image
Jean-François Bergeron. Soulignons la participation de Frédéric Back qui a
collaboré au générique du film avec ses dessins. La chanson thème du film Comme une plume au vent est écrite et
interprétée par Sylvain Cossette. La musique est composée par Michel Corriveau
et Robert Marchand. Michel Corriveau signe également celle du film, dont la
trame sonore, incluant la chanson thème, sera disponible en magasin à partir du
12 avril prochain.
Le Survenant a été
produit grâce à la participation financière de Téléfilm Canada, du Programme de
crédits d'impôt cinéma et télévision - Gestion SODEC, de la Société de
développement des entreprises culturelles - Québec (SODEC), de la Société
Radio-Canada - Télévision, du Fonds Cogeco de
développement d'émissions, du Programme de crédits d'impôt pour production
cinématographique canadienne, de Super Écran, et développé avec l'aide de
Astral Média – Le Fonds Harold Greenberg.
Commentaires de Michel Handfield (21 avril, 2005)
Le générique du
début mêle des dessins de Frédéric Bach à l’image du film dans une symbolique
qui montre que la réalité est question de perception, car le dessin est aussi
vrai que la pellicule cinématographique! Ce que nous qualifions de
« réalité » n’est que perception et elle varie d’un à l’autre selon
notre « background », nos croyances, les idéologies et les dogmes
dans lesquels nous baignons. (1) La réalité en soi est impalpable. C’est la
thématique de ce film : l’opposition des réalités! D’abord, celle du
Survenant, libérale, ouverte sur le monde et les autres cultures, qui souligne
que les interdits d’ici ne sont pas nécessairement ceux d’ailleurs! Puis la
« réalité » de la communauté où il s’est ancré pour l’hiver :
faire sienne un terre, travailler, développer pour les générations futures, se
sécuriser. Une communauté tricoté serré, car pour survivre il faut s’entraider,
se faire confiance, ce qui implique se connaître.
On y voit donc l’étranger avec suspicion. On
donne rarement notre confiance; car la confiance, ça se mérite! Et le Survenant
n’est pas qu’étranger, il est étrange! Il sait écrire, il dessine et il a des
photos de l’étranger dans son package! Il ne voit pas les choses comme nous les
voyons au Chenail du moine! C’était probablement un
marin, mais qui sait… car il est peu bavard. Ça dérange par « icitte ».
Le survenant, c’est
l’histoire du choc des cultures et des valeurs, des façons de voir le monde. Ce
sont de gens qui ont des réalités et des rêves différents. Ils vivent ensemble,
mais dans des mondes parallèles qui ne se rejoignent pas toujours. L’action a
beau se passer au début du siècle, l’histoire est universelle, comme Zola, car
c’est une histoire de valeurs. Le milieu (agricole) ou le lieu (le Chenail du moine) ne sont qu’accessoires (sauf pour la
beauté cinématographique et le respect du roman), car cela se passe davantage
au plan social et psychologique. Le Survenant eut pu être un personnage éclaté
du Plateau qui arrive dans un petit village isolé et très fermé autour de ses
valeurs traditionnelles s’il fut écrit aujourd’hui!
Mais attention, même si l’on baigne dans un
milieu conservateur, au fond de soi l’on peut être libéral. Il ne faut qu’un
contact, une étincelle, pour le découvrir, car c’est latent. Cette différence
du Survenant par rapport au milieu où il niche en fait un révélateur qui force
les gens à se découvrir. C’est le cas du plus jeune des Provencal,
qui se met à rêver de voyages à écouter le Survenant. C’est aussi le cas d’Angélina qui prend de l’assurance à son contact. Elle n’est
plus qu’un bon partie à cause de la terre de son père; elle est une femme aux
yeux du Survenant, ce qui fait qu’elle le devient et force les autres à la voir
autrement… Est-ce triste? Tout dépend du regard que l’on porte sur ce
film.
Car il est vrai que
le Survenant, homme dépareillé comme on disait dans le temps, est aussi un
homme libre qui ne prend pas d’attache. Un tel homme, attaché, serait même
malheureux dans ce monde où l’on n’aime
pas trop ce qui sort du moule. Il est à l’opposé de cette vie que d’autres
chérissent (nomade versus sédentaire;
libéral versus conservateur), car ce monde est autre. Mais ce monde
découvre aussi un autre monde à travers lui, ce qui fera qu’il ne sera plus
jamais pareil. J’ai même ouie dire qu’on en parle encore au Chenal du moine!
***
Le Survenant, c’est
la rencontre entre plusieurs mondes : celui de l’errance (du voyage et de
l’aventure dirions nous aujourd’hui)
versus celui de l’enracinement et celui
de l’acceptation des différences (libéral) versus celui des traditions
(conservateur); mais incarné de façon très typé dans les personnages, car dans
les fait il peut y avoir des voyageurs très conservateurs (qui voudraient
rendre les autres à leur image tels les colonisateurs) versus des libéraux
enracinés qui voudraient changer le monde à partir de leur propre communauté
(pensons à certaines communes autogestionnaires) ou de leur ordinateur (cyber
citoyenneté et cyber révolution)! Un éloge de la différence dans laquelle
chacun s’y retrouvera un peu, car on est tous plus ou moins libéral ou
conservateur, plus ou moins nomade ou voyageur. Ainsi, l’on peut tous
s’identifier au Survenant et aux autres personnages du Chenal du moine, car ce
sont des idéaux types qui représentent différentes facettes de chacun de nous à
des degrés divers! Un plaidoyer pour le respect de tous! Un film contemporain,
même si cela se passe il y a près d’un siècle, car ces oppositions existent
toujours comme si elles étaient inscrites dans nos gènes. La question n’est
donc pas à la veille d’être résolue. Le Survenant est en nous pour longtemps
encore et c’est probablement de lui que nous vient ce rire intérieur que nous
avons parfois.
Note
1. Voir « Idéologie » dans le
Dictionnaire Societas Criticus : www.netrover.com/~stratji/dictio.htm
Hyperliens
Sur Germaine Guèvremont :
http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurG/guevre_g/guevrem.html
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/615.html
Résumé du roman :
http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurG/guevre_g/surve_gg.html
Sainte-Anne de Sorel :
http://www.mrc-bas-richelieu.qc.ca/v_stanne.html
---
Sortie: 22 avril 2005
Réalisatrice: REBECCA MILLER
Mettant
en vedette: DANIEL
DAY LEWIS, CAMILLA BELLE, CATHERINE KEENER, BEAU BRIDGES, PAUL DANO
Jack (Daniel
Day-Lewis) lives on the site of his abandoned island commune with his
16-year-old daughter Rose (Camilla Belle). Jack has sheltered Rose from the
influences of the outside world, but now Rose's emerging womanhood poses
troubling questions about the days ahead. A man who has lived a life motivated
by environmentalism and other altruistic causes, Jack now rages at those who do
not share his concerns, like developer Marty Rance
(Beau Bridges), who is building a housing tract on the edge of his property.
When Jack invites his girlfriend Kathleen (Catherine Keener) and her sons
Rodney (Ryan McDonald) and Thaddius (Paul Dano) to live with them, Rose feels betrayed and the
situation quickly becomes precarious. Rose acts out wildly, creating chaos. As
everything flies out of control, Jack finds himself trapped in an impossible
place and is forced to take action.
Commentaires
de Michel Handfield (23
mars, 2005/21 avril, 2005)
Ce film se passe en 1986 dans un milieu fort
particulier : un père et sa fille adolescente vivent dans une maison
végétale, construite dans le sol et énergétiquement autonome (éolienne), le
tout dans un lieu magnifique. Un milieu de rêve pour une vacance, mais pour une
vie?
Ce mode de vie vient d’une expérimentation que l’on
comprendra plus tard, car elle fait référence aux communes des années 70. Mais
Jack n’a pas décroché et s’est plutôt radicalisé : l’environnement comme
religion; l’idéologie verte radicale! Même si Jack a raison quand il veut
protéger les marais de l’île (1), il ne peut le faire seul ni de la façon dont
il s’y prend. Mais cela s’explique par son isolement tout comme son isolement
s’explique par son radicalisme. Il est piégé par son image et ses croyances.
Cet isolement est
aussi pesant pour une adolescente dont les sens sont en éveil et qui ne connais
à peu près pas les règles de la vie avec d’autres. Il y a une forme
d’ethnocentrisme qui atteindra un certain paroxysme quand elle sera confrontée
à l’arrivée de la blonde de son père et de ses deux fils, car sa blonde était à
l’extérieur de l’île. Cela causera bien des problèmes et des remises en
question. Comme l’un des protagonistes
le dit dans le film : « Inocent
people are just dangerous »
(2) Surtout quand cette innocence est causée par une idéologie qui l’isolait en
même temps, car elle fut élevée selon des principes écologiques radicaux. Il
n’y a pas de télé par exemple, alors que dans les fait il y toute une
différence entre sélectionner ce que l’on regarde à la télé et en faire une
abstraction totale. L’idéologie est une vérité qui efface tout le reste de la
vie, tout équilibre, et qui mène souvent à une forme de radicalisme dur à vivre
en société. (3) On le voit bien ici.
Un film intéressant dans les caractères des personnages, les
effets pervers d’une idéologie et la beauté des paysages de l’Ile du Prince
Édouard, même si cela se passe sur la côte Est des Etats-Unis selon le
scénario.
Notes
1. « The terrain of environmental
conflicts : Local wetland watchers and a national movement organization »,
in GOULD, Kenneth A., SCHNAIBERG, Allan, & WEINBERG, Adam S., 1996, Local
Environmental Struggles, U.S.A.: Cambridge University Press.
2. Mais
si j’ai noté la phrase je n’ai pas noté de quel personnage elle était.
3. D’où
l’isolement et/ou le sectarisme de certains membres de groupes idéologiques ou
religieux, car ils vivent mieux seul ou repliés sur leur communautés qu’en
société. Ce n’est pas un hasard si certains membres de sectes religieuses
coupent tous contacts avec leurs familles et leurs anciens amis. Cela fait
partie de leur processus sectaire.
Hyperliens
Sur
le film
Maisons
écologiques
http://www.econovateur.com/rubriques/anticiper/habitat0503.shtml
(voir la maison taupinière)
http://www.undergroundhousing.com
http://www.bbc.co.uk/wiltshire/villages/nettleton_underground_house.shtml
Île
du Prince-Édouard
---
112’,
35MM, COULEUR, V.O. S.-T.F.
Kamal et Najat travaillent tous les deux à l’aéroport. Follement
amoureux, ils fondent ensemble de grands projets d’avenir. Malheureusement, le
passé d’ancien étudiant marxiste-léniniste rattrape Kamal. Commence alors une
longue descente aux enfers : enlèvement, interrogatoires, tortures. Kamal
refuse de charger ses camarades en contrepartie de la clémence des juges.
Étalon d’Argent de Yennenga, FESPACO 2005
Commentaires de Michel Handfield (17 avril, 2005)
Om est en 1975 à
Casablanca, Maroc. On se sent en sécurité, confiant, mais en réalité on est
épié… C’est ça le Pouvoir : diffus, invisible, mais présent et efficace!
Pendant que Kamal et
Najat, amoureux, rêvent à l’avenir, la Police du
régime fait son travail de sape : enlèvement, interrogatoires, tortures…
On constate la
disparition de certaines connaissances; on est épié. Le Pouvoir guette. Puis on
se fait enlever devant les siens, à la maison ou au travail. L’insécurité
s’installe dans l’entourage, la communauté. Mieux vaut ne plus parler à
certains, ne plus être vu avec eux même si c’était des amis de toujours…car des
délateurs peuvent nous voir. La méfiance s’installe, insidieuse, et brise les
solidarités. Diviser pour régner.
Pourquoi tous ces
enlèvements et cette torture? Pour avoir
fait de la politique! Pour avoir eu des amitiés interethniques!
Un film lourd, mais
intéressant de significations, car il nous rappelle ce que signifie le mot LIBERTÉ
et que des gens se battent pour elle! Que dans certains pays « se battre
pour la démocratie et la liberté, vouloir tout chambarder, c’est pire que de
tuer ou de voler! » comme le dit quelqu’un dans le film. Ça fait
réfléchir. Surtout qu’ici on connaît l’effet inverse : la désaffection des
gens pour la chose publique et politique. (1)
Fait à
souligner : il s’agissait ici de Marxistes Léninistes (groupe du 23
mars et Ilal Aman) qui combattaient
le Pouvoir en place et l’hégémonie « Américaine ». L’ennemi c’était
les USA et les despotes qu’elle maintenait en place dans les pays amis! Le
communiste est tombé et suite à sa chute l’on a dénoncé les crimes qu’il a
commis. Cependant les combattants antiaméricains sont restés, mais ils ont
troqué Marx et Mao pour Dieu. Ils ont remplacé la révolution communiste par la
révolution islamiste! (2) On pouvait toujours débattre de ce qu’avait dit Marx,
Mao ou Lénine, mais il est difficile de débattre de la volonté de Dieu. (3) Le
radicalisme ne pouvait que s’ensuivre…
La chute du
communisme, perçue comme une victoire du capitalisme états-unien fut peut être
une erreur stratégique. Devrait on ressusciter Marx, car il est plus facile de
faire des compromis avec lui qu’avec Dieu!
Notes :
1. La suite de ce paragraphe ayant pris une
tournure inattendue vous la trouverez en éditorial sous le titre « La
chambre noire : éclairante! »
2. A ce
sujet voir l’article de Stephen Smith sur le Maroc (pp. 103-105) dans
Collectif, 2004, L’État du monde 2005, Québec : La
Découverte/Boréal, (www.editionsladecouverte.fr et http://www.editionsboreal.qc.ca)
3. Attention, le fanatisme et le radicalisme
religieux n’est pas qu’islamiste; il peut être de toutes religions et de toutes
sectes, même dans les pays les plus développés.
Hyperliens :
L'opposant Abraham Serfaty
de retour au Maroc :
http://www.asyl.net/Magazin/Docs/Docs05/L4137mar.htm
A la
mémoire… :
http://www.ifrance.com/saidamenebhi/accueil.htm
MAROC : La pratique de l'emprisonnement politique doit cesser
http://web.amnesty.org/library/Index/FRAMDE290011994?open&of=FRA-394
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(ANATOMIE DE L’ENFER)
ANATOMY OF HELL
(ANATOMIE DE L’ENFER) prend l’affiche au Cinéma du
Parc dès le 15 avril en version originale française avec sous-titres anglais
pour une semaine.
ANATOMY OF HELL
(ANATOMIE DE L’ENFER) est l'adaptation filmée de Pornocratie, un roman de Catherine Breillat
paru en 2002 aux éditions Denoel. Le film aborde ses
thèmes fétiches : la discordance entre sexes opposés et le dégoût suscité par
le corps féminin. Il y a la Femme (Amira Casar) et il y a l'Homme (Rocco Siffredi). Lui n'aime pas les femmes et elle va le payer
pour regarder, durant quatre nuits, là où elle n'est pas regardable, dans les
profondeurs du sexe, bien sûr, mais aussi bien au-delà. Cette œuvre à la poésie
mythique renvoie à l'instauration des tabous d'impureté qui pèsent sur la
femme.
***
Dans ces lieux où on se côtoie sans se rencontrer, où la techno gère la
pulsion des corps, ils dansent, ils se balancent, ils se fondent dans cette
hydre primordiale faite du corps des hommes.
Dans l’abrupt désir de l’autre, ils sont des hommes entre eux, qui se
suffisent.
Elle est la Fille. Belle à couper
le souffle, elle est laissée pour compte.
Dans les toilettes, elle se
coupe les veines avec une lame de rasoir. Deux fins traits parallèles et qui ne
se rejoignent que dans le sang qui sourd. Et c’est ainsi qu’ils se rencontrent.
Lui qui n’aime pas les femmes, elle le paiera pour la regarder dit-elle
:
-
Par là où elle n’est pas regardable.
-Ce sera cher, dit-il.
-Je vous paierai.
Quatre nuits. Dans une maison de nulle part, juchée en
haut de la falaise et dans laquelle on entre par un perron à quatre colonnes.
Quatre nuits pour se confronter, elle à lui.
Car c’est du regard des hommes qu’est constituée
l’obscénité des femmes.
Quatre nuits pour affronter l’indicible, pour explorer
l’immontrable : ce qui est secret.
Comme dans l’Hébreu de la Genèse où « secret » se dit
comme «nudité», littéralement : ce qu’on ne doit pas voir.
Parce que la nudité des corps perce la nudité des
âmes, elle révèle la conscience. L’intime est l’interdit par excellence : qui
vous laisse INTERDIT.
Source : www.anatomydelenfer.com
Commentaires de Michel Handfield (14 avril, 2005)
Catherine Breillat, un nom qui dérange certains,
inconnu pour d’autres mais qui a ses fidèles! Pour ma part, c’est mon
deuxième Breillat en peu de temps, l’autre ayant été
« SEX IS COMEDY » en décembre 2004. J’apprécie ce genre
toujours sur le fil; à la fois « fucké », à
la marge et lucide!
On est ici dans le
direct et le cru au niveau de l’image, mais dans la philosophie au niveau du
discours. Le sujet : le désir! Le désir d’être vu chez la femme, le
désir physique qui monte chez l’homme,
car si le mot est le même, la signification et le geste sont
différents pour les deux sexes. Mais dans les faits on sait très bien à
quoi s’attendre nous dit elle, même si l’on joue tous sur la ligne je sais/je
ne sais pas!
On est dans le
discours philosophique ici, car la Femme (1) intellectualise l’amour et la
sexualité, les approches et les différences culturelles par rapport au sexe.
Par exemple elle tient un discours anthropologique et historique sur la
question du sang menstruel tout en en faisant une tisane qu’ils boiront pour
exorciser la mythologie entourant ce sang particulier, car il ne vient d’aucune
blessure apparente…! Le marquis de Sade n’aurait pas renié, lui qui décrivait
le sexe et parlait philosophie en même temps, ce qui est trop souvent oublié du
marquis au profit de son seul sensationnalisme qui fait vendre! (2)
Lui parle peu.
Cependant ses observations, plus terre à terre, n’en sont pas moins intéressantes.
Ainsi, dit-il, les gens boivent tout simplement parce qu’ils n’ont aucune
communication. Et vlan!
Tout au long de ce
film on est dans les discours sur les relations Amour/Haine et Sexe/Domination (violence) d’un point de vue
philosophique féminin. Si l’homme veut dominer la femme, serait-ce parce
que l’homme a besoin de se rassurer? On
est ici face à un Marquis de Sade féminin, où corps, sexe, émotions (c’est
la porno féminine) et discours philosophique se côtoient dans un langage
littéraire sur images sexuées! Bref, un porno philosophique intéressant et
cultivant à la fois, car le discours dépasse souvent l’image! Pour une
expérience différente de la philosophie, car les philosophe aussi ont une vie
sexuelle et elle peut être tout aussi tourmentée que leurs modes de
pensée!
Notes :
1. Elle
n’a d’ailleurs pas de nom ou de prénom dans le générique du film. On la nomme
La Femme (The Girl) et lui l’Homme (The Guy), car elle représente l’Esprit féminin et lui
l’Esprit masculin de cette étude philosophique.
2. Sous l’entrée « Naturel (Droit ou
loi) » du Dictionnaire Societas Criticus nous avons d’ailleurs écrit
ce qui suis du Marquis de Sade :
« Je ne sais pas si Sade croyait réellement
que l’Homme devait suivre la nature et n’avoir aucune morale, tant économique
que de vie, ou s’il voulait tout simplement provoquer la réflexion, en montrant
l’hypocrisie de la société bien pensante, mais il a bien réussit! S’il fut mis
à l’index sous prétexte de lubricité, il était philosophiquement et politiquement
beaucoup plus dangereux pour le Pouvoir et les dominants. »
Hyperliens :
Site officiel du film :
Entretiens avec Catherine Breillat :
http://www.cadrage.net/entretiens/Breillat/catherine.html
Fiche sur Catherine Breillat :
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne.html?cpersonne=8495
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Premier long métrage de Ismaël Ferroukhi
À l’affiche à Ex-Centris dès le vendredi 8 avril
Alors qu’il s’apprête à
passer ses examens, Réda, fils d’immigrés marocains,
se voit contraint d’accompagner son père en pèlerinage à La Mecque. Mais, pour
le vieil homme, le voyage ne peut se faire qu’en voiture... Peu habitués à se
côtoyer 24h sur 24, père et fils s’avèrent incapables d’établir le dialogue. Et
plutôt que de chercher à se comprendre, chacun manifeste hostilité et rancœur
envers l’autre. Il leur faudra parcourir 5000 kilomètres et traverser l’Europe
et le Moyen Orient pour, enfin, réussir à se parler...
Commentaires de Michel Handfield (5 avril, 2005)
Choc des cultures et
de génération : le père est maghrébin, le fils français! La communication
passe peu entre eux. Ils ne se connaissent pas, séparé par leur culture, même
s’ils ont les mêmes racines et vivent sous le même toit! Car le fils est né en
France… alors que le père venait d’ailleurs. Étrangers, ils se découvriront peu
à peu au cours de ce voyage…
Ce thème du manque
communication père/fils est-il une tendance actuelle? Pensons aux Invasions
barbares, La vie avec mon père, Aime ton père (Avec Depardieu père et fils)
et Père et fils (avec Philippe Noiret) sorti au cours des derniers mois.
Somme nous dans un post féministe - les femmes se sont parlés, il est
temps que les hommes le fassent – ce qui nous donne un nouveau cinéma de gars
basé sur leurs émotions?
S’ils se découvrent,
ils découvrent aussi d’autres mondes, car ce film est un « road movie » euro arabe qui part d’Aix-en-Provence
(France) pour se rendre à la Mecque (Arabie Saoudite) en auto. On traverse
l’Europe et une partie du Moyen-Orient avec eux. Même si c’est très rapide, le
temps d’un film, cela donne le goût de voyager…
C’est aussi
l’occasion d’échanges courts, mais significatifs, sur la politique et la vie,
comme le père qui dit au fils « Un jour c’est la dictature, un jour
la démocratie, car ici le pouvoir est au dollars et rien ne change
vraiment! » (1) Ou encore, quand le
fils reproche au père de ne pas savoir lire – en fait il lit le Coran en arabe,
mais pas le français – son père lui répond
«Tu ne sais pas lire la vie » (1); une façon de lui souligner son manque d’expériences.
Bref un film
touchant sur le rapprochement père/fils et, plus symboliquement, sur le
rapprochement des cultures dans cette Europe Unie et élargie, mais aussi avec
ses voisins extra européens, comme le Moyen-Orient, qui sont à un jet de pierre
de l’Europe et qui ne peuvent s’ignorer!
Note :
1. Citation approximative prise en note lors du
visionnement de presse.
Hyperliens :
Sur « Le grand voyage » : http://www.trigon-film.ch/fr/showfilm.php?filmid=172
Union Européenne : www.europa.eu.int
Institut du monde Arabe : www.imarabe.org
Et sur L’Arabie Saoudite : http://www.imarabe.org/perm/mondearabe/pays/docs/arabie-saoudite.html
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SIN CITY / UNE HISTOIRE DE SIN CITY
Sortie en salles: 1 avril 2005
Réalisateur: ROBERT RODRIGUEZ
Mettant en vedette: BRUCE WILLIS, BENICIO DE
TORO, CLIVE OWEN, ELIJAH WOOD, ROSARIO DAWSON
Sin City est une
ville violente où la police est corrompue et les rues meurtrières. Ce film nous montre trois histoires :
l'histoire centrale est celle de Marv, un bagarreur
des rues impossible à tuer, qui cherchera à se venger après qu'une superbe
femme avec laquelle il a passé une nuit est tuée alors qu'elle dormait à se
côtés.
Commentaires de Michel Handfield (1 avril 2005)
La première chose
qui frappe dans ce film, c’est l’image: le relief et la touche de couleur dans
le noir et blanc. Par exemple tout est en noir et blanc, sauf les yeux bleus de
la fille, le visage de tel personnage, le sanguinolent! C’est d’un saisissant,
gracieuseté d’une firme québécoise : Hybride (www.hybride.com).
Quant au film, il
est tiré d’une bande dessinée de Frank Miller, et c’est un genre en soi. Il
nous offre trois histoires cyniques sur le Pouvoir, le crime et la corruption
dans une grande métropole inventée. Une fable violente et sexuée, qui donne un
regard acidulé sur la réalité. On n’est pas dans le politiquement correct, ni
dans la réalité. On est dans une cité inventé, le noir de la nuit, le noir de
leur vie! (1)
Exploite-t-on les
préjugés du genre (le bon, le dur, la catin, la pute) ou est-ce plutôt une
dénonciation des préjugés en les poussant à l’extrême, d’autant plus que ces
femmes ne sont pas que catins, mais aussi des batailleuses : ils règlent
leurs compte aux gars qui ne font pas leur affaire… Des discussions possibles!
Cependant, comme ce
n’est pas une BD que je connais, je peux difficilement aller plus loin, car
j’ai peu de référents culturels pour ce type de film. Mais il ne faut pas oublier que même si on
est dans la BD et le fantastique noir, les auteurs vivent dans une société (les
Etats-Unis) ayant ses préjugés et ses mythes, comme celui du justicier seul
face au système (John Hartigan le dernier
policier honnête de Sin City) à la fois
récurent d’une filmographie hollywoodienne et d’un inconscient collectif
États-uniens, méfiant face à une machine gouvernementale perçue comme
contrôlante, interventionniste et possiblement corrompue!
Pour amateur de BD
« hard core » et de cynisme. En prime, un traitement de l’image
exceptionnel. Mais attention ce n’est pas pour tous.
Note :
1. Dans les notes de presse il est écrit :
« There are no superheroes
in Sin City. Just though-guys,
hard cases, guns, girls, lovers and losers trying to make it through the dark,
dark night. »
Hyperliens :
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Débuteront en grand le jeudi 14 avril prochain
(Suivi du communiqué et de la liste des lauréats)
www.vuesdafrique.org / (514)
990-3201
6 avril, 2005
J’ai assisté aujourd’hui à la
conférence de presse de « Vues d’Afrique » pour annoncer l’événement
et sa programmation. L’événement est sous le parainage
de Dominique Payette et de Widemir
Normil, dont je résume l’essentiel ici bas.
Comme l’a dit Dominique Payette, qui a fait une série d’émissions sur l’Afrique à
la radio de Radio-Canada, l’Afrique c’est un continent, 52 pays, où une
personne sur deux à moins de 18 ans.Un continent qui
a des forces, des faiblesses et des rêves. Un continent qui ne correspond pas à
l’idée que nous en avons. C’est un peu comme si l’image du Canada à l’étranger
ne serait que nos orignaux, le scandale des commandites et les conditions
misérables de vie de certaines communautés autochtones du Nord! Ce serait
réducteur. C’est la vision que l’on a de l’Afrique. Il faut que notre regard
sur eux change et c’est à ça que sert un festival comme celui-ci. A apprendre
et à découvrir l’autre.
Pour Widemir Normil,
comédien et collaborateur à « C’est dans l’air » à la télé de
radio Canada, ce festival est une fête avec des gens qui racontent des moments
de vie, des contes et une vision de l’Afrique, car ce Festival nous présente
autant des fictions que des documentaires. C’est l’Afrique vu par l’Afrique qui
nous sera présentée dans le cadre de ce Festival!
Naturellement nous avons eu droit à un court montage qui nous a semblé
fort prometeur. Les extraits présentés me touchaient.
Pourquoi? Parce que le cinéma africain touche à l’universel ou parce que
Montréal étant une ville
multiculturelle, c’est nous qui touchons l’universel? Je n’ai pas de réponse,
mais j’ai le goût d’aller voir quelques projections. Peut être y trouverai-je
une réponse!
Pour la liste des films et leurs descriptions, voir : www.vuesdafrique.org/commun/menu_gauche/movielist.php
Communiqué
Montréal, le mercredi
30 mars 2005 – Vues
d’Afrique est heureux d’annoncer que la soirée inaugurale des 21èmes Journées du
cinéma africain et créole se déroulera le jeudi 14 avril prochain à
Montréal avec la projection de 2 films, Pourquoi? de
Sokhna Amar et Massaï,
les guerriers de la pluie de Pascal Plisson. Pour
souligner cette soirée d’ouverture officielle, qui aura lieu à 19 h au Cinéma
Impérial (Centre Sandra & Léo Kolber, Salle Lucie
et André Chagnon), Vues d’Afrique reçoit le
chanteur King Mensah, étoile montante de la musique togolaise, et présentera un avant-goût de
la mode contemporaine sénégalaise par un défilé. C’est donc sous le signe de la
fête que cette 21ème édition du festival donnera son coup d’envoi.
Le cinéma sénégalais fera l’objet d’un hommage lors de ces 21èms
Journées du cinéma africain et créole. Pourquoi ?, court métrage
de la jeune cinéaste sénégalaise Sokhna Amar ouvrira cette 21ème édition. Son
court-métrage abonde avec une extrême sensibilité sur la question du viol. Ce
thème, et plus particulièrement le viol utilisé comme arme de guerre en
Afrique, se retrouvera, cette année, dans de nombreux films présentés au cours
du Festival.
Inspiré de la mythologie, Massaï, les guerriers de la
pluie de Pascal Plisson, raconte une histoire
universelle tout en nous faisant voyager au cœur d’une culture isolée du reste
du monde. Interprétés par d’authentiques guerriers Massaï originaires du Massaï
Mara (Sud Kenya), les dix héros du film sont dix
messagers qui nous rendent soudain plus proche d’un monde bien ignoré. Dans cette quête mouvementée à travers les plaines du
Kenya, les jeunes guerriers apprendront le sens de l'amitié et du courage.
La présentation de ce film s’inscrit dans la
mouvance actuelle en avant de la diversité culturelle et de la défense des
minorités.
Massaï, les guerriers de la pluie est distribué au Canada par TVA Films.
Sa sortie en salles est prévue à Montréal le 29 avril.
L’entrée à cette soirée d’ouverture sera
gratuite sur présentation de la carte de membre de Vues d’Afrique 2005.
Les personnes désirant se procurer une carte de membre 2005 doivent remplir le
formulaire d’adhésion disponible sur le programme officiel des 21èmes
Journées du cinéma africain et créole ou sur le site internet : www.vuesdafrique.org
La date limite pour retourner le formulaire est le lundi 11 avril.
Les 21èmes Journées
du cinéma africain et créole se déroulent à Montréal du 14 au 24 avril 2005 au Cinéma ONF (1564
rue Saint-Denis) et au Cinéma Beaubien (2396 rue Beaubien Est).
***
Les lauréats de la 21e édition des Journées du cinéma
africain et créole
Montréal, le
dimanche 24 avril 2005 – Les Journées du cinéma africain et créole sont fières d’annoncer les lauréats de leur 21e
édition.
PANORAMA DU Cinéma
Africain et créole : fiction
Le Prix de la
communication interculturelle long métrage remis par Radio Canada Télévision
est décerné à L’ENFANT ENDORMI de Yasmine
Kassari (Maroc)
Le jury a attribué
une mention spéciale au film LES SUSPECTS de Kamal Dehane
(Algérie) et souligne par un coup de cœur le film BIGUINE de Guy Deslauriers
(Martinique)
Le Prix de la
communication interculturelle court métrage remis par Radio Canada Télévision
est décerné à RENCONTRE EN LIGNE de Adama Roamba (Burkina Faso)
Le jury a attribué
une mention spéciale à SAFI, LA PETITE MÈRE de Raso Ganemtore (Burkina Faso)
Le Prix Images de
Femmes Micheline Vaillancourt remis par le CIRTEF et le magazine AMINA est
décerné à LA NUIT DE LA VÉRITÉ de Fanta Régina Nacro (Burkina Faso)
Le jury Panorama du
cinéma africain et créole fiction était composé de Marcel Beaulieu, Wladimir Jeanty, Renée Roy et
Yves Rousseau.
***
PANORAMA DU CINÉMA
AFRICAIN ET CRÉOLE : DOCUMENTAIRES
Le Prix de la communication interculturelle
documentaire offert par TV5 est décerné à LE MALENTENDU COLONIAL de Jean-Marie Teno
(Cameroun)
Le Prix Images de
Femmes offert par OXFAM Québec et le magazine AMINA est décerné à LE PLAfonD DE VERRE de Yamina Benguigui (Algérie)
Le jury a attribué une mention spéciale à DES
VIES EN RÉPARATION de Ndeye Thiam
Daquo (Sénégal) et à UN AMOUR PENDANT LA GUERRE de Oswalde Lewatt-Hallade (Cameroun)
Le jury Panorama du
cinéma africain et créole documentaires était composé de Isabelle Hachette,
Marie-Noëlle Houé, Mahalia Verna
et Pierre Wilson.
***
REGARD DU MONDE SUR
L’AFRIQUE ET LES PAYS CRÉOLES
Le Prix Vues d’Afrique est décerné à VIEUX
CROCO, PETIT POUSSIN de Philippe Dutilleul (Belgique)
Le jury a attribué
une mention spéciale à DJOUROU, UNE CORDE À TON COU de Olivier Zuchuat (Suisse) et QUAND L’AFRIQUE SE RACONTERA de
Christine Carrière (France)
Le jury Regard du
Monde était composé de Eric Bernard, Khadija Darid, Nosrat Haouari
et Erwan Massiot.
***
REGARD D’ICI
Le Prix ONF du
meilleur film canadien est décerné ex-aequo à MARABOUTAGE de Louis Cyr et HÔTEL SAUDADE de Cameron Bailey
La Bourse spéciale à
la meilleure production indépendante offerte par l’ONF est décernée à ces deux
films.
Le jury a attribué
une mention spéciale à LE PRIX DE LA PAIX de Paul Cowan
et STORY OF A BEAUTIFUL COUNTRY de Khala Matabane
Le jury Regard d’ici
était composé de Bachir Bensaddek,
Lisa Ndejuru, Pierre Pageau et Marc Thibodeau.
Les 22èmes
Journées du cinéma africain et créole se tiendront à Montréal du 20 au 30 avril
2006. À l’année prochaine!
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4
FEMMES SERONT HONORÉES AU GALA FCTNM
2005
ANIMÉ PAR
KARINE VANASSE
Montréal, 4 avril
2005 - Femmes du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias (FCTNM) rendra
hommage à 4 femmes remarquables à l’occasion de son 7e gala annuel qui se
tiendra le jeudi 21 avril au Centre Mont-Royal. Ce gala, qui permet de célébrer
l’apport des femmes à l’industrie cinématographique, télévisuelle et des
nouveaux médias, sera animé par la comédienne Karine Vanasse.
Cette année, le gala
honore Mesdames Janette Bertrand, France Castel, Michèle Cournoyer
et Nicole Robert.
Janette Bertrand a
profondément marqué le paysage télévisuel du Québec au cours de sa longue et
fructueuse carrière d’auteure, de comédienne et d’animatrice. Cette grande communicatrice, qui a également
été journaliste de la presse écrite, avait commencé sa carrière comme scripteure et animatrice à la radio. Parmi ses nombreuses
réalisations, rappelons Quelle famille, Janette veut savoir, Parler pour
parler, Avec un grand A. Des prix prestigieux ont couronné ses dramatiques et
l’ensemble de son œuvre.
Comédienne très
appréciée du public, France Castel fait carrière tant au cinéma et à la
télévision qu’au théâtre. Au grand
écran, où elle a participé à près de vingt-cinq films, on peut rappeler ses
prestations dans le tout récent La Lune viendra d’elle-même de Marie-Jan Seille, dans Karmina 1
et II de Gabriel Pelletier, Le Vent du Wyoming d’André Forcier. Au petit écran, on l’a vue dans une trentaine
de productions dont Les Super mamies et elle coanime la quotidienne Deux filles le matin.
Michèle Cournoyer mène de front des activités reliées aux arts
visuels et au cinéma. Elle a touché à
plusieurs métiers du domaine cinématographique : costumière, décoratrice, scénariste et
directrice artistique. Son talent de cinéaste expérimentale a été salué tant au
pays qu’à l’étranger. Ses films d’animation, qu’on pense entre autres à
Accordéon, Le Chapeau, Une artiste, La Basse-cour, ont été sélectionnés et
primés dans de très nombreux festivals à travers le monde.
Nicole Robert
travaille depuis vingt-cinq ans dans l’industrie cinématographique. Après ses
débuts en cinéma d’animation, elle
s’associe à Rock Demers et produit les deux premiers « Contes pour tous » dont
La Guerre des tuques d’André Melançon. Elle a produit près d’une vingtaine de films
parmi lesquels Québec-Montréal de Ricardo Trogi, Les Aimants d’Yves Pelletier. On lui doit aussi, en association avec Cirrus
Communication, la production de la télésérie La Vie, la vie.
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