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Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

         

www.homestead.com/societascriticus

 

Vol.  7 no. 3

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

Nos éditos! 

 

Addendum sur la Gouverneure générale!

Act of God!?

Sur la Gouverneure générale!

Gouverner, rien de plus simple!

Quand religion et politique s’emmêlent!

Un été pour tous!

           

Essai : Être cinéaste ou romancier… (Ou trois scénarios hyperréalistes!)

 

Le Journal/Fil de presse  :  Sommet du G8 et aide internationale :

Le Canada ne s’engage pas à atteindre l’objectif de 0,7%;

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Un autre jalon pour sortir de l’enfermement idéologique! (Commentaires autour du livre de Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale)

 

Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent! (Ou commentaires autour du livre de Yakov M Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme)

 

L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la Peltrie pionnière du Nouveau Monde

 

Nouveaux livres reçus :  Attali, Jacques, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard (Documents); : Assouline, Pierre, 2005, LUTETIA, France : Gallimard nrf; Hajji, Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane, France : Plon.

 

Spectacles/Arts/Musiques : aKido, invité par Michel Cusson à collaborer à la musique du spectacle «ERA – Intersection of Times» du Shanghai World Circus en Chine; aKido – PLAYTIME (Un premier mini-album disponible dès le 23 août 2005); Festival International de Jazz de Montréal;

 

Théâtre : 2005-2006 CHEZ DUCEPPE… SURPRISES;

 

Les Films

 

La rue zone interdite

SALVADOR ALLENDE

LA NEUVAINE de Bernard Émond

BROKEN FLOWERS / FLEURS BRISÉES

Horloge Biologique

Quand la mer monte

The Bridge Of San Luis Rey (Le pont du Roi St-Louis)

ME AND YOU AND EVERYONE WE KNOW

SABAH

« AURORE » : la rencontre de l’idéologie et de la folie!

 

Spécial FFM : A WORLD WITHOUT THIEVES; Miss Montigny;  THREE DOLLARS; OF SCREEN; YOUR NAME IS JUSTINE;  SEX & PHILOSOPHY; Camping à la ferme; Clôture du Festival des Films du Monde de Montréal.

 

 

 

COMEDIA, 9e ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET - DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !

 

 

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Index

 

Nos éditos!

 

Addendum sur la Gouverneure générale!

Michel Handfield

 

12 septembre, 2005

 

Dans mon texte du 17 août dernier (Sur la Gouverneure générale!), je mentionnais que si le Québec devenait souverain et que nous décidions de demeurer dans le Commonwealth pour des raisons économiques et stratégiques évidentes, nous devrions avoir un ou une Gouverneur(e) général(e)! C’était pour moi une façon d’en finir avec tout le débat entourant la nomination de Michaëlle Jean à ce poste, sauf que faisant ce raisonnement pour en finir avec ce débat j’ai commis une erreur : ce ne sont pas tous les pays du Commonwealth qui ont un/une Gouverneure générale comme me l’a fait remarquer un de mes lecteurs, car l’Inde est une république. (1) L’empressement m’avait fait tourner les coins ronds et présupposer que si le Québec demeurait dans le Commonwealth ceci  impliquait automatiquement de conserver un/une Gouverneur(e) général(e). Ceci n’est pas vrai, car une majorité de pays membres, non seulement l’Inde, sont républicains. Cependant, ils ont convenu que le/la monarque britannique demeure le Chef du Commonwealth. (2) Un Québec souverain serait donc libre de rester membre du Commonwealth tout en devenant une république et il ne serait pas le seul dans ce cas. Loin s’en faut même! (3)   

 

Notes :

 

1. Daniel Duranleau, qui est coordonnateur d’un organisme communautaire de mon quartier : Vivre St-Michel en Santé (www.vsmsante.qc.ca)    

 

2. Encyclopédie de l’Agora : http ://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Commonwealth

 

3. Ainsi « Élizabeth II est la reine du Canada, monarque des 14 autres «royaumes» parmi les 54 pays membres, et chef du Commonwealth pour tous. » (Ibid.)

 

Hyperliens :

 

Site officiel du Commonwealth : www.thecommonwealth.org

 

Le Canada et le Commonwealth :

http://www.dfait-maeci.gc.ca/foreign_policy/commonwealth/

 

 

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Act of God!? (Version française plus bas)

Michel Handfield

 

September 1, 2005

 

“Pastor Ted noted that the Tsunami had hit “The number-one exporter of radical Islam,” Indonesia. “That’s not a judgment,” he said. “It’s an opportunity.”” you cited in your number of May 2005 (1).  Pastor Ted isn’t nobody, “he talks to George W. Bush or his advisers every Monday”! (2) 

 

With what we see in USA at this time, I wonder if Pastor Ted will say that Katrina hit the number-one exporter of imperialism and neo-conservatism in the world: United States of America? Would he say that’s not a judgment; it’s an opportunity! The Christian-conservative coalition will say it, if God is responsible of all?

 

Americans will have to listen what scientists and environmentalists have to say more seriously than pastors and evangelists. They will have to modify their thinking on environment, development and urbanism, because the act of good strike more heavily where we don’t respect some basics rules of nature as building houses in area of water; deforestation; or built high energy consumption and polluting vehicles, responsible for greenhouse gas emissions and climate change! Kyoto and environmentalism aren’t utopias. Welcome in the real world, pass the word to George W. Bush, please!  

 

Acte de Dieu!?

 

« Le Pasteur Ted a dit que le Tsunami a frappé « le numéro un de l’exportation de l’islamisme radical : l’Indonésie. Ce n’est pas un jugement, a-t-il dit. C’est une occasion » », tel que cité dans le numéro de Mai 2005 de Harper’s (1). Le pasteur Ted ce n’est pas n’importe qui, «  il parle à George W. Bush ou ses conseillers tous les Lundis »! (2)

 

Avec ce que nous voyons aux USA actuellement, le Pasteur Ted dira-t-il que Katrina a frappé le numéro un de l’exportation de l’impérialisme et du néolibéralisme mondial : les Etats-Unis d’Amérique? Ce n’est pas un jugement, c’est une occasion. La coalition chrétienne conservatrice le dira-t-elle, si Dieu est responsable de tout?

 

Les États-Uniens devront écouter plus sérieusement ce que les scientifiques et les environnementalistes ont à dire plutôt que leurs pasteurs et évangélistes. Il devront modifier leur pensée sur l’environnement, le développement et l’urbanisme, parce qu’un acte de Dieu frappe plus fort quand on ne respecte pas certaines règles de base de la nature comme de construire près de l’eau en zone inondable; faire de la déforestation; ou construire des véhicules très polluants et énergivore, responsable des gaz à effet de serre et des changements climatiques! Kyoto et l’environnementalisme ne sont pas des utopies. Bienvenue dans le vrai monde, passez le mot à George W. Bush, please!

 

1. Jeff Sharlet, Soldiers of Christ, Harper’s, may 2005, p. 53

2. Ibid., p. 42

 

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Sur la Gouverneure générale!

Michel Handfield

 

17 août, 2005

 

Depuis la nomination de Michaëlle Jean au poste de Gouverneure générale du Canada on débat sur la pertinence de ce poste de représentante de la Reine et sur le paradoxe de voir son conjoint, le cinéaste Jean-Daniel Lafond, accéder au rôle de « prince consort », lui qui fut près des indépendantistes québécois, voir des ex-felquistes dit-on! 

 

Au sujet des amitiés du couple « princier », rappelons que Pierre Bourgeault fut ami de Robert Bourassa, Premier Ministre Libéral du Québec, même à l’époque de la crise d’octobre 1970, malgré ses allégeances indépendantistes radicales, car les valeurs humaines ne se réduisent pas à la souveraineté ou au fédéralisme! (1) Elles sont beaucoup plus larges, nos amitiés aussi. C’est le propre d’une société ouverte et libérale. Le Québec souverain ne serait-il qu’une promesse de conservatisme étroit d’esprit? C’est ce que nous fait craindre tout ce débat. Dans une société où le résultat du dernier référendum (1995) fut une division quasi parfaite du Québec, il ne serait pas surprenant que plusieurs couples aient aussi été divisés sur cette question. Le couple Michaëlle Jean/Jean-Daniel Lafond serait ainsi représentatif du couple québéco-canadien! Et même s’ils eussent été tous les deux souverainistes à l’époque, en 10 ans, les idées changent, car avec la mondialisation la souveraineté n’a plus du tout la même signification ni la même saveur qu’en 1995 ou qu’en 1980. L’indépendance non plus dans un monde de plus en plus interdépendant. Même les pays indépendants abandonnent une part de leur souveraineté, sauf les hégémoniques Etats-Unis et quelques isolationnistes entêtés comme Cuba. Mais ils en paient le prix au niveau de leur image internationale et politique; parfois même économique. (2)  

 

Quant à ceux qui disent que ce poste n’est qu’utopique et inutile, soulignons ce passage d’un texte de Daniel Turp (3) :

 

« Dans l'hypothèse probable où le Québec demeurerait au sein du Commonwealth, les citoyens canadiens résidant au Québec et les citoyens québécois résidant au Canada pourraient également être considérés comme citoyens du Commonwealth (4). Cette citoyenneté commune aurait d'ailleurs comme conséquence de ne pas faire des Canadiens et Québécois des étrangers dans leurs pays respectifs, de consacrer un statut personnel particulier sur le territoire de l'autre partie et de conférer à ceux-ci certains droits qui dérivent d'un tel statut (5). Cette citoyenneté serait toutefois commune à l'ensemble des pays du Commonwealth et dépasserait dès lors le cadre des relations canado-québécoise. »

 

Si Daniel Turp, bloquiste et constitutionnaliste, a raison et que nous demeurons dans le Commonwealth pour des raisons économiques et stratégiques évidentes, nous devrions alors avoir un ou une Gouverneur(e) générale, si « inutile » soit ce poste. Mais comment faire sereinement ce choix après tout ce qui aura été dit sur le sujet? Un peu de retenu serait de mise, d’autant plus que si ce couple est l’image québécoise – divisé sur la question nationale – il serait stratégiquement intéressant pour un Québec accédant à la souveraineté (6) de nommer Jean-Daniel Lafond au poste de Gouverneur Général! La négociation Québec/Canada ne pourrait qu’être facilité, se faisant calmement dans l’harmonie du foyer, parfois même sur l’oreiller au réveil, car la nuit porte conseil! Nos deux protagonistes, Michaëlle et Jean-Daniel forment donc le couple vice- royal canado-québécois par excellence!

 

Notes :

 

1. C’est ce que nous apprenions de la bouche même de Pierre Bourgault, ami personnel de Robert Bourassa, dans la série Robert Bourassa : Le premier ministre diffusé sur la Première chaîne de Radio-Canada il y a quelques années et disponible en CD. 

 

2. Les règles de l’économie – la recherche du profit maximum – n’étant cependant pas les mêmes que les règles politiques ou éthiques, même si certains pays en paient le prix, comme Cuba, d’autres voient quand même poindre des investissements important sur leur territoire pour des raisons pécuniaires, spéculatives ou de profitabilité: présence de richesses naturelles importantes; faible coût de la main-d’œuvre (politique de quasi esclavage rapportant gros aux investisseurs); marché intérieur alléchant; etc. car l’économie vise d’abord le profit et ne s’embête pas trop de ces questions politiques et stratégiques malgré les discours officiels préparés par ses relationnistes. 

 

3. Le texte cité est le suivant :

 

TURP, D., « Citoyenneté canadienne, citoyenneté québécoise et citoyenneté commune selon le modèle de l'Union européenne », dans W. KAPLAN (ed.), Belonging: Essays on the Meaning and Future of Canadian Citizenship, Toronto and Montréal, McGill-Queens University Press, 1992, pp. 164-177; (http://daniel.turp.qc.ca/vision/index.htm)

 

Source : http://daniel.turp.qc.ca/

 

4. (Note 25 dans le texte) Ainsi le Code civil du Québec ou le Code de la citoyenneté québécoise pourraient contenir une disposition analogue à l'article 32(1) de la Loi sur la citoyenneté canadienne qui stipule que "les personnes qui, dans un autre pays du Commonwealth, jouissent du statut légal de citoyen ou ressortissant de ce pays ont, au Canada, les statuts de citoyen du Commonwealth."

 

5. (Note 26 dans le texte) Les auteurs Charbonneau et Paquette font par ailleurs remarquer à cet égard que "les citoyens du Commonwealth ne jouissent pas d'un statut bien différent de celui des étrangers, si ce n'est que la citoyenneté des autres pays du Commonwealth peut s'acquérir avec plus de facilité": L'option, 424- Sur cette question, voir aussi de Castro, "La nationalité," 602-4.

 

6. Pour ma part je ne suis plus souverainiste depuis quelques années, car je trouve qu’on assimile trop la souveraineté a une incantation magique ou de la pensée unique: quand on sera indépendant, on va régler la santé; quand on sera indépendant, on va tout faire en français (alors que les souverainistes sont les premiers à dire aux USA qu’on a une main-d’œuvre bilingue et qu’on peut les servir en anglais); quand on sera indépendant, on va baisser les impôts; quand on sera indépendant on va avoir tous les leviers pour soutenir nos entreprises (comme si on ne les subventionnait déjà pas assez); quand on sera indépendant…  

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Gouverner, rien de plus simple!

Michel Handfield

 

11 août, 2005

 

Pour gouverner et être aimé de tous il faut :

 

Accroître les salaires et la sécurité d’emploi dans la fonction publique;

 

Soutenir l’emploi par des programmes de subventions et des contrats ciblés aux entreprises privées (on l’a vu sous le PQ qui coupait dans la fonction publique tout en subventionnant la grande entreprise, « créatrice de richesse », le tout avec la bénédiction syndicale fruit de la concertation!), mais surtout ne pas les appeler « partenariat privé public », car ça fait peur aux syndicats (on le voit sous le PLQ);

 

Investir dans les routes pour réduire le temps de parcours de l’automobiliste payeur de taxe;

 

Investir dans la santé;

 

Investir dans l’éducation;

 

Ne pas accroître les impôts, même les réduire;

 

Ne pas mettre de péages sur les routes;

 

Réduire les taxes sur l’essence;

 

Respecter Kyoto et la diminution des gaz à effet de serre, causés en partie par le trafic routier;

 

Geler les frais de scolarité post-secondaire et même favoriser la gratuité;

 

Favoriser l’usage de transport en commun et alternatif à l’auto, mais sans nuire à l’automobiliste roi;

 

Favoriser la recherche d’emploi, l’employabilité, et s’il le faut resserrer les mesures d’aide sociale qui encouragent la passivité et la paresse selon l’idéologie dominante aux États-Unis et de plus en plus ailleurs dans le monde, fruit de leurs moyens de diffusion idéologique de masse (1);

 

Ne pas imposer de pénalité aux fermetures sauvages d’entreprises, car ça ferait peur aux investisseurs;

 

Ne pas favoriser de mesure de partage du travail – tels la réduction de la durée de la semaine de travail – car le travailleur a peur de perdre son pouvoir d’achat (2);

 

Créer des emplois sans embaucher davantage de personnel dans la fonction publique, car le fonctionnarisme est mal vu et jugé « coûteux » par le contribuable;

 

Favoriser l’usage des nouvelles technologies, même réductrice d’emploi, au nom du maintien de notre compétitivité;

 

Rejeter toutes innovations sociales, tels le revenu de citoyenneté, au nom de la croyance populaire qui dit que « payer un homme à ne rien faire, c’est le tuer »! (3);

 

Faire balayer les rues et exécuter les travaux d’entretien par les sans emplois au nom de l’équité,  car ils reçoivent une rente de l’État (au lieu de les payer à rien faire);

 

Ne pas congédier les cols bleus qui faisaient ces tâches dans les municipalités et la fonction publique (cols bleus, voirie, employés d’entretien) au nom de leur sécurité d’emploi;

 

Subventionner les entreprises au nom de la création d’emploi (par exemple dans le secteur automobile ou aéronautique), mais pas nécessairement de la création de nouveaux emplois – il ne s’agit parfois que de la sauvegarde d’une portion des emplois précédents, ce qui signifie subventionner une perte nette d’emplois en terme réel;

 

Ouvrir notre marché aux produits étrangers (vêtements, textiles et voitures asiatiques par exemple) au nom du  libre choix des consommateurs (les mêmes qui veulent protéger leurs emplois et leurs conditions de travail) pour qu’ils bénéficient des prix les plus bas gracieuseté de cette concurrence qui use pourtant de conditions de travail de loin inférieures aux notre et qu’on ne voudraient surtout pas retrouver dans nos propres milieux de travail;

 

Accroître le sentiment de sécurité des citoyens;

 

Réduire le contrôle sur les citoyens au nom du respect des droits et liberté;

 

Bref promettre le mieux, faire son possible et avoir un plan de communication qui montre qu’on a fait l’impossible!

 

Notes

 

1. A ce sujet, lire  Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone et Lewis H. Lapham, Tentacles of rage – The republican propagenda mill, a brief history, in Harper’s, September 2004, pp. 31-41.

 

2. Pouvoir d’achat qui est en partie grugé par les charges sociales et qui serait accru d’autant que davantage de gens travailleraient grâce à des mesures de partage du travail et des horaires réduits.

 

3. Ne pas avoir de travail à lui donner, au nom de la recherche du profit maximum,  ou lui donner un travail qui ne lui convient pas juste pour dire qu’il a un travail est-ce mieux? Combien de vies brisées par le manque de travail ou la pratique d’un travail inapproprié (« burn-out », dépression, suicide)? Et à quel prix pour les contribuables? Se pose-t-on ces questions?

 

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Quand religion et politique s’emmêlent!

 

 

29 juillet, 2005

 

En cette période de troubles j’attire votre attention sur le texte « Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent! » que nous venons de placer dans notre section « Commentaires livresques : Sous la jaquette! ».

 

Lien : Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent! (Ou commentaires autour du livre de Yakov M Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme)

 

Michel Handfield

 

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Un été pour tous!

Michel Handfield

 

29 juin, 2005

 

Cet été il y en aura pour tous. D’abord du côté culturel avec les Festivals; été qui débute avec le Festival International de Jazz de Montréal dont nous parlons d’ailleurs sur notre page Agenda. Un été de films aussi; suffit de regarder les sorties et les Festivals de films prévus sur notre page Ciné et Culture, car il y aura la 9e édition de COMEDIA et le Festival FANTASIA au cœur de l’été ainsi que des sorties de films attendus tels Aurore, Wedding Crashers, et Horloge Biologique pour ne nommer que ceux là.

 

Il y a aussi les Musés, la musique et autres sorties culturelles dont vous trouverez des liens sur notre page Sortir!

 

Si vous êtes davantage pantouflard, il y a toujours un bon livre, d’autant plus que Montréal est la capitale du livre 2005-2006!

 

Si c’est plutôt la politique qui vous branche vous pourrez toujours suivre la course à la chefferie du PQ, avec tous ces « nouveaux » candidats que l’on voit depuis si longtemps me semble et qui promettent des politiques plus sociales alors que lorsqu’ils étaient au Pouvoir on a eu droit à des coupes dans les services sociaux et de la subventionnite aigue des grandes entreprises! Mais c’est vrai que lorsqu’on sera indépendant il n’y aura plus de problèmes! Pensée magique ou horoscope positiviste? Moi qui suis sceptique, c’est loin de m’emballer je vous le dis! 

 

Enfin vous pourrez toujours débattre de la justification ou non du mariage entre conjoints du même sexe! Mais sur ce point je vous souligne que nous avons déjà défini le mariage ainsi dans le Dictionnaire Societas Criticus :

 

« Union. Par extension union entre deux personnes; union entre des choses allant bien ensemble; union des couleurs. Par exemple: « Ce sont des couleurs qui se marient bien ensembles ». « Ce tapis se marie bien à la pièce ». « Quel mariage de couleurs dans cette cravate! »  Encyclopédique: certains groupes conservateurs et orthodoxes – particulièrement des groupes religieux – voudraient réserver ce terme au mariage entre homme et femme seulement. Ainsi exit la possibilité de mariages homosexuels, mais aussi le mariage des couleurs! La mode et la décoration risquent d’en prendre pour leur rhume : tout le monde en gris! L’économie risque de prendre une débarque, car ce sont les modes qui font consommer le plus. La prochaine crise économique sera-t-elle due au conservatisme religieux? (5 octobre, 2003)

 

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Index

 

Essai
 

Être cinéaste ou romancier…

(Ou trois scénarios hyperréalistes!)

Michel Handfield

 

16 juillet, 2005

 

Je pourrais monter un scénario autour du fait qu’à chaque fois que l’administration Bush est en danger (en septembre 2001 on voulait faire un recomptage des votes; lors des attentats de Madrid on pensait que les démocrates étaient pour prendre le Pouvoir; et en juillet 2005, lors des attentats de Londres et du G-8, l’opinion publique États-uniennes en avait de plus en plus contre l’enlisement dans la guerre en Iraq) arrive un attentat qui semble lui donner raison, comme si les terroristes veulent avoir George W. Bush au pouvoir et font tout pour l’aider!

 

Comme journaliste je ne peux fabuler là dessus,  car voir si l’on ferait d’innocentes victimes au nom d’intérêts politiques et économiques ou pour s’assurer que la droite reste au Pouvoir aux États-Unis. Mais être cinéaste ou romancier, je pourrais le faire, rappelant qu’au nom du Pouvoir et de l’argent la mafia, le capitalisme, les groupes d’extrême droite religieuse et les puissances politiques n’ont jamais regardé aux morts que font les conflits qu’ils déclenchent si cela leur rapporte!

 

Je pourrais faire des parallèles entre les décès dus à la cigarette et ceux que font le terrorisme, ou encore avec les victimes que fait la délocalisation de la production industrielle, mettant des familles sur le pavé dans les pays développés (avec tous les problèmes psychologique qui en découlent, ceux ci pouvant aller jusqu’au suicide) et favorisant l’émergence d’une forme moderne d’esclavage dans les pays en développement (nouvel eldorado du capitalisme), pour montrer que le capitalisme fait aussi son lot de victimes au nom de la nouvelle religion économique et de la sainte consommation! Je pourrais même tourner des images chocs allant en ce sens tout en prenant soin d’écrire que ce film est une fiction et que toute ressemblance avec la réalité est le fruit du hasard pour éviter les problèmes avec les milieux du Pouvoir!

 

Par contre, écrire un ouvrage sérieux là dessus nécessiterait des années de recherche et l’accès à des documents inaccessibles pour des raisons d’État. Si cela est, on le saura dans quelques dizaines d’années sinon dans quelques siècles, quand les documents seront déclassifiés et que les historiens y auront accès. D’ici là on peut croire au hasard ou fabuler sur les complots, la vérité étant quelque part entre les deux!

 

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Être cinéaste ou romancier je pourrais partir d’une ligne que j’ai déjà entendu à la radio – fort probablement la Première Chaîne de Radio Canada que j’écoute 90% du temps -  et qui disait qu’en inventant quelque chose on invente  l’accident qui l’accompagne! Ainsi, quand on a inventé l’avion, on a inventé le crash! Alors en inventant l’exploitation capitaliste on a inventé le mécontentement et le terrorisme qui s’ensuit, car le terrorisme semble souvent issue de pays où les conditions sont difficiles et l’exploitation importante!

 

Certains pays en développement, riches en ressources et fort généreux envers leurs dirigeants, sont aussi des pays où la population est paradoxalement dans la misère; où les infrastructures sont quasi inexistantes et l’éducation au plus bas. Les croyances et les mythes y prennent davantage de place que l’information et la science! Les populations insatisfaites y sont  facilement malléables et constituent un terreau fertile où recruter de jeunes gens prêt à devenir des terroristes au nom de la promesse d’un monde meilleur dans l’au-delà. Et dans la misère, un monde meilleur n’est pas difficile à imaginer et à espérer!

 

Nous pourrions suivre le développement d’un « terroriste » à partir de sa plus tendre enfance, où il voyait ses amis et sa famille mourir autour de lui; en passant par le moment ou un guide spirituel l’a pris en charge, alors qu’il était devenu orphelin, pour l’éduquer, ce qui lui a permis d’aller s’instruire en occident et de voir la différence de niveau de vie entre son peuple, exploité malgré ses valeurs religieuses, et ce monde où la religion est d’abord une affaire de consommation, ce qui le confronte au plus profond de son être et l’amène à se questionner sur comment changer les choses : en s’impliquant dans la politique, le communautaire, l’humanitaire ou l’altermondialisme? En pratiquant ici, dans son pays d’accueil, où il y a aussi de la pauvreté et de la misère; en retournant dans son pays d’origine, dont il connaît les besoins mais aussi les dangers dus au Pouvoir en place; ou en coopération internationale, sous l’auspice d’une organisation bien établie? Que de question à l’heure des choix…

 

Par un jour de questionnement il reçoit un appel de son bienfaiteur spirituel qui lui demande un service : peux tu aller chez Rila jeudi matin, car elle a un colis pour moi, tu me rejoindra ensuite au métro du Centre ville pour 9h30, car je suis de passage dans la Grandecité et je serai heureux de te revoir. Comme la providence fait bien les choses, il pourra lui faire part de ses interrogations et son bienfaiteur spirituel saura l’aider à éclaircir ses idées, car c’est un sage en qui il a toute sa confiance! 

 

Quant à Rila, née dans la Grandecité de parents parfaitement intégrés à la vie occidentale, elle lui dit qu’elle est heureuse qu’il ne soit pas en retard, car elle a rendez-vous aux Ressources Humaines d’une grande raffinerie de la ville vers la même heure. Elle l’attendait avec impatience et avec ce qui lui semblait son portable à l’épaule. Son sac semblait assez costaud, mais il n’a pas osé lui demander s’il contenant aussi des CD ou des livres en plus de son portable!

 

Bulletin spécial : A 8h29 un kamikaze s’est fait sauter dans la station de métro la plus achalandée de… Attention, nous venons d’apprendre qu’une autre explosion d’une violence inouïe vient d’avoir lieu à la plus grande raffinerie du pays situé à quelques Km de la première explosion. Il est encore trop tôt pour confirmer si les deux événements sont liés mais tout porte à croire que l’explosion du métro a servi à occuper les services d’urgences pendant que l’autre attentat, qui risque d’être beaucoup plus dévastateur, avait lieu…

 

            Question : Le terroriste est-il toujours celui qui porte le message? Le sait-il qu’il porte le message de la terreur?

 

***

 

Être cinéaste ou romancier, je pourrais faire un scénario autour du fait qu’en inventant le dommage collatéral on a effacé la responsabilité. On ne compte plus les victimes, on regarde les dégâts aux infrastructures pour oublier la vie.

 

Cette fiction hyperréaliste pourrait se passer au XXIIe siècle avec un Pouvoir Uni  - gain de la réunion des élites économiques, politiques et religieuses au XXIe siècle après quelques siècles de division - qui ne considère plus les simples gens que comme des rouages d’une mécanique productive que l’on jette dans une grande fournaise lorsqu’ils sont les victimes d’un accident de travail, car ça coûte trop cher de les soigner et même de leur faire attention, la main-d’œuvre disponible étant plus grande que les besoins vu le haut niveau d’automatisation atteint! Mais l’on prend un soin maniaque des équipements, ne lésinant pas à envoyer des automates hyper spécialisés, mi homme mi robot grâce aux biotechniques les plus avancées de la galaxie, au moindre signe annonciateur d’un pépin, tout arrêt des équipements représentant des pertes de plusieurs dizaines de million de dollars de l’heure pour les investisseurs extragalactiques qui soutiennent le pouvoir en place! Car on ne produit plus pour les humains au XXIIe siècle, mais pour des civilisations d’outre galaxie, ce qui fait que les simples gens n’ont maintenant pas davantage de valeur qu’en avait une fourmi ou une abeille au XXe siècle ou un esclave du XVIIIe!

 

De toute façon depuis qu’on a éliminé la pilule anticonceptionnelle; banni l’homosexualité et les mesures de contrôle des naissances; et instauré le mariage obligatoire à 15 ans pour avoir le droit à un toit au nom de la bonté divine; ils pullulent ces insectes qu’on appelle Homme et on peut les utiliser comme des bêtes de somme! On n’a plus à investir dans la santé et mieux vaut les euthanasier à la moindre faiblesse avec la promesse d’un monde meilleur! Même l’élite encore en place est en danger, les investisseurs d’outre galaxie songeant à les remplacer par des automates plus avancés qu’eux, car le faux bourdon n’est qu’un parasite plus gourmand que l’abeille après tout!

 

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Malheureusement je ne suis ni cinéaste, ni romancier alors je ne peux ainsi fabuler à partir de la situation mondiale… Si vous croyez avoir lu quelque chose du genre, c’est une hallucination et toute ressemblance avec la réalité est purement le fruit du hasard!

 

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Index

 

Le Journal/Fil de presse

Sommet du G8 et aide internationale :

Le Canada ne s’engage pas à atteindre l’objectif de 0,7%

 

Montréal, le 8 juillet 2005 (COMMUNIQUÉ DE PRESSE de l’AQOCI)

 

La mobilisation contre la pauvreté au niveau mondial a certainement eu un impact sur les dirigeants du G8 réunis à Gleneagles, mais ces derniers n’ont pas saisi l’occasion de marquer l’histoire en termes d’éradication de la pauvreté.

 

Durant le sommet, le Canada s’est contenté de confirmer une hausse progressive de l’aide, comme il l’avait déclaré à Kananaskis en 2002 à la rencontre du G8. Cette décision ne permettra d’atteindre que 0,33 p. 100 du PNB d’ici à 2010, ce qui représente moins de la moitié de l’objectif de 0,7 p. 100, et cela sans un engagement ferme d’augmenter l’aide par la suite.

 

 

La coalition « Un monde sans pauvreté : Agissons! » déplore la décision politique prise par le Canada. « C’est d’autant plus déplorable que la population québécoise et canadienne, ainsi que de nombreux parlementaires souhaitent que le Canada respecte l’engagement d’atteindre le 0,7% d’ici 2015, un engagement pris devant les Nations-Unies en 2000. » a déclaré Maria-Luisa Monreal, porte-parole de la campagne « Un monde sans pauvreté : Agissons! »

 

La mobilisation contre la pauvreté se poursuit toute l’année et le prochain rendez-vous aura lieu à New York. En effet, en septembre prochain, lors du sommet de l’ONU, d’autres actions sont prévues, puisque l’ensemble des dirigeants se réuniront pour discuter de l’avancement des Objectifs du Millénaire pour le développement, objectifs qui visent de réduire de moitié la pauvreté dans le monde.

 

Suite aux attaques survenues à Londres pendant la rencontre du G8, la coalition condamne ces attaques et souhaite réaffirmer la nécessité des valeurs de respect, de solidarité et de paix dans la lutte pour un monde juste et sans pauvreté. La coalition tient également à exprimer sa solidarité avec la population britannique. Malgré les événements tragiques d’hier, les dirigeants doivent continuer à mettre tout en oeuvre pour éradiquer la pauvreté ici et ailleurs.

 

 

www.unmondesanspauvrete.org

 

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Index

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Un autre jalon pour sortir de l’enfermement idéologique!

Commentaires autour du livre de Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone

 

Michel Handfield (11 août, 2005)

 

Combattre la pauvreté? Il n’y aurait rien de plus simple que d’investir dans le développement social et communautaire; la solidarité. L’État comme arbitre du partage social. Mais ce serait trop simple. Et surtout ne serait-ce pas un encouragement à ceux qui ne font rien? Mais ces gens qui ne font rien selon les standards de l’économie de marché, qui sont-ils? Gaugin aurait été un de ceux-là; un individu à réintégrer sur le marché du  travail « productif »! Pourtant ces mêmes chantres de l’économie de marché sont ceux qui paient aujourd’hui des dizaines de millions de dollars pour ses toiles, car ce sont des valeurs sûres! Combien de ces déviants à qui l’on refuse la moindre aide de l’État, alors que l‘on ouvre les goussets au moindre concepteur d’armes et vendeurs de système de sécurité, sont peut être des génies que l’on tue par précarisation?

 

Ce livre ne le dit pas comme ça, mais c’est de ce dont il traite : l’idéologie néolibérale triomphante qui fait que l’on réduit l’aide sociale et les programmes sociaux, car ils sont réputés tenir les gens dans la dépendance selon les théories ultraconservatrice qui ont actuellement cours à Washington et dans les capitales du « monde libre » ! Ces règlements et ces lois qui criminalisent ce qui était autrefois acceptable, comme les lois contre le flânage qui font que 3 ou 4 sans emploi discutant trop longtemps ou trop fort à 2 heure de l’après-midi sur le même banc de parc ou de métro sont suspects et peuvent être verbalisés, criminalisés, voir emprisonnés pour ne pas circuler! Cette pensée sécuritaire qui fait que l’on peut accroître, sans trop d’opposition, les budgets de défense, de police ou de construction de pénitenciers mais qu’à la moindre hausse des budgets sociaux il faut se justifier, car c’est mal vu!  Cette pensée qui dit que « les pauvres s’adonnent au crime parce que l’État, en leur prêtant secours avec trop d’empressement, les entretient dans la paresse et le vice, les condamnant ainsi à la pire des « dépendances », celle qui fait d’eux des « toxicomanes de l’assistances », (p. 167) mais qui « omet la criminalité en col blanc » (p. 42)! Au nom de la compétitivité l’on soutient pourtant les entreprises par des lois et des subventions sans dire que cela « les entretient dans la paresse », les empêchant d’être davantage compétitives et créatrices! On leur permet même de faire ce que l’on ne permettrait pas au simple citoyen, comme de polluer ou de vendre des produits dangereux pour la santé!  Double discours pour le citoyen et le citoyen corporatif…

 

Un livre que j’ai aimé et que j’ai annoté à plusieurs occasions, car il fait une excellente critique du mal sécuritaire caractéristique de notre époque. Et comme le dit l’auteur à la toute fin du livre, ses 3 dernières lignes en fait :

« Trois siècles et demi après sa naissance, le moyen le plus efficace de faire reculer la prison reste encore et toujours de faire avancer les droits sociaux et économiques. » (p. 310)

 

Un livre pour tous les citoyens intéressés par la chose publique et politique, les intervenants sociocommunautaires, les criminologues, les sociologues et même les politiciens, car il montre qu’il faut opposer un contre discours et surtout un contre pouvoir face au discours idéologique actuel, qui a tendance à criminaliser les comportements sociaux minoritaires, poussé par la droite conservatrice de Washington qui veut imposer sa vision au reste du monde et qui a les moyens financiers, idéologiques et de communication de masse pour le faire!

 

Arrière de couverture

 

Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du simple diptyque «crime et châtiment». Il annonce l’instauration d’un nouveau gouvernement de l’insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la reconversion de l’aide sociale en tremplin vers l’emploi précaire. Au sein de ce dispositif «libéral-paternaliste», la police et la prison retrouvent leur rôle d’origine : plier les populations indociles à l’ordre économique et moral émergent.


C’est aux États-Unis qu’a été inventée cette nouvelle politique de la précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale. C’est pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller les entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de l’État charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l’ère du travail éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le seul bras, maternel et serviable, de l’État social mais implique aussi celui, viril et sévère, de l’État pénal.
Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et écran à la nouvelle question sociale qu’est la généralisation du salariat d’insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du prolétariat urbain.


En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la «pensée unique sécuritaire» qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d’une mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de la société de marché.

 

Chercheur au Centre de sociologie européenne, Loïc Wacquant est professeur de sociologie et d’anthropolgie à la New School for social research et à l’Université de Californie-Berkeley. Il est notamment l’auteur de Les Prisons de la misère (Raisons d’agir, 1999) et Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur (Agone, 2000).

 

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Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent!

Ou commentaires autour du livre de Yakov M Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme, Québec : Presses de l’Université Laval et de la situation mondiale.

 

Michel Handfield

 

29 juillet, 2005

 

C’est un livre fort intéressant dont le sujet n’est pas commun, car dans l’idéologie dominante juifs et Israël vont ensembles. Mais…

 

« Une opposition virulente au sionisme et à l’État d’Israël caractérise plusieurs mouvements au sein du judaïsme orthodoxe. » (p. 18)

 

Même si l’on dit souvent « les juifs » en pensant qu’ils sont tous pareils, car la pensée de l’Homme est souvent réductrice, on apprend ici que les juifs sont multiples tout comme leurs positions face à l’État d’Israël.  Ils ne sont surtout pas un groupe homogène même face à Israël.

 

C’est donc un livre fort instructif, car il donne voix à une position que les élites officielles, qui parlent au nom des juifs et d’Israël, ne tiennent pas, car ce sont les sionistes qui ont été reconnus par les autorités britanniques pour parler au nom de tous les juifs depuis 1917, ce même s’ils étaient minoritaires en terre de Palestine à l’époque. (pp. 154-5) Depuis les sionistes sont cependant devenus majoritaires.

 

Ceci me permet un bref aparté. Plusieurs des problèmes géopolitiques actuels ont pour origine le colonialisme passé, dont le britannique. Ainsi les récents attentats de Londres par des extrémistes islamistes ont des liens avec le Pakistan (1), pays créé par l’Angleterre lors de l’indépendance de l’Inde, créant ainsi des « républiques religieuses » : Hindous et Sikhs aux Indes; musulmanes au Pakistan et au Bangladesh. Il en est de même du problème Palestinien selon certains observateurs juifs comme le rapporte Rabkin:

 

« « L’analyse que font les sionistes des Arabes est une aberration pour un juif orthodoxe qui, comme mon mari, est né dans la vieille ville de Jérusalem au début du siècle », commente Ruth Blau. « On a transformé les Arabes en une sorte d’ennemi universel du peuple juif, disait Rav Amram. Cela est complètement faux. Juifs et Arabes vivaient en paix côte à côte jusqu’à ce que les Anglais, puis les sionistes jugent qu’il était dans leur intérêt de semer la discorde. (2) ». » (p. 165)

 

On est ainsi en présence du célèbre « Diviser pour régner » propre au colonialisme britannique! (3)  Mais ces divisions, faites dans la première moitié du XXe siècle, semblent revenir dans la face de l’Occident, par un effet boomerang, en ce début du XXIe siècle! Et la question d’Israël ne fait surtout pas exception.

 

            Cependant, ce qu’il y a de particulier avec cette question, c’est qu’aux questions de géopolitiques s’ajoutent des questions religieuses chez les juifs eux mêmes. Pour certains d’entre eux « l’État d’Israël constituerait la plus grande menace pour le peuple juif et il faudrait donc l’abolir » (Rabkin, p. 246). C’est un livre à lire pour avoir un éclairage nouveau – car peu médiatisé – sur la question juive.

 

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            Il faut cependant faire attention à la pensée magique et au réductionnisme quand on lit un tel livre. Régler la question juive et palestinienne règlerait probablement une certaine part du terrorisme politique, mais pas le terrorisme idéologique qui utilise cette cause comme paravent. Il pourrait très bien se trouver d’autres causes, politiques ou morales; dire qu’il en a contre l’immoralisme occidental qu’il soit politique ou culturel, comme l’habillement des jeunes filles; contre la liberté qui « irait » à l’encontre de la volonté divine!  Richard Martineau a d’ailleurs écrit que Ben Laden « veut établir un État islamiste mondial »  et, poursuit-il plus loin, que « son rêve n’est pas de libérer les Palestiniens, c’est d’obliger les femmes à porter le voile, à quitter l’école et à déserter le monde du travail. » (4) On l’a d’ailleurs vu avec les talibans en Afghanistan. (5)

 

            Cependant, cet idéologisme radical n’est pas le propre de l’Islam. Il s’en trouve dans toutes les religions, même chez les chrétiens. C’est ainsi que pour les Chrétien sionistes,  proche du Pouvoir aux Etats-Unis, la réunification des juifs en terre d’Israël est « fondé sur une interprétation littérale de la Bible » (6) qui voit dans la réunification d’Israël et le retour des juifs à la terre promise, les conditions du retour du Christ et à mille an de paix! Ces chrétiens fondamentalistes sont même antisémites, islamophobes et fascistes, car ils appèlent une domination chrétienne sur la planète et un retour radical à une certaine morale allant jusqu’à la peine de mort pour des crimes tel la sodomie, façon de condamner l’homosexualité! (7)  Comme le dit Hedges, il faut se rappeler qu’Hitler a commencé par là lui aussi : l’abolition de l’homosexualité!

 

            Ce parallèle avec le fascisme nous permet donc de revenir à notre sujet principal, l’antisionisme, car pour certains antisionistes Juifs « l’union du nationalisme et du socialisme, tous les deux idoles adorées par les sionistes est-européens, engendre le nationnal-socialisme qui déverse - mesure contre mesure – toute la colère [de Dieu] sur le peuple juif en Europe » (Rabkin, pp. 193-4), car Hitler n’aurait pu faire son œuvre sans l’aide de Dieu qui voulait punir son peuple pour s’être remis à ces idoles que sont le nationalisme et le socialisme! 

 

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            C’est un livre à lire pour avoir un éclairage nouveau sur la question juive et d’Israël. C’est aussi une occasion de réflexion sur les idéologies religieuses, car quand religion et politique se mêlent, il y a danger de dérapage et de tragédie. Des positions qui devraient demeurer marginales et être combattue au nom des droits de l’homme et de la démocratie  peuvent ainsi devenir centrale et, associée à la force d’un leader charismatique ou disposant de moyens financiers importants, peuvent devenir extrêmement dangereuses pour la liberté et la démocratie, voir la paix! Il ne faudrait surtout pas croire que cet extrémisme est l’apanage d’une seule croyance, la musulmane, comme on a trop souvent tendance à la montrer du doigt. (8) D’ailleurs, en Israël même, De Haans, qui songeait à établir une coalition antisioniste juive, fut assassiné en 1924 par des agents de la Hagana (pp. 146-7);  Isaac Rabin en 1995, par un jeune juif national-religieux (pp. 149-150); et au moment même où je travaille ces lignes, des extrémistes juifs, qui sont contre le retrait israélien de Gaza, ont « demandé aux anges destructeurs du ciel de foudroyer Ariel Sharon » (9), une sorte d’appel à l’assassinat.

 

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L’extrémisme peut être de toutes tendances idéologiques, tant religieuse qu’athée (pensons aux dictatures communistes), mais elle a la particularité de se  fonder sur une vision autoritaire de la vérité qui ne laisse place à aucune autre conception du monde, à aucun doute! Le leader est investit d’une mission qui lui vient de Dieu, du peuple ou d’une quelconque communication personnelle et métaphysique que ce soit avec Dieu, un ange, un esprit, un extra-terrestre, un gourou, ou même un cristal ou un animal! L’important est qu’il croit que c’est la vérité! Tuer les opposants devient alors un acte héroïque, car commandé par une force « divine »! C’est ce qui nous rend si vulnérable face à ce type d’actes, que ce soit du  terrorisme, du fanatisme ou une illumination, car c’est imprévisible et souvent le fait d’individus ou de petits groupes d’initiés très fermés, limitant ainsi l’intervention policière avant le fait. Même les proches s’en rendent difficilement compte. C’est ce qui rend la police si nerveuse et occasionne des bavures, comme de tirer quiconque a une apparence suspecte comme c’est arrivé à Londres le 22 juillet dernier (10), car la police n’a souvent qu’une fraction de seconde pour penser ou agir – ce qui n’était cependant pas le cas ici semble-t-il, car le suspect était suivi depuis quelques jours. Mais si elle laisse le suspect s’engouffrer dans le métro et qu’il se fait exploser elle sera blâmée et si elle lui tire dessus alors qu’il n’était qu’un marginal ou un sans papier, elle sera condamnée…

 

Qui possède la vérité est probablement plus dangereux que celui qui doute peut-on conclure!

 

 

Notes et hyperliens

 

1. Truffaut, Serge, « Le défi pakistanais », in Le Devoir, 25 juillet 2005, A 6

 

2. Ruth Blau, Les gardiens de la cité : histoire d’une guerre sainte, Paris, Flammarion, 1978, p. 276 cité par Rabkin.

 

3. C’est par un texte de Stephen A. Marglin, « Origines et fonctions de la parcellisation des tâches… » (in GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail, Paris, éd. Du Seuil, coll. Point) que je fut mis en « contact » avec cette théorie de la domination impériale.

 

4. Martineau, Richard, Oui, mais…, Voir (Montréal) du 21 juillet 2005, p. 9

 

5. Une bonne source d’information pour ces questions d’affaires internationales est L’État du monde, une publication annuelle : Collectif, 2004, L’État du monde 2005, Québec : La Découverte/Boréal (www.editionsladecouverte.fr/  et www.editionsboreal.qc.ca/)

 

6. Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush, France/Canada : Plon/Transcontinental, p. 93

  

7. Hedges, Chris, “Feeling the hate with the National Religious Broadcasters“ in Harpers Magazine, May 2005. Les citations en anglais sont les suivantes:

 

…a call for Christian “domination” over the nation and, eventually, over the earth itself” (p. 58);

 

… a number of influential figures advocates the death penalty for a host of “moral crimes”, including apostasy, blasphemy, sodomy, and witchcraft. The only legitimate voices in this state will be Christian. All others will be silenced.” (p. 58);      

 

8. Geisser. Vincent, 2003, La nouvelle islamophobie, Paris: La découverte

 

9. «  ISRAËL, Sharon maudit par les extrémistes », Sans Frontières, Première chaîne de Radio-Canada, 26 juillet, 2005:

http://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/

 

10. « En proie à une vive polémique sur les méthodes employées par certains de ses agents qui ont abattu vendredi un électricien brésilien sans lien avec les attentats, la police britannique a tenté de se justifier tout en réaffirmant qu'elle ne renoncerait pas à sa politique du «tirer pour tuer» contre d'éventuels kamikazes. » (Michael Holdes, « Londres: deux autres suspects sont arrêtés. » Reuters/Le Devoir, mardi 26 juillet 2005, A 5. (www.ledevoir.com)

 

Arrière de couverture :

 

An extremely interesting and valuable book.
Noam Chomsky, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, MA

Je ne peux que saluer la rédaction d’un ouvrage «non conventionnel» sur des faits trop souvent occultés. À nous d’en tirer les enseignements.
Rabbin Moshé G.Ackermann, Directeur de Nerlitz, Institut francophone d’études juives, Jérusalem

En tant que patriote israélien et en tant que philosophe, je considère qu’il est essentiel d’intégrer le discours de l’antisionisme judaïque dans le débat public sur notre passé, notre présent et notre avenir, un débat dont nous avons grand besoin.
Joseph Agassi, philosophe, Université de Tel-Aviv

Voici un livre capital qui jette un éclairage nouveau sur «l’éternelle question du Moyen-Orient». C’est pourquoi il est à souhaiter qu’il soit lu par le plus grand nombre possible.
Charles Rhéaume, historien, Ministère de la défense nationale, Ottawa

C’est un livre extraordinaire. Je suis très impressionné par la qualité d’historien de l’auteur, par sa brillante analyse d’un corps littéraire complexe et par la lucidité de sa prose.
Gregory Baum, théologien, Université McGill, Montréal

La lecture de cet ouvrage bien documenté est fascinante. Le professeur Rabkin nous a rendu service en soumettant ses thèses a un débat au sein d’une communauté démocratique et pluraliste.
Bjarne Melkevik, juriste, Université Laval, Québec

Il s’agit du premier livre en langue française qui aborde de front ce sujet. La lecture en a été fascinante. Tout lecteur, profane ou averti, qui entre dans l’univers historique de l’auteur sera facilement pris.
Alain Bouchard, sociologue, Université Laval, Québec

L’association des juifs avec l’État d’Israël est facile, presque automatique. «L’État juif» et «l’État hébreu» sont devenus des termes courants. Pourtant, il y a moins de juifs que de chrétiens parmi les partisans inconditionnels d’Israël. Ce livre explique ce paradoxe apparent en mettant en relief l’opposition au nom de la tradition juive qu’attire le sionisme dès ses débuts. Cette opposition met en question la légitimité proprement juive de l’État d’Israël et représente, selon un expert israélien, «un défi bien plus important et dangereux que l’hostilité arabe et palestinienne». Ce livre met donc en lumière les racines de l’opposition juive à l’existence même de l’État d’Israël, phénomène souvent occulté et censuré car il provoque parfois autant de colère que de curiosité.

Yakov M. Rabkin est historien dont les champs d’intérêt incluent l’histoire juive contemporaine et l’histoire des sciences. Outre son cursus universitaire, il a étudié le judaïsme auprès de plusieurs rabbins au Canada, en France et en Israël. Il est souvent invité à commenter la situation dans le monde juif et en Israël dans les médias.

 

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Emmanuelle de BOYSSON, 2005, L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la Peltrie pionnière du Nouveau Monde, Paris : Presses de la renaissance, 456 p., (www.presses-renaissance.fr)

           

Lorsque la France de Louis XIV entame la conquête de l’Amérique du Nord, continent peuplé de tribus nomades, guerrières et cannibales, l’Église y envoie ses moines et ses moniales. Promis au martyre, ils y partiront par centaines.

 

La très catholique Madeleine de la Peltrie, jeune et riche Normande, débarque ainsi au Canada avec une poignée d’Ursulines, dont Marie de l’Incarnation. Femme libre et anticonformiste, elle ne recule devant aucun obstacle pour arriver à ses fins et fait de la présence chrétienne au Québec le but de sa vie. Elle n’est pas religieuse mais, pour sauver leurs âmes, elle s’élance à corps perdu dans la conversion des Hurons et d’autres nations indiennes auxquelles elle enseigne aussi le français, la lecture ou encore le calcul. Bientôt, elle fonde un monastère qui ne va cesser de croître et autour duquel, progressivement, vont s’installer les familles des colons venus de France. C’est ainsi que naît la belle ville de Québec, que le couvent surplombe toujours.

           

Dans cette biographie aux accents romanesques, Emmanuelle de Boysson fait plus que nous entraîner dans la vie tourbillonnante de son indomptable héroïne. Son évocation minutieuse et haute en couleur, brossée au plus près des êtres, hisse l’aventure humaine au rang de moteur de l’Histoire.

           

Emmanuelle de BOYSSON : Critique littéraire, Emmanuelle de Boysson est l'auteur de Georges Izard, avocat de la liberté et du Secret de ma mère, parus aux Presses de la Renaissance.

 

Commentaire de Luc Chaput (28 juin, 2005)

 

Dans un style vivace et imagé, cette biographie romancée nous fait revivre la vie de Madeleine Cochon de Chauvigny née à Alençon en Normandie en 1603, veuve de Charles de Gruel, seigneur de la Peltrie, connue dans l'histoire sous le nom de Madeleine de la Peltrie et morte à Québec le 18 novembre 1671. L'auteure nous conte aussi la vie de Marie Guyart née à Tours en 1599 veuve de Claude Martin, connue sous le nom de Marie de l'Incarnation et morte à Québec le 30 avril 1672. Le titre Amazone de la foi fait référence à un texte des «Relations des Jésuites» de 1635 cité p. 155 du livre où le père Lejeune souhaite qu' "une brave Dame donne un Passeport à ces Amazones du grand Dieu, leur dotant une Maison, pour louer et servir sa divine Majesté en cet autre monde. " Madame de la Peltrie fut la seule des bienfaitrices françaises du temps à venir vivre avec la communauté qu'elle finança de ses biens. Toute l'histoire étrangement commence en 1534 à Paris. Ignace de Loyola y fonde les Jésuites, des "placards" affiches protestantes sont placées un peu partout dans Paris et Jacques Cartier reçoit du roi François I, son ordre d'aller découvrir de nouvelles terres.

 

Commence alors une période en France de luttes religieuses entre la Réforme et la Contre-Réforme qui après le concile de Trente mènera à un série de guerres de Religion où les ultra-catholigues formeront une ligue dont une partie des membres après qu'Henri IV soit devenu catholique et roi de France en 1594, servira de membres à une campagne de renouveau catholique en France. C'est pourquoi on n'a pu appeler le 17ème siècle français le siècle des saints puisque tant Vincent de Paul, Louise de Marillac, Jeanne de Chantal et François de Sales y oeuvrent aux côtés de Jean-Jacques Olier et du cardinal de Bérulle. Se met aussi en place une organisation de laïcs prosélytes appelée Compagnie du Saint-Sacrement (comparable à l'Opus Dei contemporaine) que Molière satirisera dans son Tartuffe. C'est dans ce contexte que vivent Madeleine de la Peltrie et Marie de l'Incarnation. Mme de Boysson réussit bien à faire revivre l'époque même si quelques erreurs se dressent ici et là. La Dauversière et le baron de Fancamp ne vinrent jamais en Nouvelle-France comme il est écrit p. 325, 330 et 361. Il manque de plus des arbres généalogiques pour visualiser les divers liens entre parents et amis de Mme de La Peltrie.

 

Lire cette biographie m'a redonné le goût des recherches généalogiques et historiques et j'ai pu ainsi découvrir que l'ingénieur qui a reconstruit le couvent des Ursulines à Québec après l'incendie de 1651 est mon parent le gouverneur Louis d'Ailleboust. Il est donc étonnant que l'auteure dise en son dernier paragraphe que "la colonisation du Canada ait été un échec" puisque nous sommes encore là.

 

Hyperliens

 

http://www.ursulines-uc.com/

http://www.champlain2004.org/index2.html

http://collections.ic.gc.ca/relig/ursul/ursulint.htm

http://gallica.bnf.fr/

http://www.collectionscanada.ca/relations-des-jesuites/h19-150-f.html

http://puffin.creighton.edu/jesuit/relations/

http://www.civilization.ca/vmnf/vmnff.asp

http://www.mcq.org/fr

http://www.mcq.org/fr/maf/index.html

http://web17.free.fr/accueil.htm

http://audcent.com/ailleboust

 

 

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Nouveaux livres reçus

 

Avec présentation d’arrière de couverture lorsque disponibles en format électronique

 

Reçu le 22 juillet 2005 : Attali, Jacques, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard (Documents) (Distribution : Hachette)

 

Alors que le mur de Berlin est tombé et qu’ont disparu presque toutes les dictatures se recommandant de Karl Marx, la lumière doit être faite sur l’extraordinaire trajectoire de ce proscrit, fondateur de la seule religion neuve de ces derniers siècles.

 

Aucun auteur n’eut plus de lecteurs, aucun révolutionnaire n’a rassemblé plus d’espoirs, aucun idéologue n’a suscité plus d’exégèses, et, mis à part quelques fondateurs de religions, aucun homme n’a exercé sur le monde une influence comparable à celle que Karl Marx a eue au xxe siècle.

 

Il a vu avant tout le monde en quoi le capitalisme constituait une libération des aliénations antérieures, il ne l’a jamais pensé à l’agonie, il n’a jamais cru le socialisme possible dans un seul pays, il a fait l’apologie du libre-échange et de la mondialisation, et il a prévu que la révolution ne viendrait, si elle advenait, que comme le dépassement d’un capitalisme devenu universel. Il est le premier penseur « mondial », porteur de l’ « esprit du monde ».

 

Ce livre permet de comprendre comment ce jeune exilé allemand a pu rédiger à moins de trente ans le texte non religieux le plus lu de toute l’histoire de l’humanité, de révéler ses rapports singuliers avec l’argent, le travail, les femmes ; de découvrir un grand journaliste, un exceptionnel pamphlétaire, un immense théoricien ; de suivre un homme d’action orgueilleux et dictatorial. De réinterpréter ce xixe siècle dont nous sommes les héritiers et de comprendre comment certains de ses successeurs ont créé nos démocraties pendant que d’autres, récupérant et distordant ses idées, en ont fait la source des deux principales barbaries de l’histoire moderne.

 

De réaliser enfin qu’aujourd’hui, au moment où s’accélère la mondialisation, qu’il avait prévue, Karl Marx redevient d’une extrême actualité.

 

 

© Librairie Arthème Fayard, 2005

Parution : 2005 - 549 pages - 15,3 x 23,5

Prix TTC : 23 (150,87 FF )

Code ISBN : 2-213-62491-7

Code EAN : 9782213624914

Code Hachette : 3526910

 

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Reçu 5 juillet 2005 : Assouline, Pierre, 2005, LUTETIA, France : Gallimard nrf, (www.gallimard.fr), 448 pages

 

Tapi dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l'Europe s'enfoncer dans la guerre mondiale. Édouard Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l'hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense.

 

Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la collaboration, cet homme, pourtant, est hanté par une question : jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience  ?

 

De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent, en effet, exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps.

 

En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia.

 

LUTETIA [2005], 448 pages, 155 x 225 mm. Collection blanche, Gallimard -rom. ISBN 2070771466. Parution : 20-01-2005.

 

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Reçu le 30 juin 2005 : Hajji, Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane, France : Plon

 

Anciennement « fille aînée de l’Eglise », la France compte aujourd’hui sur son sol 5 millions d’hommes et de femmes de culture musulmane, dont 2 à 3 millions sont de nationalité française. Des chiffres qui pourraient placer la France au quinzième rang des 56 pays qu compte l’Organisation de la Conférence  islamique, et dont les conséquences nécessitent explications et ajustements. Mais politiques et médias ont renoncé à faire le travail pédagogique qui aurait permis de dépassionner le débat et de lever les profonds malentendus qui règnent de part et d’autre.

 

En sillonnant la France le dictaphone à la main, Sadek Hajji et Stéphan Marteau ont entrepris d’offrir pour la première fois, un panorama de cette France musulmane, dans toute sa diversité. Les auteurs ont veillé à donner la parole aux athées aussi bien qu’aux pratiquants « intégristes; aux femmes autant qu’aux hommes, aux chefs d’entreprise comme aux chômeurs et aux jeunes qui «tiennent les murs dans les quartiers. Ils les ont invités à s’exprimer en tant que citoyens - souvent à leur plus grande joie - sur tous les débats qui animent société française (la politique, les médias, la religion, l’école, République...).

 

Ce livre, fondé sur une enquête de terrain, propose des dizaines de témoignages, tantôt enthousiastes, tantôt désespérés, souvent drôle parfois provocateurs: il en ressort que les Français de culture musulmane se sentent caricaturés par les médias, confrontés à la méfiance et à la discrimination. Pourtant ils se refusent à considérer leurs compatriotes non musulmans comme racistes, et manifestent une volonté farouche d’appartenir à la nation.

Sadek Hajji est correspondant permanent à Paris du quotidien marocain Libération et collabore occasionnellement à des journaux français et étrangers.

Stéphanie Marteau est journaliste indépendante.

 

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Spectacles/Arts/Musiques

 

aKido, invité par Michel Cusson

à collaborer à la musique du spectacle

«ERA – Intersection of Times» du Shanghai World Circus en Chine

 

Montréal, le vendredi 9 septembre 2005 – Fullspin Musique est fière d’annoncer la participation d’aKido à la musique du spectacle «ERA – Intersection of Times» du Shanghai World Circus en Chine. Invité par le compositeur québécois Michel Cusson, aKido collaborera à cette nouvelle production du Shanghai World Circus, reconnu pour ses spectacles à grand déploiement.

 

aKido sera à Shanghai du 17 au 30 septembre afin de compléter les arrangements sonores et d’y apporter sa touche électronique. Il préparera également les programmations qui permettront à l’orchestre de présenter le spectacle en direct sur scène.  Érick Villeneuve signe la mise en scène du spectacle et Déborah Brown, du Cirque du Soleil, les chorégraphies. La première du spectacle aura lieu le 27 septembre 2005 à Shanghai, en présence d’une importante délégation du Québec.

 

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, ajoutons qu’aKido voit son premier album Playtime se placer en 15e position du Canada Soundscan Electronic Chart, tandis que le premier extrait Les Humains (avec la voix de Pierre Falardeau) tourne dans une quinzaine de stations de radio au Québec. Disponible depuis le 23 août, Playtime propose un univers électronique lumineux orné d’arrangements solides, simples et gonflés de guitares planantes.  Un bricolage musical à partir d’un ordinateur portable et d’une guitare signé aKido.

 

Pour plus d’information sur le nouveau spectacle du Shanghai World Circus:

http://app1.chinadaily.com.cn/star/2005/0602/wh29-3.html

 

http://www.culture.sh.cn/product.asp?id=1502

 

Fullspin Musique : www.fullspin.ca

 

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aKido – PLAYTIME

Un premier mini-album disponible dès le 23 août 2005

 

 

Montréal, le lundi 22 août 2005 (Communiqué)

 

 

Fullspin musique est heureuse d’annoncer la sortie du mini-album d’aKido, PLAYTIME, qui sera disponible en magasin partout au Canada dès le mardi 23 août prochain. aKido alias Kim Gaboury, contrairement à ce que les humains pourraient croire, n’est pas une fille et il n’est pas asiatique.  Et ça s’écrit bel et bien avec un « a » minuscule, un « K » majuscule et « ido » minuscule à la fin.

 

 

Les pieds bien plantés dans les racines du rock alternatif, aKido présente PLAYTIME,  son premier mini album : un univers électronique lumineux orné d’arrangements solides, simples et méticuleux, peuplés de guitares planantes.  Un bricolage musical fabriqué à partir d’un ordinateur portable et de sa guitare.

 

 

En ouverture, HAPPINE$$, un morceaux house en 7/4 avec une douce ligne de mellotron, et quelques guitares distorsionnées devraient en surprendre plus d’un par son contraste.

 

 

LA MÉMOIRE DE L’ONDE conduit l’auditeur à travers une jungle de beats lourds et syncopés, de lignes de basses écorchées et de la taille d’un éléphant, et une mélodie générée par un Commodore64.

 

 

CHINA BABIES est déjà une favorite des radios alternatives au Canada – une fibre orientale, un beat hip hop hypnotisant et une riff de guitare enjouée, ce morceau évolue tranquillement dans un univers progressif qui surprend à chaque tournant.

 

 

NEURONES MIROIRS, joli numéro de mise en couche de mélodies et ritournelles.  Imagines ce que donnerait Nine Inch Nails et le fils illégitime de King Crimson et vous avez MONOCULTURE.

 

 

PLAYTIME qui est aussi la pièce titre de l’album est un hommage au cinéaste Jacques Tati.  SUCH A WASTE, tout en piano, une batterie de style « chill-out » et une ligne de basse où tout vient s’appuyer.

 

 

En piste boni, LES HUMAINS (avec la voix de Pierre Falardeau) propose un exercice inusité de copier/coller. aKido charcute un discours de notre intellectuel québécois le plus en vue pour construire une chanson aux allures engagées et lui donne une rythmique tout près d’un Rap nouvelle vague sur fond musical Hip-Pop.  Le résultat est étonnant et prend les airs de la trame sonore d’un manifeste quasi philosophique de la condition humaine des petites cultures distinctes et fortes.

 

 

La première vidéo d’aKido est produite par Aviva Communications. Quatre jeunes réalisateurs ont planché sur le concept de LES HUMAINS en abordant la chose avec la même idée de copier/coller qu’aKido a pris pour concevoir sa chanson.  C’est donc à partir de vieux films russes appartenant au domaine public et d’images originales créées par les quatre réalisateurs qu’ils ont construit un scénario qui suit les thématiques abordées par Falardeau.  Le résultat est phénoménal, au point où le clip a été sélectionné par les festivals NXNE à Toronto (juin 2005), Up&Coming à Hambourg en Allemagne, et Indy Music Video Festival (automne 2005), a été le buzzclip de la semaine du 1er août à MusiquePlus.

 

 

L’album « Playtime » d’ aKido sort au Canada le mardi 23 août 2004.

 

 

www.fullspin.ca

 

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Festival International de Jazz de Montréal

Du 30 juin au 10 juillet 2005

www.montrealjazzfest.com

 

 

28 juin, 2005

 

D’abord pour les spectacles payants, mieux vaut vérifier sur le site du Festival,  auprès de Ticketpro (www.ticketpro.ca,  514-908-9090 ou 1-866-908-9090) ou du  Réseau Admission (www.admission.com, 514-790-1245 ou 1 800 361-4595) pour les prix et la disponibilité des billets. Voici quelques spectacles payants que nous vous suggérons avec plaisir parmi un choix plus que vaste :

 

Susie Arioli et Jordan Officer célèbrent leurs dix années de carrière avec le Susie Arioli Band  durant cinq soirs au Cabaret Music-Hall. Ils seront accompagnés d’invités différents à chaque soir. Ce sera à voir du 6 au 10 juillet, 20 h. Pour ceux qui ne les connaissent pas, ils allient des standards de jazz revisité et leurs créations. J’ai d’ailleurs assisté au lancement de leur dernier CD.

 

Bryan Lee au Spectrum de Montréal le 1er juillet 2005, 18 h. On a ici affaire à un bluesman aveugle, mais qui saura vous en mettre plein la vue, car il a du métier derrière la guitare Bryan. Je l’ai vu à deux occasions.  

 

JOHN MAYALL & THE BLUESBREAKERS au Spectrum de Montréal (www.spectrumdemontreal.ca) le 9 juillet 2005, 18h. Je n’ai jamais eu l’occasion de voir ce bluesman « british », mais je me rappelle encore les feelings qu’il savait nous donner avec sa « musique à bouche » (harmonica) quand il passait à CHOM-FM (Montréal) dans les années 70, la station rock d’une partie de mon adolescence – l’autre partie c’était les analyses politiques à la radio de Radio-Canada!

 

GREGORY CHARLES 1, 2, 3...JAZZ - Concert de clôture à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts le 9  juillet 2005, 20h30. Lui non plus je n’ai jamais eu la chance de le voir, sauf que je suis un fan de son émission du samedi en fin d’après-midi (16h-19h) sur la première chaîne de Radio-Canada, où il improvise sur tout. Improvisation musicale et jazz, me semble que ça va bien ensemble!

 

CROISIÈRE JAZZ avec la formation LE MONTRÉAL JAZZ CLUB, Souper spectacle de 4 services sur le fleuve. Ce groupe a fait un excellent CD sous étiquette Analekta avec la chanteuse de Jazz Chantale Thibeault dont j’avais noté lors de ma première écoute de ce CD « Sensualité de la voix; Suave! » Renseignements : CROISIÈRES AML (514-842-3871 OU 1 800 667-3131) ou TICKETPRO (www.ticketpro.ca, 514-908-9090 ou 1-866-908-9090)

 

            Maintenant les spectacles gratuits, car pour nous le Festival c’est d’abord la foule dans la rue et le Blues à la scène blues Stella Artois (auparavant la scène Labatt Blues pour les habitués), place Fred-Barry. Les deux incontournables sont les spectacles de 19h et de 21h, avec des bluesmen locaux et internationaux! C’est du 30 au 10 juillet, donc tous les soirs du Festival! A 19h (en reprise à 23h) à souligner Carl Tremblay le 3 juillet, Jimmy James le 4, Kevin Mark le 6 (qui me fait penser au leader de Big Mark and the blues express que j’avais vu au Festival il y a quelques années!) et Jim Zeller – vous pouvez pas imaginer ce qu’un harmonica peut faire -  le 8 juillet. A 21h  (en reprise au Spectrum à 0h30) j’ai retenu Mississipi Heat le 1er juillet, Eddie Shaw le 4 (ça sonne Chicago blues à mon oreille), Awek le 7 pour découvrir du blues de France, David Maxwell le 8 pour du piano blues à la Chicago et pour demeurer dans le Chicago blues, Jimmy Johnson le 10! Mais il y aura aussi Bob Walsh, un incontournable du blues d’ici, sur la scène GM (Ste-Catherine et Jeanne Mance) le 7 juillet à 21h et 23h.

 

Je souligne aussi, car cela s’apparente au jazz, au blues et au swing,  les Midi Amarula, à la Fontaine du Musée d’Art contemporain, avec, par exemple, le Hot Pepper Dixie et le Bourbon Street le 1er juillet; L’esprit de la Nouvelle-Orléans le 3 et le Swing Tonique Band le 8! Vous retrouverez aussi ces groupes aux 5 à 7 Radio-Canada, à la scène CBC Television sur l’esplanade de la Place des Arts, mais à des dates différentes. Nous vous suggérons donc de consulter le programme en ligne ou mieux, de venir « festivaler » à Montréal et de vous procurer le programme sur place. Il est gratuit et très bien fait, avec un descriptif de tous les groupes/artistes présents. Il peut vous servir de référence par la suite en matière de jazz, de blues et de musiques apparentées.

 

   Bon festival et bonnes vacances. On se croisera peut être dans les rues de Montréal cet été chers lecteurs, car Montréal est la ville des Festivals!

    

 

Michel Handfield

 

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Théâtre

 

2005-2006 CHEZ DUCEPPE… SURPRISES,

DÉCOUVERTES ET RETROUVAILLES!

 

En septembre, coup quadruple!

 

La Compagnie Jean Duceppe accueillera pour la première fois Trevor Ferguson, auteur d'une œuvre-choc intitulée Le Pont, Guy Sprung, qui signera la mise en scène, Igor Ovadis et Dino Tavarone qui interpréteront deux des cinq personnages.

 

En octobre, coup de théâtre!

 

Le retour attendu d'une dramaturge exceptionnelle, Marie Laberge, qui sera avec nous afin de créer et mettre en scène sa pièce Charlotte, ma sœur. Quel immense plaisir!

 

En décembre, place à la comédie!

 

Monique Duceppe signera alors la mise en scène de Petit déjeuner compris de Christine Reverho et nous fera retrouver cette équipe de comédiens qui avaient tant réjoui les spectateurs dans le grand succès que fut Mambo Italiano.

 

En février, un grand bonheur!

 

Pour la première fois de sa carrière, le comédien François Papineau montera sur la scène du Théâtre Jean-Duceppe afin d'interpréter le rôle principal de la pièce C'est ma vie de Brian Clark, dans une mise en scène de Daniel Roussel.

 

En avril, une première chez Duceppe!

 

Du théâtre musical avec Frères de sang de Willy Russell. Maude Guérin nous fera alors découvrir une toute nouvelle facette de son immense talent et René Richard Cyr dirigera onze comédiens. Quatre musiciens les accompagneront sur scène.

 

VOUS POUVEZ VOUS ABONNER :

par téléphone au (514) 288-5034 ou en ligne : www.duceppe.com

 

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Les Films

 

Avoir 20 ans avec Virage

Qu’est devenu le droit à l’image ?

LA RUE ZONE INTERDITE de Gilbert Duclos

Au cinéma Parallèle du 9 au 15 septembre 2005

 

Montréal, le 23 août 2005

 

Monique Simard avec les Productions Virage présentent le documentaire de Gilbert Duclos La rue zone interdite.

 

Suite à la publication en 1988 de l’image qu'il avait prise d’une jeune femme assise sur un trottoir, Gilbert Duclos se vit entraîner dans une saga judiciaire qui le mena finalement jusqu’en Cour Suprême du Canada. Ce qui désormais s'appelle l'arrêt Duclos, a changé profondément les règles de la photographie et du documentaire au Québec comme c'est le cas en France depuis quelques années. Existe-il un avenir pour la photographie humaniste ? Celle inspirée par les Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Klein. Bref, qu'adviendra-t-il de cette photographie qui est, en quelque sorte,  une partie de la mémoire collective? Peut-on s'imaginer être privé des photos du présent et celles du passé ?

 

Gilbert Duclos pose la question avec pertinence, avec entre autres, Marc Riboud, Elliot Erwitt, William Klein et Willy Ronis, parmi les plus grands photographes humanistes. Le droit de l'individu nous privera-t-il de la mémoire photographique du réel? Peut-on encore rendre compte du monde tel qu’il est ?  La rue nous est-elle désormais interdite ? Une question qui touche et change l’approche de tout un domaine artistique, mais également une donnée qui intervient directement dans la façon de travailler des médias.

 

Né à Montréal, c’est depuis 1975 que Gilbert Duclos exerce le métier de photographe professionnel principalement dans le domaine de l’édition québécoise, canadienne et internationale. Récipiendaire de nombreux prix, il s’est vu invité à maintes reprises comme conférencier ou membre de jury.

 

La rue zone interdite sera présentée au grand public au cinéma Parallèle du 9 au 15 septembre 2005.

 

Commentaires de Michel Handfield (8 septembre, 2005)

 

Faisant moi même de la photographie, ce film m’a particulièrement intéressé. Combien de fois les gens restent plantés devant l’objet d’une photo, architecture ou paysage, même si l’on attend 5 ou 10 minutes, espérant être photographiés? Cela arrive souvent. Mais cela pose aussi problème dû au « droit à l’image » (1), car même si ce ne sont pas eux qui sont l’objet de la photo, ils y sont. Cette photo sera donc (légalement) inutilisable pour publication ou pour exposition publique, même si elle ne rapporte pas, sans la permission des personnes qui y figurent si elles sont reconnaissables, ce même si on leur a laissé tout le temps qu’il fallait pour s’enlever de notre champ de vision! Je le sais, je fais de la photo.   

 

« Le droit à l’image », c’est que la Cour a reconnu que l’on est propriétaire de son « image » même dans les lieux publics, la rue par exemple. Ceci est encore plus problématique pour les photographes qui font dans l’humanisme et la vie quotidienne. Ainsi un photographe qui « pose » une scène de la quotidienneté, par exemple une rue, des personnes sur un banc ou un édifice public (on ne parle pas ici d’une photo au téléobjectif de votre salon ou de votre chambre à coucher), des ados sur une rampe d’escalier ou toutes scènes banales de la vie en société doit avoir la permission écrite des personnes présentes sur la photo pour la publier. Naturellement certaines de ces personnes pourront refuser ou demander d’être payé en retour, ce qui fait que la photo sera inutilisable pour publication ou pour exposition même si elle ne rapporte pas. Le photographe n’est plus reconnu comme artiste; c’est le « badaud » qui a un droit d’auteur sur l’image alors qu’en fait cette « image » n’est jamais perçu de son point de vue, mais que de celui du photographe pour des raisons évidentes, l’un étant dans la scène, l’autre la voyant! Mais ce droit fut reconnu dans la cause Aubry contre la revue Vice Versa (2) et on est pris avec!

 

C’est un droit grave de conséquence, car il s’agit de la reconnaissance d’une bulle privée hors de la société, mais à l’intérieur de celle-ci, comme si la société n’existait plus et que nous ne sommes que des individus là par hasard. Des atomes perdus sans lien – sociaux ou politiques - entre eux. J’ai des droits! Si j’ai le goût de faire l’amour à trois dans un parc à la sortie des classes à 3 heure de l’après midi, pourquoi pas? C’est ma bulle, ma vie privée, et les autres ont juste à ne pas regarder! Et s’ils regardent je peux toujours les faire arrêter pour voyeurisme, non? Moi j’ai mon désir à satisfaire, droit à ma bulle privée même en public! J’exagère, mais n’est-ce pas là le même droit à « sa » bulle ici? L’extension de sa vie privée à l’extérieur de chez soi?

 

C’est comme si la société n’était plus composée que d’individualités, non plus de citoyens. La norme sociale n’est plus une règle, mais une limitation à mon droit individuel. L’État devient une menace à la liberté. Et ce droit s’étend aussi à l’entreprise, citoyen corporatif, qui a des droits et peu poursuivre l’État pour limitation de ceux-ci, comme de l’empêcher d’exploiter un site patrimonial qui constituerait une limitation au profit. Le chapitre XI de l’ALENA se base justement sur ce principe du droit individuel versus les droits collectifs (3), ce qui n’est pas un hasard, les droits individuels faisant reculer les droits collectifs et limitant la sphère publique à sa plus simple expression. On remarque plus facilement ces changements dans la sphère économique, mais ils sont du même ordre et relèvent de la même idéologie dans la sphère de l’individualité. C’est le courant « libertarisme », mieux connu dans son application économique sous le nom de néolibéralisme. (4) Si on n’est qu’une somme d’individus peut-on encore parler de société? L’anarchisme ne peut qu’être au tournant. On a vu comme il peut rapidement surgir dans un pays libertariens – les Etats-Unis – avec les événements qui ont suivi Katrina en Nouvelle-Orléans, où les médias n’ont pas hésité à parler d’anarchie, certains citoyens allant jusqu’à tirer sur les hélicoptères militaires après avoir été laissé à eux même par un Gouvernement qui ne savait que faire!     

 

Cette « fin » de la société au nom de l’individualité, avec la reconnaissance du « droit à l’image », a des impacts important pour les photographes mais aussi pour la société en général.

 

D’abord le photographe s’autocensure quand il y a des gens sur une scène intéressante à prendre en photo, car il n’est pas sûr qu’il puisse obtenir leur permission de publication. Le film le démontre très bien d’ailleurs. C’est quelque chose que moi même je vis, certaines photos pouvant être intéressantes à faire, mais ne pouvant être utilisées pour envoyer à un concours ou pour illustrer un de nos articles, car comme revue à compte d’auteur nous ne pouvons prendre ce risque. Le temps d’hésitation fait souvent que la scène a perdu son intérêt immédiat ou qu’elle est même disparue à jamais de toute façon, ne restant que dans la mémoire du photographe qui l’a vu!

 

Ensuite, demander d’avance la permission écrite ferait en sorte que les gens le sachant, la scène perdrait toute sa spontanéité et son caractère « histographique ». Cette perte de la photo de rue, de la photo reportage, de la photo d’actualité et de la photo humaniste,  qui relève tous d’une même approche de la photo vivante, est dramatique non seulement pour nous, mais pour les générations suivantes, car  l’image vaut mille mots et constitue un document historique! Imaginer le travail des historiens sans références photographiques! Le « droit à l’image » constitue une aberration limitant le droit à l’information et à la connaissance, car la photographie est indispensable comme document. Ce droit individuel détruit donc un droit collectif et démocratique, car c’est souvent le propre des sociétés totalitaires que d’empêcher la photographie. Ce ne peut être plus signifiant.

 

On se dirige donc vers une impasse, car dans certains endroits – la France tout particulièrement - on étend aussi ce droit aux œuvres, ce qui fait qu’on peut être condamné pour avoir photographié et utilisé des paysages ou des édifices (architectures) au nom d’un droit d’auteur! Comment pourra-t-on suivre l’évolution de nos sociétés sans ces référents? Il y a perte de sens. Nous sommes victimes d’un aveuglement juridique qui nous fait passer de la chambre noire à la grande noirceur! 

 

Notes :

 

1. Sur le « droit à l’image » :

 

http://savoirscdi.cndp.fr/rencontrelyon/gauvin/gauvin.htm

http://www.droitdunet.fr/par_themes/categorie.phtml?it=13&ic=22

http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/img/

http://www.educnet.education.fr/juri/vieprivee/image.htm

 

2. www.cyberie.qc.ca/jpc/galerie/viceversa.html

www.canlii.org/ca/jug/csc/1998/1998csc31.html

www.lexum.umontreal.ca/csc-scc/en/pub/1998/vol1/html/1998scr1_0591.html

 

3. Voir notre Spécial Mondialisation de Societas Criticus , Vol. 3, no.2,   printemps-été  2001, en format HTML à Bibliothèque et Archives Canada: http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2001/v03n02/v03n02.htm

 

Voir aussi les pages suivantes :

http://www.csn.qc.ca/NouvCSN/NCSN488/ZLEA488.html

www.vigile.net/996/brunellealena.html

http://www.dfait-maeci.gc.ca/tna-nac/nafta-fr.asp

 

Et sur Google :

 www.google.ca/search?hl=en&q=Chapitre+XI+de+l%27ALENA&btnG=Search&meta=

 

 

4. Voir Arnsperger, Christian, et Van Parijs, Philippe, 2000, Éthique économique et sociale, France : La Découverte/repères

 

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SALVADOR ALLENDE (1908-1973)

 

Documentaire de Patricio Guzmán produit par Jacques Bidou et Marianne Dumoulin, Cinéma Parallèle (Ex-Centris), dès le 2 septembre 2005 en version originale anglaise, française et espagnole avec sous-titres français.

 

Portrait fascinant d’un homme qui a essayé de changer les règles du jeu politique de son pays, le documentaire Salvador Allende, réalisé par Patricio Guzmán et produit par Jacques Bidou et Marianne Dumoulin.

 

Le 11 septembre 1973, Salvador Allende a pris la décision de se suicider dans le palais du Gouvernement pour ne pas tomber entre les mains des militaires et pour ne pas trahir un peuple auquel il avait juré fidélité. Cet acte libre n’a pas été un geste désespéré, ni romantique. Ce fut un acte réaliste, qui nous rappelle qu’en politique, on ne doit jamais baisser la tête face à l’impossible.

 

« Je me souviens du 11 septembre 1973, jour sombre où l'Amérique fomenta un coup d'état pour abattre la révolution pacifique et démocratique qui se construisait dans mon lointain pays, le Chili, éliminant son Président de la République, Salvador Allende, ce « fils de p... » comme se plaisait à le dire Richard Nixon. Je n'oublierai jamais la brutalité de la dictature alors mise en place pour plus de 17 années, années de souffrance, de mort, d'exil et d'écrasement de la mémoire. Les coupables le sont si clairement que l'on finirait par faire porter la faute aux victimes, comme si tout cela n'avait été que le mauvais cauchemar d'un rêveur nommé Salvador Allende. L'envie de revenir à cet homme, atypique, révolutionnaire et fanatique de démocratie jusqu'au suicide, s'impose à moi pour des raisons historiques certes, mais aussi pour sa cruelle actualité ». - Patricio Guzmán

 

Commentaires de Michel Handfield (1er septembre, 2005)

 

Un documentaire fort durant lequel j’ai pris une vingtaine de feuillets de notes sur mon Palm, car c’est un pan d’histoire contemporaine. On y parle de l’implication des Etats-Unis et d’autres gouvernements dans le renversement de ce Gouvernement démocratiquement élu au nom d’intérêts politiques et économiques : ainsi le Vatican contribuera au financement de son renversement avec d’autres gouvernements et des grandes entreprises (multinationales) à la demande du Gouvernement Nixon! Son discours de 1972 à l’ONU concernant  les multinationales contre les États était prémonitoire en ce sens! Ce sont d’ailleurs ces mêmes intérêts qui font qu’encore aujourd’hui les Etats-Unis vont renverser un dictateur dans un pays et en soutenir un autre ailleurs. Ce n’est pas le peuple qui compte; c’est l’économique! On le voit présentement avec les relations des pays occidentaux avec la Chine, où l’on met de côté nos principes démocratiques au nom du commerce! C’est ainsi que la démocratie s’est construite pendant 200 ans au Chili; qu’elle fut renversée en une journée (11 septembre 1973) par Pinochet; et qu’elle fut détruite par les18 ans de Pouvoir dictatorial du régime Pinochet!

 

Ce film va aussi plus loin qu’Allende de par l’analyse qu’il fait; des leçons et des vérités qu’il retient de l’histoire. On y dit ainsi que le Pouvoir cultive l’oubli, mais que si la dictature ne peut détruire la mémoire, elle peut détruire les documents de sa transmission. Mais le peuple à des ressources. Ainsi, si la droite détient les journaux, le peuple s’est approprié les murs comme moyen d’expression et de communication populaire, sauf qu’une part du passé demeure effacée. C’est ainsi que les exilés qui sont revenus se sentent encore exilés, car l’on ne retrouve jamais le pays que l’on a quitté; les rêves brisés par la dictature et l’effacement de l’histoire!

 

Allende était médecin, tout comme Che Guevara, et ami de Fidel Castro, ce qui a fait que plusieurs ont écrit qu’il était marxiste-léniniste. Mais selon ses proches il n’était pas communiste même s’il en a retenu certains principes sociaux. C’était un intellectuel qui a lu plusieurs auteurs, dont Marx naturellement. Dans sa jeunesse il a aussi reçu l’influence de Juan de Marchi, cordonnier anarchiste exilé d’Italie, avec qui il discutait! Je ne sais pas s’il a lu Machiavel, mais son problème fut qu’il n’en a pas retenu une des principales leçons :

 

« Sur quoi il y a lieu d’observer que la haine est autant le fruit des bonnes actions que des mauvaises; d’où il suit, comme je l’ai dit, qu’un prince qui veut se maintenir est souvent obligé de n’être pas bon; car lorsque la classe de sujets dont il croit avoir besoin, soit peuple, soit soldats, soit grands, est corrompue, il faut à tout prix la satisfaire pour ne l’avoir point contre soi; et alors les bonnes actions nuisent plutôt qu’elles ne servent. » (1)

 

Salvador Allende semblait donc être un révolutionnaire dans les idées, mais un pacifiste et un démocrate dans la manière. Le patronat l’a compris et a fait une grève patronale qui a affecté le transport et la nourriture. Il espérait la négociation, le bon sens et une certaine noblesse des acteurs sociaux pour dénouer la crise. Il fut débordé à gauche et la droite a profité d’un début de division pour fomenter le coup d’État selon moi, car  la désorganisation devenait le prétexte idéal à ce mouvement. Et l’armée, qu’il croyait au service du Gouvernement, était au service de la classe dominante : la bourgeoisie. La Moneda, palais présidentiel, fut bombardé le 11 septembre 1973 et Allende se suicida. En même temps on a aussi bombardé sa maison même s’il n’était pas là, façon d’effacer la mémoire.

 

Un film fort.

 

Notes :

1. Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris : Booking International, p. 140

 

Références à consulter:

 

Allende, Salvador, Speech to United Nations, December 4, 1972, in Radice Hugo, 1979, International firms and modern imperialism, Ontario: Penguin books, pp. 233-247

 

 

Collectif, 1978, Le Chili d'Allende, Montréal: Éd. Coop. Albert St-Martin

 

Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende 

 

The History Channel:  http://www.historychannel.com/speeches/archive/speech_531.html

 

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LA NEUVAINE de Bernard Émond
prend l’affiche le 26 août

 

Résumé officiel

 

« Quand la foi est absente, la bonté peut parfois remplir le vide» - Bernard Émond

Montréal, le 10 août 2005 - La Neuvaine, écrit et réalisé par Bernard Émond et produit par Bernadette Payeur pour l’ACPAV, sortira en salles le 26 août.  Ce film met en vedette Élise Guilbault et Patrick Drolet dans les rôles principaux. Ce long métrage vient d’être présenté en Compétition Officielle au 58e Festival de Locarno dont les lauréats seront connus le 13 août.
 
Jeanne est médecin. Elle se croit responsable de la mort d'une patiente et de son bébé, assassinés par un mari violent. Désespérée, elle quitte Montréal et roule dans la nuit. À l'aube, elle s'arrête près du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré. Elle veut se jeter dans le fleuve au quai du village. Mais un jeune homme venu prier pour sa grand-mère mourante l'en empêchera. Quelque chose en François touchera Jeanne. Ce n'est pas sa foi, qui la rebute. Mais elle est sensible à la simplicité de ce jeune homme énigmatique. François amènera Jeanne dans son village pour qu'elle soigne sa grand-mère. Mais, il n'y a rien à faire et la vieille femme mourra dans les bras de son petit-fils. Cette mort paisible et sereine réconciliera Jeanne avec l'existence.
 
D’abord documentariste, Bernard Émond réalise son premier long métrage de fiction, La Femme qui boit en 2001. Invité à participer à la Semaine internationale de la critique au Festival de Cannes la même année, le film a soulevé l’enthousiasme de la critique au Québec et Bernard Émond a reçu le prix Radio-Canada du meilleur premier scénario de long métrage de fiction. Le film a obtenu plusieurs prix à son interprète principale, Élise Guilbault, dont le Bayard d’or de la meilleure comédienne au Festival du film francophone de Namur et le Jutra de la meilleure actrice en 2002.  Bernard Émond réalise ensuite 20h17 rue Darling, aussi présenté à la Semaine internationale de la critique du Festival de Cannes 2003. Le film a également valu à Luc Picard, le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival du film francophone de Namur.
 
K-Films Amérique assure la distribution de La Neuvaine au Canada et les Films Séville assurent les ventes internationales. La direction de la photographie a été confiée à Jean-Claude Labrecque et la musique originale est signée par Robert Marcel Lepage.

Commentaires de Michel Handfield (25 août, 2005)

 

Jeanne, interprétée par  Élise Guilbault, est médecin et, suite à un événement dramatique en rapport avec sa pratique (on le découvrira en flash back à travers le film), elle est dans une dépression profonde et veut se suicider. Pour cela elle va à Sainte-Anne-de-Beaupré (1), mais elle y rencontrera un jeune homme tout simple et très croyant qui l’en empêchera, François joué par Patrick Drolet, commis dans une épicerie de village, qui vient faire une neuvaine à Sainte-Anne pour sauver sa grand-mère mourante. Une relation se développera entre eux. Quelque chose se passera qui la raccrochera à la vie.  Miracle de la foi, des rencontres ou des hasards de la vie?

 

Un film intéressant, à la croisée entre deux mondes : la science et la foi, les deux dansant souvent ensemble, car la foi recule à mesure que la science avance, mais où la science est impuissante, la foi et la pensée magique  reviennent en force que ce soit par la religion, comme dans le film; par le Nouvel Âge; par un gourou ou une médecine alternative, ce qui n’est  pas toujours sûr; ou dans le fétichisme (icônes, médailles, pierres, etc.). (2)

 

Ce film amène donc des  questions sur l’humain et sa place dans le monde, réel et mystique (divin);  dans la vie! Mais la vie n’est-elle qu’un équilibre entre le positif et le négatif – trop de négatif pouvant nous conduire au suicide – ou dépasse-t-elle ces calculs bassement humains? Croire donne-t-il une force que la vie seule ne donne pas quand on fait le bilan? La foi versus la rationalité scientifique ou le simple bilan comptable, tel est un des thèmes que nous y avons vu.

 

L’autre thème est l’équilibre entre implication et détachement, une part des problèmes de Jeanne venant de son implication, car elle travaille avec la souffrance des gens : physique, psychologique, morale et sociale. Un jour elle est allé plus loin (certains lui diront qu’elle est allée trop loin, mais peut-on aller trop loin pour sauver des gens?) en voulant sauver une patiente contre elle même, c’est-à-dire la sortir de sa relation avec un conjoint violent. Sauf, qu’il finira par la  tuer malgré Jeanne, ce qui permet de poser la question morale ou éthique par excellence, car les deux se rejoignent ici: Est-on responsable quand on provoque le mal en voulant faire le bien? En découlent aussi d’autres questions : Est-on responsable de l’action que nos gestes provoquent chez les autres ou est-ce déresponsabiliser les autres de leurs choix? Cet homme aurait-il fini par tuer sa femme et son enfant de toute manière, comme si cette fatalité était déjà inscrite dans la vie? Fatalisme comme le dirait Jacques (3); destinée comme le soutiendrait la religion et le Nouvel Âge; ou plus simplement la vie, avec ses problèmes psychologiques et sociaux, comme le dirait la science! On est au point de rencontre entre ces trois mondes.

 

Finalement, peu importe la croyance en la science ou la mystique, dans certains cas la personne atteinte d’une détresse psychologique doit se réconcilier avec la vie pour rétablir son équilibre et cela passe d’abord par elle même; la science ou la mystique n’étant qu’un support dans ce processus. Un effet placebo? Sauf que ce support est si important que si un charlatan abuse de la personne dans cet état de vulnérabilité, il peut y avoir un effet dévastateur sur elle. Tous n’ont pas la chance de Jeanne de rencontrer un François; nom choisis par hasard ou clin d’œil à Saint François d’Assise?    

 

Un film touchant qui fait réfléchir sur la fragilité de la santé mentale qui peut basculer par un événement ou un choc hors de notre contrôle; la vie; la fatalité!

 

***

 

Ce passage constant entre les notions de religion et  de science dans le film m’a fait avoir une drôle de réflexion sur la question  de la morale versus la science que je me dois de partager avec vous chers lecteurs.

 

Pour la médecine ou le travail social, une enfant et une mère en difficulté (violence conjugale) nécessiteraient une intervention peu importe le statut marital ou le mode de vie de la mère. Mais pour l’église et certains groupes ultraconservateurs qu’en serait-il? L’intervention serait-elle d’abord morale?  Cette question se pose quand l’on voit les positions de l’Église face à la sexualité et au SIDA notamment, prônant l’abstinence plutôt que les moyens de préventions comme le condom, malgré la réalité, au nom du dogme. La fille mère qui était autrefois condamnée est-elle mieux acceptée aujourd’hui? Pourtant, Marie fut la  fille mère par excellence, ayant conçue Jésus avec Dieu, selon la révélation de l’ange Gabriel,  avant d’être mariée à Joseph. Elle est d’ailleurs célébrée dans tout le christianisme comme étant la mère bénie entre toutes les mères. N’y a t-il pas là une symbolique qui appelle davantage la compassion que la morale? D’ailleurs Jésus lui même « refusait de jeter la pierre (lapidation) aux femmes adultères, criant même à tous les hypocrites : « Les prostituées vous précéderont dans le Royaume des cieux. » Pour lui, le seul vrai péché était le mépris. » (4) Assez significatif je crois, ce qui nous permet de revenir au film, car  Jeanne paie de sa santé mentale son implication et sa compassion pour cette jeune mère violenté par son conjoint, ce qui est tout le contraire du mépris. Et en plus elle pourrait être poursuivi pour manquement à l’éthique, étant allé trop loin dans la compassion envers cette « cliente » de l’urgence, car dans le clientélisme l’acte doit être professionnel et aseptisé de tout engagement personnel, sauf envers l’employeur bien entendu!   

 

Notes:

 

1. Site officiel du Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, premier lieu de pèlerinage en Amérique du Nord :  www.ssadb.qc.ca

 

2.         Les sceptiques du Québec : www.sceptiques.qc.ca

Skeptic's dictionnary : www.skepdic.com

Info-sectes : www.info-sectes.org

Info-Secte : www.infosecte.org

 

3. Clin d’œil à Denis Diderot, 1993 [écrit 1773, publié 1796], Jacques le fataliste, Paris: Bookking International.

 

4. Barreau, Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005, Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours, France : Fayard (Histoire), p. 97

 

Hyperliens :

 

www.laneuvaine.com 

 

Psycho :

 

Option Santé (Voir leurs liens) : www.optionsante.com/

 

Ordre des Psychologues du Québec : http://www.ordrepsy.qc.ca

 

Santé et Services sociaux :

 

Ministère Santé et Services Sociaux du Québec : www.msss.gouv.qc.ca

 

Association des médecins psychiatres du Québec : www.ampq.org/3/

 

Info-Santé (pour trouver le no téléphone en fonction de votre code postal): www.msss.gouv.qc.ca/reseau/info_sante.html  C’est mieux que rien, mais un service en ligne aurait pu être intéressant, par exemple pour une personne qui n’aime pas verbaliser. 

 

Aide à la violence conjugale:

 

Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale : www.maisons-femmes.qc.ca

 

Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) : www.criviff.qc.ca

 

 

S.O.S violence conjugale :

 

Montréal : (514) 873-9010

Ailleurs au Québec : 1 800 363-9010

 

Tel-jeunes:

 

Montréal : (514) 288-2266

Ailleurs au Québec : 1 800 263-2266

 

Le site d’option santé offre des ressources intéressantes pour les hommes dans sa page de liens : http://www.optionsante.com/liens.php

 

Suicide :

 

www.sos-suicide.qc.ca

 

Centre for Suicide Prevention (en anglais mais on trouve des infos vers les ressources de toutes les provinces canadiennes incluant le Québec) : www.suicideinfo.ca

 

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BROKEN FLOWERS / FLEURS BRISÉES

Sortie : 12 août, 2005

 

COMPÉTITION OFFICIELLE / FESTIVAL DE CANNES 2005

Réalisateur: JIM JARMUSCH

Distribution:  BILL MURRAY, SHARON STONE, FRANCES CONROY, JESSICA LANGE,

JULIE DELPY, CLOE SEVIGNY

 

Célibataire endurci, Don Johnston vient d'être quitté par Sherry, sa dernière conquête. Alors qu'il se résigne une nouvelle fois à vivre seul, il reçoit une lettre anonyme dans laquelle une des anciennes petites amies lui apprend qu'il est le père d'un enfant de 19 ans, et que celui-ci est peut-être parti à sa recherche. Sous les conseils de son meilleur ami Winston, détective amateur, il décide de mener l'enquête afin d'éclaircir ce mystère. Malgré son tempérament casanier, le sédentaire Don se lance alors dans un long périple, au cours duquel il retrouve quatre de ses anciennes amours. A travers ces visites surprises, Don se retrouve confronté à son passé, et, du même coup, à son présent.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 août, 2005)

 

Un film à la fois humoristique et sympathique qui est dans l’air du temps : la paternité! Après l’amour libre et le féminisme, voilà les hommes qui se questionnent – ou sont poussé à se questionner comme ici – sur leur paternité voulue ou volée! Car Don apprend qu’il aurait un fils de 19 ans.

 

Un thriller paternel, car il enquête pour en savoir plus sur ce fils supposé! Mais un saut dans le passé d’il y a 20 ans – car il revoit ses flammes de l’époque pour tenter de découvrir laquelle a eu ce fils – lui permet aussi de mesurer le chemin parcouru depuis, de voir que même si l’on croit que l’on sera toujours comme l’on est à 20 ans, la vie nous change. Ses ex ne sont plus ce qu’elles étaient ni ce qu’elles pensaient devenir; lui non plus. Et maintenant il a un « virus » en tête qui ne s’était jamais posé auparavant : celui de la paternité! Il voit ce fils qu’il ne connaît pas partout.

 

 

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Horloge Biologique

Le deuxième long métrage de Ricardo Trogi sur les écrans du Québec dès le 5 août

 

Commentaires de Michel Handfield (29 juillet, 2005, mis en ligne le 4 août, 2005)

 

On a eu droit à quelques sorties d’acteurs au cours des dernières années se plaignant que le focus des récentes productions est trop souvent sur des rôles de filles fortes et de gars faibles. Ce film ne changera pas ça, du moins à première vue. On ne trouvera pas ici le super héros à qui rien ne résiste! On sera plutôt face à des hommes qui se questionnent face à la paternité qui change la vie, leur vie? Paternité souhaitée? Pas toujours! C’est le goût de maternité des femmes qui décide, car la femme est libre de son corps! Madame pourrait l’utiliser sans lui dire.  L’homme lui est-il maître de son sperme ou est-ce son sexe qui le gouverne? La réponse nous est fournit par…

 

« Le grand philosophe Aristote, dans le rôle du fou amoureux, en fournit un premier exemple. Une anecdote raconte qu’un jour il tomba passionnément amoureux de l’hétaire athénienne Phyllis à en perdre toute volonté propre et à se soumettre d’une façon irréfléchie aux caprices de cette femme. La célèbre putain ordonna au penseur de se mettre à quatre pattes et lui, abdiquant toute volonté, accepta de bonne grâce qu’on se moquât de lui et obéit; il se mit humblement par terre et servit de monture à sa maîtresse. (…) Le sens kunique de l’histoire est le suivant : la beauté agite son fouet au-dessus de la sagesse, le corps triomphe de la raison; la passion rend docile l’esprit; la femme nue triomphe de l’intellect masculin ; l’entendement n’a rien à à opposer à la force convaincante des seins et des hanches. »  (Sloterdjik, pp. 322-3-4)   

 

D’éternels ados ils devront devenir des hommes, choisir ce qu’ils veulent ou ne veulent pas et l’assumer, voir le dire! Un choix plus difficile à faire que de savoir dans quel bar aller fêter après la « game » de baseball! L’éternel ado qu’est l’homme doit vieillir et ce n’est pas facile.  Le marketing l’a compris depuis longtemps d’ailleurs : regardez le nombre de produits dont vous rêviez quand vous étiez ados et qui ressortent maintenant que vous avez les moyens de vous les offrir, cela allant de la moto à la mini cooper redessinée!  Car l’homme ne quitte pas son adolescence; il la sert dans un coin de son cerveau et est toujours prêt à la ressortir! Cependant nous avons une excuse : notre côté immature est un soubresaut de l’homme des cavernes encore inscrit dans nos gènes comme le sont les dents de sagesse! D’ailleurs, dira un des protagonistes, dans ton livre de la femme enceinte, ils disent que parfois le gars peut être déséquilibré et peut suivre davantage son instinct – inscrit dans ses gènes depuis la préhistoire! – que la logique! Il y a là des parallèles anthropologiques intéressant que ce film soulève. Ce serait à fouiller davantage. 

 

Ce film focusse donc sur les gars; parfois forts, parfois faibles, souvent pathétiques selon les circonstances! L’homme le plus sûr de ses affaires devant les autres est peut être celui qui est le plus incertain seul face à lui même, car la vie est multiple et nos rôles aussi. Un film qui n’est pas tout à l’honneur des gars, mais tout à l’humour, car on insiste sur les gros traits des gars. On est dans leurs fantasmes, leurs peurs, leurs besoins d’acceptation par la gang, de séduction face à l’autre sexe (pour se rassurer qu’ils existent) et d’être aimé par l’être chère. Sauf que c’est la blonde qui fixe la limite, car dans chaque blonde il y a une « mère » qui impose l’ordre et la stabilité! Ici les femmes sont la figure de l’autorité et de la rationalité; les gars celle de l’immaturité.  On est chez l’homme, souvent vulnérable malgré les airs qu’il se donne et toujours ado même lorsqu’il est supposé responsable!

 

Des hommes mous, des hommes faibles ou des êtres différents? A vous de vous faire une idée, mais rires assurés quelque soit votre sexe et votre situation de vie : célibataire ou en couple.  

 

Références et hyperliens (ressources)

 

Sloterdjik, Peter, 1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois éditeur

 

Synopsis : http://www.allianceatlantisvivafilm.com/synopsis.asp?TitleID=81559

 

Fiche du film sur lecinéma.ca : http://www.lecinema.ca/fiche_film.php?Id=450

 

Maternité et horloge biologique sur le site aufeminin.com : http://www.aufeminin.com/maternite/05quandbebe/p__categorie=15&-Maturite-et-horloge-biologique.html

 

www.psychologies.com/

 

www.petitmonde.ca (Portail de la famille et de l’enfance) 

 

Synopsis

 

L’homme est un animal très proche des grands singes. Paul Robert - Le Petit Robert

 

L’homme évolue lentement et probablement que les dernières générations prennent encore plus de temps à atteindre leur pleine maturité. S’il fut un temps où les hommes prenaient, bon gré mal gré, la veste de père de famille dans la vingtaine, on assiste aujourd’hui à une volonté toujours plus présente de remettre à plus tard cette prise de responsabilités.

 

Pour Fred, jeune trentenaire, rien ne presse si ce n’est le désir de sa conjointe, Marie, de devenir mère. Tentant de repousser par tous les moyens l’ échéance de la paternité, Fred essaie de ménager la chèvre et le chou en voulant conserver sa relation amoureuse, et son choix de ne pas avoir d’ enfant. Mais au moment des ultimatums, quand la pression fait fuir la raison, Fred optera pour une solution, assurément une des pires. Dans le ventre d’Isabelle, un petit être ne se doute pas que son arrivée prochaine plonge son géniteur Paul dans une angoisse profonde. Plus la grossesse d’Isabelle progresse, plus Paul se rend compte que des changements importants viendront secouer son existence. L’idée que son irresponsabilité devra céder le pas au rôle plus réfléchi de père de famille le préoccupe. Et dire qu’il ne lui manquait qu’une rencontre pour atteindre le chiffre magique de 30 conquêtes, une moyenne de 2 par année depuis son dépucelage à 17 ans. Peut-être est-il encore temps d’arriver à ce sommet pour clore définitivement ce chapitre de sa vie, avant l’arrivée de son bébé.

 

Sébastien, nouveau papa d’un petit garçon de huit mois, est heureux malgré les trop courtes nuits. Sa nouvelle cellule familiale lui apporte beaucoup de joie, mais il ne peut cacher sa déception face à ses amis. Il aurait voulu que ceux-ci soient conscients de l’importance de ce moment dans sa vie et qu’ils partagent avec lui un peu d’émerveillement. Son statut de père semble plutôt être la cause de son exclusion du groupe. Devant renoncer au voyage de chasse annuel, Sébastien sera coincé entre l’acceptation et la vengeance, quand une jolie blonde devient l’objet de convoitise entre ses amis.

 

C’est dans cet enchevêtrement de situations et de sentiments qu’on suivra la recherche de ces trois hommes qui tentent d’atteindre le bonheur et la tranquillité, l’harmonie souhaitée entre les pulsions de l’instinct et le calme de la raison. Une quête qui ne se fera toutefois pas sans bouleverser leur existence et sans heurter les femmes qui les accompagnent dans ce cheminement.

 

Communiqué de presse

 

Go Films et Alliance Atlantis Vivafilm présentent Horloge Biologique, le deuxième long métrage de Ricardo Trogi

 

« L'homme est un animal très proche des grands singes »

Paul Robert – Le Petit Robert

 

Montréal, le 12 juillet 2005

 

Distribué par Alliance Atlantis Vivafilm et produit par Nicole Robert, de la maison de productions Go Films, c'est à partir du 5 août prochain qu'arrive sur les écrans du Québec le très attendu film Horloge Biologique de Ricardo Trogi, qu'il a scénarisé avec ses complices de toujours Jean-Philippe Pearson et Patrice Robitaille.

 

Horloge Biologique nous entraînera dans l'univers fascinant et complexe de la paternité. Pour Fred (Patrice Robitaille), jeune trentenaire, rien ne presse si ce n'est le désir de sa conjointe, Marie (Geneviève Alarie) de devenir mère. Il tente donc de repousser par tous les moyens l'échéance de la paternité, en voulant conserver sa relation amoureuse. Dans le ventre d'Isabelle (Catherine Proulx-Lemay) un petit être ne se doute pas que son arrivée prochaine plonge son géniteur Paul (Pierre-François Legendre) dans une angoisse profonde. Quant à Sébastien (Jean-Philippe Pearson), nouveau papa d'un petit garçon de six mois, sa nouvelle cellule familiale lui apporte beaucoup de joie, mais il ne peut cacher sa déception face à ses amis. Il aurait voulu que ceux-ci soient conscients de l'importance de ce moment dans sa vie et qu'ils partagent avec lui un peu d'émerveillement. C'est dans cet enchevêtrement de situations et de sentiments qu'on suivra la recherche de ces trois hommes qui tentent d'atteindre le bonheur et la tranquillité, l'harmonie souhaitée entre les pulsions de l'instinct et le calme de la raison. Une quête qui ne se fera toutefois pas sans bouleverser leurs existences et sans heurter les femmes qui les accompagnent dans ce cheminement.

 

Faisant partie de la nouvelle génération de cinéastes, Ricardo Trogi a déjà su imposer sa propre signature. Avec plusieurs courts et moyens métrages à son actif et une participation remarquée à La Course Destination Monde - édition 1994-95, au début d'une carrière déjà très prometteuse, nous avons pu découvrir tout le talent de ce jeune réalisateur avec son premier long métrage Québec-Montréal (Récipiendaire de quatre Jutra en 2003 - Meilleur film, Meilleur scénario, Meilleure réalisation et Meilleure actrice de soutien). Il a également participé à de nombreux festivals reconnus, tels que la Semaine de la Critique au Festival de Cannes, le Festival de Toulouse, Les Rendez-vous du cinéma Québécois, le Festival vitesse lumière à Québec et le Festival de Namur. Plus récemment, il a signé la réalisation de la télésérie Smash et Smash 2 écrite par Daniel Lemire et diffusée à Radio-Canada.

 

 Horloge Biologique nous permet également de faire la connaissance de jeunes interprètes au talent grandissant. On retrouve à la distribution outre Patrice Robitaille, Pierre-François Legendre et Jean-Philippe Pearson, Catherine Proulx-Lemay, Julie Perreault, Geneviève Alarie, Claude Despins, Hugo Giroux, Marc St-Martin, Julie Deslauriers, Claude Michaud et Karen Elkin.

 

La productrice Nicole Robert a produit une quinzaine de longs métrages. À sa feuille de route, soulignons entre autres, La Guerre des Tuques, Requiem pour un beau sans coeur, Karmina, K2, Québec-Montréal, Sur le Seuil et Les Aimants, ainsi que la télésérie la Vie la vie, qui a fait les beaux jours de milliers de téléspectateurs.

 

Go Films a produit les films K2 réalisé par Gabriel Pelletier, Betty Fisher et autres histoires, une coproduction du réalisateur français bien connu Claude Miller, Québec-Montréal, le premier long métrage de Ricardo Trogi, récipiendaire du Jutra du meilleur film, Sur le Seuil, un thriller fantastique réalisé par Éric Tessier, ainsi que le premier long métrage d'Yves Pelletier Les Aimants, sortie en salles cet automne. À la production de Horloge Biologique, nous retrouvons également, Martine Beauchemin, productrice déléguée et directrice de production, Jean-François Lord, directeur photo, Jean Bécotte, directeur artistique, et Yvann Thibaudeau, au montage images.

 

Horloge Biologique a été produit grâce à la participation financière de: Téléfilm Canada, SODEC société de développement des entreprises culturelles - Québec, Crédit d'impôt cinéma et télévision du Québec - Gestion SODEC, Fonds canadien de Télévision,  Programme de crédit d' impôt pour production cinématographique du Canada, Société Radio-Canada,  Fonds Harold Greenberg. Avec la collaboration de : Super Écran.

 

 La Grande Première du film Horloge Biologique aura lieu à Montréal le 1er août prochain à la Place des Arts.

 

Distribué par Alliance Atlantis Vivafilm, Horloge Biologique prendra l'affiche le 5 août 2005 partout au Québec.

 

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Quand la mer monte

Un film de Yolande Moreau et Gilles Porte

France/Belgique, 2004, 90 min.

César du meilleur 1er film et de la meilleure actrice

À l’affiche dès le vendredi 29 juillet aux Cinémas Beaubien et Le Parisien

 

Commentaires de Michel Handfield (26 juillet, 2005)

 

Nous sommes dans un « road movie »  excentrique et fantaisiste, où une comédienne joue son propre rôle par personnage interposé! En effet :

 

En 1982, Yolande Moreau écrit le spectacle Sale affaire, du sexe et du crime, dans lequel elle joue le rôle d'une femme qui vient de tuer son amant, et se confie au public. Dans Quand la mer monte, son premier long-métrage, coréalisé avec Gilles Porte, Moreau interprète Irène, une comédienne en tournée pour le spectacle Sale affaire... et à qui il arrive des mésaventures qui font écho au contenu de la pièce.

 

En cours de route elle fera cependant une rencontre captivante, mais qui la rend aussi captive! Est-elle une femme sensible et lui un manipulateur? Ou est-ce réellement une  attirance commune? J’avoue m’être posé la question à quelques reprises, mais je ne vous donne pas mon verdict. A vous de vous faire votre idée.

 

Par contre je dois vous aviser que c’est un film lent, ce qui permet à la tendresse et à la tristesse de se toucher. C’est un film pour un public cinéphile davantage  qu’amateurs d’actions à l’états-uniennes.

 

Communiqué

Quand la mer monte

Un film de Yolande Moreau et Gilles Porte

César du meilleur 1er film et de la meilleure actrice

Film de clôture de la 9e édition de Comedia

 

Montréal, le jeudi 7 juillet 2005

 

Fun Film Distribution a le plaisir d’annoncer que le film Quand la mer monte, réalisé par Yolande Moreau et Gilles Porte prendra l’affiche à Montréal le vendredi 29 juillet après avoir été présenté comme film de clôture de Comedia, volet cinéma de Juste pour rire le dimanche 24 juillet.

 

Présenté aux Rencontres internationales de cinéma de Paris, Quand la mer monte y a décroché le Grand prix du public. Les deux comédiens principaux, Yolande Moreau et Wim Willaert, ont par ailleurs reçu le Prix d'interprétation au Festival de Namur. Yolande Moreau, a également remporté le César de la meilleure actrice pour ce rôle et le film, quant à lui, a remporté le César du meilleur 1er film.

 

En 1982, Yolande Moreau écrit le spectacle Sale affaire, du sexe et du crime, dans lequel elle joue le rôle d'une femme qui vient de tuer son amant, et se confie au public. Dans Quand la mer monte, son premier long-métrage, coréalisé avec Gilles Porte, Moreau interprète Irène, une comédienne en tournée pour le spectacle Sale affaire... et à qui il arrive des mésaventures qui font écho au contenu de la pièce.

 

Après avoir travaillé pendant quelques années comme éducatrice, Yolande Moreau choisit de se consacrer à la comédie. Agnès Varda remarque la comédienne sur scène, et lui offre ses premiers rôles au cinéma. En 1989, Yolande Moreau rejoint la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff, dont elle devient un des piliers. Des spectacles Lapin chasseur ou Les Pieds dans l'eau au programme télévisé Les Deschiens, elle impose un personnage loufoque et poétique. Dès lors, la comédienne est de plus en plus sollicitée par les réalisateurs qui lui confient le plus souvent des rôles comiques dans des films à succès tels Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Le Bonheur est dans le pré.

 

Co-scénariste, co-réalisateur et directeur de la photo de Quand la mer monte, Gilles Porte a tourné plusieurs courts-métrages et travaillé comme chef-opérateur sur plusieurs longs métrages.

 

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The Bridge Of San Luis Rey (Le pont du Roi St-Louis)

D’après la nouvelle de Thornton Wilder (1927) et gagnante du Pulitzer en 1928.

Sortie: 29 juillet 2005

 

Réalisatrice: Mary McGuckian

Distribution: Gabriel Byrne, Robert De Niro, Kathy Bates, Harvey Keitel, F.

Murray Abraham

 

Cela se passe au début du XVIIIe siècle au Pérou, sous l’inquisition espagnole. Cette histoire fait la chronique de vies interreliées par le hasard, le destin ou Dieu : les victimes du pont de San Luis Rey qui viennent de milieux aussi divers que le théâtre, le couvent, le bordel et le port, mais qui ont tous un lien avec La Perichole, qui a tenu la vedette du théâtre de la comédia! 

 

Était-ce le hasard ou la main de Dieu qui a mis ces cinq personnes ensemble au même endroit à ce moment fatal ? Ou sont-ils en quelque sorte responsables de ce qui est arrivé? Ces questions sont soulevées avec compassion et avec une affirmation indirecte au pouvoir de l'amour par le frère Juniper, qui en est venu à la conclusion que ces gens et cet accident ne sont pas arrivés là par hasard, mais que Dieu en a tiré les ficelles. Ceci lui vaudra de passer au tribunal de l’Inquisition…

 

Commentaires de Michel Handfield (28 juillet, 2005)

 

Un film mêlant foi, mythe et histoire en une grande fresque. Qui s’intéresse à l’histoire, la religion ou au surnaturel y trouvera son compte. Mais ce n’est pas parce que l’on croit que cela existe et ce n’est pas parce que l’on ne croit pas que cela n’existe pas… 

     

Les hypothèses soulevées par le frère Juniper pourraient l’être encore aujourd’hui, mais pourrait-on vraiment y répondre? Question de foi et de croyance plus que de rationalité, car il y a des questions et des réponses qui relèvent davantage de la philosophie (j’y inclus la théologie) que de la science - le Nouvel Âge joue très bien là dessus d’ailleurs; mais la science avance toujours, ce qui force la philosophie à se questionner et se repositionner continuellement elle aussi. C’est même ce qui la distingue des religions, davantage cimentées dans les mythes fondateurs qu’à la recherche de la vérité. Elles sont plus idéologiques et statiques qu’en quête de savoirs. Cette différence en est une de sens et de perception, comme celle entre la morale (associé à la religion) et l’éthique (associé à la philosophie). Mais peut-il en être autrement, l’une étant fondée sur le questionnement et le raisonnement – pensons à Socrate et à Diogène – et l’autre sur les  lois et les règles (les dogmes) dictées par Dieu et transmis par les prophètes? D’office elles sont immuables et inquestionnables.  Le frère Juniper l’apprendra à ses dépends, lui qui voulait faire entrer la théologie au rang des sciences exactes… lorsqu’il fera face au tribunal de l’inquisition.

    

Hyperliens

 

http://www.lepontduroisaintlouis.com/

 

www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=2352

 

http://www.actuacine.net/Fiches/san-luis-rey.htm

 

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ME AND YOU AND EVERYONE WE KNOW

Sortie en salles : 22 Juillet 2005

 

Réalisatrice-Scénariste : MIRANDA JULY

Mettant en vedette : MIRANDA JULY, JOHN HAWKES

 

FESTIVAL DE CANNES 2005 : Caméra d'Or

SUNDANCE FILM FESTIVAL 2005 : Prix Spécial du Jury

 

Commentaires de Michel Handfield (14 juillet, 2005, mis en ligne le 22)

 

Vie, philosophie et « folie » se mêlent et  font que la réalité est  parfois surréaliste pour notre plus grand plaisir ou, à défaut, notre plus grand bien. Mais on ne le saura parfois que plus tard! Un film où les dialogues ont leur importance et que j’ai trouvé plaisant, car il est davantage philosophique et distrayant que politique. Il est sur la connexion entre les êtres, mêlant psychosociale et nouvel âge! Bref une comédie intelligente qui m’a fait passer un bon moment de cinéma.    

 

Résumé officiel

 

Christine Jesperson, une jeune artiste touchante et spontanée, mélange dans son quotidien art et réalité. Elle entre sur la pointe des pieds dans la vie de Richard, vendeur de chaussures, père de deux garçons et tout juste redevenu célibataire.  Autour d'eux, Robby et Peter, les enfants de Richard, son ex-femme, la patronne d'une galerie d'art, les voisins et les voisines. Tous sont à la recherche d'un lien qui les connecte aux autres sur Terre...

 

 

Christine Jesperson is a lonely artist and «Eldercab» driver who uses her fantastical artistic visions to draw her aspirations and objects of desire closer to her. Richard Swersey, a newly single shoe salesman and father of two boys, is prepared for amazing things to happen. But when he meets the captivating Christine, he panics. Life is not so oblique for Richard's seven-year-old Robby, who is having a risqué internet romance with a stranger, and his fourteen-year-old brother Peter who becomes the guinea pig for neighborhood girls -- practicing for their future of romance and marriage.

 

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SABAH à l’affiche dès le 15 juillet au AMC Forum!

http://www.sabahthemovie.com/

 

Le film sera projeté dans sa version originale en anglais et en arabe avec sous-titres en anglais

 

Commentaires de Michel Handfield (14 juillet, 2005)

 

On pénètre à l’intérieur d’une famille musulmane et ce n’est ni triste, ni morose; c’est même joyeux. On saisit la vie de l’intérieur, les différences culturelles et le choc des cultures, car Sabah (ARSINÉE KHANJIAN) la vit dans une relation amoureuse qui se développe avec un canadien d’origine, Stephen (SHAWN DOYLE), suite à une rencontre par pur hasard dans une piscine publique!

 

Cela la travaille d’abord de l’intérieur; on voit la métamorphose dans ses yeux et ses attitudes, comme le malaise de la première rencontre à la piscine, qui se dissipe peu à peu, et le voile qui remonte tranquillement pour découvrir un peu  de ses cheveux. Avec le désir tout court, croît en même temps un désir de liberté!

 

            Le choc du romantisme ethnoculturel n’est cependant pas que pour elle, il est aussi pour lui, car il doit saisir de nouveaux codes sociaux pour la comprendre. Et comme la liberté intérieure s’acquiert beaucoup plus rapidement que la libération des signes extérieurs (le poids de la tradition), il est parfois difficile pour lui de comprendre qu’elle conserve des traditions qu’elle semble en même temps remettre en cause dans sa tête. Elle doit faire l’équilibre entre son historicité, sa famille et ce qu’elle vit. Elle ne peut compter que sur elle dans ce lent processus, mais il y a aussi sa nièce Souhaire (FADIA NADDA), née ici et rebelle par rapport à sa culture d’origine (qu’elle perçoit davantage comme une valeur étrangère), qui semble la comprendre et l’accompagne en parallèle.  Mais elle n’ose surtout pas en parler à sa mère, Um Mouhammed (SETTA KESHISHIAN), et à son frère, Majid (JEFF SEYMOUR), qui ne comprendraient pas!

 

Elle finira par découvrir que sa mère est plus libérale qu’elle ne le croit alors que son frère est beaucoup plus conservateur et traditionaliste. Ce n’est peut être pas surprenant, car notre culture représente une libération pour les femmes alors qu’elle représente une perte de pouvoir pour les hommes de cette culture! Mais la mère saura équilibrer les choses entre tradition et modernité, car l’Islam est d’abord dans le cœur de la personne qui le porte!

 

Un film lumineux qui se comprend même s’il est en anglais, car le langage corporel y parle au point que vous comprendrez même si vous avez de la difficulté avec la langue. A voir dans le contexte sociopolitique actuel, car être musulman n’est pas davantage synonyme de terroriste que d’être italien l’est d’être mafieux ou québécois d’être motard criminalisé!

 

Communiqué

 

Arsinée Khanjian (prix Génie dans la catégorie meilleure actrice pour Ararat) et Shawn Doyle (les séries télé The Eleventh Hour, 24 heures chrono, Beautés désespérées) sont les vedettes du film Sabah de la réalisatrice Ruba Nadda, lequel relate l’histoire de Sabah, une femme à l’aube de la quarantaine qui tombe amoureuse pour la première fois. Le problème est qu’elle est Arabe musulmane, alors que celui qu’elle aime ne fait pas partie de sa communauté. À l’insu de sa famille, Sabah a une aventure intense avant que l’idylle secrète ne commence à faire des ravages.

 

Le film – dont Atom Egoyan et Simone Urdl sont les producteur et productrice délégués – a été désigné l’un des films les plus populaires des festivals du film de Rotterdam et du Commonwealth 2005, et a été sélectionné comme film d’ouverture du programme du Canadian Front : New Films 2005 au MoMA à New York.

 

La scénariste et réalisatrice torontoise d’origine syrienne, Ruba Nadda, a imprégné son film de traditions ancestrales propres à la culture arabe – entre autres le baladi que danse sa sœur, Fadia Nadda, qui incarne la nièce rebelle de Sabah.

 

La distribution compte également d’excellents acteurs de soutien, notamment Jeff Seymour (la série télé The Eleventh Hour), Setta Keshishian, Roula Said, Kathryn Winslow (les séries télé This is Wonderland, Coast to Coast) et David Alpay (Ararat).

 

Depuis qu’elle a obtenu son diplôme de la Tisch School of the Arts de l’Université de New York il y a huit ans, Ruba Nadda a réalisé 13 courts métrages (Aadan, Laila, Slut) qui ont été présentés dans plus de 450 festivals du film. De plus, elle est une romancière accomplie dont les nouvelles ont été publiées dans plus de 400 revues à travers le monde.

 

Sabah a été tourné au centre-ville de Toronto (le couple s’embrasse avec passion pour la première fois devant le célèbre Flatiron Building!) par le directeur photo Luc Montpellier (prix Gemini pour la série télévisée Hemingway vs Callaghan) avec Jonathan Dueck (Love, Sex and Eating the Bones) à la direction artistique. Le film a été produit par TL Boulton Productions dont le producteur est Tracey Boulton.

 

Sabah est distribué au Québec par Atopia et dans le reste du Canada par Mongrel Media.

 

Long Synopsis

 

Sabah is just turning 40 and lives a quiet life in Toronto with her mother.  She is a smart, attractive, Muslim, Arab woman whose passion and independence have been dulled by 20 years of duty to her loving yet demanding family, especially from the long days spent doting on her mother, the affable Um Mouhammed.  While her spirit isn’t crushed, it has certainly packed its bags and taken a small vacation.  Things used to be different but Sabah’s family retreated into a more conservative Arab lifestyle after her father’s sudden death upon their arrival to Canada.  All this starts to change when she receives a picture of her father taking a young Sabah for a swim in the ocean.

 

Despite her familial duties, Sabah’s continual frustration is the regular need to answer to her older brother Majid, a man who controls not only the family fortunes but also the family’s choices.  And it is Majid who delivers the photograph that ultimately forces the change in Sabah’s, and indeed the entire family’s, life.  As a treat to herself on her 40th birthday, rejuvenated by Majid’s gift, Sabah sneaks off to go swimming,  as a way to recapture happier times.  Exhilarated and giddy from this act of rebellion, she cannot stop herself from returning.  There at the pool, her spirit returns. By chance (and it’s always by chance in these love stories) a man named Stephen accidentally steals her towel. Their attraction is obvious and Sabah’s life begins to get more than a cool dip in the pool.

 

After another “chance” meeting in the water, Sabah agrees to go out for lunch with Stephen.  From there, more meals and meetings are shared.  Their differences become their strengths and their attraction to each other grows.  The world has become a much larger, and more wonderful, place.

 

With surprise and concern Sabah falls in love with Stephen, however, the pressures of leading a double life begin to take a toll on both the relationship and her family life.  Finally, Sabah must confront her family in order to make them realize that living happily in Canada requires bending the rules of their own culture from time to time.  What results is both a clash of values and a test of love’s ability to transcend two divided cultures.

 

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« AURORE » : la rencontre de l’idéologie et de la folie!

« AURORE », sur grand écran dès le 8 juillet

 

 

Commentaires de Michel Handfield (8 juillet, 2005)

 

Dans le dictionnaire Societas Criticus nous définissons l’Idéologie par analogie : paire de lunettes de différentes couleurs teintant ce que l’on perçoit. C’est exactement le propos de ce film. Je pourrais m’arrêter là et tout serait dit! Car la triste histoire d’Aurore – le martyre d’Aurore - c’est la rencontre de l’idéologie et de la folie!

 

Famille heureuse, mère aimante de ses enfants que la maladie emporte trop vite. C’est le triste sort de Marie-Anne Caron (STÉPHANIE LAPOINTE) qui se tourmentera  pour sa famille lorsqu’elle sera hospitalisée pour une tuberculose dont elle ne reviendra pas. Son mari, Télesphore Gagnon (SERGE POSTIGO), se remariera à sa cousine, Marie-Anne Gagnon (HÉLÈNE BOURGEOIS LECLERC), passionnée de son cousin, quelque peu dérangée et, surtout,  maladivement jalouse de la beauté de Marie-Anne Caron; beauté qu’Aurore (MARIANNE FORTIER) aura héritée de sa mère et qui représentera en quelque sorte le mal à ses yeux.  « Trop belle pour ne pas être une enfant du péché que cette enfant » (1) se mettra-t-elle en tête suite à certaines confidences de Télesphore sur son passé avec la belle Marie-Anne, car cette enfant fut conçue par une nuit torride avec son épouse, arrosée de boisson, où ils ont fait des choses que la religion et la loi ne permettait pas à l’époque; l’amour devant servir à procréer, pas à découvrir certains plaisirs charnels et assouvir ses fantasmes. (2)  Marie-Anne  se fait donc un devoir de voir à ce qu’Aurore prenne le bon chemin quitte à serrer les guides et à la corriger plus sévèrement encore! De toute façon, « l’autorité dans la maison, c’est moi! » dit-elle à Télesphore qui approuve, car lui il part avant que la maisonnée ne soit levée et revient quand la maisonnée est couchée. De plus, comme c’est sa cousine, il y a là un lien de confiance supplémentaire qu’elle sait utiliser.

 

Et qui remettra en cause l’autorité parentale? Les mauvaises langues et les racontars! Mais le Curé Leduc (YVES JACQUES) veille au grain et en a justement contre les racontars et les médisances en chaire. Le Curé calme constamment le jeu et donne sa justification à Marie-Anne Gagnon, car il reçoit ses confidences concernant les « difficultés » que lui pose Aurore. Il faut bien corriger cette enfant née du péché, allumée, et qui ose répondre même au Curé – aussi bien dire à l’autorité suprême! Marie-Anne cite d’ailleurs le petit catéchisme de façon mécanique quand elle la corrige, car c’est l’idéologie justificatrice : le droit de correction que l’on accorde aux parents! Les lunettes qui colorent les choses et qui agissent comme un filtre qui nous empêche de tout voir…

 

Le drame d’Aurore fut la jonction en une même personne, sa belle-mère, de la folie, de la jalousie (désir de couper avec l’image de Marianne qu’Aurore représentait) et de l’idéologie relieuse qui alimentait et justifiait cette folie, car il fallait punir/extirper cette représentation du mal.  D’autre part, le contexte sociopolitique du temps faisait en sorte que même si légalement les femmes n’avaient pas de Pouvoir (pas de droit de vote par exemple), elles avaient un pouvoir psychologique immense; un Pouvoir sur le mari et la maisonnée, car la femme avait souvent plus d’instruction que les garçons (dont on valorisait la force et la capacité à travailler tôt plutôt qu’à apprendre à lire et à compter), ce qui leur donnait davantage de capacité de manipulation. Certaines étaient plus ratoureuse et séductrice, qualités que Marie-Anne Gagnon savait très bien utiliser à son avantage. Qui a dit que les femmes n’avaient pas de pouvoir avant le Mouvement de Libération de la Femme? Elle avait un ascendant sur les autres et surtout sur le Curé qui la défendit jusqu’au bout contre ceux qui refusaient de fermer leurs oreilles aux cris de l’enfant et, surtout, contre l’autorité laïque, incarnée dans le juge de paix, Oréus Mailhot (RÉMY GIRARD), qui s’oppose à lui : « On a laissé passer deux enfants morts, on n’en laissera pas passer un troisième! » Mais le Pouvoir religieux était fort dans ce Québec du début du XXe siècle, surtout dans les campagnes. Il pouvait mettre bien des bâtons idéologiques dans les roues du pouvoir civil : « Vous ne savez pas tout de cette enfant difficile, moi j’ai le secret de la confession » ou encore « Dieu comprend cette pauvre mère qui fait tout son possible et subit les médisances parce qu’elle n’est pas du village » (elle vient d’un autre village). Quand une sœur questionne l’enfant à l’hôpital elle se fait rappeler que l’on ne sait pas tout et que la questionner c’est mettre en doute l’autorité du Curé qui comprend la mère. Le Pouvoir et l’idéologie religieuse agissent comme un éteignoir, un filtre, qui limite la compréhension, qui cache la réalité. Quand le pouvoir civil réussira enfin à prendre sa place, il sera trop tard.

 

Naturellement on peut le voir comme un fait historique et se dire qu’aujourd’hui une telle chose est impossible. Mais attention, les droits religieux et multiculturels ne sont-ils pas encore des lunettes qui bloquent certains de nos jugements? Il y a que quelques semaines encore l’on était dans un débat concernant les droits des musulmans à un régime différencié de droit basé sur la religion. Cette même question peut se poser pour toutes les religions et tous leurs sectarismes, certains chrétiens pouvant par exemple ne pas reconnaître certains droits au nom de croyances religieuses millénaires, refuser les avancées de la science et même l’évolution si mince soit elle! Et que dire des sectes basées sur des croyances aux astres, à quelques civilisations du cosmos que ce soit ou aux fantasmes de leurs leaders charismatiques? La culture d’origine ou de ses ancêtres peut aussi justifier certains comportements : ainsi l'Honorable juge Monique Dubreuil a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la collectivité», vu le «contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes» chez les haïtiens » en 1998! (3) Pourrait-on justifier la vente de drogue ou l’esclavage des enfants au nom d’une culture ancestrale ou religieuse?  On peut très bien utiliser les droits démocratiques pour aller contre la démocratie, comme si la démocratie portait en elle le germe de son autodestruction. C’est le principe de Némésis : toute chose poussée à l’extrême à l’effet contraire à celui recherché! (Illich, 1975)

 

Ce film en est l’illustration parfaite, car au nom de la morale chrétienne et catholique, le Clergé, ici représenté par le Curé, accepte et valorise la correction physique si rude soit-elle, mais empêche en même temps les gens et le milieu de parler ou d’intervenir pour  protéger Aurore contre ses parents au nom du péché de médisance! L’idéologie dans toute sa contreproductivité, qui stérilise la vie et va à l’encontre de ses propres principes. Cela fut pour Aurore, cela fut dans le nazisme et cela fut dans le génocide Rwandais : l’idéologie qui justifie les comportements les plus condamnables au nom d’une certaine justice, d’un certain droit ou d’une conception de l’histoire! Mais quand on porte, de grée ou de force, une paire de lunette idéologique on ne voit plus toute la réalité, filtrée qu’elle est par nos croyances. Un film contemporain dans le contexte actuel, où la politique est de plus en plus déterminée par les croyances religieuses et morales de nos gouvernants et où la séparation des Pouvoirs entre la religion et la société civile devient de plus en plus perméable. Les avancées des lumières, la séparation de l’Église et de l’État, de plus en plus menacée.

 

Personne n’est à l’abri, car si la droite est associée au traditionalisme religieux, à l’individualisme et au libre marché, qui réduit toutes les relations sociales à des échanges basés sur la rationalité (économique) pure dans un but de satisfaction (profitabilité) personnelle; la gauche est associée à la protection des droits de la personne contre les institutions (cet aspect nous vient de l’anarchisme) et au multiculturalisme qui empêche parfois de remettre en cause certains tabous qui constituent pourtant une forme de « prison » pour les individus (4), piégés qu’ils sont par le carcan de leur culture d’origine que nous leurs imposons pour des générations! (5)  On ne peut plus questionner ni l’un ni l’autre sans être taxé de communiste ou de néolibéral! Au pire on passera pour un éternel insatisfait, voir un con, car « vous êtes avec nous ou contre nous » comme l’a dit un certain George W. Bush en septembre 2001! Il ne faut surtout pas être dans le doute : choisissez votre camp et regrettez le ensuite pour recevoir l’absolution! Le drame d’Aurore s’inscrit dans les temps actuels, car c’est le drame social que l’on semble vivre depuis la fin des années 90 : la fin des certitudes et la montée des idéologie justificatrices! La pensée magique et la foi nous fortifient et nous réconfortent. La montée des sectes et des croyances (ésotériques, religieuses ou nouvel âgistes) n’est pas un hasard; c’est qu’il y a un marché. Inversement la baisse d’emplois en sciences sociales n’est pas un hasard non plus, car on ne veut surtout pas avoir des gens qui questionnent et nous font douter! On veut croire, car la Foi est rédemptrice. Comme Aurore voulait croire que des jours meilleurs viendraient, que Marie-Anne Gagnon voulait croire qu’Aurore était une enfant du mal pour ainsi se justifier de la martyriser, que Télesphore croyait sa femme mieux placée que lui pour élever les enfants et que le Curé justifiait le silence sous la menace du péché! Aurore c’est le drame de la Foi libéré du doute! 

 

Notes :

 

1. Comme je n’ai pas le script du film, je n’ai aucune citation du film, mais je les ai quand même mise entre « », car c’est l’idée aussi fidèle que possible que j’en ai retenue.

 

2. Ces fantaisies sexuelles ne sont plus un crime que depuis que Pierre Eliot Trudeau, alors Ministre de la justice, a réformé le code Criminel en 1967, car, selon son mot, l’État n’a pas sa place dans les chambres à coucher pour « voir » ce qui se passe entre adultes consentants! Mais attention, encore aujourd’hui cette nuit torride (que l’on peut imaginer) entre époux aurait pu être hors la loi, car on se mariait jeune, avant l’âge de la majorité (qui était de 21 ans à l’époque), et la loi canadienne dit par exemple que :

 

 « La sodomie est un crime si l'on se base sur le code criminel canadien qui, précisons-le de nouveau, est valable pour le Québec. Cependant, elle est tout à fait légale dès que les deux personnes impliquées ont 18 ans ou plus et qu'elle se pratique dans l'intimité. Ce n'est que pour les adolescents et les enfants que la loi l'interdit. » (www.unites.uqam.ca/dsexo/2000/0011/3488-0506w.htm)

 

Cette liberté n’est cependant pas acquise partout et pour tous. Ainsi le « crime de sodomie » existe encore dans certains États des Etats-Unis, où « une bonne partie condamne la sodomie, parfois sévèrement en proposant des peines de prison de plusieurs années même pour une seule fois et entre époux. » (www.unites.uqam.ca/dsexo/2000/0011/3488-0506w.htm)

 

3. Le multiculturalisme à l'encontre de l'égalité? Michel Handfield, M.Sc. sociologie,

Montréal, le 27 janvier 1998 (Paru dans La Presse, 28 janvier 1998, p. B 2)

 

Suite au jugement de l'Honorable juge Monique Dubreuil, qui a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la collectivité» vu le «contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes» chez les haïtiens, cela soulève une question fondamentale: le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité?

 

Prenons un autre exemple pour souligner l'incongruité de la chose. Si au lieu d'un viol, il s'agirait de relations de travail. Des haïtiens auraient-ils le droit d'engager d'autres haïtiens à un salaire moindre que nos normes puisqu'il n'y a pas de telles normes en Haïti? Je crois que non. Pourquoi en est-il autrement des relations hommes/femmes?

 

On voit là que le recours aux cultures, le multiculturalisme si cher à Trudeau, va à l'encontre de l'égalité entre les individus. On se doit de choisir si nous sommes une société égalitaire ou multiculturelle. On ne peut être les deux à la fois comme l'a montré Alain Finkielkraut dans La défaite de la pensée (Gallimard, 1987). Un livre à lire pour nos Honorables juges, politiciens et Citoyens pour dépasser cette illusion du multiculturalisme et de l'égalité.

 

4. Ici on se doit d’être prudent à deux points de vue. D’abord, autant la droite que la gauche puise parfois à des sources philosophiques communes en matière d’individualisme et de libéralisme, mais n’en retiennent pas la même chose dans l’application. Ainsi les conservateurs, apôtres du néolibéralisme, puisent aux mêmes sources que les libéraux en matière économique mais s’en distinguent dans une application plus radicale et limitant l’interventionnisme d’État, sauf pour soutenir les entreprises qui les servent bien peut être. Inversement les libéraux voient davantage l’État comme un arbitre, devant parfois défendre les citoyens contre les entreprises. Même Noam Chomsky, si anarchiste soit-il, reconnaît qu’il faut « renforcer des éléments de l’autorité d’État qui, bien qu’illégitimes sous des aspects fondamentaux, sont aujourd’hui nécessaires de façon critique afin de faire pièce aux entreprises de « démantèlement » des progrès accomplis pour étendre la démocratie et les droits de la personne ». (Chomsky, Noam, 2002, Le pouvoir mis à nu, Montréal: écosociété, p. 46) Quant aux socialistes, ils voient davantage l’État comme un outil d’intervention, un levier, pour protéger leurs citoyens, mais aussi leurs industries et leurs entreprises contre la concurrence non souhaitée. Cependant, ce faisant, ils limitent aussi leurs capacités de création en les surprotégeant parfois de façon artificielle.

 

Ensuite, il faut bien voir que même s’il est toujours commode d’utiliser cette dichotomie Gauche/Droite, celle-ci est de moins en moins appropriée, car trop réductrice.  (Voir : www.politicalcompass.org)  Il n’est pas rare de voir des partis politiques puisant tant à gauche qu’à droite, prônant par exemple une politique sociale de centre-gauche, mais associé à un libéralisme économique beaucoup plus à droite. La Chine en est un exemple, à la fois politiquement communiste, mais de plus en plus ultralibérale au plan économique. Les contradictions ne sont plus l’exception, mais la norme. 

 

5. Il faudra combien de génération à un noir montréalais pour ne plus être un haïtien? Le jugement Dubreuil dont nous avons parlé plus haut en est l’illustration et Alain FINKIELKRAUT en fait la démonstration dans La défaite de la pensée!

        

Bibliographie et hyperliens :

 

BURDEAU, Georges, 1966, La démocratie, France: Seuil

 

Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) : www.criviff.qc.ca/accueil.asp

 

Encyclopédie Microsoft Encarta sur CD-ROM, notamment pour les rubriques Droite et Gauche (politique), individualisme, libéralisme, personnalisme, socialisme, et Droits de l’Homme.

http://encarta.msn.com

 

FINKIELKRAUT, Alain, 1987 [1989], La défaite de la pensée, France: Gallimard, coll. Folio Essai

 

ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. Point 

 

Laplante, Laurent, 2000, L'utopie des droits universels - L'ONU à la lumière de Seattle, Montréal: écosociété

 

VIOLENCE ENVERS LES ENFANTS : FICHE D'INFORMATION DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU Canada : http://canada.justice.gc.ca/fr/ps/fm/childafs.html

 

Violence familiale : www.toolkitnb.ca

 

Violence familiale : www.chu-rouen.fr/ssf/anthrop/violencefamiliale.html

 

Violence familiale : http://www.securitecanada.ca/link_f.asp?category=1&topic=3

 

Violence familiale : http://canada.justice.gc.ca/fr/ps/fm/

 

 

Aurore, le communiqué

 

MONTRÉAL, le 16 juin 2005 - C'est le 8 juillet prochain que prendra l'affiche le premier film réalisé par Luc Dionne, Aurore, produit par Denise Robert et Daniel Louis.

 

Librement inspiré du roman éponyme d'André Mathieu, Aurore lève le voile sur le célèbre fait divers du début du siècle qui avait servi de sujet au mélodrame des années 50. Peu de temps après le décès de sa femme, Télesphore Gagnon se remarie avec sa belle cousine Marie-Anne Houde. C’est le début du règne de la terreur pour la petite Aurore Gagnon, qui finira par succomber aux mauvais traitements qui lui ont été infligés pendant que le village entier fermait les yeux...

 

Le scénariste et réalisateur Luc Dionne a remonté dans le temps à la recherche de la vérité et a  dessiné le portrait d'un village ou règnait la loi du silence. Pour la productrice Denise Robert, Aurore est un film d'actualité.

 

Le film met en vedette la jeune Marianne Fortier, dans son premier rôle, Serge Postigo (Ma vie en cinémascope), Hélène-Bourgeois Leclerc (Les Bougon), Yves

Jacques (Les Invasions barbares), Rémy Girard (Les Invasions barbares) et

Stéphanie Lapointe (Star Académie). Plusieurs visages familiers du cinéma québécois prêtent leur talent au film dont ceux de Monique Spaziani, Michel Forget, Francine Ruel, Luc Senay, Michel Barrette, Gaston Lepage, Albert Millaire, Noémie Yelle et Jean Marchand.

 

L'équipe très talentueuse du film est composée de Louis de Ernsted à la direction photo, de la monteuse française Isabelle Dedieu, Michel Proulx à la création des décors, Francesca Chamberland à la création des costumes, Marie-Claude Gagné à la création sonore et  Michel Cusson signe la musique du film.

 

La production de ce long métrage a été rendue possible grâce à la participation financière de Téléfilm Canada, le Programme de crédit d'impôt du Québec - Gestion Sodec, la SODEC, le Fonds Canadien de télévision, le Programme de crédit d'impôt pour le film et vidéo canadien et la Société Radio-Canada.

 

La trame sonore du film, sous la direction de Michel Cusson, sera disponible en magasins sous étiquette Zone3 dès le 5 juillet prochain.  Produit par Denise Robert et Daniel Louis de Cinémaginaire, le film Aurore  est distribué par Alliance Atlantis Vivafilm.

 

 

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Index

 

 

Spécial Festival des Films du Monde (Montréal)

www.ffm-montreal.org

 

 

A WORLD WITHOUT THIEVES, Chine

Compétition mondiale

2004 / 35 mm / Couleur / 125 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

Réalisateur : Xiaogang Feng

Scénariste : Xiaogang Feng, Lin Lisheng, Ah Lu. D'après le roman de: / Based on the novel by: Zhao Benfu

Photographie : Zhang Li

Montage : Dion Li, Justine Liu

Interprètes : Andy Lau, Rene Liu, Ge You, Wang Baoqiang, Li Bingbing, Zhang Hanyu, You Yong, Lam Ka Tung, Zhong Ping, Fu Biao, Xu Fan, Fan Wei, Feng Yuanzheng

 

Avec les 60 000 yuans qu'il a durement économisés grâce à un travail acharné dans le nord-ouest du pays, un jeune paysan du nom de Fu Gen prend le train pour retourner chez lui afin de se marier. C'est un long voyage et Fu Gen est quelqu'un de naïf qui ne croit pas que les voleurs existent. Et naturellement des truands de toutes sortes montent également dans le train. Wang Li et Wang Bo sont un couple de voleurs amoureux qui se questionnent sur leur existence à la fois en tant que voleurs et en tant qu'amoureux. Mais touchés par l'honnêteté de Fu Gen, les deux brigands vont s'efforcer de le protéger pour qu'il puisse réaliser son rêve et vivre dans un monde sans voleurs...«C'est le retour de l'enfant prodige. Même nous, nous sommes en train de nous demander si ce sont les deux voleurs qui vont sauver Fu Gen, ou ce dernier, en tant qu'apôtre du Bouddha, qui sauvera leurs deux âmes. Fu Gen rêve en permanence. Finalement, c'est un peu comme si tout le monde était ivre, et qu'il n'y avait que lui à avoir l'esprit lucide.» -- Xiaogang Feng

 

Xiaogang Feng

 

Né à Beijing en 1958, Feng Xiaogang a étudié le cinéma en autodidacte, travaillant dans la production télévisée et écrivant des scénarios. Il trouvera finalement un emploi dans le département artistique d'une station de télévision. En 1991, à New York, il réalise un film sur la vie des immigrants chinois aux États-Unis qui deviendra la très populaire télésérie Beijingers in New York, diffusée en Chine 1992. Dès 1996, il devient le cinéaste qui réalise (et souvent scénarise) des longs métrages pour célébrer régulièrement l'an nouveau: THE DREAM FACTORY (Jiafang yifang, 1997), BE THERE OR BE SQUARE (Bujian busan, 1998), SORRY, BABY (Meiwan meiliao, 1999) et A SIGH (Yisheng tanxi, 2000). Il atteindra une renommée internationale avec BIG SHOT'S FUNERAL (2001) et CELL PHONE (2003).

 

MISS MONTIGNY,  Belgique - France - Royaume-Uni - Luxembourg

Compétition mondiale

2005 / 35 mm / Couleur / 100 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

Réalisateur : Miel van Hoogenbemt

Scénariste : Gabrielle Borile

Photographie : Nigel Willoughby

Montage :  Ludo Troch

Interprètes : Sophie Quinton, Ariane Ascaride, Johan Leysen, Yannick Renier

 

Nous sommes à Montignies-sur-Sambre, petite ville du pays noir belge. Sandrine, qui n'a pas encore vingt ans, y vend des fromages au supermarché du coin. Et pour arrondir ses fins de mois, elle fait quelques manucures le soir, il faut bien vivre. Depuis longtemps, Sandrine poursuit un rêve: ouvrir son propre salon d'esthétique. Sa mère Anna la pousse à fond dans cette voie car elle ne désire qu'une seule chose: que sa fille réussisse là où elle et son mari ont échoué. Un jour, Sandrine entend parler à la radio du concours destiné à élire Miss Montigny. Elle n'hésite qu'un seul instant avant de s'inscrire: si elle gagne, elle obtiendra la confiance des banquiers qui jusqu'à ce jour ont été obstinément sourds à ses demandes de prêts...«MISS MONTIGNY explore (aussi) l'amitié entre filles: Sandrine et Gianna, Sandrine et Amina. Gianna est clairement moins gênée que Sandrine, mais elle évoluera différemment, restant fidèle à son monde. Amina se bat pour son indépendance et sa liberté. Le meilleur moyen d'accéder à ses attentes, c'est de participer au concours de beauté. Sandrine, elle, pense que le concours lui est imposé de l'extérieur - afin de devenir propriétaire de ce salon d'esthétique dont elle rêve. Rien n'est blanc ou noir, tous les personnages, de par leur humanité, possédant à la fois des points forts et des points faibles. Comme tous ces hommes que j'ai filmés antérieurement dans mes documentaires. Vulnérables et touchants. » -- Miel van Hoogenbemt

 

Miel van Hoogenbemt

 

Né à Bruxelles en 1958, Miel van Hoogenbemt est réalisateur, producteur, directeur de production, ainsi que professeur à l'Hogeschool Sint Lukas à Bruxelles depuis 1996. On lui doit des documentaires comme I Speak French Like Tarzan (1986), Une mouche dans la salade (1989, coréal. Caroline Strubbe), INNOCENTS ABROAD (1991, coréal. Les Blank), On ne vit qu'une fois (1993), SIGNES DE VIE (1994), Un jour ou l'autre (1994), LES GENS DE MIGDAL (1996), DEMAIN EST UN AUTRE JOUR (1999), Miss in Dreams (2001). Pour la télévision, il a été l'un des réalisateurs des 116 épisodes de la télésérie Witterkerke (1993-2002). .

 

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Commentaires de Michel Handfield (29 août, 2005)

 

« If the inequality reaches a point where people believe there is no more chance of upward mobility, it will be highly destabilising. » (Paul Mitchell, Ready for revolution, Special report on China part 2, in Maclean’s August 29, 2005, p. 29)

 

 

            Je n’ai pas mis cette citation au hasard, c’est qu’elle lie « A world without thieves » et « Miss Montigny ».

 

Dans « A world without thieves » on comprend qu’avec le capitalisme vient l’exploitation légale et la pauvreté de ceux que le système délaisse sur ses marges et l’envers de sa médaille, l’extorsion (illégale) des plus riches par ceux qui veulent prélever une part de cette richesse dont on les prive au nom de la propriété privée! Leur principe : cette richesse s’est accumulée sur les bases de l’exploitation de la société par quelques uns, pourquoi pas ne pas en prélever une partie? Si c’est illégal, c’est moralement acceptable pour eux et une franche de la société qui le comprennent même s’ils ne le font pas eux mêmes, d’autant plus qu’une part de cette richesse s’est construite dans l’irrespect des lois et des citoyens avec la bénédiction des pouvoirs en place, car les lois du libre marché économique autorisent des choses que le bien être et le sens civique ne permettraient pas :

 

« Despite Beijing’s autocratic rule, in such a massive country it is at the local level where true power lies and where the most flagrant abuse – from the flouting of environmental and health regulation to the outright corruption that fuel unrest – are committed. The countryside is scarred with blackened streams contaminated by the toxic runoff from factories that deaden farmers’ field and rack the population with cancer and horrible bird defects. » (Ibid., p. 30)

 

De toute manière, comme le dit un des personnages principaux (Wang Li ou Wang Bo qui sont un couple de voleurs amoureux),  « c’est l’intention qui compte, alors si on vole avec l’intention d’être honnête on est correct! »

 

            Par contre à côté de cette extorsion, qui peut se donner une justification sociopolitique, se trouve aussi le vol pur et simple. On ne s’en prend plus à l’exploiteur, mais à n’importe qui, même au petit et au simplet qui a le malheur d’avoir accumulé un pécule à la sueur de son front. Et le train est infesté de ces voleurs sans principe et sans scrupule, car avec le capitalisme les valeurs traditionnelles ont été remplacées par  les valeurs de l’argent et l’appât du gain!

 

            Pourtant dans les pays occidentaux aussi il y a pauvreté et marginalisation sociale; des villes industrielles tombant en décrépitude, leur industrie se déplaçant vers la Chine, où les conditions d’exploitation sont plus avantageuses pour le capitalisme, sans pour autant tomber dans cette désorganisation sociale à grande échelle. Pourquoi? C’est que si la Chine a une forte machine répressive, l’armée et la police, elle n’a pas les mêmes outils de contrôle social que l’Occident. Celle-ci a raffiné le contrôle social au point qu’elle le diffuse dans chaque foyer par la télé et la radio! Tout le monde reçoit sa dose, sauf quelques marginaux! Un de ces moyens de contrôle psycho-social (1) est le concours, le thème de « Miss Montigny »!

 

            L’économie n’est plus ce qu’elle était; les rêves sont brisés par le système, car tu as beau avoir le métier et le talent, la banque ne te prête pas sur ces seules bases. Mais il y a le concours de « Miss Montigny », façon de poursuivre le rêve.

 

Et pour Sandrine, le rêve c’est d’ouvrir son salon d'esthétique avec sa copine Gianna. Les clientes aiment ça les gagnantes, la banque aussi, car ça attire les clientes! Le concours devient un moyen de mobilité sociale dans une économie en décroissance. Et pendant que la population rêve, elle ne manifeste pas son mécontentement. Du pain et des jeux recyclés à l’ère des médias électroniques! « If the inequality reaches a point where people believe there is no more chance of upward mobility, it will be highly destabilising. »: les concours et les téléromans, moyen de faire croire que cette mobilité est toujours possible! Que le rêve est réalisable. C’est le pain des grands groupes médiatiques! Les spectateurs eux ont le jeu, allant jusqu’à payer pour voter comme dans certaines téléréalités; les sites Internets payants; les revues; albums souvenirs; et autres produits dérivés! (2)

 

Mais il faut s’investir pour gagner. La mère de Sandrine l’a comprise il y a longtemps et, malgré sa situation économique précaire, elle investit dans l’apparence de sa fille pour qu’elle gagne ce concours, chance d’une mobilité sociale croit-elle, allant jusqu’à lui faire poser des prothèses mammaires! Les seins, moyens de promotion sociale, car entre l’idéologie féministe, qui dénonce l’exploitation de l’image de la femme et la réalité de la réussite dans une société d’apparence (3), il y a inadéquation. Il faut ce qu’il faut!

 

            Mais dans une société en décroissance, la lucidité arrive parfois tôt dans la vie et si la mère a des rêves auxquels la fille répondra jusqu’à un certain point, elle a aussi des idéaux et une fierté qu’elle ne sera peut être pas prête à sacrifier. On n’est pas dans le conte de fée ici, mais dans le film réaliste. Pour certaines ce concours est une occasion de dépasser les limites qu’on leur impose, notamment au nom de leur culture et des valeurs familiales. C’est le cas d’Amina. Mais pour Sandrine ce fut le moyen de prendre conscience de qui elle est et de l’affirmer. Désillusion, lucidité et idéaux ne sont pas incompatibles même s’ils ne passent pas par les canaux dans lesquels on veut nous diriger!

 

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« A world without thieves », un bon film qui montre encore une fois que le cinéma chinois peut de plus en plus « challenger » Hollywood!

 

« Miss Montigny », un autre bon film, qui montre que la réalité ce peut être ce que le système de contrôle idéologique nous montre, mais ce peut être aussi autre chose, surtout autre chose, car nous pouvons toujours faire des choix! Mais ils ont aussi des conséquences.

 

Deux films en apparence très loin, mais qui ne sont peut être pas si étranger que cela à la réflexion.  

 

Notes :

 

1. « le pouvoir psycho-social : il utilise des mécanismes socio-psychologiques comme la pression des petits groupes, la socialisation, les rumeurs, l’endoctrinement, l’ostracisme social, etc.; » (Vailancourt, Jean-Guy, et Vaillancourt, Pauline, Les bases du pouvoir dans les nouvelles formes d’organisation du travail, in ACSALF : colloque 1980, travailler au Québec, Laval : éditions coopératives Albert Saint-Martin, p. 37)

 

2. On l’a vu ici avec les « Star Académie » et autres téléréalités de ce genre!

 

3. A ce sujet, la réalité perçue est davantage celle forgée par les radios, télévisions et revues sensationnalistes, souvent propriété du même groupe. Quand à la « véritable réalité », celle vécue, elle est davantage décrite dans les médias d’informations publics et certaines revues d’informations de qualité, même sur Internet, qui n’ont pas d’avantages pécuniaires à vendre une idéologie ou un produit dérivé!  Mais dans la masse de médias il est parfois difficile de distinguer l’ivraie du bon grain, noyé par la quantité de médias concurrents. 

 

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THREE DOLLARS Australie

Compétition mondiale

2005 / 35 mm / Couleur / 119 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

Réalisateur : Robert Connolly

Scénariste : Robert Connolly, Elliot Perlman. D'après le roman d’Elliot Perlman

Photographie : Tristan Milani

Montage : Nick Myers

Interprètes : David Wenham, Frances O'Connor, Sarah Wynter, Joanna Hunt-Prokhovnik, Robert Menzies, Nicole Nabout

 

L'existence d'Eddie évolue en fonction des trois femmes de sa vie: Tanya, son épouse, brillante universitaire qui travaille par contrat, leur adorable fille de six ans, Abby, et la belle Amanda, son amour de jeunesse, qui, réapparaît bizarrement dans la vie d'Eddie tous les neuf ans et demi exactement, comme une certitude mathématique. À une autre époque, la vie aurait souri à Eddie, mais aujourd'hui les choses ont changé et les valeurs ne sont plus les mêmes. Ingénieur chimiste travaillant pour le gouvernement, il est chargé d'évaluer un terrain destiné à être aménagé, mais lorsqu'il refuse de passer sous silence le fait que ledit terrain est contaminé par des produits toxiques, il est immédiatement licencié. De son côté, Tanya vient de perdre son poste à l'université. Et il y a l'hypothèque à payer, sans compter toutes les pressions financières occasionnées par la maladie de la petite. Le compte en banque d'Eddie s'essouffle. Il ne lui reste plus que la somme nominale de trois dollars.....«Un film puissant qui résonne bien longtemps après le générique final. TROIS DOLLARS nous incite à réévaluer nos propres croyances.» -- Luke Benedictus (The Sunday Age)

 

Robert Connolly

Né à Sydney (Australie) en 1967, Robert Connolly pratique divers métiers liés au cinéma. Avant de devenir producteur de films, il avait produit et dirigé des pièces de théâtre. L'une d'elles, The Boys, a été adaptée à l'écran et il l'a lui-même produite. THE BOYS (1998) a été lancé au Festival de Berlin. Plus tard, il devient réalisateur avec THE BANK (2001), son premier long métrage qui a été montré dans de nombreux festivals à travers le monde et pour lequel il reçoit plusieurs récompenses en Australie et à l'étranger.

 

 

Commentaires de Michel Handfield (29 août, 2005)

 

Une critique sociopolitique de l’Australie d’aujourd’hui et du néolibéralisme, qui favorise les valeurs économiques aux valeurs sociales et environnementales. D’ailleurs quand Eddie est mis à pied, il est escorté par un garde de sécurité alors qu’il n’a fait que ce que l’éthique lui commandait : soulever le problème environnemental que pose ce développement de terrains contaminés aux pesticides. Mais entre le discours éthique et la valeur marchande on sait de quel côté penche la balance, même pour l’État soit disant représentants des intérêts citoyens!

 

Ce film fait aussi prendre conscience que la ligne est parfois mince entre l’honnête citoyen en complet cravate et le mendiant de la rue. En fait, Eddie est sur la ligne un temps et on se rend compte que le mendiant est parfois davantage l’honnête citoyen, celui qui est là pour ne pas avoir fait de compromis éthique et moral, alors  que celui en complet cravate est parfois celui qui a fait le plus de compromis pour conserver son statut et ses privilèges! Un film qui fait réfléchir.  

 

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OF SCREEN : Pays-Bas - Belgique

Compétition mondiale

2005 / 35 mm / Couleur / 86 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

 

Réalisateur : Pieter Kuijpers

Scénariste : Hugo Heinen

Photographie : Bert Pot

Montage : Job Ter Burg

Interprètes : Jeroen Krabbé, Jan Decleir, Astrid Joosten, Theu Boermans, Marjon Brandsma, Carly Wijs, Hans Leendertse, Gijs de Lange, Chris Comvalius

 

11 mars 2002. John R., chauffeur d'autobus de 59 ans, prend en otage le personnel de la Tour Rembrandt à Amsterdam. L'événement, survenant exactement six mois après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoque la panique dans la police et auprès des autorités. L'homme proteste contre les télévisions à écran large et pense que les barres noires des émissions destinées à ce genre d'écran contiennent des codes cachés. À la fin de la journée, John R. met fin à sa vie de façon dramatique. Personne n'a jamais compris les motivations de cet homme. Pendant des années, il avait mené une croisade contre les télévisions à écran large et contre d'autres aspects de la technologie moderne, écrivant de nombreuses lettres aux compagnies et au gouvernement. Fatiguée par son inextinguible obsession, sa femme l'avait quittée et ses enfants avaient même décidé de changer de nom pour ne pas être associés à celui que tous considéraient déjà comme fou. Mais le problème dans son ensemble reste le même: les grandes compagnies internationales se jouent de nous, nous manipulant à leur guise et nous forçant à accepter ce qu'elles nous proposent. Les choix que nous croyons posséder n'existent sans doute pas. Et John R. n'est finalement pas le fou que l'on croit. La vraie démence existe peut-être à l'échelle mondiale.

 

Pieter Kuijpers

 

Né en 1968, Pieter Kuijpers a fait des études de théâtre, de cinéma et de télévision à l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas. Réalisateur de nombreux courts métrages, de films publicitaires et de téléséries hollandaises, il réalise en 2003 son premier long métrage, VAN GOD LOS qui remporta plusieurs récompenses dans son pays. Il a depuis réalisé le téléfilm DE ORDENING (2003).

 

Commentaires de Michel Handfield (1er septembre, 2005)

 

John R. Voerman  est un genre de bougon, qui refuse le travail à mi temps payé à plein salaire, ce que lui procure son ancienneté; il ne veut pas de bus avec de la pub; il s’arrête et dîne au dépends des passagers qui ne sont pas encore rendu à destination; etc. Bref il fait à sa tête!

 

A la maison il voit des complots dans la télévision, le produit en tant que tel! Il « pense que les barres noires des émissions destinées à ce genre d'écran contiennent des codes cachés ». Son entêtement bousille sa vie et le coupe de sa famille; sa femme, sa fille et ses petits enfants ne veulent plus le voir : « You think too much, you can’t know how to stop » lui dit d’ailleurs sa femme!

 

On est face à un homme triste et tourmenté. Désespoir de la solitude. Il a le temps de penser et son environnement c’est le quizz qu’il écoute régulièrement à la télé, soigneusement enregistré et classé depuis des années. Il pense donc sur la télé et la consommation. Il y voit des complots et écrit chez Philips pour se plaindre de ceux-ci, ce qui le conduit à une série de rencontre et de discussion avec un haut gradé de l’entreprise, pressenti pour en devenir le « Chief Executive Officer ». Cela donne droit à des discussions intéressantes sur la manipulation marketing! Ainsi, pour créer le besoin chez le consommateur on joue sur les peurs : peurs d’être dépassé, d’être malade ou de perdre son apparence par exemple. Si vous n’avez pas le récent modèle de télé ou de vidéo, vous ne pourrez plus écouter votre programme préféré dans pas grand temps! Si vous ne mangez pas bio, vous risquerez de subir des transformations biogénétiques! Si vous n’utilisez pas tel produit pour l’haleine, vous perdrez toutes vos chances d’avoir un emploi lors de vos entrevues… et on pourrait en remettre. La pub en fourmille.

 

Cependant, s’il est un pro de la dénonciation, il a affaire à son alter ego : un pro de la manipulation. Il ne peut gagner. Mais ce pro de la manipulation n’est-il pas son double, car on comprendra à la fin qu’il ne l’a jamais rencontré, même s’il existe. Il s’est créé toutes ces rencontres et ces discussions. Il n’a qu’une façon de s’en sortir lui dira son double à la toute fin!

 

Un film intéressant pour qui aime les drames psychologiques et pour qui s’intéresse aux questions de marketing et de manipulation des consommateurs. Un film qui fait réfléchir.

 

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YOUR NAME IS JUSTINE /Tu t'appelles  Justine : Pologne - Luxembourg

Compétition mondiale

2005 / 35 mm / Couleur / 97 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

 

Réalisateur : Franco De Peña

Scénariste : Franco De Peña, Tomasz Kepski, Chris Burdza

Photographie : Arek Tomiak

Montage : Jaroslaw Kaminski

Interprètes : Anna Cieslak, Arno Frisch, Rafal Mackowiak, Matthieu Carrière, Dominique Pinon, David Scheller, Jalle Arican, Malgorzata Beuczkowska, Katarzyna Cygler, Barbara Walkowna, Jean-Marc Calderoni, Frédéric

 

 

Chaque année, deux millions de personnes sont vendues à travers le monde. Parmi celles-ci, deux cent mille sont des femmes qui se laissent prendre au piège de la prostitution. Quinze mille d'entre elles sont d'origine polonaise. Ce film raconte l'histoire de ces femmes. Mariola est une jeune Polonaise de la campagne. Ses perspectives d'avenir étant plutôt maigres, elle rêve d'une vie différente et meilleure. Après avoir renoué avec son ancien petit ami Arthur, celui-ci lui promet des vacances magiques au bord de la mer. Ils retombent amoureux l'un de l'autre et tout semble merveilleux. En route vers Berlin, Mariola apprend quelques mots d'allemand, convaincue que son amoureux va la présenter à son père. Lorsqu'ils arrivent, ils se retrouvent dans un appartement un peu louche. Mariola a la désagréable impression que quelque chose ne tourne pas rond. Arthur lui dit carrément que ce n'est que «pour une seule nuit». Trois amis d'Arthur se présentent et l'un d'eux lui remet une importante somme d'argent. La nouvelle vie de Mariola vient tout juste de commencer.

 

Franco De Peña

 

Né en 1966 au Venezuela, Franco De Peña a étudié l'économie à Montréal et à Caracas, le théâtre à Varsovie (grâce à une bourse de l'UNIESCO) et le cinéma à l'école de Lodz en Pologne. Récipiendaire d'autres bourses d'études, il poursuit une carrière de scénariste et de réalisateur. On lui doit My First Try (1991), Maybe It's Sinful to Pray (1993), The Whispers of the Wind (1995), The Future of an Illusion (1997), AMOR EN CONCRETO (2003), son premier long métrage de fiction. Ses films ont tous obtenu des récompenses dans diverses manifestations cinématographiques à travers le monde. Il a également coscénarisé A Letter from Argentina (1997), Our Lady of the Dogs (2000) et Non sonno io (2002).

 

Commentaires de Michel Handfield (1er septembre, 2005)

 

Ce film est le 1er film d’Anna Cieslak (Mariola) comme actrice à sa sortie du conservatoire. Il la révèle et elle sera à voir dans son second film.

 

C’est un film sur la confiance et la trahison. Quant  Mariola revoit et revient avec son ex petit ami d’école, Arthur, elle ne se doute pas de ce qui l’attend. Ce voyage d’amoureux à Berlin, soi-disant pour revoir la famille d’Arthur, est en réalité son chemin vers l’enfer, car Arthur la vend – il l’a déjà promise – à un réseau de prostitution. C’est davantage qu’un lien de confiance brisé, c’est un amour trahi. Rendu et vendu, où elle était attendue, ils vont la mâter à la dure. Et on filme le tout, car ça se vent bien sur le net!

 

C’est un film dur; un film sur le trafic des femmes et l’esclavage sexuel,  dont plusieurs  viennent de pays de l’Est. On essai de la briser physiquement (viol et violence) et psychologiquement (pression, privation, emprisonnement dans un appartement) pour la changer et lui faire accepter son nouvel état de « pute » et d’esclave, un peu comme l’armée, certaines organisations paramilitaires, certaines sectes, et des groupes criminalisés tenteront de le faire pour briser les têtes fortes par tous les moyens. Mais dans sa tête elle sera toujours Mariola, jamais Justine.

 

Au delà de la dureté du sujet et de certaines images, j’avais un malaise avec la relation d’affaires et rationaliste qui s’y traçait en filigrane, car l’un de ses bourreaux, plus sympathique que les autres pour quelqu’un de ce milieu, essai de lui faire comprendre rationnellement qu’elle est dans un système économique et que si elle sait bien jouer ses cartes – donc se prostituer sans résister – la vie sera plus douce pour elle et elle pourra même, un jour, racheter sa liberté en repayant ce qu’elle vaut! Il la sortira d’ailleurs des griffes de ceux ci au risque de sa vie; mais elle travaillera pour lui contre son gré naturellement. Lui il ne voit pas ça ainsi cependant, car ils vivent dans le même appartement – même s’il n’en semble pas amoureux, ni attiré par elle; il la voit plutôt comme une relation d’affaires : un duo qui vend un produit – la relation sexuelle – et qui ont chacune leur part à faire : lui recruter les clients et la protéger, elle les satisfaire. It’s business! Par rapport au milieu où elle aurait pu être, l’autre groupe, il est « bon », ce qui est tout relatif et contribue au malaise de ce film, car, même libre, dans la rue, elle serait facilement retracée par le groupe auquel elle a échappé, donc maltraité, voir tué! En quelque sorte il la protège, si curieux que cela puisse paraître.   

 

Celui qui l’a vendu – son ami d’enfance  Arthur – la retrouvera d’ailleurs. Ce sera un moment fort du film qui permet d’en venir aux droits fondamentaux. Une esclave a-t-elle des droits? Car de défendre son droit d’être humain, de personne libre, lui vaudra l’emprisonnement! Où sont les rêves, où est la justice, même dans la démocratie occidentale, qui s’en dit pourtant un modèle, se demandera-t-elle?

 

Un film qui pose de bonnes questions en passant par un milieu sur lequel on n’ose pas lever le voile, préférant l’ignorer pour notre bonne conscience. Une façon de nier la réalité; mais ce film regarde dans les gardes robes et sous le tapis de la démocratie, ce système politique qui ferme les yeux sur certaines dictatures pour des raisons économiques et qui laisse faire des choses allant contre ses propres principes sur son territoire, car il en a besoin pour assurer sa pérennité économique quoi qu’il dise le contraire. La prostitution et la drogue représentent un produit complémentaire à l’industrie du jeu et  du tourisme par exemple. Et si les dealers de drogues, les « pimps » et les prostitués n’étaient que des manœuvres, des vendeuses au salaire minimum, des assistés sociaux ou des chômeurs l’industrie automobile vendrait beaucoup moins de véhicules de luxe et de 4X4 qui font leur pain! It’s business, just business!

 

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SEX & PHILOSOPHY / SEXE ET PHILOSOPHIE : Iran - France - Tadjikistan

Compétition mondiale

2005 / 35 mm / Couleur / 105 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

Réalisateur/Scénariste: Mohsen Makhmalbaf

Photographie : Ebrahim Ghafouri

Montage : Mohsen Makhmalbaf

Interprètes : Dalir Nazarov, Marian Gaibova, Farzova Beknazarova, Tahmineh Ebrahiova, Malahat Abdulloeva, Ali Akbar Abdulloev

 

Le jour de son quarantième anniversaire, un homme prépare une révolte contre lui-même. Il appelle les quatre femmes de sa vie et leur donne rendez-vous dans son école de danse, le même après-midi. Les femmes sont très surprises d'apprendre qu'elles ont partagé l'affection du même homme. Lui essaie de leur expliquer son comportement. Il vient de réaliser que le temps file et que l'honnêteté est la seule vertu qui lui reste. L'homme et ses femmes parlent de passion, de possession, de temps, et de l'origine de l'amour. Avant leur départ, il leur remet un chronomètre en cadeau en leur demandant de mesurer chaque minute de véritable amour qu'elles vivront à compter de cet instant. Les femmes partent. L'homme reste seul. Plus tard, la quatrième femme l'appelle et demande à le rencontrer chez elle. Cette fois-ci, l'homme apprendra qu'il fait partie des quatre amants qu'elle a invités ce soir-là. Incapable de faire face à cette nouvelle situation, les hommes se disputent et s'en vont, irrités. Une fois de plus, notre homme est tout seul...

 

Mohsen Makhmalbaf

 

Né à Téhéran en 1957, Mohsen Makhmalbaf quitte l'école à quinze ans afin de subvenir aux besoins de sa famille. Peu de temps après, il s'implique dans des mouvements d'agitation politique et finit en prison jusqu'à la révolution islamique de 1979. Au début des années 80, il commence à écrire des nouvelles, des pièces de théâtre et un roman. Il s'intéresse ensuite au cinéma et tourne son premier film, NASOOH'S REPENTANCE, en 1982. Suivront, entre autres: LE CYCLISTE (1988), SALAM CINÉMA (1994), LE PAIN ET LE VASE (1996), UN INSTANT D'INNOCENCE (1996), GABBEH (1996), LE SILENCE (1998), KANDAHAR (2000), L'Alphabet Afghan (2002). La plupart de ses films ont été montrés au Festival des films du monde de Montréal.

 

Commentaires de Michel Handfield (6 septembre, 2005)

 

Les prises de vues fort belles et la danse y prend une large place, ce qui donne un film très sensuel. Ceux qui s’attendent à un film sexuel seront déçus. Il ne faut pas oublier le mot philosophie dans le titre, ce qui signifie qu’on en parle, pas qu’on en montre!

 

   

Notre homme débute sa crise de la quarantaine à son quarantième anniversaire (c’est symbolique) et décide de faire le point sur sa vie et avec ses maîtresses! Mais elles, en sont-elles là? Accepteront-elles cette mise au point et, surtout, le fait qu’elles étaient quatre à se partager le même amour? Cela donnera lieu à des discussions sur le sens de l’amour, par exemple tous les amours sont la conséquence d’événements anodins, mais aussi à leur expression non verbale par la danse. L’image est d’ailleurs très importante pour comprendre. Regardez bien comment les yeux de sa première maîtresse, qu’elle a fort beaux d’ailleurs, parlent!

 

L’humour, la peine, bref les sentiments sont parfois davantage dans l’expression des protagonistes que dans le dialogue,  car l’on rationalise et l’on contrôle davantage ce que l’on dit que ce que notre corps montre! L’image est donc  très importante dans ce film psychosocial; psychosocial, car il y a un côté psychologique dans chaque relation, mais un bris de la norme à avouer que l’on a quatre maîtresses aux quatre en même temps, surtout devant une audience : la classe de danse!

 

C’est en même temps un film sur le sens de la vie qui pose un regard   essentiel et très philosophique sur celle-ci; pourquoi un papillon, qui ne vit qu’une journée, profite-t-il parfois davantage de la vie que nous? Il prend le temps de sentir les fleurs, lui! Nous, nous faisons quoi? Mais notre homme est très rationnel en même temps et il chronomètre littéralement tous ses moments de purs bonheurs. Par exemple, lors d’un baiser, il part son chrono et l’arrête à la fin : 8 secondes de purs délices! Mais en 40 ans il n’a pas encore atteint une journée! De quoi se remettre en question!

 

Un film sur le sens de la vie et  de l’amour, car c’est quoi le véritable amour? Avec la sexualité a-t-on perdu l’amour? De bonnes questions auxquelles on ne peut répondre facilement, dansez maintenant!

 

 

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CAMPING À LA FERME : France

Regards sur les cinémas du monde

2005 / 35 mm / Couleur / 92 min

 

ÉQUIPE PRODUCTION

 

Réalisateur : Jean-Pierre Sinapi

Scénariste : Azouz Begag

Photographie : Pierre Aïm

Montage : Catherine Schwartz

Interprètes : Roschdy Zem, Julie Delarme, Bruno Lochet, Dominique Pinon, Julie Gayet, Rafik Ben Mebarek, Jean-Noël Cridlig-Veneziano, Hassan Ouled-Bouarif, Yves Michel, Aghmane Ibersiene, Marc Mamadou

 

Six jeunes en difficulté de la banlieue parisienne débarquent au fin fond de la campagne française, escortés par leur éducateur. Ils doivent montrer leur bonne volonté en effectuant des TIG (Travaux d'Intérêts Généraux) décidés par la pétillante juge d'application des peines, qui veut ainsi leur donner une dernière chance. Entre le portable vissé à l'oreille de l'un, le pit-bull de l'autre ou encore les prières musulmanes du troisième, ces adolescents vont bouleverser la vie paisible du petit village....

 

Jean-Pierre Sinapi

 

Après avoir fini ses études d'ingénieur électronicien, Jean-Pierre Sinapi se lance dans le cinéma. Pendant quinze ans, il travaille comme scénariste pour la télévision puis passe à la réalisation en 1996 avec le téléfilm UN ARBRE DANS LA TÊTE. Il est ensuite contacté par le producteur Jacques Fansten pour participer à la collection Petites caméras destinée à être diffusée sur Arte. Il choisit alors de réaliser un film sur la sexualité des handicapés moteurs : NATIONALE 7 (2000) qui remporte un franc succès. En 2003, il sort son second long métrage, VIVRE ME TUE, adapté du livre homonyme de Paul Smaïl sur les difficultés d'un jeune diplômé d'origine marocaine à trouver du travail..

 

Commentaires de Michel Handfield (6 septembre, 2005)

 

Un film intéressant et drôle à la fois, même si un peu convenu, car les petits durs deviendront attendrissants. Quant aux bons citoyens, qui en ont contre eux, sont-ils si bons que cela? Voilà une des questions que ce film pose sur le ton de l’humour. Ainsi, quand un  « habitant » leur demande « D’où venez-vous? », ils nomment différents pays. Alors ils leur dit « Mais comment êtes vous entrés en France? », comme si c’étaient des étrangers. L’un d’eux de répondre : « Mais par la chatte de ma mère » dans un grand éclat de rire des autres!

 

Ça donne le ton du film, car c’est un film sur les problèmes sociaux; l’acceptation de soi et des autres; le multiculturalisme des cités; l’homogénéité des villages et la différence culturelle entre la ville et la campagne, le tout traité avec un humour parfois décapant. Mais au fond, une fois le vernis et les apparences égratignées, n’est-on pas de la même race? De la même humanité? Un film qui traite des apparences et d’au delà de celles-ci.

 

Certains opposants demeureront toujours bornés, car les préjugés c’est tenace. D’autres évolueront et deviendront de véritables complices. Certains n’auront qu’une ouverture superficielle, voir calculée, comme la Maire, qui voyait ce projet avec positivisme vu la proximité des élections régionales. Mais lorsque l’arrivée inattendue et inopportune du chien d’un des jeunes – qui aura parcourue près de 600 Km pour retrouver son maître – intéressera davantage les médias que ses beaux discours, son vernis tombera rapidement!

 

Film d’un cynisme et d’un réalisme qui porte à la réflexion, mais ce n’est pas un hasard, le scénariste ayant une expérience de ces milieux, spécialiste en socio économie urbaine, et maintenant ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des chances comme me l’a souligné un collègue journaliste. 

 

Un film à voir, car il traite avec humour de problèmes réels et porte à la réflexion. Ce fut d’ailleurs un moment agréable pour l’auditoire présent à la salle Maisonneuve de la Place des Arts pour ce film de clôture du 29e FFM, car ça riait beaucoup et de bon coeur. Une finale réussie pour ce Festival qui en avait bien besoin.  

 

Hyperliens :

 

Site officiel du film :

www.campingalaferme-lefilm.com

 

Azouz BEGAG : ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des chances :

http://www.premier-ministre.gouv.fr/ministere/composition-gouvernement/begag.html

 

PRÉSENTATION D'AZOUZ BEGAG :

http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/begag/presentation.html

 

Azouz BEGAG : From the Banlieue to a Place in the Cabinet: http://www.qantara.de/webcom/show_article.php/_c-478/_nr-321/i.html

 

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Clôture du Festival des Films du Monde de Montréal

 

6 septembre, 2005

 

Le FFM s’est terminé hier soir avec le mot de clôture de Serge Losique qui a souligné qu’il s’agit d’un festival innovateur dont le but est de présenter les meilleurs films de tous les coins du monde.

 

Il a aussi annoncé le retour du Festival pour sa 30e édition,  du 24 août au 4 septembre 2006, et a souligné la confirmation de 35 pays à date! A espérer qu’il ait raison et qu’il obtienne une certaine aide des Gouvernements, car ce festival en est un de cinéphiles et leur offre des avantages que les autres Festivals n’offrent pas, davantage tourné vers le milieu que le public. Ce n’est pas un Festival d’industrie, mais un Festival d’amateurs de cinéma et il a sa place.

 

Il faudrait que tous les acteurs du milieu s’entendent pour réaménager les dates en conséquences des buts et des publics de chacun d’eux (1) plutôt que de se combattre pour être « The Festival »! On a combien de chaînes de Fast Foods (MCDo, Burger King, Subway, Tim Horton, Harvey’s, etc.); de Cafés (Van Houtte, Second Cup,  Starbuck, sans compter tous les petits cafés); et de micro brasseries pour ne pas voir qu’il y a place à une certaine diversité? Mais il y a des ego en cause. On a quatre saisons, il n’y a pas de raison d’en avoir trois qui seront le désert pour les cinéphiles! Pourquoi pas un de ces Festivals dans la semaine de relâche des cégeps et des universités par exemple? Il y a place à une certaine diversité, suffit de l’aménager!

 

Note :

 

1. Par exemple cette année le Festival des Films du Monde avait lieu du 26 août au 5 septembre 2005; le  Festival International des Films de Montréal aura lieu du 18 au 25 septembre 2005; et le Festival du Nouveau Cinéma de Montréal suivra du 13 au 23 octobre 2005. Après, le désert!

 

 

Michel Handfield

 

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Communiqué : Les grands gagnants sont…

 

MONTRÉAL, 5 septembre 2005

 

 

Le Festival des Films du Monde de Montréal (Festival international du film de Montréal) annonce les grands gagnants de sa 29e édition.

 

JURY - COMPÉTITION MONDIALE

Président : THEO ANGELOPOULOS, réalisateur (Grèce)

JOHANNE BELLEFLEUR, représentant le public cinéphile (Canada)

SILVIO CAIOZZI, réalisateur (Chili)

AMIRA CASAR, actrice (France)

ANNA KARINA, actrice et réalisatrice (France)

VICENTE MOLINA FOIX, écrivain (Espagne)

JÖrgen persson, chef opérateur (Suède)

 

COMPÉTITION MONDIALE – PRIX LONGS MÉTRAGES

 

Grand prix des Amériques : OFF SCREEN de Pieter Kuijpers (Pays-Bas/Belgique)

 

Prix du jury ex-aequo :

LA LAITIÈRE (THE MILKWOMAN) (ITSUKA DOKUSHO SURUSHI) de Akita Ogata (Japon)

SNOWLAND (SCHNEELAND) de Hans W. Geissendörfer (Allemagne)

 

Prix de la mise en scène : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada/Japon)

 

Prix de la meilleure contribution artistique : YOUR NAME IS JUSTINE de Franco de Peña (Pologne/Luxembourg) pour le travail du chef opérateur Arek Tomiak

 

Prix d’interprétation féminine : ADRIANA OZORES pour le film HEROÍNA de Gerardo Herrero (Espagne)

 

Prix d’interprétation masculine : JAN DECLEIR pour le film OFF SCREEN de Pieter Kuijpers (Pays-Bas/Belgique)

 

Prix du meilleur scénario : JOSE CORBACHO, JUAN CRUZ pour le film TAPAS de Jose Corbacho et Juan Cruz (Espagne)

 

Prix de l’innovation : SEX, HOPE & KÄRLEK (SEXE, ESPOIR ET AMOUR) de Lisa Ohlin pour direction d’acteurs, particulièrement de Mira Eklund.

 

COMPÉTITION MONDIALE – PRIX COURTS MÉTRAGES :

 

1er prix : TERRA INCOGNITA de Peter Volkart (Suisse)

 

Prix du jury : EL DIENTE DE ORO ( LA DENT D’OR) de Daniel Rodriguez (Pérou)

 

JURY - COMPÉTITION MONDIALE DES PREMIÈRES ŒUVRES

 

Godfrey Cheshire (U.S.A.)

Loïc Magneron (France)

Paul Toutant (Canada)

 

COMPÉTITION MONDIALE DES PREMIÈRES ŒUVRES - PRIX

 

Zénith d’or pour le meilleur premier long métrage de fiction : L’ÉPANOUSSEMENT DE MAXIMO OLIVEROS de Aureaus Solito (Philippines)

 

Zénith d’argent pour le premier long métrage de fiction : TRUTH OR DARE (WAHRHEIT ODER PFLICHT) de Jan Martin Scharf et Arne Nolting (Allemagne)

 

 Zénith de bronze pour le premier long métrage de fiction : LONDON de Hunter Richard (U.S.A.)

 

Mention spéciale pour le premier long métrage de fiction : L’ESTATE DI MIO FRATELLO (L’ÉTÉ DE MON FRÈRE) de Pietro Reggiani (Italie)

 

PRIX DU PUBLIC

 

Prix du public Air Canada : Le public était invité à voter pour le long métrage qu’il a préféré parmi les longs métrages présentés lors du Festival des films du monde 2005.

 

KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)

 

Prix du film canadien le plus populaire : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)

 

Prix Glauber Rocha pour le meilleur film de l’Amérique latine : PLAY de Alicia Scherson (Chili-Argentine)

 

Prix du meilleur film documentaire : LA NEUVIÈME de Pierre-Henry Salfati (France-Canada-Allemagne)

 

Prix du meilleur court métrage canadien : MESDAMES ET MESSIEURS de David Boisclair (Canada)

 

PRIX DE LA FIPRESCI (CRITIQUE INTERNATIONALE) : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)

 

PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)

 

Mention spéciale à THREE DOLLARS de Robert Connolly (Australie)

 

AUTRES PRIX

 

Des Grands prix spéciaux des Amériques ont été attribués pour leur contribution exceptionnelle à l’art cinématographique à :

 

Maggie Cheung

Teng Wenji

 

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COMEDIA

9e ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET

DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !

 

6 juillet, 2005

 

J’ai assisté hier à la conférence de presse de Comédia, le volet Cinéma du Festival juste pour rire. C’est le plus prestigieux festival de court métrage de comédie à travers le monde, avec plus d’une centaine de Film. Il y aura aussi une soirée hommage à Jean Lapointe, des premières… mais comme tous les détails sont sur leur site j’ai cessé de prendre des notes. A quoi bon quand on est une revue Internet? Mais au fait, où ai je noté ce site? Ah oui ici :

 

www.hahaha.com/comedia

 

Tout est là, mais si vous avez le goût d’en lire davantage avant de visiter le www.hahaha.com/comedia, il y a toujours le communiqué de presse qui suit!

 

Michel Handfield

 

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 FESTIVAL LOTO-QUÉBEC JUSTE POUR RIRE

Présenté en association avec Labatt Bleue

 

COMEDIA

9e ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET

DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !

 

Montréal, le mardi 5 juillet 2005

 

Et…action! Le Festival Loto-Québec Juste pour rire, présenté en association avec Labatt Bleue est heureux d’annoncer la tenue de la 9e édition de Comedia, le volet cinéma du festival. Du 14 au 24 juillet, Comedia présentera non seulement la plus importante sélection de courts métrages comiques au monde (125 films !) mais proposera aussi des premières et des événements spéciaux à ne pas manquer.

 

Pour l’ouverture de cette 9e édition, Comedia est fier de présenter la Première canadienne de Wedding Crashers, film mettant en vedette Vince Vaughn and Owen Wilson. Les deux stars campent des médiateurs en divorce qui passent leurs fins de semaine à se présenter à des mariages où ils ne sont pas invités.

 

C’est le long métrage Quand la mer monte qui clôturera le festival. Réalisé par Yolande Moreau et Gilles Porte, le film a remporté le César de la meilleure actrice (Yolande Moreau) et celui du meilleur 1er film. On suit Irène (Moreau), en tournée avec 'Sale Affaire', un one-woman-show, dans le nord de la France. Elle rencontre Dries, un porteur de géants... C’est le début d’une histoire d’amour qui a d’étranges résonances avec le spectacle qu’Irène joue sur scène...

 

Parmi les autres premières proposées, on retrouve L’horloge biologique, le très attendu 2e long métrage du québécois Ricardo Trogi, qui, en 2003, remportait le Prix du Public à Comedia avec son film Québec-Montréal  et Boudu, dernier film de Gérard Jugnot mettant en vedette Gérard Dépardieu et Catherine Frot.

 

La sélection de courts métrages saura plaire tant aux cinéphiles qu’aux curieux. Cette année, Comedia a doublé le nombre de programmes présentés et en a ajouté un nouveau : Eat My Nasty Shorts. Programmés par Danny Lennon (Prends ça court!), on retrouvera de films aussi fous que tordus et désopilants!

 

Pour la première fois, Comedia s’installe au Monument-National, lieu de rencontres et d’échanges entre les festivaliers, réalisateurs et comédiens et où y seront présentés les programmes de courts métrages Eat My Shorts, Eat My Twisted Shorts, Eat My Nasty Shorts et Tout Court!. Dans une ambiance de cabaret festive et chaleureuse, ces programmes permettront de découvrir les talents d’ici et d’ailleurs. Un menu alléchant composé des meilleurs courts humoristiques. Pour encore plus de plaisir cette année, Comedia, en collaboration avec Labatt Bleue invite le public aux 5 à 7 courts métrages alors que la bière Labatt Bleue sera offerte 2 pour 1. Un rendez-vous incontournable et désaltérant !

 

Les programmes de courts en français seront présentés par Ghislain Dufresne, du duo Crampe en masse alors que les programmes anglophones seront animés par Brett Walkow (The Tonight Show with Jay Leno).

 

Parmi les courts présentés cette année, on retrouve Cashback (Royaume-Uni), film qui a remporté le Prix du meilleur court métrage dans plusieurs festivals dont ceux de Tribecca, Chicago, Bruxelles et Brest ainsi que The Big Empty, réalisé par Steven Soderbergh et produit par George Clooney.

 

Mais Comedia c’est beaucoup plus…The Aristocrats est un des films les plus choquants de toute l’histoire du cinéma et ce, sans aucune scène de violence ou à caractère sexuel. À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, le film met en vedette une centaine de comédiens comiques qui racontent à leur manière la blague la plus irrespectueuse qui soit. Les vétérans Paul Provenza et Penn Jillette (Penn & Teller) ont fait appel à leurs connaissances pour participer à cette comédie considérée par la presse américaine comme la comédie la plus drôle de tous les temps. Imaginez une distribution qui réunit à l’écran Jon Stewart, George Carlin, Drew Carey, Steven Wright, Bill Maher, Eddie Izzard, Harry Shearer, Hank Azaria, Paul Reiser et Robin Williams alors qu’ils essaient chacun leur tour de raconter la même blague tout en étant plus drôle et irrévérencieux que leurs collègues. Divertissant et scandaleux, ce film se veut également un hommage à l’art de l’humour et tout particulièrement à la tradition du stand-up. Les réalisateurs Paul Provenza et Penn Jillette seront à Montréal pour la première canadienne de leur film The Aristocrats, qui sera suivi d’une performance au cours de laquelle ils partageront la scène avec quelques-uns des comédiens et humoristes que l’on voit dans leur film.               

 

Comedia, en collaboration avec Fox Home Entertainment, a le plaisir d’annoncer la présentation, en première mondiale, de « Family Guy Presents Stewie Griffin : The Untold Stor », le premier grand DVD non censuré de Seth MacFarlane, au Metropolis le samedi 23 juillet, à 20h.  Lors de cette première, Mike Henry (la voix de Cleveland, Cleveland Jr., Herbert et de Greased-up Deaf Guy) ainsi que Steve Callaghan, le scénariste en chef de la série Family Guy, seront présents, non seulement pour la projection mais aussi pour rencontrer le public et les fans de la série culte. Une occasion à ne pas manquer puisque le DVD ne sera disponible qu’au mois de septembre prochain.

 

Les autres films présentés sont The Comedians of Comedy, documentaire/concert qui suit un groupe d’acteurs à la recherche des salles pour leur spectacle d’humour alternative,  My Date With Drew, une comédie hilarante dans laquelle un gars a 30 jours pour obtenir un rendez-vous galant avec Drew Barrymore ; Patriot Act, documentaire de Jeffrey Ross présenté en première mondiale avec Drew Carey ;  My Big Fat Independent Movie et Hellgig America.

 

Finalement, Comedia, en collaboration avec la Cinémathèque québécoise, participe à l’hommage rendu à Jean Lapointe par Juste pour rire, en présentant deux de ses films : L’eau chaude, l’eau frette ainsi que Ti-Mine, Bernie Pis La Gang.

 

La sélection de courts métrages saura plaire tant aux cinéphiles qu’aux curieux. Cette année, Comedia a doublé le nombre de programmes présentés et en a ajouté un nouveau : Eat My Nasty Shorts.

 

Pour souligner le 25e anniversaire du festival Clermont-Ferrand en France, Comedia est particulièrement fier d’accueillir leur programmateur Calmin Borel, à qui on a offert une Carte Blanche. Une occasion unique de découvrir, entre autres, un des premiers courts métrages de Jean-Pierre Jeunet, réalisateur de Le fabuleux destin d’Amélie Poulin. Avec plus de 100 000 spectateurs et la présence de plus de 2000 membres de l’industrie du cinéma, le festival Clermont-Ferrand est le deuxième festival le plus important en France, après Cannes. Encore cette année, en collaboration avec le festival SXSW, South By Southwest, Comedia présentera une sélection des meilleurs courts métrages présentés lors de leur dernière édition.

 

Les collectifs locaux Kino et Kidnapper films auront eux aussi leur place puisque 2 soirées leur seront consacrées.

 

Tous les courts métrages en anglais sont éligibles pour le Prix Eat My Shorts! Audience Award for Best Short Film, et ceux en français pour le Prix du public Tout Court! Le public pourra également choisir leur long métrage préféré. Le film gagnant du Prix Eat My Shorts! Audience Award sera programmé au festival South By South West au mois de mars 2006.

 

Les billets pour toutes les séances de Comedia au Monument-National, la Cinémathèque québécoise, le Cinéma Quartier Latin et le Cinéma Paramount sont disponibles au prix de 9$. Des cinés cartes (6 séances) au prix de 40$ sont également disponibles (rabais de plus de 25% par séance). Les prix indiqués incluent les taxes et les frais de service.

 

Les billets pour toutes les séances sont disponibles sans frais de service à la  billetterie de Juste pour rire (2095, boulevard Saint-Laurent) (514) 845-2322 ou 1-888-244-3155

 

Sinon, toujours sans frais de service, les billets sont disponibles dans chaque salle le jour de la projection:

 

Monument-National (1182, boulevard Saint-Laurent) (514) 871-2224 ou 1-866-844-2172

 

Cinémathèque québécoise (335, boul. de Maisonneuve Est)

 

Pour Wedding Crashers au Cinéma Paramount (977 rue Sainte-Catherine O.)

 

Pour Horloge Biologique au Cinéma Quartier Latin (350 rue Émery)

 

Les billets pour les événements spéciaux au Cinéma Impérial et au Métropolis sont disponibles dans chaque salle, avec frais de service :

 

Pour The Aristocrats: 12,50 $ taxes incluses, Cinéma Impérial (1430, rue de Bleury)

Admission (514) 790-1245 www.admission.com  

 

Pour Family Guy presents Stewie Griffin: The Untold Story!

14,50 $ plus taxes et frais de service

Billetterie Metropolis (59 rue Sainte-Catherine Est)

ou (avec frais de service) Ticketpro (514) 908-9090, www.ticketpro.ca

 

Pour tout savoir sur la programmation du Festival, consultez le site www.hahaha.com ou les services Info-Rire Bell au (514) 790-HAHA

 

 

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