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Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol. 7 no. 3
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich
text format) sans notes automatiques.
Addendum sur la
Gouverneure générale!
Gouverner,
rien de plus simple!
Quand religion
et politique s’emmêlent!
Essai : Être
cinéaste ou romancier… (Ou trois scénarios hyperréalistes!)
Le Journal/Fil de presse : Sommet du G8 et aide
internationale :
Le Canada ne
s’engage pas à atteindre l’objectif de 0,7%;
Commentaires livresques :
Sous la jaquette!
Un autre jalon
pour sortir de l’enfermement idéologique! (Commentaires autour du livre de Wacquant, Loïc, 2004, Punir les
pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale)
Quand idéologies religieuses et politiques
s’emmêlent! (Ou commentaires autour du livre de Yakov M
Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme)
L'Amazone de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la
Peltrie pionnière du Nouveau Monde
Nouveaux
livres reçus : Attali, Jacques, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard
(Documents); : Assouline, Pierre, 2005, LUTETIA, France : Gallimard nrf; Hajji,
Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane, France :
Plon.
Spectacles/Arts/Musiques : aKido, invité par Michel Cusson à
collaborer à la musique du spectacle «ERA – Intersection of Times» du Shanghai
World Circus en Chine; aKido – PLAYTIME (Un premier mini-album disponible dès
le 23 août 2005); Festival International de Jazz de Montréal;
Théâtre :
2005-2006 CHEZ DUCEPPE… SURPRISES;
BROKEN FLOWERS
/ FLEURS BRISÉES
The Bridge Of San Luis Rey (Le pont
du Roi St-Louis)
ME AND YOU AND EVERYONE WE KNOW
« AURORE » : la
rencontre de l’idéologie et de la folie!
Spécial FFM :
A WORLD WITHOUT THIEVES; Miss Montigny; THREE DOLLARS; OF
SCREEN; YOUR NAME IS JUSTINE; SEX & PHILOSOPHY; Camping à la ferme; Clôture du Festival des Films
du Monde de Montréal.
COMEDIA, 9e
ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET - DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !
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Addendum sur la Gouverneure
générale!
Michel Handfield
12
septembre, 2005
Dans mon texte du 17 août dernier (Sur la Gouverneure générale!), je mentionnais
que si le Québec devenait souverain et que nous décidions de demeurer dans le
Commonwealth pour des raisons économiques et stratégiques évidentes, nous
devrions avoir un ou une Gouverneur(e) général(e)! C’était pour moi une façon
d’en finir avec tout le débat entourant la nomination de Michaëlle Jean à ce
poste, sauf que faisant ce raisonnement pour en finir avec ce débat j’ai commis
une erreur : ce ne sont pas tous les pays du Commonwealth qui ont un/une
Gouverneure générale comme me l’a fait remarquer un de mes lecteurs, car l’Inde
est une république. (1) L’empressement m’avait fait tourner les coins ronds et
présupposer que si le Québec demeurait dans le Commonwealth ceci impliquait automatiquement de conserver
un/une Gouverneur(e) général(e). Ceci n’est pas vrai, car une majorité de pays
membres, non seulement l’Inde, sont républicains. Cependant, ils ont convenu
que le/la monarque britannique demeure le Chef du Commonwealth. (2) Un Québec
souverain serait donc libre de rester membre du Commonwealth tout en devenant une
république et il ne serait pas le seul dans ce cas. Loin s’en faut même!
(3)
Notes :
1. Daniel Duranleau, qui est coordonnateur d’un
organisme communautaire de mon quartier : Vivre St-Michel en Santé (www.vsmsante.qc.ca)
2. Encyclopédie de l’Agora : http ://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Commonwealth
3. Ainsi « Élizabeth II est la reine du
Canada, monarque des 14 autres «royaumes» parmi les 54 pays membres, et chef du
Commonwealth pour tous. » (Ibid.)
Hyperliens :
Site officiel du Commonwealth : www.thecommonwealth.org
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Act of God!? (Version française plus bas)
Michel Handfield
September 1, 2005
“Pastor Ted noted that the Tsunami had hit “The number-one exporter of
radical Islam,” Indonesia. “That’s not a judgment,” he said. “It’s an
opportunity.”” you cited in your number
of May 2005 (1). Pastor Ted isn’t
nobody, “he talks to George W. Bush or his advisers every Monday”! (2)
With what we see in USA at this time, I wonder if Pastor Ted will say that Katrina hit the number-one
exporter of imperialism and neo-conservatism in the world: United States of
America? Would he say that’s not a judgment; it’s an opportunity! The Christian-conservative coalition will
say it, if God is responsible of all?
Americans will
have to listen what scientists and environmentalists have to say more
seriously than pastors and evangelists. They will have to modify their thinking on environment, development and
urbanism, because the act of good strike more
heavily where we don’t respect some basics rules of nature as building houses
in area of water; deforestation; or built high
energy consumption and polluting vehicles, responsible for greenhouse gas emissions and climate change! Kyoto and
environmentalism aren’t utopias. Welcome in the real world, pass the word to
George W. Bush, please!
Acte de Dieu!?
« Le Pasteur
Ted a dit que le Tsunami a frappé « le numéro un de l’exportation de
l’islamisme radical : l’Indonésie. Ce n’est pas un jugement, a-t-il dit.
C’est une occasion » », tel que cité dans le numéro de Mai 2005
de Harper’s (1). Le pasteur Ted ce n’est pas n’importe qui, « il
parle à George W. Bush ou ses conseillers tous les Lundis »! (2)
Avec ce que nous
voyons aux USA actuellement, le Pasteur Ted dira-t-il que Katrina a frappé
le numéro un de l’exportation de l’impérialisme et du néolibéralisme
mondial : les Etats-Unis d’Amérique? Ce n’est pas un jugement, c’est une
occasion. La coalition chrétienne conservatrice le dira-t-elle, si Dieu est
responsable de tout?
Les États-Uniens
devront écouter plus sérieusement ce que les scientifiques et les
environnementalistes ont à dire plutôt que leurs pasteurs et évangélistes. Il
devront modifier leur pensée sur l’environnement, le développement et
l’urbanisme, parce qu’un acte de Dieu frappe plus fort quand on ne respecte pas
certaines règles de base de la nature comme de construire près de l’eau en zone
inondable; faire de la déforestation; ou construire des véhicules très polluants
et énergivore, responsable des gaz à effet de serre et des changements
climatiques! Kyoto et l’environnementalisme ne sont pas des utopies. Bienvenue
dans le vrai monde, passez le mot à George W. Bush, please!
1. Jeff Sharlet, Soldiers
of Christ, Harper’s, may 2005, p. 53
2. Ibid., p. 42
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Michel Handfield
17
août, 2005
Depuis la nomination de Michaëlle Jean au poste de
Gouverneure générale du Canada on débat sur la pertinence de ce poste de
représentante de la Reine et sur le paradoxe de voir son conjoint, le cinéaste
Jean-Daniel Lafond, accéder au rôle de « prince consort », lui qui
fut près des indépendantistes québécois, voir des ex-felquistes dit-on!
Au sujet des amitiés du couple « princier »,
rappelons que Pierre Bourgeault fut ami de Robert Bourassa, Premier Ministre
Libéral du Québec, même à l’époque de la crise d’octobre 1970, malgré ses
allégeances indépendantistes radicales, car les valeurs humaines ne se
réduisent pas à la souveraineté ou au fédéralisme! (1) Elles sont beaucoup plus
larges, nos amitiés aussi. C’est le propre d’une société ouverte et libérale.
Le Québec souverain ne serait-il qu’une promesse de conservatisme étroit
d’esprit? C’est ce que nous fait craindre tout ce débat. Dans une société où le
résultat du dernier référendum (1995) fut une division quasi parfaite du
Québec, il ne serait pas surprenant que plusieurs couples aient aussi été
divisés sur cette question. Le couple Michaëlle Jean/Jean-Daniel Lafond serait
ainsi représentatif du couple québéco-canadien! Et même s’ils eussent été tous
les deux souverainistes à l’époque, en 10 ans, les idées changent, car avec la
mondialisation la souveraineté n’a plus du tout la même signification ni la
même saveur qu’en 1995 ou qu’en 1980. L’indépendance non plus dans un monde de
plus en plus interdépendant. Même les pays indépendants abandonnent une part de
leur souveraineté, sauf les hégémoniques Etats-Unis et quelques isolationnistes
entêtés comme Cuba. Mais ils en paient le prix au niveau de leur image
internationale et politique; parfois même économique. (2)
Quant à ceux qui disent que ce poste n’est qu’utopique
et inutile, soulignons ce passage d’un texte de Daniel Turp (3) :
« Dans
l'hypothèse probable où le Québec demeurerait au sein du Commonwealth, les
citoyens canadiens résidant au Québec et les citoyens québécois résidant au
Canada pourraient également être considérés comme citoyens du Commonwealth (4).
Cette citoyenneté commune aurait d'ailleurs comme conséquence de ne pas faire des
Canadiens et Québécois des étrangers dans leurs pays respectifs, de consacrer
un statut personnel particulier sur le territoire de l'autre partie et de
conférer à ceux-ci certains droits qui dérivent d'un tel statut (5). Cette
citoyenneté serait toutefois commune à l'ensemble des pays du Commonwealth et
dépasserait dès lors le cadre des relations canado-québécoise. »
Si Daniel Turp, bloquiste et constitutionnaliste, a
raison et que nous demeurons dans le Commonwealth pour des raisons économiques
et stratégiques évidentes, nous devrions alors avoir un ou une Gouverneur(e)
générale, si « inutile » soit ce poste. Mais comment faire
sereinement ce choix après tout ce qui aura été dit sur le sujet? Un peu de
retenu serait de mise, d’autant plus que si ce couple est l’image québécoise –
divisé sur la question nationale – il serait stratégiquement intéressant pour
un Québec accédant à la souveraineté (6) de nommer Jean-Daniel Lafond au poste
de Gouverneur Général! La négociation Québec/Canada ne pourrait qu’être
facilité, se faisant calmement dans l’harmonie du foyer, parfois même sur
l’oreiller au réveil, car la nuit porte conseil! Nos deux protagonistes,
Michaëlle et Jean-Daniel forment donc le couple vice- royal canado-québécois
par excellence!
Notes :
1. C’est
ce que nous apprenions de la bouche même de Pierre Bourgault, ami personnel de
Robert Bourassa, dans la série Robert
Bourassa : Le premier ministre diffusé sur la Première chaîne de
Radio-Canada il y a quelques années et disponible en CD.
2.
Les règles de l’économie – la recherche du profit maximum – n’étant cependant
pas les mêmes que les règles politiques ou éthiques, même si certains pays en
paient le prix, comme Cuba, d’autres voient quand même poindre des
investissements important sur leur territoire pour des raisons pécuniaires,
spéculatives ou de profitabilité: présence de richesses naturelles importantes;
faible coût de la main-d’œuvre (politique de quasi esclavage rapportant gros
aux investisseurs); marché intérieur alléchant; etc. car l’économie vise
d’abord le profit et ne s’embête pas trop de ces questions politiques et
stratégiques malgré les discours officiels préparés par ses
relationnistes.
3. Le texte cité est le suivant :
TURP, D., « Citoyenneté canadienne, citoyenneté
québécoise et citoyenneté commune selon le modèle de l'Union européenne », dans W. KAPLAN (ed.), Belonging: Essays on the Meaning and Future
of Canadian Citizenship, Toronto and Montréal, McGill-Queens University
Press, 1992, pp. 164-177; (http://daniel.turp.qc.ca/vision/index.htm)
Source : http://daniel.turp.qc.ca/
4.
(Note 25 dans le texte) Ainsi le Code civil
du Québec ou le Code de la
citoyenneté québécoise pourraient contenir une disposition analogue
à l'article 32(1) de la
Loi sur la citoyenneté canadienne qui stipule que
"les personnes qui, dans un autre pays du Commonwealth, jouissent du
statut légal de citoyen ou ressortissant de ce pays ont, au Canada, les statuts
de citoyen du Commonwealth."
5.
(Note 26 dans le texte) Les auteurs Charbonneau et Paquette font par ailleurs
remarquer à cet égard que "les citoyens du Commonwealth ne jouissent pas
d'un statut bien différent de celui des étrangers, si ce n'est que la
citoyenneté des autres pays du Commonwealth peut s'acquérir avec plus de
facilité": L'option, 424-
Sur cette question, voir aussi de Castro, "La nationalité," 602-4.
6. Pour ma part je ne suis plus souverainiste
depuis quelques années, car je trouve qu’on assimile trop la souveraineté a une
incantation magique ou de la pensée unique: quand on sera indépendant, on
va régler la santé; quand on sera indépendant, on va tout faire en français
(alors que les souverainistes sont les premiers à dire aux USA qu’on a une
main-d’œuvre bilingue et qu’on peut les servir en anglais); quand on sera
indépendant, on va baisser les impôts; quand on sera indépendant on va avoir
tous les leviers pour soutenir nos entreprises (comme si on ne les
subventionnait déjà pas assez); quand on sera indépendant…
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Gouverner, rien de plus simple!
Michel Handfield
11 août, 2005
Pour gouverner et être aimé de tous il
faut :
Accroître les salaires et la sécurité d’emploi
dans la fonction publique;
Soutenir l’emploi par des programmes de
subventions et des contrats ciblés aux entreprises privées (on l’a vu sous le
PQ qui coupait dans la fonction publique tout en subventionnant la grande
entreprise, « créatrice de richesse », le tout avec la bénédiction
syndicale fruit de la concertation!), mais surtout ne pas les appeler « partenariat
privé public », car ça fait peur aux syndicats (on le voit sous le PLQ);
Investir dans les routes pour réduire le temps
de parcours de l’automobiliste payeur de taxe;
Investir dans la santé;
Investir dans l’éducation;
Ne pas accroître les impôts, même les réduire;
Ne pas mettre de péages sur les routes;
Réduire les taxes sur l’essence;
Respecter Kyoto et la diminution des gaz à effet
de serre, causés en partie par le trafic routier;
Geler les frais de scolarité post-secondaire et
même favoriser la gratuité;
Favoriser l’usage de transport en commun et
alternatif à l’auto, mais sans nuire à l’automobiliste roi;
Favoriser la recherche d’emploi,
l’employabilité, et s’il le faut resserrer les mesures d’aide sociale qui
encouragent la passivité et la paresse selon l’idéologie dominante aux
États-Unis et de plus en plus ailleurs dans le monde, fruit de leurs moyens de
diffusion idéologique de masse (1);
Ne pas imposer de pénalité aux fermetures
sauvages d’entreprises, car ça ferait peur aux investisseurs;
Ne pas favoriser de mesure de partage du travail
– tels la réduction de la durée de la semaine de travail – car le travailleur a
peur de perdre son pouvoir d’achat (2);
Créer des emplois sans embaucher davantage de
personnel dans la fonction publique, car le fonctionnarisme est mal vu et jugé
« coûteux » par le contribuable;
Favoriser l’usage des nouvelles technologies,
même réductrice d’emploi, au nom du maintien de notre compétitivité;
Rejeter toutes innovations sociales, tels le
revenu de citoyenneté, au nom de la croyance populaire qui dit que « payer
un homme à ne rien faire, c’est le tuer »! (3);
Faire balayer les rues et exécuter les travaux
d’entretien par les sans emplois au nom de l’équité, car ils reçoivent une rente de l’État (au
lieu de les payer à rien faire);
Ne pas congédier les cols bleus qui faisaient
ces tâches dans les municipalités et la fonction publique (cols bleus, voirie,
employés d’entretien) au nom de leur sécurité d’emploi;
Subventionner les entreprises au nom de la création
d’emploi (par exemple dans le secteur automobile ou aéronautique), mais pas
nécessairement de la création de nouveaux emplois – il ne s’agit parfois que de
la sauvegarde d’une portion des emplois précédents, ce qui signifie
subventionner une perte nette d’emplois en terme réel;
Ouvrir notre marché aux produits étrangers
(vêtements, textiles et voitures asiatiques par exemple) au nom du libre choix des consommateurs (les mêmes qui
veulent protéger leurs emplois et leurs conditions de travail) pour qu’ils
bénéficient des prix les plus bas gracieuseté de cette concurrence qui use
pourtant de conditions de travail de loin inférieures aux notre et qu’on ne
voudraient surtout pas retrouver dans nos propres milieux de travail;
Accroître le sentiment de sécurité des citoyens;
Réduire le contrôle sur les citoyens au nom du
respect des droits et liberté;
Bref promettre le mieux, faire son possible et
avoir un plan de communication qui montre qu’on a fait l’impossible!
Notes
1. A ce sujet, lire Wacquant, Loïc, 2004, Punir les
pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France :
Agone et Lewis H. Lapham, Tentacles of rage – The republican propagenda
mill, a brief history, in Harper’s, September 2004, pp. 31-41.
2. Pouvoir d’achat qui est en partie grugé par
les charges sociales et qui serait accru d’autant que davantage de gens
travailleraient grâce à des mesures de partage du travail et des horaires
réduits.
3. Ne pas avoir de travail à lui donner, au nom
de la recherche du profit maximum, ou
lui donner un travail qui ne lui convient pas juste pour dire qu’il a un
travail est-ce mieux? Combien de vies brisées par le manque de travail ou la
pratique d’un travail inapproprié (« burn-out », dépression,
suicide)? Et à quel prix pour les contribuables? Se pose-t-on ces questions?
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Quand religion et politique s’emmêlent!
29 juillet, 2005
En cette période de troubles j’attire votre
attention sur le texte « Quand idéologies religieuses et
politiques s’emmêlent! » que nous venons de placer dans notre
section « Commentaires livresques : Sous la jaquette! ».
Lien : Quand idéologies religieuses
et politiques s’emmêlent! (Ou commentaires autour du livre de Yakov M
Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme)
Michel Handfield
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Michel Handfield
29 juin, 2005
Cet été il y en aura
pour tous. D’abord du côté culturel avec les Festivals; été qui débute avec le Festival
International de Jazz de Montréal dont nous parlons d’ailleurs sur notre
page Agenda. Un été de films aussi; suffit de regarder les sorties et les Festivals
de films prévus sur notre page Ciné et Culture, car il y aura la 9e édition de COMEDIA et le Festival
FANTASIA au cœur de l’été ainsi que des sorties de films attendus tels Aurore,
Wedding Crashers, et Horloge Biologique pour ne nommer que ceux
là.
Il y a aussi les
Musés, la musique et autres sorties culturelles dont vous trouverez des liens
sur notre page Sortir!
Si vous êtes
davantage pantouflard, il y a toujours un bon livre, d’autant plus que
Montréal est la capitale du livre 2005-2006!
Si c’est plutôt la
politique qui vous branche vous pourrez toujours suivre la course à la
chefferie du PQ, avec tous ces « nouveaux » candidats que l’on voit
depuis si longtemps me semble et qui promettent des politiques plus sociales
alors que lorsqu’ils étaient au Pouvoir on a eu droit à des coupes dans les
services sociaux et de la subventionnite aigue des grandes entreprises! Mais
c’est vrai que lorsqu’on sera indépendant il n’y aura plus de problèmes! Pensée
magique ou horoscope positiviste? Moi qui suis sceptique, c’est loin de
m’emballer je vous le dis!
Enfin vous pourrez
toujours débattre de la justification ou non du mariage entre conjoints du même
sexe! Mais sur ce point je vous souligne que nous avons déjà défini le mariage
ainsi dans le Dictionnaire Societas Criticus :
« Union. Par
extension union entre deux personnes; union entre des choses allant bien
ensemble; union des couleurs. Par exemple: « Ce sont des couleurs qui se
marient bien ensembles ». « Ce tapis se marie bien à la pièce ».
« Quel mariage de couleurs dans cette cravate! » Encyclopédique:
certains groupes conservateurs et orthodoxes – particulièrement des groupes
religieux – voudraient réserver ce terme au mariage entre homme et femme
seulement. Ainsi exit la possibilité de mariages homosexuels, mais aussi le
mariage des couleurs! La mode et la décoration risquent d’en prendre pour leur
rhume : tout le monde en gris! L’économie risque de prendre une débarque,
car ce sont les modes qui font consommer le plus. La prochaine crise économique
sera-t-elle due au conservatisme religieux? (5 octobre, 2003)
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Essai
Être cinéaste ou romancier…
(Ou trois scénarios hyperréalistes!)
Michel Handfield
16 juillet, 2005
Je pourrais monter
un scénario autour du fait qu’à chaque fois que l’administration Bush est en
danger (en septembre 2001 on voulait faire un recomptage des votes; lors des
attentats de Madrid on pensait que les démocrates étaient pour prendre le
Pouvoir; et en juillet 2005, lors des attentats de Londres et du G-8, l’opinion
publique États-uniennes en avait de plus en plus contre l’enlisement dans la
guerre en Iraq) arrive un attentat qui semble lui donner raison, comme si les
terroristes veulent avoir George W. Bush au pouvoir et font tout pour l’aider!
Comme journaliste je
ne peux fabuler là dessus, car voir si
l’on ferait d’innocentes victimes au nom d’intérêts politiques et économiques
ou pour s’assurer que la droite reste au Pouvoir aux États-Unis. Mais être
cinéaste ou romancier, je pourrais le faire, rappelant qu’au nom du Pouvoir et
de l’argent la mafia, le capitalisme, les groupes d’extrême droite religieuse
et les puissances politiques n’ont jamais regardé aux morts que font les
conflits qu’ils déclenchent si cela leur rapporte!
Je pourrais faire
des parallèles entre les décès dus à la cigarette et ceux que font le
terrorisme, ou encore avec les victimes que fait la délocalisation de la
production industrielle, mettant des familles sur le pavé dans les pays
développés (avec tous les problèmes psychologique qui en découlent, ceux ci
pouvant aller jusqu’au suicide) et favorisant l’émergence d’une forme moderne
d’esclavage dans les pays en développement (nouvel eldorado du capitalisme),
pour montrer que le capitalisme fait aussi son lot de victimes au nom de la
nouvelle religion économique et de la sainte consommation! Je pourrais même
tourner des images chocs allant en ce sens tout en prenant soin d’écrire que ce
film est une fiction et que toute ressemblance avec la réalité est le fruit du
hasard pour éviter les problèmes avec les milieux du Pouvoir!
Par contre, écrire
un ouvrage sérieux là dessus nécessiterait des années de recherche et l’accès à
des documents inaccessibles pour des raisons d’État. Si cela est, on le saura
dans quelques dizaines d’années sinon dans quelques siècles, quand les
documents seront déclassifiés et que les historiens y auront accès. D’ici là on
peut croire au hasard ou fabuler sur les complots, la vérité étant quelque part
entre les deux!
***
Être cinéaste ou
romancier je pourrais partir d’une ligne que j’ai déjà entendu à la radio –
fort probablement la Première Chaîne de Radio Canada que j’écoute 90% du
temps - et qui disait qu’en inventant
quelque chose on invente l’accident qui
l’accompagne! Ainsi, quand on a inventé l’avion, on a inventé le crash! Alors
en inventant l’exploitation capitaliste on a inventé le mécontentement et le
terrorisme qui s’ensuit, car le terrorisme semble souvent issue de pays où les
conditions sont difficiles et l’exploitation importante!
Certains pays en
développement, riches en ressources et fort généreux envers leurs dirigeants,
sont aussi des pays où la population est paradoxalement dans la misère; où les
infrastructures sont quasi inexistantes et l’éducation au plus bas. Les
croyances et les mythes y prennent davantage de place que l’information et la
science! Les populations insatisfaites y sont
facilement malléables et constituent un terreau fertile où recruter de
jeunes gens prêt à devenir des terroristes au nom de la promesse d’un monde
meilleur dans l’au-delà. Et dans la misère, un monde meilleur n’est pas
difficile à imaginer et à espérer!
Nous pourrions
suivre le développement d’un « terroriste » à partir de sa plus
tendre enfance, où il voyait ses amis et sa famille mourir autour de lui; en
passant par le moment ou un guide spirituel l’a pris en charge, alors qu’il
était devenu orphelin, pour l’éduquer, ce qui lui a permis d’aller s’instruire
en occident et de voir la différence de niveau de vie entre son peuple,
exploité malgré ses valeurs religieuses, et ce monde où la religion est d’abord
une affaire de consommation, ce qui le confronte au plus profond de son être et
l’amène à se questionner sur comment changer les choses : en s’impliquant
dans la politique, le communautaire, l’humanitaire ou l’altermondialisme? En
pratiquant ici, dans son pays d’accueil, où il y a aussi de la pauvreté et de
la misère; en retournant dans son pays d’origine, dont il connaît les besoins
mais aussi les dangers dus au Pouvoir en place; ou en coopération
internationale, sous l’auspice d’une organisation bien établie? Que de question
à l’heure des choix…
Par un jour de
questionnement il reçoit un appel de son bienfaiteur spirituel qui lui demande
un service : peux tu aller chez Rila jeudi matin, car elle a un colis pour
moi, tu me rejoindra ensuite au métro du Centre ville pour 9h30, car je suis de
passage dans la Grandecité et je serai heureux de te revoir. Comme la
providence fait bien les choses, il pourra lui faire part de ses interrogations
et son bienfaiteur spirituel saura l’aider à éclaircir ses idées, car c’est un
sage en qui il a toute sa confiance!
Quant à Rila, née
dans la Grandecité de parents parfaitement intégrés à la vie occidentale, elle
lui dit qu’elle est heureuse qu’il ne soit pas en retard, car elle a
rendez-vous aux Ressources Humaines d’une grande raffinerie de la ville vers la
même heure. Elle l’attendait avec impatience et avec ce qui lui semblait son
portable à l’épaule. Son sac semblait assez costaud, mais il n’a pas osé lui
demander s’il contenant aussi des CD ou des livres en plus de son portable!
Bulletin
spécial : A 8h29 un kamikaze s’est fait sauter dans la station de métro la
plus achalandée de… Attention, nous venons d’apprendre qu’une autre explosion
d’une violence inouïe vient d’avoir lieu à la plus grande raffinerie du pays
situé à quelques Km de la première explosion. Il est encore trop tôt pour
confirmer si les deux événements sont liés mais tout porte à croire que
l’explosion du métro a servi à occuper les services d’urgences pendant que
l’autre attentat, qui risque d’être beaucoup plus dévastateur, avait lieu…
Question :
Le terroriste est-il toujours celui qui porte le message? Le sait-il qu’il
porte le message de la terreur?
***
Être cinéaste ou
romancier, je pourrais faire un scénario autour du fait qu’en inventant le
dommage collatéral on a effacé la responsabilité. On ne compte plus les
victimes, on regarde les dégâts aux infrastructures pour oublier la vie.
Cette fiction
hyperréaliste pourrait se passer au XXIIe siècle avec un Pouvoir Uni - gain de la réunion des élites économiques,
politiques et religieuses au XXIe siècle après quelques siècles de division -
qui ne considère plus les simples gens que comme des rouages d’une
mécanique productive que l’on jette dans une grande fournaise lorsqu’ils sont
les victimes d’un accident de travail, car ça coûte trop cher de les soigner et
même de leur faire attention, la main-d’œuvre disponible étant plus grande que
les besoins vu le haut niveau d’automatisation atteint! Mais l’on prend un soin
maniaque des équipements, ne lésinant pas à envoyer des automates hyper
spécialisés, mi homme mi robot grâce aux biotechniques les plus avancées de la
galaxie, au moindre signe annonciateur d’un pépin, tout arrêt des équipements
représentant des pertes de plusieurs dizaines de million de dollars de l’heure
pour les investisseurs extragalactiques qui soutiennent le pouvoir en place!
Car on ne produit plus pour les humains au XXIIe siècle, mais pour des
civilisations d’outre galaxie, ce qui fait que les simples gens n’ont
maintenant pas davantage de valeur qu’en avait une fourmi ou une abeille au XXe
siècle ou un esclave du XVIIIe!
De toute façon
depuis qu’on a éliminé la pilule anticonceptionnelle; banni l’homosexualité et
les mesures de contrôle des naissances; et instauré le mariage obligatoire à 15
ans pour avoir le droit à un toit au nom de la bonté divine; ils pullulent ces
insectes qu’on appelle Homme et on peut les utiliser comme des bêtes de somme!
On n’a plus à investir dans la santé et mieux vaut les euthanasier à la moindre
faiblesse avec la promesse d’un monde meilleur! Même l’élite encore en place
est en danger, les investisseurs d’outre galaxie songeant à les remplacer par
des automates plus avancés qu’eux, car le faux bourdon n’est qu’un parasite
plus gourmand que l’abeille après tout!
***
Malheureusement je ne
suis ni cinéaste, ni romancier alors je ne peux ainsi fabuler à partir de la
situation mondiale… Si vous croyez avoir lu quelque chose du genre, c’est une
hallucination et toute ressemblance avec la réalité est purement le fruit du
hasard!
###
Sommet du G8 et aide
internationale :
Le Canada ne s’engage pas à
atteindre l’objectif de 0,7%
Montréal,
le 8 juillet 2005 (COMMUNIQUÉ DE PRESSE de l’AQOCI)
La
mobilisation contre la pauvreté au niveau mondial a certainement eu un impact
sur les dirigeants du G8 réunis à Gleneagles, mais ces derniers n’ont pas saisi
l’occasion de marquer l’histoire en termes d’éradication de la pauvreté.
Durant
le sommet, le Canada s’est contenté de confirmer une hausse progressive de
l’aide, comme il l’avait déclaré à Kananaskis en 2002 à la rencontre du G8.
Cette décision ne permettra d’atteindre que 0,33 p. 100 du PNB d’ici à 2010, ce
qui représente moins de la moitié de l’objectif de 0,7 p. 100, et cela sans un
engagement ferme d’augmenter l’aide par la suite.
La
coalition « Un monde sans pauvreté : Agissons! » déplore la décision
politique prise par le Canada. « C’est d’autant plus déplorable que la
population québécoise et canadienne, ainsi que de nombreux parlementaires
souhaitent que le Canada respecte l’engagement d’atteindre le 0,7% d’ici 2015,
un engagement pris devant les Nations-Unies en 2000. » a déclaré Maria-Luisa
Monreal, porte-parole de la campagne « Un monde sans pauvreté : Agissons! »
La
mobilisation contre la pauvreté se poursuit toute l’année et le prochain
rendez-vous aura lieu à New York. En effet, en septembre prochain, lors du
sommet de l’ONU, d’autres actions sont prévues, puisque l’ensemble des
dirigeants se réuniront pour discuter de l’avancement des Objectifs du
Millénaire pour le développement, objectifs qui visent de réduire de moitié la
pauvreté dans le monde.
Suite
aux attaques survenues à Londres pendant la rencontre du G8, la coalition
condamne ces attaques et souhaite réaffirmer la nécessité des valeurs de
respect, de solidarité et de paix dans la lutte pour un monde juste et sans
pauvreté. La coalition tient également à exprimer sa solidarité avec la
population britannique. Malgré les événements tragiques d’hier, les dirigeants
doivent continuer à mettre tout en oeuvre pour éradiquer la pauvreté ici et
ailleurs.
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
Un autre jalon pour sortir de l’enfermement idéologique!
Commentaires autour du livre de Wacquant, Loïc,
2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale,
France : Agone
Michel Handfield (11 août, 2005)
Combattre la
pauvreté? Il n’y aurait rien de plus simple que d’investir dans le
développement social et communautaire; la solidarité. L’État comme arbitre du
partage social. Mais ce serait trop simple. Et surtout ne serait-ce pas un
encouragement à ceux qui ne font rien? Mais ces gens qui ne font rien selon les
standards de l’économie de marché, qui sont-ils? Gaugin aurait été un de
ceux-là; un individu à réintégrer sur le marché du travail « productif »! Pourtant ces
mêmes chantres de l’économie de marché sont ceux qui paient aujourd’hui des
dizaines de millions de dollars pour ses toiles, car ce sont des valeurs sûres!
Combien de ces déviants à qui l’on refuse la moindre aide de l’État, alors que
l‘on ouvre les goussets au moindre concepteur d’armes et vendeurs de système de
sécurité, sont peut être des génies que l’on tue par précarisation?
Ce livre ne le dit
pas comme ça, mais c’est de ce dont il traite : l’idéologie néolibérale
triomphante qui fait que l’on réduit l’aide sociale et les programmes sociaux,
car ils sont réputés tenir les gens dans la dépendance selon les théories
ultraconservatrice qui ont actuellement cours à Washington et dans les
capitales du « monde libre » ! Ces règlements et ces lois qui criminalisent
ce qui était autrefois acceptable, comme les lois contre le flânage qui font
que 3 ou 4 sans emploi discutant trop longtemps ou trop fort à 2 heure de
l’après-midi sur le même banc de parc ou de métro sont suspects et peuvent être
verbalisés, criminalisés, voir emprisonnés pour ne pas circuler! Cette pensée
sécuritaire qui fait que l’on peut accroître, sans trop d’opposition, les
budgets de défense, de police ou de construction de pénitenciers mais qu’à la
moindre hausse des budgets sociaux il faut se justifier, car c’est mal vu! Cette pensée qui dit que « les pauvres
s’adonnent au crime parce que l’État, en leur prêtant secours avec trop
d’empressement, les entretient dans la paresse et le vice, les condamnant ainsi
à la pire des « dépendances », celle qui fait d’eux des
« toxicomanes de l’assistances », (p. 167) mais qui « omet la
criminalité en col blanc » (p. 42)! Au nom de la compétitivité l’on
soutient pourtant les entreprises par des lois et des subventions sans dire que
cela « les entretient dans la paresse », les empêchant d’être
davantage compétitives et créatrices! On leur permet même de faire ce que l’on
ne permettrait pas au simple citoyen, comme de polluer ou de vendre des
produits dangereux pour la santé! Double
discours pour le citoyen et le citoyen corporatif…
Un livre que j’ai
aimé et que j’ai annoté à plusieurs occasions, car il fait une excellente
critique du mal sécuritaire caractéristique de notre époque. Et comme le dit
l’auteur à la toute fin du livre, ses 3 dernières lignes en fait :
« Trois siècles
et demi après sa naissance, le moyen le plus efficace de faire reculer la
prison reste encore et toujours de faire avancer les droits sociaux et
économiques. » (p. 310)
Un livre pour tous
les citoyens intéressés par la chose publique et politique, les
intervenants sociocommunautaires, les criminologues, les sociologues et même
les politiciens, car il montre qu’il faut opposer un contre discours et surtout
un contre pouvoir face au discours idéologique actuel, qui a tendance à criminaliser
les comportements sociaux minoritaires, poussé par la droite conservatrice de
Washington qui veut imposer sa vision au reste du monde et qui a les moyens
financiers, idéologiques et de communication de masse pour le faire!
Arrière de couverture
Le tour résolument punitif pris par les
politiques pénales lors de la dernière décennie ne relève pas du simple
diptyque «crime et châtiment». Il annonce l’instauration d’un nouveau
gouvernement de l’insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes
et des femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la
reconversion de l’aide sociale en tremplin vers l’emploi précaire. Au sein de
ce dispositif «libéral-paternaliste», la police et la prison retrouvent leur
rôle d’origine : plier les populations indociles à l’ordre économique et
moral émergent.
C’est aux États-Unis qu’a été inventée cette nouvelle politique de la
précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux mouvements
progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la révolution néolibérale.
C’est pourquoi ce livre emmène le lecteur outre-Atlantique afin d’y fouiller
les entrailles de cet État carcéral boulimique qui a surgi sur les ruines de
l’État charitable et des grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l’ère du
travail éclaté et discontinu, la régulation des classes populaires ne passe
plus par le seul bras, maternel et serviable, de l’État social mais implique
aussi celui, viril et sévère, de l’État pénal.
Et pourquoi la lutte contre la délinquance de rue fait désormais pendant et
écran à la nouvelle question sociale qu’est la généralisation du salariat
d’insécurité et à son impact sur les espaces et les stratégies de vie du
prolétariat urbain.
En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts de la
«pensée unique sécuritaire» qui sévit aujourd’hui partout en Europe, et
singulièrement en France, ce livre pointe les voies possibles d’une
mobilisation civique visant à sortir du programme répressif qui conduit les
élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé
de faire disparaître les rebuts de la société de marché.
Chercheur au Centre de sociologie européenne,
Loïc Wacquant est professeur de sociologie et d’anthropolgie à la New School
for social research et à l’Université de Californie-Berkeley. Il est notamment
l’auteur de Les Prisons de la misère (Raisons d’agir, 1999) et Corps
et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur
(Agone, 2000).
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Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent!
Ou commentaires autour du livre de Yakov M Rabkin, 2004, L’opposition
juive au sionisme, Québec : Presses de l’Université Laval et de la situation mondiale.
Michel Handfield
29 juillet, 2005
C’est un livre fort
intéressant dont le sujet n’est pas commun, car dans l’idéologie dominante
juifs et Israël vont ensembles. Mais…
« Une
opposition virulente au sionisme et à l’État d’Israël caractérise plusieurs
mouvements au sein du judaïsme orthodoxe. » (p. 18)
Même si l’on dit souvent « les juifs »
en pensant qu’ils sont tous pareils, car la pensée de l’Homme est souvent
réductrice, on apprend ici que les juifs sont multiples tout comme leurs
positions face à l’État d’Israël. Ils ne
sont surtout pas un groupe homogène même face à Israël.
C’est donc un livre
fort instructif, car il donne voix à une position que les élites officielles,
qui parlent au nom des juifs et d’Israël, ne tiennent pas, car ce sont les
sionistes qui ont été reconnus par les autorités britanniques pour parler au
nom de tous les juifs depuis 1917, ce même s’ils étaient minoritaires en terre
de Palestine à l’époque. (pp. 154-5) Depuis les sionistes sont cependant
devenus majoritaires.
Ceci me permet un
bref aparté. Plusieurs des problèmes géopolitiques actuels ont pour origine le
colonialisme passé, dont le britannique. Ainsi les récents attentats de Londres
par des extrémistes islamistes ont des liens avec le Pakistan (1), pays créé
par l’Angleterre lors de l’indépendance de l’Inde, créant ainsi des
« républiques religieuses » : Hindous et Sikhs aux Indes;
musulmanes au Pakistan et au Bangladesh. Il en est de même du problème
Palestinien selon certains observateurs juifs comme le rapporte Rabkin:
« « L’analyse
que font les sionistes des Arabes est une aberration pour un juif orthodoxe
qui, comme mon mari, est né dans la vieille ville de Jérusalem au début du
siècle », commente Ruth Blau. « On a transformé les Arabes en une
sorte d’ennemi universel du peuple juif, disait Rav Amram. Cela est
complètement faux. Juifs et Arabes vivaient en paix côte à côte jusqu’à ce que
les Anglais, puis les sionistes jugent qu’il était dans leur intérêt de semer
la discorde. (2) ». » (p. 165)
On est ainsi en présence du célèbre « Diviser
pour régner » propre au colonialisme britannique! (3) Mais ces divisions, faites dans la première
moitié du XXe siècle, semblent revenir dans la face de l’Occident, par un effet
boomerang, en ce début du XXIe siècle! Et la question d’Israël ne fait surtout
pas exception.
Cependant,
ce qu’il y a de particulier avec cette question, c’est qu’aux questions de
géopolitiques s’ajoutent des questions religieuses chez les juifs eux mêmes.
Pour certains d’entre eux « l’État d’Israël constituerait la plus grande
menace pour le peuple juif et il faudrait donc l’abolir » (Rabkin, p.
246). C’est un livre à lire pour avoir un éclairage nouveau – car peu médiatisé
– sur la question juive.
***
Il
faut cependant faire attention à la pensée magique et au réductionnisme quand
on lit un tel livre. Régler la question juive et palestinienne règlerait
probablement une certaine part du terrorisme politique, mais pas le terrorisme
idéologique qui utilise cette cause comme paravent. Il pourrait très bien se
trouver d’autres causes, politiques ou morales; dire qu’il en a contre
l’immoralisme occidental qu’il soit politique ou culturel, comme l’habillement
des jeunes filles; contre la liberté qui « irait » à l’encontre de la
volonté divine! Richard Martineau a
d’ailleurs écrit que Ben Laden « veut établir un État islamiste
mondial » et, poursuit-il plus loin, que « son rêve n’est
pas de libérer les Palestiniens, c’est d’obliger les femmes à porter le voile,
à quitter l’école et à déserter le monde du travail. » (4) On l’a d’ailleurs
vu avec les talibans en Afghanistan. (5)
Cependant,
cet idéologisme radical n’est pas le propre de l’Islam. Il s’en trouve dans
toutes les religions, même chez les chrétiens. C’est ainsi que pour les
Chrétien sionistes, proche du Pouvoir
aux Etats-Unis, la réunification des juifs en terre d’Israël est « fondé
sur une interprétation littérale de la Bible » (6) qui voit dans la
réunification d’Israël et le retour des juifs à la terre promise, les
conditions du retour du Christ et à mille an de paix! Ces chrétiens fondamentalistes
sont même antisémites, islamophobes et fascistes, car ils appèlent une
domination chrétienne sur la planète et un retour radical à une certaine morale
allant jusqu’à la peine de mort pour des crimes tel la sodomie, façon de
condamner l’homosexualité! (7) Comme le
dit Hedges, il faut se rappeler qu’Hitler a commencé par là lui aussi :
l’abolition de l’homosexualité!
Ce
parallèle avec le fascisme nous permet donc de revenir à notre sujet principal,
l’antisionisme, car pour certains antisionistes Juifs « l’union du
nationalisme et du socialisme, tous les deux idoles adorées par les sionistes
est-européens, engendre le nationnal-socialisme qui déverse - mesure contre
mesure – toute la colère [de Dieu] sur le peuple juif en Europe » (Rabkin,
pp. 193-4), car Hitler n’aurait pu faire son œuvre sans l’aide de Dieu qui
voulait punir son peuple pour s’être remis à ces idoles que sont le
nationalisme et le socialisme!
***
C’est
un livre à lire pour avoir un éclairage nouveau sur la question juive et d’Israël.
C’est aussi une occasion de réflexion sur les idéologies religieuses, car quand
religion et politique se mêlent, il y a danger de dérapage et de tragédie. Des
positions qui devraient demeurer marginales et être combattue au nom des droits
de l’homme et de la démocratie peuvent
ainsi devenir centrale et, associée à la force d’un leader charismatique ou
disposant de moyens financiers importants, peuvent devenir extrêmement
dangereuses pour la liberté et la démocratie, voir la paix! Il ne faudrait surtout
pas croire que cet extrémisme est l’apanage d’une seule croyance, la musulmane,
comme on a trop souvent tendance à la montrer du doigt. (8) D’ailleurs, en
Israël même, De Haans, qui songeait à établir une coalition antisioniste juive,
fut assassiné en 1924 par des agents de la Hagana (pp. 146-7); Isaac Rabin en 1995, par un jeune juif
national-religieux (pp. 149-150); et au moment même où je travaille ces lignes,
des extrémistes juifs, qui sont contre le retrait israélien de Gaza, ont
« demandé aux anges destructeurs du ciel de foudroyer Ariel Sharon »
(9), une sorte d’appel à l’assassinat.
***
L’extrémisme peut
être de toutes tendances idéologiques, tant religieuse qu’athée (pensons aux
dictatures communistes), mais elle a la particularité de se fonder sur une vision autoritaire de la
vérité qui ne laisse place à aucune autre conception du monde, à aucun doute!
Le leader est investit d’une mission qui lui vient de Dieu, du peuple ou d’une
quelconque communication personnelle et métaphysique que ce soit avec Dieu, un
ange, un esprit, un extra-terrestre, un gourou, ou même un cristal ou un
animal! L’important est qu’il croit que c’est la vérité! Tuer les opposants
devient alors un acte héroïque, car commandé par une force
« divine »! C’est ce qui nous rend si vulnérable face à ce type
d’actes, que ce soit du terrorisme, du
fanatisme ou une illumination, car c’est imprévisible et souvent le fait
d’individus ou de petits groupes d’initiés très fermés, limitant ainsi
l’intervention policière avant le fait. Même les proches s’en rendent
difficilement compte. C’est ce qui rend la police si nerveuse et occasionne des
bavures, comme de tirer quiconque a une apparence suspecte comme c’est arrivé à
Londres le 22 juillet dernier (10), car la police n’a souvent qu’une fraction
de seconde pour penser ou agir – ce qui n’était cependant pas le cas ici
semble-t-il, car le suspect était suivi depuis quelques jours. Mais si elle
laisse le suspect s’engouffrer dans le métro et qu’il se fait exploser elle
sera blâmée et si elle lui tire dessus alors qu’il n’était qu’un marginal ou un
sans papier, elle sera condamnée…
Qui possède la
vérité est probablement plus dangereux que celui qui doute peut-on conclure!
Notes et hyperliens
1. Truffaut, Serge, « Le défi
pakistanais », in Le Devoir, 25 juillet 2005, A 6
2. Ruth Blau, Les gardiens de la cité :
histoire d’une guerre sainte, Paris, Flammarion, 1978, p. 276 cité par
Rabkin.
3. C’est par un texte de Stephen A. Marglin, « Origines et
fonctions de la parcellisation des tâches… » (in GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail, Paris, éd. Du Seuil, coll. Point) que je fut mis en
« contact » avec cette théorie de la domination impériale.
4. Martineau, Richard, Oui, mais…,
Voir (Montréal) du 21 juillet 2005, p. 9
5. Une bonne source d’information pour ces
questions d’affaires internationales est L’État du monde, une
publication annuelle : Collectif, 2004, L’État du monde 2005,
Québec : La Découverte/Boréal (www.editionsladecouverte.fr/ et www.editionsboreal.qc.ca/)
6. Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush,
France/Canada : Plon/Transcontinental, p. 93
7. Hedges, Chris, “Feeling the hate with the National
Religious Broadcasters“ in Harpers Magazine, May 2005. Les citations en anglais
sont les suivantes:
“…a call for Christian
“domination” over the nation and, eventually, over the earth itself” (p.
58);
“… a number of
influential figures advocates the death penalty for a host of “moral crimes”,
including apostasy, blasphemy, sodomy, and witchcraft. The only legitimate
voices in this state will be Christian. All others will be
silenced.” (p. 58);
8. Geisser. Vincent, 2003, La nouvelle islamophobie,
Paris: La découverte
9. « ISRAËL, Sharon maudit par les
extrémistes », Sans Frontières, Première chaîne de Radio-Canada, 26
juillet, 2005:
http://radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/
10. « En proie à une vive polémique sur les
méthodes employées par certains de ses agents qui ont abattu vendredi un
électricien brésilien sans lien avec les attentats, la police britannique a
tenté de se justifier tout en réaffirmant qu'elle ne renoncerait pas à sa
politique du «tirer pour tuer» contre d'éventuels kamikazes. » (Michael
Holdes, « Londres: deux autres suspects sont arrêtés. »
Reuters/Le Devoir, mardi 26 juillet 2005, A 5. (www.ledevoir.com)
Arrière de couverture :
An extremely interesting and valuable book.
Noam Chomsky, Massachusetts Institute of Technology,
Cambridge, MA
Je ne peux que saluer la rédaction d’un ouvrage «non conventionnel» sur des
faits trop souvent occultés. À nous d’en tirer les enseignements.
Rabbin Moshé G.Ackermann, Directeur de Nerlitz, Institut francophone
d’études juives, Jérusalem
En tant que patriote israélien et en tant que philosophe, je considère qu’il
est essentiel d’intégrer le discours de l’antisionisme judaïque dans le débat
public sur notre passé, notre présent et notre avenir, un débat dont nous avons
grand besoin.
Joseph Agassi, philosophe, Université de Tel-Aviv
Voici un livre capital qui jette un éclairage nouveau sur «l’éternelle question
du Moyen-Orient». C’est pourquoi il est à souhaiter qu’il soit lu par le plus
grand nombre possible.
Charles Rhéaume, historien, Ministère de la défense nationale, Ottawa
C’est un livre extraordinaire. Je suis très impressionné par la qualité
d’historien de l’auteur, par sa brillante analyse d’un corps littéraire
complexe et par la lucidité de sa prose.
Gregory Baum, théologien, Université McGill, Montréal
La lecture de cet ouvrage bien documenté est fascinante. Le professeur Rabkin
nous a rendu service en soumettant ses thèses a un débat au sein d’une
communauté démocratique et pluraliste.
Bjarne Melkevik, juriste, Université Laval, Québec
Il s’agit du premier livre en langue française qui aborde de front ce sujet. La
lecture en a été fascinante. Tout lecteur, profane ou averti, qui entre dans
l’univers historique de l’auteur sera facilement pris.
Alain Bouchard, sociologue, Université Laval, Québec
L’association des juifs avec l’État d’Israël est facile, presque automatique.
«L’État juif» et «l’État hébreu» sont devenus des termes courants. Pourtant, il
y a moins de juifs que de chrétiens parmi les partisans inconditionnels
d’Israël. Ce livre explique ce paradoxe apparent en mettant en relief
l’opposition au nom de la tradition juive qu’attire le sionisme dès ses débuts.
Cette opposition met en question la légitimité proprement juive de l’État
d’Israël et représente, selon un expert israélien, «un défi bien plus important
et dangereux que l’hostilité arabe et palestinienne». Ce livre met donc en
lumière les racines de l’opposition juive à l’existence même de l’État
d’Israël, phénomène souvent occulté et censuré car il provoque parfois autant
de colère que de curiosité.
Yakov M. Rabkin est historien dont les champs d’intérêt incluent
l’histoire juive contemporaine et l’histoire des sciences. Outre son cursus
universitaire, il a étudié le judaïsme auprès de plusieurs rabbins au Canada,
en France et en Israël. Il est souvent invité à commenter la situation dans le
monde juif et en Israël dans les médias.
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Emmanuelle de BOYSSON, 2005, L'Amazone
de la foi. La fascinante histoire de Madeleine de la Peltrie pionnière du
Nouveau Monde,
Paris : Presses de la renaissance, 456 p., (www.presses-renaissance.fr)
Lorsque la France de Louis XIV entame la
conquête de l’Amérique du Nord, continent peuplé de tribus nomades, guerrières
et cannibales, l’Église y envoie ses moines et ses moniales. Promis au martyre,
ils y partiront par centaines.
La très catholique Madeleine de la Peltrie, jeune
et riche Normande, débarque ainsi au Canada avec une poignée d’Ursulines, dont
Marie de l’Incarnation. Femme libre et anticonformiste, elle ne recule devant
aucun obstacle pour arriver à ses fins et fait de la présence chrétienne au
Québec le but de sa vie. Elle n’est pas religieuse mais, pour sauver leurs
âmes, elle s’élance à corps perdu dans la conversion des Hurons et d’autres
nations indiennes auxquelles elle enseigne aussi le français, la lecture ou
encore le calcul. Bientôt, elle fonde un monastère qui ne va cesser de croître
et autour duquel, progressivement, vont s’installer les familles des colons
venus de France. C’est ainsi que naît la belle ville de Québec, que le couvent
surplombe toujours.
Dans cette biographie aux accents romanesques, Emmanuelle
de Boysson fait plus que nous entraîner dans la vie tourbillonnante de son
indomptable héroïne. Son évocation minutieuse et haute en couleur, brossée au
plus près des êtres, hisse l’aventure humaine au rang de moteur de l’Histoire.
Emmanuelle de BOYSSON : Critique
littéraire, Emmanuelle de Boysson est l'auteur de Georges Izard, avocat de la
liberté et du Secret de ma mère, parus aux Presses de la Renaissance.
Commentaire de Luc Chaput (28 juin, 2005)
Dans un style vivace et imagé, cette biographie
romancée nous fait revivre la vie de Madeleine Cochon de Chauvigny née à
Alençon en Normandie en 1603, veuve de Charles de Gruel, seigneur de la
Peltrie, connue dans l'histoire sous le nom de Madeleine de la Peltrie et morte
à Québec le 18 novembre 1671. L'auteure nous conte aussi la vie de Marie Guyart
née à Tours en 1599 veuve de Claude Martin, connue sous le nom de Marie de
l'Incarnation et morte à Québec le 30 avril 1672. Le titre Amazone de la foi
fait référence à un texte des «Relations des Jésuites» de 1635 cité p. 155 du
livre où le père Lejeune souhaite qu' "une brave Dame donne un Passeport à
ces Amazones du grand Dieu, leur dotant une Maison, pour louer et servir sa
divine Majesté en cet autre monde. " Madame de la Peltrie fut la seule des
bienfaitrices françaises du temps à venir vivre avec la communauté qu'elle
finança de ses biens. Toute l'histoire étrangement commence en 1534 à Paris.
Ignace de Loyola y fonde les Jésuites, des "placards" affiches
protestantes sont placées un peu partout dans Paris et Jacques Cartier reçoit
du roi François I, son ordre d'aller découvrir de nouvelles terres.
Commence alors une période en France de luttes
religieuses entre la Réforme et la Contre-Réforme qui après le concile de
Trente mènera à un série de guerres de Religion où les ultra-catholigues
formeront une ligue dont une partie des membres après qu'Henri IV soit devenu
catholique et roi de France en 1594, servira de membres à une campagne de
renouveau catholique en France. C'est pourquoi on n'a pu appeler le 17ème
siècle français le siècle des saints puisque tant Vincent de Paul, Louise de
Marillac, Jeanne de Chantal et François de Sales y oeuvrent aux côtés de
Jean-Jacques Olier et du cardinal de Bérulle. Se met aussi en place une
organisation de laïcs prosélytes appelée Compagnie du Saint-Sacrement
(comparable à l'Opus Dei contemporaine) que Molière satirisera dans son
Tartuffe. C'est dans ce contexte que vivent Madeleine de la Peltrie et
Marie de l'Incarnation. Mme de Boysson réussit bien à faire revivre l'époque
même si quelques erreurs se dressent ici et là. La Dauversière et le baron de
Fancamp ne vinrent jamais en Nouvelle-France comme il est écrit p. 325, 330 et
361. Il manque de plus des arbres généalogiques pour visualiser les divers
liens entre parents et amis de Mme de La Peltrie.
Lire cette biographie m'a redonné le goût des
recherches généalogiques et historiques et j'ai pu ainsi découvrir que
l'ingénieur qui a reconstruit le couvent des Ursulines à Québec après
l'incendie de 1651 est mon parent le gouverneur Louis d'Ailleboust. Il est donc
étonnant que l'auteure dise en son dernier paragraphe que "la colonisation
du Canada ait été un échec" puisque nous sommes encore là.
Hyperliens
http://www.champlain2004.org/index2.html
http://collections.ic.gc.ca/relig/ursul/ursulint.htm
http://www.collectionscanada.ca/relations-des-jesuites/h19-150-f.html
http://puffin.creighton.edu/jesuit/relations/
http://www.civilization.ca/vmnf/vmnff.asp
http://www.mcq.org/fr/maf/index.html
http://web17.free.fr/accueil.htm
###
Avec présentation d’arrière de couverture
lorsque disponibles en format électronique
Reçu le 22 juillet 2005 : Attali, Jacques,
2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard (Documents)
(Distribution : Hachette)
Alors que le mur de Berlin est tombé et qu’ont
disparu presque toutes les dictatures se recommandant de Karl Marx, la lumière
doit être faite sur l’extraordinaire trajectoire de ce proscrit, fondateur de
la seule religion neuve de ces derniers siècles.
Aucun auteur n’eut plus de lecteurs, aucun
révolutionnaire n’a rassemblé plus d’espoirs, aucun idéologue n’a suscité plus
d’exégèses, et, mis à part quelques fondateurs de religions, aucun homme n’a exercé
sur le monde une influence comparable à celle que Karl Marx a eue au xxe
siècle.
Il a vu avant tout le monde en quoi le
capitalisme constituait une libération des aliénations antérieures, il ne l’a
jamais pensé à l’agonie, il n’a jamais cru le socialisme possible dans un seul
pays, il a fait l’apologie du libre-échange et de la mondialisation, et il a
prévu que la révolution ne viendrait, si elle advenait, que comme le
dépassement d’un capitalisme devenu universel. Il est le premier penseur «
mondial », porteur de l’ « esprit du monde ».
Ce livre permet de comprendre comment ce jeune
exilé allemand a pu rédiger à moins de trente ans le texte non religieux le
plus lu de toute l’histoire de l’humanité, de révéler ses rapports singuliers
avec l’argent, le travail, les femmes ; de découvrir un grand journaliste, un
exceptionnel pamphlétaire, un immense théoricien ; de suivre un homme d’action
orgueilleux et dictatorial. De réinterpréter ce xixe siècle dont nous sommes
les héritiers et de comprendre comment certains de ses successeurs ont créé nos
démocraties pendant que d’autres, récupérant et distordant ses idées, en ont
fait la source des deux principales barbaries de l’histoire moderne.
De réaliser enfin qu’aujourd’hui, au moment où
s’accélère la mondialisation, qu’il avait prévue, Karl Marx redevient d’une
extrême actualité.
© Librairie Arthème Fayard, 2005
Parution : 2005 - 549 pages - 15,3 x 23,5
Prix TTC : 23 (150,87 FF )
Code ISBN : 2-213-62491-7
Code EAN : 9782213624914
Code Hachette : 3526910
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Reçu 5 juillet 2005 : Assouline, Pierre,
2005, LUTETIA, France : Gallimard nrf, (www.gallimard.fr), 448 pages
Tapi dans les recoins les plus secrets du
Lutetia, un homme voit l'Europe s'enfoncer dans la guerre mondiale. Édouard
Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de
l'hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense.
Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux
heures les plus sombres de la collaboration, cet homme, pourtant, est hanté par
une question : jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience ?
De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique
palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se
succèdent, en effet, exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et
trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés
de retour des camps.
En accordant précision biographique et souffle
romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel,
avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique
Lutetia.
LUTETIA [2005], 448 pages, 155 x 225 mm.
Collection blanche, Gallimard -rom. ISBN 2070771466. Parution : 20-01-2005.
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Reçu le 30 juin 2005 : Hajji, Sadek, et
Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane,
France : Plon
Anciennement « fille aînée de l’Eglise », la
France compte aujourd’hui sur son sol 5 millions d’hommes et de femmes de
culture musulmane, dont 2 à 3 millions sont de nationalité française. Des
chiffres qui pourraient placer la France au quinzième rang des 56 pays qu
compte l’Organisation de la Conférence
islamique, et dont les conséquences nécessitent explications et
ajustements. Mais politiques et médias ont renoncé à faire le travail
pédagogique qui aurait permis de dépassionner le débat et de lever les profonds
malentendus qui règnent de part et d’autre.
En sillonnant la France le dictaphone à la main,
Sadek Hajji et Stéphan Marteau ont entrepris d’offrir pour la première fois, un
panorama de cette France musulmane, dans toute sa diversité. Les auteurs ont
veillé à donner la parole aux athées aussi bien qu’aux pratiquants «
intégristes; aux femmes autant qu’aux hommes, aux chefs d’entreprise comme aux
chômeurs et aux jeunes qui «tiennent les murs dans les quartiers. Ils les ont
invités à s’exprimer en tant que citoyens - souvent à leur plus grande joie -
sur tous les débats qui animent société française (la politique, les médias, la
religion, l’école, République...).
Ce livre, fondé sur une enquête de terrain,
propose des dizaines de témoignages, tantôt enthousiastes, tantôt désespérés,
souvent drôle parfois provocateurs: il en ressort que les Français de culture
musulmane se sentent caricaturés par les médias, confrontés à la méfiance et à
la discrimination. Pourtant ils se refusent à considérer leurs compatriotes non
musulmans comme racistes, et manifestent une volonté farouche d’appartenir à la
nation.
Sadek Hajji est correspondant permanent à Paris
du quotidien marocain Libération et collabore occasionnellement à des journaux
français et étrangers.
Stéphanie Marteau est journaliste indépendante.
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aKido, invité par Michel Cusson
à collaborer à la musique du spectacle
«ERA – Intersection of Times» du Shanghai World Circus en Chine
Montréal, le
vendredi 9 septembre 2005 – Fullspin Musique est fière d’annoncer la
participation d’aKido à la musique
du spectacle «ERA – Intersection of Times» du Shanghai World Circus en Chine. Invité par le compositeur québécois
Michel Cusson, aKido collaborera à
cette n
aKido sera à Shanghai du 17 au
30 septembre afin de compléter les arrangements sonores et d’y apporter sa
touche électronique. Il préparera également les programmations qui permettront
à l’orchestre de présenter le spectacle en direct sur scène. Érick Villeneuve signe la mise en scène du
spectacle et Déborah Brown, du Cirque du Soleil, les chorégraphies. La première
du spectacle aura lieu le 27 septembre 2005 à Shanghai, en présence d’une
importante délégation du Québec.
Comme une bonne n
P
http://app1.chinadaily.com.cn/star/2005/0602/wh29-3.html
http://www.culture.sh.cn/product.asp?id=1502
Fullspin Musique : www.fullspin.ca
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Un premier mini-album disponible dès
le 23 août 2005
Montréal,
le lundi 22 août 2005 (Communiqué)
Fullspin
musique est heureuse d’annoncer la sortie du mini-album d’aKido, PLAYTIME, qui
sera disponible en magasin partout au Canada dès le mardi 23 août prochain.
aKido alias Kim Gaboury, contrairement à ce que les humains pourraient croire,
n’est pas une fille et il n’est pas asiatique.
Et ça s’écrit bel et bien avec un « a » minuscule, un « K » majuscule et
« ido » minuscule à la fin.
Les
pieds bien plantés dans les racines du rock alternatif, aKido présente
PLAYTIME, son premier mini album : un
univers électronique lumineux orné d’arrangements solides, simples et
méticuleux, peuplés de guitares planantes.
Un bricolage musical fabriqué à partir d’un ordinateur portable et de sa
guitare.
En
ouverture, HAPPINE$$, un morceaux house en 7/4 avec une douce ligne de
mellotron, et quelques guitares distorsionnées devraient en surprendre plus
d’un par son contraste.
LA
MÉMOIRE DE L’ONDE conduit l’auditeur à travers une jungle de beats lourds et
syncopés, de lignes de basses écorchées et de la taille d’un éléphant, et une
mélodie générée par un Commodore64.
CHINA
BABIES est déjà une favorite des radios alternatives au Canada – une fibre
orientale, un beat hip hop hypnotisant et une riff de guitare enjouée, ce
morceau évolue tranquillement dans un univers progressif qui surprend à chaque
tournant.
NEURONES
MIROIRS, joli numéro de mise en couche de mélodies et ritournelles. Imagines ce que donnerait Nine Inch Nails et
le fils illégitime de King Crimson et vous avez MONOCULTURE.
PLAYTIME
qui est aussi la pièce titre de l’album est un hommage au cinéaste Jacques
Tati. SUCH A WASTE, tout en piano, une
batterie de style « chill-out » et une ligne de basse où tout vient s’appuyer.
En piste
boni, LES HUMAINS (avec la voix de Pierre Falardeau) propose un exercice
inusité de copier/coller. aKido charcute un discours de notre intellectuel
québécois le plus en vue pour construire une chanson aux allures engagées et
lui donne une rythmique tout près d’un Rap nouvelle vague sur fond musical
Hip-Pop. Le résultat est étonnant et
prend les airs de la trame sonore d’un manifeste quasi philosophique de la
condition humaine des petites cultures distinctes et fortes.
La
première vidéo d’aKido est produite par Aviva Communications. Quatre jeunes
réalisateurs ont planché sur le concept de LES HUMAINS en abordant la chose
avec la même idée de copier/coller qu’aKido a pris pour concevoir sa
chanson. C’est donc à partir de vieux
films russes appartenant au domaine public et d’images originales créées par
les quatre réalisateurs qu’ils ont construit un scénario qui suit les thématiques
abordées par Falardeau. Le résultat est
phénoménal, au point où le clip a été sélectionné par les festivals NXNE à
Toronto (juin 2005), Up&Coming à Hambourg en Allemagne, et Indy Music Video
Festival (automne 2005), a été le buzzclip de la semaine du 1er août à
MusiquePlus.
L’album
« Playtime » d’ aKido sort au Canada le mardi 23 août 2004.
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Festival International de Jazz de Montréal
Du 30 juin au 10 juillet 2005
28 juin, 2005
D’abord pour les
spectacles payants, mieux vaut vérifier sur le site du Festival, auprès de Ticketpro (www.ticketpro.ca, 514-908-9090 ou 1-866-908-9090)
ou du Réseau Admission (www.admission.com, 514-790-1245 ou 1 800
361-4595) pour les prix et la disponibilité des billets. Voici quelques
spectacles payants que nous vous suggérons avec plaisir parmi un choix plus que
vaste :
Susie Arioli et Jordan Officer célèbrent leurs dix années de carrière avec le Susie Arioli Band durant cinq soirs au Cabaret Music-Hall. Ils seront accompagnés d’invités différents à
chaque soir. Ce sera à voir du 6 au 10 juillet, 20 h. Pour ceux qui ne les
connaissent pas, ils allient des standards de jazz revisité et leurs créations.
J’ai d’ailleurs assisté au lancement de leur dernier CD.
Bryan Lee au Spectrum de Montréal le 1er juillet 2005, 18 h. On a ici
affaire à un bluesman aveugle, mais qui saura vous en mettre plein la vue, car
il a du métier derrière la guitare Bryan. Je l’ai vu à deux occasions.
JOHN MAYALL &
THE BLUESBREAKERS au Spectrum de Montréal (www.spectrumdemontreal.ca) le 9 juillet 2005, 18h. Je n’ai jamais eu l’occasion de voir ce
bluesman « british », mais je me rappelle encore les feelings qu’il
savait nous donner avec sa « musique à bouche » (harmonica) quand il
passait à CHOM-FM (Montréal) dans les années 70, la station rock d’une partie
de mon adolescence – l’autre partie c’était les analyses politiques à la radio
de Radio-Canada!
GREGORY CHARLES 1,
2, 3...JAZZ - Concert de clôture à la Salle Wilfrid-Pelletier
de la Place des Arts le 9 juillet 2005,
20h30. Lui non plus je n’ai jamais eu la chance de le voir, sauf que je suis un
fan de son émission du samedi en fin d’après-midi (16h-19h) sur la première
chaîne de Radio-Canada, où il improvise sur tout. Improvisation musicale et
jazz, me semble que ça va bien ensemble!
CROISIÈRE JAZZ avec la formation LE MONTRÉAL JAZZ CLUB, Souper spectacle de 4 services
sur le fleuve. Ce groupe a fait un excellent CD sous étiquette Analekta avec la
chanteuse de Jazz Chantale Thibeault dont j’avais noté lors de ma première
écoute de ce CD « Sensualité de la voix; Suave! » Renseignements : CROISIÈRES
AML (514-842-3871 OU 1 800 667-3131) ou TICKETPRO (www.ticketpro.ca, 514-908-9090 ou 1-866-908-9090)
Maintenant
les spectacles gratuits, car pour nous le Festival c’est d’abord la
foule dans la rue et le Blues à la scène blues Stella Artois (auparavant
la scène Labatt Blues pour les habitués), place Fred-Barry. Les deux incontournables
sont les spectacles de 19h et de 21h, avec des bluesmen locaux et
internationaux! C’est du 30 au 10 juillet, donc tous les soirs du Festival! A
19h (en reprise à 23h) à souligner Carl Tremblay le 3 juillet, Jimmy
James le 4, Kevin Mark le 6 (qui me fait penser au leader de Big Mark and
the blues express que j’avais vu au Festival il y a quelques années!) et
Jim Zeller – vous pouvez pas imaginer ce qu’un harmonica peut faire - le 8 juillet. A 21h (en reprise au Spectrum à 0h30) j’ai retenu
Mississipi Heat le 1er juillet, Eddie Shaw le 4 (ça sonne Chicago
blues à mon oreille), Awek le 7 pour découvrir du blues de France, David
Maxwell le 8 pour du piano blues à la Chicago et pour demeurer dans le Chicago
blues, Jimmy Johnson le 10! Mais il y aura aussi Bob Walsh, un
incontournable du blues d’ici, sur la scène GM (Ste-Catherine et Jeanne
Mance) le 7 juillet à 21h et 23h.
Je souligne aussi,
car cela s’apparente au jazz, au blues et au swing, les Midi Amarula, à la Fontaine
du Musée d’Art contemporain, avec, par exemple, le Hot Pepper Dixie et
le Bourbon Street le 1er juillet; L’esprit de la
Nouvelle-Orléans le 3 et le Swing Tonique Band le 8! Vous
retrouverez aussi ces groupes aux 5 à 7 Radio-Canada, à la scène
CBC Television sur l’esplanade de la Place des Arts, mais à des dates
différentes. Nous vous suggérons donc de consulter le programme en ligne ou
mieux, de venir « festivaler » à Montréal et de vous procurer le
programme sur place. Il est gratuit et très bien fait, avec un descriptif de
tous les groupes/artistes présents. Il peut vous servir de référence par la
suite en matière de jazz, de blues et de musiques apparentées.
Bon festival et bonnes vacances. On se
croisera peut être dans les rues de Montréal cet été chers lecteurs, car Montréal
est la ville des Festivals!
Michel Handfield
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2005-2006 CHEZ DUCEPPE… SURPRISES,
DÉCOUVERTES ET RETROUVAILLES!
En septembre, coup quadruple!
La Compagnie Jean Duceppe accueillera pour la
première fois Trevor Ferguson, auteur d'une œuvre-choc intitulée Le Pont,
Guy Sprung, qui signera la mise en scène, Igor Ovadis et Dino Tavarone qui
interpréteront deux des cinq personnages.
En octobre, coup de théâtre!
Le retour attendu d'une dramaturge
exceptionnelle, Marie Laberge, qui sera avec nous afin de créer et mettre en
scène sa pièce Charlotte, ma sœur. Quel immense plaisir!
En décembre, place à la comédie!
Monique Duceppe signera alors la mise en scène
de Petit déjeuner compris de Christine Reverho et nous fera retrouver
cette équipe de comédiens qui avaient tant réjoui les spectateurs dans le grand
succès que fut Mambo Italiano.
En février, un grand bonheur!
Pour la première fois de sa carrière, le
comédien François Papineau montera sur la scène du Théâtre Jean-Duceppe afin
d'interpréter le rôle principal de la pièce C'est ma vie de Brian Clark,
dans une mise en scène de Daniel Roussel.
En avril, une première chez Duceppe!
Du théâtre musical avec Frères de sang de
Willy Russell. Maude Guérin nous fera alors découvrir une toute nouvelle
facette de son immense talent et René Richard Cyr dirigera onze comédiens.
Quatre musiciens les accompagneront sur scène.
VOUS POUVEZ VOUS ABONNER :
par téléphone au (514) 288-5034 ou en ligne : www.duceppe.com
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Qu’est devenu le
droit à l’image ?
LA RUE ZONE
INTERDITE de Gilbert Duclos
Au cinéma
Parallèle du 9 au 15 septembre 2005
Montréal, le 23 août 2005
Monique Simard avec
les Productions Virage présentent le documentaire de Gilbert Duclos La rue zone
interdite.
Suite à la
publication en 1988 de l’image qu'il avait prise d’une jeune femme assise sur
un trottoir, Gilbert Duclos se vit entraîner dans une saga judiciaire qui le
mena finalement jusqu’en Cour Suprême du Canada. Ce qui désormais s'appelle
l'arrêt Duclos, a changé profondément les règles de la photographie et du
documentaire au Québec comme c'est le cas en France depuis quelques années.
Existe-il un avenir pour la photographie humaniste ? Celle inspirée par les
Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Klein. Bref, qu'adviendra-t-il de cette
photographie qui est, en quelque sorte,
une partie de la mémoire collective? Peut-on s'imaginer être privé des
photos du présent et celles du passé ?
Gilbert Duclos pose
la question avec pertinence, avec entre autres, Marc Riboud, Elliot Erwitt,
William Klein et Willy Ronis, parmi les plus grands photographes humanistes. Le
droit de l'individu nous privera-t-il de la mémoire photographique du réel?
Peut-on encore rendre compte du monde tel qu’il est ? La rue nous est-elle désormais interdite ?
Une question qui touche et change l’approche de tout un domaine artistique,
mais également une donnée qui intervient directement dans la façon de
travailler des médias.
Né à Montréal, c’est
depuis 1975 que Gilbert Duclos exerce le métier de photographe professionnel
principalement dans le domaine de l’édition québécoise, canadienne et
internationale. Récipiendaire de nombreux prix, il s’est vu invité à maintes
reprises comme conférencier ou membre de jury.
La rue zone interdite
sera présentée au grand public au cinéma Parallèle du 9 au 15 septembre 2005.
Commentaires de Michel Handfield (8 septembre, 2005)
Faisant moi même de
la photographie, ce film m’a particulièrement intéressé. Combien de fois les
gens restent plantés devant l’objet d’une photo, architecture ou paysage, même
si l’on attend 5 ou 10 minutes, espérant être photographiés? Cela arrive
souvent. Mais cela pose aussi problème dû au « droit à l’image » (1),
car même si ce ne sont pas eux qui sont l’objet de la photo, ils y sont. Cette
photo sera donc (légalement) inutilisable pour publication ou pour exposition
publique, même si elle ne rapporte pas, sans la permission des personnes qui y
figurent si elles sont reconnaissables, ce même si on leur a laissé tout le
temps qu’il fallait pour s’enlever de notre champ de vision! Je le sais, je
fais de la photo.
« Le droit à
l’image », c’est que la Cour a reconnu que l’on est propriétaire de son
« image » même dans les lieux publics, la rue par exemple. Ceci est
encore plus problématique pour les photographes qui font dans l’humanisme et la
vie quotidienne. Ainsi un photographe qui « pose » une scène de la
quotidienneté, par exemple une rue, des personnes sur un banc ou un édifice
public (on ne parle pas ici d’une photo au téléobjectif de votre salon ou de
votre chambre à coucher), des ados sur une rampe d’escalier ou toutes scènes banales
de la vie en société doit avoir la permission écrite des personnes présentes
sur la photo pour la publier. Naturellement certaines de ces personnes pourront
refuser ou demander d’être payé en retour, ce qui fait que la photo sera
inutilisable pour publication ou pour exposition même si elle ne rapporte pas.
Le photographe n’est plus reconnu comme artiste; c’est le « badaud »
qui a un droit d’auteur sur l’image alors qu’en fait cette « image »
n’est jamais perçu de son point de vue, mais que de celui du photographe pour
des raisons évidentes, l’un étant dans la scène, l’autre la voyant! Mais ce
droit fut reconnu dans la cause Aubry contre la revue Vice Versa (2) et on est
pris avec!
C’est un droit grave
de conséquence, car il s’agit de la reconnaissance d’une bulle privée hors de
la société, mais à l’intérieur de celle-ci, comme si la société n’existait plus
et que nous ne sommes que des individus là par hasard. Des atomes perdus sans
lien – sociaux ou politiques - entre eux. J’ai des droits! Si j’ai le goût de
faire l’amour à trois dans un parc à la sortie des classes à 3 heure de l’après
midi, pourquoi pas? C’est ma bulle, ma vie privée, et les autres ont juste à ne
pas regarder! Et s’ils regardent je peux toujours les faire arrêter pour
voyeurisme, non? Moi j’ai mon désir à satisfaire, droit à ma bulle privée même
en public! J’exagère, mais n’est-ce pas là le même droit à « sa »
bulle ici? L’extension de sa vie privée à l’extérieur de chez soi?
C’est comme si la
société n’était plus composée que d’individualités, non plus de citoyens. La
norme sociale n’est plus une règle, mais une limitation à mon droit individuel.
L’État devient une menace à la liberté. Et ce droit s’étend aussi à
l’entreprise, citoyen corporatif, qui a des droits et peu poursuivre l’État
pour limitation de ceux-ci, comme de l’empêcher d’exploiter un site patrimonial
qui constituerait une limitation au profit. Le chapitre XI de l’ALENA se base
justement sur ce principe du droit individuel versus les droits collectifs (3),
ce qui n’est pas un hasard, les droits individuels faisant reculer les droits
collectifs et limitant la sphère publique à sa plus simple expression. On
remarque plus facilement ces changements dans la sphère économique, mais ils
sont du même ordre et relèvent de la même idéologie dans la sphère de
l’individualité. C’est le courant « libertarisme », mieux connu dans
son application économique sous le nom de néolibéralisme. (4) Si on n’est
qu’une somme d’individus peut-on encore parler de société? L’anarchisme ne peut
qu’être au tournant. On a vu comme il peut rapidement surgir dans un pays
libertariens – les Etats-Unis – avec les événements qui ont suivi Katrina
en Nouvelle-Orléans, où les médias n’ont pas hésité à parler d’anarchie,
certains citoyens allant jusqu’à tirer sur les hélicoptères militaires après
avoir été laissé à eux même par un Gouvernement qui ne savait que faire!
Cette
« fin » de la société au nom de l’individualité, avec la
reconnaissance du « droit à l’image », a des impacts important pour
les photographes mais aussi pour la société en général.
D’abord le
photographe s’autocensure quand il y a des gens sur une scène intéressante à
prendre en photo, car il n’est pas sûr qu’il puisse obtenir leur permission de
publication. Le film le démontre très bien d’ailleurs. C’est quelque chose que
moi même je vis, certaines photos pouvant être intéressantes à faire, mais ne
pouvant être utilisées pour envoyer à un concours ou pour illustrer un de nos
articles, car comme revue à compte d’auteur nous ne pouvons prendre ce risque.
Le temps d’hésitation fait souvent que la scène a perdu son intérêt immédiat ou
qu’elle est même disparue à jamais de toute façon, ne restant que dans la
mémoire du photographe qui l’a vu!
Ensuite, demander
d’avance la permission écrite ferait en sorte que les gens le sachant, la scène
perdrait toute sa spontanéité et son caractère « histographique ».
Cette perte de la photo de rue, de la photo reportage, de la photo d’actualité
et de la photo humaniste, qui relève
tous d’une même approche de la photo vivante, est dramatique non seulement pour
nous, mais pour les générations suivantes, car
l’image vaut mille mots et constitue un document historique! Imaginer le
travail des historiens sans références photographiques! Le « droit à
l’image » constitue une aberration limitant le droit à l’information et à
la connaissance, car la photographie est indispensable comme document. Ce droit
individuel détruit donc un droit collectif et démocratique, car c’est souvent
le propre des sociétés totalitaires que d’empêcher la photographie. Ce ne peut
être plus signifiant.
On se dirige donc
vers une impasse, car dans certains endroits – la France tout particulièrement
- on étend aussi ce droit aux œuvres, ce qui fait qu’on peut être condamné pour
avoir photographié et utilisé des paysages ou des édifices (architectures) au
nom d’un droit d’auteur! Comment pourra-t-on suivre l’évolution de nos sociétés
sans ces référents? Il y a perte de sens. Nous sommes victimes d’un aveuglement
juridique qui nous fait passer de la chambre noire à la grande noirceur!
Notes :
1. Sur le « droit à l’image » :
http://savoirscdi.cndp.fr/rencontrelyon/gauvin/gauvin.htm
http://www.droitdunet.fr/par_themes/categorie.phtml?it=13&ic=22
http://www.juriscom.net/txt/jurisfr/img/
http://www.educnet.education.fr/juri/vieprivee/image.htm
2. www.cyberie.qc.ca/jpc/galerie/viceversa.html
www.canlii.org/ca/jug/csc/1998/1998csc31.html
www.lexum.umontreal.ca/csc-scc/en/pub/1998/vol1/html/1998scr1_0591.html
3. Voir notre Spécial Mondialisation de Societas Criticus , Vol. 3, no.2,
printemps-été 2001, en format HTML à Bibliothèque et Archives
Canada: http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2001/v03n02/v03n02.htm
Voir aussi les pages suivantes :
http://www.csn.qc.ca/NouvCSN/NCSN488/ZLEA488.html
www.vigile.net/996/brunellealena.html
http://www.dfait-maeci.gc.ca/tna-nac/nafta-fr.asp
Et sur Google :
www.google.ca/search?hl=en&q=Chapitre+XI+de+l%27ALENA&btnG=Search&meta=
4. Voir Arnsperger, Christian, et Van Parijs, Philippe, 2000, Éthique économique
et sociale, France : La Découverte/repères
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SALVADOR
ALLENDE (1908-1973)
Documentaire de Patricio Guzmán produit par Jacques
Bidou et Marianne Dumoulin, Cinéma Parallèle (Ex-Centris), dès le 2 septembre
2005 en version originale anglaise, française et espagnole avec sous-titres
français.
Portrait fascinant
d’un homme qui a essayé de changer les règles du jeu politique de son pays, le
documentaire Salvador Allende, réalisé par Patricio Guzmán et produit
par Jacques Bidou et Marianne Dumoulin.
Le 11
septembre 1973, Salvador Allende a pris la décision de se suicider dans le
palais du Gouvernement pour ne pas tomber entre les mains des militaires et
pour ne pas trahir un peuple auquel il avait juré fidélité. Cet acte libre n’a
pas été un geste désespéré, ni romantique. Ce fut un acte réaliste, qui nous
rappelle qu’en politique, on ne doit jamais baisser la tête face à
l’impossible.
« Je me souviens du 11 septembre 1973, jour sombre où
l'Amérique fomenta un coup d'état pour abattre la révolution pacifique et
démocratique qui se construisait dans mon lointain pays, le Chili, éliminant
son Président de la République, Salvador Allende, ce « fils de p... » comme se
plaisait à le dire Richard Nixon. Je n'oublierai jamais la brutalité de la
dictature alors mise en place pour plus de 17 années, années de souffrance, de
mort, d'exil et d'écrasement de la mémoire. Les coupables le sont si clairement
que l'on finirait par faire porter la faute aux victimes, comme si tout cela
n'avait été que le mauvais cauchemar d'un rêveur nommé Salvador Allende.
L'envie de revenir à cet homme, atypique, révolutionnaire et fanatique de
démocratie jusqu'au suicide, s'impose à moi pour des raisons historiques
certes, mais aussi pour sa cruelle actualité ». - Patricio Guzmán
Commentaires de
Michel Handfield (1er septembre, 2005)
Un documentaire fort durant lequel j’ai pris une vingtaine de feuillets
de notes sur mon Palm, car c’est un pan d’histoire contemporaine. On y parle de
l’implication des Etats-Unis et d’autres gouvernements dans le renversement de
ce Gouvernement démocratiquement élu au nom d’intérêts politiques et
économiques : ainsi le Vatican contribuera au financement de son
renversement avec d’autres gouvernements et des grandes entreprises
(multinationales) à la demande du Gouvernement Nixon! Son discours de 1972 à
l’ONU concernant les
multinationales contre les États était prémonitoire en ce sens! Ce sont
d’ailleurs ces mêmes intérêts qui font qu’encore aujourd’hui les Etats-Unis
vont renverser un dictateur dans un pays et en soutenir un autre ailleurs. Ce
n’est pas le peuple qui compte; c’est l’économique! On le voit présentement
avec les relations des pays occidentaux avec la Chine, où l’on met de côté nos
principes démocratiques au nom du commerce! C’est ainsi que la démocratie s’est
construite pendant 200 ans au Chili; qu’elle fut renversée en une journée (11
septembre 1973) par Pinochet; et qu’elle fut détruite par les18 ans de Pouvoir
dictatorial du régime Pinochet!
Ce film va aussi plus loin qu’Allende de par l’analyse qu’il fait; des
leçons et des vérités qu’il retient de l’histoire. On y dit ainsi que le
Pouvoir cultive l’oubli, mais que si la dictature ne peut détruire la mémoire,
elle peut détruire les documents de sa transmission. Mais le peuple à des
ressources. Ainsi, si la droite détient les journaux, le peuple s’est approprié
les murs comme moyen d’expression et de communication populaire, sauf qu’une
part du passé demeure effacée. C’est ainsi que les exilés qui sont revenus se
sentent encore exilés, car l’on ne retrouve jamais le pays que l’on a quitté;
les rêves brisés par la dictature et l’effacement de l’histoire!
Allende était médecin, tout comme Che Guevara, et ami de Fidel Castro,
ce qui a fait que plusieurs ont écrit qu’il était marxiste-léniniste. Mais
selon ses proches il n’était pas communiste même s’il en a retenu certains
principes sociaux. C’était un intellectuel qui a lu plusieurs auteurs, dont
Marx naturellement. Dans sa jeunesse il a aussi reçu l’influence de Juan de
Marchi, cordonnier anarchiste exilé d’Italie, avec qui il discutait! Je ne sais
pas s’il a lu Machiavel, mais son problème fut qu’il n’en a pas retenu une
des principales leçons :
« Sur quoi il y a lieu d’observer que la haine est autant le fruit
des bonnes actions que des mauvaises; d’où il suit, comme je l’ai dit, qu’un
prince qui veut se maintenir est souvent obligé de n’être pas bon; car lorsque
la classe de sujets dont il croit avoir besoin, soit peuple, soit soldats, soit
grands, est corrompue, il faut à tout prix la satisfaire pour ne l’avoir point
contre soi; et alors les bonnes actions nuisent plutôt qu’elles ne
servent. » (1)
Salvador Allende semblait donc être un révolutionnaire dans les idées, mais un
pacifiste et un démocrate dans la manière. Le patronat l’a compris et a fait
une grève patronale qui a affecté le transport et la nourriture. Il espérait la
négociation, le bon sens et une certaine noblesse des acteurs sociaux pour
dénouer la crise. Il fut débordé à gauche et la droite a profité d’un début de
division pour fomenter le coup d’État selon moi, car la désorganisation devenait le prétexte idéal
à ce mouvement. Et l’armée, qu’il croyait au service du Gouvernement, était au
service de la classe dominante : la bourgeoisie. La Moneda, palais
présidentiel, fut bombardé le 11 septembre 1973 et Allende se suicida. En même
temps on a aussi bombardé sa maison même s’il n’était pas là, façon d’effacer
la mémoire.
Un film
fort.
Notes :
1. Machiavel,
Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris : Booking
International, p. 140
Références à
consulter:
Allende, Salvador, Speech
to United Nations, December 4, 1972, in Radice Hugo, 1979,
International firms and modern imperialism, Ontario: Penguin books, pp. 233-247
Collectif, 1978, Le
Chili d'Allende, Montréal: Éd. Coop. Albert St-Martin
Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende
The History Channel: http://www.historychannel.com/speeches/archive/speech_531.html
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LA NEUVAINE de
Bernard Émond
prend l’affiche le 26 août
Résumé officiel
« Quand la foi est
absente, la bonté peut parfois remplir le vide» - Bernard Émond
Montréal, le 10 août 2005 - La Neuvaine, écrit et réalisé par
Bernard Émond et produit par Bernadette Payeur pour l’ACPAV, sortira en salles
le 26 août. Ce film met en vedette Élise Guilbault et Patrick Drolet dans
les rôles principaux. Ce long métrage vient d’être présenté en Compétition
Officielle au 58e Festival de Locarno dont les lauréats seront connus le 13
août.
Jeanne est médecin. Elle se croit responsable de la mort d'une patiente et de
son bébé, assassinés par un mari violent. Désespérée, elle quitte Montréal et
roule dans la nuit. À l'aube, elle s'arrête près du sanctuaire de
Sainte-Anne-de-Beaupré. Elle veut se jeter dans le fleuve au quai du village.
Mais un jeune homme venu prier pour sa grand-mère mourante l'en empêchera.
Quelque chose en François touchera Jeanne. Ce n'est pas sa foi, qui la rebute.
Mais elle est sensible à la simplicité de ce jeune homme énigmatique. François
amènera Jeanne dans son village pour qu'elle soigne sa grand-mère. Mais, il n'y
a rien à faire et la vieille femme mourra dans les bras de son petit-fils.
Cette mort paisible et sereine réconciliera Jeanne avec l'existence.
D’abord documentariste, Bernard Émond réalise son premier long métrage de
fiction, La Femme qui boit en 2001. Invité à participer à la Semaine
internationale de la critique au Festival de Cannes la même année, le film a
soulevé l’enthousiasme de la critique au Québec et Bernard Émond a reçu le prix
Radio-Canada du meilleur premier scénario de long métrage de fiction. Le film a
obtenu plusieurs prix à son interprète principale, Élise Guilbault, dont le
Bayard d’or de la meilleure comédienne au Festival du film francophone de Namur
et le Jutra de la meilleure actrice en 2002. Bernard Émond réalise
ensuite 20h17 rue Darling, aussi présenté à la Semaine internationale de
la critique du Festival de Cannes 2003. Le film a également valu à Luc Picard,
le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival du film
francophone de Namur.
K-Films Amérique assure la distribution de La Neuvaine au Canada et les
Films Séville assurent les ventes internationales. La direction de la
photographie a été confiée à Jean-Claude Labrecque et la musique originale est
signée par Robert Marcel Lepage.
Commentaires de
Michel Handfield (25 août, 2005)
Jeanne, interprétée par Élise
Guilbault, est médecin et, suite à un événement dramatique en rapport avec sa
pratique (on le découvrira en flash back à travers le film), elle est dans une
dépression profonde et veut se suicider. Pour cela elle va à
Sainte-Anne-de-Beaupré (1), mais elle y rencontrera un jeune homme tout simple
et très croyant qui l’en empêchera, François joué par Patrick Drolet, commis
dans une épicerie de village, qui vient faire une neuvaine à Sainte-Anne pour
sauver sa grand-mère mourante. Une relation se développera entre eux. Quelque
chose se passera qui la raccrochera à la vie.
Miracle de la foi, des rencontres ou des hasards de la vie?
Un film intéressant, à la croisée entre deux mondes : la science et
la foi, les deux dansant souvent ensemble, car la foi recule à mesure que la
science avance, mais où la science est impuissante, la foi et la pensée
magique reviennent en force que ce soit
par la religion, comme dans le film; par le Nouvel Âge; par un gourou ou une
médecine alternative, ce qui n’est pas
toujours sûr; ou dans le fétichisme (icônes, médailles, pierres, etc.). (2)
Ce film amène donc des questions
sur l’humain et sa place dans le monde, réel et mystique (divin); dans la vie! Mais la vie n’est-elle qu’un
équilibre entre le positif et le négatif – trop de négatif pouvant nous
conduire au suicide – ou dépasse-t-elle ces calculs bassement humains? Croire
donne-t-il une force que la vie seule ne donne pas quand on fait le bilan? La
foi versus la rationalité scientifique ou le simple bilan comptable, tel est un
des thèmes que nous y avons vu.
L’autre thème est l’équilibre entre implication et détachement, une part
des problèmes de Jeanne venant de son implication, car elle travaille avec la
souffrance des gens : physique, psychologique, morale et sociale. Un jour
elle est allé plus loin (certains lui diront qu’elle est allée trop loin, mais
peut-on aller trop loin pour sauver des gens?) en voulant sauver une patiente
contre elle même, c’est-à-dire la sortir de sa relation avec un conjoint
violent. Sauf, qu’il finira par la tuer
malgré Jeanne, ce qui permet de poser la question morale ou éthique par
excellence, car les deux se rejoignent ici: Est-on responsable quand on
provoque le mal en voulant faire le bien? En découlent aussi d’autres
questions : Est-on responsable de l’action que nos gestes provoquent chez
les autres ou est-ce déresponsabiliser les autres de leurs choix? Cet homme
aurait-il fini par tuer sa femme et son enfant de toute manière, comme si cette
fatalité était déjà inscrite dans la vie? Fatalisme comme le dirait Jacques
(3); destinée comme le soutiendrait la religion et le Nouvel Âge; ou plus
simplement la vie, avec ses problèmes psychologiques et sociaux, comme le
dirait la science! On est au point de rencontre entre ces trois mondes.
Finalement, peu importe la croyance en la science ou la mystique, dans
certains cas la personne atteinte d’une détresse psychologique doit se
réconcilier avec la vie pour rétablir son équilibre et cela passe d’abord par
elle même; la science ou la mystique n’étant qu’un support dans ce processus.
Un effet placebo? Sauf que ce support est si important que si un charlatan
abuse de la personne dans cet état de vulnérabilité, il peut y avoir un effet
dévastateur sur elle. Tous n’ont pas la chance de Jeanne de rencontrer un
François; nom choisis par hasard ou clin d’œil à Saint François d’Assise?
Un film touchant qui fait réfléchir sur la fragilité de la santé mentale
qui peut basculer par un événement ou un choc hors de notre contrôle; la vie;
la fatalité!
***
Ce passage constant entre les notions de religion et de science dans le film m’a fait avoir une
drôle de réflexion sur la question de la
morale versus la science que je me dois de partager avec vous chers lecteurs.
Pour la médecine ou le travail social, une enfant et une mère en
difficulté (violence conjugale) nécessiteraient une intervention peu importe le
statut marital ou le mode de vie de la mère. Mais pour l’église et certains
groupes ultraconservateurs qu’en serait-il? L’intervention serait-elle d’abord
morale? Cette question se pose quand
l’on voit les positions de l’Église face à la sexualité et au SIDA notamment,
prônant l’abstinence plutôt que les moyens de préventions comme le condom,
malgré la réalité, au nom du dogme. La fille mère qui était autrefois condamnée
est-elle mieux acceptée aujourd’hui? Pourtant, Marie fut la fille mère par excellence, ayant conçue Jésus
avec Dieu, selon la révélation de l’ange Gabriel, avant d’être mariée à Joseph. Elle est
d’ailleurs célébrée dans tout le christianisme comme étant la mère bénie entre
toutes les mères. N’y a t-il pas là une symbolique qui appelle davantage la
compassion que la morale? D’ailleurs Jésus lui même « refusait de jeter la
pierre (lapidation) aux femmes adultères, criant même à tous les
hypocrites : « Les prostituées vous précéderont dans le Royaume des
cieux. » Pour lui, le seul vrai péché était le mépris. » (4) Assez
significatif je crois, ce qui nous permet de revenir au film, car Jeanne paie de sa santé mentale son
implication et sa compassion pour cette jeune mère violenté par son conjoint,
ce qui est tout le contraire du mépris. Et en plus elle pourrait être poursuivi
pour manquement à l’éthique, étant allé trop loin dans la compassion envers
cette « cliente » de l’urgence, car dans le clientélisme l’acte doit
être professionnel et aseptisé de tout engagement personnel, sauf envers
l’employeur bien entendu!
Notes:
1. Site officiel du
Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, premier lieu de pèlerinage en Amérique du
Nord : www.ssadb.qc.ca
2. Les
sceptiques du Québec : www.sceptiques.qc.ca
Skeptic's dictionnary : www.skepdic.com
Info-sectes : www.info-sectes.org
Info-Secte : www.infosecte.org
3. Clin d’œil à Denis Diderot, 1993 [écrit 1773,
publié 1796], Jacques le fataliste, Paris: Bookking
International.
4. Barreau,
Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005, Toute l'histoire du monde de la
préhistoire à nos jours, France : Fayard (Histoire), p. 97
Hyperliens :
Psycho :
Option Santé (Voir
leurs liens) : www.optionsante.com/
Ordre des Psychologues
du Québec : http://www.ordrepsy.qc.ca
Santé et Services
sociaux :
Ministère Santé et
Services Sociaux du Québec : www.msss.gouv.qc.ca
Association
des médecins psychiatres du Québec : www.ampq.org/3/
Info-Santé (pour
trouver le no téléphone en fonction de votre code postal): www.msss.gouv.qc.ca/reseau/info_sante.html C’est mieux
que rien, mais un service en ligne aurait pu être intéressant, par exemple pour
une personne qui n’aime pas verbaliser.
Aide à la
violence conjugale:
Regroupement
provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de
violence conjugale : www.maisons-femmes.qc.ca
Centre de recherche
interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes
(CRI-VIFF) : www.criviff.qc.ca
S.O.S violence conjugale :
Montréal : (514)
873-9010
Ailleurs au
Québec : 1 800 363-9010
Tel-jeunes:
Montréal : (514)
288-2266
Ailleurs au Québec :
1 800 263-2266
Le site d’option
santé offre des ressources intéressantes pour les hommes dans sa page de
liens : http://www.optionsante.com/liens.php
Suicide :
Centre for Suicide Prevention (en anglais mais on trouve des infos vers les
ressources de toutes les provinces canadiennes incluant le Québec) : www.suicideinfo.ca
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BROKEN FLOWERS / FLEURS BRISÉES
Sortie
: 12 août, 2005
COMPÉTITION OFFICIELLE / FESTIVAL DE CANNES 2005
Réalisateur: JIM JARMUSCH
Distribution:
BILL MURRAY, SHARON STONE, FRANCES CONROY, JESSICA LANGE,
JULIE DELPY, CLOE SEVIGNY
Célibataire endurci, Don Johnston vient d'être quitté
par Sherry, sa dernière conquête. Alors qu'il se résigne une nouvelle fois à
vivre seul, il reçoit une lettre anonyme dans laquelle une des anciennes
petites amies lui apprend qu'il est le père d'un enfant de 19 ans, et que
celui-ci est peut-être parti à sa recherche. Sous les conseils de son meilleur
ami Winston, détective amateur, il décide de mener l'enquête afin d'éclaircir
ce mystère. Malgré son tempérament casanier, le sédentaire Don se lance alors
dans un long périple, au cours duquel il retrouve quatre de ses anciennes
amours. A travers ces visites surprises, Don se retrouve confronté à son passé,
et, du même coup, à son présent.
Commentaires de Michel Handfield (11
août, 2005)
Un film à la fois humoristique et
sympathique qui est dans l’air du temps : la paternité! Après l’amour
libre et le féminisme, voilà les hommes qui se questionnent – ou sont poussé à
se questionner comme ici – sur leur paternité voulue ou volée! Car Don apprend
qu’il aurait un fils de 19 ans.
Un thriller paternel, car il enquête
pour en savoir plus sur ce fils supposé! Mais un saut dans le passé d’il y a 20
ans – car il revoit ses flammes de l’époque pour tenter de découvrir laquelle a
eu ce fils – lui permet aussi de mesurer le chemin parcouru depuis, de voir que
même si l’on croit que l’on sera toujours comme l’on est à 20 ans, la vie nous
change. Ses ex ne sont plus ce qu’elles étaient ni ce qu’elles pensaient
devenir; lui non plus. Et maintenant il a un « virus » en tête qui ne
s’était jamais posé auparavant : celui de la paternité! Il voit ce fils
qu’il ne connaît pas partout.
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Le
deuxième long métrage de Ricardo Trogi sur les écrans du Québec dès le 5 août
Commentaires de
Michel Handfield (29 juillet, 2005, mis en ligne le 4 août, 2005)
On a eu droit à
quelques sorties d’acteurs au cours des dernières années se plaignant que le
focus des récentes productions est trop souvent sur des rôles de filles fortes
et de gars faibles. Ce film ne changera pas ça, du moins à première vue. On ne
trouvera pas ici le super héros à qui rien ne résiste! On sera plutôt face à
des hommes qui se questionnent face à la paternité qui change la vie, leur vie?
Paternité souhaitée? Pas toujours! C’est le goût de maternité des femmes qui
décide, car la femme est libre de son corps! Madame pourrait l’utiliser sans
lui dire. L’homme lui est-il maître de son sperme ou est-ce son sexe qui
le gouverne? La réponse nous est fournit par…
« Le grand
philosophe Aristote, dans le rôle du fou amoureux, en fournit un premier
exemple. Une anecdote raconte qu’un jour il tomba passionnément amoureux de
l’hétaire athénienne Phyllis à en perdre toute volonté propre et à se soumettre
d’une façon irréfléchie aux caprices de cette femme. La célèbre putain ordonna
au penseur de se mettre à quatre pattes et lui, abdiquant toute volonté, accepta
de bonne grâce qu’on se moquât de lui et obéit; il se mit humblement par terre
et servit de monture à sa maîtresse. (…) Le sens kunique de l’histoire est le
suivant : la beauté agite son fouet au-dessus de la sagesse, le corps
triomphe de la raison; la passion rend docile l’esprit; la femme nue triomphe
de l’intellect masculin ; l’entendement n’a rien à à opposer à la force
convaincante des seins et des hanches. » (Sloterdjik, pp. 322-3-4)
D’éternels ados ils
devront devenir des hommes, choisir ce qu’ils veulent ou ne veulent pas et
l’assumer, voir le dire! Un choix plus difficile à faire que de savoir dans
quel bar aller fêter après la « game » de baseball! L’éternel ado
qu’est l’homme doit vieillir et ce n’est pas facile. Le marketing l’a
compris depuis longtemps d’ailleurs : regardez le nombre de produits dont
vous rêviez quand vous étiez ados et qui ressortent maintenant que vous avez
les moyens de vous les offrir, cela allant de la moto à la mini cooper
redessinée! Car l’homme ne quitte pas son adolescence; il la sert dans un
coin de son cerveau et est toujours prêt à la ressortir! Cependant nous avons
une excuse : notre côté immature est un soubresaut de l’homme des cavernes
encore inscrit dans nos gènes comme le sont les dents de sagesse! D’ailleurs,
dira un des protagonistes, dans ton livre de la femme enceinte, ils disent
que parfois le gars peut être déséquilibré et peut suivre davantage son
instinct – inscrit dans ses gènes depuis la préhistoire! – que la logique!
Il y a là des parallèles anthropologiques intéressant que ce film soulève. Ce
serait à fouiller davantage.
Ce film focusse donc
sur les gars; parfois forts, parfois faibles, souvent pathétiques selon les
circonstances! L’homme le plus sûr de ses affaires devant les autres est peut
être celui qui est le plus incertain seul face à lui même, car la vie est
multiple et nos rôles aussi. Un film qui n’est pas tout à l’honneur des gars,
mais tout à l’humour, car on insiste sur les gros traits des gars. On est dans
leurs fantasmes, leurs peurs, leurs besoins d’acceptation par la gang, de
séduction face à l’autre sexe (pour se rassurer qu’ils existent) et d’être aimé
par l’être chère. Sauf que c’est la blonde qui fixe la limite, car dans chaque
blonde il y a une « mère » qui impose l’ordre et la stabilité! Ici
les femmes sont la figure de l’autorité et de la rationalité; les gars celle de
l’immaturité. On est chez l’homme, souvent vulnérable malgré les airs
qu’il se donne et toujours ado même lorsqu’il est supposé responsable!
Des hommes mous, des
hommes faibles ou des êtres différents? A vous de vous faire une idée, mais
rires assurés quelque soit votre sexe et votre situation de vie :
célibataire ou en couple.
Références et
hyperliens (ressources)
Sloterdjik, Peter,
1987, 2000, Critique de la raison cynique, France : Christian Bourgois éditeur
Synopsis : http://www.allianceatlantisvivafilm.com/synopsis.asp?TitleID=81559
Fiche du film sur lecinéma.ca : http://www.lecinema.ca/fiche_film.php?Id=450
Maternité et horloge
biologique sur le site aufeminin.com : http://www.aufeminin.com/maternite/05quandbebe/p__categorie=15&-Maturite-et-horloge-biologique.html
www.petitmonde.ca (Portail de la famille et de l’enfance)
Synopsis
L’homme est un
animal très proche des grands singes. Paul Robert - Le Petit Robert
L’homme évolue
lentement et probablement que les dernières générations prennent encore plus de
temps à atteindre leur pleine maturité. S’il fut un temps où les hommes
prenaient, bon gré mal gré, la veste de père de famille dans la vingtaine, on
assiste aujourd’hui à une volonté toujours plus présente de remettre à plus
tard cette prise de responsabilités.
Pour Fred, jeune
trentenaire, rien ne presse si ce n’est le désir de sa conjointe, Marie, de
devenir mère. Tentant de repousser par tous les moyens l’ échéance de la
paternité, Fred essaie de ménager la chèvre et le chou en voulant conserver sa
relation amoureuse, et son choix de ne pas avoir d’ enfant. Mais au moment des
ultimatums, quand la pression fait fuir la raison, Fred optera pour une
solution, assurément une des pires. Dans le ventre d’Isabelle, un petit être ne
se doute pas que son arrivée prochaine plonge son géniteur Paul dans une
angoisse profonde. Plus la grossesse d’Isabelle progresse, plus Paul se rend
compte que des changements importants viendront secouer son existence. L’idée
que son irresponsabilité devra céder le pas au rôle plus réfléchi de père de
famille le préoccupe. Et dire qu’il ne lui manquait qu’une rencontre pour
atteindre le chiffre magique de 30 conquêtes, une moyenne de 2 par année depuis
son dépucelage à 17 ans. Peut-être est-il encore temps d’arriver à ce sommet
pour clore définitivement ce chapitre de sa vie, avant l’arrivée de son bébé.
Sébastien, nouveau
papa d’un petit garçon de huit mois, est heureux malgré les trop courtes nuits.
Sa nouvelle cellule familiale lui apporte beaucoup de joie, mais il ne peut
cacher sa déception face à ses amis. Il aurait voulu que ceux-ci soient
conscients de l’importance de ce moment dans sa vie et qu’ils partagent avec lui
un peu d’émerveillement. Son statut de père semble plutôt être la cause de son
exclusion du groupe. Devant renoncer au voyage de chasse annuel, Sébastien sera
coincé entre l’acceptation et la vengeance, quand une jolie blonde devient
l’objet de convoitise entre ses amis.
C’est dans cet
enchevêtrement de situations et de sentiments qu’on suivra la recherche de ces
trois hommes qui tentent d’atteindre le bonheur et la tranquillité, l’harmonie
souhaitée entre les pulsions de l’instinct et le calme de la raison. Une quête
qui ne se fera toutefois pas sans bouleverser leur existence et sans heurter
les femmes qui les accompagnent dans ce cheminement.
Communiqué de presse
Go Films et Alliance
Atlantis Vivafilm présentent Horloge Biologique, le deuxième long métrage de
Ricardo Trogi
« L'homme est
un animal très proche des grands singes »
Paul Robert – Le
Petit Robert
Montréal, le 12
juillet 2005
Distribué par
Alliance Atlantis Vivafilm et produit par Nicole Robert, de la maison de
productions Go Films, c'est à partir du 5 août prochain qu'arrive sur les
écrans du Québec le très attendu film Horloge Biologique de Ricardo Trogi,
qu'il a scénarisé avec ses complices de toujours Jean-Philippe Pearson et
Patrice Robitaille.
Horloge Biologique
nous entraînera dans l'univers fascinant et complexe de la paternité. Pour Fred
(Patrice Robitaille), jeune trentenaire, rien ne presse si ce n'est le désir de
sa conjointe, Marie (Geneviève Alarie) de devenir mère. Il tente donc de
repousser par tous les moyens l'échéance de la paternité, en voulant conserver
sa relation amoureuse. Dans le ventre d'Isabelle (Catherine Proulx-Lemay) un
petit être ne se doute pas que son arrivée prochaine plonge son géniteur Paul
(Pierre-François Legendre) dans une angoisse profonde. Quant à Sébastien
(Jean-Philippe Pearson), nouveau papa d'un petit garçon de six mois, sa
nouvelle cellule familiale lui apporte beaucoup de joie, mais il ne peut cacher
sa déception face à ses amis. Il aurait voulu que ceux-ci soient conscients de
l'importance de ce moment dans sa vie et qu'ils partagent avec lui un peu
d'émerveillement. C'est dans cet enchevêtrement de situations et de sentiments
qu'on suivra la recherche de ces trois hommes qui tentent d'atteindre le
bonheur et la tranquillité, l'harmonie souhaitée entre les pulsions de
l'instinct et le calme de la raison. Une quête qui ne se fera toutefois pas
sans bouleverser leurs existences et sans heurter les femmes qui les
accompagnent dans ce cheminement.
Faisant partie de la
nouvelle génération de cinéastes, Ricardo Trogi a déjà su imposer sa propre
signature. Avec plusieurs courts et moyens métrages à son actif et une
participation remarquée à La Course Destination Monde - édition 1994-95, au
début d'une carrière déjà très prometteuse, nous avons pu découvrir tout le
talent de ce jeune réalisateur avec son premier long métrage Québec-Montréal
(Récipiendaire de quatre Jutra en 2003 - Meilleur film, Meilleur scénario,
Meilleure réalisation et Meilleure actrice de soutien). Il a également participé
à de nombreux festivals reconnus, tels que la Semaine de la Critique au
Festival de Cannes, le Festival de Toulouse, Les Rendez-vous du cinéma
Québécois, le Festival vitesse lumière à Québec et le Festival de Namur. Plus
récemment, il a signé la réalisation de la télésérie Smash et Smash 2 écrite
par Daniel Lemire et diffusée à Radio-Canada.
Horloge
Biologique nous permet également de faire la connaissance de jeunes interprètes
au talent grandissant. On retrouve à la distribution outre Patrice Robitaille,
Pierre-François Legendre et Jean-Philippe Pearson, Catherine Proulx-Lemay,
Julie Perreault, Geneviève Alarie, Claude Despins, Hugo Giroux, Marc St-Martin,
Julie Deslauriers, Claude Michaud et Karen Elkin.
La productrice
Nicole Robert a produit une quinzaine de longs métrages. À sa feuille de route,
soulignons entre autres, La Guerre des Tuques, Requiem pour un beau sans coeur,
Karmina, K2, Québec-Montréal, Sur le Seuil et Les Aimants, ainsi que la
télésérie la Vie la vie, qui a fait les beaux jours de milliers de
téléspectateurs.
Go Films a produit
les films K2 réalisé par Gabriel Pelletier, Betty Fisher et autres histoires,
une coproduction du réalisateur français bien connu Claude Miller,
Québec-Montréal, le premier long métrage de Ricardo Trogi, récipiendaire du
Jutra du meilleur film, Sur le Seuil, un thriller fantastique réalisé par Éric
Tessier, ainsi que le premier long métrage d'Yves Pelletier Les Aimants, sortie
en salles cet automne. À la production de Horloge Biologique, nous retrouvons
également, Martine Beauchemin, productrice déléguée et directrice de
production, Jean-François Lord, directeur photo, Jean Bécotte, directeur
artistique, et Yvann Thibaudeau, au montage images.
Horloge Biologique a
été produit grâce à la participation financière de: Téléfilm Canada, SODEC
société de développement des entreprises culturelles - Québec, Crédit d'impôt
cinéma et télévision du Québec - Gestion SODEC, Fonds canadien de
Télévision, Programme de crédit d' impôt pour production cinématographique
du Canada, Société Radio-Canada, Fonds Harold Greenberg. Avec la
collaboration de : Super Écran.
La Grande
Première du film Horloge Biologique aura lieu à Montréal le 1er août prochain à
la Place des Arts.
Distribué par
Alliance Atlantis Vivafilm, Horloge Biologique prendra l'affiche le 5 août 2005
partout au Québec.
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Un
film de Yolande Moreau et Gilles Porte
France/Belgique,
2004, 90 min.
César
du meilleur 1er film et de la meilleure actrice
À
l’affiche dès le vendredi 29 juillet aux Cinémas Beaubien et Le Parisien
Commentaires de Michel Handfield
(26 juillet, 2005)
Nous sommes dans un « road movie » excentrique et fantaisiste, où une comédienne
joue son propre rôle par personnage interposé! En effet :
En 1982, Yolande Moreau
écrit le spectacle Sale affaire, du sexe et du crime, dans lequel elle
joue le rôle d'une femme qui vient de tuer son amant, et se confie au public.
Dans Quand la mer monte, son premier long-métrage, coréalisé avec Gilles
Porte, Moreau interprète Irène, une comédienne en tournée pour le spectacle Sale
affaire... et à qui il arrive des mésaventures qui font écho au contenu de
la pièce.
En cours de route elle fera cependant une rencontre
captivante, mais qui la rend aussi captive! Est-elle une femme sensible et lui
un manipulateur? Ou est-ce réellement une
attirance commune? J’avoue m’être posé la question à quelques reprises,
mais je ne vous donne pas mon verdict. A vous de vous faire votre idée.
Par contre je dois vous aviser que c’est un film
lent, ce qui permet à la tendresse et à la tristesse de se toucher. C’est un
film pour un public cinéphile davantage qu’amateurs d’actions à l’états-uniennes.
Communiqué
Quand la mer monte
Un film de Yolande Moreau et Gilles Porte
César du meilleur 1er film et de la meilleure actrice
Film de clôture de la 9e édition de Comedia
Montréal, le jeudi 7 juillet 2005
Fun Film Distribution a le plaisir d’annoncer que le
film Quand la mer monte, réalisé par Yolande Moreau et Gilles Porte prendra
l’affiche à Montréal le vendredi 29 juillet après avoir été présenté comme film
de clôture de Comedia, volet cinéma de Juste pour rire le dimanche 24 juillet.
Présenté aux Rencontres internationales de cinéma de
Paris, Quand la mer monte y a décroché le Grand prix du public. Les deux
comédiens principaux, Yolande Moreau et Wim Willaert, ont par ailleurs reçu le
Prix d'interprétation au Festival de Namur. Yolande Moreau, a également
remporté le César de la meilleure actrice pour ce rôle et le film, quant à lui,
a remporté le César du meilleur 1er film.
En 1982, Yolande Moreau écrit le spectacle Sale
affaire, du sexe et du crime, dans lequel elle joue le rôle d'une femme qui
vient de tuer son amant, et se confie au public. Dans Quand la mer monte, son
premier long-métrage, coréalisé avec Gilles Porte, Moreau interprète Irène, une
comédienne en tournée pour le spectacle Sale affaire... et à qui il arrive des
mésaventures qui font écho au contenu de la pièce.
Après avoir travaillé pendant quelques années comme
éducatrice, Yolande Moreau choisit de se consacrer à la comédie. Agnès Varda
remarque la comédienne sur scène, et lui offre ses premiers rôles au cinéma. En
1989, Yolande Moreau rejoint la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff,
dont elle devient un des piliers. Des spectacles Lapin chasseur ou Les Pieds
dans l'eau au programme télévisé Les Deschiens, elle impose un personnage
loufoque et poétique. Dès lors, la comédienne est de plus en plus sollicitée
par les réalisateurs qui lui confient le plus souvent des rôles comiques dans
des films à succès tels Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Le Bonheur est
dans le pré.
Co-scénariste, co-réalisateur et directeur de la
photo de Quand la mer monte, Gilles Porte a tourné plusieurs courts-métrages et
travaillé comme chef-opérateur sur plusieurs longs métrages.
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The Bridge Of San Luis Rey (Le pont du Roi St-Louis)
D’après
la nouvelle de Thornton Wilder (1927) et gagnante du Pulitzer en 1928.
Sortie:
29 juillet 2005
Réalisatrice: Mary McGuckian
Distribution: Gabriel Byrne, Robert De Niro, Kathy
Bates, Harvey Keitel, F.
Murray Abraham
Cela se passe au début
du XVIIIe siècle au Pérou, sous l’inquisition espagnole. Cette histoire fait la
chronique de vies interreliées par le hasard, le destin ou Dieu : les
victimes du pont de San Luis Rey qui viennent de milieux aussi divers que
le théâtre, le couvent, le bordel et le port, mais qui ont tous un lien avec La
Perichole, qui a tenu la vedette du théâtre de la comédia!
Était-ce le hasard ou
la main de Dieu qui a mis ces cinq personnes ensemble au même endroit à ce
moment fatal ? Ou sont-ils en quelque sorte responsables de ce qui est arrivé?
Ces questions sont soulevées avec compassion et avec une affirmation indirecte
au pouvoir de l'amour par le frère Juniper, qui en est venu à la conclusion que
ces gens et cet accident ne sont pas arrivés là par hasard, mais que Dieu en a
tiré les ficelles. Ceci lui vaudra de passer au tribunal de l’Inquisition…
Commentaires de Michel Handfield (28
juillet, 2005)
Un film mêlant foi,
mythe et histoire en une grande fresque. Qui s’intéresse à l’histoire, la
religion ou au surnaturel y trouvera son compte. Mais ce n’est pas parce que
l’on croit que cela existe et ce n’est pas parce que l’on ne croit pas que cela
n’existe pas…
Les hypothèses
soulevées par le frère Juniper pourraient l’être encore aujourd’hui, mais
pourrait-on vraiment y répondre? Question de foi et de croyance plus que de
rationalité, car il y a des questions et des réponses qui relèvent davantage de
la philosophie (j’y inclus la théologie) que de la science - le Nouvel Âge joue
très bien là dessus d’ailleurs; mais la science avance toujours, ce qui force
la philosophie à se questionner et se repositionner continuellement elle aussi.
C’est même ce qui la distingue des religions, davantage cimentées dans les
mythes fondateurs qu’à la recherche de la vérité. Elles sont plus idéologiques
et statiques qu’en quête de savoirs. Cette différence en est une de sens et de
perception, comme celle entre la morale (associé à la religion) et l’éthique
(associé à la philosophie). Mais peut-il en être autrement, l’une étant fondée
sur le questionnement et le raisonnement – pensons à Socrate et à Diogène – et
l’autre sur les lois et les règles (les
dogmes) dictées par Dieu et transmis par les prophètes? D’office elles sont
immuables et inquestionnables. Le frère
Juniper l’apprendra à ses dépends, lui qui voulait faire entrer la théologie au
rang des sciences exactes… lorsqu’il fera face au tribunal de l’inquisition.
Hyperliens
http://www.lepontduroisaintlouis.com/
www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=2352
http://www.actuacine.net/Fiches/san-luis-rey.htm
---
ME AND YOU AND EVERYONE WE
KNOW
Sortie
en salles : 22 Juillet 2005
Réalisatrice-Scénariste : MIRANDA JULY
Mettant en vedette : MIRANDA JULY, JOHN HAWKES
FESTIVAL DE CANNES 2005 : Caméra d'Or
SUNDANCE FILM FESTIVAL 2005 : Prix Spécial du
Jury
Commentaires de Michel Handfield (14
juillet, 2005, mis en ligne le 22)
Vie, philosophie et « folie » se mêlent
et font que la réalité est parfois surréaliste pour notre plus grand
plaisir ou, à défaut, notre plus grand bien. Mais on ne le saura parfois que
plus tard! Un film où les dialogues ont leur importance et que j’ai trouvé
plaisant, car il est davantage philosophique et distrayant que politique. Il
est sur la connexion entre les êtres, mêlant psychosociale et nouvel âge! Bref
une comédie intelligente qui m’a fait passer un bon moment de cinéma.
Résumé officiel
Christine Jesperson, une jeune artiste touchante et
spontanée, mélange dans son quotidien art et réalité. Elle entre sur la pointe
des pieds dans la vie de Richard, vendeur de chaussures, père de deux garçons
et tout juste redevenu célibataire.
Autour d'eux, Robby et Peter, les enfants de Richard, son ex-femme, la
patronne d'une galerie d'art, les voisins et les voisines. Tous sont à la
recherche d'un lien qui les connecte aux autres sur Terre...
Christine
Jesperson is a lonely artist and «Eldercab» driver who uses her fantastical
artistic visions to draw her aspirations and objects of desire closer to her.
Richard Swersey, a newly single shoe salesman and father of two boys, is
prepared for amazing things to happen. But when he meets the captivating
Christine, he panics. Life is not so oblique for Richard's seven-year-old
Robby, who is having a risqué internet romance with a stranger, and his
fourteen-year-old brother Peter who becomes the guinea pig for neighborhood
girls -- practicing for their future of romance and marriage.
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SABAH à l’affiche dès le 15 juillet au
AMC Forum!
Le film sera projeté dans sa version originale en
anglais et en arabe avec sous-titres en anglais
Commentaires de Michel Handfield (14
juillet, 2005)
On pénètre à
l’intérieur d’une famille musulmane et ce n’est ni triste, ni morose; c’est
même joyeux. On saisit la vie de l’intérieur, les différences culturelles et le
choc des cultures, car Sabah (ARSINÉE KHANJIAN) la vit dans une relation
amoureuse qui se développe avec un canadien d’origine, Stephen (SHAWN DOYLE),
suite à une rencontre par pur hasard dans une piscine publique!
Cela la travaille
d’abord de l’intérieur; on voit la métamorphose dans ses yeux et ses attitudes,
comme le malaise de la première rencontre à la piscine, qui se dissipe peu à
peu, et le voile qui remonte tranquillement pour découvrir un peu de ses cheveux. Avec le désir tout court,
croît en même temps un désir de liberté!
Le choc du romantisme ethnoculturel
n’est cependant pas que pour elle, il est aussi pour lui, car il doit saisir de
nouveaux codes sociaux pour la comprendre. Et comme la liberté intérieure
s’acquiert beaucoup plus rapidement que la libération des signes extérieurs (le
poids de la tradition), il est parfois difficile pour lui de comprendre qu’elle
conserve des traditions qu’elle semble en même temps remettre en cause dans sa
tête. Elle doit faire l’équilibre entre son historicité, sa famille et ce
qu’elle vit. Elle ne peut compter que sur elle dans ce lent processus, mais il
y a aussi sa nièce Souhaire (FADIA NADDA), née ici et rebelle par rapport à sa
culture d’origine (qu’elle perçoit davantage comme une valeur étrangère), qui
semble la comprendre et l’accompagne en parallèle. Mais elle n’ose surtout pas en parler à sa
mère, Um Mouhammed (SETTA KESHISHIAN), et à son frère, Majid (JEFF SEYMOUR),
qui ne comprendraient pas!
Elle finira par
découvrir que sa mère est plus libérale qu’elle ne le croit alors que son frère
est beaucoup plus conservateur et traditionaliste. Ce n’est peut être pas
surprenant, car notre culture représente une libération pour les femmes alors
qu’elle représente une perte de pouvoir pour les hommes de cette culture! Mais
la mère saura équilibrer les choses entre tradition et modernité, car l’Islam
est d’abord dans le cœur de la personne qui le porte!
Un film lumineux qui se
comprend même s’il est en anglais, car le langage corporel y parle au point que
vous comprendrez même si vous avez de la difficulté avec la langue. A voir dans
le contexte sociopolitique actuel, car être musulman n’est pas davantage
synonyme de terroriste que d’être italien l’est d’être mafieux ou québécois
d’être motard criminalisé!
Communiqué
Arsinée Khanjian (prix Génie dans la catégorie
meilleure actrice pour Ararat) et Shawn Doyle (les séries télé The Eleventh
Hour, 24 heures chrono, Beautés désespérées) sont les vedettes du film Sabah de
la réalisatrice Ruba Nadda, lequel relate l’histoire de Sabah, une femme à
l’aube de la quarantaine qui tombe amoureuse pour la première fois. Le problème
est qu’elle est Arabe musulmane, alors que celui qu’elle aime ne fait pas
partie de sa communauté. À l’insu de sa famille, Sabah a une aventure intense
avant que l’idylle secrète ne commence à faire des ravages.
Le film – dont Atom Egoyan et Simone Urdl sont les
producteur et productrice délégués – a été désigné l’un des films les plus
populaires des festivals du film de Rotterdam et du Commonwealth 2005, et a été
sélectionné comme film d’ouverture du programme du Canadian Front : New
Films 2005 au MoMA à New York.
La scénariste et réalisatrice torontoise d’origine
syrienne, Ruba Nadda, a imprégné son film de traditions ancestrales propres à
la culture arabe – entre autres le baladi que danse sa sœur, Fadia Nadda, qui
incarne la nièce rebelle de Sabah.
La distribution compte également d’excellents acteurs
de soutien, notamment Jeff Seymour (la série télé The Eleventh Hour), Setta
Keshishian, Roula Said, Kathryn Winslow (les séries télé This is Wonderland,
Coast to Coast) et David Alpay (Ararat).
Depuis qu’elle a obtenu son diplôme de la Tisch
School of the Arts de l’Université de New York il y a huit ans, Ruba Nadda a
réalisé 13 courts métrages (Aadan, Laila, Slut) qui ont été présentés dans plus
de 450 festivals du film. De plus, elle est une romancière accomplie dont les
nouvelles ont été publiées dans plus de 400 revues à travers le monde.
Sabah a été tourné au centre-ville de Toronto (le
couple s’embrasse avec passion pour la première fois devant le célèbre Flatiron
Building!) par le directeur photo Luc Montpellier (prix Gemini pour la série
télévisée Hemingway vs Callaghan) avec Jonathan Dueck (Love, Sex and Eating the
Bones) à la direction artistique. Le film a été produit par TL Boulton
Productions dont le producteur est Tracey Boulton.
Sabah est distribué au Québec par Atopia et dans le
reste du Canada par Mongrel Media.
Long Synopsis
Sabah is just turning 40 and
lives a quiet life in Toronto with her mother.
She is a smart, attractive, Muslim, Arab woman whose passion and
independence have been dulled by 20 years of duty to her loving yet demanding
family, especially from the long days spent doting on her mother, the affable Um Mouhammed. While her spirit isn’t crushed, it has
certainly packed its bags and taken a small vacation. Things used to be different but Sabah’s family
retreated into a more conservative Arab lifestyle after her father’s sudden
death upon their arrival to Canada. All
this starts to change when she receives a picture of her father taking a young
Sabah for a swim in the ocean.
Despite her familial duties, Sabah’s continual
frustration is the regular need to answer to her older brother Majid, a man who controls not only the
family fortunes but also the family’s choices. And it is Majid who
delivers the photograph that ultimately forces the change in Sabah’s, and
indeed the entire family’s, life. As a treat to herself on her 40th birthday,
rejuvenated by Majid’s gift, Sabah sneaks off to go swimming, as a way to recapture happier times. Exhilarated and giddy from this act of
rebellion, she cannot stop herself from returning. There at the pool, her spirit returns. By
chance (and it’s always by chance in these love stories) a man named Stephen accidentally steals her towel.
Their attraction is obvious and Sabah’s life begins to get more than a cool dip
in the pool.
After
another “chance” meeting in the water, Sabah agrees to go out for lunch with
Stephen. From there, more meals and
meetings are shared. Their differences
become their strengths and their attraction to each other grows. The world has become a much larger, and more
wonderful, place.
With surprise and concern Sabah falls in love with
Stephen, however, the pressures of leading a double life begin to take a toll
on both the relationship and her family life.
Finally, Sabah must confront her family in order to make them realize
that living happily in Canada requires bending the rules of their own culture
from time to time. What results is both
a clash of values and a test of love’s ability to transcend two divided
cultures.
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« AURORE » : la rencontre de l’idéologie et de
la folie!
« AURORE », sur grand écran dès
le 8 juillet
Commentaires de
Michel Handfield (8 juillet, 2005)
Dans le dictionnaire
Societas Criticus nous définissons l’Idéologie par analogie : paire
de lunettes de différentes couleurs teintant ce que l’on perçoit. C’est
exactement le propos de ce film. Je pourrais m’arrêter là et tout serait dit!
Car la triste histoire d’Aurore – le martyre d’Aurore - c’est la rencontre de
l’idéologie et de la folie!
Famille heureuse, mère aimante de ses enfants que la maladie emporte
trop vite. C’est le triste sort de Marie-Anne Caron (STÉPHANIE
LAPOINTE) qui se
tourmentera pour sa famille lorsqu’elle
sera hospitalisée pour une tuberculose dont elle ne reviendra pas. Son mari,
Télesphore Gagnon (SERGE POSTIGO), se remariera à sa cousine, Marie-Anne Gagnon
(HÉLÈNE BOURGEOIS LECLERC), passionnée de son cousin, quelque peu dérangée et,
surtout, maladivement jalouse de la
beauté de Marie-Anne Caron; beauté qu’Aurore (MARIANNE FORTIER) aura héritée
de sa mère et qui représentera en quelque sorte le mal à ses yeux. « Trop
belle pour ne pas être une enfant du péché que cette enfant » (1)
se mettra-t-elle en tête suite à certaines confidences de Télesphore sur
son passé avec la belle Marie-Anne, car cette enfant fut conçue par une nuit
torride avec son épouse, arrosée de boisson, où ils ont fait des choses que la
religion et la loi ne permettait pas à l’époque; l’amour devant servir à
procréer, pas à découvrir certains plaisirs charnels et assouvir ses fantasmes.
(2) Marie-Anne se fait donc un devoir de voir à ce qu’Aurore
prenne le bon chemin quitte à serrer les guides et à la corriger plus
sévèrement encore! De toute façon, « l’autorité dans la maison, c’est
moi! » dit-elle à Télesphore qui approuve, car lui il part avant que la
maisonnée ne soit levée et revient quand la maisonnée est couchée. De plus,
comme c’est sa cousine, il y a là un lien de confiance supplémentaire qu’elle
sait utiliser.
Et qui remettra en
cause l’autorité parentale? Les mauvaises langues et les racontars! Mais le
Curé Leduc (YVES JACQUES) veille au grain et en a justement contre les
racontars et les médisances en chaire. Le Curé calme constamment le jeu et
donne sa justification à Marie-Anne Gagnon, car il reçoit ses confidences
concernant les « difficultés » que lui pose Aurore. Il faut bien
corriger cette enfant née du péché, allumée, et qui ose répondre même au Curé –
aussi bien dire à l’autorité suprême! Marie-Anne cite d’ailleurs le petit
catéchisme de façon mécanique quand elle la corrige, car c’est l’idéologie
justificatrice : le droit de correction que l’on accorde aux parents! Les
lunettes qui colorent les choses et qui agissent comme un filtre qui nous
empêche de tout voir…
Le drame d’Aurore fut
la jonction en une même personne, sa belle-mère, de la folie, de la jalousie
(désir de couper avec l’image de Marianne qu’Aurore représentait) et de
l’idéologie relieuse qui alimentait et justifiait cette folie, car il fallait
punir/extirper cette représentation du mal.
D’autre part, le contexte sociopolitique du temps faisait en sorte que
même si légalement les femmes n’avaient pas de Pouvoir (pas de droit de vote
par exemple), elles avaient un pouvoir psychologique immense; un Pouvoir sur le
mari et la maisonnée, car la femme avait souvent plus d’instruction que les
garçons (dont on valorisait la force et la capacité à travailler tôt plutôt
qu’à apprendre à lire et à compter), ce qui leur donnait davantage de capacité
de manipulation. Certaines étaient plus ratoureuse et séductrice, qualités que
Marie-Anne Gagnon savait très bien utiliser à son avantage. Qui a dit que les
femmes n’avaient pas de pouvoir avant le Mouvement de Libération de la Femme?
Elle avait un ascendant sur les autres et surtout sur le Curé qui la défendit
jusqu’au bout contre ceux qui refusaient de fermer leurs oreilles aux cris de
l’enfant et, surtout, contre l’autorité laïque, incarnée dans le juge de paix,
Oréus Mailhot (RÉMY GIRARD), qui s’oppose à lui : « On a laissé passer
deux enfants morts, on n’en laissera pas passer un troisième! » Mais
le Pouvoir religieux était fort dans ce Québec du début du XXe siècle, surtout
dans les campagnes. Il pouvait mettre bien des bâtons idéologiques dans les
roues du pouvoir civil : « Vous ne savez pas tout de cette enfant
difficile, moi j’ai le secret de la confession » ou encore « Dieu
comprend cette pauvre mère qui fait tout son possible et subit les médisances
parce qu’elle n’est pas du village » (elle vient d’un autre village).
Quand une sœur questionne l’enfant à l’hôpital elle se fait rappeler que l’on
ne sait pas tout et que la questionner c’est mettre en doute l’autorité du Curé
qui comprend la mère. Le Pouvoir et l’idéologie religieuse agissent comme un
éteignoir, un filtre, qui limite la compréhension, qui cache la réalité. Quand
le pouvoir civil réussira enfin à prendre sa place, il sera trop tard.
Naturellement on peut
le voir comme un fait historique et se dire qu’aujourd’hui une telle chose est
impossible. Mais attention, les droits religieux et multiculturels ne sont-ils
pas encore des lunettes qui bloquent certains de nos jugements? Il y a que
quelques semaines encore l’on était dans un débat concernant les droits des
musulmans à un régime différencié de droit basé sur la religion. Cette même question
peut se poser pour toutes les religions et tous leurs sectarismes, certains
chrétiens pouvant par exemple ne pas reconnaître certains droits au nom de
croyances religieuses millénaires, refuser les avancées de la science et même
l’évolution si mince soit elle! Et que dire des sectes basées sur des croyances
aux astres, à quelques civilisations du cosmos que ce soit ou aux fantasmes de
leurs leaders charismatiques? La culture d’origine ou de ses ancêtres peut
aussi justifier certains comportements : ainsi l'Honorable juge Monique
Dubreuil a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la
collectivité», vu le «contexte culturel particulier à l'égard des relations
avec les femmes» chez les haïtiens » en 1998! (3) Pourrait-on justifier la
vente de drogue ou l’esclavage des enfants au nom d’une culture ancestrale ou
religieuse? On peut très bien utiliser
les droits démocratiques pour aller contre la démocratie, comme si la
démocratie portait en elle le germe de son autodestruction. C’est le principe
de Némésis : toute chose poussée à l’extrême à l’effet contraire à celui
recherché! (Illich, 1975)
Ce film en est
l’illustration parfaite, car au nom de la morale chrétienne et catholique, le
Clergé, ici représenté par le Curé, accepte et valorise la correction physique
si rude soit-elle, mais empêche en même temps les gens et le milieu de parler
ou d’intervenir pour protéger Aurore
contre ses parents au nom du péché de médisance! L’idéologie dans toute sa contreproductivité,
qui stérilise la vie et va à l’encontre de ses propres principes. Cela fut pour
Aurore, cela fut dans le nazisme et cela fut dans le génocide Rwandais :
l’idéologie qui justifie les comportements les plus condamnables au nom d’une
certaine justice, d’un certain droit ou d’une conception de l’histoire! Mais
quand on porte, de grée ou de force, une paire de lunette idéologique on ne
voit plus toute la réalité, filtrée qu’elle est par nos croyances. Un film
contemporain dans le contexte actuel, où la politique est de plus en plus
déterminée par les croyances religieuses et morales de nos gouvernants et où la
séparation des Pouvoirs entre la religion et la société civile devient de plus
en plus perméable. Les avancées des lumières, la séparation de l’Église et de
l’État, de plus en plus menacée.
Personne n’est à
l’abri, car si la droite est associée au traditionalisme religieux, à
l’individualisme et au libre marché, qui réduit toutes les relations sociales à
des échanges basés sur la rationalité (économique) pure dans un but de satisfaction
(profitabilité) personnelle; la gauche est associée à la protection des droits
de la personne contre les institutions (cet aspect nous vient de l’anarchisme)
et au multiculturalisme qui empêche parfois de remettre en cause certains
tabous qui constituent pourtant une forme de « prison » pour les
individus (4), piégés qu’ils sont par le carcan de leur culture d’origine que
nous leurs imposons pour des générations! (5)
On ne peut plus questionner ni l’un ni l’autre sans être taxé de
communiste ou de néolibéral! Au pire on passera pour un éternel insatisfait,
voir un con, car « vous êtes avec nous ou contre nous » comme
l’a dit un certain George W. Bush en septembre 2001! Il ne faut surtout pas
être dans le doute : choisissez votre camp et regrettez le ensuite pour
recevoir l’absolution! Le drame d’Aurore s’inscrit dans les temps actuels, car
c’est le drame social que l’on semble vivre depuis la fin des années 90 :
la fin des certitudes et la montée des idéologie justificatrices! La pensée magique
et la foi nous fortifient et nous réconfortent. La montée des sectes et des
croyances (ésotériques, religieuses ou nouvel âgistes) n’est pas un hasard;
c’est qu’il y a un marché. Inversement la baisse d’emplois en sciences sociales
n’est pas un hasard non plus, car on ne veut surtout pas avoir des gens qui
questionnent et nous font douter! On veut croire, car la Foi est rédemptrice.
Comme Aurore voulait croire que des jours meilleurs viendraient, que Marie-Anne
Gagnon voulait croire qu’Aurore était une enfant du mal pour ainsi se justifier
de la martyriser, que Télesphore croyait sa femme mieux placée que lui pour
élever les enfants et que le Curé justifiait le silence sous la menace du
péché! Aurore c’est le drame de la Foi libéré du doute!
Notes :
1. Comme je n’ai pas le script du film, je n’ai
aucune citation du film, mais je les ai quand même mise entre « », car
c’est l’idée aussi fidèle que possible que j’en ai retenue.
« La sodomie est un crime si l'on se base
sur le code criminel canadien qui, précisons-le de nouveau, est valable pour le
Québec. Cependant, elle est tout à fait légale dès que les deux personnes
impliquées ont 18 ans ou plus et qu'elle se pratique dans l'intimité. Ce n'est
que pour les adolescents et les enfants que la loi l'interdit. » (www.unites.uqam.ca/dsexo/2000/0011/3488-0506w.htm)
Cette liberté
n’est cependant pas acquise partout et pour tous. Ainsi le « crime de
sodomie » existe encore dans certains États des Etats-Unis, où « une
bonne partie condamne la sodomie, parfois sévèrement en proposant des peines de
prison de plusieurs années même pour une seule fois et entre époux. » (www.unites.uqam.ca/dsexo/2000/0011/3488-0506w.htm)
3. Le
multiculturalisme à l'encontre de l'égalité? Michel
Handfield, M.Sc. sociologie,
Montréal, le 27 janvier 1998 (Paru
dans La Presse, 28
janvier 1998, p. B 2)
Suite au jugement de
l'Honorable juge Monique Dubreuil, qui a laissé sortir deux violeurs avec une
peine à purger «dans la collectivité» vu le «contexte culturel particulier à
l'égard des relations avec les femmes» chez les haïtiens, cela soulève une
question fondamentale: le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité?
Prenons un autre
exemple pour souligner l'incongruité de la chose. Si au lieu d'un viol, il
s'agirait de relations de travail. Des haïtiens auraient-ils le droit d'engager
d'autres haïtiens à un salaire moindre que nos normes puisqu'il n'y a pas de
telles normes en Haïti? Je crois que non. Pourquoi en est-il autrement des
relations hommes/femmes?
On voit là que le
recours aux cultures, le multiculturalisme si cher à Trudeau, va à l'encontre de
l'égalité entre les individus. On se doit de choisir si nous sommes une société
égalitaire ou multiculturelle. On ne peut être les deux à la fois comme l'a
montré Alain Finkielkraut dans La défaite de la pensée (Gallimard, 1987). Un
livre à lire pour nos Honorables juges, politiciens et Citoyens pour dépasser
cette illusion du multiculturalisme et de l'égalité.
4. Ici on se doit d’être prudent à deux points
de vue. D’abord, autant la droite que la gauche puise parfois à des sources
philosophiques communes en matière d’individualisme et de libéralisme, mais
n’en retiennent pas la même chose dans l’application. Ainsi les conservateurs,
apôtres du néolibéralisme, puisent aux mêmes sources que les libéraux en
matière économique mais s’en distinguent dans une application plus radicale et
limitant l’interventionnisme d’État, sauf pour soutenir les entreprises qui les
servent bien peut être. Inversement les libéraux voient davantage l’État
comme un arbitre, devant parfois défendre les citoyens contre les entreprises.
Même Noam Chomsky, si anarchiste soit-il, reconnaît qu’il faut « renforcer
des éléments de l’autorité d’État qui, bien qu’illégitimes sous des aspects
fondamentaux, sont aujourd’hui nécessaires de façon critique afin de faire
pièce aux entreprises de « démantèlement » des progrès accomplis pour
étendre la démocratie et les droits de la personne ». (Chomsky, Noam,
2002, Le pouvoir mis à nu, Montréal: écosociété, p. 46) Quant aux socialistes,
ils voient davantage l’État comme un outil d’intervention, un levier, pour
protéger leurs citoyens, mais aussi leurs industries et leurs entreprises
contre la concurrence non souhaitée. Cependant, ce faisant, ils limitent aussi
leurs capacités de création en les surprotégeant parfois de façon artificielle.
Ensuite, il faut bien voir que même s’il est
toujours commode d’utiliser cette dichotomie Gauche/Droite, celle-ci est de
moins en moins appropriée, car trop réductrice.
(Voir : www.politicalcompass.org) Il
n’est pas rare de voir des partis politiques puisant tant à gauche qu’à droite,
prônant par exemple une politique sociale de centre-gauche, mais associé à un
libéralisme économique beaucoup plus à droite. La Chine en est un exemple, à la
fois politiquement communiste, mais de plus en plus ultralibérale au plan
économique. Les contradictions ne sont plus l’exception, mais la norme.
5. Il faudra combien de génération à un noir
montréalais pour ne plus être un haïtien? Le jugement Dubreuil dont nous avons
parlé plus haut en est l’illustration et Alain FINKIELKRAUT en fait la démonstration dans La défaite de la pensée!
Bibliographie et hyperliens :
BURDEAU, Georges, 1966, La démocratie, France: Seuil
Centre de recherche interdisciplinaire sur la
violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) : www.criviff.qc.ca/accueil.asp
Encyclopédie Microsoft
Encarta sur CD-ROM, notamment pour les rubriques Droite et Gauche
(politique), individualisme, libéralisme, personnalisme,
socialisme, et Droits de l’Homme.
FINKIELKRAUT, Alain, 1987 [1989], La défaite de la pensée, France: Gallimard, coll. Folio Essai
ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. Point
Laplante, Laurent, 2000, L'utopie des droits universels - L'ONU à la lumière de Seattle,
Montréal: écosociété
VIOLENCE ENVERS LES ENFANTS : FICHE
D'INFORMATION DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE DU Canada : http://canada.justice.gc.ca/fr/ps/fm/childafs.html
Violence familiale : www.toolkitnb.ca
Violence familiale : www.chu-rouen.fr/ssf/anthrop/violencefamiliale.html
Violence familiale : http://www.securitecanada.ca/link_f.asp?category=1&topic=3
Violence familiale : http://canada.justice.gc.ca/fr/ps/fm/
Aurore, le communiqué
MONTRÉAL, le 16 juin
2005 - C'est le 8 juillet prochain que prendra l'affiche le premier film
réalisé par Luc Dionne, Aurore, produit par Denise Robert et Daniel Louis.
Librement inspiré du
roman éponyme d'André Mathieu, Aurore lève le voile sur le célèbre fait divers
du début du siècle qui avait servi de sujet au mélodrame des années 50. Peu de
temps après le décès de sa femme, Télesphore Gagnon se remarie avec sa belle
cousine Marie-Anne Houde. C’est le début du règne de la terreur pour la petite
Aurore Gagnon, qui finira par succomber aux mauvais traitements qui lui ont été
infligés pendant que le village entier fermait les yeux...
Le scénariste et
réalisateur Luc Dionne a remonté dans le temps à la recherche de la vérité et
a dessiné le portrait d'un village ou
règnait la loi du silence. Pour la productrice Denise Robert, Aurore est un
film d'actualité.
Le film met en vedette
la jeune Marianne Fortier, dans son premier rôle, Serge Postigo (Ma vie en
cinémascope), Hélène-Bourgeois Leclerc (Les Bougon), Yves
Jacques (Les Invasions barbares), Rémy Girard (Les
Invasions barbares) et
Stéphanie Lapointe (Star Académie). Plusieurs visages
familiers du cinéma québécois prêtent leur talent au film dont ceux de Monique
Spaziani, Michel Forget, Francine Ruel, Luc Senay, Michel Barrette, Gaston
Lepage, Albert Millaire, Noémie Yelle et Jean Marchand.
L'équipe très
talentueuse du film est composée de Louis de Ernsted à la direction photo, de
la monteuse française Isabelle Dedieu, Michel Proulx à la création des décors,
Francesca Chamberland à la création des costumes, Marie-Claude Gagné à la
création sonore et Michel Cusson signe
la musique du film.
La production de ce
long métrage a été rendue possible grâce à la participation financière de
Téléfilm Canada, le Programme de crédit d'impôt du Québec - Gestion Sodec, la
SODEC, le Fonds Canadien de télévision, le Programme de crédit d'impôt pour le
film et vidéo canadien et la Société Radio-Canada.
La trame sonore du
film, sous la direction de Michel Cusson, sera disponible en magasins sous
étiquette Zone3 dès le 5 juillet prochain.
Produit par Denise Robert et Daniel Louis de Cinémaginaire, le film
Aurore est distribué par Alliance
Atlantis Vivafilm.
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Spécial Festival des Films du Monde (Montréal)
A WORLD WITHOUT THIEVES, Chine
Compétition mondiale
2004 / 35 mm / Couleur / 125 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Xiaogang Feng
Scénariste : Xiaogang Feng, Lin Lisheng, Ah Lu.
D'après le roman de: / Based on the novel by: Zhao Benfu
Photographie : Zhang Li
Montage : Dion Li, Justine Liu
Interprètes : Andy Lau, Rene Liu, Ge You, Wang
Baoqiang, Li Bingbing, Zhang Hanyu, You Yong, Lam Ka Tung, Zhong Ping, Fu Biao,
Xu Fan, Fan Wei, Feng Yuanzheng
Avec les 60 000 yuans qu'il a durement
économisés grâce à un travail acharné dans le nord-ouest du pays, un jeune
paysan du nom de Fu Gen prend le train pour retourner chez lui afin de se
marier. C'est un long voyage et Fu Gen est quelqu'un de naïf qui ne croit pas
que les voleurs existent. Et naturellement des truands de toutes sortes montent
également dans le train. Wang Li et Wang Bo sont un couple de voleurs amoureux
qui se questionnent sur leur existence à la fois en tant que voleurs et en tant
qu'amoureux. Mais touchés par l'honnêteté de Fu Gen, les deux brigands vont
s'efforcer de le protéger pour qu'il puisse réaliser son rêve et vivre dans un
monde sans voleurs...«C'est le retour de l'enfant prodige. Même nous, nous
sommes en train de nous demander si ce sont les deux voleurs qui vont sauver Fu
Gen, ou ce dernier, en tant qu'apôtre du Bouddha, qui sauvera leurs deux âmes.
Fu Gen rêve en permanence. Finalement, c'est un peu comme si tout le monde
était ivre, et qu'il n'y avait que lui à avoir l'esprit lucide.» -- Xiaogang
Feng
Xiaogang Feng
Né à Beijing en 1958, Feng Xiaogang a étudié le
cinéma en autodidacte, travaillant dans la production télévisée et écrivant des
scénarios. Il trouvera finalement un emploi dans le département artistique
d'une station de télévision. En 1991, à New York, il réalise un film sur la vie
des immigrants chinois aux États-Unis qui deviendra la très populaire télésérie
Beijingers in New York, diffusée en Chine 1992. Dès 1996, il devient le
cinéaste qui réalise (et souvent scénarise) des longs métrages pour célébrer
régulièrement l'an nouveau: THE DREAM FACTORY (Jiafang yifang, 1997), BE THERE
OR BE SQUARE (Bujian busan, 1998), SORRY, BABY (Meiwan meiliao, 1999) et A SIGH
(Yisheng tanxi, 2000). Il atteindra une renommée internationale avec BIG SHOT'S
FUNERAL (2001) et CELL PHONE (2003).
MISS MONTIGNY, Belgique - France - Royaume-Uni
- Luxembourg
Compétition mondiale
2005 / 35 mm / Couleur / 100 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Miel van Hoogenbemt
Scénariste : Gabrielle Borile
Photographie : Nigel Willoughby
Montage :
Ludo Troch
Interprètes : Sophie Quinton, Ariane Ascaride,
Johan Leysen, Yannick Renier
Nous sommes à Montignies-sur-Sambre, petite
ville du pays noir belge. Sandrine, qui n'a pas encore vingt ans, y vend des
fromages au supermarché du coin. Et pour arrondir ses fins de mois, elle fait
quelques manucures le soir, il faut bien vivre. Depuis longtemps, Sandrine
poursuit un rêve: ouvrir son propre salon d'esthétique. Sa mère Anna la pousse
à fond dans cette voie car elle ne désire qu'une seule chose: que sa fille
réussisse là où elle et son mari ont échoué. Un jour, Sandrine entend parler à
la radio du concours destiné à élire Miss Montigny. Elle n'hésite qu'un seul
instant avant de s'inscrire: si elle gagne, elle obtiendra la confiance des
banquiers qui jusqu'à ce jour ont été obstinément sourds à ses demandes de
prêts...«MISS MONTIGNY explore (aussi) l'amitié entre filles: Sandrine et
Gianna, Sandrine et Amina. Gianna est clairement moins gênée que Sandrine, mais
elle évoluera différemment, restant fidèle à son monde. Amina se bat pour son indépendance
et sa liberté. Le meilleur moyen d'accéder à ses attentes, c'est de participer
au concours de beauté. Sandrine, elle, pense que le concours lui est imposé de
l'extérieur - afin de devenir propriétaire de ce salon d'esthétique dont elle
rêve. Rien n'est blanc ou noir, tous les personnages, de par leur humanité,
possédant à la fois des points forts et des points faibles. Comme tous ces
hommes que j'ai filmés antérieurement dans mes documentaires. Vulnérables et
touchants. » -- Miel van Hoogenbemt
Miel van Hoogenbemt
Né à Bruxelles en 1958, Miel van Hoogenbemt est
réalisateur, producteur, directeur de production, ainsi que professeur à
l'Hogeschool Sint Lukas à Bruxelles depuis 1996. On lui doit des documentaires
comme I Speak French Like Tarzan (1986), Une mouche dans la salade (1989,
coréal. Caroline Strubbe), INNOCENTS ABROAD (1991, coréal. Les Blank), On ne
vit qu'une fois (1993), SIGNES DE VIE (1994), Un jour ou l'autre (1994), LES
GENS DE MIGDAL (1996), DEMAIN EST UN AUTRE JOUR (1999), Miss in Dreams (2001).
Pour la télévision, il a été l'un des réalisateurs des 116 épisodes de la
télésérie Witterkerke (1993-2002). .
***
Commentaires de Michel Handfield (29 août, 2005)
« If the inequality reaches a point where people believe there
is no more chance of upward mobility, it will be highly destabilising. »
(Paul Mitchell, Ready for revolution, Special report on China part 2, in
Maclean’s August 29, 2005, p. 29)
Je n’ai pas mis cette
citation au hasard, c’est qu’elle lie « A world without thieves »
et « Miss Montigny ».
Dans « A
world without thieves » on comprend qu’avec le capitalisme vient
l’exploitation légale et la pauvreté de ceux que le système délaisse sur ses
marges et l’envers de sa médaille, l’extorsion (illégale) des plus riches par
ceux qui veulent prélever une part de cette richesse dont on les prive au nom
de la propriété privée! Leur principe : cette richesse s’est accumulée sur
les bases de l’exploitation de la société par quelques uns, pourquoi pas ne pas
en prélever une partie? Si c’est illégal, c’est moralement acceptable pour eux
et une franche de la société qui le comprennent même s’ils ne le font pas eux
mêmes, d’autant plus qu’une part de cette richesse s’est construite dans
l’irrespect des lois et des citoyens avec la bénédiction des pouvoirs en place,
car les lois du libre marché économique autorisent des choses que le bien être
et le sens civique ne permettraient pas :
« Despite Beijing’s autocratic rule, in such a massive country it is at
the local level where true power lies and where the most flagrant abuse – from
the flouting of environmental and health regulation to the outright corruption
that fuel unrest – are committed. The countryside is scarred with blackened
streams contaminated by the toxic runoff from factories that deaden farmers’
field and rack the population with cancer and horrible bird defects. » (Ibid., p. 30)
De toute manière, comme le dit un des
personnages principaux (Wang Li ou Wang Bo qui sont un couple de voleurs
amoureux), « c’est l’intention
qui compte, alors si on vole avec l’intention d’être honnête on est correct! »
Par
contre à côté de cette extorsion, qui peut se donner une justification
sociopolitique, se trouve aussi le vol pur et simple. On ne s’en prend plus à
l’exploiteur, mais à n’importe qui, même au petit et au simplet qui a le
malheur d’avoir accumulé un pécule à la sueur de son front. Et le train est
infesté de ces voleurs sans principe et sans scrupule, car avec le capitalisme
les valeurs traditionnelles ont été remplacées par les valeurs de l’argent et l’appât du gain!
Pourtant
dans les pays occidentaux aussi il y a pauvreté et marginalisation sociale; des
villes industrielles tombant en décrépitude, leur industrie se déplaçant vers
la Chine, où les conditions d’exploitation sont plus avantageuses pour le
capitalisme, sans pour autant tomber dans cette désorganisation sociale à
grande échelle. Pourquoi? C’est que si la Chine a une forte machine répressive,
l’armée et la police, elle n’a pas les mêmes outils de contrôle social que
l’Occident. Celle-ci a raffiné le contrôle social au point qu’elle le diffuse
dans chaque foyer par la télé et la radio! Tout le monde reçoit sa dose, sauf
quelques marginaux! Un de ces moyens de contrôle psycho-social (1) est le
concours, le thème de « Miss Montigny »!
L’économie
n’est plus ce qu’elle était; les rêves sont brisés par le système, car tu as
beau avoir le métier et le talent, la banque ne te prête pas sur ces seules
bases. Mais il y a le concours de « Miss Montigny »,
façon de poursuivre le rêve.
Et pour Sandrine, le
rêve c’est d’ouvrir son salon d'esthétique avec sa copine Gianna. Les clientes
aiment ça les gagnantes, la banque aussi, car ça attire les clientes! Le
concours devient un moyen de mobilité sociale dans une économie en
décroissance. Et pendant que la population rêve, elle ne manifeste pas son
mécontentement. Du pain et des jeux recyclés à l’ère des médias électroniques! « If the inequality reaches a point where
people believe there is no more chance of upward mobility, it will be highly
destabilising. »: les concours et les téléromans, moyen de faire
croire que cette mobilité est toujours possible! Que le rêve est
réalisable. C’est le pain des grands groupes médiatiques! Les spectateurs eux
ont le jeu, allant jusqu’à payer pour voter comme dans certaines téléréalités;
les sites Internets payants; les revues; albums souvenirs; et autres produits
dérivés! (2)
Mais il faut
s’investir pour gagner. La mère de Sandrine l’a comprise il y a longtemps et,
malgré sa situation économique précaire, elle investit dans l’apparence de sa
fille pour qu’elle gagne ce concours, chance d’une mobilité sociale croit-elle,
allant jusqu’à lui faire poser des prothèses mammaires! Les seins, moyens de
promotion sociale, car entre l’idéologie féministe, qui dénonce l’exploitation
de l’image de la femme et la réalité de la réussite dans une société
d’apparence (3), il y a inadéquation. Il faut ce qu’il faut!
Mais
dans une société en décroissance, la lucidité arrive parfois tôt dans la vie et
si la mère a des rêves auxquels la fille répondra jusqu’à un certain point,
elle a aussi des idéaux et une fierté qu’elle ne sera peut être pas prête à
sacrifier. On n’est pas dans le conte de fée ici, mais dans le film réaliste.
Pour certaines ce concours est une occasion de dépasser les limites qu’on leur
impose, notamment au nom de leur culture et des valeurs familiales. C’est le
cas d’Amina. Mais pour Sandrine ce fut le moyen de prendre conscience de qui
elle est et de l’affirmer. Désillusion, lucidité et idéaux ne sont pas
incompatibles même s’ils ne passent pas par les canaux dans lesquels on veut
nous diriger!
***
« A world
without thieves », un bon film qui montre encore une fois que le
cinéma chinois peut de plus en plus « challenger » Hollywood!
« Miss
Montigny », un autre bon film, qui montre que la réalité ce peut
être ce que le système de contrôle idéologique nous montre, mais ce peut être
aussi autre chose, surtout autre chose, car nous pouvons toujours faire des
choix! Mais ils ont aussi des conséquences.
Deux films en
apparence très loin, mais qui ne sont peut être pas si étranger que cela à la
réflexion.
Notes :
1. « le pouvoir psycho-social : il
utilise des mécanismes socio-psychologiques comme la pression des petits
groupes, la socialisation, les rumeurs, l’endoctrinement, l’ostracisme social,
etc.; » (Vailancourt, Jean-Guy, et Vaillancourt, Pauline, Les bases du
pouvoir dans les nouvelles formes d’organisation du travail, in
ACSALF : colloque 1980, travailler au Québec, Laval : éditions
coopératives Albert Saint-Martin, p. 37)
2. On l’a vu ici avec les « Star
Académie » et autres téléréalités de ce genre!
3. A ce sujet, la réalité perçue est davantage
celle forgée par les radios, télévisions et revues sensationnalistes, souvent
propriété du même groupe. Quand à la « véritable réalité », celle
vécue, elle est davantage décrite dans les médias d’informations publics et
certaines revues d’informations de qualité, même sur Internet, qui n’ont pas
d’avantages pécuniaires à vendre une idéologie ou un produit dérivé! Mais dans la masse de médias il est parfois
difficile de distinguer l’ivraie du bon grain, noyé par la quantité de médias
concurrents.
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THREE DOLLARS Australie
Compétition mondiale
2005 / 35 mm / Couleur / 119 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Robert Connolly
Scénariste : Robert Connolly, Elliot Perlman.
D'après le roman d’Elliot Perlman
Photographie : Tristan Milani
Montage : Nick Myers
Interprètes : David Wenham, Frances O'Connor,
Sarah Wynter, Joanna Hunt-Prokhovnik, Robert Menzies, Nicole Nabout
L'existence d'Eddie évolue en fonction des trois
femmes de sa vie: Tanya, son épouse, brillante universitaire qui travaille par
contrat, leur adorable fille de six ans, Abby, et la belle Amanda, son amour de
jeunesse, qui, réapparaît bizarrement dans la vie d'Eddie tous les neuf ans et
demi exactement, comme une certitude mathématique. À une autre époque, la vie
aurait souri à Eddie, mais aujourd'hui les choses ont changé et les valeurs ne
sont plus les mêmes. Ingénieur chimiste travaillant pour le gouvernement, il
est chargé d'évaluer un terrain destiné à être aménagé, mais lorsqu'il refuse
de passer sous silence le fait que ledit terrain est contaminé par des produits
toxiques, il est immédiatement licencié. De son côté, Tanya vient de perdre son
poste à l'université. Et il y a l'hypothèque à payer, sans compter toutes les
pressions financières occasionnées par la maladie de la petite. Le compte en
banque d'Eddie s'essouffle. Il ne lui reste plus que la somme nominale de trois
dollars.....«Un film puissant qui résonne bien longtemps après le générique
final. TROIS DOLLARS nous incite à réévaluer nos propres croyances.» -- Luke
Benedictus (The Sunday Age)
Robert Connolly
Né à Sydney (Australie) en 1967, Robert Connolly
pratique divers métiers liés au cinéma. Avant de devenir producteur de films,
il avait produit et dirigé des pièces de théâtre. L'une d'elles, The Boys, a
été adaptée à l'écran et il l'a lui-même produite. THE BOYS (1998) a été lancé
au Festival de Berlin. Plus tard, il devient réalisateur avec THE BANK (2001),
son premier long métrage qui a été montré dans de nombreux festivals à travers
le monde et pour lequel il reçoit plusieurs récompenses en Australie et à
l'étranger.
Commentaires de Michel Handfield (29 août, 2005)
Une critique
sociopolitique de l’Australie d’aujourd’hui et du néolibéralisme, qui favorise
les valeurs économiques aux valeurs sociales et environnementales. D’ailleurs
quand Eddie est mis à pied, il est escorté par un garde de sécurité alors qu’il
n’a fait que ce que l’éthique lui commandait : soulever le problème
environnemental que pose ce développement de terrains contaminés aux
pesticides. Mais entre le discours éthique et la valeur marchande on sait de
quel côté penche la balance, même pour l’État soit disant représentants des
intérêts citoyens!
Ce film fait aussi
prendre conscience que la ligne est parfois mince entre l’honnête citoyen en
complet cravate et le mendiant de la rue. En fait, Eddie est sur la ligne un
temps et on se rend compte que le mendiant est parfois davantage l’honnête
citoyen, celui qui est là pour ne pas avoir fait de compromis éthique et moral,
alors que celui en complet cravate est
parfois celui qui a fait le plus de compromis pour conserver son statut et ses
privilèges! Un film qui fait réfléchir.
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OF SCREEN : Pays-Bas - Belgique
Compétition mondiale
2005 / 35 mm / Couleur / 86 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Pieter Kuijpers
Scénariste : Hugo Heinen
Photographie : Bert Pot
Montage : Job Ter Burg
Interprètes : Jeroen Krabbé, Jan Decleir, Astrid
Joosten, Theu Boermans, Marjon Brandsma, Carly Wijs, Hans Leendertse, Gijs de
Lange, Chris Comvalius
11 mars 2002. John R., chauffeur d'autobus de 59
ans, prend en otage le personnel de la Tour Rembrandt à Amsterdam. L'événement,
survenant exactement six mois après les attentats du 11 septembre aux
États-Unis, provoque la panique dans la police et auprès des autorités. L'homme
proteste contre les télévisions à écran large et pense que les barres noires
des émissions destinées à ce genre d'écran contiennent des codes cachés. À la
fin de la journée, John R. met fin à sa vie de façon dramatique. Personne n'a
jamais compris les motivations de cet homme. Pendant des années, il avait mené
une croisade contre les télévisions à écran large et contre d'autres aspects de
la technologie moderne, écrivant de nombreuses lettres aux compagnies et au
gouvernement. Fatiguée par son inextinguible obsession, sa femme l'avait
quittée et ses enfants avaient même décidé de changer de nom pour ne pas être
associés à celui que tous considéraient déjà comme fou. Mais le problème dans
son ensemble reste le même: les grandes compagnies internationales se jouent de
nous, nous manipulant à leur guise et nous forçant à accepter ce qu'elles nous
proposent. Les choix que nous croyons posséder n'existent sans doute pas. Et
John R. n'est finalement pas le fou que l'on croit. La vraie démence existe
peut-être à l'échelle mondiale.
Pieter Kuijpers
Né en 1968, Pieter Kuijpers a fait des études de
théâtre, de cinéma et de télévision à l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas.
Réalisateur de nombreux courts métrages, de films publicitaires et de
téléséries hollandaises, il réalise en 2003 son premier long métrage, VAN GOD
LOS qui remporta plusieurs récompenses dans son pays. Il a depuis réalisé le
téléfilm DE ORDENING (2003).
Commentaires de Michel Handfield (1er septembre, 2005)
John R. Voerman est un genre de bougon, qui refuse le travail
à mi temps payé à plein salaire, ce que lui procure son ancienneté; il ne veut
pas de bus avec de la pub; il s’arrête et dîne au dépends des passagers qui ne
sont pas encore rendu à destination; etc. Bref il fait à sa tête!
A la maison il voit
des complots dans la télévision, le produit en tant que tel! Il « pense
que les barres noires des émissions destinées à ce genre d'écran contiennent
des codes cachés ». Son entêtement bousille sa vie et le coupe de sa
famille; sa femme, sa fille et ses petits enfants ne veulent plus le
voir : « You think too much, you can’t know how to stop » lui
dit d’ailleurs sa femme!
On est face à un
homme triste et tourmenté. Désespoir de la solitude. Il a le temps de penser et
son environnement c’est le quizz qu’il écoute régulièrement à la télé,
soigneusement enregistré et classé depuis des années. Il pense donc sur
la télé et la consommation. Il y voit des complots et écrit chez Philips pour
se plaindre de ceux-ci, ce qui le conduit à une série de rencontre et de
discussion avec un haut gradé de l’entreprise, pressenti pour en devenir le
« Chief Executive Officer ». Cela donne droit à des discussions
intéressantes sur la manipulation marketing! Ainsi, pour créer le besoin chez
le consommateur on joue sur les peurs : peurs d’être dépassé, d’être
malade ou de perdre son apparence par exemple. Si vous n’avez pas
le récent modèle de télé ou de vidéo, vous ne pourrez plus écouter votre
programme préféré dans pas grand temps! Si vous ne mangez pas bio, vous
risquerez de subir des transformations biogénétiques! Si vous n’utilisez pas
tel produit pour l’haleine, vous perdrez toutes vos chances d’avoir un emploi
lors de vos entrevues… et on pourrait en remettre. La pub en fourmille.
Cependant, s’il est
un pro de la dénonciation, il a affaire à son alter ego : un pro de la
manipulation. Il ne peut gagner. Mais ce pro de la manipulation n’est-il pas
son double, car on comprendra à la fin qu’il ne l’a jamais rencontré, même s’il
existe. Il s’est créé toutes ces rencontres et ces discussions. Il n’a qu’une
façon de s’en sortir lui dira son double à la toute fin!
Un film intéressant
pour qui aime les drames psychologiques et pour qui s’intéresse aux questions
de marketing et de manipulation des consommateurs. Un film qui fait réfléchir.
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YOUR NAME IS JUSTINE /Tu t'appelles Justine : Pologne - Luxembourg
Compétition mondiale
2005 / 35 mm / Couleur / 97 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Franco De Peña
Scénariste : Franco De Peña, Tomasz Kepski,
Chris Burdza
Photographie : Arek Tomiak
Montage : Jaroslaw Kaminski
Interprètes : Anna Cieslak, Arno Frisch, Rafal
Mackowiak, Matthieu Carrière, Dominique Pinon, David Scheller, Jalle Arican,
Malgorzata Beuczkowska, Katarzyna Cygler, Barbara Walkowna, Jean-Marc
Calderoni, Frédéric
Chaque année, deux millions de personnes sont
vendues à travers le monde. Parmi celles-ci, deux cent mille sont des femmes
qui se laissent prendre au piège de la prostitution. Quinze mille d'entre elles
sont d'origine polonaise. Ce film raconte l'histoire de ces femmes. Mariola est
une jeune Polonaise de la campagne. Ses perspectives d'avenir étant plutôt
maigres, elle rêve d'une vie différente et meilleure. Après avoir renoué avec
son ancien petit ami Arthur, celui-ci lui promet des vacances magiques au bord
de la mer. Ils retombent amoureux l'un de l'autre et tout semble merveilleux.
En route vers Berlin, Mariola apprend quelques mots d'allemand, convaincue que
son amoureux va la présenter à son père. Lorsqu'ils arrivent, ils se retrouvent
dans un appartement un peu louche. Mariola a la désagréable impression que
quelque chose ne tourne pas rond. Arthur lui dit carrément que ce n'est que
«pour une seule nuit». Trois amis d'Arthur se présentent et l'un d'eux lui
remet une importante somme d'argent. La nouvelle vie de Mariola vient tout
juste de commencer.
Franco De Peña
Né en 1966 au Venezuela, Franco De Peña a étudié
l'économie à Montréal et à Caracas, le théâtre à Varsovie (grâce à une bourse
de l'UNIESCO) et le cinéma à l'école de Lodz en Pologne. Récipiendaire d'autres
bourses d'études, il poursuit une carrière de scénariste et de réalisateur. On lui doit My First Try (1991), Maybe It's Sinful to
Pray (1993), The Whispers of the Wind (1995), The Future of an Illusion (1997),
AMOR EN CONCRETO (2003), son premier long métrage de fiction. Ses films ont tous obtenu des récompenses dans diverses manifestations
cinématographiques à travers le monde. Il a également coscénarisé A Letter from
Argentina (1997), Our Lady of the Dogs (2000) et Non sonno io (2002).
Commentaires de Michel Handfield (1er septembre, 2005)
Ce film est le 1er
film d’Anna Cieslak (Mariola) comme actrice à sa sortie du conservatoire. Il la
révèle et elle sera à voir dans son second film.
C’est un film sur la
confiance et la trahison. Quant Mariola
revoit et revient avec son ex petit ami d’école, Arthur, elle ne se doute pas
de ce qui l’attend. Ce voyage d’amoureux à Berlin, soi-disant pour revoir la
famille d’Arthur, est en réalité son chemin vers l’enfer, car Arthur la vend –
il l’a déjà promise – à un réseau de prostitution. C’est davantage qu’un lien de
confiance brisé, c’est un amour trahi. Rendu et vendu, où elle était attendue,
ils vont la mâter à la dure. Et on filme le tout, car ça se vent bien sur le
net!
C’est un film dur;
un film sur le trafic des femmes et l’esclavage sexuel, dont plusieurs viennent de pays de l’Est. On essai de la
briser physiquement (viol et violence) et psychologiquement (pression,
privation, emprisonnement dans un appartement) pour la changer et lui faire
accepter son nouvel état de « pute » et d’esclave, un peu comme l’armée,
certaines organisations paramilitaires, certaines sectes, et des groupes
criminalisés tenteront de le faire pour briser les têtes fortes par tous les
moyens. Mais dans sa tête elle sera toujours Mariola, jamais Justine.
Au delà de la dureté
du sujet et de certaines images, j’avais un malaise avec la relation d’affaires
et rationaliste qui s’y traçait en filigrane, car l’un de ses bourreaux, plus
sympathique que les autres pour quelqu’un de ce milieu, essai de lui faire
comprendre rationnellement qu’elle est dans un système économique et que si
elle sait bien jouer ses cartes – donc se prostituer sans résister – la vie
sera plus douce pour elle et elle pourra même, un jour, racheter sa liberté en
repayant ce qu’elle vaut! Il la sortira d’ailleurs des griffes de ceux ci au
risque de sa vie; mais elle travaillera pour lui contre son gré naturellement.
Lui il ne voit pas ça ainsi cependant, car ils vivent dans le même appartement
– même s’il n’en semble pas amoureux, ni attiré par elle; il la voit plutôt comme
une relation d’affaires : un duo qui vend un produit – la relation
sexuelle – et qui ont chacune leur part à faire : lui recruter les clients
et la protéger, elle les satisfaire. It’s business! Par rapport au milieu où
elle aurait pu être, l’autre groupe, il est « bon », ce qui est tout
relatif et contribue au malaise de ce film, car, même libre, dans la rue, elle
serait facilement retracée par le groupe auquel elle a échappé, donc maltraité,
voir tué! En quelque sorte il la protège, si curieux que cela puisse
paraître.
Celui qui l’a vendu
– son ami d’enfance Arthur – la
retrouvera d’ailleurs. Ce sera un moment fort du film qui permet d’en venir aux
droits fondamentaux. Une esclave a-t-elle des droits? Car de défendre son droit
d’être humain, de personne libre, lui vaudra l’emprisonnement! Où sont les
rêves, où est la justice, même dans la démocratie occidentale, qui s’en dit
pourtant un modèle, se demandera-t-elle?
Un film qui pose de
bonnes questions en passant par un milieu sur lequel on n’ose pas lever le
voile, préférant l’ignorer pour notre bonne conscience. Une façon de nier la
réalité; mais ce film regarde dans les gardes robes et sous le tapis de la
démocratie, ce système politique qui ferme les yeux sur certaines dictatures
pour des raisons économiques et qui laisse faire des choses allant contre ses
propres principes sur son territoire, car il en a besoin pour assurer sa
pérennité économique quoi qu’il dise le contraire. La prostitution et la drogue
représentent un produit complémentaire à l’industrie du jeu et du tourisme par exemple. Et si les dealers de
drogues, les « pimps » et les prostitués n’étaient que des
manœuvres, des vendeuses au salaire minimum, des assistés sociaux ou des
chômeurs l’industrie automobile vendrait beaucoup moins de véhicules de luxe et
de 4X4 qui font leur pain! It’s business, just business!
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SEX & PHILOSOPHY / SEXE ET
PHILOSOPHIE : Iran - France - Tadjikistan
Compétition mondiale
2005 / 35 mm / Couleur / 105 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur/Scénariste: Mohsen Makhmalbaf
Photographie : Ebrahim Ghafouri
Montage : Mohsen Makhmalbaf
Interprètes : Dalir Nazarov, Marian Gaibova,
Farzova Beknazarova, Tahmineh Ebrahiova, Malahat Abdulloeva, Ali Akbar
Abdulloev
Le jour de son quarantième anniversaire, un
homme prépare une révolte contre lui-même. Il appelle les quatre femmes de sa
vie et leur donne rendez-vous dans son école de danse, le même après-midi. Les
femmes sont très surprises d'apprendre qu'elles ont partagé l'affection du même
homme. Lui essaie de leur expliquer son comportement. Il vient de réaliser que
le temps file et que l'honnêteté est la seule vertu qui lui reste. L'homme et
ses femmes parlent de passion, de possession, de temps, et de l'origine de
l'amour. Avant leur départ, il leur remet un chronomètre en cadeau en leur
demandant de mesurer chaque minute de véritable amour qu'elles vivront à
compter de cet instant. Les femmes partent. L'homme reste seul. Plus tard, la
quatrième femme l'appelle et demande à le rencontrer chez elle. Cette fois-ci,
l'homme apprendra qu'il fait partie des quatre amants qu'elle a invités ce
soir-là. Incapable de faire face à cette nouvelle situation, les hommes se
disputent et s'en vont, irrités. Une fois de plus, notre homme est tout seul...
Mohsen Makhmalbaf
Né à Téhéran en 1957, Mohsen Makhmalbaf quitte
l'école à quinze ans afin de subvenir aux besoins de sa famille. Peu de temps
après, il s'implique dans des mouvements d'agitation politique et finit en
prison jusqu'à la révolution islamique de 1979. Au début des années 80, il
commence à écrire des nouvelles, des pièces de théâtre et un roman. Il
s'intéresse ensuite au cinéma et tourne son premier film, NASOOH'S REPENTANCE,
en 1982. Suivront, entre autres: LE CYCLISTE (1988), SALAM CINÉMA (1994), LE
PAIN ET LE VASE (1996), UN INSTANT D'INNOCENCE (1996), GABBEH (1996), LE
SILENCE (1998), KANDAHAR (2000), L'Alphabet Afghan (2002). La plupart de ses
films ont été montrés au Festival des films du monde de Montréal.
Commentaires de Michel Handfield (6 septembre, 2005)
Les prises de vues
fort belles et la danse y prend une large place, ce qui donne un film très
sensuel. Ceux qui s’attendent à un film sexuel seront déçus. Il ne faut pas
oublier le mot philosophie dans le titre, ce qui signifie qu’on en parle, pas
qu’on en montre!
Notre homme débute
sa crise de la quarantaine à son quarantième anniversaire (c’est symbolique) et
décide de faire le point sur sa vie et avec ses maîtresses! Mais elles, en
sont-elles là? Accepteront-elles cette mise au point et, surtout, le fait
qu’elles étaient quatre à se partager le même amour? Cela donnera lieu à des
discussions sur le sens de l’amour, par exemple tous les amours sont la
conséquence d’événements anodins, mais aussi à leur expression non verbale par
la danse. L’image est d’ailleurs très importante pour comprendre. Regardez bien
comment les yeux de sa première maîtresse, qu’elle a fort beaux d’ailleurs,
parlent!
L’humour, la peine,
bref les sentiments sont parfois davantage dans l’expression des protagonistes
que dans le dialogue, car l’on
rationalise et l’on contrôle davantage ce que l’on dit que ce que notre corps
montre! L’image est donc très importante
dans ce film psychosocial; psychosocial, car il y a un côté psychologique dans
chaque relation, mais un bris de la norme à avouer que l’on a quatre maîtresses
aux quatre en même temps, surtout devant une audience : la classe de
danse!
C’est en même temps
un film sur le sens de la vie qui pose un regard essentiel et très philosophique sur
celle-ci; pourquoi un papillon, qui ne vit qu’une journée, profite-t-il parfois
davantage de la vie que nous? Il prend le temps de sentir les fleurs, lui!
Nous, nous faisons quoi? Mais notre homme est très rationnel en même temps et
il chronomètre littéralement tous ses moments de purs bonheurs. Par exemple,
lors d’un baiser, il part son chrono et l’arrête à la fin : 8 secondes de
purs délices! Mais en 40 ans il n’a pas encore atteint une journée! De quoi se
remettre en question!
Un film sur le sens
de la vie et de l’amour, car c’est quoi
le véritable amour? Avec la sexualité a-t-on perdu l’amour? De bonnes questions
auxquelles on ne peut répondre facilement, dansez maintenant!
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CAMPING À LA FERME : France
Regards sur les cinémas du monde
2005 / 35 mm / Couleur / 92 min
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Jean-Pierre Sinapi
Scénariste : Azouz Begag
Photographie : Pierre Aïm
Montage : Catherine Schwartz
Interprètes : Roschdy Zem, Julie Delarme, Bruno
Lochet, Dominique Pinon, Julie Gayet, Rafik Ben Mebarek, Jean-Noël Cridlig-Veneziano,
Hassan Ouled-Bouarif, Yves Michel, Aghmane Ibersiene, Marc Mamadou
Six jeunes en difficulté de la banlieue
parisienne débarquent au fin fond de la campagne française, escortés par leur
éducateur. Ils doivent montrer leur bonne volonté en effectuant des TIG
(Travaux d'Intérêts Généraux) décidés par la pétillante juge d'application des
peines, qui veut ainsi leur donner une dernière chance. Entre le portable vissé
à l'oreille de l'un, le pit-bull de l'autre ou encore les prières musulmanes du
troisième, ces adolescents vont bouleverser la vie paisible du petit
village....
Jean-Pierre Sinapi
Après avoir fini ses études d'ingénieur
électronicien, Jean-Pierre Sinapi se lance dans le cinéma. Pendant quinze ans,
il travaille comme scénariste pour la télévision puis passe à la réalisation en
1996 avec le téléfilm UN ARBRE DANS LA TÊTE. Il est ensuite contacté par le
producteur Jacques Fansten pour participer à la collection Petites caméras
destinée à être diffusée sur Arte. Il choisit alors de réaliser un film sur la
sexualité des handicapés moteurs : NATIONALE 7 (2000) qui remporte un franc
succès. En 2003, il sort son second long métrage, VIVRE ME TUE, adapté du livre
homonyme de Paul Smaïl sur les difficultés d'un jeune diplômé d'origine
marocaine à trouver du travail..
Commentaires de Michel Handfield (6 septembre, 2005)
Un film intéressant
et drôle à la fois, même si un peu convenu, car les petits durs deviendront
attendrissants. Quant aux bons citoyens, qui en ont contre eux, sont-ils si
bons que cela? Voilà une des questions que ce film pose sur le ton de l’humour.
Ainsi, quand un « habitant » leur demande « D’où
venez-vous? », ils nomment différents pays. Alors ils leur dit « Mais
comment êtes vous entrés en France? », comme si c’étaient des étrangers.
L’un d’eux de répondre : « Mais par la chatte de ma mère » dans
un grand éclat de rire des autres!
Ça donne le ton du
film, car c’est un film sur les problèmes sociaux; l’acceptation de soi et des
autres; le multiculturalisme des cités; l’homogénéité des villages et la
différence culturelle entre la ville et la campagne, le tout traité avec un
humour parfois décapant. Mais au fond, une fois le vernis et les apparences
égratignées, n’est-on pas de la même race? De la même humanité? Un film qui
traite des apparences et d’au delà de celles-ci.
Certains opposants
demeureront toujours bornés, car les préjugés c’est tenace. D’autres évolueront
et deviendront de véritables complices. Certains n’auront qu’une ouverture
superficielle, voir calculée, comme la Maire, qui voyait ce projet avec
positivisme vu la proximité des élections régionales. Mais lorsque l’arrivée
inattendue et inopportune du chien d’un des jeunes – qui aura parcourue près de
600 Km pour retrouver son maître – intéressera davantage les médias que ses
beaux discours, son vernis tombera rapidement!
Film d’un cynisme et
d’un réalisme qui porte à la réflexion, mais ce n’est pas un hasard, le
scénariste ayant une expérience de ces milieux, spécialiste en socio économie
urbaine, et maintenant ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des
chances comme me l’a souligné un collègue journaliste.
Un film à voir, car
il traite avec humour de problèmes réels et porte à la réflexion. Ce fut
d’ailleurs un moment agréable pour l’auditoire présent à la salle Maisonneuve
de la Place des Arts pour ce film de clôture du 29e FFM, car ça
riait beaucoup et de bon coeur. Une finale réussie pour ce Festival qui en
avait bien besoin.
Hyperliens :
Site officiel du film :
www.campingalaferme-lefilm.com
Azouz BEGAG : ministre délégué à la Promotion de
l’Egalité des chances :
http://www.premier-ministre.gouv.fr/ministere/composition-gouvernement/begag.html
PRÉSENTATION D'AZOUZ BEGAG :
http://clicnet.swarthmore.edu/litterature/moderne/begag/presentation.html
Azouz BEGAG : From the
Banlieue to a Place in the Cabinet: http://www.qantara.de/webcom/show_article.php/_c-478/_nr-321/i.html
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Clôture du Festival des Films du Monde de Montréal
6 septembre, 2005
Le FFM s’est terminé hier soir avec le mot de
clôture de Serge Losique qui a souligné qu’il s’agit d’un festival innovateur
dont le but est de présenter les meilleurs films de tous les coins du monde.
Il a aussi annoncé le retour du Festival pour sa
30e édition, du 24
août au 4 septembre 2006, et a souligné la confirmation de 35 pays à date! A
espérer qu’il ait raison et qu’il obtienne une certaine aide des Gouvernements,
car ce festival en est un de cinéphiles et leur offre des avantages que les
autres Festivals n’offrent pas, davantage tourné vers le milieu que le public.
Ce n’est pas un Festival d’industrie, mais un Festival d’amateurs de cinéma et
il a sa place.
Il faudrait que tous les acteurs du milieu
s’entendent pour réaménager les dates en conséquences des buts et des publics
de chacun d’eux (1) plutôt que de se combattre pour être « The Festival »!
On a combien de chaînes de Fast Foods (MCDo, Burger King, Subway, Tim Horton,
Harvey’s, etc.); de Cafés (Van Houtte, Second Cup, Starbuck, sans compter tous les petits
cafés); et de micro brasseries pour ne pas voir qu’il y a place à une certaine
diversité? Mais il y a des ego en cause. On a quatre saisons, il n’y a pas
de raison d’en avoir trois qui seront le désert pour les cinéphiles! Pourquoi
pas un de ces Festivals dans la semaine de relâche des cégeps et des
universités par exemple? Il y a place à une certaine diversité, suffit de
l’aménager!
Note :
1. Par exemple cette année le Festival des
Films du Monde avait lieu du 26 août au 5 septembre 2005; le Festival International des Films de
Montréal aura lieu du 18 au 25 septembre 2005; et le Festival du Nouveau
Cinéma de Montréal suivra du 13 au 23 octobre 2005. Après, le désert!
Michel Handfield
***
Communiqué : Les grands gagnants sont…
MONTRÉAL, 5 septembre 2005
Le Festival des Films du Monde de Montréal
(Festival international du film de Montréal) annonce les grands gagnants de sa
29e édition.
JURY - COMPÉTITION MONDIALE
Président : THEO ANGELOPOULOS, réalisateur
(Grèce)
JOHANNE BELLEFLEUR, représentant le public
cinéphile (Canada)
SILVIO CAIOZZI, réalisateur (Chili)
AMIRA CASAR, actrice (France)
ANNA KARINA, actrice et réalisatrice (France)
VICENTE MOLINA FOIX, écrivain (Espagne)
JÖrgen persson, chef opérateur (Suède)
COMPÉTITION MONDIALE – PRIX LONGS MÉTRAGES
Grand prix des Amériques : OFF SCREEN de Pieter Kuijpers (Pays-Bas/Belgique)
Prix du jury ex-aequo :
LA LAITIÈRE (THE MILKWOMAN) (ITSUKA DOKUSHO
SURUSHI) de Akita Ogata (Japon)
SNOWLAND (SCHNEELAND) de Hans W. Geissendörfer
(Allemagne)
Prix de la mise en scène : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada/Japon)
Prix de la meilleure contribution artistique : YOUR NAME IS JUSTINE de Franco de Peña (Pologne/Luxembourg) pour le
travail du chef opérateur Arek Tomiak
Prix d’interprétation féminine : ADRIANA OZORES pour le film HEROÍNA de Gerardo Herrero (Espagne)
Prix d’interprétation masculine : JAN DECLEIR pour le film OFF SCREEN de Pieter Kuijpers
(Pays-Bas/Belgique)
Prix du meilleur scénario : JOSE CORBACHO, JUAN CRUZ pour le film TAPAS de Jose Corbacho et Juan
Cruz (Espagne)
Prix de l’innovation : SEX, HOPE & KÄRLEK (SEXE, ESPOIR ET AMOUR) de Lisa Ohlin pour
direction d’acteurs, particulièrement de Mira Eklund.
COMPÉTITION MONDIALE – PRIX COURTS MÉTRAGES :
1er prix : TERRA INCOGNITA de
Peter Volkart (Suisse)
Prix du jury : EL DIENTE DE ORO ( LA DENT D’OR) de Daniel Rodriguez (Pérou)
JURY - COMPÉTITION MONDIALE DES PREMIÈRES ŒUVRES
Godfrey Cheshire (U.S.A.)
Loïc Magneron (France)
Paul Toutant (Canada)
COMPÉTITION MONDIALE DES PREMIÈRES ŒUVRES - PRIX
Zénith d’or pour le meilleur premier long
métrage de fiction : L’ÉPANOUSSEMENT DE MAXIMO
OLIVEROS de Aureaus Solito (Philippines)
Zénith d’argent pour le premier long métrage de
fiction : TRUTH OR DARE (WAHRHEIT ODER PFLICHT) de Jan Martin
Scharf et Arne Nolting (Allemagne)
Zénith de
bronze pour le premier long métrage de fiction : LONDON de Hunter Richard (U.S.A.)
Mention spéciale pour le premier long métrage de
fiction : L’ESTATE DI MIO FRATELLO (L’ÉTÉ DE MON FRÈRE) de
Pietro Reggiani (Italie)
PRIX DU PUBLIC
Prix du public Air Canada : Le public était invité à voter pour le long métrage qu’il a préféré
parmi les longs métrages présentés lors du Festival des films du monde 2005.
KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)
Prix du film canadien le plus populaire : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)
Prix Glauber Rocha pour le meilleur film de
l’Amérique latine : PLAY de Alicia Scherson
(Chili-Argentine)
Prix du meilleur film documentaire : LA NEUVIÈME de Pierre-Henry Salfati (France-Canada-Allemagne)
Prix du meilleur court métrage canadien : MESDAMES ET MESSIEURS de David Boisclair (Canada)
PRIX DE LA FIPRESCI (CRITIQUE
INTERNATIONALE) : KAMATAKI de Claude Gagnon
(Canada-Japon)
PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE : KAMATAKI de Claude Gagnon (Canada-Japon)
Mention spéciale à THREE DOLLARS de Robert
Connolly (Australie)
AUTRES PRIX
Des Grands prix spéciaux des Amériques ont été
attribués pour leur contribution exceptionnelle à l’art cinématographique à :
Maggie Cheung
Teng Wenji
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9e ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET
DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !
6
juillet, 2005
J’ai
assisté hier à la conférence de presse de Comédia, le volet Cinéma du Festival
juste pour rire. C’est le plus prestigieux festival de court métrage de comédie
à travers le monde, avec plus d’une centaine de Film. Il y aura aussi une
soirée hommage à Jean Lapointe, des premières… mais comme tous les détails sont
sur leur site j’ai cessé de prendre des notes. A quoi bon quand on est une
revue Internet? Mais au fait, où ai je noté ce site? Ah oui ici :
Tout est
là, mais si vous avez le goût d’en lire davantage avant de visiter le www.hahaha.com/comedia, il y a
toujours le communiqué de presse qui suit!
Michel
Handfield
***
FESTIVAL LOTO-QUÉBEC JUSTE POUR RIRE
Présenté en association avec Labatt
Bleue
COMEDIA
9e ÉDITION : DU 14 AU 24 JUILLET
DRÔLES DE FILMS EN DIRECT !
Montréal,
le mardi 5 juillet 2005
Et…action! Le Festival Loto-Québec Juste pour rire, présenté
en association avec Labatt Bleue est heureux d’annoncer la tenue de la 9e
édition de Comedia, le volet cinéma du festival. Du 14 au 24 juillet, Comedia
présentera non seulement la plus importante sélection de courts métrages
comiques au monde (125 films !) mais proposera aussi des premières et des
événements spéciaux à ne pas manquer.
Pour l’ouverture de cette 9e édition, Comedia est fier de
présenter la Première canadienne de Wedding Crashers, film mettant en vedette
Vince Vaughn and Owen Wilson. Les deux stars campent des médiateurs en divorce
qui passent leurs fins de semaine à se présenter à des mariages où ils ne sont
pas invités.
C’est le long métrage Quand la mer monte qui clôturera le
festival. Réalisé par Yolande Moreau et Gilles Porte, le film a remporté le
César de la meilleure actrice (Yolande Moreau) et celui du meilleur 1er film.
On suit Irène (Moreau), en tournée avec 'Sale Affaire', un one-woman-show, dans
le nord de la France. Elle rencontre Dries, un porteur de géants... C’est le
début d’une histoire d’amour qui a d’étranges résonances avec le spectacle
qu’Irène joue sur scène...
Parmi les autres premières proposées, on retrouve L’horloge
biologique, le très attendu 2e long métrage du québécois Ricardo Trogi, qui, en
2003, remportait le Prix du Public à Comedia avec son film Québec-Montréal et Boudu, dernier film de Gérard Jugnot
mettant en vedette Gérard Dépardieu et Catherine Frot.
La sélection de courts métrages saura plaire tant aux
cinéphiles qu’aux curieux. Cette année, Comedia a doublé le nombre de
programmes présentés et en a ajouté un nouveau : Eat My Nasty Shorts.
Programmés par Danny Lennon (Prends ça court!), on retrouvera de films aussi
fous que tordus et désopilants!
Pour la première fois, Comedia s’installe au
Monument-National, lieu de rencontres et d’échanges entre les festivaliers,
réalisateurs et comédiens et où y seront présentés les programmes de courts
métrages Eat My Shorts, Eat My Twisted Shorts, Eat My Nasty Shorts et Tout
Court!. Dans une ambiance de cabaret festive et chaleureuse, ces programmes
permettront de découvrir les talents d’ici et d’ailleurs. Un menu alléchant composé
des meilleurs courts humoristiques. Pour encore plus de plaisir cette année,
Comedia, en collaboration avec Labatt Bleue invite le public aux 5 à 7 courts
métrages alors que la bière Labatt Bleue sera offerte 2 pour 1. Un rendez-vous
incontournable et désaltérant !
Les programmes de courts en français seront présentés par
Ghislain Dufresne, du duo Crampe en masse alors que les programmes anglophones
seront animés par Brett Walkow (The Tonight Show with Jay Leno).
Parmi les courts présentés cette année, on retrouve Cashback
(Royaume-Uni), film qui a remporté le Prix du meilleur court métrage dans
plusieurs festivals dont ceux de Tribecca, Chicago, Bruxelles et Brest ainsi
que The Big Empty, réalisé par Steven Soderbergh et produit par George Clooney.
Mais Comedia c’est beaucoup plus…The Aristocrats est un des
films les plus choquants de toute l’histoire du cinéma et ce, sans aucune scène
de violence ou à caractère sexuel. À mi-chemin entre le documentaire et la
fiction, le film met en vedette une centaine de comédiens comiques qui
racontent à leur manière la blague la plus irrespectueuse qui soit. Les
vétérans Paul Provenza et Penn Jillette (Penn & Teller) ont fait appel à
leurs connaissances pour participer à cette comédie considérée par la presse
américaine comme la comédie la plus drôle de tous les temps. Imaginez une
distribution qui réunit à l’écran Jon Stewart, George Carlin, Drew Carey,
Steven Wright, Bill Maher, Eddie Izzard, Harry Shearer, Hank Azaria, Paul
Reiser et Robin Williams alors qu’ils essaient chacun leur tour de raconter la
même blague tout en étant plus drôle et irrévérencieux que leurs collègues.
Divertissant et scandaleux, ce film se veut également un hommage à l’art de
l’humour et tout particulièrement à la tradition du stand-up. Les réalisateurs
Paul Provenza et Penn Jillette seront à Montréal pour la première canadienne de
leur film The Aristocrats, qui sera suivi d’une performance au cours de
laquelle ils partageront la scène avec quelques-uns des comédiens et humoristes
que l’on voit dans leur film.
Comedia, en collaboration avec Fox Home Entertainment, a le
plaisir d’annoncer la présentation, en première mondiale, de « Family Guy
Presents Stewie Griffin : The Untold Stor », le premier grand DVD non
censuré de Seth MacFarlane, au Metropolis le samedi 23 juillet, à 20h. Lors de cette première, Mike Henry (la voix
de Cleveland, Cleveland Jr., Herbert et de Greased-up Deaf Guy) ainsi que Steve
Callaghan, le scénariste en chef de la série Family Guy, seront présents, non
seulement pour la projection mais aussi pour rencontrer le public et les fans
de la série culte. Une occasion à ne pas manquer puisque le DVD ne sera
disponible qu’au mois de septembre prochain.
Les autres films présentés sont The Comedians of Comedy,
documentaire/concert qui suit un groupe d’acteurs à la recherche des salles
pour leur spectacle d’humour alternative,
My Date With Drew, une comédie hilarante dans laquelle un gars a 30
jours pour obtenir un rendez-vous galant avec Drew Barrymore ; Patriot Act,
documentaire de Jeffrey Ross présenté en première mondiale avec Drew Carey
; My Big Fat Independent Movie et
Hellgig America.
Finalement, Comedia, en collaboration avec la Cinémathèque
québécoise, participe à l’hommage rendu à Jean Lapointe par Juste pour rire, en
présentant deux de ses films : L’eau chaude, l’eau frette ainsi que Ti-Mine,
Bernie Pis La Gang.
La sélection de courts métrages saura plaire tant aux
cinéphiles qu’aux curieux. Cette année, Comedia a doublé le nombre de
programmes présentés et en a ajouté un nouveau : Eat My Nasty Shorts.
Pour souligner le 25e anniversaire du festival
Clermont-Ferrand en France, Comedia est particulièrement fier d’accueillir leur
programmateur Calmin Borel, à qui on a offert une Carte Blanche. Une occasion
unique de découvrir, entre autres, un des premiers courts métrages de
Jean-Pierre Jeunet, réalisateur de Le fabuleux destin d’Amélie Poulin. Avec
plus de 100 000 spectateurs et la présence de plus de 2000 membres de
l’industrie du cinéma, le festival Clermont-Ferrand est le deuxième festival le
plus important en France, après Cannes. Encore cette année, en collaboration
avec le festival SXSW, South By Southwest, Comedia présentera une sélection des
meilleurs courts métrages présentés lors de leur dernière édition.
Les collectifs locaux Kino et Kidnapper films auront eux
aussi leur place puisque 2 soirées leur seront consacrées.
Tous les courts métrages en anglais sont éligibles pour le
Prix Eat My Shorts! Audience Award for Best Short Film, et ceux en français
pour le Prix du public Tout Court! Le public pourra également choisir leur long
métrage préféré. Le film gagnant du Prix Eat My Shorts! Audience Award sera
programmé au festival South By South West au mois de mars 2006.
Les
billets pour toutes les séances de Comedia au Monument-National, la
Cinémathèque québécoise, le Cinéma Quartier Latin et le Cinéma Paramount sont
disponibles au prix de 9$. Des cinés cartes (6 séances) au prix de 40$ sont
également disponibles (rabais de plus de 25% par séance). Les prix indiqués
incluent les taxes et les frais de service.
Les
billets pour toutes les séances sont disponibles sans frais de service à
la billetterie de Juste pour rire (2095,
boulevard Saint-Laurent) (514) 845-2322 ou 1-888-244-3155
Sinon,
toujours sans frais de service, les billets sont disponibles dans chaque salle
le jour de la projection:
Monument-National
(1182, boulevard Saint-Laurent) (514) 871-2224 ou 1-866-844-2172
Cinémathèque
québécoise (335, boul. de Maisonneuve Est)
Pour
Wedding Crashers au Cinéma Paramount (977 rue Sainte-Catherine O.)
Pour
Horloge Biologique au Cinéma Quartier Latin (350 rue Émery)
Les
billets pour les événements spéciaux au Cinéma Impérial et au Métropolis sont
disponibles dans chaque salle, avec frais de service :
Pour The
Aristocrats: 12,50 $ taxes incluses, Cinéma Impérial (1430, rue de Bleury)
Admission (514) 790-1245 www.admission.com
Pour Family Guy presents Stewie Griffin: The
Untold Story!
14,50 $
plus taxes et frais de service
Billetterie
Metropolis (59 rue Sainte-Catherine Est)
ou (avec
frais de service) Ticketpro (514) 908-9090, www.ticketpro.ca
Pour
tout savoir sur la programmation du Festival, consultez le site www.hahaha.com ou les services Info-Rire Bell
au (514) 790-HAHA
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