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Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

         

www.homestead.com/societascriticus

 

Vol.  8 no. 2

 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

 

Pour nous rejoindre:

di_societas@hotmail.com

 

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Les co-éditeurs:

 

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement!

Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien

 

Soumission de texte:

Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

Index de ce numéro :

 

Nos éditos! 

 

La sécurité, ça ne se négocie pas!

Proposition pour la réforme électorale

O toi, Jill, liberté!

L’histoire se répète dit-on! (Inclus Moment de réflexion et Pour un Parlement de l’Amérique)

 

Qui êtes vous pour dire que Dieu n’a pas le sens de l’humour?

           

Dossier & Essai

 

Une vision d’avenir pour un quartier! Ou le recyclage d’une carrière.

(2 mars 2006)

 

 Vision et union, où ça? (L’affaire Wal-Mart à Saint-Michel) + Suivi

(14 février 2006 et plus)

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Juhel,  Jean-Claude, Aider les enfants en difficulté d'apprentissage

 

Nouveaux livres reçus

 

Cinéma/Spectacles/Arts/Musiques : Un 10e Festivalíssimo endiablé!;LE REGROUPEMENT NE PRÉSENTERA PAS DE FESTIVAL DE CINÉMA EN 2006;  Rendez-vous du cinéma québécois;  Dévoilement des finalistes  dans la course aux JUTRA;

 

Théâtre

 

BHOPAL

 

Des films en référence! Sur les rendez-vous du cinéma québécois 2006.  

Le chemin d’eau

Au nom de la mère et du fils

Petites mères

Cinéma de la rue!

La classe de Madame Lise

Gilles Carle ou l’indomptable imaginaire

C.R.A.Z.Y.

 

Les Films

 

Hero by Nature (L’Âme d’un héros)

« Pollux, le manège enchanté »  

THE WHITE COUNTESS

Les rendez-vous documentaires!

Que Dieu bénisse l’Amérique

Le Promeneur du Champs de Mars

THREAT

THE GUESTS / USHPIZIN

           

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Index

 

Nos éditos!

 

La sécurité, ça ne se négocie pas!

Michel Handfield, M.Sc.; Délinquant intellectuel pour penser autrement!

 

5 mars 2006

 

            Le jugement de la Cour suprême (www.scc-csc.gc.ca)  concernant le port du kirpan du 2 mars dernier dans l’affaire Multani contre la Commission scolaire MargueriteBourgeoys a fait couler beaucoup d’encre. Les médias interrogeaient les gens sur la rue. Les lignes ouvertes et les courriers des lecteurs ont reçu des doléances citoyennes. La sécurité préventive venait au premier plan : il s’agit d’un couteau et quelqu’un pourrait s’en servir pour blesser ou tuer. Au nom de la morale sécuritaire il est inacceptable de permettre quelque chose que l’on sait pouvoir blesser ou tuer les gens! Pourtant la Cour note « que depuis 100 ans, aucun cas de violence relié au port du kirpan n’a été rapporté. » (2) Mais qu’il n’y ait  pas eu d’incident ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas dans l’avenir. Il faut prévenir; c’est l’obsession sécuritaire. Prenons acte!

 

Dans un rapport de la Société d’Assurance Automobile du Québec, nous apprenons qu’en 2004 il y a eu 647 décès sur la route. (3) Des morts bien réelles; pas des « il serait possible que »! En conséquence, il faut interdire les motos et les véhicules automobiles à usage personnel, incluant les véhicules utilitaires sport et les camions, avant le kirpan, car les statistiques prouvent hors de tout doute raisonnable que l’automobile tue. Le gouvernement doit donc légiférer en ce sens au plus tôt. Pas de ci, ni de ça en matière de sécurité. Les véhicules moteurs à usage individuel et personnel doivent être condamnés sur le champ vu les dommages qu’ils occasionnent. Ce n’est pas de hausse des tarifs dont doit parler la Société de l’Assurance Automobile du Québec, mais de l’abolition pure et simple de ces véhicules. Rien de moins. Sécurité et vindicte populaire obligent!  

 

La sagesse nous indique de revenir au transport collectif et à des modes de transport individuel plus écologique et sécuritaire : vélo, vélo électrique, mobylette, scooter de moins de 50cc et cheval! Ce dernier est même le mode de transport le plus sécuritaire, car même en état d’ébriété votre cheval vous ramènera à bon port! En prime ces mesures nous aideront à atteindre l’objectif de Kyoto et à le surpasser! Nous serons tous gagnant tant sur le plan de la sécurité que de l’environnement.   

 

Notes :

 

1. Balvir Singh Multani et Balvir Singh Multani, en sa qualité de tuteur à son fils mineur Gurbaj Singh Multani Contre la Commission scolaire MargueriteBourgeoys et le procureur général du Québec.: Voir : www.lexum.umontreal.ca/csc-scc

 

2. Au point 59 du jugement  (7.2.2.1  Sécurité dans les écoles) il est dit que :

 

[L]e tribunal est d’avis que la Commission scolaire ne subirait pas d’inconvénients majeurs si une ordonnance était rendue avec les modalités voulues pour assurer la sécurité du milieu.  Le Tribunal ne croît pas que la sécurité du milieu serait compromise.  Au cours des arguments, il a été affirmé que depuis 100 ans, aucun cas de violence relié au port du kirpan n’a été rapporté.  En outre, dans un milieu scolaire, il y a normalement toutes sortes d’instruments qui peuvent devenir une arme et qui peuvent servir à un événement violent, compas, matériel à dessin, articles de sports, tel que bâton de « baseball », etc.

(Multani (Tuteur de) c. Commission scolaire Marguerite-Bourgeois, [2002] J.Q. no 619 (QL) (C.S.), par. 28)

3.  Société d’Assurance Automobile du Québec, 2004,  En bref, Profil statistique, p. 17 : http://www.saaq.gouv.qc.ca/publications/nous/enbref_2004f.pdf

 

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Proposition pour la réforme électorale

Michel Handfield

 

26 février 2006

 

Réformer le système électoral pour davantage de représentativité pourrait être complexe, avec différents types de proportionnelles, ou plus simple : donner aux citoyens un droit de révision électoral aux deux ans, ce qui ne serait pas incompatible avec le régime actuel ni avec une éventuelle proportionnelle! Les élections auraient lieu aux 4 ans pour chaque comté, mais seraient réparties en deux élections distinctes, décalée de deux ans. En voici le principe.

 

La moitié des Comté du Québec seraient en élection en 2006, l’autre moitié en 2008; ensuite ce serait 2010 et 2012; et ainsi de suite. Pour que le tout soit juste et représentatif, un comté sur deux serait en élection à la grandeur du Québec comme sur un damier, de telle sorte que chaque élection représenterait 50% du Québec en son ensemble.  Par exemple Viau (St-Michel) serait en élection en 2006, le comté voisin, Rosemont, en 2008 et ainsi de suite! Ce ne pourrait pas être tout l’est du Québec une année et tout l’ouest l’autre année, ni tout Montréal une année et toute la Gaspésie une autre, car il n’y aurait plus cette représentativité recherchée. Seul le principe du damier l’assure.

 

 Le gouvernement pourrait donc être rappelé à l’ordre à tous les deux ans, car sa majorité pourrait être réduite (il pourrait alors devenir minoritaire ou même être défait) ou renforcée selon la satisfaction de la population. Mais la défaite du gouvernement n’impliquerait plus une élection générale comme nous la connaissons actuellement. Il devrait plutôt négocier avec les autres partis pour proposer une nouvelle loi ou, à défaut de s’entendre, ces partis pourraient en proposer une répondant mieux aux aspirations de l’Assemblée Nationale du Québec qui, dans l’idéal, devraient correspondre aux aspirations citoyennes. Là serait le changement majeur. L’autre serait d’élire le Premier Ministre au suffrage universel, comme nous le faisons déjà pour les Maires, car si le parti au pouvoir ne l’est plus suite à un vote, son chef aurait-il encore la crédibilité pour être Premier Ministre? Des candidats indépendants des partis seraient donc à considérer pour cette fonction remaniée, car ils devraient être au dessus de la mêlée partisane.  

 

Ce régime nous permettrait d’avoir une plus grande ouverture démocratique comme citoyen, car on aurait moins peur de diviser le vote, sachant déjà l’état des forces en présence à l’Assemblée Nationale lors des élections. Le vote stratégique changerait donc de nature. Il serait plus facile d’essayer des partis plus marginaux et même des candidats indépendants, sachant bien qu’ils ne pourraient être au pouvoir que pour un maximum de deux ans si l’on n’est pas satisfait - et probablement moins avec l’usage de la proportionnelle en accord avec ce système. Une façon de se donner le droit de rappeler nos politiciens à l’ordre et de leur faire savoir qu’on n’élit pas nos maîtres, mais des gens qui doivent servir l’État; qu’ils ne sont pas là impunément.

 

Lien :

 

Assemblée nationale du Québec : http://www.assnat.qc.ca/

 

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O toi, Jill, liberté!

 

 

Societas Criticus est fier de mettre ce communiqué de Reporters sans frontières Canada (www.rsfcanada.org) en page éditoriale, car en tant que magazine sociopolitique; sceptique; cynique, au sens ancien de questionner pour aller plus loin;  ironique et documenté; nous promouvons l’information et l’éducation avant toutes idéologies, quelque qu’elle soit, sauf la liberté, qui implique aussi des responsabilités,  bien entendu!

 

Michel Handfield, M.Sc. sociologie et co-éditeur de Societas Criticus

 

Reporters sans frontières Canada invite les médias québécois et canadiens à se mobiliser en faveur de leur consœur Jill Caroll, détenue en otage depuis le 7 janvier 2006

 

Alors que les ravisseurs de la journaliste Jill Carroll ont fixé un nouvel ultimatum au dimanche 26 février, Reporters sans frontières lance une semaine de mobilisation à l’échelle internationale à compter du mardi 21 février en faveur de sa libération.

 

Reporters sans frontières Canada appelle les médias québécois et canadiens à exprimer leur solidarité en faveur de Jill Carroll et des deux journalistes irakiens toujours détenus en Irak.

 

Cinq jours avant l’expiration du nouvel ultimatum, la mobilisation de tous est essentielle. Si nous croyons vraiment à la nécessité pour les journalistes d’être présents en Irak pour témoigner, il est de notre devoir de multiplier nos actions afin de sauver la vie de cette femme de 28 ans, de Rim Zeid et de son collègue Marouane Khazaal.

 

Jill Carroll travaille pour plusieurs journaux jordaniens, italiens et américains dont le Christian Science Monitor (www.csmonitor.com). Le 7 janvier, aux environs de 10 heures, elle devait rencontrer un dirigeant politique sunnite, Adnane al-Doulaïmi, lorsqu’elle a été kidnappée par des hommes armés dans le quartier d’Adel, à l’ouest de Bagdad. Le corps de son interprète, Allan Enwiyah, tué par balles, avait été retrouvé sur les lieux de l’enlèvement.

 

Le 1er février 2006, la journaliste Rim Zeid et son collègue Marouane Khazaal, travaillant pour la chaîne locale Al-sumariya sortaient d’une conférence de presse au siège du Parti islamique irakien quand ils ont été interceptés à midi, par quatre hommes armés. Ils ont été emmenés, sous la menace, vers une destination inconnue.

 

Depuis le début de la guerre en Irak en mars 2003, 37 professionnels des médias ont été enlevés dont huit  femmes.

 

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L’histoire se répète dit-on!

Michel Handfield

 

5 février 2006

 

Avec l’élection d’un second gouvernement minoritaire de suite au Canada; les souverainistes qui croient à un troisième référendum gagnant; la gauche québécoise qui a formé un nouveau parti politique, Québec Solidaire, la première fin de semaine de février (1), pour se distancer du PQ, du PLQ et de l’ADQ trop à droite; j’ai l’impression qu’on fait du surplace!

 

La souveraineté, pourquoi? Pour reproduire le modèle canadien en centralisant les pouvoirs rapatriés d’Ottawa à Québec? Pour protéger le fait français contre le bilinguisme canadien? Mais même les souverainistes insistent de plus en plus sur l’importance du bilinguisme, voir du trilinguisme, dans le cadre de leurs visées libre-échangistes avec les États-Unis et le reste du monde, ce qui rend le facteur linguistique de moins en moins prédominant dans le débat sur la souveraineté! (2)  Alors moi, comme citoyen, j’y gagne quoi si ce n’est plus une question linguistique? Plus de démocratie? Je l’ai vu avec les fusions municipales : le parti souverainiste n’a pas daigné me consulter! Et comme j’étais de Montréal, je n’ai pas davantage été consulté pour les défusions, même si j’avais des idées à proposer. Un nationalisme économique? Avec les firmes multinationales cela aussi est de moins en moins vrai. Même Bombardier serait prêt à produire en Chine si cela rapportait davantage. Bref, le nationalisme est de plus en plus une coquille vide. Un trip de politicien, car sans le nationalisme, le PQ et le Bloc Québécois n’auraient tout simplement plus de raison d’être.

 

Et le Canada? Quel Canada veut-on? Un Canada décentralisé? Un Canada qui s’enligne de plus en plus sur les États-Unis? Un Canada qui sera englobé par les États-Unis? Car, à part le débat entre souverainistes et fédéralistes, c’est de valeurs dont on parle. Ce n’est pas un hasard si l’on a élu un deuxième parlement minoritaire de suite le 23 janvier dernier.

 

Il y a longtemps que je me pose la plupart de ces questions il me semble. J’ai donc fouillé dans mes archives et j’en ai ressorti deux textes significatifs qui montrent que les questions que je me posais à l’époque sont encore là, non résolues. C’est dire notre immobilisme. Pendant qu’on se questionne sur la souveraineté et le fédéralisme, le train passe. L’Europe à fait un bout de chemin à côté de nous, même si elle a connu quelques ratées.

 

Comme pour un film, seul les noms sont changés. Bouchard n’est plus le Chef du PQ, c’est André Boisclair, ni premier Ministre, car c’est maintenant Jean Charest (avec le PLQ), un autre ex-conservateur venu du Fédéral! (3) Au Fédéral, Jean Chrétien s’est retiré – ou fut tassé – au profit de Paul Martin (Parti Libéral), qui a perdu la dernière élection aux mains de Stephen Harper (Parti Conservateur), mais avec une courte avance. Il est donc à la tête d’un gouvernement très minoritaire! Mais l’essentiel de mon propos s’applique encore. Chers lecteurs, c’est donc à vous de décider si j’ai raison d’y voir de l’immobilisme au mieux, du recul au pire. 

 

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Moment de réflexion

Michel Handfield, M.Sc.

 

 

Montréal, le 26 novembre 1997 (Paru dans La Presse du 3 décembre 1997, B 2)

 

A/S M. Lucien Bouchard

Président, PQ

 

Me questionnant de plus en plus sur la pertinence de la Souveraineté-Association, du «partenariat» et de l'indépendance dans le cadre d'un mondialisme grandissant et d'États-nationaux de moins en moins autonomes au plan économique, politique et social (car il faut ajuster nos standards à la baisse vu la mondialisation de l'économie nous disent nos élites politiques), je tiens à prendre mes distances face à la politique partisane pour réfléchir.

 

Si les réponses de nos politiciens sur les questions d'économie et d'emplois sont toujours «On n'a pas le choix, c'est la mondialisation!», je ne vois pas à quoi servira un nouvel État. En effet, s'il faut être dans l'ALÉNA, le GATT et autres grands ensembles pour réussir; si on ne peut plus faire de choix d'investissements collectifs, car les accords mondiaux nous dictent quoi faire et ne pas faire; à quoi me servira un État sans choix réels?

 

Mieux vaut trouver des moyens de faire fonctionner l'État actuel tant qu'à en sortir pour en recopier la forme sinon l'esprit, c'est-à-dire centraliser les pouvoirs à Québec alors qu'on en a après la centralisation à Ottawa; conserver les mêmes ententes internationales (GATT, ALÉNA et, tant qu'à y être, la monarchie et le Commonwealth!); et s'en faire un partenaire par la suite dans une nouvelle entente Québec-Canada! Aussi bien s'en faire un partenaire tout de suite et travailler à changer les termes de la mésentente actuelle au sein du Canada. On choisit: on veut être un pays ou on veut une nouvelle entente, mais pas un pays au sein du Canada (même monnaie, citoyenneté canadienne, parlement commun, etc.)! 

 

Peut être que le nationalisme n'est plus la voie. Mais attention, il en va de même du nationalisme canadien. Il se doit lui aussi de changer. Les pays se doivent peut-être de céder le pas aux  grands ensembles d'une part et aux régions de l'autre. C'est peut être là le travail à faire pour les prochaines années. La décentralisation vers les régions autant pour le Québec que pour le Canada. Qui sait? 

 

Doit-on penser une nouvelle forme d'État canadien et faire en sorte que nos demandes soient partagées par les autres provinces? Pourquoi les provinces canadiennes ne deviendraient-elles pas des États canadiens avec des pouvoirs comparables à ceux des États américains? D'autres modèles peuvent aussi être vus, comme le modèle Allemand ou Suisse. Nous cherchons peut être un véritable fédéralisme, avec moins de pouvoirs à Ottawa, où seules les questions nationales seraient débattues, et plus de pouvoirs provinciaux, régionaux et municipaux.

 

De nouvelles voies sont à penser et c'est ce que je me propose de faire de façon non-partisane. Seul ou en groupe. Que le PQ, le PLQ, le PLC, le NPD ou tout autre parti ou groupe de réflexion m'invite à assister à leurs travaux pour penser un nouvel ensemble national ou régional, je n'y verrai aucun malaise. Je ne serai pas un partisan, mais un citoyen qui pense à son État! Car c'est de l'association des citoyens que naît l'État! Mon État. (4)

 

En conséquence, je vous demande de retirer mon nom de la liste des membres du PQ, ce qui n'empêchera pas les discussions franches et cordiales dans l'avenir comme dans le passé.

 

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Pour un Parlement de l’Amérique

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie

 

Après recherche, car la mémoire oublie parfois, ce texte ne semble pas avoir été publié ailleurs que sur le blogue politique de Societas Criticus, « Délinkan Politique », qui est devenu depuis notre page d’archives politiques : « Criticus Politikos ». 

 

Vendredi 3 décembre 1999

 

La fin de l'année 1999 est marquée par les débats et questionnements concernant les règles référendaires au Québec et les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ces événements, loin en apparence, sont cependant significatifs d'un malaise et  montrent un besoin de réforme. D’un côté Jean Chrétien  dit agir pour éviter le morcellement du Canada et, de l’autre côté, les négociations de l’OMC semblent signifier le morcellement du pouvoir et de la souveraineté des États existants. Ceci a le mérite de soulever le besoin de réforme en Amérique.

 

On se doit de mettre sur pied un parlement Américain (au sens continental du terme) comme il y a un parlement Européen, car la tendance qui se dessine est celle des régionalismes et des blocs continentaux.  Dans ces conditions l’Amérique ne pourra se permettre d’être divisé  encore longtemps. Elle se devra  même d'établir des standards continentaux dans bien des domaines, tels l'environnement et les protections sociales. Il faut aussi établir des normes minimales communes pour protéger les citoyens de toute l’Amérique et penser de nouvelles mesures sociales pour assurer le bon fonctionnement du système économique - car si on a besoin de moins de gens pour produire, on a par contre besoin de consommateurs pour faire rouler l’économie!

 

En même temps on ne doit pas écraser les dynamiques régionales, qui sont un gage de créativité. Il faut donc penser  de nouvelles structures semblables à celles dont s’est doté l’Europe, avec des responsabilités continentales, nationales et régionales. Il nous faut réaliser que nous sommes des américains (au même titre que les français, les italiens ou les belges sont des européens) et cesser d’identifier les seuls états-uniens comme étant des américains. Bref il faut se réapproprier l’Amérique pour notre bien à tous!

 

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Conclusion

 

Maintenant que vous avez lu mes opinions passées, sont-elles encore d’actualités selon vous?  Devrais-je me présenter à la course à la chefferie du Parti Libéral du Canada? Me supporteriez-vous dans une telle aventure? Naturellement, je dis ça avec un brin d’humour, car je n’ai pas les entrées nécessaires ni l’expérience de la politique active, mais j’avoue que l’expérience politique me plairait parfois. Imaginez, faire de l’Amérique ce qui fut fait en Europe. Faire comprendre à nos voisins États-uniens qu’ils ne sont pas les seuls sur ce continent et que l’on n’est ni leurs serviteurs, ni leurs faire valoir, encore moins serviles. On est partenaire et égaux! Le rêve, quoi!  

 

 

Notes :

 

1. Leur congrès de fondation s’est tenu les 3, 4 et 5 février 2006 à Montréal.

 

2. Dans un passage de l’action nationale concernant le livre « Une bouteille à la mer? Le Québec et la mondialisation »  de Jacques Parizeau (VLB, 1998) on y dit qu’ « une ouverture confiante sur l'apprentissage des langues (le débat sur le bilinguisme est dépassé: il faut encourager l'apprentissage d'au moins trois langues) devraient permettre au Québec de bien tirer son épingle du jeu. » (Robert Laplante , in Billet, l’action nationale, 1.2.99 : www.action-nationale.qc.ca/billet/12.htm) De plus, j’ai aussi entendu M. Parizeau parler de l’importance du bilinguisme à quelques occasions dans les médias électroniques ces dernières années.

 

3. Lucien Bouchard est cependant passé par l’expérience du Bloc Québécois, qu’il a contribué à fonder, sur la scène fédérale, suite à l’échec des accords du lac Meech avant de venir sur la scène québécoise

     

4. A ce sujet, la lecture ou la relecture de Rousseau, Du contrat social, est rafraîchissante. (Cette note était dans le texte original)

 

 

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Qui êtes vous pour dire que Dieu n’a pas le sens de l’humour?

Michel Handfield

 

3 février 2006

 

« Dieu a créé l'homme à son image » (Genèse chapitres 1 et 2), c’est donc qu’il autorise sa représentation en tant qu’Homme, sinon il ne nous aurait certainement pas  fait à son image; sa représentation en quelque sorte. Nous voir, c’est le voir si nous croyons que nous sommes à son image! Simple logique.

 

            Cependant,  comme nous ne pouvons pas nous revendiquer son égal en sagesse, on en est en quelque sorte une caricature. Là aussi, simple logique. Mais il nous accepte quand même, comme ses enfants, dans sa grande bonté! C’est dire que Dieu, du moins le mien, est amour, mais qu’il a surtout le sens de l’humour. D’ailleurs, si Dieu sait tout, s’il n’avait pas le sens de l’humour et un amour infini, il ne nous aurait jamais créés avec toutes nos faiblesses! Que doit-il  penser de voir ses « enfants », monothéistes ou non, mais croyants, se battre ainsi entre eux en son nom?  

 

Si nous sommes tous ses enfants, même les caricaturistes seront assis à sa table un jour. Alors, qui peut dire que Dieu n’a pas le sens de l’humour et condamner un de ses enfants à sa place, parce qu’il a fait une caricature de lui ou d’un des siens? N’est-il pas amour, bonté et miséricorde? Si c’est le cas, je ne vois pas pourquoi il n’aurait pas le sens de l’humour lui aussi et ne passerait pas outre quelques dessins, le sourire en coin. Comme la plupart de ses enfants d’ailleurs!

 

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Index

 

DOSSIER
 

Une vision d’avenir pour un quartier!

Ou le recyclage d’une carrière.

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie

 

2 mars 2006

 

            Suite à des discussions entre VSMS, le maire de Montréal, monsieur Gérald Tremblay, et le président du comité exécutif, monsieur Frank Zampino, ces derniers ont convenu de l’importance de se concerter avec le milieu pour développer la carrière Saint-Michel et ont accepté de prendre un temps d’arrêt dans le processus en cours avec le promoteur pressenti. (1) C’est dire qu’il faut trouver des projets structurants à la place d’un centre d’achats et d’un Wal-Mart, comme l’installation d’un centre de recherche universitaire; un projet de développement du genre d’Angus; ou un projet touristique et culturel pour aller dans la trame de développement de la rue Jarry, qui compte déjà le cirque du soleil, la TOHU et la cité des arts du cirque. Le site est trop exceptionnel – j’ai eu la chance de le voir – pour s’en départir pour si peu. Quant on veut que Montréal devienne un centre du savoir, on se doit de préserver un tel endroit pour l’avenir.  A vue de nez, trois projets pourraient se faire dans un tel site. S’ils ne sont pas prêt immédiatement, vaut mieux le conserver pour l’avenir que de le brader pour quelques dollars à court terme.  

 

1. L’hôpital universitaire :

 

 

            Comme il semble que les projets d’hôpitaux universitaires sont sur la glace en raison d’un dépassement possible des coûts, l’on devrait regarder attentivement l’hypothèse suivante. Si l’on compare les coûts de démolition et d’agrandissement au centre ville (Centre Hospitalier de l’U de M) et les coûts de décontamination d’un ancien site ferroviaire (McGill University Health Centre dans la cour Glen) pour le présent et pour le futur, car l’on peut prévoir quelques agrandissements dans l’avenir, face aux possibilités qu’offre le site Francon, qui est sur le roc, ce site serait à considérer. De plus il offre  une certaine « continuité » urbanistique et historique avec l’Université de Montréal, celle-ci étant aussi construite dans une ancienne carrière, qui était à flanc de montagne sur le Mont-Royal. Plusieurs autres arguments, très rationnels ceux là, plaident en faveur de cette idée :

 

1) Ce site est stratégiquement bien placé à l’angle des rues Jarry et Pie-IX, soit dans le centre Nord de Montréal,  près des transports en commun, notamment de la future station de métro Pie IX/Jean-Talon de la ligne bleue (Université de Montréal et gare du parc, avec correspondance pour le train de banlieue); de Pie IX, qui est une des grandes artères Nord/Sud de Montréal et une porte vers Laval et le Nord; et, enfin, près de Crémazie (l’autoroute Métropolitaine) au sud du site;

 

2) De par sa configuration sous le niveau du sol, ce site bénéficie d’un micro climat et est à l’abri des bruits de la rue, un plus pour un hôpital si l’on parle en terme de tranquillité pour les patients; (2)

 

3) Ce serait là un projet novateur et spectaculaire de recyclage d’un ancien site industriel (on pourrait par exemple récupérer les sources d’eaux du site pour refroidir l’édifice et les équipements avant de les retourner au système de pompage déjà existant). Une vitrine pour l’U de M, le Gouvernement du Québec et la ville de Montréal qui parlent de développement durable. Quant aux sceptiques, je vous signale que le palais de justice de Laval est construit sur le plateau d’une ancienne carrière.

 

2. Le Centre d'études sur la pauvreté et l'exclusion sociale :

 

La ministre de la solidarité sociale, Michelle Courchesne, a annoncé la création d’un Centre d'études sur la pauvreté et l'exclusion sociale (CÉPES) il y a peu de temps. Pour l’instant ce centre n’est peut être que virtuel, regroupant différents fonctionnaires et organismes déjà existant au sein du gouvernement. Cependant, vu les relations possibles entre la pauvreté et les transformations du travail, les technologies, l’éducation, la mondialisation, la criminalité et le terrorisme dans ses effets et ses causes, un tel centre d’étude pourrait se transformer dans un avenir plus ou moins rapproché en quelque chose de beaucoup plus substantiel. Il pourrait se rattacher à des organismes internationaux à plus ou moins long terme, car les problèmes de pauvretés ont des causes et des conséquences locales, mais aussi mondiales. S’il est un domaine où l’on peut dire « penser globalement, agir localement », c’en est un!  Le CÉPES pourrait alors prendre la forme d’un campus multidisciplinaire dans un avenir rapproché.

 

Ce n’est pas un rêve ou une fantaisie de l’esprit, mais un besoin; car comprendre la pauvreté c’est du sérieux. Cela implique d’étudier le contexte sociopolitique autour de la pauvreté, dont les pratiques économiques, et non seulement les comportements individuels, car la pauvreté est multiple et complexe. On peut être monétairement pauvre et culturellement riche tout comme ce peut être l’inverse! Quel est l’apport des pauvres à l’enrichissement collectif par exemple? Qui se pose la question? Gauguin était pauvre, mais ses toiles valent des millions aujourd’hui, car le travail créatif est difficilement monnayable, contrairement au travail d’un commis de bureau ou d’un livreur. Il a donc créé de la valeur, de la richesse, pour d’autres dans son dénuement! Des formes de revenus alternatives sont elles possibles pour les créateurs? La fiscalité est-elle appropriée à la mondialisation et à l’automatisation du travail que nous connaissons? Voilà des questions importantes.

 

Qui parle de pauvreté parle aussi d’exclusion, de mondialisation et de criminalité. Bref la pauvreté comme objet d’étude est beaucoup plus vaste que le pauvre lui-même! C’est une étude des antichambres du pouvoir et de l’économie que cela implique. Il y aurait de quoi placer plusieurs universitaires ensemble (sociologie, économie, psychologie, médecine sociale, histoire, travail social, etc.) avec des représentants de divers ONG, de syndicats, de services publics, de ministères et, finalement, de citoyens autour de cette problématique. Un tel centre de recherche mériterait l’équivalent d’un campus universitaire, servant à la recherche et l’enseignement,  ouvert à l’international.

 

Encore là le site de la carrière Francon serait approprié. Il serait même justifié par l’historique du quartier St-Michel qui a vu arriver de nombreuses vagues d’immigrants depuis l’après guerre (les années 40) et a servi à leur intégration avant même que ce mot ne soit à la mode. Nos gens et nos carrières ont bâtit le Québec moderne, car le ciment qui le tient vient de chez Miron et de chez Francon! Les organismes du quartier et de l’arrondissement prouvent que nous avons développé une expertise en ce domaine. On nous a qualifiés de quartier pauvre pour ces raisons alors que nous sommes un  quartier  de socialisation et d’intégration, car si chacune de ces vagues nous a laissé des citoyens d’autres origines, plusieurs d’entre eux, une fois bien intégrés, sont allés vivres ailleurs; que ce soit à Montréal, au Québec, au Canada et même aux États-Unis. Nous avons fait la « job » et nous continuons à la faire.

 

Si le  Centre d'études sur la pauvreté et l'exclusion sociale doit prendre la forme d’un institut de recherche avec une structure physique propre, St-Michel devrait être tout désigné pour l’accueillir. Il y aurait même assez de place dans l’ex carrière Francon pour l’accueillir avec l’hôpital universitaire et leur mission ne seraient pas incompatible, mais complémentaire. C’est pour ces raisons qu’il faut conserver ce site et ne pas le brader pour quelques mirages à court terme. St-Michel et ce site méritent mieux qu’un centre commercial au nom de la mémoire, car notre centre ville, notre métro, notre pont tunnel viennent tous de nos carrières! C’est nous qui avons respiré la poussière du développement de Montréal et du Québec que l’on a aujourd’hui.   

 

3. Le Centre récréotouristique :

 

Enfin, il y a le projet du centre récréotouristique déjà sur la table dans le quartier qui serait un moyen d’utiliser le site sans que la ville n’en perde la propriété, par un partenariat avec l’organisme promoteur et le privé au besoin, dans un PPP (3), sous le chapeau de l’organisme promoteur bien entendu. Ce serait une façon de préserver ce site  en l’utilisant dans un cadre de développement harmonieux pour le quartier et la ville en même temps.

 

Montréal a besoin d’argent frais et le tourisme en amène. Il n’y a par contre aucune place pour le caravaning à Montréal alors que nous avons des attraits pour attirer ces touristes, que ce soit nos nombreuses festivités estivales, les congrès, le caractère européen de notre ville, et les sites touristiques connus. Vu la grandeur du site il serait possible d’en dédier une partie en permanence au Centre de Camping et Plein Air St-Michel et d’en réserver une autre pour accueillir l’hôpital universitaire, le  Centre d'études sur la pauvreté et l'exclusion sociale, ou tout autre développement dans le domaine du savoir. Cette partie du site, réservé pour l’avenir, pourrait par contre être utilisée par le Centre de Camping et Plein Air St-Michel en attendant la réalisation de ces projets.

 

Conclusion :

 

Il est temps d’avoir des projets qui font rêver St-Michel; une façon de voir le site contribuer à notre enrichissement collectif plutôt que de le voir s’élever en monument à l’appauvrissement d’un milieu, car la culture et le savoir sont des richesses qui y font défaut quand l’on regarde nos taux d’inactivité, de scolarité et de décrochage scolaire. Il nous faut des modèles positifs pour nos jeunes, pas des emplois de facilité au salaire minimum qui incitent davantage au décrochage qu’aux études. C’est une question d’avenir. Quoi de mieux qu’un centre de recherche universitaire pour atteindre cet objectif, surtout lorsqu’on vise d’être une capitale du savoir! Un tel modèle ne pourrait qu’être positif. Pas un Wal-Mart ou un centre d’achat, qui sont justement des lieux de flânage pour décrocheurs en devenir.      

 

Notes :

 

1. Cette rencontre a eu lieue à l’Hôtel de Ville, le 27 février 2006 tel que nous l’apprend le COMMUNIQUÉ de VSMS du 28!

 

 

2. Et si les chutes à neige plus à l’Est peuvent être source de bruits lors des périodes de déneigements, il y 4 ou 5 tempêtes par année à Montréal, ce qui fait beaucoup moins de bruits qu’au centre ville de Montréal, entre des voies ferrées ou des bretelles d’autoroutes.

 

3. « Partenariat Public-Privé » mis à la mode par le gouvernement Charest. Voir le site de Partenariats public-privé Québec : www.ppp.gouv.qc.ca/index.asp

 

Référence :

 

«Le gouvernement du Québec a mis en place un Centre d'études sur la pauvreté et l'exclusion sociale indépendant et rigoureux» - La ministre Michelle Courchesne : http://www.mrci.gouv.qc.ca/52_2.asp?pid=citoyens/fr/222

 
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 Vision et union, où ça?

(L’affaire Wal-Mart à Saint-Michel)

Michel Handfield

 

14 février 2006

 

            Depuis des années des organismes travaillent pour que l’ex-carrière Francon ne soit pas transformée en autre chose qu’un projet structurant pour le milieu. Après des études de faisabilités, l’idée qui a surgit fut celle d’un centre de caravaning l’été – une façon d’entrer de l’argent frais dans le quartier et à Montréal par le tourisme – et un espace récréotouristique pour les citoyens du quartier et de la ville en hiver. Déjà que l’autre carrière – Miron – a servi de site d’enfouissement des déchets! On ne voulait pas voir se répéter cette expérience malheureuse, avec tout ce que cela  comporte de désagrément en milieu fortement urbanisé et peuplé.

 

            On a toujours parlé d’un projet structurant pour le milieu. Pensons aux shops Angus par exemple (www.sda-angus.com). Mais que proposent nos conseillers municipaux, qui furent avec Vision Montréal (www.visionmtl.com) avant de migrer vers l’Union des citoyens et des citoyennes de l’île de Montréal  (www.tremblayalamairie.com) pour certains d’entre eux: un centre d’achat avec un Wal-Mart en prime! Et cela se tramait bien avant la dernière élection puisque j’ai assisté à une conférence de presse sur le sujet le 2 novembre dernier (2005) dans le quartier.  (1)

 

Quelle vision pour des ex-visions Montréal? Quelle union avec le milieu pour des transfuges à l’Union! Frank Venneri (François-Perrault), l’ancien Maire d’arrondissement Paolo Tamburello, cependant défait à la dernière élection, la nouvelle conseillère du quartier, Soraya Martinez (Saint-Michel), et le conseiller du district voisin, Sylvain Lachance (Villeray) connaissaient les revendications du milieu depuis longtemps, car ces revendications sont là depuis des années. Déjà en 1998, j’avais écris un texte sur le sujet, qui est paru dans Le Devoir (vous le trouverez en annexe plus bas), et la ville collaborait avec le projet de Camping Caravaning au moment de nos études de faisabilité. Quant à Soraya, même si elle est une nouvelle conseillère, elle fut impliquée dans les organismes porteurs de ce projet. C’est même autour de ces organismes que je l’ai connu, ce que je trouve décevant, mais par surprenant. N’ai-je pas écrit, le 7 octobre 2005, ce qui suit :

 

« Du coté des conseillers, c’est fort souvent des « yes man » interchangeables. Le chef dit blanc, ils votent blanc. Le parti dit noir, ils votent noir! Bref ce sont des pions qui nous transmettent davantage les décisions du Maire, que des gens qui transmettent nos demandes à la Mairie! » (Michel Handfield,  Montréal 2005!)  (1) 

   

Voilà la preuve encore une fois. Je crois qu’il faut en finir avec les partis politiques porteurs d’une vision unique en politique municipale et revenir à des conseillers de district indépendants. Mais le monde aime mieux les partis! Allez comprendre pourquoi. Je le sais, car je me suis présenté comme indépendant dans mon quartier (François-Perrault) en 1998 et cela ne m’a pas donné 300 votes. J’ai par contre eu le plaisir de pouvoir dire ce que je croyais, parler de ce que les autres ne parlaient pas, comme de l’impact de la mondialisation sur notre milieu. (2) On le voit maintenant! 

 

Mais pour en revenir au terrain de l’ex-carrière Francon, ce n’est pas un centre d’achat qu’il faut (cela peut même tuer les deux centres d’achats déjà existant sur le boulevard Pie-IX tout à côté), mais un projet structurant. Pensons au modèle Angus par exemple. J’ai même proposé, en décembre 2004, dans la page éditoriale de Societas Criticus, d’y faire le nouveau CHUM à défaut du centre de caravaning, mais pas un centre d’achat. (1) Mais même si je préfère le centre de caravaning à n’importe quel centre d’achat, ça ne veut pas dire que d’autres projets ne sont pas réalisables. Mais il faut qu’ils soient faits en UNION avec les VISIONS du milieu, mais surtout pas en secret! Citoyens réveillons-nous, ça presse, car j’ai l’impression qu’on s’en fait passer des «p’tites vite » par nos élus! Au fait, les voit-on aux tables de concertation une fois élus?

 

Notes :

 

1. Les 3 textes que j’ai écrit et dont je parle ici sont :

 

«  L’ex-carrière Francon. Frilosité politique face à un projet novateur : le cas de Camping Montréal », Societas Criticus/Dossiers, Vol. 7, no. 4.

 

« Un site novateur pour le CHUM! » Societas Criticus/Éditos, Vol. 6 no. 3.

 

« Montréal 2005! », Societas Criticus/ Editos , Vol. 7, no 4;

 

Ils sont actuellement accessibles sur notre page Criticus Politikos, mais ils sont aussi accessibles sur l’espace dédié aux archives de Societas Criticus par Bibliothèque et Archives Canada  en choisissant les volumes et numéro correspondant (Vol. 6. no. 3 et Vol. 7 no. 4). Le lien est :

 

http://epe.lac-bac.gc.ca/003/008/099/003008-disclaimer.html?orig=/100/201/300/societas_criticus/

 

2. C’est même de là, car j’avais fait un site web « délinkanpolitik » pour ma campagne électorale, qu’a germé l’idée de continuer à écrire sur ces sujets via l’Internet. L’année suivante, en 1999, j’ai décidé de faire Societas Criticus avec Gaétan Chênevert, car nous avions de longues discussions téléphoniques sur les sujets sociopolitiques qui parsemaient l’actualité.  Et comme ces discussions alimentaient mon écriture, Gaétan aimant lire et discuter, moi lire et écrire, cette alliance allait de soi pour fonder Societas Criticus. Voilà vous savez tout de nos débuts.

 

Annexes

 

- I -

 

Dépotoir ou camping?”

 

Paru dans Le Devoir, 14 août 1998, A 10

 

Montréal, le 6 août 1998

 

Me déplaçant à bicyclette, aujourd’hui j’ai eu à passer par la piste du parc Maisonneuve. Malheureusement, le parc est fermé aux citoyens pour deux semaines ; dixit le “jam” des scouts. Ceci m’amène à faire deux remarques.

 

D’abord, pourquoi ne pas partager les lieux avec les citoyens, surtout en période de vacance. Bien des montréalais n’ont que les parcs pour “espace vert” durant leurs vacances. D’ailleurs une jeune mère de famille, qui venait faire du patin à roues alignées avec ses deux enfants, était bien déçue. C’était une de leurs sorties des vacances !

 

Ensuite, cela indique que Montréal manque d’infrastructures pour accueillir les campeurs - scouts ou autres. Pourtant, le PARI St-Michel a un projet de transformer l’ex-carrière Francon (qui n’a pas reçu de déchet encore) en terrain de camping. Ce serait un atout pour Montréal, car on manque d’espaces de camping pour accueillir les touristes et les grands groupes comme les Scouts, les Lions ou autres qui viennent à Montréal. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le parc Maisonneuve est pris comme terrain d’accueil au détriment des citoyens. Mais la ville est lente à appuyer notre projet. Un tel événement en souligne cependant toute la pertinence.

 

Certains sont peut-être sceptiques face à la transformation d’une carrière en terrain de camping, pourtant cela offre un site exceptionnel, qui n’est pas à la vue, avec un panorama rocheux et faunique particulier. Certaines carrières désaffectées ont d’ailleurs été transformées en parc ou en jardin botanique, comme Butch Garden. Pourquoi pas un camping à Montréal ? On veut promouvoir l’écologie, le recyclage et le tourisme. Ce serait une bien meilleure vocation pour une carrière en milieu urbain et densément peuplé qu’un centre d’enfouissement des déchets (une “dump” quoi !) comme c’est le cas de la carrière Miron ! A St-Michel on sait quoi faire de notre carrière, et on n’attend que l’appui de la ville.

 

J’invite les citoyens à nous appuyer dans nos démarches pour le bien de toute la communauté montréalaise.

 

Michel Handfield, M.Sc.

Secrétaire du CA

PARI St-Michel

 

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- II -

 

COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

 

Le développement de la carrière Saint-Michel sans concertation c’est NON!

 

Saint-Michel, le 14 février 2006

 

C’est aujourd’hui au cœur de la carrière de Saint-Michel que les représentants de la concertation locale, Vivre Saint-Michel en santé (VSMS), ont déclaré qu’ils étaient favorables au développement de cet énorme terrain vacant, mais qu’il devra se faire en concertation et en collaboration avec la population locale et les organismes du milieu.

 

Rappelons que la population quartier Saint-Michel a eu confirmation par le biais des médias que la compagnie Wal-Mart avait l’intention d’acheter la carrière Saint-Michel et de s’y installer. Malheureusement, ce projet de la célèbre multinationale se développe sans que la population de Saint-Michel ne soit consultée. Comme le mentionnait le président du conseil d’administration de VSMS, monsieur Claude Bricault, « Un projet de cet envergure doit se faire en concertation avec les michelois et les micheloises et doit se faire en harmonie avec la revitalisation urbaine et sociale qui est en cours de réalisation depuis deux ans dans le quartier. »

 

« Plusieurs partenaires du milieu et extérieurs au quartier tel Centraide du Grand Montréal, la Fondation McConnell, la Fondation du Grand Montréal appuient la démarche de revitalisation. Même la Ville centre, partenaire important de la démarche de revitalisation, par la bouche du maire de Montréal, monsieur Gérald Tremblay, est venu encourager et féliciter les efforts de revitalisation du quartier lors d’un grand Rendez-vous de quartier tenu le 7 septembre dernier, d’où notre étonnement face à l’attitude de l’administration Tremblay dans ce dossier. » soulignait monsieur Pierre Durocher, chargé de projet pour le Chantier de revitalisation urbaine et sociale de VSMS.

 

Le coordonnateur de VSMS, monsieur Yves Lévesque a mentionné «  La concertation locale sera contre tout projet qui n’aura pas fait l’objet d’une information ou d’une consultation au préalable. Nous voulons être informés du contenu des projets et avoir l’opportunité de nous prononcer sur son implantation dans le quartier. »

 

La carrière Saint-Michel occupe 20% du territoire du quartier et représente le dernier site d’envergure à développer dans cette localité. L’enjeu est énorme pour le développement du quartier et aura des impacts importants sur la concrétisation du plan de revitalisation de VSMS. Ce dernier prévoit notamment le développement d’une artère commerciale sur la rue Jarry qui jouerait le même rôle que celui de la rue Masson pour le quartier Rosemont ou de la rue Fleury pour le quartier Ahuntsic. Le développement de la carrière Saint-Michel doit se faire en tenant compte du projet de la rue Jarry et ne doit pas le contrecarrer.

 

Étant donné l’importance de l’enjeu et l’état d’avancement des négociations avec Wal-Mart, VSMS a demandé une rencontre avec le maire de Montréal. Jusqu’à maintenant les gens du Cabinet du maire de Montréal nous ont informés que ce dossier était du ressort de monsieur Zampino qui n’a toujours pas, lui non plus, répondu à nos demandes de rencontre.

 

VSMS tiendra une assemblée de quartier spéciale pour informer les citoyens et pour discuter avec eux des actions à entreprendre en lien avec le dossier de la carrière Saint-Michel. Cette assemblée aura lieu le lundi 20 février à 19h, à la Maison du Citoyen située au 7501, François-Perrault, Montréal.

 

Vivre Saint-Michel en santé est un mouvement de concertation intersectorielle qui réunit des citoyens, des organismes, institutions et gens d’affaires du quartier Saint-Michel afin de définir et réaliser des priorités d’action visant l’amélioration de la qualité de vie du quartier et le développement social et économique de sa population.

 

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Suivi

 

Développement de la carrière Saint-Michel :

La Ville de Montréal consultera le milieu

 

COMMUNIQUÉ, Saint-Michel, le 28 février 2006

 

Les représentants de Vivre Saint-Michel en santé (VSMS) ont rencontré à l’Hôtel de Ville, hier après-midi, le maire de Montréal, monsieur Gérald Tremblay, et le président du comité exécutif, monsieur Frank Zampino, au sujet du développement de la carrière Saint-Michel. Le maire de Montréal et monsieur Zampino ont fait preuve d’ouverture face aux préoccupations énoncées par les représentants du quartier Saint-Michel et l’objectif de rétablir les canaux de communication entre la ville centre et la concertation locale a été atteint.

 

Pendant les discussions, le maire et le président du comité exécutif ont convenu de l’importance de se concerter avec le milieu pour développer la carrière Saint-Michel et ont accepté de prendre un temps d’arrêt dans le processus en cours avec le promoteur pressenti. Monsieur Zampino s’est d’ailleurs engagé à mandater ses services afin qu’ils proposent un processus de consultation, avant la signature d’une entente de principe avec le promoteur, qui permettra à la concertation locale et à l’arrondissement d’être partie prenante de l’établissement de critères de développement de cet énorme terrain

 

Les représentants de VSMS ont accepté de participer à ce processus de consultation qui leur permettra de s’assurer que les orientations du chantier de revitalisation du quartier soient prises en compte dans le développement de la carrière Saint-Michel.

 

Vivre Saint-Michel en santé est satisfait que le climat de confiance soit rétabli et souhaite continuer de travailler en concertation avec les représentants de la Ville de Montréal et de l’Arrondissement Villeray/Saint-Michel/Parc-Extension dans l’intérêt de la population du quartier Saint-Michel.

 

Vivre Saint-Michel en santé est un mouvement de concertation intersectorielle qui réunit des citoyens, des organismes, institutions et gens d’affaires du quartier Saint-Michel afin de définir et réaliser des priorités d’action visant l’amélioration de la qualité de vie du quartier et le développement social et économique de sa population.

 

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Les citoyens de Saint-Michel appuient la démarche de VSMS!

 

COMMUNIQUÉ, Saint-Michel, le 21 février 2006

 

C’est hier soir, dans le cadre d’une assemblée de quartier spéciale, que la table de concertation du quartier Saint-Michel Vivre Saint-Michel en santé présentait aux citoyens et organismes du quartier la position qu’elle entend déposer au maire Tremblay. Une centaine de participants ont unanimement appuyé la démarche proposée par VSMS.

 

Plusieurs citoyens sont inquiets de la venue du géant américain dans le quartier et demandent à l’administration municipale que le développement de cette importante parcelle de terrain se fasse dans l’intérêt de la population locale.

 

Rappelons que depuis une semaine, le quartier Saint-Michel est en attente d’une réponse de la Ville de Montréal concernant le développement de la carrière Saint-Michel et la venue possible d’un Wal-Mart sur ce site. Cependant, une avancée s’est présentée puisque Vivre Saint-Michel en santé a été convié à une rencontre qui aura lieu le lundi 27 février avec le maire de Montréal et le président du comité exécutif pour discuter de ce dossier.

 

Les représentants de VSMS demanderont donc au Maire Tremblay et à monsieur Zampino que le processus issu de l’appel de propositions du 12 décembre 2005 soit interrompu immédiatement et qu’un comité mixte composé de représentants de la Ville de Montréal, de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc Extension et de la concertation locale, avec l’aide d’experts internationaux, soit formé pour définir une vision concertée et partagée du développement de la carrière Saint-Michel qui s’inscrive dans la vision de développement de la rue Jarry et qui tiendra compte à la fois des besoins locaux et des besoins de la Ville centre.

 

Vivre Saint-Michel en Santé est soucieux que le développement de la Carrière Saint-Michel se fasse en concertation et en consultation avec le milieu et s’opposera à tout projet qui se fera en marge du chantier de revitalisation urbaine et sociale entrepris dans le quartier et qui ne servira pas à améliorer les conditions de vie de la communauté locale.

 

Vivre Saint-Michel en santé est un mouvement de concertation intersectorielle qui réunit des citoyens, des organismes, institutions et gens d’affaires du quartier Saint-Michel afin de définir et réaliser des priorités d’action visant l’amélioration de la qualité de vie du quartier et le développement social et économique de sa population.

 

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Le maire Tremblay appuie-t-il une démarche immorale!

 

COMMUNIQUÉ, Saint-Michel, le 23 février 2006

 

Vivre Saint-Michel en santé a appris avec étonnement ce matin, dans un article d’Éric Clément journaliste à La Presse, que le maire Tremblay ne souhaitait pas pour l’instant relancer un appel d’offres pour susciter d’autres projets récréotouristiques pour la carrière Saint-Michel. Toutefois, même si l’appel d’offres public lancé en décembre est légal, la façon de faire, se veut quant à elle, totalement immorale.

 

Considérant que le promoteur First Pro prépare ce projet depuis 18 mois et qu’il a déjà dépensé plus de 300 000 $ en étude de faisabilité et considérant que l’appel d’offres public lancé le 12 décembre et dont la date limite de dépôt des projets s’est terminée le 21 décembre dernier, il était dans les circonstances impossible pour d’autres promoteurs intéressants de préparer un projet d’envergure dans un délai aussi court alors qu’il aura fallu un an et demi pour le promoteur actuel.

 

Dans son entrevue au journal La Presse, le maire Tremblay mentionne qu’il désire rassurer les citoyens du quartier de Saint-Michel sur la teneur du projet et le leur présenter. Cependant, les gens de Saint-Michel ont été très clairs lundi soir, pas de projets sans consultation et sans vision concertée et partagée.

 

Vivre Saint-Michel en Santé répète et maintien qu’il est soucieux que le développement de la Carrière Saint-Michel se fasse en concertation et en consultation avec le milieu et s’opposera à tout projet qui se fera en marge du chantier de revitalisation urbaine et sociale entrepris dans le quartier et qui ne servira pas à améliorer les conditions de vie de la communauté locale.

 

Le développement de la rue Jarry en cœur commercial, qui fait partie du plan de revitalisation triennal appuyé par le maire Tremblay, est un projet important pour le quartier et VSMS ne veut pas que ce dernier soit menacé par l’implantation de grandes surfaces qui mettrait en danger la revitalisation locale.

 

Il est important et nécessaire pour la communauté locale et VSMS de tisser des liens plus étroits avec l’administration Tremblay/Zampino. Nous devons déterminer collectivement et de façon concertée une vision commune du développement de cet important terrain afin qu’il réponde aux intérêts de tous en lieu et place de céder 20 % du territoire michelois, pour et seulement pour, les intérêts de First Pro, bras immobilier de Wal-Mart. C’est d’ailleurs cette position qui sera défendue lors de la rencontre entre les représentants de Vivre Saint-Michel en santé et le maire Tremblay et le président du comité exécutif, Frank Zampino, le lundi 27 février prochain.

 

Vivre Saint-Michel en santé est un mouvement de concertation intersectorielle qui réunit des citoyens, des organismes, institutions et gens d’affaires du quartier Saint-Michel afin de définir et réaliser des priorités d’action visant l’amélioration de la qualité de vie du quartier et le développement social et économique de sa population.

 

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Index

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Juhel,  Jean-Claude, 2004, Aider les enfants en difficulté d'apprentissage, Québec : Coédition : Chronique sociale / Les Presses de l'université Laval.  4e tirage, www.ulaval.ca/pul

Commentaires d’Audrée Anne Dupont (21 février 2006)

 

Ce livre aborde la problématique des difficultés d’apprentissage dans un langage clair et vulgarisé.  De plus, le lecteur peut se référer au glossaire à la fin du livre pour les termes plus complexes. A toutes les pages, il y a des mots en caractères gras, auxquels correspond, en bordure de page, un encadré explicatif.

 

            Chaque chapitre donne des exemples concrets sur le sujet qu’il aborde.  En effet, il y a des moyens d’intervention pour chacune des difficultés d’apprentissage abordées dans ce livre (la dyslexie, l’hyperactivité, l’handicap auditif et l’handicap visuel).  Ces moyens sont précieux pour les gens interviennent avec des enfants ayant des difficultés d’apprentissages. 

 

J’ai particulièrement apprécié le chapitre sur l’hyperactivité qui est un des problèmes les plus présents dans les classes régulières. J’ai noté que l’auteur insistait sur l’importance de l’élaboration d’un  plan d’intervention personnalisé  pour les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage. Il y a même un exemple de plan d’intervention vierge aux pages 130 à 134.  Ce plan est essentiel pour personnaliser les services, assurer un suivi et répartir les ressources et les responsabilités. Il est donc important pour le personnel de l’école, mais aussi pour les parents. 

 

Ce livre est un excellent outil de références pour comprendre les principales difficultés d’apprentissage.  Si vous voulez approfondir une des difficultés présentées dans ce livre, vous pouvez consulter la bibliographie à chacun des chapitres de ce livre.

 

Arrière de couverture :

 

Cet ouvrage de Jean-Charles Juhel est un outil pratique qui a été élaboré tout particulièrement à l'intention des parents, des intervenants et des pédagogues qui sont en contact, de près ou de loin, avec un ou plusieurs enfants en difficulté d'apprentissage. Il offre la possibilité de mieux connaître ces jeunes, de comprendre leurs attitudes et leurs réactions et, par le fait même, d'être en mesure d'intervenir efficacement auprès d'eux.

 

Aider les enfants en difficulté d'apprentissage est divisé en six chapitres.

 

Le chapitre 1 aborde les théories de l'apprentissage et présente les éléments essentiels de ce processus.

 

Le chapitre 2 traite des causes, des manifestations et des façons d'intervenir auprès des jeunes en difficulté d'apprentissage.

 

Le chapitre 3 est axé sur les problèmes de lecture, d'orthographe et de dyslexie.

 

Le chapitre 4 décrit les causes de l'hyperactivité, les caractéristiques de l'enfant hyperactif et les moyens d'intervention.

 

Les chapitres 5 et 6 concernent les enfants et les adolescents qui ont un handicap sensoriel (visuel ou auditif); on y propose des attitudes à adopter à leur endroit.

Jean-Charles Juhel détient une maîtrise en psychopédagogie, un certificat en psychomotricité et un certificat en andragogie. Il compte trente années d'expérience dans le domaine de l'éducation et de la rééducation. Il a animé de nombreux ateliers auprès d'éducateurs, d'enseignants en formation ainsi que de parents. Il est actuellement responsable du Service aux élèves handicapés du Cégep de Sainte-Foy (Québec).

 

©Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval

 

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Index

 

Nouveaux livres reçus

 

Reçu le 21 février 2006 : Robbins, Alexandra, 2005, Skull and Bones, Paris: Max Milo/Essais-Documents : http://www.maxmilo.com

 

Sortie : 19 janvier 2006

Pages : 256

ISBN : 2-914388-78-0

 

« Lors de ma dernière année d'étude (à l'université de Yale), j'ai rejoint la société secrète Skull and Bones, une société tellement secrète que je ne peux en dire plus. » Georges Bush.

 

Résumé :

 

Un spectre hante l’Amérique. Le pays serait gouverné par une société secrète appelée Skull and Bones. Composé d’anciens élèves de l’université de Yale et fondé en 1832, ce club très fermé repose sur trois fondements : le principe de l’élection, le goût du secret et le développement d’un réseau. En effet, pour pouvoir être placé à des postes d’influence, le Bonesman est choisi et promet de taire à jamais son admission au sein de l’organisation. Skull and Bones intrigue par sa culture du mystère et l’exercice de son pouvoir occulte à travers l’Amérique. Un tel lobby aussi puissant qui fait du secret un objet de fétichisation méritait une enquête : Alexandra Robbins, journaliste d’investigation, elle-même ancienne élève de Yale, retrace ici l’histoire édifiante de cette société mystérieuse qui recrute parmi la crème de la crème de l’establishment. Un travail objectif et sérieux qui désamorce les fantasmes et permet de faire la part des choses entre mythe et réalité, entre conspiration et lobby.

 

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Reçu le 14 février 2006 : MESSADIE GERALD, 2005, Saint-Germain, L’homme qui ne voulait pas mourir  (Tome I, Le masque venu de nulle part, et Tome II, Les puissances de l’invisible) Éditeur: ARCHIPEL, ISBN: 2841877302 :  www.editionsarchipel.com/

 

Peu de personnages historiques ont autant échauffé les imaginations que le comte de Saint-Germain. Umberto Eco s'en est lui-même inspiré pour écrire Le Pendule de Foucault . Qui donc était cet énigmatique initié, enveloppé dans son manteau de courtisan, occupé d'occultisme et d'affaires d'État, sans que l'on sache précisément lesquelles ? On lui attribue la paternité d'un ouvrage kabbalistique et alchimique, la Très Sainte Trinosophie, mais peut-être est-il dû à son disciple, Cagliostro. Quel était donc le secret de Saint-Germain pour paraître trente ans lorsqu'il devait en avoir le double ? Possédait-il vraiment un élixir d'immortalité ?

 

Gerald Messadié lève le voile sur un personnage semi-légendaire. Il décrit l'origine criminelle de son extraordinaire fortune, raconte sa jeunesse tragique, révèle le véritable objet de ses voyages incessants en Europe pendant la guerre contre l'Angleterre. Mais si le masque tombe, on n'en découvre pas moins un homme hors du commun, premier découvreur du radium, occultiste génial, homme de confiance et conseiller secret du roi Louis XV et de Curtis, le conquérant des Indes. Un roman historique fondé sur des documents méconnus, et qui montrent bien mieux qu'un charlatan : un aventurier de haut vol.

 

***

 

Il fut banquier, armateur, grand-maître franc-maçon, découvreur du radium, agent secret de Louis XV... Gerald Messadié poursuit la narration de la vie du Comte de Saint-Germain (1707-1784), le plus fascinant et le plus méconnu des grands personnages du XVIIIe siècle.

En 1760, le comte de Saint-Germain a cinquante ans passés. Or, les témoins rapportent avoir vu un homme 'gé de trente ans... Possède-t-il donc un élixir de jouvence ? Quels sont ses vrais pouvoirs ?

 

L'un des frères Orloff, serviteurs inconditionnels de l'impératrice Catherine II de Russie, la « Sémiramis du Nord » comme l'appelait Diderot, vient remettre solennellement au comte de Saint-Germain un diplôme d'amiral de la marine russe et le manteau d'apparat qui accompagne le titre. L'accolade qu'il lui donne témoigne des liens de Saint-Germain avec l'amant de la Grande Catherine. La même année, un témoin rapporte que Saint-Germain a joué un « rôle essentiel » dans la révolution russe...

 

La révolution ? Oui, celle entraînée par l'assassinat du tsar Pierre III en 1762 par... les frères Orloff, à l'instigation de son épouse Catherine. D'où vient que l'on retrouve encore, à cette période charnière de l'Histoire, Saint-Germain, que chacun croit plus occupé de sciences occultes et d'alchimie que de complots politiques ?

 

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Reçu le 13 février 2006 : Fleischhauer, Wolfram, 2005,  La ligne pourpre (Roman historique), Paris : J C Lattès,

Arrière de couverture


C’est un portrait que nous connaissons tous : deux femmes dans une baignoire, l’une pinçant le bout de sein de l’autre, laquelle tient une bague entre le pouce et l’index. Ce tableau, le narrateur de La ligne pourpre, jeune universitaire un peu désabusé, l’a vu lui aussi au Louvre où il est exposé. Mais voilà qu’un mystérieux manuscrit découvert par un vieil ami dévoile son incroyable mystère : le tableau donnerait une explication à la mort, quelques jours avant son mariage avec le roi, de Gabrielle d’Estrées, maîtresse d’Henri IV.


Quel est le lien entre cette œuvre et le décès ? D’où proviennent les différentes versions de cette toile où la belle Gabrielle pose dans une posture totalement énigmatique ? Est-elle morte empoisonnée par le grand duc Ferdinand ? Pourquoi les dépêches diplomatiques entre Paris et Florence s’interrompent-elles mystérieusement quelques jours avant le décès ? Quelle explication donner à sa mort et aux mystères qui l’entourent ?


Dans ce roman où il manie les documents historiques avec une ironie magistrale et un sens du suspens affirmé, W. Fleischhauer emporte son lecteur dans un univers sombre et brutal, à la suite d’un peintre, le jeune Vignac, qui a juré de faire carrière à la cour et que son ambition va mener à sa perte. Dans la France d’Henri IV, encore agitée par les soubresauts de la guerre de religion et les manœuvres politiques des grandes puissances européennes, un artiste découvre que quelques coups de pinceaux peuvent suffire à vous entraîner dans les stratagèmes les plus machiavéliques de la grande politique.

Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni


Code ISBN : 2709626500 / Hachette : 4535845 / EAN : 9782709626507
Prix Public : 22,00 € Format : 230 mm x 150 mm, 450 pages


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Cinéma/Spectacles/Arts/Musiques

 

Un 10e Festivalíssimo endiablé!

Du 2 au 12 mars à Montréal

 

Mardi, 14 février 2006

 

Ce matin j’ai assisté au lancement du 10e Festivalíssimo. De l’ensemble de ce qui a été dit, je retiens que les espagnols sont latins comme nous et que l’on peut se retrouver dans leur cinéma. « Il est [donc] essentiel de découvrir cet autre cinéma » comme l’a dit Claude Chamberlan. Passion et convivialité y seront au rendez-vous comme l’a par la suite dit André Melançon, par vidéo interposée. 

 

Michel Handfield pour Societas Criticus/D.I.

 

Le communiqué de presse :

 

Montréal, le mardi 14 février 2006 – Événement unique dans le paysage culturel montréalais, Festivalissimo, le plus important festival culturel ibéro-latinoaméricain au Canada, fête ses 10 ans du 2 au 12 mars prochain sous la Présidence d’honneur du réalisateur André Melançon, secondé par le co-président d’honneur Claude Chamberlan. Films, spectacles et expositions sont au programme… un programme fait sur mesure pour vous entraîner dans un voyage sans frontière où plaisir et découverte seront à chaque étape. Un moyen idéal de se réchauffer avant l’arrivée du printemps… alors n’hésitez plus : venez fêter avec nous ce 10e Festivalissimo endiablé!

 

Cinéma

 

Avec plus de 60 films présentés cette année, Festivalissimo a enrichi sa programmation cinématographique et créé de nouvelles sections. Ainsi, le Festival proposera les meilleures productions d’Amérique Latine, d’Espagne et du Portugal réparties dans les sections sélection officielle, documentaires, courts métrages, classiques, matinée et latinos del norte (oeuvres canadiennes). La programmation de cette 10e édition laisse toute la place à ce cinéma osé, innovateur et contestataire de plus en plus remarqué à travers le monde.

 

Comme toujours, la Sélection Officielle présente le meilleur et le plus récent cinéma ibéro-latino-américain, dont le très attendu Batalla en el Cielo, dernier film au parfum de scandale du réalisateur mexicain Carlos Reygadas, présenté en compétition au dernier Festival de Cannes qui sera sans aucun doute l’un des moments forts de ce 10e anniversaire.  Également en sélection, le gagnant du Goya 2006 pour le meilleur film étranger Iluminados por el fuego de l’argentin Tristan Bauer, présent pour l’occasion. Le film sera d’ailleurs présenté en ouverture du Festival le jeudi 2 mars à la Grande Bibliothèque du Québec; Casa de Areia du réalisateur brésilien Andrucha Waddington qui vient de remporter le Prix Alfred P. Sloan au Festival de Sundance; ou encore Cronicas, co-production Mexique/Équateur, du réalisateur Sébastian Cordero.

 

La sélection officielle comporte 17 films en compétition pour El Sol du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleure actrice et le prix « Jacques Cartier » du public.

 

Cette année, après avoir braqué les projecteurs sur le cinéma brésilien l’an dernier, Festivalissimo consacre une section intitulée Regard Argentin aux films qui ont marqué le début du Nouveau Cinéma Argentin avec notamment l’étonnant Pizza, birra, faso de Bruno Stagnaro et Adriàn Caetano en première à Montréal. Daniel Rosenfeld sera à Montréal pour présenter son film La quimera de los héroes.

 

L’Argentine est aussi le pays à l’honneur de la Section Documentaire avec 7 films parmi les 16 présentés dont : La 40 de Pepe Tobal, où la route, au pied de la Cordillère des Andes joue un rôle principal pour les oubliés de ce coin maginifique ou Trelew de la réalisatrice Mariana Arruti, qui sera à Montréal pour présenter son film relatant le plan d’évacuation de prisonniers politiques de la prison sous haute sécurité de Rawson en 1972.

 

Dans la section Los Clásicos deux bijoux du cinéma brésilien seront présentés : l’extraordinaire Der leone have sept cabezas de Glauber Rocha et O pagador de promessas de Anselmo Duarte, gagnant du Festival de Cannes de 1962.

 

La section Latinos del Norte offre une vitrine pour les talents canadiens. On y retrouve notamment le premier long métrage de Simon Sauvé, Jimmywork et le film A Silent Love de Federico Hidalgo.

 

La section Los Cortos prend de l’importance, comprenant près de 40 films, et présente les meilleurs courts-métrages du Portugal, d’Espagne, du Mexique, du Canada, du Pérou, de l’Argentine et du Brésil. On y retrouvera, entre autres, l’un des films nominés au Jutra pour le meilleur court métrage : Le Rouge au sol de Maxime Giroux.

 

Les projections prendront place au Cinéma du Parc, au Cinéma ONF et à l’Université Concordia.

 

De plus, dans le but de promouvoir les échanges de productions cinématographiques entre le Canada et les pays ibéro-latinoaméricains, Festivalíssimo organise pour la première fois les Rencontres Nord-Sud.  Les objectifs principaux de ces Rencontres sont de : créer un espace d’échanges, favoriser et stimuler les contacts, établir un réseau dynamique de coproduction et de mise en marché cinématographique ainsi qu’offrir un espace et les outils adéquats pour amorcer et faciliter la création de ce réseau de professionnels.

7 et 8 mars. Salon Mozart / Hôtel Delta – Réservé aux professionnels

 

Spectacles

 

Si le volet cinéma du Festival a pris de l’ampleur cette année, les spectacles n’en sont pas pour autant abandonnés, bien au contraire. Ainsi, fidèle à sa tradition, le mercredi 1er mars, pour inaugurer ce volet de sa 10e édition, Festivalissimo vous invite à la Movida de Festivalissimo. L’espace d’une soirée, laissez vous ennivrer par les rythmes latinos et venez célébrer, danser, bouger… Saisissez l’occasion de vous entrainer aux danses flamenco ou tango grâce aux ateliers préparés spécialement pour l’occasion par les spécialistes à Montréal : l’Académie Flamenca de Montréal et Studio Tango.

Club Newtown. À partir de 20h. Entrée Libre

 

À mi-parcours, les jeudi 9 et vendredi 10 mars, Festivalissimo vous convie à un show de tango époustouflant. Après la prestation de flamenco inoubliable de Maria Pagès l’an dernier, c’est au tour de la compagnie argentine Tangokinesis de visiter Montréal. Le Festival présentera en première canadienne, le nouveau spectacle, Nuevo Tango, de la compagnie de tango moderne la plus importante d’Argentine, créée et dirigée par la chorégraphe du film « Tango » de Carlos Saura, Ana María Stekelman et qui fut la première à fusionner le tango et la danse moderne. En près de quinze ans d'existence, Tangokinesis a participé aux principaux festivals à travers le monde. Une première visite à ne manquer sous aucun prétexte!

Salle Pierre-Mercure / Centre Pierre-Peladeau. 20h. 65$ et 70$ (taxes incluses). Billetterie : (514) 987-6919 ou Admission : (514) 790-1245 / www.admission.com

 

Le samedi 11 mars, en guise de clôture du Festival, Festivalissimo vous offrira la fête la plus chaude de l’hiver au Club Soda : la Noche Loca. Au programme cette année, Luisito Rosario. Venu directement de New York et accompagné de ses 12 musiciens, Luisito Rosario nous promet une atmosphère survoltée avec sa Rumba del barrio. Rythmes sensuels et musiques endiablées vous feront, sans aucun doute, danser jusqu’au bout de la nuit. La soirée sera ensuite animée par D.J. El Padrino. Un party dans la plus pure tradition espagnole!

 

Club Soda. 20h. 29,95$ (+ taxes). Billetterie : (514) 286 1010 ext. 200

 

 

ArtFeria

 

Formidable plateforme d’échanges culturels, Festivalíssimo permettra, cette année encore, à des artistes d’horizons sud-américains, de venir montrer leurs talents au public montréalais. Pour la dixième édition de Festivalíssimo, le volet ArtFeria propose un panorama de la peinture ibéro-latinoaméricaine contemporaine. Cinq galeries d’art de Montréal participent à l’événement en offrant une vitrine exceptionnelle à douze très grands artistes en provenance de l’Argentine, du Mexique, du Chili, du Pérou, de Cuba et de la Colombie. Leurs œuvres, exubérantes, n’ont d’égale que la chaleur de leurs pays et les splendeurs de leur nature luxuriante. ArtFeria en ville : une occasion unique de voyager, de se plonger dans des atmosphères exotiques à travers les talents artistiques de ces peintres. L’entrée de toutes les expositions est gratuite.

 

INFORMATIONS :

www.festivalissimo.net 

info@festivalissimo.net/ (514) 737 3033

 

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LE REGROUPEMENT NE PRÉSENTERA PAS DE FESTIVAL DE CINÉMA EN 2006

www.montrealfilmfest.com

 

Montréal, le vendredi 10 février 2006

 

            Le Regroupement pour un festival de cinéma à Montréal a confirmé aujourd’hui qu’il ne présentera pas de Festival international de films en 2006, après le refus du Festival du Nouveau Cinéma de se rallier à une nouvelle structure visant à assurer la tenue d’un seul grand rassemblement du genre dans la métropole, avec l’appui du milieu et des institutions gouvernementales.

 

            « Dans la conjoncture actuelle et compte tenu de l’expérience de 2005, nous voulions à tout prix éviter que Montréal projette encore une image incohérente à l’international avec plusieurs festivals concurrents, d’expliquer Alain Simard, président du Regroupement. Nous trouvons néanmoins regrettable que le projet de grand festival qui avait été choisi par les institutions gouvernementales n’aura pas la chance d’être présenté dans toute son ampleur à l’été 2006. »

 

            C’est dans la foulée de l’appel de proposition tenu par Téléfilm Canada et la SODEC à la suite du Rapport SECOR sur les festivals de films canadiens, qu’était fondé le Regroupement pour un festival de cinéma à Montréal avec la conviction, partagée par la majorité des intervenants du milieu cinématographique, qu’il était souhaitable que Montréal ait un seul grand festival international.

 

            C’est l’objectif que le Regroupement a maintenu en proposant en novembre dernier une fusion avec le Festival du Nouveau Cinéma (FNC) sur des bases nouvelles pour combiner leurs forces respectives et réunifier le milieu. Après de multiples rencontres avec des représentants du C.A. du FNC, le projet d’une nouvelle structure a été refusé par le FNC.

 

            Tout indique que les raisons qui ont mené à la création du Regroupement demeurent plus que jamais valables et il est à espérer, pour le bien de notre métropole, que tous les intervenants du milieu du cinéma puissent bientôt mettre fin à la situation qui règne encore chez nous.

 

            Dans ces circonstances, L’Équipe Spectra, qui assumait la production déléguée du FIFM à la demande du Regroupement, a annoncé qu’elle concentrera dorénavant toutes ses énergies sur le développement de ses autres événements qui contribuent à la qualité de vie artistique et culturelle de Montréal et du Québec depuis plus de 25 ans.

 

            Le Regroupement tient à remercier tous ceux qui ont travaillé très fort pour tenter de doter Montréal d’un grand festival de films de calibre international, rassembleur et transparent, ainsi que les gens du milieu qui l'ont appuyé et le public qui y a participé.

 

            Merci à tous les bailleurs de fonds qui ont appuyé le Regroupement : Toyota, Vidéotron, le gouvernement du Canada, Téléfilm Canada, le gouvernement du Québec, la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC), la Ville de Montréal, Tourisme Montréal, Loto‑Québec, Air France, le Lait, Holt Renfrew, Astral Média, Quebecor inc., Hyatt Regency Montréal, Les Eaux Danone Naya, Vins de France, Technicolor, Pepsi‑Cola, Solotech, Heineken, l’Office national du film du Canada (ONF), les cinémas Cineplex Odeon, la Cinémathèque québécoise, Unifrance, la Société immobilière du Québec (SIQ) et l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

 

            Merci aussi aux membres du conseil des gouverneurs et du comité consultatif qui ont souvent consacré bénévolement de nombreuses heures à ce projet : Louise Beaudoin, Louis Bélanger, Jacques Bensimon, Charles Binamé, Jacques Bonin, Jacquelin Bouchard, Michel Brault, André Bureau, Denis Chouinard, Mario Fortin, Roger Frappier, Yves Jacques, Jean‑Claude Labrecque, Luc Lavoie, Robert Lepage, Édouard Lock, Victor Loewy, Michel Poulette, Lorraine Richard, Denise Robert, Ségolène Roederer, Patrick Roy, Robert Roy, Monique Simard et Michel Trudel.

 

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Note de la rédaction : Le Conseil D’administration est – ou était ? – composé de

Michel Archambault, Chaire de Tourisme (ESG/UQAM); Pierre Brousseau, Films Séville; Michel Côté, Grande nuit du cinéma; Marc G. Fortier, Montréal International; Guy Fournier, Académie Canadienne du Cinéma et de la Télévision; Guy Gagnon, Alliance Atlantis Vivafilm; Jean François Gatti, Association des hôtels du Grand Montréal; Isabelle Hudon, Chambre de commerce du Montréal métropolitain; Pierre Lampron, Québécor Media; Daniel Langlois, Ex-Centris; Christian Larouche, Christal Films; Pierre Roy, Astral Media; et Alain Simard, L’Équipe Spectra.

 

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Rendez-vous…

 

8 février 2006

 

J’ai assisté ce matin à la conférence de presse des rendez-vous du cinéma québécois et ça donne le goût d’y assister, car c’est notre festival : celui des films du Québec dans un éventail de longueurs (courts comme longs métrages), de genres (fictions, documentaires, animation, films étudiants…) et, j’aurai le goût de dire, de couleurs, les cinéastes reflétant notre multiculturalisme et une ouverture sur le monde qui ne peut que se refléter dans notre cinéma à son tour!

 

Cette ouverture se reflète d’ailleurs dans les chiffres. Notre cinéma occupe 20% de notre marché, mais est de plus en plus primé au plan international depuis quelques années, que ce soit dans les « festivals », en compétition, mais aussi en salle. 

 

            Du 16 au 26 février vous aurez donc 10 jours pour venir vous régaler de notre cinéma, que ce soit pour voir des nouveautés, ce que vous avez raté cette année ou pour revoir ce que vous avez aimé! Moi, même si j’en vois relativement beaucoup, je ne vois pas tout, car j’affectionne les créneaux sociaux et politiques. J’ai ainsi manqué C.R.A.Z.Y., mais je compte bien me reprendre dans ce festival… à moins qu’il n’y ait encore un film politique qui m’appelle dans une salle obscure à la même heure! Car avec 198 films en 10 jours, dont 54 documentaires, l’appel des sirènes du 7e art sera fort. Très fort!

 

Pour tout savoir et même plus : www.rvcq.com

 

 

Michel Handfield

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Dévoilement des finalistes  dans la course aux JUTRA

www.radio-canada.ca/television/jutra2006/

 

mardi, 7 février 2006

 

Ce matin j’ai assisté au dévoilement des finalistes  de la 8e Soirée des JUTRA au Ritz-Carlton, le tout animé par Henry Welsh, délégué général, et Michel Côté, Président de la Soirée des Jutra.  Cette soirée sera animée par Normand Brathwaite.

 

Il fut souligné, avec justesse d’ailleurs, que depuis 3 ou 4 ans le cinéma d’ici va à merveille. Il se bonifie, touchant de plus en plus de sujets et de genres cinématographiques. Cela parait d’ailleurs, la popularité de notre cinéma allant grandissant.

 

N’ayant pas vu tous les films je ne ferais pas de pronostic, d’autant plus que je regarde davantage le contenu social, politique et humain des films que leur contenu purement cinématographique. Par contre, je ne peux m’empêcher de souligner la nomination de DEHORS NOVEMBRE (1) dans la catégorie MEILLEUR FILM D’ANIMATION, car il m’avait vraiment frappé lorsque je l’ai vu dans un festival montréalais cette année. J’espère d’ailleurs que le court sera davantage diffusé en salle, avant les projections par exemple, et à la télé, car il le mérite. Vous rappelez-vous l’époque où il y avait des intermèdes à la télévision? Il y en eu un avec une orange que je me rappelle encore, car il était d’un érotisme… (2)

 

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A l’occasion des Rendez-vous du cinéma québécois, un grand bal sera organisé, le 18 février 2006,  en l’honneur de Denise Filiatrault, lauréate du Jutra-Hommage 2006.   Cette soirée dansante et festive sera un témoignage vivant de tous ceux – cinéphiles, artistes, artisans et techniciens – qui ont à cœur d’exprimer leur reconnaissance et leur admiration envers une figure imposante dont le travail continue de marquer notre imaginaire cinématographique.

 

Notes :

 

1. http://www.onf.ca/trouverunfilm/fichefilm.php?lg=fr&id=51660&v=h

 

2. Ça aurait dû être vers le milieu ou la fin des années 70 de mémoire, car j’étais sois à la fin du secondaire ou au début du cégep. 

 

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Théâtre

BHOPAL

A l’espace libre!

http://www.espacelibre.qc.ca/

1945, rue Fullum
Montréal (Québec)
H2K 3N3
(514) 521-3288
Billetterie
(514) 521-4191

 

Une coproduction du Théâtre Sortie de Secours et du Théâtre Teesri Duniya

31 JANVIER au 18 FÉVRIER 2006 du mardi au samedi à 20h

 

INTERPRÉTATION


Pierre GauvreauAnderson, le PDG d’Union Carbide
Shalini LalIzzat, femme du peuple vivant dans le bidonville
Prasun Lala - Jagan Lal, Ministre
France LarochelleSauvé, la fonctionnaire canadienne
Richard Lemire – Devraj, le directeur de l’usine
Tova Roy – Madiha, genre de « PR » de la compagnie
Marie-France TanguayDr. Labonté, médecin-scientifique, chercheure d’une ONG canadienne sur le terrain 
Amir Amiri - Musicien sur scène
Patrick Graham - Musicien sur scène
Aparna Sindhoor - Chanteuse et danseuse

 

ÉQUIPE DE CONCEPTION


Rahul Varma - Texte
Paul Lefebvre - Traduction
Philippe Soldevila - Mise en scène
Céline Brassard - Assistance à la mise en scène
Amir Amiri - Conception sonore
Aparna Sindhoor - Chorégraphie des danses
Christian Fontaine - Éclairage et conception décors
Marie-France Larivière - Conception costumes

 

ÉQUIPE DE PRODUCTION


Carmelle Rousselle - Théâtre Teesri Duniya
Martin Ducharme- Théâtre Teesri Duniya
Stéphanie Averan - Théâtre Teesri Duniya
Julie Marie Bourgeois - Théâtre Sortie de Secours
Marie-Ève Charlebois - Théâtre Sortie de Secours

 

Résumé officiel

 

Il y a maintenant vingt ans, Bhopal vivait une véritable tragédie humaine et écologique. Le texte de Rahul Varma nous replonge dans le contexte de ces bidonvilles voisins de la compagnie Karbide International, postée à Bhopal, en Inde. Les hauts dirigeants de l’usine minimisent l’importance des déchets toxiques produits par leurs activités industrielles et tentent de faire taire ceux qui les dénoncent.

 

La volonté de réduire sensiblement les coûts de production a des conséquences désastreuses et le mal se répand avec les déchets déversés par la compagnie. L’enquête est ardue, l’information est retenue, la population victime est pauvre et vulnérable, les mesures de sécurité ne peuvent être mises en place. La catastrophe survient.

 

Travaillant de pair, le Théâtre Teesri Duniya et le Théâtre Sortie de Secours nous rapprochent de ce Bhopal dévasté. Dans un concert de voix, d'accents et de cultures, ils nous présentent le drame de ces familles infectées, affectées par l’ambition commerciale démesurée de l’occident.

 

Source : Caroline Marois, Cahier d’accompagnement de Bhopal au Théâtre Périscope

 

© Den Berg Amir Amiri

© Don Lee

 

L’auteur

 

Rahul Varma est né en Inde. Il a immigré au Canada en 1976. Il fonde le Théâtre Teesri Duniya en 1981 et en assure la direction artistique depuis 1986. Il a écrit plus d’une dizaine de pièces de théâtre en hindi et en anglais dont Counter Offence, qui a été traduite en français et en italien. En 1999, son texte L’Affaire Farhadi est joué par le Théâtre Teesri Duniya à La Licorne. Écrit en 2001, Bhopal a été traduit en français par Paul Lefebvre pour cette coproduction du Théâtre Sortie de Secours et du Théâtre Teesri Duniya.

 

Mot de l’auteur

« Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, la ville de Bhopal a été engloutie dans un nuage mortel de fumée toxique. Au levée du soleil, 500 personnes étaient déjà mortes, à la tombée du jour, 2 500 vies s’étaient éteintes. Ensuite, les chiffres n’avaient plus aucun sens. Les gens tombaient comme des mouches. Plus de 20 000 personnes sont mortes depuis la catastrophe et il y en aura d’autres. Cette nuit-là, la ville de Bhopal s’est transformée en chambre à gaz, la plus grande qui ait jamais existé en temps de paix.

 

Les premières images que j’ai vues de la catastrophe étaient à la télévision. Ces images déchirantes et indescriptibles m’ont rendu furieux, désespéré et m’ont laissé complètement bouleversé. Je me suis alors demandé : « Pourquoi Bhopal? Et pourquoi est-ce que ces accidents arrivent toujours dans des pays du tiers-monde? ». J’ai un attachement émotif et personnel très profond avec l’Inde, qui est mon pays d’origine. Je me suis alors demandé qu’est-ce que je pouvais faire en tant qu’expatrié indien, en tant que citoyen de mon pays d’adoption et surtout en tant qu’artiste. Comment, d’un point de vue artistique, pouvais-je empêcher qu’un autre Bhopal survienne dans n’importe quelle autre partie du monde. Dans mes efforts désespérés de « faire quelque chose », j’ai couru le Marathon de Montréal en 1985 pour amasser des fonds et sensibiliser les gens au drame des victimes de Bhopal. Je crois cependant, que l’art est la seule réponse durable aux désastres sociaux et à la condition humaine. La même année, j’ai vu un documentaire de Tapan Bose et Suhasini Mulay intitulé Bhopal : Beyond Genocide. Dans ce film, j’ai vu l’image d’une fillette nommée Zarina. Zarina était le premier bébé dont la naissance ait été enregistrée après « l’accident ». Zarina est morte à 18 jours. Son autopsie a révélé qu’elle avait été empoisonnée dans le ventre de sa mère. À sa naissance, on pouvait voir son coeur à travers les lésions de sa peau. Elle était trop jeune pour dire quoi que ce soit mais son silence criait sa douleur. Ce jour-là, l’idée de la pièce Bhopal m’est apparue.

 

De plus, j’ai écrit Bhopal parce que même après 20 ans, les mères qui ont respiré le poison après l’explosion donnent naissance à des bébés horriblement déformés : des membres atrophiés, de la peau qui fond, des trous dans les tissus cérébraux. Les bébés héritent des déformations de leur mère alors qu’ils ne sont pas encore nés. Il s’agit d’une atteinte directe au droit fondamental de chaque enfant à naître en santé et protégé de toute agression physique. Je crois que cette pièce est un acte de création qui adapte à la scène, l’affrontement entre les forces de destruction et de trahison et celles de la résilience, de la survie et de la justice. »

 

Rahul Varma – traduction Marina Thiney

 

Commentaires de Michel Handfield (2 février 2006)

 

Dans une entrevue, Rahul Varma dit que « la majorité des protagonistes sont des personnages de théâtre inventés de toutes pièces. » (Michel Bélair,  « Théâtre - Pour lutter contre l'oubli (…) » Le Devoir, samedi 28 et du dimanche 29 janvier 2006) Par contre, il dit aussi « Je me suis documenté bien sûr; j'ai lu beaucoup. Il existe d'ailleurs une grande quantité d'articles, de livres et de films sur l'événement, qui est une tragédie sociale avant d'être une tragédie chimique. Internet en est farci... » (Ibid.) Ces deux remarques sont essentielles pour nous, car il est si bien documenté; l’écriture et les personnages si plausible; que je me demandais si le médecin de la pièce avait existé, son étude aussi. C’eut pu être du théâtre documentaire. Ce ne l’est pas, mais ce n’est pas non plus de la fiction, car si les personnages sont en majorité fictifs, les faits qui sous-tendent leurs dialogues et leurs interactions sont bien réels. On est face à un condensé, une fable de la réalité. Une pièce réaliste. Une œuvre ethnométhodologique, qui met en scène la connaissance du réel pour nous la faire comprendre avec tous ses sous entendus : la vie indienne, la conception occidentale de cette vie, l’idée de développement.    

 

            Un personnage est cependant réel, celui d’Anderson, PDG d’Union Carbide à l’époque, joué par Pierre Gauvreau. Au début de la pièce, où l’on donne les chiffres de la catastrophe, il est même solennel. Une telle tragédie n’impose rien de moins d’ailleurs. Il marque aussi les différents temps de la pièce.

 

***

 

Le tout débute quelques temps avant la tragédie, où des indices sont apparents dans la population, représentée par Izzat, mais camouflé par le médecin de la compagnie avec la complicité du directeur d’usine. Mais une femme médecin canadienne, qui fait une étude sur le terrain pour une ONG, est là pour nous faire savoir les faits. Naturellement, qui dit grande entreprise, dit retombées économiques pour le pays; des emplois pour la population locale. Le gouvernement indien ne peut être contre, représenté ici par un Ministre. Il est donc condescendant. Les opposants sont mal vus, surtout s’ils viennent de pays développés comme le Canada : des gens qui veulent nous empêcher de nous développer à notre tour! De quoi vouloir les écarter du paysage.

 

Il y a là une trame dramatique intéressante et une façon de faire comprendre les différents points de vue – et les oppositions – entre pays développés et en voie de développement; les capitalistes, les spécialistes (médecins), les chercheurs (environnementalistes, chimistes), les lettrés (écrivains, sciences sociales et humaines, journalistes, philosophes, éthiciens) et les politiques (membres du gouvernement, fonctionnaires, juristes). Si la voie du capitalisme n’est pas la voie à suivre, les critiques des années 80 n’avaient cependant pas de nouvelles voies à offrir. Depuis, certaines voies alternatives ont par contre émergées, mais leur progression est limitée par rapport à l’autoroute industrielle qui, elle, bénéficie de fonds et du support des gouvernements, surtout dans le cadre de la mondialisation. 

 

***

 

Cette pièce, en plusieurs actes, qui va du terrain (Izzat et Dr. Labonté), à la compagnie (le directeur et la « PR »), au Ministre et au PDG, nous fait saisir « LA » question : celle du développement, prise ici sous plusieurs angles.

 

La misère tue! Les apôtres de l’industrie apportent la bonne nouvelle. On implante une usine d’insecticide qui aidera à développer l’agriculture, pour nourrir le monde, et, en prime, elle fera travailler une partie de la population et contribuera à développer un milieu de vie en bâtissant des maisons à la place des bidonvilles, à la demande du ministre! L’usine est un facteur de développement dans un milieu où la survie est souvent difficile à assurer! C’est un plus. Les apôtres du développement économique ont une mission : aider le monde! On parle de mission d’entreprises et ils y croient.

 

Mais un insecticide, n’est-ce pas un poison? Quels sont les conséquences des rejets de l’usine dans l’eau et dans l’air? Les rejets tuent-ils le milieu qu’ils croient aider? Ce sont des questions que posent notre médecin-chercheur, qui représente les ONG et les écolos, les empêcheurs de tourner en rond, dans cette pièce. Les effets contreproductifs de l’industrialisation doivent être tenus en compte.

 

Le peuple, représenté par le personnage d’Izzat, lui, est balloté entre les promesses du développement économique et les risques environnementaux que dénonce Dr. Labonté, chercheure d’une l’ONG canadienne. Mais sans formation, sans éducation, sans information, l’appât du gain peut être bien tentant. 

 

L’économisme est une valeur qui se vend mieux que la bonne conscience sociale et environnementale quand il s’agit de mettre de la nourriture  dans l’assiette. Accepter la « mort » à long terme pour vivre à court terme! Mais dans un cas comme dans l’autre, n’était-ce pas la mort à la clef?  « Ils étaient condamné à mourir de pauvreté de toute manière » dira le directeur de l’usine qui rêvait qu’Union Carbide fasse reculer la pauvreté dans son pays d’origine et dans le monde! « On ne les a pas tué, c’était un accident » ajoutera-t-il! Quelle pièce cornélienne! Car on est ici au niveau des valeurs. Tous les camps – l’industriel, la scientifique, le ministre le citoyen - croient avoir fait les bons choix. Des doutes les traversent parfois, mais ils rationalisent leurs choix, car ils n’en avaient pas d’autres croient-ils.  

 

Mais si l’entreprise a une mission (aider le monde et éradiquer la misère comme ils le disent), la récompense, que ce soit le boni ou la promotion, est souvent liée aux bénéfices plus qu’à l’atteinte de cette mission. Cela est davantage la part des relations publiques, se donner une image, car l’entreprise ne peut se contenter de reproduire le même bénéfice d’année en année, encore moins de le réduire. Il faut l’accroître pour ne pas être rétrogradé, voir congédié. Pour cela on doit couper les coins ronds et être moins vigilants sur certaines normes (sécurité), ce qui ne peut qu’accroître les risques et les bénéfices. Tant que tout va bien, personne ne veut savoir. Mais si ça dérape, s’il y a catastrophe, la haute direction, qui n’était pas au courant bien entendu, blâmera le management local. Mais ce système de récompense, basée sur les chiffres et le rendement, non sur des critères d’utilités sociales et de sécurité, qui l’a mis en place? C’est une question importante (1) rarement soulevée dans les « board » des grandes entreprises! Pourtant elle le devrait.        

 

     Ce sont là les questions que soulève cette pièce en plus de rappeler à la mémoire cette catastrophe qui aurait pu être évitée avec une usine davantage sécurisée.  Mais plus avant encore, ces produits sont-ils nécessaires? Les insecticides, contribuant à tuer des insectes qui dévorent les récoltes, contribuent aussi à des mutations génétiques qui font que d’autres insectes, plus résistants, prennent leur place dans un effet spirale, où des poisons de plus en plus puissants sont nécessaires pour tuer des insectes de plus en plus résistants. Mais l’humain, qui se situe au bout de la chaine alimentaire, évolue-t-il aussi rapidement pour s’adapter à ces poisons qui se retrouvent tôt ou tard dans son environnement? Qui pose cette question? Certainement pas l’industrie, ni l’OMC. 

 

Certains scientifiques et groupes de la société civiles attirent notre attention sur ces questions, mais leurs subventions de recherche et de fonctionnement sont de plus en plus restreintes, car on subventionne de moins en moins la recherche fondamentale et de plus en plus les travaux commercialement applicables dans un court délai. Les autres travaux sont confinés à des communications restreintes entre spécialistes. A l’ère de la commercialisation de l’information, où les médias pullulent, cette information est de plus en plus restreinte et contrôlée par les grands groupes de presse, souvent liés à des groupes industriels. C’est l’un des paradoxes de la société des communications. Une chance qu’ils ont accès à quelques médias indépendants, l’internet et que des auteurs allumés, tel Rahul Varma, qui nous passent ces informations par d’autres médiums : théâtre, cinéma, littérature, chansons, téléromans et téléséries par exemple!     

 

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Cette pièce est très contemporaine non seulement par le sujet, mais par les questions qu’elle soulève. Elle plonge aux profondeurs de la psychologie, car l’Homme est chevaleresque. Il veut bien faire; il veut faire le bien. Même le fondement du capitalisme n’est pas le profit; c’est de rendre les gens heureux et de combattre les inégalités par le libre marché, la concurrence et, surtout, l’égalité entre les individus! Tous doivent avoir une chance égale! Sauf qu’entre l’idéologie et l’instrumentalisation de la chose il y a une marge qui s’appelle la transmission. Les individus ne naissent pas totalement égaux, car le milieu socioéconomique dans lequel l’on naît, l’on grandit et l’on vit a un impact sur la suite des événements. D’autre part, les entreprises et les groupes industriels ont une vie qui leur est propre. Devant les géants industriels, le simple citoyen n’a que peu de poids. Il n’en est pas l’égal quoi qu’en dise la loi. Et même l’individu de bonne volonté, avec des idéaux, s’aperçoit un jour ou l’autre que la machine, l’organisation, le dépasse. Et enfin, il y a l’appât du gain, plus fort chez certains que leur côté chevaleresque et éthique! 

 

On est ici dans la fatalité idéologique; celle qui crée des dialogues de sourd! On le saisit très bien dans cette pièce.

 

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Oui il faut un développement économique, du progrès, mais pas à n’importe quel prix. D’autres valeurs doivent être considérées, comme la santé, l’environnement, l’éducation, la culture, la justice, etc. Un équilibre doit être trouvé entre la satisfaction des besoins individuels et les capacités de la planète et de l’espèce humaine à supporter ce développement. L’individu doit il être limité, au nom du bien collectif, ou les actions individuelles, par le grand jeu du marché, s’équilibreront-elles? Pour les conservateurs, qui sont actuellement dans une position dominante au Canada et aux Etats-Unis :

 

 « Better government means limited government, it means free markets, it means accountable politicians; it means lower taxes, and most of all it means government that truly protects our democratic and economic freedoms. » (2)

  

Mais pour quelques autres, marché et démocratie ne vont pas nécessairement de pairs. Certains pays non démocratiques, comme la Chine, s’inscrivent d’ailleurs très bien dans la libéralisation des marchés et savent en tirer profit. Le marché ne peut donc tout régler; il faut le réglementer, car il ne peut équilibrer ce qui n’est pas économique. Il est limité! Pour cette raison il faut soutenir les valeurs qui ne sont pas commerciales, comme les valeurs sociales, la justice, l’éducation et l’environnement par exemple, ce qui contribue pourtant à une vie convenable.

 

Combien d’autres catastrophes de ce genre seront encore nécessaires pour comprendre que le marché n’est pas tout? Que l’on a des responsabilités individuelles et collectives envers les autres et cette planète. Qu’on ne peut pas continuer impunément à ne pas tenir compte des signaux qu’elle nous envoie. Qu’il y aura un prix à payer un jour.

 

Il faudra bien comprendre que l’Homme ne doit pas être au service de l’économie mais que ce doit être l’inverse. L’économie doit répondre à nos préoccupation d’assurer notre avenir et celui de la planète. Si les énormes 4X4 sont un danger pour l’environnement, elle doit nous proposer d’autres moyens de transport plus écologiques, moins énergivores et plus conviviaux pour la vie urbaine tout en étant adapté à nos conditions climatiques. Pourquoi pas des petites voitures hybrides à traction intégrale par exemple à la place des énormes pick-up? On doit se rendre à l’évidence que la mode et la création artificielle des besoins, par la publicité et une offre de produits pensés davantage en fonction du profit que de la demande, ont un prix. Plusieurs fabricants automobiles ont ainsi réduit ou abandonné l’offre de voitures familiales (« station wagon ») au profit des Véhicules Utilitaires Sports, beaucoup plus dommageables pour l’environnement, au cours des deux dernières décennies. Ces véhicules commencent à refaire leur apparition sur le marché vu les prix élevés de l’essence. Mais peut-on s’en remettre au seul marché pour défendre la planète. Les USA, qui plaident la primauté du marché, sont-ils prêt à fermer leur ministère de la défense et à remettre leur protection aux lois du marché? Poser la question c’est y répondre. Si les USA ne remettent pas leur défense entre les mains du marché, pourquoi devrions nous remettre la défense de la planète – l’environnement – entre les mains du marché?      

 

***

 

Je ne sais comment m’arrêter, car cette pièce soulève nombre de réflexions. Mais comme il le faut, je m’arrête ici. Bref, c’est une pièce qui va beaucoup plus loin que Bhopal : elle va au cœur de nos valeurs; aux confins de nos visions; aux antagonismes de ce qu’est le développement! Se rappeler Bhopal, c’est questionner l’économisme dominant et les valeurs de la société de consommation. Peut-on produire le bonheur ou n’est-ce qu’un faux semblant qui nous perd? Car à produire le bonheur on consomme la vie!

    

Notes :

 

1. « … ask the magic question : « What’s being rewarded? » (p. 13) in LeBoeuf, Michael, 1985, The greatest Management principle in the world, New-York: Berkley book.

 

2. « Agenda for Canada: The Power of Free Enterprise and Common Sense », p. 1. Ce document est en ligne à l’adresse suivante: http://morefreedom.org/doc_bin/agenda_canada.pdf

 

Bibliographie et hyperliens :

 

Alternatives, pour un monde différent : www.alternatives.ca

 

Bailly, Olivier,  « Vivre et mourir avec le risque industriel : Bhopal, l’infinie catastrophe », Le Monde diplomatique, décembre 2004 :

www.monde-diplomatique.fr/2004/12/BAILLY/11723

 

Bélair, Michel « Théâtre - Pour lutter contre l'oubli : Le Théâtre Sortie de secours et la compagnie multiethnique Teesri Duniya Théâtre s'associent pour coproduire Bhopal, récit d'une catastrophe oubliée », in Le Devoir, samedi 28 et du dimanche 29 janvier 2006 : www.ledevoir.com/2006/01/28/100642.html

 

Bhopal Information Center (Union Center) : www.bhopal.com

 

Dumas, Ève, « Bhopal : se souvenir de Bhopal », in La Presse, samedi 28 janvier 2006 : www.cyberpresse.ca/article/20060128/CPARTS/60128075/5021/CPARTS

 

INTERNATIONAL CAMPAIGN FOR JUSTICE IN BHOPAL : www.bhopal.net

 

Les nuages de l’injustice : Bhopal, vingt ans après : http://web.amnesty.org/pages/ec-bhopal-fra

 

Teesri Duniya Theatre : www.teesriduniyatheatre.com

 

Vacher, Laurent-Michel, 2000, Histoire d'idées, Québec: Liber

 

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Index

 

 

Des films en référence! Sur les rendez-vous du cinéma québécois 2006. 

www.rvcq.com

 

Comme je l’ai écrit le 20 février dernier, j’ai profité es rendez-vous pour voir des documentaires qui sont soit à venir, soit passés, mais qui pourraient intéresser des chercheurs. Une façon de me documenter et de me ressourcer; une façon de voir le cinéma que j’apprécie.  

 

Michel Handfield

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Le chemin d’eau

 

Documentaire réalisé par Jean-Claude Labrecque et produit par Les Productions Vic Pelletier

 

Ce documentaire nous fait découvrir l'isolement de certaines communautés de la Basse-Côte-Nord, en l'occurrence Tête-à-la-Baleine, Saint-Augustin et La Romaine, respectivement habitées par des francophones, des anglophones et des amérindiens. Dans le sillage du navire ravitailleur Nordik Express, nous faisons la connaissance de villageois fiers et très attachés à leur coin de pays, mais également inquiets quant à l'avenir de leurs villages et de leur mode de vie. La Basse-Côte-Nord est un pays en soi, un autre monde dont les habitants sont plus indépendants et libres que nous le croyons.

 

Le cinéaste Jean-Claude Labrecque a tourné son premier film de fiction, Les Smattes, en 1972. Il a également été directeur de la photographie pour Bernard Émond La femme qui boit (2000) et La Neuvaine (2005). Il a tourné et réalisé entre autres les documentaires À hauteur d'homme (2003) et Le Grand Dérangement de Saint-Paulin Dalibaire (2004). Le chemin d'eau est sa toute dernière œuvre. (source : http://www.pvp.ca/chemindeau/)

 

Commentaires de Michel Handfield, tenant compte des infos obtenues durant la période de discussion avec Jean-Claude Labrecque et autres qui a suivi la projection  (24 février 2006)

 

Ce film a été fait en avril 2004. La question qu’il soulevait était « Est-ce qu’on occupe le territoire ou on déménage? » Si on ne l’occupe pas, est-ce encore notre territoire? La question se pose notamment pour l’Arctique, que l’on dit être notre territoire, mais que d’autres nous contestent parce que nous ne l’occupons pas. (1) Sur la basse côte nord le problème n’est pas le même, mais si l’on ne soutient pas les populations qui y sont installées et qu’elles quittent le territoire, qui l’occupera? Qui s’en occupera?

 

Sur la basse côte nord, au-delà de Natashquan, il n’y a pas de route! La voie de communication est le golfe St-Laurent, de la fonte des glaces à la prise des glaces, et les pistes de motoneiges! Le ravitaillement des populations se fait par navire, le Nordik Express, avec une période de 10 à 12 semaines où il ne peut venir en hiver! Ce sont donc des conditions de vie particulières pour ces habitants du Québec. Les matières périssables sont ainsi transportées par avion, mais à des coûts élevés. Une pénalité d’éloignement en quelque sorte pour occuper le territoire. Ainsi le 4 litres de lait coûte plus de 9$, avec des périodes de pénurie – 2 jours pas de pains, 1 semaine pas de bière – selon le climat pour ces petites communautés (une centaine de personnes).

 

Devrait-on ouvrir la 138 malgré les coûts de construction et d’entretien par la suite, ou quitter ce territoire? C’est leur chez-eux et ils craignent de voir leur historicité disparaître avec leur départ.

 

Après réflexion, car j’ai vu ce film il y a quelques jours déjà, il est bien de revendiquer un territoire pour ses richesses naturelles, mais qu’est-on prêt à investir en retour? Ainsi, nous avons toujours le Labrador dans la gorge (2), mais si nous prenons ces communautés de la côte nord, il serait plus facile de les relier au Labrador et à Terre-Neuve qu’au Québec par la route! La force des choses fera-t-elle en sorte que le Québec pourrait perdre un jour ces territoires aux dépends de Terre-Neuve qui pourra s’en occuper? Et après l’on dira qu’on s’est fait chiper une part de notre territoire et de ses richesses naturelles avec! Pauvre Québec encore une fois, mais quand il est temps d’investir dans son avenir il manque de vision à long terme! On donne nos richesses aux entreprises – comme l’eau – et l’on se plaint de manquer de moyens d’assurer notre développement. On envie l’Alberta et son pétrole, mais on ne retire rien de la vente de notre eau en bouteille. Pire, on subventionne les entreprises au nom de la création d’emplois. Pincez moi quelqu’un que je me réveille, car je dois rêver. On ne peut avoir des politiciens si cons tous partis confondus…

 

Notes :

 

1. Alexandre Carette,  « Les enjeux de la souveraineté canadienne en Arctique »

à « L’heure des comptes », Première chaîne de Radio-Canada, 31 janvier 2006, sur le portail de la Chaire d’études politiques et économiques américaines de l’Université de Montréal: http://cepea.cerium.ca/article.php3?id_article=341

 

2. Les différentes frontières du Québec : http://pages.infinit.net/histoire/g-fr-qc.html

 

Hyperliens

 

Carte de la région/transport :

www.mtq.gouv.qc.ca/fr/publications/regions/cotenord/carte_plan.pdf

 

Sur Wikipédia! http://fr.wikipedia.org/wiki/Basse-C%C3%B4te-Nord

 

La Basse-Côte-Nord demande à Québec de reconnaître la 138 comme route nationale :

www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2006/01/31/003-Transport-route138.asp

 

Perspectives de développement économique communautaire : 3. Basse-Côte-Nord : www.hrsdc.gc.ca/asp/passerelle.asp?hr=/fr/pip/scmlo/publications/perspective_2000/partie2_3.shtml&hs=oxi

 

Sur le site de BERNARD   CLOUTIER il y a photos et carte :

http://berclo.net/page04/04fr-quebec-1.html

 

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Un des St-Michel

 

Au nom de la mère et du fils

2005, 52 min 31 s

 

Réalisé par Maryse Legagneur, Produit par Yves Bisaillon

 

Au nom de la mère et du fils brosse un portrait du quartier Saint-Michel, à Montréal, où l'on suit pas à pas deux jeunes d'origine haïtienne dans leur quête d'espoir et de liberté. Alors que leurs parents ont quitté Haïti pour venir s'installer au Canada et ont dû repartir à zéro, James et Le Voyou cherchent eux aussi, chacun à leur façon, à prendre leur envol. Les deux jeunes hommes lancent un cri du coeur aux femmes haïtiennes qui, comme leurs mères, ont tant sacrifié pour procurer à leurs enfants un avenir meilleur. Au nom de la mère et du fils est aussi un récit sensible qui combat avec intelligence les préjugés qui collent, encore aujourd'hui, injustement à la peau des jeunes québécois d'origine haïtienne

 

Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2006)

 

« Au nom de la mère et du fils brosse un portrait du quartier Saint-Michel, à Montréal » disent les notes du film. Je ferais ici une nuance : ce film dresse le portrait d’un des Saint-Michel, car St-Michel est multiple. Il y a une communauté haïtienne à St-Michel, mais aussi d’autres communautés, car St-Michel a accueilli plusieurs vagues d’immigrations. Si après chaque vague des gens ont quitté le quartier pour s’établir ailleurs (c’était en quelque sorte un quartier d’accueil et d’intégration pour les nouveaux arrivants), certains y sont restés et en ont fait leur quartier. On a eu des polonais, des ukrainiens, des italiens, des Haïtiens, et maintenant des magrébins. C’est un quartier à visage multiple duquel il ne faudrait pas oublier une communauté francophone d’origine. J’en suis. Les Handfield (mes grands-parents paternels) sont arrivés de Contrecœur à St-Michel au début des années 30 tout comme les Benoît (mes grands-parents maternels), qui, eux, venaient de la rue De Grand-Pré, sur le Plateau Mt-Royal. C’est dire que mes origines micheloises datent de plus de 70 ans et que mes origines montréalaises sont encore plus anciennes! Il demeure encore des familles de cette époque dans mon coin, dont les Rancourt et les Rochon.

 

Ce film touche la communauté haïtienne de St-Michel, et je spécifierais du nord de St-Michel, soit au nord de l’autoroute métropolitaine, car St-Michel fut une ville jusqu’à son annexion à Montréal à la fin des années 60. En gros, St-Michel se divise en 3 « quartiers », le Métropolitain et les carrières servant de « frontières naturelles », le transport en commun et les grandes artères de références. Ainsi nos jeunes du film se qualifient de 6-7 pour l’autobus 67 St-Michel. J’en ai donc tenu compte dans mon descriptif, tout comme j’ai tenu compte des anciennes dénominations électorales, plus descriptives que les nouvelles, qui ont été réduites à deux dénominations pour couvrir 3 secteurs somme toute différents ! 

 

Du sud du Métropolitain jusqu’à Bélanger (1), entre la 24e avenue et Iberville à peu près, c’est le secteur François-Perrault. Ce secteur est desservi par les stations de métro St-Michel et Iberville et ses artères de communication sont est-ouest (Villeray (99), Jean-Talon (93) et Bélanger (95)) et nord-sud (Pie IX (139), St-Michel (67) et Iberville (94)). Ce n’est pas un secteur enclavé, car il est ouvert sur Villeray (Ouest), Rosemont (Sud) et St-Léonard (Est). C’est mon secteur. Je m’y suis même présenté comme candidat indépendant aux élections municipales de 1998.  

 

Les deux autres secteurs de St-Michel sont des secteurs enclavés par les carrières. D’abord, du nord du Métropolitain jusqu’à la voie ferrée qui borde Montréal-Nord, entre St-Léonard à l’est et la carrière Francon à l’ouest, c’est l’ancien district électoral de Jean-Rivard. Sa principale artère de communication est nord-sud : Pie IX (139). Jarry (193) le traverse aussi (est-ouest), mais cette artère est située à l’extrémité sud du secteur.

 

Ensuite, du nord du Métropolitain jusqu’à la voie ferrée qui borde Montréal-Nord, entre la carrière Francon à l’est et la carrière Miron à l’ouest, avec une partie habitée au nord de la carrière Miron, c’est l’ancien district électoral de St-Michel. La frontière du quartier est d’ailleurs à l’ouest de la carrière Miron : la rue Papineau (45). Sa principale artère de communication est nord-sud : St-Michel (67). C’est de ce secteur dont parle ce film. Les jeunes se qualifient d’ailleurs de 6-7, du numéro de l’autobus St-Michel. Jarry (193) la traverse aussi (est-ouest), mais elle est à l’extrémité sud du secteur. Ces deux secteurs du Nord de St-Michel ne communiquent donc pas entre eux, séparé par la carrière Francon.

 

Film de l’intérieur, il laisse la parole aux haïtiens de St-Michel. Ils dressent un portrait de « leur » quartier et reprochent aux médias d’en donner une image négative qui n’est pas toujours fidèle à la réalité. Je suis d’accord avec eux. Ils font aussi une analyse du quartier et de ses problématiques, avec laquelle je suis en partie d’accord, car vivant au Sud du quartier ce ne sont pas tout à fait les mêmes problématiques qu’au Nord d’une part (2) et comme je ne suis pas membre d’une minorité visible, je ne vis pas les mêmes discriminations qu’eux non plus. 

 

            Les jeunes racontent leur quartier, leur vécu et les préjugés, notamment concernant la criminalité et les gangs de rue. Tous n’en sont pas et l’habillement, la mode Hip Hop, n’est pas synonyme de gang. Pas plus que porter un blouson de cuir pour un blanc serait synonyme d’être dans un gang de motard !

 

Il y a aussi de l’incompréhension culturelle. Un été la ville n’a pas mis de paniers de basquet alors que les jeunes de la communauté jouent au basquet ! Ils se sont donc amusés autrement et « le quartier a tremblé en Hostie! » Ça a passablement brassé, mais le politique n’y a rien compris.

 

            J’y ai trouvé une vision à la fois différente et convergente de mon quartier, car plusieurs problématiques sont les mêmes. Il serait facile de dire que ces jeunes devraient s’exprimer au conseil de quartier, mais pour y assister occasionnellement et pour avoir été impliqué dans des organismes du milieu, je ne suis pas sûr que si le citoyen est écouté, il est compris! Même moi, qui suis politisé, le Conseil de quartier me désespère quand j’y vais.

 

Notes :

 

1. Quand St-Michel était une ville, la frontière avec Montréal était la rue Bélair, qui est une petite rue entre Bélanger et Jean Talon, qui va de Pie IX à St-Michel et qui reprend entre la 1e avenue et la 6e avenue !  

 

2. Par exemple, au Sud nous avons l’école secondaire Joseph-François-Perrault (JFP), reconnu pour son programme de musique. Au Nord, c’est l’école secondaire Louis-Joseph-Papineau (LJP). Cette dernière n’a pas de fenêtre, contrairement  à JFP qui en compte beaucoup, alors il y a de quoi vouloir faire du vandalisme comme le remarquaient certains des protagonistes du film : on aurait le goût de percer le mur ou lui mettre de la couleur! Des graffitis ! Le verdict est clair : St-Michel est gris ! Le voyou, chanteur Hip Hop, fera d’ailleurs un tag très artistique sur le mur de l’école Louis-Joseph-Papineau! Il est proche du graf, mais comme c’est un nom ou une signature, cela demeure un tag selon moi! Dans le film on ne fait cependant pas cette différence entre les tags –  une signature d’un individu, d’un groupe ou d’un gang (pas nécessairement criminalisé) – et les graffitis, qui sont des dessins, un art de la rue. Il y a quelques années le PARI St-Michel (Projet d’Aménagement Résidentiel et Industriel de St-Michel) avait même organisé une exposition de toiles de graffiteurs à la Maison des citoyens de St-Michel avec l’éco-quartier et TANDEM dont il était l’organisme promoteur pour le quartier. Au moment d’écrire ces lignes il est toujours mandataire de l’éco-quartier St-Michel, mais ne l’est plus de TANDEM, car il s’agit d’appel d’offres et de programmes municipaux susceptible de changer avec le temps.

   

Hyperliens :

 

ZOMBIE (Zone Ouverte de Mobilisation pour Briser les Injustices et Exclusions) : www.zombiemedia.org/

 

Film/ONF :  http://www.nfb.ca/trouverunfilm/fichefilm.php?id=51881&v=h&lg=fr&exp=

 

École Louis-Joseph-Papineau (LJP) : www.csdm.qc.ca/ljp/index.html

 

École Joseph-François-Perrault (JFP), mon école secondaire dans les années 70 : www.csdm.qc.ca/jfp/

 

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Petites mères

De Judith Brès

 

Québec / 2005 / Betacam SP / 33 min / français

Image: Martin Bertrand; montage: Jean-Sébastien Baillat

 

Description: Lorsqu’on évoque les problèmes des jeunes de la communauté noire, c’est la question de la délinquance chez les garçons qui revient inlassablement. Qu’en est-il des filles? Judith Brès s’est penchée sur le phénomène des mères adolescentes, qui touche particulièrement la communauté haïtienne de milieu défavorisé, facteur principal de leur sous-scolarisation. Elles sont en effet deux fois plus nombreuses à avoir des enfants que le reste des adolescentes au Québec. À travers le portrait attendrissant de quatre d’entre elles qui se livrent avec candeur à la caméra, on se laisse charmer par leur naïveté, leur fraîcheur et leur belle jeunesse. Leur courage et leur volonté assumée de prendre en main leur vie et celle de leur enfant impressionnent également. Mais on ne peut s’empêcher de penser que leur existence sera à jamais marquée par ce qui peut être perçu comme un caprice, une erreur de jeunesse, un désir précoce d’émancipation. Déjà désillusionnées de l’amour, sans un père pour l’enfant, sauront-elles relever les épreuves à venir? Judith Brès lève le voile sur une réalité troublante, plus grave qu’il n’y paraît à première vue.

 

Biographie: Membre du collectif de création cinématographique Les Douze Poissons, Judith Brès a coscénarisé et coréalisé quatre courts métrages de fiction. Elle s’intéresse beaucoup à la direction artistique et a participé à plusieurs productions de vidéoclips et d’annonces publicitaires. Petites Mères est son premier film en solo. (Source : http://www.ridm.qc.ca)

 

Commentaires de Michel Handfield (26 février 2006)

 

C’est un autre film dans lequel j’ai beaucoup reconnu St-Michel. Les jeunes filles y font des réflexions fort lucides sur l’amour, « c’est un virus »; les gars, du moins certains d’entre eux; et les relations homme/femme.

 

L’idéologie féministe se frappe-t-elle à certains écueils culturels? A l’adolescence? Au rêve de bonheur et de l’homme idéal? A l’idéologie romanesque et romantique du film pour adolescentes? 33 minutes chargées d’informations à décortiquer. 

 

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Cinéma de la rue!

Michel Handfield

 

28 février 2006

 

J’ai assisté à une projection des vidéos du projet « vidéo paradisio » et j’y ai vu des courts métrages marginaux et différents. Des jeunes qui ont pris une caméra pour nous montrer qui ils étaient; qu’elles étaient leurs problématiques; ce qui les touchaient; ou pour nous montrer l’espoir! Certains vidéos étaient dans le genre « j’me film avec ma gang de chum »; d’autres ont documenté la rue ou leur communauté; et d’autres, enfin, ont carrément exprimé un point de vue ou pris position. C’est naturellement ce qui m’a le plus touché, vu mes intérêts sociopolitiques.

 

Hyperliens :

 

www.videoparadiso.ca  (Le cinéma dans la rue)

www.wapikoni.ca  (La wapikoni mobile)

 

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Finaliste pour le Jutra du meilleur documentaire,
La classe de Madame Lise de Sylvie Groulx
Présenté du 10 au 23 mars en version originale française.

À l’Ex-Centris 


Montréal, 20 février 2006

 

Le nouveau long métrage de Sylvie Groulx (Chronique d’un temps flou, Qui va chercher Giselle à 3h45 ?, J’aime, j’aime pas, À l’ombre d’Hollywood), dont la première aura lieu le 25 février aux Rendez-vous du cinéma québécois, prendra l’affiche au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) du 10 au 23 mars et sortira par la suite à travers le Québec.

 

La Classe de Madame Lise, un film qui, au fil d’une année scolaire, trace le portrait sensible et chaleureux d’une enseignante et de sa classe de première année dans une école multiethnique de Montréal. Une ode à l’enfance dans ce qu’elle a d’universel. La langue française pour trait d’union. Un Québec en mutation.

 

Commentaires de Michel Handfield (28 février 2006)

 

30 jours de tournage entre août 2004 et juin 2005 dans la classe de Lise Coupal, nous font suivre l’évolution d’une classe de première année, regroupant des enfants de différentes cultures, pour qui le français est parfois une langue étrangère, même s’ils sont nés à Montréal. On est dans le Montréal pluriel!

 

Les différences culturelles conduisent à des conceptions différentes de la réalité qui font en sorte que ce qui nous paraît simple peut être fort compliqué pour certains.  Par exemple, si dans le pays de vos parents on ne connaît pas ce qu’est un sapin et encore moins un sapin de Noël, ce mot n’allume aucune image symbolique pour le petit même s’il en voit. Il faut donc qu’il apprenne ce qu’est un sapin et un « sapin de Noël » pour comprendre, d’où l’importance de l’école comme lieu de socialisation et d’intégration.

 

Ce film nous fait réaliser ce que signifie le choc des cultures (multiculturalisme) et des idéologies (nationales et religieuses) par certaines  conversations enfantines, mais aussi par les difficultés de conserver les enfants à l’école pour toute l’année scolaire, car dans certaines culture la transmission du savoir se fait davantage par les aînés que par l’école et on n’hésite pas à retirer les enfants de l’école de quelques semaines à quelques mois pour les envoyer dans leur  « pays d’origine » (je le met entre guillemets car ils sont parfois nés ici et non là-bas) avec leurs grands-parents, cela au dépends de leur progression scolaire.

 

Il est intéressant de voir les méthodes utilisées pour aller chercher les enfants et de voir leur progression. Quant aux enfants, ils viennent aussi te chercher,  car ils deviennent comme tes enfants dira Lise. Surtout à cet âge j’imagine! Un film heureux et qui vient aussi nous chercher. A voir.

 

 École Barthélemy-Vimont : http://www.csdm.qc.ca/b_vimont/

 

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Gilles Carle ou l’indomptable imaginaire

De Charles Binamé

 

52m00s

 

Gilles Carle, le cinéaste prolifique de La vraie nature de Bernadette et de Maria Chapdelaine, lutte farouchement contre la maladie de Parkinson, depuis près d’une quinzaine d’années. Tout en prenant pour prétexte le dernier scénario du cinéaste, terminé en 2000 et intitulé Mona McGill et son vieux père malade, le film de Charles Binamé, tourné sur une période d’un peu plus de deux ans, jette un regard pénétrant et amical sur ce créateur, lucide et courageux, aux prises avec la souffrance et la perspective de la mort. Un propos grave, mais qui témoigne d’une solide volonté de vivre et de créer. Un film qui baigne dans toute la lumière et l’amour de Chloé Ste-Marie, celle qui partage la vie du célèbre réalisateur depuis vingt-deux ans.

 

Source : Site Internet de Télé Québec : www.telequebec.tv

 

Commentaires de Michel Handfield (28 février 2006)

 

Créer et vivre, vivre par la création, la création au-delà de la vie! Car l’histoire se rappelle de ces créateurs qui ont su dresser un portrait de l’humanité en parlant de l’Homme et de ses valeurs. Mais qui se rappelle des grands managers grecs et de ceux qui parlaient d’argent et de finance en 300 Avant JC? Cependant l’on a retenu les noms de Platon, Socrate et de Diogène le cynique, même si ce dernier n’a pas écrit. Il a par contre marqué ceux qui ont écrit.   Voilà l’essence du créateur, la supériorité des arts, de la philosophie, de l’humanisme et de la science – bref de la pensée – sur le management et la gestion!

 

Si Gilles Carle est malade, il est toujours lucide derrière l’écran de rigidité du Parkinson, qui l’empêche de parler, mais pas encore de créer – du moins à l’époque de ce tournage. Il nous parle, à travers le scénario qu’il écrit et ses toiles; de lui et de la force de la création qui porte l’homme et l’humanité à la fois. C’est un film de tête dans lequel le cœur parle!

 

Et pour l’anecdote, il a écrit 2 fois « A bas la maudite morale! » dans son scénario. Parce qu’il a connu Duplessis et le carcan de l’Église ou parce que la morale est comme une camisole de force, une forme de Parkinson des idées, que l’on veut faire porter au créateur? Dans certains pays et dans certaines religions le créateur est passible de mort pour avoir transgressé cette « maudite morale » qui est beaucoup plus culturelle et idéologique que naturelle, car ce qui est immoral ou contre les convenances quelque part peut être très bien vues ailleurs. Ce n’est pas un absolu, sauf pour quelques grands principes de vie. C’est ce que nous apprend la lecture des grands philosophes cyniques.

 

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C.R.A.Z.Y.

 

Un film fou, magique, mystique, à la fois pudique et sexy, drôle et touchant

 

25 décembre 1960 : Zachary Beaulieu vient au monde, quatrième d'une famille de cinq garçons. Famille de banlieue sans histoire avec une mère aimante et un père un peu bourru, mais fier de ses garçons. Le début d'une belle enfance, où se succèdent les Noël et les anniversaires avec l'éternel solo du père Beaulieu chantant Aznavour, Emmène-moi au bout de la terre, les séances de lavage de voiture en plein air et les visites au casse-croûte pour Zac, le chouchou de son père pour une fois.

 

C'est le début de C.R.A.Z.Y., le récit d'un petit garçon puis d'un jeune homme pas comme les autres, qui va jusqu'à renier sa nature profonde pour ne pas perdre l'amour de son père.

 

Un portrait de famille qui dépeint la vie souvent extraordinaire de gens ordinaires à la poursuite de leur bonheur.

 

De 1960 à 1980, entouré de ses frères, de Pink Floyd et des Rolling Stones, entre les promenades en moto pour impressionner les filles, les pétards fumés en cachette, les petites et grandes disputes et, surtout, un père qu'il cherche désespérément à retrouver, Zac nous raconte son histoire. Dans la musique et la révolte, avec humour aussi, jusqu'à un voyage mystique à Jérusalem, « au bout de la terre » comme chantait son père, où peut-être si loin, réussira-t-il à le retrouver, enfin…

 

Un film envoûtant du réalisateur de Liste noire, Jean-Marc Vallée, qui fait de nouveau équipe avec un des comédiens les plus respectés du Québec, Michel Côté (Le Dernier tunnel, Sur le seuil, Cruising Bar). Aussi de la distribution : Danielle Proulx, Marc-André Grondin et, pour la première fois à l'écran, Émile Vallée.

 

C.R.A.Z.Y, une histoire d'amour entre un fils et son père, une fable mystique et fantaisiste sur l'âme humaine dans toute sa beauté, sa folie, sa poésie.

 

Source : http://concours.canoe.com/concours_crazy/

 

 

Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2006)

 

« C’est capoté full bon! » fut ma première réflexion, car ce sont les années 60-80 vu de l’intérieur; la perception que Zachary, né le jour de Noël 1960, a de sa famille et de son époque. On est dans le psychosocial et l’intériorité ici, davantage que dans le sociohistorique. On n’a pas les référents historiques d’Histoire de famille par exemple. C’est autre chose, même si l’on parle de la même époque. 

 

On a créé une représentation du Montréal populaire pour ce film qui est une sorte de fable plutôt qu’un topo historique, car si je crois avoir reconnu l’école Père Marquette, leur maison ne semble pas du même quartier même si elle est probablement de l’Est de Montréal. Mais c’est surtout l’évolution des mentalités et des relations interpersonnelles que ce film touche. La transformation du Québec vu de l’intérieur.

 

Solidarité et conflits, refus et acceptation de nouvelles réalités, car la vie a changé entre 1960 (la révolution tranquille) et 1982 (le rapatriement de la constitution et la charte des droits et liberté). Je pouvais m’y identifier, car je suis né en 58, ma blonde en 60! A la fois tendre et « tough » comme la vie.

 

A un autre niveau on plonge dans le symbolisme consumériste avec les produits « phares » de chacune des époques traversées. Ici je pense, entre autres choses, à la voiture du père! Qui ne trouvait pas la « Chrysler Cordoba » une voiture de rêve dans les années 75-80 environs? C’est justement l’auto que conduit le père Beaulieu et ce n’est pas un hasard! (1) Il est fier. 

 

J’ai reconnu des comportements, des façons de penser, des fiertés et des gens pourrais-je dire. Je suis content d’avoir enfin vu ce film, car j’en avais manqué la projection de presse, ayant eu un autre film ou un autre événement à couvrir en même temps. C’est le plaisirs des rendez-vous du cinéma québécois : nous permettre de reprendre le temps perdu pour voir ou revoir les films qui ont marqué l’année écoulée et de voir quelques primeurs.  

 

Note :

 

 1. Pour en savoir plus sur la Chrysler Cordoba : www.allpar.com/model/cordoba.html

Et même sur l’encyclopédie Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Chrysler_Cordoba

 

 

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Index

 

Les Films

 

Hero by Nature (L’Âme d’un héros) de Roger CANTIN http://www.vikingfilm.com/hero/

 

Prix du meilleur film et de la meilleure direction photo du Spanish film festival de Cartagena

Roger Cantin, réalisateur (Prix meilleur film Spanish film festival de Cartagena)
Frédéric  De Grandpré, acteur (premier rôle en anglais)
Laurent-Christophe De Ruelle, jeune acteur
Jesse Rath, acteur amérindien
Joe Flo McComber, acteur amérindien (Mohawk warrior recyclé en acteur)
Bruno Philip, directeur photo (Prix Meilleure direction photo Spanish film festival de Cartagena)

Hero by Nature
, un film basé sur la crise d’Oka, est un drame social qui relate la haine d’après guerre entre les habitants d’Oka et les amérindiens de Kanesatake.

 

La sortie en salle débutera le 1er mars 2006  à l’EX-CENTRIS et sera suivi du film Cache-cache.

Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2006; ajout des photos le 7 mars 2006; légères corrections le 8)

            La crise d’Oka, qui est le fait d’incompréhensions culturelles avec le recul, a laissé des traces profondes qui continuent de se creuser entre autochtones et québécois de souches partageant le même territoire. Ces incompréhensions sont à la source de préjugés, de manifestations de haine et, parfois, de racisme. Mais si on revient aux valeurs profondes, aux émotions, on est beaucoup plus près qu’on ne le croit l’un de l’autre. Un court métrage fort juste qui fait réfléchir.

 

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            Quelques questions se posent cependant: Pourquoi cette incompréhension? Pourquoi ne sommes nous pas capable de vivre ensemble et en harmonie? Depuis quand est-ce ainsi? Je me pose ces questions car ma mère, aujourd’hui décédée, allait camper avec sa famille chez une grande tante à Oka, mariée à un mohawk. C’était probablement dans les années 1920-1930, mais elle était déjà âgée à ce que disait ma mère. Que s’est-il passé dans l’intervalle pour que cela change à ce point? Pour qu’on en arrive là?

 

            Ce conflit, cette incompréhension, a-t-elle aussi des résonances de conflit linguistique? Je pose la question, car à ce que me racontait ma mère (1), ces iroquois (Mohawk) étaient francophones - c’était des Roussin – alors que ceux d’aujourd’hui semblent anglophones. Cela ajoute-t-il au conflit?

 

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Cette projection fut accompagnée de deux autres courts métrages, le « making off » et un film sur Michel Trudel, fondateur des studios MEL. Ce film nous présente quelqu’un pour qui le cinéma c’est la vie. Un passionné de ce qu’il fait, mais aussi de l’art, car il n’hésite pas à aider de jeunes cinéastes dans leurs premières expériences. L’avenir de notre industrie cinématographique, ce sont eux. Il a bien raison. Ce sont aussi des gens comme Michel pour qui ce n’est pas que du business, mais de la passion! Un film qui m’a fait découvrir quelqu’un de l’industrie que je ne connaissais pas, car je fréquente beaucoup plus les projections de presse que les premières médiatiques pour avoir le temps de faire ma recherche avant d’écrire mes textes. Alors coup de chapeau à Michel Trudel (www.micheltrudel.tv/) et à ce film.

 

Note :

 

1. De mémoire de ce que me disait  ma mère, la tante de sa mère s’appelait Marie Richer (une blanche) et était mariée avec un Roussin, qui lui était un mohawk d’Oka, probablement francophone à l’époque.  (Les photos sont à la suite de ce texte.) Était-ce un cas d’exception, je ne le sais pas, car j’étais loin d’être dans les pensées de ma mère à cette époque; elle est née en 1920 et avait probablement une dizaine d’années quand elle a arrêté d’aller à Oka. Elle n’a jamais eu de nouvelles de ses cousins suite au décès de sa grande tante, car à l’époque bien des gens ne savaient ni lire ni écrire et le contact se perdait, mais pas le souvenir, car elle en parlait occasionnellement.

 

Cela doit remonter à loin, car cette grande tante, Marie Richer, était la sœur d’Émilie (Mélina) RICHER, mon arrière grand-mère, mariée à Antoine II Meilleur à St-Eustache en 1861 (http://cf.geocities.com/meilleuri/00796-01.htm), de qui est née ma grand-mère, Parmélia Meilleur (Photo prise vers 1898, et colorée à l’époque) en 1878; mariée le 4 juillet 1898 à l'église St-Enfant-Jésus de  Montréal à Ernest BENOÎT, mon grand-père maternel, dont la famille était de Montréal.  (http://cf.geocities.com/meilleuri/01368-01.htm) Ceci fait que même si nous avons eu des liens avec des autochtones dans notre histoire familiale, nous n’avons pas de lien de sang connu avec eux, car c’était un lien par alliance : une grande tante mariée à un Mohawk d’Oka. Mais cet épisode est resté dans certaines histoires de famille comme si c’était une tante toute proche. On a cependant des arrières arrières cousins mohawk qu’on ne connaît pas!      

 

Quand on me parle de blancs et d’autochtones comme si c’était séparé et que ça l’avait toujours été, j’ai des doutes. Avec plus 400 ans d’histoire commune on a probablement eu quelques mélanges qui font en sorte que ce froid, cette séparation, a des airs de chicane de famille. Je ne suis pas anthropologue, mais j’ai cette conviction. Et comme pour se marier il fallait probablement être fait catholique, certains noms autochtones ont dû être francisés (christianisé), ce qui rend difficile de trouver les origines autochtones dans les mariages interethniques du passé. (www.francogene.com/quebec/amerin-f.php) L’on se croit séparé, mais l’on ignore plutôt notre histoire commune.  

 

Hyperliens supplémentaires :

 

www.kanesatake.com

 

FICHE DE RENSEIGNEMENTS – KANESATAKE :

www.ainc-inac.gc.ca/nr/prs/m-a2000/00146_fsa_f.html

 

 

Photos d’Oka en 1915 avec l’oncle par alliance (Roussin). C’était 5 ans avant la naissance de ma mère.

 

Tante Marie - Oka – mariée à un indien – amis de maman et de papa (Cette note était de ma mère)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« Pollux, le manège enchanté » 

http://www.pollux-lefilm.com/site.htm

En salles dès le 24 février

 

Montréal, le 6 février 2006

 

Alliance Atlantis Vivafilm est fière d'annoncer que la star française Henri Salvador viendra au Québec pour présenter le film d'animation « Pollux, le manège enchanté » dont la sortie en salles est prévue pour la relâche.  Dans ce film d'animation pour toute la famille, Henri Salvador prête sa voix au chien Pollux dont on présente ici l'adaptation cinématographique de la populaire série télévisée des années 60 et 70.  Outre Henri Salvador dans le rôle-titre, « Pollux, le manège enchanté » met en vedette les voix de Vanessa Paradis, Dany Boon, Michel Galabru, Gérard Jugnot, Valérie Lemercier, Eddy Mitchell et Élie Semoun.  « Pollux, le manège enchanté » prendra l'affiche aux quatre coins du Québec dès le 24 février.

 

Henri Salvador est une véritable légende de la chanson.  Il débuta sa carrière dans les années 30 et composa près de 400 titres avec son grand ami Boris Vian.  Son retour sur la scène musicale à l'âge de 83 ans fut encensé par le public et la critique.  Henri Salvador a d'ailleurs reçu les prix d'interprète masculin de l'année et du meilleur album avec « Chambre avec vue » lors des victoires de la musique 2001.  Il sortira à l'automne 2006 un nouvel album fort attendu. Dans « Pollux, le manège enchanté », il prête sa voix au chien Pollux en plus d'interpréter deux chansons qu'il a composées incluant la chanson-thème du film. 

 

Le chien Pollux et ses amis se retrouvent aux prises avec le méchant sorcier Zabadie, libéré du manège enchanté et retenant Margote prisonnière des glaces.  Les héros devront se mettre en quête de trois diamants que convoite Zabadie pour diriger la planète.

 

Distribué au Québec par Alliance Atlantis Vivafilm, « Pollux, le manège enchanté » en version française et « Doogal » en version anglaise prendront l'affiche au Québec le 24 février, de quoi fêter la relâche en famille au cinéma !

 

 Commentaires de Michel Handfield (18 février 2006, mis en ligne le 23 février)

 

Ce qui saute d’abord aux yeux, dès les premières images, c’est la qualité du dessin  et du son! On en a plein la vue et les oreilles! Pas que c’est fort, mais enveloppant. J’ai apprécié le son, notamment pour la musique.

 

Quant au film lui-même, sourire enfantin garanti même pour les adultes, petit pincement en prime si Pollux et le manège enchanté font partie de vos souvenirs d’enfance. De mémoire « le manège enchanté » faisait partie des bandes dessinées que Télécino nous faisait tourner dans Bobino et Bobinette! (1)

 

On trouve aussi des « insides » sociopolitiques à l’intérieur de ce film. Ainsi, Zabadie,  c’est la soif du Pouvoir! Mais le pouvoir pour le pouvoir est synonyme du mal : « C’est un tyran, un assassin et en plus il n’est pas gentil! » C’est un idéologue. Il dira au soldat « votre devise sera de réussir ou de mourir »  Et le soldat sera alors un bon soldat, c’est-à-dire obéissant. Il dira à Azalée (la vache) « On ne me paie pas pour réfléchir, je suis militaire. J’obéis aux ordres! » Un vrai militaire. Il a foi en son supérieur!

 

Inversement, le pouvoir noble, c’est celui qui sert à aider son prochain! À rendre le monde meilleur! C’est celui de Zébulon et de ses amis du manège enchanté. On pardonnera même au soldat, car il a fait le soldat : il a obéit aux ordres ! Ce n’était pas méchant : un soldat, ça obéit; ça ne réfléchit pas!

 

Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que ça me rappelle des choses en politique internationale et en économie mondialisée, une autre forme de guerre que celle là, mais avec les mêmes formes d’exercice du Pouvoir! Je pourrais presque mettre des noms dessus. Film doux amer pour l’adulte avertit et fascinant pour l’enfant qui sommeille encore en nous, tout à la fois! A aller voir seul ou avec vos enfants. Et si vous êtes gêné parce-que vous n’avez pas d’enfants, empruntez vous un neveu, une nièce, vos petits enfants… ou surmontez votre gêne. Ça vous fera du bien! 

 

 

Note :

 

1. Une recherche internet m’indique que la première série date de 1965 ici, J’avais alors 8 ans! De mémoire elle fut télédiffusée dans Bobino (1957-1985), probablement même après la fin de la série (1975), donc en reprise, ce qui fait que plusieurs générations de québécois ont dû connaître « Le manège enchanté »! 

 

Le manège enchanté (1965-1975) :

http://archives.emissions.ca/793-5455-275241.html

 

Serge Danot, le créateur original:

www.nouvelouest.com/no/mag/mag/027/a2/art-p50.htm

 

Bobino (1957-1985) : http://archives.emissions.ca/308-1058-932107.html

 

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THE WHITE COUNTESS

Dès le 24 février au cinéma AMC Forum!

 

Le film sera présenté dans sa version originale anglaise avec du français et du mandarin et des sous-titres en anglais.

 

Ralph Fiennes et Natasha Richardson sont les vedettes de The White Countess, le dernier film du producteur Ismail Merchant et du réalisateur James Ivory, qui prend l’affiche après le décès de Merchant survenu en mai 2005, peu avant la fin du tournage.  Le film – un drame romantique dont l’action se situe à Shanghai dans les années 30 – met un terme à une collaboration entre Merchant et Ivory qui a duré 44 ans et a généré plus de 30 films, dont Chambre avec vue, Retour à Howards End, Les Vestiges du jour et autres.

 

L’impressionnante distribution comprend également la mère de Richardson, Vanessa Redgrave, sa tante, Lynn Redgrave, Madeleine Potter, la fille de Potter, Madeleine Daly, ainsi que la vedette japonaise Hiroyuki Sanada (Le Dernier Samuraï).  S’appuyant sur un scénario original de Kazuo Ishiguro, auteur du roman Les Vestiges du jour, l’histoire commence en 1936 à Shanghai, ville qui grouille d’intrigues politiques, de cultures clandestines et de rassemblements de forces militaires.

 

Sophie (Richardson) est une belle comtesse originaire de Russie blanche qui a perdu sa fortune lors de la Révolution bolchevique.  En tant que réfugiée, elle vit désormais à Shanghai avec sa petite fille (Daly) et sa famille élargie (les Redgrave, Potter).  Sophie soutient les siens en travaillant comme entraîneuse dans un bar mal famé.

 

Jackson (Fiennes) est un ancien diplomate américain qui n’a plus d’illusions quant à l’état du monde. Il a perdu le moral, sa famille et la vue. Toutefois, sa cécité ne l’empêche pas de reconnaître l’élégance.  Ainsi, lorsqu’il décide d’ouvrir une boîte de nuit chic, il la nomme «The White Countess» et embauche Sophie comme hôtesse. Jackson et Sophie conviennent de ne jamais parler de leur vie privée.  Avec l’aide d’un mystérieux Japonais (Sanada), l’endroit devient le terrain de jeux nocturne de tous les politicards de Shanghai.

 

Avec le temps – et l’invasion japonaise qui semble imminente – Jackson et Sophie éprouvent l’envie de revenir sur leur entente.  Mais est-il trop tard?

 

La cinématographie est de Christopher Doyle (2046, In the Mood for Love) dont la caméra sensible saisit le moindre détail, du minuscule appartement de Sophie au bar bon vivant de Jackson en passant par les rues bondées de Shanghai.  La bande originale – dans laquelle on retrouve la musique envoûtante des instruments à vent – a été composée par Richard Robbins (son 18e film avec Merchant et Ivory).

 

The White Countess est distribué au Québec par Atopia et dans le reste du Canada par Mongrel Media.

 

 

Commentaires de Michel Handfield (21 février 2006, mis en ligne le 23)

 

J’ai aimé le film, car il mêle histoire et romance, apparence et réalité, intrigues de cœur et politiques, stratégie et cynisme! On y traite d’un certain aveuglement des Hommes et de convenances bien entendu.

 

Dans ce Shanghai des intrigues les contrastes sont frappants entre l’apparence (la vie de club) et la réalité (la vie dans un certain dénuement avec les siens); la vie le jour et la vie nocturne; le passé et le présent; la population locale et les étrangers, qui sont là pour faire des affaires ou de la politique. C’est un lieu de complots et d’alliances! S’y croisent les occidentaux, les japonais et les chinois, du Kouo-Min-Tang (General Chiang Kai-Shek) et du PC Maoïste! Un film à la fois romantique, historique et politique!

 

J’ai l’impression d’avoir suivi un cours d’histoire en même temps que j’ai assisté à un  divertissement, car j’y ai appris des choses qui étaient hors de mes schèmes de références. Et de fait, cela m’a même incité à faire  quelques recherches sur cette   période historique pour mieux comprendre. C’est ainsi que j’ai trouvé que le Japon a profité du climat instable en Europe, précédant la guerre 39-45, pour « occuper la Chine sans qu’on l’en empêche ». (Barreau et Bigot, p. 355). C’est d’ailleurs là que se termine ce film, en 1937.

 

Ce conflit fut long : « Les Japonais capitulèrent devant les Alliés le 14 août 1945 et les troupes japonaises en Chine se rendirent le 9 septembre. » (Wikipédia, [Seconde] Guerre sino-japonaise) Suivra la conquête de la Chine par le Parti Communiste Chinois (PCC) sous Mao Zedong, parti qui se transformera suite au décès de son célèbre leader au point que le PCC, sous Deng Xiaoping, entamera une libéralisation économique progressive à partir de 1979, ce qui conduira à « l’économie socialiste de marché » de la Chine actuelle. (Wikipédia, Chine) 

 

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Un intérêt particulier de ce film, c’est qu’aujourd’hui semble être une réverbération de cette période. Le  Shanghai de la fin des années 30 était un lieu d’intrigues politiques; il est maintenant un lieu d’intrigues économiques, avec ses agents occidentaux qui cherchent la bonne affaire. Et si après sa défaite, le Japon a entrepris sa remontée par la guerre économique que l’on connaît, la Chine est entrée à son tour dans cette sphère. Elle ne lésine surtout pas sur les moyens. Le troisième volet du conflit sino-japonais? Au poids démographique de la Chine, cette guerre risque de changer bien des choses. On le voit avec la hausse fulgurante des exportations de produits finis « made in China », qui s’accompagnent de pertes d’emplois en occident et de la réaction nerveuse des marchés à la demande grandissante de ressources de la part de la Chine industrielle. Que signifie ce réveil de la Chine au capitalisme de marché pour l’avenir? Quelles en seront les conséquences au plan politique et diplomatique, car, ne l’oublions pas, l’idéologie économique fait que désormais « money talk »; que l’argent est le « nerf de la guerre »? L’échiquier mondial ne pourra qu’être transformé.

 

Ces changements s’accompagneront-ils de changements idéologiques majeurs? La Chine exportera-t-elle ses idéologies, sa philosophie, sa culture et ses croyances à moyen terme? On vit présentement un choc des idéologies, incluant les idéologies religieuses, alors qu’en sera-t-il avec l’arrivée de nouvelles croyances venant de Chine par exemple? Mais plus encore, qu’en sera-t-il avec les croyances qu’elle rejette, comme le Falun gong? Pourra-t-elle exercer des représailles économiques envers les pays qui laisseront cette nouvelle religion être pratiquée sur leur territoire? Car avec la mondialisation, l’interdépendance des sites de production, répartit à l’échelle mondiale, devient de plus en plus stratégique pour en arriver au produit fini (1) et la Chine devient alors un joueur de plus en plus important dans ce réseau mondialisé, vu ses ressources, ses capacités de production et son bassin de main-d’œuvre à bon marché. Elle occupe désormais une position stratégique qu’elle n’avait pas il y a 25 ans encore et elle n’a pas fini de se développer. On devra donc s’y faire…

 

Note :

 

1. C’est ainsi que même une auto dite « américaine », « japonaise » ou « européenne » est en fait une automobile mondialisée, les matières premières, les savoirs faires et les pièces venant de différentes usines à travers le monde. Ainsi le  design peut avoir été fait dans un studio de Turin, la technologie et les méthodes de production pensées et développées à Détroit ou à Windsor, l’aluminium provenir du Saguenay-Lac St-Jean, le moteur coulé au Japon, des pièces provenant de pays émergents, le moulage et l’assemblage fait en Chine et le tout vendu par une firme États-Unienne en alliance avec d’autres entreprises automobiles : par exemple GM et Toyota; Ford, Mazda et Volvo; Mercedes, Chrysler et Hyundai pour ne nommer que ces possibilités! 

 

 Références

 

 Barreau, Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005, Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours, France : Fayard (Histoire)     

 

Wikipédia, [Seconde] Guerre sino-japonaise (1937-1945) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-japonaise_%281937-1945%29

  

Wikipédia, Chine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chine

 

Wikipédia, Mao Zedong : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mao_Zedong

 

Wikipédia, [Première] Guerre sino-japonaise (1894-1895) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-japonaise_%281894-1895%29

 

Wikipédia, Shanghai : http://fr.wikipedia.org/wiki/Shanghai

 

Wikipédia, Falun gong: http://fr.wikipedia.org/wiki/Falun_gong

 

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Les rendez-vous documentaires!

Michel Handfield

 

Lundi, 20 février 2006

 

            Chers lecteurs, je profite présentement des rendez-vous pour voir des documentaires qui sont soit à venir, soit déjà passés, mais qui pourraient être intéressants pour des chercheurs par exemple. Je prends donc des notes en vue de textes futurs, car contrairement aux festivals de cinéma, où les films sont quelquefois repris dans le programme, ceux que j’ai choisis n’ont qu’une diffusion unique. Il ne me sert donc à rien d’en faire un texte rapide en vue que vous courriez voir le film le lendemain ou le surlendemain, car tel ne peut être le cas. Je vous incite par contre à consulter le site des rendez-vous (www.rvcq.com) et à aller découvrir des pans de notre cinéma que vous n’avez peut être pas vu en salle (répertoire, documentaire). C’est une occasion qui ne s’offre qu’une fois par année. 

 

Pour ma part je prends des notes et je fais une première  recherche sur les différents films/sujets que je vois en vue de textes ou d’utilisation future. Bref, je profite des rendez-vous pour me documenter et me ressourcer. Une autre façon de voir le cinéma que j’apprécie. 

 

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Que Dieu bénisse l’Amérique

www.quedieubenisselamerique.com

 

Montréal et autres régions : le 17 février 2006

Québec : le 24 février 2006

Durée : 1h50

 

Un film de Robert Morin, avec Gildor Roy; Sylvie Léonard; Patrice Dussault; Marika Lhoumeau; Sylvain Marcel; René-Daniel Dubois; Gaston Lepage; Dominique Quesnel; Jean-Guy Bouchard.

 

Produit par Réal Chabot, Coop Vidéo de Montréal / Distribution : Christal Films

 

SYNOPSIS

 

Le 11 septembre 2001, en banlieue de Montréal. Pierre St-Roch (Sylvain Marcel), un prédateur sexuel libéré la veille, est interdit chez lui par son épouse à qui il clame son innocence. Il doit aussi affronter le jugement silencieux de ses voisins qui connaissent ses démêlés avec la justice grâce à une liste qui circule illégalement et qui répertorie les prédateurs sexuels habitant dans le secteur. Enfin, pour ajouter à sa tragédie, trois des cinq prédateurs listés ont été assassinés et mutilés par un justicier désaxé.

 

Insensible à ce qui se déroule à New-York ce jour-là, Pierre dérive dans l'univers concentrationnaire de la banlieue, se heurtant sans cesse à ses mêmes voisins, insensibles eux aussi à tout ce qui arrive autour d'eux, mais pour des raisons plus banales que les siennes.

 

Ce jour-là, Maurice Ménard (Gildor Roy), principal enquêteur dans l'affaire du tueur de prédateurs, justifie son indifférence envers son travail, en se dédiant à Sylvain Sigouin (Patrice Dussault), son partenaire et aussi son voisin, aux prises avec les fugues d'une épouse neurasthénique. Elle s'appelle Angéla di Palma (Sylvie Léonard). Avec Claude Lemoyne (Gaston Lepage), un astrologue amateur en proie au verdict des planètes, Richard Poitras (René-Daniel Dubois), un comptable sous l'influence d'une épouse despotique et Johanne Labossière (Marika Lhoumeau), une mère célibataire en quête d'amour, Angéla complète le cercle des voisins individualistes auxquels Pierre se bute sans cesse. Leur habitude «d'ignorer l'autre pour respecter sa vie privée» appliquée à la bête humaine qu'il est devenu aux yeux de tous, renforce leur hypocrisie et fait de chacun d'eux un justicier potentiel.

 

Au fil des hasards toutefois, chacun finira par aller vers St-Roch, mais d'une façon toute égoïste d'abord : le comptable pour des raisons matérielles, la mère célibataire pour combler son vide amoureux, l'épouse en fuite pour se faire un compagnon d'errance et l'astrologue pour convertir un païen à la nouvelle religion qu'il s'est inventée.

 

Puis les chassés-croisés les feront passer de l'égoïsme aux confidences et aux aveux. Le meurtrier sera enfin démasqué, contre toute attente, mais qui plus est, les voisins se verront transformés.

 

Au soir du 11 septembre 2001, pendant que le président Bush demandera à Dieu de bénir l'Amérique dans sa douleur comme dans sa haine, les irréductibles voisins en seront à s'accepter les uns les autres tels qu'ils sont. Bref, ils seront sur la voie d'une nouvelle et étrange amitié.

 

Commentaires de Michel Handfield (18 février 2006)

 

            Par ce film on pénètre dans la vie apparemment calme et sans histoire de gens de la banlieue, qui ont aussi leurs doutes et leurs questionnements existentiels, malgré leur « bulle ». Le tout est bien caché sous une façade d’apparences et de comportements programmés, mais leur langage non verbal parle pour eux. Beaucoup plus qu’ils ne le croient même.

 

C’eut pu être un film réaliste et sérieux, mais on est dans un mélange des genres qui mêle tragédie grecque, caricature et triller. Ça donne une comédie intéressante. J’ai même entendu des critiques rire assez fort, ce qui est plutôt  rare dans une projection de presse. Moi aussi j’ai ri, mais j’ai aussi trouvé un côté social à ce film.

 

La trame joue sur « une liste qui circule illégalement et qui répertorie les prédateurs sexuels habitant dans le secteur », que ce soit sur les poteaux du quartier ou sur l’internet. Cependant, plus d’une heure de recherche sur le sujet m’a démontré que ce n’est pas des plus courants, ce qui ne veut pas dire que de telles listes ne circulent pas sous le couvert de l’anonymat. Mais elles ne sont pas facilement accessibles d’un clic de souris : avec « agresseur sexuel » nous avons d’ailleurs droit à 835.000 entrées sur Google et avec  « sexual abuser » à 1.140.000!          

 

La psychologie du film, elle, pose la question du désespoir : le désespoir  peut-il amener la violence ? Une citation approximative (telle que notée sur mon PALM) dit  tout à ce sujet. Je crois que c’est le personnage de Johanne Labossière  (interprété par Marika Lhoumeau) qui le dit :

 

« Des fois, j’ai le goût de sauter sur le monde juste pour les aimer parce que de l’amour qui ne sert à rien ça peut rendre fou! »

 

 

Quant au justicier, qui assassine et mutile les prédateurs sexuels, ce pourrait être n’importe qui et vous aurez du plaisir à le chercher. Mais une réflexion fort intéressante concernant la psychologie d’un tel être est faite dans le film :

 

« Le justicier, c’est un meurtrier qui se voit comme l’instrument de Dieu. De toute façon les prédateurs sexuels ne sont pas bien dans leur peau et ils seraient morts quand même. C’est leur rendre service… au lieu qu’ils attendent la mort par un accident ou une maladie en se morfondant de toute manière ». (Claude Lemoyne interprété par Gaston Lepage)  

 

Comme l’action se passe le 11 septembre 2001, jour de l’attaque du World Trade Center à New-York, on pourrait y voir un lien avec les  terroristes : ils se voient comme les instruments de Dieu!

 

            Cependant, même si l’action se passe le jour de l’attaque des tours jumelles de New-York, on n’en parle pas directement, ni aucun des personnages n’y fait allusion dans le film. On pourrait mettre cela sur le compte de leur égocentrisme. Ils sont pris dans leur vie, tournée sur eux même, et ne voient pas le monde autour d’eux. C’est une possibilité. Ils sont dans leur « bulle » comme je le disais plus haut, même si je ne faisais pas référence à ce fait de la synchronicité du 11 septembre dans le scénario. Mais ce pourrait en être une preuve de plus : ils sont centrés sur eux-mêmes pendant que le Monde s’écroule et ils ne le voient pas! (1)

 

Une autre « track » d’interprétation est la déconnexion!  Combien de gens n’écoutent plus les informations? Les nouvelles à la  télé ne sont qu’une ambiance sonore à laquelle on est habitué en soupant, mais sans y porter attention. Combien de gens n’écoutent plus la radio, mais leur lecteur MP3? Et s’ils écoutent la radio, ce n’est que pour cacher les bruits extérieurs, sans porter attention à ce qui est dit. A preuve, j’ai déjà dit à une voisine, un lundi matin, que « ce n’était pas drôle les inondations au Saguenay » et elle m’a répondue, toute surprise, « Je ne sais pas, on a écouté de la musique et des vidéos avec les enfants toute la fin de semaine. Je n’ai pas vu les nouvelles! Qu’est-ce qui est arrivé pour que je le sache si on m’en parle au bureau ce matin? » Je lui en ai alors fait un bref topo. Elle était dans une autre réalité tout simplement. Combien de gens n’ont pour nouvelles que la lecture des journaux à distribution gratuite dans le métro ou le journal qu’ils feuillettent le matin avec leur café au resto? Probablement plus qu’on ne croit!    

 

Parlez de politique autour de vous et vous verrez que bien des gens ont mis l’information à off ces dernières années. L’humour et les revues artistiques ont davantage la cote que les revues de politique et d’affaires publiques. L’intérêt est tout simplement ailleurs. Je ne serais pas surpris que des gens n’aient appris le 11 septembre que dans le journal du lendemain, aussi surréel que cela puisse paraître à certains. S’il y a des maniaques de l’information comme je le suis (2), il existe aussi, à l’autre extrémité de la courbe normale (voir la figure 1), des gens qui en sont la contrepartie : les infos allergiques, qui semblent ne pas avoir d’intérêts pour l’information. Ces personnes peuvent même écouter un DVD du « Temps d’une paix » ou d’un film plutôt que les nouvelles où les élections! Entre ces deux extrêmes, il y a finalement les gens dit « normaux », la majorité; ceux qui écoutent l’information de façon normale comme ils se plaisent à le dire! 

Il m’apparait donc normal que des gens n’aient pas pris connaissance de l’événement le jour même, comme les personnages  de ce film. Leur personnalité, leur cerveau, est ainsi fait qu’ils évitent l’information et s’ils ne peuvent l’éviter – les nouvelles sont à la télé par exemple – ils feront inconsciemment un geste pour l’escamoter, comme d’entamer une discussion à table ou d’appeler leur mère! La seule chose qui est invraisemblable, c’est que tous ces gens se retrouvent ensemble dans le même milieu, sur la même rue, comme dans une secte et que rien ne s’est arrêté pour eux en ce 11 septembre. Leur petite vie, dans leur bulle, a continué à l’écart des autres! Mais je l’ai pris comme une prémisse du film. Une hypothèse posée dans ce jeu entre le cinéaste et le public. Sont-ils centrés sur eux même, des infos allergiques  ou les deux à la fois? A vous de choisir. A moins que la banlieue, comme une bulle qui protège de l’effervescence de la ville et de son multiculturalisme, attire davantage ce genre de personnalité, centrées sur elle-même, fuyant l’information et l’effervescence de la ville? Fuyant le choc des cultures et le mélange des genres qui s’y fait? Alors ce film serait une critique de la banlieue! 

 

Au niveau psychologique, c’est aussi une façon de dire que les drames partent toujours d’individus, avec leur passé, leurs idées, leur moi et leurs dérives intérieures? Avec leurs folies? Que si l’on se parlait entre voisin, l’on pourrait éviter des drames, gros et petits! Que même si un drame se passait à New-York ce jour là, la vie et ses drames quotidiens continuaient ailleurs pour des milliers d’autres personnes? Plus ou moins grand? Plus ou moins grave? Qui peut le dire, car le drame des autres n’efface jamais « son » drame personnel quand on est dedans, même si avec le recul on peut se dire « on n’était pas si pire »! Bref, bien des interprétations sont possibles. Ce film est multiple. Mais je ne veux pas pousser trop loin l’analyse, car on est ici dans une comédie; film de fiction qui rejoint l’actualité malgré tout, avec un petit côté surréaliste que j’aime bien.

 

Bon cinéma, que vous intellectualisiez ce film comme moi ou que vous le preniez tout simplement comme un divertissement; une sorte de bande dessinée avec de vrais comédiens. A vous de choisir comment vous le regarderez. Reste à savoir comment vous le recevrez. Vous le saurez plus tard, avec les réflexions qu’il suscitera ou ne suscitera pas en vous.  

 

Notes :

 

1. Par contre, l’entrevue de Robert Morin à Michel Desautels (sur la Première chaîne de Radio-Canada, mercredi 15 février 2006) m’a fait allumer sur l’importance de le souligner, ce que je ne faisais pas dans la version préliminaire de ce texte.

 

2. Le 11 septembre je réparais le plafond de ma cuisine en écoutant Indicatif Présent (Bazzo) qui recevait Denise Bombardier. L’émission s’est rapidement transformée en émission d’analyse. Pour ma part, j’ai laissé mes travaux en plan, ouvert la télé pour avoir les images en même temps que Bazzo et l’internet, car je suis un « info manique » qui s’accepte! J’ai alors écrit un édito sur le sujet, Horreur… Mardi, 11 septembre, 2001 (10:59), que j’ai mis en ligne sur Societas Criticus (Vol. 4, no. 1.) mais que j’ai aussi envoyé à La Presse, car comme tout « info manique »  qui se respecte, je crois que l’information – ce qui inclut l’analyse - doit être partagé par le plus grand nombre possible! Ce texte  est donc  paru le jour même, sous le titre Horreur,  dans l’édition spéciale de La Presse sortie l’après midi même de l’événement. Mais d’autres auront pu passer complètement à côté de cette chose et je n’en serai pas surpris.  

 

Hyperliens/Références :

 

Cyberaide.ca est le service pancanadien de signalement d’enfants exploités sexuellement sur Internet : www.cyberaide.ca/fr/cybertip/ 

 

Gosselin, Marie-Chantal, M.A., Sexologue clinicienne et psychothérapeute,  L'agresseur sexuel, Quand la personne est traitée comme un objet : www.servicevie.com/02Sante/Sex/Sex03012001/sex03012001.html

 

GRC : www.rcmp-grc.gc.ca/

 

Microsoft France, Prédateurs en ligne : ce que vous pouvez faire pour réduire les risques : www.microsoft.com/france/securite/gpublic/children/kidpred.mspx

 

National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC): www.ncmec.org/

 

NCMEC publications: www.ncmec.org/missingkids/servlet/ResourceServlet?LanguageCountry=en_US&PageId=0#Resource_6

 

Réseau Éducation-Médias, Prédateurs sexuels sur Internet : www.education-medias.ca/francais/ressources/projets_speciaux/toile_ressources/predateurs_sexuels_net.cfm

 

Service Police Ville de Montréal :  www.spvm.qc.ca

 

Sûreté du Québec : www.suretequebec.gouv.qc.ca

 

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Le Promeneur du Champs de Mars

 

Drame, 1h57, 2005

Un film de Rober Guediguian
Avec Michel Bouquet, Jalil Lespert

Ce film raconte l’histoire d’une fin de règne et d’une fin de vie : celle de François Mitterrand.

 Alors que le Président livre les derniers combats face à la maladie, un jeune journaliste passionné tente de lui arracher des leçons universelles sur la politique et l’histoire, sur l’amour et la littérature... Des certitudes sur la vie.

Mais le vieil homme n’en a guère à dispenser car c’est pour lui le moment où passé, présent et futur se confondent en un seul temps ; ce temps où seuls les doutes demeurent, ce temps où tous les hommes sont égaux : celui de la proximité avec la mort.

Commentaires de Michel Handfield (2 février 2006)

 

Mitterrand à la fin de son règne, à la fin de sa vie, car les deux coïncident presque parfaitement, semblait porter les blessures de l’histoire. Des gens le questionnaient sur son rôle passé sous Vichy. Les socialistes perdaient du terrain sur leur droite, son second septennat se terminant avec un premier ministre de droite : Édouard Balladur. L’homme aurait pu être brisé, il restait digne : « Je suis le dernier des présidents de la grande lignée des De Gaule. Après moi ce seront des financiers avec la mondialisation! »

 

C’est un personnage intéressant à suivre et s’il dit certaines vérités politiques – « une victoire à gauche n’est possible que si on n’oublie pas les ouvriers » - il est finalement beaucoup moins politique que ce à quoi je me serait attendu d’un tel film. On est beaucoup plus en présence de l’homme de culture. Il a une connaissance littéraire et une finesse du langage. C’est d’ailleurs ce qui m’a frappé : l’homme, non la politique! Et Michel Bousquet « EST » Mitterrand dans ce film! 

 

Par contre, il ne souffrait pas d’un manque de confiance en soi, ni d’estime. Il se définissait lui-même comme l’un des grands de la France, surtout qu’il a complété deux septennats! Mais malgré la grandeur du président,  l’homme se défait physiquement devant nous, ce qui ramène ce film à une dimension humaine. Si grand fut-il, il est vulnérable.

 

J’allais voir un film sur un personnage politique, j’ai vu un film sur un homme de culture. Il est vrai que la politique et le théâtre sont parfois l’œuvre de grands personnages! Mitterrand en était un.

 

Post-Scriptum :

 

J’ai noté sur mon PALM qu’à un moment donné il explique le flou sur son rôle dans le gouvernement de Vichy et la résistance en disant que « Les  Juifs veulent des excuses de la France, mais le gouvernement de Vichy ce n’était pas la France! » Une façon d’explique son refus de s’excuser au nom de la France et de dire que ces rumeurs sont des moyens de pression sur lui. Qu’est-ce que l’histoire en retiendra?

 

***

 

Georges-Marc Benamou, 2005, « Le dernier Mitterrand », France : Pocket (www.pocket.fr)

 

Dans un mois, dans un an, le souverain va mourir. Torturé par la maladie, lâché par une partie des siens, despote presque fantôme d’un règne crépusculaire, le vieux chef français n’a pas renoncé à poser pour l’Histoire.

 

Mille jours à vivre, sous le regard fasciné d’un jeune journaliste choisi pour être le dernier témoin de sa grandeur et de ses faiblesses, de son courage et de son épouvante devant la mort qui vient.

 

Ombre shakespearienne de l’Élysée, agonisant à Latche, replié dans sa retraite du Champs-de-Mars, jusqu’au bout François Mitterrand séduit, étonne, irrite, subjugue. « Notez, notez tout... et dites-leur que je ne suis pas le diable. »

 

Hyperliens :

 

Institut François Mitterrand : www.mitterrand.org

 

Mitterrand sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Mitterrand

 

 

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THREAT, un film du réalisateur MATT PIZZOLO

Du 2 au 9 février au Cinéma du Parc.

 

Synopsis

 

Par inadvertance, un punk sans-abri et un jeune père hip-hop révolutionnaire causent une émeute brutale dans le Lower East Side de New-York lorsqu’ils fusionnent leurs gangs de rue respectives.  Ce film, réalisé par de jeunes rebelles, est d’une authenticité et d’un courage rarement vus au cinéma.  Tous les acteurs ont non seulement contribué à l’écriture, mais aussi en tant qu’électriciens, accessoiristes, costumiers, décorateurs, etc.  Sur les scènes extérieures, l’équipe de tournage – tous dans la jeune vingtaine – branchaient leurs câbles aux lampadaires de rue pour alimenter leur équipement électrique!  Incendiaire, terrifiant, pénétrant, THREAT capture les complexités de la vie dans la rue comme jamais auparavant un film n’a pu le faire.  Nourri par l’énergie de ces jeunes brillants mais furieux d’être ignorés par la société, ce film explose d’un danger trop longtemps absent de la scène du film indépendant.

 

 Commentaires de Michel Handfield (31 janvier 2006)

 

« Gang of New York », « West Side Story », et maintenant « THREAT », ces 3 films se passent dans les milieux pauvres de New-York, le « Lower Manhattan », et ont une certaine parenté entre eux : des bandes rivales s’y affrontent et la violence est une solution. D’ailleurs les clôtures et les toits font un clin d’œil – involontaire - à West Side Story!

 

***

 

On est dans le milieu des jeunes de la rue, parfois « fucké » par la vie et, surtout, à fleur de peau! La révolte et la violence comme réponses, avant la conceptualisation des idées et  l’intellectualisation des causes de notre mal être; car tout peut être perçu comme une provocation. On a la violence parfois plus facile que la parole à moins d’avoir une infinie confiance envers l’autre. On ne met pas nos émotions et nos sentiments à nu devant le groupe ou un « rival », réel ou perçu. On ne partage pas collectivement ce qu’on en ressent, ni nos émotions. On ne fait pas de thérapie de groupe. On s’affronte sur nos divergences. C’est la rage, l’explosion à la moindre étincelle : le coup de feu, de couteau ou de pic. La défense animale!

 

Il peut être épeurant de voir comment la violence est une réponse facile et spontanée, d’autant plus que les armes sont facilement accessibles aux Etats-Unis et que le culte de l’arme à feu fait si profondément partie de leur culture et de leurs valeurs, au point d’être enchâssé dans leurs constitutions. Mais c’est aussi attendrissant, vu leurs peurs et leurs incertitudes; le besoin d’amour, d’écoute et de compréhension qu’ils ont.  Valeurs, visions et conflits!

 

Mais quand on voit leur milieu de vie on peut se poser des questions sur les causes politiques derrières ces comportements. Quand le milieu de vie est délabré à ce point (« look like shit »), vu le désinvestissement collectif dans les écoles, l’environnement et  l’urbanisme; que des quartiers sont en quelque sorte « fuit » par les investisseurs, les institutions et même les services publics, bref laissés à eux-mêmes et aux bandes qui y font la loi, cela peut expliquer ce sentiment de « no future » pour ceux qui y restent. Et le « no future » facilite le recours à la violence gratuite, car si on n’a pas d’avenir on n’a plus rien à construire ou à perdre. On n’a donc ni peur de la prison, ni de se faire tuer. C’est même une façon de s’en sortir. Tristement; une forme de suicide du désespoir.

 

On peut aussi expliquer le taxage et le vol à l’étalage de la même façon. Quand ce que tu consommes, ce que tu portes, ce que tu écoutes, les logos, te définissent, tous les moyens sont bons pour les obtenir, sinon tu n’es pas! J’affiche, donc je suis! Si près et si loin du  « Je pense, donc je suis » de Descartes (1). 

 

***

 

C’est dans ce milieu à vif, explosif, qu’un punk sans-abri et un jeune père hip-hop révolutionnaire discutent de leurs points de vue et veulent fusionner leurs groupes. 

 

Mais on est dans le milieu des jeunes de la rue, parfois « fucké » par la vie et, surtout, à fleur de peau! La révolte et la violence comme réponses, avant la conceptualisation des idées et  l’intellectualisation des causes de notre mal être; car tout peut être perçu comme une provocation…

 

 

Note

 

1. Discours de la méthode, IVe partie :

www.gutenberg.org/files/13846/13846-h/13846-h.htm

    

Hyperliens :

 

West Side Story : www.westsidestory.com

 

L’origine de la violence chez les jeunes : www.isuma.net/v01n02/tremblay/tremblay_f.shtml

 

National Youth Gang Center™ (NYGC): www.iir.com/nygc/

 

Tel jeunes/Violence: www.teljeunes.com/thematiques/m/m8.asp

 

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THE GUESTS / USHPIZIN

www.ushpizin.com

Sortie en salles : Vendredi, 27 janvier 2006

 

Israël / 90 minutes

ISRAELI FILM ACADEMY / BEST ACTOR

Réalisateur :  GIDDI DAR

Mettant en vedette :  SHULI RAND, MICHAL BAT-SHEVA RAND, SHAUL  MIZRAHI

 

Moshe et Mali, un couple de Juifs ultra-orthodoxes en proie à de graves difficultés financières, prient Dieu de leur venir en aide. Lorsque deux individus frappent à leur porte le jour de la fête religieuse de Soukoth, ils imaginent que leur prière à été entendue. Ces invités inattendus, qui n'ont rien de messagers divins, réservent bien des surprises à Moshe et Mali.

 

Commentaires de Michel Handfield (26 janvier 2006)

 

Vivre pour Dieu est une chose, vivre par Dieu (charité) en est une autre, sauf si c’est arrangé avec le gars des vues! Le frigidaire est vide, on prie Dieu… et l’on reçoit par hasard, sous la porte,  une enveloppe contenant 1000$.

 

Film idéologique? C’est du moins l’impression que j’avais au début. Cependant, à mesure que le film avance, on voit certains parallèles avec la bible. Comme Sarah, l’épouse d'Abraham, Mali n’a pas encore donné le fils espéré à Moshe, mais cela viendra! On est au croisement de la fable biblique et du mode de vie des juifs orthodoxes (1) en Israël, ce qui devient fort intéressant, car on pénètre leur mode de vie et leurs croyances. On est témoin de la force de leurs croyances qu’ils vivent intensément!

  

Un exemple suffit. Il veut un fils alors il faut ce qu’il faut : il paie un cédrat (un genre de citron) exceptionnellement beau… 1000 shekel (250.27$ cdn selon www.xe.com au moment d’écrire ce texte) à la veille du Souccot (2), car un cédrat exceptionnellement beau permet d’avoir un garçon selon leurs croyances!

 

            J’ai vu ce film en langue originale (hébreu) sous titré en anglais, ce qui fait qu’on en saisit bien les émotions dans toutes leurs tonalités. Ceci apporte à l’intérêt du film.   

 

Notes :

 

1.  Sur le judaïsme : http://fr.wikipedia.org/wiki/Juda%C3%AFsme; et le Judaïsme orthodoxe : http://fr.wikipedia.org/wiki/Juda%C3%AFsme_orthodoxe

 

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Souccot

 

Autres références :

 

Sur Israël : http://fr.wikipedia.org/wiki/Isra%C3%ABl

 

Sur la bible : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bible

 

Sur la Torah :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Torah

 

 

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