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Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol. 8 no. 5
Été 2005 – Spécial FFM
5 septembre 2006
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich
text format) sans notes automatiques.
Attention, le
danger croît avec l’usage!
Éloge du doute
ou questions sur le conflit au Moyen-Orient
Manifestation
pour la justice et la paix au Liban
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
L’aube qui éclaire, Commentaires au sujet de La Fabrication de
l'aube
La globalisation,
pour combien de temps encore?
Dewiel,
Boris, 2005, La démocratie : histoire des idées, Québec : PUL, Collection:
Zêtêsis
Societas Criticus
au 30e Festival des Films du Monde de Montréal
(Avec index FFM)
OSS 117, Le Caire
nid d’espions
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Montréal, le 13 août
2006
Enfin, Mme Samson craint
que Le Taz nuise à la sécurité en mettant en contact des jeunes de familles
aisées avec des jeunes de familles pauvres. «Ça va causer du taxage, dit-elle.
Les jeunes de chez nous ne se promènent pas en planche à roulettes ou en BMX.
Le Taz, c'est pour les jeunes d'Outremont et d'ailleurs.» (1)
Notre mairesse est en train de dire qu’on est un arrondissement de bandits
et qu’on ne sait pas vivre! Une justification à la clôture qui sépare Ville
Mont-Royal de Parc-Ex! À quand le mur qui nous séparera aussi de
Rosemont-Petite-Patrie et de St-Léonard madame la mairesse? Au sud de
l’arrondissement, nous n’en avons pas besoin, car la voie ferrée fait office de
séparation! Il faut bien nous enclaver pour qu’on ne taxe pas les jeunes
d’Outremont, de ville Mont-Royal et d’ailleurs. Êtes-vous fière d’être la
mairesse du ghetto de Villeray-St-Michel et Parc-Ex, madame Samson?
Moi, Madame, je ne suis pas fier de vous. Je suis né à St-Michel, j’y ai
grandi et j’y vis encore. J’ai étudié à
François-Perrault (qui avait mauvaise réputation à l’époque), au Collège Marie-Victorin
(qui était un cégep privé en 1976) et à l’Université de Montréal, dans la cour
d’Outremont! Une chance qu’on n’avait pas de mairesse d’arrondissement pour
dire que les jeunes du quartier n’étaient pas fréquentables, car j’aurais bien
été persona non grata! Alors, voici les deux sentiments que votre sortie soulève
chez moi :
-
Êtes-vous tombée sur la tête?
Dans ce cas je conseille au Maire Tremblay de bien se protéger quand il vous
rencontrera, car vous devez avoir un pouvoir de « taxage » épeurant
madame la mairesse!
-
Ou est-ce là la fameuse « sensibilité féminine » qui est à
l’œuvre ici? On nous la vente sur toutes
les tribunes cette sensibilité des femmes en politique. On voudrait même des quotas
pour qu’il y en ait plus. Alors là, il faut qu’on me l’explique! Rappelons-nous
que Mme Tatcher n’avait pas grand-chose à envier à messieurs Bush et Blair à ce
sujet, elle qui a fait une guerre pour un tas de roche! Et où était celle de
madame Harel qui a fait les fusions forcées sans consulter la population,
prémisse du bordel municipal actuel soit dit en passant? Ces femmes sont-elles
des anachronismes ou, une fois en politique, femmes et hommes deviennent des
GENS de Parti et de POUVOIR comme les autres? Si c’est le cas, cette
sensibilité féminine n’est qu’un avantage pré-électoral! Après, elle n’existe plus.
Il y a ceux qui ont le Pouvoir et les autres, les pauvres citoyens qui le
subissent!
Madame la mairesse, vous qui êtes de
Vision-Montréal, où est-elle passée cette sensibilité de votre parti aux jeunes
et aux communautés culturelles, car notre arrondissement est l’un des plus
ethniques de Montréal avec Côtes-des-Neiges/NDG? Partie avec M. Bourque, même
si je trouvais qu’il marchait souvent à côté de son discours. N’était-ce qu’un
simple apparat électoral? Remarquez que pour ma part je suis toujours méfiant
des louanges et des autocongratulations, que ce soit des « purs
laines » ou des ethnies, car aucun groupe n’est parfait et, tous, nous
sommes perfectibles! Ces louanges démesurées ne sont souvent que flagorneries
pour avoir des votes. Après on oublie! Si je suis un sceptique de nature,
cependant face à la connerie je n’ai aucun doute. Et là, croyez moi, je n’en ai
pas la moindre parcelle, car j’aime mieux croire que c’est une connerie que du
racisme déguisé envers les gens de mon quartier et de mon arrondissement.
Délinquant
Intellectuel pour penser autrement!
Blanc,
francophone et solidaire de mon quartier et de mon arrondissement.
Note :
1.
---
Attention, le danger croît avec l’usage!
31 juillet 2006
Ce message devrait être à la porte de tous les lieux religieux et en
avant propos de tous les livres saints. Un peu de doute ferait du bien.
Imaginez si une fois dans l’ailleurs l’on découvrait de la bouche de
Dieu en personne qu’il n’a jamais livré les messages qu’on lui prête; que ces
livres vénérés sont œuvres de romanciers! On aurait l’air fou en …!
On pourrait aussi apprendre qu’il a effectivement parlé par les
prophètes et qu’il n’a jamais cessé de le faire. Ainsi, plus près de nous,
quelle serait notre surprise d’apprendre que Marx en fut un (1), Grandi aussi
et même quelques militants de Greenpeace!
Un peu de retenu et un peu de doute ne pourraient que faire le plus
grand bien en ce moment trouble, car les croyances religieuses, soi-disant
porteuses de paix, sont de plus en plus porteuses de terrorisme et de guerre!
Trop de mal est fait au nom de Dieu et de
Avant de lancer la première bombe, la première roquette ou la première
pierre vous devriez résoudre l’énigme suivante : Si Dieu a créé l’univers,
qui a créé Dieu? C’est Dieu qui m’a suggéré
Note :
1. Je sais, il a dit
que la religion est l’opium du peuple.
Mais parfois l’institution et l’idéologie religieuse cachent
---
Éloge du doute ou questions sur le conflit au
Moyen-Orient
19 juillet 2006
« Israël
a le droit de se défendre, répètent Blair et Harper »
(PC, in Le
Devoir, 15 et 16 juillet 2006)
Quand on lit quelque peu sur le
Moyen-Orient, la question est beaucoup plus complexe qu’une simple prise
d’otage, que ce soit de la part du Hezbollah libanais ou du Hamas palestinien
(1); de la question palestinienne; ou de la défense de l’État d’Israël. Ce
conflit idéologique, politique et religieux remonte à plusieurs décennies,
voire quelques millénaires, dans cette région du monde! Autant l’encyclopédie Microsoft Encarta, Wikipédia, les livres saints et les livres d’histoires en
témoignent. Dire qu’Israël a le droit de
se défendre suite à la prise d’otage de deux militaires israélien par le
Hezbollah est un peu court comme justificatif à ces attaques (2), car le
Hezbollah ou le Hamas pourraient toujours répondre que c’était une réplique à
un autre geste d’Israël. Sur plus de deux mille ans de conflits et de
mésententes dans cette région du monde, entre diverses factions
arabo-religieuses, on n’a pas fini de chercher la cause du conflit, surtout que
beaucoup de ses acteurs sont morts depuis, même s’ils sont encore frais à la
mémoire de ceux qui s’en réclament! C’est assez tordu. Il faut donc une bonne
dose de diplomatie dans ce dossier.
Un temps de réflexion s’impose donc avant de prendre position pour une
des parties, s’il est même possible de prendre pour l’une d’elle. Vaudrait
mieux chercher de nouvelles pistes, regarder de nouveaux paradigmes, comme un
État Sémite (3) regroupant toutes les confessions, que de négocier sur un
modèle paradigmatique, Israël/Palestine, qui reproduit perpétuellement le même
conflit.
Sceptique et cynique, je questionnerais l’aspect fratricide de ce
conflit (les palestiniens et les juifs sont tous deux de la race des Sémites par exemple) et la division en
pays de lieux qui étaient peut être mieux
D’ailleurs, si Dieu a fait l’Homme à son image, c’est dire qu’il est à
De voir mon Premier-Ministre affirmer qu’Israël a le droit de se défendre, je ne trouve pas ça très fort non
plus dans le contexte. Le chef du
Bloc québécois aura beau le vilipender, ce sont quand même eux qui ont renversé
le Parti libéral du Canada pour faire place à ce disciple de George W. Bush! Ça
va nous coûter combien, en terme diplomatique et militaire, mais surtout
d’image, une telle déclaration? Probablement beaucoup plus que le scandale des
commandites. Comme défenseur du Québec, le Bloc n’a pas été très fort en
renversant les libéraux! Mais c’était pour le principe diront-ils! Ils me font
penser à une certaine forme de syndicalisme des années 70, de tendance
marxiste-léniniste, où se battre pour
le principe valait mieux que de défendre les syndiqués ou de gagner quelque
chose pour les travailleurs! Vivement un retour des Libéraux et de la tradition médiatrice canadienne en matière de
relations internationales :
Notes :
1. « Il y a
deux semaines, le caporal Gilad Shalit était enlevé par un commando du Hamas
qui avait creusé un tunnel sous la frontière de Gaza. Mercredi, le Hezbollah
avait traversé la frontière du Liban pour attaquer une patrouille israélienne,
tuant trois soldats et en kidnappant deux autres. » (Libération,
Des représailles aux allures de guerre, in Le Devoir, Édition du vendredi 14 juillet
2006 : www.ledevoir.com/2006/07/14/113692.html)
2. Israël a répliqué
à ces enlèvements en attaquant des civils et des infrastructures libanaises. Un
canon pour tuer une mouche pense une large part de l’opinion publique, appuyé
en cela par la haute commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, la
canadienne Louise Arbour :
« La haute commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme affirme
que les frappes israéliennes au Liban pourraient constituer des crimes de guerre.
Louise Arbour rappelle que le droit international protège clairement les non
combattants. Elle qualifie d’inacceptable les bombardements de quartiers
résidentiels et d’endroits ou des civils sont susceptibles de se trouver. La
haute commissaire ajoute que les militaires qui occupent des postes de
commandement pourraient éventuellement être tenu responsable personnellement,
devant un tribunal international, de la mort d’autant de
civils. Aujourd’hui seulement les raids israéliens ont tué 57 civils libanais
et un seul combattant du Hezbollah.»
(Richard Pratte, Nouvelles
internationales (ZapMédia), Radio-Canada, 19 juillet 2006)
3. « Le mot vient du nom propre Sem (en hébreu שֵׁם « Nom, renommée, prospérité » à prononcer Chem ) désignant un des fils
de Noé, duquel, selon la Bible, seraient issus plusieurs peuples (Hébreux,
Arabes, Elamites, Araméens, Assyriens et Phéniciens) et dont les représentants
modernes sont les Arabes et les Juifs. » (Source : Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9mites)
4. Notamment ceux
des États-Unis, qui soutiennent Israël même aux dépens de certaines résolutions
des Nations-Unies.
5. En fait, des
textes de prophètes et de disciples racontent qu’il leur a parlé indirectement
(par un buisson ou dans une nuée par exemple) ou qu’il leur a dit des choses
dans leurs rêves (il a parlé en songe!), mais il n’y a aucun texte signé par
Dieu lui-même. Même Jésus, fils de Dieu dans la croyance chrétienne, n’a pas
écrit. C’est toujours rapporté par d’autres sources, plus ou moins directes,
parfois même de tradition orale avant d’avoir été transcrite, copiée et
recopiée plusieurs fois.
Hyperliens :
Haut commissariat
des Nations-Unies aux droits de l'Homme : www.ohchr.org
---
14 juillet 2006
En ce jour de la fête
des Français, rappelons-nous ces trois mots - Liberté, Fraternité, Égalité! -
et ayons une pensée pour le Proche-Orient : Israël, le Liban et les
palestiniens! Guerre fratricide, même si aucun des protagonistes ne
reconnaissent leurs liens de sang, aveuglé qu’ils sont par la religion et
l’idéologie politique! En conséquence, rappel de deux textes que nous avons
déjà écrit sur le sujet et qui sont on ne peut plus d’actualité.
***
Pour la création de la Sémitie
15 septembre, 2002 (Societas Criticus, Vol. 4 no
2)
Israël est associé à un pays juifs. La Palestine
aux palestiniens. Mais c'est le même territoire, d'où ce conflit qui perdure.
Changeons de paradigme. Autant les juifs que les palestiniens sont des sémites.
Mais les religions Juive, Chrétienne et Musulmane les séparent. Comme on a déjà
enlevé ce pays aux uns pour le donner aux autres (résultat des 2 grandes
guerres), ce qui n’a fait qu’aggraver le conflit, rechangeons la donne : créons
la Sémitie (car tant les noms de Palestine et d’Israël sont trop chargés
émotivement pour les conserver), pays de sémites de diverses orientations
religieuses.
En espérant que cette simple idée soit une
pierre à la construction de la paix plutôt qu’une pierre que les uns et les
autres se lancent sur la gueule!
***
(Non daté, Societas Criticus, Vol. 5 no 2 –
Hiver 2003)
Wladyslaw Szpilman,
brillant pianiste juif polonais, échappe à
Commentaire de
Un film dur, qui
questionne. Comment au nom d’une idéologie (le nazisme) on peut tuer du monde
et collaborer avec un tel régime? Comment des gens qui se côtoyaient la veille
peuvent en venir à considérer des concitoyens comme moins que des chiens le
lendemain? Le pianiste, reconnu un jour, ne peut même plus s’asseoir sur un
banc public… parce qu’il est juif! Quand il se cache des militaires, dans
l’appartement d’un ami, une voisine le voit et crie « un juif, un
juif » comme si elle venait de voir un rat à exterminer Le juif
n’est plus humain par décret!
Les juifs sont
enfermés dans le ghetto de Varsovie et emmurée, littéralement. Et les
militaires peuvent entrer et s’amuser à tirer sur eux comme sur des rats. Comme
ça, pour le plaisir de la chasse aux juifs. Naturellement, de façon officielle,
ils devaient avoir des raisons rationnelles: des comploteurs, des terroristes
qui préparaient une attaque contre le Pouvoir! Mais le Pouvoir peut toujours
établir une raison, faire des décrets et justifier les interventions
militaires quelles qu’elles soient! Ceci soulève quelques questions très
contemporaines.
Ceci pose aussi le
problème des comportements collectifs, de société. Quand le système du Pouvoir
dit que les juifs sont des parias, pires que des rats, il y a probablement
objection de conscience chez une majorité de citoyens. Mais quand le système
installe sa machine coercitive, son système de la peur, les objections de
consciences laissent place à
La machine de
contrôle vient donc de s’enclencher. Et la peur fera son œuvre. L’idéologie
minoritaire deviendra l’idéologie officielle et, à partir d’un moment,
probablement un réflexe: je vois un Juif je le dénonce d’abord pour ne pas être
dénoncé et je le dénonce ensuite parce que c’est le geste naturel à poser dans
ce cas. Je me rappelle avoir vu cela dans des cours de psychologie. Mais c’est
aussi le thème d’un livre du XVIe siècle que je vous recommande si cette
question vous intéresse: La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude
volontaire, Mille-et-une-nuits.
Ce film soulève
aussi la question des apprentissages. La violence chez les enfants entraîne
souvent des comportements de violence plus tard, lorsque les
enfants victimes de violence deviennent des parents à leur tour. (Voir Santé
Canada dans les hyperliens à la fin de ce texte.) La même chose est-elle
possible chez les peuples? C’est la question que nous nous sommes posés après
avoir vu ce film moi et Gaétan.
Les juifs furent
victimes de violences injustifiées. D’un génocide rationnellement planifié.
Tous s’entendent là dessus. Cela peut-il expliquer certains de leurs
comportements face aux palestiniens? Nous sommes profanes sur cette question,
mais comme le Nazisme voulait détruire les juifs, la même question peut-elle se
poser à l’égard des juifs face aux palestiniens? Du moins les plus à droites,
les autres suivant de peur de passer pour des traîtres face aux leurs.
Comme les Nazis
entrant dans le ghetto et tuaient ces « rats » de juifs, l’armée
israélienne entre-t-elle en territoire palestinien tuer ces « rats »
de palestiniens? De toute façon il y a des raisons rationnelles qui le
justifient: ce sont des comploteurs et des terroristes qui préparaient une
attaque contre Israël, les États-Unis ou l’Occident! C’est du moins ce que la
machine idéologique et médiatique du Pouvoir dit… comme elle le disait au temps
du nazisme. Un peu comme si le modèle de la droite juive reproduisait le modèle
fasciste envers l’autre; comme l’enfant battu aura de forte chance de
reproduire plus tard ce même modèle et de battre ses enfants à son tour. Comme
si le torturé ne pouvait que devenir tortionnaire à son tour!
Ce parallèle peut
choquer. Tel n’est pas le but. C’est de faire réfléchir, car existe aussi
d’autres modèles juifs – de gauche notamment. Mais ceux là n’ont pas la côte
actuellement. Pourquoi? Pourquoi les Juifs qui défendent cette différence sont
si peu diffusés? Pourquoi seuls les faucons et leurs visions du conflit ont la
côte des médias? Pourtant, « l’interprétation du conflit avec la Palestine
est loin d’être unanime au sein de la société israélienne ». Mais ce sont
les faucons, qui veulent finir la guerre de 1948 et « détruire la société
palestinienne », « par un nettoyage ethnique », qui ont le
contrôle de l’État et de ses outils de répression! C’est le sujet d’un nouveau
livre que nous trouvions fort intéressant de vous souligner ici tout en parlant
de ce film, car nous y voyions un parallèle. Il s’agit du livre de Tanya
Reinhart, professeure de linguistique à l’Université de Tel-Aviv, « Détruire
la Palestine: les plans à long terme des faucons israéliens » paru
aux
Bref, « Le
pianiste », un film à voir, des questions à approfondir! Dans le
genre Societas Criticus! Et si vous trouvez que nous ne sommes pas juste par le
parallèle que nous faisons entre la droite israélienne et le fascisme, dites
vous que le même genre de question sur les apprentissages pourraient se poser
de l’autre côté de la barricade aussi: la haine du Juif est-elle apprise
et transmise chez le palestinien? La haine envers le juif crée-t-elle la
haine du juif envers le palestinien? La haine juive envers le palestinien
alimente-t-elle la haine arabe envers Israël? Et on pourrait continuer ainsi
longtemps. Mais si tel est le cas, si la violence reproduit ainsi sans cesse la
violence, comment sortira-t-on de ce bourbier? Lorsqu’ils se seront tous
exterminés les uns les autres? Serait-on face à l’humanité perdue pour
paraphraser Alain Finkielkraut? Ainsi même si
le nazisme fut défait, son ravage continu comme un cancer de l’humanité. C’est
ce que ce film nous a fait réaliser. Tel n’était peut être pas le but… mais tel
est le fait!
Note :
1. Nous avons corrigé
deux coquilles au dernier paragraphe. Nous disions le piano au lieu du pianiste
et un « ; » était inapproprié. Nous avons aussi soustrait un
hyperlien qui n’était plus fonctionnel plus bas. (14 juillet 2006)
Références et liens d’intérêts:
FINKIELKRAUT, Alain,
Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/violencefamiliale/html/98p057f3.html#Violence
Ce lien ne fonctionnant plus, faites une recherche avec violence
conjugale sur le site de de Santé Canada (www.hc-sc.gc.ca/) ou sur Google (www.google.com) pour obtenir des textes plus récents sur ce sujet. (Note de la
rédaction, 14 juillet 2006)
http://www.thepianist-themovie.com/fr/pianistel.html
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Manifestation pour la
justice et la paix au Liban
9 août 2006
Dimanche 6 août,
13h00, au Parc Lafontaine. La foule scandait « On veut marcher, on veut marcher… », car on a eu droit à une
bonne heure de discours avant le départ (je me suis pointé pour 13h), sous le
gros soleil. Discours de libanais,
syndicalistes, politiciens, parti marxiste-léniniste du Québec et j’en passe.
J’y allais « pour la justice et la
paix au Liban », mais j’avais l’impression d’être récupéré par
diverses organisations, certaines avec lesquelles je pouvais être en accord,
d’autres non. Je sentais un malaise intérieur.
Je n’ai donc fait qu’une partie de la marche en appuie à « la justice et la paix au Liban »,
car je n’étais pas sûr d’être en accord avec toutes les organisations
présentes, tous les slogans affichés et scandés! Je suis du doute, alors que
plusieurs des groupes sur place me semblaient de la vérité absolue! Si je
comprends très bien l’association entre sionisme et nazisme sur certaines
pancartes dans le contexte actuel (1), j’ai aussi l’impression d’un fascisme
divin de l’autre côté, avec la suppression de la libre pensée au nom de Dieu
par exemple, ce qui ne me plaît guerre davantage. Je ne peux rejeter un
fascisme pour en appuyer un autre.
Si l’on croit faire la paix par une idéologie de remplacement, qu’elle
soit politique ou religieuse, on se trompe. Toute idéologie implique un dogme
et une fermeture qui ne peut conduire qu’à une nouvelle dictature et un conflit
avec d’autres idéologues. Quant le Peuple est prêt à chasser ses dictateurs, il
le fait. Il a alors une chance d’instaurer une démocratie, car il a fait un
bout de chemin en ce sens et sait ce qu’il ne veut plus. Mais quand une
puissance étrangère vient chasser un dictateur, au nom d’une idéologie soit
disant universelle, il y a de fortes chances de voir s’instaurer une nouvelle
dictature après le départ de cette force, au mieux égale à l’ancienne et au
pire plus despotique, car le système a horreur du vide et le plus fort le
comblera. Ce sera alors le temps des revanches, non de la justice démocratique.
Les États-Unis sont d’ailleurs en train de l’apprendre à leurs dépends en
Irak :
« Dans le même temps, l'armée américaine a
pour la première fois reconnu qu'al-Qaïda, qu'elle considérait comme l'ennemi
public numéro un en Irak, représentait désormais une menace secondaire par
rapport aux affrontements confessionnels. » (2)
La solution n’est
pas là; elle est au-delà des idéologies et des dogmes, mais c’est un débat qui
est loin d’être possible actuellement, d’autant plus qu’on voit un retour des
vérités toutes faites, religieuses et politiques! (3) J’ai donc fini ma marche
pour la paix, seul avec ma blonde, loin de la récupération idéologique et
politique de cet événement. L’important c’était de faire acte de présence,
façon de montrer qu’on était pour la paix! C’est ce que j’ai fait, mais je me
suis éloigné de la récupération… d’un pas paisible mais assuré.
Notes :
2. AFP , Reuters, Craintes de guerre civile en Irak - Bagdad reçoit des renforts
américains, Le Devoir, Édition du lundi 7 août 2006 :
www.ledevoir.com/2006/08/07/115350.html
3. Notamment du côté des groupes religieux,
comme les sionistes juifs et chrétiens confondus, qui veulent un retour au
grand Israël biblique pour accélérer le retour de Dieu sur terre. Ils sont
prêts à la guerre pour créer cet État mythique, car la vérité est dans la
Bible! De l’autre côté, il y a des groupes musulmans pour qui l’Occident, le
juif et le chrétien représentent le mal et qui sont pour la création d’un monde
arabo-musulman expurgé d’Israël. Tout dialogue est alors impossible entre ces
groupes guidés par Dieu lui-même! On est ici dans une guerre de religion sous
prétexte d’antiterrorisme. Ceux qui croient que ce sont uniquement des raisons
économiques se trompent, même s’il y en a.
Références recommandées :
CHEBEL, Malek,
Hajji, Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane, France : Plon
Laurent, Eric, 2004, La face cachée du 11 septembre, Plon (France)
/ Transcontinental (Canada)
Laurent, Éric, 2003, Le monde
secret des Bush, France/Canada : Plon/Transcontimental
Rabkin, Yakov M., 2004, L’opposition
juive au sionisme, Québec : Les presses de l’université Laval
St-Onge, J-Claude, 2002, Dieu est
mon copilote, Montréal: écosociété
Sorman, Guy, 2003, Les enfants de
Rifaa, musulmans et modernes, France : Fayard
Zone libre, 23 janvier 2004, Les chrétiens sionistes :
www.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/04-01/chretiens.asp
Zone libre, 25 juillet
2003, Les martyrs du Hezbollah :
www.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/03-07/hezbollah.html
Annexe :
Manifestation
Le Québec se mobilise pour la justice et la paix au Liban,
maintenant !
Dimanche 6 août, 13h00 au Parc Lafontaine (angle
De LaRoche et Rachel)
3 août 2006
Alternatives vous invite à se joindre à son
équipe ce dimanche à 13h00 au Parc Lafontaine à l’angle des rues De la Roche et
Rachel pour la Manifestation pour la justice et la paix au Liban,
maintenant !
Nous invitons les Québécois et Québécoises à
protester énergiquement contre la position unilatéralement pro-israélienne et
pro-Bush du gouvernement Harper.
Nous invitons les Québécoises et les Québécois à
marcher pour :
Exiger, maintenant, l’arrêt des bombardements et un cessez-le-feu
immédiat et sans condition ;
Demander le respect des conventions internationales et de
« toutes » les résolutions de l’ONU reliées à ce conflit
Exiger que le gouvernement Harper se dissocie de la
politique des États-Unis et fasse plutôt la promotion de la justice et de
la paix au Proche-Orient
Manifester notre solidarité envers les peuples libanais
et palestinien
Depuis le 12 juillet 2006, le Liban est devenu
un pays martyr. Au nom de son droit légitime à vivre en sécurité, Israël a
plongé le Liban dans l’insécurité totale. Par terre, par mer et par air, les
bombardements n’en finissent plus de mettre le Liban à feu et à sang.
Le résultat de cette agression
« mesurée » selon le premier ministre du Canada ? Plus de 800
civils morts, plus de 3000 blessés, près d’un million de personnes déplacées,
la totalité des infrastructures détruites (aéroport, routes, maisons, moyens de
communication, usines, etc), les plages envahies par une marée noire suite aux
bombardements de réserves de pétrole.
Le symbole de cette folie meurtrière ? Les
corps déchiquetés des enfants innocents de Cana.
Au même moment, l’armée israélienne continue de
bombarder et de tuer des civils palestiniens dans la bande de Gaza et dans les
territoires occupés de la Cisjordanie.
Les groupes en
présence :
Aide Médicale pour la Palestine (AMP),
Alternatives, Al Siraj Foundation, Annahda Cultural and Social Centre, Artiste
pour la paix, Association Al-Hidaya , Association Al-Rissala Libano-Canadienne,
Association de Culture et Héritage Libanais (LCHA), Union des Associations
Étudiantes Musulmanes (UMSA), Association of Islamic Charitable Projects,
Association des Jeunes Libanais Musulmans, Association de Musulman Canadien
(MAC), Bloc Québécois (BQ), Canadian Muslim Forum, Canado Égyptien pour la
démocratie (CEPD), Coalition contre la déportation des réfugié(e)s
palestinien(ne)s, Centrale des services du Québec (CSQ), Centre Culturel
Libanais (CCL), Centre Libanais Islamique de Montréal, CanadienNEs pour la
Justice et la paix au Moyen Orient (CJPME), Coalition pour la Justice et la
paix en Palestine (CJPP), Coalition Solidarité Liban, Coalition des Tables
régionales d’organismes communautaires, Congres Islamique Canadien (CIC),
Conseil central de Montréal (CSN), Comité des Solidarité humaines du Chili,
Confédération des syndicats nationaux (CSN), Council of Lebanese-Canadian
Organization, Échec à la guerre, Fédération étudiante collégiale du Québec
FECQ, Fédération de Femmes du Québec (FFQ), Fédération des infirmières et
infirmiers du Québec (FIIQ), Fédération des Travailleurs et travaileuses du
Québec (FTQ), Fondation Canado Palestinien (FCP), Forum Musulman Canadien
(FMC-CMF), Le Regroupement des Algériens du Canada (RAC), Ligue des Droits et
Libertés , Mouvement d’Abord Solidaires, Mouvement de solidarité internationale
Montréal (ISM), Musulmans canadiens pour Jérusalem (CMJ), Objection de
conscience (OCVC), Palestiniens et Juifs uni(e)s (PAJU), Parole Arabe (PA),
Parti Marxiste Léniniste de Québec (PMLQ), Présence musulmane (PM), Québec
Solidaire (QS), Regard Alternatif Media (RAM), Regroupement des Algériens du
Canada (RAC), Réseau de Vigilance, Solidarity for Palestinian Human Rights
(SPHR), Table Régionale des Organismes Communautaires Autonomes Montérégie
(TROCM), Tadamon ! Montréal
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
5 septembre 2006
Commentaires au sujet du livre de Jean-François Beauchemin, 2006, La Fabrication de l
Un très beau livre. Les
phrases sont bien construites, les mots bien pensés. On sent qu’il a puisé dans le plus profond de
son être. Pour écrire de la sorte, il faut avoir souffert.
J’ai voulu lire ce
livre pour une raison bien simple. Que
s’est-il passé lorsqu’il était dans le coma? Bien sûr j’aurais pu lire des livres réputés
à ce sujet, mais j’étais curieux de connaître son histoire, une histoire vécue
et peut-être y trouver quelques réconforts.
Le livre venait de sortir, j’étais pressé de savoir. Ma femme venait de décéder, elle est demeurée cinq jours dans un coma profond
suite à un anévrisme cérébral. Qu’est-ce
qui s’est passé durant ces cinq jours alors que dans son cas une partie de
son cerveau était déjà mort? Qu’a-t-elle
vécu?
Dans son livre il parle
peu de cette période de coma. Par
chance, il y fait référence à quelques reprises et mentionne certains points
qui m’ont frappé. Par exemple ce rêve
étrange qu’il a ramené. Pour lui, un
rêve plutôt sombre qu’il revoyait dans les semaines qui ont suivi son
réveil. « Je n’avais qu’à abaisser les paupières et les scènes revenaient devant
mes yeux ». (p. 20) On peut donc rêver. Bien sûr, en ces occasions on ne
commande certainement pas ses rêves, ils arrivent. Mais qu’est-ce qui nous amène à faire de
beaux ou mauvais rêves dans ces moments ?
Aussi, cette sensation
d’être enfermé « dans un sarcophage de
brouillards et de lenteurs » (p. 61) comme il le dit si bien. Voyons-nous, entendons-nous, sentons-nous les
gens autour de nous ? Et bien oui,
il les voyait et les reconnaissait, il les observait, il voulait leur toucher,
leur répondre, mais comme il le souligne, « des
liens me retenaient à fond de cale » (p. 61). Il était conscient. Il est donc possible de les entendre et de
les voir. Le malheur est ce quelque chose qu’on ignore et qui nous retient.
Évidemment, chaque cas est unique, mais il doit assurément exister des points
communs.
Finalement, lors de ses
moments de grandes souffrances, cette capacité qu’il a d’entrer dans son
intérieur, cette partie intangible et abstraite qui existe, mais qu’on connaît
plus ou moins bien, pour y fuguer, s’y ressourcer. Comme il le souligne :
« Ce sont les filiales appelées imagination, pensée, talent, émotion,
instinct, pressentiment, que les entraves de la chair ont épargnés. (…) Je me
faufilais à certaines heures dans l’étroit tunnel de ma vie intérieure. (…)
Ce sont ces fugues, ces hémorragies de
conscience, qui m’ont permis, par l’extraction restreinte de la seule partie de
moi-même encore libre, de concevoir qu’il y aurait sans doute encore, un soleil
épinglé au ciel du lendemain. » (p. 81)
Quelle sensation, un extraordinaire voyage au fond
de lui-même.
En fait, un ensemble
d’éléments qui n’ont rien à voir avec le corps physique, « des endroits qu’il ne peut détruire, encore libres où l’on peut se
réfugier ». Qu’est-ce qui nous amène
dans les recoins les plus reculés de notre intérieur ? La souffrance ? Elle y contribue certainement, mais quoi
d’autre?
Enfin, comme il le signale si bien, il a été sauvé par
l’amour des siens, par la beauté des choses et
par l’enfance. Ce sont des sujets
qu’il affectionne. « Par une forme de
miracle que, la science, le hasard et l’amour ont voulu, je suis revenu parmi
les vivants ». (p. 111) Un grand
humaniste.
Il est réconfortant
d’imaginer que Denise a rêvé, nous a vu et entendu, qu’elle a senti tout
l’amour qui se dégageait des parents et amis et que dans ces moments de grandes
solitudes elle s’est réfugiée dans son intérieur pour se souvenir de l’amour
des siens, la beauté des choses et fabriquer sa propre aube.
Arrière de couverture
C'est un livre que j'ai écrit presque malgré moi, sans doute parce que
je tremble à la simple évocation des faits que j'y raconte. Cependant, une
petite voix intérieure me disait : « Mais oui, écris cette histoire. Ce sera le
point final, ta façon d'avoir le dernier mot sur ces événements terribles. »
Mais je sais aujourd'hui que la mort seule mettra le point final à cet épisode
de ma vie si fondateur, si semblable à une naissance douloureuse. Jamais, je
crois, je n'aurai été aussi complètement athée que maintenant, à présent que le
souvenir de ce fatidique été 2004 s'évanouit peu à peu. Et pourtant, j'aime
comme jamais cette image du Christ, figure mythique de tous les hommes, portant
une croix, tombant, puis se relevant et marchant vers une vie autre.
---
La globalisation, pour combien de temps encore?
Texte au sujet de
« Mort de la globalisation » de John Saul
24 août 2006
Nos gouvernants coupent
dans l’État, proposent des privatisations et des partenariats avec le privé
afin de répondre aux défis de la mondialisation disent-ils. Mais qu’en est-il
vraiment?
Chez nous les modes
sont parfois en retard. On nous parlait de « réengineering » au tournant des années 2000 alors que « Reengineering the corporation »,
de Michael Hammer et James Champy,
datait de1993! Et bien il en va de même de la mondialisation : elle est
finie! C’est le sujet de Mort de la globalisation (2006) de John
Saul, ouvrage fouillé, mais dont la trame de fond avait d’abord paru dans le Harper’s
Magazine de mars 2004 : « The collapse of globalism. And the
rebirth of nationalism » (Essay). J’attendais donc avec impatiente
l’arrivée de ce livre.
L’attente ne fut que mieux
récompensée, car John Saul c’est John Saul! Synonyme d’un travail fouillé et
documenté. D’ailleurs, j’ai une félicitation en partant à l’éditeur de ce
livre : il contient un index thématique à la fin, ce qui est trop rare
dans les ouvrages francophones, mais très utile pour les lecteurs d’essais et
les chercheurs. Une habitude qui serait à prendre pour ce type de livres.
En bref, John Saul dénonce les
manipulations statistiques et historiques qui
servent à montrer que le système va bien. L’idéologie néolibérale, car il
s’agit davantage d’idéologie que de réalité, est ici questionnée, puisque, dans
les faits, on en revient au nationalisme et au protectionnisme. Le politique
reprend le dessus sur l’économique. L’économisme, qui devait abolir les
frontières, s’effrite sous le coup des scandales (Enron); des interventions
préventives contre le terrorisme, allant de l’addition constante de contrôles
aux frontières jusqu’aux guerres préventives; et de la montée des
nationalismes, protectionnismes (le bois d’œuvre par exemple) et patriotismes,
autant aux États-Unis qu’en réaction face aux États-Unis! Comment poursuivre
ainsi une mondialisation si les voies de transports et de communications sont
menacées à l’échelle de la planète? Prochaine étape : le retour des
productions nationales ou, à tout le moins, continentales pour réduire la dépendance
aux intrants faits à l’étranger, plus sensibles aux aléas du transport et aux
menaces terroristes?
Si certains apôtres de la
mondialisation s’entêtent encore dans cette voie, de plus en plus de voix
s’élèvent cependant pour dire qu’elle est terminée, non seulement pour ces
raisons, mais parce que la mondialisation n’a pas tenu sa promesse d’améliorer
le sort des gens. Ses effets bénéfiques n’étaient pas au rendez-vous. Si ce
n’était qu’un chant des sirènes :
« Dernier
acte avant de quitter formellement la Banque mondiale, Stiglitz s’est adressé à
l’Association économique américaine pour attaquer certains des présupposés de
la globalisation : « La libéralisation des marchés de capitaux non
seulement n’a pas apporté aux gens la prospérité promise, mais elle a aussi
apporté ces crises, les salaires chutant de 20 à 30% et le chômage étant
multiplié par deux, trois, quatre ou dix. » (1) Fait particulièrement
étonnant devant une telle assemblée, il a obtenu un standing ovation. »
(p. 229)
À la lecture de ce livre, on
redécouvre que gouverner, ce n’est pas gérer; encore moins commercer. On ne
peut s’en remettre aux forces aveugles du marché, pas plus qu’à l’horoscope!
(Voir le Chapitre XX à ce sujet)
Riche en références, tant
historiques que contemporaines (les citations de Platon, Sophocle, Smith et de
Soros se côtoient ici), ce livre place la mondialisation où elle doit
l’être : un court épisode de l’histoire de la civilisation; non la fin de
l’histoire, pas plus que le communisme ne fut la synthèse de l’histoire! Car
l’histoire n’est pas affaire d’idéologies ou de marché, mais d’interactions et
de valeurs humaines. Elle n’est pas imposée ou prédéterminée, alors que la
globalisation semble l’être selon le discours officiel (2), mais créé! Auto créée!
(3) Certains pays rejettent d’ailleurs cette globalisation au nom de leurs
valeurs, ce qui a conduit à « [l’]
Arrêt des négociations du cycle de Doha » il y a quelque temps à peine.
(4) Une preuve que ce livre est juste et qu’il devrait être lu non seulement
par le grand public, mais aussi par les spécialistes de la question et les
politiciens. J’avais d’ailleurs un projet de texte sur le sujet dans mes
carnets, « Changement de paradigme : discipliner la mondialisation par
l’action locale », mais, suite à la lecture de ce livre,
il n’est plus approprié.
Notes :
1. Joseph Stiglitz, allocation à
l’Association économique américaine, Boston, 9 janvier 2000; Kofi Annam,
Bangkok, 12 février 2000.
2. Combien de fois
nous répète-t-on qu’on n’a pas le choix, c’est la mondialisation, tant
de la part des gens d’affaires que de la classe politique, comme si nos élus ne
gouvernaient plus, mais n’étaient plus que les relationnistes de la
globalisation.
3. Clin d’œil à
Alain Touraine, pour qui les acteurs créent la société (actionnalisme), car
j’ai toujours trouvé que Touraine et Saul sont complémentaires.
4. AFP, Le Devoir,
Édition du mardi 1er août 2006, « Arrêt des négociations du cycle de
Doha - Bush appelle les autres pays à la même détermination que les
États-Unis » : www.ledevoir.com/2006/08/01/114916.html
Arrière de couverture :
Reçu le jeudi, 18 mai 2006 : Saul, John,
2006, Mort de la globalisation, Paris : Payot – www.payot-rivages.fr
Il y a trente ans, la globalisation surgissait, balayant tout sur son
passage. Ses apôtres, les néolibéraux, proclamaient que ce mouvement était
inéluctable et que, pour leur plus grand bonheur, toutes les sociétés seraient
désormais organisées autour d’un seul élément : l’économie. Ils nous
demandaient de les croire ; nous les avons crus. En vérité, la globalisation
n’était pas une fatalité, mais une idéologie, une théorie expérimentale visant
à remodeler simultanément les paysages économique, politique et social. Or,
tout montre aujourd’hui que cette idéologie-là est en train de mourir… Dans la lignée
des Bâtards de Voltaire, qui provoqua un électrochoc lors de sa sortie, John
Saul décrit un monde en transition, où des pays, voire des continents, à la
dérive, ont quitté le " navire global " tandis que s’affrontent les
économistes, mais où pointent également les idées et les expériences, bonnes ou
risquées, qui préparent la société de demain.
Essayiste,
romancier, John Saul est notamment l’auteur de Paradis blues et Les Bâtards de
Voltaire : la dictature de la raison en Occident. Il a reçu en 2004 le prix
Pablo Neruda pour l’ensemble de son œuvre.
---
Commentaires de
Louisa Blair Les Anglos, la face cachée de
Québec.Tome 1 De 1608 à 1850 130 pages, Tome 2 Depuis 1850, 132 pages, La Commission de la
capitale nationale de Québec et les Éditions Sylvain Harvey. Québec 2005
Ayant effectué des réaménagements à mon domicile, ces beaux livres reçus
en 2005 se sont retrouvés malencontreusement enfouis dans des boîtes. Je les ai
redécouverts il y a peu.
Ces livres sont aussi offerts en version
originale anglaise et constituent une mine de renseignements sur la présence
des Anglophones dans la ville de Québec depuis les débuts de la Nouvelle-France
jusqu'à aujourd'hui. Le terme anglophones recouvre aussi bien les personnes
originaires des îles britanniques que les populations immigrées, comme les
Chinois ou les Grecs, qui ont utilisé l'anglais à Québec, puisque cette langue
a été la langue de la classe dirigeante après la Conquête de 1759 et que Québec fut une ville à forte
minorité anglophone au XIXe siècle.
La qualité des illustrations, due au travail de Lorraine O'Donnell et de
Louisa Blair a donc réussi une œuvre sur Québec
qui trouve sa place à côté du «Guide historique de Québec » d'Yves Tessier et
de «Québec, trois siècles d'architecture» de Luc Noppen, Claude Paulette et
Michel Tremblay.
Liens Internet :
www.bbc.co.uk/history/scottishhistory/europe/features_europe_auldalliance.shtm
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Dewiel, Boris, 2005,
La démocratie : histoire des idées,
Québec : PUL, Collection: Zêtêsis
Commentaires de
La
démocratie? Tout le monde sait de quoi il s’agit, mais peu sont d’accord sur le
sujet. En plus, on la traficote en parlant de démocratie politique ou de
démocratie économique (libre marché)! Les conservateurs sont pour une économie
ultralibérale et certains libéraux pour une économie tempérée par l’État! Et si
pour les libéraux, le droit individuel peut être une valeur absolue;
« socialistes et conservateurs s’entendent sur le fait que les individus
devraient souvent se soumettre au bien supérieur de la société. » (p. 217)
Il y a parfois de quoi y perdre son grec (1), les uns étant proche des autres
sur une question et à des années lumières sur une autre. Alliance et guerre
politiques sont à portée de main. On le voit d’ailleurs au Canada, où, sous un
gouvernement minoritaire de droite (conservateurs), les alliances se font et se
défont sur des questions de principes non négociables pour chacun, mais qui se
négocient toujours pour le gouvernement,
celui-ci s’alliant avec le centre (libéraux),
les nationalistes (Bloc Québécois) et parfois avec la gauche (NPD) selon
ce qu’il veut passer comme changement! Pourquoi? C’est que...
« La
démocratie n’est pas une super-explication
égalitaire, mais bien une engueulade générale dans laquelle les égalitaires ne
sont pas seuls à avoir le droit de s’exprimer. S’il existe un pluralisme des
valeurs, la démocratie est un débat dont personne ne pourra jamais sortir
vainqueur. Son enjeu réside dans un terrible conflit entre valeurs, semblable à
une guerre civile au paradis. La démocratie n’est pas le triomphe du bien
commun, mais une guerre du bien contre le bien que personne ne pourra jamais remporter. »
(Dewiel, 2005, p. 7)
Ce
livre est fort intéressant pour qui cherche à comprendre les fondements et les
processus de
Nous
sommes ici face à un essai qui plonge dans la philosophie politique et c’est
tant mieux, car on en perçoit
Note :
1. Les racines de la démocratie étant
grecques. L’encyclopédie Encarta (2006) nous apprend que :
Démocratie (du grec dêmokratia, dêmos,
« peuple » ; kratein, « gouverner »), système
politique dans lequel la souveraineté procède de l’ensemble des citoyens.
Dewiel, Boris, 2005, La démocratie : histoire des idées,
Québec : PUL, Collection: Zêtêsis
Arrière de couverture
Qu’est-ce que la démocratie ? Est-ce l’évolution vers une autonomie dans
l’unité au sein de laquelle l’égalité serait notre valeur suprême ? Ou son
enjeu consiste-t-il à protéger la liberté des individus ? Dans La démocratie :
histoire des idées, Boris DeWiel soutient que ni l’une ni l’autre de ces
définitions n’est exacte. Inspiré par Isaiah Berlin, il affirme que la
démocratie est une lutte entre valeurs. L’égalité et la liberté, comme la
justice et l’équité, comptent au nombre de nos idéaux ultimes, mais il n’existe
pas de valeur unique suprême. Comme ces idéaux entrent mutuellement en conflit,
la démocratie est un incessant combat entre idéaux véritables mais
contradictoires.
La durabilité du conflit démocratique, soutient l’auteur, est enracinée
dans l’émergence de valeurs modernes au fil de l’histoire. Son approche repose
sur la simple prémisse que chaque idée nouvelle est issue d’une idée plus
ancienne. Il est donc possible de retracer nos propres idées politiques à
travers les étapes des convictions antérieures concernant le bien. En explorant
l’histoire des idées, l’auteur dévoile le modèle de conflits idéologiques
profondément ancré dans la politique actuelle.
Fondée sur une théorie complexe de la politique, l’analyse de DeWiel
favorise une meilleure compréhension des grandes idéologies qui ont cours dans
les nations démocratiques. En cernant avec précision les valeurs disséminées le
long de la gradation entre la gauche et la droite, l’ouvrage offre en
conclusion un modèle enrichi des différences idéologiques, pouvant trouver son
utilité tant des les études empiriques que théoriques.
Boris DeWiel enseigne au Département de science politique de
l’University of Northern British Columbia.
© Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval
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Societas Criticus
au 30e Festival des Films du Monde de Montréal
UNTER DER SONNE/SOUS LE SOLEIL
DOODH AUR APHEEN / LAIT ET OPIUM
SAUF LE RESPECT
QUE JE VOUS DOIS
I TELEFTEA PORNOTENIA / LE DERNIER FILM PORNO
MARIPOSA NEGRA
/ PAPILLON NOIR
ENTRE O PARAISO
E BRASILIA / ENTRE LE PARADIS ET BRASILIA
CSAK SZEX ÉS MÁS SEMMI / LE
SEXE ET RIEN D'AUTRE
GYMNASLAERER PEDERSEN / PEDERSEN, LE
PROF
PARVANDEH-YE HAVANA / HAVANA FILE
LA VIE SECRÈTE
DES GENS HEUREUX
PALMARÈS DU FESTIVAL
DES FILMS DU MONDE – MONTRÉAL 2006
Le Festival des Films du Monde annonce la programmation de sa
30e Édition
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Un film de Danièle Thompson
106 minutes - Couleur
Avec Cécile de France, Valérie Lemercier, Albert
Dupontel, Christopher Thompson, Suzanne Flon, Sydney Pollack
Sortie en salle : 22 septembre 2007
Au FFM :
25 août 2006 • 19:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.25.5
•
26 août 2006 • 15:30 • CINÉMA QUARTIER LATIN 9 •
L9.26.3 •
SYNOPSIS
Elle triomphe à la télé ; elle est célèbre, populaire, adorée !
Pourtant, elle ne rêve que cinéma intimiste et reconnaissance intello :
Catherine tourne la nuit son 100ème épisode, répète le jour une pièce à la
comédie des Champs-Élysées. Elle est surmenée, mais la première est le 17, il
faut être à la hauteur pour jouer Feydeau même si on préfère Sartre !
Pianiste surdoué, adulé, surbooké ; le 17,
Jean-François jouera Beethoven à côté : la plus belle salle du monde, les
meilleurs musiciens, le public le plus raffiné… Pourtant il ne rêve que
solitude, liberté et d'un public ignorant et naïf.
Toute sa vie, il a cherché, découvert des
artistes, cassé sa tirelire pour amasser des œuvres rares. Le 17, Jacques vend
tout ! En un seul soir, l'œuvre de sa vie sera dispersée aux quatre coins du
monde.
Sa grand-mère, ancienne dame pipi dans les
palaces, lui a dit : «je n'avais pas les moyens de vivre dans le luxe, alors
j'ai décidé d'y travailler». Un jour Jessica, elle aussi, tente sa chance à
Paris. Le 17 il va manquer du personnel : elle est embauchée au café en face
des deux théâtres et de la salle des ventes.
C'est là que tous, actrice, pianiste, serveur,
concierge, collectionneur, fils de l'un, femme de l'autre viennent soigner leur
névrose devant un café ou un «tartare frites».
Confrontée à cet univers qu'elle croyait
paradisiaque, Jessica, positive et lucide, y perd des illusions mais y trouve
les clefs d'une nouvelle vie : attention aux «fauteuils d'orchestre» : trop
loin, on ne profite pas du spectacle mais trop prêt on n'y voit plus rien.
Commentaires de
Film sur le
changement de vie. Qui n’aimerait pas parfois tout arrêter et faire sa vie
autrement? Faire autre chose! Pas de revenir en arrière; mais de faire un arrêt
et de prendre une autre direction :
« Un
jour vs êtes serveuse, puis vous quittez. Tout le monde comprendra. Un jour vs
décidez de ne plus être pianiste (de concert), personne ne comprendra »
Car il rêve d’être
pianiste pour le vrai monde; ceux qui aiment la musique, à qui elle fait du
bien, mais qui ne la connaissent pas nécessairement et n’osent pas aller au
concert, car cela leur parait un autre monde (élitiste) : les malades dans les
hôpitaux, les écoliers, les gens des quartiers populaires assis dans un parc,
les prisonniers… Il me fait penser à Alain Lefebvre. La rencontre du peuple et
de la culture est importante pour lui. Au fait, elle est peut être là,
Ce
goût de sortir du système, car le système l’étouffe dans ses rouages, se
retrouve aussi chez d’autres personnes : sortir d’un soap qui ne la
nourrit pas intellectuellement pour l’actrice, même si cela fait davantage que
de bien la faire vivre; sortir de sa collection qui le retient à son passé pour
le collectionneur; sortir de sa région pour tenter sa chance à Paris, pour la
jeune fille! Et ils se croiseront et feront connaissance, car tout se passe
entre les deux théâtres, la salle de vente et le Café des théâtres d’en face!
On entre donc dans
une nouvelle forme de « révolution tranquille » : acte
individuel répété par quantité de gens, ce qui peut devenir collectif!
Ici la fille du
café, Jessica, représente en quelque sorte l’incarnation du peuple par sa
simplicité, sa fraicheur, sa candeur et sa franchise. Elle est encore elle; car
elle n’est pas encore devenue un personnage, tandis que les autres sont
maintenant des personnages qui veulent se retrouver et sortir du moule. C’est
ce qui les rapproche.
Film d’un humour
raffiné, contenant des réflexions qui dépassent la simple anecdote. Un film à
voir et à écouter. Un exemple :
« Je crois en Dieu, mais je pense que les
religions sont le pire barrage entre Dieu et les hommes »
(Jean-François, le pianiste surdoué du film)
Dans le contexte actuel, ce type de réflexion
est on ne peut plus vrai; un exemple de sagesse. Un film qui passe bien la rampe, mais qui va
au-delà de l’image, car il fait réfléchir qui l’écoute!
En parlant d’écoute,
la musique est partie intégrante du film, d’abord par le pianiste; ensuite par
Claudie, la gardienne du théâtre, qui est branchée sur la musique populaire,
mais qui découvre aussi l’autre musique par le pianiste! Si le lien de classe
se fait par Jessica, le lien culturel se fait par Claudie et le pianiste. La
boucle est bouclée.
LISTE ARTISTIQUE
Jessica : Cécile de France
Catherine Versen : Valérie Lemercier
Jean-François Lefort : Albert Dupontel
Valentine : Laura Morante
Jacques Grumberg : Claude Brasseur
Frédéric Grumberg : Christopher Thompson
Claudie : Dani
Valérie : Annelise Hesme
Marcel : François Rollin
Daniel Bercoff : Daniel Benoin
Magali Garrel : Françoise lépine
Pascal : Guillaume Gallienne
Grégoire: Christian Hecq
Margot: Julia Molkhou
Madame Roux : Suzanne Flon
Félix : Michel Vuillermoz
Serge : Laurent Mouton
Werner : Werner
Claude Mercier : Marc Roufiol
Simon de Pury : Simon de Pury
Eve Ruggieri : Eve Ruggieri
Maquilleuse : Susana Poveda
Journaliste : Kaori Tsuji
Interprète : Franck Amiack
Chauffeur Taxi 1 : Ahcene Nini
L'habilleuse :
Le Chef d'Orchestre : Thierry Metaireau
Rachida : Sabrina Ouazani
Réceptionniste : Frantz Morel A L'Huissier
Vendeuse Ungaro : Sigolène Vinson
La mère de Catherine : Martine Erhel
Ingénieur du son : Ludovic Meacci
Serveur Bar Plazza : Antoine Nembrini
---
UNTER DER SONNE/SOUS LE
SOLEIL, Allemagne
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
25 août 2006 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
15 • L15.25.3 • s.t.a.
26 août 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
15 • L15.26.4 • s.t.a.
27 août 2006 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
15 • L15.27.1 • s.t.a.
28 août 2006 • 21:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
15 • L15.28.6 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Baran bo Odar
Scénariste :
Baran bo Odar. D'après la
nouvelle/Based on the short story: Töten. De/By: Daniel Kehlmann
Photographie :
Nikolaus Summerer
Montage :
Mike Marzuk
Interprètes :
Maximilian Waldmann, Janina
Stopper, Astrid M. Fünderich, Uwe Rohde, Alexandra von Schwerin, Kristian Wanzi
Août 1984. Un été torride. Les 23e Jeux
Olympiques se tiennent à Los Angeles. Lors d'une émission radio, Ronald Reagan
plaisante sur la possibilité de bombarder
Baran bo Odar
Né en 1978 à Olten (Suisse), Baran bo Odar vit à
Munich où il a fait des études de cinéma. On lui doit des documentaires
musicaux, des vidéoclips, des films publicitaires, ainsi que les courts
métrages 216 (1998), Mr. Schmidt & Mrs. Kowacek (2002), Kill Your Stereo
(2003) et le film expérimental Quietsch (2004), présenté dans de nombreux
festivals.
Commentaires de
Victor est entre ses
peurs d’enfants et le désir d’être grand, tiraillé par en dedans et ne sachant
pas trop comment réagir, surtout lorsqu’il est déçu. Et sa cousine, qui a 3 ou
4 ans de plus que lui, ne se voit pas gardienne d’enfants. Si un jour elle
l’emmène à la piscine, le lendemain elle le laissera seul à lui-même une fois
rendu là. Il n’entrera finalement pas à
la piscine et ira visiter le coin. Mais laissé seul, que peut faire un enfant
pour jouer? Pour voir? Et avec quelles conséquences? C’est ce que ce film
explore : le monde de l’enfance et les conséquences de certains jeux.
Ce film est fort
intéressant et pourrait faire objet de discussions dans des groupes de parents,
d’adolescents et d’enfants, notamment
sur la notion de responsabilité!
Un excellent film
psychologique, qui pourrait être utilisé par bien des professionnels et des
groupes de discussions. Le seul bémol : la langue, car il est en allemand sous
titré en anglais.
---
BARAKAT! Algérie - France
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
26 août 2006 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
16 • L16.26.3 • s.t.a.
27 août 2006 • 19:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.27.5 • s.t.a.
28 août 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
16 • L16.28.4 • s.t.a.
29 août 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
16 • L16.29.2 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Djamila Sahraoui
Scénariste :
Djamila Sahraoui, Cécile Vargaftig
Photographie :
Katell Dijan
Montage :
Catherine Gouze
Interprètes : Rachida Brakni, Fettouma Bouamari,
Zahir Bouzzar, Malika Belbey
Un village côtier dans l'Algérie des années 90.
La trentaine, Amel travaille comme médecin dans un hôpital. Khadidja, la
soixantaine, toujours pleine d'énergie, est infirmière dans la même
institution. Un jour, après le travail, alors qu'elle attend son mari Mourad,
journaliste, Amel est obligée de conduire d'urgence à l'hôpital, Bilal, le fils
de ses voisins. Le lendemain, en rentrant chez elle, elle s'aperçoit que Mourad
a disparu. Quelque temps plus tard, Amel se met à la recherche de son mari,
apparemment enlevé par un groupe islamiste clandestin. Khadidja insiste pour
l'accompagner. Lorsqu'elle était plus jeune, celle-ci s'était battue contre
l'armée française au cours de la guerre d'indépendance d'Algérie. Prisonnières
du groupuscule, les deux femmes sont vite libérées par le chef, un certain Hadj
Slimane qui a une dette envers Khadidja. Elles prennent refuge dans la maison
isolée d'un vieil homme solitaire et décident de poursuivre leur quête avec lui
et sa charrette tirée par un âne.
Djamila Sahraoui
Née en Algérie en 1950, Djamila Sahraoui vit en
France depuis 1975. Après des études en littérature dans son pays d'origine,
elle suit des cours à l'IDHEC. Sa filmographie comprend: Houria (1980), Avoir
2000 ans dans les Aurès (1990), Prénom Marianne (1992), La Moitié du ciel
(1995), Algérie, la vie quand même (1999), Algérie, la vie toujours (2002).
BARAKAT! est son premier long métrage de fiction.
Commentaires de
Vu en version française et arabe avec s.t.
anglais
La vie et les normes
changent avec la montée de l’islamisme radical dans cette Algérie des années
90. Même le petit voisin dit à la femme médecin qui l’a amenée à l’hôpital et
l’a soignée de son appendicite, car elle est une amie de sa mère : « Ne dis pas à mon père que tu m’as embrassé! »
On sent que quelque
chose se passe. L’islamisme radical monte et s’en prend à la liberté, surtout
celle des femmes et des intellectuels! Amel l’apprendra a son retour de
l’hôpital dès le lendemain matin, car Mourad, son mari qui est journaliste, a été enlevé à cause de ce qu’il
a écrit et qui ne plaisait pas aux intégristes. Les intellectuels sont de plus
en plus mal vus dans cette Algérie qui se radicalise.
Elle suivra d’abord
la procédure et ira voir la police pour rapporter la disparition de son mari,
mais la police ne peut rien pour le trouver, car il est peut être parti avec
des amis! On ne peut même pas ouvrir un dossier pour des questions de
procédures, n’acceptant pas la photo qu’elle fournit!
Mais elle, elle sait
qu’il fut enlevé pour ses écrits par des fondamentalistes islamistes! Elle
partira donc à sa recherche, avec son amie et infirmière Khadidja. Cette
dernière dira même « que ce pays
cinglé aura ma peau! » Alors que la police ne peut rien, ces deux
femmes se rendront jusqu’au repaire des
« fondamentalistes » du coin.
Khadidja semble bien
connaitre le leader du groupe en question, Hadj Slimane, et l’on apprendra
qu’ils ont été militants pour la libération de l’Algérie (contre la France)
dans les années 50 :
On se battait pour la liberté! Mais pourquoi
maintenant es-tu contre ce pourquoi on s’est battu? Tu en as pourtant très bien profité de cette liberté qu’on
gagnait. T’en souviens-tu?
Pour Dieu? Mais,
derrière la religion il y a la politique et aussi un pouvoir phallocrate! On en
a contre les femmes et les hommes qui remettent les vérités et la tradition en
cause! Qui s’affirment?
On est ici dans un
mélange de passé, de tradition et de modernisme, ce qui crée un conflit de
valeurs et un terreau fertile à la montée du terrorisme par ceux qui ne veulent
pas de changement et qui sont les plus radicaux.
Mais, ce qui est le
plus insidieux dans le terrorisme, c’est qu’on ne sait pas qui en est. Sous des
apparences de bon voisinage, en façade, peuvent se cacher des fondamentalistes
qui peuvent se retourner contre vous, pour des raisons idéologiques, sans que
vous ne vous y en attendiez! On ne sait plus où sont les amis, ni les ennemis,
les uns et les autres se confondant! La confiance citoyenne est rongée et ce
cancer de la peur fait son œuvre. Au nom de la peur on est prêt à lâcher
quelques libertés, puis une forme de conservatisme s’installe pour notre
sécurité et notre confort. Et si le mouvement se poursuit, qui sait jusqu’où il
peut glisser : jusqu’au fascisme qui règle la vie des gens au nom de la
morale et de la sécurité? Heureusement, il y en a qui disent « c’est assez! » :
BARAKAT!
***
Ce film soulève deux
questions importantes pour les pays occidentaux : celle des valeurs des
immigrants et celle de nos interventions dans le monde.
Certains immigrants
peuvent en effet avoir des valeurs fondamentalistes, ce qui pose la question
des conséquences de ces valeurs par rapport à celles de la société
d’accueil : accepteront-ils nos valeurs ou les combattront-ils?
Viennent-ils en occident pour s’intégrer ou nous combattre? La question se pose
avec persistance et acuité, vu les événements terroristes des derniers temps
(1), fait au nom d’un certain fondamentalisme religieux qui rejette les valeurs
occidentales. Alors, comment protéger nos valeurs, si notre valeur première est
l’ouverture aux autres, face aux valeurs d’une certaine immigration qui rejette
tout ce à quoi nous croyons : le droit des femmes, la liberté d’expression
et le laïcisme? Devons-nous faire une sélection de notre immigration et
comment? Fermer l’arrivée de certains pays ou de certaines cultures dont les
valeurs sont incompatibles avec les nôtres, notre société prônant la
coexistence de plusieurs cultures sur le même territoire? Mais, cela serait-il
antinomique en même temps pour un pays dit multiculturel? Doit-on prendre le
risque de conflits interculturels au nom du multiculturalisme?
L’autre aspect est
celui de nos interventions sur la scène internationale. Pouvons-nous ne pas
intervenir? Si nous isolons les pays aux prises avec le fondamentalisme,
n’est-ce pas aussi faire le jeu des fondamentalistes, car ils diront alors que
l’Occident les laisse à eux-mêmes et à leurs problèmes? Comment pouvons-nous
agir sans renforcer cette idéologie? En éduquant? Mais comment et par quels
réseaux, pour ne pas soutenir des écoles contrôlées par des idéologues? Et
comment le faire sans soutenir des dictateurs, qui font en sorte que les
idéologues ne paraissent pas si mal à leur côté? C’est là qu’on voit que seule
une instance comme l’ONU pourrait faire quelque chose, comme émettre une norme
mondiale de droits et liberté (2), mais elle en a déjà plein les bras et nombre
de pays lui mettent des bâtons dans les roues pour des raisons idéologiques et
stratégiques. Si certains pays ultra religieux ne pourraient pas accepter une
suprématie scientifico-laïque au dessus de Dieu, d’autres pays, dits
démocratiques, ne voudraient pas non plus voir les Nations-Unies se mêler de
leurs affaires pour ne pas nuire à certaines alliances très profitables sur le
plan économique et stratégique! Tous ont des intérêts. On parle d’ailleurs de
plus en plus de démocratie de marché
à défaut de démocratie pour justifier
nos relations avec certains gouvernements qui ne sont pas si démocratiques que
cela quand on y regarde de près! C’est donc tout un problème que soulève ce
film à qui y porte attention.
Il faudra plus que
du dialogue pour résoudre ce problème, soit davantage d’ouverture à la science et aux intellectuels qu’aux idéologues, ce qui
n’est pas gagné d’avance tant dans le monde arabe que l’Occident, qui a aussi
ses dogmes. Par exemple, au nom de l’économie ou du christianisme, que fait-on
des mises en garde des scientifiques au sujet du réchauffement de la planète?
Rien! Pourquoi? Pour le profit de quelques entreprises qui fournissent aux
caisses électorales! Pour la religion aussi, car Dieu a dit aux hommes « Soumettez la terre et dominez-la »
(Genèse 1, 28), ce qui justifie bien des actions (et des inactions!) des
conservateurs, ce qui fait l’affaire des financiers et des milieux chrétiens
les plus à droite! La religion et certains hommes de pouvoirs ont toujours fait
bon ménage dans l’histoire, ce qui a fait dire à Karl Marx que « la religion est l’opium du peuple! »
C’est une mise en garde que l’on doit toujours avoir à l’esprit, car même si
l’on rejette l’idéologie marxiste, l’on ne doit pas tout rejeter de la pensée
de Marx le philosophe. Loin de là, car il faut toujours séparer le bon grain de
l’ivraie! C’est probablement le défi du XXIe siècle.
Notes :
1. Attentats présumés dans le cas des dernières
semaines et des derniers mois, tant en Angleterre qu’au Canada.
2. Le paradoxe ici est que cette norme mondiale
de liberté existe. C’est la Déclaration
universelle des droits de l'homme. Mais est-elle vraiment appliquée
partout? Les Nations—Unies ont-elles vraiment le droit et la capacité de la
faire appliquer et respecter? La réponse est non à toutes ces questions.
Liens :
Groupe islamique armé (GIA) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_islamique_arm%C3%A9
RSF : www.rsfcanada.org; www.rsf.org
Déclaration universelle des droits de l'homme: www.un.org/french/aboutun/dudh.htm
---
MARIA À CALLAS (Allemagne)
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur : Petra Katharina Wagner
Scénariste : Petra Katharina Wagner
Photographie : Peter Polsak
Montage : Erik Stappenbeck
Interprètes : Götz George, Claudia Michelsen,
Monica Bleibtreu, Anna Thalbach.
30 août 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
16 • L16.30.6 • s.t.a.
2 septembre 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 16 • L16.02.6 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 16 • L16.03.2 • s.t.a.
4 septembre 2006 • 13:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.04.2 • s.t.a.
À la mort de Maria, son épouse bien-aimée, le
réputé concepteur Jost découvre qu'elle correspondait par courriel avec une
amie, Anni. Dans ses lettres, elle n'avait jamais évoqué sa maladie, préférant
parler du travail et de la vie de son mari comme s'il s'agissait des siens.
Plongé dans le deuil, Jost ne parvient pas à révéler la vérité à l'amie de sa
femme. Au contraire, il continue de correspondre avec elle en s'appropriant le
rôle de Maria. Lorsqu'il finit par tomber amoureux de cette inconnue et décide
de la rencontrer, il réalise cependant qu'elle non plus n'a pas été tout à fait
honnête avec lui. Le Ritz Palace qu'elle décrivait comme un hôtel luxueux
abritant les riches de ce monde est en fait une auberge isolée au bord de
Commentaires de
Il y a des personnes
qui sont elles-mêmes dans la vie, d’autres qui aimeraient être autre chose dans
leur vie. L’internet leur permet de se créer cette vie, vérité et mensonge se
confondant quand ils s’inventent une vie dans un forum de discussion ou en
« chattant »! C’était le cas de Maria, qui s’était approprié la vie
de Jost, son mari, pour intéresser sa correspondante par internet, Anni. Sauf
que, suite à cette découverte après le décès de sa femme, Jost se trouvait
dépourvu d’annoncer ainsi le décès de Maria à Anni et décida donc de la laisser
vivre sur le Net! Il ira même sur place voir qui est Anni. Mais là, pourra-t-il
rétablir la vérité et reprendre « sa » vie sans conséquence?
La vie, la vie,
celle que l’on a et celle que l’on crée ont parfois des conséquences l’une sur
l’autre et deviennent « la » vie! S’inventer une vie est-il mal? Et
les gens qui s’inventent ainsi une vie, ont-ils tort? Où sont-ils des créateurs
qui inventent le roman de leur vie? Et si la vie n’était qu’un roman, comme
dans Des nouvelles du bon Dieu? (1)
Ce film soulève donc
de nouvelles questions sociales et psychologiques, liées à l’internet, et
incite à la réflexion sur l’impact de ces technologies dans nos vies. Si nous
en avons le contrôle, le saisissons nous vraiment ou préférons nous croire que
c’est la technologie qui nous impose nos choix et nos décisions, car cela a
quelque chose de rassurant, de réconfortant et même de déresponsabilisant
: « ce n’était pas voulu; c’est l’internet qui m’a fait agir ainsi »,
ce qui ne peut être dit en d’autres circonstances! Une nouvelle façon de dire
« ce n’est pas moi, c’est l’autre » sans accuser personne finalement,
car cet autre, l’internet, est une entité mais pas une personne! Il est même
sécurisant d’agir ainsi caché par un réseau impersonnel, mais risqué, car se
croyant protégé on fait moins attention à nos comportements et d’autres peuvent
en profiter, utilisant l’internet à mauvais escient, se croyant eux aussi à
l’abri de l’impersonnalité du World Wide
Web pour agir en toute impunité. Le danger ce n’est pas le net, mais les
comportements qu’il suscite par l’anonymat relatif qu’il fournit à ses
usagers.
Enfin, la musique,
les couleurs et le design font partie intégrante de ce film, car Jost est un
réputé dessinateur-concepteur et il y a là toute une symbolique : on
dessine pour la vie ou on se dessine une vie? Psychanalytique! Je vous
recommande ce film.
Note :
1. Film fort intéressant de Didier Le Pêcheur
avec, entre autres,
Petra Katharina Wagner
Scénariste et réalisatrice de plusieurs courts
métrages depuis 1980, Petra Katharina Wagner réalise ses projets grâce à la
maison de production Moonfilm où elle est actionnaire. En 1990, elle signe
STAUB VOR DER SONNE, son premier long métrage, qui sera suivi de BLAUER MOHN
(1992), Hungry Hearts (1995), OSKAR UND LENI (1998), gagnant de plusieurs prix,
Sublights (2002), ZOE'S ARKADAS (2004).
---
PINGPONG (Allemagne)
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
Dates au FFM
27 août 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.27.2 • s.t.a.
28 août 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.28.6 • s.t.a.
Paul, 16 ans, débarque dans la maison de
vacances de son oncle sans y avoir été invité. Ayant perdu récemment son père,
il est à la recherche d'un monde idéal et s'immisce dans cette famille
apparemment parfaite. Son cousin du même âge Robert prépare le conservatoire et
travaille son piano sous la férule de sa mère Anna, pianiste talentueuse
elle-même. Anna n'a qu'un fils et ce n'est pas celui dont elle rêvait. Elle
semble transférer son amour maternel sur son chien, Schumann. Après l'avoir rejeté,
Anna se rapproche de Paul. Lui est attiré par elle: il prendrait bien la place
de Schumann. La souffrance de Paul va le pousser à un acte de désespoir.
Matthias Luthardt
Né à Leiden (Allemgane) en 1972, Matthias
Luthardt fait des études de littérature allemande et française ainsi que de
journalisme. En 2001, il réalise le court métrage Blindgäger, et deux ans plus
tard, il est assistant réalisateur sur ENERGY BLAST, produit en Ouganda. Son
documentaire Menschen brauchen Hobbies est montré au Festival d'Amsterdam. Il
est diplômé de l'école de cinéma de Potsdam-Babelsberg (réalisation) en 2005 et
PINGPONG est son premier long métrage.
Commentaires de
Un film sur la
« dysfonctionnalité » et la jalousie familiale, ce que la langue
allemande semble rendre plus durement encore par ses intonations et sa
rigidité. Pourquoi Anna semble-t-elle mieux aimer son chien que son fils et son
mari? Parce qu’il ne la contredit pas et qu’il branle la queue quand il l’a
voit? Peut-être!
On est ici dans un
huis clos, les personnages ayant surtout des interactions entre eux. Nous ne
sommes pas témoins des interactions qu’ils ont à l’extérieur, sauf si elles ont
un impact à
---
UNTER DEM EIS / SOUS LA
GLACE, Allemagne
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
25 août 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
9 • L9.25.6 • s.t.a.
26 août 2006 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.26.3 • s.t.a.
27 août 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.27.4 • s.t.a.
28 août 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.28.4 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Aelrun Goette
Scénariste :
Thomas Stiller
Photographie :
Jens Harant
Montage :
Andreas Zitzmann
Interprètes : Bibiana Beglau, Adrian Wahlen,
Dirk Borchardt, Sandra Borgmann, Susanne Lothar
Jenny et Michael, un couple uni, vivent avec
leur fils de sept ans, Tim, dans une jolie maison en banlieue. Sandra et son
mari Günther viennent d
Aelrun Goette
Née à Berlin en 1966, Aelrun Goette étudie la
philosophie à l
Commentaires de
Je n’ai vu que la
dernière partie du film, mais assez pour le comprendre. Cela m’a semblé un bon
thriller psychologique, basé sur la relation (protectrice) d’une mère à son
jeune fils.
---
THE OH IN OHIO, États-Unis
Hors Concours
2006 /
29 août 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.29.6 • Ang.
30 août 2006 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.30.3 • Ang.
31 août 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.31.2 • Ang.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Billy Kent
Scénariste :
Adam Wierzbianski
Photographie :
Ramsey Nickell
Montage :
Michael R. Miller, Paul
Bertino
Interprètes : Parker Posey,
Paul Rudd, Mischa Barton, Miranda Bailey, Liza Minnelli, Danny DeVito, Robert
John Burke, Keith David
Priscilla Chase habite Cleveland avec son mari.
Tout semble lui avoir réussi dans la vie: son mari, sa maison, son travail. Air
connu. Mais, mais, mais. Au lit, il semble que rien n
Billy Kent
Auteur de plus de 180 films publicitaires et de
11 courts métrages, Billy Kent a une réputation pour la comédie inventive et
stylisée. Pour MTV, il réalise une série de satires politiques qui vont vite le
placer au firmament des cinéastes de sa génération. Il travaille dans divers
projets à travers le monde, et ses films récolte de nombreuses récompenses. Des
courts métrages comme Egg Salad (1996) et Five Shorts (2000) précèdent THE OH
IN OHIO, son premier long métrage de fiction.
Commentaires de
Couple comme il y en
a de plus en plus, où la carrière de madame est plus satisfaisante – et plus
payante – que celle de monsieur. Elle est même promue vice-présidente alors
qu’il est prof de bio dans une école tout ce qui a de plus ordinaire. Mais là n’est
pas le point. C’est au lit que madame ne ressent rien : elle est non
orgasmique comme 50 millions de femmes aux États-Unis paraît-il!
Cela nous permet
d’avoir accès au « monde » de la recherche de l’orgasme, souvent
sauce pop-psycho, ce qui donne une comédie de situation à l’États-Uniennes, où
vous aurez du plaisir et l’occasion de rire à défaut d’orgasmer! Ce serait un
bon film en salle commerciale.
---
DOODH AUR APHEEN / LAIT ET
OPIUM, Inde
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
1 septembre 2006 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 10 • L10.01.1 • s.t.a.
2 septembre 2006 • 21:40:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.02.6 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 10 • L10.03.4 • s.t.a.
4 septembre 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 10 • L10.04.2 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Joel Palombo
Scénariste :
Joel Palombo
Photographie :
Pankaj Bhakuni
Montage :
Tenzin Tsetan Choklay
Interprètes : Swaroop Khan, Nizam Khan, Mohamad
Khan, Manjoor Khan, Deepak Castelino, Santosh Poudel
Swaroop, jeune Indien issu d
Joel Palombo
Artiste et professeur d
Commentaires de
La musique
traditionnelle et la danse sont importantes aux Indes! C’est du moins ce que
l’on croit dans cette caste de musiciens. Mais quand Swaroop accompagne son
grand oncle dans les régions indiennes, il voit que si c’était le cas
autrefois, ce l’est de moins en moins aujourd’hui.
Cela nous permet de
voir des coins de l’Inde qui sont presque désert, comme si leur milliard de
population était concentré dans quelques régions bien précises.
Il découvre aussi
que si son oncle implore la charité, au nom de Dieu, pour cette musique, les
gens n’apprécient pas souvent. Il n’est pas des plus honnêtes et son image
ternit rapidement auprès de ses compagnons de route et de son neveu.
Arrivé à Dehli il se
séparera de son oncle et découvrira la grande ville. Ses réflexions sont fort
intéressantes à partir de ce moment, car il se sent ailleurs : tout est en
anglais avec des commerce qu’il ne connaît pas. On se retrouve dans une grande
ville occidentale avec ses centres commerciaux et ses McDo! L’habillement et la
façon d’être est à l’occidentale. On chante même du country États-uniens accompagné au banjo! Par contre, cette
rencontre sera déterminante pour lui. Ainsi commence son occidentalisation!
Que seront les
prochaines générations indoues? Voilà la question que pose ce film. Il n’y a
donc pas qu’ici qu’on s’inquiète de demain. (1)
Note :
1. En effet, depuis sa parution, dans le numéro
de l’actualité du 1er septembre 2006, l’entretien que Jacques
Godbout a accordé à Michel Vastel, « 2076: La fin du Québec », fait
jaser dans les chaumières.
---
DAISY, Corée du Sud
Compétition mondiale
2006 /
25 août 2006 • 21:30:00 • THÉATRE MAISONNEUVE •
TM.25.2 • s.t.a.
26 août 2006 • 14:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.26.3 • s.t.a.
27 août 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
9 • L9.27.2 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Andrew Lau
Scénariste :
Gordon Chan, Felix Chong,
Kim Gyu-Wan
Photographie :
Andrew Lau, Ng Man Ching
Montage :
Chan Ki Hop, Wong Hoi
Interprètes : Jun Ji-Hyun,
Jung Woo-Sung, Lee Sung-Jae, Chun Ho-Jin, David Chiang, Yoo Soon-Cheol, Dion
Lam
Hye-Young, jeune artiste coréenne qui fait des
portraits dans le centre de la ville rêve de voir un jour ses œuvres faire
partie d
Andrew Lau
Né à Hong-Kong en 1960, Andrew Lau s
Commentaires de
Les fleurs sont
importantes dans ce film, car elles sont le symbole de l’amour et de la mort,
les deux occasions où l’on envoie probablement le plus de fleurs. Elles sont
aussi importantes dans
Par hasard un tueur
à gage est touché par elle quand il la voit tomber à l’eau alors qu’elle était
en excursion de peinture. Park Yi fera donc un « pont » pour qu’elle
puisse traverser en toute sécurité dans le champ de pâquerettes qu’elle
affectionne tant et y accrochera son sac qui était tombé à l’eau. Elle y
laissera une toile pour remercier l’inconnu qui a fait ce ponceau pour elle! A
partir de ce moment s’engage un jeu étrange où elle recevra des bouquets de
marguerites à sa porte…
En plus de peindre
des marguerites, Hye-Young est portraitiste sur la place publique. Un jour un
client fait faire son portrait, Jung Woo, et laisse là un pot de marguerite,
car il est pressé de partir. Mais il reviendra constamment la voir, ce qui lui
laisse croire qu’il est celui qui envoie ces fleurs. L’aimant lui aussi, il se
tait sur la méprise; façon de ne pas mentir, mais d’en profiter. Voilà pour le
triangle amoureux. Sauf que…
Jung Woo est un
agent d
Il y a toute une
symbolique dans ce film. D’abord, celle de la vie, avec les marguerites
représentant la construction d’une relation. Ensuite, avec les tulipes noires,
représentant la commande d’un assassinat, comme si la vie et la mort dansaient
une valse continuelle. Comme si la destruction et la renaissance se côtoyaient
sans cesse! Comme si l’un naissait de l’autre. Mais en fait c’est cela :
la vie renait de ses cendres. Un édifice est détruit, un autre est construit.
La vie continue.
Il y a enfin la
symbolique de
Un film d’une
sensibilité étonnante malgré le drame cornélien qui en est
---
BANG BANG ORANGUTANG, Danemark
3 septembre 2006 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 14 • L14.03.1 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 19:00:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 14 • L14.03.5 • s.t.a.
Regards sur les cinémas du monde
2005 /
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Simon Staho
Scénariste :
Peter Asmussen, Simon Staho
Photographie :
Kim Høgh Mikkelsen, Eric
Kress
Montage :
Janus Billeskov Jansen
Interprètes : Mikael
Persbrandt, Lena Olin, Tuva Novotny, Michael Nyqvist, Jonas Karlsson, fares
Fares, Mimmi Benckert Claesson, Shanti Roney, Reine Brynolfsson, Börje
Ahlstedt, Mona Malm, Leif Andrée
Åke Jönsson est un homme d
Simon Staho
Né en 1972 au Danemark, Simon Staho a réalisé
VILDSPOR (Wildside, 1998), Nu (2002) et DOG OG NAT (Day and Night, 2004).
Commentaires de
Un
cadre qui ne voit plus l’humain, la vie et sa famille autour de lui, mais des
chiffres et des pions. On ne congédie pas des gens; on fait des opérations
comptables! On rationalise. Tout s’explique. Les émotions et les sentiments
sont des signes de faiblesse.
Les
discussions sur le portable sont si importantes qu’il conduit sur le pilote
automatique, sauf qu’arrivé chez lui, ses enfants ne sont pas encore programmés
à cela. On court vers papa! Oscar court donc à ses devants, mais papa ne le
voit pas, occupé au cellulaire et à regarder ailleurs. Avec cette petite vie
qui bascule, son univers basculera aussi. Tous lui reprocheront son rapport à
l’argent…
Après
la perte de sa famille, suivra la perte de son emploi pour des raisons tout
aussi rationnelle qu’il défendait peu de temps auparavant : l’intégration
de ventes en Suède et le transfert de la production aux Indes. Bienvenue dans
la réalité Äke!
Par
la force des choses, il découvrira la vie des gens ordinaires, car il deviendra
chauffeur de taxi. Il fera aussi un processus d’introspection et redécouvrira
ses valeurs fondatrices sur fond de musique hard rock, métal et punk!
Mais attention, ce
ne sera pas rose bonbon. Ce sera plutôt gris cité, comme certaines images du
film. Mais, il en viendra à ne plus accepter tout le blâme sur lui, car, comme
il le criera à sa femme (au téléphone) dans un moment de lucidité et
d’émotion :
« Tu voulais ci, tu voulais ça et j’ai
travaillé dur, au point d’être absorbé par mon travail! Ensuite tu me reproché
de ne pas avoir été présent… Woh là! »
(Interprétation personnelle du ton, en suédois, et du sous titrage en
anglais, mais c’est ce que ça voulait dire!)
Cette prise de conscience conduira au
dénouement final, un peu plus convenue cependant, même si on n’est pas dans un
film États-uniens.
---
SAUF LE RESPECT QUE JE VOUS
DOIS, France
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
26 août 2006 • 19:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.26.5 • Fr.
27 août 2006 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
17 • L17.27.3 • Fr.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Fabienne Godet
Scénariste :
Fabienne Godet, Franck Vassal
Photographie :
Crystel Fournier
Montage :
Françoise Tourmen
Interprètes : Olivier Gourmet, Dominique Blanc,
Julie Depardieu, Marion Cotillard, Jeffrey Barbeau, Jean-Michel Portal,
Jean-Marie Winling, Pascal Elso
À 40 ans, François a tout pour être heureux, une
famille, un travail, des amis. Mais un tragique événement (le suicide de son
collègue et ami, passé sous silence par l
Fabienne Godet
Née en 1964, Fabienne Godet a écrit et réalisé
La Vie comme ça (1992), Un certain goût d
Commentaires de
François aime son
travail, mais se sent parfois à l’étroit entre travail et famille. Il accepte.
Il subit la pression que cela cause à la maison et essai de tempérer,
car il y a une désynchronisation entre la vie et le travail, le travail
demandant de plus en plus de disponibilité au nom de la compétitivité.
Par contre, son
meilleur ami, Simon, passe la famille en premier. Mais suite à son
congédiement, il se suicidera! Cela le bouleversera. Mais ce qui le
bouleversera davantage sera le silence qui suivra de la part des autres
employés et de leur petit groupe d’amis du boulot, comme si c’était « as usual »! Comme s’il était normal que
le système que les Hommes ont créé les broie. On a inventé la bête mythique.
C’est ce que François découvre dans un éclair de lucidité; ce que les autres
pourraient prendre pour une crise d’anxiété, une dépression ou un burn-out,
mais ce n’est vraiment pas cela ici! C’est une crise de lucidité, je le répète.
Sauf que le problème
est la canalisation de cette lucidité. Mal canalisée ou non canalisée, elle
peut conduire à des gestes spontanés, parfois violents, que l’on ne voulait pas
poser ou qui causent du mal par mésinterprétation! Après on doit vivre avec les
conséquences de ces gestes, même si on ne les voulait pas.
Cependant, l’entreprise piège parfois
sciemment ses membres pour les congédier. Elle les tue aussi; économiquement,
socialement et psychologiquement. Réagir est-il un crime ou de la légitime
défense? Mais comment le prouver. Serait-ce recevable en cour? La légitime
défense n’existe pas face à une personne morale et ses représentants qui
menacent notre intégrité! Voilà
peut-être une faille du droit. Mais qui a intérêt à la corriger? Certainement
pas la classe dominante.
Une
partie de la salle a d’ailleurs applaudi à la fin du film, ce qui est rare au
cinéma. Cela en dit beaucoup sur l’actualité du sujet à l’ère des scandales
économiques, « dégraissages » (drôle de moyen de considérer ceux qui étaient
nos « associés » il n’y a pas si longtemps encore) et des délocalisations
d’usines. Un film qui devrait venir en salle. Je l’espère.
---
I TELEFTEA PORNOTENIA / LE
DERNIER FILM PORNO, Grèce
Regards sur les cinémas du monde
2006 / Vidéo / Couleur / 100 min
30 août 2006 • 19:20:00 • CINÉMATHÈQUE
QUÉBÉCOISE • CQ30.5 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Costas Zapas
Scénariste :
Costas Zapas. D
Photographie :
Costas Zapas
Montage :
Costas Zapas
Interprètes : Sotiria Leonardou, Demetre
Georgalas, Kalliope Tachtsoglou, Yannis Nikolaou, Nicol Drizi
Homme Y, ancien acteur de films pornos, traverse
de graves problèmes financiers. Le seul moyen qu
Costas Zapas
Né à Athènes (Grèce) en 1969, Costas Zapas
publie un roman, Blue Heart, en 2001. Une bourse de Media II Program lui permet
d
Commentaires de
Pour public très réceptif à une forme de cinéma expérimental.
« N’importe qui avec une caméra peut faire du
porno. Il faut maintenant donner une histoire » dira l’un des
protagonistes du film.
Dans ce film, il n’y
a ni porno, ni une histoire au sens classique du terme. On est dans la
symbolique, mais c’est tournée de très près, comme si c’était réalisé maison,
façon de donner un caractère très intimiste à ce film. Mais c’est autre
chose : une fable surréaliste. On illustre les difficultés financières par
le vide. Tout est vide : la bibliothèque comme les tablettes, les
assiettes ou les verres. Assiettes et verres de vin vides, devant lesquels les
protagonistes font semblant de prendre un bon repas, de mastiquer!
Le sens de leur vie
est tout aussi vide maintenant, car ils se sont vidés de leur substance avec le
temps. Ils ont eu un passé – le discours, le style de la maison et les meubles
en témoignent! Ce ne fut donc pas toujours ainsi. Qu’est-il advenu? Nous le
découvrirons peu à peu, par petits filets, mais il faut être très attentif, car
on ne nous donnera que des bribes signifiantes. Il faut être attentif, je le
répète, et interprétatif. Mon interprétation est socioéconomique. Quelle sera la
votre?
On est ici dans la
symbolique du désespoir! Personne n’y échappe jusqu’au drame final, devant
lequel on a la confirmation de l’impuissance des acteurs. De leur vide
intérieur. De leur résignation. Personne n’est libre. On est prédestiné. C’est ce
que le système tend à nous laisser croire pour que l’on accepte les
pires situations sans se rebeller, même quand elles sont des plus injustes et
anachroniques! Idéologie de la soumission aux événements, pour ne pas chercher
à voir qui tire les ficelles et pourquoi? A qui cela rapporte, si ce n’est pas
aux acteurs du système? (1)
Aux thérapeutes qui
cherchent à vous réaccorder au système, que ce soit par des médicaments ou des
approches douces, voir de la pensée magique? En fait, ceux-ci profitent indirectement
des ratés du système, car ils sont là pour vous y raccrocher. Ils ne feront
surtout rien pour changer le système, car celui-ci leur assure une clientèle.
Ses ratées assurent plus que leur survie, soit
leur zone de confort. Si vous êtes révoltés et qu’un militantisme monte
en vous, ils vous accompagneront dans un processus de lâcher prise pour que vous retrouviez votre harmonie et votre
équilibre intérieur! Car tout est en soi et passe par soi. On est à l’ère de
l’individualisme et non plus du collectivisme. L’action collective et sociale
perd la côte sur plusieurs fronts à
Qui tire les
ficelles derrières? Les leaders économiques? Les banquiers? Justement, dans une
de leurs discussions, devant cette table vide, ils en ont parlé des banquiers!
Attentif qu’il faut être, je vous le dis, car sous des allures de non film, il
y a quelque chose là. De la symbolique à interpréter. Film dénonciateur, mais
pas facile d’approche pour le spectateur.
D’ailleurs la salle
n’était pas nombreuse à la représentation de lundi après midi et plusieurs
personnes ont quitté en cours de projection. Il y en a même une qui ronflait!
Moi je suis demeuré attentif jusqu’à la fin, mais on n’était pas nombreux. Pour
public très réceptif à une forme de cinéma expérimental.
Note :
1. Crozier, Michel, et Friedberg, Erhard, 1977 (1981), L
---
MARIPOSA NEGRA / PAPILLON
NOIR, Pérou/Espagne
Compétition mondiale
2006 /
29 août 2006 • 11:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.29.2 • s.t.a.
29 août 2006 • 21:30:00 • THÉATRE MAISONNEUVE •
TM.29.2 • s.t.a.
30 août 2006 • 16:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.30.4 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Francisco J. Lombardi
Scénariste :
Giovanna Pollarolo. D
Photographie :
Paco Belda
Montage :
Roberto Benavides
Interprètes : Melania Urbina, Magdyel Ugaz,
Ivonne Frayssinet, Wendy Vásquez, Gustavo Bueno, Ricardo Morán, Montserrat
Carulla, Liliana Trujillo, Luis Homar
Jeune enseignante plutôt traditionnelle,
Gabriela vit dans un monde à part, étrangère aux agitations quotidiennes du
Pérou contemporain. L
Francisco J. Lombardi
Né en 1947 à Tacna (Pérou), Francisco J.
Lombardi suit des cours de cinéma à l
Commentaires de
1990 au Pérou. Le
pouvoir est inséré partout, sait tout. Une dictature élue. Las corruption règne
dans les classes supérieures. Dans les quartiers populaires, « il n’y a pas de civilisation, juste la loi
de la jungle » dira Ángela,
journaliste désenchantée et cynique qui a un regard froid et analytique sur son
pays. C’est ce monde que nous découvrons avec elle et Gabriela, dont le fiancé,
juge réputé honnête, fut assassiné. Elle veut savoir pourquoi, par qui et se
venger!
Nous la suivons dans
cette quête de la vérité et de la vengeance à travers le récit que nous en
dresse Ángela, qui s’est finalement attachée à cette femme qui lui ressemblait
si peu.
Gabriela passera
donc par les dédales qui conduisent aux gens de pouvoirs et ce ne sera pas
nécessairement l’organigramme officiel. Certaines des illusions de son monde
seront même détruites à jamais dans son esprit. Elle se méritera d’ailleurs
l’admiration d’Ángela pour son cran.
C’est un excellent
thriller psychologique, dont la trame dramatique est construite sur du réel et
bien montée jusqu’à sa conclusion. Cependant,
j’ai pris peu de notes, car je ne voulais pas mélanger les faits réels
(la trame de fond du film) avec le fictif (la trame dramatique), les deux étant
si bien intégrés qu’il est parfois difficile pour le profane de savoir si tel
personnage est vrai et tel autre fictif. Mais c’est un excellent film qui devrait
venir en salle. Je le recommande.
---
ENTRE O PARAISO E BRASILIA
/ ENTRE LE PARADIS ET BRASILIA, Brésil
Regards sur les cinémas du monde
2006 / Vidéo / Couleur / 70 min
30 août 2006 • 21:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
11 • L11.30.6 • s.t.a.
1 septembre 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 11 • L11.01.2 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER
LATIN 11 • L11.03.1 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Alvarina Souza Silva
Scénariste :
Alvarina Souza Silva. D
Photographie :
Dib Lutfi
Montage :
Sergio Sbragla
Interprètes : Marcela Moura, Lucas Souza Lopes,
Ana Paula Souza Lopes
Vanilda a vécu les premières années de sa vie
dans le paysage rustique de la Ferme du paradis, située dans l
Alvarina Souza Silva
Née dans l
Commentaires de
Film
ethnométhodologique, car l’on est « témoin » d’une histoire de vie
portant sur sa jeunesse dans l’arrière pays, marquée par des traditions et des
comportements parfois déviants, jusqu’à son arrivé dans la grande ville, où les
choses sont différentes.
Il y a des petits détails qui peuvent
clocher pour qui est très observateur, comme le vélo de son père qui ressemble
étrangement à un VTT d’aujourd’hui, alors qu’elle est petite fille (ça se passe
il y a une vingtaine d’années), mais le cœur de l’histoire ne repose pas sur
ces détails. C’est la description qu’elle fait des traditions et des modes de
vie de sa jeunesse qui est intéressante. J’ai probablement remarqué ce détail,
car je fais du vélo. Pour une fois que j’en remarque un, je me devais de le
souligner même s’il ne change rien à l’histoire.
C’est par contre la
preuve qu’avec les nouvelles technologies, faire du cinéma est de plus en plus
accessible à des gens qui ont des idées, même s’ils ont peu de moyens. Suffit
d’une caméra vidéo et l’on est en affaire pour conter une bonne histoire. Si
l’on n’a pas les moyens de faire des reconstructions historiques, là n’est pas
l’essentiel. L’essentiel est de faire ressentir l’essence et le climat de
l’époque aux spectateurs et ce film le réussit très bien. A l’inverse il y a
des films à grand budget et à grand déploiement dont les reconstructions
historiques sont parfaites, mais dont le scénario n’est que la transposition
des idées convenues d’aujourd’hui dans un beau décor d’autrefois. Ainsi va la
vie.
L’autre
détail dont je ne suis pas sûr est dans le résumé officiel (ci-haut). Je ne
suis pas sûr que ce soit elle qui fait son doctorat ou si elle rédige son
histoire de vie pour son patron qui fait un doctorat en sociologie. Le sous titrage
me semblait aller dans le second sens : son patron fait un doctorat en
sociologie et il a besoin de son histoire de vie. Mais peu importe, ça ne
change rien à l’histoire, car elle raconte sa vie et c’est cette histoire qui
est intéressante à suivre, surtout que j’ai étudié en socio!
A voir pour saisir
des cultures d’ailleurs, ce qui donne aussi un caractère anthropologique à ce
film. Si ce n’est pas un documentaire à proprement parler, c’est un
docu-fiction intéressant!
---
CSAK SZEX ÉS MÁS SEMMI / LE SEXE ET RIEN D
Regards sur les cinémas du monde
2006 /
27 août 2006 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.27.2 • s.t.a.
28 août 2006 • 21:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.28.6 • s.t.a.
30 août 2006 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.30.4 • s.t.a.
31 août 2006 • 19:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN
10 • L10.31.5 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Krisztina Goda
Scénariste :
Réka Divinyi, Gábor Heller,
Krisztina Goda
Photographie :
Buda Gulyás
Montage :
Manó Csillag
Interprètes : Judith Schell, Sándor Csányi, Kata
Dobó, Zoltán Seress, Károly Gesztesi, Adél Jordán, Antal Zcapkó, Zoltán Rátóti
Dóra, dramaturge de 38 ans, apprend que son
fiancé est marié et qu
Krisztina Goda
Née à Budapest en 1970 et diplômée de
Commentaires de
C’est
une comédie sur la différence universelle entre les hommes et les femmes! Si,
si, universelle, car il y a un univers qui nous sépare! C’est aussi ce qui nous
attire l’un pour l’autre, car l’on veut tous savoir ce qu’il y a ailleurs dans
l’univers! C’est pourtant simple : on cherche toujours à savoir et à avoir
ce que l’on n’a pas! Tout est là.
Qui propos et gags
de situation ne peuvent que s’en suivre. Rires assurés! D’ailleurs la salle
riait parfois des situations et des mimiques avant même d’avoir le temps de
lire les sous-titres! Ça dit tout de l’universalité du sujet qui va bien
au-delà de
---
WARCHILD Allemagne - Slovénie
Compétition mondiale
2006 /
31 août 2006 • 11:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.31.2 • s.t.a.
31 août 2006 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE •
TM.31.2 • s.t.a.
1 septembre 2006 • 16:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.01.4 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Christian Wagner
Scénariste :
Edin Hadzimahovic
Photographie :
Thomas Mauch
Montage :
Interprètes : Labina
Mitevska, Senad Basic, Crescentia Dünsser, Otto Kukla, Miranda Leonhardt,
Heinrich Schmieder, Katrin Sass, Zdenko Jelcic
.
Sarajevo, 2004. Senada, une jeune mère, perd son
enfant durant la guerre en Bosnie. Aujourd
Christian Wagner
Né en 1959 à Immenstadt/Allgäu en Bavière
(Allemagne), Christian Wagner a étudié la littérature, le théâtre et la
psychologie à Munich. Producteur depuis 1982, il a enseigné pendant huit ans la
mise en scène et l
Commentaires de
Le
film ouvre sur le son de la guerre, ce qui traverse le spectateur. A donner le
frisson, car l’écran est noir. Ce doit être terrible dans la nuit de ne pas
voir ce qui se passe, mais d’entendre le bruit de la guerre.
Après
la destruction, certains on encore quelques souvenirs physiques auxquels se
rattacher, mais d’autres n’ont que
Un
film psychosocial. D’abord, il y a tout le côté psychologique de la recherche
de sa fille, mais aussi de ce que sera la rencontre et la réaction des parents
adoptifs, car eux ont adoptés une orpheline et l’ont, en quelque sorte, sauvé.
Elle souffrait d’asthme. La mère adoptive faisait
Ensuite ce film
soulève des questions sociales sur la condition et le statut de mère. La mère
biologique ou la mère adoptive? L’enfant devrait-il savoir et à quel âge? Et
quel est le rôle du père face à l’enfant par rapport à celui de la mère? C’est
là une autre question qui serait intéressante à soulever. Un film qui pourrait
donc servir dans plusieurs cours pour débattre : sociologie, droit,
éthique pour ne nommer que ceux là.
Enfin, ce film soulève
des questions sociopolitiques sur l’intégration (à venir) des pays de l’ex-URSS
dans l’Europe. Au moment où se passe cette histoire elle n’avait pas de
passeport européen. Mais la Bosnie est maintenant dans un processus
d’intégration à la communauté européenne. Cela changerait-il de quoi à son
périple et à ses démarches pour trouver sa fille? Et, entre les droits
politiques et le bien psychologique et physique de l’enfant, qui tranche?
En conclusion, c’est
un film d’actualité et pognant en même temps. Un très beau film; un très bon
film. J’espère qu’il sortira en salle.
---
SÖK, Suède
Compétition mondiale
2006 /
1 septembre 2006 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.01.1 • s.t.a.
1 septembre 2006 • 19:00:00 • THÉATRE
MAISONNEUVE • TM.01.1 • s.t.a.
2 septembre 2006 • 14:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.02.3 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Maria von Heland
Scénariste :
Maria von Heland
Photographie :
Peter Östlund
Montage :
Sören Ebbe, Jessica Congdon
Interprètes : Amanda Ooms, Lia Boysen, Pernilla
August, Leif Andrée, Johan Rabaeus, Mikael Persbrandt
" Elle a 38 ans, pas d
Maria von Heland
Née à Stockholm en 1965, Maria von Heland suit
des cours de journalisme, d
Commentaires de
Les
mœurs universelles. Le mariage au premier plan, rêve des filles! Lisa veut donc
rencontrer, car c’est l’amie, mais seule. Avant, la famille se chargeait de
vous trouver un bon parti; maintenant on navigue sur le net! Nouvelle mœurs
universelle, du moins dans les pays occidentaux!
On
la suit donc dans son magasinage de l’homme en ligne, sauf qu’aucun n’est aussi
parfait qu’un kit IKEA. C’est donc une occasion de faire un portrait de société
des hommes, des femmes et des couples, car certains sont loin de correspondre à
l’image qu’on en a!
Comédie
drôle et touchante, qui m’a fait réaliser qu’Internet prend de plus en plus de
place dans les scénarios de films depuis quelques temps. (1) L’internet est
donc pleinement entré dans nos mœurs au même titre que le téléphone en d’autres
temps, qui, lui, avait remplacé la lettre parfumée! D’ailleurs, avec le
téléphone portable et les SMS (2), les deux se rejoignent maintenant!
Notes :
1. Juste au FFM je pense à MARIA À CALLAS d’Allemagne et à CSAK SZEX ÉS
MÁS SEMMI (LE SEXE ET RIEN D
2. Short message service : http://fr.wikipedia.org/wiki/Short_message_service
---
GYMNASLAERER PEDERSEN /
PEDERSEN, LE PROF, Norvège
Compétition mondiale
2006 / 35 mm / Couleur / 110 min
2 septembre 2006 • 11:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.02.2 • s.t.a.
2 septembre 2006 • 21:30:00 • THÉATRE
MAISONNEUVE • TM.02.2 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 16:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.03.4 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Hans Petter Moland
Scénariste :
Hans Petter Blad. D'après le roman/Based on the
novel: Gymnaslærer Pedersen De/By: Dag Solstad
Photographie :
Philip Øgaard
Montage :
Pál Gengonbach
Interprètes : Kristoffer Joner, Ane Dahl Torp,
Anne Ryg, Jan Gunnar Røise, Jon Øigarden, Stig Henrik Hoff, Silje Torp Færevag,
Fridtjov Såaheim
1968. Jeune enseignant au secondaire, Knut Pedersen arrive à Larvik avec
l'espoir de mener une existence bourgeoise. Mais en lui réside le conflit qui
se rattache à l'agitation intellectuelle environnante, ce qui va très vite le
pousser à joindre le parti marxiste-léniniste local, AKP. Pedersen est un homme
agréable et posé. Ce n'est pas dans sa nature de croire qu'il faille dévouer sa
vie pour un idéal qu'il trouve lui-même absurde, voire même utopique: imposer
la dictature du prolétariat en Norvège par le biais de la révolution. Lorsqu'il
rencontre la belle et nouvelle arrivée Nina, qui s'occupe de la clinique
médicale au lycée, tous ses doutes vont s'évaporer. La jeune femme est, elle
aussi, de plus en plus fascinée par Pedersen. Bientôt ils deviennent amants,
bien que Pedersen soit marié et ait des enfants. Leur relation intense dure
jusqu'au jour où a lieu une réunion de l’AKP qui, pour des raisons de sécurité,
a lieu en Suède. Alors qu'ils font l'amour à l'extérieur, Pedersen fait une
remarque politique qui exaspère Nina. Le lendemain, lors de l'assemblée du
parti, les choses se compliquent et il est évident que leur amour ne peut plus
durer. Pedersen ne peut toutefois pas contrôler ses sentiments et empêcher que
le destin soit de la partie.
Hans Petter Moland
Né à Oslo (Norvège) en 1955, diplômé du Emerson
College (États-Unis), Hans Petter Moland a remporté plusieurs récompenses pour
ses nombreux films publicitaires dans diverses manifestations
cinématographiques à travers le monde, dont le Festival de Cannes. En 1993, il tourne
THE LAST LIEUTENANT, son premier long métrage de fiction, suivi de ZERO KELVIN
(1995), ABERDEEN (1999), United We Stand (2002), BEAUTIFUL COUNTRY (2005).
Commentaires de Michel Handfield (5 septembre 2006)
Les années 60-70, le
communiste est in en Norvège comme ailleurs. Mao est un héros, Nixon un zéro!
C’est le partage, l’amour libre! On veut changer ce monde que l’on considère
pourri. La musique parle de refaire le monde, là comme ici! C’est le contexte
dans lequel on est plongé.
Ce jeune prof, un
peu bourgeois, est attiré par les promesses de changement, mais surtout par
l’arrivée d’une militante toute blonde, jolie et prête à partager son lit avec
lui. Au moment suprême elle crie « Oh camarade! » Il deviendra donc
très militant.
Ce groupe maoïste-léniniste,
l’AKP – ML, voulait une révolution armée, mais il n’y que 4 M d’habitants en
Norvège, avec un bon niveau de vie. C’était donc totalement surréaliste, mais
l’aveuglement idéologique faisait écran. On promouvait donc le modèle chinois
et on vendait l’équivalent norvégien du journal en lutte aux portes des usines et des universités.
Ce fut aussi la période
de l’engagement au travail pour les intellectuels. Se faire ouvrier était in.
Cela a d’ailleurs donné de la très bonne littérature en sociologie de travail.
Pensons à « L'établi » de Robert Linhart,
un modèle dans le genre. (1)
Dans les années 80,
le communisme romantique s’est estompé. L’enrégimentement, même bienveillant,
commençait à être plus lourd à porter.
Plusieurs ont alors commencé à délaisser le mouvement, même s’ils sont
demeurés engagés. Cet engagement militant a alors pris d’autres formes :
social-démocratie, travail communautaire, et maintenant environnementalisme!
Les verts remplacent maintenant les rouges!
Mais Nina, cette
jolie blonde qui lui a fait tourner la tête, engagée au point de quitter la
médecine pour devenir ouvrière d’usine dans la couture, voudrait rester pure,
malgré ses tiraillements. Elle fera donc tout pour le rester, même si elle se
questionne, car les couturières s’inquiètent beaucoup plus des malheurs de la
royauté et des princesses que des leurs. Mais comment sauvegarder cet idéal
quand on n’a réussit qu’à vendre un abonnement au journal du parti en 5 ans?
Comment sauvegarder ses illusions et rester pure à la cause qui nous a tant
fait vibrer même si on sent qu’elle craque de partout. Tel est le dilemme de
Nina. Cela nous conduira à la fin du film.
Comme pour le reste
du film, il y a parfois de la symbolique quand Pedersen se met à penser, car il
voit parfois les choses de façon idéalisée. Ainsi, sur une affiche de
propagande, c’est Nina qu’il voit à la place de la personne illustrée. Alors à
la fin, quand il la voit, deux interprétations sont possibles. Soit il pense à
elle, soit qu’il s’occupe d’elle; résultat de son implication et de ses idéaux,
qui l’empêchaient de tourner tout simplement la page comme plusieurs l’on fait
avant elle, car trop engagée pour
simplement sortir du mouvement comme tout le monde et passer à autre chose.
Cette cause, c’était sa vie! Pour lui, elle était son grand amour. Cela expliquerait sa vision surréaliste de la
fin quand il la retrouve après l’école.
C’est là un très bon
film pour expliquer cette époque, car tout y est : les réunions
clandestines, la musique et la vente du journal dans l’indifférence populaire!
Note :
1. 1981, Paris: éditions de Minuit.
---
PARVANDEH-YE HAVANA / HAVANA FILE, Iran
Compétition mondiale
2006 / 35 mm / Couleur / 94 min
3 septembre 2006 • 11:40:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.03.2 • s.t.a.
3 septembre 2006 • 21:30:00 • THÉATRE
MAISONNEUVE • TM.03.2 • s.t.a.
4 septembre 2006 • 18:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.04.4 • s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Alireza Raisian
Scénariste :
Farhad Tohidi
Photographie :
Mahmoud Kalari, Touraj Mansouri
Montage :
Mostapha Khergheh-Poush
Interprètes : Amin Tarokh, Niki Karimi, Hamid
Reza Pegah, Mahchehreh Khalili, Asghar Hemmat
Quelque chose ne tourne pas rond car le projet
d'importance dans lequel s'est mis corps et âme Mohsen Pejman, homme de science
et professeur de biotechnologie, est carrément annulé. Lorsque les politiciens
qu'il connaît se mettent à l'ignorer, il entre en contact avec les médias et
accepte d'être interviewé par Zoya Fanni, une femme attirante mais malicieuse.
Il s'agit en fait d'un coup monté puisque bientôt, la femme de Pejman a entre
les mains des photos de son mari et de Fanni dans des situations
compromettantes. Les choses commencent à se compliquer donc puisque, pour Perjman,
les problèmes professionnels se doublent maintenant de problèmes conjugaux. Un
des collègues de Perjman lui avait pourtant dit qu'il était préférable de ne
pas trop se faire remarquer... «L'environnement bourgeois décrit dans le film
semble être un nouveau regard jeté sur la société iranienne, avec ses clubs
sportifs, ses cafés-terrasses et ses appartements luxueux.» -- Deborah Young
(Variety)
Alireza Raisian
Né à Téhéran en 1955, Alireza Raisian est
diplômé de l'École de télévision iranienne. Il commence sa carrière en tant que
scénariste et assistant réalisateur. Il signe plusieurs courts métrages avant
de réaliser REYHANEH (1990), son premier long métrage. Il tourne ensuite THE
JOURNEY (1995), sur un scénario d'Abbas Kiarostami et produit THE MAY LADY
(1998) de Rakhshan Bani-Etamad, ainsi que de nombreux documentaires et courts
métrages de Jafar Panahi, Bahman Kiarostami et Mohsen Makhmalbaf. On lui doit
également LA GARE ABANDONNÉE (2002), présenté au Festival des films du monde de
Montréal.
Commentaires de Michel Handfield (5 septembre 2006)
Film intéressant
pour plusieurs raisons. Premièrement, il se passe en Iran, pays dont on sait
que peu de chose. Car, peut-on se fier à ce qu’en disent les faiseurs
d’opinions dans le cadre du bras de fer qui se joue actuellement entre l’Iran
et l’Occident, surtout les États-Unis? En fait, depuis le renversement du Chah
en 1979 et la création d’une république islamique (1) on a droit au discours
idéologico religieux à l’extérieur, mais sait-on ce qui se passe à l’intérieur?
Les jeux de Pouvoir et de coulisse? Ce qu’est la bourgeoisie iranienne? Là
comme ailleurs, les jeux politiques et financiers en mènent beaucoup plus large
que ce qu’en dit le Pouvoir en place et ceux qui veulent le démoniser. C’est
clair. Comme le dit Mohsen Pejman : « Maintenant que la politique affecte la science, je ne peux rester
silencieux. » C’est ce que montre ce film, même s’il est parfois
difficile à suivre, la trame étant
complexe et les sous-titres parfois difficiles à lire, écrit en blanc sur fond
pâle.
Mais, qu’est-ce qui
est réaliste et qu’est-ce qui est idéologique dans ce genre de film, car le
Pouvoir en place aurait-il laissé tourner une critique trop sévère du régime?
Et quand il parle du politique qui
affecte la science, doit on comprendre le religieux aussi? Je crois qu’il
faut lire entre les lignes dans ce genre de film, car une critique idéologique
doit souvent se lire à la lumière de l’idéologie en place et de l’espace de
liberté qu’elle laisse. C’est là une mise en garde importante pour ce genre de
film. Mais malgré ses limites idéologiques possibles, il permet quand même un
certain éclairage sur sa société, car parfois la fiction en laisse paraître
davantage que ce qu’elle veut bien.
Deuxièmement, on y
voit que le mensonge fait parti du contexte d’affaires d’aujourd’hui, même dans
une république religieuse, et que l’apparence compte parfois davantage que la
réalité. Si Mohsen a un Ph.D. qui a pris
des années d’études, on s’aperçoit dans une discussion qu’il a avec son
patron, que celui-ci a peut être un
Ph.D. qui n’a pris qu’une nuit à obtenir sur l’internet! « Et on est à la même place de docteur »
lui dira-t-il! Les ressources humaines vérifient-elles la validité de tous les
diplômes? La question peut se poser en Iran, mais aussi en Occident, surtout
avec la montée des universités par internet qui peuvent se confondre avec les
cours à distance des universités reconnues.
Troisièmement,
derrière le voile se cache la femme! Car si la dictature religieuse impose un code
vestimentaire aux femmes iraniennes, ce film montre que derrière ce code la
femme peut se lever et avoir beaucoup de caractère. La prochaine révolution
iranienne pourrait d’ailleurs être celle des femmes et des intellectuels, si
ces deux mouvements se rejoignent contre la dictature religio politique en
place. En conjonction avec les jeunes, cela pourrait frapper fort. (2)
Enfin, ce film nous
fait réaliser qu’à côté des guerres idéologiques et du pétrole, une nouvelle
guerre se profile : celle du contrôle scientifique et commercial,
notamment dans le domaine pharmaceutiques et des biotechnologies.
Il y a ce qui est
dit et il y a tout ce qui ne l’est pas. Ce film nous amène dans cet autre monde
iranien que l’idéologie nous empêche de connaître.
Notes :
1. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Iran
2. http://radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/Iran/
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LA VIE SECRÈTE DES GENS
HEUREUX, Canada
www.christalfilms.com/officialsites/laviesecretedesgensheureux/
Hors Concours
2006 / 35 mm / Couleur / 101 min
4 septembre 2006 • 10:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL •
CI.04.1 • Fr. s.t.a.
4 septembre 2006 • 19:00:00 • THÉATRE
MAISONNEUVE • TM.04.1 • Fr. s.t.a.
ÉQUIPE PRODUCTION
Réalisateur :
Stéphane Lapointe
Scénariste :
Stéphane Lapointe
Photographie :
Jean-François Lord
Montage :
Richard Comeau
Interprètes : Gilbert Sicotte, Marc Paquet,
Catherine de Léan, Marie Gignac, Gilles Renaud, Anne Dorval, Maxime Denommée,
Gabriel Arcand, Hubert Proulx, Marc Béland, Mariane Lalumière
Thomas est un jeune homme timide et rêveur. Sur
le point de terminer ses études universitaires, il trouve de plus en plus
difficile de répondre aux attentes de ses parents et de prendre part à ce
milieu familial, heureux et parfait. Mais voilà que l'arrivée d'une jeune femme
lui redonne la fougue qu'il avait perdue. Il rencontre enfin l'amour de sa vie,
Audrey, qui lui insuffle l'inspiration qui lui manquait pour ses projets et qui
changera littéralement le cours de sa vie... et celle de sa famille. «Je sais
qu'on a tendance à vouloir trancher: d'un côté le film de divertissement, de
l'autre le film d'auteur. Je revendique un cinéma qui se situe entre ces deux
pôles. Je désirais présenter une histoire bien ficelée, avec des personnages
dotés d'une psychologie forte. Dans mon film, je voulais que ça bouge, qu'il y
ait des rebondissements, une idée folle aux cinq minutes. (...) Le personnage
de Thomas paraissait amorphe en raison de sa nature introvertie. Il nous
fallait donc quelqu'un qui soit touchant au premier regard. Quelqu'un que l'on
veuille prendre dans ses bras, protéger du monde. Lorsque j'ai vu Marc Paquet
en audition, j'ai aussitôt su qu'il était le bon choix.» -- Stéphane Lapointe
Stéphane Lapointe
Dès l'âge de seize ans, Stéphane Lapointe se
joint à l'équipe de rédaction du magazine Croc puis travaille à l'écriture de
divers spectacles et émissions humoristiques. Reporter à Bons baisers
d'Amérique, coréalisateur des épisodes des premières saisons d'Infoman, il
signe aussi plusieurs films publicitaires. Il a participé à la réalisation des
deux saisons d'Hommes en quarantaine (2003-2004) et a tourné la télésérie Tout
sur moi dont la diffusion est prévue à Radio-Canada pour cet automne. Il a de
plus écrit et réalisé le court métrage Foie de canard et coeur de femme. LA VIE
SECRÈTE DES GENS HEUREUX est son premier long métrage.
Commentaires de Michel Handfield (5 septembre 2006)
Thomas,
le centre de l’histoire, est un peu hors focus. C’est comme s’il était toujours
un peu à côté de ce qu’il fait, un peu à côté du poste, un peu hors champ! Un
peu à côté des autres comme s’il venait
d’une autre planète dira-t-il. C’est drôle, car j’ai parfois la même
impression, mais pour d’autres raisons.
Il fait ses études
en architecture, mais il lui manque un petit quelque chose dans les yeux, car
ce sont ses parents qui l’on fortement « influencé » dans ce choix.
Lui c’était les arts, la bande dessinée. Son père lui a dit : tu vas dessiner quand même, mais ça va
mettre du beurre sur ton pain.
Quant
à la communication entre le père et le fils, elle semble au neutre.
Communication de bon aloi, mais pas des plus chaleureuses. Le père l’aime, mais
à sa façon. Il fera aussi à sa façon pour placer ce fils sur le poste…. avec
les conséquences que l’on verra!
Sa
nouvelle blonde fera plus que de le faire sortir de sa coquille, elle sera un
révélateur des craques de cette famille modèle, cette famille soit disant
exemplaire.
Un
film sur les passions. Leurs effets constructifs et destructifs sur les passionnés, mais aussi leur entourage. D’ailleurs,
est-ce qu’une passion fini ou est-elle remplacée par une autre qui commence? Le
passionné, lui ne souffre pas. Ce sont ceux qui sont abandonné qui souffrent. A
moins que le passionné ne soit aussi abandonné par le fruit de sa passion.
Alors il a tout perdu.
Un excellent film
« humain-ristique » qui fut
chaleureusement applaudi. Comédie psychosociale de notre temps, encré dans
notre culture, mais avec un côté universel. On s’y reconnait, mais d’autres
pourront aussi s’y reconnaître. A voir ici et ailleurs.
---
PALMARÈS DU FESTIVAL
DES FILMS DU MONDE – MONTRÉAL 2006
© Festival des Films du Monde de Montréal 1977-2006.
JURY
Président : KATHY
BATES, actrice (États-Unis)
MARC-ANDRÉ FORCIER,
réalisateur (Canada)
MICHEL GAGNON,
représentant le public cinéphile (Canada)
GUILLAUME LAURANT,
scénariste (France)
DAN PITA,
réalisateur (Roumanie)
VIBEKE WINDELØV,
productrice (Danemark)
LONGS MÉTRAGES
Grand prix des
Amériques ex-aequo:
NAGAI SANPO (UNE
LONGUE MARCHE) de Eiji Okuda (Japon)
O MAIOR AMOR DO
MUNDO (LE PLUS GRAND AMOUR DU MONDE) de Carlos Diegues (Brésil)
Grand Prix spécial
du jury :
SNOW IN THE WIND de
Yang Yazhou (Chine)
Prix de la mise en
scène :
GYMNASLAERER PEDERSEN (COMRADE PEDERSEN) de Hans Peter Moland (Norvège)
Prix de la meilleure
contribution artistique :
Guy Dufaux pour LES
FILLES DU BOTANISTE CHINOIS de Dai Sijie (France/Canada)
Prix
d'interprétation féminine :
NI PING pour le film
SNOW IN THE WIND de Yang Yazhou (Chine)
Prix
d'interprétation masculine :
FILIP PEETERS pour
le film DEL HEL VAN TANGER (ENFER À TANGER) de Frank Van Mechelen
(Belgique/Espagne)
Prix du meilleur
scénario :
WARCHILD de Christian Wagner
(scénario de Edin Hadzimahovic (Allemagne/Slovénie)
Prix de l'innovation
:
RUIDO de César
Rodriguez (Porto Rico)
COURTS MÉTRAGES :
1er prix :
RÉVOLUTION de Xavier
Diskeuve (Belgique)
Prix du jury :
CHECKPOINT de Ben
Phelps (Australie)
ZÉNITHS DE LA
PREMIÈRE ŒUVRE 2006
Membres du jury du
Zénith de la première œuvre :
Shaz Bennet (U.S.A.)
Serge Dussault
(Canada)
Paul Gratton
(Canada)
Zénith d'or pour le
meilleur premier long métrage de fiction :
MÁS QUE A NADA EN EL
MUNDO (PLUS QUE TOUT AU MONDE) de Andrés León Becker et Javier Solar (Mexique)
Zénith d'argent pour
le premier long métrage de fiction
QUÉ TANT LEJOS (POUR
ALLER JUSQU'OÙ?) de Tania Hermida (Equateur)
Zénith de bronze
pour le premier long métrage de fiction
OMARET YACOUBIAN
(L'IMMEUBLE YACOUBIAN) de Marwan Hamed (Égypte)
PRIX DU PUBLIC
Prix du public pour
le film le plus populaire :
Le public était
invité à voter pour le long métrage qu'il a préféré parmi les longs métrages
présentés lors du Festival des films du monde 2006.
LES FILLES DU
BOTANISTE CHINOIS de Dai Sijie (France/Canada)
Prix du film
canadien le plus populaire :
LES FILLES DU
BOTANISTE CHINOIS de Dai Sijie (France/Canada)
Prix Glauber Rocha
pour le meilleur film de l'Amérique latine :
MARIPOSA NEGRA de Francisco
Lombardi (Pérou/Espagne)
Prix du meilleur
film documentaire :
L'ART DE VIEILLIR de
Jean-Luc Raynaud (France)
Prix du meilleur
court métrage canadien :
JACK ET JACQUES de
Marie-Hélène Copti (Canada)
PRIX DE LA FIPRESCI
(CRITIQUE INTERNATIONALE)
NAGAI SANPO (UNE
LONGUE MARCHE) de Eiji Okuda (Japon)
PRIX DU JURY
ŒCUMÉNIQUE
NAGAI SANPO (UNE
LONGUE MARCHE) de Eiji Okuda (Japon)
AUTRES PRIX
Des Grands prix
spéciaux des Amériques ont été attribués pour leur contribution exceptionnelle
à l'art cinématographique à :
BRUNO GANZ
RÉMY GIRARD
BULLE OGIER
---
Le Festival des Films du Monde
annonce la programmation de sa 30e édition
Le 30e anniversaire du FFM
Cette
année, le Festival des Films du Monde de Montréal célèbrera son 30e
anniversaire du 24 août au 4 septembre 2006. Cette édition historique
coïncidera avec la renaissance remarquable des cinémas nationaux et s’adresse
au public cinéphile qui appuie le FFM depuis 30 ans. Seul festival compétitif
de cinéma reconnu en Amérique du Nord par la Fédération internationale des
associations de producteurs de films (FIAPF), le
Commentaires de
Le FFM est à sa 30e
année. Menacé, peut être; mais bien là avec plus de 400 films où diversité et
ouverture sur le monde seront encore à l’honneur! Le trait dominant de ce
festival : la complexité de l’être humain!
Beaucoup de
premières œuvres à ce festival, donc de découvertes pour nous, mais aussi une
façon de créer un attachement des cinéastes à ce festival, façon de se
perpétuer contre vents et marées peut être. Car l’équipe de direction aime le
cinéma et ça se sent – ils ont d’ailleurs vu plus de 2000 films pour faire leur
sélection. Serge Losique a même enseigné le cinéma à l’université Concordia à
ce qu’il a dit.
Il est peut être là
le secret du FFM : sa renommée auprès des artisans du cinéma sur la scène
internationale, ce qui permet d’offrir des
primeurs aux cinéphiles d’ici – primeurs qui ne seront peut être pas
reprises en salle par
Ils sont aussi au
fait des nouveaux courants. On nous a entretenu des nouvelles tendances :
alors qu’une copie
www.ffm-montreal.org/fr_info_hebe.html).
Pour cette 30e édition, il aurait été
intéressant que Radio-Canada ressuscite l’émission télé qui suivait jadis le
festival, avec René Homier-Roy et Chantal Joly, car si je n’avais pas les
moyens d’aller au FFM – j’étais étudiant à l’époque – j’avais l’impression d’y
participer quand même! Je soupçonne cette émission d’avoir suscité de l’intérêt
pour le cinéma et d’avoir formé quelques cinéphiles!
Aux questions sur
l’avenir du FFM, on s’est contenté de répondre qu’on est dans le présent et que
si quelque chose sera à annoncer, cela se fera en temps voulu. Pour l’instant
des discussions semblent avoir cours.
Bref, profitez bien
du 30e et espérons que l’aventure continue, car moi j’aime ce
festival qui en est un de cinéphiles et de découvertes. Il a son créneau et
répond à des besoins.
###
Sortie en salle : le 8 septembre
ALAIN TASMA, FRANCE,
2005, 108 MIN, V.O. FRANÇAISE. DIST. : LES FILMS SÉVILLE. AVEC : CLOTILDE
COURAU, THIERRY FORTINEAU, JEAN-MICHEL PORTAL.
Automne 1961, la
guerre d’Algérie a franchi
Commentaires de
Septembre 1961.
Le « terrorisme » algérien semble vouloir prendre de
l’ampleur. On s’en prend de plus en plus aux postes de gendarmerie et aux
gendarmes :
« Plus les Français de la
métropole sentiront la guerre, plus ils feront pression pour avoir la paix. »
Auparavant, l’on s’en prenait aux
plus « cochons » d’entre eux, mais maintenant, tous peuvent être
visés par cette minorité active du FLN. Du côté de la police, racisme et
méfiance sont de mise. Il ne sera pas long que le préfet de police Maurice Papon
donne le feu vert à tous les excès, assurant ses forces que s’ils tuent des Algériens, ils seront
couverts. D
La guerre d’Algérie créait déjà une situation de racisme et de méfiance
mutuelle; la police humilie et frappe les Algériens à la moindre occasion, car ce ne sont pas des hommes, mais des ratons! Cette
institutionnalisation du racisme ne fera que pourrir davantage le climat. La
tension monte, même chez les Français de souche témoins de ces injustices. Un
patron de petite entreprise, qui fut résistant, écrit au préfet de police suite
au passage à tabac d’un de ses employés : «Vous voulez tous les pousser au FLN. » Une maîtresse d’école est
menacée parce qu’elle se présente au poste de police avec un algérien, comme si
elle était une pute!
Papon durcit le ton et envenime les choses. Ordre est donné d’abattre
sur place tous les membres du FLN pris en flagrant délit, ce qui légitimera
tous les abus, car qui est membre? Façon détournée de s’en prendre à tous les
Magrébins. On n’aime pas cet arabe, suffit de dire qu’il a fait un geste qui
nous a laissé croire au pire pour justifier qu’on l’ait abattu. Aucune
accusation ne sera portée contre la police, même pour les pires atrocités.
Immunité assurée. Papon demandera à
l’avocat du gouvernement une formulation qui couvera les apparences pour
imposer un couvre-feu aux Français Musulmans d’Algérie (FMA). Ce film
témoigne de tous ces événements qui ont conduit à la nuit du 17 et aux jours
qui ont suivi.
***
Du côté des Algériens français, on en a assez. Certains sont citoyens de
longue date, même nés sur le
territoire de l’Hexagone! Des magrébins se sont même battus pour la France dans
les deux grandes guerres. (Voir Hajji, 2005, à ce sujet) On organise donc une
manifestation sans armes, même pas une épingle, pour s’opposer au couvre-feu
qui vise la communauté algérienne musulmane française. Quand le représentant
français du FLN rencontre des têtes pensantes du groupe en Allemagne, il
s’objectera, car ce sera les conduire à
l’abattoir! Mais pour eux, plus la
répression sera terrible, plus nous aurons la population derrière nous!
Du côté de l’État, le ministre fait savoir à Papon que si le FLN manifeste
dans Paris, ce sera un acte de guerre. Faite
le nécessaire! Ordre est donné de ne rien laisser passer. Bref, le carnage
est autorisé.
Alors que l’on prévoyait 5 000 manifestants, il y en aura plus de
20 000. Ceci culminera par l’arrestation de 11 000 manifestants, sans
compter les morts, les blessés et les
disparus, certains jetés directement dans la Seine et noyés! La version de
Papon : les manifestants ont tiré, la police s’est défendue! De Gaule, qui
négociait la fin de la guerre d’Algérie, a dit que c’est secondaire, mais inacceptable. La police a été couverte.
Un film à voir. Très bien fait. Bien
tourné. Fresque historique qui était nécessaire, car ces événements font partie
de l’histoire de France, mais aussi du patrimoine mondial des abus à se
rappeler. On doit connaître ces événements « pour éviter de les reproduire » comme le veut la formule
convenue. Mais dans les faits, l’horreur se reproduit toujours, que ce soit sur
fond d’idéologie, de racisme ou d’intérêts économiques et stratégiques. Elle
change de forme et d’acteurs, mais elle est toujours là; que ce soit par le
terrorisme contre les infidèles ou la guerre au terrorisme comme prétexte pour
faire taire des opposants ou placer ses pions sur un territoire que l’on juge
stratégique. Il est difficile de juger ce qui est justifié de ce qui ne l’est
pas. Tant les gouvernants que les terroristes demandent d’ailleurs un acte de
foi global : « vous êtes avec
nous ou contre nous »! Le citoyen est pris en otage entre le pour et
le contre. Celui qui soupèse chaque acte se sent parfois bien seul face à la
machine idéologique qui conditionne l’opinion publique, car il peut parfois (et
même souvent) être contre les deux camps qui veulent se l’arracher! Une chance, il y a un cinéma d’opposition qui
lui donne parfois de nouveaux repères.
***
C’est le premier film que je vois qui pose un regard si direct sur ces
événements, Caché y a fait
référence un peu plus tôt cette année (Societas
Criticus, Vol. 7, no 5/8 no 1), ce qui avait suscité mon intérêt de savoir.
Nuit noire y répond. Barakat, que j’ai vu au FFM il y a quelques jours à peine, fait lui aussi une
référence à la guerre d’Algérie.
En fait, depuis quelque temps, j’ai
l’impression que plusieurs films français, souvent produits en coproduction,
reviennent sur les relations entre la culture française et la
Au Canada nous avons eu Sabah que j’ai trouvé marquant dans cet ordre d’idée. C’est un beau film sur
la rencontre des cultures arabo-musulmanes et anglo-saxonnes à travers une
histoire d’amour toute torontoise. Cela se passe à un autre niveau que ce que
l’on voit dans le cinéma français il est vrai, car nous n’avons pas les mêmes
liens historiques et géographiques
qu’ont la France ou l’Espagne avec les pays arabes par exemple.
Cependant, dans la nature multiculturelle du Canada et du Québec, c’est aussi
une forme de recherche de points d’ancrage entre ces différentes cultures par
le cinéma.
En conclusion, c’est là un signe des temps très intéressant. Le cinéma
comme outil de rapprochement ethnoculturel, de compréhension mutuelle,
d’acceptation, de coopération et d’intégration. C’est là que l’on voit que le
cinéma est aussi un matériel sociologique pour comprendre les différents
groupes sociaux et les différentes sociétés. Un matériel de discussion et de
formation à ne pas négliger, car le cinéma n’est pas un art mineur à
Note :
1. Pensons au Grand voyage par
exemple.
Références et hyperliens :
Hajji, Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la
France musulmane, France : Plon.
L’affaire
Papon et les algériens noyé dans la Seine :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_17_octobre
Guerre
d’Algérie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Alg%C3%A9rie
---
CHANGEMENT
D’ADRESSE
d’Emmanuel Mouret
www.changementdadresse-lefilm.com
En salle
le 18 août
Montréal, 1er août 2006 - Révélation de la
Quinzaine des réalisateurs du dernier Festival de Cannes, encensé par la
critique depuis sa sortie en France le 21 juin, ce troisième long métrage
d’Emmanuel Mouret (Vénus et Fleur, Laissons Lucie faire) met en vedette
Frédérique Bel, Fanny Valette, Dany Brillant et le réalisateur lui-même.
Fraîchement installé à Paris, David (Emmanuel Mouret), un musicien, timide et
maladroit, tombe fou amoureux de sa jeune élève, Julia (Fanny Valette). Il
tente tout pour
Emmanuel Mouret signe également le scénario de Changement d’adresse.
Tout comme pour Vénus et Fleur, il a fait appel à Laurent Desmet
pour la direction de la photographie et à Franck Sforza pour
Commentaires de
Film
déstabilisant, décrivant les relations particulières entre deux
colocataires :
-
Elle, naïve, rêveuse et agace sans le savoir. Elle tient un centre de
photocopie.
-
Lui, raffiné et trop fin! Le pauvre bon gars qui est demeuré adolescent en
matière de relations amoureuses! Il fait dans le Cor (musicien), ce qui donne
l’occasion de dialogues à doubles sens!
J’ai
aimé la finesse du dialogue de ce film quelque peu surréaliste, car ils
pourraient être amoureux, mais ils vivent un amour pour quelqu’un qui n’est pas
là, sauf dans leur tête! Cela fait penser à l’adolescence, sauf qu’ils sont
adultes et colocs!
La
raison et la logique sont tellement poussées à l’extrême qu’ils deviennent
déraison et illogisme! Ils rationalisent au lieu de s’aimer, ce qui fait de
bons gags de situation. On joue sur le fil du qui propos, de la (non)
communication et de l’anti romantisme comme de l’anti pasta! Cela donne tout le
sens (loufoque!) au film.
Bref,
une comédie philosophique sur l’amour et la vie, séparée comme les deux lobes du cerveau! Il y a un contact qui ne se
fait pas entre eux, mais que nous on voit, ce qui cause le rire dans la salle!
---
Sortie en salle le
11 août 2006
Un film Pierre-Paul
Renders
Scénaristes
Pierre-Paul RENDERS, Denis LAPIERE
Une co-production
Belgique, France, Allemagne, Canada, Luxembourg
93 minutes - Couleur / Color - Flat 1.85 - Dolby SR/SRD
Synopsis
Parce qu’il est
comme tout le monde, Jalil est exceptionnel. Comme il donne infailliblement la
réponse de la majorité, il est devenu à son insu la valeur-étalon d’un éminent
institut de sondage, dirigé par les cyniques Didier et Françoise. Ces derniers,
insatiables, piratent sa vie en plaçant dans son appartement des caméras
cachées et dans son quotidien une jolie fiancée, chargée de tester ses goûts.
Et quand le Président de la République décide lui aussi de baser sa campagne de
réélection sur les opinions de Jalil, l’affaire va prendre une ampleur
nationale. Mais tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse... surtout
si la cruche n’en est pas vraiment une.
Fiche artistique
Jalil : Khalid
MAADOUR
Claire :
Caroline DHAVERNAS
Françoise : Chantal
LAUBY
Didier :
Gilbert MELKI
Le Président
Chastain : Thierry LHERMITTE
Arlette, sa
femme : Delphine RICH
La mère de
Jalil : Amina ANNABI
Abdel, le petit
frère : Rachid CHAIB
Kader :Zakaria
GOURAM
Jérémie :
Pierre LOGNAY
Zoé :Suzan
ANBEH
Sandrine : Christelle
CORNIL
Une Coproduction
Entre Chien et Loup, Samsa Film, Rezo Productions, Amérique Film, Tradewind
Pictures. Producteurs associés Moviestream Filmed Entertainment, Araneo,
Ateliers de Baere
Produit avec le
soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la
Communauté Française
de Belgique et des Télédistributeurs Wallons, Fonspa,
Filmstiftung
Nordrhein-Westfalen, Sodec, Téléfilm Canada, Crédit d’impôt
Cinéma et Télévision
(Gestion Sodec – Québec), Crédit d’impôt pour Film ou
Vidéo Canadien (Canada),
Région Wallonne, EURIMAGES du Conseil de l’Europe avec la participation de
Canal + et RTL-TVI en association avec
SOFICINEMA développé
avec le soutien de MEDIA programme de la
Communauté
Européenne.
Commentaires de
« Le peuple a besoin de héros invincibles »
Jalil a gagné le concours du français moyen par excellence. Ses réponses
sont celles de la majorité des français, selon les sondages, sur tous les
sujets : de ce qu’il aime à la pire insulte selon lui! Il est une étude de marché à lui tout seul,
car il vaut un échantillon de 10 000 personnes! Il s’avère donc une mine
d’or pour l’industrie du sondage.
L’industrie du sondage s’insère donc dans sa vie. Il est sous la loupe,
« encadré » à son insu. Même sa « blonde » fut
télécommandée vers lui, car elle doit lui faire tester des trucs. Avoir son
opinion. Il est sous observation même quand il baise! Il vit dans un aquarium sans le savoir, car
son appartement est truffé de caméras. Il est suivi partout où il y a des
caméras, que ce soit dans les magasins, dans la rue, dans le métro ou ailleurs!
Suffit d’une web cam branché sur le net!
Cela fait réaliser au spectateur qu’il n’y a plus beaucoup d’espaces
privées. On est suivi à
C’est cynique dans le bon sens du terme, c’est-à-dire que ce film fait
réfléchir sur nos modèles de consommation. Qu’est-ce qui nous fait consommer comme tout le monde et nous laisse
croire qu’on affiche ainsi notre individualité? Achète-t-on ce que l’on veut ou
suit-on des leaders? Par exemple tel chanteur porte un vêtement et le lendemain
ses fans le demanderont partout. Tel intello, interviewé à la télé, porte telle
monture de lunettes et on les cherche! Mais on ne se jettera peut être pas sur
le vélo parce-que notre intello ou notre chanteur préféré refuse l’automobile
par exemple! Ils vendent, mais peuvent-ils tout vendre? C’est la question que
le marketing doit résoudre. Quelles sont leurs limites et comment les dépasser?
Quels sont les autres relais selon les produits? Notre beau-frère ou notre
voisin? D’ailleurs, votre voiture ressemble-t-elle davantage à celles de vos
voisins ou à celle de votre idole? Au fait, votre idole a-t-elle une
voiture?
Ici, ce que la majorité du monde aime, Jalil l’aime! A moins que ce ne
soit l’inverse : ce qu’il aime, la majorité l’aimera! Mais sur tout. Il
est l’échantillon type. Serait-il le leader d’opinion infaillible? Cela
ouvre plusieurs portes, qui font réfléchir à notre rapport à la consommation et
aux modèles d’opinions. Qui suit-on et pourquoi? On croit souvent être unique,
mais les sondages d’opinions montrent bien qu’on ne l’est pas tant que ça. Nos
opinions et nos choix sont limités, réductibles à quelques choix multiples dans
un sondage pour 95% de l’échantillon. (1) Suffit de regarder dans la rue le
pourcentage de personnes en jeans pour voir que c’est presqu’un uniforme. On
choisit la marque, mais dans la foule parait-elle vraiment? D’ailleurs ne
parle-t-on pas de production de masse, sauf que le marketing nous fait nous
sentir unique. Ce n’est pas pour rien que la plus grande part du prix de
certains produits va au marketing, car on est dans le monde de l’illusion.
C’est tout aussi vrai des opinions politiques d’ailleurs, ce qui fait
que le Président de la France s’intéresse à Jalil : « Un pays
Jusqu’où peut-on ainsi jouer? Pourra-t-il changer les choses à son
avantage? Voilà les questions auquel il devra réfléchir et faire face. Un
excellent film qui peut être pris pour une simple comédie, mais qui va beaucoup
plus loin. Sommes nous conscient de nos choix ou sommes nous programmés à les
faire dans certaines conditions? Ce sont sur ces conditions que travaillent les
firmes de recherche, d’opinions, de sondage, de marketing et de publicités!
Croyez vous qu’on les paie pour rien?
Note :
1. Techniquement les
sondages sont vrais 19 fois sur 20!
Référence :
Beaulieu, Alain,
« L’IRF inquiète la commissaire à la protection de la vie privée »,
Direction informatique, juillet-août 2006, p. 18 : www.directioninformatique.com
---
METTANT EN VEDETTE PATRICK HUARD ET COLM FOERE
RÉALISÉ PAR ÉRIK CANUEL
Montréal, le 12 juillet 2006 –
David Bouchard (Patrick Huard) et Martin Ward (Colm
Feore) ne pourraient être plus différents : l’un parle français et est
originaire de Montréal, l’autre est un anglophone de Toronto. L’un obéit à la loi, l’autre fait
En plus de Patrick Huard et Colm Feore, « Bon Cop Bad
Cop » met en vedette Lucie Laurier,
En plus de la chanson « Tattoo » interprétée par
D’après une idée originale de Patrick Huard qui a
collaboré à la scénarisation du long-métrage, « Bon Cop Bad Cop » est également
écrit par Leila Basen, Kevin Tierney et Alex Epstein. Le réalisateur Érik Canuel s’est quant à lui
entouré de Danièle Rohrbach comme directrice de production, Bruce Chun à la
direction photo, Jean Bécotte aux décors,
Érik Canuel est reconnu comme réalisateur depuis
plusieurs années autant au niveau de la publicité, des vidéoclips que de la
réalisation de séries télévisuelles dont certains épisodes de la série «
Fortier » qui lui a d’ailleurs valu une nomination aux Prix Gémeau. Au cinéma, il nous a présenté l’an dernier le
succès critique et populaire « Le Survenant » d’après l’œuvre de Germaine Guèvremont. Auparavant, Érik Canuel a signé la
réalisation des films « Le dernier tunnel », « Nez rouge » ainsi que le
thriller « La loi du cochon ». Le
cinéaste a également réalisé le documentaire IMAX « Hemingway : A Portrait »
qui a reçu le Génie du meilleur court-métrage documentaire ainsi que le «
Maximum Image Award » du Miami Aventura Imax Days. La prochaine année sera chargée pour Érik
Canuel qui, en plus de nous présenter « Bon Cop Bad Cop », s’attaquera sous peu
à la réalisation de son prochain film en plus d’assurer la présidence d’honneur
de la prochaine édition du festival Fantasia.
Au Québec, Patrick Huard n’a plus besoin de
présentations. Le populaire humoriste a
un important bagage cinématographique à titre d’acteur depuis sa première
performance au grand écran aux côtés de Roy Dupuis dans « J’en suis! ». Patrick Huard a participé aux trois premiers
volets des « Boys » qui figurent tous au TOP 10 des films québécois les plus
populaires du cinéma québécois. Au grand
écran, le comédien a été dirigé par plusieurs réalisateurs de renom tels que
Denys Arcand dans « Stardom », Gabriel Pelletier dans « La vie après l’amour »,
Sébastien Rose dans « Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause »,
Érik Tessier dans « Sur le Seuil », Érik Canuel dans « Nez Rouge »,
réalisation cinématographique. D’ici là, il campe le « bad cop » du prochain
film d’Érik Canuel, « Bon Cop Bad Cop ».
Acteur reconnu au Canada comme aux États-Unis, Colm
Feore a fait sa marque autant au théâtre, au cinéma et à
La production de « Bon Cop, Bad Cop » est quant à
elle assurée par Kevin Tierney de Park Ex Pictures, le plus bilingue des
producteurs. Ce dernier a connu une
série de succès en produisant des films et miniséries pour La Fête avant de
fonder sa propre compagnie de production, Park Ex Pictures. Avec 11 nominations pour des prix Emmy en
carrière, Kevin Tierney a débuté en grand avec « Varian’s War », une
coproduction avec l’Angleterre mettant notamment en vedette William Hurt et
Rémy Girard. Plus récemment, le
producteur a travaillé sur deux projets pour le réseau de télévision CTV : «
Choice : The Henry Morgantaler Story », et « One Dead Indian ». Kevin Tierney a également agit à titre de
producteur exécutif sur le long-métrage « Twist ».
Commentaires de
Ce film est original dès sa
présentation. On a droit à un rythme à l’États-Unienne! Un bon
« thriller », avec de l’humour. Bref, c’est un film qui devrait avoir
du succès.
Comme c’est le temps
des vacances, je l’ai d’ailleurs pris comme un cadeau et j’y ai assisté
davantage en spectateur qu’en analyste. J’ai donc pris très peu de notes.
Cependant, mettre en relation un québécois francophone et un anglophone de
l’Ontario, permet de faire l’inventaire de nos préjugés pour le plus grand
plaisir du spectateur. Rires assurés, d’autant plus que les rôles sont typés et
les comédiens excellents : Patrick Huard, en policier québécois un peu au
dessus de ses affaires et des règles, et Colm Foere, en policier ontarien un
peu guindé et flegmatique! Mais les deux ont du cœur et c’est là qu’ils se
rejoignent!
Le prétexte du film,
des assassinats dans le milieu du hockey, soulève aussi la question de la
survie de notre sport national. Sera-t-il bien longtemps notre sport, si
l’industrie états-unienne s’en empare pour en faire un sport spectacle à la
sauce hollywoodienne? Bonne question qui pourra peut-être se poser un jour,
mais pas pour l’instant, l’expérience des Canadiens de Montréal, avec leur
proprio états-unien George Gillett, semblant bien fonctionner. Cependant, on ne
sait jamais ce que la réalité nous réserve. Elle est parfois plus tordue que
Note :
1. Je sais, je sais : qui en vaut le détour! Mais ce péronisme de mon cru est un clin
d’œil aux amateurs de hockey, car j’en compte dans mes amis même si je ne peux
me compter dans ce groupe.
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Un
film de Valérie Minetto
2005
– France – 87min
À l’affiche à Montréal et Sherbrooke dès le vendredi
4 août et à Québec dès le vendredi 18 août
Montréal, le vendredi 21 juillet 2006 – Fun
Film Distribution a le plaisir d’annoncer la sortie en salle d’Oublier
Cheyenne. Premier long-métrage réalisé par Valérie Minetto, le film prendra
l’affiche le vendredi 4 août 2006 à Montréal au Cinéma Parallèle, au Cinéma
Beaubien et à Sherbrooke à La maison du cinéma. Le film prendra également
l’affiche à Québec au cinéma Le Clap dès le vendredi 18 août.
Présenté en première au dernier Festival du nouveau
cinéma de Montréal, le film suit Cheyenne, jeune journaliste en fin de droits,
qui décide de quitter Paris pour mener une vie marginale à
Comment concilier ce qu’on veut et ce qu’on
peut ? Ce qu’on pense et ce qu’on fait ? Celle qu’on aime et ce qu’on
refuse ? Oublier Cheyenne est une fable contemporaine sur la nouvelle
précarité, le besoin de changer les choses, et la puissance de l’amour.
Avant Oublier Cheyenne, Valérie Minetto a réalisé
deux documentaires sur de jeunes danseuses contemporaines à Moscou, le court
métrage Tête d’ange et le moyen métrage Adolescents. Elle a réalisée et
co-scénarisée le film avec sa compagne Cécile Vargaftig qui a travaillé comme
scénariste sur Le Ciel de Paris, Stormy Weather et Le Lait de la tendresse
humaine.
Présenté dans une quinzaine de festivals à travers le
monde et acclamé par la critique, Oublier Cheyenne met en vedette Malik Zidi,
Aurélia Petit, Mila Dekker et Laurence Côté.
À l’affiche à Montréal dès le vendredi 4 août au
Cinéma Parallèle (3536 boul. Saint-Laurent) et au Cinéma Beaubien (2396 rue
Beaubien)
À Sherbrooke à La maison du cinéma (63, rue King
ouest)
Commentaires de
Ce
film critique la société et ses acteurs de façon symbolique, ce qui m’a plu.
Les trois personnages principaux constituent, par exemple, trois types de
caractères :
Cheyenne (Mila Dekker) : idéaliste, radicale et
anarchiste. Elle rejette le système et veut vivre en marge. Être
autosuffisante!
Sonia (Aurélia Petit) : la bonté! Prof de lycée
qui pense qu’on peut transformer les choses de l’intérieur. Cheyenne lui dit
« Tu penses les intéresser 5 minutes,
mais qu’est-ce que c’est 5 minutes à côté de la télé? »
Pierre (Malik Zidi) :
Trois caractères, mais
aucun de totalement réel, car on est dans une fable. On balance tous entre
consommer et refuser le système quand il ne fait pas notre affaire! Vouloir
vivre en marge, mais bénéficier d’un certain confort. D’ailleurs, tout étant
propriété, quadrillé et réglementé, il est difficile de vivre totalement en
marge de la société légalement. On met à l’amende qui dort sur la rue ou dans
un parc… et s’il possède un logement ou une roulotte, il n’est déjà plus aussi
marginal diront les puristes!
L’autosuffisance
est-elle réellement possible? L’hyperconsommation réaliste? On ne peut tout
commercialiser : l’air, la santé, l’amitié! Quoi que…
Il faut donc trouver un
point d’équilibre, mais il est différent pour chacun de nous. C’est une fable
sur la vie, le système et ses à-côtés, car même les contestataires de la
consommation consomment! Des livres ont d’ailleurs été écrits pour dénoncer
Si le rejet de
l’économie n’est pas réaliste, le tout à l’économique ne l’est pas davantage.
(1) Cependant, comme il n’y a pas de
place pour tout le monde dans l’économie mondialisée, la question est alors
que doit-on faire? La solidarité sociale? Oui, mais à quelles conditions :
Ils te parlent tous de solidarité, que l’on a besoin les uns
des autres, mais en fait ils te ligotent : tu paies tes cotisations et le
jour où tu en as besoin tu ne réponds plus aux normes. Les autres ne sont plus
là pour toi! C’est la grande arnaque de notre temps. J’attends que ce système
pourri pète! (Cheyennes)
Ce film, qui regarde
évoluer ces personnages dans le monde d’aujourd’hui, mais aussi leur pensée
profonde, se veut une critique sociale, politique et économique en même temps,
car les personnages vivent, aiment et ont des interactions avec les autres. Ils
contribuent au système, le rejettent, mais en dépendent aussi. On a beau se
faire une bulle, on ne peut vivre que dans sa bulle. C’est un non-sens. Mais on
aime bien vous le faire croire :
Si vous réagissez, on vous propose des solutions Nouvel-Age
pour que vous travailliez sur vous; que vous cherchiez en vous ce qui ne va
pas! Mais, surtout, il ne faut pas changer le système!
Le système! Il est
sacro-saint le système! Il n’est jamais en cause et ne peut être remis en
question, car c’est l’individu qui a un problème. Le système, lui, propose un
éventail de services allant du nouvel âge à la psychiatrie en passant par les
psychothérapies et les psychologues. Mais pourquoi pas des sociologues, pour le
changer, s’il est malade? L’économisme n’est pas programmé pour le juger; il
poursuit sa fuite en avant vers
C’est ainsi que ce
débat, pour ou contre le système, est sans fin. Les idéologies – économiques,
politiques ou religieuses – ont le pouvoir de montrer et de cacher des pans
entiers de
***
Au niveau des relations
interpersonnelles, on est aussi dans le conflit entre les valeurs personnelles,
souvent non négociables, et les compromis à faire en matière de relations amoureuses : si on ne souffre pas, on ne vit pas! Ce
film pourrait être vu et analysé sous cet angle. Ce n’était pas le mien, mais
il serait tout aussi valide.
***
Bref, c’est un film qui
peut être vu sous plusieurs angles, car il est riche en contenu. Il est aussi
très actuel. Un regard sur notre temps. Je vous le recommande.
Notes :
1. À ce sujet, je recommande la lecture de Jacques Attali, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France :
Fayard (Documents) et de John Saul, 2006, Mort
de la globalisation, Paris : Payot.
2. Saul, John, 2006, Mort de la
globalisation, Paris : Payot.
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De Xavier Beauvois
Prend l’affiche au Québec le 28 juillet
Montréal, 12 juillet
2006 — Mettant en vedette Jalil Lespert,
Roschdy Zem et Nathalie Baye, qui a décroché avec ce rôle le César de la
meilleure actrice, Le Petit lieutenant
a aussi obtenu quatre autres nominations aux César 2006 dont meilleur
film, meilleur réalisateur et meilleur scénario. Xavier Beauvois signe ici son
cinquième film en tant que scénariste et réalisateur. Rappelons qu’il avait remporté en 1995 le
Prix Jean Vigo et le Prix du jury du Festival de Cannes avec N’oublie pas que tu vas mourir dans
lequel jouait Roschdy Zem.
À sa sortie de l’École de Police, Antoine (Jalil Lespert) monte à Paris pour intégrer la 2e division de
Guillaume Bréaud et
Jean-Éric Troubat cosignent avec Xavier Beauvois le scénario de ce film qui
doit sa direction photo à Caroline Champetier.
Distribué au Québec par Métropole Films Distribution, Le Petit lieutenant prend l’affiche à
compter du 28 juillet dans une dizaine de salles à Montréal et dans la région
métropolitaine, ainsi qu’à Québec et Sherbrooke.
Commentaires de
Film davantage psychologique que policier, car ici c’est la Police vue
de l’intérieur à laquelle nous avons droit. Ce sont les caractères, les
positions et les interactions de ces gens qui m’ont intéressé. Comme dans la
société qu’ils « protègent », les policiers sont eux aussi de toutes
tendances; issus de différents milieux, ethnies et cultures, certains étant
davantage football alors que d’autres sont davantage ciné ou littérature par
exemple. Certains sont de droite, d’autres de gauche, mais plus rares des
extrêmes. Les préjugés y ont cours, mais ne doivent pas interférer avec leur
travail!
Cependant, ces interactions, entre vie personnelle et vie
professionnelle, ont des effets psychologiques. En perte d’équilibre
émotionnelle, on peut chercher à effacer la douleur dans l’alcool ou
***
D’un côté plus macroscopique, on réalise que les problèmes sociaux et
politiques, qui ne sont pas résolus, se retrouvent dans la rue et que c’est la
police qui doit faire avec, même si elle n’a pas la formation ou les outils
pour le faire, car tel n’est pas son mandat.
D’une part, il y a les problèmes humains, comme les sans domiciles
fixes, l’intégration sociale et la criminalité liés à la pauvreté, qui
devraient être réglés à un autre niveau que la police pour ne pas en faire des
problèmes judiciaires. Une fois que la personne est criminalisée, il est
parfois plus facile pour elle de devenir criminel que d’être réinséré à
D’autre part, il y a l’ouverture des frontières européennes qui
facilitent le passage des individus d’un État à l’autre, notamment pour le
travail, mais sans que les informations les concernant ne les suivent. Les
véritables criminels ont toujours un coup d’avance sur la police, qui n’est pas
informée de leur présence et qui, lorsqu’elle a des soupçons, doit contacter
les autres polices nationales pour avoir des informations à leur sujet
lorsqu’elle peut les identifier. Le temps peut donc jouer en défaveur de
C’est le genre de réflexion qu’un tel film suscite chez moi-même, vu ma
formation et mes intérêts pour l’analyse stratégique, politique et sociale même si ce n’est pas le
propos principal du film. Cependant, tous les éléments y sont, plus ou moins
clairs, comme dans une toile de Monet. Au spectateur de saisir ces éléments et d’interpréter cette toile. C’est
d’ailleurs cette finesse que j’apprécie d’un certain cinéma français et
européen.
Quant à ceux qui ne veulent pas trop travailler, dites-vous qu’au
premier degré c’est un bon film policier et psychologique, avec une certaine
dose d’humour situationnel! Mais ce n’est pas un film de super héros à
l’États-Unienne. On est dans le cinéma français ici.
Note :
1. À ce sujet je
pense à deux livres en particulier que je suggère aux lecteurs intéressés par
cette question :
Wacquant, Loïc, 2004, Punir les pauvres, le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale,
France : Agone
Bauman, Zygmunt, 1999, Le coût humain de la mondialisation,
Paris: Hachette Pluriel
---
À
l'affiche dès le 28 juillet 2006
Réalisateur:
Woody Allen
Distribution:
Woody Allen, Scarlett Johansson, Hugh Jackman, Ian
McShane
Une étudiante en journalisme (Scarlett Johansson) en
visite à Londres enquête sur une série de meurtres. Elle tombera amoureuse d'un Anglais impétueux
(Hugh Jackman).
A
contemporary comedy centering around a student journalist for a college paper
visiting friends in London who happens upon the scoop of a lifetime. Along the
investigative trail, she finds magic, murder, mystery--and perhaps love, with a
British aristocrat
Commentaires de
Comédie
dans laquelle le réel et l’irréel se mêlent tout comme l’humour Britannique et
États-uniens, ce qui a eu pour résultat que je n’ai pas pris de note, mais que
je me suis amusé et ressorti du cinéma détendue. A prescrire en ce temps trouble.
---
OSS 117, Le Caire nid d’espions
À l’affiche le 21 juillet
Montréal, le jeudi
22 juin 2006 - À la suite de son succès critique et populaire en France (2 035
000 entrées en 5 semaines), le deuxième film de Michel Hazanavicius, OSS 117,
Le Caire nid d’espions, prend l’affiche au Québec le 21 juillet prochain. Jean
Dujardin (Un gars, une fille, Mariages, Brice de Nice) incarne OSS 117, l’homme
au smoking noir de cette comédie s’étant imposée comme le sixième plus gros
succès de l’année au box-office français. L’acteur est entouré de Bérénice Bejo
(Le Grand Rôle, 24 heures de la vie d’une femme), Aure Atika (Comme t’y es
belle, De battre, mon cœur s’est arrêté) et Philippe Lefebvre (Les Amateurs, Un
petit jeu sans conséquence).
Égypte, 1955, le
Caire est un véritable nid d'espions. Tout le monde se méfie de tout le monde,
tout le monde complote contre tout le monde. Le Président de
OSS 117, Le Caire
nid d’espions est produit par Éric et Nicolas Altmayer et scénarisé par
Jean-François Halin, d’après les romans d’espionnage de Jean Bruce publiés dans
les années 50. Il s’agit d’une coproduction de Mandarin Films, Gaumont et M6
Films.
OSS 117 est
distribué par
Note :
1. Une recherche sur
Wikipéda (http://fr.wikipedia.org) m’a permis de savoir que le
président Français René Coty, idole
d’OSS 117, a précédé de Gaulle et fut
Président de la France de 1954 à 1959. De Gaule a fait les 10 années suivantes.
Commentaires de
On est ici face à un croisement entre l’inspecteur Clouzot (la panthère
rose) et James Bond, avec un décor faisant penser aux films noirs des années
50!
L’action se déroule en 1955 au Caire (Égypte), où fourmillent des
espions du monde entier et où commence à bouillonner un mouvement
arabo-musulman que l’on pensait passager à l’époque! Même s’il s’agit d’une
caricature de l’impérialisme « je sais tout » à la française – OSS
117 est pas mal chiant des fois! – ce film fait réfléchir, notamment sur les
préjugés. En effet, on est en plein dans le préjugé et la méconnaissance du
pays par OSS 117 qui se prend néanmoins au sérieux. Il est con, il est con des
fois, mais j’ai rit! On est dans l’autodérision. Plaisirs assuré.
Hyperliens :
www.oss117.org (Le site officiel du héros de Jean Bruce)
www.oss117.fr (site du film)
---
Sortie le 14 juillet!
Tirée de
l’adaptation de l’œuvre de René Goscinny et Albert Uderzo, « Astérix et les Normands », ces dernières
aventures en dessins animés du petit guerrier gaulois promettent de divertir
tout le Québec. Nous retrouvons également au générique la chanson « Tous les
secrets », interprétée par Céline Dion.
Distribué au Canada
par
Après une absence de
plus de dix ans sur nos écrans, le dernier dessin animé des aventures
d’Astérix, « Astérix et les Indiens »
est sorti en 1994, le grand public aura le plaisir de retrouver ces savoureux
personnages qui peuplent le
village des
irréductibles gaulois, en plus d’en découvrir de nouveaux tels que
Goudurix, Abba,
Grossebaf, Vikéa, Cryptograf, pour ne nommer que ceux là.
Le petit village
gaulois accueille Goudurix, le neveu du chef. Astérix et Obélix sont chargés
d’en faire un homme, un vrai. Sous ses airs arrogants, cet ado qui arrive de
Lutèce n’est qu’un gros froussard et l’entraînement de choc qu’il va subir
risque de ne pas y changer grand-chose… Au même moment, les Vikings débarquent
en Gaule, décidés à trouver un « champion de la peur » qui pourra, comme l’a
promis leur mage, leur apprendre à voler, puisque, selon lui, « la peur donne
des ailes »… Lorsque Goudurix est enlevé par les Vikings, c’est la catastrophe!
Astérix et Obélix
doivent tout faire pour le retrouver.
« Astérix et les Vikings » sera présenté
partout au Québec dès le 14 juillet
2006.
Commentaires de
Comme tous les Astérix, c’est bien fait, avec des clins d’œil à
l’actualité. Ainsi, Goudurix a un pigeon voyageur nommé SMS, nom de la messagerie
texte sur cellulaire (1), et la femme du chef Viking, qui lui demande de
rapporter des meubles de son voyage, s’appelle Vikéa, clin d’œil à l’entreprise
suédoise Ikea! En gros, ce nouvel Astérix joue sur les oppositions de
générations et de valeurs, de quoi alimenter bien des discussions. Un film à
rire et à réfléchir selon vos intérêts et votre âge.
Note :
1. SMS :
Short message service. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Short_message_service
---
À l’affiche dès le 14 juillet au Cinéma du Parc
www.sonyclassics.com/sketchesoffrankgehry
SIDNEY POLLACK (USA,
2005) 83 MIN. V.O. ANGLAISE. DOCUMENTAIRE.
La vie et l’œuvre de
Frank Gehry, architecte californien qui a notamment conçu le musée Guggenheim
de Bilbao ou la Cinémathèque française de la rue de Bercy.
Commentaires de
Je pourrais n’écrire qu’un mot pour ce film et tout serait dit : Art-chitecture!
Cet architecte californien – natif du Canada - est un artiste. Ses
dessins on l’air de gribouillages, de griffonnages ou de coups de crayon sans
signification, puis on les voit prendre une autre dimension sous forme de
maquettes. Enfin, une fois réalisé, on voit que c’était hors du commun. Le
dessin « impossible » existe bel et bien. Il a pris vie!
Cette chaîne de création, du dessin au final, est intéressante à suivre,
car on voit Gehry et son personnel technique donner vie à ces dessins d’une
façon apparemment peu orthodoxe, du moins au profane que je suis, mais très
créative. Ensuite, ce sont les maîtres d’œuvre et les artisans de la
construction qui doivent réaliser « l’irréalisable »; ce qui semblerait
ne pas pouvoir tenir sauf sur papier, car on est ici en présence d’un sculpteur
: Gehry brise les standards et les limites du possible. Comme le dit une des
personnes interviewées dans ce documentaire : « So stupid looking is great! » Art-chitecture!
J’ai par contre trouvé une constante dans cette œuvre architecturale qui
paraît complètement hétéroclite à première vue : la place que la
luminosité naturelle y prend. Il joue avec la lumière et les façons de la
diffuser le plus loin possible au cœur de l’œuvre. C’est un film fascinant… qui
m’a fait me demander ce qu’aurait été notre stade olympique s’il eut été
dessiné par lui? Je me suis pris à rêver! À voir si l’environnement bâtit, ne
vous laisse pas indifférent.
Hyperliens :
Sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Gehry
Et quelques une des 2 550 000
entrées que l’on retrouve sur Google pour Frank Ghery, :
Résultats d'images
pour FRANK GEHRY :
http://images.google.com/images?q=FRANK+GEHRY&hl=fr&lr=&sa=X&oi=images&ct=title
Frank Gehry, Pritzker Architecture Prize Laureate 1989: www.pritzkerprize.com/gehry.htm
Dans l’encyclopédie
canadienne : www.canadianencyclopedia.ca/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0009765
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14 juillet à Montréal et à Québec en V.O.F
Un film de Christian
Vincent
Avec: Karin Viard
& Gérard Lanvin
Durée: 1 h 28
Un homme rencontre
une femme. Il s’appelle Pierre. Elle s’appelle Jeanne. L’un et l’autre ont en
commun d’être divorcés et d’avoir chacun deux enfants. Dans cette histoire, 1 +
1 est égal à 6. C’est la difficile équation que Pierre et Jeanne vont avoir à
résoudre. Pas facile, pour Pierre, de vivre avec les enfants de Jeanne sans
vivre avec les siens. Pas facile pour Jeanne d’être la mère de deux garçons qui
ne sont pas les siens.
C’est le roman des
familles recomposées.
Commentaires de
La famille décomposée/recomposée repose sur la disponibilité et
Cependant, si ces choses sont finement évoquées, on ne s’y colle pas. Le
scénario évolue comme
J’aime cette finesse qu’a le cinéma français de genre. De petits
chapitres de la vie quotidienne qui font
Un film qui m’a fait sourire et que je vous recommande pour le regard
qu’il porte sur ce phénomène social.
Le site du film : www.lesenfants-lefilm.com/intro.html
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