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Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
www.homestead.com/societascriticus
Vol. 8 no. 6
6 septembre 2006 -
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
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Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Saint-Germain,
l'homme qui ne voulait pas mourir
Ça ne s’améliore pas! Rapport annuel 2006, La situation des
droits humains dans le monde
Le penseur et les managers! Gouvernement, organisation et gestion : l’héritage de Michel Foucault
Le Trésor de la
Langue Française informatisé sur cédérom
9e édition des
Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal
Au TNM…
Incendies, collecte de fonds et le théâtre s’exporte!
The U.S. vs. John Lennon - Music from the motion picture
No Name Jazz
Sextet… Ils vont se faire un nom dans la cour des grands!
Deux films Allemands!: Les
Particules Élémentaires et Winter Journey
Le Voyage en Arménie de Robert
Guédiguian
The U.S. vs. John
Lennon (On parle aussi du CD : The U.S. vs. John Lennon. Music
from the motion picture)
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Michel
Handfield
Comme l’homme, il faut une rue qui nous divise; qui va toujours dans la
même direction (sens unique); à l’ombre de son bureau et d’Hydro-Québec; qui est d’importance pour
nous rappeler qu’il a réussit le tour de force de revenir pour deux mandats
après sa défaite de 1976 : Le boulevard St-Laurent! Et n’est-ce pas aussi
la rue du « Montreal
Pool Room » reconnu pour les meilleurs hot dogs
en ville! Clin d’œil en forme de pied de nez à ceux qui le traitait de mangeur
de hot dogs! La rue rappellerait vraiment l’homme. Et si elle n’est pas acceptée, on pourrait
toujours se rabattre sur la rue Clark, qui offre les mêmes caractéristiques!
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Michel
Handfield
28 septembre 2006
« Les
affirmations de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, sur le fait
que les Québécois sont «déconnectés» du reste du Canada et s'intéressent plus
au reste du monde qu'à leur propre pays, ont fait bondir les partisans de la
souveraineté au cours de la fin de semaine. » (1)
Cette déclaration fait encore jaser quelques
jours après, même si elle n’est pas dénudée de sens.
Quand Michaëlle Jean fut nommée, les
souverainistes lui reprochaient de prendre un poste où elle ne pourrait parler.
Elle parle! Les souverainistes lui reprochent maintenant de ne pas se taire!
Elle a parlé des deux solitudes (2) et elle
n’est pas la seule à l’avoir fait. Cette expression est consacrée. Je l’ai vu à
mainte reprise dans mes cours de sociologie (3) et depuis! C’est de sens commun
et elle ne pourrait pas le dire. Pourquoi? Surtout parce qu’elle ose opposer l’ouverture
sur le monde prôné par le mouvement souverainiste québécois à la fermeture
québécoise au « rest of Canada »
(ROC). Fermeture que l’on reproche pourtant au ROC envers le Québec. Ça, par
contre, elle aurait pu le dire sans causer de remous dans les milieux
souverainistes. On l’aurait même félicité de l’avoir fait!
Des raisons linguistiques expliquent peut-être
ce barrage. Pourtant, on est ouvert aux États-Unis, non moins anglophones et
conservateurs que le ROC. On demande à l’autre de nous connaître, mais
faisons-nous l’effort de le connaître de notre part? Par exemple, je suis abonné au Maclean’s. Combien d’autres Québécois
francophones le sont eux aussi? Et combien de Canadiens anglais sont abonnés à l’actualité? À quand des rabais pour des
abonnements multiples aux revues canadiennes, car ce serait une façon de mieux
se découvrir et se connaître. Et il y a toujours l’internet (voir la liste des
journaux et magazines suggérés plus bas). La fiscalité fédérale ne devrait-elle
pas davantage s’ouvrir sur l’information et la culture canadienne?
Cette déclaration aura aussi été une façon de
faire connaître le nouveau blogue de la gouverneure générale du Canada, qui a
pour devise « Briser les solitudes », et de montrer que la question est
encore à débattre. (4) Un hasard? Il ne faudrait surtout pas oublier que notre couple princier vient du milieu des
communications.
Notes :
1. Alexandre Shields, « Michaëlle
Jean fait bondir les leaders souverainistes », Le Devoir, 25 septembre
2006, www.ledevoir.com/2006/09/25/118982.html
2. En fait, il y aurait plus que deux solitudes selon moi. Pensons aux
autochtones et à certains groupes ethniques qui sont discriminés malgré des
générations de présence ici.
3. Dans les années 80, notamment en sociologie
du Québec avec Marcel Rioux.
4. http://www.ecoutedescitoyens.gg.ca
Journaux et magazines suggérés
The Globe & Mail : http://www.theglobeandmail.com/
Canada.com : www.canada.com , dont les journaux suivants :
Ottawa
citizen: http://www.canada.com/ottawacitizen/index.html
Calgary herald : http://www.canada.com/calgaryherald/index.html
Vancouver sun : http://www.canada.com/vancouversun/index.html
Le Devoir : http://www.ledevoir.com/
Cyberpresse : http://www.cyberpresse.ca/
L’actualité : http://www.lactualite.com/
Maclean’s : http://www.macleans.ca/
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Michel
Handfield
C’était les 5 ans du 11 septembre 2001 hier.
Tous en ont parlé. Nous avons délibérément choisi de ne pas le faire, car nous
ne voulions pas nous souvenir, mais aller au-delà! Prendre le temps de penser.
Le pourquoi du 11 septembre est IDÉOLOGIE et
CERTITUDE! Cette raison peut être politique, économique ou religieuse. Dieu ou
les intérêts supérieurs de la nation! Un groupe ou un gouvernement qui est sûr
d’avoir raison peut ainsi justifier tous ses actes, même les plus fous, au nom
de certitudes politiques, économiques ou divines! Cela fût vrai des deux 11
septembre de l’histoire récente :
- Le 11 septembre 2001, ce fut le rejet de la démocratie par une
organisation non gouvernementale et idéologique, terroriste;
- Le 11 septembre 1973, ce fut le rejet de la démocratie parlementaire
du Chili, avec le renversement du gouvernement Allende par le Général Pinochet,
soutenu par les États-Unis, pour « protéger » les intérêts économico
stratégiques de l’Amérique – lire les États-Unis!
Deux 11 septembre, deux coups portés à des
régimes démocratiques différents pour des raisons idéologiques. Voilà ce qu’il
faut se souvenir de cette date fatidique et ce sur quoi l’on devrait se
pencher. Comment peut-on équilibrer démocratie et idéologie? Certains droits
peuvent-ils aller contre la démocratie et l’égalité? La menace à la démocratie
est-elle en son propre sein? Où sont passées les responsabilités face aux
droits?
Je pourrais donner des pistes de réponse, mais
je ne le ferai pas. C’est une réflexion que nous devrions faire ensemble, comme
citoyens du monde. C’est une discussion que toutes les sociétés devraient
avoir.
Une autoanalyse serait souhaitable sans zone
d’exceptions, que ce soit les tabous, les croyances ou les traditions; les
formes de pouvoirs; les religions et les dogmes; les régimes, les intérêts et les groupes de
pression économiques; les systèmes, les partis et les leaders politiques; le support et le traitement des citoyens;
l’éducation; l’égalité et les formes de discrimination, même positive; les
investissements collectifs; et j’en passe. Bref, une psychanalyse collective et
globale serait la bienvenue.
Cependant, même si l’on parle d’un grand marché
global, d’un monde intégré ou de mondialisation, le monde est-il vraiment
« un »? Y a-t-il autant de mondes qu’il y a de cultures, incluant
certaines formes encore très archaïques? Y-a-t-il encore trop de différences
culturelles et de tabous pour pouvoir discuter
librement sur cette planète? Le monde global ne serait-il qu’illusion?
Un truc de marketing? Un truc politique? Voilà des questions auxquelles
répondre si l’on veut aller au-delà de ces commémorations. Et les réponses nous
diront si l’on peut aller au-delà des peurs, car s’il est bien de dire plus jamais, ce n’est pas suffisant si
rien ne change.
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Michel
Handfield
8 septembre 2006
Stephen (1), lâche la
Bible, car trop de peuples se battent actuellement au nom de Dieu pour croire
que les réponses pour la paix et la démocratie viennent de là. C’est ailleurs
qu’il faut que tu regardes, car la paix et la démocratie, pour réussir, doivent
venir des Hommes. Les philosophes seraient plus appropriés comme lecture de
chevet.
Tu serais mieux de
fréquenter Socrate, Diogène ou Karl, si tu veux la démocratie dans le monde.
Pas ceux qui se sont revendiqués de Karl, mais Marx lui-même! (2)
Vois-tu Stephen, la révolution et le changement
ne s’imposent pas. Elle vient quand le peuple en a assez d’un régime ou d’un
système qui l’aliène. Quand il est tanné de se faire chier pour le profit de
quelques-uns ou qu’il sent qu’on aliène sa liberté et ses choix! Là, le peuple est prêt à descendre dans la
rue. Ce n’est pas l’armée des États-Unis qui a défait le mur de Berlin, mais le
peuple. (3) Quand le peuple en a assez, le nombre justifie le changement, car
contre un million, 10 millions, 20 millions ou un milliard de personnes dans
les rues, l’armée aura beau en tuer quelques milliers, la force du nombre
l’écrasera. La même chose est vraie des régimes terroristes et des
gouvernements qui les soutiennent.
Cependant, si le peuple a l’impression que ce
n’est pas pour les aider que les puissances agissent, mais pour leurs propres
intérêts ou pour mettre la main sur leurs richesses naturelles, pour les
exploiter à leur tour, ils resserreront les rangs, même avec leurs ennemis,
contre ces puissances étrangères. Les combattre, c’est alors les renforcer!
Stephen, combattre les régimes de terreur et
amener la démocratie, ça se fait par la base. Pas par les airs et encore moins
par des bombes! C’est en soutenant les
militants, les éducateurs et les O.N.G. près du peuple que la démocratie
s’implante et s’enracine, car c’est le
savoir qui est la principale arme de
changement massif. Tu dois l’apprendre, car même en démocratie on s’arrange
pour que certaines connaissances demeurent sur les tablettes ou soient noyés
dans une mer de communication si opaque qu’ils ne dérangent pas les pouvoirs en
place; parce que savoir c’est aussi vouloir changer les choses et c’est
dérangeant pour les tenants du statu quo et les conservateurs. Là-dessus, tant
les terroristes que les gouvernements légitimes sont d’accord : il faut
faire taire le savoir qui va à l’encontre de l’idéologie qu’ils défendent.
Ce n’est pas un hasard si le discours des
conservateurs états-uniens et des terroristes est le même : « vous êtes avec nous ou contre nous! »
Ils n’acceptent pas la critique et sont prêts à emprisonner, torturer et tuer
ceux qui osent s’opposer à leur régime, en commençant par les intellectuels.
Certains des pays avec lesquels on fait des affaires d’or ne se sont d’ailleurs
jamais gênés pour le faire. On ferme les yeux sur leurs actions et on les
qualifie de démocraties économiques!
On élève même en modèle ceux qui foulent aux pieds les droits du travail (4) au
nom de ce démocratisme économique; nouvelle façon de les faire entrer dans le
club des démocraties. Mais une démocratie est-elle digne de ce nom, si elle
n’est pas politique? La liberté se limite-t-elle au libre marché économique?
Stephen, c’est de la pure hypocrisie. Quand tu
suis ton ami Bush sur ce terrain, tu oublies qu’on n’est pas cave. La
démocratie c’est davantage que le libre échange. Si l’objectif réel est la
démocratie, alors demande à George W. de répondre à ces questions : À
quand la démocratie en Chine et dans les pays d’Amérique du Sud qui ont des
gouvernements de complaisance pour les États-Unis? À quand le respect de la syndicalisation,
votée démocratiquement, chez Wal-Mart? (5) Car, vois-tu Stephen, la démocratie, pour porter ce nom, doit aussi
être sociale et politique. Rien de moins n’est acceptable.
Alors mon cher Stephen, il est temps que tu
cesses de lire la Bible et de dire « God
bless Canada », Dieu aura beau nous bénir, le changement et la
démocratie viennent d’abord de l’éducation et du sens critique des citoyens,
car combien de pays de droits divins sont tout sauf démocratique? Une maudite
gang! Il est temps que tu changes de disque mon Stephen et que tu comprennes
que les « born again Christian »
et les ultras conservateurs comme George W. sont aussi des idéologues. Seul le
doute permet de conserver une certaine distance face à l’idéologie. N’as-tu
jamais lu John Saul? (6) Tu devrais!
Notes :
1. Stephen Harper, Premier Ministre conservateur du Canada, 2006 -
? Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Harper pour plus de détails.
2. À ce sujet
lire Karl Marx, Le Capital,
tome 1 (1977, 1 ère édition1867, Paris: éditions sociales). L’excellente
biographie de Jacques Attali, 2005, Karl
Marx ou l'esprit du monde (France : Fayard) serait aussi un choix
judicieux pour avoir une vision assez
juste de l’œuvre de Marx.
3. En quelque part même, la musique de Pink Floyd a peut-être fait plus
contre le mur de Berlin, au niveau symbolique, que tous les discours des
présidents états-uniens réunis. Le désir du rock et de la culture occidentale
était certainement plus fort que tous les discours politiques. À ce sujet, il
est intéressant de voir le film original de Pink-Floyd/The
wall et celui du spectacle qui a souligné la destruction du mur :
Roger Waters, The wall live in Berlin.
4. Éric Desrosiers, Les positions
de la Banque mondiale dénoncées, in Le Devoir, Édition du mercredi 6
septembre 2006 :
« Le
mouvement syndical international dénonce l'action inavouée de la Banque
mondiale en faveur de la déréglementation du marché du travail. L'organisme
cite en exemple, dans l'une de ses publications les plus influentes, des pays
qui ne souscrivent même pas aux normes minimales internationalement reconnues. »
Bilan de l’horreur acceptée au nom de la productivité et de la liberté
de marché! Mais la liberté d’association et syndicale?
5. A ce sujet lire Barry C. Lynn, .Breaking
the Chain. The antitrust case against Wal-Mart,
in Harper’s magazine, July 2006. Voir: www.harpers.org/BreakingTheChain.html
6. Stephen, je te conseille de lire tous les essais de John Saul. Je
t’ai même mis la plupart des titres en anglais pour être sûr que tu puisses les
comprendre. Ces titres sont aussi disponibles en français pour nos lecteurs qui
le désirent :
Saul,
John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards,
Toronto: Penguin book.
Saul,
John Ralston 1994, 1995, The Doubter's
companion, Toronto: Penguin book.
Saul, John
Ralston, 1994, Le
citoyen dans un cul-de-sac?, Québec: Musée de la civilisation/Éditions
Fides
Saul,
John Ralston, 1995, The unconscious
civilization, Canada: CBC/SRC - Anansi
Saul,
John Ralston, 1998, Reflection of a siamese twin, Canada at the end of the
twentieth century, Canada: Penguin book
Saul,
John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book
Saul,
John, « The collapse of globalism. And
the rebirth of nationalism » (Essay), in Harper’s Magazine, march 2004
Saul, John,
2006, Mort de la globalisation, Paris
: Payot – www.payot-rivages.fr
---
Index
Dossier/Essai
Michel
Handfield
7 octobre 2006
« Une cinquantaine d’enfants
de la Mission de l’Esprit-Saint fréquenteraient une école clandestine à
Montréal-Nord, selon une enquête de Radio-Canada. » (Maisonneuve en
direct, Radio-Canada, 4 octobre 2006 : www.radio-canada.ca/radio/maisonneuve/
***
« La FQM [Fédération
québécoise des municipalités] n'est pas du tout à l'aise avec le projet de loi
9 sur les véhicules hors route, qui prévoit la suspension pendant cinq ans du
droit des citoyens d'entreprendre des recours judiciaires pour des
inconvénients liés au bruit des motoneiges et des quads circulant sur les
sentiers régionaux. » (PC, Motoneiges
- Québec va semer la pagaille, croit la FQM, Le Devoir, 2 juin 2006 : www.ledevoir.com/2006/06/02/110692.html)
***
« Ce plan
alternatif, bien que non arrêté, protégerait le droit de parole des personnes
qui, pour des raisons religieuses, s'opposent à certaines initiatives
gouvernementales comme la reconnaissance des mariages gais.
«La
liberté d'expression, c'est la liberté de s'exprimer publiquement, de dire ce
qu'on a à dire sur n'importe quel sujet sans avoir peur d'être poursuivi en
cour», a dit une personne bien placée au gouvernement pour illustrer l'état
d'esprit dans lequel cette démarche a été entreprise. »
(Hélène Buzzetti et Alec Castonguay, Le
gouvernement Harper veut renforcer les droits religieux, Le Devoir, jeudi 5 octobre 2006 : www.ledevoir.com/2006/10/05/119821.html)
***
« Priorité aux piétons: voilà le mantra que la
Ville de Montréal souhaite voir repris par les citoyens de la métropole en
déposant hier son projet de charte du piéton. » (Clairandrée Cauchy, Montréal veut améliorer la vie des piétons,
Le Devoir, Édition du jeudi 8 juin 2006 : www.ledevoir.com/2006/06/08/111091.html)
***
« La Charte des
droits environnementaux (CDE), qui est entrée en vigueur en février 1994, est l'une des plus
importantes lois environnementales des 25 dernières années. Elle reconnait que
la population de l'Ontario a pour objectif commun la protection de notre
environnement naturel. Le CEO a pour mandat de surveiller le respect par le
gouvernement de la CDE, de façon à ce que l'intégrité des
écosystèmes de l'Ontario, l'un de nos héritages les plus importants, soit
préservée au profit des générations futures. » (www.eco.on.ca/french/index.htm)
***
« La motion charge le gouvernement
fédéral de créer une Charte des droits des aînés qui reconnaît que les
Canadiens et les Canadiennes âgés sont des membres créatifs, actifs et
valorisés de notre société, qui méritent de bénéficier d'une
assurance-médicaments et d'une assurance des soins dentaires sans frais. »
(« La motion du NPD visant à protéger les
droits des aînés est adoptée », sur www.npd.ca, 2006-06-20 15:03)
***
Ces débats autour des croyances religieuses et
de leur place à l’école; des piétons; des cyclistes; des motoneigistes et des
riverains; des aînées; du droit à un environnement sain et j’en passe relèvent
tous d’une même problématique : la revendication des droits individuels.
Chacun veut ses droits : droit de respirer de l’air pur et d’écouter le
chant des oiseaux par exemple versus le droit de vendre ou d’acheter des
monstres bruyants et polluants, signe de statut social, pour se promener en
ville; sur un petit cours d’eau ou à quelques pas des résidences l’hiver!
Ce sont mes droits contre tes droits et les
intérêts de l’État deviennent l’étalon du jugement dernier. Ainsi, des
motoneigistes ont gagné le droit de circuler près de résidences au détriment
des riverains des sentiers de motoneiges, car la motoneige est un apport au développement
économique du Québec. On parle même de suspendre les droits civils pour assurer
les droits des motoneigistes!
De plus en plus, la Charte des droits et
libertés apparaît insuffisante pour régler les droits particuliers et
idéologiques qui semblent prendre le pas sur le bien commun. L’équilibre social
est remis en cause. En accordant des droits spécifiques à quelques-uns, comment
séparer ces droits suivant une pyramide des besoins et des valeurs? Si tous les
droits sont égaux, il ne faudrait pas oublier que leur usage ne l’est pas.
Égalité ne signifie pas équité.
Comment protéger le droit du piéton contre
celui de l’automobiliste par exemple? À Montréal, où il y a des trottoirs, on
est à mettre sur pied une charte des piétons. Qu’en est-il dans les banlieues
pensées autour de l’automobile, où le trottoir n’existe pas? Suffit de sortir
de Montréal pour le voir.
Ce manquement de nos chartes des droits, la
Québécoise et la Canadienne, se fait de plus en plus sentir et l’on tente de le
résoudre par de nouvelles chartes spécifiques, qui s’additionnent les unes
aux autres : droits des piétions, des aînés, religieux, etc. Mais ces
nouveaux droits ne pourront que s’opposer et créer de l’insatisfaction et de
nouvelles demandes particulières. Le droit du raquetteur (la raquette étant une
chaussure, le raquetteur devrait donc bénéficier des mêmes droits que le
piéton) s’opposera-t-il au droit du motoneigiste? On n’est pas sorti du bois.
Les droits religieux, par exemple,
permettront-ils n’importe quoi au nom de croyances, comme de tenir des propos
racistes ou de marier une enfant de 12 ans? Jusqu’où peut aller la croyance
spirituelle? S’arrête-t-elle à des courants spécifiques et reconnus ou
protège-t-elle n’importe quelle secte? Les sacrifices seront-ils permis? C’est une brèche par
laquelle risquent de passer bien des excès que l’on ne peut pas imaginer.
Quant à faire des chartes pour combler les
lacunes de la Charte des droits et répondre à des particularismes, ce peut être
dangereux, car c’est ouvrir la porte à un retour en force des idéologies, des
dogmatismes, des sectarismes et aux opportunismes de toutes sortes qui ne sont
pas toujours très rassurants. Vaut mieux ouvrir la Charte des droits et y faire
un amendement majeur : y ajouter les responsabilités. Seule une Charte des droits, libertés et
responsabilités ferait en sorte que je me sente davantage protégé comme
citoyen.
Vous avez droit à vos croyances, mais vous avez
aussi le devoir de respecter le caractère neutre et laïc des institutions et de
la société. (1) Vous avez droit à votre religion, mais vos enfants ont aussi
droit à une éducation leur permettant de fonctionner dans la société où ils
vivront et de faire leurs choix. Que des gourous profitent des chartes pour
enrégimenter des enfants dans leur sectarisme, alors qu’ils n’ont pas la
capacité de choisir légalement pour leur bien, n’est pas rassurant. Imaginez
leur donner des droits supplémentaires sur la base de leurs croyances
religieuses! Vous avez des droits, mais aussi des responsabilités comme piéton,
cycliste, automobiliste, travailleurs, entrepreneurs ou parents par exemple.
Ces responsabilités doivent être incluses, au même titre que les droits, dans
nos chartes.
Les apôtres des droits disent que les
responsabilités sont implicites et ne voient pas la nécessité d’un tel ajout,
mais les jugements portent sur ce qui est écrit. Il faut donc l’écrire. Ainsi,
ce sera clair pour tout le monde et nul besoin de chartes particulières, car si
cette tendance continue, chaque groupe idéologique voudra sa charte. Le débat
sur la charia était de cet ordre. Le droit canon et rabbinique l’est aussi.
Qu’il existe en marge se peut, mais il ne doit pas s’imposer à la société au
nom d’une morale supérieure ou divine. Il ne doit pas avoir valeur légale dans
une société de droits.
Si j’ai des droits et des responsabilités face
au piéton et à la personne âgée par exemple, ceux-ci ont aussi des
responsabilités. Ce n’est qu’avec cet ajout que l’on atteindra un équilibre
entre nos droits; pas en ajoutant des chartes particulières les unes au-dessus
des autres, car cela est tout le contraire de la transparence et de la clarté.
C’est la construction d’une tour de Babel juridique. Plaisirs et honoraires
assurés pour les avocats! Désolation et confusion pour les citoyens. Pensez-y,
revendicateurs de chartes de toutes sortes.
Note :
1. Il y a cependant place à des accommodements raisonnables pour
respecter les croyances individuelles en autant qu’elles n’empiètent pas sur le
caractère neutre, laïc et non discriminatoire de nos institutions et de la
société. Pour ne pas heurter les croyances du fonctionnaire, l’État ne doit pas
davantage heurter celle du citoyen à qui il a à répondre. Un équilibre doit
donc être atteint entre les deux lorsque possible, sinon c’est le caractère
neutre et laïc de l’État et des institutions qui doit primer.
---
Michel
Handfield
1er octobre 2006
« Le
27 septembre 2006, en regard des résultats mis en lumière par une étude sur les
causes et les conséquences de l’abandon des projets du bassin Peel et du Suroît
qu’elle a commandée, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a
dévoilé ses recommandations visant à contrer l’immobilisme et à raviver
l’entrepreneuriat au Québec, notamment par la création d’une agence d’analyse
économique. » (1)
Nos affairistes se plaignent que l’on tient
davantage compte des facteurs sociaux qu’économiques. Mais les facteurs
économiques sont-ils toujours fondés? Prenons un exemple passé pour être
« neutre », aussi neutre qu’une chambre de commerce s’entend :
le cas de nos Ex-Expos.
Si le stade avait été construit au
centre-ville, avec l’aide de l’État, on aurait encore nos Expos croient
certains gens d’affaires! Mais, quand ils étaient au parc Jarry, il leur
fallait le stade olympique. Pourtant, le tennis fonctionne bien au parc Jarry!
Ils ont eu le stade, mais, à part deux ou trois saisons où ils ont été très
compétitifs, ils n’ont été que moyen.
Les foules aussi. Avec la dégringolade du club, il y eut la dégringolade des
assistances. C’était la faute du stade naturellement. Il aurait fallu un stade
ouvert au centre ville. Pourquoi? Parce que les gens de l’ouest de Montréal ne
viennent pas dans l’Est! Pourtant, quand les Stones viennent au stade, on vient même des États-Unis pour les
voir! Le spectacle est bon. Qui, de nos affairistes, l’a dit? Il était plus
facile de réclamer des fonds publics pour un nouveau stade à ciel ouvert que de
regarder les choix qui ont été faits par les gestionnaires! Qui leur a rappelé
que 30 ans auparavant le problème des Expos était justement que le stade du
parc Jarry n’avait pas de toit…
Il est facile de remettre en cause les groupes
communautaires pour l’abandon des projets du bassin Peel et du Suroît,
en disant qu’il s’agit de groupes de pression ne représentant pas la
population; mais les chambres de commerce,
le Conseil du patronat (CPQ) et les
syndicats sont des groupes de pression et d’intérêts qui ne sont pas davantage
représentatifs des intérêts de la population que les groupes qu’ils décrient.
En fait, ils le sont peut-être moins, car les chambres de commerce, le CPQ et les syndicats ne représentent
qu’une frange bien particulière de la population alors que plusieurs groupes
communautaires représentent des citoyens, incluant autant des assistés sociaux,
des intellectuels, que des commerçants et des entrepreneurs attachés à défendre
une cause commune, comme l’environnement ou une montagne, que leur milieu de
vie, comme un village ou un quartier. C’est notamment le cas d’une table de
concertation comme Vivre Saint-Michel en
Santé (2) par exemple. Cette table peut donc questionner des projets venant
de partenaires ou de l’extérieur, mais une chambre de commerce oserait-elle
remettre en cause les décisions d’affaires mal fondées de leurs membres?
S’opposer aux délocalisations d’entreprises pour fuir un syndicat ou le salaire
minimum un peu plus élevé que dans la province voisine par exemple, et je ne
parle même pas des délocalisations vers le Mexique ou la Chine ici, causant
ainsi des pertes d’emplois? Questionnent-elles les affairistes qui profitent
des largesses subventionnaires de l’État? Les privilèges des entreprises? Ou au
contraire leur trouveront-elles des justifications pour revendiquer davantage?
Je pose la question.
Si les projets du bassin Peel et du Suroît
qu’ils citent en exemple avaient passé, mais n’avaient pas répondu aux
attentes, les chambres de commerce en
auraient-elles été imputables? Probablement pas, car c’étaient des projets
impliquant des sociétés d’États, Loto-Québec et Hydro-Québec, au premier plan.
Seul le politique en aurait été imputable et aurait eu à ramasser la facture.
Mais le privé était prêt à en cueillir les bénéfices. Finances publiques, profits privés! (3)
Il est facile de dire que le social, la santé
et l’environnement coûtent cher et retardent le développement du Québec. De
dire que ce sont les groupes communautaires qui bloquent les projets
prometteurs! Mais les chambres de
commerce, le Conseil du patronat
et les syndicats seraient-ils prêts à ce que le gouvernement mette fin à tous
les programmes de soutien aux entreprises pour montrer ce qu’ils peuvent faire
sans l’aide de l’État? Qui dit que cet argent ne serait pas mieux investit
ailleurs : en éducation et en culture par exemple! Car, oui, le
communautaire dépend de l’État, mais bien des entreprises aussi en dépendent.
Une simple recherche sur Google avec « corporate
welfare » nous donne 23 900 000
entrées! Assez significatif.
Pourtant le but de l’entreprise n’est-il pas de
créer, d’innover et d’investir pour assurer sa profitabilité. De cette création
découle le profit, la création d’emplois et de la richesse pour la société
dit-on! C’est la fameuse théorie du « dégoulinage » qui justifie que
l’État peut aider l’entreprise privée, car en découle de la richesse pour la
société. Cependant, cette richesse semble n’aller que dans quelques
poches : celle des dirigeants! Suffit de regarder leurs salaires par
rapport à celui des employés pour voir que la hausse fut beaucoup plus vertigineuse
pour les premiers que les seconds :
« Aujourd'hui, un président empoche
l'équivalent de 262 fois le salaire moyen des employés de la société qu'il
dirige.
Dans les années 60, un p-.d.g. nord-américain
gagnait 24 fois le revenu de l'employé. » (4)
En même temps les entreprises demandent de plus
en plus d’aide à l’État pour faire les réinvestissements nécessaires à leur
compétitivité, ce qui s’accompagne
parfois de demandes de mesures protectionnistes et d’exceptions pour assurer
leur survie. Si elles avaient fait leur travail en investissant une plus large
part de leurs bénéfices dans leur développement plutôt que dans les salaires de
leurs dirigeants, auraient-elles si besoin de recourir à l’État? Cette
question, nos leaders économiques doivent se la poser, eux qui questionnent la
gestion de l’État et les coûts du communautaire, car on paie collectivement
pour leur laxisme. En effet, en échange de leur apport présumé à l’économie ils
reçoivent souvent des avantages fiscaux et des subventions, donc de l’argent
qui vient des goussets du peuple. Comme citoyens corporatifs avez-vous déjà
pensé à ce que ce serait si vous aviez la même fiscalité que le simple quidam.
Je croyais que seuls certains idéalistes pensaient que l’argent poussait dans
les arbres, mais je me suis trompé. Quelques gens d’affaires le croient aussi!
Il ne faudrait pas oublier que les avantages que vous recevez sont payés par
tous les contribuables! (5)
Un casino, qui siphonne l’argent des citoyens
vers les goussets de l’État est
peut-être rentable pour le gouvernement. Mais qu’il soit au bassin Peel plutôt
qu’à l’île Notre-Dame créerait-il vraiment davantage de richesse collective? Je
ne le crois pas, car un Casino ne crée pas de richesse, mais en siphonne. Cet
argent joué pourrait être un meilleur moteur économique s’il était dépensé ou
investit ailleurs. Dans de la formation ou des actions d’entreprises
québécoises par exemple! Alors, pourquoi ne pas investir dans l’éducation
populaire à l’économie plutôt que dans un Casino si vous voulez aider au
développement du Québec? Cela pourrait se faire avec les groupes communautaires
en éducation populaire par exemple. Au lieu de décrier le communautaire,
pourquoi n’allez-vous pas à leur rencontre pour voir ce que vous pourriez faire
avec eux.
De l’autre côté, quand vous citez le projet de casino du bassin Peel comme
étant un projet positif, avez-vous considéré les coûts associés au jeu que la
collectivité doit payer? Le Cirque du
soleil, par contre, créé de la richesse en exportant ses spectacles et son
savoir-faire. Le théâtre et le cinéma sont
créateurs de richesse. Les Festivals aussi! Peut-être qu’une salle de
spectacle à la mesure du Cirque et d’autres grands événements est nécessaire à
Montréal, mais on n’est pas obligé de lui associer le Casino. Pourquoi ne pas
plutôt regarder vers le tourisme de croisière, le bassin Peel étant à côté du
vieux Port? Et si ce tourisme n’est qu’estival, le Centre Bell pourrait-il être considéré avant de construire autre
chose? En fait, tout est question de choix et d’investissements. Même Télé-Québec pourrait être rentable si on
y investissait davantage! Notre télé publique pourrait très bien produire des
émissions exportables dans la toute francophonie. Sur papier, vous appelez ça
un plan d’affaires, tout est possible. Alors, pourquoi n’avez-vous pas aussi
dénoncé le manque d’investissement dans Télé-Québec
comme étant de l’immobilisme?
De ne regarder que les retombées économiques
est trompeur, car toute dépense a des retombées économiques. Mais encore,
faut-il qu’elles soient utiles? Un exemple absurde, mais qui dit tout,
vous le fera comprendre. Un entrepreneur futé demanda un jour une subvention
sur la simple promesse de créer de l’emploi et des retombées économiques pour
son village qui souffrait de chômage chronique, le tout sous prétexte de projet
environnemental. Il allait faire travailler quelques citoyens et faire
ressortir la machinerie lourde d’un influent donateur du parti au pouvoir, mais
aussi président de la chambre de commerce locale. Subvention accordée rubis sur
l’ongle, car seules les retombées économiques sont maintenant considérées
depuis que le BAPE a été mis de côté
au profit de la nouvelle agence d’analyse
économique. Tout l’été ces gens ont travaillé à faire des trous et à les
remplir, déplaçant ainsi de la terre d’un endroit à l’autre du village sous
prétexte que cela faisait respirer le sol et que la végétation absorberait
mieux les gaz à effet de serre! Écologiquement ce n’était pas très fort comme
argument, mais le BAPE n’était plus là pour écouter ces empêcheurs de tourner
en rond que sont les groupes écologiques et bloquer ce projet rentable. Une
chance, car ce fut un succès économique pour le village. Les retombés ont
permis à 5 personnes de sortir de l’aide sociale, de réparer un peu leur
maison, de s’acheter un cinéma maison et d’avoir droit à l’assurance-chômage
pour une quarantaine de semaines, cela sans compter les profits du promoteur du
projet et de l’entrepreneur. Les cinq travailleurs en ont aussi tiré des bienfaits
psychologiques en intégrant enfin les statistiques des gens vaillants! Pour 1
million de dollars, c’était parfait. Merci à l’agence d’analyse économique a dit le Maire lors du souper annuel de
la Chambre de commerce à la satisfaction de tous les gens d’affaires
réunis.
Il est toujours facile de revendiquer. Tous les
groupes de pression le font. Vous les dénoncez, mais vous oubliez de dire à la
population que les Chambres de commerce sont
aussi des groupes de pression qui travaillent d’abord pour leurs membres. Cela
est aussi vrai chez certains communautaires, mais plusieurs ne travaillent que
par idéalisme. Faudrait le reconnaître.
Les O.N.G. sont là pour rester, les syndicats
et les milieux d’affaires aussi. L’État doit donc être le lieu d’arbitrage des
débats. Il faudrait certainement davantage de transparence, de commissions
d’études et de consultations publiques, j’en conviens. Mais une agence d’analyse économique ne serait
qu’une mécanique de plus. Qu’un coût additionnel, à moins que vous ne la
mettiez vous-même sur pied et en assumiez tous les frais. D’ailleurs,
n’avez-vous pas déjà l’Institut
économique de Montréal (6) et le Fraser
institue (7) pour ça? Pourquoi ne pas tout simplement améliorer les
processus de consultation que nous avons? Permettre une meilleure
représentation citoyenne par exemple. Prenons le cas des fusions
municipales : le simple citoyen n’a pas eu droit de parole. S’il l’avait
eu, on aurait peut-être évité tout le gâchis des fusions et des défusions qui a
suivi. Mais on avait d’autres groupes d’intérêts à écouter. Faudrait peut-être
laisser plus de place au citoyen, car en fin de compte c’est lui qui ramasse la
facture!
Notes :
1. Site de la Fédération des chambres de commerce du
Québec : www.fccq.ca
Voir aussi Kathleen Lévesque, « Plaidoyer
pour réhabiliter les entrepreneurs », in Le Devoir, 28 septembre
2006 : www.ledevoir.com/2006/09/28/119254.html
2. Par
contre, le « membership » d’une chambre
de commerce ou du Conseil du patronat
est strict pour participer ou bénéficier de ses services. Pour un organisme
communautaire c’est plus difficile, car ses activités populaires sont souvent subventionnées et prises pour acquis
par la population. Les gens participent donc à ses activités, mais ne prennent
pas de carte de membre, car ils le prennent pour acquis ou un service du
milieu. Ces organismes ont donc une participation élevée, mais un faible
« membership », ce qui laisse croire à des clubs privés alors que la
réalité est tout autre sur le terrain.
3. Bernard,
Michel et Lauzon, Léo-Paul, 1996, Finances publiques, profits privés, Québec:
L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.
4. Serge Truffaut, Le chiffre
immoral, Le Devoir, mardi 27 juin 2006 :
www.ledevoir.com/2006/06/27/112435.html
Un ouvrage à lire aussi, si ces questions vous intéressent, car il va
très loin sur le sujet, est le dernier John Saul dont nous avons déjà parlé sur
notre page livres :
Mort de la globalisation, Paris,
Payot, 2006 : www.payot-rivages.fr
5. La même remarque pourrait s’appliquer à certaines classes de
syndiqués de l’État.
6. « L'IEDM participe aux
débats sur les politiques publiques du Québec et du Canada en proposant des
solutions créatrices de richesse sur, notamment, des questions de fiscalité, de
réglementation, de réforme du système de santé et d'éducation. » Mot
de bienvenue sur le site de l'IEDM : www.iedm.org
7. « The
Fraser Institute has been changing the way people think about government and
the role of markets for over 30 years. Today, government committees, MPs, the
media, and think tanks around the world turn to the Institute for their
innovative ideas and solutions. » Présentation sur le site du
Fraser Institute: www.fraserinstitute.ca
Hyperliens autres que ceux déjà
dans les notes :
BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) : www.bape.gouv.qc.ca
CPQ (Conseil du Patronat du Québec) : www.cpq.qc.ca
Télé-Québec : www.telequebec.qc.ca
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Montréal, le 25 septembre 2006
SODEC
M. Jean-Guy Chaput,
pdg
Monsieur le président directeur
général,
Suite à la lecture de
l’article de Mario Cloutier paru dans La Presse du vendredi dernier, 22
septembre, intitulé UN PROGRAMME D’AIDE REVU, nous nous
permettons de souhaiter que ce qu’on y lit ne sera pas un
nouveau prétexte à retarder votre décision dans l’aide à
apporter au FFM pour sa 30e édition. Celui-ci, en effet, s’est
terminé avec grand succès aussi bien au plan national qu’international
comme en témoignent tous les gens de bonne foi.
Nous espérons que le montant de
votre aide sera de l’ordre de 850,000$, somme qu’a reçu
Spectra l’an dernier et qu’il aurait sans doute reçu cette année si l’échec de
l’an dernier n’avait mis fin à ses ambitions. Nous espérons également que
le montant sera confirmé aux dirigeants du FFM dès cette semaine.
Permettez-nous un premier
commentaire concernant deux des recommandations du rapport du comité, tel que
rapporté dans l’article de
M. Cloutier, soit :
1- Une
date unique de dépôt de demande en mai de chaque année.
2- Une
aide annuelle maximum de 350,000$ par évènement
Ces suggestions sont à leur face
même ridicules et inconvenantes. Elles représentent une approche
administrative qui ne tient compte ni des besoins réels des directions des
festivals, ni des dépenses inhérentes à de grands festivals du cinéma comme les
Montréalais les souhaitent. Elles sont faites sur mesure par des
fonctionnaires pour des fonctionnaires qui habitent la certitude de leurs
fonctions.
Si ces deux recommandations devaient
être retenues cela pourrait facilement être interprété comme une nouvelle
tentative déguisée de charcuter le FFM. En effet, non seulement le FMM,
par son envergure tant nationale qu’internationale, doit disposer de bien
davantage que ces 350,000$ mais en plus le montant de l’aide de la SODEC doit
lui être confirmé au plus tard en janvier précédent l’évènement. En mai
tout est déjà en marche.
Il y aurait encore beaucoup à dire
des recommandations du Comité, et c’est ce que nous
comptons faire en temps et lieu.
Nous vous prions de considérer en
juste part nos remarques et de prendre en considération
les désirs et besoins des cinéphiles québécois.
Veuillez agréer, Monsieur Chaput,
l’expression de nos meilleurs sentiments.
Les membres du Comité du 30e
Daniel Bouchard
Rock Demers
Louis Dussault
Claude Fournier
Diane Gagnon
Jacques Godbout
Myriam Letourneau
Louise Marleau
Pierre Moreau
Paul Toutant
Virginie Valastro
Cc : Mme Line Beauchamp,
Ministre des affaires culturelles
Mme Lise
Lafontaine, présidente du CNCT
Médias
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Commentaires
livresques : Sous la jaquette!
Pour
cinéphiles et amateurs d’histoire
Michel Handfield
25 octobre 2006
A deux mois de Noël,
en plein Festival du Nouveau Cinéma (www.nouveaucinema.ca) et en attente des Rencontres Internationales du Documentaire
de Montréal (www.ridm.qc.ca), nous croyons qu’il est temps de parler de Chronologie du cinéma québécois d’Yves Lever et de Pierre Pageau, car c’est une idée cadeau
intéressante à mettre sur votre liste.
Commentaires de Michel Handfield (6 avril 2006)
Je m’attendais à un
livre parlant de films, avec descriptif, trucs de tournage, acteurs, synopsis
et commentaires des auteurs. Un livre qui s’adressait plus à mes confrères qui
font dans la critique purement filmique. Ce n’est pas le cas. C’est davantage
un livre sociohistorique sur le cinéma au Québec. Un livre qui s’adresse
justement à quelqu’un comme moi; qui aime le cinéma, la culture et s’intéresse
à l’histoire du Québec pris sous un angle cinématographique! Une foule
d’informations, classée de façon chronologique,
à portée de main. En voici quelques exemples, parfois suivi d’un
commentaire de ma part :
- 1914. Montréal. Le 2 août, l’administration
municipale commence à percevoir le « sou du pauvre », taxe
d’ « amusement » sur tout billet de spectacle, taxe qui est
rapidement très controversée puisque le même sou s’ajoute aussi bien à un
billet de cinéma de dix cents qu’à une place de 5$ à l’opéra. (p. 30)
On voit bien là
l’effet régressif d’une taxe fixe par rapport à un pourcentage. Ainsi à 10%,
c’eut été un sous sur le billet de cinéma (loisir de la classe ouvrière), mais
50 cents sur le billet d’opéra de 5$, un loisir qui s’adressait davantage à la
bourgeoisie, vu son prix pour l’époque!
- 1968. Montréal. En février, Radio-Québec a
pignon sur rue à Montréal, rue Fullum. Une partie de sa production se fait sur
film. (p. 116)
Quand on pense que
l’on s’interroge encore sur Télé-Québec, 40 ans après sa création, c’est signe
que les moyens qui y ont été investit n’ont jamais été à la hauteur de ses
ambitions ou que la politique a toujours interféré dans son développement!
C’est malheureux, car en 40 ans ont aurait pu faire beaucoup mieux.
- 1976. Russie. Le 21 janvier débute à Moscou
une semaine du cinéma canadien, laquelle a lieu aussi à Leningrad et à Riga
avec un très grand succès. Claude Jutra et Bill Fruet sont parmi les cinéastes
invités. (p. 150)
- 1985. Val d’Or. Du 13 au 19 février se tient
un Festival du film autochtone. (p. 178)
- 1993.
Sorel. Du 4 au 6 juin se tient la 1re Rencontre intercollégiale du
cinéma au cégep de Sorel-Tracy. (p. 201)
- 2004. Maniwaki. Du 13 au 15 août a lieu le
premier Festival Images et Lieux. Le vendredi 13, on rend hommage à Gilles
Carle. (p. 253)
Cet éventail de citations montre
toute la richesse de ce livre; la vision de ses auteurs! Et quand on parle de
cinéma et de culture, la vision est importante. C’est donc un livre de
référence à ne pas négliger pour soi ou pour un cadeau à un cinéphile.
Arrière de couverture :
Lever, Yves, et Pageau, Pierre, 2006, Chronologie du cinéma québécois - 1894-2004, Montréal (Québec)
Canada : Les 400 coups
En 1919, l'âge
minimum pour entrer dans les salles de cinéma est de 16 ans... alors que les
filles peuvent se marier à 12 ans et les garçons à 14! En 1923, le journal La
Presse organise un concours de scénarios et six mois plus tard le film de
Jean Arsin est en salle. En 1966, le jury du Festival du cinéma canadien refuse
d' attribuer le prix du meilleur long métrage de fiction...
Construit sous forme
de notices, Chronologie du cinéma au Québec relate, année après année,
tous les événements constitutifs de l'histoire du cinéma au Québec de 1894 à
2004. L'ouvrage, divisé en neuf périodes résumées et mises en contexte, permet
au lecteur de voyager à sa guise dans l'histoire et de se confectionner un
portrait sur mesure du cinéma au Québec depuis ses débuts. De plus, tous les
longs métrages de fiction produits ici depuis 1968 y sont également consignés.
Ce répertoire
complet permettra à tous les amateurs de cinéma, tant les critiques, les
professeurs, les recherchistes que les cinéphiles, d'obtenir des informations
précises, variées et parfois même croustillantes sur le septième art au Québec:
les événements marquants d'une année en particulier, l'importance d'un
organisme ou d'un cinéaste au fil du temps, ou encore l'évolution d'un secteur
du cinéma, par exemple.
Yves Lever est un
professeur de cinéma à la retraite du cégep Ahuntsic. Il a publié plusieurs
articles et livres sur le cinéma, notamment Le cinéma de la Révolution
tranquille, de Panoramique à Valérie (à compte d'auteur, 1991 ), Les 100
films québécois qu'il faut voir (Nuit blanche, 1995) et Histoire
générale du cinéma au Québec (Boréal, 1988 et 1995). Il prépare un dictionnaire de la
censure au Québec.
Pierre Pageau est
aussi un professeur de cinéma à la retraite du cégep Ahuntsic. Il a collaboré à
diverses revues de cinéma, contribué à plusieurs ouvrages et fait la recherche
historique pour le documentaire Mack Sennett, roi du comique. Il
poursuit son travail de recherche sur Sennett et d'autres Québécois qui ont
fait carrière à Hollywood. Il anime une émission hebdomadaire sur le cinéma à
Radio Centre-ville.
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Saint-Germain,
l'homme qui ne voulait pas mourir
Commentaires de Luc
Chaput
10 octobre 2006
MESSADIE GERALD, 2005, Saint-Germain, L’homme qui ne voulait pas mourir (Tome I, Le masque venu de nulle part, et
Tome II, Les puissances de l’invisible) Éditeur: ARCHIPEL, ISBN:
2841877302, www.editionsarchipel.com (Reçu le 14 février 2006)
Dans La Ligne pourpre, roman historique de l'historien allemand
de l'art Wolfgang Reischauer, dont nous avons précédemment parlé ici, il y
avait dans un article érudit (24 pages) placé en annexe et qui résumaient
différemment le livre.
Gérald Messadié rédige aussi une annexe de 30 pages qui résume les
connaissances sur Saint-Germain. Après s'être intéressé à des figures
religieuses historiques, le romancier et journaliste scientifique français
tente ici de donner vie à cet être fuyant que fut le comte de Saint-Germain,
personnage mythique du Siècle des Lumières auquel certains ont donné une
influence plus ou moins directe sur les débuts de la Révolution à cause de
l'impact des loges maçonniques.
Partant de l'Amérique sous domination espagnole, le récit, souvent
haletant, nous mène de Mexico aux colonies anglaises d'Amérique puis à Londres,
Paris, Berlin, Moscou, Saint-Pétersboug et même en Inde, nous faisant vivre les
dangers et les soubresauts d'un voyage qui paraît si lent pour nous, habitués à
l'avion et au TGV. Le voyage en canot en Floride et celui à dos de cheval dans
les contrées d'Asie centrale sont décrits de manière palpitante. Messadié donne
aussi une grande place à l'alimentation, décrivant par le menu de nombreux
festins où ce comte de Saint-Germain faisait pourtant souvent la fine bouche.
L'auteur réutilise trois fois le même procédé d'une attaque dans une
chambre à coucher (p117et 188 du 1er tome et p11 du 2e) ce qui est un peu
beaucoup. La description des sociétés où vit le comte, espion, banquier, homme
d'influence et qu'on crut aussi alchimiste, est très informative. Le lecteur,
essoufflé par tant de détails pourra toujours se référer ultérieurement à la
postface qui contient sous forme plus digeste les éléments essentiels du récit.
Sur la même période, les l'œuvre de Gilles Perrault Le Secret du roi m'apparait
supérieure pour la compréhension de l'arrière-plan de la politique
internationale de la Guerre de Sept ans à la Révolution française.
Arrière
de couverture
Peu de personnages historiques ont autant
échauffé les imaginations que le comte de Saint-Germain. Umberto Eco s'en est
lui-même inspiré pour écrire Le Pendule de Foucault . Qui donc était cet
énigmatique initié, enveloppé dans son manteau de courtisan, occupé d'occultisme
et d'affaires d'État, sans que l'on sache précisément lesquelles ? On lui
attribue la paternité d'un ouvrage kabbalistique et alchimique, la Très Sainte
Trinosophie, mais peut-être est-il dû à son disciple, Cagliostro. Quel était
donc le secret de Saint-Germain pour paraître trente ans lorsqu'il devait en
avoir le double ? Possédait-il vraiment un élixir d'immortalité ?
Gerald Messadié lève le voile sur un
personnage semi-légendaire. Il décrit l'origine criminelle de son
extraordinaire fortune, raconte sa jeunesse tragique, révèle le véritable objet
de ses voyages incessants en Europe pendant la guerre contre l'Angleterre. Mais
si le masque tombe, on n'en découvre pas moins un homme hors du commun, premier
découvreur du radium, occultiste génial, homme de confiance et conseiller
secret du roi Louis XV et de Curtis, le conquérant des Indes. Un roman
historique fondé sur des documents méconnus, et qui montrent bien mieux qu'un
charlatan : un aventurier de haut vol.
***
Il fut banquier, armateur, grand-maître
franc-maçon, découvreur du radium, agent secret de Louis XV... Gerald Messadié
poursuit la narration de la vie du Comte de Saint-Germain (1707-1784), le plus
fascinant et le plus méconnu des grands personnages du XVIIIe siècle.
En 1760, le comte de Saint-Germain a cinquante
ans passés. Or, les témoins rapportent avoir vu un homme 'gé de trente ans...
Possède-t-il donc un élixir de jouvence ? Quels sont ses vrais pouvoirs ?
L'un des frères Orloff, serviteurs
inconditionnels de l'impératrice Catherine II de Russie, la « Sémiramis du Nord
» comme l'appelait Diderot, vient remettre solennellement au comte de
Saint-Germain un diplôme d'amiral de la marine russe et le manteau d'apparat
qui accompagne le titre. L'accolade qu'il lui donne témoigne des liens de
Saint-Germain avec l'amant de la Grande Catherine. La même année, un témoin
rapporte que Saint-Germain a joué un « rôle essentiel » dans la révolution
russe...
La révolution ? Oui, celle entraînée par
l'assassinat du tsar Pierre III en 1762 par... les frères Orloff, à
l'instigation de son épouse Catherine. D'où vient que l'on retrouve encore, à
cette période charnière de l'Histoire, Saint-Germain, que chacun croit plus
occupé de sciences occultes et d'alchimie que de complots politiques ?
Hyperliens
http://www.pbs.org/wgbh/nova/newton/
www.memo.fr/articleRoute.asp?ID=PER_MOD_069
www.mbam.qc.ca/fr/expositions/exposition_104.html
---
Michel Handfield
24 septembre 2006
Commentaires au
sujet de : Amnesty International,
2006, Rapport annuel 2006, La situation des droits humains dans le monde,
Belgique : CLAES printing
Nota Bene : Ce rapport couvre la période allant
de janvier à décembre 2005.
« Un simple article de presse avait incité
l'avocat britannique Peter Benenson à s’élever contre les atteintes aux droits
humains. À l’époque, ces droits
n’étaient que peu protégés par les textes internationaux. Indigné par
l’histoire de deux étudiants portugais emprisonnés pour avoir porté un toast à
la liberté, Peter Benenson lança son Appel pour une amnistie, qui fut publié en
première page du journal The Observer. Plus d’un millier de lettres de soutien
affluèrent dans les mois qui suivirent.
Amnesty International était née. » (p. 5)
Malgré tous les progrès
scientifiques et techniques que l’on connaît,
Amnistie internationale n’a jamais cessé d’œuvrer depuis1961, car
humainement les progrès sont beaucoup moins impressionnants je crois. Le rapport
de 2006 compte même plus de 400 pages! C’est dire que « la situation des droits humains dans le monde » est
loin d’être résolue. Pourtant on est au XXIe siècle, mondialisé et développé
dit-on!
D’accord, tous les pays n’ont pas
atteint le degré de développement de l’occident. Qu’on y retrouve l’Afghanistan
(p. 69) ou le Kazakhstan (p. 218) surprendra peu. Mais on n’y trouve pas que
ces pays. On y trouve aussi le Canada et les États-Unis! Notre voisin du sud,
champion porteur de la démocratie dans le monde, a encore la peine de mort, ce
que le Mexique à abandonné « pour tous les crimes en avril. » Ce
rapport fait même état de 60 peines capitales aux États-Unis en 2005. A cela
s’ajoutent les détentions liés à la guerre au terrorisme; les prisonniers
d’opinions, le cas de soldats qui ont refusé de servir en Irak pour des raisons
de conscience; les tortures sous traitées hors des États-Unis; les atteintes
aux droits des minorités sexuelles… et j’en passe! Les États-Unis ont droit à 5
pages dans ce rapport; davantage que la Chine qui n’en compte que 4!
Le Canada y fait objet de parent
pauvre à côté des Etats-Unis et c’est tout à notre honneur, avec seulement 1
page et quelques lignes! Mais à l’époque nous n’avions pas encore de
gouvernement conservateur enligné sur Washington! Les choses peuvent se
détériorer.
Un rapport fort intéressant, car
l’on ne doit pas juger de l’avancement des pays qu’à l’aune de leur économie.
Il faut aussi les juger à leurs mesures sociales : le respect des droits
humains; les droits politiques et démocratiques de leurs citoyens; et les
responsabilités gouvernementales envers ceux ci.
Un rapport à consulter pour
comprendre que ce nous proposent les leaders du monde comme modèle, ce n’est
pas la réalité. C’est un « produit modèle »; un sous produit de la
réalité médiatisée, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire pour
l’atteindre.
Arrière de couverture :
Le Rapport 2006
d'Amnistie internationale rassemble des informations sur les atteintes aux
droits humains commises dans 150 pays et territoires du monde. Il montre combien
il est nécessaire que les gouvernements, la communauté internationale, les
groupes armés et les autres acteurs en position de force assument leurs
responsabilités. Il illustre également la vitalité de tous les militants des
droits humains aussi bien au niveau local que dans les grandes manifestations
ou les sommets internationaux.
Au cours de l'année
2005,
certains gouvernements parmi les plus puissants du monde ont été mis en échec :
tandis que les médias révélaient leur hypocrisie, les tribunaux rejetaient
leurs arguments et les militants des droits humains contrecarraient leurs
manœuvres répressives. Après cinq années de « guerre contre le terrorisme »
marquées par un recul dramatique sur le plan des droits humains, un changement
semble enfin s'amorcer.
Le déni des droits
fondamentaux a toutefois détruit la vie de millions de personnes dans le monde.
Tout au long de l'année, la guerre et les attaques des groupes armés ont menacé
la sécurité mondiale au même titre que la faim, les maladies et les catastrophes
naturelles. Quant aux libertés, elles ont été mises à mal par la répression, la
discrimination et l'exclusion sociale.
---
Commentaires de
Michel Handfield sur le livre
Sous la direction de
Armand Hatchuel, Éric Pezet, Ken Starkey, Olivier Lenay, 2005, Gouvernement,
organisation et gestion : l’héritage de Michel Foucault, PUL Collection : Sciences de l'administration,
488 pages, ISBN : 2-7637-8227-2
24 septembre 2006
Par où commencer, car l’œuvre
philosophique de Foucault est riche et le gouvernement,
l’organisation et la gestion, comme objets d’étude, ne sont pas simples et
ne se réduisent surtout pas à un objet
exclusif des écoles de gestion et d’administration publique. Ils sont aussi
sous la loupe des politologues, sociologues, historiens, psychologues
industriels et j’en passe.
Que l’éclairage de Foucault leur
soit utile n’est pas surprenant! Ne parle-t-on pas de philosophie de gestion?
De philosophie gouvernementale? La gestion et la gouvernance ne se limitent pas
à une méthode ou une technique. Elles font partie de la vie et de sa
complexité. Elles sont philosophies. Le
recours à l’éclairage d’un philosophe, Foucault en l’occurrence, n’est pas
surprenant dans ces conditions, car il faut que cette science, de la gestion
des organisations, apporte « une meilleure compréhension de ces
énigmatiques agrégations humaines, tout en fournissant le cadre normatif de la
mise en œuvre de ces dernières » écrivent
Armand Hatchuel, Éric Pezet, Ken Starkey, Olivier Lenay dans leur
introduction. (p. 4) C’est un vaste programme, mais les auteurs sont
nombreux et de perspectives diverses, d’où l’intérêt.
Comme tous recueils de textes,
même si la qualité et la pertinence y sont, tous les textes ne sont pas de
valeurs égales pour le lecteur. Certains textes l’intéresseront plus que
d’autres selon ses intérêts, ses champs de pratique ou de recherche. Cependant, un texte que vous
regarderez distraitement aujourd’hui sera peut-être celui qui vous intéressera
davantage dans quelque temps. C’est le propre de ces ouvrages. Leur faiblesse
et leur force à la fois.
Certains textes m’ont ainsi
davantage intéressé que d’autres, dont « Organisation de la police et néolibéralisme » de Gavin Kendall
du Queensland University of Technology, car même si je suis plutôt en
opposition avec le néolibéralisme, il faut lui reconnaître quelques apports.
Par exemple, « l’introduction d’une
procédure de promotion basée sur le mérite » plutôt qu’une « bureaucratie fondée sur des hiérarchies
rigides basées sur l’ancienneté »! (pp. 229-230) Après ses excès
aurons-nous droit à un retour du balancier?
À défaut de vous citer quelques
passages ou de vous parler des textes qui m’ont particulièrement intéressé,
mais qui ne seront pas nécessairement ceux qui vous intéresseront, voici plutôt
les titres des différentes sections de ce livre, façon de vous faire une idée
des sujets regardés et de l’apport de la pensée de Michel Foucault aux sciences
de la gestion :
-
Introduction-présentation : L’étude des organisations contemporaines et
Foucault : détour critique ou inspiration nouvelle?
- Première
partie : Foucault, théoricien des organisations?
- Deuxième
partie : organisation et dispositifs : les instruments de l’action
collective
- Troisième
partie : la question de l’autonomie : les dispositifs du sujet
- Quatrième
partie : la gouvernementalité en action
Quand philosophie et gestion se
rencontrent, cela donne ce genre de textes : utile et réflexif à la fois.
Bonne lecture.
Résumé :
J’espère que la
vérité de mes livres est dans l’avenir.
Michel Foucault
Dans les sciences de
l’organisation et de la gestion, ce livre est le premier à réunir les
principaux travaux anglosaxons et francophones sur la pensée de Foucault. Face
aux formes actuelles de la gestion des entreprises ou aux courants académiques,
y compris les plus critiques, la discussion des concepts foucaldiens permet des
prises de distance et des avancées nouvelles. Quatre thèmes sont ici
privilégiés : Foucault, théoricien des organisations ?, les instruments de
l’action collective, la question de l’autonomie et la gouvernementalité en
action. En montrant que les dispositifs de gestion forgent non pas la « vérité
», mais le « réel » des organisations, ce livre confirme l’importance
insoupçonnée des modes de gestion ou de gouvernement pour l’histoire de la
culture et de l’action collective modernes.
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Jeffrey, Denis,
2001, La morale dans la classe,
Québec : Les Presses de l'Université Laval (www.pulaval.com)
Commentaires d’Audrée Anne Dupont (19 septembre 2006)
La morale est une notion complexe
qui a évolué avec le temps. Dans son
livre, M. Jeffrey explique l’évolution de la morale au Québec ainsi que
quelques concepts clés autour de celles-ci : la liberté, les valeurs,
qu’est-ce que le mal… Il explique aussi que s’il y a des choses qui
dépendent de notre volonté, d’autres non! (page 12).
J’ai trouvé le chapitre 7
particulièrement intéressant, car il explique les trois axes de la morale
(éthique narrative, éthique discursive et éthique du souci) ainsi que les
quatre dimensions de celle-ci : cognitive, argumentative, identitaire et
existentielle. L’auteur nous parle de
ces concepts en termes pédagogiques, ce qui permet à l’enseignant de comprendre
comment les utiliser en classe et ce que cela favorise comme apprentissage chez
les élèves.
Le chapitre, 10 sur le dilemme
moral et les études de cas en classes, est une mine d’informations pour
utiliser la morale en classe. Il
explique ce qu’est un dilemme, comment en résoudre et il donne des conseils
pour les situations problématiques. Il y
a des pièges (mentir, personnalisation
du conflit…) et des attitudes (moralisatrices, défensives, de dérision) à
éviter lors d’une discussion. L’auteur
donne des pistes pour que nous puissions les discerner plus facilement.
Ce livre et très complet et nous
pouvons nous référer au glossaire pour les termes inconnus ou à l’index des
notions pour trouver plus rapidement ce dont nous avons besoin. Mon étoile va à l’index des cas qui aide à
comprendre ce qui est expliqué dans le livre et permet au lecteur de se
retrouver plus facilement lors des consultations subséquentes du livre, car il
s’agit d’un livre de référence qui peut être fort utile à l’enseignant.
Arrière de couverture :
Les liens de
l'enseignant avec la morale sont multiples. Dans la classe, il formule
continuellement des jugements moraux, prend des décisions dans le respect des règles
et des normes de l'école, et, bien sûr, encourage chez ses élèves les actions
responsables et conséquentes. À vrai dire, l'enseignant partage avec les
parents de lourdes responsabilités pour le développement moral de l'enfant.
Mais son rôle d'autorité n'est pas toujours aisé à assumer. À cet égard,
certains enseignants sont quelquefois démunis devant un enfant qui s'affirme
avec maladresse, quelquefois avec violence, sans considération pour autrui. Il
va sans dire que l'acte même d'éduquer implique la nécessité de limiter le
sentiment de toute-puissance de l'enfant. Les limites vont blesser, frustrer,
restreindre, mais elles vont aussi apaiser, calmer, contenir. Elles permettent
à l'enfant de se structurer moralement. Il va apprendre que les réactions pulsionnelles
ne sont pas celles qui permettent de vivre harmonieusement avec les autres. La
morale dans la classe, en somme, concerne la gestion des limites, thème abordé,
dans le présent ouvrage, sous différents angles : liberté, politesse, norme,
prise de décision, résolution de dilemme, etc.
Denis Jeffrey est
professeur d'éthique à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université
Laval. Il a récemment publié, chez Armand Colin, Jouissance du sacré,
Postmodernité et religion, et, aux Presses de l'Université Laval, en
collaboration, Enseigner et séduire. Il est aussi l'auteur de plusieurs
articles portant sur les rituels, le deuil et la violence.
©Tous droits
réservés aux Presses de l'Université Laval
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Cyrano :
moderne il y a 400 ans!
Michel Handfield
Reçu le 23 juin
2006 : Savinien Cyrano de Bergerac, 2004, LES ÉTATS ET EMPIRES DE LA LUNE -
LES ÉTATS ET EMPIRES DU SOLEIL. L'Autre Monde suivi de FRAGMENT DE PHYSIQUE,
Édition de Jacques Prévot, 432 pages, France : Collection Folio classique
(No 4110) www.gallimard.fr
Arrière de couverture
L'Autre Monde est le
récit d'un double voyage dans l'espace vers Les États et Empires de la Lune et
vers Les États et Empires du Soleil. Il est en cela le roman du monde tel que
la nouvelle science et l'astronomie naissante permettent de l'imaginer, infini
et habité, et où la Terre n'est qu'une planète parmi les autres.
Mais malgré
l'ingéniosité des machines-à-voler et la forte présence de la science, ce n'est
pas un roman de science-fiction. Le voyageur doit là-haut affronter des peuples
et des sociétés dont les vérités chahutent les certitudes de l'humanité
terrestre et chrétienne. Le voyage dans l'espace devient voyage dans le temps,
chacun des personnages rencontrés incarnant successivement un des discours qui
se sont tenus sur l'origine et sur « nature des choses » : des présocratiques à
Gassendi, des récits fabuleux à Descartes. Si peu héroïque que paraisse le
personnage principal, il est donc l'acteur d'une aventure intellectuelle mais
qui a ses moments de comédie et de poésie, venant interrompre parfois la
tension née de l'audace d'un texte qui proclame la faillite des modèles et la
débâcle des dogmes.
Commentaires de
Michel Handfield (17 septembre 2006)
Il a mangé à tous les râteliers que cet homme, et il ratissait fort
large. C’est ce que j’ai noté sur la page de garde de ce livre le 1er
septembre dernier. C’est loin d’être péjoratif. Au contraire même, car Cyrano
(1619-1655) était au fait des découvertes de son temps et il les a utilisés
dans ses deux textes - Les états et
empires de la lune et Les états et
empire du soleil – qui composent L’autre
monde!
Mi-roman, mi ouvrage philosophique, c’est un
texte qui voulait porter à la réflexion, opposant les dernières découvertes aux mythes,
croyances et dogmes de son époque :
« Mon
bonheur fut grand de rencontrer un homme capable de hautes opinions et qui ne
s’étonna point quand je lui dis qu’il fallait que la Terre eût tourné pendant
mon élévation; puisqu’ayant commencé de monter à deux lieues de Paris, j’étais
tombé par une ligne quasi perpendiculaire en Canada. » (p. 49)
C’est là une façon de prouver que la Terre
tourne sur elle-même en même temps qu’elle tourne autour du Soleil et que ce
n’est surtout pas le soleil qui tourne autour de la terre. C’est la « révolution copernicienne ». (1) Ce qui
est surprenant cependant, c’est que cette « révolution » n’est pas
encore acceptée aujourd’hui, 400 ans après Cyrano, par certains groupes
religieux. (2)
Notre homme était aussi
un visionnaire, souhaitant le livre parlé plus de 300 ans avant son apparition.
De mémoire, je n’ai entendu parler du livre enregistré qu’au milieu des années
70 (3) alors que Cyrano en a « parlé » dans Les états et empires de la lune vers 1649! C’est dire son anticipation. Voici d’ailleurs ce passage sur le
« livre parlé », genre de radio portative ou de baladeur mécanique :
« A l’ouverture de la boîte, je trouve dedans
un je ne sais quoi de métal quasi tout semblable à nos horloges, plein d’un
nombre infini de petits ressorts et de machines imperceptibles. C’est un livre
à la vérité mais c’est un livre miraculeux qui n’a ni feuillets ni caractères,
enfin c’est un livre où, pour apprendre, les yeux sont inutiles; on n’a besoin
que d’oreilles. Quand quelqu’un donc souhaite lire, il bande, avec une grande
quantité de toutes sortes de clefs, cette machine, puis il tourne l’aiguille
sur le chapitre qu’il désire écouter, et au même temps il sort de cette noix
comme de la bouche d’un homme, ou d’un instrument de musique, tous les sons
distincts et différents qui servent, entre les grands lunaires, à l’expression
du langage.
Lorsque j’eus réfléchi sur cette miraculeuse
invention de faire des livres, je ne m’étonnai plus de voir que les jeunes
hommes de ce pays-là possédaient davantage de connaissance à seize et dix-huit
ans que les barbes grises du nôtre; car sachant lire aussitôt que parler, ils
ne sont jamais sans lecture; dans la chambre, à la promenade, en ville, en
voyage, à pied, à cheval, ils peuvent avoir dans la poche, ou pendu à l’arçon
de leur selles, une trentaine de ces livres dont ils n’ont qu’à bander un
ressort pour en ouïr un chapitre seulement, ou bien plusieurs, s’ils sont en
humeur d’écouter tout un livre : ainsi vous avez éternellement autour de
vous tous les grands hommes et morts et vivants qui vous entretiennent de vive
voix. » (pp. 142-3)
Certains diront que
« si le podcast servait à instruire
plutôt qu’à écouter de la musique, il n’en serait que mieux! » Et bien,
il sert aussi à cela. Allez voir les émissions disponibles en podcast sur
Radio-Canada, Radio France et la BBC par exemple! (4) Et qui dit que la musique
n’est pas aussi instruction et ouverture sur le monde, notamment avec la
musique du monde, le jazz, le classique, et la chanson à texte. Brassens, pour
qui écoute bien les paroles, il y a quelque chose là!
Bref, L’autre monde est à lire. Surprenant et
intéressant à la fois, car il mélange fiction, sciences et philosophie. Un
livre éclairant sur la pensée, car la pensée libérée des dogmes peut devenir
visionnaire et créatrice. Elle peut ouvrir de nouvelles portes vers où l’on
doit aller, non faire du sur place en respectant des mythes et des dogmes
passés pour ne pas déplaire à une élite conservatrice et dogmatique qui refuse
les avancées de la science et de la pensée. Cyrano (XVIIe siècle) était
postérieur de l’inquisition (XV et XVIe siècle), mais précurseur du Siècle des
lumières (XVIIIe siècle). (5) Il faisait donc le pont entre passé et modernisme,
d’où le plaisir de le découvrir aujourd’hui.
***
Pour moi, qui suis un
lecteur d’essais, le choix de ce livre ne fut pas un hasard. Je l’ai demandé à
l’éditeur après avoir vu la pièce L’Autre
Monde (6) à l’espace libre (7) le
printemps dernier, ce qui m’a fait
découvrir le vrai Cyrano; non celui du
roman de Rostand, qui s’en est inspiré! (7) Un personnage haut en couleur, qui
mérite d’être davantage connu. (8)
Notes :
1. « Dans son livre De
revolutionibus, [Copernic] énonce une série de postulats :
- La Terre n'est pas le
centre de l'Univers mais seulement le centre du système Terre/Lune ;
-Toutes les sphères
tournent autour du Soleil, centre de l'Univers ;
- La Terre tourne
autour d'elle-même suivant un axe Nord/Sud ;
- La distance
Terre/Soleil est infime comparée à la distance Soleil/autres
étoiles. »
Source : La rubrique Le système
de Copernic, dans Héliocentrisme,
in Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liocentrisme
Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Copernic sur Copernic.
2. Même au Québec, au moment où j’écris ces lignes, certaines écoles
privées n’ont pas d’enseignement scientifique complet, l’enseignement religieux
en faisant foi! C’est ce que nous avons appris aux nouvelles de Radio-Canada
récemment :
« Les
125 écoliers du primaire de l'institution reçoivent entre trois et quatre
heures de cours religieux par jour, en plus du programme pédagogique du
ministère de l'Éducation. Certains sujets scientifiques sont toutefois
escamotés dans cette école Skver orthodoxe. »
Quant au niveau secondaire :
« Ainsi,
les 60 garçons qui fréquentent l'établissement ne reçoivent aucune éducation
générale laïque, mais seulement des cours de religion. « La philosophie
religieuse l'emporte sur toutes les autres philosophies, explique M. Bensimhon.
C'est leur façon de vivre, de voir les événements. » Ces jeunes Québécois
étudient l'ensemble de la tradition juive pendant cinq ans. Il s'agit d'études
théologiques poussées, mais aucun cours de français, de biologie ou d'histoire
canadienne n'y est dispensé. »
Source : « École Toldos
Yakov Yosef. Entorse à la loi », SRC Nouvelles, Montréal, 6 septembre 2006 : www.radiocanada.com/nouvelles/regional/modele.asp?page=/regions/Montreal/2006/09/06/009-Ecole-Juive-Loi.shtml
3. La Magnétothèque : www.lamagnetotheque.qc.ca Pour les puristes, une recherche internet m’a
aussi appris que « Fondée en 1911,
la bibliothèque de l'Institut Nazareth et Louis-Braille dispose d'une importante
collection de langue française en braille et depuis 1969, d'une collection
sonore. » (www.inlb.qc.ca/apropos/c2001sqla_inlb.aspx)
4. Radio-Canada : http://radio-canada.ca
Radio France: www.radiofrance.fr
BBC: www.bbc.co.uk
Voici aussi un site de livres audio : www.lelivreaudio.com
5. Inquisition : http://fr.wikipedia.org/wiki/Inquisition
Siècle des Lumières : http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8cle_des_Lumi%C3%A8res
6. L’Autre Monde, in Societas
Criticus, Vol. 8 no 3, disponible sur le site de Bibliothèque et Archives Canada :
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
7. http://www.espacelibre.qc.ca/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Savinien_de_Cyrano_de_Bergerac
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Le Trésor de la Langue Française
informatisé sur cédérom
Commentaires de Michel Handfield, avec la
collaboration de Gaétan Chênevert
14 septembre 2006
D’abord, concernant la richesse de l’information, je n’ai que des
félicitations pour ce produit. Lisant et écrivant sur des sujets parfois
pointus, en sociologie ou en politique,
j’ai eu l’occasion de l’essayer à quelques occasions déjà. Par exemple,
dans un livre consacré à Michel Foucault, j’ai croisé le terme
« épistémè »! J’ai pensé à
épistémologie tout naturellement, ce qui était une bonne intuition selon mes
autres dictionnaires, mais j’ai aussi vérifié dans le TLFi. Celui-ci les a
largement dépassés sur le sujet, ajoutant cette remarque au terme
d’épistémologie :
Rem. On rencontre ds la docum. a)
Le subst. fém. épistémè. Mot gr. repris en philos., en partic. par Michel
Foucault, et désignant l'ensemble des catégories ling. qui servent à
appréhender la culture, le savoir (dans son sens le plus gén.) d'une époque.
Quant à la mutation qui s'est produite vers la fin du XVIIIe siècle dans toute
l'épistémè occidentale, il est possible dès maintenant de la caractériser de loin
en disant qu'un moment scientifiquement fort s'est constitué là où l'épistémè
classique connaissait un temps métaphysiquement fort (...) le classicisme avait
établi ses serrures épistémologiques les plus solides (M. FOUCAULT, Les Mots et
les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 219).
L’autre usage est l’aide qu’il peut
m’apporter lorsque j’écris. Dans mon édito du 8 septembre dernier - Stephen,
lâche la Bible! - j’ai eu
l’intuition d’utiliser le terme démocratisme,
mais il n’était pas dans mes dictionnaires usuels (Encarta, Multidictionnaire
et Antidote). Cependant, il était dans le TLFi, dans l’article sur la
démocratie :
Démocratisme,
subst. masc., le plus souvent avec une nuance péj. Synon. de démocratie,
en tant que opinion, système, mais déformée, en particulier sous l'influence
religieuse, revêtant généralement une forme dégradée. Le démocratisme ou mythe religieux de la démocratie (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 200). 1re
attest. 1794 (Babeuf ds FREY, p. 139, 140); du rad. de démocratie, suff. -isme*.
Fréq.
abs. littér. : 5.
C’est donc un outil essentiel pour le scientifique, l’intellectuel et le
francophile, car il donne accès à toute la richesse des mots directement sur
votre ordinateur, que ce soit dans Word
ou Internet Explorer. (1) Il offre
aussi des possibilités de coloration que la version internet n’offre pas, ce
qui est fort utile. En effet, on peut choisir des couleurs différentes pour
distinguer une foule d’objets dans la définition en un simple coup d’œil. Par
exemple, j’ai choisi des couleurs différentes pour le « mot
vedette »; la « définition »; « l’exemple »
(citations) et son « auteur »; la « source » et les
« Synonyme/antonyme », ce qui facilite la visualisation et la
recherche dans une entrée.
.
Par contre, pour ceux qui n’ont pas besoin de cette présence constante
d’un tel outil sur leur machine ou qui veulent le vérifier avant de se le
procurer, il est en ligne à l’adresse suivante :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv4/showps.exe?p=combi.htm;java=no;
Nous avons vérifié cet outil sur un
ordinateur de bureau et un portable, avec les plates formes Explorer (l’auteur du texte) et Mozilla (Gaétan, coéditeur de Societas
Criticus). Les résultats furent intéressants avec les deux fureteurs, mais il
offre davantage de possibilités avec Internet Explorer, notamment la vérification des
mots sur une page internet, ce qui peut être fort utile sur certains sites. (1)
Une explication s’impose : le TLFi
est d’abord un outil internet maintenant disponible sur CD-ROM pour en
faciliter l’usage sur votre ordinateur. Ceci fait en sorte que même la version
CD n’a pas sa propre interface (2), mais utilise celle de votre fureteur (Explorer, Netscape et Mozilla) pour
se déployer.
Nous avons fait plusieurs essais
qui nous ont conduits à vous faire deux mises en garde cependant.
D’abord, au niveau de l’intégration un certificat de sécurité est
périmé. Il vous faudra peut-être télécharger le nouveau fichier de sécurité
disponible à http://www.tlfi.fr/ . Cela a résolu tous les problèmes que nous
avions avec Word, même s’ils étaient mineurs par rapport à la richesse de ce
dictionnaire.
Ensuite, ce qui fut un peu plus majeur, fut le fait que le TLFi avait
rendu inactif mon Antidote. J’ai
résolu le problème en désinstallant le
TLFi et Antidote et en les
réinstallant en débutant par le TLFi. Ce bug s’est donc réglé de cette façon.
Une fois qu’on le sait, rien de plus simple si vous avez Antidote sur votre ordi, car c’est un logiciel fort populaire dans
les universités québécoises.
Par contre, nous n’avons eu aucun
conflit avec le Multidictionnaire, le
Dictionnaire visuel et Encarta. Tous ces outils se complètent
même très bien, ayant chacun leurs spécificités, pour qui est exigeant au
niveau des définitions et des informations, parfois pointues, en langue
française! Pour nous c’est un outil que nous allons utiliser assez fréquemment,
car notre matériel ce sont les mots!
Notes :
1. Dans les « Remarques techniques importantes »,
nous retrouvons l’avertissement suivant concernant l’usage du TLFi avec votre
navigateur Internet :
Pour fonctionner, le
TLFi nécessite un des trois navigateurs Internet suivants :
- Internet Explorer version 5 ou ultérieure
- Mozilla version 1.6 ou
ultérieure
- Netscape version 7.1
ou ultérieure
Cependant
l'utilisation du TLFi à partir d'une page Internet n'est possible qu'avec
Microsoft Internet Explorer.
Nous avons noté un
démarrage très lent du TLFi avec les navigateurs Internet Mozilla et Netscape.
Cette lenteur est due à une anomalie répertoriée de Mozilla, anomalie qui
semble se retrouver à l'identique dans Netscape et qui n'est pas résolue à
l'heure où nous publions ce document. Dans l'état actuel des choses, le
fonctionnement du TLFi est beaucoup plus rapide avec Microsoft Internet
Explorer.
NDLR : Cette
anomalie a peut-être été résolue depuis, puisque Gaétan l’a trouvé très bien
sur la plateforme Mozilla. Cependant, ce qui est plus embêtant, c’est que
l’utilisation du TLFi n’est pas possible sur internet avec Mozilla alors
qu’elle l’est en Explorer. C’est là une lacune, car l’usage d’un dictionnaire
peut parfois être très utile sur certains sites, mais elle est facilement
contournable en copiant/collant le mot dans le TLF rapide disponible sur votre
bureau. Au risque de se répéter : un faible inconvénient vu la richesse de
ce dictionnaire.
2. INTERFACE, subst. fém. B. INFORMAT. Jonction entre deux matériels ou
logiciels leur permettant d'échanger des informations par l'adoption de règles
communes physiques ou logiques`` (B.O., 16 févr. 1981, no 8).)
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Audrée Anne Dupont
14 septembre 2006
Sasseville, Michel (sous la direction de), 2005, La pratique de la philosophie avec les
enfants, 2e édition, Québec : Les Presses de l'Université Laval
Ce livre explique de
façon simple au lecteur ce qu’est la philosophie pour enfants. Cette approche est de plus en plus présente
dans les classes et gagnerait à être davantage connue. L’auteur explique :
« Le
but n’est pas de transmettre aux enfants ce que des adultes, dans leur
langage, auraient déjà pensé pour
eux. Il est plutôt d’encourager les
enfants à penser philosophiquement, c’est-à-dire à penser de façon rigoureuse,
avec impartialité, objectivité et dans le respect des raisons avancées par les
pairs, tout comme le font les philosophes, mais avec un langage et des centres
d’intérêt qui conviennent aux enfants. » (Page 3)
La philosophie peut aussi être utilisée par des
contes spécialement conçus pour cette approche.
Les concepts philosophiques abordés dans ces histoires sont
principalement le dialogue, la réflexion et la recherche. Ce livre propose sommairement du matériel
existant avec les niveaux et les résumés.
Nous pouvons y trouver des conseils sur l’animation de discussions
philosophiques.
Somme toute, ce livre est une référence pour
tous ceux qui s’intéressent à cette nouvelle approche dans l’enseignement. Elle peut être intégrée dans la routine
hebdomadaire de la classe ou dans le cadre
des cours de morale. Elle
permettra une ouverture sur le monde et développera l’esprit des élèves. Ce livre est facile à consulter, avec une
table des matières séparées selon les grands thèmes du livre. De plus, il y a une bibliographie permettant
de trouver d’autres ouvrages de référence sur le sujet.
Bonne philosophie avec vos élèves!
Arrière de couverture
Ce
livre s'adresse à tous ceux et celles qui, de près ou de loin, s'intéressent
aux droits et libertés des enfants. Il y est question des principes et des
moyens qu'une approche éducative - la philosophie pour les enfants - met en
œuvre afin de leur permettre d'apprendre à penser par et pour eux-mêmes.
Tantôt
pédagogiques, tantôt philosophiques, la plupart du temps les deux à la fois,
tous les chapitres de ce livre présentent un ou des aspects d'une pratique de
la philosophie avec les enfants qui, s'enracinant dans la longue histoire de
l'éducation, se développe rapidement depuis une trentaine d'années, au point
d'être présente maintenant sur tous les continents. Notre modernité, préoccupée
des moyens qui peuvent favoriser un dialogue entre les peuples, semble avoir
besoin d'instruments qui permettent d'éduquer les enfants (et les adultes) à
l'ouverture, à la reconnaissance des différences et à la volonté de vivre
paisiblement avec les incertitudes que ces différences peuvent engendrer.
© Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval
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Reçu le 5 octobre
2006 (LC) : Peter Schöttler, Philippe Despoix (Sous la direction
de), 2006, Siegfried
Kracauer, penseur de l'histoire, PUL Sciences humaines,
Éducation et IQRC, Collection pensée allemande et européenne, 248 pages : www.pulaval.com
Ce volume ouvre un dialogue entre historiens, philosophes, littéraires et spécialistes de
cinéma autour de l’écriture et de la pensée de l’histoire en partant des
travaux de Siegfried Kracauer, et en particulier de History
- The Last Things Before the Last (1969).
Ouvrage testament de la figure marginalisée que fut Kracauer dans l’exil
américain, cette étude critique des théories de l’histoire n’a peu ou pas connu
de réception chez les historiens. Intempestive confrontation entre l’historisme
allemand, l’École des Annales et l’historiographie anglo-saxonne, History
est écrit avec la conscience d’un théoricien de la photographie et du cinéma.
Dans la réévaluation de ce travail, le recueil aborde les questions de statut
épistémologique de l’histoire, de jeux d’échelles micro- et macro-historiques,
des dimensions médiales et narratives de son écriture.
Ont collaboré à ce volume : Olivier
Agard, Christian Delage, Philippe Despoix, Carlo Ginzburg, Jean-Louis Leutrat,
Sabrina Loriga, Walter Moser, Bertrand Müller, Nia Perivolaropoulou, Peter
Schöttler, Jakob Tanner.
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Reçu le 5 octobre
2006 (MH) : Michel Coutu et Guy Rocher (Sous la direction de), 2006, La légitimité de l'État et du droit. Autour
de Max Weber, PUL :
Sciences humaines, Éducation et IQRC, Collection pensée allemande et
européenne, 400 pages : www.pulaval.com
Nous entendons
défendre la validité et même la nécessité d’une réflexion centrée sur l’idée de
légitimité, pour qui veut comprendre les rapports existant entre la sphère de
la politique et celle du droit. Mais nous entendons exiger du même souffl e que
cette idée soit extraite de la brume confuse dans laquelle elle baigne et que
l’utilisation du concept de légitimité par la science sociale ait comme
précondition une détermination, aussi rigoureuse que possible compte tenu du
contexte, du sens et de la portée que revêt ce concept.
À cet égard, nous croyons que la sociologie politique et juridique de Max Weber
offre un point de départ tout à fait incontournable, vu l’immense impact
qu’elle a eu sur les théories subséquentes de la légitimité, chez les
théoriciens du droit et du politique sous Weimar par exemple, plus récemment
chez des auteurs comme Jürgen Habermas ou Niklas Luhmann. En même temps, la
position de Max Weber n’a rien perdu de son actualité, ne serait-ce qu’à
considérer les controverses qu’elle suscite toujours dans la communauté
scientifique.
Ont collaboré à cet ouvrage : Catherine Colliot-Thélène, Claude Didry, Caroline
Gendreau, Pierre Guibentif, Carlos Miguel Herrera, Oliver Jouanjan, Jean Marcel
Lapierre, Laurence McFalls, Romain Melot, Wolfgang Schluchter, Évelyne
Serverin, Augustin Simard, Barbara Thériault, Guylaine Vallée, Ulrich Zachert.
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Reçu le 5 octobre
2006 (MH) : Jean-Pierre Béland (Sous
la direction de), 2006, L’Homme biotech : humain ou posthumain ?, PUL :
Sciences humaines,
Éducation et IQRC, 144p. : www.pulaval.com
Les récentes percées
en biotechnologie ont soulevé plusieurs questions en éthique : transgénèse des
animaux et des plantes, thérapie génique, clonage, création de cellules
souches, création des chimères humain-animal, etc.
On peut imaginer
que, dans un avenir rapproché, on tente des modifications plus ambitieuses. Un
homme doté de l’odorat du chien, d’une protection contre les radiations
semblable à celle des bactéries, de la capacité d’hiberner comme l’ours. En
supposant que les obstacles techniques soient un jour surmontés, l’homme
disposerait alors de la maîtrise de son évolution et n’aurait de limite à son
imagination que les garde-fous législatifs qu’il pourrait lui opposer. Il
pourrait manipuler un embryon humain pour faire naître quelqu’un de beaucoup
plus puissant. Ainsi, le futur sera-t-il peuplé de super-humains génétiquement
modifiés ? L’Homme biotech est-il l’avenir de l’homme ? Il soulève dans
l’esprit de certaines personnes un dilemme : humain ou
posthumain ? Pour d’autres, l’enjeu éthique se formule ainsi : peut-on
transformer cet humain (ouverture post-humaniste) tout en sauvegardant la
dignité humaine ?
C’est pour susciter
la réflexion sur la problématique éthique internationale « L’Homme biotech : humain ou
posthumain ? » qu’un colloque interdisciplinaire et interuniversitaire s’est tenu
lors du 73e congrès annuel de l’Association francophone pour le savoir (Acfas),
à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2005. Le recueil reprend les textes
des exposés et échanges par les conférenciers.
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Reçu le 5 octobre
2006 (MH) : Luc Vigneault et
Bjarne Melkevik (Sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL :
Administration et
droit, Collection Dikè, 160 pages :
www.pulaval.com
À l’heure de la mondialisation des échanges, autant culturels qu’économiques,
les droits démocratiques et la reconnaissance des identités forment, sans
doute, deux des axes qui questionnent le plus en profondeur les fondements de
nos institutions juridiques contemporaines. L’idée même de « droits démocratiques
» suggère un dialogue plus soutenu, plus ouvert et plus concret entre la
société civile et l’institution
juridique. Plus encore, elle présuppose la nécessité d’un réexamen des
relations entre le citoyen et le droit.
Dans quelle mesure ces deux entités sont-elles, au-delà de leur volonté,
compatibles, aussi distinctes que soient leurs modalités ? Au premier regard,
il est vrai, ces deux entités semblent diamétralement opposées. En quoi le
simple citoyen peut-il avoir une influence sur les décisions juridiques ? Si on
ne peut concevoir qu’un État démocratique ne puisse être soutenu par une
institution judiciaire fidèle à ses principes, il ne va pas de soi que cette
même institution use elle-même de procédés démocratiques.
Roberto Andorno, Josiane Boulad-Ayoub, Paul Dumouchel, Isabelle Duplessis,
Louis LeBel, Geneviève Nootens, Paule-Monique Vernes, Luc Vigneault.
---
Reçu le 5 octobre
2006 (MH) : Vittorio Cotesta, 2006, Images
du monde et société globale. Grandes interprétations et débats actuels, PUL,
Sciences humaines, Éducation et IQRC, collection : Sociologie contemporaine,
232 pages : www.pulaval.com
Traduction de Yves
Zugmeyer, en collaboration avec Anny Mochel
La société globale est une construction animée par un double mouvement : d’une
part, l’unité du genre humain, les droits humains, les institutions pour la
prévention des conflits et la lutte contre les inégalités des chances, d’autre
part, la différenciation des cultures et des civilisations.
Fondé sur une analyse des structures de la globalisation comme un processus de
longue durée, cet ouvrage s’inspire de la sociologie, de la philosophie, de
l’histoire et de la science politique. Des origines de la conscience d’une
certaine forme de société non locale et transculturelle dans le monde ancien
jusqu’à la pensée de plusieurs auteurs du XXe siècle, Vittorio Cotesta nous offre une interprétation originale et une
étude approfondie du processus de la globalisation, de ses symboles, de son
dynamisme, de ses nombreux conflits ainsi que des conditions nécessaires à un
nouvel ordre mondial.
---
Reçu le
27 septembre 2006 (MH) : Lawrence E. Harrison, 2006, The Central Liberal
Truth - How Politics Can Change a Culture and Save It from Itself, Oxford University
Press, 288 p. www.oup.co.uk
Lawrence E. Harrison, Adjunct Lecturer, The
Fletcher School, Tufts University
A
controversial look at how cultural values make some countries democratic and
rich and others authoritarian and poor--and how societies can change for the
better
Which
cultural values, beliefs, and attitudes best promote democracy, social justice,
and prosperity? How can we use the forces that shape cultural change, such as
religion, child-rearing practices, education, and political leadership, to
promote these values in the Third World--and for underachieving minorities in
the First World? In this book, Lawrence E. Harrison offers intriguing answers
to these questions, in a valuable follow-up to his acclaimed Culture Matters .
Drawing
on a three-year research project that explored the cultural values of dozens of
nations--from Botswana, Sweden, and India to China, Egypt, and Chile--Harrison
offers a provocative look at values around the globe, revealing how each
nation's culture has propelled or retarded their political and economic
progress. The book presents 25 factors that operate very differently in
cultures prone to progress and those that resist it, including one's influence
over destiny, the importance attached to education, the extent to which people
identify with and trust others, and the role of women in society. Harrison
pulls no punches, and many of his findings will be controversial. He argues,
for example, that Protestantism, Confucianism, and Judaism have been more
successful in promoting progress than Catholicism, Orthodox Christianity, and
Islam.
Harrison
rejects the Bush administration's doctrine that "the values of freedom are
right and true for every person, in every society." Thus nations like Iraq
and Afghanistan--where illiteracy, particularly among women, and mistrust are
high and traditions of cooperation and compromise are scant--are likely to
resist democracy.
Most
important, the book outlines a series of practical guidelines that developing
nations and lagging minority groups can use to enhance their political, social,
and economic well-being.
Contradicting
the arguments of multiculturalists, this book contends that when it comes to
promoting human progress, some cultures are clearly more effective than others.
It convincingly shows which values, beliefs, and attitudes work and how we can
foster them.
---
Reçu le 21
septembre 2006 (MH): Deneault, Alain
(textes choisis et présentés par),
2006, George Simmel. L’argent dans la culture moderne et autres
essais sur l’économie de la vie,
Québec : PUL (www.pulaval.com) / Éditions de la
maison des sciences de l’homme, Paris (www.msh-paris.fr/) Publié avec le
concours du Goethe-Institut
Couverture rouge : Éditions de la
maison des sciences de l’homme,
Paris
Couverture blanche :
PUL, Québec
« L’argent
est la seule création culturelle qui soit de pure énergie, qui s’est complètement
abstrait de son support matériel, n’étant plus qu’absolu symbole. Il est le
plus significatif des phénomènes de notre temps dans la mesure où sa dynamique
a envahi le sens de toute théorie et de toute pratique. »
La Philosophie de l’argent de Georg Simmel, dont la première édition
parut en 1900, suivie d’une édition augmentée en 1907, a donné à la sociologie,
au moment même où elle naissait en Allemagne, un tour très particulier. Comme
le marxisme, Simmel traite du capital et du travail ; comme Max Weber il
traite des formations sociales et des forces morales qui les portent. Mais il
le fait en des termes qui, tout à la fois, sont profondément marqués par le
contexte spirituel de l’époque - en particulier la
« philosophie
de la Vie »
— et ont révélé toutes leurs potentialités critiques en ce qui concerne
l’interprétation de la « vie
moderne ».
Les cinq textes de ce recueil portent précisément sur le rapport entre l’argent
et « l’économie
de la vie ».
Il ne s’agit nullement de parerga mais, dans l’optique de la sociologie
de la culture dont Simmel est le fondateur, d’études qui permettent
d’appréhender l’ensemble de sa pensée et qu’il a d’ailleurs en partie intégrées
à certaines de ses publications majeures, et notamment à son ouvrage-testament Lebensanschauung.
Traduction réalisée par Alain Deneault avec le concours de Céline
Colliot-Thélène, Philippe Despoix, Alexandre Dupeyrix, Daniel Meyer, Gérard
Raulet et Vanessa Vilkening.
Alain Deneault est titulaire d’un doctorat de
philosophie de l’Université de Paris-VIII portant sur la philosophie de
l’argent de Georg Simmel. Il est stagiaire post-doctoral au Centre canadien
d’études allemandes et européennes de l’Université de Montréal.
Introduction par Alain Deneault
L’argent dans la culture moderne
Sur la psychologie de l’argent
La différenciation et le principe de l’économie d’énergie
L’argent et la nourriture
Le tournant vers l’idée
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9e édition des
Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal
Du 9
au 19 novembre 2006
26 octobre 2006
La 9 e édition des RIDM ne nous présentera pas
moins d’une centaine de films (118 pour être exact) venant de 31 pays, couvrant
un large éventail de sujets et de perspectives. Nous en avons vu un échantillon
et c’est prometteur.
Le volet compétitif s’est aussi amélioré cette
année, car, « outre le désormais
traditionnel Prix du Public », 4 nouvelles catégories se sont
ajoutées. Ces catégories sont :
Caméra-stylo : réunit
des œuvres phares du documentaire de création actuel. Des premières côtoient
des films présentés dans de prestigieux festivals. Un cinéma qui mise sur le
réel, sans bouder une certaine forme de mise en scène.
Caméra au poing : un cinéma
en marche, proche parent du reportage ou du dossier télévisuel, mais qui va
plus loin que la surface des choses, que le sensationnalisme ou le document en
temps réel. Ici, le cinéaste donne son point de vue, endosse celui d’une cause
ou accompagne une démarche sociale.
Première caméra :
présentée par Planète, c’est la catégorie de la découverte. On pourra y
découvrir un nouvel auteur, prendre connaissance d’une écriture novatrice ou
être témoin des premières images d’un(e) jeune réalisateur(trice).
ÉcoCaméra :
programmée par Marie-Dominique Lahaise, en collaboration avec le Cœur des
sciences et l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, on y présente
du cinéma qui prend position sur des questions scientifiques et environnementales.
Prix du public : comme
son nom le dit, le public est invité à évaluer les films de la sélection
officielle après chaque séance et à voter.
Les Rencontres
Internationales du Documentaire de Montréal c’est plus que des projections
de films. Ce sont aussi des rencontres, des discussions et des échanges entre
cinéphiles et avec des cinéastes d’une quinzaine de pays; des tables rondes;
des débats sur des sujets d’actualité; des hommages et des rétrospectives… nous
apprend le document de presse.
En conclusion, les RIDM, c’est du réel qui nous permet de nous enchanter ou de nous révolter! Pour plus de détails: www.ridm.qc.ca
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Incendies, collecte de fonds et le théâtre
s’exporte!
Michel
Handfield
26 octobre 2006
Nous avons assisté à la conférence de presse
présentant le retour d’Incendies de
Wajdi Mouawad au TNM après une tournée de la pièce. Il était accompagné
d’Andrée Lachapelle. Voici ce que cette conférence nous a inspiré, car nous
avons pris quelques notes, mais nous n’aurions surtout pas la prétention de
leur mettre ce que nous avons retenu et ce que cela nous a inspiré dans la
bouche.
Incendies
Cette pièce ne parle pas de la guerre, mais est
sur fond de guerre. Elle parle des gens qui cherchent un sens à travers les
événements. Comment peut-on être heureux personnellement et malheureux
collectivement par exemple?
L’histoire pourrait se passer à Montréal et au
Liban, tout comme ce pourrait être Berlin et le Kosovo ou Paris et l’Irak, car
le propos est universel. L’actualité peut nous conduire à y coller des noms de
lieux, mais la pièce porte sur le processus derrière tous ces drames que l’on
voit trop souvent en reprise sur l’écran de l’actualité! C’est donc une pièce
qui peut se passer partout; qui peut être jouée partout aussi. C’est une pièce
qui porte sur la question fondamentale d’entre toutes : comment dompter la colère pour briser la
chaîne de la haine?
C’est
la magie du théâtre, comme de faire croire qu’un escabeau est un arbre! Le
spectateur voit un arbre a dit Wajdi en substance.
Vous trouverez le communiqué annonçant la pièce
en annexe 1 de ce texte.
Collecte de fonds
Il y aura une générale-bénéfice le 30 octobre prochain ainsi qu’une collecte de
fond pour « exprimer notre soutien aux gens de théâtre libanais et israéliens. Nous
vous invitons donc à faire un don à la hauteur de vos moyens afin d’amasser une
somme d’argent qui sera distribuée sous forme de bourses : deux bourses à deux
auteurs libanais et deux bourses à deux auteurs israéliens avec l’invitation
d’écrire, chacun, un texte à partir des événements de cet été. »
C’est là une belle initiative et vous trouverez
le communiqué en question, ainsi qu’un formulaire de contribution, en annexe 2
de ce texte. Il y aura aussi moyen de faire un don directement au théâtre
durant la période où cette pièce y tiendra à l’affiche : du 31 OCTOBRE AU
25 NOVEMBRE 2006.
Le théâtre s’exporte
Note de la rédaction : Cela ne faisait pas
partie de la conférence de presse, mais le fait que cette pièce a connu une vie
à l’étranger m’a permis de me pencher sur cette question qui m’intéressait
depuis un certain temps déjà.
***
Loraine Pintal, directrice du TNM, est
actuellement en Europe pour la poursuite du développement international du
théâtre, car le théâtre s’exporte!
Incendies
revient d’ailleurs d’une tournée internationale. Cette pièce fut
représentée en français en France, Suisse et au Québec. Elle fut aussi
présentée en langue étrangère, soit en Allemand (où les gens identifiaient
plutôt les conflits du Kosovo et de l’Irak nous a dit Wajdi Mouawad), Russe,
Georgien et Polonais! Elle devait aussi
être présentée au Liban cet été, mais, vu les événements que l’on sait, ce
projet fut reporté. C’est à une prochaine.
La culture s’exporte donc. Elle crée aussi des
emplois, car il n’y a pas juste les produits manufacturés qui créent de
l’emploi. Justement, au moment où j’allais à cette conférence de presse
Bombardier annonçait la mise à pied de 480 employés à Montréal! (1) La culture est loin d’être subventionné au même niveau que l’industrie
manufacturière je crois, pourtant c’est un secteur créateur d’emploi comme le
rapporte une étude de statistique Canada :
« En
moyenne, plus d’un demi-million de résidents canadiens travaillaient dans le
secteur culturel durant chaque année de la période allant de 1996 à 2001 (…).
Dans l’ensemble, l’emploi dans le secteur culturel a connu une progression
croissante pendant cette période (…). Le nombre total d’emplois dans le secteur
a augmenté de 18 %, passant d’environ 517 800, en 1996, à 611 000 en 2001.
Environ 4,1 % de tous les emplois canadiens se retrouvaient dans le secteur
culturel, ce qui était légèrement supérieur au PIB total engendré par ce
secteur (3,8 %) au cours de la même année (…). Cette constatation n’étonne pas
puisqu’on pourrait s’attendre à ce que la proportion d’emplois dans le secteur
culturel soit supérieure (par rapport au PIB) en raison de la nature même de ce
secteur à fort coefficient de main-d’œuvre. » (2)
C’est aussi un apport non négligeable à notre
économie, car le « secteur culturel
a engendré plus de 33 milliards de dollars en PIB (environ 3,8 % du PIB
canadien), en moyenne, au cours de la période allant de 1996 à 2001 »
(3) sans tenir compte des effets indirects du secteur, ce qui en accroîtrait
davantage l’importance dans notre économie. (4)
La culture c’est donc une industrie qui
rapporte, mais ce n’est surtout pas une production de masse, mais de sens.
C’est peut-être ce qui fait peur et explique qu’elle ne reçoit toujours pas le
soutien qu’elle mériterait.
Notes :
1. « Bombardier
Aéronautique va éliminer 1330 emplois sur une période de neuf mois à compter de
maintenant. L'usine de Belfast est la plus touchée, avec une perte de 645
emplois, tandis que les usines de la région montréalaise (Dorval, Saint-Laurent
et Mirabel) perdront 480 emplois. Il y aura aussi abolition de 200 postes de
cadres et salariés à Montréal et Toronto. En revanche, la métropole ontarienne,
où sont construits les avions de la Série Q et de la gamme Global, fera un gain
net de plus de 800 emplois. » (Claude Turcotte, Bombardier Aéronautique élimine 1300 emplois à Montréal et Belfast,
Le Devoir, mercredi 25 octobre 2006 : www.ledevoir.com/2006/10/25/121236.html)
2. Les
« (…) » dans le texte indiquent que nous avons éliminé les références
à des tableaux que nous n’avons pas
reproduits. Nous avons aussi éliminé les références aux notes de bas de page.
Vous trouverez tout cela dans l’étude en question :
Singh, Vik, 2004, Contribution économique de la culture au Canada, Ottawa :
Statistique Canada, Division de la
Culture, tourisme et centre de la statistique de l’éducation, Document No
81-595-MIF au catalogue — No 023 ISSN: 1711-8328 ISBN: 0-662-77923-1, p. 17. Au
moment d’écrire ces lignes, ce texte était disponible à l’adresse
suivante :
www.statcan.ca/bsolc/francais/bsolc?catno=81-595-M2004023
3. Singh, Vik, 2004, p. 28
4. « Même
si le secteur culturel représentait moins de 5 % du PIB et de l’emploi à
l’échelle canadienne, l’étude montre que le PIB et l’emploi provenant du
secteur culturel a connu une progression plus rapide que l’économie canadienne
globale.
Ces tendances positives constantes en ce qui
concerne l’apport au PIB et à l’emploi renforcent l’importance du secteur
culturel en tant que contributeur à la croissance économique canadienne. Il
convient également de souligner que seul l’effet direct de la culture a été
évalué. Les effets indirects et induits du secteur culturel n’ont pas été
étudiés. Si l’on ajoutait les effets indirects et induits, cela augmenterait
encore la magnitude des retombées économiques du secteur culturel. »
(Singh, Vik, 2004, p. 29)
Annexe 1 :
INCENDIES
TEXTE ET
MISE EN SCÈNE DEWAJDI MOUAWAD
«IL Y
A DES VÉRITÉS QUI NE PEUVENT ÊTRE RÉVÉLÉES QU’À CONDITION D’ÊTRE DÉCOUVERTES.»
AU THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE DU 31 OCTOBRE AU 25
NOVEMBRE
DU MARDI AU VENDREDI À 20H / LES SAMEDIS À 15H
ET 20H
RÉSERVATIONS 514.866.8668 / WWW.TNM.QC.CA
INCENDIES EN TOURNÉE – Hiver 2007
LONGUEUIL 26 janvier LAVAL 30 janvier
GATINEAU 2+3 février JOLIETTE 6 février
CHICOUTIMI 9 février TROIS-RIVIÈRES 13 février
DRUMMONDVILLE 15 février RIMOUSKI 17 février
SHERBROOKE 20 février
Wajdi Mouawad est un incendiaire. Auteur, metteur en scène,
comédien, directeur de théâtre, romancier, réalisateur, il grille les feux
rouges et met en cendres les frontières entre les disciplines. Libanais
d’origine, Français de formation, Montréalais d’adoption, il enflamme tous les
drapeaux et crée des mondes impurs et fascinants ; il accouche de fables
allégoriques et de récits initiatiques dans lesquels l’on ne parvient chez soi
qu’en passant par l’autre, par l’ailleurs, par l’étranger et l’étrangeté. Avec
Littoral, Rêves et Forêts, Wajdi a embrasé les scènes
d’Europe. Avec Don Quichotte et Les Trois Sœurs, présentés sur la scène du TNM,
il a consumé les lieux communs attachés à ces œuvres pour leur donner une
nouvelle vie.
Wajdi Mouawad est un incendiaire. Mais de fabuleux phénix
renaissent de ses brasiers. Incendies parle de cette renaissance, des feux
qu’il faut parfois semer, du chemin terrible qu’il faut souvent parcourir pour
parvenir jusqu’à soi. Une femme vient de mourir. Et ouvre aujourd’hui l’accès à
son silence et ses secrets. Elle laisse à ses jumeaux une veste en toile verte,
un cahier rouge et deux enveloppes : autant de boîtes de Pandore sources de
maux et de merveilles, et dont le contenu les entraînera dans une odyssée
fabuleuse vers un continent lointain, vers un passé inconnu, vers une seconde
naissance. « L’enfance est un couteau planté dans la gorge. On ne le retire pas
facilement. » Seuls les mots peuvent l’arracher. Et ainsi calmer la brûlure.
Wajdi Mouawad est un incendiaire. Brûlant de fièvre. De cette
fièvre contagieuse que nous rêvons tous de contracter.
Avec Annick Bergeron; Éric Bernier; Gérald
Gagnon; Reda Guerinik;
Andrée Lachapelle; Marie-Claude Langlois; Isabelle Leblanc; Isabelle Roy;
Richard Thériault
Annexe 2 :
DE THÉÂTRE EN THÉÂTRE, D'ARTISTES EN ARTISTES :
SOLIDARITÉ AVEC LES DRAMATURGES LIBANAIS ET
ISRAÉLIENS.
Ce qui est beau avec le théâtre, c’est qu’il
n’existe pas. Il n’est rien que ce rien entre acteurs et spectateurs lorsque
les uns passent en pleine lumière et que les autres investissent leur
imagination dans ce qui est là et ce qui leur est raconté. Lorsque le miracle
s’abat, il y a alors une profonde conviction de rencontre.
Parfois il arrive que la réalité, avec son
tranchant habituel, scalpe l’innocence de la fiction; jaillit alors une
impression de fin du monde. Ainsi en est-il, malheureusement, entre le
spectacle Incendies qui est en préparation ces jours-ci au TNM et la guerre au
Liban qui a eu lieu, violente et cruelle, cet été. La concordance des
événements fait en sorte que le texte n’existera pas de la même manière, ne
sera pas entendu de la même façon, preuve que la guerre a fait irruption dans
nos têtes.
On ne pouvait pas jouer ce spectacle en faisant
semblant qu’il ne s’était rien passé. Sinon alors nous voilà en pleine
schizophrénie. Folie, folie. Réfléchir impérativement. De cette réflexion menée
de manière concertée avec l’équipe d’Incendies et celle du TNM, il nous
semblait évident qu’il fallait faire quelque chose, qu’il fallait, du moins,
assumer la responsabilité de cette étrange rencontre entre fiction et réalité.
Comme artistes de théâtre, il nous apparaissait impensable d’opposer qui que ce
soit contre qui que ce soit, de ne pas présumer d’une situation historique
monumentale et de ne pas nous laisser aller à la superficialité de nos opinions
puisque, justement, cette situation exige de notre part des idées et non pas
des opinions. Aussi, au vue de la complexité qui sévit en ce moment au
Moyen-Orient, nous voulions éviter toute prise de position pour un camp contre
un autre, bref, éviter le piège de la langue politique en demeurant fidèles à
la nôtre, plus poétique, plus abstraite peut-être, mais du moins dénuée de
toute violence. Éviter le jeu cruel de la haine.
Ainsi de cette tentative de demeurer
nous-mêmes, est né un projet qui, nous l’espérons, saura témoigner de notre
attachement à faire du théâtre l’occasion d’être à la hauteur de notre
fragilité. En tant qu’artistes, nous avions envie de dialoguer avec les
artistes, même si nous sommes totalement conscients que c’est l’ensemble des
populations de cette région qui est dans le besoin. Cependant, en concentrant
nos efforts envers ceux qui pratiquent le même art que nous, nous pouvions,
avec nos moyens, être dans un dialogue réel et véritable.
Un projet est donc né. Celui d’exprimer notre
soutien aux gens de théâtre libanais et israéliens. Nous vous invitons donc à
faire un don à la hauteur de vos moyens afin d’amasser une somme d’argent qui
sera distribuée sous forme de bourses : deux bourses à deux auteurs libanais et
deux bourses à deux auteurs israéliens avec l’invitation d’écrire, chacun, un
texte à partir des événements de cet été. Le Centre des auteurs dramatiques
(CEAD) nous assure sa précieuse collaboration quant aux choix des auteurs qui
se verront remettre cette aide exceptionnelle. Cette invitation, évidemment,
cherche avant tout à promouvoir l’idée d’un dialogue par textes interposés
entre des auteurs qui ont vécu dans leur chair la même catastrophe.
Merci de vous joindre à nous afin que nous
puissions, tous ensemble, témoigner de la nécessité du dialogue par le moyen de
l’art et de la beauté.
Wajdi Mouawad
OUI, JE SOUHAITE CONTRIBUER À LA COLLECTE DE
FONDS INCENDIES
AU PROFIT DES DRAMATURGES LIBANAIS ET
ISRAÉLIENS.
NOM :
(EN LETTRES CAPITALES)
Ma (notre) contribution sera de : 25 $ 50 $ 75 $ 100 $ 200$ Autre $
Aucun reçu aux fins d’impôt ne sera émis.
Le TNM versera les fonds recueillis aux
dramaturges choisis par le CEAD.
MODALITÉS DE PAIEMENT
Par la poste Chèque à l’ordre de
la Fondation du Théâtre du Nouveau Monde Visa MasterCard American Express
No de la carte
Exp.
Signature
De tout coeur, merci!
Collecte de fonds Incendies / TNM
84, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal (Qc),
Canada H2X 1Z6
---
Music
from the motion picture
EMI 09463-74912-2-5; www.emimusic.ca
23 octobre 2006
Commentaires de Michel Handfield
« John
Lennon, rebelle, connu et politisé avec une tribune : ses chansons et sa
popularité, car il est un des membres des Beatles! Nixon le considère donc
dangereux et il est dans la mire des services d’État : FBI et CIA. On
tentera même de l’extrader des États-Unis, car il vivait à New-York avec Yoko
Ono! » Voilà une partie de ce que nous écrivions du film le 28
septembre dernier. Nous en voulions plus, alors nous avons demandé le CD.
Réglons
d’abord l’aspect musical : c’est du Lennon! Court, mais ça dit tout.
Réglons ensuite l’emballage : le CD est
accompagné d’un livret où, si l’on ne trouve pas les paroles, on a droit à des
photos et des documents d’époques, comme la photo du « bed in » de
Montréal et, en surimpression, la lettre demandant son renvoi des États-Unis en
1972. Bref, le livret fait référence au film. De toute manière, une recherche
internet vous permettra de trouver les paroles de plusieurs chansons de ce CD.
Le choix musical du film ne fut pas fait au
hasard; c’est un choix éditorial, car la musique est représentative d’un Lennon
politique s’opposant au conservatisme États-Uniens, incarné par Nixon, et à la
guerre du Vietnam. Ces chansons sont donc davantage que de la musique; elles sont
une prise de position politique de l’ex-Beatles. Ce CD est donc plus qu’un
CD : il est aussi documentaire. Cependant, est-ce que la plupart des gens
qui l’achèteront sans avoir vu le film en seront conscients? Ça j’en suis moins
sûr. Le livret et une petite recherche internet leur donneront cependant
l’occasion de le découvrir s’ils le veulent bien.
John
Lennon fut politiquement conscient depuis ses débuts dans les Beatles, ce que
nous a fait découvrir le film. Mais le cœur de la musique du film (et du CD)
porte sur la période de la fin des années 60 et du début des années 70, alors
qu’il vivait avec Yoko Ono (rencontré en 1966 à Londres à l’occasion du Destruction
in Art Symposium), prémisse de la séparation des Beatles; du tournant que
sa carrière allait ensuite prendre avec elle; et de leur installation à
New-York, où ils auront des liens avec les mouvements contestataires et
pacifiques. Ils seront des activistes à leur manière, ce qui sera loin de
plaire aux républicains de l’administration Nixon, vu leur notoriété.
De cette période charnière préfigurant la fin
des Beatles et le début de la nouvelle carrière pacifiste et militante de John
et Yoko, nous retrouvons d’ailleurs The ballad of John & Yoko des
Beatles (1969). Chanson prémonitoire s’il en est une, car elle est en lien
direct avec la suite des événements, allant des « bed in » du couple aux difficultés qu’ils rencontreront par la
suite avec la droite états-unienne qu’ils dérangent. Par exemple, vers le
milieu de cette ballade de John et Yoko, il y est écrit…
« Drove from Paris to the Amsterdam Hilton,
Talking in our beds for a week.
The newspapers said, "Say what you doing in bed?"
I said, "We're only trying to get us some peace".
Christ you know it ain't easy,
You know how hard it can be.
The way things are going
They're going to crucify me. » (1)
De telles paroles ne pouvaient que déranger la
droite conservatrice, liée aux chrétiens, porteur d’une idéologie militariste
et tenant de la peine de mort, car ils ne devaient pas trop aimer se faire
rappeler que le Christ parlait de paix et de pardon! C’était leur montrer la
poutre au cœur de leur idéologie. S’ils ne l’ont pas crucifié, ils ont voulu le
déporter. Le gouvernement Nixon demanda d’ailleurs l’expulsion du couple des États-Unis en 1972.
La lettre en question est même en surimpression dans le livret, sur une photo
du « bed in ». (2) L’histoire retiendra d’ailleurs le « bed in » de Montréal (1969), car ils
y enregistreront une chanson qui fera le
tour du monde : Give peace a chance.
On en retrouve d’ailleurs une version sur ce CD, car c’est un moment charnière
pour la suite des événements. (3)
L’on pourrait continuer ainsi longuement une
analyse du contenu de cet album, car il est « loadé » de
significations. Mais pour la plupart des gens ce CD sera d’abord une bonne
compilation de John Lennon et ils auront raison. Pour d'autres, ce sera aussi
un document pour revivre l’histoire de la contestation des années 70 et ils
auront tout aussi raison, car ce CD est plus qu’un greatest hits. Il offre un angle qui fait qu’aux succès tels Imagine ou Happy Xmas (War Is Over) s’ajoutent des chansons moins connues (John Sinclair), mais non moins
intéressantes sous l’angle du « discours
politique » de John et Yoko! (4) C’est donc un document d’histoire
contemporaine en lien direct avec aujourd’hui. Ne dit-on pas que l’Histoire se
répète?
Si à l’époque les « artistes pour la paix » s’opposaient aux républicains de Nixon
et à la guerre du Vietnam, aujourd’hui ils s’opposent à George W. Bush et à sa
campagne d’Irak. (5) De ce point de vue, les chansons de ce CD sont encore très
actuelles et pourraient facilement être reprises dans les manifestations
pacifistes d’aujourd’hui. Ces chansons sont donc des classiques tant de par
leurs sujets que leur sensibilité, car elles réfèrent à des préoccupations
humanistes qui traversent le temps. Contestataire et toujours à propos que John
Lennon!
Titre des pièces :
1. Power To The
People
2.
Nobody Told Me
3.
Working Class Hero
4. I
Found Out
5. Bed
Peace (Jingle)
6. The
Ballad Of John & Yoko (The Beatles)
7. Give
Peace A Chance
8. Love
9.
Attica State (Live)
10.
Happy Xmas (War Is Over)
11. I
Don't Wanna Be A Soldier Mama I Don't Wanna Die
12.
Imagine
13. How
Do You Sleep ? (Instrumental)
14. New
York City
15.
John Sinclair (Live)
16.
Scared
17. God
18.
Here We Go Again
19.
Gimme Some Truth
20. Oh
My Love
21.
Instant Karma (We All Shine On)
Notes:
1. The
ballad of John & Yoko, written by John Lennon and Paul McCartney. Voir www.paroles.eu.com/paroles/beatles/ballad-of-john-and-yoko.html
2. Pour des photos du « bed in » de
Montréal, voir le site www.johnlennonbedin.com
3. Performed by the Plastic Ono Band; written
by John Lennon (contient
des dialogues du film).
4. Car Yoko a contribué au Lennon post-Beatles,
notamment en formant le Plastic Ono Band avec John avant la dissolution des Beatles.
Ce groupe accompagnera John par la suite même si le nom prendra certaines
variantes en cours de route, comme le Plastic
Ono Nuclear Band que l’on retrouve ici sur « Scared ».
Yoko a contribué à
certaines compositions et était aussi musicienne. Elle a d’ailleurs joué avec John Cage
et la légende de Jazz Ornette Coleman. Pour plus de détails, voir les
différents articles en références d’où nous avons tiré ces informations.
5. Même
l’entourage de George W. vient de faire une comparaison avec le Vietnam :
« WASHINGTON,
Oct. 19 — President Bush’s chief spokesman drew a parallel today between the
latest carnage in Iraq and the 1968 Tet offensive in Vietnam, declaring that
Iraqi terrorists are trying to turn American public opinion as the Communists
did in Southeast Asia nearly four decades ago. » (David Stout, Bush Aide Sees a Parallel Between Vietnam
and Iraq, The New-York Times, October 19, 2006: http://www.nytimes.com/2006/10/19/world/middleeast/20bushcnd.html)
Et si l’on se rappelle bien, la fin de cette
histoire ne fut pas des plus glorieuses pour l’administration Nixon à l’époque.
Références :
John Lennon: http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Lennon.
L’article en anglais est cependant plus
complet: http://en.wikipedia.org/wiki/John_Lennon
John Lennon, icône rock, sur France 2: http://musique.france2.fr/dossiers/15608653-fr.php?page=1
Yōko Ono : http://fr.wikipedia.org/wiki/Y%C5%8Dko_Ono
L’article en anglais est cependant plus
complet : http://en.wikipedia.org/wiki/Yoko_Ono
The Plastic Ono Band : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Plastic_Ono_Band
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Ou du nouveau cinéma
to the jazz!
Michel Handfield
4 octobre 2006
Hier matin votre délinquant
intellectuel était dans la culture plein la tête.
J’ai d’abord assisté
à la conférence de presse du 35e Festival du nouveau cinéma (www.nouveaucinema.ca) au Musée juste
pour rire.
Ce Festival promet
comme à chaque année, notamment avec une
rétrospective Carlos Saura « première période » (1956-79) à la
cinémathèque québécoise et, pour la première fois en Amérique du Nord, les
œuvres complètes du célèbre cinéaste et philosophe français Guy Debord. En
tout : 39 pays, 189 films dont 111 longs métrages; 78 courts; 4
rétrospectives; 38 événements; 13 premières mondiales; 20 nord-américaines et
14 canadiennes!
Accompagnent le
Festival le DIGIMART (www.digimart.org), du 16 au 19
octobre, et le Festival multimédia möbius (www.mobius2006montreal.uqam.ca), du 13 au 15
octobre, sans compter les autres événements du FNC! De quoi en avoir plein les
yeux. En fait, il va encore y en avoir plus qu’on peut en voir!
***
Je n’ai pu demeurer jusqu’à la fin
de l’événement, car la musique m’appelait. J’ai en effet assisté au lancement
du CD Plonger du No name jazz sextet au Gesù, à quelques rues de là, dans l’heure
qui suivait.
Si le Festival du nouveau cinéma est moderne,
ce jazz est moderne avec des relents des « fifty’s »! Très
rythmique à ce que j’ai entendu sur place. Et à l’écoute du CD, cela se
confirme. Ça bouge, mais accompagné de moments langoureux. J’ai particulièrement apprécié l’harmonie
générale et l’orgue Hammond, qui fait différent! Très plaisant pour quelqu’un
comme moi qui ne connaît pas la musique, mais aime la musique.
J’aime d’ailleurs particulièrement
ce son que je qualifie de « spatial » et que je retrouve souvent dans
le jazz, c'est-à-dire que j’ai
l’impression de percevoir les instruments dans l’espace. Très peu de musique me
donne ce feeling à part le jazz et, dans une moindre mesure, le classique et la musique du monde. C’est cependant dans
la musique instrumentale que je retrouve ce feeling et ce CD est justement
instrumental.
C’est donc la langue
de la musique qui parle ici; une langue universelle. Un CD pour public
internet, car il n’a pas de frontières de langue ni de culture. Chacun peut ressentir
la musique selon ses goûts et ses émotions du moment. Selon son état mental, car c’est de la musique qui se perçoit!
Si l’on a parfois
besoin de silence, l’on a aussi besoin de musique pour faire ressortir une
intensité ou un spleen intérieur à d’autres occasions et le choix musical que
l’on fait est alors crucial, car la musique exprime des émotions. Mal choisie,
l’expérience serait insatisfaisante, car il y a tout un côté psychosocial à la
musique; celle-ci offrant à la fois de l’énergie et un certain calme, un peu
comme le fleuve ou la mer. Comme l’eau, elle est parfois si forte qu’elle
pourrait tout démolir sur son passage, mais si douce à d’autres moments qu’elle
pourrait caresser la joue d’un enfant baigné par ses parents! Tout est dans le
dosage et ils l’ont trouvé entre calme et la tempête : c’est le rythme
swing avec un peu de jazz fusion et une touche de « lounge ». Ce n’est pas un hasard si ce disque s’appelle
« Plonger ».
***
La musique,
l’incarnation pure du concept d’infinité : sept notes, huit dans la gamme
(Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si (Do)), toujours revisitées et réharmonisées pour
faire jazzer leur temps! C’est le miracle des neurones de la création. Plonger dans la création! Plonger dans cet album réalisé sans
aucune subvention par amour du jazz.
Pour ceux que mon
approche plus psychosociale de la musique déroute, Gaétan, qui est un
audiophile assumé, a assisté à ce lancement avec moi et vous fera certainement
un texte différent sur le sujet. C’est à suivre.
---
Ils vont se faire un
nom dans la cour des grands!
Gaétan
Chênevert
6 octobre 2006
Album : Plonger
Artiste : No
Name Jazz Sextet
Étiquette : VV
Records
http://www.nonamejazzsextet.com/
Le lancement du
deuxième album du groupe No Name Jazz Sextet a eu lieu le 3 octobre dernier au
Gesù. Plusieurs personnes dont des amis,
des parents et des médias attendaient avec empressement l’arrivée du sextet.
Vic Vogel en
personne nous a présenté les musiciens : Alexandre Côté (sax alto),
Roberto Murray (sax ténor), Aron Doyle (trompette), Vincent Réhel (orgue
Hammond), Frédéric Grenier (contrebasse) et Ugo Di Vito (batterie). Comme
d’habitude lors des lancements de disque, le groupe a interprété quelques
morceaux de ce nouvel album.
Quelle surprise
! C’est la première fois que je les
entendais. J’écoutais une musique swing,
moderne, urbaine ; une musique qui présentait des traits semblables à celle de
Miles Davis et John Coltrane, un genre fusion, mais pas trop. Ce furent mes premières impressions. L’orgue Hammond ajoute une couleur; une
plus-value à l’ensemble. J’avais devant
moi de jeunes musiciens talentueux qui jouaient avec énergie, bonheur et amour
un jazz made in Québec. Qui plus est, leurs propres compositions, ce n’est pas
rien ! De retour chez moi, j’allais
écouter ce disque afin de mieux me faire une idée. Mes premières impressions s’avéreraient-elles
exactes? Il me semblait qu’il me manquait quelque chose !
À la maison j’ai
écouté le CD. L’enregistrement est à la
hauteur. La prise de son de qualité. On
joue ici dans la cour des grands. On
assiste à de bons passages solos de chacun des instruments, le jeu des cuivres
est cohérent, les dialogues entre les saxophones ténor et alto sont magnifiques
et bien soutenus par la trompette, la contrebasse, la batterie et l’orgue
Hammond. Leur musique me fait penser au
Dave Holland Quintet, vibraphone, trombone et roulement de la batterie entre
les deux haut-parleurs en moins. Ah ! Voilà le filon manquant. Avec le No Name Jazz Sextet on a trompette,
sax alto et orgue Hammond en plus. Il en
ressort une musique et un style différent. Ce n’est pas peu dire, on entre par
la porte d’en avant chez les grands du jazz avec
ce CD.
De plus, ce disque a
été réalisé sans subvention gouvernementale. Faut le faire. Chapeau au No Name
Jazz Sextet, à Vic Vogel et à toute l’équipe de cette superbe production. À suivre.
---
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«
IL FAUT MOINS M’AIMER ET MIEUX ME
COMPRENDRE. » MARGUERITE GAUTIER
Texte officiel
TEXTE DE RENÉ DE CECCATTY D’APRÈS LE
ROMAN D’ALEXANDRE DUMAS FILS
MISE EN SCÈNE DE ROBERT BELLEFEUILLE.
DANS LES RÔLES DE MARGUERITE GAUTIER ET ARMAND DUVAL ANNE-MARIE CADIEUX ET
SÉBASTIEN RICARD
AU THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE DU 5 AU
30 SEPTEMBRE 2006
DU MARDI AU VENDREDI À 20H / LES
SAMEDIS À 15H ET 20H
RÉSERVATIONS 514.866.8668 / www.tnm.qc.ca
AMOUREUSE, MORTELLEMENT
Je t’aime un peu,
beaucoup, passionnément, à la folie. Marguerite est une fleur dont on arrache
les pétales un à un, une fleur vénéneuse, une fleur du mal et pourtant pure,
d’une pureté corrompue au contact du monde et des hommes. Avilie par ses amants,
rejetée par eux, Marguerite, cette courtisane immortalisée à l’opéra sous les
traits de «la traviata», rêve de se réhabiliter par l’amour et croit que le
destin ne l’a vouée qu’aux plaisirs frivoles. À la fois ange et démon,
sublimement généreuse, la dame aux camélias aime. Passionnément, confusément,
absolument. Aime jusqu’à en mourir. Et laisse dans la mémoire des pauvres
handicapés de l’amour que nous sommes le souvenir ému de sa vertu et de sa
candeur. «Cette fille était un ange», dira d’elle Armand Duval, le seul homme
qui ait su vraiment la comprendre sans pour autant parvenir à la saisir, elle
qui portait en elle plus de pureté et d’amour que nous tous…
LE DERNIER AMANT ROMANTIQUE
La Dame aux camélias
fit scandale lors de sa création au théâtre en 1852. Aux yeux des
bien-pensants, le fils naturel de l’auteur des Trois Mousquetaires s’y livrait
à la glorification romantique de l’adultère, lui qui pourtant croyait qu’il
fallait mettre le théâtre au service des grandes réformes sociales et des plus
grandes espérances de l’âme. Dumas fils doit son entrée au panthéon des lettres
françaises à cette grande oeuvre romantique, qui fut d’abord un roman qui
arracha des larmes dès 1848 et lui valut, quatre ans plus tard, le plus grand
succès dramatique de son temps.
UNE «ADOPTION» DE DUMAS
Ce n’est pas le texte
de Dumas qui enflammera la scène du TNM, mais la version qu’en a signée
l’écrivain René de Ceccatty, à l’intention tout d’abord de l’actrice Isabelle
Adjani. Tout semblait prédestiner Ceccatty à revenir à l’œuvre de Dumas fils, à
redonner à cette histoire de passion tragique et d’amour mythique toute sa
force et son frémissement. Plus qu’une
«adaptation », sa Dame aux camélias
est une «adoption» du roman de Dumas. Plutôt que de dégager la pièce de ses
enflures et de ses emphases, il est revenu au roman et en a fait une fable où
la maladie d’amour qui affecte Marguerite, cette maladie qui n’a pas de nom,
renvoie à une réalité qui est redevenue la nôtre un siècle et demi plus tard.
MOURIR NOYÉE D’AMOUR
Né à Tunis en 1952,
essayiste, traducteur, critique au journal Le Monde, directeur de collection,
celui qui a dépoussiéré et revitalisé La Dame aux camélias est également
romancier. La passion d’écrire de René de Ceccatty ne fait qu’un avec son désir
de maintenir intact et inconsolé le scandale de l’amour non partagé. D’un livre
à l’autre, toujours il parcourt le même espace tragique : celui de la
souffrance d’aimer, celui de l’impossibilité de rejoindre l’autre. Dans
L’Accompagnement, un malade lutte contre la mort, en présence d’un ami qui
l’accompagne. On pense déjà à La Dame aux camélias...
Dans Aimer,
Consolation provisoire et L’Éloignement, il parle avec une impudeur pudique
d’un homme qu’il aime et qui ne l’a jamais aimé. «Ne me pardonne pas
/ Car pour aimer je
dois / Mourir noyé d’amour» : cette pensée inscrite en exergue
à son roman Aimer ne résume-t-elle pas tout entier la passion fiévreuse de
Marguerite Gautier?…
DU PÈRE AU FILS
L’acteur ROBERT
BELLEFEUILLE a participé à moult créations qui sont devenues des classiques,
que l’on pense seulement à la mythique Trilogie des dragons de Robert Lepage;
le metteur en scène ROBERT BELLEFEUILLE aborde les classiques comme s’il
s’agissait de créations : son doublé Edmond Dantès et Le Comte de Monte-Cristo,
présenté au Théâtre Denise-Pelletier, le démontre hors de tout doute. Homme de
théâtre polyvalent, qui écrit, joue et signe des mises en scène, ROBERT
BELLEFEUILLE, qui a assené un grand coup il y a deux ans avec Jouliks au
Théâtre d’Aujourd’hui, qui est directeur général et artistique du Théâtre de la
Vieille 17, une compagnie qui contribue allègrement à la vitalité de la
dramaturgie franco-ontarienne, qui est en outre directeur du programme de mise
en scène à l’École nationale de théâtre, fait son entrée au TNM en passant de
papa à fiston, d’Alexandre Dumas père à Alexandre Dumas fils.
UNE HIRONDELLE INSAISISSABLE ET
FRAGILE
Depuis des années,
ANNE-MARIE CADIEUX plane sur le théâtre comme une hirondelle insaisissable et
fragile, souvent annonciatrice d’orages et de turbulences, frôlant de son aile
brisée le paysage qui est le nôtre pour mieux nous entraîner à cœur et à corps
perdus vers des territoires inconnus.
Strindberg, Koltès, Ingeborg Bachmann, Heiner Müller, Dacia Maraini,
Réjean Ducharme, même Feydeau : autant de perles noires dont le collier est une
actrice capable des plus grands vertiges et des plus bas instincts, et qui,
d’un rôle à l’autre, explore nos grandeurs et nos misères. Comédienne en
apesanteur à la présence ensorcelante et fascinante, ANNE-MARIE CADIEUX a été
associée aux créations les plus aventureuses, que ce soit avec Brigitte
Haentjens, Robert Lepage ou Lorraine Pintal, et toujours refuse la sécurité et
les modèles standard pour mieux l’aventurer et nous entraîner avec elle vers le
dérèglement de tous les sens. Avec Combat de nègre et de chiens, Marie Stuart,
et L’Hiver de force, elle a laissé sur la scène du TNM une empreinte
ineffaçable. Empreinte aujourd’hui marquée au fer rouge grâce à ce face à face
brûlant et passionné avec Sébastien Ricard, le Batlam de Loco Locass, ce
rappeur acteur qui fuit toujours la tiédeur. ANNE-MARIE CADIEUX qui, dans tant
de ses rôles, impose l’élégance majestueuse du crépuscule devient aujourd’hui
Marguerite Gautier : une rencontre au sommet de deux icônes d’une fragilité
bouleversante.
Avec ÉRIC BRUNEAU / ANNE-MARIE
CADIEUX / GINETTE CHEVALIER
/ BÉNÉDICTE DÉCARY / FRANÇOIS-XAVIER
DUFOUR / GEOFFREY GAQUERE / AUBERT PALLASCIO / SÉBASTIEN RICARD / PAUL SAVOIE /
MONIQUE SPAZIANI
Assistance à la mise en scène et
régie DIANE FORTIN / décor JEAN BARD /
Costumes FRANÇOIS BARBEAU /
éclairages ETIENNE BOUCHER / musique
LOUISE BEAUDOIN / maquillages et
coiffures ANGELO BARSETTI / perruques
RACHEL TREMBLAY / accessoires
GHISLAIN GAGNON
Commentaires de Michel
Handfield (10 septembre 2006)
Quand on a que l'amour
À s'offrir en partage
Au jour du grand
voyage
Qu'est notre grand
amour
Jacques Brel. (2CD –
Barclay/Polygram 845-001-2)
Voilà cette pièce en
quelques vers, car elle est universelle et hors du temps. C’est Brel, Zola
(Nana), le cinéma, et la tragédie grecque!
Actuel!
La dame aux camélias
« est un roman d'Alexandre Dumas
fils publié en 1848, inspiré d'un fait divers réel : l'amour d'Agénor de
Gramont (1819-1880), duc de Guiche, futur ministre des Affaires étrangères de
Napoléon III, pour la courtisane Marie Duplessis. » Ces personnages se
sont retrouvés sous les noms de Marguerite Gautier et d’Armand Duval dans le
roman. (1) La pièce, qui fut actualisée,
est criante de vérité. J’ai pris une vingtaine de feuillets de notes sur mon
palm… et j’aurais pu en prendre davantage.
Marguerite, la dame
aux camélias, est jouée avec brio par Anne-Marie Cadieux. Elle est criante de vérité;
vérités qui sont aussi actuelles qu’à l’époque. D’ailleurs, la société bien
pensante qui la fréquente, pense d’elle, qu’elle est « dangereuse parce qu’elle a plus de cœur et
d’esprit que les autres. » Elle, elle est très lucide sur son
état et le monde qui l’entoure, car malade et mourante, on la délaisse : dans ce monde, l’on n’a d’amis que si l’on
se porte bien. Les hommes sont aussi bas avec les morts qu’ils le sont avec les
vivants. Ils sont sûrs de l’assurance
que donnent le préjugé et l’ignorance!
Ses réflexions et ses
états d’âme, au-delà des fariboles de bon aloi que nécessite sa condition de
courtisane, sont percutants et justes. Aucun sujet ne lui échappe. Elle était
une femme forte. Aujourd’hui, elle aurait été féministe, politicienne, vedette
de la télé ou femme d’affaires! Elle servait
le plaisir et la vanité des hommes et leur faisait bien payer en retour comme
elle le disait, car elle est objet de pouvoir et de richesse. Un bijou que l’on
affiche à son bras! Même si la femme n’avait pas le droit de vote à l’époque,
on voit bien que certaines d’entre elles menaient les hommes par le bout du nez
pour ne pas dire de la queue!
Sur la morale…
Ainsi écrit, cela
peut paraître amoral. Mais Marguerite, elle, elle dit qu’on peut bien dire les choses crûment, car cela évite de camoufler ce
que tout le monde sait de toute façon! Et ce dont tout le monde parle de
toute manière!
La dame aux camélias
a des principes qui vont au-delà de la morale, ce qui permet justement de la
questionner. Qui sert-elle? La morale, est-elle hypocrite? Une façon
d’interdire qui relève davantage du pouvoir que du bon sens? Ce sont là des
questions encore d’actualités ici et ailleurs.
Et, pourquoi la
morale n’est pas la même pour les hommes – qui la font et l’imposent souvent? Pourtant,
hommes et femmes sont les deux côtés d’une même pièce de monnaie que l’on appelle
l’humain!
Sur l’amour et la
prostitution ♥
L’amour, qu’est-ce
pour une telle femme? Un vertige! C’est
la première fois que je ne vends pas mon corps. Pour elle cela dit tout,
car c’est se donner. L’amour est gratuit, le sexe est commerce! Cette question
de la séparation du sexe et de l’amour a existé de tout temps et risque
d’exister bien longtemps encore. Elle est au cœur de la relation entre
Marguerite Gautier et Armand Duval (Sébastien Ricard).
Mais l’Homme qui aime
veut l’exclusivité, la posséder, alors que pour elle, les hommes sont des
clients et lui, son homme, est l’amour! Et si elle lui assure l’exclusivité
pour un temps, l’éconduit qui la soutient, le duc de Bassano (Albert
Pallascio), se sentira trahi; commercialement et émotivement trahi : J’ai cru qu’elle avait besoin d’un père,
elle avait besoin d’un banquier pour s’offrir un amant!
La femme derrière la
prostituée vit donc une situation schizophrénique. Si cela était vrai à
l’époque, ce l’est toujours aujourd’hui. Ce ne sont ni les lois, la morale, l’éthique,
la décriminalisation ou la légalisation de la prostitution qui régleront cette épineuse
question, car elle est d’un autre niveau. Elle est profondément humaine.
J’insiste, humaine, car la prostitution existe depuis que le monde est monde;
depuis que la femme s’est aperçue qu’elle peut être objet de désir dans les
yeux d’un homme et que celui-ci est prêt à payer pour la posséder quelques
instants. Pour avoir accès à son triangle d’amour. C’est une question animale encore inscrite
dans certains gènes, comme chez certaines espèces où le mâle apporte du gibier
à la femelle convoitée. La loi et la
morale n’y peuvent rien.
Conclusion
On parle souvent de
l’évolution. Cela est vrai au plan technique. Mais au plan social et politique,
qu’en est-il? Au plan humain, a-t-on
évolué? La question se pose puisque la trame de la dame aux camélias est toujours aussi vraie qu’à l’époque où elle
fut écrite tout comme sont encore vraies
les observations des philosophes d’il y a quelques millénaires sur le même
sujet! On est prisonnier de notre temps et des préjugés de notre espèce. « SOI »,
est une pièce dans un puzzle beaucoup plus grand que nous et qui nous écrase plus
souvent qu’autrement, que ce soit par la tradition, la culture (au sens
restreint du terme), la morale, l’idéologie ou le destin. La dame aux camélias, un drame humain qui est encore à l’affiche
tous les jours dans une rue de votre quartier, de votre village ou de votre
ville!
Note :
1.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Dame_aux_cam%C3%A9lias
---
3 auteurs, 3 courtes pièces, 3 contraintes, 3 duos et un 3e personnage.
Du 5 au 23 septembre 2006, à 20h
Une
présentation du Théâtre du Désordre, en codiffusion avec Espace Libre
(photographe :
Marlène Gélineau Payette)
(Montréal, le 3 août 2006) – TROIS ! : 3
auteurs, 3 courtes pièces, 3 contraintes, 3 duos et un 3e personnage.
Que se passe-t-il quand un duo se transforme en trio ?
3 X deux individus existent quelque part. Pour
composer ces duos de départ, nous avons fait appel à Diane Lavallée et Élisa
Compagnon, Philippe Lambert et Philippe Martin, Delphine Bienvenu et Yann
Tanguay.
Un troisième individu arrive et perturbe la dynamique.
Il y a troisième, il y a mouvement. Les choses et les individus changent. Pour
interpréter ce troisième personnage, Benoît Dagenais se joint à chacun des
duos.
TROIS !, c’est une (non) conversation entre une mère
et une fille quand un boucher à neuf doigts fait résonner la sonnette de porte
nouvellement réparée. TROIS !, c’est aussi un homme donnant du plaisir et des
organes avec une générosité exemplaire qui se voit confronté à un don ultime.
Et TROIS! c’est aussi une clinique où trois êtres explosent et exposent leurs
drames dans un dialogue de sourds étrangement uni.
TROIS! c’est une tragédie de Louis-Dominique Lavigne,
une comédie de Pascal Lafond et un drame de Marie-Ève Gagnon, dans une mise en
scène de Stéphane Saint-Jean.
En 2003, le Théâtre du Désordre lance sa première
production professionnelle : Douze(12). Présentée à la Petite Licorne, cette
création regroupe 12 monologues écrits pour l’occasion par 9 auteurs. Repris en
2004 dans une version améliorée, Douze(12) connaît un vif succès auprès du
grand public et des médias. S’ensuit une tournée des Maisons de la culture de
Montréal. TROIS! s’annonce comme le prochain succès de cette jeune compagnie
qui a le vent dans les voiles !
Idée originale et coordination artistique Yann Tanguay
• Décor, costumes et accessoires Isabelle Filion • Lumière Martin Gagné •
Musique Stefan Audet • Assistance à la mise en scène et régie Katerine
Desgroseilliers • Direction de production Anne Plamondon
Commentaires de Michel Handfield (7 septembre
2006)
Pièce originale où les
sens – musiques et lumières – sont parties intégrantes du spectacle. J’ai aimé,
j’ai ri et parfois je me suis questionné, particulièrement dans la troisième
partie.
La proposition
théâtrale fut faite au lancement de la programmation 2006-2007 le printemps
dernier. Les thèmes, les comédiens et le genre ont été tirés à cette occasion.
Les auteurs ont eu à faire avec. Cela donne donc un exercice de style
particulier. Mais il y a une constance : les drames intérieurs.
Dans la première courte
pièce, le sens était parfois plus profond que les mots seuls, qui pouvaient
même sembler superficiels par rapport au sens perceptible. Le sens était dans
le ton. Une façon d’aller plus profondément que ce que l’on veut laisser voir,
d’aller à l’inconscient et au non-dit. À la vérité? Car si la vérité ne se dit
pas toujours, elle se perçoit toujours!
La seconde pièce était
une comédie sur le détournement de sens! L’angle : le don de soi poussé à
l’extrême! Peut-on tout donner? Et si on se garde un petit quelque chose,
est-on égoïste? Mais si l’égoïsme n’était pas celui qui donne avec retenue,
mais celui qui réclame sans retenue?
La troisième pièce m’a
touché davantage. Elle créait un malaise. On était au cœur du préjugé. D’où
vient-il? Et si sa source était le mal? La souffrance? L’injustice de la vie,
qui fait que l’autre est notre compétiteur, celui qui nous enlève ce que l’on
croyait être notre dû. La perte de
solidarité sociale crée-t-elle l’injustice, le préjugé et le racisme? Et les
causes intérieures, les souffrances personnelles? Le racisme serait-il une
souffrance sentie comme une injustice dont on tient l’autre, celui qui est
différent, responsable? En fait, il n’y est pour rien, sauf qu’il est là et
c’est parfois déjà trop pour ceux qui souffrent!
Trois pièces qui sont
davantage introspectives et psychanalytiques que politiques. Trois pièces qui
questionnent l’être social que nous sommes. Trois pièces qui se prennent bien
par leur humour. Mais, je crois qu’elles resurgiront à tout moment chez le
spectateur qui les aura vus comme dans un, deux trois… go! Vous ne pourrez vous
en défaire et elles feront leur œuvre : vous faire réfléchir où vous ne
l’attendiez pas. C’est peut-être ça le sens de la culture.
---
###
Deux films Allemands!: Les
Particules Élémentaires et Winter Journey
Le Voyage en Arménie de Robert Guédiguian
Christophe
Joly
France,
2006
53 min; couleur;
Vidéo; anglais (s.t. français)
Le paysage médiatique
nord-américain est aujourd'hui dominé par moins d'une dizaine de conglomérats.
Ces géants de la communication contrôlent la majeure partie de ce que
l'Amérique voit, écoute et lit... Cet enfermement de la culture et cette
centralisation des points de vue a créé un puissant mouvement médiatique parallèle.
On Air examine avec attention ce contre-courant et raconte le combat de ces
groupuscules, leur existence, leurs revendications. Que ce soit dans les rues
de New York pendant diverses manifestations dénonçant l'administration Bush,
sur la route avec des activistes ou par le biais d'entrevues avec des figures
connues (Naomi Klein, Amy Goodman de Democracy Now, Robert Greenwald,
réalisateur de Outfoxed, Danny Schechter de MediaChannel, etc.), On Air traque
les poches de résistance d'informateurs alternatifs face à une situation
médiatique alarmante.
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre 2006)
La critique :
Pourquoi un pays qui a tant de médias sur son territoire que les
États-Unis a des citoyens si peu informés? Peut être parce que les médias traditionnels
ne jouent plus leur rôle critique, mais servent de plus en plus de courroie de
transmission à la pensée unique; au message des leaders économiques et
politiques; à un message où tout est noir ou blanc, mais surtout pas nuancé.
La Federal Communications
Commission (www.fcc.gov) est passée de la défense de l’intérêt public
des ondes à celle de leur intérêt économique à partir des années Reagan. De
service public, les ondes sont devenues un marché comme les autres. Des
conglomérats se sont alors formés et ont littéralement gobé les
indépendants :
« Aujourd’hui, le paysage
médiatique nord-américain est dominé par moins d’une dizaine de compagnies. Ces
conglomérats contrôlent une grande partie de ce que l’Amérique voit, écoute et
lit… » (http://www.onairdoc.org)
Avec la concentration de la presse est arrivée la dilution de
l’information et la « nouvelle
spectacle » qui sert à vendre! Exit l’analyse. La confrontation fait
du « rating » (1), alors
elle supplante l’information. Les médias ne jouent plus le rôle attendu de leur
part dans une démocratie. Ils sont maintenant des centres de profits.
Ce film est très critique des médias commerciaux états-uniens, avec
raison je crois. Si l’on y parle de la richesse et de la pauvreté (et en quels
termes?) par exemple, on oublie de parler de la redistribution! C’est pourtant
la question essentielle. Les médias alternatifs, eux, en parlent.
Si les médias traditionnels ne jouent plus leur rôle au niveau de la
politique intérieure, ils le jouent encore moins au niveau de l’information
internationale. On y trouve peu de points de vue extérieurs. Pourtant ils ont
les moyens de le faire. Une chance qu’il y a l’internet pour combler cette lacune,
car « bientôt nous aurons 6
milliards d’ennemis pour un peu de pétrole et on ne comprendra pas
pourquoi! » a dit un des protagonistes du film. C’est justement ce
manque d’informations – une forme de désinformation en quelque sorte – qui nous
conduit à élire des gouvernements inappropriés, parfois corrompus.
Les alternatives :
L’on souligne l’importance qu’a joué Faherenheit
9/11 de Michael Moore dans cette prise de conscience citoyenne, car en
soulevant la question des non-dits
autour des attentats du 11 septembre 2001, Moore a montré l’importance
de trouver d’autres sources d’informations que les médias commerciaux souvent
proche du Pouvoir! Ces sources sont tout naturellement les médias alternatifs.
Ils ont d’ailleurs pris de l’importance depuis ces événements nous dit le film,
car ils offrent un point de vue et un
angle d’analyse.
Si ces médias sont souvent privés de moyens, ils sont plein de bonne
volonté; souvent tenu par des « cracks » (bénévoles) qui
s’investissent pour informer. Là se trouve de plus en plus la véritable
information même s’ils n’ont pas le marketing qu’il leur faudrait pour assurer
les cotes d’écoute qu’ils mériteraient.
Un réquisitoire en règle de la part des principaux commentateurs des
milieux alternatifs. Ce n’est pas un hasard si les scoops viennent de plus en
plus de l’internet pour être ensuite relayé (lorsqu’ils sont jugés rentables)
par les médias commerciaux. Un film choc pour qui s’intéresse à l’information,
la vraie!
D’ailleurs une visite des médias dont parle le film vaut le détour. Vous
les trouverez dans les hyperliens plus bas.
***
J’aurai aussi aimé voir John R.
MacArthur, président éditeur d’Harper's Magazine (2), dans ce documentaire, car
il parle très bien français et c’est une revue alternative importante à mon
point de vue. Mais il n’y était pas. Je tenais néanmoins à le souligner.
Notes :
1. Anglicisme, mais
plus court que de parler des côtes d’écoutes pour la radio et la télé et de
lectorat pour la presse écrite.
2. www.harpers.org/JohnRMacArthur.html#AboutHarpers
Hyperliens reliés
au film :
Site du film : www.onairdoc.org
Independent
media center: www.indymedia.org
Democracy
Now : www.democracynow.org
Media
Channel : www.mediachannel.org
Mother
Jones : www.motherjones.com
Front
line : www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/
Naomi Klein/No
Logo: www.nologo.org
Howard
Zinn: http://howardzinn.org
Guerrilla
news: www.guerrillanews.com
Alternative
radio: www.alternativeradio.org
KPFA: www.kpfa.org
AlterNet: www.alternet.org
Agora Vox: www.agoravox.fr
Film
outfoxed : www.outfoxed.org
Michal Moore : www.michaelmoore.com
Hyperliens personnels dans le même ordre
d’idées :
Harper’s: www.harpers.org
Bazzo.TV :
www.bazzo.tv
Suggestion de lecture :
Borjesson, Kristina, 2003, Black List – Quinze
grands journalistes américains brisent la loi du silence, Paris : 10/18
---
Les Particules Élémentaires
Oskar Roehler
Allemagne 2006
108 min. couleur;
35mm; allemand (s.t. français)
Interprètes : Moritz
Bleibtreu, Christian Ulmen, Franka Potente
Michael et Bruno sont
demi-frères, mais vivent de manières opposées : biologiste, Michael ne vit que
pour ses recherches en génétique ; Bruno, au contraire, est l'esclave de ses
désirs, et s'abîme dans une quête désespérée du plaisir sexuel. Deux rencontres
amoureuses vont alors bouleverser le cours de leur morne existence. Le cinéaste
allemand Oskar Roehler (Une famille allemande) s'attaque à l'adaptation du
best-seller sulfureux de l'enfant terrible de la littérature française, Michel
Houellebecq, et réussit à transposer l'atmosphère désenchantée du roman dans
une critique grinçante de la société allemande actuelle. Une comédie acide,
portée par le couple d'acteurs de Cours, Lola, cours, Franka Potente et Moritz
Bleibtreu, ce dernier ayant remporté pour l'occasion le prix d'interprétation
au Festival de Berlin 2006.
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre 2006)
Qu’est-ce qui fait tourner ce monde? La reproduction ou le sexe? C’est
le thème derrière ce film porté par deux demi-frères. D’abord, Michael,
spécialiste de la génétique qui vit dans sa tête et ses équations; ensuite,
Bruno, professeur de lycée (par l’âge de ses étudiantes cela correspondait à la
fin de notre secondaire ou au cégep) qui vit par son sexe! Pour Michael, une
femme c’est une équation alors que pour Bruno, c’est un objet de désir. Où le
premier cherche la vérité, le second cherche le plaisir.
Cela fait de Bruno un personnage particulier, qui confronte les normes
sociales. D’un point de vu psychosocial,
il est intéressant à suivre. J’ai d’ailleurs pris davantage de notes le
concernant que sur Michael.
D’abord, Bruno est psychologiquement affecté par son sexe. Il bande sur
une de ses étudiantes pour dire les choses comme elles sont. Problèmes
d’hormones et d’éthiques. Problèmes de son passé aussi, lui qui accompagnait sa
mère dans une commune lorsqu’il était jeune.
Ensuite, il est un révélateur des maux sociaux, alors que son frère est
plutôt aseptisé et idéaliste, voyant la science pour la science et ne réalisant
peut être pas ce qui pourrait être tirés de ses recherches par des esprits plus
tordus. Bruno, lui, voit le côté noir des choses et le cultive même. Il est
loin d’être aseptisé. Ce serait plutôt le contraire. Ainsi, d’un texte que Bruno a soumis à un
éditeur, celui-ci lui dira qu’il est bon, raciste et réactionnaire, mais non
publiable. Il l’aurait été sous le nazisme! Mais aujourd’hui publier un tel
texte m’attirerait des ennuis. À chaque époque sa liberté d’expression, même si
je ne suis pas d’accord avec le nazisme et que je ne croirais pas être d’accord
avec ce texte vu les valeurs qu’incarne Bruno. Sauf que cela pose tout de même
une question fondée : celle de la rectitude politique. Empêche-t-elle
certaines vérités comme le nazisme en empêchait à son époque? A chaque
idéologie, ses interdits et ses dogmes. Cela permet de poser la question. En
fait ce film permet de poser beaucoup de questions. C’est son mérite.
Quant à Michael, il fut marqué
par sa lecture de Huxley dans sa jeunesse,
la dissociation du sexe et de la procréation, et ce film en sera
finalement la démonstration avec les deux demi frères, l’un dans le sexe sans
procréer et l’autre dans la procréation sans le sexe! Un film à la fois cynique et rationnel.
Références :
www.tfmdistribution.com/lesparticuleselementaires
Huxley, Aldous, [1932] 1997, Le meilleur des mondes, Angleterre:
Plon, Pocket
Winter Journey
Hans Steinbichler
Allemagne | 2006
95 min. | couleur /
35mm | allemand (s.t. anglais)
interprètes: Josef
Bierbichler, Sibel Kekilli, Hanna Schygulla
Une généreuse neige
habille la ville allemande où Franz a amassé sa fortune. Mais Franz n'est
aujourd'hui qu'un homme ruiné, aigri et insultant pour ses proches. Sa femme
malade et presque aveugle ne peut rien pour apaiser les colères du bonhomme.
Arrive une drôle de lettre du Kenya qui promet de l'argent facile à Franz. Le
grincheux mord à l'hameçon et le voilà prisonnier d'une fraude impossible à
digérer. Accompagné d'une traductrice aventureuse, il vole vers Nairobi pour
faire la lumière sur cette arnaque. Portée par des images admirables rappelant
les peintres romantiques allemands, cette réflexion prenante sur la naïveté
d'un homme réunit trois acteurs aux carrières estimables : le grand Josef
Bierbichler, la royale Hannah Schygulla (ici tout en retenue) et l'explosive
Sibel Kekilli, découverte dans Head-On.
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre 2006)
Franz, aux prises avec des difficultés financières après avoir été un
homme d’affaire prospère, est très aigri, désagréable et insultant pour les
autres, tant ses amis que ses proches. Tout est de la merde! Il traite tout le
monde de « asshole » (trou de cul). Véritable « Moi » sur
deux pates, le monde s’arrête à lui.
Il a donc tout pour tomber dans le piège de la filière nigérienne, vous
savez les lettres reçues par internet vous promettant un % sur une somme
colossale si vous aidez à sortir cet argent du pays où il est bloqué! (1) La
seule différence avec la réalité que l’on connaît ici, c’est qu’il a reçu cette
lettre par la poste plutôt que par l’internet, ce qui lui donne plus de
crédibilité à ses yeux!
Quand il réalise qu’il s’est fait avoir comme un enfant, il part à la
recherche du Dr X en Afrique et découvre un autre monde : celui de la
pauvreté et d’un monde oublié par l’occident. Mais il trouvera aussi ce qu’il
cherche, malgré nombre de difficultés.
Une pièce musicale le hante tout au long de ce film : Winter Journey de Schubert, qui est une
description de la dépression… Des choses s’expliquent jusqu’à la chute du film
autour de cette pièce musicale, dont le titre.
***
Deux films allemands un à la suite de l’autre m’ont fait réaliser qu’il
y a une marque de commerce dans le cinéma allemand : une dissection froide
et rationnelle de la réalité. Un peu comme leur philosophie. Et si je pense à La Chute, qui disséquait froidement la
fin d’Hitler et de son régime, cela confirme mon impression.
Note :
1. Voici une lettre de
ce type reçu au moment où j’écris ce texte. J’ai changé les noms, au cas où ils
aient un copyright sur ce genre de lettre et ça mets un peu d’humour dans la
chose!
October 24, 2006
3:40:35 AM
ATTENTION PLEASE,
I am Joe Blow, personal Assistant to the Branch
Manager of Bank of Your Choice in an
African Country of your Dream. I want to
inquire from you if you can handle this transaction for mutual benefits/life
opportunity for you and me.
The transaction is about seeking your consent
to present you as the next of kin/ beneficiary of the US$15 million dollars,
and who is a customer to the bank where I work.
He died in a Kenya plane crash 2003 with his
family during their vacation journey.
The Fund is currently in a suspense account
awaiting claim, the bank made a public notice that they are ready to release
this fund to any of his relatives abroad.
In that regard, I decided to seek your consent
for this prospective opportunity.
Have it at the back of your mind, that the
transaction does not involve any risk and does not need much engagement from
you, since I am familiar with this kind of transaction being an insider.
Necessary modalities will be worked out to
enable us carry out the fund claim under a legitimate arrangement.
I have resolved to offer you 30% of the total
fund, 10% for sundry expenses that maybe incurred during the process of
executing this transaction and 60% percent for me.
I will give
you more details about the transaction when I receive your affirmative response
via my email address.
Thanks and
God bless.
MR Joe Blow
Hyperliens :
Le centre d’appel
antifraude du Canada : www.phonebusters.com
---
Le Voyage en Arménie de Robert Guédiguian
La sortie du film en salle au
Québec est prévue le 15 décembre.
Montréal, le 18 octobre 2006.
Robert Guédiguian (Le Promeneur du Champ-de-Mars) vient présenter
à Montréal son film le plus récent dans le cadre du festival du nouveau cinéma.
Écrit par Robert Guédiguian, Marie Desplechin et Ariane Ascaride, le film met en scène Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Simon Abkarian, Chorik Grigorian, Jalil Lespert, Jean-Pierre Darroussin.
Se
sachant gravement malade, Barsam souhaite retourner sur la terre qui l’a vu
naître. Il souhaite également léguer quelque chose à sa fille Anna. Elle est
pétrie de certitudes. Il voudrait lui apprendre à douter. Lorsqu’il s’enfuit en
Arménie, il prend soin de laisser de nombreux indices pour qu’Anna puisse le
rejoindre. Ce voyage obligé dans ce pays inconnu deviendra pour elle ce que
Barsam voulait qu’il soit : un voyage initiatique, une éducation sentimentale,
une nouvelle adolescence…
Frédéric
Strauss dans Télérama du 1er Juillet 2006 a écrit « Plus Guédiguian
s’aventure ailleurs, plus il se retrouve au cœur de ce qu’il est, de ce qu’il
aime : sa part arménienne, mais aussi son souci d’interroger, à travers la
fiction, les idéaux, les rêves de la société. Pour Anna comme pour le
spectateur, l’Arménie devient une chambre d’écho : le pays résonne en
elle, en nous ». Le journaliste Jean-Luc
Douin du quotidien Le Monde du 27 juin 2006, souligne quant à lui l’engagement
du cinéaste qui « …oppose la "saloperie" du business et les
excès de l'ultralibéralisme à ce qui reflète l'âme d'un pays : paysages,
lumière, musique, convivialité. Au-delà de sa peinture sensuelle d'une terre
qui, aux yeux de l'héroïne, devient de moins en moins étrangère, Le Voyage
en Arménie propose une belle ode à la communauté, quelle qu'elle soit,
pourvu qu'elle n'adopte pas le repli identitaire mais respecte le moi profond
de chaque individu, et résiste à la mondialisation ».
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre 2006)
« La vie ce
n’est pas de la mécanique » dit Barsan à Anna, sa fille, cardiologue, qui lui annonce qu’il devrait
être opéré. Ce qui complique la situation, c’est le fait qu’elle est sa fille,
car elle lui rappelle des événements du passé. Il lui répondra alors « Ta mère et moi t’as rien compris. Tu ne sais
rien! » Et il partira du cabinet de sa fille… pour l’Arménie!
Le choc quand elle comprendra. Son mari lui dira alors
d’aller le chercher, car « Moi mon
père je l’ai perdu à 25 ans et je ne lui ai jamais dit que je l’aimais.
J’ai encore les mots à la gorge… »
Ce sera un voyage initiatique à deux points de vue.
D’abord la découverte de ses racines (elle n’a pas langue) et, ensuite, la
découverte de soi, car dans un pays inconnu elle n’a pas le choix que de
découvrir ses propres ressources – quoi qu’elle aura beaucoup d’aide.
Quand elle est contrariée, elle va chez le coiffeur,
ce qui m’a fait sourire! Comme ma blonde ai-je noté dans mon agenda
électronique. Bref, peut importe la culture, une femme demeure une femme et
elles ont probablement toutes une relation particulière à la coiffure. Il y
aurait une étude anthropologique à faire là-dessus je crois. Est-ce une question
de culture, de génétique, de mode ou de marketing international? Qui sait? Seul
son coiffeur le sait!
***
Étrangère
dans une moitié de sa culture, quand elle demandera à son père pourquoi il ne
lui a pas enseigné l’arménien, il lui répondra « Mais ta mère était italienne. La langue c’était l’affaire de ta mère.
On ne dit pas la langue maternelle? »
Barsan à une façon débonnaire de voir la vie par
rapport à sa fille qui est très structuré. Mais cela aussi a une origine
culturelle. Elle est française, lui arménien! Si le discours de la méthode
(Descartes) est français, en Arménie on lui répond : « Mais
Dieu à fait le monde en 7 jours et il a eu le temps de se reposer le 7e
jour, alors tu ne peux pas forcer les choses ma fille! » Bref tout
viendra à point…
***
Ce film est aussi documentaire, car
il offre une ouverture sur un autre monde aux confins de l’Europe, de la Russie
et du Moyen-Orient et où ses cultures s’entremêlent. À la fois semblable et
différent comme le montrent les quelques exemples qui suivent.
D’abord, dans le commerce, tout se vend, avec des
alliances où chacun y tire son profit à la manière orientale. C’est en quelque
sorte un pays de passage, où le profit vient de circulation des marchandises
(1), de toutes les marchandises, ce qui en fait un pays de trafics en tous
genres. Et il est stratégiquement bien placé pour cela.
C’est aussi l’occasion d’en
découvrir les problèmes, comme la question des normes du travail : « On a des normes de travail biens rédigées,
mais aussi bien rangées dans les tiroirs. » Façon de dire qu’elles ne
sont pas appliquées. Et son ami médecin de poursuivre qu’ils ne font pas encore
le rapport entre la pollution et les maladies dans ce pays. C’est d’ailleurs un
de problèmes actuels de la mondialisation, où des pays attirent l’emploi des
pays développés par l’absence de normes environnementales et de santé publique.
On troque ainsi la santé du peuple contre le développement économique. Une
forme de marchandisation des populations en quelques sortes!
On y apprend aussi que l’Arménie fut
le premier pays chrétien, 300 ans avant Rome! « Les gaulois buvaient encore du sang dans des cranes humains alors que
nous étions chrétiens! »
***
Bref, c’est un film qui offre à la fois une trame
scénique – la relation père fille; une réflexion sur la situation des pays dans
le nouvel ordre économique et géopolitique mondial; et un côté « grands explorateurs », car l’on
découvre l’Arménie avec Anna. Mais découvrir un autre pays et une autre culture
nous renvoie aussi une image de nous même et de notre culture par les yeux de
l’autre. Ainsi, un businessman franco-arménien lui dira que dans le « communisme, si une tête dépasse tu te la
fait couper… Ce n’est pas pour les entrepreneurs. En fait la France est le
compromis idéal entre le communisme et le libéralisme américain qui n’offre pas
de filet social en cas de malchance! »
Nous, nous avons la malchance d’être collé sur les
États-Unis et de devoir de plus en plus nous coller à ce modèle pour ne pas
payer une surprime sur notre économie alors que notre culture nous rapproche
davantage du modèle social de Rhénan! (2) On est donc écartelé entre nos
racines européennes et américaines et il nous faut résoudre cette équation au
plus tôt, car l’immobilisme équivaut à un recul dans un monde en changement.
Mais ce ne sera pas la souveraineté qui le résoudra, car certains leaders et
ex-leaders souverainistes sont aussi tournés vers le modèle économique
états-unien que privilégient les conservateurs canadiens. (3) Un de ces ex-leaders
souverainistes, Lucien Bouchard, ne cesse d’ailleurs pas d’en remettre sur la
question. (4) Mais, c’est d’abord une question de valeurs et de créativité, non
pas de souveraineté, faut il le rappeler.
***
Un film intéressant même si, à quelques occasions, j’y
ai trouvé un côté didactique et touristique.
Notes :
1. Un peu
comme Wal-Mart ou le profit se fait par la circulation rapide des marchandises
sur les tablettes. Un produit qui ne s’écoule pas assez rapidement sera
rapidement délesté par l’entreprise.
2. Albert,
Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil, l'histoire
immédiate (aussi disponible dans la coll. Points Actuels)
3. St-Onge, J.-Claude, 2000, L’imposture
néo-libérale, Montréal: écosociété
4.
Après le manifeste des lucides (www.pourunquebeclucide.com)
de l’an dernier…
« L'ancien premier ministre Lucien Bouchard a
beau avoir tiré un trait sur la vie politique, il a bien malgré lui participé à
la rentrée parlementaire hier, en raison de propos tenus à TVA lundi. «On ne
travaille pas assez. On travaille moins que les Ontariens, infiniment moins que
les Américains! Il faut qu'on travaille plus», avait-il déclaré. » (Antoine
Robitaille, Bouchard s'invite à la
rentrée parlementaire, Le Devoir, mercredi 18 octobre 2006 : http://www.ledevoir.com/2006/10/18/120712.html
)
Cette
déclaration a fait des vagues tant dans les milieux politiques qu’académiques,
car la productivité ne dépend pas seulement du travail. Mais, elle a satisfait
les milieux d’affaires plus conservateurs…
qui voient probablement là une occasion de s’en prendre aux travailleurs
et aux syndicats.
Hyperliens :
Union
Européenne : http://europa.eu/
Sur
l’Arménie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie
www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/armenie_456/index.html
www.rsf.org/article.php3?id_article=10632
---
Corneliu Porumboiu
Roumanie, 2006
89 min.; couleur;
35mm; roumain (s.t. anglais)
interprètes : Mircea
Andreeseu, Teo Corban, Ion Sapdaru
La Révolution a-t-elle
eu lieu ? Une petite ville de province s'apprête à fêter Noël 16 ans après le
renversement du régime Ceausescu. Virgile Jederescu, patron de la télévision
locale, veut organiser un débat télévisé pour répondre à une question qui le
préoccupe depuis longtemps : sa ville a-t-elle réellement participé à la
Révolution ? Mais il est difficile de confronter les citoyens à leur propre
histoire à l'approche de Noël... Avec ironie et autodérision, Corneliu
Porumboiu dresse le portrait insolite d'un pays peu enclin à se souvenir de son
noir passé. La Révolution, et après ? La vie continue... Quelque part entre le
réquisitoire politique et les Monty Python, 12:08 à l'est de Bucarest est un
premier film surprenant, Caméra d'or au dernier Festival de Cannes.
Commentaires de Michel Handfield (27 octobre 2006)
Film sur un non événement autour d’un événement! Cynique et décapant. Le
22 décembre 2005, ça fait 16 ans qu’ont eu lieu les événements de Bucarest
(Roumanie) : le renversement du régime Ceausescu. Un animateur de télé,
Virgile Jederescu, se demande donc si sa petite ville a participé aux
événements à sa mesure. Il a toutes les difficultés à constituer un plateau sur
la question.
Pour la caméra, c’est l’occasion de suivre différentes personnes qu’il
tente d’intéresser dans leur vie quotidienne. Un des intérêts du film est donc
ce regard sur des scènes de la vie quotidienne. Une des choses qui m’a frappé,
c’est que celui qui fait ce show de télé n’a pas accès au vedettariat d’ici. Il
a une vie très moyenne quand on regarde son appartement.
C’est aussi l’occasion d’une analyse du changement. Après avoir été si
« structuré », sous la dictature de Ceausescu, on semble devenu
quelque peu anarcho je-m’en-foutisme! Certains boivent même leur liberté
jusqu’à la lie!
Virgile aura finalement deux invités, mais peut être pas des plus
crédibles et qui n’ont pas grand-chose à dire finalement. Cela donnera un show
sur un non événement, car est-ce encore une révolution si les gens vont dans la
rue après le fait? Finalement, l’oublie est peut être une bonne chose!
Mais si on n’a pas fait cette révolution, ce n’est pas si grave finalement, car comme
le remarquera un des deux invités dans un éclair de lucidité : a-t-on
quitté une caverne (le communisme) pour une autre (le capitalisme)? Une référence directe à l’allégorie de la
caverne de Platon. (1) Décapant!
Note :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne
---
Noël Mitrani
Canada 2006; 91 min;
couleur; 35mm; français
interprètes. : Laurent
Lucas, Pierre-Luc Brillant, Isabelle Blais
Samedi
21 Octobre, 15h15
Tout juste revenu de
Toronto et Venise, ce premier essai de Noël Mitrani a le mérite d'avoir été
tourné en toute indépendance sans aide à la production. Avec la grâce du 35 mm,
Mitrani a tricoté une fable tranquille d'amour et de désespoir dans un Montréal
enneigé, depuis longtemps absent de nos écrans. Le toujours parfait Laurent
Lucas (flanqué d'une moustache!) interprète Jean-Marc, ancien footballeur
français dévasté par la disparition de son ex d'origine québécoise. Réinstallé
à Montréal, multipliant les petits coups foireux avec un ami, il attend un
signe du destin et s'abandonne au souvenir de celle qu'il a aimée. Mais
irait-il jusqu'à effacer un certain Igor Rizzi ?
Commentaires de Michel Handfield (16 octobre 2006, mis en ligne le 20)
Fable où se mêle le passé qu’il raconte, soit les événements qui l’ont
conduit à Montréal, et sa vie actuelle, qui semble irréelle, car elle est
davantage le fruit d’une fatalité que de choix pleinement conscients! En
désespoir, il est venu à Montréal à la recherche de ce qu’il a perdu de
plus précieux dans sa vie et on le
découvrira lentement à travers sa narration.
Sa fragilité émotionnelle le rend cependant vulnérable. Il a donc un ami
qui l’embarque dans des combines pour la survie. Combines qui le conduisent
jusqu’à accepter un contrat pour éliminer un
certain Igor Rizzi! S’amorce alors un processus de réflexion chez lui.
D’abord, sur l’essence de la société de marché : la vie d’Igor Rizzi
contre le paiement de mes factures de loyer, de téléphone, d’électricité, etc.
Le crime serait-il un sous produit de la société marchande? Une forme de
pollution du système. On sait que ce n’est pas bon, mais le système en produit
quand même! Il y a là une certaine fatalité : la survie versus la morale!
Les beaux principes ne franchissent pas toujours l’épreuve de la réalité!
Ensuite, il entre lentement dans un processus introspectif sur ses
propres valeurs et se pose indéniablement la question d’entre toutes :
comment m’en sortir? La réponse n’est
jamais évidente. Quant à la ligne entre le bien et le mal, elle s’appelle la
nécessité et le hasard! Nos choix dépendent parfois de bien peu. Combien de
fois se justifient-on en disant « je
n’avais pas le choix »? Combien disent « j’ai été chanceux que cette porte s’ouvre devant moi au bon moment »?
Il y a une forme de fatalité. Mais ces choix et ces gestes que nous posons un
jour, influenceront notre avenir à leur tour dans une réaction en chaîne.
Une interprétation philosophique sur la vie et les valeurs sociales.
Film introspectif que j’ai aimé, tourné dans un Montréal l’hiver. Symbolique,
car c’est l’arrêt, la déprime, avant la renaissance printanière.
---
Ou commentaires autour de « Ces
filles-là » (El-Banate Dol) de Tahani Rached et
« Le fugitif ou les vérités
d’Hassan » de Jean-Daniel Lafond
Michel Handfield
18
octobre 2006 (Mis en ligne le 20)
Par choix éditorial, j’ai décidé de
traiter de ces deux films en même temps non parce que je les ai vu un à la
suite de l’autre, mais parce qu’il y a une ligne entre eux : la question
de la liberté versus la tradition, les coutumes et la morale.
Ces filles-là
Film sur la réalité de filles vivant dans les rues du Caire,
en Égypte. Misère, pauvreté et violence semblent le lot de certaines filles à
la maison, ce qui explique leur présence dans la rue, où elles se croient
davantage en sécurité en bande! Et elles ont la présence rassurante de Hind,
une femme musulmane, pratiquante et voilée, qui aide et défends ces filles,
même si elle doit passer outre certaines barrières sociales et morales.
Leur situation, et
c’est ce qui m’a frappé, dénote d’abord un manque d’éducation autre que
religieuse et traditionnelle, car la foi ne peut suppléer le manque d’éducation
(sexuelle notamment) et de culture (incluant la culture scientifique). Des
coutumes dépassées à nos yeux persistent, comme celle de l’enfant illégitime.
Ainsi, la fille mère veut absolument qu’un des garçons qui a couché avec elle
la marie et reconnaisse l’enfant qu’elle dit avoir eu de lui, sinon il n’aura
pas d’acte de naissance, mais rien ne dit qu’il est vraiment le père. C’est ce
concept d’enfant illégitime qui devrait être abandonné. Mais, ce n’est pas facile
dans une société religieuse et traditionnelle. Même au Québec, à titre
d’exemple, ce n’est qu’en 1977 que le gouvernement Lévesque (PQ) a fait
disparaître « la notion d’enfants
illégitimes ». (1) À peine 30 ans bientôt.
À la notion légale,
s’ajoutent la coutume et l’usage. Son père est venu à quelques occasions à sa
rencontre avec d’un long couteau pour lui ouvrir le ventre et extirper ce fruit
du déshonneur, source de malheur pour la famille. Même une fois que le bébé est
né, elle doit demeurer sur ses gardes, car si son père la voit il peut la tuer
avec le bébé. Ceci me fait me demander si le retour à une éducation religieuse
et conservatrice dans certains pays occidentaux ne pourrait pas menacer certaines de nos libertés actuelles et
nous ramener en arrière? La liberté religieuse, porte d’entrée d’un
resserrement de nos libertés individuelles et civiles? La question mérite certainement
réflexion.
Mais en même temps, c’est un film sur la beauté de la vie!
Certaines ont l’espoir d’un avenir meilleur. De changer des choses. Sauf que
l’espoir de mieux nous tient parfois et empêche la révolte! Après « la religion, opium du peuple »
(Marx), aurait-on « le rêve, opium
du peuple! » (Marketing!) Cela
fait bien l’affaire des États parce qu’ils n’ont pas de questions à répondre;
pas de révolte organisée; juste des drames personnels qui peuvent être balayés
sous le couvert de problèmes familiaux, de délinquance, de troubles
psychologiques et de problèmes d’immoralités!
La rue, mélange de vérités et de rumeurs, ce qui accentue le
côté dramatique de ce film. La rue, espace de libertés et de craintes. Mais de
la rue monte la rumeur et la révolte. Ces jeunes peuvent être la voie du
changement face à un carcan idéologico-religieux qui les étouffe. Mais ils peuvent
aussi être récupérés par des idéologues qui sauront les enrégimenter. Jeunesse
qui peut faire croire au changement, mais jeunesse qui peut aussi faire
craindre le pire et être récupéré par une droite ultrareligieuse au nom du
salut. L’avenir dépendra de la capacité de l’État à se défaire du carcan
religieux et à jouer un rôle de gardien des libertés civiles, par l’éducation
notamment. (2) La démocratie ne peut passer que par là. Sauf que c’est le
mouvement inverse qui s’amorce actuellement, même dans les démocraties :
le religieux y revendique de plus en plus de place. Nouvel obscurantisme et
triste retour au moyen âge? Cela peut faire craindre le pire.
Le fugitif ou les vérités
d’Hassan
« Il y a une vie
après l’Amérique » nous apprend David Belfield, alias Hassan
Abdulrahman, vivant en Iran où il a fuit il y a 25 ans, après avoir assassiné,
pour le compte des milieux islamistes, « Ali Akbar Tabatabai, ancien porte-parole du Shah à l’ambassade d’Iran
soupçonné de participer à un coup d’État contre le gouvernement de la
révolution islamique et son chef l’ayatollah Khomeiny. »
David Belfield, afro-américain d’origine, était très sensible
aux conditions des noirs états-uniens des années 60 : une colonie tiers-mondiste
au sein des États-Unis. Il fut des manifs de la fin des années 60 et du début
des années 70, contestations qui impliquaient
un rejet du ségrégationnisme; le refus de la guerre du Vietnam; le rejet
des valeurs capitalistes et une idéalisation du communisme, principalement
d’Amérique du Sud. À cette contestation correspondaient parfois des conversions
à l’islam, probablement en réaction à la droite chrétienne conservatrice. C’est
justement à cette époque qu’un célèbre noir états-unien, Cassius Clay, a aussi rejoint
la Nation de l'islam et changé de nom pour Mohammed Ali! (1)
Les « leaders » de l’époque savaient canaliser les
insatisfactions et soulever la colère des noirs et des musulmans pauvres des
États-Unis. C’était le temps des, Black
Panthers (2), de Martin Luther King (3) et de Malcom X (4) sur cette terre
et de Che Guevara (7) plus au Sud. Quant à la police, elle ne ménageait pas les
manifestants. Tabassage et coups de feu à la clef : certains ont même reçu
une balle dans le dos. C’était des assassinats politiques, ce qui justifiera le
recours à la militance violente de certains. Ce fut le cas de David Belfield,
pour qui il est clair que si l’on franchit la ligne tracée par le gouvernement,
la « game » devient « kill
or be killed » : tuer ou
être tué! Le meurtre ou l’attentat politique sont alors justifiables à
défaut d’être justifiés.
Un détail est cependant important : la Foi est plus
grande que l’ethnie ou la nationalité dans l’Islam, car l’Islam est la Nation
de tous les musulmans. La raison religieuse devient raison d’État et c’est dans
ce contexte culturel que se comprend le geste de Belfield, alias Hassan
Abdulrahman. Pour lui, le meurtre dont il est accusé depuis 25 ans est un acte
de défense de la nouvelle république islamique d’Iran! Il ne fut que
l’instrument de cette autodéfense. D’ailleurs, les régimes politiques,
démocratiques ou non, tuent qui ils veulent, car leur intérêt est plus grand
que celui des individus. C’est ce que l’on appelle la raison d’État!
Mais s’il avait plutôt été une victime? Si c’était un coup
monté? S’il avait été manipulé? Des faits sont troublants dans cette histoire.
Notamment que les otages états-uniens en Iran aient été libérés avec l’arrivée
des conservateurs de Ronald Reagan aux États-Unis. Pour certains intervenants
qu’a interviewés Jean-Daniel Lafond, ce n’était pas un hasard si la libération
des otages s’est faite avec Ronald Reagan et non avec Jimmy Carter, car la
droite Iranienne a des liens avec la droite états-unienne (voir l’addendum). Conservateurs
et religieux ont souvent des valeurs communes. Regardez avec quel empressement
« le
gouvernement Harper veut renforcer les droits religieux » (6),
ce qui en dit beaucoup. Alors, que l’élimination d’un complot contre la
révolution islamique d’Iran ait fait partie des négociations entre les conservateurs
états-uniens et iraniens pour libérer les otages états-uniens en Iran fait
partie des hypothèses sérieuses que soulève ce film.
En fait, c’est un excellent documentaire sur un pan
particulier de l’histoire contemporaine, qui prend une nouvelle importance dans
le cadre de la montée des mouvements religieux, parfois extrémistes,
d’aujourd’hui. Le danger de ces mouvements est qu’ils sont de moins en moins
sous contrôle de guides spirituels qui ont la capacité de les encadrer et sont
de plus en plus vulnérables à des leaders charismatiques dont l’agenda
politique ne correspond pas toujours à des objectifs spirituels et pacifiques.
Ces mouvements ont toujours existé, mais depuis la crise iranienne ils ont
connu une accélération. Des pays se proclament religieux et le pouvoir états-unien
n’y échappe pas depuis l’arrivée des chrétiens fondamentalistes à la maison
blanche sous George W. Bush. (7)
Une des conclusions du film est que la grande victime de la révolution iranienne est l’Islam! Moi
je dirais le peuple! Le peuple qui perd ses droits au nom d’un nouveau
conservatisme, que ce soit en Iran, aux États-Unis ou ailleurs dans le monde,
car il y perd sur deux tableaux à la fois. D’abord, sur celui de sa liberté de
penser, car les religions reviennent aux dogmes et imposent de plus en plus
leur façon de penser, même contre la science, avec l’aide des conservateurs. Le
créationnisme fait d’ailleurs partie de cette conspiration religieuse (8) et le
Pape Benoît XVI n’y échappe pas. Ensuite, l’individu perd sur le tableau des
libertés individuelles, avec la montée de la société sécuritaire en réponse au
terrorisme religieux, car Dieu est maintenant prétexte à la libération au même
titre que Marx le fut avant lui! Mais la libération, pourquoi et pour qui? Pour
élever de nouveaux idéologues peut-être!
Addendum :
Deux des
personnes rencontrées dans le film sont Joseph Trento, journaliste d’enquêtes
spécialisé en questions d’espionnage, et Gary Sick, ancien conseiller spécial
en matière de Sécurité pour Jimmy Carter. Voici des références à leurs sujets :
Trento's
Column:
www.storiesthatmatter.org/index.php?option=com_content&task=blogcategory&id=19&Itemid=29
Gary Sick:
http://en.wikipedia.org/wiki/Gary_Sick
Gary G. Sick, 1992, October Surprise: America's Hostages in Iran and the Election of Ronald
Reagan. J’ai bien
trouvé un nom d’éditeur pour ce livre, mais comme je n’ai pu le contre-vérifier
sur le site de l’éditeur en question je ne l’ai pas écrit. Peut être que ce
livre est épuisé. Bonne chance dans vos recherches s’il vous intéresse, que ce
soit en livre neuf ou usagé.
Notes :
Ces filles –là
1. L’Histoire
des femmes au Québec, p. 528 et 533, cité sur le site http://pages.infinit.net/histoire/femmes6.html.
L’encyclopédie canadienne (www.thecanadianencyclopedia.com),
elle, nous apprend que ce n’est que « Le Code civil du Québec de 1982
[qui] abolit la notion d'illégitimité. » (Famille, droit de la, in www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1SEC849914)
2.
L’éducation c’est plus que l’école. Elle peut aussi se faire par les médias
d’État.
Le fugitif
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Panthers
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther_King
4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Malcom_X
5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Che_Guevara
6.
Hélène Buzzetti et Alec Castonguay, Le gouvernement Harper veut renforcer les
droits religieux, Le Devoir, jeudi 5
octobre 2006 : www.ledevoir.com/2006/10/05/119821.html
7. A ce
sujet, je pense, entre autres, aux textes suivants :
Laurent, Éric, 2003, Le monde secret des Bush, France/Canada :
Plon/Transcontimental
Lapham, Lewis H., Tentacles of Rage. The Republican propaganda mill, a brief history
(Essay), in Harper's Magazine, September 2004
Lapham, Lewis H., The Case for Impeachment Why we can no longer afford George W. Bush,
in Harper's Magazine, March 2006
McKibben, Bill, The Christian Paradox. How a faithful nation gets Jesus wrong
(Essay), in Harper's Magazine, August 2005
Reports: Soldiers of Christ, Part I, Inside America's most powerful megachurch,
by Jeff Sharlet; Part II, Feeling the
hate with the National Religious Broadcasters, by Chris Hedges, in Harper's
Magazine, May 2005
8. Chapman, Matthew, Letter from Pennsylvania:
God or Gorilla. A Darwin descendant at the Dover monkey trial, in Harper's
Magazine, February 2006
Résumé des documents de presse:
Ces filles-là (El-Banate Dol) de
Tahani Rached
Première
montréalaise le samedi 21 octobre dans le cadre du Festival du nouveau cinéma. Il
prendra l’affiche à Montréal en décembre.
Le
samedi 21 octobre à 15h15 au Cinéma Impérial
Le
dimanche 22 octobre à 19h15 au Fellini (Ex-Centris)
Sélectionné
au Festival de Cannes, au Festival du film francophone de Namur, au Festival
international du film de Rio, au New York Film Festival et lauréat du prix du
documentaire au Festival d'Ismalia en Égypte.
Ces
filles-là (El-Banate Dol) est un long métrage documentaire qui nous plonge dans
l'univers d'adolescentes qui vivent dans les rues du Caire, un univers de
violence et d'oppression, tout comme de liberté. C'est aussi l'histoire de la rencontre de
Tata, Mariam, Abir et Donia avec Hind, une femme musulmane, pratiquante et
voilée. Son engagement envers les filles
la conduira à transgresser barrières
sociales et interdits.
Née en
Égypte et établie au Canada depuis 1966, Tahani Rached a œuvré au sein de
l’Office national du film pendant près de vingt-cinq ans et a réalisé plusieurs
documentaires acclamés dont Les Voleurs de jobs (1979), Au chic resto pop
(1990), Médecins du cœur (1993) et Soraida, une femme de Palestine (2004). Elle
a fréquenté les jeunes filles célébrées dans son documentaire pendant plusieurs
semaines avant de capter sur pellicule leur bouleversant quotidien.
***
LE FUGITIF OU LES VÉRITÉS D’HASSAN
de Jean-Daniel Lafond
EN
SALLES AU QUÉBEC À COMPTER DU 29 OCTOBRE
Projections
pendant le Festival du nouveau cinéma au Fellini (Ex-Centris) le vendredi
20 octobre à 19h15 et le samedi 21 octobre à 13h25
À
Washington, au cours de l’été 1980, David Belfield assassine Ali Akbar
Tabatabai, a ncien
porte-parole du Shah à l’ambassade d’Iran soupçonné de participer à un coup
d’État contre le gouvernement de la révolution islamique et son chef
l’ayatollah Khomeiny. Le film retrace l’histoire de ce jeune Afro-américain qui
prend brutalement conscience de la politique de son pays face aux conflits
raciaux et à l’islam. Ainsi naît sa colère et sa révolte contre l’oncle Sam, au
début des années 70, dans la foulée des Black Panthers, et avec la montée de
l’islam dans la communauté noire. Réfugié en Iran depuis 25 ans, David Belfield
est aujourd’hui encore sur la liste des personnes les plus recherchées par le
FBI.
LE
FUGITIF ou les vérités d’Hassan nous met en présence d’Américains qui interrogent
la politique intérieure et extérieure de leur pays et son implication au cœur
du conflit entre l’Occident et le monde islamique. Les propos de Joseph Trento,
journaliste d’enquête spécialiste des questions d’espionnage, ceux de Gary
Sick, ancien conseiller spécial du président Carter pour la Sécurité, ou ceux
du frère jumeau de la victime soulèvent des questions cruciales à propos de
possibles convergences entre les tenants du pouvoir en Iran et leurs homologues
à Washington. Explorant à la fois le réseau de la violence d’État, la
manipulation possible du terrorisme et les arguments d’un meurtrier sans
remords devenu un accusateur qui n’a plus rien à perdre, LE FUGITIF ou les
vérités d’Hassan tente de comprendre l’un des enjeux cruciaux de notre époque.
Jean-Daniel
Lafond, cinéaste documentariste, est né en France où il a été professeur de
philosophie, chercheur et critique de cinéma. Professeur invité à l’Université
de Montréal en 1974, il a choisi de rester au Québec et de devenir citoyen
canadien en 1981. Il se consacre alors entièrement au cinéma, à la radio et à
l’écriture. Il a scénarisé et réalisé une douzaine de films dont Tropique Nord,
Salam Iran : une lettre persane et Le Cabinet du Dr Ferron. Il est également le
cofondateur et ancien président des Rencontres Internationales du Documentaire
de Montréal. Parallèlement au cinéma, il a développé une œuvre radiophonique
originale (France-Culture et Radio-Canada) et a publié plusieurs livres, dont
le plus récent, en collaboration avec Fred Reed, Conversations à Téhéran,
sortira cet automne aux Éditions Les 400 Coups. Il est l’époux de Son
Excellence la très honorable Michaëlle Jean, Gouverneure générale du Canada.
LE
FUGITIF ou les vérités d’Hassan est une production de Nathalie Barton pour
InformAction Films. Établie à Montréal, InformAction Films est une société de
production de documentaires parmi les plus dynamiques du Canada. Reconnus par
de nombreux prix, les films produits par InformAction font le point sur des
enjeux sociaux ou politiques majeurs. Ils portent un éclairage particulier sur
les aspects artistiques et culturels de notre monde. Ils relèvent des démarches
personnelles et des prises de position critiques de quelques-uns des meilleurs
cinéastes du Canada.
---
Congorama de Philippe Falardeau
En salle le 20 octobre
Montréal, 28
septembre 2006 – Présenté à la prestigieuse Quinzaine des réalisateurs
de Cannes, au Festival du film de Toronto, et lauréat à Halifax la semaine
dernière du prix du meilleur long métrage canadien du 26e Festival du film de
l’Atlantique, Congorama prendra l’affiche le 20 octobre.
Auparavant il est projeté, le mercredi 18 octobre, en film
d’ouverture du Festival du Nouveau cinéma.
Écrit et réalisé par Philippe Falardeau, Congorama a été produit par Luc
Déry et Kim McCraw de micro_scope, en coproduction avec Tarantula Belgique et
Tarantula France. Ce film met en vedette Olivier Gourmet, Paul Ahmarani,
Jean-Pierre Cassel, Lorraine Pintal, Gabriel Arcand, Marie Brassard, Janine
Sutto et Henri Chassé.
Congorama, c’est l'histoire de Michel, un inventeur belge marié à une
Congolaise. À l'âge de 41 ans, il apprend qu'il est adopté et qu'il est né dans
une grange au Québec. Michel se rend à Sainte-Cécile pour chercher sa famille.
Sur la route, il croise un homme au volant d'une étrange voiture hybride. Ils
sont victimes d'un accident qui changera leur vie ainsi que l’avenir de
l’industrie automobile.
Après des études en sciences politiques, Philippe Falardeau réalise 20 courts
métrages pour La Course destination monde diffusée à
Radio-Canada. En 2000, son premier long métrage de fiction, La Moitié gauche
du frigo, remporte plusieurs prix et obtient un vif succès au pays et sur
le circuit des festivals internationaux. Le film obtient le Prix City TV du
Meilleur premier long métrage canadien au Toronto International Film Festival. Congorama
est son deuxième long métrage.
La direction de la photographie de Congorama est signée par André
Turpin, la direction artistique par Jean Babin, le montage est de Frédérique
Broos et la musique originale de Jarby McCoy. C'est Christal Films qui
distribue le film au Canada tandis que la compagnie britannique The Works
assure les ventes internationales.
Distribution :
Olivier Gourmet —
Michel Roy
Paul Ahmarani — Louis
Legros
Jean-Pierre Cassel —
Hervé
Gabriel Arcand — Curé
Lorraine Pintal —
Lucie
Claudia Tagbo — Alice
Arnaud Mouithys —
Jules
Guy Pion — Collignon
Jeannine Sutto — Sœur
Lafrance
Marie Brassard —
Madeleine Longsdale
Henri Chassé —
Ministre de l’Energie
Commentaires de Michel Handfield (12 octobre 2006, mis en ligne le 20)
Un film sur la difficulté d’être le fils de, car on n’est jamais un
copier/coller de nos parents. On a tous une part de génétique; une part d’influences
extérieures, comme notre réseau social (les amis) et les institutions de
socialisation (l’école, la radio et la télé); et une part de soi qui détermine
ce que l’on accepte et ce que l’on refuse. Notre libre arbitre.
Michel, Ingénieur R&D belge, représente un coût pour son employeur et ami de
la famille, car il n’est pas immédiatement rentable! On lui dit même qu’il est
là par redevance à son père qui a donné des contacts à l’entreprise il y a
longtemps. Mais une autre tuile l’attend : son père, paralysé et qui ne
parle plus, lui remets des lettres anciennes qui lui apprennent son adoption.
C’est le premier choc. Le second est qu’il apprend qu’il vient d’un petit
village du Québec : Sainte Cécille. Il part donc à la recherche de ses
racines, ce qui n’est pas évident, car ce fut une « adoption
clandestine ».
C’est là le premier
point de vue de ce film. Un second point de vue sera celui de Louis Legros, qui
lui donne un « lift » dans ce qui s’avère être une voiture hybride. Un accident aura cependant des
conséquences insoupçonnées sur leur vie et sera le départ de la même histoire
du point de vue de Louis. Le troisième acte sera l’après….
Un film sur la quête
d’identité : biologique ou culturelle? La transmission des valeurs :
par l’éducation ou le sang? Sur l’invention : y a-t-il un temps pour inventer
les choses? Trop tôt on passe au mieux pour un rêveur, au pire pour un
charlatan! La vie, une succession de mensonges et de vérités, souvent de
méconnaissance!
Un film particulier, car si on a toute l’information pour comprendre les
non-dits, les personnages, de leur point de vue, n’ont pas accès à toute
l’information. Ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, comme nous dans
la vie. Un film à voir et qui vous suivra après sa projection, car j’en ai
encore des flashs!
Un film qui soulève des questions sociales et politiques sur notre
société; autant son histoire, avec les questions de la religion, l’adoption et
les normes sociales, que sa modernité, avec la trame construite autour de la
voiture électrique et l’Électricité
Nationale, clone d’Hydro-Québec! Un film qui recycle des informations
parcellaires, sur la voiture électrique et le moteur roue par exemple, en questions d’intérêts.
Hyperliens :
www.radio-canada.ca/television/notre_cinema/nos_films/index.asp
---
Sortie :
vendredi 13 octobre 2006
Réalisateur : Christian Volckman
Distribution : Robert Dauney, Crystal Sheperd-Cross
2054. Dans un Paris labyrinthique
où chaque fait et geste est contrôlé et filmé, Ilona Tasuiev, une jeune
scientifique jalousée par tous pour sa beauté et son intelligence, est
kidnappée. Avalon, l'entreprise qui
emploie Ilona, fait pression sur Karas, un policier controversé, spécialisé
dans les affaires d'enlèvement, pour retrouver au plus vite la disparue...
Commentaires de Michel Handfield (12 octobre
2006)
Film
noir! Étouffant, car en 2054 la ville est devenue étouffante, la société
aussi. Le film me l’a très bien fait sentir dès les premiers instants.
Film d’animation en noir et blanc, sauf de rares occasions où il y a des touches de couleur, ce qui ne peut que contribuer à l’ambiance glauque du tout! Très bien fait.
L’avenir ne semble pas rassurant pour les
citoyens, pris entre la société programmée et le contrôle par des entreprises
intégrées comme Avalon. On est dans une société de verre et de noir! On cherche
à tout voir. Les rues à multi paliers sont même de verre. Quelques coins
alternatifs sont encore hors contrôles, mais la pieuvre sécuritaire s’y
infiltre. (1) En apparence on vise la
société transparente. Je dis bien en apparence, car le Pouvoir n’est pas plus
transparent qu’autrefois par contre. Ses moyens de contrôle et de pression se
sont raffinés. Si l’individu n’échappe plus aux contrôles, ceux qui ont les
moyens de ce contrôle, comme la grande entreprise et ses protégés, lui
échappent encore et peuvent faire leurs tractations en toute impunité! Ils ont
même leurs entrées dans les sphères politiques, car la toile de contrôle
implique leur partenariat.
On est dans la prospective de ce que pourrait
devenir la société de demain, construite sur la base de l’idéologie néolibérale
d’aujourd’hui. Au nom du libre marché on laisse croître des entreprises au
point qu’elles deviennent des oligopoles qui contrôlent le marché, pour ne pas
dire qu’elles ne deviennent pas le marché! (2) Mais plus profondément encore,
on est dans la quête du pouvoir ultime : le contrôle du vivant et de l’immortalité
à des fins commerciales! Si l’on se croît dans un thriller, nous retrouvons une
question philosophique essentielle à la clef : quel est le sens de la vie?
Une critique sociale sous couvert de thriller. Tordu, mais loin d’être dénudé
de sens et d’intérêts. Pour une expérience différente, c’est un film noir à
voir.
Notes :
1. Wacquant, Loïc, 2004, Punir les
pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale, France : Agone
2. Barry C. Lynn, Breaking the Chain. The antitrust case
against Wal-Mart, Harper’s, July
2006.
---
Cheech
Un film de Patrice Sauvé à l'affiche dès le 6 octobre
Produit par Nicole Robert de Go Films, Cheech met en
vedette Patrice
Robitaille, François Létourneau, Anick Lemay, Maxime
Denommée, Fanny Malette, Maxime Gaudette et Gilles Renaud. Adapté de la pièce de théâtre éponyme qui a
connu un vif succès, Cheech est la première incursion au grand écran du
réalisateur des succès télévisés La Vie, la Vie, Grande Ourse ainsi que du
scénariste François Létourneau à qui l'on doit Les invincibles au petit
écran. En plus d'avoir été sélectionné
dans la section « CANADA FIRST! » du Festival international du Film de Toronto,
le film sera présenté au Festival international du film de Vancouver, au
Festival international du film de Rio (Brésil), au Festival international du
film Starz Encore de Denver, et sera en compétition au Festival international
du film francophone de Namur. Distribué
par Alliance Atlantis Vivafilm, Cheech prendra l'affiche partout au Québec le 6
octobre. À Montréal, la grande première
tapis rouge aura lieu le lundi 2 octobre à la Place des Arts en présence de
toute l'équipe du film.
Ron (Patrice Robitaille) essaie d'être heureux.
Propriétaire d'une petite agence d'escortes, il découvre qu'il a été cambriolé
et que son « BOOK » de filles a été volé. Est-ce Cheech, son grand rival, qui
aurait engagé un homme pour planifier ce vol? Jenny (Anick Lemay), la plus
populaire de ses filles, lui assure fermement sa fidélité, mais l'est-elle
vraiment? Olivier (François Létourneau), en dépression, fait appel à l'agence
suivant les excellentes recommandations de son voisin Alexis (Maxim Gaudette).
Ron lui envoie Stéphanie (Fanny Mallette), au bord... du suicide! Maxime (Maxime
Denommée), nouveau bras droit de Ron, aime secrètement Stéphanie et est prêt à
tout pour l'aider...
Cheech, c'est une journée chaotique dans la vie de
six personnes dont le destin s'entrecroise de façon inattendue. Leur quête du
bonheur finira par les révéler les uns aux autres sous un jour insoupçonné.
Produit par Nicole Robert de Go Films et distribué
par Alliance Atlantis Vivafilm, Cheech
prendra l'affiche partout au Québec le 6 octobre 2006.
Commentaires de Michel
Handfield (23 septembre 2006, mis en ligne le
4 octobre 2006)
Une
journée de décembre marquée au calendrier de Ron : le 16! À une semaine de
Noël. Le temps des dépressions (1), ce qui marque d’ailleurs ce film. C’est
gris. Encore plus gris même, car on est dans un monde parallèle : celui
des escortes, forme légalisée de prostitution! Elles accompagnent et
divertissent des gens qui les paient bien. Discrétion assurée bien
entendu!
C’est
un marché où la compétition est féroce. La petite agence fait face à la grosse,
bien organisée, avec un marketing efficace. Cheech, le concurrent, c’est le
supermarché du cul de classe mondiale. Ron, lui, n’a même pas de site
internet : « ça fait amateur mon Ron » lui dira un client
corporatif qui veut des filles pour un congrès!
Mais
il a de l’ambition Ron. C’est un débrouillard. Il fait ce qu’il faut, car il
veut arriver au sommet. Il apprend l’anglais et
travaille son « Moi » avec des cassettes populaires;
« Anglais faciles » et « pop-psycho » que l’on retrouve
dans le commerce. Il n’a pas de temps à perdre à consulter. Il doit être
productif, la concurrence est féroce, le milieu une jungle. De quoi paranoïer!
On
est ici dans une comédie – une fable! - dramatico psychologique! Au cœur des
névroses de Ron, le propriétaire de la petite agence d'escortes qui voudrait se
faire boeuf; des clients; et des filles, particulièrement de Stéphanie la « suicidaire » et
de Jenny, la « successful », qui mène une double vie pour le plaisir
et l’adrénaline que cela lui procure! Elle a besoin d’aller à 100 à l’heure
alors que son « chum » est le maître de la valse-hésitation.
Ces
individualités, parfois perdues, parfois tordues, se connaissent et se côtoient
en cette journée du 16, une des journées les plus courtes et les plus sombres
de l’année à quelques jours de Noël. Une période difficile pour névrosés de
tous genres. On en est les témoins.
Si
les drames psychologiques vous intéressent, on suit ici différents parcours
de vie qui se croiseront en cette journée. Leur passé, leur être, leurs
peurs et leurs espoirs les conduiront à des destins plus ou moins tragiques
qu’ils n’avaient pas prévus à leur réveil ce matin là. Journée à marquer d’un X
sur le calendrier des acteurs impliqués!
Note :
1. www.kino-quebec.qc.ca/blues.asp
---
Un
film de David Leaf & John Scheinfeld
Documentaire
de 99 minutes. Sortie le 29 septembre à Montréal
www.theusversusjohnlennon.com/site/
Commentaires de Michel Handfield (28 septembre
2006)
John Lennon, rebelle, connu et politisé avec
une tribune : ses chansons et sa popularité, car il est un des membres des
Beatles! Nixon le considère donc dangereux et il est dans la mire des services
d’État : FBI et CIA. On tentera même de l’extrader des États-Unis, car il
vivait à New-York avec Yoko Ono!
John savait très bien utiliser son pouvoir et
sa popularité dans la contre-culture pour s’opposer aux politiques
États-uniennes de la droite Nixonnienne! « Peace », « Power to the people » et « War is over if you want it » chantent la
contestation. On le chante dans la rue et les rassemblements
contre la guerre du Vietnam. Il est des spectacles engagés. Ça sent le réveil
politique et le changement, sauf que les jeunes ne votent pas et Nixon sera
réélu! On apprendra plus tard toute la corruption entourant ce gouvernement, ce
qui a même forcé le Président à résigner de son poste au cours de son second
mandat. « A criminal presidency »
dira d’ailleurs un des intervenants de ce film au sujet de la présidence de
Nixon.
Un documentaire intéressant sur un Lennon
politique – un des protagonistes du film dira d’ailleurs de lui « intellectual force behind the
arguments » - qui s’opposait au
pouvoir républicain et à la guerre. Un des points culminants pour nous fut le
« bed in » de John et Yoko à Montréal, qui donna la chanson « Give peace a chance »!
Malgré le temps qui a passé, car ce film débute
avec la période des Beatles jusqu’à son assassinat le 8 décembre 1980, John
Lennon est resté actuel. On pourrait même faire des parallèles avec la période
présente. Dans les deux cas les Républicains étaient au pouvoir avec une guerre
qui perd en popularité en arrière plan : le Vietnam pour Nixon et l’Irak
pour Bush! Reste à voir ce qu’il adviendra à l’élection. Les opposants
iront-ils aux urnes cette fois-ci ou feront-ils comme à l’époque? À moins que
ce ne soit le système démocratique États-Uniens qui ne soit déficient et que la
présidentielle ne corresponde pas à la volonté populaire. L’élection
présidentielle de l’an 2000 ne fut peut pas accidentelle, mais un vice du
système électoral.
Quoi qu’il en soit c’est un film à voir pour la
vision politique et le génie de John. C’était un être de talent et conséquent.
À sa mémoire « Give peace a chance
and Imagine! »
Synopsis:
An increasingly unpopular war and a restive
public …
A presidential administration engaged in secret
surveillance and wiretapping…
A world-famous musician who speaks out in
protest … and comes under fire
Before Iraq, before the Bush Administration,
before the Dixie Chicks, Bruce Springsteen, and Pearl Jam … there was John
Lennon, the celebrated musical artist who used his fame and his fortune to
protest the Vietnam War and advocate for world peace. In the new Lionsgate and VH1 documentary, THE
U.S. VS. JOHN LENNON, filmmakers David Leaf and John Scheinfeld trace Lennon’s
metamorphosis from lovable “Moptop” to anti-war activist to inspirational icon
as they reveal the true story of how and why the U.S. government tried to
silence him.
Primarily focusing on the decade from
1966-1976, THE U.S. VS. JOHN LENNON places Lennon’s activism - and the
socio-political upheaval it represented - in the context of the times. It was one of the most fractious periods of
American history, dominated by the Vietnam War; the rise of antiwar, civil
rights, New Left and other political movements challenging the status quo; the
Nixon presidency; revelations of government deception, surveillance and
harassment; and Watergate. The film
features a large and diverse array of the era’s notable figures, men and women
who bear immediate and authoritative witness to specific events as well as to the
prevailing climate. Among them:
African-American political activists Angela Davis and Bobby Seale; journalists
Carl Bernstein and Walter Cronkite; Nixon Administration officials G. Gordon
Liddy and John Dean; Vietnam veteran and antiwar activist Ron Kovic; the
eminent American historian/novelist Gore Vidal; former New York Governor Mario
Cuomo; and three-term Senator and Democratic Presidential candidate George
McGovern.
But it is John Lennon himself who is the
documentary’s preeminent voice and galvanizing central presence. With Lennon’s own music providing subtly
incisive narration, the film captures a public and private Lennon that many
viewers may not know: a principled, funny, and extraordinarily charismatic
young man who refused to be silent in the face of injustice. Yoko Ono, Lennon’s wife, creative
collaborator and partner in their campaign for peace, has given the filmmakers
unprecedented access to the Lennon-Ono archives, enabling them to draw upon
never-before seen or heard audiovisual materials in telling their story. And in a series of in-depth interviews, Ono
shares her personal memories, evoking as no one else can the realities of the
couple’s daily lives; their hopes and happiness; and their long ordeal at the
hands of the U.S. government.
Scrupulously researched and vividly
illustrated, THE U.S. VS. JOHN LENNON illuminates a little-known chapter of
modern history, when a president and his administration used the machinery of
government to wage a covert war against the world’s most popular musician. Exploring an era roiled by many of the same
issues confronting us today, THE U.S. VS. JOHN LENNON delivers a tale that
speaks powerfully to our own unsettled times.
THE U.S. VS. JOHN LENNON is produced, directed
and written by David Leaf and John Scheinfeld.
Executive producers Kevin Beggs, Sandra Stern, Tom Ortenberg, Nick
Meyer, Sarah Greenberg,, Tim Palen, Steve Rothenberg, Erik Nelson, Michael
Hirschorn, Brad Abramson, and Lauren Lazin.
TIMELINE OF RELEVANT EVENTS (Tiré
des notes de presse)
February 9, 1964 - The Beatles make their first appearance on “The Ed Sullivan Show.”
August 7, 1964 – At the request of the Johnson administration, Congress passes the Gulf of Tonkin Resolution authorizing U.S. armed forces to repel armed attacks. Based on the Johnson’s administration’s claim that North Vietnamese soldiers had attacked a U.S. gunboat – a claim that has largely been discredited - the Resolution effectively allows the U.S. to send forces to Vietnam.
April 17, 1965 – 25,000 people participate in an anti-Vietnam War demonstration in Washington D.C., the largest antiwar protest the capitol had yet seen.
July 28, 1965 – President Lyndon Johnson announces plans to send 44 more battalions to Vietnam, increasing the number of military personnel to 125,000. Monthly draft call-ups are doubled.
October 1966 –Huey P. Newton and Bobby Seale found the Black Panther Party for Self-Defense in Oakland, CA. Founded on principles of black nationalism and self-determination, the party goes on to work with an array of leftist groups, including the Students for a Democratic Society (SDS), the Youth International Party (Yippies), the Puerto Rican Young Lords of New York, and the Peace and Freedom Party of California.
June 1, 1967 – Vietnam veteran Jan Crumb and six fellow veterans found the antiwar group Vietnam Veterans Against the War.
October 22, 1967 – Over 100,000 people participate in the March on the Pentagon to demand an end to the Vietnam War. Among them are future Yippies Abbie Hoffman, Stew Albert and Jerry Rubin, who introduce some humor to the earnest gathering with an absurdist attempt to levitate the Pentagon.
December 31, 1967 – Paul Krassner comes up with a name for the merry band of political provocateurs consisting of himself, Abbie Hoffman, Anita Hoffman, Jerry Rubin, and Stew Albert, among others: the Yippies. Anita Hoffman suggests an official-sounding name for the group: the Youth International Party.
January 30, 1968 – North Vietnam launches the Tet Offensive, targeting cities held by the U.S. and South Vietnam.
March 31, 1968 – President Lyndon Johnson, his popularity faltering due to the Vietnam War, announces he will not seek re-election.
August 28, 1968 – Violence erupts at the Democratic National Convention in Chicago, as police attack antiwar demonstrators, bystanders and news reporters in full view of national news cameras.
November 5, 1968 – Former Vice President Richard Nixon is elected president, narrowly defeating Vice President Hubert H. Humphrey.
March 20, 1969 – John Lennon and Yoko Ono are married in Gibraltar.
November 12, 1969 – Investigative reporter Seymour Hersch publishes the first newspaper story about the March 1968 My Lai Massacre, during which an Army infantry murdered approximately 500 South Vietnamese civilians, mostly women, children, babies and the elderly. Support for the war erodes even further.
November 15, 1969 – Between 250,000-600,000 protestors participate in the Washington “Moratorium,” the largest single antiwar demonstration in U.S. history.
May 4,
1970 – Four college students are gunned down and nine others are wounded by the
Ohio National Guard on the Kent State University campus. The students were
demonstrating against the American invasion of Cambodia which President
Richard Nixon launched on April 25, and announced in a television address five
days later.
June 13, 1971 – The New York Times begins publishing excerpts from the “Pentagon Papers,” the top-secret 47-volume government study of U.S. involvement in Vietnam commissioned by Robert McNamara in 1967 and completed in 1969. The excerpts, which exposed deceptive practices by the government, increase public anger about the war. President Nixon’s Justice Department seeks a court injunction to prevent further publication, a move that is ultimately rejected by the Supreme Court.
June 17, 1972 – Five men are arrested at the office complex of the Watergate Hotel for attempting to break into the headquarters of the Democratic National Committee. The burglary is later traced back to the Nixon White House and the Committee to Reelect the President (CREEP), revealing a scheme to sabotage the Democratic presidential campaign.
November 7, 1972 – President Nixon is reelected to a second term, defeating Democratic nominee George McGovern in a landslide.
January 27, 1973 – The Paris Peace Accords are signed, clearing the way for U.S. military forces to leave Vietnam.
May 17, 1973 – The Senate Watergate Committee convenes its investigation into the Watergate break-in and the ensuing cover-up. The hearings are televised through August 7th.
July 27, 1974 – Congress recommends the first of three articles of impeachment, for obstruction of justice, against President Nixon.
August 8, 1974 – In a nationally televised speech, President Nixon announces his resignation, effective at noon the following day.
May 1, 1975 – The South Vietnamese government in Saigon falls to the North.
July 27, 1976 – John Lennon receives his green card in New York City.
December 8, 1980 – John Lennon is shot and killed outside his home, the Dakota, in New York City.
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Un film de Francis Veber
Sortie: 29 septembre 2006
partout au Québec
Avec : Gad Elmaleh, Daniel
Auteuil, Alice Taglioni
Durée : 1h25
Synopsis:
Surpris par un paparazzi avec Elena, sa maîtresse, un
top model superbe, le milliardaire Pierre Levasseur tente d'éviter un
divorce sanglant en inventant un mensonge invraisemblable. Il profite de la
présence sur la photo, d'un passant, François Pignon, pour affirmer à sa femme
qu’Eléna n'est pas avec lui, mais avec Pignon.
Pignon est voiturier. C'est un petit homme modeste.
Levasseur, pour accréditer son mensonge, est obligé d'envoyer la trop belle
Eléna vivre avec Pignon. Elena chez Pignon, c'est un oiseau de paradis dans un
H.L.M. Et aussi une mine de situations.
Commentaires
de Michel Handfield (28 septembre 2006)
Ce film s’ouvre sur
une présentation à l’états-uniennes, avec musique de Chuck Berry. Ce n’est pas un film « américain »,
mais il n’est pas totalement « Français » dans sa facture. Ce peut
être déroutant pour certains. C’est un film davantage international même s’il
se passe à Paris. En fait, il pourrait aussi bien se passer à New-York,
Montréal ou Tokyo. Un film commercial diront certains, mais ce n’est pas
désagréable. Au visionnement de presse auquel j’ai assisté, les journalistes
ont ri de bon cœur à quelques occasions.
C’est une comédie de
situation sur les différences de classes et la guerre des sexes, où Monsieur
n’a pas le dessus, car sa maitresse, Elena, mannequin vedette, est indépendante
et surtout brillante. Quand il lui proposera un arrangement financier pour
faire passer la chose qu’il lui propose, la faire cohabiter avec le quidam qui
était par hasard sur la photo en même temps qu’eux, elle le prendra au mot et
lui proposera un arrangement financier de son cru, basé sur l’amour, car elle a
le jeu en main. Et depuis le temps qu’il lui promet le divorce d’avec sa femme…
Mais, sa femme, tout
aussi brillante, mais qui joue l’effacée depuis des années se délectera de la
situation et en remettra! Car elle est très en contrôle. Elle en profite même
pour le voir se caller davantage. Monsieur est un véritable prince con-sort à
ses dépends!
Ce film est aussi
l’occasion d’une critique légère de l’idéologie de l’argent et du Pouvoir, qui
veut que l’argent achète tout, même les sentiments! Mais jalousie et pouvoir ne
font pas bon ménage! Il y là a un léger cynisme allié à de la comédie, ce que
j’ai aimé. On pourrait croire à une romance à la Disney, sauf qu’on est quand
même dans plus réaliste. On est dans le cinoche européen, faudrait pas
l’oublier!
Bref, c’est un éloge
du Pouvoir féminin. Il y a des jeux qui se jouent à deux, puis à trois!
Monsieur l’apprendra à ses dépends et la situation prêtera à plusieurs gags!
Hyperliens :
Alice Taglioni, qui joue le rôle d’Elena :
www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=26216
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Le nouveau film de Jean Beaudin arrive sur nos écrans
à compter du 22 septembre
Montréal, 13 septembre 2006 — Sans elle, le nouveau
long métrage de Jean Beaudin, met en vedette Karine Vanasse, Maxim Gaudette,
Marie-Thérèse Fortin, Robert Lalonde. Michel Dumont, Emmanuel Schwartz,
Johanne Marie Tremblay, Linda Sorgini, Isabel Richer et Patrick Goyette
complètent cette impressionnante distribution.
Sans elle raconte l’histoire insolite de Camille
Dubois, une jeune étudiante en musique qui est rapatriée dans sa ville natale
au Québec à la suite d’un séjour à Florence où elle a été la proie du syndrome
de Stendhal, malaise lui ayant brièvement fait perdre le contact avec la
réalité. Son retour précipité la force à affronter un drame qu’elle tentait de
fuir : la disparition mystérieuse de sa mère, survenue peu de temps avant son
départ.
Accompagnée de Solo, un jeune freak violoneux qu’elle
prend sur le pouce, Camille suivra les traces de sa mère jusqu’aux Iles de la
Madeleine. Elle y fera des découvertes qui l’entraîneront au cœur d’une
tourmente et l’ébranleront comme un véritable raz-de-marée.
Produit par Pierre Gendron et Christian Larouche de
Christal Films et scénarisé par Joanne Arseneau (Le Dernier souffle, La Loi du
cochon, Tag), Sans elle prend l’affiche à travers le Québec à partir du 22
septembre. Pierre Mignot signe la direction photo du film et Jean
Robitaille, la musique originale.
Rappelons que Sans elle a été présenté au début de
l’été au Festival international du film de Shanghai où il avait été sélectionné
en compétition officielle.
Commentaires de Michel
Handfield (25 septembre 2006)
Comme
je n’ai pu assister au visionnement de presse, j’ai vu ce film une fois en
salle. Le public a semblé l’apprécier.
Suite à un choc
émotionnel, Camille confond le réel et l’irréel sur fond du syndrome de
Stendhal. (1) Cependant, il n’y a pas de coupure nette entre les deux états pour
le spectateur, sauf les phases où elle est immergée. L’image, la pensée et la
réalité se confondent. C’est comme un tout intégré. Si on ne sait pas trop où
elle est, c’est qu’elle ne le sait pas vraiment elle-même, car l’histoire nous
est contée de son point de vue. Cela peut être dérangeant pour certains. Pour
ma part cela m’est apparu une qualité. Question d’expériences de vie peut être.
A-t-elle vue sa mère ou
l’a-t-elle imaginée? On ne sait trop, car ses sens l’ont vu comme l’on sent
parfois une odeur. C’est réel, mais le plat n’est pas là pour la supporter!
L’odeur venait-elle réellement de quelque part, de notre mémoire ou de notre
inconscient? Qui sait? L’odeur était bien réelle pour nos sens pourtant. C’est
ce qu’elle vit avec sa mère disparue et qu’elle croit avoir retrouvée. Mère
réelle ou figure inconsciente qu’elle se crée dans un délire intérieur?
Qu’est-ce qui est réel,
qu’est-ce qui ne l’est pas? J’ai vécu cela avec ma grand-mère qui voyait des
choses bien réelles, même si elles n’y étaient pas. Des personnes à qui elle
parlait. Ses sens la trompaient. Par analogie, c’est comme si l’on voyait les
choses de la perspective de ma grand-mère dans ce film. On est dans sa réalité,
dans son monde. Il n’y a donc pas de coupure franche entre le réel et l’irréel
de sa perspective. Rien ne nous indique quand elle est dans la réalité ou dans
ses hallucinations, car elles font parties de l’histoire qu’elle nous raconte.
C’est sa réalité.
C’est dans ce jeu que
l’on entre par ce film. Il faut donc accepter l’hypothèse de départ. Où
l’on plonge dans le jeu de Camille et l’on passe un bon moment de cinéma ou
l’on refuse le jeu et il devient en partie inintelligible. Si, comme elle, on
le joue, l’on aura un doute jusqu’à la fin et même après, car la réalité
est-elle vraiment ce qu’on lui raconte?
C’est un film qui
sollicite bien davantage que nos yeux et nos oreilles; il sollicite notre
sensibilité et nos émotions. C’est d’ailleurs ce qui le rend si déstabilisant
et intéressant. C’est plus qu’un film psychologique; c’est un film
psychanalytique!
Picasso et Freud sont
ici réunis, car, comme dans une toile de Picasso ou une psychanalyse, la
réalité est décomposée et recomposée
avec une part laissé à l’inconscient, ce qui trouble son entourage et quelques
spectateurs. C’est normal, car ce film joue sur la symbolique.
Il y a d’abord le syndrome
de Stendhal; mais il y a surtout l’eau! L’eau, c’est le sur-être comme
pourraient le dire les philosophes. L’eau claire et peu profonde pour le
conscient. L’eau noire, profonde et agitée pour l’inconscient. L’eau associé au
couple mer/mère dans son cas, car l’eau c’est aussi le lien à la mère qui
remonte au liquide amniotique. Le cordon n’était pas encore coupé lorsqu’elle a
perdue tragiquement sa mère alors elle n’a pas d’autres choix que de la
chercher et de vouloir élucider le mystère de sa disparition tragique. Remonter
le cours de l’histoire pour libérer la suite des choses!
Un film dans lequel il
faut plonger, s’abandonner, pour l’apprécier. Si l’on résiste… on ne peut
suivre le courant et l’on décroche. Il ne faut pas chercher à le comprendre,
mais le suivre. Se laisser aller avec le courant. S’y abandonner. Après il
devient intelligible. Particulier, mais j’ai apprécié, car j’aime ce genre de
film.
Note :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stendhal
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Un film d’Alexandra Leclère
Date de Sortie: 15 septembre 2006 à Montréal, Québec, Sherbrooke et
Gatineau.
Avec : Isabelle Huppert, Catherine Frot et François Berléand
Durée : 1h33
Synopsis:
Louise, esthéticienne au Mans, vient passer trois jours chez sa sœur
Martine qui vit à Paris. Martine a apparemment tout ! Tout sauf l'essentiel.
Et l'essentiel, justement, Louise l'a! En l'espace de trois jours,
Louise et son bonheur évident exaspèrent Martine au plus haut point et font
voler sa vie en éclats.
Commentaires de Michel Handfield (14 septembre
2006)
Deux sœurs
antagonistes. Martine, épouse parfaitement chiante, de glace et parfois
cruelle! Louise, la fine. Candide même! Cette dernière est esthéticienne au
Mans et a écrit son bonheur pour le partager. Elle est justement en week-end
chez sa sœur à Paris, car elle doit rencontrer un éditeur (Grasset), le lundi.
La Parisienne et la provinciale; la chiante et la fine! C’eut pût n’être que
ça. Mais pour notre bonheur, c’est bien davantage.
La différence
culturelle entre le Mans et Paris ne peut tout expliquer, car ce sont deux
sœurs. Elles ont une origine commune. Quelque chose remonte donc au passé. On
le découvrira par petites touches tout au long du film, car il y a un
personnage important qui les a marqués; personnage que l’on ne voit jamais,
sauf sur une photo à une occasion. Elles en parleront, même si Martine s’y
refuse.
Un film sur le présent
et le passé, ce passé qui marque ce que l’on est même si on ne veut pas le
reconnaître. Même si l’on s’est fait une nouvelle vie, « coupée » de l’ancienne. Même
enfouie sous une carapace, elle est là cette vie. Elle nous travaille. Elle
marque notre personnalité. Cette vie marque donc Martine même si elle le
refuse. Elle marque aussi Louise, mais, elle, elle l’exulte par sa transparence. Elle peut donc
vivre son bonheur au présent et le partager. L’éditeur l’a très bien compris
quand il lui dit « On vend une
œuvre, mais en même temps on vend la vie de quelqu’un »; celle de
l’auteur bien entendu!
Un film où le langage,
les apparences et le non verbal font partie intégrante du scénario. Si les
différences entre les codes parisiens et provinciaux en sont des révélateurs, l’explication est
beaucoup plus profonde et personnelle. Objet psychanalytique.
Naturellement, ce film
s’inscrivant dans la vie quotidienne, il est l’occasion de voir les codes
sociaux en place, qu’ils soient professionnels (1), politiques, civiques,
culturels et sexuels par exemple. Quelques surprises attendent donc Louise à
Paris, qui seront autant de révélateurs de la vie de Martine. De quoi les
éloigner et les rapprocher en même temps.
Note :
1. c’est ce que l’on a fait qui compte pour avoir un emploi par exemple,
et non ce que l’on peut faire!
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