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Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
Vol. 9 no. 3
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
(28 mars – 18 mai
2007)
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text
format) sans notes automatiques.
Pas de scandale? Et si c’était encore plus scandaleux…
Sur l’élection québécoise,
voir l’essai
Tous
et toutes ensemble pour le FSQ!
Bolivie : La coca est là pour rester
La partie D.I.,Delinkan
Intellectuel, revue d’actualité et de
culture
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Regard sur... la jeunesse en Afrique subsaharienne; La
raison démasquée. Sociologie de l’acteur et recherche sociale en Afrique; Métamorphoses de la culture
libérale, Éthique, médias, entreprises; Une pensée libérale, critique ou conservatrice ?
Actualité de Hannah Arendt, d'Emmanuel Mounier et de George Grant pour le
Québec d’aujourd’hui; La vie (presque) sans pétrole; Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent
le code religieux nazi (1932-1945); Les conflits dans le monde 2006. Rapport
annuel sur les conflits internationaux.
Exposition : Les Iroquoiens
du Saint-Laurent
Vues d’Afrique… à la prochaine!
Des œuvres visionnaires au TNM
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Michel Handfield
16 mai 2007
Dans une entrevue de Marc Labrèche à
Marc Cassivi, de La Presse, M.
Labrèche dit ceci :
« Une fois. Je suis allé au lancement du DVD de L’Héritière de Grande Ourse. Et il y a un journaliste du 7 Jours qui m’a posé des questions
dans un coin pendant dix minutes. Deux semaines plus tard, j’étais en première
page du magazine: «Entrevue exclusive de Marc Labrèche à cœur ouvert». Le texte
de trois pages était un repiquage de plein d’entrevues que j’avais données dans
le passé, dont une à ma mère qui était journaliste à l’époque pour le magazine Châtelaine. » (1)
Quelques recherches sur le
site internet de Patrimoine canadien (www.patrimoinecanadien.gc.ca) nous apprennent que le magazine 7
JOURS a reçu 203,950 $ du Fonds du
Canada pour les magazines, dans le cadre du volet d’aide au contenu
rédactionnel pour 2005-2006. (2) Ce n’est pas que nous lions les deux
événements et que nous croyons que c’est leur politique rédactionnelle, car un
article ne fait pas ou ne défait pas un magazine, mais cela a attiré notre
attention sur cette revue. C’aurait pu être sur une autre, eu été de la
citation. Par contre, pourquoi aider au contenu rédactionnel des revues qui ont
des sujets fortement commercialisables plutôt que des revues beaucoup moins
commerciales, comme de sociopolitique, de sciences, communautaires ou
universitaires, mais nécessaires au débat public, à l’avancement des sciences
et à une information différente, surtout que plusieurs sources d’informations
sont contrôlées par les mêmes groupes médiatiques? L’actualité ou le Maclean’s se
justifient de ce point de vue, mais quelques autres nous laissent des doutes, surtout
que ça fait 9 ans que nous faisons Societas Criticus à compte d’auteurs, mais
qu’aucune aide n’est disponible pour des revues comme la nôtre.
Pourtant, avoir quelques subsides, nous pourrions
faire plus. Mieux nous outiller. Aller plus loin. Avec davantage de moyens on pourrait
assister à certains congrès par exemple, ce qu’on ne peut faire actuellement, vu tous les à-côtés
à payer même si on reçoit notre accréditation. On pourrait aussi se donner un léger
salaire, car des multinationales qui font des profits mirobolants reçoivent
quand même des subsides de l’État et donnent des parachutes dorés à leurs
gestionnaires, même quand les résultats ne sont pas à la hauteur! Pourquoi n’y aurait-on
pas droit au nom de la diversité en information?
On
répète sans cesse qu’il faut être à l’heure des nouvelles technologies, mais bien
des organismes ne sont pas rendus là. Même si nous faisons nos dépôts légaux
(3), nous ne pouvons être membres d’une association de journalistes par
exemple, car selon les règles il faut travailler dans un média traditionnel! De
plus, étant sur internet, nous sommes propriétaires de notre média pour en
protéger le nom, ce qui fait que nous avons le statut de propriétaire d’un
média au même titre que Pierre-Karl Péladeau (Quebecor) ou que la famille
Desmarais (Power Corporation), ce qui représente une seconde barrière à notre
entrée dans ces associations! Cependant, on n’est pas dans la même situation
que ces célèbres familles, mais les règles ne sont pas encore appropriées à
cette réalité du média internet artisanal.
C’est un peu la même situation pour les
revues de presse à la radio publique. Même si on fait parvenir nos textes, leur
politique est de ne parler que de la presse écrite! Pourtant, nous sommes de la presse écrite à défaut d’être un imprimé,
car faire une revue, c’est produire du contenu. C’est ce que nous faisons,
sauf qu’au lieu de le faire imprimer et de le
distribuer, nous le « postons » sur internet. D’ailleurs, la mission première d’une revue est de
diffuser du contenu rédactionnel, pas d’imprimer les choses. À ce sujet,
plusieurs journaux n’ont même plus d’imprimeries. Ils produisent du contenu que
d’autres mettent sur support papier à leur place. Nous, on le met sur un
support virtuel : le « world wide web », comme dans www.societascriticus.com!
C’est un choix du XXIe siècle. Un jour ils le réaliseront peut-être,
mais le plus tôt serait le mieux!
Comme quelqu’un du milieu nous l’a déjà
fait remarquer : vous êtes des
précurseurs; les règles viendront bien qu’à tenir compte des gens comme vous un
de ces jours. Mais, quand? Ça fait déjà 9 ans que nous vivons cette
situation. Ainsi, si nous voulons parler d’une exposition, il nous faut faire
des demandes à chaque fois, alors que la plupart des journalistes y ont accès
avec leur carte de presse sans autres formalités, qu’ils en parlent ou non par
la suite. Quant aux propriétaires des grands médias, ils ont les moyens de
faire des dons aux musées. Nous, nous ne pouvons que leur mettre un hyperlien!
Remarquez que si nous avions accès à ces musées en échange, ce serait déjà bien
dans les circonstances.
Une simple recherche
internet montre pourtant que nous sommes cités au même titre que des imprimés à
bien des endroits. Par exemple, Societas Criticus est cité dans une étude de
l’UQAM : « Portrait de la
presse alternative au Québec : de l’engagement politique aux préoccupations
socioculturelles 30 ans d’évolution (1970-2000) ». (4) Certains de nos
commentaires sur des livres et des films
se retrouvent aussi au côté de critiques d’autres médias, dont la BBC, ce qui
ne nous apparaît pas si mal comme voisinage :
- Une partie de
notre commentaire sur le film Handicap est cité dans la publicité de ce film
sur internet, entre ceux de la BBC et
du Desert Sun pour ne nommer qu’eux :
www.handicap.monumentalstudio.com/downloads/press_handicap_fr.pdf
- Un de nos éditoriaux
est cité par Le Groupe d’étude sur les réformes de l’État sur leur page
« Le GÉRÉ dans l’actualité » : www.er.uqam.ca/nobel/creceqc/rubrique.php3?id_rubrique=12
- Une part de notre
commentaire sur le DVD-ROM « Salut, Riopelle! » est citée dans leur
revue de presse :
www.tramdesign.com/riopelle/revue.htm
- Le Dictionnaire Societas Criticus est cité parmi
les ouvrages de référence en sciences politiques du Ulrich’s Periodicals Directory (www.ulrichsweb.com/) de septembre 2006: www.ulrichsweb.com/ulrichsweb/ulrichsweb_news/uu/newTitles.asp?uuMonthlyFile=uu200609/new_titles.txt&Letter=P&navPage=9&
C’est
dire que Societas Criticus est une revue qui joue son rôle et a sa place. Reste
à reconnaître que la production d’une revue, c’est d’abord la production de
contenus. Quant à sa diffusion, elle peut être faite sur papier, par internet
ou même par la radio, si je prends l’exemple du « Dimanche magazine » de la première chaîne de Radio-Canada! (5)
À quand du financement pour une revue comme la nôtre? À quand la recension de
nos éditos et de nos articles dans une revue de presse radiophonique au même
titre que les revues de papier? Que dire de plus? Rien. Reste à laisser la
réflexion se faire dans les instances responsables de ces sujets.
Notes :
1. Marc Cassivi,
Libre comme Labrèche, La Presse, Le mardi 08 mai 2007 : www.cyberpresse.ca/article/20070508/CPARTS/705080625/1017/CPARTS)
2. www.patrimoinecanadien.gc.ca/progs/ac-ca/progs/fcm-cmf/neuf-new/list_2005-2006_f.cfm
3. Nos textes sont
tous archivés à Bibliothèque et Archives Canada (www.collectionscanada.ca/) :
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
et à Bibliothèque et
Archives Nationales du Québec (www.banq.qc.ca/) :
http://www4.banq.qc.ca/pgq/2006/3212330/3212330.htm
De plus, tant Societas Criticus que DI, Délinkan Intellectuel, revue
d’actualité et de culture, sont enregistrées en vertu de la loi des
journaux et autres publications, disponibles sur le portail D.I. Societas et archivés ensemble dans le numéro que nous
préparons pour les bibliothèques.
4. www.omd.uqam.ca/publications/telechargements/presse-alternative-portrait.pdf
5. Dimanche magazine :
www.radio-canada.ca/actualite/v2/dimanchemag/
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Pas de scandale? Et si c’était encore plus scandaleux…
Michel Handfield
27 avril 2007
Tout le monde en avait contre le
scandale des commandites et le Peuple a choisi les conservateurs. On se rend
compte qu’avec eux, ce sera le désengagement de l’État. Il n’y aura plus de
scandale, puisque l’État sera de moins en moins présent, laissant la place aux
affairistes. Ainsi, l’on parle maintenant d’inclure l’eau dans un accord
nord-américain et d’ouvrir la porte à sa commercialisation, sinon sa
privatisation :
« Selon les documents publiés par
les deux coalitions canadiennes, cette rencontre prévoit tenir une table ronde
vendredi sur «le futur de l'environnement nord-américain», qui abordera
notamment «la consommation d'eau, les transferts d'eau et les déviations
artificielles d'eau en vrac» dans le but de réaliser «l'utilisation conjointe
optimale de l'eau disponible» en Amérique du Nord, i.e. celle du Canada, qui en
possède l'essentiel. » (1)
Cependant, si cela conduit à la
privatisation - où à l’exploitation par le privé du bien public, même s’il n’en
est pas propriétaire – de nos ressources hydrologiques, cela posera problème à
plus ou moins longue échéance, car l’entreprise privée va décider de l’usage de
l’eau selon ses intérêts, soit des impératifs commerciaux et de profitabilité.
S’il est plus rentable d’exporter l’eau au Sud, car les États-Uniens sont prêts
à payer davantage pour l’avoir, rationnera-t-on le citoyen canadien? À
moins que l’on en profite pour privatiser son service public de distribution
d’eau (2) ou pour le facturer au prix du marché, pour ne pas faire de concurrence au privé
selon l’article 11 de l’ALÉNA (3), car à partir du moment où l’eau sera
commercialisée, elle « deviendra un
bien commercial » avec toute une série de conséquences. (4) Mais, ce
projet touchera aussi les citoyens à d’autres niveaux, soit l’élaboration d’un périmètre de sécurité conjoint et un
pacte continental des ressources naturelles (5), probablement considérées
stratégiques par les États-Unis. Si l’on est ainsi intégré, l’on devrait au
moins avoir le droit de vote pour le Président des USA !
Il faut être conscient que les
règles d’entreprises ne sont pas les mêmes que celles du secteur public, même
si le populisme conservateur veut que le privé soit mieux géré, mantra repris
sans cesse par les milieux d’affaires. Le scandale des commandites n’aurait
jamais existé dans le privé, non pas qu’il est mieux géré, mais que
l’information y est davantage secrète, car le privé était bel et bien dans le
scandale et s’il n’avait pas touché l’État, nul ne l’aurait su. Qui dit que des
documents ne sont pas repris et retouchés pour répondre à plusieurs clients qui
paient le plein prix sans que personne ne le sache dans la vraie vie. Si ça
n’avait pas été le gouvernement qui était en cause cela aurait été business as usual ! On ne l’aurait
tout simplement pas su à moins d’une faillite retentissante, comme celle
d’Enron, pour voir les manipulations qui s’y étaient passées. La même chose
pour les fonds Norbourg, car le privé n’a pas les mêmes règles de transparence
et d’imputabilité que le public, même si l’État fait tout pour nous en cacher.
(6) Cependant, dans le secteur public,
même si l’on veut nous cacher des choses, l’information y est toujours plus
accessible, l’État étant continuellement sous la loupe des médias, ce qui a
permis de mettre à jour le scandale des commandites et de prendre action, car
c’est le journaliste Daniel Leblanc du Globe
and Mail qui a sorti la chose. (7) Le Bloc Québécois, l’opposition
officielle de l’époque, l’a relayé en chambre, maintenant ainsi le gouvernement
sous le feu des questions et le menant à faire la commission Gomery. Dans le
privé, on ne l’aurait tout simplement pas su à moins d’avoir autant de
journalistes qui couvrent les CA et la haute administration des entreprises qu’il
y en a qui couvrent le parlement. Mais, cela est impossible, car c’est
privé ! Pourtant, des fonds publics y sont injectés.
Quand des gestionnaires de
l’État font des gestes non éthique, ministres ou fonctionnaires, cela vient
qu’à se savoir et on a des recours. Dans le privé, cela se règle souvent entre initiés, à l’abri des regards
indiscrets, à moins que des sommes astronomiques ou la réputation de
l’entreprise ne soit en jeu. S’il n’y avait plus de scandales avec davantage de
privé, c’est peut-être que l’État ne sera qu’une coquille vide qui ne
s’occuperait que de peu de choses. On ne pourrait plus jeter un œil sur le
reste, passé au privé. Nous avons déjà ce problème avec certaines entreprises
d’État qui se disent non imputables au vérificateur général par exemple. Alors,
comment voir les scandales, surtout si les dirigeants s’organisent entre
initiés, le dirigeant fautif quittant l’entreprise avec une prime de
séparation (de quelques millions de
dollars) pour motifs personnels par exemple ! Avant de penser que le privé
est la médecine universelle aux maux de l’État, il ne faudrait pas oublier que
les crimes économiques sont les plus difficiles à punir. Et lorsqu’ils sont
punis, les sentences sont moindres, car ce sont souvent des crimes sans violence.
Des manipulations sur papier pour lesquelles nos lois sont inappropriées.
Si le premier ministre ne peut
être derrière tous les fonctionnaires, de celui qui donne les contrats au
facteur qui livre les chèques (le vol postal existe aussi), on a tout de même des recours plus efficaces
que si tout se passait en privé. Suffit de suivre les nouvelles économiques
pour comprendre que la première chose pour nous garantir d’un bon gouvernement,
ce ne sont pas les promesses d’honnêteté, mais bien la circulation et la
disponibilité de l’information, ce que n’offre pas le privé.
Notes :
1. Francoeur, Louis-Gilles, Faire échec aux transferts massifs d'eau,
Le Devoir, mercredi 25 avril 2007 : www.ledevoir.com/2007/04/25/140832.html. Cette rencontre se tient donc aujourd’hui, date de publication de cet
édito.
2. Cette idée a traversé le Québec il y a quelques années, tant à Montréal,
sous Pierre Bourque, qu’à Québec, sous Lucien Bouchard (PQ), ce qui a suscité
une prise de position citoyenne et des manifestations. J’étais d’ailleurs
présent à la soirée d’opposition à la privatisation de l’aqueduc de Montréal,
tenue à l’UQAM en 1998 je crois! Le site d’eau secours nous rappelle que :
« Depuis
1997, par la seule force de ses membres et avec la collaboration de divers
groupes citoyens, Eau Secours! a
réussi à stopper la privatisation des infrastructures de l'eau à Montréal (1998
et 2003), à empêcher que des multinationales ne s'emparent de l'eau souterraine
à laquelle s'approvisionnent les citoyens.nes des municipalités de Franklin,
Canton Lochaber, Barnston-Ouest et à empêcher que les usines d'épuration d'eau
de Montréal, Lévis et Gatineau ne fassent plus partie du patrimoine public
(2000), (…) » www.eausecours.org/grand%20public/1aouverturepublic.htm
Depuis ce temps, on se doit d’être vigilant, car on nous ramène ces idées
de privatisation, de commercialisation ou d’exportation d’eau sous différentes
formes de façon régulière, car certains y voient une manne. La dernière en
liste: une ressource stratégique !
3. Rémi Bachand, LES POURSUITES INTENTÉES EN VERTU
DU CHAPITRE 11 DE L’ALÉNA, Quelles leçons en tirer ?, Groupe de recherche sur l'intégration
continentale, Université du Québec à Montréal, Département de science
politique : www.unites.uqam.ca/gric/pdf/13-2000-bachand.pdf
4. « Or, notent les deux organismes citoyens [Eau Secours et le Conseil des
canadiens], l'eau, selon le traité de l'ALENA, deviendra un bien commercial
dès qu'elle deviendra, même une seule fois, un objet de transaction financière
entre deux partenaires de pays différents. Dès lors, aucun gouvernement ne
pourra plus la réglementer sans que cela devienne une entrave au libre-échange.
Depuis quelques années, plusieurs juristes ont confirmé que les gouvernements
au Canada perdront leur compétence sur la gestion de leurs eaux au profit du
droit prioritaire des entreprises de les exploiter. » (Francoeur, Op. Cit.)
5. « Le projet sur l’avenir de l’Amérique du Nord 2025, (« North American Future 2025 Project »),
une initiative menée par le Center for Strategic and International Studies des
États-Unis, le Conference Board du Canada et le Centro de Investigación y
Docencia Económicas du Mexique prévoit la tenue d’une série de
« rencontres à huis clos » sur l’intégration de l’Amérique du Nord
qui porteront sur diverses questions très controversées incluant les
exportations de l’eau en vrac, un périmètre de sécurité conjoint et un pacte
continental des ressources naturelles. »
nous apprend le Conseil des canadiens : (www.canadians.org/francais/medias/eau/2007/13-avr-07.html)
Pour consulter le « NORTH
AMERICAN FUTURE 2025 PROJECT », voir www.canadians.org/water/documents/NA_Future_2025.pdf
6. Concernant toute la désinformation et les fausses vérités du
Gouvernement Harper autour des mauvais traitements rapportés en Afghanistan,
Michel David conclut :
« En d'autres circonstances, une pantalonnade aussi grossière justifierait
amplement la présentation d'une motion de blâme, mais personne ne veut entendre
parler d'élections. Alors, pourquoi s'embarrasser de la vérité? » (Les
menteurs, in Le Devoir, jeudi 26 avril 2007 : www.ledevoir.com/2007/04/26/140978.html)
Sauf que si les politiciens s’accordent à ne pas faire tomber l’autre,
les médias ont beaucoup plus facilement accès à des fuites que dans les
« boardroom » de l’entreprise privée pour en informer le citoyen.
Certains diront que dans le cas de l’entreprise cela ne concerne pas le
citoyen, sauf que si l’entreprise privée est largement subventionnée,
mandataire ou fournisseur des services
de l’État, le citoyen est concerné. Là est justement le risque, qu’avec le
désengagement de l’État, les partenariats et les privatisations ne passe aussi
dans le privé le droit à l’information, l’entreprise étant imputable à ses
actionnaires, non au public.
7. Daniel Leblanc a écrit un livre sur le sujet, Nom de code: Ma Chouette, publié chez Libre Expression en 2006.
Pour voir l’entrevue Daniel
Leblanc et le scandale des commandites
sur Panorama, TFO, 11 décembre 2006, voir : http://www2.panorama.tfo.org/cfmx/tfoorg/panorama/index.cfm?s=videotheque&c=rencontres&p=1&v=8350&f=4324
Hyperliens :
Eau Secours : www.eausecours.org/
Le Conseil des
canadiens : www.canadians.org/francais/
The Globe and Mail : www.theglobeandmail.com/
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Michel Handfield
25 avril 2007
Lundi le 23 j’ai assisté au colloque Médias pour la démocratie tenu à
Radio-Canada dans le cadre de Vues
d’Afrique. Ce fut une occasion de se pencher sur le rôle des médias pour la démocratie, car sans une
information libre, la démocratie est impossible à long terme. Cependant, des
pièges sont à éviter, car les médias sont ciblés par les communicateurs
professionnels qui veulent voir le message de leur commanditaire (gouvernement,
parti politique, groupe de pression, entreprises, groupe paramilitaire, etc.)
passer, surtout en zone de conflit.
Ce fut un colloque intéressant pour
Societas Criticus; une forme de
réflexion avec le milieu que nous avons moins l’occasion d’avoir étant un média
internet.
Pour nos lecteurs, cela a résulté en
l’ajout de quelques liens sur notre page « Le Monde » : Radio Okapi (Congo) et Burkina Faso sur le net dans la section Afrique; Fondation Hirondelle dans notre section
Radios/Télés.
Si nous n’écrivons pas
directement sur le sujet ici, ce colloque aura certainement une influence dans
nos futures réflexions, car « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme. » (1) Alors, nous
n’en perdrons rien, mais il se transformera probablement en influences qui
marqueront notre travail dans la suite des choses!
Note :
1. Antoine Lavoisier « a repris la
maxime "Rien ne se perd, rien ne
se crée, tout se transforme." qui vient à l'origine d'Anaxagore de
Clazomènes. » Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Laurent_de_Lavoisier que je cite ici et Anaxagore de Clazomènes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anaxagore_de_Clazom%C3%A8nes
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Index
Essais
Commentaires de Michel Handfield autour du film Bamako
d’Abderrahmane Sissako (www.bamako-film.com) à la lumière de la situation politique du Québec et du Canada!
28 mars 2007
J’ai vu ce film il y a près de deux semaines et j’ai laissé mes notes de
côté, trop occupé que j’étais à écrire en prévision des élections du 26 mars au
Québec. Ce qui est fascinant, c’est
qu’ici, quand vous dites « Je pense à la
situation politique », vous vous faites souvent répondre « T’as du temps à perdre!, « C’est personnel » ou « On ne parle pas de ça! »
Dernièrement, par exemple, j’ai accompagné ma belle mère chez le médecin
et, dans la salle d’attente, je lui ai dit quelque chose sur la politique
québécoise, car j’écoutais une entrevue à la radio. Après être sorti de chez le docteur, elle m’a
dit « Faut pas parler de ça, t’as pas vu
que le monde t’a regardé! » Mais, il y a des pays où on n’en parle pas : ça
s’appelle une dictature. Et dans ces pays, des gens se battent justement pour
avoir le droit d’en parler librement. On a la chance d’être né en démocratie,
mais la mérite-t-on?
Pourquoi je vous en parle? C’est que Bamako tourne autour d’un procès
tenu dans une modeste cour commune d’habitations, où l’on étend son linge et où
les enfants jouent. Pas une cour de justice! Dans cette cour, on y fait
cependant le procès de la Banque Mondiale et du FMI au nom du peuple; avec de
véritables officiers de justice (avocats et juges), leurs témoins experts, mais
aussi le peuple qui assiste et qui est appelé à témoigner. Ces organismes
internationaux sont accusés du désastre que connaît l’Afrique. L’enjeu :
la reprise en main du développement et de la justice sociale par l’Afrique et
le peuple. C’est très symbolique. (1)
En moyenne, apprend-t-on, de 4 à 6% du budget de l’État est consacré aux
services sociaux et à l’éducation, mais 40% va au service de la dette,
c’est-à-dire à l’extérieur du pays et de l’Afrique; vers les pays du Sud. Mais,
tout est fait pour cacher la réalité au peuple.
L’Afrique est victime de ses richesses que les autres exploitent;
probablement acheté à bas prix au pays, qui se sert de ces entrées pour
rembourser sa dette, mais revendu à gros prix par les entreprises
multinationales sur les marchés mondiaux. Les banques et les multinationales
empochent donc doublement.
Alors qu’il y avait une tradition de solidarité, tout y devient
commerce, ce qui appauvrit davantage les africains. Paye ou crève! Aux
problèmes économiques s’ajoute la corruption, parce que l’objectif est le
profit, pas la réussite collective ni de sortir l’Afrique du trou. Le chacun
pour soi (les droits individuels sans la responsabilité!) semble les avoir
rattrapé.
***
La question que l’on doit se poser face à ce film, est pourquoi
semble-t-on revenir au capitalisme sauvage au lieu d’avoir continué de l’avant
vers un capitalisme social, ce qu’était le modèle de Rhénan? En fait, c’est que
l’individualisme et le néolibéralisme anglo-saxon, le modèle proposé par le
tandem Thatcher-Reagan dans les années 80, a gagné la première manche (2) et
s’est fait des adeptes dans l’élite économique mondiale qui y a vu un
retour aux valeurs du marché pour les entreprises; le non interventionnisme de
l’État; et l’imposition des lois du marché à ce dernier.
De l’autre côté, il n’y a rien pour les consommateurs cependant, car ces
derniers n’ont pas le pouvoir de négocier les prix au supermarché, ni à la
pompe à essence ou dans les transports en commun. Le pouvoir de négociation
n’est pas de leur côté. C’est ainsi que
ce modèle est remis en cause dans certains milieux intellectuels et
socio-démocrates, mais plaît toujours à l’élite économique et conservatrice. Il
plait aussi à une large frange de l’Amérique morale et chrétienne qui répète ce
crédo : Aide-toi et le ciel
t’aidera! Pour eux, le marché, c’est la justice et l’égalité pure, car
c’est à l’individu de se changer s’il n’y trouve pas sa place. (3) On est dans
un monde individuel et on n’a pas de responsabilités collectives envers les
autres. Tu deviens millionnaire par ta force ou pauvre par ta paresse :
« Un homme qui naît dans un monde
déjà occupé, s’il ne peut obtenir des moyens d’existence de ses parents
auxquels il peut justement les demander, et si la société ne peut utiliser son
travail, cet homme n’a pas le moindre droit à la plus petite portion de
nourriture, et en réalité il est de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis
pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre
cet ordre elle-même à exécution. » (4)
C’est oublier le support dont bénéficient certaines fortunes de la part
de l’État et le rôle de la transmission dans ce monde capitaliste. Plusieurs
fortunes familiales sont ancestrales. Le compteur n’est donc jamais remis à
zéro pour certains, ce qui fait qu’un membre de la famille Rockefeller partira
d’une meilleure position que le noir de Détroit dès la naissance. Mais, ce
dernier aura aussi une meilleure position que celui né à Bamako, où il n’y a
même pas d’école! « Qui a vu une
école bâtie ici? » dit justement une femme qui témoigne dans ce film.
Au banquet de la nature, le lion qui égorge la chèvre n’aura pas à faire
face à la justice. Le pauvre qui vole un riche, même pour manger, si! On a une
organisation sociale et des règles. On a aussi un système de justice pour les
faire respecter. Ce n’est donc pas la loi de la nature qui prévaut. En
conséquence, on peut se doter d’un système social pour aider les démunis. A ce
sujet, Hume, un penseur libéral, a déjà écrit ce qui suit :
« Tout État est affaibli par
une trop grande disproportion entre les citoyens. Chacun, si c'est possible,
devrait jouir des fruits de on travail, par la pleine possession de tout ce qui
est nécessaire à la vie, et de plusieurs des choses qui la rendent agréable.
Nul ne peut douter qu'une telle égalité soit ce qui s'accorde le mieux avec la
nature humaine et qu'elle ôte bien moins au bonheur du riche qu'elle n'ajoute à
celui du pauvre. Elle augmente aussi le pouvoir de l'État, et elle est cause
que les taxes ou impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là
où les riches s'engraissent sur le dos du petit nombre, il faut que leur
contribution aux nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les
richesses sont répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque
épaule, et les taxes n'apportent pas de différence bien sensible dans la façon
de vivre de chacun. » (5)
Plus à gauche, il y a l’abolition de la propriété privée et le
collectivisme, mieux connu sous le nom de communisme ou de marxisme. Pas besoin
de citation pour comprendre.
On est donc face à une différence de pensée, voire de morale, difficilement réconciliable entre la gauche,
le centre et la droite. Cependant, l’élection québécoise ne nous permet pas de
voir cette fracture aussi clairement, car l’élection s’est davantage jouée sur
une position constitutionnelle que purement idéologique; l’Action Démocratique
du Québec étant largement conservatrice, mais le PQ et le PLQ ayant aussi des
racines conservatrices assez fortes. Le chef actuel du PLQ est même un ancien
ministre conservateur du Fédéral, ne l’oublions pas!
Pour avoir cette fracture il aurait fallu une entrée significative de
Québec solidaire à la gauche, le PLQ, le PQ et l’ADQ se partageant entre le
centre droit et la droite. Mais, tel n’est pas le cas. Ce fut plutôt un
vote d’insatisfaction et de refus.
D’abord, insatisfaction envers le PLQ de Jean Charest. Ensuite, un refus de s’engager
dans la voie de la souveraineté avec le PQ, même si l’affirmation nationale est
à l’avant plan. Le vote pour l’ADQ, parti qui prône l’autonomie dans le système
actuel, représentait donc la solution
parfaite pour l’électeur moyen : l’affirmation d’un Québec fort dans un
Canada uni comme le veut la célèbre formule d’Yvon Deschamps qui nous nous représente assez bien.
Il est d’ailleurs désolant qu’on ne retrouve pas la pensée libérale d’un
Hume dans le PLQ actuel. Au contraire même, le gouvernement Charest voulait
redonner les argents reçus du Fédéral, pour régler le déséquilibre fiscal, en
baisse d’impôts plutôt qu’en investissement social et en remboursement de cette
dette qui nous hypothèque. Une position nettement conservatrice. Mais, cette
position n’est pas nouvelle au Québec. On a déjà flirté avec le conservatisme à
l’époque de Ronald Reagan; élisant le gouvernement conservateur de Brian
Mulroney au Canada, avec la bénédiction du PQ au Québec, et signant l’Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALÉNA)
avec les États-Unis sous bénédiction québécoise contre le reste du Canada! Ce
qui nous a retenus d’une seconde percée conservatrice fut davantage l’esprit
belliqueux du gouvernement de George W. Bush, qui nous fait peur, que notre
esprit socialiste. Mais, avec la position d’un Mario Dumont, qui est à la fois
conservateur, opposé aux guerres États-uniennes, et nationaliste non
séparatiste, le peuple s’est dédouané de ses craintes et a largement voté pour
l’ADQ, ce qui a donné la montée surprise de ce parti aux élections du 26 mars
dernier. (6)
On semble loin du propos de notre film ici, mais on n’en est pas si loin
que cela, car la critique du modèle néolibéral qu’il fait n’est pas celle de la
majorité d’ici. On réalise alors que, collectivement, l’on est beaucoup plus
près des États-Unis que nous nous l’avouons. Je ne suis pas sûr que le monde
puisse compter sur nous pour la remise en cause du modèle néolibéral, sauf pour
y faire des aménagements. Nous sommes des Américains parlant français ou plus
exactement des Euro-américains, ayant conservé une certaine culture sociale
européenne, mais ayant nettement une approche économique et d’affaires
États-uniennes!
***
Ce modèle néolibéral va bien à la Chine aussi, qui est entré dans ce combat avec sa main d’œuvre
nombreuse, qualifiée, disciplinée et à bon marché à quoi s’ajoute un régime
autoritaire qui fait fi des normes environnementales et sécuritaires
occidentales. Une compétition basée sur les inégalités sociales qui nous fait
trembler. Cela aurait dû nous faire prendre conscience que ce n’est pas moins
de règles qu’il nous faut, mais davantage, si l’on veut discipliner et contenir
le capitalisme pour qu’il ne redevienne pas sauvage. Mais, pas que des règles
nationales; des règles internationales aussi. Une des participantes du tribunal
populaire dira justement que « Vos
propres pays tremblent devant la Chine, alors que peut le Mali devant cela? »
Que répondons-nous aujourd’hui? Qu’il faut diminuer les règles, faire
confiance à l’entreprise privée et que les choix individuels feront foi de
politiques! C’est ce que dit l’idéologie conservatrice pour laquelle on a voté.
Mais, quand la concurrence chinoise vous affectera, à titre individuel
(chômage) ou d’entreprise (besoin d’investissements technologiques pour faire
face à la concurrence), vous demanderez probablement l’aide du gouvernement
après avoir exprimé qu’il y avait trop d’État par votre vote! Vous serez alors
fier de ce filet social à l’européenne pour lequel vous trouviez que vous
payiez trop. Vous le trouverez peut être même pas assez généreux, car vous
méritez plus! Un paradoxe de plus qui nous définit bien.
***
Parler de solidarité est devenu de gauche maintenant (7), tellement l’idéologie
économique nous a ramené à droite sous cette impulsion. Tous les partis
politiques nous répètent d’ailleurs qu’avant de partager la richesse, il faut
d’abord la créer! C’est vrai, mais la créer jusqu’où? Alors que l’on coupe dans
les services aux citoyens, l’aide sociale, le financement des infrastructures
et de l’éducation, on subventionne la grande entreprise malgré ses profits
mirobolants. Même l’industrie pétrolière! (8) Dire que les présidents de ces
entreprises se retirent avec des primes supérieures au budget de certains
petits pays est à peine exagéré!
Les État (pays ou provinces) sont pris en étau entre, d’une part, les
demandes des entreprises (demandes de subventions, d’une diminution des normes
de travail, et des réductions de salaire par exemple), sous menace de
délocalisation de la production là où la main d’œuvre est moins chère et les
normes les moins contraignantes, et, d’autre part, les demandes des syndiqués
de la fonction publique, qui peuvent faire des pressions sur les services
publics sans risque que l’État ne ferme ou ne déménage comme peut le faire
l’entreprise privée. Il se crée une scission entre les salariés, non plus sur
la base d’une élite de métier, mais du secteur d’embauche : le privé et le
public; mais aussi le communautaire et même le bénévolat, car on peut être
qualifié et bénévole pour prendre ou conserver une expérience de travail en vue
d’un éventuel emploi!
Le modèle africain s’étend donc dans le monde, avec une classe moyenne
minimale et qui rétrécit; une élite économique qui s’isole, vivant dans des
zones protégées, et se « cosmopolise » en même temps, fréquentant les
mêmes lieux touristiques, les mêmes universités, les mêmes congrès
internationaux et appartenant aux mêmes
clubs d’affaires, professionnels ou privés que les occidentaux (9); et des
pauvres qui se paupérisent davantage, autant dans les pays en développement que
les pays riches (10). Des gens dorment dans la rue, que ce soit à Montréal,
Toronto, New-York ou Dakar! Ce film ouvre donc sur des perspectives qui n’ont
pas de frontières même si son propos est l’Afrique.
Que fait la classe moyenne? Elle penche souvent du côté de l’élite
économique, qui est à la source de ce système, dans une fuite en avant,
espérant tirer son épingle du jeu et même bénéficier d’une mobilité sociale
ascendante, au lieu de voter pour une certaine amélioration de la justice et de
l’équité sociale. Ça ne veut pas dire de
faire la révolution, mais juste de
rendre le système plus humain.
***
Quand les décisions sont prises par le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et les organismes internationaux, cela pose le
problème de la souveraineté de l’État, car les décisions sont prises par
d’autres et imposées. On est entrée dans une nouvelle forme de
colonialisme : le colonialisme économique.
Quel est le but de ces organisations? Protéger le capitalisme? La dette
a mis à genoux l’Afrique. Elle le fera des autres pays aussi. « On est en train de privatiser le monde avec
la Banque Mondiale. Son mandat original était pourtant de servir l’humanité.
Elle l’a oublié en servant le capitalisme. » Certains des témoins du
peuple dans ce procès parlent même du « plan de destruction mondial de la banque mondiale »! Rien de
moins.
À ce problème de l’Afrique, s’ajoute aussi ces gens corrompus qui
s’enrichissent quand ils sont au Pouvoir ou près du Pouvoir. Mais, la cause
première de ces maux est toujours la même : l’argent! C’est ce qui fait
que certains croient qu’il faudrait « imaginer
un monde sans fonds ni banque ». Un monde solidaire. Il faudrait peut
être se poser la question suivante auparavant : pourquoi l’argent fut-il
inventée? C’était pour des raisons de commodités, car si je veux échanger mes
œufs contre un poisson, il n’est peut être pas facile de trouver un pêcheur qui
veut se départir de son poisson contre mes œufs. Avec l’argent, l’échange (le
commerce) est donc devenu plus facile et plus agréable. Il faudrait peut être
revenir à la base cependant, car, depuis ce temps, l’argent semble avoir pris
une vie qui lui est propre. C’est peut être cela qui pose problème, mais croire
qu’on peut se défaire sans conséquence de la culture de l’argent est une
utopie. (11)
Une autre intervenante (remarquez que si j’ai été porté à féminiser tout
au long de ce texte les intervenants/intervenantes, c’est que j’ai trouvé que
les femmes prenaient davantage la parole
que les hommes dans ce film) souligne que si l’Afrique reçoit des informations de l’Occident,
l’Occident n’en reçoit pas de l’Afrique. Je la rassure tout de suite : on
en reçoit. Mais, le problème est que l’on parle ici beaucoup plus de ce qui va
mal en Afrique que de ce qui va bien. L’information que l’on reçoit est donc
plus souvent qu’autrement négative. On serait mieux de ne pas en recevoir si
elle n’est pas davantage équilibrée.
***
Naturellement, moi j’ai accroché sur le procès des organismes internationaux
qui se tenait dans la cour communautaire où vivent Melé et Chaka davantage que sur leur histoire de couple,
même si le film les suivait en même temps que le procès. D’autres auraient peut
être préférés l’histoire de couple à cette histoire. C’était un deux pour un
dans ce film, ce qui fait que j’y ai trouvé quelques longueurs, car moi c’était
le film sociopolitique qui m’intéressait davantage. Pas pour me déplaire par
contre, ni pour m’enlever mon plaisir cependant.
Bref, je vous le recommande pour rencontrer une Afrique que l’on ne
connaît pas et qui prend la parole. Une Afrique qui affirme ses droits. Une
Afrique qui est peut être un modèle pour les démocraties désabusées que nous
sommes! Une Afrique qui nous demande de questionner et de penser avant d’agir
dans un geste égoïste.
Notes :
1. Dans les faits, ce
film se base sur une réalité et en est en quelque sorte une fable, une
représentation symbolique :
« En novembre 2005,
l’organisation à Bamako du 23e sommet Afrique-France, auquel a participé la
quasi-totalité des pays du continent, a été un succès. En janvier 2006, le Mali
a également accueilli le premier Forum social mondial (FSM) en terre africaine,
confortant ainsi son image de pays mobilisé en faveur d’une mondialisation plus
équitable. En juin 2005, il a fait partie des 18 États les plus pauvres dont la
dette a été annulée par le G8. Autre motif de satisfaction : en décembre 2005,
les États-Unis ont accepté, dans le cadre des négociations de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), d’abroger leurs subventions aux exportateurs de
coton, dont le Mali est le principal producteur en Afrique subsaharienne (8 %
du PIB malien). En 2005, le pays a affiché des performances macroéconomiques
flatteuses : le taux de croissance a atteint 5,4 %, tandis que l’inflation
était contenue à 1,5 %, selon les chiffres de l’UEMOA (Union économique et
monétaire ouest-africaine). Le Mali n’en est pas moins resté au 174e rang
mondial sur 177, selon l’indice de développement de l’ONU. » (Mali 2005-2006, Crispations politiques, in
l’Encyclopédie de l’État du monde sur
CD-ROM, © Éditions La Découverte)
2. A ce sujet, je
vous renvoie à l’excellent livre de Michel Albert, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil, l'histoire immédiate
(il est aussi disponible dans la collection Points Actuels)
3. « Accordind to Ted, it was this army of Christian capitalists
that took to the street. “They’re pro-free markets, they’re pro-private
property,” he said. « That’s what evangelical stands for.” » Et, plus loin dans le même article, on y lit:
« it needs more than “moral value” – it needs customer
value. » (Sharlet, Jeff, Reports:
Soldiers of Christ. I. Inside America's most powerful megachurch, in
Harper's Magazine, May 2005 (pp. 41-54), p. 47.)
4. Malthus, 1803,
Essai sur le principe de la population, cité par Bernard, Michel, 1997,
L'utopie néolibérale, Québec: l'aut'journal et Chaire d'études socio-économique
de l'UQAM., p. 55
5. Hume, La
liberté comme nécessité historique, in Mikaël Garandeau, Le libéralisme, GF Flammarion, corpus,
p. 63
6. L’ADQ est passée
de 5 à 41 sièges, proche de former un gouvernement, car seulement 7 sièges les
sépare du gouvernement minoritaire
libéral! (48 libéraux / 41 ADQ / 36 PQ titrait le Devoir.) Voir aussi l’article
de Josée Boileau, Le vent adéquiste a
soufflé, Le Devoir, Édition du mardi 27 mars 2007: www.ledevoir.com/2007/03/27/136979.html
7. Pensons au parti
Québec Solidaire.
8. Sierra Legal Defence
Fund, Des groupes écologistes réclament
une enquête sur les milliards de dollars versés en subventions à l'industrie du
pétrole et du gaz par le gouvernement fédéral, COMMUNIQUÉ DE PRESSE, 3
octobre 2005 : www.sierralegal.org/m_archive/pr05_10_03fr.html
9. Je pense ici au
livre de Zygmunt Bauman, 1999, Le coût humain de la mondialisation, Paris: Hachette Pluriel
10. Je pense ici au livre de Loïc Wacquant, 2004, Punir les pauvres, Le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale,
France : Agone
11. Je vous
recommande ici George Simmel, 2006, L’argent
dans la culture moderne et autres essais sur l’économie de la vie, Québec :
PUL (www.pulaval.com) / Éditions de la maison des sciences de l’homme, Paris (www.msh-paris.fr/) Publié avec le concours du Goethe-Institut.
Résumé officiel :
Bamako d’Abderrahmane Sissako (www.bamako-film.com)
Mali-États-Unis-France, 2006, 112 min, fiction, v.o.
multilingue, s.-t. Français
Prix du jury au Festival du film de Carthage 2006, Coup de Coeur du
public au Festival Lumières d'Afrique de Besançon 2006, Grand prix du public au
Festival Paris Cinéma 2006, Sélection Officielle hors compétition, Festival de
Cannes 2006
Melé est chanteuse dans un bar, son mari Chaka est sans travail, leur
couple se déchire ... Dans la cour de la maison qu'ils partagent avec d'autres
familles, un tribunal a été installé. Des représentants de la société civile
africaine ont engagé une procédure judiciaire contre la Banque mondiale et le
FMI qu'ils jugent responsables du drame qui secoue l'Afrique. Entre plaidoiries
et témoignages, la vie continue dans la cour. Chaka semble indifférent à cette
volonté inédite de l'Afrique de réclamer ses droits ... Film de fiction, le
réalisateur a cependant fait appel à des magistrats et avocats professionnels
et à de véritables témoins. Un regard sur l'hypocrisie du Nord vis-à-vis des
pays du Sud.
BIOGRAPHIE
Né en 1961 à Kiffa,
en Mauritanie. Après une enfance au Mali et un bref retour en Mauritanie,
Abderrahmane Sissako part en Union soviétique afin de suivre des études de
cinéma au VGIK, l'Institut fédéral d'état du cinéma, à Moscou. Il y
étudiera de 1983 à 1989.
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Tous et toutes
ensemble pour le FSQ!
Le Forum Social québécois reçoit l’appui
de personnalités des domaines culturel et politique : Armand Vaillancourt,
Louise Beaudoin, Paul Piché, Raôul Duguay, Samian.
Montréal,
le 24 avril 2007
Plusieurs
personnalités des domaines culturel et politique s’affichent comme les
porte-parole du Forum Social Québécois (FSQ), un événement militant qui
regroupera quelques milliers de personnes du
23 au 26 août prochain à Montréal (UQAM et environs).
Pour Armand Vaillancourt, sculpteur
québécois engagé, le FSQ « s’inscrit dans la lignée des batailles
historiquement menées par les peuples du Québec et du monde »,
« servira d’outil d’urgence pour contrer la montée de la droite partout
dans le monde » et, « en unissant les moyens que chacun développe pour
changer le monde, opposera la solidarité et l’espoir à l’exploitation
de l’homme par l’homme ».
Louise Beaudoin, ancienne ministre péquiste qui a participé à deux
Forums sociaux mondiaux, est convaincue de la pertinence et de la nécessité des
forums sociaux. Elle considère que « tous ces échanges et ce dialogue, en
aboutissant à des actions concertées, donnent lieu à des résultats
concrets », et cite pour exemple l’adoption de la convention sur la diversité
culturelle à l’UNESCO, qui, elle espère, sauvera la culture de sa
marchandisation.
Selon Raôul Duguay, artiste
multidisciplinaire, «…le FSQ, c'est la convergence des intelligences
créatrices, du pouvoir de l'imagination et de la solidarité citoyenne au
service d'une humanité qui ne se soucie pas seulement de survivre mais de vivre
mieux. Les alternatives proposées au FSQ concernent l'avenir des générations et
doit les unir. » Selon lui, « seul le peuple, seule une levée massive de
gens peut transformer le monde. »
Samian, jeune
rappeur algonquin d’Abitibi, souhaite « établir des ponts entre la nation
québécoise et les premières nations, ainsi qu’entre les générations. » À
travers son art, il souhaite que s’opère « une conscientisation large sur
ce que les communautés autochtones vivent encore aujourd’hui. »
Quant à Paul
Piché, auteur-compositeur-interprète, le FSQ est plus que jamais pertinent,
puisque « ...la bataille de la solidarité est sans répit et que tous ceux
qui y croient comme moi savent que nous avons plus que jamais besoin de nous
parler. »
Plusieurs
autres artistes québécois se joignent au FSQ, en participant à un spectacle bénéfice
ce jeudi 26 avril à La Tulipe. Dès 19h30, les Djs Kobal, Naes et Naej ouvriront la soirée : elle
sera animée dès 21h00 par François Gourd,
avec Samian, Paul Piché, Kalmunity,
les Zapartistes, Bombolessé, Zuruba, Ève Cournoyer, Jean-François Lessard, Paul Cargnello, Les Roturiers, Héloïse Rémy
(danse) et Francis Halin (poésie).
Quelques
milliers de personnes sont attendues pour cet événement de quatre jours où se
tiendront près de 300 activités proposées par les participants eux-mêmes,
réparties selon huit axes thématiques. Les activités débuteront le 23 août par
un grand spectacle d’ouverture, suivi de deux jours de débats, conférences,
ateliers de discussions et performances artistiques socialement engagées. Le 26
août, une assemblée des mouvements sociaux permettra d'élaborer une déclaration
collective et un calendrier d’actions concertées et se conclura par une grande
marche manifestive.
Depuis
février, plus de 35 activités ont déjà été inscrites au programme par des
citoyens et organisations militantes du Québec. Des panélistes des quatre coins
du globe sont également attendus à l’événement. Des collectifs régionaux sont
présentement actifs ou en cours de fondation partout sur le territoire, afin de
créer un événement rassembleur et représentatif de la diversité québécoise.
Porté par
une multitude de bénévoles et d’organisations œuvrant dans tous les secteurs de
la société civile québécoise, le FSQ vise à susciter un réel débat de société
sur le Québec que nous voulons ; il représente une opportunité unique de
dialogue dans le but de chercher solidairement des alternatives à l’hégémonie
du néolibéralisme. C’est à notre tour de penser le Québec!
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Bolivie : La coca est là pour rester
Nous avons lu cet article dans Alternatives/Le Journal, Vol. 13 no. 7 /
Avril 2007, et nous avons décidé de le reproduire dans le « Journal/Fil de presse » de Societas
Criticus vu l’éclairage qu’il apporte sur la coca, qui ne doit pas se réduire à
la drogue qu’on en tire. En fait, il est aussi con d’interdire les produit de
la coca, dû à l’existence de la cocaïne, qu’il serait con d’interdire les
produits de la patate si on réussissait à en tirer une drogue un jour,
la « patatéïne » par exemple! Imaginez votre hamburger ou votre
poulet sans frites; votre soirée du
hockey ou de Super Bowl sans chips; votre rôti de bœuf sans patates en purées! Ce ne serait plus
pareil. C’est un peu la même chose pour la coca…
A l’occasion d’une conférence de presse, tenue à Montréal il y a
quelques années déjà, j’ai eu la chance de gouter de la tisane de coca et
c’était bien. Un peu comme un thé vert avec un petit feeling de plus!
Malheureusement, cette tisane ne semble pas se trouver en épicerie ici. Du
moins je n’en ai jamais vu quand j’ai jeté un coup d’œil, mais faut dire que je n’ai pas poussé mes
recherches plus qu’il ne le faut.
Pourtant, il s’agissait d’un produit emballé comme toutes tisanes
commerciales que l’on retrouve sur le marché. Un produit standard; rien de
fabrication domestique, artisanale ou illégale. Un produit tout ce qu’il y a de
plus commercial. Je ne me souviens plus de la marque, mais j’ai trouvé la Mate de Coca de marque Windsor Mate (www.hansa.com.bo/windsor/mates.php) sur internet, ce qui donne une bonne idée de
ce que je veux dire. C’était peut être celle là même, mais je ne pourrais le
certifier.
Sur ce, bonne lecture de cet article que nous reproduisons avec
plaisir ici, d’autant plus qu’Alternatives
mentionne dans ses pages que « La
reproduction des textes est autorisée. Veuillez mentionner la source. »
Vous trouverez toutes ces informations suite au texte.
Michel Handfield, éditeur Societas
Criticus, 8 avril 2007
***
Bolivie : La
coca est là pour rester
Louis Jean – 29 mars 2007
En Bolivie et dans les Andes, la feuille de coca fait partie de la vie de
tous les jours, un peu comme le café en Occident. Mais plus au Nord, on
continue de l’associer à son puissant dérivé, la cocaïne. Au point où la
question est devenue un sujet de friction internationale.
Depuis six heures du matin, la soixantaine de soldats du peloton Amarillo
patrouillent dans une région reculée du Chapare, à la recherche de plantations
de coca. Il est près de midi lorsqu’ils découvrent finalement une petite
parcelle de terre sur laquelle pousse le fameux arbuste, qui sert de matière
première à la cocaïne. Sur l’ordre du caporal Chambi, qui dirige le peloton,
les soldats se mettent aussitôt à arracher chaque petite pousse avec
acharnement. Tout cela, alors même qu’ils mâchent... de la coca, la plante
qu’ils sont justement en train d’éradiquer.
La situation des soldats illustre le dilemme devant lequel se trouvent les
Boliviens. D’un côté, la feuille de coca joue un rôle central dans la culture
locale. On l’utilise depuis des millénaires à des fins alimentaires, médicales,
rituelles et sociales. D’un autre côté, le pays a besoin du support économique
des Etats-Unis. Et celui-ci est conditionnel au respect de la politique
d’éradication prévue dans leur ambitieux programme de lutte contre la drogue.
Depuis 1988, le gouvernement bolivien tolère la production d’une certaine
quantité de coca, destinée à la mastication et à l’usage traditionnel. Mais
au-delà de ce quota national, l’armée éradique des champs entiers, comme vient
de l’apprendre à ses dépens Gregorio Udaeta, le petit producteur du Chapare
dont les soldats s’affairent à détruire la récolte. « On a besoin de la coca
parce que rien d’autre ne pousse dans cette terre, proteste-t-il. Il n’y a
aucune autre plante qui puisse me donner un revenu pour faire vivre ma famille.
»
Rien en faire. En 10 minutes, le vieil homme vient de perdre les trois
quarts de son revenu annuel.
Dans une région comme celle du Chapare, la coca est avant tout une histoire
de survivance. Le territoire, situé au centre du pays, a été peuplé par des
gens qui, comme Gregorio Udaeta, se sont retrouvés sans emploi après la chute
du prix de l’étain et la privatisation des entreprises d’État, au cours des
années 1980. Confrontés à un sol peu fertile, en quête d’un revenu immédiat,
plusieurs cultivateurs se sont tournés vers la coca. La plante était idéale.
Contrairement aux arbres fruitiers, elle produisait une récolte dès la première
année. La coca possédait aussi l’avantage de fournir trois récoltes par an.
Sans compter qu’on pouvait la transporter assez facilement.
Reste que le principal attrait de la coca demeure son prix de vente. En
raison de la demande élevée et du contrôle de la production, une livre de
feuille de coca se vend environ 20 bolivianos (3 $) dans les marchés locaux. En
comparaison, une livre de banane rapporte rarement plus que 50 centavos (7
cents). Voilà qui explique pourquoi, même si notre Gregorio Udaeta possédait
une bananeraie de deux hectares, soit environ la superficie de quatre terrains
de football américain, il tirait la majorité de son revenu d’une plantation de
coca de la taille d’une patinoire de hockey.
Les vertus de la coca et les méfaits de la cocaïne
En Bolivie, le parfum caractéristique de la coca flotte un peu partout dans
les maisons et dans les marchés. Les habitants l’ont totalement intégrée à leur
mode de vie. Ils lui attribuent aussi de multiples vertus. « La coca aide mes
hommes à travailler plus fort et elle leur permet de travailler plus longtemps
», explique le caporal Chambi. « Et lorsque tu reviens à la maison avec un sac
de coca, ta femme est contente, ajoute-t-il à la blague. Ça te permet
d’accomplir ta mission. »
N’en déplaise au caporal Chambi, les vertus aphrodisiaques de la coca
restent à prouver. Mais plusieurs des propriétés attribuées à la plante
reposent sur des bases scientifiques. L’étude la plus exhaustive sur le sujet,
réalisée par une équipe franco-bolivienne et publiée dans le Journal of
Physiology en 1995, rapporte plusieurs effets positifs pour les « mastiqueurs
». Par exemple, en raison d’une augmentation du taux d’adrénaline dans le sang,
ces derniers tolèrent mieux la fatigue et ils peuvent travailler plus
longtemps. L’étude indique également que la coca permet de tolérer davantage la
faim, le froid et le manque d’oxygène en altitude.
En Bolivie, les étudiants et les chauffeurs de taxi utilisent d’abord la
coca pour vaincre la fatigue, un peu comme nous le faisons avec le café. Mais
l’échelle mondiale, la coca n’est pas à la veille de remplacer le café. Depuis
1961, la plante sacrée des Incas est considérée comme un stupéfiant par le
Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime. Au même titre que
l’héroïne. En Occident, on l’associe immanquablement à la cocaïne, son puissant
dérivé. Tout cela même si la feuille de coca ne contient que de très faibles
quantités de l’alcaloïde cocaïne, l’élément qu’on extrait pour produire la
drogue.
Dans les faits, une chique de 12 grammes de coca permet d’ingérer
l’équivalent de 60 mg de cocaïne. Mais comme l’absorption est très lente,
l’effet sur le corps est assez limité. L’euphorie recherchée par les
cocaïnomanes ne se produit pas, selon Hilde Spielvoguel, principale auteure de
l’étude publiée dans le Journal of Physiology. « C’est dommage qu’il y ait tant
de désinformation à propos de la coca. Dans les études que nous avons faites,
nous n’avons rien trouvé de dangereux [...] La coca n’est pas plus une drogue
que le café. L’effet de la coca est même très semblable à celui du café, mais
sans produire de l’acide dans l’estomac », explique-t-elle.
De la coca à la présidence
On le devinera, la lutte contre la drogue menée par Washington, depuis les
années 1980, n’est pas très populaire en Bolivie. Même le caporal Chambi, dont
le travail consiste à détruire des plantations de coca, semble avoir des
réserves. « S’il y a de la demande pour la cocaïne, il y aura toujours de
l’offre. Et la demande, elle ne vient pas d’ici. Les Boliviens ne consomment
pas la cocaïne », dit-il.
En attendant la suite, la lutte contre la drogue a fait naître l’un des
mouvements politiques les plus puissants en Bolivie : les cocaleros. Organisés
autour d’une structure syndicale héritée de l’époque minière, ces producteurs
de coca ont orchestré plusieurs révoltes populaires. Au point d’être en partie
responsables de la démission de cinq présidents boliviens au cours des six
dernières années.
Faut-il s’en étonner ? L’actuel président, Evo Morales, est lui-même un
ancien cocalero. Tabassé, emprisonné et qualifié de narco-terroriste par
Washington, Morales a continué à lutter pour la reconnaissance de la coca. Il
est vite devenu le chef de file du mouvement. En 2001 à Cochabamba, il a
entrepris une marche de 384 km vers la capitale, devant des milliers de
manifestants qui scandaient : « Vive la coca, mort aux Yankees ». Cinq ans plus
tard, en décembre 2005, dans un revirement de situation totalement inattendu,
le même Evo Morales a remporté les élections nationales. Avec 53,7 % des
suffrages !
Devenu président, Morales a dû adapter quelque peu son discours. Il mène
aujourd’hui une campagne internationale pour la décriminalisation de la coca
sous la bannière : « oui à la coca, non à la cocaïne ». Autrement dit, il tente
de convaincre le monde que la coca n’est pas de la cocaïne, tout comme le
raisin n’est pas du vin. L’enjeu n’est pas négligeable. Une éventuelle
reconnaissance internationale permettrait à la Bolivie d’industrialiser et
d’exporter plusieurs produits à base de coca, comme des boissons énergisantes,
du thé, de la farine et des cosmétiques.
« Nous exportons déjà à Cuba et au Venezuela » nous dit le porte-parole de
la présidence, Alex Contreras. « Et nous comptons bientôt élargir notre marché
à la Chine et à l’Afrique du Sud, qui sont particulièrement intéressées »,
ajoute-t-il. Selon lui, l’industrialisation de la coca s’inscrit même dans la
nouvelle stratégie de lutte contre la drogue du gouvernement Morales. «
L’industrialisation utilisera les excédents de coca, qui n’iront plus au
narcotrafic », explique-t-il.
Pour mener à bien son projet, le président Morales a fait passer le quota
national de coca de 12 000 à 20 000 hectares, en décembre dernier. Du même
coup, il a légitimé la production de milliers de paysans qui, comme Gregorio
Udaeta, étaient jusqu’alors considérés comme des narcotrafiquants.
Il n’empêche. La Bolivie a un long chemin à parcourir pour rallier les
États-Unis à cette nouvelle stratégie. Depuis l’annonce de l’augmentation du
quota de coca, en guise de représailles, les États-Unis ont réduit leur aide à
la Bolivie pour le contrôle de la drogue de 25 %. Un dur coup pour l’un des
pays les plus pauvres d’Amérique du Sud, qui est aussi l’un des plus grands
bénéficiaires per capita de l’aide américaine au monde.
Le président Morales se retrouve donc coincé entre la volonté de Washington
et les revendications du mouvement cocalero, qu’il dirige encore. Jusqu’à
maintenant, il a réussi à convaincre les syndicats d’éradiquer une certaine
quantité de coca, espérant ainsi pouvoir sauver les liens commerciaux privilégiés
avec les États-Unis. On estime que le commerce avec le partenaire américain
assure un emploi à environ 100 000 Boliviens, en plus de permettre
l’exportation de produits d’une valeur de 300 millions de dollars.
Mais revenons à la plantation de notre Gregorio Udaeta, où les soldats du
caporal Chiambi ont achevé la destruction de la récolte de coca. Tout s’est
passé dans le calme. Même que le caporal ne cache pas sa satisfaction. « Avant,
c’était des commandos [qui détruisaient les plantations], explique le caporal.
Nous étions masqués et il y avait souvent des confrontations violentes avec les
paysans. »
Comble de l’ironie, au moment où les soldats s’apprêtent à partir, Gregorio
Udaeta leur tend un petit sac de coca, selon le rituel d’usage en Bolivie. Ce
geste est central à toute une culture : on le fait par fraternité - comme les
Occidentaux s’offrent un verre - mais aussi pour communier avec les ancêtres et
la Pachamama, la Terre mère. Pour les soldats, qui viennent pourtant de
détruire la plantation de coca du vieil homme, il ne saurait être question de
refuser.
_____________________
Cet article a été
réalisé avec le soutien financier de l’ACDI.
Source :
Alternatives, Le Journal, Vol. 13 no 7 / Avril 2007 p. 1 et p. 5. Au moment où
nous l’avons mis ce texte en ligne cet
article était disponible à l’adresse suivante www.alternatives.ca/article2841.html.
Le site d’Alternatives est: www.alternatives.ca/.
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
Finkielkraut, Alain,
Baconnet, Marc, et Grange, Mireille, 2003, Enseigner les lettres aujourd'hui,
Genève : éditions du tricorne (www.tricorne.org)
Une amie qui enseigne la philosophie dans un
lycée parisien me racontait l’autre jour que lors d’un bac blanc elle avait
fait plancher ses élèves sur la question : “La science peut-elle tenir lieu de
sagesse ?” En corrigeant les copies, elle eut la désagréable surprise de
constater que la moitié de la classe était hors sujet, faute d’avoir su ce que
voulait dire “tenir lieu de”. Au vu de cette anecdote, que mille autres récits
corroborent, je voudrais poser à mes deux invités, Mireille Grange, professeur
de collège en zone d’éducation prioritaire, et Marc Baconnet, doyen honoraire
de l’Inspection générale des lettres, membre du Comité national des programmes
- et romancier - , l’abrupte question suivante : qu’est-il arrivé à
l’enseignement du français ?
Commentaires de Michel Handfield (6 avril 2007)
Au cœur des débats sur la réforme scolaire
au Québec, ce livre nous donne un éclairage édifiant : les réformes, en
éducation, ce n’est pas facile à faire, car si un modèle répond à un ensemble
élargi d’étudiants, il en défavorisera tout de même certains. En fait, il n’y a
pas de modèle unique, « one size, fit
all », car on ne s’éduque pas comme on passe un T-shirt!
S’il y a quelques règles de base à suivre, on doit tenir compte des
personnes que l’on forme. Ainsi, même si la technique générale permet de
rejoindre le plus large éventail d’étudiants, il est impossible de tous les
rejoindre! Une certaine ouverture d’esprit, tant de l’enseignant que du système
d’éducation, est donc nécessaires (1),
mais pas toujours là. L’éducation tourne parfois les coins ronds,
malheureusement au détriment de certains élèves, ce qui conduit à l’opposition
entre les gens de terrain (les profs) et les fonctionnaires de l’éducation.
Dans ce débat sur « enseigner les
lettres aujourd’hui », tenu entre Mireille Grange, professeur de collège en zone d’éducation prioritaire,
et Marc Baconnet, doyen honoraire de l’Inspection générale des lettres, dans le
cadre de l’émission « Répliques »
d’Alain Finkielkraut sur les ondes de France Culture (2), ça se sent. Mireille, par exemple, a dit « que 13% des élèves entrant en 6e
ne savaient pas lire » (p. 12), ce à quoi Marc a répondu :
« Concrètement,
cela donne, en français, de la 6e à la terminale, cinq millions
d’élèves qui ont en face d’eux quatre-vingt mille enseignants. Il faut réaliser
l’ampleur, l’énormité de l’ambition. Il est tout à fait normal, dans un premier
temps, qu’il y ait des ratés. » (p. 13)
On a le ton de la rencontre même
si on en lit la transcription. Deux mondes s’affrontent : celui des profs
et celui des fonctionnaires de
l’éducation! On se croirait dans le débat québécois. C’est qu’il y a quelque
chose d’universel en éducation, tant dans les réussites que dans les ratés.
Mais, pourquoi n’apprend-t-on pas des autres? Pourquoi changer un modèle
déficient pour un autre modèle qui aura aussi des déficiences, plutôt que
d’offrir d’autres voies d’enseignement à côté de celles déjà existantes?
Compléter ce qui existe déjà, si ce n’est pas avec du sur mesure pour des
raisons évidentes de budget, de disponibilité des ressources et de logistiques,
au moins avec des parcours parallèles; des classes moins nombreuses; et des
méthodes/approches différenciées concourant vers un même objectif :
favoriser l’apprentissage des savoirs! Voilà la réflexion qu’a soulevée ce
livre chez moi.
On n’emplit pas des petits pots de beurres
ici; on parle de la formation des citoyens de demain. Les méthodes tayloristes
ne sont pas les plus appropriées pour cette tache. Faudrait voir que les
modèles de gestion des affaires, même sous couvert d’administration publique,
ne peuvent s’appliquer de la même façon partout. Il y a des secteurs où c’est
le rapport à l’individu qui doit primer sur la productivité. Le résultat ne
doit pas seulement se mesurer par la quantité de diplômes que le système
d’éducation délivre dans l’année ou le taux de « réussite », soit le
nombre d’élèves qui passent au niveau supérieur; surtout qu’avec l’abandon du
redoublement au Québec, ce taux est maintenant un automatisme qui ne veut plus
dire grand chose! L’efficacité du système doit se mesurer par la qualité du
service donné. Ce devrait être le cas dans l’éducation tout aussi bien que dans
la santé. Ce pourrait par contre être différent dans le transport en commun, où
la qualité pourrait se mesurer en personnes transportées, en heures de services offertes et en zones
couvertes par le réseau par exemple!
Un livre pour qui s’intéresse
au débat sur l’éducation qui traverse le Québec actuellement, mais aussi
d’autres sociétés certainement. Naturellement, il faut surmonter les
différences culturelles entre la France et le Québec quand on lit ce genre
d’ouvrages; mais, qui saura le faire en tirera des leçons. S’il n’est pas disponible
en librairie au Québec, on peut le commander chez un libraire en ligne.
Notes :
1. Par exemple, les suggestions de romans n’ont jamais été ce qui me rejoignait
à l’école, car j’ai toujours été un
lecteur d’actualités et d’essais, mais pas de romans. Déjà, au début du
secondaire, je lisais des magazines comme le « Macleans français » (l’ancêtre de « L’actualité ») et j’écoutais des émissions à contenu social et
politique à la radio et à la télé. Et, comme aujourd’hui, j’aimais mieux
écouter la soirée électorale ou une course à la chefferie d’un parti politique
que la soirée du hockey au grand « désespoir » de mon père qui aimait
bien mieux le sport que moi. Bref, j’avais tout pour me faire agacer par les
autres à l’école et, croyez-moi, ils l’ont fait allègrement!
2. Cette émission est
disponible en format podcast sur le site de
www.radiofrance.fr/ Le site de l’émission Répliques est : www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/index.php
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Reçu le 14 mai 2007 :
Assogba, Yao (Sous la direction de), 2007, Regard sur... la jeunesse en Afrique subsaharienne, Québec :
PUL, Sciences humaines, Éducation et IQRC, 168 pages, ISBN : 978-2-89224-356-7
Plus de 50 % de la composante des populations africaines au sud du Sahara
se retrouve dans la catégorie d’âge de 15 à 35 ans. Cette jeunesse a hérité des
conséquences néfastes de la crise économique et sociale des années 1980. Le
quotidien pour elle est fait de précarité, de sous-emploi, de chômage,
d’exclusion sociale… Mais ces jeunes ne faiblissent pas devant les problèmes
sociaux qu’ils vivent. Ils se manifestent de diverses façons pour exprimer
leurs aspirations et leurs ambitions. Ils sont dynamiques, inventifs et
créatifs dans tous les secteurs de la société. Ils abordent avec philosophie
leurs conditions de jeunes et participent en tant qu’acteurs sociaux aux
dynamiques mouvantes de l’Afrique contemporaine.
Dans cet ouvrage collectif, des chercheurs de milieux universitaires et
journalistiques résidant en Afrique, en Europe et au Québec présentent une
analyse des principales réalités sociales des jeunes d’Afrique subsaharienne.
Les auteurs s’appliquent, d’une part, à montrer les dynamiques des rapports de
cette jeunesse au système d’éducation, au marché du travail, à l’emploi, au
politique, à la culture et au social, et expliquent, d’autre part, les logiques
et les stratégies que les jeunes Africains développent pour faire face aux
défis que posent leurs conditions de vie. Sans aucun doute, la jeunesse
représente une des principales forces sociales qui travaillent l’Afrique
subsaharienne en mutation.
***
Assogba, Yao, 2007, La raison démasquée. Sociologie de l’acteur
et recherche sociale en Afrique, Québec : PUL, Sciences humaines, 108
pages, ISBN : 978-2-7637-8397-0
Cet ouvrage succinct éclaire les
conditions de l’émergence d’une sociologie de la rationalité en Afrique
et souligne sa grande capacité à faire comprendre des phénomènes sociaux
énigmatiques au premier abord. L’observateur se retrouve ainsi devant un acteur
social daté et situé, et ayant de « bonnes raisons » de croire ce qu’il croit
ou de se comporter comme il se comporte. Partant du postulat selon lequel le
développement des sciences sociales réside dans les enquêtes concrètes,
l’auteur prend bien soin de montrer les relations de complémentarité entre la
recherche qualitative et la sociologie de la rationalité de l’acteur dans le
contexte africain.
Ce qui impressionne dans ce
petit livre tonifiant, c’est le tranchant du regard et sa pertinence. La clarté
de l’exposé et de l’écriture, la cohérence de son cadre analytique et
l’originalité du principal message en font un ouvrage de prédilection, aussi
bien pour les étudiants et les chercheurs des sciences humaines que pour un
large public.
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Reçu le 18 avril 2007 à notre demande, vu le sujet : Lipovetsky,
Gilles, 2002, Métamorphoses de la culture
libérale, Éthique, médias, entreprises, Montréal (QC), Canada :
Liber, ISBN: 2-89578-009-9. www.editionsliber.org
Ce livre réunit quatre textes qui ont d'abord fait l'objet de
conférences, au Canada, en novembre 2001. Si on excepte le premier, qui est
l'allocution d'ouverture de la cérémonie au cours de laquelle l'université de
Sherbrooke remettait à Lipovetsky un doctorat honoris causa, les trois autres
portent respectivement sur la condition postmoderne, l'éthique des affaires et
les médias.
«Bien qu'abordant des univers forts différents, ils s'articulent autour
de deux thématiques communes, celle de la complexité et celle de la
responsabilité. Complexité, parce qu'on ne saurait se contenter d'analyses
simplificatrices pour rendre compte des tensions qui animent la société
postmoderne. Car, bien souvent, la compréhension de l'essence paradoxale de nos
sociétés libérales, qui valorisent l'individu sans pour autant désagréger le
collectif (elles le recomposent plutôt), n'est guère prise en compte
aujourd'hui. Que ce soit à propos de l'individu, que l'on relègue au statut de
monade fermée sur elle-même, de la morale, dont on déplore la perte, du monde
économique, envisagé seulement sous l'angle d'un capitalisme sauvage qui aurait
pour conséquence inéluctable une mondialisation inéquitable, ou encore des
médias, responsables de tous les maux du monde contemporain, le jugement est
chaque fois tranché et sans nuances. Ce que Gilles Lipovetsky propose au
contraire, c'est une description à géométrie variable de nos sociétés
libérales, seule apte à rendre compte de l'intégralité du phénomène
postmoderne. Quant au thème de la responsabilité, il en découle naturellement. Puisque
la complexité est ce qui caractérise le monde postmoderne, il convient d'être
responsable en refusant les catégorisations faciles et en comprenant que nous
avons un rôle à jouer individuellement et collectivement. Responsabilité
individuelle quand il s'agit pour chacun de faire progresser, au niveau qui est
le sien, l'individualisme responsable; responsabilité collective quand la
fonction occupée amène à prendre des décisions qui influent sur la vie d'un
nombre considérable d'êtres humains (chefs d'entreprise, politiciens,
journalistes, publicistes)». (Sébastien Charles)
Préface de Sébastien Charles
Gilles Lipovetsky enseigne la philosophie à Grenoble. Il a publié, aux
éditions Gallimard, L'ère du vide (1983), L'empire de l'éphémère (1987), Le
crépuscule du devoir (1992) et La troisième femme (1997).
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Reçu le 5 avril 2007 : Beaudry, Lucille, Chevrier, Marc, 2007, Une pensée libérale, critique ou
conservatrice ? Actualité de Hannah Arendt, d'Emmanuel Mounier et de George
Grant pour le Québec d’aujourd’hui, PUL/Prisme, 222 pages, ISBN :
978-2-7637-8435-9. www.pulaval.com/
Résumé :
De toutes parts fusent
les critiques du Québec moderne né de la Révolution tranquille. Ces critiques,
associées souvent aux intellectuels de « la nouvelle sensibilité historique »,
annoncent-elles un retour du conservatisme ou alors une nouvelle forme de
pensée critique ? S’inscrivant plutôt dans l’horizon du libéralisme politique, les auteurs
du présent ouvrage ont entrepris d’interroger le Québec contemporain au travers
de trois figures critiques du monde moderne au XXe siècle : Hannah Arendt, Emmanuel Mounier et George Grant. Sous l’éclairage de ces
figures qui ont influencé plusieurs générations d’intellectuels au Québec
apparaissent les contradictions et les difficultés que le Québec a rencontrées
en entrant dans la modernité. Le présent ouvrage témoigne ainsi d’un véritable
parcours dans une pensée plurielle.
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Reçu le 2 avril 2007 : BONALDI, Jérôme (avec la collaboration
d’Olivier NOUVEL), 2007, La vie (presque)
sans pétrole, Plon/ Essais et Documents, 168 p. ISBN : 2-259-20478-3 (www.plon.fr)
Demain nous serons tous écolos parce que nous devrons tous vivre
(presque) sans pétrole. Très bientôt, le baril atteindra 380 dollars. Le litre
de super au prix de la louche de caviar ! Déplacer un véhicule de près d'une
tonne pour aller acheter deux baguettes de pain sera d'un autre âge. Les
métiers oubliés de la récupération, de la réparation seront des valeurs sûres. Le
secteur agro-alimentaire qui ne fait aujourd'hui plus rien sans tracteur de
moins de 500 chevaux remettra les bourrins au travail. Sans engrais et sans
pesticides, nous mangerons naturellement bio. La fin du pétrole abondant et pas
cher fera de nous les champions des économies d'énergie. Quant à nos vacances,
puisque nous ne pourrons plus prendre l'avion, alors nous prendrons... le
temps.
Basé sur une longue enquête auprès des industriels, des économistes et
des scientifiques, cet ouvrage délivre un petit traité de savoir-vivre presque
sans pétrole, mais non sans humour.
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Reçu le 22 mars 2007 des Presses de l’Université Laval : www.pulaval.com/
Harvill-Burton,
Kathleen, 2006, Le nazisme comme
religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945),
Québec : Presses de l’Université Laval,
252 pages
ISBN : 2-7637-8336-8, Prix :$ 30,00
En 1920, le Parti nazi déclare son adhésion au christianisme positif dans
son programme politique. D’une perspective religieuse, une analyse des ouvrages
d’Adolf Hitler et d’Alfred Rosenberg nous conduit à une explication de ce «
christianisme positif » et nous étonne dans les répercussions de son
application.
L’hypothèse est la suivante : le nazisme comportait un objectif
religieux, qui était de faire disparaître le christianisme traditionnel pour le
remplacer par une vision nazie du « christianisme positif ».
Le livre présente la lutte antinazie de deux théologiens germanophones,
Paul Tillich et Karl Barth. Tillich voit dans le nazisme une illustration de sa
théorie du démonique. Le point de vue théologique christocentrique de Barth
suscite une résistance au sein des Églises protestantes allemandes et la
naissance de l’Église confessante.
En France, la résistance spirituelle est illustrée par deux théologiens
jésuites, les pères Pierre Chaillet et Gaston Fessard. L’action de ces deux
témoins prend un caractère prophétique au sein d’une Église qui n’a pas encore
pris conscience des implications perverses de l’idéologie nazie. Pierre
Chaillet organise la résistance spirituelle en fondant un journal clandestin et
œcuménique, le Témoignage chrétien. Gaston Fessard est l’auteur du premier
exemplaire, « France, prends garde de perdre ton âme ». De plus, il conteste
l’obligation d’une obéissance au gouvernement de Vichy en élaborant sa théorie
du « prince esclave ».
En projetant ainsi quelque lumière sur une période particulièrement trouble
du siècle dernier, ce livre montre comment politique et religion peuvent être
parfois enchevêtrées et quelle lucidité (prophétique et théologique) est
requise pour y voir clair et pour prendre les décisions et les engagements qui
s’imposent.
Biographie
Kathleen Harvill-Burton a fait des études en sciences politiques et a
obtenu une maîtrise en théologie. Elle enseigne à l’Université de Bridgeport au
Connecticut.
***
Fortmann, Michel, Hervouet, Gérard, Legault, Albert (sous la direction de),
2006, Les conflits dans le monde 2006.
Rapport annuel sur les conflits internationaux, Québec : Presses de
l’Université Laval, 222 pages,
ISBN : 2-7637-8470-4, Prix :$ 25,00
INSTITUT QUÉBÉCOIS DES HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES, UNIVERSITÉ LAVAL,
QUÉBEC
Plus que jamais les turbulences accrues du système international exigent
une mise en ordre et la nécessité de consigner pour la mémoire ce qui a du
sens. Depuis vingt-quatre ans, Les Conflits dans le monde s’efforcent de
rassembler en un bref volume les faits ayant marqué l’année écoulée. Cette
rétrospective ne se limite cependant pas à une chronologie factuelle. Plus
encore que d’autres bilans disponibles, cet ouvrage propose des synthèses
originales tout en couvrant l’actualité des grands espaces régionaux. Ce livre
s’adresse aux chercheurs, aux journalistes, aux étudiants, mais aussi aux
personnes moins averties qui souhaitent comprendre l’actualité immédiate en la
situant dans la continuité d’un mouvement plus long et dans l’espace élargi à
chacune des grandes régions du monde.
Les professeurs Michel Fortmann, du Département de science politique de
l’Université de Montréal et directeur du Groupe d’étude et de recherche sur la
sécurité internationale (GERSI), Gérard Hervouet, du Département de science
politique de l’Université Laval et directeur du Programme Paix et sécurité
internationales à l’Institut québécois des hautes études internationales et
Albert Legault, du Département de science politique de l’Université du Québec à
Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en relations
internationales, se partagent désormais à tour de rôle la direction des
Conflits dans le monde.
Ont aussi collaboré à cet ouvrage : Jacques Lévesque, professeur au
Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal et
directeur de recherche au Centre d’études des politiques étrangères et de
sécurité (CEPES), Gordon Mace, professeur au Département de science politique
de l’Université Laval et directeur du Centre d’études américaines aux HEI,
Marie-Joëlle Zahar, professeure au Département de science politique de
l’Université de Montréal, Mamoudou Gazibo, professeur au Département de science
politique de l’Université de Montréal ainsi que les associées de recherche, ou
assistantes, Marilou Grégoire-Blais, (UQAM), Élise De Garie, (UdM), Chantal
Lacasse, HEI, (U.Laval).
Biographie
Michel Fortmann, du Département de science politique de l'Université de
Montréal et directeur du Groupe d'étude et de recherche sur la sécurité
internationale (GERSI).
Gérard Hervouet, du Département de science politique de l'Université Laval
et directeur du Programme Paix et sécurité internationales à l'Institut
québécois des hautes études internationales.
Albert Legault, du Département de science politique de l'Université du
Québec à Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en relations
internationales.
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Michel Handfield
16 mai 2007
Il est rare qu’on soit invité
au bonheur par autre chose qu’un vendeur. Et quand on me propose un produit qui
m’assurera le bonheur à tout pris, je me méfie toujours. Quel est le piège et
surtout le prix de cette proposition? Car, on nous la fait souvent payer au
centuple, l’illusion commerciale.
Je suis sceptique de nature,
cynique de culture! Je n’ai donc pas de télé 60 pouces, préférant les cinémas
de répertoire, les musées (en passant, la journée des musée montréalais aura
lieu le dimanche 27 mai 2007, de 9h à 18h), les grands parcs montréalais et les
pistes cyclables! Il est là le bonheur, sans frais de crédit ni paiement
pendant 60 mois! Le chant des oiseaux sur le Mont-Royal et le bruit des pas sur
le parquet d’un musée valent bien des « tchic-que-tchic » de cartes
de crédits! Mais, imaginez ces événements réunis : des tableaux sur le
Mont-Royal et de la poésie sur fond de chants d’oiseaux! Poétique de pur bonheur!
C’est justement ce que nous propose cet événement : 100 jours de bonheur!
Cette proposition n’a pas de
vice cachée en plus, car elle est culturelle et non commerciale! Le sceptique
est confiant! Diogène peut aller se promener dans la ville.
***
Événement multidisciplinaire,
multi production et multiplateformes sur le thème du bonheur. Le tout a
commencé par l’idée de poésie autour du bonheur, puis tant qu’à y être, pourquoi pas de la photo, puis tant
qu’à y être des chansons, du cinéma… Ce fut donc une mise en commun d’idées et
de ressources dans le plus pur bonheur!
100 jours de bonheur… Du
comme ça, j’en prendrai plus! Serait-ce un événement récurent et annuel? Je
l’espère et leur souhaite tout le bonheur qu’ils méritent.
Communiqués de presse (révisé pour l’édition
bibliothèque)
100 jours de bonheur : un événement culturel, où le bonheur se décline sous toutes ses
formes. Une production Virage (www.virage.ca/).
Note de la rédaction : Le communiqué original se trouvera
sur la page « Le calendrier »
de Societas Criticus (www.societascriticus.com), avec les dates et nos de
téléphone pour réservation lorsqu’il y a lieu, tant que l’événement sera à
l’affiche. Naturellement, à mesure que ces activités arriveront à échéance, ils
seront retirés du calendrier, d’où l’intérêt de cette version d’archives pour s’en rappeler après coup. Pour cette
raison nous avons éliminé les dates d’enregistrement et les téléphones de réservation
pour « Pensée libre sur le bonheur » et
« Le Bonheur en chansons », inutiles
dans un numéro d’archives. Nous avons par contre enrichi ce communiqué par des hyperliens
de références pour le lecteur lorsqu’ils étaient appropriés.
Montréal, 15 mai 2007
100 jours de bonheur réunit plus de 100 artistes québécois autour d'un même thème, celui du
bonheur. En cela, c'est un événement culturel extraordinaire. Plusieurs
domaines artistiques seront à l'honneur : photographie, cinéma, télévision,
chanson ... Avec 100 jours de bonheur, pour
la première fois 50 poètes, 11 cinéastes, 24 photographes, 11 chanteurs et
leurs musiciens s'expriment à l'unisson. Il y aura aussi une pléiade d’artistes
célèbres ou moins connus qui convoqueront le grand public à un rendez-vous
autour de la question du bonheur. Pourquoi le bonheur ? Parce qu’au fond,
n’est-il pas le moteur de la vie ? Ce qu'on cherche et recherche sans
cesse ?
C'est en 2003, que Michel
Sarao a proposé à Monique Simard de faire un projet dans lequel le cinéma et la
poésie se rencontreraient. Cette idée a tout de suite enthousiasmé poètes,
cinéastes et diffuseurs. Chemin faisant, il est apparu évident que ce projet
pouvait concerner d'autres disciplines: des poèmes mis en images trouveraient
une résonance auprès d'autres secteurs artistiques, l'interprétation de la
poésie s'appliquerait également à différentes formes esthétiques. Finalement,
bonheur et poésie se déclinent de multiples façons. Le souvenir de poèmes
affichés dans le métro de Paris, de lectures de poésie dans les espaces
publics, d'écriture de poèmes sur les murs de la ville et de photographies
persistantes, a ouvert la proposition vers d'autres horizons, d'autres formes
de création.
« Le Bonheur des poètes » : Lancement 23 mai 2007
Un recueil de poésie, est
présenté par Jacques Allard et écrit par un collectif composé de : José
Acquelin, Martine Audet, Claude Beausoleil, Claudine Bertrand, Marie-Claire
Blais, Yves Boisvert, Denise Brassard, André Brochu, Nicole Brossard, Paul
Chanel-Malenfant, François Charron, Hugues Corriveau, Michel X. Côté, Sonia
Cotten, D. Kimm, Jean-Paul Daoust, Normand De Bellefeuille, Denise Desautels,
Rose Després, Jean-Simon Desrochers, Kim Doré, Hélène Dorion, Louise Dupré,
Alain Farah, Alexandre Faustino, Danielle Fournier, Madeleine Gagnon, Frédéric
Gary Comeau, Philippe Haeck, Benoît Jutras, Robert Lalonde, Nancy R. Lange,
Tania Langlais, Mathieu Lippé, Tristan Malavoy-Racine, Rita Mestokosho, Hélène
Monette, France Mongeau, Pierre Morency, Pierre Nepveu, Martin Ouellet, Danny
Plourde, Louise Portal, Jean-François Poupart, Bernard Pozier, André Roy, Jean
Royer, Élise Turcotte, Michel Van Schendel et David Wormaker. Il est publié par
Les Écrits des Forges (www.ecritsdesforges.com/) en collaboration avec les
Productions Virage.
« Le Bonheur en chansons »
Michel Rivard et Espace
musique invitent le public à une grande fête mêlant chansons et poésie sur le
thème du bonheur au Spectrum de Montréal.
Sur scène, 11 artistes interpréteront 11 chansons inédites inspirées
d’un poème de leur choix, qu’ils auront adapté en musique et en chansons. Parmi
les invités, Pierre Flynn Le chemin de Jean Royer; Bïa, Le chemin mexicain de Fredric Gary Comeau; Luc De Larochellière, Vertige
de Louise Dupré; Mara Tremblay, Comme dans un conte de fée western
d'Élise Turcotte; Karkwa, Page de nuit de Pierre Nepveu; Martin Léon, Hors de toi de Benoit Jutras; Catherine
Durand, L’or noir de Tristan
Malavoy-Racine; Yann Perreau, L’unique abondance de Michel
X. Côté, et plusieurs autres.
Cette soirée unique
co-animée par Michel Rivard et Sophie Durocher sera diffusée sur les
ondes d'Espace musique, la radio musicale de Radio-Canada (100,7 FM à
Montréal), et sur le site Internet www.radio-canada.ca/espacemusique, le samedi 26 mai à 20 h. Une réalisation d’Alexandre Bernard.
« Pensée libre sur le bonheur »
En compagnie de l'animateur
Serge Bouchard, philosophes, artistes et sociologues échangent, avec sérieux et
avec humour, sur les liens que l'on entretient avec le bonheur. Cet
enregistrement sera diffusé à la Première Chaîne de Radio-Canada (95,1 FM à
Montréal), dans le cadre de l'émission Pensée libre, le mardi 29 mai de
20 h à 22 h. Les internautes sont invités à alimenter les discussions de
leurs réflexions à www.radio-canada.ca/penseelibre.
« Le Sentier du bonheur » : L'exposition aura lieu du 25
mai au 16 septembre 2007 le long du chemin Olmsted et sur le Mont-Royal (www.lemontroyal.qc.ca)
À l’invitation du
photographe Gilbert Duclos, 24 photographes ont chacun choisi un poème sur le
bonheur pour en faire une « interprétation photographique ». En collaboration
avec la Ville de Montréal (http://ville.montreal.qc.ca/) et la participation du ministère de la Culture, des Communications et
de la Condition féminine du Québec (www.mcc.gouv.qc.ca/).
Photographes: Yves Beaulieu,
Claire Beaugrand-Champagne, Jean-François Bérubé, Marik Boudreau, Michel
Dubreuil, Gilbert Duclos, Julie Durocher, Robert Etcheverry, Michel Gravel,
Olivier Hanigan, Caroline Hayeur, Brigitte Henry, Daniel Kieffer, Sylvain
Lalande, Jean-François Leblanc, Carl Lessard, John Londono, Jacques Nadeau,
Alain Pratte, Gabor Szilasi, Martin Tremblay, Richard-Max Tremblay, Tshi,
George S. Zimbel .
Poètes: José Acquelin,
Claude Beausoleil, Claudine Bertrand, Marie-Claire Blais, Denise Brassard,
André Brochu, Nicole Brossard, Gilles Carle, Frédéric Gary Comeau, Hugues
Corriveau, Michel X Côté, Sonia Cotten, Denise Desautels, Jean-Simon
DesRochers, Kim Doré, Louise Dupré, D Kimm, Rita Mestokosho, Hélène Monette,
Pierre Morency, Martin Ouellet, Louise Portal, Jean-François Poupart, Michel
Van Schendel.
« Un cri au bonheur » : Sortie prévue à l'automne
2007
21 poèmes mis en images par
11 cinéastes dans une grande œuvre unique signée par Philippe Baylaucq et
produit par Les Productions Virage (www.virage.ca/) en coproduction avec l'Office
national du film du Canada (www.onf.ca/). Le montage image a été
confié à François Gill, la musique à Robert Marcel Lepage tandis que Claude
Beaugrand a assuré le montage sonore. Le film est distribué en salle par
K-Films Amérique (www.kfilmsamerique.com/) et sera diffusé sur ARTV (www.artv.ca/).
Plus qu’une série de
courts-métrages inspirés mais un long-métrage inspirant, un tout composé
d’univers poétiques uniques et très diversifiés. Les cinéastes
recrutés l’ont été pour leur talent, pour leur style unique, leur
signature cinématographique singulière. De générations différentes et
d’expériences variées, les 11 cinéastes représentent à eux seuls toute la
richesse du cinéma québécois, de sa maturité à son explosion plus récente chez
les plus jeunes de la relève, autant en fiction qu’en documentaire.
Liste des cinéastes:
Geneviève Allard, Paule Baillargeon, Manon Barbeau, Philippe Baylaucq, Michel
Brault, Marie-Julie Dallaire, André Forcier, Chloé Leriche, Kim Nguyen, Marcel
Simard, Denis Villeneuve.
Liste des poètes: José Acquelin, Claude
Beausoleil, Marie-Claire Blais, Nicole Brossard, Hugues Corriveau, Normand De
Bellefeuille, Denise Desautels, Kim Doré, Hélène Dorion, Alain Farah, Danielle
Fournier, Benoît Jutras, D. Kimm, Tania Langlais, Mathieu Lippé, Rita
Mestokosho, France Mongeau, Pierre Morency, Pierre Nepveu, Danny Plourde, André
Roy.
« Le bonheur est à la radio »
Partenaire de premier plan
des 100 jours de bonheur, la radio de
Radio-Canada (www.radio-canada.ca/radio/), Première Chaîne et Espace
musique, intègrera l’événement dans sa programmation régulière.
« Raccourcis pour le bonheur »
Dans le cadre des Grands reportages, RDI présentera (le 31 mai et le 1er juin 2007, 20 h)
une série documentaire de deux épisodes d'une heure, conçue par Marc Cayer et
Pascal Brouard (réalisée par Pascal Brouard), qui dresse le portrait de 16
personnages ayant trouvé « leur bonheur ». Pour RDI, voir www.radio-canada.ca/nouvelles/.
« L’enquête »
Une grande enquête, menée
par la firme Léger Marketing (www.legermarketing.com/fr/) en collaboration avec
l’Institut du Nouveau Monde (www.inm.qc.ca/) auprès de 2000 Québécois, donne la mesure de
leur bonheur. Où et comment les Québécois trouvent-ils leur bonheur ? Les
résultats et l’analyse de l’enquête seront publiés à l'automne 2007 dans un
ouvrage dirigé par Michel Venne.
« Le bonheur d’apprendre » : sortie prévue en 2008
En collaboration avec
l’Office national du film du Canada (www.onf.ca/), et sous la direction de
Normand De Bellefeuille, sera produit un DVD pédagogique pour l’enseignement de
la poésie destiné aux niveaux secondaire et collégial.
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Exposition : Les Iroquoiens du Saint-Laurent
Luc Chaput
30 avril 2007
Visitant
le Vieux-Montréal dernièrement, je me rendis au musée d’archéologie et
d’histoire de Montréal de Pointe-à-Callière (www.pacmuseum.qc.ca/) située sur la rue de la Commune près des métros
Place Victoria et Place d'Armes.
L'édifice
de l'Éperon, conçu par Dan S. Hanganu et Provencher Roy, placé au-dessus du
sites archéologique, là où commença Montréal, contient, entre autres, et
accessible gratuitement par l'ascenseur, un balcon au 3e étage offrant une vue
panoramique sur le port, les ponts Jacques-Cartier et Victoria, les îles de
l'Expo 67 et le Vieux-Montréal qui montre bien son évolution architecturale
partant d'une bastide construite au 17e siècle pour atteindre aujourd'hui une
certaine ouverture sur le fleuve, qui garde, avec la tour de l'Horloge et
l'Élévateur #5, des symboles du temps où Montréal était le premier port
maritime à l'intérieur des terres au monde. Ce musée de l'Éperon comprend une
exposition permanente payante sur les débuts de Montréal et un accès, en
sous-sol, à des sites archéologiques bien expliqués, situés sous la Place royale,
qui permettent de mieux comprendre la vie de ces lieux de 1500 à 1900. On a
aussi accès à L’Ancienne-Douane, où se trouvent une boutique d'objets d'art et
une autre exposition temporaire.
Au
premier étage de l'Éperon, se poursuit jusqu'au 6 mai, une exposition sur les
Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple de langue iroquoise que Cartier croisa lors
de ses voyages et qui avait disparu des berges du St-Laurent quand Champlain
arrive en 1608. La salle d'exposition est un peu petite lorsqu'il y a affluence
de groupes, scolaires ou autres, ce qui rend difficile la lecture de certaines
étiquettes explicatives. Un résumé cartonné et plastifié placé à l'entrée de la
salle ou près de chaque section faciliterait alors la tâche des visiteurs. J'ai
pu consulter à la fin de la visite un exemplaire de l'étude très bien
documentée et illustrée de Roland Tremblay, « Les Iroquoiens du Saint-Laurent, Peuple du Maïs » (Montréal: Éditions de l'Homme, 2006)
qui constitue un prolongement intéressant à cette visite.
Les
fouilles archéologiques aux États-Unis et au Canada ont récolté de nombreux
artefacts, pipes, bols, outils, le tout très bien présentés, montrant le lien
incessant entre travail et beauté qui constitue la tradition de ce peuple à la
structure matrilinéaire. L'importance du maïs dans sa nourriture et ce qu'ils
appelaient les 3 sœurs (maïs, haricot, courge cultivés ensemble) constitue un
autre moment fort de cette exposition qui rappelle la nécessité écologique de
garder les variations diversifiées de ces plantes.
Le
lien avec Jacques Cartier est illustré d'une autre façon par la présentation
des fouilles à Cap-Rouge, dans la ville de Québec, du site permanent employé
par Jacques Cartier et Roberval récemment découvert. Ce site archéologique sera
mis en valeur cette année et inauguré en 2008 lors des fêtes du 400e
anniversaire de la fondation de Québec.
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L’album RÉAL BÉLAND LIVE IN POLOGNE sera en
magasins le 22 mai prochain !
Montréal, le lundi 14 mai 2007 - L’album Réal
Béland Live in Pologne regroupant 12 chansons unplugged
enregistrées lors d’un concert live à Cracovie sera mis en vente sous
étiquette Christal Musik le 22 mai prochain et sera lancé
officiellement le 23 mai à Montréal au Cabaret du Musée Juste Pour Rire.
Le disque comprend notamment les pièces « Full Fru », « Monte le silence au
fond ! », « La Graine de muffin » et « Hockey bottine », toutes interprétées
par la rock star Réal Béland.
Peu de personnes le savent, mais l’humoriste et
chanteur Réal Béland est fort populaire en Pologne. Par l’entremise de
son site Internet et des ondes de diverses stations de radio du pays, il est
devenu une véritable star! Un fan club aurait même été créé en son honneur,
comptant aujourd’hui plus de 12 000 membres polonais… Afin de remercier ce
public, Réal Béland et son band ont offert un spectacle unique
unplugged au cours duquel ils ont joué leurs plus grands succès, réarrangés
par les réalisateurs Fred St-Gelais, Guy Dubuc et Marc Lessard.
Le show de Réal Béland de même que des bribes
de son aventure en Pologne ont été captés par le réalisateur Pierre Paquin
(Caméra Café) et son équipe sous forme de documentaire. Le tout sera présenté
en primeur le dimanche 27 mai à 20h sur les ondes de Super Écran.
Réal Béland Live in Pologne n’est qu’un
aperçu de l’ampleur du phénomène Béland dans ce pays!
Mentionnons que Christal Musik a racheté les
droits des albums de Réal Béland Monsieur Latreille et La
Bulle à Réal qui seront à nouveau disponibles en magasins le 29 mai
prochain.
Répertoire :
LES ACARIENS D’ALCAÏDA
HOCKEY BOTTINE
FULL FRU
PERRY PREAL
MONTE LE SILENCE AU FOND!
Y’A PAS ASSEZ DE MOTS
LES AFFAIRES INUTILES
ON NE FERA JAMAIS L’PLEIN POUR 1$
LES QUESTIONS SANS RÉPONSES
LA TOUNE DU SEXE EST DANS L’ENVELOPPE
LÉGENDE URBAINE
LA GRAINE DE MUFFIN
HOCKEY BOTTINE (version studio)
Musiciens :
Guy Dubuc (clavier), Marc Lessard (batterie), Simon Godin (guitare),
Jean-François Lemieux (basse).
Réalisation : Guy Dubuc, Marc Lessard et Réal Béland
Maison de disque : Christal Musik
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Liszt,
Rachmaninov: ROMANCES
Chantal Dionne,
soprano
Louise-Andrée
Baril, piano
Date de sortie : 8 mai 2007
Montréal, 8 mai 2007 — ANALEKTA
présente avec fierté la renommée soprano canadienne Chantal Dionne et la
pianiste Louise-Andrée Baril dans un florilège de romances signées Sergueï
Rachmaninov et Franz Liszt.
Si, historiquement, la romance a
d’abord été déclamée en espagnol, elle a rapidement été adoptée par d’autres
auteurs européens avant de devenir un genre musical à part entière. L’âme slave
ne pouvait qu’être touchée par ces sujets tendres, volontiers mélancoliques. En
héritier de Glinka mais surtout de Tchaïkovski, Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
devait composer plus de 80 romances entre 1890 et 1917. En virtuose
exceptionnel, il dédia un rôle important au piano, tour à tour narrateur,
confident ou peintre. Franz Liszt (1811-1886) attendit plutôt la trentaine
avant de s’y consacrer, en maître de l’émotion contenue. Quatre mélodies de cet
enregistrement, datées de 1841-1842, s’inspirent de textes de Victor Hugo. Dans
« Oh! Quand je dors », Liszt sublime le caractère même de la romance française.
L’enregistrement comprend également deux lieder intensément poétiques, « Bist
du » (Est-ce toi) et « Es muss ein wunderbares sein » (Ce doit être une chose
merveilleuse), d’une désarmante simplicité mais d’une grande profondeur
d’expression.
Lauréate du concours Musical
International de Montréal de 2005, la soprano canadienne Chantal Dionne a
également remporté un triple triomphe en Italie : le premier Prix, le Prix du
Public ainsi que le Prix Associazione Teatro del Opera lors du 56e Concours
International Gian Battista Viotti de chant 2005 à Vercelli. On a pu l’entendre
récemment dans Faust de Gounod, le rôle-titre dans Manon de Massenet, celui de
Rosalinde dans Die Fledermaus de Strauss et de Girolama (Don Juan de Manara de
Tomasi) dans une production à l’Opéra de Limoges en France. On l’entendra
bientôt en Europe dans les rôles de Marguerite dans le Faust de Gounod, Micaëla
dans Carmen de Bizet et Pamina dans Die Zauberflöte de Mozart.
Louée par la critique, la pianiste
canadienne Louise-Andrée Baril est renommée tant au concert qu’au disque. Elle
travaille avec de nombreux grands artistes canadiens, instrumentistes et
chanteurs et, à ce titre, est l’une des collaboratrices les plus recherchées.
Louise-Andrée Baril fait une brillante carrière qui l’amène à jouer au Canada,
aux États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, de même qu’en Europe. Elle a
également enregistré plus de trente CD. C’est toutefois dans le domaine de
l’art vocal que Louise-Andrée Baril est le plus active. Elle s’est
perfectionnée auprès des maîtres Martin Katz, Martin Isepp, Warren Jones et
Dalton Baldwin. Elle collabore régulièrement aux productions de tournées
d’opéra pour les Jeunesses Musicales du Canada, et elle dirige l’école d’opéra
du Camp Musical des Laurentides. Louise-Andrée Baril est aussi l’une des
pianistes officielles du Concours musical international de Montréal.
Visitez le www.chantaldionne.com pour plus
d’information.
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« HOCKEY BOTTINE »,
1er extrait radio de l’album
RÉAL BÉLAND LIVE IN POLOGNE
- en magasins le 22 mai -
Montréal, le mercredi 11 avril 2007 – C’est un fait, les séries
éliminatoires seront moins excitantes cette année… mais qu’importe, « HOCKEY
BOTTINE », premier extrait radio de l’album Réal Béland Live in Pologne, promet
de nous faire oublier les bévues de nos Canadiens et de nous redonner la fièvre
du vrai hockey, celui que l’on pratique en souliers! Avec sa chanson,
l’humoriste et rockeur Réal Béland propose de faire un pied de nez à notre
sport national et de sortir nos bottines afin de célébrer l’arrivée du
printemps! Alliant humour et rythmes entraînants, la chanson de Béland décoiffe
et transpire l’émotion rock! Le chanteur se donne entièrement dans cet hymne à
la bottine chanté sans casque et sans jockstrap.
Peu de personnes le savent, mais Réal Béland, tout comme les René
Simard, Mario Pelchat, Richard Abel et Jorane de ce monde, est fort populaire à
l’extérieur du Québec, particulièrement en Pologne. Par l’entremise de son site
Internet et des ondes de diverses stations de radio du pays, il est devenu une
véritable rock star. Un fan club a été créé en son honneur, comptant
aujourd’hui plus de 12 000 membres. Afin de remercier ce public, Réal Béland et
son band ont offert un spectacle unique unplugged au cours duquel ils ont joué
leurs plus grands succès, dont « HOCKEY BOTTINE », réarrangés par les
réalisateurs Fred St-Gelais, Guy Dubuc et Marc Lessard.
Le spectacle Réal Béland Live in Pologne n’est qu’un aperçu de l’ampleur
du phénomène Béland dans ce pays; il sera diffusé le dimanche 27 mai sur les
ondes de Super Écran.
L’album Réal Béland Live in Pologne sera mis en vente sous étiquette
Christal Musik le 22 mai prochain. Il contiendra 12 chansons unplugged telles
que « Full Fru », « Monte le silence au fond », « La Graine de muffin » et «
Hockey Bottine ». On y retrouvera en bonus la version studio de « Hockey
bottine » (version envoyée aux radios), ainsi qu’une vingtaine de minutes
d’images vidéo témoignant de l’aventure polonaise de Réal Béland.
Note : Le premier extrait radio - « Hockey Bottine » - est une version
studio. La pièce se retrouvera en version unplugged + en version studio sur
l’album.
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SIMILIA
Dolce vita
Duos italiens pour flûte et guitare
NADIA LABRIE, flûte
ANNIE LABRIE, guitare
Montréal, le 27 mars 2007 – Analekta est fière de présenter Dolce Vita,
quatrième enregistrement de l’élégant duo de flûte et guitare Similia. Unissant
les jumelles Nadia (flûte) et Annie Labrie (guitare), Similia a reçu de
nombreux prix, dont le Félix « Album instrumental de l’année » lors du gala de
l’ADISQ en 2004 pour son enregistrement Nota del Sol et une nomination dans la
catégorie « Album classique de l’année »
en 2006 pour Fantasia. Qu’il interprète le répertoire classique, la
musique latino-américaine ou des œuvres contemporaines, Le duo charme par ses
arrangements attrayants et sa passion musicale contagieuse. Depuis 2006,
Similia s’est produit en Bosnie-Herzégovine, en Chine, à Hong Kong, au Vietnam,
à Singapour, au Japon, en Taiwan, en Inde, au Guatemala, au Mexique, en France,
aux États-Unis et au Canada.
La dolce vita renvoie ici à un siècle et demi plus tôt, à l’époque où,
en Italie comme ailleurs en Europe, cette bourgeoisie alors naissante
découvrait l’art de prendre son temps, de prendre du bon temps. Le café devient
l’endroit où l’on vient tous les jours rencontrer des amis, faire de nouvelles
connaissances ou flâner. Il n’était pas rare qu’une guitare ne vienne compléter
cet environnement doucereux de sa délicate touche sonore, parfois accompagnée
d’une flûte ou d’un violon. C’est ainsi qu’à partir des années 1800, le café
contribua à l’émergence du répertoire d’œuvres pour flûte ou violon et guitare.
Rapidement, plusieurs instrumentistes virtuoses, principalement
italiens, devaient donner à ce genre de duo ses premières lettres de noblesse
et lui ouvrir les salles de concerts. Mauro Giuliani (1781-1829) fut l’une des
premières grandes célébrités de la guitare. De la quinzaine de « grands duos »
pour flûte/violon et guitare de Giuliani, l’opus 85 est le plus connu.
Violoniste d’une virtuosité transcendante, Niccòlo Paganini (1782-1840)
contribua grandement à faire avancer la technique de son instrument. Également
excellent guitariste, il a laissé plus d’une centaine de pièces pour guitare et
plus de 75 sonates pour les deux instruments combinés. On sait peu de chose de
Filippo Gragnani (1767-18??) mais il a composé des pièces pour guitare seule et
pour diverses combinaisons d’instruments. La sonate retenue pour cet
enregistrement respecte le plan italien de la sonate en trois mouvements
contrastés. Mort à l’âge vénérable de 87 ans, Luigi Rinaldo Legnani (1790-1877)
mena une quadruple carrière de chanteur d’opéra, violoniste, guitariste et
facteur de guitares. Il composa, entre autres, plusieurs œuvres spécifiquement
pour flûte et guitare, dont ce Gran duetto, opus 87.
Nadia et Annie ont étudié au Conservatoire de musique du Québec à
Rimouski. Suite à l’obtention d’une maîtrise à l’Université de Montréal, Nadia
a poursuivi son perfectionnement auprès de Patrick Gallois, Geneviève Amar et
Emmanuel Pahud. Elle a été soliste avec
l'Orchestre de chambre de Vaienne, l’Orchestre symphonique de l’Estuaire
et membre de l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales avec lequel elle a
fait des tournées en Amérique, en Europe et en Asie. Annie a complété une
maîtrise en interprétation à l’Université Laval auprès d’Alvaro Pierri. Elle
s’est perfectionnée auprès d’Abel Carlevaro, Roberto Aussel et Hubert Käppel.
En 2001, elle s’est produite en solo avec l’Orchestre symphonique de Montréal
sous la direction d’André Moisan.
Pour plus d’information, visitez le www.similia.ca
Pour écouter des extraits du CD : www.postedecoute.ca/catalogue/album/similia-dolce-vita
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GRAUPNER
Frühling & Winter
Partitas pour clavecin Vol.6
Geneviève Soly
Montréal, le 27 mars 2007 – Analekta est fière de présenter GRAUPNER :
Partitas pour clavecin, vol.6. Cette innovatrice série de Geneviève Soly a
largement été saluée par la critique, tant pour son exceptionnelle musicalité
que pour sa précieuse introduction à l’univers du compositeur baroque Christoph
Graupner (1683-1760), éminent contemporain de Bach. L’une des rares
spécialistes et interprètes depuis 1760 de Graupner, Geneviève Soly travaille
sur l’immense corpus de ce compositeur qu’elle contribue à faire connaître.
Les enregistrements précédents de cette série Analekta ont été louangés
par ClassicsToday : « 10/10 : l’un des plus remarquables enregistrements de
clavecin de l’année (ou de n’importe quelle année). » BBC Music Magazine notait
« les interprétations élégantes, techniquement accomplies et très séduisantes »
alors que le New York Times
soulignait « les excellentes
interprétations instrumentales ».
Le programme de ce sixième disque des partitas pour clavecin couvre près
de 35 ans de composition. Il comporte deux œuvres qui nous sont parvenues en
édition originale (celles de 1722 et de 1733) et deux œuvres qui nous sont
parvenues en manuscrit. Les œuvres choisies comprennent Martius en sol mineur
(GWV 111), la Partita en do mineur (GWV 132) et la Partita en sol majeur (GWV
142), composée alors que Graupner avait presque 70 ans, juste avant qu’il ne
devienne aveugle. La Partita L’Hiver (GWV 121) est la seule partita à nous être
parvenue des Quatre Saisons, dernier recueil de pièces de clavecin publié par
Graupner en 1733.
Geneviève Soly exprime sa passion pour le clavecin et l’époque baroque
en fondant Les Idées heureuses à Montréal en 1987. Elle a produit plus de 150
concerts et en a présenté au-delà de 300 qu’elle a commentés, en plus de
programmer différents festivals. Elle est responsable de la redécouverte de
l’œuvre de Christoph Graupner. Entreprise en février 2001, sa démarche musicale
et musicologique vise la diffusion de l’œuvre de ce compositeur oublié par
l’histoire. Elle comporte, outre neuf enregistrements déjà parus chez Analekta,
l’édition de ses œuvres par La Sinfonie d’Orphée (Tours, France), des articles,
des classes de maître, des stages et des conférences au Canada, aux États-Unis,
en Suisse et en France (entre autres, aux conservatoires nationaux supérieurs
de Paris et de Lyon, aux conservatoires régionaux de Metz et de Toulon, et aux
facultés de musicologie de Nancy et de Fribourg) de même que plusieurs
concerts. Ces derniers et plus ambitieux projets de concerts incluent la
retransmission dans 30 stations de radio européenne d’un programme mettant en
lumière les Cantates de Noël de Graupner dans le cadre de la Journée de Noël
Euroradio 2004 et la création du cycle de sept cantates de Graupner sur Les
Sept Paroles du Christ à Montréal, le 25 mars 2005.
Pour plus d’information sur Graupner et sa musique pour clavecin : www.analekta.com.
Pour écouter des extraits du CD : www.postedecoute.ca/catalogue/album/genevieve-soly-graupner-fruhling-winter
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10 jours-101 films-Mille et une découvertes!
PAN-AFRICA INTERNATIONAL
Michel Handfield
Vue d’Afrique, éclairage sur
le monde!
Commentaires autour de trois films.
Michel Handfield
2 mai 2007
Trois films parlants de l’Afrique : Tinga dans la mine d’or; Cuba, une odyssée africaine; et Ondes de choc. Trois films qui nous
permettent aussi de parler de réalités qui nous rejoignent, telles que la
mondialisation, le néolibéralisme et le rôle de l’information dans ce monde,
car certaines extrapolations nous
apparaissent des plus naturelles à faire entre l’Afrique et le reste du monde,
ce qui nous inclue bien entendu! Trois
résumés officiels, trois commentaires. Bonne lecture.
***
Tinga dans la mine
d’or
Alain Somtiga Ilboudo
Burkina Faso
2006, 14’,
DOCUMENTAIRE, VIDÉO, NOIR ET BLANC
SANS DIALOGUE
SCÉNARIO : Alain
Somtiga Ilboudo
IMAGES : Alain
Somtiga Ilboudo
SON : Koritmi Zebda
MONTAGE : Paul
Ouedraogo et Camille Plagnet
MUSIQUE : Alain
Somtiga Ilboudo
La ruée vers l'or
entraîne dans son sillage des milliers d'enfants du Burkina Faso. Parmi eux,
dans les trous de la mine de Fofora, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, on
retrouve Tinga et ses amis. Un documentaire de création, muet et
authentique.
Commentaires :
La ruée vers l’or au Burkina Faso amène des enfants à faire des puits
d’une profondeur de quelques dizaines de mètres pour sortir des roches qui
peuvent contenir de l’or. Ainsi, Tinga, 12 ans, fait ce travail pour permettre
à ses frères d’aller à l’école. 12 ans, et il dit « Quand on gagne assez on va au bar! »
Comment le dit-il, si le film est muet? Comme dans les films de
Chaplin : un carton de temps en temps avec une phrase ou une explication
dessus!
On est face à des enfants exploités, petites victimes du travail, car les parois peuvent se
refermer sur eux à tout moment, la « mine » étant tout simplement un puits creusé dans le
sol sans protection! Une grosse pluie, une montée d’eau et le tout peut
s’effriter ou s’emplir. Mais, de creuser n’est qu’une part du travail. Après,
il doit transporter ses roches et les passer au broyeur, sans protection, pour
y chercher de l’or que l’acheteur lui paiera. Des journées de 12, 16 ou 18
heures sans garantie de pécule. À 12 ans!
***
La mondialisation permet peut-être la croissance économique en
favorisant l’exploitation des richesses naturelles et de la force de production
humaine à la grandeur de la planète, mais elle ne signifie pas une amélioration
des conditions de vie, sociales et politiques à la même échelle ni à la même
vitesse partout. En fait, plus elle trouve une main-d’œuvre facile à exploiter
au Sud, plus elle cherche à dégrader les conditions du Nord, comme si elle
cherchait le plus petit dénominateur commun pour le plus grand profit du plus
petit nombre!
Il appartiendrait aux décideurs politiques de faire des lois sociales et
de les faire respecter au même titre que les traités économiques. Mais, ils
disent ne pas en avoir les pouvoirs et que la situation les dépasse. Pourtant,
ce sont eux qui ont négocié l’abolition des tarifs douaniers. Ils auraient tout
aussi bien pu négocier une hausse des tarifs pour tous produits qui vient de
pays qui ne respecte pas sa main-d’œuvre et ses citoyens. Il appartient donc
aux citoyens de faire savoir leur mécontentement au Politique s’il oublie cette
facette de la mondialisation, car elle ne doit pas servir qu’à la profitabilité
des entreprises; elle doit aussi servir au bien-être social. Et quand on
déménage une usine du Nord vers le Sud pour profiter de l’absence de
protections sociales, cela ne sert personne ni au Nord, ni au Sud. On doit le
dire et s’en rappeler comme consommateur quand on a le choix entre des produits
semblables venant l’un du Sud et l’autre du Nord, surtout à prix comparable.
J’ai même vu des jeans canadiens d’une marque maison pour moins cher que des
jeans « fashions » fabriqués dans un pays en développement, où les
conditions de travail ne sont pas considérées comme un modèle de bonnes
relations avec les employés. J’ai donc pris la marque maison sans hésiter, même
s’ils sont moins « fashion », question de principes et de valeurs
sociopolitiques.
Cuba, une odyssée
africaine
Jihan El Tahri
Égypte-France
2007, 120’,
DOCUMENTAIRE, FORMAT, COULEUR
FRANÇAIS, ESPAGNOL,
RUSSE, ANGLAIS, S-T FRANÇAIS
SCÉNARIO : Jihan El
Tahri
IMAGES : Frank Peter
Lehmann
SON : James Baker
MONTAGE : Gilles
Bovon
MUSIQUE : Les Frères
Guissé
PRODUCTION : Temps Noir,
Big Sister
Durant la guerre
froide, sur le continent africain, quatre adversaires aux intérêts opposés se
sont affrontés. Les Soviétiques voulaient étendre leur influence sur un nouveau
territoire, les États-Unis entendaient s'approprier les richesses naturelles de
l'Afrique, les anciens empires sentaient vaciller leur puissance coloniale et
les jeunes nations défendaient leur indépendance nouvellement acquise.
Les jeunes
révolutionnaires comme Patrice Lumumba, Amilcar
Cabral ou Agostinho
Neto firent appel aux guérilleros cubains pour les aider dans leur lutte. Et
Cuba s'est mis à jouer un rôle central dans la nouvelle stratégie offensive des
nations du Tiers-Monde contre le colonialisme.
Depuis l'apogée
tragi-comique de Che Guevara au Congo jusqu'au triomphe de la bataille de Cuito
Cuanavale en Angola, ce film raconte l'histoire de ces internationalistes dont la saga explique le
monde d'aujourd'hui : ils ont gagné toutes les batailles, ils ont fini par
perdre la guerre.
D’origine égyptienne,
Jihan El Tahri est écrivaine, réalisatrice et productrice. Après des études de
sciences politiques à l’Université américaine du Caire, elle devient
correspondante sur l’actualité politique du Moyen-Orient et de l’Afrique. En
1990, Jihan El-Tahri commence à réaliser et à produire des documentaires pour
la télévision française, et pour la BBC à partir de 1995, grâce auxquels elle a
reçu de nombreuses récompenses internationales. Par exemple, son documentaire
La maison des Saoud a été nominé pour les International Emmy Awards. Dans sa
filmographie, on retrouve notamment L’Afrique
en morceaux (2002) et Les
Maux de la faim.
Commentaires :
Castro, un de ceux qui a aidé à mettre fin au colonialisme africain!
Cela peut surprendre, car on n’en a pas entendu parler ici. En fait,
l’idéologie américaine, dans laquelle nous baignons en partie, nous parle
beaucoup plus des États-Unis porteurs de la liberté et de la démocratie que de
Cuba! Mais, de quelle liberté et de quelle démocratie s’agit-il? Ça,
naturellement, l’idéologie états-unienne ne le dit pas. En fait, il s’agit de
la liberté économique et de la démocratie de marché, ce que l’on nomme le
néolibéralisme! Mais, Cuba porteur de liberté? Non, jamais entendu parler avant
ce film. Pourtant, à sa sortie de prison, Mandela a visité Castro pour le
remercier. C’est donc dire qu’il y a quelque chose là!
Au visionnement de ce film, on comprend que cette liberté est en partie
redevable à Cuba. C’est que Cuba a soutenu, par des hommes et des armes,
quelques luttes de libération importantes en territoire africain. Même le Che
est allé sur ce terrain, mais, à l’époque, les africains n’étaient pas prêts.
Des différences culturelles faisaient que, par exemple, les Africains ne
voulaient pas creuser de tranchée pour se protéger, car des trous c’est pour les morts!
Si au Congo belge ce ne fut pas un succès, ce fut cependant un
apprentissage qui a amené Fidel Castro à se demander « Qui aider et comment? » Cuba est
alors passé au rôle de support technique et d’éducation, mais pouvait fournir
hommes et équipements au besoin, car les guérilléros cubains étaient
expérimentés et pouvaient tout aussi bien enseigner qu’intervenir.
Si l’Afrique était un lieu recherché pour étendre l’influence européenne
et mettre la main sur ses immenses richesses,
dont le cobalt qui est un minéral très
stratégique, la population, elle, vivait dans la pauvreté; et y vit
encore pour une large part dans certains pays africains.
Fidel visait donc l’internationalisation des luttes de libération!
Alors que Fidel a gagné ses batailles, l’URSS perdait la guerre au
capitalisme, ce qui allait plonger le monde dans un nouveau capitalisme
débridé : le néolibéralisme! L’appât du gain allait autoriser toutes
les formes d’exploitation. Fidel venait
de perdre la guerre après avoir gagné ses batailles. Il resta seul avec son
île.
Un film intéressant, qui nous montre une part de l’histoire de la guerre
idéologique Est-Ouest qu’on nous a cachée, surtout en Amérique.
***
Dans la suite de cette histoire, ce que ce film ne montre pas, le libre
marché est devenu synonyme de liberté au point qu’on a même oublié que certains
pays partenaires sont toujours des dictatures! Mais, le peuple ne veut plus de
la démocratie si un dictateur éclairé lui assure un niveau de consommation
adéquat, car dans ce Nouveau Monde postcommuniste, liberté s’écrit libre marché
et droit de vote s’épelle a-c-h-a-t! Ce phénomène semble même s’étendre dans
les anciennes démocraties libérales, où on vote maintenant utile, soit pour des
leaders qui ont comme solution la fin de l’État interventionniste, voire la
déstructuration et la liquidation (privatisation) de l’État pour le remplacer par le marché et
l’entreprise privée.
Assisterons-nous prochainement au remplacement du citoyen par le client,
celui qui ne veut rien savoir de la politique et qui préfère croire la
publicité qu’il voit sur son écran télé « hyper big colossal »! Tout ça pour l’illusion d’être unique
parmi les millions de personnes qui conduisent la même marque de voiture,
écoutent la même musique, portent tous une casquette avec le même logo et le
même jeans qui fait juste assez
rebelle… pour pouvoir être porté au travail! Car, l’avantage du privé sur le
public, c’est qu’il peut nous faire croire que nous avons choisi librement et
monter ses tarifs sans que cela ne nous « insatisfasse », car nous
n’en comprenons pas les mécanismes! Ce sont là les lois insondables du marché,
compliqué par des explications économiques que bien peu de gens comprennent,
d’où une résignation et une acceptation face à des faits qu’on ne peut
contredire!!!
Les politiciens comprennent de plus en plus que le privé a cette
capacité de jouer sur les prix sans causer le même ressac ni la même
insatisfaction que s’ils le faisaient eux-mêmes. On a juste à penser aux
hausses des frais universitaires
proposés par le gouvernement par rapport aux hausses du prix de l’essence pour
le comprendre, car si les étudiants descendent dans la rue pour une hausse des
frais de scolarités, les mêmes étudiants qui ont des voitures ne prendront pas
davantage le bus ni ne contesteront cette
hausse du prix de l’essence dans la rue! Ils se résignent. En
conséquence, les politiciens comprennent que ce que le consommateur veut, c’est
de payer le moins d’impôt possible pour consommer le plus possible, car il a
alors l’illusion de choisir et d’exister! De s’affirmer. Ce n’est plus, « je pense, donc je suis », mais
« je consomme et je suis! »
Ni, « dis-moi ce que tu lis, je te
dirais qui tu es », mais « dis-moi
quels logos tu portes, je te dirai qui tu es! »
Mais, qui seront les gagnants de cette nouvelle façon de faire?
D’abord, les politiciens de droite, qui n’auront plus à accroître les
impôts, préférant plutôt privatiser une part de l’État pour satisfaire à la
fois leur clientèle politique, qui revendique des baisses d’impôts, et les
leaders du secteur privé, qui demandent depuis longtemps un désengagement de
l’État au profit de l’entreprise privée dans plusieurs secteurs qu’ils jugent
rentables et capable de faire au privé, que ce soit la production et la vente
d’eau, d’électricité, de transport en commun, de routes ou de provision de
services de santé ou d’éducation. Ensuite, ce seront les groupes financiers et
les grandes entreprises qui gagneront de nouvelles sources de profits gracieuseté
de l’État, ce que nous apprend le Business
Week :
« There are some
advantages to private control of roads, utilities, lotteries, parking garages,
water systems, airports, and other properties. To pay for upkeep, private firms
can raise rates at the tollbooth without fear of being penalized in the voting
booth. Privateers are also freer to experiment with ideas like peak pricing, a
market-based approach to relieving traffic jams. And governments are making use
of the cash they're pulling in—balancing budgets, retiring debt, investing in
social programs, and on and on. » (Emily Thornton, Roads to Riches, in Business Week (www.businessweek.com), MAY 7, 2007: www.businessweek.com/magazine/content/07_19/b4033001.htm?chan=top+news_top+news+index_companies)
C’est exactement ce que l’on voit se dessiner sous nos yeux, avec la
montée de la droite dans plusieurs États du monde occidental. Mais, le
problème, c’est qu’après les
privatisations, il sera très difficile de faire marche arrière dans 4, 8
ou 10 ans si le consommateur voit les limites de ce régime et veut re-réclamer
ses droits citoyens! Pour l’instant, il est cependant ébahis par les choix
multiples de la consommation de masse et pense que c’est cela la réalité et la
liberté! Sauf que ces milliers de choix virtuels sont contrôlés par moins d’une
centaine de mégas entreprises dans le monde! Ils ne sont qu’illusions.
Ondes de choc
Hélène Magny &
Pierre Mignault, Québec
2007, 52’,
DOCUMENTAIRE, VIDÉO, COULEUR
FRANÇAIS
IMAGES : Richard
Laferrière, Pierre Mignault
SON : Hélène Magny
MONTAGE : Stéphanie
Grégoire
En République
démocratique du Congo, dans ce pays où les violations des droits humains sont
parmi les plus répandues au monde, les journalistes de Radio Okapi dénoncent,
au péril de leur vie, les pires exactions dont sont victimes les populations
civiles. Sur fond de rébellion, dans des zones dangereuses, Ondes de choc suit
les journalistes dans leurs enquêtes sur le terrain. Dans ce pays où le silence
s’impose à la pointe du fusil, Ondes de choc est un témoignage sur l’émergence
difficile de la liberté d’expression et de la démocratie dans un pays déchiré
par les séquelles de la guerre.
Commentaires :
Radio Okapi : le pouvoir des mots contre le Pouvoir. C’est une
radio fondée par l’ONU en territoire de conflit pour donner accès à une
information libre. On forme alors des journalistes sur le terrain. Des
journalistes qui le deviennent de cœur et d’esprit, car il y a un esprit
journalistique je crois. C’est un état avant d’être un métier.
Dans ce film on voit ce que signifie prendre la parole au péril de sa
vie, quoi que le peuple a adopté cette radio, ce qui leur assure une
« certaine » sécurité sur le terrain aussi. Naturellement, le fait
d’appartenir à l’ONU ne nuit pas dans ce cas-ci, l’ONU étant ici le
pacificateur. Dans d’autres territoires cependant, ce peut être fort différent,
l’ONU étant parfois associée aux agresseurs, surtout lorsqu’elle défend un
groupe contre un autre ou impose une
vision étrangère sur le terrain, comme dans sa mission afghane. On ne peut donc
pas juger de toutes les radios de l’ONU à partir de celle d’Okapi. En fait, si
c’est un succès, ce n’est pas un cas d’espèce.
Et, au retrait de l’ONU de ce
territoire, qu’arrivera-t-il de Radio Okapi? Si les journalistes sont honnêtes
et une source fiable d’informations actuellement, c’est par conscience, mais
aussi parce qu’ils sont bien payés. Mais, que seraient des journalistes sans
paye? Seraient-ils davantage portés à
tourner les coins ronds pour assurer leur survie? À accepter des pots de vin
pour trafiquer quelques informations? Si on veut conserver cette radio après le
retrait de l’ONU, une autre branche de l’ONU, comme l’UNESCO, devrait alors les
prendre sous son aile sous prétexte qu’ils font de l’éducation populaire à la
démocratie par exemple. Ce serait là une solution intéressante, je crois. Un
investissement social dans le développement de ce pays.
Si cette question se pose, c’est que la réalité est là pour nous la
rappeler. Ainsi, malgré l’accord de paix de 2002, 1200 personnes meurent encore
chaque jour au Congo. Et l’armée, qui devrait protéger la population, n’a pas
de quoi nourrir ses hommes; quoique des millions de dollars qui devaient servir
à nourrir ces soldats se sont volatilisés pendant ce temps! Comme les soldats ne reçoivent pas leurs gages,
ni de pitance, ils se servent donc de leurs armes pour extorquer les citoyens qu’ils devaient défendre. Alors,
une fois dans le même bateau que ces militaires, que dirait le journaliste pour
s’assurer d’un repas si ça fait trois jours qu’il n’a pas mangé?
Devant l’injustice sociale, il faut faire avancer la société et c’est ce
que fait cette radio. Elle mérite donc un soutien au-delà de la mission
onusienne en place, car on ne peut donner un tel organe d’information et
d’éducation à un pays, surtout qu’il n’y a pas d’éducation minimum au Congo,
pour ensuite la retirer tout bêtement. Ce serait malheureux et
contre-productif, surtout que dans le mot information il y a le mot formation!
Ici, la radio joue un rôle éducatif qu’on oublie trop souvent dans les pays
développés, accrochés que nous sommes à des radios commerciales. Un film
intense qui nous rappelle la fonction première de la radio : informer et
former des citoyens.
Intense, mais pas d’action, car si le journaliste peut utiliser son
micro comme une arme, sa carte de presse n’est pas une veste pare-balles! Il y
a des limites que le journalisme ne peut franchir.
---
Vues
d’Afrique… à la prochaine!
29 avril 2007
Vues d’Afrique s’est terminée et en voici
le bilan officiel que nous avons reçu (communiqué de presse). Il nous fait
d’autant plus plaisir de le publier, que j’ai manqué le Festival, sauf les
premiers jours, pour cause de fièvre! Moi, qui m’étais préparé un programme
cinéma politique et social, j’étais au mieux cloué derrière mon écran d’ordi
sur antibiotiques!
Il y aura toujours les 24es Journées du
cinéma africain et créole qui se tiendront du 10 au 20 avril 2008 et
j’exprime le souhait que certains des
films de cette 23e édition soient repris en salle de répertoire ou à la télé (documentaires)!
Michel Handfield
Communiqué de presse
Palmarès 2007
PAN-AFRICA INTERNATIONAL
LES 23es JOURNÉES DU
CINÉMA AFRICAIN ET CRÉOLE
Tenue du 19 au 29 avril
2007
Montréal, le samedi 28
avril 2007
Vues d’Afrique a présenté Pan-Africa
International, 23es Journées du cinéma africain et créole avec une
programmation de grande qualité, composée de 101 films, fictions, courts et
longs métrages, documentaires et films d’animation, en provenance d’une
trentaine de pays.
En hommage au regretté Henri Duparc, le
festival a présenté sept œuvres de ce cinéaste disparu qui a eu une carrière
exceptionnelle.
L’essor des nouvelles technologies de
l’image et du son a touché le continent africain et le festival a voulu
souligner ce fait en créant la section compétitive Africa-numérique.
Les débats organisés dans le cadre de ces
journées ont connu un vif succès et ont permis que soient abordés des thèmes
actuels qui touchent l’ensemble des pays du continent africain : Les médias
gardiens de la démocratie, L’exploitation sexuelle des femmes, La gestion de
l’environnement et l’immigration. Ils furent l’occasion d’échanges et de
témoignages extrêmement enrichissants.
Le jeune public a su se régaler lors des
Matinées Ciné-Jeunesse au cours desquelles des fictions, des documentaires et
des films d’animation sélectionnés pour lui ont été projetés.
Sylvain Lafrance, vice-président principal
des services français de CBC/Radio-Canada a donné, au cours d’une rencontre
organisée durant le festival, les grands axes du service public de la société.
La nouvelle mission est centrée sur le développement de l'information
internationale et le souci de tenir compte d’une cohabitation avec les
communautés culturelles de plus en plus présentes, dans un effort d’une
meilleure connaissance et compréhension. Le partenariat établit depuis le tout
début avec Vues d’Afrique, prouve pleinement sa raison d’être.
Parrainées par la SODEC Les
Rencontres-express ont permis à des cinéastes invités de « pitcher » un film ou
un projet auprès de producteurs et distributeurs d’ici sans oublier de laisser
une place aux jeunes artisans cinéastes des communautés culturelles lors des
Rendez-vous avec la relève. La SODEC est un partenaire essentiel dans le
développement des liens concrets entre les représentants des cinématographies
québécoise, africaine et créole. Grâce à son soutien, des œuvres peuvent
trouver une voie d’accès à des collaborations au niveau de l’écriture et aussi
à des financements mixtes.
Aux partenaires déjà présents dans la
semaine audiovisuelle Québec/Canada au Burkina Faso, se sont joints des
représentants de l’INIS et du Festival International du Film Francophone de
Namur pour envisager un événement plus conséquent qui se déroulera dans les
trois plus grandes villes du pays ainsi qu’à la télévision tout en impliquant
des activités de formation. Cette démarche se situe dans la mouvance des
ententes entre le Québec, la Wallonie et le Burkina Faso.
Les lauréats des 23es Journées du cinéma africain et
créole.
SECTION INTERNATIONALE :
FICTION
Le
prix de la communication interculturelle, long métrage offert par Radio-Canada
est remis à What a Wonderful World de Faouzi Bensaïdi.
Le
prix de la communication interculturelle, court métrage, offert par
Radio-Canada, va à Lucky d’Avie Luthra et une mention spéciale du jury pour le
film Le Défunt de Rachid al-Ouali.
Le
prix Images de femmes Micheline-Vaillancourt, offert par le Conseil
International des radios et Télévisions d’Expression Française (CIRTEF) dans la
catégorie réalisatrice va à Marion Hänsel, pour son film Si le vent soulève les
sables.
Le
prix de la meilleure actrice, offert par la revue africaine Amina, est remis à
Rabia Ben Abdallah pour son rôle de Zakia dans Fleur d’oubli (Khochkhach)
Le
jury était composé de : Rabah Bouberras, Iolande Cadrin-Rossignol, Ian Oliveri
et de Dominique Ollivier.
SECTION INTERNATIONALE :
DOCUMENTAIRES
Le
prix de la communication interculturelle, offert par TV5 Québec-Canada pour un
long métrage va à VHS Kahloucha de Nejib Belkadhi.
Le
prix de la communication interculturelle, offert par TV5 Québec-Canada pour un
court métrage est remis à Mieux vaut mal vivre que mourir de Justine Bitagoye
et Gaudiose Nininahazwe.
Le
prix Images de femmes remis à une réalisatrice pour un court ou un long métrage
offert par Oxfam, va à Jihan El Tahri pour Cuba, une odyssée Africaine.
Le
jury était composé de : Carole Laganière, Guillaume Landry, Lucette Lupien et
Catherine Veaux-Logeat.
AFRICA-NUMÉRIQUE
Les
Prix Africa-Numérique de cette section sont offerts par L’Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF) et la promotion du film primé sur
Télésud 3A.
Le
prix du meilleur long métrage est remis à Le Jardin d’un autre homme de Sol De
Carvalho. Le Président a-t-il le sida ? d’Arnold Antonin, obtient une mention
spéciale du jury.
•Le
prix du meilleur court et moyen métrage est remis à Les Frères Kadogo de Joseph
Muganga et une mention spéciale du jury va à La Bise d’Honoré Noumabeu et
L’Autre Fils de Dieu de Arthur Vé Batoumeni .
Le
prix de la meilleure série et feuilleton télé est remis à Petit Sergent d’Adama
Roamba avec une mention spéciale à Z’Aime de Guy Kpakpo, Jean-Claude
Hellequin et Jean Luc Lian.
Le
jury était composé de Patricia Bergeron, Hugo Roberge, Françoise Wera et
Mélanie Charbonneau.
REGARDS D’ ICI SUR
L'AFRIQUE ET LES PAYS CRÉOLES
Le
prix de l’ONF, pour le meilleur film va à Le Prix de l’exode de Bruno
Boulianne.
Le
prix offert par l’ONF, assorti d’une bourse spéciale à la meilleure production
indépendante, est remis à Bahlay Kehlay de Rob Haacke.
Avec
une mention spéciale du jury à Tsepong : La clinique de l’espoir de Patrick
Reed.
Le
jury était composé de : Yves Alavo, Michel Coulombe, Doïna Harap et Edouardo
Lucatero.
Les
24es Journées du cinéma africain et créole se tiendront du 10 au 20 avril 2008.
À l’année prochaine !
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La conférence de presse
6 avril 2007
Vues
d’Afriques! La présentation donne le goût d’y assister, car Vues d’Afrique c’est une question de
points de vue. Le monde d’un point de vue africain; l’Afrique vu par des
occidentaux; l’Occident vue par des africains et j’en passe des
meilleures. Bref, Vues d’Afrique c’est une occasion de contacts visuels et d’échanges
de points de vue. D’ouverture!
On y trouve
des films qui font saliver, comme « Africa Paradis », une comédie
décapante en ouverture du Festival; « Mon Colonel », d’après un
scénario de Costa-Gavras; ou « Ondes de choc » pour qui aime
le cinéma sociopolitique. Tant le cinéphile que l’amateur de documentaires
seront servis avec 101 films pour découvrir ce monde, notre monde, car
l’Afrique en est, même si on est trop souvent porté à l’oublier. Elle a
d’ailleurs des choses à nous dire, à échanger et à nous apprendre. (1)
Du 19 au 29 avril 2007, les 23es JOURNÉES DU CINÉMA AFRICAIN ET CRÉOLE.
Note :
1. A ce sujet, lire Konaté, Moussa et coll., 1999, Sur les petites routes de la démocratie,
Montréal: écosociété, qui rapporte un échange de coopération entre les
habitants du village de Fereintoumou du Mali et ceux de Sainte-Élisabeth, ville
agricole de la région de Lanaudière au Québec. Un livre rafraichissant qui
s’inscrit bien dans la philosophie de ce Festival. Pour plus de détails sur ce livre,
voir : www.ecosociete.org/t47.html
---
Résumé officiel
Africa Paradis nous confronte à un futur imaginaire où l'Afrique est
entrée dans une ère de grande prospérité tandis que l'Europe a sombré dans la
misère et le sous développement.
Olivier, informaticien sans travail et prêt à tout pour en trouver, vit
avec Pauline, institutrice elle aussi au chômage. En raison de leur situation
précaire en France, ils décident de tenter leur chance en Afrique où ils
immigrent clandestinement.
À peine arrivés, ils sont arrêtés par la police des frontières et
incarcérés dans une résidence de transit, en attendant d'être renvoyés en
France. Seul Olivier parvient à s'échapper. Il commence alors une vie de
clandestin, jusqu'au jour où il endosse l'identité d'un Blanc tué dans un
accident de voiture. Pauline, quant à elle, accepte un poste de bonne dans une
famille bourgeoise africaine.
Commentaires de Michel Handfield (23 avril 2007)
D’abord, j’ai assisté à la soirée
d’ouverture de ce festival avec musique africaine, présentations, film et fraternisation. Chose rare pour moi, qui voit plutôt les
visionnements de presse, mais ce fut apprécié – je viens des sciences sociales!
Ma conjointe, qui m’a accompagnée, a elle aussi bien aimé sa soirée et le film.
À souligner : il n’y a pas de films du
Darfour à ce Festival, car, vu la
situation de ce pays, il ne s’y fait pas
de tournages, sauf, peut être, par quelques équipes d’informations. C’est donc
l’occasion de penser à ce conflit qui a fait davantage de morts que le
Moyen-Orient et l’Irak réunis, vu l’épuration ethnique qui s’y déroule depuis des années à souligné Gérard Le Chêne,
Président-directeur général du Festival. (1)
***
États-Unis d’Afrique, 2033, avec un drapeau miroir des USA, où seules
les couleurs sont différentes! Cela donne le ton de cette comédie. Elle fait de
l’Afrique de demain un miroir de l’Occident d’aujourd’hui, avec des lois et des
politiciens qui ressemblent à ce que l’on voit en France ou aux États-Unis
actuellement. Ainsi, les africains trouvent que ces européens, concentrés dans
la cité (qui ressemble aux cités de France dont on parle tant depuis quelques
nuits chaudes des derniers étés), sont tous pareils. « On a de la difficulté à les identifier ces
blancs, car ils se ressemblent tous! » De toute façon, un blanc, c’est
un blanc et « un blanc ne vaudra
jamais un noir. » En conséquence, pour l’opposition de droite, le
Parti africain radical, « l’Afrique
doit demeurer africaine! »
Le Parti Libéral Africain est par contre pour une intégration des immigrés européens et des
illégaux déjà présent sur son territoire, car on est tous des êtres humains et
ils contribuent à la société. On a alors
droit aux préjugés et aux coups bas de l’opposition pour manipuler l’opinion,
discréditer ce projet d’ouverture et faire déraper ce processus d’intégration.
Le machiavélisme et le racisme n’ont pas de couleurs ni de races! Ils
sont plus universels que l’entraide. L’arrivée de ces « autres » est
perçue comme une menace à la culture, au confort (sécurité) et à l’avenir de la
société que l’on compose et cette menace est perçue avec davantage de force que
la société est homogène. Menacent-ils mon emploi ou celui de mes enfants? Le
repli sur soi serait-il un réflexe naturel de protection comme celui de
l’huître qui se referme? En cette période de mondialisation, d’incertitudes et
d’instabilité, perçue comme autant de menaces sur lesquelles l’individu n’a
aucune prise, cela expliquerait-il la popularité de la droite en occident?
Quelle serait la solution? L’éducation? Mais, si elle est décidée par la
droite, pourrait-elle aller contre l’idéologie et les peurs qui les portent
justement au Pouvoir, car l’éducation peut être idéologiquement chargée? (2)
Si on s’arrête seulement aux allusions aux USA et à la France, on peut
parler d’une bonne comédie; grinçante à l’occasion. Mais, ce film est beaucoup
plus profond. En fait, on est dans une typologie des idéologies libérale
et conservatrice. Ne manque que la gauche socialiste (France) et quelques
partis plus spécifiques comme les Verts et les
Communistes. En ce sens, on est dans le bipartisme états-unien, avec les
radicaux africains, mélange des Républicains et du Front National de Jean-Marie
Le Pen, et les Libéraux, mélange des Démocrates avec quelques accents des socialistes français!
S’il y dénonciation des préjugés et du racisme, il ne faut pas oublier
que le niveau de tolérance de chaque citoyen est variable. C’est le propre de
tous les humains, peu importe la race et la culture. Les conflits interhumains
sont universels. Certains ne pourraient pas vivre avec des voisins trop près
d’eux, même s’ils sont de la même culture. D’autres sont beaucoup plus à l’aise
avec leurs voisins, même de cultures différentes, mais ne vivraient pas dans la
même maison. Enfin, certains tomberont
en amour, ce qui brisera toutes ces barrières! Ce n’est pas une question facile
cependant. C’est ce qui fait toute la différence entre les conflits qui se
déroulent dans la promiscuité des villes, où on entend la musique du voisin, où
on sent ses odeurs de cuisine et où on respire sa fumée de cigarette par
exemple, versus la périphérie, où chacun a davantage d’espace vital à sa
disposition.
Il ne faut pas oublier que ces conflits de voisinage sont parfois
relayés et exacerbés par des médias en manque de faits divers qui leur donnent beaucoup plus de visibilité qu’ils
n’en méritent, en leur accolant l’étiquette de « conflit ethnique »
par exemple. Ainsi, la chicane qui a dégénéré entre deux voisins d’un quartier
multiethnique parce que celui de gauche écoutait du « rap » à 2h du
matin a fait la manchette, mais la citoyenne de l’autre quartier, plus
homogène, qui a pété les plombs parce qu’elle n’en pouvait plus d’entendre le
« country » de son voisin d’en bas à minuit 45 n’a fait l’objet
d’aucune mention au journal télévisé, ni même dans le journal du quartier. Il
lui manquait l’étiquette ethnique qui accroche et qui vend.
C’est pour les mêmes raisons que l’on va davantage parler des questions
de prostitution liées aux gangs ethnoculturels de Montréal; de la prostitution
blanche et de fins de mois d’autres quartiers; mais qu’on parlera peu ou pas de
la prostitution de luxe qui peut se faire grâce aux nouvelles technologies de
communication, car elle ne se voit pas dans la rue. Une forme de prostitution
invisible, qui ne dérange pas, mais qui n’est pas moins de la prostitution.
La même remarque doit surtout être faite concernant l’emploi, car cette
question prend beaucoup de place dans ce film. Une large part de l’émigration
est d’ailleurs économique dans cette Afrique 2033. Comme on reçoit des immigrés
qualifiés ici, l’Afrique de 2033 en reçoit aussi beaucoup, prêts aux petits
boulots, malgré leurs qualifications, pour y vivre et donner une chance à leur
descendance de se faire un meilleur avenir. Et, comme ici, ils se font répondre
que leurs qualifications ne sont pas à la hauteur des standards en cours, vu le
degré d’avancement de l’Afrique par rapport à l’Europe!
Ici, l’immigration des années 1950 à 1970 est venue combler plusieurs
métiers. Pensons aux Italiens dans tous ces métiers de la construction, car le
Québec fut un énorme chantier dans les années 60 avec le métro, le pont-tunnel
Hyppolite-Lafontaine, et l’expo 67 à Montréal; les grands barrages
hydro-électriques dans le Nord du Québec aussi. Dans les années 1970, nous
avons accueilli les Haïtiens qui ont comblé d’autres emplois vacants, notamment
dans le système hospitalier et l’éducation. Si les Italiens ont été intégrés
plus facilement, on ne peut en dire
autant de la communauté haïtienne malheureusement. Même si les parents ont
travaillé ici, dans le système public notamment (en santé et éducation par
exemple), et bénéficient de la retraite maintenant, leurs enfants et leurs
petits-enfants (2e et 3e génération) ont des difficultés
d’employabilité et d’intégration même s’ils sont nés et ont fait leurs études ici. Ils sont des
nôtres, mais c’est comme si nous l’ignorions. Ils en sont encore à revendiquer
leur place au travail. (3)
Ce n’est pas normal, surtout que, paradoxalement, en même temps que ces
jeunes ont des difficultés d’emplois, on a toujours recours à l’immigration
pour combler des postes qu’on n’arrive pas à combler. Manque réel de personnes
qui veulent combler ces postes ou
exclusion d’une part de la main-d’œuvre disponible à cause de normes aveugles?
De préjugés? De racisme? On ne peut pas toujours dire que les gens ne veulent
pas travailler et leur refuser de l’emploi en même temps. Parfois ils veulent
travailler, mais on n’est pas prêt à investir en temps de formation pour les
mettre à niveau s’ils sont diplômés d’un champ d’études le moindrement connexe.
Pourtant, il ne suffirait parfois de
presque rien, comme le dit une chanson connue, pour les intégrer. Si nous sommes ouverts,
sommes-nous capables d’intégrer ces gens que nous accueillons et, surtout,
leurs descendants? La question doit être posée, car avoir recours à
l’immigration pour répondre à des besoins spécifiques et ensuite laisser leurs
descendants sur le carreau n’est pas la meilleure politique d’intégration et
d’acceptation qui soit pour une société qui se dit ouverte et accueillante.
À titre d’exemple, je donnerai celui de l’éducation. On manque
actuellement de personnel enseignant dans nos écoles. (4) Ne pourrait-on pas y
intégrer davantage de nos diplômés
universitaires en manque d’emploi avec une sélection et une formation d’appoint
appropriée? Je comprends que pour le primaire et, peut-être, le premier cycle
du secondaire, où on fonde les bases, la formation en éducation soit un
essentiel. Pour le second cycle du secondaire, c’est déjà moins clair de mon
point de vue, qui n’en est pas un d’expert cependant. Dans certains domaines
pointus comme les mathématiques, la physique ou la chimie par exemple, il
faudrait même avoir étudié dans ces
domaines, mais ce n’est pas toujours le cas à ce qu’on lit dans les médias.
Mais, dans des domaines comme le français ou l’anglais au secondaire, le
diplôme universitaire, un test normalisé de langue et une formation
complémentaire en pédagogie pourraient suffire à combler ce manque. Ce serait
même un moyen d’intégrer des gens que le marché du travail laisse de côté
actuellement malgré leurs études, comme certains diplômés des sciences sociales
et humaines. Pourquoi un québécois diplômé en sociologie, qu’il soit
blanc ou de couleur, ne pourrait-il pas
faire de suppléance en français dans l’école de son quartier alors qu’il y a un
manque d’enseignants à cette école par exemple? (5) Pourtant, un rapport du
Ministère de l’Éducation, daté de 2004, recommande ceci (le caractère gras est
de nous) :
- un effort de rétention des
jeunes mais également un bref effort de prolongement de carrière dans les
disciplines déficitaires ;
- le recours à la formation
continue et à la réorientation de carrière ;
- et le recours à l'immigration. (6)
Qu’est qu’être ouvert à l’immigration? Les accueillir ou leur offrir un
avenir à eux et leurs descendants? Ce film permet de poser la question par
effet de miroir.
***
Il ne faut pas voir qu’une dénonciation du racisme dans ce film, même si
ce l’est en partie, car il pourrait aussi se passer dans un milieu très
homogène, sans ethnies, et on aurait encore ces clivages. Ce serait de même
dans une société unisexuée, composée uniquement d’hommes ou de femmes, j’en
suis persuadé. Margaret Thatcher était une conservatrice comme Ronald Reagan ou
George W. Bush. La manière peut être différente, mais c’est d’abord une
question idéologique et de valeurs, avant d’être une question de sexe, de
couleur ou d’ethnie. (7)
Ce film est plus que l’échange de rôle entre blancs et noirs, qui n’en
feraient qu’une dénonciation des préjugés, ce qu’il est au premier degré j’en
conviens. Cependant, au second degré, il est beaucoup plus profond : on
parle de valeurs irréconciliables entre conservateurs et libéraux. De valeurs
qui n’ont pas de couleurs ou d’ethnies et qui se retrouvent même au cœur de
groupes homogènes et les divisent. (8) Prétendre le contraire serait mentir.
Les Français, de souche ou ethniques, ont voté sur ces valeurs au premier tour
cette semaine. Prétendre que le vote des « de souches » ou des
« ethnies » était homogène serait certainement faux. Majoritaire au
plus. Des « ethniques », même si je n’aime pas ce qualificatif, ont
même pu voter Le Pen parce qu’ils n’aiment pas certaines autres ethnies par
exemple. Ainsi va la vie; ainsi va la démocratie!
Je ne parlerai pas de finesse ici, mais d’un film qui joue sur le
comique de situation et porte à la réflexion. C’est tant mieux! Ce film se
devait d’être fait. Il se doit d’être diffusé maintenant.
Notes :
1. Pour plus de
détails, voir Guerre civile au Darfour : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_au_Darfour.
Voir aussi les articles sur le Soudan dans L’État
du Monde sur CD-ROM ou les éditions récentes papier de cet ouvrage de
référence.
2. Par qui? Par les décideurs qui font les lois, les règlements et, surtout,
déterminent les programmes et les directives?
3. Ainsi, dans les
premiers États généraux de la communauté haïtienne qui se tenait à Montréal du
19 au 22 avril 2007, un des points à l’ordre de cette rencontre était la
« sous-représentation de la
communauté dans la fonction publique ». (Communautés culturelles. La communauté haïtienne en réflexion, SRC
Nouvelles, 19 avril 2007 à 18 h 27 : www.radio-canada.ca/nouvelles/regional/modele.asp?page=/regions/Montreal/2007/04/19/008-etats-generaux.shtml). Après plus de 40 ans de présence ici, c’est
assez significatif.
4. À ce sujet, voir Marie Allard, La Presse, vendredi 13 avril
2007 :
- Des «remplaçants permanents», la solution ?
- Les retraités à la rescousse
- Suppléants recherchés
Source : Cyberpresse/Actualités
(www.cyberpresse.ca)
5. Même si les articles
de La Presse disent qu’il est possible de faire de
la suppléance sans diplôme en enseignement, après renseignements pris auprès des ressources
humaines de la Commission Scolaire De Montréal on m’a répondu « la CSDM engage présentement des enseignants
non légalement qualifiés qui détiennent minimalement un Bac dans une
discipline qui est prévue au régime pédagogique de la formation générale des
jeunes, et ce, même pour la suppléance occasionnelle. » Ainsi,
l’haïtien diplômé en sociologie ne pourrait faire de suppléance en français
malgré la pénurie de personnel et sa formation universitaire.
6. MEQ, Service des
études économiques et démographiques, DRSI (novembre 2004) : Surplus ou pénurie de personnel enseignant
qualifié au Québec : situation actuelle et perspectives à court et moyen terme
pour le secteur francophone. Source
: www.mels.gouv.qc.ca/dftps/interieur/PDF/pers_emploi_prevision_nov04.pdf
7. Dewiel, Boris, 2005, La démocratie : histoire des
idées, Québec : PUL, Collection :
Zêtêsis
8. Vacher, Laurent-Michel, 2000, Histoire
d'idées, Québec: Liber
Hyperliens :
http://africa.paradis.free.fr/
Margaret Thatcher : http://fr.wikipedia.org/wiki/Margaret_Thatcher
Ronald Reagan : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan
George W. Bush : http://fr.wikipedia.org/wiki/George_W_Bush
Propos du réalisateur
« Vivant en France depuis de nombreuses années, j'ai pu constater à quel
point l'intégration dans un pays étranger, même ami, peut être difficile sur
tous les plans, aussi bien affectif que professionnel. Et je me suis souvent
demandé si ceux qui nous offrent l'hospitalité sont bien conscients des
difficultés que nous rencontrons. C'est pour tenter de répondre à cette
question -d'une façon attrayante et non polémique- que, dans Africa Paradis,
j'ai inversé la proposition classique. Supposons -supposons- que l'Europe soit
devenue pauvre et l''Afrique, riche. Ce sont donc les Blancs qui émigrent sur
le continent africain pour tenter de trouver du travail et qui, du coup,
découvrent le lot habituel des Noirs lorsqu'ils débarquent en France.
C'est-à-dire autant la mesquinerie que la générosité, autant la porte fermée
que la porte ouverte. C'est le sujet de ce long métrage, dans lequel
l'équilibre des comportements sera maintenu, mon propos n'étant pas de mettre
les bons d'un côté et les méchants de l'autre. On trouve les deux sur chaque
rive du fleuve. Mon intention n'est pas de faire un film politique, didactique
mais, au contraire, de raconter une histoire d'amour, avec beaucoup d'action et
d'humour, le problème de l'intégration n'apparaissant qu'en filigrane. Il me semble,
en effet, que la gravité d'un thème a parfois intérêt à être traduite avec de
la légèreté. Du coup, le sens profond en est plus accessible.
Je ne pense pas, d'ailleurs, qu'un film puisse changer le monde. Un film
n'est rien d'autre qu'une bulle en couleurs qui brille un instant. Mais que cet
instant existe n'est pas négligeable. Surtout s'il rappelle ce que chacun sait,
bien sûr, mais qu'on ne doit jamais cesser de répéter: nous sommes tous
différents les uns des autres, mais c'est cette différence qu'il faut accepter
car, en fait, elle est la richesse des hommes. »
Sylvestre Amoussou
Né le 31 décembre
1964 au Bénin, Sylvestre Amoussou vit en France depuis une vingtaine d'années.
Il décide de se
tourner vers le métier de réalisateur après une carrière de comédien. En effet,
le peu de rôles intéressants proposés aux Noirs en France et la très forte
envie d'exprimer certaines de ses idées ne lui laissent pas d'autres choix que
d'aller derrière la caméra. Après plusieurs courts métrages, il présente son
premier long métrage : Africa Paradis.
---
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Attention : Dans les
commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement
exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter.
C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à
mot.
Je ne fais pas non plus dans
la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de
sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le
dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce
qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les
questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur
social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de
courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de
très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux
dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse
que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui
ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre
angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire
une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de
références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la
protéger.
Michel Handfield
http://www.everythingsgonegreen.com/
À l'affiche au cinéma AMC Forum 22, le vendredi
11 mai.
Durée: 95 minutes
Un scénario de
Douglas Coupland
Une réalisation de
Paul Fox
Avec Paulo Costanzo,
Steph Song et JR Bourne
SYNOPSIS
« EVERYTHING'S GONE GREEN is about
when you get older and you feel certain doors closing very quickly on you. It
deals with that feeling of now or never. » -Douglas Coupland, author or
“Generation X”
Paulo Costanzo (“40 DAYS AND 40 NIGHTS”,
"ROAD TRIP", “JOEY”) stars as Ryan, a twenty something uberslacker
who is nonetheless willing to fall into accidental success. After losing his
job the same day he is dumped by his yuppie girlfriend, Ryan gets a dispiriting
job with a tacky lottery magazine, photographing winners and writing their
stories.
In a Mandarin language class Ryan is taking
for work, he meets and is immediately smitten by the lovely Ming (Steph Song).
Ming, unfortunately, is currently involved with a fast-talking scammer, Bryce
(JR Bourne).
Bryce spots a money-laundering scheme
involving the new lottery winners and Ryan soon launches himself into the
lifestyle of the suddenly rich and not-otherwise-likely-to-be-famous.
Soon, and without a lot of thought, Ryan has
got the sports car and leather jacket of moneyed youth -- something that puts
him at odds with Ming ,the beautiful set-dresser from class, who just so
happens to be in the process of breaking up with Bryce. All Ryan needs to do is
convince Ming how different he is from Bryce, which proves a bit harder than
ever expected.
“EVERYTHING’S GONE GREEN” comically
illustrates how hard it is to know what’s real in a world filled with
fabrication and hidden agendas. This film marks the first screenplay written by
the acclaimed Douglas Coupland.
Commentaires de Michel Handfield (11 mai 2007)
Vancouver. Le boom économique de l’ouest
canadien. Mais, en même temps, on assiste au désespoir d’une génération
vieillissante qui est mise de côté pour la génération montante! À la fois
caricature et regard acide sur un monde du travail en changement, la fin de la
classe moyenne, et une certaine forme de management qui prenait soin de ses
employés. Ce qu’on veut maintenant, ce sont des entreprenants. Seuls les
chiffres et le succès comptent, alors qu’autrefois c’étaient la valeur morale
des gens et leur fidélité à l’entreprise. Autre temps, autre mœurs!
Cette idéologie d’avoir l’air
« successful » pour attirer le succès a aussi sa contrepartie :
tourner les coins ronds et faire dans la magouille pour accélérer les choses.
C’est ce que fera Ryan, lui qui s’est trouvé un nouveau boulot dans un magazine
qui parle des gagnants de la loterie.
En même temps, son père, qui a été mis
au rancart du monde du travail, tentera la loterie, la vente de produits
miracles, et la plantation de drogue dans son sous-sol, toute des combines pour
être encore dans l’économie, car nos valeurs se réduisent maintenant à la
valeur de l’argent!
Ce film a un côté décapant. On y
déboulonne les illusions du consumérisme et du tout à l’économie! Le rêve qui
devient cauchemar par exemple! Ainsi, de gagner à la loterie ne donne pas juste
du bonheur quand on retourne y voir plus tard!
---
Compagnie Mâle/Femelle
Texte et mise en scène de Christian
LeBlanc
Du 8 au 19 mai 2007, 20 heures
Une femme. 200 femmes. Toutes les femmes. 200 portraits de femmes,
rencontrées, racontées par un homme, un seul. En scène un homme. Et une femme.
Muse, icône, égérie. Aimée, aimante, amante. Une seule, qui les représente
toutes. En scène un photographe met des images sur les mots. Les mots qui
disent le monde intérieur de l’homme. Transposition du regard de l’autre. Quel
autre ? Toutes les autres. Ses 200 épreuves.
Théâtre, photographie, mime, danse, performance, musique : toutes
techniques confondues, des sensibilités entrelacées pour une rencontre urgente
et nécessaire avec des artistes de bonne compagnie : Mâle/Femelle.
Un show hétéro, éclectique, en un mot : hétéroclite.
LA DÉMARCHE ARTISTIQUE
La Compagnie Mâle/Femelle, c’est un théâtre de l’engagement. Le propos
n’est pas politique, c’est l’action - cet acte public - qui l’est.
La Compagnie Mâle/Femelle analyse l’homme/la femme à travers recherches
et enquêtes. Cette analyse se fait par la déconstruction de l’appareil théâtral
et de tout autre art utilisé, la déconstruction des rapports humains, la
déconstruction des rôles de l’artiste et du spectateur.
Ses principaux instruments de travail sont les cinq sens, le processus
de toute forme de langage et la nécessité. La vision de la Compagnie
Mâle/Femelle – on pourrait dire sa visière de travail - est l’art visuel
actuel.
Avec Mariane Lamarre, Martin Vaillancourt / Musicien : David Chassé /
Photographe : Christian Perreault / Scénographie, accessoires et costumes :
Steban Sanfaçon / Lumières : Thomas Godefroid // Direction technique : Réal
Dorval
Commentaires de Michel Handfield (10 mai 2007)
D’abord, comme sans l’aide du Prince, le
théâtre n’existerait pas, il y eut, avant la représentation de la première, une
courte présentation de Jean Asselin de Mime
Omnibus pour souligner les 50 ans du Conseil des Arts du Canada et les
remercier de leur implication et de leur soutien à la culture et à Mime Omnibus bien entendu. Ensuite,
Manon Blanchette, membre du CA du Conseil des Arts, a dit quelques mots au
sujet de ce 50e et de la mission de soutien du Conseil. Fort
intéressant, mais rien de mieux que de vous référer au site de ce 50e
pour plus de détails : www.50.conseildesarts.ca.
***
200 épreuves. Pièce multimédia, avec musique et photos qui font partie du tout,
car on découvre 200 femmes à partir
de l’icône féminine, « elle », qui les mime sur scène pendant que
l’homme dit en quoi et comment elles l’ont marqué. Toutes ces femmes sont
projetées sur l’écran, comme si nous entrions dans la mémoire – et l’histoire –
de l’homme. L’écran de sa vie. Mais, pour les plus marquantes,
« elle » nous les fait découvrir; son corps et ses émotions devenant
leurs! Épreuves photographiques donc, mais aussi épreuves humaines, car chacune
de ces femmes ont laissé leur trace sur cet homme. Traces dont il est plus ou
moins conscient.
Il remonte à la découverte de la femme.
D’abord la mère, mais surtout la voisine dont il a pris conscience à
l’âge de 10 ans! C’est le point de départ. Ses dix ans qui ont duré
jusqu’à ses 20 ans!
A 20 ans, c’et son
hiver psychotique. Les femmes qui l’ont marquée semblent tout droit
sorties de l’hôpital psychiatrique. Folie réelle ou symbolique? Déconstruction
de sa mémoire ou de sa pensée? Cette partie me questionne encore.
A 30 ans, il commence à voir le monde;
il est dans le monde; il est au monde! Prise de conscience hyperréaliste sur
celui-ci, où l’on est à la fois dans la foule et bien seul : « Je suis comme le Monde. On est tous seul et
on se protège! » D’autres femmes l’on marquées, qu’il a vue de la
fenêtre ou à un croisement de chemin, car des solitudes se croisent dans la
masse sociétale de la foule! C’est souvent parmi les autres que l’on se sent
bien seul d’ailleurs…
Mais, il est toujours à la recherche de
SOI, de son identité. A la recherche de son nom, oublié ou qu’il n’a jamais eu!
A moins que ce nom ne lui convenait pas et qu’il l’aie effacé de sa mémoire
comme pour un T-shirt que notre mère nous a acheté et qu’on ne veut pas! Qu’on
oublie à tout jamais dans un coin noir quelque part…
Il est donc à la recherche du nom
symbolique qui le représentera. Qui dira qui il est… ou ce que les autres
croient qu’il est, car ils le nommeront, bien qu’il ne se nomme pas
lui-même.
Mais, en fait, qu’a-t-il réellement
vécu? Dans cette œuvre de construction/déconstruction symbolique, on ne le sait
pas très bien et c’est là toute la beauté de l’œuvre. Ce qui nous captive, car
on veut le savoir. Au spectateur de le décoder et de s’en faire une idée de son
point de vue, car, en fait, chacun fabrique son monde dans sa tête, se le
raconte, mais décode aussi les autres et ce qui l’entoure à partir de SOI. À sa
manière et avec ses distorsions. Avec ce que la mémoire embrasse et retiens.
Nos perceptions nous donnent donc une vision tronquée du monde et de la réalité
et notre mémoire retient et distorse encore un peu cette perception! C’est
ainsi qu’on est tous prisonnier de notre culture, de nos racines, des
idéologies auxquelles nous adhérons, de notre mémoire et de nos
interprétations! De nos lunettes en fait, qui nous font voir la vie et les
autres selon un prisme particulier. Même quand on est libre, on n’est jamais
tout à fait libre :
« Je semble libre, mais je ne sais pas de quoi je suis libre »
dira-t-il.
Pièce de déconstruction/reconstruction
de la réalité vue à travers la mémoire d’un homme et de son rapport aux femmes
qui ont traversé sa vie; parfois l’accompagnant, parfois n’ayant que traversé
la rue devant lui! Il se raconte donc à travers elles. On pénètre ainsi dans sa
tête. Mais notre regard est aussi questionné, car sa construction défie notre
logique. On est le psy, il se raconte. Mais, quelle est la réalité? Sa réalité?
C’est une pièce psychanalytique forte intéressante pour qui aiment les zones d’ombres,
car la vie n’est jamais totalement claire. Je me suis posé des questions tout
au long de la pièce et je m’en pose encore.
***
Ce comédien a du texte, beaucoup de
texte, et pas des plus facile, à rendre. Chapeau. Elle, elle est figurative,
recréant ces femmes qui ont le plus marqué sa vie. Elle est notre vision de sa
mémoire. Les deux font un!
Théâtre expérimental, pour qui aime
aller au-delà du visible et du prévisible. A la jonction de l’inconscient et du
conscient. Au point de questionnement!
---
1h52
Sortie 20 avril
Montréal, le 27 mars 2007 – Présenté en
compétition au dernier Festival de Cannes et mis en nomination pour sept César
– dont Meilleur film, Meilleur acteur, Meilleur actrice et Meilleure actrice de
soutien –, QUAND J’ÉTAIS CHANTEUR a connu un immense succès critique et public
lors de sa sortie en France l’automne dernier. Le film est réalisé par Xavier
Giannoli avec Gérard Depardieu, Cécile de France, Christine Citti et Mathieu
Almaric.
Huit ans après sa Palme d’Or à Cannes pour son court métrage
L’interview, Xavier Giannoli présente son troisième long métrage après Les
Corps impatients (2003) et Une aventure (2005). Changeant de style par rapport
à ses deux films précédents, le cinéaste joue énormément sur le registre
musical, sur les paroles des nombreuses chansons des années 50 à 80 qui
ponctuent le scénario, des morceaux comme Pour un flirt de Michel Delpech à
Mourir d’aimer de Charles Aznavour.
Alain Moreau (Depardieu), chanteur de
seconde zone qui anime depuis toujours les bals populaires, thés dansants et
autres soirées locales, rencontre Marion (de France), jeune mère séparée de son
enfant, séduisante et énigmatique. A cette période de leur vie, malgré toutes
les différences qui les séparent, ces deux êtres se ressemblent. Tous deux ont
connu des déceptions sentimentales, bien sûr. Mais tous deux sont aussi en
marge des autres qui les entourent. Ils vont s’entraider, se transformer. QUAND
J’ÉTAIS CHANTEUR nous fait sentir leur complexité, leurs faiblesses et leurs
contradictions. Et puis leur sincérité, leur générosité et leur soif d’amour…
Fiche technique
France. 2006. 1 h 52 min. Comédie romantique réalisée par Xavier
Giannoli. Avec Gérard Depardieu (Alain), Cécile de France (Marion), Mathieu
Amalric (Bruno), Christine Citti (Michèle), Patrick Pineau (Daniel) et Alain
Chanone (Philippe). Scénario et dialogues : Xavier Giannoli. Images: Yorick Le
Saux. Décors : François Renaud Labarthe. Musique originale : Alexandre Desplat.
Montage : Martine Giordano. Son : François Musy (Lauréat du César 2007 du
Meilleur son). Distribution : Équinoxe Films.
Commentaires de Michel Handfield (18 avril 2007)
On sent un côté pathétique dès le début,
mais pas dans le sens négatif du terme. Pathétique dans le sens d’une tristesse
de ce chanteur de club. Être entouré; voir des couples se faire et être
heureux, mais lui… Lui? Il est bien seul. Il fait partie de ces 14 millions de
célibataires en France. « 14
millions de personnes à faire danser. » Mais lui, qui danse avec lui?
Qui chante avec lui?
« ALAIN : Vous voulez venir chanter
quelque chose?
MARION : C’est pas mon truc, merci.
ALAIN : De la scène, on voit les couples
se faire, se défaire... Et je suis sûr qu'en regardant bien les mouvements des
danseurs sur une piste de bal on en comprendrait beaucoup plus sur les gens et
le monde...
MARION : Vous êtes philosophe?
ALAIN : Mais non, je suis philosophe de
rien du tout mais vous m'aidez pas tellement... Allez on va chanter... Pour
moi...
MARION : Vous êtes un petit peu lourd,
là, non?
ALAIN : C'est pas faux. » (Extrait
du dialogue)
La place du chanteur est un poste
d’observation de choix où on voit l’homme et la femme interagir, que ce soit
par les jeux de séduction, de rejet, de pouvoirs et même de territorialité! Ils
sont comme des pigeons qui roucoulent et qui marquent leur territoire! (1)
Mais, comme tout observateur, il est hors jeu. Travaillant alors que les autres
ne travaillent pas, de nuit ou au déjeuner (le dîner pour nous), dans les
dancings et les maisons de retraite, sa vie peut difficilement s’harmoniser à
celle d’un couple normal. C’est le métier, avec l’image de popularité qui
l’entoure, et toute sa solitude qui est ici mis en contraste, car si l’on peut
y trouver du sexe, on y trouve beaucoup plus rarement l’amour, ce qui ne
l’empêche pas d’espérer. Encore et toujours.
C’est cette quête de l’amour que l’on
suit. La quête de Marion, qu’il a vu un soir et qui est venue le chercher au
moment où il n’y croyait plus. Sauf, qu’elle, y croit-elle? Et qui est-elle?
Lui, il est séducteur; mais, elle? Elle est très rationnelle. Trop peut être.
Mais, pourquoi?
Cela devient rapidement un
« thriller » romantique mi comédie, mi film psychologique. Bref, un
film humain sur un homme, une femme, une relation qui se développe, mais qui
peut se déchirer à tout moment. Comment s’en sortiront-ils? Un film cruel et
tendre comme le sont les films humanistes. Romantique? Peut être, mais pas rose
bombons. Un bon film.
***
Quant à Depardieu en chanteur, il a une
bonne voix et chante juste. Il est bien dans ce genre, car c’est un interprète
que l’on va voir. Pas un grand chanteur ou une vedette, quoi qu’un chanteur de
dancing en soit une en son genre et pour son public. S’y succèdent des succès
français qui font plaisirs à réentendre.
Note :
1. J’ai noté quelque chose d’humoristique plus loin dans le film, car
j’ai vu la version sous titrée en anglais. Ainsi, ce qu’on appelle le
« crooning », Alain (Depardieu) appelle ça « la roucoule »! Ça allait bien avec la
remarque que je m’étais faite concernant les pigeons qui roucoulent et dont je
viens de parler! Notre crooner est donc comme un pigeon qui observe d’autres
pigeons se séduire sur la piste de danse. J’aime bien l’image que ça donne.
Hyperliens sur la région/lieux de tournage:
L’Aquarius Disco
musette serait probablement l’Aquarius (Pont-du-Château) : www.laquarius.com/
Auvergne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Auvergne
Clermont
Ferrand :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clermont-Ferrand
Puy de Dôme : http://www.puydedome.com/
Ville de Royat :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royat
Pont-du-Château :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont-du-Ch%C3%A2teau
---
Date de sortie : Le 13 avril 2007
Un film de : Laurent Tirard
Avec : Romain Duris, Fabrice Luchini, Laura Morante, Edouard Baer et
Ludivine Sagnier
Durée : 2h00
Commentaires de Michel Handfield (11 avril 2007)
« En 1644, Molière n'a encore que vingt-deux
ans. Criblé de dettes et poursuivi par les huissiers, il s'entête à
monter sur scène des tragédies dans lesquelles il est indéniablement mauvais.
Et puis un jour, après avoir été emprisonné
par des créanciers impatients, il disparaît... » (Dossier de presse)
… car un bourgeois et homme d’affaires,
Jourdain (Fabrice Luchini), l’a sorti de prison pour qu’il lui montre à jouer;
tout ça dans le but de séduire une belle dont il rêve de faire sa maîtresse!
Pour cela, il doit le faire entrer dans le château, devant sa femme, ses filles
et ses domestiques…
Il fait donc passer
Molière (Romain Duris) pour un homme de Dieu du nom de Tartuffe! Naturellement, on ne fait pas ce qu’on veut de cet esprit
libre, ce qui sera matière à une
excellente comédie humaine qui servira plus tard l’œuvre de Molière, car ce
dernier a le sens de l’observation, de la séduction et de la répartie. Le
Molière que l’histoire retiendra est alors en construction :
« Toutes les biographies de Molière
mentionnent une absence aussi longue que mystérieuse alors qu’il n’a que
vingt-deux ans. Et si, pendant ces mois-là, Molière avait rencontré ceux dont
il allait faire ses personnages ? Et si pendant cette aventure, il avait vécu
les sentiments extrêmes qui enflamment ses pièces et bouleversent le public
quelles que soient les époques ? Et si, dans le secret de cette parenthèse, il
avait rencontré celle qui allait lui donner la clé de lui-même et l’inspirer à
jamais ? » (Dossier de presse)
Ce
scénario n’a aucune valeur historique, mais il est fort intéressant comme
explication et encore davantage comme film! Selon les situations, ses répliques
seront autant de clins d’œil à son œuvre future. Ainsi, il répondra « Mais
le temps ne fait rien à l’affaire » ou dira le « Marquis est un
précieux gentilhomme ». Un peu ivre, il osera même « Un jour on ne
parlera plus du français, mais de la langue de Molière » ce qui fera
éclater de rire tous les gens présents à la taverne!
J’ai pris peu de notes,
mais j’y ai pris mon plaisir, car c’est fait avec finesse et simplicité.
Certaines prises de vues sont forts simples, mais efficaces, avec des close up
et des flous artistiques qui « parlent ».
Plaisirs assuré à qui
aime les comédies de situation et la culture. Un mélange qu’il fallait oser.
Comme Elmire (Laura Morante), la maîtresse du château et l’épouse de Jourdain,
le dit à Molière, « Jouez des
comédies qui explorent l’âme humaine et si ça n’existe pas, inventez-les! »,
ce film invente une explication à ces années où on n’entendit pas parler de
Molière. La vraisemblance n’a finalement aucune importance, car c’est le
résultat qui compte. Un bon moment de cinéma. Bienvenu dans l’univers de la
création. Molière a créé des personnages…
Tirard a recréé Molière! Puristes s’abstenir, à moins que vous
n’acceptiez les règles du jeu.
Hyperliens :
Molière sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Moli%C3%A8re
Tout Molière : www.toutmoliere.net/
---
A l’affiche le 30 mars
Montréal, le jeudi 8 mars 2007 - Le
premier long métrage de Frédérik D’Amours (Les Ex), À vos marques… Party!,
prendra l’affiche au Québec le 30 mars prochain. Cette comédie sentimentale met
en vedette Sylvie Moreau (Familia, Les Aimants), Guy Jodoin (Dans une galaxie
près de chez vous - Le film, Rumeurs), Marina Orsini (Lance et Compte,
Cauchemar d’amour), Mélissa Desormeaux-Poulin (La Promesse, Grande Ourse),
Jason Roy Léveillée (Lance et Compte, Ramdam), Maxime Desbiens-Tremblay
(Ramdam, L’Histoire de l’Oie), Mariloup Wolfe (Ramdam, C.R.A.Z.Y.), Catherine
de Léan (La Vie secrète des gens heureux, Après tout), Samuel Landry
(L’Incomparable Mademoiselle C., Le Petit Monde de Laura Cadieux) et, pour la
première fois au grand écran, Alexandre Despatie. Soulignons également la
participation exceptionnelle d’Hélène Bourgeois Leclerc (Aurore, Les Bougon :
c’est aussi ça la vie) dans le rôle de l’enseignante Sylviane Lanois.
Au cours de son 5e secondaire à l’école
Sainte-Victoire, Gaby Roberge (Mélissa Désormeaux-Poulin), caractérisée par son
air rebelle et sa mauvaise attitude, est prise en charge par sa directrice,
Peggy Lamothe (Sylvie Moreau), qui la force à s’intégrer aux jeunes de son
niveau. Petit à petit, l’adolescente se liera d’amitié à Sandrine Meilleur
(Mariloup Wolfe) et s’éprendra de Frédérick Bédard (Jason Roy-Léveillée), espoir
sportif de l’équipe de natation.
À vos marques… Party! est produit par
Christian Larouche (Christal Films) et Caroline Héroux (Gaëa Films), avec la
participation de Super Écran. Le scénario a été écrit par Martine Pagé et
Caroline Héroux. La direction de la photographie a été confiée à Jean-Pierre
Trudel, la conception visuelle à François Lamontagne et le montage à Éric
Genois. Notons que la trame sonore officielle du film sera lancée au printemps
prochain, présentant plusieurs chansons originales dont le succès « Qui je suis
(Laissez-moi aller) » interprétée par Andrée Watters.
Le long métrage est distribué par
Christal Films et prendra l’affiche le 30 mars 2007.
Commentaires de Michel Handfield (28 mars 2007)
Les « friends », la
« bitch » et la solitaire un peu bolée qu’on méprise pour s’élever.
Bref, le film ado à succès. Les codes; les cliques; qui est avec qui ou sera
avec qui! Car chez les ados, ça bouge, ça spécule sur les amours et le statut
social est davantage lié à qui s’intéresse à qui – la fille
« pétard », le champion de l’école – qu’aux notes du dernier examen
de math! Ils ont leurs codes de vie et de séduction. Bienvenu chez les
adolescents.
À la différence du cinéma pour ados
États-Uniens cependant, ce film québécois a un petit côté caricatural (la
directrice, la prof de math!) que j’aime bien dans la façon dont il est tourné.
J’ai ri, je n’ai pas pris beaucoup de notes, mais j’ai passé un bon
moment.
Cela se déroule dans un milieu moyen et
aisé, le collège privé Sainte Victoire
de Laval, qui offre un programme sport étude intégré. (1) On peut imaginer les
amitiés, les groupies et les rivalités.
Naturellement, il y a du placement de
produits, mais bien intégré et plausible. Les jeunes vont au Mc Do, quoi de
plus normal, et il y a une bannière de Laval à la piscine lors de la
compétition de natation. Encore là, tout à fait normal. Il n’y a rien de forcé
de ce côté.
Note :
1. Le collège n’est pas identifié, mais j’ai pensé au Collège Laval.
Après vérification sur l’internet, c’est bien de là qu’il s’agit. Fait à
souligner, ce collège offre un programme intégré en sport. Pour ceux que cela
intéresse, voici leur lien : www.collegelaval.ca/. Mais, il ne faut pas oublier que
l’école publique offre aussi de très bon choix. Alors, dans un élan d’équité et
d’informations, vous trouverez des informations à ce sujet sur le site de la
Fédération des commissions scolaires du Québec: www.fcsq.qc.ca/.
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Des œuvres visionnaires au
TNM
Michel Handfield
11 avril 2007
Aujourd’hui j’ai assisté à la présentation de la prochaine saison du
TNM. Encore des classiques qui nous rejoignent; des œuvres visionnaires qui
n’ont pas d’époques, car elles vont au cœur de l’Homme, que ce soit de son
humanité ou de son désir du Pouvoir. Ainsi, avec RHINOCÉROS D’EUGÈNE IONESCO, je
me suis demandé si le Parti Rhinocéros ne fut pas un clin d’œil à la vérité
« ionescoienne » ? Et, pour ELIZABETH, ROI D’ANGLETERRE,
si ça ne se passait pas au temps de Shakespeare, serait-ce d’Elizabeth II, qui
tient le prince Charles dans l’ombre, de Margaret Thatcher, dont Renaud a
chanté qu’elle était un mec, ou d’Hilary Clinton, qui aspire à la présidence
des USA, dont on parle? En quelques mots, je percevais déjà des parallèles on
ne peut plus contemporains!
Toute la programmation : http://www.tnm.qc.ca/saison2007/
ABONNEMENT
En bref :
DU 11 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 2007
L’ILIADE D’APRÈS HOMÈRE
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE ALEXIS MARTIN
CONSEILLER DRAMATURGIQUE GEORGES LEROUX
AVEC VINCENT BILODEAU + GARY BOUDREAULT +
DANIEL BRIÈRE + STÉPHANE DEMERS + PATRICK DROLET + ALEXANDRE FORTIN + GARY
BOUDREAULT + TANIA KONTOYANNI + JACINTHE LAGUË + JEAN MAHEUX + MARIE MICHAUD +
FRANÇOIS PAPINEAU + MARTHE TURGEON
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE :
CLAUDE LEMELIN CONCEPTEURS : DAVID GAUCHER + JUDY JONKER + MARTIN
LABRECQUE + DENIS GOUGEON + YVES LABELLE
En sorties du TNM du 13 au 27 novembre 2007
et au Théâtre français du centre national des arts à Ottawa du 11 au 15
décembre 2007
DU 20 NOVEMBRE AU 15 DÉCEMBRE 2007
RHINOCÉROS D’EUGÈNE IONESCO
MISE EN SCÈNE JEAN-GUY LEGAULT
AVEC MARC BÉLAND + GENEVIÈVE BÉLISLE +
ANNICK BERGERON + LUC BOURGEOIS + ÉRIC CABANA + VINCENT CÔTÉ + MICHÈLE
DESLAURIERS + BENOÎT GIRARD + DIANE LAVALLÉE + ÉVELYNE ROMPRÉ + ALAIN ZOUVI
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE :
NATHALIE GODBOUT CONCEPTEURS : RICHARD LACROIX + CHRISTIANE GARANT +
ETIENNE BOUCHER + YVES LABELLE + YVES MORIN + VINCENT MORISSET + FLORENCE
CORNET
DU 15 JANVIER AU 9 FÉVRIER 2008
ELIZABETH, ROI D’ANGLETERRE DE TIMOTHY FINDLEY
TRADUCTION RENÉ-DANIEL DUBOIS
MISE EN SCÈNE RENÉ RICHARD CYR
AVEC YVES AMYOT + JEAN-FRANÇOIS CASABONNE +
RENÉ RICHARD CYR + BENOÎT DAGENAIS + MARIE-THÉRÈSE FORTIN + GEOFFREY GAQUERE +
ROGER LA RUE + AGATHE LANCTÔT + OLIVIER MORIN + VINCENT-GUILLAUME OTIS + ÉRIC
PAULHUS + ADÈLE REINHARDT
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE :
LOU ARTEAU CONCEPTEURS : PIERRE-ÉTIENNE LOCAS + FRANÇOIS BARBEAU +
ETIENNE BOUCHER + ALAIN DAUPHINAIS
En sorties du TNM du 28 février au 18 mars
2008
DU 4 AU 29 MARS 2008
LA PETITE PIÈCE EN HAUT DE L’ESCALIER
DE CAROLE FRÉCHETTE
MISE EN SCÈNE LORRAINE PINTAL
AVEC ISABELLE BLAIS + HENRI CHASSÉ + TANIA
KONTOYANNI + JULIE PERREAULT + LOUISE TURCOT
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE BETHZAÏDA THOMAS CONCEPTEURS DANIÈLE
LÉVESQUE + LINDA BRUNELLE + CLAUDE COURNOYER + MICHEL SMITH + JACQUES-LEE
PELLETIER
DU 15 AVRIL AU 10 MAI 2008
L’IMPRÉSARIO DE SMYRNE
DE CARLO GOLDONI
TRADUCTION MARCO MICONE
MISE EN SCÈNE CARL BÉCHARD
AVEC EMMANUEL BILODEAU + CATHERINE
BOUCHARD-LAVOIE + SOPHIE CADIEUX + PIERRE CHAGNON + SÉBASTIEN DODGE + SYLVIE
DRAPEAU + ROBERT LALONDE + PASCALE
MONTPETIT + ALAIN ZOUVI + 4 AUTRES INTERPRÈTES
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE :
CLAUDE LEMELIN
CONCEPTEURS : GENEVIÈVE LIZOTTE + MARC
SENÉCAL + YVES MORIN + NORMAND BLAIS + JACQUES-LEE PELLETIER
EN RAPPEL SPECTACLE OPTIONNEL À L’ABONNEMENT
DU 25 OCTOBRE AU 3 NOVEMBRE 2007
LE PROJET ANDERSEN
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE ROBERT LEPAGE
AVEC YVES JACQUES
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE :
FÉLIX DAGENAIS
CONCEPTEURS : PEDER BJURMAN + MARIE GIGNAC
+ JEAN LE BOURDAIS + NICOLAS MAROIS + JEAN-SÉBASTIEN CÔTÉ + CATHERINE HIGGINS +
MARIE-FRANCE LARIVIÈRE UNE PRODUCTION EX MACHINA
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