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Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
Vol. 9 no. 4
(Du 19 mai au 25 juin 2007)
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer par courriel. Si votre texte est en
fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich
text format) sans notes automatiques.
La section Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique
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Intellectuel, revue d’actualité et de
culture
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Putain d’usine suivi d’Après la catastrophe et de
Plan social
Droits démocratiques et identités
La face cachée de Robert Lepage
DJ Champion et ses G-strings au Musée Art
Contemporain
RADIO-CANADA ANNONCE UN NOUVEL
ENGAGEMENT DE 12 MILLIONS
La saison
2007-8 de l’Espace libre
Le bazar
dynamique ou Dominique Bouffard plus!
Nuovomondo (La
Porte d’or / The Golden Door)
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Nos éditos!
Il n’y a pas eu d’éditos dans ce numéro, mais un dossier sur l’éducation : Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose.
Essais
Michel Handfield
17 juin 2007
Note de la rédaction : Tous les
courriels cités ont été corrigés pour publication, mais sans en modifier le
sens. Il s’agit souvent d’erreurs propres aux courriels qu’on ne prend pas
toujours la peine de relire avec attention.
***
Il est de notoriété publique qu’il y a pénurie d’enseignants. Pour la
résoudre en partie, on est prêt à embaucher qui veut pour la
suppléance. C’est du moins l’image que les médias donnent. Marie Allard,
de La Presse, nous en a donné un exemple dans son texte Suppléants recherchés :
« Avis aux intéressés : aucun diplôme n'est
requis pour faire de la suppléance. Salaire : 34,36 $ l'heure, pour un maximum
de 171,80 $ par jour. Tâche : surveiller un groupe d'élèves souvent déterminés
à faire la fête en l'absence du prof officiel. Particularité : le lieu de
travail et l'horaire sont révélés le jour même au téléphone, à 6 h ou 7 h du
matin.» (1)
Par contre, entre ce que l’on dit
dans les médias et mon expérience personnelle, il y a une si grande marge qu’il
y a place pour un texte dans Societas Criticus!
Attention, ce n’était pas une expérience faite dans le but d’écrire ce
texte. C’était un désir sincère d’implication; désir renforcé par ce que l’on
entend concernant cette pénurie de professeurs d’une part et les écoles en
difficulté d’autre part. Les réponses reçues m’ont cependant conduit à écrire
ce texte pour briser ce mythe de portes ouvertes à l’école, car ce n’est pas
l’expérience que j’ai vécue. L’occasion étant belle, j’en profite aussi pour
parler d’éducation, car il y a longtemps que je pense sur ce sujet.
***
Depuis des années, l’on nous parle de
problèmes de décrochage scolaire. Ayant un bac et une maîtrise en sociologie, je
suis sensible à ce problème, car il constitue une bombe à retardement. Je ne
peux ainsi voir « scraper »
des étudiants, citoyens en devenir, sans réagir. Si la pédagogie est
nécessaire, d’autres disciplines doivent lui venir en aide lorsqu’elle ne peut
retenir une majorité d’étudiants, ce qui est le cas dans certains milieux.
Entrer dans l’école en soutien ou pour des mandats particuliers, tel était mon
désir. Je ne visais pas n’importe quelle école, mais l’école secondaire
Pierre-Dupuy, où, nous apprend un texte de la présidente de la CSDM, le taux de
décrochage était de 73,9 % en 2002. (2)
La pédagogie n’y étant pas un succès, expérimenter d’autres voies ne
serait pas une catastrophe.
J’ai commencé à approcher cette école dans
les années 2000, car, depuis quelques années déjà, je servais de
« modèle » pour les pratiques et les examens de barbe à leur secteur
professionnel, l’École des métiers des
Faubourgs (www.csdm.qc.ca/Faubourgs/home.html) maintenant. J’étais donc sensibilisé aux problèmes de cette école, y
côtoyant professeurs et étudiants. Des jeunes somme toute normaux. Alors,
pourquoi ce taux de décrochage? Le milieu socio-économique?
Pourtant, le milieu offrait aussi des
ressources à qui savait y regarder de près, et en offre encore. D’abord, le
communautaire est souvent assez bien organisé dans ces milieux. C’est aussi le
cas à St-Michel, mon quartier, ou dans le Sud-Ouest, avec le RÉSO par exemple.
Près de l’école se trouve au moins un théâtre, l’Espace Libre (www.espacelibre.qc.ca), et une maison d’édition connue de la gauche, les éditions écosociété
(www.ecosociete.org/), sans compter nombre d’ateliers
d’artistes situés face à l’école, dans l’ancienne usine Grover, malheureusement
menacée d’être transformée en condos dans un avenir plus ou moins rapproché. (www.sauvonslusine.ca/) Des choses peuvent être faites avec les jeunes et ce milieu pour les
intéresser à l’école et, surtout, à apprendre.
Avec un taux de décrochage de 73,9%, voir des possibilités sans essayer
de s’impliquer eut été irresponsable de mon point de vue, car ces
jeunes ne souffrent pas davantage de tares que les autres. Il n’y a pas de
raisons, autres que sociales, à ce taux effarant de décrochage. Le même jeune,
élevé à Outremont, serait peut-être un médecin spécialiste dans quelques
années. Comment donc les accrocher à l’école et, surtout, les aider à aller
plus loin? Question pédagogique ou sociale?
Comme sociologue, je crois que cette question est d’abord sociale. Les
professeurs du privé, de ville Mont-Royal ou de Pierre-Dupuy (Centre-Sud) ayant
fort probablement gradué des mêmes programmes d’enseignement, avec un volet
pédagogique, c’est sur la question sociale qu’il faut les aider. Tel était mon
point de vue à l’époque et il n’a pas changé. Sur cette base, j’ai donc tout
fait pour essayer de m’insérer dans cette école, approchant tant la direction
que la Commission Scolaire De Montréal (CSDM), mais rien n’y fit. Je n’avais
pas étudié en éducation! Mais, ils n’ont pourtant qu’un taux de succès de 26,1%
ceux qui ont gradué en « éduc »! Il devrait y avoir place à autre
chose dans des cas particuliers comme celui-ci, car j’ose espérer qu’ils ne
sont pas légion.
Le 25 avril 2003, j’écrivais donc au directeur
de la Polyvalente Pierre-Dupuy (3) pour lui dire ceci:
Je fréquente en quelque sorte « votre
école », car je suis client depuis des années de la coiffure pour homme et
je sers même de modèle pour les examens de barbe. L’article paru dans
L’actualité du 1er mai « fête des étudiants » (car étudier
c’est un travail!) m’a donc plus. Vous comprendrez bien que je ne vous écris
pas seulement pour cela.
En effet, j’ai remarqué que vous disiez
parfois avoir de la difficulté à trouver du personnel pour votre école. J’ai un
bac et une maîtrise en sociologie et j’ai récemment appliqué comme animateur en
vie spirituelle et engagement communautaire (On demande un bac en socio) à la
CSDM, mais, comme je n’ai reçu aucune nouvelle, j’ai décidé de prendre le temps
de vous souligner mon intérêt pour votre école et votre milieu. Comme
sociologue, je vois que le milieu où se trouve l’école, underground qu’il peut
sembler, est en effervescence; que des projets intéressants y ont éclos et que
d’autres sont en voie d’y éclore. Entre autres, au niveau culturel, tout près de l’école se trouve l’Espace libre (http://www.espacelibre.qc.ca/),
des ateliers d’artistes et des maisons d’édition. Bref, je vois des choses
intéressantes, surtout que je fais une revue Internet à compte d’auteur, ce qui
me situe près de ces milieux en
éclosions. Je remets ainsi à la société une partie de ce que j’ai reçu, dont
une bonne éducation à la CECM (École secondaire Joseph-François-Perrault), même
si mes études ne m’ont pas conduit à un emploi salarié à date.
Cela me place cependant, humainement
parlant, en bonne position pour comprendre les problèmes des jeunes et du
quartier, car peut-on faire de l’engagement communautaire sans comprendre et
sans avoir une vision d’avenir (positive) à la fois? En espérant que ma candidature
puisse vous intéresser. Remarquez, que je suis aussi disponible à
partager entre votre école et les métiers des Faubourgs (auxquels j’ai
d’ailleurs placé une pub gratuite sur mon site Internet depuis plus d’un an)
s’il s’agit d’une question de budget. Je suis même prêt à prendre une charge
partielle. »
Naturellement, j’ai reçu une fin de non recevoir. On n’entre pas un
sociologue comme ça dans une école! Je me suis essayé à quelques reprises par
la suite, toujours sans succès, car je voulais travailler avec ces jeunes qui
contestent et qui décrochent; les mêmes que je vois au Salon du livre anarchiste par exemple. Suite à une visite au Salon du livre anarchiste en 2001, j’avais d’ailleurs écrit ce qui
suit dans Societas Criticus (Vol. 4, no. 1):
« Et si je dis que l’anarchisme devrait être
vu à l’école, Diogène le cynique devrait l’être aussi tout comme d’autres
penseurs. Au lieu des cours de religions, pourquoi pas des cours sur l’histoire
des religions et des idées dans l’humanité. Pourquoi pas l’entrée de
scientifiques comme enseignants? L’école ne doit pas être laissée qu’aux
« pédagogues», les jeunes sont trop importants pour cela selon moi! Un
sociologue ou un historien qui n’a pas un bac en enseignement ne pourrait-il
pas lui aussi parler avec les étudiants, car apprendre ce n’est pas juste
technique, c’est aussi dans l’interaction et dans le passage de l’intérêt pour
sa discipline aux autres que ça se « passe »! Au temps de Socrate,
les philosophes, sur la place publique, enseignaient! Et ils n’avaient pas de
bac en pédagogie. Et comme on n’a encore trouvé rien de mieux que la démocratie
comme système politique, il faut croire qu’ils étaient assez
« up-to-date » pour enseigner même s’ils n’étaient pas pédagogues! »
(4)
Ce n’était ni la première fois, ni la dernière, que j’écrivais sur ce
salon et l’éducation. J’avais écrit sur la première édition du salon du livre
anarchiste en 2000 et j’ai écrit quelquefois sur les suivantes, notamment le 22
mai 2005, où j’avais noté dans mon texte que, malgré le taux de décrochage des garçons,
ceux-ci me semblaient pourtant en
majorité à ce salon du livre! (5) C’est dire que les garçons lisent,
mais pas nécessairement ce qu’on leur donne à l’école. Moi, par exemple, je
n’ai peut-être lu qu’une dizaine de romans en plus de 40 ans de lecture,
exception faite des Bob Morane de mon
enfance! Par contre, j’ai lu plusieurs centaines d’essais et nombre de
magazines. Je suis ainsi abonné à l’actualité, châtelaine, Maclean’s, Harper’s
et quelques revues spécialisées. J’ai aussi lu « le principe de Peter » au secondaire. (6) Bref, lire n’est pas
synonyme de lire du roman comme on l’associe trop souvent encore. Lire de
l’essai ou de l’ « académique », si on aime ça, c’est aussi
lire! Je me délecte à lire sur la démocratie et le Politique par exemple, même
dans des éditions universitaires. Mais l’école offre-t-elle cette ouverture?
J’espérais que cela devienne enfin possible avec la pénurie
d’enseignants. C’est ainsi que le 16
mars 2006 j’écrivais aux ressources humaines de la CSDM pour le personnel
enseignant; à l’école Pierre-Dupuy, car d’autres écoles, où les taux de
décrochage sont moins effarants, peuvent continuer dans la voie pédagogique
actuelle si elle leur réussit bien; à Daniel Duranleau, commissaire à la
CSDM; et, enfin, au ministre de l’Éducation, pour
réitérer mon offre :
« Depuis longtemps je crois qu’il
ne faut pas que des pédagogues à l’école. Enfin, il semble y avoir de
l’ouverture de ce côté. Ayant un bac et une maîtrise en sociologie, je me
verrais très bien en français 2e cycle du secondaire par exemple ou
dans un cours ayant rapport à la formation sociale.
Depuis longtemps que j’écris à ce sujet à la
CSDM. Ainsi, en novembre 2004, j’avais écrit au directeur de l’école
Pierre-Dupuy et au commissaire Daniel Durenleau qu’il faut sortir de cette
vision tunnel, de cet enfermement bureaucratique : êtes-vous prêts à voir
des jeunes qui se disent anarchistes lire Noam Chomsky dans un cours de français?
Bref, les prendre à leur propre jeu de la contestation pour leur montrer que
pour vraiment changer les choses il faut d’abord se donner des outils
intellectuels.
En conséquence, il me fait plaisir de vous
faire parvenir mon CV maintenant que davantage d’ouverture semble possible. »
Même s’il y a davantage d’ouverture, cela ne s’applique pas encore à
quelqu’un qui a étudié en sociologie. À la CSDM, « il faut un bac en
éducation ou, pour les
enseignants non légalement qualifiés, un bac dans une discipline prévue au
régime pédagogique de la formation générale des jeunes, et ce, même pour la
suppléance occasionnelle » m’a-t-on répondu dans un échange de
courriel, car je me renseignais pour m’impliquer en éducation, comme l’ont fait
les premiers philosophes, ancêtres des sociologues, et non dans un but
journalistique. Je parle donc de vécu et avec le cœur ici.
On n’en sort pas : il faut un bac dans
une discipline qui s’enseigne à l’école pour y entrer. Par exemple
mathématique, chimie ou histoire! On peut aussi être un professionnel, genre
psychologue ou travailleur social. Sociologue, oubliez ça! À la Commission
scolaire de la Pointe-de-l’île (Est de Montréal), même réponse : un bac et
une maîtrise en sociologie sont « une
formation non
pertinente pour l’enseignement ou la suppléance » ai je reçu le 1er juin dernier. J’avais obtenu la même réponse
il y a quelques années de la Commissions Scolaire Marguerite-Bourgeoys (Ouest
de Montréal) et du Ministère de l’Éducation, soit immédiatement après le changement
à la loi sur l’éducation dans ce dernier cas. Si des commissions scolaires
n’exigent aucun diplôme pour faire de la suppléance, comme le rapportait Marie
Allard de La Presse, citée au début
de ce texte, c’est peut-être davantage à l’extérieur de Montréal et des grands
centres, même si je n’ai pas de moyens de le vérifier. A Montréal, et c’est
probablement la même chose dans les autres villes universitaires, les
commissions scolaires ont accès au bassin des étudiants en éducation pour
répondre à leurs besoins. C’est là une hypothèse qui me paraît plausible. Faire
de la suppléance à l’extérieur de Montréal devient cependant beaucoup plus
difficile pour un montréalais, car répondre à un téléphone à une heure d’avis
est souvent problématique si on tient compte de
la contrainte du transport.
Il est aussi possible que certains cas particuliers existent, comme des
gens connus de l’école et que celle-ci les appelle au besoin, mais ça ne semble
pas être une politique « cautionnée » par les ressources humaines des
commissions scolaires montréalaises à ce que nous avons vu.
J’aurais aimé enseigner le français au second cycle du secondaire par
exemple, surtout dans un groupe de jeunes contestataires près du décrochage
pour essayer d’aller les chercher autrement que par les méthodes
traditionnelles. Mais, je ne le peux pas, car il faut le nom
« français » dans le diplôme pour enseigner cette matière. Études
françaises ou littérature française,
si! Sociologie ou philosophie, non, même si ce qui se pense clairement,
s’énonce clairement! Probablement qu’être diplômé en « sociologie
française » je pourrais enseigner le français, car le mot serait enfin
dedans! Boutade qui dit tout ce que j’en pense, d’autant plus qu’un document du
Ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), Attirer,
former et retenir des enseignants de qualité au Québec (7), nous apprend,
entre autres choses, que (le caractère gras est de nous):
- « 78. Reste cependant la question des jeunes
formés dans les spécialités (mathématiques, sciences, sciences humaines, etc.)
offertes par les facultés disciplinaires. Les titulaires d’un baccalauréat
spécialisé, dont la durée est normalement de trois ou quatre ans, qui veulent
s’engager dans la carrière d’enseignant, doivent passer de deux années et demie
à trois années, et parfois plus, dans un programme de formation à
l’enseignement afin d’acquérir les compétences nécessaires en pédagogie, en
psychopédagogie, en didactique et en ce qui concerne la pratique en classe pour
se qualifier pour l’enseignement. Or, en Ontario, la province voisine, cette
passerelle qui permet aux titulaires d’un baccalauréat spécialisé d’accéder à
la profession enseignante n’est que d’une année. Certains jeunes Québécois
(Allard, 2002) ont saisi cette occasion pour effectuer leur formation
pédagogique dans les universités ontariennes et revenir enseigner au Québec, un
droit qu’ils exercent en conformité avec l’entente interprovinciale sur la
circulation de la main-d’œuvre. L’Ontario demeure cependant la seule
province canadienne à conserver à une année la formation pédagogique, les
autres provinces canadiennes lui en consacrant maintenant deux. Le ministère de
l’Éducation du Québec entend resserrer les exigences en matière de
qualification pédagogique des enseignants provenant des autres régions du
Canada avant de leur accorder une
autorisation
permanente d’enseigner pour s’assurer que leur formation est équivalente à
celle offerte au
Québec.» (pp. 37-8) (8)
- « 229. Pour d’autres, marqués sans doute par la
pénurie momentanée dans certains secteurs d’enseignement – mathématiques,
sciences, langues secondes –, il faut ouvrir l’enseignement aux personnes
titulaires d’un baccalauréat spécialisé ou venant des entreprises, leur éviter
le passage obligé par les sciences de l’éducation avant d’accéder à
l’enseignement en leur permettant de faire leur formation pédagogique et
didactique tout en travaillant. Et pourquoi ne pas donner, comme c’est le
cas dans d’autres secteurs, des bourses aux étudiants méritants des
établissements d’enseignement collégial pour les encourager à opter pour les
domaines névralgiques de l’enseignement? Pourquoi ne pas rémunérer les stages
comme cela se fait déjà dans le secteur privé? » (p. 84)
- «230. Aux yeux de tous, la profession a besoin d’hommes, un
besoin criant au primaire et qui augmente d’année en année au secondaire.
Comment faire pour y attirer les hommes? « Il
faudrait faire une promotion semblable à celle que l’on fait pour attirer des
femmes vers des métiers traditionnellement masculins », leur montrer la
noblesse du travail qu’ils ont à accomplir auprès de jeunes en quête
d’identité, suggèrent les uns. « Il faudrait réserver un certain pourcentage de
places dans l’enseignement primaire aux hommes », adopter une politique de discrimination positive à leur endroit,
ajoutent d’autres. (…) » (p.
84)
Ainsi, on pourrait « ouvrir l’enseignement aux personnes
titulaires d’un baccalauréat spécialisé ou venant des entreprises »,
mais pas à quelqu’un possédant une maîtrise ou même un doctorat en socio ou
en philo! Un autre document va plus loin encore et suggère « le
recours à l'immigration » (9) alors qu’ici on a déjà des diplômés
universitaires, dont plusieurs issus ou descendants d’une immigration somme
toute récente, membres de communautés culturelles et de minorités visibles,
parfois avec des difficultés d’employabilité pour cette seule raison, et on ne
pourrait pas les utiliser! Pourquoi ne pas y avoir recours? C’est l’exemple
parfait d’une inadéquation entre une main-d’œuvre diplômée d’un côté et un marché
du travail qui est fermé de l’autre, même s’il est en pénurie de personnel! Ces
personnes sont pourtant intégrées à la société québécoise et capable de
transmettre ses valeurs, un des objectifs de l’éducation il me semble. Si l’école ne sert pas à la socialisation, l’intégration et la
transmission de la culture, elle passe à côté d’une partie de sa mission.
D’ailleurs, au point 2 du Régime pédagogique de l'éducation
préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire on
y lit (le caractère gras est de nous) que :
« Les services d'éducation préscolaire ont
pour but de favoriser le développement intégral de l'élève par l'acquisition
d'attitudes et de compétences qui faciliteront la réussite de ses parcours
scolaire et personnel et de lui
permettre de s'intégrer graduellement dans la société.
Les services
d'enseignement primaire ont pour but de permettre le développement intégral de
l'élève et son insertion dans la société
par des apprentissages fondamentaux qui contribueront au développement
progressif de son autonomie et qui lui permettront d'accéder aux savoirs
proposés à l'enseignement secondaire.
Les services
d'enseignement secondaire ont pour but de poursuivre le développement intégral
de l'élève, de favoriser son insertion
sociale et de faciliter son orientation personnelle et professionnelle. Ils
complètent et consolident la formation de base de l'élève en vue d'obtenir un
diplôme d'études secondaires ou une autre qualification et, le cas échéant, de
poursuivre des études supérieures. » (10)
Insertion et intégration
sociale! Alors, pourquoi pas des sociologues à l’école? Au secondaire du
moins, car je considère que l’enseignement est davantage une spécialité au
préscolaire et au primaire. Ce serait certainement utile dans certains cas,
comme bien d’autres professions d’ailleurs, si c’est fait dans un esprit de
multidisciplinarité et de coopération. On n’a de cesse de nous dire qu’il faut
arrêter de penser en vase clos, alors ce principe doit aussi s’appliquer à
l’éducation. Si l’enseignement se doit d’être ouvert sur un monde en
changement, il se doit aussi d’avoir une plus grande ouverture d’esprit
qu’autrefois pour le saisir et le transmettre. Mais, je suis le premier à en
convenir, ça ne doit surtout pas être fait au point de laisser les autres
disciplines prendre toute la place à l’école. On doit leur faire une certaine
place pour accroître le nombre de ressource disponible dans les équipes-écoles
au nom de la complexité des savoirs, mais pas toute la place. Ce ne pourrait
être qu’à l’avantage de tous, dont les enseignants qui pourraient bénéficier
d’autres visions et approches professionnelles au sein même de l’équipe
d’éducateurs.
C’est
ainsi qu’enseigner le français à certains groupes plus rebelles, anar même, dans une école secondaire comme Pierre-Dupuy, j’aurais certainement une
approche différente d’un enseignant professionnel ou formé en littérature
française, car je connais une certaine littérature anarchiste, du théâtre
politique et des maisons d’édition de gauche. Je pourrais donc partir de
certaines de leurs préoccupations, car ils en ont, pour aller plus loin; les
amener à voir autre chose aussi! À
partir de là, pourquoi ne pas leur expliquer qu’être dans la rue avec un
« squeegee », ce n’est pas un moyen de changer le monde; que ceux à
qui ils en veulent souvent, le patronat et les néolibéraux, sont aussi des
anarchistes, mais de droite : des anarchocapitalistes! Les combattre, ça
ne se fait pas avec un squeegee, mais avec les mêmes armes qu’eux : l’éducation!
Léo-Pol Lauzon par exemple a des armes et des tribunes beaucoup plus efficaces
que de briser des autos, des vitrines et de se ramasser en dedans avec un
dossier criminel! Puis Noam Chomsky, l’idole de plusieurs de ces jeunes, est
professeur honoraire de linguistique au Massachusetts
Institute of Technology, le célèbre MIT! (http://fr.wikipedia.org/wiki/Noam_Chomsky)
Pour avoir une école qui répond non
seulement aux besoins d’aujourd’hui, mais à ceux de demain, il faut faire
entrer un peu d’air frais et quelques scientifiques connectés sur les grands
courants de pensée et de savoir d’aujourd’hui, car pour transmettre du savoir
il faut d’abord s’ouvrir aux savoirs bien davantage qu’aux croyances et aux
dogmes! Il est plutôt paradoxal qu’on ait davantage de difficultés à s’ouvrir
aux sciences sociales à l’école qu’à des
croyances religieuses par exemple! Le nouvel âge et l’astrologie y feraient
davantage leur chemin que la sociologie, que je n’en serais pas étonné!
Ce ne sont pas seulement les méthodes d’évaluation et de transmission du
savoir (on glissera un mot sur ces méthodes de transmission du savoir à la note
12 concernant Pink Floyd justement!) qui auraient dû faire l’objet d’une réforme,
mais aussi les savoirs auxquels on accède par l’école. Pourquoi ne pas ouvrir
aux sciences sociales pour former des citoyens capables de réfléchir et de
questionner? Remarquez, il est peut être là le danger aux yeux de l’élite qui
décide de ce que ferait ou ne ferait pas l’école, car des citoyens qui
réfléchissent et qui questionnent, ce peut être dangereux pour la santé du
Pouvoir et le maintien de son élite technocratique au sommet, surtout si le
peuple commençait à vouloir changer des choses plutôt que de rêver qu’il les
change, ce qu’il fait souvent par procuration en écoutant une certaine forme de
télévision débilitante!
Le but premier de l’école n’est-il pas d’apprendre à apprendre? Qui aime le savoir saura certainement
transmettre sa passion pour celui-ci aux autres, mais ce serait là former des
citoyens non seulement capables de se renseigner, mais de plus en plus libres
de penser, de questionner et de remettre en cause les idéologies qu’on lui
présente comme des vérités. Des citoyens critiques comme le Pouvoir ne les aime
pas. Sinon, si on n’apprend pas à apprendre à l’école, à quoi peut bien servir
l’éducation? À produire des êtres serviles comme de la saucisse? Ici se
rejoignent les grands penseurs que sont La Boétie (11) et Pink Floyd. (12) De
bons employés qui ne posent pas de questions et qui consomment? (Je ne sais pas
pourquoi, mais je pense à la Chine!) Forme d’esclaves heureux de leur Pouvoir
d’achat, car ils ont oublié tous les autres pouvoirs sans le SAVOIR! Donc, une
école qui forme des esclaves modernes si elle ne montre plus à penser.
Notes :
1. Allard, Marie, Suppléants
recherchés, La Presse, vendredi 13
avril 2007 : www.cyberpresse.ca/article/20070413/CPACTUALITES/704130612/5155/CPACTUALITES)
2. DIANE DE COURCY,
Présidente de la Commission scolaire de Montréal et du Mouvement pour une école
moderne et ouverte, Commissaire du quartier Ahuntsic, 14 mars 2002, Projet de normalisation à la CSDM. La
coalition Pallascio-Cadotte pratique la politique du pire. Appauvrir
délibérément les écoles en difficulté: est-ce normal ? http://www.memo.qc.ca/message/DDC/normalisation-140301.htm
Il vaut la peine de
reproduire ici la section concernant Les effets au secondaire, car elle
n’est pas trop longue :
« Avant les nouvelles règles,
l’école secondaire Pierre Dupuy recevait 1 103 $ par élève ; elle en recevra dorénavant
871 $. Son budget total est ainsi amputé de 128 000 $. L’école
Marguerite-de-la-Jemmerais, pour sa part, verra son budget par élève passer de
740 $ à 857 $, une augmentation totale de 135 000 $. Le taux de décrochage
scolaire à cette dernière école est de 8,6 % ; à Pierre-Dupuy, il est de 73,9
%. Autrement dit, l’école qui réussit fort bien à diplômer ses élèves avec les
ressources dont elle dispose déjà tirera profit des nouvelles règles ; l’école
qui manifestement n’atteint pas ses objectifs de scolarisation verra ses
ressources fondre comme neige au soleil.
Autre exemple : l’école
Joseph-François-Perreault a un taux de décrochage de 17,5 %. L'école atteint ce résultat avec 788 $ par
élève ; on lui allouera maintenant 841 $, une hausse de quelque 80 000 $.
Parallèlement, alors que 57,4 % de ses élèves décrochent, Lucien-Pagé verra son
budget passer de 949 à 893 $, une compression de 97 000 $.
Et l'on pourrait multiplier
les exemples : Père-Marquette, 60 % de décrocheurs, diminution de 273 000 $ ;
Louis-Joseph-Papineau, 70 % de décrocheurs, compression de 200 000 $ .
Inversement, à Louis-Riel, taux de décrochage à 23 %, l'augmentation est de 250
000 $. »
3. J’ai éliminé son nom, car il n’est plus là
et, surtout, ce n’était pas pertinent à la compréhension du texte. De plus, le
personnel étant appelé à changer au cours des ans, c’est la fonction qui est
d’intérêt ici.
4. Qui a dit que les jeunes ne
lisent pas? (voir le Nota Bene), Le Journal de Societas (Reportage et
analyse), texte mis en ligne le 19 mai 2001 sur notre site, publié dans
Societas Criticus, Vol. 4, no.1 - Hiver
2002. Voir.
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
5. Salon
du livre anarchiste 2005 : Rien n’a changé! Éditos,
Societas Criticus, Vol. 7 No. 2. Voir
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
6. L’édition que j’ai date de 1970
et j’ai terminé mon secondaire en 1975-76! Peter, L J, Hull, R, 1970, Le
principe de Peter, Paris: Stock, le livre de poche
7. MEQ, Attirer, former et retenir des
enseignants de qualité au Québec, Rapport du ministère de l’Éducation du Québec
(MEQ) à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE),
Recherche et rédaction : Clermont Gauthier, Ph.D. et M’hammed Mellouki, Ph.D.,
Chaire de recherche du Canada en formation à l’enseignement, Université Laval.
Sous la direction de Sylvie Turcotte, Directrice de la formation et de la
titularisation du personnel scolaire, Ministère de l’Éducation du Québec,
novembre 2003 : www.mels.gouv.qc.ca/dftps/interieur/PDF/attirer_f.pdf
8. Le Règlement sur les autorisations d'enseigner
de la Loi sur l'instruction publique :
« Dernière version disponible
Incluant la Gazette officielle du 30 mai
2007
c. I-13.3, r.0.00002.1
Règlement sur les
autorisations d'enseigner
Loi sur l'instruction
publique
(L.R.Q., c. I-13.3, a. 456)
CHAPITRE I
DISPOSITIONS GÉNÉRALES
1. Les autorisations d'enseigner sont le permis d'enseigner et
le brevet d'enseignement exigeant une formation à l'enseignement en formation
générale, l'autorisation provisoire d'enseigner en formation professionnelle,
la licence d'enseignement, le permis d'enseigner et le brevet d'enseignement
exigeant une formation à l'enseignement en formation professionnelle.
A.M. 06-06-06, a. 1.
2. Une autorisation d'enseigner peut être délivrée ou
renouvelée à la demande de la personne qui satisfait aux dispositions du
présent règlement.
Toutefois, elle ne peut être délivrée à une personne qui n'a pas le
statut de citoyen canadien au sens de la Loi sur la citoyenneté (L.R.C., c.
C-29) ou de résident permanent au sens de la Loi sur l'immigration et la
protection des réfugiés (L.C. 2001, c. 27), sauf dans le cas des autorisations
d'enseigner prévues aux articles 3, 9, 11, 56 et 62 qui peuvent être délivrées
ou renouvelées à une personne qui satisfait à l'une des conditions suivantes :
1° elle est un résident temporaire au
sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, admise au Canada
pour une période d'au moins un an et elle est autorisée à y travailler en vertu
du Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés (DORS/02-227) ;
2° elle est reconnue, par un tribunal
canadien compétent, comme réfugiée ou personne à protéger au sens de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés ;
3° le ministre de la Citoyenneté et
de l'Immigration du Canada lui a accordé la protection en vertu de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés ;
4° elle est autorisée à soumettre,
une fois sur le territoire canadien, une demande de résidence permanente en
vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou du Règlement
sur l'immigration et la protection des réfugiés.
De plus, la personne visée au paragraphe 2, 3 ou 4 du deuxième alinéa
doit être autorisée par le ministre de l'Immigration et des Communautés
culturelles à s'établir à titre permanent au Québec.
Les deuxième et troisième alinéas s'appliquent au renouvellement d'une
autorisation d'enseigner.
A.M. 06-06-06, a. 2.
CHAPITRE II
CONDITIONS DE DÉLIVRANCE DES AUTORISATIONS D'ENSEIGNER
SECTION I
FORMATION
§ I. Autorisations d'enseigner exigeant une formation à
l'enseignement en formation générale
3. Un permis d'enseigner peut être délivré à la personne qui
satisfait aux exigences définies à l'un des paragraphes suivants :
1° elle a obtenu, avant septembre
2008, un baccalauréat mentionné à l'annexe I auquel elle était inscrite avant
septembre 1998 ;
2° elle est titulaire d'une
autorisation d'enseigner délivrée à l'extérieur du Québec par l'autorité
compétente dans la province, le territoire ou l'État où elle a reçu sa
formation en éducation et elle a réussi une formation universitaire équivalente
à un programme mentionné à l'annexe I ou à l'annexe II ;
3° elle est titulaire d'une
autorisation d'enseigner délivrée au Canada, à l'extérieur du Québec, par
l'autorité compétente dans la province ou le territoire où elle a reçu sa
formation en éducation et elle a obtenu un baccalauréat ;
4° elle est titulaire d'un
baccalauréat mentionné à l'annexe II et elle n'a pas le statut de citoyen
canadien ou de résident permanent.
A.M. 06-06-06, a. 3. »
Et la loi de se poursuivre sur plusieurs articles.
Voir :
9. On y lit :
« Pour combler les besoins de personnel, on peut s'appuyer sur
quatre piliers :
- la formation universitaire (trop souvent, c'est le seul pris en
compte);
- la formation continue (diverses formes de recyclage);
- le bilan migratoire (recours à l'immigration);
- et enfin le taux d'activité (la rétention du jeune personnel et le
maintien en activité du personnel plus âgé). »
Source : Surplus ou pénurie de personnel enseignant
qualifié au Québec : Situation actuelle et perspectives à court et moyen terme
pour le secteur francophone, MEQ – Service des études économiques et
démographiques, DRSI (novembre 2004), p. 3 : www.mels.gouv.qc.ca/dftps/interieur/pdf/pers%5Femploi%5Fprevision%5Fnov04.pdf)
10. Régime pédagogique de l'éducation
préscolaire, de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire, Loi
sur l'instruction publique (L.R.Q., c. I-13.3, a. 447),
Dernière version
disponible incluant la Gazette officielle du 30 mai 2007 : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/I_13_3/I13_3R3_1.HTM
11. Je pense ici à La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire,
Mille-et-une-nuits.
12. Je pense ici aux scènes 8 et 9 (Another Brick In The Wall part I and II)
du film The Wall (1982) inspiré
de l’album du même nom (1979) de Pink
Floyd, où l’on montre un système d’éducation qui fait marcher les enfants au pas et les transforme ensuite
en de petites saucisses identiques ! Des saucisses idéologiques. Ça a
changé dit-on, car on n’utilise plus la même méthode. Mais on est toujours dans
une forme de pensée unique. Une pédagogie « fit all » comme pour les
T-shirt ! Une vérité idéologique ; dogmatique ! Une façon
d’enseigner pour tous. Mais, s’il y en avait au moins quelques unes pour
répondre à des façons différentes d’apprendre ? Si certains peuvent
s’émanciper par projets ; d’autres auraient besoin de cours plus
magistraux, à l’ancienne, pour acquérir une certaine discipline; alors que
certains aimeraient naviguer entre les deux : un cours plus magistral là
où ils ont des difficultés et plus libéral là où ils sont plus créatifs, pour
ne pas étouffer leur développement ! Leur offre-t-on ? Ou est-on dans
une école digne du fordisme ? Tout est permis à condition que tu
choisisses ce qu’on t’offre comme Henry Ford offrait toutes les couleurs pour son
célèbre modèle T à condition que ce soit
noir, ce que dit l’adage populaire!
The Wall, un film qui devrait être
obligatoire dans la formation des maitres à l’Université. Si vous ne l’avez pas
vu, vous ne savez pas ce que l’on attend de vous ni comment l’on vous voit
de l’autre côté de la classe, surtout que les enfants ont l’information au bout
des doigts avec l’internet maintenant!
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
Levaray, Jean Pierre,
Putain d’usine suivi d’Après
la catastrophe et de Plan social,
France (Marseille), 2005, 224 pages, ISBN : 2 7489 0052 9 : www.agone.org
Cet ouvrage constitue une réédition des écrits d’usine de l’auteur
(Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002), revue et augmentée de la chronique Après
la catastrophe (L’Insomniaque, 2002) et de l’épilogue industriel Plan social
(inédit).
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus,
comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la
brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle
écrasée sous les néons – et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie
de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à
souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure,
qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses coûts fixes. Arrêter,
quoi. Qu’il n’y ait plus ce travail, qu’on soit libres. Libres, mais avec d’autres
soucis.
On a remplacé l’équipe d’après-midi, bienheureuse de quitter l’atelier.
C’est notre tour, maintenant, pour huit heures. On est installés, dans le
réfectoire, autour des tasses de café. Les cuillères tournent mollement, on a
tous le même état d’esprit et aussi, déjà, la fatigue devant cette nuit qui va
être longue. »
Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2007)
Dans la lignée de Simone Weil (1969) et de Robert Linhart (1981), on a droit à un journal
ouvrier. Chaque époque a eu les siens, chaque région aussi. Pensons à Miklos Harastzi, qui nous
avait livré ses impressions de travail d’Europe de l’Est, ou à Studs Terkel,
qui nous avait fait découvrir les travailleurs États-Uniens. Chacun de ces
livres fut marquant à sa manière. On en a parlé à leur époque, du moins en
sciences sociales. Comme sociologue, ce genre m’a toujours intéressé.
Putain d’usine, putain de bon livre. Jean Pierre Levaray nous livre un regard
intérieur sur le travail d’usine d’aujourd’hui. Pas le travail manuel comme
Zola nous le décrivait dans l’assommoir
(1877) ou Simone Weil dans la
condition ouvrière, écrit entre 1934 et 1942. C’est davantage un travail de
surveillant et de contrôleur, sur des écrans d’ordinateur, dans le milieu
pétrochimique. Travail moins physique peut-être, mais d’un autre stress. Le
processus pourrait exploser à la moindre perte de contrôle, ce qui arrivera
dans une des usines du groupe faisant la même production d’ailleurs. La maladie
industrielle et l’accident de travail sont d’un autre genre, mais toujours là.
Les travailleurs
aussi sont différents. Si, avant, ont était employé de la boîte et qu’on s’y
identifiait, maintenant il y a les employés, les contractuels, les temporaires et les externes, ces derniers
étant des employés d’autres entreprises qui viennent assurer des tâches à
l’interne, allant de l’entretien à des tâches plus spécialisées. Demeure donc
un esprit de département, mais beaucoup moins d’entreprise. Même le
militantisme syndical ne semble plus ce qu’il était. Qui a lu plusieurs livres
de ce genre – la littérature ouvrière – le perçoit sans que l’auteur n’ait
besoin d’en parler. La mobilisation ouvrière semble difficile, les prolos (1)
rêvant davantage de quitter la boîte que d’améliorer leur sort. Putain d’usine! Le ton est là.
Anar et militant CGT (2), Jean
Pierre Levaray a un regard critique sur le travail et son utilité, car trop
souvent on ne produit plus pour l’utilité, mais pour l’enrichissement! On ne
s’en porterait que mieux si on produisait moins, mieux et utile! Voici ce qu’il
dit :
« Gagner son pain à la sueur de son front, ou n’être reconnu par le
système que par ce que l’on produit, n’est qu’une conception bourgeoise,
chrétienne, marxiste, bureaucrate syndicale. La vie est ailleurs.
Dans une société à construire (qui serait libertaire, sans
classes ni État), il est certain qu’un grand nombre de produits fabriqués
aujourd’hui ne se feraient plus, car basés sur la rentabilité et ne tenant pas
compte de l’environnement. Mais, parce que nous ne vivrons pas tous dans de
petits villages autarciques, il faudra bien continuer à fabriquer certains
produits. Pour le confort et pour pouvoir nourrir tout le monde. Aussi, c’est à
présent qu’il faut penser à « comment on produira ». En autogérant
des petites unités de production (les grosses unités étant obligatoirement
inhumaines); en effectuant la rotation des tâches dans la population; en
abaissant le temps de travail (travailler deux heures par jour, trois mois par
an, que sais-je?); mais surtout en robotisant et en automatisant au maximum. » (p.80)
En lisant ce livre, certains
feront des boutons, y voyant l’éloge des
pertes de productivité, car pour eux il faut toujours produire plus et
mieux. Produire pour produire! Produire pour combler les dépotoirs et en ouvrir
de nouveaux. Si l’on ne travaille pas assez, pourquoi des employés sont-ils mis
à pied et des usines fermées pour cause de surproduction? Car, avec les
équipements modernes, moins de personnel est nécessaire pour une production
donnée.
Mais, objecteront-ils, si on
produit moins, où prendrons-nous l’argent pour faire vivre tous ces gens? Peut
être qu’en se contentant de moins et, surtout, qu’en faisant un meilleur usage
et une meilleure redistribution de la richesse ainsi créée nous y arriverons. Depuis
des années que l’on nous signale des profits records et des hausses salariales
exorbitantes du haut management des entreprises, le tout accompagné de demandes
de réduction des conditions de travail à la base. Il y a donc problème de
distribution. Même les revues économiques sérieuses signalent qu’il n’y a plus
de commune mesure entre le salaire des employés et celui des dirigeants, bonis
inclus! (3) Il est peut-être là le problème et il serait temps d’y voir. C’est
ça la lucidité et le courage politique, non pas de fermer les yeux sur la fuite
en avant qu’on nous propose au nom d’un certain libéralisme économique.
Gouverner, signifie décider et faire des choix, pas le laissez-faire comme le
proposent les néolibéraux. La gouvernance ne peut être laissée au libre marché
comme s’en défendent les conservateurs.
C’est donc un livre
intéressant, car il donne une vision de l’intérieur du travail, mais aussi une
analyse plus large, gracieuseté d’un militant travailleur. Jean Pierre est un
anar qui parle de son vécu et de celui de ses collègues. De conditions de
travail, de dégradation du milieu de vie, mais aussi des choix, sociaux et
politiques, face au travail et à l’économie d’aujourd’hui. Je le recommande,
même aux amateurs de roman, car c’est de la vie dont il parle.
Notes
1. abréviation pour prolétaire.
2. http://www.cgt.fr/ Voir aussi sur
wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_g%C3%A9n%C3%A9rale_du_travail
3. Un exemple de ceci nous est rapporté par la très sérieuse revue The
Economist, qu’on ne peut qualifier de gauche :
“The Corporate
Library, an American corporate-governance consultancy, last year identified 11
large and well known but poorly governed companies, including AT&T, Merck
and Time Warner, where the chief executive had been paid at least $15m a year
for two successive years even as the company's shares had underperformed.
Robert Nardelli received a $210m pay-off when he lost his job earlier this
month even though the shares of his company, Home Depot, fell slightly during
his six years in charge.” (EXECUTIVE PAY. In the money, Jan 18th 2007, From
The Economist print edition: www.economist.com/surveys/displaystory.cfm?story_id=8513949
Références
HARASTZI, Miklos, 1978, A worker in a worker's state,
New‑York: Universe books.
LINHART, Robert, 1981, L'établi, Paris: éditions de
Minuit.
TERKEL, Studs, 1975, Working, U.S.A.: Avon books.
Weil, Simone, 1969, La condition ouvrière, [textes écrits entre 1934 et 1942], France: Gallimard, coll. Idées.
Zola, Émile, 1969, (1877), L’assomoir, France : Garnier-Flammarion
---
Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (Sous la direction de), 2006,
Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et
droit, Collection Dikè, 160 pages : www.pulaval.com
À l’heure de la mondialisation des échanges, autant culturels
qu’économiques, les droits démocratiques et la reconnaissance des identités
forment, sans doute, deux des axes qui questionnent le plus en profondeur les
fondements de nos institutions juridiques contemporaines. L’idée même de «
droits démocratiques » suggère un dialogue plus soutenu, plus ouvert et plus
concret entre la société civile et l’institution juridique. Plus encore, elle
présuppose la nécessité d’un réexamen des relations entre le citoyen et le
droit.
Dans quelle mesure ces deux entités sont-elles, au-delà de leur volonté,
compatibles, aussi distinctes que soient leurs modalités ? Au premier regard,
il est vrai, ces deux entités semblent diamétralement opposées. En quoi le
simple citoyen peut-il avoir une influence sur les décisions juridiques ? Si on
ne peut concevoir qu’un État démocratique ne puisse être soutenu par une
institution judiciaire fidèle à ses principes, il ne va pas de soi que cette
même institution use elle-même de procédés démocratiques.
Roberto Andorno,
Josiane Boulad-Ayoub, Paul Dumouchel, Isabelle Duplessis, Louis LeBel,
Geneviève Nootens, Paule-Monique Vernes, Luc Vigneault.
Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2007)
Autant ce livre est intéressant en cette période de débats sur les
valeurs de l’intégration, du multiculturalisme et des accommodements
raisonnables, autant il est difficile d’en parler, car il s’agit d’un recueil
de textes autour des droits et des identités, ce qui signifie que cette
question peut être vue sous différents angles et que les opinions, même des
spécialistes, ne sont pas monolithiques.
De façon conceptuelle ces théories sont
intéressantes. De façon pratique, l’arrimage n’est pas toujours fait, car en
terme de démocratie et d’identité, tout n’est pas tranché, noir ou blanc. On
est en zone grise. Des discussions et de débats se font, d’autres sont à faire
et, enfin, certains sont à refaire. Prenons le
droit d’intervention pour principe humanitaire en exemple. Les droits de
l’Homme nous permettent-ils d’intervenir partout, contre n’importe quel
gouvernement ou groupe qui agit contre
une population ou un autre groupe? Si les droits de l’Homme sont universels, nous devons agir en tout temps.
Il ne peut en être autrement, « les
droits de l’homme » renvoyant « forcément à la totalité des humains ». (Roberto
Andorno, La reconnaissance de l’autre
comme sujet. À propos de l’universalité des droits de l’homme, p. 116) On
aurait donc une obligation de protection de ces droits, car qui dit droits dit
lois! Mais, pour qu’il y ait lois et droits, il faut un gouvernement. Comme il
n’y a pas de gouvernement universel, c’est donc une déclaration, non un droit.
Alors, « la valeur des droits de
l’homme n’est pas universelle mais uniquement valide pour une communauté
nationale qui reconnaît ce droit. » (Luc Vigneault, L’universalisme des droits de l’Homme après
le totalitarisme, p. 70) Si un gouvernement ne les confère pas, ils ne sont
pas! C’est ainsi que des conflits persistent sans que la communauté
internationale n’intervienne, car si certains pays ont intérêt à intervenir,
d’autres n’ont pas cet intérêts ou, au contraire, ont des intérêts à voir le
conflit persister, tout ça pour ne pas nuire à leurs intérêts stratégiques et
économiques. C’est ainsi que l’on peut décider d’intervenir en Afghanistan,
mais pas dans le conflit Israélo-palestinien; ou pas avec la même force de
conviction, préférant soutenir un allié stratégique par exemple.
De façon réaliste, la question des droits démocratiques et des identités
est politique. Les droits démocratiques sont donc au point d’équilibre entre
des forces qui s’affrontent sur un territoire national :
«(…) le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que
les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le
pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter
qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs
convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient
d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. »
(Genevievre Nootens, Moralité
fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral
commun dans une société libérale, p. 34)
Ce débat entre Droits démocratiques et identités est
loin d’être clos. Il n’est pas nouveau non plus, comme le montrent les nombreux
appels à Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) tout au long de ce recueil. Alors à
quoi sert un tel ouvrage si ce débat n’est pas clos? A faire le point et à
poursuivre le dialogue, car :
« L’idée même de
« droits démocratiques » suggère un dialogue plus soutenu, plus
ouvert et plus concret entre la société civile et l’institution juridique. Plus
encore, elle présuppose la nécessité d’un réexamen des relations entre le citoyen
et le droit. » (Introduction,
p. 1)
Ambition que relève
ce livre, mais qu’il serait difficile à rendre dans un commentaire à son sujet,
car il faudrait presque faire un long commentaire sur chacun des textes de ce
recueil. Vaut donc mieux lire le livre si les questions de droits, de
démocratie et d’institution juridique vous intéressent.
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La face cachée de Robert Lepage
Michel
Handfield
7 juin 2007
J’ai assisté au lancement des deux livres
de Robert Lepage, La face cachée de la lune et Le
projet Andersen, mardi au TNM (www.tnm.qc.ca). Le tout
s’est fait dans le cadre des festivités du 10e anniversaire de La
Caserne de Québec, avec Ex Machina (www.exmachina.qc.ca/), qui se déroulent du 2 au 12 juin 2007. (1)
Loraine
Pintal, directrice du TNM, a souligné l’importance de mettre le théâtre en
livre. Pour Robert Lepage, cet acte est cependant un deuil en même temps, parce
que la pièce est alors figée dans une forme définitive!
Robert,
c’est vrai tout en ne l’étant pas, car des relectures peuvent toujours être
faites plus tard. Comme tu as toi-même monté « Songe d’une nuit d’été » (1600) de Shakespeare et « Galilée »
(1938) de Bertolt Brecht au TNM par le passé, ce que nous a dit Loraine Pintal,
d’autres pourront remonter tes textes dans quelques décennies ou quelques
siècles et leur universalité en sortira grandie avec une nouvelle mise en scène qui les
réactualisera. Le télémarketing n’existera probablement plus à cette époque lointaine, mais Philippe
y occupera certainement un emploi d’une même banalité avec une patronne aussi compréhensive que l’était celle du
film : produit, t’es pas ici pour
penser!
La transmission de l’art
fait partie de l’élaboration du savoir et cette mise en livre de ton œuvre en
fait partie. Comme je l’ai lu dans un ouvrage de John Saul, mais je ne me
souviens plus lequel, on se rappelle des poètes et des philosophes de l’antiquité,
car certaines de leurs œuvres sont encore publiées. Mais, qui se souvient des
managers et des fonctionnaires de ce temps? (2) C’est là que l’on mesure la
valeur de la littérature, car elle passe mieux le temps que les modes
managériales. Ne t’en fait pas, tes pièces méritaient d’être publiées. Elles
viennent donc de passer à l’histoire, ce qui ne les empêchera pas de faire leur
vie. D’autres les retravailleront, les commenteront et les actualiseront à
travers le temps. Elles ne sont pas mortes, elles ont gagné une certaine
indépendance.
Ce
fut un lancement fort intéressant où il y avait des personnalités, dont André Brassard qui a signé la préface de La face cachée de la lune. Comme je ne suis pas très mondanité, je
ne peux vraiment pas vous entretenir de cet aspect de la chose. En fait, je
suis même malhabile question mondaine. Je vais vous raconter une anecdote qui
m’est arrivée lors de ce lancement et qui est passé inaperçue sauf à quelques
personnes, mais surtout à moi même.
Je n’avais pas l’intention de faire
autographier mon exemplaire du livre, car je suis porté à annoter tout ce que
je lis au point de transformer en index les pages de garde des bouquins que je
possède. Mais, d’où j’étais placé, accoté sur une colonne en retrait près du
restaurant du TNM, je vois Robert Lepage dédicacer un livre puis je ne vois
personne d’autre apparaître. Comme je ne
vois absolument pas la file de gens de l’autre côté des caméras, car les
photographes et caméraman m’en cachent la vue, je me dis que s’il n’y a
personne qui apparaît dans les prochaines secondes, c’est que tout le monde
parle (il y a plein de personnalités dans ces événements alors les journalistes
en profitent probablement pour quelques instants encore). Il faut donc que
quelqu’un suive cette personne pour assurer une continuité. On ne peut le
laisser seul ainsi. Je décide donc de faire dédicacer mon livre même si ce
n’est pas dans mes habitudes. J’arrive donc de derrière les caméras en lui
disant bonjour, sortant le mauvais livre
de mon sac (je suis en train de lire un essai sur le travail d’usine : Putain d’usine chez Agone), et là je
vois sa surprise de me voir arriver ainsi de ce côté comme un cheveu sur la
soupe et j’entends quelqu’un dans la file me dire que la ligne est ici. Je me
suis excusé de ne pas avoir vu la file et que je ne voulais pas le laisser
seul… et j’ai quitté.
Probablement qu’après la première
signature, il y eu une pose photo ou que je n’ai pas vu la personne qui a
suivi, ce qui fait que j’étais dans la méprise totale. Bref, je suis mieux de
m’en tenir à l’analyse, car je ne suis vraiment pas fait pour les mondanités.
Il a dû se demander qui était cet
hurluberlu qui passe du mauvais côté tout en jasant comme s’il était tout seul.
Et bien, s’il lit mon texte il saura que c’était moi et que je me pensais
vraiment seul. Un penseur dans sa bulle.
Pour
terminer, j’ai écrit sur LA FACE CACHÉE
DE LA LUNE de Robert Lepage le 17 octobre, 2003 in Societas Criticus, Vol.
5 no. 2, disponible en ligne tant à Bibliothèque et Archives Canada (3) qu’à
Bibliothèque et Archives nationale du Québec (4) pour ceux que cela intéresse.
Nous reviendrons donc sur ces deux livres dans quelques temps, mais, en
entendant, le communiqué de présentation de ces livres suit ce texte.
Notes :
1. La caserne, nous apprend
le site d’Ex Machina (www.exmachina.qc.ca/), est
« le centre de création de Robert Lepage et de ses collaborateurs ».
Ce n’est pas un lieu de spectacle, mais de développement.
2. J’ai lu cette idée dans un des essais suivants de John Saul, mais
lequel je ne m’en souviens plus:
- Saul, John Ralston, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin book;
- Saul, John Ralston, 1994, Le citoyen dans un cul-de-sac?, Québec: Musée de la
civilisation/Éditions Fides;
- Saul, John Ralston, 1995, The unconscious civilization, Canada: CBC/SRC – Anansi;
- Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada: Penguin book.
3. http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
4. http://www4.banq.qc.ca/pgq/2006/3212330/3212330.htm
***
Robert Lepage (texte du spectacle de), La face cachée de la lune avec
une préface d’André Brassard, Coll. « L’instant scène », 84 pages, ill., ISBN
978-2-89502-244-2, www.instantmeme.com/
« Le spectacle de ce soir s’inspire en quelque sorte de la
compétition entre ces deux peuples pour raconter celle de deux frères cherchant
continuellement dans le regard de l’autre un miroir pour y contempler leurs
propres blessures, ainsi que leur propre vanité » (p. 15).
De la lutte que se livrent
les Russes et les Américains pour la conquête de l’espace, Robert Lepage
parvient, dans un texte dense et précis, à cerner la relation ambiguë de
Philippe et André, dans les jours qui suivent la mort de leur mère.
Diamétralement opposés, l’un, André, incarnant la réussite sociale américaine
absolue (notoriété, télévision, salaire) et l’autre, Philippe, une utopie
intellectuelle détachée du monde matériel (doctorat, petits boulots,
appartement minable), les deux frères mis en scène par Robert Lepage n’en sont
pas moins liés par des sentiments filiaux qui transcendent leurs différences.
Est-ce à dire que, bien au-delà des enjeux de pouvoir et de validation sociale,
les humains ne sont tous, finalement, que des étoiles dans le firmament, animés
par les mêmes besoins vitaux d’amour et de reconnaissance ? Cette universalité
et cette faculté de ramener l’humain à son essence qui caractérisent les
personnages de La face cachée de la lune expliquent peut-être le succès
international de la pièce.
Spectacle solo créé par Robert Lepage en mars 2000, transposé au grand écran par
l’auteur lui même (2003), La face cachée de la lune se révèle ici comme
un texte capable de porter, même hors de son contexte scénique, toute la
richesse du talent de son auteur. Le livre est ponctué par des illustrations tirées
du spectacle original, de sa reprise sur scène dans l’interprétation d’Yves
Jacques, de même que du film.
***
Robert Lepage
(le texte du spectacle de), Le projet
Andersen (accompagné d’un DVD) avec une préface de Lars Seeberg, Coll.
« L’instant scène », 97 pages, ISBN 978-2-89502-241-1, www.instantmeme.com/
« La morale? Je ne sais pas. J’imagine
qu’Andersen tente de nous dire qu’il y a, en chacun de nous, une part d’ombre
et que, si nous la laissons nous dominer, elle finit par nous détruire »
(p. 69).
Les premiers pas de Frédéric
Lapointe dans la Ville Lumière sont à l’image de ce que propose le spectacle de
Robert Lepage : un univers de contrastes, de labyrinthes absurdes et de
bureaucratie internationale déshumanisée. Vivre au-dessus d’un peep-show dans
l’une des plus belles villes du monde, prendre soin d’une chienne dépressive,
tenter de renouer une relation amoureuse par delà l’océan tout en écrivant le
livret d’un opéra qui n’intéresse finalement personne, ce sont là autant
d’éléments qui façonnent le quotidien de l’artiste « en vogue » choisi pour
participer au projet de l’Opéra de Paris. En situant son protagoniste dans un
environnement aussi éclaté, Robert Lepage explore les territoires troubles de
l’identité sexuelle, des fantasmes inassouvis et de la soif de reconnaissance
qui se dessinent en filigrane dans la vie et l’oeuvre d’Andersen. Raconté en
parallèle avec le conte d’Hans Christian Andersen, « La Dryade », le récit de
Frédéric Lapointe est aussi celui d’une recherche d’absolu, le désir absolu de
se sentir en vie.
Lars Seeberg,
secrétaire général de la Fondation H. C. Andersen, écrit en préface :
« Le
projet Andersen est une œuvre
typiquement lepagienne. Un jeu vertigineux et dialectique entre le quotidien et
le rêve, où une nouvelle matière est adaptée et transformée en quelque chose
d’unique, parce que la personne Lepage s’investit entièrement dans une forme
d’empathie, presque en s’effaçant. »
Le texte est
accompagné d’un DVD sur la création du Projet Andersen. Robert Lepage
explique le fonctionnement de certains dispositifs, présente quelques scènes
rejetées, élabore sur les nécessaires adapta tions du spectacle en langues
étrangères. On y trouve également des extraits du spectacle.
***
Robert Lepage est récemment devenu le 11e – et plus
jeune – lauréat du très prestigieux Prix Europe pour le théâtre, l’équivalent
du Nobel pour la littérature. De son association avec le Théâtre Repère, en
1982, naissent Vinci, La trilogie des dragons, Le polygraphe, Les plaques
tectoniques, Les aiguilles et l’opium. À la suite de la fondation d’Ex
Machina, en 1994, la dimension technologique acquiert de plus en plus
d’importance dans les spectacles créés : Les sept branches de la
rivière Ota, Elseneur, La géométrie des miracles, La face cachée de la lune, Le
projet Andersen. Ces spectacles sont régulièrement présentés en Amérique du
Nord, en Europe, en Asie et en Océanie.
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Robert Lepage (texte du spectacle de), La face cachée de la lune avec
une préface d’André Brassard, Coll. « L’instant scène », 84 pages, ill.,
ISBN 978-2-89502-244-2, www.instantmeme.com/
Robert Lepage (le texte du spectacle de), Le projet Andersen (accompagné d’un DVD) avec une préface de
Lars Seeberg, Coll. « L’instant scène », 97 pages, ISBN 978-2-89502-241-1, www.instantmeme.com/
Voir La face cachée de Robert Lepage
dans notre section Lancement!
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DJ Champion et ses G-strings au Musée Art Contemporain
Michel Handfield
7 juin 2007
Dans le cadre d’une nouvelle
activité, « Nocturnes du Musée »
au MAC, soit une soirée ambiance avec performance musicale, service de bar et
visites guidées des salles d’exposition, j’ai vu DJ Champion le 1er
juin dernier. C’était la première prestation de cette activité qui aura lieu
tous les premiers vendredis du mois jusqu’au 31 décembre 2008, de 18 h à 21 h.
Ce fut une activité
particulièrement intéressante, DJ Champion profitant du cadre muséal pour
d’abord donner des explications sur son travail musical, une démonstration fort
appréciée et pédagogique, avant de faire sa prestation.
DJ Champion travaille un peu pas mal genre chef d’orchestre puis-je dire en
paraphrasant les jeunes, mais avec ses mains, au lieu d’une baguette, et des
codes quelque peu différents. Le principe est par contre le même : chaque
geste a une signification pour les musiciens, car ils doivent livrer ce que le
cuisinier de la musique leur demande.
Comme genre, je trouvais que
l’on n’était pas loin du jazz fusion électro-acoustique dans cette prestation
expérimentale, si vous voyez ce que je veux dire! Une impro avec ses 4 guitaristes, la basse (fille) et
les appareillages de DJ Champion!
Non, personne n’était en
G-string. Alors, pourquoi G-strings? String signifiant corde et G la note Sol, les G-strings sont ses cordes de Sol en quelque sorte. Comme si
les musiciens étaient ses instruments et que DG Champion jouait avec eux comme
Sol jouait avec les mots!
J’imagine très bien que plus
jeune DJ Champion a dû être le petit futé qui a trouvé comment faire de la
musique avec son talent pour l’ordi! Il a donc mixé les guitaristes les plus
populaires de son école pour en faire ses instruments et est ainsi devenu le
« bolé » le plus cool, transformant son ordi en une boîte à musique
magique! Sa voie était toute trouvée pour notre plus grand plaisir. Belle
histoire. Je l’ai inventée en me laissant emporter par la musique en ce soir un
peu spécial au MAC. La vérité est autre sur www.djchampion.net/fr/biographie.php
J’ai tripé à cette soirée
muséale tout en musique et j’aimerais bien voir ce qu’il pourrait faire avec
l’OSM comme instrument. Ce serait une expérience forte intéressante, si
réalisable, car Kent Nagano a l’air d’aimer sortir des sentiers battus et
Jacques Lacombe, qui fut longtemps premier chef invité de l’OSM, serait tout
désigné pour diriger ce genre d’événement, car il aime bien expliquer les
choses. Je le vois très bien expliquer aux publics de l’OSM et de DJ champion
réunis que…
« Nous avons choisis
des extraits d’ouverture 1812 de Tchaïkovski pour leur puissance, du Boléro de
Ravel pour la ligne musicale stable et
des danses polovtsiennes de Borodine
pour le rythme, le tout joué par différentes parties de l’orchestre pour
permettre à notre Champion de faire son travail de mixage et de recréer ainsi
une toute nouvelle œuvre devant nous. »
DJ champion expliquerait alors le processus qu’il utilisera pour faire
de cette musique orchestrale une création symphonico-éclectique devant nos
yeux! Bref, comment il travaille avec les musiciens, ce qu’il a si bien fait au
MAC, ce qui permettrait au public traditionnel de l’OSM de comprendre cet art
musical, car il s’agit bien d’art et de création ici. (1)
Je suis heureux de l’avoir vu
et je salue cette initiative du musée d’art contemporain qui nous a fait
entendre l’art autrement. Les Nocturnes du Musée, une activité à
fréquenter.
Note
1. Un tel mariage aurait aussi
l’avantage d’initier un nouveau public à l’OSM. Avec un programme approprié,
allant de pièces plus rythmés et plus contemporaines, certains pourraient se
découvrir un goût pour une certaine musique symphonique, car elle ne se limite
pas au classique.
Hyperliens
DJ champion : www.djchampion.net
MAC de Montréal : http://www.macm.org/
Nocturnes du Musée : www.macm.org/fr/calendrier/47.html
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RADIO-CANADA ANNONCE UN NOUVEL
ENGAGEMENT DE 12 MILLIONS
ENVERS LE CINÉMA D’ICI
7 juin 2007
Sylvain Lafrance,
Vice-président principal de la SRC nous
a appris mardi que Radio-Canada a choisi le cinéma d’ici, ce qui se traduit par
la poursuite du programme de soutien au cinéma de Radio-Canada qui date de
1999. En terme concret, cela signifie de
nouveaux investissements de 12 millions de dollars d’ici 2010 dans le cinéma
d’ici.
Radio-Canada est d’ailleurs
une des plus importantes maisons de production en Amérique. C’est particulièrement
important, vu le caractère culturel particulier que revêt le cinéma et la
télévision francophone dans l’univers anglo-saxon Nord-Américain. Nous ne
pouvons que saluer cet engagement Radio-Canadien envers notre culture!
Michel Handfield
Hyperlien
www.radio-canada.ca/notrecinema
Le communiqué!
Mardi 5 juin 2007
Le vice-président principal
de Radio-Canada, Sylvain Lafrance, a annoncé aujourd’hui que Radio-Canada
reconduit son programme d’appui au cinéma d’ici avec un nouvel engagement de 12
millions de dollars jusqu’en 2010. Cet investissement soutiendra la production
de longs métrages de fiction et de documentaires : développement, production et
acquisition de nouveaux films ainsi que promotion sous toutes ses formes. Lancé
en 1999, ce programme est le fer de lance des initiatives de Radio-Canada en
faveur de notre cinéma, qui s’intègrent à l’effort collectif de tous les
intervenants du milieu.
L’engagement continu de
Radio-Canada est celui d’un partenaire qui partage les mêmes objectifs que les
auteurs, réalisateurs, producteurs et distributeurs d’ici. C’est donc en
travaillant de concert avec le milieu que Radio-Canada opère son programme
depuis ses débuts. Cette approche a joué
un rôle déterminant dans le succès de cette démarche. Elle est d’autant plus
naturelle qu’une part importante des créateurs et artisans circulent entre la
télévision et le cinéma.
Au moment de la sortie des
films, Télévision, Radio et Internet sont mobilisés pour aider les productions
à rejoindre le plus vaste public possible à travers le pays, que ce soit par
des émissions en coulisses, des reportages ou des invitations lancées aux
vedettes et réalisateurs, ainsi que des concours et autres associations promotionnelles.
Radio-Canada intervient aussi à l’étape du scénario et contribue à l’éclosion
ou au développement de projets dans les genres les plus divers et notamment de
ceux qui émanent de jeunes scénaristes ou réalisateurs.
L’initiative de Radio-Canada
s’est traduite par une présence accrue du cinéma canadien sur ses ondes. Ceci a
été mis en évidence à l’automne 2006, alors que, pour la première fois de son
histoire, une saison complète des Grands Films a été consacrée à des longs
métrages canadiens. Il est assuré que le cinéma d’ici continuera d’occuper une
place de premier ordre à notre antenne.
Lancé en 2003, le site
Internet Notre cinéma (www.radio-canada.ca/notrecinema), constitue un outil précieux qui comprend une foule d’informations,
synopsis, génériques, photos, biographies des interprètes et réalisateurs sur
les films sortis en salle auxquels Radio-Canada a été associée.
On y trouve aussi des renseignements ponctuels sur les festivals et autres
manifestations cinématographiques et de nombreux concours reliés à ces
événements ou aux sorties de films. Le site offre également, comme fonds
d’écran, près de 40 affiches de films d’ici.
Sylvain Lafrance a rappelé
le sens de l’initiative de Radio-Canada : « À ce jour, notre programme a
soutenu une centaine de longs métrages (fiction ou documentaires). Avec
l’annonce de ce nouvel engagement de trois ans, Radio-Canada aura consacré, en
2010, une valeur totale de 45 millions de dollars à notre cinématographie
nationale. Nous sommes fiers de contribuer aux succès remportés à tous les
niveaux par notre industrie cinématographique. »
PARTENAIRE DU CINÉMA D’ICI
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Michel Handfield
3 juin 2007
Cette nouvelle saison de l’OSM
(2007-2008) est pleinement celle de Kent Nagano. On voit une différence, avec
des pièces commandées sur des thématiques du terroir québécois par exemple,
comme une création sur le hockey, commandée à François Dompierre et
Georges-Hébert Germain, pour le concert Les
légendes du hockey du 20 février 2008, et une création inspirée du folklore
canadien, créé par Denis Gougeon, à l’occasion du concert du nouveau monde du 26 février suivant! Une
saison riche, équilibrée, entre découvertes et traditions. C’est d’ailleurs ce
qui est plaisant de l’OSM : vous pouvez choisir un classique qui a fait
ses preuves ou découvrir un contemporain que vous ne connaissez pas. L’OSM se
conjugue comme OSER!
Il y en a pour tous les
goûts et qui veut sortir des sentiers battus pourra se fier à l’OSM pour faire
des découvertes sans craintes, car un concert de l’orchestre est synonyme d’un
choix de qualité même dans ce qui est moins connu. Vous pouvez vous fier à
l’orchestre et OSER découvrir un genre de musique ou un compositeur que vous ne
connaissez pas, comme du contemporain par exemple. OSEZ l’aventure symphonique.
Bref, nous pourrions
recommander la saison complète, mais c’est une option irréaliste, pour des
raisons de temps et de finance, pour la plupart des gens. Nous vous recommandons
donc quelques concerts suivant diverses thématiques qui nous sont propres,
allant de 2 à 5 concerts, ce qui fait
que vous ne crèverez pas votre budget que vous achetiez vos billets à l’unité
ou choisissiez une série à la carte. Vous pouvez aussi consulter tout le
programme sur www.osm.ca/fr/index_concerts_les-series.cfm, car l’OSM offre différentes séries toutes faites. Pour les
renseignements au sujet de l’achat des billets ou des abonnements, voir www.osm.ca/fr/index_concerts_comment-acheter.cfm ou appelez 514-842-9951.
Que vous vouliez faire des
découvertes, jouez sûr ou vous initiez,
le principe est simple : si vous voulez jouez sûr, vous choisissez ceux
que vous connaissez déjà ou au moins de nom; si vous voulez découvrir, OSEZ
ceux que vous ne connaissez pas ou notre « catégorie création ». Découvertes assurées! Vous pouvez aussi
essayez un de nos thèmes, comme « je
craque pour » qui n’a que deux concerts. Quant à ceux qui veulent
s’initiez, nous avons aussi pensé à vous et vous retrouverez nos
recommandations toutes spéciales à la fin de ce texte.
Voici donc nos propositions
pour 2007-2008. Suivez-les, mélangez-les ou faites vos propres choix dans nos
recommandations ou dans tous le programme, mais OSEZ l’OSM au moins une fois
cette saison. Voir la musique se faire est une expérience différente que de
l’écouter. Toutes les infos viennent du
site de l’OSM, où vous en trouverez davantage : www.osm.ca. Jouez avec cette information et osez allez voir la musique en
mouvement à l’OSM.
Dans la catégorie « je craque pour » :
1. Mahler!
Mardi 11 septembre 2007 à 20h
Mercredi 12 septembre 2007 à 20h
Kent Nagano, chef d’orchestre
Chanteurs du European Opera Center
Choeur de l’OSM
Marika Kuzma, chef de choeur
Maurice Ravel, L’Enfant et les sortilèges
Gustav Mahler, Symphonie n° 1, « Titan »
2. « Légendes des Amériques » ou classique
fusion jazz!
Mardi 29 avril 2008 à 20h
David Robert Coleman, chef d’orchestre
Oliver Jones, pianiste
Robert Crowley, clarinettiste solo de l’OSM
Leonard Bernstein, West Side
Story, Danses symphoniques, extraits
David Robert Coleman, œuvre pour clarinette et orchestre,
création, commande de l’OSM
George Gershwin, Rhapsody in Blue
Silvestre Revueltas, La noche de los Mayas
Astor Piazzolla, Adiós, Nonino
Dans la catégorie « Des noms qui ne trompent pas! »
1. Beethoven et Mozart
Lundi 3 décembre 2007 à 20h
Mardi 4 décembre 2007 à 20h
Kent Nagano, chef d’orchestre
Hilary Hahn, violoniste
Arnold Schoenberg, Symphonie de chambre n° 1, opus 9b
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour violon n° 3
Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 5
2. Debussy et Ravel
Dimanche 30 mars 2008 à 14h30
Kent Nagano, chef d’orchestre
André Laplante, pianiste
Chœur de l’OSM
Marika Kuzma, chef de chœur
Claude Debussy,
Nocturnes
Sergueï Prokofiev, Concerto pour piano no 1
Florent Schmitt, La Tragédie de Salomé
Maurice Ravel, Boléro
Dans la catégorie libre
Là où le même concert permet des découvertes, mais aussi des valeurs
sûres, comme Beethov!
1. Grieg, Bruch et Saint-Saëns!
Mardi 27 novembre 2007 à 20h
Jean-François Rivest, chef d’orchestre
Alexandre Da Costa, violoniste
Edvard Grieg, Peer Gynt, suite n° 1
Max Bruch, Concerto pour violon n° 1
Camille Saint-Saëns, Symphonie n° 3, avec orgue
2. Tchaïkovski
Mercredi 12 mars 2008 à 20h
Jeudi 13 mars 2008 à 20h
Gennady Rozhdestvensky, chef d’orchestre
Viktoria Postnikova, pianiste
Piotr Ilitch Tchaïkovski, Ouverture en fa
Piotr Ilitch Tchaïkovski, Concerto pour piano n° 1
Piotr Ilitch Tchaïkovski, Symphonie n° 5
3. Les choix de Julie Payette
Jeudi 8 mai 2008 à 19h
Animés par André Robitaille, sympathique animateur et acteur chevronné,
les 5 à 8 de l’OSM se veulent une façon renouvelée d’aborder le répertoire de
concert. Placés sous le signe de la découverte musicale et des plaisirs
épicuriens, ces concerts d’une heure (précédés d’un cocktail, si vous le
souhaitez) mettent en lumière les coups de cœur de notre invitée, l’astronaute
Julie Payette. Présente sur scène, elle vous fera part tout au long du concert
des raisons qui ont motivé ses choix musicaux. Si le cœur vous en dit,
rejoignez d’autres amateurs de musique dès 17 h 30 au Piano nobile tout en
savourant bouchées et vins raffinés. Un rendez-vous de début de soirée à
s’approprier !
Jean-François Rivest, chef d’orchestre en résidence à l’OSM
Aaron Copland, Symphonie no 3, 4e mouvement, extrait
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 35, « Haffner », 1er et 4e
mouvements
Johannes Brahms, Symphonie no 1, 1er mouvement
George Frideric Handel, Water Music, Suite no 3, Menuets nos 16, 21 et
22
Sergueï Prokofiev, Roméo et Juliette, suite no 2, Montaigu et Capulet
John Williams, Star Wars, extraits
4.
Chostakovitch et Beethoven
Dimanche 25 mai 2008 à 14h30
Lundi 26 mai 2008 à 20h
Mardi 27 mai 2008 à 20h
Kent Nagano, chef d’orchestre
Till Fellner,
pianiste
Ludwig van
Beethoven, Concerto pour piano n° 5, «Empereur»
Dmitri Chostakovitch, Symphonie n° 7, « Leningrad »
Pour fêter allègrement « Nowel »!
1. Chantons Noël
(Basilique Notre-Dame)
Mardi 18 décembre 2007 à 19h30
Mercredi 19 décembre 2007 à 19h30
Jean-François Rivest, chef d'orchestre
Chœur des enfants de Montréal
Iwan Edwards, chef de chœur
Venez fredonner les plus beaux airs de Noël, accompagnés des musiciens
de l’OSM et du Chœur des enfants de Montréal, sous la direction de
Jean-François Rivest. Une façon des plus inspirantes de retrouver votre cœur
d’enfant, dans la somptueuse basilique Notre-Dame, nichée au cœur du
Vieux-Montréal.
Œuvres traditionnelles de Noël
2. Bach à Noël
(PDA)
Mardi 11 décembre 2007 à 19h30
Mercredi 12 décembre 2007 à 19h30
Kent Nagano, chef d'orchestre
Sibylla Rubens, soprano
Doris Soffel, mezzo-soprano
Michael Schade, ténor
Detlef Roth, basse
Chœur de l’OSM
Marika Kuzma, chef de chœur
L’Oratorio de Noël de Bach, tout comme Le Messie de Handel, reste l’un
des exemples les plus connus de musique chorale sacrée associée à Noël. Œuvre
magnifique, empreinte de riches coloris musicaux, elle est aussi « l’œuvre
chorale de large envergure la plus confortablement humaine de Bach », selon le
musicologue anglais Percy Young. L’Oratorio de Noël est formé de six sections
distinctes mais reliées qui célèbrent toute la Nativité. Le récit théâtral
débute avec la naissance du Christ et des événements qui l’entourent pour se
conclure avec la visite des Rois Mages. Explosions jubilatoires de trompettes
et de tambours, scènes pastorales, airs d’une douceur sublime et dialogues
intimes entre chanteurs et instrumentistes ponctuent la partition. Le quatuor
de chanteurs exceptionnels, dont le réputé ténor Michael Schade, et l’OSM
seront placés sous la direction de Kent Nagano.
Johann Sebastian Bach, Oratorio de Noël, cantates I, II, III
Dans la catégorie création
1. Les Légendes du hockey
Mercredi 20 février 2008 à 20h
Kent Nagano, chef d'orchestre
François Dompierre, soliste
Avec la participation du Club de hockey Canadien
L’évocation de la « Sainte Flanelle » suscite chez les Montréalais
émotions et opinions tranchées. Grâce à une toute nouvelle œuvre qui fera
vibrer les cordes sensibles des amateurs de hockey, François Dompierre et
Georges-Hébert Germain rendent un vibrant hommage aux hockeyeurs légendaires en
créant une nouvelle œuvre. François Dompierre, qui composera la musique, se
métamorphosera en organiste des beaux jours du Forum et dialoguera avec
l’Orchestre alors qu’un jeune comédien nous racontera son rêve de devenir un
joueur étoile. Des joueurs actuels et anciens membres du Club de hockey
Canadien prendront part à l’événement. Nous entendrons également des extraits
de Sports et divertissements d’Érik Satie (orchestration de Régis Campo), une
série de pièces originellement écrites pour piano qui évoque aussi bien le
golf, le tennis ou le flirt. Une Vie de héros de Richard Strauss, sommet de
l’art du poème symphonique, ouvrira le concert.
Richard Strauss, Ein Heldenleben (Une Vie de héros)
Érik Satie/Régis Campo, Sports et divertissements, extraits
(version orchestrale, commande de l’OSM)
François Dompierre/Georges-Hébert Germain, création, commande de l’OSM
2. Musiques du Nouveau Monde
Mardi 26 février 2008 à 20h
Mercredi 27 février
2008 à 20h
Causerie
avant-concert, 19 h
Françoise Davoine, d’Espace musique, reçoit Gilles Tremblay,
compositeur, et Matt Haimovitz, violoncelliste.
Kent Nagano, chef d’orchestre
Matt Haimovitz, violoncelliste
Yves Lambert,
soliste
Le folklore a inspiré nombre de compositeurs au fil des ans. Souhaitant
ancrer le folklore canadien dans une tradition symphonique renouvelée, Kent
Nagano dirigera une nouvelle oeuvre de Denis Gougeon, présentée en première
mondiale. L’incomparable Yves Lambert, l’un des fondateurs du groupe La Bottine
Souriante, dont le chapeau, l’accordéon et la voix sont devenus emblématiques
de la musique traditionnelle, sera le soliste de cette rencontre de l’univers
folklorique et de la musique symphonique.
Quand Dvorák s’installe à New York en 1892, il se lie d’amitié avec
Henry Thacker Burleigh, arrangeur et chanteur de negro spirituals, se saturant
l’esprit de ces vieux airs avant d’inventer ses propres mélodies. C’est à
travers sa Symphonie du « Nouveau Monde » – qui a séduit le public dès sa
première audition –, que Dvorák narrera en musique son séjour en sol américain.
En ouverture de concert, le violoncelliste Matt Haimovitz interprétera
Les Pierres crieront du compositeur canadien Gilles Tremblay, créé en 1998 à
l’Orchestre national de France.
Gilles Tremblay, Les Pierres crieront
Denis Gougeon, création inspirée du folklore canadien, commande de l’OSM
Antonín Dvorák, Symphonie n° 9, « du Nouveau Monde »
Pour s’initier
Nota Bene : J’ai réduit le descriptif, car tous ces concerts se
retrouvent déjà dans nos choix plus haut, sauf les répétions publiques.
Répétitions publiques
Choisir une des répétitions
publiques pour voir comment travaille un orchestre, car il s’agit de musique,
de technique et de minutie. Dites vous que le chef, c’est le musicien,
l’orchestre, son instrument. Sans l’accord du tout, il n’y a pas de musique.
1. Mardi 27 novembre 2007 à 10h
Durée : 60 à 90 minutes
Une magnifique façon de se familiariser avec l’OSM! Vivez les
différentes facettes des dernières étapes de la préparation d’un concert. Ces
événements, d’une durée de 60 à 90 minutes, ouvrent toute grande la porte de
l’univers de la musique symphonique par l’entremise d’œuvres majeures du
répertoire, de chefs d’orchestre et de solistes chevronnés, et de tous les musiciens
de l’OSM. Observez l’interaction entre le chef, les solistes et la centaine de
musiciens. Un guide pédagogique gratuit vous permettra de préparer les élèves
au concert.
Jean-François Rivest, chef d'orchestre
Alexandre da Costa, violoniste
Edvard Grieg, Peer Gynt, suite no. 1
Max Bruch, Concerto pour violon no. 1
Camille Saint-Saëns, Symphonie no. 3, «avec orgue»
Réservations et renseignements :
Téléphone : (514) 842-3402
Télécopieur : (514) 842-0728
Courriel : general@osm.ca
2. Répétition publique du Jeudi 8 mai 2008 à 10h
Durée : 60 à 90 minutes
Une magnifique façon de se familiariser avec l’OSM! Vivez les
différentes facettes des dernières étapes de la préparation d’un concert. Ces
événements, d’une durée de 60 à 90 minutes, ouvrent toute grande la porte de
l’univers de la musique symphonique par l’entremise d’œuvres majeures du
répertoire, de chefs d’orchestre et de solistes chevronnés, et de tous les
musiciens de l’OSM. Observez l’interaction entre le chef, les solistes et la
centaine de musiciens. Un guide pédagogique gratuit vous permettra de préparer
les élèves au concert.
Jean-François
Rivest, chef d'orchestre
Oeuvres de Copland, Mozart, Brahms, Handel, Prokofiev et Williams
Réservations et renseignements :
Téléphone : (514) 842-3402
Télécopieur : (514) 842-0728
Courriel : general@osm.ca
Choisir au moins un concert parmi ceux-ci
Rien ne vous empêche
d’ajouter d’autres choix si l’OSM vous a touché au contact et que vous en
voulez davantage! Si vous voulez OSEZ l’expérience plus à fond la « grosse
caisse » (1), ajoutez au moins un concert de notre catégorie libre (voir plus
haut) à votre programme.
1.
Beethoven et Mozart
Lundi 3 décembre 2007 à 20h
Mardi 4 décembre 2007 à 20h
Arnold Schoenberg, Symphonie de chambre n° 1, opus 9b
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour violon n° 3
Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 5
2. Debussy et Ravel
Dimanche 30 mars 2008 à 14h30
Claude Debussy, Nocturnes
Sergueï Prokofiev, Concerto pour piano no 1
Florent Schmitt, La Tragédie de Salomé
Maurice Ravel, Boléro
3. « Légendes des Amériques » ou classique
fusion jazz!
Mardi 29 avril 2008
à 20h
Leonard Bernstein, West Side
Story, extraits
David Robert Coleman, œuvre pour clarinette et orchestre,
création, commande de l’OSM
George Gershwin, Rhapsody in Blue
Silvestre Revueltas, La noche de los Mayas
Astor Piazzolla, Adiós, Nonino
Choisir un des deux concerts de Noël
1. Chantons Noël
(Basilique Notre-Dame)
Mardi 18 décembre 2007 à 19h30
Mercredi 19 décembre 2007 à 19h30
Venez fredonner les plus beaux airs de Noël, accompagnés des musiciens
de l’OSM et du Chœur des enfants de Montréal, sous la direction de
Jean-François Rivest.
2. Bach à Noël
(PDA)
Mardi 11 décembre 2007 à 19h30
Mercredi 12 décembre 2007 à 19h30
L’Oratorio de Noël de Bach, tout comme Le Messie de Handel, reste l’un
des exemples les plus connus de musique chorale sacrée associée à Noël.
Note:
1. Instrument de musique à percussion. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Grosse_caisse
---
La saison 2007-8 de
l’Espace libre
29 mai 2007
Voici
un aperçu de la nouvelle saison de l’Espace libre. Pour plus de détails : www.espacelibre.qc.ca/
***
Vous
trouverez d’abord mon impression en quelques mots pour chaque pièce, noté en
partie lors de la présentation et rafraichi lors de la rédaction finale de ce
texte. Mon commentaire n’est donc pas une appréciation, ni un résumé des
pièces, car on ne les a pas encore vue. Il est cependant une traduction, par
écrit, du feeling que j’ai ressenti
lors de la présentation de cette programmation 2007-2008. L’effet pourra
cependant être complètement différent à la vue de ces pièces. C’est d’ailleurs
ce qui est intéressant de ces présentations : donner le goût sans avoir
goûté à la chose, comme lorsqu’on est face au comptoir d’une pâtisserie. Il y a
toujours place à la magie… de la découverte, même si on croit que la
présentation et l’emballage disent tout.
Nos
impressions sont toutes suivies du descriptif officiel.
Michel Handfield
MOI CHIEN CRÉOLE
Créée en Martinique, une pièce qui nous unit à une forme de conscience
sociale. Mais, il y a encore beaucoup à faire pour changer les choses, à
commencer par en convaincre d’autres qu’il faut les changer et qu’on peut le
faire, car beaucoup prennent le système pour un roc solide qui nous écrase et
qui nous est imposé. Qui est immuable! Sauf que, les systèmes, ce sont les
Hommes qui les ont faits pour répondre à leurs aspirations. Si les aspirations
changent, les systèmes doivent être changés eux aussi. Naturellement, ce ne
peut être facile, car certains ont intérêt à protéger le système tel qu’il est
et ont su placer des mécaniques pour le protéger, en commençant par des
ressources humaines qui demandent des esprits créatifs dans le respect de la
tradition et de la continuité! On doit donc investir ces systèmes pour les
transformer de l’intérieur. Voir cette pièce serait un premier pas; lire
Touraine et Crozier un second! Réflexe de sociologue, c'est-à-dire moi-même! (MH)
***
Production Théâtre du Grand Jour, en coproduction avec L'Artchipel,
Scène Nationale de Guadeloupe
29 AOÛT au 15 SEPTEMBRE 2007 du mardi au samedi à 20h
Soirées lève-tôt : jeudi 6 septembre, représentation à 19h, suivie d'une
discussion et samedi 15 septembre, représentations à 16h et 20h
Le chien, reclus dans un coin sombre de la place publique, observe la
lune se lever sur une autre nuit où il devra accomplir son noble devoir. En
effet, le jour de sa naissance, un déluge terrible emporta la totalité de sa
famille. Lors de cette tragédie, il eut une révélation : il devra donner les
mots à ses semblables, leur insuffler le pouvoir d’être libre et l’amour de se
raconter. Mais le chien créole ne se
doute pas que cette nuit ne sera en aucun point semblable aux autres…
THÉÂTRE CATASTROPHE
Sur la survie de la planète, mais aussi l’adaptation. Je verrai bien
sortir la dactylo manuelle, le stencil et la machine à ronéotyper du musée du
journal pour pouvoir produire un numéro spécial, ce numéro
« catastrophe », car si certains appareils modernes et autonomes
fonctionnent toujours ou pour quelques heures encore, comme les magnétophones
et les portables, d’autres sont kaput et on ne sait pour combien de temps.
Voilà le traitement que j’en ferais. J’ai hâte de voir le leur. (MH)
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Production Nouveau Théâtre Expérimental
Entre le 17 et le 30 SEPTEMBRE 2007, à préciser
Collectif d'auteurs et de metteurs en scène
DISTRIBUTION Maryvonne Cyr, Étienne Lepage et Emmanuel Reichenbach
Une catastrophe écologique menace la vie de la cité. Un spectacle en
deux parties : une première à l’extérieur, mettant en vedette l’édifice même du
théâtre, de façon à ce que ses murs mêmes deviennent l’écran sur lequel se
reflètent les événements qui bouleversent la ville ; une deuxième partie, où le
public est invité à l’intérieur du théâtre et où il découvre une salle des
nouvelles moderne : agitation, reportages, témoignages, une atmosphère de
chaos, une sorte d’exercice d’anticipation…
LE CHANT DES GASTON
J’étais désarçonné et je n’ai rien noté, mais je suis curieux de savoir
ce qu’il en sera! Ce qu’il adviendra. (MH)
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Production Momentum
9 au 27 OCTOBRE 2007 du mardi au samedi à 20h
Soirée lève-tôt : jeudi 18 octobre, représentation à 19h, suivie
d’une discussion
AUTEURE ET METTEURE EN SCÈNE Céline Bonnier
DÉCORS ET ACCESSOIRES Massimo Guerrera
ÉCLAIRAGES Lucie Bazzo
COSTUMES Linda Brunelle
MUSIQUE Ludovic Bonnier
DISTRIBUTION Paul-Patrick Charbonneau, Nathalie Claude, Stéphane Crête,
Brigitte Lafleur, Gaétan Nadeau et deux autres comédiens
À la mort de leur père, cinq frères et sœurs, âgés entre 38 et 48 ans,
se trouvent réunis après plusieurs années d’un commun mutisme dans la maison
familiale. Leur hôte est un adolescent, un jeune frère dont personne ne
connaissait jusqu’à l’existence. Choc,
deuil, malaise.
LE PROBLÈME AVEC MOI précédé de Le Déclic du Destin
Cela à l’air coquasse, absurde, angoissant et brillant tout à la fois.
(MH)
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Production Omnibus le corps du théâtre
6 au 24 NOVEMBRE 2007 du mardi au samedi à 20h
Soirées lève-tôt : jeudi 15 novembre, représentation à 19h, suivie d'une
discussion et samedi 17 novembre, représentation à 17h.
AUTEUR Larry Tremblay
METTEUR EN SCÈNE Francine Alepin
DÉCOR ET ÉCLAIRAGES Anick La Bisonnière
DISTRIBUTION Carl Béchard et Larry Tremblay
Deux courtes pièces pour un seul personnage, Léo. Mais quel personnage
! Léo nous invite à un voyage intérieur
au pays de son corps, pierre angulaire des deux pièces présentées. Le problème
avec lui, c’est qu’il vit des transformations kafkaïennes. Dans Le Déclic du
destin, il suffit d’un éclair au chocolat pour déclencher la métamorphose : Léo
voit son corps se disloquer, se désagréger, il ira même jusqu’à en perdre et la
langue et les dents et la tête. Dans Le Problème avec moi, Léo rencontre son
double, un clone qui est l’antithèse de lui-même, un clown psychotique avec qui
il faut bien composer, puisque Léo ne peut vivre sans Léo.
L'ÉNÉIDE
Troie! Virgile revisité! Un voyage aux sources, là où l’origine de
l’Occident se confond avec l’Orient. On y questionne des « vérités »
historiques… et encore actuelles. Des mythes fondateurs, mais aussi des
éléments destructeurs. Sauf que, du chaos nait le changement! Ça fait peut être
cliché, mais ça semble toujours valable. (MH)
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Pour en savoir plus sur l’Énéide : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89n%C3%A9ide
Production Trois Tristes Tigres
29 NOVEMBRE au 19 DÉCEMBRE 2007 du mardi au samedi à 19 h
Jeudi 6 décembre, une discussion suivra la représentation.
AUTEUR Olivier Kemeid, d'après Virgile
METTEUR EN SCÈNE Olivier Kemeid
DÉCOR ET ACCESSOIRES Jasmine Catudal
ÉCLAIRAGES Etienne Boucher
COSTUMES Romain Fabre
MUSIQUE Philippe Brault
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE Stéphanie Capistran-Lalonde
DISTRIBUTION Marie-Josée Bastien, Simon Boudreault, Eugénie Gaillard,
Geoffrey Gaquère, Johanne Haberlin, Luc Proulx et deux autres comédiens
Une ville qui brûle. Un chef de famille, Énée, qui doit fuir pour
survivre. Son père sur les épaules, son enfant à la main, il court dans les
rues avec les siens afin de s’échapper, trouve un radeau, part à la dérive,
laissant derrière lui son pays en flammes. Les boat-people ont une longue
histoire ; Énée errera des années sur les mers, à la recherche d’une terre pour
son fils. L’Énéide raconte l’histoire d’une émigration. Elle ne met pas en
scène des héros aux destinées toutes tracées par les dieux, mais de simples
hommes en quête d’une vie meilleure.
LE PLAN AMÉRICAIN
Si la présentation me donnait un avant goût, elle ne répondait pas à une
question fondamentale : qu’adviendra-t-il après? Une prise de conscience
ou une fuite en avant? Faire comme si! J’ai hâte de savoir la réponse que me
donnera cette pièce. (MH)
***
Production Nouveau Théâtre Expérimental
9 JANVIER au 2 FÉVRIER 2008 du mardi au samedi à 20h30
Soirées lève-tôt : jeudi 17 janvier, représentation à 19h, suivie d'une
discussion.
AUTEURS ET METTEURS EN SCÈNE Évelyne de la Chenelière et Daniel Brière
DÉCOR Michel Ostaszewski
COSTUMES Catherine Gauthier
ÉCLAIRAGES Nicolas Descôteaux
RÉGIE Colette Drouin
DISTRIBUTION Évelyne de la Chenelière, Daniel Brière, Anne-Marie Cadieux
et un autre comédien
Le Plan américain met en scène un frère et sa sœur, jeunes adultes,
figure trouble d’un couple qui s’enferme dans une relation qui le rend
imperméable au reste du monde. Ils ont
choisi le détachement et la résistance à toute forme de sentimentalisme (ce
fléau grandissant qu’ils condamnent) pour nourrir un regard froid sur l’art et
sur la vie. Le seul sentiment qu’ils se
reconnaissent est leur amour infini, platonique et exclusif l’un pour l’autre.
Ils entretiennent un rapport ambigu avec l’image. Leur père est photographe de guerre, tandis
que leur mère est directrice artistique d’une revue d’art contemporain.
Réussiront-ils à saboter le plan américain?
FAMILLES MADE IN USA
Comme on restait dans le thème États-uniens, je n’ai rien noté, car tout
ce qui concerne notre puissant voisin est à considérer, pour le meilleur et
pour le pire, car il est trop puissant pour qu’on puisse l’ignore, un point
c’est tout! (MH)
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Ruines (Allonge-moi, Justin Timberlake)
Anna Bella Eema
Une Maison Propre
Production Théâtre de l'Opsis
6 au 23 FÉVRIER 2008
Lundi à 18h et 20h30
Mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 20h30
Samedi et dimanche à 15h, 18h et 20h30
Soirée lève-tôt : jeudi 14 février, représentation à 19h suivie d'une
discussion.
AUTEURES Sheila Callaghan, Lisa D'Amour et Sarah Ruhl
TRADUCTRICE Fanny Britt
METTEURS EN SCÈNE Jean Gaudreau, Luce Pelletier et un autre metteur en
scène à déterminer
DISTRIBUTION À déterminer
Trois jeunes auteures états-uniennes nous dévoilent des destins de
familles : ceux de Anna Bella et de sa mère qui vivent dans une roulotte, de
Janice qui veut faire sauter maison et famille et de Mathilda qui recherche la
farce parfaite pour rendre les gens heureux. Ruines de Sheila Callaghan, Anna
Bella Eema de Lisa D’Amour, Une Maison propre de Sarah Ruhl : trois plumes
totalement différentes, mais qui mettent en scène une pléiade de personnages
féminins qui tentent de trouver une façon de survivre. Des femmes au bord de la
crise de nerfs côtoient des fillettes en mal de vivre, des relations de couple
se dénouent, des amitiés se forment, la vie se déroule et chacun y cherche sa
place.
LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé à « Beauté
désespérée » quand j’ai vu cette proposition théâtrale… Je suis donc
curieux! Très curieux. Je saurais peut être pourquoi j’ai eu cette réaction.
(MH)
***
Production Théâtre la Catapulte
28 FÉVRIER au 15 MARS 2008 du mardi au samedi à 20h
Soirée lève-tôt : jeudi 6 mars, représentation à 19h suivie d'une
discussion.
AUTEUR Normand Chaurette
METTEUR EN SCÈNE Joël Beddows
CONSEILS SCÉNIQUES Dominique Lafon
DÉCOR Jean Hazel
ÉCLAIRAGES Glen Charles Landry
COSTUMES Isabelle Bélisle
MUSIQUE Jules Bonin-Ducharme
DIRECTION DE PRODUCTION Céine Paquet
DISTRIBUTION Lina Blais, Érika Gagnon, Hugo Lamarre et Claude Lemieux.
Face au fleuve éternel, l'impérieuse Zoé Pé règne fermement sur Métis et
ses jardins, entourée d'invités dont elle achète l'amitié à coups de somptueux
présents. Puis, un jour d'été, elle
aperçoit ce peintre, là-bas, au-delà des marais, qui de loin la peint, elle et
ses invités. Dès lors, elle n'aura plus
qu'une obsession : posséder ces portraits.
Or, le peintre ne veut pas vendre.
Argent, flatteries, manipulations, menaces : rien n'y fait. Rien?
SACRÉ COEUR
Alain Vadeboncoeur est véritablement médecin et ami (d’enfance) d’Alexis
Martin. Ce duo nous invite ici à découvrir le monde de l’urgence. Pourtant, il
a déjà fait l’objet de plusieurs séries
télévisées et de films, que ce monde. Alors, pourquoi une autre proposition?
Dans la présentation j’ai perçu une réponde à cette question :
Le théâtre permet d’aller au-delà des images!
Ne voir qu’une pièce, j’aimerais voir celle là. (MH)
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Production Nouveau Théâtre Expérimental
25 MARS au 19 AVRIL 2008 du mardi au samedi à 20h30
Soirée lève-tôt : jeudi 3 avril, représentation à 19h suivie d'une
discussion.
AUTEURS Alexis Martin et Alain Vadeboncoeur
METTEUR EN SCÈNE Alexis Martin
COSTUMES Catherine Gauthier
MUSIQUE Nancy Tobin
DISTRIBUTION Hélène Florent, Alexis Martin, Luc Picard et un autre
comédien.
La pièce Sacré Cœur : une incursion dans le domaine de la médecine
d’urgence. Une salle d’urgence moderne, dans une ville comme Montréal : un
seuil, entre la vie et la mort, un habitat hautement métaphysique, où le
médecin urgentologue reçoit et traite des êtres en proie à l’ultime angoisse,
celle qui fonde toute notre vie : la mort anticipée depuis toujours, qui se
présente en habit du dimanche ou encore en bleu de travail…
BURLESQUE
Le titre dit tout! Mais, attention, si le burlesque fait d’abord rire,
il peut aussi faire réfléchir. (MH)
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Production Omnibus le corps du théâtre
29 AVRIL au 17 MAI 2008 du mardi au samedi à 20h
Soirées lève-tôt : jeudi 1er mai, représentation à 19h suivie d'une
discussion et samedi 3 mai, représentation à 17h.
AUTEURS La famille Omnibus
MAÎTRES D'OEUVRE Pool de maîtres d'œuvre
DISTRIBUTION Pool de huit interprètes à déterminer
Ce n'est pas sans coup férir qu'une petite société se met en branle
parce qu'il faut bien se lever le matin et prendre le bord. Mails il faut
composer. Avec les autres, certes, mais aussi avec cet environnement d'objets
qu'on n'avait ni voulus ni choisis, et qui vous ravissent l'âme au point de
faire de vous leur propre chose. Et c'est parti. Tout simplement parce que
l'effet de la cause obéit à une loi mécanique qui en fait la cause du prochain
effet. Et nos petits citoyens sont embarqués dans une galère qui n'esquive le
mal que pour se retrouver devant le pire.
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LA PROGRAMMATION DE LA
SAISON 2007-8 EST MAINTENANT DISPONIBLE SUR LE SITE D’ESPACE LIBRE :
www.espacelibre.qc.ca/html/prog-spectacles.html#chien
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Le bazar dynamique ou Dominique Bouffard plus!
Michel Handfield
23 mai 2007
Ce fut un Dominique Bouffard
plus! Quatre « auteures compositrices » qui se mêlaient bien, animées
et sympathiques! Elles se connaissaient, car on sentait une complicité entre
elles… et « le » lui, car il y avait un gars parmi ces elles, mais
comme ici le féminin l’emporte par la force du nombre, il l’emporte aussi dans
les accords, d’autant plus qu’elles étaient toutes d’excellentes musiciennes!
Complicité donc qu’elles ont su communiquer à la salle. C’était dynamique, avec
plusieurs chansons énergiques, quelques-unes intimistes et quelques autres
humoristiques, ce qui donnait un bel équilibre. Bref, ce fut un spectacle si
intéressant que j’ai noté dans mon
PALM :
« Il y a eu le big bazar, je parlerai du bazar dynamique ici! »
Mais, j’oubliais de vous les
présenter. Étaient sur scène :
Andréanne Alain : www.andreannealain.com/
Dominique Bouffard : www.dominiquebouffard.com/
Jipé Dalpé, dit le gars : www.myspace.com/jipedalpe
Gaële : www.tryskell.com/html/gael.php; http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=151864603
Dans certaines de ses
chansons, Gaële avait une pointe d’humour que j’ai bien aimé. Pour Tango, j’ai
même noté que cette chanson avait un côté international. Quant à Léo, sur le
thème d’espionner ses voisins, j’ai écrit « chanson
psycho urbaine qui devrait parler à bien des publics. »
Pour Jipé Dalpé : un
rebelle sympathique dans plusieurs de ses textes, comme Hold up du destin
Andréanne Alain et
Dominique Bouffard ont ça dans le sang, mais dans leur cas je me suis
attardé sur chacune une chanson « qui
est venue me chercher pas à peu près » comme le dit l’expression
consacrée!
Dominique Bouffard a un
neveu mulâtre. Des gens disent « Mais, tu n’es pas d’ici! », comme
si un chromosome effaçait l’autre! Elle en a donc fait une chanson qui est
particulièrement venue me chercher, mais dont je n’ai malheureusement pas noté
le titre, car c’est le cas de deux des
petits enfants de mon coéditeur. A l’entrée à l’école de son petit-fils,
on le classait même comme Haïtien, ce qui effaçait toute l’ancestralité de sa
mère alors que, loin de s’effacer, les cultures s’additionnent! Et avec le
temps, on en retient ce qui nous nourrit. En effet, le modernisme nous permet
maintenant d’emprunter à d’autres cultures, même si elles ne sont pas dans nos
racines, avec la circulation des idées et des recettes que ce soit par les
moyens de communication moderne, incluant l’internet; les voyages; les
rencontres… Alors, pourquoi ces catégories qui enferment à tout jamais?
On dit faire contre le
racisme, mais en même temps est-ce une forme de racisme, comme l’allemand qui
avait une seule goûte de sang juif et qui perdait toute sa germanité à cause de
cette goûte de sang « impur »? Question importante s’il en est une en
cette période de rectitude politique. Certaines rectitudes peuvent-elles cacher
une autre forme de racisme sous couvert d’ouverture? Pendant combien de
décennies, ou de siècles, leurs descendants seront-ils « autres »
avant d’être « nôtres »? La chanson a le mérite de nous faire
réfléchir comme la littérature d’aller plus loin. (1)
Dans le cas d’Andréanne
Alain, j’ai pris quelques notes sur « Un
parmi tant ». Chanson sur l’individualité, qui est une caractéristique
très occidentale du XXIe siècle. (2) Une influence montante depuis Jean-Jacques
Rousseau, le contrat social nous
faisant réaliser que la société est
composée d’individus libres qui se sont unis (3), ce qui est de plus en plus
visible avec la montée des droits individuels. Une préoccupation des plus
présente chez les jeunes générations, élevées avec les droits individuels
plutôt que le collectivisme qu’ont connu leurs contemporains qui rêvaient de
communes et de socialisme, où eux rêvent maintenant de s’affirmer comme
personne individuelle et différenciée! (4)
S’affirmer! C’est aussi une
note générale que j’aurais pu prendre pour ce spectacle qui tourne en partie
autour des préoccupations de la jeune génération : amour et relations, car la recherche de la relation
stable est marquante des générations qui ont suivi celle du divorce. Je pense
ici à « Moi je tombe à tes pieds »
chantée par Dominique Bouffard ou à la
« relation mère fille »,
chantée par Andréanne Alain qui en a fait la musique, car les paroles
sont de Luc de Larochelière.
En fait, tout le monde y
trouvera son compte, car y a-t-il de quoi de plus universel et
intergénérationnel que l’amour?
Notes :
1. Ici j’ai pensé au livre
d’Alain FINKIELKRAUT, 1987 [1989], La défaite
de la pensée, France: Gallimard, coll. Folio Essai et Pierre-André TAGUIEFF, 2002, La couleur et le sang – Doctrines racistes à la française, France : Mille et une nuits et fondation
du 2 mars.
2. Contrairement au XXI siècle
mathématique qui a débuté en 2001, le XXIe siècle historique a débuté avec la
fin du monde communiste en 1991. Voir Eric Hosbawm, 1999, Age of extremes. The short Twentieth century, 1914-1991, London:
Abacus
3. Rousseau, Jean-Jacques, 1992
[1762], Du contrat social, France:
Grands écrivains.
4. A ce sujet je pense au
livre de Luc Vigneault et Bjarne Melkevik
(Sous la direction de), 2006, Droits
démocratiques et identités, PUL : Administration et droit,
Collection Dikè,
160 pages.
Le Communiqué de presse
Montréal, le jeudi 10 mai 2007
L’auteure-compositrice-interprète
Dominique Bouffard se faufile petit à petit sur la scène culturelle québécoise
depuis qu’elle a remporté le premier prix au Festival en chanson de
Petite-Vallée 2004. Accompagnée d’Andréanne Alain et de Gaële, elle sera en
spectacle le 16 mai prochain au Studio-théâtre de la Place des Arts de Montréal
dans le cadre des Week-end de la chanson Hydro-Québec. Ce sera une occasion
d’entendre en avant-première les chansons de son premier opus qui sera lancé le
14 août 2007.
En plus de la pièce « Tant
pis », premier extrait radio disponible à compter du 15 mai, onze autres pièces
originales se retrouvent sur le premier album de Dominique Bouffard, à paraître
cet été sous l’étiquette Christal Musik. Dominique Bouffard y propose un
univers personnel et urbain, avec des histoires modernes, petites bribes du
quotidien qu’elle colle sur un fond groove folk-populaire. Elle est entourée des
musiciens Simon Blouin à la batterie (Vincent Vallières, Mike Prévost, Luc De
Larochelière, Dumas), François Richard aux claviers (Fredric Gary Comeau,
Ariane Gauthier), Mark Hébert à la basse et David Brunet à la guitare. L’album
est réalisé par David Brunet (Daniel Boucher, Yann Perreau, Mike Prévost,
Tricot Machine).
Originaire de Sherbrooke,
Dominique Bouffard grandit à Kamouraska avant de s’établir à Québec à l’âge de
17 ans. En participant à plusieurs concours dont Cégep en Spectacle, Le
tremplin de Dégelis et le Festival en chanson de Petite-Vallée,
l’auteure-compositrice-interprète se fait remarquer dans le milieu de la
musique très rapidement. Ses nombreuses collaborations à d’importants
événements culturels lui permettent de voir son rêve se concrétiser en signant
avec Christal Musik.
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Jinjoo Cho
Brahms/Ravel/Good
JINJOO CHO, violoniste
LOUISE-ANDRÉE BARIL, piano
DATE DE SORTIE : 5 juin
2007
Montréal, le 5 juin 2007
ANALEKTA est
fière de présenter ce premier enregistrement de la jeune violoniste coréenne
Jinjoo Cho, lauréate du Premier Grand Prix au Concours Musical International de
Montréal en 2006 et médaillée d’or au Stulberg International String Competition
en 2005. Accompagnée ici de la pianiste Louise-Andrée Baril, elle nous offre un
récital d’œuvres couvrant trois siècles et comprenant la dramatique Troisième
Sonate de Brahms, le flamboyant Tzigane de Ravel et une œuvre du compositeur
canadien Scott Good.
Œuvre de maturité, la Troisième Sonate de
Brahms se démarque par l’ampleur symphonique de ses quatre mouvements et
démontre la maestria avec laquelle Brahms aborde le délicat équilibre entre
violon et piano.
Joyau d’exotisme et de poésie, Tzigane de
Ravel est l’une des pièces les plus ardues du répertoire. En deux parties contrastées, l’œuvre est un
véritable feu d'artifice violonistique, ponctué par des interventions animées
du piano.
Lauréat de plusieurs prix, le compositeur
canadien Scott Good était invité en 2006 à écrire l’œuvre canadienne imposée
pour le Concours Musical International de Montréal, And Dreams Rush Forth to
Greet the Distance, destinée à démontrer la virtuosité de l’interprète mais
aussi à mettre en valeur des approches modernes de la technique de violon tout
en interpellant interprète et public.
Née à Séoul, Jinjoo Cho a déjà eu
l’occasion de se produire en tant que soliste avec plusieurs formations
musicales de Cleveland dont l’Orchestre de Cleveland, le CityMusic Cleveland,
l’Orchestre des jeunes et l’Orchestre symphonique du Cleveland Institute, de
même qu’avec l’Orchestre symphonique de Kalamazoo, l’Aspen Concert Orchestra et
l’Orchestre symphonique de Montréal. Le talent de Jinjoo Cho a déjà été reconnu
à de nombreuses reprises, notamment par la presse. « Elle est une violoniste
d’un aplomb et d’un accomplissement technique remarquables, sans aucune peur
apparente des défis qu’un compositeur ait put jeter sur son passage »,
commentait Donald Rosenberg, critique musical du Plain Dealer. Pour plus
d’information sur le Concours Musical International de Montréal, on peut
visiter le www.concoursmontreal.ca
Originaire de Cornwall, Ontario,
Louise-Andrée Baril a fait ses études de piano à Londres, avec Maria Curçio, et
à l’Université de Montréal. Lauréate de plusieurs concours, elle fait une
brillante carrière qui l’amène à jouer au Canada, aux États-Unis, au Mexique,
en Amérique du Sud, de même qu’en Europe. Collaboratrice des plus recherchées,
Louise-Andrée Baril s’est perfectionnée auprès des maîtres Martin Katz, Martin
Isepp, Warren Jones et Dalton Baldwin. Elle a également enregistré plus de 30
CD dont un album de mélodie française réalisé avec le baryton Jean-François
Lapointe, lancé en mars par Analekta.
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Trans Akadi, l'album. En magasin partout au
Canada dès le 5 juin !
Halifax, le 31 mai 2007- Après les deux premiers
lancements du nouvel opus de Trans Akadi à Dieppe et à Caraquet le 3 et le 4
mai dernier, Trans Akadi, le disque, était toujours manquant chez plusieurs
disquaires. Pour cause, le groupe vient tout juste de s'entendre avec un
nouveau distributeur soit, LOCAL Distribution. Le groupe a dû se montrer
patient pour trouver une distribution flexible qui allait rendre ses nouvelles
créations accessibles à un vaste public, partout au pays, dans les magasins et
aussi sur Internet.
En tant qu'artiste indépendant et sans aide des
programmes gouvernementaux avec la nouvelle réalité de l'industrie du disque
par dessus le marché, Trans Akadi a aussi dû faire preuve de créativité en
dehors de son disque. LOCAL Distribution fera équipe avec le groupe pour rendre
sa musique accessible partout à l'aide de différents outils. Le slogan de
l'entreprise détermine bien sa philosophie et son approche: «Cultivez
l'indépendance!» En plus de Trans Akadi, LOCAL Distribution distribue des
centaines d'artistes. Notamment, les disques d'artistes comme Suroit, Frédéric
Gary Comeau, Zéro Celcius et Mario Peluso.
En attendant la sortie officielle en magasin, les
mélomanes peuvent se procurer le nouvel effort de Trans Akadi en ligne chez
Archambault musique, au www.transakadi.com et sur le site
de Distribution LOCAL. Le disque Trans Akadi est également disponible au Jean
Coutu de Caraquet au Nouveau-Brunswick. (Le
propriétaire est un ami du groupe)
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Attention : Dans les
commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement
exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter.
C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à
mot.
Je ne fais pas non plus dans
la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de
sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le
dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce
qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les
questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur
social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de courts
textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de très
longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux dans la
tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne
peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont
pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre angle.
J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une
idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de
références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la
protéger.
Michel Handfield
www.manufacturingdissentmovie.com/
À l’affiche dès le 22
juin au Cinéma du Parc!
3575, avenue du Parc
– Montréal
Le film sera projeté en version originale anglaise et en version doublée
en français.
Avec leur fascinant documentaire Michael Moore: Ange ou démon?
(Manufacturing Dissent), les documentaristes canadiens Debbie Melnyk et Rick
Caine s’intéressent à Michael Moore, cinéaste devenu phénomène grâce à ses
documentaires soulevant certaines problématiques de la société américaine
(Roger & Me, Bowling for Columbine, Fahrenheit 9/11 et son dernier en date,
Sicko). Cette fois, les rôles sont renversés et c’est Michael Moore qui est le
sujet de ce film: malgré son refus constant de leur accorder une interview, Melnyk et Caine ont tout de
même parlé à de nombreux critiques, collègues et observateurs du cinéaste et on
ficelé un documentaire duquel sortent des révélations sur ses méthodes: Se
base-t-il sur des faits avérés, de la propagande ou de la fiction? Ou peut être un mélange des trois?
Michael Moore: Ange ou démon? est distribué au Québec par Métropole
Films Distribution et dans le reste du Canada par Mongrel Media.
Commentaires de Michel
Handfield (22 juin 2007)
« Like or hate Michael Moore? This Is the question ». C’est celle que pose un
animateur de ligne ouverte dans ce film. C’est aussi celle que pose ce film,
car il ne laisse personne indifférent. L’élite économique, par exemple, ne
l’aime pas. Elle lui reproche d’avoir joué
avec la vérité dans Roger & Me, film concernant la fermeture d’une
usine de GM à Flint, Michigan, la vile
natale de Moore. Par exemple, Moore dit dans ce film qu’il n’a jamais rencontré
le CEO de GM, Roger Smith, alors qu’il l’aurait rencontré selon ce
documentaire. Ment-il ou considère-t-il que dans les conditions où il l’a
rencontré, ce n’était pas ce qu’il considère être une rencontre digne de ce
nom? Mais, un fait demeure au-delà de cette controverse : la tragédie de
Flint, c’est la fermeture de l’usine et les pertes d’emplois, pas que Moore ait
rencontré ou non Roger Smith! C’est là un prétexte que ses opposants utilisent
pour dire « regardez, il ment! » comme si on pouvait accuser Michael
Moore, les salaires ou le syndicalisme d’être responsable de la mauvaise presse
de cette industrie et de ses tourments! Ce n’est tout de même pas la décision
des employés de faire certains modèles qui ne répondent pas aux besoins des
clients plutôt que d’autres. Ces décisions viennent du management!
On peut l’accuser de jouer avec les
faits, mais n’est-ce pas ce que font continuellement les relationnistes et les spécialistes du marketing des grandes
entreprises, les lobbyistes et les portes paroles des partis politiques, que de jouer avec les faits pour vendre?
N’est-ce pas ce qu’a aussi fait la droite états-unienne pour faire accepter sa
guerre en IRAK? Que Moore utilise les mêmes procédés pour passer son message
dénonciateur ne serait cependant pas correct selon la droite! Si la méthode est
éprouvée, je ne vois pas pourquoi la gauche ne pourrait pas la récupérer.
Par contre, il est vrai que Michael Moore
est d’abord un polémiste et un
éditorialiste avant d’être un
documentariste. Ce film le montre bien et je suis d’accord là dessus.
Cependant, cela ne lui donne pas tort. Dans certaines situations, on doit
choisir notre camp. Il a choisi le sien et prend parti.
Pour dénoncer, il tourne les coins ronds
à quelques occasions, surtout s’il n’a pas la citation ou l’image qui lui
convient. S’il veut le punch qui résume le discours du Président par exemple,
il prendra peut être une autre citation, hors contexte, mais qui traduira la ligne de pensée du président
en une phrase choc! Tricherie, manipulation ou information? Si cette
« ligne » résume bien la « vérité » présidentielle, c’est
une information trafiquée, mais toujours une information. Cela lui vaut
cependant des critiques de la droite et l’opprobre d’une gauche pure et
angélique qui n’accepte pas qu’il
utilise les mêmes procédés que la droite qu’il dénonce. Mais, sur le même champ
de bataille, pourquoi ne pourrait-il pas utiliser les mêmes armes?
Moore
est un cinéaste de conviction. Il peut se tromper, mais il fait toujours un
plaidoyer honnête, c’est-à-dire qu’il défend ce à quoi il croit. Comme le
spectateur qui va voir ses films le sait, il ne le trompe pas, car c’est cette
dénonciation choc qu’il attend.
Opposé à Bush, il a fait Fahrenheit 9-11
pour le dénoncer. Il a ensuite décidé de s’impliquer dans la campagne de John
Kerry contre George W. Cependant, sa popularité aurait-elle éclipsé celle de
Kerry dans certains milieux, car on voit à plusieurs reprises des étudiants
pour Bush s’opposant à des étudiants pour Moore. Mais, où étaient les étudiants
pour Kerry?
« MICHAEL MOORE: ANGE OU DÉMON? » intéressera les deux camps
finalement. Mais, tant ceux qui en sont des inconditionnels que ceux qui ne
peuvent le voir, même en peinture, ne changeront pas d’avis à son sujet! Pour
les autres, ceux qui le connaissent moins, allez d’abord voir ce film et, quand
il sera sortit, allez voir Sicko!
Vous pourrez alors vous faire une idée de Michael Moore; votre idée! Peut être
tourne-t-il les coins ronds, mais peut être a-t-il raison de le faire pour que
le message passe.
Moi, j’aime bien le travail de polémiste
de Moore (et j’ai bien aimé Sicko que j’ai vu en visionnement de presse), mais
j’ai aussi aimé cette œuvre qui le critique, car si on sait lire entre les
lignes on voit bien que dans un monde d’idéologies, de clips, et de choix instantanés (on zappe),
les critiques doivent parfois utiliser les mêmes procédés que les autres pour
attirer l’attention et se faire entendre. Dénoncer de façon angélique, si ça
n’intéresse que les anges ne fera rien pour changer les choses ici bas. Avec
les Hommes, il faut agir en Homme. C’est
ce que fait Moore pour attirer l’attention de ses concitoyens sur ce qu’il juge
incorrect. Ce film a donc le mérite de nous montrer ce Moore là. Alors que vous soyez pour ou contre Michael
Moore, je vous conseille ce film.
---
www.amazonefilm.com/films/troisrois.html
Premier long métrage
documentaire de Katia Paradis.
À l’affiche au cinéma
Parallèle du complexe Ex-Centris du 22 juin au 28 juin 2007
Documentaire, 88 min., produit par Amazone film. Présenté en version
originale anglaise, créole et espagnole sous-titrée française.
Véritable voyage poétique au cœur de l’âme du Belize, Trois rois plonge
dans l’univers coloré de trois musiciens âgés qui vivent jusqu’au bout leur
passion musicale malgré le manque d’intérêt des jeunes générations.
De la jungle à la ville en passant par la mer, Katia Paradis a suivi les
pas de Paul Nabor (il sera présent au FIJM cet été avec Andy Palacio),
guitariste, Florencio Mess, harpiste et Wilfred Peters, accordéoniste, de 2003
à 2006. Elle pose un regard sensible empreint de tendresse sur ces trois hommes
qui nous offrent en héritage leur amour de la musique.
Commentaires de Michel Handfield (21 juin 2007)
Connus, mais les poches vides! C’est ce
qui caractérise ces trois musiciens en plus de leur amour de la musique, car on
oublie maintenant la tradition du « live », que ce soit dans l’espace
public ou les fêtes! Ce sont les CD qui ont pris la place, porteur d’une
culture mondiale très bien commercialisée, cela au dépend des cultures
traditionnelles et régionales! C’est ce que déplorent ces musiciens.
Cependant, c’est aussi cette culture
formatée et commercialisée, à travers la planète, qui a permis cette éclosion
des musiques du monde par exemple! Les CD et l’internet (MP 3) en ont fait un
produit recherché, car ayant une couleur qui lui est propre; une âme! Des
artistes et des groupes que les « majors » n’auraient pas
« endisqués » ont développé leur niche et ont ainsi gagné en
popularité au point que les majors, incluant les radios, n’ont eu d’autres
choix que de les diffuser. La « musique du monde » est par exemple un
segment que j’aime bien écouter sur Espace
Musique (www.radio-canada.ca/radio2/).
Bref, les nouvelles technologies peuvent changer les choses, car elles
permettent à ces musiciens de se faire connaître et de s’auto diffuser à peu de
frais.
Pour moi, un de ces gagnants fut
Florencio Mess, de San Pedro Columbia. Harpiste, qui fait aussi des instruments de musique
traditionnelle (il a appris jeune d’un autre musicien à les fabriquer), il fut
invité à un festival de musique traditionnelle à Venise. Ce philosophe de la
simplicité volontaire, qui vit de la ressource naturelle (la forêt), avait
l’air tout heureux. Épanouie, c’est lui qui m’a le plus intéressé dans ce film.
(1)
Les deux autres musiciens que l’on
rencontre par ce film sont Wilfred Peters et Paul Nabor (2). Le premier, de
Belize City (70 000 habitants), est accordéoniste et trouve malheureux que
les jeunes abandonnent leur culture. Quant à Paul Nabor, il est un personnage
en soi. Il peut ainsi vivre sans femme, mais il ne pourrait pas se passer de sa
guitare! Lucide, il sait que les doigts sont moins rapides à son âge, alors il
dit penser davantage aux paroles pour que tout le monde aime ça.
Bref, un film socio-anthropologique sur
les valeurs traditionnelles des musiciens de cette génération, tous
septuagénaires. Leur art se perdra-t-il avec eux ou se transmettra-t-il? On
peut croire qu’il se perdra, mais rien n’est moins sûr, car il pourrait revenir
par un saut de génération comme il s’en produit parfois. Pensons aux jeunes qui
revisitent la musique traditionnelle et
country au Québec, comme les Cowboys Fringants par exemple. La culture, ça peut
s’oublier et renaître différemment après un certain temps. Là est l’intérêt de
voir ces musiciens « endisquer » pour assurer la transmission de leur
art aux générations suivantes.
Un film pour ceux qui s’intéressent aux
autres cultures, aux musiques du monde et aux histoires de vie.
Notes :
1. www.cduniverse.com/search/xx/music/pid/1218958/a/Maya+K'ekchi'+Strings.htm
2. http://www.stonetreerecords.com/albums/paranda.php
---
À l’affiche au Québec le 15 juin
Montréal, le mardi 22
mai 2007 - La comédie dramatique Ensemble, c’est tout adaptée du best-seller du
même titre d’Anna Gavalda et réalisée par Claude Berri (Manon des Sources, Une
femme de ménage, L’Un reste, l’autre part) a fait un tabac en France lors de sa
sortie en salles le 21 mars dernier (avec plus de 2 millions d’entrées à ce
jour). Arrivant juste à temps pour l’été, le film prendra l’affiche sur les
écrans de Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau le 15 juin prochain.
Ensemble, c’est tout
met en vedette un quatuor d’acteurs mémorables, Audrey Tautou, Guillaume Canet,
Laurent Stocker (sociétaire de la Comédie-Française) et Françoise Bertin (On
connaît la chanson, Le Battement d’ailes du papillon), prêtant respectivement
leurs traits à Camille, Franck, Philibert et Paulette.
Camille fait des
ménages le soir dans les bureaux et dessine avec grâce à ses heures perdues.
Philibert est un jeune aristocrate féru d'histoire, timide, émotif et
solitaire, il occupe un grand appartement que possède sa famille. Franck est
cuisinier, viril et tendre, il aime infiniment sa grand-mère, Paulette, une
vieille dame fragile et drôle. Leurs doutes, leurs chagrins, c'est ensemble
qu'ils vont apprendre à les adoucir, pour avancer, réaliser leurs rêves. Ils
vont se découvrir et comprendre qu'ensemble, on est plus fort.
Paru en 2004, le
roman d’Anna Gavalda s’est vendu à 1 500 000 exemplaires en français à travers
le monde, dont 75 000 au Québec.
Commentaires de Michel Handfield (7 juin 2007, mis en
ligne le 14)
Un film un peu
particulier sur des relations interfamiliales et intergénérationnelles qui ne
sont pas très cordiales. Comme des chats écorchés par la vie, quoi! Mais, comme
des chats, on se laisse parfois amadouer par un regard tendre ou une main
chaleureuse et on retombe sur nos pattes. Un film qui nous fera voir la
tendresse par petites doses à mesure qu’on grattera le vernis protecteur des
personnages.
La mère de
Camille donne le ton: « La gentillesse, moi, ça me déprime! »
Quant à sa fille, qui a choisi d’être femme de ménage dans les bureaux, elle
s’affirme : « Je suis technicienne de surface. » Mais,
s’affirme-t-elle autant qu’elle veut le laisser croire?
Un film sur la vie,
ses difficultés et ses petites victoires dans le quotidien. Un film humain et
social, qui trace une tranche de vie. Ethnométhodologique comme je les aime.
Hyperlien :
www.ensemblecesttout-lefilm.com/site.html
---
Nuovomondo (La Porte
d’or / The Golden Door)
Sortie : 8 juin 2007
V.O.I. avec s.t.f.
Réalisé par :
Emanuele Crialese
Distribution : Vincenzo Amato, Charlotte Gainsbourg et
Andrea Prodan
Durée : 1h58
Sicile, au tout début du XXe siècle. La décision de laisser derrière soi
le passé et de commencer une nouvelle vie dans le «Nouveau Monde» changera
l’existence de toute une famille.
Salvatore vend tout : sa maison, sa terre, ses animaux. Il part, avec
ses enfants et sa vieille mère, vers un endroit où il y aura du travail et de
la nourriture pour tout le monde.
Le voyage entier est enveloppé de mystère: des rituels à exécuter avant
le départ, aux traitements que Donna Fortunata, la mère de Salvatore, utilise
pour traiter les villageois affectés par d’étranges maladies causées par la
présence d’esprits qui ont toujours fait partie de la vie des paysans
siciliens.
Salvatore est l’un des milliers d’émigrants italiens qui ont tout
risqué. Il n’est pas un héros, mais tout simplement un homme. Son voyage
changera sa vie.
Commentaires de Michel Handfield (7 juin 2007)
Nous avons vu plusieurs films sur l’Italie. Plus encore sur les italiens
en Amérique, particulièrement aux États-Unis. Celui-ci est cependant le premier
que je vois du genre, car il s’arrête au processus de sélection une fois aux
États-Unis.
Le tout commence en Italie, dans un milieu paysan où l’on croit aux
sorts, aux coutumes et aux esprits. Certains profitent même de cette crédulité,
car la foi remplace souvent le savoir ici, que ce soit la foi au curé, à la
sage femme ou à la sorcière qui saura nous débarrasser du mauvais esprit ou du
mauvais sort! Le focus est donc sur une certaine catégorie d’italiens, paysans
et travaillant, mais sans grande instruction.
Dans ce milieu, où le travail est difficile et la survie encore
davantage, on idéalise l’Amérique, là où l’argent pousse dans les arbres et les
fruits sont si gros. Une terre où tous les rêves son permis. Le Klondike!
On suit donc la famille de Salvatore qui quitte son village de roches,
de chèvres et de moutons pour aller faire de l’argent en Amérique. Des
conquérants. Salvatore dit d’ailleurs à ses fils qu’ « il faut ressembler à des princes pour y
aller, car on va conquérir l’Amérique. » Mais, ils ne sont pas seuls à
y aller. On en découvrira plusieurs autres comme eux qui prendront le bateau
vers le nouveau monde. On devra apprendre à partager avec les autres sur ce
bateau et à s’entraider, car on est beaucoup plus près de la promiscuité que de
la première classe dans cette aventure.
On les verra enfin en attente en Amérique, où on les examinera sous tous
les plis. La moindre maladie est cause de renvoie. Un spécialiste affirme même
que…
« Le manque d’intelligence
est contagieux. On empêche donc les
petites gens de se mêler à la population. »
On les retourne donc
d’où ils viennent s’ils ne sont pas jugés apte de peupler les États-Unis.
Un film intéressant, où se mêlent rêve et réalisme, car on rêve dans ce
genre de voyage. On doit aussi être prêt à changer si on veut être accepté aux
États-Unis, comme d’accepter des mariages arrangés pour avoir ses papiers. On
apprendra à se connaître et à s’aimer par la suite!
On comprend aussi que si les paysans qui ont composé cette première
immigration italienne manquaient de savoirs, ils étaient débrouillards. C’est probablement ce qui fera
que certains s’organiseront en parallèle pour s’en sortir, car on fait toujours
face à une certaine adversité en terres étrangères. De là est probablement née
la mafia, objet de tant de film. Ce n’est pas l’objet de celui-ci, on n’en
parle même pas, mais on comprend qu’après avoir traversé tant d’épreuves pour y arriver, on doit
certainement s’organiser pour y rester et faire sa place au soleil, que ce soit
par des moyens légaux ou par d’autres moyens si ça ne fonctionne pas autrement.
Un film pour comprendre cette « première » rencontre entre les
italiens et l’Amérique.
Ce film nous donne aussi droit à des prises de vues intéressantes, poétiques
parfois.
La Cité interdite
Dans les cinémas du Québec le 1er juin
Une
fiction animalière mettant en vedette des termites et des fourmis magnans
Montréal, le lundi 14 mai
2007
La Cité interdite, du documentariste Philippe
Calderon, gagne les écrans québécois le 1er juin prochain. Mettant en scène des
termites contre des fourmis magnans, le film est une fiction animalière conçu
comme un véritable film catastrophe.
En pleine savane africaine, au sud-est du Burkina
Faso, à l’abri dans leur tour de plusieurs mètres de haut, les termites sont au
travail, lorsqu’un drame vient bouleverser leur vie bien ordonnée. Une pluie
tropicale diluvienne va inonder galeries et chambres de la termitière éventrée.
Non loin de là, une colonne de terribles fourmis magnans, carnassières, se
prépare à l’attaque. Elles vont profiter de la fragilité de la tour des
termites pour mener un véritable assaut. C’est le début d’une guerre sans
merci…
Un élément innovateur de ce documentaire est
l’utilisation du boroscope, un outil révolutionnaire dans l’image macro.
Jusqu’à présent, toutes les objectives macros avaient une profondeur de champ
très réduite. Avec le boroscope, l’objectif est installé à quelques centimètres
de l’animal. Il confère un angle de 120 degrés avec une mise au point très près
du sujet, ce qui permet d’avoir une image nette de 5 cm à l’infini. Grâce à cet
outil, on découvre l’animal dans son environnement. La reine des termites
n’aura jamais paru si vivante.
Produit par Louis Laverdière de Cité Amérique ainsi
que Thierry Commissionat, François Calderon et Benoît Tschieret pour Les Films
du Rêve, La Cité interdite est une coproduction Canada-France, coproduite par
TF1 International, L’Institut de Recherche pour le Développement et France 2
Cinéma, avec la participation de Canal+, Ciné Cinéma, la SODEC et Téléfilm
Canada.
Pour poursuivre l’aventure, Christal Films vous invite
à visiter l’exposition Cités Grouillantes à l’insectarium de Montréal et à
consulter le site Internet du film au www.citeinterdite-lefilm.com/
Commentaires de Michel Handfield (23 mai 2007)
Ce film nous montre la guerre des termites et des
fourmis magnans, mais porte sur beaucoup plus large : l’organisation
sociale! Des parallèles peuvent être tirés avec une autre espèce vivant en
société : les humains! Si on est dans la sociobiologie, on est aussi en
lien avec la sociologie, car,
historiquement, cette discipline a tiré plusieurs parallèles de la nature; plus particulièrement avec les
fonctions du corps humain, mais aussi avec l’organisation sociale des animaux
et des insectes dans un courant qualifié d’organicisme. (1) Ce film l’illustre
bien en faisant l’inverse : tracer des parallèle entre ces colonies et nos
sociétés.
***
D’un côté, chez les termites (2), le couple
nuptial aura une vie commune de 70 ans. Un peu comme chez nous, les couples qui
ont une telle vie commune ne sont pas légion! Mais, là s’arrête la comparaison.
Il ne se forme qu’un couple nuptial pour une colonie de princes et de
princesses! Ceux qui ne seront pas élus n’auront pas l’instinct de se cacher,
cherchant un(e) partenaire, et seront la proie de nombreux prédateurs pendant
que les élus auront déjà trouvé un coin ou se creuser un nid pour consumer cette
union à l’abri.
Autour de ce couple royal, se créera toute une
société, la reine pondant sa vie durant : 30 000 œufs par jour! Elle
ne peut plus bouger, car elle se transforme en utérus géant qui peut juste se faire inséminer par son homme
et pondre son monde! De quoi penser à « l’origine du monde » de Gustave Courbet, qui a dérangé et qui
dérange encore! (3)
Une société se crée, avec son organisation sociale,
innée et chimique dans leur cas, certaines larves devenant soldats; d’autres
ouvrières; d’autres, enfin, sexués, d’où une nouvelle colonie naîtra suite à
leur vol nuptial d’où sortira un couple s’ils ont la chance de leurs
prédécesseurs.
La colonie a aussi son
architecture, le nid monté comme une véritable forteresse (4), et sa
division du travail, chacun étant programmé à une tâche. (5) On parle ici
d’absence d’individualité, mais d’intelligence collective. Aveugles et mus par
des odeurs, chaque membre de la société est part de l’organisation globale avec
sa fonction prédéterminé. Des corps qui font corps social. La termitière est la
représentation d’un système – un organisme ou une organisation - complet. (4)
***
De l’autre côté, les fourmis magnans ont aussi une
organisation sociale, mais elles sont nomades. Une armée redoutable en marche.
10 millions de fourmis en déplacement, leur reine avec eux, et qui constituent
une mâchoire géante qui s’adapte à n’importe qu’elle proie.
Soldats et chasseurs toujours à l’affut. Plus à
risque, les éclaireurs, au devant de la colonne, sont épars et vérifient le
terrain. Ils se sacrifient pour le corps social, car la colonie constitue un
tout chez les fourmis comme chez les termites.
Cette colonie est une mécanique bien rodée comme on le
dit des armées et des équipes sportives. Les fourmis, en équipe, forment des
ponts et des échelles pour franchir les obstacles, les unes accrochées aux
autres. S’il y a une proie, elles l’attaqueront en groupe, peu importe sa
taille, et avec férocité, car elles sont carnivores. La force du nombre et leur
cohésion constitue une arme redoutable.
***
Quand ces deux groupes se rencontreront, ce
sera une véritable guerre, incluant stratégie, technique et cohésion. Sun Tzu (6) aurait pu
s’en inspirer. Mais, comme sur tout champ
de bataille, une coupure de communication, causée par la pluie ou un orage par
exemple, peut semer la désorganisation et tout faire basculer…
Suspense garanti jusqu’à la fin. Est-il nécessaire de
dire que les images sont spectaculaires?
Notes :
1.
SOCIOL. Doctrine qui assimile la société à un organisme vivant. Dans ses
Principes de sociologie 1879, il [Spencer] tente d'appliquer les thèmes
généraux de son évolution à la vie sociale, sous la forme d'un organicisme
intransigeant qui réduit la sociologie à la biologie (Hist. sc., 1957, p.1571).
(Source : Trésor de la langue
française informatisé)
J’ai aussi remonté dans mes souvenirs et j’ai vérifié « les modèles
matériels » en sociologie dans Guy Rocher, 1969, Introduction à la sociologie générale (3
vol.), Montréal: Hurtubise HMH, vol 2, l’organisation sociale, pp. 248-251.
L’autre modèle était le modèle mécanique, qui assimilait le corps social à une
mécanique, tel l’horlogerie par exemple.
2. Termite ou
Isoptera : http://fr.wikipedia.org/wiki/Isoptera
3. Gustave Courbet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Courbet
L'Origine du monde: http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Origine_du_monde
4. Termitière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Termiti%C3%A8re
5. Je pense ici à Alain Touraine qui nous parlait de la société
programmée dans La société post‑industrielle, 1969, Paris: Denoël, coll. Médiations :
« On les appellera sociétés
post-industrielles si on veut marquer la distance qui les sépare des sociétés
d’industrialisations qui les ont précédés (…). On les appellera société
technocratiques si on veut les nommer du nom du pouvoir qui les domine. On les
appellera sociétés programmées si on cherche à les définir d’abord par la
nature de leur mode de production et d’organisation économique. » (p.
7)
6. Sun Tzu, 1996 [Vi-V ème s. Av. J-C), L’art
de la guerre, France: mille-et-une-nuits
---
Sortie : 1er juin
2007
Gagnant du Meilleur film,
Prix du jury du Puchon International Fantastic Film Festival
Sélection officielle 2006
au…
Toronto Film Festival
Telluride Film Festival
Locarno Film Festival
London FrightFest
Puchon International Fantastic Film Festival
Pour voir la
bande-annonce:
www.coupures.ca (Fr)
www.severance-lefilm.com/ (Fr)
Un film de CHRISTOPHER SMITH
mettant en vedette: Danny Dyer, Laura Harris, Tim McInnerny, Toby
Stephens, Claudie Blakley, Andy Nyman, Babou Ceesay
Sept jeunes professionnels se rendent à une retraite organisée
par leur entreprise pour renforcer l’esprit d’équipe. Très vite, ils deviennent
la proie de soldats d’élite super entraînés et complètement dégénérés. Ils
devront se battre pour leur survie et tenter de comprendre qui est derrière
tout cela.
Commentaires de Michel Handfield (30 mai 2007)
Paradoxe intéressant: ces gens qui feront
face à des tueurs biens armés sont des employés de Palisade Defence, qui fabrique les armes du futur pour la paix de
demain! Ils devaient passer le week-end à jouer à la guerre et socialiser pour
tisser des liens d’équipe plus forts. Un exercice de renforcement
positif : un week-end paint-ball en Hongrie, dans un « chalet »
de luxe aux frais de la compagnie.
L’ironie : ils se tromperont de chemin
et se retrouveront dans un ancien camp de prisonniers ou de rééducation
soviétique (les images de la fin renforcent cette impression d’ailleurs) avec
des gens pas trop rassurants qui les prendront pour cible. Des anciens
prisonniers de guerre qui ont fait une mutinerie ou des mercenaires oubliés?
Peut être un peu les deux, soit des mercenaires si sanguinaires qu’ont
devait les emprisonner parce qu’on ne pouvait les rééduquer et les réinsérer
dans la société civile, restés fidèle aux méthodes qu’ont utilisé tous les
régimes idéologiques, que ce soit le nazisme ou le stalinisme, pour régner. (1)
Alors, soit qu’ils se sont rebellés contre leurs gardiens, soit qu’avec
l’effritement de l’URSS ces gardiens se sont retirés des lieux et ces
mercenaires sont restés là. Mais, quelque soit l’explication, que nous n’avons
pas, ils ont affaire à des hommes hyper endurcis et oublié dans ce coin perdu
depuis la chute du régime soviétique probablement. Des gens qui ressemblent à
leurs clients quoi, ces employés du mois
étant les vendeurs vedettes d’un fabricant d’armes! J’aime bien ce second
degré, ce petit côté ironique très british qui est toujours là.
Des parallèles peuvent d’ailleurs être tirés entre ces
mercenaires et Palisade Defence. Que ces mercenaires
aient pris le camp d’assaut ou qu’ils y aient été oubliés, ils vivaient dans une bulle tout comme
l’entreprise vit dans sa bulle, économique celle là. Ils tuent ceux qui peuvent
révéler leur secret tout comme on peut s’attendre à ce l’entreprise tue
symboliquement ses employés qui la dérangent, limitant leur avancement, les
congédiant et nuisant à leur passage vers des entreprises concurrentes! En
fait, pour accroitre son bénéfice, même si l’entreprise est déjà très rentable,
elle pourrait même tuer symboliquement ses employés par des rationalisations et
des délocalisations; mettre à mort les
entreprises concurrentes par des offres hostiles d’achat (les pages économiques
en ont quelques unes par année à nous raconter); et, surtout, inventer des
armes de plus en plus destructrices pour séduire leurs clients, même les
dictateurs les plus sanguinaires, sous prétexte de construire la paix en cette
période où les conflits n’ont jamais été si nombreux (pour citer un lieu
commun) et si payant :
« Le premier semestre 2006 aura encore été un semestre record pour
Palisade Defence grâce au succès confirmé et incontestable de notre Bazooka
B3000.
Avec l'arrivée imminente du FT 32 K et du
KX0231 fruits de 5 ans de recherches, nos perspectives de croissance sont plus
que jamais positives. Nos commerciaux vont bien sûr continuer leur remarquable
travail auprès des pays émergents pour renforcer nos parts de marché. Nous
fournissons les armes du futur pour la paix de demain.
Pour
un monde plus sûr. » (LE MOT DU
MANAGER UK sur www.severance-lefilm.com/)
***
Ce n’est pas très rassurant comme endroit, mais le
groupe nie naturellement la réalité, car sa culture, le civisme britannique, ne
permet pas de lire les premiers indices que quelque chose ne va pas. On filtre
les faits avec l’idée que c’est organisé par l’entreprise pour renforcer
notre esprit de corps! Et on se répète le mantra « We are a team! » même si, de toute évidence, quelque chose ne
tourne pas rond, en commençant par le camp lui-même qui ne correspond pas du
tout à ce qui était proposé. On refuse l’évidence en se disant que ce camp a dû
avoir d’autres vocations autrefois!
Pour compliquer les choses, celui qui a vu les
premiers signes que quelque chose n’allait pas avait perdu toute sa crédibilité
parce qu’il avait pris des champignons magiques en chemin! Et quand d’autres
commencent à percevoir que ça ne va pas, le patron les accuse « de ne pas vouloir jouer le jeu du renforcement d’équipe! »
Bienvenue dans la satire des théories du renforcement
positif qui cachent parfois des évidences. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai
pensé à certaines formations ésotériques et «nouvel-âgeuse» dans des grandes
entreprises; notamment aux relations entre l’OTS et l’Hydro-Québec il y a quelques
années. (2)
Ces cas sont peut être plus nombreux qu’on ne le croit
d’ailleurs, mais il n’y a aucun moyen de le savoir, sauf si un drame comme
celui de l’OTS arrive, ce qui permet de faire un peu de lumière sur la chose,
car aucun patron ni aucune entreprise ne se ventera d’être tombé dans ce piège,
ni aucun gouvernement d’avoir permis a des sectes d’avoir fait de la formation
professionnelle avec sa bénédiction et même sa complicité indirecte (déduction
fiscale). On trouvera des raisons justificatives, séparant la formation (ils
ont un bon marketing et peuvent donner des leçons à des vendeurs) des autres
activités de la secte, même si dans ces groupes tout est souvent lié; la
formation servant au recrutement par exemple et la crédibilité de l’entreprise cliente
à accroitre celle de la secte! Toutes entreprises de formation a d’ailleurs une
liste de clients prestigieux dans sa publicité, secte ou non.
***
J’ai trouvé que ce film était davantage psychologique
que d’horreur. Pour moi, le son fait même
davantage partie du montage de la peur et du suspense que l’image proprement
dite. Peut être parce que je suis un auditif, mais je trouvais que le
traitement des scènes difficiles faisait qu’elles se prenaient finalement assez
bien. Et il y avait toujours ce côté critique sociale dans le ton (version
originale anglaise). Ainsi, quand ils voient enfin que ça ne va pas, ils se
demandent qui leur en veut à ce point. Le patron qui les a envoyés là?
L’entreprise, qui voudrait littéralement liquider une part de son personnel?
« On ne nous ferait pas ça tout de
même, car on est une entreprise publique! » J’avais le gout de
répondre « T’es sûr? »
J’y ai trouvé un humour british et quelques clins
d’œil, notamment les deux filles de la fin qui m’ont fait penser aux belles
filles qui arrivent à la conclusion des westerns ou des films d’action, là où
on ne les attend pas, et qui sauvent la mise!
Assez particulier comme film, mais j’ai passé un bon
moment de cinéma. Et la critique sociale vaut la peine. Elle est peut être au
second degré, mais c’est ce que j’ai suivi tout au long de ce film, déformation
d’un sociologue critique des organisations.
Notes :
1. En effet, la Hongrie a
connu les deux, car elle fut alliée du régime naziste jusqu’à la chute de l'Allemagne
hitlérienne et passa ensuite à l’URSS, après un très court épisode démocratique
(1946-7), pas assez long pour devenir une démocratie finalement! Deux régimes
que représentent bien ces mercenaires.
Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Hongrie#Le_royaume_restaur.C3.A9_.281919-1949.29.
2. « Ordre du Temple
Solaire. Quand Luc Jouret exporte sa secte de France » : http://prevensectes.com/ots1.htm
Ordre du Temple solaire sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Temple_solaire
---
1er juin au cinéma AMC Forum!
Le
film sera présenté dans sa version originale, soit en farsi avec sous-titres en
anglais.
Depuis la révolution islamique de 1979, une loi
interdit aux femmes en Iran d’enter au stade pour assister aux matchs de
foot. Inspiré par l’expérience de sa propre fille que l’on a empêchée
d’assister à un match de foot, le réalisateur iranien Jafar Panahi aborde cette
question dans Offside, une comédie originale sur six adolescentes qui se
déguisent en garçons pour s’introduire dans le stade de Téhéran et assister à la
rencontre Iran-Bahrein.
Teinté d’humour, le film marque en quelque sorte un
changement de style pour Panahi qui est reconnu pour ses drames primés,
notamment Sang et Or, Le Cercle et Le Ballon blanc. Panahi a toutefois
conservé son approche humaniste et fait encore des commentaires sur des
problèmes sociaux sous-jacents en Iran. Le film a remporté le Grand prix
du Jury et l’Ours d’argent au Festival du film de Berlin 2006.
L’action se situe pendant le match de qualification
Iran-Bahrein à la Coupe du monde de soccer de 2006. Six jeunes Iraniennes
se retrouvent dans un enclos aux abords du stade, or toutes se sont fait
prendre alors qu’elles tentaient de se frayer un chemin jusqu’à l’intérieur
pour assister à la partie. Les soldats, à peine plus âgés que les
adolescentes, hésitent quant à la façon de s’acquitter de leurs
fonctions. À un moment, un soldat embarrassé doit conduire l’une d’elles
aux toilettes pour hommes étant donné qu’il n’y en a pas pour femmes.
Mais, plus le temps passe, plus il est évident que les supportrices et les
soldats partagent un point commun, ils souhaitent que l’équipe iranienne
remporte la victoire.
Le film est construit sur le modèle d’un documentaire,
tourné en temps réel, comme si les événements se déroulaient devant nos yeux et
avec des acteurs non professionnels. Panahi n’a pu obtenir du
gouvernement l’autorisation de filmer dans le stade de Téhéran qu’en présentant
un scénario dans lequel des garçons – pas des filles – assistaient à un match
de foot. Cependant, cinq jours avant la fin du tournage, une fuite a
forcé Panahi à interrompre ce dernier. Heureusement, il a pu terminer le
film à l’extérieur de la ville de Téhéran.
Le film est produit, réalisé, monté et coscénarisé
(avec Shadmehr Rastin) par Jafar Panahi. Il est distribué au Québec par
Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada par Mongrel Media.
Commentaires de Michel Handfield (30 mai 2007)
Les filles peuvent jouer au soccer et voir
des équipes féminines, mais n’ont pas le droit d’assister au soccer masculin
dans cet Iran religieux parce que les gars peuvent dire des choses (ou les
écrire sur les murs) qui ne sont pas faites pour les oreilles (chastes) des
dames!
Par contre, les japonaises peuvent assister à ce
matchs de soccer dont l’enjeu est une participation à la coupe du monde 2006 en
Allemagne! (1) Les filles ne comprennent pas et, surtout, n’acceptent pas, avec raison, cette
discrimination. L’une dira « Mon
problème est d’être née ici! » La réponse qu’un des militaires lui
fera, c’est que « les
japonaises ne comprennent pas ce qui leur est dit ou ce qui est écrit sur les
murs! »
Le Pouvoir contre le peuple au nom de la morale. Une
forme de servitude volontaire! C’est ce que montre ce film. Le Discours de la servitude volontaire de
La Boétie devrait être lu en Iran, n’en
déplaise aux autorités. S’il n’est pas disponible, il l’est par contre sur
l’internet, tant en français (2) qu’en anglais (3).
On saisit bien cette servitude dans le comportement
des gardes, qui doivent faire appliquer le respect, l’ordre, et l’autorité,
mais qui ne semblent pas toujours convaincu dans leur ton et leur langage non
verbal. S’ils le font, c’est que c’est
mieux pour eux dans le cadre d’une dictature religieuse, mais ce n’est pas
nécessairement par conviction. La révolution face à la religion, ce qui
implique la foi et la crainte de Dieu, est peut être plus difficile à faire que
celle contre la politique ou l’économie. La servitude y est probablement plus
grande, car elle implique un changement de valeurs et de culture qui date de
plusieurs siècles, voir de millénaires, et est acquise dès le plus jeune âge à
travers l’éducation et les rituels.
Par contre, ce film me laisse sur une question en
forme d’espoir : Est-ce que les jeunes vont faire une contre révolution
pour gagner plus de liberté? Cela s’est déjà vu et ces jeunes filles en donnent
l’impression. Un pays à suivre. (4)
Notes :
1.
N’ayant pas la date du match, une recherche internet m’a permis de trouver cet
article sur un match dramatique entre l’Iran et le Japon, qui a permis à l’Iran
de percer la voie vers une participation à la coupe du monde 2006. C’était en
mars 2005 :
«(…) but once again Iranian style of
management showed its capability, at least 5 were killed and 30 injured after the
match due to the overcrowding because the exit doors were not open. People also
crushed bus glasses like every time before.» (Tehran Post:
http://ord-per.blogspot.com/2005/03/our-football-team-won-japan-2-1-in.html
3. www.constitution.org/la_boetie/serv_vol.htm
4.
Quelques liens pour suivre les choses :
Un
blogue : http://ord-per.blogspot.com/
Country profile in The
Economist : www.economist.com/countries/Iran/
Tehran Times: www.tehrantimes.com/
---
Sortie le 25 mai à
Montréal (Quartier latin v.o.s.t.f.
AMC Forum v.o.s.t.a.)
Durée : 120 minutes
Paris, je t’aime s’inspire de la pluralité du cinéma
dans un endroit mythique : Paris, ville de l’amour.
Un spectacle de deux heures auquel une vingtaine de
réalisateurs apportent leur touche personnelle avec une grande variété de
styles et de genres. C’est la rencontre entre diverses atmosphères et styles de
vie qui règnent dans les quartiers de Paris. Chaque réalisateur,
profitant de quelques minutes de liberté, contribue à créer un récit simple et
touchant où s’entrecroisent des moments uniques :
-
Montmartre, écrit et réalisé par Bruno Podalydès
-
Quais de Seine, écrit et réalisé par Gurinder Chadha
-
Le Marais, écrit et réalisé par Gus Van Sant
-
Tuileries, écrit et réalisé par Joel et Ethan Coen
-
Loin du 16e, écrit et réalisé par Walter Salles et Daniela
-
Porte de Choisy, écrit et réalisé par Christopher Doyle
-
Bastille, écrit et réalisé par Isabel Coixet
-
Place des Victoires, écrit et réalisé par Nobuhiro Suwa
-
Tour Eiffel, écrit et réalisé par Sylvain Chomet
-
Parc Monceau, écrit et réalisé par Alfonso Cuaron
-
Quartier des Enfants Rouges, écrit et réalisé par Olivier Assayas
-
Place des fêtes, écrit et réalisé par Oliver Schmitz
-
Pigalle, écrit et réalisé par Richard LaGravenese
-
Quartier de la Madeleine, écrit et réalisé par Vincenzo Natali
-
Père-Lachaise, écrit et réalisé par Wes Craven
-
Faubourg Saint-Denis, écrit et réalisé par Tom Tykwer
-
Quartier Latin, écrit par Gena Rowlands, réalisé par Gérard Depardieu et
Frédéric Auburtin
-
14e arrondissement, écrit et réalisé par Alexander Payne
Avec : Fanny Ardant, Juliette Binoche, Steve Buscemi,
Sergio Castellitto, Willem Dafoe, Gérard Depardieu, Marianne Faithfull, Ben
Gazzara, Maggie Gyllenhaal, Bob Hoskins, Margo Martindale, Emily Mortimer, Nick
Nolte, Catalina Sandino Moreno, Natalie Portman, Miranda Richardson, Gena
Rowlands, Ludivine Sagnier, Rufus Sewell, Gaspard Ulliel, Elijah Wood et Julie
Bataille, Leïla Bekhti, Melchior Beslon, Seydou Boro, Cyril Descours, Lionel
Dray, Hippolyte Girardot, Axel Kiener, Aïssa Maïga, Elias McConnell, Olga
Kurylenko, Yolande Moreau, Florence Muller, Alexander Payne, Bruno Podalydès,
Paul Putner, Barbet Schroeder, Leonor Watling, and Li Xin
Commentaires de Michel Handfield (25 mai 2007)
Film sur les êtres et les relations interpersonnelles
dans la ville lumière. On a droit à des jeux d’ombres et de lumières avec les
divers personnages et la ville. À la compréhension et, parfois, à son
contraire. À souligner, pour moi, le clip de la coiffure, qui est très
près de la pub dans son tournage (Porte
de Choisy); les mimes, que j’appellerais « A chacun sa
chacune! » (Tour Eiffel); et,
surtout, QUAIS DE SEINE, sur
l’ouverture soudaine à l’autre suite à un regard. Touchant! Ce dernier film est
de Gurinder Chada, qui était coscénariste de « Bride &
Prejudice » version Bollywood.
Bref, un film sur la vie dans la ville, finalement et
fatalement! Quels seront vos préférés dans ce montage suivi de 18 courts
métrages sur un thème, où il n’y a pas vraiment de films faibles, mais des
films différents; que l’on peut plus ou moins apprécier selon nos critères
personnels. Quels seront vos coups de cœur? Quelles seront vos découvertes?
Hyperlien :http://www.firstlookstudios.com/pjt/
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