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Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
Vol. 9 no. 5
(29 juin-9 août 2007)
Vu que le FFM (du 23 août au 3 septembre 2007)
et
les sorties d’automne approchent, nous avons décidé de fermer ici ce numéro d’été.
Il fait tout de même plus de 8 Megs, ce qui est près de la limite de transfert
aux bibliothèques. La rédaction.
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A
3L9
Les co-éditeurs:
Michel
Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser
autrement!
Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien
Soumission de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca.
Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format
"rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
La section Societas
Criticus, revue de critique sociale et politique
28e édition du Festival International de Jazz de Montréal
Le théâtre comme fable et symbolique de la réalité
Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie
Étude : L'internet littéraire québécois, une vraie honte!
La section D.I., Delinkan
Intellectuel, revue d’actualité et de
culture
Le Festival
des Films du Monde de Montréal 2007
Le désordre créatif
est mieux que l’ordre statique!
Djamel Lahlou : Zinet el boulden
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Pureté
biotech!
Michel Handfield
30 juillet 2007
Le Tour de France est terminé. Un autre
Tour éclaboussé par le contenu de la seringue (dopage) pourrions-nous dire. On
parle encore de scandale, même de la fin du tour et de sa faillite! Sans être devin, je ne serais
pas surpris que ce scénario se répète dans l’avenir. On veut des athlètes purs,
mais on ne les trouve pas! Pourquoi?
Personne n’a pensé que les athlètes
n’étaient pas des demi-dieux, mais des humains! Alors, ils nous ressemblent.
Ils ne peuvent être élevé au petit lait et au miel quand on valorise les biotechnologies et qu’on « boost »
le vivant. Nos poulets doivent être matures en quelques semaines, nos bovins
aussi. Si on est moins productif au travail, on nous prescrit beaucoup plus
souvent des suppléments alimentaires et des médicaments (mots politiquement
corrects pour dire des drogues) qu’un mois de vacance. L’alimentation est
biotech. Les solutions chimiques! On trouve toutes sortes de suppléments en
vente libre, tant dans les pharmacies que les épiceries, certains qui vous
disqualifieraient même du tour, et après on est surpris que les athlètes en
usent et en abusent! Bref, on voudrait
des athlètes purs dans un monde imparfait. Des saintes dans un bordel! Des
demi-dieux dans un monde humain. Belle hypocrisie.
Un jour viendra où un cycliste ou un
autre athlète dira qu’il ne s’est pas dopé, mais que c’est dû aux additifs
chimiques que l’on retrouve dans l’alimentation! Pourra-t-on lui donner tort?
On ne peut avoir des athlètes à l’eau pure avec un système économique qui
valorise le supplément pour l’atteinte de la productivité à tout pris! Il est là
le scandale. Le tour n’est qu’un photofinish de la société dans laquelle nous
baignons. La performance. Toujours la performance. On ne peut pas avoir le
plaisir? Ce sont nos valeurs qui doivent changer et les athlètes changeront
aussi. Sinon, ce ne sera que parole de dopé, que ce soit aux stéroïdes ou à
l’argent!
---
Michel Handfield
29 juin 2007
Je n’ai pas encore parlé de la
Commission Castonguay sur la santé auront remarqué certains de nos lecteurs.
Une question importante pourtant. Et bien, c’est fait dans la section cinéma,
où je parle de Sicko, le dernier film de Michael Moore. Et pour améliorer sa santé, quoi de
mieux que d’oublier son mal. Profitez donc des Festivals montréalais pour le
faire, en commençant par celui du jazz bien entendu!
---
28e édition du Festival International de Jazz de Montréal
Du 28 juin au 8 juillet 2007
29 juin 2007
Quand le festival de jazz arrive, c’est
le temps de ralentir les activités de Societas Criticus. Il y a des années où
j’ai fait quelques recommandations de spectacles gratuits, mais cette année il
y a plusieurs découvertes à faire alors mas seule recommandation est de vous
dire de consulter le programme selon vos intérêts : jazz, blues, musique
du monde et toutes les déclinaisons possibles de chacun de ces genres, par
exemple Big Band ou jazz fusion; Blues rock ou Chicago blues; musique
brésilienne, africaine ou arabe…
À vous de faire votre programme.
Plaisirs assurés. Et si vous vous trompez, vous ferez alors des découvertes.
Suffit de tendre l’oreille et de s’ouvrir l’esprit! Ah, esprit du jazz qui est
parmi nous, pourquoi n’y es-tu pas plus longtemps?
Sur ce, bon Festival.
Michel Handfield,
éditeur
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Index
Essais
Le théâtre comme fable et
symbolique de la réalité
Ou place à la Troupe des Abonnés du TNM (www.tnm.qc.ca) dans Les Géants de la montagne, chef d’œuvre de Pirandello
Michel Handfield
9 août 2007
Je voulais
parler d’une pièce et d’une troupe, je parle aussi de la vie, d’éducation et de
Politique, car cette pièce oppose les créateurs aux décideurs; les artistes aux
affairistes; les idéalistes aux matérialistes!
***
Les 21 et 22 JUIN derniers, le TNM faisait place à sa troupe des
abonnées dans un vaudeville
philosophique et de haute voltige culturelle que je qualifierais de moderne :
Les
Géants de la montagne, chef d’œuvre de Pirandello, auteur italien qui a
chevauché les deux derniers siècles (1867- 1936) et gagné le Nobel de
littérature en 1934. (Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Pirandello)
Cette pièce est vivante et parsemée de vérités, comme des cailloux sur
une route, qui n’attendent que d’être ramassés et compris. Par exemple :
« Cherche le sens de la vie, il est profond! »;
« Comment ne pas croire aux esprits, nous les créons. On les fait
sortir de nous-mêmes»;
« On envisage de remplacer le
théâtre par un stade. »
Cette dernière perle
illustre bien la place que l’on donne à la culture, surtout en cette fin de
semaine (4 et 5 août 2007) où le Spectrum a fermé pour être remplacé par quoi?
Un commerce dit-on! Des échos parlent même d’un Best-Buy, ce qui n’est nullement du ressort du Spectrum ni de ses
gestionnaires il faut le souligner. (1) J’espère que la rumeur se trompe et que
ce sera un projet en lien avec le quartier de la Culture.
Mais, « celui qui raisonne
ici est un lâche »! C’est ainsi que l’on peut gratifier une
multinationale de quelques dizaines de millions de dollars, quand ce n’est pas plus, même si elle fait
des milliards de profits, mais qu’on ne peut soutenir une petite salle de
spectacle, qui est une institution, ou un projet qui vient du milieu, si les
promoteurs, bien souvent des bénévoles
impliqués dans leur communauté, n’ont pas quelques dollars à avancer de leur
poche. Est-ce une nouvelle façon de se montrer juste tout en refusant des fonds
publics, cela au nom d’un principe
égalitaire, mais inéquitable, qui place l’Organisme Sans Buts Lucratifs (OSBL),
le secteur culturel, le promoteur immobilier, le secteur du commerce de détail,
les industries manufacturières et les multinationales sur le même pied? On peut
par exemple demander 30% d’investissements à tout promoteur de projet sans
égard à sa situation, ce qui fait que l’OSBL qui aurait besoin de 5 ou 10
millions n’aura droit à rien s’il n’allonge pas quelques millions de dollars
alors qu’une multinationale, qui fait des milliards de profits et dont le
président reçoit quelques dizaines de millions de dollars en indemnités de tous
genres, pourrait recevoir une centaine de millions de dollars en subventions
pour quelques dizaines de millions d’investissements de sa part!
Avec un tel système, basé sur les chiffres seulement, il n’est pas
étonnant qu’il y ait de moins en moins de place pour raisonner et présenter des
idées novatrices. Ceci favorise même les projets les plus conservateurs, comme
une grande surface, des condos ou une manufacture tout ce qu’il y a de plus
traditionnel, cela au dépend de projets souvent plus créatifs, mais qui
nécessiteraient un investissement et une vision des pouvoirs publics qui va
bien au-delà de la stricte gestion! Les créateurs se font ainsi manger par les géants de la montagne, comme dans la
pièce de Pirandello.
Avec cette approche, on se retrouve dans l’Amérique de George W.
Bush : vous êtes avec nous ou contre
nous, c’est-à-dire qu’ils nous demandent d’appuyer les projets sans poser
de questions au seul nom de la rentabilité. Et les impacts? Et s’il y aurait
mieux à faire? Alors, ou on appui, ou on rejette le tout en bloc, sans nuances.
C’est ainsi que le projet de Casino du bassin Peel, avec une salle de spectacle
pour le Cirque du Soleil, fut abandonné vu une certaine contestation face à
cette nouvelle localisation du casino, mettant ainsi fin à l’espoir d’un site
permanent pour le Cirque du Soleil. Mais, si c’était le Cirque qui attirerait
le tourisme à Montréal, et non le Casino, pourquoi ne pas avoir regardé la
possibilité d’un site pour le Cirque sans le Casino? Au bassin Peel, soit près
du quartier des spectacles; à l’île Notre-Dame, soit près du Casino actuel; ou
près des installations actuelles du Cirque à Saint-Michel, soit dans
l’ex-carrière Francon, où quelque chose d’assez spectaculaire pourrait être
fait. (Voir les photos de cette ex-carrière) À la place on propose quoi pour ce
site exceptionnel aux michelois, et je dis exceptionnel parce que je l’ai
visité : un centre d’achat, comme s’il n’y en a avait déjà pas assez
actuellement! Cela ne fera que multiplier les mêmes commerces et ils se nuiront
les uns les autres, ce qui amènera des fermetures et des espaces vacants
supplémentaires. Bref, ça ne créera aucune nouvelle valeur alors que le cirque pourrait attirer du tourisme, avec ou sans casino. De
toute façon, si le Casino doit attirer le tourisme États-Uniens grâce à
ses « fabuleux » prix, je ne
vois pas pourquoi les 2 ou 3 km qui le séparent actuellement du centre-ville
sont un empêchement majeur pour quelqu’un qui a fait 500, 800 ou 1000 km pour
venir jouer à Montréal! C’est plutôt une excuse facile pour des gestionnaires
qui n’ont pas livré ce qu’ils avaient promis : des joueurs étrangers!
C’est comme pour le stade olympique cette histoire. Le stade attire sans
cesse des touristes étrangers, qui viennent le visiter, et des autobus des
États-Unis y ont déversé leurs lots de jeunes pour des shows de rock, que ce
soit Emerson Lake and Palmer ou les Rolling Stone par exemple, mais il était trop loin pour le montréalais de l’ouest de l’île au temps
des Expos! Le problème était donc le résident du West-Island, pas le stade!
J’en ri pour ne pas pleurer, car je n’ai jamais entendu un des promoteurs de ce
fabuleux projet de stade au centre ville mettre en cause le Club des Expos. La
qualité n’était pourtant pas constante pour ne pas dire qu’elle n’y était plus
depuis longtemps. Avant que ce ne soit le stade le problème, c’était le parc
Jarry, où les internationaux de tennis ont pourtant du succès. Mais, remplacez
ce tournoi par du calibre Pee-Wee et vous verrez des gradins vides. C’est ce
qu’on a fait avec le baseball à Montréal, première raison de cette désaffection
du public, bien avant le stade! J’ai même refusé des billets qui m’étaient
offerts gratuitement pour aller voir les
Expos et ce à plus d’une occasion. Pourtant, dans les belles années du Club j’y
allais quelques dizaines de fois par été! Mais, qui ose le dire chez les
affairistes et leurs courtisans? Personne. On aime mieux parler de
l’immobilisme des pouvoirs publics – oui il y en a - et des groupes
communautaires qui nuisent à tous les grands projets! Mais, ce n’est pas parce
qu’un projet est grandiose qu’il faut embarquer, ni parce qu’il est petit lui
refuser de l’aide. Vaut mieux un petit projet qui fera sa marque qu’un éléphant
blanc qui nous donnera une mauvaise image. Parfois, plusieurs projets culturels
à taille humaine, qui permettent une diversification de notre offre culturelle
tant pour nos citoyens que pour les touristes, vaudront mieux qu’un immense
projet qui ne lèvera pas. Mais, qui le dit? À peu près personne, car il est
très difficile de poser des questions intelligentes lorsqu’on est pris entre
les gardiens de l’immuable et les tenants du tout à refaire! Quand le seul
choix est « Vous êtes avec nous ou
contre nous! », choix castrant s’il en est. Alors, plusieurs se
taisent ou ne font que dire non. Cette
pièce l’illustre parfaitement du point de vue de l’artiste :
« Reste à savoir si la
poésie conserve son pouvoir de séduction dans un monde mercantile, abandonné
aux mains de brutes épaisses et d’esprits calculateurs peu sensibles aux
nuances. » (Extrait de « La pièce » dans le
programme de cette soirée.)
Bref, le théâtre, en allant au plus profond de l’âme humaine, souvent de
façon fabuleuse et symbolique, va finalement à l’essentiel.
***
Dans un autre ordre d’idée, je me demande si une telle troupe d’abonnées
ne donne pas l’occasion de monter des
pièces difficiles à faire au niveau professionnel, vu le nombre d’acteurs sur
scène par exemple, car les personnages sont nombreux, très nombreux, dans cette
pièce. Et ce fut très bien joué, car ce sont des amants du théâtre qui sont sur
les planches. Peut être même des gens qui ont fait du théâtre dans leur
jeunesse et que la vie a conduits ailleurs, mais qui auraient très bien pu se
trouver professionnel si elle leur aurait fait un clin d’œil en ce sens. Une troupe
d’abonnée avec tout le soutien des professionnels du TNM cependant. Je n’ai
qu’un regret : ce n’était pas comble, car une telle initiative devrait
être encouragée par le public du théâtre, non seulement celui du TNM, mais la
grande famille des amateurs de théâtre.
J’ai justement couvert cette pièce pour voir ce qu’était une troupe
d’abonnés et je fus agréablement surpris non seulement par leur prestation,
mais par ce à quoi ils peuvent s’attaquer. Malheureusement, ces gens ont aussi
d’autres occupations, car une séance d’après midi serait certainement
appropriée pour un public scolaire; avec discussion entre les jeunes et ces
abonnés par la suite, car je suis persuadé qu’ils pourraient leur transmettre
un goût ou une passion, que ce soit pour le théâtre, le français ou les études
en général, ce qu’un prof, identifié à un système, surtout s’il ne se ne sent
plus appuyé par l’organisation, peut avoir de la difficulté à faire parfois,
car il est pris par un programme et les étudiants présument rapidement qu’il
est là parce que c’est sa « job » et qu’il doit « puncher »
pour sa paye, même s’il est encore animé du feu sacré! Tandis qu’eux, ces
abonnées, ils ne sont pas là pour la paye, mais bien pour le plaisir! Leur
récompense n’est pas monétaire, mais la réalisation d’une passion, ce qui peut
se transmettre à des jeunes, notamment à des jeunes identifiés comme des
décrocheurs potentiels. Il ne faut jamais, mais jamais, oublier que parmi ces
décrocheurs potentiels, il y a une bonne proportion de surdoués que le système
ennuie! Décrocheur ne signifie pas cancre! Loin de là s’en faut.
Naturellement, cela peut être difficile, car on est dans un monde
capitaliste et il serait surprenant que les
employeurs de ces passionnés ne les libèrent avec compensation pour une représentation d’après midi, même si
c’est une façon d’investir dans l’avenir de la jeunesse finalement. Cependant, si vous croyez que l’idée est
intéressante, vous pouvez toujours amener un jeune que vous connaissez au
théâtre à cette occasion. On ne sait pas
quel sera le résultat, mais il vaudra certainement autant qu’une soirée de chat
sur son ordi! Puis, le fait de lui faire savoir que quelqu’un s’intéresse à lui
et le crois assez intelligent pour passer une soirée au théâtre en sa compagnie
vaudra certainement beaucoup plus pour lui que vous ne le croyez. On ne peut
sans cesse dire qu’on n’investit pas assez dans l’éducation et la jeunesse sans
poser de gestes concrets selon nos moyens. Ce peut en être un, surtout que pour
sa 15e année, la Troupe des Abonnés montera Thérèse
et Pierrette à l’école des Saints-Anges, d’après les romans de Michel
Tremblay. Sujet en or quand on parle d’éducation.
Note :
1. Montréal, le jeudi
19 juillet 2007 — Les 19es FrancoFolies de Montréal constitueront la dernière
chance pour les spectateurs de franchir les portes du Spectrum de Montréal. En
effet, tel qu’annoncé précédemment, le bail de location de la Société
immobilière SIDEV prendra fin après la tenue de l’événement culturel. Entre le
5 et le 15 août prochain, L’Équipe Spectra, qui exploite le Spectrum depuis 25
ans, videra tout le mobilier et les équipements, dont les célèbres petites
lumières qui donnaient aux murs la profondeur de la voie lactée, pour les
entreposer. Car l’entreprise culturelle garde toujours espoir de voir naître un
« nouveau » Spectrum sur l’îlot Balmoral, dont le futur développement
immobilier fait partie intégrante du Quartier des spectacles.
Source : communiqué de L’équipe Spectra : www.equipespectra.ca/communiques/spectrum/20070720[1].PDF
Notes de presses
« Les Géants de la montagne »,
chef d’œuvre ultime de Pirandello.
« Lorsque vous ne voudrez vraiment
plus rien, alors oui, vous aurez tout! » Cotrone, Les Géants de la montagne
Les 21 et 22 juin, le Théâtre du Nouveau Monde a fait place à sa Troupe
des Abonnés! Après plus de neuf mois de travail sous la direction du metteur en
scène et animateur Michel Forgues, le rideau s’est levé sur LES GÉANTS DE LA
MONTAGNE de l’auteur italien Luigi Pirandello, Prix Nobel de littérature en
1934, dans une traduction d’Isabelle Perrault conçue spécialement pour la
Troupe des Abonnés.
C’est une folle aventure qui célèbre le plaisir du jeu et la magie du
théâtre! C’est en 1928 que Pirandello débute l’écriture des Géants de la
montagne. Cette pièce, toujours inachevée au moment de sa mort en 1936, met en
scène une troupe errante en quête d’un théâtre où présenter l’œuvre d’un jeune
poète suicidé. Par un hasard étrange, les comédiens font halte dans une villa
abandonnée où le mystère côtoie le magique. Dans une superposition du réel et
de l’imaginaire dont il a fait sa signature, Pirandello met en contraste deux
mondes aux frontières quasi infranchissables car tout semble les opposer :
celui des artistes (idéaliste) et celui des affaires (matérialiste). L’auteur
invite aussi le spectateur à s’évader dans un monde surnaturel où vivent des
pantins, des géants… et à s’amuser à démêler la vérité entre illusions fausses
et apparitions véritables!
C’est en 1994 que Lorraine Pintal a eu l’idée de cette troupe, offrant
ainsi aux abonnés du TNM l’opportunité de vivre une expérience théâtrale
unique, de jouer sur une scène professionnelle, de participer à la réalisation
de tous les aspects de la production, tout en bénéficiant du savoir-faire des
artistes et artisans du milieu théâtral.
En 14 ans d’existence, pas moins de 650 abonnés ont présenté treize
pièces et une lecture publique devant plus de 23 000 spectateurs. De la
coulisse à la scène, ce sont donc, cette année, plus de cinquante participants,
toutes générations confondues, qui donneront vie avec fougue et passion à ces
personnages pirandelliens pour vous raconter cette magnifique fable qui marie
le drame et la tragédie, le comique et l’absurde.
***
Diplômé du Conservatoire d’art dramatique, comédien, dramaturge et
metteur en scène, Michel Forgues anime la Troupe des Abonnés depuis 2004 où il
a tour à tour mis en scène Sainte-Carmen de la main de Michel Tremblay, Gilgamesh
de Michel Garneau et Fracasse d’après Théophile Gautier. Pour sa 4e saison,
Michel Forgues a tout mis en œuvre pour offrir aux acteurs et aux concepteurs
de la Troupe ainsi qu’aux amoureux et amateurs de théâtre la découverte d’une pièce exceptionnelle
présentée pour la première fois à Montréal, Les Géants de la montagne. Cette
œuvre majeure de la dramaturgie italienne est l’œuvre testamentaire du grand
auteur dramatique Luigi Pirandello, dont il disait lui-même qu’elle était sa
«somme théâtrale».
Repère… spectacles présentés par la Troupe des Abonnés :
1994 : Vie et mort du
Roi Boiteux de Jean-Pierre Ronfard, en version abrégée, m.e.s. Michel Monty /
1995 : Le Soldat Claude, textes de Claude Gauvreau, collage et m.e.s. Michel
Monty / 1996 : Fragment pour un tango de Chantal Lepage, mise en lecture
Jean-Yves Leduc / 1997 : Le Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht, m.e.s.
Martin Faucher / 1998 : Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare m.e.s.
Jean-Philippe Monette / 1999 : Le Concile d’amour d’Oskar Panizza, m.e.s.
Jean-Philippe Monette / 2000 : La Visite de la vieille dame de Friedrich
Dürrenmatt, m.e.s. Fabien Lachance / 2001 : L’Aventure de l’Espadon de Stéphane
Hogue, m.e.s. Stéfan Perreault / 2002 : L’Obscurité du jour ou les Radieux nocturnes,
textes de Jean Tardieu, collage et mise en scène Stéfan Perreault / 2003 : Les
Courtes qui en disent long, textes de Jean-Claude Grumberg, collage et mise en
scène Stéfan Perreault / 2004 : Sainte Carmen de la main, de Michel Tremblay,
m.e.s. Michel Forgues / 2005 : Gilgamesh, de Michel Garneau, m.e.s. Michel
Forgues. / 2006 : Fracasse de Théophile Gautier, m.e.s. Michel Forgues.
Les Géants de la
montagne de Luigi Pirandello, dans une traduction inédite d’Isabelle
Perrault et une mise en scène de Michel
Forgues
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Il faut mettre fin au
carnage!
Ou propos sur la démocratie
Michel Handfield
10 juillet 2007
Ces dernières semaines, il n’y a pas eu que les festivités, comme les
fêtes du Québec et du Canada, le Festival
de Jazz, le Festival d’été de Québec
et Juste pour rire pour ne nommer que
ceux là. Trois nouvelles ont particulièrement attiré mon attention et il vaut
la peine que je partage mes réflexions avec vous.
D’abord, la guerre en Afghanistan a tué une soixantaine de soldats
canadiens et un diplomate depuis 2002 m’apprennent différentes sources. Ce
bilan devrait aussi continuer de
s’alourdir au cours des prochains mois, ce qui fait que plusieurs parmi nous
revendiquent la fin de notre implication en terres afghanes pour cette seule
raison : elle fait trop de morts chez nos militaires. Défendre la
démocratie vaut-il tant de pertes? Oui, diront certains, mais comme ici on ne
défend pas la démocratie, mais seulement des intérêts économiques reliés au
pétrole (on serait là pour que les États-Unis soient en Irak) c’est une raison
de se retirer répondront plusieurs autres en cœur. Êtes-vous sûr et, surtout,
êtes-vous prêt à aller au bout de ce raisonnement? Seriez-vous prêt à arrêter ces
guerres si vous en aviez les moyens? Nous y reviendrons tout au long de ce
texte comme vous le verrez, car tout est
dans tout comme le disait le philosophe grec Anaxagore. (1)
Ensuite, pour rester dans les pertes de vie, une autre nouvelle a attiré
mon attention : la route québécoise a fait 717 décès en 2006. (2) Beaucoup plus qu’en 5 ans de présence canadienne en
Afghanistan! Faudrait-il interdire l’automobile et instaurer des transports
collectifs partout au Québec, surtout que
les immenses besoins de pétrole que l’on tient responsable de cette
guerre sont en partie dus à l’automobile ! En arrêtant l’un, on
ralentirait au moins l’autre, surtout si plusieurs de ces guerres existent pour
des raisons économiques liées en large partie au contrôle des sources
d’énergies ou de leur distribution,
comme le passage d’oléoduc ou de gazoduc sur un territoire national. C’est ce que nous disent plusieurs analystes
(3) et ce que retient la croyance populaire.
Si cette croyance est sagesse, sommes-nous prêt à nous départir de nos
automobiles, ou au moins de n’en conserver qu’une et à covoiturer ?
Serions-nous prêt à demander au Gouvernement du Québec de légiférer en ce sens,
en n’immatriculant qu’un véhicule par adresse par exemple, exception faite des
véhicules de travail réellement justifiés, ou en accroissant de façon
exponentielle les immatriculations multiples à une même adresse : le
double pour le second véhicule, le triple pour le troisième et ainsi de suite.
En fait, pourquoi ne pas en arriver à l’abandon volontaire de la voiture
personnelle au cours des prochaines
années, surtout si cela a un impact sur les conflits dans le monde, avec le
recours à des services d’autos communautaires (www.communauto.com/) et de
location temporaire pour répondre aux
besoins particuliers des citoyens. Si l’automobile individuelle est à la
fois un vecteur de guerre et de décès au Québec, pourquoi ne pas l’abandonner
si nous sommes contre ces morts inutiles et, surtout, évitables? On pourrait
encourager le transport en commun, surtout qu’on est producteur d’autobus (www.novabus.com/), de trains, de wagons de
métro et de tramways (www.bombardier.com/),
ce qui ne ferait qu’encourager notre économie et nos entreprises. C’est donc
l’occasion d’allier le geste à la parole à moins que nous préférions que
d’autres aillent se battre pour assurer notre ration d’essence! Répondons
honnêtement à cette question si nous croyons qu’on est là uniquement pour
le pétrole.
Remarquez que si on est là pour la démocratie, c’est autre chose, ce qui
n’empêche pas de réduire notre
consommation pétrolière en alliant la marche, le transport en commun et
le vélo à l’automobile, car il y a de toutes manières des intérêts économiques
à ces guerres. Cependant, il est vrai qu’il a fallu du temps avant qu’on se
décide de parler de démocratie en Afghanistan : il a fallu les
attentats du 11 septembre 2001 pour qu’on s’intéresse à cette partie du
monde et au sort qui était fait à ses citoyens sous le régime des talibans! Et
même avec une présence occidentale, la force de la religion étouffe encore
la démocratie telle que nous l’entendons en occident. Ainsi, pas plus tard
qu’en 2006, un Afghan fut condamné à mort
pour apostasie, peine qui n’a pas été appliquée suite aux pressions
occidentales ! (4) C’est dire qu’il y a beaucoup de travail à faire
quand Foi et religion sont au dessus des droits humains et démocratiques.
Cependant, est-ce une raison d’abandonner ? Je ne le crois pas, même si
cette guerre a débuté sous d’autres prétextes, comme la guerre au terrorisme.
Maintenant qu’on parle de démocratie, il faut que la communauté
internationale la porte, mais il faut aussi qu’on aille au-delà de la guerre,
soit vers l’éducation et la construction d’une culture et d’institutions
démocratiques. Ce n’est donc pas un projet de quelques mois, ni de quelques
années, mais de quelques décennies au minimum. Somme nous prêt à soutenir ce
projet, mais pas seul, ni toujours en tête de mission; donc avec le concours de
la communauté internationale ? Cela est très important, car une défaite de
la démocratie ferait mal, les régimes démocratiques n’étant pas majoritaire
dans le monde :
« Selon ces calculs, en 2005, il
y avait 88 démocraties dans le monde (les pays inférieurs à un demi million
d'habitants n'étant pas comptabilisés), sachant que l'ONU reconnaît 195 États
aujourd'hui. Cela est un net progrès vis-à-vis de 1946, où il n'y en avait que
20. Ce progrès est dû notamment à la fin de la Guerre froide (démocratisation
des pays de l'Europe de l'Est) et à la démocratisation du continent
sud-américain depuis la fin des années 1980. » (5)
Cela soulève aussi une autre question fondamentale pour les démocraties.
Jusqu’à quel point doit-on accorder de l’importance aux croyances religieuses
dans la loi, car les dogmes peuvent aller contre la démocratie et la science,
car ils sont vérités. Ils tendent donc à imposer leurs croyances au dépends des
autres sectes, mais aussi de la science et de la démocratie. Une chose qui
devrait nous faire réfléchir est la suivante :
« De la panoplie de chiffres
publiés en Grande-Bretagne depuis une semaine, un mérite une attention
particulière tant il met en relief le haut degré de fanatisme qui caractérise
plus que jamais la nébuleuse al-Qaïda. Qu'on y pense: 37 % des musulmans
britanniques âgés de 17 à 24 ans aimeraient vivre sous le régime de la charia
plutôt que sous la loi britannique. Non seulement ça, ils souhaiteraient que le
berceau de l'habeas corpus, de la Common Law et du Bill of Rights de 1689 soit
transformé en un califat. » (6)
En même temps, Benoît XVI, revient aux traditions fondamentalistes de
l’église avec le retour du latin. (7) J’espère que cela n’est pas une prémisse
à un repli du catholicisme sur lui-même,
après des années de dialogue, ni aux
guerres interconfessionnelles qu’on a connu il n’y a pas si longtemps encore.
Pensons au conflit entre catholiques et protestants irlandais qui a persisté
pendant de nombreuses décennies par exemple et qui n’est pas si loin.
Ceci nous conduit à notre troisième
point. La place de Dieu dans notre constitution !
En Afghanistan on combat des gens qui disent imposer un régime au nom d’une
conception de Dieu. Mais, avec Dieu, il n’y a pas moyen de discuter, car il
s’agit de dogmes et de Foi, donc d’une vérité indiscutable. Il ne peut donc pas
y avoir place aux débats et aux choix démocratiques. Maintenant que nous le
savons et à moins de nier l’évidence, on devrait ouvrir notre propre
constitution pour en éliminer Dieu, car la première ligne de celle-ci se lit
comme suit :
« Attendu que le Canada
est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la
primauté du droit » (8)
Comme citoyen, j’espère que vous le saviez, car c’est la loi
fondamentale du pays, celle qui définit nos droits et nous représente. Elle
fait donc de nous une théocratie, où
Dieu peut nous bénir et nous inspirer la guerre par exemple. On est
alors en pleine guerre de religion en Afghanistan si on regarde cela sous cet
angle. Pour s’en sortir et parler de démocratie véritable, notre constitution
devrait plutôt se lire ainsi : Attendu
que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la souveraineté du
Peuple et la primauté du droit… Cette formulation irait davantage dans le
sens de la démocratie. Suffit de lire Jean–Jacques (9) pour le voir.
Si Jean Charest veut faire une constitution québécoise comme il
l’affirme depuis quelques temps (10), il ne devrait pas y mêler Dieu. Nous nous
en porterons que mieux. Dieu aussi d’ailleurs, car de voir ainsi les hommes se
battre en son nom, ça doit le faire C… des fois; surtout s’il est à mon image!
Cette affirmation n’est ni hérétique, ni un manque de respect et je tiens
à le spécifier pour quelques uns, car si Dieu nous a fait à son image comme le
dit la Bible, toute chose étant égale, il est donc à la notre aussi! Donc à la
mienne comme à celle de Bush, Harper, Chrétien, Marois, et Ben Laden pour ne
nommer que ceux là. Bref, aussi bien ne pas lui donner de responsabilité
constitutionnelle et politique en plus de tout ce qu’il a déjà à s’occuper le
pauvre homme. Il a beau être Dieu, la politique doit le brûler des fois! Elle
doit donc demeurer une affaire d’Homme et Dieu se retirer de la constitution,
car il a assez du spirituel à s’occuper de toutes manières. Je trouve qu’il en
a déjà plein les bras de la politique dans certains coins du monde sans lui en
mettre plus sur les épaules. Pensons donc à ce pauvre vieillard et enlevons lui
toutes responsabilités constitutionnelles, car la constitution et la démocratie
sont affaires d’Homme! Il nous en remerciera.
Notes :
1. J’ai trouvé le nom du
philosophe dans une transcription de l’émission de Par 4 chemins de Jacques Languirand sur le site de Radio-Canada,
car il faut donner à Jacques ce qui est « Par… » Jacques : www.radio-canada.ca/par4/vb/vb990610.html
2. Isabelle Porter, Sécurité
routière: le gouvernement sévira contre les mauvais conducteurs, in Le Devoir,
édition du vendredi 06 juillet 2007 : www.ledevoir.com/2007/07/06/149543.html
3. A ce sujet, voir Laurent, Eric, 2006, La face cachée du pétrole, France/Canada : Plon
4. Afghanistan
2005-2006 : Retour à la guerre civile généralisée, in L’État du monde
CD-ROM.
5. « Comptabilisation des démocraties »
dans l’article Démocratie de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie.
Je vous suggère cet article, notamment pour les notes et les renvois que nous
ne pouvons aussi citer ici.
(6) Serge Truffaut, La
pureté dangereuse, in Le Devoir, édition du lundi 09 juillet 2007 : www.ledevoir.com/2007/07/09/149819.html
(7) « Ainsi, rompant avec le concile Vatican II,
il vient de permettre l'usage du latin comme langue liturgique. (…)
Certains voient dans cette décision du pape une
invitation aux éléments ultra-conservateurs de revenir au bercail romain, sinon
une confirmation que le Vatican n'entend pas s'engager, malgré le voeu des
milieux «libéraux», dans des changements doctrinaux ou institutionnels d'importance. »
(…)
D'autres décisions de Benoît XVI pourraient davantage
indiquer un strict retour aux traditions. La presse italienne évoquait ces
jours-ci la publication imminente d'un document de Rome réaffirmant que
l'Église catholique est la seule et véritable expression de la foi chrétienne.»
(Jean-Claude
Leclerc, La stratégie de Benoît XVI - De la messe en latin à Jésus de Nazareth,
in Le Devoir, édition du lundi 09 juillet 2007 : www.ledevoir.com/2007/07/09/149812.html)
8. http://lois.justice.gc.ca/fr/Charte/index.html
9. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du
contrat social, France: Grands écrivains.
10. M. Charest.
« n'exclut d'ailleurs pas la possibilité que le Québec puisse adopter une
constitution proprement québécoise afin d'affirmer des valeurs communes »
nous apprenait Kathleen Lévesque dans
l’édition du jeudi 05 juillet 2007 du Devoir : Le PLQ aussi aura sa saison des idées. Voir www.ledevoir.com/2007/07/05/149404.html
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From: www.manuscritdepot.com
Subject: Étude : L'internet
littéraire québécois, une vraie honte!
Étude réalisée par la Fondation littéraire Fleur de
Lys
L'internet littéraire québécois est une vraie honte !
COMMUNIQUÉ – 26 JUIN 2007
(Montréal, le 26 Juin
2007) À la lumière d'une étude effectuée du 15 au 22 Juin dernier, la Fondation
littéraire Fleur de Lys conclut que «l'internet littéraire québécois est une
vraie honte» en comparaison avec ce qui se fait ailleurs, notamment en France
et aux États-Unis.
Faits saillants de l'étude
Seulement 6% des
membres de l'Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois ont un site
internet déclaré à leur association.
Plus de 40 éditeurs
ont un site internet sans aucun mot-clé, pas même les noms de leurs auteurs et
les titres de leurs livres, pour les fins de repérage par les moteurs de
recherche.
Plusieurs noms de
domaine d'auteurs québécois reconnus n'ont toujours pas été enregistrés et
ainsi protégés de la fraude dont suzannejacob.com, denisebombardier.com,
marie-laberge.com et gilles-vigneault.com.
Des géants de la
littérature québécoise voient leurs noms de domaine détournés dont Michel
Tremblay et Émile Nelligan (micheltremblay.com et emilenelligan.com).
Le «Portail du livre
au Québec» fait la promotion d'auteurs étrangers à même nos taxes et nos
impôts.
Mises à jour
déficientes de plusieurs sites internet de grande importance dont celui de
l'Association Nationale des Éditeurs de Livres où la dernière actualité remonte
à plus d'un an.
Le ministère
québécois de la culture et des communications qui parle du «Livre et de la
lecture» au Québec uniquement en termes d'«industrie», de «production» et de
«marché local» sur son site internet.
Absence de portail
culturel québécois sur internet alors que le Canada et la France possèdent le
leur depuis déjà plusieurs années.
C'est un article
publié dans l'édition du 15 Juin dernier du quotidien français Le Monde sous le
titre «Les sites de promotion de livres se
diversifient et s'enrichissent» qui a incité la
Fondation littéraire Fleur de Lys à dresser un portrait de la situation au
Québec.
Les sites internet des éditeurs québécois
L'organisme s'est
penché tout d'abord sur les sites internet des éditeurs québécois pour
découvrir que plus de 40 d'entre eux ne possèdent aucun mot-clé, pas même les
noms de leurs auteurs et les titres de leurs livres. Il faut savoir que les
moteurs de recherche tels Google et Yahoo se basent essentiellement sur les
mots-clés d'une page web pour la référer aux internautes suivant les termes
utilisés dans leurs requêtes. Et plus les mots-clés insérés dans le code de la
page sont répétés dans le texte publié sur cette page, plus cette dernière
sortira parmi les premiers résultats de la recherche de l'internaute utilisant
les mêmes mots-clés dans sa recherche. L'absence de mots-clés est donc une
véritable catastrophe pour ces éditeurs et leurs auteurs.
La présence de nos auteurs sur internet
Ensuite, la fondation
a évalué la présence de nos auteurs sur internet. Elle a relevé que, sur les 1389 membres de l'Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois (UNEQ), seulement 80 ont un site
internet déclaré à leur association, soit 6%. On ne peut donc pas soutenir que
les membres de UNEQ soient passés à l'ère de l'internet. La fondation croit que cette absence des
auteurs sur internet est sans aucun doute lié au fait qu'ils ont l'habitude de
s'en remettre à leurs éditeurs pour promouvoir leurs livres voire pour
entretenir la communication avec leurs auteurs.
La fondation a même
relevé que les adresses URLs (Uniform Resource Locator. Adresse d'une page web
: http://www...) de plusieurs grands auteurs québécois ne sont pas protégées.
C'est le cas, par exemple, de suzannejacob.com, gilles-vigneault.com,
denisebombardier.com et marielaberge.info Ainsi, n'importe qui peut se porter
acquéreur de ces URLs pour moins de 10.00$/an et les détourner à son profit.
Nous en avons pour preuve les détournements des URLs micheltremblay.com et emilenelligan.com qui
conduisent à des sites commerciaux unilingues anglais qui exploitent la
popularité de ces auteurs.
Il faut savoir qu'il
y a plusieurs URLs possibles avec un même nom. On peut enregistrer le nom en un
seul mot ou encore avec un trait d'union entre le prénom et le nom. Il faut
aussi se protéger dans tous les «domaines» possibles : .com, .info, .net, .org,
.ca et autres. Par exemple, si «marielabertge.info» n'a pas été enregistré,
«marielaberge.com» l'a été mais ses fans demeurent sur leur appétit car le site
internet de cet auteur à succès est toujours en construction quatre ans après
l'enregistrement de l'URL. Ce délai va à l'encontre de l'internet car si un
site peut être en construction quelques jours voire quelques semaines, on
dépasse toutes les limites avec 4 ans d'attente.
«Notre» banque de données littéraires en ligne
Et toujours selon la
Fondation, l'internaute ne peut pas se tourner vers L'ILE, l'infocentre
littéraire des écrivains québécois de l'UNEQ car, cette banque de données
littéraires est incomplète contrairement à ce qui est écrit : «Un site complet,
unique en son genre». En réalité, le site comprend seulement 1067 écrivains,
triés sur le volet. Denise Bombardier n'est y pas. Léon Dion n'a pas été
sélectionné malgré qu'il ait remporté de nombreux prix littéraires dont celui
de l'Académie française en 1965. Cet «infocentre littéraire des écrivains
québécois» donne une fausse image de la littérature québécoise aux visiteurs
sur le site. Et pourtant, il est subventionné par nos gouvernements !
Notre «Portail du livre au Québec»
Que dire du site qui
prétend être le «Portail du livre au Québec», tenu par l'éditeur du journal Le
libraire, qui fait la promotion d'auteurs étrangers. Le 19 Juin dernier, «À la
une» de ce «Portail du livre au Québec», 10 auteurs étrangers et... 2 auteurs
québécois. Et dans la section «Liens / Sites d'auteurs», on retrouve un lien
vers le site de l'auteur des célèbres Harry Potter et les sites de plusieurs
auteurs français dont Jacques Attali, Jacques Salomé, Marc Lévy,... comme si
ces derniers avaient besoin de notre aide. Car, une fois de plus, c'est avec
l'argent des contribuables québécois que se fait cette promotion d'auteurs
étrangers au détriment d'auteurs québécois sur internet.
L'internet littéraire québécois... international
La fondation a
observé que cette approche internationale est très répandue sur l'internet
littéraire québécois. Elle va à l'encontre des règles élémentaires du marketing
qui se doit d'être ciblé pour bien servir les internautes. On doit réduire la
cible à la manière d'une loupe qui concentre les rayons du soleil en un tout
petit point, surtout lorsque les investissements sont aussi limités qu'au
Québec.
Le Guide Livres de La
Toile du Québec est un bel exemple avec ses liens tout azimuts. L'effort est
plus que louable. Mais dans la section «Actualité littéraire», il n'y a aucune
distinction entre les sites québécois et étrangers. Dans le contexte où le
nombre de magazines littéraires québécois est très limité, il va de soi, non
seulement d'en encourager leur lecture, à tous le moins de les identifier comme
québécois, mais aussi et surtout d'en n'oublier aucun. Or, au moins quatre
magazines québécois (Lettres québécoises, Alibis, Solaris, lurelu) ne sont pas
de la liste tandis qu'on retrouve le New York Times, January Magazine et les
sites français Livresse, KaFkaïens Magazine, Magazine littéraire et Lire.
D'autres sites
associés au monde québécois du livre sont tout aussi louables mais peine perdue
pour fidéliser les internautes en raison d'une mise à jour défaillante. Par
exemple, sur le site de l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL),
la dernière actualité et le dernier événement littéraire en liste remontent à
plus d'un an, respectivement à Mai 2006 et Novembre 2005. Et au moment de
l'étude, l'agenda du site de l'Association des libraires du Québec ne comptait
qu'une seule activité pour le mois en cours et aucune à venir... jusqu'en avril
2008. En pareil cas, il vaut mieux éliminer la section plutôt que de donner
l'impression qu'il ne s'est rien passé, qu'il ne se passe rien et qu'il ne se
passera rien car l'image de la vitalité du monde québécois du livre en prend
pour son rhume aux yeux des internautes. La fidélisation de ces derniers repose
sur une mise à jour journalière, hebdomadaire, à tout le moins mensuelle, des
sites internet. Les internautes délaissent rapidement les sites dits
«statiques», sans mise à jour régulière. On ne peut pas alors compter sur ces
sites pour promouvoir les nouveautés et intéresser les gens à une actualité le
temps venu.
Le livre québécois sur le site internet du ministère québécois de la
culture et des communications
Enfin, la fondation a
analysé le site du ministère québécois de la Culture et des Communications, section
«Livre et lecture». Si le ministère affirme avoir pour responsabilité «de
soutenir le livre et la lecture», c'est loin d'être le cas de son site
internet. Le «Panorama du secteur» donne une vision très restreinte du monde du
livre au Québec. Le discours y est essentiellement affairiste. On y dit que
«l'édition de livres est la plus ancienne des industries culturelles
québécoises», «apparue au cours des années 1960», et on en parle uniquement en
termes de «production» et de «marché local». Ce discours confirme, aux yeux du
monde entier, que notre gouvernement n'accorde d'importance à la culture que
sous son aspect industriel et économique. Il n'est donc pas étonnant que le mot
«littérature» soit absent du panorama que dresse notre ministère du secteur du
livre et de la lecture au Québec.
Est-ce que cette
approche purement administrative est commune à tous les sites gouvernementaux à
travers le monde ? Non. Le site du ministère français de la Culture et de la
Communication est beaucoup plus convivial pour l'auteur, l'éditeur et le
libraire. Par exemple, le nouvel auteur y trouvera une page d'information bien
documentée qui répond aux questions suivantes : Comment protéger votre oeuvre ?
Qu'est-ce que le droit de copie ? Comment faire éditer votre oeuvre ?
Pouvez-vous bénéficier d'aides, de bourses...?
Au sujet des droits
d'auteur, le site de notre ministère donne uniquement deux références aux
nouveaux auteurs, l'Union des Écrivaines et des Écrivains québécois (UNEQ) et
l'Association québécoise des auteurs dramatiques (AQAD), sans aucune autre
explication. Ces deux références laissent croire aux visiteurs que les droits
d'auteur au Québec relèvent légalement de ces deux associations. Or, le secteur
des droits d'auteurs au Québec, comme dans les autres provinces canadiennes,
est plutôt sous la responsabilité du gouvernement du Canada. Un lien vers
l'Office de la propriété intellectuelle du Canada et un autre vers la
Commission du droit d'auteur du Canada s'imposent lorsque vient le temps de
parler des droits d'auteur.
L'internet littéraire et la culture québécoise encore et toujours sans
portail
Enfin, la Fondation
souligne dans son étude l'absence de portail culturel québécois sur internet.
Un portail est un «site Web dont la page d'accueil propose, en plus d'un moteur
de recherche, des hyperliens avec une foule d'informations et de services
utiles et attrayants, qui est conçu pour guider les internautes et faciliter
leur accès au réseau» (Office québécois de la langue française). C'est la
multitude des sites internet sur un sujet donné et la difficulté pour
l'internaute de tous les trouver qui a donné naissance aux portails. En fait,
il s'agit sans doute du moyen le plus efficace pour l'internaute d'avoir une
vue d'ensemble d'un secteur sur internet qui soit le juste reflet de la
réalité.
C'est dans ce
contexte que les gouvernements de la France et du Canada se sont dotés d'un
portail culturel en prenant soin de réserver une section entièrement dédiée au
livre. Ce n'est pas le cas du gouvernement du Québec qui officialise encore une
fois sa difficulté à se mettre à l'heure de l'internet. L'internaute se voit
toujours obligé de chercher à gauche et à droite sur le web pour découvrir ici
et là une parcelle de l'univers culturel québécois en l'absence d'un portail
officiel.
Le retard du Québec
saute aux yeux à la simple lecture de la liste des sous-sections de «Livres et
littérature» du portail culturel français. Par exemple, on se demande quelles
informations le gouvernement du Québec pourrait bien transmettre aux
internautes au sujet de la Littérature en ligne, de la
Littérature/hypertexte/ordinateurs et du Livre électronique, quels Exemples de
création littéraire sur internet pourrait-il donner, et où orienterait-il les
internautes quant à la Vente en ligne d'ouvrages numérisés, puisqu'il est en
retard dans tous ces domaines et plusieurs autres, dont l'édition en ligne. La
Fondation littéraire Fleur de Lys se bat depuis cinq ans pour obtenir une aide
gouvernementale pour sa maison d'édition en ligne mais les gouvernements du
Québec et du Canada restent sourds à ses demandes, préférant financer d'autres
sites et activités sur internet qui, nous venons de le voir, sont loin d'être à
la hauteur des normes professionnelles reconnues.
Malheureusement, l'internaute
ne peut pas se fier au portail culturel du Canada, notamment à la section
«Écriture», sous section «Québec» puisque cette dernière liste seulement 14
sites internet québécois alors qu'il y en a quelques centaines sinon plus d'un
millier dans ce domaine. Il se peut que le gouvernement du Canada ne
reconnaisse pas les autres sites littéraires québécois comme étant des «liens
culturels de qualité». Ainsi, il y aurait au Québec seulement deux salons du
livre dignes de mention selon le portail culturel du Canada, celui de
l'Outaouais et celui de Montréal. Il ne faut pas que l'internaute oublie qu'il
se trouve sur un portail sélectif. Autrement, il croira que seulement deux
régions du Québec organisent leur salon du livre. Et n'oublions pas que cette fausse
image du monde québécois du livre sur le portail culturel canadien est en
partie financé par les contribuables du Québec.
Pour notre fondation,
ce manque rigueur sur internet de la part de nos gouvernements n'a d'égal que
leur manque de compétence et leur manque d'expériences professionnelles des
avantages de l'internet.
Formation et appel d'offre
Notre étude confirme
le besoin observé au cours des cinq dernières années à titre de pionniers de
l'édition en ligne au Québec : il y a un besoin criant de formation pratique
des éditeurs, y compris leurs webmestres, et des auteurs. C'est pourquoi nous
annonçons un programme de formation pour l'automne prochain dont l'objectif est
d'aider les éditeurs à rendre leurs sites internet plus performants à peu de
frais et les auteurs à se doter d'un site internet et/ou d'un blogue (carnet),
des outils essentiels pour assurer leur présence sur le net. Et dans certains
cas, tels les blogues, ces outils sont disponibles gratuitement. Il suffit de
s'y investir personnellement pour apprendre comment s'en servir efficacement et
ainsi rejoindre des milliers de lecteurs potentiels.
L'étude met également
en évidence le besoin d'un portail littéraire québécois à combler de toute
urgence compte tenu de l'ampleur de notre retard. La Fondation littéraire Fleur
de Lys lance donc un appel d'offre aux concepteurs de sites web intéressés par
la complexité d'un tel projet où chaque aspect de la littérature aura sa propre
section à l'instar de chaque région du Québec, un projet qui pourra assurément
servir de modèle à un portail élargi à l'ensemble de la culture québécoise.
Informations disponibles sur le site internet de la fondation
(manuscritdepot.com). On peut également prendre connaissance des autres détails
de l'étude de la fondation au sujet de l'internet littéraire québécois sur le
même site internet.
Site de la
Fondation : http://www.manuscritdepot.com
Le Dossier : www.manuscritdepot.com/nouvelles/dossier.1.htm
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Le Festival des Films du Monde de Montréal 2007
Du 23 août au 3 septembre
2007 : www.ffm-montreal.org
9 août 2007
Cette année le FFM sera à la
mémoire d’Igmar Bergman, qui nous donna des chefs-d’œuvre cinématographiques
sur la métaphysique de l’Homme et du couple. Quelques-uns des films du maître
seront donc repris au FFM, une occasion de les revoir sur grand écran.
Serge Losique nous a
expliqué que le cinéma signifie la liberté, car il donne des occasions de
dénoncer et de réfléchir par exemple. Je suis tout à fait d’accord avec lui et
c’est pour cela que j’ai toujours aimé le FFM; pour ces films qui permettent
d’avoir d’autres points de vue sur nous et sur le monde. Parfois, de dire à
travers la fiction ce qu’un régime n’autorise pas de dire. Si Zola était de
notre temps, il serait certainement cinéaste… ou cyberjournaliste! Peut être même les deux.
À souligner que cette année
Téléfilm Canada assure la note du sous-titrage en français, ce qui devrait
faire plaisir aux montréalais. Un plus pour le Festival. Cette année il y aura
encore une programmation gratuite à la belle étoile (Loto Québec) et sous le
chapiteau de Radio-Canada. Cette dernière débutera même à midi, vu le succès de
cette programmation l’an dernier. Il n’y a donc pas de raison de ne pas y
participer.
Pour les chiffres, le
cinéphile y trouvera 230 longs métrages et 215 courts et moyens métrages
provenant de 70 pays et parmi ces 230 longs métrages, 53 seront présentés en
premières mondiales, 56 en premières internationales (premières en dehors du
pays d'origine), 59 en premières nord-américaines et 42 en premières
canadiennes! Rien à ajouter, sauf que la programmation sera disponible sous peu
au www.ffm-montreal.org.
Michel Handfield
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Michel Handfield
13 juillet 2007
J’ai assisté en début de semaine à la conférence de presse des premières
rencontres internationales du micro cinéma qui auront lieu du 18 au 28
juillet 2007. Cela apparaît intéressant, mais, comme vous, je me suis d’abord
demandé de quoi il s’agit? Du micro cinéma : « C'est un cinéma fauché en argent, mais riche en idées, un cinéma de
passionnés, un cinéma qui s'exprime et se conçoit en toute liberté, en marge de
l'industrie cinématographique. » (Dossier de presse, p. 2)
***
Comme autrefois les idées
passaient du bouche à oreille, je dirais qu’aujourd’hui les idées passent de la cam à
l’écran, la cam pouvant être une caméra hyper sophistiquée ou un simple
cellulaire et l’écran autant celui de votre ordinateur, de votre télé, d’une
salle de cinéma que d’un Kino Kabaret! Bref, le nouveau langage est visuel et,
comme pour toutes langues, différentes formes d’expression apparaissent autour
de lui. Par exemple, en français écrit on a la poésie, le roman, l’essai, le
traité savant… le tout offert en différentes déclinaisons, comme le roman rose,
le roman historique, le roman policier, la science-fiction, etc., etc. Cela va
généralement en s’accroissant, rarement en déclinant, même si certains genres
perdent en popularité. On parle alors de multiplicité des canaux de diffusion.
La même chose est vraie du
cinéma. Ça ne se limite pas au court, moyen et long métrage ou au documentaire
et à la fiction. Il y a aussi des essais cinématographiques, le genre de film
qui joue sur le réel avec un coup de pouce du réalisateur pour donner un
« push » sur une idée. Ce pourrait être le cas de Michael Moore par
rapport à un reportage de découverte par exemple.
Avec les nouvelles
technologies, qui rendent la production accessible, et la multiplication des
plateformes de diffusion (la télé à la carte; l’internet, pensons à You Tube
ici; et la téléphonie cellulaire, qui met un écran dans les mains de son
propriétaire), de nouveaux genres de production cinématographique ne peuvent
que voir le jour. Différents diffuseurs s’y intéresseront aussi. C’est le cas
du Kino et de ces premières rencontres du micro cinéma.
Mais, d’abord, qu’est-ce que
le Kino? Rien de mieux qu’un copier/coller pour laisser les gens de Kino
répondre.
***
Kino tel qu’expliqué dans le dossier de presse, p. 10
KINO : L'HISTORIQUE L’aventure Kino commence à
Montréal en janvier 1999 par un simple pari entre amis : produire un
court-métrage original chaque mois avant l’an 2000 et la fin du monde… L’an
2000 passe et point de catastrophe… mais près de 200 films plus tard, le
mouvement KINO était né !
Inspiré de kinè, racine grecque signifiant « mouvement », le mot KINO
rime aujourd’hui avec production indépendante et libre. Le mouvement a comme
mission de promouvoir la production et la diffusion d’oeuvres de micro cinéma
en favorisant le réseautage et l’entraide entre les cinéastes. À terme, KINO
veut devenir un véritable moteur pour le micro cinéma : un facilitateur de
création, un stimulateur d’apprentissage, de perfectionnement et d’invention.
UN RÉSEAU MONDIAL C’est en 2001, à
l’invitation du Festival du Nouveau Cinéma, que Kino organise son premier Kino
Kabaret. Des kinoïtes de Montréal et Québec reprennent la
formule l’été suivant lors d’une tournée européenne et, année après
année, de Kabaret en Kabaret, la formule Kino s’installe à demeure un peu
partout dans le monde.
L’enthousiasme est contagieux. De Charlevoix à Paris, de l’Île de la
Réunion à Adélaïde en Australie… partout l’engouement pour la formule Kino se
fait sentir ! Il existe aujourd’hui plus de 50 cellules dans 14 pays sur 4
continents. (On attend toujours impatiemment la création de Kino Antartica pour
pouvoir parler du globe !)
Mû par l’esprit de partage et l’absence de compétition, le réseau KINO
se veut laboratoire d’expérimentation et une rampe de lancement pour tous ceux
qui cherchent une alternative au système traditionnel de production, une voie
complémentaire, plus personnelle, plus directe et plus libre.
QUI SONT LES KINOÏTES ? Les cellules Kino s’ouvrent
sans discrimination à tous ceux qui souhaitent entreprendre une démarche
artistique sérieuse. Sont ciblés d’abord et avant tout les artistes issus du
cinéma, de la télévision et du multimédia, mais KINO s’offre aussi de rejoindre
tous ceux que l’aventure cinématographique appelle, sans égard à l’âge ou
l’expérience préalable.
***
Les rencontres du micro cinéma
Ces rencontres du micro
cinéma donneront la parole aux adeptes d’un cinéma libre, mais artistique, où
les idées remplacent les moyens! Il y a travail de création, que ce soit la
scénarisation, le tournage ou le montage, mais fait avec peu de moyens et
beaucoup de créativité. Ce n’est cependant pas une absence de qualité. Loin de
là d’ailleurs. Suffit d’en voir pour le savoir. Une sélection mensuelle de
vidéos Kino est d’ailleurs disponible sur le site www.kino00.com/index.php?s=videos. Suffit d’y faire un tour pour voir!
Ce ne sera pas un
strip-tease devant une web cam, quoi qu’il y a aussi du trash dans le Kino. A
preuve : « La soirée SPASM :
Cabaret trash d’été », réservé aux 18 ans et plus.
Le micro cinéma et le Kino, c’est du cinéma!
Du cinéma minimaliste peut-être, mais scénarisé. À moins que ce ne soit de
l’intimiste… Mais, même l’improvisé est travaillé, car…
« (…) le Kino Kabaret
d’Été rassemblera une soixantaine de cinéastes provenant d’une demi-douzaine de
pays. S’ajouteront à ce nombre une multitude de collaborateurs : techniciens,
comédiens, musiciens et partenaires essentiels tels Vidéo Service, le Studio La
Majeur, l’Équipe Macniak et L.L. Lozeau. Les participants du Kino Kabaret
relèveront le défi de produire des films en 72h, tout au long des
Rencontres. » (Dossier de presse, P. 5)
D’ailleurs, « Les
cellules Kino s’ouvrent sans discrimination à tous ceux qui souhaitent
entreprendre une démarche artistique sérieuse. » (Dossier de presse, p.
10) Ce n’est donc pas improvisé, ni un bout de film comme ça. Le Kino, c’est un
format ou un genre cinématographique en soi.
***
Comme il s’agit d’un art encore
récent, ces premières rencontres internationales du micro cinéma sont certainement une
occasion de découvertes, mais aussi d’apprentissages. Il y aura donc des
ateliers sur les aspects techniques de la
production de films autogérés (…) destinés en premier lieu à tous ceux qui
veulent améliorer la qualité de leurs films et faciliter leur distribution.
(Montage d’après le
Dossier de presse, p. 7)
Si vous voulez voir, faire ou participer à la création de Kino, c’est l’endroit où aller, d’autant
plus que « tous les deux jours, le
Kino Kabaret d'Été présentera en grande première des œuvres
originales produites pendant les Rencontres ». « Il va sans dire que
ceux qui désirent mettre la main à la pâte et contribuer à ces œuvres à titre
de technicien, comédien ou musicien sont [aussi] les bienvenus ! »
(Dossier de presse, p. 2)
Pour plus de détails, je vous recommande le site officiel de Kino
Montréal (www.kino00.com/) et celui de ces premières rencontres internationales du
micro cinéma : www.microcinema.ca/.
Hyperliens :
Mouvement Kino sur
Wikipédia (inclus une liste des Kino à travers le monde) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kino_(mouvement)
Kino Montréal : www.kino00.com/
Premières rencontres internationales du micro
cinéma : www.microcinema.ca/
You Tube: www.youtube.com/
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Le désordre créatif est mieux que l’ordre statique!
Michel Handfield
4 juillet 2007
C’est une réflexion
personnelle que j’ai noté dans mon PALM en visitant la première des enseignements de Bernard Rudofsky au
Centre Canadien d’Architecture (1), dans une soirée spéciale avec DJ Robert de
la Gauthier et les artistes multimédias ILU la veille de l’ouverture de cette
exposition.
J’ai aimé le modernisme et la
simplicité de son architecture dans la section « La maison comme outil de vie » de cette exposition. Des lieux
qu’on aimerait habiter et vivre. C’est d’ailleurs là que je me suis mis une
note, une seule note : « Le désordre créatif est mieux que l’ordre
statique! » avec l’intention de l’afficher à l’entrée de mon espace de
travail!
Cette exposition respire la
vie, car Rudofsky critiquait ce qui
lui déplaisait, mais proposait aussi ce qu’il considérait être une meilleure
solution en design urbain, que ce soit l’architecture ou la mode, comme pour
les sandales Bernardo (www.bernardofootwear.com/) qu’on lui doit.
Rudofsky, un penseur de la vie, mais pas nécessairement un bâtisseur, car son
œuvre ne s’est pas traduite en de nombreuses réalisations, mais a certainement
influencé de nombreux architectes et designers contemporains. Un véritable
maitre et enseignant! Cette exposition porte donc parfaitement son titre :
Les
enseignements de Bernard Rudofsky, première
rétrospective sur la vie et l’œuvre de Bernard Rudofsky, architecte, designer
et critique dont les centres d’intérêt dépassaient l’architecture pour couvrir
tous les aspects de la vie moderne.
Pour renseignements:
Centre Canadien d’Architecture
1920, rue Baile
Montréal, Québec
H3H 2S6
Information générale : 514 939 7026
Note :
1. www.cca.qc.ca/pages/Niveau3.asp?page=rudofsky&lang=fra
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Djamel Lahlou : Zinet el boulden
Michel Handfield
3 août 2007
Il y a quelques mois que j’ai ce CD en main et que je l’écoute. Musique
arabe, sauf quelques couplets en français sur la première pièce (Zinet el boulden). Je suis donc bercé
par sa musicalité, incluant celle de la voix, car je ne comprends pas les
paroles. Alors j’écoute, mais je ne prends pas de notes. À chaque fois le même
manège : le rythme m’entraîne et je ne sais pas quoi écrire ensuite.
Envouté peut être?
Bref, j’aime ce disque; je l’écoute et le réécoute, mais j’ai peu à dire
sauf qu’il est bon. Si vous aimez les rythmes (je trouve d’ailleurs que la
première pièce débute comme une musique de bal musette) et la musique du monde,
ce CD vous entrainera vers d’autres lieux. Intéressant. Une occasion de voyager
sans se déplacer.
Les pièces de ce CD sont :
Zinet el boulden 04:09
Ma bkachi h’naya 04:33
Qalbi yetnayeh 05:39
Lemen ya lemen 04:37
Cocktail heddi 11:53
Nouaouer errbiâ 05:37
Lechyakh 05:56
Azrem 05:03
Extraits des Notes de presse qui m’ont été données avec le CD :
DJAMEL LAHLOU lance son
nouvel album de musique Chaâbi
Posté: Dimanche 01 avril 2007
Djamel Lahlou, montréalais d’origine
algérienne a manifesté depuis son jeune age un engouement précoce pour la
chanson et pour l’art. Issu d’un quartier populaire d’Alger, Djamel Lahlou a
abordé le monde musical en maniant, pour la première fois, une guitare qu’il a
lui-même confectionnée.
Découvrant plus tard une véritable passion pour la chanson chaâbi et kabyle,
l’artiste se met à affiner son oreille musicale en écoutant inlassablement la
radio et en assistant à toutes les manifestations culturelles se déroulant dans
son quartier.
Encouragé par son père, également mélomane, qui lui offrait différents
instruments et influencé par des artistes de son quartier, l’artiste prend son
destin en main et s’inscrit dans une école d’apprentissage de musique
arabo-andalouse. Cela n’empêchait pas Djamel Lahlou, durant son cursus scolaire
et universitaire, de former sa petite troupe de musiciens, saisissant toutes
les opportunités pour se produire sur scène. Diplômé en science politique se
disant ancien journaliste et conseiller à l’information, Djamel Lahlou a quitté
l’Algérie en 1989 pour le Canada en vue de préparer une maîtrise. Il continue
dans son pays d’accueil en parallèle de chanter. Il constitue alors sa première
troupe à Ottawa, puis il rejoint, plus tard à Montréal, une troupe déjà en
vogue Timgad, au sein de laquelle il s’active à faire la promotion de la
culture algérienne.
Cet album a été enregistré sous le label La FAC
(Fraternité Algéro Canadienne) une agence spécialisée dans la promotion
d’artistes algériens venant se produire au Canada, et des artistes canadiens se
produisant en Algérie. Le studio Montréal d’enregistrement qui appartient à La
FAC se trouve à Alger.
L’album s’intitule le plus beau des pays (zinet el boulden), contient huit
titres originaux, en majorité, écrits et composés par le chanteur. Touchant une
variété de sujets, tels la nostalgie, la beauté de la nature, l’amitié,
l’amour, la confiance, la joie de vivre, la culture du terroir. Cette oeuvre
est un produit d’essence algérienne aux sonorités modernes. Elle séduit par sa
fluidité et son authenticité. Les styles : le berbère de Kabylie, ou le chaâbi
d’Alger, ou encore le Hawzi de Tlemcen, figurent sans secret dans cette œuvre,
ou l’orient rencontre l’occident.
Le CD de Djamel
Lahlou, se vendra, initialement, à Montréal sur les tablettes de
Bled Music
3388 Jean Talon Est
Montréal, Qué
H2A 1W8, Canada
Tel.: (514) 374-4727
DiscoMaghreb
255, rue Jean-Talon Est
Montréal, Qué
H2R 1S9, Canada
Tel.: 514-273-2184
EL-Bahdia
3387, Jean Talon Est,
Montréal, Qué
H2A 1W7
Tel.: (514) 727-6159
Auteurs : S. Hana & APS
***
Le chaâbi
(شعبي) est un genre musical algérois.
Ša’bī signifie «
populaire » en arabe (شعب, šaʿab, « peuple »), c'est un des genres
musicaux le plus populaire d'Alger, il faut comprendre par populaire comme
genre commun ou comme genre par défaut qui constitue le versant
"rugueux" de la musique savante issue de la culture arabo-andalouse.
C'est Cheikh Nador, qui
a su capter et faire fructifier l’héritage du Melhoun, qui devient précurseur
du Châabi et qui lance El Hadj M'Hamed El Anka maître et créateur du genre.
Ce style de musique
était d'abord appelé « medh » puis en 1947 il est définitivement baptisé «
chaâbi » par le musicologue Safir El-Boudali.
Plus de détails sur
Wikipédia.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%A2bi_alg%C3%A9rois
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Attention : Dans les
commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement
exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter.
C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à
mot.
Je ne fais pas non plus dans
la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de
sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le
dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce
qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les
questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur
social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de
courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de
très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux
dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse
que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui
ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre
angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire
une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de
références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la
protéger.
Michel Handfield
Date de sortie : 10 août 2007
Réalisé par : Patrick Huard
Produit par : Zoofilms
Distribution : Paul Doucet, Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge,
Sophie Prégent, Isabelle Richer, Julie Perreault, Mahée Paiement,
Marie-Laurence Moreau, Marie-Hélène Gendreau, France Castel
Durée : 2h04min
À l’hôpital, trois frères se rencontrent au chevet de leur mère dans le
coma. Pour passer le temps, ils discutent des mérites et plaisirs de la fidélité et de l’infidélité
conjugale. Les conversations des deux plus jeunes avancent au gré des jours dans
des détails et des fantasmes de plus en plus juteux, ce qui les poussera à agir
à l’encontre de la morale et des valeurs plus solides de l’aîné.
Commentaires de Michel
Handfield (1 août 2007, mis en ligne le 9)
Il faut faire attention aux apparences. Ce
pourrait être le sous titre de ce film où l’on suit 3 hommes; 3 frères; 3
visions de la vie. Sont-ils si différents? Oui et non.
Ce film donne la parole à l’homme, à un
certain type d’hommes : le chasseur, car existe aussi le sédentaire qui
reste au nid et ne veut pas de problèmes! Que fait-il? Il parle de la femme
bien entendu. La sienne, celles qu’il regarde et peut être celle qu’il
convoite! Mais, on réalise assez vite que l’homme se cherche, surtout face à
une sexualité qui le contrôle. Le sexe comme un fusil de chasse. Tirer un coup
le démange. Lui ont manqué tous ces programmes de femmes, où madame pouvait
parler de ses émotions, de ses sentiments et de ses orgasme; s’exprimer et
comprendre! Pour messieurs, ces programmes n’existaient pas. Alors les hommes
parlent entre eux de l’amour, de baiser et de fourrer, ce dernier stade étant
mécanique et hygiénique disent-ils, comme un besoin du corps d’exulter, mais où
l’homme ne pense plus.
C’est justement ce dernier stade qui est
le plus dangereux pour lui et son couple, car la tête ne mène plus rien à ce
stade. Tout se passe en bas de la ceinture.
Besoin physique et irréfléchi comme de se gratter. Le réveil peut être
brutal cependant, car dans la tête de la femme une histoire peut prendre forme;
une histoire d’amour dans laquelle vous pourriez jouer un plus grand rôle que
celui de simple figurant tenant votre canon bien haut, ce qui faisait bien
votre affaire. Son scénario entrera rapidement en collision avec votre vie.
Blessures garanties, car si chez l’homme le sexe est séparé de la tête, chez la
femme c’est tout le contraire! Il est dans la tête. C’est pour cette raison que
l’ambiance, la présentation, le romantisme et les préliminaires comptent
autant, sinon plus, que l’acte. Elle élaborera alors des plans et des
stratégies… qui pourront bouleverser votre vie.
Les émissions comme Jeannette veut savoir ont probablement manqué à l’homme, car de
conceptualiser les choses lui permettrait de mieux comprendre les processus qui
y conduisent et d’y voir clair avant qu’il ne soit trop tard. De réfléchir
avant l’irréparable et de trouver d’autres solutions à ce changement d’huile
que madame ne veut pas faire de façon mécanique! Mais, surtout, de ne pas le
faire chez la concurrence!
***
La parole est ici donnée aux gars.
Contrairement aux femmes, ou amour et sexe vont de pairs avec séduction, on
sépare amour et sexe dans notre tête, ce qui peut créer plein de conflits, de
qui propos et de situations cinématographiques finalement. Chez certains ce
seront des qui propos dans le couple, mais ça n’ira pas plus loin; chez d’autres, ce sera plus grave, alliant
aventures extraconjugales et violence – verbale, psychologique ou physique –
dans le couple. On se fera mal parce qu’on ne veut pas couper ce qui ne fonctionne
plus!
Mais, peut-on empêcher le
« mâle » de remarquer une autre paire de jambes dans la rue ou sur
internet? Et à partir d’où c’est tromper? Une cyber relation par exemple,
est-ce tromper? La réponse sera-t-elle la même pour un homme ou une femme?
Et si l’homme apparaît souvent avoir la
chanson, la femme n’a-t-elle pas la musique? Si l’homme est le chasseur, la
femme y tend-t-elle les pièges de la séduction? Est-ce l’homme qui trompe sa
femme ou une autre femme qui le capture finalement? Qui chasse sur le
territoire d’une autre?
Un film à voir et qui soulèvera
certainement des discussions, car le sujet de l’amour et du sexe est beaucoup
plus complexe qu’il ne peut le paraître dans ce film. Des philosophes aux
sexologues en passant par les guides spirituels, on n’a cessé d’en débattre et
d’en remettre! Et ce n’est pas fini. A voir comme une comédie ou pour amorcer
une discussion sans fin, car l’homme et la femme auront certainement un point
de vue différent sur ce film. Bonnes
discussions!
---
A l’affiche dès le 10 août au Cinéma
Parallèle (Ex-Centris) et au Cinéma du Parc !
Le film sera présenté en version
originale arabe, avec sous-titres français au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) et
avec sous-titres anglais au Cinéma du Parc.
L’immeuble Yacoubian (Omaret yakobean)
est un drame épique tiré du roman de Alaa El Aswany. Publié en 2002, cet ouvrage au succès
retentissant a été traduit dans neuf langues. À l’instar du roman, le film a
provoqué la controverse dans son propre pays en portant un regard franc sur
l’Égypte moderne et en abordant tous les sujets, de la corruption politique à
l’extrémisme religieux, en passant par l’ultime tabou : l’homosexualité.
L’action se déroule dans le Yacoubian,
immeuble historique situé en plein cœur du Caire. Construit en 1937, cet immeuble à logements
était destiné aux privilégiés, mais après la révolution de 1952, d’autres
locataires y ont élu domicile. Aujourd’hui,
les débarras du toit abritent les pauvres et les spacieux appartements du
dessous logent les nouveaux riches et les vieux bourgeois qui ont connu des
jours plus fastes.
Parmi ces derniers se trouve le plus
ancien locataire de l’immeuble – Zaki Pacha (le célèbre acteur Égyptien Adel
Imam), qui, en tant que fils d’ex-pacha (fonctionnaire de haut rang), a déjà
appartenu à l’élite égyptienne.
Nostalgique du passé, il se fait toujours appeler « Pacha » et
même s’il vit maintenant avec sa sœur dans un autre lieu, il conserve un bureau
au Yacoubian qui lui sert aussi de garçonnière où il reçoit des femmes.
Un jour, Pacha croise le chemin d’une
jeune femme qui vit sur le toit (Hend Sabry). Elle accepte un travail auprès de
lui, mais lui cache une arrière-pensée.
Pendant ce temps, son petit ami (Mohamed Imam, le vrai fils d’Adel Imam)
est tellement découragé par la pauvreté, qu’il décide de rejoindre les rangs
des fondamentalistes islamiques.
Le film met aussi en vedette Nour El
Sherif en millionnaire parvenu qui paie chèrement son entrée en politique,
Khaled El Sawy en journaliste épris d’un jeune soldat et Youssra en chanteuse
désabusée et ancienne flamme de Pacha.
Le film comporte de superbes prises de
vue, souvent filmées avec une grue qui descend en piquée sur le toit du
Yacoubian ou le long des courbes art déco de l’immeuble.
Le roman est publié en français chez
Leméac Éditeur et en anglais chez Harper Collins. L’immeuble Yacoubian est
distribué au Québec par Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada
par Mongrel Media.
Commentaires de Michel Handfield (9 août 2007)
« Une fille
intelligente protège sa vertue sans perdre sa place (au sens de travail
ici). » La mère à sa fille.
« Tu as droit à
4 épouses, ça évite de céder à Satan! »
« Le mariage,
une affaire qui s’arrange! »
Voilà le genre de
chose que l’on entend dans ce film, car on pénètre une autre culture, où les
combines et Dieu s’arrangent avec l’aide des hommes de bonne volonté! Sauf, que
tout ne s’arrange pas toujours, car l’appartenance de classe (sociale) est une
barrière que même Dieu a parfois de la difficulté à franchir!
C’est ainsi que le
fils du portier ne peut devenir policier parce que son père est portier
justement. Pourtant, il a les notes pour
entrer à l’université, où il ira finalement, mais sera une proie facile pour
les islamistes, car il en veut à ce système corrompu. On lui offrira donc la
justice divine! Au nom de Dieu on peut faire faire bien des choses aux Hommes.
On peut même les monter contre la démocratie, ce pouvoir impie, car Dieu est au
dessus de tout, même de la loi!
Si je parle du fils
du portier, ce n’est qu’un des personnages que l’on suit dans cette histoire,
car on s’intéresse à tous les locataires du Yacoubian.
Mais, ces histoires se rejoignent toutes, car ils se croisent au Yacoubian.
Ce film dure 3
heures, mais 3 heures qui ont passé vite. J’ai vérifié l’heure croyant être au
mi-film alors qu’il y avait déjà 2h36 de passé. Il ne restait donc que 20 min!
C’est dire s’il est captivant. Pour pénétrer une autre culture, je vous le
conseille.
---
Sortie le 3 août 2007
À Michel Serrault, décédé dimanche (29
juillet 2007).
Durée : 1h55min
Réalisé par : Régis
Wargnier
Distribution : José
Garcia, Marie Gillain, Olivier Gourmet, Linh Dan Pham et Michel Serrault
Commentaires de Michel Handfield (25 juillet 2007, mis en ligne le 3
août)
La criée des annonces sur la
place publique, quelle chose intéressante. Sauf, que les annonces ne sont pas
toutes joyeuses, ni claires. Certains se donnent un mal fou à les rendre sombre et incompréhensible,
comme s’ils avaient quelque chose à cacher. Des dessins maléfiques?
Puis arrivent ces morts. La
peste? Du bioterrorisme? Qui? Pourquoi? Intrigue captivante. Film qui nous
tient sur le qui vive. Un thriller à voir. Je n’en dis pas plus délibérément.
Ce film n’a rien à envier au cinéma policier États-Uniens. J’ai d’ailleurs,
rapidement cessé de prendre des notes pour suivre l’intrigue. A voir.
Site web: www.parsviteetrevienstard-lefilm.com/
Notes de presse
Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg n'aime pas le Printemps. Il se
méfie des montées de sève, des désirs d'évasion, du déferlement des pulsions,
tous ces signaux qui sonnent le retour des beaux jours...
Et il a raison Adamsberg... Sa fiancée, Camille, prend du recul, et son
absence coupe les ailes du commissaire, au moment où il en aurait le plus
besoin : Quelque chose vient de tomber sur la capitale, une énigme porteuse de
malédiction, qui pourrait bien virer au malheur, si on ne la résout pas
fissa... D'étranges signaux se répandent sur les portes des immeubles de Paris,
et des mots inquiétants, mystérieux, sont lâchés à la criée sur les marchés...
Et puis arrive ce qu'Adamsberg redoutait : Un premier mort, le corps
noirci, le visage figé dans une grimace de terreur, les signes de la peste...
Et c'était ça qu'annonçait l'énigme, le retour du terrible fléau, mais avec une
sacrée variante, il semble que quelqu'un contrôle la maladie et la porte où il
veut.
---
C’est la faute à Fidel!
Sortie : 27 juillet
France. 2005. 1 h 39 min. Drame réalisé par Julie Gavras. Avec Nina
Kervel (Anna), Julie Depardieu (Marie), Stefano Accorsi (Fernando), Benjamin
Feuillet (François), Martine Chevallier (Bonne Maman), Olivier Perrier (Bon
Papa), Marie Kremer (Isabelle), Raphaël Personnaz (Le marié), Mar Sodupe
(Marga), Raphaëlle Molinier (Pilar). Scénario : Julie Gavras et Arnaud
Cathrine, d’après le roman Tutta Colpa di Fidel de Domitilla Calamai. Images :
Nathalie Durand. Décors : Laurent Deroo. Costumes : Annie Thiellement. Montage
: Pauline Dairou. Son : Nicolas Naegelen. Musique originale : Armand Amar.
Distribution : Équinoxe Films.
Commentaires de Michel Handfield (27 juillet 2007)
Les années 1970. Paris. La gauche
galvanisée au sortir de mai 68 et par la mort de De Gaulle (9 novembre 1970).
Mais, tout n’allait pas pour le mieux. Il y avait toujours la répression dans l’Espagne Franquiste, voisine
de cette France en effervescence. Et il y eut cet espoir suscité par l’arrivée
de Salvador Allende au Chili, le 4 septembre 1970. Malheureusement, ce sera la
fin abrupte du rêve, avec le coup d’État du général Pinochet le 11 septembre
1973 et la répression qui s’en suivit. Ce sont les années de ce film.
Celui-ci se passe autour d’une famille
bourgeoise. Un père avocat, Fernando (Stefano Accorsi); une mère
journaliste, Marie (Julie Depardieu); et leurs deux enfants : Anna (Nina
Kervel) et François (Benjamin Feuillet). Famille heureuse vivant dans le
confort. Puis, la politique et le militantisme rattrapent soudain Fernando avec
l’arrivée de sa sœur, Marga (Mar Sodupe), qui débarque avec sa fille,
Pilar (Raphaëlle Milinier), dans sa vie parce que son mari, un communiste,
fut arrêté et est décédé (assassiné?) dans cette Espagne franquiste. Peu à peu
elle allumera le désir d’implication de son frère, car il faut changer les
choses dit-elle. Cependant, comme il ne veut pas retourner en Espagne, c’est au
Chili qu’il va avoir l’appel, au cours d’un voyage avec Marie. Voyage
initiatique en quelque sorte, car, lui, il décidera d’aider ce nouveau
gouvernement prometteur, surtout à partir de Paris, alors qu’elle, Marie,
décidera de s’impliquer dans la cause des femmes, dont les revendications
autour de l’avortement. Ceci va changer leur vie, car on ne passe pas de la
petite bourgeoisie à militant impunément. Le militantisme doit être assumé.
Si c’est le choix des parents, les
enfants en subissent par contre les conséquences. On pénètre cette période par
les yeux d’Anna (Nina Kervel), qui a neuf ans en 1970, et que ces changements,
qu’elle ne comprend pas toujours,
bouleversent. Entre autres choses, la famille déménagera dans un
appartement plus petit, qui deviendra le lieu de rencontre d’intellos et de
réfugiés politiques; à l’école, on la retirera des cours de religion; on ne
voudra plus qu’elle lise ce facho de Mickey; elle sera initiée au militantisme
par ses parents et leurs fréquentations et j’en passe quelques autres.
***
Ce film est fort intéressant,
car il permet de saisir les abus de cette droite que l’on semble vénérer
aujourd’hui, mais aussi les espoirs de cette gauche; espoirs qui seront souvent
déçus par l’exercice du Pouvoir par la suite. Ce n’est par contre pas
surprenant quand on y pense, car, de gauche ou de droite, une idéologie est toujours
aveuglante! Le Manifeste et le Nouveau Testament sont d’ailleurs côte à côte
dans ma bibliothèque, car il s’agit d’œuvres de deux révolutionnaires que les
pouvoirs pourchassaient. Jésus a été crucifié et Marx exilé, car ils avaient un message semblable : « aimez-vous les uns les autres » et
« Prolétaires de tous les pays,
unissez-vous! » alors que le Pouvoir a pour maxime de « Diviser pour régner! » On ne les
a pas accusés pour rien, mais bien parce
qu’ils dérangeaient l’ordre établi, celui des bourgeois et des bien-pensants de
leur temps bien entendu. Mais, ce n’est pas ce que les idéologues nous en
disent aujourd’hui! Comme Anna, ils font des simplifications. Sauf, qu’Anna est
une fillette qui grandira et apprendra, ce qui est loin d’être le cas des idéologues
qui dogmatisent des vérités qu’ils veulent bien!
Il serait bienvenu que ce film ait une
suite pour savoir ce que cette famille est advenue en 2000 ou en 2001. Où sont
Anna, son petit frère et sa cousine maintenant, car cette ouverture des parents
les a probablement préparés aux changements qui se sont produits depuis?
Pensons aux contacts multiculturels qu’ils ont eus à travers les bonnes
(domestiques), les réfugiés et les intellectuels qui ont défilé à leur appartement durant ces années.
Ces bonnes les initiaient ainsi à des cultures diverses à travers les contes et
les histoires qu’elles leur racontaient, mais aussi à travers les repas
qu’elles préparaient, ceux-ci variant suivant leur origine ethnique. Et que
sont devenus les parents suite à la chute
du communisme et à la montée du néolibéralisme? Davantage militants ou,
au contraire, désabusés? Plus que jamais à gauche ou plutôt rallié à la droite?
Cynique ou abstentionniste?
Ce second film serait drôlement
intéressant, car la principale interrogation d’Anna était de savoir comment
distinguer entre l’esprit de groupe ou suivre aveuglément les autres comme un
mouton? Comment savoir que tu ne te trompes pas dans tes choix? Cette question
hante la petite tout au long de ses années de préadolescence que dure le film
(entre les 9 et 12 ans d’Anna environ). On lui dira d’ailleurs qu’on apprend
par essai/erreur. Alors, où en sont-ils maintenant, après tous les
bouleversements des années 90?
***
Les choix et les actes des parents
affectent les enfants et ça se voit : Julie est la fille de Costa, ce film
est du Gavras!
Site officiel : www.lafauteafidel-lefilm.com/
Résumé officiel
Montréal, le 9 juillet 2007 – Pour ce premier film, la réalisatrice
Julie Gavras – fille du cinéaste Costa-Gavras – trace la belle histoire de deux
jeunes parents qui découvrent le militantisme et chamboulent ainsi la vie de
leurs enfants. Adapté du roman Tutta Colpa di Fidel de Domitilla Calamai, LA
FAUTE À FIDEL raconte la touchante histoire d’une petite fille qui grandit. Pas
comme une chenille qui se transformera en papillon, mais plutôt comme une
princesse qui deviendrait une citoyenne du monde.
En 1970, Anna (Nina Kervel) a neuf ans. Pour elle, la vie est simple.
Une vie qui se déroule paisiblement et confortablement entre Paris et Bordeaux,
entre son école religieuse, sa maison et le domaine viticole de ses
grands-parents. Seule ombre à ce tableau idéal, un oncle communiste, là-bas en
Espagne, qui combat Franco. La vie ordonnée d’Anna se complique avec
l’arrestation et la mort de cet oncle, avec un voyage au Chili, et par la
suite, quelques rencontres de camarades… Autant d’événements dont Anna ne
perçoit pas l’importance tout de suite, mais qui vont profondément transformer
ses parents, Marie (Julie Depardieu) et Fernando (Stefano Accorsi). Entraînés
par le tourbillon de leur engagement politique, leur vie sera désormais
jalonnée par diverses luttes sociales… Mais pour Anna, sa vie se résumera
plutôt à des réalités plus proches d’elle : déménagement, changements de
nounous, appartement plus petit, nouveaux visages. Alors elle résiste et
combat avec ses petites armes.
---
Date de sortie : 20 juillet 2007, cinéma Beaubien et cinéma Quartier
latin
Réalisé par : Patrice Leconte
Distribution : Daniel Auteuil, Dany Boon, Julie Gayet
Durée : 94 minutes
Un marchand d'art fait un pari : il a dix jours pour trouver un meilleur
ami. Il se lance alors dans un casting fou pour finalement jeter son dévolu sur
un chauffeur de taxi volubile et chaleureux.
Il va le séduire pour gagner son pari. Mais peut-on tricher avec
l'amitié ?
Commentaires de Michel Handfield (19 juillet 2007)
Suite à l’enterrement d’une de ses
connaissances et d’une discussion qu’il croyait entre amis, dans un souper
d’anniversaire, quel choc pour François (Daniel Auteuil), marchand d’art, de
découvrir qu’il n’a pas d’amis; que des connaissances et des relations
d’affaires! Il se lance donc à la recherche d’un ami réel dans un but
intéressé, car il a parié leur présenter son meilleur ami dans les dix jours.
Mais, pour se faire un ami, il faut des dispositions. Apprendre l’amitié! On a
donc droit à un thriller psychosocial et philosophique sur l’amitié.
C’est d’abord un thriller, car on se
demande tout au long du film s’il réussira à se faire un ami et à le conserver
au moins ces quelques jours pour gagner son pari. Et s’il réussit, dix jours
est-ce vraiment suffisant pour parler d’amitié?
C’est ensuite un film psychosocial et
philosophique, car il doit réfléchir à ce qu’est l’amitié et si cela correspond
à ses valeurs, car certaines valeurs sont peut être incompatibles avec elle.
Cela implique donc une introspection. Ce n’est peut être pas donné à tous de se
faire des amis. Surtout que pour lui, tout est marchandise et monnayable!
Même si j’ai pris très peu de notes,
j’ai trouvé que c’était un très bon film. J’ai même laissé couler quelques
larmes à la fin, car je suis un sensible.
---
Sortie : vendredi 20 juillet 2007
(107 min)
Réalisateur: Gabriel Pelletier
Distribution: Béatrice Picard, Sylvie Léonard, Rémi-Pierre Paquin
Geneviève Saint-Louis (Sylvie Léonard), carriériste célibataire et
névrosée, refuse toute forme d’engagement. Un jour, sa Tante Aline (Béatrice
Picard), une ancienne chanteuse de cabaret excentrique et magouilleuse débarque
chez elle dans le but inavoué d’éviter le placement en centre d’accueil. Geneviève l’accueille en apprenant que cette
tante inconnue a été la meilleure amie de sa mère décédée. Mais elle voit
bientôt sa vie hyper-organisée complètement chamboulée par la vieille femme et,
de sa liaison secrète avec son jeune collègue Pierre-Alexandre (Rémi-Pierre
Paquin) à son plan de carrière auprès de son patron (Marc Messier), rien ne
sera épargné par la folie contagieuse d’Aline. Pour se tailler une place dans
le cœur de Geneviève, Aline va tisser, tel un conte des Mille et une nuits, un
récit qui va emporter Geneviève de la scène des cabarets de Montréal aux nuits
torrides de la Havane, à la poursuite de ses origines familiales… et de
l’amour.
Commentaires de Michel Handfield (17 juillet 2007, mis en ligne le 19)
Les familles, elles ont toutes leurs
secrets que les plus jeunes ne connaissent pas. Les secrets du temps, où la vie
était pêchée! Alors, quand une veille tante, Aline (Béatrice Picard), pas mal
déluré et fervente de liberté, apparaît,
il peut être intéressant de chercher à savoir ce que nos parents nous ont
caché!
Mais, la vieille n’est pas née de la
dernière pluie et il y a longtemps qu’elle est passée maître ès art en
manipulation. Sa nièce, Geneviève Saint-Louis (Sylvie Léonard), sera
décontenancée et manipulée. Plaisir assuré pour le spectateur.
Quant à Geneviève, c’est tout le
contraire de sa tante. Elle est productive et non engagée, sauf à son travail
bien entendu. Elle a un chum qu’elle appelle au besoin. Lui, Pierre-Alexandre
(Rémi-Pierre Paquin), espère plus et tripe toujours sur ses idoles de jeunesse.
Elle lui dira « Chu su’l bord de la ménopause pis toi tu
tripes encore sur Passe-Partout! » Bilan caricatural d’une génération
où le MOI prend bien de la place.
Cependant, parlant de bilan, que dire de
Geneviève? Carriériste, centré sur soi, elle est le portrait de
l’individualisme. Celui qui a conduit à la montée de l’ADQ par exemple. Ce
n’est pas un hasard si cette campagne de financement du groupe Charitas est si
importante : c’est que si l’objectif est atteint, l’entreprise de communication
pour laquelle elle travaille sera assurée d’obtenir la campagne des
néolibéraux. Genre d’ADQ finalement! Il faut donc l’atteindre, les néolibéraux
touchant au pouvoir, donc un accès à celui-ci pour ces communicateurs
professionnels!
L’entourage de Genieviève est donc prêt
à tout pour cette campagne de levée de fonds, surtout son patron (Marc
Messier). Alors, quand on saura qu’elle héberge une vieille tante, pourquoi ne
pas l’utiliser, surtout qu’elle est prête à jouer le jeu, même à le pousser, au
détriment de sa nièce qui voudrait bien la placer, car elle a le sens du
spectacle, aime attirer les projecteurs et, surtout, ne veut pas aller dans ces
maisons de vieux.
Geneviève pensera alors à sa carrière et
se fera passer pour la personne ouverte et charitable que l’on veut qu’elle
soit, alors qu’elle est un modèle d’égoïsme dans le privé. Le double langage de
Geneviève aux funérailles de Johnny (Paolo Noël), le fidèle ami d’Aline, est
d’ailleurs un chef d’œuvre du genre.
***
Que dire de cette industrie de la
charité clef en main, où des spécialistes de la communication font tinter
l’argent pour les bonnes causes, ici la campagne de levée de fonds de Charitas,
qui vient en aide aux personnes seules; là, à la fondation de tel ou tel
hôpital; ensuite, celle d’un spectacle écolo; puis, enfin, la campagne électorale
du parti bidon machin, car ces spécialistes travaillent à vous tirer une larme
et à la monnayer pour que vous ayez le sentiment d’avoir défendu une de vos
valeurs profondes, en donnant ou en votant. Mais, eux, l’ont-ils fait par
valeur ou pour leur bénéfice, puisque c’est leur « job »?
***
Tante Aline, c’est autre chose. C’est le
plaisir sans le cash! Tout le contraire de Geneviève pour qui c’est « business
as life! » Alors, quand elle lui raconte les clubs des années 50 à
Griffintown (voir le post-scriptum); sa mère; et leur aventure à Cuba, c’est un
conte de petite fille qu’elle lui fait. Geneviève accroche comme les petites
filles ont accroché à Fanfreluche
autrefois! Il n’y a pas de quoi reprocher à son chum d’être resté à Passe Partout finalement. (1)
Aline, c’est donc ce que Geneviève n’a
pas connu, mais qu’elle aurait probablement aimé. Qui sait, c’est peut-être là,
enfoui quelque part dans son code génétique, puisque c’est sa tante après tout.
Aline fera-t-elle ressortir une autre Geneviève qui ne se connaissait pas?
***
Rires assurés pour toutes les
générations, car ce film joue sur le qui propos, les émotions et
l’intergénérationnel. J’ai d’ailleurs entendu des critiques rires à plus d’une
occasion au visionnement de presse auquel j’ai assisté. Moi aussi, j’ai ri.
Béatrice Picard est « ben » bonne! Je vous le recommande, comme je
l’ai fait à ma blonde, à sa mère et à sa nièce.
Note :
1. Le décor de carton dans les retours aux années 50 est d’ailleurs dans
la symbolique de Fanfreluche pour ceux qui l’ont connu! C’est aussi très
efficace, car tante Aline va te conter une belle histoire Geneviève… comme
Fanfreluche le faisait à une autre époque!
Post-scriptum :
Je reprends ici la note sur Griffintown
que j’avais mise pour Jack Paradise (texte du 18 février, 2004, in Societas
Criticus, vol. 6 no 1), avec hyperliens remis à jour cependant, car ce film se
passait justement dans ce quartier de Montréal aujourd’hui oublié. Quartier que
rappelle tante Aline. Finalement, j’ai même laissé mon commentaire sur
l’aventure des fusions/défusions, car il est encore d’actualité 3 ans plus
tard!
Griffintown, faubourg des Récollets,
faubourg Sainte-Anne, une partie de St-Henri. Un faubourg qui a changé de
frontières dans le temps et qui était peut-être défini différemment selon la
communauté (francophone, anglophone ou allophone) à laquelle on
appartenait.
http://www2.ville.montreal.qc.ca/chm/clic/clic40.htm
http://digital.library.mcgill.ca/industrial/workers.html
Sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Griffintown
Griffintown: à la recherche d'une ville
perdue, par Stéphanie Lalut : www.sciencepresse.qc.ca/promenades/griffin.html
Musée McCord :
www.mccord-museum.qc.ca/fr/clefs/jeux/15
Ce film m’a fait penser qu’au lieu des
Arrondissements, ce qui semble copier Paris, la nouvelle ville de Montréal
aurait dû faire un clin d’œil à son passé et revenir aux bourgs, faubourgs et
anciennes dénominations – comme le Mille-End – de Montréal! C’eut été une façon
d’inscrire Montréal dans son histoire et, dans certains cas, de découvrir que
certaines des ex-villes de banlieue ont été des faubourgs et des territoires
fort différents à une autre époque, avant de devenir les villes que nous
connaissions. C’est ainsi que, par exemple, le Faubourg Saint-Antoine englobait
une partie des actuels territoires de Westmount et de Montréal à l'ouest de la
rue Saint-Alexandre. Une façon de montrer qu’on a déjà eu une historicité
commune, les mêmes racines, et que cette histoire peut se poursuivre
différemment en puisant justement dans nos racines! Une façon de se
réapproprier l’île de Montréal et notre patrimoine au-delà des divisions que
nous connaissons avec cette fusion. Moi même, qui était anti fusion, j’y aurais
vu un lien avec notre passé qui aurait pu susciter davantage d’intérêt de ma
part qu’une fusion basée sur une rationalité de fonctionnaires, car on ne peut
même pas parler de rationalité économique dans ce cas; même les fonctionnaires
sont d’accord là dessus! Une façon de recréer la Cité historique. Et à ceux qui
disent qu’on doit dépasser le passé je leur rappellerai que la démocratie n’a
pas tant évolué depuis la Cité grecque et que la notion d’État cité, dans le
cadre de la continentalisation et de la mondialisation, semble reprendre du
gallon! Ce n’est pas un hasard si le gouvernement fédéral commence à
s’intéresser aux grandes villes canadiennes.
---
Trois fois primé au Festival du Film de
Tremblant 2007
Dès le 20 juillet au Cinéma Parallèle
(Ex-Centris)! Le film sera présenté dans sa version originale italienne avec
sous-titres en français.
En tant que l’un des acteurs les plus en
vue du cinéma italien, Kim Rossi Stuart a récemment tenu le rôle du beau
gangster dans Romanzo Criminale. Il fait
maintenant ses débuts à la réalisation avec Libero (Anche libero va bene), un
drame déchirant dans lequel il incarne le père d’une famille qui s’effondre
petit à petit.
Depuis sa présentation à la Quinzaine des
réalisateurs du Festival de Cannes 2006, le film a remporté de nombreuses
récompenses, dont le prix Arts et Essai - CICAE à Cannes, le prix de la
meilleure première œuvre aux European Film Awards 2006 et trois prix (y compris
celui du meilleur film) au Festival du Film de Tremblant 2007.
L’histoire du film nous est contée du
point de vue de Tommi (Alessandro Morace, prix du meilleur acteur, Festival de
Tremblant), un jeune garçon dont la mère (Barbara Bobulova, prix de la
meilleure actrice, Festival de Tremblant) a quitté le foyer familial, laissant
Tommi, sa sœur aînée et son père (Rossi) se débrouiller tout seuls. Sa sœur prend plaisir à le taquiner,
notamment en l’arrosant pendant son sommeil.
Son père, qui en plus de s’occuper de la cuisine, du repassage et de
l’éducation de ses enfants se lance dans une carrière de directeur photo
indépendant, est sujet à des sautes d’humeur.
Puis, l’univers de Tommi est de nouveau
bouleversé lorsque sa mère revient à la maison.
Sa sœur et son père en sont très heureux, mais Tommi demeure
méfiant. Restera-t-elle cette fois?
Le film est habilement tourné, souvent à
la hauteur du regard de Tommi. La caméra
suit Rome du toit où il se retire pour oublier ses problèmes. À la piscine où il pratique un sport qu’il
déteste, elle balance sous l’eau et hors de l’eau pendant qu’il fonce dans son
couloir.
La réalisation est de Kim Rossi Stuart
qui a fait ses débuts comme acteur à l’âge de cinq ans aux côtés de son père
Giacomo dans Fatti di gente perben (1974).
Le scénario est une collaboration de
Linda Ferri, Federico Starnone, Francesco Giammusso et Rossi Stuart.
Libero est distribué au Québec par
Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada par Mongrel Media.
Commentaires de Michel Handfield (19 juillet 2007)
Film
psychosocial, où l’on est observateur. On pénètre le monde d’un garçon d’une
dizaine d’année (préadolescence), Tommi (Alessandro Morace), dont la sœur,
adolescente, se découvre et le taquine
pendant que le père, qui les élève seul, se débat pour gagner son indépendance
professionnelle, ce qui ne va pas nécessairement avec plus de liberté d’action,
comme il le croyait, ni financière. Quant à la mère, elle fera un retour entre
deux aventures, car elle aime les hommes et pas nécessairement le même! Elle
sera alors très décalée par rapport à « sa » famille, ce qui la
rendra pathétique quand elle voudra jouer la mère, surtout aux yeux de
Tommi.
Ce
film nous donne droit à des scènes particulières de la vie, parfois du point de
vue de Tommi, parfois filmé de hauteur de Tommi, mais généralement centré sur
lui : ses perceptions et ses
comportements en regard de la vie, mais aussi ceux des autres à son
endroit. Une excellente histoire dans la quotidienneté.
---
www.hairspraymovie.com/
le 20 juillet prochain.
Avec Nikki Blonsky, John Travolta, Amanda Bynes, Christopher Walken,
Michelle Pfeiffer, Brittany Snow, James Marsden, Zac Efron et Queen Latifah.
Réalisé par Adam Shankman et distribué par Alliance Atlantis Vivafilm,
Avant de décrocher le rôle-titre du film HAIRSPRAY, Nikki Blonsky
travaillait dans un magasin de crème glacé ColdStone Creamery. La jeune actrice
a en effet participé comme des milliers d'adolescentes à une audition lancée
par le studio à la grandeur des États-Unis visant à découvrir l'interprète
principale, rôle qui a rendu célèbre Ricki Lake en 1988 dans le film éponyme de
John Waters. C'est à l'émission « Entertainment Tonight » que l'Amérique a
découvert la future star du grand écran, nouvelle qu'on lui a révélée à son
travail le 8 juin 2006.
HAIRSPRAY est une adaptation de la comédie musicale du même nom lancée
en 2002 à Broadway, elle-même adaptée du film de John Waters sorti en 1988.
Pour connaître les dernières danses à la mode et être dans le coup, tous les
jeunes se précipitent après l'école pour regarder le "Corny Collins
Show" à la télé. Tracy, qui a la coiffure la plus volumineuse du quartier
mais se trouve un peu grosse, époustoufle tout le monde par sa façon de danser
le madison. Elle est finalement sélectionnée par le jury de l'émission. Même
ses parents sont fiers parce qu'ils font ainsi partie du show-biz. Mais des
rivalités et des jalousies surgissent!
Commentaires de Michel Handfield (10 juillet 2007 mis en ligne le 19)
Baltimore 1962. Le rêve de passer à la
télé et de devenir célèbre, ce qui culminera 40 ans plus tard aux téléréalités
et à la pop psycho : « Follow
your dream, make it true! » Voilà le point de départ de ce film.
Il est cependant davantage pour ma
blonde que pour moi, ce qui ne m’a pas empêché de l’apprécier. Si certains
pourrait y voir une sorte de Chicago, car il s’agit d’une comédie musicale, il
n’y a pas ce côté cynique que j’y ai aimé. Par contre tout y est : la trop
fine, la bitch, l’injustice et le redressement des torts, ici sur fond de
changement social d’une société qui était ségrégationniste jusque là. Elle se
devait de changer. Les pancartes des manifestants sont d’ailleurs très
explicites, avec des phrases comme « Integration,
not segregation » et, surtout, « TV is black & white ». On pourrait maintenant dire que
« La télé est de toutes les couleurs », sauf que cela ne se traduit
pas encore dans les faits. Il y a toujours du travail à faire.
Malheureusement ce débat risque de revenir aux
États-Unis, car le lendemain du visionnement de presse on pouvait lire ce
qui suit dans Le Devoir :
« La Cour suprême américaine a estimé hier dans une décision très divisée
que les écoles et les collèges publics ne peuvent pas utiliser la
discrimination positive pour garantir la mixité raciale des établissements, un
jugement que les juges progressistes du haut tribunal ont vivement contesté. »
(1)
J’ai aussi bien aimé la musique, surtout
quand les afro-américains chantent le
blues, et la finale en apothéose de cette comédie musicale. Bref, si vous aimez
le cinéma divertissement, le genre 60’s, la comédie musicale… ou votre blonde,
vous irez voir ce film. À souligner, John Travolta en femme, car il fait la
mère de Tracy.
Note :
1. AFP, Non à la discrimination
positive à l'école, in Le Devoir, édition du vendredi 29 juin 2007 :
www.ledevoir.com/2007/06/29/148967.html)
---
A l’affiche le 13
juillet au cinéma AMC Forum!
Ewan McGregor fait
partie de la brillante distribution de Scenes of a Sexual Nature d’Ed Blum, une
comédie pleine d’ironie qui étudie le comportement de sept couples par une
belle journée ensoleillée au parc Hampstead Heath près de Londres.
Sexe et amour. Certains les recherchent, certains en ont
besoin, d’autres les rejettent. Que ce
soit pour des raisons émotives, physiques, subliminales ou sexuelles, comme
êtres humains, nous avons besoin d’établir des contacts avec nos
semblables. La façon dont nous nous y
prenons est cependant une toute autre histoire.
Tels sont les prémices du récit qui se déplace autour du parc afin
d’épier les conversations privées de différentes relations. Un vieux couple se revoit pour la première
fois depuis plus de 40 ans. Un couple
homosexuel affronte la question de l’adoption et de la fidélité. D’autres rompent, s’engagent et vont même
jusqu’à payer. Chacun d’entre eux semble
se trouver à la croisée des chemins.
Le film a été tourné
en extérieurs en plein été, tirant profit d’une grande luminosité, ce qui donne
au parc un éclat vert et luxuriant.
Aux côtés de
McGregor, la distribution réunit les acteurs britanniques Holly Aird, Dame
Eileen Atkins, Hugh Bonneville, Tom Hardy, Douglas Hodge, Adrian Lester, Andrew
Lincoln, Gina McGee, Sophie Okonedo, Mark Strong, Catharine Tate, Polly Walker
et Benjamin Whitrow, de même que l’actrice française Eglantine
Rembauville. Ed Blum signe ici sa
première réalisation d’un long métrage.
Le scénario est d’Aschlin Ditta.
Scenes of a Sexual
Nature est distribué au Québec par Métropole Films Distribution et dans le
reste du Canada par Mongrel Media.
Commentaires de Michel Handfield (10 juillet 2007)
Film sur la séduction
urbaine avec tout l’humour et le flegme britannique. Si la séduction peut
sembler un acte naturel, elle n’est pas simple comme on le voit dans ce film.
Chaque couple a son histoire et ses secrets. Ainsi, un couple qui semble en
harmonie se révélera finalement ne pas un être un couple, mais une relation
d’affaire; sauf qu’il ne paie pas pour le sexe mais pour avoir une escorte qui
joue sa compagne.
On est des voyeurs
qui regardent ici les processus de séduction dans toutes leurs variantes,
incluant ses échecs. On tend l’oreille aux conversations. Mais, faire tout ça
pourquoi? Pour un peu d’attention, de tendresse, d’amitié ou de sexe; pour dire
que l’on existe et que l’on n’est pas seul, ce qui est vrai tant de l’hétéro
que de l’homosexuel, car il y a une section « Men only » à ce parc.
Et que dire de la
scène du pique nique, avec tout le décorum
britannique : panier d’osier, vaisselle de porcelaine et
Châteauneuf du pape. Sauf que… l’apparat
ne fait pas nécessairement le séducteur.
***
Autre
propos : ce lieu, Hampstead Heat (Londres), est de toute beauté. J’ai donc
fait une association d’idée avec le parc du Mont-Royal et je me suis même
demandé si Hampstead n’était pas aussi le nom de celui à qui nous devons ce
grand parc montréalais. C’était plutôt Frederick Law Olmsted (1), à qui nous
devons aussi Central Park à New York. Par contre, Hampstead Heat, de Londres,
est en lien avec Hampstead, cité à l’ouest du boulevard Décarie sur l’île de
Montréal, car Hampstead Heat et notre Hampstead
sont deux cités jardin. Hampstead Heat fut d’ailleurs
réaménagée entre 1905 et 1907 en "banlieue-jardin" par les
architectes Raymond Unwin et Barry Parker (2) alors que notre Hampstead montréalais se veut « un exemple parfait de la
théorie de la « Cité-jardin » »
nous apprend le site de cette municipalité. (3)
***
Si vous aimez les films ironiques et appuyé sur le
dialogue, vous ne serez pas dépaysé par ce film, car Hampstead Heat ressemble
au parc du Mont-Royal tout comme les couples qui s’y rassemblent.
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick_Law_Olmsted
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hampstead_%28Angleterre%29
3. http://www.hampstead.qc.ca/fr/historyfr.php
---
À L’AFFICHE DÈS LE JEUDI 28 JUIN À 22h00 !
Un film d’Alain DesRochers mettant en vedette Guillaume
Lemay-Thivierge, Lucie Laurier et Martin Matte!
Montréal, le 7 juin 2007 – Cirrus
Communications et Alliance Atlantis Vivafilm sont fiers d’annoncer que le film
« NITRO » d’Alain DesRochers (Les Bougon, La bouteille) prendra l’affiche
partout au Québec dès le jeudi 28 juin à 22h00. Produit par Pierre Even (C.R.A.Z.Y.),
le long-métrage scénarisé par Benoit Guichard (Cadavres, La bouteille) met en
vedette Guillaume Lemay-Thivierge, Lucie Laurier, Martin Matte, Raymond
Bouchard, Réal Bossé, Tony Conte, Alexandre Goyette, Myriam Tallard et Antoine
DesRochers.
Max mène une vie rangée, avec Alice et
leur fils Théo. Jusqu’à ce qu’Alice se retrouve à l’hôpital, mourante, dans
l’attente d’un nouveau cœur qui ne vient pas. Max promet à Théo de la sauver.
Mais pour cela, il doit trouver un cœur. Et vite. Devant l’urgence de la
situation, Max décide de renouer avec son passé trouble. Sa décision
aura des répercussions insoupçonnées sur sa vie…
Commentaires de Michel Handfield (29 juin 2007)
Nitro! C’est le
diminutif de Nitroglycérine : subst. fém. : CHIM. Trinitrate de glycérine
(de formule C3H5O3(NO2)3), liquide jaunâtre qui explose sous le choc, principal
constituant de la dynamite; vasodilatateur et hypotenseur, utilisé dans le
traitement de l'angine de poitrine. (Trésor de la langue française: http://atilf.atilf.fr/)
Vous avez là le lien
qui explique tout le film. D’une part, sa femme est malade du cœur et la nitro
est un médicament cardiaque. D’autre part, pour la sauver, il doit trouver un
cœur et pour cela il renoue avec le milieu qu’il avait quitté, celui de la
combine et des courses illégales, où la nitro est justement un booster pour les
voitures. Quant à lui, Max (Guillaume Lemay-Thivierge), il est boosté à
l’émotion, car il est prêt à tout pour son Alice (Myriam Tallard), même à jouer
sa vie. Une histoire de cœur. Mais l’émotion, l’adrénaline, est-elle toujours
la meilleure conseillère?
Mais, Max a toujours
conservé ce goût du dépassement, même s’il dit que non. Il essai toujours de
battre son temps quand il monte des murs de Gypse par exemple! C’est dans son
tempérament. Quand il reviendra aux courses illégales, ce ne sera pas en
figurant. Surtout qu’il a un but!
Et quand il partira à
la recherche de ce cœur tant espéré, ce sera aussi à fond la caisse. Rationnel,
mais à fond la caisse, ce qui donne un excellent thriller d’action, de poursuite et psychologique, car
on ne prend pas une telle décision tout comme on ne revient pas dans son passé
sans conséquences psychologiques. Pour soi et pour les autres.
Bref, un gars pas
« moumoune » cette fois ci, car il y à quelques années les acteurs
avaient dénoncé ces rôles d’hommes faibles! Mais, en même temps, il a du
cœur et il fera des conneries par amour. Un excellent film, niveau
divertissement.
***
Par contre, ce film
n’est pas que ça. Il a aussi un côté qui fait réfléchir. Ainsi, le père de Max,
Meg (Raymond Bouchard), qui remonte des
voitures volées, dira « Ils veulent nous rendre cave avec leur
techno, car les caves obéissent! » La petite phrase choc, mais qui fait réfléchir,
car Meg est un homme d’une autre époque, qui ne parle pas beaucoup, sauf quand
ça compte.
Ce côté réflexif
n’est pas celui qui prend l’avant scène, mais ce qu’il apporte questionne par
la suite. C’est comme ce spécialiste qui fait du trafic d’organes :
« Je suis venu ici parce qu’on m’a dit que vous manquiez de médecins, mais
il y avait tellement d’obstacles que je suis devenu vétérinaire! »
Drôlement d’actualité avec les débats qui traversent la société québécoise
depuis quelques semaines, concernant justement ces médecins que nous recrutons
à l’étranger, que nous déracinons avec des promesses, mais qui ne peuvent
pratiquer une fois arrivé au pays.
Et, si l’on doit tout
faire pour sauver des vies, cela peut aller jusqu’où? Jusqu’à prendre celle de
l’autre, que l’on juge pourri par exemple? Si cela nous parait immoral, tel
n’est pas le cas partout. Certains pays en font même un commerce fort lucratif
semble-t-il. Ainsi, Ensemble Contre la Peine de Mort, tout comme plusieurs
autres sources, nous apprend que :
« Depuis
plusieurs années, des journaux et ONG dénoncent le trafic d’organes de
prisonniers exécutés en Chine. Les témoignages se multiplient, qui semblent
montrer que les autorités exécutent en fonction de la «demande»
d’organes. » (1)
Alors, le citoyen
occidental qui a les moyens d’aller subir une greffe en Chine vient de poser
exactement le même geste que Max, mais par personnes interposées et tout à fait
légalement! Il peut toujours croire que c’est l’organe d’un dangereux criminel et
qu’il a contribué à assainir la société, sauf que tel n’est pas
nécessairement le cas. Ainsi, diverses sources internet soulignent que le
prélèvement d’organe se fait aussi sur des adeptes du Falun Gong par exemple,
condamné par les autorités chinoise pour la pratique de cette spiritualité. (2)
Tout est finalement commerce. Quand Marx parlait de l’exploitation de l’Homme
par l’Homme, je ne crois pas qu’il s’attendait à ce que ce soit aussi vrai dans
un pays communiste, mais tel est le cas, car le commerce n’a pas de frontières,
même idéologiques.
Vous écouterez la
réflexion du responsable du don d’organes sur les procédures qui
« fuck » le système et sur le fait que s’il n’y a pas assez
d’organes, c’est d’abord une question de cash! Je ne sais pas jusqu’a quel
point son discours est plausible, mais après avoir vu Sicko de Michael Moore je
serais porté à l’écouter au moins.
Naturellement, ce film n’est pas une thèse, mais il provoquera une
réflexion chez quelques spectateurs. Cependant, il ne donne pas de réponses.
Qu’auriez vous fait à la place de Max? Que pensez-vous du responsable des dons
d’organes de l’hôpital? Jusqu’où a-t-il encouragé Max dans sa détresse
psychologique? Un film qu’il serait intéressant d’utiliser dans un cours d’éthique
par exemple, même si telle ne sera pas la vision première que le spectateur en
aura. Mais, il faut parfois aller au delà de la première impression.
Notes :
1. Julie Lerat, Business macabre : la
vente d’organes de prisonniers exécutés,
02-01-2007 sur le site d’Ensemble Contre la Peine de Mort : www.abolition.fr/ecpm/french/article-dossier.php?dossier=17&art=434
2. Falun gong sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Falun_Gong
Hyperlien :
Ensemble Contre la Peine de Mort : www.abolition.fr/ecpm/
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Sortie : 29 JUIN 2007
V.O. anglaise et V.O. avec sous-titres français
Réalisation : Michael Moore
Sélection officielle – Cannes 2007
Après s'être attaqué au marché des armes
dans Bowling For Columbine (1) et au
président George W. BUSH dans Fahrenheit 9/11 (2), Palme d'Or au Festival de
Cannes 2004, Michael Moore (3) mène
l'enquête sur les failles du système de santé états-uniens et fustige à nouveau
cette partie de l’Amérique dans son nouveau documentaire. Renouant avec son
approche "terrain" et son style inimitable, Moore met le doigt sur
les enjeux médicaux d'un système complexe à travers l'examen du système de
santé des States!
Commentaires de Michel Handfield (29 juin 2007)
Qui n’a pas entendu
parler de l’ « American way of life »? Le rêve américain! Je
préfère états-uniens cependant, car cela replace les choses en contexte,
l’Amérique ne se limitant pas aux États-Unis et les États-Unis n’étant pas
l’Amérique! On le voit dans ce film quand on compare la santé des états-uniens
à celle des cubains par exemple, car celle des cubains est comparable à celle
des États-uniens pour une fraction du coût nous dit Moore. Exagération? Nous avons donc vérifié dans les
tableaux statistiques de l’État du Monde
sur CD-Rom (www.etatdumonde.com/) et voici ce
que cela donne :
Cuba :
Mortalité infantile (2000-2005) 06,1%
Espérance de vie (2000-2005) 77,2 années
États-Unis :
Mortalité infantile (2000-2005) 06,9%
Espérance de vie (2000-2005) 77,3 années
Canada :
Mortalité infantile (2000-2005) 05,1%
Espérance de vie (2000-2005) 79,9 années
Les chiffres parlent
d’eux-mêmes. La mortalité infantile est même plus élevée aux États-Unis qu’à
Cuba et qu’au Canada, celui qui a aussi la plus longue espérance de vie des
trois. Et dire qu’ici on rêve d’un système en partie
« américanisée », car leurs urgences ne sont pas engorgées dit-on.
Peut être, sauf que ce n’est pas nécessairement parce que l’on y soigne plus
rapidement les gens, mais parce que l’on y refuse des cas, bien des cas! Dans
le film de Moore, même si on peut trouver qu’il tourne les coins ronds parfois
et qu’il cherche à provoquer, il y a tout de même une grosse dose de vérité,
comme cette dame qui à l’air désorientée et que l’hôpital envoie vers un
dispensaire parce qu’elle n’a pas les moyens de payer.
50 millions
d’états-uniens sans assurance santé, donc sans protection médicale, c’est
beaucoup. Mais, c’est encore plus dans les faits, car même ceux qui sont
assurés ne le sont peut être pas et, surtout, ne le savent pas, car la liste
des exceptions est longue chez les assureurs privés tout comme les raisons de
ne pas couvrir les assurés. Question d’âge ou de maladie infantile par exemple.
C’est là tout un drame quand, malade ou accidenté, dans le besoin de soins immédiats,
on apprend que l’assurance que l’on a ne couvre pas notre cas pour l’exception
no 384 de notre contrat! On doit alors payer ou on est expulsé de l’hôpital,
souvent avec une facture en prime, car le privé est là pour faire de l’argent,
pas pour en débourser. On devrait peut être le dire à Claude Castonguay, président du groupe de
travail sur le financement de la santé mis sur pied par le gouvernement de Jean
Charest au Québec il y a quelques semaines. (4)
Comme il y a un
dollar et un autre à faire dans la santé, alors le gouvernement affame-t-il et
désorganise-t-il le système pour avoir des prétextes à le privatiser en partie?
Les parties les plus payantes naturellement! Une façon de faire ce transfert
vers le privé sans provoquer une levée de bouclier ne serait-elle pas de
désorganiser le système public par des coupes biens organisée dans le réseau et
les services, comme des fermetures de lits et une rationalisation du personnel de première
ligne par exemple, tant dans le personnel soignant qu’à l’entretien ou en
support professionnel! De quoi faire que le bon peuple exige le privé pour
aider à un système de plus en plus essoufflé, mais parce que quelqu’un aura
choisi de lui couper son air! Machiavélique, j’en conviens, mais plausible aussi.
Ces compagnies qui
font de l’argent dans la santé seraient-elles les mêmes qui conseillent les
gouvernements sur la santé justement? Qui financent les politiciens aussi? En
partie du moins aux États-Unis.
Cependant, des liens
peuvent exister ici aussi, car des entreprises peuvent recruter des
ex-politiciens et hauts fonctionnaires suite à leur sortie du service public
par exemple. Il se crée ainsi des liens entre des entreprises de santé,
d’assurances et le gouvernement. Michel
Clair par exemple, qui fut député et ministre dans le premier gouvernement du
Parti Québécois sous René Lévesque, a présidé la Commission sur le financement
des services de santé du gouvernement du Québec en 2000 (PQ) et est Président
et chef de la direction du Groupe de Santé SEDNA (www.groupesedna.ca/),
anciennement la Générale de Services Santé N. A., depuis le 30 octobre 2001.
(5) Quant à M. Castonguay, qui présidera le groupe de travail sur le
financement de la santé, il fut, entre autres, « Membre du conseil d'administration
de la Caisse de dépôt et placement du Québec (1973-1978); président du conseil
de l'Impériale, compagnie d'assurance-vie (1977-1982); membre de la Commission
Trilatérale (1978-1984) vice-président du conseil et président du conseil de
Crédit Foncier (1979-1986); président du conseil d'administration du Centre
hospitalier de l'Université Laval (1979-1981); membre du conseil de l'Institut
de Recherche en politiques publiques (1980-1985); président du conseil et chef
de la direction de la Corporation du Groupe La Laurentienne (1981-1990);
président du conseil de Laurentian Capital Corporation (1985-1995) et président
du conseil de la Banque Laurentienne du Canada (1987-1994). » (6) Bref,
des liens État, entreprises et assurances existent bel et bien. Étant une
petite société cependant, il est par contre difficile d’en être autrement, car
même les syndicats, par leurs caisses d’affaires, comme le Fonds de solidarité
de la FTQ, ont des liens avec l’État et le privé. Difficile après cela de le
reprocher aux autres. Cependant, le citoyen doit être vigilant vu cette
proximité, pour ne pas dire promiscuité, et j’espère qu’il aura droit de
s’exprimer à cette Commission sur le financement des services de santé pour
apporter de nouvelles idées et contrebalancer celles qui circulent déjà depuis
un certain temps dans certains milieux
dont on connaît la couleur idéologique.
Par contre, si le tout au privé n’est pas un modèle à suivre, ce que
montre le film de Moore, le tout au public est-il davantage un idéal?
Dans les faits, le Politique, certains hauts-fonctionnaires et
conseillers de la fonction publique ou certains de ses acteurs plus puissant
que d’autres (ce qui inclut des groupes socioprofessionnels ou syndicaux)
peuvent aussi tenter d’utiliser le système à leurs fins, par des
recommandations appropriées. Ils peuvent même le prendre en otage par une
grève, une réorganisation ou une coupe budgétaire stratégiquement bien placée.
Un système mixte, mais avec des objectifs de santé publique serait-il mieux?
Pourquoi pas des hôpitaux privés, institutionnels ou coopératif par exemple,
mais qui fourniraient les prestations publiques? On a déjà eu l’hôpital
Bellechasse à Montréal (situé sur la rue du même nom près de Pie IX dans le
quartier Rosemont) qui était privée, mais fournissait le service public de
façon très efficace. Cependant cet hôpital fut fermée en 1997 par le ministre
Rochon (PQ). Comme on avait fermé l’hôpital St-Michel (9e avenue coin Jarry
dans le quartier St-Michel), entièrement public celui là, un an plus tôt
(1996), ceci a probablement eu pour effet d’engorger les hôpitaux Jean-Talon et
Maisonneuve. Mauvaise gestion publique, que ce soit du Politique ou des hauts
fonctionnaires du Ministère de la santé qui ont conseillé le Ministre, ce qui a
contribué à une dégradation du service dans le secteur.
On ne peut faire
table rase de ces faits quand on analyse la santé. Exception québécoise que ne
connaît peut être pas Michael Moore, mais que nous devons considérer, d’autant
plus qu’en Alberta les sœurs gèrent encore des hôpitaux reconnus par le service
public. (7) Pourquoi est-ce impossible ici? Pourquoi pas des coopératives
hospitalières par exemple? Ou des fonds de pensions qui gèreraient des
hôpitaux? J’imagine qu’un hôpital propriété du fond de pension des infirmières
ou d’un fonds mutuels de médecins spécialistes serait bien géré. Alors,
pourquoi pas, car la gestion politique ne semble pas toujours à la hauteur? A
moins de faire de la santé un secteur public séparé du gouvernement et géré par
une régie autonome du Politique, comme pour une assurance que l’on se donnerait
comme citoyen.
Les membres de la
commission Castonguay devraient absolument voir ce film pour ne pas nous
conduire à un système à l’États-Unienne! Il faut améliorer les choses, pas les
empirer! Ce film est un « Moore
case study » qui devrait être vu et pris en considération avec autant de
sérieux que si c’était un « Harvard business case study »! Rien de
moins.
Après ce détour, si
on en revient au film, il soulève une autre question chez moi. Comment les
États-Unis, pays de la morale chrétienne, font ils pour accepter cette
injustice de la santé pour le plus grand profit de quelques entreprises? Un
système qui met littéralement des gens à la rue s’ils ne peuvent payer. La
seule peur d’un État interventionniste associé au communisme pourrait expliquer
cela? Ça relève de la psychose, d’autant plus qu’ils ont souvent accepté
beaucoup plus grave de leur gouvernement qu’un régime de santé public. C’est
totalement irrationnel. Quel système idéologique ont-ils pour ainsi orienter
les gens, car ils sont bien disciplinés nos voisins du Sud pour ne pas se
révolter. C’en est presque dangereux. Quel est ce moyen de contrôle des masses
pour ainsi les amortir? La télé? Il y aurait là un autre bon sujet pour Michael
Moore, mais aussi de quoi nous faire réfléchir, car ce n’est peut être pas pour
rien qu’en même temps que l’on finance moins la télé publique on finance
davantage la télé privée, car si elle divertit davantage l’auditoire, elle
l’informe peut être moins en profondeur.
Quel contraste de voir ces conservateurs États-uniens qui laissent ainsi
leur système de santé dans les mains du
privé pour faire de l’argent sur le dos des désespérés en même temps qu’ils
parlent de morale et de Dieu à toutes les occasions possibles et parfois
impossibles! Je l’avoue, cette montée de l’appel à Dieu des conservateurs – God bless America et God bless Canada – a plutôt l’effet
inverse sur moi. J’y vois de moins en moins une Foi, mais de plus en plus une
simple entreprise idéologique. Je comprends Marx qui disait que « la religion est l’opium du peuple »,
mais je ne le prends pas comme un rejet d’une croyance ou d’une Foi intérieure
et personnelle, mais bien comme le rejet d’une religion qui sert des fins
politiques et économiques plutôt que de justice sociale. Marx et Jésus,
combattants et révolutionnaires pour la justice sociale peut être, mais je ne
peux en dire autant de nos élites politiques et religieuses qui ont toujours
Dieu à la bouche, mais qui sont beaucoup trop près des intérêts financiers à
mon goût. De quoi être désespéré. Il y a aurait là un autre sujet de film sur
lequel j’aimerais voir Moore plancher dans les prochaines années : cette relation
entre politique et religion aux États-Unis qui est en train de nous rejoindre
au Canada. (8)
Michael Moore nous
donne aussi droit à une visite des systèmes de santé britannique et français.
Ceux-ci semblent merveilleux comparé au système États-uniens et même au notre
(Québec). Illusion ou réalité? Cependant, et quoi qu’il en soit, j’ai bien aimé
cette idée de SOS Médecins en France (www.sosmedecins-france.fr/), soit des toubibs qui vont à la maison plutôt que de
vous voir engorger les urgences hospitalières pour attendre un diagnostic de
première ligne. On a déjà connu cela les visites à domicile. Faudrait peut être
y revenir pour désengorger le système.
Mais, la réflexion suprême qui me vient quand je pense à ce film est que
si les États-Unis amènent la démocratie dans le monde, il faudrait peut être
leur amener la civilisation. Sicko, un film très efficace de Michael Moore (9).
Notes :
1. www.cannes2007.com/film=bowling-for-columbine,6421.html
2. www.cannes2007.com/film=fahrenheit-9-11,21385.html
3. www.cannes2007.com/personne=michael-moore,9030.html
4. Cette annonce fut
faite par la ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor, Mme
Monique Jérôme-Forget, à l’occasion du Discours sur le budget 2007-2008
présenté à l’Assemblée nationale le 24 mai dernier. Voir le Communiqué de
presse du ministère des finances, 24 mai 2007, Claude Castonguay présidera un groupe de travail sur le financement de
la santé pour assurer la pérennité du système de santé québécois : un rapport
dès l’automne 2007, pour plus de détails :
www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/2007-2008a/fr/documents/pdf/communique6.pdf
5. « Nommé, le 27 juin 2000,
président de la Commission sur le financement des services de santé. Président
et chef de la direction de Générale de Services Santé N. A. inc. depuis le 30
octobre 2001. » nous apprend sa bio sur le site de l’Assemblée Nationale
du Québec : www.assnat.qc.ca/FRA/membres/notices/c/CLAIM.htm
De l’autre côté, le site de SEDNA nous
apprend que « Fondée le 23 janvier 1992 sous le nom de Générale de
Services Santé N.A. inc., Sedna a adopté son nouveau nom le 13 juillet
2004. » (Historique)
6. Biographie de Claude Castonguay sur le
site de l’Assemblée Nationale du Québec : www.assnat.qc.ca/fra/membres/notices/c/castc.htm
8. Le Harper’s magazine a publié
plusieurs articles sur ce sujet de la religion et de la politique au cours des
dernières années : www.harpers.org/
9. Michael Moore: www.michaelmoore.com
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