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Societas Criticus et DI, Revues Internet en ligne

 

Societas Criticus

Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

&

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.societascriticus.com 

 

Vol. 10 no. 1

(Du 21 décembre 2007 au 3 mars 2008)

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

Pour nous rejoindre:

societascriticus@yahoo.ca

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Le Noyau!

Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

 

Soumission de texte:

Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

 

Index de ce numéro :

 

La section Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

 

Édito 

 

Comme il ne faut pas oublier

 

Le Journal/Fil de presse

 

Le salon du vélo expodium

Les premiers investissements de la Fiducie

 

La section D.I., Delinkan Intellectuel,  revue d’actualité et de culture

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Plus d’essence. La nouvelle vie sans pétrole!

« Les Dessous d'Asbestos » de Suzanne Clavette

 

Nouveaux livres reçus: ÉCRIRE POUR QUI?; Mafias.

 

Spectacles/Arts/Musiques  

 

Les 10e JUTRA

 

Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et annonces d’événements) 

 

LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS (Théâtre)

Les ennemis du cinéma. Une histoire de la censure au Québec

LES TÉMOINS

CONTRE-ENQUÊTE

LE SERPENT

Familles made in USA (Théâtre)

Borderline

LA BELLE EMPOISONNEUSE

LES CHANSONS D'AMOUR

Elizabeth, roi d’Angleterre (Théâtre)

La Marquise d'O...

THE GREAT DEBATERS

 

26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS  

 

Les Films!

Tout est parfait

ADAGIO POUR UN GARS DE BICYCLE

50 Tonnes d'épinettes

Kouchibouguac - L'histoire de Jackie Vautour et des expropriés

Les Chevaliers d'Orlando

Le Psy, la victime et le bourreau

La Brunante

Code 13

L’amendement

Le peuple invisible

Americano

Où vas-tu Moshé?

 

L’APPEL DE NOTRE CINÉMA!

 

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Index

 

Nos éditos!

 

Comme il ne faut pas oublier

Michel Handfield

 

16 février 2008

 

À l’occasion de la 17e JOURNÉE DE SOUTIEN AUX JOURNALISTES EMPRISONNÉS, le 23 novembre 2006, nous avions mis un texte en ligne soutenant deux cybers chroniqueurs qui payaient de leur liberté le fait de s’être exprimés : YANG ZILI, de Chine, et Habib Saleh, de Syrie.

 

Habib Saleh fut libéré après 27 mois de détention en septembre 2007. (www.rsf.org/article.php3?id_article=23641) Ce ne fut malheureusement pas le cas de Yang Zili. Comme nous le soutenions encore, on ne nous a pas sollicités de nouveau texte pour 2007. Mais, en ce début de 2008, à quelques mois de la XXIXe Olympiade qui se tiendra à Beijing, Chine, nous trouvons intéressant de souligner que YANG ZILI n’est toujours pas libéré. Nous vous invitons donc à signer la pétition en faveur de sa libération sur le site de Reporters Sans Frontières : www.rsf.org/article.php3?id_article=11649

 

Pour d’autres renseignements, notre texte de 2006, « Délits d’opinions! » est toujours en ligne dans notre section « Dossiers » : www.netrover.com/~stratji/Dossier.htm#RSF06.

 

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Index

 

Le Journal/Fil de presse

 

Le salon du vélo Expodium

www.expodium.ca

Michel Handfield

 

 

29 février 2008

 

     La fin de semaine du 15 au 17 février, soit en même temps que les rendez-vous du cinéma québécois, se tenait le  au 6e salon du vélo Expodium. Il y avait là des vélos à faire rêver, mais, il y avait surtout de l’information. Vélo Québec par exemple, mais aussi la FADOQ Montréal, qui organise plusieurs activités dont certaines pour leurs membres cyclistes. Plusieurs régions étaient là pour offrir leurs parcours et leurs activités cyclistes, certaines  taillées pour les cyclotouristes et d’autres pour les randonneurs du dimanche et les familles. Bref, une foule d’informations utiles pour qui fait du vélo occasionnellement ou comme mode de vie. Une fenêtre vélo en plein cœur de l’hiver. Le seul hic, c’est que je vais trouver le reste de l’hiver plus long en attendant de sortir mon vélo!

 

     A part les vélos, le salon se divisait en 3 thèmes selon moi, soit le Vélo sportif, représenté par des clubs « cyclosportifs », des compétitions et, naturellement, des vélos à faire rêver le Lance Armstrong en herbe; le Vélo grand public, avec clubs de randonnée, des promoteurs d’activités et d’événements vélocipèdes pour tous; puis le Vélo sociopolitique, soit le vélo comme militantisme ou position citoyenne (ce qui est mon cas). Dans ce créneau j’inclus Vélo Québec, dont je suis membre d’ailleurs, et des  organismes qui utilisent le vélo pour soutenir ou promouvoir une cause. C’était le cas d’une route sans fin pour les centres jeunesse de Montréal par exemple. Bref, un salon fort intéressant.

 

     Comme il y avait beaucoup d’informations, j’ai glané quelques sites au hasard du salon pour vous donner un aperçu de ce que l’on peut y trouver. Naturellement, c’est peut être l’événement d’à côté qui vous aurait intéressé davantage. Il vous faudra donc visiter EXPODIUM l’année prochaine.

 

Hyperliens :

 

Vélo Québec : http://www.velo.qc.ca

 

La FADOQ Montréal : http://www.fadoqmtl.org/

 

Club de cyclotourisme Explo Tour : www.explotour.com

 

Fédération québécoise des sports cyclistes : www.fqsc.net

 

Festival international Coupe du monde de vélo de montagne Vélirium : www.velirium.com

 

Le tour du lac Simon : www.letourdulacsimonbmr.ca

 

La virée de la mairesse de Repentigny : www.vireedelamairesse.com

 

Une route sans fin pour les centres jeunesse de Montréal – institut universitaire : www.aidez-nous.ca (Voir aussi www.centrejeunessedemontreal.qc.ca)

 

Association pour le développement des sentiers de montagne au Québec (dont le Mt Royal) : www.adsvmq.org

 

Liste des exposants d’EXPODIUM 2008 :

www.expodium.ca/fra/visiteurs/liste_exposants.htm

 

Le communiqué de clôture :

 

MA LIBERTÉ… MON VÉLO!

 

Le 6e Salon du Vélo Expodium a accueilli près de 18 000 adeptes!

 

Montréal, le 17 février 2008

 

Pour sa 6e édition du 15 au 17 février à la Place Bonaventure de Montréal, le Salon du Vélo Expodium est fier d’avoir accueilli près de 18 000 visiteurs! Une fois de plus cette année, le Salon du Vélo a su combler tous les adeptes avec une programmation plus complète que jamais présentant des activités conçues pour toute la famille, des spectacles palpitants, la plus importante section cyclotourisme au Canada, une piste d’essai de 200 mètres et plus de 200 exposants et experts sur place!

 

Le Salon du Vélo Expodium, l’événement annuel de référence pour connaître les dernières nouveautés, les tendances et les nouvelles destinations à découvrir sur roues, est le plus important Salon du genre au Québec consacré exclusivement au vélo et au cyclotourisme si populaire aujourd’hui. C’est d’ailleurs sans aucune surprise que la section cyclotourisme du Salon, la plus importante exhibée au Canada, fut extrêmement populaire auprès des visiteurs, avec plus de 130 forfaits voyages à vélo offerts dans plus de 30 pays.

 

« Malgré les chutes de neige records que le Québec connaît en ce moment, le Salon du Vélo Expodium est un succès grandissant encore une fois cette année avec sa deuxième plus importante affluence retenue à son histoire, soit un total de 17 779 visiteurs. Tout le Québec roulera plus que jamais à vélo cette année, nous en avons eu pour tous les goûts et tous les genres! Je vous promets une édition 2009 encore plus élaborée et importante que jamais. Des projets sont d’ailleurs déjà en branle et s’engagent à en surprendre plus d’un! Plusieurs d’exposants ont même déjà confirmé leur retour sans aucune hésitation pour l’année prochaine et nous avons également recueilli un nombre important de commentaires positifs des visiteurs à leur sortie du Salon.» affirme Jan P. Dubé, président d’Expodium International et promoteur du Salon.

 

Une réussite : dimanche, la journée de la famille!

Pour souligner l’importance et la place qu’occupent les sorties familiales, tous les enfants de 12 ans et moins accompagnés de leurs parents ont été admis gratuitement au Salon lors de la journée du dimanche 17 février, ce qui a contribué à finir le salon en force et en beauté.

 

Le 6e Salon du vélo Expodium, présenté en collaboration avec La Presse, TQS et la Fédération québécoise des sports cyclistes, remercie tous ses partenaires, exposants et fidèles adeptes.

 

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Les premiers investissements de la Fiducie

Michel Handfield

 

9 janvier 2008

 

J’ai assisté à la conférence de presse de la Fiducie du Chantier de l’économie sociale, dit la Fiducie (1), en décembre dernier avec l’intention de revenir sur le sujet après le « rush » cinéma en prévision des fêtes. C’est maintenant le temps d’en glisser un mot.

 

Lors de cette conférence de presse tenue au cinéma Beaubien, l’un des bénéficiaires, la Fiducie a annoncé ses premiers investissements, soit de 2,6 millions $ répartis entre 8 entreprises d’économie sociale de différents secteurs d’activités. Ces entreprises pourront réaliser d’importants projets qui leur permettront de poursuivre ou d’accélérer leur développement. En voici la liste tirée du communiqué, car nous pouvions difficilement tout noter.  Entre parenthèses  vous trouverez la localisation, le montant de l’investissement de la Fiducie et l’usage projeté des fonds. Après une recherche Google, nous avons ajouté le site internet de l’entreprise lorsque disponible:

 

- Cinéma Beaubien (Montréal, 506.373$, agrandissement et rénovations), www.cinemabeaubien.com/;

 

- Service funéraire coopérative Drummond/J.N. Donais Coopérative funéraire (Drummondville, 500.000$, acquisition d’un bâtiment et travaux de construction);

 

- Les Légendes fantastiques (Drummondville, 412.000$, construction d’un amphithéâtre extérieur doté d’un toit et développement d'un spectacle inédit),   www.legendesfantastiques.com/;

 

- Centre d'interprétation sur la biodiversité du Québec (Bécancour, 381.969$, rénovations et achat d’équipements),  www.biodiversite.net/;

 

- Les Serres coopératives de Guyenne (Guyenne, 250.000$, achat d’un équipement de production) www.ville.amos.qc.ca/tourisme/guyenne.htm (2); 

 

- Coopérative de l'Université de Sherbrooke (Sherbrooke, 250.000$, améliorations locatives et achat d’équipements),  http://coopusherb.com/;

 

- Recyclo-Centre (Sorel-Tracy, 150.000 $, rénovation et agrandissement des locaux);

 

- Boutiques Chic Chez vous (Montréal, 150.000$, acquisition d’actifs), www.chicchezvous.pj.ca/.  

 

     On parle ici de « capital patient ». (3) Pour ces 8 premiers projets, on a eu droit à un total de 2,6 M$ d’investissements annoncés de la part de la Fiducie, mais l’investissement total est beaucoup plus important si l’on considère le montage financier de chaque promoteur. Le développement économique et social n’est pas qu’affaire de productivité comme le croyait un ancien premier ministre. C’est aussi affaire  de solidarité, d’innovation, de créativité et, surtout, du support de la communauté. Une affaire de cœur! C’est là que joue l’économie sociale.

 

C’est pour faire connaître ces initiatives que nous en parlons, même si c’est avec du retard par rapport aux médias spécialisés dans les questions économiques, car nous croyons en l’importance de ces projets d’économie communautaire et solidaire. Je ne pourrais dire autrement, ayant déjà été sur le conseil d’administration d’une CDÉC de Montréal comme citoyen, poste que j’ai quitté quand le site de Societas Criticus a pris davantage de mon temps. Mais, j’en ai gardé un excellent souvenir et il me faisait plaisir de me retrouver dans ce milieu lors de cette conférence de presse, car l’économie sociale est un milieu dynamique. J’aurais le goût d’ajouter félicitation et continuez votre beau programme.     

 

Notes :

 

1. http://www.fiducieduchantier.qc.ca/

 

2. Lorsque j’ai entendu parler des serres coopératives de Guyenne j’ai immédiatement pensé à un excellent livre que j’avais lu sur Guyenne. Je le recommande s’il est encore disponible : Laplante, Robert, 1995, L'expérience de Guyenne, Guyenne, Abitibi (Québec): Corporation de développement de Guyenne

 

3. « La Fiducie du Chantier de l’économie sociale offre des prêts sans remboursement de capital avant 15 ans. Ce capital patient permet de soutenir les opérations des entreprises et d’appuyer des investissements immobiliers pour le développement de nouvelles activités. » Pour plus de détails, voir :

 

http://fiducieduchantier.qc.ca/?module=document&uid=62

 

Hyperliens :

 

Les CDÉC du Québec : www.lescdec.qc.ca/

 

Association des centres locaux de développement du Québec: www.acldq.qc.ca/

 

Économie sociale Québec : http://economiesocialequebec.ca/

 

Fédération des Coopératives de Développement Régional (CDR) du Québec : www.fcdrq.coop/

 

Conseil québécois de la coopération et de la mutualité : www.coopquebec.coop/

 

 

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Index

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Plus d’essence. La nouvelle vie sans pétrole!

Michel Handfield

 

15 janvier 2008

 

En avril 2006, le baril de pétrole était à 75$ U.S. nous dit Bonaldi dans « La vie (presque) sans pétrole ». (p. 12) Il a dépassé les 100$ le 3 janvier dernier. (AFP) Pour la CIBC, il atteindra 150$ d'ici 2012. (Presse Canadienne) Bonaldi prévoit autour de 380$ en 2016 (Ibid.), car le pétrole facile d’accès est de plus en plus rare, ce qui fait que son prix s’accroît exponentiellement. Voilà la prémisse : le pétrole, il y en aura, mais de plus en plus rare et de plus en plus cher! On devra cesser de le brûler pour des déplacements plus efficaces autrement, même si c’est un peu plus lent. « Déplacer un véhicule de près d’une tonne pour aller acheter deux baguettes de pain nous paraîtra d’un autre âge et nous redécouvrirons la principale vertu de nos villes qui seront, à l’inverse des villes américaines, heureusement toujours fortement concentrées. » (Bonaldi, p. 10)

 

Ce livre fait de la prospective : que sera la vie après le pétrole bon marché? L’auteur parle du retour de métiers  oubliés, comme conducteur de charrette et palefrenier, car le cheval retrouvera sa place dans les villes et villages. On devra produire à nouveau près des marchés pour économiser les ressources pétrolières, mais aussi utiliser de nouvelles sources d’énergie, comme l’eau, le soleil et le vent pour faire tourner les usines!

 

Les innovations architecturales que l’on avait vues poindre de façon marginale pour répondre à la crise du pétrole de 1973, où le gallon d’essence avait atteint près d’un dollar (0,96$), seront réactualisées. Ce serait comme si cette première crise nous avait montré ce qu’il faudra faire lorsqu’on sera au fond du baril de pétrole, c’est-à-dire celui qui était abondant et facile à exploiter à faible coût. À ce sujet, l’exposition « Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de 1973 », qui se tient au Centre Canadien d’Architecture (CCA) jusqu'au 20 avril 2008, complète bien ce livre, car on y présente  l’inventivité de l’Homme pour être moins dépendant du pétrole à défaut d’en être totalement indépendant, avec maisons solaires, maisons construites sous le sol, éoliennes, etc. Mais, on n’a pas investi dans ces nouvelles façons de faire comme on l’a fait avec l’automobile ou l’informatique, ce qui fait que ce type d’habitation est encore une exception très dispendieuse.

 

Si on utilise l’énergie solaire dans des produits de consommation comme les calculatrices, très peu de maisons y ont recours comme source d’énergie, ne serait-ce que d’appoint pour réduire leur consommation d’autres sources énergétiques. Si ces produits s’étaient développés au même rythme que l’informatique, en suivant la même courbe de prix,  toutes les maisons pourraient avoir un mur, un toit ou des fenêtres captant l’énergie solaire comme système d’appoint abordable. De plus, cela donnerait une autonomie en cas de panne de longue durée du réseau électrique, ce que nous en avons connu au Québec avec la crise du verglas de 1998 et ce que l’Ontario et une large partie de l’est des  États-Unis ont connu à l’été 2003. (1)  

 

Dans la vie (presque) sans pétrole, Bonaldi parle de « quartiers écologiques : bâtiments basse consommation équipés d’isolation renforcée, fenêtre à triple vitrage et ventilation double flux, système de chauffage par cogénération, contrôle par la mairie du cahier des charges auprès des constructeurs… » (pp. 121-2) Des idées que l’on voit dans l’exposition du CCA et que l’on n’a pas commercialisées à grande échelle, mais qui deviendront utiles si le prix du pétrole s’emballe tel que le prévoit l’auteur de la vie (presque) sans pétrole. Sur ce, on peut débattre longuement aujourd’hui, tout comme on débattait en 1973  lors de cette première crise du pétrole. C’était un tel sujet que même des jeux de société ont été faits sur cette crise, comme « Energy Crisis », « The game of nations » ou « Oil war » que l’on peut voir dans cette exposition. Prémonitoire!

 

     Cependant, même si on n’a pas commercialisé à grande échelle ces premières percées dans les énergies alternatives, on ne les a pas mises aux rebuts non plus. Des groupes et des chercheurs ont continué à développer cette voie, comme ceux du « Centre for Alternative Technology » au pays de Galles (Angleterre). Une chance, car avec le pétrole à 380$ le baril on ne pourra plus le brûler impunément. On pourra toujours se rabattre sur cette filière alternative pour en faire un nouveau « mainstream », car le pétrole devra davantage servir à faire des produits durables et recyclables qu’à être envoyé en fumée dans des embouteillages montres comme on le fait encore de nos jours. On devra apprendre à l’utiliser à bon escient.  Être conscient « que ce n’est qu’avec 4 à 5% du pétrole raffiné qu’on fabrique l’ensemble de tous les plastiques. Le reste, 95% du brut, est brûlé par le chauffage individuel, les camions, les cimenteries, les centrales, les voitures. » (Bonaldi, p. 146) Bref, on le dilapide même si on le trouve cher!

 

À défaut de voyager en avion, on voyagera sur l’internet. L’économie mondiale passera par le local.  Pensons global, agissons localement deviendra le slogan à la mode!  On produira pour un marché donné et si le produit a un intérêt plus grand, on vendra des licences, car le transport sera devenu extrêmement dispendieux et on y pensera à deux fois avant d’exporter. Le produit durable et réparable redeviendra la norme. L’illusion du jetable sera dissipée avec les dernières vapeurs d’essence.

 

     Ce qu’on a craint lors de la crise de 1973 s’avérera peut-être exact 40 ou 50 ans plus tard. L’automobile comme mode de transport pour tous ne sera plus. On parlera de marche, de vélo, de chevaux et de transports collectifs à moins que la micro voiture biodiesel ou électrique n’aie  enfin vu le jour à prix populaire. La France aura même rouvert ses canaux aux péniches et autres transporteurs de vrac et de personnes, parfois accompagné de  leur vélo ou leur micro voiture. L’embonpoint, le mal du début du siècle, battra en brèche!

 

     La vision apocalyptique de la crise pétrolière de 1973 dont on a bien ri au tournant des années 1990-2000 aura peut-être lieu avec 50 ans de retard. Mais, dans l’histoire de l’humanité, 50 ans, c’est une seconde! Un livre comme « The autonomous house » de Brenda et Robert Vale, édité en 1975, sera réédité! Quelques années plus tôt, personne ne  se rappelait cet ouvrage, sauf peut-être ceux qui avaient le catalogue de l’exposition « Désolé, plus d'essence » tenue au CCA de Montréal en 2008. Mais, tout a changé avec la fin du pétrole!

 

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Le livre de Jérôme Bonaldi, « La vie (presque) sans pétrole », est intéressant par les questions qu’il pose et par la prospective qu’il fait, même si l’on sait que les choses n’arrivent jamais tout à fait comme on les a prévus, ni comme on les voudrait. Quant au catalogue de l’exposition, « Désolé, plus d'essence », il devient une référence historique sur notre dépendance à l’or noir; les effets négatifs de cette dépendance; et notre créativité pour trouver des moyens d’être moins dépendant.

 

Cette exposition et son catalogue sont un rappel nécessaire, car nous oublions vite. Une fois une crise du pétrole surmontée, après la peur et l’insatisfaction face à la montée des prix, on se réinstalle dans la facilité qu’offre le précieux liquide jusqu’à la prochaine crise. Les solutions alternatives sont remises au rancart, soutenues par quelques scientifiques et marginaux entre temps et rappelées par ce genre d’exposition que nous présente le CCA. Pour ne pas oublier encore une fois, le livre de cette exposition, « Désolé, plus d’essence »,  devient un essentiel, d’autant plus que tous ne peuvent voir l’exposition à Montréal. Si vous êtes dans la région, elle vaut cependant le déplacement.

 

Enfin, le livre de Jérôme Bonaldi et le catalogue de l’exposition font la paire. Les deux ensembles prennent une autre dimension, l’un prévoyant la prochaine crise, l’autre montrant les effets de la première, dont toute la créativité qu’elle avait suscitée, ce que nous devrons aussi faire preuve lors de la prochaine crise majeure du pétrole. C’est donc un avant-goût de ce qui se prépare…    

 

Note:

 

1. « Le 14 août 2003, à 16 h 11 heure avancée de l'est (HAE), une panne d'électricité massive a frappé la majeure partie de l'Ontario, ainsi que les États de New York, de l'Ohio, de la Pennsylvanie, du New Jersey, du Vermont, du Michigan, du Connecticut et du Massachusetts. Cette panne d'électricité a été la plus importante de l'histoire en Amérique du Nord, couvrant 24 086 kilomètres carrés et touchant quelque 50 millions de personnes. » 

 

Source : Sécurité publique Canada, Panne d'électricité en Ontario et aux États-Unis -- Impacts sur les infrastructures essentielles. Analyse d'incident -- IA06-002, 30 août 2006 : www.publicsafety.gc.ca/prg/em/IA06-002-fra.aspx

 

Références/Hyperliens:

 

AFP, Le pétrole dépasse les 100 $US le baril, Le Devoir,  édition du vendredi 04 janvier 2008 : www.ledevoir.com/2008/01/04/170665.html

 

Centre Canadien d'Architecture: www.cca.qc.ca/ . Sur l’exposition : www.desoleplusdessence.org

 

Centre for alternative technology in Wales : www.cat.org.uk

 

Presse canadienne, Le litre d'essence bientôt à 1,50 $, selon la CIBC, Le Devoir, édition du vendredi 11 janvier 2008 : www.ledevoir.com/2008/01/11/171366.html

 

Annexe :

 

BONALDI, Jérôme (avec la collaboration d’Olivier NOUVEL), 2007, La vie (presque) sans pétrole, Plon/ Essais et Documents, 168 p. ISBN : 2-259-20478-3  (www.plon.fr)

 

      Demain nous serons tous écolos parce que nous devrons tous vivre (presque) sans pétrole. Très bientôt, le baril atteindra 380 dollars. Le litre de super au prix de la louche de caviar ! Déplacer un véhicule de près d'une tonne pour aller acheter deux baguettes de pain sera d'un autre âge. Les métiers oubliés de la récupération, de la réparation seront des valeurs sûres. Le secteur agro-alimentaire qui ne fait aujourd'hui plus rien sans tracteur de moins de 500 chevaux remettra les bourrins au travail. Sans engrais et sans pesticides, nous mangerons naturellement bio. La fin du pétrole abondant et pas cher fera de nous les champions des économies d'énergie. Quant à nos vacances, puisque nous ne pourrons plus prendre l'avion, alors nous prendrons... le temps.

 

      Basé sur une longue enquête auprès des industriels, des économistes et des scientifiques, cet ouvrage délivre un petit traité de savoir-vivre presque sans pétrole, mais non sans humour.

 

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L’exposition, jusqu'au 20 avril 2008

 

 Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de 1973. Centre Canadien d'Architecture, 1920, rue Baile, Montréal, Québec, Canada,

H3H 2S6 : http://www.cca.qc.ca/. Pour renseignements :

514-939-7026 ou www.desoleplusdessence.org

 

Dans le contexte des préoccupations contemporaines sur les ressources énergétiques limitées, l'exposition explore l'innovation architecturale incitée par la crise pétrolière de 1973, incluant des progrès sans précédent dans le domaine de l'énergie solaire et éolienne, des habitations sous terre, des techniques de construction améliorées et des expériences sociales..

 

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Catalogue : Giovanna Borasi et Mirko Zardini, 2007, Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de 1973, Montréal : CCA

 

234 pages, illustrations: coul.,

49.95$ CAN (br.)

Publication en français

Également offert en : Anglais (br.) 

 

Architectes, ingénieurs, artisans et penseurs ont consacré leur savoir-faire et leur inventivité à trouver des réponses aux problèmes que posait la crise pétrolière. Analyser leurs solutions, projets et expériences nous indique des voies à suivre par rapport aux enjeux actuels

 

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« Les Dessous d'Asbestos »

 

Commentaires de Michel Handfield  autour de Clavette, Suzanne, 2005, Les Dessous d'Asbestos. Une lutte idéologique contre la participation des travailleurs et Participation des travailleurs et réforme de l’entreprise, Québec : PUL. Les textes d’arrière de couverture suivent ce texte.

 

3 janvier 2008

 

« Les Dessous d'Asbestos » va au-delà de la célèbre grève de 1949, car il s’agit d’un épisode d’un conflit beaucoup plus large dont on ne saisissait pas toute l’ampleur à l’époque; un conflit  idéologique entre le capitalisme social  et le capitalisme individualiste! Le modèle de rhénan versus le modèle néo-américain avant son temps (1), comme un prélude de ce qui allait se passer plus tard. (2) C’est ce que raconte ce livre : les dessous d’une grève qui était plus qu’un simple conflit de travail, mais bien une guerre idéologique entre deux visions de l’entreprise, de la justice, et du développement économique et social, le tout sous le regard d’une Église  interventionniste. Un épisode qui s’est joué au Québec sous un régime politique conservateur : celui  de Maurice  Duplessis. (3)

 

Église contre Église, la gauche et la droite menée par des « curés », les uns réformistes, les autres conservateurs!

 

On  revendiquait la participation des travailleurs à la gestion et aux bénéfices de l’entreprise, ce qui était une révolution pour les conservateurs. Tout ce que le Québec connaissait alors de réactionnaires de droite s’est donc mobilisé contre ces revendications. On a même sorti  la  « menace communiste » à plus d’une occasion. Cette lutte n’était plus un simple conflit ouvrier, mais bien une guerre idéologique entre les conservateurs et une social-démocratie montante au Québec. On voulait tuer ce mouvement social dans l’œuf, ce qui n’a pas réussi. On l’a par contre  retardé d’une décennie, mais viendra la révolution tranquille.

 

On n’était finalement pas si distinct qu’on le croyait, car le Pape Pie XII lui-même refroidissait les ardeurs de la gauche chrétienne:

 

« Plusieurs autres mises au point du pape suivront notamment au sujet de l’action catholique, de la réforme de l’entreprise et des prêtres-ouvriers. Devant la Guerre froide qui se propage, il semble que le Vatican vienne nettement de choisir son camp, l’Occident et le capitalisme. C’est donc dire que ce « tournant conservateur » n’est pas proprement « québécois » ; il toucha l’ensemble du monde catholique. » (p. 394)

 

Ce livre est donc fort éclairant sur cette période de notre histoire, mais aussi sur notre temps, où la droite à repris les rennes du Pouvoir avec Bush aux États-Unis et Harper au Canada. La droite existait bien avant eux, ce qu’on oublie trop souvent quand on regarde les nouvelles télévisées, et ce livre nous le rappelle.  De plus, il  nous fait réaliser qu’elle plonge toujours aux mêmes sources et fait encore appel aux mêmes épouvantails contre ses opposants. La droite est restée fidèle à elle-même alors que la gauche s’est parfois parjurée, sinon trahie!   

 

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Il faudra attendre l’arrivée des libéraux pour voir  un vent de changement avec la révolution tranquille. La gauche pourra alors s’organiser avec ce vent de liberté. Elle atteindra des sommets  avec les conflits sociaux et ouvriers des années 70, mais comme tout mouvement social, celui-ci sera accompagné de quelques dérives. La droite en profitera pour revenir au pouvoir et établir quelques standards qui feront en sorte que même lorsque la gauche reprendra le pouvoir, dans cette valse en laquelle consiste la danse démocratique, elle ne sera plus jamais pareille, marquée par les nouvelles règles de la mondialisation et du néolibéralisme.  

 

Il serait donc intéressant que Suzanne Clavette poursuive sur cette lancée et nous raconte la suite de ces événements : les années 60 et 70 ! Si je sais que le syndicat impliqué dans ce conflit, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) deviendra la CSN, je me demande par contre ce qu’est devenue L’Association professionnelle des industriels. S’est-elle transformée ou s’est-elle fondue en autre chose, comme le Conseil du patronat du Québec?

 

Que sont devenus les acteurs syndicaux et sociaux de cette époque? Quelles en furent les suites? Des réformes subséquentes sous les gouvernements Lesage, Johnson, Bourassa et Lévesque sont-elles redevables à cet épisode de notre histoire? Il serait intéressant d’en avoir la genèse. Et quel est le lien entre cette grève et la promulgation d’une Charte des droits et libertés par le gouvernement Trudeau en 1982, quand on sait que Trudeau a pris parti à ce conflit en tant qu’intellectuel?

 

Où sont allés les membres du clergé qui se sont fait tasser par le virage à droite de l’Église? Certains d’entre eux auraient-ils été impliqués dans la théologie de la libération en Amérique du Sud par exemple? Qu’en reste-t-il maintenant, après quelques décennies de conservatisme au sein de l’église catholique romaine?           

 

Ce sont là des questions qui justifieraient plus d’une suite à ce livre.

 

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Quant au second livre, Participation des travailleurs et réforme de l’entreprise, une plaquette d’un peu plus de 100 pages, c’est un complément intéressant à cet ouvrage. En fait, je l’ai lu en premier, car il donne les textes fondamentaux de ce mouvement de réforme sociale dont parlent Les Dessous d'Asbestos. Ce mouvement était avant-gardiste pour le temps, avec des propositions comme la cogestion et la participation des travailleurs à la propriété de l’entreprise. Même aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle, on est encore loin de ces revendications alors que les entreprises délocalisent leur production vers des pays où les conditions ressemblent davantage à celle du  XIXe siècle qu’à l’image qu’on avait du XXIe siècle il y a à peine un demi-siècle!

 

Notes:

 

1. Albert, Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil, l'histoire immédiate

 

2. « Depuis la chute du communisme, le capitalisme occupe seul le terrain. Alors que son ressort est la concurrence, il se trouve en situation de monopole. Il lui faut donc se battre contre lui-même. D'où l'affrontement des deux modèles qui le composent : le capitalisme dit néo-américain, fondé sur la bourse, la réussite individuelle, l'absence de projet à long terme, le manque de protection sociale, le désengagement de l’état, contre le modèle dit rhénan qui table sur les banques et l'épargne, l'État - ou l'entreprise - providence, le souci de la collectivité et des vues à long terme. L’un est plus séduisant mais plus cruel socialement et économiquement moins efficace, l'autre plus austère mais plus performant et plus équitable. Et c'est pourtant le « mauvais » capitalisme qui gagne du terrain partout… » (Albert, Michel, Ibid., arrière de couverture)

 

3. http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Maurice_Duplessis

 

Arrière de couverture 

 

Clavette, Suzanne, 2005, Les Dessous d'Asbestos. Une lutte idéologique contre la participation des travailleurs, Québec : PUL (www.pulaval.com/), Sciences humaines, Éducation et IQRC, 594 p., ISBN : 2-7637-8256-6 (reçu le 19 janvier 2007) 

Au moment du déclenchement du conflit de l'amiante en février 1949, une vive polémique a cours au Québec autour de la réforme de l'entreprise. Inspiré des expériences européennes d'après-guerre et de la doctrine sociale de l'Église, ce courant de pensée prône la participation des travailleurs à la gestion et, dans une moindre mesure, le partage des profits.

 

Bien présente chez les catholiques progressistes de l'époque, soutenue par les aumôniers sociaux, cette nouvelle philosophie de l'entreprise sera développée par la jeune Commission sacerdotale d'études sociales (CSES). Elle sera ensuite reprise par la centrale syndicale catholique, la CTCC (ancêtre de la CSN), ainsi qu'au sein des mouvements d'action catholique (JOC, LOC et LIC).

 

Après quelques grèves victorieuses, ce courant de pensée novateur suscite les craintes du premier ministre Maurice Duplessis et du patronat catholique, en particulier de l'Association professionnelle des industriels (API). Une véritable lutte idéologique s'engage alors; elle atteindra son point culminant lors de la grève d'Asbestos.

 

Une bataille s'ensuivra au sein du clergé, notamment autour de la Lettre pastorale sur le problème ouvrier (1950). Le contenu d'un document inédit, la première version de la Lettre pastorale intitulée La Condition ouvrière chrétienne, est ici présenté au lecteur. Il est également fait état des nombreuses pressions des forces conservatrices à Rome. Au cours des années cinquante, la hiérarchie religieuse opèrera un important virage à droite, permettant ainsi aux tenants du corporatisme d'occuper dorénavant l'avant-scène.

 

Appuyé sur de nombreuses sources inédites, cet ouvrage invite le lecteur à suivre les multiples péripéties de ce mouvement jugé trop novateur qui, dans le Québec de la «Grande Noirceur», sera étouffé par les pouvoirs politiques, patronaux et religieux.

 

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Clavette, Suzanne (Textes présentés par), 2006, Participation des travailleurs et réforme de l’entreprise, Québec : PUL (www.pulaval.com/), Sciences humaines, 108 p., ISBN : 2-7637-8461-5

En 1949, au moment de la grève de l’amiante, une vive polémique avait cours au Québec. À tel point que l’on décida de retarder la publication du texte qui était à l’origine de ce débat, La Participation des travailleurs à la vie de l’entreprise.

 

Résultat des journées d’études des aumôniers sociaux du printemps 1947, ce document suscita la division au sein de la Commission sacerdotale d’études sociales, instance mise sur pied pour conseiller les évêques sur les questions sociales et pour unifier l’action des aumôniers. L’aumônier patronal de l’Association professionnelle des industriels tenta d’en empêcher la parution et se lança dans une campagne contre cet écrit, l’associant au «socialisme ».

 

Cette étude fut fortement inspirée par la publication de deux jésuites à la tête de l’Action populaire de ­Paris, les pères Desbuquois et Bigo, Les Réformes de l’entreprise et la pensée chrétienne. Celle-ci traduisait la nouvelle orientation de l’œuvre française désireuse de se joindre aux forces de la Libération. Au Québec, elle allait vite devenir la «bible» des aumôniers sociaux qui s’en inspirèrent, en 1947, lors de leurs journées d’études. La Participation des travailleurs à la vie de l’entreprise est le résultat de ces discussions. Après plusieurs mois de débats sur ce document, la Commission obtint, au début de 1949, l’autorisation de le publier. Mais, durant la grève d’Asbestos, l’opposition d’Émile Bouvier et l’ardente campagne de Lewis Brown, président de la Johns-Manville, en retardèrent la parution jusqu’en septembre. Sa vie mouvementée ne cessa point pour autant, car quelques mois plus tard, un jésuite conservateur tentera d’obtenir sa condamnation à Rome.

 

Biographie Suzanne Clavette

 

Suzanne Clavette est historienne. Ses recherches lui on mérité le prix Jean-Charles-Bonenfant et les prix des ministères des Affaires étrangères de France et des Relations extérieures du Québec lors de la Journée du livre politique en avril 2005.

 

© Tous droits réservés aux Presses de l'Université Laval

 

 

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Nouveaux livres reçus

 

 

Reçu le 20 février 2008 : Gauvin, Lise, 2007, ÉCRIRE POUR QUI? L'écrivain francophone et ses publics, Paris : Karthala, Collection : LETTRES DU SUD, 180 p., Format : 13,5X21,5 ISBN 9782845869363. www.somabec.com/

 

 

couvertureAu moment où on s'interroge sur le sort des langues dans une perspective de mondialisation, il est important de réfléchir aux conditions d'existence des littératures de langue française et à leurs interrelations. La question des rapports écrivains-publics est au cœur même des débats contemporains et met en cause la lisibilité des codes culturels et langagiers.

 

 

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Saint Victor, Jacques de, 2008, Mafias, France : éditions du Rocher www.editionsdurocher.fr/ (J’ai gagné ce livre sur France Inter, mais vu son intérêt je l’ai inclus ici)

 

Images/ouvrages/large/334.jpg“Tu entres à présent dans l’honorable société de la Cosa Nostra (…). Tu y entres vivant et tu en sors mort. Dans ta vie, la Cosa Nostra passe avant tout autre chose. Avant ta famille, avant ton pays, avant Dieu”. Cet extrait du serment mafieux témoigne d’une implacable réalité. La mafia a pris corps en Europe au XIXe siècle mais, depuis la chute du Mur, elle a connu un essor considérable dans le monde entier. Elle fait aujourd’hui partie prenante de l’univers capitaliste. Pourtant on continue à ignorer ou négliger ce phénomène criminel, dont le cinéma s’est largement inspiré (Le Parrain, Les Affranchis, Les Sopranos), au point d’en faire une question presqu’irréelle. Qu’est-ce qu’une mafia, qu’elle est son passé, que cherche-t-elle ? Comment la définir ? Centré sur l’histoire de la mafia italienne et italo-américaine, sur laquelle pèsent encore beaucoup de fantasmes et de légendes fausses, ce livre n’en aborde pas moins, dans une synthèse unique en son genre, les liens qui se sont noués, tout au long du XXe siècle, avec les autres mafias du monde, dont certaines sont anciennes (Yakuzas japonais, Triades chinoises, Babas turcs), d’autres apparues plus récemment (mafia albanaise notamment).

C’est une autre histoire du XXe siècle qui se dessine dans ces pages, une histoire occulte, parallèle, faite de sang mais aussi de pression, de corruption, de liens secrets et insoupçonnables, un monde de la peur qui en dit long sur les faiblesses de nos démocraties contemporaines. Et sur leur avenir. Car la mondialisation des échanges a été précédée d’une véritable mondialisation du crime, dont témoigne le succès des paradis fiscaux, et qui pose aujourd’hui une question cruciale : la société libérale aura-t-elle, dans son avenir, les moyens d’éviter la domination du crime ?

 

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Spectacles/Arts/Musiques

 

Les 10e JUTRA

 

8 février 2008

 

J’ai assisté à cette conférence de presse et l’essentiel est dans le communiqué plus bas. Cependant, je dois souligner au crayon gras que du 25 au 28 février 2008 vous pourrez voir gratuitement les quatre films finalistes de la catégorie meilleur film de l’année dans des salles sélectionnées. Ces 4 films sont :

 

La Brunante

Continental, un film sans fusil

Les 3 p'tits cochons

L'Âge des ténèbres

 

Tous les détails sont sur le site de Radio-Canada,   dans la section de la 10e soirée des Jutra:

 

www.radio-canada.ca/television/jutra2008/

 

C’est un site rempli d’informations que je vous invite  à consulter.

 

Michel Handfield

 

 

Le communiqué et les nominations :

 

Les 3 p’tits cochons en tête dans la course aux JUTRA

 

Montréal, le 6 février 2008 

 

C’est aujourd’hui lors d’une conférence de presse qu’ont été dévoilés les finalistes des prix Jutra 2008. Les gagnants seront connus lors de la 10e Soirée des Jutra présentée par Radio-Canada le 9 mars prochain. Cette soirée est commanditée par Guzzo. Normand Brathwaite animera ce gala télédiffusé en direct du studio 42 de Radio-Canada à 19 h 30. ARTV donnera le coup d’envoi à 17 h 30 avec une succession de trois émissions spéciales : La Fête des Jutra retraçant les dix ans d’histoire du gala, La Fièvre des Jutra, un survol des nominations de cette année, et le Tapis rouge pour les Jutra qui permettra de rencontrer en direct les artistes et artisans quelques minutes avant le début de la cérémonie.

 

Avec 13 nominations, Les 3 p’tits cochons domine les films finalistes pour la prochaine Soirée des Jutra. Les 3 p’tits cochons, assuré de recevoir le Jutra-Billet d’or, une production de Pierre Gendron et Christian Larouche (Zoo Films), a été retenu dans les catégories meilleur film, meilleur scénario (Pierre Lamothe Claude Lalonde), meilleure actrice (Isabelle Richer), meilleur acteur (Claude Legault), meilleure actrice de soutien (Julie Perreault) meilleur acteur de soutien à la fois pour Paul Doucet et Guillaume Lemay-Thivierge. Le film est également finaliste pour la direction artistique (Gilles Aird), la direction de la photographie (Bernard Couture), la musique (Stéphane Dufour), les costumes (Monic Ferland), la coiffure (Johanne Paiement) et le maquillage (Marlène Rouleau).

 

De son côté, la production de Luc Déry et Kim McCraw (micro_scope) Continental, un film sans fusil a été sélectionnée parmi les finalistes aux titres de meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario (Stéphane Lafleur), meilleur acteur de soutien (Réal Bossé). On retrouve aussi ce film dans les nominations en direction artistique (André-Line Beauparlant), direction photo (Sara Mishara), montage (Sophie Leblond) ainsi que dans la catégorie Meilleur son (Pierre Bertrand, Sylvain Bellemare et Bernard Gariépy Strobl).

 

Six fois nommé, L’âge des ténèbres, produit par Daniel Louis et Denise Robert (Cinémaginaire) est dans la course pour le Jutra du meilleur film, de la meilleure réalisation et du meilleur scénario (Denys Arcand) et met en valeur de nombreux finalistes, Marc Labrèche comme meilleur acteur et Sylvie Léonard dans la catégorie de meilleure actrice. Diane Simard, quant à elle, est finaliste pour le Jutra du meilleur maquillage. Également finaliste à six reprises, Nitro, produit par Pierre Even pour Cirrus Communications obtient une nomination pour Guillaume Lemay-Thivierge comme meilleur acteur, une pour FM Le Sieur pour la musique tandis qu’Éric Drouin pour le montage, Johanne Gravel pour le maquillage, Bruce Chun pour la direction photo et Denis Parent pour la coiffure.

 

Produit par Richard Lalonde et Maxime Rémillard (Remstar), Ma fille mon ange obtient cinq places de finalistes : Karine Vanasse, comme meilleure actrice ainsi que Laurence Leboeuf comme meilleure actrice de soutien, Réjean Goderre pour la coiffure, Normand Corbeil pour la musique ainsi que Patrick Rousseau, Marcel Pothier, Gavin Fernandes et Stéphane Bergeron pour le son.

 

Trois films sont finalistes à 4 reprises. La Brunante, réalisé par Fernand Dansereau et produit par Jean-Roch Marcotte et Normand McKay (Totale Fiction), se retrouve dans les catégories meilleur film, meilleure réalisation et donne sa place de finaliste à Suzanne Clément comme meilleure actrice de soutien et à Brigitte Desroches pour les costumes. Contre toute espérance produit par Bernadette Payeur (ACPAV), réalisé par Bernard Émond qui est finaliste dans les catégories de meilleur scénariste et meilleur réalisateur. Guylaine Tremblay est en lice dans la catégorie de meilleure actrice et Louise Côté obtient une nomination pour le meilleur montage. Silk, réalisé par François Girard, une production de Niv Fichman pour Rhombus Media, est nommé pour la direction photo d’Alain Dostie, la direction artistique de François Séguin, les costumes de Carlo Poggioli et Kazuko Kurosawa ainsi que pour le son de Claude La Haye, Claude Beaugrand, Bernard Gariepy Strobl et Hans Peter Strobl.

 

Trois films obtiennent chacun deux places de finalistes : Le Ring pour David Pelletier comme directeur artistique, Catherine Major pour la musique; Shake Hands With the Devil pour Roy Dupuis comme meilleur acteur, Michel Arcand, Louis Martin-Paradis comme monteurs; Surviving My Mother pour Véronique LeFlaguais comme actrice de soutien et Ginette Magny pour la création des costumes.

 

Emmanuel Bilodeau pour Bluff est finaliste comme meilleur acteur de soutien et Simon Poudrette pour le son d’À vos marques… Party !

 

Après visionnement de chacun des films par les membres de l’équipe de programmation des Rendez-vous, une première proposition de 6 à 12 finalistes dans chacune des catégories est envoyée à la direction des Rendez-vous. Parmi les œuvres proposées, 4 finalistes dans les 3 catégories sont retenus par processus de votation. Le choix de ces 4 finalistes est entériné par le Conseil d’administration. C’est ensuite la Soirée des Jutra qui est responsable du choix des gagnants.

 

Les finalistes au titre de meilleur documentaire sont : Americano de Carlos Ferrand, Au pays des colons de Denys Desjardins, Le Peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie et Up the Yangtze de Yung Chang. En nomination pour le Jutra du meilleur film d’animation, nous retrouvons : Isabelle au bois dormant de Claude Cloutier, Madame Tutli-Putli de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, Révérence de Patrick Bouchard et The Tourists de Malcolm Sutherland. Les finalistes pour le meilleur court métrage sont : Can You wave Bye-bye ? de Sarah Galea-Davis, Dust Bowl Ha ! Ha ! de Sébastien Pilote, Notre prison est un royaume de Simon Galiero  et The Colony de Jeff Barnaby.

 

La Soirée des Jutra est heureuse de compter sur de prestigieux commanditaires qui ont renouvelé leur soutien pour la 10e édition. Nous les remercions pour leur fidélité et leur contribution au succès de l’événement. Tout d’abord, les commanditaires de la 10e Soirée des Jutra : les cinémas Guzzo, les organismes gouvernementaux: la Société de développement des industries culturelles du Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

 

Les remerciements de la Soirée des Jutra vont à Kodak, à Fuji Film, à l’AQTIS, à Fischkorn Audiovisual; à ses partenaires médias, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, le Magazine 7 Jours, à la société de comptables Fauteux, Bruno, Bussière, Leewarden pour le dépouillement et la compilation des votes et à Vision Globale pour son concours technique et l'expertise en matière de duplication et montage vidéo. Soulignons aussi la participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de la Soirée des Jutra et partenaire pour le site web des Jutra et son concours. La Soirée des Jutra est une coproduction de La Grande nuit du cinéma et de Radio-Canada.

 

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Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de 1973. Centre Canadien d'Architecture, voir Plus d’essence. La nouvelle vie sans pétrole!

 

 

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Cinéma et Théâtre

(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)

 

 

Attention : Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.

 

Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra,  le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la protéger.

 

Michel Handfield 

 

 

LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS (Théâtre)

 

Du 28 février au 15 mars 2008; du mardi au samedi à 20h,  sauf le jeudi 6 mars, à 19h suivie d’une discussion.

Espace Libre : www.espacelibre.qc.ca

1945, Fullum, Montréal / 514-521-4191   

 

DES PORTRAITS PRENNENT VIE À ESPACE LIBRE

 

La Société de Métis, cette œuvre bouleversante, atypique et méconnue de Normand Chaurette, sera présentée à Espace Libre à Montréal du 28 février au 15 mars 2008 et précédemment à La Nouvelle Scène à Ottawa du 20 au 23 février. Après Le Testament du Couturier de Michel Ouellette, c’est la deuxième fois que le travail du metteur en scène Joël Beddows sera présenté dans la métropole.

 

Face au fleuve éternel, l'impérieuse Zoé Pé règne fermement sur Métis et ses jardins, entourée d'invités dont elle achète l'amitié à coups de somptueux présents. Puis, un jour d'été, elle aperçoit ce peintre, là-bas, au delà des marais, qui de loin la peint, elle et ses invités. Dès lors, elle n'aura plus qu'une obsession : posséder ces portraits. Or, le peintre ne veut pas vendre. Argent, flatteries, manipulations, menaces : rien n'y fait. Rien ?

 

La Société de Métis a reçu la Palme du Meilleur spectacle d’Ottawa-Gatineau, prix remis annuellement par le Cercle des critiques de la capitale nationale (CCC) en 2005 en plus d’être finaliste pour le Masque de la production franco-canadienne en 2006 et le Prix LeDroit-Radio-Canada 2006. Enfin, la comédienne Lina Blais a, pour sa part, été honorée par Théâtre Action en 2006 notamment pour son interprétation du personnage de Paméla dans La Société de Métis.

 

Texte : Normand Chaurette Mise en scène : Joël Beddows Conseils scéniques : Dominique Lafon Assistance à la mise en scène : Marie Claude Dicaire Scénographie : Jean Hazel Éclairages : Glen Charles Landry Musique : Jules Bonin-Ducharme Costumes : Isabelle Bélisle Régie de tournée : Tina Goralski Direction de production : Lindsay Tremblay Distribution : Lina Blais, Érika Gagnon, Hugo Lamarre et Claude Lemieux

 

Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2008)

 

     Le droit à l’image. Question importante au Québec depuis quelques années, soit depuis un jugement qui empêche de publier une photo où apparaît une personne dont on n’a pas l’autorisation. Cela nuit au photojournalisme tout comme à la photographie d’art en milieu urbain. Ici le problème est porté à un autre niveau : le droit à l’image dans la peinture et l’œuvre d’art! L'impérieuse Zoé Pé, qui règne fermement sur Métis et ses jardins, veut posséder les toiles qu’un peintre a probablement faites d’elle et de ses amis, car s’ils l’ont vu peindre, ils n’ont pas vu le résultat final. Cependant, elle ne peut supporter l’idée que quelqu’un possède son image. Imaginez que le droit à l’image arrive à la peinture, même abstraite, et que l’on poursuive des peintres pour atteinte à notre image!   Picasso poursuivi pour avoir défiguré une personne dans sa période cubiste! 

 

     Cependant, si elle ne veut pas qu’on possède son image, elle est prête à tout acheter, tout posséder, avec son argent. Ce droit qu’on ne reconnaît pas à l’artiste, le capitaliste l’a! Ne brevète-t-on pas le vivant d’ailleurs? Une chance que l’argent n’achète pas encore tout.  La preuve : elle parraine un organisme sans but lucratif et cet organisme a des difficultés malgré son argent, car il manque de bénévoles! Si l’argent est un moyen important, c’est un moyen parmi d’autres. Important certes, mais pas le seul.  On ne doit pas lui donner plus de pouvoirs qu’il n’en a même si la tentation est grande parfois.

 

     Quand on donne trop de pouvoirs à l’argent, on peut sombrer dans une certaine folie, surtout si on veut tout posséder. C’est dans cette folie qu’on voit Zoé Pé sombrer devant nous, risquant d’entrainer ses proches dans son délire. Une chance que certains sont plus solides qu’elle.  Mais, cette descente aux enfers de Zoé Pé et de ses amis nous offre l’occasion de réfléchir sur le sens des valeurs et c’est bienvenu en cette époque des scandales Enron, Cinar et Norbourg.

 

     En opposition à ce mode de pensée qui croit que l’argent achète tout, il y a cet artiste que Zoé a dans la tête tout le temps. Pour lui, la valeur des choses n’est pas la même que pour Zoé, sinon ils s’entendraient rapidement sur un prix. L’offre et la demande aurait fait son œuvre. Mais, ici elle est sans prise. Le rapport de l’artiste à son œuvre n’est pas en rapport avec la valeur d’usage et encore moins avec la valeur d’échange. C’est une affaire de cœur. Ça ne veut pas dire sans valeur, mais qu’il ne peut l’estimer. C’est d’ailleurs de là que vient l’expression «valeur inestimable »!  C’est pour cela  que l’œuvre d’un artiste prendra ou non une valeur d’échange avec le temps, surtout après la mort de celui-ci. Avant, du vivant de l’artiste, c’est une approximation, car l’artiste est en développement. L’œuvre d’aujourd’hui n’est pas garante de celle de demain, car l’artiste pourra s’affiner  ou, au contraire, se tarir. Être en demande ou ignoré. Selon le cas son œuvre gagnera ou perdra de la valeur. C’est ainsi que certaines œuvres seront dans les grands musées, d’autres dans des musée régionaux, mais qu’une majorité d’œuvres se retrouveront dans la famille et les connaissances de l’artiste, aux puces ou à la bordure de la rue, pouvant être prise par n’importe quel passant qui y trouvera une valeur artistique à défaut d’une valeur d’échange. On est dans la subjectivité du marché de l’art.   

 

     Bienvenue dans ce monde un peu déjantée, mais dont les réflexions tapent souvent dans le mille à qui prête attention au texte. C’est ainsi qu’ils remarquent que le village s’anglicise vu les touristes États-Uniens qui le fréquentent, car on est dans le village de Métis-sur-mer en Gaspésie (www.info-gaspesie.com/villages/la_cote/metis-sur-mer/metis-sur-mer.php), connus pour ses célèbres jardins (www.jardinsmetis.com/). On doit plaire à ces touristes qui représentent la manne économique pour le village! Il n’est pas surprenant alors que Montréal,  Québec et même les régions s’anglicisent. Mais, le paradoxe est que ce que l’on refuse pour des raisons politiques, on l’accepte pour des raisons économiques, même dans les régions les plus francophones du Québec! (1) On n’en est pas à un paradoxe près ici.

 

     Bref, c’est une pièce qui a du contenu et qui fait réfléchir. Mais, cela ne l’empêche pas de pouvoir nous entraîner dans des voies peu fréquentées. Dans l’absurde parfois. À ce sujet, cette pièce tourne autour des réflexions non pas des personnages eux-mêmes, mais de leurs représentations, car le tout commence par ces toiles qui discutent entre elles de ces événements passés. Ce sont elles qui nous racontent l’histoire. Cela est fort intéressant pour qui fréquente les musées, car je me demande souvent qui était cette personne sur un croquis du XVIe siècle ou telle autre que Picasso a mis en boîte dans sa période cubiste! Ce qu’elle pense de nous qui la regardons?  Imaginez une fille du XVe qui voit défiler devant elle des adolescentes d’aujourd’hui, le nombril à l’air,  MP3 au coton et gomme « balloune » comprise! Que pense-t-elle? Que  dirait-elle à ces adolescentes si elle pouvait leur parler? Et quelle sont les conversations de tous ces personnages de musée une fois les portes closes? Quand il n’y a plus personne qui les épie, sont-elles silencieuses ou se parlent-elles?  

 

Note :

  

1. Ainsi, les péquistes disent un non clair au bilinguisme institutionnel à la canadienne, mais jonglent en même temps avec la promotion du bilinguisme individuel pour répondre aux demandes des clients États-uniens et des marchés extérieurs! Si tel est le cas, tous les emplois deviendront bilingues un jour ou l’autre malgré notre refus du bilinguisme canadien, mais au nom d’un bilinguisme à la québécoise. Bienvenu au Québec des paradoxes qui refuse le bilinguisme, mais est prêt à se bilinguiser!    

 

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Les ennemis du cinéma. Une histoire de la censure au Québec

 

Du 29 février au 13 mars

Cinéma du Parc (www.cinemaduparc.com/)

 

Québec. 2008. De Karl Parent. Projection numérique. 52 min. (+ outtakes et films-annonces 25 min.) Avec Yves Lever, André Lussier, Denys Arcand Jacques Leduc, Roger Cardinal, Denis Héroux et Roger Fournier.

 

Chaque séance sera aussi précédée d’une courte présentation d’un réalisateur ou historien exposant brièvement leur expérience avec la censure ou une perspective historique sur le sujet.

 

La censure a longtemps brimé la liberté d'expression. Couper des scènes, prohiber des projections ou bloquer l'accès au cinéma aux mineurs a longtemps été pratique courante au Québec. Fort d'être « le plus sévère du monde entier », le Bureau de censure du Québec bannit plus de 6.000 œuvres entre 1913 et 1967 et en ampute un plus grand nombre. Les Ennemis du cinéma est un fascinant documentaire qui retrace les étapes de l’histoire des interdits au Québec. Le film mélange habilement des témoignages, des images d’archives ainsi que des extraits de plusieurs œuvres cinématographiques internationales frappées par la censure, dont Les Enfants du paradis, I, a Woman et Hiroshima mon amour. Le documentaire retrace aussi certaines des grandes censures du cinéma québécois. Notamment, entre 1968 et 1972, l'ONF interdit certaines œuvres de Denys Arcand, Gilles Groulx et Jacques Leduc. Plus que l’histoire de notre 7e art, ce documentaire raconte l’émancipation culturelle et politique d’un peuple face au contrôle de l’Église et de l’État.  Le documentaire sera précédé de plusieurs bandes-annonces de films québécois frappés par la censure dans le début des années 70.

 

Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2008)

 

La censure, une histoire de luttes entre les « pour » et les « contre » : pour la liberté d’expression, contre le contrôle des consciences; pour la morale, contre la pornographie; pour l’action, contre la violence! Bref, pour le bon goût, mais lequel et pour qui? Cette question reviendra à la fin du film concernant l’internet, car quelques personnes qui se plaignaient de la censure, comme Denys Arcand, se questionneront sur son utilité concernant l’internet, surtout s’ils ont des « teenagers »! On peut toujours tomber dans le piège de la censure au dépend de l’éducation et du travail parental, car c’est parfois la solution la plus facile.

 

Exception faite de la question d’internet, qui n’est pas le propos central, ce film est fort intéressant, car il montre la virulence de la censure au Québec. À une époque il y avait un religieux pour 150 habitants! C’était du contrôle ça. On demandait la fermeture des cinémas le dimanche. L’érotisme et la violence étaient dénoncés en chaire. Les films, coupés par le bureau de censure. Des films charcutés au point de perdre leur sens. Des histoires incompréhensibles. Le rouge et le noir est passé de 185 minutes à 99 minutes après la censure. Comme les coupes étaient brulées après quelques mois, ces films furent détruits à tout jamais dans certains cas. Tant pis pour les générations qui suivront et pour l’Histoire.  

 

Certains distributeurs se mettaient aussi de la partie. Alexandre De Sève, promoteur des valeurs canadiennes françaises et catholiques, mais aussi propriétaire du canal 10 (ancêtre de TVA) et de France Film, a été jusqu’à refaire des scènes de films avant de les diffuser, cela pour répondre aux diktats moraux et religieux du temps.  

 

     En 1967 la censure fut finalement remplacée par les cotations d’âge, beaucoup plus logiques. Mais, elle n’est pas disparue pour autant, car elle a pris d’autres formes. Politique, notamment dans le cadre de la crise d’octobre 1970.  Commerciale aussi, surtout de nos jours. Si une scène est trop profonde, on se demande si elle est utile, car le cinéma doit divertir d’abord pour faire entrer du cash!

 

     Un film fort intéressant et d’actualité, car la censure redevient préoccupante. Même si l’Église catholique a dénoncé le code Da Vinci, très peu de fidèles ont suivi cette interdiction. Cependant, les groupes religieux n’arrêtent pas de faire pression pour un retour du bon goût. Leur nouveau cheval de bataille est maintenant le financement public des œuvres. Si on cesse de financer les films jugés de mauvais goût, selon une certaine droite conservatrice et religieuse, ce sera une nouvelle forme de censure, mais en amont celle-là, c'est-à-dire que les œuvres ne passeront tout simplement pas de la forme de projet à œuvre cinématographique, car elles ne recevront pas de financement public. On ne les coupera pas; on ne les produira tout simplement plus! (1)     

 

L’histoire de la censure c’est aussi une histoire du cinéma, de la culture et de la politique. Une histoire captivante et plus actuelle qu’on ne le croit. 

 

Note:

 

1. « Christian crusader says he pressured cabinet ministers and PMO officials to deny tax credits to productions deemed too offensive. » (BILL CURRY AND GAYLE MACDONALD, Evangelist takes credit for film crackdown,   From Friday's Globe and Mail, February 29, 2008 at 4:00 AM EST: www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20080229.wculture29/BNStory/National/home) 

 

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LES TÉMOINS

 

UN FILM D’ANDRÉ TÉCHINÉ À L’AFFICHE DÈS LE 29 FÉVRIER 2008

 

Montréal, le vendredi 1er février 2008

 

Métropole Films a le plaisir  de présenter Les Témoins, dernier opus d’André Téchiné. Mettant en  vedette Michel Blanc, Emmanuelle Béart, Sami Bouajila, Julie Depardieu  et Johan Libéreau, Les Témoins prend l’affiche le 29 février 2008 en  version originale française.

 

Paris, été 1984. Manu débarque à Paris, où il partage la chambre de sa  sœur Julie dans un hôtel modeste. Il fera la connaissance d'Adrien et  nouera une amitié chaste et joyeuse avec ce médecin quinquagénaire,  qui lui fera découvrir le style de vie de son milieu. Au cours d'une  balade en bateau, Adrien présentera à Manu Sarah et Mehdi, un couple  de jeunes mariés qui vient d'avoir son premier enfant. Une passion amoureuse imprévue et l'irruption de l'épidémie du sida, encore perçue  dans les médias et l'imaginaire collectif comme une peste moderne et  honteuse, vont bouleverser le tranquille agencement de ces destins  particuliers. Chacun va devenir acteur et témoin d'un drame  contemporain, où ceux qui ne mourront pas ressortiront peut-être plus forts, mais en tout cas pas indemnes.

 

Commentaires de Michel Handfield (20 février 2008, mis en ligne le 29)

 

Manu rejoint sa sœur Julie dans un quartier chaud de Paris. Elle est chanteuse d’opéra, ce qu’elle qualifie de sport et non d’art, car la voix est un muscle! Ils vivent dans un hôtel de passe, au milieu des prostitués. Ils ont pour ami un médecin, Adrien; une auteure pour enfant, Sarah; son mari, Medhi, policier qui surveille justement ce secteur chaud. On est donc au cœur de la cité multi, où tous les groupes se croisent, au temps où la liberté sexuelle ne fait pas encore peur. Mais, un virus dormant se passe sans que personne ne s’en doute…

 

Puis, un mal étrange frappe, mal qu’on ne connaissait pas encore et qu’on ne savait  nommer.  Des médecins-chercheurs s’y attaquent, dont Adrien. Il s’agissait du syndrome d'immunodéficience acquise, ou SIDA, vous l’aurez deviné. On remonte donc à l’arrivée de ce mal. 

 

On est donc dans le récit historique, car on relate ici l’arrivée du SIDA, mais aussi les peurs qu’il suscitait chez ceux  qui avaient évolué jusque là sous le règne de la liberté sexuelle. Peurs qui amenaient la stigmatisation et la répression des gays et des prostitué(e)s (1), les deux premières cibles de la maladie.  Pour le bien de l’histoire, le tout se déroule dans un groupe restreint de personnages, noyau symbolique et représentatif de la société. 

 

***

 

A un niveau plus humain, on est dans le psychodrame, chacun ayant couru des risques. Chacun aura ses peurs, connaissant parfois une victime de cette peste moderne de très près, l’ayant même baisé! Ceci soulèvera donc des réactions diverses,  de rejet ou d’empathie par exemple. C’est selon chacun…  

 

***

 

     Un film intéressant tant au niveau de la trame dramatique que du sujet.

 

Note :

 

1. Ces prostituées dont Adrien dit qu’elles ont des droits, car elles font historiquement partie de la Cité, faisant le plus vieux et le plus beau métier du monde! 

        

Hyperliens :

 

SIDA sur wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/SIDA

 

Réseau canadien d'info-traitements sida : http://www.catie.ca/fre/Home.shtml

 

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CONTRE-ENQUÊTE

 

Réalisation: Franck Mancuso

Distribution: Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnès Blanchot, Jean-Pierre Cassel, Aurélien Recoing

 

Commentaires de Michel Handfield, avec une pointe du résumé officiel! (29 février 2008)

 

     La mère anesthésiste, le père capitaine à la Police criminelle. Une urgence et la petite est laissée seule à la maison pour une heure tout au plus. Brillante, elle se défait du contrôle parental de l’ordi et va rejoindre un ami dans les boisés. Puis, le drame : on la retrouve morte. On met toute la gomme pour trouver le coupable. Mais, si on avait été trop pressé. Du fond de sa cellule, celui que tout semble accuser clame son innocence et décide d'écrire à Malinowski. Et s'il était innocent ? Face à la douleur du père qui a obtenu justice, le doute du flic s'installe peu à peu. Pour Malinowski, une contre-enquête solitaire commence.

 

     On est dans l’esprit humain qui se confronte à notre empreinte animale dans un excellent suspens psychologique. Je ne veux pas en dire plus et c’est pour cette raison que j’ai intégré le résumé officiel à mon commentaire ici, façon de me contenir. Bon film.   

 

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LE SERPENT

 

À l'affiche au Québec le 22 février

 

Un film d’Éric Barbier mettant en vedette Yvan Attal, Clovis Cornillac, Pierre Richard, Simon Abkarian

 

Durée : 1h59

 

     Vincent Mandel, photographe et père de famille en instance de divorce, voit sa vie s'effondrer à cause d'une manipulation orchestrée par un ancien camarade de classe, Joseph Plender. Meurtre, enlèvement et chantage vont conduire Vincent dans une véritable descente aux enfers... Il ne lui reste qu'un seul espoir, battre Plender à son propre jeu.

 

Commentaires de Michel Handfield (21 février 2008)

 

      L’industrie du chantage à l’âge de l’information. On peut en savoir beaucoup sur qui l’on veut à partir d’internet. Puis, l’argent achète des renseignements, même à la police! Suffit de trouver la faille pour réussir son coup. Mais, parfois, la victime est plus combative. La grande question est alors « Va-t-il s’en sortir et comment? »

     

      L’intrigue est cependant trop bonne pour que j’écrive quoi que ce soit, sauf que je fus complètement pris par ce film. Un film noir qui me tenait sur le bout de mon siège. Je le recommande pour le suspens qui va au-delà de l’action, car on plonge dans la psychique des principaux protagonistes.

 

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Familles made in USA (Théâtre)

 

Un projet qui réunit trois pièces présentées en alternance

Trois spectacles différents à inscrire dans votre agenda!!!

www.espacelibre.qc.ca/

 

La saison 2007-2008 du Théâtre de l’Opsis continue son exploration de la dramaturgie états-unienne et la directrice générale et artistique du Théâtre de l’Opsis, Luce Pelletier, vous propose un projet complètement exalté réunissant trois jeunes auteures encore inconnue au Québec. Ce projet audacieux met en scène trois pièces complètes présentées en alternance; Anna Bella Eema de Lisa D’Amour, Ruines (allonge-moi, Justin Timberlake) de Sheila Callaghan et Une maison propre de Sarah Ruhl.

 

Ces trois jeunes auteures novatrices nous dévoilent des destins de familles ; ceux de Anna Bella et de sa mère qui vivent dans une roulotte, de Janice qui veut faire sauter maison et famille et de Mathilda qui recherche la plaisanterie parfaite pour rendre les gens heureux. Trois plumes totalement différentes, mais qui mettent en scène une pléiade de personnages féminins qui tentent de trouver une façon de survivre. Des femmes au bord de la crise de nerfs côtoient des fillettes en mal de vivre, des relations de couple se dénouent, des amitiés se forment, la vie se déroule et chacun y cherche sa place.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 février 2008)

 

     Pour des raisons d’horaires je n’ai assisté qu’à deux des trois pièces avec ma conjointe, mais nous avons trouvé l’expérience forte intéressante, car il ne s’agit pas d’une suite, mais de trois pièces indépendantes sur l’américanité. Une américanité multiple que seule leur origine États-Uniennes unit. Alors, que vous en choisissiez une, deux ou trois, vous ne serez pas pénalisé, ni déçu. Il était important de le souligner. 

  

1. Anna Bella Eema

 

Quand on vit dans le même espace longtemps, on ne sait plus si on est dans le présent, le passé ou le futur nous dit la mère. Ces temps s’entremêlent dans un imparfait pourrais-je ajouter, ce qui décrit bien son destin. 

 

Sa fille de 15 ans, Anna Bella, est né dans la même maison mobile qu’elle et elles ne  sont pas sorties du parc de maison mobile depuis longtemps à ce que l’on comprend. La vie d’Anna Bella tourne donc autour de cette maison, mais elle rêve d’ailleurs. Elle est vive et intelligente. Cependant, on peut se demander si sa mère est en train de reproduire avec elle le même pattern qu’elle aurait connu? De lui transmettre sa peur de l’extérieur, de  ce monde qui  menace! « Je n’aime pas trop le monde » dira-t-elle à sa fille qui voudrait le découvrir. De toute manière, tout est dans les livres. Tout est autour.  

 

     Elle a lue dit-elle, mais on s’aperçoit rapidement qu’elle balance entre le réel et le délire. Ce qui pourrait être perçu comme de l’anarchisme, car elle parle de Thoreau, probablement de « la désobéissance civile » (1), devient de l’inconscience et du délire à mesure que l’on saisit le drame de cet enfermement dans la roulotte, représentation d’une coquille. La mère n’est pas sortie de sa coquille ! Elle se replie sur elle-même, car elle croit ne pas appartenir à ce monde extérieur, surtout depuis qu’on veut les expulser pour faire passer l’autoroute…  

 

***

 

     Cette pièce pose tout le problème des personnes désadaptées  pour cause de maladie mentale ou de marginalisation, car il y a une différence entre être marginalisé et être marginal, cette dernière situation étant bien souvent volontaire et consciente, donc une prise de position assumée, alors que la marginalisation est bien souvent assimilable à un rejet. On est marginalisé par les autres. Dans ce cas, le lien de  confiance à l’autorité, à l’État, à la communauté ou tout simplement au voisinage est brisé. La peur bloque toute communication. La violence devient instinctive, question de survie.

 

     Comment approcher ces personnes et négocier avec elles sans user de force, ce qui ne peut qu’être pire?  Comment les aider  avant même de penser les intégrer? Ce sont des questions qu’a soulevé cette pièce chez moi. Cependant, la pièce ne donne pas les réponses, mais pose un éclairage sur ces problèmes. Cet éclairage est double, car nous pouvons faire un parallèle entre la mère d’Anna Bella prise dans sa réalité, vivant une marginalisation dans son camping déserté, et la réalité des premières nations que l’on parque dans des réserves qui deviennent le centre de leur vie, causant aussi leur marginalisation et des problèmes psycho-sociaux importants dont l’alcoolisme, la drogue et la violence ne sont que des manifestations. Son camping, comme la réserve, devient le dernier rempart face au monde qui l’a parqué là!  Question de langage, d’imaginaire et de réalités!

 

     Mais, comme tous marginalisés, elle ne pourra empêcher le développement. Celui-ci fait d’ailleurs plus que passer; il efface les choses. L’autoroute passera donc sur ce parc à roulotte un jour ou l’autre et ce sera comme s’il n’avait jamais existé, sauf pour ceux qui y auront demeuré. Anna Bella en sera donc la mémoire et pourra en témoigner si elle n’est pas marginalisée à son tour, car elle semble vive et intelligente. Elle pourra s’intégrer, mais elle pourra aussi conserver une touche de  marginalité en mémoire de sa mère. Une façon de la garder vivante, car pour sa mère être vivant c’était avoir « la  capacité de créer quelque chose en dehors de nous. » Ce quelque chose qu’elle a créé, c’est sa fille, Anna Bella! Celle qui pourra peut être changer des choses. Elle représente l’avenir et l’espoir.

 

      Cependant, ce ne sera pas facile, car le système est cannibale. Il nous dévore et efface notre mémoire sauf en  quelques rares exceptions. Pour un Thoreau ou un Platon dont on lit encore les œuvres, combien d’autres penseurs ont été oubliés, car ils faisaient plus que de questionner ce système ; ils le remettaient en cause !

 

« Diogène, un génie, qui nous apprend à nous méfier de tous les systèmes de pensée. Le premier esprit libre, bien plus que Socrate ou Aristote... et qui est absent de l'enseignement universitaire, alors qu'il est le continuateur d'Héraclite, ou de Zénon... Diogène qui se promenait nu, insolent, cynique, et professait le doute absolu, analysant un système en fonction d'un autre système, et les trouvant tous grotesques. Bien plus libre que Socrate, ou Platon qui a raconté des choses qu'il n'a jamais vues. » (2)

 

2. Une maison propre

 

Une maison propre! C’est l’exigence de Lane, femme médecin dont la femme de ménage, Mathilda,  est en dépression et rêve d’être humoriste, car sa mère est morte de rire, parce que son père avait pensé pendant 1 an pour trouver la meilleure blague du monde pour son anniversaire de mariage! Un an! Mais, ce qui intéresse Lane c’est qu’on fasse son ménage : « Je fais mon ménage, mais je n’ai pas fait ma médecine pour ça. »

 

Sa sœur, Virginia, tout à l’inverse, croit qu’il est  important de faire son ménage, car on voit si on a progressé! Et, « si on ne ferait pas le ménage, on penserait trop… »

 

On est ici dans une pièce à sketches… sur la psychologie du ménage et des êtres, le ménage étant un révélateur. D’ailleurs, le ménage en dit beaucoup sur les gens et les sociétés.

 

D’abord, on a tous un rapport personnel face au ménage qui nous vient de comment on a été élevé et de comment on s’est révolté face aux critères de propreté de nos parents. Qui n’a pas déjà dit « je ne ferai pas comme ma mère (ou mon père)  plus tard… »? 

 

Ensuite, il y a un aspect socioculturel face à la propreté. Prenons la banlieue, où celui qui ne s’occupe pas de son gazon comme les autres et le laisse envahir par les mauvaises herbes, qui sont pourtant naturelles, sera regardé de travers par ses voisins! Un pestiféré !

 

Mathilda, elle, ne s’en fait pas avec ça. « Si le plancher est sale, on regarde le plafond. Il n’est pas sale le plafond! » Elle aime bien mieux chercher la blague parfaite, « celle qui se situe quelque part entre un ange et un pet! » (Je pense que c’est parce que ça passe et que ça se sent même si ça ne se voit pas!)

 

Pour Virginia, c’est tout le contraire : « J’ai été en Grèce, c’est plein de ruines! Pourquoi ils ne font pas justes les balayer? »  Pour elle le ménage est une finalité en soi. La poussière apparaît pour être enlevée. C’est sa destinée. D’autre poussière la remplacera.

 

Après le simili entracte, tout balance. La philosophie de la poussière devient la symbolique de la vie. Pour Lane et pour sa sœur, tout doit être à sa place. Puis, le mari de Lane, chirurgien, lui annonce qu’il est tombé amoureux d’une patiente âgée, Ana, atteinte d’un cancer du sein qui se généralise malgré qu’il l’ait opéré. Rencontre inattendue qui changera le cours de leurs vies, car il dit à sa femme que selon une loi divine juive « si on rencontre notre âme sœur on doit tout quitter pour elle. Je l’ai entendu à la radio! » « On trouve nos justifications où il faut » lui répondra-t-elle. Mais, on s’occupera d’Ana qui va vers la fin.

 

     L’ode à la poussière devient donc une métaphore non pas à la vie qui passe, mais aux vivants qui passent, car nous passons comme la poussière, remplacé par d’autres. Homme, tu n’es que de poussières et poussières tu retourneras! Dans cette perspective, plusieurs de nos exigences, comme la productivité et le rendement, perdent leur sens. Pourquoi travailler du levant au coucher du jour? Pour le profit de quelques uns? Mais, vit-on mieux collectivement? Quand Lane dit que les gens qui travaillent sont des gens fatigués, « fatigués d’avoir travaillé, fatigué d’aller travailler », elle a raison. Mais, que fait-on pour changer cet ordre des choses? Le partage du travail, la réduction de la semaine de travail? Dans les années 70 on annonçait la société des loisirs, mais qui l’a vu? Pire, on nous reproche encore notre trop faible productivité par rapport aux travailleurs chinois qui font des semaines de 50, 60 et même 70 heures. On ne veut pas des humains qui vivent, mais des fourmis qui travaillent ! C’est le modèle néolibéral qui est dénoncé ici sous formes de comédie sur la poussière. Poussière symbolique ; poussière d’Hommes ; poussière d’un système qui nous rend dément. Rendement rend dément comme on le voyait bien sur la couverture de Critique de la division du travail d’André Gorz il y a 30 ans ! (3)

 

Notes

 

1. Thoreau, la désobéissance civile, Paris: Mille-et-une-nuits, 63 p.

 

2. Entrevue de Gerald Messadié, auteur du roman Madame Socrate (France: JC Lattès), accordée à Jacques Folch-Ribas, La Presse, Dimanche 3 décembre 2000.

 

3.  GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail, Paris, éd. Du Seuil, coll. Point

 

Horaire de représentation :

 

Les pièces Anna Bella Eema, Ruines (allonge-moi, Justin Timberlake) et Une maison propre sont présentées du 6 février au 23 février 2008 au Théâtre Espace Libre sans jours de relâche. Du mardi au vendredi à 20h30; les samedis et dimanches à 15h, 18h et 20h30; les lundis à 18h et 20h30.

 

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Borderline de Lyne Charlebois

À l’affiche le 8 février

 

Montréal, 8 janvier 2008

 

Borderline, premier long métrage réalisé par Lyne Charlebois, est produit par Roger Frappier et Luc Vandal de Max Films. Le film met en vedette Isabelle Blais, Jean-Hugues Anglade, Angèle Coutu et Sylvie Drapeau. Par ailleurs Laurence Carbonneau, Pierre-Luc Brillant, Marie-Chantal Perron, Antoine Bertrand et Hubert Proulx font également partie de la distribution.

 

Adapté des livres Borderline et La Brèche de Marie-Sissi Labrèche, le film raconte l’histoire de Kiki à différentes étapes de sa vie. Fille d’une mère internée et élevée par sa grand-mère, Kiki, un peu laissée à elle-même, trouvera son seul réconfort à l’école. Jusqu’à l’âge de 30 ans, sa vie est loin de ressembler à un conte de fées. Le sexe et l’alcool deviendront son exutoire et son lot quotidien. Elle collectionnera aussi les hommes. Mais à ses 30 ans, Kiki rencontrera l’amour le plus difficile et le plus éprouvant : l’amour d’elle-même. 

 

Photographe (avec ses remarquables Reportages photos – Cirques de monde pour le Cirque du Soleil) et réalisatrice de talent (cinéma, télévision, documentaire, vidéoclip, publicité, etc.), Lyne Charlebois mène une carrière des plus prolifiques. À la télévision, on la retrouve à la barre des séries populaires Nos étés (2005) et Tabou (2002). Au cinéma, entre 2002 et 2005, elle tourne Quel jour était-ce?, une série de sept courts métrages de fiction. Parmi la centaine de vidéoclips qu’elle a réalisé à ce jour (Ginette Reno, Isabelle Boulay, Céline Dion, Jim Corcoran, Lhasa De Sela, etc.), quatre d’entre-eux ont valu à Lyne Charlebois un Prix Félix, notamment avec les chansons de Daniel Bélanger, Laurence Jalbert et Marjo.

 

La direction de la photographie a été confiée à Steve Asselin, la direction artistique à Frédéric Page, le montage à Yvann Thibaudeau tandis que la musique a été composée par Benoit Jutras. Borderline est distribué par TVA Films.

 

Commentaires de Michel Handfield (19 janvier 2008 / mis en ligne le 8 février 2008)

 

Baudelaire et Rimbaud au féminin : sexe, boisson et littérature dans l’excès! Autopsie de la création dans la douleur. Il faut mettre ses trippes et sa vie sur la table pour écrire. C’est effectivement un genre d’écrivain et un genre littéraire dans lequel on pénètre ici. Symboliquement, mais intensément.

 

Le cul, ça me réduit à l’esclavage, j’ai besoin d’une thérapie…  alors je me retrouve aux AA du cul! Dépendante sexuelle, j’ouvrais les jambes pour oublier qui j’étais; pour oublier le rejet.

 

Voilà en bref la psychologie de Kiki qui fait un retour sur elle-même, car on la voit parfois en différentes phases dans une même scène, comme lorsqu’elle va chez sa grand-mère, mais qu’elle se voit aussi en petite fille au même endroit. Ce mélange entre présent et passé n’est pas cosmétique. Il est psychanalytique, car on cherche l’origine du mal être dans l’enfance de Kiki. C’est très freudien. Elle aurait pu faire une psychanalyse; elle a fait un roman! Roman qui mettra sur le cul son professeur de littérature et amant passager, car s’il aime la chair tendre et sans scrupule de Kiki, il lui préférera toujours la stabilité de  sa femme!

 

Film montréalais aussi, car on reconnaît le Sud-ouest avec le canal Lachine et les lofts Redpath en arrière plan; le Plateau, notamment la boutique Rix Rax  (www.rixrax.ca) sur Gilford (1); et peut être Hochelaga-Maisonneuve, où j’avais moins de repères. Mais, c’est normal que ce soit montréalais, car la situation de Kiki en est une qui appelle à vivre dans la grande ville. En effet, dans un village elle aurait rapidement fait le tour des gars du coin et aurait dû quitter pour la grande ville, car on lui aurait fait une réputation assez rapidement. Dans l’anonymat de la grande ville, cette question ne se pose pas, d’où l’attrait de la ville pour tous les types de marginaux. C’est là une caractéristique des grandes villes que l’on qualifie parfois d’anonymat de façon péjorative. Mais, ce n’est pas nécessairement péjoratif, car cela permet aussi de vivre sa vie à l’ombre des « qu’en dira t’on? » et de la stigmatisation que l’on peut connaître dans les endroits plus exigus; où tout le monde se connaît!        

 

À un autre niveau, ce film pose la question du support psycho social des enfants dont les parents ont des difficultés psychologiques et/ou comportementales graves. Quelles sont les problèmes d’une enfant  élevé par une mère qui souffre de maladie mentale? Comment y remédier? En la plaçant dans une famille d’accueil? Dans sa famille? Quel support peut donner le milieu et l’école? Ce n’est pas facile et c’est ce que vit l’héroïne. Le film ne donne pas de réponse, mais il pose bien la question.

 

Dans le cas de Kiki (Isabelle Blais), c’est sa grand-mère (Angèle Coutu) qui la prendra en charge. Mais, elle avait aussi certains problèmes de comportements et Kiki aura certains manques affectifs. Elle se magane – par la boisson notamment – pour oublier; elle se donne dans le sexe pour qu’on s’occupe d’elle. Du monde de passage sur elle, parce qu’au fond elle demeure seule. Une dépendante affective et sexuelle :

 

« J’explose. Je suis ma propre bombe. Je sais baiser, mais je ne sais pas aimer. »

 

C’est en lien avec une enfance qui la suit. Quand on croit y échapper, elle nous rattrape!

 

Quand la réalité dépasse ainsi la fiction et qu’on est particulièrement brillante, peut-on faire autrement qu’écrire, ne serait-ce que pour s’exorciser? Difficile de se laisser aimer quand on n’a pas vraiment appris, car l’amour c’est acquis, mais pas dans les gènes. Sa mère ne lui a probablement jamais montré. Sa seule relation stable, c’est avec son chien dira-t-elle! L’amour non appris, ça peut aussi susciter le vertige et la peur si on ne sait pas de quoi il s’agit. Elle dira très lucidement :

 

« Quand on m’aime j’me sauve, quand on me fait mal, j’me colle! » (2)

 

     Histoire de vie, parcours de la combattante pour se reconquérir, ce film est profond et cru. Certains seront rebutés par sa vérité, notamment le langage et les scènes de cul, mais tel est le propos du film. Il ne ment pas et a donc les défauts de ses qualités. Il n’est pas gommé, mais réaliste. Du cinéma vérité, même s’il est au rayon de la fiction.

 

Notes :

 

1. C’est un endroit que je connais bien, car j’y passe quelques fois par semaine en allant au gym, coin Gilford et Christophe-Colomb (http://loptimum.homestead.com/), soit à quelques rues de là. J’ai même vu l’installation extérieure pour le tournage. Quant aux lofts Redpath, on passe tout près sur la piste cyclable du canal Lachine, où quelques scènes ont été tournées.

 

2. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un dérivé  du syndrome de la femme battue, mais tel n’est pas le cas :

 

« Le syndrome de la femme battue n’appelle pas "inconsciemment le batteur à passer à l’acte". Le syndrome de la femme battue est un ensemble de signes cliniques qui traduisent un état post-traumatique résultant de la violence subie sur une longue période. La personne souffrant de ce syndrome se sent piégée et développe une peur légitime d’être tuée. On parle de ce syndrome depuis une quinzaine d’années au Canada. En 1990, Angélique Lyn Lavallée a été acquittée de l’homicide de son mari quand la Cour suprême du Canada a reconnu comme défense légitime la preuve d’expert basée sur le syndrome de la femme battue (SFB). Le plus haut tribunal du pays a jugé qu’on devait tenir compte, dans l’appréciation de la réaction d’une femme face à une agression ou à la violence appréhendée, de la réalité des femmes en général qui peut être très différente de celle des hommes, notamment dans les situations de violence conjugale. » (Micheline Carrier,  Denise Bombardier et le syndrome de la femme battue, lundi 28 novembre 2005,  sur Sisyphe : http://sisyphe.org/breve.php3?id_breve=520)

 

Si je n’ai pas le nom de ce syndrome, Kathryn Campbell, qui a consacré son doctorat en criminologie à essayer de cerner le type de lien qui unit les conjoints de ces couples où sévit la violence physique grave et répétitive, nous donne l’explication suivante dans un article paru dans le FORUM (Journal de l’Université de Montréal) en 2000. Elle nous explique que :

 

«    Chez les femmes, quatre attitudes émergent: elles expliquent le comportement violent du conjoint par une perte d’autocontrôle comme s’il était un enfant; elles s’allient au conjoint en excusant son attitude; elles considèrent être «capables d’en prendre»; et elles ressentent un amour passionné pour le conjoint.

 

Les hommes recourent à cinq types d’arguments ou d’attitudes pour expliquer leur violence: ils ont peur de perdre leur conjointe; ils se sentent impuissants devant elle; ils imputent la cause de leur violence à des éléments déclencheurs; ils minimisent l’importance de leur violence; et, à l’instar des femmes, ils ressentent un amour passionné pour leur conjointe. » (Daniel Baril, Il me bat, mais je l’aime..., Forum, Volume 35 numéro 9, 30 octobre 2000 : www.forum.umontreal.ca/numeros/2000_2001/forum_00_10_30/article07.html)

 

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LA BELLE EMPOISONNEUSE

 

Date de sortie au Québec : 25 janvier 2008

Durée : 93 min

 

Écrit et réalisé par : Richard Jutras

Produit par : Yves Fortin, Les Productions Thalie

 

Distribution : Maxime Denommée, Isabelle Blais, Benoît Gouin, Isabelle Miquelon, Robert Lepage, Tania Kontoyanni, Andrée Lachapelle, André Melançon, Serge Houde & Steve Banner

 

Homère Angelopoulos Lacroix, 25 ans, voit sa vie basculer le jour où le hasard place sur sa route la belle et mystérieuse Roxane.

 

Dès lors, le destin de nos deux héros croisera celui d’une grande comédienne aveugle, d’un philanthrope manipulateur, de la déesse Athéna, d’un dinosaure immuable et d’un humoriste déprimé.

 

Plongés dans cet univers éclaté aux accents de tragi-comédie-romantique, Homère et Roxane parviendront-ils à surmonter les épreuves qui les attendent? 

 

Commentaires de Michel Handfield (24 décembre 2007. mis en ligne le 25 janvier 2008)

 

Homère Angelopoulos Lacroix (Maxime Denommée) est déphasé par rapport au monde; aimant la littérature et rêvant de faire des truffes, « les champignons, pas les chocolats » dira-t-il à Roxane (Isabelle Blais), avec qui il se « ramasse » à faire du porte à porte pour un organisme de charité douteux. « Alea jacta est » comme le disait César.

 

     Roxane est belle, ténébreuse et secrète. Tout pour lui plaire. « Le coup de foudre frappe toujours les plus vulnérables! » Élevé en lisant de la tragédie grecque, ça marque! Mais, quand on a été baptisé Homère Angelopoulos Lacroix, ça ne surprend pas. Ce film est donc construit comme une tragédie grecque, mais à rebours. Comme le film commence par la fin, on a hâte de savoir ce qui est arrivé plutôt que ce qui arrivera. Puis, on se surprend à vouloir savoir ce qui arrivera, des fois que ce film n’aurait pas commencé à la fin comme il nous le laissait croire.

     Même si j’ai pris bien des notes, une vingtaine de feuillets sur mon PALM, j’ai décidé de faire simple et court, car une tragédie c’est intéressant quand on a des surprises. Vaut mieux être circonspect. Mais, voici quand même quelques phrases que j’ai trouvées intéressantes et qui pourraient garnir un dictionnaire des citations : 

 

- Y’a pas que les gens qui peuvent mentir, la réalité aussi!

 

- Tu pourrais vendre des Humer a tous les écolos de la terre. Comme phrase de séduction, y’a pas à dire, elle est bien!

 

- Quand on ment, ce n’est pas contre les autres, mais pour se protéger contre soi même.

 

     Il y a donc de l’amour, du mensonge et de la trahison dans ce film. Même si c’est tourné ici et  qu’on reconnaît Montréal, c’est tout de même une histoire universelle qu’on nous raconte. Je ne vous cacherai pas que j’ai apprécié ce film et que je le recommande.

 

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LES CHANSONS D'AMOUR

 

DÈs le 25 janvier AU CINÉMA EX-CENTRIS

Christophe Honoré, France, 2007, 95 min, v.o. française. Dist : Les Films Séville.  Avec: louis garrel, ludivine sagnier, chiara mastroianni.

 

Dans les rues de Paris, on danse la nuit venue et on chante ses amours meurtries ou naissantes. Christophe Honoré livre une comédie musicale pour son quatrième film.. « Ce film est une comédie musicale parce que les personnages ne peuvent pas exprimer leurs sentiments autrement qu’en chantant. J’aime l’esprit de la comédie musicale proche de celui de la pop : ne jamais s’appesantir, s’offrir la possibilité du lyrisme à partir d’une tragédie quotidienne. » - Christophe Honoré.

 

Filmographie dans paris (2006), ma mÈre (2004), dix sept fois cÉcile cassard (2002).

 

Commentaires de Michel Handfield (25 janvier 2008)

 

     Au début, quand j’ai vu que certains dialogues étaient chantés, j’ai immédiatement pensé que ce serait davantage un film pour ma blonde que pour moi. Mais, je m’y suis fait. Puis, j’ai compris le principe : les sujets les plus difficiles sont chantés, car ça passe mieux en chantant comme le dit une chanson de Michel Sardou. (1)

 

     On est dans la recherche de soi par rapport à l’autre. On se demande si amour et sexualité, le couple, homme et femme… vont de pairs ou sont affaires de circonstances. Quand on pense avoir atteint l’équilibre, on le perd parfois, ce qui crée des tensions et des conflits. Une nouvelle recherche d’équilibre est alors à faire. J’ai bien aimé ce côté psychosocial du film.

 

     Sur un plan plus sociologique, j’ai remarqué qu’on y fume beaucoup. C’est une différence marquante avec le cinéma américain (dans lequel j’inclus les cinémas états-uniens, québécois et canadien anglais), où l’apparition de la cigarette à l’écran semble beaucoup plus contrôlée que celle de la violence. Cela en dit long sur les différences culturelles entre la France et l’Amérique. Côté culture, l’auteur s’amuse à bien arrêter sa caméra sur différents titres de livres selon les circonstances; une forme de bibliographie.

 

Bref, sous des airs de film léger et de comédie musicale, on a affaire à un film intello. C’est peut-être là sa principale difficulté, car il joue sur deux tableaux. Pour moi, une fois entré dans l’histoire, j’ai bien apprécié ce film. Mais, il faut prendre le temps d’entrer dans l’histoire, car on est  dans un équilibre fragile entre deux genres différents. Je ne sais donc pas quel sera le succès de ce film vu ce mélange des genres et je n’oserais pas faire de prédiction. Mais,  pour ma part, je l’ai apprécié une fois que j’ai compris la prémisse : les sentiments s’expriment mieux en chantant!  

 

Note :

 

1. Ça aurait été une belle intro à ce film que cette chanson.

 

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Elizabeth, roi d’Angleterre (Théâtre)

 

De Timothy Findlay. Traduction de René-Daniel Dubois. Mise en scène de René Richard Cyr.

 

AU Théâtre DU NOUVEAU MONDE

Du 15 janvier au 9 février 2008

 

Du mardi au vendredi à 20 h

Les samedis à 15 h et 20 h

Réservation s 514.866.8668  www.tnm.qc.ca 

 

« Écoutez-moi. Je vous offre un marché. Enseignez-moi à être une femme… et je vous enseignerai à être un homme. »  ELIZABETH 1RE

 

Le communiqué suit nos commentaires.

 

Commentaires de Michel Handfield (24 janvier 2008)

 

Avis : les pages 8 et 9 du programme que nous citons sont tirées d’un texte de Timothy Findlay qui présente sa pièce. Ce texte fut écrit à Stratford (Ontario) en juin 2000, là où cette pièce, « Elizabeth Rex », fut créée. Dans le programme on a titré ce texte  « Entre histoire réelle et invention pure » et nous en devons la traduction à René-Daniel Dubois qui a aussi traduit la pièce.

 

***

 

On sourit; on rit; on réfléchit. En effet, cette pièce a pour arrière-plan l’histoire, car l’action se passe dans la nuit du 22 avril 1616, dans une grange de Stratford-upon-Avon [où] William Shakespeare vit ses derniers jours. Mais,  il se souvient surtout d’une autre nuit, 15 ans plus tôt. (1) Un tournant de l’histoire anglaise : la nuit du Mardi gras de l’an de grâce 1601, la veille de la décapitation de l’amant d’Elizabeth, Robert Devereux,  comte d’Essex, pour trahison. La mise à mort était prévue pour le lendemain, le mercredi des Cendres, à l’aube. C’est un fait :

 

« Or, nous savons que la veille de sa mise à mort, le Mardi Gras, donc, Elizabeth fit appeler Shakespeare et sa troupe — les Hommes du Lord Chambellan — afin qu’ils jouent pour elle dans un de ses palais : elle avait grand besoin de se distraire du tourment causé par la décision que son devoir royal lui imposait. » (p. 8)

 

De cette rencontre en cette nuit particulière, Timothy Findlay a imaginé cette pièce. Une fiction qui nous en apprend sur la reine, Shakespeare, la vie et le Pouvoir par ce dialogue entre ce comédien qui joue si bien les femmes, Ned, et Elizabeth, qui se doit d’effacer la femme pour gouverner : 

 

« Nous ignorons quelle pièce fut représentée ce jour-là — j’avais donc toute la liberté souhaitée pour décider que ce serait Beaucoup de bruit pour rien : Elizabeth ne pourrait qu’être profondément touchée par le personnage de Béatrice, une des femmes les plus fortes et les plus indépendantes de tout le répertoire shakespearien. J’étais donc tout à fait en mesure de dessiner une reine intriguée par l’acteur qui prête vie à une femme aussi remarquable. » (p. 8)

 

     Puis, il y a l’œuvre de Shakespeare à laquelle on fait allusion dans la pièce. Naturellement, il y a Beaucoup de bruit pour rien, mais Findley va plus loin encore, car… 

 

« Shakespeare, qui à cette époque est en train d’écrire Hamlet, nous est présenté ici comme travaillant aussi à son Antoine et Cléopâtre — une pièce qui n’a jamais été jouée du vivant d’Elizabeth : plusieurs spécialistes croient que ce délai a été occasionné par le fait que la pièce était vraiment beaucoup trop clairement évocatrice de l’histoire d’amour entre Elizabeth et Essex pour qu’une création soit envisageable du vivant de la reine. » (p. 9)

 

On est donc dans la  création, car Findley a imaginé le contenu de cette nuit particulière dans l’enceinte d’un des palais de la reine, une dépendance où les comédiens et le maître ont dû coucher pour cause de couvre-feu, mais où Elizabeth va les retrouver, car elle veut parler avec ce comédien qui joue si bien les femmes, elle qui doit être homme! 

 

On échange sur le sens de la vie et de la mort dans cette pièce, d’autant plus que Ned est condamné par la maladie alors qu’Elizabeth a condamné à mort son amant par devoir. Mais, ce qui m’a le plus frappé tout au long de la pièce, c’est avant tout la question du droit d’être qui la traverse :

 

- D’abord, une femme a-t-elle le droit d’être femme si elle gouverne ou se doit-elle d’être un homme pour gouverner? 

 

- Ensuite, une femme a-t-elle le droit d’être femme si elle est  emprisonnée dans un corps d’homme?

 

Ces deux questions posent les axes social et politique de la pièce : les exigences du Pouvoir politique et les exigences de son sexe, déterminant social de l’individu surtout à cette époque!

 

Concernant le Pouvoir, Elizabeth s’est abandonnée à la fonction : Elizabeth, Roi d’Angleterre! Ce n’est pas Reine, mais bien Roi. Et ce pas un hasard : c’est qu’elle doit mener le royaume comme un homme, au point d’oublier ses sentiments et faire exécuter son amant pour trahison comme nous l’avons dit plus haut. Son sens du devoir doit être plus grand que ses désirs. Déchirant pour la femme cachée sous ce Roi : « J’ai tué la femme dans mon cœur pour être l’homme qui sauve l’Angleterre! » Elizabeth, femme de poigne et androgyne avant le temps? Elizabeth, révélatrice de ce que deviennent les femmes au contact du pouvoir : madame le ministre, madame le premier ministre ou madame le président! Ce n’est pas un hasard que certaines préfèrent que le nom de la fonction demeure au masculin même si leur pendant féminin existe. Elles ne veulent pas le pendant, mais la fonction!

 

On en arrive ainsi au second point : les exigences de son sexe. Il y a des comportements attendus de l’homme et de la femme. Elizabeth tout comme Ned, acteur spécialisé dans les rôles féminins, n’ont pas ces comportements. Elle est Roi, il est femme! Elle lui propose donc un marché : elle lui montrera à être un homme s’il lui montre à être une femme! Pas question de look ici, mais de pensée, de philosophie. Sortira-t-elle la femme en elle? Voilà la question.

 

On est au plus profond de la personne. De ce qu’elle est; de ce qu’elle ressent. Pas de l’acquis, ni de la culture ou de la mode, mais comment elle se sent au plus profond d’elle-même malgré ce qu’elle a appris. De son âme si je puis dire.

 

Ned se sent femme; est femme. Il fut fait femme dans un corps d’homme. Elizabeth est aussi femme, mais elle l’a refoulée au nom de ses responsabilités et du devoir. Shakespeare le découvrira en cette soirée où la parole fut libérée. Il se le remémorera dans la nuit du 22 avril 1616, alors qu’il est à la veille de mourir seul dans une grange de Stratford-upon-Avon, car même si on l’oublie rapidement, captivé par la pièce, on n’assiste pas à l’événement lui-même, mais au souvenir que le maître en a 15 ans plus tard.  

 

Ces questions de soi par rapport à notre image, notre sexe, notre fonction ou notre Pouvoir sont toujours actuelles et ne trompent pas, car nous jouons tous : « Le monde entier est une scène sur laquelle on est tous des acteurs. » 

 

***

 

Très actuelle, cette pièce pose aussi la question des préjugés envers l’homosexualité, car on ne ménage pas Ned même s’il est de la troupe; un confrère ou un ami. Face à sa maladie, car il se meurt de la vérole (2), on n’hésite pas à penser tout haut que c’est peut-être dû à des comportements particuliers, voire amoraux. La vérole tuait  à l’époque comme le SIDA tue aujourd’hui. En ce sens, cette pièce est très contemporaine. Mais,  quelqu’un répondra que la vie tue! Façon de remettre les pendules à l’heure, car on naît tous condamné à mort. Le Roi peut cependant décider de devancer ce temps, comme quand Elizabeth envoie la condamnation à mort de ceux qui l’ont trahie. « Dieu leur pardonnera leur péché, mais moi je ne  pardonne pas la trahison » dira-t-elle. Elle peut aussi la retarder, commutant en peine de prison à vie la peine de mort du «  noble enfermé en compagnie d’Essex pour avoir participé à la rébellion avortée [qui] n’était nul autre que Harry Wriothseley, comte de Southampton — le riche mécène soutenant Shakespeare et, selon certains, le grand amour de sa vie. » (p. 9) Il décédera en 1624.

 

Élizabeth, c’est toute la difficulté d’être en haut de la pyramide du pouvoir, là où la place est si étroite qu’on peut tomber à tout moment si l’on bouge trop. Là, où la fonction prend pied sur la personne. Elizabeth dira  d’ailleurs « J’ai ordonné au bourreau de couper ou j’aurais aimé poser mes lèvres! » Elizabeth a ainsi donné sa chance à l’Angleterre. Si elle n’a jamais eu d’enfant, elle a enfanté le royaume : Elizabeth, roi d’Angleterre!

 

***

 

À souligner le maquillage et le jeu de Marie-Thérèse Fortin en Elizabeth; la mise en scène et le jeu de René Richard Cyr ainsi que des autres comédiens autour d’eux. Prenons Lady Mary Stanley, dame d’honneur de la reine, jouée par Agathe Lanctôt, en exemple : elle parle peu, mais a une présence. Il en est ainsi de tous les comédiens. Ils ont une présence, même dans les rôles secondaires, car cette pièce aurait pu être un huis clos entre Elizabet et Ned sinon. 

 

Notes :

 

1. Certains détails me viennent du communiqué et du programme de la soirée, car je ne peux noter et me souvenir de toutes les dates ou de tous les titres de pièces par exemple. Voir www.tnm.qc.ca/saison-2007-2008/Elizabeth-roi-dAngleterre/savoir_plus.html. Par contre, les citations de dialogues sont celles que j’ai notées dans mon PALM. Si elles ne sont pas textuelles, elles conservent le sens du texte. 

 

2. La vérole ou grande vérole, c’est la syphilis : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syphilis

 

Quant à la petite vérole, sans rapport avec la vérole ou la grande vérole, c’est la variole : http://fr.wikipedia.org/wiki/Variole

 

Hyperliens

(Avec la collaboration de Luc Chaput, critique de cinéma à la revue Séquences, historien et généalogiste  amateurs qui collabore à Societas Criticus)


Shakespeare In Love: 
http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19981225/REVIEWS/812250306/1023

Tudor dynasty: 
http://englishhistory.net/tudor/monarchs.html

Timothy Findley :
http://www.cbc.ca/news/obit/findley/

Une entrevue avec Findley dans le January magazine: http://januarymagazine.com/profiles/timothyfindley.html


Elizabeth I of England sur Wiki :
http://en.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_I_of_England

 

Robert Devereux : http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Devereux%2C_2nd_Earl_of_Essex

 

Henry Wriothesley, 3rd Earl of Southampton:

http://en.wikipedia.org/wiki/Henry_Wriothesley%2C_3rd_Earl_of_Southampton

 

William Shakespeare :

http://en.wikipedia.org/wiki/Shakespeare

 

Much Ado About Nothing (Beaucoup de bruit pour rien) : http://shakespeare.mit.edu/much_ado/

 

Antony and Cleopatra  (Antoine et Cléopâtre) : http://shakespeare.mit.edu/cleopatra/

 

Hamlet: http://shakespeare.mit.edu/hamlet/ 

 

Le communiqué

 

LE CHOC DES TITANS

 

René Richard Cyr effectue son retour sur la scène du TNM avec une pièce puissante sur les combats intérieurs qui nous agitent tous. Elizabeth, roi d’Angleterre est l’œuvre d’un des plus grands écrivains canadiens anglais du 20e siècle, Timothy Findley, qui lui-même fut acteur avant que s’impose en lui le désir d’écrire.

 

Créée en 2000 pour le public de Stratford, la pièce renaît au TNM dans une traduction de René-Daniel Dubois, qui rend brillamment les collisions entre les divers niveaux de langue qui émaillent les échanges entre ces trois personnages plus grands que nature. C’est l’histoire d’une reine qui tue la femme en elle afin d’assurer le pouvoir. C’est l’histoire d’un acteur, qui a joué tous les grands personnages féminins de Shakespeare et qui, face à la mort, se rend compte qu’il peut tout jouer, sauf sa propre vie. Et c’est l’histoire de Shakespeare lui-même, cet écrivain de génie qui sans cesse s’est inspiré des conflits que vivait la cour d’Angleterre et qui, une nuit, se retrouve face à sa souveraine.

 

Une souveraine hautement fidèle à ses obligations, mais porteuse de blessures innommées, interprétée par cette reine de cœur qu’est Marie-Thérèse Fortin. Entre l’histoire réelle et l’invention pure, Elizabeth, roi d’Angleterre, cette pièce à la fois grave et fantaisiste, fait de personnages historiques le sujet d’une œuvre digne de Shakespeare !

 

SE RÉCONCILIER AVEC SOI –MÊME

 

L’action se passe la nuit du 22 avril 1616, dans une grange de Stratford-upon-Avon. William Shakespeare vit ses derniers jours. Et il se souvient d’une autre nuit, celle du Mardi Gras de l’an de grâce 1601 où, à la veille de faire exécuter son amant le comte d’Essex, Elizabeth 1re lui demande, à lui et aux comédiens de sa troupe, de la distraire. C’est ainsi qu’après une représentation de Beaucoup de bruit pour rien, Elizabeth rencontre Ned, un acteur spécialisé dans les rôles de femmes et qui se meurt de la syphilis. Elle lui offre alors un marché. Entre Jean-François Casabonne dans le rôle de Shakespeare et Marie-Thérèse Fortin en reine vierge, René Richard Cyr, en plus de signer la mise en scène, incarne lui-même le rôle de Ned Lowenscroft, cet acteur pour qui le grand Will écrivit tant de rôles marquants et qui semblait connaître les secrets de la féminité mieux que les femmes elles-mêmes. À ses yeux, la pièce parle du combat entre la femme amoureuse et la reine qui ne peut se permettre d’aimer, observe la lutte que se livrent un homme souvent figé dans des attitudes féminines et une femme qui s’est elle-même condamnée à agir en homme. Et à travers tous ces combats, la pièce de Findley perce le cœur de deux créatures blessées, amenées à se réconcilier avec la mort et avec elles-mêmes.

 

TIMOTHY FINDLEY, L’AIMABLE MISANTHROPE

 

Auteur de douze romans et de deux recueils de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios pour le cinéma, la télévision et la radio, lauréat à deux reprises du prix du Gouverneur général du Canada, récipiendaire du City of Toronto Book Award, officier de l’Ordre du Canada, chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de France, traduit en quinze langues, Timothy Findley est né en 1930 à Toronto. Après avoir bourlingué de Londres à New York et de Berlin à Moscou, il y revient et entreprend, avec Le Dernier des fous, paru en 1967, le début d’une œuvre romanesque qui compte parmi les plus puissantes qu’ait engendrées le Canada anglais. Amoureux de la France, Findley y acquiert une maison. Le 21 juin 2002, il meurt non loin de là, face à la mer. Cette pièce est est née de son désir de trouver une réponse à une énigme qui l’a captivé durant des années : dans le théâtre élisabéthain, les femmes n’avaient pas la permission de monter sur les planches et les personnages féminins étaient plutôt défendus par de tout jeunes garçons. Mais alors, qui jouait Cléopâtre et Lady Macbeth ? Qui jouait les rôles féminins exigeant une maturité et une profondeur hors de portée pour d’aussi jeunes hommes ?

 

LE RETOUR DE RENÉ RICHARD CYR

 

Le nombre de mises en scène qu’a signées René Richard Cyr (1) depuis 25 ans est impressionnant et couvre tous les recoins de la planète théâtre. Mais le codirecteur du Théâtre Petit à Petit du début des années 1980 à 1998, le directeur artistique du Théâtre d’Aujourd’hui de 1998 à 2004 a conservé une fidélité et une foi inébranlables en la création. Aussi, ce n’est pas un hasard s’il revient aujourd’hui au TNM avec l’oeuvre d’un grand auteur canadien anglais hélas méconnu au Québec, une oeuvre dans laquelle un certain William Shakespeare est en pleine création ! Il s’adjoint pour l’occasion le jeune scénographe Pierre-Etienne Locas, l’éclairagiste Etienne Boucher et le compositeur Alain Dauphinais qui, en peu de temps, ont imposé leur marque dans le paysage théâtral québécois. Elizabeth, roi d’Angleterre les inscrit aux côtés du grand maître du costume au Québec : François Barbeau. Pour René Richard Cyr, cet ausculteur des âmes et de la pénombre des sentiments, collaborer avec des concepteurs de générations différentes lui permet de poursuivre le dialogue avec des artistes au talent immense et de rester attentif aux nouveaux langages de la scène, de contribuer à la naissance et à la reconnaissance de voix nouvelles.

 

Avec Yves Amyot / Éric Bruneau / Jean-François Casabonne / René Richard Cyr / Éric Cabana / Benoît Dagenais / Marie-Thérèse Fortin / Geofrey Gaquère / Roger La Rue / Agathe Lanctôt / Olivier Morin / Éric Paulhus / Adèle Reinhardt /

 

Assistance à la mise en scène et régie Lou Arteau / Décor et accessoires Pierre -Etiene Locas / Costumes François Barbeau / Éclairages Etiene Boucher / Musique Alain Dauphinais / Maquillages François Cyr / Perruques Rachel Tremblay

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1. REPÈRES Depuis Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay en 1987 jusqu’à Elizabeth, roi d’Angleterre, René Richard Cyr a signé de mémorables productions au TNM : L’École des femmes (1990) et Le Misanthrope (1998) de Molière, Le Malentendu de Camus (1993), En pièces détachées de Tremblay (1994), Le Voyage du couronnement de Michel Marc Bouchard (1995), Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1999) et Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams (2002).

 

Pour en savoir davantage : www.tnm.qc.ca

 

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La Marquise d'O...

(Die Marquise von O)

 

17 janvier et 18 janvier à 19 h
Goethe-Institut Montréal
En version original allemande avec sous-titres français.
Entrée : 7 $, étudiants : 6 $, gratuit pour les Amis de Goethe
+1 514 499-0159

info@montreal.goethe.org

Copie spéciale en 35mm importée !

Réalisateur : Éric Rohmer, RFA, France, 1975, 103 min., 35mm, couleurs, avec : Edith Clever, Bruno Ganz, Peter Lühr, Edda Seippel. Directeur photo : Nestor Almendros.

 

En version originale allemande avec sous-titres français.

 

Stéphane Lépine présentera sa carte blanche les deux soirs.

 

C’était en 1976. Bruno Ganz et Edith Clever étaient deux des plus grands acteurs du monde. Rohmer vient les chercher pour cette adaptation de la nouvelle de Kleist parue en 1805 et qui fait le pont entre le drame bourgeois du 18e siècle et le romantisme allemand du 19e, nouvelle dont l’auteur a trouvé le sujet dans le Livre second des Essais de Montaigne. Le noyau de l’intrigue, vieux thème littéraire international, est tiré du chapitre II, De l’ivrognerie : une femme rendue enceinte à son insu (sommeil, évanouissement) se rend peu à peu compte de son état, recherche le responsable et proclame qu’elle est prête à le prendre pour époux. Le tout se termine bien, la régularisation et le bonheur. Le souvenir que je garde de ce film est nébuleux, parcellaire : je me souviens d’Edith Clever se prenant la tête à la fenêtre, de Bruno Ganz, vêtu d’une cape blanche, apparaissant tel un ange salvateur, je me souviens des décors et des costumes qui préfigurent la période Biedermeier, de la manière avec laquelle Rohmer recrée les tableaux du peintre français Jean-Baptiste Greuze, mort la même année que Kleist, et le célèbre Cauchemar de Johann Heinrich Füssli (1782), mais pour le reste, il me semble avoir tout oublié de cette Marquise d’O… et je ne sais plus même si le film a été tourné en français ou en allemand!

 

Commentaires de Michel Handfield (18 janvier 2008)

 

Veuve et se refusant à tout homme, la belle marquise (Edith Clever) est considérée pure par sa famille, du moins jusqu’au jour où elle découvre qu’elle est enceinte, ce qu’on voyait bien, nous, mais ce qu’elle ne voyait pas,    elle! Là, tout bascule. Elle passe même une petite annonce demandant au père de se présenter, car elle fut mise enceinte à son insu! Mais, comment et par qui?

 

C’était peut être un drame à l’époque où ce fut écrit, mais c’est maintenant une comédie. J’ai souri à plusieurs reprises devant ce film d’un romantisme d’un autre âge. Un romantisme naïf!

 

D’un autre point de vue, ce film est aussi une critique sociale de l’ignorance et de l’aveuglement idéologique conservateur, commençant par celui de l’héroïne, qui ne voit pas sa condition, à celle du père, qui la renie comme si c’était la dernière des salopes, cela par convenance. Des convenances qui poussent à l’extrémisme.

 

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THE GREAT DEBATERS

www.thegreatdebatersmovie.com/


Sortie en salles : 25 décembre 2007
Réalisation: Denzel Washington, Jeffrey Porro
Distribution: Denzel Washington, Forest Whitaker

L'histoire vraie du professeur Melvin B. Tolson, qui forma une équipe de débat dans un petit lycée réservé aux Afro-Américains dans les années 30.

Commentaires de Michel Handfield (24 décembre 2007)

 

Melvin B. Tolson est un personnage intéressant : poète, enseignant, « columnist » et politicien! (1) C’est sur un épisode de sa vie que porte ce film : son enseignement du débat au Wiley College de Marshall, Texas, en 1935. Dans les années sombres de la ségrégation, où on pouvait pendre un « nègre » haut et court sur un soupçon, sans même d’apparences et encore moins de preuves! (2)

 

Pour lui, l’éducation, en permettant de sortir de l’ignorance, permettrait de sortir de la violence. Idée révolutionnaire en ce temps de ségrégationnisme, de  pauvreté, de sous-éducation et d’analphabétisme, où  développer les bras, mais pas la tête, était une façon d’avoir de la main-d’œuvre docile et bon marché. On doit donc changer la façon dont les négros pensent pour changer les choses disait-il, car il n’est pas de ceux qui s’accommodent, mais qui veulent changer les choses. Alors,  on l’accusait du crime suprême : « Y’ou’re communist! » Lui de rétorquer : « Jesus was a radical! »

 

     Un film fort, intéressant, qui soulève de saines interrogations chez le spectateur que je suis.

 

D’abord, ce qu’on voit, le ségrégationnisme, donne des doutes sur un pays qui veut exporter « sa » démocratie dans le  monde, car ces événements ne datent pas de la préhistoire, mais d’à peine 70 ans, et ont encore des résonances aux États-Unis, notamment dans la discrimination envers les noirs.

 

Ensuite, le débat sur l’obéissance et la désobéissance est tout aussi valide de nos jours qu’à l’époque. Tout aussi difficile aussi. Même s’il y a des situations où désobéir peut être approprié, la relation à l’autorité et à la loi demeure un frein. Pensons aux situations de génocides : on suit les ordres et on ne se questionne pas,  parce que ça fait moins mal de se dire qu’on n’avait pas le choix. C’est une zone grise. On a toujours des choix, mais des risques aussi. Il y a un prix à la désobéissance civile, même si elle est justifiée. Est-on prêt à le payer?  Voilà la question. On fera d’ailleurs référence à Thoreau (3) dans ce film et ce n’est pas un hasard.

 

Enfin, dans tous ces films où le prof est marquant, c’est rarement un enseignant traditionnel que l’on suit, mais plutôt un allumeur de passions; quelqu’un qui transmet le désir d’aller plus loin; pas un passeur de programme! Probablement celui qu’on n’engagerait pas pour enseigner aujourd’hui dans nos écoles, car il est dangereux de montrer à penser librement! Trop radical.

 

Un film que j’ai apprécié et que je vous recommande, basé sur des faits réels. (4)

 

Notes :

 

1. http://en.wikipedia.org/wiki/Melvin_B._Tolson

 

2. Le lynchage (http://en.wikipedia.org/wiki/Lynching), qui vient de Charles Lynch, juge au XVIIIe siècle : http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Lynch_%2818th_century_American_judge%29

 

3. Thoreau, La désobéissance civile, Paris: Mille-et-une-nuits, 63 p.


4. Certains personnages du film ont réellement existé, comme Tolson (note 1), James L. Farmer, Sr et son fils, junior (
http://en.wikipedia.org/wiki/James_L._Farmer%2C_Sr  et  http://en.wikipedia.org/wiki/James_L._Farmer%2C_Jr).

 

D’autres sont des compositions basées sur des personnes ayant réellement existés, car le but est de représenter la passion qui animait ces « debaters ». Ils sont figuratifs, prenant le caractère de quelques personnes comme… « Ms Bell’s spirit, drive and expertise were clearly captured in the character of   Samantha Boooke played by Junee Smollett. » (Notes de presse). 

 

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26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS   

 

Les films!

 

TOUT EST PARFAIT

 

En ouverture de la 26e édition des Rendez-vous du cinéma québécois

Distribué au Québec par Alliance Vivafilm et produit par Go Films, « Tout est parfait » prendra l’affiche le 15 février 2008.

 

Montréal, le 23 janvier 2008

 

     Écrit par Guillaume Vigneault et réalisé par Yves-Christian Fournier, le long-métrage produit par Nicole Robert met en vedette Maxime Dumontier (Gaz Bar Blues). Rappelons que la première expérience cinématographique de Guillaume Vigneault et Yves-Christian Fournier a de plus été sélectionnée dans la section Panorama du Festival du film de Berlin. Alors que la 26e édition des Rendez-vous du cinéma québécois se tiendra à Montréal du 14 au 24 février, le film « Tout est parfait » prendra l’affiche aux quatre coins du Québec le vendredi 15 février 2008. Notons que lors de la grande première du film le 14 février prochain à la Place des Arts, « Tout est parfait » sera précédé du court-métrage « Hungu » réalisé par Nicolas Brault et produit par l’ONF.

 

     Josh est un adolescent ordinaire, vivant dans une banlieue industrielle, entre la polyvalente, la mine et le skate park. Un matin, il retrouve son ami Thomas sans vie. Vite, on comprend que trois autres ont posé le même geste, l’éliminant du pacte. Survivant, Josh se coupe du monde. Seuls Mia, l’ex petite amie de l’un des suicidés, ainsi que le père de Thomas, Henri, semblent percer sa bulle. Certaines réponses viendront; certaines pas. L’histoire de Josh n’est ni une fable morale, ni une critique sociale désespérée, c’est l’histoire d’un survivant. Le portrait d’une bande de jeunes, d’êtres excessifs, fragiles et invincibles, lucides et inconscients, morbides et idéalistes. Un regard humble sur leur part d’ombre vertigineuse, mais aussi sur leur lumière aveuglante.

 

     « Tout est parfait » met en vedette  Maxime Dumontier, Chloé Bourgeois, Maxime Bessette, Jean-Noël Raymond-Jetté, Niels Schneider, Sébastien Bergeron Carranza, Normand D’Amour, Claude Legault, Marie Turgeon, Anie Pascale, Pierre-Luc Brillant et Martin Dubreuil.

 

     Grand gagnant de la Course Destination Monde (édition 97-98) où il se mérite aussi le Prix Qualité de l’image, Yves-Christian Fournier se démarque en 2001 lorsqu’il écrit et réalise « Sunk », son premier court-métrage présenté aux Rendez-vous du cinéma québécois et en nomination aux Jutra. Il poursuit en réalisant deux autres courts-métrages, « Écoute-moi donc pas quand je te parle » et « Les Emmerdeurs » produits dans le cadre du projet « Films improvisés » du Festival Regard sur la relève au Saguenay et des Rendez-vous du cinéma québécois. Avec un important bagage dans le monde publicitaire, Yves-Christian Fournier remporte le prix Créa du meilleur réalisateur en 2006. « Tout est parfait » est son premier long-métrage.

 

     Jeune auteur à succès, Guillaume Vigneault publie son tout premier roman intitulé « Carnets de Naufrage » et, en 2001, la suite « Chercher le vent ». Tous deux acclamés par la critique et dévorés par les lecteurs, son premier roman a notamment été en lice pour le Prix des libraires du Québec et reçoit le Grand Prix Archambault et le Prix du Public La Presse au Salon du livre de Montréal. « Chercher le vent » a pour sa part remporté le Prix France-Québec-Jean-Hamelin, le Prix France-Québec-Philippe-Rossillon et le Prix Ringuet de l’Académie des Lettres du Québec.  « Tout est parfait » est la première œuvre cinématographique de Guillaume Vigneault.

 

     La productrice Nicole Robert a produit une quinzaine de longs-métrages, dont six films millionnaires au box-office, productions qui ont d’ailleurs été primées à plusieurs reprises au Québec, au Canada comme à l’étranger. En nous présentant des projets innovateurs tels que « Québec-Montréal », « Sur le Seuil », « Les Aimants », « Horloge Biologique » et « Cheech », Nicole Robert nous a permis de découvrir de nouveaux talents et rejoindre les publics d’ici et d’ailleurs avec des productions de haut calibre. Au petit écran, la productrice nous a présenté « La Vie, la vie », véritable succès critique et populaire.

 

www.vivafilm.com

 

Commentaires de Michel Handfield (9 février 2008/ mis en ligne 14 février 2008)

 

Dès les premières images, ça ne semble pas très joyeux. On est plongé dans le désespoir, car on est témoin d’un suicide, puis d’un autre et d’un autre. 4 en tout. On comprend alors que « Tout est parfait », c’est une formule pour ne rien dire finalement. Une formule derrière laquelle on se cache, comme dans « Ça va bien? Tout est parfait! » Mais, tout n’est pas parfait. Pourquoi? On le découvrira peu à peu, par petites touches.

 

     Ça part raide : 4 amis se suicident, laissant le 5e élément du groupe seul  et sans réponse. On suivra son cheminement après cet événement tragique, cheminement qui impliquera bien des feed-back et des retournements. Pourquoi eux et pas lui? On est dans une zone d’inconfort, où incompréhension et culpabilité se juxtaposent. Dévasté et sans réponse. Pas un mot, pas une lettre, pas un indice. Et Josh qui ne dit rien! Mais, lentement, on comprendra pourquoi.

 

Je pourrais aller plus à fond dans l’analyse, notamment écrire sur les relations adolescentes, les relations avec les parents, les codes d’amitiés, l’amour, mais je ne le ferai pas. Volontairement,  car cela enlèverait à l’intrigue du film, qui est un excellent thriller psychologique.

 

Ce film a aussi le mérite de faire réfléchir sur un sujet sensible : le suicide; un pacte de suicide entre ados. Il faut d’ailleurs rester jusqu’à la fin du générique pour écouter la chanson Je m’accroche de Loco Locas, car elle est partie intégrante du film de mon point de vue.

 

***

 

     Au niveau sociologique, on est dans une banlieue ouvrière que j’avais peine à identifier, comme un prototype de la banlieue grisâtre. Quelques prises de vue et une recherche sur internet  permettent de dire que ce fut tourné en différents endroits de  la Rive-sud de Montréal et qu’on a ainsi créé une sorte de ville grise qu’on ne nomme pas. En fait, le nom de cette  ville est sans importance, car c’est sa symbolique qui est importante : un milieu peu stimulant, où l’avenir semble bloqué pour les jeunes. Une ville grise, avec la polyvalente à côté d’une usine et qui n’offre un avenir que si on en sort. Si on n’a pas la force d’en sortir, on doit trouver le courage d’y rester!

 

     Le suicide, comme porte de sortie d’un avenir qui semble bloqué, ce n’est pas drôle, mais ça arrive.

 

Suicide et crise; suicide et anomie; suicide et contexte familial; suicide et contexte sociopolitique. J’ai donc pensé au « suicide »  d’Émile Durkheim (1897) et à un ouvrage de Michel  Crozier qui date des années 1970 : la société bloquée!      

 

***

 

Comme chez les jeunes on parle peu, les dialogues sont réduits. Par contre, l’image parle. Quant à ces jeunes, étaient-ils limites, faisant des jeux extrêmes et ignorant le danger? Se sont-ils suicidés en poussant trop loin leur défi à la vie ou par dépit de ce que la vie leur laissait entrevoir comme avenir? Ces questions sont en suspend, car si tout le monde veut des raisons, Josh dit ne rien savoir. Pourtant, ces cinq-là étaient soudés. Pourquoi l’auraient-ils laissé dans l’ignorance?

 

On découvre lentement ce qu’il en est, mais une partie est laissée à l’interprétation du spectateur. Ce qu’on remarque, c’est que les jeunes ont de plus en plus vite des problèmes d’adultes : sexualité, travail, et sollicitation à la consommation par exemple. C’est comme s’il y avait une accélération à l’entrée de l’âge adulte, laissant de moins en moins de place aux apprentissages préalables. Les jeunes sont-ils moins outillés que leurs aînés pour  celui-ci, malgré tous les savoirs qui sont à leur disposition? Et si ces savoirs sont là (je pense à l’internet), ont-ils les moyens de les trouver dans la masse, de les assimiler et de les comprendre? Et où est le support de la communauté, car s’il y a des professionnels, comme le psy de l’école, les réseaux de solidarités sociales et familiales semblent disparaître devant la montée de l’individualisme et des exigences exogènes du milieu, que ce soit les demandes de productivité et les horaires atypiques des parents et des jeunes ou des critères budgétaires plus serrés dans le cadre d’une rationalisation des dépenses de l’État, le tout pour répondre aux exigences des marchés financiers! On ne peut plus répondre aux seuls besoins de nos citoyens, car il faut maintenant considérer des critères dictés par une logique comptable et marchande qui s’étend à la planète. Même l’organisation scolaire est maintenant tournée vers les marchés, favorisant les métiers en demande (formation professionnelle) au dépend d’études générales plus longues, cela sans se demander pour combien de temps ces métiers auront la cote. Pourtant, la principale assise  d’une formation continue est une bonne formation générale de base. Mais, il faut répondre aux demandes du marché là et maintenant, pas demain, même si c’est au dépend de ces jeunes. Ils ne sont plus qu’une ressource humaine en devenir! Mais, certains ne veulent pas être une ressource et revendiquent pleinement le droit d’être des personnes. Ils ont donc le droit de crier. Et, si on ne les entend pas, ils peuvent exploser (pensons aux graffitis et au vandalisme qui sont parfois gratuits, mais parfois aussi des messages de détresse et de révolte) ou se retirer, le retrait le plus drastique étant le retrait permanent aussi connu sous le nom de suicide. Il faudrait se pencher sur cette question dans sa globalité.

 

***

 

En conclusion, ce n’est pas un film « coup de cœur », mais un film « coup de poing »; un film important que l’on devrait montrer aux jeunes avant d’entreprendre une bonne discussion avec eux sur ce sujet sensible, mais aussi sur ce qu’ils pensent de ce système dans lequel ils sont aussi acteurs, mais qu’on leur impose en disant qu’il est immuable. (Je pense ici à Crozier et Friedberg, l’acteur et le système!) Pourtant, les systèmes ont été faits par les Hommes pour les Hommes et devraient être changés lorsqu’ils ne répondent plus à ce pour quoi ils ont été créés. Le marché fut fait pour répondre à des problèmes spécifiques, pas pour nous imposer sa loi. C’est à nous de le corriger, le réorienter ou le   modifier s’il ne répond plus à nos besoins. Cependant, des groupes en tirent avantage et ont tout intérêt à ce que les choses ne changent pas; à parler de son immuabilité; à le présenter comme indépendant des humains qui l’ont créé et, surtout, au dessus d’eux! Sur ces questions je me sens très près de l’actionnalisme de Touraine : nous créons la société dans laquelle nous vivons pour dire cela de façon un peu courte, mais non moins précise. Ce film permet donc de réfléchir là-dessus au-delà du scénario et c’est là une de ses forces de mon point de vue.      

 

Bibliographie et hyperliens :

 

Association québécoise de prévention du suicide : www.aqps.info/

 

Centre d’écoute et de référence : www.ecoute.uqam.ca

 

CROZIER, Michel, 1970, La société bloquée, Paris: Seuil, coll.

Point.

 

Crozier, Michel, et Friedberg, Erhard, 1977 (1981), L'acteur et le système, France: Seuil, col point politique.

 

Durkheim, Émile, 1897, « LE SUICIDE. Étude de sociologie », « e-book » in « Les classiques des sciences sociales » : www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html

 

Encyclopédie sur la mort : http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Accueil/fr

 

ORGANISATIÓN MONDIALE DE LA SANTÉ, PRÉVENIR LE SUICIDE

RESSOURCE POUR CONSEILLERS : www.who.int/mental_health/media/counsellors_french.pdf

 

Suicide dans le monde sur Doctissmo.ca : www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2003/mag0131/dossier/ps_6433_suicide_monde.htm

 

Suicide Information & Education Center: www.suicideinfo.ca/

 

Touraine, Alain :

 

1965, Sociologie de l’action, Paris: Seuil

 

1969, La société post‑industrielle, Paris: Denoël, coll. Médiations.

 

1980, L'après socialisme, Paris: Grasset/Pluriel

 

1993 (1973), Production de la société, Paris: Le livre de poche, biblio essais

 

1994 (1997 f. poche), Qu'est-ce que la démocratie?, France: Fayard, Le livre de poche, coll. biblio/essais

 

1997, Pourrons-nous vivre ensemble?, Paris: Le livre de poche, biblio essais

 

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Adagio pour un gars de bicycle

Beta Numérique / Noir et blanc et couleur / 90 min / 2008 / v.o.francaise /

 

Documentaire

 

René Bail dans À tout prendrePionnier du cinéma direct et cinéaste indépendant de la première heure, René Bail est une des figures les plus méconnues du cinéma des années 50. Son œuvre marginale n'a certes pas été servie par le destin tragique de l'homme qui, à l'âge de 40 ans, fut victime d'un terrible accident qui le laissa brûlé au troisième degré sur plus de la moitié de son corps. Condamnée à la relégation, son œuvre aurait pu sombrer dans l'oubli. Mais sa rencontre avec le cinéaste Richard Brouillette lui redonne l'envie de vivre et de terminer son œuvre. Ce film relate la vie exceptionnelle d’un homme au passé et au présent, car, jusqu'à sa mort en 2007, René Bail aura continué de penser et de voir le cinéma, une passion qui ne l'aura jamais quitté.

 

Réalisateur : Pascale Ferland, Co-Réalisateur : , Scénario : Pascale Ferland, Richard Brouillette, Photo : François Vincellette, Pascale Ferland, Montage : René Roberge, Son : Pierre Fleurant, Sylvain Vary, Directeur artistique : S.O., Musique : André Ristic, Producteur : Qui vivra verra films / Pascale Ferland, Distributeur : K-Films Amérique / Louis Dussault, Interprètes : S.O.

 

Pascale Ferland


Au cours de ses études en arts visuels à l’UQAM, Pascale Ferland réalise plusieurs vidéos d'art dont certains furent primés dans le milieu académique. Après s’être consacrée à la sculpture, elle signe en 2003 un premier long métrage, L'Immortalité en fin de compte, finaliste pour le Jutra du meilleur documentaire et deuxième film d’une série portant sur l'obsession créatrice. Abordant la même thématique, L’Arbre aux branches coupées (2005) sera remarqué par la critique et présenté dans plusieurs festivals nationaux et internationaux. En 2006, le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton lui est décerné pour la qualité exceptionnelle de ses réalisations. Adagio pour un gars de bicycle est son troisième long métrage.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

René Bail a fait Les Désœuvrés en 1959 avec ses propres moyens. On ne parle pas ici de cinéma indépendant, mais bien d’un cinéaste indépendant! Une mentalité libertaire? Un gars de bicycle!

 

Ce film, prenant prétexte de la réactualisation de son œuvre phare près de 50 ans plus tard, fait une histoire de vie avec cet homme peu connu malgré qu’il fut jadis une figure marquante du cinéma d’ici. Une réalité oubliée que ce film nous fait découvrir.

 

Bail a fait dans le documentaire, mais aussi la fiction réaliste, ce qui est le cas des Désœuvrés. Il dit d’ailleurs dans ce documentaire que « le cinéma, c’est pas autre chose que l’enregistrement de la réalité! » Alors, quelle est cette réalité qui a fait disparaître René Bail de nos écrans?

 

C’est que le motard a eu un grave accident qui a fait que l’homme s’est mis à l’écart du regard des autres.  Mais, l’œil du cinéaste est toujours là. Cinéaste un jour, cinéaste toujours! Homme de culture aussi, suffit de l’écouter parler de musique et du problème du suicide chez les jeunes. Il aurait pu faire de la radio selon moi, car   sa parole porte, mais on comprend qu’il s’est mis à l’écart pour des raisons que le film explique.

 

Source de la photo : http://www.quivivraverrafilms.com/index-fr.html

 

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50 Tonnes d'épinettes

 

Documentaire

 

Beta Numérique / Couleur / 46 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français

 

Depuis 2005, l’industrie forestière québécoise traverse une crise majeure. Plus du tiers des usines sont fermées et, jusqu’à maintenant, 12 000 travailleurs ont perdu leur emploi. Dans ce contexte, les camionneurs forestiers de la région de Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, s’accrochent à ce qui pourrait être leurs derniers contrats avant longtemps.

 

Réalisateur : Bruno Boulianne, Scénario : Bruno Boulianne, Photo : Alex Margineanu, Montage : Vincent Guignard, Son : François Guérin, Musique : Martin Léon, Producteur : Cité Amérique / Orlando Arriagada, Distributeur : ONF,

 

Après sa participation à la Course Europe-Asie en 1991, Bruno Boulianne signe Un cirque sur le fleuve, un premier film qui reçoit plusieurs prix. Cinéaste résident à l'ONF, de 1998 à 2001, il réalise Aviature et Des hommes de passage. Il tourne ensuite Le Compteur d'oiseaux (2004), Pour un Bolivianito (2005) et Pompiers boréals (2006).

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

On est chez les camionneurs forestiers dont le métier dépend du bois. Contrairement au routier, pour qui l’importation peut aussi constituer un gagne pain, le camionneur forestier dépend de la production locale. Il fournit les usines de sciage ou de papier en bois brut. Si le papier est importé de Chine, lui ne le transportera pas. Si on a besoin de moins de bois d’œuvre ici ou aux États-Unis, il ne transportera pas davantage de billots de bois aux scieries. Son camion sera stationné et lui se bercera en attendant qu’on manque de bois ailleurs!

 

On est avec eux, assis dans leur cabine, dans leur garage ou dans la cuisine et ils nous jasent. On comprend leurs inquiétudes, surtout que la moitié des camionneurs de la région ont achetés des camions neufs avant que l’usine ne ferme sans avertissement. Pourquoi? De la politique pour avoir des subventions dit une dame assez militante et qui n’a pas la langue dans sa poche. Rexfor est devenu Forex par exemple après sa faillite et a reçu de l’aide des gouvernements. Est-ce la même chose qui se prépare? On pourrait le croire. Mais, un autre camionneur tient des statistiques et remarque que 131 moulins ont fermé. Une tendance lourde due à la compétition mondiale? A une baisse de marchés, surtout aux États-Unis notre principal client? (1) A de nouveaux produits et matériaux qui remplacent le bois? Le bambou par exemple! (2)

 

Comme ce documentaire donne la parole à une catégorie de travailleurs, le discours qu’ils nous tiennent est le leur; pas celui d’écologistes par exemple. Pour eux la forêt n’est pas plus menacée qu’un potager : elle est là pour être exploitée.  Quand les tomates sont mûres, on les récolte. C’est la même chose des arbres, sauf que c’est plus long à pousser faudrait-il ajouter! Alors, si ça prend 20 ans à se régénérer, on fera quoi durant ces 20 ans? On se tournera les pouces et on fermera les villages dépendant de la forêt? Pourquoi pas de la coupe sélective et une multiplicité d’espèces, certaines pour le papier, mais d’autres pour des ébénistes qui pourraient faire de la production artisanale à haute valeur ajoutée? Diversifier l’économie forestière en aval et en amont. Ce serait à penser selon moi.

 

Bref, ce film donne la parole à des gens du milieu qui ont leurs intérêts tout comme d’autres films donnent la parole à des groupes de pression qui ont eux aussi leurs intérêts. Au spectateur de se faire une idée entre tous ces lobby. 

 

***

 

J’ai remarqué la qualité du français dans ce film, car on utilise très peu de mots anglais. On y entend beaucoup plus parler de camions et de camionneurs que de « trucks » et de « truckers » par exemple. Je tenais à le souligner. 

 

Notes :

 

1. Cela pose toute la question de notre dépendance face à notre voisin du Sud. Pouvons-nous développer de nouveaux marchés extérieurs, comme l’Europe, pour des produits à plus grande valeur ajoutée que ce que nous faisons déjà?

 

2. www.parquet-bambou.net/

 

Kouchibouguac - L'histoire de Jackie Vautour et des expropriés

 

Documentaire

 

Beta Numérique / Couleur / 57 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français

 

Ce documentaire relance la controverse de la création du parc national Kouchibouguac, qui expropria 250 familles soit 1200 personnes. Que sont devenus les expropriés, Jackie Vautour et les politiciens qui furent les acteurs de ce déchirement social? Encore aujourd’hui, Kouchibouguac est un sujet sensible, un sujet qui dérange. Ce documentaire rend hommage au courage des expropriés afin d’éviter que cette importante crise ne tombe dans l’oubli.

 

Réalisateur : Jean Bourbonnais, Scénario : Jacques Hamelin, Photo : Guy Kinkead, Montage : Robert Mercier, Son : Serge Arseneault, Musique : Zachary Richard, Producteur : Bellefeuille Production / Jean-Claude Bellefeuille, Productions Vic Pelletier / Vic Pelletier, Distributeur : Bellefeuille Production / Jean-Claude Bellefeuille,

 

Jean Bourbonnais a entre autres réalisé pour Radio/Télé-Québec, Le Club des 100 watts et Lire aux éclats, gagnants de plusieurs prix Gémeaux. Dans d’autres réseaux, on lui doit de nombreuses et célèbres réalisations dont Caserne 24, Montagnes, M'aimes-tu?, Jeunes autrement, Watatatow, Si la tendance se maintient, ou encore le documentaire avec Zacharie Richard, Contre vents contre marées.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Fin des années 60. Le gouvernement Fédéral décide de créer le parc national de Kouchibouguac avec l’aide du gouvernement provincial. Mais, ce territoire n’était pas vierge. On expulse donc les résidents pour créer ce parc, ce qui sème la controverse.

 

Profitant de la pauvreté et du manque d’éducation des résidents, on évalue au coût des planches, ce qui fait que ces familles seront perdantes pour se relocaliser ailleurs. Elles avaient une indépendance et une qualité de vie dont on ne tenait pas compte dans cette évaluation marchande. Pauvres, si, mais indépendant! On profitait de la forêt et de la mer pour se nourrir et faire commerce. Une valeur difficilement évaluable. Ces résidents ne pouvaient qu’être perdants. C’est ce que raconte ce film.

 

Ce geste a divisé amis et familles, certains heureux d’avoir 6 ou 7000$ pour leurs maisons, d’autres tenant à rester là. Certains quittèrent et tournèrent la page alors que d’autres poursuivirent cette lutte durant quelques années encore, car c’était une qualité de vie, un enracinement dans le milieu, qu’ils défendaient. Ils voulaient demeurer dans le parc. Pourquoi ne le leur a-t-on pas permis en en faisant des employés du parc par exemple? Qui de mieux pour expliquer ce milieu et le protéger que ceux qui en étaient issus? Ce sont là des questions que je me pose.

 

Si le film regarde ces familles et ce combat, il regarde aussi Jackie Vautour, un résident de Kouchibouguac qui s’est tenu debout et s’est battu bec et ongle sortis  pour protéger sa façon de vivre. Ce conflit l’a révélé comme un leader. Il est devenu une figure héroïque de la région, mais bien seul, car quand on se bat pour des principes, ce n’est pas toujours accepté.

 

Zachary Richard (1) assure la narration de ce film. Il parle aussi de cette histoire dans son rapport 2006 sur internet. (2)

 

Quant au C.R.A.S.E,  le Conseil Régional d’Aménagement du Sud Est du Nouveau Brunswick, un des acteur de cette crise, formant et éduquant les citoyens à leurs droits, il est disparu depuis. Cet organisme a en effet  fermé ses portes en 1981 suite à l’arrêt des  contributions gouvernementales aux organismes d’aide du milieu. Par contre, on trouve leurs archives à l’Université de Moncton. (3)

 

Notes :

 

1. Zachary Richard: www.zacharyrichard.com/

 

2. Mise à jour du 5 juillet 2006 du rapport 2006 : www.zacharyrichard.com/francais/rapports2006.html

 

3. Répertoire numérique détaillé du fonds d'archives no 46 - Conseil régional d'aménagement du Sud-Est (CRASE) : www.umoncton.ca/etudeacadiennes/centre/instru/table46.html

 

Les Chevaliers d'Orlando

 

Beta SP / Couleur / 50 min 21 / 2007 / v.o.française / s.-t.français

 

Documentaire

 

Dans les ruines de l’hôtel Orlando, au cœur de la superbe Dubrovnik, de vieux compagnons d’armes se retrouvent pour mieux oublier le terrible conflit qui, de 1991 à 1992, plongea la cité croate dans le chaos. Troquant leur Kalachnikov contre une carabine à pression, armés de projectiles de peinture, ils jouent au paintball!

 

Réalisateur : Jelena Popovic, Scénario : Jelena Popovic, Photo : Maroje Zanetic, Jelena Popovic, Montage : Michel Giroux, Son : Dominik Miljak, Musique : La main froide, Producteur : ONF / Johanne Bergeron, Distributeur : ONF / Johanne St-Arnauld,

 

Jelena Popovic

 

Née en Bosnie-Herzégovine, en 1972, Jelena Popovic est étudiante en physique théorique à l’Université de Sarajevo lorsque le conflit yougoslave éclate. En 1992, elle immigre au Québec et complète des études en cinéma, à l’Université du Québec. Elle réalise son premier court métrage de fiction Galapagos (1999).

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Une phrase m’a marqué : « On a la guerre dans le sang! », car ces jeunes que l’on suit dans leurs jeux de guerre (paintball) ont été élevés durant ces années de combats à Dubrovnik (1991-2). Pourtant, plusieurs de leurs aînés disent n’avoir jamais eu de fusil. La guerre dans le sang ou apprise?

 

Le Psy, la victime et le bourreau

 

Beta Numérique / Couleur / 52 min / 2007 / v.o.française /

 

Documentaire

 

Le docteur Vladimir Jovic est un psychiatre serbo-bosniaque qui s’efforce de soigner ses compatriotes traumatisés par un lourd passé. Des champs de bataille au divan du psychiatre, ce documentaire est un troublant voyage dans les coulisses de l’Histoire, là où la vérité n’est jamais simple, là où le mal fascine autant qu’il fait peur.

 

Réalisateur : David Homel, Scénario : David Homel, Photo : Robert Vanherweghem, Montage : Yves Chaput, Son : Vladimir Jankovic, Directeur artistique : S.O., Musique : Robert Marcel Lepage, Producteur : Les Productions Virage inc. / Monique Simard, ONF / Colette Loumède, Distributeur : ONF / Johanne St-Arnauld, Interprètes : S.O. David Homel

 

David Homel est romancier, essayiste, traducteur et cinéaste. Plusieurs de ses livres sont primés et traduits en diverses langues

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Belgrade 2006. Les serbes sont perçus comme les diables de cette guerre qui a duré de 1991 à 99. On suit donc Vladimir Jovic qui vient en aide aux survivants de cette guerre, qui sont tous victimes jusqu’à un certain point, car autant les « bons » que les « méchants » étaient enrégimentés par des leaders politiques qui en ont décidé ainsi. Des individus obligés de participer…

 

Cela donne des individus qui ne font plus confiance en rien, ni aux autres, ni à la politique! Des individualités? Peut-on (re)construire une société ainsi?

 

Ce conflit s’est construit sur une fracture vieille de 50 ans, où l’on était divisé entre ethnies pro et contre le  nazisme. Avec la fin de l’URSS cette division est ressortie en guerre d’indépendance nationale ethnique. Mais, tout n’est pas encore réglé. À preuve, l’histoire nous a rattrapée  avec la déclaration d’indépendance du Kosovo le jour même de la projection de ces deux films! (1)

 

Note :

 

1. La Séance  046 a eu lieu le 17 février 2008 à 20h00 et la Séance 065, le 19 février à 19h00.  Le Kosovo a déclaré son indépendance le 17 février titrait Le Devoir du 18 : Alexandre Shields , Le Kosovo, «fier et libre», in Le Devoir, édition du lundi 18 février 2008 : www.ledevoir.com/2008/02/18/176629.html

 

La Brunante

 

35mm (Flat) / Couleur / 101 min / 2007 / v.o.française / s.-t.anglais

 

Long métrage de fiction

 

Madeleine a 72 ans quand elle apprend qu’elle souffre d’Alzheimer. Trop fière pour supporter sa dégénérescence, aimant trop ses enfants et ses amis pour leur imposer de prendre soin d’elle durant cette terrible épreuve, elle décide de ne pas infliger sa misère et projette de mettre fin à ses jours.

 

Réalisateur : Fernand Dansereau, Scénario : Fernand Dansereau, Photo : Philippe Lavallette, Montage : Hélène Girard, Son : Gilles Corbeil, Luc Mandeville, Stéphane Bergeron, Directeur artistique : Gilles Aird, Musique : Marc Larochelle, Francine Beaudry, Producteur : Totale Fiction / Normand McKay, Totale Fiction / Jean-Roch Marcotte, Distributeur : TVA FILMS / Sylvain Brabant, Interprètes : Monique Mercure, Suzanne Clément, Patrick Labbé

 

Fernand Dansereau

 

Fernand Dansereau a mené au cinéma et à la télévision une carrière de pionnier autant comme scénariste que réalisateur et producteur. Au début des années 1970, il fonde et préside le groupe IN-MEDIA. Il préside l’Institut québécois du cinéma en 1984 et devient le président fondateur de l’INIS de1989 à 1992. En 2005, le Gouvernement du Québec lui décerne le prix Albert Tessier, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine de la cinématographie.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Un très beau film sur l’Alzheimer et le vieillissement. Madeleine, 72 ans, fait donc un retour sur sa vie pour être certaine de ne pas l’oublier. Certaine? Pas sûr! Pour l’accompagner, elle trouve une jeune femme qui était prête à se défoncer pour oublier la sienne. Tout est dans la rencontre de ces deux êtres comme les deux faces d’une même pièce : l’humain!

 

***

 

Avec la maladie, la personne a de moins en moins de retenue. Les contrariétés se transforment en sautes  d’humeur. En entêtement aussi. Je revois ma mère dont je me suis occupé, d’où le fait que j’aime mieux aller voir ces films dans les festivals plutôt que dans les visionnements de presse, car je ne sais jamais si j’aurais le goût d’écrire sur le sujet. Encore trop près, même si le temps a passé.

 

D’expérience, je peux dire que ce film offre une vision lucide sur les êtres qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Symbolique aussi, car elle va en Gaspésie en automne, soit avant le grand hiver; hiver symbolisant la maladie. Mais, même l’hiver, il y a de beaux jours!

Code 13

35mm (Scope) / Couleur / 16 min / 2007 / v.o.française /



Joseph, un chauffeur de taxi solitaire, doit remplacer, malgré lui, un collègue après une dure journée de travail. La nuit s'amorce, longue et monotone, jusqu'à ce qu'un incident bouleversant se produise.

 

Réalisateur : Mathieu Denis, Scénario : Mathieu Denis, Photo : Serge Desrosiers, Montage : Pascale Paroissien, Son : Dominique Chartrand, Kyle Stenson, Patrice LeBlanc, Bernard Gariépy Strobl, Directeur artistique : Guillaume Couture, Musique : Robert Marcel Lepage, Producteur : Metafilms / Sylvain Corbeil, Distributeur : Metafilms / Sylvain Corbeil, Interprètes : Roc Lafortune, Vincent-Guillaume Otis, Paul Dion, Patrice Dussault, Marie-France Marcotte

 

Mathieu Denis


Mathieu Denis a étudié le cinéma à l’Université du Québec à Montréal. Ses études complétées, il a travaillé comme monteur en France et au Québec, contribuant à de nombreuses oeuvres documentaires ou de fiction ainsi qu’à plusieurs vidéoclips. Il a écrit et réalisé un premier court métrage, Le silence nous fera écho (2006), présenté dans divers festivals à travers le monde.

 

Commentaire de Michel Handfield (29 février 2008)

 

La mafia du taxi! Quand la protection devient une forme d’attaque, que peut faire la victime? Que pourrait-elle dire face à cette loi du milieu même si on arrêtait les responsables? Un film qui fait réfléchir sur le corporatisme peu importe le milieu, que ce soit le crime organisé, le syndicalisme, le patronat ou une amicale syndicale.

 

L’amendement

 

Beta SP / Couleur / 4 min 20 / 2007 / v.o.algonquine / s.-t.français

 

Documentaire

 

Quatre générations. Trois pensionnats. Deux cultures. Une extinction. Ce film a été réalisé grâce au Wapikoni mobile, un studio ambulant de formation et de création audiovisuelle pour les jeunes des communautés autochtones. Tout en apprivoisant la caméra, les jeunes cinéastes documentent leur réalité de l'intérieur : une façon de faire entendre leur voix et de briser le silence.

 

Réalisateur : Kevin Papatie, Scénario : Kevin Papatie, Photo : Kevin Papatie, Montage : Kevin Papatie, Mathieu Vachon, Son : Kevin Papatie, Émile Proulx-Cloutier, Directeur artistique : S.O., Musique : Maranda Gunn, Kevin Papatie, Producteur : Wapikoni mobile, Distributeur : Wapikoni mobile / Sarah Lalonde.

 

Kevin Papatie

 

Kevin Papatie a réalisé Anishinabe Madiziwin, Kitcisakik (2004), Wabak (2006) avec Gilles Penosway et Le Bon sens, Centre d'amitié autochtone de Val d'Or (2006), dans le cadre des activités du Wapikoni mobile. Véritable studio de production cinématographique itinérant, le Wapikoni mobile a pour mission d'enseigner les rudiments de la création cinématographique aux jeunes des communautés autochtones.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Un film sur l’assimilation par l’apprentissage de la  langue de l’autre, ici le français. Le processus que nous ne voulons pas subir aux mains de l’anglais, mais que nous avons peut être fait subir aux autres…

 

Mais, il faut bien une langue commune pour communiquer ensemble disons nous? Un film qui pourrait susciter des débats sur les façons de faire si ce n’est pas sur le fond de la question. 

 

Le peuple invisible

 

Beta Numérique / Couleur / 93 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français

 

Documentaire

 

Le peuple invisible sort de l'ombre la nation algonquine. Riche de 5000 ans d'histoire, cette culture autochtone apparaît sérieusement menacée. Comptant environ 9000 personnes réparties dans une dizaine de communautés au Québec, souvent pauvres et aux droits constamment bafoués, ce peuple amérindien se trouve maintenant à la croisée des chemins.

 

Réalisateur : Richard Desjardins, Co-Réalisateur : Robert Monderie, Scénario : Richard Desjardins, Robert Monderie, Photo : Alain Dupras, Montage : Francine Poirier, Son : Philippe Scultéty, Richard Lavoie, Stéphane Barsalu, Directeur artistique : S.O., Musique : Claude Fradette, Producteur : ONF / Colette Loumède, Distributeur : ONF / Johanne St-Arnauld

 

Dès 1977, avec Comme des chiens en pacage, Robert Monderie et Richard Desjardins dénoncent les débuts douloureux de la colonisation en Abitibi. En 1999, ils font trembler les compagnies forestières du Québec avec L'Erreur Boréale. Robert Monderie, tout en poursuivant son travail de documentariste, mène une carrière de photographe. Quant à Richard Desjardins, l'auteur-compositeur-interprète multiplie les tournées et connaît également un grand succès sur disque.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

« Je vis dans le même pays qu’eux, l’Abitibi,  mais je découvre deux mondes parallèles : celui des blancs et des  algonquins » nous dit en substance Richard Desjardins. Originellement ils habitaient le royaume de la mouche noire, soit tout le long de la rivière des Outaouais à partir de Montréal. Puis on a grugé leur territoire au point de les confiner plus au nord. En Abitibi. 

 

Ce film les rencontre et les raconte! Desjardins nous parle de leur vie actuelle, mais aussi de leurs racines et de leur histoire. Des traités que nous avons peut être passé sous le boisseau et de certains traitements qui leurs ont été infligés, notamment par les Oblats (OMI). 

 

Quand on parle de maître chez nous et de souveraineté, je ne suis pas sûr qu’on soit si pire qu’on le dit. Si on avait reçu le traitement qu’on a fait subir à nos indiens, on aurait eu beaucoup plus à se plaindre. C’est du moins le point de vue qui me reste après ce film. Si ce sont des hasards, leur accumulation ressemble à un plan pour les déloger et les assimiler, ce qu’on a toujours refusé pour nous. Les indiens n’ont d’ailleurs pas eu le droit de vote avant 1969. Traité comme des enfants jusque là!

 

Attention, ce n’est pas un portrait rose par contre, où tous les torts sont sur les blancs ou le système. On regarde aussi les problèmes autochtones comme la dépendance aux drogues et à l’alcoolisme, le manque d’éducation et le suicide. Naturellement, certaines causes peuvent être dues au système, car les réserves vivent parfois des conditions de pays sous développés au sein du Québec ou du Canada. Mais, les autochtones ne prennent pas toujours le meilleur de la culture américaine, prise au sens large, non plus.   

 

Americano

 

Beta Numérique / Noir et blanc et couleur / 109 min / 2007 / v.o.française, espagnole, anglaise / s.-t.français

 

Documentaire

 

De la Patagonie à l’Arctique, Carlos Ferrand visite des amis de longue date rencontrés à travers ses vagabondages américains : des membres de la famille, des cinéastes, un médecin, une cuisinière, un orpailleur… Des histoires personnelles et identitaires fortes et signifiantes, mais souvent oubliées.

 

Réalisateur : Carlos Ferrand, Scénario : Carlos Ferrand, Photo : Carlos Ferrand, Montage : Dominique Sicotte, Son : Catherine Van Der Donckt, Benoît Dame, Musique : Kevin Dean, Producteur : Les films du tricycle / Sylvain L'Espérance, Distributeur : S.O., Interprètes : S.O. Carlos Ferrand

 

Carlos Ferrand est né au Pérou. Il est scénariste et réalisateur de documentaires et de fictions. Il a signé une quarantaine de films et des vidéos dont Visionnaires (1998) et Il parle avec les loups (2002). Il a collaboré, en tant que directeur de la photographie, à plus d’une cinquantaine d’oeuvres : Du pic au coeur de Céline Baril, Lumière des oiseaux de Jean-Philippe Duval et Dans les villes de Catherine Martin.

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Lima au Pérou, un pays où il reste tant à faire. Carlos Ferrand se demande donc s’il aurait dû rester ou s’il a bien fait de partir, car avait-il la force d’entreprendre ce qu’il y avait à faire, comme ces quartiers auto construits?  Peut être que ce retour sur l’Amérique latine avec l’œil de l’expatrié est sa meilleure contribution, car il nous fait sentir de l’intérieur ce qui nous intéresse de l’extérieur. 

 

S’il s’intéresse d’abord au Pérou, d’où partent ses racines, il remonte l’Amérique jusqu’au grand nord et nous fait rencontrer des gens qui font les choses différemment dans cette Amérique qui est loin d’être monolithique comme certains médias de masse nous la représentent. Des gens qui travaillent à changer les choses. Des gens qui l’ont marqué et qu’ils considèrent au point de nous les présenter « personnellement », comme ce médecin de gauche qui travaille avec des autochtones en Californie (1) et qui remarque que la peur du maccarthisme a marqué les états-uniens depuis la 2e guerre mondiale, ce qui fait qu’on ne s’identifie pas trop de gauche et surtout pas comme  communiste aux États-Unis! En fait, il est peut être plus facile d’être chrétien de gauche que politiquement de gauche aux « States »! C’est notamment le cas de cette professeure de New-York que l’on voit dans une école du Bronx revalorisée, mais que l’on voit aussi à l’église, ce qui m’a davantage dérangé vu le genre « preacher » de la chose.  

 

Ce film et ces rencontres sont aussi l’occasion de quelques leçons d’histoire et d’observations sociopolitiques. C’est ainsi que l’on apprend qu’il y a eu des esclaves chinois en Amérique latine ou qu’on payait pour éliminer des indiens à la paire d’oreille rapportée, ce qui fut le cas pour les Selk’nam. (2) Il observe aussi qu’à la télévision tout le monde est blanc avec des yeux bleus, donc de style européen, alors que dans la rue la population est plus métissée, indienne! Pourtant, pour les indiens, le diable a les yeux bleus!

 

La TV serait-elle diabolique? Peut être, puisqu’elle ne valorise pas nécessairement la culture d’origine, comme si l’on avait honte de notre mère patrie, mais elle présente plutôt celle d’ailleurs comme modèle! Pourtant, la télévision pourrait jouer un autre rôle, un rôle plus éducatif, puisqu’il y a des besoins de ce côté comme il le montre. Ainsi, en Bolivie le peuple est assoiffé de savoirs sur le monde. Puis, la culture est importante dans tous les  processus de libération. Quant au Mexique, il y aurait du travail d’éducation à faire concernant les droits des femmes, car ce pays est au prise avec une « idéologie du droit viril ». Les femmes y ont des difficultés, notamment avec la violence qui reste impunie. La télé pourrait alors y jouer un rôle d’éducation, surtout que l’internet n’est pas encore accessible aux masses alors que la TV se retrouve dans presque tous les foyers. Bref, il ouvre des possibles. Son film devrait aussi être montré le long de son parcours.  

 

Post-scriptum :

 

Dans ce film on voit une personne qui a perdu son frère pour des raisons politiques. La dictature. Je ne l’ai malheureusement pas noté. Ceci m’a cependant fait penser  à un article récent sur cette question des disparitions politiques au Guatemala. Si cela vous intéresse, il s’agit de :

 

Doyle, Kate, The atrocity files: Deciphering the archives of Guatemala's dirty war, Harper’s magazine, December 2007, pp. 52-64: www.harpers.org/

 

Notes :

 

1. Sur un mur de son local j’ai pu noter un site internet : www.fcnl.org . C’est pour « The Friends Committee on National Legislation »,  le plus grand lobby pacifiste à  Washington.

 

2. www.limbos.org/sur/selknfr.htm

 

Où vas-tu Moshé?

 

35mm (Flat) / Couleur / 90 min / 2007 / v.o.arabe / s.-t.français

 

Long métrage de fiction

 

Au début des années 60, suite à l’indépendance du Maroc, des centaines de milliers de Juifs marocains, quittent leur terre natale pour immigrer en Israël et dans d’autres pays. Quand Mustapha, le gérant du seul bar de la petite ville de Bejjad, apprend que tous les Juifs partent, il panique. Si tous les non musulmans quittent la ville, il sera forcé de fermer le bar. Comment éviter la fermeture?

 

Réalisateur : Hassan Benjelloun, Scénario : Hassan Benjelloun, Photo : Kamal Derkaoue, Montage : Aube Foglia, Son : Luc Boudrias, Directeur artistique : S.O., Musique : Ned Bouhalassa, Producteur : Bentaqerla / Hassan Benjelloun, Productions Jeux d'Ombres Inc. / Anne-Marie Gélinas, Distributeur : Filmoption International / Andrew Noble,

 

Interprètes : Simon Elbaz, Rim Chemanou, Abdelkader Lotfi, Hassan Essakalli, Mohamed Tsouli Hassan Benjelloun

 

Scénariste, réalisateur et producteur né au Maroc, Hassan Benjelloun réalise son premier long métrage La

 

Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)

 

Ce film se passe au centre du Maroc en 1963. On y parle de l’exode de juifs vers Israël suite à l’indépendance du Maroc, car Israël veut se peupler! Des juifs qui n’avaient connu que leur village. Des  marocains finalement, de culture et de racines, car juifs musulmans et Chrétien vivent ensembles. Ils sont d’abord marocains et voisins!

 

 Vu la situation politique l’association se fait avec le mouvement sioniste. On ne se vente donc pas de participer à cet exode. Cela se fait plutôt en catimini, dans la nuit. On part comme des voleurs! On sous entends d’ailleurs que c’est un plan des sionistes ou qu’on échange des juifs marocains contre du blé Américain pour peupler l’État d’Israël! Tous les juifs ne sont donc pas d’accord, mais se sentant de moins en moins nombreux au Maroc, quitter devient une option de plus en plus séduisante. Certains n’iront cependant pas vers Israël, mais plutôt vers le Canada ou la France.

 

Cette situation fait l’affaire de l’autorité musulmane qui veut profiter de cet exode pour fermer le bar local, car « Dieu maudit celui qui vend, fait, prend… de l’alcool. » Cependant, tant qu’il y aura un non musulman dans la place, on ne peut fermer le bar! Le propriétaire, ainsi que les musulmans qui le fréquentent, veulent donc se garder un juif pour conserver cette liberté! On fera donc tout pour cela, même mentir… 

 

Quant à ceux qui sont partis vers Israël, ce n’était guerre rose. On les rééduquait et ils avaient des difficultés d’emploi par rapport aux juifs européens par exemple.

 

Bref, ce regard historique est intéressant pour le point de vue qu’il donne! Mais, il l’est aussi pour la perspective qu’il ouvre sur aujourd’hui, car cet exode des juifs arabes et maghrébins vers l’État d’Israël a créé des ghettos dans ces pays, mais aussi en Israël. On a créé des pays ethnocentriques où il y avait auparavant un certain multiculturalisme. Actuellement, il n’y a plus que 3000 juifs au Maroc. Il y en avait  300.000 dans les années d’après guerre nous apprends ce film. Et à la fin il se termine sur ces mots (que j’ai noté du mieux que j’ai pu) qui en disent long :

 

 « En 2006 Israël a attaqué le Liban. Parmi les chefs, certains sont issus de cette immigration. Et si les pays arabes avaient gardé leurs enfants? »

 

De quoi réfléchir et méditer longuement.  

 

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26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS : 

L’APPEL DE NOTRE CINÉMA!  (www.rvcq.com)

 

Commentaires de Michel Handfield (30 janvier 2008)

 

Paul Ahmarani a accepté de renouveler son appui pour une 2e année à titre de porte-parole officiel des Rendez-vous du cinéma québécois et a « callé la shot »! Le lieu était plein, car les rendez-vous attirent autant les médias « people »,  d’actualités, que spécialisés.  Ils portent pleinement leurs noms de rendez-vous!

 

     Par contre, la tournée automnale a due être annulée pour des questions d’argents, le Fédéral retardant toujours d’intervenir dans la culture. Pourtant, Ottawa n’a pas les mêmes scrupules financiers à intervenir dans le militaire ou pour aider l’industrie pétrolière, deux secteurs  grandement dans le besoin comme tout le monde le sait! C’est là une remarque Societas Criticus, sarcastique et cynique, nullement attribuable aux Rendez-vous. Je me dois de le préciser pour ne pas que le gouvernement conservateur ne les prenne en grippe et trouve prétexte à les couper davantage, car les Rendez-vous, comme tout le secteur de la culture en fait, sont déjà trop privé de financement public par rapport aux moyens (lire les surplus!) du gouvernement Fédéral.

 

Le non interventionnisme idéologique et à outrance n’est pas mieux que sa contrepartie, l’interventionnisme mur à mur, dois-je souligner! Comme revue de critique sociale et politique, Societas Criticus se doit de le dire, d’autant plus que chaque dollar investit en culture rapporte beaucoup plus au niveau local que pour d’autres industries. (1) C’est un fait trop souvent ignoré alors qu’on n’hésite pas à soutenir des multinationales étrangères et qu’on néglige notre industrie culturelle, elle aussi exportatrice. Michel Tremblay, Wajdi Mouawad, Robert Lepage ou Denys Arcand s’exportent eux aussi! 

 

Québec a pour sa part donné un bon coup de main. Soulignons aussi la SAQ (www.saq.com) et Astral média (www.astralmedia.com), commanditaires principaux de l’événement.

 

     299 films, des expositions… et un match de hockey bottine! Cela vous intrigue? En voici le détail, tiré du communiqué:

 

« Les Rendez-vous du cinéma québécois, en collaboration avec Prends ça court !, proposent en grande première une partie de hockey qui fera renaître de ses cendres la rivalité Montréal-Québec. Deux équipes aux couleurs des Canadiens et des Nordiques, composées d’artistes et artisans du cinéma québécois, s’affronteront dans un duel de hockey bottines. Le dimanche 17 février, de 14h00 à 17h00, revêtez vos habits chauds et venez voir vos vedettes préférées donner leur 110 % à la sortie du métro Berri-UQAM ! »

 

Prometteur! Déjà, dans la courte bande annonce qui nous a été présentée, j’ai noté quelques films à voir sur une simple impression de quelques secondes pour chacun d’eux:

 

- - 40C

- Americano

- Sel de la terre

- Peuple invisible

- Psy, victime et bourreau

- The point

- La logique du remord

- La brunante

- Adagio pour un gars de bicycle

 

Et il y en avait d’autres, mais je n’ai pas eu le temps de les noter ou je les avais déjà vu en cours d’année, car les Rendez-vous, c’est aussi une rétrospective de notre cinéma tous genres confondus!

 

Bon cinéma! On se donne rendez-vous? 

 

Note :

 

1. Singh, Vik, 2004, Contribution économique de la culture au Canada, Ottawa : Statistique Canada,  Division de la Culture, tourisme et centre de la statistique de l’éducation, Document No 81-595-MIF au catalogue — No 023 ISSN: 1711-8328 ISBN: 0-662-77923-1:

www.statcan.ca/bsolc/francais/bsolc?catno=81-595-M2004023

 

Le communiqué :

 

Montréal, le 29 janvier 2008 – Du 14 au 24 février 2008, les Rendez-vous du cinéma québécois invitent le grand public et tous les artisans à répondre à l’appel et à prendre part à cette 26e édition du festival qui s’annonce mémorable ! Présentés par la SAQ pour une 8e année consécutive et en collaboration avec un nouveau partenaire, Astral Media, les Rendez-vous du cinéma québécois sont fiers de dévoiler leur programmation dense, inspirée et éclectique : 299 films programmés, des Leçons de cinéma prestigieuses, des Ateliers professionnels enrichissants, des 5 à 7 conviviaux, des Nuits FIDO nouveau genre, des expositions originales ainsi qu’une multitude d’activités gratuites !

 

Dix jours de festivités grandioses en hommage au cinéma québécois !

 

Le talentueux comédien Paul Ahmarani a accepté de renouveler son appui pour une 2e année à titre de porte-parole officiel des Rendez-vous du cinéma québécois, l’événement le plus rassembleur de notre industrie. Décidemment, cette nouvelle édition du festival s’annonce inoubliable et promet plus que jamais d’en mettre plein la vue !

 

VOTRE CINÉMA VOUS INVITE…

 

Le 14 février prochain, les Rendez-vous du cinéma québécois marquent le coup d’envoi du festival avec le très attendu premier long métrage d’Yves Christian Fournier, Tout est parfait. Écrit par Guillaume Vigneault, le film met en vedette Maxime Dumontier, que l’on découvrait dans le désormais classique québécois Gaz Bar Blues, et Chloé Bourgeois, découverte dans le cadre de sa participation à l’émission ADN X et qui en est à sa première expérience cinématographique. Lors de cette soirée d’ouverture, les Rendez-vous sont également heureux de présenter en primeur mondiale le court métrage d’animation Hungu, de Nicolas Brault.

 

Les festivités de cette 26e édition clôtureront en émotions avec la présentation du troisième long métrage documentaire de la réalisatrice Pascale Ferland, Adagio pour un gars de bicycle. Couronnée du Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton par le Conseil des Arts du Canada pour la qualité exceptionnelle de ses réalisations, Pascale Ferland nous propose ici un documentaire émouvant sur le cinéaste indépendant René Bail, l’une des figures les plus importantes et les plus méconnues du cinéma québécois des années 50. Un film qui, comme le cinéaste, nous touchera jusqu’à la toute fin.

 

…RÉPONDEZ À L’APPEL !

 

Des lieux de prédilections

 

En nouveauté cette année, les films sélectionnés sont regroupés en 16 séries, avec chaque série présentée dans une salle spécifique et dans le même créneau horaire. À la Cinémathèque québécoise, la salle Claude-Jutra, baptisée Écran Radio-Canada le temps des Rendez-vous, accueillera la série 100 % indépendant, une série de longs métrages produits de façon indépendante, la série Vues d’auteurs, des longs métrages à l’écriture forte et personnelle, et les désormais classiques programmes de courts métrages en fin de soirée. Les séries Premières Nations et Identité seront présentées à la salle Fernand-Séguin où sera également projetée une des séries Incontournables Docs. À deux pas de la Cinémathèque, le Cinéma ONF sera l’hôte d’une autre série Incontournables Docs ainsi que des très attendues Primeurs Docs. On pourra également y voir les meilleurs films d’animation de l’année.

 

Du côté du Cinéma Beaubien, les jeunes et moins jeunes pourront retrouver quatre des meilleurs Contes pour tous dans le cadre de la série Nos plus beaux films et voir ou revoir les films les plus populaires de l’année 2007, rassemblés dans la série Box-office.

 

La Grande Bibliothèque (BANQ) accueillera la série Les Voix de la création / culture en accès libre, des projections gratuites mettant de l’avant des films sur l’art et la création. À ne pas manquer en primeur mondiale, le film de Jean-Claude Coulbois, Un soir les Albertines… où les comédiennes de la pièce de Michel Tremblay, Albertine en cinq temps, retrouvent les costumes et les accessoires de la pièce le temps d’une soirée.

 

Aussi, cette année plus que jamais, le public anglophone trouvera son compte aux Rendez-vous. Des films anglophones ou sous-titrés en anglais de la série A Taste of Rendez-vous seront projetés au Cinéma du Parc, et la série Tolérance, au Centre Segal, présentera les finalistes au Prix annuel de la Fondation Alex et Ruth Dworkin pour la promotion de la tolérance à travers le cinéma.

 

Primeurs à ne pas manquer

 

Documentaire troublant, Birlyant, une histoire tchétchène de Helen Doyle, raconte le conflit tchétchène et l’histoire de son peuple à travers l’expérience de Birlyant Ramzaeva. Présenté en primeur mondiale, le documentaire choc, La Femme qui ne se voyait plus aller de Francine Pelletier nous replonge dans l’affaire Cinar et le mystère Micheline Charest. Le Lendemain de la fête de Stefan Miljevic est témoin des jours et des nuits de deux jeunes qui tentent de refaire le monde comme ils peuvent.

 

Du côté du court métrage, le troublant Can You Wave Bye Bye? de Sarah Galea-Davis et le touchant La Mère à boire de Claude Brie ne laisseront personne indifférent. À voir également Souffle de Louis-Philippe Eno et Turbulence à la périphérie d'une rencontre (amoureuse?) de Jeannine Gagné, mettant en vedette Louise Portal et Gilbert Sicotte.

 

Projections spéciales

 

À surveiller : le téléfilm Bury My Heart At Wounded Knee du réputé réalisateur Yves Simoneau, récipiendaire d’un prix Emmy et présenté en grande première québécoise, un hommage au regretté poète italien Gianni Toti avec trois projections en rafale, et enfin, le documentaire Hommes à louer de Rodrigue Jean, une œuvre singulière et inclassable, qui sera présenté dans une version de montage avancé en présence du réalisateur, un autre événement spécial à ne pas manquer.

 

LES 5 À 7 : DES RENDEZ-VOUS ANIMÉS

 

Aux Rendez-vous, les 5 à 7 sont une tradition – gratuite - qui perdure ! Tous les jours à 17h00, les amoureux et curieux de notre cinéma sont invités à participer à des rencontres privilégiées et mémorables avec artistes et artisans au Bistro SAQ installé à la Cinémathèque québécoise ! Réunions conviviales orientées vers le cinéma d’ici, discussions vives sur les enjeux et les réalités de l’industrie et échanges sont au rendez-vous.

 

Du 15 au 23 février, venez rencontrer Denis Côté, Luc Déry, Richard Desjardins, Bernard Émond, Pierre Even, Philippe Falardeau, Simon Olivier Fecteau, Marc-André Lavoie, Robert Monderie, Kim McCraw, Rémi-Pierre Paquin, Podz, Jean-François Rivard et plusieurs autres artistes et artisans de notre cinéma.

 

LES NUITS FIDO… DES PARTYS QUI ONT DU CHIEN !

 

Prolongez les festivités des 5 à 7 jusqu’aux petites heures en prenant part aux Nuits Fido, une nouveauté des Rendez-vous cette année. Dans le cadre de ces soirées, les RVCQ vous proposent des activités animées qui feront appel à tous vos sens : neuf soirées dynamiques où s’entremêlent rythmes endiablés, projections expérimentales impressionnantes et performances en tout genre !

 

Parmi les soirées à ne pas manquer, l’événement Inspecteur Bronco Live le 15 février. Ce spectacle explosif et multidimensionnel se veut un pastiche des séries télévisées et du cinéma d’action des années 60 à 80… à la sauce indienne !

 

Le 16 février, place à la soirée Micro_MUTEK où, en grande première montréalaise, vous pourrez assister à la plus récente version en triptyque vidéo de la performance 5mm, des artistes Marc Leclair et Gabriel Coutu-Dumont.

 

Ou encore, le 17 février, les RVCQ dévoilent les dix meilleurs courts métrages québécois des années 2000 dans le cadre d’un grand Gala du court métrage, animé par le comédien Stéphane Crête. Un hommage à tous les artistes, artisans et autres amoureux du genre.

 

LES LEÇONS DE CINÉMA… ON APPREND AVEC LES GRANDS

 

Avis aux professionnels de l’industrie et à tous les cinéphiles d’ici et d’ailleurs: les Leçons de cinéma, qui ont connu un énorme succès dès leur première édition en 2007, sont de retour au Bistro SAQ ! Dans le cadre de cette 26e édition, les RVCQ sont heureux d’offrir à tous ceux qui le désirent cinq leçons données par des personnalités de renom du cinéma international.

 

À surveiller : le 17 février, le réputé réalisateur Yves Simoneau nous propose une Leçon de réalisation. Le scénariste et réalisateur d’exception Denys Arcand sera parmi nous le 18 février pour une Leçon de scénario. Également au programme, le respecté directeur photo Suisse Renato Berta (qui a collaboré avec Alain Resnais) débarque le 20 février pour une éclairante Leçon de direction photo.

 

Pour sa part, le cinéaste français Jacques Doillon propose, le samedi 23 février, une Leçon de direction d’acteur où il s’adonne à une réflexion approfondie sur son travail, que le documentaire Jouer Ponette de Jeanne Crépeau, présenté à partir du 15 février au Cinéma Parallèle (Ex-Centris), documente de façon exceptionnelle. Enfin, le compositeur québécois Robert Marcel Lepage sera des nôtres pour partager son expérience le 19 février le temps d’une Leçon de musique.

 

Des leçons de cinéma prestigieuses à ne pas manquer !

 

LES ATELIERS PROFESSIONNELS : JOINDRE L’UTILE À L’AGRÉABLE

 

Les Rendez-vous du cinéma québécois proposent une série d'ateliers qui permettront aux professionnels et aux étudiants de parfaire et d'élargir leurs connaissances dans les domaines de la postproduction sonore, de l'animation 3D et du jeu vidéo, trois champs d'excellence du talent québécois. Une présentation d’Ubisoft, en collaboration avec Digidesign, Studios Marko et le Centre NAD.

 

Enfin, le Grand Flirt de Téléfilm Canada revient à nouveau cette année, encourageant les alliances entre des créateurs, des producteurs et des distributeurs autour de scénarios conçus dans le cadre du Programme d’aide à l’écriture de scénarios et du Writer’s First administrés par Téléfilm Canada.

 

UN 2e PETIT RENDEZ-VOUS AVEC LA FRANCOPHONIE CANADIENNE

 

Entendre les différentes voix francophones du Canada et les faire converser entre elles à travers le cinéma. Telle pourrait se définir la mission que les Rendez-vous poursuivent à travers le Petit Rendez-vous avec la francophonie canadienne, une initiative des Rendez-vous en collaboration avec la Fédération culturelle canadienne francophone (FCCF).

 

Outre la sélection de 11 productions franco-canadiennes (documentaires, courts métrages de fiction, films d’animation, œuvres étudiantes), disséminées dans différents programmes afin de les faire dialoguer avec des œuvres québécoises, soyez des nôtres lors du Grand rendez-vous franco-ontarien proposé dans le cadre des Nuits FIDO, le 19 février prochain à 21h et mettant en vedette, entre autres, le auteur-compositeur-interprète Damien Robitaille!

 

Enfin, avec l’événement Fauteuil réservé, proposé par le Front des réalisateurs indépendants du Canada (FRIC), trois réalisatrices franco-canadiennes – France Benoît de Yellowknife, Carole Ducharme de Vancouver et Laurence Véron de Winnipeg – profiteront des Rendez-vous du cinéma québécois pour développer leurs compétences et approfondir leurs contacts en rencontrant des réalisateurs et intervenants du cinéma québécois.

 

LE CINÉMA S’AFFICHE – DES EXPOSITIONS RÉPONDENT À L’APPEL DU CINÉMA

 

Le photographe Jocelyn Michel, dont les mises en scène photographiques originales grand format ont été exposées ces deux dernières années par les Rendez-vous, surprend une fois de plus avec six nouvelles œuvres mettant en vedette Jeannine Sutto, Béatrice Picard, James Hyndman, Élise Guilbault et plusieurs autres acteurs québécois. L’exposition Admission III, coproduite avec la Cinémathèque québécoise, sera présentée dans le Foyer Luce-Guilbault de la Cinémathèque du 15 février au 30 mars 2008.

 

Pour les fans, l’exposition Admission : Jocelyn Michel, regroupant 17 photos d’autres étoiles de notre cinéma et qui avait charmé le public lors des deux dernières éditions des Rendez-vous, sera présentée à nouveau à la Grande Bibliothèque (BANQ) du 5 février au 2 mars 2008.

 

Du 15 février au 15 mars 2008 au Cinéma du Parc, la cinéaste et photographe Jennifer Alleyn pose un regard sur le film Toi de François Delisle dans l’exposition Face à toi. Au programme, huit duos de photos de plateau où l’on peut voir l’impressionnante Anne-Marie Cadieux et le comédien Laurent Lucas.

 

Finalement, forte de son succès critique et public l’an dernier, l’exposition Les Refusées est de retour ! Du 5 au 18 février, dans le Couloir des Pas perdus de la Place des Arts, venez découvrir 30 affiches de cinéma qui n’ont pas passé l’audition et que vous avez failli ne jamais voir !

 

UN MATCH DES ÉTOILES… DU CINÉMA !

 

Les Rendez-vous du cinéma québécois, en collaboration avec Prends ça court !, proposent en grande première une partie de hockey qui fera renaître de ses cendres la rivalité Montréal-Québec. Deux équipes aux couleurs des Canadiens et des Nordiques, composées d’artistes et artisans du cinéma québécois, s’affronteront dans un duel de hockey bottines. Le dimanche 17 février, de 14h00 à 17h00, revêtez vos habits chauds et venez voir vos vedettes préférées donner leur 110 % à la sortie du métro Berri-UQAM !

 

REMISE DE PRIX

 

La cérémonie de remise de prix de la 26e édition des Rendez-vous du cinéma québécois aura lieu le dimanche 24 février à la Cinémathèque québécoise.

 

PREMIÈRE PROJECTION DES RENDEZ-VOUS 2008

 

La bande-annonce des Rendez-vous, minifilm réalisé par Louis-Philippe Eno, sera télédiffusée dès le début février sur les ondes de Télé-Québec et sur les chaînes ARTV, Canal D et Série Plus du réseau Astral Media. Elle sera également projetée sur plus de 540 écrans de cinémas québécois sur une période d’un mois grâce au partenariat de l’Association des propriétaires de cinémas et ciné-parcs du Québec (APCCQ). Finalement, une version radio – une première pour les Rendez-vous –  sera diffusée sur les ondes de Radio Énergie et Rock Détente.

 

PARTENARIATS ESSENTIELS

 

De nouveaux partenariats ont vu le jour à l’occasion de cette 26e édition et Les Rendez-vous du cinéma québécois sont fiers d’annoncer que la valeur de leur plan média dépasse le million de dollars, du jamais vu aux Rendez-vous!

 

Les Rendez-vous du cinéma québécois sont heureux de souligner le soutien financier de la SAQ, Présentateur de l’événement depuis maintenant huit ans. Les Rendez-vous remercient également leur Coprésentateur, Astral Media, nouveau partenaire des Rendez-vous et présentateur de la soirée d’ouverture.

 

Merci aux partenaires Premiers Rôles, pour la plupart fidèles depuis plusieurs années, l’APCCQ, la Cinémathèque québécoise au cœur des Rendez-vous, la Société Radio-Canada, Technicolor, présentateur des Leçons de cinéma, Super Écran et Fido, nouveau partenaire de l’événement et présentateur des Nuits Fido.

 

Merci enfin aux partenaires Rôles de soutien, Caméo et Médias, notamment le Journal Métro, nouveau présentateur des courts métrages, Télé-Québec, présentateur des documentaires et Ubisoft, présentateur des ateliers professionnels. Finalement, merci aux Partenaires publics et gouvernementaux, et particulièrement le Gouvernement du Québec, sans oublier les divers collaborateurs grâce à qui cette édition promet d’être des plus festives.

 

VOTRE CINÉMA VOUS INVITE, RÉPONDEZ À L’APPEL !

 

Du 14 au 24 février, Les Rendez-vous du cinéma québécois vous invitent, pour une 26e année, à la grande célébration de notre cinéma et de ses artisans. Soyez nombreux à répondre à l’appel ! Les détails de la programmation et l’horaire sont en ligne dès aujourd’hui au www.rvcq.com Les billets sont en prévente dès aujourd’hui sur le réseau Admission (admission.com, 514-790-1245) et seront en vente à la billetterie centrale à la Cinémathèque québécoise dès le 14 février prochain.

 

Ligne info Rendez-vous : 514.526.9635, poste 21

 

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