Version archive pour bibliothèques de
Societas Criticus et DI, Revues
Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique
sociale et politique
On n'est pas
vache…on est critique!
&
D.I. revue
d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
Vol. 10 no. 1
(Du 21
décembre 2007 au 3 mars 2008)
Cette revue est éditée à compte
d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A 3L9
Le
Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;
Gaétan
Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke),
cofondateur et interrogatif de service;
Luc
Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.
Soumission
de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en
format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
Index de ce
numéro :
La section Societas
Criticus, revue de critique sociale et politique
Les premiers investissements de la Fiducie
La section D.I., Delinkan
Intellectuel, revue d’actualité et de
culture
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Plus d’essence. La
nouvelle vie sans pétrole!
« Les Dessous d'Asbestos » de Suzanne Clavette
Nouveaux livres
reçus: ÉCRIRE POUR QUI?; Mafias.
Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et annonces d’événements)
LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS (Théâtre)
Les ennemis du
cinéma. Une histoire de la censure au Québec
Familles made in
USA (Théâtre)
Elizabeth, roi d’Angleterre (Théâtre)
26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA
QUÉBÉCOIS
ADAGIO POUR UN GARS
DE BICYCLE
Kouchibouguac
- L'histoire de Jackie Vautour et des expropriés
Le Psy, la victime et le
bourreau
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Michel Handfield
16 février 2008
À l’occasion de la 17e JOURNÉE DE
SOUTIEN AUX JOURNALISTES EMPRISONNÉS, le 23 novembre 2006, nous avions mis un
texte en ligne soutenant deux cybers chroniqueurs qui payaient de leur liberté
le fait de s’être exprimés : YANG ZILI, de Chine, et Habib Saleh, de
Syrie.
Habib Saleh fut libéré après 27 mois de détention en septembre 2007. (www.rsf.org/article.php3?id_article=23641) Ce ne fut malheureusement pas le cas de Yang Zili. Comme nous le
soutenions encore, on ne nous a pas sollicités de nouveau texte pour 2007.
Mais, en ce début de 2008, à quelques mois de la XXIXe Olympiade qui se tiendra
à Beijing, Chine, nous trouvons intéressant de souligner que YANG ZILI n’est
toujours pas libéré. Nous vous invitons donc à signer la pétition en faveur de
sa libération sur le site de Reporters Sans Frontières : www.rsf.org/article.php3?id_article=11649
Pour d’autres renseignements, notre texte de 2006, « Délits
d’opinions! » est toujours en ligne dans notre section
« Dossiers » : www.netrover.com/~stratji/Dossier.htm#RSF06.
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Michel Handfield
29 février 2008
La fin de semaine du 15 au 17 février, soit
en même temps que les rendez-vous du cinéma québécois, se tenait le au 6e salon du vélo Expodium. Il y
avait là des vélos à faire rêver, mais, il y avait surtout de l’information.
Vélo Québec par exemple, mais aussi la FADOQ Montréal, qui organise plusieurs activités dont certaines
pour leurs membres cyclistes. Plusieurs régions étaient là pour offrir leurs
parcours et leurs activités cyclistes, certaines taillées pour les cyclotouristes et d’autres
pour les randonneurs du dimanche et les familles. Bref, une foule
d’informations utiles pour qui fait du vélo occasionnellement ou comme mode de
vie. Une fenêtre vélo en plein cœur de l’hiver. Le seul hic, c’est que je vais
trouver le reste de l’hiver plus long en attendant de sortir mon vélo!
A part les vélos, le salon se divisait en 3
thèmes selon moi, soit le Vélo sportif, représenté par des clubs
« cyclosportifs », des compétitions et, naturellement, des vélos à
faire rêver le Lance Armstrong en herbe; le Vélo grand public, avec
clubs de randonnée, des promoteurs d’activités et d’événements vélocipèdes pour
tous; puis le Vélo sociopolitique,
soit le vélo comme militantisme ou position citoyenne (ce qui est
mon cas). Dans ce créneau j’inclus Vélo Québec, dont je suis membre d’ailleurs,
et des organismes qui utilisent le vélo
pour soutenir ou promouvoir une cause. C’était le cas d’une route sans fin pour les centres jeunesse de Montréal par
exemple. Bref, un salon fort intéressant.
Comme il y avait beaucoup d’informations,
j’ai glané quelques sites au hasard du salon pour vous donner un aperçu de ce
que l’on peut y trouver. Naturellement, c’est peut être l’événement d’à côté
qui vous aurait intéressé davantage. Il vous faudra donc visiter EXPODIUM
l’année prochaine.
Hyperliens :
Vélo Québec : http://www.velo.qc.ca
La FADOQ Montréal : http://www.fadoqmtl.org/
Club de cyclotourisme Explo Tour : www.explotour.com
Fédération québécoise des sports cyclistes : www.fqsc.net
Festival international Coupe du monde de vélo de
montagne Vélirium : www.velirium.com
Le tour du lac Simon : www.letourdulacsimonbmr.ca
La virée de la mairesse de Repentigny : www.vireedelamairesse.com
Une route sans fin pour les centres jeunesse de
Montréal – institut universitaire : www.aidez-nous.ca (Voir aussi www.centrejeunessedemontreal.qc.ca)
Association pour le développement des sentiers de
montagne au Québec (dont le Mt Royal) : www.adsvmq.org
Liste des exposants d’EXPODIUM 2008 :
www.expodium.ca/fra/visiteurs/liste_exposants.htm
Le communiqué de clôture :
MA LIBERTÉ… MON VÉLO!
Le 6e Salon du Vélo
Expodium a accueilli près de 18 000 adeptes!
Montréal, le 17 février 2008
Pour sa 6e édition du 15 au 17 février à la Place Bonaventure de
Montréal, le Salon du Vélo Expodium est fier d’avoir accueilli près de 18 000
visiteurs! Une fois de plus cette année, le Salon du Vélo a su combler tous les
adeptes avec une programmation plus complète que jamais présentant des
activités conçues pour toute la famille, des spectacles palpitants, la plus
importante section cyclotourisme au Canada, une piste d’essai de 200 mètres et
plus de 200 exposants et experts sur place!
Le Salon du Vélo Expodium, l’événement annuel de référence pour
connaître les dernières nouveautés, les tendances et les nouvelles destinations
à découvrir sur roues, est le plus important Salon du genre au Québec consacré
exclusivement au vélo et au cyclotourisme si populaire aujourd’hui. C’est
d’ailleurs sans aucune surprise que la section cyclotourisme du Salon, la plus
importante exhibée au Canada, fut extrêmement populaire auprès des visiteurs,
avec plus de 130 forfaits voyages à vélo offerts dans plus de 30 pays.
« Malgré les chutes de neige
records que le Québec connaît en ce moment, le Salon du Vélo Expodium est un
succès grandissant encore une fois cette année avec sa deuxième plus importante
affluence retenue à son histoire, soit un total de 17 779 visiteurs. Tout le
Québec roulera plus que jamais à vélo cette année, nous en avons eu pour tous
les goûts et tous les genres! Je vous promets une édition 2009 encore plus
élaborée et importante que jamais. Des projets sont d’ailleurs déjà en branle
et s’engagent à en surprendre plus d’un! Plusieurs d’exposants ont même déjà
confirmé leur retour sans aucune hésitation pour l’année prochaine et nous
avons également recueilli un nombre important de commentaires positifs des
visiteurs à leur sortie du Salon.» affirme Jan P. Dubé, président
d’Expodium International et promoteur du Salon.
Une réussite : dimanche, la journée de la famille!
Pour souligner
l’importance et la place qu’occupent les sorties familiales, tous les enfants
de 12 ans et moins accompagnés de leurs parents ont été admis gratuitement au
Salon lors de la journée du dimanche 17 février, ce qui a contribué à finir le
salon en force et en beauté.
Le 6e Salon du vélo Expodium, présenté en collaboration avec La Presse,
TQS et la Fédération québécoise des sports cyclistes, remercie tous ses
partenaires, exposants et fidèles adeptes.
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Les premiers investissements
de la Fiducie
Michel Handfield
9 janvier 2008
J’ai assisté à la conférence de presse de la Fiducie du Chantier de l’économie sociale, dit la Fiducie (1), en décembre dernier avec
l’intention de revenir sur le sujet après le « rush » cinéma en
prévision des fêtes. C’est maintenant le temps d’en glisser un mot.
Lors de cette conférence de presse tenue au cinéma Beaubien, l’un des
bénéficiaires, la Fiducie a annoncé
ses premiers investissements, soit de 2,6 millions $ répartis entre 8
entreprises d’économie sociale de différents secteurs d’activités. Ces
entreprises pourront réaliser d’importants projets qui leur permettront de
poursuivre ou d’accélérer leur développement. En voici la liste tirée du
communiqué, car nous pouvions difficilement tout noter. Entre parenthèses vous trouverez la localisation, le montant de
l’investissement de la Fiducie et
l’usage projeté des fonds. Après une recherche Google, nous avons ajouté le
site internet de l’entreprise lorsque disponible:
- Cinéma Beaubien (Montréal, 506.373$, agrandissement et rénovations), www.cinemabeaubien.com/;
- Service funéraire coopérative Drummond/J.N. Donais Coopérative
funéraire (Drummondville, 500.000$, acquisition d’un bâtiment et travaux de
construction);
- Les Légendes fantastiques (Drummondville, 412.000$, construction d’un
amphithéâtre extérieur doté d’un toit et développement d'un spectacle
inédit), www.legendesfantastiques.com/;
- Centre d'interprétation sur la biodiversité du Québec (Bécancour,
381.969$, rénovations et achat d’équipements),
www.biodiversite.net/;
- Les Serres coopératives de Guyenne (Guyenne, 250.000$, achat d’un
équipement de production) www.ville.amos.qc.ca/tourisme/guyenne.htm (2);
- Coopérative de l'Université de Sherbrooke (Sherbrooke, 250.000$,
améliorations locatives et achat d’équipements), http://coopusherb.com/;
- Recyclo-Centre (Sorel-Tracy, 150.000 $, rénovation et agrandissement
des locaux);
- Boutiques Chic Chez vous (Montréal, 150.000$, acquisition d’actifs), www.chicchezvous.pj.ca/.
On parle ici de « capital
patient ». (3) Pour ces 8 premiers projets, on a eu droit à un total de
2,6 M$ d’investissements annoncés de la part de la Fiducie, mais l’investissement
total est beaucoup plus important si l’on considère le montage financier de
chaque promoteur. Le développement économique et social n’est pas qu’affaire de
productivité comme le croyait un ancien premier ministre. C’est aussi affaire de solidarité, d’innovation, de créativité
et, surtout, du support de la communauté. Une affaire de cœur! C’est là que
joue l’économie sociale.
C’est pour faire connaître ces initiatives que nous en parlons, même si
c’est avec du retard par rapport aux médias spécialisés dans les questions
économiques, car nous croyons en l’importance de ces projets d’économie
communautaire et solidaire. Je ne pourrais dire autrement, ayant déjà été sur
le conseil d’administration d’une CDÉC de Montréal comme citoyen, poste que
j’ai quitté quand le site de Societas Criticus a pris davantage de mon temps.
Mais, j’en ai gardé un excellent souvenir et il me faisait plaisir de me
retrouver dans ce milieu lors de cette conférence de presse, car l’économie
sociale est un milieu dynamique. J’aurais le goût d’ajouter félicitation et
continuez votre beau programme.
Notes :
1. http://www.fiducieduchantier.qc.ca/
2. Lorsque j’ai entendu parler des serres
coopératives de Guyenne j’ai immédiatement pensé à un excellent livre que
j’avais lu sur Guyenne. Je le recommande s’il est encore disponible : Laplante, Robert, 1995, L'expérience
de Guyenne, Guyenne, Abitibi (Québec): Corporation de développement de
Guyenne
3. « La Fiducie du Chantier
de l’économie sociale offre des prêts sans remboursement de capital avant 15
ans. Ce capital patient permet de soutenir les opérations des entreprises et
d’appuyer des investissements immobiliers pour le développement de nouvelles
activités. » Pour plus de détails, voir :
http://fiducieduchantier.qc.ca/?module=document&uid=62
Hyperliens :
Les CDÉC du
Québec : www.lescdec.qc.ca/
Association des centres
locaux de développement du Québec: www.acldq.qc.ca/
Économie sociale
Québec : http://economiesocialequebec.ca/
Fédération des
Coopératives de Développement Régional (CDR) du Québec : www.fcdrq.coop/
Conseil québécois de
la coopération et de la mutualité : www.coopquebec.coop/
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
Plus d’essence. La nouvelle
vie sans pétrole!
Michel Handfield
15 janvier 2008
En avril 2006, le baril de pétrole était à 75$ U.S. nous dit Bonaldi
dans « La vie (presque) sans pétrole ».
(p. 12) Il a dépassé les 100$ le 3 janvier dernier. (AFP) Pour la CIBC, il
atteindra 150$ d'ici 2012. (Presse Canadienne) Bonaldi prévoit autour de 380$
en 2016 (Ibid.), car le pétrole facile d’accès est de plus en plus rare, ce qui
fait que son prix s’accroît exponentiellement. Voilà la prémisse : le
pétrole, il y en aura, mais de plus en plus rare et de plus en plus cher! On
devra cesser de le brûler pour des déplacements plus efficaces autrement, même
si c’est un peu plus lent. « Déplacer
un véhicule de près d’une tonne pour aller acheter deux baguettes de pain nous
paraîtra d’un autre âge et nous redécouvrirons la principale vertu de nos
villes qui seront, à l’inverse des villes américaines, heureusement toujours
fortement concentrées. » (Bonaldi, p. 10)
Ce livre fait de la prospective : que sera la vie après le pétrole
bon marché? L’auteur parle du retour de métiers
oubliés, comme conducteur de charrette et palefrenier, car le cheval
retrouvera sa place dans les villes et villages. On devra produire à nouveau
près des marchés pour économiser les ressources pétrolières, mais aussi
utiliser de nouvelles sources d’énergie, comme l’eau, le soleil et le vent pour
faire tourner les usines!
Les innovations architecturales que l’on avait vues poindre de façon
marginale pour répondre à la crise du pétrole de 1973, où le gallon d’essence
avait atteint près d’un dollar (0,96$), seront réactualisées. Ce serait comme
si cette première crise nous avait montré ce qu’il faudra faire lorsqu’on sera
au fond du baril de pétrole, c’est-à-dire celui qui était abondant et facile à
exploiter à faible coût. À ce sujet, l’exposition « Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la
crise pétrolière de 1973 », qui se tient au Centre Canadien
d’Architecture (CCA) jusqu'au 20 avril 2008, complète bien ce livre, car on y
présente l’inventivité de l’Homme pour
être moins dépendant du pétrole à défaut d’en être totalement indépendant, avec
maisons solaires, maisons construites sous le sol, éoliennes, etc. Mais, on n’a
pas investi dans ces nouvelles façons de faire comme on l’a fait avec
l’automobile ou l’informatique, ce qui fait que ce type d’habitation est encore
une exception très dispendieuse.
Si on utilise l’énergie solaire dans des produits de consommation comme
les calculatrices, très peu de maisons y ont recours comme source d’énergie, ne
serait-ce que d’appoint pour réduire leur consommation d’autres sources
énergétiques. Si ces produits s’étaient développés au même rythme que
l’informatique, en suivant la même courbe de prix, toutes les maisons pourraient avoir un mur,
un toit ou des fenêtres captant l’énergie solaire comme système d’appoint
abordable. De plus, cela donnerait une autonomie en cas de panne de longue
durée du réseau électrique, ce que nous en avons connu au Québec avec la crise
du verglas de 1998 et ce que l’Ontario et une large partie de l’est des États-Unis ont connu à l’été 2003. (1)
Dans la vie (presque) sans
pétrole, Bonaldi parle de « quartiers écologiques :
bâtiments basse consommation équipés d’isolation renforcée, fenêtre à triple
vitrage et ventilation double flux, système de chauffage par cogénération,
contrôle par la mairie du cahier des charges auprès des constructeurs… »
(pp. 121-2) Des idées que l’on voit dans l’exposition du CCA et que l’on n’a
pas commercialisées à grande échelle, mais qui deviendront utiles si le prix du
pétrole s’emballe tel que le prévoit l’auteur de la vie (presque) sans pétrole. Sur ce, on peut débattre longuement
aujourd’hui, tout comme on débattait en 1973
lors de cette première crise du pétrole. C’était un tel sujet que même
des jeux de société ont été faits sur cette crise, comme « Energy Crisis », « The game of nations » ou « Oil war » que l’on peut voir dans
cette exposition. Prémonitoire!
Cependant, même si on n’a pas commercialisé
à grande échelle ces premières percées dans les énergies alternatives, on ne
les a pas mises aux rebuts non plus. Des groupes et des chercheurs ont continué
à développer cette voie, comme ceux du « Centre for Alternative Technology » au pays de Galles
(Angleterre). Une chance, car avec le pétrole à 380$ le baril on ne pourra plus
le brûler impunément. On pourra toujours se rabattre sur cette filière
alternative pour en faire un nouveau « mainstream », car le pétrole
devra davantage servir à faire des produits durables et recyclables qu’à être
envoyé en fumée dans des embouteillages montres comme on le fait encore de nos
jours. On devra apprendre à l’utiliser à bon escient. Être conscient « que ce n’est qu’avec 4
à 5% du pétrole raffiné qu’on fabrique l’ensemble de tous les plastiques. Le
reste, 95% du brut, est brûlé par le chauffage individuel, les camions, les
cimenteries, les centrales, les voitures. » (Bonaldi, p. 146) Bref, on le
dilapide même si on le trouve cher!
À défaut de voyager en avion, on voyagera sur l’internet. L’économie
mondiale passera par le local. Pensons global, agissons localement
deviendra le slogan à la mode! On
produira pour un marché donné et si le produit a un intérêt plus grand, on
vendra des licences, car le transport sera devenu extrêmement dispendieux et on
y pensera à deux fois avant d’exporter. Le produit durable et réparable
redeviendra la norme. L’illusion du jetable sera dissipée avec les dernières
vapeurs d’essence.
Ce qu’on a craint lors de la crise de 1973
s’avérera peut-être exact 40 ou 50 ans plus tard. L’automobile comme mode de
transport pour tous ne sera plus. On parlera de marche, de vélo, de chevaux et
de transports collectifs à moins que la micro voiture biodiesel ou électrique
n’aie enfin vu le jour à prix populaire.
La France aura même rouvert ses canaux aux péniches et autres transporteurs de
vrac et de personnes, parfois accompagné de
leur vélo ou leur micro voiture. L’embonpoint, le mal du début du
siècle, battra en brèche!
La vision apocalyptique de la crise
pétrolière de 1973 dont on a bien ri au tournant des années 1990-2000 aura
peut-être lieu avec 50 ans de retard. Mais, dans l’histoire de l’humanité, 50
ans, c’est une seconde! Un livre comme « The autonomous house » de Brenda et Robert Vale, édité en
1975, sera réédité! Quelques années plus tôt, personne ne se rappelait cet ouvrage, sauf peut-être ceux
qui avaient le catalogue de l’exposition « Désolé, plus d'essence » tenue au CCA de Montréal en 2008.
Mais, tout a changé avec la fin du pétrole!
***
Le livre de Jérôme Bonaldi, « La
vie (presque) sans pétrole », est intéressant par les questions qu’il
pose et par la prospective qu’il fait, même si l’on sait que les choses
n’arrivent jamais tout à fait comme on les a prévus, ni comme on les voudrait.
Quant au catalogue de l’exposition, « Désolé,
plus d'essence », il devient une référence historique sur notre
dépendance à l’or noir; les effets négatifs de cette dépendance; et notre
créativité pour trouver des moyens d’être moins dépendant.
Cette exposition et son catalogue sont un rappel nécessaire, car nous
oublions vite. Une fois une crise du pétrole surmontée, après la peur et
l’insatisfaction face à la montée des prix, on se réinstalle dans la facilité
qu’offre le précieux liquide jusqu’à la prochaine crise. Les solutions
alternatives sont remises au rancart, soutenues par quelques scientifiques et
marginaux entre temps et rappelées par ce genre d’exposition que nous présente
le CCA. Pour ne pas oublier encore une fois, le livre de cette exposition,
« Désolé, plus d’essence », devient un essentiel, d’autant plus que tous
ne peuvent voir l’exposition à Montréal. Si vous êtes dans la région, elle vaut
cependant le déplacement.
Enfin, le livre de Jérôme Bonaldi et le catalogue de l’exposition font
la paire. Les deux ensembles prennent une autre dimension, l’un prévoyant la
prochaine crise, l’autre montrant les effets de la première, dont toute la
créativité qu’elle avait suscitée, ce que nous devrons aussi faire preuve lors
de la prochaine crise majeure du pétrole. C’est donc un avant-goût de ce qui se
prépare…
Note:
1. « Le 14 août 2003, à
16 h 11 heure avancée de l'est (HAE), une panne d'électricité massive a frappé
la majeure partie de l'Ontario, ainsi que les États de New York, de l'Ohio, de
la Pennsylvanie, du New Jersey, du Vermont, du Michigan, du Connecticut et du
Massachusetts. Cette panne d'électricité a été la plus importante de l'histoire
en Amérique du Nord, couvrant 24 086 kilomètres carrés et touchant quelque 50
millions de personnes. »
Source : Sécurité publique Canada, Panne d'électricité en Ontario et aux États-Unis -- Impacts sur les
infrastructures essentielles. Analyse d'incident -- IA06-002, 30 août
2006 : www.publicsafety.gc.ca/prg/em/IA06-002-fra.aspx
Références/Hyperliens:
AFP, Le pétrole dépasse les 100 $US le baril,
Le Devoir, édition du vendredi 04
janvier 2008 : www.ledevoir.com/2008/01/04/170665.html
Centre Canadien d'Architecture: www.cca.qc.ca/ . Sur l’exposition : www.desoleplusdessence.org
Centre for
alternative technology in Wales : www.cat.org.uk
Presse canadienne, Le
litre d'essence bientôt à 1,50 $, selon la CIBC, Le Devoir, édition du vendredi
11 janvier 2008 : www.ledevoir.com/2008/01/11/171366.html
Annexe :
BONALDI, Jérôme (avec la collaboration d’Olivier NOUVEL), 2007, La vie (presque) sans pétrole, Plon/
Essais et Documents, 168 p. ISBN : 2-259-20478-3 (www.plon.fr)
Demain nous serons tous écolos parce que nous devrons tous vivre
(presque) sans pétrole. Très
bientôt, le baril atteindra 380 dollars. Le litre de super au prix de la louche
de caviar ! Déplacer un véhicule de près d'une tonne pour aller acheter deux
baguettes de pain sera d'un autre âge. Les métiers oubliés de la récupération,
de la réparation seront des valeurs sûres. Le secteur agro-alimentaire qui ne
fait aujourd'hui plus rien sans tracteur de moins de 500 chevaux remettra les
bourrins au travail. Sans engrais et sans pesticides, nous mangerons
naturellement bio. La fin du pétrole abondant et pas cher fera de nous les
champions des économies d'énergie. Quant à nos vacances, puisque nous ne
pourrons plus prendre l'avion, alors nous prendrons... le temps.
Basé sur une longue enquête
auprès des industriels, des économistes et des scientifiques, cet ouvrage
délivre un petit traité de savoir-vivre presque sans pétrole, mais non sans
humour.
***
L’exposition, jusqu'au 20 avril 2008
Désolé, plus d'essence:
l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de 1973. Centre
Canadien d'Architecture, 1920, rue Baile, Montréal, Québec, Canada,
H3H 2S6 : http://www.cca.qc.ca/. Pour
renseignements :
514-939-7026 ou www.desoleplusdessence.org
Dans le contexte des
préoccupations contemporaines sur les ressources énergétiques limitées,
l'exposition explore l'innovation architecturale incitée par la crise
pétrolière de 1973, incluant des progrès sans précédent dans le domaine de
l'énergie solaire et éolienne, des habitations sous terre, des techniques de
construction améliorées et des expériences sociales..
***
Catalogue : Giovanna Borasi et Mirko Zardini, 2007, Désolé, plus
d'essence: l'innovation architecturale en réponse à la crise pétrolière de
1973, Montréal : CCA
234 pages, illustrations: coul.,
49.95$ CAN (br.)
Publication en français
Également offert en : Anglais (br.)
Architectes,
ingénieurs, artisans et penseurs ont consacré leur savoir-faire et leur
inventivité à trouver des réponses aux problèmes que posait la crise pétrolière.
Analyser leurs solutions, projets et expériences nous indique des voies à
suivre par rapport aux enjeux actuels
---
Commentaires de Michel
Handfield autour de Clavette, Suzanne,
2005, Les Dessous d'Asbestos. Une lutte idéologique
contre la participation des travailleurs et Participation des travailleurs et réforme de l’entreprise,
Québec : PUL. Les textes d’arrière de couverture suivent ce texte.
3 janvier 2008
« Les Dessous d'Asbestos »
va au-delà de la célèbre grève de 1949, car il s’agit d’un épisode d’un conflit
beaucoup plus large dont on ne saisissait pas toute l’ampleur à l’époque; un
conflit idéologique entre le capitalisme
social et le capitalisme individualiste!
Le modèle de rhénan versus le modèle néo-américain avant son temps (1), comme un
prélude de ce qui allait se passer plus tard. (2) C’est ce que raconte ce
livre : les dessous d’une grève qui était plus qu’un simple conflit de
travail, mais bien une guerre idéologique entre deux visions de l’entreprise,
de la justice, et du développement économique et social, le tout sous le regard
d’une Église interventionniste. Un
épisode qui s’est joué au Québec sous un régime politique conservateur :
celui de Maurice Duplessis. (3)
Église contre Église, la gauche et la droite menée par des
« curés », les uns réformistes, les autres conservateurs!
On revendiquait la participation des
travailleurs à la gestion et aux bénéfices de l’entreprise, ce qui était
une révolution pour les conservateurs. Tout ce que le Québec connaissait alors
de réactionnaires de droite s’est donc mobilisé contre ces revendications. On a
même sorti la « menace
communiste » à plus d’une occasion. Cette lutte n’était plus un simple conflit
ouvrier, mais bien une guerre idéologique entre les conservateurs et une
social-démocratie montante au Québec. On voulait tuer ce mouvement social dans
l’œuf, ce qui n’a pas réussi. On l’a par contre
retardé d’une décennie, mais viendra la révolution tranquille.
On n’était finalement pas si distinct qu’on le croyait, car le Pape Pie XII
lui-même refroidissait les ardeurs de la gauche chrétienne:
« Plusieurs autres mises au
point du pape suivront notamment au sujet de l’action catholique, de la réforme
de l’entreprise et des prêtres-ouvriers. Devant la Guerre froide qui se
propage, il semble que le Vatican vienne nettement de choisir son camp,
l’Occident et le capitalisme. C’est donc dire que ce « tournant
conservateur » n’est pas proprement « québécois » ; il
toucha l’ensemble du monde catholique. » (p. 394)
Ce livre est donc fort éclairant sur cette période de notre histoire, mais
aussi sur notre temps, où la droite à repris les rennes du Pouvoir avec Bush
aux États-Unis et Harper au Canada. La droite existait bien avant eux, ce qu’on
oublie trop souvent quand on regarde les nouvelles télévisées, et ce livre nous
le rappelle. De plus, il nous fait réaliser qu’elle plonge toujours
aux mêmes sources et fait encore appel aux mêmes épouvantails contre ses
opposants. La droite est restée fidèle à elle-même alors que la gauche s’est
parfois parjurée, sinon trahie!
***
Il faudra attendre l’arrivée des libéraux pour voir un vent de changement avec la révolution
tranquille. La gauche pourra alors s’organiser avec ce vent de liberté. Elle
atteindra des sommets avec les conflits
sociaux et ouvriers des années 70, mais comme tout mouvement social, celui-ci
sera accompagné de quelques dérives. La droite en profitera pour revenir au
pouvoir et établir quelques standards qui feront en sorte que même lorsque la
gauche reprendra le pouvoir, dans cette valse en laquelle consiste la danse
démocratique, elle ne sera plus jamais pareille, marquée par les nouvelles
règles de la mondialisation et du néolibéralisme.
Il serait donc intéressant que Suzanne Clavette poursuive sur cette lancée
et nous raconte la suite de ces événements : les années 60 et
70 ! Si je sais que le syndicat impliqué dans ce conflit, la Confédération
des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) deviendra la CSN, je me demande
par contre ce qu’est devenue L’Association professionnelle des industriels.
S’est-elle transformée ou s’est-elle fondue en autre chose, comme le Conseil du
patronat du Québec?
Que sont devenus les acteurs syndicaux et sociaux de cette époque? Quelles
en furent les suites? Des réformes subséquentes sous les gouvernements Lesage,
Johnson, Bourassa et Lévesque sont-elles redevables à cet épisode de notre
histoire? Il serait intéressant d’en avoir la genèse. Et quel est le lien entre
cette grève et la promulgation d’une Charte des droits et libertés par le
gouvernement Trudeau en 1982, quand on sait que Trudeau a pris parti à ce
conflit en tant qu’intellectuel?
Où sont allés les membres du clergé qui se sont fait tasser par le virage à
droite de l’Église? Certains d’entre eux auraient-ils été impliqués dans la
théologie de la libération en Amérique du Sud par exemple? Qu’en reste-t-il
maintenant, après quelques décennies de conservatisme au sein de l’église
catholique romaine?
Ce sont là des questions qui justifieraient plus d’une suite à ce livre.
***
Quant au second livre, Participation
des travailleurs et réforme de l’entreprise, une plaquette d’un peu plus de
100 pages, c’est un complément intéressant à cet ouvrage. En fait, je l’ai lu
en premier, car il donne les textes fondamentaux de ce mouvement de réforme
sociale dont parlent Les Dessous
d'Asbestos. Ce mouvement était avant-gardiste pour le temps, avec des
propositions comme la cogestion et la participation des travailleurs à la
propriété de l’entreprise. Même aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle, on est
encore loin de ces revendications alors que les entreprises délocalisent leur
production vers des pays où les conditions ressemblent davantage à celle
du XIXe siècle qu’à l’image qu’on avait
du XXIe siècle il y a à peine un demi-siècle!
Notes:
1. Albert, Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris:
Seuil, l'histoire immédiate
2. « Depuis la chute du communisme, le
capitalisme occupe seul le terrain. Alors que son ressort est la concurrence,
il se trouve en situation de monopole. Il lui faut donc se battre contre
lui-même. D'où l'affrontement des deux modèles qui le composent : le
capitalisme dit néo-américain, fondé sur la bourse, la réussite individuelle,
l'absence de projet à long terme, le manque de protection sociale, le
désengagement de l’état, contre le modèle dit rhénan qui table sur les banques
et l'épargne, l'État - ou l'entreprise - providence, le souci de la
collectivité et des vues à long terme. L’un est plus séduisant mais plus cruel
socialement et économiquement moins efficace, l'autre plus austère mais plus
performant et plus équitable. Et c'est pourtant le « mauvais » capitalisme qui
gagne du terrain partout… » (Albert, Michel, Ibid., arrière de couverture)
3. http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Maurice_Duplessis
Arrière de couverture
Clavette, Suzanne, 2005,
Les Dessous d'Asbestos. Une lutte
idéologique contre la participation des travailleurs, Québec : PUL (www.pulaval.com/), Sciences humaines, Éducation et IQRC, 594 p., ISBN :
2-7637-8256-6 (reçu le 19 janvier 2007)
Au moment du déclenchement du conflit de l'amiante en février 1949, une
vive polémique a cours au Québec autour de la réforme de l'entreprise. Inspiré
des expériences européennes d'après-guerre et de la doctrine sociale de
l'Église, ce courant de pensée prône la participation des travailleurs à la
gestion et, dans une moindre mesure, le partage des profits.
Bien présente chez les catholiques progressistes de l'époque, soutenue par
les aumôniers sociaux, cette nouvelle philosophie de l'entreprise sera
développée par la jeune Commission sacerdotale d'études sociales (CSES). Elle
sera ensuite reprise par la centrale syndicale catholique, la CTCC (ancêtre de
la CSN), ainsi qu'au sein des mouvements d'action catholique (JOC, LOC et LIC).
Après quelques grèves victorieuses, ce courant de pensée novateur suscite
les craintes du premier ministre Maurice Duplessis et du patronat catholique,
en particulier de l'Association professionnelle des industriels (API). Une
véritable lutte idéologique s'engage alors; elle atteindra son point culminant
lors de la grève d'Asbestos.
Une bataille s'ensuivra au sein du clergé, notamment autour de la Lettre
pastorale sur le problème ouvrier (1950). Le contenu d'un document inédit, la
première version de la Lettre pastorale intitulée La Condition ouvrière
chrétienne, est ici présenté au lecteur. Il est également fait état des
nombreuses pressions des forces conservatrices à Rome. Au cours des années
cinquante, la hiérarchie religieuse opèrera un important virage à droite,
permettant ainsi aux tenants du corporatisme d'occuper dorénavant
l'avant-scène.
Appuyé sur de nombreuses sources inédites, cet ouvrage invite le lecteur à
suivre les multiples péripéties de ce mouvement jugé trop novateur qui, dans le
Québec de la «Grande Noirceur», sera étouffé par les pouvoirs politiques,
patronaux et religieux.
***
Clavette, Suzanne (Textes
présentés par), 2006, Participation des
travailleurs et réforme de l’entreprise, Québec : PUL (www.pulaval.com/), Sciences humaines, 108 p., ISBN : 2-7637-8461-5
En 1949, au moment de la grève de l’amiante, une vive polémique avait cours
au Québec. À tel point que l’on décida de retarder la publication du texte qui
était à l’origine de ce débat, La Participation des travailleurs à la vie de
l’entreprise.
Résultat des journées d’études des aumôniers sociaux du printemps 1947, ce
document suscita la division au sein de la Commission sacerdotale d’études
sociales, instance mise sur pied pour conseiller les évêques sur les questions
sociales et pour unifier l’action des aumôniers. L’aumônier patronal de l’Association
professionnelle des industriels tenta d’en empêcher la parution et se lança
dans une campagne contre cet écrit, l’associant au « socialisme ».
Cette étude fut fortement inspirée par la publication de deux jésuites à la
tête de l’Action populaire de Paris, les pères Desbuquois et Bigo, Les
Réformes de l’entreprise et la pensée chrétienne. Celle-ci traduisait la
nouvelle orientation de l’œuvre française désireuse de se joindre aux forces de
la Libération. Au Québec, elle allait vite devenir la « bible » des aumôniers sociaux
qui s’en inspirèrent, en 1947, lors de leurs journées d’études. La
Participation des travailleurs à la vie de l’entreprise est le résultat de ces
discussions. Après plusieurs mois de débats sur ce document, la Commission
obtint, au début de 1949, l’autorisation de le publier. Mais, durant la grève
d’Asbestos, l’opposition d’Émile Bouvier et l’ardente campagne de Lewis Brown,
président de la Johns-Manville, en retardèrent la parution jusqu’en septembre.
Sa vie mouvementée ne cessa point pour autant, car quelques mois plus tard, un
jésuite conservateur tentera d’obtenir sa condamnation à Rome.
Biographie Suzanne Clavette
Suzanne Clavette est historienne. Ses recherches lui on mérité le prix
Jean-Charles-Bonenfant et les prix des ministères des Affaires étrangères de
France et des Relations extérieures du Québec lors de la Journée du livre
politique en avril 2005.
© Tous droits réservés aux Presses de
l'Université Laval
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Reçu le 20 février 2008 : Gauvin, Lise, 2007, ÉCRIRE POUR QUI? L'écrivain francophone et ses publics,
Paris : Karthala, Collection : LETTRES DU SUD, 180 p., Format : 13,5X21,5
ISBN 9782845869363. www.somabec.com/
Au moment où on s'interroge sur le sort des langues dans une perspective
de mondialisation, il est important de réfléchir aux conditions d'existence des
littératures de langue française et à leurs interrelations. La question des
rapports écrivains-publics est au cœur même des débats contemporains et met en
cause la lisibilité des codes culturels et langagiers.
---
Saint Victor, Jacques de, 2008, Mafias,
France : éditions du Rocher www.editionsdurocher.fr/ (J’ai gagné ce livre sur France Inter, mais vu son intérêt je l’ai
inclus ici)
“Tu entres à présent dans l’honorable société de la Cosa Nostra (…). Tu
y entres vivant et tu en sors mort. Dans ta vie, la Cosa Nostra passe avant
tout autre chose. Avant ta famille, avant ton pays, avant Dieu”. Cet extrait du
serment mafieux témoigne d’une implacable réalité. La mafia a pris corps en
Europe au XIXe siècle mais, depuis la chute du Mur, elle a connu un essor
considérable dans le monde entier. Elle fait aujourd’hui partie prenante de
l’univers capitaliste. Pourtant on continue à ignorer ou négliger ce phénomène
criminel, dont le cinéma s’est largement inspiré (Le Parrain, Les Affranchis,
Les Sopranos), au point d’en faire une question presqu’irréelle. Qu’est-ce
qu’une mafia, qu’elle est son passé, que cherche-t-elle ? Comment la définir ?
Centré sur l’histoire de la mafia italienne et italo-américaine, sur laquelle
pèsent encore beaucoup de fantasmes et de légendes fausses, ce livre n’en
aborde pas moins, dans une synthèse unique en son genre, les liens qui se sont
noués, tout au long du XXe siècle, avec les autres mafias du monde, dont
certaines sont anciennes (Yakuzas japonais, Triades chinoises, Babas turcs),
d’autres apparues plus récemment (mafia albanaise notamment).
C’est une autre histoire du XXe siècle qui se dessine dans ces pages, une
histoire occulte, parallèle, faite de sang mais aussi de pression, de
corruption, de liens secrets et insoupçonnables, un monde de la peur qui en dit
long sur les faiblesses de nos démocraties contemporaines. Et sur leur avenir.
Car la mondialisation des échanges a été précédée d’une véritable
mondialisation du crime, dont témoigne le succès des paradis fiscaux, et qui
pose aujourd’hui une question cruciale : la société libérale aura-t-elle, dans
son avenir, les moyens d’éviter la domination du crime ?
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8 février 2008
J’ai assisté à cette
conférence de presse et l’essentiel est dans le communiqué plus bas. Cependant,
je dois souligner au crayon gras que du 25 au 28 février 2008 vous pourrez voir
gratuitement les quatre films finalistes de la catégorie meilleur film de
l’année dans des salles sélectionnées. Ces 4 films sont :
La Brunante
Continental, un film sans
fusil
Les 3 p'tits cochons
L'Âge des ténèbres
Tous les détails sont sur le
site de Radio-Canada, dans la section de la 10e soirée des
Jutra:
www.radio-canada.ca/television/jutra2008/
C’est un site rempli
d’informations que je vous invite à
consulter.
Michel Handfield
Le communiqué et les nominations :
Les 3 p’tits cochons en tête dans la course aux
JUTRA
Montréal, le 6 février 2008
C’est aujourd’hui lors d’une
conférence de presse qu’ont été dévoilés les finalistes des prix Jutra 2008.
Les gagnants seront connus lors de la 10e Soirée des Jutra présentée
par Radio-Canada le 9 mars prochain. Cette soirée est commanditée par Guzzo.
Normand Brathwaite animera ce gala télédiffusé en direct du studio 42 de
Radio-Canada à 19 h 30. ARTV donnera le coup d’envoi à 17 h 30 avec une
succession de trois émissions spéciales : La Fête des Jutra retraçant
les dix ans d’histoire du gala, La Fièvre des Jutra, un survol des nominations
de cette année, et le Tapis rouge pour les Jutra qui permettra de
rencontrer en direct les artistes et artisans quelques minutes avant le début
de la cérémonie.
Avec 13 nominations, Les 3 p’tits cochons domine les films finalistes pour la prochaine
Soirée des Jutra. Les 3 p’tits cochons,
assuré de recevoir le Jutra-Billet d’or, une production de Pierre Gendron et
Christian Larouche (Zoo Films), a été retenu dans les catégories meilleur film,
meilleur scénario (Pierre Lamothe Claude Lalonde), meilleure actrice (Isabelle
Richer), meilleur acteur (Claude Legault), meilleure actrice de soutien (Julie
Perreault) meilleur acteur de soutien à la fois pour Paul Doucet et Guillaume
Lemay-Thivierge. Le film est également finaliste pour la direction artistique
(Gilles Aird), la direction de la photographie (Bernard Couture), la musique
(Stéphane Dufour), les costumes (Monic Ferland), la coiffure (Johanne Paiement)
et le maquillage (Marlène Rouleau).
De son côté, la production
de Luc Déry et Kim McCraw (micro_scope) Continental, un film sans fusil a été sélectionnée parmi les finalistes aux
titres de meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario (Stéphane
Lafleur), meilleur acteur de soutien (Réal Bossé). On retrouve aussi ce film
dans les nominations en direction artistique (André-Line Beauparlant),
direction photo (Sara Mishara), montage (Sophie Leblond) ainsi que dans la
catégorie Meilleur son (Pierre Bertrand, Sylvain Bellemare et Bernard Gariépy
Strobl).
Six fois nommé, L’âge des ténèbres, produit par Daniel Louis et Denise Robert
(Cinémaginaire) est dans la course pour le Jutra du meilleur film, de la
meilleure réalisation et du meilleur scénario (Denys Arcand) et met en valeur
de nombreux finalistes, Marc Labrèche comme meilleur acteur et Sylvie Léonard
dans la catégorie de meilleure actrice. Diane Simard, quant à elle, est
finaliste pour le Jutra du meilleur maquillage. Également finaliste à six
reprises, Nitro, produit par Pierre Even pour Cirrus
Communications obtient une nomination pour Guillaume Lemay-Thivierge comme
meilleur acteur, une pour FM Le Sieur pour la musique tandis qu’Éric Drouin
pour le montage, Johanne Gravel pour le maquillage, Bruce Chun pour la
direction photo et Denis Parent pour la coiffure.
Produit par Richard Lalonde
et Maxime Rémillard (Remstar), Ma fille mon ange
obtient cinq places de finalistes : Karine Vanasse, comme meilleure
actrice ainsi que Laurence Leboeuf comme meilleure actrice de soutien, Réjean
Goderre pour la coiffure, Normand Corbeil pour la musique ainsi que Patrick
Rousseau, Marcel Pothier, Gavin Fernandes et Stéphane Bergeron pour le son.
Trois films sont finalistes
à 4 reprises. La Brunante, réalisé par
Fernand Dansereau et produit par Jean-Roch Marcotte et Normand McKay (Totale
Fiction), se retrouve dans les catégories meilleur film, meilleure réalisation
et donne sa place de finaliste à Suzanne Clément comme meilleure actrice de
soutien et à Brigitte Desroches pour les costumes. Contre toute espérance produit par Bernadette Payeur (ACPAV),
réalisé par Bernard Émond qui est finaliste dans les catégories de meilleur
scénariste et meilleur réalisateur. Guylaine Tremblay est en lice dans la
catégorie de meilleure actrice et Louise Côté obtient une nomination pour le
meilleur montage. Silk, réalisé par François
Girard, une production de Niv Fichman pour Rhombus Media, est nommé pour la
direction photo d’Alain Dostie, la direction artistique de François Séguin, les
costumes de Carlo Poggioli et Kazuko Kurosawa ainsi que pour le son de Claude
La Haye, Claude Beaugrand, Bernard Gariepy Strobl et Hans Peter Strobl.
Trois films obtiennent
chacun deux places de finalistes : Le Ring pour David
Pelletier comme directeur artistique, Catherine Major pour la musique; Shake Hands With the Devil pour Roy Dupuis comme meilleur acteur, Michel
Arcand, Louis Martin-Paradis comme monteurs; Surviving My Mother pour Véronique LeFlaguais comme actrice de soutien et Ginette Magny pour
la création des costumes.
Emmanuel Bilodeau pour Bluff est finaliste comme meilleur acteur de soutien
et Simon Poudrette pour le son d’À vos marques… Party !
Après visionnement de chacun
des films par les membres de l’équipe de programmation des Rendez-vous, une
première proposition de 6 à 12 finalistes dans chacune des catégories est
envoyée à la direction des Rendez-vous. Parmi les œuvres proposées, 4
finalistes dans les 3 catégories sont retenus par processus de votation. Le
choix de ces 4 finalistes est entériné par le Conseil d’administration. C’est
ensuite la Soirée des Jutra qui est responsable du choix des gagnants.
Les finalistes au titre de
meilleur documentaire sont : Americano de Carlos
Ferrand, Au pays des colons de Denys Desjardins, Le Peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie et Up the Yangtze de
Yung Chang. En nomination pour le Jutra du meilleur film d’animation, nous
retrouvons : Isabelle au bois dormant
de Claude Cloutier, Madame Tutli-Putli
de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, Révérence de Patrick Bouchard et The Tourists de Malcolm Sutherland. Les finalistes pour le
meilleur court métrage sont : Can You wave Bye-bye ? de
Sarah Galea-Davis, Dust Bowl Ha ! Ha !
de Sébastien Pilote, Notre prison est un royaume de Simon Galiero et The Colony de Jeff
Barnaby.
La Soirée des Jutra est
heureuse de compter sur de prestigieux commanditaires qui ont renouvelé leur
soutien pour la 10e édition. Nous les remercions pour leur fidélité
et leur contribution au succès de l’événement. Tout d’abord, les commanditaires
de la 10e Soirée des Jutra : les cinémas Guzzo, les organismes
gouvernementaux: la Société de développement des industries culturelles du
Québec – SODEC, Téléfilm Canada, le ministère de la Culture et des
Communications du Québec.
Les remerciements de la
Soirée des Jutra vont à Kodak, à Fuji Film, à l’AQTIS, à Fischkorn Audiovisual;
à ses partenaires médias, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, le
Magazine 7 Jours, à la société de comptables Fauteux, Bruno, Bussière,
Leewarden pour le dépouillement et la compilation des votes et à Vision Globale
pour son concours technique et l'expertise en matière de duplication et montage
vidéo. Soulignons aussi la participation de Radio-Canada, diffuseur canadien de
la Soirée des Jutra et partenaire pour le site web des Jutra et son concours.
La Soirée des Jutra est une coproduction de La Grande nuit du cinéma et de
Radio-Canada.
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Désolé, plus d'essence: l'innovation architecturale en
réponse à la crise pétrolière de 1973. Centre Canadien d'Architecture, voir Plus d’essence. La nouvelle vie sans pétrole!
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(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
Attention : Dans les
commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement
exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter.
C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à
mot.
Je ne fais pas non plus dans
la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de
sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le
dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce
qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les
questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur
social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de
courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de
très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux
dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse
que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui
ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre
angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire
une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de
références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la
protéger.
Michel Handfield
LA
SOCIÉTÉ DE MÉTIS (Théâtre)
Du 28 février au 15 mars 2008; du mardi au samedi à
20h, sauf le jeudi 6 mars, à 19h suivie
d’une discussion.
Espace Libre : www.espacelibre.qc.ca
1945, Fullum, Montréal / 514-521-4191
DES
PORTRAITS PRENNENT VIE À ESPACE LIBRE
La Société de
Métis, cette
œuvre bouleversante, atypique et méconnue de Normand Chaurette, sera présentée
à Espace Libre à Montréal du 28 février au 15 mars 2008 et précédemment à La
Nouvelle Scène à Ottawa du 20 au 23 février. Après Le Testament du Couturier
de Michel Ouellette, c’est la deuxième fois que le travail du metteur en
scène Joël Beddows sera présenté dans la métropole.
Face au fleuve éternel,
l'impérieuse Zoé Pé règne fermement sur Métis et ses jardins, entourée
d'invités dont elle achète l'amitié à coups de somptueux présents. Puis, un
jour d'été, elle aperçoit ce peintre, là-bas, au delà des marais, qui de loin
la peint, elle et ses invités. Dès lors, elle n'aura plus qu'une obsession :
posséder ces portraits. Or, le peintre ne veut pas vendre. Argent, flatteries,
manipulations, menaces : rien n'y fait. Rien ?
La Société de
Métis a reçu la Palme du Meilleur spectacle
d’Ottawa-Gatineau, prix remis annuellement par le Cercle des critiques de
la capitale nationale (CCC) en 2005 en plus d’être finaliste pour le Masque de
la production franco-canadienne en 2006 et le Prix LeDroit-Radio-Canada 2006.
Enfin, la comédienne Lina Blais a, pour sa part, été honorée par Théâtre Action
en 2006 notamment pour son interprétation du personnage de Paméla dans La
Société de Métis.
Texte : Normand
Chaurette Mise en scène : Joël
Beddows Conseils scéniques : Dominique
Lafon Assistance à la mise en scène : Marie Claude Dicaire Scénographie : Jean Hazel Éclairages : Glen
Charles Landry Musique : Jules
Bonin-Ducharme Costumes : Isabelle
Bélisle Régie de tournée : Tina
Goralski Direction de production : Lindsay Tremblay Distribution : Lina Blais, Érika Gagnon,
Hugo Lamarre et Claude Lemieux
Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2008)
Le droit à
l’image. Question importante au Québec depuis quelques années, soit depuis un
jugement qui empêche de publier une photo où apparaît une personne dont on n’a
pas l’autorisation. Cela nuit au photojournalisme tout comme à la photographie
d’art en milieu urbain. Ici le problème est porté à un autre niveau : le
droit à l’image dans la peinture et l’œuvre d’art! L'impérieuse Zoé Pé, qui
règne fermement sur Métis et ses jardins, veut posséder les toiles qu’un
peintre a probablement faites d’elle et de ses amis, car s’ils l’ont vu
peindre, ils n’ont pas vu le résultat final. Cependant, elle ne peut supporter
l’idée que quelqu’un possède son image. Imaginez que le droit à l’image arrive
à la peinture, même abstraite, et que l’on poursuive des peintres pour atteinte
à notre image! Picasso poursuivi pour
avoir défiguré une personne dans sa période cubiste!
Cependant,
si elle ne veut pas qu’on possède son image, elle est prête à tout acheter,
tout posséder, avec son argent. Ce droit qu’on ne reconnaît pas à l’artiste, le
capitaliste l’a! Ne brevète-t-on pas le vivant d’ailleurs? Une chance que
l’argent n’achète pas encore tout. La
preuve : elle parraine un organisme sans but lucratif et cet organisme a
des difficultés malgré son argent, car il manque de bénévoles! Si l’argent est
un moyen important, c’est un moyen parmi d’autres. Important certes, mais pas
le seul. On ne doit pas lui donner plus
de pouvoirs qu’il n’en a même si la tentation est grande parfois.
Quand on
donne trop de pouvoirs à l’argent, on peut sombrer dans une certaine folie,
surtout si on veut tout posséder. C’est dans cette folie qu’on voit Zoé Pé
sombrer devant nous, risquant d’entrainer ses proches dans son délire. Une
chance que certains sont plus solides qu’elle.
Mais, cette descente aux enfers de Zoé Pé et de ses amis nous offre
l’occasion de réfléchir sur le sens des valeurs et c’est bienvenu en cette
époque des scandales Enron, Cinar et Norbourg.
En
opposition à ce mode de pensée qui croit que l’argent achète tout, il y a cet
artiste que Zoé a dans la tête tout le temps. Pour lui, la valeur des choses
n’est pas la même que pour Zoé, sinon ils s’entendraient rapidement sur un
prix. L’offre et la demande aurait fait son œuvre. Mais, ici elle est sans
prise. Le rapport de l’artiste à son œuvre n’est pas en rapport avec la valeur
d’usage et encore moins avec la valeur d’échange. C’est une affaire de cœur. Ça
ne veut pas dire sans valeur, mais qu’il ne peut l’estimer. C’est d’ailleurs de
là que vient l’expression «valeur inestimable »! C’est pour cela que l’œuvre d’un artiste prendra ou non une
valeur d’échange avec le temps, surtout après la mort de celui-ci. Avant, du
vivant de l’artiste, c’est une approximation, car l’artiste est en
développement. L’œuvre d’aujourd’hui n’est pas garante de celle de demain, car
l’artiste pourra s’affiner ou, au
contraire, se tarir. Être en demande ou ignoré. Selon le cas son œuvre gagnera
ou perdra de la valeur. C’est ainsi que certaines œuvres seront dans les grands
musées, d’autres dans des musée régionaux, mais qu’une majorité d’œuvres se
retrouveront dans la famille et les connaissances de l’artiste, aux puces ou à
la bordure de la rue, pouvant être prise par n’importe quel passant qui y
trouvera une valeur artistique à défaut d’une valeur d’échange. On est dans la
subjectivité du marché de l’art.
Bienvenue dans ce monde un peu déjantée, mais dont les
réflexions tapent souvent dans le mille à qui prête attention au texte. C’est
ainsi qu’ils remarquent que le village s’anglicise vu les touristes
États-Uniens qui le fréquentent, car on est dans le village de Métis-sur-mer en
Gaspésie (www.info-gaspesie.com/villages/la_cote/metis-sur-mer/metis-sur-mer.php), connus pour ses célèbres jardins (www.jardinsmetis.com/). On doit plaire à ces touristes qui représentent la
manne économique pour le village! Il n’est pas surprenant alors que
Montréal, Québec et même les régions
s’anglicisent. Mais, le paradoxe est que ce que l’on refuse pour des raisons
politiques, on l’accepte pour des raisons économiques, même dans les régions
les plus francophones du Québec! (1) On n’en est pas à un paradoxe près ici.
Bref, c’est une pièce qui a
du contenu et qui fait réfléchir. Mais, cela ne l’empêche pas de pouvoir nous entraîner
dans des voies peu fréquentées. Dans l’absurde parfois. À ce sujet, cette pièce
tourne autour des réflexions non pas des personnages eux-mêmes, mais de leurs
représentations, car le tout commence par ces toiles qui discutent entre elles
de ces événements passés. Ce sont elles qui nous racontent l’histoire. Cela est
fort intéressant pour qui fréquente les musées, car je me demande souvent qui
était cette personne sur un croquis du XVIe siècle ou telle autre que Picasso a
mis en boîte dans sa période cubiste! Ce qu’elle pense de nous qui la
regardons? Imaginez une fille du XVe qui
voit défiler devant elle des adolescentes d’aujourd’hui, le nombril à
l’air, MP3 au coton et gomme
« balloune » comprise! Que pense-t-elle? Que dirait-elle à ces adolescentes si elle
pouvait leur parler? Et quelle sont les conversations de tous ces personnages
de musée une fois les portes closes? Quand il n’y a plus personne qui les épie,
sont-elles silencieuses ou se parlent-elles?
Note :
1. Ainsi, les péquistes disent un non clair au
bilinguisme institutionnel à la canadienne, mais jonglent en même temps avec la
promotion du bilinguisme individuel pour répondre aux demandes des clients
États-uniens et des marchés extérieurs! Si tel est le cas, tous les emplois deviendront
bilingues un jour ou l’autre malgré notre refus du bilinguisme canadien, mais
au nom d’un bilinguisme à la québécoise. Bienvenu au Québec des paradoxes qui
refuse le bilinguisme, mais est prêt à se bilinguiser!
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Les ennemis du cinéma. Une histoire de la censure au
Québec
Du 29 février au 13 mars
Cinéma du Parc (www.cinemaduparc.com/)
Québec. 2008. De Karl Parent. Projection numérique. 52 min. (+ outtakes
et films-annonces 25 min.) Avec Yves Lever, André Lussier, Denys Arcand Jacques
Leduc, Roger Cardinal, Denis Héroux et Roger Fournier.
Chaque séance sera aussi précédée d’une
courte présentation d’un réalisateur ou historien exposant brièvement leur
expérience avec la censure ou une perspective historique sur le sujet.
La censure a longtemps brimé la liberté
d'expression. Couper des scènes, prohiber des projections ou bloquer l'accès au
cinéma aux mineurs a longtemps été pratique courante au Québec. Fort d'être «
le plus sévère du monde entier », le Bureau de censure du Québec bannit plus de
6.000 œuvres entre 1913 et 1967 et en ampute un plus grand nombre. Les Ennemis
du cinéma est un fascinant documentaire qui retrace les étapes de l’histoire
des interdits au Québec. Le film mélange habilement des témoignages, des images
d’archives ainsi que des extraits de plusieurs œuvres cinématographiques
internationales frappées par la censure, dont Les Enfants du paradis, I, a
Woman et Hiroshima mon amour. Le documentaire retrace aussi certaines des
grandes censures du cinéma québécois. Notamment, entre 1968 et 1972, l'ONF
interdit certaines œuvres de Denys Arcand, Gilles Groulx et Jacques Leduc. Plus
que l’histoire de notre 7e art, ce documentaire raconte l’émancipation
culturelle et politique d’un peuple face au contrôle de l’Église et de
l’État. Le documentaire sera précédé de
plusieurs bandes-annonces de films québécois frappés par la censure dans le
début des années 70.
Commentaires de Michel Handfield (2 mars 2008)
La censure, une histoire de luttes entre
les « pour » et les « contre » : pour la liberté
d’expression, contre le contrôle des consciences; pour la morale, contre la
pornographie; pour l’action, contre la violence! Bref, pour le bon goût, mais
lequel et pour qui? Cette question reviendra à la fin du film concernant
l’internet, car quelques personnes qui se plaignaient de la censure, comme
Denys Arcand, se questionneront sur son utilité concernant l’internet, surtout
s’ils ont des « teenagers »! On peut toujours tomber dans le piège de
la censure au dépend de l’éducation et du travail parental, car c’est parfois
la solution la plus facile.
Exception faite de la question
d’internet, qui n’est pas le propos central, ce film est fort intéressant, car
il montre la virulence de la censure au Québec. À une époque il y avait un
religieux pour 150 habitants! C’était du contrôle ça. On demandait la fermeture
des cinémas le dimanche. L’érotisme et la violence étaient dénoncés en chaire.
Les films, coupés par le bureau de censure. Des films charcutés au point de
perdre leur sens. Des histoires incompréhensibles. Le rouge et le noir est passé de 185 minutes à 99 minutes après la
censure. Comme les coupes étaient brulées après quelques mois, ces films furent
détruits à tout jamais dans certains cas. Tant pis pour les générations qui
suivront et pour l’Histoire.
Certains distributeurs se mettaient
aussi de la partie. Alexandre De Sève, promoteur des valeurs canadiennes
françaises et catholiques, mais aussi propriétaire du canal 10 (ancêtre de TVA)
et de France Film, a été jusqu’à refaire des scènes de films avant de les
diffuser, cela pour répondre aux diktats moraux et religieux du temps.
En 1967 la censure fut
finalement remplacée par les cotations d’âge, beaucoup plus logiques. Mais,
elle n’est pas disparue pour autant, car elle a pris d’autres formes.
Politique, notamment dans le cadre de la crise d’octobre 1970. Commerciale aussi, surtout de nos jours. Si
une scène est trop profonde, on se demande si elle est utile, car le cinéma
doit divertir d’abord pour faire entrer du cash!
Un film fort intéressant et
d’actualité, car la censure redevient préoccupante. Même si l’Église catholique
a dénoncé le code Da Vinci, très peu de fidèles ont suivi cette interdiction.
Cependant, les groupes religieux n’arrêtent pas de faire pression pour un
retour du bon goût. Leur nouveau cheval de bataille est maintenant le
financement public des œuvres. Si on cesse de financer les films jugés de
mauvais goût, selon une certaine droite conservatrice et religieuse, ce sera
une nouvelle forme de censure, mais en amont celle-là, c'est-à-dire que les
œuvres ne passeront tout simplement pas de la forme de projet à œuvre
cinématographique, car elles ne recevront pas de financement public. On ne les
coupera pas; on ne les produira tout simplement plus! (1)
L’histoire de la censure c’est aussi une
histoire du cinéma, de la culture et de la politique. Une histoire captivante
et plus actuelle qu’on ne le croit.
Note:
1. « Christian
crusader says he pressured cabinet ministers and PMO officials to deny tax
credits to productions deemed too offensive. » (BILL CURRY AND GAYLE
MACDONALD, Evangelist takes credit for film crackdown, From Friday's Globe and Mail, February 29,
2008 at 4:00 AM EST: www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20080229.wculture29/BNStory/National/home)
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UN FILM D’ANDRÉ
TÉCHINÉ À L’AFFICHE DÈS LE 29 FÉVRIER 2008
Montréal, le vendredi 1er février 2008
Métropole Films a le plaisir de présenter Les Témoins, dernier opus
d’André Téchiné. Mettant en vedette
Michel Blanc, Emmanuelle Béart, Sami Bouajila, Julie Depardieu et Johan Libéreau, Les Témoins prend l’affiche
le 29 février 2008 en version originale
française.
Paris, été 1984. Manu débarque à Paris,
où il partage la chambre de sa sœur
Julie dans un hôtel modeste. Il fera la connaissance d'Adrien et nouera une amitié chaste et joyeuse avec ce
médecin quinquagénaire, qui lui fera
découvrir le style de vie de son milieu. Au cours d'une balade en bateau, Adrien présentera à Manu
Sarah et Mehdi, un couple de jeunes
mariés qui vient d'avoir son premier enfant. Une passion amoureuse imprévue et
l'irruption de l'épidémie du sida, encore perçue dans les médias et l'imaginaire collectif
comme une peste moderne et honteuse,
vont bouleverser le tranquille agencement de ces destins particuliers. Chacun va devenir acteur et
témoin d'un drame contemporain, où ceux
qui ne mourront pas ressortiront peut-être plus forts, mais en tout cas pas
indemnes.
Commentaires de Michel Handfield (20 février 2008, mis en ligne le 29)
Manu rejoint sa sœur Julie dans un
quartier chaud de Paris. Elle est chanteuse d’opéra, ce qu’elle qualifie de
sport et non d’art, car la voix est un muscle! Ils vivent dans un hôtel de
passe, au milieu des prostitués. Ils ont pour ami un médecin, Adrien; une
auteure pour enfant, Sarah; son mari, Medhi, policier qui surveille justement
ce secteur chaud. On est donc au cœur de la cité multi, où tous les groupes se
croisent, au temps où la liberté sexuelle ne fait pas encore peur. Mais, un
virus dormant se passe sans que personne ne s’en doute…
Puis, un mal étrange frappe, mal qu’on
ne connaissait pas encore et qu’on ne savait
nommer. Des médecins-chercheurs
s’y attaquent, dont Adrien. Il s’agissait du syndrome d'immunodéficience
acquise, ou SIDA, vous l’aurez deviné. On
remonte donc à l’arrivée de ce mal.
On est donc dans le récit historique,
car on relate ici l’arrivée du SIDA, mais aussi les peurs qu’il suscitait chez
ceux qui avaient évolué jusque là sous
le règne de la liberté sexuelle. Peurs qui amenaient la stigmatisation et la
répression des gays et des prostitué(e)s (1), les deux premières cibles de la
maladie. Pour le bien de l’histoire, le
tout se déroule dans un groupe restreint de personnages, noyau symbolique et
représentatif de la société.
***
A un niveau plus humain, on est dans le
psychodrame, chacun ayant couru des risques. Chacun aura ses peurs, connaissant
parfois une victime de cette peste moderne de très près, l’ayant même baisé!
Ceci soulèvera donc des réactions diverses,
de rejet ou d’empathie par exemple. C’est selon chacun…
***
Un film intéressant tant au
niveau de la trame dramatique que du sujet.
Note :
1. Ces prostituées
dont Adrien dit qu’elles ont des droits, car elles font historiquement partie
de la Cité, faisant le plus vieux et le plus beau métier du monde!
Hyperliens :
SIDA sur wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/SIDA
Réseau canadien
d'info-traitements sida : http://www.catie.ca/fre/Home.shtml
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Réalisation: Franck Mancuso
Distribution: Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnès Blanchot,
Jean-Pierre Cassel, Aurélien Recoing
Commentaires de Michel Handfield, avec
une pointe du résumé officiel! (29 février 2008)
La
mère anesthésiste, le père capitaine à la Police criminelle. Une urgence et la
petite est laissée seule à la maison pour une heure tout au plus. Brillante,
elle se défait du contrôle parental de l’ordi et va rejoindre un ami dans les
boisés. Puis, le drame : on la retrouve morte. On met toute la gomme pour trouver
le coupable. Mais, si on avait été trop pressé. Du fond de sa cellule, celui
que tout semble accuser clame son innocence et décide d'écrire à Malinowski. Et
s'il était innocent ? Face à la douleur du père qui a obtenu justice, le doute
du flic s'installe peu à peu. Pour Malinowski, une contre-enquête solitaire
commence.
On
est dans l’esprit humain qui se confronte à notre empreinte animale dans un
excellent suspens psychologique. Je ne veux pas en dire plus et c’est pour
cette raison que j’ai intégré le résumé officiel à mon commentaire ici, façon
de me contenir. Bon film.
---
À l'affiche au Québec le 22 février
Un film d’Éric Barbier mettant en vedette Yvan Attal, Clovis Cornillac,
Pierre Richard, Simon Abkarian
Durée : 1h59
Vincent
Mandel, photographe et père de famille en instance de divorce, voit sa vie
s'effondrer à cause d'une manipulation orchestrée par un ancien camarade de
classe, Joseph Plender. Meurtre, enlèvement et chantage vont conduire Vincent
dans une véritable descente aux enfers... Il ne lui reste qu'un seul espoir,
battre Plender à son propre jeu.
Commentaires de Michel Handfield (21 février 2008)
L’industrie du chantage à l’âge de l’information. On peut en savoir
beaucoup sur qui l’on veut à partir d’internet. Puis, l’argent achète des
renseignements, même à la police! Suffit de trouver la faille pour réussir son
coup. Mais, parfois, la victime est plus combative. La grande question est
alors « Va-t-il s’en sortir et comment? »
L’intrigue est cependant trop bonne pour que j’écrive quoi que ce soit,
sauf que je fus complètement pris par ce film. Un film noir qui me tenait sur
le bout de mon siège. Je le recommande pour le suspens qui va au-delà de
l’action, car on plonge dans la psychique des principaux protagonistes.
---
Familles made in USA (Théâtre)
Un projet qui réunit trois pièces présentées en
alternance
Trois spectacles différents à inscrire dans votre
agenda!!!
La saison 2007-2008 du Théâtre de l’Opsis continue son
exploration de la dramaturgie états-unienne et la directrice générale et artistique du Théâtre de l’Opsis, Luce Pelletier, vous propose un projet
complètement exalté réunissant trois
jeunes auteures encore inconnue au Québec. Ce projet audacieux met en scène trois pièces complètes
présentées en alternance; Anna Bella Eema de Lisa D’Amour, Ruines (allonge-moi, Justin
Timberlake) de Sheila Callaghan
et Une
maison propre de Sarah Ruhl.
Ces trois jeunes auteures novatrices nous dévoilent des destins de
familles ; ceux de Anna Bella et de sa mère qui vivent dans une roulotte,
de Janice qui veut faire sauter maison et famille et de Mathilda qui recherche
la plaisanterie parfaite pour rendre les gens heureux. Trois plumes totalement
différentes, mais qui mettent en scène une pléiade de personnages féminins qui
tentent de trouver une façon de survivre. Des femmes au bord de la crise de
nerfs côtoient des fillettes en mal de vivre, des relations de couple se dénouent,
des amitiés se forment, la vie se déroule et chacun y cherche sa place.
Commentaires de Michel Handfield (11 février 2008)
Pour des raisons d’horaires je
n’ai assisté qu’à deux des trois pièces avec ma conjointe, mais nous avons
trouvé l’expérience forte intéressante, car il ne s’agit pas d’une suite, mais
de trois pièces indépendantes sur l’américanité. Une américanité multiple que
seule leur origine États-Uniennes unit. Alors, que vous en choisissiez une,
deux ou trois, vous ne serez pas pénalisé, ni déçu. Il était important de le
souligner.
1. Anna Bella Eema
Quand on vit dans le même espace
longtemps, on ne sait plus si on est dans le présent, le passé ou le futur nous
dit la mère. Ces temps s’entremêlent dans un imparfait pourrais-je ajouter, ce
qui décrit bien son destin.
Sa fille de 15 ans, Anna Bella, est né
dans la même maison mobile qu’elle et elles ne
sont pas sorties du parc de maison mobile depuis longtemps à ce que l’on
comprend. La vie d’Anna Bella tourne donc autour de cette maison, mais elle
rêve d’ailleurs. Elle est vive et intelligente. Cependant, on peut se demander
si sa mère est en train de reproduire avec elle le même pattern qu’elle aurait
connu? De lui transmettre sa peur de l’extérieur, de ce monde qui
menace! « Je n’aime pas trop
le monde » dira-t-elle à sa fille qui voudrait le découvrir. De toute
manière, tout est dans les livres. Tout est autour.
Elle
a lue dit-elle, mais on s’aperçoit rapidement qu’elle balance entre le réel et
le délire. Ce qui pourrait être perçu comme de l’anarchisme, car elle parle de Thoreau, probablement de
« la désobéissance civile »
(1), devient de l’inconscience et du délire à mesure que l’on saisit le drame
de cet enfermement dans la roulotte, représentation d’une coquille. La mère
n’est pas sortie de sa coquille ! Elle se replie sur elle-même, car elle croit
ne pas appartenir à ce monde extérieur, surtout depuis qu’on veut les expulser
pour faire passer l’autoroute…
***
Cette
pièce pose tout le problème des personnes désadaptées pour cause de maladie mentale ou de
marginalisation, car il y a une différence entre être marginalisé et être
marginal, cette dernière situation étant bien souvent volontaire et consciente,
donc une prise de position assumée, alors que la marginalisation est bien
souvent assimilable à un rejet. On est marginalisé par les autres. Dans ce cas,
le lien de confiance à l’autorité, à
l’État, à la communauté ou tout simplement au voisinage est brisé. La peur bloque
toute communication. La violence devient instinctive, question de survie.
Comment
approcher ces personnes et négocier avec elles sans user de force, ce qui ne
peut qu’être pire? Comment les
aider avant même de penser les intégrer?
Ce sont des questions qu’a soulevé cette pièce chez moi. Cependant, la pièce ne
donne pas les réponses, mais pose un éclairage sur ces problèmes. Cet éclairage
est double, car nous pouvons faire un parallèle entre la mère d’Anna Bella
prise dans sa réalité, vivant une marginalisation dans son camping déserté, et
la réalité des premières nations que l’on parque dans des réserves qui
deviennent le centre de leur vie, causant aussi leur marginalisation et des
problèmes psycho-sociaux importants dont l’alcoolisme, la drogue et la violence
ne sont que des manifestations. Son camping, comme la réserve, devient le
dernier rempart face au monde qui l’a parqué là! Question de langage, d’imaginaire et de
réalités!
Mais,
comme tous marginalisés, elle ne pourra empêcher le développement. Celui-ci
fait d’ailleurs plus que passer; il efface les choses. L’autoroute passera donc
sur ce parc à roulotte un jour ou l’autre et ce sera comme s’il n’avait jamais
existé, sauf pour ceux qui y auront demeuré. Anna Bella en sera donc la mémoire
et pourra en témoigner si elle n’est pas marginalisée à son tour, car elle
semble vive et intelligente. Elle pourra s’intégrer, mais elle pourra aussi
conserver une touche de marginalité en
mémoire de sa mère. Une façon de la garder vivante, car pour sa mère être
vivant c’était avoir « la capacité de créer quelque chose en dehors de
nous. » Ce quelque chose qu’elle a créé, c’est sa fille, Anna Bella!
Celle qui pourra peut être changer des choses. Elle représente l’avenir et
l’espoir.
Cependant, ce ne sera pas facile, car le
système est cannibale. Il nous dévore et efface notre mémoire sauf en quelques rares exceptions. Pour un Thoreau ou un Platon dont on
lit encore les œuvres, combien d’autres penseurs ont été oubliés, car ils
faisaient plus que de questionner ce système ; ils le remettaient en
cause !
« Diogène, un génie, qui nous apprend à nous méfier de tous les systèmes
de pensée. Le premier esprit libre, bien plus que Socrate ou Aristote... et qui
est absent de l'enseignement universitaire, alors qu'il est le continuateur
d'Héraclite, ou de Zénon... Diogène qui se promenait nu, insolent, cynique, et
professait le doute absolu, analysant un système en fonction d'un autre
système, et les trouvant tous grotesques. Bien plus libre que Socrate, ou
Platon qui a raconté des choses qu'il n'a jamais vues. » (2)
2. Une maison propre
Une maison propre! C’est l’exigence de
Lane, femme médecin dont la femme de ménage, Mathilda, est en dépression et rêve d’être humoriste,
car sa mère est morte de rire, parce que son père avait pensé pendant 1 an pour
trouver la meilleure blague du monde pour son anniversaire de mariage! Un an!
Mais, ce qui intéresse Lane c’est qu’on fasse son ménage : « Je fais mon ménage, mais je n’ai pas fait ma
médecine pour ça. »
Sa sœur, Virginia, tout à l’inverse,
croit qu’il est important de faire son
ménage, car on voit si on a progressé! Et, « si on ne ferait pas le ménage, on penserait trop… »
On est ici dans une pièce à sketches…
sur la psychologie du ménage et des êtres, le ménage étant un révélateur.
D’ailleurs, le ménage en dit beaucoup sur les gens et les sociétés.
D’abord, on a tous un rapport personnel
face au ménage qui nous vient de comment on a été élevé et de comment on s’est
révolté face aux critères de propreté de nos parents. Qui n’a pas déjà dit
« je ne ferai pas comme ma mère (ou
mon père) plus tard… »?
Ensuite, il y a un aspect socioculturel
face à la propreté. Prenons la banlieue, où celui qui ne s’occupe pas de son
gazon comme les autres et le laisse envahir par les mauvaises herbes, qui sont
pourtant naturelles, sera regardé de travers par ses voisins! Un
pestiféré !
Mathilda, elle, ne s’en fait pas avec
ça. « Si le plancher est sale, on
regarde le plafond. Il n’est pas sale le plafond! » Elle aime bien
mieux chercher la blague parfaite, « celle
qui se situe quelque part entre un ange et un pet! » (Je pense que
c’est parce que ça passe et que ça se sent même si ça ne se voit pas!)
Pour Virginia, c’est tout le
contraire : « J’ai été en
Grèce, c’est plein de ruines! Pourquoi ils ne font pas justes les balayer? » Pour elle le ménage est une finalité en soi.
La poussière apparaît pour être enlevée. C’est sa destinée. D’autre poussière
la remplacera.
Après le simili entracte, tout balance.
La philosophie de la poussière devient la symbolique de la vie. Pour Lane et
pour sa sœur, tout doit être à sa place. Puis, le mari de Lane, chirurgien, lui
annonce qu’il est tombé amoureux d’une patiente âgée, Ana, atteinte d’un cancer
du sein qui se généralise malgré qu’il l’ait opéré. Rencontre inattendue qui
changera le cours de leurs vies, car il dit à sa femme que selon une loi divine
juive « si on rencontre notre
âme sœur on doit tout quitter pour elle. Je l’ai entendu à la radio! »
« On trouve nos justifications où il
faut » lui répondra-t-elle. Mais, on s’occupera d’Ana qui va vers la
fin.
L’ode à la poussière devient
donc une métaphore non pas à la vie qui passe, mais aux vivants qui passent,
car nous passons comme la poussière, remplacé par d’autres. Homme, tu n’es que de poussières et
poussières tu retourneras! Dans cette perspective, plusieurs de nos
exigences, comme la productivité et le rendement, perdent leur sens. Pourquoi
travailler du levant au coucher du jour? Pour le profit de quelques uns? Mais,
vit-on mieux collectivement? Quand Lane dit que les gens qui travaillent sont
des gens fatigués, « fatigués
d’avoir travaillé, fatigué d’aller travailler », elle a raison. Mais,
que fait-on pour changer cet ordre des choses? Le partage du travail, la
réduction de la semaine de travail? Dans les années 70 on
annonçait la société des loisirs, mais qui l’a vu? Pire, on nous reproche encore notre trop faible productivité par rapport
aux travailleurs chinois qui font des semaines de 50, 60 et même 70 heures. On
ne veut pas des humains qui vivent, mais des fourmis qui travaillent !
C’est le modèle néolibéral qui est dénoncé ici sous formes de comédie sur la
poussière. Poussière symbolique ; poussière d’Hommes ; poussière d’un
système qui nous rend dément. Rendement
rend dément comme on le voyait bien sur la couverture de Critique de la division du travail
d’André Gorz il y a 30 ans ! (3)
Notes
1. Thoreau, la désobéissance civile, Paris:
Mille-et-une-nuits, 63 p.
2. Entrevue de Gerald Messadié, auteur du roman Madame Socrate (France: JC
Lattès), accordée à Jacques Folch-Ribas, La Presse, Dimanche 3 décembre 2000.
3. GORZ, A., 1973, Critique
de la division du travail, Paris, éd. Du Seuil, coll. Point
Horaire de représentation :
Les pièces Anna Bella Eema, Ruines (allonge-moi, Justin Timberlake) et Une maison propre sont présentées du 6 février au 23 février
2008 au Théâtre Espace Libre sans
jours de relâche. Du mardi au vendredi à 20h30; les samedis et dimanches à 15h,
18h et 20h30; les lundis à 18h et 20h30.
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Borderline de Lyne Charlebois
À l’affiche le 8 février
Montréal, 8 janvier
2008
Borderline, premier long métrage réalisé par Lyne Charlebois, est produit par Roger
Frappier et Luc Vandal de Max Films. Le film
met en vedette Isabelle Blais, Jean-Hugues Anglade, Angèle Coutu et Sylvie
Drapeau. Par ailleurs Laurence Carbonneau, Pierre-Luc Brillant, Marie-Chantal
Perron, Antoine Bertrand et Hubert Proulx font également partie de la
distribution.
Adapté des livres Borderline et La Brèche de Marie-Sissi Labrèche, le film raconte
l’histoire de Kiki à différentes étapes de sa vie. Fille d’une mère internée et
élevée par sa grand-mère, Kiki, un peu laissée à elle-même, trouvera son seul
réconfort à l’école. Jusqu’à l’âge de 30 ans, sa vie est loin de ressembler à
un conte de fées. Le sexe et l’alcool deviendront son exutoire et son lot
quotidien. Elle collectionnera aussi les hommes. Mais à ses 30 ans, Kiki
rencontrera l’amour le plus difficile et le plus éprouvant : l’amour
d’elle-même.
La direction de la photographie a été
confiée à Steve Asselin, la direction artistique à Frédéric Page, le montage à
Yvann Thibaudeau tandis que la musique a été composée par Benoit Jutras. Borderline est distribué par TVA Films.
Commentaires de Michel
Handfield (19 janvier 2008 / mis en ligne le 8 février 2008)
Baudelaire et Rimbaud au féminin :
sexe, boisson et littérature dans l’excès! Autopsie de la création dans la
douleur. Il faut mettre ses trippes et sa vie sur la table pour écrire. C’est
effectivement un genre d’écrivain et un genre littéraire dans lequel on pénètre
ici. Symboliquement, mais intensément.
Le cul, ça me réduit à l’esclavage, j’ai besoin d’une thérapie…
alors je me retrouve aux AA du cul! Dépendante sexuelle, j’ouvrais les jambes
pour oublier qui j’étais; pour oublier le rejet.
Voilà en bref la psychologie de Kiki qui fait un retour sur elle-même,
car on la voit parfois en différentes phases dans une même scène, comme
lorsqu’elle va chez sa grand-mère, mais qu’elle se voit aussi en petite fille
au même endroit. Ce mélange entre présent et passé n’est pas cosmétique. Il est
psychanalytique, car on cherche l’origine du mal être dans l’enfance de Kiki.
C’est très freudien. Elle aurait pu faire une psychanalyse; elle a fait un
roman! Roman qui mettra sur le cul son professeur de littérature et amant
passager, car s’il aime la chair tendre et sans scrupule de Kiki, il lui
préférera toujours la stabilité de sa
femme!
Film montréalais aussi, car on reconnaît
le Sud-ouest avec le canal Lachine et les lofts Redpath en arrière plan; le
Plateau, notamment la boutique Rix Rax (www.rixrax.ca) sur Gilford (1); et peut être Hochelaga-Maisonneuve, où j’avais moins
de repères. Mais, c’est normal que ce soit montréalais, car la situation de
Kiki en est une qui appelle à vivre dans la grande ville. En effet, dans un
village elle aurait rapidement fait le tour des gars du coin et aurait dû
quitter pour la grande ville, car on lui aurait fait une réputation assez
rapidement. Dans l’anonymat de la grande ville, cette question ne se pose pas,
d’où l’attrait de la ville pour tous les types de marginaux. C’est là une
caractéristique des grandes villes que l’on qualifie parfois d’anonymat de
façon péjorative. Mais, ce n’est pas nécessairement péjoratif, car cela permet
aussi de vivre sa vie à l’ombre des « qu’en
dira t’on? » et de la stigmatisation que l’on peut connaître dans les
endroits plus exigus; où tout le monde se connaît!
À un autre niveau, ce film pose la
question du support psycho social des enfants dont les parents ont des
difficultés psychologiques et/ou comportementales graves. Quelles sont les
problèmes d’une enfant élevé par une
mère qui souffre de maladie mentale? Comment y remédier? En la plaçant dans une
famille d’accueil? Dans sa famille? Quel support peut donner le milieu et
l’école? Ce n’est pas facile et c’est ce que vit l’héroïne. Le film ne donne
pas de réponse, mais il pose bien la question.
Dans le cas de Kiki (Isabelle Blais), c’est sa grand-mère (Angèle Coutu) qui la
prendra en charge. Mais, elle avait aussi certains problèmes de comportements
et Kiki aura certains manques affectifs. Elle se magane – par la boisson
notamment – pour oublier; elle se donne dans le sexe pour qu’on s’occupe
d’elle. Du monde de passage sur elle, parce qu’au fond elle demeure seule. Une
dépendante affective et sexuelle :
« J’explose. Je suis ma propre bombe. Je sais baiser, mais je ne sais pas
aimer. »
C’est en lien avec une enfance qui la suit. Quand on croit y échapper,
elle nous rattrape!
Quand la réalité dépasse ainsi la
fiction et qu’on est particulièrement brillante, peut-on faire autrement
qu’écrire, ne serait-ce que pour s’exorciser? Difficile de se laisser aimer
quand on n’a pas vraiment appris, car l’amour c’est acquis, mais pas dans les
gènes. Sa mère ne lui a probablement jamais montré. Sa seule relation stable,
c’est avec son chien dira-t-elle! L’amour non appris, ça peut aussi susciter le
vertige et la peur si on ne sait pas de quoi il s’agit. Elle dira très
lucidement :
« Quand on m’aime j’me sauve, quand on me fait mal, j’me colle! »
(2)
Histoire de vie, parcours de
la combattante pour se reconquérir, ce film est profond et cru. Certains seront
rebutés par sa vérité, notamment le langage et les scènes de cul, mais tel est
le propos du film. Il ne ment pas et a donc les défauts de ses qualités. Il
n’est pas gommé, mais réaliste. Du cinéma vérité, même s’il est au rayon de la
fiction.
Notes :
1. C’est un endroit que je connais bien, car j’y passe quelques fois par
semaine en allant au gym, coin Gilford et Christophe-Colomb (http://loptimum.homestead.com/), soit à quelques rues de là. J’ai même vu l’installation extérieure
pour le tournage. Quant aux lofts Redpath, on passe tout près sur la piste
cyclable du canal Lachine, où quelques scènes ont été tournées.
2. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’un dérivé du syndrome de la femme battue, mais tel
n’est pas le cas :
« Le syndrome de la femme battue n’appelle pas "inconsciemment le
batteur à passer à l’acte". Le syndrome de la femme battue est un ensemble
de signes cliniques qui traduisent un état post-traumatique résultant de la
violence subie sur une longue période. La personne souffrant de ce syndrome se
sent piégée et développe une peur légitime d’être tuée. On parle de ce syndrome
depuis une quinzaine d’années au Canada. En 1990, Angélique Lyn Lavallée a été
acquittée de l’homicide de son mari quand la Cour suprême du Canada a reconnu
comme défense légitime la preuve d’expert basée sur le syndrome de la femme
battue (SFB). Le plus haut tribunal du pays a jugé qu’on devait tenir compte,
dans l’appréciation de la réaction d’une femme face à une agression ou à la
violence appréhendée, de la réalité des femmes en général qui peut être très
différente de celle des hommes, notamment dans les situations de violence
conjugale. » (Micheline Carrier,
Denise Bombardier et le syndrome de la femme battue, lundi 28 novembre
2005, sur Sisyphe : http://sisyphe.org/breve.php3?id_breve=520)
Si je n’ai pas le nom de ce syndrome,
Kathryn Campbell, qui a consacré son
doctorat en criminologie à essayer de cerner le type de lien qui unit les
conjoints de ces couples où sévit la violence physique grave et répétitive,
nous donne l’explication suivante dans un article paru dans le FORUM (Journal
de l’Université de Montréal) en 2000. Elle nous explique que :
« Chez les femmes, quatre attitudes émergent:
elles expliquent le comportement violent du conjoint par une perte
d’autocontrôle comme s’il était un enfant; elles s’allient au conjoint en
excusant son attitude; elles considèrent être «capables d’en prendre»; et elles
ressentent un amour passionné pour le conjoint.
Les hommes recourent à cinq types d’arguments ou d’attitudes pour
expliquer leur violence: ils ont peur de perdre leur conjointe; ils se sentent
impuissants devant elle; ils imputent la cause de leur violence à des éléments
déclencheurs; ils minimisent l’importance de leur violence; et, à l’instar des
femmes, ils ressentent un amour passionné pour leur conjointe. » (Daniel Baril, Il me bat, mais je l’aime..., Forum,
Volume 35 numéro 9, 30 octobre 2000 : www.forum.umontreal.ca/numeros/2000_2001/forum_00_10_30/article07.html)
---
Date de sortie au
Québec : 25 janvier 2008
Durée : 93 min
Écrit et réalisé par
: Richard Jutras
Produit par : Yves
Fortin, Les Productions Thalie
Distribution : Maxime Denommée, Isabelle Blais, Benoît Gouin, Isabelle
Miquelon, Robert Lepage, Tania Kontoyanni, Andrée Lachapelle, André Melançon,
Serge Houde & Steve Banner
Homère Angelopoulos Lacroix, 25 ans,
voit sa vie basculer le jour où le hasard place sur sa route la belle et mystérieuse
Roxane.
Dès lors, le destin de nos deux héros
croisera celui d’une grande comédienne aveugle, d’un philanthrope manipulateur,
de la déesse Athéna, d’un dinosaure immuable et d’un humoriste déprimé.
Plongés dans cet univers éclaté aux
accents de tragi-comédie-romantique, Homère et Roxane parviendront-ils à
surmonter les épreuves qui les attendent?
Commentaires de Michel Handfield (24 décembre 2007. mis en ligne le 25
janvier 2008)
Homère Angelopoulos Lacroix (Maxime
Denommée) est déphasé par rapport au monde; aimant la littérature et rêvant de
faire des truffes, « les
champignons, pas les chocolats » dira-t-il à Roxane (Isabelle Blais),
avec qui il se « ramasse » à faire du porte à porte pour un organisme
de charité douteux. « Alea jacta est » comme le disait
César.
Roxane est belle, ténébreuse et secrète. Tout pour lui
plaire. « Le coup de foudre frappe
toujours les plus vulnérables! » Élevé en lisant de la tragédie grecque, ça
marque! Mais, quand on a été baptisé Homère Angelopoulos Lacroix, ça ne
surprend pas. Ce film est donc construit comme une tragédie grecque, mais à
rebours. Comme le film commence par la fin, on a hâte de savoir ce qui est
arrivé plutôt que ce qui arrivera. Puis, on se surprend à vouloir savoir ce qui
arrivera, des fois que ce film n’aurait pas commencé à la fin comme il nous le
laissait croire.
Même si j’ai pris bien des
notes, une vingtaine de feuillets sur mon PALM, j’ai décidé de faire simple et
court, car une tragédie c’est intéressant quand on a des surprises. Vaut mieux
être circonspect. Mais, voici quand même quelques phrases que j’ai trouvées
intéressantes et qui pourraient garnir un dictionnaire des
citations :
- Y’a
pas que les gens qui peuvent mentir, la réalité aussi!
- Tu
pourrais vendre des Humer a tous les écolos de la terre. Comme phrase de
séduction, y’a pas à dire, elle est bien!
- Quand
on ment, ce n’est pas contre les autres, mais pour se protéger contre soi même.
Il y a donc de l’amour, du
mensonge et de la trahison dans ce film. Même si c’est tourné ici et qu’on reconnaît Montréal, c’est tout de même
une histoire universelle qu’on nous raconte. Je ne vous cacherai pas que j’ai
apprécié ce film et que je le recommande.
---
DÈs le 25 janvier AU CINÉMA EX-CENTRIS
Christophe Honoré, France,
2007, 95 min, v.o. française.
Dist : Les Films Séville.
Avec: louis garrel, ludivine
sagnier, chiara mastroianni.
Dans les rues de Paris, on danse la nuit
venue et on chante ses amours meurtries ou naissantes. Christophe Honoré livre
une comédie musicale pour son quatrième film.. « Ce film est une comédie
musicale parce que les personnages ne peuvent pas exprimer leurs sentiments
autrement qu’en chantant. J’aime l’esprit de la comédie musicale proche de
celui de la pop : ne jamais s’appesantir, s’offrir la possibilité du
lyrisme à partir d’une tragédie quotidienne. » - Christophe Honoré.
Filmographie dans paris (2006), ma
mÈre (2004), dix sept fois cÉcile cassard (2002).
Commentaires de
Michel Handfield (25 janvier 2008)
Au
début, quand j’ai vu que certains dialogues étaient chantés, j’ai immédiatement
pensé que ce serait davantage un film pour ma blonde que pour moi. Mais, je m’y
suis fait. Puis, j’ai compris le principe : les sujets les plus difficiles
sont chantés, car ça passe mieux en
chantant comme le dit une chanson de Michel Sardou. (1)
On
est dans la recherche de soi par rapport à l’autre. On se demande si amour et
sexualité, le couple, homme et femme… vont de pairs ou sont affaires de
circonstances. Quand on pense avoir atteint l’équilibre, on le perd parfois, ce
qui crée des tensions et des conflits. Une nouvelle recherche d’équilibre est
alors à faire. J’ai bien aimé ce côté psychosocial du film.
Sur
un plan plus sociologique, j’ai remarqué qu’on y fume beaucoup. C’est une
différence marquante avec le cinéma américain (dans lequel j’inclus les cinémas
états-uniens, québécois et canadien anglais), où l’apparition de la cigarette à
l’écran semble beaucoup plus contrôlée que celle de la violence. Cela en dit
long sur les différences culturelles entre la France et l’Amérique. Côté
culture, l’auteur s’amuse à bien arrêter sa caméra sur différents titres de
livres selon les circonstances; une forme de bibliographie.
Bref, sous des
airs de film léger et de comédie musicale, on a affaire à un film intello.
C’est peut-être là sa principale difficulté, car il joue sur deux tableaux.
Pour moi, une fois entré dans l’histoire, j’ai bien apprécié ce film. Mais, il
faut prendre le temps d’entrer dans l’histoire, car on est dans un équilibre fragile entre deux genres
différents. Je ne sais donc pas quel sera le succès de ce film vu ce mélange
des genres et je n’oserais pas faire de prédiction. Mais, pour ma part, je l’ai apprécié une fois que
j’ai compris la prémisse : les sentiments s’expriment mieux en
chantant!
Note :
1. Ça aurait été une belle intro à ce film que cette chanson.
---
Elizabeth, roi d’Angleterre (Théâtre)
De Timothy Findlay. Traduction de René-Daniel Dubois. Mise en scène de René Richard Cyr.
AU Théâtre DU NOUVEAU MONDE
Du 15 janvier au 9 février 2008
Du mardi au
vendredi à 20 h
Les samedis à
15 h et 20 h
Réservation s 514.866.8668 www.tnm.qc.ca
« Écoutez-moi. Je vous offre un
marché. Enseignez-moi à être une femme… et je vous enseignerai à être un homme.
» ELIZABETH 1RE
Le communiqué suit nos commentaires.
Commentaires de Michel Handfield (24 janvier 2008)
Avis : les pages 8 et 9 du programme que nous
citons sont tirées d’un texte de Timothy Findlay qui présente sa pièce. Ce
texte fut écrit à Stratford (Ontario) en juin 2000, là où cette pièce, « Elizabeth Rex », fut créée. Dans le
programme on a titré ce texte « Entre histoire réelle et invention pure »
et nous en devons la traduction à René-Daniel Dubois qui a aussi traduit la
pièce.
***
On sourit; on rit; on réfléchit. En
effet, cette pièce a pour arrière-plan l’histoire, car l’action se passe dans la nuit
du 22 avril 1616, dans une grange de Stratford-upon-Avon [où] William
Shakespeare vit ses derniers jours. Mais, il se souvient surtout d’une autre nuit, 15
ans plus tôt. (1) Un tournant de l’histoire anglaise : la nuit
du Mardi gras de l’an de grâce 1601, la
veille de la décapitation de l’amant d’Elizabeth, Robert Devereux, comte d’Essex, pour trahison. La mise à mort
était prévue pour le lendemain, le mercredi des Cendres, à l’aube. C’est un
fait :
« Or, nous savons que la veille de sa mise à mort, le Mardi Gras, donc,
Elizabeth fit appeler Shakespeare et sa troupe — les Hommes du Lord Chambellan
— afin qu’ils jouent pour elle dans un de ses palais : elle avait grand besoin
de se distraire du tourment causé par la décision que son devoir royal lui
imposait. » (p. 8)
De cette
rencontre en cette nuit particulière, Timothy Findlay a imaginé cette pièce. Une fiction qui
nous en apprend sur la reine, Shakespeare, la vie et le Pouvoir par ce dialogue
entre ce comédien qui joue si bien les femmes, Ned, et Elizabeth, qui se doit
d’effacer la femme pour gouverner :
« Nous
ignorons quelle pièce fut représentée ce jour-là — j’avais donc toute la
liberté souhaitée pour décider que ce serait Beaucoup de bruit pour rien : Elizabeth ne pourrait qu’être
profondément touchée par le personnage de Béatrice, une des femmes les plus
fortes et les plus indépendantes de tout le répertoire shakespearien. J’étais
donc tout à fait en mesure de dessiner une reine intriguée par l’acteur qui
prête vie à une femme aussi remarquable. » (p. 8)
Puis, il y a l’œuvre de Shakespeare à laquelle on fait
allusion dans la pièce. Naturellement, il y a Beaucoup de bruit pour rien, mais Findley va plus loin encore, car…
« Shakespeare, qui à cette époque est en train d’écrire Hamlet, nous est
présenté ici comme travaillant aussi à son Antoine et Cléopâtre — une pièce qui
n’a jamais été jouée du vivant d’Elizabeth : plusieurs spécialistes croient que
ce délai a été occasionné par le fait que la pièce était vraiment beaucoup trop
clairement évocatrice de l’histoire d’amour entre Elizabeth et Essex pour
qu’une création soit envisageable du vivant de la reine. » (p. 9)
On est donc dans la création, car Findley a imaginé le contenu de
cette nuit particulière dans l’enceinte d’un des palais de la reine, une
dépendance où les comédiens et le maître ont dû coucher pour cause de couvre-feu,
mais où Elizabeth va les retrouver, car elle veut parler avec ce comédien qui
joue si bien les femmes, elle qui doit être homme!
On échange sur le sens de la vie et de
la mort dans cette pièce, d’autant plus que Ned est condamné par la maladie
alors qu’Elizabeth a condamné à mort son amant par devoir. Mais, ce qui m’a le
plus frappé tout au long de la pièce, c’est avant tout la question du droit
d’être qui la traverse :
- D’abord, une femme a-t-elle le droit
d’être femme si elle gouverne ou se doit-elle d’être un homme pour
gouverner?
- Ensuite, une femme a-t-elle le droit
d’être femme si elle est emprisonnée
dans un corps d’homme?
Ces deux questions posent les axes
social et politique de la pièce : les exigences du Pouvoir politique et
les exigences de son sexe, déterminant social de l’individu surtout à cette
époque!
Concernant le Pouvoir, Elizabeth s’est
abandonnée à la fonction : Elizabeth,
Roi d’Angleterre! Ce n’est pas Reine, mais bien Roi. Et ce pas un
hasard : c’est qu’elle doit mener le royaume comme un homme, au point
d’oublier ses sentiments et faire
exécuter son amant pour trahison comme nous l’avons dit plus haut. Son sens
du devoir doit être plus grand que ses désirs. Déchirant pour la femme cachée sous ce Roi : « J’ai tué la femme dans mon cœur pour être
l’homme qui sauve l’Angleterre! » Elizabeth, femme de poigne et androgyne avant le temps? Elizabeth,
révélatrice de ce que deviennent les femmes au contact du pouvoir : madame
le ministre, madame le premier ministre ou madame le président! Ce n’est pas un
hasard que certaines préfèrent que le nom de la fonction demeure au masculin
même si leur pendant féminin existe. Elles ne veulent pas le pendant, mais la
fonction!
On en arrive ainsi au second
point : les exigences de son sexe. Il y a des comportements attendus de
l’homme et de la femme. Elizabeth tout comme Ned, acteur spécialisé dans les rôles féminins, n’ont pas ces
comportements. Elle est Roi, il est femme! Elle lui propose donc un
marché : elle lui montrera à être un homme s’il lui montre à être une
femme! Pas question de look ici, mais de pensée, de philosophie. Sortira-t-elle
la femme en elle? Voilà la question.
On est au plus profond de la personne.
De ce qu’elle est; de ce qu’elle ressent. Pas de l’acquis, ni de la culture ou
de la mode, mais comment elle se sent au plus profond d’elle-même malgré ce
qu’elle a appris. De son âme si je puis dire.
Ned se sent femme; est femme. Il fut
fait femme dans un corps d’homme. Elizabeth est aussi femme, mais elle l’a
refoulée au nom de ses responsabilités et du devoir. Shakespeare le découvrira
en cette soirée où la parole fut libérée. Il se le remémorera dans la nuit du 22 avril 1616, alors qu’il
est à la veille de mourir seul dans une grange de Stratford-upon-Avon,
car même si on l’oublie rapidement, captivé par la pièce, on n’assiste pas à
l’événement lui-même, mais au souvenir que le maître en a 15 ans plus tard.
Ces questions de soi par rapport à notre
image, notre sexe, notre fonction ou notre Pouvoir sont toujours actuelles et
ne trompent pas, car nous jouons tous : « Le monde entier est une scène sur laquelle on est tous des
acteurs. »
***
Très actuelle, cette pièce pose aussi la
question des préjugés envers l’homosexualité, car on ne ménage pas Ned même
s’il est de la troupe; un confrère ou un ami. Face à sa maladie, car il se
meurt de la vérole (2), on n’hésite pas à penser tout haut que c’est peut-être
dû à des comportements particuliers, voire amoraux. La vérole tuait à l’époque comme le SIDA tue aujourd’hui. En
ce sens, cette pièce est très contemporaine. Mais, quelqu’un répondra que la vie tue! Façon de remettre les pendules à l’heure, car on naît
tous condamné à mort. Le Roi peut cependant décider de devancer ce temps, comme
quand Elizabeth envoie la condamnation à mort de ceux qui l’ont trahie. « Dieu leur pardonnera leur péché, mais moi je
ne pardonne pas la trahison »
dira-t-elle. Elle peut aussi la retarder, commutant en peine de prison à vie la
peine de mort du « noble enfermé en
compagnie d’Essex pour avoir participé à la rébellion avortée [qui] n’était nul autre que Harry Wriothseley,
comte de Southampton — le riche mécène soutenant Shakespeare et, selon
certains, le grand amour de sa vie. » (p. 9) Il décédera en 1624.
Élizabeth, c’est toute la difficulté d’être
en haut de la pyramide du pouvoir, là où la place est si étroite qu’on
peut tomber à tout moment si l’on bouge trop. Là, où la fonction prend pied sur
la personne. Elizabeth dira d’ailleurs
« J’ai ordonné au bourreau de couper
ou j’aurais aimé poser mes lèvres! » Elizabeth a ainsi donné sa chance à
l’Angleterre. Si elle n’a jamais eu d’enfant, elle a enfanté le royaume : Elizabeth,
roi d’Angleterre!
***
À souligner le maquillage et le jeu de Marie-Thérèse Fortin en Elizabeth; la mise en
scène et le jeu de René Richard Cyr ainsi que des autres comédiens autour
d’eux. Prenons Lady Mary
Stanley, dame d’honneur de la reine, jouée par Agathe Lanctôt, en
exemple : elle parle peu, mais a une présence. Il en est ainsi de tous les
comédiens. Ils ont une présence, même dans les rôles secondaires, car cette
pièce aurait pu être un huis clos entre Elizabet et Ned sinon.
Notes :
1. Certains détails me viennent du communiqué et du programme de la
soirée, car je ne peux noter et me souvenir de toutes les dates ou de tous les
titres de pièces par exemple. Voir www.tnm.qc.ca/saison-2007-2008/Elizabeth-roi-dAngleterre/savoir_plus.html. Par contre, les citations de dialogues sont celles que j’ai notées
dans mon PALM. Si elles ne sont pas textuelles, elles conservent le sens du
texte.
2. La vérole ou grande vérole, c’est la syphilis : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syphilis
Quant à la petite vérole, sans rapport avec la vérole ou la grande
vérole, c’est la variole : http://fr.wikipedia.org/wiki/Variole
Hyperliens
(Avec la
collaboration de Luc Chaput, critique de cinéma à la revue Séquences, historien et généalogiste amateurs qui collabore à Societas Criticus)
Shakespeare In Love: http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19981225/REVIEWS/812250306/1023
Tudor dynasty: http://englishhistory.net/tudor/monarchs.html
Timothy Findley : http://www.cbc.ca/news/obit/findley/
Une entrevue avec Findley dans le January
magazine: http://januarymagazine.com/profiles/timothyfindley.html
Elizabeth I of England sur Wiki :
http://en.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_I_of_England
Robert Devereux : http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Devereux%2C_2nd_Earl_of_Essex
Henry Wriothesley, 3rd Earl
of Southampton:
http://en.wikipedia.org/wiki/Henry_Wriothesley%2C_3rd_Earl_of_Southampton
William Shakespeare :
http://en.wikipedia.org/wiki/Shakespeare
Much Ado About Nothing (Beaucoup de bruit pour
rien) : http://shakespeare.mit.edu/much_ado/
Antony and Cleopatra (Antoine et Cléopâtre) : http://shakespeare.mit.edu/cleopatra/
Hamlet: http://shakespeare.mit.edu/hamlet/
Le communiqué
LE CHOC DES TITANS
René Richard Cyr effectue son retour sur la
scène du TNM avec une pièce puissante sur les combats intérieurs qui nous
agitent tous. Elizabeth, roi d’Angleterre est l’œuvre d’un des plus
grands écrivains canadiens anglais du 20e siècle, Timothy Findley, qui lui-même
fut acteur avant que s’impose en lui le désir d’écrire.
Créée en 2000 pour le public de Stratford, la
pièce renaît au TNM dans une traduction de René-Daniel Dubois, qui rend
brillamment les collisions entre les divers niveaux de langue qui émaillent les
échanges entre ces trois personnages plus grands que nature. C’est l’histoire
d’une reine qui tue la femme en elle afin d’assurer le pouvoir. C’est
l’histoire d’un acteur, qui a joué tous les grands personnages féminins de
Shakespeare et qui, face à la mort, se rend compte qu’il peut tout jouer, sauf
sa propre vie. Et c’est l’histoire de Shakespeare lui-même, cet écrivain de
génie qui sans cesse s’est inspiré des conflits que vivait la cour d’Angleterre
et qui, une nuit, se retrouve face à sa souveraine.
Une souveraine hautement fidèle à ses
obligations, mais porteuse de blessures innommées, interprétée par cette reine
de cœur qu’est Marie-Thérèse Fortin. Entre l’histoire réelle et l’invention
pure, Elizabeth, roi d’Angleterre, cette pièce à la fois grave et
fantaisiste, fait de personnages historiques le sujet d’une œuvre digne de
Shakespeare !
SE RÉCONCILIER AVEC SOI –MÊME
L’action se passe la nuit du 22 avril 1616,
dans une grange de Stratford-upon-Avon. William Shakespeare vit ses derniers
jours. Et il se souvient d’une autre nuit, celle du Mardi Gras de l’an de grâce
1601 où, à la veille de faire exécuter son amant le comte d’Essex, Elizabeth
1re lui demande, à lui et aux comédiens de sa troupe, de la distraire. C’est
ainsi qu’après une représentation de Beaucoup de bruit pour rien,
Elizabeth rencontre Ned, un acteur spécialisé dans les rôles de femmes et qui
se meurt de la syphilis. Elle lui offre alors un marché. Entre Jean-François
Casabonne dans le rôle de Shakespeare et Marie-Thérèse Fortin en reine vierge,
René Richard Cyr, en plus de signer la mise en scène, incarne lui-même le rôle
de Ned Lowenscroft, cet acteur pour qui le grand Will écrivit tant de rôles
marquants et qui semblait connaître les secrets de la féminité mieux que les
femmes elles-mêmes. À ses yeux, la pièce parle du combat entre la femme
amoureuse et la reine qui ne peut se permettre d’aimer, observe la lutte que se
livrent un homme souvent figé dans des attitudes féminines et une femme qui
s’est elle-même condamnée à agir en homme. Et à travers tous ces combats, la
pièce de Findley perce le cœur de deux créatures blessées, amenées à se
réconcilier avec la mort et avec elles-mêmes.
TIMOTHY FINDLEY, L’AIMABLE MISANTHROPE
Auteur de douze romans et de deux recueils de
nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios pour le cinéma, la télévision et
la radio, lauréat à deux reprises du prix du Gouverneur général du Canada,
récipiendaire du City of Toronto Book Award, officier de l’Ordre du Canada,
chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de France, traduit en quinze
langues, Timothy Findley est né en 1930 à Toronto. Après avoir bourlingué de
Londres à New York et de Berlin à Moscou, il y revient et entreprend, avec Le
Dernier des fous, paru en 1967, le début d’une œuvre romanesque qui compte
parmi les plus puissantes qu’ait engendrées le Canada anglais. Amoureux de la
France, Findley y acquiert une maison. Le 21 juin 2002, il meurt non loin de
là, face à la mer. Cette pièce est est née de son désir de trouver une réponse
à une énigme qui l’a captivé durant des années : dans le théâtre élisabéthain,
les femmes n’avaient pas la permission de monter sur les planches et les
personnages féminins étaient plutôt défendus par de tout jeunes garçons. Mais
alors, qui jouait Cléopâtre et Lady Macbeth ? Qui jouait les rôles féminins
exigeant une maturité et une profondeur hors de portée pour d’aussi jeunes
hommes ?
LE RETOUR DE RENÉ RICHARD CYR
Le nombre de mises en scène qu’a signées René
Richard Cyr (1) depuis 25 ans est impressionnant et couvre tous les recoins de
la planète théâtre. Mais le codirecteur du Théâtre Petit à Petit du début des
années 1980 à 1998, le directeur artistique du Théâtre d’Aujourd’hui de 1998 à
2004 a conservé une fidélité et une foi inébranlables en la création. Aussi, ce
n’est pas un hasard s’il revient aujourd’hui au TNM avec l’oeuvre d’un grand
auteur canadien anglais hélas méconnu au Québec, une oeuvre dans laquelle un
certain William Shakespeare est en pleine création ! Il s’adjoint pour
l’occasion le jeune scénographe Pierre-Etienne Locas, l’éclairagiste Etienne
Boucher et le compositeur Alain Dauphinais qui, en peu de temps, ont imposé
leur marque dans le paysage théâtral québécois. Elizabeth, roi d’Angleterre les
inscrit aux côtés du grand maître du costume au Québec : François Barbeau. Pour
René Richard Cyr, cet ausculteur des âmes et de la pénombre des sentiments,
collaborer avec des concepteurs de générations différentes lui permet de
poursuivre le dialogue avec des artistes au talent immense et de rester
attentif aux nouveaux langages de la scène, de contribuer à la naissance et à
la reconnaissance de voix nouvelles.
Avec Yves Amyot / Éric Bruneau / Jean-François Casabonne / René Richard
Cyr / Éric Cabana / Benoît Dagenais / Marie-Thérèse Fortin / Geofrey Gaquère /
Roger La Rue / Agathe Lanctôt / Olivier Morin / Éric Paulhus / Adèle Reinhardt
/
Assistance à la mise en scène et régie Lou Arteau / Décor et accessoires
Pierre -Etiene Locas / Costumes François Barbeau / Éclairages Etiene Boucher /
Musique Alain Dauphinais / Maquillages François Cyr / Perruques Rachel Tremblay
____________________
1. REPÈRES Depuis Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay en 1987
jusqu’à Elizabeth, roi d’Angleterre, René Richard Cyr a signé de
mémorables productions au TNM : L’École des femmes (1990) et Le
Misanthrope (1998) de Molière, Le Malentendu de Camus (1993), En
pièces détachées de Tremblay (1994), Le Voyage du couronnement de
Michel Marc Bouchard (1995), Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1999)
et Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams (2002).
Pour en savoir davantage : www.tnm.qc.ca
---
(Die Marquise von O)
17 janvier et 18 janvier à 19 h
Goethe-Institut Montréal
En version original allemande avec sous-titres français.
Entrée : 7 $, étudiants : 6 $, gratuit pour les Amis de Goethe
+1 514 499-0159
Copie spéciale en 35mm importée !
Réalisateur : Éric Rohmer, RFA,
France, 1975, 103 min., 35mm, couleurs, avec : Edith Clever, Bruno Ganz, Peter
Lühr, Edda Seippel. Directeur photo : Nestor Almendros.
En version originale allemande
avec sous-titres français.
Stéphane Lépine présentera sa
carte blanche les deux soirs.
C’était en 1976. Bruno Ganz et
Edith Clever étaient deux des plus grands acteurs du monde. Rohmer vient les
chercher pour cette adaptation de la nouvelle de Kleist parue en 1805 et qui
fait le pont entre le drame bourgeois du 18e siècle et le romantisme allemand
du 19e, nouvelle dont l’auteur a trouvé le sujet dans le Livre second des Essais
de Montaigne. Le noyau de l’intrigue, vieux thème littéraire international, est
tiré du chapitre II, De l’ivrognerie : une femme rendue enceinte à son insu
(sommeil, évanouissement) se rend peu à peu compte de son état, recherche le
responsable et proclame qu’elle est prête à le prendre pour époux. Le tout se
termine bien, la régularisation et le bonheur. Le souvenir que je garde de ce
film est nébuleux, parcellaire : je me souviens d’Edith Clever se prenant la
tête à la fenêtre, de Bruno Ganz, vêtu d’une cape blanche, apparaissant tel un
ange salvateur, je me souviens des décors et des costumes qui préfigurent la
période Biedermeier, de la manière avec laquelle Rohmer recrée les tableaux du
peintre français Jean-Baptiste Greuze, mort la même année que Kleist, et le
célèbre Cauchemar de Johann Heinrich Füssli (1782), mais pour le reste, il me
semble avoir tout oublié de cette Marquise d’O… et je ne sais plus même
si le film a été tourné en français ou en allemand!
Commentaires de Michel
Handfield (18 janvier 2008)
Veuve et se refusant à tout
homme, la belle marquise (Edith
Clever) est considérée pure par sa famille, du moins jusqu’au jour où
elle découvre qu’elle est enceinte, ce qu’on voyait bien, nous, mais ce qu’elle
ne voyait pas, elle! Là, tout bascule.
Elle passe même une petite annonce demandant au père de se présenter, car elle
fut mise enceinte à son insu! Mais, comment et par qui?
C’était peut être un drame à
l’époque où ce fut écrit, mais c’est maintenant une comédie. J’ai souri à
plusieurs reprises devant ce film d’un romantisme d’un autre âge. Un romantisme
naïf!
D’un autre point de vue, ce
film est aussi une critique sociale de l’ignorance et de l’aveuglement
idéologique conservateur, commençant par celui de l’héroïne, qui ne voit pas sa
condition, à celle du père, qui la renie comme si c’était la dernière des salopes, cela par convenance. Des
convenances qui poussent à l’extrémisme.
THE GREAT DEBATERS
www.thegreatdebatersmovie.com/
Sortie en salles : 25 décembre 2007
Réalisation: Denzel Washington, Jeffrey Porro
Distribution: Denzel Washington, Forest Whitaker
L'histoire vraie du professeur Melvin B. Tolson, qui forma une équipe de débat
dans un petit lycée réservé aux Afro-Américains dans les années 30.
Commentaires de Michel Handfield (24
décembre 2007)
Melvin B. Tolson est un personnage
intéressant : poète, enseignant, « columnist » et politicien!
(1) C’est sur un épisode de sa vie que porte ce film : son enseignement du
débat au Wiley College de Marshall,
Texas, en 1935. Dans les années sombres de la ségrégation, où on pouvait pendre
un « nègre » haut et court sur un soupçon, sans même d’apparences et
encore moins de preuves! (2)
Pour lui, l’éducation, en permettant de
sortir de l’ignorance, permettrait de sortir de la violence. Idée révolutionnaire
en ce temps de ségrégationnisme, de
pauvreté, de sous-éducation et d’analphabétisme, où développer les bras, mais pas la tête, était
une façon d’avoir de la main-d’œuvre docile et bon marché. On doit donc changer
la façon dont les négros pensent pour changer les choses disait-il, car il
n’est pas de ceux qui s’accommodent, mais qui veulent changer les choses.
Alors, on l’accusait du crime
suprême : « Y’ou’re communist! »
Lui de rétorquer : « Jesus was
a radical! »
Un film fort, intéressant, qui
soulève de saines interrogations chez le spectateur que je suis.
D’abord, ce qu’on voit, le
ségrégationnisme, donne des doutes sur un pays qui veut exporter
« sa » démocratie dans le
monde, car ces événements ne datent pas de la préhistoire, mais d’à
peine 70 ans, et ont encore des résonances aux États-Unis, notamment dans la
discrimination envers les noirs.
Ensuite, le débat sur l’obéissance et la
désobéissance est tout aussi valide de nos jours qu’à l’époque. Tout aussi
difficile aussi. Même s’il y a des situations où désobéir peut être approprié,
la relation à l’autorité et à la loi demeure un frein. Pensons aux situations
de génocides : on suit les ordres et on ne se questionne pas, parce que ça fait moins mal de se dire qu’on
n’avait pas le choix. C’est une zone grise. On a toujours des choix, mais des
risques aussi. Il y a un prix à la désobéissance civile, même si elle est
justifiée. Est-on prêt à le payer? Voilà
la question. On fera d’ailleurs référence à Thoreau (3) dans ce film et ce
n’est pas un hasard.
Enfin, dans tous ces films où le prof
est marquant, c’est rarement un enseignant traditionnel que l’on suit, mais
plutôt un allumeur de passions; quelqu’un qui transmet le désir d’aller plus
loin; pas un passeur de programme! Probablement celui qu’on n’engagerait pas
pour enseigner aujourd’hui dans nos écoles, car il est dangereux de montrer à
penser librement! Trop radical.
Un film que j’ai apprécié et que je vous
recommande, basé sur des faits réels. (4)
Notes :
1. http://en.wikipedia.org/wiki/Melvin_B._Tolson
2. Le lynchage (http://en.wikipedia.org/wiki/Lynching), qui vient de Charles Lynch, juge au XVIIIe siècle : http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Lynch_%2818th_century_American_judge%29
3. Thoreau, La désobéissance civile, Paris:
Mille-et-une-nuits, 63 p.
4. Certains personnages du film ont réellement existé, comme Tolson (note
1), James L. Farmer, Sr et son fils, junior (http://en.wikipedia.org/wiki/James_L._Farmer%2C_Sr et http://en.wikipedia.org/wiki/James_L._Farmer%2C_Jr).
D’autres sont des compositions basées sur des personnes ayant réellement
existés, car le but est de représenter la passion qui animait ces
« debaters ». Ils sont figuratifs, prenant le caractère de quelques
personnes comme… « Ms Bell’s spirit, drive and expertise were
clearly captured in the character of
Samantha Boooke played by Junee Smollett. » (Notes de presse).
###
26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU
CINÉMA QUÉBÉCOIS
En ouverture de la 26e édition des
Rendez-vous du cinéma québécois
Distribué au Québec par Alliance Vivafilm
et produit par Go Films, « Tout est parfait » prendra l’affiche le 15 février
2008.
Montréal, le 23 janvier 2008
Écrit
par Guillaume Vigneault et réalisé par Yves-Christian Fournier, le long-métrage
produit par Nicole Robert met en vedette Maxime Dumontier (Gaz Bar Blues).
Rappelons que la première expérience cinématographique de Guillaume Vigneault
et Yves-Christian Fournier a de plus été sélectionnée dans la section Panorama
du Festival du film de Berlin. Alors que la 26e édition des Rendez-vous du
cinéma québécois se tiendra à Montréal du 14 au 24 février, le film « Tout est
parfait » prendra l’affiche aux quatre coins du Québec le vendredi 15 février
2008. Notons que lors de la grande première du film le 14 février prochain à la
Place des Arts, « Tout est parfait » sera précédé du court-métrage « Hungu »
réalisé par Nicolas Brault et produit par l’ONF.
Josh
est un adolescent ordinaire, vivant dans une banlieue industrielle, entre la
polyvalente, la mine et le skate park. Un matin, il retrouve son ami Thomas
sans vie. Vite, on comprend que trois autres ont posé le même geste,
l’éliminant du pacte. Survivant, Josh se coupe du monde. Seuls Mia, l’ex petite
amie de l’un des suicidés, ainsi que le père de Thomas, Henri, semblent percer
sa bulle. Certaines réponses viendront; certaines pas. L’histoire de Josh n’est
ni une fable morale, ni une critique sociale désespérée, c’est l’histoire d’un
survivant. Le portrait d’une bande de jeunes, d’êtres excessifs, fragiles et
invincibles, lucides et inconscients, morbides et idéalistes. Un regard humble
sur leur part d’ombre vertigineuse, mais aussi sur leur lumière aveuglante.
«
Tout est parfait » met en vedette Maxime Dumontier, Chloé Bourgeois,
Maxime Bessette, Jean-Noël Raymond-Jetté, Niels Schneider, Sébastien Bergeron
Carranza, Normand D’Amour, Claude Legault, Marie Turgeon, Anie Pascale,
Pierre-Luc Brillant et Martin Dubreuil.
Grand
gagnant de la Course Destination Monde (édition 97-98) où il se mérite aussi le
Prix Qualité de l’image, Yves-Christian Fournier se démarque en 2001 lorsqu’il
écrit et réalise « Sunk », son premier court-métrage présenté aux Rendez-vous
du cinéma québécois et en nomination aux Jutra. Il poursuit en réalisant deux
autres courts-métrages, « Écoute-moi donc pas quand je te parle » et « Les
Emmerdeurs » produits dans le cadre du projet « Films improvisés » du Festival
Regard sur la relève au Saguenay et des Rendez-vous du cinéma québécois. Avec
un important bagage dans le monde publicitaire, Yves-Christian Fournier
remporte le prix Créa du meilleur réalisateur en 2006. « Tout est parfait » est
son premier long-métrage.
Jeune
auteur à succès, Guillaume Vigneault publie son tout premier roman intitulé «
Carnets de Naufrage » et, en 2001, la suite « Chercher le vent ». Tous deux
acclamés par la critique et dévorés par les lecteurs, son premier roman a
notamment été en lice pour le Prix des libraires du Québec et reçoit le Grand
Prix Archambault et le Prix du Public La Presse au Salon du livre de Montréal.
« Chercher le vent » a pour sa part remporté le Prix
France-Québec-Jean-Hamelin, le Prix France-Québec-Philippe-Rossillon et le Prix
Ringuet de l’Académie des Lettres du Québec. « Tout est parfait » est la
première œuvre cinématographique de Guillaume Vigneault.
La
productrice Nicole Robert a produit une quinzaine de longs-métrages, dont six
films millionnaires au box-office, productions qui ont d’ailleurs été primées à
plusieurs reprises au Québec, au Canada comme à l’étranger. En nous présentant
des projets innovateurs tels que « Québec-Montréal », « Sur le Seuil », « Les
Aimants », « Horloge Biologique » et « Cheech », Nicole Robert nous a permis de
découvrir de nouveaux talents et rejoindre les publics d’ici et d’ailleurs avec
des productions de haut calibre. Au petit écran, la productrice nous a présenté
« La Vie, la vie », véritable succès critique et populaire.
Commentaires de Michel Handfield (9 février 2008/ mis
en ligne 14 février 2008)
Dès les premières
images, ça ne semble pas très joyeux. On est plongé dans le désespoir, car on
est témoin d’un suicide, puis d’un autre et d’un autre. 4 en tout. On comprend
alors que « Tout est parfait », c’est une formule pour ne rien dire
finalement. Une formule derrière laquelle on se cache, comme dans « Ça va bien? Tout est parfait! »
Mais, tout n’est pas parfait. Pourquoi? On le découvrira peu à peu, par petites
touches.
Ça
part raide : 4 amis se suicident, laissant le 5e élément du
groupe seul et sans réponse. On suivra
son cheminement après cet événement tragique, cheminement qui impliquera bien
des feed-back et des retournements. Pourquoi eux et pas lui? On est dans une
zone d’inconfort, où incompréhension et culpabilité se juxtaposent. Dévasté et
sans réponse. Pas un mot, pas une lettre, pas un indice. Et Josh qui ne dit
rien! Mais, lentement, on comprendra pourquoi.
Je pourrais aller
plus à fond dans l’analyse, notamment écrire sur les relations adolescentes,
les relations avec les parents, les codes d’amitiés, l’amour, mais je ne le
ferai pas. Volontairement, car cela
enlèverait à l’intrigue du film, qui est un excellent thriller psychologique.
Ce film a aussi le
mérite de faire réfléchir sur un sujet sensible : le suicide; un pacte de
suicide entre ados. Il faut d’ailleurs rester jusqu’à la fin du générique pour
écouter la chanson Je m’accroche de
Loco Locas, car elle est partie intégrante du film de mon point de vue.
***
Au
niveau sociologique, on est dans une banlieue ouvrière que j’avais peine à
identifier, comme un prototype de la banlieue grisâtre. Quelques prises de vue
et une recherche sur internet permettent
de dire que ce fut tourné en différents endroits de la Rive-sud de Montréal et qu’on a ainsi créé
une sorte de ville grise qu’on ne nomme pas. En fait, le nom de cette ville est sans importance, car c’est sa
symbolique qui est importante : un milieu peu stimulant, où l’avenir semble
bloqué pour les jeunes. Une ville grise, avec la polyvalente à côté d’une usine
et qui n’offre un avenir que si on en sort. Si on n’a pas la force d’en sortir,
on doit trouver le courage d’y rester!
Le
suicide, comme porte de sortie d’un avenir qui semble bloqué, ce n’est pas
drôle, mais ça arrive.
Suicide et crise;
suicide et anomie; suicide et contexte familial; suicide et contexte
sociopolitique. J’ai donc pensé au « suicide » d’Émile Durkheim (1897) et à un ouvrage de
Michel Crozier qui date des années
1970 : la société bloquée!
***
Comme chez les jeunes
on parle peu, les dialogues sont réduits. Par contre, l’image parle. Quant à
ces jeunes, étaient-ils limites, faisant des jeux extrêmes et ignorant le
danger? Se sont-ils suicidés en poussant trop loin leur défi à la vie ou par
dépit de ce que la vie leur laissait entrevoir comme avenir? Ces questions sont
en suspend, car si tout le monde veut des raisons, Josh dit ne rien savoir.
Pourtant, ces cinq-là étaient soudés. Pourquoi l’auraient-ils laissé dans
l’ignorance?
On découvre lentement
ce qu’il en est, mais une partie est laissée à l’interprétation du spectateur.
Ce qu’on remarque, c’est que les jeunes ont de plus en plus vite des problèmes
d’adultes : sexualité, travail, et sollicitation à la consommation par
exemple. C’est comme s’il y avait une accélération à l’entrée de l’âge adulte,
laissant de moins en moins de place aux apprentissages préalables. Les jeunes
sont-ils moins outillés que leurs aînés pour
celui-ci, malgré tous les savoirs qui sont à leur disposition? Et si ces
savoirs sont là (je pense à l’internet), ont-ils les moyens de les trouver dans
la masse, de les assimiler et de les comprendre? Et où est le support de la
communauté, car s’il y a des professionnels, comme le psy de l’école, les
réseaux de solidarités sociales et familiales semblent disparaître devant la
montée de l’individualisme et des exigences exogènes du milieu, que ce soit les
demandes de productivité et les horaires atypiques des parents et des jeunes ou
des critères budgétaires plus serrés dans le cadre d’une rationalisation des
dépenses de l’État, le tout pour répondre aux exigences des marchés financiers!
On ne peut plus répondre aux seuls besoins de nos citoyens, car il faut
maintenant considérer des critères dictés par une logique comptable et
marchande qui s’étend à la planète. Même l’organisation scolaire est maintenant
tournée vers les marchés, favorisant les métiers en demande (formation
professionnelle) au dépend d’études générales plus longues, cela sans se
demander pour combien de temps ces métiers auront la cote. Pourtant, la
principale assise d’une formation
continue est une bonne formation générale de base. Mais, il faut répondre aux
demandes du marché là et maintenant, pas demain, même si c’est au dépend de ces
jeunes. Ils ne sont plus qu’une ressource humaine en devenir! Mais, certains ne
veulent pas être une ressource et revendiquent pleinement le droit d’être des
personnes. Ils ont donc le droit de crier. Et, si on ne les entend pas, ils
peuvent exploser (pensons aux graffitis et au vandalisme qui sont parfois
gratuits, mais parfois aussi des messages de détresse et de révolte) ou se
retirer, le retrait le plus drastique étant le retrait permanent aussi connu
sous le nom de suicide. Il faudrait se pencher sur cette question dans sa
globalité.
***
En conclusion, ce
n’est pas un film « coup de cœur », mais un film « coup de
poing »; un film important que l’on devrait montrer aux jeunes avant
d’entreprendre une bonne discussion avec eux sur ce sujet sensible, mais aussi
sur ce qu’ils pensent de ce système dans lequel ils sont aussi acteurs, mais
qu’on leur impose en disant qu’il est immuable. (Je pense ici à Crozier et
Friedberg, l’acteur et le système!)
Pourtant, les systèmes ont été faits par les Hommes pour les Hommes et
devraient être changés lorsqu’ils ne répondent plus à ce pour quoi ils ont été
créés. Le marché fut fait pour répondre à des problèmes spécifiques, pas pour
nous imposer sa loi. C’est à nous de le corriger, le réorienter ou le modifier s’il ne répond plus à nos besoins.
Cependant, des groupes en tirent avantage et ont tout intérêt à ce que les
choses ne changent pas; à parler de son immuabilité; à le présenter comme
indépendant des humains qui l’ont créé et, surtout, au dessus d’eux! Sur ces
questions je me sens très près de l’actionnalisme de Touraine : nous
créons la société dans laquelle nous vivons pour dire cela de façon un peu
courte, mais non moins précise. Ce film permet donc de réfléchir là-dessus
au-delà du scénario et c’est là une de ses forces de mon point de vue.
Bibliographie et hyperliens :
Association québécoise de prévention du suicide : www.aqps.info/
Centre d’écoute et de référence : www.ecoute.uqam.ca
CROZIER, Michel, 1970, La société bloquée, Paris: Seuil, coll.
Point.
Crozier, Michel, et Friedberg,
Erhard, 1977 (1981), L'acteur et le
système, France: Seuil, col point politique.
Durkheim, Émile, 1897, « LE
SUICIDE. Étude de sociologie », « e-book » in « Les classiques des sciences sociales »
: www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Encyclopédie sur la mort : http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Accueil/fr
ORGANISATIÓN MONDIALE DE LA SANTÉ, PRÉVENIR LE SUICIDE
RESSOURCE POUR CONSEILLERS : www.who.int/mental_health/media/counsellors_french.pdf
Suicide dans le monde sur Doctissmo.ca : www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2003/mag0131/dossier/ps_6433_suicide_monde.htm
Suicide Information & Education Center: www.suicideinfo.ca/
Touraine, Alain :
1965, Sociologie de l’action, Paris: Seuil
1969, La société post‑industrielle, Paris: Denoël, coll. Médiations.
1980, L'après socialisme, Paris: Grasset/Pluriel
1993 (1973), Production de la société, Paris: Le livre de poche, biblio essais
1994 (1997 f. poche), Qu'est-ce que la démocratie?, France:
Fayard, Le livre de poche, coll. biblio/essais
1997, Pourrons-nous vivre ensemble?, Paris: Le livre de poche, biblio
essais
---
Adagio pour un gars de bicycle
Beta Numérique / Noir et blanc et couleur / 90
min / 2008 / v.o.francaise /
Documentaire
Pionnier du cinéma direct et cinéaste
indépendant de la première heure, René Bail est une des figures les plus
méconnues du cinéma des années 50. Son œuvre marginale n'a certes pas été
servie par le destin tragique de l'homme qui, à l'âge de 40 ans, fut victime
d'un terrible accident qui le laissa brûlé au troisième degré sur plus de la
moitié de son corps. Condamnée à la relégation, son œuvre aurait pu sombrer
dans l'oubli. Mais sa rencontre avec le cinéaste Richard Brouillette lui
redonne l'envie de vivre et de terminer son œuvre. Ce film relate la vie
exceptionnelle d’un homme au passé et au présent, car, jusqu'à sa mort en 2007,
René Bail aura continué de penser et de voir le cinéma, une passion qui ne l'aura
jamais quitté.
Réalisateur : Pascale Ferland, Co-Réalisateur
: , Scénario : Pascale Ferland, Richard Brouillette, Photo : François
Vincellette, Pascale Ferland, Montage : René Roberge, Son : Pierre Fleurant,
Sylvain Vary, Directeur artistique : S.O., Musique : André Ristic, Producteur :
Qui vivra verra films / Pascale Ferland, Distributeur : K-Films Amérique /
Louis Dussault, Interprètes : S.O.
Pascale Ferland
Au cours de ses études en arts visuels à l’UQAM, Pascale Ferland réalise
plusieurs vidéos d'art dont certains furent primés dans le milieu académique.
Après s’être consacrée à la sculpture, elle signe en 2003 un premier long
métrage, L'Immortalité en fin de compte, finaliste pour le Jutra du meilleur
documentaire et deuxième film d’une série portant sur l'obsession créatrice.
Abordant la même thématique, L’Arbre aux branches coupées (2005) sera remarqué
par la critique et présenté dans plusieurs festivals nationaux et
internationaux. En 2006, le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton lui est décerné
pour la qualité exceptionnelle de ses réalisations. Adagio pour un gars de
bicycle est son troisième long métrage.
Commentaires de
Michel Handfield (29 février 2008)
René Bail a
fait Les Désœuvrés en 1959 avec ses
propres moyens. On ne parle pas ici de cinéma indépendant, mais bien d’un
cinéaste indépendant! Une mentalité libertaire? Un gars de bicycle!
Ce film,
prenant prétexte de la réactualisation de son œuvre phare près de 50 ans plus
tard, fait une histoire de vie avec cet homme peu connu malgré qu’il fut jadis
une figure marquante du cinéma d’ici. Une réalité oubliée que ce film nous fait
découvrir.
Bail a fait
dans le documentaire, mais aussi la fiction réaliste, ce qui est le cas des Désœuvrés. Il dit d’ailleurs dans ce
documentaire que « le cinéma, c’est
pas autre chose que l’enregistrement de la réalité! » Alors, quelle
est cette réalité qui a fait disparaître René Bail de nos écrans?
C’est que le
motard a eu un grave accident qui a fait que l’homme s’est mis à l’écart du
regard des autres. Mais, l’œil du
cinéaste est toujours là. Cinéaste un jour, cinéaste toujours! Homme de culture
aussi, suffit de l’écouter parler de musique et du problème du suicide chez les
jeunes. Il aurait pu faire de la radio selon moi, car sa parole porte, mais on comprend qu’il
s’est mis à l’écart pour des raisons que le film explique.
Source de
la photo : http://www.quivivraverrafilms.com/index-fr.html
---
Documentaire
Beta Numérique /
Couleur / 46 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français
Depuis 2005, l’industrie forestière
québécoise traverse une crise majeure. Plus du tiers des usines sont fermées
et, jusqu’à maintenant, 12 000 travailleurs ont perdu leur emploi. Dans ce
contexte, les camionneurs forestiers de la région de Saint-Michel-des-Saints,
dans Lanaudière, s’accrochent à ce qui pourrait être leurs derniers contrats
avant longtemps.
Réalisateur : Bruno Boulianne, Scénario : Bruno Boulianne, Photo : Alex
Margineanu, Montage : Vincent Guignard, Son : François Guérin, Musique : Martin
Léon, Producteur : Cité Amérique / Orlando Arriagada, Distributeur : ONF,
Après sa participation à la Course Europe-Asie en 1991, Bruno Boulianne
signe Un cirque sur le fleuve, un premier film qui reçoit plusieurs prix.
Cinéaste résident à l'ONF, de 1998 à 2001, il réalise Aviature et Des hommes de
passage. Il tourne ensuite Le Compteur d'oiseaux (2004), Pour un Bolivianito
(2005) et Pompiers boréals (2006).
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
On est chez les camionneurs forestiers
dont le métier dépend du bois. Contrairement au routier, pour qui l’importation
peut aussi constituer un gagne pain, le camionneur forestier dépend de la
production locale. Il fournit les usines de sciage ou de papier en bois brut.
Si le papier est importé de Chine, lui ne le transportera pas. Si on a besoin
de moins de bois d’œuvre ici ou aux États-Unis, il ne transportera pas
davantage de billots de bois aux scieries. Son camion sera stationné et lui se
bercera en attendant qu’on manque de bois ailleurs!
On est avec eux, assis dans leur cabine,
dans leur garage ou dans la cuisine et ils nous jasent. On comprend leurs
inquiétudes, surtout que la moitié des camionneurs de la région ont achetés des
camions neufs avant que l’usine ne ferme sans avertissement. Pourquoi? De la
politique pour avoir des subventions dit une dame assez militante et qui n’a
pas la langue dans sa poche. Rexfor est devenu Forex par exemple après sa
faillite et a reçu de l’aide des gouvernements. Est-ce la même chose qui se
prépare? On pourrait le croire. Mais, un autre camionneur tient des
statistiques et remarque que 131 moulins ont fermé. Une tendance lourde due à
la compétition mondiale? A une baisse de marchés, surtout aux États-Unis notre
principal client? (1) A de nouveaux produits et matériaux qui remplacent le
bois? Le bambou par exemple! (2)
Comme ce documentaire donne la parole à
une catégorie de travailleurs, le discours qu’ils nous tiennent est le leur; pas
celui d’écologistes par exemple. Pour eux la forêt n’est pas plus menacée qu’un
potager : elle est là pour être exploitée.
Quand les tomates sont mûres, on les récolte. C’est la même chose des
arbres, sauf que c’est plus long à pousser faudrait-il ajouter! Alors, si ça
prend 20 ans à se régénérer, on fera quoi durant ces 20 ans? On se tournera les
pouces et on fermera les villages dépendant de la forêt? Pourquoi pas de la
coupe sélective et une multiplicité d’espèces, certaines pour le papier, mais d’autres
pour des ébénistes qui pourraient faire de la production artisanale à haute
valeur ajoutée? Diversifier l’économie forestière en aval et en amont. Ce
serait à penser selon moi.
Bref, ce film donne la parole à des gens
du milieu qui ont leurs intérêts tout comme d’autres films donnent la parole à
des groupes de pression qui ont eux aussi leurs intérêts. Au spectateur de se
faire une idée entre tous ces lobby.
***
J’ai remarqué la qualité du français
dans ce film, car on utilise très peu de mots anglais. On y entend beaucoup
plus parler de camions et de camionneurs que de « trucks » et de
« truckers » par exemple. Je tenais à le souligner.
Notes :
1. Cela pose toute la question de notre dépendance face à notre voisin
du Sud. Pouvons-nous développer de nouveaux marchés extérieurs, comme l’Europe,
pour des produits à plus grande valeur ajoutée que ce que nous faisons déjà?
Kouchibouguac - L'histoire
de Jackie Vautour et des expropriés
Documentaire
Beta Numérique /
Couleur / 57 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français
Ce documentaire relance la controverse
de la création du parc national Kouchibouguac, qui expropria 250 familles soit
1200 personnes. Que sont devenus les expropriés, Jackie Vautour et les
politiciens qui furent les acteurs de ce déchirement social? Encore
aujourd’hui, Kouchibouguac est un sujet sensible, un sujet qui dérange. Ce
documentaire rend hommage au courage des expropriés afin d’éviter que cette
importante crise ne tombe dans l’oubli.
Réalisateur : Jean Bourbonnais, Scénario : Jacques Hamelin, Photo : Guy
Kinkead, Montage : Robert Mercier, Son : Serge Arseneault, Musique : Zachary
Richard, Producteur : Bellefeuille Production / Jean-Claude Bellefeuille,
Productions Vic Pelletier / Vic Pelletier, Distributeur : Bellefeuille
Production / Jean-Claude Bellefeuille,
Jean Bourbonnais a entre autres réalisé pour Radio/Télé-Québec, Le Club
des 100 watts et Lire aux éclats, gagnants de plusieurs prix Gémeaux. Dans
d’autres réseaux, on lui doit de nombreuses et célèbres réalisations dont
Caserne 24, Montagnes, M'aimes-tu?, Jeunes autrement, Watatatow, Si la tendance
se maintient, ou encore le documentaire avec Zacharie Richard, Contre vents
contre marées.
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Fin des années 60. Le gouvernement
Fédéral décide de créer le parc national de Kouchibouguac avec l’aide du
gouvernement provincial. Mais, ce territoire n’était pas vierge. On expulse
donc les résidents pour créer ce parc, ce qui sème la controverse.
Profitant de la pauvreté et du manque
d’éducation des résidents, on évalue au coût des planches, ce qui fait que ces
familles seront perdantes pour se relocaliser ailleurs. Elles avaient une
indépendance et une qualité de vie dont on ne tenait pas compte dans cette
évaluation marchande. Pauvres, si, mais indépendant! On profitait de la forêt
et de la mer pour se nourrir et faire commerce. Une valeur difficilement
évaluable. Ces résidents ne pouvaient qu’être perdants. C’est ce que raconte ce
film.
Ce geste a divisé amis et familles,
certains heureux d’avoir 6 ou 7000$ pour leurs maisons, d’autres tenant à
rester là. Certains quittèrent et tournèrent la page alors que d’autres
poursuivirent cette lutte durant quelques années encore, car c’était une
qualité de vie, un enracinement dans le milieu, qu’ils défendaient. Ils
voulaient demeurer dans le parc. Pourquoi ne le leur a-t-on pas permis en en
faisant des employés du parc par exemple? Qui de mieux pour expliquer ce milieu
et le protéger que ceux qui en étaient issus? Ce sont là des questions que je
me pose.
Si le film regarde ces familles et ce
combat, il regarde aussi Jackie Vautour, un résident de Kouchibouguac qui s’est
tenu debout et s’est battu bec et ongle sortis
pour protéger sa façon de vivre. Ce conflit l’a révélé comme un leader.
Il est devenu une figure héroïque de la région, mais bien seul, car quand on se
bat pour des principes, ce n’est pas toujours accepté.
Zachary Richard (1) assure la narration
de ce film. Il parle aussi de cette histoire dans son rapport 2006 sur
internet. (2)
Quant au C.R.A.S.E, le Conseil Régional d’Aménagement du Sud Est
du Nouveau Brunswick, un des acteur de cette crise, formant et éduquant les
citoyens à leurs droits, il est disparu depuis. Cet organisme a en effet fermé ses portes en 1981 suite à l’arrêt
des contributions gouvernementales aux
organismes d’aide du milieu. Par contre, on trouve leurs archives à
l’Université de Moncton. (3)
Notes :
1. Zachary Richard: www.zacharyrichard.com/
2. Mise à jour du 5 juillet 2006 du rapport 2006 : www.zacharyrichard.com/francais/rapports2006.html
3. Répertoire numérique détaillé du fonds d'archives no 46 - Conseil
régional d'aménagement du Sud-Est (CRASE) : www.umoncton.ca/etudeacadiennes/centre/instru/table46.html
Beta SP / Couleur /
50 min 21 / 2007 / v.o.française / s.-t.français
Documentaire
Dans les ruines de l’hôtel Orlando, au
cœur de la superbe Dubrovnik, de vieux compagnons d’armes se retrouvent pour
mieux oublier le terrible conflit qui, de 1991 à 1992, plongea la cité croate
dans le chaos. Troquant leur Kalachnikov contre une carabine à pression, armés
de projectiles de peinture, ils jouent au paintball!
Réalisateur : Jelena Popovic, Scénario : Jelena Popovic, Photo : Maroje
Zanetic, Jelena Popovic, Montage : Michel Giroux, Son : Dominik Miljak, Musique
: La main froide, Producteur : ONF / Johanne Bergeron, Distributeur : ONF /
Johanne St-Arnauld,
Jelena Popovic
Née en Bosnie-Herzégovine, en 1972, Jelena Popovic est étudiante en
physique théorique à l’Université de Sarajevo lorsque le conflit yougoslave
éclate. En 1992, elle immigre au Québec et complète des études en cinéma, à
l’Université du Québec. Elle réalise son premier court métrage de fiction
Galapagos (1999).
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Une phrase m’a marqué : « On a la guerre dans le sang! », car
ces jeunes que l’on suit dans leurs jeux de guerre (paintball) ont été élevés durant ces années de combats à Dubrovnik
(1991-2). Pourtant, plusieurs de leurs aînés disent n’avoir jamais eu de fusil.
La guerre dans le sang ou apprise?
Le Psy, la victime et le
bourreau
Beta Numérique /
Couleur / 52 min / 2007 / v.o.française /
Documentaire
Le docteur Vladimir Jovic est un psychiatre serbo-bosniaque qui
s’efforce de soigner ses compatriotes traumatisés par un lourd passé. Des
champs de bataille au divan du psychiatre, ce documentaire est un troublant
voyage dans les coulisses de l’Histoire, là où la vérité n’est jamais simple,
là où le mal fascine autant qu’il fait peur.
Réalisateur : David Homel, Scénario : David Homel, Photo : Robert
Vanherweghem, Montage : Yves Chaput, Son : Vladimir Jankovic, Directeur
artistique : S.O., Musique : Robert Marcel Lepage, Producteur : Les Productions
Virage inc. / Monique Simard, ONF / Colette Loumède, Distributeur : ONF /
Johanne St-Arnauld, Interprètes : S.O. David Homel
David Homel est romancier, essayiste, traducteur et cinéaste. Plusieurs
de ses livres sont primés et traduits en diverses langues
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Belgrade 2006. Les serbes sont perçus
comme les diables de cette guerre qui a duré de 1991 à 99. On suit donc
Vladimir Jovic qui vient en aide aux survivants de cette guerre, qui sont tous
victimes jusqu’à un certain point, car autant les « bons » que les
« méchants » étaient enrégimentés par des leaders politiques qui en
ont décidé ainsi. Des individus obligés de participer…
Cela donne des individus qui ne font
plus confiance en rien, ni aux autres, ni à la politique! Des individualités?
Peut-on (re)construire une société ainsi?
Ce conflit s’est construit sur une
fracture vieille de 50 ans, où l’on était divisé entre ethnies pro et contre
le nazisme. Avec la fin de l’URSS cette
division est ressortie en guerre d’indépendance nationale ethnique. Mais, tout
n’est pas encore réglé. À preuve, l’histoire nous a rattrapée avec la déclaration d’indépendance du Kosovo
le jour même de la projection de ces deux films! (1)
Note :
1. La Séance 046 a
eu lieu le 17
février 2008 à 20h00 et la Séance 065, le 19 février à 19h00. Le Kosovo a déclaré son indépendance le 17
février titrait Le Devoir du 18 : Alexandre Shields , Le Kosovo, «fier et
libre», in Le Devoir, édition du lundi 18 février 2008 : www.ledevoir.com/2008/02/18/176629.html
35mm (Flat) / Couleur
/ 101 min / 2007 / v.o.française / s.-t.anglais
Long métrage de
fiction
Madeleine a 72 ans quand elle apprend
qu’elle souffre d’Alzheimer. Trop fière pour supporter sa dégénérescence,
aimant trop ses enfants et ses amis pour leur imposer de prendre soin d’elle
durant cette terrible épreuve, elle décide de ne pas infliger sa misère et
projette de mettre fin à ses jours.
Réalisateur : Fernand Dansereau, Scénario : Fernand Dansereau, Photo :
Philippe Lavallette, Montage : Hélène Girard, Son : Gilles Corbeil, Luc
Mandeville, Stéphane Bergeron, Directeur artistique : Gilles Aird, Musique :
Marc Larochelle, Francine Beaudry, Producteur : Totale Fiction / Normand McKay,
Totale Fiction / Jean-Roch Marcotte, Distributeur : TVA FILMS / Sylvain
Brabant, Interprètes : Monique Mercure, Suzanne Clément, Patrick Labbé
Fernand Dansereau
Fernand Dansereau a mené au cinéma et à la télévision une carrière de
pionnier autant comme scénariste que réalisateur et producteur. Au début des
années 1970, il fonde et préside le groupe IN-MEDIA. Il préside l’Institut
québécois du cinéma en 1984 et devient le président fondateur de l’INIS de1989
à 1992. En 2005, le Gouvernement du Québec lui décerne le prix Albert Tessier,
la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le
domaine de la cinématographie.
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Un très beau film sur l’Alzheimer et le
vieillissement. Madeleine, 72 ans, fait donc un retour sur sa vie pour être
certaine de ne pas l’oublier. Certaine? Pas sûr! Pour l’accompagner, elle
trouve une jeune femme qui était prête à se défoncer pour oublier la sienne.
Tout est dans la rencontre de ces deux êtres comme les deux faces d’une même
pièce : l’humain!
***
Avec la maladie, la personne a de moins
en moins de retenue. Les contrariétés se transforment en sautes d’humeur. En entêtement aussi. Je revois ma
mère dont je me suis occupé, d’où le fait que j’aime mieux aller voir ces films
dans les festivals plutôt que dans les visionnements de presse, car je ne sais
jamais si j’aurais le goût d’écrire sur le sujet. Encore trop près, même si le
temps a passé.
D’expérience, je peux dire que ce film offre une vision lucide sur les
êtres qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Symbolique aussi, car elle va en
Gaspésie en automne, soit avant le grand hiver; hiver symbolisant la maladie.
Mais, même l’hiver, il y a de beaux jours!
35mm (Scope) / Couleur / 16 min / 2007 /
v.o.française /
Joseph, un
chauffeur de taxi solitaire, doit remplacer, malgré lui, un collègue après une
dure journée de travail. La nuit s'amorce, longue et monotone, jusqu'à ce qu'un
incident bouleversant se produise.
Réalisateur : Mathieu Denis, Scénario :
Mathieu Denis, Photo : Serge Desrosiers, Montage : Pascale Paroissien, Son :
Dominique Chartrand, Kyle Stenson, Patrice LeBlanc, Bernard Gariépy Strobl,
Directeur artistique : Guillaume Couture, Musique : Robert Marcel Lepage,
Producteur : Metafilms / Sylvain Corbeil, Distributeur : Metafilms / Sylvain
Corbeil, Interprètes : Roc Lafortune, Vincent-Guillaume Otis, Paul Dion,
Patrice Dussault, Marie-France Marcotte
Mathieu Denis
Mathieu Denis a étudié le cinéma à l’Université du Québec à Montréal. Ses
études complétées, il a travaillé comme monteur en France et au Québec,
contribuant à de nombreuses oeuvres documentaires ou de fiction ainsi qu’à
plusieurs vidéoclips. Il a écrit et réalisé un premier court métrage, Le silence
nous fera écho (2006), présenté dans divers festivals à travers le monde.
Commentaire de Michel Handfield (29 février 2008)
La mafia du taxi! Quand la protection
devient une forme d’attaque, que peut faire la victime? Que pourrait-elle dire
face à cette loi du milieu même si on arrêtait les responsables? Un film qui
fait réfléchir sur le corporatisme peu importe le milieu, que ce soit le crime
organisé, le syndicalisme, le patronat ou une amicale syndicale.
Beta SP / Couleur / 4
min 20 / 2007 / v.o.algonquine / s.-t.français
Documentaire
Quatre générations. Trois pensionnats.
Deux cultures. Une extinction. Ce film a été réalisé grâce au Wapikoni mobile,
un studio ambulant de formation et de création audiovisuelle pour les jeunes des
communautés autochtones. Tout en apprivoisant la caméra, les jeunes cinéastes
documentent leur réalité de l'intérieur : une façon de faire entendre leur voix
et de briser le silence.
Réalisateur : Kevin Papatie, Scénario : Kevin Papatie, Photo : Kevin Papatie,
Montage : Kevin Papatie, Mathieu Vachon, Son : Kevin Papatie, Émile
Proulx-Cloutier, Directeur artistique : S.O., Musique : Maranda Gunn, Kevin
Papatie, Producteur : Wapikoni mobile, Distributeur : Wapikoni mobile / Sarah
Lalonde.
Kevin Papatie
Kevin Papatie a réalisé Anishinabe Madiziwin, Kitcisakik (2004), Wabak
(2006) avec Gilles Penosway et Le Bon sens, Centre d'amitié autochtone de Val
d'Or (2006), dans le cadre des activités du Wapikoni mobile. Véritable studio
de production cinématographique itinérant, le Wapikoni mobile a pour mission
d'enseigner les rudiments de la création cinématographique aux jeunes des
communautés autochtones.
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Un film sur l’assimilation par
l’apprentissage de la langue de l’autre,
ici le français. Le processus que nous ne voulons pas subir aux mains de
l’anglais, mais que nous avons peut être fait subir aux autres…
Mais, il faut bien une langue commune
pour communiquer ensemble disons nous? Un film qui pourrait susciter des débats
sur les façons de faire si ce n’est pas sur le fond de la question.
Beta Numérique /
Couleur / 93 min / 2007 / v.o.française / s.-t.français
Documentaire
Le peuple invisible sort de l'ombre la
nation algonquine. Riche de 5000 ans d'histoire, cette culture autochtone
apparaît sérieusement menacée. Comptant environ 9000 personnes réparties dans
une dizaine de communautés au Québec, souvent pauvres et aux droits constamment
bafoués, ce peuple amérindien se trouve maintenant à la croisée des chemins.
Réalisateur : Richard Desjardins, Co-Réalisateur : Robert Monderie,
Scénario : Richard Desjardins, Robert Monderie, Photo : Alain Dupras, Montage :
Francine Poirier, Son : Philippe Scultéty, Richard Lavoie, Stéphane Barsalu,
Directeur artistique : S.O., Musique : Claude Fradette, Producteur : ONF /
Colette Loumède, Distributeur : ONF / Johanne St-Arnauld
Dès 1977, avec Comme des chiens en pacage, Robert Monderie et Richard
Desjardins dénoncent les débuts douloureux de la colonisation en Abitibi. En
1999, ils font trembler les compagnies forestières du Québec avec L'Erreur
Boréale. Robert Monderie, tout en poursuivant son travail de documentariste,
mène une carrière de photographe. Quant à Richard Desjardins, l'auteur-compositeur-interprète
multiplie les tournées et connaît également un grand succès sur disque.
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
« Je vis dans le même pays qu’eux, l’Abitibi, mais je découvre deux mondes
parallèles : celui des blancs et des
algonquins » nous dit en substance Richard Desjardins.
Originellement ils habitaient le royaume de la mouche noire, soit tout le
long de la rivière des Outaouais à partir de Montréal. Puis on a grugé leur
territoire au point de les confiner plus au nord. En Abitibi.
Ce film les rencontre et les raconte!
Desjardins nous parle de leur vie actuelle, mais aussi de leurs racines et de
leur histoire. Des traités que nous avons peut être passé sous le boisseau et
de certains traitements qui leurs ont été infligés, notamment par les Oblats
(OMI).
Quand on parle de maître chez nous et de
souveraineté, je ne suis pas sûr qu’on soit si pire qu’on le dit. Si on avait
reçu le traitement qu’on a fait subir à nos indiens, on aurait eu beaucoup plus
à se plaindre. C’est du moins le point de vue qui me reste après ce film. Si ce
sont des hasards, leur accumulation ressemble à un plan pour les déloger et les
assimiler, ce qu’on a toujours refusé pour nous. Les indiens n’ont d’ailleurs
pas eu le droit de vote avant 1969. Traité comme des enfants jusque là!
Attention, ce n’est pas un portrait rose
par contre, où tous les torts sont sur les blancs ou le système. On regarde
aussi les problèmes autochtones comme la dépendance aux drogues et à
l’alcoolisme, le manque d’éducation et le suicide. Naturellement, certaines
causes peuvent être dues au système, car les réserves vivent parfois des
conditions de pays sous développés au sein du Québec ou du Canada. Mais, les
autochtones ne prennent pas toujours le meilleur de la culture américaine,
prise au sens large, non plus.
Beta Numérique / Noir
et blanc et couleur / 109 min / 2007 / v.o.française, espagnole, anglaise /
s.-t.français
Documentaire
De la Patagonie à l’Arctique, Carlos
Ferrand visite des amis de longue date rencontrés à travers ses vagabondages
américains : des membres de la famille, des cinéastes, un médecin, une
cuisinière, un orpailleur… Des histoires personnelles et identitaires fortes et
signifiantes, mais souvent oubliées.
Réalisateur : Carlos Ferrand, Scénario : Carlos Ferrand, Photo : Carlos
Ferrand, Montage : Dominique Sicotte, Son : Catherine Van Der Donckt, Benoît
Dame, Musique : Kevin Dean, Producteur : Les films du tricycle / Sylvain
L'Espérance, Distributeur : S.O., Interprètes : S.O. Carlos Ferrand
Carlos Ferrand est né au Pérou. Il est scénariste et réalisateur de
documentaires et de fictions. Il a signé une quarantaine de films et des vidéos
dont Visionnaires (1998) et Il parle avec les loups (2002). Il a collaboré, en
tant que directeur de la photographie, à plus d’une cinquantaine d’oeuvres : Du
pic au coeur de Céline Baril, Lumière des oiseaux de Jean-Philippe Duval et
Dans les villes de Catherine Martin.
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Lima au Pérou, un pays où il reste tant
à faire. Carlos Ferrand se demande donc s’il aurait dû rester ou s’il a bien
fait de partir, car avait-il la force d’entreprendre ce qu’il y avait à faire,
comme ces quartiers auto construits?
Peut être que ce retour sur l’Amérique latine avec l’œil de l’expatrié
est sa meilleure contribution, car il nous fait sentir de l’intérieur ce qui
nous intéresse de l’extérieur.
S’il s’intéresse d’abord au Pérou, d’où
partent ses racines, il remonte l’Amérique jusqu’au grand nord et nous fait
rencontrer des gens qui font les choses différemment dans cette Amérique qui
est loin d’être monolithique comme certains médias de masse nous la
représentent. Des gens qui travaillent à changer les choses. Des
gens qui l’ont marqué et qu’ils considèrent au point de nous les présenter
« personnellement », comme ce médecin de gauche qui travaille avec
des autochtones en Californie (1) et qui remarque que la peur
du maccarthisme a marqué les états-uniens depuis la 2e guerre
mondiale, ce qui fait qu’on ne s’identifie pas trop de gauche et surtout pas
comme communiste aux États-Unis! En
fait, il est peut être plus facile d’être chrétien de gauche que politiquement
de gauche aux « States »! C’est notamment le cas de cette professeure
de New-York que l’on voit dans une école du Bronx revalorisée, mais que l’on
voit aussi à l’église, ce qui m’a davantage dérangé vu le genre « preacher » de la chose.
Ce film et ces rencontres sont aussi
l’occasion de quelques leçons d’histoire et d’observations sociopolitiques.
C’est ainsi que l’on apprend qu’il y a eu des esclaves chinois en Amérique
latine ou qu’on payait pour éliminer des indiens à la paire d’oreille
rapportée, ce qui fut le cas pour les Selk’nam. (2) Il observe aussi qu’à la
télévision tout le monde est blanc avec des yeux bleus, donc de style européen,
alors que dans la rue la population est plus métissée, indienne! Pourtant, pour
les indiens, le diable a les yeux bleus!
La TV serait-elle diabolique? Peut être,
puisqu’elle ne valorise pas nécessairement la culture d’origine, comme si l’on
avait honte de notre mère patrie, mais elle présente plutôt celle d’ailleurs
comme modèle! Pourtant, la télévision pourrait jouer un autre rôle, un rôle
plus éducatif, puisqu’il y a des besoins de ce côté comme il le montre. Ainsi,
en Bolivie le peuple est assoiffé de savoirs sur le monde. Puis, la
culture est importante dans tous les
processus de libération. Quant au Mexique, il y aurait du travail
d’éducation à faire concernant les droits des femmes, car ce pays est au prise
avec une « idéologie du droit viril ».
Les femmes y ont des difficultés, notamment avec la violence qui reste impunie.
La télé pourrait alors y jouer un rôle d’éducation, surtout que l’internet
n’est pas encore accessible aux masses alors que la TV se retrouve dans presque
tous les foyers. Bref, il ouvre des possibles. Son film devrait aussi être
montré le long de son parcours.
Post-scriptum :
Dans ce film on voit une personne qui a perdu son frère pour des raisons
politiques. La dictature. Je ne l’ai malheureusement pas noté. Ceci m’a
cependant fait penser à un article
récent sur cette question des disparitions politiques au Guatemala. Si cela
vous intéresse, il s’agit de :
Doyle, Kate, The atrocity files:
Deciphering the archives of Guatemala's dirty war, Harper’s magazine,
December 2007, pp. 52-64: www.harpers.org/
Notes :
1. Sur un mur de son local j’ai pu noter un site internet : www.fcnl.org . C’est pour « The Friends Committee on National
Legislation », le plus grand lobby
pacifiste à Washington.
2. www.limbos.org/sur/selknfr.htm
35mm (Flat) / Couleur
/ 90 min / 2007 / v.o.arabe / s.-t.français
Long métrage de
fiction
Au début des années 60, suite à
l’indépendance du Maroc, des centaines de milliers de Juifs marocains, quittent
leur terre natale pour immigrer en Israël et dans d’autres pays. Quand
Mustapha, le gérant du seul bar de la petite ville de Bejjad, apprend que tous
les Juifs partent, il panique. Si tous les non musulmans quittent la ville, il
sera forcé de fermer le bar. Comment éviter la fermeture?
Réalisateur : Hassan Benjelloun, Scénario : Hassan Benjelloun, Photo :
Kamal Derkaoue, Montage : Aube Foglia, Son : Luc Boudrias, Directeur artistique
: S.O., Musique : Ned Bouhalassa, Producteur : Bentaqerla / Hassan Benjelloun,
Productions Jeux d'Ombres Inc. / Anne-Marie Gélinas, Distributeur : Filmoption
International / Andrew Noble,
Interprètes : Simon Elbaz, Rim Chemanou, Abdelkader Lotfi, Hassan
Essakalli, Mohamed Tsouli Hassan Benjelloun
Scénariste, réalisateur et producteur né au Maroc, Hassan Benjelloun
réalise son premier long métrage La
Commentaires de Michel Handfield (29 février 2008)
Ce film se passe au centre du Maroc en
1963. On y parle de l’exode de juifs vers Israël suite à l’indépendance du
Maroc, car Israël veut se peupler! Des juifs qui n’avaient connu que leur
village. Des marocains finalement, de
culture et de racines, car juifs musulmans et Chrétien vivent ensembles. Ils sont d’abord marocains et voisins!
Vu la situation politique l’association se
fait avec le mouvement sioniste. On ne se vente donc pas de participer à cet
exode. Cela se fait plutôt en catimini, dans la nuit. On part comme des
voleurs! On sous entends d’ailleurs que c’est un plan des sionistes ou qu’on
échange des juifs marocains contre du blé Américain pour peupler l’État
d’Israël! Tous les juifs ne sont donc pas d’accord, mais se sentant de moins en
moins nombreux au Maroc, quitter devient une option de plus en plus séduisante.
Certains n’iront cependant pas vers Israël, mais plutôt vers le Canada ou la
France.
Cette situation fait l’affaire de
l’autorité musulmane qui veut profiter de cet exode pour fermer le bar local,
car « Dieu maudit celui qui vend,
fait, prend… de l’alcool. » Cependant, tant qu’il y aura un non
musulman dans la place, on ne peut fermer le bar! Le propriétaire, ainsi que
les musulmans qui le fréquentent, veulent donc se garder un juif pour conserver
cette liberté! On fera donc tout
pour cela, même mentir…
Quant à ceux qui sont partis vers
Israël, ce n’était guerre rose. On les rééduquait et ils avaient des
difficultés d’emploi par rapport aux juifs européens par exemple.
Bref, ce regard historique est
intéressant pour le point de vue qu’il donne! Mais, il l’est aussi pour la
perspective qu’il ouvre sur aujourd’hui, car cet exode des juifs arabes et
maghrébins vers l’État d’Israël a créé des ghettos dans ces pays, mais aussi en
Israël. On a créé des pays ethnocentriques où il y avait auparavant un certain
multiculturalisme. Actuellement, il n’y a plus que 3000 juifs au Maroc. Il y en
avait 300.000 dans les années d’après guerre
nous apprends ce film. Et à la fin il se termine sur ces mots (que j’ai noté du
mieux que j’ai pu) qui en disent long :
« En
2006 Israël a attaqué le Liban. Parmi les chefs, certains sont issus de cette
immigration. Et si les pays arabes avaient gardé leurs enfants? »
De quoi réfléchir et méditer longuement.
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26e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA
QUÉBÉCOIS :
L’APPEL DE NOTRE CINÉMA! (www.rvcq.com)
Commentaires de Michel Handfield (30 janvier 2008)
Paul Ahmarani a accepté de renouveler son appui pour une 2e année à
titre de porte-parole officiel des Rendez-vous du cinéma québécois et a « callé
la shot »! Le lieu était plein, car les rendez-vous attirent autant les médias
« people », d’actualités, que
spécialisés. Ils portent pleinement leurs
noms de rendez-vous!
Par contre, la tournée automnale a due être
annulée pour des questions d’argents, le Fédéral retardant toujours
d’intervenir dans la culture. Pourtant, Ottawa n’a pas les mêmes scrupules
financiers à intervenir dans le militaire ou pour aider l’industrie pétrolière,
deux secteurs grandement dans le besoin
comme tout le monde le sait! C’est là une remarque Societas Criticus,
sarcastique et cynique, nullement attribuable aux Rendez-vous. Je me dois de le
préciser pour ne pas que le gouvernement conservateur ne les prenne en grippe
et trouve prétexte à les couper davantage, car les Rendez-vous, comme tout le
secteur de la culture en fait, sont déjà trop privé de financement public par
rapport aux moyens (lire les surplus!) du gouvernement Fédéral.
Le non interventionnisme idéologique et à outrance n’est pas mieux que
sa contrepartie, l’interventionnisme mur à mur, dois-je souligner! Comme
revue de critique sociale et politique, Societas Criticus se doit de le dire,
d’autant plus que chaque dollar investit
en culture rapporte beaucoup plus au niveau local que pour d’autres industries.
(1) C’est un fait trop souvent ignoré alors qu’on n’hésite pas à soutenir des
multinationales étrangères et qu’on néglige notre industrie culturelle, elle
aussi exportatrice. Michel Tremblay, Wajdi Mouawad, Robert Lepage ou Denys
Arcand s’exportent eux aussi!
Québec a pour sa part donné un bon coup de main. Soulignons aussi la SAQ
(www.saq.com) et Astral média (www.astralmedia.com), commanditaires principaux de l’événement.
299 films, des expositions… et un match de
hockey bottine! Cela vous intrigue? En voici le détail, tiré du communiqué:
« Les Rendez-vous du cinéma québécois,
en collaboration avec Prends ça court !, proposent en grande première une
partie de hockey qui fera renaître de ses cendres la rivalité Montréal-Québec.
Deux équipes aux couleurs des Canadiens et des Nordiques, composées d’artistes
et artisans du cinéma québécois, s’affronteront dans un duel de hockey
bottines. Le dimanche 17 février, de 14h00 à 17h00, revêtez vos habits chauds
et venez voir vos vedettes préférées donner leur 110 % à la sortie du métro
Berri-UQAM ! »
Prometteur! Déjà, dans la courte bande annonce qui nous a été présentée,
j’ai noté quelques films à voir sur une simple impression de quelques secondes
pour chacun d’eux:
- - 40C
- Americano
- Sel de la terre
- Peuple invisible
- Psy, victime et bourreau
- The point
- La logique du remord
- La brunante
- Adagio pour un gars de bicycle
Et il y en avait d’autres, mais je n’ai pas eu le temps de les noter ou
je les avais déjà vu en cours d’année, car les Rendez-vous, c’est aussi une
rétrospective de notre cinéma tous genres confondus!
Bon cinéma! On se
donne rendez-vous?
Note :
1. Singh, Vik, 2004, Contribution économique de la
culture au Canada, Ottawa : Statistique Canada, Division de la Culture, tourisme et centre de
la statistique de l’éducation, Document No 81-595-MIF au catalogue — No 023
ISSN: 1711-8328 ISBN: 0-662-77923-1:
www.statcan.ca/bsolc/francais/bsolc?catno=81-595-M2004023
Le communiqué :
Montréal, le 29
janvier 2008 – Du 14 au 24 février 2008, les Rendez-vous du cinéma québécois
invitent le grand public et tous les artisans à répondre à l’appel et à prendre
part à cette 26e édition du festival qui s’annonce mémorable ! Présentés par la
SAQ pour une 8e année consécutive et en collaboration avec un nouveau
partenaire, Astral Media, les Rendez-vous du cinéma québécois sont fiers de
dévoiler leur programmation dense, inspirée et éclectique : 299 films
programmés, des Leçons de cinéma prestigieuses, des Ateliers professionnels
enrichissants, des 5 à 7 conviviaux, des Nuits FIDO nouveau genre, des
expositions originales ainsi qu’une multitude d’activités gratuites !
Dix jours de festivités grandioses en hommage au cinéma québécois !
Le talentueux
comédien Paul Ahmarani a accepté de renouveler son appui pour une 2e année à
titre de porte-parole officiel des Rendez-vous du cinéma québécois, l’événement
le plus rassembleur de notre industrie. Décidemment, cette nouvelle édition du
festival s’annonce inoubliable et promet plus que jamais d’en mettre plein la
vue !
VOTRE CINÉMA VOUS INVITE…
Le 14 février
prochain, les Rendez-vous du cinéma québécois marquent le coup d’envoi du
festival avec le très attendu premier long métrage d’Yves Christian Fournier,
Tout est parfait. Écrit par Guillaume Vigneault, le film met en vedette Maxime
Dumontier, que l’on découvrait dans le désormais classique québécois Gaz Bar
Blues, et Chloé Bourgeois, découverte dans le cadre de sa participation à
l’émission ADN X et qui en est à sa première expérience cinématographique. Lors
de cette soirée d’ouverture, les Rendez-vous sont également heureux de
présenter en primeur mondiale le court métrage d’animation Hungu, de Nicolas
Brault.
Les festivités de
cette 26e édition clôtureront en émotions avec la présentation du troisième
long métrage documentaire de la réalisatrice Pascale Ferland, Adagio pour un
gars de bicycle. Couronnée du Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton par le Conseil
des Arts du Canada pour la qualité exceptionnelle de ses réalisations, Pascale
Ferland nous propose ici un documentaire émouvant sur le cinéaste indépendant
René Bail, l’une des figures les plus importantes et les plus méconnues du
cinéma québécois des années 50. Un film qui, comme le cinéaste, nous touchera
jusqu’à la toute fin.
…RÉPONDEZ À L’APPEL !
Des lieux de prédilections
En nouveauté cette
année, les films sélectionnés sont regroupés en 16 séries, avec chaque série
présentée dans une salle spécifique et dans le même créneau horaire. À la
Cinémathèque québécoise, la salle Claude-Jutra, baptisée Écran Radio-Canada le
temps des Rendez-vous, accueillera la série 100 % indépendant, une série de
longs métrages produits de façon indépendante, la série Vues d’auteurs, des
longs métrages à l’écriture forte et personnelle, et les désormais classiques
programmes de courts métrages en fin de soirée. Les séries Premières Nations et
Identité seront présentées à la salle Fernand-Séguin où sera également projetée
une des séries Incontournables Docs. À deux pas de la Cinémathèque, le Cinéma
ONF sera l’hôte d’une autre série Incontournables Docs ainsi que des très
attendues Primeurs Docs. On pourra également y voir les meilleurs films
d’animation de l’année.
Du côté du Cinéma
Beaubien, les jeunes et moins jeunes pourront retrouver quatre des meilleurs
Contes pour tous dans le cadre de la série Nos plus beaux films et voir ou
revoir les films les plus populaires de l’année 2007, rassemblés dans la série
Box-office.
La Grande
Bibliothèque (BANQ) accueillera la série Les Voix de la création / culture en
accès libre, des projections gratuites mettant de l’avant des films sur l’art
et la création. À ne pas manquer en primeur mondiale, le film de Jean-Claude
Coulbois, Un soir les Albertines… où les comédiennes de la pièce de Michel
Tremblay, Albertine en cinq temps, retrouvent les costumes et les accessoires
de la pièce le temps d’une soirée.
Aussi, cette année
plus que jamais, le public anglophone trouvera son compte aux Rendez-vous. Des
films anglophones ou sous-titrés en anglais de la série A Taste of Rendez-vous
seront projetés au Cinéma du Parc, et la série Tolérance, au Centre Segal,
présentera les finalistes au Prix annuel de la Fondation Alex et Ruth Dworkin
pour la promotion de la tolérance à travers le cinéma.
Primeurs à ne pas manquer
Documentaire troublant,
Birlyant, une histoire tchétchène de Helen Doyle, raconte le conflit tchétchène
et l’histoire de son peuple à travers l’expérience de Birlyant Ramzaeva.
Présenté en primeur mondiale, le documentaire choc, La Femme qui ne se voyait
plus aller de Francine Pelletier nous replonge dans l’affaire Cinar et le
mystère Micheline Charest. Le Lendemain de la fête de Stefan Miljevic est
témoin des jours et des nuits de deux jeunes qui tentent de refaire le monde
comme ils peuvent.
Du côté du court
métrage, le troublant Can You Wave Bye Bye? de Sarah Galea-Davis et le touchant
La Mère à boire de Claude Brie ne laisseront personne indifférent. À voir
également Souffle de Louis-Philippe Eno et Turbulence à la périphérie d'une
rencontre (amoureuse?) de Jeannine Gagné, mettant en vedette Louise Portal et
Gilbert Sicotte.
Projections spéciales
À surveiller : le
téléfilm Bury My Heart At Wounded Knee du réputé réalisateur Yves Simoneau,
récipiendaire d’un prix Emmy et présenté en grande première québécoise, un
hommage au regretté poète italien Gianni Toti avec trois projections en rafale,
et enfin, le documentaire Hommes à louer de Rodrigue Jean, une œuvre singulière
et inclassable, qui sera présenté dans une version de montage avancé en
présence du réalisateur, un autre événement spécial à ne pas manquer.
LES 5 À 7 : DES RENDEZ-VOUS ANIMÉS
Aux Rendez-vous, les
5 à 7 sont une tradition – gratuite - qui perdure ! Tous les jours à 17h00, les
amoureux et curieux de notre cinéma sont invités à participer à des rencontres
privilégiées et mémorables avec artistes et artisans au Bistro SAQ installé à
la Cinémathèque québécoise ! Réunions conviviales orientées vers le cinéma
d’ici, discussions vives sur les enjeux et les réalités de l’industrie et
échanges sont au rendez-vous.
Du 15 au 23 février,
venez rencontrer Denis Côté, Luc Déry, Richard Desjardins, Bernard Émond,
Pierre Even, Philippe Falardeau, Simon Olivier Fecteau, Marc-André Lavoie,
Robert Monderie, Kim McCraw, Rémi-Pierre Paquin, Podz, Jean-François Rivard et
plusieurs autres artistes et artisans de notre cinéma.
LES NUITS FIDO… DES PARTYS QUI ONT DU CHIEN !
Prolongez les
festivités des 5 à 7 jusqu’aux petites heures en prenant part aux Nuits Fido,
une nouveauté des Rendez-vous cette année. Dans le cadre de ces soirées, les
RVCQ vous proposent des activités animées qui feront appel à tous vos sens :
neuf soirées dynamiques où s’entremêlent rythmes endiablés, projections
expérimentales impressionnantes et performances en tout genre !
Parmi les soirées à
ne pas manquer, l’événement Inspecteur Bronco Live le 15 février. Ce spectacle
explosif et multidimensionnel se veut un pastiche des séries télévisées et du
cinéma d’action des années 60 à 80… à la sauce indienne !
Le 16 février, place
à la soirée Micro_MUTEK où, en grande première montréalaise, vous pourrez
assister à la plus récente version en triptyque vidéo de la performance 5mm,
des artistes Marc Leclair et Gabriel Coutu-Dumont.
Ou encore, le 17
février, les RVCQ dévoilent les dix meilleurs courts métrages québécois des
années 2000 dans le cadre d’un grand Gala du court métrage, animé par le
comédien Stéphane Crête. Un hommage à tous les artistes, artisans et autres
amoureux du genre.
LES LEÇONS DE CINÉMA… ON APPREND AVEC LES GRANDS
Avis aux
professionnels de l’industrie et à tous les cinéphiles d’ici et d’ailleurs: les
Leçons de cinéma, qui ont connu un énorme succès dès leur première édition en
2007, sont de retour au Bistro SAQ ! Dans le cadre de cette 26e édition, les
RVCQ sont heureux d’offrir à tous ceux qui le désirent cinq leçons données par
des personnalités de renom du cinéma international.
À surveiller : le 17
février, le réputé réalisateur Yves Simoneau nous propose une Leçon de
réalisation. Le scénariste et réalisateur d’exception Denys Arcand sera parmi
nous le 18 février pour une Leçon de scénario. Également au programme, le
respecté directeur photo Suisse Renato Berta (qui a collaboré avec Alain
Resnais) débarque le 20 février pour une éclairante Leçon de direction photo.
Pour sa part, le cinéaste
français Jacques Doillon propose, le samedi 23 février, une Leçon de direction
d’acteur où il s’adonne à une réflexion approfondie sur son travail, que le
documentaire Jouer Ponette de Jeanne Crépeau, présenté à partir du 15 février
au Cinéma Parallèle (Ex-Centris), documente de façon exceptionnelle. Enfin, le
compositeur québécois Robert Marcel Lepage sera des nôtres pour partager son
expérience le 19 février le temps d’une Leçon de musique.
Des leçons de cinéma
prestigieuses à ne pas manquer !
LES ATELIERS PROFESSIONNELS : JOINDRE L’UTILE À L’AGRÉABLE
Les Rendez-vous du
cinéma québécois proposent une série d'ateliers qui permettront aux
professionnels et aux étudiants de parfaire et d'élargir leurs connaissances
dans les domaines de la postproduction sonore, de l'animation 3D et du jeu
vidéo, trois champs d'excellence du talent québécois. Une présentation
d’Ubisoft, en collaboration avec Digidesign, Studios Marko et le Centre NAD.
Enfin, le Grand Flirt
de Téléfilm Canada revient à nouveau cette année, encourageant les alliances
entre des créateurs, des producteurs et des distributeurs autour de scénarios
conçus dans le cadre du Programme d’aide à l’écriture de scénarios et du
Writer’s First administrés par Téléfilm Canada.
UN 2e PETIT RENDEZ-VOUS AVEC LA FRANCOPHONIE CANADIENNE
Entendre les
différentes voix francophones du Canada et les faire converser entre elles à
travers le cinéma. Telle pourrait se définir la mission que les Rendez-vous
poursuivent à travers le Petit Rendez-vous avec la francophonie canadienne, une
initiative des Rendez-vous en collaboration avec la Fédération culturelle
canadienne francophone (FCCF).
Outre la sélection de
11 productions franco-canadiennes (documentaires, courts métrages de fiction,
films d’animation, œuvres étudiantes), disséminées dans différents programmes
afin de les faire dialoguer avec des œuvres québécoises, soyez des nôtres lors
du Grand rendez-vous franco-ontarien proposé dans le cadre des Nuits FIDO, le
19 février prochain à 21h et mettant en vedette, entre autres, le
auteur-compositeur-interprète Damien Robitaille!
Enfin, avec
l’événement Fauteuil réservé, proposé par le Front des réalisateurs
indépendants du Canada (FRIC), trois réalisatrices franco-canadiennes – France
Benoît de Yellowknife, Carole Ducharme de Vancouver et Laurence Véron de
Winnipeg – profiteront des Rendez-vous du cinéma québécois pour développer
leurs compétences et approfondir leurs contacts en rencontrant des réalisateurs
et intervenants du cinéma québécois.
LE CINÉMA S’AFFICHE – DES EXPOSITIONS RÉPONDENT À L’APPEL DU CINÉMA
Le photographe
Jocelyn Michel, dont les mises en scène photographiques originales grand format
ont été exposées ces deux dernières années par les Rendez-vous, surprend une
fois de plus avec six nouvelles œuvres mettant en vedette Jeannine Sutto,
Béatrice Picard, James Hyndman, Élise Guilbault et plusieurs autres acteurs
québécois. L’exposition Admission III, coproduite avec la Cinémathèque
québécoise, sera présentée dans le Foyer Luce-Guilbault de la Cinémathèque du
15 février au 30 mars 2008.
Pour les fans,
l’exposition Admission : Jocelyn Michel, regroupant 17 photos d’autres étoiles
de notre cinéma et qui avait charmé le public lors des deux dernières éditions
des Rendez-vous, sera présentée à nouveau à la Grande Bibliothèque (BANQ) du 5
février au 2 mars 2008.
Du 15 février au 15
mars 2008 au Cinéma du Parc, la cinéaste et photographe Jennifer Alleyn pose un
regard sur le film Toi de François Delisle dans l’exposition Face à toi. Au
programme, huit duos de photos de plateau où l’on peut voir l’impressionnante
Anne-Marie Cadieux et le comédien Laurent Lucas.
Finalement, forte de
son succès critique et public l’an dernier, l’exposition Les Refusées est de
retour ! Du 5 au 18 février, dans le Couloir des Pas perdus de la Place des
Arts, venez découvrir 30 affiches de cinéma qui n’ont pas passé l’audition et
que vous avez failli ne jamais voir !
UN MATCH DES ÉTOILES… DU CINÉMA !
Les Rendez-vous du
cinéma québécois, en collaboration avec Prends ça court !, proposent en grande
première une partie de hockey qui fera renaître de ses cendres la rivalité
Montréal-Québec. Deux équipes aux couleurs des Canadiens et des Nordiques,
composées d’artistes et artisans du cinéma québécois, s’affronteront dans un
duel de hockey bottines. Le dimanche 17 février, de 14h00 à 17h00, revêtez vos
habits chauds et venez voir vos vedettes préférées donner leur 110 % à la
sortie du métro Berri-UQAM !
REMISE DE PRIX
La cérémonie de
remise de prix de la 26e édition des Rendez-vous du cinéma québécois aura lieu
le dimanche 24 février à la Cinémathèque québécoise.
PREMIÈRE PROJECTION DES RENDEZ-VOUS 2008
La bande-annonce des
Rendez-vous, minifilm réalisé par Louis-Philippe Eno, sera télédiffusée dès le
début février sur les ondes de Télé-Québec et sur les chaînes ARTV, Canal D et
Série Plus du réseau Astral Media. Elle sera également projetée sur plus de 540
écrans de cinémas québécois sur une période d’un mois grâce au partenariat de
l’Association des propriétaires de cinémas et ciné-parcs du Québec (APCCQ).
Finalement, une version radio – une première pour les Rendez-vous – sera diffusée sur les ondes de Radio Énergie
et Rock Détente.
PARTENARIATS ESSENTIELS
De nouveaux
partenariats ont vu le jour à l’occasion de cette 26e édition et Les
Rendez-vous du cinéma québécois sont fiers d’annoncer que la valeur de leur
plan média dépasse le million de dollars, du jamais vu aux Rendez-vous!
Les Rendez-vous du
cinéma québécois sont heureux de souligner le soutien financier de la SAQ, Présentateur
de l’événement depuis maintenant huit ans. Les Rendez-vous remercient également
leur Coprésentateur, Astral Media, nouveau partenaire des Rendez-vous et
présentateur de la soirée d’ouverture.
Merci aux partenaires
Premiers Rôles, pour la plupart fidèles depuis plusieurs années, l’APCCQ, la
Cinémathèque québécoise au cœur des Rendez-vous, la Société Radio-Canada,
Technicolor, présentateur des Leçons de cinéma, Super Écran et Fido, nouveau
partenaire de l’événement et présentateur des Nuits Fido.
Merci enfin aux
partenaires Rôles de soutien, Caméo et Médias, notamment le Journal Métro,
nouveau présentateur des courts métrages, Télé-Québec, présentateur des
documentaires et Ubisoft, présentateur des ateliers professionnels. Finalement,
merci aux Partenaires publics et gouvernementaux, et particulièrement le
Gouvernement du Québec, sans oublier les divers collaborateurs grâce à qui
cette édition promet d’être des plus festives.
VOTRE CINÉMA VOUS INVITE, RÉPONDEZ À L’APPEL !
Du 14 au 24 février,
Les Rendez-vous du cinéma québécois vous invitent, pour une 26e année, à la
grande célébration de notre cinéma et de ses artisans. Soyez nombreux à
répondre à l’appel ! Les détails de la programmation et l’horaire sont en ligne
dès aujourd’hui au www.rvcq.com Les billets sont en prévente dès aujourd’hui
sur le réseau Admission (admission.com, 514-790-1245) et seront en vente à la
billetterie centrale à la Cinémathèque québécoise dès le 14 février prochain.
Ligne info
Rendez-vous : 514.526.9635, poste 21
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