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Societas Criticus et DI, Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où la culture nous émeut!
Vol. 10 no. 3
(Du 15 avril 2008 au 26 mai 2008)
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour
nous rejoindre:
C.P. 182, Succ.
St-Michel
Montréal
(Québec) Canada H2A 3L9
Le Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur
et éditeur;
Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de
Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de
service;
Luc Chaput, diplômé de l'Institut
d'Études Politiques de Paris, recherche et
support documentaire.
Soumission
de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca.
Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format
"rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
La section Societas Criticus, revue de critique sociale et politique
Ce que nous dit l’affaire Michaëlle Jean
Retour sporadique sur le dossier de
l’ex-carrière St-Michel
La section D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Vittorio Cotesta, Images du monde et société globale
Et votre allemand? (Sur le dictionnaire
français-allemand de PONS)
Pennac, Daniel, 2007, CHAGRIN D'ÉCOLE
Boniface, P., 2008, ATLAS DU MONDE GLOBAL
Lancement du no 116 de
la revue Mœbius: « Éloge de la marche »
Lancement
de l’économie sociale, une alternative
au capitalisme
ENTENTE DE PRINCIPE ENTRE K FILMS
AMÉRIQUE ET CINEPLEX DIVERTISSEMENT
Maman est chez le
coiffeur de Léa Pool
My
Blueberry Nights de Wong Kar Wai
U2 3D! Au IMAX Telus
(Vieux port de Montréal)
Grand Canyon 3D : fleuve en péril
Les films vus à Vues d’Afrique
###
Ce
que nous dit l’affaire Michaëlle Jean
Michel
Handfield
13 mai 2008
Avec tout ce qui fut écrit et dit sur la
présence de Michaëlle Jean en France, je n’avais pas l’intention d’en mettre
davantage sur le tapis. Cependant, je me suis ravisé, maintenant qu’elle est de
retour. L’analyse ne se fait pas à chaud, mais après coup, quand la poussière
est retombée.
On lui reprochait sa version de
l’histoire; de ne pas connaître notre histoire. De faire remonter l’histoire du
Canada à Québec est faux disent certains, le Canada ayant débuté en 1867!
Dois-je rappeler que lors des débats sur les fusions municipales, le PQ se faisait un devoir de nous dire que
les villes n’avaient rien à dire, car elles étaient une création de la
province… selon la constitution de 1867! Avant, c’était comme si elles
n’existaient pas. Ce n’était que des bourgades, des comptoirs avec une plaque
de bois sur un arbre selon cette perspective péquiste qui servait l’idéologie
fusionniste! Elles n’avaient aucun droit historique! Effacée, l’histoire de
Québec et de Montréal. Et là, on s’offusquait des déclarations de la
gouverneure générale! J’en ris.
De toute manière, elle ne mérite pas ces
reproches, car elle est un produit de notre système d’éducation, de compétence
provinciale je le souligne, puisqu’elle est arrivée ici à 11 ans! Alors,
qu’elle ne connaisse pas l’histoire, ça la rend encore plus québécoise!
D’ailleurs, n’a-t-on pas toujours reproché au système d’éducation québécois de
mal enseigner l’histoire?
L’histoire est une matière idéologique au
Québec et, selon la faction à laquelle on appartient, on ne retient pas
nécessairement les mêmes éléments clefs de notre passé ou on ne les interprète
pas de la même manière. Les épisodes
marquants n’ont pas la même connotation selon que l’on est de tendance
souverainiste (québécoise), fédéraliste (canadienne) ou autochtone. Ce n’est
donc pas avec Michaëlle Jean que cela va cesser. C’est
juste un épisode de plus dans un débat qui a commencé bien avant elle et
qui se poursuivra bien après elle. Pour savoir, il y aura toujours
wikipédia (http://fr.wikipedia.org/),
quoi qu’on en dise!
---
Une leçon de Conakry pour éclairer nos débats sur le futur programme de « Culture et éthique religieuse »
1er
mai 2008, 20h46
Le 14 avril dernier j’ai vu un film
intéressant, « Il va pleuvoir sur
Conakry », au festival Vues
d’Afrique. Dans le cadre des débats actuels concernant le programme de
« Culture et éthique religieuse »,
ce film est éclairant. Je ne peux qu’attirer l’attention des lecteurs sur
celui-ci et les questions qu’il pose. J’ai donc repris mon texte de la section
« Ciné et culture » en
éditorial ici et j’en ai envoyé copie à la ministre de l’éducation.
Pour certains, cela peut sembler peu orthodoxe
de mêler cinéma, politique et éducation. Mais, dans une approche
ethnométhodologique, croisé avec les « cultural
studies », (1) on peut tout à fait prendre le cinéma comme matériel
d’analyse pour aller plus loin dans la réflexion sociale et politique.
Michel
Handfield, M.Sc. sociologie
Éditeur
de Societas Criticus
***
Caricaturiste talentueux dans un journal,
amoureux de la fille du propriétaire, ouvert à la modernité, Bangali Bayo,
appelé BB (Bibi) par les intimes, s’en prend aux valeurs traditionnelles et
religieuses du pays. Aux croyances et à la naïveté des gens, notamment de
l’Imam de la grande mosquée de la capitale!
Ceci soulève quelques vagues, notamment de cet Iman, qui, lui, de son
côté, pense à son fils pour lui succéder. Sauf que, ce caricaturiste, qui signe
d’un pseudonyme, et le fils de l’iman, ne sont qu’une et même personne!
On entre donc de plein pied dans le conflit
entre modernité et tradition; science et religion; spiritualité et foi;
rationalité et croyance; père/fils! Les débats philosophiques et culturels
incarnés dans un conflit insoluble, sauf par une rupture! Une rupture de sens
entre les deux hommes qui n’appartiennent plus à la même tradition même s’ils
sont du même sang.
Les femmes, victimes de ces traditions, sont peut
être plus ouvertes à les changer que les hommes, car ils en profitent. Une des
épouses de l’Imam lui dira d’ailleurs, et à juste titre, que :
« Les
hommes vous voulez changer le monde. Au lieu de cela, changez de mentalité »
Mais, la tradition empêche les femmes de
prendre la parole pour le changement. La religion du père est fermée à tout
dialogue, que ce soit avec ses femmes ou avec son fils. C’est toute la
différence entre le dogmatisme religieux
et la spiritualité, qui est ici illustrée!
Film instructif qui soulève certes des
questions là bas, mais qui devrait en soulever ici aussi, où nous croyons ces
questions derrières nous. Pourtant, « dans
le nouveau programme d'«éthique et culture religieuse», on n'y traitera pas de
l'athéisme, parce que le terme serait, aux yeux du ministère de l'Éducation,
«connoté négativement». De la même façon, le programme renonce à parler des
sectes, abordant plutôt le phénomène sous le vocable de «nouveaux
mouvements». » (2) C’est dire que la rationalité dont on se prétend
n’est pas si forte qu’on le dit, n’osant pas affronter les croyances sur le
terrain de l’école, où on pourrait aussi parler de l’agnosticisme (3) et de
l’athéisme si l’on veut instruire. Attention, je ne dis pas de ne pas croire,
mais c’est là une question personnelle. On doit être conscient qu’il s’agit de
croyances, sinon le risque de manipulation est grand.
D’ailleurs, en matière religieuse, nous
n’avons que des croyances. Nous pouvons
croire en l’existence ou la non-existence de Dieu par exemple, mais nous n’en
avons aucune preuve. C’est de l’ordre de la foi ou d’une conviction profonde.
De tous les côtés, c’est cela la réalité : des croyances! (4) Ce devrait
être enseigné, car enseigner les croyances sans la mise en garde appropriée n’est
pas de l’éducation au sens propre du terme.
On pourrait aussi faire remarquer qu’on
n’enseigne pas l’horoscope à l’école, une croyance aussi. Alors, pourquoi y
enseigner les religions? Cette question se pose. En fait, l’enseignement des
religions se justifie par le fait que les religions ont eu, et ont encore, des
effets culturels et politiques importants sur les peuples. L’enseignement des
cultures religieuses peut ainsi se rapprocher de l’enseignement de l’histoire
et des humanités. C’est ce qui fait qu’elles ont encore leur place à l’école,
mais des mises en garde sont nécessaires. On ne peut les enseigner sans parler
d’agnosticisme, d’athéisme et de sciences en contrepartie, car les religions
sont souvent des croyances qui s’opposent. Il faut donc être prudent pour
éviter de créer un terreau fertile pour des idéologues en mal de fidèles et de
notoriété, que ce soit par l’absence d’un enseignement rationnel et critique
des religions ou par l’enseignement d’une idéologie religieuse qui ne fait pas
de nuances et est prise au pied de la lettre. (5)
Notes :
1. A ce sujet, deux livres :
COULON, Alain, 1987, L'ethnométhodologie, France: P.U.F.,
col.
«Que sais‑je?»
Mattelart, Armand, et Neveu, Érik, 2003, Introduction aux Cultural Studies, Paris :
La Découverte, col. Repères
2.
Clairandrée Cauchy, Éthique et culture religieuse - L'athéisme ne sera pas au programme, Le Devoir, édition du samedi 19 et du
dimanche 20 avril 2008 : www.ledevoir.com/2008/04/19/185868.html
Voir
aussi l’éditorial de Marie-Andrée Chouinard, Cachez cet athée..., Le Devoir, édition du lundi 28 avril
2008 : www.ledevoir.com/2008/04/28/187179.html
3.
« Position philosophique, selon laquelle une vérité d'ordre métaphysique
ne peut être ni affirmée ni infirmée si la raison et l'expérience ne peuvent la
vérifier » (Source : Microsoft Encarta 2006)
Voir
aussi Agnosticisme sur wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Agnosticisme
4. Je
dis de tous les côtés, car juste en matière de la présence de Dieu il y a au
moins 4 positions : Dieu existe; Dieu n’existe pas; on ne le sait pas; et
Dieu est mort! Cette dernière position est celle de Nietzsche par exemple (Nietzsche, F.,
1998 [1883-5], Ainsi parlait Zarathoustra,
France: Maxi-poche classiques étrangers).
S’ajoute
à cela différentes déclinaisons religieuses et philosophiques. Par exemple, chez
les Chrétiens on parle de « Dieu le
père » et du « Dieu en
trois personnes » alors que pour les panthéistes, « Dieu est la somme de tout ce qui existe. »
(Le petit Robert sur CD-ROM) Pour
chacune des grandes religions s’ajoutent différentes écoles de pensée. Ainsi,
chez les Chrétiens on a les catholiques, les témoins de Jéhovah, les
« born again Christian » et les pentecôtistes pour ne
nommer que ceux là. Chez les juifs et les musulmans, il y a aussi différentes
déclinaisons possibles. Et là, on ne parle que des religions monothéistes,
c’est-à-dire qui croient en un Dieu unique, à quoi il faut cependant ajouter
les différents prophètes, car cela aussi influence la religion dans sa forme et
sa pratique ; le croyant dans sa foi ; et, parfois, la politique dans
son exercice, car certains pays sont théocratiques, c’est-à-dire que le
gouvernement est en lien avec la divinité. Il est garant de la foi du peuple et
donc exigeant en matière de pratique religieuse et de code de vie.
S’ajoute
encore les religions aux divinités multiples, les philosophies religieuses, les
extra-terrestres et j’en passe! A venir, aussi, « le grand jeu », car on est peut être les personnages d’un
immense jeu vidéo dans les mains d’un petit gars du nom de Dieu par
exemple ! Pensons aussi au film « Des
nouvelles du bon Dieu » (1996) de Didier Le Pêcheur, où nous sommes
les personnages d’un roman écrit par Dieu (Jean Yanne) lui-même. Et il y en
aura certainement des meilleures !
Pour davantage d’informations, voir le
portail Théopédia consacré aux religions et aux croyances sur wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Th%C3%A9op%C3%A9dia.
C’est une première source d’informations. Des sites et des ouvrages plus
spécialisés peuvent aussi être trouvés, que ce soit sur internet ou dans les
bibliothèques, pour qui veut approfondir
davantage la question d’un point de vue du savoir des religions et des
croyances.
Comme je ne suis pas théologien, mais sociologue,
j’ai préféré utiliser des termes plus génériques, comme les « différentes déclinaisons religieuses » et les « différentes écoles de pensée », plutôt que de parler de
confessionnalités ou de chapelles dans mon texte. Façon de distinguer mon
approche d’une approche théologique, mais aussi de ne pas faire d’impairs avec
une sémantique religieuse qui n’est pas de mon domaine. Si le sens des mots
n’est pas toujours le même selon les cultures, même dans la francophonie, il
peut en être de même en matière religieuse, d’où une certaine prudence à les
utiliser.
5. « Du recours de plus en plus fréquent aux sciences dans la vie des hommes et
de la critique des religions, qui est implicite dans les sciences, peuvent
découler défaillance et perte du sens de la vie. La sécularisation peut avoir comme résultat pervers la
renaissance des attitudes fondamentalistes, qui interprètent le message
religieux à la lettre et qui cherchent à appliquer dans un monde radicalement
différent les préceptes élaborés il y a des siècles et des milliers d’années
dans des sociétés rudimentaires. Le problème est de conjuguer encore une fois,
comme plus d’une religion ont dû le faire dans les siècles passés, le message
religieux, c’est-à-dire son sens original, avec les connaissances produites par
les sciences. Il ne s’agit pas tant de rester lié à une image déterminée du
monde, fournie par le savoir humain à un moment spécifique de l’histoire et
faite sienne par la religion, mais plutôt de rendre compatible le noyau du
message religieux avec les besoins de sens qui émergent de la société dans
laquelle la sécularisation, les sciences et les technologies occupent une
position centrale. Dans tous les cas, le conflit entre les représentations du
monde produites par les sciences et celles qui dérivent de la religion reste
ouvert dans les sociétés dans lesquelles prévaut une interprétation
traditionnelle des textes sacrés. » (Cotesta,
Vittorio 2006, Images du monde et société
globale. Grandes interprétations et débats actuels, PUL, Sciences humaines, Éducation et IQRC,
collection: Sociologie contemporaine (www.pulaval.com), pp. 206-7)
---
28 avril 2008
Dans le dossier de l’ex-carrière St-Michel
(Francon) on nous a demandé de signer une pétition pour demander le report des
audiences publiques sur le sujet, ce que nous avons fait avec plaisir, car,
pour l’instant, ces audiences sont prévues à la fin juin! Dans la période des
assemblées générales des organismes communautaires, de la fin des classes ou
des vacances estivales, façon de passer les choses en douces! C’est du moins ce
que l’on peut croire. En conséquence, en plus d’avoir signé cette pétition,
nous la publions en page éditoriale.
Nous vous invitons aussi à visiter le site
du journal St-Michel (www.journaldestmichel.com/), où vous trouverez des informations sur ce
dossier, notamment dans leurs sections « Chroniques » et
« Éditorial ».
Michel Handfield, M.Sc.
sociologie
Éditeur de Societas
Criticus
N.D.L.R. Finalement ces audiences auront lieu le 10
juin. Nous avons donc rédigé un mémoire disponible dans notre section Essais de
ce numéro : Changement de carrière… pour
la carrière St-Michel! Mémoire
concernant le projet de Smart Centres à la carrière St-Michel.
***
Montréal le 25 avril 2008
M. Gérald Tremblay
Maire de la Ville de
Montréal
275 rue Notre Dame est
Montréal Québec.
Monsieur le Maire,
Nous avons été surpris d’apprendre que votre
administration avait refusé la demande de V.S.M.S.de reporter au mois de
Septembre 2008, les audiences publiques de l’O.C.P.M. concernant le projet de
Smart Centres dans la carrière St Michel.
Nous croyons que la population percevra ce
refus comme un signe de « non-transparence » comme elle l’a perçu en 2005 alors que votre
service corporatif a publié en la période de Noël, soit le 9 décembre 2005 une
demande d’Offres de Services pour le site de la carrière St Michel (ex-Francon)
et on ne donnait que 12 jours pour y répondre, ce fut considéré comme légal
mais très immoral.
Nous, gens impliqués dans le milieu,
citoyennes et citoyens, hommes d’affaires et Commerçants nous réitérons cette
demande d’extension au mois de Septembre 2008 pour les audiences publiques de
l’O.C.P.M.
Nous croyons que ce court laps de temps
permettra à toutes celles et ceux qui voudrons se faire entendre par l’O.C.P.M.
de se préparer adéquatement. Cela
permettra aussi aux organismes qui voudront déposer des mémoires de les
peaufiner et nous sommes convaincus que tous nous y gagnerons.
Nous vous redemandons donc de reporter au mois
de Septembre 2008 les consultations publiques que doit organiser l’Office de
Consultations Publiques de Montréal concernant le projet Smart Centres dans la
carrière St Michel et nous avons signés :
Livio Parolin, Pharmacie
PJC St Michel
Luc Caron, Fleurs St Michel
Ginette Racine, Restaurant
Miss St Michel
Jean Paul Désilets,
responsable Orpère
Michel
Handfield, Societas Criticus
Raymonde
Filion, Adm. Centre
des ainé(e)s
Angela Paparella,
Bijouterie Alpas
Wilfrid Rochon, Peintures
St Michel
Carlo Giudice , Salon Carlo
Tony D’itri, Zone vêtements
Gilio Destounis, Chaussures
Larry
Pasquale Compierchio, Salon Pascal
Lise Roy, citoyenne Les
R.C.G.M
André Pelletier, citoyen
Paul Parent, prés..Loisirs
Ste Lucie
Roger Bergeron,
Bergeron-Labelle C.G.A
Fortuné Jean, Quinc. Roy
Alain Desclos, Prés.
Maillage St Michel
Lise Labelle, Prés.
A.R.E.Q. Région de Montréal
Léo Bricault, Prés.
A.D.D.M.
Nous demeurons vos dévoués,
gens impliqués dans leur milieu.
Léo Bricault
Association pour la Défense
des Droits des Montréalais (es).
c.c. Mme la Maire Anie Samson, Arrondissement
V.S.P.
c.c. M. Emmanuel Dubourg, Député du comté
Viau
c.c. M.Éric Clément, La Presse
c.c. M. André Beauvais, Journal de Montréal
c.c. M. Jan Ravensbergen, Gazette Journal
c.c M. Claude Bricault, Journal de St
Michel
c.c. M. Pierre Brassard, Journal Le Monde
---
Michel Handfield
25 avril 2008
Concernant TQS, c’est un choc, mais il
faut relativiser les choses et, surtout, les questionner. Là, nos politiciens
font de la récupération, mais qu’en est-il vraiment? Et s’ils avaient une part de responsabilité?
Ce texte doit cependant être lu dans son entier, car une solution sera proposée
à la fin.
***
Pour Mario Dumont et l’ADQ, c’est effrayant ce
qui arrive aux employés de TQS, sauf que Mario a souvent défendu ce modèle de
« l’efficacité du privé » et voudrait le voir s’appliquer sine qua
none dans la fonction publique! N’a-t-il pas cité à maintes reprises le privé
en exemple? Ainsi, en 1999, Mario répondait ceci à M. Bernard Plante, qui lui demandait « C'est quoi, une sécurité d'emploi normale? » pour
la fonction publique :
« Regardez
les gens qui ont des conventions collectives dans des entreprises du secteur
privé, dans des grandes entreprises. Ces gens-là ne peuvent pas être mis à pied
sans condition du jour au lendemain, sans prime de travail. Tu sais, ils ont un
contrat de travail. Mais en même temps, si une entreprise décide qu'elle ferme
une de ses divisions, il n'y a pas une sécurité d'emploi suffisante pour que
les gens soient payés chez eux, mis en disponibilité, payés à la maison pour le
reste de leurs jours. Il y a un équilibre entre les deux qui doit être atteint. »
(1)
Alors, si l’information n’est pas rentable, on
ne peut forcer TQS, déjà fortement déficitaire, à conserver cette division,
surtout quand on parle d’une dette accumulée de 71 millions de dollars ici! (2)
Ce n’est pas des « peanuts »!
C’est donc une décision d’affaires dans une
perspective dumontienne à moins que le dumontisme ne soit que du
populisme : quand TQS ferme son secteur des nouvelles, Mario est du côté
du peuple pour la sauver, mais quand le québécois moyen en a contre le prix à
payer pour avoir un État québécois, Mario n’en a que pour le privé, qui sait
bien gérer et ne s’embête surtout pas à conserver des employés dans des divisions qui ne sont plus
rentables! On met la clef dans la porte et c’est justifié!
***
Objectivement, cette station ne fut presque
jamais rentable avec le modèle actuel, alors doit-on poursuivre son agonie en
forçant le nouvel acquéreur à ne rien changer? Ou, doit-on le subventionner
pour maintenir TQS artificiellement en vie? C’est là la vraie question, car on
ne peut obliger le nouveau propriétaire à être déficitaire pour respecter un
modèle qui ne fonctionne pas pour cette station. Ce serait de toute façon condamner
TQS à une fermeture annoncée. Mais, si on
subventionne cette station, que demanderont les autres, car ils voudront
aussi leur part? On ne devrait donc pas subventionner davantage TQS que ce qui
existe actuellement à moins de changer les règles du jeu pour tout le monde. Si
on commence à subventionner la production de contenus d’informations et
d’affaires publiques pour la télé, pourquoi ne pas le faire pour l’internet
aussi, les deux ayant cette image de gratuité, ce qui n’est pas le cas des
journaux. Societas Criticus voudrait donc sa part, car ça fait 10 ans que l’on
produit à compte d’auteur!
Pour l’instant, TQS n’a jamais pu se faire une
niche rentable, c’est cela la réalité. On doit donc les laisser se
restructurer. Cependant, si on les laisse faire, TQS doit respecter ses
employés et leur verser une prime de départ, incluant tout ce que la station
leur doit.
Quant à l’importance des bulletins de
nouvelles régionales nous y reviendront à la fin de ce texte, car il y a une
solution à ce problème.
***
Le PQ aussi s’offusque, mais il ne faudrait
pas oublier que sous le règne péquiste TQS a appartenu à Quebecor avant que ce
groupe ne s’en départisse pour se payer TVA avec l’aide du gouvernement
québécois, par l’intermédiaire de la Caisse
de Dépôt et Placement du Québec (3), cela pour empêcher le groupe Rogers
(4), propriétaire de Maclean’s, de l’actualité et de Châtelaine notamment, de
s’en emparer. (5)
La situation aurait été fort différente dans
ce cas, Rogers et Quebecor étant des groupes de presses solides et déjà bien
implantés dans l’information. Avec des salles de rédaction, l’information
aurait pu compter sur des analystes maisons pour alimenter son secteur des
affaires publiques. Ce ne fut jamais le cas de TQS, sauf à l’époque où elle a
appartenu au groupe Quebecor.
TQS n’a jamais pu profiter des avantages de la
convergence comme ses concurrents l’ont fait et cela doit aussi être pris en
considération quand on parle de l’obligation morale de faire de
l’information. Même Radio-Canada a dû
faire une forme de convergence interne, intégrant de plus en plus son site
internet, sa radio et sa télé. Des liens se font d’ailleurs de plus en plus
entre les secteurs français, anglais et internationaux de Radio-Canada. Cela
s’entend comme auditeur. Pensons au combat des livres, qui vient de la CBC, et
à la place que prend RCI VIVA par exemple. Il y a aussi quelques projets avec
des entreprises privées, comme le « gala
Excellence de La Presse/Radio Canada », qui font foi d’une certaine
coopération externe. (6)
***
Quant à la solution, il y en a une. Tant les
libéraux que les péquistes n’ont jamais investis à la mesure qu’il aurait fallu
dans Télé-Québec. Là, ils en auraient enfin l’occasion. A la place d’aider TQS
à refaire sa salle des nouvelles avec des fonds publics, il faut que le
gouvernement profite de l’occasion pour munir enfin Télé-Québec d’un volet
« informations », surtout que du personnel sera disponible d’ici peu.
En voilà une solution pour aider ces employés qui ont été mis à pied en même temps que l’on pourrait aider
Télé-Québec à devenir une vraie télé québécoise, car je veux que mes taxes
servent d’abord ma télévision publique avant la télé privée. Naturellement, ce
devrait être une information de qualité,
davantage que du populisme comme on en voyait trop souvent à TQS, mais ils en
sont capables.
Si Mario Dumont dit que ce n’est pas le rôle
du gouvernement et que le privé est mieux placé pour le faire, on aura juste à
lui rappeler que le privé prend des décisions d’affaires et non pas d’intérêt
public. On en a assez souvent la preuve qu’on ne devrait plus avoir à lui
répéter cela à moins qu’il ne soit juste un populiste comme je le crois.
J’espère qu’il saura me donner tort une fois au moins.
***
Finalement, bonne chance à ces journalistes
dans la recherche d’un nouvel emploi et rappelez vous qu’on n’est pas
journaliste seulement par l’emploi que l’on occupe, mais par nature. Je peux toujours publier certains de vos
textes s’ils entrent dans les cordes de Societas Criticus, mais faisant cette
revue à compte d’auteur, je ne peux vous offrir d’emploi ni vous payer. En
fait, étant à compte d’auteur, je ne peux même pas être membre des associations
de journalistes, même si j’en fais, car je n’ai pas d’employeur! C’est le prix de la liberté.
Notes :
1. Conférence de presse de M. Mario Dumont, chef
de l'Action démocratique du Québec, Présentation
des propositions de l'ADQ en vue des négociations dans le secteur public,
le lundi 1er février 1999 : http://www.assnat.qc.ca/fra/conf-presse/1999/990201MD.HTM
2.
« Remstar reconnaît que son plan de redressement « peut sembler sévère »,
mais explique qu'il reflète la gravité des problèmes financiers de
l'entreprise. TQS a affiché des pertes de 18 millions de dollars au cours du
dernier exercice et doit composer avec un déficit accumulé de 71
millions. » (SRC Nouvelles, TQS : Place à la mobilisation, jeudi 24
avril 2008, 23h13 : www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2008/04/24/004-TQS-Mobilisation_n.shtml)
5.
Quebecor a acheté TQS en 1995 et l’a revendu en 2001 quand le groupe s’est
tourné vers TVA avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour
empêcher la transaction entre Rogers et la famille Chagnon de se réaliser.
Sources :
CRTC,
QUEBECOR, NOUVEAU JOUEUR DANS L'INDUSTRIE QUÉBÉCOISE, DE LA TÉLÉVISION, 22 août 1997 :
http://www.crtc.gc.ca/FRN/NEWS/RELEASES/1997/r970822.htm
écision
CRTC 2001-283, Ottawa, le 23 mai
2001 : http://www.crtc.gc.ca/archive/frn/decisions/2001/DB2001-283.htm
TQS
sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/TQS
http://en.wikipedia.org/wiki/TQS
Groupe
TVA sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_TVA
6.
Dans un communiqué daté du vendredi 19 janvier 2001, intitulé « La Société Radio-Canada et La Presse
concluent une entente de partenariat », on peut lire :
« La
Société Radio-Canada et La Presse ont convenu d'unir leurs efforts dans
certains domaines de leurs activités respectives, principalement l'Internet,
les événements spéciaux et la promotion, de manière à profiter des synergies
émanant de leur action complémentaire. »
Source : www.cbc.radio-canada.ca/communiques/20010119.shtml
---
Retour sporadique sur le
dossier de l’ex-carrière St-Michel
Depuis
des années que je suis le dossier de l’ex-carrière Saint-Michel, mieux connu
sous le nom de carrière Francon par les anciens résidents de St-Michel et de
Montréal. Un organisme avait eu l’idée de faire de ce site un centre de
caravaning pour le tourisme. C’était une idée qui me plaisait au point que j’ai
fait partie du CA de cet organisme. Par après, il y eut des rumeurs de centre
d’achats et cela s’est confirmé avec l’implication de Smart Centres (www.smartcentres.com) dans ce dossier. Comme ce dossier m’intéressait et qu’il représentait l’opposition parfaite
entre valeurs commerciales, urbanistiques et environnementales qui traversent
les sociétés modernes, j’ai écrit plus d’une fois sur ce sujet dans les pages
de Societas Criticus. (1)
Maintenant,
ce dossier soulève des remous concernant la consultation qui devrait avoir lieu
autour de celui-ci : référendum ou audiences publiques? Mais, tout est-il
dit? Voici donc la lettre que j’ai fait parvenir aux deux délibérants
principaux de ce dossier de mon quartier : Léo Bricault, qui s’oppose
surtout à la venue possible de Wal-Mart à St-Michel par ce projet, et qui écrit
dans les pages du Journal de Saint-Michel; Yves Lévesque, représentant de Vivre
St-Michel en Santé (VSMS), table de concertation du quartier, qui siège sur le comité
de concertation mis en place par la Ville de Montréal pour étudier le
développement et la mise en valeur de la carrière Saint-Michel, dans
l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.
Notons
qu’officiellement personne n’a encore parlé de la venue de Wal-Mart dans ce
projet, mais la rumeur est alimentée.
***
A/S Journal de St-Michel
A/S VSMS
Montréal, le 15 avril 2008
Je
lis la chronique de Léo Bricault (www.journaldestmichel.com/) et j’ai lu la réponse d’Yves Lévesque, DG de
VSMS (www.vsmsante.qc.ca/),
concernant le dossier de Smart-Center dans l’ex carrière Francon et je tiens à
apporter mon grain de sel.
D’abord,
si la consultation publique est mieux au dire de VSMS, rappelons que lors de
l’assemblée d’information d’octobre 2007, organisé par VSMS, nous avions appris
d’un responsable de l’ Office de consultation publique de Montréal (http://www2.ville.montreal.qc.ca/ldvdm/jsp/ocpm/ocpm.jsp)
que les deux, consultation et référendum, n’étaient pas impossible dans ce cas.
Il y avait des articles et des précédents qui le permettaient.
Ensuite,
c’est sûr que je préfère un centre d’achat à un dépotoir, mais il ne faut pas
lui donner plus de vertus qu’il n’en a. On n’achètera pas davantage parce qu’il
y a davantage de magasins. Si vous
consommez 2 litres de lait par semaine, vous n’en achèterez pas 4 pour
continuer à faire vivre votre ancien épicier et pour faire vivre le nouveau.
Vous n’achèterez pas non plus le double de linge, car votre revenu n’aura pas
doublé. Vous diviserez plutôt vos achats, ce qui fera qu’à moyen terme certains
commerces fermeront et l’équilibre se refera. C’est cela la réalité. Le
commerce crée très peu d’emplois nets. Il en déplace cependant.
D’avoir
un centre d’achat au cœur du quartier ne voudra pas dire que les achats faits à
l’extérieur du quartier y reviendront. Il en reviendra en partie peut être,
mais pas tous. Si je regarde mes comportements, ce n’est pas juste la proximité
qui compte, puisque je peux prendre le vélo ou le métro pour certains de mes
achats. C’est donc l’offre qui compte et il y a certains magasins que je
fréquente peu et je ne les fréquenterais pas davantage s’ils étaient à deux
coins de rue de chez moi. Question de valeurs. A moins de mettre un mur autour
du quartier je n’y irai pas davantage. Berlin au temps de la guerre
froide, ça vous dit quelque chose? Tel
n’est pas Montréal. Du moins, pas encore, à moins qu’il n’y ait des projets de
cloisonner les arrondissements! On ne sait jamais, après « une île, une
ville » ce pourra être « les petits royaumes »!
Enfin,
c’est 20% d’un quartier que cet espace. Un espace exceptionnel aussi, car la
carrière offre un point de vue impressionnant à qui l’a vu. (Je suggère au
journal de mettre des photos) Pourquoi le gaspiller avec un centre
commercial? En effet, un tel terrain
aurait pu servir à attirer des investissements plus structurants, que ce soit
un centre de recherche ou le fameux centre hospitalier de l’Université de
Montréal selon moi. Je sais, on n’a pas d’argent pour la recherche et les
universités, sauf que c’est de là que sortent les idées de l’avenir. C’est là
que l’on crée le futur. Alors, va pour
un centre d’achat, car ça nous représente bien finalement : incapable de
créer, on achète ce que les autres font! Pourquoi penser grand, quand on se
contente d’un suçon? Et pourquoi on nous donnerait plus si on se contente de si
peu? Poser la question c’est y répondre.
Bien à vous,
Michel
Handfield, éditeur de Societas Criticus
Note :
1. Quelques uns des textes que nous avons écrits sur
le sujet au fil des ans :
Des
suites dans le Dossier de L’ex-carrière Francon,
Societas Criticus, Vol. 8 no 7,
Essais.
Un
autre épisode dans le dossier Wal-Mart à St-Michel,
Societas Criticus, Vol. 8 no 4, Dossiers/Essais.
Une
vision d’avenir pour un quartier! Ou le recyclage d’une carrière.
Societas Criticus,
Vol. 8 no 2, Dossiers/Essais.
Le
point sur un projet novateur, Societas Criticus, Vol. 7, no
5/8 no 1, Éditos
Un site novateur pour le CHUM!, Societas Criticus, Vol. 6 no. 3 , Éditos
Handfield, Michel, Dépotoir
ou camping?, Le Devoir, 14 août 1998, A 10
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Index
Essais
Changement de carrière… pour la
carrière St-Michel!
Mémoire concernant le projet de Smart Centres (www.smartcentres.com/) à la carrière St-Michel.
(Photo de
la maquette du projet de Smart Centres)
Par
Michel
Handfield, M.Sc. sociologie (texte et photos)
Éditeur
de Societas Criticus, revue de critique sociale et politique
Citoyen
du quartier depuis 50 ans.
26 mai 2008
Introduction
Pourquoi
un centre d’achat de plus, quand le commerce a même accès à des espaces dans
les institutions de la ville? Même celui de la contrefaçon nous apprenait Le Devoir du samedi 17 et du dimanche 18
mai 2008! En effet :
« La direction du métro de Montréal a loué
cette semaine des espaces à de petits commerces écoulant de la marchandise
contrefaite. [Pourtant] La
reproduction et la vente non autorisée d'un objet protégé par le droit d'auteur
est illégale au Canada. » (1)
Rendu à ce point, Montréal
ne manque pas de commerces. On n’est pas en rupture de stock non plus. Les magasins
débordent et si quelqu’un manque de l’essentiel, ce n’est pas par manque de
marchandises, mais plutôt par manque de revenus. Tout se trouve à Montréal,
jusqu’à la drogue. Nous en sommes même exportateur nous apprennent les
organismes spécialisés dans le domaine! (2)
Les pénuries!
Une recherche Google
avec « Montréal : pénurie »
est très instructive. On n’y trouve pas de pénurie de magasins dans les 10
premières pages sorties par ce moteur de recherche. On y trouve par contre une
pénurie de vocations religieuses (3); une pénurie de main-d’œuvre qualifiée en
entreprise (4); une pénurie de salles de spectacles (5); et beaucoup, beaucoup, d’entrées sur la
pénurie du logement à Montréal et la pénurie de main-d’œuvre spécialisée en
santé, ce dans tous les corps de la profession allant de l’infirmière au médecin spécialiste en passant par les
ambulanciers!
On souffre aussi de pénurie d’espace dans les hôpitaux
pendant qu’on s’embourbe avec le CHUM au
centre-ville. Alors, pourquoi pas le CHUM
à St-Michel, dans une ex-carrière au même titre que l’Université de Montréal fut construite dans une ex-carrière à flanc
de montagne sur le Mont-Royal? Ce serait là un projet plus intéressant pour le
quartier et beaucoup plus payant qu’un centre d’achat pour Smart Centres, surtout que le gouvernement du Québec veut
construire cet hôpital
en PPP! Et, vu les problèmes du projet actuel, cette perche serait peut être la
bienvenue pour le Politique. Une façon de sortir élégamment du bourbier du CHUM au centre-ville.
(Photo : une vue du
site)
Cet espace, spectaculaire, se prêterait
aussi à la culture. Pensons à du
cinéma en plein air, des concerts, du théâtre, mais aussi des salles de cinémas
et de spectacles plus conventionnelles. Là encore, il y aurait de quoi faire
pour Smart Centres. Mais, pour cela
il faut les moyens dirons nous. Pourtant on les a pour subventionner des
entreprises qui déménagent ensuite ou qui nous menacent de le faire si on
ne leur donne pas davantage de deniers publics, toujours sans garantie de leur part! Suffit de lire
les pages économiques pour le voir. Il est rare par contre qu’une entreprise
culturelle déménage sa production en Asie. Elle peut par contre s’y déployer,
là comme ailleurs dans le monde, ce qui est fort différent. Pensons au cirque du soleil (6), justement situé
dans le pôle de la rue Jarry. Il y aurait là un thème qui définirait
l’arrondissement si l’on considère aussi le pôle culturel de Villeray.
(Photo : une vue du
site)
On
pourrait aussi penser à une cité de la formation professionnelle en PPP avec
les industries, commerces, commissions scolaires, cégeps, et même universités, l’industrie souffrant de
pénurie de main-d’œuvre répondant à leur besoin. Après la Cité
du multimédia et le technopole Angus
(7), on aurait « la carrière des carrières »!
Encore là, Smart Centres y trouverait
son compte : faire des « big box » pour vendre des télés 64
pouces ou des « big box » pour vendre de la formation, c’est faire
des « big box » quand même.
Je
ne suis pas contre Smart Centres,
mais je crois qu’il faut davantage de vision que ce que l’on a. Remarquez que
j’aime toujours mieux le projet en place qu’un dépotoir, mais il y aurait mieux
à faire.
On pourrait
toujours réexaminer le projet de camping-caravaning, avec ajout d’hôtels par
exemple, et en PPP avec le privé et le milieu. Si j’y reviens, c’est que les
objections de la ville de l’époque ont en partie disparue avec le nouveau
projet de Smart Centres. On trouvait
par exemple que de 500 à 1000 caravanes c’était beaucoup pour un quartier
résidentiel au niveau de la circulation, mais, là, on nous propose un
stationnement de 3200 places, plus le camionnage pour les livraisons, et ça ne
pose plus de problèmes! On nous demandait aussi une sortie plus au nord et elle
n’y est plus. Avec ces changements, les coûts de cet ancien projet ne seraient
plus les mêmes. Et si on y ajoute de l’hôtellerie, de la restauration, des
cinémas et des salles de spectacles, Smart
Centres y trouverait certainement son compte.
Il y aurait aussi un autre projet, mais plus révolutionnaire
cependant. Celui-là je l’avais déjà
pensé pour un autre site il y a plus de 10 ans, mais il est toujours
recyclable. Il allie commerce et santé,
mais ce n’est pas un hôpital privé. Plutôt un bordel d’État, qui serait
maintenant réalisable en PPP, car il faut bien suivre la mode! Voici ce que je
proposais alors pour le recyclage de l’ancien Forum de Montréal en 1996, mais qui serait aussi réalisable pour le
site de l’ex-carrière St-Michel :
« Peut
être pourrions-nous faire un «Bordel d'État», car tout comme le jeu peut être
légalisé s'il est tenu dans un lieu Gouvernemental avec l'objectif honorable de
remplir les coffres de l'État, on pourrait transformer le Forum en «Bordel
d'État» avec le même objectif de renflouer le trésor public! Il y aurait assez
de place pour faire un Club de spectacles à l'Européenne et des bordels
spécialisés pour hommes, femmes, gais et lesbiennes. On étatiserait ainsi la
prostitution pour aider le Québec à se sortir du trou! N'est-ce pas Charlebois
qui disait qu'au Québec «tout commence par un Q et fini par un bec» dans une
chanson célèbre. Si cela se fait pour le jeu, je ne vois pas pourquoi cela ne
se ferait pas aussi pour le sexe. De toute façon le commerce du sexe existe
déjà, alors pourquoi ne pas le mettre à contribution pour éponger le déficit?
Et
pour se donner bonne conscience on pourrait utiliser la notoriété de ce «Bordel
d'État» pour promouvoir des habitudes sexuelles plus sécuritaires. Ce Bordel
aurait ainsi une mission sociale acceptable. N'est-ce pas ce que la SAQ fait
quand elle prône la modération tout en cherchant à accroître ses ventes de
boisson? Ce ne serait pas plus
contradictoire de la part d'un «Bordel public». En fait, on pourrait même tirer
profit de sa visibilité pour y centraliser au niveau de la rue, juste à côté de
la boutique des souvenirs, les cliniques et les centres de prévention sur les
MTS et le SIDA. » (Le texte
intégral est en annexe I)
Ce serait certainement rentable, là où ailleurs. J’espère
seulement qu’on reconnaîtra mes droits sur l’idée et qu’on me versera un
pourcentage (15%) sur les profits quand on le fera, car, comme le jeu, on
y viendra certainement pour combler les goussets de l’État!
L’emploi !
Naturellement,
on parle d’emplois. Un centre d’achat créera de l’emploi ! Mais, pas
nécessairement de l’emploi très payant. À preuve :
« « Une augmentation de
6,25 % du salaire minimum, laquelle affectera pour près de 30 % des salariés du
secteur du commerce de détail, aura un impact important pour nos entreprises
qui doivent déjà assurer leur survie dans un environnement hautement
concurrentiel » de dire Me Gaston Lafleur, président-directeur général du
CQCD. » (8)
Si
leur survie est menacée selon le conseil québécois du commerce de détail
(CQCD), cela veut dire que ce marché est déjà saturé. Alors, y-a-t-il vraiment
place pour un nouveau projet de cette envergure à Montréal? En fait, deux
projets commerciaux d’envergure, car il y a aussi celui de Griffintown dans le
Sud-ouest, pas si loin finalement, car je fréquente le COSTCO de ce
secteur durant ma saison de vélo (30 km environs à l’aller-retour), vu qu’il
est situé près d’une grande piste cyclable.
Puis, vous n’achèterez pas 8 litres de lait au lieu de 4
s’il s’ouvre une nouvelle épicerie près de chez-vous. C’est un domaine mature,
plutôt stable en d’autres termes. Ainsi, si l’arrivée d’un nouveau joueur
réussit, il y aura possiblement des pertes ailleurs. Un ou plusieurs autres
commerces du même secteur pourront donc subir une perte et se réorganiser, soit
rationaliser leurs opérations ou fermer. À long terme on ne parlera donc pas de
création d’emplois, mais bien de déplacement d’emplois, peut être même de
rationalisation. Par exemple, dans ce secteur, même si le chiffre d’affaire s’accroît,
le profit ne suit pas nécessairement. Ainsi, dans le rapport annuel 2006 de Loblaw on apprend que :
« Le chiffre d’affaires
de l’exercice s’est établi à 28,6 milliards de dollars comparativement à 27,6
milliards de dollars en 2005, ce qui représente une hausse de 3,7 % par rapport
à celui de l’exercice précédent. [Par contre] Le bénéfice d’exploitation ajusté
de la société s’est chiffré à 1,3 milliard de dollars en 2006, en comparaison
de 1,6 milliard de dollars en 2005. » (9)
En d’autres domaines, il est vrai que le nouveau venu
pourra profiter de la hausse de la demande sans trop affecter les anciens
commerces qui ont leurs fidèles. Mais, cela n’est vrai qu’en période de
croissance. En période de décroissance plusieurs fermeront. Dois-je rappeler
que tous les spécialistes nous indiquent que les indicateurs pointent vers une
récession en ce moment?
Puis, on n’engage pas n’importe qui. Des commerces, ça ne
règle pas nécessairement les problèmes d’emplois des personnes surqualifiées.
Je parle ici de ces diplômés sans emploi ou à faible employabilité. Il n’est
pas dit qu’ils y trouveront du travail. Ni les personnes sous qualifiées
d’ailleurs. Ce sont pourtant ces deux groupes, situés aux extrémités de la
courbe normale, qui ont des difficultés d’employabilité. Je suis placé pour le
savoir. Ayant une maîtrise en sociologie, l’emploi est ma bête noire. Je fais
donc une revue internet à compte d’auteur et il m’arrive même de recevoir des
CV. J’en ai déjà reçu un d’une fille ayant un doctorat par exemple. Moi-même, étant payé en prestige et non en
argent (je suis homme au foyer), j’ai essayé à de multiples occasions de
trouver un travail à temps partiel dans des commerces du secteur et on ne m’a
jamais rappelé. Alors, les promesses d’emplois et d’intégration, j’y crois plus
ou moins, surtout si un commerce ferme au centre Boulevard pour aller s’établir
à la carrière : il va plutôt y transférer son personnel. Au mieux, il
pourra engager quelques personnes de plus
si sa surface s’accroît et qu’il ne peut réaménager ses plages horaires.
Et demain ?
Des artères commerciales et des centres d’achat à moitié
vide ou loué à des liquidateurs et à des « pan shop », ça s’est vu.
Avec les fluctuations actuelles de l’économie mondiale, où on parle de plus en
plus de récession, je ne gagerais pas trop sur cette croissance que l’on a
connue, car elle ne sera pas continue. Alors, la ville a-t-elle un plan d’aide
ou de requalification pour les espaces commerciaux qui seront affectés si la
récession annoncée frappe ?
Si on donne des permis sans tenir compte des
circonstances on doit au moins avoir un
plan pour ramasser les pots cassés si on en est la cause. Est-ce que les
centres Boulevard, Forest, Montréal-Nord et des Galeries
d’Anjou vont supporter l’arrivée de ce nouveau centre comercial? Ce sont
tous des centres d’achat montréalais puisqu’ils sont dans notre ville. On a des règlements de distance entre les
bars, mais en a-t-on entre les centres d’achats ? A-t-on regardé ces
aspects. Je me pose la question, car on m’a sondé pour savoir si je faisais des
achats locaux, et ma réponse fut que non
si l’on considère St-Michel seulement. Par contre, je considère qu’aller au Maxi de St-Léonard, qui est à pied de chez moi, est beaucoup plus
local qu’aller à la carrière St-Michel par exemple, qui est de l’autre côté du
Métropolitain! Ça, c’est un mur dans le quartier.
Les fuites commerciales !
Une des raisons de ce centre d’achat sont les fuites
commerciales dit-on. On achète à l’extérieur parait-il!
Moi, je croyais que ma localité était Montréal et que ça
avait été réglé avec l’annexion de 1968 et confirmé avec les fusions de
2002 ! J’avais 10 ans en 68 et j’habitais St-Michel, car je suis natif
d’ici. Quelle surprise de voir cette mentalité de village renaître maintenant.
Pour ma part j’ai mes habitudes de consommation et le
nouveau centre ne me les fera pas changer. Un COSTCO m’y amènerais, mais pas un Wal-Mart par exemple. Je vais vous donner une idée de ce que je
fais. Pour mon épicerie je vais au COSTCO
d’Anjou en auto et de Pointe-St-Charles en vélo ; au Maxi de St-Léonard à pied et de Papineau
en vélo ; au Loblaw du Parc en
métro et d’Angus en vélo ou en auto. Par contre, je n’y achète pas de café, car
j’ai mes fournisseurs de café en
grains : Café Rico sur le
Plateau pour le Gato Negro et le Viajero; Café
de choix, coin Beaubien et DeLorimier, pour le maragogype; le café du marché Atwater pour le blue
Montain ; et Café Union, dans
Villeray, pour mes cafés plus réguliers. Mon ordinateur vient d’Insertech Angus, une entreprise de
réinsertion sociale (10), mes jeans de COSTCO,
car ils sont faits au Canada. Je vais très peu chez Wal-Mart, où qu’il soit, un peu plus chez Zellers. Alors, ce n’est pas un nouveau centre d’achat qui me fera
nécessairement acheter ici, mais l’offre, car
je considère qu’acheter à Montréal c’est acheter ici! A ce que je sache,
Berlin fut divisé par un mur et ils l’ont démoli en 1989. Montréal n’est pas
encore divisé par un mur alors j’en profite avant que ce ne soit le cas, car
avec une telle mentalité de clocher, j’ai peur que ça arrive. Il y a déjà la
clôture entre Mont-Royal et notre arrondissement alors on ne sait jamais quelle
sera la suite.
Si on veut éviter les fuites commerciales, favoriser
l’emploi, et créer une originalité il y a par contre une solution : un
centre qui privilégie d’abord le produit local ! Les commerçants
s’engagent par contrat à offrir des produits fabriqué d’abord à Montréal,
ensuite au Québec, au Canada et enfin en Amérique avant tous produits qui
viendraient d’autres continents. Cela vous donnerait une signature différente de tout le reste. Un plus.
Oserez-vous ? Mais, si c’est pour avoir la même chose qu’ailleurs, ça
donne quoi puisqu’on l’a déjà ? De toute façon, le libre-marché, où le
consommateur négocie avec le vendeur, est une vue de l’esprit même au
marché Jean-Talon! J’ai essayé de
négocier mes 4 kg de miel (2 X 2kg) pour un peu moins cher le kilo que le 3kg,
qui est moins cher que le 2 kg le kilo, qui lui est moins cher le 1 kg le kilo,
pour me faire dire que les prix sont fixes ! Alors, imaginez négocier dans
une bannière où les prix sont déterminés à Toronto, New-York ou à Bentonville.
Impossible !
Le transport
La question de l’accessibilité fut bien regardée par le
promoteur, notamment le vélo et le transport en commun. C’est là une question importante, car si ça
devient le royaume de l’automobile on n’a rien compris encore une fois.
Pourrait-on aussi en profiter pour désenclaver certains secteurs du quartier ?
La ville pourrait prolonger la rue qui traversera le site vers le nord et faire
un viaduc pour sortir de l’autre côté de la carrière. De cette façon l’autobus
qui partirait du métro St-Michel pourrait alors aller vers la rue Charland en
passant par le site. On pourrait toujours m’objecter les coûts, mais si cette
sortie était importante pour le projet de camping elle l’est tout autant pour
ce centre d’achat et les citoyens du nord du quartier. Si le promoteur a des
devoirs à faire, la ville pourrait aussi en profiter pour répondre à cette
demande majeure du quartier qui a une certaine historicité. S’en serait
l’occasion rêvée.
Dans le but de favoriser une réduction de l’automobile,
ce centre d’achat nouveau genre, comme on nous le dépeint, pourrait offrir un service de livraison pour
objets lourds et volumineux, ce qui ferait de l’automobile un accessoire moins
nécessaire à l’expérience de magasinage. Vous pourriez par exemple faire livrer
votre ordinateur et votre écran géant par Smart
Centres dans un beau « truck » vert ! Une façon de faire
différent et environnemental. (Vous trouverez un éditorial que j’ai déjà écrit
sur le sujet en annexe II)
Enfin, une autre suggestion pour la ville de Montréal,
celle-là pour la voie cyclable. La piste St-Zotique est reliée à la piste
Rachel par la 16e avenue. Vous pourriez facilement poursuivre ce
lignage jusqu’à Bélair et prendre la 17e avenue jusqu’au site, puisqu’il y a
des lumières ou des arrêts à toutes les grandes intersections sur cette rue,
cela relierait donc le site à deux accès cyclables importants au Sud. Pour le
nord, vous pourriez lier le site à la piste Miron vers l’est et, de là, relier
le site Miron à la piste Gouin par la rue de Lille. Vous désenclaveriez ainsi
tout un secteur par voies cyclables. Tant qu’à faire des travaux, aussi bien
lier ce qui existe déjà.
Conclusion
Finalement,
j’ai l’impression que le projet de camping-caravaning, auquel je m’intéresse
depuis longtemps (voir le texte en annexe III), a permis à la ville de voir la
valeur de cet espace. Les personnes qui ont
participées à promouvoir ce projet ont ainsi servi les intérêts
commerciaux de la ville en attirant l’attention sur cet espace et en faisant
les premières études de faisabilités. La ville devrait au moins les remercier
pour leur contribution, car ce sont eux qui ont montré que ce trou avait une
valeur commerciale et qu’une carrière désaffectée pouvait servir à autre chose
qu’à mettre des déchets. Les
visionnaires, c’étaient eux.
Quant au
projet sur la table, c’est sûr que c’est mieux qu’un dépotoir. Mais, il faut
davantage que de copier l’offre commerciale que l’on a déjà en surnombre pour
qu’il soit réellement intéressant.
Notes :
1. Stéphane
Baillargeon, Métro, boulot, faux, Le
Devoir, Édition du samedi 17 et du dimanche 18 mai 2008 : www.ledevoir.com/2008/05/17/190141.html
2.
« Selon le Comité permanent de lutte aux drogues du
Québec, Montréal est encore, avec Toronto et Vancouver, l'un des trois
principaux points d'entrée de l'héroïne et de la cocaïne destinées à être
consommées au Canada ainsi que l'un des premiers points de transit pour les
stupéfiants destinés aux États-Unis. Les représentants des corps policiers
affirment que le Québec est devenu une plaque tournante du trafic, qui demeure
intense. Les données de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté du Québec
et du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal au sujet des
saisies de drogues nous indiquent que les organisations criminelles sont
certainement très actives au Canada et que le Québec n'y échappe pas.
Contrairement à l'héroïne et à la cocaïne qui nous viennent d'ailleurs, les
drogues de synthèse, le LSD et le PCP surtout, sont souvent produites ici même
dans des laboratoires clandestins. C'est au Québec qu'on connaît le trafic le
plus intense de PCP, produit que l'on retrouve sur la rue à un niveau de pureté
très élevé. » (Résumé de Serge Chevalier, I. Laurin, 1999,
.La toxicomanie à Montréal-Centre. Faits
et méfaits sur www.santepub-mtl.qc.ca/Publication/stat/toxicomanie.html)
3. « Puis, arrive une constatation douloureuse :
le «renouveau» ne répond pas à toutes les attentes. Le «ouvrez grand les
portes» semble avoir préparé la voie à la sortie de nombreuses compagnes
engagées à la suite du Christ. Le vide causé par les départs n'est pas comblé
par les entrées de jeunes. Décidément, l'avenir des communautés semble
compromis par la pénurie des vocations. De plus, en ce temps de sécularisation
et de laïcisation qu'est le nôtre, certains se demandent si les communautés
religieuses ont encore un sens; la société peut se passer de leurs services,
leurs oeuvres peuvent disparaître et tout fonctionne quand même. Alors, un
doute peut s'infiltrer parmi les soeurs : ont-elles leur raison d'être dans le
monde moderne? » (En marche vers le Jubilé de l'an 2000, Textes
préparés par Georgette Desjardins, r.h.s.j. (Religieuses Hospitalières de
Saint-Joseph) : http://personal.nbnet.nb.ca/rhsjnda/Page63.html)
4. Montréal, le 13 mars
2007, « Plus de 30 000 postes sont vacants au Québec », Fédération
Canadienne de l’Entreprise Indépendante :
www.fcei.ca/quebec/pdf/com_postes_vacants_20070313.pdf
5. « Montréal n'a jamais compté autant de
petites salles de spectacles. Mais le peu de salles disponibles pouvant
accueillir plus de 1000 spectateurs est un problème réel pour les créateurs et
les diffuseurs. Nous en avons discuté avec des producteurs et acteurs
importants du milieu du spectacle montréalais. » (Alain De Repentigny Y
A-T-IL PÉNURIE DE SALLES À MONTRÉAL?, La Presse, 20 janvier 2007, trouvé sur le
site de Le castel nouvelles : http://news.lecastel.org/articles/lapresse_20janvier2007.html)
7. www.technopoleangus.com/fr/angus/
8. COMMUNIQUÉ DE PRESSE du Conseil québécois
du commerce de détail : L’augmentation
du salaire minimum : une grosse bouchée pour les détaillants. www.cqcd.org/pdf-2008/071213-Communique-salaire-minimum%20_Fr.pdf
9. Rapport d’exploitation 2006 : www.loblaw.ca/fr/lcl_ar06f/bus_report1.html
Les Annexes
I.
Bordel d’État
Michel
Handfield, citoyen
(Paru
dans le VOIR, Montréal, 26 septembre au 2 octobre 1996, p. 11)
Suite au mécontentement face au projet de transformer
l'ex- Forum de Montréal en complexe de cinémas on est en droit de s'interroger
sur les solutions possibles. Tous s'entendent pour dire qu'il faut quelque
chose qui crée un achalandage dans le secteur -- donc ni des résidences ni un
parc de stationnement.
Par contre on ne veut pas de nouveaux cinémas ni de
nouveaux commerces, car ils seront en concurrence avec ceux existants. Cela
menacerait la survie de la rue Sainte-Catherine en diluant l'achalandage de la
clientèle. Que reste-t-il à faire de ce site si on ne veut ni résidences, ni
nouveaux commerces, ni cinémas?
Peut être pourrions-nous faire un «Bordel d'État», car
tout comme le jeu peut être légalisé s'il est tenu dans un lieu Gouvernemental
avec l'objectif honorable de remplir les coffres de l'État, on pourrait
transformer le Forum en «Bordel d'État» avec le même objectif de renflouer le
trésor public! Il y aurait assez de place pour faire un Club de spectacles à
l'Européenne et des bordels spécialisés pour hommes, femmes, gais et
lesbiennes. On étatiserait ainsi la prostitution pour aider le Québec à se
sortir du trou! N'est-ce pas Charlebois qui disait qu'au Québec «tout commence
par un Q et fini par un bec» dans une chanson célèbre. Si cela se fait pour le
jeu, je ne vois pas pourquoi cela ne se ferait pas aussi pour le sexe. De toute
façon le commerce du sexe existe déjà, alors pourquoi ne pas le mettre à
contribution pour éponger le déficit?
Et pour se donner bonne conscience on pourrait utiliser
la notoriété de ce «Bordel d'État» pour promouvoir des habitudes sexuelles plus
sécuritaires. Ce Bordel aurait ainsi une mission sociale acceptable. N'est-ce
pas ce que la SAQ fait quand elle prône la modération tout en cherchant à
accroître ses ventes de boisson? Ce ne serait
pas plus contradictoire de la part d'un «Bordel public». En fait, on pourrait
même tirer profit de sa visibilité pour y centraliser au niveau de la rue,
juste à côté de la boutique des souvenirs, les cliniques et les centres de
prévention sur les MTS et le SIDA.
Ainsi on résoudrait cet épineux problème
du Forum tout en contribuant à éponger le déficit et à revitaliser ce secteur
qui en a bien besoin. Un «Bordel d'État» pour sortir le Québec du trou,
n'est-ce pas là une bonne idée?
II. Changements pour
l’environnement!
(Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique, 10/2, Éditos)
Michel
Handfield
12
avril 2008
Il ne se passe pas une semaine sans
nouvelles sur la santé et l’environnement. Alors, si on doit faire de grands
gestes, on doit aussi en faire de plus petits, mais à grande échelle. La
déduction fiscale pour la carte autobus-métro en est un. Des déductions pour
l’achat d’un vélo en seraient un autre, tant en terme de réduction des gaz à
effet de serre que de promotion de la santé. (1) Mais, cela ne doit pas
concerner que l’État. Les entreprises doivent aussi faire leur part. Pourquoi
pas le stationnement payant et la livraison gratuite sur présentation de notre
carte de transport en commun ou d’une preuve que nous ne sommes pas en
automobile. Une façon simple d’en réduire l’usage.
Au lieu de subventionner une entreprise comme
Bombardier pour des raisons aussi futiles que les variations des taux de
change, l’on pourrait lier ces subventions au développent utile en matière de
transport collectif. Subventionner
l’implantation d’un réseau de transport interurbain sur rail pour les
rives Sud et Nord de Montréal par exemple, ce qui offrirait une vitrine à Bombardier transport (2) et améliorerait
du même coup l’offre de service pour les citoyens.
Naturellement, l’offre de transport collectif
doit s’accompagner d’une diminution du transport automobile et d’entrée de
nouveaux fonds pour qu’il soit le plus accessible possible. On doit donc agir à
ce niveau aussi. On pourrait ainsi mettre une taxe spéciale sur tous les produits qui émettent
des gaz à effet de serre, que ce soit un aérosol ou du pétrole par exemple.
Mais, à la fin de l’année, on aurait droit à un crédit d’impôt représentant la
consommation moyenne raisonnable par individu, par famille ou par foyer selon
des modalités à déterminer. Cependant, contrairement aux crédits de TPS et de
TVQ, ce crédit serait sans égard au revenu, ce qui fait qu’une famille qui
émettrait un taux raisonnable de gaz à effet de serre pourrait recevoir un
retour d’argent équivalent à ce qu’elle aura payé en taxe verte, peut-être même
un peu plus. Par contre, une famille qui aurait surproduit des gaz à effet de
serre recevra beaucoup moins que ce qu’elle aurait payé en taxe verte. Ce
pourrait être le cas d’une famille qui a une piscine chauffée au mazout et qui
ne ménage pas ses déplacements en automobile par exemple. Quant à la famille
qui utiliserait le vélo, la marche et le transport en commun plus que de
moyenne, elle pourrait recevoir bien davantage que sa contribution. Ainsi, la
surproduction de gaz à effet de serre serait punie et sa sous-production
récompensée. Les villes pourraient même ajouter un permis de stationnement dont
le coût serait exponentiel suivant le nombre de voitures par foyer. La première
voiture pourrait être à 100$/an, la seconde à 250$, la troisième à 500$ et la
quatrième à 1000 $!
Des points d’employabilités pourraient aussi
être accordés en fonction de la proximité du travail et du lieu de résidence,
car embaucher quelqu’un à 100 km de son lieu de travail crée davantage de gaz à
effet de serre que quelqu’un qui demeure dans le même quartier que son emploi,
si la personne peut faire le travail naturellement. Mais, la différence entre
deux ou trois candidats n’est pas toujours assez grande pour justifier un tel
éloignement. Des points de proximités
devraient donc être accordés. Par contre, le candidat le plus éloigné, s’il
était le premier choix, pourrait s’engager à ne pas produire davantage de gaz à
effet de serre que le plus proche en s’engageant à voyager en transport en
commun, à s’acheter un véhicule hybride ou électrique ou en se rapprochant du
lieu de travail.
Bref, il faut user de créativité et repenser
notre fiscalité, nos normes du travail, et nos programmes de subventions pour
atteindre ces objectifs environnementaux dont nous nous targuons tant. On ne
peut changer les choses sans bousculer quelques habitudes et quelques vaches
sacrées. Cela ferait certainement quelques mécontents, mais gouverner c’est choisir
et choisir ne contente jamais tout le monde!
Notes :
1.
Pour la santé, on pourrait déduire l’inscription à un gym ou à un centre
sportif de son revenu imposable par exemple. Remarquez que dans certains
territoires (pays, provinces ou régions) le gym comme le vélo sont peut-être
déductibles d’impôt ou le seront un jour, selon certaines modalités
naturellement, car la fiscalité est une chose complexe et différenciée d’une
région à une autre. C’est aussi une chose qui change dans le temps. Comme je ne
suis pas fiscaliste, c’est une question à vérifier au moment de faire votre
déclaration de revenus, même à revérifier annuellement, car en ce domaine les
choses ne sont pas statiques.
2.
www.transportation.bombardier.com
III. Dépotoir ou camping?
Paru
dans Le Devoir, 14 août 1998, A 10
Montréal,
le 6 août 1998
Me déplaçant à bicyclette,
aujourd’hui j’ai eu à passer par la piste du parc Maisonneuve. Malheureusement,
le parc est fermé aux citoyens pour deux semaines ; dixit le “jam” des scouts.
Ceci m’amène à faire deux remarques.
D’abord, pourquoi ne pas partager
les lieux avec les citoyens, surtout en période de vacance. Bien des
montréalais n’ont que les parcs pour “espace vert” durant leurs vacances.
D’ailleurs une jeune mère de famille, qui venait faire du patin à roues
alignées avec ses deux enfants, était bien déçue. C’était une de leurs sorties
des vacances !
Ensuite, cela indique que Montréal
manque d’infrastructures pour accueillir les campeurs - scouts ou autres.
Pourtant, le PARI St-Michel a un projet de transformer l’ex-carrière Francon
(qui n’a pas reçu de déchet encore) en terrain de camping. Ce serait un atout
pour Montréal, car on manque d’espaces de camping pour accueillir les touristes
et les grands groupes comme les Scouts, les Lions ou autres qui viennent à
Montréal. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le parc Maisonneuve est
pris comme terrain d’accueil au détriment des citoyens. Mais la ville est lente
à appuyer notre projet. Un tel événement en souligne cependant toute la
pertinence.
Certains sont peut-être sceptiques
face à la transformation d’une carrière en terrain de camping, pourtant cela
offre un site exceptionnel, qui n’est pas à la vue, avec un panorama rocheux et
faunique particulier. Certaines carrières désaffectées ont d’ailleurs été
transformées en parc ou en jardin botanique, comme Butch Garden. Pourquoi pas
un camping à Montréal ? On veut promouvoir l’écologie, le recyclage et le
tourisme. Ce serait une bien meilleure vocation pour une carrière en milieu
urbain et densément peuplé qu’un centre d’enfouissement des déchets (une “dump”
quoi !) comme c’est le cas de la carrière Miron ! A St-Michel on sait quoi
faire de notre carrière, et on n’attend que l’appui de la ville.
J’invite les citoyens à nous
appuyer dans nos démarches pour le bien de toute la communauté montréalaise.
Michel
Handfield, M.Sc.
Secrétaire
du CA, PARI St-Michel (à l’époque, car je ne suis plus membre du CA)
###
Commentaires
livresques : Sous la jaquette!
Images du monde et société globale
Vittorio Cotesta, 2006, Images du monde et société
globale. Grandes interprétations et débats
actuels, PUL, Sciences humaines,
Éducation et IQRC, collection : Sociologie contemporaine, 232 pages : www.pulaval.com
Traduction d’Yves Zugmeyer, en collaboration avec Anny
Mochel
La société
globale est une construction animée par un double mouvement : d’une part,
l’unité du genre humain, les droits humains, les institutions pour la
prévention des conflits et la lutte contre les inégalités des chances, d’autre
part, la différenciation des cultures et des civilisations.
Fondé sur une
analyse des structures de la globalisation comme un processus de longue durée,
cet ouvrage s’inspire de la sociologie, de la philosophie, de l’histoire et de
la science politique. Des origines de la conscience d’une certaine forme de
société non locale et transculturelle dans le monde ancien jusqu’à la pensée de
plusieurs auteurs du XXe?siècle, Vittorio Cotesta nous offre une interprétation
originale et une étude approfondie du processus de la globalisation, de ses
symboles, de son dynamisme, de ses nombreux conflits ainsi que des conditions
nécessaires à un nouvel ordre mondial.
Commentaires de
Michel Handfield (26 mai 2008)
La
mondialisation. Sujet de conversation en ce début de XXIe siècle. On a commencé
à en parler vers la fin du XXe. D’abord, avec l’industrie de l’automobile,
symbole de l’industrie américaine de plus en plus menacé par la production
japonaise et asiatique. Puis, les entreprises sont devenues des réseaux
intégrés, important des véhicules pour les vendre dans leur réseau d’une part
et en en assemblant d’autres, à partir de pièces venant de différents
fournisseurs mondiaux, d’autre part. Quand on parle d’automobiles, on parle
maintenant d’un produit mondialisé.
Ce modèle s’applique aussi à la mode, où
le vêtement peut être « dessiné » par un grand couturier parisien,
produit à bon marché en Asie et vendu à fort prix dans les boutiques, vu qu’il
porte une griffe connue. On ne vend plus un produit, mais une signature, signe
de prestige. Voici ce qu’en dit l’auteur dans sa présentation :
« Ce système intègre la recherche, la production et la vente des produits
à l’échelle mondiale. En effet, si nous considérons une marque (par exemple
Calvin Klein) et que nous suivons son parcours, nous pouvons observer certaines
phases: 1) conception (aussi à travers une recherche des tendances parmi les
jeunes); 2) production délocalisée (souvent dans les pays du tiers-monde); 3)
diffusion des ventes, pratiquement dans
le monde entier, à travers le système de la franchise. Étant donné l’extrême
volatilité de la mode, les détenteurs des marques ont commencé à pratiquer
l’externalisation (outsourcing) en confiant à des sous-traitants la production
pour se réserver la conception et la vente. En cas de changement imprévu de
stratégie de marché, si la production est déjà en cours, elle est abandonnée et
les pertes sont supportées par les sous-traitants et leurs employés. Les
détenteurs des marques tendent donc de plus en plus à gérer uniquement leur
image, délocalisant la production et confiant à d’autres la vente des produits.
La marque devient ainsi, surtout dans ce secteur, le cœur de la production
(core production) des grands groupes. (Note de bas de page: N. Klein,
No Logo, New-York, Flamington et
Harper Collins, 2000) » (Cotesta,
Chapitre 1 : Sociétés contemporaines et vie globale (…), p. 17)
Ce comportement, qui met la
pression sur les contractants et leurs employés, m’amène à me demander si ces
« copies » que l’on vend à rabais, et que la police peut saisir au
nom des « fabricants » lésés, ne sont pas parfois des originaux qui
auraient été abandonnés et impayés par le donneur d’ordres, c’est-à-dire le détenteur de la marque, que
le fabricant essai de revendre pour compenser ses pertes. Un produit tout à
fait légitime, mais dont la vente est illégale, le fabricant n’ayant pas de
droits sur le design et la marque (le logo), ce qui fait vendre finalement!
Ainsi sont les règles dans ce monde, où ce n’est plus le producteur, mais le
propriétaire de la marque, qui a la pôle position.
Si on est
dans la mondialisation, la mondialisation date cependant de bien avant notre
ère, mais avait d’autres formes comme dans tout processus en développement.
C’est un « work in progress »!
Plusieurs penseurs s’y sont
d’ailleurs intéressés à travers les temps, presque tous avec une constance :
ils étaient au centre du monde, c’est-à-dire que leur civilisation était
centrale, les autres périphériques. Il en va de même des visions du
monde : culturelles, religieuses et idéologiques par exemple. C’est ainsi
que tous les conflits ne peuvent pas être compris et expliqués par une
perspective d’États-nations. « En ce
sens, le conflit actuel entre l’organisation islamique Al Qaeda et les
États-Unis est emblématique. (…) Les militants d’Al Quaeda ne sont pas
les soldats d’une armée d’un État-nation, mais les membres d’une organisation
politique islamique. » (p. 26)
Mais, si nous sommes dans la
mondialisation depuis un sacré bout de temps, la culture mondiale et
universelle n’existe pas. (pp. 30-1) Nous avons plusieurs cultures qui se
côtoient dans un espace-monde qui n’est pas le même pour tous et qui n’a
surtout pas le même sens pour chacun! Seul la science y est peut être
unificatrice, mais en opposition au religieux. (p. 34)
Je n’ai pas besoin de continuer
pour que vous compreniez l’idée de ce livre : on examine la mondialisation
à la lumière des cultures. Quelles sont les interprétations du monde et comment
ces interprétations définissent la mondialisation. Dans un premier temps, nous
avons droit à un survol de la chose. Puis, dans un second temps, l’auteur se
penche sur des systèmes qui ont marqué la pensée à travers les époques et
les civilisations. Cela se fait en deux parties. La première partie est
consacrée aux « Peuples, civilisations et empires dans l’histoire ».
La seconde concerne les « Civilisations et empires aujourd’hui ».
(Pour plus d’infos voir la table des matières en annexe)
Mes référents
ont fait que le chapitre qui m’a le plus touché fut le 7e :
« Le système de l’économie-monde d’immanuel Walerstein ». C’était
normal ayant fait ma maîtrise en sociologie sur la division internationale du
travail (1) et ayant assisté à une conférence d’immanuel Walerstein au
département de sociologie de l’Université de Montréal alors que j’y faisais mon
bac. (2) Par contre, Walerstein est un penseur parmi d’autres dans la
perspective de ce livre. On y regarde en effet plus d’un penseur et c’est tout
à fait normal. C’est comme pour décrire une table : une seule perpective
ne suffit pas. On peut la voir de côté, de dessus, de dessous, au milieu de la
pièce ou par un entrebâillement de la porte. Chaque description aura du vrai,
mais sera aussi incomplète. Il faut donc une multitude de point de vue pour
saisir les choses complexes. Ce livre ouvre donc sur cette multitude. Voilà son
utilité dans ce monde trop souvent résumé dans une phrase choc qui décrit bien
la pensée unique, mais qui est souvent un frein à la compréhension d’une
réalité complexe et dynamique : celle de la mondialisation.
Notes :
1. Handfield, Michel, 1988, « La
Division Internationale du Travail et les Nouvelles Formes d'Organisation du
Travail: une nouvelle perspective. »,
Montréal : Université de Montréal, 128 p.
2. De mémoire. Ce serait donc entre 1979 et 1982.
Annexe : la
table des matières
INTRODUCTION
1. Sociétés contemporaines et vie globale : regards
croisés sur les formes de la mondialisation
1. La mobilité humaine dans la société globale
2. Économie et mondialisation
3. La politique globale
3.1. Typologie
des conflits politiques
3.2. Le
gouvernement politique du monde
4. La culture et les représentations du monde
5. Remarques finales
PARTIE I
Peuples, civilisations et empires dans l’histoire
INTRODUCTION
2. Perspectives antiques sur le monde global
1. Hérodote et le point de vue grec sur le monde connu
2. Ptolémée et l’harmonie du cosmos
3. Ibn Khaldun et la mission universelle de l’islam
3.1. La forme du
monde et les caractères des peuples
3.2. Coopération
et société
3.3. Nomadisme
et civilisation
3.4. La religion
comme facteur de civilisation et la mission universelle de l’islam
3.5.
Observations finales
3. Les conflits de civilisations et l’oikoumenè globale
dans l’œuvre d’Arnold Toynbee
1. L’unité du monde
2. La « famille » de la société
3. Le modèle défi-riposte
4. Les civilisations
5. Comment et pourquoi les civilisations s’effondrent
6. Conflits sociaux et culturels dans l’effondrement des
civilisations
7. La civilisation occidentale : origine et destin
4. Unité et pluralité des civilisations dans les travaux
historiques de Fernand Braudel
1. La civilisation
2. Civilisations et empires en Méditerranée au XVIe siècle
3. Unité et pluralité des civilisations
5. Terre et mer. Le nomos du monde global selon la
philosophie politique de Carl Schmitt
1. Le nomos de la Terre
2. La première révolution spatiale et le nouveau monde
3. Le jus publicum europaeum
4. La crise du jus publicum europaeum et l’impérialisme
américain
5. La seconde révolution spatiale et les nouvelles
perspectives du monde
PARTIE II
Civilisations et empires aujourd’hui
INTRODUCTION
6. Le démon de l’identité et l’ordre de la civilisation
dans la géopolitique de Samuel Huntington
1. Au-delà de la guerre froide
2. Cultures, religions, civilisations
3. Le déclin de l’Occident et le choc des civilisations
4. Les conflits de civilisations et les conflits de
failles
5. Brève note finale
7. Le système de l’économie-monde d’Immanuel Wallerstein
1. Un modèle dynamique d’interprétation du monde
2. De l’économie-monde européenne au système global
3. Le gouvernement mondial de l’économie
4. Quelques observations finales
8. Le discours philosophique sur l’empire d’Antonio Negri
et de Michael Hardt
1. Les deux formes de la modernité
2. De l’impérialisme à l’empire
3. L’empire
4. La multitude contre l’empire
5. Le monde contre l’empire
6. Le paradigme de l’empire et le monde global
9. Le monde global. Unité et différences
1. La mondialisation de l’économie
2. La mondialisation de la politique
3. La culture : un champ d’unité et de différences
4. Un monde pluriel
BIBLIOGRAPHIE
---
(Sur
le dictionnaire français-allemand de PONS)
Michel
Handfield
PONS LexifacePro
Französisch (Dictionnaire français-allemand)
ISBN-10 : 3-12-168732-8
ISBN-13 :
978-3-12-168732-9
http://www.pons.de/produkte/3-12-168732-8/
Reçu le 8 mai 08
11 mai 2008
Voyant
parfois du cinéma allemand et lisant des livres de philo et des sciences
sociales dans lesquels il y a quelques mots allemands, je me demande toujours
s’il y a d’autres choix de mots que celui fait par le traducteur, surtout s’il
prend la peine de mettre le mot allemand entre parenthèse dans le texte. Une
curiosité intellectuelle. Puis, j’oublie. Mais, cet hiver, j’ai été agacé par
une traduction dans un film allemand sous-titré en français : Et puis les touristes (Am
Ende kommen Touristen).
On revenait souvent avec le mot rééducation dans les sous-titres. « Monsieur Krzemiński vous
devez faire votre rééducation. » « Monsieur Krzemiński vous devez aller à votre
rééducation. » « Tu n’est pas allé à ta rééducation ! » Mais, pourquoi on
le rééduque ? On ne la voit jamais cette fameuse rééducation. J’ai finalement compris quand sa sœur lui a
dit qu’il n’allait pas à sa « gymnastik », alors sous-titré
rééducation! J’ai donc été à la librairie allemande adjacente au Goethe de
Montréal pour savoir ce qui existait comme dictionnaire français/allemand sur
CD-ROM. C’est là que j’ai découvert le PONS. Je l’ai donc demandé à
l’éditeur. (1)
Le
premier mot que j’ai regardé quand je l’ai reçu fut
« gymnastik » ! Il est bel et bien traduit par
gymnastique ! Voilà donc une utilité de ce dictionnaire pour le
cinéphile : vérifier un mot que l’on entend et dont on n’est pas sûr,
surtout quand on compare la bande originale, l’action (image) et le sous
titrage. Mais, il est aussi d’autre utilité insoupçonnée, comme de vérifier une
expression entendue à la radio française. En effet, j’ai déjà entendu la
« réal politique » à la radio de Radio-Canada. Après en avoir parlé
avec un confrère journaliste qui collabore à Societas Criticus, Luc Chaput, il
m’a dit que c’était une expression allemande. J’ai donc vérifié, et j’ai
trouvé:
Real :
Adjektiv, [bien] réel(le)
Politik :
Substantiv politique (Femininum)
Realpolitik :
Substantiv (Femininum) politique (Femininum) pragmatique!
Donc, une politique bien
réelle, pragmatique! Bref, de la politique réaliste, comme pour tous les
gouvernements qui gouvernent différemment de ce qu’ils avaient annoncés dans
leur programme et promis aux électeurs en fonction des événements. À distinguer
de la gouvernance par sondage. Alors, pourquoi dire « realpolitik »
(all.) quand on a tant d’autres choix? Le
respect de ce mot allemand qui décrit bien ce qu’il veut dire. Même Henry
Kissinger l’a utilisé! (2)
***
Le lecteur des sciences sociales et
de philosophie trouvera aussi ce dictionnaire utile. En effet, il n’est pas
rare de voir des livres français, souvent des traductions ou des textes
originaux qui se réfèrent à des auteurs ou des concepts allemands, les utiliser dans leur graphie originale. Un
exemple :
« D’ailleurs c’est seulement depuis quelques siècles que le mot
allemand frech (=insolent) a une connotation négative. » (Sloterdjik,
Peter, 1987, 2000, Critique de la raison
cynique, France : Christian Bourgois éditeur, p.
141)
Mais frech, si c’est
insolent, ce peut aussi être effronté(e); éhonté(e); ou impudent(e). On aurait
alors pu prendre impudent, qui est « une assurance arrogante » nous
dit Encarta, donc beaucoup moins négatif qu’insolent. Autre exemple : à la
page 126 Sloeterdjik écrit « Mais l’Aufklärung est et reste
insatisfaite. » Mais, qu’est ce que
l’Aufklärung? Le PONS me donne du choix et, dans le contexte du livre,
je choisirais « l’explication »
ou « l’éclaircissement »! A partir de là, je me suis fais à l’idée que
« la réponse reste toujours
insatisfaisante malgré les éclaircissements! » Bref, d’avoir un
éventail de sens pour un mot permet de se faire une meilleure idée. Et quand on
travaille sur les idées, un tel dictionnaire devient un essentiel pour qui
rencontre assez souvent des mots – et des concepts – allemands dans ses
lectures. Ce n’est pas chose rare en sociologie, où Weber et Marx entourent
Durkheim! Les presses de l’université Laval, en coédition avec La maison des
sciences de l’homme, ont même une collection « pensée allemande et européenne », ce qui montre l’importance
de cette pensée dans les sciences sociales.
***
Finalement, avec le tourisme d’agrément et d’affaires, ce
dictionnaire peut aussi être utile aux voyageurs, surtout s’ils voyagent avec
leur portable. L’allemand est d’ailleurs parlé en Allemagne, Autriche, Suisse
et dans 8 autres pays nous apprends wikipédia. (3)
***
Questions techniques. Ce dictionnaire s’est bien installé sur
mon ordi et j’ai pu choisir la langue française pour faire l’installation.
Cependant, le manuel d’instruction n’est qu’en allemand. Une page ou deux en
français aideraient l’installateur moins expérimenté, car il y a certainement
un marché chez les francophones pour un tel dictionnaire, surtout avec l’union
européenne et les échanges culturels et économique qui s’accélèrent au niveau
mondial. Un marché devrait même s’ouvrir au multilingue :
français/anglais/allemand/espagnol… et j’oserais dire russe et mandarin, si ce
n’était de la différence de caractères.
Ce sera le prochain défi à relever pour les éditeurs de dictionnaires, tant
papier que CD-ROM.
Notes :
1. Si vous êtes à Montréal,
vous pouvez le trouver à la Librairie
das Buch (Goethe institut), 418, rue Sherbrooke Est, Montréal (Qc) H2L 1J6,
Tél. 514-499-0355. Sinon, ou votre libraire pourra vous le commander, ou vous
pourrez le faire vous-même sur le site de PONS : http://www.pons.de/
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Realpolitik
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Allemand
Résumé
officiel (en langue originale allemande!)
PONS LexifacePro Französisch
Französisch-Deutsch/Deutsch-Französisch
Wörterbuch auf CD-ROM
ISBN-13 :
978-3-12-168732-9
ISBN-10 : 3-12-168732-8
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• Sprachausgabe:
Alle französischen Stichwörter vertont
• Vokabeltrainer:
Die in Lexifacepro nachgeschlagenen Wörter können trainiert werden
Systemvoraussetzungen:
Betriebssystem: Windows Vista, Windows XP,
Windows 2000, Windows 98SE, Windows NT;
Wir empfehlen Windows XP und 2000.
Mindestens 1 GHz Prozessor.
Hauptspeicher: mindestens 128 MB, 256 MB
empfohlen;
Festplattenspeicher: 600 MB für die Installation
von Anwendungen und Wörterbüchern;
1 GB für die Installation der Aussprachedaten.
###
Reçu
le 20 mai 2008 : Pennac, Daniel, 2007, CHAGRIN D'ÉCOLE, France :
Gallimard nrf, Collection blanche, ISBN
9782070769179. www.gallimard.fr/pennac-chagrindecole/
Chagrin d’école, dans la lignée de
Comme un roman, aborde la question de l’école du point de vue de l’élève, et en
l’occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre lui-même, étudie
cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en
lui restituant aussi son poids d’angoisse et de douleur.
---
Reçu
le 23 avril 2008 : Boniface, P., 2008, ATLAS DU MONDE GLOBAL, Paris :
Armand Colin/fayard, 128 p. Format :
25,4X19, ISBN 9782200350543, Distr : www.somabec.com
Le monde global, si complexe, est fait de risques
mais aussi d’opportunités. Pascal Boniface et Hubert Védrine le décryptent pour
nous. Ils alertent sans alarmer, avec le souci constant d’informer,
d’expliquer, d’éclairer. Sans surcharger, saturer ou embrouiller, ils montrent
les multiples visions du monde des divers pays et peuples : ce sont autant de
regards croisés sur l’histoire et sur notre monde riche de contradictions,
d’antagonismes et d’espérances.
###
Lancement du no 116 de la revue Mœbius:
«
Éloge de la marche »
Commentaires de Michel Handfield (6 mai 2008)
À cette occasion, Louky Bersianik,
Normand De Bellefeuille, Denise Desautels, Gilbert Dupuis, Lysanne Langevin,
Madeleine Monette, France Mongeau, France Théoret et Claire Varin ont fait la
lecture de leur texte ou d’un extrait de celui-ci.
On était dans la marche en haute
altitude, pas à ras les pâquerettes, car c’était très littéraire. Des textes
d’écrivains et de poètes lus par leurs auteurs! J’ai apprécié, car c’était ma
première expérience d’une lecture publique. J’ai trouvé qu’une telle lecture a
quelque chose de très visuel. Le son des mots et la modulation correspondent à
l’image que l’auteur veut leur donner.
Naturellement, étant sociologue, écrire
sur la marche serait d’un autre ordre. Mais, et c’est là tout l’intérêt de
cette revue, celle-ci regroupe des textes de différents genre, autant poétique
que romanesque; des nouvelles que de l’essai. Même du conte! C’est ce que nous
apprend le site de la revue :
« Mœbius se définit comme une revue d'écritures et de littérature. Elle
est précisément un lieu de prise de parole qui n'a que faire de l'étanchéité
des genres et accepte donc tous types de textes littéraires: conte, nouvelle,
court essai, poésie. Car il faut une pluralité d'écritures pour constituer une
littérature. »
J’ai donc hâte de lire ce numéro sur la
marche, surtout que je suis cycliste et marcheur selon les saisons. Bref, si la
marche des mots vous intéresse autant que celle des pas, ce numéro de Moebius
devrait vous faire courir au kiosque à revue!
Hyperlien :
---
Lancement de l’économie
sociale, une alternative au capitalisme de Thierry Jeantet
Michel Handfield (6 mai 2008)
Attention :
j’ai assisté au lancement, mais je n’ai pas lu le livre.
Après
une présentation de Gérald Larose, Thierry Jeantet nous a entretenue des problèmes
actuels dans le monde - chômage, crise bancaire, travail forcé des enfants,
etc. - qui ne sont pas nouveaux
cependant. En fait, tout le monde connaît la situation à moins de ne pas avoir
écouté les nouvelles depuis des décennies. Pourtant, on continue à croire que
le capitalisme va tout régler! Mais, entre vous et moi, si la majorité de la
population lit l’horoscope plutôt que les nouvelles économiques, elle peut
croire à peu près n’importe quoi, même que ça va aller mieux dans 3 mois!
Quant à ceux qui suivent le
moindrement les informations, ils savent
bien que le système a des failles malgré les discours rassurants des
spécialistes en communication et en relations publiques, qui parlent surtout d’accidents
de parcours et d’exceptions. Mais, ce sont des exceptions qui se poursuivent au
point de devenir la règle trop souvent!
Ceux qui suivent en plus les médias alternatifs, voient bien
que certains groupes sont à la recherche de solutions novatrices. Si certaines sont
plus utopiques que d’autres, certaines sont aussi plus solides et réalistes que
ce que le système n’offre. Quant un système dit qu’il est le meilleur pour
répondre à la demande, ce que disent les tenants de l’économie de marché
néolibérale, et qu’il produit autant de déchets d’un côté et de pénurie de
l’autre, c’est qu’il y a problème! Problème grave même, comme dans le cas de la
crise alimentaire actuelle.
Il faudrait donc que des
alternatives fassent enfin parties des débats officiels pour avoir la chance
d’être retenues et appliquées un jour. Si elles demeurent à l’écart,
marginales, elles resteront toujours des alternatives, car elles ne se
retrouveront jamais au centre du système.
Alors, pourquoi ne pas faire pénétrer l’économie sociale dans l’Organisation Mondiale du Commerce par
exemple, comme l’a dit Thierry Jeantet? Quelle bonne idée finalement.
***
Par contre, si l’économie sociale
est importante et que bien des chercheurs et des intervenants sont de cet avis,
il y a un paradoxe, du moins ici en Amérique, où des entreprises assimilables à
des entreprises d’économie sociale, comme des mutuelles d’assurances, agissent
davantage comme des entreprises traditionnelles, allant même jusqu’à se
démutualiser pour le bien de quelques uns!
Il y a aussi des fonds de pensions qui vont jusqu’à acheter une
entreprise publique pour la privatiser en vue d’en tirer le maximum, même s’il
faut réduire les conditions de travail des employés ou délocaliser/relocaliser
une partie de la production pour cela! Ceci fait donc des employés et de leur
syndicat des complices du recul de l’économie sociale alors que les milieux
progressistes, dont ils se réclament, se plaignent de la position encore trop
marginale de cette forme d’alternative économique! Autant dire qu’on se tire dans le pied. Il y
aurait là l’objet d’un second livre, car s’il est important de présenter l’économie sociale comme
alternative au capitalisme, il est aussi important de connaître les écueils
qu’elle peut rencontrer, surtout si
certains de ces écueils viennent de ses alliés naturels.
Arrière de couverture
Le
capitalisme, sous ses différents visages, a-t-il définitivement gagné la
bataille idéologique en portant à faire croire que croissance économique et
progrès social sont les fruits de l'accumulation de richesses d'abord
financières? Pourquoi ressasser les cours de la bourse, en direct ou sur tous
les médias, plutôt que le nombre d'hectares dévastés en Amazonie, le nombre
d'enfants malnutris ou des habitants de la planète vivant sous le seuil de
pauvreté?
Cet ouvrage montre que l'économie sociale est, dans un monde se voulant
pluriel, une réponse moderne, déjà bien rôdée, aux attentes citoyennes... à
amplifier.
ECONOMICA, 2008, 96 p. ISBN
9782717855425, Distribution Somabec :
www.somabec.com/
---
ENTENTE
DE PRINCIPE ENTRE K FILMS AMÉRIQUE
ET
CINEPLEX DIVERTISSEMENT
MONTRÉAL
(Québec), le 17 avril 2008
Cineplex Divertissement et Louis
Dussault de K Films Amérique ont conjointement décidé cette semaine de faire
toute la lumière sur la situation qui prévaut quant à la distribution des films
au Québec.
À l’invitation de Cineplex
Divertissement, Louis Dussault de K Films Amérique et Rock Demers des
Productions La Fête ont rencontré les dirigeants de Cineplex hier afin
d’établir une façon de faire juste et équitable pour tous les
intervenants. Dans un premier temps, il est entendu qu’un distributeur de
films qui traditionnellement offre ses produits cinématographiques aux salles
commerciales se doit de leur offrir ces derniers en première instance. Dans un
deuxième temps, si l’exploitant commercial ne peut ou ne désire pas présenter
un film à l’intérieur d’un laps de temps raisonnable, le distributeur a le
loisir de l’offrir aux salles non commerciales.
Les deux parties sont d’accord que
tous les cinéphiles québécois ont un droit à voir le plus grand nombre de films
possible. D’ailleurs Louis Dussault et Rock Demers se sont réjoui de cette
conclusion mutuelle. « Je suis heureux que les cinéphiles en région comme ceux
de Montréal bénéficient de notre expertise afin d’avoir accès au plus
grand nombre de films partout où cela est possible et à notre mutuelle
satisfaction », a déclaré Louis Dussault. « Il est fondamental que le public
québécois soit capable d’apprécier toutes les œuvres cinématographiques
dans les meilleures conditions et en même temps dans toutes les régions», a
précisé Rock Demers qui se félicite de la conclusion de cette rencontre.
Du côté de Cineplex, son président
et directeur général, M. Ellis Jacob a déclaré : « Cineplex s’est
toujours investi au Québec comme ardent défenseur du cinéma d’auteur et plus
particulièrement du cinéma québécois. Notre implication comme commanditaire et
hôte de nombreux festivals de films démontre notre engagement de toujours
vis-à-vis le 7e art.»
À
propos de Cineplex Divertissement LP :
Cineplex Divertissement LP, dont
le siège social est situé à Toronto, possède, loue ou exploite en coentreprise
132 cinémas totalisant 1 337 écrans et accueillant chaque année quelque 61
millions d’invités. Cineplex Divertissement LP est la plus importante
entreprise d’exploitation de salles de cinéma au Canada. Elle exploite les
cinémas des marques suivantes: Cineplex Odeon, Galaxy, Famous Players (dont les
cinémas Colisée, Colossus et StarCité), Cinema City et les cinémas Banque
Scotia. Les parts du Cineplex Galaxy Income Fund, qui détient environ 76 % de
Cineplex Divertissement LP, sont négociées à la Bourse de Toronto sous le
symbole CGX.UN. Pour plus de détails, visitez
www.cineplex.com
###
(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
Attention :
Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont
rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout
noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le
mot à mot.
Je ne fais pas
non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma
formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui
peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce
qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les
questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un révélateur
social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait que de
courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu faire de
très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle, qu’eux
dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse
que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui
ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je travaille d’un autre
angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire
une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent plusieurs hyperliens de
références, car cette diversité de points de vue est nécessaire. Il faut la
protéger.
Michel
Handfield
À l'affiche dès le 16 mai prochain
Écrit
et produit par FABIENNE LAROUCHE & MICHEL TRUDEAU
Réalisé par CHARLES BINAMÉ
Montréal, le 23 avril 2008 - Le public des
quatre coins du Québec pourra découvrir dès le 16 mai prochain la plus récente
réalisation de Charles Binamé au grand écran avec « LE PIÈGE AMÉRICAIN ». Le
film écrit et produit par Fabienne Larouche et Michel Trudeau met en vedette
Rémy Girard dans le rôle de Lucien Rivard, ainsi que les têtes d'affiche Gérard
Darmon et Colm Feore.
Entre l'assassinat de JFK et celui de son
frère Robert, un homme est mêlé à une série d'événements qui vont bouleverser
l'histoire de l'Amérique et du monde.
Cet homme s'appelle Lucien Rivard.
Quinze ans après la fin de la guerre 39-45, Américains, Russes et
Français se livrent une guerre stratégique incessante pour s'approprier les
ressources naturelles du tiers-monde.
Leurs services secrets collaborent avec les organisations criminelles
pour se donner une position de force sur l'échiquier mondial. Lucien Rivard profite ainsi de privilèges et
d'alliances contre-nature avec les gouvernements. Des casinos de La Havane aux clubs de nuit de
Dallas, des laboratoires clandestins marseillais jusqu'à la jungle
indonésienne, de La Nouvelle-Orléans à Montréal, le monde moderne se construit
avec les méthodes et les moyens du crime.
Des coups d'état se trament.
Rivard devient l'instrument de forces occultes sur lesquelles il n'a pas
le contrôle. Il anticipe avec angoisse
le déroulement malheureux de tragédies inévitables dont il sera malgré lui un
acteur important.
Commentaires de Michel Handfield (19 mai
2008)
« La
vérité, c’est une idée dans la tête de celui qui écoute! » (Lucien
Rivard dans le film)
On est dans la reconstruction. A partir
d’éléments réels, on a reconstruit une réalité plausible. J’ai pensé à JFK
d’Oliver Stone. Ici on est chez les
ennemis potentiels de Kennedy, soit le crime organisé, que Rivard appelle
l’industrie du plaisir; les services secrets; les « teamsters », avec
Hoffa (syndicat); la business, surtout
celle qui carbure aux richesses naturelles comme les mines; et son entourage
politique! (1) Des gens qui ont des intérêts à ce que le communisme ne
s’implante pas à Cuba, ni dans les autres pays en développement qui sont dans
leur mire, tout cela sur fond de guerre
froide et du Vietnam. Mais, ils n’ont pas davantage intérêt à ce que John F.
Kennedy fasse le ménage à l’intérieur des États-Unis. Bref, la cible est toute
trouvée, les raisons aussi. Restait à établir les liens. C’est l’affaire des
romanciers et scénaristes, ce que font Fabienne Larouche et Michel Trudeau ici.
Lucien Rivard sera
« impliqué » par association à l’assassinat de Kennedy, frayant avec
le crime, la business et les services spéciaux, la drogue servant parfois de
monnaie d’échange dans les transactions d’armes entre la CIA et ses partenaires
par exemple. Tous des clients pour ces gens d’affaires. Fournir des armes, de
la drogue ou de faux passeports à des alliés de la mafia ou de la CIA, c’est la
même business pour quelqu’un comme Rivard et ses acolytes. Comme québécois, il
est aussi très bien placé, pouvant faire le pont entre l’Amérique et l’Europe,
mais aussi entre les States et l’Amérique du Sud, n’étant pas États-Uniens.
Rivard est donc en position de comprendre les choses lorsqu’il se prépare
quelque chose de gros, d’où l’intérêt de ce point de vue. Réel ou fiction?
Certainement un autre film qui fera parler. Mais, ce ne sera pas le dernier.
***
L’Amérique a perdu ses repères le 22 novembre
1963 et depuis elle les cherche. Faire ainsi basculer une puissance dans la
névrose ne peut pas être l’affaire d’un fou, surtout solitaire. Il serait intolérable
pour l’opinion publique qu’une personne seule, un fou de surcroit, puisse ainsi
faire basculer une nation dans la consternation; un peuple dans la psychose. Au
moins, le 11 septembre 2001 était l’affaire d’un groupe terroriste
international et organisé. L’assassinat du Président ne peut donc être qu’un
complot bien organisé pour ces raisons. Le motif : l’argent! Protéger le
crime ou la politique impérialiste des États-Unis par exemple. Les deux, serait
encore mieux. De quoi nourrir bien des hypothèses et faire bien des films, car
à défaut de certitudes, l’Amérique cherche des ancrages dans le passé. Mais,
plus elle est incertaine d’où elle va, moins elle est certaine d’où elle vient!
Même le mythe Kennedy peut être ébranlé. Dans cette optique, l’idéologie de la
pureté (on l’aurait assassiné parce qu’il était pur et honnête, donc un danger
pour certains), ne tient plus! Peut-on être pur et en politique? Si on y
croyait encore dans les années 60, on y croit beaucoup moins aujourd’hui. De là
à chercher des squelettes dans le placard il n’y a qu’un pas. Sa contrepartie
devient alors vendeuse: manipulant certains groupes, il devenait dangereux pour
d’autres et on l’aurait assassiné pour le bien de ceux-ci, ceux-ci pouvant être
aussi bien la mafia que l’État, surtout
que la raison d’État a ses raisons que la
raison ignore! (2)
***
En même temps, ce sont les débuts de la
mondialisation moderne, avant que les industries légales n’entrent de plein
pied dans ce modèle. On fait venir la morphine d’Orient, on la traite en France
et on la vend en Amérique! Les frontières permettent de segmenter le globe
comme les murs de l’usine entre les départements : si elles empêchent les
gens de circuler librement, elles n’empêchent pas les matières premières et les
produits de circuler pour être traité et se voir ainsi donner une nouvelle
valeur d’échange. La même chose qu’on fait aujourd’hui avec les automobiles par
exemple, où le moteur vient d’Asie, une partie du système électrique
d’Allemagne, la transmission d’Ontario … pour finalement monter le tout au
Mexique! (3)
Là comme ailleurs, la mafia teste le système
et ouvre la voie. Elle a organisée le jeu, l’État l’a pris. Elle a su tirer
profit des différences entre pays dans le commerce avec la drogue, les multinationales
ont suivi la voie. Bref, la mafia est à l’avant-garde de l’économie de marché;
l’avant-garde capitaliste! De là à nommer une rue en l’honneur de Lucien
Rivard, il n’y a qu’un pas que certains franchissent (4), à moins que ce ne
soit un truc publicitaire dans le cadre de la sortie du film.
***
Un film ou l’amitié peut être sacrifiée aux
affaires. Trahison ou business? A vous de choisir. Pour moi, c’est de la
politique au vrai sens du terme : « relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir » nous dit
le Petit Robert! Le pouvoir de l’organisation et l’atteinte de ses objectifs
vaut davantage que le plus fort de ses maillons. Imaginez alors ce que vaut le plus faible. Pas
grand-chose! Cela est vrai de la mafia, de la politique ou de la business. Si
elle doit sacrifier un de ses hommes, que ce soit Rivard ou Kennedy, elle le
fera, car elle n’a pas à être morale ou amorale. Elle doit progresser et être
profitable pour être! Sinon, elle disparaitra. Cela est vrai tant des
entreprises légales, comme les pharmaceutiques, que des entreprises illégales,
comme les laboratoires illicites qui font des drogues! (5) Un film qui fait réfléchir, mais ne résoudra
pas l’affaire Kennedy, car c’est un trop bon filon pour clore ce débat, si
bonne soit une hypothèse.
Voilà ce que vous pourrez trouver dans ce film
entre thriller et documentaire, car il
mélange les genres. Moi, j’ai aimé, mais,
il ne pourra être à l’abri de la comparaison avec tout ce qui a déjà été
fait sur le sujet et les commentaires de tous et chacun, Kennedy étant passé
dans l’imaginaire populaire. Il est devenu « propriété publique » comme Che Guevara ou Marylin Monroe qui
sont aussi devenue des icones! Il devrait donc être vu et discuté, étant le
dernier film en liste sur le sujet. En attendant le suivant, c’est le film du
moment.
Notes :
1.
Par exemple, le film d’Oliver Stone, JFK, implique Lyndon B. Johnson, qui
succédera à JFK, dans ce coup d'État!
Puis, plus récemment le livre de Barr McClellan (2003, Blood, Money & Power: How L.B.J. Killed J.F.K., Truman Press,
ISBN-13: 9780963784629) proposera aussi l’implication de Lyndon B. Johnson
selon ce que j’ai trouvé sur l’internet.
Pour plus d’infos sur Barr McClellan : http://en.wikipedia.org/wiki/Barr_McClellan.
Ce
qui est fascinant, c’est qu’une des enquêtes dont on parle dans le film de
Fabienne est celle sur la mafia mené par John Little McClellan (http://en.wikipedia.org/wiki/McClellan_Hearings)
qui mettait en cause les Teamsters. J’ai fait quelques vérifications, mais, à
part leur nom de famille, je n’ai pas trouvé de relation entre Barr et John
Little McClellan (http://en.wikipedia.org/wiki/John_L._McClellan).
2.
pour paraphraser Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît
point » (Pascal). (Petit Robert sur CD ROM)
3.
Et il y a aussi des sous contractants mondiaux, comme Magna international, qui
peuvent faire autant certaines pièces que le montage de véhicules en
sous-main dans leurs installations :
« We offer metal body and chassis products and design and engineering
services through divisions located in North America (Canada, United States and
Mexico), Europe (Germany, Austria, France, Ireland, Poland and the Czech
Republic) and Rest of World (Japan, Korea, India and China). » (www.magna.com/)
4.
Ainsi, « le Mouvement boulevard
Lucien-Rivard propose de rebaptiser le boulevard Saint-Laurent à Montréal
boulevard Lucien-Rivard. » (www.mblr.org/)
Forme de publicité déguisée? Au lecteur de juger.
5.
La différence entre les deux se résume à la légalité ou l’illégalité du produit
vendu d’une part et à la violence qui lui est associé d’autre part, violence
beaucoup plus associée à l’illégalité de la transaction qu’au produit lui-même
selon certains cependant. C’est ce qui fait que certains groupes et
intellectuels manifestent une sympathie pour la décriminalisation de certains
actes (vente de drogue et prostitution en sont les exemples les plus connus) à
défaut de leur légalisation.
Hyperliens :
JFK
(film): http://en.wikipedia.org/wiki/JFK_%28film%29 et
http://fr.wikipedia.org/wiki/JFK_%28film%29
John
Fitzgerald Kennedy: http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Fitzgerald_Kennedy
JFK
(1991): www.imdb.com/title/tt0102138/
French
Connection: http://fr.wikipedia.org/wiki/French_Connection et
http://en.wikipedia.org/wiki/French_Connection
---
www.tfmdistribution.com/unbaisersilvousplait/
D’Emmanuel
Mouret, à l’affiche le 9 mai
Montréal
le 21 avril 2008 - À l’occasion de la sortie du film Un baiser s’il vous plaît,
K- Films Amérique et Unifrance Film organisent un « après-midi Tapis rouge » le
4 mai à 16 h au Cinéma Impérial de Montréal. Virginie Ledoyen, l’actrice
principale du film, ainsi qu’Emmanuel Mouret, réalisateur et acteur principal
du film, seront présents lors de cet événement qui sera animé par la comédienne
Hélène Florent.
Virginie
Ledoyen, qui a notamment joué aux côtés de Gérard Depardieu dans Bon voyage et
de Leonardo DiCaprio dans The Beach, réalise un retour remarqué dans Un baiser
s’il vous plaît. Le réalisateur Emmanuel Mouret s’est fait remarquer par son
long métrage Changement d’adresse réalisé en 2006 avec en vedette l’actrice
Frédérique Bel, que l’on retrouve également dans Un baiser s’il vous plaît.
Un
baiser s’il vous plaît est une comédie qui prend le prétexte d’un baiser entre
une femme mariée et son meilleur ami. Ce baiser, en apparence sans
conséquences, les entraine dans une situation dont ils perdent le contrôle. En
France, le film a passé le cap des 200 000 entrées.
Le
film met en vedette Virginie Ledoyen, Emmanuel Mouret, Julie Gayet, Michaël
Cohen, Stefano Accorsi et Frédérique Bel, et est distribué par K-Films
Amérique. Vous pouvez visionner la bande-annonce du film en visitant le www.kfilmsamerique.com.
Commentaires de
Michel Handfield (13 mai 2008)
Un
baiser sans conséquence, c’est tentant! Mais, Émilie a un scrupule. Une
histoire qui est arrivée à une de ses amies sur qui un simple baiser a eu un
effet inattendu. Alors, donnera-t-elle ce baiser? Mais, avant de le savoir,
elle racontera l’histoire de son amie à cet inconnu avec qui elle a passé du
bon temps dans cette ville qui n’est pas la sienne!
Fable
intéressante, où on se demande toujours si on est face à un être naïf ou un
parfait manipulateur? Difficile à dire, car l’on est à la frontière de l’amitié
et du désir qui naît sans avertissement; du rapport sexuel qui peut toujours
être derrière le rapport humain, car l’humain est un être sexué. La différence
entre le baiser d’amitié, familial ou amoureux est sociale et psychologique, car
dans tous les cas, même le chaste baiser, ce sont deux lèvres qui se touchent!
Voilà le baiser froidement décortiqué. Le reste, c’est dans la tête que ça se
passe.
On
peut donc voir ce film comme une excellente comédie sentimentale, mais aussi
une analyse intellectuelle et très rationnelle des fils de l’amour, car on en
parle beaucoup dans cette comédie, où on met le baiser et ses conséquences sous
la loupe.
---
Maman
est chez le coiffeur de Léa Pool
Sortie le 2 mai
Montréal,
le 7 avril 2008.
Maman est chez le coiffeur, écrit par Isabelle
Hébert et réalisé par Léa Pool, sera en salle partout au Québec le 2 mai 2008.
Été
1966. C’est le temps des vacances, de la grande liberté, des courses dans les
champs et des fous rires avec les copains. Prenant conscience des rêves,
chagrins et mensonges de ceux qui l’entourent, Élise voit sa famille
bouleversée par le départ précipité de sa mère qui quitte le foyer. Tandis que
son frère Coco se réfugie obstinément dans la construction d'un super bolide,
le petit Benoît s'enfonce dans son monde intérieur et s'isole de plus en plus
dans la chambre à fournaise, devant un père dépassé par les événements. Élise
décide de prendre en main le gouvernail de sa famille à la dérive. Aidée par la
nature environnante et le réconfort silencieux de Monsieur Mouche, elle
s'apprête à vivre un été pas comme les autres.
Le rôle principal de la jeune Élise est tenu
par Marianne Fortier, l’inoubliable interprète d’Aurore. À ses côtés on
retrouve des interprètes de renom comme Céline Bonnier, Gabriel Arcand et le
comédien français Laurent Lucas, bien connu du public québécois pour son rôle
dans Harry, un ami qui vous veut du bien. Le tournage a eu lieu l’espace d’un
été dans la vallée du Richelieu. Inscrite fin des années 60, cette histoire est
une illustration colorée et nostalgique des journées estivales de l’enfance.
Maman est chez le coiffeur est produit par
Lyse Lafontaine et Michael Mosca d’Équinoxe Productions. Le film a pu être
produit grâce à la participation financière de Téléfilm Canada, de la SODEC,
des programmes de crédit d’impôt à la production des gouvervenements du Québec
et du Canada, du Fonds Harold Greenberg, d'Équinoxe Productions et avec la
participation de Radio-Canada et de Super Écran. Le film est distribué par
Equinoxe Films.
Commentaires de Michel Handfield (8 mai 2008)
« Si
tu veux que ça morde, faut avoir la foi! La foi en quoi? C’est à toi de le
trouver. » (Conseil d’un pêcheur, joué par Gaston Lepage, à
Élise) Voilà le film en résumé, car on suit d’abord Élise, qui passe de petite
fille à adolescente dans un Québec qui change et une famille qui se déconstruit
devant elle. Elle devra donc trouver qui elle est pour s’aider et aider les
autres, surtout son petit frère
Benoît, qui s'enfonce dans son monde
intérieur. Elle devra avoir foi en elle!
***
Chronique d’un été au bord du Richelieu à
hauteur d’enfants. On pénètre une autre époque, avec ses croyances et ses mythes,
mais aussi le changement qui gronde, annonciateur de ce qui suivra. Par exemple, si l’homosexualité était encore
taboue à l’époque, quelques mois plus
tard Pierre-Eliot Trudeau, alors ministre de la justice, fera qu’elle ne sera
plus criminelle! Il réformera aussi la
loi sur le divorce. Si on n’en parle pas ouvertement dans le film, on le
suggère par le contexte décrit; où la mère quitte son mari, qui semble avoir
certaines amitiés particulières.
De leur côté, les enfants le vivent
différemment. Alors que Coco peaufine
son bolide tout l’été, Élise s’occupe
d’eux, mais aussi des autres enfants « poqués » du voisinage. Elle se
découvre donc en même temps qu’elle pénètre l’adolescence. C’est aussi le temps
des premiers sentiments. Alors que les
enfants semblent encore heureux, ils observent les adultes et commencent à
percevoir des choses, comme certains malaises
d’adultes. C’est l’âge ou on commence à voir ce qu’il y a derrière les
apparences, dans ce monde d’adultes vers lequel nous allons, comme caché
derrière un rideau ou une porte de garde-robe.
***
C’est un film intéressant, mais dans
lequel j’ai pris peu de notes. À souligner la bande sonore. Il serait bien de les voir 20 ans plus tard pour savoir ce que sont devenus ces enfants
et leurs parents, façon de jeter un regard sur les années 70, où tout semblait
permis, et les années 80, où les rêves ont commencé à se fermer dans la grande
déprime néolibérale issus de Reagan et de Thatcher, qui ont commencé à réduire
le rôle de l’État au profit du marché comme grand timonier de la société et
facteur de progrès social. Passage subtil entre une économie politique, au
service de la société, à une économie indépendante et autonome, qui crée ses
propres règles par tâtonnement, car ce qui n’est pas encore interdit est
permis, d’où certains scandales juteux dans les milieux financiers! (1)
C’est
aussi à cette époque que les rêves collectifs des années 60 ont fait place à
l’individualisme, ce qui nous conduira à la charte des droits et libertés de la
personne du Québec (2) et, plus tard, à
la charte canadienne des droits et libertés (3), qui ira encore plus loin dans
les droits individuels. L’individu aura ainsi préséance sur la collectivité et
les institutions, mais, paradoxalement, le citoyen deviendra client de l’État et l’employé
sera réduit à une simple ressource
humaine pour l’entreprise (4), qui, elle, gagnera le statut de personne devant
les chartes! C’est ainsi que la liberté d’expression de l’entreprise, notamment
en matière linguistique, sera assimilable à celle de l’individu même en vertu
de la charte québécoise des droits! (5) Belle contradiction, où l’on célèbrera
l’individu et où l’on enterrera en même temps le citoyen!
Malheureusement,
on pense trop souvent qu’il s’agit d’un phénomène purement québécois (ou
canadien), alors que c’est d’un changement de régime économique et politique
mondial qu’il s’agit (6), issue de la séparation de l’économie du politique et
du social au niveau idéologique. On s’en prend alors aux mauvaises cibles,
accusant le Canada de tous les maux tout en étant prêt à nous intégrer dans ce
système (ALENA, OMC et j’en passe) si on devient souverain, comme si la
souveraineté réglait tout. Remarquez que le statu quo canadien ne règle rien
non plus. Un jour, il faudra s’asseoir face à face, des deux côtés de la
barrière linguistique canadienne, et regarder cela de façon rationnelle, car la
seule chose qui peut régler ce conflit c’est le dialogue. Dire que le Canada
est parfait ou qu’un Québec souverain règlerait tout par enchantement, c’est de
l’utopie. Une pensée magique que l’on traine depuis ces années, avec la
naissance du mouvement souverainiste au Québec et l’arrivée de la pensée
trudeauiste au Canada. (7) Ce film, se
passant en 1966, nous situe dans la période de l’innocence tranquille,
mais annonciatrice de l’opposition
nationale à vernir entre les tenants du Québec et du Canada, avec l’arrivée de
Trudeau à la tête du parti libéral du Canada, défenseur des droits et libertés
individuelles, d’un côté, et les
manifestations de la St-Jean-Baptiste de 1968, annonciatrices de la montée de
l’indépendantisme québécois, de l’autre. (8) Si les français ont eu mai, nous
avons eu juin 1968! Mais, depuis, nous sommes figés dans cette opposition nationaliste/fédéraliste qui efface en partie
la dichotomie gauche/droite au Québec. Figé pendant que le reste du monde
change. Suffit de regarder le chemin
parcouru en Europe depuis mai 68, où Daniel Cohn-Bendit était menacé
d’expulsion de France et où il est maintenant député vert au parlement européen
(9), pour s’en convaincre.
Demeurant
à côté d’un géant, les États-Unis, qui imposent leur façon de faire, que ce
soit en matière d’économie, de
politique et de relations internationales, on aurait intérêt à s’allier et à
faire des ponts avec les autres provinces, qui ne sont pas si monolithiques que
ce que les politiciens nous en disent (10); l’autre Amérique : l’Amérique
du Sud; l’Europe; l’Asie; et, pour le Québec,
l’Afrique francophone. Comme on
n’est pas de culture États-uniennes, on devrait être capable de nous servir de
cet atout pour prendre notre place dans le monde, mais ce n’est pas en étant
divisé qu’on réussira. Par contre, on ne doit pas gommer notre différence non
plus, qui est la langue française en Amérique. (11)
Notes :
1.
Pensons à Cinar, Norbourg, Enron, et la
crise des papiers commerciaux qui est la dernière en ligne.
2.
www.cdpdj.qc.ca/fr/commun/docs/charte.pdf
3.
http://laws.justice.gc.ca/en/charter/const_fr.html
4.
La personne loyale à l’entreprise est alors devenue une ressource
interchangeable pour les gestionnaires.
Si la ressource humaine coûte moins cher au Mexique, à Singapour ou en
Chine, on la fera travailler là bas en y délocalisant/relocalisant la
production. L’on peut facilement « fabriquer » une voiture en
achetant les pneus au Brésil, le moteur au Japon et la main-d’œuvre (montage)
en Chine! C’est ainsi que, dans la mondialisation, les entreprises sont de plus
en plus des gestionnaires de marque qui apposent leur nom sur des produits qu’ils ont pensé, mais que d’autres
produisent à travers un réseau mondial de sous traitants. Ce concept, que l’on
croit nouveau, a émergé au tournant des années 1970-80 avant de prendre
l’expansion qu’on lui connaît.
5.
« Dans un premier jugement rendu le
28 décembre 1984, la Cour supérieure du Québec a invalidé les articles
interdisant l'affichage unilingue en soutenant que la loi violait la liberté
d'expression consacrée dans la Charte québécoise des droits. Dans un arrêt
rendu le 15 décembre 1988, la Cour suprême du Canada a confirmé le jugement.
Selon la Cour suprême, le Québec a le droit d'imposer l'usage du français, mais
ne peut interdire l'anglais: les chartes des droits, canadienne et québécoise,
garantissent la liberté d'expression, et ce, dans le discours commercial. »
(Trésor de la
langue française au Québec/ CIRAL / Université Laval : www.tlfq.ulaval.ca/Axl/amnord/quebec-loi-1988-178.htm)
6.
Albert, Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris:
Seuil, l'histoire immédiate
7. A ce sujet, il faut lire Mc Roberts, 1997, Misconceiving Canada, Canada: Oxford
University Press.
8.
Trudeau est devenu chef du Parti Libéral du Canada le 6 avril 1968 (http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/1943.html)
et a déclenché l’élection fédérale peu de temps après. Le jour du vote était le
lendemain de cette St-Jean-Baptiste, soit le 25 juin 1968, où « les
Libéraux obtiennent leurs meilleurs résultats (53,6 % des voix, 56 sièges sur
74) depuis l'ère Louis Saint-Laurent. » (http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/1981.html)
10.
Pour le bien de l’opposition nationaliste/fédéraliste, il est bien de mettre le
Canada dans un bloc, eux contre nous, mais quand on lit le moindrement ce qui
s’écrit ailleurs on voit bien que ce n’est pas si simple. L’Ontario n’est pas
l’Alberta ni la Colombie-Britannique par exemple.
11.
« Au MICC, on a soutenu hier que les
immigrants sont maintenant bien informés de l'importance de l'anglais au
Québec. «On en parle, maintenant», a signalé le porte-parole du MICC, Claude
Fradette. «Il faut être honnête et réaliste.»
«Il y a des Européens qui
arrivaient et qui disaient: "On nous avait dit que c'était français [au
Québec], mais on ne nous avait pas dit que c'était en même temps anglais",
a raconté M. Fradette. «Bien oui! C'est l'Amérique du Nord.» Le MICC veut
«s'assurer au bout du compte que les gens puissent bien s'intégrer à la société
et à la réalité nord-américaines. Il ne faut pas se le cacher ». (Robert Dutrisac, Québec aide les immigrants à parler
l'anglais, Le Devoir, Édition du jeudi 01 mai 2008 : www.ledevoir.com/2008/05/01/187727.html)
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My
Blueberry Nights de Wong Kar Wai
En salle le 9 mai
Montréal, le 22 avril
2008 - My Blueberry Nights, du
réalisateur de Hong Kong, Wong Kar Wai, prendra l’affiche le 9 mai prochain. Le
film met en vedette Jude Law, Natalie Portman et pour la première fois au grand
écran, la chanteuse Norah Jones, qui tient le rôle principal du film.
Après une rupture douloureuse, Elizabeth (Norah Jones) se lance dans un
périple à travers l'Amérique, laissant derrière elle une vie de souvenirs, un
rêve et un nouvel ami - l’émouvant patron de bar (Jude Law) - tout en cherchant
de quoi panser son coeur brisé. Occupant des emplois de serveuse, Elizabeth se
lie d'amitié avec des clients dont les désirs sont plus grands que les siens :
un policier tourmenté (David Strathairn) et sa femme qui l'a quitté (Rachel
Weisz), une joueuse de casino dans la déveine (Natalie Portman) qui a une
affaire à régler.
Scénariste à l’origine, Wong Kar Wai commence sa carrière de réalisateur
en 1988 avec le polar As Tears Go By.
Suivront Nos années sauvages (1990), Les Cendres du temps (1994), Chungking Express (1994), Les Anges déchus (1995), et Happy Together (1997). En 2000, son film In The Mood For Love connaît le succès et est récompensé par
plusieurs prix dans différents festivals internationnaux.
Avec My Blueberry Nights, Wong
Kar Wai signe son premier film en anglais tourné sur le sol américain. On y
retrouve le style propre au cinéma de Wong Kar Wai : des personnages
mélancoliques et marginaux, le tout filmé dans une palette de couleurs quasi
expressionniste. La musique, quant à elle, se veut aussi nostalgique, avec des
chansons empruntées à Norah Jones, Cat Power, Ry Cooder, ou encore Otis
Redding.
Le film prendra l’affiche au Quartier Latin en
version doublée en français et en version originale anglaise avec sous-titres
français à l’AMC Forum 22. My Blueberry
Nights est distribué par Équinoxe Films.
Commentaires de Michel
Handfield (8 mai 2008)
D’abord, j’ai aimé la
photographie et la musique. Un genre de « road movie », la route en moins! Si on suit Elizabeth dans son
périple, on la voit très rarement sur la route, mais plutôt dans des emplois de
serveuses, que ce soit de restaurant, de café
ou de bar, dans cette Amérique parfois profonde. D’ailleurs, tout part d’un café. Un café bien
particulier, où le propriétaire conserve les trousseaux de clefs de gens qui
les lui ont confiés pour différentes raisons, comme d’avoir tout quitté pour
changer de vie! Il les conserve au cas où elles reviendraient les chercher pour
retrouver leur ancienne vie, même s’il sait que plusieurs ne reviendront
pas. Ce sont les clefs de leur histoire;
de celle qu’elles veulent oublier ou de celle qu’elles ne veulent plus changer.
C’est le café comme point d’ancrage. Un retour est donc possible! Demeurera
d’ailleurs un lien entre Elizabeth et lui.
S’il pense à elle
depuis une soirée particulière, où il lui a fait goûter sa tarte aux bleuets,
de son côté, elle lui envoie des cartes postales, mais sans adresse de retour,
comme si elle se gardait une porte ouverte, mais sans lui permettre de la
franchir, encore blessée par l’amour.
Une façon de nous placer dans le « road movie » même si on
n’est pas sur la route. C’est ainsi qu’il suivra son périple.
Avec elle, on verra
les malheurs des autres. Ce qu’il y a derrière la façade que les gens se créent
pour se rassurer. Les joies, les peines et, surtout, les dépendances! S’il y a
ceux qui vont fêter leur bonheur dans les bars,
il y a aussi ceux, beaucoup plus nombreux, qui vont oublier leurs
malheurs, la tristesse de leur vie et leur solitude au milieu des autres. De
quoi en ressortir plus à vif! On pénètre donc dans les profondeurs de l’humain. On est face à un miroir qui va
au-delà des apparences.
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U2
3D! Au IMAX Telus (Vieux port de Montréal)
www.centredessciencesdemontreal.com/fr/imax/imax.htm
6 mai 2008
« Imaginez Bono encore plus grand que
nature et la guitare tranchante de Edge encore plus enveloppante. Vivez le
spectacle Vertigo de U2 à travers une expérience cinématographique
électrisante. » C’est ce que dit la publicité et c’est vrai!
L’image est plus grande que nature et la
sono impressionnantes. 36 000
watts! U2, le nom qui dit tout!
Du rock, oui, mais aussi du sens, car Bono est
impliqué socialement : guerre, religion, environnement, droits de la
personne. Les principales causes sociales y ont droit! Du rock humaniste et
militant! Comme il le chante : « les
difficultés du passé ne doivent pas nous empêchent de faire un meilleur futur! »
Mais, comme « on est les accepteurs!
Quand cela cessera-t-il? » U2, c’est plus que du rock, c’est
signifiant.
Michel
Handfield
societascriticus.com
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Date de
sortie: 25 avril 2008
Directeur:
Stephen Walker
Soyez
prêts à être divertis par les individus inspirants de Young at Heart, une
chorale du troisième âge de la Nouvelle-Angleterre, qui a su captiver les
publics à travers le monde avec leurs reprises de chansons de tous genres,
allant de The Clash jusqu’à Coldplay. Dès le commencement du documentaire de
Stephen Walker, les retraités, dirigés par leur strict directeur artistique,
sont en train de répéter leur nouveau spectacle, osant avec un numéro
discordant de Sonic Youth et en donnant un nouveau sens à « I feel
good » de James Brown. Finalement, ce qui se dégage du documentaire est un
amusant et émouvant testament à l’amitié, une inspiration de créativité qui va
au-delà des attentes.
Commentaires de Michel Handfield (30 avril 2008)
Les
mammys et les papys font du blues, du rock et même un peu de punk! Un
documentaire que j’ai écouté, mais où j’ai noté peu de choses. Il est cependant
très signifiant pour comprendre ces personnes âgées que nous n’écoutons plus;
que nous ignorons même parfois. Combien sont oubliés par leurs enfants et petits enfants?
“Open your ears open your eyes and listen with
your sense!” Voilà
le sentiment que j’ai eu. Je l’ai noté en anglais pour souligner que ce film
est intéressant dans sa version originale, vu le ton et l’émotion qui passe par
les voix! Je le recommande donc en version originale.
On
y voit des personnes âgées qui oublient leur âge, car la voix n’a pas d’âge.
Mais, physiquement, l’âge est là quand même. Ce film permet donc de prendre
conscience des problèmes du vieillissement que la société gomme
facilement, par la publicité par
exemple. Mais ils ont à vivre des problèmes et le film ne fait pas comme s’ils
n’existaient pas, comme l’hospitalisation ou le décès d’un membre de la
chorale. Cependant, ils le vivent d’une façon particulière, car « the show
must go on ». Et quand les membres d’une chorale ont tous entre 70 et 90
ans, ces problèmes peuvent arriver sans avertissement. Film humain que je
recommande fortement.
Hyperliens :
http://www.youngatheartchorus.com/
http://www.foxsearchlight.com/youngatheart/
THE EDGE OF HEAVEN
DU RÉALISATEUR FATIH AKIN
À L’AFFICHE DÈS 2 MAI 2008
Montréal, le lundi 22 avril 2008 – Métropole
Films a le plaisir de présenter DE L’AUTRE CÔTÉ (THE EDGE OF HEAVEN), du
réalisateur allemand Fatih Akin. Prix du meilleur scénario au Festival de
Cannes et au European Film Award 2007, ce long métrage est le deuxième volet
d’une trilogie commencée avec Head On. Accueilli chaleureusement par la
critique française, DE L’AUTRE CÔTÉ
prendra l’affiche le 2 mai 2008 en version originale allemande, turque
et anglaise avec sous-titres anglais et avec sous-titres français.
Malgré les réticences de son fils Nejat, Ali,
veuf, décide de vivre avec Yeter, une prostituée d'origine turque comme lui.
Mais Nejat, jeune prof d'allemand, se prend d'affection pour Yeter lorsqu'il
comprend qu'elle envoie son argent à sa fille en Turquie pour lui payer des
études. La mort accidentelle de Yeter éloigne durablement le père de son fils.
Nejat se rend à Istanbul dans l'espoir de retrouver la trace d'Ayten, la fille
de Yeter. A Hambourg, Ayten sympathise avec Lotte, une étudiante allemande
aussitôt séduite par le charme et l'engagement politique de la jeune Turque.
Lotte propose même à Ayten de l'héberger chez elle, malgré les réticences de sa
mère, Susanne. Arrêtée et placée en détention, Ayten est finalement reconduite
à la frontière puis incarcérée en Turquie. Sur un coup de tête, Lotte décide de
tout abandonner et de se rendre en Turquie.
Réalisateur allemand né de parents Turques,
Fatih Akin a débuté sa carrière de réalisateur avec deux courts-métrages au
succès retentissant (Weed, Short, Sharp, Shot), puis de continuer avec
plusieurs longs métrages (Im Juli, Solino). Akin voit cette trilogie comme son
passage à l’âge adulte : « On peut appeler ça une trilogie si on veut, mais en
tous les cas, il s'agit de trois films indissociables car ils traitent
respectivement de l'amour, de la mort et du mal. Head on parle d'amour. De
l'autre côté parle de la mort. La mort dans la mesure où chaque décès est une
naissance : la mort et la naissance ouvrent toutes deux la voie à d'autres
dimensions. Avec De l'autre côté, j'ai le sentiment d'avoir atteint une
nouvelle dimension, mais qu'il manque encore quelque chose qui sera au cœur du
troisième film. Un film qui parlera du mal. Je pense à ces trois films comme à
mes "devoirs". Une fois qu'ils seront terminés, je pourrai passer à
autre chose. Je pourrai peut-être aborder le film de genre, et m'essayer au
film noir, au western et même au cinéma d'horreur. »
Commentaires de Michel Handfield (30 avril 2008)
Ce film m’a fait penser à « Les uns les autres » en ce sens que
plusieurs des personnages sont liés, se cherchent, mais se manquent. Des
destins se croisent. Un peu comme cette Turquie qui se cherche entre Orient et
Occident et qui veut entrer dans la communauté européenne. Cela entrainera des
bouleversements, nécessairement.
En arrière plan, ce film parle justement
de ces différences de conception entre la Turquie et l’Europe et du chemin qui
reste à parcourir pour l’arrimage, notamment sur la question des droits, libertés, et de la sécurité des citoyens, car
dans une Europe ouverte, le tourisme viendra en Turquie, mais devra aussi s’y
sentir en sécurité.
Au premier plan, au-delà des relations
interpersonnelles entre Ali, Nejat et Yeter d’une part et entre Ayten, Lotte et
Suzanne d’autre part, ce film porte sur la relation parent-enfant (père/fils
pour Nejat et Ali; mère fille pour Yeter et Ayten et pour Lotte et Suzanne) et
sur ces suites selon la façon dont on a géré les conflits et les événements de
la vie. On est dans le psychosocial.
A souligner que ce film est à multiples
volets, ce qui fait que l’on suit plus d’une histoire et qu’elles se recoupent
toutes. Un peu comme un hologramme, on
en voit toutes les dimensions peu importe la facette que l’on regarde, ce que
les différents protagonistes ne voient pas, pris dans leur propre perspective.
Nous en savons donc plus qu’eux à la sortie du film et on peut se demander
s’ils comprendront un jour. Quelle
sera la suite pour eux?
---
CARMEN de la ROYAL OPERA
AVEC : ANNA CATERINA ANTONACCI, JONAS KAUFMANN,
ILDEBRANDO D’ARCANGELO.
153 minutes, version originale française avec
sous-titres anglais
Une distribution DiGiScreen présenté au cinéma
EX-CENTRIS.
CARMEN, cet opéra en quatre actes de Georges Bizet,
adapté de la nouvelle de Prosper Mérimée, reste l'une des œuvres du répertoire
les plus jouées dans le monde. Au cœur de cet opéra se trouve une femme qui vit
une relation complexe avec deux hommes, Carmen, jouée par la fabuleuse
chanteuse-actrice Anna Caterina Antonacci. La grande soprano italienne a pour
partenaires deux hommes d’une beauté diabolique : le bouillant et séduisant
ténor allemand Jonas Kaufmann et le flamboyant baryton italien Ildebrando D’Arcangelo.
Cette production 2006 de CARMEN, par le Royal
Opera, est dirigée par Francesca Zambello.
Informations pour le grand public : www.ex-centris.com
Commentaires de Michel Handfield (30 avril 2008)
D’abord, nous avons droit au chef d’orchestre
qui nous explique l’opéra Carmen, en anglais naturellement puisque c’est une
production britannique. Cependant, Carmen, un opéra français, sera joué dans la
langue de Bizet! Quant on revoit le chef
à quelques reprise au cours de ce film, j’ai toujours l’impression qu’il mange
la musique et que c’est bon, car il a l’air gourmand! Et c’est effectivement
bon. On en redemanderait.
C’est du théâtre à voix de rossignol! Si
l’histoire est connue, elle est toujours intéressante car elle met en scène des
personnages forts qui s’attirent et s’opposent dans un balai amour/haine qui
dégénère autour du personnage de Carmen, femme forte, à la fois intrigante et
manipulatrice. Elle saura user de la jalousie de Don José un temps pour le
manipuler, sauf que la jalousie peut devenir une bombe quand on en perd le
contrôle. C’est très cinématographique. Il n’est pas surprenant que plusieurs
films aient été tirés de cet opéra. Je pense, entre autres, au Carmen de Carlos
Saura (1983) et à celui de Francesco
Rosi (1984) avec Julia Migenes-Johnson.
***
Là bas, on ne lésine pas sur les moyens pour la
culture. On a même droit aux animaux sur scène : coq, âne, cheval. Ne
manquait que le taureau. Quand on pense
au manque de moyens d’ici en comparaison, c’est désolant. L’opéra de Montréal a
connu des difficultés financières il y a quelques années; là c’est le CBC Radio Orchestra, fondé en 1938,
qui fera son chant du signe en novembre prochain! (1) Bref, un jour, par manque
d’investissements dans la culture, par manque de moyens, nous devrons nous rabattre sur les salles de
cinéma pour avoir accès à certains produits culturels que nous n’auront plus
les moyens de produire. Cette question est importante, mais ce type de film
nous offre peut être une piste de
solution. Si le marché de Montréal n’est pas assez grand pour soutenir des
productions culturelles à grand déploiement, sa diffusion extérieure, par le biais du cinéma et du DVD,
serait peut être une solution pour amener de l’argent frais à ces entreprises
et favoriser leur développement. Le fil est parfois mince entre la réussite et
l’échec et les technologies peuvent bouleverser bien des choses dans un sens ou
dans l’autre.
Note :
1.
Adieu au dernier orchestre radio, Désautels :
www.radio-canada.ca/radio/desautels/24042008/100498.shtml
Hyperliens (avec la coopération de Luc
Chaput):
Carmen sur wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Carmen_(op%C3%A9ra)
Royal Opera House: http://info.royaloperahouse.org
Bizet
Georges (1838-1875) à la BNF: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77202299
Prosper
Mérimée: www.inlibroveritas.net/auteur346.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_M%C3%A9rim%C3%A9e
La
dictée de Mérimée :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dict%C3%A9e_de_M%C3%A9rim%C3%A9e
Exécution
José par la garrote. Garrote: http://en.wikipedia.org/wiki/Garrote
---
Grand Canyon 3D : fleuve en péril
Sautez à bord avec une équipe d’explorateurs
pour une descente palpitante des rapides de la rivière Colorado. Partez à la
découverte de solutions à un problème environnemental pressant.
Par
les producteurs d’Everest.
Musique
du film de Dave Matthews Band
Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=o732oS1z4dk
Derrière la caméra : www.youtube.com/watch?v=oFRkYKWcyUw
Commentaires de Michel Handfield (25 avril 2008)
D’abord, le processus 3D est nettement
amélioré. Au lieu des anciennes lunettes
ayant un « verre » vert et un « verre » rouge, nous avons
droit à une lunette avec des verres polarisants. J’ai donc vu les effets 3D, ce qui n’était
pas toujours le cas avec l’ancienne technique,
car, je ne vois pas de face de l’œil gauche. C’est dû à un accident
alors que j’étais enfant. De voir en 3D, ou d’en avoir l’illusion, fut donc
nouveau pour moi. Là je voyais les
effets. Tous? Je ne peux le dire, mais l’expérience fut très agréable et
concluante. J’ai même fait des tests, fermant et ouvrant l’œil gauche et je
voyais les effets même d’un seul œil. Si je fermais l’œil droit, je perdais par
contre une large partie de l’effet, mon œil gauche étant accidenté (il me
manque une partie de la cornée pour ceux qui se poseraient la question), mais je
ne voyais pas en double, ni de façon désagréable. J’aurais pu suivre le film,
même d’un œil. Je trouve cela important de le souligner, car quelqu’un qui ne
verrait que d’un œil devrait pouvoir en profiter, ce qui n’était pas le cas
auparavant. Naturellement, c’est un risque, car tous les problèmes visuels sont
différents, mais, dans mon cas, ce fut concluant.
***
Dans cette descente des rapides de la rivière
Colorado on suit Robert F. Kennedy Jr.,
président des Waterkeeper Alliance,
et sa fille Kick; Wade Davis,
anthropologue, et sa fille Tara; leur guide, Shana Watahomigie, autochtone
Havasupai, et plusieurs autres.
Naturellement, même s’ils se sont rencontrés par hasard, on sait très
bien que le hasard ça s’arrange!
C’est
l’occasion de parler des problèmes de l’eau et du Colorado, un des fleuves les plus menacés du monde!
En plus de devoir subir l’évaporation dans sa traversée du désert, ce fleuve,
long de 2200 km, a à étancher la soif de Las Vegas et du capitalisme agricole
de la Californie, où on cultive dans le
« désert » grâce à l’irrigation.
Une méthode millénaire qui devrait être remplacée au plus tôt par des
méthodes moins consommatrice d’eau comme la micro irrigation par exemple. En
tout, près de 30 millions de personnes dépendent de ce bras d’eau pour vivre et
faire des affaires! C’est beaucoup demander à un fleuve.
Le Colorado doit aussi fournir de l’énergie,
ce qui fait qu’on a construit un barrage entre ses gorges dans les années
1930 : le barrage Hoover. Cette construction retient le sable et refroidit
l’eau, ce qui a changé l’écologie du fleuve. La végétation et la faune ont été
modifiées avec le temps, ce qui entraine toute une série d’autres conséquences,
le tout accentué par la surconsommation d’eau. C’est ainsi que les niveaux d’eau
des lacs et du fleuve Colorado se réduisent dramatiquement.
Naturellement, ce film est pédagogique et
offre un petit côté moralisateur. Mais, si je trouve cela, c’est peut être parce que je m’intéresse à l’environnement
depuis fort longtemps et que ce discours n’est pas nouveau pour moi. Ce n’est
certainement pas le cas de tous, sinon on serait beaucoup plus vindicatif face
à nos gouvernants, mais aussi beaucoup plus actifs pour l’environnement. Combien lavent encore leur ciment à grande
eau, cela régulièrement, dans notre voisinage? Espèrent-ils qu’il pousse ou
avoir de la fraîche?
Côté action, vous aurez droit à du saute
mouton extrême! Dans ce type de descente, votre équipement est mieux d’être
bien attaché au canot et votre casque bien « vissé » sur votre tête.
Hyperliens
IMAX: www.centredessciencesdemontreal.com/fr/imax/imax.htm
Site
officiel : www.grandcanyonadventurefilm.com/
. Ce site contient plusieurs infos et des hyperliens dans « What you can
do to help » de la section Education.
MacGillivray
Freeman
Films : www.macfreefilms.com/
Waterkeeper Alliance :
www.waterkeeper.org/
Barrage Hoover: http://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_Hoover
Wade
Davis sur Wikipédia: http://en.wikipedia.org/wiki/Wade_Davis
Robert F. Kennedy Jr. : www.robertfkennedyjr.com/
Sur
Wikipédia: http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_F._Kennedy,_Jr.
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L'Imprésario de Smyrne (1759)
De Carlo Goldoni
Traduction Marco Micone
Mise en scène Carl Béchard
DU 15
AVRIL AU 10 MAI 2008
Durée
du spectacle : 2h30 avec entracte
DISTRIBUTION
par ordre alphabétique
FRANÇOIS
ARNAUD Un valet, un gondolier, un chien
EMMANUEL
BILODEAU Carluccio
CATHERINE
B. LAVOIE Une servante et un chat
SOPHIE
CADIEUX Annina
PIERRE
CHAGNON Nibio
DAVID-ALEXANDRE
DESPRÉS Maccario et le chef d’orchestre
SÉBASTIEN
DODGE Pasqualino
SYLVIE
DRAPEAU Lucrezia
ROBERT
LALONDE Le Comte Lasca
RÉNALD
LAURIN Beltrame, un souZeur, un perroquet
PASCALE
MONTPETIT Tognina
ALAIN
ZOUVI Ali et un souffleur
Goldoni!
En 2007, que ce soit en Italie, en
France ou ailleurs dans le monde, partout on a célébré le tricentenaire de la
naissance de Goldoni, né à Venise en 1707 et mort à Paris en 1793, en pleine
Révolution. Le petit Carlo avait passé son enfance dans la ville des canaux et
du carnaval, jusqu’au jour où son père l’a emmené à Pérouse, puis à Rimini,
avant de revenir à Venise. Par la suite, il se retrouve à Pavie, où il
entreprend des études de droit. C’est que, tout comme son père, Goldoni a la
manie de se fixer nulle part : il se retrouve tantôt à Vérone ou à Brescia,
tantôt à Bergame ou à Milan, ainsi qu’à Pise où, durant trois ans, de 1745 à
1748, il exerce son métier d’avocat.
Pourtant, dès l’âge de 13 ans, le
théâtre exerçait déjà sur lui une grande fascination.
Ce n’est pourtant que vers 1738
que Goldoni commence vraiment sa carrière d’homme de théâtre. Il puise d’abord
son inspiration dans la commedia dell’arte et écrit des canevas pour des
comédies improvisées.
Tel qu’il le mentionne dans ses
Mémoires, Goldoni voulait doter l’Italie d’un nouveau type de comédie plus
structurée, cela afin de redonner ses lettres de noblesse à la commedia
dell’arte, devenue quelque peu scabreuse!
En 1743, il écrit La Brave Femme,
sa première véritable pièce. Il lui arrive cependant de rédiger encore des
canevas et des pièces partiellement écrites. C’est le cas d’Arlequin, serviteur
de deux maîtres, dont il ne va compléter la rédaction que plus tard. Sa réforme
du théâtre italien ne se fera donc pas du jour au lendemain. À 40 ans, il
abandonne définitivement la pratique du droit et se met à écrire sur mesure pour
les acteurs du théâtre Sant’Angelo de Venise. C’est l’époque des Deux jumeaux
vénitiens, une pièce d’une extraordinaire virtuosité, déjà présentée sur la
scène du TNM.
Vers 1750, au moment où il atteint
la pleine maîtrise de son art, une rivalité s’installe entre lui et un auteur à
la mode, Pietro Chiari. Goldoni remporte haut la main la victoire en écrivant
pas moins de 16 pièces en une seule année ! (À la suite d’un pari, le metteur
en scène Klaus Michael Grüber caressa d’ailleurs le rêve de les porter toutes à
la scène en un an, mais ce rêve fut hélas abandonné!) C’est l’époque du Café et
de La Locandiera.
En 1753, il quitte Venise et
s’installe à Bologne, puis à Parme et à Rome, où il vit des années difficiles,
au cours desquelles il a tendance à écrire au goût du jour, afin d’entretenir
son succès.
Il quitte Rome en 1759 et, à son
retour à Venise, voilà qu’un nouvel adversaire l’attend : Carlo Gozzi, l’auteur
de L’Oiseau vert, qui l’accuse d’avoir tué la comédie italienne. Mais malgré
tous ces conflits qui l’opposent à ses contemporains, c’est à cette époque
qu’il écrit ses plus grandes œuvres : L’Imprésario de Smyrne (1759), La
Nouvelle Demeure (1760), Les Rustres (1760), mais aussi La Trilogie de la
villégiature (1761) et Barouf à Chioggia (1762). Fatigué des attaques
incessantes dont il est l’objet, il accepte de quitter la cité des doges et de
se rendre à
Paris en 1762 pour travailler à la
Comédie-Italienne, où les comédiens l’attendent avec un contrat de deux ans. Le
Vénitien a alors à son actif plus de 150 pièces et presque autant de livrets
d’opéra. Mais pour survivre dans cette ville qui ne lui fera pas de cadeaux, il
doit enseigner l’italien aux filles de Louis XV. Et va consacrer l’essentiel de
son temps à la rédaction de ses Mémoires pour servir à l’histoire de ma vie et
à celle de mon théâtre. Puis, dans Le Bon et le Mauvais Génie, une pièce écrite
vers 1770, il laisse entrevoir son regret d’avoir quitté Venise, sa ville
chérie que jamais plus il ne reverra.
Durant ces années d’exil à Paris,
Jean-Jacques Rousseau le reçoit, fidèle à sa légende, en ours bourru, trait de
caractère qui précisément empêcha que les deux hommes ne poursuivent leur
dialogue. C’est que Carlo Goldoni craignait que le philosophe susceptible ne se
soit reconnu dans la pièce qu’il venait d’écrire pour la Comédie-Française : Le
Bourru bienfaisant. Ce fut là la seule oeuvre de Goldoni qui rencontra un peu
de succès en France. Après L’Avare fastueux, qui connut un cruel échec, Goldoni
n’écrira donc plus que ses Mémoires, en français, où revit le Siècle des
Lumières, vu du théâtre et de l’autre côté des Alpes. En 1793, le poète André
Chénier réussit à lui faire établir une pension. Mais l’auteur de L’Imprésario
de Smyrne meurt la nuit même, le 6 février, misérable et méconnu.
Carlo Goldoni a écrit énormément
de pièces, qui peuvent être extrêmement différentes les unes des autres.
Certaines, très vivantes, très joyeuses, comme Il Campiello (La Petite Place)
sont empreintes d’une ambiance populaire; d’autres sont plus troublantes et
noires, ou alors plus sèches, plus aigres-douces, faites de quiproquos et de
sentiments obliques, comme L’Éventail, dont Luca Ronconi, l’actuel directeur du
Piccolo Teatro de Milan, a signé une production magistrale l’année dernière.
Goldoni a aimé follement la comédie, mais il a répudié les masques et les
effets faciles d’une commedia dell’arte sclérosée. Il a créé de superbes rôles
de femmes, des personnages d’une intense humanité car, écrivain attaché à des
troupes, il s’inspirait très souvent de la personnalité même des comédiens.
Voilà un auteur chez qui il y a aussi une forme de cruauté, d’ambiguïté et de
mélancolie, certes voilée par le comique, mais qui est toujours là, ténue,
vibrante.
En 1907, pour le bicentenaire de
sa naissance, les Italiens mirent en chantier l’édition des oeuvres complètes
de l’écrivain prolixe, achevée un demi-siècle et 40 volumes plus tard. En
France, les célébrations amorcées en 1993 du second centenaire de sa mort et
poursuivies l’an dernier pour le tricentenaire de sa naissance n’auront pas été
accompagnées d’une traduction intégrale de ses pièces. Mais ne chipotons pas
trop : sous la vigilance d’un «comité Goldoni européen», présidé par
l’écrivain, critique dramatique et historien du théâtre Robert Abirached, c’est
une trentaine de pièces inédites qui ont été publiées en version française au
cours des dernières années, dont une douzaine ont déjà été portées à la scène.
En lisant ces œuvres inédites et
en voyant aujourd’hui L’Imprésario de Smyrne, Carlo Goldoni apparaît ni
poussiéreux, ni souffreteux, mais totalement intact et spontanément actuel. Il
y a chez lui quelque chose de profondément italien : cette désinvolture, cette
bonhomie, qui parfois peut cacher une certaine mélancolie. Il y a un vieux mot
italien à peu près intraduisible en français, sprezzatura, qui désigne une
manière de prendre les choses, y compris les plus négatives, avec légèreté.
Tout Goldoni est là, lui qui porte sur les êtres un regard amusé, aimant,
compatissant et attendri.
STÉPHANE
LÉPINE
Source :
www.tnm.qc.ca/saison-2007-2008/LImpresario-de-Smyrne/textes-LImpresario-de-Smyrne.html
DES CASTAFIORE DANS L’ARÈNE DU
RIRE
« En toute
sincérité, et pour le bien de tous, je ne peux accepter qu’un rôle de prima donna. »
— Lucrezia, acte
3, scène 8
Nous sommes au milieu du 18e
siècle. De toute l’Italie, des jeunes gens sans le sou viennent tenter leur
chance à Venise où les théâtres se multiplient : chanteurs mégalomanes,
cantatrices sans scrupule, poètes miteux, directeurs rapaces et aristocrates
pervers. Le comte Lasca fait une entrée remarquée à l’hôtel d’un certain
Beltrame et y rencontre une troupe d’artistes lyriques, qu’il décide de
soutenir en leur offrant la possibilité de participer à un spectacle produit
par un riche négociant originaire de Smyrne. Avec humour et malice, Goldoni
décrit en touches vives l’univers baroque de l’opéra vénitien, avec ses divas
et ses castrats, ses Castafiore et ses prima donna. Il croque les silhouettes
et les intrigues de ce petit monde qui est sans cesse en représentation.
Ainsi, en plein carnaval, notre
imprésario turc est-il jeté parmi ces flamboyants fauves. Sera-t-il de force à
lutter ? Ou sortira-t-il vainqueur de cette immense mascarade ? L’Imprésario de
Smyrne, l’une des plus grandes réussites de Goldoni, est la peinture débridée
d’un monde implacable et du plus haut comique, où les egos sont monstrueux et
où, fort heureusement, le ridicule ne tue pas !
Source :
le communiqué.
Le mot du metteur en scène!
« Pour
moi, L’Imprésario de Smyrne n’est pas une parodie de l’opéra mais une fine
satire du milieu du théâtre en général, et du théâtre dans tous les milieux.
Mais L’Imprésario ressemble aussi, 300 ans après la naissance de son auteur, à
un plaidoyer pour la nécessité, dans la poursuite de la création humaine, de
passer du «Je» au «Nous». »
CARL BÉCHARD (Extrait
du programme)
Commentaires de Michel Handfield
(25 avril 2008)
Malgré tous les excellents
comédiens, je me dois de souligner la présence d’une vraie chanteuse d’opéra
dans cette pièce : Catherine B. Lavoie, mezzo-soprano, qui joue la
servante et un chat! Elle fait aussi les pauses musicales.
J’ai vu cette pièce il y a quelques
jours et j’ai ri, bien ri! L’assistance aussi. Bref, c’était la « commedia
de la musica » si je puis dire! Je
l’ai prise au premier degré, question d’ambiance probablement.
J’ai donc laissé reposer les
choses avant d’écrire ce texte, car quoi dire de plus que c’est drôle et que ça
passe bien? Une agréable soirée. Puis, finalement…
***
« J’aime
Venise, mais elle n’est plus ce qu’elle était » nous dit un des
personnages de la pièce. On ne peut qu’approuver, car si Venise fut jadis
grande et belle, elle a décliné dès la fin du XVIe siècle , avec la guerre contre les Turcs (1571), l’épidémie de
choléra de 1575 et l’incendie du palais
des Doges (1577), ce que montre le film « Venise 1575 » de Jean-Loïc Portron. (1) Cependant, une ville en déclin n’a que deux
choix : se laisser aller ou se prendre en main. Venise s’est donc prise en
main, mais pas toujours avec succès, puisqu’elle fut au cœur de différents
conflits jusqu’à sa prise par l’Italie,
en 1866, suite à une guerre avec l’Autriche. (2)
Ce destin de Venise, c’est un peu
le destin de cette troupe. Individualités et égos qui pouvaient aller à la
dérive après avoir été trompé par les promesses d’un Eldorado lointains, Smyrne
ici. Mais, ces artistes capricieux (« moi je chante quand je veux ») comprennent qu’on n’est jamais
mieux servi que par soi même après la désillusion et ils deviennent une troupe!
Une troupe autonome! Bref, ils entrent dans une forme d’autonomie par
rapport à la recherche d’un souteneur ou
d’un mécène. Cela s’ouvre sur la possibilité de créer sans compromis. Propos
très moderne au moment où la télé et le cinéma, parfois le théâtre, intègrent
de plus en plus de placement de produits pour vivre!
On assiste donc à la pratique, ou
la générale, de leur première pièce, qui raconte leur histoire, car le
souffleur (Alain Zouvi) doit encore intervenir! De quoi rire, car tout n’est
pas encore rodé pour notre plus grand plaisir naturellement! Mais, malgré la
légèreté apparente de la chose, cette pièce est très signifiante, car elle a
pour tissus la fourberie, le mensonge, la jalousie, et les égos plus grands que
nature… Bref, Machiavel n’aurait pas
renié Goldoni, même si cette pièce se veut comique, car on a droit à
quelques « vacheries » de haute voltige et à un double langage.
On comprend donc entre les lignes! Une
pièce que l’on peut prendre pour ce qu’elle est, une comédie, ou que l’on peut
intellectualiser après coup!
Notes :
1. Vu
au FIFA 2008.
2.
Avec l’aide de Wikipédia :
Chronologie
de Venise : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_Venise
Venise :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Venise
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Les films vus à Vues d’Afrique
1 mai 2008
Tenir une
revue internet, c’est voir des choses, écrire et maintenir le site. La plupart
des textes sont mis promptement en ligne. Par contre, il arrive que l’on doive
retarder certains textes pour d’autres. Ce fut le cas de cette série, la
plupart des films que nous ayons vus à ce festival n’ayant pas de sortie en
salle, exception faite de Délice Paloma. Comme nous voulions faire un bloc,
nous n’avions pas le choix.
Michel Handfield
Délice Paloma (vu le 7 avril)
À
L’AFFICHE DÈS LE 11 AVRIL 2008
Vous avez besoin d'un permis de
construire ? Vous êtes seul un soir ? Appelez la bienfaitrice nationale, Mme
Aldjéria : elle vous arrange ça. Celle qui s'est donné le nom du pays ne recule
devant aucune combine pour survivre dans l'Algérie d'aujourd'hui. Pour peu
qu'elles soient jolies et peu scrupuleuses, ses recrues peuvent faire carrière.
La dernière, Paloma, fait grand effet, en particulier sur Riyad, le fils de Mme
Aldjéria. Le rachat des Thermes de Caracalla, le rêve qui devait permettre au
clan d'Aldjéria de changer de vie, sera l'affaire de trop.
Le réalisateur algérien Nadir
Moknèche résume Délice Paloma : "Mon film brosse le portrait d'un
"petit peuple" qui, pour s'en sortir, imite des comportements qui ne
sont pas les siens."
Biyouna, l'actrice principale de
Délice Paloma, est une véritable icône populaire en Algérie. Née dans le
quartier populaire de Belcourt au sein d'une famille citadine d'Alger, elle est
danseuse dans les années 60, dans des orchestres féminins et dans de
prestigieux cabarets de l'époque. En 1972, elle décroche par hasard un petit
rôle dans le feuilleton télévisé culte El-Harrik. Le succès de l’émission est
immense, en grande partie grâce à la gouaille de Fatma, le personnage que la
jeune Biyouna interprète avec un naturel alors encore inédit sur les écrans
algériens. Elle devra attendre jusqu’en 1999 avant que l’on ne lui offre un
rôle dans un registre autre que comique. C’est Nadir Moknèche qui lui ouvre
cette porte avec le film Le Harem de Mme Osmane.
Commentaires de
Michel Handfield (1 mai 2008)
Mme Aldjéria sort de prison au
cœur d’un monde qui revient à la tradition musulmane alors qu’elle a un style
occidental et semble être une femme libre. Les femmes qui viennent à sa
rencontre, pour lui remettre les clefs de son appartement, portent le
voile. Elles étaient pourtant ses
collaboratrices qui, en d’autres temps, étaient beaucoup plus libérales! Que
s’est-il passé durant ces 3 ans où elle
fut emprisonnée? Qui est-elle?
En 1995, dans un Alger où il
fallait des contacts pour arranger les choses, Mme Aldjéria était prospère. Son
slogan : « Mme Aldjéria vous
arrange ça! » C’était l’entremetteuse par excellence, mi-mafieuse,
mi-ange, car elle faisait que ce qui bloquait dans le système, débloquait. Elle
savait qui acheter! Mais, parfois, elle pouvait aussi être « salope »
pour provoque un coup du destin, comme faire fermer un concurrent pour un mois
en échange d’une somme bien sonante!
Tout, mais absolument tout, était
de son ressort; même aider le client à
trouver un peu de plaisir ou la cliente à piéger son mari pour gagner le
divorce! De quoi se prendre pour une bienfaitrice nationale. Mais, à trop en faire,
cela attire l’attention et la jalousie. Certains voulaient certainement la voir
plonger.
Comme le Pouvoir est une question
de respect, d’organisation et de rang,
si on vise trop haut, on attire l’attention sur soi et, surtout, on en menace
d’autres dans l’organisation sociale. Le système répondra donc pour se
protéger. C’est ce qui fait qu’elle s’est retrouvée en prison. Nous découvrons
comment par ce film, car elle nous raconte son histoire.
Il va pleuvoir sur Conakry (vu le 14 avril)
Bangali
Bayo appelé BB (Bibi), 25 ans, étudiant en histoire philo à l’université de
Conakry, a un talent particulier. Il excelle dans l’art de la caricature et
signe incognito, des BD pour le journal de la fac. Le père de BB, Karamo est
Imam de la grande mosquée de la capitale, il rêve de voir son plus jeune fils
BB, lui succéder selon la recommandation de son propre père. Mais BB a d’autres
ambitions et désire profiter de la vie. Il a déjà une vie amoureuse bien
remplie mais avec Kesso, une jeune étudiante en informatique de 20 ans, c’est
du sérieux. Il va pleuvoir sur Conakry traite à la fois du conflit entre les
générations et le dilemme de l’africanité qui cherche sa voie, entre tradition
ancestrale et religieuse et modernisme.
Réalisation
Cheick Fantamady Camara
Pays Guinée - France
Année 2007
Durée 113’
Genre Fiction
Langue Malinké, Susu, sous-titres français
Scénario Cheik F. Camara
Commentaires
de Michel Handfield (30 avril 2008)
Caricaturiste
talentueux dans un journal, amoureux de la fille du propriétaire, ouvert à la
modernité, Bangali Bayo, appelé BB (Bibi) par les intimes, s’en prend aux
valeurs traditionnelles et religieuses du pays. Aux croyances et à la naïveté
des gens, notamment de l’Imam de la grande mosquée de la capitale! Ceci soulève quelques vagues, notamment de
cet Iman, qui, lui, de son côté, pense à son fils pour lui succéder. Sauf que,
ce caricaturiste, qui signe d’un pseudonyme, et le fils de l’iman, ne sont
qu’une et même personne!
On
entre donc de plein pied dans le conflit entre modernité et tradition; science
et religion; spiritualité et foi; rationalité et croyance; père/fils! Les
débats philosophiques et culturels incarnés dans un conflit insoluble, sauf par
une rupture! Une rupture de sens entre les deux hommes qui n’appartiennent plus
à la même tradition même s’ils sont du même sang.
Les
femmes, victimes de ces traditions, sont peut être plus ouvertes à les changer
que les hommes, car ils en profitent. Une des épouses de l’Imam lui dira
d’ailleurs, et à juste titre, que :
« Les hommes vous voulez changer le monde. Au
lieu de cela, changez de mentalité »
Mais,
la tradition empêche les femmes de prendre la parole pour le changement. La
religion du père est fermée à tout dialogue, que ce soit avec ses femmes ou
avec son fils. C’est toute la différence entre le dogmatisme religieux et la spiritualité, qui
est ici illustrée!
Film instructif qui soulève certes des questions là bas, mais
qui devrait en soulever ici aussi, où nous croyons ces questions derrières
nous. Pourtant, « dans le nouveau
programme d'«éthique et culture religieuse», on n'y traitera pas de l'athéisme,
parce que le terme serait, aux yeux du ministère de l'Éducation, «connoté
négativement». De la même façon, le programme renonce à parler des sectes,
abordant plutôt le phénomène sous le vocable de «nouveaux mouvements». »
(1) C’est dire que la rationalité dont on se prétend n’est pas si forte qu’on
le dit, n’osant pas affronter les croyances sur le terrain de l’école, où on
pourrait aussi parler de l’agnosticisme (2) et de l’athéisme si l’on veut
instruire. Attention, je ne dis pas de ne pas croire, mais c’est là une
question personnelle. On doit être conscient qu’il s’agit de croyances, sinon
le risque de manipulation est grand.
D’ailleurs,
en matière religieuse, nous n’avons que
des croyances. Nous pouvons croire en l’existence ou la non-existence de Dieu
par exemple, mais nous n’en avons aucune preuve. C’est de l’ordre de la foi ou
d’une conviction profonde. De tous les côtés, c’est cela la réalité : des
croyances! (3) Ce devrait être enseigné, car enseigner les croyances sans la
mise en garde appropriée n’est pas de l’éducation au sens propre du terme.
On
pourrait aussi faire remarquer qu’on n’enseigne pas l’horoscope à l’école, une
croyance aussi. Alors, pourquoi y enseigner les religions? Cette question se
pose. En fait, l’enseignement des religions se justifie par le fait que les
religions ont eu, et ont encore, des effets culturels et politiques importants
sur les peuples. L’enseignement des cultures religieuses peut ainsi se
rapprocher de l’enseignement de l’histoire et des humanités. C’est ce qui fait
qu’elles ont encore leur place à l’école, mais des mises en garde sont
nécessaires. On ne peut les enseigner sans parler d’agnosticisme, d’athéisme et
de sciences en contrepartie, car les religions sont souvent des croyances qui
s’opposent. Il faut donc être prudent pour éviter de créer un terreau fertile
pour des idéologues en mal de fidèles et de notoriété, que ce soit par
l’absence d’un enseignement rationnel et critique des religions ou par
l’enseignement d’une idéologie religieuse qui ne fait pas de nuances et est
prise au pied de la lettre. (4)
Notes :
1. Clairandrée Cauchy, Éthique
et culture religieuse - L'athéisme ne sera pas au programme, Le Devoir, édition du samedi 19 et du
dimanche 20 avril 2008 : www.ledevoir.com/2008/04/19/185868.html
Voir aussi l’éditorial de
Marie-Andrée Chouinard, Cachez cet
athée..., Le Devoir, édition du lundi 28 avril 2008 : www.ledevoir.com/2008/04/28/187179.html
2. « Position
philosophique, selon laquelle une vérité d'ordre métaphysique ne peut être ni
affirmée ni infirmée si la raison et l'expérience ne peuvent la vérifier »
(Source : Microsoft Encarta 2006)
Voir aussi Agnosticisme sur
wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Agnosticisme
3.
Je dis de tous les côtés, car juste en
matière de la présence de Dieu il y a au moins 4 positions : Dieu existe;
Dieu n’existe pas; on ne le sait pas; et Dieu est mort! Cette dernière position
est celle de Nietzsche par exemple (Nietzsche, F., 1998
[1883-5], Ainsi parlait Zarathoustra,
France: Maxi-poche classiques étrangers).
S’ajoute à cela différentes
déclinaisons religieuses et philosophiques. Par exemple, chez les Chrétiens on
parle de « Dieu le père »
et du « Dieu en trois personnes »
alors que pour les panthéistes, « Dieu
est la somme de tout ce qui existe. » (Le petit Robert sur
CD-ROM) Pour chacune des grandes
religions s’ajoutent différentes écoles de pensée. Ainsi, chez les
Chrétiens on a les catholiques, les témoins de Jéhovah, les « born again Christian »
et les pentecôtistes pour ne nommer que ceux là. Chez les juifs et les
musulmans, il y a aussi différentes déclinaisons possibles. Et là, on ne parle
que des religions monothéistes, c’est-à-dire qui croient en un Dieu unique, à
quoi il faut cependant ajouter les différents prophètes, car cela aussi
influence la religion dans sa forme et sa pratique ; le croyant dans sa
foi ; et, parfois, la politique dans son exercice, car certains pays sont
théocratiques, c’est-à-dire que le gouvernement est en lien avec la divinité.
Il est garant de la foi du peuple et donc exigeant en matière de pratique
religieuse et de code de vie.
S’ajoute encore les religions
aux divinités multiples, les philosophies religieuses, les extra-terrestres et
j’en passe! A venir, aussi, « le
grand jeu », car on est peut être les personnages d’un immense jeu
vidéo dans les mains d’un petit gars du nom de Dieu par exemple ! Pensons
aussi au film « Des nouvelles du bon
Dieu » (1996) de Didier Le Pêcheur, où nous sommes les personnages
d’un roman écrit par Dieu (Jean Yanne) lui-même. Et il y en aura certainement
des meilleures !
Pour davantage d’informations, voir le portail Théopédia
consacré aux religions et aux croyances sur wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Th%C3%A9op%C3%A9dia.
C’est une première source d’informations. Des sites et des ouvrages plus
spécialisés peuvent aussi être trouvés, que ce soit sur internet ou dans les
bibliothèques, pour qui veut approfondir
davantage la question d’un point de vue du savoir des religions et des
croyances.
Comme
je ne suis pas théologien, mais sociologue, j’ai préféré utiliser des termes
plus génériques, comme les « différentes déclinaisons religieuses »
et les « différentes écoles de pensée »,
plutôt que de parler de confessionnalités ou de chapelles dans mon texte. Façon
de distinguer mon approche d’une approche théologique, mais aussi de ne pas
faire d’impairs avec une sémantique religieuse qui n’est pas de mon domaine. Si
le sens des mots n’est pas toujours le même selon les cultures, même dans la
francophonie, il peut en être de même en matière religieuse, d’où une certaine
prudence à les utiliser.
4.
« Du
recours de plus en plus fréquent aux sciences dans la vie des hommes et de la
critique des religions, qui est implicite dans les sciences, peuvent découler
défaillance et perte du sens de la vie. La sécularisation peut avoir comme résultat pervers la
renaissance des attitudes fondamentalistes, qui interprètent le message
religieux à la lettre et qui cherchent à appliquer dans un monde radicalement
différent les préceptes élaborés il y a des siècles et des milliers d’années
dans des sociétés rudimentaires. Le problème est de conjuguer encore une fois,
comme plus d’une religion ont dû le faire dans les siècles passés, le message
religieux, c’est-à-dire son sens original, avec les connaissances produites par
les sciences. Il ne s’agit pas tant de rester lié à une image déterminée du
monde, fournie par le savoir humain à un moment spécifique de l’histoire et
faite sienne par la religion, mais plutôt de rendre compatible le noyau du
message religieux avec les besoins de sens qui émergent de la société dans
laquelle la sécularisation, les sciences et les technologies occupent une
position centrale. Dans tous les cas, le conflit entre les représentations du
monde produites par les sciences et celles qui dérivent de la religion reste
ouvert dans les sociétés dans lesquelles prévaut une interprétation
traditionnelle des textes sacrés. » (Cotesta,
Vittorio 2006, Images du monde et société
globale. Grandes interprétations et débats actuels, PUL, Sciences humaines, Éducation et IQRC,
collection: Sociologie contemporaine (www.pulaval.com),
pp. 206-7)
Teuss Teuss (vu le 15 avril)
Pape
Sy est responsable d’une agence publicitaire. Il recherche une fille
exceptionnelle pour une publicité et rencontre Absa, qui va devenir la femme de
sa vie. Absa attend tout de lui et lui voue une passion exclusive. Cependant,
Pape Sy ne rompt pas avec sa vie passée : belles filles, boite de nuit, alcool,
tabac. Il est amoureux d’Absa mais déteste les contraintes du couple et ne
considère pas l’infidélité comme un problème. Et puis il y a la meilleure amie
d’Absa, le taximan, l’associé, le prétendant, la secrétaire amoureuse et Dakar.
Teuss Teuss est une chronique de la vie trépidante de ces dakarois, de cette
jeunesse urbaine africaine de ce début de siècle.
Réalisation : Hubert Laba Ndao
Pays Sénégal
Année 2007
Durée 90’
Genre Fiction
Langue Français
Scénario Léandre A.Baker-Savane
Commentaires
de Michel Handfield (30 avril 2008)
Un
autre film ou la modernité s’oppose à la tradition même si des ponts sont
tentés entre eux, car on est dans la jeune génération africaine. Même moderne
(cellulaire, internet), certains aiment bien la tradition qui permet tout aux
hommes, que ce soit les conquêtes multiples ou de ne pas se protéger contre le
SIDA. Les gars, des insouciants! Cela
personnalise bien Pape Sy.
La
fille, Absa, a par contre du caractère, même si elle est séduite dès le début.
Elle réagira aussi fortement quand son père lui annoncera qu’il a décidé de
prendre sa meilleure amie comme seconde épouse!
Une
comédie qui en dit long sur les rapports hommes/femmes dans une Afrique en
contact avec la modernité. Une Afrique encore machiste, mais aussi peuplée de
femmes qui veulent changer les choses et qui s’affirment. Ce n’est pas
l’Afrique de Vision mondiale!
Hors-série (Vu le 16 avril)
Dans
l’une des banlieues qui ceinturent de façon si jalouse et étroite la belle
ville de Dakar, l’histoire se déroule dans la maison habitée par la famille
Diop, qui mène une vie ordinaire. Leur quiétude est momentanément interrompue
par la diffusion trois fois par semaine d’une série télévisée intitulée «
Isabella » devenue un véritable phénomène de société. Le contenu de la série
s’est déteint, comme de la peinture à l’eau, sur le comportement et la pensée
des Dakarois. « Isabella » est devenu le fil conducteur de toutes les vies, un
mode de vie qui tend à rendre les gens nerveux, frivoles, artificiels, rêveurs
et inaptes à la réflexion. Il est 21 heures précises, on est à quelques minutes
du début du film.
Réalisation
Mariama Sylla
Pays Sénégal - Suisse
Année 2007
Durée 17’
Genre Fiction
Langue Wolof, français, sous-titres français
Scénario Mariama Sylla
Commentaires
de Michel Handfield (29 avril 2008)
Sur
l’entrée de la télévision dans les familles et ses effets pervers, surtout
celui des « soaps » importés. On mime les autres cultures, ce qui
n’est pas toujours approprié. Une autre forme de colonialisme.
Trois filles, deux garçons (Vu le 16 avril)
C’est
l’histoire de cinq jeunes camerounais de 18 à 22 ans, qui se connaissent depuis
le Lycée. Hormis l’un d’eux, tous viennent de familles aisées. Récents
bacheliers, ils entament leur première année universitaire. Ils ont convaincu
leurs parents, pour réduire leurs charges, de se cotiser pour leurs louer un
appartement en commun. L’amitié et le respect de l’autre sont leur leitmotiv
principal. Chacun d’eux a sa vie privée, mais prend la plupart du temps conseil
et inspiration chez les autres pour orienter ses choix ou approfondir ses
convictions. Ils couvent aussi, comme tout être humain, « quelques démons » dont
ils aimeraient bien se passer pour faciliter la vie aux autres.
Réalisation
Lambert Ndzana
Pays Cameroun
Année 2007
épisodes de 26’
Genre Sitcom
Langue Français
Scénario Guy Josué Foumane
Commentaires
de Michel Handfield (28 avril 2008)
Dans
un monde qui se contracte, où l’information circule à la vitesse d’un électron
par le biais des télécommunications de masse et de l’internet, on ne peut que
constater un déphasage entre les valeurs acquises et les nouvelles valeurs
véhiculées par les nouvelles technologies. Il ne peut que se creuser un fossé
générationnel entre les parents et les jeunes. De quoi faire une comédie pour
les rapprocher! Le site internet de cette émission est le www.3f2g.net.
Le Don involontaire (Vu le 16 avril)
Au
Cameroun, plusieurs personnes coupables de malversations financières font
établir par leurs proches un faux certificat attestant de leur mort. C’est le
cas de Daniel Alega, qui mène une vie baignée de luxe et de femmes, sous le
faux nom grec de Akinopoulos, jusqu’à ce qu’on lui révèle que les fins limiers
de la police ont retrouvé sa trace. À partir de ce moment, le vieux
septuagénaire perd le sommeil pendant cinq jours. Le Don involontaire est une
comédie de l’absurde qui traite pourtant d’une situation réelle dans notre
société où les plus riches souffrent d’insomnie à vouloir absolument préserver
leur richesse, tandis que les pauvres ne trouvent pas le sommeil à cause de
leur ventre affamé.
Réalisation Serge Alain Noa Atangana
Pays Cameroun
Année 2007
Durée 56’
Genre Fiction
Langue Français
Scénario Serge
Alain Noa Atangana
Commentaires
de Michel Handfield (1 mai 2008)
Comédie
satirique sur la conscience. Souffrant d’insomnie parce qu’il n’a pas la
conscience tranquille, Daniel Alega, en viendra à se coller les yeux avec du « mask’n tape » pour
se forcer à dormir! Puis, un voleur viendra et ce sera le délire par manque de
sommeil! Ils changeront même de place. Au voleur le confort de cette demeure
cossue et à lui le sommeil dans la bicoque du voleur. Qui ne changerait pas de
place ainsi s’il en avait l’occasion?
Mais,
sachant qu’on était sur ses traces, recherché pour fraudes au Cameroun, qui dit
qu’il n’a pas feint? Ce n’est que dans les films états-uniens que les méchants
sont punis! Dans la réalité, ce n’est pas toujours aussi simple. Mais, ce film
n’est pas un film états-uniens, d’où
cette dose de cynisme qui fait réfléchir! S’il était jadis malin,
pourquoi ne le serait-il pas encore?
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