Version archive pour bibliothèques de
Societas
Criticus et DI, Revues Internet en ligne
Societas Criticus
Revue de critique sociale et politique
On n'est pas vache…on est critique!
&
D.I. revue d’actualité et de culture
Où
la culture nous émeut!
Vol.
10 no. 6
(Du 8 octobre 2008 au 4 décembre 2008)
Cette revue
est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182,
Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A 3L9
Le Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U
de M), cofondateur et éditeur;
Gaétan
Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de
service;
Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études
Politiques de Paris, recherche et support
documentaire.
Soumission de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca. Si votre
texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format
"rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
Index de ce numéro :
La section Societas Criticus, revue de critique sociale et politique
Ce que nous apprend la crise politique
canadienne
Pour nos lecteurs
En
cette période d’élection, car le vote par anticipation est déjà commencé même
si le scrutin n’aura lieu que le 8 décembre prochain au Québec, voici les liens
vers le Directeur général des élections et les principaux partis politiques du
Québec. Davantage d’informations sont cependant disponibles sur notre page économie politique.
Directeur général des
élections
Pour nos recommandations,
voir notre édito, « Suite au débat
des chefs, mon choix est confirmé. »
Investissements majeurs dans les
artères commerciales!
Aider Haïti: Passer de la parole au
geste!
Richard Pound du CIO dénoncé par
Terres en vues
La
section D.I., Delinkan Intellectuel,
revue d’actualité et de culture
Commentaires livresques : Sous la jaquette!
Geet Éthier, Marc,
2008, Ménage vert. Se faciliter la vie en la protégeant (GUIDE PRATIQUE)
Pennac,
Daniel, 2007, CHAGRIN D'ÉCOLE, France : Gallimard nrf, Collection blanche, ISBN 9782070769179, Voir Chagrin! Sur Versailles (avec Guillaume
Depardieu) et chagrin d’école (livre)!
L’Ordre
moins le pouvoir de Normand Baillargeon;
Quand
Je est un autre. Pourquoi et comment ça change en nous de
Jean-Claude Kaufmann.
Actions: Comment s’approprier la ville
Philip Glass PORTRAIT / Angèle Dubeau
& La Pietà
Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
Chagrin! Sur Versailles (avec Guillaume
Depardieu) et chagrin d’école (livre)!
Un duo théâtral sur le pouvoir du père… en face à face!
Heaven
on earth (film) et Les pêcheurs de
perles (Opéra) :
Démocratie ou dictature?
Vierge ou putain?
Vu au Festival du Nouveau Cinéma
Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)
Shigeru Ban: An
Architect for Emergencies
Le Magicien de Kaboul (RIDM 08)
Vols de bébé, vols de vie (RIDM 08)
Un jardin sous les lignes (RIDM 08)
###
Michel Handfield
4 décembre 2008
Au moment de clore ce Volume 10 numéro 6 de
Societas Criticus, la Gouverneure générale, Michaëlle Jean, a accordé la
prorogation (1) de la chambre au Premier ministre Stephen Harper. Le Premier
ministre l’a annoncé en ce 4 décembre 2008 à 11 h 55, heure de mon ordinateur. Je suivais le tout
tant à la première chaîne radio que télé de Radio-Canada pour ne rien manquer
de cet événement historique. Il y aura
donc quelques semaines d’attente avant la suite, car on prévoit un retour en
chambre le 26 janvier 2009. Les libéraux devraient en profiter pour devancer
leur course à la chefferie ou voir quelles procédures sont possibles pour
résoudre l’imbroglio de leur leadership. La
situation presse.
L’édito qui suit était déjà en ligne plus tôt
ce matin, mais cela ne change en rien son contenu, car il allait au-delà de ce
seul événement, à savoir s’il y aurait prorogation de la chambre ou
renversement du gouvernement. « Cette
crise, au-delà de la politicaillerie qu’elle suscite, pourrait devenir
l’occasion de nous pencher sur notre
système politique et constitutionnel actuel et de voir s’il n’est pas temps de
le moderniser. » dis-je dans mon édito et cela tient au-delà de cet
événement.
Note :
1. Fixation
d'un terme à une date postérieure à celle qui avait été primitivement fixée. Le
Robert CD-ROM.
***
Ce que nous apprend la crise politique canadienne
Michel Handfield, M.Sc. sociologie, éditeur de
societascriticus.com
4 décembre 2008
Suite à « l'austérité économique prônée par les conservateurs » la
semaine dernière (1), les partis d’opposition se sont entendus pour renverser
ce gouvernement qui n’a pas la majorité. Le nouveau gouvernement, s’il a
l’accord de la gouverneure générale (2),
sera composé des néo-démocrates (NPD) et des Libéraux (PLC), avec le
soutient du Bloc Québécois, qui ne pourrait cependant pas en faire partie pour
des raisons évidentes, ce parti étant pour la souveraineté du Québec. Ceci ne
veut cependant pas dire qu’il ne peut pas travailler avec les autres partis
fédéraux puisqu’il a accepté les règles du parlementarisme canadien en se
présentant aux élections fédérales, même s’il n’accepte pas tous les tenants et
aboutissants idéologiques des autres partis fédéralistes. A preuve, le Bloc
Québécois a très bien travaillé avec les autres partis fédéraux dans les différents
comités de la chambre des communes depuis sa présence sur la scène fédérale, ce
malgré certaines divergences idéologiques. Notre parlementarisme le permet. On
ne peut maintenant pas dire que c’est illégitime. De plus, il existe des
fédérations de nations et même de pays, le fédéralisme pouvant être un modèle
assez souple, même si certaines fédérations ont pu jouer ce modèle à la dure,
comme l’ex-URSS. (3) Un autre exemple de
fédération est l’Union Européenne : une fédération de pays! (4)
A défaut d’être pour ou contre, ceci
soulève cependant des questions sur notre régime politique; questions dont j’ai
déjà parlé à plus d’une occasion sur societascriticus.com. Cette crise, au-delà
de la politicaillerie qu’elle suscite, pourrait devenir l’occasion de nous pencher sur notre système politique et
constitutionnel actuel et de voir s’il n’est pas temps de le moderniser.
D’abord, si on conserve ce régime, qui
favorise le bipartisme comme en Angleterre, d’où origine notre parlementarisme,
les libéraux et les néo-démocrates devront se faire à l’idée d’une fusion dans
un parti de centre gauche pour faire front commun face aux conservateurs,
clairement de droite. On pourrait alors voir naître le parti libéral-démocrate.
(5) Par contre, si on est prêt à changer
de régime, pour que chaque tendance soit représentée, on se devra de passer à
la proportionnelle et aux gouvernements de coalition. Le parlement est-il prêt
à ce changement? Et, les canadiens suivront-ils, quoi que certaines le
demandent depuis longtemps?
Ensuite, on voit qu’il existe une forte
division idéologique entre les diverses régions du Canada : l’Est, le
Québec et l’Ontario, les Prairies et l’Ouest! Si les autres provinces n’ont pas
fait le chemin du Québec vers le souverainisme, chemin qui fut fait pour des
raisons linguistiques d’abord, il n’est pas dit qu’ils ne le feront pas un jour
ou l’autre pour des raisons idéologiques. L’éclatement du Canada pourra alors
venir de n’importe où au Canada ou de toutes parts en même temps. Comment
donner de l’air aux régions pour éviter cet éclatement possible?
C’est là une question que je me pose depuis
longtemps et à laquelle j’ai déjà apporté des réponses, mais il était peut être
trop tôt à l’époque pour le faire.
Ainsi, dans une lettre ouverte parue dans La Presse en 1997, un an avant que je ne me présente candidat
indépendant aux élections montréalaises de 1998 et deux ans avant que je ne
commence cette aventure de Societas Criticus sur internet, j’avais
écris ce qui suit:
« Doit-on penser une nouvelle forme d'État canadien et faire en sorte que
nos demandes soient partagées par les autres provinces? Pourquoi les provinces
canadiennes ne deviendraient-elles pas des États canadiens avec des pouvoirs
comparables à ceux des États américains? D'autres modèles peuvent aussi être
vus, comme le modèle Allemand ou Suisse. Nous cherchons peut être un véritable
fédéralisme, avec moins de pouvoirs à Ottawa, où seules les questions
nationales seraient débattues, et plus de pouvoirs provinciaux, régionaux et
municipaux. » (6)
La solution à la crise actuelle, qui vient des
divergences de vues entre les différentes parties du pays, différences
concrétisées dans les trois dernières élections fédérales qui ont toutes
données des gouvernements minoritaires, se trouve peut être dans une
refondation du fédéralisme canadien par une redéfinition des pouvoirs du Canada
et des provinces et le transfert de certains pouvoirs constitutionnels aux
régions et aux villes. La langue, par exemple, devrait être transférée aux
provinces, exception faite de l’Acadie qui devrait devenir une région
francophone pour des raisons historiques claires. Seul l’État fédéral serait
bilingue d’office. Le Québec et l’Acadie (une région) pourraient donc être
constitutionnellement reconnus comme des nations francophones au sein du
Canada, car un État fédéral peut être multinational. Rien n’empêche donc une
fédération de provinces et de nations d’exister. (7) Le fédéralisme, et c’est
là toute sa beauté, le permet.
Je ne dis pas que ce sera facile à faire, car
tout devra être mis sur la table, dont la question des nations autochtones,
dans cette refondation des pouvoirs. Mais, je crois qu’on en arrive là même si
on ne le voit pas encore.
Après la refondation du Canada, nous devrons
nous pencher sur le cas de l’Amérique, car il faudra bien en arriver un jour à
la traiter comme le grand continent qu’elle est et non pas en
entités distinctes comme on la voit trop souvent: l’Amérique du Nord
(Canada, États-Unis et Mexique); l’Amérique centrale (le Guatemala, le Belize,
le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica et le Panamá); et l’Amérique du Sud ((L’Argentine, la
Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Équateur, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay,
le Venezuela, la Guyana, le Suriname, la Guyane française et différentes îles)
(8). La solution : en arriver à un parlement américain comme il existe un
parlement européen. Mais, ce n’est pas demain la veille! (9)
Cette crise est donc une rare occasion, peut
être même l’unique occasion, que nous avons de moderniser ce pays. Aurons-nous
la volonté, la détermination et la ténacité de le faire au lieu de nous laisser
bercer par l’illusion qu’en se laissant aller au gré des vents on arrivera de
toute manière à bon port. Prendrons nous les destinés de ce pays en main,
c’est-à-dire le redessiner à notre image, soit quelques points d’attaches et de
grands espaces de liberté, car c’est cela le Canada de notre imaginaire. Reste
à le fonder constitutionnellement pour que le pays réel réponde enfin à notre
imaginaire collectif et non à celui des empires qui l’ont créé. Il est temps
que le Canada soit à la mesure des canadiens, incluant les québécois.
L’occasion est là. A nous de la saisir pour faire évoluer ce pays vers un
fédéralisme plus moderne.
Notes :
1.
Alec Castonguay, Le Canada en crise, in Le Devoir, Édition du samedi 29 et du
dimanche 30 novembre 2008 : www.ledevoir.com/2008/11/29/219526.html
2.
Deux citations ici:
« M.
Dion a noté que le régime parlementaire canadien, de par ses règles et ses
conventions, offre une solution de rechange à la tenue d'élections, celle de
mettre en place un gouvernement de coalition. » (www.radio-canada.ca/nouvelles/, Harper veut continuer à gouverner, mercredi 3 décembre 2008 à 21 h
00 : www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2008/12/03/002-harper-adresse.shtml)
« La représentante de la reine, en sa qualité
de chef d'État, aura en effet à trancher sur la prorogation de la session
parlementaire, une question sur laquelle les constitutionnalistes sont
divisés. » (Ibid.)
3.
URSS ou Fédération des Républiques Socialistes Soviétiques.
4.
Sur le site de l’Union Européenne on dit cependant que « Plus qu’une confédération d’États, moins qu’un État fédéral,
l’Union européenne est une construction nouvelle qui n’entre pas dans une
catégorie juridique classique. Elle se fonde sur un système politique original
en permanente évolution depuis plus de cinquante ans. » (http://europa.eu/abc/12lessons/lesson_4/index_fr.htm)
Mais, elle pourrait donner des pistes pour un renouveau du fédéralisme canadien
selon moi.
5.
J’écrivais en édito le 17 septembre dernier qu’« Après cette élection, les partis qui se
réclament du centre gauche et de la gauche devraient se pencher sur la question
d’une union des progressistes, car le centre gauche ne peut plus s’isoler aussi
impunément du centre face à l’union de la droite. S’il demeurera des partis
plus à gauche, comme les marxistes, ou des partis ciblés, comme les verts, une
union des Libéraux et des Néo-démocrates serait-elle possible pour former un
seul grand parti de centre gauche face au grand parti de droite que sont
devenus les conservateurs? Pourrait-on former un Parti libéral-démocratique par
exemple? Les verts pourraient aussi s’y joindre ou, à défaut, collaborer comme
c’est actuellement le cas, le parti libéral ne présentant aucun député face à
Mme May, la cheffe des verts! Moi, je
crois que oui, car on est dans un système qui ressemble davantage au système
Britannique ou États-Uniens, ce qui favorise le bipartisme ou le tripartisme,
que dans un système à l’européenne qui favorise le multipartisme et les
gouvernements de coalition. Si on veut des coalitions, il faut donc les faire avant les élections, dans les partis politiques. » (Societas Criticus, revue
de critique sociale et politique, Vol. 10 no 5, Éditos)
6.
Michel Handfield, M.Sc., Moment de
réflexion, paru dans La Presse
du 3 décembre 1997, B 2. Ce texte fut repris dans « L’histoire se répète dit-on! », Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique, Vol. 8 no. 2, Éditos, ce qui permet de le
retrouver dans nos archives soit à Bibliothèque et Archives Canada (http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/),
soit à Bibliothèque et Archives
nationale du Québec (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248).
7.
Au rang de nations il y aurait l’Acadie et les nations autochtones par exemple.
Quoi que le Québec soit aussi une province, il pourrait cependant combiner les
deux dans un nouvel accord constitutionnel,
soit le Québec, foyer de la nation canadienne-française. Même si nous
nous définissons davantage comme Québécois, il ne faut jamais perdre de vue que
l’anglophone de Dorval est aussi Québécois que le Tremblay du Saguenay même
s’il n’est pas francophone. Ce qui nous distingue étant la langue, c’est nos
racines canadienne-française qui font notre distinction!
8.
Microsoft ® Encarta ® 2006. © 1993-2005 Microsoft Corporation et
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amérique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amérique_du_Nord
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amérique_centrale
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amérique_du_Sud
9.
J’avais fait un texte sur ce sujet le 3 décembre 1999. A ma connaissance il
n’avait pas été publié ailleurs que sur la page politique de Societas Criticus.
Ce texte fut cependant repris dans « L’histoire
se répète dit-on! », in Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique, Vol. 8 no. 2, Éditos. Voir
la note 6 pour le retracer.
---
Michel Handfield, éditeur, pour Societas
Criticus
29 novembre 2008
En cette année ou les placements ont fondu
plus vite que neige au soleil, mais que l’espoir est apparu sous la forme d’un
nouveau leader aux États-Unis, qu’écrire pour les fêtes.
Le
temps impose une certaine sobriété. Une refondation du monde sur des valeurs
sûres. J’ai nommé la culture et le savoir, car ils traversent le temps. Mozart,
Brassens, Socrate, Zola, Chaplin, Arcand, Sol ou Homère, pour ne nommer que
ceux-là, peuvent être encore très contemporains et nous « parler »
droit dans les yeux! On peut les revisiter.
Culture et savoirs, ce sont les fondations sur
lesquelles on doit construire l’avenir. Elles sont créatrices de valeurs :
valeurs humaines et d’échanges qui ne peuvent que faire avancer le monde. Elles
sont englobantes aussi, car l’écologie et l’environnement ne leurs sont pas
étrangères. Quant à l’éducation, c’est
leur fille! Encourageons là!
Peu importe la spéculation, elles sont là,
parfois gratuites sous la forme d’une
idée qui ne demande qu’à se réaliser avec de l’entraide. La coopération, tant
locale qu’internationale, en est! Culture et savoirs sont à la base de tout et
produisent peu de déchets contrairement à d’autres produits de consommation,
mais laissent une trace durable dans la mémoire. Cette année partageons culture
et savoirs, car ça n’a pas de prix!
Pour ceux qui trouvent que c’est cher la culture
ou qui ne savent pas comment faire, soulignons qu’il n’en coûte souvent pas
plus cher d’aller à l’OSM, au théâtre,
au cinéma, à un spectacle ou d’acheter
un livre, que de s’offrir, ou d’offrir à quelqu’un, une bébelle dont on se
lassera souvent rapidement. On la mettra alors de côté ou on l’échangera, quand
on ne la mettra pas tout simplement au bac de recyclage ou, pire, à la
poubelle!
Puis, pour ceux qui ont moins de moyens,
plusieurs villes offrent des spectacles de qualité, que ce soit gratuitement ou
à faible coût. Des classiques de la pensée et de la littérature sont
disponibles sur internet. A votre bibliothèque, vous trouverez des
best-sellers, mais aussi des jeux, du moins dans les grands centres. Si vous ne
voulez pas donner la dernière bébelle à la mode, pourquoi ne pas amener un
enfant ou une personne âgée de votre entourage à un spectacle ou à la
bibliothèque de son quartier par exemple, ne serait-ce que de temps en temps?
C’est un cadeau qui ne coûte rien, mais qui sera apprécié, car la solitude est
le mal du siècle. Donner de la présence, quel beau cadeau pour ceux qui sont
seuls! Quelle révolution dans nos sociétés de plus en plus individualistes. Une véritable révolution
culturelle!
---
Suite au débat des chefs, mon choix est confirmé.
Michel Handfield
29 novembre 2008
Je vous le dis tout de suite, les 3
chefs en présence ne m’ont pas infléchi. Ils ont juste raffermi ce que je
pensais déjà. Notre indépendance passe davantage dans la protection de nos
ressources et de l'environnement que dans la commercialisation, la
privatisation et la spéculation que nous avons connu depuis Bouchard, Landry et
Charest. Bref, il est plus souverainiste
de voter vert que PQ au Québec. Alors, je voterai vert pour un véritable
changement. L’autre option est Québec solidaire. Donc, dans les contés où il y
a une vedette verte, je conseille de voter Vert, et, dans les contés où il y a
un gros nom solidaire, de voter solidairement! Pour les autres contés, soupesez
si vous êtes plus vert ou plus solidaire, les solidaires étant aussi
souverainistes.
Je vote aussi vert pour refonder notre
capitalisme. Soutenir davantage le transport en commun que l’automobile par
exemple, car nous avons un leader de ce secteur au Québec, Bombardier, mais
nous n’avons pas d’entreprises automobiles. Pourquoi Bombardier fait-il de si
beaux tramways et de si beaux trains ailleurs dans le monde et que nous n’en
n’avons pas ici? Ne devrions-nous pas en
être la vitrine? C’est aussi ça soutenir notre industrie : l’utiliser et
la montrer à la face du monde. (1) Ça ne veut cependant pas dire de délaisser
l’automobile. Deux raisons expliquent cela. D’abord, elle a son utilité, mais
on pourrait avoir une approche plus écologique face à celle-ci, comme de
favoriser l’auto partage (2), les véhicules hybrides, électriques ou de faible
cylindré pour ceux à qui ces véhicules peuvent convenir, probablement une
majorité d’urbains. (3) Ensuite, si nous ne sommes pas des
« fabricants » d’automobiles, nous avons par contre des fournisseurs
de cette industrie soit dans l’industrie des pièces, soit dans celle des matières premières. Nous pourrions alors favoriser la
recherche-action autour de l’usage de l’aluminium dans la fabrication de pièces
d’automobiles et de véhicules utilitaires (autobus et camions) par exemple, car
l’aluminium est résistant, moins corrosif et recyclable en plus d’être produit
ici. Un plus pour notre économie et certainement pas un moins environnemental
avec les bons procédés.
Au lieu d’investir dans la surconsommation,
en soutenant la prolifération de centres commerciaux et des grandes surfaces
dès que les villes ont un terrain vacant, comme l’ex-carrière Francon à
Saint-Michel (ville de Montréal), on pourrait soutenir la création d’industries
locales ciblées; d’espaces
multifonctionnels de marchés, de loisirs et de culture, mais pas
nécessairement la même offre que l’on retrouve partout ailleurs (4); de lieux
pour des entreprises de pointes et des centres de recherches (5); et de conserver quelques uns de ces espaces vacants
en banque pour des projets ultérieurs, car Montréal est une île et l’espace y
deviendra nécessairement plus rare, ce qui fait que des espaces en réserve
c’est un peu comme de l’argent en banque pour la ville. Ça ne pourra qu’être
payant dans le temps, ne serait-ce que socialement pour répondre à de futurs
besoins de développement.
Il faut limiter la surconsommation des
ressources. Pour ce faire, il faut certainement limiter le nombre de lieux de
surconsommation, mais accroître les lieux de création, incluant des incubateurs
d’entreprises, mais responsables. (6) Ça adonne bien, la crise du crédit étant
justement liée à la surconsommation, un comportement plus écologique et
responsable devrait aider dans l’avenir. Voter vert, c’est donc voter pour une
meilleure économie à long terme : une économie refondée sur des valeurs
humaines et non seulement spéculatives. Une économie au service de l’Homme dans
le respect de la planète et non pas une
économie qui met tout au rang de simple marchandise à épuiser!
Moi, je voterai vert, mais je considère qu’il
est valable de voter solidaire selon les chances du candidat, surtout si c’est
une vedette, et vos valeurs : plus
écologiques ou plus nationalistes de gauche.
Notes :
1.
Aller voir http://www.bombardier.com/fr/transport
2.
Comme communauto dont je suis membre : www.communauto.com/
3.
A ce sujet, « Les cinq principaux
partis politiques du Québec ont répondu à trois questions de CAA-Québec
dans le cadre de la campagne électorale de l’automne 2008 » et le
parti gagnant, avec une note parfaite, fut le parti vert du Québec (12/12),
suivi du PLQ (9/12), du PQ et de l’ADQ ex-æquo (6/12), et de Québec solidaire
qui clos la marche (4/12)! Surprenant,
je l’avoue, mais l’automobile peut aussi être plus écologique, question de
choix et de comportements. Pour voir le tout : http://www.caaquebec.com/Nouvelles/Nouvelles/Nouvelles-Detail.htm?lang=fr&id=ba91bbd2-d8b4-477d-9ccd-4408774cda9d&title=élections%20provinciales%202008%20:%20réponses%20des%20partis
4.
D’ailleurs, même si en temps de crise la consommation diminue, il semble que
les loisirs soient moins touchés. J’ai appris cela à Radio-Canada, où
Christiane Charrette recevait Louise Gendron, journaliste au magazine
L’actualité, pour parler du numéro spécial que cette revue vient de sortir sur le plaisirs. Entre autres
choses, elle a dit que « c’est à peu
près 28 % de notre budget familial, récession ou pas, [qui va] en
restaurant, en bouffe avec des amis, en jeux vidéo, en toute sorte de chose
pour le plaisir. » (Première chaîne de Radio-Canada, 208-11-26, format
baladodiffusion (MP3) de 1 :10 :48 @ 1 :11 :11
approximativement.) Alors, au lieu de multiplier les mêmes grandes surfaces
partout sur le même modèle, nos villes pourraient favoriser un autre type
d’aménagement par leur plan d’urbanisme. Pourquoi pas regrouper un marché
public, des restaurants, des lieux pour faire des ateliers d’éducation
populaire, et des espaces de
spectacles, de cinéma ou de sports où
ces équipements manquent plutôt que les mêmes commerces qu’ailleurs? Je ne dis
pas de ne plus avoir ces commerces, car moi aussi je les fréquente, mais de les
multiplier comme on tend à le faire n’améliore pas l’offre, mais menace plutôt
l’équilibre existant à chaque fois. Si on veut offrir de quoi, il faut savoir
offrir autre chose que ce qui est déjà disponible. Mais, il ne faudrait pas non
plus créer un nouveau modèle et l’étendre ensuite partout comme on le fait avec
les « big boxes ». Non, c’est de la diversité et de l’intelligence
qu’il faut dans l’aménagement!
5. Comme le
technopôle Angus: www.technopoleangus.com/fr/angus/
6. J’invite les
lecteurs à lire Koïchiro Matsuura, Directeur général de l'UNESCO, Environnement - Peut-on encore sauver
l'humanité?, in Le Devoir, Édition du samedi 26 et du dimanche 27 juillet
2008 : www.ledevoir.com/2008/07/26/199259.html
---
10 novembre 2008
Il y a quelques jours, Barack Obama a
remporté la présidence États-Uniennes. Enfin, le retour des démocrates après
des années de conservatisme et de laisser faire des marchés et de l’entreprise
privée. De « government bashing », comme si un gouvernement c’était
la peste en personne; que des gens qui mettaient des battons dans les roues des
bons entrepreneurs. Sauf que, de bons entrepreneurs à qui on dit qu’il n’y a
plus de règles, ça peut aussi devenir des rapaces sans scrupules. Le réveil a
été brutal avec la crise financière qui est venue sonner les cloches de la
bourse en pleine campagne électorale chez notre voisin du sud! Une bonne chose
pour Obama que l’on qualifiait jusqu’alors de communiste parce qu’il prônait un
peu plus d’État. Mais, on n’en est pas à nos libéraux les plus connus (1); loin
du NPD (Canada) ou du Parti socialiste
français! On est face à un progressiste conservateur, mais qui parait de gauche
face aux républicains,
ultraconservateurs et ultrareligieux, qui ont occupé la maison blanche ces
dernières années avec George W. Bush comme Président. C’est tout un changement pour nos voisins du
Sud, mais on est encore loin de la social-démocratie. Parler d’assurance santé
publique est révolutionnaire aux
États-Unis, royaume de l’entreprise privée et de l’individualisme, alors que ça
fait plus de 40 ans que ça existe ici! Autre exemple : on ne remet pas en
cause la peine de mort, mais on verra à ce qu’elle soit plus sûre! (2) Et pour Israël, « Obama est allé plus loin. Je veux dire, il a même déclaré Jérusalem
capitale d'Israël » (3).
La véritable révolution est ailleurs. C’est
qu’Obama est le premier président des États-Unis d’origine africaine; né d’un
père kenyan et d’une mère états-unienne blanche! Ça, c’est une révolution dans ce pays où la
ségrégation a pris beaucoup de place dans l’histoire. Elle fut même la cause
d’une guerre intra-américaine, la guerre de sécession, au XIXe siècle. (4) On
parlait encore de ségrégation il y a quelques décennies à peine dans certains
coins des États-Unis et le racisme y est encore omniprésent. Cette élection du premier noir à la présidence des
États-Unis soulève donc de grands espoirs.
Démesuré?! On ne peut que lui souhaiter bonne chance, car on attend
beaucoup de lui. Trop, peut être! (5)
***
En passant, ce qui m’a le plus agacé dans
cette campagne, c’est toute la place qu’y a pris Dieu. Tout est jugé à l’aune
de Dieu, comme si le Président était en lien direct avec Lui. Il ne peut pas
prendre de mauvaise décision finalement, et s’il en en prend une quand même, ce
n’est jamais de sa faute, car c’est Dieu qui l’a inspiré. Alors, si une décision semble mauvaise, c’est
juste parce que nous ne connaissons pas les desseins que Dieu avait de la lui
faire prendre… Belle déresponsabilisation pour un peuple individualiste et
ultra croyant! J’ai hâte de voir si
Barack Obama va laisser Dieu dans son royaume et prendre ses décisions
comme un Homme, un vrai. Moi, j’abandonnerai la formule consacrée de « God
bless America ». Ce serait un premier pas dans le bon sens.
Un second signe de changement serait de
changer ce mode électoral qui consiste à voter pour des « grands
électeurs » qui votent à la place du peuple comme si le peuple n’avait pas
la compétence pour participer à une démocratie. Les États-uniens sont un peuple
en tutelle et Obama devrait changer cela, surtout que ce pays veut donner des
leçons de démocratie au monde entier. Avant de donner des leçons aux autres,
les États-Unis devraient revoir leur propre système électoral qui apparaît
colonialiste. Un anachronisme! Lui, qui a fait la campagne la plus près des
citoyens, par internet, devrait le comprendre. Reste à voir s’il a la volonté
et, surtout, le pouvoir de faire ce changement. Mais, le peuple a-t-il ce désir
de changer les choses? C’est peut être rassurant d’avoir un tel système. De
l’étranger, c’est une question à suivre.
***
Je lui souhaite bonne chance et j’avoue que
j’aurais voté pour lui moi aussi à défaut de partis plus à gauche. Mais, s’il
est sûr qu’il fera mieux que les républicains, beaucoup, beaucoup, restera à
faire, même après lui, pour amener ce peuple où plusieurs autres sont déjà. À
quand une gauche digne de ce nom parmi les choix possibles pour les électeurs
états-uniens? À quand le suffrage direct, au lieu de passer par de grands
électeurs, pour élire « The
President »? Il est temps que les États-Unis modernisent leur
constitution vu de l’étranger. Quand on veut être un modèle de démocratie dans
le monde, il faut offrir un modèle en vitrine. Rien de moins, mais l’élection
de Barack Obama est quand même un bon début.
***
Heureux,
je l’étais moins au soir des élections quand le téléjournal s’est terminé
abruptement!
Rappelons les faits. Mardi soir passé
j’écoutais les élections états-uniennes au téléjournal de 22h de Radio-Canada,
car Bernard Derome est aguerri à ces événements, lui qui a couvert nombre
d’élections provinciales et fédérales. On ne pouvait avoir mieux pour cette
soirée qu’on nous a qualifié d’historique toute la journée sur les ondes de la
radio de Radio-Canada. Puis, à 23h, la tendance ne s’est pas maintenue. Elle
est partie… laissant place à la zone vide du sport! Qu’avait-on de si important
dans le sport en cette journée historique au plan politique? Si historique que
tous les réseaux du mondes étaient tournées vers les states d’ailleurs.
Qu’avait-on? Un match Canada-Russie? Un
championnat du monde? Non, rien de cela. Rien de plus important que des
élections que toute la planète suivait finalement! Alors, voilà, face à rien,
j’ai écouté le reste de la soirée électorale sur France 24 (par internet) et
j’ai écrit un mot au téléjournal que je vous mets ici-bas chers lecteurs. Pour
votre bon plaisir.
De :
delinkanintellectuel
À :
'Telejournal; Sylvain Lafrance;
CC :
Objet : C'est historique...
Bernard,
Date :
mar. 2008-11-04 23:22
Mais,
vous nous quittez pour les discuteux du sports!
Vous
auriez dû pousser le téléjournal après 23h me semble, puisque vous ne cessez de
dire que c'est historique que cette élection états-unienne! Vous me direz qu'il
y a RDI, sauf que je n'ai pas le câble et sur internet le son est hachuré
(pourtant je suis en haute vitesse). Peut être que votre bande passante n'est
pas assez large pour le nombre d'utilisateurs. Je ne sais pas, mais à France
24, ça entre bien et devinez le sujet: les élections US! En direct!
Alors, je dois passer à la France pour être informé gratuitement sur mon
voisin du Sud! Pourtant, je vis en Amérique! Je suis un supporteur de
radio-can; je télécharge de la radio de radio-can plutôt que d'écouter de
la musique dans le métro, mais bon Dieu, offrez m'en au moins autant que j'en
demande quand j'écoute l'info à la télé. Mettez-moi RDI sur les ondes publiques
et gratuites. Ça presse.
Bien
à vous et je continue quand même à vous écouter, car je sais bien que ces
décisions viennent de plus haut que vous. Mais faites les bougez en haut de la
tour! Pour m'enlever les nouvelles de 22h dans les eaux limpides de la piscine
olympique de cet été, ils l'ont déplacé la tradition du téléjournal de
22h! N'ont pas hésité. Ils pourraient aussi bouger les traditions quand c'est
un événement historique... surtout quand c'est Bernard qui le dit! Mais, le
sport, on n'y touche plus faut croire depuis la disparition du capitalisme
sur patin de vos ondes. J'ai rien contre le sport, sauf que là, y'avait
vraiment plus important je crois.
Bien
à vous,
Michel
Handfield
Notes :
1.
On est loin de Pierre-Eliot Trudeau, qui avait pour ami Fidel Castro et qui a
visité des pays communistes dans sa jeunesse. Loin de René Lévesque qui a
nationalisé l’électricité en 1963 alors qu’il était ministre dans le
gouvernement libéral de Jean Lesage au Québec (www.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/03-04/electricite.asp); loin encore du gouvernement Lévesque de 1976,
péquiste, mais de pensée libérale par opposition au gouvernement Bouchard plus
tard, qui sera péquiste, mais de tendance conservatrice. C’est d’ailleurs à
Bouchard que je dois d’avoir découvert que j’étais d’esprit libéral, car je ne
pouvais résolument pas être d’accord avec ce gouvernement conservateur. On est
loin du plan vert de Stéphane Dion aussi.
2. « We will end
the dangerous cycle of violence, especially youth violence, with proven
communitybased law enforcement programs such as the Community Oriented Policing
Services. We will reduce recidivism in our neighborhoods by supporting local
prison-to-work programs. We will continue to fight inequalities in our criminal
justice system. We believe that the death penalty must not be arbitrary. DNA
testing should be used in all appropriate circumstances, defendants should have
effective assistance of counsel. In all death row cases, and thorough
postconviction reviews should be available. » (THE 2008 DEMOCRATIC
NATIONAL PLATFORM, RENEWING AMERICA’S PROMISE, p. 51)
3. Voici ce passage
au complet, tiré du Devoir:
« Si Barack Obama se présente comme un «agent
de changement», John Pilger, l'auteur du documentaire La guerre contre la
démocratie, voit dans le président élu «un homme du système». «Il n'y avait
pratiquement aucune différence entre John McCain et Barack Obama pendant la
campagne électorale en ce qui concerne la politique étrangère -- à vrai dire,
Obama est allé plus loin. Je veux dire, il a même déclaré Jérusalem capitale
d'Israël, il a menacé l'Amérique latine et il a paru, parfois, aller même plus
loin que Bush», affirme John Pilger. » (Marie-Christine Bonzom, Après
l'euphorie de mardi, in Le Devoir, édition du samedi 08 et du dimanche 09
novembre 2008 : www.ledevoir.com/2008/11/08/214839.html)
4. Guerre de
Sécession : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_sécession
5. A ce sujet « Gérard Roland, de
l'université de Californie à Berkeley, avertit qu'il «ne faut pas attendre des
miracles, ni se faire d'illusion, car les lobbys sont très puissants, et ces
lobbys ont beaucoup financé Barack Obama». » (Marie-Christine Bonzom, Op. Cit.)
Hyperliens :
The
Democratic party: www.democrats.org/
THE 2008
DEMOCRATIC NATIONAL PLATFORM, RENEWING AMERICA’S PROMISE:
http://s3.amazonaws.com/apache.3cdn.net/8a738445026d1d5f0f_bcm6b5l7a.pdf
Biographie :
www.evene.fr/celebre/biographie/barack-obama-33426.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Barack_Obama
www.america.gov/st/elections08-french/2008/August/20080819143808cpataruk0.7587244.html
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Investissements majeurs dans les
artères commerciales!
Michel Handfield
1er novembre 2008
Il y a quelques jours la
ville de Montréal et le gouvernement du Québec nous apprenaient qu’ils
investiront 22,6 M$ dans le cadre du PR@M – COMMERCE (1) « pour soutenir la revitalisation et le
développement de 28 artères commerciales de l'agglomération de Montréal.
(…) Pour le maire de Montréal, le soutien aux artères commerciales
constitue une initiative de l'administration pour favoriser l'amélioration de
la qualité des milieux de vie des Montréalaises et des Montréalais. »
(2) « En investissant dans nos
artères commerciales, nous investissons aussi dans ce qui fait la fierté des
Montréalais », a conclu Alan DeSousa, responsable du développement économique
et du développement durable au comité exécutif. » (3)
Puis, dans
un communiqué de la Ville de Montréal,
daté du 31 octobre 2008, on nous apprend que ce nouveau Programme réussir@montréal – volet commerce « profitera à la rue de Charleroi, une des principales artères
commerciales de l'arrondissement » Montréal-Nord. (4) Cependant,
Montréal-Nord, c’est presque à côté du projet Smart-Centre de l’ex-carrière
Francon à St-Michel! Allez donc y comprendre quelque chose!
Dans un
article du Devoir paru sur le sujet, on remarque d’ailleurs que ce programme
servira à « aider [les artères commerciales] à
contrer l'attrait des commerces de grandes surfaces ». (5) C’est
une bonne chose, mais comment expliquer cette décision avec celle de faire un
centre commercial comprenant des magasins à grande surface (6) dans
l’ex-carrière Francon à Saint-Michel? Comme citoyen, on va payer pour
revitaliser des artères commerciales que la ville va mettre en danger avec un
autre projet commercial qui entrera directement en concurrence avec elles,
principalement les artères Charleroi (Montréal-Nord), la SDC Jean-Talon
(St-Léonard), la SDC Promenade Masson (Rosemont–Petite-Patrie) et la SDC de la Plaza Saint-Hubert (Rosemont–Petite-Patrie) pour
ne nommer que ces artères qu’elle dit vouloir soutenir par ce programme. (7)
Cela, c’est sans compter les autres petites rues commerciales, comme la rue
Jean-Talon à Saint-Michel ou la rue Beaubien dans Rosemont, qui ne sont pas
nommées dans ce plan. Je n’ai rien à
ajouter, les faits parlant d’eux même.
Notes :
1. Programme
réussir@montréal – volet commerce (PR@M –Commerce)
2.
« Investissement
de 22,6 M$ dans le cadre du PR@M – COMMERCE : La Ville de Montréal et
gouvernement du Québec la revitalisation des artères commerciales »
sur le site de la Ville de Montréal : http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=65,106529&_dad=portal&_schema=PORTAL&_piref65_263689_65_106529_106529.next_page=htdocs/portlet/communiques/fr/detail.jsp&_piref65_263689_65_106529_106529.id=11143&annee=2008&mois=10
3.
Ibid.
4. « INVESTISSEMENTS MAJEURS
DANS UNE ARTÈRE COMMERCIALE » sur le site de la Ville de Montréal : http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=65,106529&_dad=portal&_schema=PORTAL&_piref65_263689_65_106529_106529.next_page=htdocs/portlet/communiques/fr/detail.jsp&_piref65_263689_65_106529_106529.id=11171&annee=2008&mois=10
5.
Jeanne Corriveau, Montréal et Québec
investissent pour revitaliser les artères commerciales, in Le Devoir,
édition du mardi 28 octobre 2008 : www.ledevoir.com/2008/10/28/212867.html
6.
Dans le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal on peut lire
ceci :
« Le centre commercial comprendrait une
vingtaine de bâtiments représentant 75 000 m2 de superficie locative brute et
répartis sur les trois plateaux de la zone excavée situés à 10, 40 et 70 mètres
sous le niveau des rues avoisinantes. Un ou deux magasins de marchandises
diverses agiraient comme locomotives et occuperaient le quart de la superficie.
L’offre serait complétée par des
commerces de grande surface dans les catégories de l’alimentation et de la
rénovation, par un ensemble de moyennes surfaces dans les catégories des biens
modes, de l’électronique et des articles de sport, ainsi que par des
restaurants et autres établissements de services. Le promoteur propose par
ailleurs d’aménager 3 200 cases de stationnement pour desservir le centre
commercial. »
(Office de consultation publique de Montréal, Projets de règlement P-04-047-62 et P-08-019. Implantation d’un centre
commercial et d’espaces verts thématiques dans la partie ouest du site de la
carrière Saint-Michel, Rapport de consultation publique, le 29 août 2008,
p.7 : http://www2.ville.montreal.qc.ca/ocpm/pdf/P27/Rapport.pdf)
7.
« Investissement
de 22,6 M$ dans le cadre du PR@M – COMMERCE : La Ville de Montréal et
gouvernement du Québec la revitalisation des artères commerciales »
cité à la note 2.
###
Index
Aider Haïti: Passer de
la parole au geste!
Mohamed Lotfi, Journaliste et réalisateur radio.
Monsieur Harper,
Dans votre discours d'accueil prononcé devant 69 délégations et chefs
d'État participants au Sommet de la Francophonie à Québec, j'ai retenu ces
quelques phrases à propos d'Haïti: ''Notre solidarité envers ce pays est plus
que jamais nécessaire. Haïti est le plus
important bénéficiaire d'aide au développement à long terme du Canada''.
Pour votre information, Monsieur le Premier Ministre, le Canada continue
de renvoyer à leur pays d'origine des ressortissants haïtiens dont la plupart
sont arrivés très jeunes au Canada. En
quoi le pays que vous dirigez peut-il prétendre être solidaire avec Haïti en
lui renvoyant des hommes dont la précarité et la vulnérabilité ne feront
qu'aggraver l'instabilité du pays? En
quoi le Canada peut-il restaurer l'État de droit en Haïti en lui renvoyant des
hommes dont plusieurs, pour survivre, n'auront d'autre choix que de se joindre
à des groupes criminalisés?
Pour Radio-Canada, j'ai déjà réalisé deux documentaires radiophoniques
sur cette situation des déportés haïtiens.
Envoyé en 2002 comme journaliste à Port-au-Prince, pour observer et
rapporter cette réalité, deux déportés du Québec m'avaient conduit au grand
cimetière de la capitale haïtienne pour lire, sur plusieurs tombes, les noms de
quelques hommes que j'avais connus à Montréal. Comment le Canada, qui prétend
défendre les droits de l'homme, peut-il réserver à des hommes qui ont longtemps
été sous sa responsabilité, un destin aussi tragique?
Même si les déportations touchent des ressortissants de plusieurs
origines, celles qui touchent des membres de la communauté haïtienne méritent
qu'on s'y arrête. Il y a présentement au Canada, et surtout au Québec, plusieurs
haïtiens qui n’ont pas la nationalité canadienne même s’ils sont arrivés
enfants au pays. Parmi eux, certains ont commis, comme tant d'autres jeunes
adolescents, des actes répréhensibles aux yeux de la loi ce qui les a rendus
indésirables selon la loi canadienne sur l’immigration. Ils sont donc
condamnés à la déportation en Haïti après avoir purgé leur peine au Canada.
Monsieur le Premier Ministre, des témoignages d'une vingtaine de
déportés que j'avais rencontrés à Port-au-Prince, je vous transmets l'essentiel
de leurs arguments, en espérant que cela vous sensibilise au sort de ceux que
le Canada envisage d’expulser dans les prochains mois:
1- Nous sommes
arrivés jeunes au Canada. C'est là que
nous avons grandi et c'est là que nous avons appris le crime. Donc, c'est au Canada que nous devons être
réhabilités et réinsérés dans la société.
2- Nous avons
une famille et des enfants au Canada dont nous avons été séparés. Ne trouvez-vous pas ça injuste pour nos
enfants d'être séparés de leurs pères, surtout quand l’on sait le rôle négatif
que peut jouer l'absence du père dans l'éducation d'un enfant.
3- Nous
considérons que nous payons le prix de la négligence de nos parents. Ce sont eux qui n'ont pas rempli les
formalités nécessaires pour l'obtention de notre nationalité canadienne. Notre vrai crime, c'est d'être les enfants de
parents négligents.
4- Nous sommes
déportés dans un pays où le taux de chômage dépasse les 80% et la pauvreté
touche 90% de la population. La
situation politique et sociale est très instable depuis le départ de Duvalier
en 1986. Haïti n'est pas encore un pays
assez organisé ni assez sécuritaire pour nous assurer un nouveau départ dans la
vie.
5- Après avoir
vécu toute une vie au Canada, on nous dit finalement que nous ne sommes pas
canadiens. Déportés en Haïti, la
population nous juge indignes d'être haïtiens.
Si nous ne sommes ni canadiens, ni haïtiens, que sommes-nous?
J'apporte à votre connaissance, Monsieur Harper, qu'au Canada on ne déporte un contrevenant qu'à
la fin de sa peine ce qui lui donne le sentiment de subir une double peine,
surtout quand la destination des déportés s'appelle Haïti.
La déportation des ressortissants haïtiens soulève des questions qui
méritent un débat sérieux auprès de vos collègues de la Chambre des Communes:
la possibilité de déportation d’une personne arrivée jeune au Canada
devrait-elle être considérée de la même
façon que celle d’une personne arrivée ici à un âge adulte ? D’ailleurs, beaucoup
d'immigrants ayant un dossier criminel ne seront jamais déportés parce qu'ils
ont obtenu leur nationalité canadienne,
souvent à un âge adulte. Quand
on sait que certains ont choisi le Canada comme refuge, après avoir commis des
crimes contre l'humanité, qu’en penser?
Quel est le vrai crime d'un déporté haïtien? Celui d'avoir un dossier criminel au Canada
sans la nationalité canadienne ou celui d'être né en Haïti? Légalement, le Canada a le droit de déporter
des criminels qui n'ont pas la nationalité canadienne. On peut se poser néanmoins
la question: Est-il moralement
acceptable que les autorités canadiennes renvoient des personnes qui ont grandi
et construit leur identité au Canada sachant pertinemment que le pays où ils
sont expulsés est aussi instable que l’est Haïti?
Si les autorités d’Immigration Canada ne font qu’appliquer la loi en
renvoyant ces jeunes à leurs pays d’origine, cette mesure a été suspendue, par
ordre du gouvernement canadien, dans le cas des ressortissants haïtiens durant
la période qui a suivi le départ de Jean-Claude Duvalier, soit de 1986 jusqu’au
retour d’exil du Président Jean-Bertrand Aristide en 1995. Mais, la situation sociale et politique en
Haïti n’est pas toujours stable et la formation d’une police haïtienne par le
Canada n’a aucunement amélioré la sécurité, cela sans oublier que, ces
dernières années, la nature n'a pas ménagé ce pays. Des ouragans ont fait des
milliers de morts et détruit le peu d'infrastructure qu’il y avait encore dans
certaines régions du pays!
Monsieur Harper, la politique de
déportation de votre gouvernement envoie le message que le Canada n’est pas un
pays ouvert à tous. Encore moins aux criminels de ce monde. Message destiné à rassurer une partie de
l’opinion publique il est vrai, mais nous savons que la politique de
déportation n’a jamais contribué à faire baisser le taux de criminalité au
Canada. Notez bien que dans le cas de la
plupart des déportés Haïtiens, c'est au Canada qu'ils ont été initiés à la
criminalité. Ces déportés, qui ont
grandi et construit leur identité au Canada, payent trop cher le prix de
l'obsession sécuritaire du gouvernement canadien et tous les dérapages qu'elle
produit depuis le 11 septembre 2001.
Si vous désirez réellement que le Canada contribue au développement
d'Haïti, s’il vous plaît, procédez dès maintenant à rétablir le moratoire sur
la déportation de tous les ressortissants haïtiens ayant un dossier
criminel. Vous rendriez un meilleur
service au Canada et à Haïti si vous choisissiez comme alternative des
programmes de réinsertion sociale.
Monsieur Harper, je vous demande, en tant que canadien, de donner, suite
à votre discours d'accueil prononcé devant plusieurs chefs d'États de la
francophonie, dont la Gouverneure générale du Canada, du sens de la cohérence à
vos politiques. Notre solidarité envers
Haïti ainsi que notre aide à son développement n'auront de sens que si votre
gouvernement cesse, dès maintenant, de corriger une erreur par une autre
erreur. Dans l'intérêt des deux pays.
---
Richard Pound du CIO dénoncé par Terres en vues
Montréal, le 16 octobre 2008. Terres en vues a adressé
une plainte au Comité international olympique pour qu’on procède à des
sanctions contre Richard Pound qui a tenu publiquement des propos racistes et
discriminatoires envers les peuples autochtones d’Amérique. Ce dernier, dans
une entrevue au journal La Presse, a déclaré que « il y a 400 ans, le Canada
était un pays de sauvages, avec à peine 10 000 habitants d’ascendance
européenne », alors que la Chine aurait,
elle, « une civilisation de 5000 ans ».
Selon la lettre envoyée par Terres en vues au Comité
d’éthique du CIO, Richard Pound a affirmé que les Amérindiens n’avaient ni
culture, ni civilisation et que la seule présence civilisée en Amérique, il y a
quelques siècles, était assurée par les Européens.
S’appuyant sur le fait que la charte olympique stipule
que « Toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne
fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou
autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique », Terres en
vues demande qu’une sanction forte soit prononcée. Ainsi les Canadiens, à la
veille de la tenue des Jeux olympiques de Vancouver, sauraient de façon
certaine que le mouvement olympique n’adhère pas au credo raciste de Richard
Pound.
Terres en vues est un organisme qui a pour but de
créer des ponts entre les nations en faisant connaître les cultures et traditions des peuples amérindiens. « Les
préjugés les plus tenaces se trouvent soudain renforcés de l’opinion exprimée
par un personnage investi du prestige et de l’autorité de l’olympisme. », ce
qui équivaut à un recul considérable pour ceux qui croient au progrès des
droits de l’homme, estime André Dudemaine, le directeur de Terres en vues.
Celui-ci rappelle les apports culturels
et civilisateurs des nations amérindiennes qui ont élaboré au cours d’une
occupation millénaire du territoire des langues, des cultures, des
organisations sociales et politiques, des réseaux d’échange commerciaux, des
techniques agricoles, des religions, des pratiques artistiques, des sports
(qu’on retrouve aujourd’hui dans les Jeux olympiques), des liens diplomatiques
et des modèles de développement respectueux de l’environnement.
---
« Appel citoyen pour un
encadrement et une transparence des activités de lobbying en direction des
instances de décision publiques »
COMMUNIQUE / Paris le 10
octobre 2008
Dix-huit
associations et syndicats ont lancé jeudi 9 octobre 2008, lors d'une conférence
de presse à l'Assemblée nationale à Paris, un «Appel citoyen pour un
encadrement et une transparence des activités de lobbying en direction des
instances de décision publiques ».
«
L'influence croissante des groupes d'intérêt industriels et financiers sur la
décision publique devient préoccupante », déclare Yveline NICOLAS,
coordinatrice de l'association Adéquations qui assure le secrétariat de cette
initiative collective. « En pleine crise financière, il devient urgent de réglementer
ces pratiques de lobbying et de rétablir la primauté de l'intérêt général sur
les intérêts particuliers. Un débat public est nécessaire sur la question du
lobbying, qui reste encore tabou en France ».
En
ce moment même, le démantèlement d'une partie substantielle des acquis du
Grenelle de l'environnement témoigne de la pression d'intérêts économiques
privés sur des décisions résultant d'une négociation collective qui visait un
bien public vital : les équilibres écologiques et sociaux de la planète.
Un
règlement interne est en cours d'élaboration à l'Assemblée nationale sur le
lobbying et pourrait s'appliquer dès janvier 2009. Les organisations
signataires de l'Appel proposent une série de mesures dont :
- un système obligatoire
d'inscription pour tous les lobbyistes dotés d'un budget de lobbying annuel
significatif, avec la publication de rapports d'activité, d'informations
financières précises figurant dans une base de données consultable en ligne ;
- des règles interdisant
aux groupes de pression l'emploi du personnel de l'Assemblée ou de leurs
proches à des fins de lobbying, ainsi que l'utilisation des lieux de pouvoir.
Yiorgos
VASSALOS, représentant de la campagne européenne Alter EU, a souligné que le «
registre volontaire des lobbyistes lancé le 23 juin dernier par la Commission
européenne est un échec : moins de 400 organisations se sont inscrites alors
que 2600 groupes d'intérêts ont des bureaux à Bruxelles. Il faut un système
obligatoire et une déclaration détaillée des budgets consacrés à chaque
opération de lobbying ».
Le
lobbying ne favorise pas la démocratie. Il renforce le pouvoir des plus forts,
donc le pouvoir de l'argent. Le jeu est faussé : les moyens matériels et
humains des différents acteurs ne sont pas équitables.
Pourtant,
des alternatives sont possibles. Pour Jacques TESTART,
secrétaire général de la
Fondation Sciences citoyennes, « l'Etat doit garantir des dispositifs de
régulation participatifs qui reconnaissent l'expertise citoyenne : auditions
pluralistes par les décideurs, conférences de citoyens, création d'une haute
autorité de l'expertise (indépendante, pluraliste, contradictoire,
transparente) et de l'alerte
(statut des lançeurs
d'alerte) ».
La
frontière entre lobbying, trafic d'intérêt, corruption est parfois floue. Selon
Séverine TESSIER, présidente de l'association Anticor, « le lobbying contourne la souveraineté populaire en
exerçant une influence, voire une manipulation. Il faut sanctuariser les lieux
de décision tels que l'Assemblée nationale, refuser le système des badges qui
assure actuellement un libre accès à des lobbyistes. Ce refus fait aussi partie
d'une pensée de la laïcité ».
Les
signataires de « l'Appel citoyen pour un encadrement et une transparence des
activités de lobbying en direction des instances de décision publiques »
exerceront une action de veille et d'information sur le lobbying et
favoriseront la concertation des acteurs de la société civile. Leur objectif :
formuler des propositions s'appliquant à toutes les instances de décisions publiques.
Dans l'immédiat, ils vont demander à être reçus par les députés en charge
d'élaborer de nouvelles règles sur le lobbying à l'Assemblée nationale.
Le
texte de l'appel est publié en ligne sur le site de l'association
Adéquations : www.adequations.org/spip.php?rubrique241
Organisations signataires
de l'appel (au 10/10/08)
Action Consommation
ACME (Association pour un
contrat mondial de l'eau)
Adéquations
AITEC (Association
internationale de techniciens, experts et chercheurs)
Anticor
ATTAC
Ban Asbestos France
(association de lutte contre l'amiante)
Cheminements Solidaires
Confédération paysanne
CRIIRAD (Commission de
recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité)
FNAB (Fédération nationale
de l'agriculture biologique)
Fondation France Libertés
FGTE - CFDT (Fédération
générale des transports et de l'équipement)
Fondation Sciences
citoyennes
Greenpeace
Inf'OGM
MDRGF (Mouvement pour le
droit et le respect des générations futures)
Réseau semences paysannes
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Commentaires
livresques : Sous la jaquette!
Reçu le 20 octobre
2008 : Geet Éthier, Marc, 2008, Ménage vert. Se faciliter la vie en la protégeant (GUIDE PRATIQUE),
Montréal : Trécarré, 320 p., ISBN : 978-2-89568-385-8 / www.edtrecarre.com
Nous sommes de plus en plus
préoccupés par la qualité des produits de consommation courante que nous
utilisons, et conscients des risques évidents que présentent certains d'entre
eux. Souvent, les petits guides verts distribués par divers organismes sont
simplistes et limités, et offrent même parfois des solutions déconseillées par
les experts de la contamination corporelle. La plupart des gens ne savent plus
comment s'y prendre quand vient le temps de déboucher les tuyaux, de limiter
les pissenlits ou de détacher une cravate de soie. Ménage vert propose des
solutions réellement efficaces qui dépassent le vinaigre et le bicarbonate de
soude : de la tache d'encre sur la chemise à l'organisation des éviers pour
limiter la tâche d'entretien, tous les problèmes sont abordés. C'est un guide
facile à consulter, qui respecte à la fois la santé et l'environnement et qui
est inspiré par une approche dite « écosanté », une nouvelle orientation de la
recherche en pleine ébullition.
Divisé
en cinq sections (les pièces, les tâches, les taches, les produits, les
accessoires), le guide est doté d'un index permettant de trouver facilement
tous les produits et thèmes abordés. Il traite aussi des solutions pour
l'entretien de l'extérieur de la maison.
L’auteur
Après
des études universitaires en psychologie, Marc
Geet Éthier a fait de la gestion d'entreprise, puis de la formation et de
la consultation privée. Il a publié des livres sur la sexualité, les rapports
affectifs et la contamination du corps. C'est un hasard qui l'a mené à
s'inquiéter et à enquêter sur le péril chimique. Auteur et citoyen aujourd'hui
convaincu qu'il est pressant de se prémunir contre la contamination de nos
corps, il se consacre, depuis la publication de Zéro Toxique, à la mise à jour
et à la diffusion des solutions concrètes proposées par les chercheurs de
pointe...
Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2008)
Parler de ce livre, ce n’est pas comme parler d’un autre
essai. Je l’ai mis dans mon bureau pour le lire, mais ce n’est pas ce qu’il
faut faire. C’est de le mettre au cœur de la maison, dans la cuisine par
exemple, et de le consulter régulièrement. On trouve que la maison se salit
vite, on regarde la section « En faire moins, faire mieux »! Ainsi,
mettre un tapis à l’entrée élimine une large part de la poussière qui entre
dans la maison. Se déchausser, encore plus! (p. 19) Pour éliminer le plus gros
du nettoyage de la douche, l’auteur recommande l’usage d’une raclette (squeegee) pour enlever l’eau des parois
après la douche. (p. 21) Ça fonctionne, je peux vous le dire! Tout y passe,
même des modèles de partage des tâches dans la famille.
Puis viennent les trucs et conseils, mais pas deux ou trois.
Des centaines. Pour tout. Ainsi, dans la lessive, l’auteur recommande de
« laver les nouveaux vêtements [de jeans et denin] avec les anciens pour
redonner un peu de couleur à ces derniers. » (p. 65) Mais, il faut mettre
les mêmes couleurs ou des couleurs très semblables j’imagine, car les jeans ne
sont plus tous bleus! Il explique aussi quoi faire avec les vêtements qui ne
doivent pas être lavés, car si cela est vrai pour certains, pour d’autres il
existe des trucs et il en donne. (pp. 60-1)
A suivre avec précaution
cependant.
Près de 300 pages de textes plus un index
détaillé pour s’y retrouver, ce qui fait 310 pages au total. On trouve aussi
bien des trucs pour nettoyer la cuvette, qu’enlever les taches de rouilles. Des
recettes pour faire des nettoyants maisons et des conseils pour acheter des
produits commerciaux plus sûrs, ne contenant pas de contaminants par exemple.
Il donne aussi les produits à éviter. Très utile.
C’est
un livre de référence pour la maison. Un essentiel. Comme tout bon livre de
référence, vous ne suivrez peut être pas tout à la lettre, mais vous serez au
moins conscient de vos choix. Je dirais que c’est un livre à avoir dans toutes
les maisons comme un dictionnaire et un bon livre de recette. C’est d’ailleurs
à cela qu’il s’apparente le plus, car il définit les choses, comme ce qu’est
l’eau de javel; explique les problèmes posés; et donne des solutions de
remplacement, que ce soit d’autres produits ou des recettes maisons pour
nettoyer sécuritairement et écologiquement. Le livre à s’offrir pour la maison,
car il servira à tous les membres du foyer puisqu’il couvre tout de la chambre
au jardin en passant par l’atelier!
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Reçu
le 25 novembre 2008 : Baillargeon, Normand, 2008, L’Ordre moins le pouvoir (poche). Histoire et actualité de
l’anarchisme, Édition revue & augmentée, Marseille (France) :
Agone, ISBN : 978-2-7489-0097-2
224
pages, 11 x 18 cm : http://atheles.org/agone/
«
Affirmez que vous êtes anarchiste et presque immanquablement on vous assimilera
à un nihiliste, à un partisan du chaos voire à un terroriste. Or, il faut bien
le dire : rien n’est plus faux que ce contre-sens qui résulte de décennies de
confusion savamment entretenue autour de l’idée d’anarchisme. En première
approximation, disons que l’anarchisme est une théorie politique au cœur
vibrant de laquelle loge l’idée d’antiautoritarisme, c’est-à-dire le refus
conscient et raisonné de toute forme illégitime d’autorité et de pouvoir. Une
vieille dame ayant combattu lors de la Guerre d’Espagne disait le plus
simplement du monde : “Je suis anarchiste : c’est que je n’aime ni recevoir, ni
donner des ordres.” On le devine : cette idée est impardonnable, cet idéal
inadmissible pour tous les pouvoirs. On ne l’a donc ni pardonné ni admis. »
On
retrouve Normand Baillargeon dans le film Chomsky et Compagnie sur le site des
Mutins de Pangée (http://www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/).
Sortie le 26 novembre 2008. Voir le programme des projections prévues au http://www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/?p=101#
Militant
anarchiste, Normand Baillargeon enseigne les fondements de l’éducation et la
muséologie à l’université du Québec à Montréal.
> Notiz auf Deutsch : http://atheles.org/agone/page/noticesallemand.html
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Reçu le 16 octobre 2008 : Kaufmann,
Jean-Claude, 2008, Quand Je est un autre.
Pourquoi et comment ça change en nous, Paris : Armand Colin, Collection Individu et Société, 264 p. ISBN 9782200353711, www.somabec.com
Certaines
expressions résument l’esprit d’une époque. L’obligation «d'être soi-même» est
le mot d’ordre de la nôtre. Mais, passé l’évidence du droit à l’autonomie
personnelle, rien n’est clair.
«Soi-même»
existe-t-il vraiment?
Jean-Claude
Kaufmann, pour avoir perçu le sens de nos comportements les plus anodins, nous
connaît mieux que personne. Il inflige ici, mine de rien mais preuves à
l’appui, une sévère et utile correction à quelques-unes de nos croyances les
mieux ancrées.
Non,
il n’existe pas de «soi» traversant la vie égal à lui-même. Il n’existe même
pas de «centre» à l’intérieur de nous. Notre identité est extraordinairement
multiple et changeante: tissée de moments parfois infimes où bascule tout ce
que nous sommes. Je n’est jamais autant je que lorsqu’il s’invente différent.
Et c’est très bien ainsi.
Ce
livre novateur, où la réflexion s’appuie sur le concret des grandes enquêtes
menées par l’auteur (Premier matin, Agacements), ouvre la voie de ce nouveau
savoir-être, ni rigidité illusoire, ni absence de repères, auquel nous aspirons
tous.
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Actions: Comment
s’approprier la ville
Au Centre Canadien d’Architecture,
Montréal (www.cca.qc.ca)
Du 26 novembre 2008 au 19 avril
2009
Commentaires de Michel Handfield (3 décembre 2008)
« L’exposition Actions : comment s’approprier la ville, que propose le
Centre Canadien d’Architecture (CCA), présente 97 interventions à l’origine des
transformations positives survenues de par le monde dans les villes
contemporaines. Des architectes, des artistes et des collectifs en provenance du
monde entier redéfinissent des activités en apparence anodines comme le
jardinage, le recyclage, le jeu ou la marche. Par leurs interactions
expérimentales avec l’environnement urbain, ils montrent que l’engagement
individuel contribue à façonner la ville et suscite l’engagement des autres
résidants. » (Fiche descriptive de l’exposition)
***
Comment se réapproprier l’espace
urbain? Repenser la ville? Voilà le thème de cette exposition :
s’approprier la ville! Elle nous informe sur ce qui peut être fait pour la
transformer; se l’approprier, car cette exposition est nettement documentée.
C’est un manifeste politique urbain, social et écologique.
Dans cette exposition on nous
montre comment la ville peut devenir plus conviviale en luttant contre les
irritants urbains. Le terme « action » en est la clef de voute :
recycler, réutiliser, jardiner et créer
des espaces de vie dans la ville. Partout, même sur les trottoirs! Plusieurs options/actions citoyennes sont possibles
pour manifester et changer les choses, comme de transformer une autoroute en
promenade piétonnière le soir venu, ce que nous fait découvrir cette
exposition. Ici et là, on redonne vie à
la ville, qui n’est pas une photo de cartes postales, mais un milieu dynamique.
Un milieu de vie.
On
ne peut éliminer le citoyen de la ville parce que quelques uns trouvent que
« ça fait plus propre! »
Pourtant, les pouvoirs publics essaient souvent d’écarter le citoyen. On le
veut circulant, mais surtout pas flâneur et encore moins dormeur! C’est ainsi
qu’on a développé toute une série de
trucs architecturaux pour ne pas qu’il trouve à s’asseoir ou à dormir aux
endroits qui ne sont pas prévus à cet effet, ce que montre toute une série de
photos sur ce thème. Mais, des artistes ont trouvé des moyens de contrer cela,
comme des vêtements matelassés pour dormir en tout confort où ce n’est pas
permis, comme sur les bancs publics avec divisions (www.cca-actions.org/fr/node/111).
Vous aurez compris que ces vêtements
sont rarement fonctionnels, mais symbolique; une façon de dire non à toutes ces
entraves qui visent à instrumentaliser le citoyen comme un simple passant qui
doit circuler, surtout ne pas s’arrêter! Et si ça ne fonctionne pas, on le
verbalise pour flânage avec une amende salée! « Poètes, vos papiers »
(1), car il est interdit de rêver dans la ville. Seuls les pigeons ont encore
ce droit… (2)
S’il est vrai qu’il y a des cas
problèmes, comme celui des toxicomanes qui laissent des seringues dans les
parcs par exemple (ce que j’ai vu au carré St-Louis), ce n’est pas en
pénalisant tous les citoyens qu’on résoudra ce problème. Il faut trouver
comment éduquer et responsabiliser ces gens, qui sont aussi citoyens de nos
villes. C’est la première solution. Ensuite, on peut penser d’autres
« possibles » comme la désintoxication et la réinsertion sociale.
Mais, il faut aller plus loin et se demander si la criminalisation de l’usage
des drogues n’est pas un frein à la désintoxication et à la réinsertion des toxicomanes,
car il doit être plus difficile d’avouer une dépendance qui place dans
l’illégalité qu’une dépendance qui ne criminalise pas la personne. Les pouvoirs
publics doivent parfois se demander s’ils ne vont pas trop loin dans le
législatif et si on n’empêche pas ainsi
le citoyen de profiter de la ville, car on légifère sur tout, même sur
l’heure à laquelle on peut ou ne peut pas traverser un parc ou une place
publique! Si le citoyen ne peut plus flâner sur un banc, sous un arbre, sur les
marches d’une église ou s’asseoir sur le bord d’une clôture pour observer un
oiseau, la ville perdra de son attrait! Alors, comment vivre et laisser vivre?
C’est le thème sous jacent de cette exposition.
A la fois architecturale, sociale
et politique, le CCA prend position par cette exposition. On ne cherche pas à
mettre le citoyen hors de l’espace public, comme on le fait actuellement au centre-ville de Montréal, où il est
presque illégal de s’asseoir trop longtemps, mais à lui redonner sa place. On cherche comment on devrait réinsérer
l’individu dans l’espace public, car c’est lui, finalement, qui crée la
dynamique de la ville. On ne vend pas le plateau Mt-Royal comme un dortoir par
exemple, mais bien comme un espace vivant et branché! Sans citoyens, la ville
est morte! Il doit occuper l’espace, ce qu’affirme avec force cette exposition.
Quand je dis que le musée prend
position, ce ne sont pas des paroles en l’air. Ils ont même fait un site
internet en lien avec cette prise de parole: www.cca-actions.org/.
***
Dans
un autre ordre d’idée, cette exposition m’a fait penser au livre de Zygmunt Bauman, 1999, Le coût humain de la mondialisation,
Paris: Hachette Pluriel, car l’auteur y parle, entre autres choses, du côté répressif
que peut avoir l’urbanisme quand il sert de moyen de contrôle social et de
ségrégation de classes. Un livre à lire en ces temps où le capitalisme appelle
une refondation.
J’ai
aussi pensé à deux documentaires dont on parle aussi dans nos pages : « Waste = Food » et « Shigueru
Ban : An architect for emergencies », car des liens comme le
développement durable et l’architecture de service traversent ces deux films et
sont en parentés directes avec cette exposition. Bref, on peut ouvrir sur
d’autres perspectives…
Je
ne croyais pas si bien dire, mais on retrouvait « Waste = Food » dans le
programme de films liés à cette exposition, programme que je vous invite à
consulter au www.cca.qc.ca/pages/Niveau3.asp?page=cinema&lang=fra.
***
Une
exposition à voir au CCA, mais aussi à suivre, car elle pourra inspirer des
groupes citoyens, urbanistiques et communautaires à poser des actions. Elle
s’adresse à tous, mais certains seront plus inspirés que d’autres pour prendre
action. Une exposition qui aura probablement des suites, surtout que le site de
l’exposition propose 99 actions (en bas de la page d’accueil) reliés à cette
exposition et en sollicitera de nouvelles à compter du 9 décembre prochain! Des
idées qui pourraient être appliquées ici, d’autres non, mais qui pourraient
tout de même en inspirer d’autres plus appropriées à notre culture et à notre climat ; surtout à notre climat
hivernal ! Il est à souhaiter que ce site demeure après l’exposition et
aie sa propre vie, car c’est un pied de nez à ceux qui voudraient une ville
statique, aseptisée et javelisé.
Notes :
1. « Poète, vos papiers »,
une chanson de Léo Ferré qui se termine sur « Poète, ... circulez ! »
2. Puis, encore, car on donne une
amende à qui nourrit les pigeons ! C’est juste pour dire que la chasse aux
pigeons n’est pas ouverte.
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29
octobre 2008
Le corps de la nouvelle salle
Napoléon du Musée des Beaux-arts de Montréal est le don de la collection de Ben
Weider qui était napoléoniste en plus d’avoir fondé un empire dans le domaine
du culturisme, avec son frère Joe, et d’avoir fondé la Fédération
internationale de culturisme, l’International
Federation of Body Building (www.ifbb.com). Il fut aussi le fondateur de la Société Napoléonienne Internationale (www.napoleonicsociety.com/),
car Napoléon était sa grande passion.
Surprenant? Pas tant que ça, car, contrairement à la croyance populaire,
bien des culturistes ont d’autres passions que leur corps. J’ai toujours dit
que je faisais « culture et physique », ayant commencé à fréquenter
un gym à l’âge de 10 ans. Genre de microcosme social, où des gens de toutes
classes se côtoient, j’ai toujours cru que ce fut une de mes influences à
étudier en sociologie. Alors, que Ben Weider se soit intéressé au culturisme, à
la nutrition et à Napoléon n’est pas surprenant, car la culture a bien des
facettes, même physique!
Je dois dire qu’en 40 ans de
culture physique dans des gymnases de
Montréal, sans être un monsieur muscle je tiens à le préciser, car je n’ai pas
fait cela pour la compétition, mais pour la santé, j’ai croisé M. Weider 2 ou 3
fois dans ma vie et c’était un être très aimable et cultivé, avec qui il fut
agréable de parler. C’était aussi un être généreux à ce qu’on dit. Ce don à la
collectivité, le Musée en étant le garant, en est la preuve. Quand j’ai reçu
l’invitation pour assister à cette soirée, je me faisais un plaisir de le
rencontrer. Suite à son décès quelques jours à peine avant l’événement, je me
suis fait un devoir d’y assister.
Je pourrais dire que c’est beau de
toucher ainsi l’histoire par les artefacts de Napoléon, mais je n’en dirai
rien. L’accès à cette collection étant gratuit, je vous inviterais plutôt à la
visiter, car les pièces exposés en disent davantage que je ne pourrais le
faire. C’est au Musée des Beaux-arts de Montréal : www.mbam.qc.ca/.
Et qu’elle meilleure façon de rendre hommage à cet homme que de visiter ses
salles napoléonienne puisque c’est ce qu’il voulait le plus au monde :
partager sa passion avec ses concitoyens! Merci M. Weider.
Michel
Handfield, éditeur de Societas Criticus.
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PORTRAIT - AN 2 8727
Angèle Dubeau & La Pietà
Montréal le 14 octobre 2008
– Angèle Dubeau & La Pietà lance un nouvel album résolument contemporain;
un Portrait musical de Philip Glass. Compositeur contemporain des plus salué,
Philip Glass a commencé son apprentissage artistique dans les années 50 à
Paris. Son talent s’est exercé dans des horizons multiples de l’art actuel :
John Cage, Merce Cunningham, le Living Theatre, Grotowski et Genet étaient ses
racines, mais il dit son admiration pour Jean Cocteau, parangon de
l’avant-garde française dont l’oeuvre se déploie au cinéma, au théâtre et à la
peinture.
Angèle Dubeau a toujours
manifesté un intérêt passionné pour toutes formes de musiques. Cette curiosité
l’a amenée à explorer l’œuvre de Glass et à y présenter ici de façon toute
personnelle son choix d’œuvres. Il y a quelques années, Angèle Dubeau
collaborait avec Philip Glass à New York afin de retravailler le concerto pour
violon qu’il avait composé. C’est grâce à cette complicité que Philip Glass
autorise pour la première fois, la revisite de ses œuvres par d’autres
musiciens que ceux avec qui il travaille régulièrement. Avec ce répertoire,
Angèle Dubeau prouve sa maturité artistique en explorant de nouveaux
territoires et fera découvrir ou redécouvrir à son public un grand compositeur
de notre temps.
Dans les années 1990 Glass
crée Orphée et La Belle et la Bête deux oeuvres en hommage à Cocteau. C’est
d’ailleurs l’ouverture de La Belle et la bête qui est la première pièce du
disque. Autre figure imposante de la
littérature mondiale, Yukio Mishima a
inspiré le quatuor à cordes N. 3 qui a
d’abord été utilisé comme trame sonore de Mishima, a Life in Four Chapters,
réalisé par Paul Schrader en 1984. En 1996, Glass signait pour le film de
Christopher Hampton, Joseph Conrad’s The Secret Agent, l’une de ses partitions
les plus romantiques, dont le ton oscille entre la mélancolie et l’espoir.
Echorus (dérivé de écho) a été écrit pendant l’hiver 1994-95 pour les
violonistes Edna Mitchell et Yehudi Menuhin. De forme A-B-A, la pièce
s’apparente à la chaconne baroque. La suite The Hours, pour piano, cordes,
harpe et célesta, rappelle par sa structure en trois mouvements celle du
concerto. Elle a été réalisée par Michael Riesman à partir de la trame sonore
du film de Stephen Daldry, basé sur le roman de Michael Cunningham.
L’enregistrement se termine de façon toute naturelle par « Closing », tiré de
Glassworks, une œuvre datée de 1982 et qui visait à présenter le travail de
Glass à un plus large public.
Groupe Analekta Inc.
reconnaît l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du
Ministère du Patrimoine canadien (Fonds de la musique du Canada) et du
gouvernement du Québec par l’entremise du Programme d’aide aux entreprises du
disque et du spectacle de variétés de la SODEC (Programme PADISQ).
Groupe Analekta Inc. remercie aussi
Archambault, commanditaire du piano utilisé par Angèle Dubeau & La Pietà
lors du lancement du disque.
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(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
Attention :
Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont
rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout
noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le
mot à mot.
Je ne fais pas
non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma
formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui
peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de
caméra, le jeu des acteurs ou la mise en
scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il
montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique, un
révélateur social : psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par
exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je n’ai fait
que de courts textes alors que sur des films qui ont décriés en cœur, j’ai pu
faire de très longues analyses, car je n’ai pas la même grille, le même angle,
qu’eux dans la tête. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de
presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des
confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, car je
travaille d’un autre angle. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points
de vue pour se faire une idée. Ce n’est pas un hasard si nos pages offrent
plusieurs hyperliens de références, car cette diversité de points de vue est
nécessaire. Il faut la protéger.
Michel
Handfield
AUSTRALIA (155
minutes)
Un film de Baz Luhrmann
Sortie en salle le 26
novembre (version originale anglaise) et le 5 décembre (Version
française)
Film d’action,
d’aventures et de romance
Distribution: Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham, Jack Thompson,
Bryan Brown
Film
d’action, d’aventures et de romance campé en Australie avant la Seconde Guerre
mondiale, AUSTRALIA suit une aristocrate anglaise (Kidman), qui hérite d’un
ranch d’une superficie égale à celle du Maryland. Lorsque des barons anglais
complotent pour saisir sa terre, elle s’associe à contrecœur à un conducteur de
bestiaux dégrossi (Jackman). Ils mènent ensemble 2000 têtes de bétail sur des
centaines de milles des contrées les plus arides du pays, pour aboutir à
Darwin, en Australie, bombardée par les Japonais au retour de leur attaque de
Pearl Harbor. Dans son nouveau film, Luhrmann peint une fresque vaste et
luxuriante dans laquelle la romance, le drame, l’aventure et le spectaculaire
se côtoient.
Commentaires de
Michel Handfield (4 décembre 2008)
Au
début, je trouvais une certaine forme d’humour dans le ton, notamment les clins
d’œil au magicien d’Oz! (1) Puis, plus on avance, plus on soulève des questions
dramatiques comme la « génération volée » (2) et l’attaque
de Port Darwin, en Australie, (3) qui fut bombardée par les Japonais à plus
d’une reprise. (4) Ce film prend donc
l’aspect d’une grande fresque, ce qui m’a fait penser à « Autant en emporte le vent » (5) et
à Pearl Harbor (6), qui a fait l’objet de nombreux films.
C’est
une fresque sur la manipulation, le pouvoir et le racisme, mais aussi sur
l’amitié et l’entraide interculturelle, car s’il y a des racistes d’un côté, il
y a des humanistes de l’autre. Nous assistons donc à une grande épopée humaine,
avec ses bons et ses méchants! On ouvre vers la réconciliation des peuples et
le multiculturalisme, autre don des britanniques après la ségrégation raciale
qu’ils voulaient corriger. (7) On pourrait donc tracer certains parallèles
entre l’Australie et nous, le Canada étant aussi de tendance britannique, avec
ses réserves et ses pensionnats indiens par exemple, mais aussi son
multiculturalisme.
Un film pour toute la famille, sauf les
très jeunes, vu sa durée de près de 3 heures. Mélangeant l’action, car ce sont
des cowboys australiens si je puis dire; la romance, ce qui n’a pas besoin
d’être davantage explicité; et la politique, ce film étant traversé par la
ségrégation (première partie) et la deuxième guerre mondiale, avec le
bombardement de Darwin (deuxième partie). Ce film aurait pu faire deux films,
mais on a préféré une grande fresque pour la course aux Oscars et plaire à cet
auditoire qui aime les grands films qui finissent bien. Il aura son public.
Notes :
1. Le magicien d’Oz : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Magicien_d'Oz_(film,_1939)
2. En bref, des
enfants d’origine autochtone et métis enlevés à leur famille pour être
rééduqué ou réduit à servir des blancs.
Voir, entre autres, les sites suivants :
http://en.wikipedia.org/wiki/Stolen_Generations
http://www.eniar.org/stolengenerations.html
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6937222.stm
3. Sur Darwin,
Australie, voir:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Darwin_(Australie)
http://www.australia-australie.com/darwin/
4. Le premier
bombardement de Port Darwin eut lieu le 19 février 1942. Il y aura 64 raids en
tout sur Port Darwin, car c’était une base d’importance. Voir:
www.cultureandrecreation.gov.au/articles/darwinbombing/;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Darwin_(Australie); www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=AFE86001884.
5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Autant_en_emporte_le_vent_(film)
6. L’attaque de Pearl
Harbor a eu lieu le 7 décembre 1941 (Encarta, 2006; http://fr.wikipedia.org/wiki/Pearl_Harbor). Les États-Unis sont d’ailleurs
entrés dans la II guerre mondiale suite à cette attaque. Pour ceux qui ne
savent pas de quoi il s’agit, voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_sur_Pearl_Harbor
7. Cependant, cela respecte
encore la tendance britannique de séparer les cultures, qui sont une valeur
personnelle, car chacun à droit à sa culture d’appartenance dans le
multiculturalisme. Inversement, dans la tendance républicaine (France et
États-Unis par exemple) on intègre plutôt les cultures, car la culture doit
être une valeur nationale, commune et partagée : « We are American » ou « Nous sommes Français »!
---
Sur Versailles (avec
Guillaume Depardieu, décédé), en salles le 21 novembre au Québec, et chagrin
d’école (livre)!
Commentaires de
Michel Handfield (28 novembre 2008)
Le
film débute avec Nina (Judith Chemla) qui vit dans la rue avec son jeune fils,
Enzo, de 5 ans. Pas facile de trouver du calme pour dormir, de faire ses besoins naturels et de prendre soin
de soi et du petit. Il y a par contre certains services organisés, comme le
SAMU Social de Paris, qui interviennent en respectant la dignité des personnes.
(1)
Suite
à une nuit à l’abri elle repart et tombe sur Damien (Guillaume Depardieu) qui
vit dans les bois de Versailles, où il s’est construit une cabane de fortune.
On a alors droit à une critique des programmes de réinsertion, qui sont
supposés fonctionner malgré 2 millions de chômeurs!
Pour
sa part, après une nuit avec Damien, elle le quitte au milieu de la nuit pour
se refaire une vie, car un article de journal (sur la réinsertion) la hante
depuis quelques jours déjà. Pour réussir, elle laisse son fils à ce dernier
sans l’en aviser, espérant le retrouver une fois sa situation régularisée.
Là,
les deux histoires seront suivit en parallèle. D’abord, celle de Damien
qui est l’occasion d’une critique sociale du point de vue des sans domicile
fixe ou SDF (2), mais aussi une plongée dans leur milieu pour savoir qui ils
sont et d’où ils viennent. On verra
l’entraide des SDF, mais on apprendra aussi une part de leur histoire. Ils ne
viennent pas tous du même milieu. Si pour certains ils n’ont pas eu de chance,
d’autres ont quitté le système volontairement. Il y a les accidentels et les
conscients, ceux qui ont choisi cette marge du système et qui referont le même
choix après s’en être sorti un temps. Un appel de la liberté, d’être hors du
système, plus fort que tout au monde, même que parents et enfant.
Ensuite,
du côté de Nina, nous avons droit à une histoire de réinsertion réussie. Elle
travaillera dans un hospice, autre lieu où on trouve des gens marginalisé par
la maladie, l’âge et, surtout, leur famille qui veut les oublier et ne pas les
voir dépérir. Mais, le plus dur sera d’accepter d’aller mieux comme lui dira
l’intervenante qui l’aidera!
Je ne veux pas en dire trop, car ce
serait vendre l’histoire de ces deux destins que nous suivons en parallèle.
S’il y a un défaut à ce film, c’est que le spectateur moyen pourra y trouver
quelques longueurs si on parle de cinéma divertissement. Par contre, en termes
de cinéma ethnométhodologique, qui nous donne les moyens de
« pénétrer » un milieu difficilement accessible autrement que par une
fiction, c’est fort intéressant. On apprend d’ailleurs des choses dans ce film,
comme le fait que des commerçants mettent de la javel sur leurs vidanges pour
empêcher les vols de nourritures jetées, ce qui prive les SDF de nourriture
encore comestible. Est-ce pour les empêcher de se nourrir gratuitement ou pour
empêcher des commerçants véreux de récupérer cette nourriture pour la repasser
dans le commerce? On voit là l’importance d’un système de récupération de la
nourriture par des organismes qui s’occupent des SDF. A moins que ce ne soit la
France de droite; une France beaucoup moins solidaires des plus pauvres et des
marginaux.
***
Ces
SDF ont peut être eu un « crash » dans leur vie, un malheur. Quand
ils étaient jeunes, ils ont peut être eu un « chagrin d’école » qui
les a amenés à décrocher! Occasion, donc, de parler de ce livre de Daniel
Pennac (3) qui favorise une réflexion
sur l’école. La voie unique est-elle faite pour tous?
On
fait sans cesse des réformes pour diminuer le décrochage, mais chaque fois il
s’agit d’un nouveau modèle imposé à tous. Et le décrochage demeure, tant au
Québec qu’en France, où ces dernières années il y a eu quelques débats sur ce
sujet à la radio française, ce que j’ai écouté par internet! Chaque réforme
n’est donc pas mieux diront certains. C’est à la fois vrai et faux dirais-je,
car chaque réforme vise à régler quelque chose, mais l’impose à tous. On
devrait plutôt avoir une éducation à multiples modèles. Des cours marginaux
pour certains, plus libre pour d’autres. Lecture de romans pour certains,
d’essais pour d’autres, au moins le temps de susciter leur intérêt. Des profs
qui sont des pédagogues, mais d’autres qui aiment apprendre et transmettre;
universitaires, mais pas nécessairement diplômé en éducation. Un peu comme il y
a divers groupes et divers modèles de jeunes dans la société, on ne devrait pas
trouver un modèle unique d’enseignement et d’enseignants, même si une majorité
devrait être dans le « mainstream » pédagogique. (4) Il est bon
d’avoir des enseignants différents pour tenter d’aller chercher ceux que le système
échappe. Par exemple, je n’ai jamais été
un lecteur de roman, mais un lecteur d’actualités et d’essais. Certains jeunes
ne liront pas de roman non plus. Peut être qu’un prof avec mon background
pourrait aller les chercher. Ensuite, d’autres profs, plus classiques, pourront
les amener à autre chose. « Chagrin d’école » de Daniel Pennac est
plein de ces exceptions qui font finalement une règle à défaut de la règle! Il
écrit d’ailleurs…
« La sagesse pédagogique devrait nous
représenter le cancre comme l’élève le plus normal qui soit : celui qui
justifie pleinement la fonction de professeur puisque nous avons tout à lui
apprendre, à commencer par la nécessité même d’apprendre! » (p. 274)
Le cancre, il en vient à développer une
passion de l’échec (p. 62) qui ne fait que l’enfoncer, car il échoue bien
finalement. Fatalement! Au point de décourager professeurs et parents. Les
mères surtout! (II/2 pp. 52-54) Au point de le laisser aller parfois; de les
échapper. Que deviendront-ils alors? Petits boulots ou errant? SDF, comme en
traite le film? Ils se raccrocheront peut être à autre chose, ailleurs. Les
arts par exemple! Mais, dans certains cas, des cas non recensés, des profs les
sauveront, pas nécessairement des pédagogues :
«
Les professeurs qui m’ont sauvé – et qui
ont fait de moi un professeur – n’étaient pas formés pour ça. Ils ne se sont
pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de
temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner. Ils étaient des
adultes confrontés à des adolescents en péril. Ils se sont dit qu’il y avait
urgence. Ils ont plongé. Ils m’ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après
jour, encore et encore… » (pp. 41-2)
Souvent, ces
sauvetages se font avec des méthodes non prévues au programme, car le programme
est parfois ce qui fait décrocher l’élève. Il n’est pas cancre, il décroche.
Faut donc l’accrocher, l’intéresser, pour qu’il suive ensuite. Plein de
passages du livre me viennent à l’esprit. Un livre vraiment à lire, car nous avons
tous été élève dans notre vie.
Écrit comme un roman, Daniel Pennac
étant romancier, ce livre regarde l’école du point de vue du cancre qu’il fut
et du professeur qu’il est devenu, ce qui donne un tout autre point de vue que
celui donné par les définitions ministérielles et la langue aseptisée des
fonctionnaires qui ont parfois davantage à protéger leur position qu’à aider
les élèves en difficulté, si nombreux qu’ils pourraient faire sauter le
système. On préfère alors parler de cas particuliers que le système raccrochera
tout de même un jour : une fois adulte ils complèteront leur secondaire
nous disent les statistiques. On va même jusqu’à étirer les statistiques
d’obtention du diplôme jusqu’à 24 ans pour accroitre les niveaux de réussite du
système! (5) La réputation est sauve!
Vous comprendrez que j’ai bien aimé ce
livre et que je le conseille à tous. Mais, je le conseille encore plus
chaleureusement aux gens qui étudient ou travaillent en éducation,
psychoéducation ou en intervention sociale, car il donne un éclairage
intéressant du sujet, car il vient du fond du cœur et de l’expérience. Vraiment
à lire! Tout comme Versailles est à voir pour Guillaume Depardieu pour le grand
public, il est à voir pour la problématique qu’il lève comme un lapin pour les
gens en service social et en intervention communautaire. Bonne lecture et bon
film!
Notes :
1. Le Samu social
de Paris, comme son nom l’indique a été créé à l’instar du SAMU pour traiter
par l’abord de l’URGENCE les situations de grande détresse ou d’abandon qui
mettent en péril l’intégrité physique et psychique de la personne. (Source : www.samusocial-75.fr/)
Voir aussi :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Samu
2. Voici quelques
sites au sujet des SDF :
www.scienceshumaines.com/qui-sont-les-sans-domicile-fixe-_fr_2812.html
www.ac-versailles.fr/pedagogi/ses/traveleves/fichlect/972.htm
Puis, le journal de
bord d’une mère sans logement, mais qui travaille : http://untempsderetard.blogspot.com/
3.
Pennac, Daniel, 2007, CHAGRIN D'ÉCOLE, France :
Gallimard nrf, Collection blanche, ISBN
9782070769179. www.gallimard.fr/pennac-chagrindecole/
Chagrin
d’école, dans la lignée de Comme un roman, aborde la question de l’école du
point de vue de l’élève, et en l’occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac,
ancien cancre lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui
donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d’angoisse
et de douleur.
4. Handfield,
Michel, Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux
problèmes scolaires, une réflexion s’impose, Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique, Vol. 9 no 4, section Essais
Handfield, Michel, Enseigner, les suites!, Societas
Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 7, section Essais
Pour les lecteurs qui
ne le savent pas nos archives sont disponibles à Bibliothèque et Archives
Canada :
http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/
et Bibliothèque et
Archives nationale du Québec :
http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248
5. Ici un détour s’impose par le site de la Table des partenaires pour la persévérance
scolaire à Montréal (www.perseverancescolairemontreal.qc.ca), où nous retrouvons plusieurs
informations sur le sujet. Sur une des pages de ce site on y trouve ceci :
« Heureusement, le décrochage scolaire est un
phénomène réversible. De nombreuses personnes décident de retourner sur les
bancs d’école à tout âge, pour obtenir un premier diplôme qui leur permettra
d’améliorer leur sort. » (www.perseverancescolairemontreal.qc.ca/francais/chiffres.html)
Parait même qu’on se compare bien aux autres nous dit-on
plus loin :
« En effet, avec un taux de diplomation moyen
de 81% (Ce taux ne tient pas compte de l’âge d’obtention du diplôme. Cet
élément joue en faveur du Québec, qui a un système d’éducation des adultes
permettant à ses citoyens un rattrapage quelquefois tardif), le Québec se situe
dans la moyenne des pays de l’OCDE (79%), devant le
Canada (72%) et les États-Unis (74%), mais derrière le Japon (96%), l’Allemagne
(93%), la Finlande (89%) et la France (87%). »(Ibid.)
Mais,
sur une autre page du même organisme, la Table
des partenaires pour la persévérance scolaire à Montréal, nous retrouvons
un autre tableau, tiré des chiffres
de Statistique Canada, où on voit que le décrochage tourne entre 41% (1981) et
34% (2001) pour une population âgée de 15 à 24 ans au Québec. Comme l’âge pour
finir son secondaire se situe entre 16-18 ans selon les parcours et la date de
naissance, allez jusqu’à 24 ans c’est un peu tricher. S’il y a certainement des
problématiques particulières, le décrochage en est certainement une
d’importance. Sauf que d’allonger ainsi les chiffres jusqu’à 24 ans donne
probablement bonne conscience au ministère et aux fonctionnaires. Pourquoi pas?
Mais, après, ne reprochons pas aux élèves de tricher, car l’exemple vient de
haut puisqu’on triche sur les statistiques!
Tableau 6 : Taux de diplômés du secondaire
chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, selon le sexe – Canada et certaines
provinces |
|||||||||||||
Année |
Québec |
Ontario |
Reste du Canada1
|
Canada |
|
||||||||
masc. |
Fém. |
total |
masc. |
fém. |
total |
masc. |
fém. |
total |
masc. |
Fém. |
total |
|
|
1981 |
56,8 |
61,6 |
59,2 |
46,4 |
52,0 |
49,2 |
42,8 |
48,9 |
45,8 |
47,8 |
53,4 |
50,6 |
|
1986 |
60,0 |
65,7 |
62,8 |
50,1 |
56,1 |
53,1 |
44,6 |
50,7 |
47,6 |
50,5 |
56,5 |
53,4 |
|
1991 |
60,6 |
67,1 |
63,8 |
53,2 |
58,6 |
55,9 |
49,5 |
55,4 |
52,4 |
53,6 |
59,4 |
56,4 |
|
1996 |
59,6 |
66,6 |
63,0 |
52,3 |
57,3 |
54,7 |
49,1 |
55,3 |
52,2 |
52,9 |
58,8 |
55,8 |
|
2001 |
62,5 |
69,6 |
65,9 |
53,2 |
58,2 |
55,6 |
51,0 |
56,6 |
53,7 |
54,5 |
60,2 |
57,3 |
|
1-
Les données de Statistique Canada utilisées pour faire ce tableau ne permettent
pas de distinguer chacune des autres provinces canadiennes.
Source : Statistique Canada, recensements canadiens.
Référence :
www.decrochage-scolaire.info/diplomes_15-24.html#titre
Annexe:
VERSAILLES
de Pierre Schoeller
K-Films Amérique
distribue Versailles au Québec.
Avec
Guillaume Depardieu dans le rôle de Damien, Max Bessette de Malglaive dans le
rôle d’Enzo (l’enfant) et Judith Chemla interprète Nina, sa mère.
Montréal,
le 3 novembre 2008. Le film de Pierrre
Schoeller, sorti en France au mois d’août et unanimement salué par la critique,
sera en salles au Québec le 21 novembre prochain. Présenté en première nord-américaine dans le
cadre de Cinémania en présence du réalisateur, ce long-métrage faisait partie
de la Sélection officielle du dernier festival de Cannes dans la section « Un
certain regard ». Sa projection à Montréal prend un relief tout particulier
suite à la disparition de Guillaume Depardieu acteur principal de ce film.
Paris,
aujourd’hui. Un enfant et sa jeune mère dorment dehors. Nina est sans emploi,
ni attaches. Enzo a 5 ans. Leur errance les conduit à Versailles. Dans les
bois, tout près du château, un homme vit dans une cabane, retranché de tout.
Damien. Nina passe une nuit avec lui.
Au
petit matin, Nina laisse l’enfant et disparait. À son réveil, Damien découvre
Enzo, seul. Au fil des jours, des saisons, l’homme et l’enfant vont se
découvrir, s’apprivoiser, s’attacher. Leur lien sera aussi fort que leur
dénouement.
Un
jour pourtant, il faudra quitter la cabane...
Pour
le super-chien vedette VOLT (voix de Claude Legault) chaque journée est remplie
d'aventures, de dangers et de mystère. C'est du moins vrai jusqu'à ce que les
caméras cessent de tourner. Lorsqu'il se retrouve parachuté par erreur de son
studio hollywoodien, seul univers qu’il n’ait jamais connu, en plein cœur de la
ville de New York, Volt entreprend la plus grande aventure de sa vie : un
voyage à travers le pays dans le vrai monde afin de retrouver sa propriétaire
et covedette, Penny (voix de FRÉDÉRIQUE DUFORT). Avec l'aide de ses deux
compagnons d'infortune, Mittens, un chat blasé abandonné par ses maîtres, et
Rhino (voix de Guy Jodoin), un hamster obsédé par la télévision qui vit dans
une boule de plastique, Volt, qui a toujours cru posséder des pouvoirs et des
dons spéciaux, découvrira enfin qu'il n'a pas besoin de superpouvoirs pour
jouer les vrais héros.
Commentaires de Michel
Handfield (28 novembre 2008)
D’abord,
dans le générique du début nous avons droit à un 30 secondes d’un Mickey Mouse
des premiers temps, en noir et blanc, peut être dessiné par Walt Disney
lui-même. Après, on ne peut que remarquer le chemin parcouru dans le dessin
animé depuis ce temps. Les personnages ont l’air d’avoir des corps réels.
L’émotion passe plus que jamais. Imaginez où le 3D est possible! Juste pour
voir cette évolution, j’encourage le lecteur à retrouver son âme d’enfant et à
aller voir Volt.
Le
tout débute dans la science fiction jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’on est dans
le cinéma; la fausse réalité! Mais, Volt y croit jusqu’à ce qu’il s’échappe de
cette réalité. Il devra s’humaniser pour survivre. Façon de parler des valeurs
humaines et du bonheur (1), ce que Disney a toujours fait.
Le
public a fort apprécié ce film, même les adultes, car j’aime bien observer les
réactions quand je suis dans une projection publique. J’ai aussi remarqué que,
malgré la longueur, il n’y a pas eu d’enfants qui ont rechigné. Je crois que ça
dit tout.
Non,
pas tout à fait, car il faut ajouter « un chat, un chien et un rongeur,
c’est la recette du bonheur », une des chansons du film qui le résume fort
bien finalement. Un film sur l’amitié, la vraie! A voir en salle et à acheter
en DVD ensuite, car vos enfants en redemanderont certainement!
---
Restless de
Amos Kollek
Sortie le 21
novembre
Montréal, le 6 novembre 2008 –
Produit ici par Martin Paul Hus et Colin Stanfield d’Amérique Film, Restless de
Amos Kollek prendra l’affiche le 21 novembre prochain. Ce dernier définit son
film comme « traitant de la relation filiale entre un père et son fils ainsi
que du changement de valeur, de l’évolution des mœurs en Israël et dans le
monde occidental depuis quelques décennies et plus particulièrement après le 11
septembre 2001. C’est l’histoire du Juif du 21e siècle, un Juif avec son propre
pays mais toujours un ‘‘Juif errant’’ ». Rappelons que Amos Kollek est le
réalisateur des films Sue (2000) et Fast Food Fast Woman (1997).
Le film relate la rédemption de
Moshe, un poète israélien raté devenu petit escroc new-yorkais. Vingt ans plus
tôt, il a fuit femme et enfant; elle vient de mourir et seul demeure le fils
abandonné, Tzach, tireur d’élite en poste dans les territoires occupés. Après
vingt ans de médiocrité, Moshe connaît un succès inespéré et inattendu, il est
le poète de l’exil et de la mauvaise conscience israélienne dans l’underground
new-yorkais. Ce nouveau succès vient avec sa part de risques pour lui;
d’anciens associés trompés réapparaissent, les habitués de son bar favori, d’anciens
militaires israéliens, sont en colère et surtout l’arrivée de Tzach, son fils,
qui vient d’être chassé de l’armée pour avoir abattu le fils d’un autre, un
enfant palestinien.
Restless est une coproduction
entre le Canada et Israël. Le film prendra l’affiche en version originale à
l’AMC et en version sous-titrée en français à Ex-Centris.
Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2008)
Moshe, il a des difficultés avec
les obligations et le système. Il est amoché, vivant de petits commerces et de
combines! Sans papier, il est en retard pour son loyer. Tout pour se mettre
dans le trouble finalement. De quoi le rendre sympathique, même s’il peut être
chiant parfois, car il est vrai. Il dit ce qu’il pense, peu importe le lieu et
l’occasion. Ainsi, il parle de politique, des États-Unis et d’Israël en
sodomisant une fille dans sa cuisine. Il lui dit qu’il est venu aux
« States » pour la liberté.
On en découvre peu à peu sur lui,
surtout à partir du moment où il revient à ce qu’il faisait dans sa
jeunesse : réciter de la poésie acide et politique! Il dira des États-Unis
que c’est un pays où tout le monde est un génie, mais où personne ne sait rien
en fin de compte! Et il a une critique encore plus acerbe d’Israël.
Puis, un pan enfoui de sa vie
s’ouvre. Il a un fils en Israël qu’il a abandonné avec sa mère alors qu’il
était bébé. Ce fils, qu’il a fui sans jamais le
connaître finalement, est
« snipper » dans l’armée israélienne! Tout le contraire de lui, qui a
fui le service militaire et rejeté la politique sioniste. A partir de là un
parallèle s’ouvre entre les deux : leur vie, leurs valeurs! Film de
questionnements jusqu’à leur rencontre. Viendra alors la question : celle
des racines, de l’amour et de l’abandon. Peut-on se retrouver suite à cet
abandon du début? Après le sociopolitique, le psychosocial. Pas les valeurs de
notre société, de nos groupes d’appartenance ou de nos croyances, mais les
notre propres, innées du sang et de la lignée si elles existent ces valeurs.
Des valeurs qui seraient humaines et non acquises. Rousseau aurait pu se
demander ceci: si l’homme naît bon et que la société le corrompt, qu’en est-il
devant le fruit de son sang? Devant un père qui nous a abandonné parce qu’il
n’acceptait pas la politique de son pays? Agirons-nous selon les valeurs que
nous avons accumulées avec le temps ou des valeurs enfouies plus profondément,
des valeurs humaines et universelles? Une forme de bonté qui nous viendrait de
la genèse? Qu’en dirait Claude Lévi-Strauss qui a eu 100 ans aujourd’hui, le 28
novembre 2008?
Deux hyperliens sur
Levi-Strauss:
http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=647
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Claude_Levi-Strauss
---
Où l’Afrique rencontre la mer
Dès le 1er octobre 2008
www.centredessciencesdemontreal.com/fr/imax/imax.htm
Un
film grand format captivant, en IMAX® 3D, qui vous transporte sur les rives du
grand continent africain et vous met en contact direct avec l’un des plus
incroyables spectacles migratoires sur Terre. Chaque année, des légions de
requins, de dauphins, de baleines et d’autres grands poissons se dirigent vers
la côte sauvage d’Afrique du Sud pour s’y repaître de bancs de sardines.
Plongez au cœur de l’un des rares environnements marins encore intacts, voyez à
quoi ressemblaient autrefois les océans de notre planète et partagez les
efforts des populations locales dans la protection de ces ressources
écologiques inestimables.
Commentaires de Michel
Handfield (28 novembre 2008)
On
plonge dans les eaux africaines, où un ballet océanique nous attend. De toute
beauté! Imax n’est surtout pas trop grand pour saisir tout le grandiose de
l’océan. On en a plein la vue.
Ceci
n’empêche surtout pas de parler des problèmes de la mer, comme la
surexploitation de certaines espèces, ce qui brise la chaîne alimentaire et a
un impact sur toutes les espèces qui en dépendent (1), car chaque espèce, même
les planctons, constituent un maillon d’une chaîne qui les dépassent, mais dont
les autres dépendent aussi. On brise un maillon et la chaîne n’est plus la
même!
Si
présentement 12% des terres sont protégées dans le monde et que ce n’est pas
assez, imaginez qu’il y a moins de 1%
des océans qui sont protégés! Ça dit tout. La côte Est de l’Afrique du Sud
bénéficie cependant d’une protection, ce qui permet de voir ce que devrait être
la mer en terme de diversité. C’est ce que ce film nous montre. Mais, ce n’est pas le cas partout. Loin de là.
Comme on parle de désertification, il y a bien des endroits où on pourrait probablement
parler de « démertification » (2) des océans! Processus irréversible?
On ose espérer que non, mais il faut agir pour protéger ce qui reste et
encourager un redéveloppement et un redéploiement des espèces dans leurs
anciennes aires d’occupation. Sinon, il sera probablement trop tard pour
plusieurs d’entre elles.
Ah
oui, vous verrez un peu d’Afrique dans ce documentaire, car on est où se
rencontrent les zoulous, des occidentaux et la mer : l’Afrique du Sud!
Vous verrez aussi beaucoup de sardines, une espèce de poisson prisée par
l’homme, mais pas juste par lui. En effet, la sardine nourrit aussi plusieurs
espèces marines et est donc un maillon important de la chaîne alimentaire des
océans. Si la sardine venait à disparaître, beaucoup d’autres espèces marines
se trouveraient en danger ou disparaîtraient à leur tour. Un impact beaucoup
plus grave que de ne plus voir ces petites boîtes métalliques contenant de 2 à
4 sardines sur les tablettes des supermarchés. Une autre preuve que l’homo
oeconomicus ne respecte pas toujours le vivant, mais toujours le profit! J’aime
mieux l’homo cultura! Un film à voir.
Notes :
1. En ce samedi matin nous avons
eu droit à une présentation spéciale pour les médias et quelques autres invités
en présence de Boucar Diouf, conteur, mais aussi docteur en océanographie. (www.boucardiouf.com)
2. Cette expression est de moi et je crois qu’elle dit bien ce qu’elle
veut dire. Mes excuses aux puristes pour avoir créer ce mot de toute
pièce.
---
ELDORADO, un film de Bouli Lanners
2008 /
Belgique-France / 78 minutes
À l’affiche
dès le vendredi 14 novembre au Cinéma Parallèle (Ex-Centris, 3536
boul. Saint-Laurent)
Avec Bouli Lanners, Fabrice Adde, Philippe Nahon,
Didier Toupy.
Montréal, le mercredi 29 octobre - FunFilm
Distribution est fière d’annoncer la sortie en salle à Montréal
du film Eldorado (Belgique-France, 2008),
réalisé par Bouli Lanners et présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2008.
Le film prendra l’affiche au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) le vendredi 14
novembre prochain. Après avoir remporté le prix FIPRESCI, le prix du Label
Europa Cinémas, le prix Regards Jeunes et fait plus de 150 000 entrées en
France, le film de Bouli Lanners vient d’être choisi pour représenter la
Belgique aux Oscars de 2009.
Yvan (Bouli
Lanners lui-même), dealer de voitures vintage, la quarantaine colérique,
surprend le jeune Elie en train de le cambrioler. Pourtant, il ne lui casse pas
la gueule. Au contraire, il se prend d’une étrange affection pour lui et
accepte de le ramener chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet.
Commence
alors le curieux voyage de deux bras cassés à travers un pays magnifique, mais
tout aussi déjanté :
« L’idée
est inspirée d’un fait réel : une nuit, en rentrant chez moi, j’ai surpris
deux cambrioleurs, l’un planqué sous mon lit, l’autre sous mon bureau ! Un
moment de vie improbable ; trois types qui ont la trouille et une longue
nuit de discussion.
À partir de
cet événement pour le moins inoubliable, j’ai construit et imaginé un récit où
les anecdotes se transforment, s’étoffent et finissent par s’assembler.
L’aventure entre Yvan et Elie est une vraie fiction, qui mélange des choses
vécues et des moments de pure invention»
Eldorado est le second
long métrage de Bouli Lanners, après Ultranova qui est primé à la
Berlinale. Il est aussi acteur (Un long dimanche de fiançailles, Enfermés
dehors, Quand la mer monte, Louise Michel, Astérix aux
Jeux Olympiques) et peintre.
Commentaires de Michel Handfield (10 novembre 2008, mis en ligne le 14)
Quand j’ai
vu Yvan dans sa vielle Chevy Caprice classic 1979 familiale, j’ai
remarqué son blouson avec des logos de « Gulf », « STP » et
des bougies « Champion » dessus. La musique, country blues, à fond la
caisse. La route, de grands espaces. L’Amérique! On est en Amérique! Illusion.
On découvrira qu’on est en Belgique, pas aux States. Dans la Belgique profonde;
un bled perdu de la campagne belge.
Quand il
arrive chez lui, un cambrioleur est dans la maison. Il le surprend, caché sous
un lit. Le jeune, Elie, ne veut pas sortir. Il a peur. En résulte un guet de
Yvan jusqu’à ce qu’il en sorte. Pourtant, il ne lui cassera pas la gueule. Il
le ramènera plutôt chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet. L’improbable fait des films intéressants.
Quant à Yvan, il importe des autos américaines
qu’il remonte pour vendre à des amateurs du genre, ce qui nous donnera un film
à l’États-Unienne! A la fois « road-movie », car il devra traverser
une partie de la Belgique pour aller reconduire Elie chez lui, et huis clos
psychologique, ces deux êtres que le hasard a rapproché se découvrant l’un
l’autre, mais aussi eux même, dans cet habitacle d’automobile. Milieu fermé par
excellence s’il en est, car il peut être hermétique aux bruits extérieurs, mais
ouvert sur le monde en même temps, car on voit tout ce qui se passe à
l’extérieur, surtout qu’il n’y a pas grands angles morts dans une familiale
vitrée tout le tour! Comme paradoxe il n’y a pas mieux. Comme ce film « américain »
made in Belgique!
Ce voyage est donc l’occasion d’un regard sur
quelques personnages qui peuplent la Belgique, comme ce collectionneur dont
toutes les autos ont une bosse, car, particularité de sa collection, ce sont
toutes des voitures qui ont déjà happés mortellement quelqu’un. Et que dire des
parents du jeune homme. Il a besoin de compassion, mais il reçoit de
l’indifférence et du rejet.
Ce film, peuplé de quelques personnages
particuliers et meublé de grands espaces, est surtout habité d’une forme de fatalisme qui en font
un film belge à l’américaine! À voir pour ce
contraste.
---
Un duo théâtral sur le pouvoir du père… en face à
face!
Commentaires de Michel Handfield
13 novembre 2008
D’un côté de la rue, au TNM, Le retour; de l’autre, chez Ducepppe, Le Lion en hiver!
Deux pièces où le père est dominant. Deux pièces où
les fils doivent se démarquer. Deux pièces d’hommes. Mais, parlons d’abord de
la femme!
D’abord, dans Le lion en hiver, il y a Alix de France,
fille de Louis VII, roi de France.
Maitresse du Lion, Henri
II Plantagenêt, roi d’Angleterre, mais promise à son fils, Richard cœur de lion, elle sert de pièce de négociation au roi. A
la fois trophée, de par sa beauté, et utilité pour son rang, elle est femme
objet pour le roi, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des sentiments envers elle.
L’histoire nous dira qu’elle ne sera finalement jamais mariée à un roi
d’Angleterre. (1) Cependant, si elle est objet de convoitise, elle est aussi
objet de mépris, puisque le père en a déjà fait sa maitresse depuis fort
longtemps et veut maintenant la refiler, par le mariage, à son fils tout en en
conservant un certain usage. Et, elle, elle dit aimer cet homme tout en se
disant capable d’épouser le fils!
C’est ici que nous pouvons
parler de Ruth, la femme de Teddy, le fils qui revient visiter sa famille en
Angleterre dans Le retour d'Harold Pinter.
Fils prodigue qui a réussi
dans la vie, professeur de philosophie établi aux États-Unis depuis quelques
années, Teddy ne connaît peut être pas si bien sa femme qu’il ne le croit. Il
la connaît en théorie, selon le modèle qu’il s’est fait d’elle : mère
tranquille de ses trois enfants qu’il a marié en secret de sa famille avant de
partir aux États-Unis! Mais, il ne connaît pas son passé, car il ne vit pas
dans la même réalité qu’elle, ce même s’il vit dans le même espace-temps. Il
vit dans une réalité philosophique où le sens des choses n’est pas le sens
vécu, terre à terre, parfois boueux,
mais le sens pur, voir l’essence des choses! Ce qu’elles devraient être
plutôt que ce qu’elles ne sont! Il dira d’ailleurs à son père et à ses frères
que « Je ne vous ai pas fait
parvenir mes essais parce que vous ne pouvez pas voir la réalité des choses. »
Là, il découvre la réalité
crue; réalité de ce milieu d’inceste et de violence que les filles croient fuir
en s’en allant modèle ou pute, espérant pouvoir quitter la place ensuite. Si
elles sont chanceuses, elles peuvent aussi suivre un innocent, trop content
d’avoir une belle fille pour lui poser des questions; surtout s’il s’en va à
l’étranger, où leur passé est inconnu. Nous le découvrirons lentement avec lui,
mais de façon subtile; par bribes. L’on ne s’en rend pas vraiment compte au
cours de la pièce, car ce n’est pas clairement dit. Mais, si on y repense
ensuite, on peut reconstruire l’histoire en remettant les pièces du puzzle
ensemble.
Par exemple, on apprend
qu’elle vient du même coin que lui, mais qu’il ne la connaissait pas à cette
époque. Qui était-elle? Que
faisait-elle? L’aurait-elle mariée pour fuir? Fuir son milieu ou sa vie? On
s’aperçoit d’ailleurs qu’elle n’est pas trop effarouchée par ses frères,
dont l’un est boxeur et l’autre
« pimp ». Des gestes, des paroles, ici et là, laissent donc
supposer un passé trouble ou un ennui avec son philosophe! Derrière son vernis d’épouse, qui est-elle
vraiment? Une ex-pute? Car le père de Teddy, Max (Marcel Sabourin), revient
souvent là-dessus, disant à son fils prodigue « tu as marié une traînée, une pute » ou encore « Je n’ai pas eu une putain ici depuis la mort
de ma femme! » Réalité ou façon de parler des femmes dans ce milieu?
A voir les réactions de sa
bru, on peut se demander : fut-elle « pute » autrefois? Ce passé
revient-il la hanter? Connaissait-elle le père et/ou le « pimp »? Ces
questions se posent à moins que la situation ne lui donne l’occasion de se
jouer de la réalité et de son mari pour avoir le courage de quitter cet homme
qu’elle n’aimerait plus. Une chance de
changer de vie qu’elle saisit au vol, car on est dans les années 60, années qui
ont marquées les débuts de la libération sexuelle et de la femme en même temps.
La fin laisse perplexe et permet toutes les hypothèses. C’est une pièce qui
reste ouverte sur un monde qui vient.
***
Le rôle singulier et pivot
de ces deux pièces est le père. Deux pères dominants. Deux pères durs. Deux
pères qui peuvent avoir abusé de leurs fils. Deux pères qui ont usé de violence
envers leur femme.
Dans le cas du Retour, on peut le supposer, car Max est
un agressif. Sa défunte, qu’il traite parfois de putain, a dû passer par là.
C’est le genre du bonhomme. On est dans les bas fonds de la famille ici. Ma
blonde réagissait souvent au « vieux Christ » (2) d’ailleurs. Mais, d’être haïssable ne le dérange pas
puisqu’il dit lui-même à ses fils « Moi
et McGregor on était haï de tout le West
Side ». On sent la violence,
partie intégrante du quotidien.
Le retour, une pièce sur la manipulation, l’abandon et le
pouvoir dans la petite vie (au quotidien), car le pouvoir c’est de manipuler et
de blesser l’autre pour qu’il s’abandonne à notre volonté. Le pouvoir au bas de
l’échelle. On le voit entre Max et son frère, Sam (Benoît Girard), chauffeur de
taxi, mais moins envers ses deux autres fils qui vivent à la maison avec eux,
car ils ont la force de lui résister maintenant, même d’exercer leur pouvoir
sur lui, en le menaçant de le placer par exemple! Mais, le fils prodigue,
Teddy, n’a pas ce pouvoir, car il revient après si longtemps qu’il est comme un
étranger chez lui. Il est en position défensive, donc de subir. Même sa femme
la compris.
Dans le cas d’Henri II, dans Le lion en hiver, c’est le Pouvoir au sens fort du terme. Le
pouvoir d’État, car le roi est homme de pouvoir; est le Pouvoir! Il a
d’ailleurs fait enfermer sa femme, Aliénor d’Aquitaine, dans son château. Mais,
elle le lui rend bien, complotant pour que ses fils prennent le contrôle du
royaume. Elle est, de par sa position, un
contre pouvoir au roi, son époux. Comme elle lui survivra, elle verra d’ailleurs
ses fils gouverner le royaume d’Angleterre. Douce revanche pour cette femme de
Pouvoir. (Voir « QUI
SONT-ILS? » en annexe pour
connaître chacun des personnages de cette cour.)
Le roi, en vieux lion, cherche le meilleur
aspirant pour le remplacer et monte ses fils les uns contre les autres, puis
contre lui, en disant et se dédisant. En donnant et en reprenant son
royaume. Façon de voir comment se
comportent ses fils; de voir ce qu’ils ont dans le ventre. Comment ils usent et
abusent du Pouvoir. Comment ils en veulent davantage! On est dans le Pouvoir ici comme dans une
partie d’échec familiale, sauf que chacun joue aussi son jeu contre les autres
et contre le roi, leur père. Bienvenu dans l’antre du Pouvoir, terrain des
intrigues et des alliances stratégiques. Avant de lever une armée contre son
père et ses frères, ce que le roi redoute, car il a engendré des rusés et des
guerriers comme lui, on se teste. On s’allie et on se trahie au bon plaisir du
père, encore maître du jeu, mais pour combien de temps?
C’est une façon de lui prouver leur amour
filial, car le plaisir du combat est une caractéristique de la famille royale. Le roi dira d’ailleurs que
« nous sommes en 1183 et nous sommes
des barbares qui portons la guerre! »
Façon de se définir! L’avenir lui
donnera raison, Richard s’associant à Philippe contre lui; Geoffroy se rebellant contre son père et Jean
tentant sans succès de s’emparer du trône pendant la captivité de Richard! Comportement somme toute normaux pour les
enfants d’un roi qui répète souvent que « le Pouvoir est seule vérité! » Si, hors du pouvoir point de
salut, il est normal que les fils veulent le pouvoir à tout prix, même si c’est
de se faire la guerre ou de la faire à leur père avec la complicité de leur
mère. Belle famille!
Bienvenu dans les entrailles du pouvoir pour
notre plus grand plaisir. Du moins c’était le mien. Je souhaite que ce soit
aussi le votre, car c’est une excellente pièce qui nous instruit sur le
Pouvoir, le vrai!
Notes :
1.
Adèle (Alix) de France (1160-1221) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Adèle_de_France_(1160-1221)
2. J’utilise cette
expression pour être dans le ton de la
pièce.
Annexes
1. Le Lion en hiver
De James Goldman
Mise en scène de Daniel Roussel
Traduction d’Elizabeth Bourget
Avec Monique Miller / Michel Dumont / Mathieu
Bourguet / Evelyne Brochu / Sébastien Delorme / Patrice Godin / Olivier Morin /
Laurent Duceppe-Deschênes / Marcel Girard
Décor Pierre Labonté / costumes François
Barbeau / éclairages Claude Accolas / musique Christian Thomas / accessoires
Normand Blais
Une véritable partie d’échecs!
Nous
sommes en France, au château de Chinon, le jour de Noël de l’an 1183.
Le
roi Henri II Plantagenêt veut désigner celui de ses fils qui lui succèdera sur
le trône. Son choix se porte sur son plus jeune fils, Jean, un petit voyou
pustuleux qui ne se gêne pas pour exploiter à son avantage l’affection que lui
porte son père.
Mais
tout se corse quand arrive à la cour la redoutable Aliénor d’Aquitaine, épouse
en titre d’Henri qui, elle, favorise son fils Richard Cœur de Lion.
Une
lutte féroce s’engage alors au terme de laquelle Aliénor ira jusqu’à tenter de
convaincre Henri de se débarrasser définitivement de ses fils.
La
soif de pouvoir est un jeu qui se joue dangereusement.
Les
gens que l’on aime font parfois les ennemis les plus redoutables.
Intrigues, manipulations,
traquenards!
Le
Lion en hiver, une grande histoire d’amour, une bataille de cœurs et d’esprits.
Dans une fresque haletante tissée d’intrigues, de traquenards, de malversations et de jeux
mensongers, une famille royale s’ausculte et se déchire. Au rythme de répliques
assassines, baignées dans un humour décapant et savoureux, un combat légendaire
pour le pouvoir est livré. Ici, tous les coups sont permis puisque tout ce qui
compte, c’est de gagner à tout prix.
La
seule vérité, c’est le pouvoir.
Henri
II
Moi,
Henri, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, suzerain d’Écosse, d’Irlande et
des Galles, comte d’Anjou, du Poitou et du Maine, duc de Bretagne, de
Normandie, de Gascogne et d’Aquitaine, je vous condamne à mort. Fait ce jour de
Noël à Chinon en l’an de grâce onze cent quatre-vingt-trois.
SUITE ROYALE!
La
scène se transforme en véritable échiquier pour marquer le retour de la grande
dame du théâtre, Monique Miller, au Théâtre Jean-Duceppe, dans le rôle de la
redoutable et envoûtante Aliénor d’Aquitaine. À ses côtés, Michel Dumont
personnifie avec force, nuance et passion, le roi Henri II Plantagenêt. De
grands rôles, de grands comédiens et de grands enjeux.
Au
coeur de cette joute sans répit, Patrice Godin et Sébastien Delorme incarnent
respectivement Richard Coeur de Lion, prince vaillant et combatif, et Geoffroy,
brillant mais invisible stratège. La progéniture royale ne saurait être
complète sans Olivier Morin qui, après sa prestation dans La Leçon d’histoire,
campe le rôle de Jean, prince de titre mais non de bravoure.
Le
Théâtre Jean-Duceppe accueille, avec grand enthousiasme et pour une première
fois sur ses planches, Mathieu Bourguet et Evelyne Brochu.
Dans
ce palais trop petit pour autant de princes, une famille royale se déchire.
Henri II Plantagenêt, Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur de Lion, Jean sans
Terre... des personnages à la démesure d’une époque fabuleuse. Avec la couronne royale pour enjeu!
2. QUI SONT-ILS?
ALIÉNOR
D’AQUITAINE (1122-1204)
Duchesse
d’Aquitaine, elle occupe une place prépondérante dans les relations entre la
France et l’Angleterre. En 1152, après l’annulation de son mariage avec Louis VII,
roi de France, elle épouse Henri Plantegenêt. Couronnée avec lui, elle devient
reine d’Angleterre en 1154. Ensemble, ils auront huit enfants : Guillaume,
Henry, Mathilde, Richard (qui deviendra roi d’Angleterre sous le nom de Richard
cœur de Lion) Geoffroy, Aliénor, Jeanne et Jean (dit Jean sans Terre, roi
d’Angleterre après la mort de son frère Richard). En raison peut-être des
infidélités d’Henri, elle appuie ses fils Richard et Henri, dans leur rébellion
contre lui et est emprisonnée. En 1200, elle est à la tête de l’armée qui
écrase la rébellion angevine contre son fils, le roi Jean. Elle meurt en 1204,
à l’âge de 82 ans.
HENRI
II PLANTAGENÊT (1133-1189)
En
1153, il est reconnu comme successeur du roi Étienne d’Angleterre. Quand ce
dernier meurt l’année suivante, il accède au trône d’Angleterre sous le nom
d’Henri Il. Son prestige croît sans cesse en Europe. Le nouveau roi de France,
Philippe Auguste, couronné en 1179, est en revanche bien décidé à combattre
Henri Il dont l’immense territoire menace le royaume capétien. Philippe obtient
dans son combat l’appui des deux fils d’Henri Il, Richard et Jean. En 1189,
Henri Ii doit reconnaître son fils Richard comme seul héritier et meurt peu
après dans son château de Chinon.
RICHARD COEUR
DE LION (1157-1199)
Né
en 1157, il est élevé en France à la cour de sa mère. Duc de Normandie, duc
d’Aquitaine, comte du Maine et comte d’Anjou, il fut roi d’Angleterre de 1189 à
1199. Fait prisonnier à son retour des Croisades, il est libéré en 1194. Il
meurt en 1199 des suites d’une grave blessure reçue pendant sa guerre contre
Philippe Auguste avec lequel il s’était pourtant associé dix ans plus tôt
contre son père Henri.
GEOFFROY
PLANTAGENÊT (1158-1187)
Pour
mieux contrôler la Bretagne, Henri Il fiança son fils Geoffroy et l’héritière
Constance, fille de Conan IV duc de Bretagne. Leur mariage eut lieu en 1181. Le
pouvoir effectif d Geoffroy fut bref, car il mourut en 1186, l’âge de 28 ans,
lors d’un tournoi à la cour d France où il s’était réfugié après s’être rebellé
contre son père.
JEAN SANS
TERRE (1167-1216)
Duc
de Normandie et roi d’Angleterre de 1199 à 1216. Son sobriquet, Jean sans
Terre, vient de ce que son père n’a pas de terres à li donner jusqu’à la mort
de ses frères aînés. Pendant la captivité de Richard, il tenta sans succès de
s’emparer du trône. Il fut pardonné et nommé successeur par son frère sur son
lit de mort.
ALIX
DE FRANCE (1160-1221)
Fille
du roi Louis VII de France et de sa deuxième épouse, Constance de Castille. En
1169 elle est fiancée à Richard Coeur de Lion. C’est Henni II Plantagenêt qui
la fit venir en Angleterre pour prendre possession des terres constituant sa
dote. En 1174, Henri II renouvelle à Louis VII la promesse du mariage entre
Alix et son fils Richard, mais ne s’y tint pas. Il renouvela sa promesse en
décembre 1183 et au carême 1186, mais ne tint toujours pas ses promesses.
PHILIPPE
11(1165-1223)
Septième
roi de la dynastie des Capétiens et fils héritier de Louis VII et d’Adèle de
Champagne, Philippe II dit Philippe Auguste accède au trône en 1179. Il est
l’un di monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison
non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes
victoires militaires et des progrès accomplis pour affermir le pouvoir royal et
mettre fin à l’époque féodale.
LE
LION EN HIVER - Novembre-décembre 2008, p. 15
3. Le Retour d'Harold
Pinter
DU 4 NOVEMBRE AU 29 NOVEMBRE 2008. En Sorties
du TNM du 16 janvier au 7 février 2009.
Traduction de René Gingras
Mise en scène d’Yves Desgagnés
DISTRIBUTION :
Benoît Girard / Noémie Godin-Vigneau /
Jean-François Pichette / Hubert Proulx
/ Patrice Robitaille /
Marcel Sabourin
LA PIÈCE LA PLUS CÉLÈBRE, LA PLUS CORROSIVE ET
LA PLUS TROUBLANTE DE CE GÉANT DU THÉÂTRE BRITANNIQUE
Terrible huis clos dans
lequel s’agitent des personnages et des sentiments ambigus, dans lequel la
vérité et le mensonge sont indissociables et indiscernables, la plus célèbre
pièce d’Harold Pinter est une œuvre où règnent la suspicion et la menace, où
les mots servent à exercer le pouvoir, où les mots s’avèrent même être une arme
de destruction massive. Nous sommes dans le Londres du milieu des années 1960.
À l’époque des Beatles, des premiers films de Jane Birkin, de Twiggy et du Blow-Up
d’Antonioni.
Max, un ancien boucher
agressif et harcelant, vit avec ses deux fils, Lenny et Joey, et avec son frère
Sam, chauffeur de taxi. Un soir, alors que tout le monde dort, le troisième
fils, Teddy, revient en catimini. Teddy a réussi dans la vie. C’est un
professeur de philosophie établi aux États-Unis depuis quelques années. Il
revient, accompagné de sa femme, Ruth, une femme trop belle pour lui et dont le
comportement apparaît vite assez trouble. Au matin, le vieux Max, d’abord
furieux d’avoir été pris au dépourvu, célèbre avec joie le retour de l’enfant
prodigue. Et Ruth gagne très vite le cœur de ses beaux-frères, de tous ces
hommes qui ne veulent que son bien.
Décrite tantôt comme un
panier de crabes, tantôt comme un nœud de vipères, la famille est là, dit-on,
pour connaître nos secrets les plus intimes et nous trahir avec ! La famille,
avec ses tabous et ses non-dits, ses conflits inexprimés et ses pots cassés,
maladroitement dissimulés sous le tapis, est au cœur de cette œuvre puissante et
dérangeante d’Harold Pinter, ce géant du théâtre britannique, récipiendaire du
prix Nobel de littérature en 2005.
Depuis cinquante ans, Pinter
déroule le fil d’une œuvre qui n’en finit pas de secouer les consciences
endormies, de dilater les pupilles sur ce qui se cache sous les apparences :
les élans pulsionnels et érotiques, l’amoral et le sordide, l’inexprimé et le
refoulé, qui finissent toujours par refaire surface.
Dans une mise en scène
d’Yves Desgagnés, qui nous revient après deux grands cycles Shakespeare et
Tchekhov, et une nouvelle traduction de René Gingras, qui redonne au texte
original toute sa puissance et son impact, Le Retour n’est pas uniquement celui
d’un fils dans le giron familial. Il marque aussi le retour d’un auteur majeur,
trop rarement joué sur les scènes québécoises, et celui du grand Marcel
Sabourin sur la scène du TNM. Lui et l’invincible Patrice Robitaille dans le
rôle d’un de ses mâles rejetons donneront leur poids de chair à ces deux loups
féroces qui accueillent la brebis dans leur tanière.
---
Mes amis, mes amours de Lorraine Lévy
Sortie le 7
novembre
Montréal,
le 27 octobre 2008. Après La Première
fois que j'ai eu 20 ans en 2004, Lorraine Levy signe avec Mes amis, mes amours son deuxième
long-métrage, en adaptant le roman de son frère, Marc Levy, romancier au succès
phénoménal qui est l’auteur le plus populaire de l’hexagone : 15 millions
de ses romans ont été vendus en français ou traduits. Lorraine Lévy a
déclaré : « Mes amis, mes amours
est le livre de Marc Lévy que je préfère. C'est celui qui me parle le plus. (…)
Écrit
par Lorraine Levy en collaboration avec Philippe Guez et Marc Levy, Mes amis, mes amours est interprété par
Vincent Lindon, Pascal Elbé, Virginie Ledoyen, Florence Foresti et Bernadette
Lafont dans les rôles principaux.
Commentaires de Michel Handfield
(10 novembre 2008)
Mathias, divorcé, n’en pouvait plus de Paris
et s’est acheté une librairie à Londres, « The French Bookshop », sur les conseils d’Antoine, son meilleur
ami. Il s’établit donc avec lui, et chacun leur enfant, dans le quartier
français de Londres. Un quartier très agréable.
Ce n’est pas un drame, ni une comédie à gros
grain. Plutôt un film qui suit la vie,
avec ses drames et ses bons moments, souligné par la musique, ce qui nous fait parfois sourire, mais pas
rire gras. Une tranche de la vie de Mathias et de son entourage dans ce coin
Londonien, « où l’on vit comme à
Paris, mais sans les parisiens! » Film agréable comme les habitants de ce quartier.
A vivre ensemble ces deux amis se découvriront
sous d’autres facettes. Ainsi, si Antoine, architecte, fait des règles
drastiques de cohabitation, Mathias, libraire, cherchera à en changer les têtes
de chapitres! On découvrira rapidement qu’on est face à l’anar littéraire et au
conservateur cartésien, ce que leurs amis savaient déjà! Leur question était
d’ailleurs de savoir combien de temps cette cohabitation durerait? Mais,
si dans l’adversité on se découvre, on peut aussi changer. Des liens peuvent
parfois se renforcer. Quoi qu’il arrive, ces deux hommes et leurs enfants
seront changés. Côté psychosocial, ce film est fort intéressant même s’il est
prévisible, car c’est aussi un film sentimental.
Il est aussi intéressant de le voir avec un
penchant ethnométhodologique. On peut alors y déceler un petit côté plateau
Mont-Royal, ce qui fait le charme de ce
quartier. Cependant, ce quartier étant aussi une enclave ethnolinguistique, on
peut y rencontrer des problèmes de promiscuité propres aux petits milieux, car
on y perd une part de l’anonymat et de la vie privée propre aux grandes villes.
L’esprit y est davantage communautaire, avec tout ce que cela veut dire. Mais,
dans l’ensemble, cela semble fort agréable; si agréable que ce film me
donnerait le goût d’y aller si j’en avais les moyens!
Hyperliens :
http://www.mesamismesamours-lefilm.com/
The French Bookshop (UK) Ltd: http://www.frenchbookshop.com/
Kensington
from Wikipedia: http://en.wikipedia.org/wiki/Kensington
Une recherche Google peut
être appropriée.
---
Heaven on earth (film) et Les pêcheurs de perles (Opéra) :
Démocratie ou dictature? Vierge ou
putain?
Commentaires
de Michel Handfield
1er novembre 2008
Intriguant, n’est-ce pas, que ce titre?
Il faudra tout lire cependant pour le
comprendre, car la facilité n’est pas toujours de ce monde. Voyez, mon
texte sur « Heaven on earth »
était complété quand j’ai vu « Les
pêcheurs de perles… » et il m’a fallu le reprendre en partie, car j’y voyais certains
parallèles. Parfois, il y a des choses dont on ne peut passer à côté.
Aimant
le théâtre et la musique classique, curieusement, je n’étais jamais allé à l’opéra.
J’ai cependant vu quelques opéras retransmis par le cinéma, à Ex-Centris, et
j’ai écris sur le sujet. « Les
pêcheurs de perles » fut donc ma première expérience à l’Opéra de
Montréal. J’ai pourtant vu des versions pour Orchestre symphoniques d’opéras à
l’OSM, notamment « Elektra »
de Richard Strauss. Mais, un opéra à l’opéra, c’est autre chose. Art complet,
avec chant, danse et jeu des artistes. J’ai bien aimé ce que j’ai vu.
***
Dans
« les pêcheurs de perles »,
on doit se choisir un chef qui nous défend. Ce faisant, choisir un chef, c’est
aussi se choisir un maître, car une fois qu’il est choisi, il est investit de
toutes puissances! Il a droit de vie et
de mort sur ceux qui l’ont choisi. Il est donc la vie. On devient en dictature,
mais on a choisi notre dictateur!
Par
contre, notre démocratie est-elle vraiment différente? À part le fait que nous
choisissions notre dictateur par scrutin secret et pour un temps prédéterminée
nous disait Jean-Jacques
Rousseau, dans Du contrat social (1762) cent ans avant « les pêcheurs de perles » (1863), on se confirme un maître! La seule façon de
s’en sortir est d’élire des gouvernements minoritaires qui peuvent être
renversés, sauf que la plupart des citoyens rêvent de gouvernements
majoritaires pour ne pas voter trop souvent. On est en démocratie, mais je ne
suis pas certain qu’on l’apprécie toujours à sa juste valeur.
***
Si,
dans « les pêcheurs de perles »,
j’ai fait un lien avec la démocratie, dans « Heaven on earth », c’est la question du multiculturalisme à
l’encontre de l’égalité qui est soulevée.
Au
début du film on est en Inde, où tradition et modernité se côtoient. Mais,
« fiancée » à distance, Chand (Preity Zinta) arrive au Canada et
trouve un conjoint qu’elle ne connait
pas, Rocky (Vansh Bhardwaj). Naturellement, elle était en partie consentante.
Je dis bien en partie, à cause de l’influence familiale et culturelle, sa
famille lui ayant trouvé un bon parti. C’est néanmoins ce qu’on croit, car elle
déchante à mesure qu’elle le connaît.
Était-ce
bien d’une épouse qu’il avait besoin, vu l’amour qu’il porte à sa mère? C’est
davantage une servante au service d’une belle mère acariâtre et de la famille
qu’il a épousé, car vivent sous le même toit Chand et son époux, ses
beaux-parents, son beau-frère, sa femme et ses enfants. On est dans une
certaine promiscuité.
La
culture indoue semble ici plus conservatrice qu’en Inde; les droits de la femme
bafouée, ce qui pose toute la question des droits face au multiculturalisme.
Question qui m’intéresse depuis longtemps: jusqu’où, au nom des droits et de la
culture, religieuse notamment, peut-on bafouer les droits individuels?
(1) D’ailleurs, en plus de servir et d’être battue, si sa belle-mère est
insatisfaite d’elle, sa paie va à son mari selon les instructions reçus par son
patron (c’est ce qui remplace la dote qu’elle n’avait pas!). On est au Canada,
pas dans un pays en développement, où on veut imposer la démocratie aux autres
soit dit en passant! J’ai donc trouvé ce film intéressant pour tout ce côté
social, car on pénètre dans l’antre du multiculturalisme et tout n’est pas rose
comme on veut nous le faire croire dans un multiculturalisme de bon aloi. Ce
film est parfois dur, mais nécessaire, car il nous enlève nos lunettes roses!
***
Quant
à la mythologie du serpent, adaptée de la pièce Naga Mandala, écrite par Girish
Karnad et mise en scène par Neelam Mansingh Chowdhry, basé sur une ancienne
fable indienne racontant l’amitié entre une épouse esseulée et un cobra royal,
ceci a soulevé la question de la représentation du serpent chez moi. Pourquoi
le Serpent représente-t-il si souvent le mal dans les mythes et les
religions? (2) Quelle est sa relation à
la femme, car ici elle trompe son mari avec le serpent, qui en prend
l’apparence, alors que dans la Genèse, le
serpent amène le péché originel en influençant Êve, qui fera croquer la
pomme à Adam! Serait-ce que la femme est facilement influençable ou que, pour
pénétrer le couple, la maison, il faut passer par la femme, car c’est elle qui
contrôle! En fait, si je me fie au film, les deux sont vrais dans la
mythologie, la culture religieuse et même la culture populaire, dans
certaines communautés du moins : la femme peut être tant celle par qui pénètre
le mal que celle qui est la gardienne de la maison dans une opposition
métaphysique entre ces deux pôles que sont la naïveté et la domination!
On
retrouve un peu cette idée dans « les
pêcheurs de perles ». Alors que les filles sont assez libres, car
elles dansent avec les hommes et ont, pour certaines, des tenues qui les
laissent admirer dans leur féminité, il faut une vierge, qui prie et se refuse
à l’amour, pour protéger le peuple des mauvais esprits et des méchants. Cette
vierge, on va la chercher ailleurs, sur l’autre rive, et est voilée. On ne doit
pas en voir la féminité, ni le visage. Si elle succombe à l’amour, pour elle
s’ouvre la tombe lui dit-on! Dans un esprit de sacrifice, elle dira « Ma vie est à vous! » Naturellement,
la vie étant aussi l’amour…
Cette
image de la Femme/Vierge pourrait être un sujet intéressant d’études
féministes. Une hypothèse : la femme est la barrière. Dans le cas de
« Heaven on earth », elle
est la porte de la cellule familiale, d’où l’importance de séduire les femmes
en marketing ou en politique, car en séduisant la femme on pénètre dans la
famille ou la tribu! Ceci est aussi vrai des « pêcheurs de perles », car elle est la barrière contre le
mauvais sort et les mauvais dieux pour la tribu.
De
la à accuser la femme, qu’elle ait cédé ou non, il n’y a qu’un pas, car elle
fait toujours des heureux et des mécontents. Si c’est vrai aujourd’hui, c’était
aussi le cas hier, même il y a des
millénaires, tant dans le monde occidental qu’ailleurs. Depuis la
sédentarisation de l’Homme ? Peut être…
Si
tel est le cas, il ne serait pas surprenant que cette idée fut reprise par les
religions dans leur histoire au point de faire de la femme soit une sainte,
soit une diablesse dont il faut se
méfier. Vierge ou putain?! Mais, cette discussion concerne davantage les
anthropologues et les spécialistes de l’histoire des religions. Je m’arrête
donc ici et je laisse ces questions à d’autres spécialistes.
***
La coqueluche britannique de la mode Zandra Rhodes a signé
les décors et costumes
de l’opéra
« Les pêcheurs de perles ».
Ce fult l’occasion d’une parade de mode de ses collections Automne 2008 et
Printemps 2009 dans l’antre de la salle Wilfrid-Pelletier. J’y étais avec ma
conjointe qui a fort apprécié. Moi aussi d’ailleurs. J’ai même pris des notes,
ce qui vous permet un commentaire de ma part… sur la mode.
D’abord, concernant les mannequins,
elles étaient toutes jolies (3) et « montréalaises », en ce sens
qu’il y avait une multiethnicité comme je la côtoie dans mon arrondissement
(Villeray/Saint-Michel/Parc-Extension).
Quant aux vêtements, c’était entre
simplicité et volupté. Beaucoup de voile, ce qui fait chic même avec un
jeans ! Certaines choses qui se porteraient dans la vie de tous les jours,
d’autres plus chics et extravagantes pour les occasions spéciales. La jambe
longue était parfois mise en valeur, car
le vêtement pouvait être court, mais toujours de bon goût. Il serait aussi bien
porté avec des collants, des « leggings » ou un jeans; comme jupe
courte ou comme top! C’était gracieux.
Mais, avant de terminer, revenons aux
décors de cet opéra : très coloré et pop art selon moi. J’ai aimé.
Tourisme Montréal aurait dû en profiter pour offrir un forfait pop art à
Montréal avec cet opéra et les expositions Sympathy
for the Devil : Art et rock and roll depuis 1967 au Musée d’art contemporain, voisin de la
Place des arts, et Warhol Live au
Musée des Beaux-arts un peu plus à l’ouest. C’est tellement évident comme
parenté!
Notes :
1. En effet, en 1998 j’avais écrit
une opinion, parue dans La Presse du 28
janvier 1998 en p. B 2 sous le titre « Le
multiculturalisme à l'encontre de l'égalité? », que voici et qui demeure
tout aussi actuelle :
Suite au jugement de l'Honorable juge Monique
Dubreuil, qui a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger « dans la collectivité » vu le « contexte culturel particulier à l'égard des
relations avec les femmes » chez les haïtiens, cela soulève une question
fondamentale: le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité?
Prenons un autre exemple pour souligner l'incongruité
de la chose. Si au lieu d'un viol, il s'agirait de relations de travail. Des
haïtiens auraient-ils le droit d'engager d'autres haïtiens à un salaire moindre
que nos normes puisqu'il n'y a pas de telles normes en Haïti? Je crois que non.
Pourquoi en est-il autrement des relations hommes/femmes?
On voit là que le recours aux cultures, le
multiculturalisme si cher à Trudeau, va à l'encontre de l'égalité entre les
individus. On se doit de choisir si nous sommes une société égalitaire ou
multiculturelle. On ne peut être les deux à la fois comme l'a montré Alain
Finkielkraut dans La défaite de la pensée
(Gallimard, 1987). Un livre à lire pour nos Honorables juges, politiciens et
Citoyens pour dépasser cette illusion du multiculturalisme et de l'égalité.
2. http://en.wikipedia.org/wiki/Serpent_(symbolism)
3. Nous avions sur nos chaises un
papier disant « L’Opéra de Montréal
remercie les mannequins Adyam, Ebonie, Esther, Kenza, Kristel Chiara, Léanne,
Lelissa Savic, Viorica et l’agence montage » qui n’a malheureusement
pas de site internet au moment où j’écris ce texte, mais il est en construction
(www.montagemodels.com/)
nous a-t-on dit à l’agence.
Références :
Georges Bizet sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bizet
Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762],
Du contrat social, France: Grands écrivains.
Zandra Rhodes : www.zandrarhodes.com/
Annexes
I
HEAVEN ON EARTH
À
l’affiche dès le 31 octobre au cinéma AMC Forum!
Le film sera présenté
dans sa version originale punjabi avec sous-titres en anglais.
Preity Zinta, mannequin vedette indienne
et superstar de Bollywood, est la vedette de Heaven on Earth, le premier long
métrage de la scénariste et réalisatrice torontoise, Deepa Mehta, depuis Water,
nommé aux Oscars. Une jeune femme
énergique (Zinta) arrive au Canada en provenance de l’Inde pour épouser un
homme (Vansh Bhardwaj) qu’elle n’a jamais rencontré. Toutefois, lorsque son optimisme se
transforme en solitude, celle-ci se retire dans un monde mythique.
Le film est inspiré de l’adaptation de
la pièce Naga Mandala écrite par Girish Karnad et mise en scène par Neelam
Mansingh Chowdhry. Naga Mandala est basé sur une ancienne fable indienne
racontant l’amitié entre une épouse esseulée et un cobra royal. L’actrice de
Stratford, Yanna McIntosh, fait également partie de la distribution. Combinant la couleur et le noir et blanc, le
film a été tourné à Brampton, à Toronto, à Niagara Falls et en Inde. Il a été produit par David Hamilton (Water)
en coproduction avec l’ONF.
Heaven on Earth est
distribué au Québec par Métropole Films Distribution et dans le reste du Canada
par Mongrel Media.
II
Les pêcheurs de perles de Georges Bizet à l’Opéra de Montréal
FORCE DE L’AMOUR, GRANDEUR DE
L’AMITIÉ
Salle
Wilfrid-Pelletier, Place des Arts
1 ·
5 · 8 · 10 · 13 novembre 2008 à 20 h
Karina Gauvin incarne la prêtresse Leïla - une prise de rôle pour la
soprano québécoise – et la coqueluche britannique de la mode Zandra Rhodes
signe décors et costumes
Montréal, 6 octobre 2008 – Pour la deuxième production de sa 29e saison,
l’Opéra de Montréal présente, dans une distribution idéale et entièrement
canadienne, le premier ouvrage important de Georges Bizet, Les pêcheurs de
perles. Karina Gauvin, cette perle rare du chant ici, interprète le rôle de la
prêtresse Leïla. Il s’agit d’une prise de rôle pour la soprano. Elle chante aux
côtés du ténor Antonio Figueroa, qui a récemment triomphé dans le rôle de Nadir
en Europe, du baryton Philip Addis en Zurga, et du baryton-basse Alexandre
Sylvestre qui incarne Nourabad.
Après avoir dirigé au Metropolitan Opera de New York, le chef Frédéric
Chaslin* fait ses débuts à notre compagnie à la tête de l’Orchestre
Métropolitain du Grand Montréal. Cette production colorée et séduisante est
signée par la célèbre designer britannique Zandra Rhodes* (décors et costumes).
La mise en scène est d’Andrew Sinclair*, les chorégraphies, évocatrices de la
Polynésie, de John Malashock*, et les éclairages sont de Ron Vodicka*.
Présenté sans récitatifs, dans une succession ininterrompue d’airs de
grande qualité, et livrant ce suave mélange de lyrisme français et d’exotisme
oriental, Les pêcheurs de perles demeure encore à ce jour une œuvre qui séduit.
Pour les mélomanes montréalais, l’Opéra de Montréal a choisi cette production
conçue par Zandra Rhodes pour le San Diego Opera et le Michigan Opera Theatre,
et tout le déploiement d’effectifs que commande l’œuvre de Bizet qui se situe à
Ceylan (Sri Lanka). Les pêcheurs de perles est sans conteste un opéra des plus
sensuels, fascinant et romantique qui chante l’amour, l’amitié, la jalousie et
la rédemption.
Deux extraits ont notamment consacré Les pêcheurs de perles et le génie
mélodique de Bizet : le duo Zurga-Nadir de l’acte I, Au fond du temple saint,
et La Romance de Nadir, chef-d’œuvre de pureté mélodique requérant de la part
du ténor un rare sens des nuances. Moins connus mais tout aussi remarquables :
le duo Leïla-Nadir de l’acte II Le jour est loin encore, et à l’acte III, celui
de Zurga-Leïla Je frémis, je chancelle méritent d’être redécouverts. Quant aux
importantes interventions du chœur, soulignons celles concluant l’acte II,
Voici les deux coupables et Brahma, divin Brahma, ainsi que Sombres divinités à
l’acte III.
* débuts à la compagnie.
LES PÊCHEURS DE PERLES de Georges Bizet (7e opéra du compositeur)
Sur les lointains rivages de Ceylan
s’accomplissent les rituels sacrés des pêcheurs de perles, qui viennent de
choisir leur nouveau chef, Zurga. Arrive son meilleur ami, Nadir, puis une
mystérieuse prêtresse qui doit, par ses chants, apaiser les fureurs de la mer.
Zurga et Nadir la reconnaissent : c’est Leïla, la femme que tous les deux ont
aimée autrefois. Ils choisissent de renoncer encore à cet amour qui met en
péril leur amitié. Mais Nadir ne peut résister et revoit Leïla en secret. Zurga
les surprend et, furieux, les condamne à mort. Déchiré entre l’amour et
l’amitié, Zurga ira-t-il au bout de sa vengeance?
Création : Théâtre lyrique de Paris, le 30 septembre 1863
Livret : Eugène Cormon et Michel Carré
Le livret originel prévoyait une
issue tragique. Il fut remanié pour la reprise de l’œuvre en 1893 où triomphe
l’amitié de Zurga. Bien qu’il ait fait emprisonner Leïla et Nadir, il n’hésite
pas à incendier le temple du village, afin de provoquer une diversion et
faciliter leur fuite. Une conclusion tout aussi dramatique où le tragique cède
le pas à la noblesse !
Renseignements supplémentaires :
PréOpéra - conférence sur l’œuvre, donnée par le musicologue Pierre Vachon
avant chaque représentation, à 18 h 30, au Piano Nobile de la PDA.
Billets À la Pièce
Billetterie de la Place des Arts : 514-842-2112 • 1 866 842-2112
À partir de 46 $.
Opération 18-30 : l’abonnement pour les 18-30 ans est à 35 $ pour un
premier opéra et 25 $ pour les productions suivantes de la saison régulière, 30
$ pour Starmania et 20 $ pour la production de l’Atelier lyrique. Achat minimal
requis de deux opéras de la saison régulière. Abonnements offerts à la Place
des Arts.
III
LA
CÉLÈBRE DESIGNER BRITANNIQUE
ZANDRA
RHODESDE PASSAGE À MONTRÉAL
Montréal, le mercredi 15 octobre
Dans le cadre de la
production Les pêcheurs de perles de Bizet présentée
par l’Opéra de Montréal, la célèbre designer britannique Zandra
Rhodes sera de passage à Montréal. Ayant signé les
costumes et les décors de cette production, Madame Rhodes assistera à la
première le samedi 1er novembre à 20h.
De ce fait, elle profitera de cet unique passage au
Canada pour présenter sa nouvelle collection Automne-Hiver 2008/ Printemps 2009
le mercredi 29 octobre dès 17h30 dans l’antre de la
salle Wilfrid-Pelletier, au Piano Nobile.
Zandra Rhodes commentera ce défilé où des mannequins
professionnels défileront sous les yeux du grand public; en prime : un
extrait des Pêcheurs de perles par les solistes de la production!
Véritable
pionnière de la nouvelle vague du design britannique dans les années 70, Zandra
Rhodes sera la première designer à créer une collection haute couture
entièrement inspirée par le look « punk » de l’époque. Elle a aussi créé des
vêtements pour Diana, la Princesse de Galles, Freddy Mercury du groupe rock «
Queen », Jackie Onassis, Elizabeth Taylor , Bianca Jagger, Kylie Minogue,
Anastasia, Paris Hilton et plusieurs autres.
Zandra
Rhodes a été reçue Commandeur de l’Empire britannique (CBE) en 1997, en
reconnaissance de sa contribution au monde du textile et de la mode. Une des 100 designers de mode et de textile
les plus influentes au monde
---
http://www.happy-go-lucky-movie.co.uk/
http://www.happygoluckythemovie.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/Happy-Go-Lucky
A look
at a few chapters in the life of Poppy, a cheery, colorful, North London
schoolteacher whose optimism tends to exasperate those around her.
Director: Mike Leigh
» Cast: Sally Hawkins, Eddie Marsan, Alexis Zegerman
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre
2008)
On est face à une
« happiness »! La fille spirituelle d’Alexandre le bienheureux. (1) Elle est décalée par rapport à son
entourage et sa société : britannique, c'est-à-dire conservatrice et
flegmatique alors qu’elle est souriante, ascendant insouciante! Maitresse
d’école, elle oublie les principes qu’elle inculque aux enfants dans la vie, ce
qui occasionnera des sautes d’humeurs mémorables de son instructeur de
conduite, tout son contraire.
Je n’ai pas pris beaucoup de notes, mais
son caractère fait ressortir les traits de la société londonienne en contraste,
ce qui est amusant et instructif sur une autre société que la notre avec
laquelle nous avons des points en communs. Si une part de notre histoire est
française, une autre part est anglaise, même si on ne le veut pas. On n’est
donc pas davantage dépaysé par un film Britannique qu’un film Français.
D’ailleurs, on est peut être plus « Brit » qu’on ne le veut, mais de
langue française. Pour vous faire plaisirs, œuf-bacon ou croissant-fromage le
matin?
Note :
1.
Je sais, je sais, ce n’est pas la même chose, mais le jeu de mots était
attirant!
---
Un film de Simon
Lavoie
Georges Guénette (Émile Proulx-Cloutier), Joseph Guénette (Raymond
Cloutier), Léda Couture (Danielle
Proulx), Berthe Néron (Viviane Audet), Roger Vézina (Benoit Gouin), Caporal
Yves Dubé ( Sébastien Delorme),
Constable Gordon Coutu (Gilles Renaud), Hervé Plante (Marc Paquet), Armand Roy
(Vincent-Guillaume Otis), Roland Fontaine (François Gadbois), Pierre Lacasse
(Guy Thauvette), Georges Larochelle ( Denis
Trudel), Mathias Morin (Patrice Dussault)
Dans un village du Québec, à l’été 1944, Georges
Guénette, un jeune déserteur de l’armée est abattu par des policiers fédéraux
dans des circonstances troubles. Dépêché sur les lieux du drame, un journaliste
vient faire la lumière sur cette histoire. Les témoignages qu’il recueille
lèvent le voile sur la vie clandestine du déserteur : sa relation tendue
avec ses parents, ses amours contrariés avec une jeune femme mariée du village
ou encore les motifs de sa désertion. La mort de Guénette s’avère finalement
liée à un autre événement : l’hiver précédent, un policier est sévèrement
tabassé par des jeunes gens du village. L’identité des assaillants demeure
obscure, mais Guénette est soupçonné d’avoir été l’un d’eux…
Commentaires de Michel Handfield (29 octobre 2008)
Tiré d’un fait réel. Été 1944 à St Lambert de
Lévis, où un déserteur fut tué par des agents de la GRC dans les champs
derrière la maison familiale. Un journaliste enquête. Pour comprendre, on
remonte deux ans plus tôt…
On est au cœur de la deuxième guerre mondiale.
La vie coule son cours jusqu’au plébiscite de 1942 au Québec, où la promesse
de « William Lyon Mackenzie King de ne pas rendre la conscription
obligatoire » est relevée à la demande des canadiens, sauf des
québécois. (1) Alors, bien des jeunes canadiens-français ne veulent pas aller
défendre « les Anglais de
l’aut’bord! » On « jump » dans le bois pour ne pas s’enrôler
dans cette guerre jugée illégitime par les gens d’ici. C’est une guerre d’empire
qui ne nous regarde pas selon le sentiment populaire, n’étant pas Anglais et la
France nous ayant laissé tomber lors de la conquête.
McKenzie King, Premier ministre du Canada,
conservera malgré tout l’affection des Québécois et, à l’élection de 1945, ils «
lui donnent 53 sièges sur 65 » malgré l’épisode de la conscription 3
ans plus tôt. Par contre, pour Adélard Godbout, Premier ministre du Québec, ça
passera moins bien : il perdra les élections de 1944… avec la majorité du
vote, sauf qu’il recueillera moins de sièges que son adversaire, Maurice
Duplessis. (2) Voilà pour le contexte tout autour du film, mais que vous ne
verrez pas, sauf pour le plébiscite de 1942.
Ce n’est pas un cours d’histoire, mais un film qui se tient. Par contre,
il peut être intéressant d’en profiter pour chercher à en savoir davantage sur
cette période de notre histoire, ce que j’ai fait. Il serait peut être bien que
des professeurs en profitent pour parler de cette période à leurs
étudiants.
***
On remonte le fil de cette histoire en suivant
l’enquête du journaliste Roger Vézina du
journal « Le Bloc » (3),
lié au Bloc populaire d’André Laurendeau (4), qui s’oppose au gouvernement en
place et s’empare de l’affaire Guénette.
(5) Mais, quelle est cette affaire? C’est ce que nous découvrirons en la
remontant avec lui. Mi histoire de
désertion, mi histoire d’amour qui a mal tourné, vu la situation sociale des
Guénette, car le père de Berthe (Viviane Audet) a refusé la main de sa fille à
Georges quelques mois avant qu’il ne soit enrôlé pour ensuite la donner à
quelqu’un d’autre, plus riche, mais moins sympathique. La passion et la
jalousie ne sont donc pas étrangères à ce drame en ce temps où le divorce
n’était pas là pour rétablir l’ordre des choses.
***
Question d’actualité aussi, avec la présence
d’un gouvernement conservateur au Canada qui appuie les positions militaristes
des républicains États-Uniens que l’on soupçonne d’être davantage les
défenseurs d’une position impérialiste
que de la démocratie dont ils se servent en prétexte! Toute la question
est là : de savoir si on défend la démocratie ou un système impérialiste?
La liberté ou une idéologie?
Dans cette guerre, 39-45, on est passé à
côté : on croyait qu’il fallait défendre l’Angleterre, force impériale
d’alors, mais c’était bel et bien la liberté et la démocratie du monde qui
étaient en jeu. On l’a su avec les révélations de toutes les horreurs nazies par la suite. C’est
ainsi qu’« un malaise persiste
toujours et qu’un vague sentiment de honte teinté de déni refait surface
aussitôt que l’on songe à notre position isolationniste et anti
participationniste durant cette guerre » nous dit le réalisateur. (6)
Cependant, cela ne doit pas nous aveugler et
nous laisser croire que toutes les guerres sont justes, ni qu’elles sont toutes
impérialistes, même si certains pays impérialistes y participent. Certaines
guerres ont vraiment une raison d’être, si c’est pour instaurer une démocratie
et libérer le peuple du joug d’idéologues, surtout s’ils sont des bourreaux! Si
c’’est le cas de l’Afghanistan, ce pourrait aussi l’être de plusieurs autres
pays auxquels on ne touchera cependant pas, car ce sont soit des alliés
stratégiques, soit économiques, de certaines puissances occidentales ou
asiatiques dans une extrême; soit des pays pour lesquels nous n’avons aucun
intérêt dans l’autre. On peut alors les laisser « crever » autant par
intérêt que par désintérêt! Là, il y a
injustice pour les peuples qui n’ont pas demandé ça!
Par contre, ça ne veut pas dire que la guerre
Afghane ne doit pas être poursuivie. Au contraire même, mais pas n’importe
comment et surtout pas pour des raisons stratégiques uniquement. Si on promet
la démocratie, il faut livrer la marchandise, car la démocratie ne doit pas
servir de prétexte à des guerres économico-stratégiques ou à des intérêts
particuliers. C’est trop important pour cela. En 2007, j’écrivais d’ailleurs ce
qui suit au sujet de cette guerre :
« Cependant,
il est vrai qu’il a fallu du temps avant qu’on se décide de parler de
démocratie en Afghanistan : il a fallu les attentats du 11 septembre
2001 pour qu’on s’intéresse à cette partie du monde et au sort qui était
fait à ses citoyens sous le régime des talibans! Et même avec une présence
occidentale, la force de la religion étouffe encore la démocratie telle
que nous l’entendons en occident. Ainsi, pas plus tard qu’en 2006, un Afghan
fut condamné à mort pour apostasie, peine qui n’a pas été appliquée suite aux
pressions occidentales ! (4) C’est dire qu’il y a beaucoup de travail à faire
quand Foi et religion sont au dessus des droits humains et démocratiques.
Cependant, est-ce une raison d’abandonner ? Je ne le crois pas, même si
cette guerre a débuté sous d’autres prétextes, comme la guerre au terrorisme.
Maintenant qu’on parle de démocratie, il faut que la communauté
internationale la porte, mais il faut aussi qu’on aille au-delà de la guerre,
soit vers l’éducation et la construction d’une culture et d’institutions
démocratiques. Ce n’est donc pas un projet de quelques mois, ni de quelques
années, mais de quelques décennies au minimum. Somme nous prêt à soutenir ce
projet, mais pas seul, ni toujours en tête de mission; donc avec le concours de
la communauté internationale ? Cela est très important, car une défaite de
la démocratie ferait mal, (…). » (7)
Mais, combien de personnes dans le monde croient que l’objectif de cette guerre est
d’aider à établir une démocratie en Afghanistan? Très peu. Beaucoup plus, en
fait, croient que c’est une guerre reliée au terrorisme ou au marché de l’énergie; soit parce que Ben Laden et le réseau
d’Al-Quaida on leur base en Afghanistan;
soit parce que ce pays se trouve sur le tracé de l’énergie, entre la source (la
mer caspienne pour le gaz naturel et
l’Asie centrale pour le pétrole) et les marchés qui demandent ces énergies;
soit pour ces deux raisons à la fois, l’organisation de Ben Laden fournissant
le prétexte pour intervenir en Afghanistan pour contrôler cette route de
l’énergie! (8) Si on avait voulu défendre
les droits démocratiques des afghans, il y a longtemps qu’on l’aurait fait, car
il y a longtemps que les talibans sont au pouvoir. Mais, on n’avait rien fait
auparavant pour libérer le peuple, car il n’y avait pas eu le 11 septembre
2001! Maintenant qu’il y a crise économique, que la diminution de la demande
d’énergie est amorcée et que le fardeau de cette guerre sera de plus en plus
lourd à porter, vu que l’on est en période de crise économique, trouverons nous
des raisons de délaisser cette guerre? Et les beaux principes de démocratie?
Démocrate ou hypocrite, voilà la question?
Si c’est vraiment pour la démocratie, l’on
doit poursuivre le travail et l’améliorer!
Il en va autrement de l’Irak, où l’objectif
était de démettre Saddam Hussein de son poste, ce qui est fait. Mais, que les
États-Unis se retirent et cela laissera l’Irak dans le chaos et en fera un terreau fertile pour les groupes
réactionnaires et terroristes, ce qui n’est pas très encourageant. Si le
retrait d’Irak peut se défendre, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Aurait mieux valu de ne pas y entrer que de mal en sortir.
Tous conflits, au moment où ils
débutent, sont difficiles à jauger, car nous manquons d’informations,
l’occident ayant aussi ses idéologues et ses spécialistes de la désinformation.
Si nous sommes passés à côté de la deuxième grande guerre pour les mauvaises
raisons, nous avons par contre bien fait de refuser l’appel des États-Unis pour
l’Irak. Voilà pour ma position
politique. Pour les individus, chacun a ses raisons de refuser l’engagement,
plus ou moins bonnes, mais certainement justifiables au moment de prendre
« SA » décision. C’est donc un film qui fait réfléchir, car, même
avec plus de 60 ans de décalage, les questions que les Hommes se posaient à
l’occasion de la guerre 39-45 sont les questions que les Hommes d’aujourd’hui
se poseraient devant le même problème. Ce film a cependant le mérite de ne pas
nous donner de réponses toutes faites, mais de nous laisser réfléchir.
Notes :
1.
27 avril 1942 - Tenue d'un plébiscite sur la conscription par le gouvernement
fédéral : Le gouvernement fédéral tient un plébiscite pan-canadien sur la
promesse du premier ministre William Lyon Mackenzie King de ne pas rendre la
conscription obligatoire. Les Canadiens votent majoritairement pour désengager
King de sa promesse alors qu'au Québec la population s'oppose massivement (71
%) au projet de conscription. (Source : www.bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/694.html)
2.
Concernant ces acteurs, voir :
William Lyon Mackenzie King (1874-1950) Homme politique:
http://www.bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/135.html
Adélard
Godbout (1892-1956) Homme politique : http://www.bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/126.html
Maurice
Duplessis (1890-1959) Homme politique :
http://www.bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/122.html
3.
Je n’ai trouvé aucune trace de ce journal du Québec dans les quelques
recherches que j’ai faites. Mais, fait intéressant, j’ai trouvé un exemplaire
du Bloc de 1901, une gazette de G.
Clémenceau (France), en vente sur Chapitre.com.
4.
André Laurendeau fut plus tard le directeur du Devoir. Voir l’encyclopédie de l’Agora : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Andre_Laurendeau
Quant
au Bloc populaire canadien, voir www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0000828
5.
« La lecture de l’essai La crise de la conscription, 1942 d’André
Laurendeau m’a révélé, il y aujourd’hui sept ans de cela, un fait divers
célèbre en son temps, mais un peu oublié de nos jours : la mort par balle d’un
jeune conscrit ayant déserté l’armée durant la Seconde Guerre mondiale. Ce
jeune homme s’appelait Georges Guénette, il vécut à Saint-Lambert-de-Lévis, au
sud de Québec. Le film s’inspire librement de son histoire. » (Mot du
réalisateur (Simon Lavoie), Dossier de
presse, p. 3)
6. (Ibid., p.
5)
7.
Michel Handfield, Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie,
Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 5, section
Essai. La note « 4 » du texte original se lit comme suit : 4.
Afghanistan 2005-2006 : Retour à la guerre civile généralisée, in L’État
du monde CD-ROM.
8. Trans-Afghanistan Pipeline (natural gas) : http://en.wikipedia.org/wiki/Trans-Afghanistan_Pipeline
Afghanistan Oil Pipeline : http://en.wikipedia.org/wiki/Afghanistan_Oil_Pipeline
---
États-Unis
et Espagne. 2008. Réal. : Woody Allen. 35mm. 96 min. Avec Rebecca Hall,
Scarlett Johansson, Javier Bardem et Penelope Cruz.
Deux
jeunes Américaines, Vicky (Rebecca Hall) et Cristina (Scarlett Johansson) sont
venues passer l'été sous le soleil de Barcelone. La première est une femme
sérieuse, sur le point de se marier, la seconde, une fille émotive et
sexuellement affranchie. À Barcelone, Vicky et Cristina sont entrainées dans
une surprenante série d'aventures amoureuses avec un peintre charismatique,
Juan Antonio (Javier Bardem), resté lié à son ex-épouse, l'impétueuse Elena
(Penélope Cruz). Vicky Cristina Barcelona : dans l'ambiance méditerranéenne et
sensuelle de Barcelone, une célébration humoristique et magnanime de toutes les
formes d'amour signée Woody Allen.
Commentaires
de Michel Handfield (22 octobre 2008)
Ce
film donne le goût de voir Barcelone. (1) Pour l’art! D’ailleurs, après l’avoir
vu, j’ai été voir l’exposition « Sympathy
for the devil : art et rock and roll depuis 1967 » au Musée d’arts
contemporain. (2) Ce n’est pas un hasard après un Woody Allen, surtout que le
démon du désir hantait ce film un peu rock’n’roll!
En
effet, avec Woddy on est habitué à la psychanalyse. Ici on a droit à celle de
la relation homme/femme : Cul ou tête, car ce n’est pas toujours les deux?
Et comment s’en remet-on? En niant; en
choisissant l’un ou l’autre; ou en s’éloignant pour aller vers une autre
aventure?
Et
si c’était question de culture? Donc, regard sur la différence culturelle entre
les États-Unis et l’Europe, symbolisée par la Catalogne; entre la vie d’artiste,
où la bohème est au tournant de la rue, mais la solidarité aussi, et une vie
plus réfléchie et sérieuse, comme celle de
Vicky (Rebecca Hall), qui est sur le point de se marier avec un prospect
sérieux, voir ennuyant? Drôle de chose que la recherche du confort. Confort
avec quelqu’un… qu’on aime? Qui nous passionne? Ou, avec qui on est tout
simplement confortable? Au fait, confort
ou bonheur?
Pour
soulever ces questions, quoi de mieux que le triangle amoureux, mais pas
toujours le même. On a ainsi droit à nos deux jeunes Américaines, Vicky
(Rebecca Hall) et Cristina (Scarlett Johansson), avec ce peintre charismatique
et moderne (3), Juan Antonio (Javier Bardem), qu’elles ont rencontré. Puis à
l’une d’elle avec lui et son ex (Penelope Cruz), car, même dans l’amour, on ne
laisse pas tomber une ancienne aimante! Et il en est d’autres couples, où on
découvre des triangles possibles. Un conte « Woddyallenien » qui regarde l’amour face à l’amour; l’amour
qui change, mais qui est toujours amour; l’amour qui se refuse au grand amour
pour un autre amour plus raisonnable; car, l’amour, finalement, c’est de
l’intangible, du sentiment et, parfois, la recherche du confort! Alors, allez
donc y comprendre quelque chose. C’est à cela que nous convie Woddy et ses amis…
***
Un
plus pour la version originale anglaise sous-titrée en français, car cela
nous évite de perdre le fil à cause d’une expression ou d’un accent
particulier, le sous titrage étant en support. Puis, dans la langue originale,
il y a toujours un petit plus, ne serait-ce que dans l’intonation qui en dit
parfois plus que les mots. Les films de langue anglaise projetés ici devraient
tous être sous titré en français, ce que
plus d’un cinéphile francophone apprécierait sans rien n’enlever aux anglophones.
Cela pourrait même permettre davantage d’échanges entre nos deux communautés
linguistiques! Quant on parle d’interculturalisme (Québec) ou de
multiculturalisme (Ottawa), ce serait un petit plus à encourager!
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Barcelone
2. www.macm.org
3. Justement le genre
d’œuvre que l’on peut voir au Musée d’arts contemporain (www.macm.org).
###
Vu au Festival du Nouveau Cinéma
Jean-Paul Jaud
France / 2008 / 112 min. / couleur / Vidéo / français
(s.t. anglais)
Panorama International
Voici
un documentaire qui, s'il s'attaque aux problèmes de santé liés à l'environnement,
n'a pas choisi le style sensationnaliste de la plupart des documentaires ?
surtout nord-américains ? sur le même sujet. Présenté à Cannes hors
compétition, le film adopte un ton tout en douceur et en simplicité. Plutôt que
de nous emmener aux quatre coins de la planète, le réalisateur a planté sa
caméra à Barjac, un petit village français au pied des Cévennes, où le maire a
décidé de réagir contre les effets nocifs de la chimie agricole en instaurant
une cantine scolaire bio. Loin des images choc et d'un montage ultra-rapide,
Jean-Paul Jaud observe les enfants du village ? à table, en classe, dans le
jardin bio de l'école, en promenade dans la nature ? le tout sur une musique
magnifique de Gabriel Yared. Il prend le temps d'écouter les témoignages
inquiétants des parents et enseignants, paysans, élus, chercheurs, qui livrent
leurs analyses, leurs angoisses et leur colère. Les statistiques sont
alarmantes ? Chaque année en Europe, 100 000 enfants meurent de maladies
causées par l'environnement ? Mais c'est surtout d'expérience humaine, et non
de chiffres, qu'il s'agit ici. Ce récit d'un combat pour que nos enfants ne
nous accusent pas est avant tout un hymne d'amour à la nature.
Commentaires
de Michel Handfield (22 octobre 2008)
Aux arbres citoyens! (1)
Après
quelques minutes seulement, j’ai noté dans mon « Palm » : trop
d’infos pour noter; à passer sur les ondes de la télé publique! Ça dit tout de
l’intérêt de ce film. Mais, finalement, j’ai pris quelques notes quand même,
question d’habitude.
Environnement
et santé : 70% des cancers en Europe sont liés à l’environnement.
L’activité humaine menace la santé de l’Homme, surtout celle des enfants. C’est
comme si on avait un gène d’autodestruction. Fatalement, car si le problème est
là, documenté, on n’a pas la volonté politique de changer les choses. Je dirais
même qu’on l’a vu mardi le 14 octobre dernier : alors que l’on parle
d’environnement, on a élu un gouvernement conservateur allant à contre
courant de l’environnement; pas un candidat vert; et on a fait fi du Tournant vert de Stéphane Dion, un premier pas environnemental venant d’un
parti national, plan qui risque d’être emporté par le naufrage de Stéphane Dion
et du Parti Libéral du Canada à la dernière élection! (2) On avait une chance de
changer des choses, mais cela aurait aussi voulu dire changer des
comportements, notamment face à la
relation que nous avons avec l’automobile. Si de parler d’environnement ça va;
passer aux actes, c’est autre chose! On est loin du maire de Barjac qui dit « Il faut s’en mettre du monde à dos [pour changer les choses], mais en
toute amitié. C’est comme ça que les choses avancent !» Il a ainsi amené l’alimentation biologique et
de proximité dans les cantines de la ville au lieu de l’alimentation industrielle.
Une vraie révolution!
Si
on fait la guerre au cancer, on fait peu ou pas de prévention, ni de remise en
cause de l’industrialisation. Pourtant, la pollution et les produits chimiques,
notamment en agriculture, où les poisons font partie de la production, sont les
premiers visés par la recherche. Mais, la logique économique l’emporte souvent
sur la raison, ce qui fait dire au maire de toujours faire « passer votre conscience avant le comptable, parce que le coût
est souvent plus cher après! »
Ce
qui est porteur d’avenir, c’est que les enfants de cette commune semblent plus
conscientisés qu’un républicain états-unien ou qu’un conservateur canadien. Ce
n’est pas peu dire. Mais, on ne ménage rien à l’école, où même les cuisiniers
sont considérés comme éduquant, car on développe des goûts chez les enfants
tout en leur montrant à bien se nourrir.
Alarmiste
ou nécessaire ce film? Je dirais alarmiste et nécessaire, car « si l’abeille disparaît, l’humanité
n’en a que pour 4 ans! » (Albert Einstein) (3) Et, aux dernières
nouvelles, elle semble menacée. À suivre.
Notes :
1. Dans l’hymne national
français, on chante « aux armes citoyens ». Dans la chanson que nous
chantent les écoliers de cette commune on chante « aux arbres
citoyens » ! Ça en dit beaucoup.
2. « Le PLC se retrouve avec 76 députés, soit 19
de moins que ce qu'il avait lors de la dissolution du Parlement en septembre.
Il s'agit du pire score libéral depuis l'élection de 1984, quand un certain
Brian Mulroney avait pris le pouvoir. John Turner avait alors conservé 40
sièges, mais avait quand même obtenu 28 % du suffrage universel. Mardi, le PLC
a obtenu 26,2 % contre 37,6 % pour le Parti conservateur et 18,2 % pour le NPD. »
(Hélène Buzzetti, Dion soigne ses plaies,
Le Devoir, Édition du jeudi 16 octobre 2008 : www.ledevoir.com/2008/10/16/210844.html)
3. Cette citation était
dans le film. Elle est attribuée à
Einstein et on la retrouve notamment sur le site http://www.sauvonslesabeilles.com/.
Dans un article sur le « Syndrome
d'effondrement des colonies d'abeilles » que l’on retrouve sur Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d'effondrement_des_colonies_d'abeilles)
on met cependant en cause cette paternité, car « Elle aurait pour la 1re fois été « citée » en 1994 (39 ans après la
mort du savant) dans un pamphlet distribué par l'Union Nationale de
l'Apiculture Française. » (www.unaf-apiculture.info)
Hyperliens :
Mouvement pour les Droits
et le Respect des Générations Futures : www.mdrgf.org/
Organisation des Nations
Unies pour l'alimentation et l'agriculture: www.fao.org/
Barjac : www.tourisme-barjac-st-privat.com/
UNESCO : http://portal.unesco.org/
Au moment d’écrire ce
texte, le programme de la conférence de l’UNESCO sur environnement et santé
durable (2006) que l’on voit dans ce film se trouvait encore sur l’internet, à
l’adresse www.artac.info/static/telechargement/ProgrammeComplet091106.pdf.
C’est que l’ARTAC, l’Association pour la
Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse était un des organisateurs de ce
colloque en partenariat avec Health and
Environment Alliance (Europe) et Collaborative
on Health and the Environment (USA) dont voici les liens :
Association pour la
Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse : www.artac.info/
Health
and Environment Alliance (Europe):
Collaborative
on Health and the Environment (USA): http://www.healthandenvironment.org/
---
www.uncapitalismesentimental.com
Olivier Asselin
Canada / 2008 / 95 min. / couleur / 35mm / français
(s.t. anglais)
Dimanche 19 Octobre, 19h15 / Ex-Centris - Cassavetes
251
La
pièce de résistance de l'ouverture de cette 37e édition propose un type
différent d'expérimentation visuelle, elle aussi sans équivalent dans le cinéma
québécois actuel : au coeur de la bohème parisienne, Fernande Bouvier (Lucille
Fluet) rencontre Max Bauer (Paul Ahmarani), qui l'initie à l'art moderne, et
Maria Rozanova (Sylvie Moreau), qui lui apprend à se méfier des hommes. Pendant
ce temps, à New York, dans le milieu des affaires, d'autres investissent aussi
dans l'avenir : Victor Feldman (Alex Bisping), un spéculateur boursier, Charles
Wilson (Frank Fontaine) qui exploite des mines, et George Buchanan (Harry
Standjofski) qui travaille dans l'industrie de la porcelaine hygiénique. «
L'important, dit Victor, ce n'est pas l'offre, mais la demande, et la demande,
ça se crée. Je pense qu'il est possible de vendre n'importe quoi. » Wilson et
George mettent Victor au défi de vendre vraiment n'importe quoi : Fernande
Bouvier elle-même, une femme sans qualités. Victor accepte le pari. Un capitalisme
sentimental est un patchwork visuel singulier et désinvolte, qui revisite
depuis l'art d'avant-garde des années vingt jusqu'au cinéma classique américain
des années trente, depuis le cinéma expressionniste jusqu'au film noir, depuis
le collage et le photomontage dada jusqu'à l'esthétique de la réclame. Avec une
inventivité visuelle foisonnante, Olivier Asselin (La Liberté d'une statue, Le
Siège de l'âme) construit de bric et de broc une réflexion lunaire et
iconoclaste sur l'extension de la logique économique à l'art et à l'amour.
www.nouveaucinema.ca/2008/fr/programmation/synopsis_film/5709/
Commentaires
de Michel Handfield (15 octobre 2008)
1928,
au tournant 1929. Fernande Bouvier (Lucille Fluet), partie du Québec vers la
France, veut devenir artiste. Elle
rencontre Max Bauer (Paul Ahmarani) qui l’initiera à l’art moderne. Il le fera
davantage par intérêt que par amour, quoi que…
L’art moderne, pour être, il faut
que ça scandalise! (D’après Max)
De
circonstance en circonstance, Fernande fera du chemin jusqu’à être avec Victor
(Alex Bisping), un spéculateur boursier, suite à une gageure de celui-ci avec
des hommes d’affaires, ce qu’elle ne sait pas. À ses côté elle découvrira
New-York, où elle l’aura suivi. Elle deviendra aussi la première personne en
vente sur le marché, Fernande Bouvier Inc., suite à la gageure de Victor pour
montrer que la demande ça se crée artificiellement.
Les
affaires, c’est une poésie des chiffres : suffit de créer du désir pour
faire monter la valeur. Mais, quand le désir s’estompe… ça tombe, ça tombe!
En suivant tous ces personnages et leurs intrigues, on
pénètre deux mondes, à la fois éloigné et si près : l’art et la bourse! En
effet, l’un et l’autre sont spéculatifs. Van Gogh pouvait crever de faim pour
peindre, mais, grâce à la spéculation, ses toiles valent maintenant des
millions de dollars! Des entreprises qui font dans l’utilité valent peu, alors que d’autres, basée sur du rêve,
atteignent des sommets, justement parce qu’elles font rêver consommateurs et
investisseurs. Sauf que, lorsqu’il y a une crise et que les entreprises ne
peuvent rencontrer les attentes, elles se dégonflent parfois aussi rapidement
qu’elles ont montée.
Si
« Sky is the limit », une entreprise peut défoncer aussi rapidement
le plancher de verre de la spéculation! Pensons à Nortel, Enron ou GM
aujourd’hui! (1) Ce film fait son entrée dans la crise boursière d’aujourd’hui
(2) comme une fable explicative de ce qui s’y passe. Aurait-on compris s’il
était sorti 6, 12 ou 18 mois auparavant?
Vous êtes mieux d’avoir un parachute
ces jours-ci, car le marché est tout sauf rationnel. En 1929, il n’y en avait
pas. Maintenant, tous les haut dirigeant se négocient des parachute dorés dans
leur contrat! Ce sont les investisseurs et les gouvernements qui vont ramasser
la facture. Pendant ce temps, on nous parle encore de Partenariat Public-Privé
au Québec (3), car le privé fait mieux et gère mieux que le public! Ah oui,
alors elle vient d’où cette crise des marchés, si ce n’est du privé qui a voulu
jouer le système? Empocher sur des promesses? Bâtir sur du vide? On ne comprend pas vite. Il faut que nos hommes et nos femmes
politiques voient ce film, car il démonte la sacro-sainte loi du marché et
démontre que ce n’est parfois que vil spéculation sur du vide. Mais, si fin
soient-ils, comprendront-ils, enchevêtré dans une idéologie de la privatisation
et une peur des déficits publics? Mais, quels déficits? Emprunter pour bâtir un
hôpital serait considéré comme un déficit si c’est l’État qui le fait, mais, si
c’est le privé qui le fait, ce sera alors considéré comme un investissement
pour le privé. Un investissement qui rapportera même très bien, sinon le privé
ne le ferait pas. Et déductible d’impôt. Construire une école, c’est un
déficit! N’est-ce pas plutôt un investissement dans la jeunesse et l’avenir?
Par contre, si une entreprise construit un entrepôt pour recevoir des produits
de Chine, après avoir fermé la manufacture qui les faisait ici il y a quelques
mois à peine, ce sera considéré comme un investissement déductible d’impôt même
si cela aura permis de mettre 50, 100, 200 ou 600 personnes sur le
chômage! (4) Notre peur des déficits
nous rend-t-elle à ce point aveugle, confondant l’emprunt pour faire
fonctionner le système, comme pour payer des salaires par exemple, versus
l’emprunt qui permet d’investir dans ce qui rapportera davantage, comme
l’éducation par exemple? Mais attention, investir de nos jours ne s’applique
pas seulement à la brique, mais aussi au capital humain et à la culture! Des
entreprises à succès se sont bâties sur cela et s’en portent très bien
aujourd’hui. On doit donc faire le ménage dans certaines conceptions d’un autre
âge.
Le
simple citoyen sait la différence entre le crédit hypothécaire, le prêt
personnel et la carte de crédit, mais le politicien ne semble pas le savoir,
d’où la question : la politique rend-telle amnésique?
Ce film, dans sa facture, m’a fait penser aux
temps modernes de Charlie Chaplin, ce qui n’est pas peu dire. Je le
recommande.
Notes:
1.
“General Motors’ stock has fallen from
more than $43 a share last year to less than $5, and it is burning through its
cash hoard at a rapid rate.” (BILL VLASIC and ANDREW ROSS SORKIN, G.M. and Chrysler Explore Merger, in The
New-Yok Times, Published: October 10, 2008: www.nytimes.com/2008/10/11/business/11auto.html?_r=1&hp&oref=slogin)
2. « Au
creux de la journée hier, les bourses de par le monde accusaient une baisse
moyenne d'au moins 45% par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines. »
(Michel Girard, Le gâchis de 25 000
milliards US, La Presse, 11 octobre 2008 - 14h45 : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20081011/LAINFORMER0201/810111232/5930/LAINFORMER02)
3. « L'Agence des partenariats public-privé prône
une simplification du processus de PPP afin de permettre une multiplication et
une accélération des projets. »
(Kathleen Lévesque, L'Agence des
PPP veut plus de projets et plus de souplesse, in Le Devoir, Édition du
vendredi 03 octobre 2008 : www.ledevoir.com/2008/10/03/208895.html)
4. Je vous suggère un
classique sur le sujet, preuve qu’on est parfois lent à comprendre, car il date
de plus de 10 ans : Bernard, Michel et Lauzon, Léo-Paul, 1996, Finances publiques, profits privés,
Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM
---
Mabrouk El Mechri
France, Belgique, Luxembourg / 2008 / 100 min. /
couleur / 35mm / français (s.t. anglais)
«Enfin
un bon film avec Jean-Claude Van Damme (depuis Hard Target de John Woo, 1993)
qui nous surprend et nous réjouit...» (Positif)
Problèmes
fiscaux, bataille juridique pour garder son enfant, Steven Seagal lui volant
des rôles en coupant sa queue de cheval ? dur d'être Jean-Claude Van Damme. Le
film commence alors qu'il s'en va chercher quiétude en Belgique, son pays
natal. Un problème d'argent l'amène à une banque. Et là, les coups de feu
éclatent. La police arrive et les badauds s'amassent. Que se passe-t-il ? Une
chose est sûre, il y a prise d'otage complexe sur le point de devenir
terriblement médiatique. Regarder JCVD, c'est un peu comme devenir le
psychanalyste de Jean-Claude Van Damme. Et pour quelle session !! Il fallait
l'oser, cette tragi-comédie audacieuse et hors normes, librement adaptée de la
vie de Van Damme (il y joue son propre rôle), sur fond de polar avec braquage
de banque façon humour belge décalé et absurde. Un film sur l'image publique
d'une star célèbre pour ses « performances » médiatiques (tapez le nom de
l'acteur sur You Tube et vous constaterez) passant ici du public au réel en
tentant de s'arracher à l'image. Le spectateur est lancé dans un jeu de piste
très divertissant, sorte de Cluedo postmoderne avec Van Damme au centre,
grandiose dans sa solitude. Julien
Fonfrède
Site du festival : www.nouveaucinema.ca/2008/fr/programmation/synopsis_film/5754/
Site du film : www.jcvd-lefilm.com/
Commentaires
de Michel Handfield (15 octobre 2008)
Jean-Claude Van Damme est
crevé, physiquement et psychologiquement. Alors, quand arrive le coup à la
poste belge, on n’est pas surpris qu’il en soit l’auteur, surtout qu’il y est
entré il y a quelques minutes à peine. Tous les fils sont enchevêtrés comme il
se doit pour nous donner plusieurs pistes. Mais, cela se transforme en analyse de l’analyse, car on aura les deux
points de vue : celui de l’intérieur, où on sait exactement ce qui se
passe, et celui de l’extérieur, où la police, les journalistes et les badauds
spéculent avec les informations qu’ils ont. Puis, plus on avance, plus on
remonte dans la vie de Van Damme (en flashback), principal suspect, avec la
police et les journalistes qui veulent comprendre.
On est donc dans un thriller circonstancel, avec un scénario
fortement psychologique à la clef! Dans la prise de conscience, la spéculation
et la lucidité, parfois froide! Cela donne un film original et intéressant.
Mais, n’est-ce pas ce qu’il voulait faire : sortir de l’image qui lui
était accolée! Il est servi dans ce ciné-réalité, car, comme toute téléréalité,
elle est scénarisée à son insu par le maître du jeu, le voleur en chef, un être
énigmatique et psychopathe.
---
Jacques Doillon
France / 2008 / 123 min. / couleur / 35mm / français
(s.t. anglais)
C'est l'histoire d'une parisienne
un peu têtue qui poursuit jusque dans la Baie de Somme un gars un peu perdu,
surpris d'une telle assiduité. Très tôt, on connaît tout le monde : la fille,
le gars qui essaie de ne pas retomber dans ses vieilles habitudes, mais qui
pourtant a besoin d'argent, son ex à lui, leur fille qu'il n'a pas vue depuis
trois ans, son propre père, pauvre alcoolique dépassé par la vie, son ami
d'enfance devenu policier (plutôt malhabile comme flic, mais plutôt correct
comme être humain). Très tôt, Camille nous donne le programme : « Le premier
venu, c'est forcément quelqu'un d'important si on décide de le regarder pour de
vrai ». C'est évidemment ce qu'elle va faire (ah, la profondeur du regard de
Clémentine Beaugrand !) et c'est aussi ce qui va s'opérer pour nous, grâce au
grand art de Doillon. Ces êtres un peu à la dérive, un peu violents qui, dans
la vie, inspireraient plutôt la méfiance, on se surprend à vivre avec eux les
micros mouvements de leur coeur, à virer de bord avec eux, à prendre courage
avec eux, à espérer que ça se passe bien pour eux; bref, à les aimer. Le
Premier venu c'est Gérald Thomassin, l'inoubliable Marc qui reprend du service,
17 ans après Le Petit criminel pour incarner Costa et lui donner son
intelligence, son agilité et son émouvante fragilité. Jeanne Crépeau
Commentaires de Michel Handfield (15 octobre 2008)
Tu me dis des conneries, après tu
colles. Tu viens me retrouver, puis tu dis que je t’ai fait mal la nuit passée…
Tu voulais baiser, tu voulais plus! (Costa) Puis, elle le racole, veut le suivre, le recherche! Bref, on
comprend que c’est la valse de la fille hésitante avec Camille, cela dès le
début du film, ce qui se poursuivra, avec toute une série de conséquences, car
elle est provocante, harcelante et sainte-nitouche en même temps! Compliquée,
la fille!
Pourquoi
Camille est-elle ainsi? Pourquoi tient-elle tant à ce gars qu’elle dit ne pas
trouver correct? Une logique particulière l’anime, mais qui se tient tout de
même : Si le premier venu que j’ai fait monter à ma chambre n’a rien de
bien, alors je suis une conne dit-elle en substance. Il faut donc que je lui
trouve de quoi de bien!
On
s’aperçoit assez rapidement finalement qu’on est dans un thriller psychologique
sur un fond d’âme solitaire! Ainsi, elle dit de quoi, mais fait autrement,
comme pour s’affirmer. C’est parfois tordu à point, mais humaniste en même
temps, d’où toute la beauté de ce film.
La musique sied très bien au film, car c’est la Sérénade interrompue de Debussy (1) et cela représente très
bien Camille, qui initie souvent des choses, mais s’interrompt, s’arrête ou recule! Pars et reviens!
Cependant, le cinéaste n’avait pas fait ce lien, car lorsque l’ai demandé
à Jacques Doillon pourquoi cette musique
(2), il n’avait pas ces considérations. Il a cependant eu l’air de trouver mon
interprétation intéressante. C’est d’ailleurs pour cela que je l’écris. Lui,
avait choisi cette musique d’abord pour séparer les actes, sans arrière pensée,
car ce film se divise en jours qui sont autant d’actes comme au théâtre. Il
était loin de mon interprétation « psychanalytique »! (3)
Note :
1. C’est la 9e
des préludes pour piano de Debussy (http://en.wikipedia.org/wiki/Preludes_(Debussy))
que vous pouvez voir sur You Tube :
www.youtube.com/watch?v=8dzToTknolk
2. C’est ce qui est
plaisant dans un festival : cette rencontre de la salle avec un
réalisateur avec qui on peut interagir.
3. Je n’ai pas pris ce
terme au hasard, mais parce que, sociologue, il me permet de faire un clin
d’œil à Fernand Dumont qui a déjà écrit ceci, avec quoi je suis entièrement
d’accord naturellement:
«
Le sociologue, c'est du moins ma
conviction, ne prend pas place sans réticences dans les "mouvements
sociaux" ou la "lutte des classes". Il le fait comme citoyen,
..., mais la pratique de la sociologie ne lui confère pas le statut de Citoyen,
avec majuscule. Somme toute, l'ambition de notre métier est modeste: alors que
les hommes font l'histoire, courent vers des objectifs et des fins, par un
mouvement de renverse assez singulier, nous essayons de comprendre pourquoi.
Alors que les sociétés descendent les rivières du temps qui mènent à un avenir
hypothétique, il nous revient de les remonter vers leurs sources. Nous
procédons ainsi, pour les sociétés, un peu comme le font les psychanalystes
pour les personnes. Nous reconstituons des genèses. Pour commencer. Car le
recours aux genèses est aussi révélations des possibles. » (Fernand Dumont,
Sociologie et Sociétés, Avril 1979, Vol. XI no. 1, pp. 7-8)
Hyperliens Crotoy/Baie de
Somme:
http://www.tourisme-crotoy.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baie_de_Somme
http://www.somme-tourisme.com/
###
(Notre section documentaire)
A Film by Rob van Hattum
51 minutes / color
Release Date: 2007
Copyright Date: 2006
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Comment
non pas recycler les déchets, mais les réutiliser pour nourrir la planète voilà
une des questions que regarde ce documentaire. Faire des jardins à partir de
dépotoirs par exemple. On peut aussi faire des usines qui aident la planète à
respirer. Mais, on peut aller beaucoup plus loin, comme fabriquer des produits
pensés pour être réinsérés dans la
chaine de production : « No
waste, reusable! » Des chaussures de sport dont toutes les pièces sont
récupérables pour en refaire de nouvelles par exemple, un peu comme on fait
fondre l’or pour refaire des bijoux neufs. Vous pourriez alors ramener vos vieilles
chaussures au magasin ou les mettre dans votre bac de recyclage.
Pour
d’autres produits, on pourrait diminuer ou éliminer leur dégradation. Ce serait
le cas des livres entièrement plastifiés, ce qui fait qu’ils ne se
dégraderaient pas, même sous l’eau. Ils pourraient alors être nettoyés et
revendus tant qu’ils seraient utiles.
Une fois leur contenu périmé, ils pourraient alors être recyclés. Voilà
le genre de choses que nous montre ce film, car des chercheurs planchent déjà
sur ces idées.
Au
lieu de recycler, on parle ici de « upcycle », soit d’amener le
produit à un autre cycle de vie parce qu’il y a dégradation à chaque fois que
l’on recycle! L’idée maîtresse est que si l’on doit retourner à la nature ce
que l’on a pris, on doit le faire de façon sécuritaire pour le cycle de vie,
mais si on peut l’éviter, en réutilisant les mêmes composantes, c’est encore
mieux! Et on ne siphonne pas davantage la planète.
Un
film intéressant qui ouvre sur de nouvelles perspectives écologiques pour
l’industrie, tant dans les produits eux-mêmes que dans le design des usines;
comme celle d’Herman Miller. Cette entreprise a pour objectif de fabriquer des
chaises de bureau qui ne laisseront pas de traces environnementales pour 2020
par exemple (1), ce qui inclut une usine pensée pour laisser la moindre
empreinte écologique dans l’environnement. Ford aussi regarde dans cette
direction.
On
voit dans ce film des chercheurs et des entreprises, plus avancés que les
gouvernements, car ils voient des avantages économiques à long terme dans ces
produits et ces usines « environmentally friendly ». Il y a
là des défis et des opportunités pour eux. Mais, les clients sont-ils toujours
preneurs? J’en suis moins sûr. Si on veut changer les choses, il faut aussi le
faire dans nos comportements, ce qui n’est pas encore gagné même si on est de
plus en plus nombreux à travailler là-dessus!
Des
versions sous-titrées devraient intéresser les marchés étrangers, notamment le Québec
francophone.
Note :
1. www.hermanmiller.com/CDA/SSA/Category/0,1564,a4-c1018,00.html
Résumé
officiel (en anglais) :
In a world where more and more societies with high consumption rates
generate excessive amounts of waste, traditional environmental notions of
reducing or recycling waste products are no longer sufficient. The new theory
of ecologically intelligent design argues that manufacturers’ products, when
discarded, should either be completely recyclable in the Technosphere or become
biodegradable food for the Biosphere.
WASTE = FOOD explores this revolutionary “cradle to cradle” (as opposed
to “cradle to grave”) concept through interviews with its leading proponents,
American architect William McDonough and German ecological chemist Michael
Braungart, coauthors of Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things.
Their ideas are increasingly being embraced by major corporations and
governments worldwide, unleashing a new, ecologically-inspired industrial
revolution.
The film shows how their “intelligent product system,” utilizing
completely non-toxic and sustainable production methods, has been adapted by
major corporations, visiting a Swiss textile factory, a German clothing
manufacturer, the Nike shoe headquarters, a U.S. furniture manufacturer, the
Ford Motor Company, and a government housing project in China. The
manufacturers discuss the concept of “eco-effectiveness,” designing for
eco-safety as well as cost efficiency, in their respective industries.
WASTE = FOOD also illustrates McDonough’s environmentally sound
architectural designs, where buildings function like trees, and become part of
nature rather than conflict with it, including his designs for Ford’s new River
Rouge plant, a GreenHouse factory for the Herman Miller company, and a model
village in rural China.
Autres informations :
http ://www.icarusfilms.com/new2007/waste.html
---
Shigeru Ban: An Architect for Emergencies
A Film by Michel Quinejure
52 minutes / color
Release Date: 2006
Copyright Date: 2000
Subject areas:
Architecture, Asia, Biographies,
Globalization, Japan, Urban Studies
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Après
un tremblement terre il faut reloger les gens.
Shigeru Ban s’est penché sur cette question après le tremblement de
terre de Kobe au Japon (1995) et a pensé
à une structure en carton recyclé pour construire des maisons pour reloger les
gens (1). Cette structure fut ensuite utilisée suite au tremblement de terre
d’Ankara en Turquie (1999). Un des avantages de cette technique est qu’elle
permet de faire différentes constructions. Les gens peuvent donc, jusqu’à un
certain point, créer une habitation fonctionnelle et à leurs goûts, dans les
limites de la situation naturellement. Dans ce film on voit d’ailleurs que
cette technique fut aussi utilisée pour reconstruire une église suite au
tremblement de terre de Kobe, construction qui devait être temporaire, mais qui
est encore debout après plusieurs années. C’est que ces tubes de cartons
recyclés sont aussi imperméabilisés (passé à l’uréthane) pour résister à la
pluie. De plus, ils font un excellent isolant, vu l’air dans les tubes.
Shigeru
Ban a lui-même amené son concept, qui ressemble à un mécano géant où l’on
peut suivre les plans ou créer, beaucoup plus loin. Après les maisons pour
sinistrés et réfugiés pour l’ONU, il s’est attaqué à des maisons plus
luxueuses, mais aussi à des monuments, comme le Paper Dome de Gero (Japon) ou
le pavillon Japonais de l’Exposition de Hanovre en Allemagne (2000). Géant et impressionnant!
Shigeru
Ban, un architecte environnementaliste, créatif et à l’écoute des besoins des
populations dans l’urgence! Un innovateur qui
sort de l’ordinaire. Un film à voir pour qui s’intéresse à la société, à
l’architecture et à l’habitation, car si on peut faire des choses dans les pays
riches on peut aussi en faire pour aider dans les pays pauvres. Ce film montre
qu’il est possible d’abriter confortablement et sécuritairement les gens pour
peu, à condition d’y mettre quelques efforts et de la créativité. Pour ceux que
cela intéresse, le site de Shigeru Ban est le www.shigerubanarchitects.com.
Notes :
1. www.archilab.org/public/1999/artistes/shig01fr.htm
2. www.arcenreve.com/Pages/ShigeruBan.html
Résumé
officiel (en anglais) :
The award-winning Japanese architect Shigeru Ban is noted for his use of
inexpensive construction materials such as paperboard and cardboard tubes.
While his designs for DIY prefab housing have been adopted by the UN High
Commission for Refugees to house earthquake victims in Turkey and Rwanda, Ban
has also used these lightweight but sturdy and relatively inexpensive materials
to create breathtakingly beautiful homes, pavilions and churches.
SHIGERU BAN features extensive interviews with this innovative young
architect (b. 1957), who explains the practical, philosophical and esthetic
aspects of his work. In addition to his conservationist interest in using
recycled materials, Ban discusses his influences, his concerns with the
bidimensional and tridimensional nature of his buildings, his aim to
incorporate structural elements into the overall designs, as well as their
sensitivity to light and shade, which lends unusual vitality to his buildings.
The film shows the construction of Ban's prefab designs—utilizing
cardboard tubes, beer cases and plastic-sheet roofs—for temporary but
surprisingly attractive housing for earthquake victims in Turkey. SHIGERU BAN
also provides stunning views of many of Ban's major buildings, whose design
concepts he explains in voice-over commentary, including the massive Japanese
Pavilion for the 2000 Exposition in Hanover, Germany; the Paper Dome in Gero,
Japan; the House with Double Roof in Yamanaka Lake, Japan; the Miyake Design
Studio Gallery, the Hanegi Forest Home and the Ivy Structure 2 in Tokyo; the GC
Building in Osaka; the Paper Church in Kobe; and the 9 Square Grids House in
Hadano.
In showcasing the designs of one of the most innovative architects at
work today, SHIGERU BAN reveals that an emphasis on issues of conservation,
economy, and accessibility does not necessarily involve a sacrifice in
architectural beauty.
2007
Association for Asian Studies Annual Meeting
2004
Architecture and Urbanism Film Festival
Autres
informations:
http://www.icarusfilms.com/new2006/shig.html
---
Un
jeune homme orphelin, une matrone autoritaire, une jeune fille à la moue
boudeuse, une vieille dame aux toutous, un célibataire et son chien : ça
pourrait être la distribution d’un film-catastrophe d’Hollywood,
mais c’est bien mieux. Il s’agit de l’incroyable galerie de personnages que
Françoise Huguier a longuement côtoyés dans un appartement communautaire de
Saint-Pétersbourg. Photographe professionnelle, la cinéaste a la maîtrise du
cadrage et de la lumière, mais aussi le sens de l’humain et de l’humour.
Portrait cru et tendre d’une poignée de laissés-pour-compte écorchés par une
société qui bouge trop vite, Kommunalka parvient à leur rendre justice et à
dépeindre quelque chose de l’âme russe.
Réalisateur(s) : Huguier,
Françoise
Pays : France
Durée : 90 min.
Année de production : 2008
Langue(s) originale(s) :
russe
Langue des sous-titres :
français
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Nord-Américaine
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Françoise Huguier : Lisbonne Nuit (1985), C’est la Vie (1999),
Mission (2000)
Production : Les Films
d'Ici
Image : Katell Djian
Montage : Mathilde Muyard
Conception sonore : André
Rigaut
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
450.000
personnes vivent encore comme ça à St-Petersburg, c’est-à-dire dans des
appartements communautaires. Il s’agit de chambres, liées par un corridor à des
aires communes, comme la cuisine et la
salle de bain. C’est la promiscuité avec son lot de problèmes. On essaie de ne
pas se gêner; de se respecter. Par contre, il y a aussi des avantages,
notamment si quelqu’un est malade. Des solidarités, même temporaires, peuvent
se créer.
Pour
la plupart des résidents des « kommunalka », ce devait être
temporaire, mais certains y sont depuis une vingtaine d’années. Des enfants
sont nés dans ces appartements et y sont encore. Dans le temps du communisme,
c’était gratuit, sauf que ce n’est plus le cas. J’espère que les coûts sont
raisonnables, car ça aurait besoin d’être rénové.
Certains
y verront une autre occasion de critiquer le communisme; l’ex société
soviétique. Mais, ce n’est pas aussi simple, car si le communisme était
synonyme d’absence de liberté par certains de ces aspects, il semble qu’il
offrait une autre forme de liberté par d’autres aspects. Ainsi, le mélange des
gens et des cultures, les solidarités, c’était aussi ça le communisme. Des gens
qui s’étaient fait une belle vie dans d’autres républiques ont dû tout quitter
et revenir en Russie quand ces républiques ce sont reconstituées en États
ethniques. Ils ont dû se reloger en Russie et ne plus avoir de ressources, leur
passé resté dans les ex-républiques soviétiques. C’est le problème russe.
L’autre problème est qu’avec la fin du communisme et l’ouverture au
capitalisme, les salaires ont diminué en même temps que les prix ont augmenté.
Ils ont découvert l’enrichissement, mais aussi l’appauvrissement! Natacha dit qu’on est passé de « vivre à
survivre »! Il y a donc perte d’espoirs et augmentation de la criminalité
dans certaines « kommunalka », surtout que des gens complètement
différents doivent vivre ensemble dans un espace contraignant, ce qui facilite
l’apparition de conflits. Il y a donc augmentation des crimes dans ces
appartements.
Par
la bande, ce film nous permet de voir les effets de la mondialisation. On
utilise maintenant les mêmes produits de masse et standardisés qu’ici. Pour le
voyageur le dépaysement sera culturel ou normatif : les normes de logement
ou de restauration par exemple; le délabrement des lieux aussi! Mais, le
dépaysement sera moindre au niveau des produits courants, car il trouvera fort
probablement son ketchup Heinz, son Coca Cola et ses rasoirs Gilette! Peut-être
les mêmes « SOAP » télé distribués partout dans le monde par
Hollywood!
Références :
PAVLOV, Géraldine, Kommunalka : l’enfer, c’est les autres…, in Revue Regard sur
l’Est, 01/01/2006 :
www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=557
Communal Living in Russia: http://kommunalka.colgate.edu/
Françoise Huguier : http://pagesperso-orange.fr/francoise.huguier/
---
Depuis
cent trente ans, l’Accueil Bonneau héberge, nourrit et soutient ceux et celles
qui vivent dans la rue. Parmi les dizaines de bénévoles qui y œuvrent, se
trouve Roger, un barbier qui, en trois coups de ciseaux, rafraîchit les nuques
et redonne un peu de dignité aux sans-abri qui défilent sur son fauteuil depuis
des décennies. Destins brisés que l’on évoque à demi-mot, solidarité muette et
pudeur masculine : avec simplicité et humour, la cinéaste trace le portrait
d’un homme remarquable. En quelques vignettes, elle signe un petit film qui va
droit à l’essentiel et où l’on trouve plus d’humanisme que dans la plupart des
grands discours.
Réalisateur(s) :
Descarpentries, Julie
Pays : Belgique, Québec
Durée : 19 min.
Année de production : 2008
Langue(s) originale(s) :
français
Langue des sous-titres :
français
Format de présentation :
Betacam SP
Première : Mondiale
Festival(s) : En
compétition pour le Prix Première Caméra / In competition for the First Camera
Award
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Julie Descarpentries : Métro (2005), View-Master (2007)
Production : INSAS, INIS
Image : Julien Lambert
Montage : Perrine Beckeart
Conception sonore : Marcel
Chouinard, Richard Lavoie
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
L’Accueil Bonneau (www.accueilbonneau.com/fr/),
on sait que ce sont des repas pour les démunis et les sans-abri. Mais, c’est
plus que cela. Ici, le film nous conduit dans le salon du barbier de l’Accueil.
Roger, monsieur sympathique de 80 ans, mais peu bavard, ce qui surprend pour un
barbier. Peut être à cause de la clientèle, peu bavarde elle aussi. Une façon
de les respecter. Mais, si elle parle peu, cette clientèle est néanmoins
expressive. Leurs yeux et leurs visages en disent long. C’est au niveau du
langage non verbal que ça se passe. Peut être était-ce la caméra qui les a fait
se taire. Il aurait fallu poser la question à Roger, car il me semble qu’on ne
l’a pas fait.
Un
seul bémol. Le sous-titrage du français au français n’était pas toujours
nécessaire et me semblait parfois moins précis que la langue des gens. Quelques
mots seulement auraient dû être expliqués, comme rosette, que nos belges ont
traduit par épi, même si je trouve rosette plus beau. Mais, le dictionnaire leur donne
raison :
Épi : Par anal. (1835)
Mèche de cheveux dont la direction est contraire à celle des autres. (Le petit
Robert CD-ROM)
Rosette : Ornement
circulaire, en forme de petite rose (en broderie, orfèvrerie, sculpture).
(Ibid)
---
Une
île de la Méditerranée à l’aube. On ouvre les volets, un boulanger est déjà à
son four, un bateau de pêche accoste au port, encore désert. Les insulaires
sont peu nombreux et la journée passe, indolente, au rythme des bêtes qu’on
nourrit et du repas qu’on prépare. Peu à peu, un climat d’étrangeté s’installe
sous le soleil trompeur de cette Urgon énigmatique, qui tire son nom de la
Méduse à la chevelure de serpents qui avait le pouvoir de pétrifier les marins
égarés. Qu’est-ce que cette île quasi désertée, et qui sont ces gens qui
vaquent à leurs occupations quotidiennes sans dire un mot ? Pour le savoir, il
vous faudra découvrir ce surprenant premier film, remarquable de maîtrise, et à
la construction originale et séduisante.
Réalisateur(s) : Fornari,
Frediana
Pays : Italie
Durée : 55 min.
Année de production : 2007
Langue(s) originale(s) :
italien
Langue des sous-titres :
anglais
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Internationale
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Frediana Fornari : Marinai a Terra (2004), Cecucine (2005)
Production :
Nonèchiaroprodigi
Image : Marco Giappichin
Montage : Andrea Cocchi
Conception sonore : Alberto
Podoan
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Dire
quoi que ce soit de plus que la présentation, sauf que les lieux et les prises
de vues sont superbes, serait trahir ce film, car son contenu doit être saisi
tel que le cinéaste nous le présente. Toute la magie du film est là.
---
Le
Magicien de Kaboul (RIDM 08)
Le
magicien de Kaboul est Japonais. Il a appris la magie pour allumer le regard
des enfants afghans et ceux des États-Unis. La magie comme langage universel
pour jeter un pont entre les peuples, pour abolir les frontières de la langue.
Cet homme rêve de construire une école primaire. À Kaboul. Une école en mémoire
de son fils, mort le 11 septembre 2001, dans l’une des deux tours du World
Trade Center. Une école et des tours de magie pour jeter un pont entre les générations,
par-delà la mort, avec ce fils dont il se sentait si loin. Ce fils qu’il
cherche à connaître à travers les témoignages de ceux et celles qui l’ont aimé,
à New York. En suivant le parcours de cet homme qui se reconstruit, c’est toute
une humanité solidaire que Philippe Baylaucq dépeint. Un message d’espoir qui
ne laissera personne indifférent.
Réalisateur(s) : Baylaucq,
Philippe
Pays : Québec
Durée : 81 min.
Année de production : 2008
Langue(s) originale(s) :
anglais, dari, japonais
Langue des sous-titres :
français
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Mondiale
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Philippe Baylaucq : Notre Dame des danses (1981), Promise (1983),
Barcelone (1985), 333 Muskrat portrait (1987), Beating the Raccoon (1990),
Phyllis Lambert, une biographie (1994), Les Choses dernières (1994), Lodela
(1996), Mystère B. (1997), Les Couleurs du sang (2000), Hugo et le dragon
(2001)
Production : InformAction
Films, Office national du film du Canada
Image : Philippe Lavalette,
Philippe Baylaucq
Montage : Dominique Sicotte
Conception sonore : Richard
Lavoie
Musique : Robert Marcel
Lepage
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Les
enfants sont des enfants! Partout dans le monde à peu près les mêmes; le même
émerveillement devant un tour de magie. L’Homme naît bon nous disait
Jean-Jacques Rousseau (1), mais l’idéologie le transforme aurions nous le goût
d’ajouter. Des rires sont brisés par les idéologies partout dans le monde. M. Haruhiro Shiratori, du Japon, a perdu son
fils, qui travaillait au World Trade Center, dans les attentats du 11 septembre
2001. Il a d’abord cessé de rire, puis il a décidé de faire quelque chose à la
mémoire de son fils : éduquer les jeunes, car ce sont eux qui pourront
changer le monde; amener la paix. Mais, les éduquer, est-ce aussi transmettre
une idéologie? Parfois…
De l’autre côté, y a-t-il des valeurs universelles? Des
connaissances qui dépassent les frontières et plongent au cœur de l’Homme pour
rejoindre son humanité? Des connaissances scientifiques qui font reculer les
croyances? Oui, il y en a et il faut les partager pour faire reculer les
idéologies et l’obscurantisme, même si cela menace nos propres croyances. On ne
peut demander aux autres de faire ce chemin si nous ne sommes pas prêts à le
faire nous même. Il faut d’abord reconnaître que les religions, la nôtre
comprise, sont des croyances et ne pas les porter au rang de vérité
scientifique. On peut croire, mais non imposer.
On ne peut mettre le créationnisme et ses variantes sur le même pied que
le darwinisme par exemple, car ce sont des croyances; seulement des croyances!
Pourtant, les tensions sur l’enseignement des religions sont encore vives ici
en Amérique. On le voit bien. Il faudrait peut-être régler ça avant de dire aux
autres que ce sont des croyances…
Ce
film soulève donc beaucoup de questions, plus qu’il ne peut apporter de
réponses. Mais, c’est une belle histoire : celle d’un porteur d’espoir et
d’utopie.
Note :
1. « L’Homme naît bon, c’est la société qui le
corrompt. » a-t-on retenu de Jean-Jacques. Mais, une recherche avec
« L’Homme naît bon » dans
les versions « pdf » du Contrat
social, du Discours sur l’économie
politique, du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes et d’Émile ou de l’Éducation
ne m’a jamais permis de trouver cette citation exacte. Par contre, d’autres
recherches sur internet, notamment sur L'Encyclopédie
thématique Rousseau (www.agora.qc.ca/thematiques/rousseau.nsf),
me permettent de croire que c’est une forme d’éloge à sa pensée, car cette idée
traverse plusieurs de ses ouvrages, dont Émile
et le Contrat social, mais pas sous
cette forme précise. Je préfère donc conserver cette phrase, même si elle n’est
pas totalement exacte, que de réduire l’idée à une seule citation, car elle
résume bien la pensée de Jean-Jacques qui traverse toute l’œuvre de
Rousseau!
---
Elle
s’appelle Sophie, mais son « nom de guerre » est Nina Roberts. Elle est la mère
d’un petit garçon, mais elle a été actrice de films pornographiques.
Adolescente, elle s’est révoltée contre la dictature du corps parfait et a fait
du sien son outil de travail. Elle vient d’une famille éclatée et lit Tchekhov
en tétant du lait au biberon. Elle est belle comme Binoche et elle est devenue
écrivaine et photographe. Entre validation et démythification de l’industrie
pornographique, le cœur du film balance. Peut-être est-ce parce que le cinéaste
est l’amant de cette jeune femme à la personnalité double ? Entre déclaration
d’amour publique et voyeurisme assumé, Nina explore de multiples
contradictions, celles de Sophie comme celles du regard que le cinéaste pose
sur Nina.
Réalisateur(s) : Staib,
Thibault
Pays : France
Durée : 75 min.
Année de production : 2007
Langue(s) originale(s) :
français
Langue des sous-titres :
anglais
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Internationale
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Thibault Staib : Assume (2006)
Production : Bonne Pioche,
Fernande
Image : Thibault Staib
Conception sonore :
Thibault Staib
Musique : My Park
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
La
blonde de Thibault est une actrice porno, mais qui a un certain sens de l’art
et pas juste du cul, même si elle a environ 150 films à son actif. Il décide
donc de lui donner la parole et de faire un documentaire sur elle, car elle
parle vraie.
Ainsi,
elle nous dira qu’elle n’aime pas travailler avec un partenaire qui la regarde
avec du désir, car c’est un travail. Elle n’est pas là pour être désirée, mais
pour travailler. C’est une « job » : mécanique et irréelle, où
on prend et reprend des prises, mais pas son pied sauf en de rares exceptions.
Une fille ne pourrait se faire ainsi « mettre » pendant deux heures
de temps; les gars « durer » aussi longtemps. D’ailleurs, elle nous
dira qu’ils se piquent le membre viril pour ainsi tenir!
Elle
sépare bien sa vie du travail, notamment en ayant un nom d’actrice. « Nina ouvre son cul, mais Sophie est une maman »
comme elle le dira. Elle rejoint ainsi « La dame aux camélias » qui faisait la même distinction entre
amour et travail. Mais, cette distinction n’est pas donnée à tous. Là est toute
la difficulté; difficulté qui sera à surmonter si on légalise la prostitution
un jour par exemple. (1) Ceci nous conduit à l’autre point important de son
discours : le sexe instrumental! Pour elle, « le sexe c’est le pouvoir pour une fille, car elle peut faire faire des
choses à des hommes qui la désirent! » Puis, tout cet argent vite
gagné, donne un autre pouvoir : celui du cash.
C’est
un film sans pudeur, non pas à case des images, car elles sont très sobres,
mais à cause qu’elle s’ouvre sur ses sentiments, ses peines et ses regrets,
surtout lorsqu’elle parle de son père suite au divorce de ses parents. On
assiste à une prise de conscience de Sophie sur Nina, car, si elle les a
toujours séparées, elles font toutes deux partie d’elle. Un excellent film.
Note :
1. J’ai écrit sur ce sujet
pour « la dame aux camélias »
joué au TNM en septembre 2006 et mettant en vedette Anne-Marie Cadieux. Voir
Societas Criticus, Vol. 8, no 6, section Ciné et culture. Le tout est disponible à Bibliothèque et
Archives Canada (http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/)
ou à Bibl. et Archives nationale du
Québec (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248)
---
Guerre
du Vietnam et minijupe, grèves étudiantes et Easy Rider, Black Panthers et
amour libre, éclatement des arts, de la famille, des valeurs traditionnelles :
à travers des images d’archives très pertinentes et les témoignages les plus
divers (Milos Forman, Mary Quant, Vaclav Havel, Dennis Hopper, etc.), le fils
de Peter Brook signe un film joyeusement soixante-huitard. Dense, coloré et
éclaté, aussi politique que ludique, Générations 68 est l’un de ces rares films
qui, quarante ans plus tard, parvient à incarner l’esprit novateur, inventif et
iconoclaste de cette génération qui rêvait de voir l’imagination au pouvoir.
Chapeau !
Réalisateur(s) : Brook,
Simon
Pays : France
Durée : 53 min.
Année de production : 2007
Langue(s) originale(s) :
français, anglais, tchèque
Langue des sous-titres :
français
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Hors-compétition
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Simon Brook : Minus One (1991), Jean Mercure- Homme de théatre
(1992), Elle souris (1993), Alice de Saki (1994), Mirage du Yemen (1994),
Alcatel (1995), L’amazone (1997), Les lois de la jungle (1998), 1000 enfants
vers l’an 2000 (1998), Nike - Seasons Greatings (1999), Talents de vie (2000),
Karos d’Ethiopie - Les amoureaux de fleuve (2000), Brook par brook (2001),
Cleopatra’s Lost City (2003), Jungle Magic (2004), La legende vraie de la Tour
Eiffel (2005), Générations 68 (2008).
Production : ARTE France,
Cinétévé
Image : Simon Brook
Montage : Josie Miljevic
Conception sonore : Simon
Brook
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Mai
68 en France fut comme une mise à niveau, car elle n’avait pas beaucoup changé
la France depuis la fin de la guerre, ce malgré les changements économiques et technologiques qui
déboulaient. Mais, socialement, elle était en arrière. Au Québec, nous n’avons
pas connu de tels bouleversements en 68, parce que nous avions déjà fait
quelques mises à niveau auparavant. D’abord, il y eut la révolution tranquille
suite au décès de Maurice Duplessis et l’arrivée du gouvernement Lesage le 22
juin 1960. (1) Une deuxième révolution,
plus sociale celle là, a eu lieu avec l’Expo 67 qui nous a ouverts sur le
monde. Ce fut l’occasion de découvertes! (2) Certains esprits plus
conservateurs diront qu’elles n’étaient pas toutes des meilleures comme « sexe, drogue et rock’n roll » !
Mai
68 fut une année de révolte pas mal mondiale avec les manifs contre la guerre
du Vietnam aux États-Unis; le mouvement « Peace and Love » en Californie; le Printemps de Prague;
l’assassinat de Martin Luther King ;
etc. (3) C’était aussi la censure, car elle existait encore ou, du moins, était
moins subtile qu’aujourd’hui, car elle est encore là. Une année d’utopies
vécues!
Ces
jeunes pensaient changer le monde, puis ils ont pris le pouvoir et on a assisté
à une montée de l’individualisme et de l’identification au produit : je
suis ce que je consomme! Andy Warhol l’illustrera très bien.
Ce
furent des années créations, plusieurs des chansons des tops 10 de l’époque étant encore connues aujourd’hui.
(4) On portait du violet avec de l’orange, ça choquait les yeux. C’était la
contestation! L’année d’avant (1967), ce fut la légalisation de la pilule en
France. Le sexe devenu libre et instrumental; un instrument de plaisir; un
produit consommable hors mariage. On peut se faire du bien, homme ou femme
confondus. Si la femme devient marchandise selon les féministes, l’homme le
deviendra aussi plus tard, mais ne se plaindra pas trop de se faire
« cruiser ». C’est maintenant une réalité.
C’était
Mary Quant en mode. La mini-jupe c’était elle! (5) Mais, 68 n’est pas arrivé
comme ça, radicalement. Des choses bouillonnaient depuis les années 50 comme le pop art (6) et
la nouvelle vague du cinéma français (7). Ce fut West Side Story (1957) et Hair (1968) aux États-Unis (8); « l’ostie de show » de Robert
Charlebois ici (9) suivit de « jaune »
de Jean-Pierre Ferland deux ans plus tard. (10)
C’était les écrivains de la librairie City light de San Francisco, librairie indépendante, fondée en 1953
par le poète Lawrence Ferlinghetti et Peter D. Martin, qui a fait partie de la
contre-culture. (11)
Pour boucler la boucle, revenons au mythique Mai 68 et au
printemps de Prague trop souvent oublié : pendant que les Français
rêvaient du communisme utopique (12), à Prague, on rêvait d’un socialisme humain! Mais, cette chape
demeurera encore longtemps; jusqu’à l’implosion de l’URSS 20 ans plus tard,
avec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 suite à une série d’éléments
précurseurs. (13) Ils tomberont alors dans le capitalisme sauvage et
découvriront que le Pouvoir mène où il veut, qu’il soit capitaliste ou
communiste. C’est un conflit perpétuel entre les individus et les institutions,
qu’elles soient d’État ou privée. Le gouvernement, Wal-Mart ou Nike auront
toujours plus de pouvoir que l’individu, quoi qu’on en dise.
Pour rester dans ces années, 1968 fut l’année de l’annexion
de St-Michel à Montréal! Deux ans plus tôt, c’était l’ouverture de l’école
secondaire Joseph-François-Perrault dans cette municipalité, sujet du film
suivant.
Notes :
1. Révolution
tranquille : www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0006619
2. http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=4337,5681774&_dad=portal&_schema=PORTAL
Ébauche sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Expo_67
3 : 1968 : http://fr.wikipedia.org/wiki/1968
Printemps de Prague : http://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_de_Prague
Martin Luther King :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther_King
4. Le top 100 de
1968 : www.musicoutfitters.com/topsongs/1968.htm
5. Voici quelques sites sur
Mary Quant, même une parade de mode de ces années sur You Tube :
http://www.youtube.com/watch?v=JYirgpHnS6I
http://www.maryquant.co.uk/home.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Quant
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Quant
6. Mouvement qui a débuté
dans les années 50 en Angleterre et qui s’est étendu au cours des années 60. (Voir
wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pop_art)
7. La nouvelle vague en
cinéma français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Vague
8.
West side story le film date de 1961 : www.imdb.com/title/tt0055614/
Hair, le film viendra plus
tard (1979) :
http://en.wikipedia.org/wiki/Hair_(musical)
http://www.imdb.com/title/tt0079261/ (film)
9. Il y a très peu
d’informations sur ce sujet en archive sauf qu’un livre vient de sortir sur le
sujet. Il est l’œuvre de Bruno Roy,
écrivain : L'Osstidcho ou le
désordre libérateur, XYZ, 2008; Bruno faisait d’ailleurs partie de
la table ronde qui a suivi la projection du film.
10. Coffret jaune sur poste
d’écoute : www.postedecoute.ca/catalogue/album/jean-pierre-ferland-coffret-jaune
11. Une recherche internet
m’a permis de trouver que cette librairie existe encore et qu’elle est
même sur le net: http://www.citylights.com/
12 Du titre d’un livre
d’Alain Touraine, 1972 (1968), Le communisme utopique. Le
mouvement de mai 68, Paris: Seuil, coll. Point.
13.
De Tinguy, Anne, 2004, La grande
migration. La Russie et les Russes depuis l’ouverture du rideau de fer,
Paris : Plon
---
Pendant
un an, Pierre Mignault et Hélène Magny ont côtoyé des jeunes de l’école
secondaire Joseph-François-Perrault de Montréal. Des filles et des garçons nés
au Québec de parents immigrants, avec qui les cinéastes ont engagé un dialogue
sur l’identité et l’intégration. D’origine tunisienne, haïtienne, chinoise ou
vietnamienne, ces jeunes parlent à cœur ouvert de leurs doutes, de leurs
certitudes, de leurs contradictions, déchirés qu’ils sont entre un désir de
fidélité aux traditions de leurs parents et une volonté de s’intégrer
pleinement aux valeurs et à la culture qui les a vus naître. Comment faire
d’une double identité une richesse plutôt qu’un handicap ? C’est là tout le
défi de ces jeunes porteurs d’avenir – et celui de notre société.
Achetez des billets
Réalisateur(s) : Mignault,
Pierre; Magny, Hélène
Pays : Québec
Durée : 52 min.
Année de production : 2008
Langue(s) originale(s) :
français
Format de présentation :
Betacam Num
Première : Mondiale
Filmographie(s) du (des)
cinéaste(s) : Pierre Mignault : Le Sentier du Milieu (1999), Ondes de choc
(2007) | Hélène Magny : Le Sentier du milieu (1999), Ondes de Choc (2007)
Production : InformAction
Films
Image : Denis Bourelle,
Pierre Mignault
Montage : Stéphanie
Grégoire
Conception sonore : Benoît
Dame
Musique : Éric Desranleau,
Marc-André Paquet (Mes Aïeux)
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
(La photo est de moi)
Ce
film m’offrait un petit plus, car j’ai fréquenté cette école,
Joseph-François-Perrault (1), dans les années 70. De mémoire, le premier
haïtien arrivé dans un de mes cours, c’était en 1972-3. Puis, en 75-76, ce fut
la première Vietnamienne, arrivée après les fêtes. C’était dans mon cour de
chimie. Je m’en rappelle, car elle était plus avancée que nous, mais comme ils
ne savaient pas son niveau – probablement que sa famille était partie sans
papiers sur les « boat people »
– ils l’avaient mise en sec V pour l’évaluer. Elle était forte en tête!
Que
des nouveaux arrivants arrivent à St-Michel, ce n’était pas nouveau, car nous
avions eu les Italiens dans les années 50 et 60 et des Européens de l’Est bien
avant, du temps de mes parents. Moins nombreux qu’aujourd’hui cependant, car
nos frontières étaient moins ouvertes à l’époque. Puis ces gens sont devenus
des gens d’ici, des voisins, et certains sont demeurés dans le quartier. Leurs
enfants et petits enfants fréquentent donc JFP ou l’école anglaise catholique,
JFK (2), pas très loin!
Quartier
d’immigration, comme l’autre secteur de l’arrondissement plus à l’ouest,
Parc-extension, des services se sont aussi développés, ce qui fait que nous
sommes devenus un quartier d’accueil. Nous avons donc connu toutes les vagues
d’immigration depuis les années 60. C’est ainsi que la rue Jean-Talon a eu
plusieurs commerces italiens, maintenant remplacés par des commerces arabes, et
que la rue Bélanger a quelques commerces haïtiens. Chaque vague qui vient est
intégrée et part ensuite ailleurs, sauf pour
quelques-uns qui aiment le secteur et s’installent à demeure, ce qui
fait que nos rue, du moins dans le Sud du quartier, sont composées de
francophones, Italiens, Haïtiens, latinos et maintenant de maghrébins. Le Nord
du quartier est davantage « haïtien ». Autrefois, il y eut des
Polonais et des Ukrainiens, dont plusieurs ont fréquenté l’école anglaise et
protestante Rosemount High School.
(3) Mais, d’autres sont venus à JFP aussi. Voilà pour l’histoire du quartier,
ce que le film ne raconte pas puisqu’il parle des jeunes d’aujourd’hui.
Dans
ce film on plonge dans le JFP d’aujourd’hui avec les enfants issus d’une
immigration plus ou moins récente,
parfois nés ici, parfois arrivés en bas âge. Québécois et ethnique,
c’est-à-dire québécois à l’école et ethnique à la maison et vice versa, car les
valeurs se mélangent souvent. Soi versus
le groupe, la famille et la culture d’origine qui se mêle à celle d’ici, car on
prend aussi la culture d’ici. On a donc des convergences/divergences tant avec
les parents que la société d’accueil, qui est de plus en plus la leur puisqu’ils
baignent dedans depuis leur jeune âge. Ils sont d’ici, mais, dans l’œil de
l’autre, ils sont aussi immigrants, même
s’ils n’ont parfois jamais mis les pieds dans le pays de leurs parents ou
grands-parents... qu’on dit le
leur!
Certains
y ont par contre déjà fait des sauts dans les vacances des fêtes ou d’été,
parfois à plusieurs occasions. Ainsi, une des filles va en Tunisie l’été, mais
commence à trouver cela plus difficile, car ici elle a ses principes alors que
là-bas ce sont les principes de la famille qui priment! Si les filles sont
moins libres, les gars par contre le sont davantage. Son frère aimerait donc y
retourner, mais elle se questionne de plus en plus sur cette possibilité pour
elle.
Les
parents trouvent qu’il y a beaucoup de liberté ici, ce qui crée des conflits
entre l’intérieur (la famille) et l’extérieur (l’école et la société). Ainsi, pour la mère d’une des
filles, on sort de la maison pour se marier, pas pour prendre un appartement
seule et recevoir qui on veut!
Pour
plusieurs, de recevoir une punition corporelle, avec un bâton ou une ceinture,
ce n’est pas de la violence, mais d’être élevé. Ces différences expliquent
parfois qu’ils se tiennent entre gens issus des communautés culturelles, car
les « de souche » ne peuvent pas comprendre disent-ils. On
appellerait la direction de protection de la jeunesse!
Film intéressant, car on n’est pas qu’à
l’école, mais on pénètre leur vie, soit leur foyer, et on « sort » avec eux et leurs
amis. Ceci donne toute la richesse du
film, car il trace un large portrait de ces nouveaux québécois. Remarquez que
moi je préfère parler de montréalais, car je vois la différence entre mon
Montréal (je suis de ce quartier), le
450 et le Québec! Des influences de mon quartier faut croire.
Notes :
1. École,
Joseph-François-Perrault : www.csdm.qc.ca/jfp/. Pour ceux que ça intéresse, l’école
Joseph-François-Perrault à ouverte ses portes en 1966. Cela est confirmé par le
site des retraités de l’école (http://cf.geocities.com/lucillebois/).
Quant à l’option musique, pour laquelle elle est maintenant reconnue, elle a
débuté en 1978 selon www.festivalmnm.ca/mnm.f/2005/organismes/.
2.
John F. Kennedy High School: www.emsb.qc.ca/jfk/
3.
Rosemount High School : www.emsb.qc.ca/en/schools_en/pages/highschool.asp?id=65
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Vols
de bébé, vols de vie (RIDM 08)
Parmi
les trente mille personnes « disparues » lors du règne de la dictature
argentine, cinq cents femmes accouchèrent en captivité et furent assassinées
avant que leur enfant ne soit donné en adoption. Aujourd’hui, une centaine de
ces enfants ont pu retrouver leurs origines. Ce film suit trois d’entre eux :
une jeune femme qui, après le déni et la révolte, semble avoir fait la paix
avec son passé, et des jumeaux dans la trentaine qui tentent encore de
concilier la mémoire de leurs parents biologiques, assassinés par la junte
militaire, et leur amour pour leur père adoptif, un ancien policier,
aujourd’hui accusé de meurtres et de torture. Dossier-choc sur une problématique
complexe, Vols de bébé, vols de vie est aussi une réflexion troublante sur la
nature humaine, capable du meilleur comme du pire.
Réalisateur(s) : Svatek,
Peter
Pays : Québec
Durée : 52 min.
Année de production : 2007
Langue(s) originale(s) : espagnol
Langue des sous-titres :
anglais
Format de présentation :
Betacam SP
Première : Mondiale
Filmographie(s)
du (des) cinéaste(s) : Peter Svatek : Call of the Wild (1996), Hemoglobin
(1997), Baby for Sale (2005), Widow on the Hill (2006)
Production : Triplex Films
Image : Gustavo Cataldi,
Carlos Ferrand
Montage : Simon Webb
Conception sonore : Carlos
Almeida
Musique : Ganesh Anandan
Contact : [producteur]
Josette Gauthier / Triplex Films inc, 1487 avenue Argyle, Montréal (Québec)
H3G1V5 Canada. T: 514 938-0880 F: 514 938-8347 |
josettegauthier@vl.videotron.ca
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Buenos
Aires, les années 70 : des gens disparus, emprisonnés, torturés,
tués, peut être jetés d’un avion dans
une rivière! Des pacifistes, des militants politiques, souvent des
universitaires; professeurs ou étudiants! Quand les filles étaient enceintes,
on attendait le bébé avant de terminer la « job » puis on donnait le
bébé à une famille proche du régime, parfois le tortionnaire. Imaginez le choc
quand cela s’est su et que les enfants ont été mis au courant. Les parents qui
les ont chéris, souvent les tortionnaires de leurs véritables parents! Je n’ai
pas besoin d’en dire plus. Un film à voir.
Harper’s
magazine a déjà publié un excellent article sur un sujet comparable de
disparitions que je me suis rappelé avoir lu. Pour
ceux que cela intéresse: Kate Doyle, THE
ATROCITY FILES, Deciphering the archives of Guatemala's dirty war, in
Harper’s magazine, December 2007, pp. 52-64.
www.harpers.org/
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Un jardin
sous les lignes (RIDM 08)
Des retraités d'origine italienne et haïtienne ont
planté leur jardin sur un vaste terrain vague exproprié voilà trente ans pour
un projet d’autoroute qui ne s'est jamais concrétisé : une zone en friche,
dominée par des lignes à haute tension, où chaque printemps voit refleurir
autant de terroirs exilés. À l'horizon de ce tableau, une double disparition:
celle, probable, de ce lieu verdoyant, tôt ou tard voué au bitume, mais surtout
celle d'une génération d'immigrants issus de la campagne, urbanisés par le
destin et ayant renoué ici avec leurs origines paysannes. Au fil des semis, des
récoltes et des conversations, émerge une thématique de la terre : celle où
l'on est né, celle que l'on quitte, celle qui nous accueille ou nous rejette,
celle que l'on cultive et nous fait vivre, celle que d'autres dilapident…
Réalisateur(s)
: Baillargeon, Bruno
Pays
: Québec
Durée
: 116 min.
Année
de production : 2008
Langue(s)
originale(s) : italien, créole,
français, anglais
Langue
des sous-titres : français
Format
de présentation : Betacam Num
Première
: Mondiale
Filmographie(s)
du (des) cinéaste(s) : Bruno
Baillargeon : Les Galeries Wilderton
(1992), Le Prix de la vie (1998), Jacques Forgues, chauffeur dramaturge (2000),
Le Beau top (2001), Les Chercheurs d'or (2002), Orage sur le Bellavista (2005),
6 fictions sur un thème de Gilles Groulx (2006), La Santé au travail, une
histoire de coeur (2007), Spécial cas (2008), La Formation pas à pas (2008)
Production
: Les Vues du jardin
Image
: Bruno Baillargeon
Montage
: René Roberge
Conception
sonore : Olivier Calvert
Musique
: César Franck
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Ce
film se déroule sur 3 ans. On suit les résidents d’un coin situé quelque part
entre Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies qui s’étaient fait des jardins sur
des terrains vagues prévus pour la construction de l’autoroute et du pont vers Laval, ce avec l’accord d’Hydro-Québec,
puisqu’y passent des lignes haute tension, et du ministère des transports .
Ceci permettait un entretien de la place sans qu’Hydro ou que le ministère
n’aient à s’en préoccuper. Certains jardins avaient d’ailleurs 26 ou 27 ans au
moment du tournage!
Pour
ces personnes, surtout des aînés, ce travail de jardinage était « une gymnastique dont le corps a besoin » ou une occasion de
sortir, car beaucoup d’hommes disent ne pas être capables de rester à la
maison! Certains sont là tous les jours.
C’est leur coin de campagne! Mais, on le fait surtout pour le goût des
aliments.
On
socialise. On peut échanger des produits et des trucs. En découvrir, car selon
les groupes ethnoculturels on ne fera pas le même genre de jardin. C’est aussi
une occasion de voir les caractères! Il y ’en a qui font de grands jardins,
mais qui ont ensuite de la difficulté à les
entretenir, surtout s’ils n’y vont pas à tous les jours.
Un
film sympathique. Cependant, une constante : peu importe les cultures, nos
jardiniers font tous le constat que leurs enfants sont là pour manger, mais ne
jardinent pas. La génération qui suit ne fera plus de jardin croient-ils. Je
vais les rassurer. Jeune, je ne m’occupais pas du jardin de mes parents.
Maintenant j’en fais un. On commence probablement le jardinage à un certain
âge. Leurs enfants feront probablement de même.
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D’une auditrice d’une radio communautaire
encourageant son mari, chasseur parti en forêt, aux commentaires
sociopolitiques à l’émission Maisonneuve, en passant par les confidences en
tous genres qu’un animateur recueille la nuit, Ligne ouverte est un survol
respectueux de ces gens, de tous âges et de toutes conditions, qui s’expriment
par le biais des lignes ouvertes radiophoniques. Vous n’entendrez pas ici les
propos sexistes, racistes ou homophobes qui, trop souvent, sont le lot de ce
genre d’émission. La cinéaste a plutôt choisi d’illustrer l’un des principes
fondateurs de la démocratie : le droit de parole. Ici, chaque voix compte
et contribue à former le tissu social. Pour le meilleur et pour le pire.
Réalisateur(s) : Goma,
Karina
Pays : Québec
Durée : 52 min.
Année de production : 2008
Langue(s) originale(s) : français
Format de présentation : Betacam
Num
Première : Mondiale
Filmographie(s) du (des) cinéaste(s) : Karina Goma
: Les Justes (2002), Todo incluido (2004), Un coin du ciel (2007)
Production : Les
Productions Virage
Image : Katerine Giguère,
François Vincelette
Montage : Hélène Girard
Conception sonore : Mélanie
Gautier
Commentaires
de Michel Handfield (3 décembre 2008)
Ce
film nous fait entrer dans le monde des tribunes radiophoniques avec trois
émissions : Maisonneuve, sur les ondes de Radio-Canada (www.radio-canada.ca/radio/maisonneuve/);
Bonjour la nuit
week-end, avec André Pelletier, à CKAC (www.corussports.com/radio/emissions/emission_we_bonjour_la_nuit.php);
et « Le rendez-vous du chasseur »,
sur la radio communautaire de Ville-Marie au Témiscaminque, qui dure les deux
semaines de la chasse.
Ces
lignes ouvertes ont chacune leur public. Si Maisonneuve
fait œuvre d’informations et
d’éducation, cette émission est orientée par un sujet. Il y a des balises. Bonjour la nuit peut aussi informer et
éduquer, mais agit surtout comme une soupape pour les auditeurs, car on peut
autant y donner son opinion sur l’Arabie que sur la pub à la télé! Radio de nuit, elle est plus libre. C’est une façon de briser des solitudes entre
noctambules. Comme l’animateur a su créer un lien avec les auditeurs, c’est
devenu une famille. Certains ont certainement
plus de contacts avec cette radio que leur propre famille, ce qui n’est
pas peu dire.
Quant
au rendez-vous du chasseur, on peut
d’abord dire qu’ils sont colorés les chasseurs. Mais, cette émission va
au-delà de cela : elle les informe de qui a tué son orignal et où, de
ce qui se passe au village ou dans leur famille, car on appelle pour leur
donner des nouvelles! « Roseline a
fait une belle tarte aux pommes et t’attends mon Méo! » pourrais-je
paraphraser. Naturellement, pour nous, d’un grand centre, c’est comique. Mais,
pour eux, c’est un lien important avec la communauté pendant qu’ils sont dans
le bois. Aussi important que le téléphone intelligent pour l’urbain
branché!
On
suivra quelques auditeurs de ces émissions dans ce film. Des gens qui existent.
D’ailleurs, c’est à ça que sert une tribune téléphonique: se dire et dire aux
autres qu’on existe et que notre opinion compte! Clic!
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