Societas Criticus, Revue de critique sociale et
politique
On n'est pas vache…on est critique!
D.I. revue d’actualité et de
culture
Où la culture nous émeut!
Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques
Vol. 11 no. 1, du 15 décembre 2008 au 7 février 2009
1999-2009,
10 ans déjà !
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A 3L9
Le Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur
et éditeur;
Gaétan
Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;
Luc Chaput, diplômé de l'Institut
d'Études Politiques de Paris, recherche et
support documentaire.
Soumission de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca.
Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format
"rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique
Réaction à
tout cet après bye-bye!
Dossier Gaza
(qui comprend un texte de Mohamed Lotfi)
Où est
passée l'identité québécoise dans le discours politique..?
D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Commentaires livresques :
Sous la jaquette!
Deux
livres sur le journalisme reçus le 19 décembre 2008 :
Marc-François Bernier, 2008, Journalistes au pays de la convergence.
Sérénité, malaise et détresse dans la profession, Québec : PUL, 210 p,
ISBN : 978-2-7637-8722-0; http://pulaval.com/
Marc-François Bernier,
Thierry Watine, François Demers, Charles Moumouni, Alain Lavigne, 2008,
L'héritage fragile du journalisme d'information. Des citoyens entre perplexité
et désenchantement, Québec : PUL, 216 p, ISBN : 978-2-7637-8810-4; http://pulaval.com/
27e ÉDITION DES RENDEZ-VOUS DU CINÉMA
QUÉBÉCOIS :
Le Centre Canadien d’Architecture fête ses 20 ans dans son
édifice primé!
ARRÊT DE LA PROGRAMMATION RÉGULIÈRE DE CINÉMA À
EX-CENTRIS
Après Ex-Centris, que peut-il être fait?
Le Cinéma Parallèle poursuivra sa mission...à
Ex-Centris
BEETHOVEN, Concertos
pour piano nos 1 et 2
Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et quelques annonces
d’événements)
MACBETH OU L’OBSESSION DU POUVOIR
(Opéra)
ENTRE LES MURS DE LAURENT CANTET
- LA
FEMME FRANÇAISE ET LES ÉTOILES (Espace libre)
- C’EST PRESQUE TOUT ARRIVÉ POUR VRAI! (Espace Geordie)
- Le mariage de Figaro de Beaumarchais (TNM)
Les Exilés
de la lumière (théâtre)
Documents à ne pas taire! (Notre
section documentaire)
St-Michel :
images et réalités
###
Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique
Réaction à tout cet après bye-bye!
Ce texte fut écrit en
réaction à la chronique de Lise Payette, Je
suis vieux jeu, parue dans Le Devoir, édition du vendredi 09 janvier
2009 :
www.ledevoir.com/2009/01/09/226391.html
9 janvier 2009
Madame
Payette, je ne voulais pas écrire sur le bye-bye 2009, mais vous avez réussit à
m’y inciter par quelques lignes de votre texte « Je suis vieux jeu » du Devoir de ce matin. Vous dites « Trouver un responsable, dans quelque domaine
que ce soit en ce moment, est devenu la chose la plus difficile à faire. »
Plus loin, vous poursuivez avec cet exemple :
« Nous pourrions en profiter pour nous
interroger en même temps sur notre propension à vouloir tout pardonner, même ce
qui est impardonnable. Si un individu a tué votre enfant parce qu'il conduisait
en état d'ébriété, pourquoi vous, le parent, vous précipitez-vous devant les
caméras pour dire que vous lui pardonnez? Pourquoi est-ce qu'on a le pardon si
facile? Pourquoi n'exprimons-nous pas de désir de justice, de vengeance même?
Est-ce parce que «le pardon» est un laissez-passer assuré pour le journal
télévisé de 18 heures? »
J’oserais
une réponse : c’est qu’il y a plus de trente ans une ministre du Parti
Québécois, Lise Payette, a modifié la loi de l’assurance automobile pour en
faire un régime de « No fault ». Vous en rappelez-vous? Et bien, cela
s’est probablement étendu au reste de la société. Si le chauffeur ivre n’a pas
de responsabilité personnelle, pourquoi l’humoriste devrait-il en avoir
davantage? Si nous avons devoir de nous indigner, nous devons aussi avoir un
devoir de mémoire.
Vous venez aussi me chercher à la fin de votre texte quand
vous parlez de la télé publique. Il est vrai que son financement devrait
probablement être différent, car si elle est obligée d’être en concurrence avec
la télé privée pour vendre de la publicité, elle n’a pas le choix que de
ratisser large et d’oser parfois dans l’osé! Cela donne ce que ça donne :
des succès et quelques dérapages. Il ne faut donc pas lui en vouloir pour ces
dérapages puisque tel est le modèle choisi, soit de carburer aux côtes
d’écoutes. Là, on en a sur le bye-bye, mais il ne faudrait pas oublier tous les
succès de radio-Can, en commençant par Virginie
qui a fêté sa 1500e émissions hier. (www.radio-canada.ca/emissions/virginie/)
Il ne faudrait pas oublier la concurrence privée, pour qui il fait peut être
l’affaire de taper sur le concurrent public. Le bye-bye représente donc une
occasion en or de le faire, que ce soit par sa télévision, ses journaux et ses
magazines.
Vous avez reconnu ce concurrent, notre autre télé
publique : Québécor, dans lequel le gouvernement québécois a fortement
investit et dans lequel plusieurs ex-ministres québécois se sont trouvés une
seconde carrière. On ne touche donc pas à cet empire et à ses vedettes. Par contre,
on peut désinvestir et démanteler à qui mieux-mieux Télé-Québec. Cela aussi est
une réalité. Imaginez avoir investit autant dans Télé-Québec qu’on l’a fait
dans Québécor la télé qu’on aurait! Mais, comme le privé gère mieux, nos fonds
publics ont été au privé! Vous devriez peut être lire Léo-Paul Lauzon et
Michel Bernard: Finances publiques, profits
privés !
Enfin, vous me donnez la chance de faire mes commentaires sur
ce bye-bye. D’abord, les propos les plus controversés furent ceux de Jean-François
Mercier dans son personnage du gros cave. Mais, c’est justement un personnage
de gros cave qui permet de dénoncer certains propos! Cependant, ce n’est pas
tout le monde qui connait ce personnage et c’est là qu’est la controverse, car
on peut facilement le prendre au premier degré si on ne connaît pas ce rôle de
composition de M. Mercier. Dans un bye-bye, il faut du « stock » qui
se tient et se comprend en soit, pas pour des initiés qui connaissent déjà ce
que font ces humoristes, surtout que le bye-bye est pan canadien. On n’est plus
entre nous, encore moins entre initiés.
Deuxième controverse : Nathalie Simard. A part les
flatulences qui étaient de mauvais goût, il est vrai qu’elle n’a jamais tant
attiré les spots sur elle que lorsqu’elle nous a quitté pour gagner l’anonymat…
au point d’accorder des entrevues de sa nouvelle demeure!
Troisième controverse : Denise Bombardier! Madame ne
veut pas aller à Tout le monde en parle,
car on ne peut demander à un humoriste de faire de l’interview sérieuse si je
comprends bien ses doléances parfois. Mais, dans une petite société comme le
Québec, le mélange des genres est fréquent. Combien de journalistes sont aussi
des romanciers? Même Madame! Puis, si elle
est une journaliste sociopolitique réputée, elle fut aussi de Star
Académie. Et maintenant, elle fait aussi dans le culturel, écrivant sur Céline
Dion à ce que j’ai compris. (1) Si madame a le droit au mélange des genres, les
autres aussi. On peu alors le souligner puisqu’elle le reproche aux autres, particulièrement
à Guy A. Lepage. Normal, puisqu’elle est chez le concurrent! Alors, à quand son
passage à Tout le monde en parle pour
s’expliquer? Guy A Lepage, s’il est humoriste, a aussi une excellente formation
en communication, produit de l’UQAM. Je me dois de le souligner à Madame! On en
parle même dans la biographie de Bourgault que l’on doit à Jean-François
Nadeau, journaliste du Devoir. Alors, n’ayez crainte, il saura très bien faire.
Et bien, madame Payette, je vous remercie de votre texte, car
vous m’avez donné l’occasion de m’exprimer sur ces sujets que j’avais en tête,
mais que je n’avais pas encore eu l’occasion d’exprimer publiquement.
Michel Handfield, éditeur
Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique
Note d’après rédaction (9 janvier 2009, 14h50)
1. Une recherche internet
faite après avoir réagit à l’article de madame Payette m’a permis de trouver
que ce livre s’intitulera « LE
MYSTERE CELINE DION » et sera publié chez Fixot. Il est annoncé sur
internet à 18,91 Euros chez alpage.com : http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/9782845634138/le-mystere-celine-dion-denise-bombardier.htm?id=148041231529060&donnee_appel=GOOGL.
Quant à l’entrevue, « Céline Dion à cœur ouvert, en exclusivité
sur TV5MONDE », elle est présentement intégrale sur le site de TV-5
Monde : http://www.tv5.org/TV5Site/publication/galerie-120-1-Celine_Dion_a_coeur_ouvert_en_exclusivite.htm.
###
Index
Essais
J’écoute
les nouvelles internationales et ce qui se passe dans la bande de Gaza
m’interpelle. Mais, quoi écrire de plus que ce que disent déjà les médias et
les analystes des deux côtés de l’opinion; de plus que ce que j’ai déjà écrit
sur ce site, car j’ai déjà écrit plus d’une fois sur le sujet en dix ans de
Societas Criticus! Puis, j’ai reçu un texte de Mohamed Lotfi, journaliste et
réalisateur radio : « Le
sionisme, une forme religieuse de colonialisme... » Texte intéressant
que j’ai décidé de publier intégralement dans cette section Essais (j’ai juste
standardisé les hyperliens à la manière de Societas Criticus dans la mise en
page) en le faisant suivre de commentaires de ma part, car il me donnait
l’occasion de revenir sur certains textes que nous avons déjà publiés dans
Societas Criticus et qui sont en concordances avec le texte de Mohamed, ce qui
m’a frappé puisque nous n’avons pas eu la même démarche, ni n’avons la même
expérience des choses, car nous n’avons pas la même histoire de vie. Je ne
connais d’ailleurs pas M. Lofti à part le fait que j’ai entendu certains de ses
reportages à Radio-Canada et qu’il m’envoie ses textes que je lis toujours avec
intérêt. On ne s’est jamais rencontré. Mais, d’expériences de vie différentes,
nous n’en arrivons pas moins à des réflexions qui se rejoignent. C’est là tout
l’intérêt de la communauté internet : permettre à des gens qui ont des
points de vue qui se rejoignent de se retrouver et de se contacter même s’ils
ne se connaissent pas, ce que ne permettent pas nécessairement les autres
médiums de communication.
Le sionisme, une forme
religieuse de colonialisme...
Mohamed Lotfi, Journaliste et réalisateur radio
Reçu le 7 janvier 2009
''Le colonialisme, c'est maintenir quelqu'un en vie, pour boire son sang
goutte à goutte.'' Massa Makan Diabaté.
Nul besoin du Hamas pour envisager la
disparition de l'État d'Israël. Ce pays âgé de 60 ans, s'active tout seul
à sa propre disparition. Son comportement suicidaire répond à une logique
de l'histoire bien démontrée. Celle de toute puissance coloniale qui
avance inexorablement vers sa fin. Le compte à rebours est rythmé par
chaque victime innocente, qu'elle soit palestinienne ou
israélienne. La machine coloniale est animée par la mort, y
compris par sa propre mort.
Israël doit son existence à des puissances
jadis coloniales. En 1948, le colonialisme était encore à la mode. La
plupart des pays du sud étaient occupés par une puissance ou par une
autre. Faut-il rappeler que ce ne sont pas les juifs de Palestine qui ont
crée Israël. Ce sont des juifs sionistes des pays d'Europe qui
ont installé par la force un État religieux suite à une opération de
nettoyage ethnique.
Pour caricaturer le discours
colonialiste des sionistes d'Israël Tom Segev écrivait le 29 décembre
dernier au journal Haaretz: ''Nous sommes les représentants du progrès et
des lumières, évolués aux plans rationnel et moral, alors que les Arabes sont
primitifs, foules violentes et enfants ignorants qui doivent être éduqués et se
voir enseigner la sagesse. Bien entendu par la méthode de la carotte et du
bâton, comme le charretier le fait avec son âne''. Le propre
d'une occupation coloniale c'est de renier la dignité du peuple
occupé. De le traiter et le considérer comme inférieur, voir
inexistant.
Ainsi la thèse de ''La terre sans peuple pour un peuple sans terre'' s'est inscrite
au cœur du projet sioniste. Une forme de négationnisme
qu'aucune loi au monde ne punit encore. Un négationnisme
soutenu par une formidable machine médiatique pro-sioniste et par les
déclarations des dirigeants occidentaux justifiant les attaques
d'Israël par son fameux droit à se défendre. Mais après
60 ans de résistance palestinienne, une évidence s'impose. Tôt
ou tard, les palestiniens auront leur pays. Un seul pays sur l'ensemble
du territoire de la Palestine historique où juifs, musulmans et chrétiens
seront des citoyens à part entière. Un pays démocratique et laïque,
celui que l'OLP avait toujours envisagé.
De nombreux juifs d'Israël, dont Abraham
Burg (Fils d’un dirigeant historique du Parti national religieux), arrivent
à cette conclusion : ''Cela ne peut plus fonctionner. Définir l’État
d’Israël comme un État juif est le début de la fin. Un Etat juif, c’est
explosif, c’est de la dynamite''. Un État islamique en
Palestine serait tout aussi explosif. La seule solution pour
mettre fin à l'islamisme du Hamas, c'est de mettre fin au statut religieux de
l'État d'Israël. Le sionisme est une forme religieuse du colonialisme.
Un cadeau empoisonné que les sionistes se sont donné à eux-mêmes.
Indépendamment qu'on soit pour ou contre
l'existence d'Israël, une lecture froide de l'histoire démontre
que cet État ne constitue pas un fait historique accompli.
C'est plutôt une parenthèse parmi d'autres parenthèses de
l'histoire. La création d'Israël répond à une conjoncture
particulière dont les racines remontent au début de l'industrialisation et la
découverte du pétrole au Moyen Orient. Cela coïncidait avec la naissance
du mouvement sioniste de Theodore Herzl à la fin du 19e
siècle.
Au cours de la Première guerre
mondiale, le puissant lobby sioniste est parvenu en 1917 à
obtenir de l'Angleterre la déclaration de Balfour qui
promettait aux juifs d'Europe un État sur la terre de
Palestine. Selon le juif antisioniste Benjamin
Harrisson Freedman (http://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Harrison_Freedman), l'Allemagne a vu dans les
manœuvres sionistes une trahison qui lui a fait perdre la première guerre.
La revanche allemande est sans nom. Après la
découverte de l'horreur nazi, l'Europe devait soulager sa conscience.
Israël s'est imposé et l'indépendance de la Palestine, qui devait suivre
celles des autres pays arabes, a été retardée.
Après la reconquête de Jérusalem
par Saladin en 1187, ce dernier, contre l'avis de ses généraux,
avait ordonné que les juifs puissent rester chez-eux avec leurs biens et
le droit d'accès à leurs lieux saints. Cela explique le lien
naturel de plusieurs juifs palestiniens, dont Ilan Halevi (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ilan_Hal%C3%A9vi), avec leur terre ainsi que
leur participation active dans la résistance contre l'occupation
sioniste.
Aujourd'hui le comportement criminel
d'Israël envers une population démunie, rappelle tous les massacres qui
ont précédé la libération des peuples occupés. Palestine, Algérie, Maroc,
Inde, même histoire, même combat, même parcours vers l'indépendance.
La plupart des occupations coloniales ont
fini par finir; c'est une question de temps.
N.B. Abraham Burg a écrit en 2007 ''Vaincre Hitler''. Un livre qui a eu l'effet d'une
bombe. Lire l'extrait d'un entretient accordé par Burg au
journal Haaretz en juin 2007, c'est très intéressant : http://blog.mondediplo.net/2007-06-09-Abandonner-le-ghetto-sioniste-un-livre-bombe-d
Commentaires de Michel Handfield (15 janvier 2009)
Avis : Comme il s’agit d’une reprise de nos textes,
on les a en partie copié/collé et en partie résumé/corrigé pour des raisons
d’unité de texte, intégrant ici et là un nouveau commentaire. Mais, rien qui
n’en change le sens. Juste un petit plus, une réactualisation, car ces textes
ont quelques années. De toute façon, les numéros de volume et les années de
publication y sont pour qui veut se référer aux originaux disponibles en
archives à Bibliothèque
et Archives Canada (http ://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/)
et à Bibliothèque et Archives nationale du Québec (http ://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248).
***
Dès
les premières lignes Mohamed Lofti écrit « Nul besoin du Hamas pour envisager
la disparition de l'État d'Israël. Ce pays âgé de 60 ans, s'active tout
seul à sa propre disparition. » J’ai immédiatement pensé à un livre dont nous avons parlé en
2003 dans les pages de Societas Criticus (Vol 5 no 2 / Hiver 2003) :
« Les enfants de Rifaa, musulmans et
modernes », de Guy Sorman
(France : Fayard), car Sorman y parle de la disparition possible du
peuple juif (chapitre 11), mais aussi du problème arabe (chapitre 12). Dit
ainsi, cela est réducteur, mais pour qui s’intéresse à ce long conflit c’est un
livre à lire. (1)
Plus loin, Mohamed nous dit que « ce sont des juifs sionistes des pays d'Europe qui ont installé par la
force un État religieux suite à une opération de nettoyage ethnique. »
Des juifs aussi le disent. Dans « l’opposition
juive au sionisme » de Yakov M Rabkin (2004, Presses de l’Université
Laval), l’auteur donne voix à une position que les élites officielles, qui
parlent au nom des juifs et d’Israël, ne tiennent pas, car ce sont les
sionistes qui ont été reconnus par les autorités britanniques pour parler au
nom de tous les juifs depuis 1917, ce même s’ils étaient minoritaires en terre
de Palestine à l’époque. (pp. 154-5)
«
« L’analyse que font les sionistes des
Arabes est une aberration pour un juif orthodoxe qui, comme mon mari, est né
dans la vieille ville de Jérusalem au début du siècle », commente Ruth Blau. «
On a transformé les Arabes en une sorte d’ennemi universel du peuple juif,
disait Rav Amram. Cela est complètement faux. Juifs et Arabes vivaient en paix
côte à côte jusqu’à ce que les Anglais, puis les sionistes jugent qu’il était
dans leur intérêt de semer la discorde. (2) ». » (p. 165)
On
est ainsi en présence du célèbre « Diviser
pour régner » propre au colonialisme britannique! (3) Mais ces divisions, faites dans la première
moitié du XXe siècle, semblent revenir dans la face de l’Occident, par un effet
boomerang, en ce début du XXIe siècle! Et la question d’Israël ne fait surtout
pas exception.
Cependant,
ce qu’il y a de particulier avec cette question, c’est qu’aux questions de
géopolitiques s’ajoutent des questions religieuses chez les juifs eux mêmes.
Pour certains d’entre eux « l’État
d’Israël constituerait la plus grande menace pour le peuple juif et il faudrait
donc l’abolir » (Rabkin, p. 246). C’est un livre à lire pour avoir un
éclairage nouveau – car peu médiatisé – sur la question juive.
C’est
là une toute petite partie de ce que nous avions écrit en juillet 2005 (Societas Criticus, Vol 7 no 3 / 2005) dans notre texte « Quand idéologies religieuses et politiques
s’emmêlent! » autour du livre de M. Rabkin.
M.
Lofti poursuit plus loin en écrivant « Mais
après 60 ans de résistance palestinienne, une évidence
s'impose. Tôt ou tard, les palestiniens auront leur pays. Un
seul pays sur l'ensemble du territoire de la Palestine historique où
juifs, musulmans et chrétiens seront des citoyens à part entière. Un pays
démocratique et laïque, celui que l'OLP avait toujours envisagé. » Je ne peux le
contredire, moi qui ai écrit en septembre 2002 un édito intitulé « Pour la création de la Sémitie » (Societas Criticus, vol. 4 no
2 / 2002). Dans ce texte, je tenais alors ces propos :
« Israël est associé à un
pays juifs. La Palestine aux palestiniens. Mais c'est le même territoire, d'où
ce conflit qui perdure. Changeons de paradigme. Autant les juifs que les
palestiniens sont des sémites. Mais les religions Juive, Chrétienne et
Musulmane les séparent. Comme on a déjà enlevé ce pays aux uns pour le donner
aux autres (résultat des 2 grandes guerres), ce qui n’a fait qu’aggraver le
conflit, rechangeons la donne : créons la Sémitie (car tant les noms de Palestine
et d’Israël sont trop chargés émotivement pour les conserver), pays de sémites
de diverses orientations religieuses. »
Aujourd’hui j’ajouterais que le Canada, au lieu d’appuyer
bêtement Israël, pourrait offrir une expertise dans la construction d’un véritable
État multiculturel en terre de Palestine. Ce serait souhaitable.
Mohamed
Lofti termine son texte en parlant du « comportement criminel d'Israël
envers une population démunie, [et] rappelle tous les massacres qui ont
précédé la libération des peuples occupés. Palestine, Algérie, Maroc,
Inde, même histoire, même combat, même parcours vers l'indépendance. »
Encore là, il nous rejoint, car j’écrivais, avec
la coopération de Gaétan Chênevert, ce qui suit dans un commentaire sur le film « Le pianiste » paru dans
Societas Criticus en 2003 (Vol. 5 no 2 / hiver 2003).
Un film dur, qui questionne. Comment au nom d’une idéologie
(le nazisme) on peut tuer du monde et collaborer avec un tel régime? Comment
des gens qui se côtoyaient la veille peuvent en venir à considérer des
concitoyens comme moins que des chiens le lendemain? Le pianiste, reconnu un
jour, ne peut même plus s’asseoir sur un banc public… parce qu’il est juif! (…)
Le juif n’est plus humain par décret!
Les juifs sont enfermés dans le ghetto de Varsovie et
emmurée, littéralement. Et les militaires peuvent entrer et s’amuser à tirer
sur eux comme sur des rats. Comme ça, pour le plaisir de la chasse aux juifs.
Naturellement, de façon officielle, ils devaient avoir des raisons
rationnelles: des comploteurs, des terroristes qui préparaient une attaque
contre le Pouvoir! Mais le Pouvoir peut toujours établir une raison, faire des décrets et justifier les
interventions militaires quelles qu’elles soient! Ceci soulève quelques
questions très contemporaines.
Ceci pose aussi le problème des comportements collectifs, de
société. Quand le système du Pouvoir dit que les juifs sont des parias, pires
que des rats, il y a probablement objection de conscience chez une majorité de
citoyens. Mais quand le système installe sa machine coercitive, son système de
la peur, les objections de consciences laissent place à la survie. Si tu
t’objectes, il y a un militaire qui, pour une prime, les ordres ou parce qu’il
n’a tout simplement pas été engagé pour son Quotient Intellectuel sera prêt à
te descendre que tu sois militaire ou citoyen.
La machine de contrôle vient donc de s’enclencher. Et la peur
fera son œuvre. L’idéologie minoritaire deviendra l’idéologie officielle et, à
partir d’un moment, probablement un réflexe: je vois un Juif je le dénonce
d’abord pour ne pas être dénoncé et je le dénonce ensuite parce que c’est le
geste naturel à poser dans ce cas. Je me rappelle avoir vu cela dans des cours
de psychologie. Mais c’est aussi le thème d’un livre du XVIe siècle que je vous
recommande si cette question vous intéresse: La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire,
Mille-et-une-nuits.
Ce film soulève aussi la question des
apprentissages. La violence chez les enfants entraîne souvent des comportements
de violence plus tard, lorsque les enfants victimes de violence deviennent des
parents à leur tour. (...) La même chose est-elle possible chez les peuples?
C’est la question que nous nous sommes posés après avoir vu ce film moi et
Gaétan.
Les juifs furent victimes de violences injustifiées. D’un
génocide rationnellement planifié. Tous s’entendent là dessus. Cela peut-il
expliquer certains de leurs comportements face aux palestiniens? Nous sommes
profanes sur cette question, mais comme le Nazisme voulait détruire les juifs,
la même question peut-elle se poser à l’égard des juifs face aux palestiniens?
Du moins les plus à droites, les autres suivant de peur de passer pour des
traîtres face aux leurs.
Comme les Nazis entrant dans le ghetto et tuant ces « rats »
de juifs, l’armée israélienne entre-t-elle en territoire palestinien tuer ces «
rats » de palestiniens? De toute façon il y a des raisons rationnelles qui le
justifient: ce sont des comploteurs et des terroristes qui préparent une attaque
contre Israël, les États-Unis ou l’Occident! C’est du moins ce que la machine
idéologique et médiatique du Pouvoir dit… comme elle le disait au temps du
nazisme. Un peu comme si le modèle de la droite juive reproduisait le modèle
fasciste envers l’autre; comme l’enfant battu aura de forte chance de
reproduire plus tard ce même modèle et de battre ses enfants à son tour. Comme
si le torturé ne pouvait que devenir tortionnaire à son tour!
Ce parallèle peut choquer. Tel n’est pas
le but. C’est de faire réfléchir, car existe aussi d’autres modèles juifs – de
gauche notamment. Mais ceux là n’ont pas la côte actuellement. Pourquoi?
Pourquoi les Juifs qui défendent cette différence sont si peu diffusés?
Pourquoi seuls les faucons et leurs visions du conflit ont la côte des médias?
Pourtant, « l’interprétation du conflit
avec la Palestine est loin d’être unanime au sein de la société israélienne
». Mais ce sont les faucons, qui veulent finir la guerre de 1948 et « détruire la société palestinienne », « par un nettoyage ethnique », qui ont le
contrôle de l’État et de ses outils de répression! C’est le sujet d’un nouveau
livre que nous trouvions fort intéressant de vous souligner ici tout en parlant
de ce film, car nous y voyions un parallèle. Il s’agit du livre de Tanya
Reinhart, professeure de linguistique à l’Université de Tel-Aviv, « Détruire la Palestine: les plans à long
terme des faucons israéliens » paru aux éditions écosociété à Montréal
(2003).
Bref, « Le pianiste
», un film à voir, des questions à approfondir! Dans le genre Societas
Criticus! Et si vous trouvez que nous ne sommes pas juste par le parallèle que
nous faisons entre la droite israélienne et le fascisme, dites vous que le même
genre de question sur les apprentissages pourraient se poser de l’autre côté de
la barricade: la haine du Juif est-elle apprise et transmise chez le palestinien? La haine
envers le juif crée-t-elle la haine du juif envers le palestinien? La haine
juive envers le palestinien alimente-t-elle la haine arabe envers Israël? Et on
pourrait continuer longtemps. Mais si tel est le cas, si la violence reproduit
ainsi sans cesse la violence, comment sortira-t-on de ce bourbier? Lorsqu’ils
se seront tous exterminés les uns les autres? Serait-on face à l’humanité perdue
pour paraphraser Alain Finkielkraut? Ainsi même si le nazisme fut défait, son
ravage continu comme un cancer de l’humanité. C’est ce que ce film nous a fait
réaliser. Tel n’était peut être pas le but… mais tel est le fait! » (4)
***
Ce retour sommaire sur quelques textes que nous avons écrit
sur le sujet démontre que nous n’avons jamais évité cette question en 10 ans de
Societas Criticus et que nous avons toujours tenté d’avoir notre angle sur
celle-ci, ce même si nous faisons cette
revue sans autres moyens que notre volonté et notre désir de faire avancer des
idées, puisqu’elle est faite à compte d’auteur. Nous sommes là parce-que nous
avons des choses à dire et un regard
différent à offrir. En fait, nous avons écrit beaucoup plus que cela sur cette
question, que ce soit en édito ou à travers des commentaires de livres, de
films ou de théâtre, car nous privilégions parfois (et même souvent!) l’analyse
de contenu comme nous l’avons appris en sociologie (5), voir une approche
ethnométhodologique. Ce n’est pas surprenant puisque je suis sociologue de
formation. Societas Criticus fait « un
peu beaucoup » dans la sociologie appliquée d’ailleurs; tout contenu
signifiant (théâtre, cinéma ou essai par exemple) devenant notre matériel; le
web, notre toile; et l’analyse de contenu, notre méthode privilégiée! Dans les
cas de conférences, de colloques ou d’événements « live » auxquels nous participons, que ce soit planifié
ou par hasard, comme de se retrouver là où quelque chose se passe, on procède
alors d’observations ou d’observations participantes pour sortir notre matériel
d’analyse, mais la méthode demeure généralement la même : l’analyse de
contenu!
Notes :
1. Je sais que Guy Sorman
semble soulever des controverses parfois, car il est ce qu’on appelle un
ultralibéral. Voici néanmoins 2 sites qui font sa biographie et un
troisième qui est son blogue :
http://gsorman.typepad.com/about.html;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Sorman;
2. Ruth Blau, Les gardiens de la cité : histoire d’une
guerre sainte, Paris, Flammarion, 1978, p. 276 cité par Rabkin.
3. C’est par un texte de
Stephen A. Marglin, « Origines et
fonctions de la parcellisation des tâches… » (in GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail,
Paris, éd. Du Seuil, coll. Point) que je fus mis en « contact » avec cette
théorie de la domination impériale.
4. Références et liens
d’intérêts encore valides de notre texte sur « Le pianiste »:
FINKIELKRAUT,
Alain, 1996, L'humanité perdue,
Paris: Seuil, coll. points.
http://www.thepianistmovie.com/
5. Façon de saluer Gilles
Houle, prof de sociologie de l’Université de Montréal, disparu en 2006 (2
décembre) et auquel je pense davantage depuis que je fais cette revue, puisque
la méthode d’analyse de contenu est ma méthode privilégiée ici. J’ai d’ailleurs
eu la chance de lui dire de son vivant, car j’allais souvent faire un tour au
département de sociologie, mon Alma Mater. « Analyse de contenu » était d’ailleurs le titre du cours que
j’ai suivi avec lui à l’hiver 1981. Je crois qu’un jour le département de
sociologie de l’U de M devrait organiser un colloque Gilles Houle.
###
Un
lecteur nous a fait parvenir ce lien vers une chronique de médiaterre qui raconte les attentes
déçues d'un citoyen qui fait une demande d'information à une entreprise
multinationale, concernant une préoccupation environnementale, et qui ne
reçoit finalement que la non réponse aseptisée propre à toutes les
bureaucratie du monde! Cette lettre qu'on nous sert trop souvent
finalement, tant au privé qu'au public! A lire à l'adresse suivante:
www.mediaterre.org/canada-quebec/actu,20090107194944.html
---
Où est passée l'identité
québécoise dans le discours politique..?
Mohamed Lotfi
Journaliste et réalisateur
radio
Reçu 2008-12-15
Mis en ligne 20 décembre
2008
« J'ai dis l'égalité, je n'ai pas dis
l'identité. » Victor Hugo.
En
aucun moment, au cours des dernières élections provinciales, le projet de loi
195 sur l'identité de Pauline Marois n'a refait surface. Étrangement, aucun parti, même l'ADQ, n'a
fait des préoccupations identitaires, soulevées à la Commission
Bouchard-Taylor, un enjeu électoral.
Aucun
chef de parti n'a pris position sur des sujets qui, il n'y a pas longtemps,
dominaient tout l'espace médiatique au Québec: Les accommodements raisonnables, la
laïcité, la croix à l'Assemblée
Nationale, le nouveau cours d'Éthique et cultures religieuses ou la
''lapidation des femmes'' à Herouville..!
Au
début de novembre dernier, la Ministre de l'immigration Yolande James a
inscrit, dans le cadre de sa nouvelle politique d'immigration, un nouveau
contrat d'intégration aux nouveaux immigrants qui les engage à apprendre le
français et à respecter les valeurs communes du Québec. Contrairement au projet de loi sur l'identité
de Pauline Marois, ce nouveau contrat n'a soulevé aucun débat, aucune
controverse. Ce nouveau contrat est pourtant étrangement inspiré du projet de
loi 195. Aucun mot, aucune réaction
n'ont été exprimés par les candidats sur la nouvelle politique d'immigration du
gouvernement libéral.
De
la crise identitaire, qui a dominé la campagne électorale de mars 2007, le
Québec est passé à une crise économique.
Est-ce pour autant la fin de l'instrumentalisation des préoccupations
identitaires..? Je n'en suis pas
sûr. Aucune déclaration de la part de
Pauline Marois ne laisse croire que son projet de loi sur l'identité est bel et
bien enterré.
Maintenant
que Pauline Marois dirige une opposition officielle plus forte et que l'ADQ ne
risque plus de jouer avec les préoccupations identitaires, le PQ saura t-il
faire preuve d'une plus grande maturité politique au chapitre de l'identité ?
Je
suggère aux députés du Parti québécois, comme à tous les nouveaux élus de notre
Assemblée Nationale, de ne jamais faire de l'identité québécoise un objet de
loi. Mettre l'identité au cœur d'un
projet politique, c'est jouer avec le feu. Il suffit de consulter l'histoire
pour s'en rendre compte.
La
conquête du pouvoir est légitime, mais instrumentaliser des préoccupations identitaires
pour y arriver c'est gravement dangereux. En mettant l'accent sur
l'apprentissage du français du nouvel arrivant, tout projet de loi sur
l'identité réduit une question de citoyenneté à une affaire d'identité.
Pour
un mieux vivre ensemble, le concept de
citoyenneté s'est élargi au cours de l'histoire en incluant des réalités
politiques, sociales, économiques et écologiques. Dans le contexte québécois, un projet de
citoyenneté devrait tenir compte de ces facteurs dans un esprit rassembleur qui
donne priorité à l'égalité des chances.
Oui,
le français est au cœur de l'identité québécoise, mais comme dirait Amine
Maalouf, ''l'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit
et se transforme tout au long de l'existence''. Cela va sans dire aussi bien
sur le plan personnel que collectif. Le
français d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier.
Il a pris des couleurs nouvelles, des accents plus variés et des tournures
qui reflètent un imaginaire collectif plus riche. La langue est la même, mais le langage est
en permanente évolution.
C'est
moins la perte du français qui inquiète certains québécois, dits de souche, que
l'avènement de langages différents portés par des cultures différentes. Ainsi, la jeune fille née ici mais de parents
libanais, bien qu'elle parle un français bien ''de chez-nous'', elle participe,
mine de rien, à une transformation du langage
en concert avec des milliers d'autres enfants d'immigrants.
Dans
son livre '' Je nous et les autres, être humain au-delà des appartenances''
(Aux éditions Le Pommier), François Laplantine
avance que '' L'identité "propre" conçue comme propriété d'un
groupe exclusif serait inertie, car n'être que soi-même, identique à ce que
l'on était hier, immuable et immobile, c'est n'être pas, ou plutôt n'être plus,
c'est-à-dire mort''. Maalouf
appellerait cela une identité meurtrière.
Par
ailleurs, plusieurs études démontrent que depuis les 25 dernières années les
immigrants du Québec s'intègrent plus facilement et cela malgré le chômage qui
les touche ici plus que partout ailleurs au Canada (27% de chômage dans la communauté
maghrébine!!).
Je
crains que le Parti québécois, qui est à l'origine de la déconfessionnalisation
du système scolaire, ne débarque du train que lui-même a fait avancer en misant
de nouveau sur l'inertie par son projet de loi sur l'identité. Je lui suggère de concentrer ses efforts sur
la conception d'une charte de la laïcité made in Québec. Le Québec en sortira grandi.
Le
défi qui attend les nouveaux élus c'est de redonner aux québécois, dont les 43%
d'abstentionnistes, le goût de la politique avec des projets rassembleurs. Et pourquoi pas avec la collaboration de
Québec solidaire dont je salue grandement l'entrée à l'Assemblée Nationale.
###
D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Révisé le 21 décembre 2008
Dans
les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont
rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout
noter exactement. C’est généralement
l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.
Je
ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma
perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une
réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans
de caméra, le jeu des acteurs ou la mise
en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il
montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un
révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire
qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de
très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même
grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des
notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même
si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière
que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse.
J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une
idée plus juste.
Peut
être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends
le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de
cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait
avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je
vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à
toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public
cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas
aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais
le lecteur de voir un film qui lui tente.
Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et
l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une
critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir
lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est
d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.
Michel Handfield, d’abord
et avant tout sociologue.
###
Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
La langue sous la loupe
des universitaires!
Ou commentaires autour des
livres de Jean Laponce, 2006, Loi de Babel et autres régularités des
rapports entre langue et politique, PUL, Sciences humaines et Gauvin,
Lise, 2007, Écrire pour qui? L'écrivain
francophone et ses publics, Paris : Karthala, Collection : LETTRES DU
SUD.
Commentaires de Michel Handfield (9 janvier 2009)
En
mars dernier j’ai écrit un édito « Le
français, langue seconde? Pourquoi pas langue d’ici » suite à une
annonce de « cours de français langue
seconde » du ministère de l’immigration et des communautés culturelles du
Québec. Cette publicité me questionnait, vu tous les débats entourant la place
du français au Québec, à savoir si notre langue se maintient ou si elle recule.
Alors, pourquoi langue seconde et non pas langue d’ici? Cela enverrait un
message clair, car l’immigrant c’est la langue d’ici qu’il veut maîtriser, la
première langue d’ici, pas la langue seconde! Et si le français est la seconde
langue, c’est que l’anglais est la première langue, en genre et en nombre en en
Amérique! Voilà le message qu’on envoi. (1) De là à ce qu’il choisisse
l’anglais il n’y a qu’un pas.
Malgré
mon nom de famille à consonance anglaise, l’anglais n’est pas ma première
langue. Même si je le lis assez bien, j’ai un accent et un délai quand je le
parle, car je peux parfois chercher un mot. Cela me nuit en entrevue. Pourtant, la langue
officielle au Québec est le français et j’ai appris l’anglais qu’on nous montre
à l’école. Je l’ai par contre amélioré au niveau de la lecture, études
obligent, mais peu au niveau oral, vivant en français. C’est dire toute
l’attraction de l’anglais puisqu’il faut un anglais presque parfait dans bien
des emplois ici, même si la langue officielle et de travail est le français
selon la loi. Voilà les réflexions dans lesquelles j’ai plongé en lisant la Loi de Babel et autres régularités des
rapports entre langue et politique de Jean Laponce.
Les
individus préféreront une langue, car si « nous sommes équipés pour apprendre, emmagasiner et utiliser plus d’une
langue, (…) nous sommes ainsi faits que nous opérons avec plus
d’efficacité dans l’une d’entre elles. » (Laponce, p. 12) Et si nous
poussons au bilinguisme, il se peut que la langue seconde commune ne devienne
dominante! C’est l’effet Babel, qui « pousse à l’unilinguisme au-delà du
bilinguisme de transition. » (Ibid., p. 21)
Sur
le marché langagier, l’anglais semble avoir la donne, ce qui est peu
encourageant pour nous du Québec, un îlot francophone dans un océan
anglophone ! Mais, la technologie pourrait changer les choses avec une
traduction simultanée, à la fois rapide et précise. Parler ou écrire en
français et être compris par l’autre dans sa langue d’origine, voilà ce que
nous prépare la traduction automatique ! (p. 32) Mais, en attendant, il
faut nous débattre avec une langue qui subit la concurrence de l’anglais même
sur notre territoire. Quand on voit le nombre d’emplois demandant l’anglais et
parfois même une troisième langue, particulièrement à Montréal, cela est
frappant. Même la fonction publique municipale, où la langue officielle est le
français, exige parfois un bilinguisme parfait, c'est-à-dire supérieur à ce que
l’école française nous donne comme maîtrise de la langue seconde. Faut dire
qu’elle ne donne parfois pas grand-chose si je me fie à mon temps ! Pourtant,
c’est là que le français devrait être le seul critère d’embauche pour envoyer
un message clair : c’est la langue d’ici, donc de la fonction publique et
de travail! C’est la « loi de
Lyautey » (chapitre 6) :
« Lors d’une réunion de l’Académie française
qui, selon la Petite histoire, débattait de la définition du mot « langue », le
maréchal Lyautey aurait dit « une langue, c’est un dialecte qui a une armée et
une marine ». » (Ibid., p. 113)
Et l’auteur de poursuivre un
paragraphe plus bas, ce sans équivoque :
« Pour se protéger de la
concurrence, pour maintenir son autonomie, pour bien assurer sa survie, une
langue a de plus en plus besoin d’être une langue de gouvernement, d’être la
langue privilégiée dans laquelle se fait et se maintient le contact entre les
individus et les autorités publiques. Ces dernières peuvent être des
gouvernements locaux, régionaux ou étatiques, et mieux vaut le régional que le
local, et mieux vaut le national que le régional. Plus l’autorité publique sera
puissante, plus puissante sera sa langue. » (Ibid., p. 113)
Bref, ce livre devrait être lu par la classe politique
québécoise qui s’imagine que l’équilibre linguistique actuel règle tout, car
c’est particulièrement faux à Montréal.
Suffit de regarder les offres d’emplois de la région métropolitaine pour voir
que l’anglais et parfois même une troisième langue sont de plus en plus
demandés. Quel est alors le territoire géographique et économique de
la langue française? Le Québec exception faite de Montréal ?
Pourtant, s’il y a davantage de langues et de nations que de pays, c’est que
certaines langues peuvent trouver leur territoire sans avoir nécessairement
besoin d’un pays. Mais, comment? Sont-elles menacées à long terme ou leur
territoire constitue une véritable enclave protégée ? Cela dépend des
systèmes politiques, mais certains s’en tirent bien. C’est notamment le cas du
Groenland qui a un « pouvoir
souverain en matière de langue et de culture » sans être un pays
indépendant. (p. 168) Un livre à lire ou à consulter tout au moins si les
questions linguistiques vous intéressent.
A
souligner : l’index de la fin, ce qui manque trop souvent aux livres
francophones. Nous saluons donc cette initiative de l’éditeur.
***
L’autre
livre dont nous voulons glisser un mot est celui de Lise
Gauvin : Écrire pour qui? Un
livre sur les rapports écrivains/publics, mais aussi leur rapport à la langue,
car nous ne retrouvons pas la même « langue » chez tous les
écrivains, même s’il s’agit de la langue française! Question de prose et d’expression.
De contexte, historique et sociopolitique par exemple. Joual ou français
pointu?
Lecteur
d’essai, j’avoue que ce livre était moins dans mes cordes, car je n’avais pas –
ou peu – de références littéraires. Mais, pour qui étudie la culture à travers
la littérature, il doit être un essentiel. Pour le lecteur de roman, un outil
pour aller plus loin et comprendre ce qu’il y a derrière les mots, car les mots
sont là pour faire comprendre une pensée à des publics dont les lecteurs font
partis. Parfois, à des publics éloignés de l’écrivain. Le parisien n’est pas
près du plateau Mt-Royal et de Tremblay; pourtant, il peut comprendre en
parallélisant le plateau dans une culture qui lui est proche. (2)
La
même chose est vraie du roman historique et social. Même si je ne suis pas un
lecteur de roman, Zola me parle, car je le lis avec distance comme un document
ethnométhodologique qui me décrit un autre temps en un autre lieu. La même
chose est vraie de Tremblay. Si je prends un exemple du livre, où Albertine
découvre « Bug-Jargal » de
Victor Hugo sous l’oreiller de son frère; un livre à l’index :
« Victor
Hugo, y’est toute à l’index! Toute au complet! » (p. 71)
Cela me parle d’une période
de notre histoire, mais parle aussi à d’autres, ailleurs. Ils peuvent même
faire des parallèles avec leur propre culture et histoire. Par exemple, ont-ils
connus les livres à l’index? C’est la marque d’où on est sur une échelle des
libertés : dans la grande noirceur, la grisaille ou la liberté! Bref, un
livre intéressant même si je ne l’ai lu qu’en diagonale. Pour qui s’intéresse à
la littérature, il est à lire.
***
Si les langues peu utilisées sont menacées de disparaître (La
loi de Babel), ceci pourrait devenir le sort du français ici, car il est
entouré par l’anglais, de cet anglais que l’on nous demande de maîtriser de
plus en plus parfaitement pour le moindre emploi, même si la langue de travail
est le français au Québec! Le fait que notre littérature puisse s’exporter est
peut être un sérieux coup de main à sa défense cependant, car il montre que
notre culture est encore vivante. Mais, est-ce suffisant? Comment encourager la
population à vivre en français? Voilà la question à résoudre dans les grands
centres comme Montréal, où l’anglais et les autres langues prennent de plus en
plus de place. Le recul du français y est même très net nous dit Guillaume Bourgault-Côté dans le Devoir :
« Sur l'île de Montréal, la proportion de
personnes dont le français est la langue maternelle est passée sous la barre
symbolique des 50 %, soit une diminution de près de quatre points en cinq ans.
Par ailleurs, désormais, seuls 54 % des foyers montréalais parlent surtout le
français dans la cuisine, quelle que soit la langue maternelle. »
(3)
On
se doit donc de favoriser le français. A Montréal, cela peut se faire en
acceptant que les employés municipaux
n’aient pas nécessairement un anglais parfait pour travailler, même pas
du tout; une façon d’affirmer que la langue d’ici est le français! Je le
souligne, car j’ai eu connaissance qu’un anglais parfait est souhaitable dans
bien des emplois municipaux à Montréal. Alors qu’autrefois Montréal se targuait
d’être la plus grande ville francophone en Amérique, aujourd’hui elle se
définit comme une « métropole
cosmopolite » ayant un « caractère francophone unique parmi les
grandes villes nord-américaines! » (4) Seulement un caractère
francophone. Changement de perspective! « La loi de Babel » : quand langue et politique s’emmêlent!
Notes :
1. Michel Handfield, 31 mars
2008, Le français, langue seconde?
Pourquoi pas langue d’ici!, in Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique, Vol. 10 no. 2, Éditos
2. Ainsi, depuis la création
des belles sœurs, cette pièce a tourné dans le monde et rencontré ses publics
malgré son côté québécois, voir montréalais, qu’on y trouvait ici. C’est la
beauté de la culture.
3. Guillaume Bourgault-Côté, Recul historique du français au Québec,
in Le Devoir, Édition du mercredi 05 décembre 2007 : www.ledevoir.com/2007/12/05/167317.html
4. Diversité
montréalaise : venir à Montréal. Voir http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=4637,8893598&_dad=portal&_schema=PORTAL
Arrière de couverture
Reçu le 12 janvier 2007 :
Laponce, Jean, 2006, Loi de Babel et
autres régularités des rapports entre langue et politique, PUL, Sciences
humaines ISBN : 2-7637-8410-0
Les langues en contact
établissent entre elles des rapports de communication, de compétition, de
coopération et de conflit que les politiques publiques régissent plus ou moins,
et plus ou moins bien. Or, ces rapports sont affectés par des tendances
naturelles auxquelles toute langue est confrontée, qu’elle soit dominante ou
minoritaire. Ce précis, qui présente ces tendances sous forme de lois,
s’adresse non seulement à l’étudiant des liens entre langue et politique mais
aussi à tous ceux qu’interpelle la protection de plus en plus difficile de
langues qui ont besoin de ces arcs-boutants que sont territoire, école, marché, famille et
gouvernement.
***
Reçu le 20 février
2008 : Gauvin, Lise, 2007, ÉCRIRE
POUR QUI? L'écrivain francophone et ses publics, Paris : Karthala, Collection
: LETTRES DU SUD, 180 p., Format : 13,5X21,5 ISBN 9782845869363. www.somabec.com/
Au
moment où on s'interroge sur le sort des langues dans une perspective de
mondialisation, il est important de réfléchir aux conditions d'existence des
littératures de langue française et à leurs interrelations. La question des
rapports écrivains-publics est au cœur même des débats contemporains et met en
cause la lisibilité des codes culturels et langagiers.
###
Deux livres sur le
journalisme reçus le 19 décembre 2008 :
Marc-François Bernier, 2008,
Journalistes au pays de la convergence.
Sérénité, malaise et détresse dans la profession, Québec : PUL, 210 p,
ISBN : 978-2-7637-8722-0; http://pulaval.com/
Plusieurs chercheurs et
observateurs des médias soutiennent depuis des années que la concentration et
la convergence des médias ont des impacts sur la qualité, la diversité et
l’intégrité de l’information.
Cet ouvrage présente les conclusions d’une vaste enquête
menée principalement auprès de journalistes à l’emploi de Quebecor, Gesca et de
la Société Radio-Canada. Autocensure, autopromotion, détournement de la mission
de service public du journalisme afin de satisfaire la soif de profit des
actionnaires, malaise, voire détresse professionnelle, sont au programme. Il
ressort de cette radiographie que les journalistes aimeraient faire un meilleur
travail, mais qu’ils sont souvent empêchés, non par les lois, les annonceurs ou
la partisannerie politique, mais par leur propre entreprise de presse.
Pour la première fois, nous pouvons dresser le portrait des
opinions et des attitudes des journalistes professionnels qui oeuvrent dans les
grands conglomérats médiatiques du Québec.
Pour la biographie de Marc-François Bernier, voir celle des coauteurs du livre qui suit.
***
Marc-François Bernier,
Thierry Watine, François Demers, Charles Moumouni, Alain Lavigne, 2008,
L'héritage fragile du journalisme d'information. Des citoyens entre perplexité
et désenchantement, Québec : PUL, 216 p, ISBN : 978-2-7637-8810-4; http://pulaval.com/
Que reste-t-il du
journalisme d’information ? Consultés au cours de l’automne 2006, des lecteurs,
auditeurs et téléspectateurs de la région de Québec portent un regard critique
et lucide sur l’identité plurielle des nouvelles produites tous les jours par
les médias généralistes. Leur attachement à un modèle idéal de journalisme
noble, désintéressé et au service de la démocratie n’a d’égal que leur
perplexité face à la mixité croissante des catégories médiatiques et des genres
journalistiques. Souvent incapables de définir avec précision ce qu’on appelle
aujourd’hui « le journalisme », le discours des récepteurs laisse plutôt
poindre un sentiment général de dégradation des pratiques professionnelles. Au
cœur de leurs inquiétudes, la montée en puissance de l’opinion, l’attrait
grandissant pour le divertissement et, plus encore, la multiplication des
messages à saveur promotionnelle. À travers ce livre, les membres du Groupe de
recherche sur les pratiques novatrices en communication publique (PNCP) tentent
de comprendre jusqu’à quel point l’ampleur du phénomène d’hybridation des
contenus contraint les citoyens à adapter – sinon à revoir – leur système de «
décodage » des médias. Même la presse dite de référence ne ferait aujourd’hui
plus exception à cette remise en question.
Les coauteurs :
Marc-François Bernier est
professeur agrégé, coordonnateur du programme de journalisme et titulaire de la
Chaire de recherche en éthique du journalisme (CREJ) à l’Université d’Ottawa.
Journaliste pendant près de 20 ans et spécialiste de l’éthique et de la
déontologie du journalisme, il est titulaire d’un doctorat en science
politique. Corédacteur du Guide de déontologie de la Fédération professionnelle
des journalistes du Québec, il travaille également comme expert devant les
tribunaux civils dans des litiges mettant en cause les pratiques
journalistiques. Il est membre de la Commission canadienne pour l’UNESCO
(culture, communication et information).
François Demers est
professeur titulaire au Département d’information et de communication de
l’Université Laval (Québec) où il enseigne depuis 1980. Auparavant, il avait
été journaliste professionnel pendant 15 ans. Doyen de la Faculté des arts de
1987 à 1996, il a publié, en français, en anglais et en espagnol, plus d’une
quarantaine d’articles savants et plus d’une trentaine de chapitres de livres.
Au début de 2008, il a mené à terme la production du livre : Figures du
journalisme Brésil, Bretagne, France, La Réunion, Mexique, Québec (Québec, Les
Presses de l’Université Laval, 183 pages). Il est aussi le concepteur et
l’animateur d’un cours à distance par Internet sur le journalisme en ligne.
Charles Moumouni est
professeur agrégé au Département d’information et de communication de
l’Université Laval (Québec) et avocat au Barreau du Québec. Il est membre du
conseil scientifique de l’Agence universitaire de la Francophonie et
vice-président du Réseau Théophraste, réseau mondial regroupant les centres
francophones de formation au journalisme. Coordonnateur du programme de
formation UNESCO-Université Laval sur le journalisme et le patrimoine mondial,
il est aussi rédacteur en chef de la revue Perspective Afrique ainsi que de
L’Année francophone internationale.
Alain Lavigne est professeur
agrégé au Département d’information et de communication de l’Université Laval
(Québec). Depuis 1999, son enseignement porte sur les techniques et les métiers
de la communication. Il assume, depuis 2004, la direction de la maîtrise en
communication publique et du diplôme d’études supérieures spécialisées en
relations publiques. Avant sa carrière universitaire, pendant une dizaine
d’années, il a été successivement journaliste et professionnel en relations de
presse.
THIERRY WATINE est
professeur titulaire au Département d’information et de communication de
l’Université Laval (Québec). Journaliste en France dans les années 1980,
directeur des études et de la recherche à l’École supérieure de journalisme de
Lille dans les années 1990, il est aujourd’hui responsable des formations en
journalisme international, économique et scientifique au 2e cycle à l’Université Laval. Fondateur et
rédacteur en chef de la revue Les Cahiers du journalisme depuis 1996, il
coordonne également le Groupe de recherche sur les pratiques novatrices en
communication publique depuis 2000 (PNCP).
###
27e ÉDITION DES
RENDEZ-VOUS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS :
L’HIVER PLEIN LA VUE
(Le Communiqué)
Montréal, le 4 février 2009 – Du
18 au 28 février 2009, en plein cœur de l’hiver, les Rendez-vous du cinéma
québécois vous convient à venir célébrer en grand et au chaud la 27e
édition de leur festival annuel. Présentés pour une neuvième année consécutive
par la SAQ, les Rendez-vous du cinéma québécois lèvent le voile sur une
programmation plus dense, originale et diversifiée que jamais: 350 films
projetés dont une centaine de primeurs, un tout nouvel espace cocktail prêt à
accueillir de prestigieuses Leçons de cinéma, de séduisants 5 @ 7 et des Nuits
aussi longues qu’endiablées. Sans oublier un Grand Rendez-vous de la télé, des
ateliers professionnels, des expositions grand public ainsi qu’une multitude
d’activités gratuites pour tous.
Ça y est, la glace est brisée: la
flamboyante comédienne et nouvelle porte-parole des Rendez-vous du cinéma
québécois Suzanne Clément invite tous les Montréalais et les visiteurs à se
jouer de l’hiver et à venir faire partie du générique de cette 27e
édition à la Cinémathèque québécoise, au Cinéma ONF, au Cinéma Beaubien, au
Cinéma du Parc, au Centre Segal ainsi qu’à la Grande Bibliothèque pour dix
jours de festivités uniques en leur genre!
TAPIS
ROUGE DU DÉBUT…
Parce que les Rendez-vous n’ont
pas froid aux yeux, le festival s’ouvrira en grandes pompes (funèbres!) le 18
février prochain avec le très attendu long métrage d’Érik Canuel, Cadavres.
Scénarisée par Benoît Guichard d’après un roman de François Barcelo, cette
comédie noire et cynique met en vedette Patrick Huard et Julie Le Breton dans
les rôles d’un frère et d’une sœur pris au piège d’un destin cruel. Lors de
cette soirée d’ouverture, les Rendez-vous sont aussi très heureux de présenter
en primeur mondiale le court métrage de Guy Édoin La Chambre d’à côté
avec Laurent Lucas, Céline Bonnier, François Papineau et Macha Grenon. Beau
tapis rouge en perspective…
…À
LA FIN!
Le 28 février, la plus grande
célébration de notre cinéma se clôturera de la plus belle des façons avec la
présentation en primeur mondiale du long métrage documentaire Les petits
géants d’Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier. Les petits
géants, ce sont cinq enfants de cinquième et sixième année du primaire qui
doivent accomplir une tâche colossale: interpréter l’opéra Le Bal Masqué
de Verdi devant une immense salle pleine à craquer. Un film sur mesure pour
terminer sur une excellente note cette 27e édition!
UNE
PROGRAMMATION QUI FAIT BOULE DE NEIGE
Les 350 œuvres sélectionnées au
festival se déclinent en des dizaines de séries et programmes thématiques,
regroupés pour la plupart en un même lieu de projection et un même créneau
horaire. À la Cinémathèque québécoise, au cœur des Rendez-vous, les salles
Claude-Jutra et Fernand-Séguin se partagent plusieurs séries de longs métrages
de fiction (Vues d’auteurs, Nouvelle vague, En première) et documentaires (Voir
le monde/ici, Voir le monde/ailleurs, Les Voix de la création) de même que la
série Nos plus beaux films de… sport, regroupant des classiques de notre
cinématographie sportive. D’alléchants programmes de courts métrages, de films
d’art et expérimentation, de films d’animation et d’œuvres étudiantes viennent
compléter la programmation à la Cinémathèque. Tout à côté, le Cinéma ONF sera
l’hôte de la série 100 % indépendant, une sélection éclectique de films
indépendants, des très attendues séries de documentaires Incontournables docs
et Primeurs docs ainsi que de divers programmes de courts.
Le Cinéma Beaubien, grâce à de
toutes nouvelles salles, accueille deux fois plus de films des Rendez-vous
cette année. Au Beaubien 1 sera présentée la série Box-Office regroupant
les dix longs métrages les plus populaires de l’année, alors que le Beaubien 2
sera le lieu d’un Premier Rendez-vous: dix œuvres originales signées par des
cinéastes qui en sont à leurs premières armes en matière de long métrage. Au
Cinéma du Parc, la série A Taste of Rendez-vous met de l’avant le
meilleur du cinéma québécois à la portée de la communauté anglophone: une
dizaine de longs métrages forts, en plus d’un percutant programme de courts, en
langue anglaise ou sous-titrés en anglais. Enfin, rendez-vous au Centre Segal
pour la série Québec Pluriel, une sélection de longs, de courts et de
documentaires sur le visage métissé du Québec d’aujourd’hui.
UNE
AVALANCHE DE PRIMEURS
Les Rendez-vous sont heureux de
présenter la première mondiale de Carcasses de Denis Côté, l’histoire
d’un ferrailleur excentrique qui reçoit de la visite pour le moins inattendue.
Également en primeur mondiale, À trois, Marie s’en va d’Anne-Marie Ngô,
très beau premier long métrage d’une cinéaste à surveiller. Et pourquoi pas Bar
Code de Neil Kroetsch, soit un chassé-croisé se déroulant downtown
Montréal, ou encore Fossé de Charles Barabé, une improbable comédie
musicale produite et réalisée à Victoriaville?
Aussi, les primeurs neigent dans
la catégorie documentaire. À ne pas manquer: De l’Office au Box-Office de
Denys Desjardins, un passionnant documentaire sur la fiction qui invite à
réfléchir sur les débuts de la privatisation de notre cinéma, Ex Machina en
Russie de Jocelyn Langlois, qui nous transporte au pays des Soviets en
compagnie du dramaturge Robert Lepage, et aussi l’émouvant Terre d’asile
de Karen Cho qui nous fait vivre de l’intérieur les tourments de réfugiés
politiques.
Enfin, côté courts, c’est une
véritable déferlante de primeurs! À voir absolument: L’ordre des choses d’Anne Émond, Le temps des récoltes de Jeanne Leblanc, Janine de Myriam Magassouba, Un petit
goût de sel de Danny Glimore et Barcelona de Christian Laurence. À
voir aussi: Emma Fire de David Latreille, avec Karine Vanasse dans le
rôle-titre.
DES
PROJECTIONS «TRÈS» SPÉCIALES
C’est un rendez-vous avec l’histoire
au cinéma 2 de l’ONF du 19 au 28 février, alors que sera présenté en
primeur montréalaise et tout à fait gratuitement Champlain retracé, une
œuvre en 3 dimensions de Jean-François Pouliot. Alliant savamment prise de
vue réelle, techniques d’animation, effets à l’écran bleu et autres effets
numériques, il s’agit de la première fiction en stéréoscopie de l’Office
national du film du Canada. Un beau cadeau de l’ONF pour souligner son 70e
anniversaire et, surtout, une occasion historique pour tous les cinéphiles
montréalais! Parmi les autres activités et projections spéciales à surveiller,
la série Coups de chapeau célèbre divers anniversaires: les 10 ans de
liberté créatrice de Christian Laurence, les Dix ans d’Amazone Film,
les Dix ans d’Off-Courts de Trouville, les Cinq ans du Wapikoni
mobile et le lancement de la trilogie Les affluents de Guy Édoin.
Enfin, les adultes avertis ne voudront pas manquer, le 21 février, la
présentation très spéciale de Bianca Beauchamp All Access 2: Rubberized,
un documentaire très chaud de Martin Perreault sur la grande prêtresse
du latex.
COUP
DE CHALEUR: FOCUS Mexique
Parlant de chaleur et de
projections spéciales, les RVCQ sont très heureux de présenter du 19 au 22
février la série Focus Mexique, dans le cadre d’un programme d’échange entre
les Rendez-vous du cinéma québécois et le Festival Internacional de Cine en
Guadalajara. Six films mexicains d’exception sont à l’affiche: Párpados
azules, premier long métrage d’Ernesto Contreras le 19 février; Desierto
adentro, second long métrage de Rodrigo Plà le 20 février ainsi que Lake
Tahoe, un film de Fernando Eimbcke récipiendaire du prix FIPRESCI à la 58e
Berlinale et sélectionné à la 43e Semaine de la critique de Cannes,
présenté aux Rendez-vous en collaboration avec Festivalissimo en avant-première
québécoise le 21 février. La Frontera Infinita, premier long métrage
documentaire de Juan Manuel Sepúlveda sera également présenté le 21 février. Los
Bastardos, long métrage d’Amat Escalante sélectionné au Festival de Cannes
en 2008, sera quant à lui présenté en avant-première québécoise en
collaboration avec Festivalissimo le 22 février. Finalement, Mi vida dentro
de Lucia Gaja, documentaire projeté à la Semaine de la critique de Cannes et
récipiendaire de nombreux prix internationaux, sera présenté le même jour.
Focus Mexique: un regard passionné sur la crème du jeune cinéma mexicain!
LE
GRAND RENDEZ-VOUS DE LA TÉLÉ
Les Rendez-vous innovent cette année
en présentant un mini-festival au sein de son grand festival. Plus que
jamais, notre télé déborde de créativité et de nombreux réalisateurs,
scénaristes et acteurs de talent ne cessent d’en émerger, mais aucun festival
québécois n’avait osé célébrer notre télé… jusqu’à aujourd’hui! Le Grand
Rendez-vous de la télé, événement gratuit, se déroulera tous les soirs du 23 au
27 février à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque: autant d’occasions de voir
sur grand écran des épisodes de vos séries télé préférées –dont certains en
primeur!– et de rencontrer les comédiens et créateurs d’exception de Tout
sur moi, Les Invincible, François en série, Nos étés et Le
Négociateur. Ouvertes à tous, ces soirées de projections et de discussions
seront animées en alternance par Marie-Christine Trottier et Josée Bournival.
Du 18 au 27 février, en entrée libre
à la salle R-515 de la Grande Bibliothèque, ne manquez pas Les Invincibles:
au cœur de New Big City, une présentation inédite des planches BD de
l’illustrateur Jean-Sébastien Duberger, alias Dub, tirées de chacun des
opus de la trilogie de la désormais série télé culte Les Invincibles.
L’illustre bédéiste donnera également un atelier-conférence sur la BD le 21
février à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque.
LES
5 @ 7 DES RENDEZ-VOUS
C’est désormais une tradition bien
établie: tous les jours à compter de 17 h, cinéphiles aguerris et
festivaliers d’un jour sont invités à participer à des rencontres privilégiées
avec les artistes et artisans les plus en vue de notre cinématographie. Venez
en apprendre plus sur Les stars de l’underground (20 février), Un écran
trop blanc pour un Québec métissé? (21 février), Un enfant, ça vous
décroche un rôle… (22 février), De l’écrit à l’écran (23 février), La Nouvelle
vague québécoise (24 février), Festivals au bord de la crise de nerfs
(25 février), Fiction au féminin (26 février) et Passeurs de cinéma (28
février). Avec notamment Anaïs Barbeau-Lavalette, Patrick Boivin, Fabienne
Colas, Denis Côté, Philippe Falardeau, Izabel Grondin, Micheline Lanctôt,
Antoine L’Écuyer, Didier Lucien, André Melançon, Rafaël Ouellet, Patrick
Sénécal et Guillaume Vigneault, le tout animé par Marie-Louise Arsenault. Le 27
février, la formule habituelle fait relâche pour un 5 @ 7 Spécial Fais ça
court! Tout le monde est invité à venir assister à l’enregistrement des
deux demi-finales de la saison hiver 2009 de la populaire émission de
Télé-Québec et, bien entendu, à visionner les courts métrages réalisés par les
deux équipes de finalistes durant les Rendez-vous.
NUITS
CHAUDES EN VUE
Quoi de mieux pour affronter les
rigueurs de l’hiver que de prolonger les soirées de festivités jusqu’aux
petites heures? C’est ce que proposent Les Nuits des Rendez-vous: pas
moins de dix soirées gratuites remplies de performances musicales,
cinématographiques et multimédia où tous les sens sont sollicités. Parmi les
Nuits à ne pas manquer, With All Due Respect + thisisnotdesign le 19
février promet d’en mettre plein la vue et les oreilles aux amateurs de
rythmes électro. Le Cabaret sexxx et cinéma fera fondre inhibitions et tabous
le 20 février avec son alléchant menu sucré salé, alors que le lendemain on
continuera d’avoir chaud avec la Fiesta Mexicana et le groupe Sonido Nordico.
Le 23 février, Tekstyle, Timo, Jacobus et Lekx de Radio Radio débarquent aux Rendez-vous pour casser la
baraque avec leur beat et leur chiack. Le 24, c’est la soirée du hockey
avec les comparses du Sportnographe. Le 25, place à Cinédanse: une foule de
performances chorégraphiques librement inspirées du 7e art. Enfin,
le 27 février, Dans un party près de chez vous promet une envolée musicale
intergalactique avec l’équipage de Dans une galaxie, dont Didier Lucien, Sylvie Moreau,
Stéphane Crête et Réal Bossé.
LEÇONS
EN QUATRE TEMPS
D’édition en édition, le succès
des Leçons de cinéma des Rendez-vous ne se dément pas. Et cette année ne fera
pas exception! Les RVCQ offrent aux professionnels de l’industrie comme à tous
les cinéphiles quatre grandes Leçons, autant de classes données par des
personnalités de renom du cinéma d’ici et d’ailleurs.
Le 21 février, on débute en force
avec une Leçon en tandem donnée par le cinéaste Arturo Ripstein et son épouse
et scénariste Paz Alicia Garciadiego. L’illustre couple mexicain lèvera le
voile sur vingt-trois années de collaboration cinématographique… et sur
quelques-uns de leurs secrets de création. Le 22 février, fraîchement débarqué
de l’Hexagone, le réputé musicien et compositeur Jean-Michel Bernard propose
une magistrale Leçon de musique. Après sa Leçon, ce proche collaborateur du
cinéaste Michel Gondry offrira en prime un concert intimiste au public des
Rendez-vous. À surveiller également, la Leçon de scénario de Bernard Émond du
25 février. Anthropologue de formation et réalisateur prolifique, celui-ci a
également signé le scénario du film Ce qu’il faut pour vivre de Bernard
Pilon, film qui s’est rendu sur la liste des neuf finalistes pour l’Oscar 2009
du meilleur film de langue étrangère.
Enfin, pour la quatrième et
dernière Leçon, les Rendez-vous s’offrent et vous offrent, le 28 février, une
admirable Leçon de production donnée par nulle autre que la très respectée et
anti-conformiste productrice américaine Christine Vachon. Celle dont la feuille
de route ne cesse d’impressionner (elle a produit plus de 30 films, dont Velvet
Goldmine, Far from Heaven et I’m not There de Todd Haynes, I Shot
Andy Warhol de Mary Harron et Happiness de Todd Solondz) est aussi
l’auteure de deux ouvrages sur la production indépendante.
JOUER
AVEC LES PROS
Qu’ont en commun les créateurs du
7e art et les créateurs de jeu vidéo? Comment peuvent-ils se nourrir
mutuellement de leurs expériences artistiques? En collaboration avec Ubisoft,
les Rendez-vous du cinéma québécois invitent les artistes et artisans des
industries du cinéma et du jeu vidéo à répondre à ces questions à travers
quatre Ateliers cinéma et jeu vidéo animés par Bruno Guglielminetti,
réalisateur à Radio-Canada et spécialiste des nouvelles technologies. Au
programme: Créer l’illusion de la réalité ou l’art de jouer avec la
comédienne Pascale Bussières et l’animateur 3D Jean-François Malouin, Créer
un univers esthétique avec le cinéaste Kim Nguyen et le level designer
Vincent Monnier, Redéfinir les limites du divertissement numérique avec
le réalisateur Érik Canuel et le concepteur de jeu Philippe Therien de même que
Construire un univers par l’image avec la directrice photo Claudine
Sauvé et le directeur artistique de jeu vidéo The Chinh Ngo. Entrée libre et
gratuite les 19 et 20 février à la Cinémathèque québécoise.
DES
EXPOS À VOIR CET HIVER
L’histoire d’amour continue entre
les Rendez-vous et Jocelyn Michel. Pour une quatrième année consécutive, les
RVCQ consacrent une exposition au travail de leur photographe fétiche.
Présentée en collaboration avec la galerie [sas] du 12 février au 7 mars, la
nouvelle exposition Admission – Points de vue regroupe seize mises en scène
photographiques grand format, dont huit tout à fait inédites, mettant en
vedette quelques-uns des visages les plus appréciés de notre cinéma. Un
vernissage aura d’ailleurs lieu à la galerie [sas] le 12 février, notamment en
compagnie de Suzanne Clément, Michel Côté, Rémy Girard, Marianne Fortier,
Jean-Nicolas Verreault, David Boutin, Sylvie Léonard, Gaston Lepage, Catherine
Trudeau, Sophie Cadieux, Hélène Bourgeois Leclerc, Maxime Denommée et Fanny
Mallette.
Présentée par la Cinémathèque
québécoise dans le cadre de cette 27e édition des Rendez-vous, ne
manquez pas non plus la série photographique Lèche-vitrines du 19 au 26
février, une exposition ludique et poétique du cinéaste et directeur photo
Thomas Vamos.
UN
3e PETIT RENDEZ-VOUS AVEC LA FRANCOPHONIE CANADIENNE
Une fois de plus cet hiver, les
Rendez-vous accueillent une délégation de cinéastes franco-canadiens en
provenance des quatre coins du pays, venus partager leurs histoires et leurs
rêves. Au menu: huit films accompagnés de leurs créateurs, la Nuit festive des
Rendez-vous avec le groupe acadien de l’heure Radio Radio ainsi que trois
rencontres professionnelles avec les cinéastes francophones hors Québec Fabienne Lips-Dumas (Vancouver),
Carol Ann Pilon (Ottawa) et Laurence Véron (Île-du-Prince-Édouard) dans le cadre du projet Fauteuil
réservé.
LES
RENDEZ-VOUS DANS LES ÉCOLES
Du 5 au 17 février, tout juste
avant la tenue de leur grand festival hivernal, les Rendez-vous iront à la
rencontre des jeunes du primaire, du secondaire et du collégial pour une
cinquième année consécutive. Au tableau: des ateliers pédagogiques stimulants, des
rencontres avec des professionnels allumés et des découvertes
cinématographiques insoupçonnées pour nourrir les cinéphiles –et les cinéastes–
de demain. Une activité essentielle, rendue possible grâce au soutien de
la Régie du cinéma.
DES
PRIX À LA PELLE!
De nombreux prix seront remis aux
Rendez-vous cette année: Prix Pierre et Yolande Perreault pour le meilleur
espoir documentaire, Prix à la création artistique du Conseil des arts et
lettres du Québec pour le meilleur film d’art et expérimentation, Prix Coop
Vidéo, Prix à l’innovation ONF et Prix Office franco-québécois pour la jeunesse
(OFQJ) / Rendez-vous, destinés aux meilleurs courts métrages de fiction,
ainsi que le Prix Vox – Premières vues pour la meilleure œuvre étudiante.
Enfin, comme à chaque année, les Rendez-vous sont heureux d’accueillir
l’Association québécoise des critiques de cinéma (AQCC) qui en profitera pour
remettre ses prix annuels. La cérémonie de remise de prix aura lieu le vendredi
27 février, à 11 h, à la Cinémathèque québécoise.
LES
RENDEZ-VOUS PRENNENT D’ASSAUT L’HIVER…
Sous le thème «C’est la saison des
Rendez-vous», la campagne promotionnelle de cette 27e édition
s’affiche sur fond de tapis rouge et de neige blanche dans le métro et dans les
rues enneigées de Montréal, sur près de 500 écrans de cinéma à travers la
province ainsi que sur les ondes de Télé-Québec, Vox et les chaînes Astral
Media. Sur les lieux du festival, dans un décor totalement renouvelé aux
couleurs hivernales des Rendez-vous, espace cocktail propose d'étancher la soif des
festivaliers, en prenant d'assaut la salle Norman-McLaren de la Cinémathèque
québécoise et devenant le point de convergence des Rendez-vous. Aussi, histoire
de se sustenter entre deux représentations, rendez-vous à deux pas de là, au Bistro
SAQ du Café-Bar de la Cinémathèque.
…ET
REMERCIENT LEUR PARTENAIRES
Les Rendez-vous du cinéma
québécois sont heureux de souligner le soutien financier de la SAQ,
Présentateur de l’événement depuis maintenant neuf ans. La Société des alcools
du Québec a d’ailleurs renouvelé son partenariat jusqu’en 2011.
Merci aux partenaires Premiers
Rôles, pour la plupart fidèles depuis plusieurs années, l’APCCQ, la
Cinémathèque québécoise, au cœur des Rendez-vous, et Super Écran. Les
Rendez-vous remercient également Vision Globale, nouveau partenaire et
présentateur des 5 @ 7 des Rendez-vous, dont l’expertise technique et
technologique a grandement bonifié cette 27e édition des Rendez-vous
du cinéma québécois.
Merci enfin aux partenaires Rôles
de soutien, Caméos et Médias, notamment le Journal Métro, présentateur des
courts métrages, Télé-Québec, présentateur des documentaires, Ubisoft,
présentateur des Ateliers cinéma et jeu vidéo ainsi que la Société de
développement du quartier latin nouveau partenaire et présentateur du Cabaret
sexxx et cinéma. Merci à Patrimoine canadien et AV Trust pour son soutien à
la série Nos plus beaux films de… sport, présentée en collaboration avec
la Cinémathèque québécoise. Finalement, merci aux Partenaires publics et
gouvernementaux, et particulièrement le Gouvernement du Québec, sans oublier
les divers collaborateurs grâce à qui cette 27e édition promet
d’être des plus festives.
C’EST
LA SAISON DES RENDEZ-VOUS!
Du 18 au 28 février 2009, c’est la
27e édition de la plus grande célébration de notre cinéma et de ses
artisans, la saison des Rendez-vous du cinéma québécois! Tous les détails de la
programmation et l’horaire du festival sont en ligne dès maintenant au www.rvcq.com.
Les billets sont disponibles en prévente dès aujourd’hui sur le réseau
Admission (admission.com / 514 790-1245 ou 1 800 361-4595) et seront en vente à
la billetterie centrale à la Cinémathèque québécoise dès le 18 février. Ligne Info Rendez-vous: 514 526-9635 poste 21.
---
2009 au CCA
Le Centre Canadien d’Architecture fête ses
20 ans dans son édifice primé!
Texte fait d’après le communiqué
En 1989, le CCA a ouvert ses portes au public. Depuis,
cette institution culturelle avant-gardiste a mis sur pied des expositions,
programmes, recherches et publications de réputation internationale qui
influencent encore l’architecture et les musées.
Fondé
par Phyllis Lambert en 1979, le CCA a ouvert ses portes au public en 1989.
Depuis, l’édifice et les jardins du CCA sont devenus un point d’intérêt à
Montréal. Le nouveau bâtiment, conçu par Peter Rose de concert avec Phyllis
Lambert (architecteconseil) et Erol
Argun (architecte associé), s’intègre à la maison Shaughnessy (1874), elle-même
déclarée patrimoine historique. De par ses dimensions, sa localisation et
l’utilisation de matériaux locaux, tels que le calcaire gris de Montréal
juxtaposé aux structures d’aluminium, il marie architecture présente et passée.
Le jardin, œuvre de l’artiste-architecte montréalais Melvin Charney, occupe
l’emplacement qui fait face au CCA, du côté sud du boulevard René-Lévesque. Des
espaces publics et des sculptures agrémentent ce terrain, concédé en 1986 au
CCA par la Ville de Montréal qui lui a accordé un bail emphytéotique. L’édifice
et le jardin témoignent de l’histoire de l’architecture et de celle de la
ville.
Les
événements
Le
CCA fête l’année de son anniversaire en préparant des événements spéciaux et en
offrant un riche calendrier d’activités et de programmes réguliers. Parmi les
événements spéciaux, le CCA organisera en mai une fête « portes ouvertes » à
l’intention de la collectivité montréalaise. Un événement étalé sur 20 heures
consécutives lancera la fête le samedi 2 mai. Le CCA, ouvert pour la
circonstance plus longtemps, utilisera différents espaces intérieurs et
extérieurs tout au long du jour et de la nuit. Un éventail de programmes,
destinés notamment aux familles et aux jeunes, aux étudiants et aux jeunes
professionnels, aux Amis et aux sympathisants, aux universitaires et aux
architectes, créera une atmosphère éducative et sociale. (Le détail des
programmes sera communiqué ultérieurement.)
Tout
au long de l’année, le Centre d’étude présentera 20 événements publics, dont
des séminaires, conférences et débats faisant intervenir des spécialistes de
multiples domaines et champs d’interrogation. Les chercheurs et boursiers de la
bourse Mellon seront en 2009 l’urbaniste Joan Busquets, l’auteur Mike Davis et
l’architecte Greg Lynn.
Le
programme régulier comprend une série de conférences organisées en parallèle
aux expositions Actions (janvier-mars 2009), Lumière zénithale (février 2009)
et Environnement total (mars 2009); des films accompagnant l’exposition La
vitesse et ses limites (septembre 2009); et la troisième présentation de la
série des Enseignements de… (mars-mai 2009), qui invitera, entre autres
conférenciers, Armin Linke, Rahul Mehrotra et Barbara Penner.
Le
11 juin, le tant attendu dixième Bal annuel de financement du CCA marquera un
temps fort de l’année. Riadh Ben Aïssa, vice-président administratif du Groupe
SNCLavalin, et Louis Vachon, président et chef de la direction de Banque
Nationale Groupe financier, présideront cette soirée de fête inscrite dans les
célébrations du 20e anniversaire du CCA.
La
troisième conférence de la série Urgence, une conversation publique au cours de
laquelle des invités de réputation internationale s’adressent à un vaste
auditoire local, aura lieu le 12 juin. L’événement aura lieu le lendemain de la
Soirée CCA sous une large tente extérieure située dans le parc Baile du CCA. A
cette occasion, des penseurs et architectes de haut niveau présenteront
individuellement leurs idées et en discuteront ensemble. Le public du monde
entier pourra la voir sur Internet. À ce jour, Peter Eisenman a été jumelé à
Rem Koolhaas, et Phyllis Lambert s’est jointe à eux (2007); et Greg Lynn a été
jumelé à Yung Ho Chang, et Mirko Zardini s’est joint à eux (2008).
Nouvelles heures d’ouverture :
Les salles d’exposition ainsi
que la librairie du CCA sont ouvertes du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h;
le jeudi, de 11 h à 21 h. Fermé le lundi et le mardi.
Droits d’entrée :
Adultes 10 $, Aînés (65 ans
et plus) 7 $. Entrée libre pour les étudiants, les enfants, les Amis du CCA et
les personnes à mobilité réduite. Entrée libre pour tous les jeudis après 17 h
30.
Offre
spéciale anniversaire pour les Amis du CCA : Afin de susciter la
participation et l’engagement d’Amis du CCA, le CCA offre de nouveaux
privilèges dans son programme d’abonnement, à l’occasion de son 20e
anniversaire. À ce titre, les nouveaux Amis et ceux qui souhaitent renouveler
leur adhésion pourront profiter d’un tarif spécial de 20 $. L’admission
gratuite au musée, ainsi que des invitations à des événements spéciaux figurent
parmi les privilèges.
Pour plus d’informations,
appelez le 514-939-7026.
---
ARRÊT DE LA PROGRAMMATION RÉGULIÈRE DE CINÉMA À EX-CENTRIS
COMMUNIQUÉ POUR DIFFUSION IMMÉDIATE /
Montréal, le 13 janvier 2009
A compter du 20
mars 2009, la programmation régulière de cinéma au Complexe Ex-Centris sera interrompue afin de faire place à de
nouveaux projets qui utiliseront ses installations conformément aux objectifs
originaux établis en 1999 lors de la création d’Ex-Centris comme lieu de
diffusion et d’exploration culturelle diversifiée. Après 10 années consacrées
en majeure partie à la diffusion d’un cinéma d’auteur qui avait presque disparu
de la scène montréalaise à la fin des années 90, le succès d’Ex-Centris à
supporter et à mettre en valeur ce type de cinéma a su inspirer d’autres
exploitants de salles et distributeurs à se consacrer à ce créneau et le cinéma
traditionnel d’auteur est dorénavant plus aisément disponible.
Avec cette
facette de sa vocation remplie, Ex-Centris, grâce à l’architecture et aux
technologies de ses salles, est donc en mesure de répondre à l’intérêt
croissant du public pour la programmation de contenu polyvalent. Utilisant au
maximum la versatilité et les capacités techniques exceptionnelles de ses
installations, Ex-Centris s’apprête à promouvoir la diffusion de projets
variés, allant des arts de la scène aux nouveaux médias tout en incluant une
portion pour le cinéma sous toutes ses formes, au-delà du cadre de la
programmation traditionnelle.
Les
installations avant-gardistes des salles d’Ex-Centris, conçues dès le départ
pour offrir au public beaucoup plus que la simple diffusion de cinéma
traditionnel, sont déjà équipées pour se transformer en lieux de diffusion
multidisciplinaire pouvant accueillir une grande variété de spectacles, allant
des performances musicales aux oeuvres interactives ou encore à la combinaison
de nouvelles technologies avec les arts traditionnels de la scène.
C’est donc avec
l’objectif d’explorer à fond l’ensemble des possibilités offertes par ses
installations et de les offrir au public qu’Ex-Centris se dirigera dans cette
direction contemporaine au moment ou la programmation régulière de cinéma
cessera le 20 mars prochain.
Les salles de
cinéma du Complexe Ex-Centris seront alors fermées au public pour quelques mois
afin de permettre l’intégration de nouveaux équipements ainsi que l’aménagement
d’installations additionnelles nécessaires pour la nouvelle programmation
diversifiée qui y sera présentée.
Ex-Centris
prévoit être en mesure de dévoiler de plus amples détails concernant la nature
de sa nouvelle programmation au cours des prochains mois.
Citations – Daniel Langlois
«Pour moi le cinéma demeure une des formes d’art les plus puissantes et
complètes pour véhiculer des émotions et des concepts humains et je resterai
toujours un cinéphile; ceci dit, il existe d’autres formes d’expression
artistiques qui m’intéressent et j’ai créé originalement Ex-Centris avec
l’objectif et les capacités pour pourvoir être en mesure de les explorer. »
« Il est certain qu’après 10 années consacrées en bonne partie à la
diffusion d’un cinéma d’auteur et différent, l’arrêt de la programmation
régulière de cinéma à Ex-Centris créera probablement un vide. Par contre, comme
d’autres exploitants de salles inspirés par les succès d’Ex-Centris programment
de plus en plus le type de cinéma que nous avons mis en valeur depuis 1999, il
existe maintenant à Montréal quelques alternatives pour voir ce type de cinéma.
»
«Les contraintes imposées par la distribution traditionnelle du cinéma,
qui sont basées sur un nombre de séances fixes par jour et ce 7 jours sur 7,
sont acceptables pour les salles à vocation spécialisée et équipées uniquement
pour la projection du cinéma. Par contre, cela limite grandement un lieu versatile
comme Ex-Centris qui désire programmer à sa guise un contenu varié et
expérimental. »
« Il faut se rappeler que les installations avant-gardistes et uniques
des salles d’Ex-Centris ont été conçues dès le départ pour offrir au public
beaucoup plus que la simple diffusion de cinéma traditionnel. Nos salles sont
équipées pour se transformer en lieux de diffusion multidisciplinaire pouvant
accueillir une grande variété de spectacles, allant des performances musicales
aux oeuvres interactives ou encore à la combinaison de nouvelles technologies
avec les arts traditionnels de la scène. »
« C’est donc avec l’objectif d’explorer à fond l’ensemble des
possibilités offertes par nos installations et de les offrir au public
qu’Ex-Centris s’oriente vers une nouvelle programmation permettant de prendre
avantage de toutes ses capacités. »
---
Après Ex-Centris, que
peut-il être fait?
Commentaires
de Michel Handfield
22
janvier 2009
Les milieux du cinéma, critiques et
distributeurs, sont sous le choc depuis l’annonce de la fermeture prochaine de
ce temple du film non commercial qu’est l’Ex-Centris. (1) Tous soulignent
cependant le droit de Daniel Langlois de le faire. Nous ne les contredirons pas
là-dessus et nous ajouterions même que nous le comprenons. Tenir à bout de bras
et à son compte une entreprise culturelle n’est pas toujours facile. (2) A un
moment donné, les institutions qui sont là pour soutenir la culture devraient
aussi aider des visionnaires de ce genre, voir, organiser la suite des choses
une fois que le mécène à prouvé qu’il y a un besoin collectif pour ce genre
d’équipements, surtout s’il désire passer à autre chose et qu’il le dit. M.
Langlois avait déjà manifesté son goût de passer à autre chose il y a quelques
années. Ce n’était donc qu’une question de temps pour qu’il le fasse.
Si
je le comprends, c’est que je ne suis pas que sociologue de formation, mais
aussi créateur. Societas Criticus est ma création (3) et je la tiens à compte
d’auteur. Une chance : pas d’employés; pas de dépenses, sauf en temps;
mais pas de paye non plus! A côté de moi, des médias profitables ont droit à
des subventions du Fonds du Canada pour
les magazines dans le cadre du Volet
Aide au contenu rédactionnel par exemple. (4) Je comprends donc que des
fois cela puisse être frustrant et que l’on se questionne. Pourquoi est-ce que
je fais cela quand il serait plus payant de livrer des commandes à vélo par
exemple? La passion; la mission de redonner du sens aux choses, car, sans cela,
ce serait comme d’avoir fait des études pour rien finalement; d’avoir perdu mon
temps à étudier!
Dans le cas d’Ex-Centris, M.
Langlois a des frais. Alors, s’il ne s’amuse plus et veut passer à autre chose,
c’est libre à lui. On ne peut empêcher un penseur d’avoir le goût d’essayer
autre chose. C’est tout à fait légitime, surtout quand c’est lui qui paye la
note. Ayant aussi entendu un
commentateur, dont je ne me souviens plus du nom malheureusement, car je
faisais autre chose en même temps, dire en substance a Michel Désautels, sur
les ondes de Radio-Canada, le 13 janvier dernier, que M. Langlois fut peut être
déçu de voir son système de distribution de films numériques, le DiGi Screen
(5), refusé par les salles commerciales québécoises au profit d’un système
« américain » moins performant, m’a fait me questionner davantage.
Si, soutenir le cinéma d’auteur c’était aussi une forme de laboratoire pour
aller plus loin, comme la distribution par satellite, d’Ex-Centris vers
d’autres salles en province ou au Canada
par exemple?
Mais, une fois que cette
technologie fut refusée, cette structure ne pouvait plus être mise en place et
le volet cinéma d’Ex-Centris perdait alors une part de sa raison d’être. Son
déficit devenait un vrai déficit, alors qu’auparavant ce pouvait être considéré
comme une forme d’investissement pour
aller plus loin, soit vers la distribution de films par DiGi Scren par exemple.
Alors, je comprends bien Daniel Langlois de vouloir utiliser ses salles pour
développer d’autres projets qui lui tiennent à cœur, puisqu’il est d’abord un
développeur. Il ne faut jamais
l’oublier.
Par contre, y a-t-il moyen de faire
autre chose, avec le soutien d’institutions publiques, pour remplacer
Ex-Centris et amener ce type de cinéma ailleurs, peut être même avec l’aide de
M. Langlois qui a de l’expertise dans le domaine, mais dans une autre forme
qu’Ex-Centris? Je m’explique.
Pourquoi ne pas utiliser les
salles publiques, comme la salle de la grande bibliothèque, de musées,
d’universités, de cégeps et de certaines écoles secondaires (6) pour amener ce
type de cinéma près des gens. Son système DiGi Screen pourrait-il être installé
dans ces salles, s’il ne l’est pas déjà, pour qu’elles deviennent des lieux de
diffusion de ce cinéma en deuil de salles et en besoin d’un soutien
gouvernemental. Une autre façon de faire rayonner ce cinéma, peut être même
plus loin qu’auparavant, car les régions sont aussi dotés de ces équipements
collectifs, parfois sous utilisés, elles qui n’ont pas la chance d’avoir un
Ex-Centris sur leur territoire! Si on veut relancer l’économie par des
investissements dans les infrastructures, ceci est un moyen de le faire en
rénovant ces équipements collectifs pour la diffusion de films, mais aussi
d’autres formes d’arts et d’expressions, et, surtout, en les ouvrant à la
population hors des temps scolaires, comme les soirs, les fins de semaine et
l’été.
Quant à Ex-Centris, ce lieu nous fera
découvrir autre chose, car je crois que c’est la mission d’un tel lieu
créateur : nous amener ailleurs et nous surprendre (ce qu’il a réussit ce
coup-ci), mais surtout ne pas rester assis sur ses lauriers! On découvrira bien
assez tôt où il veut maintenant loger. C’est donc à nous de savoir reprendre ce
qui fut développé avec Ex-Centris et de le poursuivre si nous le voulons, que
ce soit dans des institutions publiques, communautaires ou privées. Sommes-nous prêt à investir
publiquement pour prendre le relais? De grandes salles privées, comme le
Quartier-Latin, sont-elles capables de prendre une partie de la programmation
d’Ex-Centris dans certaines de leurs salles pour satisfaire un public cinéphile
moins nombreux, mais plus exigeant que la moyenne? Voilà les questions à résoudre.
Notes :
1.
Odile Tremblay, Ex-Centris délaisse le cinéma, Le Devoir, Édition du mardi 13
janvier 2009 : www.ledevoir.com/2009/01/13/227162.html
2.
« En 1999, lorsqu'il a ouvert
Ex-Centris, dont la construction lui avait coûté 38 millions, il avait un but
bien précis: créer en Amérique du Nord un réseau de salles parallèles à la fine
pointe de la technologie dont l'expansion irait de paire avec l'expansion du
nouveau cinéma indépendant. » (Nathalie Petrowski, La fin d'un
complexe, pas du cinéma, Cyberpresse.ca, Le mercredi 14 janvier 2009 : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/7190-La-fin-dun-complexe-pas-du-cinema.html)
3.
C’étant en discutant régulièrement de politique et de philosophie avec Gaétan
Chênevert, un ami, que l’idée est venue de faire Societas Criticus, d’où son
titre de cofondateur de la revue. Sa participation n’est pas dans l’écrit, mais
dans la discussion, car il en est l’oreille! Bien des idées ont passées par le
téléphone avant de se retrouver en nos pages.
4.
Pour voir la liste des bénéficiaires 2007-2008 : www.pch.gc.ca/pgm/fcm-cmf/list0708-fra.cfm
5. « Daniel Langlois, DigiScreen
has developed a low-cost high-quality technical solution allowing a digital
video projector to be fed from a server containing multiple high-definition
films stored in compressed format. Furthermore, the digital film content can be
delivered to remote cinema sites, via terrestrial or satellite connection, at
costs dramatically below the distribution costs of 35mm prints. » (Source: http://digiscreen.ca/)
6.
J’ai fait mon initiation au cinéma à mon école secondaire
(Joseph-François-Perrault dans le quartier St-Michel à Montréal), où il y avait
un ciné-club dans les années 1970, ce qui n’existe plus maintenant à JFP aux
dernières informations que j’ai eues!
---
Le Cinéma Parallèle poursuivra sa mission...à Ex-Centris
Communiqué, Montréal – Le
mardi 3 février 2009
Le Cinéma Parallèle et le Complexe Ex-Centris sont
heureux d'annoncer la poursuite des activités régulières du Cinéma Parallèle
dans le cadre du complexe. En effet, suite à l'annonce le 12 janvier dernier de
l'Arrêt de la programmation régulière de cinéma à Ex-Centris, les
directions respectives du Cinéma Parallèle et du Complexe Ex-Centris,
conscients mutuellement des enjeux à l’oeuvre, ont entamé des discussions sur
les avenues possibles de solutions. Nous sommes donc heureux de vous annoncer
aujourd’hui que nous en sommes venus à une entente entre les deux directions;
entente qui permettra la poursuite des activités régulières du Cinéma
Parallèle, au sein du Complexe Ex-Centris.
Cette nouvelle entente permettra donc
au Cinéma Parallèle de poursuivre ses activités, dans la salle qu'il occupe
depuis 10 ans. Cette programmation viendra compléter avec bonheur et pertinence
la nouvelle proposition culturelle que le complexe Ex-Centris offrira au public
montréalais en 2009. Cette synergie renouvelée entre les deux partenaires sera,
nous en sommes convaincus, hautement enrichissante tant pour les deux
corporations que pour le public qui aura ainsi une offre culturelle riche et
diversifiée dans ce temple de la culture qu'est Ex-Centris.
Le Cinéma Parallèle poursuit donc ses activités de
programmation régulière au sein du Complexe Ex-Centris, tout en assumant
maintenant seul la structure nécessaire à sa réalisation. Après dix ans
d'opérations dans le complexe, 500 000 entrées, 1000 titres présentés, et l’un
des plus hauts taux d'occupation au Canada, une étape marquante de son
développement a été franchie, à marquer d’une pierre blanche et à célébrer. Le
Cinéma Parallèle retrouve donc son lieu d'où il pourra continuer à faire
rayonner les œuvres et les auteurs qu'il défend, tout en continuant d'affirmer
sa spécificité comme lieu de diffusion consacré au cinéma d'auteur et à la
relève.
2009 sera une grande année pour le Cinéma Parallèle
qui pourra, grâce à l'appui reçu de tout le milieu cinématographique, de ses
partenaires public et privé, et du public qui a signifié haut et fort
l'importance qu'il accordait à son travail, non seulement continuer d'offrir le
meilleur du cinéma mais également travailler avec tous ses partenaires actuels
et à venir pour progresser, développer de nouvelles avenues, et se positionner
comme un leader dans l'offre cinématographique montréalaise pour que son mandat
puisse rayonner encore plus vers de nouveaux auditoires.
###
Beethoven, Concertos pour piano nos 1 et 2
AN 2 9955
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin
Kent Nagano, chef honoraire
Mari Kodama, pianiste
Disponible le 27 janvier 2009
Montréal, le 27 janvier 2009 ― Kent
Nagano, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal et directeur
musical général de l’Opéra d’État de Bavière à Munich depuis septembre 2006,
retrouve ici le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, orchestre dont il était
directeur artistique de 2000 à 2006, et la pianiste Mari Kodama dans un
enregistrement consacré aux deux premiers concertos pour piano de Ludwig van
Beethoven.
En novembre 1792, tout juste avant ses 22 ans,
Ludwig van Beethoven quitte Bonn pour s’établir à Vienne. Dans ses cartons se
trouvait un Concerto pour piano en si bémol majeur – le
Concerto pour piano no 2 –, qui devait lui servir de carte de
visite à la fin mars 1795 auprès du public. Même après la création réussie du
concerto, Beethoven y a apporté des correctifs à au moins trois occasions.
Aucune autre œuvre de Beethoven ne nous permet de suivre si clairement les
étapes successives de son évolution.
Le Concerto pour piano no 1, son
deuxième chronologiquement, renferme déjà ce qui allait caractériser les
concertos et les symphonies du compositeur viennois classique : travail
thématique soutenu, liens subliminaux entre les mouvements, mais avant tout le
principe de contraste entre les différents niveaux de la composition. Ces deux
concertos se veulent en quelque sorte la traduction sonore de cette époque sous
des cieux européens.
La pianiste Mari Kodama a acquis une réputation
internationale pour sa sensibilité musicale et sa remarquable virtuosité. Lors de
ses nombreuses prestations partout en Europe, aux États-Unis et au Japon, elle
a toujours su montrer la profondeur esthétique de son style tout à fait unique.
Parmi ses plus importantes prestations récentes, on l’a entendue dans des
concertos de Beethoven à Berlin, Montréal, Baden-Baden, Bad Kissingen,
Singapour et Osnabrück, ainsi qu’aux festivals de Schleswig-Holstein et de Bad
Kissingen.
Chef invité très prisé, Kent Nagano s’est
produit avec plusieurs des meilleurs orchestres du monde. Il fut successivement
directeur musical de l’Opéra national de Lyon, du Hallé Orchestra de
Manchester, et premier chef invité adjoint du London Symphony Orchestra. En
2003, il devint le premier directeur musical du Los Angeles Opera. Au terme de
son mandat de directeur artistique du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, il
s’est vu décerné le titre de « chef émérite » par les musiciens.
###
(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
MACBETH OU
L’OBSESSION DU POUVOIR
À l’Opéra de Montréal (www.operademontreal.com)
René Richard Cyr revisite
l’œuvre de Giuseppe Verdi!
Salle Wilfrid-Pelletier,
Place des Arts
31 janvier · 4 · 7 · 9 · 12
février 2009 à 20 h
Une coproduction Opéra de
Montréal / Opera Australia
Pour ne rien perdre de
l’intrigue, tous les opéras sont présentés en langue originelle, avec surtitres
bilingues projetés au-dessus de la scène.
Commentaires de Michel Handfield (5 février 2009)
Écosse,
au tournant des années 1030-1040, Macbeth, sous l’influence de sa femme, veut
retrouver le royaume de son père qui lui est dû selon lui, car fils d'un roi
d'Écosse. Mais, à la place, il est commandant au service du roi Duncan Ier. (1)
Il le fera assassiner, puis, ce sera au tour du général Banquo d’y passer.
« Et quand un nouveau rival, Macduff,
se présente à Macbeth, Lady Macbeth fait brûler son château entraînant la mort
de la femme et des enfants de ce dernier, ni plus ni moins ». Enfin,
Macbeth sera assassiné, « sur
l'ordre du fils (Malcolm) du roi Duncan qu'il avait lui-même poignardé ». (2)
Cet
opéra s’ouvre sur une forêt, où sont les sorcières et filles de mœurs
légères. Macbeth veut savoir son avenir.
On lui dira! Prédétermination ou manipulation, car il agira selon ce qu’on lui
a dit! Sa femme le manipulera aussi. Notre homme est victime de sa destinée que
les autres semblent mieux contrôler que lui!
Sa femme lui demandera d’ailleurs : « Pour accéder à la grandeur, sauras-tu faire le mal? » On
rejoint là Machiavel, antérieur de Shakespeare. Mais, comme pour Le Prince (3),
Macbeth est intemporel. La soif du Pouvoir chez l’Homme, ça ne se démode
pas. Envie (Macbeth) et manipulation (lady Macbeth) se complètent bien dans ce
couple. Mais, cela existe toujours. L’ambition de gagner mène à la violence au
hockey, à la fraude dans les affaires et aux intrigues dans la politique par
exemple. Et l’Homme de pouvoir ne connaît pas le remord. Il recommencerait,
être sûr de ne pas se faire prendre. C’est pire chez le Roi (ou la Reine), car
la fonction incarne la justice et l’État. Elle est donc justification en soit!
Quand on parle de la raison d’État… c’est de cela dont on parle. Ici, on est
dans l’assassinat politique; la royauté comme la Mafia; McBeth comme le
parrain! (4) Et si le souverain n’est pas tendre avec ses commettants et ses
proches, il l’est rarement davantage avec le peuple. Le peuple demandera donc
justice et se ralliera à un autre prétendant au trône contre Macbeth. C’est
l’histoire du monde : le peuple se liant à un conquérant qu’il croit juste pour renverser celui des
espoirs déçus. La servitude volontaire (5) dans toute sa splendeur, avec une
pointe du parrain, car « ce qui
commence dans le sang, doit finir dans le crime » ai-je noté durant
cet opéra! Fait intéressant, quand on regarde les dates : La Boétie
(1530-1563) est le chainon manquant entre Machiavel (1469-1527) et Shakespeare (1564-1616)!
C’est
une pièce qui remet aussi les valeurs en place.
Ainsi, ce chant qui dit « Patrie
qui nous opprime, tu ne peux plus porter le nom de mère » est une
allusion directe à la mère patrie qui n’en serait plus une. Un contrat social brisé (6), le roi
d’’Écosse ayant trahi son peuple étant un tyran. Le peuple fera donc alliance
avec l’Angleterre pour reconquérir le trône :
« En
1054, Malcolm réussit à obtenir l'aide du roi d'Angleterre Édouard le
Confesseur, qui lui prête une armée pour reconquérir son trône (Annales
d'Ulster U1054.6). Le roi Macbeth est tué en 1057 (Annales d'Ulster U1058.6),
et son successeur, Lulach Ier, en 1058 (Annales d'Ulster U1058.2).
Malcolm III est couronné
roi d'Écosse le 25 avril 1058, en l'abbaye de Scone, dans le Perthshire.
Aussitôt monté sur le trône, il renouvelle son alliance avec l'Angleterre,
alliance qui est scellée par son second mariage avec la princesse Marguerite
d'Angleterre, plus tard connue sous le nom de sainte Marguerite d'Écosse,
petite-nièce du défunt roi Édouard le Confesseur et sœur du nouveau roi Edgar
II. » (7)
Cependant, si la légende veut que Macbeth fût un tyran, il
semble que ce ne soit pas si clair. Réalité ou légende? Au lecteur de juger,
mais voici ce qu’on en dit dans Wikipedia :
Unlike
later writers, no near contemporary source remarks on Macbeth as a tyrant. The
Duan Albanach, which survives in a form dating to the reign of Malcolm III,
calls him "Mac Bethad the renowned". The Prophecy of Berchán, a verse
history which purports to be a prophecy, describes him as "the generous
king of Fortriu", and says:
“ The red, tall,
golden-haired one, he will be pleasant to me among them; Scotland will be
brimful west and east during the reign of the furious red one.” (Hudson, Prophecy
of Berchán, p. 91, stanzas 193 and 194) (8)
« Contre moi, vous vous
unissez aux anglais! » dira Macbeth dans cet opéra. Et, il y a là une vérité, car
si on peut bafouer le peuple, le jour où il décide de ne plus avoir peur ou de
s’allier à plus fort, il peut renverser même les pires régimes tyranniques, car
le roi sans le peuple n’est rien. L’histoire récente nous a montré des exemples
de dictatures qui sont tombées. Cependant, c’est parfois remplacer un maître
par un autre. Après le communisme, on a d’ailleurs fait du peuple des clients
d’un nouveau maitre, le capitalisme néolibéral, un peu comme la révolution
française a remplacé la monarchie par la bourgeoisie! Il y a toujours des
gagnants et des perdants qui s’organiseront pour tenter un renversement des
choses. Cela peut parfois prendre quelques années, parfois quelques siècles.
L’histoire regorge de ces mouvements sociaux.
Le
tout a duré 2h45, entracte comprise, et s’est terminé avec une ovation debout.
***
J’ai
aimé la simplicité du décor, qui, avec des arbres, peut représenter la forêt
écossaise ou le parc du château. Pour les puristes et traditionalistes, c’est
un sacrilège, car comment se représenter le repas au château dans ce décor?
Dans le texte de Shakespeare n’est-il pas écrit « Hall in the palace »! (9) Mais, pour moi, l’important est la
force du texte et l’émotion qui passe par le jeu et les voix, car on est à
l’opéra, genre de théâtre symphonique! Alors, on peut imaginer la salle à dîner
ou croire qu’ils ont tenu banquet sur la terrasse du château! On le fait bien
maintenant, manger sur la terrasse!
L’essentiel
est dans cette lutte pour le pouvoir, incluant la manipulation de lady Macbeth.
Ce sujet est toujours d’actualité, comme pour Machiavel ou La Boétie. On aurait
pu faire cet opéra en jeans, avec des Harley-Davidson sur scène, que c’eut été
encore Sheakspeare, car la force de l’œuvre est dans l’intrigue, non dans le
décor. Macbeth aurait pu vouloir reprendre la place du chef de gang qu’avait
été son père que c’eut encore été Macbeth, car la force de l’œuvre est dans les
caractères et la psychologie des personnages! La force de l’opéra est dans la
musique et le chant.
Il
est vrai que je suis sociologue et que c’est la force psychosociale et
sociopolitique de l’œuvre qui est venue me chercher. D’ailleurs, ce que
j’analyse le plus fréquemment dans ce que je vois est soit le côté
sociologique, psychosociologique, sociopolitique ou socioéconomique de l’œuvre.
Ne me demandez pas si la note fut à la hauteur de la partition, car je n’y
connais rien. Mais, je sentais une force dans la représentation. Que c’est
vivant l’opéra! Les acteurs le vivent devant nous. Pour parler de la note
précise, il ya des spécialistes qui comparent avec la partition et toutes les
variations de l’œuvre qu’ils ont déjà vue ou entendue, même sur disque! Mais,
est-ce toujours réaliste de comparer? Certaines œuvres faites en studio ne
furent-elles pas reprise jusqu’à la note parfaite? Il peut donc être injuste de
comparer parfois!
Ici
on est justement dans le « live », avec ses forces et ses faiblesses,
mais surtout sa réalité vivante, organique et non statique! Le lendemain, il
pourrait y avoir quelques différences pour qui pourrait observer. C’est l’expérience
unique qui fait que l’œuvre vit. C’est ce que j’aime du théâtre et maintenant
de l’opéra. C’est cependant ce que certains spécialistes de la partition et du
texte critiquent allègrement dans les pages de leurs quotidiens. Alors, si vous
êtes « partitionnistes », ce n’est certainement pas moi qu’il faut
lire. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la
critique! A chacun son métier.
Si
vous voulez vivre une expérience humaine, et le sujet s’y prête bien, Macbeth
est à voir. Si vous êtes puristes et que vous voulez suivre la partition, vaut
mieux écouter votre interprétation préférée sur CD, car rien n’y arrivera de
toute manière! (10)
Pour
faciliter la vision d’ensemble, la scène est quelque peu inclinée, ce qui force
les chanteurs à être dans une position moins naturelle parfois. Cela aussi peut
déranger certains puristes je crois.
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Macbeth_Ier_d'Écosse
2. « Portrait de meurtriers » dans la présentation de l’opéra reçu pour
l’annoncer. Vous la trouverez plus bas.
3.
Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris: Booking International.
4.The Godfather (Le parrain)
de Francis Ford Coppola.
5.
La Boétie, 1995 [1576], Discours de la servitude volontaire, Mille-et-une-nuits.
6. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du
contrat social, France: Grands écrivains.
7.
Malcolm III d'Écosse in Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Malcolm_III_d%27%C3%89cosse
8.
Source: Macbeth of Scotland, from Wikipedia, the free encyclopedia: http://en.wikipedia.org/wiki/Macbeth_of_Scotland
9.
Act III, scène IV, p. 16 de Macbeth, section Tragedies in, Shakespeare, The
Shakespeare library, UK/India: 2004. Ce livre reprend une
édition ancienne.
10. Pour les puristes, vaut
mieux lire mes confrères Claude Gingras, de La presse (www.cyberpresse.ca), qui, lui n’aimait pas
ces « femmes portant des sacs à main
et des coiffures style 1940 », et Christophe Huss, du Devoir (www.ledevoir.com),
qui remarquait que « pour pousser
ses aigus » John Fanning, en Macbeth, « opère par flexion-extension des genoux. » Et s’il le faisait
pour mettre de l’émotion dans son jeu? Remarquez, comme je ne suis pas musicien
et encore moins chanteur, je n’ai rien remarqué de tout cela, mais j’ai passé
une belle soirée, ni pénible, ni terne! (Références pour les puristes de
la note: Gingras, Claude, Pénible Macbeth,
02 février 2009 : www.cyberpresse.ca/arts/musique/musique-classique/200902/02/01-823152-penible-macbeth.php;
Christophe Huss, Concerts classiques -
Terne Macbeth, in Le Devoir, édition du lundi 02 février 2009: www.ledevoir.com/2009/02/02/230909.html)
Hyperliens (avec la coopération de Luc Chaput) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Macbeth_Ier_d'Écosse
http://en.wikipedia.org/wiki/Macbeth_of_Scotland
http://fr.wikipedia.org/wiki/Macbeth_(Shakespeare)
http://en.wikipedia.org/wiki/Macbeth
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Ier_d%27Angleterre
http://www.royal.gov.uk/output/page75.asp
http://en.wikipedia.org/wiki/Basilikon_Doron
http://en.wikipedia.org/wiki/Throne_of_Blood
http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Cawdor
http://fr.wikipedia.org/wiki/Malcolm_III_d%27%C3%89cosse
Quelques Macbeth sur IMDB pour le cinéma:
Macbeth
(1948) d’Orson Welles: http://www.imdb.com/title/tt0040558/
The
Tragedy of Macbeth (1971) de Roman Polanski: http://www.imdb.com/title/tt0067372/
Macbeth
(2006) de Geoffrey Wright: http://www.imdb.com/title/tt0434541/
Présentation officielle :
L’histoire
de Macbeth, ambitieux et impitoyable général écossais, qui s’empare du trône avec
l’aide de son épouse, a fait le tour du monde. Dans une nouvelle production,
coproduite avec Opera Australia, l’Opéra de Montréal présente MACBETH de
Giuseppe Verdi dans une version revisitée par René Richard Cyr qui signe ici sa
troisième mise en scène à la compagnie.
«
De tout temps, ce ne sont pas les exemples de tyrannie qui manquent, précise
M. Cyr. Il nous a semblé, à l’équipe des concepteurs et à moi, que notre
représentation se devait de signifier la malheureuse éternité de ce drame. »
L’œuvre,
qui transcende le temps, est campée dans une sombre forêt de symboles, lieu de
toutes les infamies, et intense écrin pour la poignante musique de Verdi.
C’est
une distribution entièrement canadienne qui fera vivre cette œuvre touffue sur
les thèmes de l’ambition et du pouvoir, où le drame, accentué de folie et de
fantastique, sème partout son odeur de mort. Le baryton John Fanning incarne
Macbeth, alors que Michele Capalbo chante Lady Macbeth, l’un des rôles les plus
éprouvants du répertoire pour une soprano dramatique. Le ténor Roger Honeywell
incarne Macduff et le baryton-basse Brian McIntosh, Banquo. Le chef américain
Stephen Lord dirige l’Orchestre symphonique de Montréal et le Chœur de l’Opéra
de Montréal. À la mise en scène, René Richard Cyr est entouré d’une équipe de
création entièrement québécoise : décors, Claude Goyette ; costumes, François
St-Aubin ; éclairages, Étienne Boucher. Il s’Agit là d’une troisième
coproduction avec Opera Australia (après les précédents succès de Lakmé et
Madame Butterfly), qui cette fois-ci exportera les talents canadiens
sous le grand dôme de Sydney.
Portrait
de meurtriers
Deux
êtres sans scrupule, Macbeth et son épouse, tuent et massacrent la dynastie
rivale pour conquérir le trône d'Écosse. Leurs victimes? Le roi Duncan, puis le
général Banquo. Rien ne peut se dresser contre leur irrépressible soif de
pouvoir. Et quand un nouveau rival, Macduff, se présente à Macbeth, Lady
Macbeth fait brûler son château entraînant la mort de la femme et des enfants
de ce dernier, ni plus ni moins (version de 1865). Verdi, sur le livret de
Piave, compose l'opéra dans une première version, créée en 1847 à Florence au
Teatro della Pergola. Il modifiera encore certains tableaux pour mieux
approcher le drame originel de Shakespeare : ainsi une seconde version est
présentée en français en 1865, au Théâtre Lyrique, avec le nouvel air « La
luce langue... ». Mais la culpabilité ronge peu à peu Macbeth. Son épouse
meurt après une scène hallucinée de somnambulisme (le célèbre air « Una macchia
è qui tutt'ora »... à l'acte IV). Au terme de ce voyage dans la barbarie,
Macbeth meurt assassiné, sur l'ordre du fils (Malcolm) du roi Duncan qu'il
avait lui-même poignardé.
Inspiré
par Shakespeare, qu'il aborde alors pour la première fois, comme il le sera
aussi avec Otello et Falstaff, œuvre de la pleine maturité, le
compositeur italien, n'oublie aucun des effets qui plaisent au public
contemporain, en particulier les chœurs en souffrance implorant le retour à
l'âge d'or, fustigeant l'ordre politique (chœur des Écossais exilés au début de
l'acte IV). Sur le plan musical, le compositeur s'intéresse au couple des
meurtriers, en particulier au personnage de Lady Macbeth, un rôle réputé «
inchantable » pour une soprano dramatique.
Distribution:
Macbeth:
John Fanning, baryton (Canada)
Il a récemment été fait
membre de l’Ordre du Canada. Il chante au Metropolitan depuis maintenant huit
saisons et ses rôles incluent John Plake (Sly), Mandryka (Arabella),
Le Père (Hänsel und Gretel) et Almaviva (Les noces de Figaro). La
saison dernière, il chantait Tonio (I Pagliacci) pour le Vancouver
Opera, Horace Tabor (The Ballad of Baby Doe) pour le Calgary Opera, le
rôle-titre dans Falstaff pour Opera Ontario et l’Edmonton Opera et Iago
(Otello) à l’Opéra de Québec. Dernière présence à la compagnie : Ariane
à Naxos (2004)
Lady Macbeth: Michele
Capalbo, soprano (Canada)
Sa présence sur les scènes
internationales s’est considérablement intensifiée au cours des dernières
années, surtout dans les rôles véristes et verdiens. En Amérique du Nord, on
l’entend au Houston Grand Opera, au New York City Opera, au Palacio de Bellas
Artes; en Europe, elle se produit au Deutsche Oper am Rhein, au Maggio Musicale
et au Théâtre du Capitole de Toulouse. Reconnue comme l’une des grandes
interprètes d’Aida, ses autres rôles de prédilection sont Tosca, Desdemona (Otello),
Leonora (Le trouvère), Violetta (La traviata), Manon Lescaut,
Mimì (La bohème), le Choeur de femme (Le viol de Lucrèce) et la
Gouvernante (Le tour d’écrou). Dernière présence à la compagnie : Gala
(2002)
Macduff : Roger
Honeywell, ténor (Canada)
Le magazine Opera Now parle
de Roger Honeywell comme possédant «la bonne dose de fougue héroïque dans sa
voix». Récemment, il chantait James Nolan (Doctor Atomic) avec le Lyric
Opera of Chicago et le Metropolitan Opera, Cavaradossi (Tosca) au
Florida Grand Opera, Troilus (Troilus and Cressida) à l’Opera Theatre of
Saint Louis, Rodolfo (La bohème) à l’Opera Company of Philadelphia et
Dick Johnson (La fanciulla del West) à Glimmerglass. Il participait
également à la création américaine de Tea: A Mirror of Soul au Santa Fe
Opera et à la création mondiale de The Grapes of Wrath au Minnesota
Opera et Utah Symphony and Opera. Dernière présence à la compagnie : Gala (2003)
Banquo : Brian
McIntosh, baryton-basse (Canada)
Il se produit régulièrement
sur les principales scènes et avec les principaux orchestres nord-américains,
sans oublier un bon nombre de scènes et festivals européens. Au cours des
récentes saisons, il a chanté Bartolo (Le barbier de Séville) au
Schlossfestspiele Zwingenberg, Bartolo (Les noces de Figaro) au New
Orleans Opera, Alidoro (La Cenerentola) au Calgary Opera, Peneios (Daphne)
au Pacific Opera Victoria et Lodovico (Otello) à Opera Lyra Ottawa et au
Manitoba Opera. La saison dernière, il a chanté Haly (L’Italienne à Alger)
au Vancouver Opera, Luther et Crespel (Les contes d’Hoffmann) au
Virginia Opera et le Sacristain (Tosca) à Calgary. Dernière présence à
la compagnie : Gala (2007)
Malcolm : Luc Robert,
ténor (Canada)
Il chante au Canadian Opera
Company le rôle-titre dans Albert Herring, Arturo et Edgardo (Lucia
di Lammermoor), Pang (Turandot), Borsa (Rigoletto), Rodolfo (La
bohème), le Narrateur (La cantate du café), Steva (Jenufa),
Pinkerton (Madame Butterfly), Cavaradossi (Tosca) et le Duc de
Mantoue (Rigoletto). À ces emplois s’ajoutent Nemorino (L'élixir
d'amour) à l’Opéra de Rennes, l’Opéra de Nantes et l’Opéra de Québec,
Malcolm (Macbeth) au Vancouver Opera et Mylio (Le roi d'Ys) à
l’Opéra de Rennes. Prochainement, il retournera à l’Opéra de Rennes et à Opera
Lyra Ottawa pour chanter Macduff, et Hoffmann (Les contes d’Hoffmann) au
Tampa Bay Opera. Fait ses débuts à la compagnie.
Un Docteur : Alexandre
Sylvestre, baryton-basse (Canada)
En 2005, il fait ses débuts
à l’Opéra de Montréal dans les rôles de Zalzal et du Chef de police (L’étoile),
en plus de participer au Gala. Au cours des deux dernières saisons, il a chanté
Figaro (Les noces de Figaro) avec le Opera Centre à Sulmona, Italie, Pausanias
(Une éducation manquée) pour l’Institut canadien d’art vocal, le Duc de
Vérone (Roméo et Juliette), le Prince Yamadori (Madame Butterfly),
Jake Wallace (La fanciulla del West) et Nourabad (Les pêcheurs de
perles) à l’Opéra de Montréal. Il a aussi participé à la création d’une
oeuvre fondée sur les écrits de Jacques Cartier et produite dans le cadre du
400e de la Ville de Québec. Dernière présence à la compagnie : Les pêcheurs
de perles (2008)
Une Servante :
Mireille Lebel, mezzo-soprano (Canada)
Mireille Lebel termine
cette année son stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. On a
récemment salué sa prestation dans A Chair in Love en tournée au Pays de
Galles et ses débuts au Royal Opera House – Covent Garden de Londres dans The
Midnight Court. Elle a fait ses débuts à l’Opéra de Montréal dans Flora (La
traviata), puis a chanté Mallika (Lakmé) et Kate (Madame
Butterfly). Au cours de la présente saison, elle chante dans le Stabat
Mater de Haydn avec Les Violons du Roy, Cupid (Venus and Adonis) au
Boston Early Music Festival, le Messie avec le San Antonio Symphony,
Dorabella (Così fan tutte) dans la production de l’Atelier lyrique,
Myrtale (Thais) au Pacific Opera Victoria et Messagiera (Orfeo)
au Edmonton Festival of Ideas. Dernière présence à la compagnie : Madame
Butterfly (2008)
PRODUCTION
Chef : Stephen Lord
(États-Unis)
Stephen Lord a récemment
été choisi par Opera News comme l’un des 25 noms les plus influents du
milieu lyrique américain. Anciennement directeur musical du Banff Festival
Opera et du Boston Lyric Opera, il est présentement directeur musical de
l’Opera Theatre of Saint Louis. Au cours de la présente saison, il dirige La
traviata au Portland Opera, Madame Butterfly à Opera Colorado et L'élixir
d'amour au Michigan Opera Theatre. Récemment, il dirigeait Les contes
d’Hoffmann à l’Opera Theatre of Saint Louis, le concert des grandes finales
du Metropolitan Opera National Council et L'élixir d'amour au Boston
Lyric Opera. Fait ses débuts à la compagnie.
Metteur en scène : René
Richard Cyr (Canada)
Comédien, metteur en scène,
auteur, réalisateur, animateur, René Richard Cyr fut directeur artistique et
codirecteur général du Théâtre d’Aujourd’hui de 1998 à 2004. Il a également
assumé la codirection artistique du Théâtre PÀP/Petit à Petit de 1981 à 1998.
Au cours des vingt-cinq dernières années, il a signé plus d’une centaine de
mises en scènes au théâtre, création et répertoire confondus, à l’opéra et dans
le domaine du show-business, dont récitals, galas et spectacles télévisés. Il a
de plus signé plusieurs réalisations pour la télévision. Il a co-écrit et
co-mis en scène le spectacle Zumanity présenté depuis 2003 à Las Vegas
révélant une autre facette du Cirque du Soleil. Ses talents de comédien l’ont
aussi fait apparaître au théâtre, à la télévision et au cinéma. Ses créations
et interprétations lui ont valu plusieurs distinctions et plus d’une quinzaine
de prix prestigieux. Dernière présence à la compagnie : Don Giovanni (2007)
Concepteur des
décors : Claude Goyette (Canada)
Claude Goyette a conçu les
décors pour la plupart des théâtres de répertoire et expérimentaux du Québec.
Fondateur de l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec
(APASQ), il en a également été le premier président. Il a travaillé avec de
nombreux créateurs importants tels René Richard Cyr, Martine Beaulne et Roger
Blay. Sa rencontre avec Denis Marleau fut marquante, l’amenant à concevoir
l’environnement scénique de plusieurs productions du Théâtre UBU dont Les
maîtres anciens (1995) et Catoblépas (2001). Claude Goyette enseigne
à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal. Dernière
présence à la compagnie : La traviata (2006)
Concepteur des
costumes : François St-Aubin (Canada)
Depuis son diplôme de l’École
nationale de théâtre du Canada en 1984, François St-Aubin a signé les costumes
de quelque 70 productions théâtrales, une douzaine d’opéras et spectacles de
danse. Il oeuvre principalement à Montréal auprès de la plupart des compagnies
théâtrales importantes de la ville. À l’été 2004, il faisait ses débuts au
prestigieux Stratford Festival, en signant les costumes de The Count of
Monte Cristo. En 2000, il remportait le prix des Meilleurs costumes à La
Soirée des Masques. Il enseigne la conception des costumes depuis 1994.
Dernière présence à la compagnie : Carmen (2005)
Concepteur des
éclairages : Étienne Boucher (Canada)
Étienne Boucher a collaboré
à quelque 60 productions de danse, d’opéra et de théâtre; il a été nominé
quatre fois par l’Académie québécoise du théâtre. Il a travaillé avec René
Richard Cyr sur plusieurs spectacles dont les comédies musicales Les
Parapluies de Cherbourg et L'Homme de La Mancha, et avec le
chorégraphe Sylvain Émard en signant les éclairages de toutes ses productions
depuis 2001. Depuis 2004, il travaille avec Ex Machina et Robert Lepage, une
collaboration qui a commencé avec La Celestina présentée en Espagne,
pour se poursuivre avec Lipsynch et The Rake's Progress. Ils
travaillent présentement sur The Nightingale et La tétralogie de
Wagner. Fait ses débuts à la compagnie.
---
En salle le 30
janvier
Montréal,
le 12 janvier 2009. Les Films Séville sont heureux et fiers d’annoncer que
Transit, le premier long métrage de Christian De La Cortina sort en salle le 30
janvier. Présenté en première lors du 3e Festival du film de Tremblant en juin
2008, ce long métrage a été produit sans l’aide d’institutions
gouvernementales.
Transit
raconte l'histoire d'un jeune agent double (de la Cortina), d'un vétéran de la
police de Montréal et d'une agente de la GRC qui tentent tous de mettre fin aux
activités de Ricardo, leader d'un gang spécialisé dans le vol de voitures et le
transport de cargaisons de drogue. Or, loin de s'aider, les trois policiers se
nuiront plus souvent qu'autrement...
Produit
avec un budget minimal et un investissement privé, Transit est un thriller avec
des poursuites de voitures et des scènes de confrontation policiers vs
gangsters hautes en couleur « Les gens qui ont vu le film le comparent souvent
à Bon Cop Bad Cop ou Nitro, et quand je leur dis que je l'ai fait avec 150 000
$, ils ne me croient pas! » précise le réalisateur qui est aussi un des
interprète principaux aux côtés de Julie Du Page, Luc Morissette et Deano
Clavet.
Marie-Chantal
Toupin a consacré le vidéoclip de sa chanson « Une fois pour toutes »
à la promotion du film. Les Films Séville distribuent ce film au Canada et à
l’international.
Commentaires de Michel Handfield (2 février 2009)
On
pénètre le milieu du vol de char pour l’exportation. La grosse organisation,
celle qui a de bonnes couvertures et des entrées dans le système légal :
accès aux données de la Société d’Assurance Automobiles du Québec,
aux codes informatiques des anti-démarreurs et des alarmes, aux courtiers en
exportation, etc. Les autos sont commandées, volées et livrées à l’étranger par
containers! Quasi documentaire, quand on sait que c'est « à Montréal qu'il se vole le plus de
véhicules au Canada, en chiffres absolus » tel que nous le disait le
Devoir il y a quelques semaines encore. (1) Et, de mémoire, il me semble qu’on
se classe bon premier en ce domaine depuis des années.
De
l’autre côté on suit la police. On parle alors d’enquête et d’infiltration, mais aussi de mauvaise
communication entre corps policiers et de
non confiance entre certains agents. On veut conserver des informations
pour ne pas se faire tirer la couverte – et les projecteurs – par l’autre corps
policier! Certains policiers, jaloux de
leur travail, peuvent même devenir dangereux pour les autres s’ils ne sont pas
au parfum de l’affaire. Mais, la police ne peut tout dire, car le crime
organisé peut aussi infiltrer leur milieu avec des taupes. Par l’argent ou par
chantage, le crime organisé est fort. Puis, le milieu criminel n’est pas pris
avec les règles que la police doit suivre!
De toute façon, l’économie fonctionne à
l’argent, propre ou sale; blanchi ou non! L’argent circule dans les veines du
système entre ces 3 grands pôles que sont l’État, les affaires et le crime
organisé. D’ailleurs, « les finances
américaines et mondiales - … - sont-elles en mesure de renoncer aux dizaines de
milliards de « coca-dollars » qu’elles recyclent chaque années? »
posait comme question un livre paru en 1992. (2) Qu’en est-il aujourd’hui,
suite à la crise financière? Avec ce besoin d’argent cruel, le système étant à
cours de capitaux, n’est-il pas prêt à fermer les yeux sur bien des choses?
Probablement que le système pompe encore davantage de cet argent sale! On ne
parle probablement plus de coca-dollars ou de narco-dollars, mais de
crimino-dollars, que ce soit l’argent de la drogue, de la prostitution, du
recel, du jeu ou du recyclage d’automobiles volées. La plus-value est bonne;
l’argent recyclée dans un système qui en a besoin en temps de crise!
Ce
film est intéressant comme « inside
view » même si c’est une fiction. Réalisme ou croyance populaire que
l’on alimente? Au spectateur de juger. Chacun aura son opinion. Cependant, si
c’est le moindrement réaliste, cela explique la perte d’efficacité policière,
chacun travaillant autant à se protéger, qu’à son travail! Et puis, il y a les
chicanes de juridictions…
Quant
à moi, je crois que cela est plus ou moins vrai selon les secteurs d’activités.
Si certains emplois sont techniques, d’autres ont davantage une portée
politique et publique et c’est là qu’il y a le plus de risque de voir certains
dérapages. Pas nécessairement de l’ordre de ce que l’on voit dans le film, car
c’est ici une fiction, mais peut être pas très loin non plus, surtout lorsque
ça implique des agents infiltrés et différents corps policiers (par exemple
Montréal, la SQ, la GRC et parfois des États-Unis), pas toujours bien arrimés
pour des questions de langues, de culture, d’organisation du travail et de
juridictions, quoi que l’on voit de plus en plus d’escouades mixtes maintenant.
Avec la mondialisation, nos corps policiers ont dû apprendre à se
« réseauter », ce que le crime organisé fait depuis bien longtemps!
Notes :
1. La Presse
canadienne, Vols d'autos: Montréal
constitue une cible de choix, Le Devoir, Édition du mardi 16 décembre
2008 : www.ledevoir.com/2008/12/16/223593.html
2. Sauloy, Mylène, et Le Bonniec,
---
ENTRE LES MURS DE LAURENT CANTET
À
L’AFFICHE DÈS LE 23 JANVIER
PALME
D’OR DU 61e FESTIVAL DE CANNES
Métropole Films est heureuse d’annoncer que le
film Entre les murs, lauréat de la Palme d’Or du 61e Festival de Cannes,
prendra l’affiche le 23 janvier prochain. Quatrième long métrage de Laurent
Cantet (L’Emploi du temps), le film a été présenté dans plusieurs festivals
prestigieux à travers le monde en plus d’être pressenti pour représenter la
France dans la course aux Oscars 2009.
François est un jeune professeur de français
dans un collège difficile. Il n’hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane,
Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue
elle-même était un véritable enjeu. Mais l’apprentissage de la démocratie peut
parfois comporter de vrais risques.
Librement inspiré du roman éponyme de François
Bégaudeau, ancien professeur de français et héros du film, Entre les murs se
situe à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Tourné avec de jeunes
acteurs non professionnels, le film nous entraîne, avec un réalisme poignant,
dans le quotidien des élèves d’une classe parisienne. Partout acclamé par la
critique et le public, Entre les murs arrive au Québec auréolé de la première
Palme d’Or décernée à la France en vingt-deux ans.
Entre les murs prendra l’affiche au Québec dès
le 23 janvier en version originale française et avec sous-titres anglais. Les
projections seront précédées du court métrage Next Floor, de Denis Villeneuve,
dans la plupart des salles où le film sera à l’affiche.
Commentaires de Michel Handfield
(15 janvier 2009/ mis en ligne le 22)
On est dans une école secondaire dans un
milieu multiethnique, avec ce que cela comporte de différences culturelles,
c’est-a-dire que pour une même expression, la perception peut être différente.
Il y a donc un risque permanent de qui-propos, mais aussi un beau défi
éducationnel, intégrationel et intergénérationnel (entre le prof et les
étudiants)! Éviter les dérapages est déjà quelque chose. Les surmonter, une
réussite. Faire de ces jeunes des citoyens est le but de l’éducation!
Attention, si on doit montrer des choses
à ces jeunes, le prof apprend aussi d’eux, car les jeunes le questionnent. Prof
de français, on lui demande « qui
parle comme ça dans la vraie vie? » quand il explique le subjonctif!
(1) Vous, monsieur? Bien non, bien oui, ça dépend des circonstances. On doit
maîtriser le langage pour s’adapter selon que l’on parle dans la rue (familier)
ou dans un milieu cultivé; par exemple si on poursuit des études. « Oui, mais les études, ce n’est pas pour tous
monsieur » lit-on dans leur regard!
Alors, leur expliquer que la langue donne des outils qui ouvrent sur des
possibles! C’est cela qu’il faut transmettre, mais ce n’est pas toujours
évident de le comprendre à 15 ans!
Si les jeunes apprennent de lui, ils apprennent aussi entre eux; mais, désapprennent parfois, car l’éducation est un
processus dynamique dans lequel tous les acteurs sont inclus dans l’interaction
d’une classe. Lieu fermé, mais milieu dynamique! Au cours de ce film j’ai
souvent pensé à « Chagrin d’école »
de Daniel Pennac. (2) Ce film fait le pari de l’intelligence! Laissons la
parole à Laurent Cantet :
« Je voulais rendre justice à
tout le travail qui se fait dans l’espace d’une école. Dans un cours, il y a
toujours de l’intelligence en jeu – y compris dans les malentendus et
l’affrontement. C’est cette intelligence que nous visions chaque fois que nous
lancions une scène. Dans l’échange des répliques entre le prof et les élèves,
entre les élèves entre eux, entre les profs, des idées sont mises en question,
se comprennent ou se déplacent. Or cette façon de parier sur l’intelligence
correspondait avec la façon très singulière, et très peu orthodoxe dont
François exerce son métier. » (3)
Un film à voir, à mi parcours entre
fiction et documentaire, mais aussi un site internet à visiter, car il est très
complet et va au-delà du film, avec news, débats et revue de presse sur le
sujet (« on en parle »),
sans oublier vidéos, photos et entrevues (dans la section « le film ») : www.entrelesmurs-lefilm.fr.
Des différences, mais aussi des convergences, car autant il peut y avoir des
différences entre l’école parisienne, montréalaise ou dakaroise, autant il peut
aussi y avoir des parallèles, car les jeunes sont les jeunes! Ils ont tous des
rêves, des sautes d’humeur, des déceptions et des moments de bonheurs et de génie.
Même ceux de qui on ne l’attend pas toujours.
Notes :
1.
Un exemple : que j’aimasse! (subjonctif imparfait) A ce sujet, pour les
temps des verbes, les traductions, etc., un site : www.reverso.com/
2. 2007, Gallimard nrf,
Collection blanche, ISBN 9782070769179.
www.gallimard.fr/pennac-chagrindecole/
3. Notes de presse, mais nous retrouvons aussi cette entretien sur le site www.entrelesmurs-lefilm.fr,
section « le film ».
---
La
semaine dernière nous avons vu trois pièces de théâtre. Belle rentrée pour
cette nouvelle année. Cependant, pour ne
pas passer une pièce avant l’autre, car nous les avons toutes appréciées avec leurs différences, nous avons
choisi de présenter nos commentaires en
même temps pour les trois pièces, mais suivant l’ordre dans lequel nous les
avons vues.
LA FEMME FRANÇAISE ET LES ÉTOILES
(Espace libre)
C’EST PRESQUE TOUT
ARRIVÉ POUR VRAI! (Espace Geordie)
Le mariage de Figaro
de Beaumarchais (TNM)
---
LA FEMME FRANÇAISE ET LES
ÉTOILES (Espace libre)
Production Omnibus, le corps du théâtre
Du 13 janvier au 7 février 2009, du mardi au samedi à 20h, mais le samedi 7
février à 16h. Jeudi lève-tôt : Le jeudi 22 janvier, représentation à 19h
suivie d’une discussion.
Auteurs
Louis Aragon, Jean Asselin et Marie Lefebvre; Mise en scène Jean Asselin et
Marie Lefebvre; Scénographie Anick Labissonnière; Musique Yves Daoust; Distribution
Louise Marleau et Paul Bachero (Le mime).
Un dialogue théâtral entre une actrice et un
mime, à partir d’un roman, à partir de lettres entrecoupées de petites étoiles.
Ces étoiles qui ponctuent chaque lettre que relit la femme nous plongent dans
le silence du temps qui passe ; elles deviennent autant de prétextes pour
montrer le délire surréaliste du mime. Mouvement surréaliste, ancré dans cette
période d’effervescence et de remise en question, prémisse à l’intégration de
différentes formes d’expression artistique, qui a vu naître le mime actuel. La
femme française explore systématiquement la démarche artistique d’Omnibus,
entre l’acte et le verbe, le vu et l’entendu.
Aragon a écrit La femme française en
1923. Il y fait parler une femme avide de jouer à l’homme, de « draguer,
de garder l’initiative dans les relations amoureuses ». Il y dépeint une
revanche féministe, celle de la femme que la guerre a fait évoluer dans son
identité et dans ses mœurs, qui a dû assumer, en l’absence des hommes, une
bonne part de leurs tâches. Jean Asselin et Marie Lefebvre ouvrent cette
histoire atypique pour mettre en scène la dialectique intime du corps au
masculin et de la voix humaine au féminin.
Le
texte a été publié en 1997 chez Gallimard dans « La Bibliothèque de la
Pléiade ».
Commentaires de Michel Handfield
(21 janvier 2009)
Ferré chante Aragon; Marleau donne vit à
Aragone! Car Aragon s’était mis dans la peau d’une femme pour écrire « La femme française ». Texte
puissant, où cette femme d’âge mûr relit la correspondance qu’elle a eu avec
son jeune amant suicidé, car le père de
ce dernier lui avait remis toutes ses lettres après coup. Et son souvenir
apparaît sous la forme du mime…
On est dans les jeux de pouvoirs d’une femme
qui s’affirme; dans les espoirs et désespoirs de cet amant qu’elle fait danser
au bout de ses sentiments. Elle joue avec lui et sa jalousie. Elle se joue de
lui, mais jeu dangereux d’ainsi se jouer de son amant comme s’il était au bout
d’une corde! Elle n’en retirera finalement que la correspondance d’un homme
suicidé et le souvenir de cet amant romantique, mais infidèle. Un fantôme et un
regret qui hantera une part de ses nuits et de sa vie!
D’ailleurs, la fidélité peut-elle être
associée à la présence d’un amant? Par définition, c’est l’infidélité qui colle
à la peau des amants! Et s’il pouvait avoir des écarts sexuels, pourquoi pas
elle lui demanda-t-elle un jour? Surtout, si le désir n’est pas l’amour! Mais,
cela le grugeait, car il l’aimait probablement davantage que ses infidélités ne
le laissaient croire. Lui, voulait sa
fidélité. Mais, elle s’en jouait pour s’affirmer! Femme de tête, révolutionnant
les convenances, même avec son amant romantique.
La société change et cela a toujours un effet
sur les êtres les moins sûrs, comme si le plancher de leurs certitudes se
dérobait de sous leurs pieds! On est dans les causes du suicide; les questions
et les remords de ceux qui sont restés. Pas facile à jouer, car c’est dans les
gestes, la mimique, les pauses qu’on le sent. Surtout qu’elle est seule avec ce
legs!
Nous, on est des voyeurs qui la regardons à
travers toutes ces lettres, parfois
rapidement. Pour comprendre ou pour oublier? En faire son deuil ou
l’exorciser? A chacun son interprétation, mais, chose certaine, on est dans
l’intimité des mots et des non-dits, car le langage non verbal parle. Elle est
face au résultat de sa correspondance avec cet amant : la vie peut parfois
ne tenir qu’à un mot! Tout un texte porté par elle alors que toute la gestuelle
porte sur lui!
***
Selon la proposition scénique elle relit
des lettres écrites il y a plus de trente ans. Mais, c’eut pût être il y a un
an, un mois ou dix ans, car c’eut pu être une femme d’âge mûre qui s’est jouée
d’un amant incapable de s’en défendre. Elle, femme de Pouvoir; lui, dépendant
affectif par exemple. Une féministe, manipulatrice de surcroît. C’est la beauté
de cette pièce, la psychologie du texte étant contemporaine et intemporelle on
peut tout supposer. Mais, l’histoire en demeure une de manipulation.
Il ne faut pas oublier que ce texte très
moderne fut écrit il y a plus de 80 ans : en 1923!
Hyperliens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Aragon
---
C’EST PRESQUE TOUT ARRIVÉ
POUR VRAI! (Espace Geordie)
La
Mafia investit dans la culture!
L’Autre Mafia, en partenariat avec Avanti
Ciné\Vidéo et Sybco Ltée, vous magouille résentement sa première création
théâtrale : C’EST PRESQUE TOUT ARRIVÉ POUR VRAI!
Dans ce spectacle drôle, cruel, tendre et
municipal vous verrez les meilleurs caïds : HÉLÈNE FLORENT, MYRIAM LEBLANC,
DANNY GILMORE et CLAUDE DESPINS. Mis en scène par l’homme d’honneur STÉPHAN
ALLARD, le show sera présenté du 13 au 31 janvier 2009 à Espace Geordie, 4001
rue Berri à Montréal, dans une scénographie de JULIE DESLAURIERS.
Le
show…
Une suite ininterrompue de congélateurs le
long d’une route régionale, une vieille sourde-muette qui cache quelque chose,
une gentille fille de riche, un frère avec le nez plein, un couple qui manque
un virage, une course de lits, une prescription échappée dans la toilette, des
faux paysagistes portugais, un gros char noir, une grosse minoune en bois, une
table de « Miss », Chez Henri, la brassette Mario Tremblay, le chemin de la
Pu’pe, Dolbeau, Rimouski, Carleton, Joliette, St-Pierre, Farnham,
Sainte-Jeanne-d’Arc, Alma, Chandler, Cancun.
C’EST PRESQUE TOUT ARRIVÉ POUR VRAI nous
présente des gens de chez nous, de partout, des gens ordinaires à qui la vie
impose l’extraordinaire. À travers 6 histoires intrigantes, L’Autre Mafia vous
invite à prendre des nouvelles de votre monde. Venez vous demander vous aussi
si c’est vraiment presque tout arrivé pour vrai..!
Étant donné les ramifications nombreuses et
importantes de L’Autre Mafia, il est fortement conseillé de réserver ses
billets au coût de 24$ l'unité en composant dès maintenant le (514) 504-3889.
L’Autre
Mafia est membre de : www.carteprem1eres.com
Commentaires de Michel Handfield
(21 janvier 2009)
Une pièce humaine. Un espace de vie raconté
par les acteurs! Un espace parfois beau, parfois dramatique, mais toujours
touchant. Ils savent venir nous chercher. Un tour du Québec à travers le fait
divers :
-
Ce jeune couple d’ados qui aurait pu être un couple normal n’eut été de cette barrière
invisible que sont les classes sociales même en Gaspésie : Mon père est crabier. Vous savez, le crabe,
c’est comme l’or, mais ça se reproduit! (Elle)
-
Cet accident que l’on a vu dans les journaux d’un gars qui roulait trop vite et
qui a manqué la courbe. Amour et difficulté de vivre : cocktail dangereux!
Il amènera sa blonde avec lui dans un long voyage. Destination inconnue! Ils
nous expliquent.
-
Le déclin d’une région (Farnham) et l’aménagement d’une autre (route verte
autour du Lac!). On est en concurrence au Québec!
-
Cette vieille dame désinstitutionnalisée qui a fait l’entête des journaux parce
qu’elle a volée des pilules pour remplacer celles qui sont tombées dans la
toilette. Victime de la démence bureaucratique et de l’aveuglement idéologique!
-
Ce curé qui veut un signe sur son utilité, car il ne sert plus à rien. L’église
est vide. Que fera Dieu? Effacer le tout ou lui trouver une nouvelle mission?
Des capsules de vie qui ont d’abord un
sens en elle-même, mais qui prennent aussi un sens dans le tout, certaines
étant liées à la même histoire de différents points de vue. Si certaines gens
des régions reprochent souvent à l’art télévisuel d’être trop montréalais et
parfois trop Plateau-centriste, cette pièce donne la parole aux régions dans un
théâtre du Plateau! De très belle façon même, au point que je me demande si les
comédiens ne viennent pas des régions dont ils parlent, car ils semblent les
porter en eux. S’ils défendent bien les régions, on n’est pas dans la
condescendance cependant, car l’amour d’une région n’empêche pas une certaine
lucidité ou une vision critique. Ce peut aussi être une nostalgie de sa
grandeur perdue, comme dans le cas de Farnham.
Le tout est porté par d’excellents
comédiens qui nous laissent croire qu’ils sont plus nombreux qu’ils ne le sont
en réalité, car ils portent tous plusieurs personnages d’un tableau à l’autre.
Pièce psychosociale finalement, car on
entre dans la psychologie des gens qui ont fait les manchettes ou qui ont vécu
une expérience marquante. La fois, cette fois, qui est ressortie de la
lassitude quotidienne. Parfois, la fois de trop! Ils nous disent ce qui est
arrivé de leur point de vue; comment ils l’ont vécu; et, surtout, comment ils
se sont sentis ou ils se sentent au moment où ça arrive, car on est parfois
dans le présent, parfois dans le passé, mais toujours dans une certaine
représentation/compréhension de la réalité. Si chaque sketch est différent, il
y a une ligne d’unité : c’est ce
que vit la personne ordinaire dans un événement qui la dépasse, ce qui nous
rejoint tous peu importe notre région d’origine. Toutes régions confondues,
on appartient d’abord au peuple des
humains! C’est le message central de cette pièce avec une critique parfois
acerbe du système, surtout dans le sketch de la désinstitutionalisation. Le
plus politique et acerbe du lot.
---
Le mariage de Figaro de
Beaumarchais (TNM)
Commentaires de Michel Handfield
(21 janvier 2009)
Cette pièce dure environs 2h30 plus 20 minutes d’entracte pour
un total de près de 3 heures. Le public a apprécié. Rire franc. C’est une
comédie entrecoupée de chansons, clin d’œil à l’opéra que Mozart en avait fait
deux ans après la pièce. On est au premier degré ici.
Moi j’étais au second degré; celui qui se
rapproche de Machiavel. Comme Rousseau dit de Machiavel «[qu’]En feignant de donner des leçons aux rois il
en a donné de grandes aux peuples » (1), on peut dire la même chose de
Beaumarchais : en feignant de faire rire les rois, il a donné de
grandes leçons au peuple! Quand Beaumarchais dit à travers un de ses
personnages que « médiocre et
rampant, on arrive à tout » ou encore qu’« un homme sage ne fait pas affaire avec les grands », cela
ressemble à du Machiavel dans la forme. Reste à savoir si le peuple sait écouter! Le peuple français l’a
su, puisque représentée pour la première fois en 1784… la pièce fut suivit de
la révolution française en 1789!
Beaumarchais y dénonce les droits de l’argent
et du pouvoir, notamment le droit de cuissage, soit le droit du maître de
coucher le premier avec une fille à son service avant qu’elle ne se marie.
Cependant, si la littérature en fait grand état, il semble que le droit n’en
parle pas, d’où le doute quand à la réelle existence de celui-ci! (2) Mais, il
n’est pas dit que les maîtres n’aient pas libertinés avec les servantes, d’où
ce droit littéraire porteur d’une réalité possible, mais non codifiée! Quoi qu’il en soit, il semble que les
interdits ne soient pas les mêmes que l’on soit de la classe laborieuse ou de
la noblesse. Alors que les uns étaient pris dans le péché, les autres
libertinaient plus librement! L’évêque pouvait même manger à leur table.
L’histoire nous en a donné quelques exemples.
Beaumarchais est aussi postmoderne, car il
prend la défense des femmes dans une forme que les féministes d’aujourd’hui ne
renieraient pas! Elles ne sont pas
mièvres, ni ratoureuses, mais bien déterminées à changer les choses. Elles
savent manier les hommes au point que le Comte Almaviva se demandera pourquoi
ce n’est pas son épouse qui fait de la politique à sa place, bien plus habile
que lui dans l’art de la manipulation et de la direction! C’est d’ailleurs elle
qui le mènera en bateau, avec la complicité de Suzanne (la promise de Figaro
que le Comte convoite), durant toute la pièce. Si les hommes ont l’affiche, les
femmes ont le beau rôle!
Je n’ai pas tout noté, mais Beaumarchais fait
une très belle critique de la société de son temps. Étonnamment, il a su le
faire tout en restant près de ses bienfaiteurs!
Si c’est une pièce à voir pour le plaisir,
c’est surtout une pièce pour s’instruire de cette période prérévolutionnaire,
car tous les éléments qui conduiront à la révolution de 1789 y sont sans être
trop apparents. Mais, qui sait bien écouter le texte dans ses subtilité les
découvrira. Une pièce historique sous des airs de comédie légère.
Notes :
1. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains, p. 101,
2. Sur le droit de cuissage, deux
sites que j’ai retenu après avoir Googlé « droit de cuissage » (38 200 entrées) :
http://www.zetetique.ldh.org/cuissage.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_cuissage
Le communiqué!
Quand manigances, mensonges et tromperies
riment avec plaisir ! Bienvenue à cette « folle journée » qui voit se succéder
les jeux de cache-cache, les fausses confidences, faux billets et faux
rendez-vous. Avec une plume affûtée comme une lame et l’efficacité de formules
ravageuses, Beaumarchais signe, avec Le Mariage de Figaro, une charge décapante
contre l’abus aristocratique et les privilèges. La toile de fond de la
Révolution française ne porte jamais ombrage à la gaieté d’un texte associant esprit
raffiné et écriture flamboyante qui va de joutes rapides en parades verbales.
Cette grande fête théâtrale, orchestrée par Normand Chouinard, met en lumière
le talent époustouflant d’un Emmanuel Bilodeau plus hardi que jamais dans le
rôle de Figaro, entouré d’une distribution aussi vive et brillante que son
auteur.
Le
« déjoueur » de tours...
Le Comte Almaviva est un époux volage ; il
convoite la jeune Suzanne, camériste de sa femme et promise de son valet
Figaro. Viennent se mêler Chérubin, improbable rival de l’un, et Marceline,
épouse forcée de l’autre. Vivacité des intrigues, incessants rebondissements,
situations loufoques, le spectacle oscille entre provocation, rire et
jubilation avec, en prime, une infinie tendresse pour l’irrévérence des personnages
féminins ou pour un Figaro qui apporte, par son regard philosophique et
révolté, une dimension nouvelle aux valets classiques de comédie. Après lecture
du Mariage de Figaro, Louis XVI se serait écrié : « Cela ne sera jamais joué... Cet homme déjoue tout ce qu’il faut
respecter dans un gouvernement ».
Représentée pour la première fois en 1784, la
pièce connut un immense succès... qui ne s’est jamais démenti depuis.
Beaumarchais, entre ombre et Lumières.
Beaumarchais a traversé la Révolution et vu s’incarner dans l’Histoire ces
idées qu’il avait exprimées dans son théâtre avec tant d’insolence. Mais il
n’est pas un rebelle pour autant : sa carrière se déroule à l’ombre des
pouvoirs en place, qu’il s’effrce de servir afin d’en tirer protection et profit.
Figaro partage avec Beaumarchais, son créateur, l’art du quiproquo, des
manœuvres obscures et, surtout, de « faire à la fois le bien public et
particulier », tel que déjà exprimé dans Le Barbier de Séville.
Tour à tour horloger, inventeur, écrivain, financier,
polémiste, agent secret, révolutionnaire et exilé, Beaumarchais eut une vie
trépidante, témoignant de sa capacité de travail phénoménale et d’une curiosité
insatiable, tant pour l’art et la politique que pour la science.
Transformer « l’artisan Caron » en M. de
Beaumarchais, conjuguer défense des droits du peuple et aspiration à
l’aristocratie, se glisser entre ombre et Lumières, scène et coulisses, libre
entreprise et finances publiques, c’est dire l’inépuisable énergie de cet homme
habité par le besoin irrépressible de faire éclore son génie créateur.
Un
mariage d’amour et de raison. Voilà qui pourrait décrire le lien qui unit
Normand Chouinard au TNM où il a multiplié les grands rôles.
Chez
lui, instinct et intelligence sont étroitement mêlés, permettant la constante
réinvention d’un artiste complet, engagé tout entier dans son art.
Il était naturel que Normand Chouinard fasse
le saut et devienne l’orchestrateur de ces chefs-d’œuvre comiques dont il sait
si bien huiler les mécanismes d’horlogerie. Avec L’Hôtel du libre-échange de
Feydeau (2004), il s’avérait aussi un metteur en scène doté d’un prodigieux
sens du rythme. Ce qu’il démontrait de nouveau avec Ubu roi (2007). Après avoir
mis en scène le spectacle dans lequel il « enchansonnait » Claude Gauvreau le
printemps dernier avec nul autre que Rémy Girard, le voici donc pour notre plus
grand bonheur aux commandes du Mariage de Figaro, une oeuvre qu’il a découverte
tout jeune par l’opéra de Mozart, créé en écho deux ans après la pièce. En clin
d’oeil au maître, il a rassemblé sous la direction d’Yves Morin un choeur
mozartien qui marquera les moments forts de l’action. Entre les « craques » du
texte et les dénonciations d’abus de pouvoir jailliront des petites fleurs de
musique !
Et toute la compagnie ! Emmanuel Bilodeau
incarne le malicieux Figaro et donne tout l’élan et la ruse à cet amoureux
excentrique. Celui qui fut Hamlet, Cosmo dans l’adaptation scénique d’Une
adoration (Nancy Huston), Dieu lui-même dans Le Visiteur (Eric-Emmanuel Schmitt)
et, la saison dernière, l’irrésistible Carluccio de L’Imprésario de Smyrne
(Goldoni) est un artiste multiple, jouant entre désinvolture et candeur, ironie
et tendresse, fébrilité et fragilité. À ses côtés sur scène, une distribution
imposante qui rassemble une formidable dose d’énergie, de fantaisie et de
charme dont Bénédicte Décary en Suzanne, Normand D’Amour (le Comte) et Violette
Chauveau (la Comtesse), Louise Turcot (Marceline) et Gilles Renaud (Bartolo),
qui forment des couples aussi curieux que mal assortis. Ce grand classique,
dans toutes ses extravagances, est aussi l’occasion de belles retrouvailles
entre le metteur en scène et sa famille bien-aimée de concepteurs.
Le Mariage de Figaro est un moment de pur
plaisir pour toute la famille, qui charmera les esprits et réchauffera les
cœurs !
Avec
Emmanuel Bilodeau + Catherine B. Lavoie + Normand Carrière +
Violette
Chauveau + Normand D’Amour + Alexandre Daneau + Bénédicte Décary + Eve Gadouas
+ Antoine Gervais + Roger La Rue + Catherine Le Gresley + Yves Morin + Éric
Paulhus + Gilles Renaud + Louise Turcot
Assistance
à la mise en scène et régie Geneviève Lagacé / Décor Jean Bard / Costumes
Suzanne Harel / Éclairages Claude Accolas / Conception musicale Yves Morin,
d’après W. A. Mozart / Accessoires Normand Blais / Conception des maquillages
Jacques-Lee Pelletier /
Perruques
Rachel Tremblay
---
Commentaires de Michel Handfield
(9 janvier 2009)
Walt Kowalski (Clint Eastwood), retraité de l’industrie
automobile, vient de perdre sa femme. Ses enfants voudraient le placer; le curé
catholique, le confesser, cela à la demande de sa femme dont c’était les
dernières volontés. Mais, pour lui, ce curé est encore un novice. Dans la
vingtaine, ce qui nous surprend ici où l’on parle du vieillissement des
prêtres, il ne le considère pas mature.
« Il a encore la couche aux fesses »
pourrions nous dire au Québec!
Vétéran de la guerre de Corée, porteur de
valeurs traditionnelles, conservateur et patriote, il est confronté à un
quartier en changement, multiethnique et aux prises avec des gangs de jeunes
criminalisés et armés. (1) Il protège sa pelouse et cette voiture de
collection : sa Gran Torino 1972, symbole d’une autre époque! (2) Puis, un
de ses voisins asiatiques, qu’il n’aime pas, est attaqué par un de ces gangs,
ce qui le rapprochera de ses voisins malgré lui.
On sent qu’il voudrait mettre de l’ordre dans
la place, surtout qu’il a conservé des armes de son passé militaire. On
pourrait facilement tomber dans le nettoyage à la mitraillette, mais on n’y
tombera pas. Son racisme pourrait aussi le conduire à l’excès, mais son sens de
la justice l’emportera. Comme tout Homme, il a ses démons et ses anges, car il
ne faut jamais oublier le contexte religieux qui existe autour de lui, en
commençant par la mémoire de sa femme
que le curé lui rappelle régulièrement! Il rejette l’appel de ce jeune
prêtre, mais il n’a pu passer autant de temps avec sa femme sans aucune influence…
Il fera finalement un geste démesuré pour
sauver le quartier de ces gangs, mais pas nécessairement celui qu’on pense. On
rejoint alors la gratuité du geste chrétien pour sauver la communauté.
S’oublier pour les autres; pour la justice!
***
C’est aussi un film sociologique, car il met
en parallèle différentes valeurs que l’on droit à la recomposition ethno
sociale de l’Amérique; certaines plus positives que d’autres. C’est
particulièrement vrai de la rencontre des cultures « white
anglo-saxon » et asiatique, qui peuvent paraitre loin l’une de l’autre,
mais qui ont aussi des points de convergences. Les rapprochements sont
possibles avec un peu de bonne volonté de part et d’autre! Paix aux Hommes de
bonne volonté! On n’en sort pas, car ce film commence dans une église et s’y
termine presque…
Vraiment, un film qui pourrait gagner un prix
œcuménique même s’il ne porte pas d’étampe religieuse. C’est même une bonne
histoire qui allie émotion, action et psychologie, mais il y a quelque chose de
fondamentalement chrétien en filigrane: les valeurs et le don de soi qu’il
porte comme le Christ mort en croix pour sauver la communauté des Hommes! Il y
a plus dans ce film que ce à quoi on pourrait s’attendre. A voir.
Notes :
1. Mais, cela va de soit aux Etats-Unis où
porter une arme est légal!
2.
Ford Gran Torino Sport (http://en.wikipedia.org/wiki/Ford_Torino),
voiture puissante et tout ce qu’il y a de non écologique. On parlait de « muscle car » à
l’époque! Mais, 1972, c’était une autre époque : avant les systèmes
antipollution; la première crise du pétrole; mais, surtout, avant que l’on commence à examiner
le « rapport malsain de l’homme
contemporain à l’automobile »! A ce sujet, je vous renvoie au livre noir de l’automobile de Richard
Bergeron, 1999, Montréal :
Hypothèse. Richard Bergeron est le chef
de Projet Montréal: www.projetmontreal.org.
Ce livre, et d’autres du même auteur, sont d’ailleurs disponibles par Projet
Montréal.
---
Gagnant
du Lion d’or du Festival international le de Venise
Dates
de sorties:
Version
originale anglaise et sous-titrée en français: 25 décembre 08
Version
originale et doublée en français : 23 janvier 2009
Réalisateur:
Darren Aronofsky
Avec
Mickey Rourke, Marissa Tomei, Evan Rachel Wood
Dans les années 1980, Randy "The
Ram" ("Le Bélier") Robinson était une star de la lutte
professionnelle, mais il est peu à peu redescendu de son Olympe. Pendant un
match sans envergure, il endure une crise cardiaque; un médecin lui explique
qu'un autre combat lui serait fatal. Il décide alors de se ranger
définitivement, prend un petit boulot dans la restauration, s'installe avec une
strip-teaseuse vieillissante et tente de se lier avec le fils de cette
dernière. Mais, la perspective d'un dernier affrontement avec son plus grand
adversaire, l'Ayatollah, se présente à lui.
Commentaires de Michel Handfield (6
janvier 2009)
Vingt ans après le succès et la gloire, Randy
"The Ram" Robinson lutte toujours. (1) Mais, ce n’est plus la même
chose. S’il fut, il s’accroche maintenant (2), faisant des matchs dans de
petites salles sans envergure. Il avait pourtant connu la gloire en son temps.
C’est le problème de l’après carrière, surtout pour les vedettes de sport. Rien
de pire que d’avoir été!
Quand on sort de sa sphère d’activité
professionnelle, surtout quand on est connu, il est souvent difficile de faire
autre chose dans la vie. Cela est particulièrement vrai après la gloire. La
sortie devient alors glissante. Vedette populaire, il devient difficile de
passer à une vie plus normale, comme de travailler dans une boulangerie ou une
épicerie par exemple. Le public n’est pas prêt de vous y voir, le patron de
vous engager. Il dira que « vous
n’êtes pas fait pour cela ». Même Bourgault à connu cela à ses heures
sombres, où un simple travail lui aurait fait du bien, car la gloire ne fait
pas toujours vivre son Homme. (3) Il demeure donc dans un camp de roulottes et
a des difficultés à payer. Tout cela donne un côté humain à ce film. On a Randy
face à lui-même et à son passé, notamment sa fille qu’il n’a pas vu depuis
longtemps. C’est l’aspect psychosocial qu’on peut en tirer.
Par contre, vu le milieu où cela se passe,
c’est aussi un film de testostérone et de théâtre « hard core », car
la lutte est un art athlétique; un cirque en son genre. On pénètre donc ce
milieu quand on suit "The Ram" Robinson. Et c’est un milieu qui vous
tient… jusqu’à la fin. Un film qui m’a plu.
Notes :
1.
"Le Bélier" en français. Il conduit d’ailleurs un camion Dodge dont
le logo est un bélier : une « van » Dodge RAM! On trouve de
l’info à ce sujet sur Wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/Dodge_Ram_Van
2.
Avoir été! C’est ce que veut probablement dire l’expression « has
been » dans les fait, mais que l’on utilise plutôt pour décrire quelqu’un
qui n’a rien fait ou ne fait rien.
3. A ce
sujet :
« Au PQ, Bourgault n’occupe aucun poste qui
puisse lui permettre de toucher un salaire. Forcé de chercher du travail, il
dépose alors en moyenne, dira-t-il, 40 demandes d’emploi par année. Que
cherche-t-il comme travail? N’importe quoi. Ou presque. Il essaye même un jour,
avec la meilleure volonté du monde, de travailler dans une boulangerie…
Des emplois, on lui en a refusé plusieurs
« à cause de son incompétence »! En effet, qu’est-ce qu’un
intellectuel pareil peut bien être capable de faire de ses deux mains? C’est ce
que beaucoup de gens se demandent. Bourgault, après tout, n’a jamais travaillé
ailleurs que dans l’arène politique ou dans l’univers des médias, l’un et
l’autre étant du reste liés d’assez près. » Nadeau, Jean-François, 2007, Bourgault, Québec : Lux (www.luxediteur.com/),
p. 353
---
Un film de Danny
Boyle
Sortie en salle le 19
décembre (version originale anglaise)
Prix du public – People’s Choice Award
Toronto International Film Festival 2008
Winner of the 2008 Toronto Film Festival
People’s Choice Award, SLUMDOG MILLIONAIRE is the story of Jamal Malik (Dev
Patel), an 18 year-old orphan from the slums of Mumbai, who is about to
experience the biggest day of his life. With the whole nation watching, he is
just one question away from winning a staggering 20 million rupees on India’s
“Who Wants To Be A Millionaire?”
The result is the sweeping, stylish,
intoxicatingly human experience of SLUMDOG MILLIONAIRE, the new film from
acclaimed director Danny Boyle (TRAINSPOTTING, SHALLOW GRAVE, MILLIONS, 28 DAYS
LATER, SUNSHINE). Part exhilarating love story, part eye-catching journey into
the underbelly of the so-called “maximum city” of Mumbai, part stirring tale of
an Everyman’s triumph against a harsh, cynical world, SLUMDOG MILLIONAIRE is a
visceral, action-packed Dickensian epic for the 21st Century. At the heart of its exuberant storytelling
lies the intriguing question of how anyone comes to know the things they know
about life and love.
Commentaires de Michel Handfield (24 décembre 2008)
Jamal
Malik a l’instinct de survie depuis qu’il est enfant. C’est le moins qu’on
puisse dire. On est en Inde, cette Inde de la division des classes; de la
pauvreté; des luttes pour le peu qui est disponible; des violences
interreligieuses! Mais, Jamal, sans instruction, est à une question de gagner
le « Who Wants To Be A Millionaire? »
indien. Comment? La tricherie peut être…
Alors,
il est arrêté, torturé et questionné. D’où tient-il les réponses? De la vie.
Ses réponses nous feront donc découvrir l’Inde, son passé, son présent! Tout un
film avec une fin à la Bollywood! Il faut bien respecter la tradition.
---
Date
de sortie 19 décembre 2008
Réalisateur:
Claude Meunier
Avec :
Marc Messier, Guylaine Tremblay, Hélène Bourgeois-Leclerc, Rémy Girard, Diane
Lavallée, Sophie Desmarais, Patrick Drolet
Jean-Paul, un médecin de 53 ans, quitte femme
et enfants pour refaire sa vie avec Nathalie, une jeune femme de 25 ans sa
cadette. Lui qui se croit aux portes du bonheur est en fait aux portes de
l'enfer…Peut-on vraiment tout balancer et recommencer sa vie après 40 ans?
C'est la question que pose cette comédie dramatique.
Commentaires de Michel Handfield
(24 décembre 2008)
« Avec
la venue prochaine de l’immortalité, ou à tout le moins, de la longévité accrue
du genre humain, on peut se demander si l’éternité du couple, elle, l’amour
éternel donc, n’est pas sérieusement mis en péril.
Pourrait-t-on
vivre plusieurs décennies, voire même un siècle, avec le même conjoint? Voilà
une question bien bouleversante! » Fernand Doyon, philosophe, sociologue, UNIVERSITÉ DE N.
Il n’est pas donné à tous de se suivre dans le
cours d’une vie. De se renouveler en tandem. Si tel était le cas, le divorce
n’existerait pas. Il y a des couples qui
ne se renouvellent pas. Ils sombrent alors dans la monotonie, ce qui est le cas
de Jean-Paul (Marc Messier) et de Céline (Guylaine Tremblay). D’autres, pire,
ne se voient plus et s’évitent élégamment, mais font semblant que tout va bien
en s’éteignant l’un et l’autre! C’est le cas
d’Henri (Rémy Girard) et de Pauline (Diane Lavallée), leurs amis. Lui
a ses manies et sa routine; sa femmes sa
dépression et ses antidépresseurs! Façon
de ne plus se voir même s’ils sont toujours ensembles.
Jean-Paul ne veut pas tomber si bas. Il est
déjà ailleurs, c’est-à-dire dans les bras d’une plus jeune, Nathalie (Hélène
Bourgeois-Leclerc), qui le fait revivre. Que ça femme lui dise « on est plus un couple, on est une famille »
ou « 28 ans ensemble; on s’aime, on
s’en rend plus compte », ce n’est rien pour le rassurer; encore moins
le faire changer d’avis. Mais, reste à
lui dire, ce qui ne se fait pas comme il le voudrait. C’est ça la vie. Les
choses se passent rarement comme on le pense, car on est toujours en interaction
avec d’autres.
On balance donc entre le social et le
psychologique; le réel et le rêve. Mais, le rêve une fois dans le réel devient
le possible! Il le verra avec sa blonde quand ils passeront d’amants à couple.
On a aussi droit aux enfants du couple.
D’abord, leur fille, qui vit difficilement la découverte de soi, ce dont
personne ne semble se rendre compte. Puis, il y a l’aîné, étudiant en psycho,
qui a l’air déphasé… mais qui ne l’est
pas tant que ça. C’est plutôt un lucide-désabusé! Puis, il y a les patients de
la clinique, car Jean-Paul et Henri sont médecins, qui sont autant d’occasions
de capsules sur le sujet.
Tout mis ensemble, ce film nous fait plonger
dans la pathologie des relations interpersonnelles, que ce soit en couple, en
famille ou avec d’autres, car ce n’est pas qu’affaires de couple. Si l’écart
d’âge peut être un problème, notamment à cause de l’horloge biologique qui
n’est pas la même à 53 ans qu’à 28, il y a aussi la ménopause chez la femme
(1); l’andropause chez l’homme (2); et, parfois, le goût d’avoir un bébé chez la jeune femme!
Les différences de désirs, d’orientation sexuelle ou de culture sont aussi des
embuches dans les relations humaines. Ce film effleure un peu tout cela à défaut
de les creuser, car ce n’est pas un documentaire. Ce n’est pas non plus une
comédie, car il joue en partie dans le psychologique, sans être un film
psychologique, puisqu’on y trouve aussi un certain humour cynique et caustique
(d’autres diront absurde). Moi, je l’ai donc trouvé intéressant, mais d’autres
aimeront moins, car ils auraient préféré une franche comédie ou un drame
psychologique profond. Là ils ont un peu des deux, mais pas nécessairement où
ils l’attendent! Si certains n’ont pas aimé, ça ne veut pas dire que vous
n’aimerez pas et vice versa. C’est donc un film à voir pour en discuter. Il
devrait faire parler, mais pour cela il devra d’abord être vu par un vaste
public. Il ne faut donc pas vous arrêter aux critiques qui n’ont pas aimé. (3)
Et il faut rester au début du générique final, car il y aura un dernier
commentaire du professeur Doyon (Robert Raynaert).
Notes :
1.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ménopause
2.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Andropause
3.
Peut être suis-je bon public, mais c’est parce que je prends le film qu’on me
donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma! Faut dire
que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des
« previews », ce qui fait
que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu
aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écrirai. Si je n’ai rien à dire
ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car
pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures
dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui
dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une
indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription
à suivre à la lettre.
---
Les Exilés de la lumière (théâtre)
Chaque soir, dans un espace vide, 13 acteurs
vont créer une inoubliable mythologie ; les grandeurs et les misères de ce bas
monde vues d’en haut.
Texte
de Lise Vaillancourt
Mise
en scène de Geoffrey Gaquère
Présenté
par le Théâtre du Gant Rouge en codiffusion avec Espace Libre du 10 au 20
décembre 2008
Du
10 au 20 décembre 08
Du
mardi au samedi à 20h / samedi 20 décembre 16h et 20h
Jeudi lève-tôt, le 18
décembre à 19h, suivi d’une discussion avec les artistes
Avec
Carl Béchard, Émilie Bibeau, Markita Boies, Vincent
Bolduc, Benoît Dagenais, Mathieu Gosselin, Johanne Haberlin, Roger Larue, Dominique Leduc, Jean
Maheux, Isabelle Roy, Vincent-Guillaume Otis et Brigitte Pogonat
Décor Jean Bard / Costumes Catherine Gauthier
/ Musique Nicolas Basque / Éclairage Erwann Bernard / Assistance à la mise en
scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde.
Commentaires de Michel Handfield (15 décembre 2008)
« Au ciel, deux divinités mettent au monde deux enfants, l’une le Jour et
l’autre la Nuit, afin qu’ils s’épousent et assurent leur continuité. Mais, la
Nuit s’enfuit et va se réfugier sur la terre. Durant son séjour, elle tombe
amoureuse de ce monde d’en bas et veut devenir humaine. » (Notes de
presse) Sa mère, sa tante, et deux anges viendront sur terre pour la trouver,
mais aussi pour comprendre pourquoi sitôt remontés, les anges veulent
tous redescendre.
Pourtant,
ça n’a pas l’air facile sur cette planète, sauf qu’on y oublie. C’est aussi le
monde de l’Amour; mais, avec le temps, il est « devenu un vieux plaignard
laid et manipulateur »! Et « le Temps, qui vit sous la terre, range les
morts ». (Ibid.) Vous comprenez qu’on est dans une nouvelle
mythologie.
Cependant,
même si on a de la peine sur terre, Amour et Utopie nous retiennent, car on
croit pouvoir y changer les choses! On veut donc y revenir et on y revient de
plus en plus nombreux d’ailleurs, au point qu’au ciel il ne reste presque plus
personne!
« Dans ce récit qui rassemble plus d’une vingtaine de personnages, il y a
également la Révolte de 1837 qui traîne derrière elle sa fille endormie, la
Révolution Tranquille, et une kyrielle d’humains, représentés par des
clochards, des mineurs et un poète qui vit une peine d’amour et écrit la nuit. »
(Ibid.)
On sourit à des mots d’esprits bien tournés,
mais on rit franc aussi, ce qui fait du bien en cette période de morosité
politique et économique. C’est une comédie intelligente. Malheureusement, elle
n’est pas à l’affiche très longtemps. Que dix jours.
On peut donner bien des sens à cette pièce. Un
second, un troisième et même un quatrième degré…
Au second degré, il y a ces Humains et ces
Anges; Ciel et Terre comme des miroirs. Si on vient du monde d’en haut, le
monde d’en haut dépend cependant des croyances d’en bas! Tout se tient. On peut
alors y voir une comédie philosophique sur les paradis : humain, céleste
et artificiel, car il y a ces écrivains qui peuvent créer ou détruire mondes et
paradis d’un trait de plume, personnifié ici par ce « poète qui vit une peine
d’amour et écrit la nuit »! Littérature et religion se rejoignent alors
dans ces êtres qui créent une réalité en laquelle les autres croient quand ils
trouvent la leur trop ennuyante! Une réalité qui a l’air bien réelle. Mais,
l’est-elle vraiment? (1)
Au troisième degré, c’est le Québec, avec
Révolution Tranquille, fille de 1837, toujours endormie. Quant à sa
meilleure amie, c’est Utopie! De quoi
rire, mais aussi réfléchir. Il y a de
quoi faire de l’esprit.
Enfin, tous ces êtres sont condamnés à
demeurer vils ou à changer les choses croirions nous, mais, fatalement,
certains préfèrent que rien ne change, car ils en profitent! (2) Cela devient
alors une pièce sociopolitique qui fait réfléchir sur ces trois piliers du
monde que sont Amour, Révolte et Utopie! Sans eux, le monde serait-il vraiment
le monde?
J’aurais pu écrire bien davantage, mais une
publication du texte est prévue prochainement, ce qui m’enchante, car si c’est
une pièce à voir, c’est aussi une pièce à lire. Elle contient beaucoup
d’esprit : des mots et des anges!
Notes :
1.
A ce sujet, l’actualité de janvier 2009 nous propose un texte de Roch Côté qui rejoint
ce questionnement : « La Bible,
une histoire inventée? », pp. 26-32.
2. J’ai pensé ici à Alain Touraine, sociologue
français, qui a écrit, si je résume, que la société se crée par le jeu de ses
acteurs. Naturellement, si certains poussent à changer les choses, d’autres
résistent au changement. S’ensuit une lutte pour le contrôle de l’historicité
et de cette lutte naît l’histoire dans un processus d’auto création! On fait
donc l’histoire comme on fait du théâtre!
Annexe tirée des notes de
presse:
Lors du lancement de saison
d’Espace Libre, l’auteur Lise Vaillancourt, une chandelle à la main, proclamait
:
Nous serons des flambeurs
qui jouerons l’histoire d’un nouveau monde qui demande à naître. Nous dirons
comme Apollinaire: « il n’y a plus rien de commun entre nous et ceux ou celles
qui craignent les brûlures ».
Ainsi, pour vous, nous
ferons le théâtre.
Avec une chandelle.
Ce sera votre show de Noël.
Lise VAILLANCOURT a écrit
une quinzaine de pièces. Dans les années 80, elle a dirigé le Théâtre
Expérimental des Femmes et a fondé l’Espace Go avec Ginette Noiseux. Elle s’est
fait connaître avec Billy Strauss, L’Affaire Dumouchon et un petit récit, Journal d’une obsédée. Trois de ses œuvres ont été nominées au Prix littéraire du Gouverneur
Général du Canada. Deux autres de ses pièces seront créées dans la saison
2008-2009 : Une Histoire pour Edouard et Tout est encore possible.
Geoffrey GAQUÈRE a mis en
scène Couche avec moi (c’est l’hiver) de Fanny Britt. Il a joué dans Elisabeth,
roi d’Angleterre au TNM et dans le Roland de la Pire
Espèce.
###
Documents à ne pas
taire! (Notre
section documentaire)
St-Michel : images et
réalités
Michel Handfield, éditeur
de Societas Criticus
Michelois d’origine!
6 février 2009
Le
27 janvier dernier j’ai assisté au lancement de St-Michel : images et
réalités à la Cinérobothèque de l’ONF à Montréal (www.onf.ca).
Réalisé par six jeunes de Saint-Michel durant l’été 2007,
conjointement avec l’organisme LOVE (www.vivresansviolence.com/),
ce film se veut un regard différent de celui que les médias projettent de notre
quartier, car j’en suis.
À
travers ce documentaire de 22 minutes, on voit des jeunes et des intervenants
du quartier nous en parler avec optimisme,
car le vécu quotidien ne correspond pas à l’image projetée par les
médias. Les jeunes critiquent d’ailleurs les médias qui pointent
trop facilement St-Michel alors que le problème n’est souvent pas arrivé dans
le quartier, mais dans un secteur voisin plus ou moins près! Ils ont raison,
car je le remarque moi aussi à l’occasion.
Il
y a une certaine implication citoyenne et la présence de nombreux organismes
communautaires dans ce quartier, dont une table de concertation, Vivre
St-Michel en Santé (www.vsmsante.qc.ca),
qui va bien. Ceci crée une certaine solidarité et des rapprochements.
Naturellement,
on a ici le point de vue des jeunes, ce qui passe par le sport, notamment les
Monarques de Louis-Joseph-Papineau au basket-ball (le site de l’école est
en construction : www.csdm.qc.ca/ljp/),
et la musique. En parlant de musique, l’autre école du quartier,
Joseph-François-Perrault (www.csdm.qc.ca/jfp/),
a justement une vocation musicale, mais on en parle peu dans ce film, car il se
concentre davantage sur le nord du quartier. (1) Leurs réflexions sont fortes intéressantes,
notamment celle-ci que je paraphrase :
Quand on performe; qu’on a
l’esprit d’équipes, on se sent plus fort – dans le sens de davantage ancré!
Alors, la rue recrute les plus faibles; ceux qui ont besoin d’être intégrés.
Ils se sentent alors plus fort avec une arme et une gang derrière eux.
C’est
souvent un leurre, car si le jeune gagne une certaine force du gang, il est
aussi à son service, pris dans une machine qui le dépasse et l’oblige à
commettre des gestes qu’il n’aurait peut être pas commis sans cela. Il se
criminalise et compromet son avenir. C’est le sociologue en moi qui parle
ici.
On
a aussi eu l’environnement comme ciment citoyen dans ce quartier, avec toute la
lutte pour la fermeture de la carrière Miron par exemple, où étaient enfouis
tous les déchets putrescibles de la région métropolitaine à une certaine
époque. On était même importateur de déchets en ces temps que ces jeunes n’ont
pas connus, sauf par les rappels du journal de St-Michel (www.journaldestmichel.com) qui a fait partie de
cette lutte. J’étais d’ailleurs impliqué dans un de ces organismes qui
demandait la fermeture de ce dépotoir à l’époque : le PARI St-Michel.
(2) La relève a cependant d’autres
combats maintenant, qui vont avec notre temps, notamment l’intégration. Avec
l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis, on peut leur dire
que tout est possible, mais pour cela il faut lutter contre le décrochage
scolaire et favoriser l’accès aux études supérieures. Bonne chance les jeunes,
mais c’est encourageant de vous voir porter le flambeau michelois. Même de le
porter jusqu’en France…
En
effet, ce DVD est disponible au prix de 15 $ et les profits de la vente
devraient permettre à un groupe de jeunes de St-Michel de réaliser un autre
documentaire traitant de l'expérience qu'ils vont vivre en banlieue parisienne
durant l'été 2009. Vous pouvez commander ce DVD ou les soutenir autrement
j’imagine. Pour savoir comment faire, communiquer avec imagesetrealites@hotmail.com ou visitez le site http://stmichel-imagesetrealites.over-blog.com
pour plus de détails.
Notes :
1. JFP est mon ancienne
école secondaire justement, mais avant sa vocation musicale, car j’ai été à
cette école au début des années 1970. Elle a fait l’objet d’un autre
film : celui de Pierre Mignault et
d’Hélène Magny, Tête de tuque, que
j’ai vu aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2008.
2. Il n’y a pas de site
spécifique au PARI, mais le PARI étant promoteur de l’éco-quartier St-Michel,
quelques informations se retrouvent sur le site de l’éco-quartier: www.ecoquartierstmichel.com.
---
DE NIKOLAUS GEYRHALTERE
DÈS LE 16 JANVIER AU CINÉMA
PARALLÈLE
Métropole
Films est heureuse d’annoncer que le film Notre pain Quotidien (Unser täglich
Brot), de Nikolaus Geyrhaltere, prendra l’affiche le 16 janvier prochain au
cinéma Parallèle. Sacré meilleur documentaire aux European Film Awards en 2006,
cette critique muette du travail à la chaîne inquiète et déstabilise.
Pendant
deux ans, Nikolaus Geyrhalter a placé sa caméra au cœur des plus grands groupes
européens agricoles, nous donnant accès des zones inaccessibles. Il a filmé les
employés, les lieux et les différents processus de production pour réaliser un
documentaire cinéma qui interroge et implique intimement chaque spectateur.
Notre
pain quotidien ouvre une fenêtre sur l'industrie alimentaire de nos
civilisations occidentales modernes. Réponse à notre surconsommation, la
productivité nous a éloignés d'une réalité humaine pour entrer dans une
démesure ultra-intensive qui a rejoint les descriptions des romans
d'anticipation.
Cadrages
minutieusement composés, images cristallines, montage fluide construisent un
film sans commentaire, sans propagande, dont les images parlent et demeurent.
Notre
pain quotidien questionne, inquiète et fascine. Il est distribué au Québec par
Métropole Films.
Commentaires de Michel Handfield (15 janvier 2009)
Ce n’est pas un film muet, mais du direct. La caméra est là
et vous donne ce qu’il y a : son et image. Pas de commentaires, pas
d’explications, pas de traduction! Comme une webcam! Un instant de vie et de
production. Surtout de production, car beaucoup est automatisé. C’est comme si
on n’avait pas confiance en l’humain, cet être moins fiable qu’un automatisme,
car il a des émotions qui peuvent influencer sur la régularité, la productivité
et la qualité de son travail!
Production de masse aussi, car cela coûte moins cher. Mais,
quelles en sont les conséquences au bout de la chaîne de consommation?
Surconsommation ou gaspillage alors que dans d’autres régions du monde on ne
peut manger à sa faim, ni même manger! On peut donc questionner le système
quand on voit cela, mais le réalisateur ne prend pas position. Il nous donne
l’image; à nous de réfléchir.
On mettra ainsi la caméra dans différents milieux agricoles
(serres, champs, poulailler géant, etc.), industriels (abattoirs de bœufs et de
porcs; lieu d’insémination; bateau-usine de pêche, etc.) et même dans une mine
de sel, ce que j’ai trouvé de plus spectaculaire dans ce film. Ces mineurs,
comparable à tous les autres mineurs du monde, dans des galeries géantes avec
des équipements à la mesure des lieux, mais qui exploitent un gisement de sel!
Vraiment particulier.
Un film instructif, mais cœur sensible s’abstenir de regarder
certaines scènes de boucherie.
---
www.valseavecbachir-lefilm.com/
Un film d’Ari Folman
Cinéma Parallèle (Ex-Centris) à
compter du 26 décembre
Le premier documentaire
d’animation : une plongée au cœur du massacre de Sabra et Chatila (Beyrouth
Ouest – septembre 1982).
Un soir, dans un bar, un vieil ami
raconte au réalisateur, Ari Folman, un rêve récurrent qui vient hanter toutes
ses nuits et dans lequel il est poursuivi par 26 chiens féroces. Toutes
les nuits, le même nombre de chiens.
Les deux hommes en concluent qu’il
y a certainement un lien avec leur expérience commune dans l’armée israélienne
lors de la première guerre du Liban, au début des années 80.
Ari est surpris de n’avoir plus
aucun souvenir de cette période. Intrigué, il décide de partir à la
rencontre de ses anciens camarades de guerre maintenant éparpillés dans le
monde entier. Afin de découvrir la vérité sur cette période et sur
lui-même. Au fur et à mesure de ses rencontres, Ari plonge alors dans le
mystère et sa mémoire commence à être parasitée par des images de plus en plus
surréalistes…
Meilleur film à l'International Documentary Awards de Los
Angeles 2008.
BIFA 2008 du meilleur film étranger à Londres.
Meilleur film d'animation aux Los Angeles Film Critics
Awards 2008.
Meilleure musique de film aux European Film Awards
2008.
Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario,
meilleur montage, meilleur son, meilleure direction artistique aux Ophirs
Awards 2008.
Fiche artistique et technique
Réalisateur : Auteur : Ari Folman
Musique originale : Max Richter
Images : David Polonski & Assaf Hanuka - Yonni Goodman
- Da
Son : Aviv Aldema
Montage : Nilli Feller
Producteurs : Les Films d'Ici - Serge Lalou / Bridget
Folman Film Gang - Yaël Nahlieli / Razor Films - Gerhard Meixner - Roman Paul /
Arte France
Partenaires : New Israeli foundation
Durée : 86 minutes
Genre : Société
Format : HDCAM - 35mm
Année : 2008
Commentaires de
Michel Handfield (24 décembre 2008)
On est dans la mauvaise conscience
d’une guerre injuste : la guerre israélo-libanaise de 1982 (1) et le
massacre de Sabra et Chatila (2). Ce vécu, certains ont voulu l’effacer, mais
il remonte de leur inconscient; les ronge parfois! C’est ce sort qu’Ari Folman
veut conjurer en parlant de cette histoire.
Documentaire, le sujet est par
contre difficile et délicat. Il eut été ardu de reproduire ces scènes. Alors,
le dessin animé fut probablement le choix le plus judicieux. Certains noms peuvent être changés, mais ils
sont reconnaissables, comme celui d’Ariel Sharon. Des spécialistes interviewés
se retrouvent aussi sous forme de personnages dans cette B.D. particulière.
On réalise que la guerre, c’est
l’instrumentalisation des humains en robots armés obéissant aux ordres. On tire
parce qu’on nous dit de tirer. On ne redevient humain que lorsqu’on a peur et
que la machine au dessus de nous (l’organisation militaire) ne peut plus rien
pour nous. On voudrait alors que les
autres soient humains, mais eux aussi sont les rouages d’une machine de guerre
au service d’une idéologie. Tous des pions au service d’idéologies qui se
confrontent au-delà du débat des idées, dans une guerre réelle et bien
sanglante parfois. Souvent pour des idées dont on ne sait même pas la véracité,
sauf qu’on y croit. Remarquez que la même définition peut s’appliquer au
capitalisme, au communisme ou aux religions indistinctement. Que quelques
nuances!
A voir même si ce n’est pas un
film facile. Imaginez si ce n’était pas un dessin animé. Insoutenable peut
être…
Notes :
1. Intervention militaire israélienne au Liban de
1982 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Opération_Paix_en_Galilée
2. Massacre de Sabra et Chatila : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Sabra_et_Chatila
Références, avec la
coopération de Luc Chaput
Valse avec Bachir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Waltz_with_Bashir
The Accused : http://www.ridm.qc.ca/archives/film.f/t/theaccused.html
Sabra et Chatila : les tueurs parlent sur grands reportes.com :
http://www.grands-reporters.com/SABRA-ET-CHATILA-LES-TUEURS.html
Sabra and
Shatila massacre:
http://en.wikipedia.org/wiki/Sabra_and_Shatila_massacre
Ariel
Sharon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ariel_Sharon
http://en.wikipedia.org/wiki/Ariel_Sharon
###