Societas Criticus, Revue de critique sociale et
politique
On n'est pas vache…on est critique!
D.I. revue d’actualité et de
culture
Où la culture nous émeut!
Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques
Vol. 11 no. 2, du 8 février
2009 au 2 avril 2009
1999-2009,
10 ans déjà !
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A 3L9
Le Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur
et éditeur;
Gaétan
Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;
Luc Chaput, diplômé de l'Institut
d'Études Politiques de Paris, recherche et
support documentaire.
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Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique
Temps de
crise, temps d’éduquer!
L’affaire de la bataille des plaines d'Abraham : Fêter,
commémorer ou se pencher sur le passé?
D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Lettre des réalisatrices-équitables à la Ministre de la
culture
« HAYDN La Passione : symphonies 41,49 & 44
» ; CHANSONS GALLOISES (AN 2 9965) ;
Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et quelques annonces
d’événements)
Mes rendez-vous québécois du cinéma 2009
(Fictions)!
Papa à la chasse aux lagopèdes
La manipulation! Deux
pièces, face à face, sur un thème :
« Le déni » et « La
Charge de l'orignal épormyable ». Chez
Duceppe et au TNM.
The Curious Case Of
Benjamin Button
Documents à ne pas taire! (Notre
section documentaire)
Mes rendez-vous
québécois du cinéma 2009! (Documentaires)
Roadsworth
: Crossing the Line
Le Voyage du capitaine Michaud
Denys Arcand. L'œuvre documentaire intégrale 1962-1981 (ONF)
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Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique
Temps de crise, temps d’éduquer!
Michel Handfield
25 février 2009
Dans
le premier film du Che (sur ses années Cuba)
dont nous parlons dans notre section cinéma, il insiste continuellement sur
l’importance de l’éducation pour ne pas être manipulé. Il répète
continuellement aux gens qui veulent s’enrôler avec eux qu’il est aussi
important d’apprendre à lire et à écrire que de prendre les armes. L’éducation
conduit à une certaine forme de liberté pense-t-il.
Mais, pour
avoir une éducation qui conduit à la liberté, il faut une éducation humaniste,
scientifique et critique. Parfois, l’éducation est aussi idéologique. Pensons à
l’éducation religieuse dans certains pays : conduit-elle à la liberté ou à
reproduire une certaine forme d’asservissement? Poser la question, c’est un peu
y répondre. Qu’est-ce ce que l’école fait? Voilà la question.
Même ici, l’école vise souvent à
fournir de la main-d’œuvre aux entreprises plutôt qu’à former des esprits
libres! Des formations plus légères sont même dessinées pour répondre aux
besoins des entreprises en main-d’œuvre sans avoir à suivre la formation
générale plus complète. C’est le cas de l’attestation d’études collégiales (AEC)
au lieu du diplôme d’études collégiales (DEC), qui ouvrirait sur des
perspectives plus critique avec les cours de philosophie par exemple. On réduit
l’éducation à de l’enseignement utile parfois. Façon de faire des automates
plutôt que des êtres libres!
Le Che avait raison sur un
point: il faut apprendre à lire et à écrire, car ce sont les outils qui
permettent d’aller voir autre chose. Mais, pour cela, faut-il en avoir le goût
ou avoir appris à le faire. Puis, si toutes les valeurs sont égales, on défend
quoi? On s’y retrouve comment? D’où
l’importance de l’éducation populaire.
En
cette période morose au plan économique, pourrions-nous revenir à plus de
contenu dans l’éducation au sens large. Redévelopper l’éducation aux adulte et l’éducation populaire tant dans
les commissions scolaires que les cégeps? Ouvrir le milieu à d’autres
spécialistes que les seuls pédagogues? Oui, il en faut des pédagogues, mais
l’éducation ne se réduit surtout pas à la pédagogie. Socrate, Aristote ou
Platon ont traversés le temps sans être formé à cette école. Donc, oui à la
méthode, mais encore faut-il élargir les contenus. Si on ne peut le faire dans
le cursus scolaire régulier, on devrait au moins le faire à l’éducation des
adultes et en éducation populaire.
En
ce temps de morosité économique et de pertes d’emplois, c’est justement le
temps d’investir en éducation :
« Pis encore, un portrait tracé par la
Commission scolaire de Montréal (CSDM) montre que, parmi les élèves admis au
secondaire en 2002, la proportion des élèves qui ont fui les bancs d'école a
dépassé celle des diplômés (40,7 %) après cinq ans. » (1)
Attention,
investir en éducation, ce n’est pas qu’une question d’argent. C’est peut être
de changer le modèle unique qui est en place et qui ne semble pas donner les
résultats auxquels on serait en droit de s’attendre : 60% des élèves qui
fuient les bancs de l’école, c’est un échec. Il faut peut être changer
l’approche. Offrir plus de modèles que l’approche unique. « One tall, fit all » ça fonctionne
peut être bien pour les T-shirts, mais pas pour l’éducation. Ce n’est pas
l’idée du siècle! (2) On doit ouvrir l’éducation à d’autres penseurs que les
seuls pédagogues patentés vu les problèmes actuels en ce domaine. L’éducation,
c’est aussi social et politique.
On
doit penser l’éducation comme étant davantage qu’utile. Former en vue des
besoins du marché du travail, c’est à courte vue, car le marché du travail suit
des modes et des cycles. Devant un changement de mode ou de cycle, on fait quoi
avec ceux qui ont été formé pour ce qui n’est plus?
Il
faut former autrement. Montrer à apprendre et à être autonome; à penser et à
être créatif! C’est là que le citoyen sera le moins vulnérable à un marché de
l’emploi changeant, car il pourra s’adapter ou créer. Faire autre chose ou
autrement. Par contre, ça peut aussi faire un citoyen plus conscient et plus
exigeant face à ses élites. C’est peut être cela qui plait le moins et qui fait
qu’on évite cette voie trop exigeante pour les dirigeant, car ils seront
« challengés » par des citoyens conscients, avisés et informés qui
sauront lire entre les lignes.
En
attendant, l’élite envoie ses enfants dans les meilleures écoles privées ici
et, parfois, à l’étranger pendant que les autres ont une école qui ne peut même
plus retenir ses enfants. Pourtant, dans une pouponnière, qui pourrait dire la
différence entre tous ces bébés, qu’ils viennent de ville Mont-Royal, du
quartier St-Michel, de Ste-Foy ou d’Hull? Mais, le milieu (3) et l’éducation
feront que l’un sera peut être président de banque ou chirurgien pendant que
l’autre livrera des commandes en vélo ou passera des circulaires de porte en
porte! On dit que la lutte des classes est terminée au sens marxien du terme,
mais la lutte des meilleures classes est commencée! Le rang est affaire de
savoirs dans la société post-industrielle (4) et l’école se spécialise, l’une
formant l’élite, l’autre la main-d’œuvre! Ceux qui refusent le système ou n’ont
pas les moyens de changer de voie, c'est-à-dire de passer au privé ou, au
minimum, dans une école publique plus élitiste, comme les quelques écoles à
vocation internationale ou alternatives du régime public par exemple, sont peut
être plus susceptibles de décrocher, car le décrochage touche non seulement les
cancres, mais aussi les « bollés »! Puis, qui dit que les cancres ne
sont pas des « bollés » en puissance que l’école ne peut tout
simplement pas aider? (5) Suffirait parfois de les prendre autrement.
Il
faut donc revoir nos modèles pour donner des chances égales à l’éducation,
surtout dans un monde qu’on dit du savoir. Et,
l’éducation populaire en est un, car en améliorant l’éducation des
parents, on accroitra les chances de réussites des enfants. Encore faut-il
y investir.
Notes :
1. Isabelle Paré, Lutte contre le décrochage scolaire - La CSQ
réclame un sommet, Le Devoir, édition du lundi 16 février 2009 : www.ledevoir.com/2009/02/16/234038.html
2. Sur le sujet vous
renvoyons à nos textes « Parlons
d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires,
une réflexion s’impose » (Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique, Vol. 9 no 4, Essais) et « Enseigner, les suites! » (Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique, Vol. 9 no 7, Essais) qui sont deux de nos textes
importants sur le sujet de l’éducation.
3. « Tout le monde convient que le
facteur socio-économique est déterminant. Un élève inscrit à une école de
Westmount a presque sept fois plus de chances de terminer son secondaire que
son camarade de Pointe-Saint-Charles. » (Michel David, L'école à deux vitesses, Le Devoir, édition du mardi 10 février
2009)
4.
Je pense ici à un livre que j’ai lu au début de mes études
universitaires : Touraine, Alain, 1969, La société post-industrielle, Paris: Denoël, coll. Médiations.
5. Autre livre sur l’école
à lire : Pennac, Daniel, 2007, Chagrin
d’école, France : Gallimard nrf,
Collection blanche
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Index
Essais
L’affaire de la bataille des
plaines d'Abraham :
Fêter, commémorer ou se pencher sur le passé?
Michel Handfield
25 février 2009
La
possible reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham a fait jaser ces
derniers temps. La reconstitution et le
bal furent heureusement annulés pour revenir à des proportions plus réalistes
pour une commémoration historique. (1) Mais, cela fera encore discuter! Alors,
discutons!
D’abord,
le Québec fut-il perdu avec cette bataille, puisque les Français ont gagné la
bataille de Sainte-Foy l’année suivante? (2) Poser la question, c’est un peu y
répondre, quoi que la bataille des Plaines fut décisive, même si tout n’était
pas encore terminé. D’autres batailles ont d’ailleurs suivi, mais elles ont
toutes été perdues, sauf celle de Sainte-Foy, aux mains des anglais. (3) La
défaite était donc confirmée en Amérique.
Cependant,
ces batailles faisaient partie d’un conflit beaucoup plus vaste entre
l’Angleterre et la France; conflit qui s’est joué sur plusieurs fronts à la
fois, que ce soit en Amérique, en Europe
ou dans les Indes orientales! C’était la guerre de sept ans entre les deux
puissances et leurs alliés. (4) On est
donc passé à l’Angleterre dans le traité de Paris de 1763, résultat de la
défaite française dans cette guerre qui nous englobait, mais nous dépassait
aussi. (5) Si la France eut gagné sur les autres fronts, cela aurait peut être
changé des choses. Ce sera d’ailleurs « en partie pour prendre une revanche que la France, quinze ans plus
tard, soutient les colons américains dans leur guerre d’indépendance »
contre l’Angleterre. (6) Qui plus est, la marine française sera
réformée et elle battra « son
homologue britannique pour [lui] imposer un blocus » lors de la guerre d’indépendance américaine ! (7)
En
1803, la France vendra cependant la Louisiane aux États-Unis! (8) Alors, si
nous étions demeurés Français, nous auraient-ils vendus nous aussi? Nous
serions peut être états-uniens et anglophone comme bien des franco-américains
le sont devenus.
Mais,
si nous étions demeurés français, serait-ce mieux ou vivrions-nous notre crise
guadeloupéenne? Si la France nous apparaît parfois romantique et que nous
sollicitons son appui dans notre projet d’indépendance, pour d’autres, la
Métropole semble exigeante : « Face
à la vie chère et aux inégalités, ce sont toutes les forces progressistes et
identitaires de l'île qui sont rassemblées » (9) contre la Métropole.
Être demeuré Français, nous serions peut être moins romantique. On voudrait
peut être même notre indépendance et nous associer à un de nos voisins,
canadien ou états-uniens! Qui sait?
Sarko,
à qui nos souverainistes ont reproché ses positions sur le Québec et le
Canada, aurait-il plutôt affirmé la
vraie position française en prenant pour le Canada dernièrement? (10) Un
département, une colonie ou une province ne doivent-ils pas être sous la
domination de la nation mère? C’est ce que semble indiquer la position de
l’Hexagone dans la crise avec certains de ses départements d’outre-mer, où il y
a très peu d’indépendance pour ces départements à ce que j’en comprends. Pas
juste politiquement, mais socialement et économiquement aussi :
« Les
DOM (département d'outre-mer) accumulent les maux sociaux: ainsi, aux Antilles
françaises, le chômage dépasse les 20 %, les prix des produits de grande
consommation, en majeure partie importés de France métropolitaine, sont très
élevés. » (11)
Paradoxalement, les
produits locaux coûtent chers, parfois plus que les produits importés, à cause
du régime imposé par la métropole, ce qui ne donne aucune chance aux locaux de
s’en tirer convenablement! C’est là du
gaz pour le mouvement contre la vie chère et le LKP. (12)
« Par
exemple, l'envoyé spécial de Radio-Canada en Guadeloupe, Frank Desoers, faisait
remarquer lundi qu'une banane cultivée en Guadeloupe pouvait coûter trois à
quatre fois plus cher que son prix de vente en France. » (13)
Cela est dû à divers
problèmes, dont l’organisation générale de la fiscalité, des relents
de colonialisme et le fossé entre les riches et les pauvres! (14) Alors,
si les DOM Français dépendent à ce point de la Métropole, serions-nous si
indépendant être demeuré Français? La question mérite d’être posée. Et si
l’Hexagone tient tant à sa domination sur ses départements d’outre-mer, peut-on
comprendre qu’elle n’est pas en position de parler d’indépendance pour une
province canadienne dans ce cas, car elle se le ferait remettre sous le nez par
ses propres départements d’outre-mer qui aimeraient bien avoir davantage de
liberté face à la métropole!
Dans le cadre de journées d’études sur les suites des plaines
d’Abraham, bien des questions seraient intéressantes à poser et à débattre, à
savoir ce qu’il serait advenu de nous si nous étions demeurés Français.
Serions-nous mieux ou pire que nous le sommes actuellement? Et, si ça n’aurait
rien changé, que nous étions quand même passé à l’Angleterre dans le
traité de Paris de 1763? Alors, on
devrait regarder la défaite des plaines dans son contexte plus large d’une
défaite de la France face à l’Angleterre. Ce n’est pas notre défaite, mais
celle de la France. Nous n’étions qu’une colonie qu’ils ont « tradé »
dans un accord de paix tout comme ils ont ensuite vendu la Louisiane aux
États-Unis. Des cartes sur un jeu de Monopoly que la métropole jouait de son
mieux! Nous n’avions rien à redire. Pour
l’indépendance et la liberté, on repassera!
Même
si la France nous avait conservés dans son giron, il n’est pas sûr que nous
soyons devenus un pays depuis.
D’ailleurs, ceux qui ont obtenu leur indépendance de la France ne l’ont pas eu
facile. Pensons à l’Algérie. Puis, nous n’aurions pas eu le même territoire que
nous avons actuellement non plus. Serions-nous un département d’outre-mer au
service de la métropole ou aurions-nous été vendus aux États-Unis, comme la
France l’a fait avec la Louisiane? Ou au
Canada? Bref, notre sort aurait-il été mieux que ce qu’il est actuellement?
Questions à débats s’in en est!
Bref,
remettons la controverse pour le 300e anniversaire de la bataille des Plaines!
D’ici là, reprenons notre calme et tant mieux si on peut avancer dans les
tenants et aboutissants, réels et probables, de cette bataille qui a marqué
notre histoire au point que nous avons encore de la difficulté à la regarder
avec calme et sérénité. Pourtant, il faudra bien la surmonter un jour cette
bataille qui faisait partie d’une guerre qui se jouait bien au-dessus de nous
et dont nous étions peut être les victimes sacrifiées pour le bien de la
France!
En
fait, la véritable question devrait être de savoir comment assurer la survie
d’un peuple francophone dans ce coin de l’Amérique. Par la souveraineté ou par
un renouveau du fédéralisme? Le Québec pourrait-il être reconnu territoire
francophone dans la constitution canadienne 250 ans après les plaines? Ne serait-ce pas la solution idéale, car il
est là notre principal problème. Ce n’est pas tant l’économie que la protection
et la survie du français. Si le fédéralisme pouvait accepter un Québec
francophone, je ne suis pas sûr que l’idée de souveraineté demeurerait si
enchanteresse qu’elle ne l’est actuellement. Cependant, il est aussi vrai que
des chantres souverainistes nous ont dit
qu’il nous faut être bilingue, notre plus grand partenaire
économique étant les États-Unis. Parizeau l’a dit, Pauline Marois aussi!
(15) Voilà finalement la vraie
question : faut-il obliger tous les québécois à être bilingue?
Francophone ou bilingue, au sein du Canada ou indépendant, c’est le même débat
qui nous rattrape! Et, pourquoi ce serait acceptable dans un Québec
indépendant, commerçant avec les États-Unis, mais pas au sein du Canada? Je
cherche encore…
Par
exemple, suite à une entrevue pour un petit poste sur appel à la ville de
Montréal (les emplois en sociologie sont rares alors on applique sur autre
chose!), on m’a dit que mon anglais n’était pas parfait. C’est vrai, car je
suis francophone malgré mon nom de famille. Mais, si on veut que la langue
d’ici soit le français, les emplois du secteur public ne devrait-il pas
favoriser d’abord le français? Tant mieux si les gens parlent une autre langue,
même imparfaitement, mais cela ne devrait pas faire partie de l’entrevue sinon
on envoie le message que l’anglais est aussi important que le français. (16) Le message n’est vraiment pas clair pour
les immigrants que l’on veut pourtant franciser, ni pour les francophones
d’ailleurs, à qui on dit que la langue officielle du travail est le français,
mais à qui on demande un anglais quasi parfait pour occuper le moindre emploi à
Montréal, la Métropole du Québec! Puis, comme on refuse l’école anglaise aux francophones,
il y a de quoi nous faire reculer économiquement face aux anglophones et aux
allophones qui sont parfaitement bilingue, voir trilingue, car l’enseignement
de l’anglais à l’école publique n’a pas la meilleure réputation. (17) Ceux qui
apprennent le français dans la rue et l’anglais à l’école sont même favorisés,
je crois, face à ceux qui sortent de l’école française avec un anglais
déficient!
Les francophones qui fréquentent des
anglophones, qui ont les moyens de faire suivre des cours privés d’anglais à
leurs enfants ou de les envoyer en voyage d’immersion ailleurs, que ce soit aux
États-Unis ou dans une autre province, pour avoir un meilleur anglais que la
majorité, sont donc favorisés. Une forme de discrimination socio-économique
donc, car le petit peuple qui n’a pas les moyens d’être bilingue formera le
« cheap labour » de demain
peu importe sa scolarité. Il passera toujours derrière les « parfaitement bilingue » pour
répondre aux offres d’emplois qui pullulent dans un Québec dit francophone! De
quoi rendre certains immigrants cyniques et revendicateurs pour l’accès à
l’école anglaise, car ils voient bien que l’anglais est nécessaire pour avancer
au niveau du statut socio-économique malgré tout ce qu’on dit du français, car
nos actions ne correspondent pas à nos paroles! Ce n’est pas pour rien qu’après
leur scolarité obligatoire en français, ils passent souvent dans les cégeps et
les universités anglophones. (18) Ce qui surprend, c’est que nous, les
francophones, on ne manifeste pas davantage pour des emplois en français ou
l’accès à l’anglais si c’est la condition à de meilleurs emplois au Québec et,
surtout, à Montréal. Alors, le Québec
français, une illusion dans les suites des plaines d’Abraham ou de l’économie
nord-américaine? Durham gagnera-t-il pour quelques dollars états-uniens
finalement, le commerce étant notre
nouvelle religion? (19)
Il
y aurait donc de quoi discuter après ces 250 ans de la défaite des plaines si
on veut enfin passer à autre chose. Peut être préférons-nous ne pas discuter
cependant, car on pourrait découvrir que le Canada ne fut pas si pire, même
s’il est loin d’être parfait. Il n’y a d’ailleurs pas de système parfait; que
des systèmes humains, fait d’entêtement ou de compromis!
Notes :
1. Antoine Robitaille, La bataille des Plaines annulée pour raisons
de sécurité, in Le Devoir, édition du mercredi 18 février 2009 : www.ledevoir.com/2009/02/18/234499.html
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Sainte-Foy
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans#Th.C3.A9.C3.A2tre_am.C3.A9ricain
4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans
5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_Paris_(1763)
6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans#Diplomatiques
7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans#Militaires
8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_de_la_Louisiane
9. Tiennot Grumbach et
Savine Bernard, Guadeloupe : c'est tout un peuple qui affirme sa dignité, LE MONDE,
13 Février 2009. Pour les articles du Monde sur la Guadeloupe, voir http://www.lemonde.fr/sujet/2dad/lkp.html
10. Christian Rioux, Sarkozy répudie le «ni-ni» sans ambiguïté,
in Le Devoir, édition du mardi 03 février 2009 : www.ledevoir.com/2009/02/03/231158.html
11. AFP , Reuters, La tension est toujours très vive en
Guadeloupe - Sarkozy a reçu les élus d'outre-mer et a annoncé un train de
mesures, in Le Devoir, édition du vendredi 20 février 2009 : www.ledevoir.com/2009/02/20/234894.html
12. Sur le mouvement contre la vie chère et le LKP, « Liyannaj kont pwofitasyon » en créole ou « Collectif contre l'exploitation »
en français (http://www.lepoint.fr/actualites-societe/guadeloupe-le-lkp-promet-de-durcir-la-mobilisation/920/0/319957),
il y a beaucoup dans l’actualité, mais rien d’encyclopédique à citer encore. Je
vous suggère donc une recherche Google avec ces termes pour en savoir davantage
au fur et à mesure que ce conflit évolue.
13. Radio-canada.ca,
Nouvelles Internationales / Guadeloupe :
Reprise des négociations, Mise à jour le lundi 23 février 2009 à 21 h
40 : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/02/23/006-guadeloupe-lundi-situation.shtml
14. A ce sujet, je me suis
référé à l’entrevue de Frédéric Nicoloff, en remplacement de Michel Lacombe à
Ouvert le samedi du 21 février 2009, avec Jean Matouk, professeur d’économie à
l’université de Montpellier (France) (http://lexilis.free.fr/bio_matouk.htm),
sur la crise en Guadeloupe. Ce passage de l’émission fut repris sur « La première à la carte » du 23
février 2009, une émission en ballado diffusion (podcast) de Radio-Canada. Je me suis aussi référé au bulletin de
nouvelles cité à la note 13 et à l’émission Désautels (www.radio-canada.ca/radio/desautels/index.shtml)
du 23 février 2009, que j’ai écouté en direct, et où l’on mentionnait que, dû à
certaines taxes, certains produits locaux sont plus chers que les mêmes
produits importés! Sur le site de « Désautels », on pouvait lire le
23 février 2009:
« [ACTUALITÉ] Misère sous le soleil : La Guadeloupe vit une
sévère crise sociale. Les écarts de prix, les relents de colonialisme, le fossé
entre la minorité riche et les consommateurs, autant de pistes pour comprendre
le ras-le-bol de la population. Frank Desoer s'est rendu sur place. Il en parle
avec Michel Labrecque. » (www.radio-canada.ca/radio/desautels/index.shtml)
Voir aussi Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grève_générale_des_Antilles_françaises_de_2009
15. On en trouve des traces
avec une recherche Google.
16. « Pour se protéger
de la concurrence, pour maintenir son autonomie, pour bien assurer sa survie,
une langue a de plus en plus besoin d’être une langue de gouvernement, d’être
la langue privilégiée dans laquelle se fait et se maintient le contact entre
les individus et les autorités publiques. Ces dernières peuvent être des
gouvernements locaux, régionaux ou étatiques, et mieux vaut le régional que le
local, et mieux vaut le national que le régional. Plus l’autorité publique sera
puissante, plus puissante sera sa langue. » (Laponce,
Jean, 2006, Loi de Babel et autres
régularités des rapports entre langue et politique, PUL, Sciences humaines,
p. 113) À la fin de l’ouvrage, l’auteur donne l’exemple du Groenland où « les autorités régionales utilisèrent leur
nouveau pouvoir souverain en matière de langue et de culture pour enrayer les
progrès du danois. » (Ibid, p.
168) Et cela s’est fait sans
indépendance !
17. « La plupart des jeunes Québécois savent à peine
comprendre et parler l’anglais à la fin du secondaire. Ils ont pourtant étudié
l’anglais pendant neuf ans. Comment expliquer cela? Une équipe d’Enjeux s’est
rendue dans plusieurs écoles du Québec pour constater que l’enseignement de
l’anglais souffre de plusieurs maux. » (La génération « Yes, no toaster », Enjeux, http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau2_6777.shtml,
cité dans Robin Renaud, Une langue
seconde ne s'apprend pas uniquement à l'école, in Petit Monde : www.petitmonde.com/Doc/Article/Une_langue_seconde_ne_s_apprend_pas_uniquement_a_l_ecole
18. Voir le documentaire La
Génération 101 de
Claude Godbout, Vidéo / Couleur / 79 min / 2008 / v.o.f. / Eurêka ! Productions
19. D’autres positions, comme la souveraineté pure et dure
sont aussi possibles. Pour Hubert Guindon (1929-2002) par exemple, qui fut
professeur de sociologie à Concordia
University, « il n’y a point de
salut pour le Québec hors de la souveraineté, de la séparation. »
(Francis Moreault, Hubert Guindon,
lecteur de Hannah Arendt, in Beaudry, Lucille, Chevrier, Marc, 2007, Une pensée libérale, critique ou
conservatrice ? Actualité de Hannah Arendt, d'Emmanuel Mounier et de George
Grant pour le Québec d’aujourd’hui, PUL/Prisme, p. 42). C’est un point de
vue que j’ai déjà défendu aussi, mais j’ai pris une autre approche depuis. J’en
suis rendu à l’idée d’un parlement de l’Amérique comme il y a un parlement
européen pour ma part. Cependant, peu importe ma position, l’important serait
d’avoir un débat pour savoir d’où nous
venons et où nous allons, car il me semble que si on a de plus en plus de
formules accrocheuses pour la souveraineté d’un côté et le fédéralisme de
l’autre, on a de moins en moins le sens de l’histoire! Puis, si le nationalisme
était à la mode dans les années 1970, est-il encore l’outil approprié avec les
défis actuels, notamment l’environnement qui dépasse les frontières? N’a-t-on
pas plutôt besoin de coopération multinationale et d’organisations
supranationales? On a l’Union Européenne par exemple. Même les pays qui sortent
du giron de la Russie veulent entrer dans le giron de la Communauté Européenne
plutôt que de demeurer seul. N’est-ce pas un signe? Alors, si nous sortons du
Canada, ce sera pour nous y associer ou nous associer aux États-Unis? Et à quel
prix dans les deux cas? N’est-il pas mieux de redéfinir le système? Reste à
savoir si les autres sont prêts à le faire, sauf que s’ils ne le sont pas,
seraient-ils davantage portés à le faire avec un Québec indépendant plutôt que
membre de la fédération canadienne? Je
n’en suis pas sûr. Et, s’ils ne sont pas prêts à l’association, sommes-nous
prêt à nous isoler comme Cuba? Si oui, fonçons. Si non, mieux vaut réfléchir et
prendre une autre approche.
Hyperliens suggérés
par Luc Chaput
Ne pouvant prendre la question sous tous les angles à la
fois, comme pourquoi la France a préféré conserver des îles des Antilles et
St-Pierre et Miquelon par exemple, soit pour le sucre et la morue, au lieu du
territoire du Québec (Nouvelle-France) de l’époque, voici quelques hyperliens
suggéré par Luc pour élargir le débat :
Sucre et Haïti :
www.montraykreyol.org/spip.php?article125
www.livescience.com/history/080602-hs-sugarcane.html
http://yaleglobal.yale.edu/article.print?id=1587
http://caribbean-guide.info/past.and.present/history/sugar.slavery/
Domtom (départements et territoires d'outre-mer) :
www.domtomfr.com/economie_9.html
www.lematin.ch/flash-info/monde/bekes-coeur-crise-sociale-antilles-communaute-heterogene
Pêche de la morue :
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Saint-Pierre-et-Miquelon
www.bistrotsdelhistoire.com/pages/pdf/grandepeche.pdf
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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Révisé le 21 décembre 2008
Dans
les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont
rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout
noter exactement. C’est généralement
l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.
Je
ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma
perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une
réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans
de caméra, le jeu des acteurs ou la mise
en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il
montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un
révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire
qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de
très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même
grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des
notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même
si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que
moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage
donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus
juste.
Peut
être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends
le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de
cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait
avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je
vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à
toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public
cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas
aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais
le lecteur de voir un film qui lui tente.
Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et
l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une
critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir
lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est
d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.
Michel Handfield, d’abord
et avant tout sociologue.
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Lettre des
realisatrices-equitables à la Ministre de la culture
Montréal, le 24
février 2009
Madame Christine
St-Pierre
Ministre de la
Culture, des Communications et de la Condition féminine
Québec
Objet :
DERNIERS
RÉSULTATS À LA SODEC : RÉALISATEURS 9 / RÉALISATRICES ZÉRO !
Madame la
Ministre,
Quelle n’est pas notre stupéfaction
d’apprendre, à la lecture d’un communiqué daté de ce vendredi 20 février, que
dans sa première ronde de décisions 2009-2010, la SODEC a retenu 9 projets de
longs métrages, dont AUCUN ne sera réalisé par une femme!
La SODEC déclare de plus : « Cette
première cuvée 2009-2010, témoigne une fois de plus de la vitalité et du talent
des cinéastes et des scénaristes québécois. Priorisant le cinéma d’auteur tout
en passant par la comédie grand public au film jeunesse, du film fantastique au
drame intimiste, la diversité des genres est au rendez-vous ». Pour les femmes
— qui constituent la majorité de la population au Québec —, la diversité des
genres n’est pas vraiment au rendez-vous quand aucune réalisatrice n’est
financée!
L’an dernier lors de la première ronde
de décision 2008-2009, c’est 3 projets sur 9 qui furent accordés à des
réalisatrices. Comme à la deuxième ronde (juin), il y a encore moins de projets
retenus par la SODEC, on se dirige tout droit vers une catastrophe. Que se
passe-t-il?
Après l’accueil attentif que vous nous
accordiez en mai dernier ainsi que la bonne réception dont nous avons fait
l’objet à la SODEC de la part de madame Champoux, nous espérions que les choses
allaient pouvoir enfin s’améliorer.
De plus, étant donné que de plus en plus
d’intervenants du milieu se disent sensibles au problème de la sous-représentation
des femmes — l’égalité des hommes et des femmes étant la première valeur de la
population québécoise (1) —, nous pensions que la SODEC ferait tout en son
pouvoir pour atténuer ces écarts indécents.
Les réalisatrices sont des créatrices
qui, rappelons-le, à travers leurs œuvres audiovisuelles en cinéma, télévision,
internet et publicité, agissent comme des multiplicatrices quand il s’agit de
transmettre des valeurs au public. Alors que vous lanciez dimanche le guide Mon
enfant devant l’écran, un outil innovateur et éducatif pour guider les adultes
face aux images en mouvement qui bombardent le quotidien des enfants,
savez-vous, madame la Ministre, qu’il n’y a à peu près aucune émission pour
enfants qui soit réalisée par une femme! Croyez-vous vraiment que les
réalisatrices connaissent moins les enfants que les hommes et qu’elles soient
moins en mesure de mettre en scène un univers promouvant des valeurs positives?
Pour justifier la situation actuelle, on
dit souvent dans les institutions comme la SODEC que les maisons de production
déposent peu de projets de femmes; mais qui pourrait les en blâmer si sur 9
projets retenus par la SODEC aucun n’est réalisé par une femme? Il est urgent
d’instaurer des mesures incitatives et correctives afin de modifier cet état de
fait et de faire en sorte qu’en cinéma et en télévision — comme ailleurs dans
la société — une vraie égalité des chances existe pour les réalisatrices.
Si, comme le dit le Premier Ministre,
monsieur Jean Charest, à propos de la présence égale des femmes au Conseil des
ministres : « La parité c’est une bonne idée! », nous croyons que c’est aussi
une bonne idée pour les réalisatrices.
Nous vous demandons, madame la Ministre,
de bien vouloir prendre des dispositions immédiates, énergiques et proactives
pour que cesse cette discrimination systémique. Les femmes qui représentent 48
% des cohortes étudiantes en cinéma et 68 % en télévision sont en droit de
s’attendre à ce que l’État et ses institutions leur fassent une place juste et
équitable dans le milieu audiovisuel et dans notre société.
Il est temps également pour le public
d’avoir accès à une vraie diversité des genres dans les émissions et les films
offerts dans les médias et qui sont, soulignons-le, presque entièrement
financés par l’État.
Veuillez agréer, madame la Ministre,
l’expression de nos sentiments respectueux.
Lucette Lupien
Note :
1 Au Québec, les
deux valeurs fondamentales sont l’égalité (75%) et le système de santé
universel (65 %). Le Devoir, 4 mai 2007, La santé, l'égalité des sexes et la
Charte, les trois priorités des Canadiens ; Bryan Myles.
www.realisatrices-equitables.org
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« HAYDN La Passione : symphonies 41,49 & 44 » sous la direction du
chef invité Gary Cooper
C’est
avec grand plaisir que la maison early‐music.com
lance le 25ième enregistrement d’ARION intitulé HAYDN La
Passione.
Ce nouvel et captivant
enregistrement de l’orchestre baroque Arion arrive juste à temps pour le
bicentenaire de la mort d’Haydn. Mais au‐delà
de commémorer son trépas, ce disque est une célébration de sa
vie, pour reprendre les mots de la directrice artistique d’Arion, Claire
Guimond. Il est un témoignage de l’énergie inimitable et communicative du
compositeur, à travers quelques‐unes
de ses symphonies les plus passionnées écrites entre 1768
et 1772, durant sa période dite « Sturm und Drang ». Alors que les symphonies «
La Passione » et « Trauer » font toutes deux référence à la mort avec
profondeur et force émotion, la Symphonie no 41 en do majeur — dont c’est ici
la première sur disque avec l’instrumentation originale — est un sommet de
charme et de bonne humeur.
« Dès la première
répétition, nous dit le chef britannique Gary Cooper — l’un des plus éminents
ambassadeurs actuels du clavecin et du pianoforte —, je savais que cet enregistrement
serait spécial. En tentant de se rapprocher du monde sonore qu’a connu Haydn à
Esterháza, où il disposait de forces instrumentales assez modestes, je crois
qu’Arion s’est montré plus qu’à la hauteur ! Avec de l’esprit, de la
musicalité, du style et de l’énergie à revendre, les musiciens de l’ensemble
ont fait revivre toute la fraîcheur et la nouveauté de ces symphonies si
merveilleuses et intenses. Il est évident à l’écoute qu’ils aiment chaque note
de cette musique ! »
HAYDN La Passione est en
vente dès aujourd’hui chez tous les disquaires sous étiquette early‐music.com, portant le numéro EMCCD 7769. EAN
6 29048 12172 2
Visionnez le vidéo
promotionnel d’ARION en concert et enregistrement du programme HAYDN La
Passione sur Youtube en utilisant le lien suivant : http://www.youtube.com/watch?v=NDTxj5NqPBs
Distribution pour le Canada
et les États‐Unis: NAXOS
Distribution européenne:
CODAEX
Disponible également sur le
site Internet: www.early-music.com
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CHANSONS GALLOISES (AN 2
9965)
Shannon Mercer
Skye Consort
Disponible le 24février 2009
Montréal,
le 24 février 2009 ― Shannon Mercer, l’une des étoiles
montantes les plus brillantes de l’univers lyrique canadien, qu’on retrouve
notamment sur l’enregistrement Analekta Bach
et l’année liturgique, en nomination pour un Juno 2009, nous propose ici
une incursion dans la musique folklorique galloise en compagnie du Skye Consort.
Pour ceux qui connaissent
Shannon Mercer comme chanteuse classique, ce choix peut sembler étrange.
Pourtant, cette culture a modelé sa vie. « Cette musique, cette culture
et ce patrimoine gallois sont justement les raisons pour lesquelles je suis devenue
chanteuse, explique-t-elle. Mon père avait toujours démontré sa passion et son
amour de la musique. Il découvrit l’Ottawa Welsh Society et commença à chanter
avec les Gwalia Singers. Petite fille, j’ai pu poursuivre cette tradition et, à
l’âge de 15 ans, j’ai voyagé jusqu’à Llangollen, au Pays de Galles pour
participer au Llangollen International Musical Eisteddfod. »
Les chants choisis pour cet
enregistrement datent du début du XIXe siècle et se veulent un
mélange de pages familières et moins connues. Ils transcendent les époques
et les genres, mais surtout racontent le périple d’un peuple passionné, à
travers des thèmes de jeunesse innocente et d’amour, de joie et de peine, de
naissance et de mort. Ils abordent aussi bien les multiples visages de l’amour
– comme dans Y Deryn Pur, Fenyw Fwyn ou
la célèbre berceuse galloise Suo Gân –
que l’importance des souvenirs dans le folklore gallois – comme le démontrent Y
Gŵydd, dans lequel une vieille femme évoque ses épreuves
que dans le lancinant Dafydd y Gareg Wen. Les
arrangements de ces airs, certains conçus pour être chantés et d’autres dansés,
ont été travaillés par Seán Dagher afin de redéfinir harmonie, contrechant et
rythme.
Encensée par la critique
internationale pour son étonnant talent, Shannon Mercer a été saluée
comme « l’une des plus prometteuses jeunes sopranos au Canada »
et l’une des « Leaders du futur » (Maclean’s). On a décrit sa
voix comme chatoyante, lumineuse et scintillante ainsi que souligné la finesse,
l’esprit et le piquant de son jeu. Au cours de la saison 2008-2009, Shannon a
participé à plusieurs productions de La Flûte enchantée à Hamilton,
Toronto, Victoria et London (Ontario) mais a aussi chanté avec le Vancouver
Chamber Choir, Symphony Nova Scotia, Les Violons du Roy ainsi qu’en concert
lors de la OffCentre Series de Toronto.
Fondé en 1999, Skye Consort
se produit en tournée, participe à des festivals de musique de chambre et à des
séries de concerts dans l'est du Canada et aux États-Unis. L'ensemble s'est
fixé pour but d'insuffler l'esthétique et l’intérêt de la musique savante à des
musiques du monde de diverses traditions.
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(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
Commentaires de Michel Handfield
(2 avril 2009)
D’abord, à souligner l’ampleur de la musique.
Cela donne du grandiose à un opéra rock qui l’était déjà en version originale.
Originalité du décor aussi, avec translucidité et projections qui font le
travail, notamment le centre ville! Vu l’originalité, j’ai pensé à « l’incoronazione di poppea »
présenté au festival de Schwetzingen en 1993 que j’ai vu en DVD (Art Haus
Musik : 100 109) il y a quelques années. Starmania opéra pourrait aller dans de tels
événements je crois, ce même si je ne suis pas un spécialiste de la musique,
mais un amateur intéressé.
Après vérification auprès de deux commerces
majeurs du domaine culturel, il n’y a pas de DVD des anciennes versions de
Starmania. Ce serait donc un plus que d’avoir celle-ci en DVD, d’autant plus
que la force du texte n’est pas perdue dans cette transcription à l’opéra. Cela
a même le mérite d’amener un nouveau public à Starmania, soit les adeptes de
l’opéra, et de le sensibiliser aux questions que pose cet opéra; mais, aussi,
d’amener un nouveau public à l’opéra, qui, lui, vient de la musique populaire
et du rock, pour voir ce Starmania opéra! C’est ce qu’on appelle une relation
gagnant-gagnant!
Ici ne s’affrontent pas deux gangs de jeunes,
comme dans « West side story »
(1), mais des exclus à ceux qui sont du côté du pouvoir, incluant de jeunes
arrivistes, voir des courtisans! (2) Bref, des
mondialistes face à des alter et anti mondialistes; des néolibéraux face
à des anars; des cadres bien mis et bien pensant face à des squatters de la
débrouille, assez intelligent pour jouer et se jouer du système des premiers! S’ils
font peurs aux passants de la rue, tard
le soir, c’est davantage le système qui est leur cible dans Monopolis.
Monopolis, comme une grande fable de la
métropole monopoliste! Avec Zéro Janvier, qui a un parti pris pour le progrès
affairiste (néolibéral), le contrôle
atomique et la fermeture de l’occident! Son rêve : la présidence de
l’occident. Quant au reste de la planète, il doit être au service et au profit
de l’occident! J’avais parfois l’impression que le « bushisme » fut
dessiné sur ce personnage de Plamondon créé il y a 20 ans, car la création de
cet opéra rock date du 10 avril 1979 au Palais des congrès de Paris nous dit le
livret! Zéro Janvier n’aurait pas renié son clone : George W. Bush!
Face aux affairistes, nous avons les
zonards : anarchistes anticapitalistes! « Moi je me fous de la politique, j’ai jamais lu un journal et je ne m’en
porte pas plus mal! » nous dit Johny Rocquefort, leader des blousons
noirs. (3) Leader, il rassemble les opposants autour de lui, même les plus
politiques. On n’est pas loin de l’union des anars, anticapitalistes, antimondialistes et altermondialistes
d’aujourd’hui contre la mondialisation. Rappelons-nous que ce fut écrit bien avant
que la chose ne fasse la une! Et que dire de Starmania, cette émission télé qui
a fait la gloire de Cristal avant qu’elle ne la quitte pour Johny! Mais, Zéro
Janvier saura bien la remplacer par Stella Spotlight, ce qui lui servira à
accroitre sa propre popularité pour atteindre son objectif, lui qui contrôle ce
cirque de l’argent-roi. Il ira jusqu’à la marier! Pas loin de la situation des
empires médiatique d’aujourd’hui. Pensons au poids politique de Quebecor au
Québec et au Canada grâce à son auditoire (4), mais aussi à tous les autres
empires médiatiques du genre dans le monde. Berlusconi (5) et
Mediaset (6) en Italie par exemple!
Si c’est déjà beaucoup de parallèles, il y a
encore plus. La nouvelle télé, transformée pour manipuler! On donne du plaisir
et on diminue la place de la vraie information en incluant le « variété »
dans les bulletins de nouvelles! Puis, les magazines du groupe, où on dépeint
la vie en rose, reprennent le tout en une le lendemain matin! (7) Non, je ne
décris pas Quebecor, mais bien Starmania, où les grandes lignes de l’interview
de Zéro janvier à Stella Spotlight font l’objet d’un spot du lecteur de
nouvelles en projection (James Hyndman).
On peut facilement imaginer que les journaux du groupe reprendront la
« nouvelle » dès le lendemain matin! Si cet opéra rock fut écrit sous le règne de Péladeau père, qui
n’en était pas encore là, ça se passe maintenant sous celui de Péladeau fils
qui en est là! Visionnaire que Starmania.
Réalité de la polis aussi, avec le contrôle de
la police contre ces voyous qui manifestent contre ce si beau système qu’on leur
prépare. Mais, au profit de qui? Comme l’a si bien écrit Rousseau dans le contrat social (8), le peuple choisit
son dictateur. Dans les années qui ont suivit la fin du court XXe siècle (9) et
du postcommunisme (10), où la Chine communiste devint le nouveau terreau du
capitalisme de production (11), le système fut monté comme un éloge au
capitalisme de marché et à ses dirigeants qui avaient si bien vu venir les
choses. C’était son triomphe. Avec toute cette gloire, le capitalisme
néolibéral ne fit qu’une bouché de l’autre modèle capitaliste, le modèle de
rhénan, plus social celui-là, ce qui le laissa tout fin seul. (12) On ne
pouvait que l’étendre partout, aidé des organismes internationaux comme le FMI
et la Banque Mondiale (13). La dictature du capitalisme de marché (néolibéral)
était arrivée pour le bien de tous. Karl Marx était déboulonné! Bonjour
l’internationalisme; bienvenu la mondialisation! Le capitalisme triomphant ne
pouvait que croître… indéfiniment!
Alors, la porte fut ouverte à toutes les
astuces; toutes les dérives… jusqu’à ce que la réalité ne rattrape le système.
D’autres mondes existent qu’ont ne peut gommer. « Si on faisait sauter la tour dorée de Zéro Janvier » disent
les anars dans Starmania. Le 9 septembre 2001, des fanatiques religieux se sont
fait exploser dans les tours du World
Trade Center. Les bonzes du capitalisme et de l’occident ont mis cela sur
le compte des seules idéologies fanatiques, sauf que ces idéologies prennent
souvent place parce que le manque d’éducation et de moyens rendent ces
populations vulnérables aux appels fanatiques, surtout si les fanatiques ont
les moyens de leur donner une
instruction religieuse et fondamentaliste à quoi s’ajoute un peu d’argent. Dans
le besoin, ces gens béniront cette dictature religieuse qui assure leur survie
ici-bas et maintenant, mais aussi ailleurs et après, soit dans l’au-delà!
Devenir martyr pour la cause devient un idéal! Comme il n’y a pas de profit
immédiat à retirer de ces populations, pourquoi les aider? Mieux vaut faire la
guerre au terrorisme, ce qui rapporte davantage au complexe
industrialo-militaire! Si cela peut nous sembler loin, ces populations vivant
en majorité sur des continents étrangers, ils sont aussi de plus en plus près
de nous, le système créant aussi ses exclus en occident et en en important
d’ailleurs, pour répondre à des besoins sporadiques de main-d’œuvre qu’elle
délaisse ensuite une fois ses besoins comblés ou taris au gré des cycles
économiques; « masse de plus en plus
nombreuses d’exclus, poussés à la violence et au repli identitaire »
peut-on lire en arrière de couverture du coût
humain de la mondialisation! (14) Pensons aux jeunes des banlieues
françaises qui sont au chômage, qu’on accuse de grabuge et qu’on menace de
retourner chez-eux alors qu’ils sont souvent nés en France de parents ou de
grands-parents qui y sont venus pour combler des besoins industriels et de
main-d’œuvre agricole il y a de cela des décennies! Ces gens dont parlait
Robert Linhart dans l’établi (15),
« titre qui désigne d’abord les
quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967,
s’embauchaient, « s’établissaient » dans les usines ou les docks. »
(Arrière de couverture)
Le système se croyait néanmoins autosuffisant.
Plus de communisme pour le contrer; tout devenait permis. On pouvait alors
faire des montages financiers pour que le système génère encore plus. La pierre
philosophale moderne était trouvée : les papiers commerciaux adossés
à des actifs non bancaire ou PCAA! (16)
Mais, la pierre philosophale n’est qu’un conte de fée; les PCAA aussi!
On l’a vue au dernier trimestre de 2008. Rebienvenu Karl, l’oncle Sam (17)
nationalise les banques!
L’habillement d’aujourd’hui sied donc très
bien à ce Starmania opéra, car on y est! Plamondon aussi était là et il fut
ovationné. On comprend pourquoi. Visionnaire!
La distribution fut aussi ovationnée et ce fut
bien mérité. A souligner Marie-Josée Lord, soprano (Canada), en
Marie-Jeanne.
Notes :
1.
West side story, comédie musicale (1957) de Leonard Bernstein dont le film (1961) a
connu un succès. Je l’ai d’ailleurs en DVD. Deux sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/West_Side_Story_(comédie_musicale)
http://www.imdb.com/find?s=all&q=West+side+story
2. A ce sujet, voir John Ralston Saul, 1992, Voltaire's Bastards, Toronto: Penguin
book, car il en parle des courtisans dans l’histoire!
3. C’est encore plus vrai aujourd’hui, où la
lecture de journaux est remplacée par celle d’internet chez les jeunes! On en
parle régulièrement dans les médias, même s’ils sont moins lus! Voir, Paul
Cauchon, R.I.P. l’imprimé?, in Le
Devoir, Édition du lundi 23 mars 2009 : www.ledevoir.com/2009/03/23/241240.html
4. Parlant du poids des médias dans la
politique, regardons les changements dans le financement de la télévision au
Canada. Le chroniqueur Paul Cauchon, du Devoir, écrit d’ailleurs à ce
sujet:
« Le
ministre a très bien écouté Quebecor. Cette entreprise voulait en effet
rapatrier le maximum d'émissions de TVA à l'interne (plutôt que de les confier
aux producteurs indépendants) et conserver tous les droits d'exploitation de
ces émissions sur les nouveaux médias qu'elle met en place, sur Internet, en
vidéo sur demande par Vidéotron, sur ses futurs cellulaires. Elle pourra même
contrôler, avec les autres distributeurs privés, les sommes distribuées à ses
propres émissions par ce fonds. On la comprend d'être ravie. » (Médias - Le club privé des distributeurs?,
in Le Devoir, Édition du lundi 16 mars 2009 : www.ledevoir.com/2009/03/16/239714.html)
Cette ouverture aux groupes comme Quebecor
s’explique peut être par leur poids populaire, ce que les conservateurs, plus
populistes que les libéraux, sont loin de négliger. Le Premier ministre conservateur et son entourage
ministériel, tout comme les Adéquistes québécois, avec Mario Dumont en tête au
moment des élections, car il a quitté depuis, ont souvent préféré ce réseau à
Radio-Canada, pour accorder des entrevues notamment, ce qui a fait couler
beaucoup d’encre dans les médias ces derniers mois. Même le site des employés
du Journal de Montréal, qui sont en grève, en parle. C’est tout dire! (Caroline
Roy, « Stephen Harper punit-il la
SRC ? », Rue Frontenac, 20 février 2009, mise à jour le 17 mars
2009 : www.ruefrontenac.com/spectacles/14-television/1054-c-roy-galipeau-entrevue-harper)
5.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Berlusconi
6.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mediaset
7. Si on ne le dit pas dans la pièce, on peut
le penser!
8. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.
9. Hosbawm, Eric, 1999, Age of extremes. The short Twentieth
century, 1914-1991, London: Abacus. En gros, le siècle va de la première guerre mondiale à la chute du mur
de Berlin et de l’URSS.
10. De Tinguy, Anne, 2004, La grande migration. La Russie et les Russes
depuis l’ouverture du rideau de fer, Paris : Plon
11.
De façon habille les Chinois ont conservé le communisme politique, limitant
ainsi la liberté d’action citoyenne, et ouvert leurs portes au capitalisme
industriel, qui trouvait alors une main-d’œuvre docile, bon marché et désireuse
de consommer à portée de main!
12.
Suite à la fin du communisme le modèle capitaliste anglo-saxon, plus individualiste, s’est tourné contre
un autre opposant, le modèle de rhénan, plus social. C’est le thème du livre de
Michel Albert, 1991, Capitalisme contre
capitalisme (Paris: Seuil, l'histoire immédiate). Ce sera finalement le
modèle néolibéral, que l’auteur appelle néo-américain, qui triomphera au cours
des années 90. Un livre toujours d’actualité.
13.
FMI : http://fr.wikipedia.org/wiki/FMI
Banque
mondiale : http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_mondiale
14. Bauman, Zygmunt, 1999, Le coût humain de la mondialisation, Paris: Hachette Pluriel.
15. LINHART, Robert, 1981, L'établi, Paris: éditions de Minuit.
16.
http://fr.wikipedia.org/wiki/PCAA
17.
Les Etats-Unis.
STARMANIA
OPÉRA, une coproduction Opéra de Montréal /
Opéra de Québec
Pour
souligner ses 30 ans, le légendaire opéra rock Starmania du tandem Luc
Plamondon (livret) et Michel Berger (musique) sera présenté dans sa version
lyrique sur la grande scène de l’Opéra de Montréal du 14 mars au 28 mars 2009, à 20 h, à la salle Wilfrid-Pelletier de
la Place des Arts. La distribution rassemble les étoiles lyriques du Québec :
la soprano Marie-Josée Lord sera Marie-Jeanne, le ténor Marc Hervieux, Zéro
Janvier, le baryton Étienne Dupuis, Johnny Rockfort, la soprano Lyne Fortin,
Stella Spotlight, le ténor Pascal Charbonneau, Ziggy, la soprano Raphaëlle
Paquette, Cristal, et la mezzo-soprano Krista de Silva, Sadia. Starmania opéra
est sous la direction musicale du compositeur et chef d’orchestre Simon
Leclerc, qui en assure également l’orchestration alors que la mise en scène a
été confiée aux scénographes et concepteurs multimédia, artistes
multidisciplinaires, Michel Lemieux et Victor Pilon. Anne-Séguin Poirier
dessine les costumes et cosigne la scénographie, les éclairages sont conçus par
Alain Lortie et la chorégraphie est réalisée par Stéphane Boko. Dans la fosse :
l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal; sur scène : le Choeur de l’Opéra
de Montréal. Une coproduction Opéra de Montréal / Opéra de Québec.
STARMANIA OPÉRA DE PLAMONDON/BERGER
L’action
se déroule à Monopolis, une ville imaginaire où s’affrontent le bien et le mal
à travers des personnages futuristes en butte à la solitude et à la corruption.
La lutte de deux jeunes amants contre les méfaits du vedettariat.
Luc PLAMONDON, auteur
Après
des études à l’Université Laval, l’Université de Montréal et dans plusieurs
villes d’Europe, Luc Plamondon passe une année aux États-Unis où il se gave de
comédies musicales et tombe sous le choc de Hair, l’étincelle qui l’amènera dix
ans plus tard à écrire Starmania. En revenant à Montréal en 1970, il écrit sa
première chanson, Dans ma Camaro. Il débute vraiment comme parolier pour la
grande diva Monique Leyrac. C’est en Diane Dufresne cependant qu’il trouvera
son interprète fétiche, pour qui il écrira 75 chansons. Considéré comme le
premier parolier rock de la langue française, il est appelé dans les années 80
à travailler pour un grand nombre d’artistes. Sa carrière atteint un sommet en
1992, avec Dion chante Plamondon. Distribué dans le monde entier, il se vend à
2 000 000 exemplaires. Outre Starmania, il a collaboré sur cinq autres comédies
musicales : Lili Passion, La Légende de Jimmy, Sand et les Romantiques, Cindy
et bien sûr Notre-Dame de Paris, qui connaît depuis 10 ans un succès
international. Tous ces spectacles ont lancé en France comme au Québec
plusieurs carrières de chanteurs et chanteuses. Il a été fait Chevalier de
l’Ordre du Québec en 1989, Officier de l’Ordre du Canada en 2002, et décoré de
la Légion d’Honneur en France en 1994 en plus d’être récipiendaire de plusieurs
autres distinctions et prix de musique au Canada et en Europe.
Michel BERGER, compositeur (1947-1992)
Michel
Berger se fait connaître en tant que chanteur dans les années 1960 avant de
passer à la production chez EMI et Warner. En 1973, il produit un album pour
Françoise Hardy, ce qui relancera la carrière de cette dernière. En 1974, il
commence à écrire pour France Gall qui deviendra son épouse en 1976; il
produira tous ses albums à partir de 1975. En 1985, il produira l'album Rock
'n' Roll Attitude pour Johnny Hallyday dont il mettra en scène son spectacle
avant de réaliser celui de France Gall en 1987. Entre temps, il compose
Starmania, dont le texte est de Luc Plamondon. L’album studio sort en 1978. Le
spectacle remporte un vif succès en 1979, réitéré en 1988 et lors des reprises
dans les années 1990. En 1990, il met en scène un nouveau spectacle musical :
La Légende de Jimmy, inspiré de la vie de James Dean. Il composera aussi
plusieurs musiques de films. Il est mort subitement à l’âge de 44 ans en 1992.
Musicien et compositeur visionnaire, il restera un pilier de la chanson
française de la deuxième moitié du XXe siècle.
DISTRIBUTION
Marie-Jeanne : Marie-Josée Lord, soprano
(Canada)
Ancienne membre de l’Atelier lyrique de
l’Opéra de Montréal, Marie-Josée Lord faisait ses débuts dans Liù (Turandot) à
l’Opéra de Québec, puis chantait Julia (Passionnément) à l’Opéra de Rennes. En
2004, elle est Mimì (La bohème) à l’Opéra de Montréal, puis Liù, interprète
Marie-Jeanne dans la version symphonique de Starmania, plus tard présentée au
Palais des Congrès de Paris, puis à l’Opéra de Québec dans la version lyrique
la saison dernière. En 2005, elle a reçu le Prix de la Fondation de l’Opéra de
Québec. Dernière présence à la compagnie : Gala (2008)
Johnny Rockfort : Etienne Dupuis, baryton
(Canada)
Ancien membre l’Atelier lyrique de l’Opéra de
Montréal, il chante Énée (Dido and Aeneas), puis chante pour l’Opéra de
Montréal les rôles de Marullo (Rigoletto) et du Mandarin (Turandot). Il a aussi
été Lescaut (Manon Lescaut) pour le New Israeli Opera, Papageno (La flûte
enchantée) au Vancouver Opera, Mercutio (Roméo et Juliette) au Hawaii Opera
Theatre et Figaro (Le barbier de Séville) à l’Opéra de Marseille. Récemment, il
incarnait Johnny Rockfort (Starmania) à l’Opéra de Québec, de même que Silvano
(Un bal maqué) qu’il chantera à l’Opéra de Paris. Dernière présence à la
compagnie : Gala (2008).
Zéro Janvier : Marc Hervieux, ténor
(Canada)
Depuis que Valery Gergiev l’a choisi pour
chanter Alfredo (La traviata) à Saint-Pétersbourg, la carrière de Marc Hervieux
connaît un bel essor et il chante dans la plupart des maisons lyriques
canadiennes. Récemment, il chantait le rôle-titre dans Faust au Calgary Opera,
Alfredo (La traviata) au Edmonton Opera, Zéro Janvier (Starmania Opéra) à
l’Opéra de Québec et Alfredo (La traviata) à Opera Ontario. Au cours de la
présente saison, il sera Turridu (Cavalleria rusticana) à l’Opéra de Québec et
soliste au concert Bravissima au Roy Thompson Hall. Il a joint la troupe du
Metropolitan en 2006. Dernière présence à la compagnie : Gala (2008).
Stella Spotlight : Lyne
Fortin, soprano (Canada)
L’une des cantatrices canadiennes les plus en
vue, Lyne Fortin chante de nombreux rôles à l’Opéra de Montréal, entre autres
le rôle-titre dans Thaïs, Gilda (Rigoletto), Violetta (La traviata), Fiordiligi
(Così fan tutte), la Comtesse Almaviva (Les noces de Figaro) et plus récemment
Agrippine en 2005. Elle se produit sur la plupart des scènes canadiennes
(Vancouver Opera, Opera Saskatchewan, Calgary Opera, Edmonton Opera, Opera
Hamilton, Opéra de Québec, américaines (Baltimore Opera, Seattle Opera,
Connecticut Opera, Opera Pacific, Arizona Opera, Michigan Opera Theater) et
européennes (De Vlaamse Opera, Scottish Opera). Elle a récemment chanté
Fiordiligi (Cosi fan tutte) au Michigan Opera Theatre, Juliette à Opera Pacific
et Leïla (Les pêcheurs de perles) au Baltimore Opera. Elle se produit en
concert et comme soliste d’orchestres canadiens, est l’invitée des réseaux
français et anglais de la radio et de la télévision de Radio-Canada. Dernière
présence à l’OdM : Don Giovanni (2007).
Cristal : Raphaëlle Paquette, soprano
(Canada)
Elle a chanté Adele (La chauve-souris) au
Vermont International Opera Festival et en tournée au Québec et en Ontario,
Oscar (Un bal masqué) à l’Opéra de Québec et Cristal (Starmania) avec
l’Orchestre symphonique de Montréal à Montréal et Paris, l’Orchestre symphonique
de Québec, l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa, le Seoul Symphony
Orchestra et l’Opéra de Québec. Ses autres emplois sont Nadia et Missia (La
veuve joyeuse), Frasquita (Carmen), Rosalinde (La chauve-souris), Lucy (The
Telephone), Olympia (Les contes d’Hoffmann) et Amelia (Amelia goes to the
Ball). Fait ses débuts à la compagnie.
Ziggy : Pascal Charbonneau, ténor
(Canada)
Ancien membre de l’Atelier lyrique de l'Opéra
de Montréal, Pascal Charbonneau a chanté Don Ottavio (Don Giovanni), Tamino (La
flûte enchantée), Peter Quint (The Turn of the Screw), Jupiter (Semele), Don
Ramiro (La Cenerentola) et Gonzalve (L'heure espagnole). Au cours des récentes
saisons, ses rôles ont été Pedrillo (L’enlèvement au sérail) avec Opera Ontario
et le Aspen Music Festival, Brighella (Ariane à Naxos) et le Remendado (Carmen)
pour l’Opéra de Montréal et Journal d’un disparu de Janacek au Aspen Music
Festival. Il se produit également avec Les Violons du Roy, Tafelmusik, le
Cincinnati Opera, l’Opéra des Flandres et en récitals à Bruxelles et en
Espagne. Dernière présence à la compagnie : Carmen (2005).
Sadia : Krista de Silva, mezzo-soprano
(Canada)
Krista de Silva détient une maîtrise en
interprétation – opéra de l’Université McGill. Elle a tenu le rôle-titre dans
of Mignon au Summer Opera Lyric Theatre, de même que plusieurs rôles à Opéra
McGill dont Idamante (Idoménée) et le rôle-titre dans Radamisto. Elle s’est
également produite en Estonie et en Sicile avec Les Jeunes Ambassadeurs
Lyriques et a récemment tenu le rôle de Effie dans la première canadienne de
The Ballad of Baby Doe au Calgary Opera. Elle a chanté aux Galas de l’Opéra de
Québec (2005, 2006) et chantait le même rôle dans la première mondiale de
Starmania Opéra à l’Opéra de Québec en mai dernier. Fait des débuts à la
compagnie.
Roger Roger : James Hyndman, rôle parlé
virtuel (Canada)
Au théâtre: Lenny (Le Retour) à l’Espace la
Veillée (qui lui a valu d’être finaliste au Prix de la Critique à titre de
révélation de l’année en 1992); L’Homme laid au Quat’Sous; Le Temps et la
Chambre au Théâtre du Nouveau Monde; L’Abdication, La nuit juste avant les
forêts. Au cinéma: Eldorado, Caboose, Le Polygraphe, Rowing Through (qui lui
vaudra d’être finaliste aux Prix Génie de la meilleure interprétation masculine
dans un rôle de soutien), Souvenirs intimes, La Beauté de Pandore. Télévision:
Ces enfants d’ailleurs, Sous le signe du lion, Diva, Deux frères, Le Coeur a
ses raisons, Rumeurs.
Chef + orchestrateur : Simon Leclerc
(Canada)
Simon Leclerc est issu du milieu populaire en
tant que chanteur pour des artistes comme Céline Dion. Il fait ensuite de
l’arrangement pour plusieurs chanteurs québécois, gagnant, en 2001, un Félix de
l’arrangeur de l’année pour l’album C’est ici que je veux vivre de Marie-Michèle
Desrosiers. Il a aussi composé la musique du documentaire Rencontres avec les
baleines du St-Laurent, qui a remporté un prix, la musique pour le film IMAX
Lost Worlds et a dirigé la musique de Star Trek: Voyager et Star Trek:
Enterprise. Directeur musical pour la production des Misérables, il a écrit la
musique de la comédie musicale Dracula et a dirigé la musique pour une série de
concerts de Charles Aznavour. Il a aussi dirigé plusieurs fois des artistes
populaires qui se sont produits avec
l’Orchestre symphonique de Montréal, de même que la version symphonique de
Starmania et de Notre-Dame de Paris. Débuts à la compagnie.
Mise en
scène + décors : Michel Lemieux (Canada)
Lemieux est reconnu internationalement pour
l’originalité et l’accessibilité de ses créations, alliant les nouvelles
technologies aux arts de la scène et aux installations multimédias
muséologiques. Son audace et sa grande connaissance des moyens techniques lui
ont permis de concevoir bon nombre de spectacles, installations et méga
événements extérieurs. Depuis vingt ans, avec sa compagnie de recherche
artistique lemieux.pilon 4dart, il a produit des spectacles mixmédias comme
Norman, Anima, Orféo et Pôles. En collaboration avec Victor Pilon, on lui doit
nombre de spectacles multimédias. Il a scénarisé ou réalisé nombre de courts
métrages, vidéos, publicités et émissions télé. Parmi les spectacles à grand
déploiement : La Nuit de Montréal (1992), dans le cadre des célébrations du
350e de Montréal, Harmony 2000, célébrant l’arrivée du nouveau millénaire. En
2004, Lemieux/Pilon assuraient la direction artistique de Soleil de minuit, le
spectacle de clôture du Festival International de Jazz de Montréal. Toujours
avec Victor Pilon, il signe la mise en scène de Delirium, une création du Cirque
du Soleil. Débuts à la compagnie.
Mise en scène + décors : Victor Pilon
(Canada)
Victor Pilon travaille en tant que metteur en
scène, scénographe, concepteur visuel et photographe, autant pour la scène que
pour de grands événements publics. En 1990, il joint l'équipe de Michel Lemieux
comme codirecteur artistique et fonde avec ce dernier la compagnie
lemieux.pilon 4dart. Ensemble, ils ont travaillé sur des spectacles mixmédias
tels Norman, Anima, Orféo, Pôles, lesquels ont effectué des tournées un peu
partout à l’étranger, de même que La Tempête, les Planètes, Harmony 2000,
Soleil de Minuit. Parmi ces réalisations, on compte de nombreux spectacles et
installations permanentes présentées à Montréal, Québec et dans d’autres
grandes villes. Ils se sont également associés au Cirque du soleil pour
Delirium. Débuts à la compagnie. Virot Pilon est le photographe officiel des
visites de la famille royale britannique et a fait la couverture de nombreuses
visites officielles de chefs d’État.
Décors + costumes + accessoires :
Anne-Séguin Poirier (Canada)
Depuis 2001, Anne-Séguin Poirier a travaillé
comme designer et adjointe à la scène pour le théâtre, le cirque et l’opéra,
notamment à des spectacles tels Nomade et Rain par le Cirque Éloize et la
comédie musicale Don Juan. Depuis 2005, elle a conçu des décors pour 4d art
(Delirium – Cirque du Soleil), le théâtre Centaur, le Musée National des
Beaux-Arts de Québec (expo Botero) et Daniel Bélanger (L'échec du matériel).
Elle a également conçu les costumes pour l’Opéra de Montréal (La traviata),
l’École nationale de cirque et la compagnie française Les Lézards qui bougent.
Dernière présence à la compagnie : La traviata (2006).
Éclairages : Alain Lortie (Canada)
Il travaille avec des artistes tels Michel
Lemieux, Marie Chouinard et Edward Lock, en plus de collaborer à des chanteurs
comme Jean-Pierre Ferland, Diane Dufresne, Robert Charlebois, Bruno Pelletier,
Peter Gabriel, Francis Cabrel et Eros Ramazotti. Plusieurs fois lauréat de prix
de l’ADISQ à titre de concepteur d’éclairages de l’année, il a travaillé avec
Luc Plamondon sur Starmania et Notre-Dame de Paris. En 1996, il remporte le
Masque des Éclairages et en 1997, le Dora Mavor Moore Award. Il travaille sur
le spectacle Soleil de Minuit et Delirium du Cirque du Soleil, de même qu’en
Asie pour le spectacle ERA du Shanghai Circus World, et les comédies musicales
Carmen et Butterflies. Débuts à la compagnie.
Conception visuelle : Gabriel
Coutu-Dumont (Canada)
Gabriel Coutu Dumont est un artiste pluridisciplinaire
qui s’est produit dans le cadre de plusieurs manifestations internationales et
qui multiplie ses projets d’installation, de photographie, de dessin entre
l’Amérique, l’Europe et l’Asie. Depuis quelque temps, il se consacre à la
création vidéo, la performance, la conception vidéo-scénographique. Fort de
cela, il fonde le collectif RACAM avec lequel il réfléchit les possibilités de
faire cohabiter le son, l’image et l’éclairage. Plus récemment, il a collaboré
sur la pièce 5mm, présentée à ARS Electronica (Autriche) en 2005 et qui depuis
tourne au quatre coins du globe. Il mène conjointement sa carrière de
photographe avec plusieurs projets dont Sketches of synchronicity en 2008 et
2009. Débuts à la compagnie.
Chorégraphie : Stéphane Boko (France)
Après des études de ballet à l’École de
l'Opéra de Marseille et à la Alvin Ailey School de New York, il danse avec la
troupe Ramon Oller Dance Theatre en Espagne, la NPG Dance Company à Minneapolis
(fondée par Prince), la Cecilia Marta Dance Company et la Footprints Dance
Company de New York. Il a dansé dans La flûte enchantée pour l’Opéra national
de Paris-Bastille, comme soliste, et chorégraphe pour le Cologne Tanzforum en
Allemagne. Il a été assistant chorégraphe et danseur pour la production
originale de Notre Dame de Paris de même que membre de la troupe du spectacle A
New Day de Céline Dion à Las Vegas. Débuts à la compagnie.
Chef de choeur : Claude Webster (Canada)
Lauréat de nombreux concours canadiens et
américains, il a effectué plusieurs tournées au Canada, aux États-Unis, au
Japon, en France, en Suisse et en Grèce. Comme soliste, il se produit avec
l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre Métropolitain, l'Orchestre de
chambre Radio-Canada et l'Orchestre du Centre National des Arts d'Ottawa. Ses
débuts au Carnegie Recital Hall de New York ont suscité les éloges du New York
Times. Il compte trois enregistrements avec chanteurs et flûtiste (ATMA/SNE,
Radio-Canada/Dobermann et Analekta) et un enregistrement de nocturne de Chopin.
Inscrit en 1994 comme stagiaire à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il
y œuvre à titre de chef de chant principal. Dernière présence à la compagnie :
Les pêcheurs de perles (2008).
Livret de Luc Plamondon, musique de Michel
Berger.
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Mes rendez-vous québécois du cinéma 2009 (Fictions)!
Commentaires
de Michel Handfield
22
mars 2009
En cours d’années
les visionnements de presse se chevauchent. Puis, il faut que je me réserve du
temps pour écrire et faire la gestion du site. Je ne peux donc voir tout ce que
je voudrais et encore moins tout ce que je devrais voir. Je profite donc des
rendez-vous de février pour voir certains films de fiction que j’ai manquée en
cours de saison. Voici donc ce que j’en pense après coup!
Site des rendez-vous du cinéma québécois : www.rvcq.com
Papa
à la chasse aux lagopèdes
Papa à la chasse aux
lagopèdes (Long métrage de
fiction / Vidéo / Couleur / 91 min / 2008 / v.o.f. )
Réalisateur : Robert Morin, Scénario :Robert Morin,
Photo : Robert Morin, Montage : Michel Giroux, Son : Olivier Léger, Louis
Collin, Bruno Bélanger , Directeur artistique :André-Line Beauparlant,
Producteur : Stéphanie Morissette et André-Line Beauparlant – Coop Vidéo de
Montréal , Distributeur : Stéphanie Morissette – Coop Vidéo de Montréal, Interprètes
: François Papineau
Vincent Lemieux est un
fraudeur notoire recherché par la police. Prétendant partir à la chasse aux
lagopèdes, il s’enfuit vers le Grand Nord, où l’attend un avion en partance
pour les Bahamas. Durant son périple, Lemieux se confie sur vidéo afin de
s’excuser auprès de ses deux fillettes d’être un père criminel. Au fil de ses
aveux, cet être véreux et attachant s’embourbe dans une lutte à finir entre le
repentir véritable et la bonne conscience.
Cette ouvre a été
réalisée dans le cadre de la Résidence d'artiste de PRIM qui s'adresse aux
artistes ayant une pratique reconnue au sein de leur discipline.
Robert Morin
enrichit l’univers cinématographique québécois depuis plus de vingt-cinq ans.
Avec des œuvres comme La Réception, Requiem pour un beau sans-cœur, Le Nèg’ ou
Que Dieu bénisse l’Amérique, Morin s’inscrit comme l’un des cinéastes les plus
innovateurs et prolifiques de sa génération. Papa à la chasse aux lagopèdes est
son onzième long métrage.
Commentaires de Michel Handfield
« J’ai
fait des choses, puis ce sont des choses d’adultes que même les adultes ne
comprennent pas tout le temps! »
On est ici dans un « road-movie »
particulier, où on suit un homme d’affaire, qui a fait une fraude financière de
100 millions de dollars, dans sa fuite, mais aussi sa quête de justification.
D’abord envers lui-même; ensuite, envers ses deux fillettes et sa femme, car il
prépare une vidéo à cet effet en route.
Plongeon dans la tête de ces grands fraudeurs
de la haute finance que les temps actuels mettent en évidence, que l’on pense
à Vincent Lacroix de Norbourg; Bernard Madoff (pour 50 milliards de
dollars); et maintenant Robert Allen Stanford (9,2 milliards). (1) Prise de
conscience et justifications s’entremêlent. Les clients ne-sont-ils pas prêts à
laisser leur morale de côté pour avoir plus de rendement? Ne ferment-ils pas
les yeux sur le travail des enfants ou l’industrie de l’armement si ça rapporte
gros et vite, ce malgré leurs discours entre amis ou en public! Alors, les voler,
ce n’est pas comme voler une personne honnête puisqu’elles ne font pas que
mentir aux autres, mais elles se mentent en pleine face!
Il anticipe aussi les questions, comme celle
de son « gros » salaire, ce à quoi il répond à ses enfants que papa
était obligé de prendre un plus gros salaire que ce qu’il méritait pour
accroitre la confiance du public. Sans ce gros salaire, les gens auraient dit
que papa ne valait pas grand-chose! Le système est ainsi fait que les
apparences, comme le gros salaire, le style de vie ou l’école d’où vous êtes
diplômés, font foi de votre honnêteté et de votre succès alors que ce ne sont
parfois que des mirages! Je me dis que la crise actuelle en est l’illustration
parfaite. Maintenant que l’on sait ce que sont les papiers commerciaux, l’on
voit bien que leur montage ne tenait pas la route. Mais, pourquoi il n’y a pas
eu davantage de diplômés en
administration et de MBA qui ont sonné l’alarme? Deux possibilités parmi
d’autres, pour l’expliquer :
(i) Ils ne comprenaient pas du tout le montage
financier en cause et ils suivaient
aveuglément la parade pour ne pas avoir l’air fou en posant des questions, car
il fallait avoir l’air de comprendre! Il leur était alors impossible de
remettre en cause ces papiers adossés à des pacotilles!
(ii) Ils avaient une foi aveugle dans le
marché et ils ne pouvaient en évaluer les risques, ni remettre en question ce
qui s’y passait pour des raisons idéologiques : le marché est réputé
rationnel par définition et fait loi – la loi du marché! Aller contre cela est
un contresens pour les affairistes, voir une hérésie contre le régime
capitaliste réputé le meilleurs.
Dans
les deux cas ils étaient piégés par leur idéologie, ce qui limitait leur vision
et leur champ d’action. Ils ne pouvaient que suivre la parade jusqu’au déclin
des papiers commerciaux adossés à des actifs, ces papiers de pacotilles!
(2) Lucide et cynique, ce film fut une
belle surprise.
Notes :
1.
La Tribune.fr, Nouvelle fraude financière de plusieurs milliards aux Etats-Unis,
18/02/2009 à 06:12 : http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/industrie-financiere/20090218trib000345364/nouvelle-fraude-financiere-de-plusieurs-milliards-aux-etats-unis.html
2.
http://fr.wikipedia.org/wiki/PCAA.
Voir aussi François Desjardins, PCAA: un cauchemar logistique prend fin, in Le
Devoir, Édition du samedi 24 et du dimanche 25 janvier 2009 : www.ledevoir.com/2009/01/24/229155.html?fe=5961&fp=59467&fr=129205
Serveuses demandées (Long
métrage de fiction / 35mm (Flat) / Couleur / 110 min / 2008 / v.o. française,
anglaise, portugaise / s.-t.f.
Réalisateur
: Guylaine Dionne, Scénario : Guylaine Dionne, Photo : Nathalie
Moliavko-Visotzky, Montage : Aube Foglia, Denis Papillon, Son : Claude
Hazanavicius, Directeur artistique :Patricia Christie, Musique : Martha
Wainwright, Producteur : Kevin Tierney – Park Ex Pictures , Distributeur :
Gabbie Corrente – Alliance Vivafilm, Interprètes : Clara Furey, Janaïna
Suaudeau, Anne Dorval, Colm Feore.
Guylaine
Dionne
Priscilla est une jeune Brésilienne dont le
visa canadien est expiré. Si elle veut continuer à vivre à Montréal, elle doit
se trouver un emploi. Elle décroche un boulot à l’Elixir, une boîte de nuit du
centre-ville où elle rencontre la jolie Milagro, qui rêve du Brésil. Malgré
leurs différences et la violence qu’elles affrontent à tous les jours, les deux
femmes développeront une amitié qui les transportera au-delà des murs du club
Elixir.
Guylaine Dionne a réalisé plusieurs courts
métrages de fiction, dont Les frissons d'Agathe, remportant de nombreux prix.
Les fantômes des trois Madeleine est son premier long métrage de fiction. Sa
première mondiale a eu lieu à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de
Cannes en 2000. Ce film a eu un prestigieux parcours à l'échelle internationale
avec des participations dans des festivals au Portugal, Argentine, Corée,
Belgique, France, Italie et au Canada. Plusieurs milliers de personnes ont vu
ce film à travers le monde, il a d'ailleurs remporté plusieurs prix
internationaux dont le Prix Don Quijote remis par la Fédération européenne des
ciné-clubs et le Prix de la Critique Internationale. Elle a également signé le
documentaire Mary Shelley, récipiendaire du prix Lanterna Magica 2004 pour le
meilleur documentaire à Tours au Festival L’Encre à l’écran. Guylaine Dionne
est récipiendaire du prix Don Haig 2006 pour honorer son travail de cinéaste
tant en fiction qu’en documentaire. Ce prix est destiné à un/une cinéaste dont
la carrière est en plein essor.
Commentaires de Michel Handfield
Étudiantes étrangères à Montréal, fugueuses,
des filles à la recherche d’un autre monde que le leur. Elles ont l’espoir de
trouver un bon travail, d’avoir un permis de séjour prolongé, voir d’être
acceptée comme immigrante après que leur visa d’étudiante ou de tourisme sera
expiré. Elles aiment la place; se sont parfois fait un amoureux qui leur promet
de les épouser… plus tard! Mais, en attendant de régulariser leur situation, il
faut qu’elles travaillent. Elles en parlent à des connaissances. Certains ont
des contacts, sauf que sans visa elles sont des proies faciles pour le milieu
interlope : danse, prostitution…
Une vulnérabilité qui m’a fait penser aux
jeunes joueurs de hockey qui sont aussi des proies faciles dans la grande
ville, loin de leur milieu, surtout s’ils viennent de l’étranger. Il leur
manque un certain ancrage. Il faut dire que j’ai vu ce films au moment où on
parlait de « liens douteux entre les
frères Kostitsyn, Roman Hamrlik et un membre allégué du crime organisé ».
(1)
Le plus intéressant du film est qu’on entre
dans leur vie de jour; à côté de leur vie d’artistes du sexe de la scène
nocturne. On a donc droit à leurs réflexions et on devient témoin de leur
tendresse, qui va parfois davantage aux autres danseuses qu’à leur supposé
« chum », car, rapidement, dans ce milieu, un homme devient
« une job! »
Si je ne suis pas sûr du réalisme, j’ai par
contre aimé la construction du rapport social entre les deux filles. En partie instructif et en partie
divertissement, d’où la critique mitigée à la sortie du film.
Note :
1.
Le blogue de François Gagnon, Les petits gars ont fait pipi dans des
petits pots, Jeudi 26 Février 2009 (Mis en ligne à 11h20 sur
cyberpresse.ca) : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70314212&utm_source=Fils&utm_medium=RSS&utm_campaign=Blogue_FRAN%C3%A7OIS_GAGNON
35mm
(Scope) / Couleur / 110 min / 2008 / v.o.f. / Long métrage de fiction
Réalisateur
: Luc Picard, Scénario :Fred Pellerin, collaboration de Luc Picard et Joanne
Arseneau, Photo : Jérôme Sabourin, Montage : Gaëtan Huot, Son : Dominique
Chartrand, Olivier Calvert, Directeur artistique :Nicolas Lepage, Musique :
Normand Corbeil, Serge Fiori, Producteur : Lorraine Richard et Luc Martineau -
Cité-Amérique, Distributeur : Gabbie Corrente – Alliance Vivafilm , Interprètes
: Vincent Guillaume-Otis, Maude Laurendeau, Alexis Martin, Isabel Richer,
René-Richard Cyr, Julien Poulin, Luc Picard
Fils d’une femme que tous surnomment la
Sorcière, Babine naît par une nuit d’orage. Simple d’esprit, il grandit en
étant sans cesse soupçonné d’être la cause des malheurs qui s’abattent sur le
village. Quand l’église est détruite par un incendie et que le curé y perd la
vie, Babine est accusé. Condamné à mort, il peut heureusement compter sur
l’appui de Toussaint Brodeur, le marchand général et éleveur de mouches.
Luc Picard est un acteur prolifique au cinéma,
au théâtre et à la télévision. Il a fait ses débuts comme réalisateur et
scénariste en 2005 avec le long métrage L’Audition, où il interprète également
le rôle principal. Le film a obtenu un grand succès public et critique, en plus
de récolter dix mises en nomination au gala des Jutra et sept aux Génie.
Commentaires de Michel
Handfield
On joue ici sur les jeux de mots, l’humour et
l’histoire! Par exemple, un des personnages s’appelle « la belle Lurette ». Depuis belle lurette que je n’avais entendu
cette expression qui veut dire depuis longtemps. Il y a aussi le curé neuf qui
dit « Nous punirons le coupable et
culpabiliseront les autres », car « nous avons besoin d’un coupable! » Bref, le dialogue du
conteur Fred Pellerin fait déjà image à lui seul. Alors, quand on y ajoute
l’image, mais surtout l’interprétation, la magie opère comme au théâtre.
Pas de grands moyen comme chez Disney, ce film
n’ayant couté que 6 M$, mais le jeu nous
y fait croire sans tous les effets spéciaux
des productions hollywoodienne beaucoup plus chères! Pas surprenant, car Luc
Picard et plusieurs des comédiens du film sont passé par le théâtre. Il me l’a
d’ailleurs dit en réponse à ma question après le film, car la beauté des
rendez-vous est justement cette rencontre entre la salle et des artisans du
film après chaque représentation. Naturellement, il y a parfois des absences,
mais ce ne sont que l’exception selon mon expérience des rendez-vous. Cela ne
m’est d’ailleurs arrivé qu’une seule fois dans les 10 jours qu’ont duré les
Rendez-vous.
J’ai aussi aimé cette nouvelle salle intimiste
du Cinéma Beaubien où j’ai assisté à cette projection.
-----
La
manipulation! Deux pièces, face à face,
sur un thème :
« Le déni » et « La Charge de l'orignal épormyable ».
Chez Duceppe et au TNM.
Commentaires de Michel Handfield
(19 mars 2009)
Ces deux pièces nous plongent au plus
profond de l’abysse humain. On descend dans le plus noir désespoir que peuvent
causer des pseudos thérapeutes qui se prennent au sérieux. De façon différente, il est vrai, mais
poignantes dans les deux pièces.
1. Le déni d’Arnold Wesker
Du
4 mars au 11 avril chez Duceppe : www.duceppe.com
Distribution :
Marie-Chantal
Perron : Jenny Young (la fille)
Linda
Sorgini : Valérie Morgan (Psychothérapeute)
Marie-Ève
Bertrand: Abigail
Benoit
Girard: Ziggy Landsman
Louise
Laprade: Karen Young (la mère)
Guy
Nadon: Matthew Young (le père)
Isabelle
Vincent: Sandy Cornwall (la journaliste)
Mathilde
Bergeron : Figurante
André
Perron : Figurant
Cette pièce fut créée au Bristol Old Vic le 16 mai 2000 (1) et adaptée pour le cinéma en
2004 (2). Pas surprenant alors que nous soyons si près de la réalité des
pseudos psychothérapies actuelles dans « le déni ». Cette pièce m’a d’ailleurs fait penser à une
enquête d’enjeux diffusée en 2003. Sur le site de cette émission on peut lire
dès les premières lignes que:
« Dans
son enquête, Enjeux a découvert que n'importe qui, au Québec, pouvait porter le
titre de psychothérapeute, et que les pratiques sont parfois douteuses. » (3)
Cela nous renvoie directement à cette pièce
qu’est le déni, qui se passe largement dans le cabinet d’une psychothérapeute
au langage parfois nouvel-âge, notamment lorsqu’elle parle des chakras de sa
cliente! (4) Elle utilise aussi des méthodes comme l’hypnose, mais qui ne sont
pas nécessairement appropriées dans ces cas, car ces méthodes utilisées à
mauvais escient peuvent davantage suggérer des choses qu’en faire découvrir!
(5) Voilà d’ailleurs le vif du
sujet : la manipulation!
Notre psy, qui n’en est pas une
finalement, a une idée fixe : trouver des victimes d’inceste et les aider.
Mais, jusqu’à quel point, à défaut d’en trouver, crée-t-elle des victimes, même
inconsciemment? Car elle a intérêt à trouver des victimes puisqu’elle se
présente en spécialiste de l’inceste! Toutes ses régressions pointent vers un
seul but : trouver une supposée agression. Si elle ne fut pas réelle ou
consommée, elle pourra toujours dire qu’il y avait intention. Cela soulève
toute la question du souvenir refoulé. Réel ou créé?
Ziggy Landsman, ex-prisonnier des camps nazis,
un proche (6), pose d’ailleurs très bien
cette question des souvenirs refoulés, car il dit au père de Jenny que même si
on fait tout pour oublier certains événements douloureux, on n’oublie jamais.
Lui, il n’a jamais oublié les camps nazis par exemple! Mais, face à des
accusations d’abus sexuels, comment prouver qu’on n’a pas fait quelque chose?
Comme on prouve que les sorcières n’existent pas ou que l’horoscope est faux de
dire le père de Jenny! C’est donc un piège, car comment prouver l’improuvable?
Et rien de plus difficile qu’une fausse accusation dans ces circonstances. Cela
brise les familles; les amis s’éloignent…
Le problème particulier que pose cette dame,
c’est qu’elle jouie d’une crédibilité professionnelle, car si elle fait de la
psychothérapie douteuse, elle se présente aussi comme une travailleuse sociale
d’expérience. (7) C’est justement là le problème de certains psychothérapeutes et autres déviants pseudos
scientifiques, comme les tenants du
« design intelligent » (8), soit de pouvoir faire passer pour
vraie une croyance sur la base de leur renommée professionnelle en un autre
domaine qui n’est pas totalement reliée, mais qui peut offrir un alibi
plausible et crédible vu sa proximité. Pensons au chimiste qui parlerait du
design intelligent comme s’il était biologiste par exemple. Plusieurs n’y
verront que du feu. Il existe d’ailleurs un risque que des gens choisissent des
champs d’études parallèle à leurs croyances pour pouvoir sévir en ces domaines
sans attirer de soupçons sur leur pratique vu la proximité entre leurs
croyances et leur domaine professionnel. L’alibi parfait?!
Les corporations professionnelles devront être
de plus en plus vigilantes dans l’avenir pour traquer ces professionnels
offrant des pseudos méthodes d’interventions davantage basée sur des croyances
que sur la science, car on peut parfois masquer habillement les croyances sous
couvert de science. À quand le département des enquêtes sceptiques au
gouvernement pour traquer ces nouveaux danger? Au plus tôt j’espère, car notre
pseudo psy pourrait être psychothérapeute patentée au Québec puisqu’elle est
travailleuse sociale. Ce n’est pas trop rassurant quand on la voit reconstruire
le passé de sa patiente :
- « J’ai
aucun souvenirs. »
- « Alors,
on va les retrouver ensemble! »
Si c’est fait dans un but noble, comme elle le
dit, soit de redonner sa vie et sa liberté à sa patiente, c’est cependant dénier
sa liberté en même temps, car elle devient incapable de faire quoi que ce soit
sans sa psychothérapeute. Elle la coupe de sa famille et de ses repères
naturels, soi-disant qu’ils sont toxiques.
On est dans le déni de la conscience et des souvenirs; des autres et de
la société. Elle sème le doute au point d’en faire la victime qui a besoin
d’aide, mais surtout d’elle : « Il faut couper avec ta famille qui
t’a fait du mal et te trouver une autre famille que t’auras choisi. » Sa psychothérapeute et sa secte new âge
peut-être? Rien de plus insidieux.
Il faut du doute pour combattre les
idéologies, sauf que l’idéologie se sert aussi du doute pour combattre science
et vérité. Ensuite, elle dogmatise ses vérités! Là est la différence entre
idéologie et science : là où la science est dans le doute perpétuel, même
face à elle-même, car elle est toujours à la recherche d’une meilleure
explication, les idéologies doutent des autres, mais jamais d’elles-mêmes!
Le danger des psychothérapies est
justement de n’avoir qu’une paire de
lunettes, c’est-à-dire une théorie
« fit all » comme pour les T-shirts! Elle explique tout, ce
qui est la meilleure voie vers la manipulation. D’ailleurs, ce n’est pas parce
que ça marche parfois que c’est vrai et que ça marchera toujours! Ce peut être
un effet placebo. Là est la différence avec la science, c’est-à-dire que dans
la science on n’a pas qu’une théorie explicative, mais tout un coffre à outils
avec une conscience de leurs limites. Parfois,
on n’a rien à offrir et tout ce qu’on peut répondre c’est que la science n’est
pas rendue là. Mais, la recherche se poursuit. Les pseudos psychologues,
pseudos médecins et les idéologues religieux, eux, auront des réponses. (9) Et
si on les refuse parce qu’elles ne tiennent pas face à des critères
scientifiques et rationnels, ils sortiront encore une fois tout l’arsenal de
l’incompréhension et de la persécution dont ils sont victimes depuis toujours
par la science officielle qu’ils qualifieront allègrement de dictature
scientifique! (10)
Il me
faut enfin souligner ici le travail de
Marie-Chantal Perron en Jenny, car sa transformation physique est
impressionnante. On la voit passer de femme à victime de sa psy devant nos
yeux; physiquement! Ça se voit et ça s’entend. Vraiment impressionnant, ce qui
n’enlève rien aux autres comédiens qui ont tous une charge émotive à exprimer
et qui la rendent bien.
2. La Charge de l'orignal
épormyable
Du
10 mars au 4 avril au TNM : www.tnm.qc.ca
Distribution :
Éric
Bernier : Lontil-Déparey
Céline
Bonnier : Laura Pa
Francis
Ducharme : Becket-Bobo
Didier Lucien : Letasse-Cromagnon
Pascale
Montpetit : Dydrame Daduve
Sylvie Moreau : Marie-Jeanne Commode
François
Papineau : Mycroft Mixeudeim
Cette pièce de Claude Gauvreau date de 1956.
Quant à l’auteur, il est disparu dans des circonstances tragiques en
juillet 1971 :
« Claude
Gauvreau a fait une chute mortelle du toit de son logis, où il avait coutume
d’aller faire ses exercices avec des haltères. Le rapport du coroner a conclu à
une « mort violente » dont il lui était « impossible de
déterminer les circonstances », refusant de confirmer ou d’infirmer la
thèse d’un suicide. » (L’emporte
pièce, programme annuel du TNM, 2008-2209, p, 97)
Avec cette pièce, le TNM souligne les 60 ans
du refus global, dont Gauvreau était
un des signataires. (11) Plus symbolique
que le déni, « la charge de
l'orignal épormyable » est une pièce forte en son genre. La finesse du texte se retrouve enrobée sous
plusieurs niveaux de langage, ce qui fait qu’on ne sait trop si on se trouve
dans un hôpital psychiatrique; un camp de concentration; ou un coin isolé? Pourquoi s’acharne-t-on sur lui? Est-il le
cobaye d’une expérience psychiatrique, un otage ou un prisonnier que l’on torture?
A-t-on affaire à des psys ou des pseudos
psys; des bourreaux ou des nazis? Des polices ou des adultes qui écoutent
l’enfant cruel en eux? Ils sont sans limites? Mais, on a l’impression très
nette qu’on se joue de lui. Pourquoi?
Expérimentation ou manipulation? Que leur
a-t-il fait pour qu’on lui fasse subir un tel traitement? Ce sont des questions
qui nous reviennent sans cesse tout au long de la pièce.
Que cherche-t-on à lui faire dire? Avouer un
crime? On utilise un arsenal
psychologique beaucoup plus violent que les armes à feu ici pour le
faire craquer. On le détruit petit à petit devant nos yeux. A moins qu’on
veuille le punir parce qu’il n’est pas conforme à la société et à son temps,
car on sent poindre une critique du conformisme conservateur à travers ce qu’il
dit! Critique qui nous sied bien remarquez, car on a un gouvernement
conservateur à Ottawa et un premier ministre québécois qui fut aussi un
ministre conservateur (fédéral) en son temps! Puis, les États-Unis, notre
voisin, viennent à peine de sortir du règne de George W. Bush que ce dernier
est venu parler à des conservateurs canadiens cette semaine! (12) Peu de temps
auparavant, notre premier Ministre s’en est pris à Obama. (13) Pas surprenant alors que cette pièce soit
encore dans l’air du temps, puisqu’elle fut écrite sous le règne d’un autre
conservateur, le chef lui-même, Maurice Duplessis, qu’elle dénonçait
certainement, l’auteur étant signataire du refus global!
Bref, notre homme a droit à un traitement choc
de la part de sadiques qui se couvrent du langage du savoir pour le torturer, à
moins que ce ne soient des savants fous ou des jaloux, car il a eu un certains
succès auparavant! Est-on dans le réel ou la symbolique d’un Québec emprisonné
dans ses dogmes? À chacun ses interprétations, mais je dirais que c’est un peu
tout cela, car cette pièce joue sur
plusieurs niveaux. Dire que c’est marquant, c’est le moins qu’on puisse
dire!
Ce poète enfermé m’a fait penser à Nelligan,
mais c’est aussi une vérité autobiographique et prémonitoire de la vie de
Claude Gauvreau, car quelques recherches
m’ont permis de trouver que sa muse, Muriel Guilbault, s’est suicidée en
1952 et qu’il fut traité en psychiatrie à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu par la
suite. (14) Puis, il écrira cette pièce 4 ans plus tard (1956) et on aura des
doutes sur son décès accidentel 15 ans après l’écriture de cette pièce (1971)
comme on le citait plus haut. Bref, cette pièce est caractéristique de
l’auteur.
Ici aussi, tout un jeu d’acteur. Mais, à
souligner le travail de François Papineau qui porte la charge de l'orignal
épormyable sur ses épaules dans le rôle de l’orignal! Tout un poids, car son
rôle porte une charge émotive, psychologique et physique.
Notes
1.
www.duceppe.com/bio/bio.asp?IDpiece=79&IDauacmet=295&IDOrdre=4
2.
Denial, 2004, de Robin Lough. Avec Nicola Barber, Rosemary
McHale, Jeremy Child et Dido Miles.
3.
Enjeux diffusée, 2003-11-18: http://www.radio-canada.ca/actualite/enjeux/reportages/2003/031118/therapie.shtml
4.
Dans le dictionnaire sceptique, on peut lire :
« Selon la philosophie tantrique et le yoga,
les chakras sont des points d'énergie situés dans le corps astral. Il y aurait
sept chakras primaires, associés à différentes parties du corps, les émotions,
désirs, pensées et la santé.*
Les gourous du Nouvel âge pensent que les
chakras ont des couleurs et des auras qui révèlent la santé spirituelle et
physique, de même que le karma. Toutefois, l'énergie des chakras ne serait pas
mesurable scientifiquement, il s'agit au mieux d'une chimère métaphysique et au
pire d'une fausseté anatomique. » www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/chakras.html
5.
Voici deux extraits du dictionnaire sceptique à ce sujet :
« L'hypnose peut peut-être aider le
témoin d'un crime à se rappeler le numéro de plaque d'un véhicule, sans qu'un
échec à cet égard n'ait de conséquences fâcheuses. L'hypnose peut peut-être
aider les victimes ou les témoins d'un crime à reconstituer les événements,
mais elle présente ici un danger, étant donné la facilité avec laquelle l'hypnotiseur
peut manipuler le sujet par ses suggestions. (…)
« Employer l'hypnose pour permettre à des
sujets de retrouver des souvenirs de sévices sexuels subis aux mains de proches
parents ou d'extra-terrestres à bord de vaisseaux spatiaux est dangereux et,
dans certains cas, clairement immoral et dégradant, surtout lorsqu'on encourage
des patients à revivre des événements qui n'ont probablement jamais eu lieu. Si
les événements évoqués n'étaient pas si horribles et douloureux, ils
demeureraient sans conséquence. Mais en entretenant des illusions à propos de
maux imaginaires, les thérapeutes commettent des torts irréparables envers ceux
qui leur vouent une confiance absolue, tout cela au nom de l'empathie et du
mieux-être. » www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/hypnosis.html
6.
Ziggy Landsman (Benoit Girard) est un personnage un peu nébuleux en ce sens
qu’il est ami du grand-père Young, avec qui il fut prisonnier dans les camps de
concentration nazis, mais est peut être aussi le père de Mme Young (Louise
Laprade), donc l’autre grand-père de Jenny. Ce n’est cependant pas exposé
clairement dans la pièce, mais cela m’apparaissait possible et très plausible
vu la relation qui existe entre eux.
7.
La « psy » fait cette mise au point dans l’entrevue télé qu’elle
accorde au cours de la pièce. Comme travailleuse sociale, elle aurait travaillé
avec des victimes d’incestes explique-t-elle, ce qui l’a conduit où elle est.
Elle pourrait alors très bien pratiquer sous la nouvelle loi québécoise en tant
que psychothérapeute, cela à certaines conditions cependant, comme le dit
la loi :
« À l'exception du
médecin et du psychologue, nul ne peut exercer la psychothérapie, ni utiliser
le titre de psychothérapeute ni un titre ou une abréviation pouvant laisser
croire qu'il l'est, s'il n'est membre de l'Ordre professionnel des conseillers
et conseillères d'orientation et des psychoéducateurs et psychoéducatrices du
Québec, de l'Ordre professionnel des ergothérapeutes du Québec, de l'Ordre
professionnel des infirmières et infirmiers du Québec ou de l'Ordre
professionnel des travailleurs sociaux du Québec et titulaire du permis de
psychothérapeute. » (Projet de loi n° 50, Loi modifiant le Code
des professions et d'autres dispositions législatives dans le domaine de la
santé mentale et des relations humaines : www.assnat.qc.ca/FRA/38Legislature1/Projets-loi/Publics/07-f050.htm)
8.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent.
Mais, j’ai aussi écrit sur ce sujet dans Societas Criticus : EXPELLED: NO
INTELLIGENCE ALLOWED, societascriticus.com, Vol. 10 no 4, Essais.
9.
Une différence entre psychothérapeute professionnel, ésotérique ou pseudo-psy est le coffre à
outil. Un véritable psychologue aura par exemple plusieurs approches
scientifiques et méthodologiques à sa disposition et le doute. Le pseudo ou l’ésotérique proposera plutôt une approche unique, souvent
basée sur des croyances ancestrales ou d’une civilisation éloignée qu’on ne
peut contrôler. Mais, surtout, il ne doutera pas et sa méthode sera réputée
tout résoudre : tous les cas; toutes les causes! On y aura eu accès par
des sages ou des documents venant de civilisations aujourd’hui disparues, mais
qui étaient plus avancées que nous! Alors, pourquoi ces civilisations ont-elles
disparues avec ces méthodes infaillibles?
On est alors plus près de la croyance ou de la pensée magique que de la
science! (Cette note est de moi et se base sur les recherches que j’ai faites
sur le sujet depuis que j’écris sur societascriticus.com. Voir Vol. 4 no 1,
Dossiers/Essais : Texte à sketches… Psycho mystico thérapeutique!)
10.
Cela ressortait très clairement dans le film EXPELLED: NO INTELLIGENCE ALLOWED où les tenants du design
intelligent se disaient muselés par la science… alors que leur théorie n’était
tout simplement pas scientifique! Voir Societas Criticus, Vol. 10 no 4, Essais.
11.
http://archives.radio-canada.ca/clip.asp?page=1&IDClip=837&IDCat=155&IDCatPa=145&IDDossier=
Une
recherché google avec “Refus Global” donne beaucoup de bons résultats aussi.
12. Patricia Best, George W.,
McKenna, the 'dudes' and a wad of cash, in The Globe and Mail, March 18,
2009: www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20090318.WBnobodysbusiness20090318195223/WBStory/WBnobodysbusiness
13.
La Presse canadienne, Rencontre avec ses
partisans - Harper prend les libéraux et Obama pour cibles, in Le Devoir,
Édition du samedi 14 et du dimanche 15 mars 2009 : www.ledevoir.com/2009/03/14/239346.html
14.
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Gauvreau
http://fr.wikipedia.org/wiki/Muriel_Guilbault
http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Documents/Claude_Gauvreau
http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Dossiers/Muriel_Guilbault
Autres liens :
Claude
Gauvreau :
www.litterature.org/recherche/ecrivains/gauvreau-claude-223/
Arnold
Wesker :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnold_Wesker
http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Wesker
Textes officiels
« Le
déni »
UNE
INTRIGUE BOULEVERSANTE
Jenny est une jeune femme qui multiplie les
échecs personnels et professionnels lorsqu'elle décide de consulter une
thérapeute. C'est alors que les accusations fusent sous l'influence de Valérie,
qui cherche la cause de la dépression de sa patiente : Jenny accuse son père
d'avoir abusé d'elle quand elle était enfant, accusant même sa mère de
complicité. Mais Valérie réussit-elle à ramener en surface des souvenirs
réellement réprimés ou cherche-t-elle une explication facile aux problèmes de
sa patiente?
Le Déni est une pièce fascinante d'Arnold Wesker
qui pose des questions importantes et qui bouleverse. Avec Marie-Chantal
Perron, Linda Sorgini, Marie-Ève Bertrand, Benoit Girard, Louise Laprade, Guy
Nadon, et Isabelle Vincent, dans une mise en scène de Martine Beaulne. À
l'affiche au Théâtre Jean-Duceppe du 4 mars au 11 avril 2009!
Renseignements
et achat de billets : 1 866 842-2112 ou www.laplacedesarts.com
La Charge de l'orignal épormyable de Claude Gauvreau
Mise
en scène Lorraine Pintal
Durée
du spectacle : 2 h 15 sans entracte
Une parole affamée et dévorante,
revendicatrice et amoureuse, le combat d’un ogre de la langue contre toutes les
portes fermées !
À corps perdu. Féroce coup de gueule contre
l’engourdissement des consciences et le petit fascisme ordinaire, La Charge de
l’orignal épormyable a marqué au fer rouge l’histoire du théâtre québécois.
Dans une langue rebelle et novatrice, Gauvreau s’y révèle un fabuleux
imprécateur dont l’œuvre appelle un Québec nouveau, libre et désentravé. Le 9 août
1948, il y a tout juste 60 ans, le peintre Paul-Émile Borduas et un groupe
d’artistes lancent le manifeste Refus global. Claude Gauvreau en est un des
signataires les plus engagés. Il est poète, dramaturge et polémiste. Dix ans
plus tard, il signe un autre brûlot violent et émouvant contre l’oppression et
la terreur : La Charge de l’orignal épormyable, dans lequel un homme s’élance à
corps perdu pour défoncer des portes fermées à double tour. Cet homme, alter
ego de Claude Gauvreau, s’appelle Mycroft Mixeudeim. Il mesure six pieds six
pouces. Il est grand et fort, mais pourtant, cet être pur et naïf a été
transformé en cobaye par quatre analystes du comportement humain. Manipulé,
blessé, livré à des jeux cruels, il fonce, tel un être fantastique et formidable,
tel un orignal épormyable cherchant à échapper à sa prison psychique, cherchant
à abattre les cloisons de son univers concentrationnaire.
Claude Gauvreau est l’un des auteurs fétiches
de Lorraine Pintal. Après Le Vampire et la Nymphomane, opéra de Serge Provost
sur un texte du poète, après Les oranges sont vertes et L’Asile de la pureté au
TNM, la metteure en scène, soutenue ici par une distribution exceptionnelle —
des acteurs et des actrices à la stature de géants —, poursuit son dialogue
intense et vibrant avec ce puissant haut-parleur qui jamais n’a trouvé le repos
jusqu’à sa mort tragique. Lorraine Pintal renoue avec cet ogre de la langue
qui, d’une oeuvre à l’autre, avec une inventivité et une verve inépuisables,
n’a cessé de mettre en branle et d’ébranler, de magnifier, comme nul autre
avant lui au Québec, une parole affamée et dévorante, revendicatrice et
amoureuse, poétique et théâtrale, dont la scène est l’espace idéal. Toujours,
cet écrivain furieusement vivant s’est tenu debout et a fait face. Toujours
Lorraine Pintal, délinquante par principe, ennemie des lieux communs et du
statu quo, a fait entendre des oeuvres où le pouvoir est questionné, fissuré,
mis en échec. Gauvreau — Pintal : deux orignaux prêts à empaler le conformisme
et la tiédeur. La Charge de l’orignal épormyable : une invitation à abattre les
cloisons.
ÉQUIPE
DE CONCEPTEURS : Jean Bard /
Walter Boudreau / Marc Senécal
/ Bethzaïda Thomas
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Au cinéma le 13 mars
Un film de
Jean-Philippe Duval
Durée du film :
140 min. / 2 h 20 min.
Avec Sébastien Ricard
et Joseph Mesiano, Dimitri Storoge, Bénédicte Décary, David Quertigniez,
Claudia Ferri, Mélissa Désormeaux-Poulin, Louis Saia, Jonathan Charbonneau et
Yan Rompré
Dans
la blancheur de la campagne québécoise, à St-Étienne-de-Bolton dans l’Estrie,
Dédé Fortin et ses Colocs se retirent pour composer ce qui deviendra leur plus
célèbre mais aussi leur dernier album, Dehors Novembre. Durant presque un an,
Dédé y compose et écrit ses chansons, oscillant entre moments de création et
périodes d’angoisse plus profonde. Le chanteur y fait le bilan de sa vie et
revisite certains pans de son passé qui viennent parfois le hanter, parfois l’inspirer.
Articulé
autour de cette double trame chronologique, où le passé et le présent du
chanteur s’entrecroisent, le film nous fait assister à la fois à la naissance
de cet artiste important pour la chanson québécoise, mais aussi à sa lente
descente en lui-même qui le mènera à sa mort, au mois de mai de l’an 2000.
Commentaires de Michel Handfield
(13 mars 2009)
La création, un drôle de processus. Pour Dédé,
cela semble d’abord un mélange de souvenirs et de réalité le tout brassé à
l’inconscient! Puis, Montréal influencera aussi Dédé, car de ses rencontres
multiples et multiculturelles naitra le
son des colocs : un amalgame de cultures qui entrent ds la tête de Dédé et
sortent dans le son du band. Notre « Big
Bazar »! (1) Une éponge du Saguenay à Montréal.
Perfectionniste Dédé Fortin? Oui et non. C’est
la création, car c’est souvent un flash que la création, mais entre le flash et
le papier, on en perd. Dans la tête, l’idée est toujours plus claire et se tient. Le tout peut se résumer aux mots
ou à l’accord choc! Ce qui accroche : trois lignes qui vont entrer dans le
dash! Ces quelques notes qui font qu’on reconnaît une chanson ou un groupe dès
les premiers instants. La signature.
Mais, quand on commence à l’écrire ou à la
jouer, ce n’est plus aussi clair. Ça ne sonne pas comme on l’entendait dans
notre tête. C’était pourtant si parfait.
Là est tout le travail de création : retrouver cette sensation de
perfection et la faire partager par tous les membres du groupe. Pas toujours
facile de transmettre cette émotion musicale qu’était la perfection! De quoi
être exigeant. Après, on dira que les créateurs ont des crises de vedettes! Ce
n’est pas cela : ce sont des crises de créateurs, car ils veulent entendre
ce qu’ils ont pensé. La barre est donc haute et ils sont seuls à savoir où elle
est.
On est ici dans une histoire musico-sociale
propre à une époque, mais aussi dans un film psychologique, car on pénètre les
spleens de Dédé. Attention, ce n’est pas un documentaire cependant, car même si
la base est réelle, s’y mêlent de la fiction et une certaine vision du
cinéaste. À ne pas prendre au mot à mot, même si cela permet de bien comprendre
cette époque des années 90 au Québec.
En résumé : fiction réaliste à voir dans
le tapis, la musique à fond la caisse! Tassez-vous de d’là…
Note :
1. Cela m’a fait
penser à une autre gang : Michel
Fugain et le big bazar!
Chante : http://www.youtube.com/watch?v=JNyZdhIuiPc
Attention mesdames et
messieurs : http://www.youtube.com/watch?v=sh3_RawT_GQ
15 ans après : http://www.youtube.com/watch?v=Z6HJciQl-jk
Hyperlien :
Site officiel des
colocs : http://www.colocs.qc.ca/
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LES GRANDES PERSONNES, un film de Anna Novion
2008 / France-Suède /
94 minutes
Avec Jean-Pierre
Darroussin, Anaïs Demoustier, Judith Henry
À l’affiche dès le
vendredi 13 mars au Cinéma Beaubien
FunFilm Distribution est fière
d’annoncer la sortie en salle à Montréal du film Les grandes personnes
(France-Suède, 2008) réalisé par Anna Novion et présenté à la Semaine de la
Critique lors du dernier festival de Cannes.
Chaque été pour l’anniversaire de sa
fille Jeanne, Albert l’emmène visiter un nouveau pays d’Europe. Pour ses
dix-sept ans, il choisit une petite île suédoise, convaincu d’y trouver le
trésor perdu d’un Viking légendaire. Mais voilà que la maison louée pour leur
séjour est déjà occupée par deux femmes : Annika, la propriétaire
des lieux et Christine, une amie française. Les vacances soigneusement
organisées par Albert vont alors prendre un tout autre tournant, ce qui est
loin de déplaire à Jeanne….
« [L’idée du film] remonte à 2001. Je passais
alors l’été en Suède et ma mère avait invité des amis : un père avec sa
fille, et une autre femme dont je me suis inspirée pour le personnage de
Christine. Ce qui m’intéressait, c’était de voir ce père qui élevait sa fille,
qui s’y investissait totalement et en même temps qui rejetait sa féminité
naissante. Il ne voulait pas la voir grandir car il commençait à comprendre
qu’il devait assumer des choses dont il se sentait incapable, des choses qui
pourraient être embarassantes pour un homme comme lui. Un homme resté sans
doute un peu enfant. »
Avant
Les grandes personnes, son premier long métrage, Anna Novion réalise trois
courts métrages dans le cadre de ses études de cinéma à la faculté de
Saint-Denis : Frédérique est française en 2000 (elle a 19 ans), Chanson
entre deux en 2001 et On prend pas la mer quand on la connaît pas en 2004.
Commentaires de Michel Handfield (13 mars 2009)
Albert amène Jeanne en voyage pour son
anniversaire. Chaque année un nouveau pays. Cela parait bien. Un père
attentionné. Mais, fait-il vraiment plaisir à sa fille ou se fait-il plutôt
plaisir à lui? Comme tout le monde, on doit se faire un peu plaisir si on fait
une activité commune, mais en laissant de la place à l’autre. Lui, il ne laisse
pas d’air à sa fille comme on dit au Québec. Il la fait choisir et décide
ensuite, comme pour prendre place au restaurant!
S’il
veut trouver ce trésor légendaire qu’il cherche, il n’est pas obligé d’avoir
Jeanne à ses côtés. Pourquoi ne profiterait-elle pas autrement de la place?
C’est son cadeau d’anniversaire après tout. Voilà le malaise. Autant, il la
voudrait plus adulte, autant il est comme un enfant avec son trésor. Au point
que sa fille se sent comme un accessoire, son cadeau de fête un prétexte à ce
voyage désiré de son père. Tous les autres voyages ont-ils été de même? On peut
le supposer.
Par contre, les deux femmes qui occupent
aussi la maison où ils résident durant leur séjour donneront un autre point
d’appui à Jeanne. On est ici dans le film de circonstance; psychosocial, mais
aussi sentimental, car on a droit à une tranche de vie de Jeanne autour de son
17e anniversaire de naissance. Il va s’en dire qu’elle rencontrera
aussi des jeunes de son âge dans les environs, ce qui ne fera pas
nécessairement l’affaire de ce père protecteur, mais mal à l’aise d’aborder
certains sujets avec sa grande fille. Des sujets qu’une mère aurait abordée
avec elle.
S’il se dit parfois déçu d’elle, elle
aussi peut être déçue de ce père qui la traite souvent en incapable, comme s’il
avait la science infuse, car il est bibliothécaire! S’il a lu, il n’a pas lu le
traité parlant de sa fille! Il devra apprendre à écouter. Avec sa fille et les
autres, comme on le verra. Ce voyage sera en quelque sorte initiatique pour les
deux. On ne peut surprotéger continuellement les enfants, car ce manque
d’expériences sera plus nuisible que de s’être frotté à la vie à quelques
reprises! Mais, à 17 ans, il est encore temps de déployer ses ailes, ce qu’elle
saura certainement faire…
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Pontypool, un film de Bruce McDonald
Au cinéma le 13 mars,
96 min
Commentaires de Michel Handfield (25 février 2009, mis en
ligne le 13 mars)
Ce
film est tiré du livre “Pontypool Changes Everything” de Tony Burgess.
Pontypool,
une petite ville ontarienne. On veut de la radio utile, pas de l’opinion;
encore moins de la provocation! Imaginez quand la violence frappe la ville sans
explication. On ne sait trop ce qui se passe, car tout ce que nous en savons
vient de gens de l’extérieur qui appellent la station de radio pour dire ce
qu’ils voient. Puis, ils deviennent étranges et disparaissent des ondes! Rien
sur l’internet, comme si tout était normal!
What’s the hell?
Qu’est-ce
qui frappe la ville? Après maintes questions, l’hypothèse la plus plausible
serait un virus étrange qui se transmet par l’usage de l’anglais! Inimaginable?
Mais, si un virus peut se transmettre dans l’air, entrer par une plaie ou par un french kiss,
pourquoi ne pourrait-il pas voyager sur une langue ou entrer par les oreilles? Ou par la bouche qui
prononce des mots? Crazy, mais divertissant si vous aimer le genre
psycho/thriller/horreur!
Pas
de grande analyse à faire pour ma part. Par contre, le huis clos dans la
station de radio, surtout qu’il y a déjà une tension palpable entre la
productrice et le speaker, est intéressant pour les amateurs du genre. La
tension ne pourra que monter alors que ce huis clos se poursuivra.
Ce film sort le vendredi 13 mars, mais
il aurait dû sortir un mois plus tôt, soit le vendredi 13 février, veille de la
St-Valentin, car cette journée se passe justement à la St-Valentin et est digne d’un vendredi 13!
Je n’en
dirai pas plus, même sous la torture.
SYNOPSIS
Shockjock Grant Mazzy has, once again, been
kicked-off the Big City airwaves and now the only job he can get is the early
morning show at CLSY Radio in Pontypool Ontario, which broadcasts from the
basement of the small town’s only church.
What begins as another boring day of school
bus cancellations, due to yet another massive snow storm, quickly turns deadly
when reports start piling in of people developing strange speech patterns and
evoking horrendous acts of violence start piling in. Bu there’s nothing coming
in on the news wires. Is this really happening?
Before long, Grant and the small staff at CLSY
find themselves trapped in the radio station as they discover that this insane
behaviour taking over the town is actually a deadly virus being spread through
the English language itself.
Do they stay on the air in the hopes of being
rescued or, are they in fact providing the virus with its ultimate leap over
the airwaves and into the world?
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En salle le 20
février
Montréal, le
26 janvier 2009. Les Films Séville sont heureux d'annoncer que le
long métrage documentaire CHE prendra l'affiche le 20 février 2009.
Ce film de Steven Soderbergh met en vedette Benicio Del Toro, Julia Ormond,
Rodrigo Santoro et Marc-André Grondin.
La vie du célèbre
révolutionnaire sud-américain Che Guevara racontée en deux époques et deux
films.
Première partie : l'Argentin.
Cuba, 1952 : le général Fulgencio Batista fomente un putsch, s'empare du
pouvoir et annule les élections générales. Bravant ce dictateur corrompu, un
jeune avocat, Fidel Castro, candidat à la députation sous la bannière du Parti
du Peuple, passe à l'action. Dans l'espoir de provoquer un soulèvement
populaire, il attaque avec 150 jeunes la caserne de Monaca le 26 juillet 1953.
L'opération échoue ; Castro passe deux ans en prison. Amnistié en 1955, il
s'exile à Mexico. Pendant ce temps, au Guatemala, un jeune Argentin idéaliste,
Ernesto Guevara, se lance en politique. En 1954, lorsqu'un complot militaire
soutenu par la CIA renverse le gouvernement, démocratiquement élu, de Jacobo
Arbenz, Guevara se réfugie au Mexique. Après une première prise de contact au
Guatemala, il rejoint un groupuscule révolutionnaire cubain. le 13 juillet
1955, dans un modeste appartement de Mexico, Raul Castro présente Guevara à son
frère aîné, Fidel. Une rencontre discrète, qui marque une date clé dans
l'histoire de Cuba. Guevara se voit immédiatement confier une opération de
guérilla en vue de renverser Batista. Les Cubains affublent le jeune rebelle d'un
sobriquet courant en Argentine : "Che". 26 novembre 1956 : Fidel
Castro embarque pour Cuba avec 80 rebelles. L'offensive se solde par un
massacre : seuls douze hommes en réchappent, dont le Che (médecin du groupe) et
Castro. Réfugiés dans la Sierra Maestra, les "barbudos" déclarent la
"guerre totale" au régime de Batista. Guevara prouve ses qualités de
combattant et se rend indispensable à ses compagnons. La résistante
s'intensifie, gange toute l'île. 1er janvier 1959 : les rebelles célèbrent leur
victoire à Santa Clara, le dictateur s'enfuit. Fin de la 1ère partie...
Deuxième partie : Guerilla. Après la
Révolution Cubaine, la gloire et la puissance du Che sont au plus haut. En
témoigne sa harangue enflammée aux Nations Unies, réitérant son engagement dans
le combat du tiers-monde contre l'impérialisme américain. Plus qu'un soldat, le
Che est devenu une figure glamour de la scène internationale. Mais, soudain,
voilà qu'il disparaît. Pourquoi a t-il quitté Cuba ? Vers quelle destination ?
Est-il seulement en vie ? Le Che réapparaît en Bolivie, incognito et
méconnaissable, œuvrant clandestinement à la constitution d'un petit groupe de
camarades cubains et de recrues boliviennes censé amorcer la grande Révolution
Latino-américaine. La campagne bolivienne est une ode à sa ténacité et à son
sens du sacrifice. Elle nous permet de comprendre pourquoi le Che reste un
symbole universel d'héroïsme et d'idéalisme. Son échec entraînera la mort du
Che
Commentaires de Michel Handfield (25 février 2009)
Deux films qui relatent la vie du CHE.
Le premier, sur les années Cuba, est celui que j’ai préféré. C’est là qu’est né
le personnage. La lutte pour la justice et contre les inégalités. L’idéalisme
porté au Pouvoir avec Fidel Castro à Cuba. On a droit à des extraits d’archives
dont un discours du Che a l’ONU. Ce discours aurait pu être fait hier tellement
il est actuel. Il demandait même la fermeture de Guantanamo!
Il
faut une bonne santé et une certitude idéologique pour être un révolutionnaire.
Il y a là une leçon pour nos stratèges anti terroristes et nos penseurs de la
politique qui veulent combattre le terrorisme religieux de nos jours et qui, en
même temps, élèvent la religion du rang de croyance à celui de droit!
Élèverait-on ainsi l’horoscope à un droit? Pourtant, c’est une croyance au même
titre que la religion! Ce n’est donc pas la guerre au terrorisme qui aidera à
combattre les idéologies, mais plutôt l’éducation! Che Guevara insistait
d’ailleurs, et de façon continuelle, sur l’importance de l’éducation pour ne
pas être manipulée. Il disait aux gens qu’il était aussi important d’apprendre
à lire et à écrire que de prendre les armes pour le changement. Il avait
raison.
Certains diront que le communisme est
aussi une idéologie malgré le caractère romantique de la révolution cubaine.
Ils auront raisons. Mais, le
néolibéralisme est aussi une idéologie tout comme l’américanisme en est une!
Les
idéologies se reproduisent aussi par l’éducation, mais une éducation tronquée,
contrôle et, surtout, limitée. C’est notamment le cas d’une éducation ultra
religieuse, où l’on apprend à interpréter le monde à partir d’un filtre
religieux! C’est aussi le cas des idéologies politiques. Dans un pays
totalitaire, on n’enseignera pas les vertus de la liberté et dans un pays capitaliste,
on ne donnera pas toujours la place qui faut à certains penseurs de gauche. Les
États-Unis, qui se disent les défenseurs de la liberté, ont d’ailleurs connu
le Maccarthisme (1), qui n’est pas un
de leurs épisodes les plus glorieux de liberté!
Pour avoir une éducation qui conduit à la liberté, il faut une éducation
scientifique et critique. Mais, est-ce ce que l’école fait? Pas toujours! Mais,
le Che avait raison sur un point : si on apprend à lire et à écrire, on
peut voir autre chose que l’idéologie officielle. (2) Mais, encore faut-il en
avoir le goût ou avoir appris à chercher ailleurs, d’où l’importance de la
notion d’éducation populaire prônée par Che Guevara. Je me demande même, le Che
défendant la justice, la vérité et l’éducation, s’il n’a pas quitté
Cuba pour s’éloigner d’un État qui se resserrait de plus en plus autour d’une
idéologie : le castrisme. Ne
pouvant dénoncer le régime qu’il avait contribué à mettre en place, la fuite
devenait la solution!
Dans ce premier film on voit donc
comment il s’est forgé cette image du héros libérateur, plus humaniste que
guerrier. Il semblait croire davantage aux Hommes qu’à lui-même! Réalité, image
(mythe) ou idéologie, c’est aux historiens de trancher, quoi qu’ils défendent
parfois des positions idéologiques.
Mais, ce film aussi.
Comme un autre de ses illustres
prédécesseurs, mais qui théorisait le communiste celui-là, il croyait à
l’international! (3) A défaut de refaire l’Internationale communiste, il
voulait unir l’Amérique du Sud sur la gauche! Il ira donc en Bolivie pour mener
une lutte d’émancipation. C’est le sujet deuxième film. Il y vivra une vie de
coureur des bois politique!
Si
le fait d’être médecin pouvait l’aider dans ses contacts avec les paysans à
Cuba, la machine idéologique et militaire bolivienne, appuyé par les
États-Unis, a réussit à lui couper la sympathie des pauvres par la pression
exercée sur eux. Sans ce soutient populaire, son action est condamnée. On le
sent assez rapidement : il va à sa perte. Si les citoyens en veulent à
leurs dirigeants, l’action devient plus facile disait-il à Cuba. (1er
film) Mais, s’ils ont peur et que la machine de coercition de l’État fonctionne
bien, ils se tiendront coi! Le travail révolutionnaire n’en sera alors que plus
ardu sans ce soutient populaire. C’est ce à quoi il se frottera en Bolivie
jusqu’à sa fin.
Sa
mort fera cependant qu’il passera à la légende, ce qui n’arrivera pas à Fidel
Castro, car ce dernier aura le temps de se faire moins aimer de son peuple,
accroché au Pouvoir pendant des décennies. Et qui dit gouverner, dit aussi
faire des mécontents même chez ses supporteurs. D’ailleurs, la contestation
vient souvent de l’intérieur.
Deux
films à voir. Historique et romantique, car le Che est probablement davantage
une légende maintenant qu’un simple personnage historique. D’ailleurs, il se
vend probablement davantage de chandails à son effigie que de livres qu’il a
écrits! Au fait, à qui vont les profits de ces articles? Ce serait là un
documentaire à faire.
Comme
l’éducation était importante pour le Che et à la vue de la crise actuelle nous
en avons profité pour éditorialiser sur le sujet. Voir « Temps de crise, temps d’éduquer! » en éditorial.
Addenda :
Certains pourraient se demander pourquoi de
tels idéalistes ne réussissent pas toujours, eux qui promettent plus de
justice, d’égalité et de bonheur à des gens qui sont en manque de l’essentiel?
C’est que tous ne sont pas sensibles aux idéologies et aux idéologues d’abord.
S’il y a des utopistes, il y a aussi des sceptiques! Puis, une idéologie est
rarement seule et parfaite. Face aux démocrates (libéraux) aux États-Unis, il y
a les républicains (conservateurs).
Puis, tous ne voient pas les choses de la même façon. C’est ce qui explique
pourquoi bien des pauvres avaient voté Bush aux élections de 2000 et 2004 aux
États-Unis malgré que beaucoup disaient qu’il contribuait davantage au bien
être des biens nantis. Mais, en
défendant le système d’enrichissement individuel, il défendait l’espoir
de gagner à la loterie du néolibéralisme même si ce système faisait en sorte
que la majorité y perdait! Mais, si moi j’y gagne se disait l’individualiste!
L’individualisme au Pouvoir jusqu’à frapper un mur. Celui-ci fut frappé avec la
crise financière d’il y a quelques mois, ce qui ne pouvait que forcer un
changement. Par chance, un leader représentait une coupure radicale avec les
anciens politiciens et a ainsi pu se constituer une bonne majorité. Depuis, le
monde suit Barak Obama, le leader le plus sous la loupe des médias, mais aussi
celui en qui le monde place de grands espoirs. Des espoirs qui ne pourront tous
être comblés, ce qui fait que certains reviendront de l’autre côté un jour.
Thèse – Antithèse – Synthèse! (4)
Quand
on voit ce qui s’est passé depuis les belles années du Che, je ne suis
cependant pas sûr qu’il dirait encore qu’être
« révolutionnaire c’est
l’échelon le plus élevé de l’humanité! » Vraiment pas sûr, surtout
quand on pense aux « révolutionnaires religieux » ! Mais, je ne suis
pas sûr non plus qu’il serait devenu capitaliste comme les communistes chinois
et ses ex partenaires soviétiques le sont devenus. Le Che serait probablement
cynique et désabusé lui aussi; peut être même social démocrate! Bref, il
dérangerait encore, mais ferait moins de bruit qu’il n’en a fait dans la
légende avant d’être devenu une image sur des T-shirts!
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Maccarthisme
2. Car il y a
toujours la censure. La Chine nous en donne un exemple tout communiste!
3.
Si vous ne l’avez pas reconnu, je parle ici de Karl Marx, dont l’œuvre est, en
fait, beaucoup plus imposante que le seul communisme qu’on lui attribua. Ce fut
un grand théoricien. A lire la biographie que lui a consacré Jacques
Attali, 2005, Karl Marx ou l'esprit du monde, France : Fayard (Documents)
4. Voir la
dialectique sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique
-----
www.lafilledemonaco-lefilm.com/
Bertrand (Fabrice Luchini), avocat d’assises. Brillant. Médiatique.
Volubile. Cultivé. Cérébral. Compliqué. Pas très très courageux. Aime les femmes,
surtout pour leur parler. Fraîchement arrivé à Monaco pour y assurer la défense
d’une meurtrière septuagénaire.
Christophe (Roschdy Zem), agent de
sécurité chargé de la protection de Bertrand. Franc. Direct. Taciturne.
Sportif. Études interrompues en cinquième. Aime les femmes sauf pour leur
parler. Admire chez les autres la culture et la maîtrise du langage qui lui
font défaut.
Audrey (Louise Bourgoin),
présentatrice météo sur une chaîne câblée à Monaco. Ambitieuse. Culottée. Sexy.
Incontrôlable. N’a pas du tout l’intention de réciter le bulletin météo pendant
longtemps. Comprend assez mal le sens de certains mots, notamment «limites»,
«tabous», et «scrupules».
Il aurait mieux valu que ces trois-là
ne se rencontre pas...
Commentaires de Michel Handfield
(12 février 2009)
Pourquoi on couche? Bertrand (Fabrice Luchini), avocat,
parle plus qu’il ne veut agir. Avec sa philosophie de l’amour et sa grandiloquence, les femmes se rapprochent
cependant de lui. Platonicien, mais suffirait pourtant d’une belle intrigante
pour qu’il ne se rapproche d’un autre philosophe, marquis de son état! (1)
Puis, notre homme aura à plaider! De quoi penser à Socrate, le maître de
Platon, et à Aristote, qui fut l’élève de ce dernier! C’est entre tous ces
caractères que jouera Bertrand tout au long de ce film, mais ce sera surtout à
Aristote, dit « Le Philosophe »,
qui distingue « la vie de plaisir, la vie
politique et la vie contemplative» auquel on pensera le plus en conclusion
du film. (2)
Étant
sur une affaire plus
considérable qu’il ne le croit, on lui a accolé
un garde du corps. Il le découvre, car il est observé. Ce garde, Christophe (Roschdy Zem),
est davantage physique que cérébral dans sa fonction. Spartiate à côté de notre
avocat, maître ès vocabulaire.
Puis, ce sera la rencontre fatale avec la
nymphette, Audrey
(Louise Bourgoin), qui,
sous des airs niaises, sait que son corps c’est le Pouvoir! Qu’il me monte, il
me fera monter l’échelle sociale!
« Le
grand philosophe Aristote, dans le rôle du fou amoureux, en fournit un premier
exemple. Une anecdote raconte qu’un jour il tomba passionnément amoureux de
l’hétaire athénienne Phvllis à en perdre toute volonté propre et à se soumettre
d’une façon irréfléchie aux caprices de cette femme. La célèbre putain ordonna
au penseur de se mettre à quatre pattes et lui, abdiquant toute volonté,
accepta de bonne grâce qu’on se moquât de lui et obéit; il se mit humblement
par terre et servit de monture à sa maîtresse. [3] (…) Le sens kunique de l’histoire est le suivant: la beauté agite son
fouet au-dessus de la sagesse, le corps triomphe de la raison ; la passion rend
docile l’esprit ; la femme nue triomphe
de l’intellect masculin ; l’entendement n’a rien à opposer à la force convaincante
des seins et des hanches. Il est naturel qu’ici apparaissent les clichés
courants sur les femmes, mais ce n’est pas en eux que réside la pointe, c’est
en ce qu’ils paraphrasent une possibilité du pouvoir féminin. » (4)
Et
si elle était manipulatrice?
Pouvoir, manipulation, intérêt et différences
culturelles et langagières, qui font qu’un message ou un ordre n’ont pas la
même signification pour le donnant et le recevant parfois, sont au cœur de
cette intrigue en apparence légère. Mais, la légèreté de l’être peut parfois
résulter en des conséquences dramatiques!
Sous des airs de divertissement, on a donc
droit à un film plus profond qu’il ne parait au premier abord! Un bon
divertissement ou un film philosophico-politique?! J’ai nettement apprécié le
second degré, mais plusieurs n’y verront que le premier, bien servi par une
belle fille.
Notes :
1.
Sade, pour qui ne l’aurait pas deviné!
2.
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Aristote
3
Ce long passage cité est illustré d’une image de 1513 d’Hans B.
Grien : « la beauté donne le
fouet à la sagesse » illustrant
Phvllis et Aristote. Pour
éviter des problèmes de droits, j’ai trouvé le lien pour la voir au musée
du Louvre, accompagnée d’explications : http://www.louvre.fr/llv/oeuvres/detail_notice.jsp?CONTENT<>cnt_id=10134198673225650&CURRENT_LLV_NOTICE<>cnt_id=10134198673225650&FOLDER<>folder_id=9852723696500826&baseIndex=37&bmLocale=fr_FR
4.
Sloterdjik, Peter, 1987, 2000, Critique
de la raison cynique, France : Christian Bourgois éditeur, pp. 322-4.
Hyperliens :
http://agora.qc.ca/encyclopedie.nsf
Platon : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Platon
Sade : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Marquis_de_Sade
Socrate : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Socrate
Aristote : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Aristote
Platon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon
Sade : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marquis_de_Sade
Socrate :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate
Aristote :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote
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The
Curious Case Of Benjamin Button
États-Unis.
2008. Réal. : David Fincher. 35mm. 166 min. Avec Brad Pitt, Cate Blanchett.
À sa naissance, en 1918, Benjamin Button a
l’apparence et les caractéristiques d’un vieillard. Abandonné par son père sur
le seuil d’une maison pour personnes âgées de la Nouvelle-Orléans, il est
recueilli et élevé par Queenie, qui tient l’établissement où, en grandissant,
le vieillard-enfant se confond avec la clientèle. Pour un temps du moins, car
Benjamin, à l’inverse du reste du monde, rajeunit de jour en jour. À vingt ans,
l’air de soixante, il prend la mer, sur un chalutier, et connaît par la suite
diverses aventures, dont une, passionnée mais de courte durée, avec l'épouse
d'un diplomate. Mais outre Queenie, une seule femme occupe ses pensées: Daisy,
ballerine dont il est tombé amoureux autrefois, et avec qui il va vivre un
grand amour lorsque leurs âges… se croiseront.
13
NOMINATIONS AUX OSCARS
MEILLEUR
FILM
MEILLEUR
ACTEUR – BRAD PITT
MEILLEURE
ACTRICE DE SOUTIEN –
TARAJI
P. HENSON
MEILLEUR
RÉALISATEUR – DAVID FINCHER
MEILLEUR
SCÉNARIO ADAPTÉ
MEILLEURE
CINÉMATOGRAPHIE
MEILLEUR
DIRECTION ARTISTIQUE
MEILLEUR
COSTUME
MEILLEUR
MAQUILLAGE
MEILLEUR
MONTAGE
MEILLEUR
SONMEILLEUR EFFETS SPÉCIAUX
MEILLEURE
TRAME SONORE
11
NOMINATIONS AUX BAFTAS
MEILLEUR
FILM
MEILLEUR
ACTEUR – BRAD PITT
MEILLEUR
RÉALISATEUR – DAVID FINCHER
MEILLEUR
SCÉNARIO ADAPTÉ
MEILLEURE
CINÉMATOGRAPHIE
MEILLEUR
DIRECTION ARTISTIQUE
MEILLEUR
COSTUME
MEILLEUR
MAQUILLAGE
MEILLEUR
MONTAGE
MEILLEUR
EFFETS SPÉCIAUX
MEILLEURE
TRAME SONORE
Commentaires de Michel Handfield
(11 février 2009)
Ayant manqué ce film en visionnement de
presse, car il y a souvent plus d’un visionnement en même temps, je me suis
repris dimanche (8 février) et je l’ai vu en v.o. anglaise au cinéma du Parc (www.cinemaduparc.com).
Une façon de revenir en arrière pour voir ce que je n’ai pas vu. En parlant de
remonter le temps, c’est justement le point de départ de ce film : une
horloge qui tourne à l’envers. Si on pouvait remonter le temps…
C’est ce qui arrivera à Benjamin Button,
né vieillard et qui rajeunira au fur et à mesure que le temps passera. Un jour
à la fois!
Benjamin découvrira donc le monde, les femmes
et l’amour en rajeunissant! Une occasion de passer de grands événements de
l’histoire états-unienne en revue (on peut ici penser à Forest Gump), mais
surtout de mettre en opposition nos
valeurs à l’aune de la réalité, en commençant par son père qui l’a
abandonné à la porte d’un auspice, incapable de voir ce fils qu’il aurait
pourtant tant voulu chérir!
Benjamin aura quelques aventures et une grande
histoire d’amour compliquée, car ils ne pourront jamais vieillir ensemble.
Atteindre la synchronicité ne sera pas évident, ni éternel, car à mesure
qu’elle vieillira, lui rajeunira! Au lieu de marcher dans la même direction,
ils seront en sens contraire toute leur vie! Le point de jonction ne sera
qu’une courte fenêtre à ne pas manquer.
Un film original, avec quelques clins d’œil au
cinéma américains et des images léchées. Bref, un film pour les Oscars. Et s’il
gagne, il y aura un peu de nous dedans, car on reconnaît bien le Vieux-Montréal à plusieurs endroits dans ce
film.
-----
Sortie : 20 février
FILM D'OUVERTURE des RVCQ
ÉRIK CANUEL / 35mm / coul.
/ 116 min / 2008 / v.o.f. SCÉN. Benoit Guichard, d’après « Cadavres » de
François Barcelo, Éditions Gallimard, 1998 IMA. Bernard Couture, C.S.C. MONT.
Jean-François Bergeron D.A. Jean Bécotte SON Mario Auclair, Christian Rivest,
Sylvain Lefebvre, Michel Gauvin MUS. Michel Corriveau PROD. Christian Larouche,
Pierre Gendron et Richard Ostiguy –
Zoofilms DIST. Geneviève Robitaille – Les Films Séville INT. Patrick Huard,
Julie Le Breton, Sylvie Boucher, Christopher Heyerdahi, Marie Brassard,
Christian Bégin, Patrice Robitaille,
Hugolin Chevrette, Gilles Renaud, Marie-Josée Godin
Cadavres est une farce
tragique, l’histoire délirante et surréaliste des sentiments mortels qui
unissent un frère et une sœur que tout sépare : Raymond, amorphe, jaloux et
misanthrope, et Angèle, starlette sexy du petit écran, infantile et
narcissique. Quand, un soir d’Halloween, Solange, leur mère, meurt brusquement,
Raymond appelle à la rescousse sa sœur qu’il n’a pas vue depuis dix ans. Alors
que défile devant eux une galerie de personnages aussi loufoques qu’inquiétants,
et que les cadavres s’empilent dans la cave, Raymond et Angèle découvrent que
leur innocence enfantine a laissé place à tous leurs pires défauts. Il faut
dire que chez les Marchildon, l’amour a toujours été sale. C’est une histoire
de famille...
Commentaires de Michel Handfield (24 février 2009)
« L’amour propre n’existe pas. L’amour, c’est
toujours sale! » Raymond joué par Patrick Huard.
On
est dans les bas fonds! C’est crasse, même crasseux. Ce film relève de la BD,
du cirque, du drame psychologique et même de la satire de la télé! Bien des
pistes en même temps. Cela m’a parfois laissé pantois, car j’aurais aimé qu’ils
aillent plus loin, comme pour la satire de la télé, mais, dans l’ensemble, j’ai
eu de bons moments. Pas de grande analyse à faire ici. Du cinéma de
divertissement qui vaut bien des films commerciaux. Surtout, pas de mauvaise
traduction. Et si on le prend comme une caricature trash, on aura bien du
plaisir.
###
Documents à ne pas
taire! (Notre section documentaire)
Mes
rendez-vous québécois du cinéma 2009! (Documentaires)
Commentaires de Michel
Handfield
22 mars 2009
Si
je vois des fictions que j’ai manquées au rendez-vous, je profite aussi des
rendez-vous pour voir certains films documentaires. Voici donc ce qui m’a le
plus intéressé cette année, mais je n’ai pu tout voir, car il y en a… beaucoup!
Site
des rendez-vous du cinéma québécois : www.rvcq.com
Roadsworth : Crossing the Line
Le Voyage du capitaine Michaud
Vidéo
/ Couleur / 79 min / 2008 / v.o.f. /
Réalisateur : Claude
Godbout, Scénario :Claude Godbout, Photo : Alex Margineanu, Nathalie Lasselin,
Montage : Jean Roy, Son : Philippe Scultéty, Stéphane Barsalou, Musique :
Jérôme Langlois, Producteur : Jean Roy et France Choquette – Eurêka !
Productions, Distributeur : Micheline Raymond – Les Films du 3 mars ,
Le réalisateur Claude Godbout
propose une vue d’ensemble sur une génération qui n’a pas fini de nous
émerveiller. Au-delà des débats linguistiques et identitaires qu’il soulève, ce
documentaire évoque une histoire d’amitié et de partage. Il présente le
parcours atypique de quatre jeunes immigrants qui, chacun selon leurs
convictions, s’impliquent dans leur nouvelle société. Ils dénoncent le racisme,
le chômage qui frappe certaines communautés et s’interrogent sur l’insertion
des immigrants qui maîtrisent le français, mais n’ont pas développé, comme eux,
de réels contacts avec leur société d’accueil. Quel est l’avenir culturel du
Québec dans une société de plus en plus métissée ?
Claude Godbout
a débuté au cinéma en tant qu’acteur en 1964. Il délaisse petit à petit ses
activités de comédien et cofonde, en 1970, les Productions Prisma, qu’il dirige
jusqu’en 1999. En tant que producteur, il a travaillé sur plusieurs œuvres
phares, dont Les ordres et Les bons débarras. Il a également
travaillé en tant que réalisateur, notamment sur Profession écrivain,
une série documentaire sur 13 écrivains québécois et canadiens.
Commentaires de Michel Handfield
« L’UQAM, ça milite, ça veut changer le monde;
ça fait que si tu veux changer le monde, puis que tu veux un pays, tu vas à
l’UQAM! » Voilà ce que nous dit d’entrée de jeu un des quatre
immigrants que nous suivons dans ce film. Film d’amitiés interethniques sous le
parapluie de la langue française, car ces jeunes qui auraient pu ne pas se
rencontrer, se sont rencontrés à l’école française suite à l’obligation légale
faite par la loi 101 d’aller à l’école française pour les nouveaux arrivants.
Le libre choix de la langue d’enseignement était maintenant encadré au Québec.
Cela a fait naître des amitiés qui auraient été impossibles autrement, comme
ces deux amis, juif et arabe, souverainistes! On suit Farouk Karim (conseiller
syndical), qui s’est aussi présenté pour le PQ dans Outremont (1) ; Daniel
Russo Garrido, auteur-compositeur-interprète connu sous le nom de Boogat! (2);
Ruba Ghazal, candidate de Québec solidaire dans Laurier-Dorion; et Akos
Verboczy, commissaire scolaire au Mémo. (3)
Une
chose qui ressort de ce film, c’est que pour survivre, ça prend une langue, une
culture et une histoire à partager! Si l’immigrant peut partager la langue, il
lui est plus difficile de partager l’histoire, du moins pour la première
génération, car il arrive avec son histoire. On devrait pourtant le comprendre
nous dont la devise est « Je me
souviens ». Puis, on peut encore moins leur reprocher de s’attacher à
leur culture avec une telle devise.
Il
faut donc qu’ils se fassent une histoire ici avant de penser seulement intégrer
la notre! Là est tout le problème de l’intégration : le territoire devient
un lieu d’habitation et de convergence d’individus ayant des histoires
différentes. C’est comme si nous devenions une banlieue du monde! Mais, cela
n’est pas le propre que d’ici, mais aussi d’ailleurs. On peut écouter notre
radio et notre télé nationale même en habitant un nouveau pays. On peut aussi
être de souche et se brancher à d’autres cultures grâce aux technologies
modernes. Moi, par exemple, j’écoute beaucoup d’émissions françaises grâce
à la balladodiffusion (podcast), ce qui
était beaucoup moins facile à faire autrefois à moins d’avoir un poste de radio
à ondes courtes et d’accepter une qualité plus médiocre du son. Et il était
difficilement portable, alors que je peux maintenant écouter France-inter ou
France-culture dans le métro de Montréal grâce à mon baladeur numérique. Ici et
ailleurs en même temps!
On
peut donc choisir de plus en plus facilement nos cultures de références, qui ne
viennent plus exclusivement de notre région ou de notre nation d’appartenance.
On peut même tourner le dos à cette culture qui nous a pourtant baigné dans
notre enfance, quoi qu’il doit toujours en rester quelque chose. Mais, quoi et
de quelle qualité? C’est pour cela qu’il faut beaucoup d’amour et de patience
pour intégrer, car s’intégrer c’est se reconstruire en partie. Quant à la
langue, c’est davantage instrumental, car il faut une certaine maîtrise de la
langue d’accueil pour fonctionner rapidement. Mais, face à deux cultures en
concurrence sur la terre d’accueil, on choisira celle qui nous offre le plus de
possibilités, soit la langue de la majorité. Ici, si c’est le français au plan local, c’est
cependant l’anglais d’un point de vue continental. Alors, l’immigrant qui est
venu au Québec choisira le français, mais s’il est venu au Canada ou en
Amérique dans sa tête, il choisira l’anglais même s’il s’installe au
Québec!
Ce
n’est pas pour rien que les nouveaux arrivants à l’école se retrouvent souvent
parmi les plus forts quand ils s’intègrent, car pour eux l’éducation signifie
plus que la survie, mais la réussite! Mais, ils font souvent tout pour aussi
apprendre l’anglais, ce même s’ils vont à l’école française par obligation. Ce
sont là des différences fondamentales avec les « de souches ». Sur le
suivi scolaire aussi, il y a des différences. Là où les de souche sont souvent
avec leur enfant contre le professeur, les ethnies sont plutôt avec le prof
contre leur enfant!
Un
film fort intéressant à voir. Pour vous en faire une idée, il est possible de
visionner la bande annonce sur You Tube : http://www.youtube.com/watch?v=XCMVbWgGTqw.
Notes :
1. BRIAN MYLES, Le
symbole Outremont, Le Devoir, édition du samedi 10 et du dimanche 11
décembre 2005 : http://www.ledevoir.com/2005/12/10/97426.html
2. http://www.myspace.com/boogat
3. http://www.memo.qc.ca/akos-verboczy/
et www.ql.umontreal.ca/volume11/numero11/societev11n11b.html
Roadsworth : Crossing the Line
Vidéo / Couleur / 72 min / 2008 / v.o.a. / s.-t.f.
Réalisateur : Alan Kohl, Scénario :Matthew
Tomlinson, Sarah Spring, Montage : Chantal Lussier, Étienne Gagnon, Musique :
Mitchell Akiyama, Miracle Fortress, Broken Social Scene, Producteur : Sergeo Kirby
– Loaded Pictures et Adam Symansky – ONF, Distributeur : Johanne St-Arnauld –
ONF ,
Un portrait de l’artiste montréalais Roadsworth alors qu’il laisse clandestinement sa marque à
travers la ville. Roadsworth
a commencé à jouer avec le
langage de la rue en pimentant et en redessinant les indications déjà présentes
sur l’asphalte : un passage piétonnier se transforme en botte et une prise
électrique remplit une place de stationnement. Chaque œuvre pose la question
suivante : à qui appartiennent ces espaces publics ? Roadsworth défend son art, se définit en tant qu’artiste et se
questionne à propos de la liberté d’expression.
Alan
Kohl est cofondateur du collectif Loaded Pictures. Son film From Here to
Maternity a fait sensation au Fringe Festival de 2000. Il travaille
présentement sur deux autres projets : H2Oil, traitant des sables
bitumineux en Alberta, et Vanishing Currents, qui suit une troupe de
théâtre en tournée européenne.
Commentaires de Michel Handfield
Original,
cet artiste du pochoir, car il découpe son dessin dans un carton avec beaucoup de précision avant
d’aller le reproduire sur la chaussée. (1)
Il égaye la ville en modifiant l’espace urbain par une série de dessins
qui pourront faire sourire, parfois réfléchir.
Un clin d’œil à l’urbain. De l’art pour certains, dont je suis,
contrairement aux tags qui servent plutôt à marquer un territoire. Mais, du
vandalisme pour d’autres.
Si
c’est un art illégal, il y a quand même une éthique chez Roadsworth, car il
vise à défendre l’espace public en se servant de la chaussée comme d’un tableau
noir; un espace éditorial! (2)
Note :
1.
Beaucoup de travail et de la précision dans son œuvre. Pour plus de détails sur le pochoir, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Pochoir
2.
J’aurais voulu mettre quelques images, voici mieux : son site web! www.roadsworth.com
Vidéo
/ Couleur / 75 min / 2008 / v.o.f. /
Réalisateur : Francis Pinard et Benoit Thomassin,
Photo : Francis Pinard, Benoit Thomassin, Montage : Benoit Thomassin, Myriam
Léger-Bélanger, Musique : Julien champagne, Luc Jean Daviau, Francis Pinard et
Benoit Thomassin
À Saint-Hyacinthe, Jeannot
Caron est considéré comme le fou du village, un fou sympathique et généreux,
qui envisage de construire un hôpital pour les gens dans le besoin avec du bois
recueilli sur les berges de la rivière Yamaska. Mais la Ville veille à l’ordre
public. En désaccord avec un projet aussi ambitieux, les autorités font
pression et tentent de déloger l’excentrique qui essaie de prendre racine au
bord de la rivière. Jeannot s’acharne. Il accumule les contraventions et les
expulsions… sans toutefois renoncer au but qu’il s’est fixé. Portrait d’un
humaniste marginal, qui s’est donné pour mission d’accueillir tous les
malheureux de ce monde pour les « guérir
par l’amour ».
Originaire de
Saint-Hyacinthe, Francis Pinard est étudiant à l’UQAM. Jeannot le Fou
est le premier long métrage qu’il réalise. Benoit Thomassin est étudiant en film production à
l’Université Concordia. Il est originaire d’Otterburn Park. Jeannot le Fou
est également son premier long métrage.
Commentaires de Michel Handfield
Jeannot Caron est un genre
de Diogène le cynique, car il voit les problèmes et pose des gestes pour
attirer l’attention. Un genre de Diogène moderne au bord de l’eau,
où il campe et accumule du bois et autres matériaux de récupération en vue d’un
projet futur : faire un hôpital d’amour et donner des câlins parce que les
gens ont parfois juste besoin de contacts humains; de manger avec d’autres; de
parler. Un genre d’hôpital social où on serait présent à la détresse humaine.
Juste ça!
Au
vu des élites locales, ce sont plutôt des déchets qu’il accumule Jeannot, alors on le verbalise,
on l’arrête et on le poursuit! Il
se met donc les autoritaires à dos par son cynisme à l’extrême. Il lui faudrait
une structure pour faire avancer ses idées de
récupération et d’hôpital social. Ainsi, au lieu de faire des tas au
bord de l’eau, il faudrait mettre sur pied une structure de récupération où
recycleurs et artistes pourraient aller chercher ces matériaux en attente d’une
nouvelle vie; un genre d’écocentre comme nous en avons à Montréal. Cependant, il serait
injuste de dire qu’il n’y a rien à Saint-Hyacinthe comme nous avons pu le
constater sur leur site internet (www.ville.st-hyacinthe.qc.ca),
mais il y aurait peut être davantage à faire si il y avait un marché pour ce
type de recyclage, car c’est toujours là qu’il y a problème. Pas de demandes,
pas de ressources; que des déchets! On le voit actuellement avec la
récupération qui déborde des centres de tri faute de débouchés! (1)
Par
contre, depuis le tournage du film Jeannot Caron a fait du chemin et il devrait avoir
un local au centre ville de Saint-Hyacinthe pour ceux qui ont besoin qu’on
s’occupe un peu d’eux. C’est une des choses que l’on a appris quand on l’a
rencontré suite à la projection du film, car les films sont toujours suivit
d’une discussion au Rendez-vous du Cinéma québécois, ce qui permet de faire le
point.
Note :
1. François Cardinal, Québec refuse d'aider le centre de tri de
Montréal, in La Presse, 4 février 2009 : http://www.cyberpresse.ca/actualites/regional/montreal/200902/04/01-823894-quebec-refuse-daider-le-centre-de-tri-de-montreal.php
Hyperlien :
Vidéo
/ Couleur / 80 min / 2008 / v.o.a. / s.-t.f.
Réalisateur
: Brett Gaylor, Scénario :Brett Gaylor, Photo : Mark Ellam, Montage : Tony
Asimakopoulos, Brett Gaylor, Musique : Olivier Alary, Producteur : Mila
Aung-Thwin – EyeSteelFilm Production et Germaine Ying Gee Wong – ONF ,
Distributeur : Johanne St-Arnauld – ONF.
Le réalisateur montréalais Brett Gaylor s’interroge
sur le rôle du droit d’auteur à l’heure de Napster, BitTorrent et autres
réseaux de partage de fichiers sur Internet. Gregg Gillis, personnage-clé du
film, est un jeune Américain qui manipule l’ADN des palmarès sous le nom de
Girl Talk, créant d’étonnantes chansons faites entièrement de collages
musicaux. Cette démarche fait-elle de lui un artiste du peuple ou un pirate
sans foi ni loi ?
Réalisateur de films documentaires, Brett Gaylor a
créé opensourcecinema.org, une communauté de remixes vidéos qui l’a aidé à
réaliser RiP: A Remix Manifesto. Il est l’un des premiers vidéoblogueurs
au Canada et travaille auprès des jeunes et dans les médias depuis dix ans. Il
est le fondateur de la Gulf Islands Film and Television School, basée à
Vancouver.
Commentaires de Michel
Handfield
L’échantillonnage
comme création musicale! Mais, cela pose le
problème des droits, car toute la musique appartient à des majors et la
moindre seconde de musique appelle le paiement de droits même si on ne
reconnaît pas l’œuvre originale. Au « copyright », pourquoi pas le
« copyleft »? D’ailleurs, les œuvres protégées aujourd’hui ont
presque toutes allègrement pigées dans le domaine public. C’est d’ailleurs le
cas de nombreux contes de Disney; pardon, que l’on attribue à Disney, car ils
étaient là bien avant que Walt ne naisse! Mais, maintenant, ils sont protégés
par un copyright que certains jugent abusif. Pourquoi pas l’open source demande
ce film avec une éloquente démonstration. A voir.
Hyperliens :
http://www3.nfb.ca/webextension/rip-a-remix-manifesto/
http://www.nfb.ca/film/rip-remix-manifesto/
http://www.youtube.com/watch?v=9oar9glUCL0
Vidéo
/ Couleur / 90 min / 2008 / v.o.f /
Réalisateur : Manuel
Foglia , Scénario :Manuel Foglia , Photo : Manuel Foglia , Montage : Aube
Foglia , Son : Mathieu Beaudin , Musique : Michel F. Côté, Alain Dauphinais ,
Producteur : Christian Medawar – ONF , Distributeur : Johanne St-Arnauld – ONF.
Chers électeurs documente le quotidien
harassant de deux députés que tout oppose, mais qui ont tout de même quelque
chose en commun : le pouvoir de leurs convictions. Pendant près de quatre
ans, le réalisateur Manuel Foglia a pointé sa caméra sur Daniel Turp, député péquiste de Mercier, et Charlotte
L'Écuyer,
députée libérale de Pontiac. Deux députés, deux adversaires… mais aussi deux
réalités complètement différentes. Invité à pénétrer dans l'étrange quotidien
de ces représentants du peuple, le spectateur est à même de constater que la
vie de politicien n'est pas de tout repos.
Depuis son retour de la Course destination monde 1992-1993, Manuel Foglia a réalisé des reportages et des courts
documentaires pour la télévision, en plus de signer des films publicitaires et
quelques vidéoclips. Il a écrit et réalisé le long métrage documentaire Paroles
et liberté sur la vie du politicien Pierre Bourgault. Il
termine présentement, à l’ONF, un deuxième long métrage documentaire sur la vie
parlementaire au Québec.
Commentaires de Michel
Handfield
La politique, basic! On suit deux candidats qui
deviennent députés : Daniel Turp, député péquiste de Mercier, et Charlotte L'Écuyer, députée
libérale de Pontiac. Mais, à la dernière élection Daniel Turp a perdu aux mains
d’Amir Khadir de Québec solidaire. Voilà pour les nouvelles.
A côté du travail parlementaire, qui est un jeu
théâtral, avec ses règles, sa mise en scène et un scénario en partie écrit
d’avance, il y a le travail de conté. Différent pour Daniel Turp, sur le
plateau Mont-Royal, de Charlotte L'Écuyer, députée libérale de Pontiac.
Le Plateau, quartier très urbain, compte
probablement le plus grand nombre de travailleurs culturels au km carré de
toute la province sinon du Canada. Quant au Pontiac, en Outaouais, c’est un
conté qui compte beaucoup d’arbres, probablement même plus que d’électeurs, et
une seule route qui ne se rend pas partout; certains secteurs de ce conté étant
rattachés à l’Ontario plutôt qu’au Québec! Vous aurez alors compris que c’est
un conté de travailleurs forestiers et qu’avec la crise de la forêt et des
papetières, ça va mal et ça ne s’améliorera pas.
Elle est aux prises avec Tembec (www.tembec.com) et
PFC, que Martin Boucher veut acheter. Mais, pour cela il a besoin de l’aide du
gouvernement. Sauf, qu’on écoute peu ou pas la députée du Pontiac. Elle a beau
se démener, certains de ses amis politiques l’évitent! Quand on est au prise avec une crise
forestière et des papetières; que plus d’une centaine de municipalités au
Québec dépendent uniquement de la forêt; et que la pâte étrangère coûte moins
cher, on traite le dossier globalement et on évite surtout de le personnaliser.
Aux député(e)s de s’arranger pour passer le message. Ils deviennent la courroie
de transmission du gouvernement. Ils représentent l’État, non plus les
électeurs!
Un excellent documentaire pour comprendre le jeu
politique et le travail de député dans ce grand jeu de pouvoir! Et en prime, le
spectateur a droit à l’affrontement Landry-Marois et au vote de confiance
qui à mené à la démission de Bernard
Landry. Malheureusement pour Mme Marois, cela ne lui a pas souris, car ce fut
André Boisclair qui est sorti avec la pôle position de cette course à la
chefferie. Puis, le PQ s’est écrasé à l’élection suivante, ce qui ramena Mme
Marois à l’avant plan.
Le
Voyage du capitaine Michaud
Vidéo
/ Couleur / 75 min / 2008 / v.o.f. / s.-t.a.
Réalisateur
: Yann Langevin , Scénario :Yann Langevin , Photo : François Vincelette ,
Montage : Jean-Pierre Cereghetti , Son : Adam Pajot-Gendron, Jonathan Seaborn ,
Producteur : Jean Guénette – Gaspa Vidéo , Distributeur : Denis Vaillancourt –
Vidéographe Distribution.
Le réalisateur Yann Langevin suit les péripéties de Jean-Paul Michaud, un
capitaine de soixante-quatorze ans, pendant son voyage entre la Gaspésie et
Haïti. À bord du bateau qu’il a construit tout seul, son objectif est de taille
: livrer des dons humanitaires à différents orphelinats et crèches haïtiens. Le
film raconte son périple, l’odyssée d’un homme faussement ordinaire de
Sainte-Anne-des-Monts à Port-au-Prince.
Yann Langevin est sociologue de formation. En 2000, il
coréalise Guantanamera Boxe, film sur les écoles de boxe à Cuba. En
2004, il plonge avec délectation dans l’univers du cirque en signant Éloize. En
2005, il réalise Montréal Planète Foot, qui trace un portrait coloré des
ligues de soccer ethniques montréalaises. Les P’tites Vues, série
réalisée à partir de films de famille, a été diffusée à Télé-Québec en 2007.
Commentaires de Michel Handfield
Le
capitaine Michaud, coloré, colérique parfois, mais tenace veut livrer des dons humanitaires à différents
orphelinats haïtiens. Il achète donc
un bateau, avec des trous dans la coque, qu’il retape pour atteindre son
objectif. Peu d’argents, mais du vouloir et de l’huile de bras. « Ma
femme me dit que je serais bien mieux à
regarder la TV et essuyer la vaiselle… »
Il
mettra son bateau à l’eau pour aller en Haiti par les canaux intérieurs à
partir de sa Gaspésie (Sainte-Anne des monts), mais il aura des problèmes en
chemin! Ratoureux, coloré et colérique cela ne suffira pas à aplanir toutes les
difficultés, car il est parti sur une gosse, peu organisé et avec peu de moyens
sauf sa bonne volonté et son désir d’aider. Alors, le moindre problème est
catastrophique. Mais, cela donnera un bon film! Il faut plus que ses modestes
moyens pour ainsi aller aider! Il semble l’avoir compris maintenant, car une
structure est en train d’être mise en place pour soutenir ce qu’il veut faire.
A suivre.
Vidéo
/ Noir et blanc et couleur / 17 min / 2008 / v.o. indonésienne / s.-t.f
Réalisateur
: Carl Valiquet, Scénario :Carl Valiquet, Photo : Carl Valiquet, Montage : Carl
Valiquet, Son : Carl Valiquet, Guy LaFrance, Directeur artistique :Carl
Valiquet, Musique : Colin McPhee , Producteur : Gone Fishing Productions,
Distributeur : Carl Valiquet – Gone Fishing Productions .
À Bali, lors de certaines
cérémonies religieuses, le sang doit couler afin d’apaiser les bhutas, ces
esprits maléfiques qui rôdent sous terre. Près du temple, les hommes
construisent alors une enceinte, où auront lieu des combats de coqs. L’arbitre
frappe un gong, les combats commencent. Le prêtre récite des incantations,
c’est le début de la cérémonie. La danse mortelle des coqs est rythmée par la
musique du gamelan et enterrée par les cris assourdissants des
spectateurs. Aux effluves d’encens se mêle ensuite l’odeur du sang.
Carl Valiquet
est photographe. En décembre 2000, il s’arrête à La Havane dans un club de boxe
pour enfants. Il en ressort avec une série de clichés en noir et blanc,
auxquels il ajoute les sons et la musique de la ville. Le tout se transforme en
un film, El Ring. Depuis cette aventure cubaine, Carl Valiquet se consacre à la création de films qui
allient images fixes et images en mouvement.
Commentaires de Michel Handfield
Les
combats de coqs, c’est violent, surtout qu’on place des petits couteaux après
leurs pattes pour qu’ils se blessent et se tuent de façon spectaculaire. Ils se
dépècent vivant! Instructif, mais je n’ai pas aimé, moi qui aime les oiseaux.
Pauvres petites bêtes; de si beaux oiseaux.
Ceci
soulève cependant la question du multiculturalisme face à nos règles. Qu’est-ce
qui doit avoir préséance? Pour moi, c’est l’humanisme. Mais, dans une société
multiculturelle, pourrait-on nous imposer, un jour, un tel spectacle au nom de
la croyance religieuse? Je crois que cela est possible, car la religion est de
plus en plus considérée comme un droit ici, alors qu’il ne s’agit pourtant que
d’une croyance. Comme l’astrologie en fait! Il faudrait peut être le rappeler.
De
plus, ce film me fait me demander si on peut dire que toutes les cultures sont
égales comme le soutiennent certains intellectuels. Si on ne peut juger, jauger
et discriminer des cultures différentes sur la base de certaines règles
humanistes, ne serait-ce pas dire que d’enfermer les femmes est égal à leur
émancipation puisque toutes les cultures sont égales? Alors, dérangeant ce
film, mais nécessaire. Droit de la personne versus multiculturalisme? Peut-on
avoir les deux ou ils se contredisent? Une chance qu’il ne porte que sur le
traitement que l’on fait subir aux coqs. Imaginez qu’il aurait porté sur le
traitement que l’on fait subir aux enfants; aux femmes; aux handicapés…
Vidéo / Couleur / 52 min /
2008 / v.o.f /
Réalisateur : Musa Dieng
Kala , Scénario :Musa Dieng Kala , Photo : Alex Margineanu , Montage : Marie
Hamelin , Son : Louis Léger , Musique : Musa Dieng Kala , Producteur : Colette
Loumède et Christian Medawar – ONF , Distributeur : Johanne St-Arnauld –
ONF.
Dieu
a-t-il quitté l’Afrique ? La réponse à cette question est
tout simplement cinglante. À travers le quotidien de cinq jeunes adultes
cherchant à immigrer coûte que coûte en Occident, le cinéaste Musa Dieng Kala révèle l’impuissance
des individus face à l’indifférence internationale et au désengagement des
dirigeants d’une société vidée de ses ressources et incapable de répondre à ses
besoins. Un film touchant qui clame la nécessité d’une écologie planétaire, où
aucun peuple ne serait laissé-pour-compte.
Sénégalais
d'origine, Musa Dieng Kala mène une carrière internationale
d'auteur-compositeur-interprète, en plus de faire des débuts prometteurs en
cinéma. Titulaire d'un baccalauréat en arts, option cinéma de l'Université du
Québec à Chicoutimi, il a appris la réalisation sous la houlette de Spike Lee
dans le cadre d'un travail à la maîtrise. Il a réalisé plusieurs vidéoclips pour
son compatriote Youssou N'Dour et prépare Borom Touba, un long métrage
sur la vie de Cheikh Ahmadou Bamba.
Commentaires de Michel Handfield
« Quand les colonisateurs étaient là on leur a
demandé de partir pour avoir notre
indépendance. Là on veut aller chez eux! »
Il
y a 20 ans on rêvait de reconstruire l’Afrique. Maintenant, les jeunes rêvent
de la quitter. De l’occident! Traverser la Méditerranée en pirogue, des coques de noix, c’est aller à
la mort pour plusieurs. Mais, il y a un fatalisme qui fait que l’on parle de la
volonté divine. Puis, ils sont mieux morts qu’ici de toute manière! Alors,
pourquoi ne pas se révolter et reconstruire l’Afrique?
Les
rêves sont interdits! Les jeunes n’ont pas d’aide des parents ni de l’État pour
poursuivre leurs études. Les moyens de changer les choses sont inatteignable.
Le choix : la fuite en avant ou la fuite pure et simple. Pas surprenant de
voir les jeunes quitter le pays ou ne rien faire d’autre que d’y rêver.
Pourtant, il y aurait tant à faire. Mais, même les dirigeants ont quitté le
navire, se faisant soigner en Europe et leurs enfants y étudiant! Une Afrique
malade de ses dirigeants et qui se regarde décliner. C’est une reprise
culturelle qu’il faut. On devrait y enseigner René Dumont! (1)
Note :
1.
Il a écrit des ouvrages intéressant dont L'Afrique étranglée
qu’il a écrit avec Marie France Mottin (1982, France: Seuil, coll. Point) que
j’ai lu.
Lire aussi sa bio sur
Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/René_Dumont
Hyperlien :
Journal Le soleil du
Sénégal (que l’on voit dans le film) : http://www.lesoleil.sn/
ANAÏS BARBEAU-LAVALETTE,
EMILE PROULX-CLOUTIER / vidéo / coul. / 75 min / 2008 / v.o.f., s.-t.f. SCÉN.
Anaïs Barbeau-Lavalette, Émile Proulx-Cloutier IMA. Anaïs Barbeau-Lavalette,
Émile Proulx-Cloutier, Philippe Lavalette, Katerine Giguère, Carlos Ferrand
MONT. Elric Robichon SON Martyne Morin, Anaïs Barbeau-Lavalette, Émile
Proulx-Cloutier MUS. Catherine Major PROD. Pierre L. Touchette –
Amérimage-Spectra DIST. Marc S. Grenier – Locomotion Distribution.
Les petits géants raconte l’épopée de cinq enfants
de cinquième et sixième année du primaire qui participeront, avec 105 autres
jeunes, à un projet inusité : élaborer, réaliser et créer un spectacle musical
inspiré de l’opéra Un bal masqué de Verdi et y tenir des rôles devant
plusieurs salles pleines à craquer!
ANAÏS BARBEAU-LAVALETTE cumule à son actif de
nombreux documentaires et courts métrages qui ont été présentés dans des
festivals internationaux. Son premier long métrage, Le ring, a été
particulièrement bien reçu par la critique. Elle travaille actuellement sur un
deuxième long métrage de fiction, Inch’Allah.
Émile
Proulx-Cloutier réalise des courts
métrages dont l’un a reçu le Jutra du meilleur court métrage en 2005. Habitué
du Festival international de Clermont-Ferrand.
Commentaires de Michel Handfield
Comme
c’était la clôture des rendez-vous, on a eu droit à une entrée par un chanteur
d’opéra. C’est là qu’on voit que ce théâtre, l’impérial, est sous utilisé.
Cette très belle salle pourrait nous offrir plus que du cinéma : du
théâtre, de la musique, voir de l’opéra!
Quant
au film, il est fort intéressant. On est dans le Sud-ouest (St-Henri) avec des
conditions socioéconomiques et familiales
détériorées dans certains cas. Cependant, chaque enfant à aussi son caractère, issu en
parti des parents, mais aussi influencé par l’entourage, l’école, la télé… Alors, leur faire découvrir un autre monde
sera un plus pour eux. C’est ce que ces
jeunes de quelques écoles du primaire font grâce à un projet particulier : monter un spectacle musical, inspiré d’un opéra,
avec la collaboration de l’opéra de Montréal. L’année où ce film fut tourné,
cet opéra fut le bal masqué de Verdi. Découverte pour ces enfants dont
c’est probablement le premier contact avec l’opéra. Par la bande, c’est aussi
élargir la culture au milieu, car les parents et les voisins sont mis au
courant. Ils assisteront d’ailleurs au spectacle final à la polyvalente du
quartier. Ces petits seront chez les grands et, en quelque sorte, initieront
les grands à une forme de grande musique. Assez intéressant.
On
ne peut que constater que les ambitions ne sont pas les mêmes d’un enfant à
l’autre. S’il y en a un qui veut être agent de sécurité, car c’est un bon
métier, un autre veut être le plus intelligent au monde! Rien de moins! Alors
« je suis obligé de faire des
efforts » dit-il! Par contre, même s’il a le QI pour le faire, en
aura-t-il les moyens? Être né quelques kilomètres plus au nord (Westmount ou
Outremont), il aurait par contre toutes les chances de son côté. Le sociologue
en moi voit ici la théorie de l’inégalité sociale à la rencontre de la réalité,
sauf que, avec de tels projets culturels, de nouveaux espoirs sont permis. Il
faudrait davantage de ses projets, surtout que cela a un impact sur
l’éducation; un tel travail nécessitant de développer ses compétences en lecture, écriture et mémorisation en plus de
les motiver et de les responsabiliser, car le groupe compte sur chacun d’eux.
C’est donc une occasion d’apprentissage complet.
Un
excellent documentaire sur une excellente initiative. Les jeunes ont besoin de
ce type d’activités je crois. Nous aussi d’ailleurs, car la jeunesse c’est
l’avenir. Il faut donc leur donner plus de chance de réussite avec des projets
particuliers et une plus grande ouverture de l’école sur le milieu et la
culture, mais sans oublier la transmission du savoir et des compétences
premières qui constituent sa mission : leur apprendre à lire, écrire et
compter! Il en va de notre réussite collective. Une copie de ce film devrait
être envoyée à la ministre de l’éducation.
-----
LA VIE MODERNE, un film de Raymond Depardon
2008 / France / 90 minutes
À l’affiche dès le vendredi 6 mars au Cinéma Parallèle
(Ex-Centris, 3536 boul. Saint-Laurent, Montréal) et au Cinéma Le Clap (2360
chemin Ste-Foy, Québec)
FunFilm Distribution est fière
d’annoncer la sortie en salle à Montréal du film La vie moderne (France, 2008),
réalisé par Raymond Depardon et présenté dans la section Un certain regard au
dernier festival de Cannes. Le film a également remporté le prix Louis-Delluc
(connu comme étant le Goncourt du cinéma) et est en nomination pour le César du
Meilleur documentaire. La vie moderne clôt la trilogie Profils paysans, dont
les deux premiers volets restent inédits au Québec.
Raymond Depardon a suivi pendant
dix ans des paysans de moyenne montagne. Il nous fait enter dans leurs fermes
avec un naturel extraordinaire. Ce film bouleversant parle, avec une grande
sérénité, de nos racines et du devenir des gens de la terre.
« J’ai passé mon enfance dans une ferme et j’ai mis du temps à prendre
conscience de cette réalité même si j’ai quitté cette ferme très tôt, à l’âge
de 16 ans. Comme beaucoup de gens dans les années 60, j’ai un peu fui ce milieu
par complexe, quelque fois même par honte. Ensuite, s’est installé tout
doucement un phénomène inverse : j’étais fier d’être né dans une ferme.
Mais je n’arrivais pas à faire un film sur ce sujet-là. Il a fallu que je fasse
un grand détour, le tour du monde en quelque sorte, pour oser filmer les
paysans. À défaut de l’avoir fait avec mes parents. À la fin des années 80,
j’ai d’abord travaillé pour le magazine Le Pèlerin et ensuite pour le journal
Libération sur la disparition des paysans. À cette occasion, j’avais été
surpris de voir que ce monde rural, celui de mon enfance, n’avait pas beaucoup
bougé finalement. Et je me suis dit qu’il fallait que je poursuive ce travail
en le filmant. Nous avons donc commencé, avec Claudine, à travailler sur
Profils paysans en 1998. »
Raymond Depardon occupe une place
singulière dans le champ de l’image contemporaine, aussi bien en tant que
cinéaste que photographe. Il a réalisé dix-huit long-métrages, dont Délits
flagrants pour lequel il reçoit le César du Meilleur documentaire en 1995. En
1991, Depardon est honoré du Grand Prix National de la Photographie. Il a
également publié quarante-sept livres.
Commentaires de
Michel Handfield (11 mars 2009)
Sur le Requiem de Gabriel Fauré.
(1) Je le souligne, car j’ai bien aimé la musique. Le film aussi, il va s’en
dire!
Portrait ethnométhodologique d’un
métier qui se meurt dans des régions appelées à se transformer. Le lien qui
unit ces gens est qu’ils sont paysans en moyenne montagne (2) de différentes
régions. (3) On y semble figé dans un
autre temps, car si la moyenne montagne était appropriée au travail paysan,
elle est inappropriée à l’agriculture moderne (mécanisée), trop montagneuse
pour la production de masse. N’y reste que des aînés et leurs troupeaux, qui se
réduisent eux aussi. Parfois, il ne leur reste que quelques bêtes nécessaires à
leur consommation personnelle. Avec eux, disparaitra un mode de vie, car la
relève n’y est plus. Les enfants ont quitté pour travailler ailleurs, le plus
souvent hors de l’agriculture sauf de rares exceptions. Et puis, les charges
continuent à augmenter, ce qui fait que certains coins de la région se
dépeuplent à mesure que les vieux quittent ou décèdent!
Avant, c’était plus facile pour
ces régions et ces métiers, car tout le monde était pauvre, même les riches! La
différence n’était pas trop grande entre eux, le confort se gagnant à bras!
Mais, avec le modernisme c’est autre chose. Tout comme pour la langue des
frères Privat, l’occitan (4), la tradition paysanne de moyenne montagne se
perd.
Il y a par contre quelques rares
exceptions qui peuvent susciter de l’espoir. Des jeunes qui voudraient
poursuivre, mais différemment. Dans l’agriculture ou les fromages biologiques
par exemple, car si la moyenne montagne n’est pas appropriée à l’agriculture
industrielle, elle peut très bien se trouver des spécialités. L’élevage de la
chèvre y existe déjà et il y aurait certainement des productions à faire qui
pourraient bénéficier des caractéristiques de ce terroir. De l’expertise existe
encore chez les plus jeunes. D’autres sont prêts à apprendre. Mais, pour
combien de temps encore si rien n’est fait? S’ils ont encore des rêves, leur
réalisation semble très incertaine pour des questions de coûts. Il leur
faudrait une aide de l’État. Sans cela, les terres qui restent deviendront les terrains vagues de demain! Elles
retourneront en friche et il ne leur restera plus qu’à être transformée en
lotissement un jour. Triste avenir pour elles.
Ce film est donc l’occasion d’une
prise de conscience, car il est encore temps de faire quelque chose, mais dans
5 ou 10 ans, il sera probablement trop tard. L’expertise qui reste sera perdue,
les terres aussi. Si les exploitants de moyenne montagne n’ont pas suivit la
transformation du monde agricole vers une plus grande industrialisation pour
des raisons de terrain, il faudrait alors développer leur spécificité. Mais,
pour cela il faut d’abord une volonté politique et un soutien financier.
Cependant, quand le Politique et la finance ne se tournent que vers la
production de masse, comme si on n’avait rien retenu des crises agricoles et
alimentaires précédentes, les espoirs sont minces et ne peuvent que s’amenuiser
davantage avec le temps. On le voit bien dans le film : des jeunes qui
espéraient faire quelque chose abandonnent faute de moyens.
Si petit que soient leurs projets,
tout de même porteur d’avenir pour une paysannerie qui se meurt, ils n’ont pas
de soutient. L’agriculture paysanne de moyenne montagne ne pourra que décroitre
dans ces conditions, faute de visionnaires pour soutenir le développement d’une
nouvelle spécificité paysanne. Après demain on pourra toujours dire qu’il y a
déjà eu une paysannerie dans ces terrains vallonnés. On aura au moins la chance
d’avoir les documentaires de Raymond Depardon pour le rappeler quand personne
ne saura plus que cela a déjà existé!
A voir pour
nous aussi au Québec, qui sommes passé à un modèle d’agriculture industrielle.
Il y a là des leçons à tirer qui devraient nous interpeller si nous savons bien
regarder, car on agit parfois avec de gros sabots dans de petites exploitations
de terroir, ce qui peut facilement les mettre à terre plutôt que de les aider.
Cela semble notamment le cas de la production fromagère au lait cru depuis la
crise de la listériose. On semble avoir tué une mouche avec un canon! (5)
Notes :
1. http://www.telerama.fr/cinema/films/la-vie-moderne,358643.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fauré.
2. « On appelle
moyenne montagne (par opposition à haute montagne) les régions présentant un
caractère montagneux (pente, relief, climat) mais offrant des conditions
relativement accueillantes, permettant le développement de la végétation
(forêts, alpages). La moyenne montagne peut être habitée et exploitée (culture,
pastoralisme...) de manière saisonnière (estive) ou permanente.
Grossièrement dans
les Alpes françaises, la moyenne montagne correspond à la tranche d'altitude
1000-2000m (avec des variations selon les massifs et les versants). » (Source : www.skitour.fr/dico/moyenne+montagne)
3. Après
plusieurs recherches, voici quelques lieux du film que nous avons identifié
grâce aux deux sites suivants :
www.e-media.ch/dyn/bin/1108-7081-1-viemoderne.pdf
http://www.benzinemag.net/2008/11/01/la-vie-moderne/
Ces lieux sont :
Haute-Loire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Haute-Loire
Ardèche : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ardèche_(département)
Haute-Saône : http://fr.wikipedia.org/wiki/Haute-Saône
Les Cévennes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cévennes
Lozère : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lozère_(département)
Rochepaule : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rochepaule
4. On est bien en France, mais la langue du pays est
l’occitan, car ici on parle du pays pour la région comme dans l’expression
« Il n’a pas marié une fille du
pays! » pour celui qui a marié une fille d’une autre région. Alors, le
Québec peut être un pays au sein d’un Canada uni dans cette optique toute
française! Ça explique peut être les déclarations controversées de Sarkozy sur
le Québec et le Canada. Question de culture même si ici on est plutôt dans
l’agriculture!
Et sur l’occitan, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Occitan#R.C3.A9gions_occitanes
5. Annie Morin, Fromages
au lait cru: les contrôles découragent les fromagers québécois, in Le
Soleil, 15 janvier 2009 : www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/200901/14/01-817728-fromages-au-lait-cru-les-controles-decouragent-les-fromagers-quebecois.php
France Beaudoin et Jean-François Michaud, La listériose,
six mois plus tard, à venir à la semaine verte télé (15 mars 2009) tel qu’écrit
sur le fil d’infos de cette émission sur facebook (http://fr-fr.facebook.com/pages/La-semaine-verte-Radio-Canada/47898945976). Le site de La semaine verte est : http://www1.radio-canada.ca/actualite/semaine_verte/index.aspx
Hyperliens :
http://www.youtube.com/watch?v=xfxVAiHtlJs
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Depardon
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L'œuvre documentaire intégrale 1962-1981 (ONF)
Commentaires de Michel
Handfield
25 février 2009
Nous avons reçu ce coffret de l’ONF le 16 septembre dernier et nous avons
immédiatement parlé d’un des films qu’il contient, « le confort et l’indifférence », vu la période électorale dans
laquelle nous étions : « Le confort et l’indifférence de Denys Arcand… Une mise en garde aux élections qui
viennent! » (Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique, Vol. 10 no 5, Essais) Puis, nous avons écouté les autres
films de ce coffret.
Chacun
des films qu’il contient est aussi intéressant que le confort et
l’indifférence, mais nous ne nous attarderons pas en en faire la même
analyse. Retenons cependant que « Québec : Duplessis et après... »
nous est apparu dans le même ordre que « le confort et l’indifférence ». On y découvre (redécouvre pour
les plus vieux!) que les conservateurs
et les créditistes étaient encore bien présents au Québec au tournant des
années 70. C’est ce vieux fond que l’ADQ a réanimé avant de s’enliser à
l’élection de décembre dernier. Des choses comme « on sort le bon dieu des écoles, puis on entre le sexe! »
s’entendent encore dans certains milieux d’ailleurs. Suffit de
penser à tous les débats entourant la déconfessionnalisation de l’école
et la fin des cours de religions, remplacé par un cours d’histoire et de
culture religieuse, pour s’en convaincre. On n’était vraiment pas loin de
ce « on sort le bon dieu des écoles, puis on entre le sexe! »
A l’époque, le PQ était un parti jeune, de classe populaire
et de gauche. Il a depuis flirté avec la droite affairiste et ressemble parfois
à ces partis qu’il dénonçait à l’époque. Pas encore corrompu, mais certainement
plus conservateur qu’il ne l’était, surtout depuis le passage de Lucien
Bouchard à sa tête!
On
y voit aussi des personnages que les jeunes ne connaissent maintenant que par
les livres d’histoires, s’ils les connaissent, le tout parsemé d’extraits du
Rapport de Lord Durham qui voulait l’assimilation des canadiens-français. (1)
On ne peut être plus d’actualités dans la foulée de la controverse de la
commémoration de la bataille des plaines d’Abraham de 1759 (2) et du retour en
force de l’anglais à Montréal! (3) Ce film, avec « le confort et l’indifférence », est une leçon d’histoire
politique contemporaine du Québec.
Quant aux deux premiers DVD de ce coffret, on a droit à
« on est au coton » dans la
version censurée et celle non censurée. Les deux ont leur intérêt puisque Denys
Arcand y va de ses commentaires où il y a censure!
Ce
film porte sur l’industrie du coton qui se transforme et se déporte à
l’étranger, là où les coûts de main-d’œuvre sont moindres, ce qui a causé la
première grande vague de fermeture d’usines des années 1970. C’était un peu
plus d’une décennie avant les débuts officiels de la mondialisation. Précurseur
donc; c’était les premiers germes de ce qui allait ensuite contaminer le reste
du système économique, passant à des secteurs plus avancés comme l’automobile,
puis au tertiaire, avec l’informatique et la comptabilité que l’on peut
maintenant relocaliser en Inde à moindre coût!
La
crise actuelle donne une toute autre valeur à ce documentaire, car s’il est
québécois dans la facture, il est aussi une illustration d’un mouvement mondial
qui était en germe à l’époque. Si on ne savait pas ce qu’il en adviendrait,
maintenant on le sait! Précurseur donc, que ce « on est au coton », ce qui en fait un documentaire d’intérêt
pour qui s’intéresse à la sociologie, l’ethnologie, l’histoire et
l’économie!
Un coffret pour qui s’intéresse à l’histoire du Québec, mais
aussi pour tous ceux qui s’intéressent à l’économie et la politique en général,
car ce qui s’est passé au Québec dans ces années révèle aussi ce qui s’est
passé ailleurs dans le monde, car on fut traversé par les même courants
industriels (délocalisation/relocalisation) et politiques que le reste de la
planète au cours de ces années.
Notes :
1. Le remède aux maux du Bas-Canadaselon lord Durham :
www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/Rbritannique_Durham.htm
2. Une large partie de ces
« fêtes » ont été annulés pour revenir à des proportions plus
réalistes pour une commémoration historique. Mais, cela fera encore discuter!
Nous en parlons d’ailleurs dans notre section Essai : « L’affaire de la bataille des plaines
d'Abraham : Fêter, commémorer ou se pencher sur le passé? »
3. Louis Cornellier, Essai - Le français recule, Le Devoir,
édition du samedi 10 et du dimanche 11 janvier 2009 : www.ledevoir.com/2009/01/10/226599.html
Présentation
officielle
Une œuvre documentaire
d'avant-garde marquée par les thèmes de la politique, de la vie sociale et de
l'imagination.
Pour la première fois,
l'ONF réunit la totalité des documentaires historiques et politiques du
réalisateur oscarisé des Invasions barbares, Denys Arcand. Réalisés entre 1962
et 1980, ces trois longs métrages et sept courts métrages établissent les
assises thématiques et formelles de l'oeuvre cinématographique du réalisateur
du Déclin de l'empire américain. Plus de vingt ans ont passé, mais les
documentaires de Denys Arcand restent d'une criante actualité.
On prendra plaisir à
découvrir, dans son œuvre documentaire, le cinéaste qu'il n'a jamais cessé
d'être, inventeur de mondes imaginaires et puissants, comme ce Machiavel qui
commente le référendum de 1980 sur la souveraineté du Québec, ou encore cette
mystérieuse institutrice qui, dans Québec : Duplessis et après..., se promène
en lisant Le catéchisme des électeurs de 1936, une invention du grand "
cheuf "!
Avec la version originale
censurée du film On est au coton après plus de trente ans de purgatoire.
CE COFFRET DE 4 DVD
COMPREND :
Disque 1
On est au coton - version
censurée
L'insurrection politique et
la censure : une révolution pas si tranquille
Disque 2
On est au coton - version
non censurée
Après trente ans de
purgatoire, l'œuvre originale complète
Disque 3
Québec : Duplessis et
après...
Élections 1970 : et si
Duplessis était encore vivant?
Disque 4
Le confort et
l'indifférence
L'échec du référendum de
1980. La fin de la Révolution tranquille.
Suppléments DVD :
- Sept courts métrages
- Présentation de chaque
film par le réalisateur
- Un film inédit : Le
documentaire selon Denys Arcand
- Filmographie complète
- Courte biographie
- Une galerie de photos
- Un livret illustré de 24
pages
Détails
Numéro de produit
:183B0204228
Durée :758 min 0 s
Année de production: 2004
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Un film de Lisette Marcotte
À l’affiche dès le 13 février 2009
MONTRÉAL, le vendredi 30 janvier
2009 – Axia Films est heureuse de présenter le film Trisomie 21 : Le défi
Pérou, produit par Productions Avantages avec la participation de Canal Vie.
Gagnant du Grand prix Hydro-Québec et du Prix Communications et Société au
Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, ainsi que du prix du
public au Festival du film international de Baie-Comeau, ce touchant
documentaire de Lisette Marcotte prendra l’affiche le 13 février 2009.
Laissez-vous embarquer dans cette aventure hors du commun!
Six jeunes adultes ayant une
trisomie 21 et six étudiants en éducation spécialisée vivent ensemble une
expérience hors de l’ordinaire : une randonnée pédestre en direction du Machu
Picchu, à plus de 2 000 mètres d’altitude et la réalisation d’un projet
humanitaire. Dans cet endroit mythique, chaque jour est un défi à relever et un
dépassement des limites de chacun. Ce groupe nous convie à un voyage de don, de
tolérance et d’ouverture à la différence.
Un voyage riche en rebondissements
et en moments inoubliables, car notre courageuse bande de douze n’a aucune expérience
dans l’éventail des défis proposés. Pas de connaissances de la langue ni du
pays, aucune expérience en aide humanitaire ni en trek d’une aussi longue
durée. Par contre, l’équipe se donne tous les outils nécessaires pour accomplir
sa mission et permet une expérience hors du commun dans l’échange humain qui se
produit. Tous sortent de ce voyage transformé : les Péruviens, les guides,
les étudiants en éducation spécialisée et les participants ayant une trisomie
21. Chacun retourne chez lui empli d’une nouvelle vision du monde, de ses
limites et de ses richesses. En espérant que dans leur esprit, de nouvelles
frontières sont brisées et que le cœur de chacun s’élargit. Une aventure pleine
de promesses et aux nombreuses dimensions : dépassement personnel, enrichissement
culturel, aide humanitaire, transformation des consciences.
C’est Jean-François Martin, père
de quatre enfants dont l’aîné a une trisomie 21, qui est à l’origine de ce
projet. L’idée de se rendre au Machu Picchu avec un groupe de personnes ayant
une trisomie 21 accompagnés d’étudiants en éducation spécialisée trottait dans
sa tête depuis quelques années déjà. Avec ce voyage, il espère créer une
occasion formidable de démontrer les grandes capacités des personnes ayant
cette déficience afin de leur créer une plus grande place dans la société et de
briser des tabous. Jean-Marie Lapointe a quant à lui fait partie du projet dès
le tout début en participant à la campagne de financement et à la préparation
du voyage. Il s’est occupé de la narration du film et à participé à l’aventure
avec le groupe.
Commentaires de
Michel Handfield (11 février 2009)
« Six jeunes adultes ayant une trisomie 21 et six étudiants en éducation
spécialisée vivent ensemble une expérience hors de l’ordinaire : une randonnée
pédestre en direction du Machu Picchu, à plus de 2 000 mètres d’altitude et la
réalisation d’un projet humanitaire » (Notes de presse), soit d’aider
à la construction d’une annexe à l’école locale. Il s’agira de planter des
arbres et de faire des briques pour cette construction. Dit ainsi, cela parait
simple. Mais, la réalité est moins simple, les trisomiques 21 (T 21) souffrant
d’« un retard cognitif, associé à
des modifications morphologiques particulières. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Down) Là, est tout le défi. Et s’ils réussissent,
ce sera une façon pour eux d’apprendre que leurs limites sont les leurs, bien
au-delà de celles qu’on leur dit, car ce n’est pas tout le monde qui s’est tapé
le Machu Picchu. La royale! Une façon de développer un esprit de corps et
d’apprendre que l’on peut dépasser ses limites et encore davantage celles que
les autres nous mettent dans les pattes!
Comme tous, les T 21 ont leur
personnalité, même s’ils partagent des
caractéristiques communes à la maladie. Notamment, ils n’ont pas de masque.
C’est l’émotion brute! S’ils n’aiment pas votre coupe de cheveux ou vos
lunettes, ils vous diront que c’est « lette » le plus simplement du
monde! Pas de façade, pas d’hypocrisie, pas de jeux de pouvoirs!
Si le défi physique fut plus
difficile pour les trisomiques, la maladie affectant leur développement
physique et moteur, ils n’auront par contre pas les mêmes appréhensions que
leurs accompagnateurs dans la partie sociale du projet. S’ils sont heureux, ils
ne se posent pas trop de questions et prennent le moment présent. Ce sera donc
une expérience humaine fort intéressante pour eux, pour les étudiants, mais
aussi pour les familles qui les reçoivent.
Un film enrichissant pour le
spectateur, car on y apprend. On y apprend d’abord que tous peuvent
généralement contribuer à la société, sauf peut être quelques rares exceptions,
si on leurs en laisse la chance. Souvent, on ne la leur laisse pas cependant,
car on ne regarde pas la contribution qu’une personne apporte, mais si elle
répond à une norme ou une mesure prédéfinie! Hors de cette norme, point de
salut. Contribution refusée!
Il est parfois difficile
d’accepter que des gens peuvent faire plus lentement ou différemment que
d’autres pour arriver au but ou atteindre un objectif, car on vit dans une
société de la pensée unique. (1) Fruit du taylorisme, on recherche la méthode
la plus productive, alors qu’il y a rarement une seule méthode pour faire les
choses! C’est dire que loin d’échapper au taylorisme, on l’a plutôt intégré
dans nos vies au point que la productivité a pris le pas sur l’utilité sociale.
En ce sens, ce film est une grande leçon de vie pour les gens dits normaux qui
cherchent à performer, mais ne regardent pas la qualité de l’objectif à
atteindre, l’éthique des moyens pour y arriver; et à qui ou à quoi ça sert. A
avancer ou à faire tourner un système qui leur échappe? Malheureusement, ils
courent trop pour s’arrêter et aller voir ce film qui remet les priorités à
leur place : tous peuvent trouver leur utilité si on leurs en donne la
chance.
Je le recommande particulièrement
aux gens des ressources humaines qui se plaignent de manquer de personnel et
mettent des normes si rigides autour des postes à combler, qu’ils créent
eux-mêmes une large part des pénuries de personnel dont ils se plaignent!
Suffiraient qu’ils s’ouvrent l’esprit,
donnent de la formation et aient un peu de patience! Comme avec ces T 21. Une
grande leçon de vie et d’humanisme.
Note :
1. Clin d’œil à Jean-François Kahn, 1995, La pensée unique, Fayard, col. Pluriel
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