Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!

 

D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!

 

Revues Internet en ligne,     version archive pour bibliothèques

Vol. 11 no. 4, du  9 juin au 21 août 2009.

 

En mode Urbain-été!

 

1999-2009, 10 ans déjà !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.societascriticus.com 

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

 

Pour nous rejoindre:

societascriticus@yahoo.ca

Societas Criticus

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9

 

Le Noyau!

Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Soumission de texte:

Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.

 

 

 

Index de ce numéro :

 

Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

 

Édito 

 

En mode Urbain-été! (juin @ septembre)

 

Dans la merde naissent les plus beaux fruits! 

La religion, c’est une croyance!

L’Iran : appuyons le mouvement de changement!

La fausse nation : en voilà la preuve!

Le nucléaire! Pas à n’importe quel prix, mais des compromis sont possibles!

 

D.I., Delinkan Intellectuel,  revue d’actualité et de culture

 

Avis

 

Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Une pensée libérale, critique ou conservatrice ? Actualité de Hannah Arendt, d'Emmanuel Mounier et de George Grant pour le Québec d'aujourd'hui

 

Un cinq pour un!

- Possibles, Le documentaire art engagé;

- Harvill-Burton, Kathleen, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945);

- Praagh, Shauna Van, Hijab et kirpan. Une histoire de cape et d’épée;

- Angenot, Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes, Paule-Monique, La tolérance est-elle une vertu politique?

- De Cock, Laurence, Madeline, Fanny, Offenstadt, Nicolas et Wahnich, Sophie, (Sous la direction de), Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France.

 

Arts et Culture

 

Du jazz accessible sans compromis! Sur «La chance» de Nathalie Renault et  «Corpus Callosum»  d’André Leroux

C’est l’été, on jazz!

Concert Harry Potter

 

Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements) 

 

INGLOURIOUS BASTERDS / LE COMMANDO DES BÂTARDS

La nouvelle saison d’espace libre

YOUSSOU N’DOUR: I BRING WHAT I LOVE

THE TIME TRAVELER'S WIFE  /  LE TEMPS N'EST RIEN

LES GRANDES CHALEURS

Julie et Julia

LOUISE-MICHEL

CE QUE MES YEUX ONT VU

LES DOIGTS CROCHES

« BELLAMY » DE CLAUDE CHABROL

FIFTY DEAD MEN WALKING

THE UGLY TRUTH/ La vérité toute crue

OSS 117 : RIO NE RÉPOND PLUS

ACT OF GOD

J'ai envie de vivre (Maruhi : shikijo mesu ichiba)

LA FIN DU NÉANDERTAL. UN PROJET POUR MONTRÉAL

L’empreinte de l’ange (DVD)

Dans le ventre du Moulin

THE GIRLFRIEND EXPERIENCE

Pelpham 123, l’ultime station

POUR ELLE 

 

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Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

 

Index

 

Nos éditos!

 

En mode Urbain-été! (juin @ septembre)

Michel Handfield

 

Nouvelle expérience Societas Criticus/D.I.! Nous passons en mode urbain-été, car nous sommes en été et urbain.  Notre regard ne sera pas plus léger, mais moins lourd. Ceci ne veut pas dire que nous ne regarderons pas aussi le Politique, mais on essaiera  de faire plus court. Peut être adopterons nous ce style par la suite. On se doit d’évoluer.

 

Parlant d’évolution, je suis aussi sur  Twitter (http://twitter.com/laboetie) et  sur Facebook (www.facebook.com/m.handfield), outils que je veux utiliser davantage. On verra bien si cela s’applique à Societas Criticus à l’usage.

 

De plus, après 10 and d’écriture à compte d’auteur,  je viens de me trouver un emploi temporaire de magasinier. Un retour aux sources de mes emplois étudiants, car je faisais ce type de travail alors que j’étudiais en sociologie à l’université de Montréal. Mais, malgré ce travail, je tiens à poursuivre Societas Criticus pour mon équilibre sociologique, car je suis d’abord et avant tout sociologue et j’ai besoin de l’exprimer. On ne peut pas sortir la sociologie du gars si facilement que cela. Et, qui sait, un jour un poste de sociologue s’ouvrira peut être pour moi. La vie est faite d’espoirs. 

 

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Dans la merde naissent les plus beaux fruits! 

Michel Handfield

 

samedi, 15 août 2009

 

Hier soir J’ai écouté le « Le roi Arthur » (King Arthur, É.-U. – Irl., 2004)  aux « Grands films » de Radio-Canada et je n’ai pu m’empêcher de remarquer que de la barbarie nait la démocratie par le désir de la dépasser!  C’est comme pour l’agriculture : les plus beaux fruits viennent du fumier que l’on a bien brassé! Alors, tout n’est pas perdu : des scandales politiques et financiers actuels viendront peut être un désir de changement et une reprise en main pour se faire une nouvelle démocratie politique et économique. I hope so! Une leçon du cinéma. 

 

Résumé du film sur le site de radio-Can :

 

Drame d’aventure réalisé par Antoine Fuqua. Avec Clive Owen, Ioan Gruffudd et Keira Knightley. Lorsque l’Empire romain se retire de la Bretagne, les barbares germaniques se préparent à envahir le sud du pays. Arthur et ses chevaliers de la Table ronde décident alors de ne pas quitter l’île et de livrer bataille à l’armée ennemie.

 

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La religion, c’est une croyance!

Michel Handfield

 

21 August 2009

 

J’ai écrit à plusieurs reprises sur ce sujet. La dernière fois ce fut au mois de juin, à l’occasion des événements en Iran. Alors, je le répète encore une fois: la religion, c’est une croyance, comme l’horoscope, mais surtout pas un droit, ni une obligation. La seule obligation est celle que vous croyez avoir, mais, et on doit insister là-dessus en démocratie, les autres ne sont pas obligés d’y croire et encore moins de s’y soumettre! La liberté de croyance s’arrête où celle des autres commence.  Cela est vrai pour tous les citoyens, incluant les proches et dépendants, comme les enfants.

 

Là, est tout le problème du multiculturalisme cependant, car on assimile souvent la culture et les croyances à des droits en son nom; parfois même à des obligations qui s’imposent aux individus, ce même si ces croyances ne sont que des  mythologies ou des coutumes tribales, parfois inacceptables selon les connaissances scientifiques modernes  et les valeurs d’égalité et d’éducation propres aux régimes démocratiques. Si la liberté nous permet d’agir selon d’autres valeurs que celles socialement acceptées par la société, on doit aussi être éduqué aux valeurs et aux règles de cette société pour savoir ce qui n’est pas à franchir sous peine de sanctions, notre liberté s’arrêtant où elle menace celle des autres, incluant celle de nos dépendants. Par exemple, retirer les enfants de l’école pour des motifs religieux pourrait être fortement encadré, voir interdit, car cela pourrait menacer l’avenir de ces enfants dans la société. Ce serait là  une limite raisonnable à la liberté de croyance et, surtout, à son imposition par les parents n’en déplaise à quelques-uns. Cependant, les limites doivent être claires. Mais, dans notre société dite multiculturelle, où se situent ces limites? C’est la grande question, puisque la culture de l’individu est jugée acceptable par le principe même du multiculturalisme. Les limites sont donc susceptibles d’être testées au cas par cas devant les tribunaux. Ce ne sera malheureusement qu’après coup que l’on jugera de la légalité des actes posés. 

 

Si la loi sur le multiculturalisme vise à « aider les Canadiens à conserver, à valoriser et à partager leur culture, leur langue et leur identité ethnoculturelle » (1), cette utopie n’en pose cependant pas les limites. Voilà un problème de taille pour une société dite de droits et où les obligations ne sont pas clairement édictées, mais jugées implicitement selon la charte des droits et libertés du Canada (2); donc interprétables au cas par cas par la cour suprême du Canada (3). Dans une telle société multiculturelle on peut se demander si un Chinois peut être aussi chinois à Montréal qu’à Hong-Kong ou à Pékin et s’il pourrait agir ici comme en Chine? Oui, diront certains. (4) La même chose sera vraie pour toutes les communautés ethnoculturelles et religieuses, même les sectes. (5)  Politiquement, il sera difficile de préjuger les choses. Ce sera à la justice et, finalement, à la cour suprême de trancher et de poser les limites,  pas au Politique qui devrait pourtant être l’arène privilégié de ces débats. On aura  dépolitisé ces questions pour les judiciariser. La loi, si je peux dire, se fera par essais et erreurs! (6)

 

La question des limites reste donc totalement ouverte tant qu’il n’y a pas de cause devant les tribunaux pour que la cour commence à les baliser. Parfois, il faudra plus d’une cause pour commencer à baliser le terrain du droit, des libertés et du multiculturalisme. Malheureusement, certains pourront commettre des gestes graves, parfois irréparables, pendant ce temps (7), ce au nom de leur culture. Comme les jugements ramèneront rarement les choses en leur état premier, surtout dans les cas d’infanticide, de viols ou de meurtre au nom de l’honneur, c’est donc le multiculturalisme qui est ici en cause face aux droits et libertés de la personne, dont le droit à l’égalité homme/femme qui est maintenant une de nos valeurs fondamentales,  puisqu’il crée l’illusion que les croyances et la culture originelle sont un droit, ce qu’elles ne sont pas et ne devraient jamais être. On se doit donc de choisir entre multiculturalisme et droits. Je l’avais écrit il y a plus de dix ans suite à une cause de viol (8). Je le maintien ici suite à cette possibilité d’un crime d’honneur pour expliquer la mort de quatre montréalaises d’origine afghane. Ma conclusion est toujours d’actualité :

 

« On voit là que le recours aux cultures, le multiculturalisme si cher à Trudeau, va à l'encontre de l'égalité entre les individus. On se doit de choisir si nous sommes une société égalitaire ou multiculturelle. On ne peut être les deux à la fois comme l'a montré Alain Finkielkraut dans La défaite de la pensée (Gallimard, 1987). Un livre à lire pour nos Honorables juges, politiciens et Citoyens pour dépasser cette illusion du multiculturalisme et de l'égalité. »  (9)

 

 En fait, nous devrons un jour choisir si nous sommes dans une société d’égalité et de droit ou multiculturelle! C’est ce que je disais et ce que je maintiens sans broncher, car le multiculturalisme est une utopie à l’aune d’une société de droits individuels, où l’individu se fait par de multiples influences et choix personnels. (10) Autant ses premières cultures d’appartenances peuvent l’influencer (11), autant il peut aussi les rejeter et apprendre d’ailleurs, que ce soit de l’école, des amis ou de l’internet, car nous avons la chance d’être dans une société encore ouverte, mais il faudrait qu’elle le demeure. Pour cela on devrait revoir cette notion de multiculturalisme et au moins la réduire et la baliser si, politiquement, on ne peut plus l’éliminer. Mais, en échange de cette concession aux canadiens qui tiennent à cette notion de multiculturalisme, on se doit d’ouvrir la constitution pour y ajouter les responsabilités aux droits car elles ne doivent pas qu’être implicites, mais bien enchâssés dans une charte des droits et responsabilités de la personne. Par la même occasion on devrait enlever Dieu de notre proclamation constitutionnelle  et tout simplement dire que le Canada est fondé sur la primauté du droit, car on ne peut en appeler à Dieu pour justifier des gestes inadmissibles dans une société laïque, moderne et ouverte. (12)           

 

Notes :

 

1. http://www.parl.gc.ca/information/library/prbpubs/936-f.htm

 

2. http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/index.html

 

3. www.scc-csc.gc.ca/

 

4. Je me rappelle avoir déjà lu que lorsque Pierre Elliot Trudeau avait parlé du  multiculturalisme canadien en 1971 il avait dit quelque chose du genre  « un chinois pourrait être aussi chinois au Canada qu’en Chine… », mais je n’ai pu retrouver la citation après quelques heures de recherches et de lecture de documents. L’internet a aussi ses limites. Mais, si je n’ai pas trouvé cette citation, j’ai au moins pu confirmer que c’était là l’esprit de cette loi. Ainsi, Gabriel Gagnon dit, dans son « Plaidoyer pour la convergence culturelle », qu’« il n'est pas question que le Québec devienne un réseau de ghettos culturels où les francophones de souche et d'adoption ne seraient plus qu'une minorité un peu plus importante que les autres, où on pourrait être aussi Italien qu'à Naples ou aussi Chinois qu’à Hong-Kong », ce qu’est l’esprit du multiculturalisme trudeauien! (L’article de Gabriel Gagnon fut publié dans la revue Possibles, vol. 12, no 3, été 1988 (pp. 37-44).Il est disponible sur  http://classiques.uqac.ca/contemporains/gagnon_gabriel/plaidoyer_convergence_culture/plaidoyer_convergence_culture.html)

 

5. D’ailleurs certaines sectes acceptées ici sont illégales ou en voie de le devenir ailleurs en occident, notamment en Europe où certains groupes  sectaires sont sous surveillance.   

 

6. « Trial and error » dissent les Anglo-Saxons.

 

7.  Comme ce « crime d’honneur » qui a fait la manchette pendant quelques jours dans nos médias au mois de juillet « pour expliquer le meurtre des quatre femmes de la famille Shafia. » (JUDITH LACHAPELLE, Le crime d’honneur, La presse, 24 juillet 2009, Cahier A)

 

8. En 1998, l'Honorable juge Monique Dubreuil a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans la collectivité» vu le «contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes» chez les haïtiens. Déjà, à cette époque, je trouvais que le recours aux cultures, le multiculturalisme si cher à Trudeau, allait à l'encontre de l'égalité entre les individus. Cela soulevait donc une question fondamentale chez moi, soit : le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité?  (Handfield, Michel, M.Sc. sociologie, Le multiculturalisme à l'encontre de l'égalité?, La Presse, 28 janvier 1998, p. B 2)  

 

9. Dans Le multiculturalisme à l'encontre de l'égalité? (Op. Cit.)

 

10. John Ralston Saul est d’ailleurs fort éclairant sur le sujet:

 

« But the social reality of our diversity— the reality we all live— has never had much to do with the formal politics of multiculturalism. I would say that both the Utopia and the bogeyman of multiculturalism are false. And the pattern of the last hundred and fifty years is relatively clear: the immigrants who come here and stay do so because in the long run they want to become something called Canadian. If you look back over that long experience, you find it has normally taken about two and a half generations for families to find their place in the larger community. If you consider the destabilizing drama of emigration and immigration, this is quite fast. » (Saul, John Ralston, 1998, Reflection of a siamese twin, Canada at the end of the twentieth century, Canada: Penguin book, p. 439)

 

11. On peut penser ici à la famille, l’entourage et la religion par exemple.

 

12. En effet, notre constitution s’ouvre sur ces mots :

 

 « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » (http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/1.html)

 

Si ce ne sont que des paroles pour plaire aux groupes religieux, car on ne peut amener Dieu en cour, ni prouver son existence ou sa non-existence, on devrait réécrire ce passage de notre constitution en appui à ceux qui luttent contre des dictatures religieuses ou basées sur des croyances pour en éliminer Dieu. J’invite donc nos politiciens à changer cette formulation pour celle-ci, plus rationnelle et juridiquement fondée sur la séparation de l’Église et de l’État dont on se réclame pourtant : « Attendu que le Canada est fondé sur la primauté du droit »…   (Passage repris de mon éditorial du 25 juin 2009 : L’Iran : appuyons le mouvement de changement!) 

 
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L’Iran : appuyons le mouvement de changement!

Michel Handfield

 

25 juin 2009

 

        Depuis l’élection proclamée de  Mahmoud Ahmadinejad (1),  l’actualité iranienne est à suivre, car une majorité semble s’être éveillée aux problèmes d’une dictature religieuse qui va contre la volonté populaire, mais aussi contre le scrutin exprimé. C’est une première conscientisation. On ne peut cependant pas en tirer de conclusions hâtives. Il est en effet trop tôt pour dire quel en sera l’impact sur le fondamentalisme musulman iranien. (2) Les fondamentalistes profitent d’ailleurs de la situation pour accuser les pays occidentaux de fomenter le trouble, principalement la Grande-Bretagne et les États-Unis! (3) Alors, ce fondamentalisme disparaîtra-t-il ou se mutera-t-il dans une dictature encore plus fermée? On ne peut vraiment pas le dire pour l’instant.  Tout est possible, allant d’une ouverture  vers l’extérieur, en particulier vers l’occident, jusqu’à l’imposition d’une chape de plomb plus épaisse encore, réfrénant ainsi les possibilités de changement pour un temps et refroidissant encore davantage  les relations déjà glaciales de l’Iran avec le monde occidental. On espère cependant que cela ira vers plus  de liberté, mais…

 

On est encore loin de la séparation de l’Église et de l’État; encore plus loin du constat que la religion est une idéologie et une croyance; à des années lumières de comprendre que même si on est croyant, aussi fort que l’on veut, cela ne fera jamais de notre croyance une vérité absolue. Croire, c’est croire, ce qui n’empêche pas la spiritualité au plan personnel, mais ce ne sera toujours qu’une croyance; jamais un fait scientifiquement prouvable, ni une vérité absolue.

 

Même ici, on n’en est pas là, la constitution canadienne promulguant la suprématie de Dieu. Mais, duquel, car on nous a dit bien des choses en son nom dans toutes les religions, mais lui n’a jamais rien signé de sa propre main. En droit, pourtant, ce sont les traités, les contrats et les faits prouvables qui comptent; pas les croyances et les on-dit! Sinon, surtout si Dieu passe avant la primauté du droit comme le veut notre constitution, comment condamner quelqu’un pour avoir commis un acte criminel que Dieu aurait lui-même commandé? Et, pourrions-nous accuser Dieu de complicité? Poser la question, c’est montrer la limite de cette promulgation constitutionnelle! En conséquence, si ces mots, « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » (http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/1.html), ne sont que des paroles pour plaire aux groupes religieux, car on ne peut amener Dieu en cour, ni prouver son existence ou sa non-existence (4), quoi qu’en pensent et en disent certains (5), on devrait réécrire ce passage de notre constitution en appui à ceux qui luttent contre des dictatures religieuses ou basées sur des croyances pour en éliminer Dieu. J’invite donc nos politiciens à changer cette formulation pour celle-ci, plus rationnelle et juridiquement fondée sur la séparation de l’Église et de l’État dont on se réclame pourtant : « Attendu que le Canada est fondé sur la primauté du droit »…  Ce serait une façon d’appuyer le peuple iranien et les autres peuples qui commencent à remettre en cause le religieux dans la sphère publique et politique de leur pays. Osons le faire à l’unanimité du parlement fédéral et des législatures provinciales! C’est tout ce que j’avais à dire sur cette crise. Pour l’instant du moins.

 

Notes :

 

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_iranienne_de_2009

 

www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/06/13/mahmoud-ahmadinejad-en-route-vers-la-victoire_1206422_3218.html

 

2. Si je parle ici de « fondamentalisme musulman iranien », il y a d’autres formes de fondamentalisme aussi, musulman et non musulman. Toutes les religions ont leurs fondamentalistes d’ailleurs, juifs et chrétiens inclus. Ce n’est pas propre aux grandes religions non plus, car même de petites sectes peuvent être fondamentalistes ou le devenir, parfois même davantage que de grandes religions, car beaucoup plus fermées sur elle-même! Il y a aussi des fondamentalismes politiques.  Pensons au régime nord-coréen par exemple. Des fondamentalismes, il y en a autant qu’il y a d’idéologies! C’est dire qu’il peut y en avoir beaucoup. Parfois, deux ou plusieurs  fondamentalismes peuvent s’unir pour en former un nouveau,  comme religion et politique se sont unies dans le sionisme. Mais, ce ne sont pas tous les juifs qui sont sionistes faut-il le rappeler! (Rabkin, Yakov M., 2004, L’opposition juive au sionisme, Québec : Les presses de l’université Laval)

 

3. Radio-Canada.ca/Nouvelles/International, « Crise en Iran :

Téhéran sermonne l'Occident », mercredi 24 juin 2009 : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/06/24/002-iran-durcit-ton-occident.shtml

 

4. Même si j’ai mes croyances, je suis pleinement conscient que ce sont des croyances. De toute façon, en matière de Dieu, de religion et de spiritualité tout est croyance : on croit en l’existence ou la non-existence de Dieu ou d’une force quelconque, car on n’a pas de preuves ni dans un sens ni dans l’autre. Que des questions philosophiques, théologiques et existentielles? On peut alors se demander qui a créé l’univers, si ce n’est Dieu? Mais, on peut aussi se  demander qui a créé Dieu?  Et pourquoi Dieu, l’univers ou l’Homme ne se seraient-ils pas créés seuls? Autocréation ou évolution à partir d’une poussière céleste qui serait Dieu? Mais, d’où venait cette poussière? 

 

S’il faut absolument qu’une chose soit créée pour exister, ce que disent certains, alors, qui a créé Dieu et qui a créé celui qui a créé Dieu? D’où venait cette particule divine ou cette poussière céleste d’où tout est parti? Énigmes sans fond! Pourquoi Dieu n’aurait-il pas créé les Hommes à son image et les Hommes n’auraient-ils pas créé un Dieu, ou des dieux, par besoin ou pour atteindre leurs fins? De là à créer son propre Dieu, il n’y a qu’un pas qui fut franchi plus d’une fois déjà, que ce soit individuellement ou collectivement, pour des raisons spirituelles, de bien-être, de cohésion sociale ou de politique! Toutes les raisons sont bonnes d’avoir un Dieu à son image. Bref, Dieu, la foi, les religions et la spiritualité sont de l’ordre des croyances et  non de la science, n’en déplaise aux fondamentalistes de toutes religions, tendances ou croyances. Dieu, une belle énigme qui n’a pas fini de faire parler! Certains ont même écrit qu’il était mort, façon de résoudre cette énigme de la création par un Dieu qui ne serait plus! C’est le cas de  Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra » (1998 [1883-5], France: Maxi-poche classiques étrangers).

 

5. Je pense ici à quelques philosophes, théologiens et exégètes de toutes tendances et confessions religieuses qui soient, même sectaires!

 

Quelques hyperliens à suivre vers les événements iraniens, avec la coopération de Luc Chaput :

 

Élection iranienne sur Google actualités:

 

www.google.com/news?pz=1&ned=fr&hl=fr&q=élection+iranienne

 

Iran sur Radio-Canada :

www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/02/10/004-iran-accueil-intro.shtml

 

The independant :

www.independent.co.uk/news/world/middle-east/

 

Robert Fisk :

www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/

 

Moyen-Orient sur le Courrier international :

www.courrierinternational.com/categorie/moyen-orient

 

Aljazeera.net (english):

http://english.aljazeera.net/

 

Tehran times:

www.tehrantimes.com

 

Et sur Twitter :

http://twitter.com/persiankiwi

http://twitter.com/mousavi1388

http://twitter.com/Iran09

http://twitter.com/StopAhmadi

(Source: www.radio-canada.ca/nouvelles/surLeWeb/2009/06/16/)

 
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La fausse nation : en voilà la preuve!

Michel Handfield

 

19 juin 2009

 

En juillet 2006, j’écrivais un texte sur la question de la nation québécoise. (1) Pour moi, cette notion de nation, avec laquelle on faisait tant de tapage, ne voulait pas dire grand-chose quoiqu’en disaient le Bloc québécois et le PQ à l’époque. Maintenant, on a la preuve « en pleine face » comme le chantait jadis Harmonium. (2)

 

Si la nation se définit d’abord par l’occupation d’un territoire, alors les groupes anglophones et d’autres cultures doivent avoir leur place aux fêtes nationales, car ils habitent le territoire. Ils font partie de la place. C’est la nation géographique qui se confond aux frontières du Québec. N’y auraient cependant pas droit des chanteurs francophones d’autres territoires s’ils n’habitent pas ici. Cette nation est territoriale et n’est rien d’autre, finalement, qu’un autre nom pour définir la province. On pourrait avoir la nation ontarienne ou la nation albertaine au même titre que la nation québécoise par exemple! Un bel emballage tout simple, mais on a oublié de regarder ce qu’il y avait  à l’intérieur!

 

En fait, on peut même demeurer québécois, sous emballage canadien, avec cette notion de nation si on en décide ainsi. C’est ce que font les premières nations par exemple, car les nations ethniques, sociologiques,  politiques et territoriales peuvent cohabiter et se chevaucher sans être mutuellement exclusives, ni totalement inclusives, dans un même espace géographique comme l’est le Canada! C’est une question de force du groupe. Les plus forts conservent ainsi leurs caractéristiques distinctives alors que les autres sont assimilés avec le temps aux plus forts. Cela n’empêche cependant pas les emprunts, car tout groupe social emprunte et donne à ceux avec qui il interagit. C’est une caractéristique propre aux groupes sociaux et aux Hommes en général.    

 

 Si la nation québécoise définit par contre un groupe homogène, ayant des valeurs communes, c’est autre chose. Toutes personnes partageant ces valeurs sont invitées à la fête nationale, car elle n’est plus synonyme de territorialité, mais de groupe social. Ces valeurs peuvent être linguistiques, sociales, religieuses ou politiques par exemple. On peut penser ici au partage de la langue française comme on peut penser à l’appartenance à la communauté hellénique pour la fête de la Grèce! De là, cependant,  vient la confusion, car si est québécois toutes personnes habitant le Québec, comment on peut dire que la fête nationale ne concerne que les Québécois francophones? C’est que la fête nationale vient de la St-Jean-Baptiste, fête des Canadiens français. C’était une fête ethnique et religieuse. La St-Jean pouvait ainsi unir tous les canadiens français et leurs descendants, même ceux établis hors du Canada comme les Franco-américains. On pouvait donc les inviter à se joindre à nous dans cette grande fête de la nation canadienne-française. Mais, on ne parlait pas d’une fête du Québec. En parlant d’une fête du Québec, cela doit inclure les Québécois de toutes origines à moins de revenir  à la fête des Canadiens français à laquelle seraient conviés tous nos amis québécois… en français d’abord! Mais, s’ils veulent nous en pousser une ou deux dans leurs langues, entre amis ça se fait! 

 

Cependant, comme les nationalistes ne peuvent accepter l’étiquette de Canadiens, ils ne peuvent pas davantage accepter celle de l’ethnie canadienne-française. Ils doivent donc se contorsionner pour faire une fête des Québécois qui concerne d’abord les Canadiens français tout en se montrant inclusive sans laisser de place à l’anglais, même s’il est du Québec! Ça en devient parfois gênant. Quant aux autres ethnies, on les accepte les bras grands ouverts, car on en a besoin pour gagner un éventuel référendum sur la souveraineté! Puis, on aime bien la musique du monde. Pourtant, ça doit bien inclure de la musique anglophone si je me fie à ce que les radios diffusent. Il faut même des quotas pour empêcher les radios francophones de trop diffuser de musique anglaise, car on en demande et en redemandons encore plus! Toujours plus! On est donc carrément dans nos paradoxes avec cette fête nationale, ce qui donne une fête qui n’a plus de sens. Alors, fêtons plutôt Montréal! C’est même ma nation, car je me sens bien plus montréalais que québécois, ce depuis plusieurs années.

 

Avis :

 

Ceux qui croient que j’ai écrit ce texte parce que je m’appelle Handfield se trompent, car je suis francophone. Francophone au point de me faire dire que je ne suis pas assez « fluent » en anglais pour certains emplois! C’est t’y assez francophone pour vous?

 

Notes :

 

1. Quelle notion que la nation?, Societas Criticus Vol 8 no 4, section Dossier/Essai

 

2. Chanson de l’album « Les cinq saisons » d’Harmonium (1975).

 

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Le nucléaire!

Pas à n’importe quel prix, mais des compromis sont possibles!

Michel Handfield

 

19 juin 2009

 

La réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2 d’Hydro-Québec a fait objet de quelques oppositions (1), mais de peu de débats. Certainement moins que la crise des isotopes dont on entend beaucoup parler! Alors que ceux-ci sont nécessaires en médecine moderne, le Canada « sortira [pourtant] progressivement de l'industrie pour laisser la place aux concurrents étrangers » a dit le premier ministre Harper dernièrement! (2) Ma question est donc :

 

Pourquoi ne pas profiter des rénovations de Gentilly II pour en faire un lieu de production d’isotopes puisqu’ils sont si nécessaires et si peu produits?

 

Quant aux profits, ils pourraient être réinvestis dans notre système de santé! Ce n’est cependant qu’une suggestion, car n’étant pas un spécialiste de la question, il y a peut-être des facteurs techniques, de coûts ou de sécurité qui rendraient cette aventure hasardeuse et que je ne connais pas. J’en conviens, mais avant toute chose, il faudrait examiner cette possibilité vu la crise des isotopes médicaux dans laquelle on est actuellement plongé.

 

 C’est ma suggestion, car je crois qu’il y a une différence entre faire de l’énergie nucléaire, énergie qu’on peut aussi obtenir autrement (3),  et faire des isotopes médicaux en plus de l’énergie produite par le nucléaire. C’est là une nuance importante que les environnementalistes devraient considérer. Je crois que s’ils ne le comprennent pas, une vaste majorité de la population ne serait pas contre le fait qu’on regarde attentivement cette avenue. La balle est donc relancée! A Hydro-Québec et au gouvernement de la saisir au bond.    

 

Notes:

 

1. Michel Duguay, Michel Fugère, et Pierre Lambert, Pourquoi la centrale nucléaire Gentilly-2 devrait être fermée, Alternatives,  mercredi 26 novembre 2008: www.alternatives.ca/article4164.html

 

2. Hélène Buzzetti, Finis, les isotopes made in Canada, Le Devoir, Édition du jeudi 11 juin 2009 : www.ledevoir.com/2009/06/11/254490.html

 

3. On peut toujours faire de l’énergie autrement ou réduire notre consommation, puisque Gentilly 2 ne « représente [que] 3 % du parc de production d’Hydro-Québec », ce qui est peu.  (www.hydroquebec.com/gentilly-2/index.html)

 

Autres Hyperliens :

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Gentilly

 

www.urgencenucleaire.qc.ca/centrale.php

 

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D.I., Delinkan Intellectuel,  revue d’actualité et de culture

 

AVIS

 

Révisé le 21 décembre 2008

 

Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement.  C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.

 

Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra,  le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

 

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente.  Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.  

 

Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.  

 

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Commentaires livresques : Sous la jaquette!

 

Beaudry, Lucille, et  Chevrier, Marc, 2007, Une pensée libérale, critique ou conservatrice ? Actualité de Hannah Arendt, d'Emmanuel Mounier et de George Grant pour le Québec d'aujourd'hui, Québec : Presses de l’université Laval, Collection : Prisme, 222 pages

 

http://www.pulaval.com/img/livres/btlf/L97827637843591.jpgDe toutes parts fusent les critiques du Québec moderne né de la Révolution tranquille. Ces critiques, associées souvent aux intellectuels de « la nouvelle sensibilité historique », annoncent-elles un retour du conservatisme ou alors une nouvelle forme de pensée critique? S’inscrivant plutôt dans l’horizon du libéralisme politique, les auteurs du présent ouvrage ont entrepris d’interroger le Québec contemporain au travers de trois figures critiques du monde moderne au XXe siècle: Hannah Arendt, Emmanuel Mounier et George Grant. Sous l’éclairage de ces figures qui ont influencé plusieurs générations d’intellectuels au Québec apparaissent les contradictions et les difficultés que le Québec a rencontrées en entrant dans la modernité. Le présent ouvrage témoigne ainsi d’un véritable parcours dans une pensée plurielle.

 

Table des matières partielle:

 

INTRODUCTION

 

PARTIE I : PRÉSENCE DE HANNAH ARENDT

 

 

PARTIE II : PRÉSENCE D’EMMANUEL MOUNIER

 

PARTIE III : PRÉSENCE DE GEORGE GRANT

 

Lucille Beaudry est professeure au Département de science politique à l’Université du Québec à Montréal. Elle travaille dans le domaine de la pensée politique et poursuit sa recherche sur le politique dans l’art contemporain.

 

Marc Chevrier est professeur au Département de science politique à l’Université du Québec à Montréal. Ses travaux récents ont notamment touché à l’analyse politique du droit, au fédéralisme et aux idées politiques au Québec. Il a aussi contribué à des revues telles que Argument, Liberté et L’Agora et a publié, chez Boréal, Le temps de l’homme fini (2005).

 

Commentaires de Michel Handfield (14 août 2009)

 

        Intéressant et « inégal », mais pas au sens négatif du terme! Inégal en ce sens que pour l’un ce sera Arendt, pour l’autre Grant… et pour moi Mounier! C’est en effet celui  qui m’a le plus intéressé, car je m’intéresse beaucoup aux droits de la personne versus les contraintes de la culture groupale ces temps-ci! Il y a quelques années, c’eut été Hannah Arendt qui m’aurait davantage rejoint.

 

Intéressant, car cela fait découvrir des penseurs oubliés, mais dont la pensée est encore actuelle. Ce qui aide, c’est que ces penseurs sont défendus par des auteurs qui savent les actualiser et qui les aiment. Ils sont donc bien défendus. Même si je ne pouvais être d’accord avec Grant, un conservateur lucide, dans les grandes lignes, je dois avouer que sur un ou deux points j’ai quand même senti une proximité relative. Il est aussi l’oncle du chef actuel du Parti Libéral du Canada : Michael Ignatieff! Ceci le remet donc à l’ordre du jour, car il peut avoir influencé son neveu par ce qu’il y avait de plus progressiste chez lui.  Cette époque des « progressistes-conservateurs » est cependant terminée, nos conservateurs ayant laissé tomber cette particule pour devenir de purs conservateurs comme nos voisins républicains! Des idéologues du conservatisme contrairement aux philosophes de ces temps pas si lointains qui étaient toujours ouverts à la discussion.

 

Une lecture que je recommande pour situer ces modes de pensée que sont les idées libérales, critiques et conservatrices. Une façon de savoir où on se positionne face à celles-ci. Moi, je suis un libéral critique! Tout est dit.

 

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Un cinq pour un!

 

Depuis quelque temps, on couvre davantage de cinéma, mais nous n’oublions pas les livres pour autant. Parfois, nous sommes un peu en arrière sur nos lectures, mais d’autres fois ce sont les événements qui nous font patienter pour les mettre en contexte; voir dans un nouveau contexte! Quoi qu’il en soit, l’été est justement le bon temps pour parler de lecture. Alors, voici cinq livres lus ces derniers mois :  

 

- Possibles, Le documentaire art engagé;

 

- Harvill-Burton, Kathleen, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945);

 

- Praagh, Shauna Van, Hijab et kirpan. Une histoire de cape et d’épée;

 

- Angenot, Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes, Paule-Monique, La tolérance est-elle une vertu politique?

 

- De Cock, Laurence, Madeline, Fanny, Offenstadt, Nicolas et Wahnich, Sophie, (Sous la direction de), Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France.

 

Michel Handfield

 

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Possibles (www.possibles.cam.org/), Volume 31 no 3 et 4 Été/automne 2007, Le documentaire art engagé; 14$ / ISSN 0703713-9 (Reçu le 3 juin 2008)

 

Très claires sur Le plan conceptuel, les frontières entre fiction et documentaire, de même qu’entre l’acte créateur et l’intervention, sont plus nébuleuses sur te terrain des pratiques. Doit-on situer un Michael Moore plus près de l’activisme politique d’un Chomsky ou de la narrativité d’un Oliver Stone? Et alors est-il accidentel qu’au moment même où l’on constate partout un déclin du militantisme dans les partis politiques, des films documentaires à la  charge dénonciatrice ou mobilisatrice, qu’on programme même dans des salles commerciales, semblent accompagner dans le temps de nouvelles formes d’engagement collectif, sans que le public de ces films se réduise aux groupes activement engagés?

 

Le phénomène interroge tant les organisations militantes que les milieux cinématographiques. Aurait-on institué des cloisonnements contre-nature entre l’action et l’imaginaire? Entre le monde de l’émotion privée et celui des solidarités et conflits plus larges? Où situer dans l’éventail des actions visant te changement social, dans l’ensemble de la production cinématographique, dans la galaxie de l’information médiatique, ces documentaires qu’on dit (parfois avec hésitation) engagés?

 

Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)

 

Qui s’intéresse au cinéma, à l’ethnométhodologie, aux histoires de vie et aux « cultural studies » trouvera matière à réflexion dans ce numéro de « Possibles » sur « le documentaire art engagé », car le documentaire rejoint toutes ces préoccupations. Engagé, il ne peut que l’être, car dès que le cinéaste pose sa caméra sur un point, cela devient un point de vue! Par contre, je dois confesser que voyant beaucoup de cinéma, j’ai pris un certain temps à lire ce numéro et davantage tardé avant d’écrire mon texte. Alors, si vous passez beaucoup de temps dans les salles obscures, je vous conseille d’acheter ce numéro plutôt que de le consulter en bibliothèque, car cela vous donnera plus de temps pour passer au travers. Conseil de cinéphile…

 

A ce dossier, « Le documentaire, art engagé », s’ajoutent d’autres textes, dont un de Marcel Sévigny sur la décroissance comme moyen de sortir de l’impasse. (1) Fort intéressant, surtout si l’on pense que la croissance est source de bien des maux non comptabilisés, mais bien réels, tant en santé qu’en environnement, ces deux choses étant liées. Ce texte ayant été écrit avant la crise du dernier trimestre de 2008, ce numéro de la revue étant celui d’été/automne 2007, on aurait pu espérer que le choc du capitalisme aurait permis d’aller justement dans cette voie, avec de nouvelles façons de repenser la reprise, soit une reprise en douceur, moins consommatrice, plus écologique, axée vers le transport collectif plutôt que l’automobile individuelle; la consommation de culture et de biens durables plutôt que de l’éphémère et du jetable! Mais, ce n’est pas ce qu’on a fait. On a plutôt soutenu les acteurs et les entreprises qui nous ont justement conduits vers cette crise par leurs comportements, comme s’ils n’étaient pas vraiment responsables. Ils ont suivi un système et l’ont poussé à la limite jusqu’à ce qu’il déraille, mais plutôt que de changer de conduite, on remet les wagons sur les rails et on redonne la conduite des locomotives aux mêmes conducteurs ou à leurs clones! (2)  On va alors les laisser aller jusqu’au prochain déraillement, dans une fuite en avant perpétuelle comme s’il y avait un mur entre le raisonnement économique et scientifique.

 

Dans ce numéro vous trouverez aussi un texte sur l’éducation dans lequel j’ai mis bien des signets, car c’est un sujet qui me préoccupe. L’auteur y fait référence au regretté Marcel Rioux (3), un de mes anciens professeurs de sociologie à l’Université de Montréal, critique du rapport Parent et de l’approche consumériste et productiviste de l’éducation :

 

« Pour s’exprimer d’une façon plus brutale, on peut dire que l’homme et sa culture sont en train de disparaître sous l’amoncellement des marchandises que le système techno-économique produit toujours en quantités de plus en plus abondantes. » (Rapport de la commission d’enquête sur l’enseignement des arts au Québec (rapport Rioux), Éditeur officiel du Québec, 1968, vol 1, p. 34, cité pp. 247-8)

 

A-t-on fait mieux depuis? Si on pose la question, c’est dire que la réponse n’est certainement pas un oui clair et franc! En effet, on oriente plus que jamais la formation vers les besoins du marché, mais sans savoir si ces besoins dureront! Pourquoi ne forme-t-on pas des êtres polyvalents, autonomes et créateurs comme le prônait Rioux (p. 247) plutôt que des êtres limités, façon de leur donner des moyens de se défendre dans la vie? C’est peut-être que l’entreprise ne veut pas de ces êtres généralistes, mais veut plutôt des gens avec une formation pointue, mais étroite (4), façon de les tenir bien en laisse, car, crise ou pas, c’est l’entreprise qui commande!  C’est ainsi que le taylorisme est revenu en force sous une nouvelle forme au niveau mondial, l’entreprise n’étant plus divisée en ateliers et en lignes de montage sous un même toit, mais plutôt réparties entre différents pays et sous traitants! Le siège social s’occupe d’abord de marketing, puis orchestre la production, qui peut se faire en partie dans ses usines, mais aussi chez des sous-traitants, répartis partout sur la planète, où cela lui coûte le moins cher et ne le lie qu’au minimum à des employés. La vraie libre entreprise, c’est-à-dire libre des responsabilités, mais machine à produire des profits! Les entreprises sont devenues des donneurs d’ordre, si possible avec un minimum d’employés, les autres étant contractuels ou sous-traitants,  pour ne pas avoir de liens directs avec eux! On peut même acheter les produits des autres, y mettre sa marque et son logo, puis en assurer la mise en marché de façon à aller chercher le plus grand profit au moindre risque! Cette spécialisation de la production et de la distribution à la grandeur de la planète a cependant des conséquences sur la main-d’œuvre et les systèmes d’enseignement pour y répondre, car l’enseignement ne sert plus à instruire et à éduquer, mais à former la main-d’œuvre dont l’entreprise à besoin à court et moyen terme, le long terme devant être un emploi qui mène à la retraite selon moi, ce qui existe de moins en moins! Si l’entreprise quitte, cette main-d’œuvre n’est cependant pas toujours adaptée à un nouveau travail, car ses compétences sont limitées à ce dont elle avait besoin et difficilement transférable ailleurs. Ce système est si poussé que des maisons d’enseignements donnent même des programmes courts d’enseignement, à côté de leurs programmes réguliers, pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises (5) à court et moyen terme.

 

Rioux avait donc raison dans sa critique de ce « système d’enseignement dans lequel l’individu est mis au service de la production de biens de consommation » (p. 248) plutôt que « d’en faire un être « normatif », [soit] « celui qui peut créer et assumer des normes ». » (Ibid.) On parle de compétences transversales à l’école, mais ce n’est que du langage. Pour que les choses changent, il faut que l’éducation devienne « le centre d’un véritable projet de société » (p. 258). Le rapport Rioux est donc toujours actuel même si on connaît davantage le rapport Parent. Sauf que les sociologues, même s’ils ont raison, on les met souvent sur une tablette et on ne veut surtout pas les voir en éducation, comme si l’éducation n’était pas une fonction sociale. J’ai déjà écrit sur le sujet! (6)      

   

Notes :

 

1. Le titre exact : La décroissance : une voie théorique et pratique pour sortir de l’impasse?

 

2. C’est à dire d’autres conducteurs qui ont été aux mêmes « business school » et qui pensent de façon semblable à leurs prédécesseurs!

 

3. Marcel Rioux (1919-1992), professeur au département de sociologie, Université de Montréal. Voir quelques uns de ses ouvrages sur http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rioux_marcel.html

 

4. Comme ces anciens ouvriers spécialisés qui étaient tout, sauf spécialistes! Ils n’étaient spécialistes que de la parcelle du travail qu’on leur avait bien montré.

 

5. C’est ainsi qu’à côté du Diplôme d’études collégiales nous avons des attestations d’études collégiales « directement reliées aux besoins actuels du marché du travail » nous dit le site du cégep de Rosemont : www.crosemont.qc.ca/?B5E1A4D4-8FDC-4114-BFCB-50105FA5642C.

 

6.  Michel Handfield, Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux problèmes scolaires, une réflexion s’impose, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 4, Essais 

 

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Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945) Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945), Québec : Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com), 252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8, Prix :$ 30,00

 

En 1920, le Parti nazi déclare son adhésion au christianisme positif dans son programme politique. D’une perspective religieuse, une analyse des ouvrages d’Adolf Hitler et d’Alfred Rosenberg nous conduit à une explication de ce « christianisme positif » et nous étonne dans les répercussions de son application. 

 

L’hypothèse est la suivante : le nazisme comportait un objectif religieux, qui était de faire disparaître le christianisme traditionnel pour le remplacer par une vision nazie du « christianisme positif ».

 

Le livre présente la lutte antinazie de deux théologiens germanophones, Paul Tillich et Karl Barth. Tillich voit dans le nazisme une illustration de sa théorie du démonique. Le point de vue théologique christocentrique de Barth suscite une résistance au sein des Églises protestantes allemandes et la naissance de l’Église confessante.

 

En France, la résistance spirituelle est illustrée par deux théologiens jésuites, les pères Pierre Chaillet et Gaston Fessard. L’action de ces deux témoins prend un caractère prophétique au sein d’une Église qui n’a pas encore pris conscience des implications perverses de l’idéologie nazie. Pierre Chaillet organise la résistance spirituelle en fondant un journal clandestin et œcuménique, le Témoignage chrétien. Gaston Fessard est l’auteur du premier exemplaire, « France, prends garde de perdre ton âme ». De plus, il conteste l’obligation d’une obéissance au gouvernement de Vichy en élaborant sa théorie du « prince esclave ».

 

En projetant ainsi quelque lumière sur une période particulièrement trouble du siècle dernier, ce livre montre comment politique et religion peuvent être parfois enchevêtrées et quelle lucidité (prophétique et théologique) est requise pour y voir clair et pour prendre les décisions et les engagements qui s’imposent.

 

Kathleen Harvill-Burton a fait des études en sciences politiques et a obtenu une maîtrise en théologie. Elle enseigne à l’Université de Bridgeport au Connecticut.

 

Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)

 

Race aryenne supérieure; Hitler, un sauveur; les Allemands, le peuple élu! Voilà des éléments d’une idéologie : le nazisme. Mais, cette idéologie se confond à une religion, avec le mythe du sang pur (p. 26) et la foi comme outil de contrôle! (p. 38) Hitler se voit même investi d’une mission divine. (p. 50) S’il s’en prend aux juifs, c’est que :

 

 «Selon l’interprétation hitlérienne, la race juive n’a fait que tromper le monde, depuis l’aube de l’histoire, en se proclamant peuple élu. Il ne peut y en avoir qu’un : la race nordique. Le mensonge juif a empêché, à maintes reprises dans l’histoire, l’implantation triomphante du sang nordique et la réalisation de son destin providentiel. C’est ainsi que la haine viscérale de Hitler, même si elle trouva son origine dans les milieux sociaux antisémites de sa jeunesse, a vraiment pris forme devant les obstacles qu’il voyait posés au triomphe de la race germanique par le faux peuple élu. » (p. 51)

 

Ce livre est fascinant par l’éclairage qu’il donne du nazisme, mais aussi l’analogie entre religion et idéologie. De là à se questionner sur les religions, toutes les religions, comme construit idéologique ayant  des visées politiques et de conquête il n’y a qu’un pas. De quoi avoir un doute rationnel quand on regarde les religions, car ce ne sont pas que des croyances, mais aussi des construits sociopolitiques. Puis, comme toutes constructions, celles-ci ont été faites dans un but. Lequel? C’est ce qu’il faudrait savoir pour mieux les comprendre. Cependant, cela s’est souvent perdu dans la nuit des temps! On ne peut que supposer que c’était dans un but de domination sur un groupe ou un peuple. Son peuple ou un peuple voisin? Cela dépend, mais, nous, on doit s’arrêter ici. Aux historiens de répondre à ces questions.

 

C’est donc un livre à lire pour comprendre l’histoire, mais aussi ce construit entre idéologie, politique et religion en ces temps où politique et religion reviennent à l’avant-scène de l’actualité. En complément de ce livre, nous vous parlons maintenant de deux plaquettes fortes intéressantes sur religion, intégration et tolérance! 

 

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Praagh,  Shauna Van, 2006,  Hijab et kirpan. Une histoire de cape et d’épée, PUL, Sciences humaines,  Collection : Mercure du Nord/Verbatim, 51 p. $ 3,99. Site : www.pulaval.com/  

 

La décision récente de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Multani sur le port du kirpan par un enfant sikh dans une école publique du Québec nous offre l’occasion de réfléchir à la situation de l’enfant religieux et croyant dans notre société. 

 

Les enfants qui portent kirpan ou encore hijab représentent une vision de la mixité culturelle selon laquelle ils gardent leur croyance tout en s’investissant dans tous les aspects de l’éducation publique. Loin d’être de simples récepteurs passifs des décisions de l’État, les enfants participent activement à la définition des positions constitutionnelles et éducationnelles qui les ­encadrent.

 

Enfants, parents, enseignants, administrateurs et juges doivent débattre dans les classes et les cours de récréation de la signification à donner à l’hybridité, la mixité, le multiculturalisme dans l’État libéral contemporain.

 

Shauna Van Praagh est professeure agrégée à la Faculté de droit de l’Université McGill et à l’Institut de droit comparatif de McGill. Ses principales ­recherches et ses écrits intègrent le droit de la famille, les droits de la personne et la théorie juridique, le tout centré sur les enfants appartenant aux diverses ­congrégations religieuses. La professeure Van Praagh est titulaire d’un baccalauréat ès sciences (1986) de l’University College de l’Université de Toronto. Elle a également fait ses études de droit à l’Université de Toronto où elle a obtenu un baccalauréat avec distinction en 1989. En outre, elle est titulaire d’une maîtrise en droit (1992) et d’un doctorat en science juridique (2000) de la Columbia University à New York. En 1989-1990, elle était clerc du très honorable Brian Dickson, juge en chef du Canada, durant la dernière année de fonction de ce dernier à la Cour suprême du Canada.

Angenot, Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes, Paule-Monique, 2006, La tolérance est-elle une vertu politique ?, PUL, Collection : Verbatim, 72 pages, ISBN : 2-7637-8455-0. Site : www.pulaval.com/   

 

Cette table ronde sur « l’impossible concept de tolérance » a été organisée par la titulaire de la Chaire Unesco de philosophie, Josiane Boulad-Ayoub, pour commémorer son président d’honneur, le regretté professeur Raymond Klibansky, ainsi que ses nombreux travaux consacrés à  ce problème qui le préoccupait entre tous. Mais aussi, en même temps, pour fêter la Journée internationale de philosophie (novembre), décrétée par l’Unesco qui a ­toujours placé l’idée de tolérance au centre de ses valeurs.

 

Les conférenciers qui nous ont aimablement donné leurs textes, Marc ­Angenot (Université McGill), Maï-Linh Eddi (Nanterre et UQAM), Paule-­Monique Vernes (Université de Provence), abordent la question pour répondre au thème de la table ronde La tolérance est-elle une vertu politique ?, d’abord, sous l’angle de ses fondements philosophiques, classiques et contem­porains. Ils en examinent ensuite les difficultés, le flou, voire les contradictions, entourant tant la notion et ses métamorphoses diverses, depuis le XVIe siècle et la croissance du pouvoir politique, que l’ensemble complexe de conduites caractérisant les sociétés pluralistes dans lesquelles nous vivons. Ils ont tenu également à relever les effets pervers du recours de plus en plus fréquent à une idéologie de la tolérance, plus doucereuse que polé­mique ou véritablement démocratique.

 

Marc Angenot occupe la Chaire James-­McGill d’étude du discours social à l’université McGill de Montréal. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages d’analyse du discours et d’histoire des idées. Ses derniers livres s’intitulent : Le marxisme dans les grands récits ­(Les ­Presses de l’Université Laval et L’Harmattan, 2005) et Dialogues de sourds : traité de rhétorique antilogique (Mille et une nuits, 2008).
 

Paule-Monique Vernes est professeur émérite de philosophie moderne et politique à l’Université de ­Provence. Auteur de nombreuses publications et d’études importantes sur les institutions démocratiques, la notion de citoyenneté ainsi que sur les philosophes politiques classiques, son dernier livre (avec J. Boulad-Ayoub) porte sur les Fondements théoriques de la représentation ­politique (PUL, 2007).

 

Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)

 

Suite au livre de Kathleen Harvill-Burton sur « Le nazisme comme religion » j’attire votre attention sur ces deux petits livres (moins de 75 pages) qui parlent d’ouverture et d’intégration malgré – ou avec - le prisme religieux! Si la religion peut être une idéologie qui enferme, la personne derrière la religion peut être plus ouverte. Tout est question de balance et de compréhension mutuelle, mais avec des risques de dérapages. Ainsi, tolérer, ce peut aussi être d’abandonner des gens à leur sort, soi-disant que ce sont leurs choix ou leur culture qui dictent leur façon de faire, d’être et d’agir. On n’a alors pas à intervenir tant que ça ne nous touche pas, mais à quel prix ? Inversement, ne pas tolérer est aussi problématique, car cela empêche le dialogue et toutes possibilités d’une voie de compréhension mutuelle.  Mais, toutes les discussions sont elles possibles quand il s’agit de Foi, de religion et de croyances ? Dans certains cas, n’y a-t-il pas des blocages idéologiques ? La tolérance devient-elle pire que de l’indifférence :

 

« En quoi alors la tolérance est-elle différente du mépris silencieux ? Elle est renoncement au combat et à la discussion comme pour les goûts et les couleurs. Je te laisse tranquille si tu me laisses tranquille. » (Angenot et al., p. 65) 

 

Et ici s’opposent alors les droits de la personne, les droits culturels (ou multiculturalisme), les croyances religieuses et la liberté d’expression. (1) A ce sujet, pensons au cas actuel de ce père de Winnipeg, suprématiste blanc, qui fait l’objet d’un procès concernant la garde de ses enfants, car après avoir perdu leur garde pour en avoir fait des propagandistes de la suprématie blanche, « il poursuit [maintenant] le gouvernement manitobain pour atteinte à sa liberté d'expression. » (2) Si, « «Dans cette affaire, l'intérêt de l'enfant doit primer sur la liberté d'expression», croit David Matas, porte-parole de B'nai Brith à Winnipeg » (…) « pour l'avocat québécois Julius Grey, la question ne se pose même pas: «On ne peut pas enlever des enfants à leurs parents simplement parce que ceux-ci ont des opinions qui font peur.» » (3) Les croyances élevées au rang de droit !

 

Cela pose cependant de plus en plus de questions dans les milieux informés :

 

« En effet, les droits de la personne et les droits culturels sont exactement contradictoires. Les droits humains sont soumis à la loi civile qui les contrôle avec plus ou moins de rigueur, les droits culturels sont laissés à la libre appréciation de leurs défenseurs. Et on peut les invoquer pour justifier l’injustifiable, comme l’excision des femmes. Chaque culture fait une apologie de soi qu’aucune neutralité ne peut arbitrer puisque chaque culture fixe les règles du jeu. » (Angenot et al., p. 68) 

 

Fait intéressant, j’ai moi-même écrit sur le sujet il y a quelques années :   « Le multiculturalisme à l'encontre de l'égalité? »,  parut dans La Presse du 28 janvier 1998, p. B 2. (4)

 

En conclusion, il faut être ouverts, mais conscient qu’il n’y a pas de recette miracle. Voilà néanmoins des réflexions à lire en complément du livre d’Harvill-Burton pour nous aider à naviguer en ces eaux troubles de droits contradictoires, parfois même opposés les uns aux autres!

 

Notes :

 

1.  C’est ainsi que dans les 3 grandes religions monothéistes on retrouve « des messages de paix et d’amour », mais aussi « des appels au meurtre et à la vengeance. » (Arrière de couverture de 

St-Onge, J-Claude, 2002, Dieu est mon copilote. La Bible, le Coran et le 11 septembre, Montréal: écosociété)

 

2. Agnès Gruda, Les opinions haineuses font-elles de mauvais parents?, in La Presse, 27 mai 2009 : www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/200905/27/01-860191-les-opinions-haineuses-font-elles-de-mauvais-parents.php

 

3. Ibid.

 

4. J’ai aussi repris intégralement ce texte en annexe de Michel Handfield, Le feu n’est pas pris! Ou commentaires autour des débats actuels sur l’accommodement raisonnable à la lumière d’Incendies de Wajdi MOUAWAD (France : Actes Sud et Québec : Leméac, 96 pages), Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 2, Essais.  

 

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De Cock, Laurence, Madeline, Fanny, Offenstadt, Nicolas et Wahnich, Sophie, (Sous la direction de), 2008, Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France, France : Agone/Passé & Présent (ISBN : 978-2-7489-0093-4 / 208 pages / 12 x 19 cm). http://atheles.org/editeurs/agone/

 

Comment Nicolas Sarkozy écrit l'histoire de FranceGuy Môquet, Jaurès, les colonies et tant d’autres… Nicolas Sarkozy en campagne, puis au début de son mandat, n’a cessé d’utiliser et de brandir des références historiques. Cet usage immodéré de l’histoire a alors mobilisé autant de mises en scène grandiloquentes que de discours de filiation destinés à dessiner les contours d’une France mythique du candidat puis du président.

 

Comment voir clair dans tous ces personnages et événements sans cesse mélangés et associés les uns aux autres en dehors de tout contexte ? Comment comprendre le brouillage de références qui empruntent autant aux grandes figures de la gauche qu’à celles de la droite ? Quels sont les enjeux et les effets politiques de telles constructions historico-politiques ?

 

Une vingtaine d’historiens ont disséqué les usages que fait de l’histoire Nicolas Sarkozy pour permettre de saisir les mécaniques à l’œuvre dans cette vaste entreprise de reconstruction d’un roman national. Sous la forme d’un dictionnaire, un véritable parcours critique dans l’histoire de France revue et corrigée par une droite qui entend refabriquer de l’« identité nationale »...

 

Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)

 

        Ah, l’histoire! Surtout quand les politiciens la manipulent pour en faire leur histoire; celle dont ils ont besoin pour se justifier! Alors, pour répondre à cette manipulation « sarkozyenne » des historiens ont mis les points sur les « i » et les barres sur les « t » dans ce livre, car Nicolas cite abondamment des gens hors contexte pour flatter des électeurs tout en vidant ces personnages de leur sens véritable, car si on se rappelle de leur nom, on se rappelle plus rarement ce qu’ils ont dit, fait ou pensé! Cette stratégie « a pour principale fonction de dépolitiser l’histoire en neutralisant ou en détournant la charge idéologique de ses symboles. » (p. 15) Ce livre doit être bienvenu en France. Le même type de livre le serait ici, où on vide aussi l’histoire de son contenu idéologique à l’école. Nos historiens prendront-ils exemple de ceux-là? C’est à souhaiter.

 

        Si ce livre est d’un intérêt certain pour la France, il a aussi de l’intérêt pour les francophones hors de l’hexagone. D’abord, si on suit le moindrement l’actualité internationale et française, il peut être bon d’avoir ces références pour comprendre au-delà des lignes rapportées dans les médias. C’est déjà ça. Mais, si on s’intéresse le moindrement à la politique en général, il y a des références dont on ne peut passer à côté, comme l’Affaire Dreyfus et Mai 68 par exemple. On ne peut non plus ignorer le Communautarisme, puisque ce débat a traversé les frontières françaises et nous a rejoints, ici au Québec, avec tout l’épisode des accommodements raisonnables! (www.accommodements.qc.ca) C’est donc éclairant pour nous aussi.

 

Parlant d’éclairage, on y retrouvera les concepts  de la « lutte des classes » (119-121); des « lumières » (pp. 116-9),   et de « Choc des civilisations » (49-52)  par exemple. Au niveau des personnages historiques, on a droit à des entrées sur « Claude Lévi-Strauss », « Blum », « De Gaulle » ou « Hugo » pour ne nommer que ceux-là. Puis on y trouve aussi quelques événements historiques marquant, comme « l’Affaire Dreyfus » (pp. 27-30),  Bref,  des choses reprises par la littérature, le cinéma et les médias qui font qu’on les connaît aussi hors de France même si ce n’est pas à fond, d’où l’intérêt de ce livre pour la francophonie, car il couvre large autant en histoire, qu’en sociologie, littérature ou politique. Un livre qui devrait intéresser au moins quelques francophones hors de l’Hexagone et dont le concept mériterait certainement d’être repris ailleurs, car ce genre de politicien ne sévit pas qu’en France. Ce besoin de remettre les pendules à l’heure ne concerne donc pas que l’Hexagone. D’autres pays auraient intérêt à se  remémorer leur histoire.  Si cela pouvait donner des idées à d’autres éditeurs… 

  

Sommaire par thématiques:

 

Personnages

 

Maurice Barrès, par Gérard Noiriel

Marc Bloch, par Gérard Noiriel

Léon Blum, par Gérard Noiriel

Charlemagne, par Fanny Madeline

Georges Clemenceau, par Nicolas Offenstadt

Condorcet, par Yannick Bosc

De Gaulle, Sarkozy : une drôle d’histoire, par Annie Collovald

Jules Ferry, par Olivier Le Trocquer

Victor Hugo, par Sylvie Aprile

Jean Jaurès, par Blaise Wilfert-Portal

Jeanne d’Arc, par Nicolas Offenstadt

Claude Lévi-Strauss, par Éric Soriano

Lyautey, par Catherine Coquery-Vidrovitch

Georges Mandel, par Jean-Marie Guillon

Guy Môquet, par Pierre Schill

Jean Moulin, par Michel Fratissier

Napoléon Bonaparte, par Marc Belissa

Napoléon III, par Olivier Le Trocquer

Rois de France, par Fanny Madeline

 

Lieux et événements

 

Affaire Dreyfus, par Thomas Loué

Afrique, par Laurence de Cock

Cascade du bois de Boulogne, par Jean-Marie Guillon

 La Commune, par Olivier Le Trocquer

Croisades, par Françoise Micheau

Édit de Nantes, par Jérémie Foa

Glières, par Jean-Marie Guillon

Mai 68, ou L’actualité de la mémoire, par Michèle Riot-Sarcey & Thierry Aprile

Pavillon de la lanterne, par Yann Potin

Résistance, par Jean-Marie Guillon

Verdun, par Nicolas Offenstadt

Vichy, par Jean-Marie Guillon

 

Concepts 

 

Choc des civilisations, par Françoise Micheau

Communautarisme, par Éric Soriano

Esclavage dans les colonies françaises, par Éric Mesnard

État capétien, par Yann Potin

Féodalités, par Fanny Madeline

Fille aînée de l’Église, par Fanny Madeline & Yann Potin

Fin de l’histoire, par Michèle Riot-Sarcey

La « France éternelle », un paysage de campagne ?, par Pierre Schill

Litanie, par Laurence de Cock

Lumières, par Sophie Wahnich

Lutte des classes, par Éric Soriano

Passé colonial, par Gilles Manceron

Repentance, par Sandrine Lefranc

Rêve, par Laurence de Cock

Révolution française, révolution, par Sophie Wahnich

Révolution française, ses « grands hommes », par Marc Belissa

La Terreur, terreur, par Sophie Wahnich

Totalitarisme(s), par Sonia Combe

 

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Index

 

Arts et Culture

 

Du jazz accessible sans compromis!

Commentaires de Michel Handfield sur Nathalie Renault, « La chance »

(www.nathalierenault.com) et André Leroux, «Corpus Callosum»

(www.andreleroux.net)

 

20 août 2009

 

J’ai assisté au lancement de ces deux albums il y a quelques semaines, soit au début de l’été. Ils invitaient à l’extérieur, car on sentait des odeurs du Festival de jazz. Je les ai écoutés quelquefois en juillet, regardant la pluie tomber. La musique m’emportait loin de cette pluie, mais, comme mon esprit était alors ailleurs, je n’écrivais pas. Les présenter en une ligne, je dirais : « Trop intéressant pour écrire sur le sujet. A écouter! » Maintenant qu’on est en période ensoleillée, il est plus facile pour moi d’écrire sur cette chaude musique! 

 

        Nathalie Renault, La chance, est une forme d’expérience musicale et humaine, car elle chante la vie. Sa vie et celle des autres,  car elle reprend aussi « la chanson des vieux amants » de Jacques Brel. On a droit à la palette des couleurs de la vie accompagnée de cette palette particulière qu’offre la musique de jazz. Parlant de la vie, « la première fois » qui lance ce CD,  débute avec un battement cardiaque! De quoi avoir un coup de cœur pour cet album. 

 

Autre intérêt : ce disque allie la prose francophone à la sensibilité féminine, le tout habillé de la volupté des accents jazz!

 

Lors du lancement du disque, on ne pouvait passer à côté du sourire de Nathalie Renault. Ce sourire s’entend. Voix chaude et suave qui donne une teinte toute particulière aux vieux amants de Brel par exemple. Du bonbon.   

 

Les pistes :

01 — La Première Fois

02 — Cet Amour M'engage

03 — La Chance

04 — Le Blues De Minuit

05 — Quelqu'un T'attend

06 — Moi-Même

07 — Ferme Les Yeux

08 — Les Oiseaux Blessés

09 — Doué Pour La Vie

10 — Être Belle

11 — Vieillir

12 — La Chanson Des Vieux Amants

 

 

Avec «Corpus Callosum» d’André Leroux, c’est autre chose. D’abord, cet album est instrumental; entre le jazz traditionnel et expérimental. Il joue dans l’émotion et l’imagination. Du jazz cérébral! On ne saurait mieux dire, car le Corpus Callosum est la structure qui connecte les deux hémisphères du cerveau! (1) Un hommage à John Coltrane (2) dit André Leroux sur son site. Moi, je dirais un hommage à l’intelligence et l’émotion, fruits de la connexion de nos deux hémisphères!  

 

Avec le jazz, il faut parfois faire attention. Certains artistes font parfois des albums plus hermétiques ou d’avant-garde que d’autres; albums qui s’adressent à un public plus restreint et initié. Mais, ils feront aussi des disques plus accessibles dans leur production; des musiques qui seront des succès de vente et les propulseront devant un public plus large. Des musiques qui les feront vivre et leur permettront de faire certaines œuvres plus expérimentales, même si moins accessibles! «Corpus Callosum» relie ces deux courants comme il relie les deux hémisphères du cerveau. Le profane qui s’en donne la peine trouvera des points d’entrée, mais ce disque ne rebutera pas le puriste et l’élitiste, car on ne va pas dans la facilité pour des raisons commerciales. Cet album est d’abord du jazz sans compromis. Du bon jazz.

 

Parfois, l’expérimental, la recherche de nouveau ou l’aventure hors des sentiers battus rencontrera aussi un large public en mal d’inédit. Une musique ou un son qui sort au bon moment pourra devenir un succès commercial. Coltrane ou Miles (3) y sont arrivés dans de grands moments, ce qui a donné des succès à des musiques sans concessions. Nous souhaitons la même chose à André Leroux, car cet album est dans ces eaux : accessible à l’auditeur à l’esprit ouvert, mais sans compromis, ni racolage! Cela ne viendra probablement avec le premier CD, mais il est en piste…       

 

Les pistes :

01 — Speed Machine

02 — Sa Ka Vin

03 — Big Black Bird

04 — All of Them

05 — Elvin's Mood

06 — Ode à John

07 — Cadenza fro Nationz

08 — Offertoire

 

Notes:

 

1. “The corpus callosum is a structure of the mammalian brain in the longitudinal fissure that connects the left and right cerebral hemispheres.” Voir “Corpus callosum” sur wikipédia anglais, car il est plus détaillé qu’en français pour l’instant : http://en.wikipedia.org/wiki/Corpus_callosum

 

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Coltrane

 

3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Miles_Davis

 

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C’est l’été, on jazz!

 

      L’été débute plus tard cette année : le 30 juin, avec le Festival international de Jazz de Montréal (www.montrealjazzfest.com).  Lieu de découvertes, profitez des spectacles gratuits pour savoir de quel jazz vous vous chauffez! À moins que vous ne carburiez au  blues ou à la musique du monde. De toute manière, vous serez servi. Si vous avez besoin de quelques conseils, voici les nôtres, tous sélectionnés dans les concerts gratuits. Mais, vous en trouverez bien d’autres sur place. Nous avons d’ailleurs parsemé notre programme de quelques soirées libres! Bon Festival; bonnes découvertes! 

 

Michel Handfield

 

Les photos viennent du site du Festival international de Jazz de Montréal, sauf  pour JIMMY JAMES et  BRYAN LEE  qui viennent du site internet cité. La recherche de liens pour chacun de ces spectacles est la nôtre. 

 

Mardi 30 juin 2009

 

21 h 30

STEVIE WONDER

Première partie : Dj Kobal

Scène General Motors

Stevie Wonder

 

www.steviewonder.net

 

Mercredi 1 juillet 2009

 

19 h

MIKE GOUDREAU

Scène Loto-Québec

Mike Goudreau

 

www.mikegoudreau.com

 

21 h

VIC VOGEL ET LE JAZZ BIG BAND - HOMMAGE AUX GRANDS MAÎTRES DU JAZZ

Scène General Motors

Vic Vogel et Le Jazz Big Band - Hommage aux grands maîtres du jazz

 

www.vicvogel.com

 

21 h

JIM ZELLER 25E ANNIVERSAIRE AVEC INVITÉS SPÉCIAUX CARL TREMBLAY ET JOE JAMMER

Scène Loto-Québec

Jim Zeller 25e anniversaire avec invités spéciaux Carl Tremblay et Joe Jammer

 

www.jimzeller.com

http://carltremblay.studiomaniak.com 

www.sopromusic.com/joejammer

 

Jeudi 2 juillet 2009

 

Allez découvrir sur place…

 

Vendredi 3 juillet 2009

 

20 h

LYNDA THALIE

Scène Bell

Lynda Thalie

 

www.lyndathalie.com

 

21 h

FLORENCE K - LA NOCHE DE LOLA

Événement spécial pour le 30e

Scène General Motors

Florence K - La Noche de Lola

 

http://florencek.com 

21 h

JONAS - BACK TO BLUES

Scène Loto-Québec

Jonas - Back to blues

 

www.jonas-music.com  

 

Samedi 4 juillet 2009

 

21 h

BOB WALSH

Scène Loto-Québec

Bob Walsh

 

www.audio-occasion.qc.ca/musique/bob.html

 

Dimanche 5 juillet 2009

 

21 h

PATRICK WATSON

Scène General Motors

Patrick Watson

 

www.patrickwatson.net

 

Lundi 6 juillet 2009

 

19 h

RICK L. BLUES

Scène Loto-Québec

Rick L. Blues

 

www.ricklblues.com

 

21 h

STEVE HILL AND THE MAJESTIKS

Scène Loto-Québec

Steve Hill and The Majestiks

 

www.stevehillmusic.com

 

Mardi 7 juillet 2009

 

20 h

DAWN TYLER WATSON ET PAUL DESLAURIERS

Scène Rio Tinto Alcan

Dawn Tyler Watson et Paul Deslauriers

 

www.dawntylerwatson.com 

www.paul-d.ca/

 

Mercredi 8 juillet 2009

 

19 h

JIMMY JAMES

Scène Loto-Québec

La photo vient du site :

www.jimmyjamesband.com/en/index.php

 

21 h

BRYAN LEE

Scène Loto-Québec

La photo vient du site :

www.braillebluesdaddy.com 

 

Jeudi 9 juillet 2009

 

Allez découvrir sur place…

 

Vendredi 10 juillet 2009

 

Aller découvrir sur place…

 

Samedi 11 juillet 2009

 

18 h

GUY NADON

Scène General Motors

Guy Nadon

www.guynadon.com

 

Dimanche 12 juillet 2009

 

Aller découvrir sur place…

 

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Concert Harry Potter (Musique de John Williams)

L’Orchestre à Vents de Musiques de Films sous la direction de Jocelyn Leblanc :

www.ovmf.qc.ca/

  

Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009)

 

J’ai assisté à un concert Harry Potter dimanche dernier à la salle Oscar-Peterson de l'Université Concordia (http://oscar.concordia.ca), rue Sherbrooke Ouest, à Montréal et je me dois de souligner que c’est une très belle salle.

 

Ceci étant dit, le concert était, comment puis-je dire, « musi-magical »  dès les premières notes! La musique d’Harry Potter est très visuelle même hors du film. L’émotion y est inscrite. Et, si ce ne sont pas des musiciens professionnels, ce sont des amateurs de musique et de films qui mettent l’émotion au service de leur art, ce qui est gagnant. Le concert avait une âme! J’ai bien aimé, la salle aussi.   

 

De plus, ce concert pouvait faire office d’initiation à la musique orchestrale pour les enfants. Somme toute, une belle façon de les initier. Qui sait si un jour ils ne demanderont pas pour aller voir l’OSM dans un parc par exemple. La culture, ce n’est pas juste la télé!

 

Pédagogique aussi à l’occasion, comme lorsque le chef et Pascal Forget, qui agissait à titre d’animateur, ont expliqué aux enfants et aux plus grands  qu’une pièce durait 5 mouvements et que la convention veut que l’on n’applaudisse pas entre eux. On applaudit lorsque le chef aura baissé les bras à la fin du dernier mouvement. Ce fut fait de façon charmante et suivit par la salle, où il y avait des enfants de 7 à 77 ans comme le veut la formule consacrée!

 

Quant à Pascal Forget, chroniqueur à l'émission « La revanche des nerdz » sur Z-télé, chroniqueur scientifique à l’émission « Le code Chastenay » à Télé-Québec, porte-parole des Sceptiques du Québec, et bien plus encore, il a fait un excellent travail avec les enfants et l’assistance. Bref, une très belle expérience!

 

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Index

 

Cinéma et Théâtre

(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)

 

INGLOURIOUS BASTERDS / LE COMMANDO DES BÂTARDS

Réalisateur : Quentin Tarantino

Distribution : Brad Pitt, Christopher Waltz, Diane Kruger, Eli Roth, Melanie Laurent

 

Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa (Chistopher Waltz). Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle.

 

Commentaires de Michel Handfield (20 août 2009)

 

Film à sketches, en 5 chapitres de mémoire. Dans ces quelques chapitres un petit groupe de soldats juifs américains et une juive, jeune et jolie, qui a réussit à échapper à la mort, visent à éliminer de hauts dirigeants du IIIe Reich basés en France. Hitler devrait même se joindre à eux! On est au cinéma, alors tout est possible. Cela donne donc une très bonne comédie dramatique, car si c’est comique, c’est aussi tragique. On sent très bien qu’il n’était pas facile de vivre sous l’occupation. De servir les allemands.

 

Seul, sans témoin, on aurait parfois la chance d’en éliminer un, mais il y a les autres; ceux qui peuvent avoir été témoin sans qu’on ne le sache, des allemands ou des collabos, et qui peuvent nous dénoncer. En tuer un pour se faire tuer et voir sa famille décimée par la suite, en exemple pour les autres, a de quoi retenir même les plus hardis! Il faut être organisé pour le faire, ne pas avoir peur et, surtout, être certain de ses amis. On sent cette tension sous-jacente à la vie sous le régime de Vichy tout au long du film.       

 

        Si vous vous assoyez dans la première rangée,  attention aux éclaboussures de sang, car on ne ménage pas sur l’hémoglobine quand l’occasion se présente d’en mettre! Je pensais parfois à Mash (1970) que j’ai vus dans mon adolescence. (1) Mais, pour en revenir au « commando des bâtards », c’est une comédie dramatique qui fait quand même réfléchir.

 

Note :

 

1. Si  j’avais 12 ans à la sortie de Mash, il me semble l’avoir vu un peu plus vieux au ciné club de mon école secondaire ou à la télé, à moins que je confonde avec la série (1972-1983). Voir IMBD :

Le film (1970) : www.imdb.com/title/tt0066026/

La série télé (1972-1983): www.imdb.com/title/tt0068098/

 

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La nouvelle saison d’espace libre 

 

Collective, expérimentale, libre! Vive, le théâtre, vive l’espace, vive l’espace libre!

www.espacelibre.qc.ca

 

Michel Handfield pour Societas Criticus

 

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 « YOUSSOU N’DOUR: I BRING WHAT I LOVE » D’ELIZABETH CHAI VASARHELYI. UN DOCUMENTAIRE SUR YOUSSOU N’DOUR,  L’AMBASSADEUR DE LA MUSIQUE AFRICAINE

 

À L’AFFICHE DÈS LE 17 JUILLET

 

Shadow Distribution, est heureuse d’annoncer la sortie du film YOUSSOU N’DOUR : I BRING WHAT I LOVE, un documentaire musical d’Elizabeth Chai Vasarhelyi. Présenté en première canadienne au Festival de films de Toronto, le film a remporté plusieurs prix dans divers festivals et a reçu un accueil enthousiaste autant du public que de la critique. Ce documentaire suit le grand Youssou N’Dour, ambassadeur de la musique africaine et artiste engagé. YOUSSOU N’DOUR : I BRING WHAT I LOVE prendra l’affiche en version originale anglaise, française et arabe avec sous-titres anglais. 

 

En 2005, N’Dour, musulman Sufi, lance l’album Egypt, son plus personnel et religieux à ce jour. À travers ses nouvelles chansons, il désire montrer un visage plus tolérant de l’Islam. Au Sénégal, pays natal de Youssou N’Dour, l’album est aussitôt rejeté en bloc par son public et on le qualifie de blasphématoire. Les magasins de disques le retirent rapidement des tablettes et N’Dour se retrouve au centre de la controverse. Pendant plus de deux ans la réalisatrice Chai Vasarhelyi a suivi Youssou N’Dour, griot et star internationale, filmant en Afrique, en Europe et en Amérique pour raconter comment l’artiste fait face à ces difficultés et regagne finalement le respect et l’admiration de son public autant chez lui qu’à l’extérieur des frontières de l’Afrique.

 

Le monde entier connaît Youssou N’Dour le musicien, mais bien peu de gens connaissent l’homme derrière la voix reconnaissable entre toutes. Ce documentaire nous fait découvrir l’histoire de celui qui de simple griot passionné de musique allait devenir la voix d’un continent et par le fait même l’artiste africain ayant vendu le plus de disques. YOUSSOU N’DOUR : I BRING WHAT I LOVE est un vibrant hommage à un artiste hors du commun, à un être exceptionnel qui a su transcender les frontières.

 

Commentaires de Michel Handfield (15 août 2009)

 

        Parfois, on voit beaucoup de films, on prépare des dossiers, on suit l’actualité… et des notes de films demeurent dans l’ordi en vue d’un texte qui ne vient pas parce qu’on a oublié, perdue dans un coin de la mémoire! C’est ce qui m’est arrivé pour ce film à l’affiche il y a un mois! Alors, au moins un mot à son sujet! 

 

Ses parents avaient brisé des tabous avant lui. Il est allé vivre chez sa grand mère et a grandit dans une atmosphère de grillots. La voie était tracée. Youssou N’Dour deviendra chanteur.

 

Il défendra les droits de l’Homme, la justice et l’émancipation de la femme dans ses chansons. Mais, avec l’album « Egypt » il ira un cran plus loin en chantant la religion musulmane comme on la vit. Cela ne sera pas accepté par tous,  mais surtout pas par les fondamentalistes pour qui on ne peut parler de  religion que si on y est autorisé par ceux qui en ont le contrôle, c’est-à-dire eux-mêmes! Il sera donc mal vu au  Sénégal, son propre pays, où il est pourtant une vedette.

 

Dans ce film, entre tradition et modernité, on saisit toute la force de la foi, mais aussi le danger qu’elle peut représenter, car la ligne est très mince entre les deux!  Pourtant, « Egypt » était un album sur le concept de vivre ensemble. Chanter la tolérance pour faire face à l’intolérance au nom de tabous! Quel paradoxe.

 

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THE TIME TRAVELER'S WIFE  /  LE TEMPS N'EST RIEN

En version originale anglaise et version doublée québécoise.

14 août 2009

 

Réalisateur : Robert Schwentke

Distribution :  Eric Bana (Munich), Rachel McAdams (The Notebook), Ron Livingston (Sex and the City)

 

La relation d'une femme (Clare –Rachel McAdams) et d'un homme (Henry – Eric Bana), celui-ci possédant des gènes lui permettant de voyager dans le temps et de s'observer ainsi à plusieurs étapes de sa vie.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 août 2009 mis en ligne le 14)

 

Un film de science-fiction romantique tout en aller-retour! Cependant, les allers-retours d’Henry semblent davantage le fruit de ses émotions que d’un contrôle de sa part, ce qui lui posera parfois des problèmes, surtout lorsqu’il est face à lui-même dans des situations délicates, car il ne semble pas contrôler où il se « rematérialise »! Autre problème, mais qui fait foi d’un certain réalisme, c’est qu’il arrive nu là où il se pointe, car c’est lui qui se déplace dans le temps et non ses vêtements. C’est parfois embarrassant, car il doit toujours trouver ou voler du linge. Bref, un divertissement que j’ai apprécié, mais je n’ai pas pris de notes, car ce n’était pas dans mon créneau d’analyse. 

 

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LES GRANDES CHALEURS de Sophie Lorain

www.lesgrandeschaleurs.com

Avec Marie-Thérèse Fortin et François Arnaud

 

À L’AFFICHE PARTOUT AU QUÉBEC DÈS LE 7 AOÛT

 

Les Films Christal, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d’annoncer que le film LES GRANDES CHALEURS prendra l’affiche partout au Québec dès le 7 août prochain. Premier long métrage de la réalisatrice et comédienne Sophie Lorain, le film est scénarisé par le dramaturge Michel Marc Bouchard (Les Feluettes), d’après une adaptation de sa pièce Les grandes chaleurs.

 

Gisèle Cloutier, 52 ans, travailleuse sociale, découvre peu avant la mort de son mari et de l’aveu de celui-ci, qu’il a entretenu depuis des années une relation secrète avec une autre femme.

 

Yannick Ménard, 20 ans, jeune cleptomane incorrigible, est un ancien client de Gisèle au centre jeunesse. Fragilisé par une tentative de suicide, Yannick est secrètement devenu amoureux de Gisèle. Lorsqu’il apprend qu'elle est veuve, il tente par des moyens hors du commun de se rapprocher d’elle.

 

À la fois fascinée et inquiétée par leur écart d’âge, Gisèle succombe à Yannick, mais la relation naissante est perturbée par les visites impromptues du patron de Gisèle en pleine manœuvre de séduction, de ses deux enfants et de sa sœur. C’est le début d’un enchaînement de quiproquos et de surprenantes révélations… tout ça en pleine canicule.

 

Délicieuse comédie romantique tournée dans la région de Québec, LES GRANDES CHALEURS met en vedette, pour la première fois dans un premier rôle au grand écran, la comédienne Marie-Thérèse Fortin, ainsi que François Arnaud (J’ai tué ma mère), Marie Brassard (Cadavres), François Létourneau (Québec-Montréal) et Véronique Beaudet. LES GRANDES CHALEURS est une production de Christal Films et Vélocité international. Le film est sous-distribué par Les Films Seville et  prendra l’affiche partout au Québec dès le vendredi 7 août.

 

Les Films Séville est une compagnie intégrée de distribution et de ventes internationales de longs métrages indépendants de qualité située à Montréal, détenant des droits pour la distribution canadienne de près de 800 longs métrages indépendants et les droits mondiaux pour plus de 100 longs métrages et documentaires. Séville est une compagnie d’E1 Entertainment.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 août 2009)

 

 Gisèle Cloutier, 52 ans, et Yannick Ménard, 20 ans, tombent en amour. « Folle d'amour à perdre le contrôle de tout » dira même Gisèle, travailleuse sociale auprès des jeunes. J’ai entendu quelques commentaires à la radio dont un qui disait à peu près qu’un « trip de cul » une fois ou deux, ça se serait compris, mais un amour comme ça, ça ne tient pas la route! On ne comprend pas.

 

Et bien, comme je ne suis pas critique, mais sociologue, j’explique. Gisèle est touchée, fortement touchée, non pas seulement par la mort de son mari dont elle s’est occupée à la maison, mais par le fait qu’il lui a avoué, juste avant de mourir, avoir eu une maîtresse presque tout le temps de leur mariage. Elle a vu près de 30 ans de sa vie s’écrouler d’un coup. Alors, ce jeune de 20 ans, ex-client de Gisèle au centre jeunesse, qui lui tourne autour, c’est l’occasion pour elle de revenir à ses 20 ans. La ménopause aidant, ce ne sera pas un « trip de cul », mais un amour dont elle a besoin. L’après, ce sera autre chose qu’on n’a pas dans ce film. Ce qu’on a cependant, c’est le combat intérieur entre la Gisèle émotive, qui a besoin de cet amour, et la Gisèle rationnelle, TS, qui le combat, car c’est irrationnel et non éthique, surtout qu’il s’agit d’un jeune pour lequel elle a représenté une figure d’autorité dans une relation d’aide. On est donc dans le film drôle et touchant; réaliste et irréel, car elle aurait pu avoir de l’aide du centre par exemple. Mais, il n’y aurait pas eu de film.

 

Quand on le prend pour ce qu’il est, on a du plaisir. Mais, il donne aussi des sujets de discussions, notamment sur la vulnérabilité non seulement des jeunes en besoin, mais des professionnels aussi. Certains jeunes peuvent être de grands séducteurs et savoir en user comme d’une arme de pouvoir, car c’en est une! 

 

Il y a aussi toute la question du sexe des protagonistes. Question intéressante et révélatrice, car si la même histoire avait tournée autour de Ghislain, 52 ans, qui entame une relation avec son ex-cliente, Yannie, 20 ans, serait-on intervenue plus rapidement et plus fortement  auprès de Gislain qu’on ne l’a fait avec Gisèle dans son milieu de travail? Quant aux critiques et au public, on aurait réagi comment à un tel renversement des rôles? Il me semble que ce ne serait pas la même perception/réception pour le même film pourtant! Juste cela en fait un film intéressant à discuter. Il va beaucoup plus loin que ce que certains journalistes en ont dit, car il y a beaucoup de non-dits (à percevoir) dans ce film! Un film beaucoup plus intelligent qu’il n’y paraît au premier regard si on prend le temps de l’approfondir. Mais, j’ai toujours dit que le spectateur a aussi un travail à faire, car un film, c’est la rencontre de la pellicule avec la perception du spectateur et cette perception n’est pas et ne peut être la même pour tous. A chacun de faire son bout de chemin.   

 

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Julie et Julia

 

Avec Meryl Streep; Amy Adams; Stanley Tucci; Chris Messina; Linda Emond; Mary Lynn Rajskub; Jane Lynch; Frances Sternhagen

        

Meryl Streep is Julia Child and Amy Adams is Julie Powell in writer-director Nora Ephron’s adaptation of two bestselling memoirs: Powell’s Julie & Julia and My Life in France, by Julia Child with Alex Prud’homme.

 

Based on two true stories, Julie & Julia intertwines the lives of two women who, though separated by time and space, are both at loose ends...until they discover that with the right combination of passion, fearlessness and butter, anything is possible.

 

Commentaires de Michel Handfield (11 août 2009)

 

1949, dans la France d’après guerre débarque Julia Child (1) qui y suit son mari qui travaille pour le service des affaires étrangères des États-Unis. Elle s’ennuie et se cherche de quoi faire mis à part sa passion de manger dans les restaurants français. Ce sera le bonheur quand elle commencera des cours de cuisine. Le bonheur? Que dis-je, la passion! Mais, le couple vivra aussi quelques péripéties et une certaine insécurité, vu que les États-Unis vivront quelques années sombres avec le  Maccarthisme et la chasse aux communistes! (2) Le pays des libertés devrait justement s’en souvenir, car les États-Unis n’ont pas toujours été un modèle de liberté de penser et ne le sont pas encore!  (3) Ils reviendront finalement aux États-Unis, où elle réalisera enfin son projet d’un livre de cuisine et de cours télévisés. 

 

Le Queens, New-York 2002. Julie Powell travaille dans un cubicule  pour répondre aux citoyens de la ville. Mais, elle s’ennuie. Elle se sent aussi diminuée, elle qui avait fait des études avec l’ambition de devenir écrivaine, quand elle rencontre ses copines; celles qui ont « réussies » selon certains standards culturels états-uniens, mais qui semblent en même temps quelque peu stressées, compulsives et, parfois, superficielles!  Julie cherche donc comment devenir quelqu'un? Alors, pourquoi pas un blogue. Mais, sur quoi?  Pourquoi pas sur la cuisine de Julia Child, car elle a « volé » ce livre de « recettes françaises pour les Américaines » à sa mère! (4)  Elle se trouve donc un double défi : faire toutes les recettes de Julia Child en une année (il y en a plus de 500) et tenir un blogue sur le sujet: http://juliepowell.blogspot.com/. Elle y gagnera des lecteurs et une popularité au point d’en faire un livre à son tour. C’est d’ailleurs de ce livre qu’est tiré ce film. 

 

On est dans un « film confort » un peu comme on dit du « comfort food », traduit par « aliment-réconfort » sur Wikipédia! (5) Ils sont amoureux, collés et mangent bien! Surprenant qu’ils ne prennent pas plus de poids que cela, car on les voit rarement faire de l’exercice! Et, pourtant, le beurre et la crème sont en portions généreuses! Si vous avez le foie sensible, retenez-vous de voir ce film! C'est par contre très sensuel.

 

Si leurs personnalités se mêlent au niveau de leur sensualité, elles se mêlent aussi au niveau de leur conquête du médium montant de leur époque. Elles sont en quelque sorte de l’avant-garde de leur  génération. Pour Julia, ce fut par la télé qu’elle entra dans les maisons pour parler aux femmes; pour Julie c’est par l’internet! Elles ont gagné leur célébrité  avec les médias de leur époque. Sans son blog, on n’aurait peut-être jamais entendu parler de Julie Powell. Sans son émission de télé, faite chez elle, on aurait beaucoup moins entendu parler de Julia Child. Mais, elles ont su utiliser les médias pour devenir ce qu’elles voulaient être!  Cela donne donc un film tout en parallèle sur une histoire vraie.

 

Notes : 

 

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Child

 

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/McCarthisme

 

3. On le voit avec la chasse aux sorcières que mène l’extrême droite états-unienne contre Barak Obama!  On l’accuse notamment de ne pas être né aux États-Unis, donc d’occuper illégalement le siège présidentiel. (Je ne mets pas d’hyperliens vers ces textes, car je ne veux pas faire de publicité à ces groupes.) On le voit aussi avec certains combats de la droite religieuse et dangereuse, notamment en matière internationale. Qui  lit le Harper’s magazine (www.harpers.org) régulièrement n’a pu passer à côté de quelques textes dénonciateurs de ces liens incestueux et dangereux entre la droite politique et religieuse états-unienne! A titre d'exemple je peux citer Jeff Sharlet, « Jesus killed Mohammed:The crusade for a Christian military”, Harper’s magazine, May 2009.

 

4. « Mastering the Art of French Cooking » publié chez Alfred A. Knopf. Voir le scrapbook que l’éditeur a fait pour la sortie du film:

http://cooking.knopfdoubleday.com/2009/08/06/julia-child-our-digital-scrapbook/

 

5. Comfort food:

http://en.wikipedia.org/wiki/Comfort_food

Aliment-réconfort: 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Aliment-r%C3%A9confort

 

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«LOUISE-MICHEL»

7 AOÛT

 

Un film de Gustave Kervern et Benoît Delépine avec YOLANDE MOREAU et BOULI LANNERS

 

FunFilm Distribution est fière d’annoncer la sortie du film LOUISE-MICHEL, le troisième long métrage de Gustave Kervern et Benoît Delépine (Aaltra, Avida). Projeté dans plusieurs festivals à travers le monde dont celui de San Sebastien où il a reçu le prix du Meilleur scénario et celui d’Amiens où il a remporté le Prix du Public, le film s’est également mérité une mention spéciale au Festival du film indépendant de Sundance pour son originalité.

 

Une usine quelque part en Picardie. Après un plan social, les ouvrières sont sur le qui-vive mais ce jour-là, le directeur les convoque pour leur faire une petite surprise : des blouses neuves avec leur prénom brodé… Un cadeau qui rassure tout le monde. L’espoir revient. Le lendemain matin c’est la consternation: l’usine a été déménagée pendant la nuit et la direction est en fuite. Réunies dans un café, la déléguée syndicale annonce aux ouvrières le montant de leurs indemnités : 2000 euros chacune. Scandalisées mais réalistes, elles décident de mettre cet argent en commun pour financer un projet de reconversion. Plusieurs idées sont lancées en l’air, sans grand enthousiasme. Louise, la plus sauvage de toutes, prend enfin la parole. Elle a une idée à la fois faisable et abordable : faire buter le patron par un professionnel ! L’accord est unanime et Louise est chargée de trouver un tueur à gages. Elle va choisir le plus minable de sa génération : Michel. Ensemble, ils partent à la recherche du patron voyou.

 

Faisant référence à la célèbre anarchiste de la Commune Louise Michel et s’inspirant de faits réels en cette période de crise économique, le troisième long métrage des deux comparses Kervern et Delépine est radicalement politiquement incorrect. Comédie grinçante mi-anarchique, mi-burlesque, le flm met en vedette les acteurs belges Bouli Lanners (Astérix aux Jeux olympiques) et la gagnante d’un César Yolande Moreau (Séraphine), en plus d’une savoureuse apparition de Benoit Poelvoorde. 

 

Commentaires de Michel Handfield (8 août 2009)

 

Ce film débute sous des airs de comédie, ce qui donne le ton. Mais, on peut être dans la comédie noire et faire réfléchir en même temps. C’est le fait de quelques humoristes, mais aussi de ce film. 

 

Le directeur d’usine dit à un de ses sous-fifres de leur parler du plan social et de ce qu’on peut faire ensemble pour sauver cette entreprise. En échange de leur sacrifice, on va même leur donner des blouses neuves, à  leur nom, pour leur montrer la solidarité de l’entreprise. Mais, « dites leur surtout que je les aime »  insiste-t-il!

 

Cette solidarité a cependant un prix pour les employés qui se saignent à blanc pour l’entreprise. Hausse du travail et baisse du salaire laissent des traces. Ainsi, Louise piège du pigeon pour manger! Mais, ce ne sera pas assez : on les plumera que ces pauvres gens, car les patrons ont les moyens de le faire. L’usine sera vidée dans la nuit et on leur offrira 100 euros (150$ environs) par année de service. « On va pas chier loin avec ça » fut à peu près leur réaction si on la traduit en québécois! Alors, ils se mettent ensemble pour trouver une action commune, mais laquelle? Après un brainstorming, ils décident qu’il faut buter le patron!  Louise trouvera donc le tueur : Michel, qui parle beaucoup plus qu’il n’a agit dans sa vie! Alors, elle devra lui coller aux fesses pour qu’il agisse. Cela nous donnera le tandem Louise-Michel!

 

Ce film  est caricatural,  mais signifiant. Quant à Louise, qui a eu l’idée, elle est quelque peu particulière. Par exemple, comme elle ne sait pas lire, un jour elle sort de son immeuble à appartement et on le fait imploser derrière elle! Elle n’avait jamais pris connaissance des avis. Mais, personne ne lui en avait parlé non plus, chacun vivant dans sa bulle. C’est la vie moderne. A l’ère de la communication, parle-t-on à son voisin? C’est d’un cynisme décapant sur la vie moderne et sur l'exploitation des petits par le système, car même ceux que l’on croit être les têtes dirigeantes ne le sont pas. Ils ne sont que les rouages d’un système qui les dépasse. Nous sommes tous comme des fourmis trop occupées à faire ce qu’elles ont à faire pour savoir ce qui se passe dans leur environnement immédiat. Alors, imaginer un portrait global devient  impossible! C’est ainsi que tous ces systèmes que nos prédécesseurs ont fait nous ont dépassés au point que nous les faisons fonctionner  parce qu’on a appris à les faire fonctionner, mais on ne sait même plus pourquoi on les fait fonctionner, qui les contrôle et même ce à quoi ils servent au point qu’ils nous asservissent! C’est comme si on alimentait une locomotive en charbon parce qu’on nous a dit de l’alimenter, mais personne n’aurait vu que le conducteur était mort. Tant qu’on reste sur la voie tout va bien, mais personne ne sait où on va. Bonne chance!

 

        A la fin du film on cite « Louise Michel » (1830-1905). Mais, c’est qui? Pour nous, du Québec, elle est inconnue.  Wikipédia nous apprend que c’était « une militante anarchiste et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste. » (1) Elle sera du côté des prolétaires! Et bien, cette comédie noire, qui appelle une nouvelle forme de conscientisation et de révolte des petits, est aussi une forme de pensée révolutionnaire prolétarienne. Il n’est donc pas surprenant qu’elle lui soit dédiée. Une fois que l’on sait qui est Louise Michel, cela donne même un autre éclairage au film.  

 

Note :

 

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Michel

 

Hyperliens :

 

Site du film sur MySpace : www.myspace.com/louisemichellefilm

 

Citations de Louise Michel :

www.toupie.org/Citations/Michel.htm

www.dicocitations.com/auteur/3058/Michel_Louise.php

 

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« CE QUE MES YEUX ONT VU » de Laurent de Bartillat

À L’AFFICHE DÈS LE 24 JUILLET au Cinéma Beaubien

 

Axia Films est heureux d’annoncer la sortie du film CE QUE MES YEUX ONT VU de Laurent de Bartillat.  Ce premier long métrage a remporté le Prix du public du meilleur scénario au Festival Premiers Plans d’Angers. Le film prendra l’affiche en exclusivité au Cinéma Beaubien.

 

Lucie, jeune étudiante en histoire de l'art, enquête sur les œuvres du peintre Watteau. Elle est persuadée que certaines de ses toiles cachent un sens encore jamais révélé. Sa rencontre avec l'énigmatique Vincent, muet de naissance, va bouleverser ses recherches, et la plonger au cœur d'une intrigue commencée il y a deux siècles.

 

Laurent de Bartillat signe un suspense intimiste qui nous plonge dans l’univers du peintre Jean-Antoine Watteau et de l’histoire de l’art.  De Bartillat donne vie aux peintures de Watteau qui résonnent avec les souffrances et les secrets des personnages.  Ce qui devait être une enquête artistique, deviendra une quête personnelle qui bouleversera la vie des personnages à jamais.  Le film met en vedette Sylvie Testud, qui livre ici une prestation magistrale, James Thiérrée et Jean-Pierre Marielle.

 

Commentaires de Michel Handfield (8 août 2009)

 

On est dans le monde de l’art et de l’interprétation : ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas; le sens qui peut se cacher sous les couches de peintures d’une toile, car elle peut cacher bien des choses, parfois même une autre toile, que le peintre à effacé ou transformé volontairement. Mais, pourquoi? Le peintre a-t-il changé d’idée? Voulait-il sauver un détail ou son œuvre de la censure? A-t-il « effacé » certaines choses par dépit ou par amour? Pour protéger des personnes qui y étaient représentées? « Name it », toutes les hypothèses sont possibles. Mais, on aura un début de réponse seulement si on découvre ce qu’il y a derrière la toile! Les techniques modernes le permettent maintenant. Reste la question éthique : doit-on la « découvrir » ou non une fois que l’on sait?  

 

  On est donc au cœur de l’histoire de l'art comme  recherche de la vérité et du sens. Les historiens de l’art comme des détectives, avec la peinture comme toile de fond. Mais, il faut être capable de saisir la vie du peintre et son temps pour comprendre, car le peintre agit avec ce qu'il est : ses émotions et ses tripes dans un monde d’interactions sociales et de convenances, surtout pour un peintre du XVIIIe siècle! 

 

Un superbe film pour qui aime les thrillers et les arts, car ici on traque le caché; l’inavouable dans la comédie humaine. Comme l’art est intuitif et  émotif, on peut facilement se perdre en conjonctures. Pistes et fausses pistes se croisent. Moi, qui fréquente aussi les musées, j’ai bien aimé ce mariage entre le cinéma et l’art. Ce film aurait certainement eu sa place au FIFA. (1) Il devrait passer au Musée des Beaux-Arts de Montréal et dans d’autres musées qui ont une salle de projection.

 

Derrière ce film, sur le monde de l’histoire de l’art et de  Watteau, on découvre un autre film sur la valeur, car on accorde beaucoup plus de valeur au travail de Lucie dans un centre  de photocopie qu’à son travail de recherche en art, car c’est le premier  qui la fait vivre, pas le second. La recherche en histoire de l’art, comme en sciences humaines, fait bien mal vivre son auteur comparé à certains métiers d’ailleurs. Si c’est vrai en France, ce l’est aussi au Québec ou ailleurs. Il y a des métiers bien plus payants que certaines professions libérales!  La même chose est vraie pour les peintres avec lesquels on peut tirer un parallèle :    Vincent Van Gogh avait parfois de la difficulté à se payer son matériel, mais ses toiles valent des fortunes aujourd’hui. A l’inverse, l’artisan, peintre en bâtiment de son époque, a probablement mieux gagné sa vie que Van Gogh. Qui s’en rappelle cependant? Qui dit, aujourd’hui, que cette porte rouge de Paris fut d’abord l’œuvre de Jean-Paul Dupont, peintre en bâtiment du XVIIIe siècle? Personne, mais, pour en revenir à l’art, la même toile prendrait ainsi beaucoup de valeur si on pouvait l’accorder à un peintre plutôt qu’à un autre! Un film qui devrait faire réfléchir à la valeur que l’on accorde au travail comme aux arts et  à leurs artisans. A voir pour qui s’intéresse aux arts et à la valeur des choses, la valeur n’étant souvent qu’une convention. (2)

 

Notes :

 

1.  www.artfifa.com

 

2. Si vous avez le goût de lire sur la valeur d’usage et la valeur d’échange, lire   Karl MARX, 1977 [1 ère édition1867], Le Capital tome 1, Paris: éditions sociales, 762 p. Si vous avez le goût de poursuivre l’aventure marxienne, il y a les tomes 2 (524 p.), et 3 (871 p.).

 

Hyperliens sur le peintre Jean-Antoine Watteau:

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Watteau

 

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Watteau

 

http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/watteau/

 

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LES DOIGTS CROCHES

De Ken Scott

Avec Roy Dupuis, Claude Legault, Patrice Robitaille, Jean Pierre Bergeron, Paolo Noël, Aure Atika

1960, Montréal - Pour perpétrer le "vol du siècle", Charles recrute de vieux copains; des petits bandits sans envergure avec qui il a fait les 400 coups dans le quartier malfamé du "faubourg à m'lasse".

 

Le soir du vol, la police rapplique et ils doivent rapidement procéder au plan B: Ils se feront prendre, mais un des gars se sauvera avec les deux millions de dollars. À leur sortie, les gars sont estomaqués d'apprendre que, s'ils veulent recouvrer leur argent, il y a deux conditions: ils doivent marcher chacun des 839 kilomètres du chemin de pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle et, en bout de ligne, ils doivent surtout avoir changé.

 

Dès les premiers pas, le contraste entre la petitesse de ces bandits et l'ampleur de l'effort qu'ils doivent fournir pour cette pérégrination devient manifeste. Ces cinq éternels délinquants, qui ont toujours pris le chemin de la tricherie et de la facilité, devront, pour la première fois de leur vie, déployer de véritables efforts pour devenir d'honnêtes citoyens.

Commentaires de Michel Handfield (5 août 2009)

 

Notre gang a une propension au vol, mais pas le talent de leurs ambitions.  Alors, quand ils font le « vol du siècle », pour  2 millions de dollars, ils se font prendre! Quant à celui qui réussira à se cacher avec l’argent, il leur posera comme condition de marcher les 830 km du chemin de Compostelle pour ravoir leur butin à leur sortie de prison! Ils seront face à eux-mêmes, le chemin pour changer…

 

Ils sont restés la gang de  la rue Panet. Des « amis d’enfance » ou de prison qui ont fait les 400 coups, mais avec des différences d’âges quand même notables à l’écran, comme si des plus vieux avaient entrainé des plus jeunes, car on parle facilement d’une dizaine d’année d’écart entre eux, beaucoup plus pour le doyen du groupe. Comme si le p’tit bum de 25 ou 30 ans avait entraîné sont petit voisin de 7 ou 8 ans à occuper le marchand de bonbons pendant qu’il baisait sa fille ou sa femme dans son dos! Eux même appelle d’ailleurs le personnage joué par Paolo Noël le « vieux », car même jeune il était de beaucoup plus vieux qu’eux! C’est clair. Bref, il faut prendre pour acquis que ce sont des amis  d’enfances au sens très large! A nous de combler ces quelques vides, mais ça n’enlève rien à l’ensemble, car tout cela n’est qu’un prétexte à faire un film sur les relations interpersonnelles entre des amis et leur évolution dans le temps. 

 

On s’attache donc aux personnages et à leur psychologie. Ils voudraient bien réussir pour une fois comme des grands, mais ils sont restés des petits culs même s’ils ont entre 40 et « 65 » ans pour le film! (1) Il y aura cependant une femme forte qui les aidera malgré eux et qui obtiendra ce qu’elle voudra de son homme! Mêmes les hommes des années 60 avaient besoin de femmes fortes pour s’en sortir….

 

Rectitude politique? Il y a des débats sur cette question de la place des hommes dans le Québec moderne, où ils sont malmenés par des femmes de tête dans l’imaginaire télévisuel québécois. Certains ont même dénoncés ces rôles d’hommes mous au Québec!  Et bien, là, nos hommes des années 60 rejoignent nos antihéros modernes. On ne les aime plus parce qu’ils sont forts,  mais bien parce qu’ils sont vulnérables! Un film d’été fort plaisant, mais qui pourrait aussi servir à alimenter des débats dans une classe en septembre, que ce soit en psychologie ou en sociologie, sur la place des hommes et leur redéfinition dans la société québécoise, surtout que là on revisite l’homme d’autrefois avec les critères d’aujourd’hui!  

 

Note :

 

1. Roy Dupuis (1963), Claude Legault (1963), Patrice Robitaille (1974), Paolo Noël (1929). Je n’ai cependant pas trouvé l’année de naissance de Jean Pierre Bergeron ni sur Wikipédia, ni ailleurs, mais il jouait déjà dans Rue des Pignons dans les années 60! Voilà pour les âges réels, donc un écart de 45 ans entre le « vieux » et le plus jeune! Mais, ça fonctionne quand même. 

 

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« BELLAMY » DE CLAUDE CHABROL

www.tfmdistribution.com/bellamy/

 

AVEC GÉRARD DEPARDIEU, CLOVIS CORNILLAC ET JACQUES GAMBLIN

À L’AFFICHE DÈS LE 31 JUILLET

 

Montréal, le lundi 13 juillet 2009 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie de BELLAMY, le dernier long métrage du cinéaste français Claude Chabrol (La fille coupée en deux, La Cérémonie).  Présenté en Sélection officielle, en séance spéciale, au 59e Festival de Berlin, le film prendra l’affiche le 31 juillet prochain.

 

Comme chaque année à la belle saison, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise, mais il déteste les voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l'arrivée inopinée de Jacques son demi-frère, aventurier au petit pied, porté sur la bouteille ; et l'apparition d'un homme aux abois qui lui réclame sa protection. Dans son désir empathique d'aider les uns et les autres, si possible en restant sur place, Paul leur consacrera son temps et ses efforts. Sa curiosité naturelle à enquêter y trouvera son compte. Sa position de frère aîné lui donnera davantage de fil à retordre... L'homme aux abois dont Paul va s'occuper, c'est Noël Gentil, un quadragénaire effrayé qui se terre dans un motel des faubourgs. Endetté jusqu'au cou, dans l'impossibilité de payer les crédits de la maison où vit son épouse, il se ronge de ne pouvoir honorer la promesse faite à sa maîtresse de l'emmener au bout du monde. Noël Gentil craint la police. Il craint de se montrer. Il craint d'avoir tué. Qui ? Il ne dit pas. Cantonné dans l'angoisse et les approximations, il intéresse Bellamy au plus haut point... C'est une enquête en solo que Paul va mener, secondé par Françoise son épouse, que l'histoire stimule et mobilise, redonnant par la même occasion un coup de fouet à leur couple tandem dont Jacques le frère cadet, amoureux de Françoise et envieux de son frère, est horriblement jaloux... Il est plus facile d'aider les autres que les membres de sa famille, c'est une des clés du film...

 

Soulignant les cinquante ans de carrière cinématographique de Claude Chabrol, BELLAMY marque sa première collaboration avec un autre monstre sacré du cinéma français, Gérard Depardieu. Pour jouer à ses côté, Chabrol fait de nouveau appel à Jacques Gamblin qu’il avait dirigé dans Au cœur du mensonge, ainsi qu’à Marie Brunel (La Fille coupée en deux).

 

Commentaires de Michel Handfield (5 août 2009)

 

Despardieu est Despardieu! Chabrol est Chabrol. Brassens est en prime! Et tout ça se tient. Tous les fils ne sont pas attachés et demandent  cependant l’intelligence du spectateur, car on sent qu’il y a eu du lousse dans ce couple, notamment à travers quelques messages devant les amis au souper. Puis, dans la relation trouble avec le demi-frère de l’inspecteur Bellamy, qui débarque à l’improviste chez eux. J’avais la nette impression qu’il était plus près de sa belle-sœur que de son demi-frère. Alors, y aurait-il eu une aventure passée entre les deux? Un amour secret? On peut supposer bien des choses, car on est en eaux troubles. Bon film pour qui aime les intrigues pas toujours claires et Despardieu en Despardieu.

 

        Ah, on est aussi sur un fond de fraude financière. Ça devient commun tellement ça transpire l’actualité. Mais, l’originalité c’est que celle-ci fut faite par amour… 

 

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FIFTY DEAD MEN WALKING

À L’AFFICHE DÈS LE 31 JUILLET

 

TVA FILMS est heureuse d’annoncer que la scénariste, productrice et réalisatrice canadienne Kari Skogland (The Stone Angel), sera de passage à Montréal ce jeudi pour présenter à Show Canada son dernier film «Fifty Dead Men Walking» qui sortira le 31 juillet prochain.

 

Dans les années 80, alors que la guerre civile fait rage en Irlande, Martin McGartland, 22 ans, est recruté par le gouvernement britannique pour infiltrer l’IRA. Vivant sous la menace constante d’être découvert et torturé à mort, il poursuit malgré tout sa mission dans le but de sauver des vies. Un jour il est découvert puis torturé, laissé quasi mort. Il parvint à fuir et se cache encore aujourd'hui

 

Mettant en vedette Jim Sturgess, Ben Kingsley et Rose McGowan, «Fifty Dead Men Walking» est une adaptation de l’histoire vraie de Martin McGartland. Présenté en première mondiale lors du dernier Festival de Toronto, le film a été entouré d’une véritable controverse provoquée par McGartland lui-même, qui contredisait les propos relatés dans le film.

 

Distribué par TVA Films, FIFTY DEAD MEN WALKING prendra l’affiche le 31 juillet prochain et sera présenté cette semaine dans le cadre du congrès Show Canada à Montréal

 

Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009/mis en ligne 31 juillet 2009)

 

En 1988, Belfast ressemble à un champ de bataille. Les emplois sont contrôlés par les protestants. Ce trop plein d'une population discriminée chez elle, sur la base de l’appartenance religieuse, la conduit à la violence envers l’autre; celui que l’on identifie comme étant la source de nos maux : le protestant! Il est donc de bon ton, chez les catholiques, de fermer les yeux sur les activités de l’IRA (1) à défaut d’y participer.

 

C’est dans ce contexte que Martin McGartland, catho, 22 ans, fait dans la débrouille : de petits coups pour survivre. La police l’a dans la mire et, une fois arrêté, le gouvernement fait des pressions pour le recruter comme agent infiltrateur au sein de l’IRA. Même s’il résiste, il s’y résoudra, car il trouve fou de se tuer pour un Dieu qui n'est probablement pas ce qu’on en dit, s’il est! On suit donc son entrée dans ce milieu; avec les risques que cela comporte, à la fois comme membre de l’IRA et comme agent infiltré! C’est assez raide comme film puisqu’à son entrée dans l’IRA on l’a tout de suite avisé : « Quand tu entres dans l’IRA, tu finis mort ou en prison! » Puis, comme taupe, c’est sûr que si on te prend, tu finiras mort.

 

Le regard sur le travail policier et sur la militance est intéressant du point de vue de l’analyse socio organisationnelle. Du point de vue psychosocial, c’est le sens de la communauté et de l’amitié qui sont à suivre, car, comme terroriste, on le fait pour les autres : les sortir de cet enfermement des catégories sociales et de la discrimination endémique. Pour donner un avenir aux jeunes de la communauté. Du point de vue de l’ordre,  on le fait  pour protéger des innocents de la violence des attentats! Deux conceptions fondamentales, mais opposées, de la justice qui s’affrontent ici, signe que la justice est une conception politique et un construit social. Comme la religion d’ailleurs. C’est ce que l’on voit par ce film.

 

Raide, mais intéressant, puis-je dire en conclusion. Des extrapolations peuvent être faites avec d’autres situations dans le monde qui sont aussi à désamorcer. Le premier pas à un tel changement est l’intégration économique. Nous ne nous étendrons pas davantage là-dessus, car nous en avons parlé dans d’autres textes, mais on le réalise encore une fois ici.

 

Note :

 

1. IRA : Irish Republican Army. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Armée_républicaine_irlandaise

 

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THE UGLY TRUTH/ La vérité toute crue

La Genre: Comédie

Directeurr: Robert Luketic

Avec Katherine Heigl, Gerard Butler, Eric Winter, John Michael Higgins, Nick Searcy, Kevin Connolly, Cheryl Hines

            

La bataille des sexes est au cœur de la comédie de Columbia Pictures La vérité toute crue. Abby Richter (Katherine Heigl) est une femme romantique qui occupe le poste de productrice d'une émission de télévision du matin, mais dont les infructueuses recherches pour trouver l'homme idéal l’ont laissé célibataire et sans espoir. Elle sera ramenée dans la dure réalité quand ses patrons la mettront en équipe avec Mike Chadway (Gerard Butler), un correspondant grossier qui promet de révéler l'horrible vérité concernant ce qui fait courir les hommes vers les femmes et les femmes vers les hommes.

 

Commentaires de Michel Handfield (31 juillet 2009)

 

        Ce film en contient deux. Le premier, une histoire sentimentale qui dit tout des hommes et des femmes : pour les femmes, c’est dans la tête; pour les hommes, dans le sexe! Je n’ai pas vendu de « punch », c’est l’affiche du film.  C’est le film qui a fait rire la salle.

 

Le second film, c’est une critique des médias et des gens qui y travaillent. Cette dramatisation de façade qui fait qu’on critique parfois ce qu’on a aimé, car ce n’est pas de notre niveau, comme ce film pour certains critiques de cinéma par exemple, et qu’on encense des choses parce qu’elles sont marginales et que ça parait bien de le faire, puisqu’on se positionne alors hors du « mainstream »! C’est ainsi qu’on trouvera le burlesque absurde, mais qu’on encensera l’humour absurde comme étant un second niveau! C’est ainsi que ce film, côté « 6 », pourra être encensé dans quelques années s’il passe dans un festival psychotronique ou que son  réalisateur est devenu célèbre. Il fera alors l’objet d’une rétrospective dans les cinémathèques. Parfois, certains critiques seraient mal pris d’expliquer ce qu’ils  ont réellement compris, aimé ou détesté! Mais, ils travaillent pour les cotes d'écoute! Un peu comme pour l’émission qui sert de décor à ce film.

 

Comme l’audimat est en baisse, le directeur des programmes va chercher une vedette montante de l’internet comme chroniqueur: Mike Chadway, un « grossier personnage » qui promet de révéler l'horrible vérité concernant ce qui fait courir les hommes vers les femmes et les femmes vers les hommes. Grossier, il ne l’est pas tant que ça au fond. C’est davantage un rôle qu’il se donne, car ça rapporte de l’audimat. Mike Chadway, c’est d’abord un personnage, un « grossier personnage », mais ce n’est pas le vrai Mike, qui est beaucoup plus attentif et tendre qu’il ne le laisse paraître. Mais, il faut bien donner à l’auditoire ce qu’il veut voir et entendre : la vérité toute crue, mais pas nécessairement ce que l’on est; la vérité que le spectateur moyen veut voir et entendre dans les médias pour ensuite  la répéter, car c’était aussi son avis même s’il ne pouvait pas le dire aussi bien! On rejoint ainsi le « vrai » monde, cette majorité silencieuse qui est heureuse de se faire entendre par la voix de ses animateurs fétiches; ceux qui parlent vrais!!!  Je pensais ici à certains personnages de nos médias qui ont davantage de culture et de raffinement qu’ils n’en montrent à leur micro par exemple! Ça s’entend cependant quand ils passent à une autre antenne, comme sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Je n’ai pas besoin de les nommer, mais si vous écoutez fréquemment Radio-Can, vous les reconnaitrez, car vous les aurez déjà entendus en entrevue sur cette antenne que ce soit à l’époque d’Indicatif présent, à Christiane Charrette ou à la même case horaire en été.  

 

        On pénètre donc la conception de la télé que l’on nous donne : aller chercher de l’audience pour plaire aux commanditaires! Mieux encore : ramollir les cerveaux pour les rendre perméables à la publicité. Ce n’est pas moi qui le dit :

 

[C’est] Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement (Éditions du Huitième jour)  [qui] affirme :

 

«  Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...).

 

Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...). » (1)

 

Tout est dans le but du diffuseur et la télé qu’il propose pour atteindre ce but. En partie, cela est vrai, mais il doit aussi tenir compte de ce que son auditoire veut et comprend. Si son auditoire est passif, il peut les gaver comme des oies et ils en  redemanderont! Je suis cru! Le sujet l’est et ce film se permet de l’être. Ce n’est pas un hasard.  Mais, ce n’est pas déplacé non plus. D’ailleurs, si le langage est cru, il est aussi instructif, car les gens des médias ne parlent pas dans la vraie vie comme ils le font à l’écran ou à la radio. C’est bien souvent une image. Autant les plus pointus en onde le sont souvent beaucoup moins dans la vraie vie; autant les plus vulgaires à l’écran peuvent être les plus réservés dans la rue! Le média n’est pas que le message (2), mais aussi un écran déformant!

 

Ce film de catégorie B en apparence devrait aussi attirer un public qui veut des films « vrais », car il est « vrai » dans sa description d’un  milieu qui gave le public pour se l’asservir. Il joue donc sur deux tableaux. Ainsi, l’opposition de caractère entre les deux personnages principaux et l’histoire d’amour que l’on voit se développer  entre eux et à leur corps défendant est là pour un large public qui aime ce genre d’histoire rose. Par contre, ce film constitue aussi une très bonne critique des médias de masse à la chasse des cotes d’écoute, cela avec une bonne dose de cynisme (3). Un film que j’ai bien  aimé dans cette optique alors que ma conjointe semblait apprécier les jeux de séduction de cette comédie romantique traditionnelle, où en montrant à plaire aux hommes à cette jolie fille, le « grossier personnage » en est tombé amoureux. Mais, rien de plus normal, car il lui a enseigné à devenir celle qu’il recherchait!  

 

Notes :

 

1. Dépêche AFP du 9 juillet 04, reprise notamment par Libération (10-11/07/04) : " Patrick Le Lay, décerveleur ”. Tout ce passage est tiré du site www.acrimed.org/article1688.html

 

2. McLuhan, Marshall, 1968, Pour comprendre les médias, Montréal : HMH

 

3. « Devant tout pouvoir qui exige soumission et sacrifices de toute nature, la tâche du philosophe est l'irrespect, l'effronterie, l'impertinence, l'indiscipline et l'insoumission. Rebelle et désobéissant, et bien que convaincu du caractère désespéré de sa tâche, il se doit d'incarner la résistance devant le Léviathan et ses porteurs d'eau. Il s'agit d'être impie et athée en matière politique » et de télé ajouterais-je!   (Cette citation est de Michel Onfray, Cynismes, Livre de poche biblio/essais p. 124)

 

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OSS 117 : RIO NE RÉPOND PLUS

www.oss117.fr

Sortie le 24 Juillet 2009

 

TVA FILMS est fière d’annoncer la sortie du film OSS 117 : RIO NE RÉPOND PLUS, du réalisateur et scénariste Michel Hazanavicius, mettant en vedette Jean Dujardin (Brice de Nice, 99 Francs). Ce film fut un grand succès en France avec près de 3 millions d’entrées,  soit plus que l’original, « OSS 117, Le Caire nid d’espions », sorti en 2006.

 

Douze ans après Le Caire, le fameux agent des services secrets français, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'État français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

 

Commentaires de Michel Handfield (17 juillet 2009)

 

On est en 1967, entre Clouseau et Bond (1) avec OSS 117! Il faut que notre agent récupère une liste de collaborateurs français de la seconde guerre mondiale dans un nid d’Allemands terrés au Brésil. Ceci donne l’occasion de voir du pays, mais surtout Rio de Janeiro. (2) Alors, retour à ces années 60, mais avec quelques bustes gonflés! De quoi faire perdre la tête à notre ami 117! 

 

Comme dans le premier film, notre agent est con, maladroit et déborde de préjugé alors qu’il dit ne pas en avoir. Façon de dénoncer la chose.  Parfois, on lui trouve plus de finesse, mais c’est purement accidentel comme lorsque la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad lui dit que la « dictature, c'est quand un pays est conduit par un général avec les pleins pouvoir » et qu’il réplique « mais, c’est la France du Général! » (3)

 

Il baratine bien, ce con sympathique, pour notre divertissement. Avec OSS 117 on est donc plongé dans une poutine, mais on y prend plaisir même si on ne l’avoue pas. Bref, une comédie que l’on apprécie même si on dit ne pas aimer ça! A voir à découvert ou en cachette, surtout si vous dite sous tous les toits que  ce n’est pas votre genre! Pour les moins téméraires, attendez le DVD pour ne pas être vu au cinéma, une position parfois compromettante!  Vous n’aurez alors rien à avouer. Top secret, OSS 117! 

 

Notes :

 

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Clouseau

http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Bond

 

2. Rio de Janeiro :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Rio_de_Janeiro

 

3. De Gaulle, pour les plus jeunes qui ne l’aurait pas connu, a marqué la France à son époque. Voir  http://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle. Puis, il y eut Mai 68, mais c’est une autre histoire. De quoi faire un 3e OSS 117!  

 

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ACT OF GOD

 

De Jennifer Baichwal, qui a déjà habité à Montréal selon les notes de presse.

A l’affiche dès le 17 juillet au cinéma AMC Forum!

 

Le film sera présenté dans sa version originale (en anglais, espagnol, yoruba et français) avec sous-titres en anglais.

 

Act of God de Jennifer Baichwal est un documentaire sur les effets métaphysiques associés au foudroiement.  Celui-ci est passé à l’histoire le 30 avril dernier, lorsqu’il est devenu le premier documentaire canadien à ouvrir le Festival Hot Docs.

 

Se faire frapper par la foudre illustre le paradoxe d’être la cible du hasard.  S’agit-il du hasard?  Serait-ce le destin?  Le film se penche sur sept histoires survenues de par le monde qui soulèvent ces questions et y répondent, tout en usant du ciel et de tout ce qui s’en échappe comme métaphore visuelle.  Les commentaires ont été confiés à Paul Auster, qui a été foudroyé à l’adolescence, et à Fred Frith, possiblement le guitariste improvisateur le plus connu dans le monde, qui démontre personnellement l’ubiquité de l’électricité dans nos corps et l’univers.

 

Les voyages de la réalisatrice à la recherche d’histoires l’ont amenée à South River, Ontario où James O’Reilly retourne pour la première fois sur la ferme où il a été frappé par la foudre il y a 28 ans, tout comme son ami qui n’y a pas survécu.  Il relate l’événement qu’il n’a que partiellement exorcisé par l’écriture d’une pièce également intitulée « Act of God ». Las Vegas, Nevada; Brooklyn, New York; Palmira, Cuba; Marcenat, France; Santa Maria del Rio, Mexique; et Londres, Angleterre.

 

Le film est une réalisation de la cinéaste de Toronto Jennifer Baichwal, qui a grandi à Victoria et étudié à Montréal, dont Manufactured Landscapes lui a valu de nombreuses distinctions, notamment le Prix Génie du meilleur documentaire en 2006 et le Prix du meilleur long métrage canadien au Festival international du film de Toronto en 2006.  Let It Come Down: the Life of Paul Bowles, The Holier It Gets et The True Meaning of Pictures figurent parmi ses autres documentaires ayant été primés.

 

Act of God est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.

 

Commentaires de Michel Handfield (27 juillet 2009)

 

Le hasard, c’est comme ça que le monde fonctionne disent certains. D’autres  voient des signes célestes ou divins partout! Science et croyances; hasard et mythologies se côtoient dans ce film sur la foudre. Quand elle frappe, accident ou signifiant? Hasard ou message divin? « C'est selon... » diront certains!

 

En ces domaines, la science est froide et rationnelle, ce qui attire peu. A l’inverse, la religion, sous toutes ses formes, donne de l'attention; fournit une explication, souvent simple, et réconforte, ce qui est rassurant. Ce n’est pas pour rien que les religions attirent autant les gens en détresse, que cette détresse soit physique ou psychologique, car les personnes vulnérables ou dans l'épreuve ont besoin de ces attentions particulières que sont la compassion et la chaleur humaine, ce que peut donner une communauté accueillante, mais pas un rapport d'experts, même si leur explication est souvent la meilleure. Ainsi, pour les scientifiques, la foudre frappe au hasard, mais il est bien plus humain d'y trouver une explication divine, car   il y a statistiquement assez peu de chance d'être frappé par la foudre. (1) Alors, quand ça arrive à des proches, surtout des enfants comme cela est arrivé à Santa Maria del Rio au Mexique, vaut mieux les voir devenir des anges que d'innocentes victimes du  hasard, d'autant plus que ces enfants décoraient une croix pour une fête religieuse!  (2)  Cela met  un baume et donne du sens à  la douleur collective, comme si on avait été personnellement touché par Dieu lorsqu'il est venu chercher un ange près de nous!   

 

Film avec un intérêt ethnologique, car basé sur des témoignages, mais il mériterait d'être écourté, car une fois qu'on a  compris le sujet, il y a des longueurs. Il pourrait aussi passer dans le cadre d’émissions documentaires télévisées s'il était remonté dans une version plus serrée.   

 

Notes:

 

1. En fait, nous apprend un site sur le jeu, « Les chances d’être frappé par la foudre dans le cours de ta vie : 1 sur 250 000. » C'est tout dire. (« La vérité sur les jeux de hasard, Gouvernement de la Nouvelle-Écosse: www.gov.ns.ca/ohp/publications/pg/YF_The_Truth_fr.pdf  )

 

2. Un coup de foudre tue huit enfants. 26 avril 2006.    www.lepetitjournal.com: 

 

« Cinq enfants ont été tués et neuf autres blessés lundi à Santa Maria del Rio (Etat de San Luis Potosi), par un violent coup de foudre. Les enfants étaient en train de décorer une croix en métal d’une dizaine de mètres de hauteur sur le sommet d’une colline, en prévision d’une fête catholique prévue le 3 mai prochain, lorsque l’orage a éclaté. La foudre, attirée par l’objet métallique, est tombée à deux reprises sur le sommet de la colline, ne laissant pas aux enfants le temps de s’enfuir. L’incident a provoqué hier une polémique, le conseil municipal de Santa Maria del Rio accusant les autorités de l’Etat de n’être pas intervenues à temps. Les policiers, lundi, étaient arrivés plusieurs heures après le drame, et s’étaient contentés de prendre acte des faits. »
 

Source: Association Protection Foudre, 2006: www.apfoudre.com/annee2006.htm

 

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J'ai envie de vivre (Maruhi : shikijo mesu ichiba)

Pour public âgé de plus de 16 ans.

 

La Cinémathèque présente, en collaboration avec le festival Fantasia et Ciné-Asie, une sélection de 13 films érotiques japonais ou pinku eiga (cinéma rose) produits pour la plupart dans les années 1960 et 1970, grande époque du genre soft-core japonais. Ce cycle singulier permettra aux amateurs de cinéma asiatique de découvrir cette abondante production très populaire dans le cinéma nippon.

 

En visionnement de presse j’ai vu « J'ai envie de vivre » (Maruhi: shikijo mesu ichiba ou, littéralement, « Confidentiel : marché du sexe ») de Noburu Tanaka (86 min, Jap., 1974, 35 mm avec s.-t. fr.) C’est l’histoire de Tomé, 19 ans, qui se prostitue dans les bas fonds d’Osaka. Entre une mère, elle aussi prostituée, un frère handicapé et une myriade de clients minables, elle traine son indifférence et sa désillusion nous disait l’invitation.

 

Commentaires de Michel Handfield (16 juillet 2009)

 

On est dans le milieu de la prostitution, mais pas la prostitution de luxe; celle de survie, bas de gamme. Dans les bas fonds, ou sexe et boisson se mêlent; où irrespect et violence font partie de la vie de ces filles de joie pour les autres! Les clients sont là pour se soulager, pas pour plaire et encore moins pour être tendre.     

 

On assiste d’ailleurs à l’initiation d’une autre jeune fille dans la violence  jusqu’à l’orgasme. Plaisir davantage mécanique que désiré, surtout si c’était le premier orgasme. Mais, arrivé  dans ces conditions, il assurera en quelque sorte la reproduction du modèle pour retrouver quelques instants de plaisirs dans cette « job » sordide. La fille est cassée; soumise.

 

Nous on suit Tomé, qui fait ce métier parce qu’il lui vient de sa mère et que de le faire fait littéralement « chier » cette dernière,  surtout quand elle lui chipe ses clients, même son mec qu’elle dit faire bander, parce que plus jeune! Elle pousse au point de dire d’elle-même  « Je ne suis plus humaine, mais qu’une poupée gonflable! » Pas surprenant, élevée dans ce milieu et cette promiscuité qui côtoie l’inceste. On prend et on donne le bonheur que l’on peut, comme avec son frère handicapé.

 

On est au cœur d’un monde de déracinés, d’exclus et de désespérés. Gris comme ce film en partie noir et blanc! Mais, il y en a qui sauront se débrouiller pour faire de l’argent par le recyclage, comme ce laveur de condom qui récupère les condoms usés, les lave et les fait séchés pour les revendre ensuite. Dans les bas fonds tout est bon pour améliorer son sort.

 

Cru et dru, on peut y voir un mauvais porno, mais une bonne critique sociale! C’est selon. Moi, j’y ai vu une bonne critique sociale d’un pays qui n’a pas l’habitude de montrer ces choses à l’extérieur. Un film tout désigné pour Fantasia et la cinémathèque, car il peut rejoindre des publics bigarrés.   

 

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LA FIN DU NÉANDERTAL. UN PROJET POUR MONTRÉAL 

 

Commentaires de Michel Handfield (16 juillet 2009)

 

J’ai vu le film « La fin du Néandertal. Un projet pour Montréal » en  première le 25 juin dernier au Cinéma du Parc devant une salle comble et  intéressée par ce parti. Suite au film, une discussion a suivi avec Richard Bergeron, chef de Projet Montréal (1), et Bruno Dubuc, le réalisateur.

 

Le cinéaste a suivit pendant trois ans les hauts et les bas de cette jeune formation politique ainsi qu’un groupe de citoyens du Plateau Mont-Royal qui se bat pour réduire la circulation dans les rues du quartier, le  Comité de circulation du Plateau Mont-Royal (2), dont il s’est servi comme groupe témoin. Ces deux mouvements travaillent pour que les rues de la ville redeviennent des milieux de vie plutôt que des « tuyaux à faire passer les chars », ce quelles sont actuellement.

 

Fait intéressant : en suivant ce groupe témoin, le  Comité de circulation du Plateau Mont-Royal, on voit qu’il y a une communauté d’idées entre ces deux mouvements sur la trop grande place accordée à l’automobile en milieu urbain. Qui reste en ville devrait le savoir, mais tous n’en sont pas conscients, car il y a une culture de l’automobile encore très forte en Amérique. On devient souvent « quelqu’un » quand on a son premier « char » encore aujourd’hui! Malheureusement, car en terme urbanistique, nous dit le film, l’automobile est une  arme de destruction de la ville, parce qu’individuelle alors que la ville est une institution collective! Il y a encore beaucoup d’éducation et de conscientisation à faire,  mais avec des moyens beaucoup plus faible que ceux des compagnies d’automobiles en terme de pénétration dans les foyers. Pensons juste à la publicité télévisée. L’école pourrait transmettre de nouvelles valeurs  au point de faire une révolution des modes de transports dans les villes, mais le fera-t-elle? Peut-être pas, l’éducation étant de compétence provinciale. Pour moi, cela plaide pour une reconnaissance des municipalités au plan constitutionnel, mais c’est un tout autre débat que n’aborde pas ce film, mais qu’il faudra bien aborder un jour ou l’autre.  (3)

 

Ce qui est difficile pour ces tiers partis, construits autour de penseurs et de citoyens impliqués comme on en trouve dans Projet Montréal, c’est qu’ils apportent souvent de nouvelles idées, dont les plus populaires et les plus faciles à réaliser sont généralement reprises par les grands partis en place, mais n’ont pas les retombées électorales qu’ils devraient en tirer à moins d’une crise de confiance politique. A moins d’un scandale d’envergure, on n’est pas fort pour aller voter au municipal; encore moins au niveau scolaire. C’est ce qui rend la vie difficile à ces partis, faute de support populaire et, surtout, d’argent. S’ils sont nécessaires au renouvellement démocratique, ils n’ont malheureusement pas tout le support qu’ils mériteraient, que ce soit financièrement, techniquement ou en espace médiatique. Une chance qu’il y a ce film, mais il faudrait qu’il soit diffusé plus largement que dans le circuit communautaire même si c’est déjà ça. Radio-Canada ou Télé-Québec, au minimum, devrait le diffuser dans le cadre d’une émission consacrée aux films documentaires par exemple! Le citoyen y apprendrait des choses, comme le fait que s’il est difficile de contacter des responsables c’est voulu, car il s’agit d’une stratégie d’épuisement du citoyen pour limiter la revendication populaire. C’est ce à quoi servent les dédales administratifs : décourager le citoyen de revendiquer! Ce n’est pas drôle, mais ça m’a fait penser à Astérix qui voulait « obtenir le laissez-passer A-38 dans la maison qui rend fou » dans les douze travaux d’Astérix. (4) Criant de vérité!

 

Un film qui donne beaucoup d’informations et que je vous conseille, car ce qui s’applique ici s’applique aussi ailleurs. On touche à l’Universalité même si, par certains aspects, ce film est avant tout montréalais. On peut le commander ou savoir où il est diffusé par le site du film : http://neandertal.wordpress.com

 

Notes :

 

1. Projet Montréal : www.projetmontreal.org

 

2. Comité de circulation du Plateau Mont-Royal : http://circulation.canalblog.com/

 

3. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense ici à « La République » de Platon et aux États-cité!

 

4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Douze_Travaux_d'Ast%C3%A9rix

 

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L’empreinte de l’ange (DVD)

 

« Selon une légende, quand un bébé vient au monde, il connaît les mystères de la création.

 

Mais juste avant sa naissance, un ange pose le doigt sur sa bouche : «chut!»  et l’enfant oublie tout, il vient ainsi au monde innocent…

 

C’est pourquoi nous avons tous un petit creux au-dessus de la lèvre supérieure, signe de L’Empreinte de l’ange. » (Notes de presse p. 2)

 

Alors qu’elle vient chercher son fils Thomas dans un goûter d’anniversaire, Elsa Valentin remarque une petite fille de six ans qui la bouleverse.

 

Elle le sent, elle en a l’intime conviction : Lola est sa propre fille.

Obsédée par ce sentiment inexplicable, elle cherche à en savoir plus sur l’enfant.

 

En s’introduisant dans la vie de la fillette, Elsa rencontre sa mère, Claire Vigneaux, qui s’inquiète du comportement étrange de cette femme qui rode autour de sa fille.

 

Elsa est-elle folle ? Dangereuse ? Mais que s’est-il passé six ans auparavant ? S’engage alors un face à face animal entre deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer…

 

Commentaires de Michel Handfield (8 juillet 2009)

 

L’histoire débute du côté d’Elsa Valentin (Catherine FROT). Couple divorcé, elle veut la garde du petit, mais son ex-mari lui dit « pense à tes antécédents! » Puis, cette jeune fille qu’elle voit (Héloïse CUNIN), qui ressemble à sa fille Lucie… décédée depuis si longtemps! Elle a pourtant la conviction que c’est elle. Elle s’insèrera donc dans la vie de cet autre couple pour se rapprocher de Lucie, qui n’est pas Lucie, mais Lola, et de sa mère (Sandrine BONNAIRE) pour savoir...

 

Pauvre madame, prise dans sa tête se dit-on. Thriller psychologique, mais on ne sait encore trop si ça ne basculera pas dans le surnaturel, comme si l’esprit de Lucie serait chez Lola par exemple.  

 

Puis, des choses surgissent lentement. Des comportements de la mère de Lola, Claire Vigneaux, qui font que tout peut changer, comme si on était dans un combat de lionnes pour protéger leur bébé, mais le même! C’est comme si Claire embarquait lentement dans la démence d’Elsa. On aurait le désir de faire « fast-forward » pour savoir le dénouement, mais on doit se retenir. Ce film ne dure que 95 minutes, mais intenses, sur l’instinct maternel de deux femmes qui ne devraient pas s’être croisées.  A voir.  

 

A souligner que c’est tiré d’un fait réel.

 

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Dans le ventre du Moulin

La projection montréalaise sera précédée du court métrage Ex Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès.

 

Les  Productions du 8e art et l’Office national du film du Canada présentent en première mondiale le documentaire Dans le ventre du Moulin, le 29 juin 2009, au Musée de la civilisation à Québec. Ce film, réalisé par Mariano Franco et Marie Belzil, porte un regard singulier sur le processus créatif ayant mené à la conception du spectacle-événement Le Moulin à images de Robert Lepage et Ex Machina. Dès le 3 juillet 2009, Dans le ventre du Moulin prendra également l’affiche au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) de Montréal et au Cinéma Cartier de Québec. La projection montréalaise sera précédée du court métrage intitulé Ex Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès. Incidemment, cette sortie en salle coïncidera avec le coup d’envoi de  l’édition 2009 du spectacle Le Moulin à images, qui sera quant à lui projeté tout l’été sur la façade du terminal Bunge dans le Vieux-Port de Québec. Ensuite, Dans le ventre du Moulin (The Image Mill Revealed) prendra l'affiche en version originale française avec sous-titres anglais le 10 juillet au Cinéma du Parc.

 

Dans le ventre du Moulin relate les trois derniers mois menant à la création du Moulin à images, cet événement-spectacle impressionniste aux dimensions pharaoniques. Là, des créateurs, parmi les meilleurs, sont à l’œuvre. À la croisée des genres, pour créer cette fresque historique monumentale et unique au monde, une jeunesse talentueuse est appelée à se dépasser. Virtuosité et ingéniosité ont rendez-vous avec l’histoire : Québec célèbre son 400e anniversaire. Pour relever le défi, nul autre que le célèbre metteur en scène, Robert Lepage! Témoin privilégié, puisque la coréalisatrice est également  membre de l’équipe Ex Machina, le film de Mariano Franco et de Marie Belzil révèle l’ampleur du projet et valorise l’apport de chacun des artistes. Là, sous nos yeux, dans l’antre sacré, les créateurs fourbissent leur art. Là, on voit Robert Lepage travailler, commenter sa méthode, expliciter sa vision, peaufiner son œuvre. Dans le ventre du Moulin convie les spectateurs haletants à une extraordinaire aventure créatrice. Le décompte est commencé. La première est dans 75 jours.

 

Dans le ventre du Moulin a été réalisé en tandem par Mariano Franco et Marie Belzil qui n’en sont pas à leur première collaboration. Ces jeunes cinéastes, tous deux diplômés en production cinématographique du département Mel Hoppenheim School of Cinema de l’Université Concordia, ont également coréalisé le documentaire Tais-toi Jaloux en 2006. On les retrouve également au générique des courts métrages de fiction Entractes (2007) et Desolation (2009), Mariano Franco à la réalisation, Marie Belzil à la direction photo. Les deux poursuivent leur carrière respective, Mariano à titre de réalisateur et monteur, Marie, principalement à titre de réalisatrice. Dans le ventre du Moulin est produit par Les Productions du 8e art en coproduction avec l’Office national du film du Canada.

 

Dans le ventre du Moulin  projection montréalaise sera précédée du court métrage intitulé Ex Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès.

 

Première mondiale au Musée de la civilisation, le 29 juin 2009

À l’affiche dès le 3 juillet au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) à Montréal et au Cinéma Cartier à Québec. À l'affiche le 10 juillet au Cinéma du Parc à Montréal (version sous-titrée anglaise)

 

Commentaires de Michel Handfield (8 juillet 2009)

 

D’abord, le court métrage « Ex Machina au FTA 1987-2007 » donne une idée du talent et de l’imaginaire de Robert Lepage, ce qui  constitue une bonne introduction au programme principal : « Dans le ventre du Moulin ».

 

Dans ce documentaire, on y suit un Robert Lepage qui veut un spectacle « qui tient du feu d’artifice et du livre d’art » pour le 400e de Québec, sa ville natale et lien d’ancrage d’Ex Machina, sa compagnie de production. Ce spectacle sera plus qu’un spectacle, en ce sens qu’il est aussi un défi technologique. Lepage cherche l’inatteignable, c’est-à-dire ce qui n’a pas encore été réalisé! Ça lui prend donc des gens qui ont un esprit sportif, dans le sens de compétitif, pour travailler là-dessus dit-il! C’est là qu’on comprend que Robert Lepage n’est pas un artiste ordinaire : c’est un architecte de la création! Il mêle art, technique et science en un tout. Et, quand on y pense, surtout après avoir vu  « Ex Machina au FTA 1987-2007 », on s’aperçoit que ce fut toujours le cas! A voir, pour saisir une part de ce qui est derrière la machine à image : un Robert Lepage qui sait bien s’entourer!

 

Hyperliens :

 

http://www3.onf.ca/webextension/dans-le-ventre-du-moulin/

 

Robert Lepage :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Lepage

 

Ex-machina :

http://lacaserne.net/index2.php/robertlepage/

 

ONF :

http://onf-nfb.gc.ca

 

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THE GIRLFRIEND EXPERIENCE

À l’affiche dès le 26 juin au cinéma AMC Forum!

Le film sera présenté dans sa version originale anglaise.

 

La vedette de films pour adultes, Sasha Grey, devient vedette de cinéma grand public avec The Girlfriend Experience de Steven Soderbergh, un drame qui raconte cinq jours dans la vie d’une call-girl de luxe qui travaille à Manhattan et offre non seulement à ses clients des services sexuels, mais aussi de la compagnie et de la conversation – soit l’expérience d’une petite amie. Le film met en lumière le lien confus qui existe entre nos vies personnelle et professionnelle.

 

Octobre 2008, l’élection présidentielle est en cours et l’économie américaine chancelle. La call-girl Chelsea (Grey) n’est pas inquiète.  Elle croit avoir la maîtrise parfaite de sa vie et pense que son avenir est assuré.  Chelsea dirige sa propre entreprise, gagne 2 000 $ l’heure et a un petit ami dévoué (le nouveau venu Chris Santos) qui accepte son style de vie, sans oublier le chic appartement qu’ils partagent grâce au succès de Chelsea.  Toutefois, lorsque vous gagnez votre vie en rencontrant des inconnus, vous ne savez jamais sur qui vous allez tomber…

 

Magnifiquement tourné, le film fait une incursion dans l’univers des gens qui dépensent follement, passant des hôtels, boutiques et restaurants de luxe à l’enclave d’un avion privé.  La réalisation est de Steven Soderbergh à qui l’on doit Traffic (Oscar du meilleur réalisateur), Erin Brockovich (en nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur) et plus récemment Che.

 

Le scénario a été écrit par Brian Koppelman et David Levien, les scénaristes d’Ocean’s Thirteen.  La distribution comprend également l’écrivain urbain Mark Jacobson (New York Magazine) qui campe un journaliste et le critique de cinéma Glenn Kenny (anciennement de Première) qui interprète le rôle d’un maniaque sexuel.

 

La légendaire Sasha Grey, âgée de 21 ans, a tenu la vedette dans plus de 80 films pornos depuis son dix-huitième anniversaire.  Le magazine Rolling Stone a inscrit Grey sur sa « 2009 Hot List ».

 

Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009)

 

Call girl, les gens que rencontre Chelsea (Sasha Grey) sont souvent plus préoccupés par l’économie et leurs affaires que par son corps. Elle devient une psychothérapeute sexy qui les écoute plutôt qu’une escorte avec qui ils assouvissent leurs fantasmes sexuels. Et ceux qui ont besoin de se soulager ne semblent pas trop exigeants, d’abord préoccupé par eux-mêmes.

 

Il n’y a pas de barrière ethnique à l’appel de la dame… qui soulage surtout leur portefeuille, car elle charge environ 2 000 $ de l’heure! Une boîte de kleenex et un Penthouse leur coûterait moins cher, sauf qu’ils se paient une belle fille qui sait les écouter. C’est là son commerce.

 

Un film sur le pouvoir de l’argent, car ni elle, ni ceux qui se la paient ne seront tracassés par la police pour prostitution, car on ne recrute pas sur la rue. On est dans les sphères supérieures de la société, où les règles du commerce et de la bienséance priment. On est ici dans le commerce et la relation d’affaires, non plus dans la prostitution. La différence? Sur St-Laurent, il y a de la prostitution. Au centre-ville, il y a des relations d’affaires quand une spécialiste des relations humaines rapprochées rencontre un président d’entreprise dans son penthouse! La police peut arrêter la fille qui racole sur la rue; elle peut difficilement arrêter celle qui va d’un stationnement souterrain à un autre, à bord de sa Porche, pour racolage… Question d’apparences. C’est ce qui fait qu’il peut parfois sembler y avoir deux formes de justice : une pour les riches et une autre pour les pauvres.

 

En fait, il y a des crimes qui en ont les apparences et d’autres pas! Certains sont signés par le simple fait d’être commis, comme la fille qui embarque dans une voiture pour aller faire une fellation dans un parc. Facile à voir et à intervenir pour la police. Moins facile d’identifier la fille dans un cocktail ou une réunion de gens d’affaires, sur invitation seulement, ou invitée dans un jet privée. Elle n’en fera pas moins une pipe contre rémunération, mais cela n’aura pas les mêmes conséquences judiciaires. Pourtant, elles font le même métier, mais pas au même salaire ni avec les mêmes risques. Elles n’ont pas non plus le même réseau de contacts et de clients. Tout est là.

 

Il y a donc un côté ethnologique à ce film. C’est ainsi que je l’ai vu, entre fiction et documentaire!

 

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Pelpham 123, l’ultime station

Avec Denzel Washington et John Travolta

 

Pelpham 123, c’est un train du métro de New-York. Un matin, il est pris en otage par un gang. Leur leader, Ryder (John Travolta), entre alors en communication avec le répartiteur, Walter Garber (Denzel Washington), qui est en poste ce matin-là. Peu à peu, nous en apprendrons davantage sur ces deux hommes que le hasard a mis en contact, l’un ayant le contrôle du train et l’autre étant le répondant du centre de contrôle. Quel est leur passé? Comment explique-t-on qu’ils en soient là? Si l’un est un bandit, l’autre n’est pas un répartiteur ordinaire, car il vient de l’administration. Mais, pourquoi est-il à ce poste? Quant à ce bandit, ce n’est pas par hasard qu’il fait ce coup. Il a aussi un passé que nous découvrirons peu à peu, car il semble en connaître long sur les rouages de la ville et de la finance. Une vengeance? Mais, contre qui et pourquoi?

 

En tous les cas, Ryder sait ce qu’il fait, car il observe la réaction des marchés sur son portable. Si vous voulez savoir comment un « trader » peut faire de l’argent avec une crise, on vous le montrera! Dans un monde post 9-1-1, où on a parlé de coup boursier pour quelques-uns (1) lors du 11 septembre 2001, on ne pouvait passer à côté de cela. Ce n’est pas de la récupération, mais du domaine du possible. Quant à courir des risques, aussi bien que ce soit pour plusieurs millions que pour quelques dollars chipés au dépanneur du coin. De toute façon, la peine est à peine plus sévère puisqu’il s’agit d’un vol dans les deux cas, du moins au Québec! (2) 

 

Si Ryder et Garber sont les personnages principaux de ce film, suivez bien l’écran du portable de Ryder, car c’est le troisième rôle! Il y aura aussi un second portable à suivre, mais c’est un 5e rôle celui-là.  Je n’en dis pas plus : thriller!    

 

S’il y a de l’action pour satisfaire un certain public, il y a aussi un côté psychologique, façon d’aller chercher un autre public. S’y mêle aussi une certaine critique du système économique actuel, comme de dire que les « passagers sont des marchandises »! Des choses qu’on ne dit pas en public, mais que l’on dit en privé ou en réunion, d’où certaines fuites qui font parfois mal aux auteurs de ces paroles qui s’en  croyaient pourtant à l’abri! (3)

 

   J’ai vu ce film en version française, car je me doutais qu’il y aurait certaines subtilités langagières que je ne voudrais pas manquer. Montréal étant à la fois francophone, multiculturelle et anglophone, il serait  bon, à côté des versions originales en langue anglaise et doublée  en langue française, d’offrir quelques versions sous titrées pour ceux qui veulent voir l’original sans passer à côté d’un détail dû à un accent ou une prononciation par exemple, car l’autre langue n’est pas toujours facile à suivre. Si cette remarque s’applique à un film en version originale anglaise pour l’est de Montréal, elle s’applique tout autant pour les films en version originale française pour l’ouest de l’île. Ces films, en versions originales, mais sous-titrés, pourraient être une façon de briser nos solitudes finalement, car un dialogue pourrait s’établir entre gens de cultures différentes qui ont vu le même film et qui partagent leurs impressions à la sortie du cinéma. De quoi demander des subventions pour rapprocher nos deux solitudes linguistiques!           

 

Notes :

 

1. « Pourquoi la CIA qui surveille en permanence les marchés financiers n’a-t-elle pas détecté le plus grand délit d’initiés de l’histoire qui a précédé le 11 septembre? » Cette question ne vient pas d’un simple quidam, mais d’Éric Laurent, grand reporter et spécialiste de la politique étrangère. On le retrouve d’ailleurs sur les ondes de France culture, avec Thierry Garcin, pour « Les Enjeux internationaux » tous les matins de la semaine, une émission que j’écoute en baladodiffusion! (Hyperlien plus bas) Quant à cette question, on la retrouve à l’endos du livre d’Eric Laurent, 2004, La face cachée du 11 septembre,  paru chez Plon (France) et chez Transcontinental (Canada).

 

2. En effet, ce matin La presse nous annonçait qu’« Après avoir purgé 18 mois d’une peine de huit ans et demi de pénitencier pour une fraude de 115 millions de dollars aux dépens de 9200 investisseurs, l’ancien président de Norbourg, Vincent Lacroix, se retrouvera sous peu dans une maison de transition et il pourrait recouvrer la liberté à la fin de 2010. » (André Cédilot,  Vincent Lacroix bientôt en semi-liberté, La Presse, Cahier A, 18 juin 2009) A peine plus que pour un vol de dépanneur ou de sacoche finalement! Alors, tant qu’à voler, risquez pour la peine, vous ne devrez pas payer plus cher à la société en retour! Le message est clair et les intervenants sociaux vont avoir de quoi expliquer aux jeunes délinquants qui ont fait un dépanneur ou taxé un petit jeune! 

 

3. Comme en fait foi cet épisode tout canadien arrivé récemment : En privé, la ministre Lisa Raitt a suggéré « que le dossier de la centrale nucléaire de Chalk River était «sexy» et lui permettrait de faire avancer sa carrière. »  (Hélène Buzzetti, Propos controversés tenus en privé mais rendus publics - Raitt refuse de s'excuser, Le Devoir, Édition du mercredi 10 juin 2009 : www.ledevoir.com/2009/06/10/254280.html

 

Hyperlien :

 

Les Enjeux internationaux sur France culture :

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/enjeux_inter/index.php?emission_id=29

 

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POUR ELLE  DE FRED CAVAYÉ

AVEC VINCENT LINDON ET DIANE KRUGER

 

Les Films Séville, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d’annoncer que POUR ELLE, le premier long métrage du réalisateur et scénariste français Fred Cavayé, prendra l’affiche à Montréal et à Québec le 12 juin prochain.

 

Né de l’idée du scénariste Guillaume Lemans, Pour Elle est un thriller enlevant sur fond d’histoire d’amour. Saisissant le spectateur à travers le désespoir rencontré par le couple joué magistralement par Vincent Lindon (Ma petite entreprise, La Moustache) et Diane Kruger (Troie, L’Âge des ténèbres).

 

Commentaires de Michel Handfield (19 juin 2009)

 

On est dans le thriller psycho juridique.

 

Suite à un conflit avec sa patronne, qui sera assassinée dans le stationnement à la sortie du travail, Lisa sera soupçonnée, puis accusée à tort. Son mari  cherchera à la faire disculper, puis à la faire évader, puisque la disculpation ne semble pas possible, question d’apparences! En effet, tout se joue sur l'apparence de justice et de culpabilité ici, mais les apparences sont contre elle.

 

Malgré quelques invraisemblances, j’étais pris par ce film; pris au point de faire des liens et de combler ces incohérences moi-même. J’avais hâte de savoir s'il allait réussir à faire évader sa femme ou si on était pour trouver la véritable coupable avant la fin du film. Là, était le suspense pour moi. Puis, on peut se demander jusqu’où il est prêt à aller pour sa femme?  Va-t-il craquer, car ce n’est pas un criminel endurci. Il est par contre assez rationnel et a la tête armée du rêve de sa femme!

 

Si vous aimez les thrillers et les films français, ce film a les défauts et les qualités de ces deux genres. Puis, si vous préférez les films « Américains », attendez le « remake » : « The Next Three Days » par Paul Haggis ("Million Dollar Baby" (scénario); « Crash » (scénario et réalisation); et collaboration au script de « Casino Royale » pour ne nommer que ceux-là!). D'une façon ou d'une autre, vous serez servi. A moins de voir les deux, ce que je vous recommande!

 

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