Societas Criticus, Revue de critique sociale et
politique
On n'est pas vache…on est critique!
D.I. revue d’actualité et de
culture
Où la culture nous émeut!
Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques
Vol. 11 no. 4, du 9 juin au 21 août 2009.
En mode Urbain-été!
1999-2009,
10 ans déjà !
Cette revue est éditée à compte d'auteurs.
Pour nous rejoindre:
C.P. 182, Succ. St-Michel
Montréal (Québec) Canada H2A 3L9
Le Noyau!
Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur
et éditeur;
Gaétan
Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;
Luc Chaput, diplômé de l'Institut
d'Études Politiques de Paris, recherche et
support documentaire.
Soumission de texte:
Les envoyer à societascriticus@yahoo.ca.
Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format
"rtf" (rich text format) sans notes automatiques.
Societas Criticus, revue de critique
sociale et politique
En mode
Urbain-été! (juin @ septembre)
Dans la merde
naissent les plus beaux fruits!
La religion,
c’est une croyance!
L’Iran : appuyons
le mouvement de changement!
La
fausse nation : en voilà la preuve!
Le nucléaire!
Pas à n’importe quel prix, mais des compromis sont possibles!
D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Commentaires livresques :
Sous la jaquette!
- Possibles, Le documentaire art engagé;
- Harvill-Burton,
Kathleen, Le nazisme comme religion.
Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945);
- Praagh, Shauna Van, Hijab et kirpan. Une histoire de cape et d’épée;
- Angenot, Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes,
Paule-Monique, La tolérance est-elle une
vertu politique?
- De Cock, Laurence,
Madeline, Fanny, Offenstadt, Nicolas et Wahnich, Sophie, (Sous la direction
de), Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France.
Cinéma et Théâtre (Ciné, Théâtre et quelques annonces
d’événements)
INGLOURIOUS BASTERDS / LE COMMANDO
DES BÂTARDS
La nouvelle saison d’espace libre
YOUSSOU N’DOUR: I BRING WHAT I LOVE
THE TIME TRAVELER'S WIFE / LE
TEMPS N'EST RIEN
THE UGLY TRUTH/ La vérité toute crue
J'ai envie de vivre (Maruhi :
shikijo mesu ichiba)
LA FIN DU NÉANDERTAL. UN PROJET
POUR MONTRÉAL
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Societas Criticus, revue de critique sociale
et politique
En mode Urbain-été! (juin @
septembre)
Michel Handfield
Nouvelle
expérience Societas Criticus/D.I.! Nous passons en mode urbain-été, car nous
sommes en été et urbain. Notre regard ne
sera pas plus léger, mais moins lourd. Ceci ne veut pas dire que nous ne
regarderons pas aussi le Politique, mais on essaiera de faire plus court. Peut être adopterons
nous ce style par la suite. On se doit d’évoluer.
Parlant
d’évolution, je suis aussi sur Twitter (http://twitter.com/laboetie) et sur Facebook (www.facebook.com/m.handfield),
outils que je veux utiliser davantage. On verra bien si cela s’applique à
Societas Criticus à l’usage.
De
plus, après 10 and d’écriture à compte d’auteur, je viens de me trouver un emploi temporaire
de magasinier. Un retour aux sources de mes emplois étudiants, car je faisais
ce type de travail alors que j’étudiais en sociologie à l’université de
Montréal. Mais, malgré ce travail, je tiens à poursuivre Societas Criticus pour
mon équilibre sociologique, car je suis d’abord et avant tout sociologue et
j’ai besoin de l’exprimer. On ne peut pas sortir la sociologie du gars si
facilement que cela. Et, qui sait, un jour un poste de sociologue s’ouvrira
peut être pour moi. La vie est faite d’espoirs.
---
Dans la merde naissent les plus
beaux fruits!
Michel Handfield
samedi, 15 août 2009
Hier
soir J’ai écouté le « Le roi Arthur » (King Arthur, É.-U. – Irl., 2004)
aux « Grands films »
de Radio-Canada et je n’ai pu m’empêcher de remarquer que de la barbarie nait
la démocratie par le désir de la dépasser!
C’est comme pour l’agriculture : les plus beaux fruits viennent du
fumier que l’on a bien brassé! Alors, tout n’est pas perdu : des scandales
politiques et financiers actuels viendront peut être un désir de changement et
une reprise en main pour se faire une nouvelle démocratie politique et
économique. I hope so! Une leçon du
cinéma.
Résumé du film sur le site
de radio-Can :
Drame
d’aventure réalisé par Antoine Fuqua. Avec Clive Owen, Ioan Gruffudd et Keira
Knightley. Lorsque l’Empire romain se retire de la Bretagne, les barbares
germaniques se préparent à envahir le sud du pays. Arthur et ses chevaliers de
la Table ronde décident alors de ne pas quitter l’île et de livrer bataille à l’armée
ennemie.
---
La religion, c’est une croyance!
Michel Handfield
21 August 2009
J’ai
écrit à plusieurs reprises sur ce sujet. La dernière fois ce fut au mois de
juin, à l’occasion des événements en Iran. Alors, je le répète encore une
fois: la religion, c’est une croyance, comme l’horoscope, mais surtout pas un
droit, ni une obligation. La seule obligation est celle que vous croyez avoir,
mais, et on doit insister là-dessus en démocratie, les autres ne sont pas obligés
d’y croire et encore moins de s’y soumettre! La liberté de croyance s’arrête où
celle des autres commence. Cela est vrai
pour tous les citoyens, incluant les proches et dépendants, comme les enfants.
Là,
est tout le problème du multiculturalisme cependant, car on assimile souvent la
culture et les croyances à des droits en son nom; parfois même à des
obligations qui s’imposent aux individus, ce même si ces croyances ne sont que
des mythologies ou des coutumes tribales,
parfois inacceptables selon les connaissances scientifiques modernes et les valeurs d’égalité et d’éducation
propres aux régimes démocratiques. Si la liberté nous permet d’agir selon
d’autres valeurs que celles socialement acceptées par la société, on doit aussi
être éduqué aux valeurs et aux règles de cette société pour savoir ce qui n’est
pas à franchir sous peine de sanctions, notre liberté s’arrêtant où elle menace
celle des autres, incluant celle de nos dépendants. Par exemple, retirer les
enfants de l’école pour des motifs religieux pourrait être fortement encadré,
voir interdit, car cela pourrait menacer l’avenir de ces enfants dans la
société. Ce serait là une limite
raisonnable à la liberté de croyance et, surtout, à son imposition par les parents
n’en déplaise à quelques-uns. Cependant, les limites doivent être claires.
Mais, dans notre société dite multiculturelle, où se situent ces limites? C’est
la grande question, puisque la culture de l’individu est jugée acceptable par
le principe même du multiculturalisme. Les limites sont donc susceptibles
d’être testées au cas par cas devant les tribunaux. Ce ne sera malheureusement
qu’après coup que l’on jugera de la légalité des actes posés.
Si
la loi sur le multiculturalisme vise à « aider les Canadiens à conserver, à valoriser et à partager leur
culture, leur langue et leur identité ethnoculturelle » (1), cette
utopie n’en pose cependant pas les limites. Voilà un problème de taille pour
une société dite de droits et où les obligations ne sont pas clairement
édictées, mais jugées implicitement selon la charte des droits et libertés du
Canada (2); donc interprétables au cas par cas par la cour suprême du Canada
(3). Dans une telle société multiculturelle on peut se demander si un Chinois
peut être aussi chinois à Montréal qu’à Hong-Kong ou à Pékin et s’il pourrait
agir ici comme en Chine? Oui, diront certains. (4) La même chose sera vraie
pour toutes les communautés ethnoculturelles et religieuses, même les sectes.
(5) Politiquement, il sera difficile de
préjuger les choses. Ce sera à la justice et, finalement, à la cour suprême de
trancher et de poser les limites, pas au
Politique qui devrait pourtant être l’arène privilégié de ces débats. On
aura dépolitisé ces questions pour les
judiciariser. La loi, si je peux dire, se fera par essais et erreurs! (6)
La
question des limites reste donc totalement ouverte tant qu’il n’y a pas de
cause devant les tribunaux pour que la cour commence à les baliser. Parfois, il
faudra plus d’une cause pour commencer à baliser le terrain du droit, des libertés
et du multiculturalisme. Malheureusement, certains pourront commettre des
gestes graves, parfois irréparables, pendant ce temps (7), ce au nom de leur
culture. Comme les jugements ramèneront rarement les choses en leur état
premier, surtout dans les cas d’infanticide, de viols ou de meurtre au nom de
l’honneur, c’est donc le multiculturalisme qui est ici en cause face aux droits
et libertés de la personne, dont le droit à l’égalité homme/femme qui est
maintenant une de nos valeurs fondamentales,
puisqu’il crée l’illusion que les croyances et la culture originelle
sont un droit, ce qu’elles ne sont pas et ne devraient jamais être. On se doit
donc de choisir entre multiculturalisme et droits. Je l’avais écrit il y a plus
de dix ans suite à une cause de viol (8). Je le maintien ici suite à cette
possibilité d’un crime d’honneur pour expliquer la mort de quatre montréalaises
d’origine afghane. Ma conclusion est toujours d’actualité :
« On voit là que le recours aux cultures, le
multiculturalisme si cher à Trudeau, va à l'encontre de l'égalité entre les
individus. On se doit de choisir si nous sommes une société égalitaire ou
multiculturelle. On ne peut être les deux à la fois comme l'a montré Alain
Finkielkraut dans La défaite de la
pensée (Gallimard, 1987). Un livre à lire pour nos Honorables juges,
politiciens et Citoyens pour dépasser cette illusion du multiculturalisme et de
l'égalité. » (9)
En fait, nous devrons un jour choisir si nous
sommes dans une société d’égalité et de droit ou multiculturelle! C’est ce que
je disais et ce que je maintiens sans broncher, car le multiculturalisme est
une utopie à l’aune d’une société de droits individuels, où l’individu se fait
par de multiples influences et choix personnels. (10) Autant ses premières
cultures d’appartenances peuvent l’influencer (11), autant il peut aussi les
rejeter et apprendre d’ailleurs, que ce soit de l’école, des amis ou de
l’internet, car nous avons la chance d’être dans une société encore ouverte,
mais il faudrait qu’elle le demeure. Pour cela on devrait revoir cette notion
de multiculturalisme et au moins la réduire et la baliser si, politiquement, on
ne peut plus l’éliminer. Mais, en échange de cette concession aux canadiens qui
tiennent à cette notion de multiculturalisme, on se doit d’ouvrir la
constitution pour y ajouter les responsabilités aux droits car elles ne doivent
pas qu’être implicites, mais bien enchâssés dans une charte des droits et
responsabilités de la personne. Par la même occasion on devrait enlever Dieu de
notre proclamation constitutionnelle et
tout simplement dire que le Canada est fondé sur la primauté du droit, car on ne peut en appeler à Dieu
pour justifier des gestes inadmissibles dans une société laïque, moderne et
ouverte. (12)
Notes :
1. http://www.parl.gc.ca/information/library/prbpubs/936-f.htm
2. http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/index.html
4. Je me rappelle avoir déjà lu que lorsque Pierre Elliot Trudeau avait
parlé du multiculturalisme canadien en
1971 il avait dit quelque chose du genre « un chinois pourrait être aussi chinois au Canada qu’en Chine… »,
mais je n’ai pu retrouver la citation après quelques heures de recherches et de
lecture de documents. L’internet a aussi ses limites. Mais, si je n’ai pas
trouvé cette citation, j’ai au moins pu confirmer que c’était là l’esprit de cette
loi. Ainsi, Gabriel Gagnon dit, dans son « Plaidoyer pour la convergence culturelle », qu’« il n'est pas question que le Québec devienne
un réseau de ghettos culturels où les francophones de souche et d'adoption ne
seraient plus qu'une minorité un peu plus importante que les autres, où on
pourrait être aussi Italien qu'à Naples ou aussi Chinois qu’à Hong-Kong »,
ce qu’est l’esprit du multiculturalisme trudeauien! (L’article de Gabriel
Gagnon fut publié dans la revue Possibles, vol. 12, no 3, été 1988
(pp. 37-44).Il est disponible sur http://classiques.uqac.ca/contemporains/gagnon_gabriel/plaidoyer_convergence_culture/plaidoyer_convergence_culture.html)
5. D’ailleurs certaines sectes acceptées ici sont illégales ou en voie
de le devenir ailleurs en occident, notamment en Europe où certains
groupes sectaires sont sous
surveillance.
6. « Trial
and error » dissent les Anglo-Saxons.
7. Comme ce « crime d’honneur » qui a
fait la manchette pendant quelques jours dans nos médias au mois de juillet
« pour expliquer le meurtre des
quatre femmes de la famille Shafia. » (JUDITH LACHAPELLE, Le crime d’honneur, La presse, 24 juillet 2009, Cahier A)
8. En 1998, l'Honorable
juge Monique Dubreuil a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger «dans
la collectivité» vu le «contexte culturel particulier à l'égard des
relations avec les femmes» chez les haïtiens. Déjà, à cette époque, je
trouvais que le recours aux cultures, le multiculturalisme si cher à Trudeau,
allait à l'encontre de l'égalité entre les individus. Cela soulevait donc une
question fondamentale chez moi, soit :
le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité? (Handfield, Michel, M.Sc.
sociologie, Le multiculturalisme à
l'encontre de l'égalité?, La Presse, 28 janvier 1998, p. B 2)
9. Dans Le multiculturalisme à
l'encontre de l'égalité? (Op.
Cit.)
10. John Ralston Saul est
d’ailleurs fort éclairant sur le sujet:
« But the social reality of
our diversity— the reality we all live— has never had much to do with the
formal politics of multiculturalism. I would say that both the Utopia and the
bogeyman of multiculturalism are false. And the pattern of the last hundred and
fifty years is relatively clear: the immigrants who come here and stay do so
because in the long run they want to become something called Canadian. If you
look back over that long experience, you find it has normally taken about two and
a half generations for families to find their place in the larger community. If
you consider the destabilizing drama of emigration and immigration, this is
quite fast. » (Saul, John Ralston, 1998, Reflection of a siamese twin, Canada at the end of the twentieth
century, Canada: Penguin book, p. 439)
11. On peut penser ici à la
famille, l’entourage et la religion par exemple.
12. En effet, notre
constitution s’ouvre sur ces mots :
« Attendu que le Canada est fondé sur des
principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » (http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/1.html)
Si ce ne sont que des
paroles pour plaire aux groupes religieux, car on ne peut amener Dieu en cour, ni
prouver son existence ou sa non-existence, on devrait réécrire ce passage de
notre constitution en appui à ceux qui luttent contre des dictatures
religieuses ou basées sur des croyances pour en éliminer Dieu. J’invite donc
nos politiciens à changer cette formulation pour celle-ci, plus rationnelle et
juridiquement fondée sur la séparation de l’Église et de l’État dont on se
réclame pourtant : « Attendu que le Canada est fondé sur la primauté du
droit »… (Passage repris de mon éditorial du 25 juin
2009 : L’Iran : appuyons le mouvement de changement!)
---
L’Iran : appuyons le mouvement de changement!
Michel Handfield
25 juin 2009
Depuis l’élection proclamée de Mahmoud Ahmadinejad (1), l’actualité iranienne est à suivre, car une
majorité semble s’être éveillée aux problèmes d’une dictature religieuse qui va
contre la volonté populaire, mais aussi contre le scrutin exprimé. C’est une
première conscientisation. On ne peut cependant pas en tirer de conclusions
hâtives. Il est en effet trop tôt pour dire quel en sera l’impact sur le
fondamentalisme musulman iranien. (2) Les fondamentalistes profitent d’ailleurs
de la situation pour accuser les pays occidentaux de fomenter le trouble,
principalement la Grande-Bretagne et les États-Unis! (3) Alors, ce fondamentalisme
disparaîtra-t-il ou se mutera-t-il dans une dictature encore plus fermée? On ne
peut vraiment pas le dire pour l’instant.
Tout est possible, allant d’une ouverture vers l’extérieur, en particulier vers
l’occident, jusqu’à l’imposition d’une chape de plomb plus épaisse encore,
réfrénant ainsi les possibilités de changement pour un temps et refroidissant
encore davantage les relations déjà
glaciales de l’Iran avec le monde occidental. On espère cependant que cela ira
vers plus de liberté, mais…
On
est encore loin de la séparation de l’Église et de l’État; encore plus loin du
constat que la religion est une idéologie et une croyance; à des années
lumières de comprendre que même si on est croyant, aussi fort que l’on veut,
cela ne fera jamais de notre croyance une vérité absolue. Croire, c’est croire,
ce qui n’empêche pas la spiritualité au plan personnel, mais ce ne sera
toujours qu’une croyance; jamais un fait scientifiquement prouvable, ni une
vérité absolue.
Même
ici, on n’en est pas là, la constitution canadienne promulguant la suprématie
de Dieu. Mais, duquel, car on nous a dit bien des choses en son nom dans toutes
les religions, mais lui n’a jamais rien signé de sa propre main. En droit,
pourtant, ce sont les traités, les contrats et les faits prouvables qui
comptent; pas les croyances et les on-dit! Sinon, surtout si Dieu passe avant
la primauté du droit comme le veut notre constitution, comment condamner
quelqu’un pour avoir commis un acte criminel que Dieu aurait lui-même commandé?
Et, pourrions-nous accuser Dieu de complicité? Poser la question, c’est montrer
la limite de cette promulgation constitutionnelle! En conséquence, si ces mots,
« Attendu
que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de
Dieu et la primauté du droit »
(http://lois.justice.gc.ca/fr/charte/1.html), ne sont que des paroles pour
plaire aux groupes religieux, car on ne peut amener Dieu en cour, ni prouver
son existence ou sa non-existence (4), quoi qu’en pensent et en disent certains
(5), on devrait réécrire ce passage de notre constitution en appui à ceux qui
luttent contre des dictatures religieuses ou basées sur des croyances pour en
éliminer Dieu. J’invite donc nos politiciens à changer cette formulation pour
celle-ci, plus rationnelle et juridiquement fondée sur la séparation de
l’Église et de l’État dont on se réclame pourtant : « Attendu
que le Canada est fondé sur la primauté du droit »… Ce
serait une façon d’appuyer le peuple iranien et les autres
peuples qui commencent à remettre en cause le religieux dans la sphère publique
et politique de leur pays. Osons le faire à l’unanimité du parlement fédéral et
des législatures provinciales! C’est tout ce que j’avais à dire sur cette
crise. Pour l’instant du moins.
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_iranienne_de_2009
2.
Si je parle ici de « fondamentalisme
musulman iranien », il y a d’autres formes de fondamentalisme aussi,
musulman et non musulman. Toutes les religions ont leurs fondamentalistes
d’ailleurs, juifs et chrétiens inclus. Ce n’est pas propre aux grandes
religions non plus, car même de petites sectes peuvent être fondamentalistes ou
le devenir, parfois même davantage que de grandes religions, car beaucoup plus
fermées sur elle-même! Il y a aussi des fondamentalismes politiques. Pensons au régime nord-coréen par exemple.
Des fondamentalismes, il y en a autant qu’il y a d’idéologies! C’est dire qu’il
peut y en avoir beaucoup. Parfois, deux ou plusieurs fondamentalismes peuvent s’unir pour en
former un nouveau, comme religion et
politique se sont unies dans le sionisme. Mais, ce ne sont pas tous les juifs
qui sont sionistes faut-il le rappeler! (Rabkin, Yakov M., 2004, L’opposition juive au sionisme,
Québec : Les presses de l’université Laval)
3.
Radio-Canada.ca/Nouvelles/International, « Crise en Iran :
Téhéran sermonne l'Occident », mercredi 24 juin
2009 : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/06/24/002-iran-durcit-ton-occident.shtml
4.
Même si j’ai mes croyances, je suis pleinement conscient que ce sont des
croyances. De toute façon, en matière de Dieu, de religion et de spiritualité
tout est croyance : on croit en l’existence ou la non-existence de Dieu ou
d’une force quelconque, car on n’a pas de preuves ni dans un sens ni dans
l’autre. Que des questions philosophiques, théologiques et existentielles? On
peut alors se demander qui a créé l’univers, si ce n’est Dieu? Mais, on
peut aussi se demander qui a créé
Dieu? Et pourquoi Dieu, l’univers ou l’Homme ne se seraient-ils pas créés
seuls? Autocréation ou évolution à partir d’une poussière céleste qui serait
Dieu? Mais, d’où venait cette poussière?
S’il
faut absolument qu’une chose soit créée pour exister, ce que disent certains,
alors, qui a créé Dieu et qui a créé celui qui a créé Dieu? D’où venait cette
particule divine ou cette poussière céleste d’où tout est parti? Énigmes sans
fond! Pourquoi Dieu n’aurait-il pas créé les Hommes à son image et les Hommes
n’auraient-ils pas créé un Dieu, ou des dieux, par besoin ou pour atteindre
leurs fins? De là à créer son propre Dieu, il n’y a qu’un pas qui fut franchi
plus d’une fois déjà, que ce soit individuellement ou collectivement, pour des
raisons spirituelles, de bien-être, de cohésion sociale ou de politique! Toutes
les raisons sont bonnes d’avoir un Dieu à son image. Bref, Dieu, la foi, les
religions et la spiritualité sont de l’ordre des croyances et non de la science, n’en déplaise aux
fondamentalistes de toutes religions, tendances ou croyances. Dieu, une belle
énigme qui n’a pas fini de faire parler! Certains ont même écrit qu’il était
mort, façon de résoudre cette énigme de la création par un Dieu qui ne serait
plus! C’est le cas de Nietzsche dans « Ainsi parlait
Zarathoustra » (1998 [1883-5], France: Maxi-poche classiques
étrangers).
5. Je pense ici à quelques
philosophes, théologiens et exégètes de toutes tendances et confessions
religieuses qui soient, même sectaires!
Quelques hyperliens à suivre vers les événements iraniens, avec la
coopération de Luc Chaput :
Élection iranienne sur
Google actualités:
www.google.com/news?pz=1&ned=fr&hl=fr&q=élection+iranienne
Iran sur
Radio-Canada :
www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/02/10/004-iran-accueil-intro.shtml
The
independant :
www.independent.co.uk/news/world/middle-east/
Robert Fisk :
www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/
Moyen-Orient sur le
Courrier international :
www.courrierinternational.com/categorie/moyen-orient
Aljazeera.net
(english):
Tehran
times:
Et sur Twitter :
http://twitter.com/persiankiwi
http://twitter.com/mousavi1388
(Source: www.radio-canada.ca/nouvelles/surLeWeb/2009/06/16/)
---
La fausse nation : en voilà la
preuve!
Michel Handfield
19 juin 2009
En
juillet 2006, j’écrivais un texte sur la question de la nation québécoise. (1)
Pour moi, cette notion de nation, avec laquelle on faisait tant de tapage, ne
voulait pas dire grand-chose quoiqu’en disaient le Bloc québécois et le PQ à
l’époque. Maintenant, on a la preuve « en
pleine face » comme le chantait jadis Harmonium. (2)
Si
la nation se définit d’abord par l’occupation d’un territoire, alors les
groupes anglophones et d’autres cultures doivent avoir leur place aux fêtes
nationales, car ils habitent le territoire. Ils font partie de la place. C’est
la nation géographique qui se confond aux frontières du Québec. N’y auraient
cependant pas droit des chanteurs francophones d’autres territoires s’ils
n’habitent pas ici. Cette nation est territoriale et n’est rien d’autre,
finalement, qu’un autre nom pour définir la province. On pourrait avoir la
nation ontarienne ou la nation albertaine au même titre que la nation
québécoise par exemple! Un bel emballage tout simple, mais on a oublié de
regarder ce qu’il y avait à l’intérieur!
En
fait, on peut même demeurer québécois, sous emballage canadien, avec cette
notion de nation si on en décide ainsi. C’est ce que font les premières nations
par exemple, car les nations ethniques, sociologiques, politiques et territoriales peuvent cohabiter
et se chevaucher sans être mutuellement exclusives, ni totalement inclusives,
dans un même espace géographique comme l’est le Canada! C’est une question de
force du groupe. Les plus forts conservent ainsi leurs caractéristiques
distinctives alors que les autres sont assimilés avec le temps aux plus forts.
Cela n’empêche cependant pas les emprunts, car tout groupe social emprunte et
donne à ceux avec qui il interagit. C’est une caractéristique propre aux
groupes sociaux et aux Hommes en général.
Si la nation québécoise définit par contre un
groupe homogène, ayant des valeurs communes, c’est autre chose. Toutes
personnes partageant ces valeurs sont invitées à la fête nationale, car elle
n’est plus synonyme de territorialité, mais de groupe social. Ces valeurs
peuvent être linguistiques, sociales, religieuses ou politiques par exemple. On
peut penser ici au partage de la langue française comme on peut penser à
l’appartenance à la communauté hellénique pour la fête de la Grèce! De là,
cependant, vient la confusion, car si
est québécois toutes personnes habitant le Québec, comment on peut dire que la
fête nationale ne concerne que les Québécois francophones? C’est que la fête
nationale vient de la St-Jean-Baptiste, fête des Canadiens français. C’était
une fête ethnique et religieuse. La St-Jean pouvait ainsi unir tous les
canadiens français et leurs descendants, même ceux établis hors du Canada comme
les Franco-américains. On pouvait donc les inviter à se joindre à nous dans
cette grande fête de la nation canadienne-française. Mais, on ne parlait pas
d’une fête du Québec. En parlant d’une fête du Québec, cela doit inclure les
Québécois de toutes origines à moins de revenir
à la fête des Canadiens français à laquelle seraient conviés tous nos
amis québécois… en français d’abord! Mais, s’ils veulent nous en pousser une ou
deux dans leurs langues, entre amis ça se fait!
Cependant,
comme les nationalistes ne peuvent accepter l’étiquette de Canadiens, ils ne
peuvent pas davantage accepter celle de l’ethnie canadienne-française. Ils
doivent donc se contorsionner pour faire une fête des Québécois qui concerne
d’abord les Canadiens français tout en se montrant inclusive sans laisser de
place à l’anglais, même s’il est du Québec! Ça en devient parfois gênant. Quant
aux autres ethnies, on les accepte les bras grands ouverts, car on en a besoin
pour gagner un éventuel référendum sur la souveraineté! Puis, on aime bien la
musique du monde. Pourtant, ça doit bien inclure de la musique anglophone si je
me fie à ce que les radios diffusent. Il faut même des quotas pour empêcher les
radios francophones de trop diffuser de musique anglaise, car on en demande et
en redemandons encore plus! Toujours plus! On est donc carrément dans nos
paradoxes avec cette fête nationale, ce qui donne une fête qui n’a plus de
sens. Alors, fêtons plutôt Montréal! C’est même ma nation, car je me sens bien
plus montréalais que québécois, ce depuis plusieurs années.
Avis :
Ceux qui croient que j’ai
écrit ce texte parce que je m’appelle Handfield se trompent, car je suis
francophone. Francophone au point de me faire dire que je ne suis pas assez
« fluent » en anglais pour
certains emplois! C’est t’y assez francophone pour vous?
Notes :
1. Quelle notion que la nation?, Societas Criticus Vol 8 no 4, section
Dossier/Essai
2. Chanson de l’album
« Les cinq saisons »
d’Harmonium (1975).
---
Pas à n’importe quel prix, mais des compromis sont possibles!
Michel Handfield
19 juin 2009
La
réfection de la centrale nucléaire de Gentilly-2 d’Hydro-Québec a fait objet de
quelques oppositions (1), mais de peu de débats. Certainement moins que la
crise des isotopes dont on entend beaucoup parler! Alors que ceux-ci sont
nécessaires en médecine moderne, le Canada « sortira
[pourtant] progressivement de l'industrie pour laisser la place aux concurrents
étrangers » a dit le premier ministre Harper dernièrement! (2) Ma
question est donc :
Pourquoi
ne pas profiter des rénovations de Gentilly II pour en faire un lieu de
production d’isotopes puisqu’ils sont si nécessaires et si peu produits?
Quant
aux profits, ils pourraient être réinvestis dans notre système de santé! Ce
n’est cependant qu’une suggestion, car n’étant pas un spécialiste de la
question, il y a peut-être des facteurs techniques, de coûts ou de sécurité qui
rendraient cette aventure hasardeuse et que je ne connais pas. J’en conviens,
mais avant toute chose, il faudrait examiner cette possibilité vu la crise des
isotopes médicaux dans laquelle on est actuellement plongé.
C’est ma suggestion, car je crois qu’il y a
une différence entre faire de l’énergie nucléaire, énergie qu’on peut aussi
obtenir autrement (3), et faire des
isotopes médicaux en plus de l’énergie produite par le nucléaire. C’est là une
nuance importante que les environnementalistes devraient considérer. Je crois
que s’ils ne le comprennent pas, une vaste majorité de la population ne serait
pas contre le fait qu’on regarde attentivement cette avenue. La balle est donc
relancée! A Hydro-Québec et au gouvernement de la saisir au bond.
Notes:
1. Michel Duguay, Michel
Fugère, et Pierre Lambert, Pourquoi la
centrale nucléaire Gentilly-2 devrait être fermée, Alternatives,
mercredi 26 novembre 2008: www.alternatives.ca/article4164.html
2. Hélène Buzzetti, Finis,
les isotopes made in Canada, Le Devoir, Édition du jeudi 11 juin 2009 : www.ledevoir.com/2009/06/11/254490.html
3. On peut toujours faire
de l’énergie autrement ou réduire notre consommation, puisque Gentilly 2 ne
« représente [que] 3 % du parc de
production d’Hydro-Québec », ce qui est peu. (www.hydroquebec.com/gentilly-2/index.html)
Autres Hyperliens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Gentilly
www.urgencenucleaire.qc.ca/centrale.php
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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture
Révisé le 21 décembre 2008
Dans
les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont
rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout
noter exactement. C’est généralement
l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.
Je
ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma
perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une
réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans
de caméra, le jeu des acteurs ou la mise
en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il
montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un
révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple.
C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire
qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de
très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même
grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des
notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même
si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière
que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse.
J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une
idée plus juste.
Peut
être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends
le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de
cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait
avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je
vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à
toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public
cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas
aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais
le lecteur de voir un film qui lui tente.
Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et
l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une
critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir
lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est
d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.
Michel Handfield, d’abord
et avant tout sociologue.
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Commentaires livresques : Sous la
jaquette!
De
toutes parts fusent les critiques du Québec moderne né de la Révolution
tranquille. Ces critiques, associées souvent aux intellectuels de « la nouvelle
sensibilité historique », annoncent-elles un retour du conservatisme ou alors
une nouvelle forme de pensée critique ? S’inscrivant plutôt dans l’horizon du libéralisme
politique, les auteurs du présent ouvrage ont entrepris d’interroger le Québec
contemporain au travers de trois figures critiques du monde moderne au XXe
siècle : Hannah Arendt,
Emmanuel Mounier et George Grant. Sous l’éclairage de ces figures qui ont
influencé plusieurs générations d’intellectuels au Québec apparaissent les
contradictions et les difficultés que le Québec a rencontrées en entrant dans
la modernité. Le présent ouvrage témoigne ainsi d’un véritable parcours dans
une pensée plurielle.
Table des matières
partielle:
INTRODUCTION
PARTIE I : PRÉSENCE DE
HANNAH ARENDT
PARTIE II : PRÉSENCE
D’EMMANUEL MOUNIER
PARTIE III : PRÉSENCE
DE GEORGE GRANT
Lucille Beaudry est
professeure au Département de science politique à l’Université du Québec à
Montréal. Elle travaille dans le domaine de la pensée politique et poursuit sa
recherche sur le politique dans l’art contemporain.
Marc Chevrier est
professeur au Département de science politique à l’Université du Québec à
Montréal. Ses travaux récents ont notamment touché à l’analyse politique du
droit, au fédéralisme et aux idées politiques au Québec. Il a aussi contribué à
des revues telles que Argument, Liberté et L’Agora et a publié, chez Boréal, Le
temps de l’homme fini (2005).
Commentaires de Michel Handfield (14 août 2009)
Intéressant et « inégal », mais pas au sens négatif
du terme! Inégal en ce sens que pour l’un ce sera Arendt, pour l’autre Grant…
et pour moi Mounier! C’est en effet celui
qui m’a le plus intéressé, car je m’intéresse beaucoup aux droits de la
personne versus les contraintes de la culture groupale ces temps-ci! Il y a
quelques années, c’eut été Hannah Arendt qui m’aurait davantage rejoint.
Intéressant,
car cela fait découvrir des penseurs oubliés, mais dont la pensée est encore
actuelle. Ce qui aide, c’est que ces penseurs sont défendus par des auteurs qui
savent les actualiser et qui les aiment. Ils sont donc bien défendus. Même si
je ne pouvais être d’accord avec Grant, un conservateur lucide, dans les
grandes lignes, je dois avouer que sur un ou deux points j’ai quand même senti
une proximité relative. Il est aussi l’oncle du chef actuel du Parti Libéral du
Canada : Michael Ignatieff! Ceci le remet donc à l’ordre du jour, car il
peut avoir influencé son neveu par ce qu’il y avait de plus progressiste chez
lui. Cette époque des « progressistes-conservateurs » est
cependant terminée, nos conservateurs ayant laissé tomber cette particule pour
devenir de purs conservateurs comme nos voisins républicains! Des idéologues du
conservatisme contrairement aux philosophes de ces temps pas si lointains qui
étaient toujours ouverts à la discussion.
Une
lecture que je recommande pour situer ces modes de pensée que sont les idées
libérales, critiques et conservatrices. Une façon de savoir où on se positionne
face à celles-ci. Moi, je suis un libéral critique! Tout est dit.
---
Depuis
quelque temps, on couvre davantage de cinéma, mais nous n’oublions pas les
livres pour autant. Parfois, nous sommes un peu en arrière sur nos lectures,
mais d’autres fois ce sont les événements qui nous font patienter pour les
mettre en contexte; voir dans un nouveau contexte! Quoi qu’il en soit, l’été
est justement le bon temps pour parler de lecture. Alors, voici cinq livres lus
ces derniers mois :
- Possibles, Le documentaire art engagé;
- Praagh, Shauna Van, Hijab et kirpan. Une histoire de cape et
d’épée;
- Angenot, Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes,
Paule-Monique, La tolérance est-elle une
vertu politique?
Michel
Handfield
---
Possibles
(www.possibles.cam.org/), Volume 31 no 3 et 4 Été/automne
2007, Le documentaire art engagé; 14$
/ ISSN 0703713-9 (Reçu le 3 juin 2008)
Très
claires sur Le plan conceptuel, les frontières entre fiction et documentaire,
de même qu’entre l’acte créateur et l’intervention, sont plus nébuleuses sur te
terrain des pratiques. Doit-on situer un Michael Moore plus près de l’activisme
politique d’un Chomsky ou de la narrativité d’un Oliver Stone? Et alors est-il
accidentel qu’au moment même où l’on constate partout un déclin du militantisme
dans les partis politiques, des films documentaires à la charge dénonciatrice ou mobilisatrice, qu’on
programme même dans des salles commerciales, semblent accompagner dans le temps
de nouvelles formes d’engagement collectif, sans que le public de ces films se
réduise aux groupes activement engagés?
Le
phénomène interroge tant les organisations militantes que les milieux
cinématographiques. Aurait-on institué des cloisonnements contre-nature entre
l’action et l’imaginaire? Entre le monde de l’émotion privée et celui des
solidarités et conflits plus larges? Où situer dans l’éventail des actions
visant te changement social, dans l’ensemble de la production cinématographique,
dans la galaxie de l’information médiatique, ces documentaires qu’on dit
(parfois avec hésitation) engagés?
Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)
Qui
s’intéresse au cinéma, à l’ethnométhodologie, aux histoires de vie et aux
« cultural studies »
trouvera matière à réflexion dans ce numéro de « Possibles » sur « le
documentaire art engagé », car le documentaire rejoint toutes ces
préoccupations. Engagé, il ne peut que l’être, car dès que le cinéaste pose sa
caméra sur un point, cela devient un point de vue! Par contre, je dois
confesser que voyant beaucoup de cinéma, j’ai pris un certain temps à lire ce
numéro et davantage tardé avant d’écrire mon texte. Alors, si vous passez
beaucoup de temps dans les salles obscures, je vous conseille d’acheter ce
numéro plutôt que de le consulter en bibliothèque, car cela vous donnera plus
de temps pour passer au travers. Conseil de cinéphile…
A
ce dossier, « Le documentaire, art
engagé », s’ajoutent d’autres textes, dont un de Marcel Sévigny sur la
décroissance comme moyen de sortir de l’impasse. (1) Fort intéressant, surtout
si l’on pense que la croissance est source de bien des maux non comptabilisés,
mais bien réels, tant en santé qu’en environnement, ces deux choses étant
liées. Ce texte ayant été écrit avant la crise du dernier trimestre de 2008, ce
numéro de la revue étant celui d’été/automne 2007, on aurait pu espérer que le
choc du capitalisme aurait permis d’aller justement dans cette voie, avec de
nouvelles façons de repenser la reprise, soit une reprise en douceur, moins
consommatrice, plus écologique, axée vers le transport collectif plutôt que
l’automobile individuelle; la consommation de culture et de biens durables
plutôt que de l’éphémère et du jetable! Mais, ce n’est pas ce qu’on a fait. On
a plutôt soutenu les acteurs et les entreprises qui nous ont justement conduits
vers cette crise par leurs comportements, comme s’ils n’étaient pas vraiment
responsables. Ils ont suivi un système et l’ont poussé à la limite jusqu’à ce
qu’il déraille, mais plutôt que de changer de conduite, on remet les wagons sur
les rails et on redonne la conduite des locomotives aux mêmes conducteurs ou à
leurs clones! (2) On va alors les
laisser aller jusqu’au prochain déraillement, dans une fuite en avant perpétuelle
comme s’il y avait un mur entre le raisonnement économique et scientifique.
Dans
ce numéro vous trouverez aussi un texte sur l’éducation dans lequel j’ai mis
bien des signets, car c’est un sujet qui me préoccupe. L’auteur y fait
référence au regretté Marcel Rioux (3), un de mes anciens professeurs de
sociologie à l’Université de Montréal, critique du rapport Parent et de
l’approche consumériste et productiviste de l’éducation :
« Pour s’exprimer d’une façon plus brutale, on
peut dire que l’homme et sa culture sont en train de disparaître sous
l’amoncellement des marchandises que le système techno-économique produit
toujours en quantités de plus en plus abondantes. » (Rapport de la
commission d’enquête sur l’enseignement des arts au Québec (rapport Rioux),
Éditeur officiel du Québec, 1968, vol 1, p. 34, cité pp. 247-8)
A-t-on
fait mieux depuis? Si on pose la question, c’est dire que la réponse n’est
certainement pas un oui clair et franc! En effet, on oriente plus que jamais la
formation vers les besoins du marché, mais sans savoir si ces besoins dureront!
Pourquoi ne forme-t-on pas des êtres polyvalents, autonomes et créateurs comme
le prônait Rioux (p. 247) plutôt que des êtres limités, façon de leur donner
des moyens de se défendre dans la vie? C’est peut-être que l’entreprise ne veut
pas de ces êtres généralistes, mais veut plutôt des gens avec une formation
pointue, mais étroite (4), façon de les tenir bien en laisse, car, crise ou
pas, c’est l’entreprise qui commande!
C’est ainsi que le taylorisme est revenu en force sous une nouvelle
forme au niveau mondial, l’entreprise n’étant plus divisée en ateliers et en
lignes de montage sous un même toit, mais plutôt réparties entre différents
pays et sous traitants! Le siège social s’occupe d’abord de marketing, puis
orchestre la production, qui peut se faire en partie dans ses usines, mais
aussi chez des sous-traitants, répartis partout sur la planète, où cela lui
coûte le moins cher et ne le lie qu’au minimum à des employés. La vraie libre
entreprise, c’est-à-dire libre des responsabilités, mais machine à produire des
profits! Les entreprises sont devenues des donneurs d’ordre, si possible avec
un minimum d’employés, les autres étant contractuels ou sous-traitants, pour ne pas avoir de liens directs avec eux!
On peut même acheter les produits des autres, y mettre sa marque et son logo,
puis en assurer la mise en marché de façon à aller chercher le plus grand
profit au moindre risque! Cette spécialisation de la production et de la
distribution à la grandeur de la planète a cependant des conséquences sur la
main-d’œuvre et les systèmes d’enseignement pour y répondre, car l’enseignement
ne sert plus à instruire et à éduquer, mais à former la main-d’œuvre dont
l’entreprise à besoin à court et moyen terme, le long terme devant être un
emploi qui mène à la retraite selon moi, ce qui existe de moins en moins! Si
l’entreprise quitte, cette main-d’œuvre n’est cependant pas toujours adaptée à
un nouveau travail, car ses compétences sont limitées à ce dont elle avait besoin
et difficilement transférable ailleurs. Ce système est si poussé que des
maisons d’enseignements donnent même des programmes courts d’enseignement, à
côté de leurs programmes réguliers, pour répondre aux besoins spécifiques des
entreprises (5) à court et moyen terme.
Rioux
avait donc raison dans sa critique de ce « système d’enseignement dans lequel l’individu est mis au service de la
production de biens de consommation » (p. 248) plutôt que « d’en faire un être « normatif »,
[soit] « celui qui peut créer et
assumer des normes ». » (Ibid.) On parle de compétences
transversales à l’école, mais ce n’est que du langage. Pour que les choses
changent, il faut que l’éducation devienne « le centre d’un véritable projet de société » (p. 258). Le
rapport Rioux est donc toujours actuel même si on connaît davantage le rapport
Parent. Sauf que les sociologues, même s’ils ont raison, on les met souvent sur
une tablette et on ne veut surtout pas les voir en éducation, comme si
l’éducation n’était pas une fonction sociale. J’ai déjà écrit sur le sujet!
(6)
Notes :
1. Le titre exact : La
décroissance : une voie théorique et pratique pour sortir de l’impasse?
2. C’est à dire d’autres
conducteurs qui ont été aux mêmes « business
school » et qui pensent de façon semblable à leurs prédécesseurs!
3. Marcel Rioux
(1919-1992), professeur au département de sociologie, Université de Montréal.
Voir quelques uns de ses ouvrages sur http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rioux_marcel.html
4. Comme ces anciens
ouvriers spécialisés qui étaient tout, sauf spécialistes! Ils n’étaient
spécialistes que de la parcelle du travail qu’on leur avait bien montré.
5. C’est ainsi qu’à côté du
Diplôme d’études collégiales nous avons des attestations d’études collégiales
« directement reliées aux besoins
actuels du marché du travail » nous dit le site du cégep de
Rosemont : www.crosemont.qc.ca/?B5E1A4D4-8FDC-4114-BFCB-50105FA5642C.
6. Michel Handfield, Parlons d’éducation : de la pénurie de personnel enseignant aux
problèmes scolaires, une réflexion s’impose, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9
no 4, Essais
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Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion.
Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945),
Québec : Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com),
252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8, Prix :$ 30,00
En
1920, le Parti nazi déclare son adhésion au christianisme positif dans son
programme politique. D’une perspective religieuse, une analyse des ouvrages
d’Adolf Hitler et d’Alfred Rosenberg nous conduit à une explication de ce « christianisme positif » et nous étonne
dans les répercussions de son application.
L’hypothèse
est la suivante : le nazisme comportait un objectif religieux, qui était
de faire disparaître le christianisme traditionnel pour le remplacer par une
vision nazie du « christianisme positif
».
Le
livre présente la lutte antinazie de deux théologiens germanophones, Paul
Tillich et Karl Barth. Tillich voit dans le nazisme une illustration de sa
théorie du démonique. Le point de vue théologique christocentrique de Barth
suscite une résistance au sein des Églises protestantes allemandes et la
naissance de l’Église confessante.
En
France, la résistance spirituelle est illustrée par deux théologiens jésuites,
les pères Pierre Chaillet et Gaston Fessard. L’action de ces deux témoins prend
un caractère prophétique au sein d’une Église qui n’a pas encore pris
conscience des implications perverses de l’idéologie nazie. Pierre Chaillet
organise la résistance spirituelle en fondant un journal clandestin et
œcuménique, le Témoignage chrétien. Gaston Fessard est l’auteur du premier
exemplaire, « France, prends garde de
perdre ton âme ». De plus, il conteste l’obligation d’une obéissance au
gouvernement de Vichy en élaborant sa théorie du « prince esclave ».
En
projetant ainsi quelque lumière sur une période particulièrement trouble du
siècle dernier, ce livre montre comment politique et religion peuvent être
parfois enchevêtrées et quelle lucidité (prophétique et théologique) est requise
pour y voir clair et pour prendre les décisions et les engagements qui
s’imposent.
Kathleen
Harvill-Burton a fait des études en sciences politiques et a obtenu une
maîtrise en théologie. Elle enseigne à l’Université de Bridgeport au
Connecticut.
Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)
Race
aryenne supérieure; Hitler, un sauveur; les Allemands, le peuple élu! Voilà des
éléments d’une idéologie : le nazisme. Mais, cette idéologie se confond à
une religion, avec le mythe du sang pur (p. 26) et la foi comme outil de
contrôle! (p. 38) Hitler se voit même investi d’une mission divine. (p. 50)
S’il s’en prend aux juifs, c’est que :
«Selon
l’interprétation hitlérienne, la race juive n’a fait que tromper le monde,
depuis l’aube de l’histoire, en se proclamant peuple élu. Il ne peut y en
avoir qu’un : la race nordique. Le mensonge juif a empêché, à maintes
reprises dans l’histoire, l’implantation triomphante du sang nordique et la
réalisation de son destin providentiel. C’est ainsi que la haine viscérale de
Hitler, même si elle trouva son origine dans les milieux sociaux antisémites de
sa jeunesse, a vraiment pris forme devant les obstacles qu’il voyait posés au
triomphe de la race germanique par le faux peuple élu. » (p. 51)
Ce
livre est fascinant par l’éclairage qu’il donne du nazisme, mais aussi
l’analogie entre religion et idéologie. De là à se questionner sur les
religions, toutes les religions, comme construit idéologique ayant des visées politiques et de conquête il n’y a
qu’un pas. De quoi avoir un doute rationnel quand on regarde les religions, car
ce ne sont pas que des croyances, mais aussi des construits sociopolitiques.
Puis, comme toutes constructions, celles-ci ont été faites dans un but. Lequel?
C’est ce qu’il faudrait savoir pour mieux les comprendre. Cependant, cela s’est
souvent perdu dans la nuit des temps! On ne peut que supposer que c’était dans
un but de domination sur un groupe ou un peuple. Son peuple ou un peuple
voisin? Cela dépend, mais, nous, on doit s’arrêter ici. Aux historiens de
répondre à ces questions.
C’est
donc un livre à lire pour comprendre l’histoire, mais aussi ce construit entre
idéologie, politique et religion en ces temps où politique et religion
reviennent à l’avant-scène de l’actualité. En complément de ce livre, nous vous
parlons maintenant de deux plaquettes fortes intéressantes sur religion,
intégration et tolérance!
---
Praagh, Shauna Van,
2006, Hijab et kirpan. Une
histoire de cape et d’épée, PUL, Sciences humaines, Collection : Mercure du Nord/Verbatim, 51 p.
$ 3,99. Site : www.pulaval.com/
La décision récente de la Cour suprême du Canada
dans l’affaire Multani sur le port du kirpan par un enfant sikh dans une école
publique du Québec nous offre l’occasion de réfléchir à la situation de
l’enfant religieux et croyant dans notre société.
Les enfants qui portent kirpan ou encore hijab
représentent une vision de la mixité culturelle selon laquelle ils gardent leur
croyance tout en s’investissant dans tous les aspects de l’éducation publique.
Loin d’être de simples récepteurs passifs des décisions de l’État, les enfants
participent activement à la définition des positions constitutionnelles et
éducationnelles qui les encadrent.
Enfants, parents, enseignants, administrateurs et
juges doivent débattre dans les classes et les cours de récréation de la
signification à donner à l’hybridité, la mixité, le multiculturalisme dans
l’État libéral contemporain.
Shauna
Van Praagh est professeure agrégée
à la Faculté de droit de l’Université McGill et à l’Institut de droit
comparatif de McGill. Ses principales recherches et ses écrits intègrent le
droit de la famille, les droits de la personne et la théorie juridique, le tout
centré sur les enfants appartenant aux diverses congrégations religieuses. La
professeure Van Praagh est titulaire d’un baccalauréat ès sciences
(1986) de l’University College de l’Université de Toronto. Elle a également
fait ses études de droit à l’Université de Toronto où elle a obtenu un baccalauréat
avec distinction en 1989. En outre, elle est titulaire d’une maîtrise en droit
(1992) et d’un doctorat en science juridique (2000) de la Columbia University à
New York. En 1989-1990, elle était clerc du très honorable Brian Dickson, juge
en chef du Canada, durant la dernière année de fonction de ce dernier à la Cour
suprême du Canada.
Angenot,
Marc, Eddi, Maï-Linh, et Vernes, Paule-Monique, 2006, La tolérance est-elle une vertu politique ?,
PUL, Collection : Verbatim, 72 pages, ISBN : 2-7637-8455-0. Site : www.pulaval.com/
Cette table ronde sur « l’impossible concept de tolérance » a été organisée par la
titulaire de la Chaire Unesco de philosophie, Josiane Boulad-Ayoub, pour
commémorer son président d’honneur, le regretté professeur Raymond Klibansky,
ainsi que ses nombreux travaux consacrés à ce problème qui le préoccupait
entre tous. Mais aussi, en même temps, pour fêter la Journée internationale de
philosophie (novembre), décrétée par l’Unesco qui a toujours placé l’idée de
tolérance au centre de ses valeurs.
Les conférenciers qui nous ont aimablement donné
leurs textes, Marc Angenot (Université McGill), Maï-Linh Eddi (Nanterre et
UQAM), Paule-Monique Vernes (Université de Provence), abordent la question
pour répondre au thème de la table ronde La tolérance est-elle une vertu
politique ?, d’abord, sous l’angle de ses fondements philosophiques,
classiques et contemporains. Ils en examinent ensuite les difficultés, le
flou, voire les contradictions, entourant tant la notion et ses métamorphoses
diverses, depuis le XVIe siècle et la croissance du pouvoir
politique, que l’ensemble complexe de conduites caractérisant les sociétés
pluralistes dans lesquelles nous vivons. Ils ont tenu également à relever les
effets pervers du recours de plus en plus fréquent à une idéologie de la
tolérance, plus doucereuse que polémique ou véritablement démocratique.
Marc
Angenot occupe la Chaire James-McGill
d’étude du discours social à l’université McGill de Montréal. Il est l’auteur
d’un grand nombre d’ouvrages d’analyse du discours et d’histoire des idées. Ses
derniers livres s’intitulent : Le marxisme dans les grands récits (Les Presses
de l’Université Laval et L’Harmattan, 2005) et Dialogues de sourds : traité
de rhétorique antilogique (Mille et une nuits, 2008).
Paule-Monique
Vernes est professeur émérite de
philosophie moderne et politique à l’Université de Provence. Auteur de
nombreuses publications et d’études importantes sur les institutions démocratiques,
la notion de citoyenneté ainsi que sur les philosophes politiques classiques,
son dernier livre (avec J. Boulad-Ayoub) porte sur les Fondements théoriques
de la représentation politique (PUL, 2007).
Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)
Suite
au livre de Kathleen Harvill-Burton sur « Le nazisme comme religion » j’attire votre attention sur ces
deux petits livres (moins de 75 pages) qui parlent d’ouverture et d’intégration
malgré – ou avec - le prisme religieux! Si la religion peut être une idéologie
qui enferme, la personne derrière la religion peut être plus ouverte. Tout est
question de balance et de compréhension mutuelle, mais avec des risques de
dérapages. Ainsi, tolérer, ce peut aussi être d’abandonner des gens à leur
sort, soi-disant que ce sont leurs choix ou leur culture qui dictent leur
façon de faire, d’être et d’agir. On n’a alors pas à intervenir tant que ça ne
nous touche pas, mais à quel prix ? Inversement, ne pas tolérer est aussi
problématique, car cela empêche le dialogue et toutes possibilités d’une voie
de compréhension mutuelle. Mais, toutes
les discussions sont elles possibles quand il s’agit de Foi, de religion et de
croyances ? Dans certains cas, n’y a-t-il pas des blocages
idéologiques ? La tolérance devient-elle pire que de l’indifférence :
« En quoi alors la tolérance est-elle
différente du mépris silencieux ? Elle est renoncement au combat et à la
discussion comme pour les goûts et les couleurs. Je te laisse tranquille si tu
me laisses tranquille. » (Angenot et al., p. 65)
Et
ici s’opposent alors les droits de la personne, les droits culturels (ou
multiculturalisme), les croyances religieuses et la liberté d’expression. (1) A
ce sujet, pensons au cas actuel de ce père de Winnipeg, suprématiste blanc, qui
fait l’objet d’un procès concernant la garde de ses enfants, car après avoir
perdu leur garde pour en avoir fait des propagandistes de la suprématie
blanche, « il
poursuit [maintenant] le gouvernement manitobain pour atteinte à sa liberté
d'expression. » (2) Si, « «Dans cette affaire, l'intérêt de l'enfant
doit primer sur la liberté d'expression», croit David Matas, porte-parole de
B'nai Brith à Winnipeg » (…) « pour l'avocat québécois Julius Grey, la question ne se pose même pas:
«On ne peut pas enlever des enfants à leurs parents simplement parce que
ceux-ci ont des opinions qui font peur.» » (3) Les croyances élevées
au rang de droit !
Cela
pose cependant de plus en plus de questions dans les milieux informés :
« En effet,
les droits de la personne et les droits culturels sont exactement
contradictoires. Les droits humains sont soumis à la loi civile qui les
contrôle avec plus ou moins de rigueur, les droits culturels sont laissés à la
libre appréciation de leurs défenseurs. Et on peut les invoquer pour justifier
l’injustifiable, comme l’excision des femmes. Chaque culture fait une apologie
de soi qu’aucune neutralité ne peut arbitrer puisque chaque culture fixe les
règles du jeu. » (Angenot et al., p. 68)
Fait
intéressant, j’ai moi-même écrit sur le sujet il y a quelques
années : « Le multiculturalisme à l'encontre de
l'égalité? », parut dans La Presse du 28 janvier 1998, p. B 2.
(4)
En
conclusion, il faut être ouverts, mais conscient qu’il n’y a pas de
recette miracle. Voilà néanmoins des réflexions à lire en complément du livre
d’Harvill-Burton pour nous aider à naviguer en ces eaux troubles de droits
contradictoires, parfois même opposés les uns aux autres!
Notes :
1.
C’est ainsi que
dans les 3 grandes religions monothéistes on retrouve « des messages de paix et d’amour »,
mais aussi « des appels au meurtre
et à la vengeance. » (Arrière de couverture de
St-Onge,
J-Claude, 2002, Dieu est mon copilote. La
Bible, le Coran et le 11 septembre, Montréal: écosociété)
2. Agnès Gruda, Les
opinions haineuses font-elles de mauvais parents?, in La Presse, 27 mai
2009 : www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/200905/27/01-860191-les-opinions-haineuses-font-elles-de-mauvais-parents.php
3. Ibid.
4. J’ai aussi repris
intégralement ce texte en annexe de Michel Handfield, Le feu n’est pas pris! Ou commentaires autour des débats actuels sur
l’accommodement raisonnable à la lumière d’Incendies de Wajdi MOUAWAD (France :
Actes Sud et Québec : Leméac, 96 pages), Societas Criticus, revue de
critique sociale et politique, Vol. 9 no 2, Essais.
---
De
Cock, Laurence, Madeline, Fanny, Offenstadt, Nicolas et
Wahnich, Sophie, (Sous la direction de), 2008, Comment Nicolas Sarkozy écrit
l’histoire de France,
France : Agone/Passé & Présent (ISBN : 978-2-7489-0093-4 / 208 pages /
12 x 19 cm). http://atheles.org/editeurs/agone/
Guy
Môquet, Jaurès, les colonies et tant d’autres… Nicolas Sarkozy en campagne,
puis au début de son mandat, n’a cessé d’utiliser et de brandir des références
historiques. Cet usage immodéré de l’histoire a alors mobilisé autant de mises
en scène grandiloquentes que de discours de filiation destinés à dessiner les
contours d’une France mythique du candidat puis du président.
Comment
voir clair dans tous ces personnages et événements sans cesse mélangés et
associés les uns aux autres en dehors de tout contexte ? Comment comprendre le
brouillage de références qui empruntent autant aux grandes figures de la gauche
qu’à celles de la droite ? Quels sont les enjeux et les effets politiques de
telles constructions historico-politiques ?
Une
vingtaine d’historiens ont disséqué les usages que fait de l’histoire Nicolas
Sarkozy pour permettre de saisir les mécaniques à l’œuvre dans cette vaste
entreprise de reconstruction d’un roman national. Sous la forme d’un dictionnaire,
un véritable parcours critique dans l’histoire de France revue et corrigée par
une droite qui entend refabriquer de l’« identité
nationale »...
Commentaires de Michel Handfield (9 juillet 2009)
Ah, l’histoire! Surtout quand les politiciens la manipulent
pour en faire leur histoire; celle dont ils ont besoin pour se justifier!
Alors, pour répondre à cette manipulation « sarkozyenne »
des historiens ont mis les points sur les « i » et les barres sur les
« t » dans ce livre, car Nicolas cite abondamment des gens hors
contexte pour flatter des électeurs tout en vidant ces personnages de leur sens
véritable, car si on se rappelle de leur nom, on se rappelle plus rarement ce
qu’ils ont dit, fait ou pensé! Cette stratégie « a pour principale fonction de dépolitiser l’histoire en neutralisant ou
en détournant la charge idéologique de ses symboles. » (p. 15) Ce
livre doit être bienvenu en France. Le même type de livre le serait ici, où on
vide aussi l’histoire de son contenu idéologique à l’école. Nos historiens
prendront-ils exemple de ceux-là? C’est à souhaiter.
Si ce livre est d’un intérêt certain pour la France, il a
aussi de l’intérêt pour les francophones hors de l’hexagone. D’abord, si on
suit le moindrement l’actualité internationale et française, il peut être bon
d’avoir ces références pour comprendre au-delà des lignes rapportées dans les
médias. C’est déjà ça. Mais, si on s’intéresse le moindrement à la politique en
général, il y a des références dont on ne peut passer à côté, comme l’Affaire Dreyfus et Mai 68 par exemple. On ne peut non plus ignorer le Communautarisme, puisque ce débat a
traversé les frontières françaises et nous a rejoints, ici au Québec, avec tout
l’épisode des accommodements raisonnables! (www.accommodements.qc.ca) C’est donc éclairant pour
nous aussi.
Parlant
d’éclairage, on y retrouvera les concepts
de la « lutte des classes »
(119-121); des « lumières »
(pp. 116-9), et de « Choc des civilisations »
(49-52) par exemple. Au niveau des
personnages historiques, on a droit à des entrées sur « Claude Lévi-Strauss », « Blum », « De Gaulle » ou « Hugo »
pour ne nommer que ceux-là. Puis on y trouve aussi quelques événements
historiques marquant, comme « l’Affaire
Dreyfus » (pp. 27-30),
Bref, des choses reprises par la
littérature, le cinéma et les médias qui font qu’on les connaît aussi hors de
France même si ce n’est pas à fond, d’où l’intérêt de ce livre pour la
francophonie, car il couvre large autant en histoire, qu’en sociologie,
littérature ou politique. Un livre qui devrait intéresser au moins quelques
francophones hors de l’Hexagone et dont le concept mériterait certainement
d’être repris ailleurs, car ce genre de politicien ne sévit pas qu’en France.
Ce besoin de remettre les pendules à l’heure ne concerne donc pas que
l’Hexagone. D’autres pays auraient intérêt à se remémorer leur
histoire. Si cela pouvait donner des
idées à d’autres éditeurs…
Sommaire par thématiques:
Personnages
Maurice Barrès, par Gérard
Noiriel
Marc Bloch, par Gérard
Noiriel
Léon Blum, par Gérard
Noiriel
Charlemagne, par Fanny
Madeline
Georges Clemenceau, par
Nicolas Offenstadt
Condorcet, par Yannick Bosc
De Gaulle, Sarkozy : une
drôle d’histoire, par Annie Collovald
Jules Ferry, par Olivier Le
Trocquer
Victor Hugo, par Sylvie
Aprile
Jean Jaurès, par Blaise
Wilfert-Portal
Jeanne d’Arc, par Nicolas
Offenstadt
Claude Lévi-Strauss, par
Éric Soriano
Lyautey, par Catherine
Coquery-Vidrovitch
Georges Mandel, par
Jean-Marie Guillon
Guy Môquet, par Pierre
Schill
Jean Moulin, par Michel
Fratissier
Napoléon Bonaparte, par
Marc Belissa
Napoléon III, par Olivier
Le Trocquer
Rois de France, par Fanny
Madeline
Lieux et événements
Affaire Dreyfus, par Thomas
Loué
Afrique, par Laurence de
Cock
Cascade du bois de
Boulogne, par Jean-Marie Guillon
La Commune, par Olivier Le Trocquer
Croisades, par Françoise
Micheau
Édit de Nantes, par Jérémie
Foa
Glières, par Jean-Marie
Guillon
Mai 68, ou L’actualité de
la mémoire, par Michèle Riot-Sarcey & Thierry Aprile
Pavillon de la lanterne,
par Yann Potin
Résistance, par Jean-Marie
Guillon
Verdun, par Nicolas
Offenstadt
Vichy, par Jean-Marie
Guillon
Concepts
Choc des civilisations, par
Françoise Micheau
Communautarisme, par Éric
Soriano
Esclavage dans les colonies
françaises, par Éric Mesnard
État capétien, par Yann
Potin
Féodalités, par Fanny
Madeline
Fille aînée de l’Église,
par Fanny Madeline & Yann Potin
Fin de l’histoire, par
Michèle Riot-Sarcey
La « France éternelle », un
paysage de campagne ?, par Pierre Schill
Litanie, par Laurence de
Cock
Lumières, par Sophie
Wahnich
Lutte des classes, par Éric
Soriano
Passé colonial, par Gilles
Manceron
Repentance, par Sandrine
Lefranc
Rêve, par Laurence de Cock
Révolution française,
révolution, par Sophie Wahnich
Révolution française, ses «
grands hommes », par Marc Belissa
La Terreur, terreur, par
Sophie Wahnich
Totalitarisme(s), par Sonia
Combe
###
Du jazz accessible
sans compromis!
Commentaires de
Michel Handfield sur Nathalie Renault, « La chance »
(www.nathalierenault.com) et André Leroux, «Corpus
Callosum»
20 août 2009
J’ai assisté au lancement de ces
deux albums il y a quelques semaines, soit au début de l’été. Ils invitaient à
l’extérieur, car on sentait des odeurs du Festival de jazz. Je les ai écoutés
quelquefois en juillet, regardant la pluie tomber. La musique m’emportait loin
de cette pluie, mais, comme mon esprit était alors ailleurs, je n’écrivais pas.
Les présenter en une ligne, je dirais : « Trop intéressant pour écrire sur le sujet. A écouter! »
Maintenant qu’on est en période ensoleillée, il est plus facile pour moi
d’écrire sur cette chaude musique!
Nathalie Renault, La chance, est une
forme d’expérience musicale et humaine, car elle chante la vie. Sa vie et celle
des autres, car elle reprend aussi
« la chanson des vieux amants »
de Jacques Brel. On a droit à la palette des couleurs de la vie accompagnée de
cette palette particulière qu’offre la musique de jazz. Parlant de la vie,
« la première fois » qui
lance ce CD, débute avec un battement
cardiaque! De quoi avoir un coup de cœur pour cet album.
Autre
intérêt : ce disque allie la prose francophone à la sensibilité féminine,
le tout habillé de la volupté des accents jazz!
Lors
du lancement du disque, on ne pouvait passer à côté du sourire de Nathalie
Renault. Ce sourire s’entend. Voix chaude et suave qui donne une teinte toute
particulière aux vieux amants de
Brel par exemple. Du bonbon.
Les pistes :
01 — La Première
Fois
02 — Cet Amour
M'engage
03 — La Chance
04 — Le Blues De
Minuit
05 — Quelqu'un
T'attend
06 — Moi-Même
07 — Ferme Les
Yeux
08 — Les Oiseaux
Blessés
09 — Doué Pour
La Vie
10 — Être Belle
11 — Vieillir
12 — La Chanson
Des Vieux Amants
Avec «Corpus Callosum» d’André Leroux, c’est autre chose. D’abord, cet
album est instrumental; entre le jazz traditionnel et expérimental. Il joue
dans l’émotion et l’imagination. Du jazz cérébral! On ne saurait mieux dire,
car le Corpus Callosum est la
structure qui connecte les deux hémisphères du cerveau! (1) Un hommage à John
Coltrane (2) dit André Leroux sur son site. Moi, je dirais un hommage à
l’intelligence et l’émotion, fruits de la connexion de nos deux
hémisphères!
Avec
le jazz, il faut parfois faire attention. Certains artistes font parfois des
albums plus hermétiques ou d’avant-garde que d’autres; albums qui s’adressent à
un public plus restreint et initié. Mais, ils feront aussi des disques plus
accessibles dans leur production; des musiques qui seront des succès de vente
et les propulseront devant un public plus large. Des musiques qui les feront vivre
et leur permettront de faire certaines œuvres plus expérimentales, même si
moins accessibles! «Corpus Callosum»
relie ces deux courants comme il relie les deux hémisphères du cerveau. Le
profane qui s’en donne la peine trouvera des points d’entrée, mais ce disque ne
rebutera pas le puriste et l’élitiste, car on ne va pas dans la facilité pour
des raisons commerciales. Cet album est d’abord du jazz sans compromis. Du bon
jazz.
Parfois,
l’expérimental, la recherche de nouveau ou l’aventure hors des sentiers battus
rencontrera aussi un large public en mal d’inédit. Une musique ou un son qui
sort au bon moment pourra devenir un succès commercial. Coltrane ou Miles (3) y
sont arrivés dans de grands moments, ce qui a donné des succès à des musiques
sans concessions. Nous souhaitons la même chose à André Leroux, car cet album
est dans ces eaux : accessible à l’auditeur à l’esprit ouvert, mais sans
compromis, ni racolage! Cela ne viendra probablement avec le premier CD, mais
il est en piste…
Les pistes :
01 — Speed
Machine
02 — Sa Ka Vin
03 — Big Black Bird
04 — All of Them
05 — Elvin's Mood
06 — Ode à John
07 — Cadenza fro Nationz
08 — Offertoire
Notes:
1. “The corpus callosum is a structure of the
mammalian brain in the longitudinal fissure that connects the left and right
cerebral hemispheres.” Voir “Corpus callosum” sur
wikipédia anglais, car il est plus détaillé qu’en français pour
l’instant : http://en.wikipedia.org/wiki/Corpus_callosum
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Coltrane
3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Miles_Davis
---
L’été débute plus tard cette année :
le 30 juin, avec le Festival international de Jazz de Montréal (www.montrealjazzfest.com).
Lieu de découvertes, profitez des spectacles gratuits pour savoir de
quel jazz vous vous chauffez! À moins que vous ne carburiez au blues ou à la musique du monde. De toute
manière, vous serez servi. Si vous avez besoin de quelques conseils, voici les
nôtres, tous sélectionnés dans les concerts gratuits. Mais, vous en trouverez
bien d’autres sur place. Nous avons d’ailleurs parsemé notre programme de
quelques soirées libres! Bon Festival; bonnes découvertes!
Michel Handfield
Les photos
viennent du site du Festival international de Jazz de Montréal, sauf pour JIMMY JAMES et BRYAN LEE
qui viennent du site internet cité. La recherche de liens pour chacun de
ces spectacles est la nôtre.
Mardi 30 juin 2009
21 h 30
STEVIE WONDER
Première partie
: Dj Kobal
Scène General
Motors
Mercredi 1 juillet 2009
19 h
MIKE GOUDREAU
Scène
Loto-Québec
21 h
VIC VOGEL ET LE
JAZZ BIG BAND - HOMMAGE AUX GRANDS MAÎTRES DU JAZZ
Scène General
Motors
21 h
JIM ZELLER 25E
ANNIVERSAIRE AVEC INVITÉS SPÉCIAUX CARL TREMBLAY ET JOE JAMMER
Scène
Loto-Québec
http://carltremblay.studiomaniak.com
Jeudi 2 juillet 2009
Allez découvrir
sur place…
Vendredi 3 juillet 2009
20 h
LYNDA THALIE
Scène Bell
21 h
FLORENCE K - LA
NOCHE DE LOLA
Événement
spécial pour le 30e
Scène General
Motors
21 h
JONAS - BACK TO BLUES
Scène
Loto-Québec
Samedi 4 juillet 2009
21 h
BOB WALSH
Scène
Loto-Québec
www.audio-occasion.qc.ca/musique/bob.html
Dimanche 5 juillet 2009
21 h
PATRICK WATSON
Scène General
Motors
Lundi 6 juillet 2009
19 h
RICK L. BLUES
Scène
Loto-Québec
21 h
STEVE HILL AND THE MAJESTIKS
Scène
Loto-Québec
Mardi 7 juillet 2009
20 h
DAWN TYLER
WATSON ET PAUL DESLAURIERS
Scène Rio Tinto
Alcan
Mercredi 8 juillet 2009
19 h
JIMMY JAMES
Scène
Loto-Québec
La photo vient
du site :
www.jimmyjamesband.com/en/index.php
21 h
BRYAN LEE
Scène
Loto-Québec
La photo vient
du site :
Jeudi 9 juillet 2009
Allez découvrir
sur place…
Vendredi 10 juillet 2009
Aller découvrir
sur place…
Samedi 11 juillet 2009
18 h
GUY NADON
Scène General
Motors
Dimanche 12 juillet 2009
Aller découvrir
sur place…
---
Concert
Harry Potter (Musique de John Williams)
L’Orchestre à
Vents de Musiques de Films sous la direction de Jocelyn Leblanc :
Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009)
J’ai
assisté à un concert Harry Potter dimanche dernier à la salle Oscar-Peterson de
l'Université Concordia (http://oscar.concordia.ca), rue Sherbrooke Ouest, à Montréal
et je me dois de souligner que c’est une très belle salle.
Ceci
étant dit, le concert était, comment puis-je dire, « musi-magical » dès les premières notes! La musique d’Harry
Potter est très visuelle même hors du film. L’émotion y est inscrite. Et, si ce
ne sont pas des musiciens professionnels, ce sont des amateurs de musique et de
films qui mettent l’émotion au service de leur art, ce qui est gagnant. Le
concert avait une âme! J’ai bien aimé, la salle aussi.
De
plus, ce concert pouvait faire office d’initiation à la musique orchestrale
pour les enfants. Somme toute, une belle façon de les initier. Qui sait si un
jour ils ne demanderont pas pour aller voir l’OSM dans un parc par exemple. La
culture, ce n’est pas juste la télé!
Pédagogique
aussi à l’occasion, comme lorsque le chef et Pascal Forget, qui agissait à
titre d’animateur, ont expliqué aux enfants et aux plus grands qu’une pièce durait 5 mouvements et que la
convention veut que l’on n’applaudisse pas entre eux. On applaudit lorsque le
chef aura baissé les bras à la fin du dernier mouvement. Ce fut fait de façon
charmante et suivit par la salle, où il y avait des enfants de 7 à 77 ans comme
le veut la formule consacrée!
Quant à Pascal Forget, chroniqueur
à l'émission « La revanche des nerdz »
sur Z-télé, chroniqueur scientifique
à l’émission « Le code Chastenay »
à Télé-Québec, porte-parole des Sceptiques du Québec, et bien plus
encore, il a fait un excellent travail avec les enfants et l’assistance. Bref, une très belle expérience!
###
(Ciné, Théâtre et quelques annonces d’événements)
INGLOURIOUS BASTERDS / LE COMMANDO DES BÂTARDS
Réalisateur : Quentin
Tarantino
Distribution : Brad
Pitt, Christopher Waltz, Diane Kruger, Eli Roth, Melanie Laurent
Dans
la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) assiste à
l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa
(Chistopher Waltz). Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle
se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de
cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt)
forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives
particulièrement sanglantes contre les nazis. "Les bâtards", nom sous
lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice
allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les
hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du
cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très
personnelle.
Commentaires de Michel Handfield (20 août 2009)
Film
à sketches, en 5 chapitres de mémoire. Dans ces quelques chapitres un petit
groupe de soldats juifs américains et une juive, jeune et jolie, qui a réussit
à échapper à la mort, visent à éliminer de hauts dirigeants du IIIe Reich basés
en France. Hitler devrait même se joindre à eux! On est au cinéma, alors tout
est possible. Cela donne donc une très bonne comédie dramatique, car si c’est
comique, c’est aussi tragique. On sent très bien qu’il n’était pas facile de
vivre sous l’occupation. De servir les allemands.
Seul,
sans témoin, on aurait parfois la chance d’en éliminer un, mais il y a les autres;
ceux qui peuvent avoir été témoin sans qu’on ne le sache, des allemands ou des
collabos, et qui peuvent nous dénoncer. En tuer un pour se faire tuer et voir
sa famille décimée par la suite, en exemple pour les autres, a de quoi retenir
même les plus hardis! Il faut être organisé pour le faire, ne pas avoir peur
et, surtout, être certain de ses amis. On sent cette tension sous-jacente à la
vie sous le régime de Vichy tout au long du film.
Si vous vous assoyez dans la première
rangée, attention aux éclaboussures de
sang, car on ne ménage pas sur l’hémoglobine quand l’occasion se présente d’en
mettre! Je pensais parfois à Mash
(1970) que j’ai vus dans mon adolescence. (1) Mais, pour en revenir au « commando des bâtards », c’est une comédie dramatique qui fait
quand même réfléchir.
Note :
1. Si j’avais 12 ans à la sortie de Mash, il me
semble l’avoir vu un peu plus vieux au ciné club de mon école secondaire ou à
la télé, à moins que je confonde avec la série (1972-1983). Voir IMBD :
Le film (1970) :
www.imdb.com/title/tt0066026/
La série
télé (1972-1983): www.imdb.com/title/tt0068098/
---
La nouvelle saison d’espace libre
Collective, expérimentale, libre! Vive, le théâtre, vive l’espace, vive
l’espace libre!
Michel Handfield pour Societas Criticus
---
« YOUSSOU
N’DOUR: I BRING WHAT I LOVE » D’ELIZABETH CHAI VASARHELYI. UN
DOCUMENTAIRE SUR YOUSSOU N’DOUR,
L’AMBASSADEUR DE LA MUSIQUE AFRICAINE
À L’AFFICHE DÈS LE 17
JUILLET
Shadow
Distribution, est heureuse d’annoncer la sortie du film YOUSSOU N’DOUR : I
BRING WHAT I LOVE, un documentaire musical d’Elizabeth Chai Vasarhelyi.
Présenté en première canadienne au Festival de films de Toronto, le film a
remporté plusieurs prix dans divers festivals et a reçu un accueil enthousiaste
autant du public que de la critique. Ce documentaire suit le grand Youssou
N’Dour, ambassadeur de la musique africaine et artiste engagé. YOUSSOU
N’DOUR : I BRING WHAT I LOVE prendra l’affiche en version originale
anglaise, française et arabe avec sous-titres anglais.
En
2005, N’Dour, musulman Sufi, lance l’album Egypt, son plus personnel et
religieux à ce jour. À travers ses nouvelles chansons, il désire montrer un
visage plus tolérant de l’Islam. Au Sénégal, pays natal de Youssou N’Dour,
l’album est aussitôt rejeté en bloc par son public et on le qualifie de
blasphématoire. Les magasins de disques le retirent rapidement des tablettes et
N’Dour se retrouve au centre de la controverse. Pendant plus de deux ans la
réalisatrice Chai Vasarhelyi a suivi Youssou N’Dour, griot et star
internationale, filmant en Afrique, en Europe et en Amérique pour raconter
comment l’artiste fait face à ces difficultés et regagne finalement le respect
et l’admiration de son public autant chez lui qu’à l’extérieur des frontières
de l’Afrique.
Le
monde entier connaît Youssou N’Dour le musicien, mais bien peu de gens
connaissent l’homme derrière la voix reconnaissable entre toutes. Ce
documentaire nous fait découvrir l’histoire de celui qui de simple griot
passionné de musique allait devenir la voix d’un continent et par le fait même
l’artiste africain ayant vendu le plus de disques. YOUSSOU N’DOUR : I
BRING WHAT I LOVE est un vibrant hommage à un artiste hors du commun, à un être
exceptionnel qui a su transcender les frontières.
Commentaires de Michel Handfield (15 août 2009)
Parfois, on voit beaucoup de films, on
prépare des dossiers, on suit l’actualité… et des notes de films demeurent dans
l’ordi en vue d’un texte qui ne vient pas parce qu’on a oublié, perdue dans un
coin de la mémoire! C’est ce qui m’est arrivé pour ce film à l’affiche il y a
un mois! Alors, au moins un mot à son sujet!
Ses
parents avaient brisé des tabous avant lui. Il est allé vivre chez sa grand
mère et a grandit dans une atmosphère de grillots. La voie était tracée.
Youssou N’Dour deviendra chanteur.
Il
défendra les droits de l’Homme, la justice et l’émancipation de la femme dans
ses chansons. Mais, avec l’album « Egypt »
il ira un cran plus loin en chantant la religion musulmane comme on la vit.
Cela ne sera pas accepté par tous, mais
surtout pas par les fondamentalistes pour qui on ne peut parler de religion que si on y est autorisé par ceux
qui en ont le contrôle, c’est-à-dire eux-mêmes! Il sera donc mal vu au Sénégal, son propre pays, où il est pourtant une
vedette.
Dans
ce film, entre tradition et modernité, on saisit toute la force de la foi, mais
aussi le danger qu’elle peut représenter, car la ligne est très mince entre les
deux! Pourtant, « Egypt » était un album sur le
concept de vivre ensemble. Chanter la tolérance pour faire face à l’intolérance
au nom de tabous! Quel paradoxe.
---
THE TIME TRAVELER'S
WIFE /
LE TEMPS N'EST RIEN
En
version originale anglaise et version doublée québécoise.
14 août 2009
Réalisateur : Robert Schwentke
Distribution : Eric Bana
(Munich), Rachel McAdams (The Notebook), Ron Livingston (Sex and the City)
La relation d'une femme (Clare –Rachel
McAdams) et d'un homme (Henry – Eric Bana), celui-ci possédant des gènes lui
permettant de voyager dans le temps et de s'observer ainsi à plusieurs étapes
de sa vie.
Commentaires de Michel Handfield (11
août 2009 mis en ligne le 14)
Un film de science-fiction romantique tout en
aller-retour! Cependant, les allers-retours d’Henry semblent davantage le fruit
de ses émotions que d’un contrôle de sa part, ce qui lui posera parfois des
problèmes, surtout lorsqu’il est face à lui-même dans des situations délicates,
car il ne semble pas contrôler où il se « rematérialise »! Autre
problème, mais qui fait foi d’un certain réalisme, c’est qu’il arrive nu là où
il se pointe, car c’est lui qui se déplace dans le temps et non ses vêtements.
C’est parfois embarrassant, car il doit toujours trouver ou voler du linge.
Bref, un divertissement que j’ai apprécié, mais je n’ai pas pris de notes, car
ce n’était pas dans mon créneau d’analyse.
---
LES GRANDES CHALEURS de Sophie Lorain
Avec Marie-Thérèse
Fortin et François Arnaud
À L’AFFICHE PARTOUT
AU QUÉBEC DÈS LE 7 AOÛT
Les
Films Christal, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d’annoncer que le
film LES GRANDES CHALEURS prendra l’affiche partout au Québec dès le 7 août
prochain. Premier long métrage de la réalisatrice et comédienne Sophie Lorain,
le film est scénarisé par le dramaturge Michel Marc Bouchard (Les Feluettes),
d’après une adaptation de sa pièce Les grandes chaleurs.
Gisèle
Cloutier, 52 ans, travailleuse sociale, découvre peu avant la mort de son mari
et de l’aveu de celui-ci, qu’il a entretenu depuis des années une relation
secrète avec une autre femme.
Yannick
Ménard, 20 ans, jeune cleptomane incorrigible, est un ancien client de Gisèle
au centre jeunesse. Fragilisé par une tentative de suicide, Yannick est
secrètement devenu amoureux de Gisèle. Lorsqu’il apprend qu'elle est veuve, il
tente par des moyens hors du commun de se rapprocher d’elle.
À
la fois fascinée et inquiétée par leur écart d’âge, Gisèle succombe à Yannick,
mais la relation naissante est perturbée par les visites impromptues du patron
de Gisèle en pleine manœuvre de séduction, de ses deux enfants et de sa sœur.
C’est le début d’un enchaînement de quiproquos et de surprenantes révélations…
tout ça en pleine canicule.
Délicieuse
comédie romantique tournée dans la région de Québec, LES GRANDES CHALEURS met
en vedette, pour la première fois dans un premier rôle au grand écran, la
comédienne Marie-Thérèse Fortin, ainsi que François Arnaud (J’ai tué ma mère),
Marie Brassard (Cadavres), François Létourneau (Québec-Montréal) et Véronique
Beaudet. LES GRANDES CHALEURS est une production de Christal Films et Vélocité
international. Le film est sous-distribué par Les Films Seville et
prendra l’affiche partout au Québec dès le vendredi 7 août.
Les
Films Séville est une compagnie intégrée de distribution et de ventes
internationales de longs métrages indépendants de qualité située à Montréal,
détenant des droits pour la distribution canadienne de près de 800 longs
métrages indépendants et les droits mondiaux pour plus de 100 longs métrages et
documentaires. Séville est une compagnie d’E1 Entertainment.
Commentaires de Michel Handfield (11 août 2009)
Gisèle Cloutier, 52 ans, et Yannick Ménard, 20
ans, tombent en amour. « Folle
d'amour à perdre le contrôle de tout » dira même Gisèle, travailleuse
sociale auprès des jeunes. J’ai entendu quelques commentaires à la radio dont
un qui disait à peu près qu’un « trip
de cul » une fois ou deux, ça se serait compris, mais un amour comme
ça, ça ne tient pas la route! On ne comprend pas.
Et
bien, comme je ne suis pas critique, mais sociologue, j’explique. Gisèle est
touchée, fortement touchée, non pas seulement par la mort de son mari dont elle
s’est occupée à la maison, mais par le fait qu’il lui a avoué, juste avant de
mourir, avoir eu une maîtresse presque tout le temps de leur mariage. Elle a vu
près de 30 ans de sa vie s’écrouler d’un coup. Alors, ce jeune de 20 ans,
ex-client de Gisèle au centre jeunesse, qui lui tourne autour, c’est l’occasion
pour elle de revenir à ses 20 ans. La ménopause aidant, ce ne sera pas un
« trip de cul », mais un amour dont elle a besoin. L’après, ce sera
autre chose qu’on n’a pas dans ce film. Ce qu’on a cependant, c’est le combat
intérieur entre la Gisèle émotive, qui a besoin de cet amour, et la Gisèle
rationnelle, TS, qui le combat, car c’est irrationnel et non éthique, surtout
qu’il s’agit d’un jeune pour lequel elle a représenté une figure d’autorité
dans une relation d’aide. On est donc dans le film drôle et touchant; réaliste
et irréel, car elle aurait pu avoir de l’aide du centre par exemple. Mais, il
n’y aurait pas eu de film.
Quand
on le prend pour ce qu’il est, on a du plaisir. Mais, il donne aussi des sujets
de discussions, notamment sur la vulnérabilité non seulement des jeunes en
besoin, mais des professionnels aussi. Certains jeunes peuvent être de grands
séducteurs et savoir en user comme d’une arme de pouvoir, car c’en est
une!
Il
y a aussi toute la question du sexe des protagonistes. Question intéressante et
révélatrice, car si la même histoire avait tournée autour de Ghislain, 52 ans,
qui entame une relation avec son ex-cliente, Yannie, 20 ans, serait-on
intervenue plus rapidement et plus fortement
auprès de Gislain qu’on ne l’a fait avec Gisèle dans son milieu de
travail? Quant aux critiques et au public, on aurait réagi comment à un tel
renversement des rôles? Il me semble que ce ne serait pas la même
perception/réception pour le même film pourtant! Juste cela en fait un film
intéressant à discuter. Il va beaucoup plus loin que ce que certains
journalistes en ont dit, car il y a beaucoup de non-dits (à percevoir) dans ce
film! Un film beaucoup plus intelligent qu’il n’y paraît au premier regard si
on prend le temps de l’approfondir. Mais, j’ai toujours dit que le spectateur a
aussi un travail à faire, car un film, c’est la rencontre de la pellicule avec
la perception du spectateur et cette perception n’est pas et ne peut être la
même pour tous. A chacun de faire son bout de chemin.
---
Avec Meryl Streep; Amy Adams; Stanley Tucci;
Chris Messina; Linda Emond; Mary Lynn Rajskub; Jane Lynch; Frances Sternhagen
Meryl Streep is Julia Child
and Amy Adams is Julie Powell in writer-director Nora Ephron’s adaptation of
two bestselling memoirs: Powell’s Julie & Julia and My Life in France, by
Julia Child with Alex Prud’homme.
Based on two true stories,
Julie & Julia intertwines the lives of two women who, though separated by
time and space, are both at loose ends...until they discover that with the
right combination of passion, fearlessness and butter, anything is possible.
Commentaires de Michel Handfield (11 août 2009)
1949, dans la France d’après
guerre débarque Julia Child (1) qui y suit son mari qui travaille pour le
service des affaires étrangères des États-Unis. Elle s’ennuie et se cherche de
quoi faire mis à part sa passion de manger dans les restaurants français. Ce
sera le bonheur quand elle commencera des cours de cuisine. Le bonheur? Que
dis-je, la passion! Mais, le couple vivra aussi quelques péripéties et une
certaine insécurité, vu que les États-Unis vivront quelques années sombres avec
le Maccarthisme et la chasse aux
communistes! (2) Le pays des libertés devrait justement s’en souvenir, car les
États-Unis n’ont pas toujours été un modèle de liberté de penser et ne le sont
pas encore! (3) Ils reviendront
finalement aux États-Unis, où elle réalisera enfin son projet d’un livre de
cuisine et de cours télévisés.
Le Queens, New-York 2002.
Julie Powell travaille dans un cubicule
pour répondre aux citoyens de la ville. Mais, elle s’ennuie. Elle se
sent aussi diminuée, elle qui avait fait des études avec l’ambition de devenir
écrivaine, quand elle rencontre ses copines; celles qui ont
« réussies » selon certains standards culturels états-uniens, mais
qui semblent en même temps quelque peu stressées, compulsives et, parfois,
superficielles! Julie cherche donc
comment devenir quelqu'un? Alors, pourquoi pas un blogue. Mais, sur quoi? Pourquoi pas sur la cuisine de Julia Child,
car elle a « volé » ce livre de « recettes françaises pour les Américaines » à sa mère! (4) Elle se trouve donc un double défi :
faire toutes les recettes de Julia Child en une année (il y en a plus de 500)
et tenir un blogue sur le sujet: http://juliepowell.blogspot.com/. Elle y gagnera des
lecteurs et une popularité au point d’en faire un livre à son tour. C’est
d’ailleurs de ce livre qu’est tiré ce film.
On est dans un « film
confort » un peu comme on dit du « comfort food », traduit par « aliment-réconfort » sur Wikipédia! (5) Ils sont amoureux,
collés et mangent bien! Surprenant qu’ils ne prennent pas plus de poids que
cela, car on les voit rarement faire de l’exercice! Et, pourtant, le beurre et
la crème sont en portions généreuses! Si vous avez le foie sensible,
retenez-vous de voir ce film! C'est par contre très sensuel.
Si leurs personnalités se
mêlent au niveau de leur sensualité, elles se mêlent aussi au niveau de leur
conquête du médium montant de leur époque. Elles sont en quelque sorte de
l’avant-garde de leur génération. Pour
Julia, ce fut par la télé qu’elle entra dans les maisons pour parler aux
femmes; pour Julie c’est par l’internet! Elles ont gagné leur célébrité avec les médias de leur époque. Sans son
blog, on n’aurait peut-être jamais entendu parler de Julie Powell. Sans son
émission de télé, faite chez elle, on aurait beaucoup moins entendu parler de
Julia Child. Mais, elles ont su utiliser les médias pour devenir ce qu’elles
voulaient être! Cela donne donc un film
tout en parallèle sur une histoire vraie.
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Child
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/McCarthisme
3. On le voit avec la chasse aux sorcières que mène
l’extrême droite états-unienne contre Barak Obama! On l’accuse
notamment de ne pas être né aux États-Unis, donc d’occuper illégalement le
siège présidentiel. (Je ne mets pas d’hyperliens vers ces textes, car je ne
veux pas faire de publicité à ces groupes.) On le voit aussi avec certains
combats de la droite religieuse et dangereuse, notamment en matière
internationale. Qui lit le Harper’s
magazine (www.harpers.org)
régulièrement n’a pu passer à côté de quelques textes dénonciateurs de ces liens
incestueux et dangereux entre la droite politique et religieuse états-unienne!
A titre d'exemple je peux citer Jeff Sharlet, « Jesus killed Mohammed:The crusade for a Christian military”,
Harper’s magazine, May 2009.
4. « Mastering the Art of French Cooking »
publié chez Alfred
A. Knopf. Voir
le scrapbook que l’éditeur a fait pour la sortie du film:
http://cooking.knopfdoubleday.com/2009/08/06/julia-child-our-digital-scrapbook/
5. Comfort food:
http://en.wikipedia.org/wiki/Comfort_food
Aliment-réconfort:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aliment-r%C3%A9confort
---
7 AOÛT
Un film de Gustave
Kervern et Benoît Delépine avec YOLANDE MOREAU et BOULI LANNERS
FunFilm
Distribution est fière d’annoncer la sortie du film LOUISE-MICHEL, le troisième
long métrage de Gustave Kervern et Benoît Delépine (Aaltra, Avida). Projeté
dans plusieurs festivals à travers le monde dont celui de San Sebastien où il a
reçu le prix du Meilleur scénario et celui d’Amiens où il a remporté le Prix du
Public, le film s’est également mérité une mention spéciale au Festival du film
indépendant de Sundance pour son originalité.
Une
usine quelque part en Picardie. Après un plan social, les ouvrières sont sur le
qui-vive mais ce jour-là, le directeur les convoque pour leur faire une petite
surprise : des blouses neuves avec leur prénom brodé… Un cadeau qui rassure
tout le monde. L’espoir revient. Le lendemain matin c’est la consternation:
l’usine a été déménagée pendant la nuit et la direction est en fuite. Réunies
dans un café, la déléguée syndicale annonce aux ouvrières le montant de leurs
indemnités : 2000 euros chacune. Scandalisées mais réalistes, elles décident de
mettre cet argent en commun pour financer un projet de reconversion. Plusieurs
idées sont lancées en l’air, sans grand enthousiasme. Louise, la plus sauvage
de toutes, prend enfin la parole. Elle a une idée à la fois faisable et
abordable : faire buter le patron par un professionnel ! L’accord est unanime
et Louise est chargée de trouver un tueur à gages. Elle va choisir le plus
minable de sa génération : Michel. Ensemble, ils partent à la recherche du
patron voyou.
Faisant
référence à la célèbre anarchiste de la Commune Louise Michel et s’inspirant de
faits réels en cette période de crise économique, le troisième long métrage des
deux comparses Kervern et Delépine est radicalement politiquement incorrect.
Comédie grinçante mi-anarchique, mi-burlesque, le flm met en vedette les
acteurs belges Bouli Lanners (Astérix aux Jeux olympiques) et la gagnante d’un
César Yolande Moreau (Séraphine), en plus d’une savoureuse apparition de Benoit
Poelvoorde.
Commentaires de Michel Handfield (8 août 2009)
Ce
film débute sous des airs de comédie, ce qui donne le ton. Mais, on peut être
dans la comédie noire et faire réfléchir en même temps. C’est le fait de
quelques humoristes, mais aussi de ce film.
Le
directeur d’usine dit à un de ses sous-fifres de leur parler du plan social et
de ce qu’on peut faire ensemble pour sauver cette entreprise. En échange de
leur sacrifice, on va même leur donner des blouses neuves, à leur nom, pour leur montrer la solidarité de
l’entreprise. Mais, « dites leur
surtout que je les aime »
insiste-t-il!
Cette
solidarité a cependant un prix pour les employés qui se saignent à blanc pour
l’entreprise. Hausse du travail et baisse du salaire laissent des traces.
Ainsi, Louise piège du pigeon pour manger! Mais, ce ne sera pas assez : on
les plumera que ces pauvres gens, car les patrons ont les moyens de le faire.
L’usine sera vidée dans la nuit et on leur offrira 100 euros (150$ environs)
par année de service. « On va pas
chier loin avec ça » fut à peu près leur réaction si on la traduit en
québécois! Alors, ils se mettent ensemble pour trouver une action commune, mais
laquelle? Après un brainstorming, ils décident qu’il faut buter le patron! Louise trouvera donc le tueur : Michel,
qui parle beaucoup plus qu’il n’a agit dans sa vie! Alors, elle devra lui
coller aux fesses pour qu’il agisse. Cela nous donnera le tandem Louise-Michel!
Ce
film est caricatural, mais signifiant. Quant à Louise, qui a eu
l’idée, elle est quelque peu particulière. Par exemple, comme elle ne sait pas
lire, un jour elle sort de son immeuble à appartement et on le fait imploser
derrière elle! Elle n’avait jamais pris connaissance des avis. Mais, personne
ne lui en avait parlé non plus, chacun vivant dans sa bulle. C’est la vie
moderne. A l’ère de la communication, parle-t-on à son voisin? C’est d’un
cynisme décapant sur la vie moderne et sur l'exploitation des petits par le
système, car même ceux que l’on croit être les têtes dirigeantes ne le sont
pas. Ils ne sont que les rouages d’un système qui les dépasse. Nous sommes tous
comme des fourmis trop occupées à faire ce qu’elles ont à faire pour savoir ce
qui se passe dans leur environnement immédiat. Alors, imaginer un portrait
global devient impossible! C’est
ainsi que tous ces systèmes que nos prédécesseurs ont fait nous ont dépassés au
point que nous les faisons fonctionner
parce qu’on a appris à les faire fonctionner, mais on ne sait même plus
pourquoi on les fait fonctionner, qui les contrôle et même ce à quoi ils
servent au point qu’ils nous asservissent! C’est comme si on alimentait une
locomotive en charbon parce qu’on nous a dit de l’alimenter, mais personne
n’aurait vu que le conducteur était mort. Tant qu’on reste sur la voie tout va
bien, mais personne ne sait où on va. Bonne chance!
A la fin du film on cite « Louise
Michel » (1830-1905). Mais, c’est qui? Pour nous, du Québec, elle est
inconnue. Wikipédia nous apprend que
c’était « une militante
anarchiste et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à
arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement
anarchiste. » (1) Elle sera du côté des prolétaires! Et bien, cette
comédie noire, qui appelle une nouvelle forme de conscientisation et de révolte
des petits, est aussi une forme de pensée révolutionnaire prolétarienne. Il
n’est donc pas surprenant qu’elle lui soit dédiée. Une fois que l’on sait qui
est Louise Michel, cela donne même un autre éclairage au film.
Note :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Michel
Hyperliens :
Site du film sur
MySpace : www.myspace.com/louisemichellefilm
Citations de Louise
Michel :
www.toupie.org/Citations/Michel.htm
www.dicocitations.com/auteur/3058/Michel_Louise.php
---
«
CE QUE MES YEUX ONT VU
» de Laurent de Bartillat
À
L’AFFICHE DÈS LE 24 JUILLET au Cinéma Beaubien
Axia Films est heureux d’annoncer la sortie du
film CE QUE MES YEUX ONT VU de Laurent de Bartillat. Ce premier long métrage a remporté le Prix du
public du meilleur scénario au Festival Premiers Plans d’Angers. Le film
prendra l’affiche en exclusivité au Cinéma Beaubien.
Lucie, jeune étudiante en histoire de l'art,
enquête sur les œuvres du peintre Watteau. Elle est persuadée que certaines de
ses toiles cachent un sens encore jamais révélé. Sa rencontre avec
l'énigmatique Vincent, muet de naissance, va bouleverser ses recherches, et la
plonger au cœur d'une intrigue commencée il y a deux siècles.
Laurent de Bartillat signe un suspense intimiste
qui nous plonge dans l’univers du peintre Jean-Antoine Watteau et de l’histoire
de l’art. De Bartillat donne vie aux
peintures de Watteau qui résonnent avec les souffrances et les secrets des
personnages. Ce qui devait être une
enquête artistique, deviendra une quête personnelle qui bouleversera la vie des
personnages à jamais. Le film met en
vedette Sylvie Testud, qui livre ici une prestation magistrale, James Thiérrée
et Jean-Pierre Marielle.
Commentaires de Michel Handfield
(8 août 2009)
On est dans le monde de l’art et de
l’interprétation : ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas; le sens
qui peut se cacher sous les couches de peintures d’une toile, car elle peut
cacher bien des choses, parfois même une autre toile, que le peintre à effacé ou
transformé volontairement. Mais, pourquoi? Le peintre a-t-il changé d’idée?
Voulait-il sauver un détail ou son œuvre de la censure? A-t-il
« effacé » certaines choses par dépit ou par amour? Pour protéger des
personnes qui y étaient représentées? « Name it », toutes les hypothèses sont possibles. Mais, on aura
un début de réponse seulement si on découvre ce qu’il y a derrière la toile!
Les techniques modernes le permettent maintenant. Reste la question
éthique : doit-on la « découvrir » ou non une fois que l’on
sait?
On est
donc au cœur de l’histoire de l'art comme
recherche de la vérité et du sens. Les historiens de l’art comme des
détectives, avec la peinture comme toile de fond. Mais, il faut être capable de
saisir la vie du peintre et son temps pour comprendre, car le peintre agit avec
ce qu'il est : ses émotions et ses tripes dans un monde d’interactions
sociales et de convenances, surtout pour un peintre du XVIIIe siècle!
Un superbe film pour qui aime les thrillers et
les arts, car ici on traque le caché; l’inavouable dans la comédie humaine.
Comme l’art est intuitif et émotif, on
peut facilement se perdre en conjonctures. Pistes et fausses pistes se
croisent. Moi, qui fréquente aussi les musées, j’ai bien aimé ce mariage entre
le cinéma et l’art. Ce film aurait certainement eu sa place au FIFA. (1) Il
devrait passer au Musée des Beaux-Arts de Montréal et dans d’autres musées qui
ont une salle de projection.
Derrière ce film, sur le monde de l’histoire
de l’art et de Watteau, on découvre un
autre film sur la valeur, car on accorde beaucoup plus de valeur au travail de
Lucie dans un centre de photocopie qu’à
son travail de recherche en art, car c’est le premier qui la fait vivre, pas le second. La
recherche en histoire de l’art, comme en sciences humaines, fait bien mal vivre
son auteur comparé à certains métiers d’ailleurs. Si c’est vrai en France, ce
l’est aussi au Québec ou ailleurs. Il y a des métiers bien plus payants que
certaines professions libérales! La même chose est vraie pour les
peintres avec lesquels on peut tirer un parallèle : Vincent Van Gogh avait parfois de la
difficulté à se payer son matériel, mais ses toiles valent des fortunes
aujourd’hui. A l’inverse, l’artisan, peintre en bâtiment de son époque, a
probablement mieux gagné sa vie que Van Gogh. Qui s’en rappelle cependant? Qui
dit, aujourd’hui, que cette porte rouge de Paris fut d’abord l’œuvre de
Jean-Paul Dupont, peintre en bâtiment du XVIIIe siècle? Personne, mais, pour en
revenir à l’art, la même toile prendrait ainsi beaucoup de valeur si on pouvait
l’accorder à un peintre plutôt qu’à un autre! Un film qui devrait faire
réfléchir à la valeur que l’on accorde au travail comme aux arts et à leurs artisans. A voir pour qui s’intéresse
aux arts et à la valeur des choses, la valeur n’étant souvent qu’une
convention. (2)
Notes :
2. Si vous avez le goût de lire sur la valeur
d’usage et la valeur d’échange, lire Karl MARX, 1977 [1 ère édition1867], Le Capital tome 1, Paris: éditions
sociales, 762 p. Si vous avez le goût de poursuivre l’aventure marxienne, il y
a les tomes 2 (524 p.), et 3 (871 p.).
Hyperliens sur le peintre
Jean-Antoine Watteau:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Watteau
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Watteau
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/watteau/
---
De Ken Scott
Avec Roy Dupuis,
Claude Legault, Patrice Robitaille, Jean Pierre Bergeron, Paolo Noël, Aure
Atika
1960,
Montréal - Pour perpétrer le "vol du siècle", Charles recrute de
vieux copains; des petits bandits sans envergure avec qui il a fait les 400
coups dans le quartier malfamé du "faubourg à m'lasse".
Le
soir du vol, la police rapplique et ils doivent rapidement procéder au plan B:
Ils se feront prendre, mais un des gars se sauvera avec les deux millions de
dollars. À leur sortie, les gars sont estomaqués d'apprendre que, s'ils veulent
recouvrer leur argent, il y a deux conditions: ils doivent marcher chacun des
839 kilomètres du chemin de pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle et, en bout
de ligne, ils doivent surtout avoir changé.
Dès
les premiers pas, le contraste entre la petitesse de ces bandits et l'ampleur
de l'effort qu'ils doivent fournir pour cette pérégrination devient manifeste.
Ces cinq éternels délinquants, qui ont toujours pris le chemin de la tricherie
et de la facilité, devront, pour la première fois de leur vie, déployer de
véritables efforts pour devenir d'honnêtes citoyens.
Commentaires de Michel Handfield (5 août 2009)
Notre
gang a une propension au vol, mais pas le talent de leurs ambitions. Alors, quand ils font le « vol du
siècle », pour 2 millions de
dollars, ils se font prendre! Quant à celui qui réussira à se cacher avec
l’argent, il leur posera comme condition de marcher les 830 km du chemin de
Compostelle pour ravoir leur butin à leur sortie de prison! Ils seront face à
eux-mêmes, le chemin pour changer…
Ils
sont restés la gang de la rue Panet. Des
« amis d’enfance » ou de prison qui ont fait les 400 coups, mais avec
des différences d’âges quand même notables à l’écran, comme si des plus vieux
avaient entrainé des plus jeunes, car on parle facilement d’une dizaine d’année
d’écart entre eux, beaucoup plus pour le doyen du groupe. Comme si le p’tit bum
de 25 ou 30 ans avait entraîné sont petit voisin de 7 ou 8 ans à occuper le
marchand de bonbons pendant qu’il baisait sa fille ou sa femme dans son dos!
Eux même appelle d’ailleurs le personnage joué par Paolo Noël le
« vieux », car même jeune il était de beaucoup plus vieux qu’eux!
C’est clair. Bref, il faut prendre pour acquis que ce sont des amis
d’enfances au sens très large! A nous de combler ces quelques vides, mais
ça n’enlève rien à l’ensemble, car tout cela n’est qu’un prétexte à faire un
film sur les relations interpersonnelles entre des amis et leur évolution dans
le temps.
On
s’attache donc aux personnages et à leur psychologie. Ils voudraient bien
réussir pour une fois comme des grands, mais ils sont restés des petits culs
même s’ils ont entre 40 et « 65 » ans pour le film! (1) Il y aura
cependant une femme forte qui les aidera malgré eux et qui obtiendra ce qu’elle
voudra de son homme! Mêmes les hommes des années 60 avaient besoin de femmes
fortes pour s’en sortir….
Rectitude
politique? Il y a des débats sur cette question de la place des hommes dans le
Québec moderne, où ils sont malmenés par des femmes de tête dans l’imaginaire
télévisuel québécois. Certains ont même dénoncés ces rôles d’hommes mous au
Québec! Et bien, là, nos hommes des
années 60 rejoignent nos antihéros modernes. On ne les aime plus parce qu’ils
sont forts, mais bien parce qu’ils sont
vulnérables! Un film d’été fort plaisant, mais qui pourrait aussi servir à
alimenter des débats dans une classe en septembre, que ce soit en psychologie
ou en sociologie, sur la place des hommes et leur redéfinition dans la société
québécoise, surtout que là on revisite l’homme d’autrefois avec les critères
d’aujourd’hui!
Note :
1. Roy Dupuis (1963),
Claude Legault (1963), Patrice Robitaille (1974), Paolo Noël (1929). Je n’ai
cependant pas trouvé l’année de naissance de Jean Pierre Bergeron ni sur
Wikipédia, ni ailleurs, mais il jouait déjà dans Rue des Pignons dans les
années 60! Voilà pour les âges réels, donc un écart de 45 ans entre le
« vieux » et le plus jeune! Mais, ça fonctionne quand même.
---
www.tfmdistribution.com/bellamy/
AVEC
GÉRARD DEPARDIEU, CLOVIS CORNILLAC ET JACQUES GAMBLIN
À
L’AFFICHE DÈS LE 31 JUILLET
Montréal,
le lundi 13 juillet 2009 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie de
BELLAMY, le dernier long métrage du cinéaste français Claude Chabrol (La fille
coupée en deux, La Cérémonie). Présenté
en Sélection officielle, en séance spéciale, au 59e Festival de Berlin, le film
prendra l’affiche le 31 juillet prochain.
Comme
chaque année à la belle saison, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à
Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au
bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise, mais il déteste les
voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l'arrivée inopinée de Jacques
son demi-frère, aventurier au petit pied, porté sur la bouteille ; et
l'apparition d'un homme aux abois qui lui réclame sa protection. Dans son désir
empathique d'aider les uns et les autres, si possible en restant sur place,
Paul leur consacrera son temps et ses efforts. Sa curiosité naturelle à
enquêter y trouvera son compte. Sa position de frère aîné lui donnera davantage
de fil à retordre... L'homme aux abois dont Paul va s'occuper, c'est Noël
Gentil, un quadragénaire effrayé qui se terre dans un motel des faubourgs.
Endetté jusqu'au cou, dans l'impossibilité de payer les crédits de la maison où
vit son épouse, il se ronge de ne pouvoir honorer la promesse faite à sa maîtresse
de l'emmener au bout du monde. Noël Gentil craint la police. Il craint de se
montrer. Il craint d'avoir tué. Qui ? Il ne dit pas. Cantonné dans l'angoisse
et les approximations, il intéresse Bellamy au plus haut point... C'est une
enquête en solo que Paul va mener, secondé par Françoise son épouse, que
l'histoire stimule et mobilise, redonnant par la même occasion un coup de fouet
à leur couple tandem dont Jacques le frère cadet, amoureux de Françoise et
envieux de son frère, est horriblement jaloux... Il est plus facile d'aider les
autres que les membres de sa famille, c'est une des clés du film...
Soulignant
les cinquante ans de carrière cinématographique de Claude Chabrol, BELLAMY
marque sa première collaboration avec un autre monstre sacré du cinéma
français, Gérard Depardieu. Pour jouer à ses côté, Chabrol fait de nouveau
appel à Jacques Gamblin qu’il avait dirigé dans Au cœur du mensonge, ainsi qu’à
Marie Brunel (La Fille coupée en deux).
Commentaires de Michel Handfield
(5 août 2009)
Despardieu est Despardieu! Chabrol est
Chabrol. Brassens est en prime! Et tout ça se tient. Tous les fils ne sont pas
attachés et demandent cependant
l’intelligence du spectateur, car on sent qu’il y a eu du lousse dans ce couple,
notamment à travers quelques messages devant les amis au souper. Puis, dans la
relation trouble avec le demi-frère de l’inspecteur Bellamy, qui débarque à
l’improviste chez eux. J’avais la nette impression qu’il était plus près de sa
belle-sœur que de son demi-frère. Alors, y aurait-il eu une aventure passée
entre les deux? Un amour secret? On peut supposer bien des choses, car on est
en eaux troubles. Bon film pour qui aime les intrigues pas toujours claires et
Despardieu en Despardieu.
Ah,
on est aussi sur un fond de fraude financière. Ça devient commun tellement ça
transpire l’actualité. Mais, l’originalité c’est que celle-ci fut faite par
amour…
---
À L’AFFICHE DÈS LE 31
JUILLET
TVA
FILMS est heureuse d’annoncer que la scénariste, productrice et réalisatrice
canadienne Kari Skogland (The Stone Angel), sera de passage à Montréal ce jeudi
pour présenter à Show Canada son dernier film «Fifty Dead Men Walking» qui
sortira le 31 juillet prochain.
Dans
les années 80, alors que la guerre civile fait rage en Irlande, Martin
McGartland, 22 ans, est recruté par le gouvernement britannique pour infiltrer
l’IRA. Vivant sous la menace constante d’être découvert et torturé à mort, il
poursuit malgré tout sa mission dans le but de sauver des vies. Un jour il est
découvert puis torturé, laissé quasi mort. Il parvint à fuir et se cache encore
aujourd'hui
Mettant
en vedette Jim Sturgess, Ben Kingsley et Rose McGowan, «Fifty Dead Men Walking»
est une adaptation de l’histoire vraie de Martin McGartland. Présenté en
première mondiale lors du dernier Festival de Toronto, le film a été entouré
d’une véritable controverse provoquée par McGartland lui-même, qui contredisait
les propos relatés dans le film.
Distribué
par TVA Films, FIFTY DEAD MEN WALKING prendra l’affiche le 31 juillet prochain
et sera présenté cette semaine dans le cadre du congrès Show Canada à Montréal
Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009/mis en
ligne 31 juillet 2009)
En
1988, Belfast ressemble à un champ de bataille. Les emplois sont contrôlés par
les protestants. Ce trop plein d'une population discriminée chez elle, sur la
base de l’appartenance religieuse, la conduit à la violence envers l’autre;
celui que l’on identifie comme étant la source de nos maux : le
protestant! Il est donc de bon ton, chez les catholiques, de fermer les yeux
sur les activités de l’IRA (1) à défaut d’y participer.
C’est
dans ce contexte que Martin McGartland, catho, 22 ans, fait dans la
débrouille : de petits coups pour survivre. La police l’a dans la mire et,
une fois arrêté, le gouvernement fait des pressions pour le recruter comme
agent infiltrateur au sein de l’IRA. Même s’il résiste, il s’y résoudra, car il
trouve fou de se tuer pour un Dieu qui n'est probablement pas ce qu’on en dit,
s’il est! On suit donc son entrée dans ce milieu; avec les risques que cela
comporte, à la fois comme membre de l’IRA et comme agent infiltré! C’est assez
raide comme film puisqu’à son entrée dans l’IRA on l’a tout de suite
avisé : « Quand tu entres dans
l’IRA, tu finis mort ou en prison! » Puis, comme taupe, c’est sûr que
si on te prend, tu finiras mort.
Le
regard sur le travail policier et sur la militance est intéressant du point de
vue de l’analyse socio organisationnelle. Du point de vue psychosocial, c’est
le sens de la communauté et de l’amitié qui sont à suivre, car, comme
terroriste, on le fait pour les autres : les sortir de cet enfermement des
catégories sociales et de la discrimination endémique. Pour donner un avenir
aux jeunes de la communauté. Du point de vue de l’ordre, on le fait
pour protéger des innocents de la violence des attentats! Deux
conceptions fondamentales, mais opposées, de la justice qui s’affrontent ici,
signe que la justice est une conception politique et un construit social. Comme
la religion d’ailleurs. C’est ce que l’on voit par ce film.
Raide,
mais intéressant, puis-je dire en conclusion. Des extrapolations peuvent être
faites avec d’autres situations dans le monde qui sont aussi à désamorcer. Le
premier pas à un tel changement est l’intégration économique. Nous ne nous
étendrons pas davantage là-dessus, car nous en avons parlé dans d’autres
textes, mais on le réalise encore une fois ici.
Note :
1. IRA : Irish Republican Army. Voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Armée_républicaine_irlandaise
THE UGLY TRUTH/ La vérité toute crue
La Genre: Comédie
Directeurr: Robert Luketic
Avec Katherine Heigl, Gerard
Butler, Eric Winter, John Michael Higgins, Nick Searcy, Kevin Connolly, Cheryl
Hines
La bataille des sexes est au
cœur de la comédie de Columbia Pictures La vérité toute crue. Abby Richter
(Katherine Heigl) est une femme romantique qui occupe le poste de productrice
d'une émission de télévision du matin, mais dont les infructueuses recherches
pour trouver l'homme idéal l’ont laissé célibataire et sans espoir. Elle sera
ramenée dans la dure réalité quand ses patrons la mettront en équipe avec Mike
Chadway (Gerard Butler), un correspondant grossier qui promet de révéler
l'horrible vérité concernant ce qui fait courir les hommes vers les femmes et
les femmes vers les hommes.
Commentaires de Michel Handfield (31 juillet 2009)
Ce film en contient deux. Le premier, une histoire
sentimentale qui dit tout des hommes et des femmes : pour les femmes,
c’est dans la tête; pour les hommes, dans le sexe! Je n’ai pas vendu de
« punch », c’est l’affiche du film.
C’est le film qui a fait rire la salle.
Le second film, c’est une
critique des médias et des gens qui y travaillent. Cette dramatisation de
façade qui fait qu’on critique parfois ce qu’on a aimé, car ce n’est pas de
notre niveau, comme ce film pour certains critiques de cinéma par exemple, et
qu’on encense des choses parce qu’elles sont marginales et que ça parait bien
de le faire, puisqu’on se positionne alors hors du « mainstream »!
C’est ainsi qu’on trouvera le burlesque absurde, mais qu’on encensera l’humour
absurde comme étant un second niveau! C’est ainsi que ce film, côté
« 6 », pourra être encensé dans quelques années s’il passe dans un
festival psychotronique ou que son
réalisateur est devenu célèbre. Il fera alors l’objet d’une
rétrospective dans les cinémathèques. Parfois, certains critiques seraient mal
pris d’expliquer ce qu’ils ont
réellement compris, aimé ou détesté! Mais, ils travaillent pour les cotes
d'écoute! Un peu comme pour l’émission qui sert de décor à ce film.
Comme l’audimat est en
baisse, le directeur des programmes va chercher une vedette montante de
l’internet comme chroniqueur: Mike Chadway, un « grossier
personnage » qui promet de révéler l'horrible vérité concernant ce qui
fait courir les hommes vers les femmes et les femmes vers les hommes. Grossier,
il ne l’est pas tant que ça au fond. C’est davantage un rôle qu’il se donne,
car ça rapporte de l’audimat. Mike Chadway, c’est d’abord un personnage, un
« grossier personnage », mais ce n’est pas le vrai Mike, qui est
beaucoup plus attentif et tendre qu’il ne le laisse paraître. Mais, il faut
bien donner à l’auditoire ce qu’il veut voir et entendre : la vérité toute
crue, mais pas nécessairement ce que l’on est; la vérité que le spectateur
moyen veut voir et entendre dans les médias pour ensuite la répéter, car c’était aussi son avis même
s’il ne pouvait pas le dire aussi bien! On rejoint ainsi le « vrai »
monde, cette majorité silencieuse qui est heureuse de se faire entendre par la
voix de ses animateurs fétiches; ceux qui parlent vrais!!! Je pensais ici à certains personnages de nos
médias qui ont davantage de culture et de raffinement qu’ils n’en montrent à
leur micro par exemple! Ça s’entend cependant quand ils passent à une autre
antenne, comme sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Je n’ai pas besoin de
les nommer, mais si vous écoutez fréquemment Radio-Can, vous les reconnaitrez,
car vous les aurez déjà entendus en entrevue sur cette antenne que ce soit à
l’époque d’Indicatif présent, à Christiane Charrette ou à la même case horaire
en été.
On
pénètre donc la conception de la télé que l’on nous donne : aller chercher de
l’audience pour plaire aux commanditaires! Mieux encore : ramollir les cerveaux
pour les rendre perméables à la publicité. Ce n’est pas moi qui le dit :
[C’est] Patrick Le Lay, PDG
de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au
changement (Éditions du Huitième jour)
[qui] affirme :
« Il y a beaucoup de façons de parler de la
télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base,
le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit
(...).
Or pour qu’un message
publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit
disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible :
c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux
messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain
disponible (...). » (1)
Tout est dans le but du
diffuseur et la télé qu’il propose pour atteindre ce but. En partie, cela est
vrai, mais il doit aussi tenir compte de ce que son auditoire veut et comprend.
Si son auditoire est passif, il peut les gaver comme des oies et ils en redemanderont! Je suis cru! Le sujet l’est et
ce film se permet de l’être. Ce n’est pas un hasard. Mais, ce n’est pas déplacé non plus.
D’ailleurs, si le langage est cru, il est aussi instructif, car les gens des
médias ne parlent pas dans la vraie vie comme ils le font à l’écran ou à la
radio. C’est bien souvent une image. Autant les plus pointus en onde le sont
souvent beaucoup moins dans la vraie vie; autant les plus vulgaires à l’écran
peuvent être les plus réservés dans la rue! Le média n’est pas que le message
(2), mais aussi un écran déformant!
Ce film de catégorie B en apparence devrait
aussi attirer un public qui veut des films « vrais », car il est
« vrai » dans sa description d’un
milieu qui gave le public pour se l’asservir. Il joue donc sur deux
tableaux. Ainsi, l’opposition de caractère entre les deux personnages
principaux et l’histoire d’amour que l’on voit se développer entre eux et à leur corps défendant est là
pour un large public qui aime ce genre d’histoire rose. Par contre, ce film
constitue aussi une très bonne critique des médias de masse à la chasse des
cotes d’écoute, cela avec une bonne dose de cynisme (3). Un film que j’ai bien aimé dans cette optique alors que ma
conjointe semblait apprécier les jeux de séduction de cette comédie romantique
traditionnelle, où en montrant à plaire aux hommes à cette jolie fille, le
« grossier personnage » en
est tombé amoureux. Mais, rien de plus normal, car il lui a enseigné à devenir
celle qu’il recherchait!
Notes :
1. Dépêche AFP du 9 juillet 04, reprise
notamment par Libération (10-11/07/04) : " Patrick Le Lay, décerveleur ”.
Tout ce passage est tiré du site www.acrimed.org/article1688.html
2. McLuhan,
Marshall, 1968, Pour comprendre les
médias, Montréal : HMH
3.
« Devant tout pouvoir qui exige soumission et sacrifices de toute nature,
la tâche du philosophe est l'irrespect, l'effronterie, l'impertinence,
l'indiscipline et l'insoumission. Rebelle et désobéissant, et bien que
convaincu du caractère désespéré de sa tâche, il se doit d'incarner la
résistance devant le Léviathan et ses porteurs d'eau. Il s'agit d'être impie et
athée en matière politique » et de télé ajouterais-je! (Cette
citation est de Michel Onfray, Cynismes,
Livre de poche biblio/essais p. 124)
---
Sortie le 24 Juillet
2009
TVA
FILMS est fière d’annoncer la sortie du film OSS 117 : RIO NE RÉPOND PLUS,
du réalisateur et scénariste Michel Hazanavicius, mettant en vedette Jean
Dujardin (Brice de Nice, 99 Francs). Ce film fut un grand succès en France avec
près de 3 millions d’entrées, soit plus
que l’original, « OSS 117, Le Caire nid d’espions », sorti en 2006.
Douze
ans après Le Caire, le fameux agent des services secrets français, OSS 117 est
de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les
traces d'un microfilm compromettant pour l'État français, le plus célèbre de
nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des
lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des
plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus
profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle
aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut
toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...
Commentaires de Michel Handfield (17 juillet 2009)
On
est en 1967, entre Clouseau et Bond (1) avec OSS 117! Il faut que notre agent
récupère une liste de collaborateurs français de la seconde guerre mondiale
dans un nid d’Allemands terrés au Brésil. Ceci donne l’occasion de voir du
pays, mais surtout Rio de Janeiro. (2) Alors, retour à ces années 60, mais avec
quelques bustes gonflés! De quoi faire perdre la tête à notre ami 117!
Comme
dans le premier film, notre agent est con, maladroit et déborde de préjugé
alors qu’il dit ne pas en avoir. Façon de dénoncer la chose. Parfois, on lui trouve plus de finesse, mais
c’est purement accidentel comme lorsque la plus séduisante des
lieutenants-colonels du Mossad lui dit que la « dictature, c'est quand un pays est conduit par un général avec les
pleins pouvoir » et qu’il réplique « mais, c’est la France du Général! » (3)
Il
baratine bien, ce con sympathique, pour notre divertissement. Avec OSS 117 on
est donc plongé dans une poutine, mais on y prend plaisir même si on ne l’avoue
pas. Bref, une comédie que l’on apprécie même si on dit ne pas aimer ça! A voir
à découvert ou en cachette, surtout si vous dite sous tous les toits que
ce n’est pas votre genre! Pour les moins téméraires, attendez le DVD pour
ne pas être vu au cinéma, une position parfois compromettante! Vous n’aurez alors rien à avouer. Top secret,
OSS 117!
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Clouseau
http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Bond
2. Rio de
Janeiro : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rio_de_Janeiro
3. De Gaulle, pour
les plus jeunes qui ne l’aurait pas connu, a marqué la
France à son époque. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle. Puis, il y eut Mai 68, mais c’est
une autre histoire. De quoi faire un 3e OSS 117!
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De Jennifer Baichwal, qui a déjà
habité à Montréal selon les notes de presse.
A l’affiche dès le 17 juillet au
cinéma AMC Forum!
Le
film sera présenté dans sa version originale (en anglais, espagnol, yoruba et
français) avec sous-titres en anglais.
Act
of God de Jennifer Baichwal est un documentaire sur les effets métaphysiques
associés au foudroiement. Celui-ci est
passé à l’histoire le 30 avril dernier, lorsqu’il est devenu le premier
documentaire canadien à ouvrir le Festival Hot Docs.
Se
faire frapper par la foudre illustre le paradoxe d’être la cible du
hasard. S’agit-il du hasard? Serait-ce le destin? Le film se penche sur sept histoires
survenues de par le monde qui soulèvent ces questions et y répondent, tout en
usant du ciel et de tout ce qui s’en échappe comme métaphore visuelle. Les commentaires ont été confiés à Paul
Auster, qui a été foudroyé à l’adolescence, et à Fred Frith, possiblement le
guitariste improvisateur le plus connu dans le monde, qui démontre
personnellement l’ubiquité de l’électricité dans nos corps et l’univers.
Les
voyages de la réalisatrice à la recherche d’histoires l’ont amenée à South
River, Ontario où James O’Reilly retourne pour la première fois sur la ferme où
il a été frappé par la foudre il y a 28 ans, tout comme son ami qui n’y a pas survécu. Il relate l’événement qu’il n’a que
partiellement exorcisé par l’écriture d’une pièce également intitulée
« Act of God ». Las Vegas, Nevada; Brooklyn, New York; Palmira, Cuba;
Marcenat, France; Santa Maria del Rio, Mexique; et Londres, Angleterre.
Le
film est une réalisation de la cinéaste de Toronto Jennifer Baichwal, qui a
grandi à Victoria et étudié à Montréal, dont Manufactured Landscapes lui a valu
de nombreuses distinctions, notamment le Prix Génie du meilleur documentaire en
2006 et le Prix du meilleur long métrage canadien au Festival international du
film de Toronto en 2006. Let It Come Down: the Life of Paul Bowles, The
Holier It Gets et The True Meaning of Pictures figurent parmi ses autres
documentaires ayant été primés.
Act
of God est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.
Commentaires de Michel Handfield
(27 juillet 2009)
Le
hasard, c’est comme ça que le monde fonctionne disent certains. D’autres voient des signes célestes ou divins partout!
Science et croyances; hasard et mythologies se côtoient dans ce film sur la
foudre. Quand elle frappe, accident ou signifiant? Hasard ou message divin?
« C'est selon... » diront certains!
En
ces domaines, la science est froide et rationnelle, ce qui attire peu. A
l’inverse, la religion, sous toutes ses formes, donne de l'attention; fournit
une explication, souvent simple, et réconforte, ce qui est rassurant. Ce n’est
pas pour rien que les religions attirent autant les gens en détresse, que cette
détresse soit physique ou psychologique, car les personnes vulnérables ou dans
l'épreuve ont besoin de ces attentions particulières que sont la compassion et
la chaleur humaine, ce que peut donner une communauté accueillante, mais pas un
rapport d'experts, même si leur explication est souvent la meilleure. Ainsi,
pour les scientifiques, la foudre frappe au hasard, mais il est bien plus
humain d'y trouver une explication divine, car
il y a statistiquement assez peu de chance d'être frappé par la foudre.
(1) Alors, quand ça arrive à des proches, surtout des enfants comme cela est
arrivé à Santa Maria del Rio au Mexique, vaut mieux les voir devenir des anges
que d'innocentes victimes du hasard,
d'autant plus que ces enfants décoraient une croix pour une fête
religieuse! (2) Cela met
un baume et donne du sens à la
douleur collective, comme si on avait été personnellement touché par Dieu
lorsqu'il est venu chercher un ange près de nous!
Film
avec un intérêt ethnologique, car basé sur des témoignages, mais il mériterait
d'être écourté, car une fois qu'on a
compris le sujet, il y a des longueurs. Il pourrait aussi passer dans le
cadre d’émissions documentaires télévisées s'il était remonté dans une version
plus serrée.
Notes:
1. En fait, nous apprend un site
sur le jeu, « Les chances d’être frappé par la foudre dans le cours de ta vie :
1 sur 250 000. » C'est tout dire. (« La vérité sur les jeux de
hasard, Gouvernement de la Nouvelle-Écosse: www.gov.ns.ca/ohp/publications/pg/YF_The_Truth_fr.pdf
)
2. Un coup de foudre tue huit
enfants. 26 avril 2006. www.lepetitjournal.com:
« Cinq enfants ont été
tués et neuf autres blessés lundi à Santa Maria del Rio (Etat de San Luis
Potosi), par un violent coup de foudre. Les enfants étaient en train de décorer
une croix en métal d’une dizaine de mètres de hauteur sur le sommet d’une
colline, en prévision d’une fête catholique prévue le 3 mai prochain, lorsque
l’orage a éclaté. La foudre, attirée par l’objet métallique, est tombée à deux
reprises sur le sommet de la colline, ne laissant pas aux enfants le temps de
s’enfuir. L’incident a provoqué hier une polémique, le conseil municipal de
Santa Maria del Rio accusant les autorités de l’Etat de n’être pas intervenues
à temps. Les policiers, lundi, étaient arrivés plusieurs heures après le drame,
et s’étaient contentés de prendre acte des faits. »
Source: Association Protection Foudre, 2006: www.apfoudre.com/annee2006.htm
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J'ai envie de vivre (Maruhi
: shikijo mesu ichiba)
Pour
public âgé de plus de 16 ans.
La Cinémathèque présente, en collaboration
avec le festival Fantasia et Ciné-Asie, une sélection de 13 films érotiques
japonais ou pinku eiga (cinéma rose) produits pour la plupart dans les années
1960 et 1970, grande époque du genre soft-core japonais. Ce cycle singulier
permettra aux amateurs de cinéma asiatique de découvrir cette abondante
production très populaire dans le cinéma nippon.
En visionnement de presse j’ai vu « J'ai envie de vivre » (Maruhi: shikijo mesu ichiba ou,
littéralement, « Confidentiel :
marché du sexe ») de Noburu Tanaka (86 min, Jap., 1974, 35 mm avec
s.-t. fr.) C’est l’histoire de Tomé, 19 ans, qui se prostitue dans les bas
fonds d’Osaka. Entre une mère, elle aussi prostituée, un frère handicapé et une
myriade de clients minables, elle traine son indifférence et sa désillusion
nous disait l’invitation.
Commentaires de Michel Handfield
(16 juillet 2009)
On est dans le milieu de la prostitution, mais
pas la prostitution de luxe; celle de survie, bas de gamme. Dans les bas fonds,
ou sexe et boisson se mêlent; où irrespect et violence font partie de la vie de
ces filles de joie pour les autres! Les clients sont là pour se soulager, pas
pour plaire et encore moins pour être tendre.
On assiste d’ailleurs à l’initiation d’une
autre jeune fille dans la violence
jusqu’à l’orgasme. Plaisir davantage mécanique que désiré, surtout si c’était
le premier orgasme. Mais, arrivé dans
ces conditions, il assurera en quelque sorte la reproduction du modèle pour
retrouver quelques instants de plaisirs dans cette « job » sordide.
La fille est cassée; soumise.
Nous on suit Tomé, qui fait ce métier parce
qu’il lui vient de sa mère et que de le faire fait littéralement
« chier » cette dernière,
surtout quand elle lui chipe ses clients, même son mec qu’elle dit faire
bander, parce que plus jeune! Elle pousse au point de dire d’elle-même « Je ne
suis plus humaine, mais qu’une poupée gonflable! » Pas
surprenant, élevée dans ce milieu et cette promiscuité qui côtoie l’inceste. On
prend et on donne le bonheur que l’on peut, comme avec son frère handicapé.
On est au cœur d’un monde de déracinés, d’exclus
et de désespérés. Gris comme ce film en partie noir et blanc! Mais, il y en a
qui sauront se débrouiller pour faire de l’argent par le recyclage, comme ce
laveur de condom qui récupère les condoms usés, les lave et les fait séchés
pour les revendre ensuite. Dans les bas fonds tout est bon pour améliorer son
sort.
Cru et dru, on peut y voir un mauvais porno,
mais une bonne critique sociale! C’est selon. Moi, j’y ai vu une bonne critique
sociale d’un pays qui n’a pas l’habitude de montrer ces choses à l’extérieur.
Un film tout désigné pour Fantasia et la cinémathèque, car il peut rejoindre
des publics bigarrés.
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LA FIN DU NÉANDERTAL. UN PROJET POUR MONTRÉAL
Commentaires de Michel Handfield (16 juillet 2009)
J’ai
vu le film « La fin du Néandertal. Un projet pour Montréal » en première le 25 juin dernier au Cinéma du Parc
devant une salle comble et intéressée
par ce parti. Suite au film, une discussion a suivi avec Richard Bergeron, chef
de Projet Montréal (1), et Bruno Dubuc, le réalisateur.
Le
cinéaste a suivit pendant trois ans les hauts et les bas de cette jeune
formation politique ainsi qu’un groupe de citoyens du Plateau Mont-Royal qui se
bat pour réduire la circulation dans les rues du quartier, le Comité
de circulation du Plateau Mont-Royal (2), dont il s’est servi comme groupe
témoin. Ces deux mouvements travaillent pour que les rues de la ville
redeviennent des milieux de vie plutôt que des « tuyaux à faire passer les chars », ce quelles sont
actuellement.
Fait
intéressant : en suivant ce groupe témoin, le Comité
de circulation du Plateau Mont-Royal, on voit qu’il y a une communauté
d’idées entre ces deux mouvements sur la trop grande place accordée à
l’automobile en milieu urbain. Qui reste en ville devrait le savoir, mais tous
n’en sont pas conscients, car il y a une culture de l’automobile encore très
forte en Amérique. On devient souvent « quelqu’un » quand on a son
premier « char » encore aujourd’hui! Malheureusement, car en terme
urbanistique, nous dit le film, l’automobile est une arme de destruction de la ville, parce
qu’individuelle alors que la ville est une institution collective! Il y a
encore beaucoup d’éducation et de conscientisation à faire, mais avec des moyens beaucoup plus faible que
ceux des compagnies d’automobiles en terme de pénétration dans les foyers.
Pensons juste à la publicité télévisée. L’école pourrait transmettre de
nouvelles valeurs au point de faire une
révolution des modes de transports dans les villes, mais le fera-t-elle?
Peut-être pas, l’éducation étant de compétence provinciale. Pour moi, cela
plaide pour une reconnaissance des municipalités au plan constitutionnel, mais
c’est un tout autre débat que n’aborde pas ce film, mais qu’il faudra bien
aborder un jour ou l’autre. (3)
Ce
qui est difficile pour ces tiers partis, construits autour de penseurs et de
citoyens impliqués comme on en trouve dans Projet Montréal, c’est qu’ils
apportent souvent de nouvelles idées, dont les plus populaires et les plus
faciles à réaliser sont généralement reprises par les grands partis en place,
mais n’ont pas les retombées électorales qu’ils devraient en tirer à moins
d’une crise de confiance politique. A moins d’un scandale d’envergure, on n’est
pas fort pour aller voter au municipal; encore moins au niveau scolaire. C’est
ce qui rend la vie difficile à ces partis, faute de support populaire et,
surtout, d’argent. S’ils sont nécessaires au renouvellement démocratique, ils
n’ont malheureusement pas tout le support qu’ils mériteraient, que ce soit
financièrement, techniquement ou en espace médiatique. Une chance qu’il y a ce
film, mais il faudrait qu’il soit diffusé plus largement que dans le
circuit communautaire même si c’est déjà ça. Radio-Canada ou Télé-Québec, au
minimum, devrait le diffuser dans le cadre d’une émission consacrée aux films
documentaires par exemple! Le citoyen y apprendrait des choses, comme le fait
que s’il est difficile de contacter des responsables c’est voulu, car il s’agit
d’une stratégie d’épuisement du citoyen pour limiter la revendication
populaire. C’est ce à quoi servent les dédales administratifs : décourager
le citoyen de revendiquer! Ce n’est pas drôle, mais ça m’a fait penser à
Astérix qui voulait « obtenir le
laissez-passer A-38 dans la maison qui rend fou » dans les douze
travaux d’Astérix. (4) Criant de vérité!
Un
film qui donne beaucoup d’informations et que je vous conseille, car ce qui
s’applique ici s’applique aussi ailleurs. On touche à l’Universalité même si,
par certains aspects, ce film est avant tout montréalais. On peut le commander
ou savoir où il est diffusé par le site du film : http://neandertal.wordpress.com
Notes :
1. Projet
Montréal : www.projetmontreal.org
2. Comité de
circulation du Plateau Mont-Royal : http://circulation.canalblog.com/
3. Je ne sais pas
pourquoi, mais je pense ici à « La
République » de Platon et aux États-cité!
4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Douze_Travaux_d'Ast%C3%A9rix
---
« Selon une légende, quand un bébé vient au monde, il connaît les
mystères de la création.
Mais
juste avant sa naissance, un ange pose le doigt sur sa bouche : «chut!» et l’enfant oublie tout, il vient ainsi au
monde innocent…
C’est pourquoi nous avons
tous un petit creux au-dessus de la lèvre supérieure, signe de L’Empreinte de
l’ange. » (Notes de presse p.
2)
Alors qu’elle vient chercher son fils Thomas
dans un goûter d’anniversaire, Elsa Valentin remarque une petite fille de six
ans qui la bouleverse.
Elle le sent, elle en a l’intime conviction :
Lola est sa propre fille.
Obsédée
par ce sentiment inexplicable, elle cherche à en savoir plus sur l’enfant.
En s’introduisant dans la vie de la fillette,
Elsa rencontre sa mère, Claire Vigneaux, qui s’inquiète du comportement étrange
de cette femme qui rode autour de sa fille.
Elsa est-elle folle ? Dangereuse ? Mais que
s’est-il passé six ans auparavant ? S’engage alors un face à face animal entre
deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer…
Commentaires de Michel Handfield
(8 juillet 2009)
L’histoire débute du côté d’Elsa Valentin
(Catherine FROT). Couple divorcé, elle veut la garde du petit, mais son ex-mari
lui dit « pense à tes antécédents! » Puis, cette jeune fille qu’elle
voit (Héloïse CUNIN), qui ressemble à sa fille Lucie… décédée depuis si
longtemps! Elle a pourtant la conviction que c’est elle. Elle s’insèrera donc
dans la vie de cet autre couple pour se rapprocher de Lucie, qui n’est pas
Lucie, mais Lola, et de sa mère (Sandrine BONNAIRE) pour savoir...
Pauvre madame, prise dans sa tête se dit-on.
Thriller psychologique, mais on ne sait encore trop si ça ne basculera pas dans
le surnaturel, comme si l’esprit de Lucie serait chez Lola par exemple.
Puis, des choses surgissent lentement. Des
comportements de la mère de Lola, Claire Vigneaux, qui font que tout peut
changer, comme si on était dans un combat de lionnes pour protéger leur bébé,
mais le même! C’est comme si Claire embarquait lentement dans la démence
d’Elsa. On aurait le désir de faire « fast-forward »
pour savoir le dénouement, mais on doit se retenir. Ce film ne dure que 95
minutes, mais intenses, sur l’instinct maternel de deux femmes qui ne devraient
pas s’être croisées. A voir.
A souligner que c’est tiré d’un fait réel.
---
La
projection montréalaise sera précédée du court métrage Ex Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès.
Les
Productions du 8e art et l’Office national du film du Canada présentent
en première mondiale le documentaire Dans le ventre du Moulin, le 29 juin 2009,
au Musée de la civilisation à Québec. Ce film, réalisé par Mariano Franco et
Marie Belzil, porte un regard singulier sur le processus créatif ayant mené à
la conception du spectacle-événement Le Moulin à images de Robert Lepage et Ex
Machina. Dès le 3 juillet 2009, Dans le ventre du Moulin prendra également
l’affiche au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) de Montréal et au Cinéma Cartier de
Québec. La projection montréalaise sera précédée du court métrage intitulé Ex
Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès. Incidemment, cette sortie en salle
coïncidera avec le coup d’envoi de l’édition
2009 du spectacle Le Moulin à images, qui sera quant à lui projeté tout l’été
sur la façade du terminal Bunge dans le Vieux-Port de Québec. Ensuite, Dans le
ventre du Moulin (The Image Mill Revealed) prendra l'affiche en version
originale française avec sous-titres anglais le 10 juillet au Cinéma du Parc.
Dans le ventre du Moulin relate les trois
derniers mois menant à la création du Moulin à images, cet événement-spectacle
impressionniste aux dimensions pharaoniques. Là, des créateurs, parmi les meilleurs,
sont à l’œuvre. À la croisée des genres, pour créer cette fresque historique
monumentale et unique au monde, une jeunesse talentueuse est appelée à se
dépasser. Virtuosité et ingéniosité ont rendez-vous avec l’histoire : Québec
célèbre son 400e anniversaire. Pour relever le défi, nul autre que le célèbre
metteur en scène, Robert Lepage! Témoin privilégié, puisque la coréalisatrice
est également membre de l’équipe Ex
Machina, le film de Mariano Franco et de Marie Belzil révèle l’ampleur du
projet et valorise l’apport de chacun des artistes. Là, sous nos yeux, dans
l’antre sacré, les créateurs fourbissent leur art. Là, on voit Robert Lepage
travailler, commenter sa méthode, expliciter sa vision, peaufiner son œuvre.
Dans le ventre du Moulin convie les spectateurs haletants à une extraordinaire
aventure créatrice. Le décompte est commencé. La première est dans 75 jours.
Dans le ventre du Moulin a été réalisé en
tandem par Mariano Franco et Marie Belzil qui n’en sont pas à leur première
collaboration. Ces jeunes cinéastes, tous deux diplômés en production
cinématographique du département Mel Hoppenheim School of Cinema de
l’Université Concordia, ont également coréalisé le documentaire Tais-toi Jaloux
en 2006. On les retrouve également au générique des courts métrages de fiction
Entractes (2007) et Desolation (2009), Mariano Franco à la réalisation, Marie
Belzil à la direction photo. Les deux poursuivent leur carrière respective,
Mariano à titre de réalisateur et monteur, Marie, principalement à titre de
réalisatrice. Dans le ventre du Moulin est produit par Les Productions du 8e
art en coproduction avec l’Office national du film du Canada.
Dans le ventre du Moulin projection montréalaise sera précédée du
court métrage intitulé Ex Machina au FTA 1987-2007 de Pedro Pirès.
Première mondiale au Musée de la civilisation,
le 29 juin 2009
À
l’affiche dès le 3 juillet au Cinéma Parallèle (Ex-Centris) à Montréal et au
Cinéma Cartier à Québec. À l'affiche le 10 juillet au Cinéma du Parc à Montréal
(version sous-titrée anglaise)
Commentaires de Michel Handfield
(8 juillet 2009)
D’abord, le court métrage « Ex Machina au FTA 1987-2007 » donne une idée du talent
et de l’imaginaire de Robert Lepage, ce qui
constitue une bonne introduction au programme principal : « Dans le ventre du Moulin ».
Dans ce documentaire, on y suit un Robert
Lepage qui veut un spectacle « qui
tient du feu d’artifice et du livre d’art » pour le 400e de
Québec, sa ville natale et lien d’ancrage d’Ex
Machina, sa compagnie de production. Ce spectacle sera plus qu’un
spectacle, en ce sens qu’il est aussi un défi technologique. Lepage cherche
l’inatteignable, c’est-à-dire ce qui n’a pas encore été réalisé! Ça lui prend
donc des gens qui ont un esprit sportif, dans le sens de compétitif, pour
travailler là-dessus dit-il! C’est là qu’on comprend que Robert Lepage n’est
pas un artiste ordinaire : c’est un architecte de la création! Il mêle
art, technique et science en un tout. Et, quand on y pense, surtout après avoir
vu « Ex
Machina au FTA 1987-2007 », on s’aperçoit que ce fut toujours le cas!
A voir, pour saisir une part de ce qui est derrière la machine à image :
un Robert Lepage qui sait bien s’entourer!
Hyperliens :
http://www3.onf.ca/webextension/dans-le-ventre-du-moulin/
Robert
Lepage :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Lepage
Ex-machina :
http://lacaserne.net/index2.php/robertlepage/
ONF :
---
À l’affiche dès le 26
juin au cinéma AMC Forum!
Le film sera présenté
dans sa version originale anglaise.
La
vedette de films pour adultes, Sasha Grey, devient vedette de cinéma grand
public avec The Girlfriend Experience de Steven Soderbergh, un drame qui
raconte cinq jours dans la vie d’une call-girl de luxe qui travaille à
Manhattan et offre non seulement à ses clients des services sexuels, mais aussi
de la compagnie et de la conversation – soit l’expérience d’une petite amie. Le
film met en lumière le lien confus qui existe entre nos vies personnelle et
professionnelle.
Octobre
2008, l’élection présidentielle est en cours et l’économie américaine
chancelle. La call-girl Chelsea (Grey) n’est pas inquiète. Elle croit avoir la maîtrise parfaite de sa
vie et pense que son avenir est assuré.
Chelsea dirige sa propre entreprise, gagne 2 000 $ l’heure et
a un petit ami dévoué (le nouveau venu Chris Santos) qui accepte son style de
vie, sans oublier le chic appartement qu’ils partagent grâce au succès de
Chelsea. Toutefois, lorsque vous gagnez
votre vie en rencontrant des inconnus, vous ne savez jamais sur qui vous allez
tomber…
Magnifiquement
tourné, le film fait une incursion dans l’univers des gens qui dépensent
follement, passant des hôtels, boutiques et restaurants de luxe à l’enclave
d’un avion privé. La réalisation est de
Steven Soderbergh à qui l’on doit Traffic (Oscar du meilleur réalisateur), Erin
Brockovich (en nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur) et plus
récemment Che.
Le
scénario a été écrit par Brian Koppelman et David Levien, les scénaristes
d’Ocean’s Thirteen. La distribution
comprend également l’écrivain urbain Mark Jacobson (New York Magazine) qui
campe un journaliste et le critique de cinéma Glenn Kenny (anciennement de
Première) qui interprète le rôle d’un maniaque sexuel.
La
légendaire Sasha Grey, âgée de 21 ans, a tenu la vedette dans plus de
80 films pornos depuis son dix-huitième anniversaire. Le magazine Rolling Stone a inscrit Grey sur
sa « 2009 Hot List ».
Commentaires de Michel Handfield (25 juin 2009)
Call girl, les gens que rencontre Chelsea
(Sasha Grey) sont souvent plus
préoccupés par l’économie et leurs affaires que par son corps. Elle devient une
psychothérapeute sexy qui les écoute plutôt qu’une escorte avec qui ils
assouvissent leurs fantasmes sexuels. Et ceux qui ont besoin de se soulager ne
semblent pas trop exigeants, d’abord préoccupé par eux-mêmes.
Il n’y a pas de barrière ethnique à l’appel de la
dame… qui soulage surtout leur portefeuille,
car elle charge environ 2 000 $ de l’heure! Une boîte de kleenex et
un Penthouse leur coûterait moins cher, sauf qu’ils se paient une belle fille
qui sait les écouter. C’est là son commerce.
Un
film sur le pouvoir de l’argent, car ni elle, ni ceux qui se la paient ne
seront tracassés par la police pour prostitution, car on ne recrute pas sur la
rue. On est dans les sphères supérieures de la société, où les règles du
commerce et de la bienséance priment. On est ici dans le commerce et la
relation d’affaires, non plus dans la prostitution. La différence? Sur
St-Laurent, il y a de la prostitution. Au centre-ville, il y a des relations
d’affaires quand une spécialiste des relations humaines rapprochées rencontre
un président d’entreprise dans son penthouse! La police peut arrêter la fille
qui racole sur la rue; elle peut difficilement arrêter celle qui va d’un
stationnement souterrain à un autre, à bord de sa Porche, pour racolage…
Question d’apparences. C’est ce qui fait qu’il peut parfois sembler y avoir
deux formes de justice : une pour les riches et une autre pour les
pauvres.
En
fait, il y a des crimes qui en ont les apparences et d’autres pas! Certains
sont signés par le simple fait d’être commis, comme la fille qui embarque dans
une voiture pour aller faire une fellation dans un parc. Facile à voir et à
intervenir pour la police. Moins facile d’identifier la fille dans un cocktail
ou une réunion de gens d’affaires, sur invitation seulement, ou invitée dans un
jet privée. Elle n’en fera pas moins une pipe contre rémunération, mais cela
n’aura pas les mêmes conséquences judiciaires. Pourtant, elles font le même
métier, mais pas au même salaire ni avec les mêmes risques. Elles n’ont pas non
plus le même réseau de contacts et de clients. Tout est là.
Il
y a donc un côté ethnologique à ce film. C’est ainsi que je l’ai vu, entre
fiction et documentaire!
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Avec
Denzel Washington et John Travolta
Pelpham 123, c’est
un train du métro de New-York. Un matin, il est pris en otage par un gang. Leur
leader, Ryder (John Travolta), entre alors en
communication avec le répartiteur, Walter Garber (Denzel Washington), qui est en poste ce
matin-là.
Peu à peu, nous en apprendrons davantage sur ces deux hommes que le hasard a
mis en contact, l’un ayant le contrôle du train et l’autre étant le répondant
du centre de contrôle. Quel est leur passé? Comment explique-t-on qu’ils en
soient là? Si l’un est un bandit, l’autre n’est pas un répartiteur ordinaire,
car il vient de l’administration. Mais, pourquoi est-il à ce poste? Quant à ce
bandit, ce n’est pas par hasard qu’il fait ce coup. Il a aussi un passé que nous
découvrirons peu à peu, car il semble en connaître long sur les rouages de la
ville et de la finance. Une vengeance? Mais, contre qui et pourquoi?
En tous les cas,
Ryder sait ce qu’il fait, car il observe la réaction des marchés sur son
portable. Si vous voulez savoir comment un « trader »
peut faire de l’argent avec une crise, on vous le montrera! Dans un monde post
9-1-1, où on a parlé de coup boursier pour quelques-uns (1) lors du 11
septembre 2001, on ne pouvait passer à côté de cela. Ce n’est pas de la
récupération, mais du domaine du possible. Quant à courir des risques, aussi
bien que ce soit pour plusieurs millions que pour quelques dollars chipés au
dépanneur du coin. De toute façon, la peine est à peine plus sévère puisqu’il
s’agit d’un vol dans les deux cas, du moins au Québec! (2)
Si Ryder et Garber
sont les personnages principaux de ce film, suivez bien l’écran du portable de
Ryder, car c’est le troisième rôle! Il y aura aussi un second portable à
suivre, mais c’est un 5e rôle celui-là. Je n’en dis pas plus : thriller!
S’il y a de
l’action pour satisfaire un certain public, il y a aussi un côté psychologique,
façon d’aller chercher un autre public. S’y mêle aussi une certaine critique du
système économique actuel, comme de dire que les « passagers sont des marchandises »! Des choses qu’on ne dit pas
en public, mais que l’on dit en privé ou en réunion, d’où certaines fuites qui
font parfois mal aux auteurs de ces paroles qui s’en croyaient pourtant à l’abri! (3)
J’ai vu ce film en version française, car je
me doutais qu’il y aurait certaines subtilités langagières que je ne voudrais
pas manquer. Montréal étant à la fois francophone, multiculturelle et
anglophone, il serait bon, à côté des
versions originales en langue anglaise et doublée en langue française, d’offrir quelques
versions sous titrées pour ceux qui veulent voir l’original sans passer à côté
d’un détail dû à un accent ou une prononciation par exemple, car l’autre langue
n’est pas toujours facile à suivre. Si cette remarque s’applique à un film en
version originale anglaise pour l’est de Montréal, elle s’applique tout autant
pour les films en version originale française pour l’ouest de l’île. Ces films,
en versions originales, mais sous-titrés, pourraient être une façon de briser
nos solitudes finalement, car un dialogue pourrait s’établir entre gens de
cultures différentes qui ont vu le même film et qui partagent leurs impressions
à la sortie du cinéma. De quoi demander des subventions pour rapprocher nos
deux solitudes linguistiques!
Notes :
1.
« Pourquoi la CIA qui surveille en
permanence les marchés financiers n’a-t-elle pas détecté le plus grand délit
d’initiés de l’histoire qui a précédé le 11 septembre? » Cette
question ne vient pas d’un simple quidam, mais d’Éric Laurent, grand reporter
et spécialiste de la politique étrangère. On le retrouve d’ailleurs sur les
ondes de France culture, avec Thierry
Garcin, pour « Les Enjeux
internationaux » tous les matins de la semaine, une émission que
j’écoute en baladodiffusion! (Hyperlien plus bas) Quant à cette question, on la
retrouve à l’endos du livre d’Eric Laurent, 2004, La face cachée du 11
septembre, paru chez Plon (France)
et chez Transcontinental (Canada).
2.
En effet, ce matin La presse nous
annonçait qu’« Après avoir purgé 18
mois d’une peine de huit ans et demi de pénitencier pour une fraude de 115
millions de dollars aux dépens de 9200 investisseurs, l’ancien président de
Norbourg, Vincent Lacroix, se retrouvera sous peu dans une maison de transition
et il pourrait recouvrer la liberté à la fin de 2010. » (André
Cédilot, Vincent Lacroix bientôt en semi-liberté, La Presse, Cahier A, 18
juin 2009) A peine plus que pour un vol de dépanneur ou de sacoche finalement!
Alors, tant qu’à voler, risquez pour la peine, vous ne devrez pas payer plus
cher à la société en retour! Le message est clair et les intervenants sociaux
vont avoir de quoi expliquer aux jeunes délinquants qui ont fait un dépanneur
ou taxé un petit jeune!
3.
Comme en fait foi cet épisode tout canadien arrivé récemment : En privé, la
ministre Lisa Raitt a suggéré « que
le dossier de la centrale nucléaire de Chalk River était «sexy» et lui
permettrait de faire avancer sa carrière. » (Hélène Buzzetti, Propos controversés tenus en privé mais rendus publics - Raitt refuse
de s'excuser, Le Devoir, Édition du mercredi 10 juin 2009 : www.ledevoir.com/2009/06/10/254280.html
Hyperlien :
Les Enjeux internationaux sur France culture :
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/enjeux_inter/index.php?emission_id=29
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POUR ELLE DE FRED CAVAYÉ
AVEC VINCENT LINDON
ET DIANE KRUGER
Les
Films Séville, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d’annoncer que
POUR ELLE, le premier long métrage du réalisateur et scénariste français Fred
Cavayé, prendra l’affiche à Montréal et à Québec le 12 juin prochain.
Né
de l’idée du scénariste Guillaume Lemans, Pour Elle est un thriller enlevant
sur fond d’histoire d’amour. Saisissant le spectateur à travers le désespoir
rencontré par le couple joué magistralement par Vincent Lindon (Ma petite
entreprise, La Moustache) et Diane Kruger (Troie, L’Âge des ténèbres).
Commentaires de Michel Handfield (19 juin 2009)
On
est dans le thriller psycho juridique.
Suite
à un conflit avec sa patronne, qui sera assassinée dans le stationnement à la
sortie du travail, Lisa sera soupçonnée, puis accusée à tort. Son mari
cherchera à la faire disculper, puis à la faire évader, puisque la disculpation
ne semble pas possible, question d’apparences! En effet, tout se joue sur
l'apparence de justice et de culpabilité ici, mais les apparences sont contre
elle.
Malgré
quelques invraisemblances, j’étais pris par ce film; pris au point de faire des
liens et de combler ces incohérences moi-même. J’avais hâte de savoir s'il
allait réussir à faire évader sa femme ou si on était pour trouver la véritable
coupable avant la fin du film. Là, était le suspense pour moi. Puis, on peut se
demander jusqu’où il est prêt à aller pour sa femme? Va-t-il craquer, car ce n’est pas un criminel
endurci. Il est par contre assez rationnel et a la tête armée du rêve de sa
femme!
Si
vous aimez les thrillers et les films français, ce film a les défauts et les
qualités de ces deux genres. Puis, si vous préférez les films
« Américains », attendez le « remake » : « The Next Three Days » par Paul
Haggis ("Million Dollar Baby"
(scénario); « Crash »
(scénario et réalisation); et collaboration au script de « Casino Royale » pour ne nommer que
ceux-là!). D'une façon ou d'une autre, vous serez servi. A moins de voir les
deux, ce que je vous recommande!
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