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Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12

no 2: www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 12 no. 2, du 5 mars 2010 au 1er juin 2010.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études politiques de Paris, recherche et support documentaire.


Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.


Les avis :


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire, on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.


Open Office (www.openoffice.org):


Après les tests en 2009, là on a plongé!


Graphie rectifiée:


Dans le but d'utiliser la Graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info


Les paragraphes seront maintenant justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque et en ligne.


Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Deux éditos en cette journée.

- 31 mai 2010 sanglant!

- Libre choix! Pour qui?

Que connaissez-vous de nous?


Essais


Le budget: « Enjoy poverty »!


Le Journal/Fil de presse


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


- Ciccotti, Serge, Guéguen, Nicolas, Pourquoi les gens ont-ils la même tête que leur chien;

- Thibault, Pierre, Les maisons-nature de Pierre Thibault architecte;

- Jacques JULIEN, 2010, ARCHIVER L'ANARCHIE. Le capital de 1969.

D.I. a Vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


L’ENFANT PRODIGE

Sex and the city 2

CENDRILLON (Opéra)

DANS SES YEUX (EL SECRETO DE SUS OJOS)

LE TROTSKI

Et Vian! dans la gueule (Théâtre)

COCO CHANEL ET IGOR STRAVINSKY

Les amants de l’ombre

LE JOURNAL D’AURÉLIE LAFLAMME

Aliker

Number one

À L'ORIGINE

Le hérisson

SIMON BOCCANEGRA de Giuseppe Verdi (Opéra)

Deux marginaux poétiques! Sur Nelligan et Gainsbourg (Vie héroïque)

Huis clos de Jean-Paul Sartre au TNM

Le petit Nicolas


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


VIEWS ON VERMEER — 12 SHORT STORIES

VIVRE AVEC L'ART...UN ART DE VIVRE


D.I. Musique!



- « Into the Great Wide Yonder » dernier album de Trentemoller;

- « Docteur Boris & Mister Vian », nouvel album de Diane Tell.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


Deux éditos en cette journée.


31 mai 2010 sanglant!

Michel Handfield, éditeur de Societas Criticus


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, Éditos : www.societascriticus.com



Les nazis, quand ils se sentent menacés, tuent sans commune mesure des innocents et des pacifistes.


Comme les enfants battus deviennent parfois des batteurs d'enfants, certaines victimes du nazisme sont peut-être devenues des nazis à leur tour. En cette triste journée (1), quelques lignes blanches pour souligner mon opposition à la violence entre Israël et la Palestine et dans toute cette région du monde qui est, soit dit en passant, un lieu saint où toutes les grandes religions monothéistes puisent leur inspiration. Pas vraiment rassurant...














Note:


1. « Des commandos israéliens ont pris d'assaut la flottille qui transportait 10 000 tonnes d'aide humanitaire, durant la nuit de dimanche à lundi » vers la bande de Gaza nous apprend le site de nouvelles de Radio-Canada.


« La flottille est une initiative du Mouvement Gaza libre. Environ 700 personnes d'une quinzaine de nationalités différentes se trouvent à bord. Le convoi est composé d'activistes, des journalistes, d'humanitaires et de députés. Plusieurs pays sont représentés comme la France, l'Algérie, la Turquie, la Grèce, la Suède, l'Irlande, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie, la Malaisie, la Serbie, le Koweït, la Belgique et la Norvège. » (Gaza: Israël s'en prend à un convoi humanitaire, Radio-Canada/international, mise à jour le lundi 31 mai 2010 à 12 h 28:

www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/05/31/001-Gaza-attaque-Israel.shtml )


Libre choix! Pour qui?

Michel Handfield (31 mai 2010)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, Éditos : www.societascriticus.com


Monseigneur Ouellet s'en prend avec véhémence au libre choix en matière d'avortements depuis un certain temps. Il faut en finir avec l'avortement même en cas de viol dit-il. (1) Mais, le libre choix comprend les mots « libre » et « choix ». Ce n'est donc pas une obligation. En cas de besoin, la personne est libre d'y recourir ou non selon son évaluation et sa conscience. Le libre choix ne nie pas la liberté religieuse ni la foi. Par contre, au nom de la religion on semble vouloir nier ce libre choix pour toutes, même celles qui ne croient pas ou qui ont une spiritualité différente. Si l'Église doit venir en aide à ses fidèles, elle ne peut cependant imposer ses préceptes aux autres pas plus que les autres ne peuvent lui imposer les leurs. Il en est de la séparation des religions et de l'État. La société civile ne peut imposer l'ordination des femmes même si des fidèles la revendiquent, incluant des religieuses. L'inverse doit être tout aussi vrai. Vous ne pouvez imposer vos préceptes à l'ensemble de la population pas plus que les autres religions ne le peuvent. Cela s'appelle la démocratie et la séparation des pouvoirs. (2)


Ces discussions sur l'avortement ou la place des femmes dans l'Église ne concernent que les fidèles en leur âme et conscience, pas l'État qui doit représenter tous les citoyens peu importe leurs croyances et leurs tendances (3), parfois contraires, voir contradictoires! C'est pour cela que l'État est toujours mieux de se baser sur des faits scientifiques et des comités d'experts davantage que sur des croyances et des lobbyistes! Mais, parfois...


Le libre choix en matière d'avortement est donc une solution politique et médicalement acceptable, voire éthique, non pas une solution religieuse ou morale. C'est bien ainsi. Mais, si à force d'insistance, de pressions et de rapprochement avec la droite politique vous réussissez à ouvrir cette porte, entre religion et État, dites-vous, monseigneur, qu'une porte ouverte permet la libre circulation dans les deux sens! En conséquence, la société civile aura alors les mêmes droits de demander à l'État d'imposer ses préceptes d'égalité à l'Église en commençant par l'obligation d'ordonner des femmes; de marier des gais et même de permettre le mariage des prêtres! Ne venez alors pas plaider la séparation des pouvoirs entre l'Église et l'État si des progressistes prennent le pouvoir et vous imposent ces changements. Vous aurez ouvert la porte alors le vent du changement entrera. Cette mise en garde s'applique à toutes les religions qui voudront forcer la porte de l'État.


Par contre, je n'ai rien contre de l'éducation en matière d'avortement et de sexualité, car il y a une différence entre recourir à l'avortement pour des raisons de santé et d'équilibre et y recourir comme à un banal moyen de contraception si la femme et/ou l'homme ne se protègent pas autrement. Mais, je ne juge pas, ni ne pose de barrière à la personne même si certains comportements sexuels peuvent être moins responsables que d'autres. Il y a aussi une différence entre « la pilule du lendemain » et un avortement à 20 semaines de grossesse, d'où une éducation sexuelle nécessaire à l'école. On ne peut faire comme si tous les parents donnaient efficacement cette éducation, car tel n'est pas le cas. On ne peut davantage faire comme si les croyances étaient un talisman efficace contre le fait de tomber enceinte la première fois ou d'attraper une maladie transmise sexuellement, car la pensée magique ne fonctionne pas en matière de sexualité comme en bien d'autres cas. Ne vous en déplaise, mais « la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (4)


Monseigneur, dire qu'il faut en finir avec le libre choix au nom des croyances, des vôtres comme des miennes, peut être dangereux, car d'autres pourraient un jour avoir le même raisonnement pour en finir avec l'Église catholique au nom de leurs croyances ou de leur incroyance. Faisons l'exercice avec la nouvelle religion du consumérisme! Les temples les plus fréquentés le dimanche sont maintenant les centres d'achats et non plus les églises. En conséquence, la majorité mange son pain quotidien de l'épicerie alors pourquoi cette majorité laisserait des privilèges à la religion ou accepterait d'investir pour sauver des églises en perte de fidèles et qui n'ont plus les moyens de s'entretenir? Pour conserver un libre choix en lequel vous ne croyez pas? Pour laisser un libre choix à une minorité qui le nie aux autres? Avec une telle optique, qui est la vôtre et celle de toutes les religions soit dit en passant, il ne vous resterait plus qu'à fermer si le peuple juge qu'il est plus intéressant d'aller au centre d'achat qu'à l'église le dimanche!


Cependant, une société libre et démocratique consent à des arrangements; des accommodements raisonnables comme on dit! C'est ainsi que même si elle ne peut sauver toutes les églises, on en a sauvé quelques-unes collectivement, avec nos taxes et impôts, au nom du patrimoine. C'est ainsi que l'on enseigne encore la religion dans les écoles laïques plutôt que la sexualité. Pourtant, cette dernière touche beaucoup plus les adolescents que la religion! On aurait très bien pu faire le choix de parler des religions et des croyances des peuples et des personnages historiques dans les cours d'histoire et de géographie plutôt que dans un cursus séparé, car il s'agit de croyances et non de faits fondés scientifiquement. Mais non, on a quand même conservé un cursus d'histoire religieuse! C'est dire que cette société du libre choix vous sert encore. Alors, pourquoi nier ce libre choix et ce libre arbitre aux autres? Être pour le libre choix, ce n'est pas imposer l'avortement ni une croyance, mais c'est d'être libre, comme vous l'êtes, de penser et d'agir selon sa conscience et sa foi même si celle-ci est en l'Homme plutôt qu'en Dieu. On peut même dire des choses qui vont contre les avancées de la science au nom des croyances! Mais, de là à changer les lois pour ça, il y a un pas à ne pas franchir pour ne pas revenir à l'obscurantisme.


Imaginez qu'un jour le peuple ait le même raisonnement que vous et cherche une vérité, voire la Vérité. N'allant plus à l'église, il regardera les statistiques et dira que cette religion est morte comme le latin, chiffre à l'appui. Alors, pourquoi sauver des églises plutôt que de les démolir pour construire des habitations et de nouveaux temples à la consommation? (5) Les chiffres parlent d'eux-mêmes Monseigneur! À moins qu'en cette question vous ne deveniez soudain un défenseur du libre choix et de ses vertus pour le dernier fidèle!


Je vous appuierai alors au nom du libre choix, monseigneur, car malgré les divergences que j'ai avec la droite religieuse que vous représentez, j'avoue aller à l'église parfois. De façon irrégulière, c'est vrai, mais c'est que je crois qu'il ne faut pas laisser la religion qu'aux gens de droite. La gauche y a aussi sa place même si la hiérarchie ecclésiastique semble l'avoir oublié. La théologie de la libération avait sa raison d'être, car ne pas faire de politique c'est laisser toute la place à certains idéologues, donc faire de la politique sans le dire! C'est peut être pire que d'en faire ouvertement, car plus insidieux pour ne pas dire plus hypocrite! Pour moi, monseigneur, « aimer vous les uns les autres » de Jésus n'est pas très loin de « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » de Karl Marx. Quant à sa « religion, opium du peuple », ne sont-ce pas les grands prêtres qui ont monté le peuple contre Jésus et conduit à sa crucifixion? Deux révolutionnaires que les conservateurs de leur temps n'aimaient pas. Je ne sais par quel retournement de l'histoire cependant cela est arrivé, mais les conservateurs d'aujourd'hui vous aiment bien. Trop pour ne pas susciter un certain questionnement, voir un scepticisme, de ma part. Vous devriez plutôt vous pencher sur cette question et travailler à la canonisation d'un homme de gauche pour montrer que l'Église est aussi partie prenante de la justice sociale. Pourquoi ne pas plancher sur la béatification de Michel Chartrand? L'Église romaine en a béatifié des pires dans son histoire.


Notes:

1. « Invité d'honneur du congrès Campagne Québec-Vie, le cardinal Marc Ouellet a fait valoir samedi que rien, pas même le viol, ne justifiait l'avortement, suscitant un concert de reproches. » (Marco Bélair-Cirino, Sortie pro-vie de Mgr Ouellet - Des propos dignes d'une autre époque », in Le Devoir, 17 mai 2010:

www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/289116/sortie-pro-vie-de-mgr-ouellet-des-propos-dignes-d-une-autre-epoque


Marc Ouellet - Archevêque de Québec, Le débat est ouvert (Libre opinion), in Le Devoir, 27 mai 2010 :

www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/289649/libre-opinion-le-debat-est-ouvert


2. À ce sujet, je vous invite à méditer ce passage, tiré d'un ouvrage sur les droits démocratiques et les identités, qui porte sur la moralité et le pluralisme dans les sociétés démocratiques:


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.)


3. Dieu sait qu'il y en a des croyances, des tendances et des incroyances s'il existe. Il y a ceux qui ne croient pas, puis ceux qui croient en lui, en d'autres divinités, aux extraterrestres, au hasard, que l'on est les personnages d'un roman écrit par Dieu – voir l'excellent film « Des nouvelles du bon Dieu » de Didier Le Pêcheur (1996), avec Marie Trintignant, sur ce sujet – ou d'un jeu vidéo et j'en passe de meilleures! Comme on n'a aucune preuve de son existence ou non, on peut fabuler longtemps. Certains diront que les choses ne pouvant se créer d'elles-mêmes il a fallu que quelqu'un les crée: Dieu! Mais, si les choses ne peuvent se créer d'elles-mêmes, qui a créé Dieu? Une solution: Dieu aurait créé le Monde et le monde aurait créé Dieu, l'un ne pouvant exister sans l'autre! Certains diront que la réponse est dans les livres religieux, mais Dieu n'a rien écrit. Ce sont des révélations, mais ce peut tout aussi bien être de la littérature. D'entendre des voix, aujourd'hui ça se soigne avec la médication appropriée. J'avoue être sceptique et que c'est dans ma nature de l'être, mais vous ne vous posez jamais de questions monseigneur? Ça ne m'empêche pas de croire en Dieu, même si je doute qu'il ait réellement parlé aux hommes comme on le dit dans la littérature religieuse – surtout l'Ancien Testament en ce qui nous concerne les chrétiens. Mais, si Dieu parle réellement aux Hommes ou à travers certains d'entre eux qu'il éclaire de sa divine lumière, je crois alors que les écologistes en sont, car on ne les écoute pas davantage qu'on n'écoutait les prophètes! Vous devriez alors vous éloigner des conservateurs pour vous approcher des Verts monseigneur. De toute manière, si Saint-Thomas pouvait être sceptique, je ne vois pas pourquoi je ne peux l'être.


4. Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45, mais elle est beaucoup plus longue que cette seule phrase.


5. Dans les années 1970, quand l'orgue était à la mode, on l'entendait dans tous les centres commerciaux. On pourrait peut-être sauver l'orgue de l'église du Très-Saint-Nom-de-Jésus en transformant cette église en centre de boutiques culturelles avec une salle de concert par exemple. Après avoir sorti les marchands du temple, on verra ainsi les marchands sauver le temple puisqu'on est passé de la religion de masse à la mystique individuelle et au consumérisme de masse! Autre temps, autres mœurs.



Que connaissez-vous de nous?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, Éditos : www.societascriticus.com


J'ai reçu récemment une publicité d'Inky Mark, député, contre Michael Ignatieff. Je n'ai rien qu'il soit contre et qu'il envoie de la publicité à ses électeurs. Cependant, ce n'est pas mon député. Une petite recherche m'a permis de savoir que M. Mark est le député conservateur de Dauphin-Swan River-Marquette, Manitoba. Je ne sais même pas c'est où et j'imagine qu'il ne sait pas davantage ce qu'est St-Michel à Montréal. Alors, je lui ai envoyé ce mot dans mon meilleur anglais, suivi du français, car même si mon nom est anglophone je suis un francophone. Je suis assez clair, je crois. Et si vous voulez savoir qui est Mark, voici le lien vers son site: http://www.inkymark.com/


Dear Mark,


I received your pub against Ignatieff at home (in link with www.ighatieff.me), in Montreal. If Ignatieff isn't the leader we hope, what to say about your party who follow USA as a small dog. No thinking by ourselves! Sorry, but I don't want a dog but a leader. And you waste our money and resources – paper is a resource – to send us an ideological paper in place too listen what citizen say. Don't forget you had less vote than the opposition at the last ballot and if we count the abstention, as the message saying « nobody has the serious to gain our confidence », your very low in our value scale. All party are very low! You don't do anything to parade. Listen citizen in place to send us your propaganda at our fee! What you know about St-Michel, Montreal?


Cher Mark,


J'ai reçu votre publicité contre Ignatieff à la maison (en lien avec le site www.quisuisje.ca), à Montréal. Si Ignatieff n'est pas le leader que nous espérons, quoi dire de votre parti qui suit les États-Unis comme un petit chien. Pas capable de penser par nous même! Désolé, mais je ne veux pas un chien, mais un leader. Et vous gaspillez notre argent et nos ressources – le papier est une ressource – pour nous envoyer cette feuille de chou idéologique au lieu d'écouter ce que le citoyen dit. N'oubliez pas que vous avez eu moins de votes que l'opposition à la dernière élection et que si nous y ajoutons les abstentions, comme un message disant « personne n'a le sérieux pour gagner notre confiance », vous êtes vraiment faible dans notre échelle des valeurs. Tous les partis sont vraiment faibles. Vous n'avez rien fait pour parader. Écoutez les citoyens à la place de nous envoyer votre propagande à nos frais. Que connaissez-vous de St-Michel, Montréal?


Michel Handfield

Montréal (QC)


Index


Essais


Le budget: « Enjoy poverty »!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, Essais : www.societascriticus.com


Michel Handfield (5 avril 2010)


Lors des dernières rencontres internationales du documentaire de Montréal (www.ridm.qc.ca), en novembre 2009, j'ai vu « Enjoy poverty » de Renzo Martens. Il joue sur l'hypothèse que « la pauvreté est la principale richesse des Africains, et que ceux-ci doivent l’exploiter. » (1) Provocateur, mais éducatif!


On y découvre que dans un pays comme le Congo, où le travail assure à peine la subsistance des gens, il y a d'immenses richesses exploitées par des entreprises étrangères! On produit pour l'occident, et la Chine probablement, que ce soit de l'huile de palme ou de l'or, mais, en même temps, l'on quête à l'étranger pour aider les pauvres congolais qui n'arrivent pas à manger à leur faim, les entreprises ne les payant pas à leur juste valeur! Le vrai sens du mot exploitation: travailler sans avoir les moyens de vivre! Pire: l'aide qui leur est destinée est même dépensée dans les pays occidentaux, ce qui fait que de 80 à 90% de cette aide retourne enrichir l'occident par la suite, en y achetant les denrées alimentaires à redistribuer par exemple. Pourquoi ne pas investir sur place pour créer une agriculture de subsistance? C'est une question que posait déjà René Dumont dans les années 1960! (1) Bref, même l'aide n'aide pas les Congolais.


Pire, une agriculture pour nourrir les populations locales n'entre plus dans les paramètres de la nouvelle économie, où il faut produire ce qu'on fait de mieux – par exemple l'huile de palme - en vue de l'exporter pour avoir des devises pour acheter la nourriture nécessaire à la population. On est ainsi moins dépendant, dit-on, à de mauvaises récoltes et on bénéficie d'une productivité accrue, sauf que l'on est dépendant de l'effondrement des prix de l'huile de palme sur les marchés étrangers!


Pour s'en sortir, les Congolais devraient s'entraider, soit exploiter eux-mêmes leurs richesses. Ils pourraient le faire sous forme de coopératives par exemple. Mais, ce n'est pas le modèle le plus valorisé par le capitalisme, surtout dans sa variante néolibérale! Au contraire, on aide plutôt l'entreprise, car elle est, par hypothèse, considérée comme la seule voie de création de la richesse alors qu'elle exploite bien souvent une richesse qui est là de façon naturelle. C'est le cas de l'or au Congo comme celui de l'eau au Québec. Elle exploite aussi le travail à moins que les ouvriers n'aient une force de frappe particulièrement imposante. Ce n'est pas le cas de tous. L'employé de Wal-Mart n'a pas le pouvoir de négociation du col bleu de Montréal par exemple! Le Congolais, lui, a encore moins de pouvoir! Il se fait donc manger tout rond!


Par comparaison avec le Congo, on vient de présenter le nouveau budget du Québec. On taxe le citoyen, mais on ménage l'entreprise, car elle « donne » des emplois. Mais, les donne-t-elle vraiment ou exploite-t-elle le travail? L'entreprise crée-t-elle des emplois par charité ou parce qu'elle a besoin de main-d'œuvre pour produire sa richesse? Je pencherais personnellement pour la seconde option, car si une technologie apparaît qui lui permet de produire avec moins d'employés elle ne les conservera pas par bonté. Ce sera une décision d'affaires tout comme de délocaliser des emplois là où les salaires sont plus faibles si elle peut le faire. Seule une main-d'oeuvre bien formée et créatrice, qui peut produire les produits les plus avant-gardistes, peut s'assurer d'un certain avenir. (2) Mais, même là, la concurrence est de plus en plus féroce. C'est pour cela qu'il faut investir dans l'éducation. Alors, pourquoi une entreprise qui bâtit un entrepôt ou un centre de distribution pour redistribuer des produits importés voit-elle ses investissements déductibles d'impôt alors que le gouvernement hésite à investir davantage dans les commissions scolaires, les cégeps et les universités comme si c'était une dépense? Produire de l'éducation, n'est-ce pas un investissement dans l'avenir? Le savoir, ne rapporte-t-il pas des fruits économiques? De la façon dont on traite l'éducation, comme une dépense et non un investissement, il n'y a pas de quoi être surpris des taux de décrochage! Si on ne juge pas important d'investir dans l'éducation, pourquoi les jeunes jugeraient-ils important de rester à l'école? On leur dit presque qu'ils sont un fardeau! Puis, on cherche à mettre fin à cette hémorragie qu'est le décrochage scolaire! Trouvez l'erreur?


Pourrions-nous aussi favoriser de nouvelles formes de travail et d'entreprises, dont la coopération, plutôt que l'entreprise privée, surtout si elle rapatrie ses profits vers un paradis fiscal? Ce sont des choses dont on n'entend pas parler souvent de la part du gouvernement. Pourtant, il faudra bien regarder ces enjeux un jour ou l'autre si on ne veut pas dire nous aussi « enjoy poverty »!


Attention, je ne dis pas que tout est mauvais dans ce budget. Des changements sont à faire. On ne peut toujours vivre à crédit, mais il faut distinguer entre l'emprunt pour payer l'épicerie (par exemple des hausses de salaire dans la fonction publique) et l'hypothèque, qui devrait être amortie sur une portion de la durée de vie d'un investissement comme la construction d'une route, d'une école ou d'un hôpital, puisque leur vie devrait normalement dépasser deux ou trois générations, parfois plus! Il faut distinguer les coûts réels et la surprime payée à des gens qui abusent du système comme semblent le montrer quelques enquêtes journalistiques récentes. Il y aurait là sujet à des commissions d'enquête publique pour démonter ces systèmes qui nous coûtent cher. Si l'État paie 10, 15, 20 ou 35% trop cher pour des biens et services qui n'ont pas la qualité escomptée, il y a là beaucoup à aller chercher pour assainir les finances publiques; plus qu'une hausse de quelques points de la taxe de vente ou des tarifs de l'électricité! Faire le ménage dans la cour du gouvernement veut aussi dire de regarder ses relations privilégiées avec certains fournisseurs qui semblent abuser de lui! Ne pas le faire soulève deux questions importantes chez le contribuable: À qui cela sert-il? Pourquoi ces gens sont-ils si puissants?


Ce budget n'est pas pensé pour nous aider à nous développer autrement. Ainsi, au lieu d'accroitre davantage le coût du bloc patrimonial de notre hydro-électricité, on pourrait plutôt moduler la facture en fonction de la surconsommation au-delà de ce bloc. Ainsi, la piscine chauffée ou le spa feraient monter le prix du kilowatt-heure, puisque chaque tranche de x kilowatts-heures supplémentaires à ce bloc pourrait être tarifiée à un taux plus élevé selon une échelle progressive. Une façon de favoriser une consommation raisonnée de cette ressource!


La taxe sur l'essence pourrait aussi être plus élevée, car on l'importe alors qu'on produit de l'hydro-électricité. Ce serait une façon de conserver notre argent pour notre développement plutôt que de l'exporter dans les coffres d'entreprises étrangères, car c'est ce qu'on fait quand on consomme de l'essence: on exporte notre argent via des entreprises étrangères! Les fonds générés par cette taxe pourraient alors être investie dans les réseaux de transport collectif – trains, tramways, trolleybus et autobus confondus – plutôt que pour la voiture individuelle, car on a des entreprises québécoises qui sont des leaders en ces domaines ailleurs dans le monde, mais ça ne parait pas quand on regarder notre réseau de transport collectif. Pour le pays de Bombardier, on fait dur!


Un budget d'État, c'est davantage que de prévoir des dépenses. Ce doit être une occasion non seulement de contribuer à créer de la richesse, mais de voir à ce que ses retombées soient d'abord ici!


La technologie aidant, on pourrait aussi moduler la taxe de vente sur les biens de luxe ou dommageable pour la santé et l'environnement. On n'entraverait pas la liberté de choix, mais on paierait davantage pour certains choix moins justifiables socialement! Par exemple, une voiture sport et énergivore pourrait se voir appliquer une taxe de vente de 20% alors qu'un hybride pourrait être exempté de taxe provinciale. Des confiseries au chocolat pourraient se voir appliquer une taxe de vente supérieure au chocolat noir à 70% alors que les fruits sont exempts de taxe. La technologie à barre code permet cette discrimination tarifaire. Utilisons là à bon escient.


Enfin, concernant la tarification des soins de santé qui fait tant parler depuis la présentation du budget, celle-ci peut être aveugle ou éducative.


Aveugle: on tarifie toutes les visites chez le médecin, à l'hôpital ou au CLSC à 5, 10 ou 20$ par exemple.


Éducative: vous avez un rhume et vous allez à l'urgence, on vous tarifie 50$, mais chez votre médecin de famille, au CLSC ou à la clinique, on ne vous tarifie pas, car vous vous êtes présenté au bon endroit. On pourrait même installer le CLSC à l'hôpital là où il y a de l'espace pour le faire. Ainsi, pour le triage, cas de CLSC à gauche, cas d'hôpital à droite. Vous préférez l'hôpital malgré qu'on vous a dit que vous êtes un cas de CLSC, alors si vous sortez avec un diagnostic de rhume, il s'accompagne d'une facture de 100$! Vous avez choisi le système le plus couteux, vous assumez votre choix. Mais, si vous arrivez sur une civière en infarctus, vous n'aurez pas à payer. De plus, la salle d'attente risquera d'être moins surchargée, les citoyens trouvant certainement plus rentable d'aller à la bonne place. Pour cela il faut aussi que les CLSC soient ouverts! Il faut donc des professionnels.


Ceci pose donc la question de la formation. On doit y investir pour former des gens capables d'assumer les tâches qu'il y aura à faire! L'organisation du travail pourrait être revue, mais les syndicats sont-ils prêts à des concessions? Est-on prêt à accepter de ne pas avoir de hausses de salaire en échange d'une meilleure qualité de vie par exemple. Des semaines de travail écourtées, avec moins de salaires, mais aussi moins d'impôts à payer, pour ceux qui préfèrent ce mode de travail qui leur donne plus de temps libre? Si cela les rend plus efficace quand ils sont au travail, pourquoi pas? Il faut changer les façons de faire et de penser. Pas facile, mais on doit y parvenir.


Ce n'est pas de recettes toutes faites dont on a besoin, ni de tarifications arbitraires, mais d'une nouvelle façon de faire incluant une nouvelle forme de tarification créatrice et une nouvelle organisation des tâches. Ce n'est pas de couper les fonctionnaires pour les couper non plus qu'il faut, car si le travail doit être fait, on le fera faire au privé ou en temps supplémentaire, ce qui aura aussi un coût. Il faut sortir des sacro-saintes formules toutes faites, car elles cachent souvent de mauvais plis qui sont devenus contreproductifs! Il faut donner de l'air frais au système même si ce n'est pas facile, chacun des acteurs étant dans sa zone de confort et ne voulant pas bouger. Le meilleur exemple de ce système est l'ancienneté qui récompense souvent les employés les plus anciens avant les plus créatifs! Pourtant, c'est souvent de créativité dont on a besoin pour trouver de nouvelles façons de faire. Crozier a déjà écrit un livre sur le sujet: la société bloquée. (3) Suffit de le lire pour comprendre que ce n'est pas un budget, des déplacements de chaises, et encore moins un gel de l'embauche qui vont résoudre nos problèmes budgétaires. Il faut des changements plus profonds, soit des changements de mentalité, mais des vrais!


Vous aurez bien compris que le budget n'est vraiment pas à la hauteur de mes attentes, pas plus que ne le furent les budgets péquistes depuis bien longtemps. Quant aux adéquistes, ils sont toujours trop près du privé à mon goût, car quand on regarde les allégations de factures gonflées de la part du privé, ce n'est vraiment pas la panacée. Pour se sortir de cette dichotomie entreprises privées/système public et para-public, il faudrait oser promouvoir d'autres formes d'entreprises; les coopératives notamment! J'ose espérer qu'on y arrivera un jour, car on tourne en rond en attendant. Puis, pendant qu'on fait du surplace, on ne règle rien.


J'aimerais un budget dans la lignée du plan vert que Stéphane Dion avait osé présenter lors des dernières élections fédérales. Cela l'a peut-être coulé, mais c'était un plan qui misait sur la solidarité sociale, l'environnement et le développement durable. Un diagnostic qu'on préfère ne pas savoir, mais qui est le plus raisonnable si un jour on ne veut pas ressembler à certains pays pauvres dont les richesses sont exploitées au profit des autres. Comprenez moi bien: je n'en ai pas contre certaines hausses de taxes et de tarifs, mais encore faudrait-il qu'elles soient placées à la bonne place pour promouvoir un développement qui nous sert avec un objectif d'équité sociale et d'équilibre écologique. C'est beaucoup demander aux politiciens, je sais!


Notes:

1. Dumont, René et Mottin, Marie France, 1982, L'Afrique étranglée, France: Seuil, coll. Point.


2. VERNON, Raymond, 1966, International investment and international trade in the product cycle, in the Quaterly journal of economics, Vol. LXXX no. 2, Cambridge (U.S.A.): Harvard University, pp. 190 @ 207.


3. CROZIER, Michel, 1970, La société bloquée, Paris: Seuil, coll.

Point.


Notes du RIDM sur Episode III – Enjoy poverty



PROJECTIONS

13 novembre 2009, 18:00 heure

Grande Bibliothèque


La pauvreté est la principale richesse des Africains, et ceux-ci doivent l’exploiter. À partir de ce postulat provocateur, Renzo Martens a tourné pendant deux ans au Congo, à la rencontre des populations pauvres et de ceux qui les aident et/ou les exploitent. Directeur de plantation colonialiste, photographes qui vendent la souffrance en images, organisations humanitaires opulentes et remplies de bonnes intentions : le constat est sans appel. Adoptant une attitude plus artistique qu’analytique, le cinéaste faussement naïf confesse la vanité de son entreprise. Et fait la preuve par l’absurde de ce qu’il avance : l’exploitation de la misère ne sert que l’Occident. (Éric Fourlanty)


Réalisateur(s) : Martens, Renzo


Pays : Pays-Bas

Langue(s) originale(s) : français, anglais, lingala


Langue des sous-titres : anglais

Durée : 90 min.

Année de production : 2008



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Le Journal/Fil de presse


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.




Alors que j'ai appris le décès de Michel Chartrand (13 avril 2010, au cinéma Parallèle):


Michel Handfield: Alors qu'on a des vieux esprits en politique, on vient d'en perdre un jeune: Michel Chartrand! À quand la canonisation du juste?




De la réunion du « comité du visible: États généraux du cinéma sur l'avenir de l'ONF » Via Facebook pour iPhone par le réseau « Île sans fil ». En direct de la cinémathèque! (12 avril 2010)


Michel Handfield. Présentement je suis à une rencontre sur l'avenir de l'ONF - on ne censure pas , mais on peut couper les fonds...


Michel Handfield. ONF: On parle de coupe dans la création... Mais, ça ne me surprend pas. On coupe aussi à Radio-Can!


Michel Handfield. ONF: idée qui ressort est qu'il faut plus de créateurs dans le processus décisionnel! Pour ceux qui ne le savent pas, je suis à la rencontre du «comité du visible» (ils ont une page Facebook: www.facebook.com/profile.php?id=100000891441428&ref=ts) à la cinémathèque. Le sujet: états généraux du cinéma sur l'avenir de l'ONF. Merci au réseau wi-fi qui me permet le direct!


Michel Handfield. Rencontre du visible (ONF): Des dédales du financement pour les créateurs. Digne des « Douze travaux d'Astérix »!


Michel Handfield. Problème du pan canadien: on n'a pas les mêmes services partout. Une raison de les abolir où ils existent plutôt que des créer ailleurs. L'ONF deviendrait un centre administratif et les créateurs envoyés au secteur privé.


Michel Handfield. Comité du visible: États généraux du cinéma sur l'avenir de l'ONF: on a un manque d'information. On est entre gens intéressés qui auront des devoirs à faire ensuite. Des questions à poser à l'ONF pour avoir des réponses plus claires en vue d'agir s'il y a lieu.


Michel Handfield. Dans la politique conservatrice: il faut des retombées concrètes selon le gouvernement Harper. On finance ce qui est populaire, voire le populisme! Ce qui est rentable. Ce qui rapporte aux dépens de l'information et du savoir pur, la recherche universitaire par exemple, mais élitiste et moins (non) rentable.



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirais rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Nouveaux livres reçus


Reçu le 27 mai 2010: Ciccotti, Serge, Guéguen, Nicolas, 2010, Pourquoi les gens ont-ils la même tête que leur chien, France: Dunod / www.dunod.com (Somabec pour le Québec: www.somabec.com), 272 p., Format : 14X22, ISBN 9782100540297

Votre chien est-il capable de savoir si vous êtes triste?


Comment rendre inséparables votre chien et votre chat?


Vous venez de vous faire plaquer? Prenez un chien!


Dites-le avec des fleurs ou avec... un chien?


Votre chien vous reconnaît-il sur une photo?


Pourquoi votre chien vous rend-il moins...chien?


Vous savez déjà que votre animal favori est votre ami. À l'issue de la lecture de cet ouvrage, vous verrez qu'il peut être aussi auxiliaire thérapeutique, éducateur, agent de prévention ou même entremetteur d'histoires d'amour!


Serge Ciccotti :


Psychologue et chercheur associé à l'université de Bretagne-Sud, il a déjà publié trois titres chez Dunod dans la série des "Petites expériences de psychologie " sur le bébé (2007), nos semblables (2ème éd., 2008), les relations hommes-femmes (2008).


Nicolas Guéguen :


Professeur de psychologie sociale et cognitive à l'université de Bretagne-Sud, il dirige le laboratoire de recherche GRESICO de cette même université. Il a déjà publié chez Dunod trois titres dans la série "Petites expériences de psychologie" sur le consommateur (2005), la séduction (2007) et les prénoms (2008). Il est aussi l'auteur de nombreux titres parus en psychologie universitaire.


Au sommaire:


Chapitre 1: Pas si bêtes! Loin de là!: Combien de mots votre chien connaît-il?; Mon chien est moins c...que celui de mon voisin!; etc. Chapitre 2: Les animaux sont nos copains: Comme chien et chat…; Votre chat et vous; Existe-t-il des chiens «mordeurs»?; etc. Chapitre 3: J'ai une santé d'académie-chien: Vous êtes en surpoids? Prenez un chien!; Avez-vous eu raison d'offrir un petit toutou à Mamie?; etc. Chapitre 4: Stop aux anti-dépresseurs! Oui aux chiens, chats, dauphins et lapins: Vous venez de vous faire plaquer? Prenez un chien!; L'animal psychothérapeute; Devez-vous offrir un petit animal à votre fils de trois ans?; etc. Chapitre 5: Trop timide avec les autres? Prenez un chien!; Ça gaze Médor?; Le lièvre et la tortue?; Dites-le avec des fleurs ou avec... un chien?; etc.


Reçu le 16 avril 2010: Thibault, Pierre, 2010, Les maisons-nature de Pierre Thibault architecte, Québec: Les Éditions La Presse, 22cm x 25cm, 144 pages, ISBN : 978-2-923681-37-5

http://librairie.cyberpresse.ca/livres/les-maisons-nature-pierre-thibault-architecte-1080.html


Les Éditions La Presse offrent à ses lecteurs au printemps 2010 un ouvrage qui s’inscrit sans contredit dans la catégorie Beaux-livres.


Véritable œuvre d’art, le livre proposé nous transporte dans quelques maisons créées par l’architecte québécois de renom Pierre Thibault. Nous sommes partie prenante des projets présentés dans le livre, de leur naissance jusqu’à leur complétion en passant par les différentes étapes de conception et de construction.


Pierre Thibault est célèbre pour son style permettant la mise en valeur conjointe du paysage et de l’architecture. Il a ainsi conçu plusieurs bâtiments en osmose avec leur environnement, parmi lesquelles plusieurs maisons de particuliers mais aussi l’Abbaye des moines cisterciens à Saint-Jean de Matha.


Concevoir sa propre maison avec l’aide d’un architecte est un rêve que plusieurs portent en eux. Ce livre leur permettra de rêver un peu plus et de vivre le processus menant à la réalisation d’un tel projet. Quelques propriétaires de maisons « Thibault » ont accepté de partager leur expérience avec les lecteurs qui voient ainsi des projets devenus réalité.


Magnifiquement illustré, Les maisons-nature de Pierre Thibault nous entraîne dans le monde magnifique de l’osmose architecture/environnement.


L’auteur


Pierre Thibault est architecte depuis plus de 25 ans. Il croit fermement que l’architecture a une influence beaucoup plus grande qu’on le croit sur nos vies.


Il a conçu plusieurs maisons en osmose avec leur environnement. Mais aussi l’Abbaye des moines cisterciens à Saint-Jean-de-Matha, l’espace chorégraphique Jean-Pierre Perrault et le musée d’art contemporain de Charlevoix. La maturité de son travail lui a valu des prix et mentions au Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il enseigne à l’École d’Architecture de l’Université Laval et a été professeur invité au MIT à Boston.



Reçu le 19 avril 2010: Jacques JULIEN, 2010, ARCHIVER L'ANARCHIE. Le capital de 1969 (essai), Montréal: Triptyque, ISBN 978-2-89031-685-0, 148p. 22$

www.triptyque.qc.ca/argu76.html


À première vue, rien de plus opposé que l’archive et l’anarchie. L’une est compromise avec toutes les hiérarchies dont elle semble même la garantie la plus solide. Alors que l’autre n’est jamais à court d’inventions ou d’invectives pour dresser le poing contre toute autorité. Jacques Julien observe ici leur coexistence dans le domaine de la chanson populaire. Depuis les troubadours jusqu’aux rappeurs contemporains, celle-ci s’est montrée aussi bien servile que contestataire. Par ailleurs, la chanson ne s’exprime pas uniquement dans les mots et les sons du répertoire. Les artistes sont volubiles; les médias veulent en faire des vedettes, des «personnalités», des icônes. Chanteurs et chanteuses se prononcent à hue et à dia sur le monde comme il va. Le dossier est donc évidemment politique.


Un premier développement tient à une photo célèbre: celle du trio Brassens, Brel et Ferré. C’était à Paris en 1969, quelques mois après Mai 68, et le cliché illustrait une entrevue donnée par les trois chanteurs. Puis, à ce poster vient s’ajouter l’image de John Lennon et de Yoko Ono à Montréal. C’était aussi en 1969, lors du bed-in de «Give Peace a Chance». Enfin, une dernière affiche montre l’anarchie aux champs, à Woodstock cette fois, en 1969 toujours. Bien sûr, les objectifs des caméras, les microphones et les magnétophones, les articles de journaux, etc. ont conservé ces manifestations variées d’anarchie en des archives qui ne cessent aujourd’hui de se reproduire et de se vendre. Au gré d’anniversaires et de rééditions – on l’a vu en 2009 –, les sœurs ennemies tournoient dans une valse arrangée par les raffinements de la technologie. Quels sont les rapports de ce commerce à l’art et à la politique?


Du même auteur:


Robert Charlebois, l'enjeu d'«Ordinaire (1987)

Richard Desjardins, l'activiste enchanteur (2007)


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


L’ENFANT PRODIGE

SCÉNARISÉ ET RÉALISÉ PAR LUC DIONNE
PRODUIT PAR DENISE ROBERT ET DANIEL LOUIS
Mettant en vedette PATRICK DROLET, MARC LABRÈCHE, MACHA GRENON, 
KARINE VANASSE ET GUILLAUME LEBON

C’est en découvrant l’œuvre d’André Mathieu à travers le virtuose Alain Lefèvre que Denise Robert a vu le potentiel de mettre sur écran un tel destin: l'histoire touchante, vibrante, tout en musique et en émotions, d’un enfant prodige. Le réalisateur Luc Dionne a fait appel au grand comédien Patrick Drolet pour donner vie à ce remarquable compositeur et virtuose qu’était André Mathieu. Également de la distribution sont les merveilleux MARC LABRÈCHE, MACHA GRENON, KARINE VANASSE, GUILLAUME LEBON, LOTHAIRE BLUTEAU, BENOÎT BRIÈRE, FRANÇOIS PAPINEAU, ISABEL RICHER, CATHERINE TRUDEAU, SOPHIE FAUCHER, ANDRÉ ROBITAILLE, MARIE-FÉLIXE ALLARD et MITSOU GÉLINAS.

Sur le clavier, les jeunes mains virevoltent, les notes s’enfoncent, la mélodie s’élève. Pour l’enfant, rien de plus facile; il entend les sons dans sa tête. Ces mains, elles appartiennent à André Mathieu. Dès son plus jeune âge, il a conquis son entourage comme son auditoire et a enflammé les salles. Adulé, acclamé, encensé, cet enfant prodige semblait avoir tout pour réussir. Du haut des sphères vertigineuses du succès, aux tréfonds des tourments, la vie du «Mozart Canadien» se fond dans sa musique. Romantique aspirant au bonheur, son histoire est pourtant jouée sur des notes tragiques. 

Alain Lefèvre signe son premier film en tant que directeur musical, compositeur et pianiste: 

« J’ai ouvert la porte sur le monde d’André Mathieu, alors que je ne le cherchais pas, mais qu’il m’a trouvé… Notre rencontre était, je le crois, prédestinée. Hélas, je suis arrivé beaucoup trop tard au rendez-vous. Trop tard d’une dizaine d’années. André Mathieu était déjà passé de l’autre côté du miroir, quand pour la première fois j’entendis son Prélude Romantique, œuvre saisissante d’une étrange beauté mélancolique… J’avais alors quinze ans et je savais que pour l’avoir manqué, jamais plus je ne serais infidèle au rendez-vous. J’avais désormais André Mathieu dans ma mémoire musicale. Je répondrais à son appel, à sa détresse, à son écorchure. »

Commentaires de Michel Handfield, avec la participation de Luc Chaput à la recherche (1er juin 2010)

Depuis des années Alain Lefèvre nous parle d'André Mathieu, alors ce film n'est pas tout à fait une surprise, mais plutôt l'illustration du propos qu'il soutient depuis par médias interposés. Depuis quelques mois, le battage médiatique fut soutenu, s'accélérant même à l'approche de la sortie du film, ce qui fait que j'ai  peu à dire pour ne pas être redondant.

Vu son genre et la langue, André Mathieu aurait finalement mieux été servi en France n'eût été la guerre qui a forcé sa famille à revenir à Montréal, car ici on semblait limité face au talent de cet enfant. Puis, la famille Mathieu, sous les conseils de quelques amis du milieu musical, se tournera vers les États-Unis une seconde fois.

La première fois, avant l'aventure parisienne, ce fut un premier  échec, notamment dû à des difficultés de points de vue, car on voulait en faire un pianiste de concert alors qu'il était attiré par la composition malgré son jeune âge. D'autre part, on voulait le séparer de sa famille, ce que la famille ne pouvait accepter, ni André. Cependant, vu leurs difficultés avec la langue anglaise, la négociation était encore plus ardue, car la famille devait s'en remettre à Wilfrid Pelletier pour négocier plutôt que de le faire directement. Mais, le chef avait probablement des relations à préserver, ce qui compliquait les choses. Ils retourneront une seconde fois aux États-Unis après leur aventure française. Cela achoppera pour une question de point de vue. Aux États-Unis, il faut faire comme ils le  veulent pour atteindre la masse, car telle est leur définition de la réussite, mais André sait ce qu'il veut et ne veut pas. Il  tient à ses tournures musicales malgré son jeune âge (1), ce qui ne peut fonctionner là-bas. Ils reviendront en espérant un retour en France. André y retournera plus tard, mais encore là, il reviendra, car il ne voudra pas se plier à ce qu'on lui demande. 

Son talent lui a mis un poids immense sur les épaules dès un jeune âge, car la famille n'était pas riche et s'est donc consacrée à pousser André pour réussir. D'enfant, il devenait un produit! Cela ne pouvait que laisser des séquelles.

Homme d'émotions, il était en manque de rationalité et n'avait pas le soutien familial de ce côté, car on balançait entre l'admiration et une certaine exploitation de son talent. Cela se fera sentir plus tard, car confirmé et adulé pour son talent de jeunesse, il ne voudra pas suivre d'autres voies – comme l'interprétation – mêmes en parallèle à ses compositions. Ce qui aurait pu être l'histoire d'un succès devint ainsi l'anecdote d'un destin tragique. Ce film permet de comprendre en partie ce passage raté, mais trop d'éléments sont en cause pour dire qu'un seul film peut clore le débat. On reviendra certainement sur le sujet à moins qu'il ne retombe dans l'oubli après cette vague. (2) Mais, si tel est le cas, espérons que sa musique puisse enfin rester. 

Si on le présente comme un héros victime des évènements, dont la guerre, soulignons que son refus d'être considéré comme un pianiste d'exception ne l'a pas aidé. En effet, il ne voulait être reconnu et invité que pour jouer ses propres œuvres, mais dans un petit marché comme la musique classique, c'était chose presque impossible, surtout au Québec. Il aurait dû faire les deux tant qu'à faire des choses beaucoup plus éloignées de son art  pour survivre, comme de jouer dans de petits commerces et dans un « pianothon » pour créer de l'ambiance ou amuser la galerie. Ceci a certainement brulé son nom, car dans certains milieux on ne pardonnait pas de frayer avec le populo à cette époque! Wilfrid Pelletier fut d'ailleurs dur avec lui au moment de l'Expo justement pour cela. C'est triste, mais telle est la loi de certains milieux très fermés et rigides. Il faut avouer que cela s'est quand même amélioré depuis. 

Je suis ressorti du film avec l'impression que s'il avait eu de bons conseillers, peut être lui aurait-on fait voir que la composition et l'interprétation peuvent aller de pair sans pervertir le talent. À moins qu'il en ait eu, mais qu'il n'écoutait pas. Victime des circonstances, mais aussi de ses propres blocages. Je suis donc resté perplexe quant à la psychologie de l'homme, mais j'ai bien aimé sa musique. Un film à voir, mais surtout à écouter! 

Notes:

1. Je pense ici à une scène avec un « coach » de piano, car je n’ose parler de professeur, où André tenait à ses notes contre l'avis de celui-ci et de son père conciliant! 

2. Jean-Claude Labrecque avait déjà fait un documentaire sur le sujet: « André Mathieu : musicien ». Voir www.onf-nfb.gc.ca/fra/collection/film/?id=30100  

Il a aussi employé la musique de Mathieu dans « On s'pratique... c'est pour les Olympiques ». Voir www.onf-nfb.gc.ca/fra/collection/film/?id=876 

Hyperliens de références:

http://www.da-go.com/musique/mathieu-a/index.html un site bio 

www.radio-canada.ca/emissions/a_la_recherche_andre_mathieu/2010/speciale.asp   

www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0003903 

Sur Rodolphe, le père : www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0002254 


Sex and the city 2

www.sexandthecitymovie.com/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (28 mai 2010)


Le sens d'un baiser n'est pas le même selon les situations et les cultures!


2 ans plus tard que le film précédent.


Après le mariage de l'une, les bébés de l'autre, les aventures de la troisième et la carrière de l'avocate, nos 4 filles sont-elles en train de s'installer dans la routine? Peut être, mais c'est sans compter qu'il y en aura toujours une pour les en tirer! Elle les entrainera donc avec elle à Abu Dhabi. Si cette ville se dit ouverte, c'est loin d'être l'Occident et encore moins New York. Surprises garanties pour celles qui croient pouvoir agir comme dans la grosse pomme et y mordre à pleines dents dans la chair!


Film qui plaira certainement à ma blonde, mais je ne m'y suis pas ennuyé. J'y ai trouvé intéressante la question du « 
Je » dans le « Nous », ou, en plus clair, que devient l'individu dans le couple? Un autre? Pas nécessairement, mais certainement autre que ce qu'il était, car le couple refaçonne les gens!


La question du choc culturel à Abu Dhabi peut aussi être intéressante si on dépasse le regard caricatural. Tout est dans l'œil qui regarde le film ici. La même chose pourrait être dite pour le mariage de leurs amis gais ou pour cette exposition de la richesse, car on est dans une histoire de « 
Barbies » pour adultes: on magasine et on achète par coup de cœur, mais on ne regarde pas les prix et on n'entend jamais parler des factures, sauf à Abu Dhabi pour une paire de belles chaussures dans le Souk (20$) et pour le prix de la chambre (22.000$/nuit), suite à une aventure de Samantha qui a mal tourné! On est dans le jet set, l'exubérance et l'individualisme! Ce monde existe et on a là matière à le questionner. Sont-elles libertariennes (1), républicaines (2), du mouvement de protestation de droite du « Thea Party » (3) ou, au contraire, ne s'intéressent-elles qu'à leur bienêtre sans se soucier du reste? Des ambassadrices du « Me, Myself and I », du « consommer, c'est être » et, jusqu'à un certain point, d' « acheter, c'est voter »!?


Des quatre, Miranda, l'avocate, est celle qui me plait le plus, car elle a davantage d'ouverture au sens où je l'entends: curiosité intellectuelle et sociale! Cependant, je dois dire que si j'ai vu les deux films, je ne connais pas la série originale.


Mais, ce film misant d'abord sur les toilettes pour attirer un certain public féminin, je ne suis pas sûr que ce sont de telles considérations socioanthropologiques qui intéresseront le public visé. Bref, madame aura du plaisir et rêvera de grandeur! Si monsieur l'accompagne au ciné, il ne s'ennuiera quand même pas, car certains clins d'œil sont pour lui. Un film à recette populaire dans lequel on peut cependant trouver matière à questions si on s'en donne la peine.

Notes:


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_républicain_(États-Unis)


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_protests

http://teapartypatriots.ning.com

http://en.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_protests


Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Sex_and_the_City

http://en.wikipedia.org/wiki/Sex_and_the_City

http://en.wikipedia.org/wiki/Me,_Myself,_and_I



CENDRILLON (Opéra)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


de Jules Massenet

Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts

les 22, 26, 29, 31 mai 2010 & 3 juin 2010 à 20 h


Commentaires de Michel Handfield (25 mai 2010)


Dès le départ, le décor nous campe dans le charmant, presque « disneyesque »! Le conte de fées à la manière des années 1950! Les décors et les costumes le confirmeront tous au long de l'opéra avec ses couleurs pastel, dont cette cuisine rose bonbon! On est dans la comédie et la salle réagit bien.


À la fin, quelques personnes placées derrière moi, sortiront rapidement, ce qui est plutôt rare un soir de première. Ces personnes ont aussi parlé fort souvent durant la représentation, ce qui n'était pas des plus agréables. Cette relecture de Cendrillon, par rapport aux contes popularisés dans notre enfance, ne leur aura probablement pas plût. C'était pourtant fort intéressant. Cependant, quand on va dans de nouveaux sentiers, on ne peut toujours faire l'unanimité. Quelques-uns, plus conservateurs, apprécieront moins.


En effet, on n'est plus dans le conte pour fillettes ici, mais dans une lecture de l'adolescence à travers cette histoire souvent racontée. On y voit clairement une symbolique de l'adolescence, ce qui en fait davantage qu'un opéra, mais un point de vue psychosocial sur le malaise de cet âge, où on a des désirs et des freins qui ne sont pas toujours contrôlés comme on le voudrait. Une période de désirs et de regrets. Une période où on voudrait s'affirmer, mais où on subit encore l'influence et le contrôle des autres, comme de notre mère par exemple, ce qui peut parfois nous rendre pires que ce que l'on est! À ce sujet, il faut un talent de comédienne certain pour jouer les deux demi-soeurs de Cendrillon, car beaucoup passe par le langage non verbal dans leurs cas. Elles entrent à fond dans les plans de leur mère dominatrice, madame de la Haltière, qui se voit plus haute qu'elle ne l'est dans l'échelle sociale! Elles plongent avec leur mère dans ses fantasmes de grandeur, car elles en bénéficient aux dépens de Cendrillon qui est moins bien traitée qu'une servante. Quant au père, trop mou et dominé, il n'y peut pas grand-chose. De quoi faire paraitre ces deux filles à la fois plus cruches et plus vilaines encore d'ainsi suivre leur mère contre tout bon sens. Cet opéra réussit donc le coup de force d'accentuer les caractères comme au théâtre de par la gestuelle, les décors et les costumes! Bravo aux interprètes qui sont plus que des voix, car ils jouent ici au plein sens du terme dans ce qu'il a de plus théâtral!


J'ai déjà parlé des couleurs de la cuisine, mais celle-ci est aussi plus grande que nature pour faire ressortir la petitesse des personnages à la résidence de Cendrillon, car tout le monde est écrasé par Madame de la Haltière alors qu'elle-même est diminuée par son ridicule! De quoi se sentir petit. Au bal, les proportions sont plus normales alors que dans la forêt enchantée, c'est autre chose, comme le désir qui est accentué par l'immensité de cette Cadillac des années 50! Pas un hasard que cette voiture, car les années 50, en Amérique, c'était le rêve d'un avenir enchanteur ou tout sera permis. Au sortir de la guerre 39-45, l'Amérique est puissante! La conquête du monde et la croissance infinie étaient dans ses plans. Le conte de fées semblait enfin atteignable.


Mais, la réalité a rattrapé l'Amérique une décennie plus tard avec des crises successives: les missiles cubains; la guerre du Vietnam; le premier choc pétrolier; les relations nord-sud, puis est-ouest; la mondialisation et les délocalisations d'emplois vers les économies émergentes; 9-1-1; les changements climatiques et quelques autres, car on ne peut toutes les nommer ici! Encore là, certains y verront des liens, d'autres le hasard, car chacun colore, voir transforme, la réalité à son gout pour en faire une trame qui ne le place pas en situation de dissonance par rapport à ce qu'il est: ses croyances et ses désirs. Chacun fait sa lecture du monde et de sa place dans celui-ci! (1)


Au retour du bal, la belle-mère de Cendrillon et ses deux filles coloreront d'ailleurs ce qui est arrivé – cette rencontre extraordinaire entre Cendrillon et le prince - au point non seulement d'y croire, mais de le faire croire à Cendrillon, qui l'aura pourtant vécue. Dans leur reconstitution de l'évènement, tout le monde en voulait à cette inconnue, qui a approché le prince sans scrupule et sans manière, après son départ précipité sur le coup de minuit. Elles iront jusqu'à dire que cette intrigante fut chassée du château! On a là toute la force de ce que peut faire la suggestion, surtout pour Cendrillon déjà fragilisée par un mauvais traitement soutenu.


Une « pièce » très intéressante pour les ados de tous les temps! Malheureusement, ils ne seront pas assez nombreux à assister à cet opéra symbolique, déjanté et original, particulièrement dans certaines chorégraphies et le recours à la vidéo! Certainement, déstabilisant pour les conservateurs, mais moi j'ai bien aimé ça. La très grande majorité aussi.


Note:

1. Kaufmann, Jean-Claude, 2008, Quand Je est un autre. Pourquoi et comment ça change en nous, Paris : Armand Colin, Collection Individu et Société, 264 p. ISBN 9782200353711, www.somabec.com


Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Cendrillon


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Massenet (Musique)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Cain (Livret)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Perrault (Auteur de contes)

Annexe


NOUVELLE PRODUCTION DE CENDRILLON

UN GRAND SPECTACLE DE FÊTE POUR TOUTE LA FAMILLE POUR CLORE LA 30e SAISON!

Montréal, le 27 avril 2010 — Pur divertissement familial, pour les néophytes comme les mélomanes de tous âges, Cendrillon de Jules Massenet n’a pas été présenté à Montréal depuis 1912! L’Opéra de Montréal met à l’affiche cet opéra féerique de Massenet dans une transposition dans les années 50 qui devient récit initiatique, allégorie du rêve et de l’amour. On doit cette vision plus contemporaine au tandem Renaud Doucet (notamment Turandot – 2004, Tosca – 2002, Pelléas et Mélisande – 2001, Thaïs – 2003) et André Barbe qui signent mise en scène et chorégraphie (Doucet), costumes et décors (Barbe); les éclairages ont été conçus par Guy Simard.


Au sein d’une distribution entièrement canadienne tout en fraîcheur, la mezzo-soprano Julie Boulianne chaussera les pantoufles de Cendrillon et le ténor Frédéric Antoun incarnera le Prince charmant. À leurs côtés, la mezzo-soprano Noëlla Huet sera Madame de la Haltière , le baryton Gaétan Laperrière chantera Pandolfe et le rôle de la Fée sera chanté par la soprano colorature Marianne Lambert. Le chef français Jean-Yves Ossonce dirigera l’Orchestre Métropolitain et le Choeur de l’Opéra de Montréal. Cette nouvelle production de l’Opéra de Montréal a été initialement coproduite par le Badisches Staatstheater de Karlsruhe et l’Opéra national du Rhin, et a été présentée au New York City Opera (2007) et à l’Opéra de Marseille (2009).


Jules Massenet (1842-1912) remporte un succès international avec ses opéras Manon et Werther et c’est à l’apogée de sa notoriété qu’Henri Cain lui propose le sujet féerique de Cendrillon. Massenet, l'un des plus typiques représentants de l'esprit français dans l'art musical de la fin du XIXe siècle, a toujours été salué pour ses qualités d'élégance, de finesse, de clarté, de charme, de grâce et de transparence. Il s'est attaché à traduire toutes les inflexions de la langue française et, de ce fait, la ligne mélodique semble souvent née de la prosodie. Son sens théâtral et son gout pour les couleurs orchestrales lui ont permis de créer des oeuvres d'une grande efficacité dramatique, qu’on pense à la scène du mariage de Cendrillon et du Prince à l’acte 3, une des plus belles scènes d’amour du maître français.

D’autres compositeurs ont choisi le même conte de Perrault ; Rossini avec La Cenerentola , son style et son humour typiquement italien de l’opéra buffa, connaissait déjà un grand succès avec l’œuvre depuis 1817.


C E N D R I L L O N de JULES MASSENET


À R G U M E N T


Un gentilhomme, endeuillé de sa première épouse, se remarie à la plus vile des femmes. Cendrillon, sa première fille, est maltraitée par cette marâtre dominatrice et ses deux filles. Elle doit s'occuper des tâches les plus pénibles de la maison. Un jour, un bal organisé par le Prince convie toutes les jeunes femmes du royaume à s'y présenter. Les sœurs se préparent tandis que Cendrillon pleure de ne pouvoir y aller. Sa marraine la Fée vient la consoler et la pare d'atours royaux pour qu'elle puisse se rendre au bal. Le Prince tombe tout de suite amoureux d'elle. À minuit, cependant, elle doit fuir car l'enchantement doit s'éteindre. Elle laisse tomber au passage l'une de ses pantoufles de vair. Dès le lendemain, le Prince et sa suite partent à la recherche de la mystérieuse propriétaire de la précieuse chaussure. Toutes l'essaieront, mais nulle ne pourra l'enfiler sauf... Cendrillon…

Opéra : Massenet – Cendrillon: 22, 26, 29, 31 mai 2010 & 3 juin 2010 à 20 h

Genre : Opéra féerique

Structure : En quatre actes

Langue : En français avec surtitres français et anglais

Livret : Henri Cain, d’après le conte de Charles Perrault

Création : Paris, Opéra-Comique, le 24 mai 1899

Production : Opéra de Montréal / nouvelle production; créée à l’Opéra national du Rhin en coproduction avec le Badisches Staatstheater, Karlsruhe

DISTRIBUTION


Cendrillon

JULIE BOULIANNE, MEZZO-SOPRANO (CANADA)

Saluée pour l’agilité et la puissance expressive de sa voix de velours, Julie Boulianne possède un vaste répertoire qui s’articule plus spécifiquement autour de Mozart et Rossini. Elle chante à l’Opéra de Montréal (elle a d’ailleurs été membre de l’Atelier lyrique), l’Opéra de Québec, de même que des maisons lyriques en France et aux États-Unis. En 2009-2010, elle fait ses débuts au New York City Opera dans Lazuli (L’Étoile), chante Cherubino (Les noces de Figaro) au Vancouver Opera et Thisbe (La cenerentola) à l’Opéra Théâtre d’Avignon. Son enregistrement de Shéhérazade et de L'enfant et les sortilèges de Ravel a été en nomination dans la catégorie du meilleur album classique lors des Grammy Award de 2010. Dernière présence à la compagnie : Le barbier de Séville (2008).


Prince charmant

FRÉDÉRIC ANTOUN, TÉNOR (CANADA)

La carrière de Frédéric Antoun est en plein envol en Amérique du Nord et en Europe. En 2009-2010, il chante Tamino (La flûte enchantée) au Théâtre du Châtelet et à l’Opéra de Montpellier, Florival (L’amant jaloux) dans une coproduction à l’Opéra-Comique et Centre de Musique Baroque de Versailles et Almaviva (Le barbier de Séville) au Florida Grand Opera. Engagements récents : Mylio (Le roi d’Ys) avec l’American Symphony Orchestra, Hyppolite (Hyppolite et Aricie) au Théâtre du Capitole de Toulouse, Prince charmant (Cendrillon) au New York City Opera, Almaviva (Le barbier de Séville) et Gérald (Lakmé) à l’Opéra de Montréal. Dernière présence à la compagnie : Le barbier de Séville (2008).

Madame de la Haltière

NOËLLA HUET, MEZZO-SOPRANO ( CANADA )

Elle a été applaudie notamment comme soliste dans le Messie de Handel avec le Studio de musique ancienne de Montréal, le Stabat Mater de Dvorak avec l’Orchestre Métropolitain et le Requiem de Duruflé avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Elle a fait ses débuts lyriques en 2001 dans le rôle d’Octavia (Le couronnement de Poppée) et Kabanicha (Katya Kabanova) à l’Opéra de Montréal, rôle qu’elle a repris au Florida Grand Opera. Elle a pris part à une tournée internationale avec la troupe Deux Mondes, créant le rôle de Rosa (Leitmotiv) qu’elle a interprété dans plus d’une trentaine de villes. Dernière présence à la compagnie : The Rape of Lucretia (2003).

Pandolfe

GAÉTAN LAPERRIÈRE, BARYTON (CANADA)

Il chante la plupart des grands rôles de baryton italiens : le rôle-titre dans Rigoletto et Scarpia dans Tosca pour lesquels il a été acclamé à travers le monde. Engagements récents : Sharpless (Madama Butterfly) et Amonasro (Aida) à Opera Carolina, Athanaël (Thais) au Palm Beach Opera, Scarpia (Tosca) à Opera Ontario et au Calgary Opera, Henri (Lucie de Lammermoor) au Cincinnati Opera, Lebret (création de Cyrano) au Michigan Opera Theatre, les Vilains (Les contes d’Hoffmann) au Boston Lyric Opera et Don Magnifico (La cenerentola) au Florida Grand Opera. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2009).

La fée

MARIANNE LAMBERT, SOPRANO (CANADA)

Ancienne de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, pour lequel elle a pris part à la tournée du spectacle Trois sopranos… et leurs divos, Marianne Lambert s’intéresse vivement à la musique contemporaine : elle a participé à un programme spécial donné par Pauline Vaillancourt, a été soliste lors du Festival Luigi Nono, et enregistrait récemment Hohzro de Michel Gonneville. Ses engagements la saison dernière : Marianne (Ô mon bel inconnu) à l’Opéra de Rennes, Despina (Così fan tutte) avec l’Atelier lyrique, La Belle-Étoile (La Pomme qui chante, l’Eau qui danse et l’Oiseau qui dit la vérité) avec Chants Libres et le Troisième esprit (Macbeth) à l’Opéra de Montréal. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2009).

Noémie

CAROLINE BLEAU, SOPRANO (CANADA)

En troisième année de stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Caroline Bleau a reçu des éloges pour son interprétation de Fiordiligi (Così fan tutte) : «elle a du tempérament et une voix solide… et de conviction dans le lent ‘Per pieta’» (The Gazette). On l’a entendue dans Émilie (Nelligan), Le Quatrième Enfant-Lune et Aleacanto pour l’Atelier lyrique. Engagements récents : la Première dame (La flûte enchantée) à l’Opéra de Montréal, Noël à l’opéra avec l’Orchestre Métropolitain, Micaëla (La tragédie de Carmen) à l’Institut canadien d’art vocal, Escapades classiques et Jeux d’enfants avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2009).

Dorothée

MIREILLE LEBEL, MEZZO-SOPRANO ( CANADA )

Ancienne de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, elle s’est depuis produite avec les orchestres de Houston, Edmonton, San Antonio et Trois-Rivières, Les Violons du Roy, l’Opéra de Montréal, l’Edmonton Opera et le Pacific Opera Victoria. Ses emplois récents : Dorabella (Così fan tutte), Concepcion (L’Heure espagnole), le rôle-titre dans Hänsel und Gretel. Elle a aussi fait ses débuts européens au Theater Erfurt, ajoutant à ses rôles Cherubino (Les noces de Figaro), Ottone (Agrippina) et le rôle-titre dans L’Enfant et les sortilèges. Elle a également chanté le rôle-titre dans Carmen avec le Malaysian Philharmonic Orchestra. Dernière présence à la compagnie : Madama Butterfly (2008).


Le Roi

SÉBASTIEN OUELLET, BARYTON (CANADA)

Ancien de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et fondateur de Opéra Giocosa (1997-2000), Sébastien Ouellet chante, pour l’Opéra de Montréal, Baron Douphol (La traviata), le Geôlier (Tosca), Yamadori (Madama Butterfly), Ceprano (Rigoletto), l’Orateur (La flûte enchantée), Antonio (Les noces de Figaro), Kromski (La veuve joyeuse), Moralès (Carmen) et Happy (La fanciulla del West). À l’Opéra de Québec, il a été Kromski (La veuve joyeuse), Marullo (Rigoletto) et Brétigny (Manon). Aussi : le Père (Hänsel und Gretel) avec l’Orchestre du Saguenay-Lac-St-Jean et Capulet (Roméo et Juliette) à l’Opéra-Théâtre de Rimouski. Dernière présence à la compagnie : La fanciulla del West (2008).

Le Doyen de la Faculté

AARON FERGUSON, TÉNOR (CANADA)

Membre actuel de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il est cette saison 0910 Charles Gill (Nelligan) ; à l’Opéra de Montréal, on a pu l’entendre dans un Villageois (Pagliacci), Monostatos (La flûte enchantée), Spoletta (Tosca) et au Gala 2009. Aussi : soliste dans Noël à l’opéra avec l’Orchestre Métropolitain, le Requiem de Mozart avec l’Orchestre symphonique de Laval, Apollo (Semele) et Cénobite (Thaïs) au Pacific Opera Victoria et Ode to St. Cecilia’s Day de Handel avec le Victoria Symphony. Dernière présence à la compagnie : Tosca (2010).

Le Surintendant des Plaisirs

ROY DEL VALLE, BARYTON-BASSE (MEXIQUE/CANADA)

Originaire du Mexique, Roy Del Valle en est à sa deuxième saison avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Il a chanté au sein de plusieurs compagnies et institutions canadiennes dont le Banff Centre for the Arts, l’Institut d’études méditerranéennes de Montréal, l’Orchestre de chambre de McGill, l’Orchestre Métropolitain, l’Atelier lyrique (Nelligan, Così fan tutte, Aleacanto) et l’Opéra de Montréal (Gianni Schicchi, La fanciulla del West, Macbeth, Tosca). Dernière présence à la compagnie : Tosca (2010).

Le Premier Ministre / La Voix du Héraut

PIERRE RANCOURT, BARYTON ( CANADA )

En première année à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Pierre Rancourt a été entendu dans Gianni Schicchi, La flûte enchantée et Tosca à l’Opéra de Montréal, de même que dans Nelligan (Père Seers) pour l’Atelier lyrique. Aussi : Don Magnifico (La cenerentola) à Opera NUOVA, Giove ( La Calisto ) à l’Atelier d’opéra de l’Université Laval et soliste dans la Messe Nelson de Haydn avec l’Ensemble Polyphonia de Québec. Dernière présence à la compagnie : Tosca (2010).

Chef d’orchestre

JEAN-YVES OSSONCE (FRANCE)

Jean-Yves Ossonce dirige aussi souvent à l’opéra que les concerts symphoniques. Directeur artistique du Grand Théâtre et de l’Orchestre symphonique Région Centre-Tours depuis 1999, il a beaucoup contribué au développement de la vie musicale régionale. Au cours de la présente saison, il dirige La Clemenza di Tito, I Capuleti e i Montecchi, Dialogues des Carmélites, Tosca, de même que plusieurs concerts à l’Opéra de Tours, L’Étoile au Grand Théâtre de Genève et Fidelio à l’Opéra de Limoges. Sa discographie est imposante et comprend l’intégrale des symphonies d’Albéric Magnard, les Suites pour orchestre de Massenet, les concertos et Le Pays de Reynaldo Hahn, choisi par Classica comme l’un des meilleurs enregistrements à paraitre en 2002. Dernière présence à la compagnie : Roméo et Juliette (2007).

Metteur en scène et chorégraphe

RENAUD DOUCET (FRANCE/CANADA)

Renaud Doucet est d’abord danseur, maître de ballet puis chorégraphe pour plusieurs troupes internationales; d’ailleurs, ses premières collaborations à l’opéra sont à titre de chorégraphe. Il est également passé par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. À titre de metteur en scène, il a signé : Cendrillon au New York City Opera, à l’Opéra national du Rhin et au Badisches Staatstheather Karlsruhe, Turandot au Volksoper de Vienne et à l’Opera Company of Philadelphia, Le barbier de Séville, Szulamit et Cavalleria rusticana / Pagliacci au Florida Grand Opera, Les contes d’Hoffmann et Thaïs au Boston Lyric Opera, Si J'étais Roi et Pénélope au Wexford Festival Opera. Dernière présence à la compagnie : Turandot (2004).

Décors et costumes

ANDRÉ BARBE (CANADA)

André Barbe a signé plus de 175 productions pour le théâtre, la télévision et l’opéra. À Montréal, il conçoit les costumes pour l’Opéra de Montréal, Le Rideau Vert, la Compagnie Jean Duceppe, Juste pour rire, le Festival de Jazz, les Francofolies et plusieurs séries télévisuelles. Récemment, il signait Pénélope au Wexford Festival Opera, Benvenuto Cellini à l’Opéra national du Rhin, Le barbier de Séville au Florida Grand Opera, The Sound of Music au Volksoper de Vienne, Thaïs à l’Opera Theatre of Saint Louis, The Tempest au Pacific Opera Victoria et Cendrillon à l’Opéra national du Rhin et au Badisches Staatstheater Karlsrhue. Dernière présence à la compagnie : Turandot (2004).

Éclairages

GUY SIMARD (CANADA)

Natif de Montréal, il a collaboré à plus de 500 spectacles, que ce soit à titre de concepteur des éclairages, consultant dramaturgique, directeur technique, chef électricien ou directeur de scène. Il travaille fréquemment au théâtre, à l’échelle locale, nationale et internationale. À l’opéra, ses collaborations sont tout aussi nombreuses : Opéra de Montréal, Volksoper de Vienne, Opéra Monte Carlo, Opéra national du Rhin, Théâtre national de Belgique, Kentucky Opera, Florida Grand Opera, Boston Lyric Opera et Michigan Opera Theatre. Il a reçu de nombreux prix pour sa vision innovatrice des éclairages. Diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada où il enseigne la conception des éclairages depuis plusieurs années, il enseigne aussi en Belgique et en France. Dernière présence à la compagnie : Simon Boccanegra (2010).

Maîtresse de ballet

MARGARET MEHUYS (ÉTATS-UNIS/CANADA)

Margaret Mehuys, fondatrice, directrice artistique et chorégraphe de Ballet Ouest de Montréal, commence sa carrière à 16 ans quand George Balanchine la choisit pour son ballet Serenade. Elle fonde plus tard le Los Angeles Ballet, danse avec le San Francisco Ballet et enseigne plusieurs années à l’University of California. À Montréal, elle fonde l’Académie de ballet classique (1979) et Ballet Ouest de Montréal (1984). Ses créations incluent Casse-Noisette (1984), Coppélia (1987), Gestes, Gaieté parisienne (1988), Suite d'été (1989), Les Saisons (1990), La belle au bois dormant (1992) et Giselle d'ici (1998). Fait ses débuts à la compagnie.

Chef de chœur

CLAUDE WEBSTER (CANADA)

Lauréat de nombreux concours canadiens et américains, il a effectué plusieurs tournées au Canada, aux États-Unis, au Japon, en France, en Suisse et en Grèce. Comme soliste, il se produit avec l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre Métropolitain, l'Orchestre de chambre Radio-Canada et l'Orchestre du Centre National des Arts d'Ottawa. Ses débuts au Carnegie Recital Hall de New York ont suscité les éloges du New York Times. Il compte trois enregistrements avec chanteurs et flûtiste (ATMA/SNE, Radio-Canada /Dobermann et Analekta) et un enregistrement de nocturne de Chopin. Inscrit en 1994 comme stagiaire à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il y œuvre maintenant à titre de chef de chant principal. Dernière présence à la compagnie : Simon Boccanegra (2010).

Vente de Billets

Billets À la Pièce

Billetterie de la Place des Arts : 514-842-2112 • 1 866 842-2112

À partir de 46 $ et en vente dès maintenant.

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DANS SES YEUX (EL SECRETO DE SUS OJOS)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de JUAN JOSE CAMPANELLA

OSCAR DU MEILLEUR FILM EN LANGUE ÉTRANGÈRE


À L'AFFICHE DÈS LE 16 AVRIL


Montréal, le lundi 8 mars 2010 – Métropole Films est fière d'annoncer que le film argentin DANS SES YEUX (EL SECRETO DE SUS OJOS), du Juan Jose Campanella a été sacré Meilleur film en langue étrangère lors de la 82e cérémonie des Oscars qui s'est tenue hier au Kodak Theater de Hollywood.

1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d'une jeune femme. 25 ans plus tard, il décide d'écrire un roman basé sur cette affaire "classée" dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d'écriture le ramène à ce meurtre qui l'obsède depuis tant d'années mais également à l'amour qu'il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l'Argentine où l'ambiance était étouffante et les apparences trompeuses...


Grand succès au box office argentin où il a enregistré plus de 2,5 millions d'entrées, DANS SES YEUX (EL SECRETO DE SUS OJOS est le deuxième film argentin à remporter la convoitée statuette après L'Histoire officielle, de Luis Puenzo en 1986.


Distribué au Québec par Métropole Films, DANS SES YEUX (EL SECRETO DE SUS OJOS) prendra l'affiche le 16 avril prochain.

Commentaires de Michel Handfield (15 mai 2010)


J'ai aimé ce film, mais il est plus à suivre qu'à noter, car on est plongé dans un thrilleur en même temps qu'une histoire d'amour!


Par contre, il est intéressant de voir tous ces parallèles entre la société, le système et les relations interpersonnelles, car on est finalement plus souvent en eaux troubles qu'en territoire clair. Cartésien, on organise les choses dans notre tête comme si elles étaient rationnelles et se tenaient. Mais, en est-il vraiment ainsi? (1)

On a droits aux conflits entre collègues et avec l'organisation. Aux conflits inter et infra organisationnels, les structures étant autant des protections que des empêchements pour les membres de l'organisation et du système!


Quant aux amours déçus, à quelles impulsions peuvent-ils conduire? Et la justice dans tout ça? Réelle ou apparente? Peut-elle satisfaire toutes les parties prenantes, que ce soit la police ou les victimes? La peine, si juste soit-elle, n'est jamais définitive, car au dessus de la justice existe tout un système politique! On plonge dans tous ces univers, dont la période d'Isabel Peron (2), ce qui suscite la réflexion.


Tout un film! Sur les amours brisés et les illusions perdues...

Notes:

1. Un livre intéressant sur le sujet est celui de Kaufmann, Jean-Claude, 2008,
Quand Je est un autre. Pourquoi et comment ça change en nous, Paris : Armand Colin, Collection Individu et Société, 264 p. ISBN 9782200353711, www.somabec.com


2. Le tueur est d'ailleurs libéré pour bonne conduite et parce qu'il a suivi des formations en prison dit-on! Mais, la réalité semble être tout autre: il est devenu un agent des forces péronistes durant la guerre sale! Pas très recommandable...


Voir:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Péronisme


http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Argentine#Guerre_sale


http://fr.wikipedia.org/wiki/Isabel_Martinez_de_Perón



LE TROTSKI


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L’AFFICHE DÈS LE 14 MAI PROCHAIN


Un film de JACOB TIERNEY

Produit par KEVIN TIERNEY


Montréal, le 23 avril 2010 – Alliance Vivafilm et Park Ex Pictures sont fières de présenter «LE TROTSKI», écrit et réalisé par JACOB TIERNEY. Ayant débuté comme comédien à l’âge de 6 ans, c’est derrière la caméra et à la scénarisation que ce dernier trouve la passion de ses ambitions.  «LE TROTSKI» est son second long métrage et c’est nul autre que son père, KEVIN TIERNEY (Bon cop, bad cop), qui en a fait la production. Le film a été tourné à Montréal et a pu compter sur des acteurs de renoms tels que : JAY BARUCHEL, GENEVIÈVE BUJOLD, ANNE-MARIE CADIEUX, COLM FEORE, EMILY HAMPSHIRE ET SAUL RUBINEK.

 

L'ado Léon Bronstein (Jay Baruchel) est un cas tout à fait unique au sein de l’école secondaire Montreal West. Pour une bonne raison : aucun de ses pairs ne peut prétendre être la réincarnation de Leon Trotski, l’iconoclaste et révolutionnaire soviétique du début du XXe siècle, fondateur et héros de l’armée rouge. Pour le punir d’avoir orchestré une grève de la faim des ouvriers de l'usine dont il est propriétaire, son père l’inscrit dans une école publique.  C’est alors que Leon, déterminé à vivre son destin jusqu’à sa fin ultime et à changer le monde, trouve un nouveau sens au terme « syndicat étudiant».

 

Avant même sa sortie canadienne, le film a déjà reçu plusieurs distinctions depuis qu’il a fait partie de la Sélection officielle du Festival international du film de Toronto en 2009 :


Prix du Public- Festival du film de l’Atlantique

Prix du public – Festival international du film de Tokyo

Prix du Public – Festival canadien de Kingston

Prix des critiques- Festival international des débuts cinématographiques de Russie

Prix du public- Festival du film international Sofia de Bulgarie

Prix du meilleur scénario – Writers Guild of Canada

Fait partie du « Top 10 des films de l’année » de 2009 de La Presse canadienne


Le film a été doublé en français et plusieurs des comédiens ont prêté eux-mêmes leur voix à leur propre personnage. Parmi ceux-ci : GENEVIÈVE BUJOLD, ANNE-MARIE CADIEUX, BEN MULRONEY ET COLM FEORE. XAVIER DOLAN a, quant à lui, prêté sa voix au personnage joué par JAY BARUCHEL.


Commentaires de Michel Handfield (15 mai 2010)


Léon Bronstein, fils d'un petit entrepreneur prospère, a un travail à la manufacture de son père. Dès le premier jour, il récrimine. Le deuxième, il organise une grève et veut la syndicalisation. Il porte le même nom que Trotski, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein (1), et il ne croit pas que ce soit un hasard. Il se croit même sa réincarnation! Il a donc lu sa biographie et suit son chemin, au point de vouloir une fille de 10 ans son ainée alors qu'il n'a que 17 ans! Elle s'opposera naturellement, mais cela pose une question importante: pourquoi 17-27 est-il différent de 27-37 ou de 47-57 en amour? Puis, si c'était l'homme le plus âgé, serait-ce plus normal que la jeune fille en soit amoureuse?


Film intéressant donc, qui va plus loin que le film adolescent traditionnel. Il est même l'occasion d'une critique sociale du néolibéralisme et de certaines valeurs – voire d'un idéalisme - perdues, car il pose un certain regard sur une gauche ex-militante devenue plus affairiste et pantouflarde. Une gauche « 
on a fait » et « on était là », mais où est-elle aujourd'hui?


Certains parallèles entre la vie de Léon Bronstein et de son héros, Leon Trotski, deux idéalistes, servent d'ailleurs très bien ce propos sans tomber dans le film didactique. Mais, on y apprend quand même quel est le parcours du jeune militant: celui qui se retrouvera un jour en politique, au syndicat ou dans les groupes citoyens et altermondialistes! S'il n'est pas encore un leadeur (2), il a un talent certain d'organisateur.



Ce film pose aussi une question très d'actualité sans le vouloir: celle du clonage, car d'être la réincarnation de Trotski ou d'avoir été « cloné » à partir d'un de ses cheveux par exemple poserait la même énigme: la même personne, Léon Trotski, dans un autre temps ou un autre contexte pourrait-elle avoir les mêmes idées et le même cheminement? Probablement pas et elle pourrait encore moins avoir la même vie je crois. Question intéressante que soulève donc ce film sans l'avoir prémédité. Mais, question très actuelle avec les avancées du clonage.


Par conte, une chose qu'il a en commun avec son héros est son idéalisme! Mais, si cela peut conduire à des réussites extraordinaires, cela peut aussi conduire à des pertes abyssales, car l'idéalisme agit parfois comme un puissant analgésique contre la rationalité! Il endort un certain sens de la réalité et de la peur avec des conséquences parfois troublantes.


Notes:


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Trotski


2 Remplace l'anglicisme « leader » dans le nouvel orthographe. Référence: le correcteur Antidote.



Et Vian! dans la gueule (Théâtre)

DU 27 AVRIL AU 22 MAI 2010


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Texte de Boris Vian

Collage et mise en scène de Carl Béchard

Durée : 1h50 sans entracte


DISTRIBUTION : Marie-Ève Beaulieu / Marc Béland, qui a pris la relève de Pierre Lebeau / Carol Bergeron / Emmanuel Bilodeau / Pierre Chagnon / Bénédicte Décary / Sylvie Drapeau / Allan Laforest / Pascale Montpetit / Corinne René / Alain Zouvi

Mots-comètes, chansons-bombes, poèmes incendiaires. Et Vian!


Rire jaune, rire noir, franc rire. Le général James Audubon Wilson de la Pétardière-Frenouilloux est un grand militaire. Un homme si bien : il habite encore chez sa maman. En prime : imaginez Marc Béland dans cet ahurissant personnage! Et comme la paix, quoique confortable, c’est un rien ennuyant, il invite chez lui, pour se divertir, d’autres généraux. Mais rapplique sans qu’on l’ait conviée la première ministre : une guerre, pour elle, ce serait si pratique pour le bien de l’économie, la prospérité de l’industrie, l’avenir du pays… Mais quelques autres bombes aussi intelligentes qu’imprévues viennent interrompre l’heure du thé : chansons féroces, poèmes déglingués, couplets louches. L’inénarrable succède à l’invraisemblable? Bienvenue chez Boris Vian!


Mort à trente-huit ans d’un cœur trop grand, trop mince et qui battait trop fort, Boris Vian aura illuminé les nuits du Paris d’après-guerre comme le bref passage d’une comète : ingénieur, romancier, poète, chansonnier, trompettiste de jazz, polémiste, inventeur, magicien de la vie et des mots, il a laissé une œuvre inclassable où la satire la plus tranchante et l’émerveillement le plus rêveur s’allient pour combattre la bêtise et le désenchantement du monde.


Carl Béchard, à qui l’on doit au cours des récentes saisons les époustouflants « Malade imaginaire » et « Imprésario de Smyrne », fréquente depuis longtemps Vian et les autres pataphysiciens de son espèce. Il a rassemblé sa prestigieuse bande de complices (non, mais, vous avez vu sa distribution?) pour saluer le cinquantenaire de la mort de l’auteur de L’Écume des jours et nous gratifier d’une énergique et salutaire séance d’hygiène politique et poétique. Et Vian!


Rédaction Paul Lefebvre


ÉQUIPE DE CONCEPTEURS : Michel Beaulieu / Carol Bergeron / Normand Blais / Geneviève Lagacé / Geneviève Lizotte / Louise Lussier / Jacques-Lee Pelletier / Marc Senécal


Commentaires de Michel Handfield (11 mai 2010)


D'abord, je m'excuse pour ce retard, mais ma maitresse – lire mon ordinateur – a connu quelques ratées. Par contre, toute chose ayant une contrepartie, cela m'a permis un temps de réflexion avant de commencer ce texte. Alors, bonne lecture.


En attendant le début de la pièce, j'ai lu l'introduction du programme pour y découvrir que Boris était un adepte de la pataphysique! Dans le programme détaillé, on a même droit à une photo de Boris entouré de pataphysiciens! La légende nous dit ceci:


« Fête pataphysique. Boris Vian, coiffé du cor à gidouille, est entourée par les pataphysiciens, devant la maison au Coudray à Corbeil : François Caradec, Mme Barnier, Antoine Tavera, Louis Barnier, Henri Bouché, François Laloux, Jean-Hugues Sainmont, Boris Vian, Roger Cornaille et Eugène Ionesco. Photo : Jean Weber. Archives Cohérie Boris Vian, Paris, 2008 »

(Source: dossier de presse / Extrait de l'emporte-pièce 2009-2010)


La pataphysique! Ça m'a d'abord rappelé « La Ribouldingue », car, dans mes souvenirs de jeunesse, il me semble qu'on y parlait de « patates en chocolat » et de pataphysique! (1) Par contre, au cours de la pièce, j'ai aussi pensé à « Sol et Gobelet » (2) avec tous ces non-sens qui prennent finalement tout leur sens! Car cette pièce-collage est une dénonciation en règle de la manipulation politique qui tient place de gouvernement, mais sans que ça n'y paraisse! Ainsi, cette explication économique:


« Il faut des déséquilibres pour que l'État équilibre les choses. Mais, là tout est en hausse, alors il faut faire la guerre pour que le gouvernement soit utile pour ramener l'équilibre! »


De là à réunir les « leaders » de la planète pour faire un plan d'affaires et trouver le terrain de jeu militaire, il n'y a qu'un pas à franchir.


Mais, cette absurdité ne l'est pas tant que ça. Elle est même criante de vérité comme une caricature. Ce général, joué par Marc Béland, soumis à sa maman et à la première ministre, est finalement plus vrai que vrai, car pour monter les rangs de l'armée, il faut obéir aux ordres! Le petit gars obéissant à sa maman est finalement le candidat militaire idéal. Et il dira cette chose étrange, mais qui force à la réflexion sur l'armée:


« Le jour où il ne restera que des militaires, on sera tranquille, car il n'y aura plus de guerre! »


Façon de dire qu'ils ne font jamais la guerre par eux-mêmes, mais qu'ils suivent les ordres: ils la font pour les autres, car un militaire, ça obéit! Serait-ce dire que les coups d'État ne sont jamais décidés par les généraux, mais leurs sont commandés? Par qui? Le grand capital, un puissant groupe d'opposants, ou des puissances étrangères, parfois main dans la main? J'ai comme des images en tête!


Puis, ces politiciens qui n'en font qu'à leur guise! Et le peuple? Ah, le peuple: « 75% d'abstention, alors qui ne dit rien consent! » Cynique, mais non moins vrai, car si le peuple est cynique face à la politique, n'allant même plus voter, les politiciens le sont encore davantage devant le peuple: se disant investit du pouvoir de gouverner sans majorité réelle! Mais, il parait toujours bien de s'en prendre au peuple plutôt que de prendre le message pour ce qu'il est: un désaveu! Ainsi, cette dernière sortie de Lucien Bouchard et de Mario Dumont: le peuple « n'a pas le droit d'être cynique! » (3) Comme si c'était au peuple de changer et non aux politiciens!


Sous des airs d'absurde, il y a de grandes vérités dans cette pièce. Est-ce cela la pataphysique? Un peu, la pataphysique étant « une parodie de la théorie et des méthodes de la science moderne, ses propos souvent proches du non-sens ou démontrés par l'absurde. » (4) Alors que « La Ribouldingue » et « Sol et Gobelet » traitaient de sujets de la quotidienneté de façon moqueuse, s'adressant à un public jeunesse, Vian, s'adressant à des adultes, s'attaquait au côté sombre de la vie: le pouvoir! Mais, il ne le faisait pas moins avec humour. Absurde, noir et grinçant! Un mélange de Sol et de Ribouldingue pour adulte! Formé au genre par la télé jeunesse de Radio-Can, j'y trouvais mon pied!


Certains se demanderont quel est l'intérêt d'une telle pièce. Je répondrais que c'est une leçon pour notre temps, en ces temps où la finance crée des produits imaginaires pour faire du profit! Des solutions imaginaires à des problèmes réels, n'est-ce pas ce que des entreprises comme « Enron » (5) ou « Goldman Sachs » (6) ont fait?! Juste d'y penser montre toute la force anticipatrice de cette pataphysique! De quoi dire « Et Vian, dans la gueule! » Visionnaire que ce Boris!


Mais, si Vian y est pour quelque chose, Carl Béchard y est pour beaucoup, car il a rendu ce Vian très actuel par le collage des textes qu'il a réalisé (7). Puis, il a rendu l'exercice vivant et contemporain par sa mise en scène, avec musiciens à l'arrière de la scène. Il faut dire qu'il avait du matériel avec Vian: des textes, des chansons et de la musique! Des choses comme « La java des bombes atomiques » et « Le déserteur » par exemple! La scénarisation de ces chansons a un effet sur la force du contenu. Tout un montage qui prend son sens en montrant cette insignifiance du système qui ne roule que parce qu'on s'attend à ce qu'il roule. Alors, personne n'ose l'arrêter et dire « On repart à neuf! »1h55 sans entracte qui m'ont donné envie d'écouter Boris, ce que je fis!


Quand l'imaginaire explique l'inexplicable, ça nous arrive Vian dans la gueule! Comme pour réveiller le peuple... le tout se termine sur « Le déserteur »!


Postscriptum:


La finale du déserteur ne fut pas celle du CD de Boris Vian (Chansons possibles ou impossibles, Philips, 848 941-2), mais celle qu'en fait Dan Bigras sur « Le chien » (GSI Musique, GDBCD – 9202). À la question, pourquoi, la réponse est dans l'emporte-pièce 2009-2010 (pp. 108-109). En bref, quand il la chante à Paris, c'est la version originale qui se termine ainsi:


Si vous me poursuivez

Prévenez vos gendarmes

Que j'emporte des armes

Et que je sais tirer.


Mais, quand il l'endisque, il consent à changer cette strophe pour la rendre diffusable à la radio:


Si vous me poursuivez

Prévenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer.


Mais, cette chanson fut quand même boycottée par les diffuseurs. Voilà pour l'histoire!


Parlant musique, on a droit à une représentation de Boris Vian dans « Gainsbourg (Vie héroïque) » (9), car il en a subi l'influence. Selon l'article de Wikipédia sur Gainsbourg...


« Il a une révélation en voyant Boris Vian au Milord l'Arsouille, qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. » (10)

Puis, parlant de Vian, soulignons la sortie d'un nouvel album de Diane Tell, « Docteur Boris & Mister Vian », dont l'arrivée en magasins est prévue le 8 juin prochain. (Voir en annexe pour les détails.)


Notes:


1. Souvenir des émissions de ma jeunesse. Les patates en chocolat, c'était le péché de Paillasson; quant à la pataphysique, il me semble qu'on entendait ce mot assez fréquemment dans cette émission, du moins de mémoire d'enfant, car j'avais entre 10 et 13 ans à l'époque. En effet, cette émission fut diffusée à la fin des années 60: de 1968 à 1971 selon des sources internet:


http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ribouldingue


2. Autre émission jeunesse de Radio-Canada! J'aimais bien les jeux de mots, qui, sous l'absurde, cachaient du sens! http://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_et_Gobelet. J'ai d'ailleurs les livres et DVD suivants de Sol dans ma bibliothèque:


- Favreau, Marc, 1978, Rien détonnant avec Sol, Montréal : Stanké, 173 p.


- Sol, 1997, Presque tout Sol, Québec : Stanké, 506 p.


- Sol et gobelet, coffret 1: Radio-Canada télévision / imavision


- Sol et gobelet, coffret 2: Radio-Canada télévision / imavision


- Sol, 4 spectacles: imavision


3. Gagnon,Katia, Lucien Bouchard et Mario Dumont: on n'a pas le droit d'être cynique!, in La Presse/Cyberpresse, Publié le 08 mai 2010 à 00h00 | Mis à jour le 08 mai 2010 à 14h44: www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201005/07/01-4278466-lucien-bouchard-et-mario-dumont-on-na-pas-le-droit-detre-cynique.php


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pataphysique


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Enron


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Goldman_Sachs


7. À ce sujet, voici un courriel reçu le 5 mai dernier.


ET VIAN! DANS LA GUEULE


En réponse à l’article signé par Alexandre Vigneault paru le 3 mai 2010 dans le journal La Presse sous le titre : « Et Vian ! Dans la gueule : débat sur la paternité du spectacle » [8] il nous apparaît essentiel de préciser les circonstances qui ont entouré la programmation de cette production dans sa saison 2009-2010 du Théâtre du Nouveau Monde afin, entre autres, de souligner le 50e anniversaire de la mort de Boris Vian en 2009.


D’abord, d’après le contenu réel de l’article, le titre aurait dû se lire : « Et Vian ! dans la gueule : débat sur la paternité d’un titre ». En effet, c’est le titre du spectacle qui est l’objet (symbolique) du mécontentement du Groupe Audubon au nom duquel s’exprime monsieur Claude Gagnon en tant que responsable actuel de la troupe. Il serait douteux qu’il s’agisse du spectacle lui-même, puisque au moment de la publication de l’article, rien ne nous prouve que quelqu’un d’Audubon ait vu la version 2010 de « Et Vian ! dans la gueule ». Or, pour affirmer qu’il s’agit de « leur » spectacle, encore faudrait-il l’avoir vu. Claude Gagnon confond apparemment le collage des textes de Boris Vian que sa troupe a présenté en 1995 et celui, très différent, créé par le TNM en 2010. Si certains cherchent à contester la paternité de la version 1995, il est absurde de remettre en question la paternité de la version actuelle. De plus, un des membres de la troupe, Patrice Dubois exprime dans son blogue en date du 30 avril 2010, tout son ressentiment, mais en négligeant certains faits qui l’inviteraient à nuancer son propos, dans la mesure où le dépit que le Groupe nourrit depuis plus d’un an cesserait de les aveugler.


Certaines omissions gagnent donc à être rétablies :


1. Le metteur en scène Carl Béchard, engagé par le TNM, n’a jamais signé quelque cession de droits que ce soit aux membres du Groupe Audubon alors que c’est lui qui fut l’auteur du collage présenté de 1995 à 1998 et que la trouvaille du titre est la sienne. Aussi est-ce étonnant de lire que le spectacle « leur » appartient « et non » à Carl Béchard, maître d’œuvre du spectacle. Est-ce que cela signifie que ce dernier devra les consulter à vie pour leur demander la permission d’utiliser en tout ou en partie l’un ou l’autre des deux collages de Boris Vian qu’il a conçus dans le cadre de sa collaboration avec le Groupe Audubon, collaboration faut-il le préciser, tout à fait bénévole, pour le plaisir du travail bien fait, pour porter la parole de Vian, tout simplement ? Nous ne croyons pas, n’en déplaise à Audubon et sans nier la force des spectacles qu’ils ont produits grâce entre autres aux conceptions et aux mises en scène de Carl Béchard, que l’amour des textes de Vian suffise à en assurer la propriété à perpétuité.


2. Précisons aussi que c’est pour deux collages de Boris Vian soit : Et Vian ! dans la gueule (autour du Goûter des généraux) et Ceci n’est pas un Schmürz (autour des Bâtisseurs d’Empire) que tout le Groupe Audubon d’alors avait reçu le Masque de la Révélation 1998, c’est-à-dire, comédiens et concepteurs, incluant la musique (Carol Bergeron), la chorégraphie (Louise Lussier) et la mise en scène de Carl Béchard. Le théâtre est avant tout un art collectif et nier la propriété intellectuelle de l’auteur du collage, du metteur en scène et des créateurs associés à un spectacle lorsque l’occasion se présente de faire entendre de nouveau la poésie de Boris Vian et de le faire découvrir à un plus vaste auditoire et aussi à cette jeunesse qui fréquente de plus en plus le TNM, ne nous semble pas le fait d’artistes généreux et responsables. Cette attitude vindicative, ce désir affiché de nuire ne nous semblent relever ni de l’éthique la plus rigoureuse, ni de la créativité humaine la plus sereine.


3. Sur quoi s’appuie Claude Gagnon pour prétendre : « On était en droit de faire stopper complètement le spectacle, parce que c’est notre titre et qu’on en était vraiment le producteur » ? Sur quels avis juridiques ? Par ailleurs, l’avocate consultée par La Presse ne peut qu’évoquer la possibilité « de faire valoir ses droits sur un titre, s’il peut susciter la confusion entre deux œuvres. » Or, il ne peut y avoir confusion entre les deux œuvres puisqu’à la demande de la direction artistique du TNM, il s’agit d’un collage de textes différent de la production du Groupe Audubon, d’une mise en scène qui affiche une nouvelle vision et d’une musique et des chorégraphies qui empruntent de nouvelles voies.


Un hommage à Boris Vian a été rendu dernièrement par le Théâtre de l’Astrolabe dans la région du Vaucluse en France, sous le titre : « Et Vian ! Dans la gueule ! » Est-ce que les membres du Théâtre L’Astrolabe auraient dû demander la permission au Groupe Audubon pour utiliser un tel titre ? Ou même à Carl Béchard qui ne serait certainement pas avare de ses trouvailles. La situation frise l’absurde !


Il est triste de mesurer le fossé qui peut exister entre praticiens de théâtre lorsqu’il s’agit d’un projet qui devrait dépasser les querelles d’égos pour porter de nouveau haut et fort la poésie de Boris Vian, toujours si vivante et pertinente au 21e siècle. La direction artistique du TNM a cru juste et pertinent de répondre aux premières récriminations de Claude Gagnon par une lettre en date du 3 juillet 2009 et s’est engagée à reconnaître le travail inestimable accompli par le Groupe Audubon autour de l’œuvre de Boris Vian notamment dans son communiqué de presse, dans son programme annuel, L’Emporte-pièces, offert gratuitement à plus de 11 500 abonnés, dans son programme de soirée que près de 10 000 spectateurs consulteront et dans la couverture exceptionnelle que La Presse a réalisée pour annoncer les représentations de Et Vian ! dans la gueule. Claude Gagnon n’a même pas daigné accuser réception de cette lettre et voilà que sans crier gare, lui et Patrice Dubois assènent à la démarche de Carl Béchard non pas un coup dans la gueule mais dans le dos, le lendemain d’une première enlevante alors qu’à nouveau, c’est le verbe de Vian qui triomphe.


« L’absurdité de batailles qui sont des batailles de mots mais qui peuvent tuer des hommes de chair. » Il faut croire que Boris ne se démode pas !


Lorraine Pintal, Directrice artistique du TNM

Carl Béchard, Auteur du collage des textes et metteur en scène de « Et Vian ! dans la gueule »

8. À titre de référence, voici le lien que nous avons trouvé vers ce texte:

www.cyberpresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/theatre/201004/30/01-4276033-et-vian-dans-la-gueule-debat-sur-la-paternite-du-spectacle.php


9. www.gainsbourg-lefilm.com


10. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gainsbourg



Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Vian


http://fr.wikipedia.org/wiki/Pataphysique


Annexe:


« Docteur Boris & Mister Vian »

Un nouvel album de Diane Tell en magasins dès le 8 juin 2010 sur étiquette Statik


MONTRÉAL, le jeudi 22 avril 2010 – Statik > Rek (http://statikdistribution.com/) est heureuse d'annoncer que le dernier opus de Diane Tell sera disponible au Québec à partir du 8 juin prochain. Intitulé « Docteur Boris & Mister Vian », l'album est composé de standards de jazz célèbres accompagnés de textes originaux et inédits du légendaire Boris Vian interprétés par Diane Tell, sous la direction musicale de Laurent de Wilde.


Cinq ans après sa dernière tournée au Québec pour l'album « Popeline », Diane Tell reviendra à Montréal pour une performance inédite sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place-des-arts dans le cadre de la 22e édition des Francofolies de Montréal le 13 juin prochain. Elle profitera de ce passage dans la belle province pour faire une tournée de promotion entourant la sortie de « Docteur Boris & Mister Vian ».


Une des premières artistes féminines à avoir connu un véritable succès populaire comme auteure-compositeur-interprète dans les années 80 au Québec, Diane Tell s'est rapidement imposée ici, comme en France, avec des pièces telles que Moi si j'étais un homme; Gilberto ou La légende de Jimmy, tiré de la comédie musicale du même nom de Michel Berger et Luc Plamondon . Au milieu des années 90, elle écrit et compose à Londres son 10e album, « Désir Plaisir Soupir », composé de chansons en anglais et en français qui sera suivi presque 10 ans plus tard de l'album « Pipeline ». En 2008, près de 16 ans après Marilyn Montreuil, elle remonte sur les planches dans la comédie musicale Je m'y voyais déjà, de Laurent Ruquier, où elle interprète des chansons du répertoire de Charles Aznavour. « Docteur Boris & Mister Vian » est son 12e album original.



COCO CHANEL ET IGOR STRAVINSKY DE JAN KOUNEN
www.chanelstravinsky.com

D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L'AFFICHE DÈS LE 23 AVRIL

MONTRÉAL, le mardi 6 avril 2010 – Les Films Séville, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d'annoncer la sortie de COCO CHANEL ET IGOR STRAVINSKY du réalisateur français Jan Kounen (99 F, Dobermann). Présenté en clôture du 62ème Festival de Cannes, le film prendra l'affiche au Québec le 23 avril prochain.


Paris, 1913, Coco Chanel est toute dévouée à son travail et vit une grande histoire d'amour avec le fortuné Boy Capel. Au Théâtre des Champs-Élysées, Igor Stravinsky présente le Sacre du Printemps. Coco est subjuguée. Mais l'œuvre, jugée anticonformiste, est conspuée par une salle au bord de l'émeute. 7 ans plus tard, Coco, couronnée de succès, est dévastée par la mort de Boy. Igor, réfugié à Paris suite à la révolution russe, fait alors sa connaissance. La rencontre est électrique. Coco propose à Igor de l'héberger dans sa villa à Garches, pour qu'il puisse travailler. Igor s'y installe, avec ses enfants et sa femme. Commence alors une liaison passionnée entre les deux créateurs...


Relatant avec intensité la liaison passionnée entre la célèbre couturière et le compositeur russe, COCO CHANEL ET IGOR STRAVINSKY met en vedette Anna Mouglalis (Merci pour le chocolat) et l'acteur danois Mads Mikkelsen (Casino Royale)


Commentaires de Michel Handfield (29 avril 2010)


1913. Première présentation du « Sacre du Printemps »d'Igor Stravinsky. Il a osé bousculer les conventions. C'est presque l'émeute dans la salle, mais Coco a aimé. L'orchestre, avec la danse, c'était pourtant superbe selon mes goûts! (1)


1920. Suite au décès de son chum, Boy, Coco n'est plus la même. Devenue femme d'affaires, on sent moins sa sensibilité. Elle est plus dure que dans le premier film – Coco avant Chanel – dont ce n'est pas la suite cependant, même si on peut faire des rapprochements. Ce n'est pas la même actrice non plus. Au début, j'ai trouvé cela un peu difficile, mais ça marque bien la différence entre les deux temps: Coco, puis Chanel! Je suis entré dans le film après quelques minutes et j'ai bien apprécié la coupure finalement.


On sent le personnage de Chanel: noir! Ainsi, à la question de Mme Stravinski « Vous n'aimez pas la couleur Mlle Chanel? », elle répondra « Tant que c'est du noir! » Car, Coco aura invité la famille Stravinski à vivre dans sa villa, à Garches, pour qu'Igor puisse y travailler à son art et à son aise.


Si la relation qui se développe entre Igor et Coco est intéressante et romantique, la relation entre les deux femmes l'est aussi, car c'est l'opposition entre les valeurs traditionnelles de Mme Stravinsky et de la femme d'affaires qui n'en cède en rien aux autres et pour qui tout est accessible à condition d'y mettre le prix et le temps. Comme un homme! Juste d'être là, elle ordonne! Le mâle dominant ne fait pas nécessairement le poids devant elle. Dure en affaire, avec ses employés et les autres femmes, elle sait ce qu'elle veut et n'a aucun remords. La vie est un jeu de Monopoly et elle joue pour gagner. Capable de donner des coups, elle peut aussi en prendre. De toute façon, elle a déjà connu son premier coup dur: la perte de Boy. Elle est donc blindée.


Si vous aimez la musique, le pouvoir et une certaine romance, c'est un film à voir. Mais, ce n'est pas une biographie. C'est romancé. (2)

Notes:


1. Le sacre du printemps fut revu en 1947. Voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Sacre_du_Printemps


2. A ce sujet, il est intéressant de lire l'entretien avec le réalisateur sur www.chanelstravinsky.com



Les amants de l’ombre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2009 / fiction / 90’ / vidéo / français

Origine : France

Réalisateur : Niang, Philippe

Avec Julie Debazac, Anthony Kavanagh, Delphine Rich, Georges Corraface, Lilly Fleur-Pointeaux


Hors-compétition

Présenté le : 24-04-2010 à 19h

Salle : Cinéma du Parc www.cinemaduparc.com

Pendant l’effervescence de la Libération, Louise, une jeune femme, dont le mari est prisonnier en Allemagne, se prend de passion pour Gary, un GI’s Noir. Dans le même temps, Blanche, une adolescente, et un jeune soldat allemand vivent un amour interdit. Elles seront toutes les deux tondues. L’une pour avoir aimé un homme noir, venu libérer la France, l’autre pour avoir aimé un allemand venu l’envahir. La petite histoire se mêle à la grande et revient sur un point ignoré de cette période à savoir le racisme qui régnait dans les rangs de l’armée des libérateurs.


Commentaires de Michel Handfield (29 avril 2010)


On est vers la fin de la guerre. Alors que les États-Uniens entrent dans les villages, les Allemands quittent la France. Cela peut se passer n'importe où en France. Cependant, vu les décors, je voulais en savoir davantage sur les lieux de tournage:


« Le téléfilm Les amants de l'ombre, a été intégralement tourné en Bourgogne au printemps 2009. L’équipe de tournage a investi pendant cinq semaines de nombreux décors naturels : les ponts de Pierre-Perthuis ou la Roche percée. La scène du grand bal a été tournée à Vézelay avec plus de 80 figurants. » (1)


Mais, ça aurait pu être dans n'importe quel village français, car une partie de l'histoire vient de cette proximité des petits lieux où tout le monde se connaît! Ça crée une forme de promiscuité qui fait que les conflits interpersonnels deviennent des conflits publics. La même chose est vraie d'un bataillon ou d'un régiment, d'où les parallèles entre ce qui se passe dans le village et l'armée américaine. Intéressant!


Le régime nazi en était un de ségrégation avec une classification des peuples et l'interdiction de mélanger les genres, ce qui affaiblissait la race! Mais, dans les rangs du libérateur existe la ségrégation envers les noirs. L'armée, qui apporte la liberté, a aussi ses conflits raciaux, car l'égalité des noirs américains n'était pas encore gagnée en ces temps. (2) D'ailleurs, 60 ans plus tard, existent encore des discriminations aux États-Unis envers les Afro-Américains, parfois déguisées sous forme de traditions et de questions insidieuses! On n'a qu'à penser aux attaques envers Barack Obama (3), premier président de couleur aux États-Unis, car on soulève régulièrement à droite la question de savoir s'il est un vrai américain, donc sa légitimité! L'extrême droite états-unienne s'en donne aussi à cœur joie depuis son élection. Pensons seulement au « Tea Party movement » qui a commencé suite à son élection (4), cela sans compter tous les groupuscules qui doivent exister dans l'ombre et qui font leur cabale! Pour le pays défenseur de la liberté...


C'est comme la France, avec l'égalité et la fraternité. D'avoir succombé à l'amour pour un noir américain vaudra le même sort à Louise qu'à Blanche, sa jeune belle soeur qui a couché avec un jeune Bosch (Allemand): les deux seront tondues en public! On peut retailler l'arbre pour qu'il soit propre, mais les racines fascistes ne s'effacent pas pour autant, ce qui fait que ce film historique fournit un éclairage intéressant sur l'actualité contemporaine, vu la montée de la droite en divers pays occidentaux. C'est comme si le XXIe siècle était une reprise. Avec la chute du mur communiste, on semble avoir libéré les démons de la fin du XIXe et des débuts du XXe siècle: ethnicité et religion. On dirait même que la religion redevient intouchable. On ne peut plus en parler, encore moins la questionner, quelque qu'elle soit. La liberté de croyance, une liberté parmi d'autres, dont celle d'opinion, devient sacrée, passant même au-dessus de droits fondamentaux comme celui de l'égalité homme/femme! Parlant d'égalité, ce film traite aussi du sexisme, car il était parfois facile de passer pour un brave en s'en prenant à des femmes victimes des circonstances et de leurs sentiments! Je n'ai pas à en dire plus.


À un niveau plus intimiste, des histoires d'amour en temps de guerre, ça ne peut jamais être simple, car la guerre exacerbe les conflits personnels. On peut facilement faire pendre quelqu'un pour rien en choisissant bien ses mots! Des vengeances peuvent ainsi être assouvies sous forme de justice! Il y eut quelques réactions dans la salle d'ailleurs.


Au niveau du jeu, car il me faut en parler, beaucoup passe par les regards. Une bonne distribution bien menée. Téléfilm, mais qui pourrait facilement passer en salle de répertoire. Vu le sujet, il devrait être repris par la télévision publique par la suite, car ce film mérite d'être vu par un public plus large que les seuls cinéphiles. Je le recommande.


Notes:


1. J'ai cherché cette information vu la beauté de la place! Voir: www.cr-bourgogne.fr/Les-amants-de-l-ombre,13,4666


2. La ségrégation dans l'armée états-unienne se résume, pour certains, à « Un nègre, c'est moins que rien! »


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Barack_Obama


4. http://teapartypatriots.ning.com/


Sur Wikipédia, mais avec des mises en garde:


http://en.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_movement

http://en.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_protests


Hyperliens:


http://en.wikipedia.org/wiki/African_American


Comme ce film a eu le soutien de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, voici deux liens à ce sujet:


www.lacse.fr

http://fr.wikipedia.org/wiki/ACSE



LE JOURNAL D’AURÉLIE LAFLAMME

Un film de Christian Laurence écrit par India Desjardins et Christian Laurence.

Produit par Claude Veillet


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Aurélie Laflamme: Marianne Verville

Kat Demers: Geneviève Chartrand

Nicolas Dubuc: Aliocha Schneider

Truch: Jérémie Essiambre

France Charbonneau: Édith Cochrane

Denis Beaulieu: Pierre Gendron

Marie-Claude: Valérie Blais

Soeur Rose: Sylvie Potvin

Aurélie 9 ans: Camille Felton

Julyanne: Rose Adam

Justine: Sabrina Lagacé

Marilou: Ariane Tremblay

Marithé Roberge :Marianne Bourdon


Aurélie Laflamme se sent bien seule dans l’univers.


Elle a 14 ans, s’est récemment chicanée avec sa meilleure – et seule – amie, a l’impression qu’on lui a transplanté des neurones d’écureuil par erreur, et est aux prises avec une mère obsédée par le ménage, et qui a en plus un sérieux kick sur le directeur de l’école. En d’autres mots, c’est la fin du monde.


Si seulement son père était là, il comprendrait. Mais il est mort il y a cinq ans. Sa mère, qui a encore de la difficulté à accepter sa disparition, n’a jamais su quoi lui répondre lorsqu’elle a voulu savoir ce qui nous attendait après la mort. Aurélie est toujours hantée par ce questionnement existentiel.


Mais Aurélie a une théorie : si son père était simplement un extraterrestre? Et qu’il avait quitté la Terre pour rejoindre sa planète? Génétique oblige, elle serait elle-même une extraterrestre! Ce qui expliquerait bien des choses… Par exemple, pourquoi elle se sent si différente des autres (surtout de sa mère), pourquoi elle n’est pas capable d’enligner deux mots sans faire une gaffe, et surtout pourquoi les garçons lui tapent vraiment sur les nerfs.


Pour Aurélie, l’amour est depuis toujours une chose inimaginable. Mais quand arrive Nicolas, elle doit reconnaître que son coeur est plus fort qu’elle. Sa carapace se fissure et elle se sent envahie par un flot d’émotions incontrôlables.

C’est à travers les pages de son journal qu’elle décide de confier ses pensées.


Entre les joies et les peines, les réussites et les échecs, l’amour et l’amitié, Aurélie devra trouver sa place.


Commentaires de Michel Handfield (29 avril 2010)


Aurélie Laflamme, 14 ans, a l'impression d'être un extra terrestre oublié sur terre... par son père parti vers son monde il y a quelques années, c'est-à-dire qu'il est décédé. Brillante, créative, mais ailleurs. Comme en math! Puis, blagueuse quand il ne le faut pas. Bref, elle a tout pour se faire remarquer.


Sans en avoir l'air, ce film pour adolescents est aussi un film sur la difficulté d'être à cet âge. Suffit de vouloir y plonger. Sinon, on passe à côté, car il ne s'adresse pas aux adultes en premier lieu. Cependant, si on accepte la proposition, on a droit à un regard sur les valeurs des ados de notre temps, mais aussi à leur regard sur nos valeurs et ce qu'on en fait! Car, avec l'âge, on semble plus habile à danser le limbo avec les valeurs qui étaient les nôtres à l'adolescence et pour lesquelles on était parfois si intransigeant nous aussi! Quand on dit que l'on change avec l'âge...


Certains effets visuels, comme le cœur qui sort de la poitrine, ajoutent au film, car on entre visuellement dans leur imagination sans avoir à donner d'explications. J'ai passé un bon moment.




Aliker

Présenté dans le cadre de la 26e édition de Vues d’Afrique:

17-04-2010 à 17h Cinéma du Parc

24-04-2010 à 20h30 au Beaubien


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture: www.societascriticus.com


2008 / fiction / 110’ / 35 mm / français Origine : Martinique - France

Réalisateur : Deslauriers, Guy

Avec Stomy Bugsy, Xavier Thiam, Joan Titus, Lucien Jean-Baptiste


En juillet 1933, André Aliker est gérant, rédacteur en chef et correcteur du journal Justice. Communiste de la première heure, il s’empare du dossier Aubéry, une affaire de fraude financière. La cour d’appel de Martinique ayant disculpé ce fils d’une grande famille de planteurs, André Aliker publie des pièces du dossier attestant sa culpabilité. Le 1er janvier 1934, il est kidnappé. Son corps ne sera retrouvé que douze jours plus tard, sur une plage de Case-Pilote. « L’affaire Aliker » naissait. Soixante-dix ans plus tard, le mystère Aliker demeure. Le film retrace sa vie et son combat pour la liberté d’expression.


Commentaires de Michel Handfield (19 avril 2010)


Je dédie le visionnement de ce film à Michel Chartrand …


1933. La droite est au pouvoir et les patrons aiment ça. On peut mettre les ouvriers et les syndicats naissants à leur place, sinon les enterrer s'ils ne comprennent pas. Les patrons agissent en fascistes.


La radio donne les nouvelles de l'Europe. En parallèle, on peut ainsi suivre la montée du nazisme en Allemagne. Par exemple, en mai 1933 Adolf Hitler livre les écrits de Karl Marx et d'autres gauchistes au feu rapportent les nouvelles de la radio en arrière-plan. À cela, s'ajoutent les inégalités sociales et raciales vécues sur place, les blancs ayant le pouvoir, les noirs, le labeur! On est dans la colonie de la Martinique, dans les Antilles françaises. Des parallèles peuvent être faits avec la politique raciale du Furher. La collaboration pétainiste, qui existera plus tard, ne sera pas une grande surprise, oserais-je dire, à la suite de ce film, car tout ce qui viendra y était déjà en germe.


Pour les têtes du parti communiste martiniquais, il faut contrer cette désinformation par de l'information. On pousse donc sur le journal Justice, la feuille de chou du parti. André Aliker croît davantage à l'action et au recrutement de militants pour sa part:


« Un journal ne remplace pas des militants. Combien d'ouvriers savent lire? Il faut rencontrer les ouvriers, leur parler au sortir du travail et dans la rue. »


Mais, les têtes du parti y croient, car un Journal, c'est écrit: ça reste et établit des principes. Ils le convaincront. Mais, une fois convaincu, il ne démordra plus. Il sortira le dossier Aubéry qui a de quoi faire trembler le pouvoir, car il s'agit d'une affaire de collusion et de corruption financière qui entache l'élite politique locale. C'était au siècle passé, mais on pourrait croire que c'est arrivé il y a une semaine! Si les moyens de communication ont évolué, on ne peut en dire autant de la transparence politique!


Comme l'a déjà dit quelqu'un, mais je ne sais pas qui: « ça en prend un qui le fait » et ce fut André Aliker. Il a sorti le scandale, cela aux dépens de sa vie, d'autant plus que la chasse aux communistes s'ouvrait dans cette période sombre de l'histoire. On peut penser à l'Allemagne Nazi, mais aussi au mouvement d'Adrien Arcand au Québec. En France, c'était l'affaire Stavisky qui retenait l'attention: justement un scandale financier! (1)


Un excellent film où on scande « Justice » à l'enterrement d'André Aliker comme on scandait « Germinal » a celui de Zola! Je dédie le visionnement de ce film à Michel Chartrand dont les funérailles ont justement eu lieu ce samedi 17 avril, date où j'ai vu ce film. Très actuel. On dirait que rien n'a changé. Alors, peut-on croire nos politiciens quand ils disent « Je vous ai compris »? Ce film est de calibre à être diffusé pour un plus large public. Souhaitable même.


Post-Scriptum:


Si son frère Marcel a fait un geste d'éclat, c'est Pierre, chirurgien diplômé de Paris, qui entrera dans l'histoire au côté d'Aimé Césaire « sur la liste communiste conduite par ce dernier aux élections municipales à Fort-de-France. » (2) Un acteur du changement auquel son frère aura certainement ouvert la voie.


Notes:


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Stavisky


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Aliker (la citation vient de ce lien)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Aimé_Césaire


Hyperliens:


www.alikerlefilm.com


www.assemblee-martinique.com/joomla/news-225/andre_aliker_un_heros_martiniquais_davant-guerre.html



Number one

www.numberone-lefilm.fr

Présenté dans le cadre de la 26e édition de Vues d’Afrique:

18-04-2010 à 17h Cinéma du Parc

24-04-2010 à 18h Cinéma Beaubien


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture: www.societascriticus.com

Maroc 2009 / fiction / 86’ / 35 mm / arabe, français avec sous-titres français


Réalisateur : Tahiri, Zakia

Avec Aziz Saadallah, Nezha Rahil, Chantal Ladesou, Khadija Assad


Aziz dirige une usine de confection qui emploie une cinquantaine d’ouvrières qu’il terrorise, tout comme il terrorise sa femme, sa fille… Un jour, sa femme découvre que son mari peut être aussi un gentleman, un prince charmant, alors qu’il doit faire bonne figure devant une cliente étrangère. Elle décide de lui jeter un sort, pour que cet instant de bonheur ne finisse jamais. Aziz devient féministe malgré lui, sa vie devient un enfer. Number one s’apparente à une fable, une comédie populaire, douce-amère, qui part à la redécouverte de l’autre bien au-delà des frontières et des cultures.


Commentaires de Michel Handfield (19 avril 2010)


On pénètre la mentalité masculine du coq: le meilleur, le pourvoyeur, sauf qu'il est trop! Dominateur, Aziz écrase sa femme, sa fille, ses employés, voire les femmes! Mais, les lois changent pour donner plus de droits aux femmes. (1) Certaines espèrent même l'égalité. Une ouvrière dira que cette loi devrait aller plus loin et protéger les ouvrières de leurs patrons qui sont parfois plus durs que les maris! Les femmes semblent informées de ce qui se passe ailleurs dans le monde – de la liberté! - par les magazines féminins par exemple.


Puis, comme directeur d'usine, il doit recevoir une cliente française qui doit passer une commande importante. De surcroît, elle est féministe! Sa femme saura donc en profiter pour s'affirmer, voir boire du vin au restaurant! Aziz ne le prendra pas à la légère.


Vu d'ici, on peut se dire qu'ils ont besoin d'une révolution féministe. Dans ce libre échange où ils nous envoient parfois des religieux, nous devrions leur envoyer des féministes, car certaines femmes semblent prêtes à une révolution tranquille là bas; peut être pas si tranquille que ça non plus! On pourrait les aider. Plus sérieusement, cela pose une question importante pour nous, vu les droits individuels et le statut accordé aux libertés religieuses au Canada et en occident, dont toute la question des accommodements raisonnables qui reconnaissent des traditions religieuses aux dépens d'autres droits parfois: est-ce que les plus fervents conservateurs ne viennent pas en occident pour échapper a cette modernité qui les rattrape dans leur pays? Ce film a donc des qualités pour nous de l'étranger, car il nous permet un certain regard sur ce qui se passe dans un pays du Maghreb duquel nous recevons des ressortissants que l'on connait peu, sauf quelques clichés malheureusement. Voilà pour le côté plus réaliste du film et son utilité sociopolitique.


Ce film a aussi un côté plus fantaisiste dans la seconde moitié, car Aziz a subi un sort qui fait ressortir son côté plus féminin. Il a une compassion qu'on ne lui connaissait pas auparavant, ce qui aura des conséquences, parfois caricaturales, sur lui et son entourage! Dans l'ensemble, ça fait du bien comme film, car on y mêle réflexion et humour. J'ai aimé.


Note:


1. C'est la Moudawana ou, en français, « le code de la famille » qui donne plus de droits aux femmes depuis 2004. Voir:


www.justice.gov.ma/MOUDAWANA/Frame.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Moudawana


À L'ORIGINE de Xavier Giannoli

À l’affiche depuis le 26 mars


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, mardi 9 mars 2010 – Métropole Films est heureuse d’annoncer que le film À L'ORIGINE, du réalisateur français Xavier Giannoli, prendra l'affiche le 26 mars prochain. Présenté en compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes, le film a reçu 11 nominations aux prix César, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur acteur.


Philippe Miller est un escroc solitaire qui vit sur les routes. Un jour, il découvre par hasard un chantier d'autoroute abandonné, arrêté depuis des années par des écologistes qui voulaient sauver une colonie de scarabées. L'arrêt des travaux avait été une catastrophe économique pour les habitants de cette région. Philippe y voit la chance de réaliser la plus belle escroquerie. Mais son mensonge va lui échapper.


Lauréat de la Palme d'or du court métrage à Cannes en 1998 pour L'Interview, Xavier Giannoli marquait, avec « À L'ORIGINE » son retour en Sélection officielle à Cannes cette année après « Quand j'étais chanteur » en 2006. Inspiré d'un fait divers s'étant produit dans le Nord de la France il y a une dizaine d'années, « À L'ORIGINE » met en vedette François Cluzet, Gérard Depardieu et Emmanuelle Devos dans une prestation qui lui a valu le César de la meilleure actrice dans un second rôle.


Commentaires de Michel Handfield


Dans ce film, on suit d'abord un petit fraudeur. Il vole des outils en se faisant passer pour qui il n'est pas et les revends. Puis, un jour, « il découvre par hasard un chantier d'autoroute abandonné, arrêté depuis des années par des écologistes qui voulaient sauver une colonie de scarabées. » Une occasion en or, sauf que les habitants du village le prennent pour qui il n'est pas. Pour ne pas se faire prendre, il joue le jeu de celui qui redémarre le chantier. Mais, il se prendra lui-même au jeu! C'est une occasion d'entrer dans le système et d'y voir, par en dessous, les failles qu'on ne voit pas. À défaut d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction au Québec, surtout en relation avec les contrats d'infrastructures, c'est ce film qu'il faut voir pour avoir un bon éclairage du système. On y voit comment l'intérêt conduit à la collusion et au silence complice! Il est facile de s'entendre quand on cherche la même chose: le profit!


Du côté des autorités et des médias locaux, on ne questionne pas trop le projet ni son porteur, car il est perçu comme un sauveur, la région comptant près de 25% de chômeurs. On veut donc le croire, ce qui lui facilite les choses, car on est plus que réceptif dans les circonstances, même prêt à lui faire un chèque en blanc! Il ne dira pas non, mais ne se sauvera pas! C'est ce qui surprend. Il foncera dans ce projet, comme s'il le croyait possible. Mais, c'est un film diront certains, sauf qu'il s'agit d'une histoire vraie! C'est celle de Philippe Berre de son vrai nom, ici présenté comme Philippe Miller dans le film. (1)


Ce film nous donne aussi des leçons sur le monde d'aujourd'hui: ce monde qui abrite des fraudeurs de grande envergure comme Bernard Madoff! (2) Depuis Enron, il semble que ces histoires se succèdent à un rythme accéléré. Pourquoi? Question de médiatisation ou de circonstances?


Je choisis la seconde option: les circonstances, l'opacité mondialisée aidant ce genre d'individus en leur offrant une couverture! En effet, il est de moins en moins possible – voir impossible - pour des locaux de faire des vérifications, les grandes entreprises étant délocalisées et ayant des filiales un peu partout sur la planète pour des raisons d'économie et de fiscalité. Ainsi, une entreprise peut avoir son siège social à Paris, New York ou Toronto, mais son siège social international en Suisse ou dans des îles du pacifique (pour des raisons fiscales), sa comptabilité en Inde (pour des raisons d'économie salariale) et des filiales dans les grandes capitales où elle veut des contrats, cela sans compter les entreprises en coparticipation qui permettent de transformer des gains en pertes fiscales! Alors, personne ne connait plus personne et personne ne veut donner de réponse définitive. On se protège et on transfère l'appel! Les appels tombent ainsi dans les dédales des boites vocales et des courriels sans réponse! Une forme d'immunité temporaire pour un fraudeur, mais parfois assez longue pour qu'il ait le temps de disparaître avant même qu'on ne s'y soit intéressé!


Jouissif, car son assurance en fait un « leader », voir un « dieu », pour le village. Il suscite l'espoir de soulever des montagnes! Mais, s'il ment, on lui ment aussi. Le système n'est pas bâti que sur la vérité. Il y a une part de « bluff »! On joue le jeu; on joue un jeu. Puis, vient le bilan...


Un excellent film pour comprendre le système, ce système qui n'est pas parfait et ne le sera jamais, car créé par les Hommes pour les servir! C'est ainsi que certains voudraient le transformer... pour servir d'autres intérêts. On pénètre alors dans la lutte pour l'historicité dont parle Touraine dans son œuvre! (3)


Enfin, si ce film est tiré d'une histoire vraie, la réalité le rejoint: Philippe Berre, l'homme qui a inspiré ce film, vient d'être arrêté à nouveau. Cette fois-ci, il s'est présenté « à la mairie de Charron en tant que fonctionnaire du ministère de l'Agriculture, chargé de venir en aide aux sinistrés de la tempête [Xynthia]. » Il ne manque pas de culot cet homme, mais les autorités locales ont été plus vigilantes qu'il ne le croyait! (4) Il faut croire qu'elles ont appris des dérives du passé.


Notes:


1.http://fr.wikipedia.org/wiki/À_l'origine_(film) Mais, il faut surtout googler Philippe Berre!


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Madoff


3. Mais, je pense surtout ici à La société post-industrielle d'Alain TOURAINE (1969, Paris: Denoël, coll. Médiations), qui fut mon premier contact avec cette idée « tourainienne »! Puis, j'ai retrouvé cette idée dans d'autres livres et articles de ce sociologue français que j'ai vu en conférence à l'Université de Montréal dans les années 80!


4. Maud Vallereau, 09-03-2010 19:59, L'escroc Philippe Berre arrêté sur les décombres de Xynthia, in Metrofrance.com: www.metrofrance.com/info/l-escroc-philippe-berre-arrete-sur-les-decombres-de-xynthia/mjci!xWtrDLVCtpRC2/ (Merci à Luc Chaput pour ce lien.)



Le hérisson


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisatrice: Mona Achache


Dans les rôles de...

Renée Michel: Josiane Balasko

Paloma Josse (fille de 11 ans que l'on suit): Garance Le Guillermic

Kakuro Ozu :Togo Igawa

Solange Josse (mère): Anne Brochet

Paul Josse (père): Wladimir Yordanoff

Colombe Josse (sa grande sœur): Sarah Le Picard

...

Sans oublier le poisson rouge: le poisson rouge!


Le Hérisson est l’histoire d’une rencontre inattendue : celle de Paloma Josse, petite fille de 11 ans, redoutablement intelligente et suicidaire, de Renée Michel, concierge parisienne discrète et solitaire, et de l’énigmatique Monsieur Kakuro Ozu.


Commentaires de Michel Handfield (30 mars 2010)


Au début du film, on découvre que madame Michel lit l'Éloge de l'ombre. Ce n'est pas un hasard, car une petite recherche m'a permis de trouver que ce livre, écrit en 1933 par Jûnichiro Tanizaki, est « un essai sur la société japonaise qui est, aux yeux de cet écrivain traditionaliste, de plus en plus occidentalisé. » (1) Puis, arrivera dans l'immeuble un chic japonais qui changera la dynamique de Mme Michel et l'avenir de Paloma dont l'obsession est de « ne pas finir comme un poisson dans un bocal », d'où l'idée de se suicider avant!


On est ici dans un conte philosophico-culturel qui tourne autour des interrelations de classes. Mais, qui sait regarder verra que si l'on peut apprendre certaines choses de la bourgeoisie, celle-ci a aussi à apprendre du peuple. Les connaissances élitiste et populaire sont les deux faces de ce que l'on nomme la culture si je puis dire. Peu importe l'analyse, j'ai été voir ce film un vendredi soir en salle et j'ai eu du plaisir. Le public aussi!


Note:


1. L'éloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki critiqué par DomPerro, le 14 novembre 2006, sur Critiques Libres: www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13289




SIMON BOCCANEGRA de Giuseppe Verdi (Opéra)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (30 mars 2010)


Vu le « 
Festival de films sur les droits de la personne de Montréal » et le «  Festival International du Film sur l'art », mon rythme d'écriture fut ralenti. Cet opéra n'est donc plus à l'affiche. Malheureusement. Mais, ce n'est tout de même pas une raison de ne pas écrire sur le sujet ni de s'en priver, car il existe des CD et des DVD de cette œuvre.


Le peuple et la noblesse s'affrontent pour le contrôle de la ville, ce qui ouvre la porte aux arrangements politiques. Tout a un prix, même le soutien populaire, car certains organisateurs savent faire sortir le vote! Simon sera donc l'élu du peuple!


Au plan politique on sera dans l'intrigue et la délation; l'amitié et la trahison! Les luttes fratricides aussi, des membres de même famille s'affrontant par intérêt divergent. On n'a rien inventé en politique aujourd'hui. L'Italie de ce temps non plus. Aussi bien dire que rien n'a changé depuis les Grecs...


« En politique, ils inventèrent et expérimentèrent dans leurs cités toutes les formes imaginables de gouvernement: démocratie (de démos, peuple, et karos, pouvoir), monarchie (de monos, seul, et arkhê, commandement), ploutocratie (ploutos, richesse), oligarchie (de oligoi, peu nombreux), etc. » (1)


Un opéra uniquement politique ne serait pas très enlevant pour le grand public. C'est pour cela que c'est très habillé, mais un analyste avisé peut y voir la politique en filigrane alors que la plupart des gens ne la verront pas. Ils y verront plutôt une histoire d'amour malheureuse, ce que c'est aussi. Mais, c'est d'abord une histoire de rivalité entre un père, bourgeois, et l'ex-amoureux de sa fille, Simon, un corsaire au service de Gênes, qui en deviendra doge plus tard. Puis, Maria décédée, Fiesco voudrait bien avoir sa petite fille, née de cet amour illégitime, pour remplacer sa fille. C'eut même été un gage de paix entre les deux hommes. Cependant, Simon a perdu la trace d'Amelia, la petite ayant disparue encore enfant de la pension où il l'avait cachée. Comme on dit ici, le torchon brûle entre Fiesco et Simon.


Cependant, Amelia, réapparaîtra à Simon une fois devenue une jeune femme très séduisante. Le destin, car à l'opéra il n'y a pas de hasard! Il la ramènera donc avec lui à Gènes, sans dire qui elle est à son entourage, ce qui alimentera les suspicions sur la relation entre cette jolie jeune fille et le doge. Les jalousies et les ragots iront bon train, car elle avait un prétendant qui ne sera pas mis au secret. Tout cela, en relation avec les conflits personnels et politiques qui couvent, fait sentir que le pire est à venir. Nous sommes aux premières loges de ce drame épique qui mêle politique, jalousie et amour filial! Mais, surtout, on voit comment la réalité peut être déformée par la rumeur publique et tout ce que cela peut causer: le soulèvement populaire comme la chute d'un prince! Il y a là une arme à qui sait manipuler l'opinion et lancer la rumeur. Suffit parfois de quelques apparences pour la rendre crédible! Une véritable arme, ce qui me fait penser à un livre d'Edgar Morin qui a fait école sur le sujet: « La rumeur d'Orléans ». (2)


Puis, quand on dit que les dirigeants sont souvent seuls sur le trône, cet opéra en est la parfaite illustration. Certaines décisions leurs mettent des gens à dos et ce sont bien souvent eux qui préparent la chute du leader, souvent par dépit de ne pas avoir eu ce qu'ils croyaient leur dû! On ne parle même pas de décision injuste ici; que de l'insatisfaction de quelques-uns, mais n'est-ce pas ce que Machiavel, un autre italien, disait:


« Sur quoi il y a lieu d’observer que la haine est autant le fruit des bonnes actions que des mauvaises; d’où il suit, comme je l’ai dit, qu’un prince qui veut se maintenir est souvent obligé de n’être pas bon; car lorsque la classe de sujets dont il croit avoir besoin, soit peuple, soit soldats, soit grands, est corrompue, il faut à tout prix la satisfaire pour ne l’avoir point contre soi; et alors les bonnes actions nuisent plutôt qu’elles ne servent. » (3)

D'un point de vue social, cet opéra est excellent; la musique et la prestation des artistes en prime! Puis, d'un point de vue historique, Simone Boccanegra fut effectivement le premier doge de de Gênes (4), car l'Histoire, la vraie, a inspiré l'opéra!

Notes:


1. Barreau, Jean-Claude, et Bigot, Guillaume, 2005, Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours, France : Fayard (Histoire) (Distribution Hachette)p. 49


2. Morin, Edgar, 1969, La rumeur d'Orléans, France: Seuil


3. Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris : Booking International, p. 140


4. http://en.wikipedia.org/wiki/Simone_Boccanegra


Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Verdi

http://en.wikipedia.org/wiki/Simon_Boccanegra


Annexe


Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts

13, 17, 20, 22, 25 mars 2010 à 20 h

www.operademontreal.com


NOUVELLE PRODUCTION

EN PREMIÈRE AU QUÉBEC


L’Opéra de Montréal invite le public à découvrir une œuvre maîtresse de Giuseppe Verdi présentée en première au Québec : Simon Boccanegra. Cette nouvelle production du San Diego Opera nous plonge dans un mélodrame amoureux sur fond d’intrigues politiques dans l’Italie médiévale et donne à entendre une œuvre musicale forte et puissante, un pied dans le Trouvère et l’autre dans Otello. Cette découverte sera également le théâtre d’un retour, notre sublime Butterfly de 2008, la soprano Hiromi Omura dans le rôle exigeant d’Amelia, la fille du Doge. Elle partagera la scène avec le baryton italien Alberto Gazale (Simon Boccanegra), la basse turque Burak Bilgili (Fiesco), et le ténor italien Roberto De Biasio (Gabriele Adorno) qui font tous trois leurs débuts à la compagnie, ainsi que le baryton américain Daniel Sutin dans le rôle de Paolo Albiani.


Pour mettre en lumière le drame intense de Simon Boccanegra, l’Opéra de Montréal a confié la mise en scène de David Gately (à la compagnie : Le barbier de Séville en 2000, Don Pasquale en 2005 et Lucia di Lammermoor en 2009). Les décors sont signés John Coyne et les éclairages, Guy Simard. La chef Keri-Lynn Wilson dirigera l’Orchestre Métropolitain et le Chœur de l’Opéra de Montréal.


Sur un livret de Francesco Maria Piave, Simon Boccanegra a d’abord connu un échec lors de sa création à Venise en 1857 : on épilogue sur l’œuvre trop sévère et avare d’effets, que «l’écriture vocale standardisée et la science orchestrale de Verdi encore sommaire ». Verdi lui-même parle d’une partition triste et désolante…


Vingt-cinq ans plus tard, Giuseppe Verdi accepte de revoir son œuvre avec Arrigo Boito, maître de la dramaturgie. En six semaines, affinant les personnages (notamment ceux de Fiesco et Paolo) et donnant du relief au rôle de Simon, ainsi que certaines scènes-clé, Verdi se fait orfèvre. La création de la version révisée est un triomphe le 24 mars 1881 à La Scala de Milan.


Avec cette ampleur nouvelle et ce souci d’une plus grande subtilité, l’accent est mis sur la noblesse du héros plus que sur le mélodrame amoureux plus que sur l’intrigue politique. Avec des caractérisations plus nettes des personnages aux destins sombres et retors, et notamment l’ajout de la grande scène du Conseil à la fin du premier acte à l’orchestration audacieuse, Simon Boccanegra s’avère une des œuvres les plus fortes et mûres du compositeur italien et une réussite majeure du Verdi de la maturité. Ainsi retravaillée, l'œuvre communique pleinement le nationalisme cher à Verdi de même que sa vigueur artistique.


A R G U M E N T


On est en 1339 alors que Gênes est déchirée par des luttes entre patriciens et plébéiens. Simon Boccanegra, corsaire au service de Gênes, a eu une fille illégitime avec Maria, fille de son ennemi Fiesco. Mais, l’enfant est enlevée et Maria est retrouvée morte. Simon est cependant élu doge par le peuple avec le soutien du conspirateur Paolo Albiani. Vingt cinq ans plus tard, Simon Boccanegra se trouve au cœur d’une intrique complexe : Amelia Grimaldi (qui s’avèrera être la fille du Doge) et Gabriel Adorno s’aiment. Une conspiration redoutable est menée par Paolo Albiani pour pousser les Fiescho et Adorno à se révolter contre Simon, Paolo, ne supportant pas que le doge ne lui ait pas accordé la main d’Amélia. Si le soulèvement échoue, Paolo Albiani réussit cependant à empoisonner Simon qui le condamnera à mort mais pardonnera à tous les autres révoltés. C’est l’heure de la réconciliation entre Fiesco et Simon avant que ce dernier ne meure, laissant la succession à Gabriel Adorno.


Opéra : Simon Boccanegra

Musique : Giuseppe Verdi

Genre : Mélodrame

Structure : En un prologue et trois actes

Livret : Francesco Maria Piave et Arrigo Boito (d’après une pièce d’Antonio García Gutiérrez)

Langue : En italien avec surtitres français et anglais


Création :


1ere version – Venise, La Fenice, le 12 mars 1857 ; version définitive – complétée par Arrigo Boito (livret) et Verdi : créée à La Scala de Milan le 24 mars 1881

Production : San Diego Opera – nouvelle production en première au Québec

Opéra de Montréal, Saison 0910


Deux marginaux poétiques! Sur Nelligan et Gainsbourg (Vie héroïque)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (20 mars 2010)


Nelligan fait suer son père qui ne l'accepte pas parce qu'il est un poète et ressemble trop à sa mère, française, alors qu'il aurait voulu que son fils soit irlandais comme lui! Puis, Émile a presque le même prénom que sa mère: Émilie!


Gainsbourg, lui, fait suer certains Français « bien pensants », car la mère patrie l'avait marqué d'une étoile jaune dans sa jeunesse: il était juif! Deux marginaux; deux êtres blessés; deux destins!


Le destin de Nelligan fut plus tragique que celui de Gainsbourg cependant, puisqu'il finira sa vie en institution psychiatrique sous la pression de son père. Gainsbourg, lui, mènera toute sa vie à contre-courant! Il fera même un double pied de nez à certains Français bien pensants de la droite en trafiquant la Marseillaise pour la redonner au peuple et en s'en payant un jour le manuscrit original dans une vente aux enchères! Hymne révolutionnaire, soit dit en passant, quel coup de l'avoir acheté pour un provocateur comme Gainsbourg!


Nelligan


Afin de souligner les 20 ans de cet opéra rock d’André Gagnon et de Michel Tremblay, il fut repris à la salle Ludger-Duvernay du Monument-National par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal,qui fête ses 25 ans cette année, cela en collaboration avec l’École nationale de théâtre du Canada et le Monument-National. Ce fut une occasion de revisiter cette œuvre avec, dans le rôle de Nelligan âgé, le grand ténor québécois Marc Hervieux, et dans celui du jeune Nelligan, le baryton Dominique Côté. Six autres interprètes de l’Atelier lyrique complétaient la distribution.

On est d'abord à l'internat, où Émile se remémore sa vie après avoir buté sur son célèbre poème « Le vaisseau d'or ». Il se revoit jeune, au tournant du siècle, dans sa famille. Un père irlandais, qui ne parle que l'anglais à la maison et une mère francophone. Mais, Émile aime sa mère et le français, ce que le père juge comme sacrilège. Il lui dira en partie ceci, si je résume la pensée du père:


Je voulais faire de toi mon successeur, mais tu m'as échappé en choisissant ta mère, Émilie Hudon. Tu as renié notre sang irlandais... en prenant le français et la poésie. Un poète!


Il se sentait poète et son père ne l'accepta jamais, ce qui le rend malheureux. La répression paternelle ira jusqu'à cacher les chandelles pour l'empêcher d'écrire la nuit. Il volera des lampions pour s'éclairer et boira pour oublier! Se prenait-il pour Verlaine? Il se tiendra néanmoins avec d'autres poètes et marginaux qui veulent changer le monde. Boisson, bohème et spleen, c'est Paris et Rimbaud pour ces fils de bourgeois. Mais, de trop boire lui causera de plus en plus de problèmes avec son paternel, surtout qu'il n'est pas majeur. (1) Il prendra ces amis de son fils pour de mauvaises fréquentations et, dans un élan d'autorité, le fera interner malgré l'opinion de sa femme.


Cet opéra est intéressant d'un point de vue social pour plus d'une raison, mais n'ayant le temps de m'étendre sur tous ces aspects, en voici au moins trois.


D'abord, la langue et la culture. Ce n'est pas pour rien que l'on parle de « langue maternelle », car la petite enfance, surtout à l'époque, se passait avec la mère! L'influence des premières années est là. C'est d'ailleurs ce que son père lui reprochera plus tard: de tout avoir pris de sa mère, soit la langue et la culture française! D'être plus Émile que Nelligan! Cette opposition père-fils est clairement une opposition ethnolinguistique dans le cas d'Émile. Mais, qu'en sera-t-il des prochaines générations, élevées à la garderie par des professionnels? Ce sera à suivre tant au plan social que psychologique.

Ensuite, on y voit que le système est rarement fait pour les marginaux. C'était encore pire à l'époque de Nelligan à Montréal, d'autant plus qu'à sa marginalité poétique se mêlait une maladie mentale, probablement la schizophrénie, puisqu'un événement-bénéfice de sensibilisation à cette maladie a entouré la présentation de cet opéra! Ceci permet donc de se poser la question suivante: est-ce mieux aujourd'hui? Pas vraiment. Si à l'époque on les enfermait et on les oubliait, aujourd'hui on les laisse se perdre dans leur droit à l'isolement, cela dans l'indifférence généralisée, jusqu'à ce que la situation impose leur hospitalisation. Plusieurs sans-abris sont ainsi des malades laissés à eux-mêmes! Mieux que l'internement? Pas sûr! D'autres solutions entre ces extrêmes devraient être trouvées. Mais, faute de moyens... on n'offre que des vœux pieux!


Enfin, cette maladie d'écrire. Toujours un mot au bout de la plume. Je connais. Parfois, il faut pouvoir changer de style. Passer de la poésie à l'essai ou à l'article par exemple. Mais, Émile n'a pas réussi à dépasser la poésie pour aller vers d'autre genre d'écriture. Cependant, lui en a-t-on donné la chance? Et, s'il l'avait eu, l'aurait-il pris, lui qui a quitté ses études pour devenir poète?


Coupable de poésie, l'homme fut interné avec la bénédiction de son père! Il deviendra l'homme d'un poème, « Le vaisseau d'or », dans l'imagerie populaire.


Gainsbourg, lui, sera l'homme de la provocation, ce qui nous amène à parler de ce conte de Joann Sfar sur le provocateur-chanteur, qui sort le 4 avril sur nos écrans!


Gainsbourg (Vie héroïque)

www.gainsbourg-lefilm.com


Déjà enfant, il avait cette dégaine face à l'adversité. À son père qui veut le forcer à apprendre le piano il dira: « Je n’aime pas le piano. Toi tu fais du piano, puis ça nous rapporte rien! » Puis, sous l'occupation, il veut un revolver pour jouer. Quand la France décide de marquer les juifs d'une étoile jaune, il se présente pour être un des premiers à avoir son étoile. D'une insolence polie, de sa hauteur d'enfant d'une dizaine d'années, il dira aux autorités en place qu'il est dans la même classe de peinture qu'un haut gradé nazi! C'est qu'il est à l'académie de peinture Montmartre le petit. Il a du talent, de l'insolence et déjà de la dégaine! Sa judaïté le marquera aussi dès cet âge comme une différence. Surtout, il en est conscient et cette conscience ne le quittera jamais. Toute sa vie, il fera d'ailleurs de sa différence sa marque de commerce, allant jusqu'à la provocation pour provoquer! Talentueux et fier – pour ne pas dire imbus - de lui-même, cela sera parfois dérangeant, car il en mettra souvent plus que le client en demande!


Pas facile à rendre un tel imaginaire dans un film, mais le réalisateur y parvient en y mêlant tout au long du film un personnage imaginaire sorti de la tête de Gainsbourg et qui lui apparaît au besoin, un peu comme sa conscience d'enfant qui reviendrait lui rappeler ses idéaux!


L'homme vidait son trop-plein sur une toile ou une feuille, car un jour il a délaissé la peinture pour la chanson. Son côté baveux lui servait aussi d'arme de séduction. À France Galle, alors jeune fille, il lui demandera « Voulez-vous une chanson cochonne pour faire chier votre père? »


Cependant, le personnage qu'il est devenu a probablement dépassé l'homme qu'il était. Il était con parfois, mais au moins il avait les moyens de ses conneries! Cependant, à partir du décès de son père, ses dérapages semblent de moins en moins contrôlés. Mais, certaines choses s'expliquent avec ce qu'il a vécu sous l'occupation, comme son pied de nez aux biens pensants avec sa réinterprétation de la Marseillaise à la sauce reggae, puis, son achat de l'original dans un encan par la suite! Quel pied de nez quand on y pense: un français d'origine juive qui aurait pu passer par les camps d'extermination au temps de la guerre qui devient propriétaire de l'original de l'hymne français! Hymne révolutionnaire qui va à un révolté! Justice finalement. Un film qui permet de comprendre Gainsbourg par l'éclairage qu'il donne du personnage. J'ai aimé ce film au point que je pense le revoir.


Note:


1. À l'époque c'était 21 ans. Le héros à ici 19 ans environ.


Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Nelligan


http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_nelligan/index.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Gainsbourg


Annexes


« GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) », UN CONTE DE JOANN SFAR

À L'AFFICHE DÈS LE 2 AVRIL

MONTRÉAL, le lundi 8 mars 2010 – Les Films Séville, une filiale de E1 Entertainment, est heureuse d'annoncer la sortie de GAINSBOURG (Vie héroïque). Déjà un vif succès depuis sa sortie en France en janvier dernier, le premier long métrage du bédéiste Joann Sfar prendra l'affiche à travers le Québec le 2 avril prochain.


C’est l’histoire, drôle et fantastique, de Serge Gainsbourg et de sa fameuse gueule. Où un petit garçon juif fanfaronne dans un Paris occupé par les Allemands; Où un jeune poète timide laisse sa peinture et sa chambre sous les toits pour éblouir les cabarets transformistes des Swinging Sixties. C’est une vie héroïque où les créatures de son esprit prennent corps à l’écran et sa verve se marie aux amours scandaleuses. De là est née une oeuvre subversive avec en vedette un citoyen fidèle et insoumis qui fera vibrer la planète entière.


Plus qu'un simple biopic, Gainsbourg (vie héroïque) est un conte à la fois magique et inspiré du mythe qu'est Serge Gainsbourg. Incarné avec une troublante conviction par Eric Elmosnino, Gainsbourg est raconté à travers son enfance, sa carrière et les femmes de sa vie, toutes personnifiées avec brio par une impressionnante distribution d'actrices: Laetitia Casta en Brigitte Bardot, Anna Mouglalis en Juliette Gréco, la regrettée Lucy Gordon dans le rôle de Jane Birkin et Mylène Jampanoï incarnant Bambou.


Nelligan, d’André Gagnon sur un livret de Michel Tremblay


Salle Ludger-Duvernay, Monument-National

6.8.10.11 mars 2010 à 20 h & 13 mars 2010 à 14 h


NOUVELLE PRODUCTION en collaboration avec l’École nationale de théâtre du Canada et le Monument-National


POUR LES 20 ANS DE Nelligan, le grand ténor québécois Marc Hervieux incarne le poète vieux


Montréal, le 16 février 2010 — Vingt ans. C’est l’âge qu’avait Émile Nelligan (1899) alors en pleine création littéraire, foisonnement de son art poétique. C’était aussi il y a 20 ans que le tandem André Gagnon / Michel Tremblay voyait la création de leur œuvre commune à l’Opéra de Montréal, Nelligan, un opéra romantique à la mémoire d’un de nos plus grands poètes québécois. Pour sa 25e saison, l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, en collaboration avec l’École nationale de théâtre du Canada et le Monument-National, offre sa propre production et revisite l’œuvre avec, dans le rôle de Nelligan âgé, le grand ténor québécois Marc Hervieux, et dans celui du jeune Nelligan, le baryton Dominique Côté. Six autres interprètes de l’Atelier lyrique complètent la distribution. Pour l’occasion, la partition musicale a été remaniée par Anthony Rozankovic - en étroite collaboration avec André Gagnon et la directrice musicale et pianiste Esther Gonthier – en une toute nouvelle version de chambre pour deux pianos et violoncelle. La mise en scène de cette nouvelle production a été confiée au comédien Normand Chouinard qui signe sa première mise en scène lyrique, en collaboration avec les finissants en scénographie et production de l’École nationale de théâtre du Canada.


Créé le 24 février 1990, avec des chanteurs populaires, l’opéra romantique Nelligan a d’abord été présenté à Québec, à Montréal puis à Ottawa; l’œuvre a été reprise en 2005 à Montréal dans une version écourtée, une nouvelle distribution, un écrin symphonique et des arrangements de Gilles Ouellet. Cette année-la, Nelligan avait d’ailleurs remporté le Félix du spectacle de l’année à l’ADISQ. Afin de souligner les 20 ans de la création de Nelligan, c’est dans une version musicale lyrique intimiste que les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal invitent le public à redécouvrir cet opéra qui explore la courte vie et le sombre destin du poète tourmenté. De ses premières grandes inspirations à son internement, l’opéra met en lumière la difficulté d’être artiste dans un Québec encore plongé dans la noirceur du début du XXe siècle.


En deux actes, et par des sauts temporels alternants entre Montréal et l’Hôpital Saint-Jean de Dieu, l’action de Nelligan nous le fait voir tour à tour jeune et vieux, parfois confronté à lui-même, dans un survol de sa vie, évoquant ses souvenirs d’enfance (quatuor : Elle a glissé de son lit), ses élans d’inspiration et sa conscience d’être un poète (air d’Émile : Tout me fait peur). Émile, aussi sensible que fragile, tente de s’affirmer, en tant qu’homme et poète, et vit intensément auprès d’artistes comme lui, jeunes et rêveurs (air de Charles : La Chasse-Galerie, et air d’Émile vieux : Au bout d’un long couloir). Émilie, mère aimante, sent peu à peu son fils lui échapper (airs d’Émilie : Baudelaire a tué son sourire, et Je veux mourir). Au fil de ses récitatifs, David, le père d’Émile, dénonce avec rigueur son désaccord avec la vie d’Émile, et exprime sa honte que son fils soit un French Poet. Et Émile, lui, chante avec exaltation sa joie d’avoir trouvé son crédo (air d’Émile : La Romance du vin).


Au deuxième acte, le rideau s’ouvre à l’église sur un chant grégorien; Émile y a passé la nuit, décidé à ne pas rentrer et faire face à ses parents. Émile jeune et vieux dialoguent. Pendant ce temps, les deux sœurs d’Émile (Eva et Gertrude), sa mère, le Père Seers, longtemps son protecteur, et la journaliste Françoise épiloguent sur la situation du poète (air de Françoise: L’indifférence, et air en trio: Si je pouvais faire quelque chose). Émile craint qu’un de ses poèmes ne lui cause des ennuis, sa peur grandit (air d’Émile : Air de l’asile). Son père David raconte à Émile l’espoir d’avoir mis au monde un héritier de ses racines irlandaises (Quand tu es né), et lui dit sans ambages qu’il est fou. En fait, tous croient que Nelligan, malgré son talent, sombre dans la folie, et qu’il doit être enfermé. Arthur de Bussières défend encore le poète et rêve d’évoluer à ses côtés (air Oui, je nous vois...). La peur dans les yeux, Nelligan chante son désarroi (De quoi suis-je coupable), et sa mère plonge dans une noirceur coupable (air d’Émilie : La dame en noir). Émile, vieux, chante avec résignation au final, à travers son poème le plus célèbre, Le Vaisseau d’Or.


Plus d’une mélodie s’est imposée depuis la création de l’œuvre, qu’on pense à l’air de Françoise au deuxième acte, L’indifférence, et Émile exalté qui chante La Romance du vin, puis l’Air de l’asile et enfin Le Vaisseau d’Or.


Émile Nelligan


Né à Montréal le 24 décembre 1879, Émile Nelligan commence déjà à écrire de la poésie alors qu'il est encore écolier. Après avoir abandonné ses études, il mène une vie de bohème. Il publie une vingtaine de poèmes dans plusieurs journaux et revues entre 1896 et 1899 ; il compose là l'essentiel de son œuvre où il aborde les thèmes de l'enfance, de la musique, de l'amour et de la mort. Atteint de maladie mentale, il est d'abord hospitalisé à Saint-Benoît-Joseph-Labre en 1899, une retraite qui durera 24 ans. Il est ensuite interné à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu où il meurt le 18 novembre 1941. Son destin tragique, son œuvre riche en promesses, ses exigences esthétiques ont fait de lui une figure mythique de la poésie québécoise.


Argument


Nelligan raconte l’histoire d’un génie précoce, d’un poète qui se heurte à l’indifférence d’une société. Le fil narratif confronte le poète Nelligan vieux et diminué, puis jeune et talentueux, mais malheureux et incompris, en quête d’amour. En ouvrant tour à tour les pages de son passé, Émile Nelligan nous fait vivre son destin troublant au tournant du siècle dernier et au fil de sa chute dans un contexte confrontant : une famille éclatée, un père anglophone absent opposé à la voie poétique de son fils, et une mère francophone protectrice et aimante, mais bien impuissante devant le drame qui se joue. Bien que l’auteur du Vaisseau d’or et de La Romance du vin compte quelques appuis à son oeuvre, notamment la journaliste Françoise, le Père Seers, et ses amis et poètes Charles Gill et Arthur de Bussières, ce sera, hélas, insuffisant… On le croit fou, et Nelligan finira ses jours à l’asile.


Musique : André Gagnon

Livret : Michel Tremblay

Genre : Opéra romantique

Structure : En deux actes

Langue : En français avec surtitres anglais


Création : Québec, Grand théâtre de Québec, le 24 février 1990 ; Montréal, 1er mars 1990


Production : nouvelle production / version pour 2 pianos et violoncelle (arr. Anthony Rozankovic) en collaboration avec l’École nationale de théâtre du Canada et le Monument-National.


Un événement-bénéfice de sensibilisation à la schizophrénie : le 10 mars 2010


La présentation de l’opéra Nelligan a grandement inspiré la Société québécoise de la schizophrénie (SQS). Relater la vie du poète Nelligan traduit parfaitement l’ampleur de la problématique liée à la schizophrénie au début du 20e siècle. Cette figure symbolique qu’est Nelligan représente l’incompréhension liée à cette maladie. Toutefois, la SQS désire rappeler qu’elle est témoin de développements majeurs concernant la schizophrénie, les traitements ainsi que du rétablissement des personnes atteintes. C’est pourquoi la SQS saisit l’occasion de la présentation de l’opéra Nelligan par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal pour réaliser l’évènement-bénéfice « De Nelligan à aujourd’hui » le mercredi 10 mars prochain.


La Société québécoise de la schizophrénie a pour mission de contribuer à la qualité de vie des personnes touchées par la schizophrénie et les psychoses apparentées, par le biais d’activités éducatives et de soutien, de participations aux politiques gouvernementales et de contributions à la recherche. Info : www.schizophrenie.qc.ca


L’Opéra de Montréal soutient Les Impatients


Les chanteurs de l’Opéra de Montréal (Marc Hervieux, Étienne Dupuis, Marie-Josée Lord et Lyne Fortin), de même que Caroline Bleau et Catherine Daniel de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, accompagnés au piano par Claude Webster et Marie-Ève Scarfone, appuient la cause des Impatients en s’associant au lancement de la 6e édition du coffret Mille mots d’amour. Ils se sont rendus dans le Centre du Québec, en Estrie puis à Montréal au TNM pour assurer le volet musical des soirées de lectures de lettres d’amour. Une autre façon de sensibiliser les gens aux maladies mentales.


DISTRIBUTION


Nelligan vieux Marc Hervieux, ténor

Nelligan jeune Dominique Côté, baryton

Émilie Nelligan Caroline Bleau, soprano

David Nelligan Stephen Hegedus, baryton-basse

Eva Lara Ciekiewicz, soprano

Gertrude Suzanne Rigden, soprano

Arthur de Bussières Roy Del Valle, baryton-basse

Charles Gill Aaron Ferguson, ténor

Françoise Catherine Daniel, mezzo-soprano

Le père Seers Pierre Rancourt, baryton

Le visiteur Oriol Tomas, rôle parlé

Les religieuses Chantal Lambert, rôle parlé et figuration;

Chantale Nurse, Sophie Lemaire et Marie-Ève Mercier, rôles muets;


Piano 1 Esther Gonthier

Piano 2 Jérémie Pelletier

Violoncelle Carla Antoun

Direction musicale Esther Gonthier

Metteur en scène Normand Chouinard


Assistante à la mise en scène et directrice de scène Maude Bêty

Décors Evelyne Paquette

Costumes Katrin Naomi Whitehead

Accessoires Cédric Lord

Éclairages Julien Brun


Pianiste-répétiteur Jérémie Pelletier

Salle Ludger-Duvernay, Monument-National

Durée approximative : 2h45 (avec 1 entracte)



Huis clos de Jean-Paul Sartre au TNM (www.tnm.qc.ca)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


DU 9 MARS AU 3 AVRIL 2010

SUPPLÉMENTAIRES LES 6, 7 ET 8 AVRIL

Mise en scène de Lorraine Pintal

Durée : 1 H 40 sans entracte


DISTRIBUTION : Pascale Bussières / Sébastien Dodge / Julie Le Breton / Patrice Robitaille


Brillante mécanique théâtrale exécutée par un trio d'enfer !


Un enfer pour notre temps. Ils sont morts tous les trois, ils ont mérité l’enfer, ils le savent – mais ne sont pas prêts à l’avouer – et voilà qu’un garçon d’étage les fait entrer un à un dans un petit salon fermé décoré avec un mauvais goût d’une étonnante sûreté. En fait, ils sont agréablement surpris de ne pas se retrouver empalés au milieu des flammes : il y a Garcin, un journaliste révolutionnaire, Inès, une employée des postes aigrie et la jeune et riche Estelle, séductrice sérielle. C’est ça l’enfer ? Mais petit à petit, ils en viennent à comprendre avec horreur qu’à eux trois, ils constituent la parfaite machine à se faire souffrir les uns les autres. Pour l’éternité.


Avec Huis clos, Sartre a conçu une brillante mécanique théâtrale pour montrer que si l’on préfère la séduction à la franchise et que l’on laisse au jugement d’autrui le soin de définir sa vie, alors oui, il y a un enfer, et c’est les autres. Avec un humour délicieusement sordide, le philosophe braque un projecteur sur un des coins les plus sombres de la psyché humaine : là où culpabilité et mensonge forniquent pour enfanter le confort de vivre sans conscience.


Lorraine Pintal nous offre le plaisir d’être happés par l’univers intense de la plus célèbre pièce de ce polygraphe de génie qu’était Jean-Paul Sartre. Et pour faire ressortir l’inquiétante intensité des rapports entre les personnages, elle a choisi un trio d’enfer prêt à briser toute bienséance : Julie LeBreton, Patrice Robitaille et cette magnifique actrice que l’on voit trop rarement sur scène, Pascale Bussières.


Rédaction Paul Lefebvre


Commentaires de Michel Handfield (20 mars 2010)


« l'Enfer, c'est les autres! »


L'éternité, ça peut être long longtemps sans sommeil! Comment pourrais-je me supporter aussi longtemps se demande alors Garcin. Puis, lui arrive de la compagnie. D'abord Inès, suivi d'Estelle. Des caractères!


Mais, qu'ont-ils faits pour être là? C'est la question que l'on se pose d'abord, mais que l'on oublie ensuite, car ce n'est pas l'important. La condamnation a eu lieu. Ils sont en enfer. Pas de flammes, pas de bourreau. Ce sont les clients qui font le service! On place des caractères qui, une fois ensemble, deviennent ignobles les uns pour les autres! De seulement être, ils sont une torture pour leurs protagonistes! On va donc dans la profondeur humaine à vif! Ça n'a pas d'âge.


Trois caractères, un grand auteur, Sartre, et une finesse du dialogue qui ont fait la soirée! Une bonne soirée, mais j'ai remarqué que quelques personnes ont quitté avant la fin. Il faut dire que c'est philosophique comme pièce et que cela sort de l'ordinaire. L'imagerie populaire et l'idéologie religieuse, qui a marqué l'imaginaire collectif pendant des siècles et des siècles, n'a jamais définit l'enfer de cette façon. Ce peut être déstabilisant pour certains de voir que l'enfer peut ainsi être si humain! Mais, la thèse du philosophe, que l'on voit dans une télé au début de la pièce, est très intéressante: l'enfer, c'est l'autre! Donc, nous sommes l'enfer pour certains!


Hyperliens:


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre


http://fr.wikipedia.org/wiki/Huis-clos


Le petit Nicolas


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de LAURENT TIRARD. avec Valérie Lemercier, Kad Merad et Sandrine Kiberlain


www.lepetitnicolas-lefilm.ca

www.petitnicolas.com


Nicolas mène une existence paisible. Il a des parents qui l'aiment, une bande de chouettes copains avec lesquels il s'amuse bien et il n'a pas du tout envie que ça change...


Mais, un jour, Nicolas surprend une conversation entre ses parents qui lui laissent penser que sa mère est enceinte. Il panique alors et imagine le pire: bientôt un petit frère sera là, qui prendra tellement de place que ses parents ne s'occuperont plus de lui. Ils finiront même par l'abandonner dans la forêt comme le Petit Poucet…


Grand succès au box-office français avec plus de 5 millions d'entrées, « Le Petit Nicolas » est l'adaptation cinématographique des aventures du petit écolier crée par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé en 1959. Le film met en vedette Valérie Lemercier, Kad Merad, Sandrine Kiberlain et, pour la première fois au grand écran, le jeune Maxime Godart.


Commentaires de Michel Handfield (20 mars 2010)


On plonge ici dans les mots d'enfants sur les maux d'adultes, car les enfants en sont les observateurs! Cependant, leurs interprétations sont parfois imprégnées d'un imaginaire... débordant et délirant. Rafraichissant!


On comprend toute l'intelligence de ce film quand on sait qu'il est tiré d'une bande dessinée des années 60 (1959-1965) de René Goscinny (scénario) et Jean-Jacques Sempé (dessins)! Que dire de plus? Il est vrai que certains autres films tirés de BD ont été moins appréciés par la critique. Il faut dire qu'ils nous étaient plus connus cependant, surtout si l'on pense à Astérix et à Lucky Luke que nous devons aussi au talent de scripteur de Goscinny. Mais, là une belle réussite.


Index


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


VIEWS ON VERMEER — 12 SHORT STORIES

PAYS-BAS/2009/BETA/COULEUR/69 MIN/ANGLAIS, NÉERLANDAIS, S.-T. ANGLAIS


Le peintre hollandais du XVIIe siècle Johannes Vermeer (1632-1675) laisse derrière lui un héritage de 35 tableaux seulement. Quatre photographes contemporains, trois artistes, deux conservateurs, un architecte, un marchand d'art et un historien d'art expriment leur admiration pour l'œuvre extraordinaire du peintre. Parmi eux, Tracy Chevalier, auteure du roman historique La jeune fille à la perle, adapté à l'écran par Peter Webber ; le photojournaliste américain Steve McCurry, auteur du fameux cliché d'une jeune fille afghane ; l'artiste américain Chuck Close et le photographe néerlandais Erwin Olaf. Chaque chapitre s'attache à une qualité précise de l'œuvre de Vermeer, entraînant le spectateur à la voir sous un angle nouveau, depuis sa manière de peindre la brique jusqu'au contenu politique sous-jacent à ses tableaux. Vermeer s'impose comme un précurseur direct de la photographie et du cinéma.


Biographie

Hans Pool a étudié le cinéma à l'Académie royale de La Haye, aux Pays-Bas. Il est réalisateur de documentaires et caméraman.


Filmographie

Polderweg 106 (1992) ; A New Horizon (1994) ; The Wedding (1994) ; Single Luck (1998) ; Three Weeks Party (2000) ; A Principle Choice (2001) ; Tomorrow I Will Be the Bride (2001) ; Boundless Desire (2003) ; All About Theatre (2004) ; De Genco's (2004) ; Looking for an Icon (2005), primé au 26e FIFA ; The Official Tribute to Senna (2005) ; Pain (2006) ; Rembrandt Inc. (2006) ; Van Dis in Afrika (2007).

Commentaires de Michel Handfield (29 avril 2010)


Peindre le vrai monde! C'était Vermeer. Pour les artistes, son usage de la lumière dans ses portraits est marquant, car il en joue pour faire réaliste. Il a fait école et influencé plusieurs de ses contemporains.

Pour les historiens et amateurs d'histoire, ce sont ses scènes de la vie qui sont d'intérêts, car ils représentent autant « d'instantanés » de la réalité! Une certaine réalité du moins, donc un outil de connaissance.


Vu le sujet, j'aurais aimé le sous-titrage en français parfois.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Vermeer

http://www.essentialvermeer.com/



VIVRE AVEC L'ART...UN ART DE VIVRE

CANADA/2010/BETA/COULEUR/52 MIN/FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un collectionneur d'art filmé de l'intérieur, à travers ses actions, ses réflexions, sa relation avec les œuvres et les artistes de sa collection. Comme la plupart des collectionneurs, Bernard Landriault est un homme sensible, ouvert et passionné qui lit tout sur l'art, visite les galeries et les musées, et voyage beaucoup. « On ne nourrit pas le projet de devenir collectionneur, dit Bernard Landriault. C'est la collection qui germe en soi. Collectionner, c'est une aventure très personnelle, marquante à tous égards, dans laquelle est investie une part très importante de nous-mêmes... et de notre argent. » Le film est composé de fragments cinématographiques en résonance les uns avec les autres. Chez lui, chez le galeriste, au musée ou à l'atelier d'un artiste, le collectionneur se dévoile par petites touches, et expose sa relation vivante à l'art, sa philosophie et ses motivations. Ses choix sont guidés par l'émotion, l'intuition et la réflexion. Le collectionneur est en lien profond avec les œuvres de certains artistes qu'il continue de suivre et de soutenir. Une rencontre avec l'art, avec ceux qui l'aiment ou qui le font, et en filigrane, une réflexion sur le pouvoir de transformation de l'être humain par l'art.


Biographie


Architecte de paysage diplômée de l'Université de Montréal, Anne-Marie Tougas travaille dans le domaine du cinéma et de la télévision depuis 1982. En 1996, elle aborde le documentaire et participe à la réalisation et à la production d'une dizaine de films.


Filmographie


L'envolée, Rome/Québec (1998), 17e FIFA ; Raymond Klibansky — De la philosophie à la vie (2001), 20e FIFA (primé) et 25e FIFA ; Camille de fil en aiguille... (2005), 23e FIFA ; L'espace que j'ai vu... un portrait de l'architecte pierre-thibault (2007), 25e FIFA ; Tous pour l'Art (2009), 27e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (19 avril 2010)


Collectionneurs d'art? On pourrait penser à de vieux riches, mais les petits collectionneurs ne sont ni riches, ni nécessairement vieux! Égoïste, pour conserver quelques œuvres dans leur salon? Pas vraiment, car ils peuvent passer leurs œuvres à des musées pour le plaisir du grand public! De plus, sans ces acheteurs, il n'y aurait pas de marché de l'art, ce qui soutient les artistes, car sans marché pas de revenu. C'est cela la société capitaliste. On a donc besoin d'eux.


Dans leur bulle, que ces collectionneurs? Peut-être! Comme certains aiment le chocolat, le roman, le cinéma ou le sport, eux aiment des pièces d'art qui leur font effet. Question de goût et de vibration dirais-je. Des acheteurs d'émotions!


À la différence d'une collection de roches ou de timbres, qu'on ne montre pas nécessairement, pour l'art, on vit avec! Il est là, dans la pièce ou, pour une œuvre plus volumineuse, à l'extérieur, que ce soit en façade ou en cour arrière.


Dans ce film, on ne parle pas d'investissement ni de spéculation, car les collectionneurs que l'on suit n'achètent pas leurs pièces en vue de voir leur valeur fructifier, mais parce qu'ils les aiment! On parle d'amoureux de leur collection! S'il faut certains moyens, ils ne sont pas disproportionnés! Certaines pièces ont été acquises pour quelques centaines de dollars par exemple, parfois 200 ou 300$ seulement! Quelqu'un qui fume modérément pourrait se payer au moins une pièce d'art par année... s'il cessait de fumer!


Tout un monde à découvrir grâce à ce documentaire. Les amateurs d'art apprécieront certainement, collectionneurs ou non!



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D.I. Musique!


« Into the Great Wide Yonder » dernier album de Trentemoller


En magasins dès le 8 juin 2010


MONTRÉAL, le jeudi 20 mai 2010 – Statik Distribution est fier de présenter Into the Great Wide Yonder, le deuxième album d’Anders Trentemøller après l’acclamé The Last Resort sorti en 2006. Tout comme son premier album, qui a su toucher le public partout à travers le monde, Into the Great Wide Yonder continue dans la même ligné avec des rythmes à la fois profonds et soul, tout en demeurant différent et rafraichissant. Into the Great Wide Yonder sera disponible partout au Canada dès le 8 juin.


Les dix chansons de l’album permettront de découvrir ou de redécouvrir un artiste en pleine possession de ses moyens, prêt à prendre des risques et pousser plus loin sa démarche artistique afin de développer un son à la fois organique et analogue. Into the Great Wide Yonder, nous fera connaitre le côté plus mystique et dramatique de Trentemøller avec des guitares dynamiques et empreintes de distorsion, de la vraie batterie ainsi que son penchant électronique, le tout brillamment marié à du synthétiseur. L’artiste danois explore non seulement un univers atmosphérique, mais aussi une véritable fibre mélodique et tonale.


Ainsi, dans cette recherche mélodique Anders Trentemøller joue lui-même la plupart des instruments que l’on entend sur l’album. Il compte aussi sur plusieurs collaborateurs de grand talent dont l’artiste britannique Fyfe Dangerfield, ainsi que les danois Solveig Sandnes, Josephine Philip et le tout nouveau duo Darkness Falls. Ensemble, ils insufflent à à Into the Great Wide Yonder un son unique.


L’album Into the Great Wide Yonder est distribué par Statik Distribution et sera disponible dès le 8 juin 2010 sur l’étiquette In My Room.



« Docteur Boris & Mister Vian », nouvel album de Diane Tell


En magasins dès le 8 juin


MONTRÉAL, le jeudi 22 avril 2010 – Statik > Rek est heureuse d'annoncer que le dernier opus de Diane Tell sera disponible au Québec à partir du 8 juin prochain. Intitulé Docteur Boris & Mister Vian, l'album est composé de standards de jazz célèbres accompagnés de textes originaux et inédits du légendaire Boris Vian interprétés par Diane Tell, sous la direction musicale de Laurent de Wilde.


Cinq ans après sa dernière tournée au Québec pour l'album "Popeline", Diane Tell reviendra à Montréal pour une performance inédite sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place-des-arts dans le cadre de la 22e édition des Francofolies de Montréal le 13 juin prochain. Elle profitera de ce passage dans la belle province pour faire une tournée de promotion entourant la sortie de "Docteur Boris & Mister Vian".


Une des premières artistes féminines à avoir connu un véritable succès populaire comme auteure-compositeur-interprète dans les années 80 au Québec, Diane Tell s'est rapidement imposée ici, comme en France, avec des pièces telles que Moi si j'étais un homme; Gilberto ou La légende de Jimmy, tiré de la comédie musicale du même nom de Michel Berger et Luc Plamondon . Au milieu des années 90, elle écrit et compose à Londres son 10e album, ''Désir Plaisir Soupir'', composé de chansons en anglais et en français qui sera suivi presque 10 ans plus tard de l'album ''Pipeline''. En 2008, près de 16 ans après Marilyn Montreuil, elle remonte sur les planches dans la comédie musicale Je m'y voyais déjà, de Laurent Ruquier, où elle interprète des chansons du répertoire de Charles Aznavour. Docteur Boris & Mister Vian est son 12e album original.


L'album Docteur Boris & Mister Vian sera disponible dès le 8 juin 2010 sur étiquette Statik > Rek.


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