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Societas Criticus, Vol 12 no 5. 6 octobre – 29 novembre 2010. www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 12 no. 5, du 6 octobre 2010 au 29 novembre 2010.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 182, Succ. St-Michel

Montréal (Québec) Canada H2A 3L9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.


Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.


Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Que souhaiter de plus cette année? (Nos voeux pour 2011)

Un appel à la Solidarité pour Noël 2010

État de crise? Que la lumière soit!

La légitime ignorance!


Essais


La dialectique politico-économique québécoise!


Le Journal/Fil de presse


Communiqué de la SODEP sur le droit d'auteur


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


LOGICOMIX

Nos raisons de vivre. À l'école du sens de la vie

Le conte chaud et doux des chaudoudoux

L’Ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l’anarchisme

Le livre : papier ou électronique?

Suivi d'un commentaire sur Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, et sur Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, Esprit des lois


Nouveaux livres reçus

IMAGES ECONOMIQUES DU MONDE 2011;

Le nouveau petit quiz du vin.

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


Waste Land

Le Dieu du carnage (théâtre)

Marche comme une Égyptienne (Théâtre)

ROBERTO DEVEREUX de Gaetano Donizetti (Opéra)

COPACABANA

Le mobile (Théâtre)

Deux films, une problématique : 10 ½ et Sortie 67.

CARLOS

MAMMUTH

La foi, pure et dure!

VISION

INSIDE JOB

Trajets: comment la mobilité des fruits, des idées et des architectures recompose notre environnement

Je m'voyais déjà

L’IMMORTEL

LA TÊTE EN FRICHE

Made in Hungaria



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


Que souhaiter de plus cette année? (Nos vœux pour 2011)


29 novembre 2010


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie, pour Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Au cours des ans on a souhaité de la solidarité; une refondation du monde sur la culture et le savoir; de la vigilance face aux idéologies; du doute et du scepticisme, car trop souvent les certitudes ne mènent qu’au fanatisme! Que souhaiter de plus? De la conscience? C'est vaste, mais c'est à peu près le seul souhait qu'il reste après tous ceux qu'on a faits au cours des ans.


Par contre, c'est si vaste, la conscience, qu'on peut lui faire dire n'importe quoi. C'est un peu comme pour la liberté sans la responsabilité : « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom! » (1) Un beau souhait, mais sans substance.


On doit donc canaliser cette conscience vers quelques objectifs communs tout au plus. Comme on vit tous sur un même vaisseau spatial, la terre (2), qui voyage dans un univers sidéral, deux choses sont importantes pour la suite des choses : la paix et l'environnement pour ne pas faire de notre vaisseau un milieu invivable.



Cela commence un geste à la fois. Nous sommes tous interpelés, qui que nous soyons, car nous prenons tous place sur le même vaisseau spatial. Nos racines plongent dans la Terre et ce n'est qu'au prix de cette prise de conscience que l'avenir fleurira. Rien n'est facile. Il n'y a pas de roses sans épines pour nous le rappeler. On ne peut s'en remettre à des idéologies toutes faites ou à la pensée magique pour éviter de prendre nos responsabilités face aux autres, mais surtout face à nous même! Si on veut un avenir meilleur, il faut penser paix, écologie et environnement! Sur ce, nous nous souhaitons une année solidaire, verte et pacifique.


Notes :


1. On doit cette phrase à Manon Roland, qui se serait ainsi exclamée en passant devant la statue de la Liberté (installée afin de commémorer la journée du 10 aout 1792), peu avant d'être guillotinée sur condamnation du tribunal révolutionnaire à Paris. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Manon_Roland


2. Dans notre Vol. 2, no. 1 - Janvier 2000 – j'avais fait un texte « Balade en vaisseau spatial ». Voir nos archives à BanQ : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62019



Un appel à la Solidarité pour Noël 2010

Michel Handfield (29 novembre 2010)


Comme chaque année, à cette période-ci, nous vous invitons à faire un don à un organisme de notre quartier si vous appréciez notre site qui est gratuit et à compte d'auteur. Il s'agit du Magasin Partage de Noël qui vient en aide aux nombreuses familles démunies du quartier Saint-Michel à Montréal.


Il s'agit d'offrir à ces familles une épicerie qu’elles viendront faire le 16 décembre prochain. Cette opération nécessite des sous et des ressources. Tout don est bienvenu, que ce soit en argent, en denrées ou en jouets.


Vous pouvez faire vos dons en argent à Mon Resto (Magasin Partage) et poster votre chèque au 8461, Allée Saint-Léonard, bureau 3, Montréal (Québec) Canada H1Z 1Z4. Pour tout don de 10 $ et plus, vous pourrez obtenir un reçu de charité aux fins d’impôt. Autres renseignements : www.vsmsante.qc.ca


Hyperliens :


Regroupement des Magasins-Partage de l'ile de Montréal : www.rmpim.org

Vivre St-Michel en Santé : www.vsmsante.qc.ca



État de crise? Que la lumière soit!

Par Michel Handfield (28 novembre 2010)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Éditos : www.societascriticus.com



Du jamais vu au Québec...


Une pétition est actuellement en ligne sur le site de l'Assemblée nationale du Québec pour demander la démission du premier ministre! (1) Une première! Tout ça suite à des odeurs de scandales que l'on sentait même de Toronto, où le Mcleans a fait la une avec « Quebec: The most corrupt province » il y a quelques semaines à peine. (2) Pourtant, dans les heures qui ont suivi la parution de cet article, la plupart des commentateurs québécois se sont opposés! C'était en septembre.


Deux mois plus tard, tout le monde à peu près veut la tête du premier ministre et de ce gouvernement. Odeurs de corruptions! Du jamais vu. Un sondage CROP-La Presse vient même le confirmer :


« Le sondage, réalisé du 17 au 22 novembre derniers auprès de 1000 internautes, révèle que 81 % des Québécois font « peu ou pas du tout » confiance à Jean Charest pour « redresser la situation » dans le secteur de la construction – une personne sur cinq seulement est d’avis contraire. » (3)


Alors, à quand les excuses au Macleans?



Mais, d'où ça vient? Une hypothèse parmi d'autres!


On peut toujours parler d'appât du gain et de facilité : Je te facilite l'obtention de ce contrat et tu fais mon pavage!


Naturellement, les médias parlent d'infiltration mafieuse dans les entreprises de construction. Il y en a certainement, comme ailleurs, car la mafia a toujours cherché à investir l'économie légale, mais il y a plus. C'est maintenant à un autre niveau que ça se passe. On parle de système organisé entre grandes entreprises et d'intégration de firmes. (4) Cela ne s'est cependant pas fait du jour au lendemain. Pourquoi cela est-il arrivée et comment? C'est là la question comme dirait Sherlock Holmes!


J'ai une hypothèse : les réseaux d'affaires! Cela ne vous dit peut-être rien, mais, dans les années 1990, c'était une idée à la mode : réseauter les entreprises, même concurrentes, pour être assez forte pour aller chercher des contrats plus gros et plus rentables. Une façon de concurrencer les multinationales étrangères par exemple. On en parlait dans tous les secteurs, allant de la production au génie. On facilitait leur réseautage. De mémoire, j'ai même assisté à un atelier sur le sujet au Ministère de l'Industrie et du Commerce du Québec, rue Sherbrooke Ouest à Montréal. (5) C'était la solution de l'avenir disait-on, comme on l'a dit de bien d'autres choses avant et après. Les modes managériales font un temps, puis sont remplacées assez vite par d'autres théories qui tombent elles aussi dans l'oublie. (6)


Cependant, cette théorie des réseaux semble avoir pris dans certains milieux qui y ont vu un intérêt : se coordonner en réseaux pour être plus fort, cela avec la bénédiction du gouvernement, face à la concurrence étrangère, ce qui était le but premier de cette approche. Ce qui n'était pas prévu, par contre, c'est que cette approche se soit mutée en intégration plus ou moins formelle des entreprises face aux donneurs d'ordres d'ici! Puis, avec le temps, c'est devenu un système. On en est là : on a facilité la création de consortiums pour se battre sur les marchés internationaux face à la concurrence étrangère, mais, par la même occasion, on a diminué la concurrence sur les marchés locaux. Un effet contreproductif d'une politique!


Il serait intéressant, si commission d'enquête publique il y a un jour, de distinguer ce qui est criminel de ce qui est une conséquence collatérale des politiques économiques du passé! (7) De voir s'il s'agit d'une dérive logique du capitalisme : dérèglementer pour favoriser la concurrence, ce qui fait que les plus gros gobent les plus petits pour devenir des monopoles qui contrôlent finalement tout le marché aux dépens des acteurs sociaux, économiques et politiques! Le principe de Némésis : toute chose poussée à l'extrême a l'effet contraire à celui recherché! (8) En voulant favoriser la concurrence par la dérèglementation, après un certain temps on la tue! S'il y a parfois des leçons pour la gauche dans certaines dérives étatiques, il y en a une là pour la droite : dérèglementer les marchés a aussi des effets pervers!


Si personne n'a encore soulevé cette question des réseaux – mais aussi des grappes industrielles - dans ce qui se passe aujourd'hui, c'est que pour le faire il faut se rappeler ces politiques des années 1980-90. Cependant, une fois qu'on s'en souvient, si l'on voit toute l'utilité d'une commission d'enquête pour comprendre l'infiltration du crime organisé dans certains milieux d'affaires, on saisit aussi qu'elle pourrait nous permettre de comprendre comment certaines politiques peuvent créer des dérives systémiques à long terme; des dérives alors difficiles à ramener, car elles sont légales! (9) D'ailleurs, qu'elle serait l'illégalité d'être à la tête d'un consortium, surtout si c'est l'État qui a contribué à sa création? Et, on sait que l'État a contribué, par ses composantes économiques comme la Caisse de dépôt et placement du Québec (10), à la création de bien des empires, car le gouvernement, peu importe sa couleur politique, ne contrôle pas que sa caisse électorale; il contrôle aussi la politique et les instruments économiques de l'État québécois.


C'est, entre autres, pour voir ces dérives politiques, allant de l’interventionnisme au désengagement de l'État au profit des entreprises privées, qu'une telle commission d'enquête serait utile et nous en apprendrait beaucoup sur les effets à long terme de politiques parfois à courte vue! Mais, quel gouvernement aurait intérêt à faire un tel éclairage? C'est pour cela que même un gouvernement favorable à une telle enquête en limiterait certainement le mandat, soi-disant pour des raisons d'efficacité et de couts.


C'est donc un audit public de l'État québécois qui est nécessaire pour que le citoyen sache enfin à quoi s'en tenir. Il faut beaucoup plus que ce que l'on réclame pour comprendre le système, car l'État est très lié à l'économie et aux entreprises par certaines de ses composantes. C'est ainsi qu'en même temps qu'on a Télé-Québec par exemple, on a aussi des parts importantes dans Québécor et TVA par la Caisse de dépôt et placement du Québec. En fait, des parts plus importantes que celles de Pierre Karl Péladeau qui en est le patron tout puissant! (11) L'État peut-il être en conflit d'intérêts avec lui même? Bien des questions se posent et on devrait pouvoir y répondre.


Notes :


1. Voici le lien :

www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-1123/index.html


2. By Martin Patriquin on Friday, September 24, 2010, http://www2.macleans.ca/2010/09/24/the-most-corrupt-province/


3. DENIS LESSARD,La classe politique fustigée par les Québécois, in La Presse, 25 novembre 2010, p. 2.


4. Un exemple dans Le Devoir : Kathleen Lévesque, Génie-conseil - Les consortiums dans la mire des enquêteurs, 25 novembre 2010 : www.ledevoir.com/politique/quebec/311688/genie-conseil-les-consortiums-dans-la-mire-des-enqueteurs


5. J'avais même acheté un livre sur les réseaux d'entreprises que j'ai probablement donné à un bazar plus tard, car ce sujet n'était plus à la mode!


6. Shapiro, Eileen C., 1996, Fad surfing in the boardroom, Canada/U.S.: Addison-Wesley Publishing Co.


7. S'il faut regarder l'approche du réseautage, il faudrait peut-être aussi regarder la question des grappes industrielles dans la même optique : cela a-t-il créé des opportunités de collusions et/ou de fusions d'entreprises?


8. ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. Point.


9. « La multiplication des consortiums dans le secteur du génie-conseil est l'une des pistes d'enquête suivie par l'unité anticollusion du ministère des Transports, qui y voit une façon pour les entreprises d'entraver la concurrence et de faire grimper les prix, a appris Le Devoir. » Cependant, « Il s'agit d'une pratique tout à fait légale qu'on ne peut associer à de la collusion. Mais ce serait, selon les diverses personnes contactées par Le Devoir, qui ont toutes demandé de taire leur nom pour éviter des représailles, un terrain glissant. » (Kathleen Lévesque, Génie-conseil - Les consortiums dans la mire des enquêteurs, 25 novembre 2010 : www.ledevoir.com/politique/quebec/311688/genie-conseil-les-consortiums-dans-la-mire-des-enqueteurs )


10.www.lacaisse.com


11. « La Caisse a fait de Pierre Karl Péladeau un être tout-puissant. Ainsi, grâce à la magie des actions avec droit de votes multiples, Pierre Karl Péladeau exerce un contrôle quasi absolu sur Quebecor Media, et ce, tout en ne détenant en réalité que 14,9% des actions de l'empire médiatique le plus puissant du Québec.


Avec son bloc de 45,3% des actions de Quebecor Media, la Caisse de dépôt et placement du Québec a beau détenir directement trois fois plus d'actions que la famille Péladeau, cela ne procure pas pour autant un pouvoir décisionnel dans la manière d'exploiter Quebecor Media. »



La légitime ignorance!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (21 octobre 2010)


Le 12 octobre 2010, le Devoir, reprenant un texte de la Presse canadienne, nous apprenait que « Statistique Canada est mis au régime - Cinq sondages seront supprimés »! (1) En mars dernier, ce fut la décision de « fermer les portes de la fondation de recherche sur le climat » qui fut prise par le gouvernement conservateur de Stephen Harper. (2) Plus en arrière, le même gouvernement avait coupé 162 millions en sciences. (3) J'en passe certainement d'autres, en culture notamment!


En conséquence, le gouvernement conservateur se prépare-t-il à plaider la légitime ignorance dans ses prochaines décisions? Il est vrai que la croyance semble parfois plus vraie que la science dans ce gouvernement conservateur, et ce, depuis longtemps! (4)


Notes :


1. PC, Statistique Canada est mis au régime - Cinq sondages seront supprimés :

www.ledevoir.com/politique/canada/297898/statistique-canada-est-mis-au-regime-cinq-sondages-seront-supprimes


2. Cardinal, François, Climat: le fédéral coupe de moitié le financement de la recherche, in La Presse, 6 mars 2010 à 07h20 : www.cyberpresse.ca/environnement/climat/201003/16/01-4261014-climat-le-federal-coupe-de-moitie-le-financement-de-la-recherche.php


3. Alec Castonguay, Ottawa coupe 162 millions, Le Devoir, 16 avril 2009

www.ledevoir.com/politique/canada/245955/ottawa-coupe-162-millions

Article en parti repris sur valeurspubliques.ca :

www.valeurspubliques.ca/VoirArticle.cfm?Ref=00172


4. Suffit de faire une recherche Google avec « ministre d'État à la Science et à la Technologie, Gary Goodyear + Darwin » pour voir des résultats comme ceux-ci :


Évolution : la position du ministre des Sciences et Technologies, Gary Goodyear, soulève des inquiétudes sur scientuss.wordpress.com: http://scientuss.wordpress.com/2009/03/18/evolution-la-position-du-ministre-des-sciences-et-technologies-gary-goodyear-souleve-des-inquietudes/


Deux citations du ministre, in Radio-Canada/Nouvelles/Sciences, Science : Créationnisme ou évolution? Le ministre précise sa pensée, mercredi 18 mars 2009 :

www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2009/03/18/001-Goodyear.shtml :


« Je suis chrétien et je ne crois pas que ce soit approprié de me poser une question sur ma religion. »


« Nous évoluons chaque jour, chaque décennie, l'intensité du Soleil, les espadrilles, les talons hauts, nous évoluons face à notre environnement. »


Le carnet de Yanick Villedieu, 9 mars 2009, Le pape, le ministre, les croyances, sur Radio-Canada :

www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2009/03/19/117409.shtml?auteur=2091





Index



Essais


La dialectique politico-économique québécoise!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Essais : www.societascriticus.com


Michel Handfield (14 octobre 2010)


Depuis que l'Action démocratique du Québec (ADQ) s'est écrasée à la dernière élection, on plaide de plus en plus pour la création d'un nouveau parti de droite au Québec. La moindre réflexion autour de ces idées par des acteurs connus et près dès milieux politiques est immédiatement associée à la venue d'un nouveau parti politique par les médias! Pourtant, mis à part l'élection générale de mars 2007, où l'ADQ est allée chercher bien des mécontents qui ne voulaient pas voter pour les deux grands partis traditionnels (1) pour ainsi devenir l’opposition officielle, avec 30,84% du vote pour 41 députés, ce parti n'a jamais atteint les 10 députés, ce depuis sa création en 1994! (2) Il fut même 8 ans le parti d'un seul homme : Mario Dumont! (3) Mais, si l'ADQ ne lève pas, ça ne signifie pas moins un mécontentement face aux deux grands partis que sont le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti Québécois (PQ). En fait, les taux d'abstentions croissants en font foi! (4) D'ailleurs, à la dernière élection (2008), le PLQ a pris le pouvoir avec 42,08% du suffrage (5) alors que le taux d'abstention fut de 42,57%. C'est dire que les abstentionnistes devraient être au pouvoir! Il y a donc malaise en la demeure.


La droite nous dit pourtant que c'est elle que l'on voudrait voir au pouvoir! Il est vrai que le PLQ et le PQ se partagent le centre, mais le PLQ est quand même un petit peu plus à droite que le PQ! Par contre, l'ADQ, parti de droite, n'a eu que 16,37% du vote! Alors, si on veut la droite au Pouvoir, ce n'est pas celle-là! Quant à la gauche, avec Québec solidaire, elle n'a récolté que 3,78% du suffrage, plusieurs gauchistes votant PQ pour la souveraineté même si le PQ n'est pas un parti de gauche au sens propre du terme. C'est plutôt une coalition de nationalistes, allant de ceux qui accepteraient bien un changement constitutionnel, pour faire enfin du Québec un territoire francophone reconnu comme tel en Amérique, aux indépendantistes purs et durs, de droite comme de gauche! Quant aux Verts, ils ont obtenu 2,17% du vote en 2008. Alors, la droite au pouvoir, ce n'est pas pour tout de suite. Mais, ce n'est pas une raison de fermer les yeux sur ce qu'elle dit. En effet, la droite a une capacité critique intéressante et pose souvent un bon diagnostic. (6)


Quand la droite met en cause les blocages bureaucratiques et la trop grande règlementation, elle ne se trompe pas toujours. Souvent, la créativité et le travail honnête sont paralysés par des normes qui l'encadrent trop. Crozier avait déjà écrit sur « la société bloquée » en France et cela s'applique ici aussi. (7) On l'a vu encore cette semaine dans un reportage de Radio-Canada sur les garderies illégales... indirectement subventionnées par les crédits d'impôt aux parents! Mais, les fonctionnaires n'y peuvent rien, Revenu-Québec ne pouvant donner d'informations au ministère de la Famille par exemple! (8) On peut trouver de telles aberrations dans bien des domaines gérés par l'État. Les médias ne s'en privent pas d'ailleurs. Après la saga du CHUM qui dure depuis des années, c'est maintenant le dossier médical électronique qui est sur la touche! Ce qui devrait être fait depuis des années est maintenant sorti de l'écran radar, nous dit le Devoir, pour cause de « Retards, manque de vision et de cohésion, bogues informatiques, [et] grave déficit au plan de la gouvernance. » (9) Le système public coute cher et est de moins en moins efficace dans certains secteurs, notamment la santé. On a droit aux primes et promotions politiques, mais plus rarement à l'efficacité, au savoir et à la créativité!


Par contre, si la droite a raison dans la critique, elle manque d'imagination dans les solutions, car elle revendique presque toujours davantage de privés. Pourtant, le privé est déjà bien implanté comme fournisseur de produits et services à l'État. Il n'est pas blanc comme neige non plus. On le voit bien avec les enquêtes journalistiques qui ont mis à jour des pratiques douteuses dans la construction des infrastructures et des routes par exemple. On le voit aussi avec les entreprises gazières qui ont le pouvoir de l'argent sur les citoyens et les petites municipalités, puis des avocats pour défendre leurs droits face aux citoyens et aux organismes qui ne s'en laissent pas imposer. Les poursuites sont parfois faciles pour faire taire les opposants! Il ne faut pas oublier que les entreprises jouissent maintenant des mêmes droits que les individus, du moins ici. Ce sont des citoyens corporatifs, mais qui ont davantage de moyens financiers à leurs dispositions pour faire valoir leurs droits que le simple citoyen ou l'Organisme à But non lucratif qui défend un principe de justice sociale. Ici, l'égalité confine à l'inégalité!


Alors, le privé, la solution? Non! D'ailleurs, si le gouvernement n'était pas si incompétent qu'on le dit, mais gérait ainsi pour que les citoyens revendiquent davantage de privés, voire une privatisation avancée de l'État? Il ne faut pas oublier que des pans entiers de l'État sont profitables et que le privé aimerait bien les gérer, voir en devenir le propriétaire! Quant à ce qui est moins rentable, il le laisserait tout simplement à l'État. (10) Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on le sait! (11)


D'ailleurs, si nos gouvernements sont si incompétents, comment expliquer que le privé, qui dit mieux gérer que l'État, recrute dans les hauts fonctionnaires, ministres et ex-premiers-ministres pour pourvoir des postes prestigieux ou siéger à des Conseils d'Administration? Parce qu'il manque d'incompétents pour pourvoir ces postes ou parce qu'ils ont une valeur ajoutée à apporter? Poser la question, c'est y répondre!


De toute façon, l'idéologie qui veut que le privé gère mieux a pris du plomb dans l'aile dernièrement, car la crise financière aux États-Unis n'est pas le fait de l'État, mais bien du privé qui voulait faire de l'argent sans tenir compte des principes de base de l'économie. (12) On parlait alors d'économie créative! Ce n’est pas la première fois non plus que la spéculation entraine quelques chutes dans le monde capitaliste. Il y eut l'affaire Bernard Madoff et Enron pour en nommer de célèbres, mais de plus petites aussi. Il y en aura encore d'autres après, car en échange d'un profit rapide on ne veut parfois pas voir... la réalité!


En fait, le problème est que l'on balance toujours entre la droite et la gauche dans un mouvement dialectique perpétuel – thèse-antithèse-synthèse (13) – qui, poussé à l'extrême, atteint la contreproductivité. C'est dire que le système devient moins productif jusqu'au point d'avoir l'effet contraire à celui recherché. (14) C'est ainsi qu'aux abus du privé sous Duplessis on a répondu par la modernisation de l'État avec la Révolution tranquille. Maintenant, vu certaines ratées inquiétantes du système public (15), certains prophètes disent que le privé ferait mieux! Mais, ils font fi des ratés du système privé, comme la surfacturation et la spéculation, et de son besoin du système public pour réussir, car le privé n'intervient qu'où il y a un marché rentable. Où il n'y en a pas, il ne fournit pas de services (16) ou, s'il le fait, il demande l'aide financière de l'État pour les donner! Sans le système public d'éducation, par exemple, le privé ne pourrait écrémer les élèves pour avoir les meilleurs, ce qui lui assure un classement de tête dans les comparatifs avec le public! Cependant, quand il s'en prennent au régime public, les gens de la droite ne disent pas ces choses-là. Sans balises de l'État, le privé sera loin d'être la solution idéale dont les idéologues parlent. Il faut en être conscient.


Alors, privé ou public? Ni l'un, ni l'autre exclusivement, car la solution n'est pas là! Choisir entre privé et public, c'est rester dans une dialectique qui va d'un côté du balancier à l'autre jusqu'à l'extrême! Quand le privé devient corrompu, on revient alors au public et quand le public devient trop inefficace on revient au privé. Duplessisme/Révolution tranquille! Révolution tranquille/Duplessisme! Puis, on recommence. Quelle évolution!?


Il faut donc trouver comment briser ce mouvement perpétuel. Il n'y a qu'une solution : accroitre les variables de l'équation. Aux secteurs privé et public, il faudrait ajouter le coopératif et les réseaux autonomes de créateurs et d'artisans par exemple. On peut penser ici au modèle de l'Émilie Romagne : de petites firmes qui s'intègrent en réseaux de coopération pour concurrencer des entreprises beaucoup plus importantes qu'elles! Mais, ce modèle bénéficie de conditions particulières à sa culture. (17) Il faut donc s'en inspirer peut-être, mais trouver nos propres modèles. On n'a rien sans travail de recherche et développement, même au niveau de la recherche sociale, mais c'est malheureusement là qu'on investit le moins et qu'on coupe à la moindre crise. Si on veut s'en sortir, ce sont d'abord ces réflexes politiques qu'il faut changer!


Mais, qui parle de ces autres modèles possibles? Pas grand monde! C'est que ces modèles nécessitent davantage que de travailler et de voter; ils nécessitent une implication sociale véritable. On ne peut être partie prenante d'un modèle coopératif ou en réseau sans participation et sans implication. Par contre, dans une société où près de la moitié de la population ne participe même plus à une journée de scrutin aux 4 ans, ce serait beaucoup demander qu'une telle participation! Alors, on tourne en rond entre des idées de gauche et de droite qui reviennent au gout du jour et on conserve ce sentiment d'insatisfaction dans le temps! Si on est heureux de même, pourquoi changer? On peut toujours continuer à se plaindre à défaut de voir qu'il existe des moyens de sortir de cette dichotomie!


Notes :


1. Le PQ, alors mené par André Boisclair, n'avait pas encore soigné les plaies de cette course à la chefferie à huit candidats qui avait certainement laissé quelques divisions dans l'électorat du parti! Puis, certains problèmes passés de cet ex-ministre l'ont rattrapé, comme « sa consommation de cocaïne alors qu'il était ministre sous Lucien Bouchard de 1996 à 2001. » (http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse?codeAnalyse=81) Vu les problèmes du PQ, les insatisfaits du PLQ se sont donc tournés vers l'ADQ, façon de ne pas voter pour le PQ. C'est ce qui a donné cet effet-surprise. Sur André Boisclair, voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Boisclair


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_d%C3%A9mocratique_du_Qu%C3%A9bec


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mario_Dumont


4. En prenant les tableaux des résultats par parti politique du directeur général des élections pour les élections générales au Québec entre 1973 et 2008, nous avons les % de participation. Une simple opération mathématique (100 – X) nous donne alors le % d'abstention! Voici ce que nous donnent ces résultats :




Sources des infos :

http://www2.electionsquebec.qc.ca/corpo/francais/elections-generales-provincial.asp?even=1989&mode=n5&section=resultats_gen#resul


5. http://www2.electionsquebec.qc.ca/corpo/francais/elections-generales-provincial.asp?even=2008&mode=n5&section=resultats_gen#resul


6. Je l'ai d'ailleurs déjà écrit à l'occasion du film L’Illusion tranquille de Denis Julien et Joanne Marcotte : Handfield, Michel, Le paradigme de la grenouille : L’Illusion tranquille, (Texte autour du Film L’Illusion tranquille, de Denis Julien et Joanne Marcotte). Cette même Joanne Marcotte est d'ailleurs une instigatrice du Réseau Liberté Québec (www.liberte-quebec.ca) nous dit Radio-Canada. (www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2010/09/01/003-reseau-liberte-qc.shtml)


7. CROZIER, Michel, 1970, La société bloquée, Paris: Seuil, coll. Point.


8. Radio-Canada/nouvelles : Garderies en milieu familial : Des milliers de places dans des garderies sans permis, mercredi 22 septembre 2010. Voir www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/09/21/002-garderies-sans-permis.shtml


9. Louise-Maude Rioux Soucy, Dossier médical électronique - Le Québec, cancre de la classe, Le Devoir, 8 octobre 2010 : www.ledevoir.com/societe/sante/297719/dossier-medical-electronique-le-quebec-cancre-de-la-classe


10. Et si tel est le cas, le privé n'aiderait pas l'État à combler ses déficits puisqu'il lui enlèverait les possibilités de rentabilité qu'il a déjà! Sans les profits de la SAQ par exemple, l'État n'en aura pas moins des dépenses sociales!


11. À ce sujet, voir : Bernard, Michel et Lauzon, Léo-Paul, 1996, Finances publiques, profits privés, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.


Bernard, Michel, Lauzon, Léo-Paul, Patenaude, François, et Poirier Martin, 1998, Privatisations: l'autre point de vue, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.


12. Un excellent film sur ce sujet : Inside job! www.insidejob.com


13. On doit reconnaitre ce concept à Hégel et Karl Marx, mais bien d'autres en ont parlé. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique


14. J'ai découvert ce concept dans ILLICH, Ivan, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. Point.


15. Les difficultés à atteindre nos objectifs alors que les couts augmentent par exemple! Pensons à l'informatisation du système de santé au Québec ou au cas du registre des armes à feu au niveau fédéral.


16. Combien de régions sont privées d'internet à haute vitesse faute de marché assez grand, car le privé ne répond pas aux besoins, mais à des critères de rentabilité. Au contraire, Hydro-Québec doit fournir des marchés non rentables au même titre et au même prix que des marchés rentables. C'est ça le service public !


17. « Analisys of social formation must also consider those particular national structures that encourage cooperation and solidarity, values that are not equally distributed and mutured across national bondaries. In my research in Modena, these institutions included the local administration, the Communist Party, and the C.N.A. But in the Veneto region north of Emilia Romagna, they also included the Christian Democratic party and its vast capilarity network (Bagnasco, Arnaldo, and Trigilia, Carlo, 1984, Societas e politica nelle aree di piccola impresa : Il caso di Bassano, Venice : Arsenale.) These political and social institutions' encouragement of collaborative arrangements and continuous intervention in the market has been necessary to prevent capitalism from destroying the environment in wich it flourishes (Polanyi, Karl, 1957, The Great Transformation : The Political and Economic Origin of Our Times. Boston : Beacon Press.), an event that would perhaps leave us with only hierarchies and no markets. » (Lazerson, Mark H., 1988, Organizational Growth of Small Firms : an outcome of markets and hierarchies, American Sociological Review, Vol 53 no 3 (June 1988), p. 340.


Voir aussi PIORE, Michael J, SABEL, Charles F, 1984, The second industrial divide, U.S.A.: Basic books, pp. 226-9, 266.



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Le Journal/Fil de presse


Communiqué de la SODEP sur le droit d'auteur


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Fondée en 1978, la Société de développement des périodiques culturels québécois (SODEP) est un organisme à but non lucratif, constitué juridiquement depuis 1980. Elle représente les éditeurs de 45 revues culturelles, défend leurs droits et travaille à leur rayonnement au Québec comme à l’étranger.


Modernisation de la Loi sur le droit d’auteur : le prix de l’aliénation


Montréal, 28 octobre 2010 - La pensée et le travail de création valent-ils quelque chose? Quand on analyse les politiques du gouvernement conservateur, on serait porté à croire que non et que la propriété intellectuelle est une notion révolue. Le projet de loi C-32, visant à moderniser la Loi sur le droit d’auteur, contient de nombreuses exceptions qui, pour la plupart, ne prévoient aucune rémunération pour leurs créateurs (auteurs, artistes, éditeurs), et nie leur droit d’autoriser ou non l’utilisation de leurs œuvres.


Au nom des 45 éditeurs qui la constituent, la Société de développement des périodiques culturels québécois (SODEP) dénonce cette « modernisation » qui non seulement privera les créateurs d’une juste rémunération pour leur travail, mais provoquera aussi, à long terme, notre appauvrissement culturel collectif.


Un projet critiqué ici et ailleurs

Dans sa forme actuelle, le projet de loi comporte des lacunes si importantes qu’il est unanimement critiqué par le Barreau du Québec, la Société québécoise de gestion collective des droits de reproduction (Copibec), l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) et l’Union des artistes, pour ne nommer que quelques voix dissidentes d’ici.


Sur la scène internationale, l’International Federation of Reproduction Rights Organisations a cru nécessaire de prévenir les ministres Moore et Clement que leur projet de loi ne respecte pas les traités internationaux dont le Canada est signataire, soit : la Convention de Berne, deux traités de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), ainsi que l'Accord sur la propriété intellectuelle de l'Organisation mondiale du commerce (ADPIC).


En termes concrets, si le projet de loi C-32 est adopté, les créateurs perdront entre autres les 9 millions de dollars que Copibec redistribue annuellement en droits de reproduction, un manque à gagner qui fragilisera tout le milieu culturel. Pour les éditeurs de revues et leurs collaborateurs, les pertes s’élèvent à 2,5 millions de dollars.


Équitable pour qui?

En modernisant la Loi sur le droit d’auteur, le gouvernement prétend améliorer l’accès aux œuvres, favoriser l’éducation et équilibrer les droits des créateurs et les intérêts des consommateurs. Pourtant, jamais dans toute l’histoire les œuvres n’ont été plus accessibles. Mais parce qu’il est aujourd’hui possible d’acheter puis de télécharger, en quelques minutes, une revue, un livre ou un album de musique, pourquoi le consommateur aurait-il le droit de le reproduire à l’infini, de le parodier ou de le transformer pour le diffuser sur YouTube? Sous prétexte qu’il n’en fait pas commerce?


La rapidité de nos communications quotidiennes, la multiplication des contenus et l’amélioration des techniques de reproduction font en sorte qu’il est de plus en plus difficile de savoir qui a créé quoi. Est-ce bien servir nos intérêts collectifs et l’éducation que de ne plus protéger l’esprit d’une création? À quoi ressemblera notre patrimoine culturel dans quelques décennies? Les générations futures seront-elles en mesure de reconnaître une œuvre originale et de nommer nos auteurs et artistes? S’il est de bon ton d’acheter « équitable » et de favoriser le développement durable, il nous apparaît pour le moins contradictoire, voire irresponsable, de « légaliser le piratage » des œuvres littéraires et artistiques.


Il est tout à fait louable de favoriser l’accès à la culture, mais pas au détriment des créateurs. Stimulons et valorisons le travail artistique et littéraire. Contribuons tous à l’éducation dans le respect des œuvres. Soyons suffisamment fiers de nos auteurs et artistes pour que leurs noms résonnent dans l’esprit des générations futures.


Surtout, n’aliénons ni la création ni la pensée. Le prix que nous devrons payer collectivement est beaucoup trop élevé. Beaucoup plus élevé qu’un abonnement à un périodique ou à une chanson sur iTunes.


Yves Beauregard

Président de la SODEP


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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!



Doxiadis, A., Papadimitriou, C., Papadatos, A., et Di Donna, A., 2009, LOGICOMIX, France: Vuibert, 352 p., Format : 17,3X23,5, ISBN 9782711743513. Distribué par Somabec (http://www.somabec.com/) au Québec.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com

Angleterre, 1884 - Dans la solitude d'un vieux manoir anglais, le petit Bertie Russell découvre, fasciné, la puissance de la Logique. Cette découverte va guider son existence…


Sur un campus américain, 1939 - Alors que les troupes nazies envahissent le Vieux Continent, le Professeur Russell raconte à un parterre d'étudiants une histoire fascinante, celle des plus grands esprits de son temps: Poincaré, Hilbert, Wittgenstein, etc., celle de leur quête acharnée - mais, semble-t-il, perdue d'avance - des fondements de la vérité scientifique. Et comment ces penseurs obstinés, ces esthètes assoiffés d'absolu et de vérité, toujours guettés par la folie et en butte à la violence de leur époque, tentèrent de refonder les mathématiques et la science contemporaine.


Athènes, aujourd'hui - Trois hommes, deux femmes et un chien s'interrogent sur la destinée de ces hommes d'exception, leurs extraordinaires découvertes et la persistance de leur héritage dans notre vie quotidienne…


Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2010)


Avec ce livre on plonge dans un univers particulier, à la fois de plaisirs et de savoirs. L'histoire de la logique, qui touche autant la philosophie que les mathématiques, sous la forme d'une bande dessinée. Cela captive du début à la fin vu la forme, mais ne laisse pas l'intellect de côté. Loin de là, car expliquer la logique et chercher la rationalité, c'est aussi parler d'illogisme. En effet, comme l'a déjà écrit Ivan Illich, toutes choses poussées à l'extrême à l'effet contraire à celui recherché! C'est le principe de Némésis. (1) Bref, une B.D. pour adulte ayant une curiosité intellectuelle.


Postscriptum :


J'aurais aimé avoir ce type de livre au moment où j'avais des cours de maths. Me semble que ça n'aurait pas été pareil...


Note :


1. Je cite de mémoire Ivan Illich, 1975, Némésis médicale, Paris: Seuil, coll. point.


Frankl, V., 2009, Nos raisons de vivre. À l'école du sens de la vie, Paris : Interéditions, 2009, 224 p. ISBN 9782729610074 ($44.95) Distribué par Somabec (http://www.somabec.com/) au Québec.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com


Ce que j'appelle le vide existentiel constitue un défi pour la psychiatrie contemporaine. De plus en plus de patients se plaignent d'un sentiment de vide et de non-sens, qui peut, selon moi, être attribué à deux facteurs. Contrairement à l'animal, les instincts ne disent pas à l'être humain ce qu'il doit faire. Et contrairement aux époques plus reculées, les traditions ne lui indiquent plus ce qu'il devrait faire. Le plus souvent l'être humain ne sait même plus ce qu'il veut fondamentalement. Ainsi, faute de savoir lui-même à quoi il aspire, il en vient à désirer de faire ce que les autres font (conformisme) ou de faire ce que les autres veulent qu'il fasse (totalitarisme).


J'espère réussir à partager avec le lecteur ma conviction qu'en dépit de l'effondrement des traditions, la vie recèle un sens pour chacun, et plus encore, qu'elle conserve ce sens, littéralement jusqu'à notre dernier souffle.


Au sommaire:


- 1ère partie: Les fondements: Au-delà de la clinique, une vision de l'humain; L'auto-transcendance en tant que phénomène humain; Qu'est-ce que le sens?


- 2e partie: Les pratiques: Le vide existentiel: un défi individuel et un défi thérapeutique; Les techniques: l'injonction paradoxale, le commun dénominateur; L'accompagnement, le positionnement, le soin de l'âme.


Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2010)


Un livre particulier. Parfois, je me sentais moins à l'aise avec certains concepts, mais d'autre part, je trouvais qu'ils me fournissaient un éclairage intéressant sur la vie, car je suis sociologue et je ne vois pas les choses du même point de vue. Par contre, il y avait aussi des convergences.


Ce n'est certes pas de la pop psychologie. On est dans le beaucoup plus profond. D'ailleurs, on nous fournit un « lexique des notions » à la fin de ce livre et ce n'est pas pour rien. Si parfois certains concepts sont plus complexes, il y a toujours des exemples (cas) qui permettent de mieux les comprendre. Un exemple : À ceux qui croient que le seul sens de la vie est d'avoir des enfants « le plus grand philosophe de tous les temps, Emmanuel Kant, n'a pas eu d'enfant ». (p. 122) Il rejoint ce que je dis parfois à des gens qui ont cette seule conviction : « Qui connait les enfants de Socrate et de Platon? » Les enfants ne sont pas la seule réalisation possible dans la vie, même si c'en est une.


Une particularité : il ne met pas de côté les convictions religieuses ou la spiritualité, pour parler en termes plus modernes, des patients dans sa pratique. Au contraire, ils les utilisent :


« En elle-même, la logothérapie est une méthode clinique séculière. Toutefois, lorsqu'un patient fait fond sur de fortes convictions religieuses, il n'y a aucune contre-indication à utiliser les effets thérapeutiques de ses convictions religieuses et, ainsi, à s'appuyer sur ses ressources spirituelles. Dans cette perspective, le logothérapeuthe doit essayer de se mettre à la place du patient. »

Les amateurs de psychologie seront comblés, d'autant plus que Victor Frankl (1905-1997) est l'instigateur (créateur) de cette « méthode psychothérapique d'après laquelle la recherche du sens constitue la motivation fondamentale de l'être humain. » (p. 173)



Steiner, C., 2009, Le conte chaud et doux des chaudoudoux, Paris: INTEREDITIONS, 28 p. ISBN 9782729610005, $19.95 Distribué par Somabec (http://www.somabec.com/) au Québec.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com


Claude Steiner est psychothérapeute et il a un jour imaginé d'expliquer l'Analyse transactionnelle aux enfants. Le résultat est cet adorable conte, joliment illustré des dessins chauds et doux de PEF. Un charmant album que s'arrachent les enfants... et les grands enfants depuis près de 20 ans.


Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2010)


Une fable pour enfants sur le commerce, qui rend parfois triste la vie en oubliant la solidarité! Même de grandes personnes auraient intérêt à lire ce conte, surtout à droite de l'échiquier politique!



Baillargeon, Normand, 2008, L’Ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l’anarchisme, Édition revue & augmentée (format poche), Marseille (France) : Agone, ISBN : 978-2-7489-0097-2, 224 pages, 11 x 18 cm : http://atheles.org/agone/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com


« Affirmez que vous êtes anarchiste et presque immanquablement on vous assimilera à un nihiliste, à un partisan du chaos voire à un terroriste. Or, il faut bien le dire : rien n’est plus faux que ce contre-sens qui résulte de décennies de confusion savamment entretenue autour de l’idée d’anarchisme. En première approximation, disons que l’anarchisme est une théorie politique au cœur vibrant de laquelle loge l’idée d’antiautoritarisme, c’est-à-dire le refus conscient et raisonné de toute forme illégitime d’autorité et de pouvoir. Une vieille dame ayant combattu lors de la Guerre d’Espagne disait le plus simplement du monde : “Je suis anarchiste : c’est que je n’aime ni recevoir, ni donner des ordres.” On le devine : cette idée est impardonnable, cet idéal inadmissible pour tous les pouvoirs. On ne l’a donc ni pardonné ni admis. »


On retrouve Normand Baillargeon dans le film Chomsky et Compagnie sur le site des Mutins de Pangée (www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/).


Militant anarchiste, Normand Baillargeon enseigne les fondements de l’éducation et la muséologie à l’Université du Québec à Montréal.


Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2010)


« Le Christ? Un anarchiste. Le seul qui ait réussit. » (André Malraux, cité en p. 82)


L'anarchisme! S'il y a un mot connu, c'est celui-là. Mais, s'il y a un concept méconnu, c'est bien celui-là aussi, car on associe souvent l'anarchisme au chaos et à la désorganisation, ce qui n'est pas le cas. L'anarchisme, c'est davantage de l'autoorganisation; de l'autogestion; de la responsabilisation! Des intellectuels de haut calibre en étaient et en sont.


Normand Baillargeon en fait un survol, car leur œuvre est trop imposante pour un livre format poche de 220 pages! Mais, c'est fort intéressant. Des découvertes pour ceux qui croient que les anars sont des marginaux sans éducation.


Au contraire, plusieurs des penseurs du mouvement sont des intellectuels. Alors, on devrait faire lire ce livre aux jeunes du secondaire qui se réclament de l'anarchisme et disent que l'éducation ce n'est pas important pour eux. L'éducation est une des bases de la pensée. Cependant, il est vrai que les anars ont su dépasser ce qui y était idéologique selon eux. Mais, pour cela, il a d'abord fallu qu'ils s'éduquent! Ils ont d'ailleurs fait leurs classes. Kropotkine, par exemple, était Géographe (p. 67) et Noam Chomsky est linguiste! (p. 82)


Parlant d'éducation, les anarchistes s'y sont naturellement intéressés. Pour eux, « Elle doit être intégrale, polytechnique, rationnelle, émancipatrice et, enfin, permanente. » (p. 152) Si on cherche à faire une nouvelle réforme de l'éducation, on devrait peut-être regarder du côté de certains penseurs anarchistes aussi.


Les anars se sont aussi intéressés aux entreprises, favorisant leurs formes mutualistes et coopératives par exemple, et à bien d'autres sujets. C'est donc un livre à lire.


En fait, tout lecteur qui lira ce livre aura des surprises aux contacts des idées anarchistes, car ce n'est pas ce que l'image populaire en dit. Par contre, de là à dire que ce mode d'organisation pourrait immédiatement remplacer nos démocraties, c'est un pas que je ne franchirais pas même s'il y a certainement des idées à en prendre. Si on n'a pas encore atteint la maturité pour s'autogérer en société, on pourrait au moins créer des entreprises coopératives dans certains secteurs clés plutôt que d'en confier les responsabilités à des entreprises privées sur lesquelles on n'a aucun droit de regard. Ce serait déjà un début de maturité collective.


Pour moi, l'anarchisme c'est un mode d'organisation sans État. Il y a donc un anarchisme de gauche comme de droite, l'anarchocapitalisme! Pour Normand Baillargeon, ce dernier, l'anarchocapitalisme, est plutôt incompatible avec l'anarchisme, car l'esclavage à des entrepreneurs est contraire à l'anarchisme qui prône la liberté personnelle. On ne peut être anar et accepter l'esclavage du capitalisme. L'anarchisme est nécessairement de gauche.


Je suis en partie d'accord avec l'opposition de Baillargeon aux anarchocapitalistes, mais j'aime les classer comme anars de droite, façon de dire à ces cravatés près des mouvements conservateurs et du tea party qu'ils n'ont pas à traiter les anars qui manifestent contre leurs sommets économiques de voyous, puisqu'eux même, qui sont assis avec les gouvernants dans ces sommets, loin de les respecter, ne sont là que pour démanteler cet État qu'ils répugnent et le vendre en pièces détachées aux plus offrants!


De toute manière, il est inutile de faire des chicanes à savoir si les anarchocapitalistes sont des anars ou non, car on n'est pas encore rendu au jour où l'anarchisme sera au pouvoir! D'abord, il ne veut pas le Pouvoir; ensuite, l'Homme n'a pas encore atteint cette maturité nécessaire pour l'autogestion à si grande échelle. Mais, un jour viendra peut-être.


Pour l'instant, l'anarchisme m'apparait davantage comme un idéal type ou une théorie qui propose des solutions souvent intéressantes à certains problèmes réels. Avec l'anarchie, il faut y aller à échelle humaine : « Small is beautiful »! (1) Il faudrait d'abord mettre sur pied des coopératives de travail, puis des quartiers en cogestion et en autogestion pour apprendre. Avec le temps, on pourrait voir plus grand. Lentement, sinon on se ramassera tout simplement avec une nouvelle classe dirigeante formée de militants professionnels, le peuple préférant déléguer son pouvoir plutôt que de s'impliquer. Qui a milité dans des organismes communautaires le sait : la télé fait toujours davantage le plein de téléspectateurs amorphes que les réunions publiques de citoyens impliqués! Mais, c'est néanmoins un excellent livre que je conseille à tous, car il éduque de façon plaisante. Puis, on peut toujours rêver à un monde idéal!


Note :


1. Schumacher, E F, 1978, Small is beautiful, Paris: Seuil, coll. Point.



Le livre : papier ou électronique?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (27 octobre 2010)


Le livre papier a ses avantages, le livrel aussi. Ainsi, j'ai certains livres papiers qui ont de l'âge et dans lesquels j'ose moins chercher une information de peur que les pages ne s'envolent, car pour moi un livre c'est de l'information avant d'être un objet! Je m'intéresse donc au contenu davantage qu'au contenant. Ce n'est pas d'avoir un livre qui est important pour moi, mais de l'utiliser. Un exemple : « La condition ouvrière » de Simone Weil, paru dans la collection « idées nrf » (1951) dont les pages sont jaunies. (1) Je suis bien heureux de l'avoir en PDF si j'ai à m'y référer. Beaucoup plus simple aussi, car on peut faire de la recherche par mots clefs. Très utile pour les lecteurs d'essais pour qui le livre est avant tout de l'information plutôt qu'un objet de vénération!


Naturellement, il y a quelque chose d'agréable à lire et annoter un livre papier dans le métro. Je le fais. Mais, d'un autre côté, je trouve aussi intéressant de lire sur mon iPod! Ça aussi je le fait pour certains titres disponibles dans le domaine public, comme « La Tosca » de Victorien Sardou que j'ai lue après avoir vu l'opéra du même nom. (2) Je peux prendre des notes sur le bloc-notes de mon iPod, mais aussi y copier/coller des passages pour les conserver en vue de rédiger un texte plus tard. Les logiciels de lecture offrent aussi certaines possibilités intéressantes, par exemple de corner des pages! Cependant, c'est moins nécessaire de le faire qu'avec un livre papier, car s'il se lit sur mon iPod, il se trouve aussi en format électronique pour mon ordinateur. Je peux donc faire de la recherche par mots clefs, ce qui est impossible à faire dans un livre en papier. (3)


Bref, pour le lecteur d'essais, il y a de l'intérêt dans le livre électronique surtout si on a à s'y référer plus tard. De toute façon, le livre est un contenu; le papier ou le fichier, un contenant! Quant à l'odeur du papier, un jour, on sortira bien un truc pour que votre lecteur électronique sente les livres tout en nettoyant votre écran! On pourra même pousser la chose avec des parfums de vieux livres; de livres neufs ou d'odeur d'encres et d'imprimerie s'il y a un marché pour cela!


Notes :


1. Je n'ose même pas l'ouvrir en entier. Fait à souligner, ce n'est pas la copie que j'ai lue, car celle que j'avais lue et annotée, je l'ai donné il y a des années à un de mes professeurs d'université qui n'avait pas eu la chance de le lire. C'est donc une édition plus ancienne que j'ai rachetée dans l'usager! Maintenant, avec le livre électronique, j'aurais tout simplement eu à lui transférer le fichier et on aurait eu le même livre!


2. Sur Tosca : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tosca


3. Du moins pour les essais publiés en français, car ceux publiés en anglais comprennent généralement un index.



Maurice Joly, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, The Project Gutenberg Ebook : www.gutenberg.org


Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, Esprit des lois, The Project Gutenberg Ebook : www.gutenberg.org


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Livres : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (27 octobre 2010)


D'abord, dans ces dialogues entre Machiavel et Montesquieu, on saisit très bien comment Machiavel comprend les Hommes et voit où ils prêtent flanc à la manipulation!


«Avouez qu’on peut choisir de plus mauvais modèles. Tout se peut faire en politique, à la condition de flatter les préjugés publics et de garder du respect pour les apparences.» (Machiavel, 9e dialogue)


Ensuite, c'est une affaire d'organisation. Choisir les bons candidats et les mettre à la bonne place par exemple:


«L’ordre public a moins besoin d’hommes de talent que d’hommes dévoués au gouvernement. La grande capacité siège sur le trône et parmi ceux qui l’entourent, ailleurs elle est inutile ; elle est presque nuisible même, car elle ne peut s’exercer que contre le pouvoir.» (Machiavel, 15e dialogue)


Puis, il suffit ensuite de mettre en place les bons contrôles par des lois appropriées et de faire les bonnes nominations de juges et policiers pour les interpréter et les faire appliquer dans le sens voulu! Avec les bonnes méthodes, on peut ainsi agir sur la presse, la liberté de publication (opinion) et orienter le citoyen! (1) Bref, Machiavel comprenait le markéting politique moderne bien avant nos scandales politiques! Le pire, c'est qu'avec toute la connaissance que nous avons, nous n'y pouvons rien, ou si peu, encore aujourd'hui. C'est dire que le droit ne favorise pas toujours la droiture.


D'ailleurs, Montesquieu, l'auteur de l'Esprit des lois, semble parfois décontenancé devant un Machiavel qui lui montre que s'il y a la loi et son esprit, il y a surtout l'interprétation qu'en feront des juristes bien choisis par le Pouvoir! Bref, un livre pour notre temps.


Quant à Montesquieu, dans l'Esprit des lois, il nous dit, entre autres choses, ce que devrait être la loi juste et équitable. Trop sévère par exemple, elle ne protègera pas davantage:


«Quelque inconvénient se fait-il sentir dans un État, un gouvernement violent veut soudain le corriger; et au lieu de songer à faire exécuter les anciennes lois, on établit une peine cruelle qui arrête le mal sur-le-champ. Mais on use le ressort du gouvernement; l'imagination se fait à cette grande peine, comme elle s'était faite à la moindre, et comme on diminue la crainte pour celle-ci, l'on est bientôt forcé d'établir l'autre dans tous les cas. Les vols sur les grands chemins étaient communs dans quelques États; on voulut les arrêter: on inventa le supplice de la roue, qui les suspendit pendant quelque temps. Depuis ce temps on a volé comme auparavant sur les grands chemins.» (CHAPITRE XII, De la puissance des peines.)


Il y démontre un aspect moderne et libéral qui va avec ce qu'on appelle les droits de la personne. Montesquieu est donc à lire pour son esprit moderne, c'est le cas de le dire.


Naturellement, c'est quand même d'un autre temps, car cela date du XVIIIe siècle. Cependant, ce sont davantage les exemples qui sont dépassés plutôt que les principes. Face au politique Machiavel, il est moins spectaculaire, mais, pour une société libérale et humaniste, il a sa raison d'être lu!


Note:


1. «Voici un autre exemple, il a quelque chose de plus spécial, il est emprunté à la police de la presse : On m’a dit qu’il y avait en France une loi qui obligeait, sous une sanction pénale, tous les gens faisant métier de distribuer et de colporter des écrits à se munir d’une autorisation délivrée par le fonctionnaire public qui est préposé, dans chaque province, à l’administration générale. La loi a voulu réglementer le colportage et l’astreindre à une étroite surveillance ; tel est le but essentiel de cette loi ; mais le texte de la disposition porte, je suppose : «Tous distributeurs ou colporteurs devront être munis d’une autorisation, etc.»


«Eh bien, la cour de cassation, si la question lui est proposée, pourra dire : Ce n’est pas seulement le fait professionnel que la loi dont il s’agit a eu en vue. C’est tout fait quelconque de distribution ou de colportage. En conséquence, l’auteur même d’un écrit ou d’un ouvrage qui en remet un ou plusieurs exemplaires, fût-ce à titre d’hommage, sans autorisation préalable, fait acte de distribution et de colportage ; par suite il tombe sous le coup de la disposition pénale.


«Vous voyez de suite ce qui résulte d’une semblable interprétation ; au lieu d’une simple loi de police, vous avez une loi restrictive du droit de publier sa pensée par la voie de la presse.» (14e dialogue)


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Nouveaux livres reçus


Reçu le 12 novembre 2010 : François Bost, Laurent Carroué, Sébastien Colin, Christian Girault, Renaud Le Goix, Jean Radvanyi, Olivier Sanmartin, IMAGES ECONOMIQUES DU MONDE 2011, Paris : COLIN, 2010, 400 p., Format : 16X24, ISBN 9782200254698. www.somabec.com


Le grand dossier : La Chine en temps de crise


Les zooms thématiques :

> Bilan de la grippe A(H1N1) : un virus sous surveillance

> Xynthia au pays des polders

> IDH et PNB : développement humain et croissance économique

> Ressources alimentaires et alimentation

> Richesse et pauvreté

> Enjeux de la mondialisation des migrations

> Villes et urbanisation

> Santé : mortalité prématurée et enjeux sanitaires (paludisme et cances)

> Bilan des élections régionales 2010 en France : une analyse cartographique par canton


13 métropoles décryptées

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Reçu le 5 novembre 2010 : Stengel, Kilien, Le nouveau petit quiz du vin, Paris : DUNOD,2e éd., 2010, 222 p., Collection PRATIQUES VITIVINICOLES, Format : 13X18, ISBN 9782100540334. www.somabec.com


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


Waste Land de LUCY WALKER (Vu au RIDM: www.ridm.qc.ca)

À L’AFFICHE DÈS LE 26 NOVEMBRE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vik Muniz jouit aujourd’hui d’une réputation internationale avec ses œuvres entremêlant la photographie et des matières industrielles domestiques. Il décide de repartir à Rio avec l’ambition que son nouveau projet, la réalisation de clichés réalisés avec la participation des collecteurs d’ordures de Jardim Gramacho, le plus grand dépotoir du monde sis dans la banlieue de Rio de Janeiro, puisse améliorer le sort de ses sujets.


Film engagé qui propose une réflexion pragmatique sur la responsabilité de l’artiste envers son environnement, WASTE LAND a remporté le Prix du public au Festival du film de Sundance 2010, ainsi que les Prix Amnistie Internationale et le Prix du public Panorama lors du dernier Festival international du film de Berlin.


Produit par Fernando Meireilles et rythmé par les mélodies de Moby, Waste Land propose une réflexion pragmatique sur la responsabilité de l’artiste envers son environnement et l’idée utopique qu’une œuvre peut parfois changer une vie. (CSR)


Réalisation : Lucy Walker

Pays : Royaume-Uni, Brésil

Année : 2010

V.O : Anglais

Sous-titres : Français

Durée : 90 min

Image : Dudu Miranda

Montage : Pedro Kos

Son : Aloisio Compasso, Ludovic Lasserre, Samuel Lehmer, José Moreau Louzeiro

Production : Almega Projects, O2 Filmes

Filmographie

Devil's Playground (2002), Blindsight (2006), Countdown to Zero (2010)


Prix et mentions :


Berlinale : Prix Amnesty International et Prix Panorama

Sundance : Prix du public


Commentaires de Michel Handfield (28 novembre 2010)


Des vidanges? Mais, si on pouvait les transformer? Cela vous dit quelque chose : la récupération. Mais, dans certains pays, on n'est pas encore rendu là, du moins à grande échelle. Par contre, certains le voient. C'est le cas des collecteurs d’ordures de Jardim Gramacho, le plus grand dépotoir du monde sis dans la banlieue de Rio de Janeiro au Brésil. Des pauvres qui n'ont plus rien sauf le courage de travailler. Ils habitent un dépotoir et fouillent dans les déchets dès qu'arrive un camion d'ordures pour en sortir ce qui peut encore être récupéré/recyclé. Ils en vivent et sont regroupés dans une association, l'ACAMJG (Association of Collectors of the Metropolitan Landfill of Jardim Gramacho), pour défendre leur travail.


Un ami de Vik Muniz, un photographe qui mélange art et projet social, l'a appelé pour le mettre sur cette piste. Vik l'a donc rejoint à Rio et est allé faire de l'art avec ces gens, façon de les faire connaitre et de leur redonner une dignité perdue. Une des photos toile de Muniz faites avec eux a atteint 50.000$ américains dans un encan londonien. L'argent leur fut versé pour un projet du groupe.


Le musée d'arts modernes de Rio a aussi fait une exposition des œuvres de Muniz sur les citoyens de Jardim Gramacho, de quoi attirer l'attention sur leur travail : collecteurs d'ordures. Être ainsi exposé donne cependant de la crédibilité. Ils ont donc été invités à parler de ce qu'ils font dans les médias, ce qui a attiré l'attention sur l'importance de leur travail : une façon de voir les déchets différemment, car ils sont conscients que la pollution pourrait être en partie résolue par le recyclage et le compostage.


Ils sont dans la misère, mais ont de la conscience et de la dignité contrairement à une certaine droite politique qui enrégimente la classe moyenne et pauvre avec la promesse de la richesse pour tous par le démantèlement de l'État! Pourtant, on sait bien que pour un riche au sommet, il faut plusieurs pauvres à la base! Mais, on aime croire aux contes de fées! C'est plus facile que de s'atteler à des réformes nécessaires.


Certains trouveront le Brésil arriéré de ne pas avoir de système organisé de récupération. Mais, 20 ans en arrière, ici, Normand Maurice faisait un peu la même chose en lançant le premier Centre de formation en entreprise et récupération (CFER) à Victoriaville. (1) Il parlait de son projet à la télé et passait pour un extraterrestre dans certains milieux. On a évolué depuis. La même chose est vraie du groupe de Jardim Gramacho. Avec la visibilité, ils gagnent des moyens et du pouvoir politique pour aller plus avant. On leur souhaite le succès.


Ici, j'espère qu'on ne reculera pas, car, dans la même période que j'ai vu ce film aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal, le gouvernement du Québec annonçait la fermeture prochaine de Recyc-Québec.

Dernière chose qui m'a fasciné dans ce documentaire, mis à part leur solidarité, c'est que les enfants ont l'air plus heureux que certains jeunes d'ici qui pleurent parce qu'ils n'ont pas le dernier gadget à la mode.


Excellent film! À voir en cette période de surconsommation.


Postscriptum :


Durant la projection je me suis demandé si j'avais déjà vu une exposition de Vik Muniz à la Tohu, Montréal. Après vérification, j'y avais vu le travail de Paul-Antoine Pichard en 2007 à l' Espace SSQ, car il y a exposé « 
Mines d’Ordures » du 10 janvier au 10 mars.


Par contre, il est possible que j'aie vu l'exposition « 
Réflexe » de Vik Muniz au Musée d'arts contemporains de Montréal, car elle y a eu lieu du 4 octobre 2007 au 6 janvier 2008.


Note:

    1. http://www.ville.victoriaville.qc.ca/content/fr-ca/s1_portrait.aspx#perso04

    Depuis, existe un réseau des CFER :
    http://reseaucfer.ca/ . Malheureusement, Montréal, qui a eu son CFER à l'école Louis-Joseph Papineau en 1994, l'a vu fermer en 2004, la Ville de Montréal n'ayant pas renouvelé son soutien. Voir Pierre Brassard, Fermeture du CFER : les jeunes et l'environnement sont les perdants, sur arrondissement.com : www.arrondissement.com/tout-get-document/u1528


Hyperliens :


http://www.wastelandmovie.com/


http://www.vikmuniz.net/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Vik_Muniz


http://en.wikipedia.org/wiki/ACAMJG


Rencontres internationales du documentaire de Montréal : www.ridm.qc.ca


Recyc-Québec : www.recyc-quebec.gouv.qc.ca


http://www.paulantoinepichard.com/



Le Dieu du carnage (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


DU 16 NOVEMBRE AU 11 DÉCEMBRE 2010 - trois supplémentaires les 14, 15 et 16 décembre à 20 h

www.tnm.qc.ca


Texte de Yasmina Reza

Mise en scène Lorraine Pintal


Durée du spectacle 1h25 sans entracte


DISTRIBUTION : Anne-Marie Cadieux / James Hyndman / Guy Nadon / Christiane Pasquier

Comédie cinglante primée sur les scènes des grands théâtres du monde


À ce Dieu tu sacrifieras. Quinze ans après que sa pièce Art ait déferlé dans toutes les capitales, l’auteure française Yasmina Reza écrit une nouvelle comédie cinglante pour laquelle se battent férocement les grands théâtres de par le monde. La politesse, la paix, la générosité ne sont-elles que de commodes attitudes de déni? De minces voiles sur la mesquinerie foncière de la nature humaine qui se déchirent au moindre conflit?


Un garçon de onze ans, d’un coup de bâton, a cassé deux dents à un camarade de jeu; les parents, soucieux de régler la chose de la façon la plus civilisée qui soit, se rencontrent. Peu à peu, à travers un humour dévastateur, de façon sournoise mais implacable, la courtoisie fait place aux attaques et ces quatre adultes, des gens bien sous tous les rapports, se révèlent être des adorateurs du Dieu du carnage. Pour incarner ce quatre à quatre des petites et grandes violences ordinaires, Lorraine Pintal a rassemblé une distribution plus qu’idéale pour incarner ces deux couples carnassiers : Christiane Pasquier et Guy Nadon, Anne-Marie Cadieux et James Hyndman, des comédiens qui prennent plaisir à aller au fond des pires failles humaines.


ÉQUIPE DE CONCEPTEURS : Claude Cournoyer / Anick La Bissonnière / Jacques-Lee Pelletier / Marc Senécal / Michel Smith / Bethzaïda Thomas


Commentaires de Michel Handfield (24 novembre 2010)


« Il me semble que la littérature (...) est mieux armée que la philosophie, surtout la philosophie moderne, pour parler du mal, parce que, c'est une des grandes illusions des lumières; c'est de croire, précisément, que le mal est un problème, pas un phénomène humain, mais c'est un problème social, historique, que l'on peut résoudre par des moyens politiques. Le mal procède de la servitude, le mal procède de l'oppression, le mal procède d'institutions mauvaises. C'était la thèse des lumières (...), et il me semble que la littérature refuse de partager cette illusion comme si elle restait, elle, sensible d'une certaine manière à la thèse du péché originel. » (1)



Au début on est dans les civilités « bon chic bon genre ». Le genre de remarques comme « On essai de compenser le déficit scolaire par la culture. » Puis, le vernis craque lentement dans les couples, l'homme et la femme n'étant pas toujours du même avis sur leur progéniture. Ainsi, le père (Guy Nadon) du garçon qui a reçu le coup de bâton lâchera « quand j'étais enfant, j'étais dans une bande... » et on saisira qu'il aurait réglé ça par la violence. (2) Les parents de l'accusé en viendront aussi à questionner le pourquoi du geste de leur fils : « si votre fils était avec sa bande, aurait-il menacé le notre? » Tout n'est peut être pas aussi clair que voudrait le faire croire la mère de la victime (Christiane Pasquier), qui revient toujours sur la violence du fils de l'autre couple, mais jamais sur le comportement de son fiston, car elle se croit porteuse de LA Culture! Et si ce n'était qu'apparat?


Une histoire d'enfants, de violence, d'exclusion, de trop-plein et de défense peut-être, car il y a parfois des mots et des comportements qui font aussi mal que des coups!


À travers ce processus, car cette rencontre en est un, on découvre que les civilités peuvent cacher autre chose! (3) Sous des airs de justice, les pires complots peuvent exister, car en même temps que le père de la partie défenderesse (James Hyndman) est là, il est aussi avec un gros client au cellulaire, car il est avocat dans la vie. Son intérêt : défendre l'indéfendable. Si ça sort, on nie en bloc et on poursuit le journal! Quant à sa femme (Anne-Marie Cadieux), elle a la mèche courte face à ce mari absent même lorsqu'il est présent dans la pièce! S'ensuit donc un set carré ou les alliances de couple font parfois place à des alliances entre les deux femmes contre les deux hommes ou même à des chassés-croisés entre eux! Assez divertissant et cinglant.


L'Homme a peut-être évolué, mais il a des relents de ses ancêtres préhistoriques! À tout moment un autre moi, que les proches et soi-même ne connaissent pas, peut surgir et prendre le devant de la scène :


« Nous portons régulièrement en nous plusieurs candidats-moi rivaux, se succédant parfois à l'avant-scène sur un rythme élevé. » (4)


Mais, cet autre moi est aussi vrai que celui duquel il prend la place. Il peut cependant créer le malaise ou le rire, parfois les deux, comme avec le rire nerveux.


Nous avons droit à toute cette gamme d'émotions dans cette pièce traversée de bienséance et de vérités grinçantes sur notre civilité et notre nature profonde, parfois en contradiction. C'est ainsi que les plus civilisés auront parfois des épisodes de rage au volant comme s'ils étaient dans le Far West sur leur monture! Cette pièce se passe dans un salon, elle aurait pu se passer sur la route entre deux automobilistes que le sujet eut été le même : on est multiple et l'Homme brut est enfoui quelque part dans nos gènes. Des couches de civilisation peuvent l'avoir couvert, mais il peut toujours se manifester plus ou moins civilement. Ici, les protagonistes contrôlent quand même assez bien leur Homme des cavernes. Dans certains épisodes de l'histoire, même récente, il fut parfois beaucoup plus barbare envers ses semblables. (5)


Notes :


1. J'ai vu cette pièce le 19 novembre. Le 20 j'écoutais, en baladodiffusion (podcast), l'émission d'Alain Finkiekraut, Répliques, sur « Les histoires dont nous avons besoin » (France Culture, 20 novembre 2010). C'est là que j'ai noté cette citation, entre 23:21 @24:25 minute de l'émission.


2. Notre cerveau emmagasine tout et parfois, au moment où ce n'est justement pas ce qu'il faudrait dire, c'est ce qui vient à notre esprit. Trop tard, le mot est même lâché dans la pièce. Cela change toute la dynamique. C'est ce qui arrivera à nos protagonistes à quelques occasions. C'est aussi le sujet d'un excellent livre de Serge Hefez : Antimanuel de psychologie. Toi, moi… et l'amour!, France, 2009, BRÉAL, 264 p., Format : 14X20,5, ISBN 9782749509181.


3. Comme la politique et la diplomatie d'ailleurs!


4. Kaufmann, Jean-Claude, 2008, Quand Je est un autre. Pourquoi et comment ça change en nous, Paris : Armand Colin, Collection Individu et Société, 264 p. ISBN 9782200353711, p. 19


5. On peut penser au génocide rwandais.



Marche comme une Égyptienne (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


MAI (Montréal. arts interculturels)

http://www.m-a-i.qc.ca/

17-28 novembre 2010


Adrienne Mounir, jeune comédienne, se rend en Égypte pour percer les secrets qui entourent le passé de son père. Et voilà que s’ouvrira à elle, le lieu d’où elle vient : les racines autochtones, la réalité égyptienne, les revendications, les secrets et les rêves étouffés de sa famille dans lesquels elle se reconnaitra, se connaitra.


La démarche artistique de l’auteure Mireille Tawfik est fortement influencée par sa double identité : Québécoise, de descendance égyptienne. Pour écrire cette pièce, elle puise dans son expérience de la différence; de la marginalisation de l’artiste dans la communauté égyptienne; ainsi que dans son sentiment de rupture avec le passé et la tradition familiale. C’est dans des commentaires comme « C’est à se demander si tu es vraiment notre fille tellement tu es différente ! » qu’ont germé les questions qui sont au cœur de Marche comme une Égyptienne !


Connu entre autres pour la pièce King Dave, Christian Fortin signe ici une mise en scène épurée et ingénieuse, qui vous fera voyager de Laval au Caire et d’un personnage singulier à l’autre, avec simplicité et authenticité.


Commentaires de Michel Handfield (22 novembre 2010)


Même si Mireille Tawfik/Adrienne Mounir est seule en scène, ce n'est pas du stand-up, ni du monologue. C'est vraiment une pièce de théâtre, Mireille faisant vivre les personnages dont elle parle. Elle a le don de les faire vivre comme s'ils y étaient, que ce soit sa mère, son père, une tante, un nomade dans le désert, un policier égyptien et j'en passe.


D'un point de vue sociologique, cette pièce éclaire la notion d'identité ; de double identité, voire d'identités multiples pour être plus juste. Qui est-on ? Un étranger vivant quelque part ou un autochtone enraciné ? Si la question semble aller de soit face aux immigrants et aux enfants d'immigrants, elle se pose aussi aux de souche. D'ailleurs, les de souche sont-ils tous pur sirop d'érable et ragout de pattes de cochon? Né avec des patins dans les pieds ! Pas sûr, car je ne patine pas ! Comme certains Arabes, certains de souche ne mangent pas de porc, ni d'autres viandes non plus, car ils sont végétariens ! Sont-ils moins québécois pour autant? Dans une société ouverte sur différentes influences, surtout à l'ère d'internet, sommes-nous vraiment définis par notre géographie ou par nos choix culturels, de consommation et de vie? C'est parce qu'Adrienne a fait des choix différents de ce que ses parents auraient voulu pour elle, qu'elle est elle !


La question des différences identitaires en est peut-être davantage une de génération que d'ethnicité. Si les parents veulent donner un meilleur avenir à leurs enfants, d'où qu'ils viennent, que ce soit de Chicoutimi ou de Nairobi, ils veulent quand même conserver et transmettre certaines traditions, ce qui ne fait pas toujours l'affaire de leurs enfants, d'où quelques conflits en perspective même chez les de souche ! Cependant, il est vrai que la mondialisation aide aussi à vivre selon le rythme du pays d'origine, même ailleurs, comme si le globe pouvait devenir une grande banlieue ! On peut ainsi vivre à Montréal, Paris ou Boston en écoutant la télé du Caire par exemple. Mais, inversement, on peut être québécois de souche et être branché sur un mode de vie asiatique, allant de l'alimentation à la religion ! On peut donc être en décalage culturel par choix et très bien le vivre. C'est le XXIe siècle. Quelles en seront les conséquences, ça nous les verrons plus tard. Mais, telle est la réalité actuelle.


Pour en revenir à Adrienne Mounir, elle ira au Caire pour découvrir ce que son père lui a caché. Elle comprendra alors pourquoi ses parents sont venus ici et que certaines de leurs objections à ses choix sont peut-être culturelles, mais aussi personnelles. On n'est pas dans la raison pure.


Une excellente pièce qui devrait être reprise dans les écoles secondaires,les cégeps et/ou les maisons de la culture selon moi, vu les questions soulevées. Trop intéressant pour ne faire qu'une dizaine de jours et ne pas être vue par un plus large public.



ROBERTO DEVEREUX de Gaetano Donizetti (Opéra)

ÉCHEC À LA REINE !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


EN PREMIÈRE À L’OPÉRA DE MONTRÉAL

Les 13, 17, 20, 22 et 25 novembre 2010 à 20 h


Opéra : Roberto Devereux de Gaetano Donizetti

Genre : tragédie lyrique

Structure : en trois actes

Langue : en italien avec surtitres français et anglais

Livret : Salvatore Cammarano (d’après Elisabeth d’Angleterre de François Ancelot)

Création : Théâtre San Carlo de Naples, le 28 octobre 1837

Production : Minnesota Opera

Première à l’Opéra de Montréal


Montréal, 19 octobre 2010 – L’Opéra de Montréal propose, comme deuxième spectacle de sa 31e saison, un opéra encore jamais représenté au Québec. Roberto Devereux présente un épisode sanglant de l’histoire d’Angleterre mis au service du belcanto le plus délirant. Au centre de ce chef-d’œuvre méconnu, la reine Elisabeth 1re, une des représentantes les plus marquantes de la dynastie des Tudor.


Pour incarner cette héroïne tragique, l’Opéra de Montréal a fait appel à l’une des reines du belcanto d’aujourd’hui, Dimitra Theodossiou. La soprano grecque mettra toute sa fougue et ses moyens vocaux spectaculaires au service d’un rôle des plus exigeants. Son amant, Robert Devereux, bénéficiera de la voix éclatante et du physique plus que crédible d’un jeune ténor en pleine ascension, la sensation sibérienne Alexey Dolgov. Pour jouer Sarah, « l’autre femme » de ce triangle amoureux, on a fait appel à une mezzo américaine au nom prédestiné, Elizabeth Batton. La redécouverte de cette « tragédie lyrique » digne d’un film hollywoodien a été confiée aux Américains Kevin Newbury (mise en scène), Neil Patel (décors), Jessica Jahn (costumes), avec le concours de la Canadienne D. M. Wood (éclairages). Au pupitre de l’Orchestre Métropolitain et du Chœur de l’Opéra de Montréal, le chef d’orchestre italien Francesco Maria Colombo fera ses débuts à la compagnie.


REINE D’ANGLETERRE… ET D’HOLLYWOOD !


Les amours tumultueuses d’Elisabeth ont donné lieu à de nombreuses adaptations au théâtre et au cinéma. On se souvient surtout de Bette Davis, qui incarne la reine d’Angleterre à deux reprises (en 1939 et en 1955), et de Cate Blanchett qui fait de même en 1998 et en 2007. La comédienne anglaise Judi Dench remporte un Oscar en coiffant la couronne d’Elisabeth dans Shakespeare in Love (1998). Sa compatriote Helen Mirren va encore plus loin : elle incarne Elisabeth Ire pour la télévision et Elisabeth II pour le cinéma ! À l’opéra, le rôle de la reine d’Angleterre dans Roberto Devereux a effrayé bien des cantatrices, mais la liste de celles qui ont osé l’affronter compte plusieurs grands noms : Leyla Gencer (qui le ressuscite en 1964, après un siècle d’oubli), Montserrat Caballé, Berverly Sills et Edita Gruberova.


Donizetti est lui aussi fasciné par le destin de la souveraine anglaise. Il la place au centre de trois de ses opéras : Elisabetta al castello di Kenilworth (1829), Maria Stuarda (1835), Roberto Devereux (1837), et en consacre un autre à la mère d’Elisabeth, Anna Bolena (1830). Il trouve dans ces histoires tragiques le support idéal pour déchaîner son inspiration mélodique inépuisable qui s’exprime en un feu d’artifices de vocalises. Ses héroïnes perdent la tête, au propre ou au figuré, et chantent leur douleur lors de « scènes de la folie ». Ces morceaux de bravoure deviennent la spécialité de Donizetti, qui en écrit le plus bel exemple dans Lucia di Lammermoor (1835). Créateur frénétique, il finira lui-même par mourir à l’asile, après avoir composé pas moins de 70 opéras!


L’ARGUMENT


L’opéra met en scène un triangle amoureux où les personnages sont déchirés entre passion et raison d’État. De retour d’Irlande, Robert Devereux, comte d’Essex et favori de la reine, est accusé de trahison pour avoir favorisé une rébellion. Elisabeth craint surtout qu’il ne lui ait été infidèle. Elle a raison : Devereux est amoureux d’une de ses dames de compagnie, la jeune Sarah, épouse du duc de Nottingham. Mais Nottingham est aussi le meilleur ami de Devereux et son seul défenseur face au Parlement, qui réclame sa tête. Devereux pourrait se prévaloir d’un anneau, offert par la reine autrefois et censé lui garantir le pardon royal, mais il l’a donné à Sarah comme cadeau d’adieu. Quand Nottingham découvre l’infidélité de sa femme, il l’enferme. Elle ne peut donc rendre l’anneau à la reine, empêchant ainsi Elisabeth de sauver l’homme qu’elle aime.


Commentaires de Michel Handfield (20 novembre 2010)


D'abord, j'ai trouvé le décor à la fois beau et simple. Sur un fond libre qui change avec les éclairages, le décor vient d'en haut. Divin... (1)


En fait, c'est un plafond, duquel on fait descendre les colonnes ou le trône au besoin. Cela permet d'avoir une grande scène, mais aussi de concentrer le tout au centre selon l'action. Bref, c'est bien pensé et efficace, car l'opéra c'est comme le théâtre : on compte sur l'imaginaire des spectateurs. On suggère donc les lieux, mais on ne les recrée pas comme au cinéma. C'est aussi le cas des accessoires, comme cet escalier qui peut servir de prison.


Londres, 1601


C'est là que débute l'action si je puis dire, car contrairement à certains opéras on est davantage ici dans le drame psychologique sur fond politique que l'action proprement dite. Contemporain par contre, car la reine se sert de sa position a des fins très personnelles, où amour et jalousie se disputent au point de l'aveugler. Elle perdra tout : son amant et sa superbe jusqu'à la fin de son règne.


Le comte d’Essex, Robert Devereux, est prêt à servir sa reine ; à combattre pour elle ; mais à l'aimer ? Plus difficile, car il y a une grande différence d'âge entre les deux. Il préférait la jeune Sarah, mais la reine a forcé son mariage avec le duc de Nottingham, son meilleur ami. On voit donc ici tout le drame du triangle amoureux mêlé au Pouvoir de la reine, à quoi s'ajoute la jalousie du parlement qui l'accuse de trahison. Le comte d'Essex est donc en bien mauvaise posture, soupçonné d'une double trahison, politique et sentimentale ! Son sort sera scellé par la reine, qui voudrait bien un geste pour ne pas avoir à faire ce qu'elle aura à faire. On sent tout le déchirement de ses sentiments, très bien mis en valeur par la musique. Un amour romantique et impossible pour une reine.


Cet opéra nous fait entrer dans la psychologie féminine par Elisabeth et Sarah. Des destins sont parfois décidés sur des émotions, n'en déplaise aux tenants de la rationalité même si j'en suis! Comme on le dit, il y a la justice et les apparences de justice. Dans certains cas, les apparences ont davantage de poids que la vérité! C'est le cas de la politique ou de la jalousie ! Un opéra humain donc; mais, qui éclaire notre temps, où la justice ne semble parfois plus suffisante pour nous rassurer. (2)


Mais, la vérité?


« La reine vierge » fut la cinquième et dernière représentante de la dynastie des Tudors. On lui prête une vie amoureuse assez active et peut être revancharde. Ainsi, « Le jour où une demoiselle de la cour se déclare enceinte de Raleigh, la reine punit cette infidélité en envoyant son ancien favori à la tour de Londres. » (3)


Walter Raleigh « disputa à Leicester et au comte d'Essex le cœur d'Élisabeth; on l'accusa [donc] d'avoir hâté la perte du comte d'Essex. » (4) Comme on l'apprend dans l'opéra, le comte a dû subir les foudres du Parlement, dont était membre Raleigh, qui l'accusait de trahison en plus de subir la jalousie d'Elisabeth. Ce que ne dit pas l'opéra, mais ce que retient l'Histoire, c'est que Raleigh était aussi un autre prétendant de la reine. De quoi faire des pressions sur la reine et le parlement !


Le cas du comte d'Essex est assez intéressant il faut dire. Suite à son retour d'Irlande, il est disgracié en 1600 et perd ses revenus sur un monopole du vin. En 1601, il descendra sur Londres avec des «suporteurs» pour forcer la reine à le recevoir, mais il sera arrêté et traité de traitre. Suite à son procès, il sera décapité à la hache le 25 février 1601. L'histoire en a retenu que « Le bourreau dut s'y reprendre à trois fois pour séparer la tête du corps. » (5)


Notes :


1. Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, c'est un jeu de mots, puisque le décor vient d'en haut. Je préfère le spécifier pour qu'on ne m'accuse pas d'exagérer tout de même!


2. Au Québec du moins, car il y a actuellement des odeurs de corruptions et on considère les enquêtes policières comme une diversion du gouvernement pour ne pas faire de commission d'enquête publique sur ces allégations qui impliquent le milieu de la construction, des villes, la mafia et tutti quanti!


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Ire_d'Angleterre


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Raleig


5. http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Devereux,_2nd_Earl_of_Essex

http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Devereux,_2nd_Earl_of_Essex


BIOGRAPHIES


Robert Devereux : ALEXEY DOLGOV, TÉNOR (RUSSIE)


En 2008, pour ses premières prestations à l’extérieur de sa Russie natale, le ténor sibérien Alexey Dolgov remporte un grand succès au Washington National Opera, dans le rôle du duc de Mantoue (Rigoletto), et au Houston Grand Opera dans celui de Rodolfo (La bohème). Depuis, il a poursuivi sa carrière sous la baguette de chefs tels Plácido Domingo, Daniel Harding, Alexander Shelley, Patrick Summers et Dmitri Jurowski. Il a chanté sur des scènes prestigieuses, dont le Royal Opera House Covent Garden, le Teatro Real Madrid, le Théâtre des Champs-Élysées, le Los Angeles Opera, le Teatro Municipale Giuseppe Verdi de Salerne, le Teatro Comunale de Trieste et le Théâtre Bolshoi à Moscou. Débuts à la compagnie.


Elisabeth Ire : DIMITRA THEODOSSIOU, SOPRANO (GRÈCE)


Considérée comme l’une des voix verdiennes et belcantistes les plus excitantes de l’heure, elle s’illustre dans de nombreux rôles, dont Odabella (Attila), Lucia di Lammermoor, Norma, Giselda (I Lombardi alla prima crociata), Anna Bolena, Elvira (Ernani), Leonora (Il trovatore), Desdemona (Otello), Elisabetta (Don Carlo), Violetta (La traviata), Amalia (I Masnadieri), Lucrezia (I due Foscari), Elisabetta (Roberto Devereux), Lady Macbeth (Macbeth) et Lucrezia Borgia. Elle chante sur des scènes prestigieuses comme le Teatro Comunale de Bologne, l’Opéra national de Grèce, le Teatro dell’Opera de Rome, le Royal Opera House Covent Garden, La Fenice de Venise, les Arènes de Vérone, l’Opéra de Monte Carlo et le Teatro alla Scala. Débuts à la compagnie.


Sarah : ELIZABETH BATTON, MEZZO-SOPRANO (É.-U.)


Figurant parmi les voix émergentes, elle se joint au Metropolitan Opera en 2003 et au cours des saisons récentes, elle chante Lucretia (The Rape of Lucretia) au Toledo Opera, Sara (Roberto Devereux) au Dallas Opera, Charlotte (Werther) au Kentucky Opera et à l’Indianapolis Opera, Maddalena (Rigoletto) à l’Arizona Opera, Evadne (Troilus and Cressida) à l’Opera Theatre of St. Louis, Carmen à l’Indianapolis Opera, Suzuki (Madama Butterfly) au Washington Opera, Olga (Eugène Onéguine) au Cleveland Opera et au Boston Lyric Opera, Eva (Eva) au Wexford Festival, Nicklausse/La Muse (Les contes d’Hoffmann) au Los Angeles Opera et Hermia (A Midsummer Night’s Dream) au Pittsburgh Opera. Débuts à la compagnie.


Nottingham : JAMES WESTMAN, BARYTON (CANADA)


James Westman s’est rapidement affirmé comme un des meilleurs barytons verdiens de sa génération, faisant du rôle de Germont (La traviata) sa carte de visite à travers l’Amérique du Nord et l’Europe. Il s’est aussi fait remarquer dans plusieurs récitals et concerts, avenues qu’il affectionne tout particulièrement et auxquelles il consacre le plus de temps possible. Au cours de la saison 2009-2010, il a effectué sa rentrée à la Canadian Opera Company et au Dallas Opera dans le rôle de Sharpless (Madama Butterfly), puis dans celui de Figaro (Le barbier de Séville) au Manitoba Opera. De plus, il a endossé pour la première fois les habits du Comte (Capriccio) pour Pacific Opera Victoria. Dernière présence à la compagnie : Madama Butterfly (2008).


Lord Cecil : RICCARDO IANELLO, TÉNOR (CANADA)


Présentement à sa première saison avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Riccardo Ianello a étudié à l’Université de Toronto et au New England Conservatory of Music. On l’a entendu récemment dans le rôle du Maire Upfold (Albert Herring) avec Opera on the Avalon à Saint-Jean, Terre-Neuve, dans celui du Comte Almaviva (Le barbier de Séville) avec l’Ensemble Xstrata de la Canadian Opera Company, dans Don José (La tragédie de Carmen) au Banff Centre, dans Tito (La clemenza di Tito) avec le Summer Opera Lyric Theatre de Toronto, et dans Monostatos (La flûte enchantée) avec l’Operafestival de Rome. Débuts à la compagnie.


Sir Walter Raleigh : TARAS KULISH, BASSE (CANADA)


Fondateur et directeur artistique du Green Mountain Opera Festival au Vermont, Taras Kulish possède un vaste registre vocal et dramatique qui lui a permis, au cours des 14 dernières années, de se produire avec des compagnies d’opéra et des orchestres à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe. Parmi ses plus récents engagements, on remarque Leporello, dans une version concert de Don Giovanni dirigée par Yannick Nézet-Séguin, Simone (Gianni Schicchi) avec l’Opéra de Montréal et le Roi dans la première mondiale de l’opéra de Gilles Tremblay, L’eau qui danse, la pomme qui chante et l'oiseau qui dit la vérité avec Chants Libres. Dernière présence à la compagnie : Gianni Schicchi (2009).


Serviteur : PHILIP KALMANOVITCH, BARYTON (CANADA)


Présentement à sa première saison avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Phil Kalmanovitch a étudié à l’Université Queen et à l’Université de Toronto. Parmi ses performances les plus récentes, on compte Ben (The Telephone) avec l’Institut canadien d’art vocal, Abner (Athalia) avec le chœur Orpheus de Toronto, Figaro (The Barber of Boomtown) à l’Opéra de Saskatoon, ainsi que des engagements en tant que soliste, notamment dans Carmina Burana avec The Annex Singers, et pour un récital au Festival de la chanson de Bayfield avec The Aldeburgh Connection. Dernière présence à la compagnie : Rigoletto (2010).


Un page : SÉBASTIEN OUELLET, BARYTON (CANADA)


Sébastien Ouellet a fait partie de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et a été un des membres fondateurs d’Opéra Giocosa (de 1997 à 2000). Parmi les rôles qu’il a tenus à l’Opéra de Montréal, on note le Baron Douphol (La traviata), le Geôlier (Tosca), Yamadori (Madama Butterfly), Ceprano (Rigoletto), l’Orateur (La flûte enchantée), Antonio (Les noces de Figaro), Kromski (La veuve joyeuse), Moralès (Carmen), Happy (La fanciulla del West) et le Roi (Cendrillon). Il a aussi tenu à l’Opéra de Québec les rôles de Kromski (La veuve joyeuse), Marullo (Rigoletto) et Brétigny (Manon), de même que celui de Capulet (Roméo et Juliette) avec l’Opéra-Théâtre de Rimouski. Dernière présence à la compagnie : Cendrillon (2010)


Chef d’orchestre : FRANCESCO MARIA COLOMBO (ITALIE)


Gian Carlo Menotti l’invite à diriger un concert dans le cadre du Festival de Spoleto en 2001 ; il y revient en 2002 pour diriger The Telephone et The Medium. Francesco Maria Colombo a depuis dirigé plus d’une quarantaine d’orchestres partout dans le monde. Il dirige aussi tout autant comme chef lyrique aux États-Unis et en Europe des œuvres comme Maria Padilla, Orazi e Curiazi, Roberto Devereux, Tosca, La bohème, Don Pasquale, Les contes d’Hoffmann, Il trovatore, Pagliacci, La voix humaine, Pelléas et Mélisande et L'Arlésienne. Au cours de la saison 2009-2010, il est engagé dans un cycle de 20 concerts avec l’Orchestre Verdi. Il a enregistré un CD consacré à des œuvres de Victor De Sabata pour Universal. Débuts à la compagnie.


Metteur en scène : KEVIN NEWBURY (É.-U.)


Kevin Newbury est un metteur en scène de théâtre et d’opéra établi à New York. Parmi ses dernières réalisations à l’opéra, on remarque Life is a Dream et Falstaff au Santa Fe Opera, Eugène Onéguine à l’Opera Theatre de St. Louis, Roberto Devereux, Le barbier de Séville, Les noces de Figaro et Il trovatore au Minnesota Opera, La Cenerentola au Glimmerglass Opera, La bohème au Wolf Trap Opera, La flûte enchantée à l’Opera Colorado et au Houston Grand Opera, de même que Nixon in China au Chicago Opera Theatre. Ses prochains engagements comprennent Maria Stuarda, Anna Bolena et Eugène Onéguine au Minnesota Opera, Die Liebe der Danae avec le Bard Summerscape, El Niño au San Francisco Symphony, et Il cappello di paglia di Firenze au Festival de Wexford. Débuts à la compagnie.


Décors : NEIL PATEL (É.-U.)


Établi à New York, il œuvre au théâtre, à l’opéra, en danse et au cinéma. Il signe Sideman, ‘Night Mother, et Ring of Fire pour Broadway. Off-Broadway, il participe à Living Out, Here Lies Jenny, Dinner with Friends, The Long Christmas Ride Home, Quills et The Grey Zone pour des théâtres tels le Second Stage, le Manhattan Theater Club, le Roundabout Theatre Company, BAM, le New York Theater Workshop, Vineyard Theater et Playwrights Horizon. À l’opéra, ses conceptions sont retenues par le New York City Opera, le Santa Fe Opera, le Boston Lyric Opera, le Florida Grand Opera, l’Opera Theatre of St. Louis, le Nikikai Opera Theater de Tokyo et le Minnesota Opera. Débuts à la compagnie.


Costumes : JESSICA JAHN (É.-U.)


Jessica Jahn a été danseuse professionnelle à New York avant d’entreprendre une carrière en conception de costumes. Son travail l’a amenée à voyager à travers les États-Unis et le Royaume-Uni. Au nombre des spectacles récents auxquels elle a collaboré, on compte Love, Loss and What I Wore au Westside Theatre, Die Mommie Die! au New World Stages (gagnant du prix Lucille Lortel), In the Red and Brown Water à l’Alliance Theatre, La Cenerentola au Glimmerglass Opera, Esoterica au Daryl Roth Theatre, Il trovatore et Roberto Devereux au Minnesota Opera, ainsi que Life is a Dream au Santa Fe Opera. Elle prépare actuellement Maria Stuarda et Anna Bolena pour le Minnesota Opera. Débuts à la compagnie.


Éclairages : D. M. WOOD (CANADA)


D.M. Wood a conçu des éclairages tant aux États-Unis et au Canada qu’en Angleterre, en Finlande, au Danemark, en Autriche et en Israël. Dernièrement, elle a apporté sa contribution à Everybody's Ruby au New York Shakespeare Festival et à The Music Man pour la Trinity Repertory Company. Parmi ses autres réalisations : Rafales, Fields of Dew et Le Sanctuaire pour la chorégraphe Anik Bouvrette ; Diversions of Sewer Sylphs pour la Chalasa Performance Company ; Iron-mistress pour la Naked Theater Company ; Days and Nights Within pour le Armory Free Theater ; et The Aspern Papers pour l’Illinois Opera Theater. Débuts à la compagnie.


Chef de chœur : CLAUDE WEBSTER (CANADA)


Lauréat de nombreux concours canadiens et américains, il a effectué plusieurs tournées au Canada, aux États-Unis, au Japon, en France, en Suisse et en Grèce. Comme soliste, il se produit avec l'Orchestre symphonique de Montréal, l'Orchestre Métropolitain, l'Orchestre de chambre Radio-Canada et l'Orchestre du Centre National des Arts d'Ottawa. Ses débuts au Carnegie Recital Hall de New York ont suscité les éloges du New York Times. Il compte trois enregistrements avec chanteurs et flûtiste (ATMA/SNE, Radio-Canada/Dobermann et Analekta) et un enregistrement de nocturne de Chopin. Inscrit en 1994 comme stagiaire à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il y œuvre maintenant à titre de chef de chant principal. Dernière présence à la compagnie : Rigoletto (2010).


Sur www.operademontreal.com

Billetterie de la Place des Arts : 514-842-2112 • 1 866 842-2112



COPACABANA, de MARC FITOUSSI

EN SALLES DÈS LE 19 NOVEMBRE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le film met en vedette Isabelle Huppert et Lolita Chammah, un duo mère-fille dans la vie comme à l’écran. COPACABANA a été présenté en ouverture du Festival Cinemania le 4 novembre dernier.


Inconséquente et joviale, Babou ne s’est jamais souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant de rentrer dans le droit chemin quand elle découvre que sa fille a trop honte d’elle pour l’inviter à son mariage. Piquée au vif dans son amour maternel, Babou se résout à vendre des appartements en multipropriété à Ostende. À ceci près qu’en plein hiver, les potentiels acquéreurs se font rares. Grande est alors la tentation de se laisser vivre... Mais Babou s’accroche, bien décidée à regagner l’estime de sa fille et à lui offrir un cadeau de mariage digne de ce nom.


Copacabana marque la première collaboration à l’écran entre Isabelle Huppert et sa fille Lolita Chammah depuis l’apparition de cette dernière dans Une Affaire de femmes, de Claude Chabrol, alors qu’elle n’avait que quatre ans. Le film marque également la deuxième collaboration entre Marc Fitoussi et les actrices Aure Atika et Lolita Chammah, qui jouaient toutes les deux dans La vie d’artiste. Présenté au Festival de Cannes 2010 dans le cadre de la Semaine de la critique, Copacabana est une comédie à la fois drôle et émouvante dans laquelle Isabelle Huppert crève l’écran, une fois de plus.


Commentaires de Michel Handfield (19 novembre 2010)


Revenue après avoir vécu en Guadeloupe, Babou n'a pas changé. Elle est encore jeune d'esprit et rebelle malgré son âge. Déphasée par rapport à sa fille, qui s'engage d'ailleurs dans des rapports plus traditionnels, par son mariage prochain et son sérieux, elle sent que sa fille s'en éloigne. D'ailleurs, sa fille lui dira qu'après tout ce qu'elle a enduré avec elle, car elles ont vécu un peu partout en bohème à ce qu'on y comprend, elle veut de la stabilité : le mariage à l'église, mais surtout ne pas y voir sa mère parce qu'elle lui fait honte! Question de tempérament. Babou devra changer – devenir adulte selon certains – ou s'accepter et s'assumer pleinement. On suivra donc sa quête avec plaisirs.


Un film que j'ai trouvé agréable sur la distanciation générationnelle, où les parents, dans la suite des années 60, ces années de bouleversements (1), sont parfois plus à gauche et libéraux que leur progéniture !


Note :


1. Mai 68 en France; la Révolution tranquille et les suites de l'Expo 67 au Québec; Woodstock aux États-Unis; le mouvement peace and love et le rock'n roll un peu partout en occident... et j'en passe. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%C3%A9es_1960



Le mobile (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un corps de femme flotte dans le vide, seul. En apesanteur, on le dirait libéré des assauts de la gravité, ou quelque part suspendu entre la vie et la mort. Derrière ce mobile humain, s’érige un immense écran angulaire délimitant l’espace. Le corps, oscillant, se superpose aux images projetées et à la musique créées en temps réel.


Le Mobile, la dernière création de l’artiste multidisciplinaire montréalaise Carole Nadeau, invite le spectateur à un monde poétique et surréel. L’oeuvre pose un questionnement sur l’identitaire, la prise de parole au sein de soi même, la perception du réel. Elle questionne aussi le corps humain, ses limites et l’éventualité de sa finalité, c’est-à-dire, la mort.


Commentaires de Michel Handfield (12 novembre 2010)


« La réalité est-elle la réalité? Si la vie était ce qu'on rêve et le rêve ce qu'on croit vivre! » Une ligne du texte que j'ai noté.


C'eut pu être un fœtus, mais c'est une femme entre deux états : la vie et la mort, prise dans un coma. Cette pièce nous fait entrer dans sa psyché.


Mais, pourquoi est-elle là?


Accident, suicide ou meurtre, pour tuer une autre passagère de l'auto, sa mère! C'est pour éclaircir cela qu'il y a enquête, car les conditions de route étaient idéales! C'est ce qu'on apprendra, car à part cette femme suspendue, dont on pénètre les pensées, par le son et l'image, puisqu'il y a un écran de projection derrière elle, on a droit à quelques interventions du médecin, qui lui parle, et du policier texan qui enquête, car cet accident a eu lieu lors d'un voyage. Je n'en dis pas davantage, sauf que c'est 55 minutes originales et athlétiques, tant au sens physique qu'intellectuel du terme.


Du 10 AU 20 NOVEMBRE 2010 À 20 H 30 à Espace Libre

www.espacelibre.qc.ca



Deux films, une problématique : 10 ½ et Sortie 67.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Ces deux films, 10 ½ et Sortie 67, concernent la violence et les jeunes. Leurs effets immédiats, comme dans 10 ½, et les répercussions possibles sur leur vie adulte, comme dans Sortie 67. Jusqu'où subissent-ils les évènements et jusqu'où peuvent-ils faire des choix? Deux films intéressants que j'ai choisi de regrouper en quelque sorte.


Comme j'ai attendu de voir 10 ½ en salle avant de rédiger mon texte, cela en a retardé la publication même si j'avais vu Sortie 67 en visionnement de presse bien avant sa sortie.


10 ½

SORTIE 67


10 ½

www.10etdemi-lefilm.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


RÉALISÉ PAR PODZ

PRODUIT PAR PIERRE GENDRON

Mettant en vedette CLAUDE LEGAULT ET ROBERT NAYLOR


Montréal, le mercredi 6 octobre 2010 – Alliance Vivafilm et Zoofilms sont fières d’annoncer la première du film 10 ½, en ouverture du FNC, le 13 octobre prochain, pour ensuite prendre l’affiche le 29 octobre. Réalisé par Podz (Daniel Grou), produit par Pierre Gendron de Zoofilms et scénarisé par Claude Lalonde, 10 ½ met en vedette Claude Legault et présente, pour la première fois à l’écran, le jeune et prometteur Robert Naylor.


Depuis 2006, Robert Naylor, travaille beaucoup dans l'animation originale et les doublages du côté anglophone (D.W. dans la série télé américaine Arthur, Leo dans l'animation originale de Nelly and Caesar); on peut également l'entendre dans plusieurs publicités radio et télé (voix) francophones. À la télé, on le voit entre autres dans Lance et compte : La revanche, Race to Mars, Voices, Faker. Il donne pour 10 ½ la réplique à Claude Legault, fidèle collaborateur de Podz et acteur de talent, reconnu autant par ses pairs, que par le public.


Pour Podz, il s’agit d’un second long métrage après avoir obtenu un incontestable succès avec Les Sept jours du talion, en compétition officielle au Festival de Sundance en janvier 2010. Sa réalisation exceptionnelle a également marqué l’univers télévisuel québécois avec des séries telles que Minuit, le soir, C.A., Les Bougon, 3 X rien et Au nom de la loi.


10 ½ raconte l’histoire de Tommy, un enfant de 10 ans et demi bien connu des services sociaux. Cet enfant trouble, rebelle à l’autorité comme à l’affection, est jugé irrécupérable par la plupart des éducateurs. Seul Gilles, son nouvel éducateur, entrevoit une lueur d’espoir dans le regard de cet enfant qui ne communique que par la violence… Est-ce le parcours de la dernière chance de Tommy?


Commentaires de Michel Handfield (12 novembre 2010)


Automne 2001. Des parents problèmes et absents. Tommy, 10 ans, laissé à lui même, s'éduque par la télé et les vidéos pornos qu'il trouve à la maison. S'il est violent et manipulateur, c'est qu'il a appris à communiquer dans un milieu dysfonctionnel et par la télé! La violence fait partie de son bagage depuis sa plus tendre enfance. Il ne pourra que gaffer un jour et se retrouvera alors en centre jeunesse. Le jeu de Robert Naylor, dans le rôle de Tommy, un enfant au comportement difficile, est à souligner. Pauv'ti t'homme, car on est face à un enfant qui reproduit le comportement d'adultes défaits, ce qu'il a assimilé dans sa toute jeune vie : 10 ans et demi!


Si ce film regarde ces enfants particuliers, qui auraient pu être tout autre s'ils avaient été élevés dans des milieux plus stables, c'est surtout le travail des éducateurs et autres employés du centre qu'il est intéressant de suivre. Il faut aimer ces enfants, et surtout croire en eux, pour faire ce travail et tenter de les ramener à une vie normale! Si le contact avec les parents a son importance, il est cependant loin d'être assuré, les parents étant souvent dysfonctionnels. Mais, on réchappe certainement plusieurs enfants et quelques parents, certains d'entre eux se reprenant en main grâce aux progrès de leurs enfants, que ce soit par le retour sur le marché du travail ou la recherche d'aide et de thérapie pour se sortir d'une dépendance : alcool, drogue ou jeu par exemple.


Un film à voir pour comprendre ce travail particulier et rarement célébré dans les médias. Comme pour la plupart des fonctions de services gouvernementaux, on en entend bien plus souvent parler quand il y a un problème que lorsque tout va bien! Ce film est donc bienvenu de ce point de vue.



SORTIE 67

www.sortie67.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


« Ce qui façonne un homme n’est ni le quartier dans lequel il a grandi, ni la façon dont il a commencé sa vie, mais ses choix. » C’est cette citation qui sera le fil conducteur du film. Sortie 67, nous emmène à Saint-Michel, là où vit Ronald.


Le film raconte l'histoire de ce métis haïtien québécois, dont l’enfance a basculé lorsque, à l'âge de huit ans, il voit son père assassiner sa mère, un crime qu'il se jure de venger. Recruté par un gang de rue après avoir été balloté d'une famille d'accueil à l'autre, il chemine dans la violence jusqu'à ce qu'il décide de prendre son destin en main en refusant le chemin qu'il croyait inéluctablement tracé pour lui. Mais ne sors pas de Saint-Michel qui veut.


Jephté Bastien – réalisateur


Jephté Bastien a étudié le montage et la production au Collège LaSalle de Montréal et la photographie au Collège Montmorency de Laval. Sa formation théâtrale à l’Academy of Acting de New York l’a amené à suivre les ateliers « Créer la vision du réalisateur » avec Leon Marr. Jephté a de nombreux courts métrages à son actif : Hope Station, The Babysitter, Frontière de peau, La Peste du siècle et Haïti Through My Eye. La lentille à travers laquelle il regarde le monde, c’est la sensibilité. Son engagement profond envers la forme d’expression cinématographique l’a conduit à un niveau de compréhension qui lui permet d’ouvrir sa propre fenêtre sur le septième art.


Le film met en vedette : Henri Pardo, Benz Antoine, Natacha Noël, Danny Blanco-Hall, Sylvio Archambault, Sophie Desmarrais, Fabienne Colas, Lynne Adams, Yardly Kavanagh, Jacquy Bidjeck, Edouard Fontaine, Alain Lino Mic Eli Bastien


Commentaires de Michel Handfield (12 novembre 2010)


Comme Tommy, Ronald n'a pas eu une jeunesse facile, surtout qu'il a vu sa mère, une Haïtienne, tuée par son père, un blanc. Avec les conflits de jeunesse, où la moindre différence est stigmatisée, porter ces deux identités, blanche et noire, n'est pas facile. Au moindre faux pas, on lui rappelle d'ailleurs les tares de son père ou de sa mère. Il est marqué au point de faire une dizaine de foyers d'accueil. Il s'acoquinera donc avec d'autres jeunes, d'abord pour se défendre, puis pour faire des petits coups, car c'est facile, ce qui le conduira aux gangs de rue :


« Ce qui façonne un homme n’est ni le quartier dans lequel il a grandi, ni la façon dont il a commencé sa vie, mais ses choix. »


C'est en partie vrai, car d'autres du même quartier n'auront pas suivi le même parcours. Saint-Michel ne produit pas que de la délinquance. Loin de là d'ailleurs, car c'est mon quartier. Mais, il y a naturellement la situation particulière qu'il a vécue, soit le meurtre de sa mère par son père et le fait d'avoir ensuite transigé par plusieurs foyers d'accueil. Il y a aussi les amis et les modèles. Avoir vécu à ville Mont-Royal, il aurait eu moins de chance de faire les mêmes rencontres, ce qui ne veut pas dire qu'il ne les aurait pas faites ailleurs ou plus tard. Existe aussi des délinquants de familles modèles, même si les choix et les circonstances sont parfois quelque peu liés! Par contre, une fois les choix faits et refaits, cela trace des sillons dans la vie, desquels il est de plus en plus difficile de sortir, que ce soit de cesser de fumer ou de sortir d'un gang de rue!


Un film intéressant qui nous fait pénétrer l'univers des gangs de rues. Avec sa philosophie et ses règles simples, comme « Quand tu fais le mal fait le bien » ou « La blonde de ton chum doit être comme ta sœur », on trouve ici une simplicité du discours qui appelle une sagesse populaire, un peu comme la droite simplifie les choses dans un populisme de bon aloi. Si simple que ça parait aller de soi! Les deux faces d'une même médaille : l'un voyant la criminalité comme un geste de justice sociale, parce que les noirs sont bloqués par le système, et, l'autre, la droite, voulant accroitre le sentiment sécuritaire des électeurs en renforçant les peines contre les jeunes délinquants les plus médiatisés, soit ceux des gangs de rue – membres de communautés ethnoculturelles bien entendu - bien avant les criminels en cravate!


Cependant, personne ne regarde la réalité qui est beaucoup plus complexe, mais aussi moins facile à expliquer que dans un clip de 30 secondes, ce que demande la télévision populaire! Ce qu'il faut, c'est toucher l'imaginaire. On n'a pas le temps d'expliquer le décrochage scolaire dans certains milieux; ses causes et ses effets par exemple. Et, que dire des problèmes de discrimination en emplois pour certaines minorités et ses effets pervers sur le moral et la famille? Cela sape pourtant l'autorité et facilite le travail de recrutement des gangs de rue auprès des jeunes. (1) Ce sont là des effets pervers du système comme des éruptions cutanées! On a encore moins le temps de parler des solutions possibles, comme le partage du travail. Et que dire de solutions comme le coopératisme?


On pénètre donc les causes des gangs de rues, qui sont multiples, mais aussi les difficultés d'approche, une fois le processus enclenché, car c'est un milieu où il faut faire ses preuves pour gagner la confiance des membres du gang, ce qui limite l'approche de la police, mais aussi des intervenants. Vaut mieux les approcher avant qu'ils ne soient dans le collimateur, d'où l'importance de le faire à l'école et dans les activités de loisirs par exemple, mais aussi dans la rue, pour les sensibiliser, les occuper et surtout leurs offrir des alternatives avant qu'ils ne soient vraiment liés à un gang. Ici la prévention est importante, mais surtout la coordination entre tous les milieux qui ont affaire aux jeunes. Il faut créer une toile de ressources et de possibilités autour d'eux pour contrer ce discours que tout est bloqué. Sans possibles pour l'avenir, le discours des gangs ne peut qu'être inspirant!


Même s'il s'agit d'une fiction, il y a une certaine plausibilité! Comme des fourmis, chacun a sa tâche, que ce soit vendre de la drogue, voler, se prostituer ou protéger les intérêts du gang, notamment par l'intimidation. Ici, les fier-à-bras peuvent s'en prendre à ceux qui menacent le gang de l'extérieur (la concurrence), mais aussi à ceux qui ne respectent pas les règles de l'intérieur, ce qui inclut ceux qui ne donnent pas le rendement attendu! Si on te dit de faire le trottoir, tu le fais! Si on te dit de tuer, tu tues, car la personne n'existe pas. Elle est le rouage d'une machine qui la dépasse et en vient à l'écraser, comme un soldat qui obéit aux ordres. Pas facile, mais c'est cela.


Très bien fait de mon point de vue. Un film à voir pour comprendre la dynamique – et la psychologie – derrière le phénomène des gangs de rue.


Note :


1. Un des jeunes dit « Je ne ferai pas comme mon père, qui a deux diplômes universitaires et fait du taxi! »



CARLOS d'OLIVIER ASSAYAS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Véritable mythe, Carlos est au cœur de l’histoire du terrorisme international des années 1970 et 1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée rouge japonaise. À la fois figure de l’extrême gauche et mercenaire opportuniste à la solde des services secrets de puissances du Moyen-Orient, il a constitué sa propre organisation, basée de l’autre côté du rideau de fer, active durant les dernières années de la Guerre froide. Le film est l’histoire d’un révolutionnaire internationaliste, manipulateur et manipulé, porté par les flux de l’histoire de son époque et de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout de son chemin, relégué au Soudan où la dictature islamiste, après l’avoir un temps couvert, l’a livré à la police française. Personnage contradictoire, aussi violent que l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est aussi une énigme.


D’abord crée sous forme de téléfilm en 3 parties diffusé en France sur Canal+, Carlos a fait couler beaucoup d’encre lors de son passage à Cannes où le film n’a pu être considéré en Compétition de par la nature de sa production. Olivier Assayas en a donc produit une version écourtée pour le cinéma. Le film est porté par l’interprétation magistrale d’Edgar Ramirez dans le rôle du terroriste Carlos dit « le Chacal » qui a défrayé la chronique pendant de nombreuses années partout en Europe


Commentaires de Michel Handfield (4 novembre 2010)


Terroriste ou tueur au service de la guerre est-ouest? Pour la cause ou pour le fric? Ce sont des questions que l'on peut se poser sur Carlos, de son vrai nom Illich Ramirez Sanchez, à la sortie de ce film. Mais, la réponse n'est pas claire. Au début, il semble motivé par des raisons politiques, sauf qu'avec le temps cela semble de plus en plus une business pour lui. Il profite donc des crises internationales pour le développer. Les causes deviennent instrumentales pour se donner bonne conscience. Mais, l'ont-elles été dès les débuts? La question est légitime.


Un film qui dresse une anthologie du terrorisme politique à l'époque de la guerre froide entre les blocs communiste et capitaliste. On se battait pour une cause, avec des intérêts financiers et géopolitiques derrière. (1)


C'est ce qui a changé aujourd'hui : les intérêts sont moins clairs, car aux États se sont ajoutés des groupuscules idéologiques divers, comme des électrons libérés par la fin de la guerre froide entre les deux grands blocs, et qui veulent montrer qu'ils représentent non seulement un courant de pensée, mais une force incontestable. Tous les moyens sont bons pour se faire remarquer, surtout d'attaquer les puissances en place.


Autre différence : les attaques étaient autrefois ciblées alors que maintenant, surtout avec le terrorisme ethnoreligieux, on cible des groupes et des populations. Où un ministre ou un chef d'entreprise étaient autrefois ciblés, on cible maintenant une discothèque, un bus, un coin de rue achalandée ou un édifice pour marquer l'imaginaire. On cherche à créer une peur pour paralyser un groupe, une société ou un pays. On s'oppose à des modes de vie, voire à la liberté. Paradoxalement, on use par contre de cette liberté, notamment celle d'expression, de croyances ou politique pour promouvoir des idées antidémocratiques!


La première cible semble l'Occident, dont les États-Unis au premier chef, mais il ne serait pas surprenant que des puissances comme la Chine soient un jour leur cible, surtout s'il s'agit de groupes religieux, car ce serait là montrer qu'avec Dieu à leur côté, ils n'ont peur d'aucune puissance terrestre! Le raisonnable n'est pas une limite pour des idéologues! La boite de Pandore est ouverte et on ne sait pas qui pourra la refermer. C'est ce chemin dans la terreur, que nous avons fait depuis Carlos, que nous fait découvrir ce film, car il y a une différence entre un groupuscule qui agit seul au nom d'une idéologie et Carlos qui agissait en service commandé; cette différence, c'est la chaine de commandement qui existait autrefois, mais qui n'existe plus aujourd'hui. On pouvait alors toujours arrêter les choses! Mais, aujourd'hui, on ne sait plus qui est terroriste et qui ne l'est pas, car il s'agit souvent d'individus ou de cellules dormantes, qui dérivent librement sans supervision au-dessus d'eux! Des gens en apparence normaux qui ont été formés et sont idéologiquement prêt pour la lutte, mais qui s'organisent ensuite eux-mêmes ou en petit groupe sans avoir nécessairement de liens avec la base qui a établi la mission, surtout si cette mission relève d'une foi intérieure, qu'elle soit politique ou religieuse, pour une cause! Quand une telle idéologie a fait son travail de sape, il est difficile de les arrêter! Le terroriste est maintenant autosuffisant. C'est là la différence d'avec cette époque des années 70-80. Une différence majeure pour la lutte au terrorisme, mais aussi pour la démocratie.


En effet, même si on se veut encore démocratique, les services policiers, par peur du terrorisme, ciblent tous individus ayant des caractéristiques communes avec des terroristes connus, que ce soit leur appartenance religieuse, leur ethnie d'origine, voir la couleur de leur peau ou un certain faciès! Cela met à risque les libertés et accroit la suspicion populaire, bref sape les bases de la démocratie et de la liberté elle-même, car on n'est plus tous citoyens au même degré, mais membres de groupes divers. La société se décline, pour ne pas dire, se décompose, en sous-groupes, voir en sous citoyens.


Si vous pensez que seuls les groupes ont changé dans la lutte est-ouest, ce ne sont pas juste eux qui ont changé, mais leur nature aussi. S'y ajoute de nouveaux axes de luttes, comme Nord-Sud, qui viennent compliquer les choses. On se retrouve ainsi avec de plus en plus de groupes qui veulent se positionner sur le terrain, car si nous étions un monde bipolaire (Gauche/Droite) jusqu'à la chute du mur de Berlin, ce temps est fini. Nous allons vers un monde multipolaire dans lequel toutes les forces dominantes ne sont pas encore scellées, ni même connues! On peut bien supposer que s'y retrouveront la Chine et les États-Unis. Mais, où seront l'Inde et l'Europe? L'Afrique et le Moyen-Orient? Et ceux qui ne se définissent plus par leur ethnie, mais par leur culture ou leur religion? De grandes organisations voudront-elles aussi en faire partie, surtout si elles représentent un chiffre d'affaires plus grand que celui de certains États? Et des Organismes de charités, humanitaires ou religieux auront-ils les mêmes revendications vu le nombre de personnes qu'ils représentent, parfois davantage qu'un pays ou une région du monde? Sur quelle base se redéfinira ce monde et, surtout, qui arbitrera cette redéfinition et cette recomposition?


Dans ce contexte, il est facile de prévoir qu'il y aura encore du terrorisme, car c'est le seul outil qu'ont certains de ces groupes pour se faire remarquer et retarder cette recomposition du monde. Mais, ce n'est plus l'affaire de groupes organisés comme l'était celui de Carlos. Comme pour les entreprises, on est passé aux travailleurs autonomes, avec les gains de productivité que l'on suppose, mais aussi toute une perte de contrôles! C'est ainsi qu'on peut même se retourner contre ceux qui nous ont payés autrefois, un signe que le terrorisme n'est pas coupé des modes d'organisation de la société dans laquelle il évolue.


Dans ce monde de plus en plus complexe, les citoyens voudraient par contre des assurances et des solutions simples, voire simplistes, d'où une montée des groupes de droites, comme le Tea Party, et des groupes religieux qui prétendent avoir LA vérité. C'est ainsi que des groupes Chrétiens souhaitent le retour du grand Israël aux dépens de la géopolitique réelle, avec le désir de voir le Christ y redescende de son nuage et établir son royaume (2), et que certains groupes musulmans fondamentalistes en ont contre les infidèles, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas de leurs croyances. Cela ne peut que créer des chocs qui mettent mal à l'aise les intellectuels, humanistes et croyants modérés, mais dont la voix ne passe pas, car, contrairement à leurs opposants qui sont unis derrières des idées simples, eux sont dans les nuances et les compromis. C'est notamment le cas de la morale libérale. (3)


Ne serait-ce que pour voir ce décalage entre le temps de Carlos et aujourd'hui, ce film doit être vu. Mais, il a aussi d'excellentes qualités cinématographiques, ce que les critiques plus classiques ont déjà dit.


Notes :


1. A ce sujet, The independant (www.independent.co.uk) nous apprend que :


« According to Germany's Focus magazine, which gained access to the files, Sanchez formed a pact with East Germany in the late 1970s. The communist authorities allowed him to run a headquarters in East Berlin which was staffed by 75 helpers hand-picked by the Stasi. » (Tony Paterson in Berlin, Rescued from the shredder, Carlos the Jackal's missing , The independant, Saturday, 30 October 2010 : www.independent.co.uk/news/world/europe/rescued-from-the-shredder-carlos-the-jackals-missing-years-2120492.html)

2. C'est ce qu'on appelle le sionisme chrétien :


« Le terme « Sionisme chrétien » rassemble donc un ensemble de groupes ultra fondamentalistes, croyant que la judaïsation de la Palestine historique (Israël et les territoires palestiniens) est une obligation divine qui ramènera Jésus sur terre, fera définitivement de lui le Christ ou messie et assurera le triomphe du christianisme lors de l'apocalypse. » (Influence des Sionistes Chrétiens sur la politique américaine, in Europe solidaire : www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=52)


Voir aussi :

http://en.wikipedia.org/wiki/Christian_Zionism

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sionisme_chr%C3%A9tien


3. « La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.)


Site officiel :

http://carlos.canalplus.fr/?nav=1



MAMMUTH


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Gustave Kervern et Benoit Delépine

Avec Gérard Depardieu et Yolande Moreau


Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Il travaille depuis l'âge de 16 ans, jamais au chômage, jamais malade. Mais l'heure de la retraite a sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto des années 70, une " Mammut " qui lui vaut son surnom, et part à la recherche de ses bulletins de salaire. Durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire...

 

Figures marquantes du journal satirique télévisé Groland, diffusé sur Canal +, Benoît Delépine et Gustave Kervern ont collaboré ensemble à de nombreux sketchs, ainsi qu’aux longs métrages Aaltra, Avida et plus récemment Louise-Michel, une comédie noire mettant en vedette Yolande Moreau. Présenté en compétition officielle au 60e Festival de Berlin, Mammuth est un roadmovie déjanté à l’humour noir et piquant, qui s’inscrit parfaitement dans la continuité de leur œuvre. Le film met en vedette Gérard Depardieu, Yolande Moreau, Anna Mouglalis, Isabelle Adjani et Benoît Poelvoorde.


Commentaires de Michel Handfield (4 novembre 2010)


«MAMMUTH», c'est Serge Pilardosse, 60 ans, genre d'ancien hippie tranquille malgré sa taille et ses cheveux longs comme s'il était resté accroché au 70's! Mais, on l'appele Mammuth, car il conduisait autrefois une Munch Mammut 1200 1973! (1)


Dans ce film, on a droit à un regard critique sur ces employeurs qui abusent de ces pauvres types qui font leur travail en voulant si peu déranger qu'ils passent inaperçus! Ainsi, à sa fête de retraite, où il a travaillé 10 ans, on a l'air de s'ennuyer, surtout le membre de la direction qui le félicite sans le connaitre! Puis, quand il ira pour sa retraite, il découvrira qu'il lui manque des papiers. Certains employeurs ne l'ont jamais déclaré. Pas méchant, jamais un mot, alors les patrons en ont profité. Ce sera la déception, mais pas la colère.


Serge chevauchera à nouveau son engin pour revenir sur sa vie de travailleur, car il devra retourner où il a travaillé pour récupérer ses fiches de salaires. Ce ne sera pas facile, car plusieurs ont disparu et d'autres ne seront pas très coopérants. Mais, il ne se choquera pas. Cela donne plutôt un roadmovie agréable, mais qui permet de se questionner sur l’honnêteté et la solidarité humaine. Quand on peut extorquer l'autre, certains ne s'en privent pas, surtout s'il est docile comme un mammouth! Ce n'est pas pour rien que certaines espèces ont disparu dans la jungle de la vie. Un film qui suscite la réflexion .


Notes :


1. Pour des renseignements sur cette moto, je vous conseille une recherche Google, car je ne savais pas trop quoi choisir sur le sujet. Les amateurs de motos le sauront certainement mieux que moi.



La foi, pure et dure!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Deux films sur la foi. Le premier, sur la foi religieuse. Le second, sur la foi au marché. Mais, qui dit foi, dit parfois surprises et désillusions, surtout dans le cas du marché financier ces derniers temps!


VISION

INSIDE JOB


Michel Handfield



VISION au cinéma AMC Forum!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le film sera présenté dans sa version originale allemande avec sous-titres en anglais.


Vision de Margareth von Trotta porte à l'écran la vie d’Hildegard von Bingen, une
religieuse mystique et non conformiste du Moyen Âge dont l’œuvre a influé sur les générations futures, y compris la nôtre. (Son histoire a été révélée par le mouvement des femmes des années 1970 alors que les féministes scrutaient le passé à la recherche de figures féminines oubliées.)


En 1106, Hildegard (Barbara Sukowa) âgée de huit ans entre dans le cloitre d’une communauté bénédictine. Elle y reçoit pendant 30 ans l'enseignement de l'abbesse et mère supérieure Jutta (Lena Stolze). Lorsque Jutta meurt, Hildegard découvre que son mentor portait une ceinture d'épines dans l'espoir de se rapprocher de Dieu par la souffrance.


Succédant à Jutta, Hildegard entreprend de changer les règles des bénédictines, dont celles touchant l'autoflagellation. Soignant à l’aide d’herbes et de pierres, elle devient guérisseuse holistique et unit ainsi nature et spiritualité. Elle est également compositrice (auteure de plus de 90 chants, nombre d’entre eux animent encore aujourd’hui les services religieux), dramaturge (son drame liturgique Ordo Virtutum est présenté dans le film) et scientifique (ses écrits inspireront trois siècles plus tard le dessin de l’Homme de Vitruve réalisé par Léonard de Vinci). Elle fonde un couvent uniquement pour les religieuses (à la suite de la grossesse d’une religieuse du cloitre, lieu que partagent les
membres masculins et féminins de la communauté) et est la première femme à écrire sur la sexualité féminine. Risquant un accueil sceptique, elle parle ouvertement de ses visions et obtient l’autorisation du pape de publier les messages que Dieu lui transmet.


Le film n’embellit pas l'image d’Hildegard, mais révèle plutôt ses faiblesses. Elle se comporte comme une enfant gâtée lorsqu’une compagne religieuse quitte le couvent.


La distribution comprend également Hannah Herzsprung dans le rôle de la protégée d’Hildegard et Heino Ferch dans celui d'un moine qui offre son soutien. Le film regorge de coutumes médiévales, par exemple, on ignore généralement que les gens s'embrassaient sur la bouche à la conclusion d'un contrat. Le scénario et la réalisation sont de l'Allemande Margarethe von Trotta dont les films, comme Rosa Luxemburg et Marianne & Julianne, présentent souvent des protagonistes féminins. Le film marque la cinquième collaboration de von Trotta et de Barbara Sukowa.


Vision est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.


Commentaires de Michel Handfield (31 octobre 2010)


Hildegarde de Bingen fut conduite au couvent des bénédictines à l'âge de 8 ans, ce qui forgea sa vie. À la mort de son mentor, la mère supérieure du couvent, Jutta, elle découvrit qu'elle se mortifiait avec une ceinture d'épines pour atteindre Dieu dans la douleur. Mais, c'était aussi se punir et se tuer à petit feu par empoisonnement. Elle changera donc ces règles.


Nommée pour succéder à Jutta, elle sera plus moderne; ouverte à certaines lectures, comme la philosophie, et réformatrice. Elle prendra aussi conscience de certains problèmes de la vie monastique, surtout que les sœurs partagent les mêmes lieux que les frères. Elle ira donc contre certaines autorités pour faire un couvent exclusivement féminin. Mais, elle saura obtenir des appuis, ce qui ne sera pas facile, car elle s’inscrit alors dans une lutte de pouvoir contre certains écclésiastes établis. Jalousie et pouvoir sont aussi au sein de l'Église (1) comme foi et scepticisme! De là, au chantage et à la menace d'excommunication, il n'y a parfois qu'un pas.


Sur ces derniers points, foi, scepticisme et menaces d'excommunication, nous y aurons droit face à ses nombreuses visions, car elle dit recevoir des messages de Dieu. Elle les partage aussi amplement, car IL lui a demandé de dire ce qu'elle voit et entend, ce qui la met dans le trouble face à la hiérarchie religieuse. Mais, elle y tient, la foi et la croyance étant plus fortes que la hiérarchie, la rationalité et la science, ce même si elle s'y intéresse et que ses visions peuvent être « inspirées » de ses lectures selon moi. Une façon de faire accepter la science de son temps par l'Église? Peut-être! Il y a là quelque chose d'intéressant face à la montée de l'intégrisme religieux en nos temps modernes, ce qui va souvent contre des évidences scientifiques. (2) Mais, elle gagnera le Pape à sa cause, car il lui permettra de publier et même d'aller prêcher, ce qui n'était pas permis aux femmes de son temps.


Par contre, malgré sa « sainteté », puisque Dieu lui parle, elle demeure une femme qui n'accepte pas facilement le refus de ses volontés, comme lorsqu'une jeune religieuse qu'elle aime bien quittera la communauté pour une autre. On aura alors droit à un épisode de jalousie purement féminine!


J'ai aimé ce film pour le regard qu'il pose sur les bases de la religion et les problèmes humains de la vie communale, aux prises avec des relations humaines conflictuelles. Quant aux visions et aux messages divins qu'elle recevait, cela me touchait moins même si cela fait partie de son histoire. Question de sensibilité personnelle.


Un millénaire plus tard, on devra croire au sacrosaint marché et à ses grands prêtres les boursicoteurs de la même façon qu'autrefois on devait croire en une version unique de Dieu et de la foi! Ceci nous conduit à « Inside job ».


Notes :


1. Vaillancourt, J. G., 1980, Papal power, Berkeley: Un. Of California Press

2. Juste à penser aux réactions de certains chrétiens évangéliques face à la théorie de l'évolution par exemple. On pourrait trouver des exemples d'intégrisme dans toutes les religions.

Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Hildegarde_de_Bingen

http://en.wikipedia.org/wiki/Hildegard_of_Bingen (plus complet)



INSIDE JOB

A l’affiche dès le 29 octobre au cinéma AMC Forum!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le scénariste et réalisateur américain Charles Ferguson (en nomination aux Oscars pour No End in Sight) nous offre Inside Job, un documentaire inquiétant qui expose la vérité choquante qui se cache derrière la débâcle économique de 2008.

Narré par l'acteur Matt Damon, le film soutient que la crise actuelle « n'était pas un accident ». En fait, il retrace ce qui a mal tourné depuis la dérèglementation des banques sous la présidence de Reagan jusqu’aux politiques des administrations Clinton, Bush et Obama. Or pourquoi personne n'a été tenu responsable à ce jour? Comme le rapporte le magazine Variety, le film compte « plus de méchants qu'une douzaine de superproductions ».


Loin d'être ennuyeux, le documentaire demeure dynamique grâce à l’utilisation d’images d'archives et d’entrevues menées auprès d'investisseurs (George Soros), de politiciens (Eliot Spitzer) d'une proxénète de Wall Street et d'un thérapeute. Ferguson, qui est titulaire d'un doctorat du MIT, a fondé une entreprise prospère spécialisée dans les logiciels pendant le boum de la haute technologie des années 1990. Le film a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2010.


Inside Job est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.


Commentaires de Michel Handfield


Inside job nous décrit la nouvelle foi: celle du marché! Aveugles, les gouvernements ont dérèglementé les marchés, ceux-ci devant s'autodiscipliner par essence comme si c'était inscrit dans leur nature! Presque une création de Dieu, il faut avoir foi au marché! (1) Cette foi, les États occidentaux, dans le giron des républicains états-uniens depuis l'ère de Ronald Reagan, l'ont eu jusqu'à privatiser des pans entiers de leur système économique avec des conséquences parfois désastreuses. Ce fut le cas de l'Islande qui a suivi les conseils des grands prêtres de cette nouvelle religion! Mais, à la place d'un repli stratégique ou même d'un abandon face à l'échec du modèle, la réponse des experts économiques aux maux de la dérèglementation fut de dire qu'on n'est tout simplement pas allé assez loin dans la dérèglementation pour que ça fonctionne! Il faudrait tout libéraliser/privatiser, sauf la défense et la police, ce que prône le libertarisme (2), courant porté par les républicains et le Tea Party aux États-Unis (3) et par le nouveau mouvement Liberté-Québec ici. (4) Puis, encore, on en privatise de larges pans par des contrats à des firmes privées de sécurité et paramilitaires. (5) On n'est pas loin de l'anarcho-capitalisme. (6)


Certains diront que depuis Reagan, il y eut aussi des gouvernements démocrates! C'est vrai, mais il semble qu'en économie ce sont davantage des républicains qui gouvernent comme si l'économie était dans une classe à part! Les gouvernements, peu importe leur couleur, ont tous eu recours aux mêmes institutions et aux mêmes conseillers d'un régime à l'autre, ce que montre ce film! C'est ainsi que les abus ne sont pas qu'habillés, mais se poursuivent et empirent! (7) Suffit de remonter l'histoire pour voir que ce sont toujours les mêmes institutions qui sont en causes.


De toutes les manières l’industrie de l'argent est à l'abri! Si la bourse monte, elle fait de l'argent; si elle baisse, elle en fait aussi, car elle va chercher une commission sur toutes les transactions à la hausse comme à la baisse. Elle peut donc jouer sur les deux tableaux à la fois, le vendeur et l'acheteur devant passer par là! Mais, le citoyen, dont les économies ou le régime de retraite fond à ses dépens, suite à des transactions qui se passent au-dessus de sa tête et dont il n'est même pas au courant, comme les transferts de créances d'une banque à un fond de retraite par exemple, en est l'innocente victime! Puis, il n'y peut rien, les marchés étant réputés se règlementer eux-mêmes! Il n'y a plus de lois qui le protègent. Laissé à lui même, ça en fait une proie facile pour les fraudeurs, ce dont le film ne parle pas, mais dont l'actualité regorge: ces gens qui disent comprendre le système et qui promettent des rendements mirobolants aux petits investisseurs, car eux savent comment battre ce système qui a fait fondre leurs économies! (8) À la crise financière annoncée s'ajoute donc toute une série de fraudes plus ou moins grandes, toutes conséquentes de la dérèglementation des marchés. C'est comme si on pouvait croire que les automobilistes seraient plus disciplinés sans lois sur la sécurité routière, sans limites de vitesse et, surtout, sans la police. L'auto-régulation!


Un film fort intéressant avec une recherche impressionnante. On y apprend que certains se croyaient tellement au-dessus des lois que le recours à la prostitution pour se détendre faisait même partie du mode de fonctionnement de leurs firmes! Mais, ça se comprend, car quand on revendique la libéralisation des marchés, voir de tous les marchés, comment accepter que certains marchés, comme la prostitution et la drogue, sont encore bannis? Ce serait là une question à poser aux conservateurs et aux libertariens qui défendent la supériorité du libre marché par rapport à la règlementation par l'État! M. Harper, quelle serait votre réponse à une telle question? La morale! Alors, pourquoi la morale ne devrait-elle pas être au cœur des marchés financiers alors? L'autorégulation fait l'affaire! Alors, pourquoi ne le ferait-elle pas aussi en matière de drogues et de prostitution? Ces adeptes de la liberté des marchés devraient être conséquents et murir ces propos :


« En accordant la liberté de conscience et celle de la presse, songez, citoyens, qu'à bien peu de choses près, on doit accorder celle d'agir, et qu'excepté ce qui choque directement les bases du gouvernement, il vous reste on ne saurait moins de crimes à punir, parce que, dans le fait, il est fort peu d'actions criminelles dans une société dont la liberté et l'égalité font les bases, et qu'à bien peser et bien examiner les choses, il n'y a vraiment de criminel que ce que réprouve la loi; car la nature, nous dictant également des vices et des vertus, en raison de notre organisation, ou plus philosophiquement encore, en raison du besoin qu'elle a de l'une ou de l'autre, ce qu'elle nous inspire deviendrait une mesure très incertaine pour régler avec précision ce qui est bien ou ce qui est mal. » (9)


Un film qui va loin et décortique beaucoup, notamment tous ces liens incestueux entre conseils aux entreprises et aux gouvernements par les mêmes experts qui sont aussi enseignants dans les grandes écoles de commerces et membres de conseils d'administrations d'entreprises qui sont des acteurs de ce système; des gens qui en profitent largement de tous bords, tous côtés! S'il n'est pas illégal d'être partout à la fois, cela pose néanmoins des questions éthiques sur l'indépendance des conseils – et peut être de l'enseignement - prodigués! Un film à voir.


Tellement dense que j'aimerais en avoir une copie DVD pour le mettre dans ma bibliothèque! À défaut, il y a toujours le site internet du film pour références : www.insidejob.com.


Notes :


1. Gordon Bigelow, LET THERE BE MARKETS. The evangelical roots of economics, in HARPER'S MAGAZINE, MAY 2005


2. Arnsperger, Christian, et Van Parijs, Philippe, 2000, Éthique économique et sociale, France : La Découverte/repères. Pour un aperçu en ligne de cette notion : http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_r%C3%A9publicain_(%C3%89tats-Unis)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_(mouvement_politique)


4. www.liberte-quebec.ca


5. http://en.wikipedia.org/wiki/Private_military_company


6. Lemieux, Pierre, 1988, L'anarcho-capitalisme, Paris: PUF, «que sais-je?»


7. À ce sujet, lire :


Naomi Klein, DISASTER CAPITALISM, The new economy of catastrophe,

HARPER'S MAGAZINE, OCTOBER 2007


Kevin Phillips, Numbers racket. Why the economy is worse than we know, Harper's magazine, May 2008


8. On peut penser ici à « Papa est parti à la chasse au lagopède » de Robert Morin! Un film qui serait à revoir en parallèle à celui-ci. Nous en avons parlé dans notre Vol. 11 no 2.


9. Sade, La philosophie dans le boudoir, Les mœurs in Cinquième Dialogue, version pdf, La Bibliothèque électronique du Québec : http://beq.ebooksgratuits.com/



Trajets: comment la mobilité des fruits, des idées et des architectures recompose notre environnement

Du 20 octobre 2010 au 13 mars 2011

www.cca.qc.ca/fr/expositions/1074-trajets-comment-la-mobilite-des-fruits-des-idees-et-des


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (31 octobre 2010)


Une exposition intéressante à l'ère de Google maps et de Google earth! Si l'on peut voir le globe de son écran d'ordinateur, d'autres n'ont pas le choix que de le traverser physiquement. C'est le cas des nomades, des migrants, mais aussi des marchandises! Cela influe sur les autres, les sédentaires par exemple.


À défaut d'être allé dans le Maghreb, le Maghreb est ainsi venu à nous par l'immigration. Peu à peu des « de souches » ont donc ajouté le couscous à leur alimentation comme autrefois ils ont ajouté la lasagne ou les egg rolls! Qui dit trajets, dit aussi contacts humains! Cela implique l'adaptation, mais aussi l'arrivée de nouvelles choses, habitudes et produits, notamment en alimentation.En 30 ans les étalages de nos épiceries ont bien changé avec l'immigration. Mais, qui dit commerce, dit aussi standardisation et règlementation. C'est ainsi que l'Union européenne a délimité ce qu'est un concombre par des règles de courbure par exemple! On trouve cela dans cette exposition. (1)


On y trouve aussi des extraits du film « The move » de Nels Squires (http://onf-nfb.gc.ca/eng/collection/film/?id=15592) sur la délocalisation/relocalisation de familles de Terre-Neuve, incluant le transport de leur maison par voie maritime! Assez particulier. C'était une autre époque, avant la sécurité au travail, les enfants jouant à côté d'une maison attachée par des câbles d'acier à un bulldozeur et roulant sur des rondins! On ne verrait plus ça aujourd'hui.


Fort intéressant, car qui dit trajets, dit aussi importation de façons de faire avec de nouveaux arrivants, mais aussi circulation des modes et des idées à travers les médias. Comment nous est arrivé le bungalow par exemple? D'où vient-il et comment a-t-il évolué à travers le temps? Ce sont là des choses que vous pourrez aussi y trouver.


En bref, on découvre comment les déplacements, migrations et voyages inclus, car on en rapporte toujours quelque chose d'ailleurs; la politique; les communications et les investissements façonnent l'environnement et changent notre vie!


Note :


1. Autre sujet d'exposition qui serait intéressant : le commerce de l'alimentation à travers les âges. Pensons juste à ce que nous trouvions il y a 100 ans au marché par rapport à ce que l'on retrouve dans une épicerie d'aujourd'hui – et je ne parle pas de grandes surfaces, ni d'épiceries fines, spécialisées ou ethnoculturelles!



Halloween par la Société de musique contemporaine du Québec


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Cet évènement a eu lieu le jeudi 28 octobre 2010, 20h00

Salle Pierre-Mercure — Centre Pierre-Péladeau

www.smcq.qc.ca


Ensemble de la SMCQ

Walter Boudreau, chef

Simon Fournier, baryton

Quasar, quatuor de saxophones

Sixtrum, ensemble de percussions

Production SMCQ


De l’ironie d’un Frankenstein en «crapule héroïque» (Gruber) à l’intensité d’un drame sonore dans l’obscurité (Dufort); de la menace de bruits instrumentaux féroces (Edwards) au suspens d’un discours musical imprévisible (Garant): Walter Boudreau, avec l’Ensemble de la SMCQ auquel se joignent le baryton Simon Fournier et les musiciens de Sixtrum et Quasar, nous offre à l’occasion de l’Halloween un grand concert d’épouvante. Le plus étrange dans toute cette histoire? Le péril est ici dangereusement séduisant…


Programme :

Louis Dufort, Zénith (1999)

Serge Garant, Amuya (1968)

flute (et picolo), hautbois, clarinette, basson, cor, trompette, trombone, percussions, piano, harpe, célesta, violons, alto et violoncelle

Wolf Edwards, Irons (2008) (création)

saxophones, contrebasson, percussions et cordes

HK Gruber, Frankenstein!! (1976-77)


Commentaires de Michel Handfield (31 octobre 2010)


Comme j'aime différentes musiques, allant du classique au rock en passant par l'opéra, je n'hésite pas à faire des découvertes. Je ne me suis donc pas senti dépaysé par ce concert de musique contemporaine même si c'était la première fois que j'y allais. D'ailleurs, en regardant le site de la SMCQ (www.smcq.qc.ca), j'ai vu le nom d'Otto Joachim (Düsseldorf, Allemagne, 1910 — Montréal, Québec, 2010) parmi les membres honoraires de la SMCQ. Je l'avais rencontré vers les années 2000-2001 dans un stationnement de centre d'achat de l'ouest de Montréal (Côte-Saint-Luc) et nous avions discuté culture et musique. Il m'avait même donné 2 Cds de lui que j'ai encore : Elektroakustische momente et Hommage à Otto Joachim. Ce fut un contact avec l'oeuvre d'un maitre. Il n'aurait pas été déçu de ce que j'ai vu ce soir.


Voici donc mes commentaires pour chacune des œuvres, rédigés autour de ce que j'ai noté dans mon iPod au cours de la soirée. Je suis électronique moi aussi!


Louis Dufort, Zénith (1999)


Cette œuvre se passait en l'absence de lumière avec un couple de danseurs sur la scène. Un peu normal puisque les notes du concert nous apprennent que Louis est également un collaborateur régulier de la Compagnie Marie Chouinard depuis 1996. Cette pièce était parfaitement géospatiale, car on entendait parfaitement les lieux de la musique. On ne voyait pas de musiciens sur la scène alors c'était fort probablement une œuvre complètement électroacoustique.


Pour toutes les autres pièces, on a eu droit à l'ensemble de la SMCQ sous la direction de Walter Boudreau.


Serge Garant, Amuya (1968)


Flute (et picolo), hautbois, clarinette, basson, cor, trompette, trombone, percussions, piano, harpe, célesta, violons, alto et violoncelle.


Picasso mis en musique! On a droit à une déconstruction/reconstruction des harmoniques qui se passe entre l'orchestre et les auditeurs. Certaines harmoniques me semblent décomposées, jouées par différents instruments, mais se refont en un tout dans la perception d'ensemble que j'en ai, comme si le cerveau se plaisait à reconstruire une image musicale des contrastes qu'il perçoit! J'aime cette sensation d’intellectualiser la musique.


Il faut des musiciens de calibre parce que l'oreille ne les sauve pas ici. Les mauvaises langues diront que les spectateurs ne le savent pas s'ils font une erreur, sauf que ça paraitrait, car cela briserait la trame d'ensemble que l'on perçoit.


Wolf Edwards, Irons (2008) (création)

Saxophones, contrebasson, percussions et cordes


Il y a aussi un ordinateur Mac sur la scène, donc des sons électroniques. Si Bach avait eu les technologies modernes, croyez-vous qu'il ne les aurait pas utilisés? Il était de son temps, il serait donc du nôtre! Musique contemporaine, Rock, alternatif, jazz ou autres? Touche à tout peut-être...


J'ai noté au son la présence d'outils, comme des scies et peut-être des perceuses électriques, mais aussi des bouts de bois frappés ensemble. Imaginez le courage qu'il faut pour aller choisir une perceuse ou une scie à batterie chez Reno Dépot pour l'harmonique du moteur! Mais, il faut le dire, ça donne un résultat! Certains peuvent trouver ça drôle, mais ils vont parler du son d'une moto ou d'une voiture avec le plus grand sérieux du monde! Alors, pourquoi pas une perceuse harmonieuse dans un concert? Ou un robot culinaire? Ce sont des sons de notre temps. Simple préjugé sur la musique alors que les sons font partie de la vie et sont une musique en leur genre! Ne reconnait-on pas une Harley au son? Juste de nous en faire prendre conscience justifie la chose.


HK Gruber, Frankenstein!! (1976-77)


Avec le concours du baryton Simon Fournier pour les vers de Frankenstein tirés du recueil Allerleirausch, neue schöne kinderreimed’Artmann.


On est dans Otto Dix ici. Le beau, le rêve et les promesses qui se défraichissent avec le temps. Comme les promesses politiques! Un clin d’œil au cinéma et à l'opéra aussi, ce qui montre que la réalité est parfois une illusion qui dissimule la vérité alors que l'art dit souvent les vraies choses dans un langage symbolique! À nous de le comprendre, mais à l'école d'en donner les clefs!


Bref, vous comprendrez que la musique contemporaine est venue me chercher et m'a parlé. Que j'ai bien aimé.



Je m'voyais déjà

www.jemvoyaisdeja.ca


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (27 octobre 2010)


Je m'voyais déjà, que ce soit en haut de l'affiche, dans une téléréalité ou sur You Tube, l'important étant d'être vu! Marshall McLuhan aurait aimé cette époque qui lui donne raison : « Le message, c'est le médium »! Être vu à la télé, c'est le summum, d'où le succès des émissions de téléréalité et les concours qui assurent une présence à l'écran, comme Le banquier! Tout pour avoir son 15 minutes de gloire. Mais, être vu au théâtre aussi c'est bien. Alors, ces jeunes, refusés lors d'une audition, montent une pièce musicale sur les thèmes d'Aznavour pour être vus; être vu en parlant d'être vu, quel thème intéressant!


Par la bande, on effleure la dureté du monde des variétés : il faut faire rire, émouvoir et faire oublier les blessures du public – et de l'âme - une fois sur scène. Mais, dans la vie d'artiste, on se bat pour le prochain boulot! Ce sont les auditions, ces mini campagnes pour séduire un public de juges de façon à obtenir la prochaine apparition dans un film, un spectacle ou une émission de télé. Ce quelque chose qui nous amène au prochain mois ou à gravir les marches de la célébrité. C'est toujours à refaire, qu'on ait 1 an ou 15 ans de métier! On ne peut s'assoir sur la convention collective ou notre ancienneté. Même pas sur notre expérience, car on peut avoir la voix et le jeu, mais des rides de trop pour rejouer la mi-vingtaine! Finalement, on en vient à la question existentielle par excellence : pourquoi pas moi?


On insère aussi quelques critiques du showbizness, de la télé et des téléréalités, car c'est de bon ton. Mais, Martin Rouette par exemple, qui interprète le rôle de Nicolas, a fait la première édition de Star Académie. Cependant, il a aussi fait autre chose, tant en chanson qu'en interprétation (comme de jouer dans Virginie entre 2004 et 2007) pour parfaire son métier. Alors, critique oui, mais il faut reconnaitre que ce fut parfois un coup de pouce mérité. Je le reconnais même si je ne suis pas le public de ce genre d'émission. Au niveau du texte, une adaptation de Pierre Légaré, on en a un peu pour tous les gouts, comme ce passage où Francesca (Judith Bérard) dit à Virginie et Nicolas, qui pratiquent « For me, formidable », « Pour que ça marche, ça prend de l'anglais français! Pauline Marois, tu comprends! »


Les Montréalais et les Québécois s'y reconnaitront. Au niveau de l'adaptation, c'est une chance que Charles Aznavour et son comparse des débuts, Pierre Roche, aient connu un beau début de carrière ici avant de retourner en France plusieurs mois plus tard (1), car cela permet quelques anecdotes à saveur locale. À cela s'ajoute le Bixi pour nous dire qu'on est bien à Montréal, car les projections à l'arrière-plan peuvent être autant de Montréal – il me semble y avoir reconnu Archambault – que de Paris!


Au niveau des choix musicaux, Aznavour s'insère bien dans la vie. Il y a de l'humanisme dans les paroles! Puis, avec un répertoire de 1000 chansons nous dit-on, il y a du choix! Naturellement, on parle du grand Charles. Cela donne un petit côté pédagogique à la pièce, mais comme elle tourne autour de ses chansons, ça passe bien. (2) Puis, la bohème, quand on écoute les paroles, ça doit encore parler aux jeunes. Il y a tellement de tubes qu'on se fait prendre, car on les connait tous. Du moins à un certain âge!


À souligner, le pianiste et l'orchestre au-devant de la scène, sur les côtés. La musique fait donc partie du spectacle tout en étant discrète. Mais, au besoin, on peut croire que le pianiste est dans le salon de Francesca par exemple!


À l'ère de You Tube et des téléchargements, ce type de spectacle, qui offre musique et prestation théâtrale, est un plus. Si le disque disparait, remplacé par le téléchargement à la pièce, c'est ce genre de prestation qui fera gagner leur pain à certains artistes qui n'ont pas encore toute la renommée et le répertoire pour tenir l'affiche tout seul, mais qui sont tout de même en devenir! Une forme de retour au cabaret, genre, mais version XXIe siècle! C'est donc à suivre, mais en attendant les futurs développements du spectacle musical, vous pouvez toujours voir « Je m'voyais déjà » à l'Olympia de Montréal!


Notes :


1. « Sa carrière connait un premier éveil en 1946 lorsqu’il est remarqué par la chanteuse Édith Piaf. Formant alors le duo Roche et Aznavour (avec Pierre Roche), ils accompagnent Piaf dans une tournée en France et aux États-Unis. La conquête de l'Amérique s'effectue toutefois au Québec en 1948, où le duo se produit pendant un an et demi. Ils se retrouveront au cabaret montréalais Au Faisan Doré pendant quarante semaines, où ils donneront onze concerts hebdomadaires. Ils font paraître, entre 1948 et 1950, six 78 tours, dont les titres J'ai bu (1948), Départ express (1948) et Le feutre taupe (1948). » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Aznavour)


Sur Pierre Roche et Aznavour, voir aussi

www.qim.com/artistes/biographie.asp?artistid=168


2. L'explication est parfois forte intéressante, comme celle de mourir d'aimer qui est l'histoire d'une professeure de 32 ans,Gabrielle Russier, qui est tombée amoureuse d'un de ses élèves et fut accusée pour cela par la suite, ce qui se termina par son suicide. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_Russier



L’IMMORTEL, DE RICHARD BERRY METTANT EN VEDETTE JEAN RENO

www.limmortel-2010.com


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Montréal, le mercredi 15 septembre – Les Films Seville, une filiale d’Entertainment One, est heureuse d’annoncer que l’acteur français Jean Reno sera de passage à Montréal les 29 et 30 septembre prochain pour faire la promotion du film L’IMMORTEL, de Richard Berry. Le film, qui met également en vedette Kad Merad et Jean-Pierre Darroussin, prendra l’affiche à travers la province le 8 octobre prochain.


Charly Matteï a tourné la page de son passé de hors-la-loi. Depuis trois ans, il mène une vie paisible et se consacre à sa femme et ses deux enfants. Pourtant, un matin d'hiver, il est laissé pour mort dans le stationnement du vieux port à Marseille avec 22 balles dans le corps. Contre toute attente, il ne va pas mourir... Cette histoire est inspirée de faits réels, mais où tout est inventé, au cœur du Milieu marseillais.


Avec L’Immortel, l’acteur et réalisateur français Richard Berry signe un polar rythmé, adapté du roman homonyme de Franz-Olivier Giesbert, lui-même inspiré de la guerre des gangs marseillais à la fin des années 70. Jean Reno joue Charly Matteï, personnage inspiré du dernier parrain du milieu marseillais, Jacques Imbert, dit Jacky Le Mat, qui survécut à un attentat dont il fut victime en 1977 et où il fut laissé pour mort par son ennemi juré Tany Zampa avec 22 balles dans le corps.


Commentaires de Michel Handfield (21 octobre 2010)


On est à Marseille, ville tranquille et pittoresque des films de Pagnol! On recommence. On est à Marseille, ville de désordres immémoriaux! C'est ainsi que Louis XIV avait fait tourner les canons du fort St-Nicolas vers l'intérieur pour contrer d'éventuels désordres dans la ville! (1) Bref, cette histoire se passe dans le monde de la mafia marseillaise.


Charly Matteï (Jean Reno) a pris une retraite qu'il souhaite tranquille et a laissé les affaires à ses anciens associés, avec certaines conditions bien entendu! Mais, certains les jugent trop limitatives au commerce qu'ils font. Ils ont donc décidé d’éliminer l'ancien chef, sauf qu'il est coriace le mec! Avec 22 balles dans le corps, il s'en sortira et reviendra mettre de l'ordre! Cela permet de jeter un œil sur la mafia moderne : internationale, multi ethnique - musulmans, français, italiens tous dans le commerce pour la grande famille du crime organisé – et avec ses entrées dans la bourgeoisie locale et politique. Quand on a les moyens de passer pour un homme d'affaires et un généreux donateur, ça ouvre bien des portes que le savoir n'ouvre pas!


Film au montage à l'américaine avec des séquences de poursuites et de fusillades qui n'ont rien à envier à Hollywood! Un bon divertissement.


Note :


1.
www.1001loisirs.com/marseille/fort-saint-nicolas-marseille

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_Saint-Nicolas_(Marseille)



LA TÊTE EN FRICHE

www.cinemabeaubien.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Jean Becker, France, 2010, 82 minutes


Germain, 45 ans, quasi analphabète, vit sa petite vie tranquille entre ses potes de bistrot, sa copine Annette, le parc où il va compter les pigeons et le jardin potager qu'il a planté derrière sa caravane, elle-même installée au fond du jardin de sa mère, avec laquelle les rapports sont très conflictuels. Il n'a pas connu son père, sa mère s'est retrouvée enceinte de lui sans l'avoir voulu, et le lui a bien fait sentir depuis qu'il est petit, à l'école primaire son instituteur l'a vite pris en grippe, il n'a jamais été cultivé, il est resté «en friche».


Un jour, au parc, il fait la connaissance de Margueritte, une très vieille dame, ancienne chercheuse en agronomie, qui a voyagé dans le monde entier et qui a passé sa vie à lire.


Elle vit seule, à présent, en maison de retraite. Et elle aussi, elle compte les pigeons. Entre Germain et Margueritte va naître une vraie tendresse, une histoire d'amour «petit-filial», et un véritable échange...


Commentaires de Michel Handfield (21 octobre 2010)


Triste histoire de vie : la solitude à travers la foule et les amis! C'est le cas des incompris, des déviants et des personnes âgées. Un petit film bien sympathique qui se passe en partie sur un banc public!


Elle, une ancienne chercheuse qui est intervenue dans les pays en développement, mais qui est maintenant dans un foyer pour personnes âgées. Lui, homme d'âge mûr, mais que sa mère n'a jamais accepté. Qui apprenait mal à l'école, car pas encadré à la maison, et qui devenait l'objet de la moquerie des autres et même du professeur! Il porte tout le poids d'être passé pour un nul et de l'avoir cru! Un film que je ferais voir aux étudiants en éducation, mais aussi aux écoliers pour leur faire comprendre la portée de certaines méchancetés que l'on croit parfois sans conséquence. Et pourtant...


Mais, ce n'est pas un film triste. En fait, il est plutôt touchant de tendresse. À voir.


Hyperliens :


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=qJCUBOs_36E
Tournée dans la Ville de Pons :
www.pons-ville.org



MADE IN HUNGARIA

http://www.madeinhungaria.com/

http://www.kfilmsamerique.com/affiche_hungaria_video.shtml


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 12 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Gergely Fonyó, Hongrie, 2009, 109 minutes


Au milieu des années 1960, la famille de Miki quitte les États-Unis pour retourner en Hongrie après 4 ans d'absence, alors que nombre d'Hongrois tentent au contraire de fuir le communisme. Quand les autorités constatent l'effet qu'ont les déhanchements et la musique débauchée de Miki sur les adolescentes, ils ne peuvent le tolérer. C'est alors qu'évidemment, Miki s'inscrit à un concours local pour les jeunes talents. Le reste fait partie de l'Histoire du rock'n'roll. La vraie histoire d'une idole de la pop hongroise, qui a popularisé la musique Rock'n'roll en Hongrie dans les années 1960.


Commentaires de Michel Handfield (12 octobre 2010)


C'est un film basé sur l'histoire de Miklós Fenyö et du groupe Hungaria, qui a existé vers la fin des années 60 et dans les années 70 en Hongrie, et qui y a introduit le Rock'n'roll. On voit d'ailleurs Miklós aujourd'hui pendant le générique, car il n'a pas quitté son pays. Il y a même fait une carrière intéressante, sinon pourquoi tirer un film de ses débuts? Pour nous, qui ne connaissons pas cette histoire, l'intérêt est d'abord dans la musique, qui est bonne, et pour le côté ethnologique de la chose : l'entrée du rock dans un pays d'Europe de l'Est!


Cette entrée du Rock'n'roll en Hongrie, mais aussi dans d'autres pays de l'Est, fut-elle le début de la fin pour le régime soviétique ? On pourrait le penser, mais ce virus de la liberté, transmis par cette musique, a touché bien davantage que les seuls pays de l'Est : il a touché tout l'Occident ! Bien des manifestations et des revendications ont d'ailleurs été accompagnées par le Rock'n'roll à cette époque, notamment contre la guerre du Vietnam aux États-Unis ! (1) Les années du Rock furent des années de bouleversements profonds partout et non seulement contre la guerre ou le communisme. La jeunesse voulait que les choses changent ; que tout change ! Ce fut aussi mai'68, le mouvement hippie, Woodstock et le Printemps de Prague par exemple! (2) C'était la révolution d'une génération ! (3)


Cependant, en Europe de l'Est il aura quand même fallu attendre 20 ans après ces évènements pour que le mur ne craque enfin ! Le virus a pris du temps avant de coucher le système soviétique par terre si l'on peut dire !


Un film plaisant et entrainant. J'y ai cependant pris peu de notes. Des fois, ça fait du bien de mettre l'analyste un peu de côté pour voir un film juste pour plaisir. Mais, je ne peux jamais le mettre totalement de côté, ce qui fait que je vous parle quand même de ce film plutôt que de garder mon plaisir juste pour moi!


Notes :


1. Une chanson française a aussi accompagné ces manifestations : le déserteur de Boris Vian! Cette chanson fut notamment chantée par Peter, Paul and Mary, voir leur album In Concert, 1964 (http://avaxhome.ws/music/ppm_in_concert_cd.html), et par Joan Baez. Cette dernière a d'ailleurs repris cette chanson à d'autres occasions. Voir : www.youtube.com/watch?v=CZqkyObt49U. Pour plus d'informations à ce sujet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9serteur_(chanson)


Sur la guerre du Vietnam :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Vi%C3%AAt_Nam


2. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%C3%A9es_1960


3. Mais, une fois en position, certains ont oublié leurs idéaux. À ce sujet, il faut lire Daniel Cohn-Bendit, 1986, Nous l’avons tant aimée, la révolution, France : Points Actuels.


Hyperliens :


www.youtube.com/watch?v=dSz3QKQR0Fo

www.youtube.com/watch?v=XEQ107lX_Ok&NR=1

www.fenyomiklos.hu/

www.caboodle.hu/nc/directories/category/subcategory/single_page/fenyo_miklos


http://de.wikipedia.org/wiki/Hungária

http://pl.wikipedia.org/wiki/Hungária



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