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Societas Criticus, Vol 13 no 3. 2011-02-02 – 2011-03-03. www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 13 no. 3, du 2011-02-02 au 2011-03-03.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.


Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.


Index

Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


L'enseignement de l'anglais, un sujet qui suscite des débats au Québec!

Les conditions démocratiques Mohamed Lotfi (2011-02-13)

Des nouvelles du Musée !


Essais


Des changements dans le monde médiatique !


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Exposition Gilles Carle – Parce que c'est lui!

Cela nous concerne tous!

Concert Apportez votre cellulaire

Égypte


Le Journal/Fil de presse


Ils sont mon Roi... (Mohamed Lotfi 2011/02/11)

Les peuples arabes se libèrent, chacun à sa manière... (Texte de Mohamed Lotfi 2011/02/11)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Partir ou « Toi, moi... et l'amour! »


Nouveaux livres reçus:

Pourquoi les gens heureux vivent-ils plus longtemps?

Trajectoires juives au Québec, Québec


D.I. a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


LE DURAS SHOW

ANGLE MORT

Partir ou « Toi, moi... et l'amour! »

L’ILLUSIONNISTE

LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADÈLE BLANC-SEC

L’AUTRE DUMAS


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)

Ryan's Renaissance (RIDM 2010)

L'amour fou


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


L'enseignement de l'anglais, un sujet qui suscite des débats au Québec!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (03/03/2011)


Dans le discours d'ouverture de la 2e session de la 39e législature du Québec, le 23 février 2011, le premier ministre Jean Charest a annoncé qu'on s'occuperait de l'enseignement de l'anglais langue seconde. Certains diront « enfin! » Voici ce qu'on en dit sur le site du premier ministre :


« Depuis 2003, le gouvernement a augmenté le temps consacré à l’étude et à la maitrise de la langue française. Il n’y a aucune opposition entre la pleine maitrise du français et la connaissance d’une 2e et d’une 3e langue. Ainsi, les élèves de 6e année du primaire consacreront la moitié de leur année à l’apprentissage intensif de l’anglais. Des séances de formation au civisme et des codes de vie centrés sur le respect seront aussi implantés dans toutes les écoles du Québec. » (1)


Ceci a fait jaser, ça va de soi. Et ça discute encore autour de ce sujet une semaine plus tard, car lorsqu'on parle de langue au Québec c'est toujours polarisé et prenant comme discussion. Il y a des pour et des contre. Ainsi, le politologue Christian Dufour est contre ce bilinguisme imposé contrairement à Gérald Larose et Gérard Bouchard qui sont pour. (2)


Pour certains l'immersion en anglais en 6e année, c'est l'occasion d'acquérir un anglais fonctionnel alors que pour d'autres c'est la voie vers un bilinguisme, voir un biculturalisme, de facto! Pour les uns, un plus, car c'est reconnaitre que nous vivons dans une mer anglophone et que nous avons besoin de l'anglais, alors que pour d'autres, c'est le début de l'assimilation tranquille, car si on maitrise l'anglais, pourquoi conserverions-nous le français?


Si la question est bonne de façon théorique, il faut aussi la regarder de façon pratique.


Si on est pour le français mur à mur, alors pourquoi, dans la moindre entrevue d'embauche, faut-il qu'on nous pose des questions en anglais? Même à la ville de Montréal, pourtant la plus grande ville française d'Amérique! À tout le moins, l'État se devrait d'être conséquent et dire que toute entrevue pour un poste dans la fonction publique doit être en français seulement! Mais, même sous le Parti Québécois (PQ), tel n'était pas le cas. L'anglais y avait une place, parfois de choix! (3) Si on est vraiment pour le français intégral au Québec, au point de vouloir empêcher le transfert vers les cégeps anglophones, ce que certains prônent au PQ, à quand une telle disposition dans la loi du travail, au minimum pour la fonction publique?


Sinon, si on accepte que la plupart des postes exigent l'anglais dans le monde actuel, car on est en Amérique, entourée d'anglophones, alors à quand une éducation ne limitant pas les capacités d'embauche des francophones, pas assez bilingues? J'en sais quelque chose, car malgré mon nom à consonance anglophone je suis francophone; très francophone même! En fait, si je lis en anglais, mon anglais parlé n'est pas assez « fluent » par manque de pratique, ce qui m'a couté quelques possibilités au niveau du travail. En partant, j'ai beaucoup plus difficilement accès au marché du travail du reste du Canada et des États-Unis par exemple. Mais, avoir eu un excellent anglais, donc davantage qu'un anglais fonctionnel, j'aurais pu avoir accès à ce marché. J'aurais aussi pu alterner les études universitaires entre le français et l'anglais pour de plus grandes perspectives d'avenir par exemple, car, avouons-le, le français nous limite parfois, même au Québec! Mais, je suis un produit de la revendication du Québec français des années 1970 et je l'assume!


Alors, où nous acceptons l'enseignement de davantage d'anglais à l'école, tout en étant conscients des risques que cela comporte, ou nous préservons le français comme un joyau. Mais, dans ce dernier cas, ne faisons pas les autruches et empêchons le recours à toutes les questions en anglais dans des entrevues d'embauche pour la fonction publique au Québec, car c'est se tirer dans le pied sans cela, les francophones ne maitrisant pas nécessairement bien l'anglais au Québec. (4) Cette règle devrait donc s'appliquer autant au monde municipal qu'au secteur parapublic, sauf pour les postes dans les commissions scolaires et les institutions anglophones! Quant au secteur privé, un pourcentage maximal d'anglais fonctionnel pour certains postes pourrait être accepté, mais moins de 50%.


En fait, on ne peut pas mettre comme critère d'embauche la connaissance d'une langue que l'on refuse d'enseigner ou d'acquérir collectivement! S'il faut continuer de répondre à des questions en anglais pour pouvoir travailler au Québec, il faut alors enseigner bilingue! Cela pourra être triste pour certains nationalistes, mais c'est de la « realpolitik »! (5) Sinon, c'est donner un avantage indu à ceux qui ont les moyens de payer pour une éducation en anglais digne de ce nom, comme le recours aux écoles passerelles par exemple, ce qui pose une limite aux capacités d'embauche et d'avancement de la majorité francophone à long terme. Une injustice érigée en système au nom d'une idéologie nationale qui dit nous protéger!


Notes :


1. www.premier-ministre.gouv.qc.ca/actualites/communiques/2011/fevrier/2011-02-23a.asp


2. L'anglais intensif dès le primaire, une solution? Avec Gérald Larose et Christian Dufour à Christiane Charrette, le mardi 1er mars 2011 : www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2010-2011/chronique.asp?idChronique=137640


Lisa-Marie Gervais, Gérard Bouchard au Devoir - Tourner le dos à l'anglais serait «criminel», in Le Devoir, 2 mars 2011 :

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317899/gerard-bouchard-au-devoir-tourner-le-dos-a-l-anglais-serait-criminel


3. Extraits de La langue de chez nous?, Édito du 11 février, 2005 dans Societas Criticus, Vol. 7 no. 1 :


Le 4 décembre 2002, j’envoyais cette question à la Direction des ressources humaines du CLSC des Faubourgs (à laquelle je n’ai jamais reçu de réponse naturellement):


«Ayant vu votre annonce dans La Presse pour un agent de recherche j’ai quelque peu hésité. Êtes-vous vraiment prêt à avoir un esprit critique analytique comme le laisse croire votre annonce? Si oui, ma première question est, connaissant ce secteur près de la Polyvalente Pierre-Dupuis, pourquoi « bonne connaissance de la langue anglaise » et non pas du français? Car ce secteur est francophone et vous êtes affilié à l’Université de Montréal, pas à MC Gill? »


Et en 2001, à la Conférence de Montréal, les Sud-Américains n’avaient pas honte de leur langue et la parlaient sans gène, car la traduction simultanée était disponible pour toutes les personnes présentes dans la salle; les représentants du Fédéral passaient pour la plupart du français à l’anglais dans leurs présentations, le Fédéral étant le défenseur du bilinguisme officiel; mais Thierry Vandal, « Executive Vice President – Generation  of Hydro Québec », une société du Gouvernement du Québec, promoteur du Québec français, lui, a fait toute sa conférence en anglais! Était-ce parce que c’est la langue qui compte vraiment parmi les élites économiques? (Handfield, Michel, La conférence de Montréal, texte du 19 et 20 avril, 2001 in Vol. 3, No. 2 de Societas Criticus. Ce numéro est disponible sur le site de Bibliothèque et Archives Canada: http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2001/v03n02/v03n02.htm)


  1. « Dans l'ensemble du pays, le taux de bilinguisme des francophones atteignait 41 %, un taux presque cinq fois plus élevé que celui des anglophones (9 %). Le taux de bilinguisme des francophones vivant à l'extérieur du Québec (84 %) présentait une différence encore plus marquée avec celui des anglophones (7 %). À l'opposé, le taux de bilinguisme des anglophones vivant au Québec (62 %) était près de deux fois plus élevé que celui des francophones de cette province (34 %). » (Site du Ministère des Ressources naturelles du Canada / L'atlas du Canada / Langues officielles, 1996. http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/maps/peopleandsociety/lang/officiallanguages/englishfrenchbilingualism/1)


5. De l'Allemand! Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Realpolitik



Les conditions démocratiques

Mohamed Lotfi (2011-02-13)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Éditos : www.societascriticus.com


Avec le vent de changement qui semble souffler sur le monde arabe se lèvent des espoirs de démocratie. Pour que ces espoirs ne soient pas déçus, quatre conditions sont importantes quel que soit le pays :


1. Une réforme constitutionnelle dans le sens d’un État réellement démocratique;

2. Des réformes sociales qui garantissent à tous une vie décente;

3. Une justice indépendante qui garantit les libertés fondamentales;

4. Un respect complet des Droits de l’homme, sans exception.


Je respecte ces revendications formulées par la société civile, que ce soit en Tunisie, en Égypte ou dans un autre pays du Maghreb, que ce soit l'Algérie, où commencent à poindre de telles revendications, ou dans n'importe quel autre pays de la région, où ce mouvement pourrait s'étendre prochainement.


À la lumière de l'évènement historique égyptien, je pense naturellement au Maroc, mon pays d'origine, qui a une occasion en or d'affirmer ce qui le distingue! La balle est dans le camp de sa classe dirigeante et du peuple marocain.


Note de la rédaction :


Mohamed Lotfi nous avait fait parvenir un texte corrigé d'Ils sont mon Roi à la lumière des évènements égyptiens, mais comme ce texte était déjà publié dans notre section Le Journal/Fil de presse nous lui avons plutôt suggéré quelques changements à son ajout, ce qui a donné le texte suivant que je suis fier de placer en page éditos. Michel Handfield pour Societas Criticus.



Des nouvelles du Musée !

Michel Handfield (07/02/2011)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Éditos : www.societascriticus.com


Dans notre numéro précédent (13/2) nous avions fait un édito « Pourquoi un règlement d'urbanisme, si c'est pour le contourner ? » autour d'un communiqué du Musée des beaux-arts de Montréal concernant une dérogation possible au zonage du site de la maison Redpath, ce qui nuisait au développement en cours du nouveau pavillon d’art québécois et canadien. Ce dossier s'est finalement réglé à la satisfaction du Musée. Nous sommes donc heureux de partager avec vous ce nouveau communiqué annonçant la bonne nouvelle !




LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL FIER DE LA DÉCISION DE LA VILLE DE MONTRÉAL (ARRONDISSEMENT DE VILLE-MARIE) DANS LE DOSSIER DE LA MAISON REDPATH


Montréal, le 4 février 2011 – C’est avec une grande satisfaction que la direction du Musée des beaux‐arts de Montréal (MBAM) a appris que les membres du conseil de l’arrondissement de Ville‐Marie ne donneraient pas suite à la demande de dérogation de zonage pour le bâtiment situé au 3455‐3457, avenue du Musée, mieux connu sous le nom de Maison Redpath.


« Nous avions confiance qu’à la lumière des documents que le Musée a transmis au maire Gérald Tremblay, ce dernier, conjointement avec les membres de l’arrondissement, avait désormais tous les faits et avis en main pour prendre une décision éclairée qui respecte les normes d’urbanisme en vigueur et protège notre patrimoine. Nous sommes fiers que tous aient prêté une oreille attentive à notre demande de faire respecter le règlement de zonage actuel et nous félicitons le maire Tremblay d’avoir agi avec diligence afin de contribuer à préserver le caractère architectural de ce quartier historique de Montréal et la vue sur la montagne » a tenu à souligner la directrice du Musée, Nathalie Bondil.


Dès l’automne prochain, les visiteurs du nouveau pavillon d’art québécois et canadien Claire et Marc Bourgie du MBAM (qui est déjà lauréat du 2010 Canadian Architect Awards of Excellence) pourront donc apprécier la magnifique vue sur le Mont‐Royal, depuis la verrière qui abritera la collection d’art inuit du Musée, comme l’avaient imaginé les architectes du projet, Provencher Roy et Associés et la direction du Musée.



Index


Essais


Des changements dans le monde médiatique !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Essais : www.societascriticus.com


Michel Handfield (09/02/2011)


Le 19 décembre 2008, nous avions reçu deux livres sur le journalisme, car nous avions en tête un dossier sur les changements dans le monde journalistique ! Puis, les évènements se bousculant sans cesse dans le merveilleux monde des médias, nous n'avons jamais fait ce dossier. Là, le conflit du Journal de Montréal venant d'entrer dans sa troisième année, je me permets de rappeler ces deux livres.


Quand on lit les deux études en question, Journalistes au pays de la convergence et L'héritage fragile du journalisme d'information, on s'aperçoit que le travail de journaliste dans un grand groupe médiatique peut parfois être beaucoup plus orienté par les intérêts supérieurs du groupe que par les besoins de la population ! Il y a parfois des intérêts commerciaux et idéologiques qui pèsent davantage dans la balance que ceux du public. Les questions derrière le conflit au Journal de Montréal étaient d'ailleurs en germe dans ces livres.


Suite au rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec (1), dirigé par la professeure Dominique Payette, il est alors intéressant de relire ces deux études de 2008 pour évaluer le chemin/recul parcouru en deux ans dans les médias traditionnels.


Naturellement, tout cela n'est qu'un portrait partiel, car on devrait y ajouter les médias et blogues disponibles sur internet, parfois fait par monsieur et madame tout le monde, mais parfois par des spécialistes, incluant des universitaires et des journalistes qui ont perdu leur emploi par exemple ! S'ils n'ont plus l'emploi, ils ont toujours la passion et prennent le temps de le faire ! Mais, sont-ce toujours des journalistes au sens corporatif du terme ? Probablement pas, car il faut être salarié d'un journal pour être membre d'une association de journalistes et obtenir la carte de presse, sauf quelques rares exceptions peut-être ! (2) Cela n'empêche pas qu'ils peuvent toujours l'être dans leurs têtes sinon dans leurs actions, car il y a des métiers qui vont au-delà de l'emploi ; ils sont des façons de faire et d'être ! Sur ce point, le Conseil de presse reconnait le « cyberjournalisme » et l'encadre. (3)


Sur l'internet on trouve aussi des citoyens qui transmettent des nouvelles via les médias sociaux – Facebook et Twitter – et d'autres qui font dans le reportage via YouTube par exemple! Bref, le spectre est si large qu'une commission d'étude ne pourrait le couvrir en entier. À plus forte raison, une personne seule ! Je m'en suis rendu compte et c'est pour cela que je n'ai finalement jamais complété ce dossier. Mais, dans la foulée du rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec et de l'entrée dans sa troisième année du lockout du Journal de Montréal, je vous recommande la lecture des deux livres reçus des Presses de l'Université Laval dont voici le descriptif.


Marc-François Bernier, 2008, Journalistes au pays de la convergence. Sérénité, malaise et détresse dans la profession, Québec : PUL, 210 p, ISBN : 978-2-7637-8722-0; http://pulaval.com/


Plusieurs chercheurs et observateurs des médias soutiennent depuis des années que la concentration et la convergence des médias ont des impacts sur la qualité, la diversité et l’intégrité de l’information.


Cet ouvrage présente les conclusions d’une vaste enquête menée principalement auprès de journalistes à l’emploi de Quebecor, Gesca et de la Société Radio-Canada. Autocensure, autopromotion, détournement de la mission de service public du journalisme afin de satisfaire la soif de profit des actionnaires, malaise, voire détresse professionnelle, sont au programme. Il ressort de cette radiographie que les journalistes aimeraient faire un meilleur travail, mais qu’ils sont souvent empêchés, non par les lois, les annonceurs ou la partisannerie politique, mais par leur propre entreprise de presse.


Pour la première fois, nous pouvons dresser le portrait des opinions et des attitudes des journalistes professionnels qui oeuvrent dans les grands conglomérats médiatiques du Québec.


Pour la biographie de Marc-François Bernier, voir celle des coauteurs du livre qui suit.




Marc-François Bernier, Thierry Watine, François Demers, Charles Moumouni, Alain Lavigne, 2008, L'héritage fragile du journalisme d'information. Des citoyens entre perplexité et désenchantement, Québec : PUL, 216 p, ISBN : 978-2-7637-8810-4; http://pulaval.com/


Que reste-t-il du journalisme d’information ? Consultés au cours de l’automne 2006, des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs de la région de Québec portent un regard critique et lucide sur l’identité plurielle des nouvelles produites tous les jours par les médias généralistes. Leur attachement à un modèle idéal de journalisme noble, désintéressé et au service de la démocratie n’a d’égal que leur perplexité face à la mixité croissante des catégories médiatiques et des genres journalistiques. Souvent incapables de définir avec précision ce qu’on appelle aujourd’hui « le journalisme », le discours des récepteurs laisse plutôt poindre un sentiment général de dégradation des pratiques professionnelles. Au cœur de leurs inquiétudes, la montée en puissance de l’opinion, l’attrait grandissant pour le divertissement et, plus encore, la multiplication des messages à saveur promotionnelle. À travers ce livre, les membres du Groupe de recherche sur les pratiques novatrices en communication publique (PNCP) tentent de comprendre jusqu’à quel point l’ampleur du phénomène d’hybridation des contenus contraint les citoyens à adapter – sinon à revoir – leur système de « décodage » des médias. Même la presse dite de référence ne ferait aujourd’hui plus exception à cette remise en question.


Les coauteurs :


Marc-François Bernier est professeur agrégé, coordonnateur du programme de journalisme et titulaire de la Chaire de recherche en éthique du journalisme (CREJ) à l’Université d’Ottawa. Journaliste pendant près de 20 ans et spécialiste de l’éthique et de la déontologie du journalisme, il est titulaire d’un doctorat en science politique. Corédacteur du Guide de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, il travaille également comme expert devant les tribunaux civils dans des litiges mettant en cause les pratiques journalistiques. Il est membre de la Commission canadienne pour l’UNESCO (culture, communication et information).


François Demers est professeur titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval (Québec) où il enseigne depuis 1980. Auparavant, il avait été journaliste professionnel pendant 15 ans. Doyen de la Faculté des arts de 1987 à 1996, il a publié, en français, en anglais et en espagnol, plus d’une quarantaine d’articles savants et plus d’une trentaine de chapitres de livres. Au début de 2008, il a mené à terme la production du livre : Figures du journalisme Brésil, Bretagne, France, La Réunion, Mexique, Québec (Québec, Les Presses de l’Université Laval, 183 pages). Il est aussi le concepteur et l’animateur d’un cours à distance par Internet sur le journalisme en ligne.


Charles Moumouni est professeur agrégé au Département d’information et de communication de l’Université Laval (Québec) et avocat au Barreau du Québec. Il est membre du conseil scientifique de l’Agence universitaire de la Francophonie et vice-président du Réseau Théophraste, réseau mondial regroupant les centres francophones de formation au journalisme. Coordonnateur du programme de formation UNESCO-Université Laval sur le journalisme et le patrimoine mondial, il est aussi rédacteur en chef de la revue Perspective Afrique ainsi que de L’Année francophone internationale.


Alain Lavigne est professeur agrégé au Département d’information et de communication de l’Université Laval (Québec). Depuis 1999, son enseignement porte sur les techniques et les métiers de la communication. Il assume, depuis 2004, la direction de la maîtrise en communication publique et du diplôme d’études supérieures spécialisées en relations publiques. Avant sa carrière universitaire, pendant une dizaine d’années, il a été successivement journaliste et professionnel en relations de presse.


THIERRY WATINE est professeur titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval (Québec). Journaliste en France dans les années 1980, directeur des études et de la recherche à l’École supérieure de journalisme de Lille dans les années 1990, il est aujourd’hui responsable des formations en journalisme international, économique et scientifique au 2e cycle à l’Université Laval. Fondateur et rédacteur en chef de la revue Les Cahiers du journalisme depuis 1996, il coordonne également le Groupe de recherche sur les pratiques novatrices en communication publique depuis 2000 (PNCP).


Notes :


1. Le rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec est disponible pour consultation ou téléchargement au www.etatdelinfo.qc.ca.


2. Fédération professionnelle des journalistes du Québec : www.fpjq.org/fileadmin/FPJQ/pdf/10-11_Reglements_adoptes.pdf

Association des journalistes indépendants du Québec :

www.ajiq.qc.ca/adhesion/etes-vous-admissible.php


3. Le Conseil de presse consacre d'ailleurs une section au « cyberjournalisme » sur son site internet : www.conseildepresse.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=236&Itemid=160&lang=fr)


Hyperliens :


Fédération professionnelle des journalistes du Québec : www.fpjq.org


Association des journalistes indépendants du Québec : www.ajiq.qc.ca


Groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information au Québec :

www.etatdelinfo.qc.ca


Conseil de presse : www.conseildepresse.qc.ca


Index


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.


Exposition Gilles Carle – Parce que c'est lui!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Gilles Carle: humour et amour s'incarnent dans toute son œuvre picturale, que ce soit cinéma, photos ou dessins! www.parcequecestlui.com



Cela nous concerne tous!

3 formats pour 3 plateformes!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Sur Twiter (140 caractères – le lien fut raccourci par Twitter!)


Ceci ns concerne en ces temps où des gens descendent ds la rue ds le monde pour pouvoir parler de politique www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317216/notre-democratie-detournee


Sur Facebook ( 420 caractères)


Ds Le Devoir, j’ai aimé ce passage: Pour Éric Montpetit (...) «La solution passe par des débats publics ouverts, lesquels sont malheureusement perçus dans la société comme des facteurs de chicane et de division.» Cela ns concerne tous en ces temps où des gens descendent dans la rue ailleurs ds le monde pour pouvoir parler de politique! www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317216/notre-democratie-detournee


Sur Linked In (700 caractères)


Dans un texte de Louis-Gilles Francoeur du Devoir, j’ai bien aimé ce passage: « Pour Éric Montpetit, directeur du Département des sciences politiques à l'Université de Montréal, «les choses ne se passent pas si mal». On déléguerait trop aux experts, qui ne sont pas plus neutres que n'importe qui. La solution, dit-il, passe par des débats publics ouverts, lesquels sont malheureusement perçus dans la société comme des facteurs de chicane et de division. » Cela nous concerne tous en ces temps où des gens descendent dans la rue ailleurs dans le monde pour pouvoir parler de politique! A lire sur www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317216/notre-democratie-detournee



Concert Apportez votre cellulaire


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


20-02-2011: J'ai assisté au concert Apportez votre cellulaire de la SMCQ à l'église St-Jean-Baptiste. Ça lève l'interdit du cellulaire à l'église et ds un concert. Un happening.


Pour ceux qui veulent savoir les détails : www.festivalmnm.ca/fr/2011/prog/concert/28151/



Égypte


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield sur Facebook et Linked In (Réduit en 140 caractères sur Twitter) 2011/02/11


Changements en marche en Égypte. Reste à voir qui comblera le vide. Un signe que l'on doit s'occuper de politique même en occident si on ne veut pas se retrouver un jour devant l'inconnu !


Voir Le monde :

www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/11/mobilisation-massive-en-perspective-au-caire_1478399_3218.html#ens_id=1470465


Index


Le Journal/Fil de presse


Ils sont mon Roi...

Mohamed Lotfi (reçu et mis en ligne le 2011-02-11)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com

Le défi des Marocains est encore plus grand. Réaliser plus qu'une révolution, accomplir une métamorphose.


Le Maroc constitue un vieux couple entre le peuple et son roi. Deux vieux amants qui, bien sûr, ont vécu des orages! 12 siècles d'amour fol que d'autres qualifieraient de dépendance affective. (1) Certains parleraient d'intérêts communs ou d'échange de service entre un peuple et sa monarchie! En réalité, c'est un mélange de tout ça! Une relation fondée autant sur le cœur que sur la raison. Même les Marocains les plus critiques d'une telle relation n'osent pas la remettre en question. Ils ont raison cependant de poser des questions. Comme dans un vieux couple, il faut laisser exprimer sa colère, sa frustration. Une façon de rétablir le rapport de force pour donner à cette union sacrée la chance de durer encore longtemps.. De l'aube claire, jusqu'à la fin du jour.


Cependant, des témoins externes à ce vieux couple s'impatientent et se questionnent! Pour quand le spectacle de la rue égyptienne va-t-il s'étendre jusqu'à la rue marocaine? Voir cette union sacrée éclatée en plein jour et en direct à la télé, voilà le spectacle ultime que certains attendent avec impatience! Si je me fie à l'état des choses, les impatients externes au couple marocain risquent d'attendre longtemps, très longtemps, avant de jouir d'un tel spectacle.


Apparemment, les témoins externes ignorent tout de ce rapport viscéral entre le peuple marocain et sa monarchie. Une relation de 12 siècles marqués de révoltes et de révolutions. D'une dynastie à l'autre, les Marocains ont accompli de grandes victoires. Je cite deux exemples déterminants: les Marocains ont fait face à la redoutable armée ottomane et ont gagné. Le Maroc n'a jamais fait partie de l'Empire ottoman. Encore plus incroyables, ils ont gagné contre les Portugais, qui dominaient le monde, en les repoussant chez eux après avoir assassiné leur roi Don Sébastien. L'attachement des juifs marocains à la monarchie s'explique aussi par le fait que Don Sébastien envisageait éradiquer les juifs du Maroc.


Ce sont les 7 dynasties de la monarchie marocaine qui ont guidé un peuple composé de tribus différentes, parlant des langues différentes, en les réconciliant et en les obligeant à respecter une paix des braves.


D'autres victoires tout aussi déterminantes ont marqué l'inconscient collectif des Marocains. Avec Hassan II, la marche verte en 1975 fut une victoire historique contre l'Espagne qui dominait le Sahara. Le génie politique d'Hassan II est d'avoir planifié une marche pacifique de 350 000 Marocains au moment ou Franco et son régime dictatorial, agonisait! Certes, le succès de la marche verte a consolidé le pouvoir d'Hassan II qui venait de subir deux coups d'État militaires, mais cette marche a redonné des forces à l'union des Marocains.


Être progressiste pour moi dans les circonstances actuelles c'est de respecter les spécificités de chaque révolution. Celle des Marocains est en marche depuis déjà des années. Elle se fait très lentement mais surement. Apparemment, le consensus au Maroc c'est de réaliser cette révolution, cette démocratie, dans le cadre de la monarchie. Parce que la monarchie fait partie du patrimoine national.


Le défi des Marocains est encore plus grand. Réaliser plus qu'une révolution, accomplir une métamorphose. Ce que d'autres peuples européens ont accompli, pourquoi les Marocains n'en seraient pas capables? Au risque d'étonner les témoins externes du couple marocain, aujourd'hui, contrairement aux apparences, c'est le peuple marocain qui mène son roi!


Ils sont malins, les marocains, ils ont du caractère! Je retourne les voir deux mois par année.. Depuis 29 ans, je n'en reviens pas de ce qu'ils ont réussi à faire faire à leur Roi. Il faut avoir vécu les années 70 au Maroc, pour reconnaitre la métamorphose entamée depuis 20 ans. Au Québec, on appelle ça, une révolution tranquille. Toutes ces révolutions qui ont mis brutalement fin au passé ont donné beaucoup de déception et de désespoir. Faire table rase du passé, une erreur que des peuples ont payée très cher. L'histoire regorge de ces révolutions qui ont sacrifié le bébé avec l'eau du bain. Les Français se sont débarrassés de la monarchie, néanmoins, ils sont demeurés monarchistes ce qui explique d'ailleurs leur protection et leur fascination devant la monarchie marocaine.


Le danger qui guette les révolutions égyptienne et tunisienne, c'est beaucoup moins l'islamisme que l'absence de direction. Il n'existe actuellement aucun Nelson Mandela dans aucun pays arabe pour éviter le chaos. Au Maroc, le leadership se situe dans la sagesse d'un peuple qui demande à renouveler son pacte avec sa monarchie en poursuivant les réformes. À la classe dirigeante de donner signe que le message du peuple est reçu. Pour faire écho aux revendications du peuple, les premiers gestes de la classe dirigeante doivent aller dans le sens d'une réduction des inégalités. Employer les diplômés-chômeurs. Et un autre geste revendiqué et qui me parait des plus urgents, écarter de l'appareil de l'état certains Fassis qui la monopolisent d'une façon indécente sans trop de bénéfices pour le peuple. Tiens, pourquoi ne pas nommer un premier ministre issu du scrutin populaire. Un élu.


Le départ de Ben Ali a effectivement rendu nerveux beaucoup de Marocains, voilà pourquoi dans les réseaux sociaux certains se montrent plus royalistes que le roi. Je les comprends. Ils savent de quoi sont capables certains manipulateurs extérieurs. Je trouve contreproductif le comportement de certains intellos marocains à l'étranger, des pseudoprogressistes, qui croient forcer la marche d'un peuple qui sait prendre son temps.


À partir de mon ''confort démocratique'' québécois, je ne me sens pas la légitimité, même si je suis marocain, de dicter à tout un peuple comment devrait-il faire sa révolution, encore moins comment organiser son débat! L'important c'est qu'ils débattent! Je fais confiance aux Marocains et je m'incline devant eux.


Ils sont mon ROI!


Note:


1. Amour fol et non amour fou par respect aux paroles de la chanson ''Les vieux amants'' de Brel.



Les peuples arabes se libèrent, chacun à sa manière...

Mohamed Lotfi (Reçu le 02/08, mis en ligne le 2011-02-11, avec ajouts de Mohamed Lotfi)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


«Va quérir la dignité en enfer s'il le faut ! Et refuse l'humiliation, même au paradis.» Al-Mutanabbi. (grand poète arabe du 10me siècle)


La dignité humaine s'est exprimée haut et fort dans la rue arabe et aucun régime politique désormais, ne pourra faire abstraction de sa force mobilisatrice. Toute décision politique qui ne tiendra pas compte d'elle, sera vouée à l'échec. La dignité des peuples arabes, fera partie des calculs géostratégiques des grandes puissances, en Europe et en Amérique. Il faut désormais composer avec elle.


Cette soif de dignité a déjà été portée par des grands leaders arabes et africains avant et aux lendemains des indépendances. Des forces obscures de la tyrannie se sont employées à éliminer ces amoureux de la démocratie et de la justice. Avec la collaboration active des CIA et des Mossad de ce monde, on a tué dans l'œuf tout élan démocratique. Aujourd'hui les peuples révoltés de Tunisie et d'Égypte honorent les mémoires des Farhat Hached, des Ben barka, des Lumumba, des Sankara et des milliers d'autres résistants morts pour la liberté et pour la dignité. Mohamed Bouazizi, simple vendeurs de fruits et légumes, s'ajoutera à la liste des grands libérateurs.


Cependant, l'accomplissement de la dignité des peuples arabes doit-il passer nécessairement par la chute brutale de tous ces régimes ? La comparaison, de certains observateurs, des récentes révoltes avec la chute rapide du bloc communiste en 1989, illustre non seulement une ignorance de l'histoire, mais trahi ce préjugé longtemps entretenu: ''Ils sont tous pareil, les arabes..!''.


Oui, les 22 pays arabes partagent bien des choses, en langue, en culture et en religion, mais ils ne sont pas tous tout-à-fait pareils. Ne comparez pas la Tunisie avec la Jordanie. Ne comparez pas la Syrie avec l'Arabie Saoudite. Ne comparez surtout pas le Maroc avec l'Égypte. En 1952, au moment ou Nasser montrait la porte de sortie à Farouk (l'avant dernier roi d'Égypte), au Maroc, Mohammed V soutenait depuis plusieurs années l'Istiqlal, le mouvement pour l'indépendance. Ce courage et cette fidélité aux aspirations légitimes du peuple ont valu à Mohammed V d'être déporté en 1953 avec toute sa famille pour un exil de deux ans. Cette révolution portée par un Roi et son peuple, forcera la France à reconnaître au Maroc son indépendance en 1956.


Force est d'admettre que, 55 ans plus tard, cette ''Révolution d'un roi et d'un peuple'' marque encore l'inconscient collectif des marocains. Malgré les révoltes et les répressions, (celles du 23 mars 1965, celles de juin 1981 à Casablanca, celle de 1984 à Marrakech et celle de 1994 à Tétouan), malgré les détentions arbitraires des opposants, malgré les disparitions, malgré le mépris total des libertés. Malgré les très durs années de plomb qui ont occupé la majeure partie du règne de Hassan II, le 25 juillet 1999, presque trois millions de marocains étaient présents à ses funérailles pour lui rendre un dernier hommage.


Non, le peuple marocain n'est ni servile, ni naïf. Ses révoltes et ses indignations avaient fini par porter fruits. ''Notre ami le Roi'' est paru en 1990, révélant la face cachée du régime Hassan II. Le mur de Berlin venait de tomber. Le monde avait changé. Hassan II a su reconnaître à temps qu'il devait changer aussi. Dès 1990, alors que Ben Ali en Tunisie entamait ses propres années de plomb, Hassan II mettait fin aux siennes. D'abord, il a commencé par libérer tous les prisonniers politiques dont les reclus de Tazmamart et la famille Oufkir. Il a mis sur pied un Conseil consultatif des droits de l'Homme. Il a gracié les opposants politiques en exil en permettant leur retour. L'un d'eux sera nommé premier Ministre. Il a entamé une libéralisation de la presse. Il a aussi mis fin aux chansons écrites à sa gloire. Il a entrepris un dialogue avec les partis politiques. Certes, aux yeux des opposants, tout ça n'était pas assez suffisant pour réformer la monarchie, pour réduire la concentration du pouvoir et mettre fin au clientélisme et la corruption. Mais aux yeux du peuple, le père de la marche verte avait bien rempli son contrat de roi. Celui de garder intact l'unité du pays et sa stabilité.


Vers la fin de son règne, Hassan II avait pour son peuple et même pour ses opposants un regard plus attendri. L'adaptation au temps et à l'histoire faisait partie de son génie politique. Même ses plus farouches opposants reconnaissent qu'aucun autre chef d'état arabe ne possède une telle qualité.


Avec l'avènement de Mohammed VI en 1999, d'autres réformes et ouvertures ont vus le jour. Ils sont rappelés par mon confrère Abderahamane Elfouladi dans son dernier journal Maghreb-Canada Express (http://www.maghreb-canada.ca/journal/2011/n92_3.pdf) : - L’instauration de l’instance Équité et réconciliation qui a contribué à tourner définitivement la page des années de plomb; en écoutant et en compensant matériellement les victimes des violations passées des droits de la personne. - l'Initiative nationale du développement humain pour l’insertion économique des plus démunis. - La multiplication des projets structurants (routes, autoroutes, barrages...). - L’amélioration des conditions de vie dans les campagnes et la lutte contre l’analphabétisme. - La décentralisation et la régionalisation. - L’adoption d’un nouveau code de la famille qui assure plus de droits aux femmes.


Il est surprenant d'apprendre dans un sondage commandé par le journal TelQuel en 1999, que le seul reproche que les marocains font à leur roi c'est d'être un peu trop féministe! Encore plus surprenant, les répondants ne reprochaient nullement à Mohammed VI d'être le 7me monarque le plus riche au monde! Pour eux, le roi participe au développement économique du pays!


Mohammed VI s'est déplacé 35 fois dans les prisons marocaines (souvent sans la présence des médias) pour voir à l'amélioration des conditions de vie et pour introduire ce concept nouveau pour le Maroc qu'est la réinsertion sociale des détenus. Alors que son père envoyait des tortionnaires (au coeur des années de plomb) dans certaines prisons, Mohammed VI envoie des professeurs, des éducateurs et ce malgré une mentalité marocaine qui ne reconnaît pas encore aux détenus leur droit à la réhabilitation. La Fondation qui porte son nom, s'emploie à changer les mentalités pour insérer au coeur du système carcéral marocain le concept de respect des droits de l'homme. À deux reprises, j'en étais le priviligié témoin par mon travail de journaliste et de réalisateur radio.

(http://www.souverains.qc.ca/aroukacha2.html)


Les critiques du règne de Mohammed VI diront que tout ça ce n'est que de la poudre aux yeux destiné à améliorer l'image internationale du régime. Qu'en matière de liberté d'expression, après avoir suscité de grands espoirs, au début des années 2000, certains journaux et revues ont vu leurs portes fermées. Quelques journalistes ont été arrêtés et jugés pour atteinte à la personne du Roi. Avant que ça ne devienne un scandale dans l'opinion internationale, Mohammed VI a dû les gracier. À quelques reprises, le régime de M6 a démontré qu'il prouve effectivement des difficultés à se débarrasser de vieux réflexes. (On ne se débarrasse pas de jour au lendemain des hommes de l'ancien régime). Ceci dit, contrairement à ce que certains laissent croire, le régime de Mohammed VI n'est point comparable à celui policier de Ben Ali. Ce dernier était un homme détesté par le peuple tunisien. Mohammed VI jouit d'affection et d'une grande popularité auprès du peuple marocain.


Alors qu'en Égypte le peuple réclame le départ de Moubarak en occupant la rue depuis des jours, au Maroc, les hauts-diplômés chômeurs qui manifestaient régulièrement devant le parlement à Rabat se sont retirés pour ne laisser aucune ambigüité sur leur intention. Le 28 novembre dernier, trois millions de marocains (8% de la population) sont descendu dans les rues de Casablanca pour affirmer leur attachement à la marocanité du Sahara et à l'unité territoriale. Au Maroc, unité territoriale et monarchie vont de pair.


Sur Facebook des milliers de jeunes marocains renouvellent leur allégeance à la monarchie en mettant en avant la devise nationale: Dieu, la Patrie, le Roi. Cependant, tout en affirmant être contre l'abolition de la monarchie, beaucoup de participants à ce débat, devenu national, dénoncent l'ampleur de la corruption, particulièrement celle qui enrichie les riches. Ils revendiquent plus de justice et plus de démocratie. Un appel à une "marche d'amour " en l'honneur du roi a été lancé pour le dimanche 6 février, dans les rues de Casablanca. Des milliers de marocains y ont vu un piège et ils ont répondu: ''Notre amour n'a pas besoin d'être démontré''. ''Sortir dans la rue pour crier qu'on soutient le roi, voudrait dire qu'on essai de se rassurer". Certains ont vu dans cet appel un manque de respect envers les manifestants égyptiens et tunisiens.


Si les tunisiens et les égyptiens ont choisi la rue pour rétablir leur dignité, les marocains, eux, ont opté apparemment pour une autre méthode. Celle du débat. Du moins pour l'instant. Les manifs dans les autres pays arabes les renvoient à leur propres réalités pour faire le point sur leur rapport avec la classe dirigeante, sans peur et sans tabou. À cette dernière de savoir retenir de la sagesse des marocains une autre façon de manifester sa dignité.


Comme des milliers de marocains à l'étranger, j'ai parfois le défaut d'être impatient de voir un jour au Maroc une monarchie constitutionnelle à l'anglaise. Une monarchie ou le roi règne, mais ne gouverne plus. À la lumière des récents évènements, faut-il lire entre les mots de ces paroles visionnaires d’Hassan II, que ce jour n'est pas trop loin ? "Il viendra un jour où l'instabilité politique du Maghreb créera des révoltes populaires, j'ai reformé ma constitution pour avoir la stabilité populaire, politique, économique et sociale. Je mène ma barque pour que le Prince Héritier puisse la diriger facilement contre vents et marées. Mes sujets resteront toujours attachés à la monarchie". Quoi qu'il arrive, il y aura pour la monarchie marocaine un avant et un après 14 janvier 2011.


La démocratie a trop longtemps brillé par son absence dans le monde arabe. Mais depuis une dizaine d'années, les peuples avancent vers elle. Certains avec plus de difficultés que d'autres. Notre devoir est de respecter la marche des peuples. Chacun selon son rythme et à sa manière. La démocratie sera la leur parce qu'elle sera produite par eux et pour eux. Nul besoin d'une puissance étrangère. Nul besoin de leur faire un dessin.


Cliquez et écoutez Radio Canada/ Entrevue:

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/LapresmidiPorteConseil201102041305_1.asx


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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!


Partir ou « Toi, moi... et l'amour! »


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Livres : www.societascriticus.com


J'ai vu Partir au cinéma Beaubien. Comme il coupait en partie un livre sur l'amour que j'ai lu et pour lequel j'attendais le moment propice d'en parler, le moment est venu avec ce film. Je me réfèrerai donc tant au livre qu'au film dans mes commentaires.


Hefez, Serge, 2009, Antimanuel de psychologie. Toi, moi… et l'amour!, France: BRÉAL, 2009, 264 p., Format : 14X20,5, ISBN 9782749509181. Distribution pour le Québec: www.somabec.com


Partir (France, 2009, 86 minutes)

Genre: drame

Réalisé par Catherine Corsini

Mettant en vedette Yvan Attal, Sergi Lopez et Kristin Scott Thomas

Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l'oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu'elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari de l'aider à installer un cabinet. À l'occasion des travaux, elle fait la rencontre d'Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante.


Commentaires de Michel Handfield (02/21/2011)


L'amour contre l'amour!


« Aimer c'est aussi haïr, avoir peur, répéter des situations ou des sensations désagréables, détruire, et se détruire. L'amour, c'est l'ambivalence des affects, et nul ne peut s'en dispenser... » (p. 184)


Désirs, sexualité, amour, culpabilité, peines et risques, car l'amour a aussi sa part de risques surtout quand l'amour change de main! Ainsi, Suzanne avait l'air heureux, mais un brin ennuyé dans sa vie bourgeoise. Cependant, avec la rencontre de l'ouvrier qui est venu faire son cabinet de kinésithérapeute, dans une pièce de la maison, tout a changé : ce fut l'attraction mutuelle!


Quand elle quitte son mari pour cet ouvrier, il fera tout en son pouvoir pour les faire crever à petit feu ou la faire rentrer à la maison, car il en a les moyens. Il fait bloquer sa carte de crédit et son accès à ses comptes bancaires par exemple. Il a aussi les moyens de les empêcher de travailler, de par ses contacts. L'amour qui se sent trahi devient facilement haineux face à son objet de désir.


L'amour, ce n'est pas toujours stable! Quand les deux aiment, ça va, mais si l'un n'aime plus et que l'autre a toujours le feu, ce peut être la guerre! C'est pour ça que l'amour et le couple n'ont pas toujours été liés dans l'histoire de l'humanité! Jusqu'au XVIIIe siècle, on épousait « quelqu'un choisi par le père pour assurer la sécurité et la transmission des valeurs de la société. » (p. 144) Quelqu'un qui pouvait aider à développer l'entreprise familiale ou la terre par exemple. À vivre ensemble, ils finiront bien par s'aimer disait-on! Sinon, il pouvait toujours y avoir des escapades à côté du couple officiel. Amour et institution du mariage n'étaient pas la même chose. De toute façon, l'amour avait différentes déclinaisons, dont l'amour galant.


Mais, avec la montée de l'individualisme et l'importance accrue de Soi, tout a changé. Puis, avec l'arrivée du divorce civil, tout peut se consumer très rapidement. Des années de vie commune, avec des enfants, effacés par un coup de passion et la sagesse d'un jugement!


« Ainsi, l'amour devient une valeur essentielle mais contradictoire, indispensable au bonheur du couple et de chacun, mais il devient aussi dangereux lorsqu'il est empreint de passion. Il est à la fois ce qui peut assurer la continuité d'un mariage et d'une famille, et ce qui peut tout faire voler en éclats... » (p. 145)


Question de contrat ou de passion? Question d'intérêts? Pour-soi, pour l'autre ou pour nous, c'est-à-dire la cellule familiale incluant des enfants. Après la passion, il peut rester l'amour, l'amitié ou l'évaluation du risque! Risque de perdre ce statut social que l'autre peut apporter? Risque d'être seul? Peur d'errer de l'un(e) à l'autre, avec les risques associés au SIDA par exemple, qui est venu changer bien des choses dans le paysage de l'amour sexuel.


Demeurer ou revenir de force au foyer conjugal, par l'attraction de l'argent par exemple, est-ce une meilleure solution? S'effacer pour sauver les apparences, est-ce nier son bonheur? Donc, se nier? Mais, l'individu ne pouvant se nier comme ce fut jadis le cas dans l'histoire, où « l'individu était défini non pas par ce qu'il contenait à l'intérieur de lui-même, mais par la façon dont la société et sa famille le déterminaient » (p. 180), il doit aujourd'hui s'affirmer libre et heureux!


« En érigeant le bonheur individuel en norme absolue, la société moderne se retrouve prisonnière d'un paradoxe : elle doit légiférer de plus en plus, pour permettre à chacun d'être toujours plus libre de ses choix. » (p. 248)


Mais, ce faisant, existe-t-il toujours une société ou ne s'agit-il plus que d'un agrégat d'individus? Où est passé le lien? Celui familial comme celui social ou politique? Voilà la question! Et comme nous n'avons plus confiance au Politique pour y répondre, nous nous tournons de plus en plus vers le psy pour le faire!

« Y compris sur la question cruciale, vitale, passionnante, centrale, qui rend à mes yeux la psychologie inépuisable : comment faire en sorte que les individus – moi, vous, nous, qui naviguons à vue dans un monde en perpétuelle transformation – restent reliés les uns aux autres, encore et toujours? Puisque c'est le lien qui fait de nous des humains... » (p. 263)


Mais, justement, ce lien est parfois difficile à transformer. À défaut de pouvoir le faire, certains s'en accommodent alors que d'autres peuvent le couper plus ou moins drastiquement, avec des conséquences parfois dommageables! C'est là toute l'essence de ce film : partir ou revenir? Laisser prise ou agripper? Bon film, bon livre!


Hefez, Serge, 2009, ANTIMANUEL DE PSYCHOLOGIE. Toi, moi… et l'amour!, France: BRÉAL, 2009, 264 p., Format : 14X20,5, ISBN 9782749509181. Distribution pour le Québec: www.somabec.com


ANTIMANUEL DE PSYCHOLOGIEQue se passe-t-il dans notre tête et dans celle des autres? Comment ça marche, l'inconscient? Le désir? L'angoisse? Le sexe? Le couple? La famille? Pourquoi les hommes et les femmes sont-ils si différents? Et, d'ailleurs, sont-ils si différents? Peut-on aimer sans se tromper?


En inventant la psychanalyse il y a à peine un siècle, Freud ne se doutait pas que notre société tout entière allait s'organiser autour de la quête du bien-être personnel, et que l'on attendrait des psys qu'ils expliquent sur quoi se fonde le bonheur, puisque c'est censé être leur spécialité.


Dans cet Antimanuel de psychologie, Serge Hefez ne donne ni conseils ni recettes. Avec son enthousiasme habituel, il suit le fil de la construction du lien amoureux pour nous emmener à l'intérieur des cerveaux, des inconscients, des âmes, des histoires, des vies. Il raconte comment se fabriquent les humains, et pourquoi vivre ensemble est, souvent, si compliqué, mais aussi si étonnant, joyeux, douloureux, sexy, décourageant, troublant, déstabilisant, créatif, épuisant, inépuisable. Non pas pour nous apprendre des règles et des modes d'emploi, mais plutôt pour nous faire découvrir la richesse et la complexité extraordinaires des liens qui tissent notre humanité. Et pour comprendre, un peu mieux, comment l'amour vient aux humains, et pourquoi cette question les passionne autant.


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Nouveaux livres reçus


Reçu le 16 février 2010. Quoidbach, Jordi, 2010, Pourquoi les gens heureux vivent-ils plus longtemps?, Paris : Dunod / Collection PETITES EXPERIENCES DE PSYCHOLOGIE, Format : 14X22, 240 p. ISBN 9782100543281. www.somabec.com


Existe-t-il un gène du bonheur? Le bonheur des uns fait-il le malheur des autres? La beauté rend-elle heureux? Les femmes souriantes ont-elles plus de chances de se marier? Les enfants font-ils le bonheur? Le bonheur est-il contagieux?


Nous courons tous après le bonheur. Qui, en effet, n'a pas un jour souhaité être plus riche, plus admiré, plus puissant, s'imaginant être ainsi plus heureux. S'il semble évident que le bonheur est la conséquence d'une vie prospère, longue et épanouie, il en est aussi la cause! Et oui, se sentir heureux... rend heureux! Après la lecture de ce livre, le bonheur n'aura enfin (presque) plus de secrets pour vous!


Au sommaire:


Chapitre 1: Être heureux; Chapitre 2: Bonheur et société; Chapitre 3: Bonheur et conséquences; Chapitre 4: Bonheur: mythes et croyances; Chapitre 5: Les vraies clés du bonheur; Chapitre 6: Le bonheur en pratique.



Reçu le 4 février 2011 : Anctil, Pierre, 2010, Trajectoires juives au Québec, Québec : Presses de l'Université Laval, 246 pages / ISBN : 978-2-7637-8969-9 / 29,95 $

www.pulaval.com/catalogue/trajectoires-juives-quebec-9557.html


Qu’ont en commun la carrière politique de René Lévesque, le boulevard Saint-Laurent, le galeriste Max Stern et la littérature yiddish montréalaise ? Tous ces thèmes sont l’occasion de découvrir et de mieux connaître l’identité juive au Québec telle qu’elle est apparue au cours du XXe siècle, à la faveur de différents contextes culturels et historiques. Dans cet ouvrage, Pierre Anctil propose douze études menées à partir d’un nouveau paradigme situé d’emblée à l’intérieur des études québécoises. Délaissant les analyses traditionnelles sur l’antisémitisme et les rapports entre Juifs et francophones, Pierre Anctil avance un parcours où l’étude des Juifs québécois est un sujet autonome possédant une valeur en soi. On voit ainsi se distinguer des lieux d’expression et des domaines d’action au Québec où les Juifs ont contribué de manière exceptionnelle à l’avancement de la société et ont dégagé des trajectoires originales. Ces travaux récents ouvrent la voie à des réflexions nouvelles sur l’apport juif à la québécitude et sur la complexité d’une identité québécoise conjuguée de multiples manières.


Pierre Anctil


Pierre Anctil est professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa et détenteur d’une bourse Killam du Conseil des arts du Canada consacrée à la biographie du poète yiddish montréalais Jacob-Isaac Segal.

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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


LE DURAS SHOW (terminé)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Une présentation de LA COMPAGNIE MOBILE HOME

http://compagniemobilehome.com

Performeurs-comédiens-danseurs : Patrick Lamothe, Élinore Fuetter, Carole Nadeau, Jacqueline van de Geer, Steeve Dumais et Lucas Jolly

Mise en scène : Lucas Jolly et Steeve Dumais

Son : Thierry Collins ▪ Éclairage et direction technique: Michel Fordin


Du 22 au 26 février à 20h et 26 février 16h

22, 23, 24, 25, 26 février 2011 à 20h

Supplémentaire 26 février 16h

Théâtre La Chapelle, 3700 rue St-Dominique.


Mise en scène : Lucas Jolly et Steeve Dumais


L’univers de l’écrivain français Marguerite Duras représente un terreau des plus riches pour qui s’intéresse à l’interdisciplinarité. Écrivain prolifique autant pour le théâtre que pour le roman, cinéaste innovatrice, Duras n’a jamais cessé de questionner les limites des disciplines. Elle les fait se répondre dans un écho novateur et crée ainsi une oeuvre où les frontières entre le fictif et le biographique disparaissent pour mythifier son auteur.


Le Duras show est un spectacle hommage à Marguerite Duras, une chambre de résonnance pour son oeuvre, un spectacle multidisciplinaire en forme de mosaïque intégrant la danse, la vidéo et le jeu d’acteur. Tout en confrontant l’oeuvre artistique de Duras à son propre personnage d’écrivain, son personnage public, le spectacle met en scène plusieurs extraits de son répertoire autant théâtral que romanesque, autant radiophonique que cinématographique, photographique ou biographique, pour créer une pièce qui transpose sur scène la mécanique de pensée et d’expression du personnage qu’est Marguerite Duras.


Inspiré par son style particulier, qui se distingue par la déconstruction de la narration et des éléments du récit, l’accent est mis sur la multiplication du personnage de Marguerite Duras. Les performeurs, hommes et femmes, deviennent Duras. Les personnages de sa fiction forment ainsi une chambre des miroirs où ils se répondent et se multiplient. Des extraits vidéos et sonores mettent en scène l’auteur et ses personnages se superposant au jeu d’acteur et à la danse. Le ton du spectacle est celui de la trace, de la confidence et du souvenir.


Fondée par Steeve Dumais et Lucas Jolly en 1999, La Compagnie Mobile Home élabore des spectacles multidisciplinaires tant dans l’espace urbain qu’en salle, selon la teneur des projets. La Compagnie Mobile Home développe des structures de spectacles hybrides et non conventionnels se rapprochant de l’installation, de la performance, autant que du théâtre de rue ou du cabaret surréaliste. Elle tente d’y révéler l’ambigüité des apparences, l’animalité inassumée, le travestissement du réel, la nécessité du jeu et de la folie.


Commentaires de Michel Handfield (02/27/2011)


Nous n'avons pu compléter ce texte avant la fin de ce spectacle, qui ne durait que 5 jours, car nous couvrions en même temps les Rendez-Vous du Cinéma Québécois.



Cabaret autour de Duras.


Il y a ce que l'on est, ce que l'on croit être et ce que l'on montre! Dans le cas de Marguerite Duras, on est face à une personnalité multiple qui savait jouer avec les silences communicatifs et la mémoire de l'oubli. Différents comédiens-danseurs en présentent différentes facettes sur scène, que ce soit des anecdotes, des citations ou des extraits de son œuvre. Intéressant si l'on connait Duras. Si on ne la connait pas, cela peut donner le gout de la découvrir.


J'ai bien aimé le regard qu'elle portait sur le vêtement, car je n'oserai dire la mode : un utilitaire! Pour elle, le vêtement est un uniforme qui finit par nous définir. On est ce que l'on porte comme l'on est ce que l'on mange! Sauf pour les écrivains et les intellectuels, car ils sont davantage ce qu'ils écrivent, distrait de leur corps! « Ce n'était pas la peine de mettre de beaux habits parce que j'écrivais », disait-elle! Je suis tout à fait d'accord avec elle sur ce point, pour ne pas dire que c'est parfois tout à fait moi!


Tout cela prenait parfois des airs de cabaret philosophique, ce que j'ai apprécié. Le public aussi! De toute manière, la très grande majorité des personnes présentes semblaient aimer et connaitre Duras! Des initiés il va s'en dire. Ce cabaret avait son public cible et l'a très bien rejoint.


J'avoue que n'étant pas un lecteur de romans – je suis un lecteur d'essais – mais suivant le théâtre et le cinéma, je me retrouvais davantage dans ces référents. Je ne faisais donc pas partie du cercle des initiés littéraires, mais je n'étais pas perdu non plus. Par contre, pour ma conjointe, qui ne connaissait pas Marguerite Duras, cela a suscité de la curiosité de sa part. Ça ne passera peut-être pas par la lecture dans son cas, mais certainement par le cinéma, car Marguerite Duras a écrit pour le grand écran, notamment Hiroshima mon amour.


Un barrage contre le pacifique fut aussi repris pour le grand écran en 1958 (réalisé par René Clément, avec Silvana Mangano et Anthony) et en 2009 (réalisé par Rithy Panh, avec Isabelle Huppert dans le rôle de la mère). Nous en avons d'ailleurs parlé dans Societas Criticus, Vol. 11 no 3, du 3 avril 2009 au 8 juin 2009.


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Duras

http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_barrage_contre_le_pacifique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_contre_le_Pacifique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_barrage_contre_le_Pacifique_(film,_2008)



ANGLE MORT

RÉALISÉ PAR DOMINIC JAMES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


METTANT EN VEDETTE KARINE VANASSE ET SÉBASTIEN HUBERDEAU

À L’AFFICHE DÈS LE 25 FÉVRIER PROCHAIN

Montréal, le 3 février 2011 – À temps pour la relâche scolaire, ANGLE MORT débarquera sur les écrans du Québec le 25 février prochain. Réalisé par Dominic James , le film met en vedette Karine Vanasse , Sébastien Huberdeau et Peter Miller. Produit par André Rouleau de Caramel Films, le thrilleur a été tourné à Cuba l’hiver dernier. Adrien Morot, en lice aux Oscarsâ pour son travail sur le film BARNEY’S VERSION, signe d’ailleurs les maquillages du film ANGLE MORT.

Les Québécois Éric et Stéphanie vont passer leurs vacances d'hiver dans un pays d'Amérique latine, dans une région renommée pour ses pistes de randonnée. En plus de devoir composer avec l'omniprésence des militaires, la population de la Republica de Santiago est traumatisée par les crimes d'un tueur en série pyromane qui sévit sur les routes de la région.

Réalisé par Dominic James et produit par André Rouleau de Caramel Films, ANGLE MORT est distribué par Remstar. La première tapis rouge du thrilleur mettant en vedette Karine Vanasse , Sébastien Huberdeau et Peter Miller aura lieu le lundi 21 février prochain au Cinéma Impérial.

Commentaires de Michel Handfield (02/25/2011)


Pour voir des Québécois s'essayer dans un genre pas toujours facile à maitriser : le thrilleur. Avec des incohérences (1) et quelques clins d'oeil, notamment à Duel.


Un divertissement, car on sait assez rapidement pourquoi et comment le tueur choisit ses victimes, car ce n'est pas un hasard. Il a un modus operandi! Quant au motif, on l'imagine assez vite lui aussi, ce que nous confirme la vue de l'homme en question, qui semble intouchable!


Vous pourrez toujours prendre plaisir à refaire le scénario dans votre tête par la suite, ce qui m'a amusé!


Note :


1. Stéphanie est une photographe de presse qui a parcouru différents pays, mais elle a de la difficulté avec l'espagnol! Me semble que j'aurais choisi une autre destination à sa place! Mais, il est vrai que les journaux de la place qu'elle consulte sur internet, et dont on montre les grands titres, sont tous en français! De quoi faire croire qu'on y parle français comme à Montréal! Pourrait-on trouver crédible un film espagnol, dont une partie de l'action se passerait à Montréal, qui montrerait Le Devoir, La presse et The Gazette en espagnol par exemple? Pas vraiment, mais ça n'empêche pas de s'amuser de ce film. Au contraire même. On peut prendre un plaisir à s'en amuser! Mais, pour cela il faut le voir.


L’ILLUSIONNISTE DE SYLVAIN CHOMET

Depuis le 4 février


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film d’animation L’ILLUSIONNISTE, deuxième long métrage du réalisateur de Les Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet. Finaliste pour le prix Golden Globe du Meilleur film d’animation, il prendra l’affiche le 4 février prochain.


À la fin des années 50, une révolution agite l’univers du music-hall : le succès phénoménal du rock, dont les jeunes vedettes attirent les foules, tandis que les numéros traditionnels – acrobates, jongleurs, ventriloques – sont jugés démodés. Notre héros, l’illusionniste, ne peut que constater qu’il appartient désormais à une catégorie d’artistes en voie de disparition. Les propositions de contrats se faisant de plus en plus rares, il est contraint de quitter les grandes salles parisiennes et part avec ses colombes et son lapin tenter sa chance à Londres. Mais la situation est la même au Royaume-Uni : il se résigne alors à se produire dans des petits théâtres, des garden-parties, des cafés, puis dans le pub d’un village de la côte ouest de l’Écosse, où il rencontre Alice, une jeune fille innocente qui va changer sa vie à jamais.


Tiré d’un scénario inédit du grand Jacques Tati, L’ILLUSIONNISTE est une fable burlesque à la fois drôle et tragique. Suite à sa première mondiale au Festival du film de Berlin, le film a été présenté en ouverture du Festival du film d’Annecy et a été sacré Meilleur film d’animation au European Film Awards et par le New York Film Critics Circle.


Commentaires de Michel Handfield (09/02/2011)


Comparé aux Triplettes de Belleville, c'est un film plus noir ! La fin d'un temps, les années 50, et l'arrivée du Rock n Roll qui ouvre sur un nouveau showbizness ! Le monde ne sera plus le même.


Les modes passent et les artistes disparaissent avec les changements de garde ! De nouveaux venus les remplacent, mais ils disparaitront à leur tour. C'est la vie, comme le chantait Emerson Lake and Palmer, célèbre groupe de rock progressif britannique des années 70 ! (1) Pourtant, qui en parle aujourd'hui... alors que les magiciens reviennent à l'avant-plan ?


Mais, tous ne passent pas aussi bien au travers des périodes creuses. On le voit dans ce film. Si les crises sont difficiles, elles affectent tout le monde et créent des solidarités. Par contre, les changements de modes en affectent certains alors que d'autres sont sur une lancée. On est alors bien moins enclin à sympathiser envers ceux qui vivent un déclin, car on ne les voit tout simplement plus !


Puis, si on les voit, on se dit qu'ils n'ont qu'à faire autre chose ! Mais, il n'est pas donné à tous de passer de magicien ou ventriloque à chanteur de rock n roll par exemple même si la demande du jeune public est là ! Les portes se ferment donc une à une devant eux, remplacés par de nouveaux venus.


Ce film est davantage qu'un constat sur les changements de modes dans le showbizness ; c'est une fable sur les travailleurs laissés pour compte par les changements technologiques et les délocalisations industrielles, car c'est le même phénomène. Le désespoir de ne plus être capable de vivre par ce que l'on a toujours fait, ni de faire vivre nos proches ! Puis, il y a la difficulté ou l'incapacité de faire autre chose. Un magicien ne peut pas davantage se transformer en rockeur qu'un machiniste peut devenir un programmeur-analyste, surtout à 57 ans ! Quant à suivre son travail, ce n'est pas évident s'il s'en va en Chine !


On ne se voit plus de la même façon dans une glace, ni dans l’œil des autres ! La magie n'opère plus, celle-ci étant symbolisée par la relation que notre magicien a avec Alice. Le pays des merveilles n'est plus. Le rêve s'est brisé au contact du marché ! Alice se volatilisera et le pays des merveilles n'aura duré qu'un temps. Bref, nous avons droit à une fable hyperréaliste de Sylvain Chomet. Où la plupart ne verront qu'un dessin animé plus noir que les triplettes de Belleville, j'ai vu une fable sur le changement et ses impacts.


Note :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Emerson,_Lake_and_Palmer



LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADÈLE BLANC-SEC

UN FILM DE LUC BESSON


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L'AFFICHE AU QUÉBEC DEPUIS LE 4 FÉVRIER


Adaptation cinématographique de la célèbre série de bandes dessinées de Jacques Tardi, le film a enregistré plus de 1 500 000 entrées au box-office français.


En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires...


Se déroulant dans un Paris haut en couleur, le film met en vedette Louise Bourgoin (La Fille de Monaco) dans la peau de la célèbre héroïne française, Gilles Lellouche (Ne le dis à personne) dans le rôle de l'inspecteur Caponi, Mathieu Amalric (Tournée) en l'infâme Dieuleveut et Jean-Paul Rouve (La vie en rose) dans le rôle de Justin de Saint-Hubert.


LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADÈLE BLANC-SEC prendra l'affiche à travers le Québec dès le 4 février prochain.


Commentaires de Michel Handfield (08/02/2011)


L'histoire débute dans le Paris du 4 novembre 1911. On est dans le ton « fin XIXe » ! (1) Les caractères sont typés, genre BD ! Le tournage fait aussi bandes dessinées !


Adèle Blanc-Sec est en Égypte pour rapporter une momie et la ressusciter ! Pendant ce temps, à Paris, un œuf éclot avec 135 millions d'années de retard. Mais, ces éléments disparates en apparence ont des liens qu'Adèle Blanc-Sec ficèlera ! Je n'ai pas pris davantage de notes, mais j'ai bien ri ! Un film qui fait

du bien !


Note :


1. En effet, les historiens s'accordent à dire que les siècles historiques ne concordent pas toujours avec les siècles mathématiques ! Ainsi, on parle du court XXe par exemple : Hosbawm, Eric, 1999, Age of extremes. The short Twentieth century, 1914-1991, London: Abacus


Hyperliens :


www.adeleblancsec-lefilm.com/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Tardi

www.luc-besson.com/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Besson



L’AUTRE DUMAS de SAFY NEBBOU

Depuis le 21 janvier


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Les Films Seville, une filiale d’Entertainment One, est heureuse d’annoncer la sortie du film L’AUTRE DUMAS, de Safy Nebbou (L’Empreinte de l’ange). Drame historique mettant en vedette Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde et Mélanie Thierry.


Alors qu'Alexandre Dumas et Auguste Maquet, son nègre littéraire, sont au sommet de leur collaboration, Maquet décide de se faire passer pour Dumas afin de séduire Charlotte, une admiratrice de l'illustre écrivain.


Entre les deux hommes, l'affrontement est inévitable. Dans Paris, la Révolution de 1848 se prépare...


Adaptation de la pièce de théâtre « Signé Dumas », écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette, L’AUTRE DUMAS marque la troisième rencontre entre l’univers du célèbre écrivain et Gérard Depardieu. En effet, ce dernier a déjà interprété le personnage de Porthos dans L’homme au masque de fer, ainsi que le Compte de Monte-Cristo dans la mini-série éponyme, réalisée par Josée Dayan.


Commentaires de Michel Handfield (08/02/2011)


M Dumas est un républicain convaincu... doublé d'un libertin ! Auguste Maquet, son nègre littéraire, est son inverse : fidèle à sa femme, conservateur et royaliste ! Alors qu'ils sont dans un hôtel de Trouville, Dumas ne peut travailler dans la grande chambre qu'on lui a donnée. Il change donc avec celle de son nègre, plus petite mais avec vue sur mer. Dû à ce changement, une belle inconnue prendra Auguste Maquet pour Dumas et il se plaira au jeu !


Si cette imposture a des conséquences jusqu'à la fin du film, on y apprendra aussi qui sont ces deux hommes : des esprits contraires qui se complètent ! Ce que Dumas a en tête, Maquet le met en mots. Si Paquet est raffiné, Dumas est populiste ! Mais, il peut passer au raffinement au besoin. Raffiné, rustre et séducteur qu'Alexandre !


Un film intéressant, avec une finesse dans les dialogues.


Hyperliens :


www.lautredumas-lefilm.com/

http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Autre_Dumas


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Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Ryan's Renaissance (RIDM 2010)

www.youtube.com/watch?v=PCevW36vzN0


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


D’enfant chéri de l’Office national du film à mendiant sur le boulevard Saint-Laurent. De sélectionné aux Oscars pour Walking en 1970 à alcoolique. De protégé de McLaren à oublié de tous. Le parcours de Ryan Larkin a tout de la descente aux enfers. En 2005, le sublime Ryan de Chris Landreth célébrait son immense talent. Deux ans plus tard, une lueur d’espoir s’allumait : à la demande de la musicienne Laurie Gordon, Ryan Larkin retrouvait ses crayons pour préparer un nouveau film, Spare Change. C’est l’histoire de ce bref retour à la vie, bouleversant et honnête, que chronique Ryan’s Renaissance. (HF)


Version anglaise. Précédé de Spare Change de Ryan Larkin.


PREMIÈRE MONDIALE

Réalisation : Nicola Zavaglia

Pays : Québec

Année : 2010

V.O : Anglais

Sous-titres : Français

Durée : 47 min

Image : Laurie Gordon, Nicolas Zavaglia

Montage : Nicolas Zavaglia

Son : Krassimir Halatchev

Production : MusiVision Logo Inc.


Filmographie

Barbed Wires & Mandolins (1997), L’éclipse du sacré (1998), Mediterraneo, mer intérieure (2000),

Harry Gulkin: Red Dawn On Main Street (2004), The Colour of Memory: Conversations With Guido Molinari (2005)


Commentaires de Michel Handfield (08/02/2011)


Enfant, le médecin avait conseillé aux parents de Ryan Larkin de lui donner de la bière noire parce qu'il était frêle. Sevré à l'alcool à un si jeune âge, il n’est pas surprenant qu'il soit devenu alcoolique. Prodigue en art, il rejoint l'ONF à 19 ans. Puis, ce fut la boisson, la drogue et la descente aux enfers jusqu'à ce renouveau à la fin de sa vie : la création d'un dernier film : Spare change ! C'est cette histoire que nous suivons dans ce film.


Une façon de voir que le génie ne donne pas une immunité au malheur et que les gens de la rue peuvent parfois être des génies méconnus ! Ce film est donc lourdement « loadé » au croisement du social et de la politique, car si politiquement on parle des gens de l'aide sociale comme de personnes à intégrer, regarde-t-on d'où elles viennent, qui elles sont et pourquoi elles sont là ? Parfois, ils peuvent en être arrivés là parce que le système n'a pas su les intégrer ! Un film qui devrait intéresser différents publics.


Hyperliens :


www.onf.ca/explorez-par/realisateur/Ryan-Larkin/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Ryan_Larkin


www.ryanbango.com/



L'amour fou


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Bande-annonce : www.youtube.com/watch?v=eEMivxmEYeA


Commentaires de Michel Handfield (08/02/2011)


Yves Saint-Laurent et Pierre Berger : 50 ans de vie commune ! Saint Laurent, le créateur de génie, Berger le gestionnaire ! Un film intéressant où le compagnon de vie de Saint-Laurent nous présente Yves !


Saint-Laurent fut assistant de Dior à 18 ans et a eu sa première collection à 21 ans ! Mis à pied quelques années plus tard, il crée sa maison de couture avec Pierre en 1962. Ils sont partis lentement.


On apprendra qu'Yves fut dépressif de naissance, mais s'intéressait au beau ! C'est ainsi qu'il a commencé sa collection d’œuvres d'art. Une collection qui s'est faite d’œuvres rencontrées par hasard ! Mais, des rencontres qui ont pris de la valeur avec le temps.


Pour Pierre, c'était la collection d'Yves, alors il a tout mis à l'encan pour faire une fondation. Pour lui, les œuvres ne doivent pas dormir, mais aller dans des musées et chez des collectionneurs privés qui les passeront à des musées, car l'art est fait pour être vu !


Un film intéressant pour qui s'intéresse aux personnages qui ont marqué leur temps, à la mode ou à l'art ! Un régal si vous vous intéressez aux trois à la fois.


Hyperliens :


www.ysl.com/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Saint_Laurent


Fondation Pierre Bergé – Yves Saint-Laurent :

www.fondation-pb-ysl.net/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Berg%C3%A9



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