Societas Criticus, Vol 13 no 5. 2011-04-01 – 2011-04-28. www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

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Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 13 no. 5, du 2011-04-01 au 2011-04-28.


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Cette revue est éditée à compte d'auteurs.

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7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.


Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.





Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.









Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Alternatives / Cochabamba + 1

Si les sondages disent vrai...


Essais


Une cantate autour de Cantat!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


JULIEN, Jacques, 2010, Archiver l'anarchie. Le capital de 1969 (essai) Voir Frisson des collines, le capital de 1969!


Nouveaux livres reçus

- POURQUOI VOTRE TÊTE SOIGNE-T-ELLE VOTRE CORPS?

- ORGANISEZ VOTRE VIE AVEC LE MIND-MAPPING


DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale. Au CCA, du 13 avril au 18 septembre 2011. Suivi des films BAUHAUS - MODEL & MYTH (vu au FIFA 2011) et LE PAVILLON ALLEMAND DE BARCELONE (vu au FIFA 2011)

Frisson des collines, le capital de 1969!

Une cantate autour de Cantat! (Sur la programmation du TNM)


Notes de festivals

Le Festival international du film sur l'art

Les rendez-vous du cinéma québécois


D.I. Musique!


La revente de billets : l’ADISQ souhaite faire cesser cette activité qui berne les consommateurs


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


Alternatives / Cochabamba + 1


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaire de Michel Handfield (2011-04-27)


Un an après la conférence de Cochabamba, tenue en Bolivie et portant sur les changements climatiques et les droits de la terre mère, s'est ouvert ce colloque d'Alternatives à Montréal sur les mêmes thèmes : Cochabamba + 1. J'y ai assisté du 15 au 17 avril dernier (1), car je considère toujours ce genre d'évènement comme formateur. J'essaie d'ailleurs d'assister à ce type de rencontre quelques fois par année pour mon propre intérêt.


Même si cela ne donne pas un texte en tant que tel, je prends toujours quelques notes pour références ultérieures. Cela fait autant partie de mon bagage qu'un livre que j'ai lu ou qu'un film que j'ai vu! Dans le cas précis de « Cochabamba + 1 », j'ai aussi trouvé quelques hyperliens à partager, ce qui a enrichi nos pages encore une fois.


En terminant, je tiens à souligner qu'il y avait là des gens de différents âges et milieux socioéconomiques, mais avec une préoccupation commune : les choses doivent changer au niveau de l'environnement et du système de production pour préserver non seulement les ressources, mais les milieux de vie. Si des actions doivent être prises internationalement, on doit aussi agir localement, voir à notre niveau en conscientisant des voisins ou des collègues de travail par exemple. Le slogan d'Alternatives, « La solidarité en action », avait toute sa raison d'être.


Note :


1. www.alternatives.ca/content/story/cochabamba-1-en-direct-sur-le-web.


Hyperliens


www.alternatives.ca


www.bastamag.net/article1001.html


www.actu-environnement.com/ae/news/conference-cochabamba-bolivie-climat-peuple_10102.php4


http://fr.wikipedia.org/wiki/Cochabamba_(Bolivie)



Si les sondages disent vrai...


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, sociologue et éditeur de Societas Criticus (2011-04-26)


Selon les médias et les sondages, la tendance est à une montée du NPD, ce que confirme le comportement des chefs du Bloc québécois, Gilles Duceppe, et du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, qui mettent en garde leurs sympathisants les plus mous contre ce choix de dernière minute. S'ils s'intéressent tant à Jack Layton et au NPD dans le « dernier droit » de la campagne, c'est que leurs chiffres montrent certainement qu'il peut leur faire mal.


Le risque est cependant que les votes de transfuges bloquistes ou libéraux allant au NPD ne soient pas assez pour donner un gain au parti de Jack, mais assez pour faire passer un conservateur entre ses opposants dans certaines circonscriptions serrées. On court donc un risque de gouvernement majoritaire avec très peu de votes en sa faveur. Un gouvernement conservateur majoritaire avec à peine 35% du vote devient même possible, car Jack Layton ne va pas chercher ses appuis chez les conservateurs, mais chez les libéraux ou les bloquistes, ses alliés de l'opposition! C'est dans ces cas-là que la proportionnelle serait la bienvenue!


Par contre, en terme de démocratie, je trouve cette nouvelle intéressante, car une alternative se dessine au Bloc Québécois au Québec pour ceux plus à gauche. On peut très bien être Québec Solidaire au Québec et NPD ou Libéral au Fédéral par exemple, surtout si l'on croit que la question du Québec doit d'abord se décider au Québec et non à Ottawa! De toute façon, le Bloc pourrait être majoritaire qu'il ne pourrait pas décider d'un référendum si les Québécois n'en donnent pas le mandat au Québec!


Moi-même, je suis pour un gouvernement plus centriste au fédéral, si possible de centre gauche comme une alliance libérale-démocrate, mais plus à gauche au provincial. C'est qu'au Fédéral on traite davantage de questions internationales, alors qu'au provincial on est déjà plus près des préoccupations de la vie quotidienne, comme en santé et en éducation. Au municipal, et surtout au niveau des arrondissements, je serais même prêt à de l'expérimentation. Un arrondissement pourrait tester la prestation de services publics par le privé alors qu'un autre pourrait favoriser les employés du secteur public et un troisième des alternatives à ces modèles comme des coopératives de travail et le recours à des organismes sans but lucratif de l'arrondissement par exemple. Ce serait l'occasion de voir différents modèles et de les mettre vraiment en concurrence. Une forme de rempart à la magouille et à l'inefficacité inhérente aux grands systèmes. Je dis bien aux grands systèmes, car il n'y a pas de modèle parfait et des entreprises privées sont tout aussi inefficaces et bureaucratiques que certaines entreprises d'État dans les faits tout comme certaines entreprises parapubliques sont efficaces; parfois si efficaces que le privé à l'oeil dessus! Tout n'est pas blanc ou noir, mais bien souvent en nuances de gris!


Si une coalition Libéral-NPD serait toujours possible une fois l'élection terminée, il ne faut cependant pas que cette montée du NPD se fasse au profit des conservateurs. Le vote stratégique doit donc être envisagé : où des conservateurs étaient déjà élus ou là où ils étaient très près de la première place à la dernière élection, il faut soit voter pour le deuxième choix de la dernière élection – Libéral, NPD ou Bloc au Québec - de façon à unir le vote d'opposition contre le conservateur en place, soit reconduire le député sortant s'il n'était pas un conservateur!


Dans les contés où les conservateurs n'ont vraiment aucune chance, le choix est cependant plus libre. Mais, au Québec, ma préférence va d'office aux libéraux et au NPD pour des raisons stratégiques, car je crois que la question du Québec doit se jouer à l'Assemblée nationale du Québec et non à la Chambre des communes à Ottawa. Je comprends cependant que d'autres préfèrent le Bloc, parfois plus à gauche que le PQ!


S'il est à souhaiter que libéraux et néodémocrates s'entendent pour une coalition de centre gauche en cas de gouvernement minoritaire, il est encore plus important que ces deux partis regardent vers une fusion en un nouveau parti Libéral-Démocrate face aux conservateurs, unifié depuis la fusion du Parti progressiste-conservateur et de l'Alliance canadienne en 2003. S'ils ne veulent pas de cette fusion, il ne leur reste qu'à nous faire avancer d'un pas de plus dans la démocratie en instaurant le régime proportionnel s'ils forment un gouvernement de coalition au lendemain de cette élection fédérale. Ce sera un plus pour la démocratie.


Naturellement, il ne faut pas sauter trop vite aux conclusions sur la base des effluves médiatiques du moment, le vrai portrait n'étant que le 2 mai, mais cela donne un tout nouvel intérêt à cette campagne électorale et c'est tant mieux si cela fait sortir le vote d'opposition au gouvernement Harper.


Index


Essais


Une cantate autour de Cantat!

Michel Handfield, sociologue et éditeur de Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 5, Essais : www.societascriticus.com


2011-04-12


« Une cantate est une composition vocale et instrumentale qui comporte plusieurs morceaux », nous dit Wikipédia! (1) C'est ce à quoi nous avons eu droit depuis l'annonce de la saison à venir du TNM (2011-2012) lundi dernier, le 4 avril.


Le lancement n'avait pas eu lieu que la mèche était déjà allumée : « Bertrand Cantat sur la scène du TNM » titrait Le Devoir le matin même! (2) Le tourbillon était parti. Le 5, Lorraine Pintal était à Christianne Charette (3) pour défendre sa position. Et le tourbillon de se poursuivre toute la semaine, avec des rumeurs de retrait des commanditaires et de nombreux désabonnements. À l'heure de Twitter, tous perdent leur indépendance, car lorsque le tourbillon part, même les principaux intéressés n'ont plus le contrôle de leurs propres annonces.


À la conférence de presse du 8, pour faire une mise au point sur l'affaire (le texte intégral est en annexe), quelqu'un a demandé à Lorraine Pintal si cet évènement n'avait pas été fait pour faire parler du théâtre. Vraiement!? Il me semble que ce n'est pas la meilleure façon de faire parler de sa nouvelle saison (www.tnm.qc.ca/saison-2011-2012/). D'ailleurs, qui en a parlé? On n'en avait que pour l'affaire Cantat : un criminel qui viendra sur les planches du TNM pouvait-on lire entre les lignes! Puis, une journaliste de Radio Canada lui a demandé de commenter la déclaration de Serge Denoncourt à Tout le monde en parle, sauf que l'émission ne sera diffusée que le dimanche 10 avril 2011! (4) Une façon de « ploguer » Tout le monde en parle devant un parterre de journalistes! Le sociologue que je suis ne peut parfois pas s'empêcher de regarder le travail journalistique d'un œil critique. De toute manière, selon leurs normes – il faut être salarié d'un média, ce qui n'est pas mon cas étant sur l'internet et à compte d'auteur – je ne peux être membre d'une association de journalistes actuellement. Alors, pourquoi me priver de regarder leur travail d'un œil critique parfois? Ça fait partie de mon travail de sociologue, même si j'exerce à compte d'auteur.


Oui, Berrtrand Cantat a comis un acte criminel. En juillet 2003, au cours d'une dispute, il a frappé à plusieurs reprises sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, qui en est décédée. Il fut condamné à huit ans d'emprisonnement par la justice lituanienne et a purgé une partie de sa peine en France, où il a eu droit à une libération conditionnelle nous apprend en substance Wikipédia. (5) Coup de folie, coup de sang, perte des pédales. Une question de circonstance? Ça ne justifie pas, mais ça peut expliquer des choses, comme pourquoi il peut être réhabilité, car il a peu de chances de récidives par exemple. Il faut lire l'article de « Scène de crime » sur le sujet. (6)


On parle ici d'un pays de droits, la France; une démocratie occidentale qui est au fondement de l'histoire du Canada. C'est ce pays qui a accepté sa mise en liberté conditionnelle. Pas une république de banane, ni une dictature qui ne regarde pas les comportements criminels de ses amis et condamne les opposants du régime! On fait pourtant affaire avec des pays bien plus louches au nom du commerce mondial sans se poser de telles questions! Puis, ici même, au Québec et au Canada, on a recours à la libération conditionnelle et à la réinsertion sociale. Cela fait partie de nos valeurs, du moins jusqu'à présent. Mais, avec cet épisode, cela préfigure-t-il d'un changement à venir?


Qu'il y ait des opposants à sa venue, ça se comprend. Mais , un tel tollé, cela m'interroge! On reprochait même à ceux qui ne voulaient pas répondre immédiatement d'être mous! Parfois, il faut prendre du recul et réfléchir. Je l'ai fait. Je n'ai pas écrit sur le sujet suite au lancement de cette 60e saison du TNM. J'ai par contre beaucoup réfléchi. J'aurais pu ne pas écrire, car la position est inconfortable, prise entre des valeurs qui s'opposent : le respect du droit et de l'indépendance de la justice; la question des femmes; la valeur de l'art comme acte de dénonciation et de provocation; la liberté artistique et d'opinion; et la réhabilitation et le bon dosage des peines (7) pour ne nommer que celles-là!


Si je prends pour la réhabilitation, suis-je contre les femmes? Si je questionne la peine, suis-je contre l'État de droit et la démocratie? C'est une question insoluble, trop de valeurs, parfois en contradiction, s'y retrouvant. Un piège pour un(e) ministre qui veut être honnête, mais du bonbon si on vise des clientèles précises. Suffit de savoir quelle fibre exciter chez l'électeur. Les populistes pouvaient s'en délecter pendant que les intellectuels réfléchissaient.


On était pris entre un choix artistique de provoquer volontairement pour forcer une réflexion sur notre discours sur la réhabilitation et notre condamnation de la violence faites aux femmes par exemple. Si la violence faite aux femmes est inacceptable, est-ce dire que la réhabilitation devient impossible à qui s'en est pris à une femme, ne serait-ce qu'une fois? Des gens peuvent-ils être jugés non réhabilitables pour des raisons extrinsèques, comme le sexe de leurs victimes? Ainsi, un prêtre pédophile, qui s'est attaqué de façon réfléchie et répétitive à des petits garçons, est-il plus réhabilitable qu'un chanteur qui s'en est pris à sa blonde dans un épisode fortuit de perte de contrôle? Certains, qui condamnent Cantat aujourd'hui, diront que pour les prêtres pédophiles, c'était une autre époque, comme s'il y avait là une excuse malgré les récidives. L'affaire Cantat/Marie Trintignant est un épisode qui n'aurait jamais dû arriver, mais qui a aussi peu de risque de se répéter pour Bertrand Cantat. Un meurtre involontaire et sans préméditation, puisqu'il faut nommer la chose. Accepter la réhabilitation ne veut cependant pas dire d'effacer le geste, ni de l'oublier. Le public le sait; il le sait. Il est marqué à vie, car c'est indélébile. Mais, ça n'empêche pas la réinsertion. En réaction à toute cette histoire peut-être, « Le directeur du Théâtre de Namur (Sud), où la pièce doit être jouée, Patrice Copé, a justifié lundi le maintien de la participation de Bertrand Cantat notamment par la nécessité de contribuer à la réinsertion des personnes ayant fait de la prison. » (8)


On n'est pas là pour l'excuser, mais pour comprendre la mécanique sociale de la justice, de la réhabilitation et du ressentiment qui en découle comme on le voit ici. Le ressentiment des pairs, c'est-à-dire des Hommes ou de la Communauté, est parfois une peine plus importante que celle que la justice impose. On ne tient plus compte des facteurs intrinsèques, comme les comportements et le cheminement de la personne à réhabiliter. On ne la considère plus, quoi qu'en dise la justice. Il y a des crimes que l'opinion publique pardonne moins facilement que d'autres sans égard au système de justice que l'on s'est donné. Effet de foule ou des médias, car pris individuellement chacun sait qu'il y a parfois des risques de dérapages au cours d'une vie.


Je comprends donc la ministre St-Pierre d'avoir eu des difficultés à se prononcer (9), prise entre la question de la violence envers les femmes, qu'on ne doit pas banaliser comme ce fut trop souvent le cas autrefois; les choix artistiques de Wajdi Mouawad; la valeur de la réhabilitation et de la réinsertion sociale, car ce ne doit pas qu'être des mots en l'air; et le droit versus l'opinion publique, puisque, comme ministre, elle représente en partie le siège du droit et du contrat social (10) : l'État!


Assiste-t-on à un changement de valeurs au Québec? Un mouvement vers une droite plus radicale se dessine-t-il ici aussi, comme au Canada et aux États-Unis? La question se pose.


Si on ne croit plus à la réhabilitation, on fait quoi? On revient à l'emprisonnement à vie ou à la peine de mort pour des raisons d'économie, car ça coute cher de conserver des prisonniers en cellules! On donne une pension aux criminels à qui on enlève le droit au travail, d'autant plus qu'ils peuvent avoir des personnes à charge, comme des enfants, qui n'ont pas à payer pour eux. Ou, finalement, on les envoie quêter à la rue ou on ne leur laisse pas d'autres choix que de retomber dans le crime pour survivre. Puis, après on pourra toujours se plaindre d'une montée de la criminalité. Cette affaire Bertrand Cantat nous renvoie donc à nos choix et nos valeurs. L'adéquation entre nos gestes et nos discours. Ce n'est pas une question facile, mais à la veille d'une élection sur des valeurs de droite et de gauche, c'est une question bienvenue. Quelles sont nos valeurs et sont-elles en accord avec nos actions?


De façon plus terre-à-terre, Bertrand Cantat ne foulera finalement pas le sol canadien. Pour des raisons légales, il serait interdit de territoire. En effet selon la nature de l'infraction commise, au moins cinq ans ou dix ans doivent s'être écoulés depuis que la peine a été purgée nous apprend le site des affaires internationales du gouvernement canadien. (11) Bertrand Cantat ayant été relâché en 2007 pour bonne conduite ne pourrait probablement pas entrer au Canada de si tôt, surtout avec la publicité autour de son nom. C'est que depuis sa libération en France, il était déjà entré sans attirer l'attention des autorités pour d'autres projets. Lorraine Pintal ne pouvait donc pas savoir qu'il était interdit d'entrer au Canada dans ces circonstances. Si cela clôt cette question, reste à savoir si Wajdi Mouawad présentera ce premier cycle des pièces de Sophocle, qui s’intitule Des femmes, sans Bertrand Cantat ou s'il décidera d’annuler la production. La décision sera annoncée par le principal intéressé, Wajdi Mouawad, directeur artistique du Théâtre français du Centre National des Arts d'Ottawa, lors du dévoilement de sa dernière saison le 18 avril prochain.


Tant qu'à avoir ouvert cette boite de Pandore, on doit aussi se poser la question de la violence sexuée. Chez l'homme elle est physique, visible, facilement identifiable et condamnable. Mais, des études montrent qu'il existe aussi une certaine violence féminine (12), souvent plus « soft » et psychologique, mais pas moins dure. Des filles ou des garçons ont parfois été conduits au suicide par des filles! Il faut aussi regarder cette violence. Cependant, il sera toujours plus difficile de la mettre sur le même pied que l'autre, car c'est la victime qui pose le geste! Il y a donc tout un champ d'études qui s'ouvre au niveau de la violence au féminin, signe que l'égalité hommes/femmes prend parfois des tournures que l'on ne soupçonnait pas!


Parlant des femmes, à part le cycle des femmes de Sophocle (Les Trachiniennes / Antigone / Électre) on aura aussi droit à L'école des femmes de Molière, montée par Yves Desgagnés dans cette nouvelle saison du TNM. Les autres pièces seront HA ha!... de Réjean Ducharme, mis en scène par Dominic Champagne; Le Dindon

de Georges Feydeau, mis en scène par Normand Chouinard; et L'Histoire du roi Lear de Shakespeare, dans une traduction de Normand Chaurette et une mise en scène de Denis Marleau. Mais, pour tous les détails, je vous renvoie au site du TNM : www.tnm.qc.ca/saison-2011-2012/. Bref, une belle 60e saison à venir.


Notes :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cantate


2. Luc Boulanger, Bertrand Cantat sur la scène du TNM, in Le Devoir, 4 avril 2011 : www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/320307/bertrand-cantat-sur-la-scene-du-tnm


3. « L'art peut-il faire oublier l'opprobre? » Jocelyne Robert, Marc Cassivi et Lorraine Pintal ont discuté de l'affaire Bertrand Cantat à Christiane Charette le mardi 5 avril 2011 : www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2010-2011/archives.asp?date=2011-04-05


4. Résumé de Tout le monde en parle du dimanche 10 avril 2011 :

www.radio-canada.ca/emissions/tout_le_monde_en_parle/saison7/document.asp?idDoc=119817


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Cantat


6. L'affaire Cantat-Trintignant, 5 février 2006, in Scène de crime : http://scenedecrime.blogs.com/scenedecrime/2006/02/laffaire_cantat.html


7. BECCARIA, Cesare, 1979 [1764], Des délits et des peines, Paris: Flammarion


8. (AFP), 2011-04-11, Le chanteur controversé Bertrand Cantat bienvenu en Belgique : www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5g5j3TceOYlblkmpWSrRagrgl_KkQ?docId=CNG.f0f2857aaeaa88c07aa959d94366eb13.291


9. La Presse canadienne, La ministre St-Pierre refuse toujours de se prononcer, in Le Devoir, 8 avril 2011 : www.ledevoir.com/culture/theatre/320646/la-ministre-st-pierre-refuse-toujours-de-se-prononcer


Si la ministre Christine St-Pierre demeure sur ses positions, hier, le 11 avril, elle s'est néanmoins portée à la défense de Wajdi Mouawad, demandant qu'on lui laisse le temps de s'expliquer. (La Presse canadienne, Bertrand Cantat au TNM - Christine St-Pierre se porte à la défense de Wajdi Mouawad, in Le Devoir, 12 avril 2011 : www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/320905/bertrand-cantat-au-tnm-christine-st-pierre-se-porte-a-la-defense-de-wajdi-mouawad)


10. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.


11. Interdiction de territoire pour motif de criminalité :

www.canadainternational.gc.ca/united_kingdom-royaume_uni/visas/criminality-criminalite.aspx?lang=fra


12. Traitant de violence féminine, je pense d'abord au film de Jan Bonny, L’un contre l'autre, 2007 / Allemagne / 96 minutes. Avec Victoria Trauttmansdorf, Matthias Brandt, Wotan Wilke Möhring, Jochen Striebeck :


Quand Georg est à la maison, sa femme crie après lui, le frappe et se désole ensuite. Elle est malheureuse et promet de ne plus recommencer. Mais, elle recommencera, parfois avec encore plus de violence. En plus de le battre, elle trouvera le moyen de l’humilier, notamment avec un de ses collègues. Comme les hommes sont plus forts et qu’il est policier, s’il se défendait, il serait probablement accusé de violence conjugale. Il le sait, alors il se tait et endure. (Societas Criticus, Vol. 10 no. 5 - Du 5 aout 2008 au 8 octobre 2008).


Suffit de googler pour trouver des choses au sujet des hommes battus. Ce n'est pas une question à écarter, même si c'est minoritaire. La violence féminine, quant à elle, semble gagner en importance et se rapprocher de celle des garçons. Voici quelques pages et documents que nous avons trouvés sur ces sujets délicats :


Badaud, Julien (Journaliste), SOS Hommes battus, c'est aussi ça l'égalité des sexes, Rue 89, 01/03/2011 : www.rue89.com/2011/03/01/sos-hommes-battus-cest-aussi-ca-legalite-des-sexes-192873


Décarie, Suzanne, La violence des adolescentes, madame.ca : www.madame.ca/Votrevie/famille/la-violence-des-adolescentes-n3274p1.html


Délinquance : les filles aussi! :

http://psycho.ados.fr/la-violence-chez-les-filles_article2656.html


Grigorcuik, Nathalie, Hommes battus, les oubliés des violences conjugales, in

France Soir, 8 novembre 2007 : www.francesoir.fr/actualite/societe/hommes-battus-oublies-des-violences-conjugales-21680.html


Leclerc, Jean-Marc, Violences : les filles se mettent à imiter les garçons, Le figaro, 07/02/2008 : www.lefigaro.fr/actualites/2008/02/08/01001-20080208ARTFIG00059-violences-les-filles-se-mettent-a-imiter-les-garcons.php


Wys, Eva, Violence féminine: mythes et réalités. Quatrième rapport de la Commission cantonale de l’égalité, Berne, novembre 2006 :

www.sta.be.ch/site/fr/gleichstellung-frauengewalt_fk06_dt.pdf


Annexes


I. POINT DE PRESSE DU THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE, 8 AVRIL 2011


1. Lorsque Wajdi Mouawad m’a proposé d’associer le TNM à ses troupes québécoise et française, Abé Carré Cé Carré et Au carré de l’hypoténuse, pour présenter le premier cycle des pièces de Sophocle qui s’intitule Des femmes, l’idée de faire entendre les voix de Déjanire dans Les Trachiniennes, d’Antigone et d’Électre m’a intéressée et j’y ai vu une magnifique finale à la saison du 60e anniversaire du TNM. J’ai donc accordé toute ma confiance au choix de Wajdi Mouawad dont la réputation d’auteur et de metteur en scène autant sur le territoire canadien, nord américain qu’européen, n’est plus à faire. Plusieurs scènes nationales françaises et belges ainsi que des festivals aussi renommés que ceux de d’Avignon, Barcelone et Athènes étaient également associés au projet et je savais déjà que d’autres organisations au Québec et au Canada s’inscrivaient comme partenaires de la diffusion du spectacle.


2. J’ai également accueilli favorablement l’idée de Wajdi Mouawad de rythmer les mots de Sophocle avec une musique forte aux accents du rock. Wajdi Mouawad en a discuté avec son ami Bertrand Cantat avec qui il avait déjà travaillé sur ses spectacles Ciels. Ils ont répété, travaillé ensemble et la décision s’est prise par la compagnie Abé Carré Cé Carré, d’inclure Bertrand Cantat au chœur des musiciens présents sur scène. La décision a donc porté essentiellement sur la force de la proposition artistique. Et comme la direction artistique n’exerce jamais quelque censure que ce soit sur les projets artistiques des metteurs en scène, surtout lorsque le TNM agit comme diffuseur, j’ai entièrement fait confiance aux choix de Wajdi Mouawad. Le choix de la distribution lui appartient. J’ai donc annoncé, le 4 avril dernier, lors du dévoilement de la saison 2011-2012, la présentation du cycle Des femmes, le premier volet de cette trilogie de Sophocle, pensée, imaginée et mise en scène par Wajdi Mouawad.


3. À la suite de ce choix artistique, jamais je n’aurais pu imaginer que la présence de Bertrand Cantat, à titre de musicien sur la scène, allait soulever un débat médiatique, social et politique aussi massif. Tout en recevant de nombreux témoignages de soutien à ce projet, nous avons aussi été confrontés à des déclarations de désapprobation vives, voire même violentes, à l’endroit de Wajdi Mouawad, de Bertrand Cantat et du TNM.


4. À titre de directrice artistique et générale d’un théâtre, je me dois d’être à l’écoute des grands soulèvements de la société dans laquelle je vis et évolue. J’ai donc été très sensible à la polémique soulevée par la présence de Bertrand Cantat sur notre scène. Au nom du Théâtre du Nouveau Monde et de ses administrateurs, je regrette que le projet artistique de Wajdi Mouawad ait suscité une telle controverse qui dépasse largement la mission et le mandat de l’institution qui est avant tout de présenter du théâtre puissant et signifiant.


5. Après avoir fait le point avec Wajdi Mouawad et son équipe, il est assuré à cette heure que Bertrand Cantat ne jouera pas sur les scènes québécoise et canadienne. La décision de présenter le spectacle sans Bertrand Cantat ou d’annuler la production sera annoncée par le principal intéressé Wajdi Mouawad, directeur artistique du Théâtre français du Centre National des Arts, lors du dévoilement de sa dernière saison le 18 avril prochain à Ottawa.


6. D’ici à ce que Wajdi Mouawad fasse connaître sa décision, nous poursuivons la campagne d’abonnement pour les cinq œuvres qui font partie de la programmation de la 60e saison du TNM. Dès que nous serons en mesure de communiquer des informations plus précises, soyez assurés que nous le ferons. Nous pouvons toutefois confirmer au public du TNM que la prochaine saison comprendra cinq spectacles quelque soit la décision finale de Wajdi Mouawad.

Lorraine Pintal,

Directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde.



II. Erratum, reçu du Théâtre du Nouveau Monde (2011-04-11)

Musique du spectacle Temps de Wajdi Mouawad


Veuillez noter que la musique du spectacle Temps de Wajdi Mouawad a été créée par le musicien Michael Jon Fink, et non par Bertrand Cantat comme mentionné au point de presse du TNM le vendredi 8 avril 2011.


Le spectacle Temps sera présenté au Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal et au Centre National des Arts à Ottawa prochainement.



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS

Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!


JULIEN, Jacques, 2010, Archiver l'anarchie. Le capital de 1969 (essai) Voir Frisson des collines, le capital de 1969!


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Nouveaux livres reçus


Reçu le 2011/04/11 : Fischer, Gustave-Nicolas, et Dodeler, Virginie, 2011, POURQUOI VOTRE TÊTE SOIGNE-T-ELLE VOTRE CORPS?, Paris : DUNOD, Collection PETITES EXPERIENCES DE PSYCHOLOGIE, 264 p., Format : 14X22, ISBN 9782100548644

www.somabec.com/9782100548644/POURQUOI_VOTRE_TETE_SOIGNE-T-ELLE_VOTRE_CORPS_.htm?votre%20corps


POURQUOI VOTRE TÊTE SOIGNE-T-ELLE VOTRE CORPS ? Pourquoi avez-vous moins mal si vous hurlez des gros mots? Votre petit ami est-il sincère lorsqu'il vous dit mais non, t'es pas aussi grosse que tu le crois!? Pourquoi apporter des fleurs à une personne hospitalisée? Un médicament générique est-il moins efficace que l'original? Pourquoi vous sentez-vous mieux dès que vous sortez de chez le médecin?


Votre santé n'est pas uniquement affaire de gènes et de cellules: elle dépend également de facteurs psychologiques. C'est ce que vous découvrirez dans cet ouvrage. Alors n'hésitez plus: croquez cet ouvrage pour découvrir comment rester en forme et prendre réellement soin de votre santé!


Au sommaire:

Chapitre 1: La santé au quotidien; Chapitre 2: Satisfaction corporelle; Chapitre 3: Comportements de santé; Chapitre 4: Environnement et santé; Chapitre 5: Face à la douleur; Chapitre 6: Effet placebo; Chapitre 7: Facteurs de risque et prévention; Chapitre 8: Face à la maladie; Chapitre 9: Soutien social.



Reçu le 2011/04/14 : Delengaigne, Xavier, et Mongin, Pierre, 2011, ORGANISEZ VOTRE VIE AVEC LE MIND-MAPPING, Paris : INTEREDITIONS, Collection EPANOUISSEMENT, 2e éd., 256 p., Format : 14X22, ISBN 9782729611323

www.somabec.com/9782729611323/ORGANISEZ_VOTRE_VIE_AVEC_LE_MIND-MAPPING.htm?Mongin,%20Pierre


Côté tête et côté cœur



ORGANISEZ VOTRE VIE AVEC LE MIND-MAPPING Avec ce livre vous allez découvrir comment le Mind Mapping peut vous faciliter la vie. Dans tous les domaines: professionnels ou privés, personnels ou familiaux. Quels que soient votre âge et votre activité. Côté tête et côté coeur!


Car le Mind Mapping est un outil pratique qui vous suit dans la vie et vous la simplifie: rédiger un rapport ou planifier un projet, faire un bilan de vie ou de santé, aider vos enfants ou jouer avec eux, booster votre mémoire ou libérer votre créativité, établir une liste de courses ou acheter une maison, trouver un job ou organiser votre retraite, décider ou non de divorcer, réussir un concours, etc. etc.


Pourquoi? Parce qu'il reproduit la façon dont notre cerveau travaille. II est ainsi très utile en cas de dyslexie ou de syndrome d'Asperger. Le Mind Mapping est une nouvelle façon de penser et d'organiser ses idées, ses rêves et ses émotions. Savoir tenir un crayon suffit!


Ce manuel pratique vous en donne toutes les clés. Et il vous montre également comment le combiner avec d'autres méthodes utiles pour gérer son temps comme la méthode GTD (Getting things donc) ou vous en servir pour réussir un concours.


Au sommaire:

1: Pourquoi le Mind Mapping marche, et comment vous ne pourrez bientôt plus vous en passer?; 2: Comment faire une Mind Map?; 3: Capter, identifier, combiner et résumer vos idées; 4: Organiser vos projets au quotidien comme au long terme; 5: Maîtriser le temps, côté tête et côté cœur; 6: Soigner sa santé et ses rêves, corps, tête et cœur; 7: Côté tête et côté cœur, donner de bonnes orientations à sa vie; 8: Côté tête, réussir un concours grâce aux cartes heuristiques; 9: Côté cœur bien sûr mais aussi côté tête, le Mind Mapping en famille; 10: La puissance visuelle en appui de certains handicaps; 11: Les autres formes de représentation graphique.



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


Architecture en uniforme. Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale. Au CCA, du 13 avril au 18 septembre 2011. Suivi des films BAUHAUS - MODEL & MYTH (vu au FIFA 2011) et LE PAVILLON ALLEMAND DE BARCELONE (vu au FIFA 2011)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Les armées de la Seconde Guerre mondiale ne représentent guère que la pointe d’icebergs entrant en collision, ces nations belligérantes qui se sont mobilisées et transformées pour une guerre de production d’une ampleur jusqu’alors inconnue. Architecture en uniforme porte sur la vaste contribution de l’architecture à la guerre entre les bombardements de Guernica en 1937 et d’Hiroshima en 1945, et étudie la façon dont les méthodes de l’architecture et celles de la construction furent remises en question, conduisant à la suprématie de la modernité.


Largement diffusée par l’image, la destruction de Guernica annonce la nouvelle échelle de la guerre mécanisée et met à mal la distinction entre le front et l’arrière qui cesse d’être une zone protégée. Des architectes tels Alvar Aalto, Normal Bel Geddes, Charles et Ray Eames, Buckminster Fuller, Walter Gropius, Albert Kahn, Le Corbusier, Erich Mendelson, Richard Neutra, Albert Speer et Bruno Zevi, entre autres, seront mêlés à la guerre tant à l’avant que loin derrière les lignes.


L’intensité du développement économique des temps de guerre et la vitesse du changement technique ont de profondes incidences. Des questions comme le rationnement de la nourriture et des matériaux, la mobilisation massive des civils et la préoccupation des économies d’énergie émergent, alors que des nations entières connaissent une réorganisation industrielle et économique d’ensemble. Les architectes continuent à travailler dans le contexte de la guerre totale, mais sont également appelés à s’engager, comme concepteurs et artistes pour produire de la propagande et appliquer à de nouveaux domaines la technique et les méthodes militaires.


Un boum inégalé de la construction crée de nouveaux paysages industriels, alors que des milliers d’usines et de cités ouvrières sont bâties avec de nouveaux matériaux et techniques qui sont toujours en accord avec la pensée contemporaine, comme le projet de Channel Heights réalisé par Richard Neutra pour les chantiers navals de l’Armée américaine à San Pedro, en Californie.


Les architectes étudient aussi la construction modulaire et la préfabrication afin de répondre aux besoins du déploiement des forces à grande distance caractéristiques des temps de guerre. Ces méthodes ont une influence sur des projets comme l’Unité de déploiement Dymaxion, de Fuller, et les « écoles volantes » de Le Corbusier; elles vont également mener à la production des baraques Quonset de l’armée américaine, fabriquées à plus de 170 000 exemplaires et implantées sur tous les continents.


En même temps que des fortifications destinées aux champs de bataille et à l’arrière, on construit des bâtiments d’habitation et de production, tel le village allemand érigé en Utah par Erich Mendelsohn et Konrad Wachsmann pour tester l’efficacité des bombes; d’autres expériences sont reproduites à des échelles différentes, comme des motifs de camouflage et des protections contre les raids aériens, qui appellent la participation d’architectes de paysage, ainsi que des décorateurs d’Hollywood.


L’augmentation de la production signifie que des projets qui, auparavant, seraient restés à l’état de concept, deviennent soudainement essentiels. Construit en quelques mois, le Pentagone accueille des bureaux pour 32 000 employés; ce bâtiment, alors la plus grande construction liée à la guerre, est supplanté par les installations atomiques d’Oak Ridge (75 000 travailleurs) et les immenses camps de concentration européens, tel Auschwitz.


D’une ampleur équivalente, les projets de reconstruction et de commémoration d’après-guerre annoncent la fin du conflit et tentent d’incorporer les meilleurs éléments de l’expérience de la guerre, ses technologies et ses techniques.


Le vernissage d’Architecture en uniforme a lieu le 12 avril 2011 en présence du commissaire Jean-Louis Cohen, professeur titulaire de la chaire Sheldon H. Solow en histoire de l’architecture à l’Institute of Fine Arts de la New York University. Cohen donne une conférence sur l’exposition le 13 avril 2011 en soirée.


L’exposition sera aussi présentée en 2012 au NAI et au MAXXI; l’ouvrage de 450 pages qui l’accompagne, une série de présentations de films et de causeries intitulée Cinéma en temps de guerre et présentée en collaboration avec l’Office national du film du Canada, de même que l’exposition à venir, La bonne cause: l’architecture de la paix, font partie d’un projet plus vaste du CCA sur l’histoire naturelle de la destruction.


Les visites guidées de l’exposition ont lieu du mercredi au dimanche à 14 h en anglais et à 15 h 30 en français, et ce, à partir du samedi 16 avril.

Commentaires de Michel Handfield


Source : www.cca.qc.ca/fr/expositions/1112-architecture-en-uniforme


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


L'architecture a toujours eu un rapport à l'État, ne serait-ce que par les plans d'urbanisme et les travaux publics. Pourquoi en serait-il différent en temps de guerre?


Des architectes ont pensé tant les bunkeurs que les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont aussi pensé comment reconstruire les villes détruites et loger les soldats à leur retour. Qui dit urbanité, dit architecture! Comme cette guerre fut urbaine, les architectes y ont joué un rôle important, certains pour les alliers, d'autres pour les Allemands. Certains avec les forces régulières, d'autres dans la résistance.


Les architectes ont donné des expertises en tous genres durant la guerre, que ce soit pour les constructions, mais aussi pour trouver des solutions techniques. Ce fut le cas du pont artificiel Mulberry à Arromanches par exemple. (1) Mais, ont-ils pu aussi servir à planifier la destruction? Identifier des zones sensibles a frapper par exemple? J'ai posé la question lors de la visite de presse, ce qui m'a permis d'apprendre que certains ont travaillé sur des modèles réduits de villes pour les expériences autour de la bombe au napalm (2); que d'autres ont pioché sur les matériaux, comme les toits par exemple, pour trouver comment les percer lors des bombardements; alors que certains autres ont identifié les monuments qui devaient être épargnés pour leur grande valeur historique!


On devra aussi à la guerre la création de nouvelles formes architecturales, comme la windowless factory (l'usine sans fenêtres), rendue possible grâce aux néons et la climatisation. Ces usines n'émettaient pas de lumières la nuit, les rendant moins faciles à détecter pour les bombardiers. D'autres usines, comme celle de la compagnie Douglas Aircraft à Santa Monica, ont plutôt opté pour le camouflage.


La guerre amena aussi de nouvelles techniques, comme la préfabrication des infrastructures. Certains matériaux étant rationnés, comme l'acier et le bois, cela eut des impacts sur les produits les plus simples. C'est ainsi que bien des produits habituellement en acier étaient maintenant fabriqués en verre. C'était le cas des chaudrons et des fers à repasser par exemple, dont on a quelques exemplaires dans cette exposition. Mais, le plus surprenant est le bombardier Mosquito, fait de bois! (3)


Dans les différents documents que nous montre cette exposition, car c'est une exposition à voir et à lire si je puis dire, j'ai remarqué un livre sur l'ordre architectural (Bauordnungslehre) d'Ernst Neufert qui a influencé les nazis. Cela m'a fait penser que la droite cherche toujours l'ordre et à détruire le désordre! C'est comme une conception mentale chez eux! (4) Moi, je suis plutôt de l'autre côté des choses : la créativité nait souvent du désordre, car la science n'évolue pas linéairement comme on le montre dans les livres pour des raisons pédagogiques, mais par révolutions. (5) S'il faut de l'ordre, on ne doit pas négliger le désordre et ses vertus!


Vous l'aurez compris, c'est une exposition où il y a beaucoup à voir, mais encore plus à apprendre. Une chance que cette exposition a donné lieu à un livre : CCA / Hazan, 2011, Architecture in Uniform: Designing and Building for the Second World War, 448 p, 24 cm x 17,2cm, Design : Sylvie Millet, Hazan. Ce sera certainement une référence comme je le crois de la plupart des livres du CCA.


Parlant de voir, je ne pouvais mettre ce texte en ligne avant ceux du FIFA, car deux films recoupent cette exposition. Ils tournent autour de l’École du Bauhaus, soit Bauhaus – Model & myth et Le pavillon Allemand de Barcelone, car il fut conçu par Ludwig Mies van der Rohe qui a dirigé cette école! Pour cette raison, ils suivent immédiatement ce texte.


Notes :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Port_Mulberry

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Napalm


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/De_Havilland_DH.98_Mosquito


4. « The metamorphosis of modernist, enlightened ideas from Bauhaus to the Third Reich is also evident in construction methods. The book of construction guidelines and regulations written by Ernst Neufert, another graduate of the institution, had a powerful influence on the Nazis. The book is still on the shelves of nearly every architectural office in the world. » (Dvir, Noam, Members of the Bauhaus movement cooperated with the Nazis, too, in haaretz.com, 13.01.10 :

www.haaretz.com/print-edition/news/members-of-the-bauhaus-movement-cooperated-with-the-nazis-too-1.261332)


5. KUHN, Thomas S., 1972, La structure des révolutions scientifiques, Paris: Flammarion.



BAUHAUS - MODEL & MYTH (Vu au FIFA 2011)

BAUHAUS - MODELL & MYTHOS

ALLEMAGNE / 1998-2009 / COULEUR, N. ET B. / 103 MIN / ANGLAIS, ALLEMAND, S.-T. ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Fondée en 1919 à Weimar, l’École du Bauhaus, qui se proposait de réconcilier arts et métiers, et de créer une nouvelle esthétique au service de l’industrie, fut sans doute la plus importante école d’art, de design et d’architecture du XXe siècle, considérée encore aujourd’hui comme une référence. Mais le Bauhaus ne se résume pas à des immeubles cubiques et à des fauteuils tubulaires en acier. Le corps professoral comprenait des artistes majeurs tels que Wassily Kandinsky, Lyonel Feininger, Paul Klee et Oskar Schlemmer, et des architectes de la trempe de Walter Gropius et de Mies van der Rohe. Ce document retrace les débuts du Bauhaus immédiatement après la Première Guerre mondiale et son influence révolutionnaire. Il dévoile la véritable histoire de sa fermeture et la complicité politique qui existait entre certains de ses membres sous l’Allemagne nazie, d’après les témoignages d’anciens étudiants et des extraits d’archives avec certains des anciens professeurs de l’école.


Biographie


Diplômé en communications visuelles, Niels Bolbrinker a étudié la photographie à Hambourg. Il est membre fondateur de la Wendlaendischen Filmkooperative en 1978. Kerstin Stutterheim est documentariste et enseigne à la HFF Potsdam-Babelsberg Konrad Wolf.


Filmographie


Coréalisation : ORiginal WOlfen — From the History of a Film Company (1995) ; Bauhaus — Myth of Modernity (1998) ; It Don’t Mean a Thing, if it Ain’t Got that Swing (2001) ; Die Thuranos — Leben auf dem Drahtseil (2003) ; Flies and Angels (2009), 28e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


La république de Weimar. Il y avait un vent de démocratie et d'effervescence. C'est dans cette ambiance que fut créée l’École du Bauhaus; une école qui lie art et technique. L'avant garde, avec des profs étrangers. On en a retenu la ligne droite et épurée; le bloc!


Les étudiants étaient mal vus; des libéraux, voire des libertaires. Ils n'étaient pas que des libres penseurs, mais aussi des libertins, car une certaine liberté sexuelle y existait. Pour les citoyens, c'était là un lieu d'immoralité!


Les nazis s'y sont donc intéressés et l'ont infiltré avant de la fermer en 1933, sous prétexte qu'il s'agissait d'un institut communiste, ce qui n'empêchera pas certains de ses professeurs et diplômés de collaborer avec le régime nazi par la suite, ce dont traite l'exposition « Architecture en uniforme » au CCA. D'autres quitteront l'Allemagne, ce qui donnera une influence internationale à cette école. Elle fera d'ailleurs bien des petits même après sa fermeture!


L'architecture de New York ou d'Israël (Tel-Aviv) par exemple a connu une grande influence du Bauhaus. Montréal aussi, où l'on retrouve des constructions de Mies van der Rohe, à qui le texte suivant est consacré, et de ceux qui ont subi son influence. Un film intéressant.


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_de_Weimar

www.imtl.org/architecte_montreal.php?architecte=Ludwig_Mies_van_der_Rohe



LE PAVILLON ALLEMAND DE BARCELONE (Vu au FIFA 2011)

FRANCE/2009/COULEUR/26 MIN/FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Dans le livre des records de l’architecture, le Pavillon allemand construit par Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) pour l’Exposition universelle de Barcelone de 1929 détient celui du rapport de notoriété au mètre carré. Jamais un programme ne fut formulé de façon plus étrange que celui du pavillon. Pour ses commanditaires officiels, il doit « représenter l’Allemagne d’aujourd’hui, ce que nous faisons, qui nous sommes et ce que nous recherchons : la clarté, la simplicité, l’intégrité ». Pour Mies van der Rohe, le pavillon — un toit plat, huit poteaux métalliques et une dizaine de parois — doit rester totalement vide. Son unique ameublement, ce sont les deux fameux fauteuils Barcelone dessinés pour le roi et la reine d’Espagne. Comment et pourquoi cette structure minimale en est-elle venue à incarner la modernité du XXe siècle ? Entre grandeur et gratuité, Mies van der Rohe donne ici sa propre vision de la nouvelle architecture. Le pavillon constitue le point d’orgue de sa carrière allemande. Après, dit-on, commence sa seconde vie aux États-Unis.


Biographie


Né à Prague en 1949, Stan Neumann a étudié à l’IDHEC de 1969 à 1972. Il dirige avec Richard Copans la collection Architectures, pour laquelle il a réalisé plusieurs titres.


Filmographie


Paris, roman d’une ville (1991), 10e FIFA ; Louvre, le temps d’un musée (1993), primé au 12e FIFA ; Nadar, photographe (1994), primé au 13e FIFA ; Rainer Maria Rilke (1996), 15e FIFA ; La Caisse d’épargne de Vienne (1998), 17e FIFA ; L’Opéra Garnier (2000), 21e FIFA ; L’Auditorium Building de Chicago (2002), 21e FIFA ; La maison de Jean Prouvé (2004), 24e FIFA ; La pyramide du roi Djoser à Saqqarah (2008), 27e FIFA ; La vie cachée de Rembrandt (2009), 28e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Mies van der Rohe! Le nom dit tout. On le connait même à Montréal, où il a signé des bâtiments intéressants. Celui qui se rapproche de la simplicité du pavillon allemand selon moi est l'ancienne station-service de l'île des Sœurs! (1)


Pour en revenir au pavillon allemand, une commande de la république de Weimar pour l'exposition universelle de Barcelone de 1929, celui-ci est superbe. Lignes pures, bassin de marbre noir, beaucoup de verre, et une grande place. Ça donne le gout d'y être. Très moderne, il aurait pu être à l'exposition universelle de Montréal en 1967, tout comme il serait tout aussi à sa PLACE à celle de Yeosu (Corée) en 2012. Mythique serait le mot juste. Je comprends qu'on ait reconstruit ce pavillon en 1986.


Note :


1. www.cca.qc.ca/fr/le-cca-propose/591-une-visite-de-lancienne-station-service-signee-mies-van-der


http://imtl.org/edifices/Station_service_Ile-des-Soeurs.php


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwig_Mies_van_der_Rohe


www.athenaeum.ch/barcmies.htm


http://imtl.org/architecte_montreal.php?architecte=Ludwig_Mies_van_der_Rohe


http://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_allemand_de_Barcelone



Frisson des collines, le capital de 1969!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-15)


Frisson des collines, c'est l'été 1969 vu par le jeune Frisson (Antoine Olivier Pilon) qui demeure à Ste-Agasse! Il trompe l'ennui auprès de son idole, le motard Tom Faucher (Guillaume Lemay-Thivierge) et fait les quatre-cents coups avec son ami le gros Thibault (William Monette). Il a aussi un amour secret pour sa maitresse d'école (Evelyne Brochu) comme le dit le résumé officiel. Mais, la bande-annonce nous dit tout cela de façon si agréable, alors pourquoi s'en priver : www.youtube.com/watch?v=lyOGrOboFTU


En partant, je pouvais m'identifier générationnellement à Frisson. Il a 12 ans en 1969 alors que moi j'en avais 11. Comme sa mère, la mienne aussi s'appelait Lucille! Si j'habitais Montréal, on avait un chalet en région. Mais, là s'arrête la comparaison, car à l'époque de mes 11 ans, je n'écoutais pas tellement de rock. J'écoutais CBF 690 AM (Radio-Canada) et CKAC (730 AM), ce qu'écoutaient mes parents. Je connaissais mieux Brassens, Ferré et Brel qu'Hendrix! J'ai même aimé le classique avant le rock.


Ce film décrit bien cette période où tout semblait possible et où la musique portait les messages de changement revendiqués par les jeunes! L'été 1969, c'était les premiers pas de l'Homme sur la lune et de Woodstock, qui suivait le printemps de John Lennon et Yoko Ono! En effet, fin mai début juin, le célèbre couple a passé 10 jours à Montréal dans le cadre de leur campagne pour la paix : Give Peace A Chance! Ils en feront même une chanson qui sera enregistrée dans leur chambre du Reine-Elizabeth à Montréal! C'est André Perry qui l'avait enregistré sur place! Tout cela est raconté avec détails dans « Archiver l'anarchie, le capital de 1969 », un excellent livre sur cette période musicale.


On y parle aussi de Woodstock, où l'anarchie était dans l'évènement! Ce regroupement de jeunes venus de différents coins de l'Amérique et de différents milieux sociaux pour se rassembler autour d'une musique qui portait en elle la revendication et le changement! Le meilleur exemple : The Star Spangled Banner réinterprété par Hendrix, qui « sonne encore, mais sur une toute petite fenêtre ouverte par You Tube, comme un manifeste politique qui continue d'avoir plus d'impact que toute l'agitation des activistes, imberbes, poilus ou à poil. » (1) (2) Une anarchie pacifiste pour un changement souhaité. Pourtant, bien des leadeurs issus de cette génération feront un virage à droite à partir des années 80 (3) et, surtout, avec la fin du communisme! Des marxistes et maoïstes devenus affairistes!


1969, fut une année charnière en tout. On pensait que tout était possible : les progrès techniques et économiques étaient là pour rester! L'infini s'ouvrait devant nous. La société du loisir s'en venait! Les cégeps étaient à leurs débuts et les jeunes filles regardaient en avant, comme les hommes, pour s'émanciper professionnellement et sexuellement! Elles pouvaient enfin décider pleinement de leur destin. 1969 ouvrait en quelque sorte sur les changements à venir, ce sur tous les plans : social, économique et politique.


Qui parcourt l'histoire des 40 dernières années constatera cependant quelques revirements et retours en arrière. Si on ne voulait pas revenir à l'ancien meuble stéréo qui prenait un mur du salon, on voit par contre un retour en force du conservatisme religieux même chez les catholiques. C'est ainsi que si l'on parla pour la première fois de « théologie de la libération » (4) en 1968, l'Église romaine n'en parle plus depuis longtemps, du moins dans les termes de gauche et marxisants de l'époque. La papauté s'est depuis rangée à droite, au point de remettre aujourd'hui « Développement et Paix en question » ! (5)


Pour en revenir au film, on est dans le discours du temps, entre les anciennes valeurs, qu'on pouvait appeler des valeurs sures, et de nouvelles valeurs dont on ne sait trop d'où elles viennent ni où elles iront. Un exemple de cela : pour le père de Frisson, la musique c'est Elvis Presley alors que pour Frisson et son idole du village, Tom Faucher (Guillaume Lemay-Thivierge), c'est Jimmy Hendrix!


Tom, dans son désir d'être en lien avec « l'humanité » ou un genre de conscience universelle, m'a fait penser à Raoul Duguay. Il est peace, Love, Harley et vend du pot. Mais, c'était au temps où c'était encore bon enfant, soit avant que ça ne devienne une affaire de motards criminels. Il est peut être là le plus grand changement entre cette époque et aujourd'hui : on ne pense plus aux autres et tout devient commerce! On pense à Soi et à combien ça vaut? On ne s'implique plus. S'il y a un problème, on n'a plus de réflexes communautaires – genre syndicalisme, associations de quartier ou de seulement parler avec ses voisins ou ses confrères de travail! – mais on se replie dans son bain aux arômes apaisantes ou on consulte son psy! Me, myself et ma bulle!


Tom est cependant plus « groundé » qu'on peut le croire, car il dit en substance que « la dope,c'est comme le bicycle à gaz et la liberté: quand c'est trop fort, tu commences à faire des folies! » Il joue le grand frère avec Frisson, car il ne peut remplacer son père accidentellement décédé.


Ces années, c'était aussi des années d'insouciances, comme de conduire avec une bière entre les genoux! Un film qui donne le feeling du temps. J'ai bien aimé.


Parlant de 1969 et de musique, pour ceux qui veulent en savoir davantage sur ce temps, je ne peux que vous recommander la lecture d'« Archiver l'anarchie. Le capital de 1969. » qui traite de cette période par trois grands évènements autour de la musique : l'entrevue du 6 janvier de Brel, Ferré et Brassens pour la revue Rock & Folk et diffusé à RTL; le Bed in de John Lennon et Yoko Ono à l'hôtel Reine-Elizabeth de Montréal en mai-juin; puis, Woodstock, où « on peut s'entendre sur la venue de 500 000 personnes entre le 15 et 18 aout 1969. » (6)


Notes :


1. JULIEN, Jacques, 2010, Archiver l'anarchie. Le capital de 1969 (essai), Montréal: Triptyque, p. 134


2. http://video.google.com/videoplay?docid=3222428405488271724# (09:16)


3. Daniel Cohn-Bendit s'est d'ailleurs demandé où sont passés mes amis. C'est ce qui a donné Nous l’avons tant aimée, la révolution, France : Points Actuels, 1986


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie_de_la_lib%C3%A9ration


5. Leclerc, Jean-Claude, Développement et Paix en question - Nouvelle attaque de l'intégrisme religieux, in Le Devoir, 11 avril 2011/Éthique et religion : www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/320859/developpement-et-paix-en-question-nouvelle-attaque-de-l-integrisme-religieux


6. JULIEN, Jacques, Op. Cit., p. 114


Annexe : les résumés officiels!


FRISSON DES COLLINES

En salles depuis le vendredi 15 avril.


L’été 1969. Alors que le monde est en pleine transformation et que vient de se terminer l’année de toutes les révoltes, le jeune Frisson (Antoine Olivier Pilon) sent bouillonner en lui l’esprit de découverte qu’éveillent ses douze ans. Il trompe l'ennui de vivre à la campagne auprès de son idole, le motard Tom Faucher (Guillaume Lemay-Thivierge).  Il fait les quatre-cents coups avec son ami le gros Thibault (William Monette), il nourrit un amour secret pour sa maitresse d'école (Evelyne Brochu).


Frisson croit tout possible, même de parvenir à se rendre au festival de musique de Woodstock et d'obtenir un autographe de son idole Jimi Hendrix.  Il ne recule devant aucun stratagème pour trouver l'argent nécessaire au voyage. En pleine époque du peace & love et du premier pas sur la Lune, Frisson fait son apprentissage. Il découvre peu à peu les joies et les désillusions du désir, de l’amitié, de l’amour. Bref, il devient un homme.


Le film met également en vedette Antoine Bertrand (Burger), Rémi-Pierre Paquin (L’abbé Labbé), Geneviève Brouillette (Céline), Patrice Robitaille (Aurèle), Viviane Audet (Carmelle), Paul Doucet (Docteur), Louis Champagne (Armand), Gaston Lepage (Ron Martel) et Jean-Nicolas Verreault (Michel).



Reçu le 19 avril 2010: Jacques JULIEN, 2010, ARCHIVER L'ANARCHIE. Le capital de 1969 (essai), Montréal: Triptyque, ISBN 978-2-89031-685-0, 148p. 22$ www.triptyque.qc.ca


À première vue, rien de plus opposé que l’archive et l’anarchie. L’une est compromise avec toutes les hiérarchies dont elle semble même la garantie la plus solide. Alors que l’autre n’est jamais à court d’inventions ou d’invectives pour dresser le poing contre toute autorité. Jacques Julien observe ici leur coexistence dans le domaine de la chanson populaire. Depuis les troubadours jusqu’aux rappeurs contemporains, celle-ci s’est montrée aussi bien servile que contestataire. Par ailleurs, la chanson ne s’exprime pas uniquement dans les mots et les sons du répertoire. Les artistes sont volubiles; les médias veulent en faire des vedettes, des «personnalités», des icônes. Chanteurs et chanteuses se prononcent à hue et à dia sur le monde comme il va. Le dossier est donc évidemment politique.


Un premier développement tient à une photo célèbre: celle du trio Brassens, Brel et Ferré. C’était à Paris en 1969, quelques mois après Mai 68, et le cliché illustrait une entrevue donnée par les trois chanteurs. Puis, à ce poster vient s’ajouter l’image de John Lennon et de Yoko Ono à Montréal. C’était aussi en 1969, lors du bed-in de «Give Peace a Chance». Enfin, une dernière affiche montre l’anarchie aux champs, à Woodstock cette fois, en 1969 toujours. Bien sûr, les objectifs des caméras, les microphones et les magnétophones, les articles de journaux, etc. ont conservé ces manifestations variées d’anarchie en des archives qui ne cessent aujourd’hui de se reproduire et de se vendre. Au gré d’anniversaires et de rééditions – on l’a vu en 2009 –, les sœurs ennemies tournoient dans une valse arrangée par les raffinements de la technologie. Quels sont les rapports de ce commerce à l’art et à la politique?


Du même auteur:

Robert Charlebois, l'enjeu d'«Ordinaire (1987)

Richard Desjardins, l'activiste enchanteur (2007)



Index


Notes de festivals


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!



Le Festival international du film sur l'art


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un commentaire général : c'était pas mal plein! J'ai vu plusieurs salles où on a refusé du monde. Mais, vu le choix, les cinéphiles ont pu se rediriger ailleurs et faire d'agréables surprises. Pour ma part, cela a toujours été ma façon de procéder et j'ai rarement été déçu. Suffit d'être ouvert aux découvertes! J'ai finalement classé sommairement les films dont je parle par genre.


Index FIFA


1. L'architecture

BAUHAUS - MODEL & MYTH

LE PAVILLON ALLEMAND DE BARCELONE

LE CABANON PAR LE CORBUSIER

LIONESS AMONG LIONS - THE ARCHITECT ZAHA HADID


2. Les objets

LA BRIQUE LEGO

LES FORMES NOIRES DE SERGE MOUILLE


3. Les artistes-peintres!

PARIS, LES ANNÉES LUMINEUSES

DANS L'ATELIER DE MONDRIAN


4. Cinéma!

IL ÉTAIT UNE FOIS...L'EMPIRE DES SENS

JANE BIRKIN, SO FRENCH

MILOS FORMAN, ANNÉES 60

A LETTER TO ELIA


5. Les musiciens

DJANGO REINHARDT, TROIS DOIGTS DE GÉNIE

IGGY POP

ERIC CLAPTON



1. L'architecture (Index FIFA)


BAUHAUS - MODEL & MYTH

BAUHAUS - MODELL & MYTHOS

ALLEMAGNE / 1998-2009 / COULEUR, N. ET B. / 103 MIN / ANGLAIS, ALLEMAND, S.-T. ANGLAIS


Ce texte suit Architecture en uniforme! Voir Bauhaus.


Index FIFA


LE PAVILLON ALLEMAND DE BARCELONE

FRANCE/2009/COULEUR/26 MIN/FRANÇAIS


Ce texte suit Architecture en uniforme! Voir le pavillon.


Index FIFA


LE CABANON PAR LE CORBUSIER

FINLANDE/2010/COULEUR, N. ET B./60 MIN/FINNOIS, FRANÇAIS, S.-T. ANGLAIS

Compétition


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


« J’ai un château sur la Côte d’Azur, aimait à dire Le Corbusier (1887-1965), qui mesure 3,66 m sur 3,66 m. C’est pour ma femme, c’est extravagant de confort, de gentillesse. »». Le module que dessine Le Corbusier est pensé pour être juxtaposable et multipliable. L’objectif de l’architecte était de répondre au problème du développement de la résidence de loisir en site littoral. Ce cabanon en rondins de bois, situé sur le flanc d’une colline de Roquebrune-Cap-Martin, est un modèle d’habitation minimale, minutieusement pensé et calculé avec le « Modulor », un système de mesures directement lié à la taille humaine. Le film raconte l’histoire du cabanon, trésor d’ingéniosité et de fonctionnalité. Dès les années 1930, Le Corbusier découvrit la Côte d’Azur en séjournant à E-1027, la villa de Jean Badovici et Eileen Gray. C’est dans ce voisinage qu’il commença alors la construction du cabanon pour l’achever en 1952. Il y passa treize étés, jusqu’à sa mort par noyade en 1965.


Biographie


D’origine finnoise, Rax Rinnekangas est réalisateur, écrivain et photographe. Son œuvre aborde les thèmes de la mémoire et de la quête spirituelle de l’être humain.


Filmographie


Château de l’âme (2004), 24e FIFA ; Zahara et Urga (2005), primé au 25e FIFA ; The Melnikov House (2007), 26e FIFA ; Villa Mairea (2009), 27e FIFA ; The Koshino House / Tadao Ando (2009), 28e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Rousseau croit que la nature est bonne pour l'Homme. Le Corbusier aime la nature et elle l'influence dans l'architecture. Pour lui, la maison est un lieu de vie qui s'inscrit dans un milieu! Il respecte donc ce milieu. C'est vraiment le cas de son cabanon de la Côte d'Azur. Le minimum comme paradis! D'ailleurs, au paradis a-t-on besoin de plus que du minimum?


On est dans la vision verte avec cette maison qui n'empiète pas sur la nature, mais s'y intègre et prend le moins de place possible. Un lit de bois, avec deux tiroirs en dessous, ça n'encourage pas à la surconsommation! Quand la vision verte et la géométrie rencontrent la nature, voilà le cabanon de Le Corbusier!


On est dans la simplicité volontaire! Certains diront que ce n'est pas assez grand pour la vie d'aujourd'hui ni pour socialiser! Mais, quand on a des centaines d'amis sur Facebook et qu'on interagit par son iPhone, 3,66 m X 3,66 m (9 pi 10 po X 9 pi 10 po) c'est peut être bien assez!


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Corbusier

www.fondationlecorbusier.fr

http://boomer-cafe.net/version2/index.php/Arts-architecture/Le-cabanon-du-Corbusier.html


Index FIFA


LIONESS AMONG LIONS - THE ARCHITECT ZAHA HADID

ALLEMAGNE/2009/COULEUR, N. ET B./58 MIN/ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Lauréate des prestigieux prix Pritzker en 2004 et du Praemium Imperiale en 2009, Zaha Hadid (née en 1950), architecte et designer anglo-irakienne longtemps controversée, principale figure du déconstructivisme, est sous les feux des projecteurs, de par ses réalisations visionnaires aux quatre coins du monde : le musée d’art contemporain MAXXI à Rome, la Tour CMA-CGM à Marseille, l’Opéra de Guangzhou et un centre des arts de la scène à Abou Dhabi... Survolant ses principaux projets, de Londres à Hong Kong et aux Émirats Arabes unis, le film réunit Tom Krens, de la Fondation Guggenheim, l’architecte Patrick Schumacher, la photographe Hélène Binet, l’éditeur Francesco Dal Co et le styliste Karl Lagerfeld.


Biographie


Producteur, réalisateur et concepteur vidéo, Horst Brandenburg, né en Allemagne, a réalisé plus de 50 documentaires sur l’architecture, le design et l’art pour la télévision.


Filmographie


The Universe of Charles and Ray Eames ; The Heroes of Italian and German Design ; In the Arabian Labyrinth ; Guggenheim Temples ; Like Peeling an Apple — Tony Cragg Sculptor ; Passion and Principles, Museum Frieder Burda by Richard Meier ; CCTV, Pékin (2008), 28e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


ZAHA HADID, femme spéciale en elle-même! Elle a assisté à l'ouverture du musée Chanel, qu'elle a conçue, avec un sac Prada! Ses œuvres, car c'est ainsi que je qualifierai ce qu'elle fait, ont littéralement l'air de sculptures. Plus qu'une architecte, je dirais que c'est une créatrice, car elle s'est même attaquée au design de souliers pour femmes à la manière d'une architecte. Il faut voir ses œuvres!


Hyperliens :


www.zaha-hadid.com

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zaha_Hadid

http://en.wikipedia.org/wiki/Zaha_Hadid



2. Les objets (Index FIFA)


LA BRIQUE LEGO

FRANCE/2009/COULEUR, N. ET B./26 MIN/FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


En 2009, la brique Lego fêtait ses 50 ans et ses 320 milliards d’éléments vendus depuis 1949. Son créateur, le Danois Ole Kirk Christiansen, a su créer un concept révolutionnaire grâce à ce jouet indémodable : des briques en plastique modulaires qui peuvent être verrouillées ensemble grâce à un ingénieux système de plots et de tubes cylindriques. Avec deux briques à huit tenons, on réalise 46 combinaisons d’assemblage différentes, avec six briques, c’est plus de 900 millions de possibilités. Du danois leg godt (littéralement, « qui se joue bien »), le nom Lego est devenu synonyme de facilité, d’imagination, de succès, de créativité et... de design.


Biographie


Scénariste et réalisatrice, Anna-Célia Kendall est diplômée en réalisation de l’IDHEC en 1981. Elle a également étudié la danse classique, le mime et la littérature anglophone.



Filmographie


Carlotta Ikeda, danseuse de butô, danseuse de toute la peau (1984) ; Traces de pas (1985) ; Chants d’outre-temps (1996) ; Le partage des larmes (2002) ; et collection Design : Le sofa Bubble Club (2005), La cafetière Conica (2006), 25e FIFA, Le walkman (2007), 26e FIFA, La lampe Arco (2009).


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


La main a fait l'Homme; la brique Lego (de 2 cm cube) a fait le jeu en tablant sur l'imagination et la créativité des enfants! Ils peuvent construire un monde à la mesure de leur imagination... ou parfois démolir celui des autres! Car, même si le film n'en parle pas, il y a en qui démolissent ce que les autres ont fait pour le refaire autrement. Cela fait aussi partie du jeu et de notre histoire.


Une pièce si simple, mais si grande en même temps, car elle s'inscrit dans la pensée modulaire de Le Corbusier par exemple. À partir de cette pièce, on peut d'ailleurs presque tout faire, du jeu d'enfant à la maquette des architectes! Pour Habitat 67, à Montréal, Moshe Safdie s’inspira d'ailleurs des jeux de Lego et de l’architecture de Haifa nous dit un site web consacré à ces habitations! (1) C'est là la grandeur de ces petites pièces de Lego qui s'emboitent les unes dans les autres!


Une exposition Lego est d'ailleurs toujours très impressionnante pour le non-manuel que j'ai toujours été!


Note :


1. http://grandquebec.com/montreal-touristique/habitat-67/


Hyperliens :


www.lego.com



Index FIFA


LES FORMES NOIRES DE SERGE MOUILLE

FRANCE/2010/COULEUR/26 MIN/FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Les « formes noires » sont d’étonnants luminaires de métal créés dans les années 1950, au style à la fois élégant, sobre et fonctionnel, devenu depuis de grands classiques de l’art décoratif du XXe siècle. Leurs réflecteurs organiques, qui évoquent des seins, montés sur des structures grêles, mobiles et calcinées, ont été dessinés par Serge Mouille (1922-1988). Méconnu du grand public, ce créateur français, qui avait une formation d’orfèvre, était un obsessionnel des systèmes naturels et des structures complexes, épris de volumes biomorphiques et amoureux des courbes féminines. Capable de mettre en forme l’entière carrosserie d’une voiture au marteau, ce passionné de l’enseignement du métal se constitua un vaste appareil pédagogique, dont 50 pièces de métal qui tenaient dans une boite d’allumettes. Il enseigna toute sa vie à l’École des arts appliqués à Paris, où il fut étudiant. Un inventeur, chercheur obsédé, un véritable… illuminé.


Biographie


Réalisatrice et scénariste, diplômée des Beaux-arts de Saint-Étienne et de Paris-Cergy, Danielle Schirman a réalisé plusieurs titres de la collection Design, diffusée sur ARTE.


Filmographie


Ron Arad et le design (2001) ; La Valentine (2002), 21e FIFA ; Le fauteuil Wassily (2003) ; La bakélite au bout du fil (2003) ; Les lampes Akari (2003), primé au 22e FIFA ; Le bic cristal (2004), 23e FIFA ; Le iMac (2005), 24e FIFA ; L’aspirateur Hoover (2005), 24e FIFA ; La DS 19 (2006), 25e FIFA ; Le Concorde (2007), 26e FIFA ; La Fiat 500 (2008), 27e FIFA ; La chaise Rietveld et La table compas (2009), 28e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Serge Mouille a fait des lampes, mais quelles lampes? La lumière, fait design! Il avait passé le concours des arts appliqués à 13 ans et a commencé à faire des vitrines de magasins. Dans les années 1950, il a commencé à faire ses lampes. Noires, fonctionnelles, sensuelles et organiques, comme ces réflecteurs qui évoquent des seins! De beaux objets, utiles et décoratifs. On les réédite d'ailleurs depuis 1999!


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Mouille

www.sergemouilleusa.com



3. Les artistes-peintres! (Index FIFA)



PARIS, LES ANNÉES LUMINEUSES

www.ina.fr/video/4354839001/paris-les-annees-lumineuses-1905-1930.fr.html

ÉTATS-UNIS / 2010 / COULEUR, N. ET B. / 104 MIN / FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


« C’était l’endroit où il fallait être », résume l’écrivaine Gertrude Stein. De 1905 à 1930, la capitale française devient le rendez-vous des artistes du monde entier. Peintres, poètes, écrivains et danseurs élisent domicile à Montmartre puis à Montparnasse, quartiers qui ressemblent encore à des villages. Qu’ils soient français (Braque, Apollinaire), qu’ils viennent des États-Unis (Scott Fitzgerald, Hemingway), de la Russie (Chagall, Nijinski), de l’Espagne (Picasso, Miró) ou de l’Italie (Modigliani), ils sont attirés par des loyers modestes et la franche camaraderie qui règne entre artistes. Ils s’inspirent les uns les autres dans une saine émulation. Comment Paris est-il parvenu en l’espace de 25 ans à remettre radicalement en question des traditions séculaires dans tous les domaines artistiques ? Mêlant œuvres, interviews d’historiens de l’art, textes et archives rares, le film nous replonge dans l’atmosphère de ces années fastes où Paris fut le théâtre d'une véritable révolution, celle de l’art moderne.



Biographie


Perry Miller Adato entre au réseau WNET en 1964. Sa filmographie comprend une imposante concentration de films sur l’art. Le FIFA lui consacrait un hommage en 1990 et lui décernait un prix spécial pour l’ensemble de son œuvre en 2002.



Filmographie



Dylan Thomas: The World I Breathe (1968) ; Gertrude Stein – When This You See, Remember Me (1970) ; Georgia O’Keefe (1977) ; Mary Cassatt – Impressionist from Philadelphia (1978) ; Picasso – À Painter’s Diary (1980), prime au 1er FIFA ; Carl Sandburg: Echoes and Silences (1982) ; Eugene O’Neill: A Glory of Ghosts (1985) ; Art of the Western World (1986-1989), série ; Alfred Stieglitz : The Eloquent Eye (2000), 20e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


« Paris, les années lumineuses » est un film lumineux pour faire un jeu de mots facile. Un film sur la naissance de l'art moderne dans le Paris des années 1900. En fait, dans la banlieue de Paris à l'époque : Montmartre! Même si cette banlieue fut annexée à Paris en 1860 (1), elle est encore campagne avec des chèvres, des vaches et des abattoirs. Y logent des anarchistes, peintres et écrivains de diverses ethnies, car on y trouve des logements peu dispendieux et des cafés où les artistes vont écrire et faire des croquis bien au chaud en hiver! C'était aussi des lieux de rencontres entre les artistes, où ils pouvaient refaire le monde. Bref, des lieux d'inspiration!

Mais, être de l'avant garde, ça ne paie pas toujours. Si ces artistes – Appolinaire, Chagal, Picasso, Renoir, Cezanne, Miro, Magite et autres - sont des icônes aujourd'hui, ils étaient des rebelles de l'art à l'époque! On ridiculisait leur art et leur fermait les portes de l'académie, plus traditionnelle. La plupart vivotaient alors que leurs toiles valent maintenant des fortunes. C'est là, par exemple, qu'ont été jetées les bases du cubisme par Braque et Picasso. (2) Ce sera la guerre 14-18 qui les séparera. Comme pour tous les conflits, ce sera l'occasion de s'en prendre aux marginaux, aux étrangers et aux artistes. On peut imaginer le sort des artistes étrangers de l'avant-garde vivant à Paris, surtout ceux d'origine allemande, le régime nazi considérant l'art moderne comme étant dégénéré!


Pendant ce temps, Cocteau, Satie et Picasso font un ballet satirique plutôt que nationalisme patriotique : Parade. Une sorte de pied de nez à l'autorité.


Mais, un courant en chasse un autre, ce qui fait qu'on aura aussi droit au dadaïsme et au surréalisme pour ne nommer que ceux-là, car les artistes cherchent toujours à se distinguer de ce qui les a précédés et à faire évoluer leur art. Ça ne peut qu'aller de l'avant, dans une recherche de la nouveauté et, surtout, de ce qui peut surprendre.


Un film fort intéressant que je conseillerais de mettre dans toutes vidéothèques de qui a de l'intérêt pour les arts.


Notes :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Montmartre

2. http://lartpourtous.blog.tdg.ch/archive/2009/02/12/le-cubisme-avec-picasso-et-braque.html



Index FIFA


DANS L'ATELIER DE MONDRIAN

FRANCE/2010/COULEUR, N. ET B./52 MIN/FRANÇAIS, ANGLAIS S.-T. FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À partir d’archives de l’écrivain et critique Michel Seuphor, l’aventure créatrice de Piet Mondrian (1872-1944), peintre néerlandais, pionnier, avec Kandinsky et Malevitch, de l’abstraction pure, qui a largement influencé l’art du XXe siècle. Grande figure de l’avant-garde, d’abord marquée par le mouvement cubiste, Mondrian invente un langage universel à partir de formes inédites et de couleurs primaires. Le film tente d’éclairer de l’intérieur et de manière vivante cette œuvre singulière restée assez mal comprise, bien que son esthétique géométrique et colorée ait abondamment été diffusée, particulièrement dans la mode (Yves Saint Laurent) ou la publicité (L’Oréal). Tourné dans une reconstitution de son atelier de la rue du Départ à Paris, ce docu-fiction suit un Mondrian dynamique, passionné de danse et de jazz, et redessine sa trajectoire artistique : des premières œuvres réalistes aux années mystiques, du mouvement de Stijl à son départ pour New York où il meurt en 1944.


Biographie


Né à Paris, François Lévy-Kuentz a fait des études de cinéma à l’Université Paris III. Outre ses propres films, il a réalisé de multiples émissions télévisuelles, telles que Le Cercle de minuit, Rapptout, Ramdam et Aux arts et caetera.


Filmographie


Man Ray (1989) ; Philippe Djian (1993) ; L’atelier de Robert Combas (1993) ; Annie Fratellini en scène (1997) ; Les copistes du Louvre (1997) ; L’atelier de Man Ray (1998) ; Le voyage de Delacroix (1999) ; Pascin, l’impudique (2000), 19e FIFA ; Chagall: À la Russie, aux ânes et aux autres (2003), 22e FIFA ; Yves Klein, la révolution bleue (2006), primé au 25e FIFA ; Le scandale impressionniste (2010), 29e FIFA.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Peu de films existent sur Mondrian. Ils n'ont trouvé que 18 secondes; 50 tableaux et quelques photos avec des contraintes venant des ayants droit! C'est ce qui explique le choix qu'ils ont fait d'un docu-fiction.


Modrian distordait la réalité pour en exprimer la beauté. Puis, il en est venu à détester la nature et bannir couleur verte de son atelier! Avec ce changement, il décida de s'installer à Paris et commença à travailler les formes carrées et rectangulaires. Invendable, il pense devenir garçon de café!


Puis, ce sera la montée du nazisme, qui en a contre l'art dégénéré, et la guerre39-45. Mondrain s'expatriera donc à New York en ces temps sombres pour l'art et l'humanité. En 1942, dans une rétrospective de son œuvre, il vendra enfin. Il est reconnu à 70 ans!


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Piet_Mondrian



4. Cinéma! (Index FIFA)


IL ÉTAIT UNE FOIS...L'EMPIRE DES SENS

FRANCE/2010/COULEUR/52 MIN/FRANÇAIS, ANGLAIS, JAPONAIS, S.-T. FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


En 1976, Nagisa Oshima signe L'empire des sens, un puissant récit érotique, film unique dans l’histoire du cinéma, pornographique selon son auteur, classé art et essai dans de nombreux pays. Le journaliste Serge July raconte la genèse d'une œuvre pensée comme un « acte révolutionnaire ». Réalisateur emblématique de la Nouvelle Vague japonaise, contestataire et engagé, Nagisa Oshima s'inspira d’un fait divers de 1936, la relation amoureuse d’Abe Sada avec un aubergiste qu’elle assassina au cours d’un rapport sexuel et dont le procès fit d’elle une icône de l’amour au Japon. Censurée au Japon et acclamée à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, cette ode au féminisme naissant valut à son auteur un procès retentissant.


Biographie


Critique et écrivain de cinéma, David Thompson entre à la BBC en 1983 et travaille aux séries Omnibus, Arena et The Late Show. Il a également collaboré à la série Moving Pictures.


Filmographie


Peter Greenaway: Anatomy of a Film-Maker (1991), 11e FIFA ; Jean Renoir (1993) ; Quentin Tarantino, Hollywood’s Boy Wonder (1994), 14e FIFA ; Musicals, Great Musicals — The Arthur Freed Unit at MGM (1996), 15e FIFA ; Busby Berkeley: Going Through the Roof (1997), 18e FIFA ; Rothko’s Rooms (2000), 19e FIFA ; Matisse (2002), 21e FIFA ; Pavarotti: A Life in Seven Arias (2007), 27e FIFA


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Nagisa Oshima, qui a fait des études de droit, conçoit ses films comme des actes révolutionnaires! Il voulait faire scandale pour secouer la société japonaise. La porno comme art de libération et acte de contestation dans les années'70! C'est ainsi que nait L'empire des sens, un film particulier qui non seulement est sexuellement explicite, mais qui est non simulé et lève le tabou du désir sexuel féminin. La femme n'est pas qu'un objet de plaisir pour l'homme, mais le cherche pour elle. De plus, on voit les poils pubiens, ce qui est tabou au Japon. En fait, on voit tout! Ce film sera donc censuré au Japon; saisis aux États-Unis et un succès a Cannes!


Hyperliens :


Un film et son époque (1976) : www.folamour.fr/fr-film-sens.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Empire_des_sens

http://www.dailymotion.com/video/x9nr30_l-empire-des-sens-bande-annonce-vos_shortfilms



Index FIFA


JANE BIRKIN, SO FRENCH

FRANCE/2010/COULEUR/52 MIN/FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le parcours de Jane Birkin, chanteuse, comédienne et militante engagée dans des causes humanitaires, femme exemplaire, extravagante, attachante, émouvante, ancrée dans le réel et projetée vers l’avenir. Le film revient sur son enfance, le pensionnat dans l’île de Wight avec son frère Andrew, les vacances familiales avec sa mère, l’actrice Judy Gamble, et son père, commandant dans la Royal Navy ; ses rencontres mémorables, qu’elle partage avec une touchante nostalgie ; les trois hommes de sa vie, Serge Gainsbourg, John Barry, le cinéaste Jacques Doillon, et ses trois filles. Des extraits de films illustrent une carrière bien remplie au cinéma, des comédies aux films d’auteur.


Biographie


Depuis 1985, Gilles de Maistre est auteur et réalisateur de plus de 100 reportages et documentaires.


Filmographie


Interdit d’enfance (1989-1994) ; Samy intime (2001) ; Féroce (2002) ; La citadelle Europe (2004) ; Et plus si affinités 1 et II (2002-2004) ; Le premier cri (2007) ; JB à la recherche de l’amour (2008) ; Femmes dans la police (2009) ; Grands reporters (2009).


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Je me rappelais d'une actrice avec un accent britannique qui me plaisait bien dans mon adolescence. On parle des années 70. Mais, qui est réellement Jane? Ce film nous fait découvrir une militante qui appuie où ça fait mal! Une femme qui aide les causes perdues et difficiles et qui se rend régulièrement en Palestine et en Israël par exemple.


On savait qu'elle était britannique. On apprend que c'est une Anglaise, née d'un père qui a appuyé la résistance française en Angleterre et d'une mère artiste. Elle a traversé la manche il y a 40 ans pour faire une belle carrière en France. Elle est donc bien placée pour nous expliquer les différences culturelles entre la France et l'Angleterre. D'un point de vue plus intimiste, on apprend que Jane se plait dans la nostalgie. Un film qui serait intéressant en salle.


Hyperliens :


http://www.janebirkin.net/

http://www.imdb.com/name/nm0000945/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Birkin

http://en.wikipedia.org/wiki/Jane_Birkin



Index FIFA


MILOS FORMAN, ANNÉES 60

FRANCE/2010/COULEUR, N. ET B./51 MIN/FRANÇAIS, ANGLAIS S.-T. FRANÇAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


De Milos Forman (né en 1932), on connait surtout les films américains : Amadeus, Vol au-dessus d’un nid de coucou, Hair, Ragtime, The People vs. Larry Flynt et Man on the Moon. Mais avant cette consécration hollywoodienne, Milos Forman a déjà vécu, dans les années 1960, en Tchécoslovaquie, une première vie de cinéma au cours de laquelle il a réalisé des films libres et décomplexés en plein cœur du régime communiste. Les films s’intitulent L’as de pique, Les amours d’une blonde, Au feu les pompiers, auxquels on peut ajouter Taking off , son tout premier film américain, sorti en 1971. Des films relativement méconnus à redécouvrir en partant à la rencontre de Milos Forman vivant aujourd’hui aux États-Unis.


Biographie


Luc Lagier détient une maitrise et un DEA en cinéma de l’Université Paris-III. Il est rédacteur en chef de l’émission Court-Circuit (le magazine) diffusée sur ARTE.


Filmographie


Hiroshima, le temps d’un retour (2004) ; Luis Buñuel, une œuvre à repriser (2005) ; Dans le labyrinthe de Marienbad (2005) ; Brian de Palma, cinéaste (toujours) en guerre (2008) ; Godard, l’amour, la poésie (2007), 26e FIFA ; Nouvelle vague, vue d’ailleurs (2009)


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Milos Forman, avant d'être le réalisateur « américain » que l'on connait, fut un réalisateur tchécoslovaque qui faisait des films libres et décomplexés à l'heure du cinéma de propagande. Figure de proue de la nouvelle vague « Tchec » des années 60, il aurait pu connaitre davantage la répression, si ce n'eût été du sort! En effet, il était à Paris lors de la répression du Printemps de Prague! Il est donc allé aux États-Unis après ce triste épisode qui ramènera une Chappe de plomb pour quelques décennies sur la Tchécoslovaquie.


Si vous montriez la vérité, vous étiez politique! Ce fut le cas d'Au feu les pompiers (1968) qui l'a fait remarquer à l'étranger alors que ce film fut interdit dans son pays et en URSS. C'est d'ailleurs ce qui l'avait fait sortir du pays. Une chance pour lui et pour le cinéma, car il réalisa de grands films en terre des États-Unis, dont One Flew Over the Cuckoo's Nest (1975); Hair (1979); et Amadeus (1984).



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A LETTER TO ELIA

ÉTATS-UNIS/2010/COULEUR, N. ET B./60 MIN/ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Pour le jeune Martin Scorsese, la découverte de Sur les quais (1954) ou d’À l’est d’Eden (1955) d’Elia Kazan fut une expérience bouleversante. Scorsese évoque avec émotion les liens qui l’unissent à Elia Kazan. Il souligne l’influence que celui-ci a exercée sur l’ensemble de son œuvre et, en premier lieu, sur sa volonté de devenir réalisateur. À Letter to Elia nous plonge dans la vie tumultueuse d’Elia Kazan (1909-2003), immigré grec d’Anatolie, de ses débuts comme acteur au Group Theater à la réalisation de succès exceptionnels (Un tramway nommé Désir, Viva Zapata), en passant par la fondation de l’Actors Studio. De nombreux extraits de films, d’interviews et de textes d’Elia Kazan alternent avec les propos de Scorsese.


Biographie


L’un des réalisateurs les plus importants de sa génération, Martin Scorsese a réalisé plus de 30 courts et longs métrages, une dizaine de documentaires, et remporté nombre de prix, notamment l’oscar du meilleur réalisateur pour Les infiltrés en 2007. Fidèle collaborateur de Scorsese, Kent Jones est réalisateur, critique et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma.


Filmographie


Martin Scorsese : Mean Streets (1973) ; Taxi Driver (1976) ; New York, New York (1977) ; Raging Bull (1980) ; The Color of Money (1986) ; Last Temptation of Christ (1988) ; The Age of Innocence (1993) ; Il mio Viaggio in Italia (2001) ; No Direction Home: Bob Dylan (2005). Kent Jones : Lady By the Sea (2004), coréal. Martin Scorsese ; Val Lewton : The Man in the Shadows (2007) ; Reflecting on Kazan (2010).


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Nous avons droit ici à la vision d'un immigrant, Martin Scorsese, sur un autre immigrant, Elia Kazan, qui l'a marqué. Mais, en parlant de Kazan, Scorsese se dévoile tout autant. On en apprend aussi sur cette époque où l'on chassait le communiste, car Elia Kazan était devenu un paria pour certains après qu'on lui eut reproché d'avoir été communiste dans les années 30! Aux États-Unis on peut être pour la guerre sainte, mais pas communiste!


5. Les musiciens (Index FIFA)


DJANGO REINHARDT, TROIS DOIGTS DE GÉNIE

FRANCE/2010/COULEUR/52 MIN/FRANÇAIS, S.-T. ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Guitariste de jazz mythique d’origine manouche, Django Reinhardt (1910-1953) fut à la fois un enfant des rues qui devint célèbre, le miraculé d’un accident qui transforma son handicap en atout (il perdit l’usage de deux doigts de la main gauche), un analphabète qui utilisa les notes pour langage universel, un joueur fantasque qui rebondit à chaque échec, un génie que la mort saisit avant qu’il ne tombe dans l’oubli... Sa vie légendaire est évoquée par la voix de Django lui-même et de ceux qui l’ont accompagné, grâce aux enregistrements de son fils Babik, Stéphane Grappelli, Louis Armstrong et Henri Salvador ; aux interviews des derniers témoins de son parcours et de son petit-fils, David Reinhardt ; et à de nombreux extraits d’archives.


Biographie


Christian Cascio est auteur, réalisateur et producteur d’une centaine de grands reportages, documentaires et émissions pour les télévisions française et étrangère.


Filmographie


La liberté de Fidel (1986) ; La dernière vague (1991) ; L’île aux hommes-fleurs (1994) ; D’un Blériot l’autre (1998) ; Surviving the Wild — 80% de forêt détruite, 35 % en danger (1999) ; Sur la route de l’aéropostale — Mes ailes dans l’ombre de Mermoz et Saint-Ex (2001).


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


Il y a très peu d'archives, mais beaucoup de fonds privés, ce qui a permis de faire un film intéressant. Enfant des rues et gitan, il avait un talent pour la musique.

Handicapé par un incendie, il devint une légende par son jeu malgré qu'il ne jouait de la guitare qu'avec 3 doigts, car i avait à la fois la virtuosité, la sensibilité et l'imagination, bref tout ce qu'il fallait pour faire un nouveau jazz!


Apprécié des mélomanes, il savait aussi être grand public, ce qui ajoutait à son succès et sa popularité. Il travailla avec Henri Salvador, mais fit aussi une messe pour les romanichels! À défaut d'une culture classique, il avait de l'oreille, ce qui lui permettait de prendre des risques et d'être reconnu comme un grand improvisateur.


Même s'il était un des grands, il se remettait en question à peu près tous les 10 ans! Sa guitare est au musée de la musique.


Pour qui aime la musique et veut comprendre ce que sont les gitans, car ils font toujours les manchettes, c'est un film que je recommande. Ses disques se vendent encore pour qui veut l'écouter.


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Django_Reinhardt

www.redhotjazz.com/django.html

www.festivaldjangoreinhardt.com



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IGGY POP

ROYAUME-UNI/2004/COULEUR/48 MIN/ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Filmé à Berlin en 2004, Iggy Pop (né en 1947) jette un regard rétrospectif sur sa vie qui a débuté dans un parc de maisons mobiles du Michigan. Après avoir fait partie d’un groupe de musique au secondaire et découvert Ray Charles, il devient le batteur blanc d’un groupe de blues noir. De cette expérience est née sa « musique de délinquant de banlieue blanche », le son authentique inventé par Iggy à l'intention des jeunes Blancs comme lui. Avec les Stooges, il lance un album sombre qui laisse une forte impression puis il sombre dans l’héroïne. Parrain du punk, Pop se retrouve sans le sou malgré son succès et mène une vie chaotique jusqu’à ce que David Bowie n’intervienne et ne devienne son coproducteur. En 1998, il s’établit dans une maison d’une seule chambre à coucher dans une banlieue de Floride — avec une Rolls Royce.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


J'ai vu ce film sur Iggy Pop parce qu'il était avec un autre film (Eric Clapton) dans un programme double. J'ai apprécié.


On est dans les origines du punk avec lui, mais il avait touché le blues et le rock auparavant. Toute musique a son histoire et des racines qui se croisent parfois.


Avec lui, ce n'est pas que la musique qui est énergique ou en furie, mais lui aussi. Il est très physique dans ses spectacles si je puis dire! Dès sa jeunesse, sa musique est brute. C'est le rock des travailleurs d'usines du Michigan, où il est né en 1947. La musique des « working peoples » comme il le dit. S'il a joué dans un groupe de blues noir, il a cependant inventé la musique blanche des banlieues! Dans ses spectacles, ou on a du plaisir, ou on est parfois terrifié, car c'est plus que Hard.


Mais, certaines de ses chansons ont eu du succès grand public et se retrouvent maintenant dans des publicités et des films, ce qui lui a permis de se remettre financièrement à l'aise par ses droits d'auteurs. Iggy est cependant demeuré ce qu'il était : spécial. Il s'est donc acheté une petite maison et une grosse Rolls Royce!


Hyperliens :


www.iggypop.com

http://fr.wikipedia.org/wiki/Iggy_Pop


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ERIC CLAPTON

ROYAUME-UNI/2007/COULEUR/48 MIN/ANGLAIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Ce film original, constitué en fait de deux films, comprend des extraits d’entretiens d’Eric Clapton (né en 1945) réalisés en 1987, et un portrait plus récent, réalisé en 2007, qui couvre les années 1987-2007 de la vie du musicien. Clapton évoque la mort de son petit garçon, sa dépendance à la drogue et à l’alcool qu’il a réussi à surmonter et l’effet salutaire de sa passion pour la musique. « J’ai eu la chance de m’orienter très vite dans une nouvelle direction : le blues. » Le blues l’a aidé à s’en sortir. Le film est abondamment illustré d’extraits de ses tubes Wonderful Tonight et Layla, et de ses prestations avec les Yardbirds, Cream (à deux périodes distinctes) et plus récemment, Steve Winwood.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-26)


À ses débuts, il aimait le blues. Puis, il est tombé dans le rock et s'est presque noyé dans le succès. Il a payé la rançon de la gloire avec la drogue et la boisson. Il dit d'ailleurs avoir besoin du web pour de rappeler de cette époque! C'est tout dire.

Mais le blues attendait dans un coin qu'il redevienne sobre. Il est donc revenu au blues. Il a cependant fallu un triste accident pour le ramener, le décès de son fils tombé d'une fenêtre ouverte d'une tour à appartement de New York. Cela m'a fait penser au film antichrist de Lars von Trier. (1) C'est le choc qui le ramènera!

Un film intéressant avec des extraits musicaux tout aussi intéressants, car Clapton c'est Clapton. Tout un guitariste doublé d'un bon chanteur. Certains disent le meilleur guitariste au monde, mais lui s'est refusé à entrer sur ce terrain.


Note :


1. ANTICHRIST

www.antichristthemovie.com/

Lars von Trier / Italie, Pologne, Allemagne, Danemark, France / 2008 /

104 min. / couleur / anglais

Nous en avons parlé dans Societas Criticus, Vol. 11 no. 6 , du 9 octobre 2009 au 6 décembre 2009.


Hyperliens :


www.ericclapton.com

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Clapton

www.imdb.com/name/nm0002008/


Index FIFA


Les rendez-vous du cinéma québécois


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


1. Les longs métrages


2 FOIS UNE FEMME

JOURNAL D'UN COOPÉRANT

ROUTE 132


2. Les documentaires


CHERCHER LE COURANT

J'M'EN VA R'VIENDRE

Land of destiny

L'EST POUR TOUJOURS


1. Les longs métrages


2 FOIS UNE FEMME

www.2foisunefemme.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


LONG MÉTRAGE DE FICTION

Il n’y a plus qu’une solution pour remédier à la situation tragique dans laquelle se trouve Catherine, une femme battue : fuir. Avec son fils Léo, elle décide de prendre la route pour s’installer dans le Nord, près de l’Ontario. Mais même lorsque l’on change son nom et réinvente sa vie, peut-on échapper à son passé? Peut-on reprendre souffle? Avec douceur et retenue, François Delisle (Le bonheur c’est une chanson triste, Toi) observe le difficile cheminement de cette femme traumatisée. Refusant avec raison d’en faire une victime, le cinéaste filme son combat pour réapprendre la confiance, la quiétude, la dignité au rythme de l’hypnotique musique de The States Project et d’une mise en scène sans complaisance. De sa scène d’ouverture terrorisante, où l’on découvre un Marc Béland impressionnant, à sa finale émouvante, 2 fois une femme est surtout porté par l’interprétation d’Évelyne Rompré, d’une justesse et d’une sensibilité extraordinaires.


En présence de François Delisle (cinéaste) Évelyne Rompré (interprète).


BIOGRAPHIE DU RÉALISATEUR


Cinéaste, producteur, fondateur de Films 53/12 et défenseur du cinéma indépendant, François Delisle a réalisé des courts et moyens métrages (Beebe-Plain) avant de se tourner vers le long métrage (Ruth, Le bonheur c’est une chanson triste, Toi). En 2010, il signe 2 fois une femme, présenté à Pusan, Chicago, Mannheim et São Paulo.

FICHE TECHNIQUE


35mm / 01h34m00s / Couleur / 2010 / V.O. : française

Réalisation : François Delisle

Scénario : François Delisle

Image : Mathieu Laverdière

Montage : Pascale Paroissien

Direction artistique : Geneviève Lizotte

Son : François Grenon, Martin Allard, Patrice Leblanc, Stéphane Bergeron

Musique : The States Project

Interprètes principaux : Évelyne Rompré, Étienne Laforge, Marc Béland, David Boutin

Production : François Delisle - Films 53/12

Distribution : FunFilm Distribution


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


Pas drôle, la violence conjugale. Mais, d'où ça vient? C'est peut-être ce qu'il faudrait trouver un jour pour avoir des pistes de solution. Quand on parle de violence ici, il n'y a pas de doute, pas de demi-mesures. Ce n'est pas un élèvement de la voix, ni une claque dans un emportement, mais à coup de pied sur sa femme au point qu'elle doit être hospitalisée. À l'hôpital, elle dit être tombée dans un escalier, ne veut rien avouer et retourne avec lui comme si elle acceptait cette fatalité : risquer de se faire tuer par son homme! Un pattern des deux côtés? Heureuse jusqu'à la prochaine crise, mais dans la peur en même temps.


Finalement elle le quittera et changera d'identité, prise en charge par un groupe qui lui fournit de nouveaux papiers et la change de province. Elle se retrouve dans un petit boulot en région. Une autre culture que le bixi (Montréal) avec un rodéo de camion!


Si tu as une profession, est-ce que tu la perds? Cette prise en charge m'interpelle. C'est quoi ce système? Une secte, car elle sort du contrôle de son mari pour être contrôlée par un groupe d'entraide.


Quant à son garçon, élevé au milieu de cette violence par un père aimant pour son fils, il a de sérieux problèmes. Dans ce nouveau milieu, ils sortent, ce qui fait que les autres sont loin de l'accepter. Sa réponse à sa mère est « Pa m'aurait défendu. Il serait venu les battre! »

Un cinéma-vérité en quelque sorte pour parler de problèmes qui ne pourraient être traités de la même façon dans un documentaire conventionnel.



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JOURNAL D'UN COOPÉRANT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


LONG MÉTRAGE DE FICTION

Jean-Marc Phaneuf est électronicien. Pour les besoins de Radio du monde, une ONG, il se rend en Afrique comme coopérant. Choqué par les inégalités et la misère qu’il y découvre, mais aussi charmé par les habitants qu’il rencontre, il chronique son quotidien avec sa caméra vidéo transformée en journal intime. Rapidement, comme dans un cauchemar, les choses vont pourtant changer.


De Yes, Sir! Madame à Papa à la chasse aux lagopèdes, le film dans le film et la confusion réel-documentaire ont déjà savamment été explorés par Robert Morin. Différence de taille, cette fois : il s’adresse directement au spectateur. Aucun moyen d’échapper à son regard cinglant sur l’aide humanitaire ou au malaise grandissant de scène en scène. Comme toujours chez le cinéaste, Journal d’un coopérant, film de clôture des Rendez-vous du cinéma québécois 2010, contourne les conventions et s’amuse des paradoxes pour mieux nous forcer à repenser notre rapport au monde et au cinéma.


En présence du cinéaste Robert Morin.

Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


Afrique.


Jean-Marc Phaneuf rénove et installe des radios en Afrique pour Radio du monde, une ONG. Genre auto tourné, comme un journal vidéo. Jean-Marc nous montre donc son Afrique, mais aussi lui même selon les circonstances. Il se raconte directement à travers sa caméra. On en apprend ainsi sur les problèmes africains, comme le SIDA, dont on ne parle pas. Tabou!


On assiste à un procès populaire dans une cour, où le mari est accusé d'avoir coupé les deux bras de sa femme parce qu'il n'aimait pas qu'elle ait accouché d'une fille! Entre fiction et documentaire, c'est le genre que j'aime.


Cela permet aussi un regard sur l'industrie de la donation! Il faut commander pour plaire aux donateurs même si ça ne sert pas toujours! On exploite la donation pour vendre des produits occidentaux qui ne servent pas toujours là-bas! Mais, ça plait aux hommes d'affaires qui en tirent profit! On est dans la manipulation et la corruption des systèmes politiques par l'économisme et l'individualisme. Si ça me fait avancer, c'est bon pour le système! En voilà la philosophie.


Parlant de manipulation, s'il y a celle des systèmes, il y a aussi celle des individus. On voit ainsi son intérêt pour une jeune fille se développer avec le temps, à mesure de sa perte de confiance dans les adultes et le système qui l'entoure. Il la manipulera donc, mais se manipulera en même temps, car il croira réellement à son amour pour la petite.


On sent le malaise, mais aussi la question : avait-il des tendances avant cet épisode ou est-ce sa perte de confiance qui le conduit vers la pédophilie? Comme il filme tout, on peut se demander s'il n'avait pas une tendance, car, il n'a pas accroché à des plus mures, comme la secrétaire qui lui faisait de la façon pourtant. La peur du SIDA conduirait-elle au désir des jeunes filles pures? Une tendance qui ne serait jamais apparue s'il était demeuré ici. Question ouverte; malaise assuré!


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ROUTE 132


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LONG MÉTRAGE DE FICTION


Samedi 19 février 2011, 19h00

Cineplex Odeon Quartier Latin


Comment se remettre de la mort de son enfant? Hébété par cet uppercut que vient de lui asséner la vie, Gilles, un professeur divorcé, doit se poser la question. En retrouvant Bob, un ami d’enfance devenu escroc à la petite semaine, et en entamant avec lui une fuite en avant sous forme d’un road trip le long de la route 132 bordant le fleuve, il trouvera quelques réponses.


Retrouvant la veine sensible et humaniste de son magnifique Gaz Bar Blues, Louis Bélanger se tient au plus près des hommes et signe un film lumineux et poignant. Refusant tout misérabilisme, il pose la question du deuil au masculin avec intelligence et subtilité, sans jamais s’appesantir, tout en posant son regard lucide et pertinent sur l’état de notre monde. Mettant en valeur les décors sublimes du Bas-Saint-Laurent, Route 132 organise encore un face-à-face prenant entre l’attachant Alexis Martin et le bouleversant François Papineau.


35mm scope / 01h53m00s / Couleur / 2010 / V.O. : française

Réalisation : Louis Bélanger

Scénario : Louis Bélanger, Alexis Martin

Image : Pierre Mignot

Montage : Claude Palardy

Direction artistique : Emmanuel Fréchette

Son : Marcel Chouinard, Luc Boudrias

Musique : Guy Bélanger, Benoit Charest

Interprètes principaux : François Papineau, Alexis Martin, Sophie Bourgeois, Andrée Lachapelle, Gilles Renaud

Production : Fabienne Larouche, Michel Trudeau - Aetios Productions, Denise Robert, Daniel Louis - Cinémaginaire

Distribution : Alliance Vivafilm


En présence du cinéaste Louis Bélanger.


Après avoir réalisé et scénarisé plusieurs courts et moyens métrages, Louis Bélanger signe en 1999 son premier long métrage, Post Mortem, qui lui vaut cinq prix Jutra et trois prix Génie. Il coréalise ensuite le documentaire Lauzon Lauzone, participe à quelques téléséries, puis tourne Gaz Bar Blues (Jutra du meilleur acteur pour Serge Thériault), Le génie du crime et The Timekeeper.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


Gilles (François Papineau) incarne un prof de socio à l'université qui effectue un retour dans son quartier d'enfance pour oublier qu'il enterre son garçon de 5 ans le lendemain. Il y rencontre Bob (Alexis Martin), un ancien copain demeuré où ils étaient dans leur jeunesse : le quartier et les petits coups, car on comprendra en cours de route que Gilles en fut certainement. Il était peut-être même le leadeur de sa bande de jeunes voyous. Mais intelligent, il est devenu quelqu'un d'autre : un prof respectable!


Cependant, ce coup de la vie le ramène à ses racines. Pour oublier, il doit replonger dans sa propre enfance. Savoir d'où il vient pour poursuivre sa route. Mais, pour savoir d'où il vient, il devra aussi prendre la route. La 132. Un film d'hommes et d'émotions, car les hommes sont aussi émotionnels que les femmes, mais différemment. Un film intéressant et à voir en DVD.


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2. Les documentaires



CHERCHER LE COURANT

www.chercherlecourant.com


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Ce film est en compétition pour les prix suivants :

PRIX DU PUBLIC TÉLÉ-QUÉBEC

Qu’est-ce qu’un pays riche? Un pays dont les coffres sont bien remplis ou un pays qui mise sur l’avenir en cherchant non pas à vite exploiter au maximum ses ressources naturelles, mais plutôt en capitalisant sur le long terme? En répondant très clairement à cette question, Chercher le courant, gagnant du prix du public aux dernières Rencontres internationales du documentaire de Montréal, fait le point sur la façon dont le Québec ratera le bateau des énergies renouvelables si ses dirigeants continuent ainsi. En partant du projet de construction de quatre barrages sur la rivière sauvage de La Romaine par Hydro-Québec, Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere, accompagnés par Roy Dupuis dont on connait l’engagement pour préserver cette rivière. Ils présentent avec didactisme, dans un cri du cœur convaincu et convaincant, les solutions alternatives qui permettraient de faire vivre un Québec plus sain, plus beau et... plus riche.


En présence du producteur Denis McCready.

Vendredi 25 février 2011, 18h00, Cinéma ONF


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


« Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de ses gouvernements de se tromper. » disait Jean Charest en 1998. C'est ce que lui répondent maintenant les opposants au projet de barrage d'Hydro-Québec sur la rivière Romaine, prévu pour 2020!


Ce film nous montre la Romaine par une descente en canot, mais questionne en même temps la production d'énergie. Pourquoi? Comment? À quel cout? Ce film regarde aussi la surconsommation et les possibilités de productions alternatives. On a recours à des spécialistes indépendants, des universitaires surtout, pour obtenir des réponses. Parlant de spécialistes on a droit à un aveu de Jacques Parizeau: il a toujours voulu savoir s'il en coutait plus cher de produire 1 kW/heure que d'en économiser un alors qu'il était au gouvernement? « Mais, je n'ai jamais eu la réponse » dira-t-il. Aujourd'hui, on sait qu'il coute moins cher d'économiser.


Ce film regarde aussi les alternatives, comme le solaire. On apprend ainsi qu'on est bien placé pour cette énergie en hiver, car on a beaucoup d'ensoleillement. On pourrait donc développer davantage cette filière pour nos maisons, avec une fenestration adéquate et des chauffes eau solaires par exemple. On a aussi droit à la géothermie et à une ferme qui réutilise ses biogaz pour sécher le grain.


S'il y a des solutions intéressantes pour les constructions neuves, il reste à en trouver pour les constructions plus anciennes des villes comme Montréal, Québec, Trois-Rivières...


La mission détermine la vision et pour Hydro ce doit être un barrage! Un aveuglement idéologique qui les empêche de voir d'autres solutions. Devrait-on alors changer le nom et la mission de cette société d'État pour Énergie-Québec? C'est une question que je me suis posée à la sortie du film. Et, si jamais on a besoin d'énergies supplémentaires pour nous, non pour exporter, car il y a une différence entre produire de l'énergie pour créer des emplois dans nos industries versus exporter de l'énergie pour créer des emplois hors de nos frontières, y-aurait-il moyen de ne pas défigurer nos rivières par des barrages au fil de l'eau par exemple? Ce sont des avenues qui doivent être regardées, même si ce film ne parlait pas de cette solution pour la Romaine.


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J'M'EN VA R'VIENDRE


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PREMIÈRE MONDIALE


Ce film est en compétition pour les prix suivants :

PRIX DU PUBLIC TÉLÉ-QUÉBEC; PRIX PYPERRAULT


FICHE TECHNIQUE


Betacam NUM / 01h12m00s / Noir et blanc / 2011 / V.O.: française

Réalisation : Sarah Fortin

Scénario : Sarah Fortin

Image : Geneviève Perron, Jonathan Decoste

Montage : Simon Sauvé

Son : Bruno Pucella

Musique : Stephen Faulkner

Production : Pierre-Mathieu Fortin - Nitrofilms, Marie-France Côté

Distribution : Catherine Vidal – Locomotion

Plusieurs se souviennent encore de lui sous le patronyme de Cassonade, du temps où il faisait swinger le Québec en compagnie de Plume. Mais c’est sous son vrai nom, Stephen Faulkner, que cet auteur-compositeur-interprète a décidé de retenter l’aventure de la scène avec un nouveau groupe mené par le musicien Carl Prévost. Un défi de taille pour cet homme insouciant et déterminé à ne pas se laisser rattraper par le temps qui passe. De Québec à l’Abitibi, de la Gaspésie à Montréal, sur la route, en coulisse et sous les feux de la rampe, la documentariste Sarah Fortin a suivi cet indépendant de cœur et d’esprit tout au long des hauts et des bas de cette aventure. Dans un noir et blanc texturé, monté avec entrain et sensibilité, J’m’en va r’viendre chronique ce parcours iconoclaste tout en jetant un regard de biais sur l’industrie de la musique au Québec.


En présence de Sarah Fortin (cinéaste), Pierre-Mathieu Fortin (producteur), Marie-France Côté (productrice) et Stephen Faulkner (intervenant).


Sarah Fortin


Réalisatrice, monteuse et formatrice pour Wapikoni Mobile, Sarah Fortin étudie le cinéma à l’UQAM, où elle réalise son premier court métrage, Deux enfants qui fument, et le documentaire Huguette Uguay, l’envers de Madame Bec-Sec. Elle signe ensuite Synthétiseur, Le fleuve à droite, et J’m’en va r’viendre, son premier long métrage.


Jeudi 24 février 2011, 20h00

Grande Bibliothèque – Auditorium


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


« J'y va par à-coups, je ne suis pas un carriériste » dit en substance Stephen Faulkner. Pas commercial, il n'a vendu que 1200 copies de son dernier album. Pourtant, il me semble qu'on l'aime Faulkner. Il fait dans le roots, folk, country, électrique, …


Ce documentaire nous montre d'où il vient. Né en 1954, il a passé son enfance à Anjou avec un père qui fut pianiste de jazz dans sa jeunesse et pharmacien de profession. À 18 ans, on le trouve avec Plume Latraverse. Lui, c'est Cassonade!


Dans ce documentaire on le suit dans des spectacles en région (St-André-Avelin par exemple) et à Montréal, comme au divan orange ou au verre bouteille! Il faut créer l'évènement. Par contre, il n'y en a pas assez pour le soutenir. La carrière est en dent de scie avec de longs vides, car il n'a pas de CD à proposer pour être invité dans les médias, ce qui est un incontournable aujourd'hui, car les médias carburent à la nouveauté! Il assume; regretter ça ne donne rien! Faulkner, c'est un showman. C'est un CD live qu'il lui faudrait pour se refaire une place dans les médias.


Un documentaire que j'ai bien aimé. Le noir et blanc est approprié à ce film.


Hyperliens :


www.nitrofilms.ca

www.stephenfaulknerlefilm.com


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Land of destiny

http://www.bunburyfilms.com/films/trailer/doc/lod.html


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture  : www.societascriticus.com


Ce film est en compétition pour les prix suivants :

PRIX DU PUBLIC TÉLÉ-QUÉBEC; PRIX PYPERRAULT

« Le travail nuit gravement à la santé. » Faudra-t-il bientôt inventer cet avertissement à placer à l’entrée des usines? À Sarnia, ville du sud de l’Ontario où se concentre la plus grande population de travailleurs de l’industrie pétrochimique d’Amérique du Nord, sévit une épidémie de cancers. L’heure y est en tout cas aux bilans en demi-teintes, car les compagnies pétrolières ont assuré à la communauté revenus et prospérité et leur déclin menace de déchirer dans leur chute tout le tissu social. Elles sont aussi à la source de graves problèmes de santé et de pollution pour les 70 000 habitants du coin. Un paradoxe qu’expose avec finesse et intelligence l’activiste et journaliste Brett Story dans son premier long métrage documentaire, Land of Destiny. Un portrait sensible, émouvant et tendre de la classe ouvrière contemporaine, tiraillée entre fierté, sentiment d’appartenance, combat pour sa survie et pragmatisme lucide.


En présence du cinéaste Brett Story.

Vendredi 18 février 2011, 20h00

Cinémathèque québécoise - Salle Fernand-Seguin

Brett Story


Brett Story est une documentariste indépendante résidant à Montréal et à Toronto. Après des études universitaires en sciences politiques, elle œuvre en tant que journaliste pigiste, scénarisant et produisant des vidéos pour des périodiques. Elle est l’auteure de plusieurs courts documentaires, dont Going Condo et The Visible Will vs. The Invisible Wall.


Commentaires de Michel Handfield (04/17/2011)


La mort en cadeau de bons services! Sarnia, ville industrielle, avec des travailleurs fiers, du vrai monde comme certains le disent, est aussi aux prises avec beaucoup de cancers. Un dommage collatéral du travail dans l'industrie pétrochimique? Est-ce pour cela que l'on parle d'armée du travail  : parce qu'ils risquent leur vie à la gagner?!


Mais, même ceux qui ne travaillent pas dans la pétrochimie sont à risque, car c'est dans l'environnement. Les usines sont près des maisons et des parcs; dans le décor! C'est surréaliste. Les résidus industriels aussi sont là! On peut presque les toucher si je puis dire. Jeunes, on jouait dans le ruisseau, mais,il prenait feu à cause des déversements pétrochimiques.


Qu'en disent les médecins? Il y a une clinique de santé au travail à Sarnia, mais l'industrie veut la faire fermer. Ça se comprend, car la conscience des maladies du travail entraine une critique du capitalisme beaucoup plus directe! Ou on est acteur, ou on est exploité.


Cependant, tous n'en sont pas encore conscients dans le monde «  libre  » sinon la politique changerait vraiment, je crois. C'est pour cela que des films comme celui-ci devraient être diffusés à plus grande échelle.


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L'EST POUR TOUJOURS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


DOCUMENTAIRES

PREMIÈRE MONDIALE


Ce film est en compétition pour le prix suivant: PRIX DU PUBLIC TÉLÉ-QUÉBEC

Maxime l’amoureux, Vanessa la musicienne, Maxime le curieux, Samantha la philosophe, Jean-Rock le nerveux, Valérie l’inquiète et Marianne la lumineuse. Nous les avions rencontrés en 2003, dans Vues de l’Est, alors que Carole Laganière braquait sa caméra sur ces enfants d’Hochelaga- Maisonneuve âgés de 8 à 12 ans et étiquetés d’avance comme des perdants. Nous les retrouvons aujourd’hui dans L’Est pour toujours afin de mesurer le chemin parcouru depuis sept ans par ces gamins attachants devenus de jeunes adultes. Nos conditions de vie et notre milieu social déterminent-ils vraiment notre avenir? Placements en famille d’accueil, déménagements, rôle au cinéma (pour Maxime Desjardins, criant de vérité dans Le ring d’Anaïs Barbeau-Lavalette)... certains changements sont heureux, d’autres plus troublants. Mais c’est toujours avec la même empathie jamais teintée de condescendance ou de misérabilisme que la cinéaste leur donne la parole pour faire le portrait doux-amer de cette « génération de l’Est ».


En présence de Carole Laganière (cinéaste), Nathalie Barton (productrice), Vanessa Audet (distributrice) et nombreux autres intervenants et artisans.


Vendredi 18 février 2011, 18h00

Grande Bibliothèque - Auditorium


Carole Laganière


Carole Laganière étudie le cinéma en Belgique puis s’intéresse à la réalisation de documentaires-fictions (Histoires de musées, Des mots voyageurs). Elle signe ensuite La fiancée de la vie, Un toit, un violon, la lune (prix du meilleur documentaire canadien, Hot Docs 2003), ainsi que plusieurs documentaires tournés à Montréal. Son film Vues de l’Est (2004) a été présenté dans une douzaine de festivals internationaux.


Commentaires de Michel Handfield (2011-04-17)


Que sont devenues les jeunes du documentaire Vues de l’Est 7 ans après? L'Est, un frein ou une force? Tout dépend. Le futur passe par l'éducation et le travail, mais aussi par les modèles. Parfois les parents, parfois des étrangers qui sont des proches. Ainsi, une jeune fille veut devenir travailleuse sociale, car elle a eu un bon TS dans sa jeunesse! Un film intéressant qui donne la parole à des jeunes d'un quartier qui fut souvent malmené dans les médias.


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D.I. Musique!


La revente de billets : l’ADISQ souhaite faire cesser cette activité qui berne les consommateurs

COMMUNIQUÉ/ Pour diffusion immédiate / Montréal, le 12 avril 2011


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le cadre législatif actuel au Québec permet aux revendeurs de billets d'opérer en toute tranquillité sur Internet. Appuyée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, l'ADISQ a saisi le ministre de la Justice Jean-Marc Fournier afin qu'il modifie la Loi sur la protection du consommateur pour faire cesser cette pratique. Des provinces canadiennes et d'autres pays se sont attaqués au problème en mettant en place une législation qui protège les consommateurs de ces abus.


« Nous demandons au gouvernement d'agir rapidement dans ce dossier, et à ce jour, leur réaction est extrêmement encourageante » déclare la vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ, Solange Drouin. « Ces sites revendent des billets de spectacles pour le double voir le triple de la valeur originale et le consommateur ne réalise pas toujours qu'il pourrait plutôt acheter des billets au prix original sur les sites des billetteries officielles. Lorsqu'il le réalise, c'est trop tard, il s'est fait avoir, et cela teinte de façon négative son expérience lors du spectacle».


Les sites de revente causent de la distorsion dans l'accès du consommateur aux billets de spectacles. Ils fixent des prix plus élevés que ceux des réseaux officiels et ce, de façon arbitraire. « C'est une arnaque et de la fausse représentation » souligne Solange Drouin. Les sites de revente créent de la confusion pour le consommateur quant à la vraie nature de ces sites, qui sont similaires aux sites des billetteries officielles grâce à l'utilisation de leurs outils promotionnels. Confusion sur la disponibilité des billets, car le revendeur affiche les places pour lesquelles il détient les billets comme étant les seules places disponibles pour un spectacle donné. Et confusion sur le prix des billets. « L'achat d'un billet de spectacle n'est pas une action courante : c'est un événement ponctuel pour lequel le consommateur n'est pas nécessairement expérimenté. Il ne dispose pas de comparables, d'historique, de points de repères pour évaluer si le prix d'un spectacle est juste. Le consommateur peut donc être amené à croire à tort que le prix indiqué sur le site d'un revendeur est le juste prix » déclare le président de l'ADISQ, Claude Larivée.


Ce sujet a fait l'objet d'une vive discussion lors des Rencontres de l'ADISQ qui ont présentement lieu à Montréal. Les panélistes et les participants à cet atelier sont unanimes : «les scalpers de la toile » doivent cesser leurs pratiques, car ce sont les consommateurs qui en font les frais.


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