Societas Criticus, Vol 13 no 6. 2011-05-06 – 2011-06-17. www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 13 no. 6, du 2011-05-06 au 2011-06-17.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.





Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.








Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Le tour de l'ile 2011

L'économie qui oublie ses origines!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Mots signifiants que j'ai mis sur facebook / tweeter / LinkedIn en direct du Symposium international sur l’interculturalisme


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Nouveaux livres reçus


- Enfant hyperactif: enfant trahi;

- Le CHOIX DE LA LUMIERE: DECOUVRIR LE POUVOIR CACHE NOTRE PART D'OMBRE;

- WARREN BUFFETT, LA BIOGRAPHIE OFFICIELLE : L'EFFET BOULE DE NEIGE;

- REGARDS SUR LA TERRE 2011

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


GERRY

Le nom des gens

Les femmes du 6e étage

MIDNIGHT IN PARIS

POTICHE

Ange noir (Théâtre)

La bohème de Giacomo Puccini (Opéra)

A toi, pour toujours, ta Marie-Lou (Théâtre)

LE SENTIMENT DE LA CHAIR

Expo à Pointe-à-Callière: La rue Ste-Catherine fait la une! Parcours historique


Les festivals!

Notes de festivals

Festival international de cinéma Vues d'Afrique et Festivalissimo (avec Index)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Index


Nos éditos!


Le tour de l'ile 2011

Commentaires de Michel Handfield (2011-06-05)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 6, Éditos : www.societascriticus.com


Le tour de cette année s'est passé sous une belle journée mi-soleil, mi-nuages; ni trop chaud, ni trop froid! Bref, un beau tour.


Comme tous les ans, des automobilistes étaient surpris de voir les rues fermées pour des vélos! Quo çé ça? Youhou, c'était la 27e édition du tour de l'ile! On en a parlé à la radio et dans les journaux! La musique en canne dans le iPod, ça ne donne pas d'informations! Ma surprise, elle est là : au siècle des communications instantanées, il y en a qui ne sont pas encore au courant d'un évènement annuel qui regroupe des milliers de cyclistes de tous les âges depuis 27 ans! Arrivez en ville! 27 ans qu'il y a un tour de l'ile! Puis, la semaine prochaine ce sera la fête du vroum vroum, du bitume et du caoutchouc brulé : le Grand Prix de Montréal! Je suis cycliste, mais je le sais. Ça suit le tour de l'ile depuis des années! Alors, la semaine avant la fête du char, c'est la féria du vélo!


À part les 52 km du tour, avec l'aller-retour et un détour par le gym, car ça délie les muscles crispés, ça m'a fait 77,23 km au compteur! Pour terminer, une photo du départ et une autre à environs 1 km de l'arrivée, car je trouvais la prise intéressante. Mais, surtout, je pouvais m'arrêter sécuritairement :





Hyperlien : www.velo.qc.ca


L'économie qui oublie ses origines!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 6, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2011-06-02)


Deux dossiers font actuellement parler: celui des gaz de schistes et celui du nouvel amphithéâtre de Québec, où on espère faire revenir un club de hockey de la LNH. Dans les deux cas, les promoteurs ne veulent pas être contrôlés par l'État. C'est comme si l'économie décidait de tout. C'est oublier ses origines: l'économie politique!


À l'origine, l'économie était un moyen de développement au service la société, donc sous le contrôle de la politique! L'oublier, c'est l'ouvrir à l'arbitraire, car son seul objectif devient de créer de la richesse pour quelques-uns en oubliant les conséquences et les afférents de ses actes, c'est-à-dire les dommages collatéraux et les couts que la société devra assumer sans en avoir les bénéfices. Ses actionnaires, qui se disent dans leur droit d'exploiter les richesses du sous-sol ou d'avoir un amphithéâtre payé par l'État, car ils apportent un savoir-faire, oublient un détail : le capital ressource, et souvent monétaire, est la plupart du temps de propriété collective. Alors, nous avons le droit d'être contre certains projets puisque c'est de nos ressources qu'il s'agit. Faire semblant de ne pas le comprendre, il est là le mépris!


Références


Ligue nationale de hockey : http://www.nhl.com/


Antoine Robitaille, «L'amphithéâtre, j'en ai plein le casque», peste Labeaume, in Le Devoir, 28 mai 2011 : www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/324302/l-amphitheatre-j-en-ai-plein-le-casque-peste-labeaume


La Presse canadienne, Amphithéâtre: Khadir craint le favoritisme dans l’octroi du contrat à Quebecor, in Le Devoir, 27 mai 2011 : www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/324233/amphitheatre-khadir-craint-le-favoritisme-dans-l-octroi-du-contrat-a-quebecor


La Presse canadienne, L’ancien premier ministre Lucien Bouchard s’est emporté contre Amir Khadir, in Le Devoir, 31 mai 2011 : www.ledevoir.com/politique/quebec/324453/l-ancien-premier-ministre-lucien-bouchard-s-est-emporte-contre-amir-khadir


Marie-Andrée Chouinard, Gaz de schiste - Le client a toujours raison, in Le Devoir,

2 juin 2011 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/324543/gaz-de-schiste-le-client-a-toujours-raison



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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.



Mots signifiants que j'ai mis sur facebook / tweeter / LinkedIn en direct du Symposium international sur l’interculturalisme

Dialogue Québec-Europe

Montréal, 25-27 mai 2011

www.symposium-interculturalisme.com


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


2011-05-27


Fin du symposium sur l'interculturalisme. Retenu de l'intervention de Kathleen Weil: www.toutesnosorigines.gouv.qc.ca


2011-05-26


Entendu au symposium sur l'interculturalisme. Est-ce que l'accommodement raisonnable est nouveau? Aristote: ce qui est différent doit être traité différemment! (Pierre Bosset, UQAM)



Michel Handfield

www.twitter.com/M_Handfield

www.facebook.com/M.Handfield

www.linkedin.com/pub/michel-handfield/10/519/a93



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Nouveaux livres reçus



Reçu le 1er juin 2011: Levet, Gilbert, 2011, Enfant hyperactif: enfant trahi, France: éditions érès, coll. La vie de l'enfant, 200p., ISBN 9782749213675: www.somabec.com



Que signifie, chez nos enfants, cette épidémie d'hyperactivité, de déficit de l'attention, de TDAH, de troubles oppositionnels avec provocation et autres troubles des comportements? Nos enfants sont-ils génétiquement modifiés? Ou avons-nous plutôt affaire à une maladie de notre culture dont l'enfant porte les symptômes? À cette question, l'auteur répond par l'affirmative.


En s'appuyant sur son expérience clinique de psychologue et de psychanalyste en institutions et en cabinet privé, l'auteur démontre que le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, comme la plupart des troubles du comportement chez l'enfant, sont induits non pas par un facteur unique de l'ordre de la génétique, mais par un ensemble de causes entrelacées qu'il appelle tresse causale- dans laquelle la parentalité tient une place importante.


Sur le modèle de l'hystérie féminine, considérée comme la pathologie paradigmatique de la société patriarcale, il développe l'idée que le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est la pathologie paradigmatique de notre société occidentale post-moderne où l'égalité des sexes est à l'ordre du jour.


Dans cet ouvrage qui se veut aussi acte de protection de l'enfance, Gilbert Levet dénonce la vision de tout TDAH partagée par le monde médical et politique, social, éducatif… et parental, qu'il assimile à de la maltraitance à enfant.



Au sommaire:


1ère partie: L'État des lieux et les concepts: L'hyperactivité: qu'est-ce que c'est aujourd'hui?; Lecture psychanalytique du développement de l'enfant. 2e partie: La famille coproductrice de TDAH: La question de la différence des sexes aujourd'hui; Le père: homme puéril et père/frère haineux; La mère, femme désenchantée et mère impériale. 3e partie: Contrainte, trahison et hypothèse épidémiologique: La tresse causale et les brins causaux de la trahison; Première conclusion en forme de proposition épidémiologique; Deuxième conclusion en forme d'épistémè; Troisième conclusion en forme de rêve.



Reçu les 11 et 13 mai 2011 :



Chopra, Deepak, Ford, Debbie, et Williamson, Marianne, 2010, Le CHOIX DE LA LUMIERE: DECOUVRIR LE POUVOIR CACHE NOTRE PART D'OMBRE, Paris : NTEREDITIONS, Collection EPANOUISSEMENT, 224 p., ISBN 9782729611033. www.somabec.com/



Cet ouvrage vous ouvre une porte merveilleuse : celle qui, en vous, conduit à la lumière. Il nous invite à apprivoiser notre part d’ombre, non pas pour la rejeter mais pour en extraire la sagesse qui y est enfouie.


Deepak Chopra, Debbie Ford et Marianne Williamson, trois grands noms et auteurs bien connus des personnes aspirant à un plus grand bien-être et à la vraie sérénité, vous guident dans ce lumineux voyage.


« L’ombre est le plus beau cadeau de la vie. C’est tout à la fois l’enseignant, le formateur et le guide nous aidant à découvrir notre vraie splendeur. L’ombre n’est ni un problème à résoudre ni un ennemi à abattre, c’est un champ fertile à cultiver. Quand nous plongeons les mains dans ce terreau, nous découvrons la semence puissante de la personne que nous désirons être. Nous vous souhaitons sincèrement d’emprunter ce chemin, parce que nous savons le bonheur qui vous attend. » (Extrait de l’Introduction)





Schroeder, Alice, 2010 (2008), WARREN BUFFETT, LA BIOGRAPHIE OFFICIELLE : L'EFFET BOULE DE NEIGE, France : VALOR, , 964 p., ISBN 9782909356884. www.somabec.com/


Warren Buffett est l'un des hommes les plus respectés au monde. Jamais encore l'investisseur légendaire d'Omaha n'avait écrit ses mémoires ou offert un aperçu de sa vie privée, jalousement protégée. Cet ouvrage livre enfin une vue sans précédent sur son travail, ses opinions, ses luttes, ses triomphes, ses folies et sa sagesse. C'est un livre que le monde attendait depuis longtemps… et le résultat en vaut la peine.


Cette biographie complète de l'homme connu de tous comme l'Oracle d'Omaha a été rédigée par Alice Schroeder, auteure économique respectée et ancienne analyste financier, avec la coopération de Buffett lui-même: il lui a consacré des centaines d'heures et lui a ouvert ses dossiers et son carnet d'adresses, lui permettant de contacter son épouse, ses enfants, ses amis et ses associés. De tout cela est né une analyse approfondie de sa philosophie de vie - probablement le compte-rendu le plus complet que nous aurons jamais. Cet ouvrage détaille les principes et les idées qui ont fait l'incroyable fortune de Buffett, mais qui ont également enrichi les vies (et les comptes en banque) de ceux qui les ont adoptés. Il narre enfin la success story américaine la plus fascinante de notre ère.


Au sommaire:

1ère partie: La bulle; 2e partie: Une carte de score intérieure; 3e partie: Le champs de courses; 4e partie: Susie chante; 5e partie: Le roi de Wall Street; 6e partie: Des recepisses pour la société.



Jacquet, Pierre, 2011, REGARDS SUR LA TERRE 2011, Paris : ARMAND COLIN, 360 p., ISBN 9782200271503. www.somabec.com/


REGARDS SUR LA TERRE 2011 Regards sur la Terre décrypte chaque année la complexité des processus qui composent le développement durable et en révèle toute la richesse.


La première partie «Regards sur 2010» dresse le bilan de l’année et propose un état des lieux des questions et discussions internationales: retour mois par mois sur les dates qui ont illustré l’avancée des connaissances, de la négociation des politiques et la construction de l’action dans les domaines du climat, de la biodiversité, des ressources naturelles, de la gouvernance, de l’énergie ou du développement; retour sur les événements clés, identification et analyses croisées des tendances émergentes; regards et réflexions d’acteurs majeurs de la communauté internationale sur les enjeux et les perspectives.


La deuxième partie «Dossier 2011» est consacrée au thème des océans. Ces derniers ont joué un rôle déterminant dans l’histoire des sociétés, mais l’essentiel reste peut-être à venir. Dans un jeu aux multiples inconnues, risques indiscutables et potentialités inouïes cohabitent; les défis politiques, technologiques, environnementaux enflent et se précisent chaque année. Les océans sont la dernière frontière planétaire et l’un des défis cardinaux de tout modèle de développement. Comment rendre les activités de demain compatibles avec la préservation de l’espace le plus vaste et le plus riche de la superficie planétaire? Économistes, scientifiques, géographes, spécialistes croisent leurs regards et leurs expertises pour apporter éclairages et éléments de réponses.


Fruit d’une coopération entre l’AFD (Agence française de développement), l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) et le TERI (The Energy and Resources Institute), Regards sur la Terre constitue un outil d’information et de compréhension indispensable.


Au sommaire:


- Tendances, acteurs, faits marquants: Forcément déçus par l'année de la biodiversité?; Foncier: la question émergente; Une négociation climatique plus résiliente qu'on ne le craignait; L'aide au développement, au-delà des OMD; Et la Chine transforma un défi environnemental en moteur de croissance.


- Océans: la nouvelle frontière: Négocier notre avenir avec les océans; Un monde à découvrir: la biodiversité; Les océans; une source d'énergie inépuisable? Une économie maritime mondialisée: à quel prix?; Le poisson-cyborg, ou comment gérer l'ingérable?; Gouvernance des océans: un cadre de réglementation fragmenté?; L'approche régionale de préservation du milieu marin: l'expérience des mers régionales; Le transport maritime à la croisée des enjeux économiques et environnementaux; Lutter contre la pêche illégale; Points de vue sur la controverse à propos de la chasse à la baleine; Ressources génétiques marines, brevetabilité du vivant et préservation de la biodiversité; La fertilisation des océans: l'expédition germano-indienne de 2009; Les défis de la gouvernance de l'Arctique; Climat: l'enjeu pour les océans.



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)



GERRY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film D’ALAIN DESROCHERS

AVEC MARIO ST-AMAND

À L’AFFICHE PARTOUT AU QUÉBEC DÈS LE 15 JUIN 2011


GERRY est un drame réalisé par Alain DesRochers relatant la vie du célèbre Gerry Boulet, pionnier du rock’n roll québécois. Une vie menée à plein régime, surtout caractérisée par l'amour de la musique. Le film, mettant en vedette Mario Saint-Amand dans le rôle-titre, est produit par Christian Larouche et scénarisé par Nathalie Petrowski.


Outre Mario Saint-Amand dans le rôle de Gerry, le film met également en vedette les membres du groupe Offenbach, personnifiés par Marc-François Blondin (Johnny Gravel), Eugene Brotto (Breen Leboeuf), Mathieu Lepage (Willie), Louis-David Morasse (Denis Boulet), Roberto Mei (Wezo), le chanteur Jonas (John McGale) ainsi qu'Éric Bruneau (Pierre Harel), Normand Daneau (Béranger Dufour) et Luc Proulx (le père de Gerry). L'actrice française Capucine Delaby et Madeleine Péloquin campent quand à elles les femmes de Gerry, Françoise Faraldo et Denise Croteau.


Distribué par les Films Christal (sous-distribution Les Films Sévillle).


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


L'histoire de Gerry Boulet, c'est celle d'un rêve ambitieux: aller jouer du rock aux États-Unis et devenir millionnaire. Ils ont plutôt tiré le diable par la queue et n'ont pas accoté les Stones aux States même si Pierre Harel les qualifiait des « Stones du Québec » !


Mais, ils ont été les premiers Québécois à faire le Forum (un mois avant le referendum de 1980)! Ils ont aussi fait une messe rock à l'oratoire St-Joseph (1972). Bref, s'ils ne sont pas devenus riches, ils ont ouvert des portes et gagné l'estime des gens. Ce film homage à Gerry est donc mérité.

Dans la première mouture d'Offenbach, la rencontre avec Pierre Harel, qui les veut pour la musique d'un film qu'il prépare, sera marquante, car il s'intègrera au groupe et composera plusieurs des chansons. Mais Gerry, c'était l'âme du groupe, la musique. Le Soul!


Tant que Gerry croira au groupe, Offenbach sera, ce même si plusieurs quitteront le navire en cours de route pour aller ailleurs. On entendra donc parler de ces autres groupes dans le film. Cependant, il se concentrera toujours autour de Gerry.

Si on touche les problèmes comme la drogue, la bière (Dow, une marque aujourd'hui oubliée) et les femmes, qui ont accompagné la vie de Gerry, on touche aussi les problèmes des groupes : du talent, mais aussi de gros égos à mettre ensemble au profit du groupe. Tous pour un, c'est une formule plus facile à dire qu'à faire! Il est donc normal que certains décident de poursuivre leur carrière ailleurs après un temps.


Tant que le problème ne touche pas l'âme du groupe (généralement une ou deux personnes), il tient la route. Mais, s'il en touche l'âme, il disparait. Il y a eu quelques résurrections, mais rarement fructueuses. Offenbach n'a pas fait exception au départ de Gerry.


Un film qui ignore certains pans et tourne certains coins ronds diront quelques spécialistes, mais on ne peut résumer une vie en deux heures et quart! Encore moins celle d'un groupe et d'une époque! Cependant, comme pour une peinture impressionniste, si on n'a pas tout le détail, on en ressort avec une bonne impression générale. J'y retrouvais les années 70 : rock'n'roll et chansonniers francophones! C'est ce qui nous a sortis de ces reprises rapides des succès étrangers par des vedettes locales, qui ont tant marqué les années'60! On avait maintenant droit à nos émotions écrites et mises en musique par des gens comme nous! Du nouveau.


Cependant, cette période d'effervescence québécoise, le groupe ne l'a pas connue ayant passé presque 2 ans en France (1973-75). À leur retour, ils étaient donc à contre courant avec la préparation d'un disque en anglais! Ils ont cependant su se reprendre et ont quand même surmonté quelques départs importants. Tant que Gerry était là dans sa tête...


Mais, quand Jerry a décroché d'Offenbach le groupe s'est dissout. Les musiques sont cependant restées dans notre inconscient collectif comme la voix de Jerry. Offenbach fait donc partie de l'histoire du Québec.


Par un drôle de hasard, 3 piliers du groupe original (Pierre Harel, Michel « Willie » Lamothe et Roger « Wézo » Belval) ont quitté Gerry en 1977 pour former Corbeau avec Marjolaine Morin, dite « Marjo », à la voix! En 1988, Marjo fera Les yeux du cœur en duo avec Gerry Boulet sur l'album Rendez-vous doux de ce dernier, ce qui vaudra un succès populaire à Jerry.


Hyperliens


www.gerry-lefilm.com

www.facebook.com/gerrylefilm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Offenbach_(groupe)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gerry_Boulet

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Harel

http://fr.wikipedia.org/wiki/Corbeau_(groupe)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marjo


Dans ma médiathèque


Offenbach : le dernier show au Forum, DVD, 1999, 185 min., les Films Lions Gate


Offenbach / C'était plus qu'une aventure 1972 à 1985. CD Distribution Sélect, DO-CD-30004



Le nom des gens

https://www.facebook.com/LeNomDesGens


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Michel Leclerc

Avec Sara Forestier et Jacques Gamblin

Depuis le 20 mai!


Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film Le Nom des gens, du réalisateur français Michel Leclerc. Présenté en séance spéciale dans la sélection de la Semaine de la critique au 63e Festival de Cannes, le film met en vedette Sara Forestier (L’Esquive; Gainsbourg (vie héroïque)) et Jacques Gamblin (Le Premier jour du reste de ta vie).


Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause; ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont concernés. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin, comme celui des cuisines, quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...


Comédie sociale à la fois brillante est pertinente, Le nom des gens est le deuxième long métrage de Michel Leclerc (J’invente rien). Le film s’est mérité deux prix lors de la dernière nuit des César en février dernier : Meilleur scénario original (Michel Leclerc et Baya Kasmi) et Meilleure actrice (Sara Forestier).


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-11)


Arthur Martin, spécialiste de la santé et adepte du risque zéro, est en entrevue à Radio France-Inter, où il parle de la grippe aviaire. Aucun risque à prendre! On tue d'ailleurs des poules par millier par simple précaution. C'est juste pour dire qu'il ne faut pas s'envelopper dans un sac hermétique pour sortir. J'exagère à peine son propos ici.


Bahia Benmahmoud, jeune Française d'un mariage mixte, prend les appels, mais en a assez des propos de ce spécialiste hyper alarmiste. Elle entre en studio et lui dit qu'il est con d'affoler ainsi les gens. Un jour ce sont les huitres, un autre la grippe aviaire! Elle en a marre de ces fachos.


Ainsi débute leur rencontre qui se poursuivra au restaurant, où elle lui proposera de coucher avec lui! Elle couche avec tous les fachos pour les humaniser et les gauchiser! C'est qu'elle prend la maxime « Faite l'amour, pas la guerre » au pied de la lettre. Si les mots ne fonctionnent pas, le cul marche très bien!


Bahia a des origines particulières, nées d'une mère d'origine bourgeoise, mais très militante de gauche, mariée à un algérien qui cache son talent pour la peinture. Et, elle assume!


Quant à notre spécialiste, elle découvrira qu'il est plus à gauche qu'elle ne le croit et que ses origines ne sont pas si « pure France » que l'étiquette le dit, car sa mère fut adoptée par une famille française pour être sauvée des camps durant l'occupation!


Un film qui parle donc des silences familiaux, historiques et politiques. Mais, le tout est fait avec une ironie et un cynisme nécessaire; le cynisme au sens pur du terme : montrer les paradoxes et les incohérences du système comme le faisait Diogène le cynique, dit le chien, dans la Grèce antique! (1)


On a même droit à la présence de Lionnel Jospin (2) dans ce film, celui qui fut sacrifié en 2002 au profit de la droite! En effet, avec un taux d'abstention jamais atteint auparavant, on a vu la droite et l'extrême droite face à face au second tour! (3) La gauche, effacée! Alors, Jaspin a ici l'occasion de s'entretenir avec Bahia... et de dire ainsi un mot à son public français, car la politique, c'est un peu de l'acting!


Ce film se permet de parler de choses controversées et même de faire des retours sur l'histoire. Mais, cela passe bien de par le ton du film. Ironique, il pose des jalons de réflexions! Contre les tabous, on n'a pas peur de souligner que les bâtards sont l'avenir de l'humanité! Comme pour les chiens finalement, même si on ne le dit pas ainsi, car les races pures ont des tares génétiques que l'on ne retrouve pas chez les bâtards par exemple! Pourtant, dans leur folie higyénique, les Hommes en ont déjà tué d'autres par milliers pour les mêmes raisons de précaution et de protection de la race qu'on l'a fait pour les poules avec la grippe aviaire! Très diogénien dans la réflexion.


J'ai aimé. Le film romantique de l'année pour moi, vu tout son cynisme et son ironie!


Hyperliens :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Diog%C3%A8ne_de_Sinope


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jospin


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_2002


Les femmes du 6e étage

www.facebook.com/FemmesDu6eEtage


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com

À l’affiche depuis le 3 juin


Réalisé par Philippe Le Guay et coscénarisé avec Jérôme Tonnerre

Avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Natalia Verbeke, Lola Dueñas et Carmen Maura.


Paris, années 60. Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.


Maria, la jeune femme qui travaille sous son toît, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ?


Formé à l'I.D.H.E.C, Philippe Le Guay collabore en 1986 à l'écriture de 15 août, le premier film de Nicole Garcia, avant d'écrire et réaliser son premier long métrage, Les deux Fragonard qui sort sur les écrans en 1989. Acteur occasionnel, Philippe Le Guay travaille par la suite pour la télévision, où il participe à l'écriture de quelques téléfilms et réalise en 1993 Rhésus Roméo. En 1995, sort son deuxième long-métrage, L’année Juliette, une comédie avec Fabrice Luchini et Philippine Leroy-Beaulieu. Après Trois huit en 2001, drame inspiré d'un fait réel, Philippe Le Guay revient à un registre plus léger avec Le coût de la vie (2003), où il retrouve Fabrice Luchini et réunit notamment Vincent Lindon et Claude Rich. Puis, il réalise une nouvelle comédie sur le registre du bonheur avec Du jour au lendemain où l'on retrouve Benoît Poelvoorde dans le rôle principal.

Commentaires de Michel Handfield (2011-06-11)


On est dans les années De Gaule. (1) Davantage au début des années 60 qu'à la fin, car il n'y a pas de références à mai 68. Mais, des sixties revisitées aujourd'hui! Si on est dans la poursuite de la tradition – il est agent de change comme son père et son grand-père avant lui - cela dure jusqu'à l'arrivée de Maria, la nouvelle bonne espagnole. Il ira alors à la rencontre de gens qu'il ne voyait pas jusque-là : les bonnes Espagnoles qui vivent au sixième étage de son immeuble. Après, tout changera!


Une satire sociale et romantique en même temps, car c'est l'histoire de deux mondes séparés par une porte de service qui se rencontrent à cause d'un regard tendre, mais qui deviendra vite amoureux!


Une parfaite illustration de cette séparation entre eux/nous, que ce soit en termes d'ethnicité (les vrais Français et les travailleurs étrangers); de classes sociales (bourgeoisie/prolétariat); ou de relations personnelles entre les patrons et les domestiques! Caricatural, mais avec toute la vérité que cela implique!


Bon comme du bonbon! La salle riait de bon cœur, car j'ai été le voir avec ma conjointe au Beaubien.


Note :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/De_Gaulle



MIDNIGHT IN PARIS (MINUIT À PARIS) DE WOODY ALLEN


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Depuis le 3 juin


Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film Midnight in Paris (Minuit à Paris), de Woody Allen. Ce film fut d'abord présenté en ouverture du 64e Festival de Cannes.


Un jeune couple d’Américains dont le mariage est prévu à l’automne se rend pour quelques jours à Paris. La magie de la capitale ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme amoureux de la Ville-lumière et qui aspire à une autre vie que la sienne.


47e long métrage du prolifique réalisateur américain, MIDNIGHT IN PARIS est le premier film de Woody Allen à être tourné dans la Ville-Lumière. Savoureuse comédie romantique, le film met en vedette un casting cinq étoiles composé d’Owen Wilson, Rachel McAdams, Kathy Bates, Adrien Brody, Michael Sheen, ainsi que les acteurs français Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gad Elmaleh, sans oublier la participation de Carla Bruni-Sarkozy, pour la première fois au grand écran. La québécoise Karine Vanasse y fait également une apparition.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-11)


Ce film s’ouvre sur une carte postale de Paris. Un Paris romantique pour ce couple d'amoureux états-uniens qui s'apprêtent à convoler en juste noce à l'automne.


Couple particulier, formé d'un créateur et d'une fille de famille bourgeoise, ils accompagnent les parents de la fille à Paris, car le père, entrepreneur, est là pour affaires! Mais, il n'a pas très confiance en ce prétendant de sa fille! Il le fera d'ailleurs suivre.


Puis, le couple tombe sur une amie de la jeune fille, qui leur présente son compagnon : Paul le merveilleux! Comme il tombe sur les nerfs de notre jeune amoureux, il prendra une marche en solitaire dans la nuit plutôt que de sortir avec eux. Puis, il se retrouvera dans les années 20 par un certain hasard! Il fera alors des aller-retour entre les deux mondes et y mènera une double vie jusqu'à ce qu'il doive choisir. So frenchies as american!


Mais, c'était toujours plus rose avant, sauf qu'on est toujours l'avant de ceux qui viendront après! De quoi réfléchir à la nostalgie, cette sorte de mémoire sélective!



POTICHE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Lorsque le directeur d'une usine de parapluies est séquestré durant une grève, son épouse est appelée à le remplacer. Autrefois confinée à un rôle de potiche, elle se libère de cette image, se fait apprécier et s'épanouit. (Cinéma Beaubien)


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-11)


1977


Avec le costume Adidas rouge, ça fait vraiment années 70! On est en plein dedans.


Couple dépareillé, Monsieur dirige l'usine de parapluie qui vient de la famille de Madame! Pendant ce temps, elle fait la potiche à la maison! Naturellement, Monsieur dit avoir apporté son dynamisme à l'usine. Il a tout le mérite alors qu'elle n'a fourni que l'usine par sa dote! Bref, madame est écrasée! On en rit, mais cette époque n'est pas si lointaine. Certains voudraient même y revenir...


Cependant, sa rencontre avec le député communiste, pour régler une grève à l'usine alors que son mari est tenu à l'écart, révèlera des choses...


Malgré ses airs de potiche, on comprendra vite qu'elle a fait sa vie sans avoir l'air d'y avoir touché. Si son mari croyait la duper, il fut trompé!


Ce couple a donné naissance à des enfants tout aussi dépareillés qu'eux : un fils de gauche et une fille de droite, tout le portrait de son père! Bref, on est dans une comédie socioromantique avec des airs de Louis de Funès! C'est du bonbon.



Ange noir (Théâtre)

D’après la pièce musicale Black Angels de George Crumb


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Du 1er au 3 juin 2011

Les 1er et 3 juin à 21h + 2 juin à 19h – En français

Le 2 juin à 21h – En anglais


Texte et mise en scène de Jean-Frédéric Messier

Une production de MOMENTUM en collaboration avec le Quatuor Bozzini

Présentée au Théâtre de Quat’Sous, dans le cadre du OFFTA

Avec Stéphane Demers, Marcel Pomerlo et le Quatuor Bozzini : Mira Benjamin, Isabelle Bozzini, Stéphanie Bozzini et Clemens Merkel

Éclairages Michel Beaulieu Costumes Sharon Scott

www.offta.com


Un soldat quitte son pays pour partir en mission à l'étranger. Un quatuor à cordes est enseveli sous les décombres suite à une explosion. Le soldat est tué lors d'une patrouille et vivra une expérience mystique après sa mort.


En 2007, le Quatuor Bozzini commandait un texte à Jean-Frédéric Messier, pour accompagner une performance de Black Angels du compositeur George Crumb. Écrite en 1970, cette oeuvre porte le sous-titre In tempore belli, qui signifie "en temps de guerre ". George Crumb l’avait composée en réaction à la guerre du Viêtnam et c'est ce qui a inspiré Jean-Frédéric Messier à écrire ce récit.


Le projet Ange Noir est une occasion unique pour le Quatuor Bozzini et MOMENTUM de collaborer à une forme hybride de spectacle entre le théâtre et la

performance musicale.


Quatuor Bozzini


Oeuvrant dans les domaines de la musique nouvelle, contemporaine, expérimentale et classique, ce quatuor à cordes commande et crée de nombreuses oeuvres. Il présente à Montréal sa Série QB, son Salon des compositeurs et son Composer’s Kitchen. Le Quatuor est régulièrement invité en Europe et en Amérique et il dirige sa propre étiquette de disques — la collection QB. En 2007, le Quatuor Bozzini reçoit un Prix Opus du Conseil québécois de la musique et le Förderpreis de la Fondation Ernst von Siemens.


MOMENTUM


Fondée en 1990, MOMENTUM est une compagnie réunissant neuf artistes aux visions distinctes, rassemblés par un même désir de créer du théâtre contemporain, et de transcender les frontières de la discipline : Céline Bonnier, Nathalie Claude, Stéphane Crête, Stéphane Demers, Dominique Leduc, Jean-Frédéric Messier, Sylvie Moreau, François Papineau et Marcel Pomerlo. Le travail de MOMENTUM se caractérise par des spectacles où la pratique théâtrale est rarement le seul ingrédient de la représentation, et la compagnie s’est donné le mandat d’en redéfinir les codes à chaque nouvelle production.


THÉÂTRE DE QUAT'SOUS

100, avenue des Pins E. Mtl

métro Sherbrooke

Billetterie : 514 845-7277

www.admission.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-02)


Le Soldat: Je dois garder ma peur pour moi! C'est là une vérité, car si la peur s'étend, la cohésion de l'armée se dissoudra.


On a droit à ses tripes, c'est-à-dire ses réflexions comme militaire, mais aussi sur l'après. C'est d'un niveau philosophique élevé, mais groundé! Je veux dire que la réflexion est poussée, mais le langage toujours accessible. C'est celui du soldat. Même lorsqu'il passe de l'autre côté de la vie.


Si on entre dans la spiritualité à mi-spectacle, notre soldat est toujours accessible. On aurait pu partir dans la dérive métaphysique, mais on ne le fait pas. Il y a du sens là dedans et il nous est toujours accessible. On ne nous prend pas de haut, ce qui aurait pu facilement être le cas avec un tel sujet. C'est ce qui fait apprécier tout le travail d'écriture et du jeu.


La musique donne du sens au tout; elle nous met en contexte, souligne ce qui doit l'être, comme aux crayons gras, et est parfois dialogue, car il y a des choses que la langue ne peut dire, mais que la musique communique.


Attention, on est dans le très contemporain ici, voire le postmoderne. Ne vous attendez pas à du Jean-Sébastien Bach. Mais, il faut être en contrôle parfait de son art pour ainsi jouer. On joue même sur des verres avec des archets. Et cela prend tout son sens.


Si cette oeuvre avait du sens dans le cas de la guerre au Vietnam lors de son écriture musicale (George Crumb, 1970), elle en a maintenant dans le cadre de celle en Afghanistan par son écriture scénique (Jean-Frédéric Messier, 2007).


Hyperliens:


www.quatuorbozzini.ca

www.theatremomentum.ca

www.georgecrumb.net

http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Crumb

www.canadiantheatre.com/dict.pl?term=Messier%2C%20Jean-Fr%E9d%E9ric



La bohème de Giacomo Puccini

La fragilité du bonheur!

Opéra de Montréal / Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts

21, 25, 28, 30 mai & 2 juin 2011 à 20 h, & 4 juin à 14 h

www.operademontreal.com

D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


L’Opéra de Montréal termine en beauté sa 31e saison avec une toute nouvelle production de La bohème, un des opéras les plus aimés de tout le répertoire. Pour insuffler une vie nouvelle au chef-d’œuvre de Puccini, l’Opéra de Montréal a fait appel aux meilleurs chanteurs canadiens du moment: des artistes qui ont l’âge de leurs personnages ! À la mise en scène, on retrouve Alain Gauthier, déjà applaudi ces dernières années pour ses mises en scènes à la fois inventives et classiques. Pour l’occasion, il retrouve le scénographe Olivier Landreville, avec qui il a collaboré pour Pagliacci/Schicchi, succès en 2009 à l’Opéra de Montréal et récipiendaire du Prix Opus « Spectacle de l’année ». L’opéra est présenté les 21, 25, 28 et 30 mai, et 2 et 4 (14 h) juin 2011 à 20 h à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

À la tête d’une distribution d’une rare homogénéité, on retrouve la soprano Marianne Fiset, gagnante de cinq prix lors du Concours international de musique de Montréal en 2007. En pleine ascension, elle fera ses débuts en 2012 à l’Opéra-Bastille de Paris, dans le rôle-titre de Manon de Massenet (en alternance avec Natalie Dessay). Elle offre à Montréal ses premiers pas dans le rôle de la bouleversante Mimi. Son Rodolfo sera Antoine Bélanger, une des plus belles voix de ténor du moment, les rôles de ses amis « bohémiens » étant tenus par plusieurs autres membres – anciens ou actuels – de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal : la soprano Lara Ciekiewicz (Musetta), le baryton Étienne Dupuis qui chante Marcello, une autre étoile montante de la scène lyrique qui multiplie les prises de rôles en Europe, Pierre Rancourt (Schaunard) et Alexandre Sylvestre (Colline). Le chef d’orchestre Giuseppe Pietraroia dirige l’Orchestre Métropolitain, les décors d’Olivier Landreville seront éclairés par Claude Accolas ; costumes de l’Opéra de Montréal.


Résumé de l’histoire


À Paris, dans une froide mansarde, le jeune poète Rodolfo grelotte en compagnie de Marcello, le peintre. Des amis viennent les rejoindre : Colline le philosophe et Schaunard le musicien. C’est Noël, mais au lieu d’aller réveillonner au café avec sa bande, Rodolfo reste seul pour écrire. Il ne reste pas seul longtemps : Mimi, une jeune et belle voisine, frappe à sa porte. Sa chandelle est morte, elle n’a plus de feu… Mais c’est plutôt une passion qui s’allume entre ces deux-là. Le même soir, Marcello se réconcilie pour la énième fois avec l’explosive Musetta. Les couples se font et se défont au rythme des saisons. Mais comment s’aimer quand on meurt de faim ? Rodolfo est rongé par la jalousie, Mimi par la maladie. Malgré la jeunesse, malgré l’amitié, la mort est au bout du chemin…

Opéra : La bohème

Genre : Opéra (« Scènes lyriques »)

Structure : En quatre actes

Langues : En italien avec surtitres français et anglais

Livret : Luigi Illica et Giuseppe Giacosa

Création : Teatro Regio de Turin, le 1er février 1896

Nouvelle production : Opéra de Montréal

Dernière présentation à l’Opéra de Montréal : janvier 2004


Commentaires de Michel Handfield (2011-05-31)


D'abord, je m'excuse d'avoir tardé à rédiger ce texte, mais j'ai notamment eu le

Symposium international sur l’interculturalisme la semaine dernière et quelques autres choses que je ne pouvais mettre de côté. Quand on est à compte d'auteur, ce sont des choses qui arrivent parfois. Une chance que ce n'est pas trop fréquent.


Avant la représentation, on a souligné les 50 ans du ministère de la Culture du Québec cette année. Rappelons que l'on doit ce ministère à Georges-Émile Lapalme, qui en fut aussi le premier titulaire. En effet, il fut ministre des Affaires culturelles du 28 mars 1961 au 9 septembre 1964. Il quittera la politique en 1966, mais continuera à oeuvrer dans le domaine culturel par la suite. (1)


Parlant des 50 ans du ministère de la Culture, cet opéra s'ouvre sur un appartement d'artistes du Quartier Latin à Paris. Mais, c'eut pût être à Montréal ou à Québec. (2)


La jeunesse, la Bohême!


Le partage dans la pauvreté! Les doigts gelés, on ne peut plus peindre. Alors, on va au café. C'eut pu être de jeunes artistes du Montréal d'aujourd'hui (3) ou de Montmartre au tournant du XXe! (4) Le poète écrit du rêve malgré la pauvreté comme le peintre fait de la beauté malgré leur misère! C'est dans leur nature.


La beauté de l'art n'est-elle pas plus grande que le vécu chez les idéalistes? On jongle donc avec la réalité.


Mais, dans les moments plus terre-à-terre, on se partage l'estomac qui crie famine et l'espérance de jours meilleurs. Le reste du temps, on vit de rêves et d'aumône pour quelques vers ou pour une toile. Tant mieux si on décroche un boulot qui nous assure une subsistance plus consistante sans nous travestir, car on protège un idéal créatif dans ces milieux! (5)


Quant à l'amour, on en rêve. Mais, dans l'indigence, il n'est pas toujours facile à porter aux nues!


De l'esprit avec des airs de réalisme fonde cet opéra romantique. Quant au décor, c'est une illusion, car il ne change pas beaucoup. Quelques modifications seulement. En fait, c'est le jeu des chanteurs qui nous situent les lieux.


Un opéra fort plaisant, car il n'a pas la charge dramatique des grands classiques. On n'y meurt pas trucidé, mais de pauvreté. Bref, de quoi faire réfléchir en ce centre-ville, où la richesse côtoie parfois la misère sur les trottoirs avoisinant la Place des arts.


Notes :


1. www.assnat.qc.ca/fr/deputes/lapalme-georges-emile-3965/biographie.html


Sur Georges-Émile Lapalme, voir aussi :

http://archives.radio-canada.ca/politique/provincial_territorial/clips/13800/

www.prixduquebec.gouv.qc.ca/eponyme/c-lapalme_georges-emile.htm


Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine : www.mcccf.gouv.qc.ca


2. Le Vieux-Québec (Haute-Ville), qu'on « appelle parfois Quartier Latin, mais ce nom s'applique plutôt au secteur qui entoure le Séminaire de Québec, site original de l'université Laval. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieux-Québec_(Haute-ville))


3. Du 20 au 22 mai 2011, les artistes du Mile-End ont ouvert leurs portes pour la 3e édition des Ateliers portes ouvertes par exemple : http://2011.biennalemontreal.org/fr/nouvelles/artistes-du-mile-end-ouvrent-leurs-portes-pour-3e-edition-des-ateliers-portes-ouvertes-fr


Ou encore, LA VIRÉE DES ATELIERS à l’édifice Grover, dans le quartier Centre-Sud, qui a eu lieu du 12 au 15 mai 2011 : http://popstart.ca/en/notices/la-vir%C3%A9e-des-ateliers-%C3%A0-l039%C3%A9difice-grover


4. Justement, c'est le sujet de PARIS, LES ANNÉES LUMINEUSES, vu au FIFA.

www.ina.fr/video/4354839001/paris-les-annees-lumineuses-1905-1930.fr.html

Nous en avons parlé dans Societas Criticus, Vol. 13 no 5, Textes ciné et culture.


5. C'est le cas de Marcello, le peintre, qui réussit à travailler dans un cabaret, où chante aussi Musetta, sa compagne!


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bohème


http://fr.wikipedia.org/wiki/Quartier_latin_(quartier_parisien)


www.quartierlatin.ca/ (Montréal)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Quartier_latin_de_Montréal


Annexe (tiré du communiqué de presse de l'opéra) :

Puccini, peintre de l’âme humaine


Originaire d’une longue lignée de musiciens, orphelin de père à cinq ans, Giacomo Puccini découvre sa vraie vocation en assistant à une représentation d’Aida de Verdi. Après des essais plus ou moins fructueux, il remporte son premier succès avec Manon Lescaut, en 1893. À l’inverse des autres compositeurs italiens du passé (Rossini, Donizetti, Verdi…), Puccini mûrit longuement ses partitions, mais le succès est presque toujours au rendez-vous : La bohème (1896), Tosca (1900), Madama Butterfly (1905). Orchestrateur génial, mélodiste raffiné, véritable psychologue de la musique, Puccini excelle à peindre l’âme humaine et à faire jaillir les émotions les plus fortes. Igor Stravinski disait : « Lorsqu'on l'écoute, la musique de Puccini est plus belle que la dernière fois. » Pas étonnant que la liste des œuvres de Puccini soit constituée presque uniquement de succès !

« Amor !... Amor !... »


Lorsqu’il était étudiant au Conservatoire de Milan, Puccini vivait dans des conditions difficiles. Il a dû s’en souvenir au moment de mettre en musique La bohème, et c’est peut-être ce qui lui donne un indéniable cachet d’authenticité. Inspiré des Scènes de la vie de bohème, roman à succès du Français Henri Murger, l’œuvre est considérée comme l'un des meilleurs opéras romantiques. Sa gestation a été tumultueuse : un compositeur rival, Ruggero Leoncavallo, affirme avoir commencé à travailler sur le même sujet avant Puccini ! Le soir de la création, la critique est plutôt tiède.

Mais le public ne l’entend pas de cette oreille et La bohème fait bientôt le tour du monde. L’industrie du disque, qui vient de naître, multiplie les enregistrements des moments forts de la partition. À commencer par ceux d’Enrico Caruso, le célébrissime ténor qui enregistre à plusieurs reprises le fameux « Che gelida manina » de Rodolfo, suivi par 500 autres collègues dans les décennies qui suivent ! De même, pas une soprano, de Tebaldi à Netrebko, en passant par Callas, Caballé, Freni, Scotto, etc., n’a résisté au sublime « Si, mi chiamano Mimi ». La bohème serait, selon certaines sources, le deuxième opéra le plus représenté au monde – seulement dépassé par un autre titre de Puccini : Madama Butterfly. Par exemple, à Paris, entre 1898 (année de la création française) et l951, on compte pas moins de mille représentations de La bohème, donc une moyenne de 200 par année !

Un succès du box office


Pourquoi un tel succès ? Peut-être que pour apprécier La bohème, il suffit d’avoir été jeune et d’avoir aimé, d’avoir eu des amis proches, d’avoir souffert… Mais La bohème a aussi ce don rare de faire passer le public par toute une gamme d’émotions, du rire le plus franc à la larme la plus brûlante. Œuvre aussi riche musicalement que dramatiquement, elle propose des couleurs orchestrales qui séduisent les critiques et des mélodies qui vont droit au cœur du public.


LES ARTISTES


Mimi : Marianne Fiset, soprano (Canada)


Depuis qu’elle a remporté, en mai 2007, cinq prix au Concours Musical International de Montréal, incluant le Premier Grand Prix et le Prix du Public, Marianne Fiset continue de recevoir les éloges tant de la critique que du public. Au cours des dernières années, elle s’est produite plusieurs fois à l’Opéra de Montréal, en plus de donner des récitals à Londres, Paris, Bruxelles, Genève, Vancouver, Montréal et Québec. De plus en plus présente sur la scène lyrique, elle a chanté des rôles avec l’Opéra de Québec, le Saskatoon Opera et le Vancouver Opera. Présente aussi au concert et dans les festivals, on l’a entendue avec Les Violons du Roy, l’Orchestre métropolitain, l’Orchestre symphonique de Vancouver, l’Orchestre symphonique de Toronto et l’Orchestre symphonique de Québec. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2009).

Rodolfo : Antoine Bélanger, ténor (Canada)


Ancien membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal pour lequel il a chanté Gonzalve (L’heure espagnole), Antoine Bélanger a fait ses débuts à l’Opéra de Montréal dans le rôle de l’Amant (Il tabarro) en 2006, pour ensuite y chanter Tybalt (Roméo et Juliette). Par la suite, il s’est produit en concert avec l’Orchestre symphonique de Sherbrooke et l’Ensemble Amati, en plus de participer à un récital à Lyon. Plus récemment, il a incarné Arturo (Lucia di Lammermoor) à l’Opéra de Montréal, Don José (Carmen) avec l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et tenu des parties de soliste dans La grande Messe de Gilles Vigneault avec l’Orchestre symphonique de Québec et dans le Requiem de Verdi avec le Chœur de Québec. Dernière présence à la compagnie : Simon Boccanegra (2010).

Marcello : Etienne Dupuis, baryton (Canada)


Habitué de la scène de l’Opéra de Montréal, Etienne Dupuis a notamment chanté le Mandarin (Turandot), Aeneas (Dido and Aeneas), le Dancaïre (Carmen), Johnny Rockfort (Starmania) et Silvio (Pagliacci). Il incarne Lescaut (Manon Lescaut) au New Israeli Opera, Bob (The Old Maid and the Thief) avec I Musici de Montréal, Marcello (La bohème) à l’Opéra de Québec et au Hawai Opera Theater, Papageno (La flûte enchantée) au Vancouver Opera et à l’Opéra de Tours, Mercutio (Roméo et Juliette) au Hawaii Opera Theatre, Figaro (Le barbier de Séville) à l’Opéra de Marseille, Silvano (Un bal masqué) à l’Opéra national de Paris, Lescaut (Manon) au Calgary Opera et Schaunard (La bohème) à l’Opéra de Monte-Carlo. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2009).

Musetta : Lara Ciekiewicz, soprano (Canada)


Ancienne membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Lara Ciekiewicz séduit la critique par ses qualités de chanteuse et d’actrice, et par ses performances convaincantes, intelligentes et accomplies. On l’a entendue dernièrement dans Papagena (La flûte enchantée) à l’Opéra de Montréal, Éva (Nelligan) avec l’Atelier lyrique, le rôle-titre dans Comtesse Maritza avec le Toronto Operetta Theatre, comme soliste dans Le Messie avec la Sinfonia de Lanaudière et dans le Requiem de Mozart avec l’Orchestre symphonique de Laval. Plus tôt cette saison, elle a incarné Papagena (La flûte enchantée) au Manitoba Opera, en plus de chanter dans la symphonie de Penderecki, Les sept portes de Jérusalem, avec le Winnipeg Symphony. Dernière présence à la compagnie : La flûte enchantée (2009).

Chef d’orchestre : Giuseppe Pietraroia (Canada)


Récemment nommé directeur musical du Civic Orchestra de Victoria, Giuseppe Pietraroia occupe le même poste auprès de la Victoria Choral Society, en plus d’être chef en résidence du Pacific Opera Victoria et du Victoria Symphony. À titre de chef invité, il travaille avec Orchestra London, le Hamilton Philharmonic, l’Okanagan Symphony, le Vancouver Symphony, l’Orchestre métropolitain, le Festival de Lachine, l’Opéra de Montréal et Opera New Brunswick. Il a dirigé Tosca et La traviata à Opera New Brunswick, ainsi que Le barbier de Séville, La traviata, La bohème, Lucia di Lammermoor, Norma, Rigoletto, Manon Lescaut et Madama Butterfly pour Pacific Opera Victoria. Dernière présence à la compagnie : Madame Butterfly (2008).

Metteur en scène : Alain Gauthier (Canada)


Considéré par la critique comme une « valeur sûre » du milieu lyrique actuel, Alain Gauthier fait de plus en plus sa marque sur les scènes des maisons d’opéra nord-américaine. Son travail dans le doublé Pagliacci/Gianni Schicchi, présenté la saison dernière à l’Opéra de Montréal, a été salué par par le public et les critiques, en plus de remporter un Prix Opus. L’association d’Alain Gauthier avec l’Opéra de Montréal en est une de longue date : comme membre de l’Atelier lyrique en 1993 à titre de metteur en scène en résidence, comme directeur de scène et assistant metteur en scène. Pendant qu’il était à l’emploi de la compagnie, il a mis en pratique son expérience de la mise en scène pour un grand nombre d’œuvres, dont Suor Angelica, Il tabarro et Le barbier de Séville. Il a aussi remonté avec un immense succès la production de L’étoile du Glimmerglass Opera pour l’Opéra de Montréal, le Cincinnati Opera, le Austin Lyric Opera et le New York City Opera. Dernière présence à la compagnie : Pagliacci/Gianni Schicchi (2009).



A toi, pour toujours, ta Marie-Lou (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le grand quatuor déchirant de Michel Tremblay, mis en scène par Gill Champagne,

célèbre son 40e anniversaire de création au TNM du 3 au 28 mai 2011. SUPPLÉMENTAIRES LES 1er ET 2 JUIN, 20 H. Du mardi au vendredi à 20 h, le samedi à 15 h et 20 h. Réservations 514.866.8668 / www.tnm.qc.ca


Plus que jamais théâtre de tous les classiques, le TNM termine sa saison avec un grand cru de la dramaturgie québécoise : À toi, pour toujours, ta Marie-Lou de Michel Tremblay. Pour célébrer les quarante ans de la création de cette pièce, le metteur en scène Gill Champagne – qui se réapproprie à nouveau l’oeuvre – a réuni une distribution imposante pour porter à la scène ces personnages emblématiques : Denis Bernard (Léopold, déchu et lucide), Marie Michaud (Marie-Lou, rageuse et douloureuse), Éveline Gélinas (Manon, blessée et repliée sur elle-même) et Dominique Quesnel (Carmen, rebelle splendide). Ils interprètent avec force cette cantate du désespoir, de la rancune et des rêves brisés, où les accents dramatiques de leurs voix enchevêtrées portent cependant une pointe d’espoir. Retrouver Tremblay et ses personnages, victimes d’une époque, d’une société, d’un contexte, c’est retrouver la partie ombragée de notre famille. À travers le temps, ils reviennent nous parler de solitude et d’incommunicabilité, un message qui n’a rien perdu de sa pertinence…


Diamant noir de notre culture


Écrite en onze jours pendant la Crise d’octobre, la première représentation de À toi, pour toujours, ta Marie-Lou a eu lieu le 29 avril 1971 au Théâtre de Quat’Sous. Sous la direction d’André Brassard, Hélène Loiselle et Lionel Villeneuve, un couple dans la vie, personnifiaient Marie-Louise et Léopold ; Luce Guilbeault et Rita Lafontaine étaient respectivement Carmen et Manon. La représentation frappe fort : dialogues acérés, coupants comme du verre, langage cru jusqu’aux limites du sauvage, émotions bouillonnantes jusqu’à l’explosion haineuse. Tremblay, adulé par les uns, honni par les autres, parle aux gens ordinaires dans leur langue de tous les jours, donnant accès à l’expression de tout un peuple et ouvrant définitivement la voie à une dramaturgie nationale. L’oeuvre apparait aujourd’hui incontournable : d’une part, ses thèmes sont toujours actuels et, d’autre part, bien qu’elle suive la trace des Belles-Soeurs avec son langage, son milieu et ses personnages inscrits dans une sensibilité bien québécoise, elle innove en apportant une lueur d’espoir pour Carmen, cette voix importante de la résilience québécoise que l’on retrouvera par la suite dans Sainte-Carmen de la Main.


Un enfer à multiples tortures


Un drame où les personnages ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent : un père apparemment sans-coeur, une mère soi-disant maltraitée par son mari ; deux filles, l’une, la prétendue damnée, qui tente de sauver sa soeur du paradis éternel, et l’autre, la supposée sacrifiée, qui porte en elle tous les conflits de la famille… Dix ans après la disparition de leurs parents – Léopold et Marie-Lou – Carmen, chanteuse western, rend visite à sa soeur Manon, claustrée dans la maison familiale. Des fonds opaques du souvenir, Léopold et Marie-Lou réapparaissent, chargés de douleur et de cruauté, crachant les morceaux

insignifiants de leur enfer quotidien : enfermement, asservissement, pauvreté, mésentente sexuelle. Né de leur incapacité à communiquer, le besoin de parler devient besoin de blesser : les parents s’entredéchirent jusqu’à ce que la mort apparaisse comme la seule issue possible, les enfants s’affrontent jusqu’à se perdre de vue et s’isoler dans leur rêve.


À la hauteur de l’oeuvre


Directeur artistique du Théâtre du Trident à Québec, Gill Champagne est l’un des metteurs en scène les plus actifs sur la scène nationale et à l’étranger. À travers la cinquantaine de mises en scène qu’il a signées, il a exploré les univers d’auteurs classiques et de répertoire tout autant que ceux de la dramaturgie contemporaine et québécoise. Invité pour la première fois au TNM, il apporte un nouveau souffle à cette oeuvre phare et pose un regard empreint de tendresse sur quatre personnages qui nous sont chers, et à qui l’on doit de grands moments de théâtre. Dans la lignée de ces interprétations mémorables, quatre comédiens entrent aujourd’hui dans la « légende » : Denis Bernard, immense acteur dont le registre d’émotion est aussi large que la densité de sa présence ; Marie Michaud, au jeu intense et précis, qui compose des personnages tout en textures et en nuances ; Dominique Quesnel, toujours renouvelée, déroutante de justesse, impressionnante de profondeur ; Éveline Gélinas, aussi douce que fougueuse, tout aussi poignante dans sa fragilité que dans sa puissance. Elle remplace

Kathleen Fortin, pressentie pour le rôle, qui a dû se retirer de la production pour des raisons de santé. Une équipe de concepteurs chevronnés partage la vision du metteur en scène, dont le scénographe Jean Hazel qui forme depuis des années un duo de création avec Gill Champagne. Ils sont entourés de Myriam Blais (costumes), André Rioux (éclairages), Jean-Sébastien Côté (musique), Alain Jenkins (accessoires) et Florence Cornet (maquillages).


Quarante ans après sa création, retrouvons ce classique du grand maitre de notre dramaturgie !


Commentaires de Michel Handfield (2011-05-13)


40 ans après sa création, cette pièce est toujours d'actualité. La Main (1) a changé, car on parle maintenant du quartier des spectacles, mais ces caractères sont autant d'actualité qu'auparavant, même embourgeoisés! Ils ne sont peut être plus à la « grosse Mol » (2) et aux crottes de fromage comme au temps de cette création, mais aux bières de microbrasseries et aux fromages fins, sauf que ce sont les mêmes. Pas plus fins, juste plus raffinés.


Deux sœurs se voient en une journée particulière : ça fait dix ans que leurs parents sont décédés! Mais, comment? C'est ce qu'on apprendra peu à peu dans cette pièce où nous avons les deux sœurs qui s'en parlent; chacune avec leur vision de cet évènement dramatique, car il y eut un drame. Mais, lequel?


De l'autre côté, nous retrouvons l'esprit de leurs parents qui nous racontent cette histoire; leur histoire. Ici, la mise en scène est intéressante, les deux filles étant sur le trottoir, devant la maison familiale, et les parents, qui sortent de leur tombe, sont dans la rue, mais une rue inondée comme après un gros orage, car il y a de l'eau sur la scène.


Si les filles ne voient pas leurs parents, eux semblent les voir, car ils ont tracé en partie leur avenir, ce qu'on appelle l'héritage familial. À elles de savoir le dépasser, même si ce n'est pas toujours facile de se sortir d'un certain déterminisme, car les parents n'ont pas pu leur transmettre ce qu'ils n'avaient pas reçu des leurs!


Une des filles, Carmen (Dominique Quesnel), accuse l'autre, Manon (Éveline Gélinas), d'être restée accrochée au passé et à la religion de leur mère. Elle est d'ailleurs restée cloitrée dans l'appartement familial, rue de la visitation, comme si elle avait hérité de l'esprit de bénitier (3) de leur mère, Marie-Lou (Marie Michaud). Pourtant, elle ressemble physiquement à leur père, Léopold (Denis Bernard), cela à son plus grand malheur dit-elle. C'est qu'elle ne veut pas ressembler à ce père, cause d'un si grand malheur.


Pour sa part, elle reproche à Carmen d'être une guidoune de La Main, car elle chante dans un club du boulevard St-Laurent! C'est que Carmen a hérité de la beauté de Marie-Lou, mais ne dédaigne pas sa féminité et le sexe contrairement à cette dernière, ce qu'on apprendra des confidences d'outre-tombe de ses parents. En effet, sa mère se refusait à son mari. Toujours! Les trois fois qu'il l'a eu, c'est qu'il l'avait obligée. Trois fois, trois enfants! Violée selon ce que dit Marie-Lou.


Mais, le sexe ne fait-il pas autant partie de la vie que de manger, demande le père? Toujours me refuser, n'était-ce pas me torturer? Une autre forme de violence; pas physique, quoi que, mais psychologique.


On a deux conceptions de la sexualité qui s'affrontent ici, transmises des parents aux enfants, parfois de génération en génération, car Marie-Lou était comme sa mère. N'est-ce pas là le poids de croyances que l'on élève trop souvent au rang de dogmes? Des croyances que l'on devrait dépasser avec l'éducation, mais que le multiculturalisme et nos chartes des droits protègent à la place d'une éducation plus scientifique de la réalité! (4) D'ailleurs, pourquoi un cours d'Éthique et de culture religieuse plutôt que d'éthique et de culture scientifique à l'école? Par respect des croyances? Si l'horoscope, une croyance, n'y est pas enseigné, pourquoi les croyances religieuses y conservent-elles une place centrale, les plaçant ainsi au rang de vérités? On pourrait tout simplement les voir dans leur contexte, soit en géographie et en histoire du monde. Ce serait normal et cela ne les élèverait pas au rang de vérités. Ce ne sont que des croyances et « … la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (5) Cette perspective devrait être au centre de la prochaine réforme du cursus scolaire.


À travers les chicanes que la sexualité et la religion suscitaient chez les parents, on comprend les marques que les parents peuvent laisser à leurs enfants en héritage.


Le mot clef est ici « chicane », car les enfants entendent tout sans tout comprendre cependant. S'il leur manque des outils et des connaissances pour le faire, ils n'en sont pas moins marqués d'une trace indélébile qui les suivra toute leur vie. Leurs croyances et leurs interprétations du passé marqueront leurs comportements futurs. Ils en seront toujours redevables pour le meilleur et pour le pire. La psychologie peut en être prise à témoin. (6)


On pourrait parler ici de la misère du petit ouvrier, car Léopold regardait la différence de prix (6 cents!) du « beurre de peanuts crunchy » par rapport au crémeux, mais cela va au-delà de ça. (7) C'est tout le problème de la communication entre deux êtres qui sont aux antipodes et qui ne peuvent se rapprocher par les mots. Ils ne les ont tout simplement pas. Elle cherchait à sortir de chez elles quand elle l'a marié; lui la trouvait belle! Mais, ça ne fait pas un couple, car lui désirait une femme alors qu'elle ne désirait qu'un refuge! À défaut de se faire une vie, ils ont eu des enfants comme une fatalité. Il n'y avait pas d'éducation sexuelle à l'époque et on ne pouvait pas compter sur les parents pour parler de ces choses-là. Quarante ans plus tard, il n'y a pas davantage d'éducation sexuelle à l'école, mais il y a encore de l'éducation religieuse. Même si elle est plus ouverte et qu'on y parle d'éthique, « le contenu, axé sur des valeurs pluralistes, n'est pas neutre, soutient une chercheuse » au 79e congrès de l'ACFAS. (8) Est-ce à dire que cette pièce nous parlera encore autant dans 40 ans? Avec la montée de l'intégrisme religieux (9), si on ne change pas les choses en éducation, on risque malheureusement d'être à la même place et cette pièce sera autant d'actualité. Si c'est tant mieux pour la pièce, peut-on en dire autant pour la société?


Pour oublier, Léopold buvait. Une table de grosses! Sa table à la taverne. Son monde à lui. Marie-Lou, elle, priait! Une vraie sainte selon Manon. Carmen, plus lucide, y voit plutôt l'instrumentalisation de la religion par sa mère : une façon de se refuser à son mari! Elle se sacrait à genoux pour ne pas coucher et parlait sans cesse du péché pour l'éloigner!


Quand les mots ne suffisent plus ou ne viennent pas pour exprimer toute la douleur, il en résulte parfois de la violence (à des degrés divers) et/ou des suicides. Léopold a laissé Marie-Lou libre de venir faire cette balade de voiture avec lui et le petit, car il lui avait bien expliqué son plan plus tôt dans la journée. Elle a donc choisi : elle s'est assise à côté de lui dans la voiture, sachant très bien la destination finale!


La mémoire étant sélective, Manon et Carmen n'avaient pas toute l'histoire en mémoire. Par cette confrontation entre elles, cette histoire se recrée devant nous, car elle se devait de sortir de leur inconscient, où elles l'avaient enfouie, pour les libérer enfin! Mais, le seront-elles? Pour le savoir, il faudrait aussi rejouer les autres pièces qui suivent. Ce serait là un beau projet.


Quarante ans, mais toujours d'actualité. Trop, malheureusement! On peut penser à tous ces drames de pactes de suicides entre parents consentants ou à ces parents qui amènent leurs enfants avec eux dans leur désespoir. Ces gens démunis devant la douleur, qui ne peuvent plus s'exprimer qu'en faisant un geste désespéré, mais qui font mal aux autres pour dire qu'on n'a pas compris ce qu'ils ne disaient pas. Un message fatidique qui arrive toujours trop tard.


Je lis sur le procès de Guy Turcotte, ce cardiologue qui a tué ses enfants, peut-être pour punir sa conjointe qui l'a quitté, peut-être par un trop grand mal, et je me dis que ce n'est pas une question de milieu socioéconomique, ni d'éducation, mais de communication. De manque de communication. « Bander sur une fille », « Mouiller sa petite culotte pour un gars », ça dure un temps, mais ça ne fait pas nécessairement un couple solide. Il faut plus que cela. Il faut être capable de se parler et de partager. Mais, cela n'est pas donné à tous. Puis, ce n'est pas une question de classe sociale, ni d'argent. À preuve, ce cardiologue, Guy Turcotte, qui a tué ses enfants suite à sa séparation d'avec sa conjointe, urgentologue, car ils avaient des problèmes de communication :


« Hier, le témoin Tanguay s’est décrit comme conseiller en communication. Au début de son récit, on a appris qu’Isabelle Gaston et Guy Turcotte, tous les deux médecins, avaient recours à ses services pour apprendre à mieux communiquer entre eux. » (10)


Un procès difficile, mais il faut ce qu’il faut pour explorer tous ces méandres du comportement inhumain, mais trop humain en même temps (11), car cela peut avoir un impact sur la prévention. On doit apprendre de ces situations. I hope so! C'est pour cela qu'on ne peut se permettre d'avoir une justice expéditive qui condamnerait sans procès. Il faut donc féliciter tous ces avocats de la défense qui explorent dans les moindres détails les méandres de ces comportements pour défendre l'indéfendable dans l'esprit du grand public. Condamné ou non, à la satisfaction du public ou non, ces procès font avancer les choses, ne serait-ce que pour la prévention. C'est ce qu’il faut en retenir et cette pièce est l'occasion d'en prendre conscience. On devrait en faire un téléthéâtre pour la donner en vision au plus grand nombre.


Notes :


1. Le secteur de la rue Saint-Laurent, dans le bas de la ville!

http://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Laurent_Boulevard

http://fr.wikipedia.org/wiki/Boulevard_Saint-Laurent


2. Une grosse bouteille de bière Molson.


3. Tout passe par le prisme de la morale et de la religion, mais d'un point de vue très personnel, souvent pour assoir ses propres préjugés. Expliquez-moi, par exemple, cette morale de la droite politique et religieuse états-unienne – et canadienne – qui est contre l'avortement, mais pour la peine de mort? La fille mère qui a le sentiment qu'elle ne pourrait pas bien élever son enfant se fera dire qu'elle n'est pas correcte par ces militants de droite si elle a recours à l'avortement, mais ces mêmes militants seraient prêts à le pendre sans sourciller s'il fait un homicide à 20 ans! Trouvez l'erreur?


4. Recherchez le mot « science » dans la charte des droits et liberté du Canada (http://lois-laws.justice.gc.ca/fra/Charte/page-1.html) et vous ne le trouverez pas. Par contre. Vous trouverez que « Chacun a les libertés fondamentales suivantes :

a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d'association. »


5. Vu ds le métro de Montréal, 8 février 2010 www.metrocogito.com. Je l'ai cependant retrouvé dans Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45

6. Hefez, Serge, 2009, ANTIMANUEL DE PSYCHOLOGIE. Toi, moi… et l'amour!, France: BRÉAL, 2009, 264 p., Format : 14X20,5, ISBN 9782749509181. Distribution pour le Québec: www.somabec.com


7. Il travaillait parce qu'il ne pouvait faire autrement pour rester à flot, mais sans espoir de s'en sortir! Un autre enfant en devenir, c'était s'enfoncer un peu plus dans sa misère. Comment se sortir d'un emploi qu'on n'aime pas quand on ne peut rien faire d'autre que de travailler pour faire vivre sa famille? Ouvrier spécialisé sur sa machine; cette machine qui le contrôle et qui le contrôlera jusqu'à ce qu'il quitte son emploi! Spécialisé comme dans attaché à « sa Chrit de machine! » Si on sort la machine, on le sortira de l’usine avec! Pris par l’emploi spécialisé, tu ne peux plus t'en sortir. Difficilement recyclable ailleurs. C'était le cas il y a 40 ans, ce que nous dit Tremblay à travers Léopold. C'est encore vrai aujourd'hui contrairement à ce qu'il croyait : « Avec l'instruction, ce sera différent pour vous les jeunes! » Mais, avec les nouvelles technologies et les délocalisations/relocalisations des emplois à l'échelle de la planète, les ouvriers ne sont pas nécessairement mieux. Même les professionnels subissent une concurrence de l'étranger maintenant. Pour ceux que cette question des ouvriers spécialisés de l'époque intéresse, lire :


- Linhart, Robert, 1981, L'établi, Paris: éditions de Minuit;

-Weil, Simone, 1969, La condition ouvrière, [textes écrits entre 1934 et 1942], France: Gallimard, coll. Idées.


8. Lisa-Marie Gervais, 79e congrès de l'Acfas - Nouveau coup porté au cours Éthique et culture religieuse, in Le Devoir, 11 mai 2011 :

www.ledevoir.com/societe/education/323063/79e-congres-de-l-acfas-nouveau-coup-porte-au-cours-ethique-et-culture-religieuse


9. Qui suit l'actualité en est témoin : les groupes fondamentalistes, même catholique, prennent de plus en plus de place dans la sphère publique, dont l'école. Un des derniers épisodes en date nous vient de l'Ontario où « Y voyant un recul de la doctrine sur l'homosexualité, voire un danger pour leurs enfants, des parents catholiques de l'Ontario réprouvent l'initiative de leurs évêques de combattre l'intimidation antigaie dans les écoles. Ils réagissaient à une directive à ce sujet adressée le 15 avril aux organismes catholiques d'éducation par l'archevêque de Toronto, Thomas Collins, président de l'Assemblée des évêques de l'Ontario, et Nancy Kirby, la présidente de l'Association des commissaires d'écoles catholiques. » (Jean-Claude Leclerc, Le grand dilemme de l'école catholique, in Le Devoir 26 avril 2011 : www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/321890/l-ontario-et-l-homophobie-le-grand-dilemme-de-l-ecole-catholique). On pourrait aussi penser à l'enseignement de la création comme d'une vérité; au design intelligent, qui en est une variante; ou à la remise en cause des théories scientifiques sur l'évolution (darwinisme) au nom de la foi. Bref, les exemples sont nombreux en ce domaine depuis quelques années.


10. Christiane Desjardins, Le coach de vie de l’accusé livre un témoignage poignant, in La Presse, 7 mai 2011, p. A-9


11. Je paraphrase ici le titre du livre de Nietzsche, Humain, trop humain, cité en note 5.



LE SENTIMENT DE LA CHAIR


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, (reprise du Vol. 12 no 4, Bilan de notre Festival des films du monde 2010), Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France / Compétition mondiale des premières œuvres / 2010 / Couleur / 91 min


Réalisateur : Roberto Garzelli Scénariste : Roberto Garzelli

Photographie : Nicolas Guicheteau Montage : Laurence Andriot

Interprètes : Thibault Vinçon, Annabelle Hettmann, Emmanuel Salinger, Pierre Moure, Pascal Nzanzi, Claudia Tagbo


À l'occasion d'un examen médical, Héléna, étudiante en dessin anatomique, fait la connaissance de Benoît, une jeune radiologue. Partageant la même fascination pour le corps humain, ils vont céder à un amour passionnel, mais à leur façon. La faculté d'Héléna à mémoriser le corps de Benoît dans ses moindres détails, l'irrésistible curiosité de Benoît pour les secrets intérieurs du corps d'Héléna vont les mener au bord d'un précipice dont ils ne mesurent pas l'étendue.


«J'avais envie de m'intéresser en particulier au fantasme de fusion inhérent à la passion amoureuse. En choisissant de l'aborder par le prisme de l'anatomie, j'ai voulu en parler d'une façon tangible et décalée. Héléna et Benoît, les deux personnages principaux, sont dans la frustration d'un rapport physique qui ne leur suffit plus. Ils sont en quête d'une intimité absolue qu'ils vont essayer d'atteindre par la connaissance visuelle du corps de l'autre. L'observer, l'étudier, le pénétrer du regard, c'est au final essayer de lui appartenir. En écrivant, j'avais en tête la phrase de Flaubert: "À force de regarder un caillou, un animal, un tableau, je me suis senti y entrer..."» -- Roberto Grazelli


Roberto Garzelli: après une expérience d'assistant-monteur sur de nombreux films, parmi lesquels I LOVE YOU et LE BANQUET, de Marco Ferreri, LUNE DE FIEL et FRANTIC, de Roman Polanski, Roberto Grazelli réalise deux courts métrages, John, qui fera le tour du monde dans de nombreux festivals, et Dadou, qui remportera de nombreux prix. En 2002, il scénarise et réalise un téléfilm, La Place de l'autre, et poursuit avec un documentaire, Ma mort dans tous ses états. Avec LE SENTIMENT DE LA CHAIR, il signe son premier long métrage de fiction.


27 aout 2010 • 12:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 10 • L10.27.1 • Français s.t.a.

28 aout 2010 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 10 • L10.28.4 • Français s.t.a.

29 aout 2010 • 21:50:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 10 • L10.29.6 • Français s.t.a.


Commentaires de Michel Handfield (1er octobre 2010)


Deux êtres équilibrés qui dérapent suite à leur relation amoureuse! Voilà le résumé du film. Mais, ce n'est pas irréaliste en soi, car combien de fois on dit de quelqu'un: « Ce n'est plus le même ou la même » ou « C'est drôle comme ils ont changé depuis qu'ils sont ensemble » comme si parfois le contact entre deux êtres, comme celui entre deux produits, créait une réaction chimique qui les transformait! C'est cette histoire générale qui se passe ici, mais poussée dans un extrême anatomique, ce qui prouve que tous les sujets peuvent en être un de films avec le bon traitement! On pourrait aussi dire que ce qui sépare le génie de la folie ne tient qu'à un fil, parfois une obsession dévorante! C'est ce qui fait que tous les génies ne deviennent pas fous et tous les fous ne deviennent pas des génies, que ce soit du crime, de droit commun ou passionnel! Mais, parfois, la ligne est franchie, question de contexte. On a beau connaitre l'humain, il y a des zones et des comportements qui nous sont inconnus et qui nous rattachent à notre passé sauvage, où nous goutions le sang et la chair fraiche! Ce film en est la parfaite illustration, d'autant plus qu'Héléna est étudiante en dessin anatomique et Benoît un jeune radiologue.


Pour voir ce film, il ne faut pas être hypocondriaque, car quand deux amoureux parlent de se connaitre jusqu'au plus profond, on y va au sens littéral du terme! Cela devient une telle folie, que ce n'est plus un jeu! Deux caractères qui font naitre une passion maladive par un voyeurisme malsain de l'intérieur. Ils auraient bien pu ne pas se rencontrer, mais...


Ce film va cependant plus loin que cette histoire, car si on le prend au sens d'une fable, il explique que certains déviants qui commettent des crimes en couple n'auraient peut-être jamais franchi la ligne s'ils ne s'étaient pas rencontrés. Ils auraient peut eu une vie normale avec une autre personne, aimant les films d'horreur et violent par exemple, mais sans jamais passer aux actes si l'autre n’avait pas poussé dans la même voie. Tout au plus, ils auraient pu écrire des romans noirs ou des scénarios d'horreurs! Mais, le hasard a voulu qu'ils s'accouplent à leur alter ego pour former un couple dysfonctionnel. C'est le cas ici, sauf qu'il n'y a pas d'autres victimes à leur folie qu'eux-mêmes! Mais, on pourrait facilement imaginer une suite plus « hard core »!



Expo à Pointe-à-Callière: La rue Ste-Catherine fait la une!

Parcours historique


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Luc Chaput (2011-05-06)


Dans la deuxième partie d’avril, je suis allé visiter le musée de Pointe-à-Callière, situé dans le Vieux-Montréal, avec une parente de l’extérieur de Montréal. Tout d’abord, malgré un temps très pluvieux, nous sommes montés au belvédère pour apercevoir le panorama qui va au moins du pont Jacques-Cartier, à l’est, jusqu'à l’élévateur à grains no 5, à l’ouest, ce qui nous permet d’apprécier l’emprise actuelle de la ville sur le fleuve et de voir comment la bourgade de Ville-Marie, puis Montréal, se développa à partir du lieu où se trouve le musée pour progressivement gravir la colline vers le nord, puis s'étendre d'est en ouest pour devenir ce qu'elle est maintenant. Elle atteindra le statut de métropole du Canada au XIXe siècle, pour le perdre plus tard au profit de Toronto.


L’exposition « La rue Ste-Catherine fait la une! » se veut une introduction différente à l’histoire de la ville à travers l’établissement et le développement de cette rue marquante du centre-ville dans le temps. Un intérêt commun pour la généalogie nous a portés à chercher des noms connus sur les différents documents textuels, cartographiques ou iconographiques présentés avec soin, mais dans un espace assez restreint où la lecture pouvait être plus difficile à certains moments.


La rue Ste-Catherine fut le théâtre d’évènements divers, heureux ou malheureux, qui sont bien évoqués. La commercialisation de certains souvenirs sportifs importants a amené la direction de l’exposition à présenter des artéfacts de joueurs de hockey qui auparavant seraient plutôt venus du Temple de la Renommée. Le double écran vidéo montrant un parcours de la rue dans ses secteurs est et ouest aurait été mieux compris s’il y avait eu une carte explicative à côté de même que des incrustations dans le vidéo nommant certains points de repère pour les visiteurs peu au fait de la diversité architecturale et économique de cette longue artère.


Nous sommes ensuite allés au sous-sol pour voir l’exposition permanente « Ici naquit Montréal » et les exemples de fouilles archéologiques qui se sont déroulés dans cet endroit, près de la petite rivière Saint-Pierre, qui fut un lieu de rencontre et d’échanges depuis au moins six siècles. Les modules d’explications interactifs sont mieux placés et mieux construits qu’auparavant. Le parcours souterrain permet de se rendre à l’Ancienne Douane, où d’autres expositions se poursuivent pour l’éducation des visiteurs d’ici et d’ailleurs.


Cette visite m’a confirmé que le musée, construit par l'architecte Dan Hanganu, constitue un point de départ essentiel à la connaissance plus directe de l’histoire complexe de Montréal.


Hyperliens :


http://pacmusee.qc.ca/fr/a-propos-de-pointe-a-calliere

http://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/la-rue-sainte-catherine-fait-la-une

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ville-Marie_(ancien_nom_de_Montr%C3%A9al)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_maritime_du_Saint-Laurent



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Les Festivals!



Notes de festivals



On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.



Michel Handfield, éditeur-rédacteur!





Festival international de cinéma Vues d'Afrique et Festivalissimo


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Présentation suivie de l'Index des films (Michel Handfield, 2011-06-17)


Cette année mon festival Vues d'Afrique fut davantage à la maison qu'en salle. Si les années passées j'allais souvent au cinéma Beaubien faire des découvertes à l'aveugle, cette année, tout étant concentré dans deux salles au Gesù, je ne pouvais procéder ainsi. Quand je me suis présenté pour voir mon premier film (Artisans du changement : le salaire de l'espoir), c'était complet. J'ai finalement pu me trouver une place à l'avant. C'est que je ne suis pas du genre très « horaire planifié » dans les festivals. Je travaille sur la revue – texte, site, recherche, etc. - et je peux décider d'aller voir un ou deux films à l'inspiration ou quand je suis devant un blanc! Rien de planifié, pas de billets à l'avance. J'en prends d'ailleurs rarement dans les festivals. Parfois, un ou deux, mais c'est extrêmement rare!


Une salle est comble, je vais à l'autre. C'est ainsi que je fais des découvertes tout en me sortant de mes textes, ce que j'appelle un recul bénéfique. Quand le festival était au Beaubien, il n'était pas rare que je parte de chez moi vers les 20 ou 21 h pour aller voir un film tard le soir, parfois le dernier film de la soirée. Mais, là, cette procédure ne me semblait pas possible, alors je me suis rabattu sur les DVD que j'ai obtenus du service de presse. Cela offre par contre un autre avantage : c'est que je peux conserver ces films en vue de références ultérieures, car les films permettent parfois de documenter des sujets. Comme des livres!


Quant à Festivalissimo, j'avoue ne pas y être allé à mon gout, car j'ai eu des empêchements. Ce sont des choses qui arrivent. J'en ai par contre retenu deux films : La mirada invisible et Post-mortem.


Index


1. Vues d'Afrique

Artisans du changement : le salaire de l'espoir (Documentaire)

Les barons

Africa United

Notre étrangère

Black diamond (Documentaire)

KINSHASA SYMPHONY (Documentaire)


2. Festivalissimo

La mirada invisible

Post-mortem



1. Vues d'Afrique


Artisans du changement : le salaire de l'espoir (Documentaire)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de : Sylvain Braun

Année de production : 2010

durée : 52min

Pays : France-Canada

Langues : Français


Aujourd’hui, le « secteur informel », qui recouvre toutes les activités non déclarées, occupe une place importante dans l’économie mondiale. C’est un frein majeur au développement des pays pauvres, et pourtant, c’est grâce à celui-ci que survivent nombre de familles et de communautés à travers le monde.


Pour limiter ces emplois précaires, il est indispensable d’accompagner les travailleurs vers la professionnalisation, de les aider à s’organiser et à faire valoir leurs droits.


Albina Ruiz, Bagoré Bathily, Seri Youlou et Thomas Granier contribuent à donner aux recycleurs du Pérou, aux bergers Peuls du Sénégal et aux maçons du Burkina Faso, les moyens de vivre de leur travail.


Coproduction franco-québécoise pilotée par RDI et Ushuaïa Télévision, Artisans du changement est une série documentaire qui présente les pionniers du développement aux quatre coins du monde.


Sylvain Braun est auteur et réalisateur de plusieurs documentaires sur les problématiques sociales et environnementales, tout autour de la planète. Ses dernières réalisations sont Equitour, Artisans du Changement et Better City, Better Life.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Ce film m'a plu, car il est rafraichissant. En effet, on ne voit pas les pays du Sud comme des demandeurs, mais comme des créateurs. Mieux, les solutions ne viennent pas d'en haut pour être imposées à la base, mais viennent de gens qui s'impliquent avec les bénéficiaires dans un esprit communautaire, ce qui incite au dialogue et à la prise en charge par le milieu. Chacun apprend des autres, car ces idées sont expliquées, discutées, modifiées et acceptées dans une forme de partenariat, où ceux qui ont les mains dedans font partie de la solution. On part des gens : de ce qu'ils sont, de ce qu'ils vivent et de leurs capacités. Ce film est un montage de certains épisodes d'une série télé :


Albina Ruiz


Un des cas vus dans ce film est celui des recycleurs péruviens qui n'étaient pas du tout reconnus pour leurs efforts. Imaginez, ce sont des gens qui fouillent dans les déchets et écument les dépotoirs! Albina Ruiz, alors étudiante à l’Université nationale d’ingénierie de Lima, a montré leur importance pour l'environnement et a contribué à leur reconnaissance. Aujourd'hui, ces gens sont fiers de ce qu'ils font. 100 000 personnes vivent maintenant de ce travail de recyclage. Ils gagnent aussi un poids politique de cette reconnaissance alors qu'ils étaient autrefois persécutés pour ce qu'ils faisaient.


www.artisansduchangement.tv/serie-tele/le-salaire-de-l-espoir/albina-ruiz-perou/biographie#2;0


www.ashoka.org/fellow/3718


www.pbs.org/opb/thenewheroes/meet/ruiz.html


La voute nubienne


Pour aider à résoudre les problèmes d'habitations en Afrique subsaharienne, Thomas Granier et Seri Youlou ont remis au gout du jour une ancienne technique de construction égyptienne, en terre et sans charpente, parfaitement adaptée pour ce climat et peu dispendieuse à faire. De village en village, ils font quelques constructions pour la montrer, car il y a du scepticisme dans les populations locales. Puis, après avoir convaincu les gens, ils forment ceux qui le désirent et en sont capables pour faire la même chose avec eux; et à leur suite quand ils en maitriseront l'art! C'est ainsi que des maisons confortables et peu dispendieuses sortent du sol depuis plus de 10 ans!


www.artisansduchangement.tv/serie-tele/le-salaire-de-l-espoir/seri-youlou-et-thomas-granier/solution#4;0


www.lavoutenubienne.org/


La laiterie du berger


Au Sénégal le lait vient à gros prix d'Amérique et d'Europe. Pourtant, il y a des bêtes dans les villages. Pourquoi ne pas les mettre à contribution? C'est ce qu'a eu l'idée de faire Bagoré Bathily avec des partenaires. Ils ont donc mis sur pied la première laiterie du pays, car jusque-là le lait venait principalement de l'étranger, sauf peut-être pour la consommation de ceux qui ont des bêtes domestiques! Il a fallu aider les paysans et mettre sur pied un réseau de collecte du lait. La laiterie du berger, qui fait du lait de brousse a aussi sorti un produit à succès : le yaourt Dolima.


www.laiterieduberger.com


www.facebook.com/laiterieduberger


www.artisansduchangement.tv/serie-tele/le-salaire-de-l-espoir/bagore-bathily-senegal/solution#3;0


www.jokeroo.com/videos/yt/1djpr-le-yaourt-dolima-est-arrive.html


www.danonecommunities.com/logbook/le-lancement-de-la-nouvelle-gamme-dolima



Suite à ce film, la vraie question est : doit-on s'en tenir uniquement aux informations télés et aux journaux pour être renseigné du monde? La réponse est non. Il y a aussi les documentaires dont plusieurs peuvent être vus sur l'internet. Comme le dit Albina Ruiz : « Moi j'éteins ma télé, sinon ce serait la déprime! »


Mais, la véritable conclusion est que si l'État peut soutenir le développement, il n'est pas toujours le meilleur entrepreneur, ni près des besoins locaux. Par contre, il est le mieux placé pour soutenir les gens (entrepreneurs, citoyens, coopérants) qui font et feront ce développement. Un excellent film qui doit aussi être une excellente émission de télé : www.artisansduchangement.tv




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Les barons


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de : Nabil Ben Yadir

Année de production : 2009

durée : 111

Pays : Belgique

Langues : Français

Sous-titres : -

Avec : Nader Boussandel, Mourade Zeguendi, Mounir Ait Hamou, Julien Courbey


« Pour être un baron, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain nait avec un crédit de pas et chaque pas te rapproche de la mort. Et nous, les barons, on le sait dès le départ. Le Baron le plus ambitieux, c’est moi. Mon rêve c’est de faire rire les gens et d’en faire mon métier. Mais « blagueur », pour mon père, ce n’est pas un métier (…) »


Comédie désopilante autour d’une bande de jeunes hommes qui, dans leur immobilisme, luttent contre le modèle de vie que leur imposent leurs parents, la société, les normes sociales et religieuses.


Passionné par le cinéma, Nabil Ben Yadir commence à écrire dès l’adolescence et participe à plusieurs films en tant que comédien (Au-delà de Gibraltar de Mourad Boucif, Le Couperet de Costa-Gavras), ou en tant que coscénariste (Tous les visages de l’innocence de Laurent Brandenbourger). Il réalise un premier court métrage Sortie de clown avant de signer Les Barons, énorme succès en Belgique avec 150,000 entrées et une impressionnante tournée de plusieurs festivals internationaux.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Pour comprendre un baron, il faut comprendre sa philosophie :


« Tout Homme est envoyé sur terre avec un nombre bien précis de pas. C'est pour ça qu'il faut se ménager. Nous, les barons, on le sait dès le départ. »


On est en Belgique et ces jeunes Magrébins se sont fait un monde à eux avec leurs codes. C'en est un! Comme « tu ne touches pas à la sœur de tes potes (amis), car c'est comme tes potes avec des cheveux longs! » en est un autre. Ils en ont quelques-uns comme ça pour montrer leur différence avec les Belges d'origine, mais aussi avec leurs parents, car s'ils ne sont pas tout à fait d'origine, ils ne sont pas tout à fait Magrébins non plus. Certainement moins que leurs parents. Les valeurs se mélangent, mais certaines sont plus pesantes que d'autres à porter pour les jeunes, comme la pression de la famille qui force au mariage par exemple!


Dans tout cela on cherche à être heureux. Puis, il y a les potes qu'on aide aux dépens de soi-même. Parfois, ça fait foirer nos plans d'avenir! On peut alors en prendre conscience et vouloir changer les choses. Mais, il y en a qui sont plus accrochés à ces valeurs. Cela les heurtera certainement de plein fouet. Il faudra alors assumer...


Un film fort intéressant sur l'intégration, qui signifie aussi une certaine réorganisation des valeurs. Sur cette difficulté de devenir SOI dans un monde qui est somme toute assez normatif même s'il parle de liberté et de droits de la personne, car la personne appartient à des groupes parfois différents. Mais, c'est elle qui doit y trouver sa place et son équilibre! Pas toujours simple à faire.


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Africa United


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Debs Gardner-Paterson

Année de production: 2010

durée: 86 min

Pays: Royaume-Uni

Langues: Anglais

Sous-titres: Français

Avec Eriya Ndayambaje, Roger Nsengiyumva, Sanyu Joanita Kintu, Yves Dusenge


L’histoire extraordinaire de trois enfants rwandais qui tentent de réaliser le rêve de leur vie : assister à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de Football 2010 à Johannesburg. Mais les problèmes commencent quand les enfants montent dans le mauvais bus et se retrouvent au Congo. Sans papiers, sans argent, ils sont conduits dans un camp d’enfants réfugiés.


Au cours de ce périple de 5000 km à travers sept pays, nous découvrons une Afrique méconnue. L’espoir, les rires et la joie naitront de cet incroyable voyage… Rien n’entamera leur détermination, et forts d’un optimisme à toute épreuve, ils braveront tous les dangers pour vivre enfin leur rêve.


Debs Gardner-Paterson est diplômée de Cambridge en littérature où elle a écrit et monté des pièces de théâtre. Elle a également été présentatrice à la télévision de Singapour pour l’émission Total Football, puis a réalisé et produit plusieurs courts métrages, dont We Are All Rwandans qui a remporté un vif succès.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Les jeunes peuvent se faire un ballon de foot (soccer) avec n'importe quoi; un condom par exemple! Cela permet de parler du SIDA par exemple.


Quant à leur rêve de se rendre au Mondial, où l'un d'entre eux espère jouer dans un match de démonstration malgré le refus de sa mère, ce qui explique leur fugue en direction de Johannesburg, cela nous permet de traverser l'Afrique avec eux. On part du Rwanda et on passe par le Congo, déchiré par des conflits, pour enfin arriver au but après avoir traversé sept pays africains!


On découvre donc avec ces jeunes une Afrique qu'ils ne connaissent pas nécessairement, car si on connait son coin de pays... on ne connait pas notre pays et encore moins notre continent. C'est qu'existent des frontières naturelles, sociales, culturelles et politiques! C'est ce que nous verrons en suivant leur marche vers le mondial 2010!


Mais, avec leurs yeux d'enfants, il n'y a pas de problèmes insurmontables et ils peuvent se trouver des alliés partout. C'est après que ça se gâte, avec les désirs du monde adulte, où la coopération laisse place aux calculs! Il y a là des leçons à retenir. Si des changements doivent arriver en Afrique, cela viendra des nouvelles générations. Comme dans le monde arabe.


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Notre étrangère


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de : Sarah Bouyain

Année de production : 2010

durée : 82min

Pays : Burkina Faso, France

Langues : Français

Sous-titres : -

Avec : Dorylia Calmel - Assita Ouedraogo


Amy, une jeune métisse, retourne à Bobo, au Burkina Faso, pour revoir sa mère dont elle a été séparée à l’âge de 8 ans. Elle n’y retrouve que sa tante, la cour familiale à la fois étouffante et rassurante et une ville dans laquelle elle n’a plus de repères.


Mariam, une Burkinabée de 45 ans, est femme de ménage à Paris. Depuis des années, elle n’est qu’une ombre furtive qui glisse à la lisière de la vie… Ce film de femmes présente des destinées féminines fortes qui évoluent parallèlement, tout en se croisant constamment.


Présenté en première au festival de Venise, 2011, Prix Oumarou Ganda premier film et Prix de l’Union européenne, Fespaco 2011.


Sarah Bouyain réalise ainsi son premier long métrage après avoir fait ses armes auprès d’Idrissa Ouédraogo, Luc Besson et Henri Duparc en tant qu’assistante caméra avant de co-réaliser le making of de Kini et Adams d’Idrissa Ouédraogo en 1997. En 2000, elle réalise un documentaire Les enfants du Blancs, puis elle publie en 2003 un recueil de nouvelles Métisse façon. Notre étrangère se veut une suite logique de ses œuvres antérieures.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Personnellement, je me suis davantage intéressé à l'histoire d'Amy qui retourne à la maison pour voir sa mère. Après des années. Mais, elle est une inconnue maintenant. Elle découvrira que si elle se croyait encore africaine, elle est bien davantage française. Culturellement du moins! Par exemple, elle n'est pas mariée.


Elle a grandi en France depuis l'âge de 8 ans, soit depuis que son père l'a fait venir là-bas! Élevée dans une famille française, avec un « frère » blanc, elle ne se souvient plus vraiment de sa langue maternelle. Une étrangère dans son pays d'origine. Alors, l'appartenance, elle est de sang, de couleur, de naissance, de lieu ou de vécu?


Quant à sa mère, on en a perdu la trace. On la dit en France ou en Amérique. Mais, ce peut aussi être une manière de cacher certains destins de femmes qui ont contracté un mariage non accepté par la famille, qui sont sans domicile fixe ou qui vivent de la prostitution.


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Black diamond (Documentaire)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Portrait d’un réseau international de spéculation et de trafic de jeunes garçons, agissant sous l’égide du football mondialisé. Des taudis d’Accra et d’Abidjan aux rutilants temples du sport financés par les pétrodollars, en passant par les manœuvres secrètes autour d’un club phare de la Ligue des champions Européens – notre intrépide journaliste ghanéen se lance sur la piste d’Ananse l’araignée, qui ruse, trompe et manipule ses pairs. Nous découvrons que sur le Marché d’êtres humains, faute de trouver le diamant, l’or des fous fera l’affaire.


Pascale Lamche a tourné des longs métrages documentaires et des séries en tant qu’auteure, productrice et réalisatrice pour des diffuseurs mondiaux de premier plan : HBO, Channel 4, Canal Plus, ARTE. Ses films ont été présentés lors de festivals renommés, et récompensés par de nombreux prix. Parmi ses films récents : Pakistan Zindabad (2007), et French Beauty (2005).


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Le foot! Une religion, une maladie! On en oublie toute logique aux dieux du stade. Un terreau fertile pour les escrocs et manipulateurs de tout acabit! Cela va des billets vendus en double par les gardiens du stade, ce qui conduit à des émeutes et des morts, au trafic d'individus, sous promesse d'une chance d'être repêché pour le foot! Les parents d'un jeune prometteur, voire la famille et, parfois, le village entier, paient pour qu'on le fasse voir à l'étranger, car on leur promet la richesse en retour. Quand il sera recruté, bien sûr!


Mais, la filière recrute abondamment, accumulant ainsi des sommes colossales d'un côté et laissant beaucoup de jeunes sans-papiers à l'étranger – 7000 en France! – seul à eux-mêmes. Un trafic d'enfants moderne, où l'on profite de la crédulité des pauvres, car le foot fait rêver de notoriété et de salaires exorbitants.


Mais, ce n'est pas nouveau que la crédulité. Les escrocs le savent! Marx et Machiavel nous avaient bien avertis pourtant, mais qui les lit? Les exploiteurs le savent et en abusent : si un agent vient... c'est Dieu qui me l'a envoyé! Marx avait bien raison de parler de la religion, opium du peuple!


Un film qui montre comment ce sport, qui est devenu une religion dans certains pays, est aussi devenu une occasion de manipulation et d'exploitation criminelle des plus faibles avec leur consentement. Quand on paie pour se faire rouler, c'est qu'il y a péril en la demeure! La solution : une application des règles plus strictes, mais surtout de l'éducation des populations! Sinon, la croyance l'emportera toujours sur la rationalité et ils demeureront toujours une proie pour les manipulateurs, quelles que soient les promesses de jours meilleurs : Dieu, l'argent ou la politique! On doit leur montrer autre chose. Mais, est-ce possible si les élites profitent de ces façons de faire depuis toujours?


Hyperliens :


http://www.blackdiamond-lefilm.com/


Alain Léauthier, Black Diamond: quand le foot rétablit l'esclavage, in Marianne, Vendredi 17 Septembre 2010 : http://www.marianne2.fr/Black-Diamond-quand-le-foot-retablit-l-esclavage_a197468.html



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KINSHASA SYMPHONY (Documentaire)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Deux-cents musiciens jouent la Neuvième symphonie de Beethoven, L’Ode à la joie. Une panne de courant intervient quelques mesures avant la finale. Mais pour les membres du seul orchestre symphonique d’Afrique Centrale et du Congo, ceci est le dernier de leurs soucis. Depuis sa fondation il y a quinze ans, ces musiciens ont survécu à deux coups d’État, plusieurs crises et une guerre civile. Heureusement il y a la passion pour la musique et l’espoir d’un avenir meilleur. Ce film fait le portrait du Congo d’aujourd’hui, des habitants de Kinshasa et de leur amour pour la musique.


Martin Baer, cinéaste et auteur, a réalisé de nombreux longs métrages pour la télévision, filmé des spectacles vivants, mais surtout, des documentaires centrés sur des sujets historiques et sur l’Afrique. Claus Wischmann est auteur, réalisateur et ingénieur du son. Après des études de piano, il réalise des films pour la télévision, puis des séries documentaires, mais enregistre aussi des concerts.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Le Congo, un pays. Kinshasa, c'est la plus grande ville de la République démocratique du Congo (RDC). Elle a à la fois le statut de ville et de province. (1) Malgré les problèmes (coups d’État, crises, une guerre civile et le manque de ressources qui en découle), il y a des besoins de beauté à combler. Un de ces besoins est la musique! C'est ainsi que certains ont décidé de monter un orchestre contre vents et marées il y a quinze ans!


Manque de formation, on s'en donnera. Manque d'instruments, on en fera, comme cette contrebasse faite main! Ils auront appris sur le tas - en défaisant les instruments qu'ils avaient par exemple – et en s'entraidant. En gossant du bois ou en en faisant une corde de violon d'un fil de fer qui vient d'un câble de frein de vélo, mais qui donne la note! Bref, on se débrouille et on réussit!


On voit qu'il y a du talent, alors pourquoi sont-ils pauvres? Le système économique serait-il un frein au développement, tuant les solidarités au nom de la concurrence? Poser la question c'est un peu y répondre quand on voit le chaos qui règne autour d'eux.


Armand Diangienda, le fondateur et chef de l'Orchestre Symphonique Kimbanguiste (2) est le petit-fils de Simon Kimbangu, prophète et personnage important de l'histoire du pays. (3)


Ils la joueront la neuvième de Bethoven, mais ils joueront aussi Karmina Burrana (Orff) au grand plaisir de la foule; cette foule composée de gens qui manquent parfois de tout, mais qui ont ici un concert qui leur apporte beaucoup de bonheur!


Nos politiciens et commentateurs de droite, qui voient les arts et la culture comme une dépense inutile (4), devraient voir ce film. Ils verraient que l'art aide à la beauté de la vie. Mais, ont-ils la culture pour le comprendre, eux qui ne saisissent que des colonnes de chiffres comme une calculatrice! Il leur manque un petit quelque chose! De l'émotion peut-être? Je me demandais toujours, quand je voyais des statistiques disant qu'« une femme habitant au Canada a en moyenne 1,7 enfant » par exemple (5), qui était ce 0,7 enfant et ce qu'il deviendra dans la vie? Là, je comprends la statistique : le 0,7 enfant c'est probablement l'enfant de droite à qui il manque la culture! Motivé par les chiffres, mais en manque d'émotions! L'équilibre, c'est d'avoir les deux, surtout si ce n'est pas dans des proportions égales! C'est ainsi que l'entrepreneur sera heureux de soutenir son orchestre symphonique et que l'honnête comptable ne se plaindra pas de voir l'État soutenir la troupe de danse qu'il aime voir, car s'il a le talent des chiffres il n'a pas nécessairement celui de compter les pas! Mais, il aime les autres lui montrer ce spectacle! C'est ainsi que l'on forme une société saine : en étant différent et en s'unissant! L' Orchestre Symphonique Kimbanguiste nous donne ici une bonne leçon, nous qui nous nous disons d'un monde développé!


Notes :


1.http://fr.wikipedia.org/wiki/Kinshasa


2. http://www.oskimbangu.org/


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Kimbangu


4. On assiste d'ailleurs à une campagne lancée par diverses composantes de l'empire Quebecor, dont le Journal de Montréal (sous la plume de la tirailleuse de droite Nathalie Elgrably-Lévy) contre tout l'État culturel canadien nous dit Stéphane Baillargeon dans sa chronique Médias du Devoir du 13 juin 2011 : La guerre culturelle, yes Sun! Voir www.ledevoir.com/societe/medias/325332/medias-la-guerre-culturelle-yes-sun


5. geopopulation.com, Démographie Canada : les minorités de plus en plus visibles selon les projectionnistes, www.geopopulation.com/20100407/demographie-canada-les-minorites-de-plus-en-plus-visibles-selon-les-projectionnistes/

Hyperliens :


http://www.kinshasa-symphony.com/


http://www.kinshasa.cd/



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2. Festivalissimo


La mirada invisible


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


ARGENTINE Diego Lerman 2010

97 MIN Espagnol Digibeta


Buenos Aires, mars 1982. Dans les rues de la capitale argentine, la dictature militaire est contestée. Marita est surveillante au Lycée National de Buenos Aires, l’école qui forme les futures classes dirigeantes du pays. Elle a 23 ans et veut bien faire. M. Biasutto, le surveillant en chef, décèle tout de suite en elle l’employée zélée qu’il attendait. Dès lors il lui apprend à être l’œil qui voit tout, mais qui échappe aux regards des autres : l’œil invisible. Marita se lance dans une surveillance acharnée de ce petit monde clos...


Adaptation du roman argentin « Ciencias morales » de Martin Kohan, La Mirada Invisible brosse un impitoyable portrait de l’Argentine sous la dictature des années quatre-vingt. Avec un style sobre, Diego Lerman installe sa caméra derrière les murs épais d’un lycée d’élite, où l’éducation passe par la répression morale, psychique et sexuelle.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


L'Argentine des colonels! Une « strictitude » étouffante. La discipline est plus importante que la créativité, la pensée et les désirs. Mais, d'être ainsi réprimé, il y a de quoi faire des boutons! C'est ainsi que des comportements inattendus peuvent arriver de qui on s'y attend le moins! De ceux que l'on soupçonnerait le moins. Comme Marita, la surveillante du Lycée. Sexuellement refoulé, son érotisme ne pouvait que ressortir à voir tous ces jeunes garçons.


Un film particulièrement intéressant tant sur le plan de l'analyse des idéologies que des effets psychologiques de la répression sur l'être, incluant le refoulement d'une sexualité normale.


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Post-mortem


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


CHILI Pablo Larrain 2010

98 MIN Espagnol 35 mm


Santiago, 1973. Mario Cornejo travaille dans une morgue à taper des rapports d’autopsies pratiquées par les coroners. Alors qu’éclate le coup d’État militaire chilien, il s’éprend d’une danseuse du cabaret Bim Bam Bum.


Post Mortem relate en parallèle l’histoire d’un couple sans éclat et sans charme et celle du Chili à l’époque du coup militaire. Les efforts de Mario à conquérir l’amour impossible d’une femme font écho aux efforts d’une nation à conquérir un modèle politique certes noble, mais impossible à atteindre. Le tout au milieu des corps de ceux qui sont morts au nom du renouveau militaire.


Post Mortem décrit l’une des périodes les plus sombres et sanglantes de l’histoire du Chili, mêlant efficacement témoignage, histoire et fiction – jusqu’à attendre un rythme poétique dans la confusion et dans l’absurdité d’un périple sans but.


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-17)


Mario, un ténébreux, secret et vivant seul tape les rapports d’autopsies d'une morgue de Santiago au Chili. On sent l'effervescence. Quelque chose se prépare. Il y a des manifs, les jeunes communistes trouvant Allende pas assez à gauche. La droite, au contraire, le trouve trop à gauche et le manifeste par les médias qu'elle contrôle. On y relaie les opinions de l'élite économique contre le régime. Bref, on est au bord du coup d'État, mais on ne le sait pas.


Quant à Mario, il a une vie réglée. Mais, il à l'oeil sur sa voisine d'en face. Une danseuse. Il l'épie du coin de la fenêtre et voit des allées et venues chez elle, car il s'y tient des réunions politiques. Puis, un jour, alors qu'il est dans la douche, il y aura une purge, gracieuseté de l'armée. Mais, il n'aura rien vu! Par chance, sa voisine sera absente. Il la retrouvera et lui déclarera son amour. Mais, elle n'y trouvera pas son compte.


L'état de guerre est déclaré en même temps. C'est le coup d'État qui a renversé Allende. À son arrivée au travail, l'armée sera sur place. On aura alors droit à l'autopsie du président sous l'oeil des militaires. Ce n'est pas la place pour les états d'âme, car les militaires sont prêts à tirer les opposants n'importe où. D'ailleurs arrivent des corps par dizaines. On comprend rapidement qu'ils ont fait des rafles chez les opposants potentiels à la dictature qui s'installe; intellectuels, libres penseurs et grandes gueules. Mario et une employée réalisent qu'il y en a un de vivant dans le lot et le transfèrent discrètement à l'hôpital voisin. Mais, il y sera tué. On est maintenant dans une médecine de dictature. On sait alors que ce ne sera plus jamais pareil. La liberté devient un souvenir.


Ce film nous fait saisir un climat : la crainte, mais aussi une certaine immunité, car on peut profiter de la purge pour se venger. Certains ne s'en priveront pas, car ils savent qu'ils n'en seront probablement jamais inquiétés. Intéressant comme regard.


Suggestion de lecture :


Collectif, 1978, Le Chili d'Allende, Montréal: Éd. Coop. Albert St-Martin



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