Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 13 no. 7, du 2011-06-19 au 2011-08-07.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.






Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction



Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:



Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.




Index



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Éditos


La liberté de croyance et la science

La question est ouverte

Le Bixi, ça voyage!

Planification! Une image qui dit tout!



Essais


Commentaires autour du film « Des hommes d'affaires » (DVD)




D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture



Avis



Nouveaux livres reçus



- Wieviorka, Michel (Sous la direction de), 2011, La ville;

- Devienne, Émilie, 2011, Cigale? Fourmi? Les clés d'une bonne relation à l'argent;

- Guéguen, Nicolas, 2011, Psychologie du consommateur;

- Haig, Matt, 2011, 100 grands flops de grandes marques;

- Lemoine, Patrick, 2011, La Fontaine, les animaux et nous.









DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)



Jean Paul Gaultier au musée

STARBUCK

The Smurfs 3D – Les Schtroumpfs 3D

On a beau faire des films, les choses changent lentement! Commentaires autour du film « Des hommes d'affaires » (DVD).

Retour de TOTEM à Montréal

CAVE OF FORGOTTEN DREAMS

Le sens de l'humour

La cage aux folles (théâtre)

ILLÉGAL

Les émotifs anonymes

Music man, spectacle de Gregory Charles



Communiciné!



Création de l’Association québécoise des cinémas d’art et d’essai



Les festivals!



Musiques festives!















Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


La liberté de croyance et la science


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-31)


La liberté de croyance est protégée par la charte des droits. Pas la science...


J'ai mis ce mot sur mon Facebook concernant cette affaire d'une femme décédée et d'une autre encore hospitalisée suite à « des traitements et des soins énergétiques » dans un établissement de Durham-Sud. « La locataire de l'endroit, Daïva Goulet, 60 ans est connue pour donner des conférences sur les bienfaits des herbes et des plantes ainsi que pour offrir des traitements énergétiques et des ressourcements par la terre. » nous apprend le site de Radio-Canada/Nouvelles (1)


Quoi qu'en dise la science, on a le droit de croire! En n'importe quoi! Cela est protégé. Pas surprenant, car la Charte canadienne des droits et libertés est « fondé[e] sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » et non « la souveraineté du Peuple et la primauté du droit » par exemple. (2) Ce serait pourtant plus rationnel comme formulation puisqu'on n'a aucune preuve que Dieu existe ou non. L'acte fondateur d'une charte des droits et libertés devrait être agnostique par essence. (3) Ainsi, elle n'irait pas contre les croyances des citoyens et n'induirait pas de croyances à l'État. Sa neutralité respecterait tant les croyants que les athées.


Mais, si Dieu existe, qui est-il? Puis, est-il le seul Dieu ou existe-t-il d'autres divinités? A-t-il vraiment parlé aux Hommes, les religions étant pour la plupart fondées sur des révélations rapportées par des Hommes? Nous parle-t-il encore? Comment le fait-il? Par des songes ou des indices semés dans la nature? Si c'est par des indices, devrions-nous écouter davantage les scientifiques, notamment ceux qui suivent l'environnement, car n'y a-t-il pas là beaucoup d'indices? De façon rationnelle, on voit rapidement qu'on ne peut rien dire, car ce sont des idées et questionnements plus près de la philosophie que de la rationalité scientifique.


Même les religions sont en désaccord entre elles sur Dieu et les signes qu'il aurait faits. Quant aux prophètes, certains sont reconnus par les uns et non par les autres. C'est loin d'être un terrain solide. Quoi qu'on en dise, on ne peut rien prouver, ni pour ni contre. Si, d'y croire n'est pas une preuve, de ne pas y croire n'est pas davantage une vérité. Comme l'a écrit Nietzsche : « … la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (4)


Certains apporteront l'argument massue : rien ne pourrait être sans Dieu, car il fallait quelqu'un pour créer toutes choses! Mais, à la question « Qui a créé Dieu? » ils répondront qu'il s'est auto créée ou qu'il était là! Pourtant, deux minutes auparavant ils auront affirmé que l'auto création ne se peut pas! Bref, on peut y croire ou non, mais on ne peut résoudre la question. Ni eux, ni moi. Comme je l'ai déjà écrit à l'occasion d'un film sur le dessein intelligent, cette question est philosophique :


« Par contre, il est vrai qu’on ne connait pas l’origine. Comment tout a commencé. Même pour les opposants au dessein intelligent, on ne sait pas quel était le point de départ. Un hasard ou Dieu? Qui a mis les éléments du hasard en place? Dieu? Mais, qui a créé Dieu? Dieu aurait-il créé les Hommes et les Hommes l’auraient-ils créé en retour? L’un serait-il le miroir de l’autre finalement! Ni la science, ni la religion, ni la philosophie n’ont la réponse. La religion se bloque sur un dogme; la science cherche hors des dogmes; le philosophe se questionne! Mais, tous se butent à la question du commencement! Il y eut un début! C’est tout ce que l’on peut en dire. » (5)


Par contre, la science tente de résoudre les problèmes de façon rationnelle et vérifiable. Si l'on trouve des protections pour la « liberté de conscience et de religion » dans notre Charte canadienne des droits et libertés (6), il n'y a aucun mot sur la science et les scientifiques! Eux, ont peut même les faire taire! (7) Mais, la liberté de croyance et de religion, elle, elle est bien protégée! Cela en dit long sur nos sociétés démocratiques et nos valeurs : Croyances 1, Sciences 0!


Je suis donc pour qu'on amende notre Charte canadienne des droits et libertés en une charte canadienne des droits, libertés et responsabilités d'une part et pour qu'on y ajoute des articles sur la protection des sciences et de la recherche scientifique. Rien de moins, car on ne peut se dire une société avancée et protéger les croyances sans protéger les sciences! L'histoire nous a pourtant montré qu'on a tué bien des avancées scientifiques et des savants au nom de croyances. Pensons seulement à Galilée, condamné par l'Église romaine en 1633. Il lui faudra attendre plus de 400 ans pour que l'Église reconnaisse enfin ses torts à son sujet! (8) Cela dit tout il me semble.


Notes


1. Radio-Canada, nouvelles, samedi 30 juillet 2011 :

www.radio-canada.ca/regions/mauricie/2011/07/29/002-traitement-inquietant-durham.shtml


2. Michel Handfield, Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie, 10 juillet 2007, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 5, Essais


3. Voici la définition d'agnosticisme telle que trouvée sur Wikipédia :


« L'agnosticisme est la position philosophique selon laquelle la vérité de certaines propositions, le plus souvent théologiques, concernant l'existence de Dieu ou des dieux est inconnaissable. En d'autres termes, être agnostique consiste à croire qu'une force divine peut exister, et peut ne pas exister.


C’est une pensée fondée sur le doute tant qu'il n'existe pas de vérité scientifique établie. Cela consiste en une approche rationnelle et empirique des choses. La vérité parfaite et absolue, par définition fondée sur le dogme, ne peut être certaine. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Agnosticisme)


4. Vu dans le métro de Montréal, le 8 février 2010 www.metrocogito.com. Je l'ai retrouvé dans Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45, mais cette pensée est beaucoup plus longue que cette phrase.


5.Commentaires de Michel Handfield (29 juin 2008) sur EXPELLED: NO INTELLIGENCE ALLOWED, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 10 no 4, Essais


6. Les libertés fondamentales, protégées par la charte, sont les suivantes :


a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d'association.


7. A titre d'exemple, alors que la liberté de croyance ou d'opinion existe, Mélissa Guillemette rapportait « Le cas d'une scientifique tenue au silence » dans Le Devoir du 29 juillet dernier : www.ledevoir.com/politique/canada/328354/le-cas-d-une-scientifique-tenue-au-silence-souleve-la-colere. Mais, tentez de tenir au silence un(e) croyant(e)?!


8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Galilée_(savant)


Hyperlien


Charte canadienne des droits et libertés : http://laws.justice.gc.ca/fra/charte/


La question est ouverte


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2011-07-01)


La visite du prince William et de la duchesse, Kate Middleton, ouvrent encore une fois la question de la royauté au Canada. Facile de dire qu'on n'en a pas besoin ou que c'est inutile, mais faut-il comprendre les régimes politiques!


Pour faire simple, dans plusieurs régimes démocratiques, il y a un représentant du peuple au dessus du Gouvernement, avec certains pouvoirs; souvent détenteur du pouvoir de sanction du peuple qu'il incarne. C'est généralement le Président, dans une République, et le Souverain, dans une monarchie constitutionnelle comme l'est le Canada, qui joue ce rôle. (1)


Quant au premier ministre, il représente le gouvernement dont il est issu, pas le peuple! D'ailleurs, le PM actuel n'a pas eu la majorité des voix à la dernière élection et il est très rare maintenant de voir un PM élu avec plus de 50% des suffrages; encore plus rare si l'on considère les abstentions!

Alors, pour ceux qui croient que l’on peut se défaire comme ça de la royauté, rappelons qu'il faudrait d'abord changer notre système politique : ouvrir la constitution... avec tout ce que cela implique.


Remarquez que ce serait l’occasion de la moderniser et d'y inclure enfin les villes comme constituante politique, ce qu'elles ne sont pas même si elles sont le niveau de gouvernement le plus près des citoyens et de leurs préoccupations quotidiennes par exemple! Pourrions-nous alors inclure, sous la responsabilité de la ville, toute la région qui en dépend ou faire un nouveau palier régional, mais élu démocratiquement? Ce sont des choses à penser.


On pourrait aussi regarder la question des commissions scolaires, car cette question relève de la constitution canadienne! On pourrait alors séparer éducation et structures et voir comment ces dernières pourraient s'insérer dans un nouveau partage constitutionnel. Avec les villes ou les régions par exemple!


Et, que faire du Sénat? Puis, de l'administration de la justice et du choix des juges : élus ou nommés? Mais, il faut accepter des débats constitutionnels et politiques pour cela! Qu'est-ce que la séparation des pouvoirs? Que font-ils ailleurs? Pourquoi les sénateurs sont-ils si importants aux États-Unis et si mal aimés ici? Bref, s'informer, s'éduquer et discuter. Sommes-nous prêts à cela? Ouvrir la constitution, ça vous dit quelque chose?


Note :


1. On trouve aussi des mouvements anarcho royalistes sur internet. De façon simple, pour ne pas dire simpliste, je dirais que c'est un régime politique où le monarque est l'arbitre des débats du peuple, des communes ou des villes constituant le royaume (l'État)!


Références:


Descôteaux, Bernard, Visite royale - Notre vrai roi, in Le Devoir 30 juin 2011 Actualités en société : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/326481/visite-royale-notre-vrai-roi


Quermonne, Jean Louis, 1986, Les régimes politiques occidentaux, France: Seuil.


Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.


Hyperliens :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Actes_de_l'Amérique_du_Nord_britannique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_canadienne


http://fr.wikipedia.org/wiki/Démocratie


http://fr.wikipedia.org/wiki/Régime_politique


http://en.wikipedia.org/wiki/Form_of_government


http://fr.wikipedia.org/wiki/William_de_Cambridge


http://en.wikipedia.org/wiki/Prince_William,_Duke_of_Cambridge


http://fr.wikipedia.org/wiki/Kate_Middleton


http://en.wikipedia.org/wiki/Catherine,_Duchess_of_Cambridge


Commission scolaire dans l'encyclopédie canadienne :

http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1SEC857557


Le Bixi, ça voyage!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-25)


Vu aujourd'hui à la station Bixi du métro St-Michel : un Bixi vert! D'où vient-il?




Une petite recherche Google m'a permis de découvrir que c'est le modèle de Minneapolis! Un usager a-t-il fait tout ce trajet?


Peu importe, le Bixi, malgré quelques problèmes de financement, est une belle invention. On les critique aisément, mais on a souvent payé pour des éléphants blancs beaucoup moins intéressant que cela au cours de notre histoire récente, qu'ils soient issus du secteur public ou du privé! Dans ces derniers cas, des usines sont même parties après avoir largement bénéficié de programmes de crédits d'impôt et de subventions sans avoir de compte à rendre!


Suffit de s'être déjà fait voler un vélo à Montréal et de s'être fait répondre par la police qu'on ne fait pas d'enquête là-dessus, parce que ça couterait trop cher, pour comprendre que le Bixi est un service essentiel pour l'économie de Montréal! En effet, imaginez ce que ça couterait en embauche de policiers supplémentaires si un jour les assureurs demandaient à la police de faire enquête avant de payer pour tous les vélos volés en ville, car un tel comportement est un véritable saufconduit pour les voleurs de vélos qui sévissent à Montréal! Moi, qui me suit déjà fait volé un vélo à la grande bibliothèque, je prends donc plus souvent le Bixi que mon propre vélo depuis que le service existe, car je trouve cela plus sécuritaire. Plus flexible aussi, car si je décide de faire autre chose, j'ai toujours le choix entre le Bixi, la marche, le métro ou l'autobus, car je ne suis pas pris avec mon propre vélo. Suffit de prendre le Bixi pour en saisir toute l'utilité pour une ville comme Montréal et comprendre que c'est un service essentiel, pas un luxe ni un éléphant blanc.


Hyperliens :


Nice ride Minnesota : www.niceridemn.org


Bixi Montréal : https://montreal.bixi.com/



Planification! Une image qui dit tout!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2011-06-19)


En ce dimanche de fête des Pères, les pistes cyclables étaient occupées! Occupé au point qu'un policier gérait les lumières à l'intersection St-Patrick et Thomas-Keefer, l'entrée/sortie de la piste cyclable du canal de Lachine qui passe au sud du marché Atwater, car il y avait abondance de vélos! Et bien, à quelque cent mètres de là, un camion occupait toute la piste cyclable pour arroser la pelouse! Alors, les cyclistes qui arrivaient n'avaient pas le choix : prendre le gazon et la bande piétonne qui longe le canal! Quand on parle de mauvaise planification pour l'entretien des routes, ça ne concerne pas que les ponts dans la région de Montréal! On en a encore la preuve.


C'est beau de nous dire qu'on engage les meilleurs gestionnaires sur la base de leur expérience, mais parfois vaudraient mieux moins d'expériences et plus de gros bon sens! Une denrée pas assez valorisée selon moi, car on ne demande pas aux employés de penser, mais de travailler. Quelqu'un qui s'arrêterait pour penser à l'ouvrage, on le traitement certainement de rêveur ou de paresseux! On a besoin de personnel vaillant, pas de philosophes! On voit ce que ça donne.



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Essais


Commentaires autour du film « Des hommes d'affaires » (DVD)


Pour ce texte, j'avais hésité longuement entre le placer sur la page Essais ou Ciné et culture. Je l'ai finalement placé sur Ciné, vu que sa base est un film. Mais, vu les questions politico-économiques qu'il soulève, je tiens à faire ici le lien entre essai et ciné, car j'aurais très bien pu faire l'autre choix. Pour le lire :

On a beau faire des films, les choses changent lentement! Commentaires autour du film « Des hommes d'affaires » (DVD)


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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Nouveaux livres reçus


2011/08/11


Wieviorka, Michel (Sous la direction de), 2011, La ville, France, 336 p. ISBN : 9782361060091. Pour tous les détails et commander :

http://editions.scienceshumaines.com/la-ville_fr-408.htm


Plus d’un humain sur deux vit en ville aujourd’hui et, souvent, ceux qui vivent à la campagne adoptent des comportements qui sont ceux des urbains. Cependant, partout dans le monde la ville est en débat et, avec elle, toutes les grandes questions du moment – économiques, sociales, culturelles, politiques et géopolitiques.


Parler de la ville, c’est réfléchir à notre rapport à la nature, aux conditions matérielles d’existence de ceux qui y vivent ou y travaillent, aux phénomènes migratoires, à la mobilité des individus ; c’est également s’interroger sur la démocratie et la façon dont l’espace urbain est géré, programmé, transformé, et dont il répond aux attentes et aux besoins de la population, ne serait-ce qu’en matière de logement.


La ville, ici et ailleurs, est au coeur d’une mutation générale, et s’il faut la repenser, c’est parce qu’elle est le lieu et la forme de changements considérables, le lieu de l’ambivalence, des tendances ou des jeux contradictoires. C’est pourquoi elle fascine.


Michel Wieviorka avec, notamment, les contributions de Jean Baubérot, Pascal Dibie, Maurice Garden, Philippe Gervais-Lambony, Frédéric Gilli, Anne Gotman, Farhad Khosrokhavar, Hervé Le Bras, Jacques Levy, Pascal Perrineau, Jean-Luc Pinol, Henri Rey, Alain Schnapp, Sophie Schwerter, Joseph Tonda.




Devienne, Émilie, 2011, Cigale? Fourmi? Les clés d'une bonne relation à l'argent, Paris : INTEREDITIONS / Collection : EPANOUISSEMENT, 184 p., ISBN : 9782729611347 www.somabec.com

Cigale ou fourmi, notre relation à l'argent, ni toujours logique et jamais neutre, a un impact important sur notre vie et notre bien-être. Argent-miroir, argent-défouloir, argent-peur-du-lendemain, argent-chantage-affectif, argent..., ce guide d'auto-coaching analyse les nombreux masques que prend l'argent, dans notre vie - en famille, au travail en couple, en solo. Il nous donne les moyens de mieux nous connaître à travers nos choix financiers et de comprendre les ressorts de notre attitude face à l'argent. Ainsi éclairés, nous pouvons mettre en place de bons réflexes et transformer cet argent en un formidable outil de confort et d'épanouissement - ce qu'il devient quand on est clair avec soi et avec son porte-monnaie!


Au sommaire :


1ère partie: Quelques éclaircissements pour mieux appréhender l'impact de l'argent sur nos vies: 1: Comment se construit notre rapport à l'argent?; 2: Six idées incontournables; 3: Attention! Terrain glissant. 2eme partie: Quatre étapes pour mieux comprendre et améliorer sa relation à l'argent: 4: Étape 1: Se revoir; 5: Étape 2: Se connaître; 6: Étape 3: S'affirmer; 7:


2011/07/28


Guéguen, Nicolas, 2011, Psychologie du consommateur, Paris : DUNOD / Collection PETITES EXPERIENCES DE PSYCHOLOGIE, 304 p.

ISBN : 9782100556489 www.somabec.com


Pourquoi la musique classique vous incite-t-elle à consommer des vins très prestigieux?; Comment vous faire rester plus longtemps dans un hypermarché?; Pourquoi les couleurs chaudes et vives stimulent-elles la consommation?; Saviez-vous qu'une musique rapide accroît la vitesse de déambulation des clients dans un magasin?; Pourquoi acheter en promotion vous donne-t-il l'impression d'être intelligent?


Nos actes d'achat sont directement influencés et même déterminés par des facteurs cognitifs et affectifs extrêmement faciles à mettre en œuvre. On peut désormais mesurer avec précision leurs effets et leur efficacité. Un livre à consommer sans modération… pour découvrir les modes d'influence insoupçonnés du comportement du consommateur.


Au sommaire :


1ère partie: Perception de l'information et comportement d'achat: pièges, biais et limites du traitement de l'information: Chapitre 1: Les prix psychologiques 9999999999999999; Chapitre 2: L'influence automatique et non consciente; Chapitre 3: Publicité et persuasion; Chapitre 4: Messages et mots d'apparence anodine et comportement d'achat. 2eme partie: Sens et comportement du consommateur: la psychologie de l'ambiance: Chapitre 5: Lieux de vente et musiques d'ambiance; Chapitre 6: Odeurs et comportements de consommation; Chapitre 7: Couleurs, lumière et consommation. 3eme partie: Pouvoir des vendeurs et influence des clients: Chapitre 8: L'amorçage comportemental: l'influence par étapes; Chapitre 9: Comportement non verbal du personnel et effet sur le client; Chapitre 10: Les caractéristiques du vendeur; Chapitre 11: L'auto-influence.


Haig, Matt, 2011, 100 grands flops de grandes marques, Paris : DUNOD, 272 p., ISBN : 9782100558568 www.somabec.com


Connaissez-vous les sous-vêtements Bic, les cigarettes sans fumée de Reynolds ou les hors-d'œuvre Colgate? Éclairant et drôle, ce livre raconte les plus grands flops de grandes marques telles que Coca-Cola, Pepsi, McDonald's, Harley Davidson, Sony… C'est le guide parfait… de ce qu'il ne faut pas faire! Il révèle et analyse les causes des échecs, en matière d'innovation, d'extension, de communication, de management de marques… À la fin de chaque cas, une boîte à leçons tire les conclusions du flop et attire l'attention sur les erreurs à ne pas commettre.


Au sommaire :


Chapitre 1: Les grands classiques; Chapitre 2: Les fausses bonnes idées; Chapitre 3: Les extensions de marques malencontreuses; Chapitre 4: Les crises de confiance; Chapitre 5: Les faux pas culturels; Chapitre 6: Les erreurs du top-management; Chapitre 7: À l'encontre des cycles économiques; Chapitre 8: Le pari risqué du rebranding; Chapitre 9: Les flops d'Internet et des nouvelles technologies; Chapitre 10: Les marques en fin de vie.






2011-07-08

Lemoine, Patrick, 2011, La Fontaine, les animaux et nous, Paris : Armand Colin, 360 p. ISBN : 9782200242916. www.somabec.com

«Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.» Dans ses Fables, Jean de La Fontaine met en scène des bêtes pour mieux nous parler des gens. Chaque fable traite un sujet, de l’amour à la mort en passant par le vieillissement, la maladie, la politique, les finances.


La Fontaine a-t-il vu juste? Ses fables sont-elles crédibles eu égard à ce que nous savons aujourd’hui des comportements animaux? Et après? Même s’il se trompe sur les mœurs de telle ou telle espèce, n’a-t-il pas fondamentalement raison de chercher à éclairer la comédie humaine par ce parallèle avec le monde animal? C’est sûr, nous pouvons y trouver bien des éléments de vérité que l’espèce humaine ne peut pas voir tant qu’elle en reste à ce qu’elle sait faire de mieux: se contempler et bavarder sur elle-même…


Patrick Lemoine, sur une vingtaine de fables, remet ses pas dans ceux de la Fontaine; il sort le grand fabuliste du musée et nous décrypte les tours et détours de sa malicieuse intelligence. Il nous montre quand il a raison, quand il a tort dans son approche des fourmis, cigales, grenouilles et autres corbeaux. Et, le prolongeant, il nous fait découvrir le tableau décapant des vérités de la vie et de la nature, notre parenté profonde avec les animaux, nos frères. Un livre où l’on ne cesse de s’instruire en se divertissant – parfois, il faut bien le dire… – aux dépens de nous-mêmes!


Au sommaire :


L'arbre de vie: L’homme et son image; Le corbeau et le renard; Le héron au long bec emmanché d’un long cou; Le renard et la cigogne; Le rat des villes et le rat des champs; Un octogénaire plantait un arbre. La fontaine d'amour: Le lion amoureux; Les deux pigeons; La chatte métamorphosée en femme. La forêt des comportements: Le cerf et la vigne; La grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf; Le loup et l’agneau; La cigale et la fourmi. L'île de la société: Le loup et le chien; Le chat, la belette et le petit lapin; Les animaux malades de la peste; La laitière et le pot au lait; Les grenouilles qui demandent un roi. La bergère et le croquant.



Index


DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)



Jean Paul Gaultier au musée


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


« Je crois qu'aujourd'hui, la façon dont on s'habille est une forme d'expression artistique. Saint Laurent, par exemple, a fait du grand art. L'art réside dans la façon de composer la tenue entière. Prenez Jean Paul Gaultier, ce qu'il fait est vraiment de l'art » avait déclaré Andy Warhol (Mondo Uomo, 1984).

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente, du 17 juin au 2 octobre 2011, « La planète mode » de Jean Paul Gaultier. De la rue aux étoiles, la première exposition internationale consacrée au célèbre couturier français.


Gaultier débuta avec le prêt-à-porter en 1976 avant de fonder sa maison de haute couture en 1997. Surnommé « l'enfant terrible de la mode » par la presse dès ses premiers défilés, dans les années 1970, Jean Paul Gaultier est incontestablement l'un des créateurs les plus importants de ces dernières décennies. Sa mode avant-gardiste a saisi très tôt les préoccupations et les enjeux d'une société multiculturelle, bousculant avec humour les codes sociologiques et esthétiques établis.


Installation contemporaine plutôt que rétrospective de mode, cette exposition majeure, qui réunit quelque 140 ensembles et de nombreux documents, s'avère particulièrement innovante dans sa mise en scène théâtrale et son approche multimédia grâce aux mannequins animés par la compagnie québécoise UBU.


Commentaires et photos de Michel Handfield (2011-08-06)


D'abord, l'artiste!


De son temps et citoyen, il observe les mouvements présents dans la rue. Ce qui se porte et non seulement ce qui se montre dans les magazines. C'est ainsi qu'il fera des collections inspirées du mouvement punk britannique et de préoccupations écologiques! Une façon de montrer qu'il y a quelque chose de différent que le mainstream et le formaté habituel. Une forme de reconnaissance des mouvements alternatifs et revendicatifs. Une façon de faire prendre conscience...


Sur la photo : Robe « sac poubelle » et bijoux « boules de thé, tampons récureurs, et boites de conserve ». Sac à main « cendrier ». Collection High-Tech. Prêt-à-porter Femme automne-hiver 1980-1981. (Selon le texte descriptif du musée)



Il jouera aussi sur les sexes, « même l'hypersexué et le transgenre », car, enfant, il « a souffert de sa différence sexuelle ». (1) C'est ainsi que le vêtement sera dévoilant, allant jusqu'à reproduire le sexe féminin avec des perles sur un tissu léger et transparent; ou déboussolant, comme cette jupe pour homme!









Pas surprenant qu'il collabore au ballet et au cinéma, car il fait image! L'exposition nous apprend d'ailleurs qu'entre « 1983 et 1993, Jean Paul Gaultier crée les costumes de seize ballets de la chorégraphe française Régine Chopinot » et qu'au cinéma « il collabore avec Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet (La Cité des enfants perdus), Peter Greenaway (Le Cuisinier, le Voleur, sa femme et son amant), Luc Besson (Le Cinquième Élément) et, surtout, Pedro Almodóvar (Kika, La Mauvaise Éducation et, récemment, La Peau que j'habite). » (2)


Puis, la Business!


Mais, le couturier qui met en valeur le monde ordinaire et qui a une conscience sociale... a aussi un prix en boutique! C'est ce que nous avons vu à la boutique du Musée. Un chandail, fait au Portugal, à manche longue rayé rouge : 213,95$. Un parapluie : 180,95$


Je voulais savoir s'il se trouvait du Gaultier a prix plus abordable et j'ai été chez La Baie (qui ont le parfum), mais on m'a orienté vers Holt Reinfrew pour les vêtements, où j'ai trouvé quelques pièces de la collection « Jean Paul Gaultier femme » variant entre 495$ et 2135$. Par contre, ce n'est pas de l'importation bon marché. C'est fait en Italie et de qualité. De l'art et du travail d'artisans qui ne sont pas accessibles à tous. Ça se voit.


Cependant, entre ce monde du prêt-à-porter de luxe et la braderie d'un nom, comme certains couturiers l'ont fait avec leur griffe, pourrait-il y avoir une collection Jean Paul Gaultier plus abordable, comme une forme de redevance à cette rue qui l'inspire?! Comme sociologue, je pose la question. Au créateur et au markéting d'y répondre.


Notes


1. Selon les textes de présentation de la salle 3 (À fleur de peau). On retrouve aussi l'ensemble de ces textes sur le site du musée : www.mbam.qc.ca/jpg/fr/expo.html


2. Selon les textes de présentation de la salle 6 (Métropolis), Ibid.


Hyperliens


MBAM:

http://www.mbam.qc.ca/fr/index.html


Jean Paul Gaultier :


http://www.jeanpaulgaultier.com/


http://www.jeanpaulgaultier.com/shop/fr


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Gaultier


Holt Reinfrew, Montréal :

http://www.holtrenfrew.com/holts/fr/stores/7336/Montreal/


La Baie :

http://www.hbc.com/fr/index.html



STARBUCK

www.starbuck-lefilm.com


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Un film de Ken Scott

Avec Patrick Huard, Antoine Bertrand et Julie Le Breton


Tout juste au moment où David Wosniak apprend que sa copine Valérie est enceinte, cet éternel adolescent de 42 ans découvre qu’il est le géniteur de 533 enfants. Dans la foulée, il apprend aussi que ses enfants se sont regroupés dans un recours collectif qui veut faire invalider la clause d’anonymat qu’il a signée lors de ses dons de sperme. Parallèlement aux démarches judiciaires, pour tenter de convaincre leur géniteur de se révéler, le recours collectif envoie à David une enveloppe avec chacun de leurs profils. Happé par une curiosité viscérale, David ne peut s’empêcher d’ouvrir l’enveloppe afin de découvrir qui sont ses enfants. Sans en parler à son avocat, incognito, David se met à les rencontrer. Ceci donne lieu à des moments très intenses qui, chaque fois, révèlent à David une nouvelle facette de la paternité.


Commentaires de Michel Handfield (2011-08-06)


David, c'est le gars qui sait se mettre dans le trouble. Mais, beaucoup moins s'en sortir! Il vit tout croche, n'appelle pas sa blonde, une police, et fait des combines pour tenter d'éliminer sa dette (80 000$) envers des prêteurs sur gages. Le gars attachant, mais à ne pas croire même s'il a toujours de bonnes excuses ou une bonne histoire!


Il aimerait être une personne normale. Il croira en avoir enfin la chance quand il apprendra que de ses 693 dons de spermes, il a eu 533 enfants dont une centaine veut le connaitre. Son meilleur ami, et avocat raté, le lui déconseille : « Ce n’est pas normal. Une personne normale n'a pas 533 enfants! »


Il veut même le tenir loin de la paternité : « Regarde, mes enfants ne captent même pas le son de ma voix; je leur dis de quoi et ils ne réagissent même pas! »


Mais, quand David a une idée, bonne ou mauvaise, c'est une idée fixe! Il lui faudra les voir et il se trouvera une mission, car si certains auront réussi, d'autres auront parfois dérapé, ce qui le convaincra que ses enfants ont besoin de lui. Pas comme un père, mais comme un guide!


Cependant, cela pourrait venir avec des obligations. C'est là un autre aspect des choses. Alors, avancera-t-il ou non? On le suivra avec plaisir dans ce combat entre passion et raison, ce qui donne un film fort intéressant et divertissant, car il y a place à l'humour et à la réflexion à la fois!



The Smurfs 3D – Les Schtroumpfs 3D

À L’AFFICHE DÈS LE 29 JUILLET!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Les Schtroumpfs font leur premier voyage en 3D pour le grand écran avec Columbia Pictures et Sony Pictures Animation. Au Québec, Marie-Mai a prêté sa voix à la Schtroumpfette.


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-31)


Les Schtroumpfs 3D est une comédie familiale mêlant des personnages réels et d'animation. Une première sortie de leurs cases pour ces petits personnages bleus hauts comme trois pommes! Dans la Big Apple!


En effet, lorsque le sorcier maléfique Gargamel chasse les Schtroumpfs hors de leur village, ils sont contraints de prendre un portail, allant de leur monde vers le nôtre. Puis, de l'autre côté, ils arrivent au milieu de Central Park à New York. Mais, Gargamel a lui aussi pris le portail!


Chanceux, après quelques péripéties et surprises, nos petits amis bleus tomberont sur un couple sympathique, même si Monsieur à quelques affinités avec Schtroumpf grognon. Ce sera donc l'occasion de se présenter et de dire qui sont les Schtroumpfs. Le public qui ne les connait pas encore apprendra que chaque petit être bleu a un trait de caractère bien à lui, mais qui est toujours une représentation d'un trait humain. On se retrouve donc en quelques schtroumpfs!


Ce film est aussi l'occasion d'un certain regard sur notre quotidien, d'autant plus qu'ils sont parmi nous. Que ce soit le stress du travail ou l'utilisation de Google, un appareil magique pour le grand Schtroumpf, ceci permet au spectateur d'avoir un regard distant sur notre société et d'y réfléchir. Du côté des Schtroumpfs on se permet quelques réflexions ironiques et critiques dans le film, mais le plus souvent on laisse le spectateur faire le chemin lui-même comme si on n'avait pas voulu aller trop loin pour ne pas heurter les différentes clientèles du film, car on est dans le cinéma grand public ici! Pour ma part, j'y ai cependant vu certaines choses...


D'entrer dans un grand magasin, à la recherche d'un schtroumpffeur d'étoiles (télescope) par exemple, c'est l'occasion de confronter notre société de consommation et nos mœurs! Ainsi, quand la Schtroumpffette voit les robes de Barbie, elle est tout ébahie de voir qu'elle pourrait changer de tenue tous les jours et d'affirmer ainsi sa personnalité. Mais, en contrepartie, cela nous indique que la mode peut aussi jouer sur nos sentiments et notre psychologie pour nous vendre davantage. Entre n'avoir qu'une robe et 100, y a-t-il un nombre rationnel de robes à avoir? En fait, la personnalité de Schtroumpffette est là nonobstant sa robe, mais la force du markéting est de lui faire croire que sa robe devrait l'exprimer! C'est ainsi que d'objet d'utilité, le vêtement est devenu prolongement de notre personnalité et que sa valeur s'est accrue proportionnellement à ce que nous voulons projeter! Un exemple très simple et universel de cela est celui de la montre. Une montre à 10$ donne aussi bien l'heure qu'une à 10 000$, mais cette dernière confère un statut social en plus, d'où son prix! Ce n'est plus une montre, mais un indicateur socioprofessionnel que l'on porte au poignet!


Sans les Schtroumpfs tout cet étalage serait tout simplement du placement de produits. Mais, subtilement, les petits hommes bleus vont à ce qu'ils ont besoin, ce qui nous permet d'avoir un autre regard sur la société d'abondance : elle peut offrir beaucoup, mais on peut ne consommer que ce que l'on a besoin! Bref, la consommation intelligente, ça se peut! Mais, ce n'est pas le cas de tous les humains. Plusieurs veulent tout ce qu'il y a de nouveau parce que c'est nouveau! D'autres veulent avoir pour avoir! Regardez les consommateurs agir quand ils voient ces petits Schtroumpfs dans le magasin : ils en veulent tous un. Le reste est devenu sans intérêt!


Puis, comme le grand Schtroumpf aura besoin de quelques informations qui sont au village pour planifier leur retour, on se retrouvera aussi dans un magasin de brocantes avec eux. Il y consultera le premier album de Payo qui raconte leur histoire. Un clin d'oeil à leur créateur que j'ai trouvé bien fait.


Ayant aimé cette bande dessinée, vous comprendrez que j'avais déjà un préjugé favorable. Je n'ai pas été déçu et j'y ai pris mon plaisir.


SYNOPSIS


The Smurfs make their first 3D trip to the big screen in Columbia Pictures’/Sony Pictures Animation’s hybrid live-action and animated family comedy, The Smurfs. When the evil wizard Gargamel chases the Smurfs out of their village, they’re forced through a portal, out of their world and into ours, landing in the middle of New York’s Central Park. Just three apples high and stuck in the Big Apple, the Smurfs must find a way to get back to their village before Gargamel tracks them down.


SMURF, and all Smurfs characters ® & ©2010 Lafig Belgium. All Rights Reserved. "Smurf" is a registered trademark of STUDIO PEYO



On a beau faire des films, les choses changent lentement! Commentaires autour du film « Des hommes d'affaires » (DVD).


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Synopsis et notes techniques


Bobby Walker (Ben Affleck) est l'incarnation même du rêve américain : il a un très bon emploi, une merveilleuse famille et une Porsche toute neuve garée dans le garage. Mais, lorsque la société qui l'emploie réduit ses effectifs, Bobby se retrouve au chômage, tout comme ses collègues Phil Woodward (Chris Cooper) et Gene McLary (Tommy Lee Jones). Les trois hommes sont alors confrontés à une profonde remise en question de leur vie d'hommes, de maris et de pères de famille. Bien loin de ses talents de cadre supérieur, Bobby se retrouve obligé d'accepter un emploi de charpentier pour son beau-frère (Kevin Costner). Cette expérience le poussera à découvrir que de courir après la réussite à tout prix n'a peut-être pas autant d'importance qu'il peut le croire...


Date de sortie : 5 juil. 2011

Réalisateur : John Wells

Acteurs : Ben Affleck, Kevin Costner, Tommy Lee Jones, Chris Cooper, Maria Bello

Genre: Drame

Classement : Général

Durée : 105 minutes

Format : DVD

Son : Dolby 5.1


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-28)


15 septembre 2008, le fameux lundi noir! (1) Ainsi débute ce film. On est donc dans une toile réaliste à la Renoir. Une histoire inventée sur un canevas bien réel : la crise financière de 2008 qui ébranla les États-Unis.


L'histoire se passe autour de GTX global transportation systems, un conglomérat qui, autrefois, faisait des bateaux, mais fait maintenant dans la spéculation maritime, car les bateaux, on les fait faire ailleurs depuis longtemps pour profiter des variations régionales!


Dans certains milieux la valeur est même inversement proportionnelle à la production réelle, car elle est basée sur des projections! C'est ce qui crée des bulles spéculatives comme on l'a vu à quelques occasions, notamment pour les technologies il y a quelques années et la bulle immobilière plus récemment! (2) On ne paie pas pour ce que ça vaut, mais pour la valeur que ça devrait prendre dans le temps, quitte à s'endetter pour faire de l'argent plus tard! On gage sur un gain possible. C'est de la spéculation pure et simple. Du jeu.


Le personnel, un cout à contrôler!


Bobby Walker (Ben Affleck) et quelques autres ont donc perdu leurs emplois suite au fameux lundi noir, ce qui n'empêche pas quelques patrons de voir leur valeur boursière monter quelques jours plus tard, car lorsqu'on coupe dans les dépenses, le titre prend souvent de la valeur!


Produire est un cout; faire produire pour moins cher à l'étranger, une stratégie gagnante, même si cela met à la rue des milliers de travailleurs locaux. Des consommateurs perdus qui occasionneront une crise en aval, mais dont on ne sera pas tenu responsable. C'est le système! Tout cela se tient pour le meilleur, mais aussi le pire.


Cependant, les employés, ce sont d'abord et avant tout des personnes, non des machines! On l'oublie trop souvent dans les entreprises; elles qui les comparent sur la base des couts et bénéfices comme pour toutes les autres ressources matérielles. Délocaliser une production devient alors une simple décision comptable. Le globe, un monde d'opportunités offrant de la main-d'oeuvre plus ou moins bien formée; des différentiels salariaux importants et, surtout, des normes de travail plus ou moins avantageuses pour les entreprises! Voilà où on en est depuis que l'économie a pris son envol seule!


L'économie sans la politique!


Si le film n'en parle pas directement, il est cependant entièrement construit sur le paradigme du néolibéralisme (3) : le libre marché règle tout; l'État doit être minimal! Il ne doit pas interférer dans les affaires d'individus libres et consentants transigeant sur le marché entre eux et avec les entreprises, qui sont considérées comme des personnes morales dans ce système! Pourtant, ces personnes sont loin d'être égales entre elles, les personnes morales bénéficiant de moyens disproportionnés par rapport à la majorité de leurs concitoyens! Pensons juste aux poursuites abusives des entreprises, ou SLAPP, pour faire taire les citoyens récalcitrants face à leurs projets par exemple. (4)


Le néolibéralisme est un paradigme qui a la vie dure malgré les ratées du système. On parle alors d'exceptions, comme pour Enron il y a 10 ans. (5) Mais, les exceptions font la règle. C'est ainsi que les banques ont créé la crise des subprimes (6), dont la conséquence fut la crise financière dont parle ce film, en vendant des créances hypothécaires à risque dans des « packages » montés de toutes pièces pour les faire passer pour des placements surs aux investisseurs institutionnels alors qu'ils n'en étaient pas.


Quand le marché est roi et qu'on ne le surveille pas, seule la bonne foi fait office de rempart! Mais, les financiers ne sont pas jugés sur leur bonne foi ou leur éthique; que sur leur rendement! Et ils sont tellement imbriqués dans les affaires que les États ne peuvent que les soutenir pour ne pas que le système tombe avec eux. C'est ainsi que les acteurs de la crise des subprimes ont dû être soutenus par les États-Unis pour ne pas que les choses aillent plus mal encore! De quoi créer du cynisme, même chez les plus stoïques!


Dans le monde industriel, les gestionnaires délocalisent ainsi des emplois là où la main-d'oeuvre coute peu et n'a pas de protections - ou si peu! La planète est devenue leur terrain de jeu et les États qui veulent les attirer doivent réduire leur législation du travail pour les satisfaire ou les compenser financièrement à la place. C'est même parfois les deux! On l'a vu avec Electrolux en décembre dernier! Cette entreprise ferme son usine de l'Assomption au profit de Memphis, au Tennessee, qui a mis le paquet pour l'attirer chez elle! (7) Près de 70 ans d'histoire se terminent ainsi pour cette usine qui a connu divers noms depuis les années 1940! (8) Encore des emplois qui s'envolent ailleurs.


On le voit aussi au Wisconsin, où le gouverneur républicain, Scott Walker, a fait adopter une loi antisyndicale contre ses fonctionnaires. D'autres États ont aussi manifesté leur intention de suivre le gouverneur Walker! (9) Mais, cela n'en restera pas là et touchera aussi le secteur privé, syndiqué ou non, par une baisse des conditions de travail et des protections législatives. Quand la porte est ouverte...


C'est que depuis que l'on est passé de l'économie politique à l'économie pure et dure, la finance n'a plus d'entraves contrairement aux États qui sont pris dans leurs frontières! Voilà le résultat : on obéit à la loi du marché, mais on oublie que l'économie doit être au service de l'État.


C'est maintenant l'économie qui dicte les façons de faire des gouvernements. Si ce n'est pas directement, ce l'est idéologiquement, les marchés sanctionnant par la suite les comportements qu'ils désapprouvent. On le voit avec la crise de la dette qui se joue actuellement aux États-Unis. (10) Si on monte les impôts, on sera sanctionné; si on ne les monte pas, on devra couper dans les services aux citoyens, voir aux plus démunis! (11) Pourtant, les dépenses publiques se sont souvent faites aux profits des grandes entreprises chez nos voisins du sud (12), mais les milieux d'affaires sont loin de renvoyer l'ascenseur le temps venu!


C'est ainsi que le Président de la plus grande puissance du monde n'a de marge de manœuvre que ce que le marché veut bien lui accorder! Et s'il monte les impôts des corporations, celles-ci iront tout simplement ailleurs, car en permettant la libre circulation des biens et services lors des dérèglementations des années 1980 et 90 (13), on les a libérés des États! L'économie est ainsi devenue un électron libre qui fait sa loi.


Le marché, ce sont les décideurs économiques qui en décident! Pas le citoyen-consommateur-travailleur, sinon le politique aurait encore son mot à dire. Il ne l'a plus. Mais, « ce n'est rien de personnel, que du business » comme il est écrit sur la pochette du DVD! Quand je dis que ce film va beaucoup plus loin que les personnages, c'est ce que je veux dire. Son canevas est un manifeste à la conscientisation!


Il serait temps de changer de paradigme, mais l'individualisme qui a accompagné ce mouvement fait en sorte que toutes les institutions susceptibles d'offrir des alternatives ont été affaiblies. On ne croit plus au militantisme et on ne s'implique plus autant que dans les années de grands changements que furent les années 1960 et 1970! Il reste bien quelques groupes militants, mais marginalisés.


Cependant, avec les abus du système, le balancier pourrait revenir vers une nouvelle critique et la naissance de nouveaux mouvements sociaux. C'est à suivre.


Psychologie des personnages

Bobby préfère ne pas parler de sa perte d'emploi à ses parents ou ses amis, car il croit qu'il ne devrait pas tarder à se trouver un autre boulot. Un si bon vendeur! « Quelques jours devraient me suffire! » dit-il à sa conjointe!


Il est convaincu et convaincant, car il ne faut pas être défaitiste pour réussir. Il veut donc continuer comme si de rien n'était. Tenir le même rythme de vie. Il faut être « succesful » pour avoir du succès! La pensée magique, à la fois comme mantra et refus de voir la réalité! Il y a tant de livres et de conférenciers qui prônent cette approche qu'elle est devenue une vérité! On ne la questionne pas de peur de briser le tallissement! On espère que la magie opèrera pour nous comme pour ces gens qui nous ont vendu l'idée.Mais, si ça ne fonctionne pas, c'est qu'on n'y croyait pas assez fort! Cette idée devient donc autosuffisante et alimente sa propre croyance! Rien de moins.


Avec une telle approche, toute la responsabilité incombe à l'individu. Il est responsable de son malheur. C'est la déresponsabilisation des entreprises, des collectivités et des gouvernements. On désinvestit du social et on laisse la place aux œuvres de charité, aux organismes communautaires et au bénévolat! Personne, sauf quelques sceptiques, une poignée de cyniques et des gauchistes militants n'émet des critiques! Des gens que l'on doit éviter, car ils émettent des ondes négatives!


Mais, la réalité rattrapera Bobby. Il devra même retourner vivre chez ses parents avec femme et enfants. Lui qui était un « successful »! Il réapprendra néanmoins la vie.


Un autre personnage du film, quant à lui, est obligé de trimballer sa mallette et de rentrer à 18h pour que les voisins croient qu'il travaille; une exigence de sa blonde, car ça ne doit pas se savoir. L'individualisme et l'apparence poussés à l'extrême. Tout le contraire des solidarités sociales, où l'on devrait partager avec notre famille, nos amis, nos connaissances et nos voisins pour trouver un autre emploi, voir changer les choses!


Mais, c'est que dans ce monde, fondé sur l'individualisme, on est en concurrence les uns avec les autres! Comment alors s'arrêter pour comprendre? On est encore moins en position de s'organiser (groupes de pression, syndicalisme, implication politique) pour changer quoi que ce soit. On suit le mouvement par inertie en espérant qu'il aille dans la bonne direction.


Le système a donc pris le pas sur ceux qu'il devait servir! Il se nourrit maintenant des citoyens. Et pendant qu'on s'en prend à l'État, le privé est libre de continuer à sa guise. Les clients ne se posent pas la question et les citoyens n'ont aucune prise sur l'entreprise privée. Alors, à quand la prise de conscience et un renforcement de l'État démocratique? Car, en fait, ce n'est pas tant l'État le noeud du problème que la bureaucratie, sauf que celle-ci n'a pas de couleur, ni d'odeurs. Que ses propres intérêts, ce tant dans le privé que dans le secteur public!


Mais, elle est bien contente de ces débats autour de l'État, car tant qu'elle n'est pas dans la mire, la bureaucratie est protégée et continue à agir en toute impunité. Même si on la privatise, elle sera encore là! Cependant, il n'y aura plus d'État pour nous donner les moyens de regarder ce qui se passe d'en haut, ni pour régulariser le système. Que des intérêts privés sur lesquels nous n'aurons aucun contrôle si nous sommes seuls. Que des illusions de liberté, car il y aura une bureaucratie qui décidera des choix que nous aurons, mais aussi de ceux que nous n'aurons pas! Tout comme pour les questions à choix multiples, aucune nuance ne sera possible!


Et cette bureaucratie sera privée. On ne pourra même plus la choisir! Au moins, dans la démocratie, on peut choisir nos dictateurs et en changer aux élections! (14)


Conclusion


Sans que ça ne paraisse, ni que ce ne soit ardu ou moralisateur, ce film nous montre toute cette mécanique qui opère aujourd'hui dans le monde des affaires. On est maintenant capable de vous laisser tomber tout en vous vendant l'idée que ce sera pour le mieux : l'occasion d'une remise en question ou d'une nouvelle carrière par exemple! Si ça ne réussit pas, la faute vous en incombera. On oublie les autres personnes qui n'ont pas davantage d'emploi que nous. Se sentir seul et responsable devant cette situation, alors qu'il y a près de 15 millions de sans-emplois qui partagent le même sort (15), c'est ça la force de l'idéologie.


Naturellement, le film se termine sur une note positive : l'entrepreneuriat! S'il y a là une note d'espoir, je crois que cela aurait quand même pu être plus collectiviste pour poursuivre dans la critique sociale de l'économisme dominant. Pourquoi pas une coopérative de travail? C'est qu'on n'en est pas encore là dans l'idéal américain, mais un jour il faudra bien regarder de ce côté des choses si on ne veut pas dépendre que des investisseurs, si bons soient-ils. Qui dit investisseurs, dit aussi intérêts privés et, parfois, personnels!


Pour sortir des modèles traditionnels du capitalisme et du communisme, d'autres voies sont à explorer et les coopératives en sont une. Pas la seule cependant, car rien n'est pire qu'une voie unique. C'est pour cela qu'il faut trouver une diversité de modèles pour ne pas se piéger dans un modèle unique qui atteindra de toute façon ses limites, car c'est le propre de tous les modèles. L'histoire de la science en est garante (16) et l'économie politique devrait en tirer des leçons! Ce film, malgré toutes ses qualités, est passé à côté de cela, mais c'est un bien petit défaut qui est dû à la culture américaine qui valorise d'abord l'entrepreneuriat. Si on peut critiquer notre culture, on ne peut y échapper totalement! Une autre leçon de ce film. Un bon film, plus grand que l'histoire qu'il nous raconte.


Notes


1. Julie Carceller, Lundi 15 septembre 2008, faillite de Lehman Brothers PAR JOSEPH OUGHOURLIAN, GÉRANT DU « HEDGE FUND » NEW-YORKAIS AMBER CAPITAL, in Les Echos, 06/01/2009 : www.lesechos.fr/economie-politique/france/dossier/300319569/300320833-lundi-15-septembre-2008-faillite-de-lehman-brothers-par-joseph-oughourlian-gerant-du-hedge-fund-new-yorkais-amber-capital-64868.php


Voir aussi :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_bancaire_et_financière_de_l'automne_2008


2. http://en.wikipedia.org/wiki/Economic_bubble et http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_(économie)


3. Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM


4. Poursuite stratégique contre la mobilisation publique :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Poursuite_stratégique_contre_la_mobilisation_publique

Strategic lawsuit against public participation : http://en.wikipedia.org/wiki/Strategic_lawsuit_against_public_participation


5. « This summer will mark ten years since the series of disclosures that led to the sudden bankruptcy of the Enron Corporation of Houston. The collapse of the gas-and-power leviathan, then one of the largest companies in the nation, was the starting gun for the modern age of neoliberal scandal, the corporate crime that set the pattern. It was not the first episode to feature grotesque bonuses for

insiders, or a fawning press, or bought politicians, or average people being fleeced by scheming predators. But it was the first in recent memory to bring together all those elements in one glorious fireball of fraud.


And in the years since, we’ve seen many more fireballs, each following the Enron pattern and all of them culminating in the financial meltdown of 2008, along with the seemingly unending recession it triggered. It is fair to say that in some genuine, dismaying sense, we are living in the Age of Enron. » (Thomas Frank, Easy chair : The Age of Enron, in HARPER’S MAGAZINE / AUGUST 2011, p. 7)


Plus loin, dans le même article, on peut aussi lire « Early in 2001, Enron CEO Ken Lay actually said, “I believe in God and I believe in free markets.” » Que dire de plus, sauf que cela ressemble à ce que pensent les tenants du Tea Party !


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_subprimes


7. Handfield, Michel, Electrolux: c'est le temps d'être créatif, La Presse, Publié le 17 décembre 2010 : www.cyberpresse.ca/opinions/201012/17/01-4353418-electrolux-cest-le-temps-detre-creatif.php.


Ce texte est aussi paru dans Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 1, Éditos.


Puis, autour de ce texte, j'ai accordé une entrevue téléphonique à L'écho de Repentigny : Un sociologue se prononce. Fermeture d’Electrolux. Propos receuillis et mis en texte par Stéphane Fortier le 21 décembre 2010.


8. « Dans les années 40, l'expansion rapide de la Fonderie Bédard, devenue successivement les Industries Roy, Hupp Canada, WCI, Frigidaire et Electrolux, fabricants d'appareils électroménagers, relance l'activité industrielle. » (source : www.la-chapelle.ca/histoire_ancetres/LASSOMPTION.html)


Voir aussi Nguonly, Olivia, Une page d’histoire se tourne à L’Assomption, in L'Hebdo Rive Nord, 16 Décembre 2010 : www.hebdorivenord.com/Societe/L%26rsquo%3BHebdo-debarque/2010-12-16/article-2049655/Une-page-d%26rsquo%3Bhistoire-se-tourne-a-L%26rsquo%3BAssomption/1


9. « Les gouverneurs des États de la Floride, du New Jersey, de l'Indiana, de l'Ohio et de la Pennsylvanie n'ont pas hésité à faire écho au discours du Tea Party en manifestant leur intention d'emboîter le pas au gouverneur du Wisconsin: serait-ce là un indicateur clair de cette deuxième vague néolibérale? Qu'en sera-t-il alors du gouvernement Harper que la nature minoritaire de son mandat avait jusque-là bridé? » (Sid Ahmed Soussi (Professeur au Département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal), Les répercussions de la loi antisyndicale du Wisconsin, in Le Devoir, 27 juillet 2011 : www.ledevoir.com/international/etats-unis/328206/les-repercussions-de-la-loi-antisyndicale-du-wisconsin)


10.Suffit de googler ces termes pour en savoir plus : crise de la dette américaine ; US debt crisis 2011 ; american debt crisis 2011 ; American debt clock.

11. « Ces dernières semaines, le président Obama s'est dit ouvert à des compressions de 2000, et même de 4000 milliards, entre autres dans des programmes sociaux comme Medicaid, Medicare et les pensions, à condition qu'elles s'accompagnent de l'abolition de certains crédits d'impôt et autres passe-droits fiscaux accordés aux riches et aux compagnies, qui équivaudraient à 17 % de l'effort total. »


Mais…


«Les élections de mi-mandat ont amené au Congrès toutes sortes de nouveaux élus de droite beaucoup moins disposés à rechercher des compromis que la vieille garde du Parti républicain, explique Pierre Martin, professeur titulaire de la Chaire d'études politiques et économiques américaines de l'Université de Montréal. Plusieurs ont été élus en promettant explicitement de ne pas augmenter la dette ni les impôts. Pour ces gens, moins d'État est toujours mieux et une impasse au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette n'est pas forcément vue comme une mauvaise chose.» (Éric Desrosiers, Relèvement du plafond de la dette américaine. Le bras de fer se poursuit, in Le Devoir 16 juillet 2011 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/327536/relevement-du-plafond-de-la-dette-americaine-le-bras-de-fer-se-poursuit


12. « Les dépenses publiques gigantesques (plus de 900 milliards de dollars) en faveur des plus grandes organisations financières et industrielles privées sont ainsi à l'origine des sérieuses difficultés budgétaires dans lesquelles sont plongées les finances publiques fédérales et locales aux États-Unis. » nous dit aussi le professeur Sid Ahmed Soussi dans sa lettre au Devoir ! (voir note 9) Et, ce n'est pas nouveau. En 1998 (9 novembre) le Time magazine a publié un article de Donald L. Barlett et James B. Steele sur le Corporate Welfare. Il est toujours en ligne sur : www.time.com/time/magazine/article/0,9171,989508,00.html


13.The North American Free Trade Agreement or NAFTA is an agreement signed by Canada, Mexico, and the United States. It came into force on January 1, 1994

http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-échange_nord-américain

http://en.wikipedia.org/wiki/North_American_Free_Trade_Agreement

The Free Trade Agreement (FTA) was signed by Canada and the United States on October 4, 1988 :

http://en.wikipedia.org/wiki/Canada_United_States_Free_Trade_Agreement


14. À ce sujet je recommande la lecture de Rousseau, Jean-Jacques, 1762, Du contrat social, peu importe l'édition !


15. « Plus de 14,9 millions d'Américains sont actuellement sans emploi, un nombre record. Plusieurs cessent de payer leur hypothèque et quittent leur maison. D'autres vont faire la file à la banque alimentaire ou à l'église pour trouver à manger. Certains retournent vivre chez leurs parents. Des parents vont vivre chez leurs enfants. » (Bérubé, Nicolas, États-Unis: 450 jours sans emploi, in

La Presse, Publié le 05 mars 2010 à 23h59 : www.cyberpresse.ca/international/correspondants/201003/06/01-4257985-etats-unis-450-jours-sans-emploi.php)


16. À ce sujet, lire KUHN, Thomas S., 1972, La structure des révolutions scientifiques, Paris: Flammarion.



Retour de TOTEM à Montréal.

Sous le Grand Chapiteau bleu et jaune sur les Quais du Vieux-Port.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Dès le 16 juin 2011, avec des représentations supplémentaires du 24 au 31 juillet : www.cirquedusoleil.com/totem ou 1 800 450-1480.


Mis en scène par Robert Lepage


Après un succès retentissant au Québec l’été dernier, le spectacle TOTEM a été présenté en Europe à Amsterdam et à Londres, au prestigieux Royal Albert Hall. Depuis sa première mondiale à Montréal en avril 2010, TOTEM a attiré plus de 800 000 spectateurs.


TOTEM retrace le périple fascinant de l’espèce humaine, de son état primitif d’amphibien jusqu’à son désir ultime de voler. De nombreux mythes fondateurs servent d’inspiration au spectacle et illustrent, dans un langage visuel et acrobatique, la marche évolutive des espèces. Quelque part entre science et légende, TOTEM pose un regard sur les liens qui unissent l’Homme aux autres espèces, ses rêves et son potentiel infini.


TOTEM est présenté par le Mouvement des caisses Desjardins, commanditaire principal de la tournée canadienne 2011 du spectacle. CGI, Infiniti, XEROX et Rogers en sont les commanditaires officiels.


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-15)


Dans l'attente du spectacle, il ya des clowns qui animent la place et des attractions sonores. Bref, on nous place en contexte autour de la marre à grenouilles!


Arrivent les amphibiens et les hommes! Des préhistoriques aux postmodernes! Dans l'ordre et le désordre. Comme l'humanité, car tout n'est pas ordonné, sauf dans les histoires que nous en faisons! L'évolution n'est pas linéaire, mais par crises, voire par accident. Si c'est vrai de la science (1), ce doit l'être un peu aussi de la nature! N'est-ce pas ce qu'on appelle l'évolution?


On est donc autour de l'eau, liquide amniotique d'où tout est parti! Des insectes a l'homme moderne, tous en ont besoin. Mais, certains la respectent moins que d'autres!


Si pour plusieurs, elle est source de vie; quelques un n'y voient encore qu'une marre aux canards pour s'amuser sans prendre conscience des conséquences de leurs gestes! C'est le cas de cet éternel ado qui s'y promène en super méga hors bord par exemple! Son comportement déteint dans le spectacle. Prise de conscience! Je l'espère, car on est tous un peu coupables de gaspillage et très responsables devant cette ressource que l'on méprise trop souvent, comme lorsqu'on arrose l'asphalte en espérant la faire pousser! Non, les fleurs de macadam (2) ne poussent pas ainsi! (3)


C'est un spectacle, tout en symbolique, qui représente bien les préoccupations de Guy Laliberté pour l'eau. Pas surprenant qu'à la fin on demande des dons pour la fondation « One drop » (www.onedrop.org), car tout le spectacle va dans ce sens : l'importance de l'eau pour la vie! Et j'ai donné avec plaisirs.


Question qualité, c'est le Cirque du Soleil. Tant la musique que les acrobates-comédiens sont excellents. Comme dans tous numéros de cirque, habileté, force, souplesse, équilibre et synchronicité s'y retrouvent en proportion variés selon les numéros. Si l'on retient notre souffle parfois; on est ébahis très souvent; mais, enchanté tout le long! C'est ce qui fait la magie du Cirque du Soleil.


Notes


1. Des relents de mon cours d'épistémologie! À ce sujet, il faut lire KUHN, Thomas S., 1972, La structure des révolutions scientifiques, Paris: Flammarion.


2. Paroles et musique: Jean-Pierre Ferland, 1962


3. C'eut été là un autre tableau à mettre dans ce spectacle...


Hyperliens


Cirque du Soleil : www.cirquedusoleil.com


Fondation One drop : www.onedrop.org


Eau secours : http://eausecours.org/


Du côté de l'ONU :


ONU eau : www.unwater.org/discover_fr.html

UN water : www.unwater.org

L’eau, source de vie : www.un.org/french/waterforlifedecade/index.html



CAVE OF FORGOTTEN DREAMS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


En salle au cinéma AMC dès vendredi 15 juillet

Un film en 3D de WERNER HERZOG

Durée : 90 minutes


« Mon éveil intellectuel et spirituel a été, d’une certaine façon, lié aux peintures rupestres de l’ère paléolithique. Quand j’avais 12 ans, j’avais remarqué dans la vitrine d’une libraire, un ouvrage dont la page couverture montrait le dessin d’un cheval fait dans la grotte de Lascaux. Une indicible fascination s’était alors emparée de moi. » Werner Herzog, réalisateur, Cave of Forgotten Dreams


Filmant en 3D, Herzog capture l’émerveillement et la beauté de l’un des endroits les plus impressionnants au monde dans Cave of Forgotten Dreams.


Pour filmer Cave of Forgotten Dreams, le réalisateur Werner Herzog a obtenu un accès exclusif aux peintures rupestres qui ornent les murs de la grotte Chauvet en France, donnant ainsi au public l’accès à ces oeuvres sublimes dans toute leur splendeur tridimensionnelle, une vision à laquelle seule une poignée de chercheurs ont eu accès jusqu’à maintenant.


Pendant plus de 20 000 ans, l’accès à la grotte Chauvet a été complètement scellé par un éboulis rocheux. Son intérieur, rempli de concrétions cristallines, est aussi grand qu’un terrain de football et on y retrouve éparpillés, les restes pétrifiés de mammifères géants de l’âge glaciaire. En 1994, des chercheurs ont découvert les grottes et y ont trouvé des centaines de peintures et de gravures rupestres à l’état vierge, des œuvres artistiques spectaculaires réalisées il y a plus de 30 000 ans (qui sont donc presque deux fois plus anciennes que celles découvertes jusqu’à maintenant) à une époque où les néandertaliens foulaient le sol de la terre et les ours des cavernes, mammouths et fauves de l’ère glaciaire constituaient les espèces qui dominaient l’Europe. Depuis seuls quelques individus ont pu pénétrer à l’intérieur de la grotte Chauvet et toute la portée réelle des œuvres qu’elle contient est encore inconnue du grand public – Du moins jusqu’à ce que Werner Herzog parvienne à y entrer...


Filmant en 3D, Herzog rend compte des merveilles et de toute la beauté de l’un des sites les plus impressionnants au monde, tout en livrant ses observations, ainsi que lui seul peut le faire, au sujet des habitants d’origine de la grotte, de la naissance de l’art et de la galerie de personnages avides de découvertes qui s’intéressent aujourd’hui à la grotte de Chauvet.


Herzog allie ses dons de créateur d’images inoubliables, d’explorateur de contrées inconnues à ceux de philosophe et de poète pour tout à la fois célébrer et nous faire découvrir les premières traces connues de création humaine.


Afin de préserver les peintures rupestres, seule une équipe restreinte de scientifiques dirigée par l’archéologue Jean-Michel Geneste et opérant à partir d’un tout petit camp de base, a pu pendant quelques semaines à l’automne et au printemps, avoir accès à la grotte. Des niveaux élevés de dioxyde de carbone et de radon ont fait en sorte qu’il était impossible que l’équipe puisse travailler dans la grotte plus de quelques heures à la fois. Werner Herzog est le premier réalisateur à avoir réussi à obtenir la permission de capter des images dans cette véritable merveille du monde.


Cave of Forgotten Dreams ne se contente pas de témoigner du grand bond en avant qu’a fait l’histoire de l’art grâce à ces découvertes, il présente aussi cet art dans le contexte même où il était sensé être expérimenté. De plus, dans un postscript visionnaire unique, Herzog fait apparaître les images d’un futur baroque et extravagant.


Werner Herzog (né Werner H. Stipetic), réalisateur, est né à Munich et à grandi à l’écart de toute technologie moderne dans un petit village bavarois de la campagne. Son travail de soudeur lui a permis d’amasser de quoi produire son premier film à l’âge de 19 ans. Il en a depuis réalisé plus d’une cinquantaine. Il a aussi publié plus d’une douzaine de recueils de prose et mis en scène autant d’opéras. Ses films ont remporté de nombreux prix, incluant le prix spécial du jury du Festival de Cannes pour L’énigme de Kaspar Hauser (1974) et celui du meilleur réalisateur, aussi à Cannes, pour Fitzcarraldo (1982). Parmi ces autres films : Aguirre, The Wrath of God (1972); Nosferatu (1978); Little Dieter Needs to Fly (1997); Grizzly Man (2005); Rescue Dawn (2006); Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans (2009); et Cave of Forgotten Dreams (2010).


Cave of Forgotten Dreams est distribué au Canada par KINOSMITH INC., une compagnie canadienne indépendante qui œuvre en distribution et en marketing cinématographique et qui a été fondée en février 2007 par Robin Smith, un des pionniers de la distribution cinématographique au Canada. Avec pour mission d’offrir au public des long-métrages canadiens et étrangers de qualité, la compagnie offre aussi des services conseil de marketing aux artisans de productions cinématographiques en développement ou complétées et agit également à titre de producteur exécutif de plusieurs long-métrages et émissions de télé canadiens à venir. Au cours des trois dernières années, KINOSMITH a présenté plus de 150 films. KINOSMITH détient le catalogue Hot Docs Collection sur DVD, un ensemble de documentaires primés par le Hot Docs Festival du Canada. La liste des productions récentes inclut notamment : The Topp Twins: Untouchable Girls; Small Town Murder Songs; The Arbor; Even The Rain; Armadillo; et “Meek’s Cutoff”.


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-14)


On dirait que l'on doit entrer dans un coffre fort, mais il s'agit de la grotte de Chauvet en France. Si on a ainsi sécurisé son entrée, c'est pour la protéger, car elle contient des artéfacts de l’ère paléolithique. Impressionnant, car ce fut fait avec une certaine précision sans les éclairages d'aujourd'hui. On est dans une grotte, ne l'oublions pas.


Parlant de ces dessins d'un autre temps, même si on insiste sur la précision des dessins de chevaux dans le film, moi, ce qui m'a le plus fasciné, ce sont les dessins de lions et de rhinocéros, car on est en France et non en Afrique! Est-ce que les hommes préhistoriques voyageaient et communiquaient déjà d'un continent à l'autre? Un genre d'information préhistorique, quoi?! C'eut été intéressant, mais la vraie réponse est que ces animaux se retrouvaient aussi sur le territoire européen à l'époque! Voilà le genre de chose que nous apprend ce film.


Un film pour les amateurs d'histoire, de paléontologie et d'anthropologie, mais aussi pour les curieux en tous genres!


Hyperliens


www.caveofforgottendreams.co.uk


www.lascaux.culture.fr/#/fr/00.xml


http://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux



Le sens de l'humour


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Émile Gaudreault, Québec, 2011, 110 minutes

Avec Benoit Brière, Michel Coté, Louis-Joé Houde, Eveline Gélinas, Anne Dorval, Sonia Vachon


Deux humoristes font le tour des petites villes avec leurs spectacles respectifs; l'un est trop enjoué et dynamique alors que l'autre est blasé et antipathique. Un seul numéro, qu'ils exécutent en tandem, a un certain succès auprès de l'auditoire. Il consiste simplement à insulter publiquement un membre de l'assistance à la limite de l'insolence. Malheureusement pour eux, un soir ils s'attaquent à un homme à l'allure fermée qui s'avère être un tueur en série. Ce dernier kidnappera donc les deux humoristes pour les punir.


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-14)


J'ai ri! Cela, grâce à trois personnages intéressants, car une situation seule ne fait pas le gag.


D'abord, nous avons l'humoriste teflon, qui peut se permettre les gros gags gras (Benoit Brière). Mais, derrière la couche de teflon, il y a l'homme sensible...


Ensuite, il y a l'humoriste ironique et cynique, qui trouve rarement son public (Louis-Joé Houde). Mais, il aime savoir que quelqu'un l'attend. Un illuminé, de temps en temps, connecte d'ailleurs avec lui! Ce n'est pas qu'il n'est pas bon, c'est que le marché n'est pas assez grand pour cet humour qui s'adresse à une frange très particulière du public : le 1 % qui le comprend! (1)


Enfin, Roger, le client éponge (Michel Coté). Celui qui absorbe tout depuis sa jeunesse et accumule sa haine, incapable de réagir sur le coup! Ça remonte à des humiliations d'enfance qui continuent, car son père le rabaisse toujours malgré ses 50 ans!


Si les deux comiques nous font techniquement rire, car ils jouent sur la mécanique de l'humour; Roger, lui, nous fait rire par défaut. Mais, il vient surtout chercher nos émotions, car il souffre et on souffre avec lui. Un très beau jeu d'acteur.


Ce film fait plus que le travail, car en plus de nous faire rire, c'est une véritable leçon de comédie à laquelle nous avons droit.


Note


1. À noter que je fais partie de ce 1%. Sur notre page d'accueil, il est d'ailleurs écrit « On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté! » Ça dit tout!



La cage aux folles (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


« La cage aux folles : Trois heures de rire, mais aussi d'avantage, car derrière il y a du sens! » C'est ce que j'ai mis sur mes comptes Linked In, Twitter et Facebook.


Benoit Brière et Alain Zouvi, dans une mise en scène de Normand Chouinard, nous présentent LA CAGE AUX FOLLES. Du 9 juin au 10 septembre à Terrebonne et du 21 septembre au 2 octobre au Théâtre Capitole à Québec.


Au total, 13 comédiens foulent la scène pour jouer cette comédie complètement loufoque coproduite par le TVT et les Productions Lélie inc., dans une mise en scène de Normand Chouinard et sous la direction artistique de Benoît Brière. On retrouvera ce dernier dans le rôle principal d’Albin (Zaza), accompagné d’Alain Zouvi dans le rôle de Georges.


Georges et Albin (alias Zaza) forment un couple homosexuel qui possède un cabaret de danseurs travestis appelé « La Cage aux Folles » dont Albin est la vedette principale. Georges reçoit la visite de son fils, Laurent, qui lui annonce qu’il va se marier. Les parents de la fiancée sont, quant à eux, très conservateurs et ignorent tout des futurs beaux-parents de leur fille... d’autant plus que le père est un membre éminent du parti ultraconservateur. Pour ne pas choquer sa future belle-famille, Laurent demande à son père de jouer le jeu de la famille respectable et invite même sa mère biologique à la future réunion de famille.


Pendant ce temps, Georges tente par tous les moyens d’éloigner Albin de cette rencontre. Mais, en vain. Le conflit éclate au sein du couple!


Le jour de la réunion, Albin décide de se faire passer pour la mère de Laurent et s’habille comme une femme, jouant la parfaite comédie. Mais, la situation dégénère lorsque la vraie mère de Laurent se présente, tandis que les journalistes en quête de scoop politique, qui ont suivi les parents de la future mariée, se rendent compte très rapidement qu’ils se trouvent dans un cabaret pas comme les autres…


Écrite en 1973 par le célèbre acteur, réalisateur et scénariste français, Jean Poiret, La Cage aux folles a été jouée plus de 1 800 fois en France devant près d’un million de spectateurs. La pièce a été suivie d’une adaptation cinématographique qui a connu un succès commercial sans précédent en France et à l’étranger. Le film a d’ailleurs remporté un Golden Globe Award en 1980. La pièce fut reprise sur la scène parisienne en 2009, soit plus de 35 ans après sa création.


Pour informations et réservations :


www.cageauxfolles.com

www.theatreduvieuxterrebonne.com

www.lecapitole.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-07)


Un couple, c'est un couple. Un couple dans la cinquantaine, c'est un couple dans la cinquantaine! Hétéros ou homosexuels confondus, il y a des parallèles, n'en déplaise aux moralisateurs. Si cette pièce fait tant rire, c'est d'abord qu'on s'y reconnait! Veut, veut pas! Ça fonctionnait avec la pièce originale (1973); ça a fonctionné avec le film (1978); et ça fonctionne encore en 2011.


En fait, avec la montée du Front national en France, incidemment fondé un an avant la création de la pièce, et de la droite religieuse aux États-Unis (Tea Party) et au Canada (Parti conservateur) depuis un certain temps, le second degré de cette pièce me semble encore plus important qu'à l'époque. Si, au moment de la création de la pièce, et même du film, les futurs beaux-parents, éminents personnages d'un parti de droite « socio-paysan-chrétien » pouvaient faire rire, aujourd'hui, ils font réfléchir, car ces idées ont pris du galon dans une large frange de la population, poussés par des médias populistes et sensibles aux idées de la droite libertarienne et/ou religieuse! (1) Ces idées, que l'on qualifiait alors d'un autre temps, ne sont plus si éloignées, mais bien en évidence dans certains médias de masse, poussées par des commentateurs populaires! Elles reviennent donc à l'avant-scène politique tant en France qu'aux États-Unis par exemple. Et, que dire du Canada de Stephen Harper...


Pour qui écoute, tout est dans la finesse des dialogues. À double sens, le comique et le tragique s'y côtoient. Mais, c'est souvent le burlesque du geste qui vient chercher le rire primaire. Comme Playboy finalement, certains y trouveront leur compte dans les images et d'autres dans les textes. Cela ratisse large et fait communier l'art intello et populaire, progressisme et conservatisme, à la même oeuvre comme on fera marier ces enfants de milieux disparates! Ratoureuse comme ses personnages que cette pièce! Trois heures (entracte compris) de plaisirs et de rire!


Note


1. Car la droite rallie en son sein des conservateurs classiques, religieux et libertariens. C'est ainsi qu'au sein des républicains états-uniens on trouve actuellement une aile plus radicale : le tea party! Ou, encore, que Maxime Bernier (www.maximebernier.com), député conservateur du Québec à Ottawa, se dit ouvertement libertarien. En effet, dans une entrevue à La Presse, on y lit que :


« Ouvertement libertarien, Maxime Bernier prône la responsabilité individuelle et la réduction de l'État. » ( Beauchemin, Malorie, Maxime Bernier rejette le projet de nouveau Colisée, in La Presse, 10 septembre 2010 : www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201009/10/01-4314544-maxime-bernier-rejette-le-projet-de-nouveau-colisee.php)


Remarquez que je ne suis pas libertarien et que moi aussi je suis contre le fait que l'État subventionne ce projet de nouveau Colisée. Paradoxe : Québecor, qui est derrière ce projet, est plutôt à droite et pour l'État minimal dans ses publications :


« L'armée de Quebecor ne relaie pas la droite morale, celle qui s'oppose par exemple au mariage gai ou à l'avortement. Ses publications et ses télévisions s'engagent par contre au maximum pour des causes identitaires et patriotiques tout en réclamant un État minimum, y compris dans le vaste champ des arts et de la culture. Le grand patron Pierre Karl Péladeau n'a jamais fait mystère de cette volonté idéologique. » (Baillargeon, Stéphane, Médias - La guerre culturelle, yes Sun!, in Le Devoir, 13 juin 2011 : http://m.ledevoir.com/societe/medias/325332/medias-la-guerre-culturelle-yes-sun)


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cage_aux_folles


http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme


http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_national_(parti_français)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_(mouvement_politique)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_conservateur_du_Canada



ILLÉGAL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Axia Films est heureuse d’annoncer la sortie du film ILLÉGAL, du réalisateur belge Olivier Masset-Depasse. Lauréat du prix SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) lors de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2010.


ILLÉGAL marque la quatrième collaboration entre le réalisateur et l’actrice Anne Coesens. Le film met également en vedette Alexandre Golntcharov, Esse Lawson et Gabriela Perez.


Commentaires de Michel Handfield (2011-07-04)


Année 2000.


Tania, d'origine russe, vit en Belgique avec son fils (Ivan) de 6 ans pour lui donner un avenir. Elle espère être acceptée comme réfugiée.


Octobre 2000.


Elle vient de recevoir son avis d'expulsion du pays. Elle se brule alors le bout des doigts pour effacer ses empreintes et vivra clandestinement grâce à de faux papiers. Elle inscrira son fils à l'école et lui interdira de parler le russe en public. Par chance, comme elle fut professeure de français en Russie, elle maitrise la langue et l'a bien enseigné à Ivan, ce qui attire moins l'attention sur eux.


Octobre 2008.


Tania et son fils vivent clandestinement depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée parce qu'elle a parlé russe en public pour faire plaisir à Ivan pour son 14e anniversaire. « Juste une fois, maman! » la suppliait-il. Mais, cela a attiré l'attention d'agents de police qui vérifient alors ses papiers.


Si elle fut arrêtée, le fils a réussi à se sauver et se réfugier chez des amis. Tania est placée dans un centre de rétention en vue de l'identifier et de la retourner dans son pays d'origine. À partir de ce moment, on suivra son histoire et ce qui se passe dans ce centre.


On la suit donc dans cet enfer des procédures de déportation, avec l'emprisonnement et toutes les pressions qui sont faites pour qu'elle dévoile son identité et son pays d'origine. Des pressions qui vont jusqu'à la violence qu'on camoufle d'autant mieux que ces personnes sont dans un « no man's land », n'étant pas des citoyens. Elles sont donc emprisonnées hors des réseaux normaux, sans réels contacts avec l'extérieur sauf le téléphone. Comme on peut cacher ces choses, elles se poursuivent.


Mais, des fois, il y a des bavures qui se font au grand jour; les agents du système, trop sûr d'eux, ayant pris de mauvaises habitudes avec cette immunité officieuse.


Si les journalistes s'emparent de l'histoire, les autorités sont sur la sellette et l'opinion publique s'en mêle. Les choses changent pour un temps. Cependant, on n'a aucune garantie qu'on ne reviendra pas dans les anciennes ornières.


Au premier degré, on est face à un excellent film humain : ce que sont les Hommes et ce qu'ils sont prêts à faire pour changer de vie, mais aussi pour protéger un système qu'ils croient assiégé par des immigrants illégaux qui le menacent. Les deux côtés de l'Homme dans une même histoire.


À un second degré, on voit toute la complexité de la nouvelle relation entre État et mondialisation. En effet, si les citoyens sont tenus par leur nationalité, inversement, le capital peut s'établir ailleurs. C'est ainsi que des emplois peuvent être délocalisés, mais que les travailleurs ne peuvent les suivre. Quant au statut de réfugié économique, il n'existe tout simplement pas! Il y a donc une injustice depuis le divorce de l'économie politique! Si la politique a conservé la maison, l'économie a gagné toutes les libertés!


Paradoxe aussi de voir qu'en même temps qu'on veut renvoyer ces illégaux, on veut attirer des immigrants! Pourtant, ces gens ont souvent tout fait pour rester et s'intégrer, car il n'y a pas de meilleurs moyens que de s'intégrer pour ne pas être repéré! Leurs enfants sont même à l'école. Parfois, ils sont même nés sur ce nouveau sol!


Il y a une difficulté à tracer une ligne. Mais, avec tout ce qu'ils endurent, comme illégaux, c'est vraiment une preuve de leur désir de rester et de s'intégrer, d'autant plus qu'ils savent ce qu'ils ont quitté et ne veulent plus vivre. Un film vraiment intéressant par sa portée sociale et politique.


Hyperliens


www.illegal-lefilm.fr


Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : www.unhcr.fr


www.forumrefugies.org


http://en.wikipedia.org/wiki/Illegal_immigration



Les émotifs anonymes


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs. C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner. Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments….


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-29)


Le manque de confiance qui bloque, ce n'est pas simple. On est capable de...; on sait que l'on peut, mais on gèle, comme devant cet examen qui ne devait être qu'un exercice de routine! Nos émotions nous empêchent parfois d'obtenir le diplôme tant attendu ou cet emploi à notre mesure, car on fige, se sauve ou ne se présente tout simplement pas au rendez-vous! Incapable de faire face.


Un mal qui ne parait pas, mais qui fait mal à l'être, car il bloque son épanouissement, voir son avenir, qu'il soit personnel ou professionnel.


La même chose pour cette personne qui serait peut-être « celle de notre vie ». Pas un mot ne sort et elle part sans jamais l'avoir su! La torture auto-immune qui coupe tous les moyens! Alors, quand deux personnes souffrant du même mal se rencontrent, qu'arrive-t-il? C'est le sujet de cette comédie qu'on aurait pu sous-titrer « les gênés ».


Fait à souligner : ce mal peut avoir des effets très contradictoires, comme la fille qui ne peut jamais dire non à un homme ou celle qui, au contraire, ne peut jamais entrer en contact avec eux, car toutes deux sont trop gênées pour s'affirmer et se montrer telles qu'elles sont; pour dire leur désir, que ce soit oui ou non! Un film qui fait rire, mais un mal qui n'est pas drôle du tout pour qui en souffre, car incapable de le dire.


Hyperliens :


http://lesemotifsanonymes-lefilm.com/


www.emotifsanonymes.eu



Music man


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-23)


J'ai vu ce spectacle de Gregory Charles le 21 juin dernier à la Salle André-Mathieu, à Laval, dans le cadre de la 7e édition du Mondial choral Loto-Québec (www.mondialchoral.org) dont il est le concepteur. Ce spectacle sera repris du 27 au 30 juillet 2011 à l'Étoile Banque Nationale de Brossard pour ceux qui ne l'ont pas encore vu ou qui voudraient le revoir. Cette prestation ayant eu lieu dans le cadre du Mondial Choral, il y a certainement quelques différences avec la prestation régulière, notamment la présence du Club vocal de Laval.


On ouvre avec un petit gars qui joue du piano et chante « Ordinaire » de Robert Charlebois. Avec les cheveux frisés comme lui à l'époque. C'est comme si le jeune Gregory se projetait en Robert! Puis, dans un jeu de lumière, il cède sa place à Gregory sans qu'on ne voie réellement le changement s'effectuer! À la fin du spectacle, on apprendra que le rôle du petit gars était en fait tenu par Isabella Perron, une jeune virtuose d'environs dix ou onze ans, qui chante et joue aussi bien du piano que du violon. (1)


Dans la première partie de ce spectacle, Gregory nous présente les gens qui portent la musique en eux : les music man! Je dirais, les inoubliables! D'ailleurs, les chansons nous viennent à l'esprit dès les premières mesures, car on les connait toutes!


Gregory est égal à lui-même pour ceux qui, comme moi, écoutaient son émission « Des airs de toi » à la première chaine de Radio-Canada, car on connait son talent de musicien, d'improvisateur et de conteur passionné par la musique! Un retour en onde serait certainement intéressant. Pourquoi pas dans la future grille d'Espace musique?


Il couvre large : des années 30 à aujourd'hui; du jazz au pop rock, en passant par un peu de classique (Litz) et de folklore (Conrad Gauthier et la Bolduc). Pianiste, il ne peut contourner Elton John. Mais, la musique de film aussi, car on ne peut faire une histoire de la musique moderne sans en parler : Bing Crosby, Gênes Kelly , Mario Lanza, Elvis et plusieurs autres! C'est que le cinéma a immortalisé bien des airs de musique!


Cependant, parler des héros de la musique ne se fait pas sans parler du contexte. On plonge alors dans les souvenirs de Gregory. Petit, il ne voyait pas vraiment de noirs à la télé. Il en attendait cependant dans la musique. C'étaient les vedettes du jazz. Là, il avait des héros de sa couleur. Ceci permet de comprendre toute l'importance de la musique dans sa vie.


Mais, d'un point de vue plus social, ceci permet aussi de comprendre toute l'importance de l'élection de Barack Obama aux États-Unis pour la communauté noire, non seulement états-uniennes, mais américaine dans le sens continental du terme. C'est qu'ils sont enfin sortis de l'enfermement sportif et culturel où étaient confinés la plupart de leurs héros. Ils en ont maintenant un à la tête d'une grande puissance, et pas la moindre! De pus, cela montre tout le chemin parcouru depuis les politiques ségrégationnistes qui avaient cours il y a encore 40 ans aux États-Unis! (2) Pourtant, ils étaient là depuis longtemps et faisaient partie de l'histoire. Mais, on ne la leur reconnaissait pas pour une question de couleur. (3)


Il a un talent de conteur, ce qui va au-delà de passer des messages, mais de faire vraiment ressentir des émotions; ses émotions! On y aura droit quand il parlera de la maladie de sa mère, sans jamais la nommer cependant : la perte des souvenirs! Mais, on aura tous compris. (4) Ce moment nous donne droit à l'interprétation d'« un souvenir heureux » (5) pour clore la première partie du spectacle sur le premier grand pouvoir de la musique : le souvenir justement!

La seconde partie porte sur l'autre grand pouvoir de la musique : le temps! Elle marque un temps et une époque. Dans ce second volet du spectacle, Gregory joue avec nous. On nomme une année et il en interprète des chansons marquantes. C'est un phénomène : un hyper! Hyper mémoire; hyperencyclopédie de la musique; hyperactif!


On participe et on chante avec lui. Avec coeur et avec eux devrais-je dire, car il est très bien entouré. Il avait deux choristes, Kim Richardson et Marie-Alice Despetres (6); des musiciens exceptionnels, sous la direction de Jean-Benoit Lasanté; le Club vocal de Laval, car on était dans le festival choral de Gregory; et Isabella Perron! Des gens de talent, car il en faut pour ainsi le suivre dans sa tête! En effet, les musiciens et les choristes doivent souvent identifier des musiques sur un do ou un la de Gregory et trouver où il s'en va au quart de tour! C'est que notre homme aime improviser quand il interagit avec les spectateurs. D'ailleurs, dans cette deuxième partie du spectacle, il prend 25 années, entre 1930 et aujourd'hui, suggérées par des gens de la salle, et en fait le tour en 20 minutes! Un tour de force pour lui, mais aussi pour toute l'équipe qui l'accompagne! Bref, un très beau spectacle, qui, outre le talent sur scène, s'appuie sur une mise en scène de Serge Postigo.


Notes :


1. Claude Gingras en a parlé dans La Presse du 22 juillet 2010 : Virtuoses de 9 à 13 ans. Voir www.cyberpresse.ca/arts/musique/musique-classique/201007/22/01-4300354-virtuoses-de-9-a-13-ans.php


Si l'on se fie à son âge dans les concours, à ce que nous avons trouvé en googlant son nom, elle serait probablement née en 2000. On peut la voir sur dailymotion.com :


www.dailymotion.com/video/x9cmf5_fmcbr-2009-isabella-d-eloize-perron_music


www.dailymotion.com/video/x9dzsd_fmcbr-2009-isabella-d-eloize-perron_music



2. http://en.wikipedia.org/wiki/Racial_segregation_in_the_United_States



3. Perso, même si je suis « blanc », j'ai réglé cette question il y a longtemps dans ma tête, car je vis dans un milieu multiculturel : on est tous chocolat, allant de chocolat blanc à chocolat noir! De toute manière les recherches nous indiquent qu'on provient tous d'Afrique! Mais, c'est une question sociologique intéressante.


En effet, pourquoi le noir de Chicago serait-il moins « chicagoans » que le blanc? Ou, pourquoi le noir de Montréal serait-il haïtien plutôt que montréalais? Pourquoi le noir de mon quartier, qui a vu le boulevard St-Michel ou Pie-IX toute sa jeunesse, sera qualifié d'Haïtien même s'il n'a jamais mis les pieds sur une autre ile que celle de Montréal? Pourquoi, aussi, classer le mulâtre chez le noir et oublier en même temps toute l'autre partie de sa culture et de son origine? C'est comme si la teinte donnait la personnalité et l'histoire des gens. C'est parfois la même chose pour la consonance du nom, comme lorsqu'on m'a félicité pour mon bon français dans ma jeunesse, vu mon nom. C'était faire fi que ma mère est une Benoît! C'est aussi faire fi de l'histoire de mes ancêtres britanniques, qui, s'ils sont arrivés dans le temps de la conquête, sont devenus francophones! L'anglais était même ma bête noire à l'école! Mais, ils ne pouvaient pas le savoir!


L'image, comme le patronyme, ça marque, pour ne pas dire que ça étiquète! Mais, c'est purement humain aussi. On a beau y être sensibilisé, on le fait probablement tous à quelques occasions, où on est sûr de nous. Puis, c'est là qu'on se trompe généralement le plus! « Humain, trop humain » comme le titre d'un ouvrage de Nietzsche le dit! Si l'ouvrage original date de 1878, il fut repris dans l'édition moderne et on le retrouve notamment dans Le livre de poche / Classiques de la philosophie (1995).



4. Évoquant l'Alzheimer, il est heureux, si je puis dire, qu'on en parle davantage aujourd'hui qu'il y a une dizaine d'années, ce qui permet de mieux comprendre la maladie, mais, surtout, de pouvoir obtenir de l'écoute des autres. Davantage de ressources et d'informations existent aussi depuis quelques années. Je vous suggère d'ailleurs un site à ce sujet, qui envoie à des références intéressantes : www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=alzheimer_pm.


Si j'y suis sensible, c'est que ma mère a souffert de cette maladie dans les années 90 et que si les proches ont parfois un besoin d'en parler, ils peuvent aussi se refermer par peur du jugement des autres, car c'est parfois difficile de comprendre pour ceux qui ne connaissent pas la maladie dans leur entourage. Par chance, si je puis dire de façon paradoxale, comme cette maladie progresse avec le vieillissement de la population, on la connait de plus en plus et il devient donc plus facile de pouvoir trouver des gens et des ressources pour en parler. On en parle même plus ouvertement qu'autrefois et c'est tant mieux. Des initiatives, comme celle de Gregory Charles, soit de l'inclure dans son spectacle, sont donc à souligner et à féliciter!



5. Chanson originellement interprétée par Diane Dufresne et qui était le thème de la série « le tiroir secret » (1986) :

www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/6921/Le-Tiroir-secret.html



6. Comme je n'avais pas la liste des noms et que je ne pouvais me fier qu'à mes notes ou ma mémoire, j'ai fait une recherche sur Google pour les nommer correctement. C'est ainsi que j'ai trouvé qu’Élizabeth Blouin-Brathwaite a aussi fait partie des choristes selon un article de Marc-André Mongrain, Critique Spectacle: Gregory Charles – MusicMan à Montréal, parue le 07 déc. 2009  sur sorts-tu.ca : www.sorstu.ca/gregory-charles-music-man-au-theatre-st-denis-de-la-grande-variete-a-100-miles-a-lheure/



Hyperliens et références :


www.gregorycharles.com


http://fr.wikipedia.org/wiki/Gregory_Charles


www.kimrichardson.com


www.youtube.com/watch?v=O64uMQCoIys (Marie-Alice Despetres)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Chicago


http://fr.wikipedia.org/wiki/Nietzsche


www.alzheimer.ca


www.alz.org (USA)



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Communiciné!


Création de l’Association québécoise des cinémas d’art et d’essai


Montréal, le 4 août 2011


Des cinémas qui consacrent une grande part de leur programmation aux films québécois ou aux films de cinématographies peu diffusées unissent leurs efforts pour trouver une solution au financement de la numérisation de leurs salles.


À court terme, la priorité des membres de cette association sera de trouver une manière équitable de financer l’installation des équipements de projection numérique dans leurs cinémas. Il en va de la survie de la diffusion d’un cinéma différent dans ces salles mais aussi ailleurs sur tout le territoire québécois. Par la suite, elle agrandira ses objectifs pour travailler à améliorer la diffusion des films québécois et d’un plus grand nombre de films étrangers dans les cinémas du Québec.


On se souvient que le 18 mars dernier, le Gouvernement du Québec annonçait qu’une aide serait accordée aux salles de cinémas de petite taille et situées dans des zones à faible densité de population. Pour en arriver à cette conclusion, on avait présumé que les coûts de la conversion seraient plus facilement absorbés par les cinémas dans les grands centres. Or si cela s’avère vrai pour la majorité des cinémas, les salles qui offrent une programmation différente sont pénalisées par cet oubli.


C’est pour défendre leur position commune dans ce dossier que MM. Jacques Foisy, propriétaire de la Maison du Cinéma à Sherbrooke, Roland Smith et Jean-François Lamarche, administrateurs du Cinéma du Parc et Mario Fortin, président-directeur général du Cinéma Beaubien à Montréal, ont décidé d’unir leurs efforts et de créer l’Association québécoise des cinémas d’art et d’essai.


D’autres cinémas qui partagent le même objectif joindront les rangs de l’association dans les prochains mois. Pour devenir membres de l’Association québécoise de cinémas d’art et d’essai, ces cinémas devront faire la preuve qu’ils ont une mission culturelle particulière qui contribue activement à l’accroissement de la diversité de la programmation cinématographique offerte à la population québécoise à travers la diffusion d’un pourcentage de films québécois et de films de cinématographies peu diffusées nettement supérieur à la moyenne des autres salles.


L’Association québécoise des cinémas d’art et d’essai soumettra sa candidature à la Confédération internationale des cinémas d’art et d’essai. La CICAE défend depuis 1955 le cinéma de qualité dans toute sa diversité culturelle, un objectif qui rassemble les membres-fondateurs de l’Association.


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Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!



Musiques festives!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 7, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-06-29)


Styx, au Mondial choral Loto-Québec


D'abord, rappelons que ce festival se poursuit jusqu'au 3 juillet : www.mondialchoral.org.



Ça a brassé dans le 450 à soir: Styx était au festival choral, à Laval! Voilà ce que j'ai mis sur Facebook et Twitter à ce sujet en revenant du concert dans la nuit, de dimanche à lundi!


Malgré qu'on avait une place assise, ce fut un spectacle majoritairement debout! On sentait le « vibe » des basses : le sol tremblait; la foule, debout, bougeait! Un mouvement de masse culturelle.


Sweet madam blue avec une chorale - on est au festival choral – ça a de l'ampleur. Une expérience intéressante. À souligner, le claviériste – Lawrence Gowan – qui s'adressait en français aux spectateurs. Une petite recherche internet m'a appris qu'« À l'âge de dix-neuf ans, il obtint un diplôme du Royal Conservatory of Music de Toronto en piano classique » et que sur un album live, « Gowan au Québec », on retrouve « deux interprétations dans la langue de Molière, soit la pièce « Pour un instant » du groupe québécois Harmonium et une création originale, « Stéphanie ». » (1)


Pour l'occasion, Styx était accompagné du choeur de chambre et du club vocal du Collège Vocal de Laval ainsi que du grand choeur du Mondial.


Note :


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Lawrence_Gowan


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Styx_(groupe)

http://en.wikipedia.org/wiki/Styx_(band)

http://www.styxworld.com/



32e édition du Festival international de jazz de Montréal


Le festival se poursuit jusqu'au 4 juillet : www.montrealjazzfest.com


Comme chaque année, ce festival nous revient avec des découvertes à faire dans la programmation gratuite : du jazz, du blues, du gospel..., car le festival couvre large. On peut y découvrir le monde; des musiques et des festivaliers de Montréal et d'ailleurs!


Pour ma part, j'aime bien pour la musique! Pour d'autres, ce sera le côté festif ou les rencontres, car il y en a pour tous les gouts!


Sur la photo, le spectacle de « Guitar explosion avec Paul Deslauriers et Jack De Keyzer » (Blues), lundi le 27 juin à 21h. J'étais là, car j'ai pris ce cliché de mon cellulaire tout comme celui de Styx à Laval.


J'ai aussi vu Misteur Valaire hier (28 juin), l'évènement du Festival! De l'électro jazz! Leur site: http://mv.mu/




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