Societas Criticus, Vol 13 no 8. 2011-08-08 – 2011-09-10 (Spécial FFM 2011). www.societascriticus.com

Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

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Vol. 13 no. 8, du 2011-08-08 au 2011-09-10. (Spécial FFM 2011)


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Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.




Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.


« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.








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Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Salut Jack!

Jack Layton:  1950-07-18 / 2011-08-22

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jack_Layton

http://www.npd.ca/


Scotteurs électriques et pistes cyclables!

Rioux!


Le Journal/Fil de presse


Des études sur la langue française qui feront parler comme toujours!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Écrits de Marcel Rioux. Et, après, quelles en seront les suites?


Nouveaux livres reçus


La vie, ailleurs?


DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


Les Schtroumpfs (coffret DVD)

POUR L’AMOUR DE DIEU

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Sur le rythme


Les festivals!


Mon FFM 2011




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


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Nos éditos!


Scotteurs électriques et pistes cyclables!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 8, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-08-17)


J'ai vu sur cyberpresse que « Le scooter électrique bientôt exclu des pistes cyclables » (1) et une suite de commentaires. Ceci me donne donc l'occasion de glisser un mot sur ces engins que je côtoie parfois sur les pistes cyclables.


Dans le cas des scooteurs électriques, ce que je trouve problématique sur les pistes cyclables, c'est leur largeur par rapport à un vélo. D'ailleurs, demandez à un utilisateur de ce scooteur s'il peut pédaler puisque c'est un vélo selon la loi ? Et, voyez ce qu'il vous répondra. Moi, ceux à qui je l'ai demandé m'ont dit que les pédales étaient là pour faire passer l'engin pour un vélo, mais que ce n'était pas pédalable à cause de la largeur et du poids de l'affaire! Alors, est-ce un vélo?


Je suggère que ceux qui ont à classer tous nouvel engin dans la catégorie vélo aient à faire ce test une fois par année avant accorder la cote « Vélo » : faire le tour de l'ile sans assistance, c'est-à-dire pédale! Si c'est impossible, ce n'est pas un vélo! Un test juste et honnête pour les engins et les cyclistes.


Note


1. Isabelle Ducas, collaboration spéciale, 16 août 2011. Voir

http://monvolant.cyberpresse.ca/dossiers/201108/16/01-4426362-le-scooter-electrique-bientot-exclu-des-pistes-cyclables.php


Rioux!


En page livres, je tiens à souligner l'actualité des écrits de ce penseur aujourd'hui décédé (Marcel Rioux, 1919-1992) et l'importance de se le réapproprier. À ce sujet, le maire d'Amqui a émis des pistes. Voir le texte Écrits de Marcel Rioux. Et, après, quelles en seront les suites?



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Le Journal/Fil de presse


Des études sur la langue française qui feront parler comme toujours!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



L’Office québécois de la langue française dépose des études démolinguistiques (Source : site web de l'OQLF)


L’Office à dépose le 9 septembre une série d’études consacrées à la langue maternelle et à la langue le plus souvent parlée à la maison par la population québécoise. On peut consulter les cinq études du volet démolinguistique, le résumé, les faits saillants ainsi que le communiqué de presse en cliquant sur ce lien : www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/sociolinguistique/index.html



Les tendances se maintiennent et de nouveaux comportements se profilent (Communiqué de l'OQLF)


Québec et Montréal, le 9 septembre 2011. – À la lumière des cinq études réalisées en 2010 dans le cadre de son mandat de suivi de l'évolution de la situation linguistique au Québec et remises aujourd'hui à la ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française, Mme Christine St-Pierre, l'Office québécois de la langue française constate que les grandes tendances déjà observées se maintiennent. Les études révèlent aussi certains changements indéniables dans les pratiques linguistiques.


Le maintien des grandes tendances


Les données portant sur la langue maternelle démontrent en effet que, dans l'ensemble du Québec, de 1996 à 2006, le poids relatif de la population allophone a continué d'augmenter pour se situer à 11,4 % et que, dès lors, celui de la population francophone a diminué à 79 %, alors que la population anglophone est demeurée relativement stable, à 7,7 %. L'immigration internationale en constante progression, le ralentissement de l'accroissement naturel, le vieillissement de la population, les migrations interprovinciales et intraprovinciales et, dans une moindre mesure, les substitutions linguistiques influent grandement sur le portrait démolinguistique du Québec.


Pour ce qui est de la langue le plus souvent parlée à la maison, dans l'ensemble du Québec, en 2006, le poids relatif des francophones a légèrement diminué pour atteindre 81,1 %, celui des anglophones est demeuré relativement stable à 10 % et celui des allophones a augmenté pour atteindre 6,5 %.


Basées, pour une bonne part, sur les trois derniers recensements canadiens disponibles (1996, 2001 et 2006), mais issues d'analyses détaillées effectuées par des chercheurs indépendants, experts en démolinguistique, les études démontrent que ces phénomènes touchent l'ensemble du territoire du Québec. Ils sont d'autant plus perceptibles dans la grande région de Montréal où s'établissent majoritairement les immigrants, comme c'est le cas des autres grandes villes canadiennes. Par ailleurs, dans la mesure où l'étalement urbain est un phénomène mondial, le Québec n'y échappe pas. Ainsi, de 2001 à 2006, la proportion de francophones sur l'île de Montréal a décru en raison des départs vers les autres régions du Québec, notamment vers la couronne métropolitaine. Étant donné que les anglophones et les allophones ont aussi accru leur migration vers cette couronne, le poids relatif des francophones de la grande région de Montréal a diminué (67,9 % en 2006 par rapport à 68,6 % en 1996), en ce qui a trait à la langue le plus souvent parlée à la maison.


Les nouveaux comportements


Les comportements linguistiques des personnes de langues maternelles tierces sont très variés. Bien qu'on ne puisse, selon une des études, déterminer si les caractéristiques du quartier de résidence influencent le comportement linguistique des immigrants allophones, une cartographie de leur distribution a été réalisée et elle démontre que, dans 42 des 56 quartiers de la grande région de Montréal, le français a été la langue vers laquelle la majorité des substitutions des allophones ont eu lieu en 2006. Par ailleurs, même si une minorité de ces personnes (39 %) ont fait une substitution linguistique au cours de leur vie, les données du recensement de 2006 permettent de constater, pour la première fois, que la proportion de cette population qui a fait une substitution vers le français (51 %) a dépassé la proportion de celle ayant fait une substitution vers l'anglais (49 %), alors que ces taux étaient respectivement de 39 % vers le français et de 60 % vers l'anglais, en 1996. Parmi les immigrants allophones qui n'ont pas fait de substitution linguistique, au moins la moitié connaît le français, la proportion atteignant même plus de 8 personnes sur 10 parmi celles qui sont arrivées au Québec avant l'âge de 15 ans.


Comme l'indique une des recherches, des personnes de toutes générations ont effectué une substitution linguistique vers le français, mais dans des proportions diverses. Pour l'ensemble du Québec, parmi toutes les personnes ayant effectué une substitution, les générations 1,0 (allophones nés à l'étranger de deux parents nés à l'étranger, arrivés après l'âge de 14 ans) et 1,5 (allophones nés à l'étranger de deux parents nés à l'étranger, arrivés avant l'âge de 15 ans) ont les plus forts taux de substitution vers le français (70 % et 45 %). Pour expliquer ce taux élevé, les auteurs proposent quatre hypothèses : la connaissance du français avant l'arrivée des immigrants au Québec, la sélection en faveur d'immigrants qui connaissent le français, la durée de présence au Québec et l'obligation pour certains répondants et pour les enfants des allophones de fréquenter le système scolaire francophone, ce qui a une influence sur la langue parlée à la maison. Enfin, comme en 2001, plus de 9 personnes sur 10, toutes langues maternelles confondues, connaissent le français.


La situation dans 20 ans


Selon les hypothèses les plus probables du scénario de référence tracé dans les perspectives démolinguistiques, le portrait de l'ensemble du Québec en 2031 se dessinerait ainsi qu'il suit : en matière de langue le plus souvent parlée à la maison, le poids démographique des francophones baisserait à 77,9 % et celui des anglophones à 10,1 %, alors que celui des allophones augmenterait à 12,1 %. Dans l'ensemble de la grande région de Montréal, le poids des francophones serait de 63,1 %, celui des anglophones de 16,3 % et celui des allophones de 20,6 %. Dans le reste du Québec, la proportion de francophones devrait demeurer au-dessus de 93 %, avec une légère diminution du poids des anglophones à 3,6 % et une augmentation minime du poids des allophones à 3,1 %.


Les prochaines étapes


Après la publication de cette première série d'études consacrées à la langue maternelle et à la langue d'usage de la population québécoise, les jalons sont maintenant posés pour que l'Office puisse poursuivre son analyse de la situation linguistique dans d'autres domaines, notamment la langue du commerce et des affaires, la langue de service et la langue du travail.


Les membres de l'Office tiennent à remercier les chercheurs qui ont réalisé les travaux et à souligner la contribution du Comité de suivi de la situation linguistique et de son président, M. Marc Termote, dans l'examen des études.


On peut consulter les cinq études du volet démolinguistique ainsi que le résumé en cliquant sur l'onglet Suivi de la situation linguistique dans le site de l'Office québécois de la langue française (www.oqlf.gouv.qc.ca).


Créé en 1961, l'Office définit et conduit la politique québécoise en matière d'officialisation linguistique, de terminologie ainsi que de francisation de l'Administration et des entreprises et surveille l'évolution de la situation linguistique au Québec tout en assurant le respect de la Charte de la langue française.



La ministre Christine St-Pierre réagit à la publication des études démolinguistiques de l'OQLF


MONTRÉAL, le 9 sept. 2011 /CNW Telbec/ - Dans le cadre de son mandat de suivi de la situation linguistique, l'Office québécois de la langue française a rendu publiques aujourd'hui cinq études démolinguistiques réalisées à sa demande par des chercheurs et démographes reconnus. Ces études sont résumées dans un document produit par l'Office intitulé : Suivi démolinguistique de la population du Québec. Le tout est disponible dans le site de l'Office (www.oqlf.gouv.qc.ca).


Réagissant à cette publication, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine et ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française, Mme Christine St-Pierre, a déclaré : « Ces études viennent en quelque sorte approfondir les données du recensement de 2006. Elles en confirment les grandes tendances qui font en sorte que la population québécoise, sous l'effet de la baisse de la fécondité des francophones, du vieillissement conséquent de la population et de l'augmentation du nombre d'immigrants n'ayant pas le français comme langue maternelle, tend à se diversifier sur le plan linguistique. »


Cela s'est notamment traduit, en 2006, par une diminution de la part représentée par les francophones dans la population du Québec, que ceux-ci soient définis en termes de langue maternelle ou de langue d'usage à la maison. Ce phénomène est d'ailleurs plus perceptible sur l'île de Montréal et, dans une moindre mesure, dans la région métropolitaine de recensement de Montréal.


La ministre a toutefois tenu à souligner qu'il y a des aspects encourageants, notamment le fait que plus de neuf Québécois sur dix connaissent le français et qu'une tendance favorable aux transferts linguistiques des allophones vers le français se confirme, surtout auprès des cohortes récentes d'immigrants.


Mme St-Pierre a aussi déclaré qu'il faudra « toujours faire preuve de vigilance étant donné la situation géopolitique du Québec en Amérique du Nord et que rien ne peut être tenu pour acquis en ce qui a trait à la pérennité de la langue française, particulièrement à Montréal ».


À ce propos, la ministre a rappelé qu'en 2008, dans le sillage de la publication du recensement de 2006, elle a mis en œuvre la Stratégie commune d'intervention pour Montréal 2008-2013, Le français, notre affaire à tous. Cette stratégie propose, en concertation avec divers partenaires socio-économiques gouvernementaux, plusieurs mesures de soutien pour la francisation des entreprises ainsi que pour les personnes ne parlant pas le français. Le second bilan des réalisations de cette stratégie a été rendu public en juin dernier (www.spl.gouv.qc.ca).


Les données sur la langue du recensement de 2011 devraient être publiées par Statistique Canada en octobre 2012 et permettront d'évaluer si la situation linguistique évolue dans le sens des perspectives tracées dans ce bilan de l'OQLF.



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!


Écrits de Marcel Rioux. Et, après, quelles en seront les suites?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Livres : www.societascriticus.com


Reçu le 16 mars 2011 : Hamel, Jacques, Forgues Lecavalier, Julien et Fournier, Marcel (Textes choisis et présentés par), 2010, La culture comme refus de l'économisme. Écrits de Marcel Rioux, Montréal : Les presses de l'Université de Montréal/Collection « Corpus », 586 pages, ISBN 978-2-7606-2232-6. www.pum.umontreal.ca/ca/fiches/978-2-7606-2232-6.html


Marcel Rioux (1919-1992) a consacré une large part de son oeuvre à envisager la société québécoise sous l’angle de la culture. C’est selon lui par cette voie que le Québec a pu se concevoir comme société nationale, susceptible de devenir le pays qu’il appelait de ses voeux.


Publiés entre 1957 et 1987, les textes réunis dans cet ouvrage offrent une vue d’ensemble de la pensée d’un grand témoin de son temps. Durant ces trente années, Rioux a observé sur le vif la mutation de la culture, tant à l’échelle régionale (on pense à sa monographie sur Belle-Anse) qu’au sein des groupes sociaux (ses études sur la jeunesse) ou des institutions (ses travaux et propos sur l’éducation). D’une actualité surprenante, les écrits de Marcel Rioux peuvent être lus comme autant de manifestes contre le discours économiste qui prétend imposer une vision marchande de la culture.


Jacques Hamel est professeur à l’Université de Montréal. Sociologue de la jeunesse, il a publié une série d’ouvrages sur le sujet, ainsi que sur l’épistémologie et la méthodologie en sociologie, dont Woody Allen au secours de la sociologie (Économica, 2010).


Julien Forgues Lecavalier est auxiliaire d’enseignement et assistant de recherche au Département de sociologie de l’Université de Montréal.


Marcel Fournier est professeur titulaire au Département de sociologie de l’Université de Montréal. Spécialiste de l’histoire de la sociologie, il est l’auteur des biographies de Marcel Mauss et d’Émile Durkheim qui, parues chez Fayard, lui ont valu une renommée internationale. Il conduit également des travaux et recherches sous l’égide de la sociologie des arts et de la culture.


Commentaires de Michel Handfield (2011-08-16)


D'abord, je dois dire que j'ai assisté au lancement du livre au département de sociologie de l'Université de Montréal, où Marcel Rioux fut professeur de 1961 à 1986. Ça m'a fait plaisir de m'assoir sur ces chaises du 5e étage des sciences sociales où Rioux a enseigné à des gens comme moi. Lui et d'autres ont fait des citoyens engagés et impliqués de ces jeunes.


Il faut dire que je suis entré comme étudiant au département de socio en 1979 et que j'ai eu Marcel Rioux comme professeur dans deux cours : Introduction à la sociologie du Québec (1979) et Culture, connaissance et idéologie (1981). Puis, on pouvait le croiser dans les corridors du département ou à l'occasion de conférences qui avaient lieu à l'université. On pouvait aussi le lire et l'entendre dans les médias, car il passait bien la rampe médiatique; toujours intéressant, avec la bonne anecdote! C'était peut-être là une caractéristique des gens du bas du fleuve? J'extrapole un peu, car je me rappelle que dans le cours de Culture, connaissance et idéologie, en début d'année, il nous avait présenté deux façons de remettre notre travail final : par écrit ou en version orale, tout en prenant bien soin de nous dire qu'il ne nous conseillerait pas cette option si nous ne venions pas du bas du fleuve. Une place de conteurs!


Il était aussi attaché à cette région. Comme mon travail de fin de session portait sur une analyse des téléromans, il y en avait un de Victor Levy Beaulieu dans mes choix : « race de monde » de mémoire! Il m'avait alors dit, quand j'avais remis mon travail : « le votre, je vais le lire avec attention, car j'aime bien VLB et je veux savoir ce que vous avez trouvé! » Et il m'avait parlé de cet auteur venant du bas du fleuve.


Rioux a écrit et enseigné avec ses idées, sans s'en cacher. C'est généralement ce qui fait des professeurs intéressants, car ils enseignent avec conviction! Même à l'époque de son entrée à l'Université de Montréal (1961) c'était le cas. En effet, il fut « toléré par le cardinal Léger qui, comme chancelier de l'Université, aurait pu maintenir l'interdiction d'y enseigner qui frappait jusqu'alors ce dangereux socialiste agnostique. » (p. 20) Ceci ne l'empêcha cependant pas d'être un précurseur de l'enseignement de Marx en socio à l'Université de Montréal m'a appris le livre. À mon époque ce n'était plus lui qui donnait ce cours devenu obligatoire (1), tout comme ceux sur Weber et Durkheim, dans le cursus des futurs sociologues!


J'ai aussi appris qu'il fut un des créateurs de la revue Socialisme (1964) avec Jacques Dofny, un autre de mes profs, et quelques militants syndicalistes. (p. 566) Ils ont aussi fondé le Parti socialiste du Québec. (Ibid.) Des sociologues engagés! Mais, critique aussi, car on s'engage si on veut changer les choses, ce qui implique nécessairement une critique de l'ordre établi!


Par la suite, tout au long de ma lecture, j'ai vu d'où je viens, soit l'influence de professeurs comme Marcel Rioux sur ma pensée. Cependant, pour choisir la sociologie, j'étais déjà prédisposé à la pensée critique. La socio n'a pu que me conforter dans ce modèle qui était déjà le mien et, surtout, me donner les outils pour aller plus loin en ce sens.


Il existe aussi une autre forme de sociologie, plus aseptique celle là, qui se refuse aux jugements de valeurs et dit ne regarder que les faits! Mais, les valeurs ne sont-elles pas aussi des faits? Les écarter, n'est-ce pas écarter des faits? C'est là une critique intéressante de la sociologie aseptique que fait Rioux dans un texte comparatif entre la sociologie marxiste et wébérienne : Remarques sur la sociologie critique et la sociologie aseptique (pp. 310-328). Un texte fort de ce recueil de mon point de vue. Par contre, je dois dire que je suis moins tranché que Rioux, car même si je suis nettement de tendance critique, je ne rejette pas les outils que me donne les autres courants sociologiques, car plus notre besace est pourvue en outils théoriques et méthodologiques, moins nous sommes dépourvus devant la tache d'analyse et de compréhension des phénomènes sociaux, voir de transformation des systèmes qui nous incombent! (2)


Culture et éducation sont aussi des maitres mots pour Rioux qui a présidé la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts (1966-69) tout comme le Tribunal de la culture (1975), une décennie plus tard, car on ne peut parler d'épannouissement social et économique sans le contrôle de la culture tout comme on ne peut contrôler la culture sans avoir les pouvoirs économique et politique pour le faire! Des vases communicants nous montrent les textes de ce penseur qui s'est longuement penché sur le sujet au cours de sa carrière!


Socialiste, partisan de l'autogestion et culturaliste, oserais-je dire. La pensée de Marcel Rioux est vaste et riche, car il pouvait regarder la vie d'un village comme un anthropologue qu'il était, mais aussi penser ce que devrait être la société de demain et surtout établir des pistes - « la recherche de possibles » comme il l'a écrit à quelques occasions – pour qu'elle advienne. Un bon sociologue critique. Ce n'est pas surprenant qu'il fût des fondateurs de la revue Possibles en 1976!


Je pourrais poursuivre longtemps encore, car ce livre me parle. Je l'ai donc mis avec son Essai de sociologie critique dans ma bibliothèque, avec Marx et Retournez les fusils! (manuel de sociologie d'opposition) de Jean Ziegler (Seuil, Points politiques, 1981). Il est donc en bonne compagnie parmi mes référents!


Puis, après?


Gaëtan Ruest, le maire de son village natal, Amqui, voudrait bien nommer quelque chose en son honneur a-t-il relaté dans une entrevue au Soleil de Québec (3) quelques jours avant le lancement du livre à l'Université de Montréal. (4) Ne sachant pas ce qu'il advenait de ce projet, j'ai pris la peine de lui écrire au moment où je commençais à mettre mes idées en place pour ce texte.


Je me demandais si le fait qu'il fut athée et communiste (5) était un obstacle, car il a écrit sur ses convictions sans s'en cacher. Mais, selon le maire, le manque d'enthousiasme face à ce projet semble plutôt le fait qu'il y a « peu de gens de chez nous qui le connaissent! » Cela s'explique, car même si Rioux est né le 22 janvier 1919 à Amqui, il devint pensionnaire au petit séminaire de Rimouski en 1931. Il a ensuite poursuivi ses études à Ottawa, Montréal et même Paris, puis fait carrière hors de chez lui! (6)


Mais, nos premières années ayant une importance capitale dans notre développement, les années de jeunesse de Rioux à Amqui ont certainement laissé des traces dans son œuvre, ne serait que son intérêt pour les régions. Il est donc tout à fait normal de souligner ce lien, car il s'agit de ses racines. D'ailleurs, sans racines, aucun arbre, aucune oeuvre, ne tiendrait! Amqui et Rioux sont donc liés. Reste à savoir comment le souligner.


Dans sa correspondance, le maire d'Amqui m'a écrit avoir lui-même proposé cinq actions possibles :


- Placer une plaque commémorative en bronze sur leur résidence familiale qui existe toujours;

- Renommer notre avenue du Parc (Route 195 Sud) du nom d'Avenue Marcel-Rioux;

- Nommer en son nom la Salle communautaire d'Amqui;

- Ouvrir un rayon spécial de ses oeuvres et divers écrits à la bibliothèque municipale, qui porte le nom d'une grande auteure d'Amqui: Bibliothèque Madeleine Gagnon;

- Organiser une journée spéciale Marcel Rioux à laquelle nous pourrions convier sa fille Aude ainsi qu'à plusieurs membres de sa parenté, ami et collègues!


Placer une plaque sur sa résidence familiale, tout comme souligner qu'il fut inhumé à Amqui m'apparait aller de soit et être assez simple à faire. Pour la route, je ne peux cependant me prononcer.


Par contre, là où ça devient franchement intéressant, c'est de nommer un bâtiment. Marcel Rioux ayant eu un intérêt pour la culture populaire et l'éducation, la salle communautaire ou l'école sont deux lieux appropriés.


D'avoir une section réservée aux œuvres de Marcel Rioux à la bibliothèque m'apparait aussi assez simple et une excellente façon de le faire découvrir à ceux qui ne le connaissent pas dans la région. Mais, d'organiser un colloque Marcel Rioux, vu ses sujets de prédilection et leur actualité encore aujourd'hui, me semble là une idée forte intéressante. Déjà, se limiter à trois ou quatre de ses sujets (éducation, culture socialisme et nationalisme par exemple) et on en aurait pour quelques jours.


Ici, deux nouvelles pistes sont possibles. La première : faire une ou deux journées thématiques Rioux par année, et on en a pour longtemps. Une façon d'attirer les feux de la rampe sur Amqui. Certains ont leur festival de la patate, Amqui aurait sa journée ou son weekend Rioux!


La seconde : Amqui pourrait probablement lancer là un mouvement, car si Rioux fut un sociologue marquant de notre histoire, il y en a quelques autres aussi, certains encore vivants. Alors, quelques colloques du genre pourraient prendre forme pour se relayer d'année en année. Rioux à Amqui, Fernand Dumont à Québec (Montmorency), Guy Rocher à à Berthierville!


Ces sociologues, qui avaient probablement leur région à cœur, ont cependant influencé nombre d'étudiants de partout, même de l'étranger. Serait-ce là la forme d'un nouveau dialogue interrégional et intergénérationnel? Une façon de redonner accès aux citoyens à une part du savoir qu'ils subventionnent dans les universités, car il y aurait moyen de faire cela pour que tout le monde y trouve son compte. Du savoir savant et de l'éducation populaire en même temps, ce qui rejoint Marcel Rioux.


Bref, monsieur le maire, vous avez lancé des idées qui, si on les pousse un peu plus loin, permettraient d'ouvrir sur de nouveaux possibles. C'est en plein dans la philosophie de Marcel Rioux et j'espère que ces idées se concrétiseront et feront des petits, car il est grand temps de voir que les intellectuels font aussi partie du vrai monde. Qu'ils ont grandi avec Pierre, Jean et Jacqueline; joué au hockey bottines; et fait les 400 coups avec leurs petits voisins qui n'ont pas tous choisi le métier d'intellectuel! Bref, du vrai monde eux aussi. Loin d'être coupés de la vie, ils l'ont cependant regardé de plus près et analysé pour mieux en comprendre les processus! Mais, ils sont du même terreau et il ne faudrait surtout pas l'oublier.


Pour terminer, suite aux notes qui suivent, vous trouverez en références des hyperliens, dont plusieurs me viennent de monsieur Gaëtan Ruest, le maire d'Amqui.


Notes


1. Je crois que ce fut Nicole Laurin-Frenette qui m'a donné ce cours.


2. Je pense ici à Alain Touraine même si, regardant les mouvements de contestations des années 1960, Rioux et Touraine ne sont pas dans la même ligne analytique, Rioux ayant toujours un certain attachement à l' anthropologie :


« Sur la base de la typologie de la transmission culturelle de Mead (Le fossé des générations, Paris, Denoël, 1971), Rioux est fondé à penser que la culture jeune va faire tache d'huile et, par conséquent, s'imposer par-delà l'action politique des jeunes – pour ne pas dire des étudiants de l'époque – à laquelle la confine la théorie des mouvements sociaux de Touraine (Le communisme utopique, Paris, Seuil, 1968). » (p. 12)


3. Gagné, Gilles (collaboration spéciale), Amqui veut honorer le sociologue Marcel Rioux, in Le Soleil, 13 mars 2011 : www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/les-regions/201103/12/01-4378770-amqui-veut-honorer-le-sociologue-marcel-rioux.php


4. L'article date du 13 mars et le lancement du livre a eu lieu le 16, soit 3 jours plus tard!


5. En fait, j'aurais aussi pu écrire libéral, au sens pur du terme; socialiste; ou marxiste. Bref, critique, car :


- « Sa vie intellectuelle et politique fut, pour reprendre le titre de son ouvrage théorique le plus important, un « essai de sociologie critique » (Montréal, Hurtubise HMH, 1978). Ce fut d'abord dans les années 1950, autour de Cité libre, la lutte contre le duplessisme et la « grande noirceur » et, au sein du Mouvement laïque de langue française, la lutte contre le cléricalisme. Ce fut ensuite l'engagement dans les mouvements socialiste et nationaliste : création, avec son collègue Jacques Dofny et quelques militants syndicalistes, de la revue Socialisme (1964) et fondation du Parti socialiste du Québec. » (p. 566)


- Puis, « Il n'y avait rien d'orthodoxe chez cet intellectuel engagé qui fut le premier à enseigner Marx dans ses cours. Rioux est devenu marxiste, mais le Marx qui a été le sien a été le « jeune Marx », celui de l'aliénation. » (p. 567)


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Rioux



Hyperliens



Autour de Marcel Rioux :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Rioux


http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/76.html


Écrits de Marcel Rioux en ligne :

http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rioux_marcel.html



Commission d'enquête sur l'enseignement des arts au Québec :

http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/1787.html


www.ledevoir.com/culture/livres/316628/l-engagement-de-marcel-rioux


http://www.socio.umontreal.ca/




La ville d'Amqui et la Matapédia :


http://www.ville.amqui.qc.ca


http://fr.wikipedia.org/wiki/Amqui


Court vidéo d'accueil fait par des Matapédiens:

http://www.youtube.com/watch?v=ee02vIouxC0


http://www.zoomsurmaregion.net/


www.lamatapedia.com


http://www.tvcmatapedia.com


L'avant-poste :

http://lavantposte.canoe.ca/webapp/sitepages/


Gare d'Amqui :

http://www.viarail.ca/fr/gares/quebec/amqui


Orléans Express :

http://www.orleansexpress.com



Autres sociologues nommés dans ce texte :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Dofny


http://agora.qc.ca/dossiers/Fernand_Dumont


http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_Dumont_(sociologue)


http://classiques.uqac.ca/contemporains/rocher_guy/rocher_guy_photo/rocher_guy_photo.html


http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Rocher


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ziegler


Index



Nouveaux livres reçus


Reçu le 25 aout 2011 : Boqueho, Vincent, 2011, La vie, ailleurs?, Paris : Dunod,

Collection QUAI DES SCIENCES, 256 p. ISBN : 9782100558629 www.somabec.com/9782100558629/LA_VIE_AILLEURS_.htm?Boqueho


Sommes-nous seuls dans l’univers? Si la réponse est “Oui”, alors l’humanité est face à une terrible responsabilité, à l’heure où elle a la capacité de s’autodétruire… Si c’est “Non”, d’autres questions se posent: pourquoi les extraterrestres ont-ils délaissés la Terre? Où se cachent-ils? Leur présence est-elle un atout ou un handicap pour le développement futur de l’Humanité?


Les progrès scientifiques ne cessent d’éclairer ces questions d’un jour nouveau: qu’il s’agisse de la découverte de nouvelles planètes, de la recherche de signaux artificiels émis dans l’Espace ou de la recherche de vie sur Mars. Ce livre fait le point sur toutes ces recherches, dans un style clair et didactique, à la portée de tous. Excitant l’imagination, il réussit le pari d’être tourné vers le ciel en restant toujours les pieds sur Terre... jusqu’au dernier chapitre, qui nous présente quelques scénarios de science fiction peut-être pas si farfelus…



Au sommaire :


Chapitre 1: Qu'est-ce que la vie?; Chapitre 2: Où trouver de la vie?; Chapitre 3: Évasions extraterrestres; Chapitre 4: Où se cachent-ils?; Chapitre 5: Scénarios du futur.



Vincent Boqueho sur You Tube :

www.youtube.com/watch?v=koRxIUF-tpU&feature=player_embedded




Index







DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


Les Schtroumpfs (coffret DVD)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Laissez-vous schtroumpfer par ce magnifique coffret de 24 épisodes entièrement remastérisés offerts pour la 1re fois en DVD.


Célèbres dans le monde entier, les Schtroumpfs sont de petites créatures magiques qui vivent dans un village caché en pleine forêt et habitent dans des champignons. Le Schtroumpf à Lunettes, le Schtroumpf Paresseux, le Schtroumpf Coquet, la Schtroumpfette – et plusieurs autres petits êtres bleus – font partie de ce clan dont le chef, le Grand Schtroumpf, est âgé de 542 ans !


Gargamel, un vilain sorcier qui vit aussi dans la forêt, ne cesse de comploter pour s'emparer de nos petits amis, mais ceux-ci le déschtroumpfent à chaque fois. Les Schtroumpfs relèveront avec brio le défi de mettre de la joie dans le coeur des petits comme des grands.


Schtroumpfez-vous des heures de plaisir avec ces petits héros bleus !


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-10)


Il faut tout un village pour supporter un citoyen et des citoyens pour se donner le village!


Les Schtroumpfs? On connait depuis longtemps ces petits êtres bleus, sympathiques, hauts comme trois pommes! Ils nous font sourire à chaque fois qu'on les écoute ou les réécoute. C'est déjà là une raison suffisante d'acheter ce coffret qui ralliera des plus vieux aux plus jeunes, car il y a longtemps qu'ils sont dans le paysage :


« Leur première apparition fut dans l'épisode des aventures de Johan et Pirlouit La flute à six trous, prépublié dans Le Journal de Spirou en 1958 et dont le nom en album devint La Flute à six schtroumpfs. » (1)


Autre raison : leur symbolique, car les Schtroumpfs, c'est nous. Chacun a un trait de caractère. L'un est gourmand, l'autre fort, l'autre bricoleur; fort en dessin ou en cuisine; grognon ou paresseux et j'en passe plusieurs autres. Bref, chacun d'eux porte une caractéristique humaine qui lui est propre. Ainsi, si l'on prend quelques Schtroumpfs on peut identifier des personnalités humaines. Nous ou nos semblables! On peut donc s'identifier à eux et y retrouver nos amis. Qui n'a d'ailleurs pas acheté, offert ou reçu quelques Schtroumpfs le représentant?


Enfin, comme chaque Schtroumpf a son trait de caractère, leur force vient de leur travail en équipe pour réussir, car le tout (le village) dépasse la somme des parties! C'est là une leçon pour les individualistes qui croient qu'ils se sont faits seuls. Ils peuvent être à la tête d'empires, mais sans les avancées qu'a permis la vie en société, ils n'en seraient pas là. Les autres non plus!


Il y a des systèmes qui ont soutenu le développement et qui le soutiennent encore. On ne devrait pas l'oublier malgré une certaine montée de l'individualisme. En fait, les extrêmes, que ce soit l'individualisme ou l'étatisme à outrance, ne sont jamais les meilleures solutions. Il faut un pluralisme pour garantir une liberté d'action et de création. C'est ce que nous montrent les Schtroumpfs sans jamais avoir l'air de le dire. Mais, quand on en regarde une vingtaine d'épisodes en ligne, on le voit très bien.


Ça ne veut pas dire que des améliorations ne sont pas impossibles à apporter aux systèmes existants ni que certains d'entre eux ne doivent pas être remis en question, mais ça veut surtout dire que l'individualisme n'est pas la solution toute trouvée, ni une autre d'ailleurs. Ça veut cependant dire qu'il n'existe pas une solution unique, « fit all », comme on nous en propose trop souvent! En fait, il faut une pluralité d'approches, parfois concurrentes, mais surtout complémentaires. On doit ainsi chercher l'équilibre entre individualité et collectivité d'une part et entre entreprises privées, publiques, coopératives et à but non lucratif d'autre part. Mais, surtout, on peut créer d'autres modèles au besoin, comme le réseautage par exemple, car la vie nous apporte des défis, qu'ils soient individuels ou collectifs, et les solutions sont rarement écrites à l'avance. En fait, il faut être à l'écoute, ouvert, coopératif et, surtout, créatif!


Comme pour les petits êtres bleus, on doit savoir se remobiliser selon nos talents pour répondre à ces défis sans laisser pour autant de côté ceux qui sont moins bien outillés pour nous aider, car la prochaine fois ce sera peut-être eux qui auront la solution! Si nous sommes des individus, nous sommes aussi parties prenantes d'une équipe! Comme le dit un proverbe africain, « il faut un village pour élever un enfant! » En fait, je dirais qu'il faut tout un village pour supporter un citoyen et des citoyens pour se donner le village! C'est peut-être là la plus grande leçon des Schtroumpfs.


À part le dépassement, nos petits amis bleus nous font aussi entrer dans la mythologie avec les sorciers, dame nature, Cupidon, le pays des songes, l'allumeur de lune, Némésis et plusieurs autres! Ils mettent de la fantaisie dans leurs leçons et dans nos vies! Vous comprenez que j'aime bien ces petits êtres attachants.

Tous les épisodes nous offrent distraction et quelques réflexions. Pour ma part, j'ai retenu ceux-ci :


La revanche des Schtroumpfs


« Les humains se battent entre eux, c'est terrible! » (Stroupfette). Un épisode sur les guerres humaines qui sont les plaies du monde!



Bébé Schtroumpf et les sauterelles


Ici tout le monde veut voir en bébé Schtroumpf sa propre représentation et le trouve très doué. Un petit génie! Combien de parents sont d'ailleurs ainsi? Tous peut-être! Ou presque, car il y a toujours des Schtroumpfs grognons et mécontents!


L'apprenti voleur


Un épisode qui oppose l'approche libérale de la réinsertion et de l'éducation à celle plus conservatrice de la correction et de la coercition qui doit faire mal! Un débat encore à la mode aujourd'hui.


Le sorcier qui rétrécit


Les effets de la pollution, car Gargamel est victime de toutes les potions qu'il a jetées dans la rivière!


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Schtroumpfs


Liste des épisodes


DVD 1

- Les Schtroumpfs sur les planches

- Le Schtroumpf reconnaissant

- La revanche des Schtroumpfs

- Bébé Schtroumpf et les sauterelles

- Les Schtroumpfs et les bûcherons

- Le Schtroumpf Costaud a du coeur

- L'apprenti voleur

- Le noble dix-cors

- La fleur de l'oubli

- Un cadeau pour le Grand Schtroumpf


DVD 2

- Le gruau du Schtroumpf Gourmand

- Le langage des mains

- Le hochet magique

- Le sauvetage d'Azraël

- Le Schtroumpf qui devient roi

- Miroir magique sur le mur

- Les Elfes des Chatons de Saule

- Le sorcier qui rétrécit

- Ne schtroumpfez pas au lendemain


DVD 3

- Le Voyageur

- L'Homme de la Lune

- La petite bête du Bébé Schtroumpf

- Le signe de la sagesse

- Le plus beau char des Schtroumpfs

- La beauté d'une fleur

- L'os zygomatique du Schtroumpf Farceur

- La bonne aventure de Gargamel

- L'horloge Schtroumpfante

- Le handicap du Schtroumpf Costaud

- La fièvre sautante


DVD 4

- Les verrues du Grand Schtroumpf

- Le Schtroumpfateur Schtroumpfomatique

- L'amour perdu de Chlorhydris

- Schtroumpfs sans sommeil

- Les régates des Schtroumpfs

- Nemesis

- Édition spéciale

- Comment garder bébé ?

- La petite fête de Grossbouf

- Les bons conseils de Mémé Schtroumpf




POUR L’AMOUR DE DIEU, DE MICHELINE LANCTÔT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, lundi 29 aout – Métropole Films est heureuse d’annoncer que POUR L’AMOUR DE DIEU, le dernier film de Micheline Lanctôt, s’est mérité 2 prix au Festival du film francophone d’Angoulême dont la cérémonie de remise des prix s’est déroulée hier en France. Le jury, présidé par Vincent Perez, a décerné le Valois de la meilleure actrice (ex aequo) à Madeleine Peloquin pour son rôle de sœur Cécile. Le film s’est également mérité le Valois Magelis du meilleur film, décerné par le jury d’étudiants des écoles de l’image d’Angoulême.


Après ses deux derniers longs métrages (Le Piège d’Issoudun et Suzie) tous deux assez sombres, Micheline Lanctôt nous propose avec Pour l’Amour de Dieu un film lumineux qui explore le thème de la force du premier amour.


Plongé au cœur du Montréal de la fin des années 50, le film a été écrit et réalisé par Micheline Lanctôt, qui y tient également un rôle.


Enfant rêveuse et solitaire, Léonie trouve refuge dans la piété pour échapper à une ambiance familiale tendue. Elle passe la plupart de son temps à l’école avec la charmante sœur Cécile, sa titulaire de 7e année. Lorsque le jeune père Malachy rend visite à la classe de sœur Cécile, Léonie vit son premier coup de foudre. Cependant, elle découvre rapidement qu’elle n’est pas la seule : Sœur Cécile et Père Malachy semblent aussi développer une forte attirance l’un pour l’autre. Déchirés entre leur amour pour dieu et le désir charnel qui les tourmente, ces derniers ne savent comment gérer cette situation éprouvante, mais ils trouvent l’un auprès de l’autre à la fois tendresse, compréhension et amour. Léonie se sent abandonnée et son amitié en est ébranlée.


50 ans plus tard, Léonie reçoit un colis qui la replonge dans l’univers de ses 11 ans, époque de la Grande Noirceur pour certains, elle demeure celle de l’éblouissante lumière du premier amour pour Léonie. Elle tente de retracer sœur Cécile, pour qui l’année 1959 a tout fait basculer…


Produit par André Gagnon de Lycaon Pictus et Monique Huberdeau de Sherpas Films, POUR L’AMOUR DE DIEU met en vedette Madeleine Peloquin (Sœur Cécile Eugénie), Ariane Legault (Léonie), Victor Andrés Trelles Turgeon (Père Malachy), Rossif Sutherland (Jésus), Lynda Johnson (Pauline, la mère de Léonie) et Geneviève Bujold (Cécile, 72 ans). Distribué au Québec par Métropole Films.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-10)


On choisit le Seigneur comme un amoureux! Facile à dire, moins à vivre. Même si on a la foi, le Seigneur n'est pas physiquement là à nous tenir la main quand on en a besoin.


Le choix de la vie religieuse est parfois difficile pour une personne normale, surtout s'il y a des occasions de rencontres. Sœur Cécile, la titulaire de la classe de 7e année que fréquente Léonie, vivra cette situation avec le jeune père Malachy, un dominicain ami de son frère. Troublant pour eux, mais aussi pour Léonie qui est témoin de leur attirance mutuelle.


Mais, quand on a choisi Dieu comme amour et le redressement des mœurs comme mission, la situation est particulière. C'est une torture morale qui nous remet en cause. Sœur Cécile et le père Malachy devront se demander s'ils sont entrés en religion par vocation ou pour fuir quelque chose. Puis, sera-ce la seule tentation, car les occasions de rencontres seront nombreuses tout au long de leur vie religieuse?


Ce jeune prêtre, oeuvrant dans un milieu de jeunes filles, est aussi objet de tentations pour des fillettes qui deviennent femmes et découvrent leurs sentiments pour ne pas dire leur libido. C'est le cas de Léonie qui est attirée par le père Malachy et prend l'attirance de sœur Cécile pour le même homme comme la trahison d'une amie.


Un film poétique, humain, en douceur et en nuances sur l'amour. Celui de Dieu, du prochain et, plus terre-à-terre, entre un homme et une femme. Mais, l'amour, c'est aussi un choix. On peut en choisir un plutôt qu'un autre. Père Malachy et sœur Cécile choisiront le même amour : celui de Dieu plutôt que l'autre!


Sociohistoriquement parlant, ce film donne un autre éclairage sur la période de la grande noirceur (1), car si on sentait le joug de l'église et du conservatisme, il y avait quand même des rayons de lumières, fruits d'esprits plus éclairés que les éteignoirs du système ne pouvaient atteindre. Soeur Cécile en était certainement une. Sa carrière, qui a suivi cet épisode de sa vie, en est d'ailleurs la preuve, car on les verra aujourd'hui à la fin du film, ce qui donne un traitement documentaire à cette fiction basée sur des faits réels. Un film fort de Micheline Lanctôt.


J'y ai aussi vu un clin d'oeil à Don Camilio qui parle à son Christ en croix, car ici Jesus apparait à quelques occasions dans le film.




Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Noirceur


Hyperliens


www.pourlamourdedieu.ca


Voyez une entrevue en ligne avec Micheline Lanctôt qui raconte comment l’idée de ce film lui est venue : www.facebook.com/pourlamourdedieu



Rien à déclarer


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


1er janvier 1993 : passage à l’Europe. Deux douaniers, l’un belge, l’autre français, apprennent la disparition prochaine de leur poste frontière situé dans la commune de Courquain en France et Koorkin en Belgique.


Francophobe de père en fils et douanier belge trop zélé, Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde) se voit contraint d’inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son collègue français, Mathias Ducatel (Dany Boon), considéré par Ruben comme son ennemi de toujours, est secrètement amoureux de sa soeur. Il surprend tout le monde en acceptant de devenir le coéquipier de

Vandevoorde et de sillonner avec lui les routes de campagnes frontalières.


Réalisée par Dany Boon, également interprète du rôle de Mathias, et mettant aussi en vedette l’inimitable Benoît Poelvoorde, Rien à déclarer est une comédie désopilante remplie d'émotions, de gags savoureux et servie par deux acteurs dotés d'un savoir-faire burlesque indéniable !


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-10)


1986, l'acte unique européen est signé. (1) 7 ans plus tard, le 1er janvier 1993, ce sera le passage à l’Europe et la fin des frontières. À la place, des douanes volantes! L'occasion aussi de jouer sur les différences culturelles et les inimitiés qui devront se fondre dans une nouvelle réalité sans barrières de protection. « Le monde change, on subit! » dit l'un des protagonistes du film!


Cela donne une comédie dans l'esprit de « Bienvenue chez les Ch'tis », car ici encore on joue sur les accents et l'amour difficile, mais le procédé fonctionne. La salle a ri de bon cœur et moi aussi.


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Acte_Unique_Europ%C3%A9en



Sur le rythme

Un film de Charles-Olivier Michaud à l'affiche depuis le 10 aout


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, le vendredi 22 juillet 2011 – Gaëa Films, Christal Films Productions et Les Films Christal, une filiale d’Entertainment One, sont heureux d’annoncer que le vidéoclip One More Chance du film Sur le rythme, est désormais en ligne sur le site officiel du film www.surlerythme.com. Lancé en primeur à Musique Plus le 19 juillet dernier, One More Chance est le premier vidéoclip interactif à être créé pour un film au Québec. Du jamais vu !


Le vidéoclip a été réalisé par Jason Roy Léveillée, sur la chanson One More Chance, composée par Mario Sévigny et interprétée par le rappeur Preach Ankobia et la chanteuse Meryem Saci. Afin de participer au vidéoclip et d’en devenir l’un des personnages virtuels, il suffit de se rendre dans la section vidéoclip interactif du site officiel www.surlerythme.com, d’inscrire son nom et celui d’un ou d’une ami(e) et de télécharger vos photos afin de créer votre vidéo personnalisée ! Il est également possible de se connecter via Facebook. En plus du vidéoclip interactif, le site officiel du film regorge d’une foule de contenu dont des photos inédites, des vidéos, affiches, concours et plusieurs autres !


Drame ancré dans l’univers de la danse, SUR LE RYTHME est une histoire de dépassement de soi et de sacrifices à travers la poursuite de ses rêves. Réalisé par Charles-Olivier Michaud et scénarisé par Caroline Héroux, le film met en vedette Nico Archambault à titre d’acteur, danseur et chorégraphe, ainsi que Mylène St-Sauveur, France Castel, Marina Orsini et Paul Doucet. Sur le rythme est produit par Caroline Héroux (Gaëa Films) et Christian Larouche (Christal Films Productions).



www.surlerythme.com

Suivez les dernières nouvelles sur www.facebook.com/SurLeRythme


Commentaires de Michel Handfield (2011-08-16)


Film pour ados et jeunes adultes dans la tradition « américaine » : la mère refuse le rêve de sa fille pour son bien, car elle n'a eu que déception avec le même rêve à cet âge. Elle veut donc protéger sa fille! Mais,...


C'est fait avec coeur, mais pas les mêmes moyens qu'à Hollywood. Le public cible devrait aimer. Côté social : une certaine percée chez les jeunes vingtennaire d'aujourd'hui, où les rêves ne sont plus de révolution, mais de réalisation de soi!


Index


Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!


Mon FFM 2011


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Je lis un film! (Suivi de l'index du FFM 11)

Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Un autre Festival des Films du Monde de Montréal que j'ai aimé, car je regarde un film, quel que soit le genre, comme un document. J'avais donc du matériel intéressant encore cette année dans ce festival parfois mal aimé par une certaine critique en quête de gros noms. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne vais pas voir une dizaine de films par jour, mais un ou deux. Trois maximums, car je ne peux en absorber plus. C'est que je lis un film en quelque sorte, car je ne fais pas travail de critique, mais travail de sociologue sur un contenu, le film, qui peut s'avérer un excellent révélateur social! Une autre approche (1), donc une autre manière de travailler.


Note


1. Je pense ici à l'analyse de contenu et à l'ethnométhodologie, des méthodes vues dans mes études en sociologie.


Index des films vus au FFM 2011


Dans le cadre

DAVID

A DECENT ARRANGEMENT

HASTA LA VISTA (Come as you are)

PLAYOFF

THE ARTIST

BITTER TASTE OF FREEDOM

La Mort est dans le champ

DER GANZ GROSSE TRAUM (LES LEÇONS D'UN RÊVE)

Romance

L'art d'aimer

LES YEUX DE SA MÈRE

CHE BELLA GIORNATA (QUELLE BELLE JOURNÉE)

KRET (Le père)

Teardrop

UBER UNS DAS ALL

IN FILM NIST/ CECI N'EST PAS UN FILM

AMNISTIA (AMNISTIE)



Dans le cadre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France / Compétition mondiale /2010 / Couleur / 14 min


Réalisateur : Philippe Lasry Scénariste : Philippe Lasry

Photographie : Quentin Bolpé Montage : Céline Ameslon

Interprètes : Norah Krief, Mounir Bargoum, Lucas Bonnifait, Laure Desmazières


Karine, comédienne, se retrouve à passer un casting, ce qui ne lui est plus arrivé depuis longtemps. Durant la scène, elle doit pleurer. Mais, dans certains cas, pleurer peut devenir une torture.


Philippe Lasry


Scénariste pour la télévision et le cinéma (entre autres, LA CONFUSION DES GENRES, de Ilan Duran Cohen), Philippe Lasry enseigne le cinéma et travaille comme consultant à différents niveaux dans l'industrie cinématographique. On lui doit: Mon prince viendra (2000), Un mariage (2003), Le Coucou (2006) et Faire avec (2009).


19 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.19.1 • Français

19 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.19.1 • Français

21 aout 2011 • 14:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.21.3 • Français


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Aller chercher le vrai pour sortir le meilleur de soi quand on joue, c'est ce que fait l'artiste! Mais, pour le réalisateur, aller chercher le drame personnel pour vendre un film c'est parfois « winner »! Engage-t-on une comédienne ou une tête d'affiche? La question se pose.



index du FFM 11



DAVID


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



États-Unis / Compétition mondiale /2011 / Couleur / 80 min


Réalisateur : Joel Fendelman Scénariste : Joel Fendelman, Patrick Daly

Photographie : Robbie Renfrow Montage : Joel Fendelman

Interprètes : Maz Jobrani, Muatasem Mishal, Binyomin Shtaynberger, Gamze Ceylan, Dina Shihabi, Michael Golden, Markus Goldberg


Daud, jeune garçon musulman de 11 ans, vit avec ses parents à Brooklyn. En tant que fils de l'imam de la mosquée du quartier, il doit faire face à divers problèmes: les grandes attentes de son père, le mode de vie d'une famille conservatrice et la difficulté à assumer sa différence, même auprès de ses coreligionnaires musulmans. Par un concours de circonstances, Daud se joint à un groupe de jeunes juifs du quartier qui le prenne pour un juif et l'accepte par conséquent comme l'un des leurs. Au cours de l'été, il se lie d'amitié avec Yoav, un des garçons. Mais un jour, faisant face à une situation inextricable, il est obligé de prendre une décision difficile. « Face au phénomène des préjugés, de la culture et de la religion, le film n'essaie pas de donner des réponses, car ces questions dépassent de loin la sphère du film. Au contraire, nous soulevons ces interrogations de façon différente, espérant qu'elles nous aideront à nous comprendre mutuellement, ainsi que nous-mêmes. » (Josh Fendelman)


Joel Fendelman


Producteur, réalisateur et directeur photo, Joel Fendelman a étudié le cinéma au Savannah College of Art and Design. Il se tourne ensuite vers la réalisation de nombreux courts métrages, dont plusieurs programmés dans divers festivals internationaux (Cannes, Chicago, Miami, Woodstock). Il fonde Fendelman Films, sa propre maison de production, ce qui lui permet de produire également des films publicitaires. Sa filmographie comprend: Painter of the Land (2004), Band of Sisters (2005), Eleven Candles (2007), Woman on a Train (2009), Daud (2009). DAVID est son premier long métrage de fiction.


19 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.19.1 • Anglais, Arabe s.t.a.

19 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.19.1 • Anglais, Arabe s.t.a.

21 aout 2011 • 14:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.21.3 • Anglais, Arabe s.t.a.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Bay Ridge, Brooklyn.



De jeunes juifs jouent au parc et l'un d'eux oublie sa Tora sur un banc. Alors, Daud les suit pour leur remettre, mais se trompe de livre et met plutôt son Coran dans la boite aux lettres de leurs lieux de rencontre, car il n'a pas pu entrer pour les rejoindre. Pris avec la Tora, il ne veut pas le dire à son père, mais cela l'amène à le questionner sur les autres croyances. On saisit tout le poids de l'histoire et de la tradition dans les réponses du père.


Pour récupérer son Coran, il y retournera donc. Mais, par le destin, il se retrouvera en classe avec eux. Ce sera l'occasion d'un nouvel apprentissage pour lui, car on n'y a pas la même approche que dans sa communauté. Quant aux jeunes, ils parlent de libertés entre eux. « America, it's another things! » Instructif aussi, comme dans ce passage où ils disent que « C'est un pays libre ici, sauf pour les sports, où il faut prendre pour les clubs locaux! »


Pour moi, ce film soulève la question du mimétisme dans la transmission des traditions et des valeurs. En effet, y croit-on vraiment ou est-on amené à y croire à force de répétition, récompenses et punitions pour reproduire/intégrer les comportements désirés par nos parents (dans un premier temps) et la communauté d'appartenance (dans un second temps)? Après, on suivra les traditions par automatisme, parce qu'on les a intégrés! Puis, ce sera à notre tour d'intégrer nos enfants. C'est ainsi que ce modèle se perpétue, parfois sans être remis en cause, de génération en génération.


Bref, un film intéressant qui permet de comprendre les interrelations entre les jeunes et de saisir comment les différences culturelles sont forgées par l'éducation.


J'ai bien aimé ce film qui examine des questions de notre temps : religion et interculturalisme.


Hyperliens


www.david-themovie.com

http://en.wikipedia.org/wiki/Bay_Ridge,_Brooklyn

http://fr.wikipedia.org/wiki/Yankees_de_New_York



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A DECENT ARRANGEMENT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


États-Unis – Inde / Regards sur les cinémas du monde / 2010 / Couleur / 97 min


Réalisateur : Sarovar Banka Scénariste : Sarovar Banka

Photographie : Amol Rathod Montage : Tom Quinn

Interprètes : Shabana Azmi, Adam Laupus, Lethia Nall, Diksha Basu, Farid Currim, Shreya Sharma


Rédacteur publicitaire indo-américain, Ashok Khosla se rend en Inde dans le but de trouver une future épouse selon les préceptes du mariage arrangé. Il fait la connaissance de nombreuses épouses potentielles et de leurs parents, mais sent de la difficulté à s'adapter à leur culture. Sa rencontre avec Lorie, une Américaine en voyage en Inde pour vivre de nouvelles expériences, va influencer ses choix. En attendant, on le présente à Amita, une femme indienne souffrant, comme lui, du poids de la tradition. Alors que les fiançailles imminentes approchent, les parents d'Ashok se présentent pour conclure l'affaire. Ce qui l'oblige finalement à prendre sa propre décision.


Sarovar Banka


Originaire de Philadelphie (États-Unis), diplômé de la Brown University où il a commencé sa carrière en réalisant des courts métrages et en écrivant des pièces de théâtre, Sarovar Banka obtient le Weston Award pour sa pièce The Moral Implications of Time Travel. Comme réalisateur, il a signé: The Water Inspector (2000) et Edgar (2005). À DECENT ARRANGEMENT est son premier long métrage de fiction.


19 aout 2011 • 19:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 14 • L14.19.4 • Anglais

20 aout 2011 • 12:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 14 • L14.20.2 • Anglais

21 aout 2011 • 14:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 14 • L14.21.3 • Anglais



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Il est temps qu'Ashok prenne épouse selon la tradition indienne, même s'il est américain! (1) Les attentes familiales et la pression culturelle! On le retrouve donc en Inde, à la rencontre de sa tante qui veut lui faire voir des épouses potentielles. Elle a même fait un album de prospects!


On dirait du commerce, car les parents qu'il rencontre et qui veulent caser leur fille les présentent comme de la marchandise! Mais, lui aussi doit être un produit acceptable donc ne pas dire qu'il est un junior ou un contractuel dans son emploi de rédacteur publicitaire, car cela ne montre pas une grande stabilité, ni ne colle à l'image du « rêve américain »! Ici on ne s'intéresse pas à qui tu es, mais bien à ta position sociale et où tu vas, dans le sens de l'ascension sociale!


Il y en aura finalement une qui semble lui plaire, mais on ne le sent pas à l'aise tout comme elle, car elle a étudié en Angleterre et elle sent elle aussi tout le poids de cette tradition peser sur eux : ce contrôle qui nous tient toujours à la même place! N'est-ce pas là une limite à l'émancipation, voire à l'évolution? Il faut poser la question et ce film le fait bien.


Autre anicroche dans l'équation : l'Américaine qu'il a rencontrée dans le train et qu'il revoit, car elle le renvoie à ses valeurs! Il devra donc choisir entre celles-ci et la tradition.


Un film intéressant pour notre monde, où nous plaçons au même rang les droits individuels et le multiculturalisme alors que la culture traditionnelle va parfois à l'encontre des droits individuels que nous défendons. Comme Ashok, les sociétés occidentales devront un jour choisir où elles logent, entre le multiculturalisme et les droits et libertés individuelles, car on ne peut mettre les deux sur le même pied. En effet, elles se nient mutuellement, l'une privilégiant les choix individuels et l'autre l'imposition de façons de faire et de vivre au nom de croyances et de coutumes, qu'elles soient culturelles, religieuses ou traditionnelles. Il y a aura donc toujours des conflits entre ces deux valeurs. Dont acte!


Note


1. Je dis généralement États-uniens pour les habitants des États-Unis, mais dans ce cas il serait canadien d'origine indienne et ce serait la même chose. Je dis donc américain pour habitant de l'Amérique ici.


Hyperliens :


www.adecentarrangement.com

http://en.wikipedia.org/wiki/Arranged_marriage

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_de_convenance



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HASTA LA VISTA (Come as you are)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Belgique / Compétition mondiale / 2011 / Couleur / 115 min


Réalisateur : Geoffrey Enthoven Scénariste : Pierre De Clercq

Photographie : Gerd Schelfhout Montage : Philippe Ravoet

Interprètes : Robrecht Vanden Thoren, Gilles De Schryver, Tom Audenaert, Isabelle de Hertogh, Kimke Desart, Johan Heldenberh, Karlijin Sileghem, Karel Vingerhoets, Katelijne Verbeke, Marilou Mermans


Trois jeunes hommes sont de grands amateurs de vin et de femmes. Le vin, ils le savourent avec plaisir, mais les femmes, ils n'y ont pas encore vraiment gouté. Sous le couvert d'un voyage comme dégustateurs de vin, ils se rendent en Espagne, espérant y tirer un coup. Rien ne peut les arrêter, même pas le fait que l'un est aveugle, l'autre est dépendant de sa chaise roulante et le troisième est complètement paralysé. «HASTA LA VISTA porte sur l'amour, sur l'amitié inconditionnelle et sur le désir. C'est une histoire racontée avec humour sur la meilleure façon de se sortir d'une situation difficile. Lars, Philip et Joseph ont une mission à accomplir, mais sur le plan personnel, chacun d'eux lutte pour son autonomie et pour les possibilités de rencontrer l'amour et l'amitié. Mais il est difficile d'avoir accès à l'autonomie lorsqu'on vit avec une incapacité physique et que cela signifie vivre aussi avec une liste interminable de contraintes et dépendre des autres pour les gestes les plus banals du quotidien. Nous sommes tous prisonniers d'un corps qui, comme la pensée, a besoin de tendresse, de repos et de passion, des conditions fondamentales dans notre existence, mais également sources de frustration pour ceux qui sont handicapés.» (Notes de production)


Geoffrey Enthoven


Né à Wilrijk (Belgique) en 1974, Geoffrey Enthoven étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Gand. Son film de fin d'études, The Undertaker (1999), est primé dans des festivals en Belgique et à l'étranger. Il fonde Fobic Films avec Mariano Vanhoof. Sa filmographie comprend: LES ENFANTS DE L'AMOUR (2001), Sara (série pour la télévision, 2006), VIDANGE PERDUE (2006), présenté au Festival des films du monde de Montréal, HAPPY TOGETHER (2008) et LES FILLES (2009), également présenté au FFM. Il est professeur invité d'art dramatique à la Royal Academy of Fine Arts.


20 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.20.1 • Flamand s.t.a & s.t.f (2 copies)

20 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.20.1 • Flamand s.t.a & s.t.f (2 copies)

21 aout 2011 • 16:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.21.4 • Flamand s.t.a & s.t.f (2 copies)


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


« Hasta la vista ce soir au FFM: une ovation debout. Chose rare, même dans un festival de films! Ça prouve que l'équipe du FFM fait encore des découvertes! » C'est ce que j'ai écrit sur mon fil Twitter et Facebook ce soir-là.


Trois handicapés, soit deux en fauteuil roulant et un mal voyant, qui profitent du vin et regardent les femmes, mais encore puceaux, sont parfois très durs envers les autres. C'est que les privations les rendent amers et déplaisants. L'un d'eux, le plus handicapé, leur propose d'aller dans un bordel pour handicapés en Espagne : le El Cielo. (1) Une façon de se libérer.


Comme la tumeur d'un des leurs est agressive, les parents, qui étaient d'abord réticents à l'idée, seront finalement contre. Mais, le leadeur du groupe décidera qu'il faut quand même faire ce voyage pour leur copain, ce malgré les parents, pour l'empêcher de mourir puceau! On sera donc du voyage avec eux.


Organisé en secret par les trois jeunes hommes, ce sera une quête d'autonomie. Pas facile au début, car le leadeur, flamand (il parle néerlandais), n'accepte pas la chauffeuse du bus, Claude, une Wallonne (francophone) bien portante. (2) Il l'appelle d'ailleurs Mamouth et refuse toute aide de sa part. C'est donc parti pour être l'enfer ce voyage. Mais, Claude a dû en voir d'autres. Elle saura faire.

Un film sur la conquête de l'autonomie et du bonheur. Parfois, pour l'atteindre, il faut cependant s'appuyer sur les autres. Une leçon de solidarité pour ceux qui croient que l'autonomie est individuelle!


La montée de l'individualisme ne doit d'ailleurs pas faire oublier que sans la collectivité, l'individu ne serait pas où il est. En effet, il serait encore à chasser pour son repas et se trouver un abri pour dormir. C'est l'organisation sociale qui a permis d'atteindre le stade de développement où nous sommes, car en nous libérant des tâches de base, par la division du travail, cela a permis la diversification des taches et l'apparition de taches encore plus complexes, d'où le développement de la culture, de la science et de la technique par exemple? Sans cette division du travail, basée sur la solidarité et la complémentarité humaines, on n'en serait tout simplement pas là. Ce film nous le montre très bien sans jamais le dire.



Notes



1. Je n'ai pas trouvé le El Cielo sur internet, mais j'ai trouvé deux articles d'intérêts. D'abord, « Brothels for the disabled! » qui nous parle du phénomène espagnol. Voir www.theolivepress.es/spain-news/2007/08/30/brothels-for-the-disabled/. Ensuite, un article de Rue 89, avec Causette le mensuel, nous apprend qu'il existe « une école où l'on apprend à faire jouir les handicapés ». (2 septembre 2011) Voir http://www.rue89.com/2011/09/02/sexe-une-ecole-ou-lon-apprend-a-faire-jouir-les-handicapes-220322



2. On est en Belgique, vous l'aurez compris! Sur la Belgique, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Belgique


Hyperliens


Come as you are (Hasta La Vista) - trailer english subtitled - a film by Geoffrey Enthoven : http://www.youtube.com/watch?v=jS0St2NMk1Q


Association Sexualité et Handicaps Pluriels : www.sehp-suisse.ch



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PLAYOFF


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Israël - France – Allemagne / Compétition mondiale / 2011 / Couleur / 107 min


Réalisateur : Eran Riklis Scénariste : Gidon Maron, David Akerman

Photographie : Rainer Klausmann Montage : Tova Ascher

Interprètes : Danny Huston, Amira Casar, Max Riemelt, Mark Waschke, Hanns Zischler, Irm Hermann, Selen Savas, Yehuda Almagor


Max Stoller, 42 ans, a réussi l'impossible. Trente ans après avoir survécu à l'Holocauste, il a pris l'Europe d'assaut en tant qu'entraineur du Maccabi Tel-Aviv, équipe de basket devenue championne d'Europe. Un appel téléphonique en provenance d'Allemagne va changer sa vie pour toujours. On lui propose, après toutes ces années, d'y retourner afin d'entrainer l'équipe nationale. Tout le monde pense que Max, en raison de sa forte identification avec son histoire familiale, va rejeter cette offre étonnante. Cependant, malgré les réprobations en Israël, et en dépit de sa mère qui voit cela comme une trahison, il accepte la proposition et retourne à Francfort, la ville où son père fut arrêté par la Gestapo. Dès son arrivée, il est irrésistiblement attiré par son quartier d'enfance. C'est là-bas qu'il est séduit par Deniz, une jeune femme turque, perdue dans sa nouvelle vie et dans un nouveau pays, qui vit avec sa fille de 13 ans. En l'aidant à retrouver son mari, Max creuse son propre passé et découvre de nouveaux éléments concernant de vieux secrets de famille. Il réalise que toute son existence a été fondée sur la trahison et le désir, et non pas sur quoi que ce soit d'héroïque ou de symbolique. Alors qu'il doit faire face à une équipe récalcitrante qu'il essaie de sortir de sa médiocrité, Max comprend peu à peu qu'il doit anéantir les symboles du passé, à commencer par celui qu'il incarne lui-même.



Eran Riklis


Né à Jérusalem (Israël) en 1954, Eran Riklis étudie le cinéma à l'Université de Tel-Aviv, puis à la National Film School and Television à Beaconsfield, en Angleterre. Il signe plus de 300 films publicitaires, des documentaires et des courts métrages. Il travaille également comme directeur de la photographie pour plusieurs productions en Angleterre. Ses longs métrages: PAR JOUR CLAIR ON VOIT DAMAS (1984), CUP FINAL (1991), ZOHAR (1993), VULCAN JUNCTION (1999), présenté au Festival des films du monde de Montréal, TEMPTATION (2002), LA FIANCÉE SYRIENNE (2004), Grand Prix des Amériques au FFM, LES CITRONNIERS (2008), également présenté au FFM, et Le voyage du directeur des ressources humaines (2010).


20 aout 2011 • 11:20:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.20.2 • anglais, allemand, hébreu, turc s.t.a.

20 aout 2011 • 21:30:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.20.2 • anglais, allemand, hébreu, turc s.t.a.

21 aout 2011 • 19:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.21.5 • anglais, allemand, hébreu, turc s.t.a.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


1982, Max Stoller vient de Tel-Aviv pour entrainer l'équipe allemande de basketball en vue des olympiques de 1984. Chassé au temps de la guerre par la montée du nazisme, il dit ne pas vouloir savoir : « Je suis là pour le sport! »


Mais, il ira voir où il a grandi! Il y trouvera alors Deniz, une jeune femme d'origine turque qui vit dans ce logement qui l'a vu grandir autrefois. Elle y vit avec sa fille de 13 ans et est venue en Allemagne à la recherche de son mari dont elle n'a plus de nouvelles. Il était venu en Allemagne pour travailler il y a quelques années.

La petite se croit responsable du fait que son père ne leur donne plus de nouvelles... Il y a là un parallèle avec Max qui s'est toujours cru responsable de la disparition de son père à la veille de leur fuite en Israël. Il les aidera, mais ce faisant, son passé remontera et il devra aller à sa rencontre pour résoudre des questions restées en suspens depuis son adolescence, notamment la disparition de son père dont il se sent responsable.


En même temps, les années 1980 sont des années de coupures. La nouvelle génération n'a pas connu la guerre, mais a toujours connu le mur qui divise Berlin depuis 1961! (1) Alors, comment se sentir Berlinois ou Allemand si on est séparé?



Si cette génération n'a pas à porter le poids du passé de leurs parents, qui ont la guerre en mémoire ou sur la conscience, elle semble néanmoins se trouver face à deux murs. D'abord, le mur de la honte, qui les divise physiquement et qui n'est pas le leur. Ensuite, et surtout, le mur économique, avec les changements technologiques et organisationnels (la rationalisation, le outsourcing, et la mondialisation par exemple) qui s'accélèrent et font en sorte que plusieurs jeunes ont l'impression qu'on leur vole leur futur, car les possibilités d'un emploi stable (et même d'un emploi) s'estompent. Alors que toutes les générations précédentes pouvaient rêver de mobilité ascendante par rapport à leurs parents, cela semble se terminer avec eux! D'ailleurs, les crises d'incertitudes sont de plus en plus rapprochées depuis cette époque au point qu'aujourd'hui les marchés économiques spéculent même sur ces périodes qu'elles craignaient tant autrefois, comme si l'incertitude faisait maintenant partie du paysage pour y rester. À défaut de s'en défaire, il faut faire avec!


Dans ces conditions l'arrivée de Max Stoller, qui a échappé à son destin Allemand pour revenir 43 ans plus tard, armé d'un championnat d'Europe en tant qu'entraineur du Maccabi de Tel-Aviv, leur mets leur manque de confiance en pleine face malgré lui, juste parce qu'il est ce qu'il est! En effet, s'il n'avait pas de futur à son départ d'Allemagne, il s'est fait un avenir! Dur à prendre pour une génération qui ne semble plus avoir de futur et est démotivée. Il lui faudra donc canaliser cela pour faire de quoi de positif avec son équipe; ne serait-ce que pour en faire une équipe!


Cela donne un film intéressant, car si notre force vient de ce que nous sommes il en est de même de nos faiblesses et nos peurs. Cela vient de notre histoire. Pour évoluer, il ne faut pas oublier notre passé, mais l'analyser et le surmonter. C'est ce que devront faire Max, Deniz et le capitaine de son club par exemple. Ce fut aussi le cas de l'Allemagne d'après-guerre, blessée par la division est-ouest. Un film psychosocial et politique à la fois.



Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mur_de_Berlin




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THE ARTIST


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France /Hors Concours / 2011 / N&B / 100 min


Réalisateur : Michel Hazanavicius Scénariste : Michel Hazanavicius

Photographie : Guillaume Schiffman Montage : Anne-Sophie Bion, Michel Hazanavicius


Interprètes : Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, Missi Pyle


À Hollywood en 1927, George Valentin est un acteur très célèbre de films muets. De son côté, Peppy Miller est une jeune figurante. L'arrivée des films parlants va bouleverser leur vie. Lui, autrefois véritable vedette, va tomber dans l'oubli, alors qu'elle va devenir une véritable star du cinéma parlant. Leur histoire d'amour sera alors traversée par de nombreux obstacles. « L'équipe de OSS 117 s'est reformée pour un projet audacieux: un film muet en noir et blanc sur une star du muet déchue. On connaissait la prédisposition de l'acteur Jean Dujardin pour le burlesque et le mime comme le talent de mise en scène de Hazanavicius pour recréer avec jubilation des univers cinématographiques passés de mode. Leur nouvelle association fonctionne à merveille: hommage brillant (photo et réalisation de grande classe) et émouvant (emploi d'une autre narration basée sur le langage du corps pour créer de l'émotion) au cinéma, à une période magique de Hollywood, porté par un acteur sensationnel, THE ARTIST réussit haut la main son pari audacieux de dépoussiérer et rendre accessible au public contemporain un genre oublié. On ressort de ce mélo comme on n'en fait plus le coeur léger et une expression de bonheur très appréciables. » (cinealliance.fr)


Michel Hazanavicius


Né à Paris (France) en 1967, Michel Hazanavicius commence sa carrière à la télévision en 1988. Il collabore sur Canal+ à divers programmes dont des sketchs des Nuls. Suivent des spots publicitaires pour plusieurs marques. Au cinéma, en 1993, il coréalise avec Dominique Mézerette LA CLASSE AMÉRICAINE. Sa carrière en solo démarre avec Échec au capital (1997). Et plus tard vient la réalisation du long métrage MES AMIS (1999) dans lequel il dirige son frère Serge Hazanavicius. Suivront: OSS 117: LE CAIRE, NID D'ESPIONS (2006) et OSS 117: Rio ne répond plus (2009), tous les deux avec Jean Dujardin. Jean Dujardin a obtenu le Prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes pour son rôle dans THE ARTIST.


20 aout 2011 • 19:10:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.20.5 • Sans parole

21 aout 2011 • 16:50:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 9 • L9.21.4 • Sans parole


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


En noir et blanc, presque entièrement muet! Mais, ce film nous montre un excellent jeu d'acteurs, notamment Jean Dujardin qui excelle en George Valentin, acteur narcissique qui ne laisse pas de place aux autres! Bel hommage au début du cinéma.


Ce film constitue aussi une leçon de cinéma, car on voit l'émotion crever l'écran par la seule force de l'image et de la musique en support! Que ce soit pour le flirt ou la jalousie, tout passe par le regard et le langage non verbal. Excellent, je le répète.


C'est ensuite un film historique, car on passe des années où tout semblait permis (1927) à la crise (1929), puis aux changements technologiques qui s'opèreront par la suite, comme l'arrivée du son!


Ces changements créeront des chocs autour d'eux, aussi durs que la crise, certaines vedettes étant alors mises de côté jusqu'à tomber dans l'oubli. Si elles avaient le physique de l'emploi pour le muet, elles n'ont pas nécessairement la bonne voix pour le parlant! Le même phénomène se reproduira d'ailleurs plus tard avec le passage de la radio à la télé. En effet, dans le passage des radioromans aux téléromans, certains comédiens n'ayant tout simplement pas le physique de leur personnage ont perdu leur rôle au profit d'autres comédiens. Les changements technologiques sont parfois ingrats et les retours en arrière souvent impossibles.


Mais, rien ne dit que les cartes ne pourront pas être rebrassées à nouveau. C'est ainsi qu'un comédien parfois laissé de côté peut avoir le profil pour un nouveau créneau des années plus tard. On le voit donc réapparaitre et on se demande alors pourquoi était-il disparu? Ce sera le cas de George Valentin qui réapparaitra à l'écran avec la comédie musicale qui suivra le parlant. J'ai alors pensé à Fred Astaire! (1)



Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Astaire



Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=XvifS2QOun4



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BITTER TASTE OF FREEDOM


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Suède – Russie / Documentaires du monde / 2011 / Couleur / 85 min


Réalisateur : Marina Goldovskaya Scénariste : Marina Goldovskaya

Photographie : Marina Goldovskaya Montage : Dmitry Sushchev


Elle était courageuse, intrépide et belle. Dans sa quête pour mettre au jour les méfaits de l'État russe, Anna Politkovskaya inspirait l'admiration et la crainte dans plusieurs pays à travers le monde. Journaliste d'enquête pour le journal moscovite Novaya Gazeta, elle tenait souvent le rôle de porte-parole pour les victimes du gouvernement de Vladimir Poutine. Sa voix était unique, mais assez forte pour que tout le pays l'entende. À l'âge de 48 ans, elle a été assassinée parce qu'elle faisait tout simplement son travail. BITTER TASTE OF FREEDOM se penche sur cette affaire.



Marina Goldovskaya


Née en 1941, auteure de plus d'une trentaine de documentaires et d'une centaine de programmes pour la télévision, Marina Goldovskya reçoit de nombreux prix pour ses réalisations. Parmi ses films: The Experiment (1978), After the Harvest (1981), More Than Love (1991), A Taste of Freedom (1990), La Maison de la rue Arbat (1993), This Shaking World (1995), Three Songs for Russia (2008).



20 aout 2011 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.20.2 • Russe s.t.a.

22 aout 2011 • 19:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.22.5 • Russe s.t.a.

23 aout 2011 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.23.3 • Russe s.t.a.

25 aout 2011 • 11:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.25.1 • Russe s.t.a.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Anna Politkovskaya (1) faisait du journalisme d'enquête pour le journal moscovite Novaya Gazeta (http://en.novayagazeta.ru/). Elle n'avait pas peur de la controverse et critiquait le gouvernement de Vladimir Poutine.


Écrivant sur les questions sociales, cela l'a conduit à s'intéresser aux réfugiés de guerre. Puis, elle s'est intéressée de plus près à la guerre tchétchène. (2) De trop près cependant pour certains, prenant le parti de la population tchétchène qu'elle allait rencontrer malgré le danger! Son assassinat peut-il être en lien avec ses positions sur le sujet? On peut sérieusement se poser la question à la vue de ce film, car elle ne gagnait pas que de l'admiration pour son travail et ses prises de position. Certains lui reprochaient ouvertement ses « vues de femme » sur le sujet et d'autres d'avoir perdu son objectivité! (3) Et cela, c'était dans les milieux journalistiques. Alors, dans les milieux impliqués dans le conflit, on peut imaginer qu'elle avait quelques ennemis qui pouvaient lui en vouloir.


Son approche, « human interest », en faisait d'ailleurs une actrice malgré elle du conflit, parce qu'elle était sensible et qu'on percevait une sollicitude de sa part envers les victimes tchétchènes. Comme le souligne Mikhaïl Gorbatchev, ex-président de l'URSS (4) :


« C'était une idéaliste qui voulait changer les choses. Parfois, ça va mal pour les idéalistes. Je parle en connaissance de cause. »


Y a-t-il encore des journalistes de la trempe d'Anna Politkovskaya en Russie? Je leur souhaite, car le système revient à la dictature bureaucratique nous dit ce film! S'ils ne sont plus dans les grands médias, peut-être sont-ils sur la toile? C'est à suivre.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Politkovskaïa


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_en_Tchétchénie


3. Mais, un(e) journaliste peut-il être toujours objectif ou l'objectivité ne vient-elle pas de différents points de vue bien exprimés? La question se pose à la lecture de Sébastien Bohler, 2010, LA TÉLÉ NUIT-ELLE À VOTRE SANTÉ ?, France : Dunod. www.somabec.com


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikhaïl_Gorbatchev



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La Mort est dans le champ


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Suisse / Regards sur les cinémas du monde / 2011 / Couleur / 11 min


Réalisateur : Patrick Chappatte Scénariste : Patrick Chappatte

Photographie : Marco Dellamula Montage : Marco Dellamula


Au cours de la dernière offensive en territoire libanais, l'armée israélienne a laissé sur place des centaines de milliers d'engins explosifs. Les paysans en trouvent encore dans leurs champs.


Patrick Chappatte


Né en 1967 au Pakistan, Patrick Chappatte est dessinateur de presse du quotidien Le Temps à Genève et de nombreuses publications internationales où il diffuse, entre autres, des reportages en bande dessinée.


20 aout 2011 • 12:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.20.2 • Français s.t.a.

22 aout 2011 • 19:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.22.5 • Français s.t.a.

23 aout 2011 • 17:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.23.3 • Français s.t.a.

25 aout 2011 • 11:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.25.1 • Français s.t.a.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Avec les bombes à sous-munitions, le fantôme de la guerre rôde toujours, même après qu'elle est terminée, car ces bombes, enfouies dans le sol, peuvent exploser n'importe quand si on passe dessus, mais pas nécessairement la première fois! C'est ce qui fait que les champs ne sont jamais surs; personne n'est à l'abri de perdre une jambe, un bras ou la vie.


Inventées par les nazis,elles sont encore utilisées par les grandes puissances et ceux qu'elles arment! Un film qu'on devrait projeter à l'ONU même si l'intérêt financier et stratégique des différents pays et de leurs alliers, membre du complexe militaro-industriel mondial, risque de l'emporter sur les consciences individuelles, car il y a des intérêts politiques et économiques en jeu qui dépassent la seule raison! Est-ce dire qu'on est dans la déraison? Poser la question, c'est y répondre.


À noter qu'on pourrait tirer les mêmes conclusions au sujet de l'environnement.


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=rhMNGtDA4rA



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DER GANZ GROSSE TRAUM (LES LEÇONS D'UN RÊVE)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Allemagne /Compétition mondiale / 2011 / Couleur / 113 min


Réalisateur : Sebastian Grobler Scénariste : Philipp Roth, Johanna Stuttmann

Photographie : Martin Langer Montage : Dirk Grau

Interprètes : Daniel Bruehl, Burghart Klaussner, Kathrin Von Steinburg, Justus Von Dohnanyi, Axel Prahl, Jurgen Tonkel, Thomas Thieme



Allemagne, 1874. Jeune enseignant, Konrad Koch est embauché dans une école allemande pour garçons aux méthodes strictes pour enseigner l'anglais. Von Merfeld, le directeur de l'établissement, est un homme qui aspire au changement, et c'est pour cette raison qu'il a choisi Koch, afin qu'il puisse apporter un nouveau souffle à cette institution aux idées surannées. Dès sa première journée, le jeune instituteur remarque l'aspect vétuste de l'établissement. Tout ce que les jeunes ont appris sur l'Angleterre n'est qu'un ramassis de préjugés transmis de génération en génération. Pour susciter l'enthousiasme de ses élèves, il emploie une méthode inusitée, celle de la pratique du sport, en l'occurrence le soccer, discipline importée d'Angleterre. Mais, bientôt cette approche non conventionnelle va lui attirer des ennemis: des parents influents, des dignitaires locaux et surtout ses collègues qui croient fermement aux vertus des manoeuvres militaires et de la discipline prussiennes.


Sebastian Grobler


Après des études d'allemand, de psychologie et d'histoire, Sebastian Grobler commence sa carrière cinématographique comme assistant à la réalisation sur plusieurs téléfilms, dont THE DEATHMAKER (1995), BEYOND SILENCE (1996) et DER KONIG VON ST. PAULI (1998). En 2003, son film de graduation, Morgen fruh is die Nacht rum, reçoit le Studio Hambourg Young Talent Award. Il réalise de nombreuses téléséries et enseigne le cinéma à l'Université de Hambourg, ainsi qu'à la Filmakademie de Ludwigsburg. LES LEÇONS D'UN RÊVE est sa première incursion dans le domaine du long métrage de fiction.


23 aout 2011 • 11:20:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.23.2 • Allemand s.t.a.

23 aout 2011 • 21:30:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.23.2 • Allemand s.t.a.

24 aout 2011 • 16:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.24.4 • Allemand s.t.a.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)



Brunswick, 1874, trois ans après l'année terrible. (1)


À l'époque, la gymnastique semblait davantage à de la « drill » (2) chez les Prussiens que ce que l'on connait aujourd'hui, car ils avaient un attachement à la discipline militaire, voir une conception stricte et ordonnée des choses. Chacun devait être à son rang! L'élite a la sienne, accompagnée d'une très haute estime d'elle-même, et le petit peuple en bas, qui devait être à son service et en admiration devant elle.


Mais, à Brunswick, le directeur de l'établissement scolaire cherche à changer cela. Il a même accepté Joost, le fils d'une prolétaire, dans le programme scolaire. (3) Celui-ci est cependant victimisé par les autres, mené par Felix Hartung, fils d'un riche marchand de la ville et gardien des valeurs de la droite qui le servent bien! Il ne parle pas de partage, ni d'égalité des chances à son fils. Au contraire, il se demande plutôt où on s'en va si les prolétaires envoient leurs enfants à l'école avec les riches!


Qand arrive le nouveau prof d'anglais, Konrad Koch, ce n'est déjà pas très bien accepté, car les Prussiens se sentent bien supérieurs aux Français et aux Britanniques. Alors, pourquoi apprendre cette langue de barbares? Qu'il ait étudié à Oxford plutôt que de faire la guerre de 1870, ne lui attire pas non plus la sympathie, car ce n'est pas très nationaliste pour un fils de militaire prussien! On lui dit même « Prenez votre père en modèle. Il est mort pour la patrie! » Et, lui, de répondre : « Il est surtout mort! »


Koch ne s'en laisse pas imposer et dit à sa classe que les Anglais ne sont pas les ignares qu'ils croient; des préjugés racistes et de l'ignorance. Mais, face à ses méthodes, comme de faire pratiquer l'anglais par le jeu (football), on le prend de haut et on voudrait surtout s'en débarrasser, car « il a importé des méthodes anglaises pour pervertir la jeunesse prussienne! » Bref, on hurle au complot, mené par les Hartung, fils et père! On verra d'ailleurs le père chercher à orienter l'opinion publique contre ce professeur et ses méthodes en achetant littéralement la presse, c'est-à-dire en commanditant des articles allant contre ce sport dégénéré et Konrad Koch lui-même! Un procédé qui existe encore aujourd'hui, certains médias poussant les idées de leurs propriétaires parfois un peu loin!


Bref, un film intéressant où l'on a droit aux notions de la supériorité prussienne sur les Anglais et les Français d'une part et de la supériorité innée de l'élite sur les classes laborieuses d'autre part. Cela préfigure des conflits à venir, auxquels conduit justement cette conception stricte de la supériorité des races, car si on est supérieur on devrait être à la tête du monde! De là à vouloir conquérir cette position, il n'y a qu'un pas qu'Hitler a tenté de franchir quelques décennies plus tard.


Mais, revenons au soccer, où le meilleur joueur n'est pas Hartung, mais Joost, ce qui permet son intégration dans le groupe, car l'équipe a besoin de lui! Un pied de nez bien involontaire à cette pensée prussienne de l'ordre hiérarchique, perçu alors comme un complot ourdi par les Britanniques, dont Koch serait l'agent provocateur, pour miner les bases du système prussien! Bref, il est l'ennemi de la société bienpensante et le soccer une arme terroriste contre le régime. D'ailleurs, le soccer fut interdit jusqu'en 1927 dans certaines régions de l'Allemagne! Cette intransigeance prussienne explique en partie l'intérêt de Karl Marx pour la lutte des classes et le fait qu'il se soit réfugié en Angleterre, plus libérale, car il était persona non grata dans son pays!


Un film intéressant qui, je l'espère, devrait aller en salle. Basé sur certains faits réels, c'est néanmoins une fiction. Ainsi :


« Selon Malte Oberschelp, historien spécialisé en football, Konrad Koch est dépeint dans le film comme étant plus progressiste qu’il ne l’était en réalité. « Der ganz grosse Traum le présente comme un professeur d’anglais moderne, presque antiautoritaire, qui entend rompre avec des traditions scolaires allemandes sclérosées. Il apparait également pacifiste à l’heure où l’empire allemand est sous le joug militaire. En réalité, Koch était conservateur et patriote, il enseignait le latin et le grec. Ses seuls élans réformistes se limitaient au football et au cricket. » » (4)



Notes


1. L'Année terrible est un recueil de poèmes de Victor Hugo publié en 1872. Il retrace l'année 1870 durant laquelle la France souffrit parallèlement d'une guerre contre la Prusse (ancienne Allemagne) et d'une guerre civile à Paris. (Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Année_terrible). Cette guerre se termina en 1871, ce dont relate le début de ce film.


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Drill_(éducation)


3. J'ai réussi à retracer les noms qui me manquaient sur « Der ganz große Traum » du site kinocritics.com. Pour ce texte, en anglais, voir www.kinocritics.com/film_review.php?f=1134


4. Le grand rêve, sur le site FIFA World, mardi 24 mai 2011 : http://fr.fifa.com/worldfootball/news/newsid=1440043.html


Hyperliens


www.derganzgrossetraum.de


http://fr.wikipedia.org/wiki/Duch%C3%A9_de_Brunswick-Lunebourg



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Romance


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Canada – Suisse / Compétition mondiale / 2011 / Couleur / 7 min


Réalisateur : Georges Schwizgebel

Scénariste : Georges Schwizgebel


Un homme et une femme sont assis côte à côte dans un avion. L'esprit du voyageur bascule bientôt dans une autre réalité sous l'influence de l'inconnue. Ce film d'animation de Georges Schwizgebel, réalisé au crayon, au pastel et à l'acrylique, abolit les frontières entre les fantasmes et la réalité, et épouse les contours du deuxième mouvement de la Sonate no 19 pour piano et violoncelle de Rachmaninov.


Georges Schwizgebel


L'un des grands noms du cinéma d'animation contemporain, Georges Schwizgebel est né à Reconvilier en Suisse, en 1944 et cofonde en 1971 le Studio GDS en Suisse. Il a réalisé 14 courts métrages récompensés de nombreux prix, parmi lesquels Le Vol d'Icare (1974), Hors-jeu (1977), 78 Tours (1985), Le Sujet du tableau (1989), La jeune fille et les nuages (2000), L'Homme sans ombre (2004), Jeu (2006) et Retouches (2008).


24 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.24.1 • Sans parole

24 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.24.1 • Sans parole

25 aout 2011 • 14:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.25.3 • Sans parole


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Un homme, une femme, côte à côte dans un avion. Puis, ils vivent une aventure. Romance? À moins que ce ne soit de l'ordre du rêve éveillé!


Un film philosophico romantique sur le désir! Mais, le désir ne peut parfois qu'être un fantasme, les gens étant occupés ailleurs. Si, rationnellement, ils le savent, l'esprit, lui, peut créer ses propres images... comme du cinéma d'animation personnel. Notre salle de cinéma privée!



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L'art d'aimer


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France / Compétition mondiale / 2011 / Couleur / 85 min


Réalisateur : Emmanuel Mouret Scénariste : Emmanuel Mouret

Photographie : Laurent Desmet Montage : Martial Salomon

Interprètes : François Cluzet, Frédérique Bel, Julie Depardieu, Judith Godrèche, Laurent Stocker, Gaspard Ulliel, Élodie Navarre


Au moment où l'on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus. «Dans L'ART D'AIMER, chaque situation interroge la problématique du désir et propose l'examen d'un cas de conscience. Mes personnages prétendent être libres et souhaitent assouvir leurs désirs en toute transparence. Ça m'amuse et me fascine. Ça me permet surtout d'interroger nos usages présents et aussi, l'air de rien, de poser des questions morales, même si elles ne sont jamais moralisatrices... Mes personnages sont confrontés à des situations d'empêchement moral, de négociation avec eux-mêmes et avec les autres. Ces cheminements pour être en accord avec un désir par nature instable m'intéressent. D'autre part, ils sont garants de fiction et de suspense. En tant que spectateur, j'aime être impatient de connaitre la suite. Je pratique de même en tant que cinéaste.» -- Emmanuel Mouret


Emmanuel Mouret


Né à Marseille (France) en 1970, Emmanuel Mouret fait des études d'art dramatique puis de cinéma à la Femis, et se lance dans une carrière de scénariste et de réalisateur. On lui doit: Promène-toi donc tout nu! (1999), pout lequel il avoue s'être inspiré autant d'Éric Rohmer que de Sacha Guitry, Montre-moi (1994), Il n'y a pas de mal (1997), Caresse (1998), LAISSONS FAIRE LUCIE (2000), sorte de divertissement sentimental, VÉNUS ET FLEUR (2004), sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes et présenté au Festival des films du monde de Montréal, CHANGEMENT D'ADRESSE (2006), UN BAISER S'IL VOUS PLAÎT (2007) et FAIS-MOI PLAISIR (2009).


24 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.24.1 • Français s.t.a.

24 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.24.1 • Français s.t.a.

25 aout 2011 • 14:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.25.3 • Français s.t.a.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)



Il n'y a pas d'amour sans musique. Alors, tous les couples ont la leur. Ça donne un film plaisant au premier abord.


Au second degré, on est face à un film cynique et ironique à la fois. Ainsi, si faire l'amour est une question de santé et d'hygiène, tous devraient y avoir accès. Ce serait même un service essentiel. Alors, on devrait pouvoir prêter son compagnon à nos amies dans le besoin comme pour la redistribution du fric par l'impôt! Facile à placer dans une conversation, mais de là a le faire... Comme l'a déjà dit Pascal : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connait point; on le sait en mille choses. » (1)



Note


1. Blaise Pascal, Pensées sur la religion et sur quelques autres sujets, version électronique :

www.ub.uni-freiburg.de/fileadmin/ub/referate/04/pascal/pensees.pdf



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LES YEUX DE SA MÈRE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France – Belgique / Hors Concours / 2010 / Couleur / 105 min


Réalisateur : Thierry Klifa Scénariste : Thierry Klifa, Christopher Thompson

Photographie : Julien Hirsch Montage : Luc Barnier

Interprètes : Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Niccolas Duvauchelle, Marina Fois, Marisa Paredes, Jean-Marc Barr, Karole Rocher


Mathieu, un écrivain en mal d'inspiration, a l'habitude d'infiltrer un milieu pendant des mois avant d'en révéler tous les détails sordides dans des livres qu'il ne signe pas. Sa prochaine cible: Lena Weber, célèbre présentatrice du 20 heures, qui a toujours entretenu une relation ambigüe avec sa fille, Maria, devenue danseuse étoile. Pendant ce temps, en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno, qui habite avec ses parents, ne connait pas encore les conséquences de toute cette histoire sur son existence. « Pudique, le réalisateur dose ses effets, et a bien assimilé (Claude) Sautet pour offrir un film plus personnel: après tout, Mathieu, c'est un peu Thierry Klifa, l'enquêteur sans concession qui finit par abolir la distance avec son sujet, le cinéma, jusqu'à la fusion. Mathieu, qui a perdu sa mère, ne supporte pas de voir ces femmes négliger l'essentiel: aimer leur enfant tant qu'il en est temps. Son histoire touche, tout comme celle de Jean-Baptiste Lafarge, Jean-Marc Barr et Marina Fois, contrechants de cette folie parisienne qui, du fin fond de la Bretagne, vont voir leurs destins liés à ces géants bien fragiles et, finalement, attachants. Regardez-les bien dans les yeux, vous aurez beaucoup à découvrir. » Emmanuel Cirodde (L'Express.fr)


Thierry Klifa


Cinéphile dès son plus jeune âge, Thierry Klifa entre dans l'univers du 7e art par la voie du journalisme. En 1991, il intègre ainsi le mensuel Studio, auquel il collabore durant 11 ans aux côtés d'autres futurs cinéastes qui ont pour nom Marc Esposito ou Denis Parent. En 2001, il signe Émilie est partie, son premier court métrage, avec entre autres, Michaël Cohen, qui deviendra son acteur-fétiche. Il poursuivra avec UNE VIE À T'ATTENDRE (2004) et Héros de la famille (2006).


28 aout 2011 • 10:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.28.1 • Français

28 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.28.1 • Français

Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Pour Mathieu, un écrivain doit écrire sur tout ce qu'il voit et entend. Il n'a pas de filtre! Il joue un rôle de dénonciateur. Mais, peut-on tout dire? Quelles en sont les conséquences sur les personnes? D'ailleurs, qui aimerait vivre dans une maison de verre? Même Mathieu n'aimerait pas.


Il s'en prend ici à Lena Weber, célèbre présentatrice du téléjournal de 20 heures. Pour atteindre son niveau, qu'a-t-elle sacrifié? Qui a-t-elle blessée? Il faut tout savoir même si pour cela on ouvre parfois des blessures ou on fait de nouvelles victimes, car le public veut savoir! S'il ne le sait pas encore, il voudra le savoir après la promotion du livre, car on sait créer la demande!


Comme un chasseur, Mathieu se camoufle dans leur milieu et les traque. Sous prétexte de travail d'enquête, il provoque les évènements, parfois au point de faire perdre pied à ces sujets, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses pour eux. Mais, il n'a que faire de cela, sauf si ça fait vendre! Information ou manipulation? C'est une des questions du film.


Pour ma part, je penche pour la manipulation et ce film est une forme de dénonciation d'un certain type de journalisme qui existe, même si on a ici affaire à un écrivain. C'est que la ligne est parfois mince entre l'écrivain qui enquête et le journaliste qui fait du roman. D'ailleurs, plusieurs franchissent la frontière entre ces deux genres au cours de leur carrière!


Bref, ce film est l'occasion d'un regard fort intéressant sur les médias. À ce sujet, il faut savoir que le réalisateur « fut d'abord journaliste au magazine Studio » (1), de quoi donner plus de crédibilité à ce film.


Finalement, dans sa facture, j'ai pensé à Lelouch, notamment « Les uns les autres » avec tous ses chassés-croisés. J'ai apprécié.



Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Klifa


Hyperliens


www.youtube.com/watch?v=HXxl3DlVmRw



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CHE BELLA GIORNATA (QUELLE BELLE JOURNÉE)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Italie / Compétition mondiale / 2010 / Couleur / 97 min


Réalisateur : Gennaro Nunziante Scénariste : Luca Medici, Gennaro Nunziante

Photographie : Federico Masiero Montage : Pietro Morana

Interprètes : Checco Zalone, Nabiha Akkari, Annarita del Piano, Rocco Papaleo, Michele Alhaique, Mehdi Mahdloo, Luigi Luciano


Originaire du sud de l'Italie, Checco travaille dans une discothèque de la banlieue, mais rêve cependant de joindre le corps de police militaire. S'il peut compter sur l'appui des relations familiales mafieuses, celles-ci ne peuvent lui garantir qu'un emploi d'agent de sécurité dans la cathédrale de Milan. Sa stupidité inépuisable fait bientôt de lui le pigeon idéal pour Sufien et sa soeur Farah lorsqu'ils planifient de bombarder le célèbre toit de la cathédrale. Par le biais de la comédie, QUELLE BELLE JOURNÉE aborde les thèmes de la corruption, l'église, le terrorisme et la division entre le Sud et le Nord. «Présentée comme une comédie politiquement incorrecte, QUELLE BELLE JOURNÉE est devenue en Italie l'un des plus grands succès aux guichets après seulement deux semaines d'exploitation, récoltant 42 millions de dollars et assurant du même coup la carrière de Checco Zalone.» -- Jay Weissberg (Variety)


Gennaro Nunziante


Né à Bari (Italie) en 1963, Gennaro Nunziante travaille comme acteur, scénariste et réalisateur pour la télévision et le cinéma. Entre autres, on lui doit les scénarios de LIBERATE I PESCI! (2000), de Cristina Comencini, IL GRANDE BOTTO (2000), de Leone Pompucci et COMMEDIASEXI (2006), d'Alessandro D'Alatri. On le voit dans IL GRANDE BOTTO et dans CASOMAI (2002), de D'Alatri. Comme réalisateur, il signe CADO DALLE NUBBI (2009).


27 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.27.1 • Italien s.t.a.

27 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.27.1 • Italien s.t.a.

28 aout 2011 • 13:30:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.28.2 • Italien s.t.a.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Checco travaille dans une discothèque, mais veut un emploi de carabinier. Pour le plaisir et la position! D'ailleurs, en entrevue d'embauche, il raconte comment c'est un emploi plaisant, vu tous les privilèges qui viennent avec! « Mon oncle était carabinier... » Bref, ce qui l'intéresse ce n'est pas tant le travail que les à-côtés : les abus de pouvoir que la position permet!


Tout semble arrangements et retour d'ascenseur en Italie; tant avoir un emploi que régler un baptême! Les papiers (diplômes), ce n'est pas important; mais, qui tu connais, ce l'est. L'État de droit semble une fantaisie de l'esprit et le pistonnage la réalité! Pas surprenant que les Italiens ne semblent pas avoir confiance dans l'institution de l'État.


Cynique et ironique à souhait, c'est un film qui fait du bien. On rit de bon cœur sur le coup, mais on réfléchit après, car il y a de quoi penser à l'État de corruption avancé dans lequel on est. Malgré tout ce qu'on dit du sérieux des processus d'embauche, engage-t-on vraiment le meilleur candidat? C'est comme pour les appels d'offres. Garantissent-ils vraiment le meilleur travail? Pas sûr! Vraiment pas sûr! Et vous?


S'il y a parfois de quoi brailler sur la réalité, là on peut vraiment en rire. En Italie comme au Québec.



Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=AZ3dKcXw2co




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KRET (Le père)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Pologne – France / Compétition mondiale / 2010 / Couleur / 108 min


Réalisateur : Rafael LewandowskI Scénariste : Iwo Kardel, Rafael Lewandowski

Photographie : Piotr Roslowski Montage : Agnieszka Glinska

Interprètes : Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska, Wojciech Pszoniak, Bartlomiej Topa


Pawel est le fils de Zygmunt, un mineur membre du mouvement Solidarité et donc engagé dans l'opposition contre le régime communiste. Accusé de coopérer avec la police secrète en tant qu'agent infiltré (une taupe), Zygmunt se retrouve confronté, après la chute du système communiste, à un processus de lustration devant la commission spéciale de vérification. Il nie avoir coopéré. Mais la commission va interroger un ancien agent de la police secrète, celui qui a personnellement enrôlé Zygmunt. La situation se complique du fait que Ewa, la femme de Pavel, est la fille d'un mineur tué lors de la grève de Solidarité. « Les jeunes Polonais d'aujourd'hui jouissent d'une liberté que leurs parents et grands-parents ne pouvaient sentir qu'en rêve. Mais en même temps, ils sont confrontés brutalement aux problèmes que ce changement de système politique a engendrés. J'ai raconté cette histoire selon la perspective des jeunes. Mon but était de montrer les conséquences du recours aux inspections sauvages et à la folie des dossiers qui caractérisent la Pologne d'aujourd'hui, notamment dans la sphère de la vie privée, et comment cette situation peut affecter les rapports entre un père et son fils. » Rafael Lewandowski


Rafael Lewandowski


Né en 1969 d'une mère française et d'un père polonais, Rafael Lewandowski réalise des films amateurs en Super 8 dès son adolescence. Il s'oriente ensuite vers des études de cinéma tout en devenant assistant sur de nombreux tournages. En 1966, il est diplômé en réalisation de la FEMIS. Il tourne quelques courts métrages (Journée de fin d'été, Moteur, Un ranch au Nevada) et des documentaires, Cela (1996), Une ombre dans les yeux (1998), Audiences (1999), ENFANTS DE SOLIDARNOSC (2005). Ses films ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals à travers le monde et diffusés à maintes reprises à la télévision. LA TAUPE est son premier long métrage de fiction.


26 aout 2011 • 09:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.26.1 • Polonais s.t.a. + s.t.f.

26 aout 2011 • 19:00:00 • THÉATRE MAISONNEUVE • TM.26.1 • Polonais s.t.a. + s.t.f.

27 aout 2011 • 14:00:00 • CINÉMA IMPÉRIAL • CI.27.3 • Polonais s.t.a. + s.t.f.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Nous avons eu droit à la version DVD à cause de problèmes techniques avec la bande originale.


Pawel et son père, Zygmunt, font du commerce pour vivre. Dans le vêtement. Mais, dans une autre vie, si je peux me permettre l'expression, Zygmunt fut mineur et un des leadeurs de Solidarité à la mine, où il y eut grève et mort d'homme suite aux affrontements avec la police. Cet homme, décédé à l'époque, était le père d'Ewa, la femme de Powel. Elle a d'ailleurs travaillé d'arrachepied à faire reprendre le procès pour enfin connaitre la vérité.


Puis, dans un journal, Pawel apprend qu'on soupçonne son père d'avoir été la taupe pour les forces du régime communiste à l'époque, ce qui veut dire d'être responsable de la mort de celui qui serait aujourd'hui son beau-père! Malaise en la demeure, car tout ce monde vit sous le même toit! Et comme Zygmunt n'est pas d'accord avec ce nouveau procès, serait-ce une forme d'aveu de sa part?


Dans ce film, on suit surtout le père et le fils qui n'ont pas la même vision de la Pologne, car pour le père la liberté est un leurre (« Tu ne sais pas de quoi sont capables les rouges! ») alors que pour le fils cette Pologne n'existe plus. Mais, si elle existait encore? Parfois les régimes changent, mais on brasse les mêmes cartes! Qui a eu du pouvoir ne le laisse pas aller sans se protéger.


Un film intéressant sur les suites du démantèlement de l'ex-URSS. On peut avoir démantelé un système, mais ça ne veut pas dire que l'on a déboulonné les façons de faire et les mentalités.


Hyperliens :


Boleslaw Smialy Coal Mine, Poland :

www.rmg.se/RMDEntities/B2/Boleslaw_Smialy_Coal_Mine_1BOLES.htm


http://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarnosc


Lecture suggérée


TOURAINE, Alain et coll., 1982, Solidarité, France: Fayard


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Teardrop


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Allemagne / Regards sur les cinémas du monde / 2011 / Couleur / 14 min



Réalisateur : Damian John Harper Scénariste : Damian John Harper

Photographie : Friede Clausz Montage : Lena Hatebur

Interprètes : Neal Kodinsky, Damion Omar Lee, Connor J Smith, Julio Cesar Pérez, Ron Braunstein, Glenn Fleary


Un après-midi, Dan est brutalement agressé par un gang du voisinage. Angel, le chef de la bande de Dan, le somme d'assassiner son assaillant pour gagner officiellement le signe distinctif du clan: un tatouage représentant une larme sous l'oeil droit.



Damian John Harper


Damian John Harper est né en 1978 à Boulder, au Colorado. Après son baccalauréat en anthropologie, il entreprend des études en réalisation documentaire et publicitaire en 2006 à l'École du cinéma et de la télévision à Munich, en Allemagne. Sa filmographie comprend les documentaires Mania et Mother of Exiles (2008).



24 aout 2011 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.24.1 • Anglais

25 aout 2011 • 19:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.25.5 • Anglais

26 aout 2011 • 14:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.26.3 • Anglais

28 aout 2011 • 16:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.28.4 • Anglais



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Sur l'engrenage de la violence et l'appartenance à un clan pour se protéger. On a beau se dire dans la civilisation, il existe encore des comportements qui remontent à nos ancêtres des cavernes! Dans ces conditions, la ligne est parfois mince entre protection et agression.



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UBER UNS DAS ALL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Allemagne / Regards sur les cinémas du monde / 2011 / Couleur / 88 min


Réalisateur : Jan Schomburg Scénariste : Jan Schomburg

Photographie : Marc Comes Montage : Bernd Euscher

Interprètes : Sandra Huller, Georg Friedrich, Felix Knopp


Martha est enseignante tandis que son compagnon Paul est sur le point de devenir médecin à Marseille. À peine installé en France, Paul met fin à ses jours. Cherchant à comprendre la mort de son mari, Martha est sous le choc quand elle apprend que Paul avait renoncé à ses études de médecine depuis longtemps et qu'aucun emploi ne l'attendait à Marseille. Lors d'une visite universitaire, elle rencontre Alexandre, un conférencier historien, qui lui rappelle par bien des aspects Paul. Sans lui confier son deuil, elle tombe amoureuse de lui et se met à le fréquenter.



Jan Schomburg


Né à Aix-la-Chapelle (Allemagne) en 1976, Jan Schomburg travaille comme réalisateur, scénariste, directeur de production et assistant à la réalisation. On lui doit: Winterspruch (1999), Turnverein (2001), Nie solo sein (2004), Esther (2005) et le téléfilm Innere Verte (2007). UBER UNS DAS ALL est son premier long métrage de fiction pour le grand écran.



24 aout 2011 • 10:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.24.1 • Allemand s.t.a.

25 aout 2011 • 19:00:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.25.5 • Allemand s.t.a.

26 aout 2011 • 14:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.26.3 • Allemand s.t.a.

28 aout 2011 • 16:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 13 • L13.28.4 • Allemand s.t.a.



Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Paul Sabel, médecin spécialiste allemand récemment diplômé, dit à sa femme et ses amis qu'il a eu une offre pour Marseille. On fête et il part. Martha, professeure d'école, prépare le déménagement, puis apprend son suicide. Elle ne le croit pas...


Elle mènera sa petite enquête pour comprendre le mensonge et la réalité de Paul et s'apercevra rapidement que sa vie était une fiction. Elle ne connaissait personne autour de son mari et ceux qui devraient le connaitre ne savent même pas qui il est!


On s'attend à une enquête plus approfondie de sa part, mais lorsqu'elle va à l'université pour comprendre, elle rencontre alors Alexandre, qu'elle voit comme la copie de Paul. Elle se donnera à lui de façon surprenante, dans une rationalité déconcertante. Mais, cela a du sens, car si la vie de Paul était une fiction, elle « delete » tout simplement cette vie pour reprendre la sienne en main comme si cet épisode n'avait jamais existé. Comme à l'ordi, après avoir effacé l'épisode Paul, elle recolle le reste de sa vie comme s'il n'avait jamais été là. Mais, la vie n'est pas aussi simple que cela même si on le voulait, car les autres ne sont pas toujours comme on les veut dans nos scénarios. Ils voudraient parfois comprendre ce qu'on veut faire d'eux!


Un film tout allemand dans sa structure et son mode de pensée, car il s'agit du pays de Kant, Nietzsche et Hegel; celui du Thèse / Antithèse / Synthèse! Ne l'oublions pas.



Hyperliens


www.youtube.com/watch?v=N-BqHjCZ8zU


http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant


http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche


http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel



index du FFM 11




IN FILM NIST/ CECI N'EST PAS UN FILM / THIS IS NOT A FILM


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


France / Hors Concours / 2011 / Couleur / 75 min / s.t.a.


Réalisateur : Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb

Scénariste : Jafar Panahi

Montage : Jafar Panahi


Cela fait des mois que Jafar Panahi attend le verdict de la cour d'appel. À travers la chronique d'une journée dans la vie du cinéaste iranien, Panahi lui-même et son compatriote, le réalisateur Mojtaba Mirtahmasb, tentent de percer les limites qui se dessinent aujourd'hui dans le cinéma iranien. «Comprendre ce paradoxe prometteur nous a aidés à ne pas perdre espoir et à continuer à persévérer puisque nous croyons que peu importe l'endroit où nous soyions, nous aurons à faire face à des problèmes, quelle que soit leur nature. Mais il est de notre devoir de ne pas nous sentir vaincus et de trouver des solutions. Le fait d'être en vie et le rêve que nous avons toujours caressé de garder le cinéma intact nous ont convaincus que tout cinéaste ne peut blâmer que lui-même s'il n'arrive pas à faire des films. La nature transparente du cinéma ne se limite pas à tracer la voie à suivre aux créateurs afin qu'ils arrivent à surmonter les problèmes, mais dans le processus même de création, chacune de ses limites peut se transformer en sujet de film. Aujourd'hui, la réalité désagréable qui gouverne à sa façon le cinéma iranien et ses cinéastes nous a conduits à ne pas ignorer cet état des choses (sans doute passager) et à en déceler quelques fragments qui se reflètent en nous.» -- Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb


Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb


Né à Miianeh (Iran) en 1960, Jafar Panahi grandit dans les quartiers modestes de la capitale iranienne. Par la suite, il étudie la réalisation à la faculté de cinéma et de télévision du Collège IRIB de Téhéran. À partir de 1995, avec LE BALLON BLANC, il exerce une influence contagieuse dans le milieu de la critique et de la cinéphilie, et qui se perpétue de film en film. Il assure la présidence du jury du FFM en 2009. En mars 2010, il est arrêté par les autorités iraniennes sous prétexte qu'il avait planifié de faire un film sur le soulèvement entourant les présidentielles controversées de 2009. L'an dernier, le festival lui a consacré une rétrospective de ses films.


Assistant réalisateur et producteur sur quelques films iraniens, Mojtaba Mirtahmasb a réalisé Lady of the Roses (2008), moyen métrage documentaire. Il s'est joint à Jafar Panahi pour la réalisation de CECI N'EST PAS UN FILM.


21 aout 2011 • 12:40:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 9 • L9.21.2 • Farsi s.t.a

22 aout 2011 • 14:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 9 • L9.22.3 • Farsi s.t.a

23 aout 2011 • 16:50:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 9 • L9.23.4 • Farsi s.t.a


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


Peut-on empêcher quelqu'un d'être? Non, à moins de le tuer, car il peut toujours penser! Voilà ce à quoi j'ai pensé sortant de cette projection.


En mars 2010, Jafar Panahi est arrêté par les autorités iraniennes sous prétexte qu'il avait planifié de faire un film sur le soulèvement entourant les présidentielles controversées de 2009. Dans ceci n'est pas un film, il attend le verdict de la cour d'appel concernant sa condamnation : six ans de prison et interdiction de réaliser des films ou de quitter le pays pendant les vingt prochaines années. (1) Il parlera même à son avocate durant cette journée où il s'est mis en scène.


Un document un peu particulier sur la dictature des idées en Iran, car Jafar, cinéaste assigné à résidence, dit en substance « on ne m'a pas interdit de penser, ni de jouer mon propre scénario ou de me mettre en scène moi-même! » . Alors, il décide de se faire son cinéma! Il livre donc son prochain film, celui qu'il a en tête, à sa caméra. Bref, ceci n'est pas un film, mais une journée dans la vie d'un cinéaste sous contrôle, créatif et dissident quand même!


Il fait venir son ami et réalisateur Mojtaba Mirtahmasb pour lui tenir compagnie et la caméra en même temps! Mais, ce n'était pas simple, car il fallait se parler pour se comprendre tout restant assez vague pour ne pas être compris en cas d'écoute! On voit donc ce que c'est de vivre en liberté surveillée.


Le problème de cette dictature n'est pas tant matériel que le poids de la solitude qu'elle impose. En effet, il a un iPhone, un portable Apple, une télé à écran plat et, somme toute, un bel appartement. Mais, si on peut penser, on ne peut le communiquer sans risques. La communication, au-delà de certaines banalités, met en danger. On s'emprisonne dans sa tête, ce qui permet au système de continuer. Il en est de cette dictature religieuse comme il en est des dictatures politiques! Faire taire les idées et l'opposition.


Mais, n'est-ce pas ce que font la plupart des régimes conservateurs? Je regarde le gouvernement Harper qui coupe dans la recherche scientifique, notamment sur le climat, car idéologiquement, il rejette la thèse du changement climatique. (2) N'est-ce pas là une forme de dictature par le choix des priorités gouvernementales, surtout quand le gouvernement a la capacité de miner la recherche scientifique en coupant dans les fonds et les chercheurs par exemple? Le déni de la science au profil de l'idéologie! Puis, quand les faits sont là, indéniables, le message peut toujours être révisé par les spécialistes en communication avant d'être diffusé; les spécialistes tenus au silence :


« En avril dernier, l'Association des rédacteurs scientifiques du Canada signait [d'ailleurs] une lettre ouverte dénonçant la difficulté d'accès aux experts du gouvernement fédéral et une vision «orwellienne» des communications. » (3)


Ce film montre enfin tout le talent de conteur de ce cinéaste, parce qu'il sait être intéressant et faire image même s'il a peu de moyens à sa disposition (une caméra et un iPhone), et qu'il nous raconte son histoire en perse, sous-titré en anglais! Il nous captive par sa lucidité, son ironie et son courage, car il défie le système.


Pour les plus observateurs, on peut facilement dater cette journée, car aux infos on parle du tsunami du Japon (avec une date sur les images :11 03 2011). On pourrait donc être le onze ou le douze mars. Mais, comme à l'extérieur de l'édifice où est Jafar on fête l'arrivée du Nouvel An en soirée, une petite recherche nous a permis de trouver que le Nouvel An perse (Norouz) se situe toujours autour de l'équinoxe de printemps, soit entre le 20 et le 22 mars. (4) Est-ce dire que la télé fait référence aux évènements de l'année ou que ce film fut tourné sur plusieurs jours, car on est toujours dans le cinéma ici même si on nous dit qu'il s'agit d'une journée dans la vie de Jafar Panahi! Les débats sont ouverts, même si je penche pour le tournage en un jour pour éviter qu'il ne se fasse prendre, car il aurait été risqué pour lui et Mojtaba Mirtahmasb d'étendre ce tournage sur plusieurs jours. De plus, le fait que ce soit fait la veille du jour de l'an les rendait moins visibles, les gens ayant l'esprit à la fête qui venait plutôt qu'à surveiller ce que leurs voisins faisaient!


Cinq mois plus tard, qu'en est-il de lui? En juillet, son appel n'avait encore rien donné. (5) Toujours l'attente. Une façon de tuer un homme qui n'a plus le droit de mener sa vie!


Postscriptum


Pourquoi est-il si difficile de changer ces régimes totalitaires? La persuasion par le pouvoir ou la force des armes? Pourtant, le peuple est plus nombreux. Et si c'était psychologique, parce qu'on ne peut parler de religion et de politique à table? Alors, comment faire des changements si on ne peut en parler dans les situations les plus conviviales?


Surprenant comme commentaire? Pas tant que ça. Souvent je me fais dire « on ne parle pas de politique ou de religion à table », car la politique est un sujet sur lequel j'écris et qui me parait bien naturel. Pour moi, si on veut changer les choses, il faut d'abord en parler ouvertement! Mais, on ne peut le faire semble-t-il! Pourquoi?


Je viens de trouver la réponse dans un livre : parce que c'est un sujet qui met les personnes face à leurs contradictions, car il n'existe pas un programme politique avec lequel nous sommes totalement d'accord par exemple! On peut toujours se faire pointer sur ce qui fait mal. Alors :


« Si une conclusion est en déséquilibre avec nos idées (« mon chouchou à tort », « mes croyances sont fausses », « Dieu n'existe pas », etc.), notre cerveau va la traiter de façon à entrainer des émotions négatives. On la percevra alors comme repoussante. Des motivations émotionnelles vont ensuite imposer au cerveau rationnel de trouver un élément permettant la contradiction et cela afin de retrouver un état d'équilibre affectif. Comment le cerveau s'y prend-il? Simplement en nous faisant ressentir des émotions négatives comme une menace tant que nous n'avons pas trouvé la solution. » (6)


C'est ainsi qu'on ne remet peut-être pas en cause la dictature politique ou religieuse, mais qu'on se trouve des espaces de liberté et qu'on s'accommode. Puis, il y a toujours la peur que le changement ne soit pire. C'est qu'on n'aime surtout pas l'incertitude. (7) On s'accommode donc du statuquo tant qu'on n'en souffre pas trop.


Notes


1. 20 décembre 2010

Le cinéaste iranien Jafar Panahi condamné à six ans de prison

Par LIBÉRATION.FR http://next.liberation.fr/monde/01012309185-le-cineaste-iranien-jafar-panahi-condamne-a-six-ans-de-prison


2. A ce sujet, deux textes parmi d'autres :


Manon Cornellier, Climat de déni, in Le Devoir 1 juin 2011 :

www.ledevoir.com/politique/canada/324515/climat-de-deni


Mélissa Guillemette, Ottawa abolit 776 postes en environnement, in Le Devoir 5 aout 2011 :

www.ledevoir.com/politique/canada/328785/ottawa-abolit-776-postes-en-environnement


3. Mélissa Guillemette, Le cas d'une scientifique tenue au silence soulève la colère, in Le Devoir, 29 juillet 2011 :

www.ledevoir.com/politique/canada/328354/le-cas-d-une-scientifique-tenue-au-silence-souleve-la-colere


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz


5. « La Règle du jeu et son directeur Bernard-Henri Lévy qui, dès mars 2010 s’est engagée pour ce grand cinéaste iranien ne l’oublie pas aujourd’hui. Faute de pouvoir lui souhaiter un joyeux anniversaire nous lui souhaitons que cette année soit l’année où sa demande en appel d’une condamnation aussi absurde trouvera enfin une issue favorable. » (Le non-anniveraire de Jafar Panahi, in La règle du jeu : http://laregledujeu.org/2011/07/12/6588/le-non-anniveraire-de-jafar-panahi/


6.Ciccotti, Serge, 2011 (2007), Tout ce que vous devez savoir pour mieux comprendre vos semblables, Paris : DUNOD, Collection : PETITES EXPÉRIENCES DE PSYCHOLOGIE, p. 317. www.somabec.com


7. Suffit de regarder comment les marcher boursiers réagissent à l'incertitude pour le comprendre.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jafar_Panahi


http://en.wikipedia.org/wiki/Jafar_Panahi


index du FFM 11


AMNISTIA (AMNISTIE)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Albanie - Grèce – France / Regards sur les cinémas du monde / 2011 / Couleur / 83 min


Réalisateur : Bujar Alimani Scénariste : Bujar Alimani

Photographie : Élias Adamis Montage : Bonita Papastathi

Interprètes : Luli Bitri, Aktori Karafil Shena, Todi Llupi, Mirela Naska, Aleksander Rrapi


Le gouvernement albanais vient d'édicter une loi permettant aux prisonniers mariés de rencontrer leur conjoint dans l'intimité une fois par mois. Elsa se rend donc à Tirana pour rencontrer son mari emprisonné pour loyers impayés. Shpetim s'y rend également pour rencontrer son épouse, incarcérée pour faux et usage de faux. Une histoire d'abandon qui finit par réunir ces deux êtres solitaires. AMNISTIE met en scène la rencontre de deux solitudes, la naissance d'un amour impossible à travers l'histoire d'un couple fragile, et c'est le portrait de l'Albanie d'aujourd'hui, à cheval entre tradition et modernité.


Bujar Alimani


Né à Patos (Albanie) en 1969, Bujar Alimani étudie la peinture et la mise en scène à l'Académie des beaux-arts de Tirana. En 1992, il s'installe en Grèce et travaille comme assistant réalisateur. On lui doit: The Kennel (2002), Gas (2006) et La Boussole (2007), tous les trois récompensés dans des festivals internationaux. AMNISTIE est son premier long métrage de fiction.


19 aout 2011 • 16:30:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.19.3 • albanais s.t.a.

20 aout 2011 • 17:10:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.20.4 • albanais s.t.a.

23 aout 2011 • 19:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.23.4 • albanais s.t.a.

27 aout 2011 • 14:20:00 • CINÉMA QUARTIER LATIN 16 • L16.27.3 • albanais s.t.a.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-09)


À cause de conflits d'horaires entre deux films et ensuite d'écriture, j'ai finalement manqué celui-ci que j'avais planifié de voir.





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