Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 13 no. 9, du 2011-09-12 au 2011-10-06.


Depuis 1999!













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Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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7355, boul St-Michel

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Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;


Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;


Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.




Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office, maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.





Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


La Conquête ou les leçons politiques d'un film!

Trouvez l'erreur? Réflexions sur l'entente privée entre la ville de Québec et Quebecor

Le Québec en quête de laïcité. Un livre pour en parler ouvertement au Québec!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Les conservateurs et les symboles canadiens

Et les journalistes parlent du manque de sérieux des blogues!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Le Québec en quête de laïcité. Un livre pour en parler ouvertement au Québec! (Dans notre section éditos)

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


The ides of march / Les marches du pouvoir

Coteau rouge

La Conquête ou les leçons politiques d'un film! (en éditos)

CAFÉ DE FLORE

Quelques films en retard

DE VRAIS MENSONGES

UN BALCON SUR LA MER

POUPOUPIDOU


Les noces de Figaro (Opéra)


D.I. Musique!


Société de musique contemporaine du Québec : Série Hommage, consacrée à Ana Sokolović.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


La Conquête ou les leçons politiques d'un film!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 9, Éditos : www.societascriticus.com




L’ascension de Nicolas Sarkozy portée sur grand écran!


LA CONQUÊTE : l'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.


6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloitré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre sa femme Cécilia, qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent : elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse.


Réalisé par Xavier Durringer, ce portrait fidèle retraçant les cinq années de campagne de Nicolas Sarkozy jusqu'à son élection en 2007, est le tout premier drame biographique à s’inspirer de la vie d’un homme politique français toujours en fonction. Très bien documentée, cette fiction est servie par un casting d’exception. La performance de Denis Podalydès, dans le rôle de Nicolas Sarkozy, a été unanimement acclamée par la critique en France. Les jeux d’acteurs de Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Florence Pernel (Cécilia Sarkozy) et Samuel Labarthe (Dominique de Villepin) sont également sidérants de réalisme. Scénarisé par l’historien politique Patrick Rotman, les répliques ciselées tantôt drôles, tantôt assassines, ont pour la plupart été réellement prononcées.


Un film novateur qui décrypte, de façon magistrale, les mécanismes du pouvoir de la politique française.


Commentaires de Michel Handfield (2011-10-04)


Nicolas Sarkozy. (1) Dans le milieu on connaissait son ambition, mais on ne le trouvait pas assez « classe » ou intello pour le poste! Un populiste de droite sachant naviguer entre les courants de gauche et de droite et y prendre ce qu'il faut, même à gauche, pour atteindre ses fins! Pour comprendre le personnage ici, je dirais une personnalité entre Trudeau et Chrétien, avec certaines idées proches de Reagan, Bush et Harper! Ça donne une idée. On pouvait le trouver attachant sans être d'accord avec toutes ses idées, de quoi attirer le vote des indécis dans une première élection. On verra bien ce que fera Sarko dans la présidentielle de 2012, maintenant que les Français le connaissent! À quelques mois des élections, la presse française parle même de fin de règne, d'autant plus que la gauche a gagné le sénat! (2)


À droite, comme à gauche, on jugeait qu'être un intellectuel était un prérequis pour le poste. C'était le cas de son principal rival, Dominique de Villepin (3), qui a écrit plusieurs livres et est reconnu comme un écrivain. (4) Si Sarko a aussi écrit, on dirait que ça n'a pas eu la même portée. Par contre, il sait se médiatiser. Malgré une différence de 2 ans entre les deux hommes, on dirait que Sarko est davantage de la génération de la télé! Comme ministre de l'Intérieur, il sera souvent là pour commenter ce qui arrive dans la rue! Bref, il sera vu des Français. Il leur parlera; il les touchera!


Populiste, il saura rassurer en soutenant la répression! Il dira à la police qu'ils sont là « pour réprimer les petits bandits pour que le Français moyen n'ait pas la peur au ventre quand il entre chez lui! » Avec quelques soulèvements dans certains quartiers chauds, probablement repris en boucle dans les médias, le message porte, car Sarko c'est un « basic », pas un intello qui cherche les causes socioéconomiques de cette délinquance, ni des solutions à long terme comme l'investissement social. Un populiste, mais aussi un stratège. Il saura naviguer pour prendre la tête de l'UMP (5) contre toutes attentes et ainsi se positionner pour devenir le candidat de la droite aux élections de 2007.


Dans ce film, on voit très bien que plusieurs ministres travaillent davantage leur position stratégique pour l'avenir que la gouvernance, ce pour quoi ils sont censés être là. Ce sont donc les fonctionnaires qui s'occupent des choses courantes. Il faut donc des proches, voire des amis, ce qui ouvre certainement la porte au favoritisme et à quelques dérives. Si cela ne va pas trop loin, on n'en entendra pas parler, mais, sinon, on peut voir des scandales poindre à l'horizon médiatique. Parfois de tailles, parfois pétards mouillés, on en attendra plus ou moins parler de ce côté-ci de l'Atlantique! (6)


On peut aussi penser que c'est partout pareil. Au Québec, par exemple, il semble que les relations entre l'État et l'entreprise privée, dans un partenariat public-privé idéologique (7), aie conduit à quelques déroutes dans le domaine de la construction de nos infrastructures à des couts plus que prohibitifs! Bref, un film où on en apprend beaucoup sur le système, car, malgré quelques différences régionales, la politique se ressemble un peu partout : il faut recueillir de l'argent pour être élu et ceux qui donnent généreusement s'attendent généralement à quelque chose en retour, que ce soit un changement de lois ou des contrats! Bref, voir ce film, c'est comme lire Machiavel!


Dans un autre angle, ce film nous montre aussi le « spin off » pour créer un présidentiable! Comment fait-on image? Cecilia (8), sa femme de l'époque, a d'ailleurs joué le jeu, et très bien, même si son cœur était ailleurs. Elle l'a conduit à la présidence avant de s'éclipser. Si c'est elle qui l'a poussé à jouer le jeu des médias, elle n'a cependant pas poussé l'abnégation plus loin. Elle n'avait pas ce désir du pouvoir au point de rester à ses côtés comme d'autres l'auraient fait! Si elle lui a rendu service, elle aura surtout su prendre sa liberté en même temps, sachant que Nicolas aura une nouvelle maitresse, le pouvoir, pour l'oublier!


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Sarkozy (né le 28 janvier 1955)


2. Voici quelques liens sur le sujet (avec la collaboration de Luc Chaput) :


Agence France-Presse, Victoire de la gauche au Sénat - Une menace pour la réélection de Sarkozy, in Le Devoir, 27 septembre 2011 :

www.ledevoir.com/international/europe/332272/victoire-de-la-gauche-au-senat-une-menace-pour-la-reelection-de-sarkozy


Agence Reuters, Une première dans l'histoire de la Ve République - Victoire historique de la gauche au Sénat, in Le Devoir, 26 septembre 2011 : www.ledevoir.com/international/europe/332213/une-premiere-dans-l-histoire-de-la-ve-republique-victoire-historique-de-la-gauche-au-senat


La revue de presse d'Europe 1 du 29/09/2011, 06:49 : Un parfum de fin de règne. Nicolas Sarkozy est en mauvaise passe suite aux polémiques visant ses hommes de confiance. Écouter Michel Grossiord : www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/La-revue-de-presse/Sons/Un-parfum-de-fin-de-regne-742745/


Le point titre « Un parfum de fin de règne », Numéro 2037 - 29 Septembre 2011. Voir www.lepoint.fr/html/lepoint/en_kiosque.jsp


Dans le dossier « ÉLYSÉE 2012 » du Point (www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/) on trouve cet article : « Présidentielle - Plus des deux tiers des Français voient Sarkozy perdant en 2012 » (Le Point.fr - Publié le 03/10/2011 à 07:45). On y dit que « Même au sein de l'UMP, 54 % seulement des sondés font confiance à l'actuel chef de l'État. » Voir ce texte sur www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/presidentielle-plus-des-deux-tiers-des-francais-voient-sarkozy-perdant-en-2012-03-10-2011-1379793_324.php


Suffit de googler « Sarkozy: une fin de règne » pour en savoir plus!


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_de_Villepin (né le 14 novembre 1953)


4. Nous avons d'ailleurs parlé de Le requin et la mouette, France : Plon/Albin Michel (2004), dans notre Vol 7 no 2 (juin 2005). Encore très actuel soit dit en passant. Voir http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62007


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_pour_un_mouvement_populaire


6. Comme l'affaire Woerth-Bettencourt : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Woerth-Bettencourt. Quant à l'affaire Clearstream (http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Clearstream_2), dont on parle dans le film, Sarko fut, semble-t-il, victime d'un coup monté politico-économique pour le tenir à l'écart de la course à la présidence! Mais, ça n'a visiblement pas fonctionné!


7. Monique Jérôme-Forget, dans une entrevue au Devoir, dit que les partenariats public-privé (PPP) responsabilisent les entreprises partenaires et diminuent les risques de fraude, raison pour lesquelles ont a cédé à certains lobbys et reculé sur les PPP après son départ comme ministre des Finances et « ministre responsable des Infrastructures jusqu'à sa démission en avril 2009. »


Par contre, c'est là faire fi des autres problèmes de cette formule, comme le fait qu'une fois coulé dans le béton, on était pris avec! Si cela peut être bon pour certains projets, pour d'autres, ce n'est certes pas la bonne formule. « Trop simple » comme remarque de l'ex-ministre tel que lui répond Jean-Robert Sansfaçon dans Le Devoir du lendemain!


C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons et quelques autres que j'ai souvent dit et écrit qu'on devrait aider le développement d'entreprises coopératives et d'économie sociale en concurrence avec le secteur privé, car il est beaucoup moins facile de prendre le contrôle d'une coop ou d'une entreprise d'économie sociale que d'une entreprise privée par des gens mal intentionnés. On aurait alors une vraie concurrence et un étalon pour comparer l'efficacité réelle du secteur public, ce même dans le domaine de la santé, où le privé n'est pas nécessairement la bonne solution!


Pour les articles auxquels je fais référence ici :


Nadeau, Jessica, Privatisation des soins - Pourquoi payer plus pour en avoir moins?, («Dans tous les pays qui financent leurs soins de façon privée, on voit une augmentation des coûts»), in Le Devoir, 1er octobre 2011 : www.ledevoir.com/societe/sante/332710/privatisation-des-soins-pourquoi-payer-plus-pour-en-avoir-moins


Robitaille, Antoine, Monique Jérôme-Forget au Devoir - Le génie-conseil a tué les PPP, (Le gouvernement Charest a cédé à un «gros lobby», dit l'ancienne ministre des Finances), in Le Devoir, 3 octobre 2011 : www.ledevoir.com/politique/quebec/332803/monique-jerome-forget-au-devoir-le-genie-conseil-a-tue-les-ppp


Sansfaçon, Jean-Robert, PPP - Trop simple!, in Le Devoir, 4 octobre 2011 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/332851/ppp-trop-simple


8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cécilia_Attias


Hyperliens


L'ORDRE JUSTE : L'OPA de l'UMP sur les centristes, en panne de nom. Par François Krug / Rue89 / 10/09/2011 / 16H37

www.rue89.com/2011/09/10/coincee-entre-le-centre-et-le-fn-lump-cherche-le-mot-juste-221442


Voir le texte de Luc Chaput (collaborateur de Societas Criticus) sur le site de la revue Séquences, qui prend un autre angle : le couple et le microcosme politique!

www.revuesequences.org/2011/09/semaine-du-9-au-15-septembre-2011/#more-12206


Trouvez l'erreur? Réflexions sur l'entente privée entre la ville de Québec et Quebecor


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 9, Éditos : www.societascriticus.com


Un commentaire de Michel Handfield (2011-09-22)


Depuis des mois le Parti Québécois demande une commission d'enquête sur la collusion et le trafic d'influence dans l'industrie de la construction et des liens possibles avec le ministère des Transports. Je les approuve.


Mais, sous la gouverne d'Agnès Maltais, avec la bénédiction de Pauline Marois, le PQ a pistonné un projet de loi qui dit substantiellement deux choses au sujet de l'entente privée entre la ville de Québec et Quebecor pour la construction d'un amphithéâtre multifonctionnel à Québec :


Malgré toute disposition inconciliable, la Ville de Québec peut conclure tout contrat découlant de la proposition faite par Quebecor Media inc., le 26 février 2011, et acceptée par la résolution CV-2011-0174 adoptée par le conseil de la ville le 7 mars 2011. Un tel contrat doit être substantiellement conforme au contenu de la proposition.


La mise en concurrence effectuée en vue d’obtenir la proposition visée au premier alinéa et l’octroi de tout contrat conclu en vertu de cet alinéa sont réputés ne pas contrevenir aux articles 573 à 573.4 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19) et à la politique adoptée en vertu de l’article 573.3.1.2 de cette loi. (1)


Bref, la « collusion » entre la ville de Québec et Quebecor sera légale! Je prends la peine de le mettre entre « guillemets » cependant, car s'il s'agit d'une « entente secrète », on ne peut dire qu'elle cause « préjudice à un tiers » comme le dit la définition de collusion. (2) Mais, ces deux paragraphes tirés du projet de loi no 204 (Privé) soulèvent cependant des questions, puisqu'il faut un projet de loi pour rendre cette entente réputée « ne pas contrevenir aux articles 573 à 573.4 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19) et à la politique adoptée en vertu de l’article 573.3.1.2 de cette loi », c'est-à-dire légale à ce que je comprends!


L'industrie de la construction voudra bien la même chose : un projet de loi avilissant leurs bonnes ententes avec les villes et les ministères du Québec si c'est pour de meilleurs projets! Ce serait si simple...


On me dira que sans cela Québec n'aurait aucune chance de ravoir un club de hockey et que cela valait bien cette entorse à la loi et à l'éthique! Mais, quand le groupe Quebecor fut sur les rangs pour l'achat du Canadien, du Centre Bell et du Groupe de spectacles Gillet, il n'a pas eu besoin de ce type d'entorse pour proposer une offre avec ses partenaires. (3) Pourquoi ne s'est-il pas tourné de nouveau vers eux pour faire son projet de façon entièrement privée? On n'a pas aidé Molson à acheter les Canadiens à ce que je sache. Mieux :


« Le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, a indiqué samedi que les acquéreurs n'avaient pas eu besoin de la débenture de 100 millions offerte par le gouvernement à tous les groupes québécois voulant acheter le Canadien. » (4)


Si on nous dit à Québec que le gouvernement a contribué pour la salle de l'OSM à Montréal, je répondrai que ce n'était pas le projet d'une entreprise privée, même si le gouvernement l'a fait en partenariat public-privé. Qu'on fournisse des équipements culturels à Québec ne me pose aucun problème, mais qu'on en prenne le prétexte pour faire un amphithéâtre pour un éventuel club de hockey, cela me semble beaucoup moins justifiable. C'est un détournement de sens et de fonds publics.


J'étais contre un nouveau stade de baseball subventionné au centre-ville de Montréal (5) alors je ne vois pas pourquoi je serais pour un amphithéâtre de hockey subventionné à Québec, même si on me le présente comme un équipement culturel! Un stade de baseball aussi, ça peut accueillir des spectacles culturels. On le sait à Montréal, où le stade olympique pouvait être plein pour un groupe de rock, mais vide pour le baseball! C'est ce qui m'a toujours fait dire que dans le cas du baseball le problème n'était pas que le stade était trop dans l'Est, mais bien la faible qualité du spectacle! On ne pouvait pas venir y voir les Expos, mais on pouvait venir en autobus de Boston pour y voir les Rolling-Stones! Ça en disait long sur la chose!


Le PQ nous a offert ici le pire de la politique : des visées électoralistes à Québec aux dépens du bon sens! Il est normal que cela ait fait sauter le couvert de la marmite et que Pauline Marois n'ait pas pu le refermer, d'où son autorisation du vote libre à ses troupes. Elle n'avait pas le choix pour ne pas que ça déborde davantage dans son parti-pris!


Notes


1. Pour d'autres détais, mais aussi pour le télécharchement du projet de loi no 204 (Privé) concernant le projet d’amphithéâtre multifonctionnel de la Ville de Québec :

www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-204-39-2.html


Pour télécharger directement le Projet de loi no 204 (Privé) : www.assnat.qc.ca/Media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_47401&process=Default&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz

2. « Entente secrète pour causer préjudice à un tiers » nous dit le dictionnaire d'Antidote.


3. « Le 10 juin, le groupe Quebecor avait reconnu qu'il avait déposé une offre pour l'achat du Canadien. L'offre avait été approuvée par la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est coactionnaire de Quebecor dans Quebecor Media. Le groupe médiatique a ajouté que le Fonds de solidarité FTQ et les Productions Feeling, société de gestion appartenant à René Angélil, appuyaient également son offre. » (La Presse canadienne, Molson achète le Canadien de Montréal - Quebecor fait contre mauvaise fortune bon cœur, in Le Devoir, 23 juin 2009 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/256278/molson-achete-le-canadien-de-montreal-quebecor-fait-contre-mauvaise-fortune-bon-coeur)


4. Ibid.


5. J'en ai notamment parlé en aout 2007 dans un texte sur « Le théâtre comme fable et symbolique de la réalité » in Societas Criticus, Vol. 9 no. 5, section Essais!



Le Québec en quête de laïcité. Un livre pour en parler ouvertement au Québec!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 9, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-16). Autour du livre de Baillargeon, Normand, et Piotte, Jean-Marc (Collectif sous la direction de), 2011, Le Québec en quête de laïcité, Montréal : écosociété/Collection Actuels, 144 p. 978-2-923165-77-6. www.ecosociete.org


J'ai mis des efforts pour parler le plus rapidement possible de ce livre vu son sujet : la laïcité. En effet, j'ai assisté à son lancement le 12 septembre dernier à la salle des boiseries de l'UQAM, un lieu qui montre tout le paradoxe de cette question au Québec.


D'abord, comme l'a dit le recteur Claude Corbo, l'Université du Québec est une université née dans un contexte non religieux : « Créée en décembre 1968 par une loi votée à l’Assemblée nationale ». (1) On voyait alors les institutions s'éloigner de la religion. Mais, pour l'école cela attendra. Pourtant, ce sont des idées que le Mouvement laïque de langue française (2), fondé le 8 avril 1961, avait publié dans un livre sur l'école laïque nous a dit M. Corbo. Il y a 50 ans donc! C'est dire que les changements ne sont pas tous si rapides qu'on le croit.


Ensuite, l'Université du Québec à Montréal a pris la place de l'église Saint-Jacques, mais en a conservé l'ancienne sacristie, ses vitraux très colorés, ses panneaux de bois sculptés et son mobilier religieux. On y fait même des mariages civils, car « le caractère sacré et l'atmosphère chaleureuse de cette salle en [font] une alternative intéressante aux salles plus froides du Palais de justice. » (3)


Paradoxalement, ce livre fut lancé dans ce lieu au caractère sacré, mais laïque! C'est exactement le débat que l'on vit présentement au Québec, où, partant de prémisses partagées sur la laïcité, les débatteurs en arrivent à des conclusions parfois opposées comme l'a souligné Normand Baillargeon lors de ce lancement.


Suffit de feuilleter ce livre pour voir qu'il reflète les grands débats sur la laïcité qui ont traversé la société québécoise au cours des dernières années. La question du voile par exemple! On a ainsi droit à des mises en perspective, comme dans « le voile et le crucifix » de Jean-Marc Piotte, sur la différence entre le multiculturalisme et l'interculturalisme (4), mais surtout sur l'accommodement raisonnable, qui devrait avoir un caractère de réciprocité si l'on parle d'accommodements (p. 69 et suivantes). Et, si l'on parle du voile dans les débats, ne faudrait-il pas aussi parler du crucifix de l'Assemblée nationale? Réciprocité et laïcité! Jean-Marc Piotte en parle justement.


Certains textes sont courts, comme « Croyez-le ou non, mais au Canada... Dieu est ton droit! » d'Yvan Perrier. Trois pages, intéressantes et instructives, car :


« « La suprématie de Dieu », mise en relation avec la liberté religieuse, le droit à l'égalité et la promotion du multiculturalisme, ne constitue rien de moins que la porte d'entrée au déisme dans les affaires de l'État au Canada. » (pp. 58-9)


D'ailleurs, qui sait que Dieu est en tête de notre constitution et qu'il se retrouve dans plusieurs de ses articles? Peu de gens je suppose. Et pourtant, c'est l'acte fondateur qui conduit notre droit; notre contrat social comme le dirait Rousseau! (5) Ce texte d'Yvan Perrier est donc un texte fondamental à lire pour tous ceux qui croient à tort que l'État est laïque, ce même s'il dit l'être! (6)


Autre texte à souligner : celui de Michèle Asselin : La Fédération des femmes défend la cause de toutes les femmes! Ce texte revient sur les débats entourant la position de la Fédération des femmes du Québec concernant sa position sur le port de signes religieux dans la fonction publique québécoise : « Ni obligation, ni interdiction! » (p. 125) Mais, les arguments de la FFQ sont très bien exposés et expliqués ici. Ils valent le détour.


Un tel livre est bienvenu, car la laïcité est un concept aussi large que la religion! Ce n'est pas un livre à lire comme un roman, mais plutôt à réfléchir! Un texte à la fois selon nos humeurs, nos questions ou les débats qui traversent l'actualité. La question est loin d'être réglée et on en reparlera certainement, car, comme pour la langue française, il s'agit d'une question identitaire!


Paradoxalement, le 7 septembre dernier, soit quelques jours seulement avant le lancement de ce livre, a eu lieu, au Palais des congrès de Montréal, la « Deuxième conférence mondiale sur les religions du monde après le 11 septembre 2001 ». (7) Pour les participants à cette conférence, « La Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU devrait être enrichie d'un volet religieux qu'ont omis ses rédacteurs laïques »! (8) C'est comme si on ne pouvait concevoir de laisser la religion dans l'espace privée et de la conscience individuelle! De faire, en quelque sorte, une charte des droits des religions, n'est-ce pas là l'imposer à tous au nom d'une liberté dite individuelle? (9) Faut-il le rappeler, il s'agit là de croyances, comme pour l'horoscope! (10) Comme l'a déjà écrit Nietzsche, « la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (11) Rien de plus. Il faudrait aussi l'enseigner. C'est dire que les débats sont loin d'être clos sur le sujet.


Ce livre sur la laïcité représente donc une pierre de plus, et essentielle, à la réflexion, car laïque celle-là, ce qui manque dans le débat actuel.


Arrière de couverture


La question de la laïcité suscite depuis quelques années des débats passionnés au Québec comme dans la plupart des pays occidentaux. Place de la religion dans l’espace public, égalité hommes-femmes, intégration des immigrants, elle touche à des enjeux importants qui sont au coeur de notre modèle de société.


Les auteurEs rassemblés dans ce livre ont tous en commun de partager une perspective libérale et progressiste de la société, à travers des valeurs de justice sociale, d’égalité et de respect des libertés individuelles. Ils ne partagent cependant pas la même conception de la laïcité et leurs positions, divergentes, permettent au public de saisir les différents enjeux reliés à la laïcité au Québec.


Quel modèle souhaitons-nous pour la société québécoise? Une « laïcité stricte », calquée sur le républicanisme français, ou une « laïcité ouverte », inspirée du communautarisme britannique? Car depuis la « crise des accommodements raisonnables » et le rapport de la commission Bouchard-Taylor, un malaise persiste qu'aucune loi n'est venue dissiper. Faut-il maintenir le crucifix à l'Assemblée nationale? Doit-on interdire le port de signes religieux dans les institutions publiques? Le cours d'Éthique et de culture religieuse est-il le cheval de Troie du multiculturalisme canadien?


C'est avec vigueur que toutes ces questions, et bien d'autres, sont débattues dans ce livre présenté par Normand Baillargeon comme une « précieuse contribution à la conversation démocratique ».


Avec la participation de Michèle Asselin, Daniel Baril, Normand Baillargeon, Françoise David, Ruba Ghazal, Jean-Marc Larouche, Louise Mailloux, Yvan Perrier, Jean-Marc Piotte, Marie-Michèle Poisson, Guy Rocher, Louis Rousseau, Nathalie Roy et Daniel Weinstock.


Notes


1. www.uquebec.ca/reseau/a-propos/a-propos.php


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_laïque_de_langue_française


3. « Nouveau projet pilote avec l'arrondissement Ville-Marie. Mariez-vous à l'UQAM! » www.uqam.ca/nouvelles/2007/07-112.htm


4. Mise en perspective importante s'il en est, car, même pour les spécialistes, la différence entre ces deux concepts n'est pas toujours évidente! Je l'ai d'ailleurs constaté au symposium international sur l’interculturalisme qui s'est tenue à Montréal (UQAM) du 25 au 27 mai 2011.


5. Un livre qui devrait être au programme obligatoire de lecture au secondaire est bien le contrat social de Rousseau, car on ne forme pas des travailleurs à l'école, mais bien des citoyens! Pour lire une version électronique du contrat social : http://fr.wikisource.org/wiki/Du_contrat_social


6. Pour ceux qui se demandent si l'auteur de ces lignes le savait, j'ai écrit ceci en 2007 sur ce sujet :


« En Afghanistan on combat des gens qui disent imposer un régime au nom d’une conception de Dieu. Mais, avec Dieu, il n’y a pas moyen de discuter, car il s’agit de dogmes et de Foi, donc d’une vérité indiscutable. Il ne peut donc pas y avoir place aux débats et aux choix démocratiques. Maintenant que nous le savons et à moins de nier l’évidence, on devrait ouvrir notre propre constitution pour en éliminer Dieu, car la première ligne de celle-ci se lit comme suit :


«Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit» (http://lois.justice.gc.ca/fr/Charte/index.html)


Comme citoyen, j’espère que vous le saviez, car c’est la loi fondamentale du pays, celle qui définit nos droits et nous représente. Elle fait donc de nous une théocratie, où Dieu peut nous bénir et nous inspirer la guerre par exemple. On est alors en pleine guerre de religion en Afghanistan si on regarde cela sous cet angle. Pour s’en sortir et parler de démocratie véritable, notre constitution devrait plutôt se lire ainsi : Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la souveraineté du Peuple et la primauté du droit… Cette formulation irait davantage dans le sens de la démocratie. Suffit de lire Jean-Jacques (Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains.) pour le voir. » (Michel Handfield, 10 juillet 2007, Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 5, Essais)


Puis, situation sociale, politique et internationale oblige, ce n'est pas la seule fois que j'ai eu à toucher ces questions de religions et de droits !


7. http://gcwr2011.org/fr/index.htm


8. Mathieu Perreault, Une charte des droits des religions, publié le 08 septembre 2011 in La Presse : www.cyberpresse.ca/actualites/201109/08/01-4432545-une-charte-des-droits-des-religions.php. Pour lire leur « Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde », aller à l'adresse suivante:

http://gcwr2011.org/fr/declaration_universelle_des_droits_de_la_personne_par_les_religions_du_monde.htm


9. Les libertés fondamentales, protégées par la charte, sont les suivantes :


a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d'association.


10. Handfield, Michel, La religion, c’est une croyance!, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 11 no 4, Éditos


11, Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.



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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 9, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com (2011-09-29)


Les conservateurs refaçonnent les symboles canadiens in Le Devoir (29/09/2011) Voir www.ledevoir.com/politique/canada/332474/les-conservateurs-refaconnent-les-symboles-canadiens


Mon commentaire sur Linked in, Facebook et Google + :


On en met trop sur le retour aux valeurs passées, mais tant qu'à être là dedans pourquoi pas un pas de plus : la bicitoyenneté canado-britannique! Comme ça on aurait un passeport qui nous donnerait l'Europe! Au moins on aurait un gain réel!


Michel Handfield


Mon commentaire sur Twitter (140 caractères obligent!) :


On en met trop sur les valeurs passées; tant qu'à y être pourquoi pas la bicitoyenneté canado-brit! Et un passeport qui ns donne l'Europe



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 9, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com (2011-09-27)


Et les journalistes parlent du manque de sérieux des blogues! Le concurrent est toujours moins crédible, mais... Bruni-Ockrent… Rien ne vaut l'amitié pour se faire interviewer. Sur Rue 89 : www.rue89.com/2011/09/27/bruni-ockrent-un-bon-copain-eloigne-les-durs-entretiens-223884


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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)



The ides of march / Les marches du pouvoir

En salles partout au Québec dès le 7 octobre!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com

Un film de George Clooney

Mettant en vedette George Clooney et Ryan Gosling

Scénario de George Clooney, Grant Heslov, et Beau Willimon, d'après la pièce « Farragut North » de Beau Willimon.


Jeux de coulisses et de pouvoir!


Montréal, mercredi 28 septembre 2011 – Alliance Vivafilm est fière d’annoncer la sortie en salles de The ides of march / Les marches du pouvoir, film du réalisateur et acteur acclamé George Clooney.


Fort acclamé lors de son passage au Festival de Venise (en ouverture), ainsi qu’au Festival international du film de Toronto (TIFF), The ides of march / Les marches du pouvoir, nous entraine dans les jeux de coulisses et de pouvoir au sein de candidats politiques, un sujet des plus actuels. Ce captivant suspense dramatique propose une distribution exceptionnelle, dont George Clooney, Ryan Gosling, Evan Rachel Wood, Philip Seymour Hoffman, Marisa Tomei et Paul Giamatti.

Supporté par un scénario vif et intelligent, et ayant comme trame de fond l’univers des jeux de pouvoir du monde politique, The ides of march / Les marches du pouvoir dépeint une réalité teintée de sexe, d’ambition, de loyauté, de trahison et de vengeance.


Le film nous présente un jeune attaché de presse qui tombe sous l’emprise des manipulations de vétérans politiciens à l’éthique douteuse, et sous le charme d’une jeune stagiaire.

George Clooney y tient le rôle du Gouverneur Harris, candidat briguant la présidence aux primaires du Parti démocratique. Ryan Gosling interprète son attaché de presse, Paul Giamatti joue un directeur de compagne rival, Marisa Tomei est une journaliste du New York Times, et Evan Rachel Wood une stagiaire pendant cette campagne politique.


Commentaires de Michel Handfield (2011-10-06)


On suit le gouverneur Harris dans sa course à l'investiture du Parti démocratique. (1) S'il vise la présidence avec des idées de centre gauche et écologique (donc à gauche pour les États-Unis), il ne délaissera pas le centre droit pour autant et surtout pas sa grippe sur le pouvoir qui semble à portée de main. On peut parler de coopération et d'équipe, mais, autour du leadeur, il y a toujours une garde rapprochée qui tient les cordons de la bourse et tire les ficelles avec son accord, mais parfois sans lui!


Cependant, chacun peut avoir des écarts de conduite et cela ouvre toujours une porte à la négociation au mieux et à de la manipulation au pire. Il y en aura donc. On pourrait même prendre ce film sous cet angle : la manipulation.


Par contre, j'ai plutôt vu ce film sous un autre angle : la séduction! Séduire est le maitre mot ici!


En effet, on est dans la séduction, que ce soit dans un but politique, amoureux ou sexuel. Il s'agit toujours de séduire. Quel que soit le but, il faut séduire; que ce soit pour en faire « une petite vite » avec la belle blonde ou par attirance (a love affair!) pour elle; être élu à la convention; ou se placer les pieds dans l'entourage rapproché d'un présidentiable!


L'histoire de l'humanité en est une de séduction et de guerre, quoique parfois les guerres sont menées suite à des processus de séduction qui ont mal tourné!


Cette fiction se passe dans une course à la direction d'un parti politique, mais elle aurait pu se passer dans n'importe qu'elle organisation. Séduire, séduire, séduire!


Pour séduire, on peut parler de sa foi en Dieu ou dans la constitution! De valeurs libérales ou conservatrices. Tout dépend du public qu'il faut séduire. On ne ment pas, mais on ajuste le message au public que l'on doit gagner, que ce soit la belle blonde, le jeune relationniste de presse ou les délégués de l'État. Puis, s'il le faut, des tractations par en dessous peuvent se faire, et se font. Voici ce que dit Beau Willimon (2) à ce sujet :


« I had worked on a number of political campaigns, and the play stemmed out of all of my experiences working in the political world, » says Willimon. « The characters are fictional amalgamations of the hundreds of people that I ran across during those experiences. But everything that is mentioned in the play – and to a certain extent reflected in the movie – in terms of breaking laws, manipulating the democratic process, the backroom dealing, the power plays – all that's true. It's scary how much politicians will manipulate the process to get that brass ring of the highest office in the land. Playing by the rules of the game is not what gets you elected president. » (3)


Naturellement, avec une grosse équipe, contrôler les dérapages devient un enjeu majeur. Et, parfois, pour faire du « damage control » on fait plus de dommage encore! Mais, si les objectifs sont « nobles », les gens se rallient. Et ceux qui savent se tairont pour les objectifs supérieurs de la campagne électorale, de leur avenir politique, ou de la Nation comme le veut la formule consacrée! Oublier ses principes fait partie du processus de séduction pour montrer son allégeance et ainsi atteindre ses fins!


Mais, cela durera jusqu'à ce que la dissonance ne soit trop forte, généralement après quelques années dans l'entourage du Pouvoir! C'est alors que certains proches démissionnent. Il ya quelques jours à peine, par exemple, le premier ministre du Québec « a dû aussi commenter la démission de son rédacteur de discours, Patrice Servant, dont la «conscience» ne lui permettait plus de relayer la position d'un gouvernement qui refuse de tenir une enquête publique [sur l'industrie de la construction]. » (4)


S'offrent alors quelques choix aux démissionnaires, dont faire autre chose, comme d'aller travailler dans un autre secteur que la politique active, ce qui n'empêche pas de revenir plus tard, au changement de garde par exemple; soit de faire défection vers un parti concurrent ou un autre palier de gouvernement pour élargir ses appuis et se créer un nouveau capital politique; ou, enfin, de s'impliquer dans un mouvement populaire en passe de devenir un parti politique! Cela s'est vu et se verra encore.


Bref, manipulation et séduction se rejoignent souvent, car on manipule parfois pour séduire et on séduit certainement pour manipuler! The ides of march (Les marches du pouvoir en version française) est donc un film qui porte tant sur l'humain que sur la politique, car il ne faut jamais oublier que la politique est humaine et que l'humain est un être politique, surtout quand il le nie pour mieux séduire et manipuler!


Bref un autre film à voir avec La Conquête, car ces deux films nous rejoignent particulièrement au Québec vu notre culture franco-américaine. On peut effectivement s'y reconnaitre dans les deux et ils se complètent bien.


Notes


1. L'intrigue a pour contexte « the presidential primary race for the Democratic Party ticket » (The ides of march, Production Notes, p. 2), un parti fictif entre les Démocrates (www.democrats.org) et les Républicains (www.gop.com). D'ailleurs...


« As it focuses more on process than platform, Clooney says that the story will appeal to members of both parties. « I suppose if you're a Democrat you'll like the beginning of the movie best, and if you're a Republican you'll like the end best. It walks that line of picking on everybody. If it is a political movie, it's a political movie without pressing a specific agenda, and that was what was important to us. » In that way, politics serves as a backdrop to the character arc and changes in motivation experienced by the main character, an idealistic staffer Stephen Meyers (played by Ryan Gosling). » (Ibid., p, 3)


2. « The origins of the film trace back to the summer of 2004. It was then that Beau Willimon – a young writer who had recently finished working on the staff of presidential hopeful Howard Dean's campaign in Iowa – wrote the first draft of his play « Farragut North. » Willimon drew from his own experiences to weave this tale of political intrigue and betrayal behind the scenes of a presidential campaign. » (Ibid., p. 3)


« In addition to his career as a writer, Willimon served on a number of political campaigns, including Chuck Schumer's 1998 senate race, Bill Bradley's 2000 presidential race, Hillary Clinton's 2000 senate race and Howard Dean's 2004 presidential race. » (Ibid., p. 31)


3. Ibid., p. 3


4. Robert Dutrisac (avec la collaboration de Christian Rioux), Construction - Québec propose un succédané d'enquête publique, in Le Devoir, 5 octobre 2011 :

www.ledevoir.com/politique/quebec/332956/construction-quebec-propose-un-succedane-d-enquete-publique


Hyperliens


www.idesofmarch-movie.com/


http://en.wikipedia.org/wiki/Farragut_North_(play)


http://en.wikipedia.org/wiki/The_Ides_of_March_(film)


http://en.wikipedia.org/wiki/George_Clooney



Coteau rouge


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par André Forcier, Québec, 2011, 83 minutes


Avec Roy Dupuis, Céline Bonnier, Paolo Noël, Mario Saint-Amand, Gaston Lepage, Luc Senay, Louis Champagne, Bianca Gervais, Pascale Montpetit


C'est au cœur de Longueuil que se déroule cette saga totalement déjantée. Un riche magouilleur projette d'acheter toutes les maisons du quartier pour les remplacer par des condos. Cependant, l'entrepreneur voit ses manigances freinées par sa belle-famille, les Blanchard, dont les membres sont tous plus tordus les uns que les autres.


Commentaires de Michel Handfield (2011-10-04)


On est dans le côté raide de la vie, avec des gens du peuple qui ne se laissent pas faire par le système. De classe moyenne ou pauvres peut-être, mais des battants! I like it!


Une caricature, cynique à point, de la montée d'une économie spéculative qui ne pourra que conduire à un déclin plus rapide si on n'y porte pas attention, car cette croissance se construit sur hypothèque avec des « jobs » sans sécurité d'emplois! Bref, une économie qui se construit sur des apparences, comme ce promoteur à succès qui se donne une image de « revitaliseur des vieux quartiers et d'homme de coeur ». Mais, ce n'est qu'une image, car voici son offre : tu lui donnes ton taudis et, en échange, tu auras le droit d'habiter un des luxueux condos qu'il fera à la place. Mais, ce n'est pas tout. Pour ne pas que tu t'ennuies, au lieu de payer des frais de condos, tu feras de petites choses comme l'entretien et le déneigement de la propriété comme si tu étais chez toi! On prend vraiment soin de toi! À se demander si l'immobilier est un service ou de l'exploitation. Quand on pense à la crise immobilière aux États-Unis...


Mais, à Coteau rouge on s'entraide et on sait faire disparaitre les requins sans laisser de traces. Des êtres vraiment sympathiques malgré leur délinquance, car ils ne s'en laissent pas imposer par le système. Ils le matent!


Un film rafraichissant dans ce monde où il semble que le système a été détourné de ses fins et où les honnêtes gens doivent être sur leur garde face aux entourloupettes du monde des affaires, car si une chose n'est pas clairement illégale elle est permise!


Si l'argent n'a pas d'odeur, ni de morale, les gens peuvent en avoir, que ce soit des odeurs ou de la morale! On devrait se le rappeler plus souvent, mais surtout ne jamais oublier que la morale est parfois très élastique! Il nous faut douter des belles promesses. Coteau rouge nous le rappelle avec humour après tous ces scandales financiers des dernières années, montés de façon très légale, parfois avec l'aide et la bénédiction de l'État!



CAFÉ DE FLORE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Jean-Marc Vallée

Mettant en vedette VANESSA PARADIS et KEVIN PARENT


Il n’est pas facile de dire adieu à ceux qu’on aime; pour y parvenir, il faut parfois toute une vie – ou deux.


Ce drame d’amour aux accents épiques met en vedette Vanessa Paradis et Kevin Parent, ainsi qu'Hélène Florent, Evelyne Brochu, Marin Gerrier, Alice Dubois, Evelyne de la Chenelière et Michel Dumont. Produit par Pierre Even et Marie-Claude Poulin (Item 7), et coproduit par Jean-Marc Vallée (Crazy Films), Jean-Yves Robin, Nicolas Coppermann, en collaboration avec Vanessa Fourgeaud (Monkey Pack Films), CAFÉ DE FLORE a pris l’affiche partout au Québec le 23 septembre 2011.


Entre le Paris des années 1960 et le Montréal d’aujourd’hui se déploie une vaste histoire d’amour aux accents épiques, à la fois sombre et lumineuse, troublante et malgré tout pleine d’espoir. Film teinté de fantastique, baigné d’une lumière parfois presque surnaturelle, Café de Flore raconte les destins croisés de Jacqueline une jeune Parisienne mère d’un enfant unique, d’Antoine un DJ montréalais ainsi que des femmes qui l’entourent. Ce qui les relie : l’amour, troublant, maladroit, imparfait et inachevé… humain.


Jean-Marc Vallée a conquis le cœur des cinéphiles en 2005, alors qu’il signe son deuxième long métrage en langue française, C.R.A.Z.Y.. Véritable phénomène, le film a été distribué dans une centaine de territoires et a récolté une cinquantaine de prix dans les festivals de films internationaux les plus prestigieux, dont celui du « Meilleur Film canadien » au Festival International du Film de Toronto en 2005. La même année, C.R.A.Z.Y. rafle 11 Prix Génie et 15 Prix Jutra, en plus de recevoir la Bobine d’Or décernée au long métrage ayant occupé la première place du box-office canadien. Son dernier film intitulé THE YOUNG VICTORIA produit par Graham King et Martin Scorsese, s’est mérité l’Oscar des « Meilleurs Costumes » en 2010 et a récolté deux nominations pour « Meilleur Direction Artistique » et « Meilleur Maquillage ».


Commentaires de Michel Handfield (2011-10-01)


Dans les années 1960 à Paris, Laurent est un enfant trisomique que sa mère aime de tout son être. Elle fera tout pour lui, même si elle sait que c'est « un garçon qui na pas tout pour être heureux et pas assez pour en être conscient! » Elle tentera quand même d'en faire un garçon comme les autres, mais frappera nécessairement sa limite.


Aujourd'hui, à Montréal, Antoine est un DJ successful! Mais, sa vie sentimentale sera bouleversée par une rencontre. Comme s'il avait toujours cherché cette personne : une âme sœur! Nous serons donc à la recherche du lien dans ce film psychanalytique trop nouvel âge à mon gout, avec les rêves et les âmes guides pour comprendre qu'il s'agit de réincarnation. Je ne révèle pas de punch ici, puisque la bande-annonce le dit :


« Il n’est pas facile de dire adieu à ceux qu’on aime; pour y parvenir, il faut parfois toute une vie – ou deux. »


Nous sommes dans les croyances comme réalité. Mais, si tout le monde y croit, ça devient possible! Il faut accepter l'hypothèse. Rationnel que je suis, ce film m'a laissé mitigé; mais, ma conjointe l'a beaucoup aimé! Je conseille donc de le voir en couple ou avec des amis... pour en discuter!



Quelques films en retard


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-29)


Parfois, on voudrait tout couvrir, mais on ne le peut pas, car il y a des choses à faire à la maison, de la recherche (qui n'aboutit pas toujours à un texte cependant), et des films que ma blonde veut voir avec moi. C'est ainsi que je prends parfois du retard, car j'ai toujours 4 ou 5 choses à faire en même temps. C'est cela être à compte d'auteur. Mais, le texte vient à sortir quand même si j'y trouve un intérêt. En voici donc trois pour l'instant. Quelquefois, cependant, mes notes restent dans mes archives en vue de trouver le bon angle. Il arrive que cela ressorte beaucoup plus tard, suite à un évènement qui me permet de faire (enfin!) le lien avec l'angle que j'avais vu et que je voulais expliciter davantage.


DE VRAIS MENSONGES

UN BALCON SUR LA MER

POUPOUPIDOU



DE VRAIS MENSONGES, DE PIERRE SALVADORI

AVEC AUDREY TAUTOU



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, vendredi 26 aout 2011 – Métropole Films, est heureuse d’annoncer la sortie du film DE VRAIS MENSONGES, de Pierre Salvadori (Hors de prix; Comme elle respire). Comédie mettant en vedette Audrey Tautou, Nathalie Baye et Sami Bouajila, le film prendra l’affiche le 9 septembre prochain.


Un beau matin de printemps, Émilie reçoit une lettre d’amour, belle, inspirée, mais anonyme. Elle la jette d’abord à la poubelle, avant d’y voir le moyen de sauver sa mère, isolée et triste depuis le départ de son mari. Sans trop réfléchir, elle la lui adresse aussitôt. Mais Émilie ne sait pas encore que c’est Jean, son employé timide, qui en est l’auteur. Elle n’imagine surtout pas que son geste les projettera dans une suite de quiproquos et de malentendus qui vont vite tous les dépasser…


Avec DE VRAIS MENSONGES, Pierre Salvadori retrouve des thèmes familiers, le mensonge et le manque de confiance en soi. Le film marque également la deuxième collaboration entre le réalisateur et Audrey Tautou, qu’il avait dirigée dans son film précédent, Hors de prix. Cette dernière retrouve à son tour Nathalie Baye, avec qui elle avait tourné dans Vénus Beauté (institut), de Tonie Marshall, il y a plus de dix ans


DE VRAIS MENSONGES prendra l’affiche à Montréal et Québec le 9 septembre prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-29)


Le malheur d'être gêné; de perdre ses moyens au moment où on en a le plus besoin! C'est Jean tout craché. Hors normes, mais qui rêvait de vivre! Il a quitté son emploi de traducteur à l'UNESCO et il est maintenant heureux comme homme à tout faire au salon de coiffure d'Émilie qui ne sait rien de son passé.


Émilie, elle, c'est l'inverse. Décidée, fonceuse, mais seule. Elle ne s'en laisse pas imposer. Alors, comment se laisserait-elle séduire?


Sa mère, c'est tout le contraire. Elle en a toujours pour son mari qui l'a quitté et se complait maintenant dans sa peine. Cela durera jusqu'au jour où sa fille lui fera rencontrer Jean. Mais, Jean rêvait en secret d'Émilie!


On est donc dans la comédie de qui propos, où l'insécurité fait ressortir le côté odieux des gens. Mais, c'est toujours pour bien faire! « Les gens odieux se trouvent toujours des raisons pour l'être! » dira justement Jean. Humain, trop humain comme le dirait Nietsche! (1)


Si, dans cette comédie de situation, on voit ce que cela donne entre quelques personnes qui s'aiment bien finalement, imaginez lorsqu'il s'agit de leadeurs politiques qui ont des conflits millénaires qui les opposent! Je dis cela comme ça, parce qu'au moment où j'écris la première version de ce texte, « Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a remis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la demande d'adhésion de la Palestine en tant qu'État membre de l'ONU, lors d'une rencontre au siège de l'organisation, à New York. » (2) Bref, plus vite on se parle, mieux c'est pour éviter les qui-propos et les conflits qui en découlent. Ce n'est que trop humain, que ce soit entre voisins ou entre peuples!


Notes


1. Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie


2. Radio-Canada/nouvelles/International, Dépôt de la demande d'adhésion palestinienne à l'ONU, Mise à jour le vendredi 23 septembre 2011 à 15 h 09 HAE : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/09/23/002-palestine-onu-vendredi.shtml


Ce dossier est loin d'être clos. Aujourd'hui même les nouvelles internationales nous apprennent que « Les Palestiniens affirment disposer de 8 voix sur 15 au Conseil de sécurité » (radio-canada.ca/nouvelles/International, 29 septembre 2011 : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/09/29/005-palestine-onu-jeudi.shtml)



UN BALCON SUR LA MER DE NICOLE GARCIA

AVEC JEAN DUJARDIN ET MARIE-JOSÉE CROZE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, le mardi 2 aout 2011 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film UN BALCON SUR LA MER, de la réalisatrice française Nicole Garcia. Thriller sentimental mettant en vedette Jean Dujardin et Marie-Josée Croze, le film prendra l’affiche à Montréal et à Québec le 12 aout prochain.


Dans le sud de la France, Marc, marié et père de famille, mène une vie confortable d'agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre une femme au charme envoutant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaitre Cathy, l'amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d'indépendance. Après une nuit d'amour, la jeune femme disparait. Au fil des jours un doute s'empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s'appeler Cathy ? Une enquête commence.


Sixième long métrage de Nicole Garcia (L’Adversaire), UN BALCON SUR LA MER a été tourné en partie à Oran, ville d’origine de la réalisatrice. Se servant de ses propres souvenirs d’enfance, elle signe un film très personnel, où se mêlent nostalgie et passion, sur fond de guerre d’Algérie. La Québécoise Marie-Josée Croze y joue une énigmatique femme fatale, aux côtés d’un Jean Dujardin fragile et bouleversant.


UN BALCON SUR LA MER prendra l’affiche à Montréal et Québec le 19 aout prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-29)


Un film trouble où une femme vient hanter le présent de Marc, agent immobilier à succès! Pourquoi? Comme on est dans le domaine de l'immobilier et de l'argent, on peut faire plusieurs hypothèses : coup fourré (fraude ou blanchiment par exemple), chantage ou revanche? Puis, on s'aperçoit que cela remonte à son enfance en Algérie. Au lieu de s'éclaircir, cette histoire devient encore plus trouble, car cette flamme d'enfance qui lui revient serait morte dans un attentat avec ses parents, qui étaient pour l'indépendance de l'Algérie!


Troublant et intéressant à la fois, car on ne peut jamais refaire le passé. On peut le comprendre et l'interpréter, mais il reste toujours un côté flou comme s'il était vu à travers l'épaisseur des vitres du temps! (1)


Note


1. Pour ceux qui ne comprennent pas mon allusion, chaque vitre que l'on place sur l'autre enlève de la clarté à l'image que l'on voit à travers elles. Imaginez alors que chaque année est une mince vitre qui s'ajoute sur la précédente, rendant ainsi l'image (ou le souvenir) que l'on a du passé de moins en moins clair à mesure que les années passent! Voilà ce que je veux dire.



POUPOUPIDOU de Gérald Hustache-Mathieu


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu’elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclut la gendarmerie. David Rousseau n’y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l’inspiration pour un nouveau roman...


À la fois drôle et tragique, et balançant entre le film noir et la comédie policière, POUPOUPIDOU est le 2e long-métrage de Gérald Hustache-Mathieu après AVRIL. Le cinéaste fait, une nouvelle fois, appel à Sophie Quinton, son actrice fétiche pour jouer le rôle principal du film. En effet, l’actrice a participé à tous les projets de Gérald Hustache-Mathieu, aussi bien ses courts que ses longs métrages. Le film a reçu un accueil très chaleureux de la part de la critique en France et a créé la surprise aux guichets.


POUPOUPIDOU à l’affiche à Montréal depuis le 16 septembre prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-29)


Candice Lecoeur fut trouvée morte dans un no man's land du Jura, c'est-à-dire entre deux frontières. On a conclu au suicide et il n'y aura pas d'enquête. Mais, un écrivain qui est là un peu par hasard, en perte d'inspiration pour le roman qu'il a à faire, s'intéresse à la chose, puis à Candice pour elle-même, au point que l'on peut parler d'un amour impossible!


Intéressant dans la facture, car Candice aimait Marylin et sa vie en est le miroir. C'eut pu être un film américain; la neige de Mouthe, la ville la plus froide de France, faisant penser à nos tempêtes québécoises et la musique au blues américain! (1) D'ailleurs, Mouthe détient « le record de la température la plus basse jamais enregistrée en France avec -41 °C relevés officiellement le 17 janvier 1985 ». (2)


Mais, sous ses airs de film de divertissement, c'est aussi un film sur le pouvoir, les intérêts et les apparences, car dans cette région chacun avait intérêt à être vu avec la belle, mais à ne pas y être associé de trop près, car c'eut pu être compromettant. On l'utilisait en public (image du fromage Belle du Jura; calendrier des pompiers; miss météo du poste local), mais on la voulait en cachette ou à la sauvette! Ne pas faire enquête sur sa mort pouvait arranger bien du monde, car Candice était à tout le monde! Mais, pas Martine, son véritable nom que l'on dit au moins une fois dans ce film.


Elle voulait justement sortir de cette image dans laquelle Candice l'emprisonnait. Pourquoi un suicide?


Un film intéressant au second degré, mêlant un peu de Marylin et de la dame aux camélias, car Candice pouvait devenir compromettante. Si l'on s'intéressait à son image, seul ce romancier arrivé là par hasard s'intéresserait vraiment à elle pour faire sortir la vérité, voir la véritable Candice, soit Martine. Celle qu'on ne voyait pas, cachée par son personnage.


Notes


1. Pour la bande musicale :

www.musiqueradio.com/article_news10215_poupoupidou-la-musique-du-film-en-cd-le-31-janvier-2011.php


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouthe



Les noces de Figaro (Opéra)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts

17, 20, 22 et 24 septembre 2011

NOUVELLE HEURE : 19 h 30


1. Notes techniques et de productions


Musique de Wolfgang Amadeus Mozart

Genre : opéra-bouffe (« opera buffa »)

Structure : en quatre actes

Langue : en italien avec surtitres français et anglais

Livret : Lorenzo da Ponte (d’après Le mariage de Figaro ou La folle journée de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais)

Création : Burgtheater de Vienne, le 1er mai 1786

Production : coproduction The Michigan Opera et l’Opéra de Montréal

Dernière présentation à l’Opéra de Montréal : 2003


Tous les opéras sont présentés en langue originelle, avec surtitres bilingues projetés au-dessus de la scène.


L’Opéra de Montréal inaugure sa 32e saison avec le chef-d’œuvre absolu du plus génial des compositeurs : Les noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart.


L’intrigue des Noces de Figaro défie tout résumé. Le jour où Figaro va épouser Suzanne, il découvre que son patron, le Comte, veut lui voler sa future. Figaro entreprend de contrecarrer ses plans ; la Comtesse veut se venger de son mari, aidée de Suzanne, pendant que l’adolescent Chérubin cherche à séduire toutes les femmes du château !


Les noces de Figaro, la suite du barbier de Séville


Après le succès obtenu avec Le barbier de Séville, mettant déjà en vedette le personnage de Figaro, l’auteur français Augustin Caron de Beaumarchais récidive avec Le mariage de Figaro. Mais cette fois, il va plus loin dans la satire sociale et politique, et sa pièce, d’abord interdite, connait un beau succès de scandale. À Vienne, la pièce attire l’attention de Mozart qui, en tant que musicien au service des princes, a déjà été traitée comme un domestique : il n’a aucun mal à ressentir la révolte de Figaro. C’est alors qu’il rencontre Lorenzo da Ponte, Italien en exil, intrigant, ancien prêtre, libertin notoire, mais auteur plein de ressources. C’est avec lui que Mozart écrira deux autres chefs-d’œuvre, Don Giovanni et Così fan tutte…


Emporté par sa fièvre créatrice coutumière, Mozart aurait élaboré sa musique en six semaines, s’il faut en croire les Mémoires de da Ponte. L’œuvre est bien reçue à Vienne, à tel point que Joseph II doit même interdire les « bis » qui allongent indument le spectacle. Quelques mois plus tard, quand l’œuvre est créée à Prague, le triomphe est encore plus affirmé : partout dans la ville, écrit Mozart à son père, on siffle les airs de Figaro. Bientôt relayé dans toutes les autres grandes villes européennes, le succès ne se dément pas de tout le XIXe et le XXe siècle. À ce jour, Les noces de Figaro constituent l’opéra le plus populaire de Mozart.


2.Commentaires de Michel Handfield (2011-09-21)


Ayant vu la pièce au TNM en 2009, j'ai délibérément choisi de regarder l'opéra sous un autre angle. Mais, j'ai quand même relu le texte que j'avais fait pour la pièce. Comme il s'y applique bien, j'ai choisi de le reprendre ici. C'est l'analyse des noces de Figaro d'un point de vue social. Suit l'analyse de l'opéra, car il y a quelques différences avec une pièce de théâtre, quoique pour les noces de Figaro le TNM y avait inclus des chansons en clin d'oeil à l'opéra!


2.1. Les noces de Figaro d'un point de vue social (versant pièce)


Commentaires du 21 janvier 2009 au sujet de la pièce au TNM (Societas Criticus, vol 11 no 1, fev 2009)


Cette pièce dure environs 2h30 plus 20 minutes d’entracte pour un total de près de 3 heures. Le public a apprécié. Rire franc. C’est une comédie entrecoupée de chansons, clin d’œil à l’opéra que Mozart en avait fait deux ans après la pièce. On est au premier degré ici.


Moi j’étais au second degré; celui qui se rapproche de Machiavel. Comme Rousseau dit de Machiavel «[qu’]En feignant de donner des leçons aux rois il en a donné de grandes aux peuples » (1), on peut dire la même chose de Beaumarchais :  en feignant de faire rire les rois, il a donné de grandes leçons au peuple! Quand Beaumarchais dit à travers un de ses personnages que « médiocre et rampant, on arrive à tout » ou encore qu’« un homme sage ne fait pas affaire avec les grands », cela ressemble à du Machiavel dans la forme. Reste à savoir si le peuple sait écouter! Le peuple français l’a su, puisque représenté pour la première fois en 1784… la pièce fut suivie de la Révolution française en 1789!

Beaumarchais y dénonce les droits de l’argent et du pouvoir, notamment le droit de cuissage, soit le droit du maitre de coucher le premier avec une fille à son service avant qu’elle ne se marie. Cependant, si la littérature en fait grand état, il semble que le droit n’en parle pas, d’où le doute quant à la réelle existence de celui-ci! (2) Mais, il n’est pas dit que les maitres n’aient pas libertinés avec les servantes, d’où ce droit littéraire porteur d’une réalité possible, mais non codifiée! Quoi qu’il en soit, il semble que les interdits ne soient pas les mêmes que l’on soit de la classe laborieuse ou de la noblesse. Alors que les uns étaient pris dans le péché, les autres libertinaient plus librement! L’évêque pouvait même manger à leur table. L’histoire nous en a donné quelques exemples.


Beaumarchais est aussi postmoderne, car il prend la défense des femmes dans une forme que les féministes d’aujourd’hui ne renieraient pas! Elles ne sont pas mièvres, ni ratoureuses, mais bien déterminées à changer les choses. Elles savent manier les hommes au point que le Comte Almaviva se demandera pourquoi ce n’est pas son épouse qui fait de la politique à sa place, bien plus habile que lui dans l’art de la manipulation et de la direction! C’est d’ailleurs elle qui le mènera en bateau, avec la complicité de Suzanne (la promise de Figaro que le Comte convoite), durant toute la pièce. Si les hommes ont l’affiche, les femmes ont le beau rôle!


Je n’ai pas tout noté, mais Beaumarchais fait une très belle critique de la société de son temps. Étonnamment, il a su le faire tout en restant près de ses bienfaiteurs!


Si c’est une pièce à voir pour le plaisir, c’est surtout une pièce pour s’instruire de cette période prérévolutionnaire, car tous les éléments qui conduiront à la révolution de 1789 y sont sans être trop apparents. Mais, qui sait bien écouter le texte dans ses subtilités les découvrira. Une pièce historique sous des airs de comédie légère.


2.2. Versant opéra


Pour l'histoire, tout y est. Le droit de cuissage par exemple, que le maitre avait abandonné, mais qu'il voulait reprendre pour se faire Suzanne! Il pousse l'audace jusqu'à offrir une chambre dans le château à Figaro pour avoir la belle à demeure!


L'humain étant humain, ce n'est pas d'aujourd'hui que le désir et l'envie existent, que ce soit pour les belles choses ou pour le sexe! Ne soyons pas pudiques, ni hypocrites. Ces choses ont toujours existé. Ce qui les retenait, c'était la morale religieuse, mais surtout les risques de tomber enceinte lorsque le désir était féminin, car il pouvait l'être! Des risques qui existent moins aujourd'hui avec les moyens de contraception, ce qui fait que les femmes sont de plus en plus chasseresses alors qu'autrefois elles se donnaient à l'homme! On parle même de femmes cougar (3) lorsqu'elles chassent de jeunes proies comme le faisaient autrefois les hommes. Autre temps, autres mœurs.


Ici, époque oblige (4), on est davantage dans le pouvoir traditionnel de l'homme en moyens, que ce soit en terme d'argents ou de position sociale, qui veut voir combler ses moindres désirs de par son état! Le curé qui profite de sa servante comme le noble ou le haut fonctionnaire qui profite de la femme de chambre! Mais, c'est loin d'être un gage de succès, car si les sentiments n'y sont pas plusieurs sauront dire non. De toute façon, la ruse du conte n'est rien à côté de celle des femmes pour changer l'ordre des choses.


Le pouvoir n'est pas toujours lié à la position. Certain(e)s savent le trouver là où ils le peuvent et en user même si on ne leur en a pas officiellement donné la permission, car au pouvoir lié à la position sociale ou hiérarchique s'oppose un pouvoir naturel, celui-là, lié au leadership, à la personnalité et à l'intelligence! Certains possèdent les deux, mais pas tous, surtout qu'à l'époque la position sociale était davantage liée à la naissance qu'aux capacités et aux connaissances réelles de la personne.


Ceci m'amène à parler de la différence entre la pièce et l'opéra. L'opéra est plus romantique et intimiste; davantage centré sur chaque personnage qui chante ce qu'il vit et ses émotions. J'avais l'impression ici que si la pièce m'avait fait voir une critique sociale, l'opéra me dévoilait davantage l'intériorité et la psychologie des protagonistes. J'étais davantage dans la psychologie sociale. Peut-être parce que j'avais vu la pièce et que, par instinct, je ne pouvais que la regarder sous un autre angle.


Enfin, cet opéra se termine dans la joie et l'allégresse contrairement à la plupart des autres opéra, plus dramatiques ceux-là! L'équivalent d'une télésérie d'aujourd'hui!


Notes :


1. Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains, p. 101,


2. Sur le droit de cuissage, deux sites que j’ai retenus après avoir googlé « droit de cuissage » (38 200 entrées) :


http://www.zetetique.ldh.org/cuissage.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_cuissage


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cougar_(femme)


4. Une comédie en cinq actes de Beaumarchais écrite en 1778. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mariage_de_Figaro


3. Les artistes


Il Conte Almaviva

Phillip Addis, baryton (Canada)


De plus en plus demandé sur les scènes internationales, Philip Addis a fait ses débuts à l’Opéra-Comique de Paris, en 2010, dans un des rôles-titres de Pelléas et Mélisande, sous la direction de Sir John Eliot Gardiner, de même qu’au Vlaamse Opera dans le rôle de Jaufré Rudel (L’amour de loin). Après avoir fait revivre la version pour baryton de Werther à l’Opéra de Montréal, il s’est produit au concert dans la Neuvième symphonie de Beethoven, avec l’Omaha Symphony, et dans les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler avec le Phoenix Symphony, en plus de chanter pour la première fois le rôle de Guglielmo (Così fan tutte) avec Atlanta Opera. Dernière présence à la compagnie : Werther (2011).


La Contessa Almaviva

Nicole Cabell, soprano (États-Unis)


Récipiendaire de nombreux prix, tant aux États-Unis qu’en Europe, Nicole Cabell est une des sopranos les plus recherchées de la scène lyrique actuelle, admirée des critiques pour son timbre brillant et onctueux. Au Metropolitan Opera, elle multiplie les prises de rôles : Pamina (La flûte enchantée), Micaëla (Carmen), Adina (L’élixir d’amour) et Musetta (La bohème). Au Deutsche Oper de Berlin, elle a incarné Donna Elvira (Don Giovanni) et au Royal Opera House Covent Garden, Leïla (Les pêcheurs de perles). Familière du rôle de la Comtesse, qu’elle a abordé au Lyric Opera de Chicago et au Cincinnati Opera, Nicole Cabell est présente aussi au concert et au disque, son premier album solo ayant été accueilli par de nombreux prix. Débuts à la compagnie.


Figaro

Robert Gleadow, baryton-basse (Canada)


Formé à l’Ensemble Studio de la Canadian Opera Company et au programme pour jeunes artistes du Royal Opera House Covent Garden, Robert Gleadow connait un début de carrière fulgurant. Parmi ses accomplissements récents, on remarque Colline dans La bohème et Angelotti dans Tosca, au Royal Opera House, Theseus dans A Midsummer Night’s Dream et encore Colline à la Canadian Opera Company. Après une tournée européenne avec l’Orchestre d’Astrée, où il joue Anténor dans Dardanus de Rameau, il foule les planches de Glyndebourne en étant successivement Guglielmo dans Così fan tutte et Leporello dans Don Giovanni. Robert Gleadow est actif également au concert et au disque (I Capuletti e i Montecchi de Bellini chez Deutsche Gramophone). Débuts à la compagnie.


Susanna

Hélène Guilmette, soprano (Canada)


Originaire de Montmagny, Hélène Guilmette est lauréate du Concours Voix nouvelles à Paris et du Concours international Reine Élisabeth de Belgique. Très demandée sur les scènes européennes, elle a fait ses débuts à la Monnaie de Bruxelles en 2007, dans le rôle de Pamina (La flûte enchantée), et à l’Opéra national de Paris dans ceux de Mélisande (Ariane et Barbe-Bleue) et d’Amour (Orphée et Eurydice). Interprète de Sophie (Werther) à Strasbourg, de Sœur Constance (Dialogues des carmélites) à Munich, et de Thérèse (Les mamelles de Tirésias) à l’Opéra-Comique de Paris, elle a déjà abordé Susanna dans cette dernière ville, au Théâtre des Champs-Élysées. Au disque, on peut l’entendre dans deux enregistrements consacrés à Handel, chez Harmonia Mundi. Dernière présence à la compagnie : La clemenza di Tito (2006).


Cherubino

Julie Boulianne, mezzo-soprano (Canada)


Julie Boulianne s’affirme rapidement comme une des mezzos les plus douées de sa génération. Ancienne membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, elle a fait cette année ses grands débuts au Metropolitan Opera en chantant Diane (Iphigénie en Tauride) et Stéphano (Roméo et Juliette). Déjà applaudie dans la métropole américaine pour son interprétation de Lazuli (L’étoile) au New York City Opera, elle a chanté le rôle-titre de La cenerentola au Miami Grand Opera, à Glimmerglass et au Pacific Opera Victoria. L’Europe la réclame aussi : après le rôle-titre de Cendrillon à Marseille, elle débute à l’Opéra-Comique de Paris dans le rôle de Fragoletto (Les brigands). On peut l’entendre au disque dans Shéhérazade et L’enfant et les sortilèges, paru sur étiquette Naxos. Dernière présence à la compagnie: Cendrillon (2010).


Bartolo

Alexandre Sylvestre, baryton-basse (Canada)


Ancien membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Alexandre Sylvestre a déjà tenu plusieurs rôles à l’Opéra de Montréal : Colline (La bohème), Monterone (Rigoletto), Betto (Gianni Schicchi), le Sacristain (Tosca), Pietro (Simon Boccanegra), Nourabad (Les pêcheurs de perles), le Duc de Vérone (Roméo et Juliette), le Prince Yamadori (Madame Butterfly) et Jack Wallace (La fanciulla del West). Il a aussi chanté au Pacific Opera de Victoria, avec l’Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Kent Nagano, et au Festival de Lanaudière sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin. Dernière présence à la compagnie : La bohème (2011).


Marcellina

*Aidan Ferguson, soprano (Canada)


Membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal pour une troisième année, elle a chanté La Ciesca (Gianni Schicchi) et Giovanna (Rigoletto) avec l’Opéra de Montréal, en plus de tenir le rôle de la Secrétaire (Le consul) avec l’Atelier lyrique. Parmi ses autres prestations sur des scènes canadiennes, on note : Dorabella (Così fan tutte), la Deuxième dame (La flûte enchantée), la Sorcière (Dido and Aeneas) et la Baronne (Vanessa). Active aussi au concert, elle a été soliste dans la Messe en do mineur de Mozart, avec la Ottawa Choral Society, et dans le Requiem de Mozart avec l’Orchestre symphonique de Laval. Dernière présence à la compagnie : Rigoletto (2010).


Don Basilio/Don Curzio

Aaron Ferguson, ténor (Canada)


Ancien membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, il y a chanté Charles Gill (Nelligan) et le Magicien (Le consul). À l’Opéra de Montréal, on l’a entendu dans Borsa (Rigoletto), le Doyen de la Faculté (Cendrillon), Monostatos (La flûte enchantée) et Spoletta (Tosca). Avec l’Orchestre métropolitain, il a été soliste dans le spectacle Noël à l’opéra ainsi que dans le Magnificat de Bach. Ailleurs au Canada, il a chanté Apollo (Semele) et un Cénobite (Thaïs) au Pacific Opera Victoria, en plus de parties solistes dans Judas Maccabeus de Handel avec le Victoria Symphony. Dernière présence à la compagnie : Rigoletto (2010).


Barbarina

*Frédérique Drolet, soprano (Canada)


Originaire de l’Outaouais, la soprano Frédérique Drolet a étudié le chant classique à l’Université Laval avec Michel Ducharme. Lauréate de nombreux prix, dont une première place au Concours de musique du Canada en 2008, elle découvre la scène avec l’Atelier d’opéra de l’Université Laval : Satirino dans La Calisto (Cavalli), Despina dans Così fan tutte et Lauretta dans Gianni Schicchi. Toujours à l’Université Laval, elle chante dans la Cantate du café de Bach avec l’Atelier de musique baroque. Se produisant avec de nombreux ensembles de musique aussi bien ancienne que classique, Frédérique Drolet entreprend sa première année à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Débuts à la compagnie.


Antonio

*Philip Kalmanovitch, baryton (Canada)


Présentement à sa deuxième année en tant que membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, Philip Kalmanovitch a étudié à l’Université Queen et à l’Université de Toronto. Parmi ses prestations les plus récentes, on compte Ben (The Telephone) avec l’Institut canadien d’art vocal, Abner (Athalia) avec le chœur Orpheus de Toronto et Figaro (The Barber of Boomtown) à l’Opéra de Saskatoon. Pour l’Opéra de Montréal, il a été Ceprano (Rigoletto) et un serviteur (Roberto Devereux), en plus de tenir le rôle de l’Agent de la police secrète dans la production du Consul de l’Atelier lyrique. Dernière présence à la compagnie : La bohème (2011).


*Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal


Chef d’orchestre

Paul Nadler (États-Unis)


L’un des chefs les plus respectés au monde, il a dirigé plus de 50 représentations au Metropolitan Opera, parmi lesquelles Rigoletto, Un bal masqué, Aida, Le barbier de Séville, Tannhäuser, Don Carlo, Andrea Chénier, La traviata, Carmen et Fidelio, avec des vedettes telles Luciano Pavarotti, Plácido Domingo, Karita Mattila, Bryn Terfel et Ben Heppner. Il a aussi collaboré avec des solistes renommés, parmi lesquels Garrick Ohlsson, Emmanuel Ax et Misha Dichter. Il est directeur musical honoraire du Southwest Florida Symphony Orchestra, principal chef invité du Filarmonica de Stat Iasi (Roumanie), co-directeur et fondateur de l’International Vocal Arts Institute et fondateur du Cincinnati Chamber Orchestra. Dernière présence à la compagnie : Le Gala (2010).


Metteur en scène

Tom Diamond (Canada)


Bien connu comme juge dans la série télévisée Bathroom Diva, sur Bravo, Tom Diamond est metteur en scène à l’opéra et au théâtre, en plus d’être un pédagogue reconnu. Il a à son crédit pas moins de neuf mises en scène pour la Canadian Opera Company, dont Giasone et La Calisto de Cavalli, le rare Don Giovanni de Giuseppe Gazzaniga et Giulio Cesare de Handel. Habitué du Pacific Opera Victoria, il y a dirigé Le barbier de Séville, Les noces de Figaro, Manon Lescaut et La cenerentola. L’automne dernier, il a monté La flûte enchantée avec Opera Lyra Ottawa. Avec la compagnie Tapestry New Opera de Toronto, Tom Diamond a participé à plusieurs créations, dont la conception et la mise en scène de The Shadow, un opéra de Omar Daniel et Alex Poch-Goldin. Débuts à la compagnie.


Décors et costumes

Allen Charles Klein


Les réalisations d’Allen Charles Klein – décors et/ou costumes – ont été applaudies au Canada, en Angleterre, en Espagne, en Autriche et en Allemagne. Très actif aussi aux États-Unis, il a collaboré à une vingtaine de reprises avec le Florida Grand Opera. Parmi ses récents engagements, on remarque La traviata à Miami, Carmen à Pittsburgh, Rigoletto à West Palm Beach et Otello à Cincinnati. Sa Carmen sera prochainement reprise à Philadelphie, de même que sa Traviata à Dallas. Dernière présence à la compagnie : Turandot (2004).


Éclairages

Anne-Catherine Simard-Deraspe (Canada)


Au théâtre, elle signe Les fourberies de Scapin (Théâtre Denise-Pelletier), Le caillou de saturne (Théâtre du p’tit loup), Le père Léonidas et La Réaction (Montréal Arts Interculturel), Ce fou de Platonov (Théâtre Prospero), Molière en hiver (Bain St-Michel) et Théâtre sans animaux (Théâtre La Licorne). À l’opéra, elle signe Il tabarro/Suor Angelica (Opéra de Montréal) et assiste le concepteur lumière dans Thaïs (Palm Beach Opera). Elle est également directrice technique et conceptrice pour l’ensemble I Musici de Montréal et directrice technique au Centre d’arts Orford. Dernière présence à la compagnie : Tosca (2010).


Chef de chœur

Claude Webster (Canada)


Coach vocal spécialiste du répertoire français, Claude Webster a fait partie du corps professoral de différents programmes à New York, à Miami, à Puerto Rico, à Montréal et en Virginie. Depuis 1997, il est chef de chant principal à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. À l’Opéra de Montréal, il a collaboré à plus de cinquante productions à titre de pianiste-répétiteur, avant d’être nommé chef de chœur en 2007. En mars 2011, il a fait ses débuts en tant que chef d’orchestre dans Le consul de Gian Carlo Menotti, présenté par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Dernière présence à la compagnie : La bohème (2011).



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D.I. Musique!


Société de musique contemporaine du Québec : Série Hommage, consacrée à Ana Sokolović.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 13 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2011-09-16)


L'an dernier nous avons eu droit au Festival international Montréal/Nouvelles Musiques. Cette année, c'est à la série hommage que nous avons droit, ces deux séries se déroulant en alternance, l'une les années paires et l'autre les années impaires.


La série hommage vise à intégrer nos compositeurs contemporains dans la société, c'est-à-dire les faire découvrir à un public plus large que le milieu des initiés de la musique contemporaine. On vise large. Mais, pourquoi pas? C'est ainsi qu'il y a même des activités de prévues avec les écoles. On ne développe pas qu'un public de relève, mais une sensibilité. Faire découvrir des formes d'expressions artistiques chez les jeunes, ce ne peut qu'être bénéfique. De quoi qui aurait fait plaisir à un apôtre de la culture comme le fut feu Marcel Rioux, qui avait présidé la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts (1966-69), mais aussi le Tribunal de la culture (1975) (1), car l'ouverture sur les arts, c'est surtout une ouverture d'esprit que l'on se donne!


À ce sujet, des quelques mots qu'Ana a dit, j'ai retenu que dans sa jeunesse elle a fréquenté une école publique de musique et une école de théâtre, ce qui a influencé sa conception de l'art : il s'agit de savoir raconter une histoire, même en musique! C'est tout à fait dans l'esprit de Rioux.


Vous trouverez tous les renseignements sur la Série Hommage, consacrée à Ana Sokolović sur le site de la SMCQ : www.smcq.qc.ca/smcq/fr/hommage/2011/ .



Autres points : j'ai profité de cette conférence de presse pour d'abord demander ce qu'il advenait du concert « Apportez votre cellulaire » du dimanche 20 février 2011(2)? S'il n'y a pas eu de suite comme un CD, quoique ce concert fut enregistré, cette pièce sera reprise dans le cadre du concert «  Mathieu Gaudet: La fugue, de Bach à Feininger », le vendredi 20 janvier 2012 à 18h30 à la Salle Bourgie du Pavillon Claire et Marc Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal. Renseignements : www.smcq.qc.ca/smcq/fr/hommage/2011/concerts/28721/.


Mon autre question concernait une appli iPhone pour les activités de la SMCQ. C'est une chose qui n'existe pas encore, mais... ça viendra probablement. I hope so!


Notes


1. Hamel, Jacques; Forgues Lecavalier, Julien; et Fournier, Marcel (Textes choisis et présentés par), 2010, La culture comme refus de l'économisme. Écrits de Marcel Rioux, Montréal : Les presses de l'Université de Montréal/Collection « Corpus », 586 pages, ISBN 978-2-7606-2232-6. Voir

www.pum.umontreal.ca/ca/fiches/978-2-7606-2232-6.html


2. Johann Sebastian Bach, Walter Boudreau, Yves Daoust, Le téléphone bien tempéré (2011) (création). Clavecin, orgue, quintette à vent, sonneries de cellulaires et bande.



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