Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 14 no. 2, du 2012-01-25 au 2012-03-05. (Inclus les Rendez-vous du cinéma québécois)


Depuis 1999!













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Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



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Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office (www.openoffice.org), auquel s'ajoute maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.




Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Dans un monde idéal!

La grève étudiante de 2012


Essais


Mauvais calcul!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Wieviorka, Michel (sous la direction de), 2011, La ville


Nouveaux livres reçus

- Heinberg,Richard, 2011 The End of Growth;

- Bock-Côté, Mathieu, Fin de cycle. Aux origines du malaise politique québécois

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


La jeunesse qui se cherche, où nous parlons de 4 films, soit Inside Lara Roxx (RVCQ), 17 filles (RVCQ), Mesnak (RVCQ) et Décharge (RVCQ)

Chartrand, le malcommode

En terrains connus

Un monstre à Paris

Une séparation

In Darkness (Sous terre)

Impardonnables et La peur de l'eau, deux films qui partagent leur insularité!

Veuillez éteindre tous vos appareils électroniques!

LA FILLE DU PUISATIER

PINA


Communiciné!


Communiqué de presse reçu du REGROUPEMENT DES DISTRIBUTEURS INDÉPENDANTS DE FILMS DU QUÉBEC


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index



Nos éditos!



Dans un monde idéal!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 2, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2012-03-05)


Les 2 et 3 mars dernier, j'ai assisté au colloque « Travail et syndicalisme: les nouvelles voix de la recherche » à l'UQAM. Le comité organisateur incluait des gens de toutes les universités montréalaises. (1) Quant aux participants, ils venaient de plusieurs horizons (voir l'annexe), mais il y avait une entente : le néolibéralisme crée de l'inégalité et de l'injustice. S'il crée de la richesse, ce n'est pas pour tous. Alors, on a eu droit à des analyses du système et des pistes de solutions.


Comme tous colloques universitaires, on dissertait fort. Par contre, certains avaient plus à nous offrir avec des tableaux et graphiques qui amélioraient la compréhension, surtout que cela se passait dans les deux langues, mais majoritairement en anglais. Ce n'est par contre pas un reproche que je fais là. D'ailleurs, la traduction simultanée était disponible même si, personnellement, je ne la prends pas pour pratiquer la langue de Shakespeare dans ces occasions!


Naturellement, on était plutôt favorable aux demandes des étudiants du Québec en grève actuellement. On était ici chez la gauche intellectuelle et syndicale. Cela m'a fait repenser à mon édito sur le sujet des frais de scolarité, surtout que l'on sait qu'en Europe les frais d'études sont beaucoup moins élevés qu'ici. Certains l'ont souligné d'ailleurs, tout comme Le Devoir de samedi l'a fait. (2) Effectivement, dans un monde idéal, les frais de scolarité pourraient être plus faibles, voire gratuits, car on a besoin de personnes bien formées pour se développer. Le savoir est une richesse pour une société!


Mais, en même temps, au plan individuel, on veut que notre entreprise soit subventionnée pour conserver notre emploi et que nos impôts soient plus bas parce qu'on n'arrive plus. Puis, ne nous parlez pas des taxes sur l'essence et des péages sur les routes, car on étouffe! D'ailleurs, plusieurs étudiants ont des automobiles faute de transport en commun digne de ce nom en région. Ils doivent donc travailler pour avoir une auto pour aller à leurs cours. Ils sont pris à la gorge avant même la fin de leurs études!


Il faudrait investir davantage dans les transports collectifs. Mais, c'est là tout un changement de culture à faire, car l'automobile individuelle c'est « l'american way of live » : un droit! C'est d'ailleurs le rêve pour une majorité de gens dès le plus jeune âge. On est loin d'être prêt d'en diminuer l'usage même si l'on sait que l'on envoie des milliards de dollars à l'étranger vu l'importation de pétrole. (3) C'est la triste réalité.


Si on veut se donner des services collectifs et privilégier certaines choses plus que d'autres, comme l'éducation, la santé et l'économie sociale et solidaire par exemple, il faudrait faire un ménage de la fiscalité et des politiques économiques de l'État : que subventionne-t-on et à quel niveau? Bref, faire des choix. Mais, dans le monde actuel et, surtout, dans le contexte américain dans lequel nous sommes, c'est là une utopie, car les entreprises mettent les pays en concurrence les uns contre les autres pour leurs investissements! La « pole position » n'est plus dans les mains de l'État et il est même en train de perdre sa mise.


Ce n'est surtout pas avec l'individualisme croissant que nous pourrons resserrer les rangs derrière l'État pour le soutenir dans cette lutte. Mais, suffit d'un ras-le-bol collectif pour que la population se ressaisisse et force le changement. Il faut donc des utopistes pour conserver la flamme et indiquer d'autres voies à suivre, car il en existe. Ce type de colloque le montre.


C'est, en gros, cette réalité de l'individualisme et de la suspiscion à l'égard de l'État qui fait qu'aux États-Unis on ne peut plus se donner de services collectifs, ni hausser les impôts, pendant que la dette continue à croitre. On attend en espérant que la baloune ne pètera pas. Utopique!


Mais, si la gauche se réunit pour penser des alternatives, la droite aussi le fait. En même temps que ce colloque avait lieu, la droite tenait aussi une réunion à Montréal : celle des jeunes conservateurs. (4) Eux aussi espèrent aller chercher une majorité d'électeurs avec leur virage ultraconservateur.


Le changement ne viendra que lorsque la majorité silencieuse et les désillusionnés en auront assez et voteront! (5) Mais, ils savent bien que dans le contexte où nous sommes, il nous est difficile d'aller aussi à gauche que certains pays européens et sud américains le font, car notre centre est déjà à gauche par rapport aux États-Unis qui sont juste à côté de nous. C'est ce qu'il nous en coute d'avoir une économie aussi dépendante de ce géant pour qui le mot « liberal » est de gauche. (6) Ça, c'est de la realpolitik! (7)


Notes


1. Aziz Choudry (McGill); Thomas Collombat (UQAM); Léa L. Fontaine (UQAM); Mona-Josée Gagnon (Université de Montréal); Steve Jordan (McGill); Yanick Noiseux (Université de Montréal); Eric Shragge (Concordia); et Sid Ahmed Soussi

(UQAM).


2. Christian Rioux, Droits de scolarité à l'université - La quasi-gratuité reste la norme en Europe, in Le Devoir, 3 mars 2012 : www.ledevoir.com/societe/education/344253/droits-de-scolarite-a-l-universite-la-quasi-gratuite-reste-la-norme-en-europe


3. « Mais une chose est claire: l'effort financier requis pour réduire la dépendance aux carburants fossiles — dans le transport collectif et particulier — se monte assurément à des milliards. Et pour négocier le virage de ce paquebot, il faudra également beaucoup, beaucoup de volonté politique et des choix déchirants.


Avec un baril de pétrole à 100 $, le Québec importe pour environ 8 milliards en produits pétroliers pour alimenter son transport routier, estime le physicien Pierre Langlois, auteur du livre Rouler sans pétrole. À 200 $, ce qu'il estime probable d'ici 10 ans, la facture grimperait à 16 milliards. «Ça, en soi, c'est une catastrophe pour l'économie du Québec», dit-il. » (François Desjardins, Le coût élevé du virage vers un parc automobile électrique, in Le Devoir 21 mai 2011 :

www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/323841/le-cout-eleve-du-virage-vers-un-parc-automobile-electrique


4. La Presse Canadienne, Les jeunes conservateurs se réunissent à Montréal, publié le 03 mars 2012 à 12h16 sur cyberpresse.ca : www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201203/03/01-4502135-les-jeunes-conservateurs-se-reunissent-a-montreal.php


5. Depuis quelques années on frôle d'ailleurs les 40% d'abstention aux élections.


6. « Libéralisme américain: le terme américain liberal désigne les positions de gauche aux États-Unis, ce qui correspond à peu près au social-libéralisme ou à la social-démocratie moderne. Le terme a donc un sens différent du sens usuel français qui est plus lié au Libéralisme classique (...). Cette définition est parfois reprise au Canada bien que liberal y désigne plus habituellement des politiques centristes. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Libéral)


7. « La realpolitik (de l'allemand : politique réaliste) désigne « la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national » (i) » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Realpolitik)

i. Henry Kissinger, Diplomatie, éd. Fayard, 1996, p. 123


Annexe


Voici les sujets qui furent présentés au colloque « Travail et syndicalisme: les nouvelles voix de la recherche » (http://travailetsyndicalisme.mcgill.ca)


Travail atypique et nouvelles formes d’organisation (1)

Présidence : Alexandra Juliane Law (Université McGill)

Siobhán McGrath (Lancaster University) : Am I Not a Citizen? Contesting and Combatting “Slave Labour” in Brazil

Leah DeVellis (Carleton University) : Canadian Prison Labour and the 'Liberal Veil' of Rehabilitative Ideology

Lilian Yap (York University) : “It’s not easy being green”: Green jobs, labour informality and privatization in recycling in Toronto and Buenos Aires

Eugénie Depatie-Pelletier (Université de Montréal) : Interdiction de changer d’employeur au Canada : le permis ou contrat de travail comme obstacle à la liberté d’association des travailleurs étrangers temporaires

Reconstruire un rapport de force, repenser la mobilisation

Présidence : Michèle Rioux (Université du Québec à Montréal)

Julia Tomassetti (University of California in Los Angeles) : Using Strategic Research to Build Worker Power in the Era of Neoliberal Restructuring

Dave Bleakney (Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes) et

Matthew MacDonald (Université Concordia) : Engaging members through online tools: An opportunity for reflection

Ben Scully (Johns Hopkins University) : From the Shop Floor to the Kitchen Table: Unions and Household Livelihoods in the Global South

France Bernier (Centrale des syndicats du Québec) : Le désengagement syndical : sortir du paradigme générationnel!

Les travailleurs des services publics sur la ligne de front

Présidence : Paul-André Lapointe (Université Laval)

Louise Boivin (Université de Montréal) : Problèmes d’accès à la syndicalisation pour les travailleuses précaires des services publics externalisés et initiatives d’action et de négociation collectives : le cas des services d’aide à domicile au Québec.

Carlo Fanelli (Carleton University) : Rob Ford's Toronto: Reactionary Neoliberalism Meets Right-Wing Populism

Jonathan Carson (Association of Management, Administrative and Professional Crown Employees of Ontario) : Hardball or Softball? The McGuinty Government and Ontario Public Sector Labour Relations

Salimah Valiani (Ontario Nurses’ Association and Centre for the Study of Education and Work, University of Toronto) : Analyzing the political economy of temporary labour migration and the politics of mobilizing temporary migrant workers


Mouvement social ou mouvement de classe?

Présidence : David Mandel (Université du Québec à Montréal)

Philippe Boudreau (Université d’Ottawa) : Les rapports entre mouvements sociaux comme dimension de leur action politique : l’expérience québécoise des années 1980 et 1990

Loïc Moissonnier (Institut d’études politiques de Grenoble) : Les syndicats et le mouvement altermondialiste en Europe : des divergences aux conflits

Xavier Lafrance (York University) : Néolibéralisme, résistance et (trans)formation de classes en France : une perspective historique

ABSENT : Bradley Walchuk (York University) : A New Hope? Labour Unions and the Liberal Party


Démocratie syndicale et démocratie au travail

Présidence : Sid Ahmed Soussi (Université du Québec à Montréal)

Kristin Plys (Yale University) : Worker Self-Management in Comparative Historical Perspective

Chris Vance (York University) : Workers’ Self-Organizing Against Precarious Conditions in Toronto and San Salvador: Saving Social Reproduction For People Against Capitalism, 2010 In Historical Perspective

Cette présentation fut remise en après-midi, dans la section « Travail atypique et nouvelles formes d’organisation (2) », pour cause d'un retard d'avion je crois! Sophie Béroud (Université Lyon 2) et Jean-Michel Denis (Université Paris Est–Marne-la-Vallée) : Faire du syndicalisme autrement ? L’Union Syndicale Solidaires à l’épreuve de son développement

Bahar Tabakoglu (The New School for Social Research) : Social Constituency of Religious Politics: The Case of Islamist Labor Unionism in Turkey in a Comparative Perspective with the Case of Hindu Labor Unionism in India


De nouveaux internationalismes?

Présidence : Mélanie Dufour-Poirier (Université du Québec en Outaouais)

Amanda Coles (Brock University) : Employment Precarity Breeds Global Solidarity, or Hobbits Deserve Unions Too: An Analysis of the 2010 Global Boycott of The Hobbit by the International Federation of Actors

Anne Dufresne (Université catholique de Louvain) : La révolution silencieuse contre les salaires : de Maastricht à la gouvernance économique européenne

Jan-Frans Ricard (Université du Québec à Montréal) : L’action syndicale internationale comme réponse aux politiques néolibérales dans le secteur de l’éducation depuis 1990: les cas du Québec et du Brésil.

ABSENT : Rod Palmquist (American Federation of State, County and Municipal Employees) et Ashok Kumar (Oxford University) : Checking Predatory Corporate Power: How Labor and Students’ Effective Boycott Model Restrains Garment Industry Giants


Les défis du travail migrant

Présidence : Jill Hanley (Université McGill)

Franz Clément (Centre d'études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques) : La représentation sociopolitique des travailleurs migrants et frontaliers dans la Grande Région

Aziz Choudry (Université McGill) et Mostafa Henaway (Centre des travailleurs et travailleuses immigrants) : Agents of Misfortune: Contextualizing Im/migrant Workers' Struggles Against Temporary Labour Recruitment Agencies

Jon Hiatt et Ana Avendaño (American Federation of Labor – Congress of Industrial Organizations) : An Inside Assessment of the AFL-CIO’s Formal and Informal Partnerships with Worker Centers and their Networks

Émilie E. Joly (Université du Québec à Montréal) et Étienne David-Bellemare (Université du Québec à Chicoutimi) : L’organisation syndicale des travailleurs et travailleuses agricoles migrant-e-s : analyse comparative entre le Québec et l’Andalousie (Espagne)


Travail atypique et nouvelles formes d’organisation (2)

Présidence : Malek Abisaab (Université McGill)

Ilju Kim (McGill University) : Temporary Worker System in Construction: A Focus on the South Korean Case

Yanick Noiseux (Université de Montréal) : Organisation collective sur les marchés périphériques du travail : esquisse d'un travail de traduction des pratiques émergentes

Gretchen Purser (Syracuse University) : The Labor of Liminality: Navigating the Temporal Turbulence and Spatial Splintering of "On Demand" Employment

Simon Black (York University) : “We’re paid less than dog walkers”: Mitigating Precarious Employment in New York City’s Home Childcare Sector












La grève étudiante de 2012


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 2, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-29)


Comme à chaque annonce d'une hausse des frais de scolarité, on a droit au déclenchement d'une grève d'une part des cégépiens et des étudiants universitaires. Cela se passe en partie dans l'ordre, avec quelques débordements qui agacent le contribuable, comme de voir un pont bloqué en heure de pointe! Il n'y a pas de manifestation facile, mais s'en prendre aux contribuables n'est peut-être pas la meilleure idée si l'on veut son appui.


Pourquoi ne pas bloquer des institutions stratégiques comme les Hautes Études Commerciales, l'École Nationale d'Administration Publique et les facultés de droit? En effet, les décideurs qui hausseront les frais de scolarité dans les années futures viendront probablement de là tout comme l'élite actuelle et passée, car c'est là qu'on forme l'élite du pouvoir! C'est là qu'il vous faut frapper. Pas les ponts, ils sont déjà bloqués! Je ne vous dis pas cela parce que je suis personnellement touché par ces actions, puisque je suis un montréalais sans voiture, mais parce que vous vous coupez ainsi d'un capital de sympathie possible en touchant les travailleurs de la grande région métropolitaine. (1)


Il faut aussi dire que plusieurs de nos leadeurs politiques passés et présents ont fait leurs premières armes dans les associations étudiantes. En quelque sorte vous avez formé ceux que vous combattez aujourd'hui! Ils connaissent donc la chanson et sont peu impressionnables à vos actions qui annoncent le printemps. C'est même plus sûr que la marmotte! Beau paradoxe. Mais, cela devrait permettre un dialogue puisque nos décideurs sont bien souvent passés par vos associations. Je sais qu'ils disent que dans leur temps il y avait un idéal qui n'est plus là et que ce n'est qu'une question économique qui vous anime, mais ils font de même tous les jours. Leur idéal s'est dissout dans la mondialisation et l'économisme ambiant! Il faut aussi leur rappeler!


La seule chose à faire est de tabler sur un fait : le financement des universités est pitoyable et cela nuit à la formation future! Alors, quoi faire si on veut donner plus d'argent aux universités sans hausser les impôts ni accroitre les frais de scolarité? Belle question. Certains diront naturellement que c'est impossible à faire. C'est vrai dans le paradigme actuel. Mais, si on change de paradigme, qu'en est-il?


Pourquoi ne pas mettre un frais minimal de scolarité? Le seuil actuel par exemple, car il faut quand même assumer ses choix et son éducation. Par contre, on doit aussi reconnaitre que si l'investissement rapporte, l'université doit avoir sa part! En échange de ce frais minimal pendant les études, on instaure un impôt universitaire sur le salaire une fois que le diplômé occupe un emploi. Ce pourrait être entre 5 et 10% du salaire annuel pour un nombre d'années correspondant aux années passées à l'université. En cas d'emplois non reliés à sa formation, au salaire minimum ou bénévole, car cela arrive dans certaines disciplines, des modalités de contributions différenciées auront été prévues, comme du bénévolat ou un pourcentage d'imposition plus faible. Ce serait une forme de paiement au bénéfice de ce que les études rapportent réellement! Une chose tout à fait normale puisqu'on dit que les études sont un investissement dans l'avenir. Alors, comme tout contribuable qui paie de l'impôt sur ce que ses investissements lui rapportent, le diplômé paierait sa quotepart pour un nombre d'années correspondant à ses années d'études. Quant à ceux qui vont travailler à l'étranger, d'autres modalités seront à trouver.


Puis, comme il n'y a pas que les étudiants qui utilisent les universités, les entreprises privées et publiques qui bénéficient de la contribution universitaire devraient aussi leur donner une ristourne selon les apports de cette contribution à leurs activités, voir à leur profitabilité! Si l'on veut que nos universités poursuivent dans la voie de l'excellence, on ne peut toujours leur en demander davantage sans élargir leur financement. Il faut donc regarder plus loin que le seul financement des étudiants qui y suivent de la formation, car les universités font plus que cela. Tout le monde le sait, mais il faudrait enfin le reconnaitre et le financer! Sinon, c'est de l'hypocrisie pour ne pas dire de l'exploitation.


Produire du savoir et de la culture c'est aussi produire! Mais, on ne finance que très peu cette production, la disant intangible! On la qualifie pourtant d'inestimable diront certains. Mais, c'est là le problème, car inestimable ça veut aussi dire qu'on ne peut l'estimer et ce qu'on ne peut estimer, on le paie rarement à sa juste valeur quand on le paie! (2) Par contre, on est prêt à subventionner la production d'aluminium (3) ou la construction d'un amphithéâtre à Québec, en espérant qu'un club de hockey y produira des buts à profusion un jour! Cela montre où sont nos valeurs : on se croit parfois bien bon, mais on est bien bas!


Alors, un jour, par manque de vision et de courage pour faire autrement, on monte les frais de scolarité en sachant fort bien que ce sont souvent les étudiants qui demandent le moins d'investissements, comme ceux en sciences humaines et sociales par exemple (4), qui paieront finalement pour les autres malgré leur plus faible perspective d'emplois. Mais, pourquoi chercher d'autres voies de financement si cela fonctionne toujours? Il y aura bien quelques grèves printanières, mais on finira toujours par les faire entrer dans le rang sous peine de perdre leur session! C'était vrai il y a 5 ans, 10 ans, 15 ans, 30 ans et ce sera encore vrai dans 5 ans, 10 ans, 15 ans ou 30 ans si on ne change pas de paradigme. Même pas besoin de réécrire sur le sujet, juste à ressortir les anciens textes et en changer la date, car ils font encore l'affaire et la feront encore longtemps si on ne change pas les façons de financer l'éducation supérieure.


Notes


1. À ce sujet, je ne suis pas d'accord avec Amir Khadir qui dit que « le blocage de ponts et de grandes artères » ne l'indispose pas et qui va jusqu'à inviter « les étudiants à investir massivement la rue contre la hausse des droits de scolarité. » (La Presse canadienne, Amir Khadir invite les étudiants en grève à investir massivement la rue, in Le Devoir, 28 février 2012 : www.ledevoir.com/politique/quebec/343853/amir-khadir-invite-les-etudiants-en-greve-a-investir-massivement-la-rue). C'est ce qui fait que même si j'ai une certaine sympathie pour Québec Solidaire, à date, j'ai préféré voter pour le Parti vert aux élections provinciales!


2. Cette idée me vient de la lecture Karl Marx, Le capital et autres ouvrages, ou de George Simmel, 2006, L’argent dans la culture moderne et autres essais sur l’économie de la vie, Québec : PUL (www.pulaval.com) / Éditions de la maison des sciences de l’homme, Paris (www.msh-paris.fr). Publié avec le concours du Goethe-Institut. Des ouvrages que j'ai lus il y a un certain temps, mais qui m'ont marqué!


3. Ainsi, Le Devoir d'aujourd'hui nous apprend que Rio Tinto Alcan bénéficie d'une entente sécrète signée en décembre 2006 avec le gouvernement Charest et Hydro-Québec qui lui assure « maints avantages financiers et fiscaux », dont un prêt sans intérêt de 400 millions remboursable dans 30 ans, une « aide fiscale » de 112 millions et l'achat de ses surplus d'électricité par Hydro-Québec à un prix largement supérieur au cout de production de l'entreprise :


« Rio Tinto Alcan est à même de faire un profit substantiel avec cette vente d'énergie: Hydro-Québec doit payer le même tarif que Rio Tinto Alcan paie pour acheter de l'électricité de la société d'État, soit le tarif L de 4,5 ¢, alors que le coût pour l'entreprise avoisine 1 ¢. »


En contrepartie à cette entente, l'entreprise se doit « de maintenir son siège social à Montréal, de créer des emplois dans les usines modernisées et de maintenir certaines activités de recherche et développement. » Mais, « sous la rubrique force majeure, l'entente stipule que «la partie affectée par un cas de force majeure voit ses obligations suspendues». Or la définition de force majeure, outre ce qui est normalement entendu comme tel, soit la guerre, l'insurrection, l'émeute ou le tremblement de terre, par exemple, comprend «conflit de travail, grève, piquetage ou lockout [chez la partie invoquant la force majeure]». »


C'est dire, à ce que je comprends, que favoriser un conflit débouchant sur un lock-out pour l'employeur... le libère de ses obligations! Très généreux de la part de l'État je trouve! Il ne l'est pas autant pour les universités, les cégeps et les commissions scolaires qu'il met à la diète tout en disant que l'éducation, c'est important!


Source pour cette note : Robert Dutrisac, Le lockout peut libérer Rio Tinto Alcan de ses devoirs, in Le Devoir, 29 février 2012 : www.ledevoir.com/politique/quebec/343928/le-lockout-peut-liberer-rio-tinto-alcan-de-ses-devoirs


4. Ce sont là des facultés où cela coute peu pour former les étudiants, car ils n'ont pas besoin de laboratoires et autres équipements pour suivre leur formation; qu'un(e) prof, des tables et des chaises!




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Essais



Mauvais calcul!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 2, Essais : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-01)


« Entre décembre 2010 et décembre 2011, lemploi au Québec a reculé de 57 800 [emplois]. » (1)


On voit des pertes dans le secteur manufacturier depuis quelques mois. Il y a quelques jours, c'est Mabe qui a annoncé la fermeture de son usine d'électroménagers de l'est de Montréal (ex Camco); en décembre 2010, c'était Électrolux de L'Assomption! (2) Entre ça, plusieurs entreprises de différentes tailles ont annoncé des fermetures, dont Johnson & Jonhson par exemple (3). C'est comme si on ne pouvait plus faire de produits manufacturiers ici! C'est ainsi que l'on voit nos emplois industriels s'envoler ailleurs et qu'on fonde de plus en plus notre avenir sur des richesses naturelles actuellement poussées à la hausse sur les marchés internationaux. Mais, ces mouvements à la hausse des matières premières n'ont jamais durés. Des baisses arrivent toujours! On le voit actuellement dans l'aluminium. (4) Que ferons-nous si notre économie devient de plus en plus dépendante de ces secteurs?


Pendant que d'autres pays attirent ces usines à coup de subventions, nous on parle de vendre nos richesses naturelles, sauf qu'il s'agit de vendre des réserves à bas prix en plus de subventionner les infrastructures pour les entreprises! Une fois vidée, que nous restera-t-il? Puis, ce secteur ne peut soutenir toute une économie. Il faut un équilibre entre l'économie primaire (ressources), secondaire (production) et tertiaire (services). Un principe de base que l'on semble oublier en haut lieu où on voit des rendements (emploi et réélection) à court terme. En cas de crise dans un secteur de l'économie, de pouvoir s'appuyer sur d'autres secteurs permet de mieux s'en tirer. Tous les conseillers financiers sérieux conseillent d'ailleurs à leurs clients une diversification de leurs portefeuilles, alors pourquoi les bonzes de l'économie mondiale ont fait tout le contraire en conseillant une surspécialisation des pays?


Mais, plus terre à terre, vendre du fer ou de l'aluminium c'est bien beau. Cependant, vendre une tonne de fer et d'aluminium ne paie pas la voiture que l'on fera avec! La valeur ajoutée l'est par le travail. Même Marx le savait. (5) Alors, vendre nos ressources pour se payer des produits finis ne peut qu'être perdant. Le cas de l'Afrique le prouve amplement, où la population vit majoritairement dans la pauvreté alors que des entreprises étrangères en exploitent les richesses! (6)


Pour réussir, il faut utiliser le savoir et la créativité des gens, car ce sont des ressources qui donnent une valeur ajoutée aux choses, c'est-à-dire d'en faire un produit qui aura une valeur d'usage bien supérieure à sa valeur brute. Ce peut être une sculpture ou un wagon de train par exemple, mais il nous faut faire quelque chose de nos matières. Voilà où est la création de richesse. Mais, pour cela il nous faut investir dans l'éducation, la créativité et la recherche et développement. Cependant, nous faisons tout le contraire : ce sont les endroits où on coupe d'abord en cas de ralentissement économique, car on calcule les investissements de l'État comme une dépense! Faire une école ou soutenir les études universitaires est considéré comme un cout, mais fermer une usine et faire un entrepôt pour stocker les produits qui viendront dorénavant d'un pays tiers est un investissement déductible d'impôt pour l'entreprise! N'y a-t-il pas là un problème? Suis-je seul à le voir?


L'économie a changé, l'environnement change, mais la fiscalité ne semble pas avoir changé au même rythme. Tout le système fiscal est encore basé sur des travailleurs qui paient des impôts pour faire fonctionner l'État alors que les entreprises investissent de plus en plus dans des technologies de production qui raréfient le recours au travail humain. Les sources de revenus de l'État se tarissent donc alors que ses charges sociales s'accroissent. La solution de la droite : couper les charges sociales! On fonce donc dans un mur. Pourquoi pas un impôt sur les équipements automatiques, car ce sont eux qui remplacent les travailleurs humains maintenant? Ou, encore, un tarif gradué sur la consommation? Très faible sur les biens essentiels, plus élevés sur les produits qui représentent une charge sociale et environnementale élevée! Ainsi le transport en commun serait beaucoup moins cher pour l'usager que le voyage en automobile! Mais, les taxes sur la Ferrari seraient beaucoup plus élevées que sur la microvoiture!


La fiscalité ne peut plus porter exclusivement sur les travailleurs si on a de moins en moins recours à ceux-ci pour produire. C'est là une vérité. L'autre vérité est que ce mode de production délocalisé met une charge sur la planète et on doit en être conscient! Le film The forgotten space (7), vu en 2011 aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal, le démontre d'ailleurs fort bien :


« À la fois expérience visuelle, pamphlet sociopolitique et portrait humain, il sagit en surface dune observation du fonctionnement des cargos, qui constituent actuellement le principal mode de transport des marchandises. (8) Filmé sur plusieurs continents, le film présente limpact esthétique, économique et écologique des conteneurs colorés, sattardant autant aux objets et aux véhicules quà leur impact sur les êtres humains (populations déplacées et travailleurs exploités). » (9)


Dans ce film, on voit par exemple la localité de Doel, en Flandre (Belgique), qui disparait tranquillement à mesure que le port d'Anvers s'agrandit pour devenir une des principales portes d'entrée de l'Europe! (10) C'est que la production n'est plus locale : on fournit de plus en plus la planète à partir de grands ateliers situés dans des pays de convenance où les normes et salaires sont faibles. La Chine en est un exemple, mais pas le seul. On peut aussi penser aux maquiladoras du Mexique pour l'Amérique (11) et quelques autres pays d'Asie qui fournissent la planète. Il y a aussi l'Inde, fournisseur international et à bon marché de services professionnels, que ce soit les centres d'appel, la comptabilité ou l'informatique par exemple, car l'Inde offre une main-d'oeuvre bien formée, multilingue et disponible à bon prix :


« En France, des sociétés telles que Axa ou la Société Générale ont délocalisé leur comptabilité en Inde, British Airways et Swissair leurs activités de réservation… » (12)


Par contre, le président Obama a décidé de mettre les efforts qu'il faut pour rapatrier une partie du travail industriel qui avait quitté les États-Unis avec la dérégulation reaganienne (13) :


« I dont want America to be a nation thats primarily known for financial speculation and racking up debt buying stuff from other nations. I want us to be known for making and selling products all over the world stamped with three proud words:Made in America.And we can make that happen.


I dont want the next generation of manufacturing jobs taking root in countries like China or Germany. I want them taking root in places like Michigan and Ohio and Virginia and North Carolina. And thats a race that America can win. » (14)


D'ailleurs, la base d'une économie en santé n'est-elle pas la diversification? Donc, d'avoir un secteur primaire (ressources), secondaire (production manufacturière) et tertiaire (services) qui permet à la population de trouver leur place et de contribuer au développement économique de leur pays. Si vous voulez aller travailler dans les mines, vous devriez pouvoir aller dans le Grand Nord québécois, mais si vous êtes plus à l'aise dans la couture, il ne faut pas que toute l'industrie du vêtement soit partie en Chine, au Mexique ou au Bangladesh par exemple! Ça ne veut pas dire d'être contre les échanges, mais contre une surspécialisation des pays qui fragilisent les économies locales. Ça veut aussi dire de voir à ce que des normes minimales en santé et sécurité du travail, mais aussi en environnement, soient appliquées pour la planète, car actuellement les entreprises profitent de l'absence de normes dans certains pays pour y produire à très bon marché, mais en empochent le profit, car les produits importés ne sont pas nécessairement si bon marché une fois vendues aux consommateurs d'ici si on considère les différences salariales! Les réfrigérateurs d'Électrolux ou de Mabe qui viendront prochainement d'ailleurs ne seront pas vraiment meilleurs marché que lorsqu'ils étaient faits à l'Assomption ou dans l'est de Montréal! (15) Mais, les charges sociales dues à ces pertes d'emplois seront assumées ici.


À cette surspécialisation s'ajoute la surcapacité de production, car les équipements modernes sont faits pour produire en grande quantité. Plus la machine tourne, moins chaque unité coute cher! Le système fonctionne ainsi. C'est pour cela qu'il faut vendre. Les appareils sont alors faits pour ne pas être réparés, mais pour être remplacés. C'est ainsi que des baladeurs ont des piles intégrées. On ne peut plus les remplacer. Quand la pile ne conserve plus sa charge, on doit alors remplacer son appareil! On parle alors d'obsolescence programmée! (16) Et c'est ainsi pour plusieurs appareils domestiques, « la réparation coute plus cher que de racheter du neuf. Mais une fois hors d'usage, les produits ne se recyclent pas aussi facilement. » (17) Certainement pas de quoi aider l'environnement. Cependant, cela fait rouler une économie basée sur des principes d'un autre temps que la science de l'environnement sait révolu. Ce sont des mentalités qu'il faut changer, mais pas un parti politique n'en parle en ces termes là. Voilà la triste réalité.


Notes


1. L'emploi au Québec, Bulletin mensuel / volume 27 numéro 12 / décembre 2011, p. 1


2. Handfield, Michel, Electrolux, L'Assomption!, in Societas Criticus, Vol. 13 no 1, Éditos


3. Agence France-Presse, En bref - Johnson & Johnson ferme son centre de Montréal, in Le Devoir, 11 janvier 2012 Actualités économiques : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/339972/en-bref-johnson-johnson-ferme-son-centre-de-montreal


4. « Alcoa a annoncé une réduction de 12% de sa capacité de production, soit 531 000 tonnes, en raison de la faiblesse du marché et de la baisse des prix de l'aluminium.


Le prix de l'aluminium est actuellement de 30% plus bas que le sommet de 2800$ US la tonne qu'il a atteint en 2011. » (Hélène Baril, Dommages limités pour Rio Tinto Alcan, in LaPresse.ca, 06 janvier 2012 : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201201/06/01-4483298-dommages-limites-pour-rio-tinto-alcan.php)


5. MARX, Karl, 1977, Le Capital, tome 1,2, et 3, [1 ère édition1867], Paris: éditions sociales.


6. On a vu amplement de documentaires sur le sujet dans différents festivals de films pour écrire cela. Pour résumer le tout, cet extrait de Wikipédia qui va dans le même sens :


« L'Afrique possède des gisements de minéraux (métaux), de pierres précieuses, de réserves d'or et de zinc. Les ressources (pétrole, gaz naturel, charbon) sont exploitées majoritairement par des grandes multinationales. Elles sont souvent dénoncées comme contribuant à la paupérisation des populations autochtones. Depuis quelques années, on assiste à l'exploitation de nouvelles ressources naturelles, notamment par les pays asiatiques (dont la Chine et l'Inde, notamment grâce à l'engagement chinois en Afrique et la diaspora indienne en Afrique de l'Est : notion de Chinafrique et Indafrique) ou pétroliers en manque de place : les terres agricoles sont achetées, et les surfaces concernées sont très importantes pour un continent qui subit la malnutrition et des famines régulières. Certains parlent de recolonisation de l'Afrique à ce sujet. »

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique#Ressources_naturelles)


7. Réalisation de Noël Burch et Allan Sekula, Pays-Bas, 2010. V.O : Anglais, Mandarin, Espagnol avec sous-titres Anglais, 113 min.


8. Cette note est de nous. Dans le film on souligne d'ailleurs que l'économie mondialisée passe par le transport maritime de conteneurs à 90 % !


9. Tiré des notes autour du film sur le site des RIDM 2011 : www.ridm.qc.ca/fr/programmation/films/184/the-forgotten-space


Voir aussi un extrait du film à :

www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=pOft5EWdR48


10. Doel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Doel


Belgique : un village fantôme près d'Anvers : www.dailymotion.com/video/xmlzv1_belgique-un-village-fantome-pres-d-anvers_news


11. Labrecque, Marie-France, 2005, Être Maya et travailler dans une maquiladora. État, identité, genre et génération au Yucatan, Mexique, PUL, Collection Mondes autochtones


12. http://fr.wikipedia.org/wiki/Délocalisation


13. Expliquer cette histoire pourrait être l'objet d'un livre en soi. Il y eut d'abord les échanges internationaux. Rappelons seulement que l'Amérique fut découverte par accident en cherchant une nouvelle route vers les Indes pour le commerce des épices notamment! Puis, il y eut la production à l'étranger pour fournir des marchés locaux. Mais, la mondialisation néolibérale que l'on connait aujourd'hui a, en gros, pour origine les années Reagan aux États-Unis. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan) Il a libéralisé le commerce au point il devenait parfois plus rentable aux entreprises d'importer que de produire aux États-Unis, surtout en tenant compte des différentes normes de travail et des salaires entre les pays émergents (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pays_émergents) et les États-Unis. C'est ainsi que des entreprises comme GM, aux prises avec des conventions collectives bétonnées, ont abandonné la production de leurs véhicules bas de gamme à des sous-traitants étrangers et que de larges pans de l'industrie états-unienne sont allés vers d'autres cieux plus profitables pour les investisseurs! L'économie politique venait de se libérer de la politique et de voguer vers un seul but : la profitabilité peu importe ses effets collatéraux sur la société. Du côté de la finance, on ouvrait alors la porte à la spéculation qui conduira à la crise financière de 2008. (http://en.wikipedia.org/wiki/Financial_crisis) Du côté des entreprises de production, on les libérait de la nation. On ne parlait plus d'entreprises nationales ou internationales, mais bien de transnationales, car au-dessus des nations avec leur propre agenda, pouvant sous-traiter le travail n'importe dans le monde! C'est pour cela qu'il est maintenant si difficile de vouloir discipliner les marchés financiers, car les entreprises peuvent jouer les États les uns contre les autres puisqu'il n'y a pas de règles internationales à leur niveau sauf celles assurant le libre marché, donc leur liberté d'action! Le Politique s'est fait otage de l'économique!


Mon mémoire de maitrise (1988, Université de Montréal), La Division Internationale du Travail et les Nouvelles Formes d'Organisation du Travail: une nouvelle perspective, portait en partie là-dessus. Une version est en ligne à Bibliothèque et Archives Canada: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/300/michel_handfield/division_internationale_travail/index.html

14. President Obama at the Insourcing American Jobs Forum : www.whitehouse.gov/blog/2012/01/11/president-obama-insourcing-american-jobs-forum


15. Suffit de regarder les prix et la provenance des électroménagers chez les détaillants pour voir qu'il n'y a pas 50 ou 60% de différence entre un appareil fait ici versus au Mexique ou en Chine. Pourtant, le salaire brut mensuel moyen au Canada est d'environ 3217$ US, au Mexique de 430$ et en Chine de 273$ ! (Chiffres tirés du Moniteur du commerce international : www.lemoci.com. J'ai par contre ajusté le chiffre canadien (annuel et en $ canadien) pour comparaison : 38,998/12 * 0,99 au taux de change actuel)


16. http://fr.wikipedia.org/wiki/Obsolescence_programmée


17. Prêt à jeter, MARDI 24 JANVIER 2012 À 20H35 sur Arte : www.arte.tv/fr/3714422,CmC=3714270.html




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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS

Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Commentaires livresques : Sous la jaquette!




Wieviorka, Michel (sous la direction de), 2011, La ville, France, 336 p.

ISBN : 9782361060091. Pour tous les détails et commander : http://editions.scienceshumaines.com/la-ville_fr-408.htm


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Livres : www.societascriticus.com



Arrière de couverture



Plus d’un humain sur deux vit en ville aujourd’hui et, souvent, ceux qui vivent à la campagne adoptent des comportements qui sont ceux des urbains. Cependant, partout dans le monde la ville est en débat et, avec elle, toutes les grandes questions du moment – économiques, sociales, culturelles, politiques et géopolitiques.


Parler de la ville, c’est réfléchir à notre rapport à la nature, aux conditions matérielles d’existence de ceux qui y vivent ou y travaillent, aux phénomènes migratoires, à la mobilité des individus ; c’est également s’interroger sur la démocratie et la façon dont l’espace urbain est géré, programmé, transformé, et dont il répond aux attentes et aux besoins de la population, ne serait-ce qu’en matière de logement.


La ville, ici et ailleurs, est au coeur d’une mutation générale, et s’il faut la repenser, c’est parce qu’elle est le lieu et la forme de changements considérables, le lieu de l’ambivalence, des tendances ou des jeux contradictoires. C’est pourquoi elle fascine.


Michel Wieviorka avec, notamment, les contributions de Jean Baubérot, Pascal Dibie, Maurice Garden, Philippe Gervais-Lambony, Frédéric Gilli, Anne Gotman, Farhad Khosrokhavar, Hervé Le Bras, Jacques Levy, Pascal Perrineau, Jean-Luc Pinol, Henri Rey, Alain Schnapp, Sophie Schwerter, Joseph Tonda.


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-23)


La ville!


Je suis un citadin, véritable gars de ville! (1) Né à Montréal, quand je dois prendre l'automobile pour sortir de mon ile, je me sens loin! Tant qu'il y a une station de métro, je suis dans mon élément. C'est dire que ce livre je voulais le lire. Je l'ai d'ailleurs lu en bus et métro! Et, je m'y suis retrouvé. J'y ai aussi appris des choses.


S'il y a la ville et la campagne, il y a aussi la banlieue de ce côté-ci de l'Atlantique, ce que l'on appelle parfois le suburbain ailleurs! (2) Il faut dire que la banlieue n'a pas la même connotation ici et en France, surtout à Paris où cela désigne « aussi bien des quartiers pavillonnaires que des quartiers plus populaires. » (3) Mais, l'urbain regroupe tous ces gens qui vivent en ville et dans son agglomération au sens large du terme, car la frontière entre la banlieue (suburbain) et la ville se perd parfois au point que l'on parle maintenant de communauté urbaine, d'urbanité et d'urbains pour les personnes demeurant dans ces grandes agglomérations :


« En effet, ce qui faisait la ville, son attrait quotidien : ses commerces et ses services s'est périphérisé. Ce qui indiquait les abords de la ville : cimetière, petite ou grosse industrie, soit y ont été inclus, soit ont été déménagés à la campagne. Il n'empêche que le « nous y sommes » est de moins en moins évident, la certitude d'être entré en ville n'étant plus confirmé souvent que par un panneau indicateur (...) » (4)


Cela est vrai des continentaux, car Montréal étant une ile, existe toujours la traversée d'un pont pour nous indiquer qu'on y arrive! Il y a ainsi certaines différences entre ces textes et nous, mais on s'y retrouve, comme dans cette opposition entre urbains (au sens de banlieusards pour nous en Amérique) et de citadins, notamment sur la place accordée à l'automobile, car l'urbain qui doit parcourir de grandes distances en a besoin, alors que pour plusieurs citadins qui profitent de la proximité qu'offre la ville, elle représente souvent une nuisance :


« La ville, contrairement à l'urbain, doit-elle entrer en guerre contre l'automobile, réduire le trafic, le faire sortir de ses murs, ou le faire payer très cher aux usagers, comme dans ces villes d'Europe du Nord, où l'entrée d'un véhicule est l'objet d'un paiement conséquent? Doit-elle, à l'inverse, mettre en place des transports « doux »? Le débat n'est pas seulement technique ou affaire d'expertise, il met en cause de profondes différences culturelles et sociales. » (5)


Cette question n'est pas que philosophique ou de gout; elle est environnementale : l'automobile est l'antinomie du développement durable! Même avec des voitures électriques...


« (…) il faudrait aussi pour respecter les sols, la biodiversité et cycle de l'eau, diminuer l'emprise surfacique et l'artificialisation des sols. Cela se traduirait par une limitation de l'offre de voirie et par une densification du bâti. » (6)


Bref, il faudrait que la banlieue soit comme la ville! Mais, les gens y cherchent de l'espace, voir de grands espaces de stationnement, du moins de ce côté-ci de l'Atlantique, car l'idéal américain s'est construit autour de l'automobile, même de la 2e auto! Des conflits existent donc entre urbains et tenants d'une ville densifiée, ce que Jacques Lévy décrit ainsi :


« Là où l'étalement urbain s'est fait le plus sentir, sur le continent américain et en Europe, il est entré en crise du fait que l'ensemble de l'expertise et une bonne partie de la scène politique le combat, soutenu par les groupes sociaux les plus cultivés. » (7)


Bref, « la ville, à condition qu'elle s'assume comme telle, peut être vue comme la composante spatiale du développement durable. » (8)


Peut-être qu'à trop vouloir se rapprocher de la nature, les gens de la banlieue la détruisent au lieu de la respecter, car ils urbanisent les campagnes et les lieux plus reculés à la place d'en respecter les caractéristiques et la spécificité. L'urbain n'est pas que contre la ville, il est aussi contre la campagne! Mais, il ne le sait pas toujours.


Malgré quelques différences culturelles, c'est là un livre intéressant même pour nous d'Amérique, surtout si nous nous intéressons à la ville. Cependant, pour compléter ce portrait, il faudrait un autre livre du genre portant sur l'urbain versus la campagne environnante, car de plus en plus de conflits pointent entre les nouveaux urbains et les agriculteurs des environs, le travail de ces derniers étant perçu comme une nuisance par ces urbains, que ce soit pour une question d'odeurs ou de bruits. Pourtant, ce sont eux qui se sont installés à la lisière des régions rurales et non les agriculteurs qui sont venus s'installer dans leur cour. Il faudrait donc envoyer l'agriculture de plus en plus loin des demeures à mesure que l'urbain prend de la place. Paradoxalement, de plus en plus d'urbains sont adepte de l'achat de produits bios, locaux et de saison! Le monde à l'envers!


Ce livre est une source d'informations intéressantes, car il couvre plus d'un aspect des villes, qu'elles soient occidentales ou non, cela prit dans une perspective contemporaine ou historique. Bref la ville mise sous lampadaires! (9) La table des matières parle d'elle même :


Introduction

La ville n’est pas l’urbain

Michel Wieviorka

De la naissance des villes à l’urbanisation absolue.

Destin des hommes, destin des villes dans l’Antiquité

Alain Schnapp

La rue, miroir et témoin du changement social

Maurice Garden, Jean-Luc Pinol

Quel modèle d’urbanité pour un monde totalement urbanisé?

Jacques Lévy

Entrer en ville, c’est toujours sortir

Pascal Dibie

Filmer la ville

Daniel Sauvaget

villes d’ici, villes d’ailleurs


Belfast, Beyrouth, Berlin: la ville divisée comme source d’inspiration

Stéphanie Schwerter

Téhéran, le théâtre privilégié du Mouvement vert en Iran

Fharad Khosrokhavar

Brazzaville, miroir des rêves (post)coloniaux

Joseph Tonda

Nostalgies citadines et production de l’espace en Afrique du Sud

Philippe Gervais-Lambony

Gens de la ville : habitants et citoyens

Révéler la ville

Hervé Le Bras

Les villes, laboratoires d’une nouvelle démocratie

Frédéric Gilli

Le vote des villes

Pascal Perrineau

Ville et religion, Dieu change à Paris

Jean Baubérot

Banlieues, quels enjeux politiques

Henri Rey

De la manière de faire voyager les gens du voyage

Anne Gotman

Habiter, une histoire de toit, une affaire de moi

Sophie Donzel

Programmer la ville


La question du logement; l’exemple de l’Yonne

Thierry Voiron

Val-de-Reuil: une utopie à reconstruire

Fabrice Barbe, Dominique Verien


Notes


1. Citadin, adjectif et nom.

i) Citadin, adjectif. De la ville. Synonyme: urbain;

ii) Citadin, nom. Habitant d'une moyenne ou grande ville. Synonyme: habitant.

Source: www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/citadin/


2. Suburbain, adjectif. Proche de la ville. Synonyme: banlieusard. Source:

www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/suburbain/


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Banlieue


4. Dibie, Pascal, Entrer en ville, c'est toujours sortir, pp. 101-2.


5. Wieviorka, Michel, La ville n'est pas l'urbain, p. 12


6. Lévy, Jacques, Quelle ville voulons-nous? Quel modèle d'urbanité pour un monde totalement urbanisé?, p. 90


7. Ibid., p. 87


8. Ibid., p. 90


9. Pour ceux qui ne l'ont pas compris : mise en lumière, mais comme la ville est généralement éclairée par des lampadaires...



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Nouveaux livres reçus


Reçu en version électronique le 2012-03-02 : Heinberg,Richard, 2011 The End of Growth, Canada : New Society Publishers, ISBN: 9780865716957, CDN/USD $17.95. www.newsociety.com


Adapting to Our New Economic Reality


Economists insist that recovery is at hand, yet unemployment remains high, real estate values continue to sink, and governments stagger under record deficits. The End of Growth proposes a startling diagnosis: humanity has reached a fundamental turning point in its economic history. The expansionary trajectory of industrial civilization is colliding with non-negotiable natural limits.


Richard Heinberg's latest landmark work goes to the heart of the ongoing financial crisis, explaining how and why it occurred, and what we must do to avert the worst potential outcomes. Written in an engaging, highly readable style, it shows why growth is being blocked by three factors:


- Resource depletion,

- Environmental impacts, and

- Crushing levels of debt.


These converging limits will force us to re-evaluate cherished economic theories and to reinvent money and commerce.


The End of Growth describes what policy makers, communities, and families can do to build a new economy that operates within Earth'sbudget of energy and resources. We can thrive during the transition if we set goals that promote human and environmental well-being, rather than continuing to pursue the now-unattainable prize of ever-expanding GDP.



Richard Heinberg is the author of nine books and is widely regarded as one of the world's most effective communicators of the urgent need to transition away from fossil fuels. With a wry, unflinching approach based on facts and realism, he exposes the tenuousness of our current way of life and offers a vision for a truly sustainable future.


Senior Fellow-in-Residence at Post Carbon Institute in California, Heinberg is best known as a leading educator on Peak Oil and its impacts. His expertise, publications and teachings also cover other critical issues including the current economic crisis, food and agriculture, community resilience, and global climate change.



Reçu le 17 février 2012. Bock-Côté, Mathieu, 2012, Fin de cycle. Aux origines du malaise politique québécois, Montréal (Québec) : Boréal, 184 pages. ISBN-13 : 9782764621684. 22.50 $ / 17.50€. www.editionsboreal.com


Parution : 21 février 2012


La société québécoise termine douloureusement le cycle historique ouvert par la Révolution tranquille. L’espace politique est en pleine métamorphose.


Souverainistes, fédéralistes, lassés de ce débat? De gauche, de droite, ou «ailleurs»? Les idéologies auxquelles nous étions habitués semblent frappées de désuétude. Les Québécois ne savent plus exactement comment penser leur avenir collectif. Partout, un sentiment d’impuissance se propage, alimenté par un cynisme généralisé. Et un pessimisme mortifère gagne la conscience collective.


Dans cet essai, Mathieu Bock-Côté décrypte la crise politique québécoise à la lumière des tendances historiques et sociologiques lourdes qui ont fait le Québec depuis cinquante ans. De l’implosion de la question nationale à celle du mouvement souverainiste, en passant par le retour d’un certain conservatisme longtemps refoulé dans les marges du débat public, il cherche à dégager le sens d’une mutation historique. Surtout, il cherche à voir ce qui, dans cette fin de cycle, permet d’espérer un ressaisissement du Québec.


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


La jeunesse qui se cherche


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Nous parlerons ici de 4 films, soit Inside Lara Roxx, 17 filles, Mesnak et Décharge. Nous avons vu ces films soit aux Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), qui ont eu lieu du 15 au 26 février 2012, soit au cinéma Beaubien (Beaubien). Mais, avant nos commentaires, voici d'abord les fiches de ces films


- Inside Lara Roxx (RVCQ)

www.youtube.com/watch?v=HzofXENTWnI


HD / 01h25m00s / Couleur / 2011 / V.O. anglaise / S-T français / Documentaire


Ce film est en compétition pour le prix PYPERRAULT

Réalisation et scénario: Mia Donovan

Vendredi 17 février 2012, 21h30, Cinéma ONF

Un cauchemar. Voilà ce qu’elle a vécu. En 2004 une jeune femme ambitieuse et naïve de 21 ans décide de se lancer dans l’industrie de la pornographie et tourne son premier film à Los Angeles sous le nom de Lara Roxx. Deux mois plus tard, elle tourne avec un partenaire sans protection, sans savoir qu’il est malade, et attrape le virus du sida tout en devenant l’objet d’une attention médiatique démesurée. Deux ans et demi plus tard, elle a accepté de se raconter sous l’objectif de Mia Donovan, tout en mettant en lumière les pratiques et débordements d’une industrie gouvernée par les lois marchandes. De ses problèmes de drogue à sa santé mentale, elle se confie avec une lucidité et une sincérité troublantes. Tourné sur plus de quatre ans, entre Los Angeles, Montréal et Las Vegas, Inside Lara Roxx est un portrait saisissant et émouvant d’une jeune femme qui a grandi bien trop vite.


Mia Donovan


Originaire de Moncton, Mia Donovan a déménagé à Montréal pour étudier l’histoire de l’art et le cinéma d’animation à l’Université Concordia. Après quelques années de travail en animation traditionnelle, elle s’est mise à explorer Montréal avec sa caméra 35 mm, s’intéressant également à l’industrie locale du sexe. Inside Lara Roxx est son premier long métrage documentaire.


- 17 filles de Delphine et Muriel Coulin (Beaubien)

www.youtube.com/watch?v=V2nUjpJMz6k


17 filles est le premier long métrage des réalisatrices Delphine et Muriel Coulin. Présenté lors de la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes, et récipiendaire du prix Michel d'Ornano, attribué au meilleur premier film français de l'année au Festival de Deauville 2011, 17 filles met en vedette, entre autres, Louise Grinberg (Entre les murs), Roxane Duran (Le Ruban blanc) et Esther Garrel (L’Apollonide – souvenirs de la maison close).

Dans une petite ville au bord de l’océan, dix-sept adolescentes d’un même lycée prennent ensemble une décision inattendue et incompréhensible aux yeux des garçons et des adultes : elles décident de tomber enceintes en même temps.

Delphine et Muriel Coulin ont décidé de transporter le récit d’un fait divers survenu aux États-Unis en 2008, dans leur ville d'origine, Lorient. Cette histoire leur semblait parfaite pour illustrer l'utopie et la désillusion des dix-sept filles. « Nous avons cherché à raconter cette histoire d’amitié et de féminité sur un ton à la fois grave, parce que le regard que nous portons sur ces filles, et leurs rêves plus grands qu’elles reste mélancolique, et drôle, parce que l’adolescence, c’est aussi cela : pouvoir passer en quelques secondes du désespoir à l’éclat de rire, pour peu qu’une de vos amies soit à vos côtés. »


- Mesnak d’Yves Sioui Durand (RVCQ/Beaubien)

www.mesnaklefilm.com


35mm / 01h36m00s / Couleur / 2011 / V.O. française / S-Titres anglais


LONGS MÉTRAGES DE FICTION /PROJECTIONS SPÉCIALES


Jeudi 16 février 2012, 19h00

Cinéplex Odéon Quartier Latin-salle 9

Réalisation : Yves Sioui Durand

Scénario : Robert Morin, Louis Hamelin, Yves Sioui Durand

Image : Stefan Ivanov

Montage : Louise Côté

Direction artistique : Suzanne Cloutier

Son : Pierre Blain

Musique : Bertrand Chenier

Interprètes principaux : Victor Andrès Trelles Turgeon, Ève Ringuette, Marco Collin

Production : LES FILMS DE L'ISLE, KUNAKAN PRODUCTIONS

Distribution : K-FILMS AMÉRIQUE


Adopté à 3 ans, Dave a grandi en ignorant tout de sa culture d’origine. Lorsqu’il reçoit par la poste une photo de sa mère biologique, il part la rencontrer dans la communauté où il est né. Les retrouvailles ne se déroulent pas comme prévu et Dave, en perte de repères, est confronté à un univers qui lui est hostile et étranger. Son retour impromptu dans un lieu dévasté provoquera bouleversements et réactions en chaine, ravivant un passé douloureux marqué par le mensonge et le secret.


- Décharge (RVCQ)

www.youtube.com/watch?v=XhzZo5Te2-E


LONGS MÉTRAGES DE FICTION


Dimanche 19 février 2012, 17h30, Cinéplex Odéon Quartier Latin


Réalisation : Benoit Pilon

Scénario : Benoit Pilon, Pierre Szalowski

Image : Michel La Veaux

Montage : Richard Comeau, Louis-Philippe Rathé

Direction artistique : Guy Lalande

Son : Gilles Corbeil, Martin Allard, Stéphane Bergeron

Musique : Robert M. Lepage

Interprètes principaux : David Boutin, Isabel Richer, Sophie Desmarais

Production : Richard Lalonde - FORUM FILMS

Distribution : Remstar Films

Pierre Dalpé l’a échappé belle. Jeune bum, il aurait pu mal finir si Madeleine, une travailleuse sociale aujourd’hui devenue sa femme, ne lui avait pas tendu la main. Propriétaire d’une boite de gestion de déchets, il garde pourtant bien vivant le souvenir de son passage dans la rue. Un souvenir qui va devenir réalité le jour où son chemin croisera celui d’Ève, une jeune fille toxicomane et prostituée, visiblement à la dérive. Pour Pierre, il n’y a qu’une option : il faut qu’il la sorte de là. Envers et contre tout. Sur un scénario de Pierre Szalowski (Ma fille, mon ange), Benoît Pilon (Ce qu’il faut pour vivre) approche ce drame réaliste et cru sans complaisance ni misérabilisme. Sous-tendu par une réflexion sur l’état de délabrement de certains quartiers montréalais, broyant sans pitié les âmes et les corps, le film compte aussi sur la présence solide de David Boutin et bouleversante de Sophie Desmarais.



Commentaires de Michel Handfield (2012-03-04)


L'an dernier on a eu le printemps arabe et le mouvement des indignés. Les jeunes manifestaient alors leur mécontentent. Mais, les choses changent-elles vraiment? Comme il n'y a pas eu d'action politique directe, les choses semblent être revenues à la normale. D'ailleurs, qui se souvient de leurs revendications aujourd'hui dans le grand public? Les médias sont aussi passés à autre chose. L'actualité change et s'efface sous la nouveauté.


Chacun se débat comme il le peut dans la jungle de la vie. C'est un peu ce que j'ai remarqué dans un certain cinéma contemporain parlant de la jeunesse. Je pense ici à des films récents, vus au cinéma Beaubien, ou sortis en 2011, ces derniers vus aux Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), car les Rendez-vous sont toujours une bonne occasion de voir ce qu'on a manqué en cours d'année.


D'abord, dans « Inside Lara Roxx » (RVCQ) on suit une jeune fille naïve qui veut tout et qui a toujours tout voulu. Dès sa jeunesse elle transgressait les normes et faisait des fugues au point de se retrouver en centre d'accueil malgré le fait qu'elle avait ses parents et un toit. Aimant le sexe pour la chose, elle deviendra une vedette de la porno sous le nom de Lara Roxx.


On est en 2004 à Los Angeles. Elle à 21 ans. Après quelques tournages, elle aura le malheur d'attraper le SIDA. Fin de carrière abrupte. Mais, la petite fille qui voulait tout restera une petite fille dans sa tête.


Épisode psychiatrique vu le choc, puis elle se remontera, retombera et ainsi de suite. Des épisodes de drogues et d'hospitalisation suivront. Ce n'est pas joyeux, mais certaines vies ressemblent à cela.


Bipolaire, peut-être borderline, on la diagnostiquera finalement « personnalité antisociale », c'est-à-dire transgression des normes, mais pas nécessairement des lois, à ce que l'on dit dans le film. (1)


Dans une société des droits individuels, on peut vivre ses choix, mais on a peu de supports en cas de problèmes de santé mentale. On place rarement la personne en institution contre elle-même même si elle n'est pas assez responsable pour prendre soin d'elle, ce qui conduit souvent à une descente aux enfers, cela au nom du respect de ses droits! Assez paradoxal, ce qui me conduit à poser deux questions :


- La charte canadienne des droits et libertés est-elle éthique si elle ne protège pas les personnes qui en ont besoin contre elles-mêmes?


- Faudrait-il l'ouvrir pour y ajouter les responsabilités dans le titre et le préambule?


Pour moi, il n'y a aucun doute qu'aux droits et libertés doivent s'ajouter les responsabilités! (2) Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je l'écris.


Si la question se pose à la vue de « Inside Lara Roxx », elle se pose aussi au sujet de « Décharge » (RVCQ) qui regarde la même problématique par la fiction.


On est dans la drogue et la prostitution. Des jeunes filles en mal d'attention et de protecteurs s'emmourachent de membres de gang de rue et sont prêtes à tout pour les aider, même à se prostituer. Puis, s'enchaine une descente aux enfers dont il n'est pas facile de se sortir.


Parfois, elles s'y enfonceront davantage par entêtement (ou aveuglement volontaire) même si une bonne personne leur offre de l'aide. C'est qu'il faut le vouloir pour s'en sortir.


Voilà ce à quoi l'on assiste dans ce film mettant en parallèle la vie d'Ève, une jeune fille venue à Montréal pour son chum, et de Pierre Dalpé, un ex-jeune de la rue qui veut se prouver qu'il peut lui aussi aider le monde à s'en sortir comme sa femme, travailleuse sociale, le fait! Mais, on ne s'improvise pas travailleur social.


Pour aider ces jeunes, que ce soit Lara Roxx ou Ève, il faut d'abord qu'elles le veuillent. On peut aussi dire que ce sont de jeunes filles qui ont été manipulées, mais elles sont parfois aussi manipulatrices que ceux qui les manipulent. Cependant, c'est dans « décharge » que l'on plonge le plus dans ce monde de la manipulation/séduction je trouve, car le monde de la porno est un monde scénarisé; celui de la rue ne l'est pas. Larra Rox tombera d'ailleurs au plus bas quand elle tombera dans la vraie vie, près de la rue.


La manipulation peut cependant prendre plusieurs formes. Que dire de « 17 filles »? (Beaubien) Après que Camille (Louise Grinberg) fut tombée enceinte, elle décide de le garder, car ça va la forcer à faire quelque chose de sa vie dit-elle à sa mère et ses copines de lycée. Elle a entre 16 et 17 ans. Mais, comme elle se sent seule, ses copines décident de la suivre pour ne pas la laisser tomber. Une dizaine de filles se feront donc mettre enceinte pour l'accompagner! Décision réfléchie de leur part ou manipulation de la part de Camille? La question se pose.


Mais, comme le dit Camille, « À 17 ans on a une énergie de dingue et on rêve. On ne peut rien contre une fille qui rêve! » De là à ce que d'autres nous suivent, il n'y a qu'un pas! Alors, Camille, est-elle consciente de ce qu'elle fait ou elle le fait en s'en laissant accroire à elle même? Est-on face à une forme de manipulation voulue et assumée de sa part ou face à une certaine forme d'autosuggestion manipulatrice, c'est-à-dire qu'elle manipule ses amies en se manipulant elle-même pour vaincre ses peurs? Bref, est-ce l'adolescence?


En effet, à l'adolescence une idée peut devenir virale au point de devenir une façon de faire, de paraitre et d'être! Ici cela donne de jeunes mères, un lycée et une communauté sous le choc! Ailleurs, cela donnera un gang de filles, des décrocheurs qu'on n'avait pu identifier ou des filles qui se font putes par amour. Mais, les rêves se font rarement réalité. Le réveil peut être brutal. Ainsi, ces filles qui rêvaient d'élever leurs enfants ensemble – une reprise du trip des communes de leurs grands-parents peut-être!? - les élèveront finalement seules ou avec le concours de leurs parents dans le meilleur des cas.


Si ce film se passe à Lorient (Bretagne), les faits sont réellement arrivés en 2008 au Gloucester High School aux États-Unis. (3) Mais, l'important n'est pas tant de coller à l'histoire originale que d'en montrer les causes et les suites chez des adolescentes qui ont peut être beaucoup de liberté, mais pas assez de balises, dans un monde qui dit que tous les rêves sont possibles. La vie ce n'est pas de la télé!


Enfin, dans le même ordre d'idée on arrive à « Mesniak » (RVCQ, Beaubien). Le tout débute avec Dave, acteur à Montréal, qui travaille Hamlet. Vegeance et quête! Dans le même temps, il recevra une lettre lui disant que sa mère biologique a besoin de lui. Il retournera alors dans la réserve de Kinogamish, qu'il a quitté à l'âge de 3 ans, à sa recherche.


Si ce film fait des parallèles avec Hamlet, mon intérêt s'est porté sur son côté ethnologique : la vie des jeunes de la réserve. Pas d'avenir, entre une culture ancestrale qui disparait, l'absence d'emplois et une culture qui n'a pas tenu ses promesses. Une culture qui les a à la fois acculturés et oubliés là où ils sont. Ne leur reste qu'à s'amuser et se défoncer!


Cependant, le mélange de drogue, d'alcool et de promiscuité ne donne pas les meilleurs résultats. On n'a pas fait de génocide, mais on les laisse se perdre! Comme ils sont loin, on ne les voit pas. On ne le sait pas et on ne veut surtout pas le savoir!


Dramatique et intéressant comme regard sur eux, mais aussi comme miroir pour nous, car cela montre notre ignorance et notre incapacité à vouloir tout régler! En effet, ça fait quelques centaines d'années qu'on vit près d'eux et on ne les connait pas. On ne sait pas encore comment les aider sans les dénaturer. Le système que l'on présente parfois comme le meilleur au monde, en se « pétant les bretelles », se bute encore à certaines réalités et montre toute son incapacité à les régler! Mais, le néolibéralisme a trouvé un beau mot pour excuser cela : dommage collatéral! Façon de dire que le système parfait se plante parfois et n'a pas de solution. Il est alors d'une incapacité sidérale!


S'il avait de la mémoire, ce système serait plus modeste et moins hégémonique. Mais, les systèmes n'ont pas de mémoire; qu'un but! Et, ils y foncent jusqu'à la catastrophe annoncée. C'est pour cela que le citoyen ne doit pas laisser les systèmes s'auto-organiser, ce que le système fait actuellement en mettant sur pied des organismes d'autorégulations qui sont au-dessus du Politique, comme l'Organisation Mondiale du Commerce ou la Banque mondiale (4), mais doit se mêler de la chose publique et politique : s'impliquer dans les mouvements sociaux et citoyens, voter, revendiquer et manifester au besoin! Mais, il est bien plus facile de vivre face à la téléréalité que de s'impliquer comme citoyen. Là où le téléspectateur est roi, peut-être que la démocratie est en perte de vitesse, car la vraie vie se passe maintenant à la télé, plus dans l'arène politique! Alors, des organismes supranationaux décident de tout et, comme les politiciens, les citoyens disent qu'on n'y peut rien, car c'est trop gros pour nous! On a abdiqué. Pourtant, rien ne nous empêche de reprendre les choses en main, sauf si on n'en a pas la volonté.



Notes



1. Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Personnalité_antisociale


2. Et, une fois ouverte, il faudrait aussi donner une protection à la science dans la charte canadienne des droits et libertés, car elle n'en dit pas un mot alors qu'elle protège pourtant la liberté de croyance. Quand les croyances peuvent être au-dessus de la science, je crois qu'il y a là un problème sociétal.


3. Pregnancy Boom at Gloucester High, Time magazine, Wednesday, June 18, 2008 : www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1816486,00.html)


4. J'ai préféré les entrées en anglais, car elles semblent plus complètes, mais je mets aussi celles en français:


http://en.wikipedia.org/wiki/World_Trade_Organization

http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_mondiale_du_commerce

http://en.wikipedia.org/wiki/World_Bank

http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_mondiale



Chartrand, le malcommode

www.lemalcommode.com/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Documentaire


Jeudi 23 février 2012, 19h30, Cinéma ONF


Michel Chartrand est mort le 12 avril 2010. Depuis, pas un jour ne passe au Québec sans que le clairon de sa voix, la force de son courage et la pureté de son honnêteté ne manquent. Bien sûr, l’homme n’était pas un saint. Grande gueule, opiniâtre, cassant, tête dure… il l’était aussi. Avec un réel sens de l’équilibre, sans complaisance, mais avec une tendresse non dissimulée, Manuel Foglia (Chers électeurs) trace le portrait de ce syndicaliste unique et orateur extraordinaire dont les combats auront marqué l’histoire du Québec. De son éducation chez les moines trappistes à sa rencontre avec Simonne Monet, en passant par ses engagements auprès des travailleurs, ses combats pour l’égalité des chances et la justice sociale ou ses nombreuses arrestations, ce documentaire saisit également les dernières rencontres, chez lui, entre ce vieux lion indigné et Gilles Vigneault, Luc Picard, Amir Khadir ou Yvon Deschamps. Unique.

Manuel Foglia


Réalisateur et reporter, Manuel Foglia a étudié le cinéma à l’Université Concordia avant de participer à la Course destination monde. Depuis, il a tourné plusieurs reportages, documentaires, émissions et publicités pour la télévision, en plus d’animer des ateliers de réalisation destinés aux jeunes de la rue. Il est l’auteur de Chers électeurs et Paroles et liberté.


Commentaires de Michel Handfield (2012-03-04)


Film aussi intéressant que le personnage. Avec des séquences d'archives et des entrevues. Puis, Chartrand, ça fait plaisir de l'entendre. Me semble que ça change de la langue de bois actuelle! Cela en fait un document historique qu'il faudrait utiliser dans l'enseignement, notamment en histoire au secondaire, car ce film n'est pas formaté. Il a une saveur.


Un film où je n'ai rien noté, mais dont j'espère la sortie en DVD, car il irait dans toute bonne bibliothèque pour le point de vue qu'il donne de l'histoire du Québec!



En terrains connus

www.enterrainsconnus.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Long métrage de fiction

Ce film est en compétition pour les prix Gilles Carle et Super écran

Mercredi 22 février 2012, 19h30

Cinémathèque québécoise - Salle Claude-Jutra

35mm / 01h29m00s / Couleur / 2010 / V.O. française


Réalisation et scénario: Stéphane Lafleur

Image : Sara Mishara

Montage : Sophie Leblond

Direction artistique : Andrée-Line Beauparlant

Son : Sylvain Bellemare, Pierre Bertrand

Musique : Sagor & Swing

Interprètes principaux : Francis La Haye, Fanny Mallette, Sylvain Marcel, Michel Daigle, Suzanne Lemoine, Denis Houle

Production : Luc Déry, Kim McCraw - micro_scope

Distribution : Les Films Séville


Une pelle mécanique à vendre, une plante verte à offrir, un bonhomme gonflable valsant au gré du vent, un accident. Et un homme du futur… Il en faut parfois si peu pour bouleverser une vie banale et monotone et faire un pied de nez au destin. C’est ce que vont découvrir Benoît, vivotant auprès de son père convalescent, et Maryse, sa sœur, une employée d’usine tristement mariée. Pour son second long-métrage, Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil) creuse à nouveau le sillon de la veine réalistico-absurde qui fait toute l’originalité de son cinéma. Récompensé un peu partout sur la planète, et notamment à Berlin, En terrains connus entretient avec intelligence l’art du décalage perpétuel. Doux-amer et poétique, attachant et formellement impressionnant de retenue et de maitrise, il réinvente le fantastique et le roadmovie pour mieux confirmer la réelle singularité de la signature de son auteur. Après Continental, Stéphane Lafleur mêle à nouveau réalisme et absurdité, fantastique et roadmovie pour mieux entretenir un art du décalage doux-amer et poétique. Une confirmation.


Stéphane Lafleur


Depuis la fin des années 1990, Stéphane Lafleur a réalisé et monté une trentaine de courts métrages. Membre fondateur du mouvement Kino, il est aussi chanteur et parolier du groupe Avec pas d’casque. Son premier long métrage, Continental, un film sans fusil, récolte les honneurs dans divers festivals et reçoit plusieurs Jutra (meilleur film, meilleure réalisation, meilleur acteur de soutien pour Réal Bossé et meilleur scénario) en 2008.


Commentaires de Michel Handfield (2012-03-04)


D'un point de vue ethnologique, un film pour voir la quotidienneté dans toute sa quotidienneté! Avec ses moments plus ou moins heureux et plus ou moins plate!


Mais, en termes cinématographiques, Stéphane Lafleur a le tour d'inclure un élément disjoncteur dans ses films, ici un homme qui vient du futur, juste de quelques mois en avance, de façon à les faire aller vers autre chose. Cette façon de faire nous fait voir toute cette quotidienneté comme étant différente de la réalité. Simple point de vue dans lequel il nous embarque malgré nous. C'est là tout son talent, sinon son génie.



Un monstre à Paris (animation 3D)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur : Bibo Bergeron


Avec les voix de Vanessa Paradis, M, Gad Elmaleh, François Cluzet, Sean Lennon, Danny Huston.


Dans le Paris inondé de 1910, un monstre sème la panique. Traqué sans relâche par le redoutable préfet Maynott, il demeure introuvable… Et si la meilleure cachette était sous les feux de L’Oiseau Rare, un cabaret où chante Lucille, la star de Montmartre au caractère bien trempé?


Un Monstre à Paris a obtenu 1,7 million d’entrées en France!


Commentaires de Michel Handfield (2012-03-02)


Le timide en amour, c'est craquant! Film que j'ai bien aimé au premier degré, avec quelques clins d'oeil à La belle et la bête et et à Quasimodo j'ai trouvé.


On y trouve parfois un second degré, comme lorsque le préfet Maynott dit qu' « il ne faut pas enquêter trop vite parce que lorsque le peuple a peur, ça donne du pouvoir. »


Quand on sait les ambitions du préfet... on ne voudrait pas qu'il gagne sur le monstre! On est donc pris par ce film séduisant comme Lucille, la star de Montmartre!



Une séparation d’Asghar Farhadi


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Gagnant de l'Oscars du meilleur film étranger.


Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…



Commentaires de Michel Handfield (2012-03-02)


Un film humain et humaniste, car il va au-delà des religions (1) en plongeant dans les relations homme/femme et père/fils face à la maladie du père et à l'attachement du fils : « Je sais qu'il ne sait plus qui je suis, mais moi je sais qu'il est mon père! » Ayant connu la maladie de près (ma mère), je peux dire que l'image dépasse les barrières culturelles et linguistiques. On ne parle pas la même langue, mais tout est limpide. On comprend. Le film ne serait pas sous-titré que quelqu'un qui aurait vécu cela de près comprendrait. Parfois, j'aurais pu lui mettre la main sur l'épaule... et on se serait compris!


Qu'il ait gagné l'Oscar du meilleur film étranger n'est pas surprenant et bien mérité pour ce film.



Note



1. Naturellement, la religion peut donner une petite teinte, comme lorsque la femme musulmane qui garde son père appelle l'imam pour savoir si elle peut le laver et le changer, car il s'est sali. Mais, l'humanisme y prend toute sa place. Comme chez nous.



In Darkness (Sous terre) d'Agnieszka Holland


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L’AFFICHE LE 17 FÉVRIER 2012


Montréal, lundi 23 janvier 2012 – Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du dernier film de la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland, In Darkness (Sous terre), mettant en vedette Robert Wieckiewicz dans le rôle principal. Présenté lors du Festival international du film de Toronto (Tiff), représentant de la Pologne aux Oscars et un des neuf longs métrages toujours en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, le film prendra l’affiche le 17 février prochain.


Le film raconte l’histoire vraie de Leopold Socha, un égoutier et petit brigand, dans la ville de Lvov en Pologne, pendant l’occupation nazie. Découvrant un groupe de Juifs réfugiés dans les égouts, il accepte de les cacher en échange d’argent. Ce qui débute comme un simple accord financier se transforme alors que des liens solides se tissent entre Socha et les prisonniers des égouts durant les 14 longs mois que durera cet enfer.


Adaptation cinématographique du roman « In the Sewers of Lvov » de Robert Marshall, In Darkness relate l’histoire vraie de Léopold Socha nommé Juste parmi les Nations avec sa femme Magdalena en 1978. Agnieszka Holland (L’Élève de Beethoven, Rimbaud Verlaine) met à l’honneur son pays d’origine, la Pologne et renoue avec le drame de guerre après son marquant Europa, Europa.


In Darkness prendra l’affiche en version originale avec sous-titres anglais et français le 17 février.


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-16)


Avec des armes et le Pouvoir, on peut faire les lois de la domination; justifier l'injustifiable! Les bons et les justes sont tenus au silence. Pour agir, il faut être invisible; dans l'ombre; sous terre! Ce film en est l'illustration, car il se déroule dans les égouts de Lvov en Pologne, pendant l’occupation nazie, où Leopold Socha, un égoutier, a d'abord caché des juifs pour l'argent, puis, par attachement, il a continué à les protéger, même après qu'ils n'avaient plus les moyens de le payer. Il le fit au risque de sa vie. (1) Un film intéressant sur l'humain; ce qu'il peut faire de bien et de mal!


D'un autre angle, ce film est intéressant pour les parallèles qu'il permet. On les tuait parce qu'ils étaient juifs, mais aujourd'hui on fait un mur parce qu'ils sont palestiniens. D'autres vont tuer une femme parce qu'elle a aimé! Les croyances rendent fous! C'est Marx qui avait raison : « La religion est l'opium du peuple ». Mais, nous pourrions aujourd'hui élargir cette maxime aux idéologies : les idéologies sont la drogue du peuple, car bien souvent nous n'avons même plus besoin de Dieu « pour nous punir les uns les autres » comme on le dit dans le film. Les idéologies suffisent amplement.


Note


1. Si ce n'eut été que pour l'argent, il aurait pu les vendre aux Allemands, car ils payaient comptant pour chaque juif qu'on leur livrait, mais vous tuaient si vous les protégiez!


Trailer :


www.youtube.com/watch?v=rp1HNUr16-E



Impardonnables et La peur de l'eau, deux films qui partagent leur insularité!



Impardonnables


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film d’André Téchiné

Durée : 1h51


Adaptation cinématographique du roman éponyme de Philippe Dijan, le film a pris l’affiche le 10 février dernier.


Francis arrive à Venise pour écrire son prochain roman. Il cherche à louer un endroit pour travailler. Il rencontre Judith, un agent immobilier. Elle insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’ile de Sant Erasmo. Francis lui propose comme on se jette à l’eau : « Si on habite ici tous les deux … je signe tout de suite… ».


Ils se lancent alors dans une vie de couple. Mais quand Francis est amoureux, il ne parvient pas à écrire.


L’été suivant, sa fille Alice débarque dans sa retraite pour passer des vacances. Et puis brusquement elle disparait …


À partir de là, Francis est mis en danger …


Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes, Impardonnables est un drame poignant, mettant en vedette André Dussollier (Le crime est notre affaire; Tanguy), Carole Bouquet (Embrassez qui vous voudrez) et Mélanie Thierry (La Princesse de Montpensier; Le dernier pour la route), qui collaborent tous pour une première fois avec André Téchiné.



Commentaires de Michel Handfield (2012-02-14)


Il y a parfois des choses impardonnables. Mais, par amour, on passe par-dessus! Cela donne un film de clarté sombre, avec tous les démons intérieurs, ce qui est en contraste avec la clarté du film, car on est souvent en plein jour ici.


Certains plans de Venise sont d'ailleurs très beaux, qu'ils soient pris à Venise ou de l'Ile de Sant Erasmo. Un Venise d'une autre dimension, car on n'est pas dans le Venise romantique, mais dans le Venise de tous les jours, avec des gens qui y travaillent et y vivent. On est dans une certaine quotidienneté avec ses incertitudes et ses problèmes de la vie.


Si Francis à ses démons intérieurs, il est aussi confronté aux démons de sa fille et du garçon d'une amie, ce qui lui fera souvent dire « qu'il faudrait interdire la procréation! » Pourquoi? Peut-être parce qu'on ne réussit pas à faire les adultes que l'on voudrait de nos enfants! Ou, est-ce parce qu'ils ont pris ce qu'on n'aurait pas voulu qu'ils retiennent de nous? Allez donc savoir. (1)


Alors, on doit faire beaucoup de choses impardonnables dans la vie, que ce soit en amour ou par inadvertance, comme d'avoir des enfants sans mode d'instruction! Mais, c'est la vie qui se poursuit par essais et erreurs!


Note


1. Mais, ne pas faire d'enfants, on n'existerait plus! Par contre, devrait-on faire des enfants et ne pas les élever, c'est-à-dire les laisser élever par la communauté, ce qui leur donnerait d'autres modèles que leurs seuls parents et une plus large transmission de savoirs, donc des possibles? La question se pose, mais la réponse est loin d'être évidente.



La peur de l'eau


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Gabriel Pelletier et produits par Nicole Robert et mettant en vedette Pierre-François Legendre


Produit par Nicole Robert de Go Films et distribué par Remstar, La peur de l'eau a pris l'affiche le 27 janvier dernier. Scénarisée par Gabriel Pelletier et Marcel Beaulieu, c'est l’adaptation cinématographique du roman On finit toujours par payer de Jean Lemieux aux Éditions de la Courte Échelle.


Le film met en vedette Pierre-François Legendre, Brigitte Pogonat, Normand D’Amour, Stéphanie Lapointe, Pascale Bussières, Paul Doucet, Michel Laperrière, Maxime Dumontier, Alexandre Goyette, Germain Houde, Sandrine Bisson, Isabelle Cyr en plus de différents comédiens des Iles-de-la-Madeleine.


Audiogram et Karkwa sont fiers de s’associer à Remstar en présentant en exclusivité sur iTunes la chanson originale du film La peur de l'eau, La vague perdue, composée et interprétée par Karkwa.


Rosalie Richard (Stéphanie Lapointe) est trouvée morte, violée, au pied d’une falaise des Iles-de-la-Madeleine. Elle est la victime d’un meurtre sordide et sa mort va faire basculer la vie rangée du sergent André Surprenant (Pierre-François Legendre), de la Sureté du Québec. Le timide et effacé Surprenant va partir à la recherche du meurtrier alors même que son mariage s’effrite, que sa fille ado l’envoie promener, que sa psy (Pascale Bussières) tente de l’aider à surmonter ses phobies et qu’on veut le tasser pour confier l’enquête au sergent-détective Gingras (Normand D’Amour), parachuté de Montréal.


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-14)


On est aux Iles-de-la-Madeleine! Tout le monde connait tout le monde, ce qui donne cette mentalité de « village » - « Ta fille a été vue au camping hier soir... » - qui agace toujours le gars de la ville que je suis.


Mais, le petit milieu est quand même ouvert sur le reste du monde par le tourisme, la télé, l'internet, et la mer, ce qui en fait une plaque tournante pour certains trafics! La drogue peut ainsi y transiter, mais aussi s'y répandre.


Dans un milieu aussi fermé, où tout le monde se connait, il n'y a pas d'échappatoire pour qui a le mal à l'âme. Ce n'est pas la grande ville où on peut se « trouver ailleurs » comme le dit l'expression. Reste la boisson et la drogue pour fuir où l'on est quand il n'y a pas d'autres places où aller!


Avec son lot de problèmes et un silence de bon aloi de la communauté, ce qui n'empêche pas les ragots, les petits milieux sont peut être plus risqués que la grande ville pour les êtres fragiles, car ou on stigmatise leur différence (le cas des homosexuels par exemple) ou l'on fait comme si le problème n'existe pas (le cas de la drogue par exemple). D'autres fois, pour ne pas être affecté, surtout lorsqu'il s'agit de nos proches, ou l'on minimise les choses (ça va passer) ou l'on feint de ne pas savoir ou de ne pas voir!


Alors que, dans la grande ville, il existe des ressources (1), celles-ci ne sont pas toujours présentes dans les petits milieux ni aussi anonymes que dans la grande ville. La migration des marginaux vers les grands centres n'est alors pas si innocente que ça peut le paraitre : ils viennent y chercher l'anonymat tout en sachant fort bien qu'en cas de besoin des ressources existent, comme des bouées de sauvetage qui sont là au besoin. Si on crie, on aura plus de chance de recevoir de l'aide qu'une tape dans le dos et des « Je t'avais prévenu! » qui ne sont plus d'une grande utilité à ce stade.


Pour ceux qui croient que la grande ville n'est pas une place pour élever les enfants, ce film nous fait réaliser que les régions ne sont pas toujours mieux. Tout est d'abord question de l'encadrement des parents et des ressources disponibles, non pas pour ceux qui vont bien, mais pour les autres, les « puckés » de la vie et des sentiments, ce qui inclut aussi les adultes! Il ne faut surtout pas les oublier, car ils ne sont pas toujours aussi forts que l'on croit! Quand on est en amour, l'adolescence revient parfois hanter l'adulte que l'on est avec toute sa défiance des normes et de la rationalité. On oublie parfois certaines règles... à nos risques et périls!


De cela, aucun milieu n'est à l'abri, mais tous n'ont pas la même capacité de se donner des ressources pour y répondre. L'enfant stigmatisé devra vivre toute son adolescence dans le même milieu s'il n'y a qu'une école pour le village. Même chose pour l'adulte qui n'a d'autres places où aller s'il vit des problèmes, que ce soit avec son conjoint, ses voisins ou à son travail, surtout quand un seul employeur est disponible dans la région! Pas d'échappatoire à sa vie, sauf l'exil!


Dans la grande ville, d'autres choix sont quand même plus faciles à trouver pour sortir d'un milieu qui devient malsain. S'il n'y a pas de garanties de réussite, des possibles existent quand même! C'est cela donner une chance à la vie. Dans un petit milieu, ces possibles sont moins fréquents à moins de quitter sa place. C'est ce que certains font avant qu'il ne soit trop tard. Mais, d'autres ne peuvent partir. Ils peuvent donc déraper, comme une forme de suicide personnel ou professionnel. Parfois, les deux!


Note


1. Pour des ressources, disponibles un peu partout, surtout grâce à l'internet, voir la page Ressources de Societas Criticus : www.societascriticus.com/ressources.html



Veuillez éteindre tous vos appareils électroniques!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-09)


Avant on nous demandait d'éteindre nos sonneries, téléphones cellulaires et téléavertisseurs, dans les cinémas et salles de spectacle. Maintenant, on nous demande d'éteindre tous nos appareils électroniques! Est-ce normal ou trop demander? Pour certains cela va de soi! Mais, pas pour moi.


En effet, depuis ces annonces, je me sens de moins en moins à l'aise d'ouvrir mon écran tactile pour prendre des notes même lors d'invitations médiatiques, sauf lorsque c'est réservé aux seuls journalistes! Pourtant, j'ai désactivé tous les sons pour ne pas déranger et je mets la luminosité au minimum! Quand je le peux, je règle le problème en m'essayant à la dernière rangée, mais je ne le peux pas toujours. Alors, trop mal à l'aise de prendre des notes, je coupe sur le texte faute d'éléments de références! Si certains textes vous semblent plus courts maintenant, vous en saurez au moins la raison.


Pourtant, ça fait une dizaine d'années que je prends mes notes sur ce type d'appareils électroniques. Avant mon cellulaire intelligent, j'ai eu un iPod (que j'utilise encore pour être certain de ne pas avoir de sonnerie) et deux « Palms » (1)! Mais, il m'est arrivé à une ou deux occasions cette saison 2011-2012 que des journalistes me suggèrent de ne pas utiliser mon écran tactile alors qu'un stylo lumineux ou l'usage d'une petite lumière pour écrire sur du papier ne les dérange pas! Justifié ou technophobie? Je me pose la question.


D'éteindre les sonneries et de ne pas parler au cellulaire, je comprends. Par contre, de prendre des notes, mettre un mot sur Twitter ou Facebook, est-ce si dérangeant que cela? Pas sûr! Mais, par honnêteté, je dois ici séparer les cinémas des salles de spectacles.


Les cinémas


Cette interdiction m'apparait bizarre dans les cinémas, surtout si y on vend toujours du « popcorn » et de la liqueur, car cela fait beaucoup plus de bruit que de « twitter »! Mis à part la peur que des gens copient le film, pourquoi la technologie ne ferait-elle pas autant partie de l'expérience cinématographique que le maïs éclaté? Je me pose sérieusement la question, surtout qu'il doit exister des moyens technologiques d'empêcher le piratage. (2)

Les salles de spectacles


Dans les salles de spectacles, je comprends en partie. Mais, le pire, c'est que certaines salles, comme la Place des Arts, sont maintenant wifi et on nous demande d'éteindre malgré tout! Pourquoi le wifi si on ne peut pas l'utiliser? Pourquoi pas des places réservées pour les utilisateurs de technologie de pointe à l'arrière ou en haut? Si ces technologies existent, c'est pour être utilisées! Même l'Opéra de Montréal a déjà fait l'expérience de s'ouvrir aux blogueurs pour mousser sa popularité. (3) Alors, pourquoi l'interdire aux spectateurs? Au besoin, qu'on assigne des places à l'arrière et sur les étages pour les utilisateurs de nouvelles technologies! Comme ça, les êtres plus sensibles à la luminosité ne seront pas dérangés et les technos dépendants pourront vivre! Ce serait simple, je crois. Il faut être de son temps.



Conclusion



Il faut regarder ce qui se fait ailleurs et, en ce domaine, il semble que certaines salles offrent maintenant des « tweets seats ». C'est ce que nous apprenait une chronique de Fabien Deglise dans Le Devoir du 12 décembre dernier (4) et que montre une recherche Google avec « tweet seat » comme mot clef! D'ailleurs, tant le New-Yok Times (5), le Los Angeles Times (6) que le USA Tooday (7) en ont parlé. Mais, certains théâtres et cinémas n'aiment pas! (8)



Notes


1. Le Palm, c'était la technologie « in » avant le iPod et les téléphones intelligents! Voir http://en.wikipedia.org/wiki/Palm,_Inc.


2. (Avec la coopération de Luc Chaput pour la recherche sur ce sujet.) D'abord, le piratage se fait-il vraiment une fois le film sorti en salle, car les films piratés apparaissent souvent en même temps ou avant leur sortie en salle? C'est dire que ces copies ont pu être faites par des gens qui travaillaient déjà sur les films en question ou par l'interception de fichiers de travail qui circulent dans le processus de production ou de promotion du film, par exemple des copies DVD pour certains acheteurs de l'industrie, des critiques (à la place d'un visionnement de presse) ou des votants aux Oscars et autres festival de films. Par contre, chaque DVD a un filigrane numéroté dans le code du DVD pour les identifier. Ça n'empêche pas que certains de ces DVDs soient comprimés et ensuite envoyés sur des sites illégaux pour être téléchargés par des clients de ces sites pour leur usage personnel ou pour être recopiés en plusieurs exemplaires et vendus à bas prix sur le marché noir.


Un autre truc consiste à relier une petite lentille à une caméra dans un sac. La copie de The Girl with a Dragon Tattoo, lors de l'avant-première, avait pendant toute la projection un filigrane côté gauche en bas qui était le nom d'un technicien. Donc, si ce film était piraté cela signalerait le lieu où cela s'est passé. Dans certains pays, les contrôles sont cependant plus faibles et un film ainsi piraté et recadré pourrait rapidement se retrouver sur le marché noir.


Les Indiens avaient depuis longtemps pour pratique d'envoyer quelqu'un de la famille voir un nouveau film pour en faire rapport! Si le film était jugé pauvre ou moyen, on achetait des copies VHS ou DVD, qu'elles soient légales ou non! Maintenant, avec l'internet, il peut sembler plus facile encore d'obtenir des copies illégales, mais s'ajoute cependant le risque d'avoir des virus informatiques et des logiciels espions par la même occasion. Alors, ça ne vaut pas nécessairement le cout d'aller sur le marché noir quand on met ces risques dans la balance. Puis, pour contrer ces pratiques, Bollywood sort maintenant ses films en même temps à Montréal, Toronto, Londres et Mumbai, façon d'enlever la tentation de diffuser le film avant le distributeur sur les autres marchés visés. C'est d'ailleurs une tendance qui va en augmentant : la sortie mondiale d'un film, surtout pour les « blockbusters » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Blockbuster) attendus à l'échelle de la planète. C'est moins vrai cependant des films d'auteur et à diffusion réduite.


Des moyens techniques sont aussi à trouver pour rendre ces copies inintéressantes à regarder, comme des filigranes très apparents sur les copies ou des couleurs manquantes un peu comme on le fait avec les encres non photocopiables. Des dispositifs tels que Macrovision existent d'ailleurs pour rendre la copie de DVD difficile à faire ou à regarder! En 2006, il était déjà « possible de pister un enregistrement par caméscope, pour remonter à sa source, uniquement à partir d'une copie téléchargée sur internet. » (www.pcinpact.com/news/26844-Une-protection-contre-les-camescopes-pirates.htm) C'est dire que la technologie vise aussi la protection des films en salle. Philips travaille même à développer « toute une panoplie de technologies anticopies destinées à pister les enregistrements sauvages faits au cinéma ou en concert » nous apprend le même texte. Alors, pourquoi ne pas avoir le droit de « twitter » en salle si des moyens techniques empêchent la copie, car bloguer ou « twitter », ce n'est pas copier un film ou un spectacle et cela peut même aider sa promotion! Avant c'était le bouche à oreille alors que maintenant c'est « Twitter » et « Facebook » qui font la promotion virale!


Enfin, une dernière remarque : pour empêcher les copies pirates pourquoi ne pas vendre les films avec un codage universel après un certain nombre d'années? Entre 2 et 5 ans par exemple! En effet, comme cinéphile, il y a certains films français que j'aimerais avoir, mais s'ils sont disponibles sur le marché européen, ils ne le sont pas sur le marché américain. Je suis donc brimé dans mes choix même si on me parle à profusion de libre marché quand des entreprises ferment pour aller produire ailleurs! Comme consommateur par contre, le libre marché signifie quoi pour moi si mes choix ne s'accroissent pas?


Pour compléter ce sujet, voir aussi les 10 Commandements de l'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle :

www.cnc-aff.fr/internet_cnc/Internet/ARemplir/Docs/Piraterie_fr.pdf


3. Deux expériences à ce sujet :


D'abord, à l’occasion du lancement de la saison 2009-2010 de l’Opéra de Montréal cinq blogueurs se sont prêtés à l’exercice d’écrire en direct du foyer de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, soit Françoise Davoine (Espace classique, Radio-Canada), Pierre Cayouette (L’actualité), Alain Brunet (La Presse), Thomas Leblanc (Nightlife Magazine) et Christian Saint-Pierre (Voir). Voir le texte de David Nathan « Cinq journalistes bloguent en direct de l'opéra de Montréal » sur son blogue :

www.davidnathan.ca/blog/cinq-journalistes-bloguent-en-direct-de-lopera-de-montreal/


Ensuite, pour la première de Werther le samedi 22 janvier 2011, des blogueurs parlaient de leurs expériences en direct sur des médias sociaux!

www.montrealinstyle.com/2011/01/werther-et-barila.html


4. Fabien Deglise, Merci de ne pas éteindre vos cellulaires!, in Le Devoir, 12 décembre 2011 : www.ledevoir.com/societe/medias/338149/merci-de-ne-pas-eteindre-vos-cellulaires


5. Peter Funt, « Loose ends : Theater for Twits », in The New York Times, January 7, 2012: www.nytimes.com/2012/01/08/opinion/sunday/theater-for-twitter-users.html


6. « Theaters set aside tweet seats for Twitter users », in Los Angeles Times,

December 6, 2011 :

http://latimesblogs.latimes.com/technology/2011/12/theaters-tweet-seats-twitter.html


7. Kara Rose, « More theaters reserve seats for tweeters », in USA Today, 12/3/2011 : www.usatoday.com/news/nation/story/2011-12-01/theater-tweet-seats/51552010/1


8. « Seuls le Carnegie Hall de New York et le Kennedy Center de Washington résistent encore et toujours à l'envahisseur numérique en maintenant l'interdiction de sortir son téléphone pendant les spectacles. Pour le moment... » nous dit Fabien Deglise dans le Devoir (Op. Cit.)


Mais, d'autres résistent aussi. Ainsi, ce cinéma d'Austin (Texas), « The Alamo Drafthouse », qui, après avoir expulsé une texteuse, a mis la correspondance de la mécontente dans son avis d'avant film (« public service announcement ») de manière à décourager les amateurs de textos de pratiquer leur art durant les séances de cinéma! Voir http://popwatch.ew.com/2011/06/06/alamo-drafthouse-texting-video/ et www.youtube.com/watch?v=1L3eeC2lJZs!



Hyperliens (avec la coopération de Luc Chaput)



www.woueb.net/2005/09/29/comment-ca-marche-les-liens-torrent/


http://en.wikipedia.org/wiki/Digital_watermarking


www.my-spycam.com/wireless-spy-cams/


www.bollywoodworld.com/releasedates/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Protection_anticopie


http://fr.wikipedia.org/wiki/Macrovision


www.pcinpact.com/news/26844-Une-protection-contre-les-camescopes-pirates.htm





LA FILLE DU PUISATIER


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Daniel Auteuil


Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One, est heureuse d’annoncer la sortie en salle du film La fille du puisatier, premier long-métrage réalisé par Daniel Auteuil, qui retrouve ici l’univers de Marcel Pagnol. Daniel Auteuil tient le rôle principal et signe également le scénario : une adaptation du film réalisé par le célèbre auteur et cinéaste provençal en 1940. La fille du puisatier met aussi en vedette Kad Merad, Sabine Azema, Jean-Pierre Darroussin et Astrid Bergès-Frisbey.


En coupant à travers champs pour aller porter le déjeuner à son père, Patricia rencontre Jacques. Elle a dix-huit ans, il en a vingt-six. Elle est jolie, avec des manières fines de demoiselle ; il est pilote de chasse et beau garçon. Un peu de clair de lune fera le reste à leur seconde rencontre. Il n’y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques est envoyé au front. Patricia attendra un enfant de cette rencontre. Les riches parents du garçon crieront au chantage, Patricia et son père, le puisatier, auront seuls la joie d’accueillir l’enfant. Une joie que les Mazel leur envieront bientôt et chercheront à partager, car Jacques est porté disparu…


LA FILLE DU PUISATIER est une production d’Alain Sarde et Jérôme Seydoux.


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-08)


C'est du Pagnol, avec la truculence de la langue. Mais, d'un autre temps et d'une autre mentalité. En quelque sorte, on a droit à une leçon d'histoire sur un temps révolu. Quelques conservateurs aimeraient cependant y revenir...


Me rappelant par contre de vieux films de Pagnol, je cherchais parfois les personnages de mes souvenirs. Mais, pour qui n'a pas vu les anciens Pagnol, ce peut être intéressant pour se faire une filmographie de son temps. Quant aux plus nostalgiques, ils vont préférer ressortir leurs classiques! (1)


Note


1. Il semble que la version originale avec Raimu, dans l'interprétation de Cesar, soit maintenant disponible en DVD même si cela date des années 1930! Pour Raimu, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Raimu.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Pagnol

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fille_du_puisatier (1940)



PINA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film pour Pina Bausch de Wim Wenders.


C'est un film dansé en 3D, porté par l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal et l’art singulier de sa chorégraphe disparue à l’été 2009.


Ses images nous convient à un voyage au coeur d'une nouvelle dimension, d’abord sur la scène de ce légendaire Ensemble du Tanztheater Wuppertal, puis hors du théâtre, avec les danseurs, dans la ville de Wuppertal et ses environs - cet endroit dont Pina Bausch a fait son port d’attache durant 35 ans et où elle a puisé sa force créatrice.


Commentaires de Michel Handfield (2012-02-08)


Les danseurs de l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal nous livrent ici leur message d'amour à Pina Bausch qui a créé cette troupe et en fut la bougie jusqu'à son départ prématuré. Ici, le message c'est la création! À la fois très terre à terre et très aérien comme la danse sait l'être! Un film tout en force et en volupté, ce que nous livre bien la 3D! On est dans le docusentimental! Qui aime la danse moderne aimera ce film, où il n'y a pas à comprendre, mais tout à ressentir.


Cependant, est-ce pour tous? Question d'ouverture à ce langage qu'est la danse. L'expérience de ce film est à vivre pour savoir si ce langage vous parle ou non. Ce n'est qu'à ce prix que vous saurez si vous en comprenez certains codes ou pas. J'imagine qu'on aime ou non ce genre de film, mais il faut oser l'expérience pour le savoir. Moi, j'ai plutôt aimé, avec quelques réserves parfois. Mais, je suis content de l'avoir vu. Voilà l'essentiel.


Hyperliens


Pina : Trailer (2011) 3D : www.youtube.com/watch?v=cXpFD7gi8R0

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pina_Bausch


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Communiciné!


Communiqué de presse reçu du REGROUPEMENT DES DISTRIBUTEURS INDÉPENDANTS DE FILMS DU QUÉBEC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal le 5 mars 2012

Nous portons à l’attention du public québécois le très important sujet du passage des salles de cinéma au numérique, le mode de financement des équipements nécessaires à ce changement et les conséquences qui en découlent pour l'avenir de la cinématographie et des distributeurs garants de sa diversité au Québec.


L'Intégrateur, son mode de fonctionnement et les conséquences sur l'accès des films auprès d'un public en région.


Plusieurs exploitants de salles au Québec font financer leur équipement numérique avec l'appui d'un intégrateur qui a la tâche de collecter les frais de copies virtuelles (VPF: Virtual Print Fee) de tous les distributeurs qui désirent présenter leurs films sur un écran de cinéma numérique. Les VPF servent à rembourser le financement des équipements. L'exploitant cède à l'intégrateur le droit d'autoriser un distributeur à présenter un film sur son écran. À l'exception de Cinéplex qui a créé son propre intégrateur canadien avec Empire Theatres (un important exploitant présent dans d'autres provinces canadiennes), les intégrateurs sont des compagnies américaines, sans aucun lien administratif, décisionnel ou autre avec le Québec. La réalité est que la décision finale de la programmation des salles de cinéma au Québec est prise par des compagnies étrangères.


De plus, ces compagnies imposent des VPF totalement prohibitifs qui dépassent la marge de bénéfice des distributeurs indépendants qui fournissent des films aux salles en régions.


Cette situation contribue donc à fermer les régions du Québec au cinéma documentaire et de fiction, qu’il soit étranger ou québécois. Nous ne parlons pas bien sûr des très gros films commerciaux québécois ou européens. Nous pointons en fait la majorité de l'offre de films des cinémas nationaux en région. Un retour en arrière qui mettra en péril tout le système de la distribution des films au Québec. 


Par exemple, l’étau se resserre aussi autour des salles desservies par la programmation de L’Association des cinémas Parallèles en région(Réseau Plus) qui programme des documentaires et des films québécois et internationaux dans plus de 50 salles réparties partout au Québec. À mesure que dans les villes en province s'installent des projecteurs numériques, les films de répertoire disparaissent. Des années de fidélisation du public aux œuvres cinématographiques internationales sont en train d'être détruites par cette technique et son mode de financement. Ceux-ci asservissent les exploitants aux doléances des intégrateurs étrangers.


Il faut savoir aussi que tout retard de paiement des VPF  interdit aux distributeurs de rejouer un film dans la même salle. Autrement dit, nos films sont radiés des villes là où nous avions déjà perdu de l’argent pour en avoir présentés. Notre marge de profit étant allée à l'intégrateur étranger.

L'exploitant n'a plus le contrôle de sa salle de cinéma

L'exploitant perd le contrôle sur sa programmation privant ainsi le public de toute une diversité de films. Pour avoir main mise sur la programmation des salles de cinéma, les intégrateurs exigent que les exploitants se débarrassent de leurs projecteurs 35mm et lecteurs Blu-Ray/DVD de manière à rendre techniquement impossible toute autre programmation que celles qu'ils vont autoriser en vertu des paiements des VPF. Sans cette condition, ils ne consentent pas au financement qu’implique le renouvellement technologique des salles du Québec.

On a voulu laisser le « marché » se débrouiller avec cette situation de rééquipement des salles en numérique, système qui n'est installé que pour servir les intérêts des Majors. Or, cela a engendré une situation de débalancement économique à notre détriment.

Proposition du RDIFQ: un intégrateur québécois

Le RDIFQ demande au Gouvernement du Québec de mettre en place un Intégrateur québécois. Cet Intégrateur pourrait être géré par la Régie du Cinéma qui émet les visas des films et en perçoit la taxe ainsi que celle des timbres des DVD. La Régie possède déjà une expertise en la matière. Il s'agit de suivre le modèle européen, d’arracher les salles du Québec au contrôle des compagnies étrangères qui imposent leurs tarifs sans tenir compte du caractère particulier du Québec et de ses distributeurs qui alimentent le marché en films québécois et en films provenant du monde entier. Pour le moment, les régions du Québec ne nous sont plus accessibles et cela représente pourtant la moitié de notre marché intérieur.

L'Intégrateur québécois pourrait fixer un tarif de VPF raisonnable, et non la taxe des VPF qui équivaut à 950$ US par film ( plus les frais de virement à l’étranger) et par salle, pour ainsi rendre viable la distribution régulière de nos films partout en région. La programmation de tous les films reviendrait à l’exploitant et serait géré par un organisme québécois chargé d'émettre les visas.

Situation urgente : le Gouvernement du Québec doit émettre un énoncé d'intention

La situation est urgente et nous demandons à notre Gouvernement de mettre en place un dispositif : La création d'un intégrateur québécois. Ce système implique de racheter les contrats des exploitants signés avec les compagnies étrangères et de  regrouper, autour de cet intégrateur québécois, les salles indépendantes qui ont ou qui vont s'équiper de nouveaux projecteurs. Cela implique aussi de ne pas obliger les exploitants de salles à se départir de leurs projecteurs 35mm ou leurs lecteurs Blu-Ray/DVD, et autres formats, garantissant ainsi la possibilité de programmer une variété de films dans différents formats et de conserver une place aux productions locales, aux courts-métrages, aux documentaires, aux films d'auteurs et aux films de toute provenance.


LE RDIFQ rend publique sa position


Le RDIFQ, qui rassemble la majorité des distributeurs indépendants de films au Québec trouve aberrant et économiquement impossible le paiement des droits de passage de nos films sur le territoire québécois à des compagnies étrangères. Dans cette voie, nous régressons 50 ans en arrière en nous donnant le sentiment que les distributeurs nationaux sont inexistants. Nous considérons que nous n’avons pas à demander la permission à ces compagnies de présenter nos films en régions.


Par la présente, le RDIFQ rend publique sa position et les demandes qui en découlent, et nous souhaitons qu’une action soit entreprise dans les pus brefs délais, avant que les dommages à notre économie des cinémas nationaux ne soient irréversibles. Autrement, il n'y aura plus d'industrie de présentation des cinémas nationaux car ses distributeurs vont disparaître, faute de marché.



A-Z FILMS - Antoine Zeind

AXIA FILMS DISTRIBUTION- Armand Lafond

DOMINO FILM - Jeanne Ritter

EVOKATIVE FILMS - Stéphanie Trépanier

FILMOPTION INTERNATIONAL - Andrew Noble

FUNFILM DISTRIBUTION – Emmanuelle Dessureault, Martin Desroches

K-FILMS AMÉRIQUE -   Louis Dussault

LES FILMS DU 3 MARS - Anne Paré

LOCOMOTION DISTRIBUTION – Marc S. Grenier



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