Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 14 no. 4, du 2012-04-16 au 2012-05-16.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office (www.openoffice.org), auquel s'ajoute maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.






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Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Sortie de crise...

La bonne volonté? Oui, mais...! Ou petite histoire qui m'a rendu amer!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Au jour de la terre


Le Journal/Fil de presse


Ma semaine internationale!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


Pater

Habemus Papam : Nous avons un pape

Des femmes au TNM!

Playtime

Dérapages de Paul Arcand

La délicatesse

Case départ

La guerre des boutons

Le TNM qui vient!

Intouchables


Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Yasmine et la révolution

Laïcité Inch’Allah




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Nos éditos!



Sortie de crise...


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2012-05-16)


Lundi 14 mai 2012 sur St-Michel, vu du bus 467, à 8:21 heure, des étudiants manifestent! Les photos sont de moi.





Ce conflit étudiant perdure depuis le 13 février 2012, début officiel de la grève. (1) Et, si le dialogue de sourds perdure entre les deux parties, on n'en sortira pas de sitôt. D'un côté l'État dit que les étudiants doivent payer leur juste part pour des finances responsables. De l'autre, les étudiants disent qu'avec une meilleure gestion des universités il n'y aurait pas besoin de hausse et même que l'éducation devrait être gratuite. N'était-ce pas ce que suggérait la commission Parent dans les années 1960? C'est ce que soutient Guy Rocher :


« (…) l'élimination des droits de scolarité est la position qu'avait adoptée la commission Parent en 1965, grande commission dont il faisait partie et qui a mené à la création des cégeps et du ministère de l'Éducation. Pour des raisons conjoncturelles, étant donné les grandes dépenses du gouvernement, qui s'apprêtait à réformer tout le système, l'argent n'a pas été consacré à cette gratuité. (…) Sauf que tranquillement, le gouvernement a plutôt adopté la perspective néolibérale du consommateur-payeur», déplore ce professeur de l'Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche en droit public. » (2)


On en est dans un conflit de vision. Ici, le gouvernement se veut ferme pour se montrer en contrôle et responsable des finances publiques, ce qu'apprécie le contribuable qui se trouve surtaxé. Mais, c'est oublier toutes ces allégations de collusion entre certaines entreprises de génie et de construction et la surfacturation qui en découle pour les villes et l'État québécois, ce qui nous coute une surprime importante par rapport à d'autres provinces. N'oublions pas que le McLeans a titré il y a deux ans à peine « Quebec: The most corrupt province » ! (3) On peut à tout le moins parler de système organisé pour ne pas dire plus!


Et que dire de ces subventions à des projets comme celui d'un nouveau colisé à Québec? Quand on pense que c'est pour accueillir un club de hockey qu'on ne possède même pas et qu'on n'est pas sûr d'obtenir un jour! N'est-ce pas du gaspillage? On gaspille des centaines de millions de dollars d'un côté et de l'autre on est dur avec les étudiants pour montrer qu'on est ferme quand il s'agit de finances publiques! Un genre de cover-up pour faire oublier toute la mauvaise gestion qui entache ce gouvernement! Sur ce point, on peut donner raison aux étudiants.


Mais, certains soulignent que les étudiants consomment aussi. C'est vrai, mais ce sont des adultes qu'on sollicite à consommer. Je me rappelle que dans mes années universitaires, les années 1980, les banques et les fabricants automobiles offraient des plans de crédits spécifiquement dessinés pour les étudiants! On présente même cela comme un plus pour se faire un historique de crédit pour plus tard! Puis, l'automobile est parfois une nécessité, surtout en banlieue et en région, où l'étudiant n'a pas le choix que d'en avoir une, vu qu'il n'y a pas de transport en commun digne de ce nom! Alors, aux études s'ajoutent un emploi et des dettes!


En fait, c'est tout notre mode de gestion par saupoudrage qu'il faudrait revoir : tant les subventions à la pièce que l'investissement public. Doit-on investir dans un nouveau colisé à Québec ou dans le réseau universitaire par exemple? Dans des routes pour quelques entreprises qui tireront un bénéfice de nos ressources du nord ou des infrastructures durables de transport en commun là où il y a des besoins? Et que dire de la fiscalité? Pourquoi ne pas imposer les stocks options et primes par action des dirigeants d'entreprises au même titre que les salaires par exemple, sauf qu'au lieu de se faire payer en argent, l'exiger en actions. La caisse de dépôt serait ainsi gestionnaire d'un portefeuille de « stock option » et d'actions qui rapporterait certainement bien davantage avec le temps que le simple impôt sur les bénéfices de ces gestionnaires qui ont les moyens de contourner légalement certaines lois avec l'aide de fiscalistes créatifs, car si les gestionnaires d'entreprises se font ainsi rémunérer c'est que c'est rentable de le faire! Je ne dis pas qu'ils sont malhonnêtes, puisque la loi le permet, mais il faut répondre à la fiscalité créative par un impôt tout aussi imaginatif! Même chose pour les étudiants. Au lieu de frais de scolarité, mettons un impôt de quelques points de pourcentage après les études pour une durée équivalente à celle de leurs études universitaires. (4) On ne peut accroitre impunément les frais de scolarités si on ne donne pas de meilleures perspectives d'emplois que ce que l'on donne actuellement à nos jeunes! C'est qu'on est encore dans une économie coloniale ici, nos entreprises étant souvent des filiales de firmes étrangères qui peuvent plier bagage pour un profit supérieur ou une subvention ailleurs. On l'a vu avec Electrolux et Camco il n'y a pas si longtemps! (5)


Puis, ce n'est pas le plan nord qui nous aidera à nous en sortir, car on va tout simplement vendre nos ressources non renouvelables aux autres qui nous les revendront sous forme de produits finis à un cout bien supérieur à ce qu'ils auront payé! En effet, on paye la tonne de fer transformé en automobile beaucoup plus cher que celle qu'on a vendue à la sortie de la mine! Pas besoin d'être un génie pour le comprendre. Mais, le premier ministre ne semble pas le voir!


De nouvelles formes d'entrepreneuriat seraient aussi à examiner, comme les coopératives et l'économie sociale, même pour les universités. On ne doit pas limiter l'entrepreneuriat et la créativité, mais le modèle public/privé actuel ne doit plus être le seul possible. Ouvrons nos esprits!


Bref, il faut réviser tant la fiscalité que nos modèles de fonctionnement et de gestion. Les étudiants ont raison de le dire, mais ce n'est pas le mandat d'une association étudiante de vouloir porter le changement social, voir de le forcer par la rue à elle seule. Ce sont là des décisions citoyennes qui ne peuvent être imposées par un petit groupe. Tout et chacun ne peut revendiquer ce qu'il veut sans que ce ne soit le chaos. (6) C'est aux citoyens de se responsabiliser et d'aller voter! Mais, c'est d'abord aux militants de faire des propositions en ce sens dans les partis politiques et de voir à ce que ces propositions s'inscrivent dans leur programme, sinon de changer de parti ou d'en former un nouveau! On a la chance de pouvoir choisir, encore faut-il se donner des choix et aller voter. En ce sens, s'impliquer dans un parti politique est un choix citoyen et il faut le dire.


Si les étudiants veulent changer le système, qu'ils s'investissent dans la politique ou forment un parti pour le faire. Les électeurs choisiront alors en toute connaissance de cause. Mais, là, les étudiants ne peuvent mettre continuellement sur la table des exigences qui dépassent le seul problème de l'accès aux études sans risquer de ne jamais s'entendre avec quelque gouvernement que ce soit, car on ne peut négocier un nouveau contrat social sans être mandaté par la population pour le faire! Et ce n'est pas en posant des gestes de violence qu'ils conserveront une certaine sympathie du public. Ce conflit est maintenant sur une pente descendante et toute possibilité d'un règlement honorable s'amenuise rapidement, très rapidement. Si ça continue, ce conflit fera davantage de mécontents que d'heureux à son issue, ce qui n'augure rien de bon pour l'avenir, car un conflit mal résolu demeure toujours une plaie ouverte et peut ressurgir au moment où on ne s'y attend pas, ce qui n'est jamais souhaitable. Le gouvernement a agi en irresponsable et il faut le dire, ce qui n'excuse cependant pas les débordements de la rue. Ça aussi on doit le dire. C'est pour cela que je ne porte aucun carré, car ça devient le symbole de la quadrature du cercle!



Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Grève_étudiante_québécoise_de_2012


2. Lisa-Marie Gervais, La lutte des étudiants est juste, dit Guy Rocher, in Le Devoir, 11 avril 2012 : www.ledevoir.com/societe/education/347145/la-lutte-des-etudiants-est-juste-dit-guy-rocher


3. Martin Patriquin, Quebec: The most corrupt province. Why does Quebec claim so many of the nation’s political scandals?, MACLEAN'S, on Friday, September 24, 2010 : http://www2.macleans.ca/2010/09/24/the-most-corrupt-province/


4. Un calcul simple serait le suivant : si l'étudiant a fait un bac en 3 ans à 10 cours/année il aura 3 ans à 10%/an d'impôt universitaire à payer. S'il l'a fait à temps partiel à 3 cours/ans sur 10 ans, il aura soit 3%/année à payer s'il travaille ou, à la fin de ses études, 10 ans à 3% d'impôt universitaire! Pour les étudiants qui ne trouvent pas d'emploi rémunérateur, on pourrait trouver de nouvelles formes de paiement, comme de donner quelques toiles d'une production pour les étudiants en art. Suffit d'avoir un équivalent Van-Goth ou Renoir dans les diplômés pour qu'une université se constitue un bon fond! D'autres pourraient faire de l'action sociale, ne serait-ce que de conseiller des organismes communautaires ou de siéger à leur C.A., des façons de les aider tout en se faisant une expérience de travail et des contacts, mais surtout ce serait une façon de rendre à la société ce qu'elle leur aura donné en payant leurs études.


5. Handfield, Michel, Electrolux: c'est le temps d'être créatif, in La presse, 17 décembre 2010. Aussi : STÉPHANE FORTIER, Fermeture d’Electrolux : Un sociologue se prononce, in L'écho de Repentigny


6. Remarquez que je n'emploie pas le terme anarchie, car, comme l'a écrit Malatesta en 1897 : « Si nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible. » (Malatesta, E., "L'Agitazione", Ancône, Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in Guérin, Daniel, 1999, Ni Dieu ni Maître, volume II, France, La Découverte/poche, p. 9. Ce texte est aussi reproduit dans Chanlat, Jean-François, et Séguin-Bernard, Francine, 1983, L'analyse des organisations une anthologie sociologique, Tome 1, Les théories de l'organisation, Québec: éditions Préfontaine Inc.)




La bonne volonté? Oui, mais...! Ou petite histoire qui m'a rendu amer!



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 4, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2012-04-23)


Je suis plutôt écolo. Probablement pas parfait, mais pas mal écolo. Pas d'auto, abonnée à Communauto, bixi et à la carte OPUS (STM). (1) J'ai aussi pris ma carte de membre du parti vert du Québec (2), car il faut bien assumer ses convictions. J'ai hésité un temps, car faisant une revue internet je me disais souvent qu'il me fallait une certaine neutralité. Mais, comme sociologue il y avait aussi la sociologie de l'action et l'observation participante dans la balance. (3) Puis, combien de journalistes se sont retrouvés en politique active et partisane quelques jours seulement après avoir quitté leur poste médiatique? Plusieurs! Assez, pour se dire que la neutralité n'est parfois qu'une apparence et une illusion. Bref, je l'ai fait la conscience tranquille il y a quelques jours à peine. Cependant, si j'ai pris ici le temps de vous le dire, c'est pourtant d'un autre évènement dont je veux vous entretenir!


En effet, conscience écologique aidant, même si je dois poser parfois des gestes qui le sont moins, car personne n'est parfait en ce bas monde, j'accumule en cours d'hiver quelques piles, car on ne peut mettre des piles rechargeables dans tous nos appareils; une ou deux ampoules fluocompactes; et une ou deux bombes aérosol que je vais porter à l'écocentre près de chez moi lorsque la saison du vélo nous revient. Samedi, veille du jour de la terre (4), j'ai donc pris un bixi pour aller porter le tout à l'écocentre malgré la pluie. Geste normal pour quelqu'un qui devait participer à cet évènement le lendemain, ce que j'ai fait d'ailleurs comme le prouve cette photo que j'ai prise à la Place des festivals, métro Place des arts, à Montréal. (5)


Comme j'en avais l'habitude l'an dernier, j'ai contourné la file d'automobiles et de camions pour aller mettre mon petit sac sur la table de tri pour ce genre d'objets. C'est alors qu'on m'a dit qu'il fallait que je m'identifie maintenant à la guérite tout comme pour les automobiles et les camions, car on doit comptabiliser le nombre de mètres cubes de matières que j'apporte, mais aussi le nombre de visites que je fais! (6)


Les autres années j'ai largement dépassé les 15 visites, car en passant prendre une piste cyclable je pouvais arrêter à l'écocentre pour laisser une ou deux piles ou une ampoule fluocompacte par exemple. (7) Il m'est aussi arrivé d'aller porter un ou deux contenants de peintures et un vieil appareil électrique que des voisins avaient mis à la rue, car ils entraient dans mon panier de vélo, geste citoyen pour lequel je pourrais être puni maintenant, car cela serait comptabilisé à mon nom. J'y ai même déposé une télé 20 pouces... à vélo tout en m'en allant au gym! (Voir la photo avec la télé derrière et le sac de gym devant! Cette photo fut prise près de l'écocentre St-Michel, soit sur le site de l'ex carrière Miron.) Avec tous ces petits gestes écocitoyens à mon actif, si un jour j'ai vraiment quelque chose de « gros » à déposer à l'écocentre, j'aurai certainement dépassé mon nombre de visites et j'en serai pénalisé!


Que dois-je faire maintenant? Dois-je mettre ma conscience écologique de côté et utiliser la poubelle? C'est plate, mais c'est la perception que ça me laisse. Un gout amer pour le vert que je suis! De cette façon, je ne respirerai pas les émanations d'essences pour attendre derrière une file de voitures sur mon p'tit bécik au lieu de prendre un raccourci pour m'éviter ces gaz d'échappement! (8) Je serai alors un bon citoyen, c'est-à-dire un citoyen qui n'abuse pas du service de l'écocentre par des visites abusives. Puis, ça nourrira les sites d'enfouissements, façon de les fermer plus vite! Cynique, je sais. Mais, c'est une façon de dire qu'on ne doit pas pénaliser les citoyens responsables et qu'il faut un « fast track » pour ceux qui sont à pied ou en vélo, car ce n'est pas en les faisant attendre avec les automobiles qu'on les encouragera à venir à l'écocentre.



Notes


1. Voici les sites de ces organisations :


Communauto : www.communauto.com ;

bixi : http://montreal.bixi.com ;

Carte OPUS : www.carteopus.info (on y trouve aussi les sites des sociétés de transport participantes).


2. Parti vert du Québec : http://pvq.qc.ca


3. Je pense ici à l'actionnalisme d'Alain Touraine, sociologue français.


4. Jour de la terre : www.jourdelaterre.org


5. J'ai aussi mis un clip d'un peu plus d'une minute sur You Tube : www.youtube.com/watch?v=303nQEv9cxE&feature=youtube_gdata


6. Pour les « Encombrants rembourrés et résidus de construction, de rénovation et de démolition :


- 12 m3 gratuits par année et 25 $/m3 après 12m3 (veuillez noter qu'il est obligatoire d'être présent pour bénéficier de la gratuité);


- Maximum de 15 visites par année, à l'exception de l'écocentre LaSalle où les visites sont illimitées. »


Source:

http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=7237,75371955&_dad=portal&_schema=PORTAL



7. Renseignements pris sur le site de la ville de Montréal pour ce type de résidus, j'ai probablement droit aux « Visites gratuites et illimitées », puisque les piles, lampes fluocompactes et aérosols semblent être considérés comme des « Résidus domestiques dangereux (RDD). » (Ibid.) I hope so!


8. On m'a dit « vous pouvez toujours vous faufiler devant les voitures avec votre vélo », mais je regardais l'espace pour me faufiler et je ne trouvais vraiment pas cela sécuritaire! Une distraction est si vite arrivée que je ne passerais pas entre deux autos pour m'identifier plus vite à la guérite! Reste toujours la collecte des déchets, façon de demeurer un bon citoyen prudent!




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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com (2012-04-22/23 pour la mise en ligne)


La minute de Societas au jour de la terre:

www.youtube.com/watch?v=303nQEv9cxE&feature=youtube_gdata



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Le Journal/Fil de presse


Ma semaine internationale!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2012-05-10)


Cette semaine j'assiste au 80e Congrès de l'Association francophone pour le savoir (1) au Palais des congrès de Montréal, qui a lieu du 7 au 11 mai 2012. On parle de « plus de 3500 communications réparties dans quelque 169 colloques et activités » (2) sur 5 jours! Alors, je ne peux assister à tout et j'ai rapidement compris aussi que je ne pouvais en faire un compte rendu. J'ai cependant assisté à plusieurs communications de façon à me faire un point de vue. (Photo prise par Association francophone pour le savoir - Acfas (albums))



Je me sentais dans mon élément dans le « Domaine de recherche 404 - Médias, communications et information » et dans « Colloque 27 - Les histoires de vie: une pratique de recherche formation en situation francophone minoritaire », car j'utilise fréquemment l'ethnométhodologie et l'analyse de contenu dans ce que je fais comme analyse de films, de pièces de théâtre ou de spectacles par exemple. Puis, quand Sylvie Bresson Gillet, de l'Université du Sud Toulon-Var, parle de « Participation citoyenne et gouvernance publique: l’institutionnalisation du débat public en France » (dans le Domaine de recherche 404), ça me parle doublement, d'abord pour une question de méthode (je suis diplômé de sociologie) et ensuite pour le sujet, car j'ai déjà été sur le conseil d'administration d'un organisme environnemental dans mon quartier!


Ayant fait ma maitrise sur la division internationale du travail et les nouvelles formes d'organisation du travail, le colloque 470, « Travailler coute cher! Le travail qui rend pauvre et ses impacts sur les individus, les familles et les sociétés », m'a aussi interpelé et je me sentais en territoire connu. Bref, vous comprendrez que j'aime bien ce à quoi j'assiste cette semaine.



Cependant, même si je prends des notes, un compte-rendu de ma part donnerait moins au lecteur que d'écouter l'émission spéciale « Les années lumière » du 13 mai prochain sur les ondes de Radio-Canada (3), enregistrée devant public au congrès de l'ACFAS! Je le sais, car j'y étais. On y a, entre autres, présenté Mathieu Vidard, l'animateur de l'émission scientifique de France inter « La tête au carré » (4), qui a fait des émissions en direct d'ici à l'occasion de ce congrès. (Sur la photo, prise par moi, on voit Yanick Villedieu, à gauche, animateur des années lumière, qui interroge Mathieu Vidard, à l'extrême droite.) Mais, même si je ne fais pas de compte rendu, ce que j'ai vu et entendu pourra toujours me servir, car je considère ce genre d'évènements comme du ressourcement et de la formation en douceur!


J'ai aussi profité du fait d'être au Palais des congrès pour aller visiter le Salon International de l’Alimentation (SIAL) dédié aux professionnels de l’agroalimentaire en Amérique du Nord (cet évènement n'était pas ouvert au grand public cependant). C'est toujours une occasion de voir des choses et de mettre à jour des signets qui peuvent s'adresser à tous (voir la section Épicure sur notre page www.societascriticus.com/DIplaisirs.html). Mais, ce qui m'a frappé, c'est le côté de plus en plus international de l'alimentation, le salon étant beaucoup plus grand que lorsque j'y ai assisté il y a quelques années et offrant encore davantage d'éléments de partout dans le monde! S'il y a un endroit où le multiculturalisme se fait sentir sans faire de vague, c'est bien là! Autrefois on disait aux filles « qu'un homme se prend par le ventre », mais maintenant on peut dire que « l'ouverture interculturelle passe par le ventre », lieu de découvertes des gouts et des saveurs! Il y aurait là tout un champ de recherche sociale. Finalement, le SIAL n'était pas très loin de l'ACFAS! Je le sais, car je les ai fréquentés tous les deux au Palais des congrès de Montréal.


Notes


1. « L’Association francophone pour le savoir-Acfas est un organisme à but non lucratif contribuant à l’avancement des sciences au Québec et dans la Francophonie canadienne. Fondée en 1923, sous le nom d’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas), l’association est renommée en 2001 afin de mieux refléter ses activités et son dynamisme. » (www.acfas.ca/acfas/qui-sommes-nous)


2. www.acfas.ca/evenements/congres/programme


3. www.radio-canada.ca/emissions/les_annees_lumiere/2011-2012/


4. www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-2


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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture



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AVIS



Révisé le 21 décembre 2008



Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.



Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.


Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.




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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


Pater, un film d'Alain Cavalier


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vincent Lindon et Alain Cavalier, liés par l'amitié, presque comme fils et père. Boire du Porto dans les bars, se demander quel film on peut faire ensemble. De temps en temps, mettre une cravate et un costume. Se filmer en hommes de pouvoir. Histoire de voir jusqu'où on peut mettre les pieds dans le plat. Histoire de rire. Histoire à dormir debout si on confond histoire personnelle et histoire tout court. Et toujours, la bonne question sans réponse du cinéma : est-ce vrai ou pas?


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-15)


Alain Cavalier et Vincent Lindon sont des amis très proches, presque père et fils. Ils mangent ensemble, puis Alain Cavalier raconte à Vincent Lindon le film qu'il voudrait faire et ils se le font sans le faire; ils jouent au Président et au premier ministre comme si le « making of » était le film! On voit Alain devenir le Président de la république et Vincent son premier ministre à travers leurs rencontres! Une façon, en même temps, de se parler par rôle interposé. Un genre de jeu père/fils! Mais, le jeu va plus loin, car ils rencontrent des gens, visitent une fromagerie et impliquent d'autres gens dans ce jeu. Bref, on les prend rapidement pour ce qu'ils ne sont pas, car ils incarnent si bien leur personnage qu'on y croit même si on sait tout le long qu'il s'agit d'un jeu.


C'est d'ailleurs fort intéressant sur le plan psychosociologique, car on voit comment la fonction crée le personnage; comment elle impose une façon d'être! Pas surprenant que lorsque des gens accèdent à certaines fonctions, leur entourage, famille et amis proches, disent ne plus les reconnaitre! Juste pour ça, ce film est instructif. Mais, il va encore plus loin, car ils émettent des idées en se prenant au jeu :


« Je voudrais qu'on revoie entièrement la Légion d'honneur. (…) Je voudrais que toute personne qui quitte le territoire avec sa fortune et qui va dans d'autres pays rende ses insignes et la Légion d'honneur. On ne fait rien sans rien, il n'y a pas de solution sans inconvénient, quand on fait des choses on assume ses responsabilités, on prend des risques! Quand on quitte la France avec son argent, on n'a plus à avoir les honneurs de son pays. (…) Je voudrais enfin, car on ne vient pas nous chercher avec un révolver à la maison, que tout élu qui vole ne serait-ce qu'un euro à un français prenne le max. Je voudrais que les gens se disent « Au moins s'il y a une chose dont on est sûr, c'est qu'on n'est pas volé par lui! » Je ne veux pas qu'on pense que l'État vole le peuple. » (1)


Ne serait-ce que pour ce passage, ça vaut la peine de voir ce film. Je voterais d'ailleurs pour eux avec un tel programme, surtout quand on pense aux soupçons de corruption au Québec!


Un film sur le Pouvoir et le pouvoir du jeu :


« - Et puis, c'est un film, c'est pas vrai

« - Si c'est un film, c'est que c'est vrai! » (2)


Notes


1. Résumé de ce que dit Vincent Lindon entre 0 :9:56 et 0 :12:05 du film.


2. Cette séquence a lieu deux fois, sous deux angles, soit de 1:38:47 @ 1:38:52 et de 1:39:58 @ 1:40:03 du film. C'est Alain Cavalier qui parle en premier et Vincent Lindon qui lui répond.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Lindon


http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Cavalier


www.youtube.com/watch?v=M7g7SlCNwNY



Habemus Papam : Nous avons un pape


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Nanni Moretti avec Michel Piccoli


En plus de tenir le rôle du psychanalyste du film, Moretti l’a aussi produit avec Domenico Procacci et scénarisé avec Francesco Piccolo et Federica Pontremoli. Dans le rôle principal du Pape, le film met en vedette Michel Piccoli (lauréat des prix d’interprétation de trois festivals majeurs : Léopard du festival de Locarno en 2007 pour Les toits de Paris d’Hiner Saleem, Ours d’argent à Berlin en 1982 pour Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre, et prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes en 1980 pour Le saut dans le vide de Marco Bellochio).


Après la mort du pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse? Dépression? Peur de ne pas se sentir à la hauteur? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise.


Nanni Moretti est un cinéaste autodidacte qui a su très vite se faire aimer du public et de la profession. Dès le début des années 1970, il réalise des films avec de petits moyens, presque de façon artisanale. Cette manière de travailler lui restera toujours, sorte de marque de fabrique pour un homme qui pose sur notre société un regard lucide, critique et parfois ironique. À la fois réalisateur, scénariste, producteur et acteur, il acquiert une renommée internationale en 1994 avec Journal intime pour lequel il remporte à Cannes le prix du meilleur réalisateur. Nanni Moretti a une façon bien à lui de mêler dans ses films des éléments de fictions, des faits autobiographiques et un vrai engagement politique. Beaucoup le considèrent d'ailleurs comme le cinéaste du « je », un cinéaste dont la vie et les films sont intimement liés. Il obtient la Palme d'or en 2001 pour son film, La chambre du fils. En pleine campagne électorale, Nanni Moretti que l'on sait être engagé, offre en compétition à Cannes 2006, une satire anti-berlusconienne qui porte le titre de Caïman. À titre de réalisateur, Habemus Papam est son 11e long métrage de fiction. Nanni Moretti présidera le jury du prochain Festival de Cannes, qui se tiendra du 16 au 27 mai 2012.


Le film est distribué au Canada par Les Films Christal (une sous-distribution Les Films Séville)


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-15)


Tous âgés, vivant dans l'Église, ces cardinaux ne semblent pas être du même monde que leurs fidèles! Il semble leur manquer une réalité, une dimension de la vie : la famille et les problèmes quotidiens que doivent surmonter les adultes dans le monde actuel, comme les problèmes économiques!


Sont-ils ainsi isolés et entourés pour ne pas douter? Mis ainsi à l'abri, ils ne sont pas dans le monde réel. C'est ce qui explique qu'ils ne prennent pas de position politique, sauf que de ne pas prendre position c'est parfois appuyer le statuquo, ce qui est une position politique! Qu'ils le veuillent ou non, ils prennent donc position! En ce sens, la théologie de la libération (des années 1960-1970) était probablement une position plus courageuse de l'Église que la position actuelle qu'elle tient!


Ce pape, qui se sauve, le comprend et a le vertige... Je me serais par contre attendu à une décision plus courageuse de sa part, car il y aurait tant à faire à son retour pour changer cette Église!


Note


1. théologie de la libération :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_de_la_libération


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=Bw9FgT-qr5E




Des femmes au TNM!



Le Théâtre du Nouveau Monde présente la plus récente création de Wajdi Mouawad, qui s’annonce comme l’évènement théâtral du printemps. Créé au Rocher de Palmer (Cénon, France) en juin 2011, présenté ensuite aux festivals d’Athènes et d’Avignon, puis en tournée en France et en Belgique, le cycle Des femmes rassemble trois tragédies de Sophocle : Les Trachiniennes, Antigone et Électre. À la pièce ou en version intégrale, cette création s’inscrit dans un vaste projet du metteur en scène de monter les sept tragédies de l’auteur grec. Le « projet Sophocle » est magnifié par une nouvelle traduction du poète et helléniste Robert Davreu et réunit sur scène une formidable équipe franco-québécoise, dont les comédiennes Sylvie Drapeau (douloureuse Déjanire), Charlotte Farcet (poignante Antigone) et Sara Llorca (puissante Électre). Wajdi Mouawad propose une tragédie rock où se côtoient spectaculaire et démesure, confirmant son sens des grands cycles épiques et un puissant souffle théâtral.


Trois femmes, un destin


Le désespoir amoureux de Déjanire, la soif de justice d’Antigone, le désir de vengeance d’Électre… Trois héroïnes frappées par le sort, assujetties aux choix des hommes et aux lois des dieux. Déjanire, héroïne des Trachiniennes, tuera par méprise son mari avant de se suicider. Antigone devra combattre la tyrannie de Créon pour accomplir les rites funéraires de son frère et mourir emmurée. Électre tuera sa mère Clytemnestre et son beau-père pour venger Agamemnon son père.


Trois destins, trois personnifications de la déraison humaine portée par le choeur, expression musicale de la folie livrée en direct par quatre musiciens, dont la puissance devra « ébranler le sol thébain » en une transe rock. Puisant aux sources antiques de la culture occidentale, Wajdi Mouawad « plonge dans l’humanité complexe des tragédies grecques pour mieux éclairer notre civilisation, ses enjeux actuels, sa violence endémique, ses lueurs d’espoir. »


Un théâtre des sens


Sophocle et Mouawad : l’alliance semble évidente, tant les thèmes explorés par Sophocle font écho à ceux des pièces de Mouawad, qui reconnait d’ailleurs y avoir puisé son inspiration. Son travail est traversé par cette urgence de dire et de porter à la scène des oeuvres qui évoquent la perte et la chute de l’enchantement, l’exil et la grandeur, la quête de l’origine et de l’existence. Entre ses mains, la tragédie devient un théâtre des perceptions et des sensations: les femmes sont humiliées et vengeresses, meurtrières et victimes, rebelles et obéissantes, haineuses et amoureuses, fragiles et dures. Les hommes sont explosifs et sages, tyranniques et philosophes. Tous sont en symbiose avec les éléments et se lancent à l’assaut du soleil. Dans cette violence exacerbée, le coeur humain s’essouffle à tant vouloir aimer, désirer, maudire, haïr, pardonner…


Engagement collectif


Un projet d’une telle envergure demande nécessairement une équipe de création unie dans un engagement collectif.


Pour donner chair à sa vision théâtrale, Wajdi Mouawad a demandé au poète et helléniste Robert Davreu de s’atteler à la traduction de l’ensemble des sept pièces (dont Électre, Les Trachiniennes et Antigone sont publiées à ce jour chez Actes-Sud Papiers). Dans les rôles « des femmes », il fallait des comédiennes aussi immenses dans l’abandon que dans la présence.


Le public québécois découvrira deux magnifiques interprètes françaises, Sara Llorca et Charlotte Farcet, et retrouvera avec bonheur Sylvie Drapeau, fascinante. L’ensemble de la distribution est tout aussi remarquable, insufflant au texte de Sophocle cette vibration supérieure qui transforme le théâtre en une question de vie et de mort. Le « projet Sophocle » sera complété par Des héros (avec Ajax et OEdipe), puis suivra Des mourants constitué d’OEdipe à Colone et Philoctète. L’ultime étape sera la présentation de l’ensemble des sept pièces à la suite, dans l’ordre chronologique d’écriture, dont la création est prévue dans le cadre de l’évènement Mons 2015: Capitale européenne de la culture.


DISTRIBUTION


Olivier Constant / Samuël Côté / Sylvie Drapeau / Bernard Falaise / Charlotte Farcet / Hamadoum Kassogué / Patrick Le Mauff / Sara Llorca / Benoît Lugué / Guillaume Perron / Marie-Ève Perron / Igor Quezada / Richard Thériault


ÉQUIPE DE CONCEPTEURS


Angelo Barsetti / Bertrand Cantat / Éric Champoux / Emmanuel Clolus / Bernard Falaise / Pascal Humbert / Isabelle Larivière / Alexander MacSween / Michel Maurer / Alain Roy



La formule gagnante : 1 x 3 x 3


Plonger dans l’oeuvre de Sophocle pendant plus de six heures et, surtout, de la manière dont Mouawad s’en saisit, est en soi une expérience théâtrale passionnante. Pour rendre le spectacle accessible à tous les publics, le TNM a mis sur pied une formule souple et variée, pouvant convenir à tous les spectateurs: à la pièce, sur semaine; en continu, les samedis et dimanche ; ou encore à la carte, où l’on peut assister à la trilogie sur trois soirs, dates au choix du spectateur.


Repères biographiques des acteurs et concepteurs sur www.tnm.qc.ca


Du 4 mai au 6 juin 2012

mardi à 20 h / Les Trachiniennes (1 h 40)

mercredi à 20 h / Antigone (1 h 50)

jeudi à 20 h / Électre (1 h 50)

sauf la dernière semaine, séquence du lundi au mercredi

SAMEDI + DIMANCHE à 14 h / La trilogie complète, incluant deux entractes respectivement de 30 min et 40 min

casse-croutes sur place

COMPLET LES 2 PREMIÈRES SEMAINES!

informations et Réservations

514.866.8668 / www.tnm.qc.ca


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-08)


Début de la trilogie : 18h30, le 4 mai.


Grandiose! Audacieux!


J'ai assisté au trois pièces en première, de 18h30 à 1 heure du matin. Mais, ça se prenait bien. Le contraste entre le texte, écrit au V e siècle av. J.-C., et la musique d'aujourd'hui, entre l'alternatif et le métal hurlant, œuvre de Bertrand Cantat, est intéressant, mais pas déstabilisant, car on est dans le drame hurlant! L'humain dans ses derniers retranchements, prêt à mordre, car il souffre. Je ne dis pas la femme, car l'homme ainsi poussé serait lui aussi prêt à mordre! À moins qu'il ne s'écrase. C'est aussi possible.


Audacieux avec cette musique rock-métal, le CD existe : Choeurs, chez Actes Sud! www.actes-sud.fr/catalogue/arts/choeurs


Les trachiniennes


C'est la pièce d'eau, car l'eau y coule à flot, comme pour nettoyer le mal que font les hommes. Eux, qui font la guerre pour assouvir des instincts pendant que les femmes attendent et s'inquiètent, car elles peuvent raisonner tout autant que les hommes, mais n'ont pas de voix dans leurs destins croisés. Les hommes ne les écouteraient pas. Mais, les femmes lavent les choses et sont le phare qui tient la maison et la Cité quand les hommes n'y sont pas. D'ailleurs, ce sont elles qui élèvent tant les filles que les garçons, ce qui fait dire à Dèianeira que :


« La jeunesse grandit en sûreté et vit d'une vie tranquille ; ni l'ardeur du dieu, ni la pluie, ni les vents ne la troublent. Mais elle accroît sa vie dans les délices, jusqu'à ce que la vierge devienne femme, et, dans l'espace d'une nuit, prenne sa part de nos peines. » (Sophocle, p. 172)

C'est dire qu'à partir du moment où elle devient mère, la femme s'inquiète de sa progéniture. C'est elle, le socle de la famille, l'homme étant mieux ailleurs! Mais, c'est son homme; d'où la jalousie, surtout si la rumeur emmène des effluves d'une autre femme avec lui! Drame passionnel en vue.


Si aujourd'hui on parle de ces hommes qui agissent sous le coup de l'émotion et de la peur de perdre, ici c'est la femme qui agit ainsi. À l'époque, la femme était dépendante malgré elle. Maintenant, serait-ce nos hommes qui sont dépendants? Attention avant de répondre, car je ne réduis pas la dépendance qu'à l'argent! Les hommes ont-ils reçu l'éducation qu'il faut pour ne pas être affectivement et culturellement dépendants des femmes? Pour se retrouver une position malgré les changements? Pour être!


Bref, c'est « La déroute des sexes » comme l'a écrit Denise Bombardier deux millénaires plus tard! D'ailleurs, c'est là tout le drame des trachiennes, car après avoir bu le philtre d'amour que lui a donné Dèianeira, sous les mauvais auspices du centaure Nessos, Hèraklès se transformera en femme. La mort dans une société d'hommes.


Le même drame se vit encore pour les filles dans certaines sociétés où la femme n'est qu'un accessoire, mais aussi pour les garçons où on ne les considère plus pour ce qu'ils sont! À quand l'équité?


Tout cela se passe dans l'indifférence des dieux qui les ont engendrés comme le dit Dèianeira! Peut-être devrait-on commencer à vivre un certain humanisme et non seulement en parler, car les dieux, s'ils sont, sont d'un autre monde!


Antigone


Pièce de terre. Ancré dans les valeurs, la foi, la conviction. On demande aux citoyens d'obéir, mais à qui? À quoi? (1) Aux dieux? Au pouvoir? À ses convictions?


Cette pièce soulève la question de la justice et de son sens. Doit-on défendre une certaine vérité, le sens commun, des règles ou l'ordre établi? Il y a là place à une opposition entre les représentants de l'État et les valeurs citoyennes. Des gens, nécessairement, s'opposeront avec et au nom d'un sens de la justice! Selon les points de vue, ils seront accusés de désordre ou acclamés pour avoir pris position. En ce temps de conflits de valeurs entre étudiants et gouvernement, cette pièce a une résonnance particulière, le motif de l'opposition entre Antigone et le roi Créon, n'étant qu'un prétexte à parler d'une chose bien plus grande que l'opposition : les valeurs profondes, voire viscérales! Celles que l'on défend au-delà de la loi des Hommes.


Électre


Après l'eau et la terre, on est dans la boue. Il est des choses qu'on ne discute pas quand on a affaire aux puissants sans en payer le prix. C'est ainsi qu'Électre se retrouve dehors, comme une sans abris, pour s'être opposée à sa mère et à son beau-père qui ont tué Agamemnôn, roi de Mycènes; son père, qu'elle veut venger par la mort des deux amants comme le lui a dit l'oracle :


« Quand j'allai trouver l'oracle Pythique, afin de savoir comment je châtierais les tueurs de mon père, le Phoibos me répondit ce que tu vas entendre : – Toi seul, sans armes, sans armée, secrètement et par des embûches, tu dois, de ta propre main, leur donner une juste mort. » (Ibid., p. 116)


Mais, son père fut-il si juste? Et pourquoi sa mère l'a-t-elle tuée?


« Ton père, et tu n'as point d'autre prétexte de querelle, a été tué par moi, par moi-même, je le sais bien, et il n'y a aucune raison pour que je le nie. Car, non moi seule, mais la justice aussi l'a frappé ; et il convenait que tu me vinsses en aide, si tu avais été sage, puisque ton père, sur qui tu ne cesses de gémir, seul des Hellènes, a osé sacrifier ta sœur aux dieux, bien qu'il n'eût point autant souffert pour l'engendrer que moi pour l'enfanter. Mais, soit ! dis-moi pourquoi il l'a égorgée. Est-ce en faveur des Argiens ? Or, ils n'avaient aucun droit de tuer ma fille. Si, comme je le crois, il l'a tuée pour son frère Ménélaos, ne devait-il pas en être châtié par moi ? » (Ibid., p. 124-5)


Avoir la bénédiction d'une vision ou d'une croyance est souvent mauvaise conseillère! On est là dans le drame humain, la violence mère de la violence, comme il s'en vivait il y a 2,400 ans et comme il s'en vit aujourd'hui. Les drames familiaux mis ici en mots par Sophocles sont encore le lot des humains. En ce sens la musique de Bertrand Cantat, acteur lui-même d'un tel drame, a sa place dans cette trilogie. Et lui même, n'eût été toute la controverse soulevée par sa possible présence l'an dernier, y aurait eu la sienne si on croit en la réhabilitation.


Tombée de la trilogie à 01h03, le 5 mai, avant les applaudissements!


Bibliographie


Bombardier, Denise, 1994, La déroute des sexes, Québec: Éditons du Club Québec Loisirs Inc. (Seuil)


Sophocle, TRAGÉDIES, Traduction de Leconte de Lisle, Juillet 2004, www.ebooksgratuits.com


Note


1. Cin d'oeil à « Qui a Le Droit? ». Une chanson de Patrick Bruel :

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Musique/p-14238-Qui-a-le-droit.htm?chanson=722


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophocle


http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Trachiniennes


http://fr.wikipedia.org/wiki/Antigone_fille_d'Œdipe


http://fr.wikipedia.org/wiki/Électre_(Sophocle)



Playtime


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Du 1er au 19 mai, Momentum présente Playtime en codiffusion avec Espace Libre.


Après avoir visité le thème de la mort et du deuil dans La fête des morts (2003) et dans Le chant des Gaston (2007, Espace Libre), Céline Bonnier se tourne cette fois-ci vers la vie, la vitalité, vers ce puissant ressort que nous avons tous en nous : l’éros ! Celui qui nous propulse toujours vers le vivant, malgré ce champ de deuils que sans cesse nous traversons. Cette énergie, fascinante, nous rapproche autant du nirvana que des macabres et glauques corridors des profondeurs de l’être humain. Comment alors choisir, savoir s’arrêter à temps, comment se servir de l’éros à bon escient ou comment s’en servir puissamment sans mourir... de peine, d’amour, de notre soif d’en vouloir plus, toujours plus?


Les cinq artistes sur scène, issus de disciplines différentes, aux prises avec ce mouvement intérieur, oscillent de l’extase à l’autodestruction. Ils racontent et vivent, tanguant sans cesse entre la lumière et la noirceur la plus dangereuse de cette pulsion incontournable. L’environnement sonore, essentiel au spectacle, sert de pilier et d’inspiration. Les cinq créateurs creusent leur propre labyrinthe « érossien ». Ceux-ci s’enchevêtrent, composent des partitions sonores et laissent voir un chœur chorégraphique.


Espace Libre : www.espacelibre.qc.ca


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-04)


1) Jeux d'ados


Le tout débute de façon syncopée avec une musique désynchronisée, bruits de fond en prime! Comme pour les émotions adolescentes, c'est ce qui est garroché par les speakers qui compte; pas la qualité sonore. Tout est dans le « Power », bruits de fond en prime! Faut que ça boume!


On n'a pas toujours le sens de la mesure et de l'autocontrôle à cet âge! Alors, le cerveau disjoncte et le sens plus animal prend le dessus! On ne voit plus l'être : on voit les seins, les fesses, les hanches...


Sous émotions on perd parfois le sens de la réalité et de la responsabilité. On sexualise ou on joue avec la vie. On se croit invincible et pour séduire on montre que la limite, ce n'est pas pour nous. On est au-dessus! Dérapages possibles. On peut penser ici au film de Paul Arcand dont nous parlons plus bas.


2) Tout est dans tout!


S'il y a l'ado, il ya aussi l'adulte et l'enfant. Les trois sont toujours en nous; nous enveloppent au gré de nos expériences comme la chrysalide est dans le papillon! Cela est parfaitement illustré par un des comédiens que l'on enveloppera dans une pellicule de plastique d'ailleurs!


Selon les phases de la vie, on est majoritairement l'un, mais les autres peuvent ressurgir selon les évènements et les émotions que l'on vit. Nous aider ou nous faire escamoter la réalité comme l'enfant qui pense en adulte à notre surprise parfois, mais aussi comme l'adulte qui devient un enfant face à un trop-plein d'émotions qu'il ne peut plus gérer. On peut penser ici au « divorce » ou à une personne que l'on ne veut pas voir, « persona non grata », deux des tableaux de cette pièce. Ou, encore, après une scène d'amour, la fille qui prend un couteau pour retenir l'autre qui s'en va... comme elle aurait voulu retenir le père partant lors du divorce de ses parents! On n'a pas pensé, notre inconscient a agi! Why? Pourquoi? Tabarnak!? Toute la question est dans ce mot-dit, peu importe la langue, car l'émotion rejoint les humains au-delà de la culture. Elle est dans nos gènes.


Ce sont là des interprétations que je peux faire des différents tableaux de cette pièce, car elle est en plusieurs tableaux.


3) Le fil!


Comment lier tout cela, car cette pièce est avare de mots? Tout est dans la symbolique du décor. (La photo est de moi.) D'abord, les murs en pellicules de plastiques, montrant les couches de la vie passante (comme une bande passante pour les plus technos de mes lecteurs!) qui forment une expérience historique.


Ensuite, il y a cet accessoire qui trône/tourne au milieu de la scène et qui peut rappeler un jeu de parc, une piste de dance, ou un bouton de syntoniseur radio par exemple. C'est qu'on n'est pas toujours sur le poste, ce qui fait que les ondes, illustrées par les voix de dispacher, de CB et de radio se mélangent avec bruits de fond et des distorsions diverses! Comme dans la vie : il y a ce que l'on voudrait qui soit et ce qui est! Entre les deux on en perd parfois des bouts!


Sous ses airs éclatés, ce montage artistique est symbolique de la vie avec ses beaux moments, mais ses distorsions aussi! Au spectateur de tirer profit de cette heure vingt quelques minutes de signifiants. À lui d'y redonner tout son sens, car ce n'est pas une pièce préfabriquée comme un téléroman, mais une pièce à reconstruire dans la psyché du spectateur. C'est d'ailleurs à ce niveau qu'elle se joue : la psyché!



Dérapages de Paul Arcand


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Claudia, Sébastien, Shanny, Frédéric, Érika sont des jeunes de 16-24 ans beaux et pétillants de vie. Sur la route, en une seconde, leur vie a basculé. Dérapages, le film de Paul Arcand leur donne le micro. Les jeunes nous ouvrent la porte sur leur univers, livrent des témoignages poignants sur leurs amitiés, leurs partys et confient leur soif d’adrénaline.


Mis en onde depuis le jeudi 16 février, lors du passage de Paul Arcand à Star Académie, l’extrait du dernier film de celui-ci, Dérapages, vu plus de 220 000 fois sur YouTube et partagées plus de 20 000 fois sur Facebook, a suscité l’intérêt des Québécois. Cela se comprend.


La page Facebook de Dérapages : www.facebook.com/Derapageslefilm

La page officielle du film : www.derapages.ca


Mot du commanditaire principal


Desjardins croit en l’importance de l’éducation en matière de sécurité routière et souhaite sensibiliser le plus de monde possible et particulièrement les jeunes à cette cause qui lui tient à cœur. C'est pourquoi Desjardins s'associe au film Dérapages de Paul Arcand en tant que commanditaire principal.


Distribué par Alliance Vivafilm, réalisé par Paul Arcand et produit par Denise Robert, Dérapages a pris l’affiche le 27 avril, partout au Québec.


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-04)


Recherche de sensations: alcool, auto, vitesse, mais là ce n'est pas un jeu vidéo! « On cherche un coupable, mais y'en a pas » disent les jeunes. Un peu le destin, comme pour un jeu de hasard. Mais, la route n'est pas un jeu. Voilà ce qu'ils oublient.


Est-ce si surprenant dans une société de droits et libertés? On parle alors du destin au lieu des responsabilités : de notre responsabilité; de celle des parents qui les laissent parfois seuls à eux-mêmes (« Je ne pouvais pas appeler ma mère, car elle aurait été fâchée alors j'ai embarqué dans une valise de char! »); et des municipalités qui, pour être accessibles, n'ont pas de transports en commun par exemple pour avoir un niveau de taxation qui attire la famille moyenne. Mais, à quel prix pour l'humain? En fait, tout le Québec paie pour ces accidents. Il faut le dire.


Attention, je ne dis pas cela pour excuser les conducteurs, ni les passagers qui peuvent le pousser : « Montre-nous ce qu'il a dans le ventre ton char! » C'est certainement une phrase que tout jeune conducteur doit avoir entendue au moins une fois. Des jeunes qui avouent avoir testé leur char ou courser avec les amis, on en voit dans ce film. Mais, quelques-uns vont le faire sur la piste de Napierville plutôt que sur la route. Comportement plus responsable, car le lieu est fait pour ça.


Comme je le notais pour la pièce Playtime plus haut, aussi sérieux soit le jeune à l'école, dans son sport ou au travail, il peut devenir un enfant sous l'émotion, même derrière le volant! L'adulte aussi! Un film-choc, mais nécessaire pour tous, car derrière le volant il reste quelques jeunes à la recherche d'adrénaline même à 40 ou 60 ans, parfois plus! Certains ne vieillissent jamais et ce film devrait les rejoindre, surtout que ce sont des parents et des grands-parents que les jeunes prennent en exemple.


La délicatesse


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


La délicatesse est le premier long métrage des frères Stéphane et David Foenkinos mettant en vedette Audrey Tautou (Des vents contraires, Coco avant Chanel, Le fabuleux destin d’Amélie Poulin) et François Damiens (L’Arnacoeur, Rien à déclarer, Le petit Nicolas).


Nathalie a tout pour être heureuse. Elle est jeune, belle, et file le parfait amour. La mort accidentelle de son mari va couper son élan. Pendant des années, elle va s'investir dans son travail, se sentir en parenthèse de sa vie sensuelle. Mais subitement, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi, elle embrasse un de ses collègues. Markus, un homme très atypique. S'ensuit alors la valse sentimentale de ce couple hautement improbable qui va susciter interrogation et agressivité au sein de l'entreprise. Choisit-on vraiment par quel moyen on renait à la vie? Nathalie et Markus vont finir par fuir pour vivre leur histoire et leur émerveillement à l'abri de tout. Cette histoire de renaissance est aussi celle de l'étrangeté amoureuse.


La délicatesse est l’adaptation du roman éponyme de l’auteur David Foenkinos (Les souvenirs, Nos séparations, En cas de bonheur). Le roman a connu un énorme succès depuis sa parution en 2009. Lauréat de dix prix littéraires, il s’est vendu à plus de 700 000 exemplaires à travers le monde et fut traduit dans 21 pays.


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-04)


« Change. We Can Believe In », c'était le slogan de Barack Obama que voit Markus à la télé. C'est aussi ce qu'il commence à croire au contact de Nathalie, cette jeune veuve renfermée dans le travail! Mais, il a peur. Il cherchera d'ailleurs à se sauver de cet amour naissant. Quant à Nathalie, elle le refoule et trouve des explications plus rationnelles pour s'expliquer ce sentiment qu'elle ressent pour Markus! Bref, un film sur le malaise amoureux dans une vie bien entamée, mais surtout un film sur l'amour au travail, car cela vient nécessairement compliquer les choses!


De quoi relire Serge Hefez, 2009, Antimanuel de psychologie. Toi, moi… et l'amour!, France: BRÉAL, 264 p. Distribution pour le Québec: www.somabec.com



Case départ


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Fabrice Eboué, Thomas Ngijol et Lionel Steketee.


Distribué par K-Films Amérique, Case Départ met en vedette les acteurs et humoristes français Fabrice Éboué et Thomas Ngijol. Case Départ est le premier film à traiter du sujet tabou de l'esclavage sous une forme humoristique.


Cette comédie explosive autour de l'esclavage, est l'histoire de deux demi-frères, Joël (Thomas Ngijol) et Régis (Fabrice Éboué) qui réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles reçoivent pour tout héritage l'acte d'affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves. Faisant peu de cas de la richesse symbolique de ce document, ils le déchirent. Décidée à les punir pour le geste qu'ils viennent de faire, une mystérieuse vieille tante décide de leur faire remonter le temps, en pleine période esclavagiste!


Parachutés en 1780, ils seront vendus au marché comme esclaves. Les deux frères vont alors devoir s'unir, non seulement pour s'évader de la plantation, mais aussi pour trouver le moyen de rentrer chez eux, au XXIe siècle.


Case Départ, « comédie populaire aux admirables vibrations moliéresques », selon Le Nouvel Observateur, est le premier long-métrage des deux agitateurs du Jamel Comedy Club, Thomas Ngijol et Fabrice Éboué. Les deux humoristes, en plus de se donner la réplique, sont scénaristes sur le film et partagent la réalisation avec Lionel Steketee.


Fabrice Éboué


Il est l'un des habitués du Jamel Comedy Club. Depuis l'an 2000, il balade son humour irrévérencieux dans des solos sur diverses scènes parisiennes et au Québec. Il s'est taillé une place de choix à Paris en présentant ses one-man-show Alleluia! et Envers et contre tout!


Thomas Ngijol


Révélé par le Jamel Comedy Club, il fait partie de la nouvelle génération d'humoristes français. Deux ans après avoir conquis le public du Théâtre de Dix Heures pendant près de six mois, il a réussi à s'imposer comme l'un des espoirs les plus prometteurs de la scène comique française.


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-04)


Un film ou, par un singulier changement de cap, on découvre le préjugé et le racisme a l'envers, c'est-à-dire où on ne l'attend pas nécessairement! Cela fait rire, mais doit aussi faire réfléchir. C'est la grâce que je souhaite à ce film : qu'au-delà de la facilité à faire rire, qu'il suscite une réflexion après coup chez les spectateurs! De quoi entamer de nouvelles discussions, tant dans la sphère privée que publique, sur les questions de préjugés et de racismes, car ce ne sont pas des questions simples ni unidimensionnelles. Si le « de souche », comme on dit au Québec, peut être raciste à divers degrés, l'ethnique n'en est pas moins exempt même s'il peut être victime de racisme en même temps! C'est que le racisme, tout comme l'ethnicité et la culture, est une question complexe. À preuve, ce sont des questions étudiées depuis des années dans les universités et on n'a pas fini de les regarder. Si c'était si simple, il y a longtemps que la question serait close. Mais, elle ne l'est pas.



La guerre des boutons


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Écrit et réalisé par Yann Samuell ce long métrage met en vedette Éric Elmosnino, Mathilde Seigner, Fred Testot et Alain Chabat. Quant au rôle du célèbre Tigibus, il est interprété par Tristan Vichard dont c’est le premier rôle au cinéma.


La Guerre des Boutons est une adaptation du livre de Louis Pergaud, devenu populaire grâce à une adaptation cinématographique tournée en 1961 par Yves Robert sous un titre éponyme.


1960, un village dans le sud de la France. Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menés par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin, leurs ennemis jurés. Une guerre sans merci, qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons. Même, s’il le faut, combattre nu comme un ver, ou pire, accepter l’aide de Lanterne - une fille! - la nouvelle recrue de la bande, pleine de panache et d’ingéniosité. Mais, il n’est pas facile d’être une armée de petits hommes sans se faire attraper par Papa et Maman! Quand, après la bataille, on rentre à la maison, les vêtements en lambeaux et des boutons en moins, mieux vaut se faire discret…


Doué pour l'illustration, Yann Samuell met à profit son talent pour les arts graphiques afin de financer ses études de cinéma, dans lesquelles il se lance immédiatement après son bac. Il débute donc dans la vie active en créant des logos, des pochettes, en dessinant des story-boards et en donnant des cours de théâtre, mais il expose également ses toiles et écrit même un recueil de contes.


Après sa fructueuse rencontre avec le producteur Christophe Rossignon, il tourne en 2003 son premier long métrage, Jeux d'enfants, une comédie romantique douce-amère qui réunit Guillaume Canet et Marion Cotillard. Quatre ans après, le réalisateur s'expatrie aux États-Unis pour le tournage de My Sassy Girl avec Elisha Cuthbert, avant de revenir en France et de mettre en scène Sophie Marceau dans L’Âge de raison (2010), son troisième long métrage.


Le film est distribué par AZ Films au Canada.


Commentaires de Michel Handfield (2012-04-25)


Les jeux de gamins, ça peut aussi être méchant! Ce n'est pas une nouveauté comme nous le montre ce film, surtout quand cette rivalité date de quelques générations. On la sent encore chez les adultes des deux villages.


De quoi a besoin la méchanceté pour se pointer? Pas grand-chose finalement; que d'une différence! Ce peut être un accent, l'habillement, la couleur (de la peau ou des cheveux!), des lunettes...


Bref, les choses n'ont pas vraiment changé, sauf pour un point : le souffre-douleur n'a plus de répit, car après l'école, même chez lui ou avec ses amis, il peut rester une cible via l'internet et les réseaux sociaux. C'est l'acharnement qui est maintenant le principal problème, mais les responsables ne semblent pas encore outillés pour intervenir sur ce point, car cela se passe ailleurs que dans leur zone de responsabilité et d'intervention. La victime est donc plus seule qu'avant avec son problème, car la culture de l'internet n'est pas nécessairement celle des personnes qui l'entourent et qui devraient lui venir en aide. Dans certains cas, malgré toute leur bonne volonté, elles sont même démunies. Voilà ce que la distance entre ce film, qui se passe en 1960, et aujourd'hui fait réaliser.


Hyperliens


http://teljeunes.com


www.jeunessejecoute.ca



http://lavoixdesjeunes.org


Groupe interinstitutions des Nations Unies sur la justice pour mineurs :

www.ipjj.org/fr/



Le TNM qui vient!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un commentaire (et une photo) de Michel Handfield (2012-04-17)


Le dévoilement de la saison 2012-2013 a eu lieu hier soir sur la scène du TNM et ont y voyait l'arrière du décor avec tous ces câbles et poids (1) qui couvrent un pan de mur. C'est qu'il faut une mécanique bien huilée pour faire du théâtre et une équipe capable d'affronter l'inconnu à chaque représentation, car ce n'est jamais le même public! (2) Ceci m'a donc inspiré ces quelques mots pour décrire cette saison qui vient :


Au TNM on tire les fils de la création, car même les classiques y sont remodelés au gout du jour. Tous des artistes que nous saluons!



Notes



1. Comme ces poids servent fort probablement de contre poids aux différents décors et accessoires qui doivent être levés durant les représentations j'ai hésité à parler de poids ou de contre poids dans le texte!


2. Parlant de publics, soulignons les « matinées étudiantes » qui devraient intéresser les professeurs et les écoles. Pour renseignements : www.tnm.qc.ca/billetterie/matinees-etudiantes.html


La saison 2012-2013 :


La Douleur

DU 11 AU 22 SEPTEMBRE

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/La-Douleur/La-Douleur.html

Les Femmes Savantes

DU 2 AU 27 OCTOBRE

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Les-Femmes-savantes/Les-Femmes-savantes.html

Christine, la reine-garçon

DU 13 NOVEMBRE AU 8 DÉCEMBRE

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Christine-la-reine-garcon/Christine-la-reine-garcon.html


Le roi se meurt

DU 15 JANVIER AU 9 FÉVRIER

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Le-roi-se-meurt/Le-roi-se-meurt.html

Jocaste reine

DU 5 AU 30 MARS

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Jocaste-reine/Jocaste-reine.html

Le Chant de Sainte Carmen de la Main

DU 30 AVRIL AU 25 MAI

www.tnm.qc.ca/saison-2012-2013/Le-Chant-de-Sainte-Carmen-de-la-Main/Le-Chant-de-Sainte-Carmen-de-la-Main.html


Intouchables



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache; mettant en vedette François Cluzet, Omar Sy et Anne Le Ny.


Basé sur une histoire vraie, le récit d’Intouchables est inspiré du livre Le second souffle (éditions Bayard).


Commentaires de Michel Handfield (2012-04-16)


Philippe, riche aristocrate devenu paraplégique à la suite d'un accident de parapente, a besoin d'un aide à domicile. Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison, se présente pour faire signer son papier comme quoi il se cherche du travail et ainsi conserver ses prestations de sécurité sociale! Il le fait sans espoir et sans intérêt, car il y a longtemps qu'il a perdu ses illusions pour le travail. Mais, à sa surprise, Philippe l'engagera le lendemain.


Pourquoi?


Comme Philippe l'expliquera à un de ses amis qui s'inquiète, c'est que ce jeune n'a aucune pitié dans l'oeil ni de condescendance pour lui, ce qui le motive, car Philippe est un battant.


Mais, autant Driss aidera Philippe que Philippe l'aidera en retour. Leur différence en fera un duo qui fera que les deux hommes se dépasseront. Se développera alors une amitié sincère.


Une comédie, mais surtout un film très humain et humaniste au sens pur du terme. Un grand film sur lequel je ne veux pas m'étendre, car il y a tellement de subtilité qu'il est tout simplement à voir.



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Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Yasmine et la révolution


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?v=xMJLsxyaGxY


Yasmine rend visite à son petit copain… Mais tout ne se passe pas comme d’habitude. La révolution tunisienne du 14 janvier 2011 lui fait comprendre l’importance de l’engagement politique.


Un film de : Karin Albou

Année de production : 2011

durée : 9 min

Pays : France

Langues : Français

Avec : Lisa Makhedjouf, Sid-Ali Liman, Karim El Handouz


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-12)


On assiste à la prise de parole de la femme! D'elles viendra le changement? Probablement, si elles amènent les gars qui les entourent au changement et que cela s'étend par contamination! Mais, certains traditionalistes ne veulent pas de ce changement et, pour eux, la révolution en cours est l'occasion de revenir aux valeurs traditionnelles de l'Islam! Choc en perspective, ce qui nous conduit au second film.



Laïcité Inch’Allah


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?v=9we1m86Qj0I&feature=player_embedded


Aout 2010, en plein Ramadan sous Ben Ali et malgré la censure, Nadia El Fani filme une Tunisie qui semble ouverte au principe de liberté de conscience et à son rapport à l’Islam…Trois mois plus tard, la Révolution tunisienne éclate, Nadia est sur le terrain. La Tunisie, ayant insufflé le vent de révolte, est à nouveau le pays laboratoire quant à sa vision de la religion. Et si pour une fois, par la volonté du peuple, un pays musulman optait pour une constitution laïque? Alors, les Tunisiens auraient vraiment fait « La Révolution ».


Nadia El Fani participe à de nombreux tournages au poste d’assistante à la réalisation, notamment avec Roman Polanski, Nouri Bouzid et Romain Goupil. En 1990, elle réalise son premier court-métrage, Pour le plaisir et crée à Tunis une société de production Z’Yeux Noirs Movies. Proche des groupes de femmes militantes, elle réalise Femmes leaders du Maghreb en 1993. En 1996, elle coproduit un long-métrage documentaire sur la Canadienne Louise Carré, Mon cœur est témoin. En 2002, elle obtient une mention spéciale au festival Vues d’Afrique pour son film Bedwin Hacker.


Un film de : Nadia El Fani

Année de production : 2010

durée : 75 min

Pays : France - Tunisie

Langues : Français, Arabe

Sous-titres : Français, Anglais


Commentaires de Michel Handfield (2012-05-12)


Le peuple veut faire sauter le pouvoir : « Dégage! » Mais, après, qu'arrivera-t-il? Qui prendra la place laissée vide? Si les jeunes veulent une réforme, les islamistes veillent au grain: notre constitution est le Coran! Ils attendent le vide pour le combler! C'est pour cela qu'il faut mettre la liberté de conscience dans la constitution; se doter d'une constitution laïque!


Ce sera difficile, car la religion musulmane est imposée en Tunisie. On a ainsi droit à la prière sur toutes les chaines de télé, sauf quand il y a du foot (soccer) : l'opium du peuple! Aller manger durant le ramadan, c'est comme aller au sexshop! On fait attention de ne pas être vu ou l'on s'autocensure par peur d'être agressé. On passe ainsi du monde arabe au monde arabo musulman : un changement qui marginalise les autres choix, comme les autres religions, la laïcité, et, pire encore, l'athéisme! On va vers une pensée unique malgré la révolte, car le discours islamiste passe dans les quartiers populaires et les régions rurales, bref chez une majorité qui se cherche des guides!


Ces deux films montrent que la révolte, prometteuse pour les élites intellectuelles, une fois prise en main par des guides spirituels et moraux pourra avoir des effets contraires à ceux escomptés et même entrainer un repli vers davantage de fermeté et de conservatisme que d'ouverture et de liberté! Se révolter sans préparer l'atterrissage peut être contreproductif, ce qu'ont oublié nos étudiants d'ici dans leur idéalisation du printemps arabe, car s'ils se sont défaits d'un régime dictatorial, il n'est pas sûr qu'ils ont gagné LA liberté!



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