Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 14 no. 6, du 2012-06-05 au 2012-07-19.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

7355, boul St-Michel

C.P. 73580

Montréal H2A 2Z9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office (www.openoffice.org), auquel s'ajoute maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.






Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Que me reste-t-il?

Non à l'usine de compostage à St-Michel

Google délivrez nous du mal! (Suivi d'un Addenda : Je vous ai eu!)

Je suis un libéral de centre gauche, anarcho social et vert... en équilibre!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Hangar prise 2 (2012-07-15)

Lu sur cyberpresse (2012-07-11) : « Revenu Canada réduit ses enquêtes sur les criminels »

Moins de textes cet été (2012-07-07)

Cinéma dans la rue (2012-06-06)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


Un amour de jeunesse

Omertà

Cloclo: la légende de Claude François

Et maintenant on va où?

Les adieux à la reine

Toi, moi et les autres

Rebelle

POULET AUX PRUNES

COSMOPOLIS

Bienvenue à bord


Communiciné!


- Suite aux récentes coupures dans la culture plusieurs artisans et organismes se mobilisent pour l’événement CINÉMA DANS LA RUE



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


Que me reste-t-il?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Éditos : www.societascriticus.com


Un commentaire photographique de Michel Handfield (2012-07-15)


Comme piéton, avec ma conjointe, je remarque que de plus en plus de vélos circulent sur les trottoirs à Montréal. Mais, comme cycliste, je comprends pourquoi. C'est que la ville nous enlève de plus en plus notre espace, au point qu'on se sent parfois en totale insécurité dans la rue.


Il y a ces trottoirs si avancés qu'ils nous forcent à nous déplacer dans le flot circulation à certains coins de rue, mais il y a surtout ces trottoirs double et triple largeur qui font en sorte que ma bande cyclable, où je circulais autrefois, n'existe plus! Elle est maintenant sur le trottoir! Alors, je circule où?







Je suis littéralement déporté dans la voie des automobiles, des camions et des autobus! J'ai d'ailleurs pris cette photo sur une rue de Montréal, et en bixi (www.bixi.com), pour bien montrer que je n'ai pas un vélo d'une largeur excessive! Mais, je suis littéralement dans la voie des automobiles, preuve à l'appui! Pas très sécuritaire à certaines heures.


En fait, si je veux récupérer l'espace qui m'a été enlevé, je me dois de prendre le trottoir, car l'espace que j'avais autrefois, il est là maintenant! Je ne sais pas quels génies planifient cela, mais ils ne doivent pas faire de cyclisme urbain! Et j'imagine que si j'envoyais mon CV pour occuper le poste, on me dirait qu'il me faudrait être urbaniste ou ingénieur, mais certainement pas sociologue! Pourtant, la ville, c'est d'abord un milieu social! C'est pour cela que j'écris à compte d'auteur, faute d'un emploi dans mon domaine, pendant que d'autres sont payés pour nous parler de sécurité ou faire de telles aberrations!




Non à l'usine de compostage à St-Michel



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Éditos : www.societascriticus.com



Un commentaire de Michel Handfield (2012-07-12)


Depuis quelques mois, le quartier St-Michel est mobilisé contre l'implantation d'une usine de compostage dans le quartier. Pétition et assemblées publiques sur le sujet ont eu lieues.


Pour ma part, j'avoue ne pas avoir signé cette pétition, car si on est contre le « centre de compostage d’une capacité de 29 000 tonnes par an en bâtiments fermés et en andains couverts », on fait néanmoins le « compostage en plein air de résidus verts » sur ce site depuis des années. (1) Difficile alors de dire qu'on est contre le compostage. Mais, on est contre une forme de compostage qui peut avoir des effets négatifs en milieu à forte densité humaine comme le sont les abords du site en question. J'ai par contre suivi le dossier, car l'environnement me tient à cœur et je suis plutôt favorable au compostage. Je fais d'ailleurs mon compost dans ma cour, mais sans matières putrescibles, car je suis conscient d'être en milieu fortement peuplé et je ne veux pas avoir d'odeurs ni que mes voisins en aient! Simple logique. Si je suis capable de l'appliquer, je me demande pourquoi nos élites ne sont pas capables d'en faire autant. Que leur manque-t-il?


À la réunion du 20 juin dernier, Alan De Sousa venait écouter les citoyens! Dans les faits, il a davantage agi comme une courroie de transmission du projet de la ville, car les doléances micheloises n'ont pas semblé trouver un terreau fertile de son côté. Mais, le journal de St-Michel (2) a très bien relayé l'insatisfaction citoyenne et je n'ai pas crû bon en parler jusqu'à ce jour. Si j'en parle maintenant, c'est qu'une nouvelle Française me permet de revenir sur le sujet en montrant que ce débat n'est pas que local.


Au préalable, il me faut cependant vous mentionner les trois remarques que j'ai faites à cette assemblée d'information, car elles prennent alors tous leurs sens :


- Si on produit davantage de compost, mais qu'on réduit les terres agricoles de la région métropolitaine, avec l'urbanisation accrue, on fera quoi avec ce compost? De l'agriculture urbaine ou de l'exportation vers la Chine?


- Pourquoi diviser le processus en deux, une partie étant faite plus à l'est (usine de biométhanisation de Montréal‐Est) pour être ensuite transportée, par camion, au site de St-Michel pour y finir le processus? N'est-ce pas là contreproductif en terme d'écologie, vu les gaz à effet de serre produit par le transport?


- Si ce compost est une ressource comme l'affirme M. De Sousa, ça rapportera combien au quartier en terme d'argent ajouté à nos budgets, car on est un quartier sous-financé par rapport à d'autres quartiers de Montréal? Et là, la réponse de M. De Sousa fut étonnante : ça ne rapportera pas et on va même être déficitaire!

Mais, pourquoi en parler maintenant et pas avant? C'est qu'il y a quelques jours Rue 89 a publié un texte intéressant sur le sujet, « Faire de l’engrais avec nos ordures ménagères, la fausse bonne idée » (3), qui rejoint les préoccupations que j'avais exprimées à cette réunion publique. Ainsi, en France, Roger Beaufort, du bureau d’études Horizons (4), rapporte que :


« Sur les 250 000 tonnes de “compost” produit, combien est réellement utilisé dans l’agriculture? A Montpellier ou Fos, seulement 10% en 2010, le reste repart en décharge car il n’est pas à la norme. » (5)


C'est dire que cette idée devrait être davantage réfléchie avant d'être implantée à grande échelle. En boutade, j'avais d'ailleurs dit à M. De Sousa que « si on enfouit ces déchets, peut-être aurions-nous du pétrole dans quelques millions d'années! Avec sa rareté, cela devrait rapporter gros pour les futurs montréalais! »


Mais, en fait, on devrait plutôt repenser l'offre de produits consommables pour contrer la surconsommation. Ainsi, dans les produits alimentaires, il en coute souvent moins cher d'acheter un format géant et d'en jeter le quart ou le tiers à la fin que d'acheter un format régulier et de moins produire de déchets putrescibles par la suite! Et on ne parle pas ici du suremballage et de la surproduction qui se termine trop souvent au dépotoir! Ce sont d'abord les normes de production qu'il faudrait revoir pour produire moins de déchets à la source. Mais, cela, qui en parle? Les verts et Societas Criticus!



Postface


À souligner que deux jours après cette réunion, La Presse nous apprenait que la ville de Montréal « ne revient pas sur son choix de construire un centre de compostage au Complexe environnemental de Saint-Michel, mais attend de confirmer l’emplacement de celui du secteur ouest avant d’entreprendre sa construction. » (6) Alors, qu'est venu écouter M. de Sousa? Rien! Ce n'était qu'un passage obligé pour faire bonne figure.



Notes



1. Rapport de l'OCPM, 2012, Centres de traitement des matières organiques, p. 7. Pour le rapport, voir http://ocpm.qc.ca/sites/default/files/rapports/rapport-tmo.pdf


2. www.journaldestmichel.com/Actualité/2012-04-23/article-2961933/Alan-De-Sousa-fait-la-sourde-oreille/1


3. Sophie Verney-Caillat, 7/07/2012, Dans ma poubelle : Faire de l’engrais avec nos ordures ménagères, la fausse bonne idée, in Rue89 : www.rue89.com/rue89-planete/2012/07/07/faire-de-lengrais-avec-nos-ordures-menageres-la-fausse-bonne-idee-233644


4. www.bureau-horizons.org


5. Sophie Verney-Caillat, Op. Cit.


6. Charles Côté, Centre de traitement de déchets organiques : Solution de rechange dans l’ouest, in La Presse, 22 juin 2012, p. A 13











Google délivrez nous du mal!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, M.Sc. (Lundi 2 juillet 2012)


D'abord, voici un message reçu par courriel aujourd'hui. Mon commentaire suivra!


« Si par bonheur, les Chinois adeptes de Feng Shui ont raison...! Cette année, juillet a 5 vendredis, 5 samedis et 5 dimanches!

Julia 2012

Lunes

Martes

Miércoles

Jueves

Viernes

Sábado

Domingo





1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31


Ça n'arrive que tous les 823 ans
On appelle ça le calendrier de la Chance !
Envoie à tes amis et du recevras de l'argent dans 4 jours

D'après les Chinois adeptes de Feng Shui celui qui ne l'envoie pas, restera à jamais pauvre


Moi, je tente ma chance!


Si c'est vrai, j'en aurai fait l'expérience, ça ne me coûte rien, alors tente ta chance, toi aussi! 
»


Désolé de vous décevoir, mais le 1er juillet était un dimanche et non un vendredi comme sur votre calendrier! On est aujourd'hui le lundi 2 juillet 2012!


En fait, le mois en question était juin en 2012! Puis, j’étais là la dernière fois où c’est arrivé: en juillet 2011 et même la fois d’avant: octobre 2010. Les mois ayant 30 ou 31 jours et les semaines 7 jours, on a donc quelques mois de 4 semaines et 3 jours, donc quelques possibilités d’avoir 5 vendredis, 5 samedis et 5 dimanches! Ce n’est pas de la magie, mais de la probabilité.


Par contre, si dans les 823 prochaines années vous prenez la peine de vérifier l’information avant de la renvoyer à tout le monde de votre bottin, ça, ça sera de la chance! Google, ça sert justement à vérifier cela avant de polluer l’internet par tous ces messages insensés. Si tout le monde qui reçoit ces messages prenait la peine de les vérifier avant de les renvoyer, ça aiderait à combattre ces pourriels qui polluent nos boites de courriels. D’ailleurs, si vous ne le savez pas, il existe une loi anti-pourriel au Canada: http://combattrelepourriel.gc.ca.


Alors dites 3 fois « Google délivrez nous du mal! » pour vous faire pardonner!


:-)


Addenda (2012-07-03)


Je vous ai eu!


Juin ne comprend pas 5 vendredi, samedi et dimanche, car il ne compte que 30 jours. En fait, « tous les mois de 31 jours commençant par un vendredi possèdent 5 vendredis, 5 samedis, 5 dimanches » nous apprend yopai sur le site de hoaxbuster.com. (1)


En fait, ce qui est intéressant, c'est de savoir comment je me suis trompé. J'ai regardé sur mon calendrier Yahoo qui va du lundi au dimanche et j'ai vu que le 1er juin était un vendredi. « Yahoo, en v'là un », sauf que je n'ai pas pensé qu'il n'avait que 30 jours! Donc, le dernier dimanche était le 1er juillet. Pourtant, je le savais puisque je l'ai écrit dans mon texte! Mais, il était tard.


Je l'ai réalisé ce matin en déjeunant devant mon bon vieux calendrier papier! C'est signe que le papier a encore sa valeur! Autre chose que nous apprend le papier, c'est que la semaine commence le dimanche! Donc, 3 jours qui se suivent dans la même semaine devraient être soit les jeudis, vendredi et samedi ou dimanche, lundi et mardi! Mais, pour les amateurs des vendredis, samedi et dimanche, il n'y en pas en 2012. En tous cas, je n'en ai pas vu en passant mon calendrier en revue. Il faut attendre mars 2013 pour voir cela, puis aout 2014. Mais, pas 823 ans!


Bref, la substance de mon texte demeure. Vous pouvez vous amuser avec tout cela, mais de grâce, n'envoyez plus ces pourriels!


Note


1. www.hoaxbuster.com/forum/hoax-les-sacs-d-argent



Je suis un libéral de centre gauche, anarcho social et vert... en équilibre!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Éditos : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (1) (2012-06-12)


« Si nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préfèrerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible. » Malatesta (2)



Je fais sonner ma casserole assez souvent et j'affiche le carré noir, car je porte le deuil de la démocratie depuis la loi 78 au Québec et les coupes dans les arts, la culture et les sciences par le gouvernement de Stephen Harper. L'État ne peut ainsi se déresponsabiliser pour s'en remettre au privé, car nous sommes des citoyens et non des clients. Pour certains ce ne sont là que des mots, mais ils sont chargés de sens et ne sont surtout pas des synonymes.


Je ne suis pas pour la violence qui cache le message, ni pour la vérité absolue, car elle n'existe pas! Bref, on peut manifester et proposer des idées, mais pas tout casser au nom de notre vérité! Cela inclut les casseurs de la rue, mais aussi les gouvernements qui changent des lois qui faisaient consensus jusque-là; comme celles finançant des organismes scientifiques, environnementaux et communautaires visant la défense des droits citoyens contre la machine étatique et les grandes entreprises, car le simple quidam ne peut faire le poids sans ces organismes de défense à ses côtés! (3) Ils sont un bien public nécessaire à la démocratie. (4) Même Noam Chomsky, si anarchiste soit-il, reconnait qu’il faut « renforcer des éléments de l’autorité d’État qui, bien qu’illégitimes sous des aspects fondamentaux, sont aujourd’hui nécessaires de façon critique afin de faire pièce aux entreprises de « démantèlement » des progrès accomplis pour étendre la démocratie et les droits de la personne ». (5)


Par contre, je suis pour un capitalisme libéral et social, comme le modèle rhénan (6), qui, d'une part, permet à la créativité et à l'inventivité de s'exprimer, mais qui, d'autre part, assure aussi un filet de protection sociale pour les individus les moins favorisés par le système économique. Si, dans ce système, on y retrouve des entreprises privées, il doit aussi y avoir de la place pour un système public fort; des organismes sans buts lucratifs, soutenus par du bénévolat, des dons et l'État; et des entreprises coopératives et d'économie sociale, car c'est cette multiplicité des formes d'entreprises qui empêche une trop grande concentration du pouvoir économique dans les mains de quelques-uns et qui assure une certaine justice sociale.


C'est dire que je ne suis pas contre un impôt progressif, car il ne défavorise personne s'il est perçu dans un but de redistribution équitable. Mais, s'il sert à récompenser les amis du régime, c'est une tout autre histoire. Un penseur libéral de la première heure l'a très bien expliqué au XVIIIe siècle et sa pensée est toujours valable aujourd'hui :


« Tout État est affaibli par une trop grande disproportion entre les citoyens. Chacun, si c'est possible, devrait jouir des fruits de son travail, par la pleine possession de tout ce qui est nécessaire à la vie, et de plusieurs des choses qui la rendent agréable. Nul ne peut douter qu'une telle égalité soit ce qui s'accorde le mieux avec la nature humaine et qu'elle ôte bien moins au bonheur du riche qu'elle n'ajoute à celui du pauvre. Elle augmente aussi le pouvoir de l'État, et elle est cause que les taxes ou impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là où les riches s'engraissent sur le dos d'un petit nombre, il faut que leur contribution aux nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les richesses sont répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque épaule, et les taxes n'apportent pas de différence bien sensible dans la façon de vivre de chacun. » (7)


Dans cette optique, je ne peux être contre le Grand-Prix du Canada s'il sert une évolution de l'automobile en termes d'avancement technologique, de sécurité et d'efficacité pour le bien de tous, certaines de ces innovations se trouvant plus tard tant des les véhicules bas de gamme que de transport public par exemple! (8) Par contre, s'il sert une industrie sans retombée pour la majorité, je peux au moins mettre en doute l'injection de fonds publics dans l'aventure tout en laissant les gens libres d'y assister s'ils en paient le prix! J'ai droit à mes choix et eux aux leurs, ce qui n'empêche pas le dialogue entre nous pour changer des choses avec le temps, car la démocratie a une certaine lenteur d'exécution inhérente qui lui permet de poser des gestes réfléchis. Inversement, la dictature agit rapidement, sur des coups de tête, car elle croit avoir la vérité. Elle est incarnée dans le chef et l'idéologie!


De dire que les autres points de vue n'existent plus, ce n'est pas de la démocratie, mais de l'idéologie. C'est ce que fait le parti conservateur à Ottawa et, dans une moindre mesure, le parti de Jean Charest à Québec, tout comme le font certains groupes d'extrême gauche et anticapitalistes qui préfèrent intimider et faire peur plutôt que de dialoguer! On le voit avec les briseurs dans certaines manifs à Montréal : c'est comme s'ils avaient peur que leurs idées ne passent pas la rampe des débats démocratiques alors ils saccagent pour saccager et faire taire les opposants! Le débat se polarise : « vous êtes avec nous ou contre nous » comme l’a dit un certain George W. Bush en septembre 2001! Pourtant, il y a d'autres voies, mais on veut les faire taire tant du bord de l'État que des manifestants! S'ils ne peuvent convaincre que par la peur et la casse, que ce soit par des lois matraques; le démantèlement des institutions d'État, au nom d'économies factices; ou le pillage et le saccage des commerces et des institutions montréalaises; c'est qu'ils sont vraiment faibles au niveau des idées! (9) De quoi s'en écarter.


Notes


1. Photo prise au gym Fit for life (www.tongym.com) par ma conjointe, Sylvie Dupont.


2. Malatesta, E., « L'Agitazione », Ancône, Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in Guérin, Daniel, 1999, Ni Dieu ni Maître, Paris: FM/petite collection Maspero, tome II, p. 9. Par contre, on aura remplacé 1897 par 1967, ce qui est une erreur par rapport à l'édition de 1970, où on trouve ce même texte à la page 9 du tome III. Ce texte est aussi reproduit dans Chanlat, Jean-François, et Séguin-Bernard, Francine, 1983, L'analyse des organisations une anthologie sociologique, Tome 1, Les théories de l'organisation, Québec: éditions Préfontaine Inc.


3. À la place de m'étendre sur le sujet, voir la chronique de Manon Cornellier,

Gouvernement « Harper », in Le Devoir, 11 juin 2012 : www.ledevoir.com/politique/canada/352158/gouvernement-harper


4. Surtout dans notre régime parlementaire à un tour, où la majorité gouvernementale se gagne parfois avec aussi peu que 40% du vote! Et cela exclut ceux qui n'ont pas voté, ne croyant plus à la représentativité de ce système.


5. Chomsky, Noam, 2002, Le pouvoir mis à nu, Montréal: écosociété, p. 46


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme_rhénan. Sur le sujet, lire le livre de Michel Albert, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil. Nous en avons aussi parlé dernièrement dans notre texte sur le film Cosmopolis de David Cronenberg.


7. Hume, David, La liberté comme nécessité historique, p. 63 in Garandeau, Mikaël (Textes choisis & présentés par), 1998, Le libéralisme, Paris : GF-Flammarion, coll. Corpus


8. Sur les améliorations de l'automobile dues à la F-1, voici ce qu'on pouvait lire dans Le Devoir en 2004 :


« Depuis le début des années 1980, plusieurs concepts ou procédés ont été essayés par les équipes de Formule 1 afin d'augmenter la vitesse et les performances, puis, de cinq à sept ans plus tard, ont été transposés à l'automobile de masse. L'injection électronique d'essence, l'allumage direct, la distribution à programme variable, les freins antiblocage, la suspension active, les commandes électroniques de conduite et le contrôle de la traction sont maintenant des équipements courants sur plusieurs voitures d'entrée de gamme. » Mais, de poursuivre l'auteur plus loin, « Depuis le milieu des années 1990, la Fédération internationale de l'automobile a banni plusieurs technologies, telles que les freins ABS et le contrôle de la traction, pour réduire la vitesse, mais plus souvent l'écart entre les équipes de tête et le reste du peloton. » (Jean-François Ferland, Innovations - La Formule 1, vraie reine des technologies?, in Le Devoir, 9 juin 2004 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/56472/innovations-la-formule-1-vraie-reine-des-technologies)


Alors, la F-1 demeurera-t-elle un banc d'essai encore longtemps ou deviendra-t-elle juste une formule de spectacle? Voilà la question.


9. J'ai l'impression d'avoir déjà écrit, lu ou entendu cette formule, d'où l'italique au cas où elle ne serait pas de moi ou que j'en partagerai la paternité avec d'autre!



Index


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter et/ou Facebook alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un événement par exemple. Pour la mise en ligne sur cette page, des corrections ont parfois dû être faites, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du médium que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un événement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent de l'orthographe et de la ponctuation.



Hangar prise 2

Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com (2012-07-15)


À qui s'inquiétait de mon hangar, voici ce qui en reste. Pour la suite j'attends un cousin, mais je fais d'autres travaux!




Lu sur cyberpresse (2012-07-11) : « Revenu Canada réduit ses enquêtes sur les criminels »


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


À qui ça va plaire? Le contribuable qui voit une économie ou le criminel? Dis moi qui t'm, je te dirai qui tu es! Lire www.lapresse.ca/actualites/201207/10/01-4542534-revenu-canada-reduit-ses-enquetes-sur-les-criminels.php



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com (2012-07-07)



Moins de textes cet été, car je fais du travail manuel! Ça repose le cerveau!



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 6, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Mis sur mon fil Twitter et sur Facebook (Michel Handfield, 2012-06-06)



Manif en préparation pour sauver la cinérobothèque (onf) Montréal (7:19 PM - 6 Juin, 12 via Twitter for Android)





La manif « cinéma dans la rue » a pris la rue! En direct de l'ONF (8:01 PM - 6 Juin, 12 via Twitter for Android)




Hyperliens


Les gens sont invités à manifester leur appui au cinéma en signant la pétition en ligne :

www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3109/index.html


Suivez CINÉMA DANS LA RUE sur Facebook :

www.facebook.com/events/432624373422879


ONF : www.onf-nfb.gc.ca



Index



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Index


AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


Index


DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)



Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Camille a 15 ans, Sullivan 19. Ils s'aiment d'un amour passionnel, mais à la fin de l'été, Sullivan s'en va. Quelques mois plus tard, il cesse d'écrire à Camille. Au printemps, elle fait une tentative de suicide.


Quatre ans plus tard, Camille se consacre à ses études d'architecture. Elle fait la connaissance d'un architecte reconnu, Lorenz, dont elle tombe amoureuse. Ils forment un couple solide. C'est à ce moment qu'elle recroise le chemin de Sullivan.…


Le troisième film de la jeune réalisatrice Mia Hansen-Løve aborde à nouveau les thèmes de la séparation, de la force des sentiments, de la solitude et du destin et peut ainsi être considéré comme le dernier volet d’une trilogie. UN AMOUR DE JEUNESSE met en vedette les jeunes acteurs Lola Creton (Barbe bleue) et Sebastian Urzendowsky (Les chemins de la liberté), ainsi que l’acteur norvégien Magne Havard Brekke. La réalisatrice retrouve celui-ci après leur collaboration dans Le Père de mes enfants.


Commentaires de Michel Handfield (2012-07-19)


Un film psychosocial qui pose la question de l'amour, de la passion et de la raison. Une passion à 15 ans peut-elle survivre au temps au point de revenir aussi forte quelques années plus tard? Au risque de défaire une nouvelle vie? Voilà la question que pose ce film au regard de Camille.


Mais, à un autre niveau, cela pose la question de l'amour à un âge différencié. Même s’il n'y a pas une si grande différence entre 15 et 19 ans, dans certains pays ce pourrait être considéré comme un adulte et une enfant alors que dans d'autres cultures, ce serait totalement acceptable. Au Canada, cela n'aurait soulevé aucune question autrefois, mais, aujourd'hui, avec l'arrivée des conservateurs, je me demandais si c'était légal! En effet :


« La modification à l'article 150.1 du Code criminel, adopté en mai 2007 à l'instigation des conservateurs, signifie que dorénavant, les adultes qui auront des relations sexuelles avec des garçons ou des filles de 14 et 15 ans pourraient faire face à des accusations criminelles. » (1)


Par contre, « une disposition exemptant les partenaires qui ont moins de cinq ans de différence entre eux » a été aménagée! (2) Ce serait donc encore légal ici (3), mais de justesse, alors que les parents n'ont pas l'air de trop se formaliser de cette relation, quoi que la mère s'en fasse sur l'humeur de sa fille depuis qu'elle vit cette passion. Différences culturelles. C'est peut-être là l'aspect social le plus important de ce film.


Au plan cinématographique, on suit une jeune fille qui ne semble pas avoir vieilli malgré le temps qui a passé. Symbolique que certaines personnes demeurent fixées à leur adolescence. Mais, comme cela semble vrai de tous les personnages, ce peut aussi être une façon d'attirer notre attention sur leur cheminement psychologique, comme si on avait volontairement figé le changement physiologique des personnages pour cela. En effet, ils n'ont pas vieilli! Mais, plus terre-à-terre, ce peut n'être que pour des considérations de temps et de budget de tournage! Si tel est le cas, cela a néanmoins un mérite collatéral comme je viens de le souligner. Au spectateur de se faire une idée.


Notes


1. Radio-Canada/nouvelles/société, « L'âge légal passe de 14 à 16 ans », 30 avril 2008 :www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2008/04/30/006-age-consentement.shtml


2. Ibid.


3. Sur les changements au Canada, par exemple, lire :


- Pilon, Marilyn, 1999 et 2001, ÂGE REQUIS AU CANADA POUR CONSENTIR À DES ACTES SEXUELS, Division du droit et du gouvernement : www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/prb993-f.htm


LS-550F : Projet de loi C-22 : Loi modifiant le Code criminel (âge de protection) et la Loi sur le casier judiciaire en conséquence : www.parl.gc.ca/About/Parliament/LegislativeSummaries/bills_ls.asp?lang=F&ls=c22&Parl=39&Ses=1&source=library_prb&Language=F




Omertà


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Luc Dionne


Avec Michel Côté, Patrick Huard, René Angelil, Rachelle Lefebvre et Stéphane Rousseau.


Pierre Gauthier, à la tête de Pulsar International, une agence de sécurité de haut niveau, est appelé par Gilbert Tanguay à faire enquête sur un vaste complot. Il recrute Sophie, ex-agente du Service de renseignement canadien, afin qu’elle infiltre le milieu criminel montréalais. Son mandat: gagner la confiance de Sam Cohen et Steve Bélanger, associés à la mafia italienne. Les deux hommes participent à une arnaque visant à détourner l’or qui repose dans les coffres des banques centrales nord-américaines.


Commentaires de Michel Handfield (2012-07-19)


Omertà : la loi du silence. Mais, cette fois, du côté de la police et des gouvernants... qui ont parfois des alliances douteuses. Raison d'État... oblige le silence!


On maquille bien les choses, mais certains grattent, car ils ne sont pas dans le secret et trouvent que quelque chose cloche. C'est le cas de Pierre Gauthier, cet ex-enquêteur de la Sûreté nationale, maintenant à la tête de Pulsar International, une firme de sécurité! Cela peut donner lieu à toutes sortes de situations non désirées et non désirables. Mais, si c'était voulu, car, en haut lieu, on sait comment Gauthier va réagir! Alors, si tout cela n'était que manipulation? Mais, pourquoi?


Le film part sur la piste du Pouvoir et du crime économique à travers les liens entre le Politique, la police et le monde de la mafia, car parfois l'un a besoin de l'autre pour atteindre ses buts. À preuve : les agents doubles! Cependant, il tourne les coins ronds et a quelques invraisemblances, faute de temps. C'est qu'en film on ne peut en faire autant que dans une série télé de quelques heures.


Pour ceux qui veulent revoir les personnages de cette série qui a marqué les téléspectateurs dans les années 1990, c'est l'occasion de le faire. (1) Puis, si le film a du succès, peut-être aurons-nous droit à un retour de cette télésérie. Il y aurait de quoi écrire une fiction sur des liens possibles entre l'industrie de la construction, les firmes d'ingénieurs, la mafia et le gouvernement! Naturellement, ce serait purement fictif! J'ai d’ailleurs cherché « Mafia » dans les pages jaunes de Canada 411 et j'ai obtenu le message suivant :


« Nous n’avons pas trouvé de «Mafia» dans «Montréal, QC» » (2)


Vous voyez, la mafia n'existe pas. Pure fiction! Du cinéma ou des inventions de journalistes! Mais, me semble que ça me fait penser à quelque chose...


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Omertà_(série_télévisée)


2. http://canada411.pagesjaunes.ca/search/si/1/Mafia/Montr%C3%A9al%2C%20QC?showDD=true



Cloclo: la légende de Claude François


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


De Florent Emilio Siri

Mettant en vedette Jérémie Renier

Durée : 148 minutes


Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One, est heureuse d’annoncer la sortie de Cloclo: la légende de Claude François, du réalisateur français Florent Emilio Siri (L’Ennemi intime, Otage). Le film met en vedette Jérémie Renier (Potiche, Le Gamin au vélo), Benoît Magimel (Des vents contraires, Les petits mouchoirs) et Joséphine Japy (Neuilly sa mère, Le Moine).


Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Vedette adulée et bizness man, bête de scène et pro du markéting avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…


Cloclo, c'est le portrait d’un homme complexe, multiple; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.


Grâce à une ressemblance physique évidente et à des mois d’entrainement (chant, danse, cours de batterie), Jérémie Renier incarne à la perfection Claude François. Dans la distribution on retrouve aussi Joséphine Japy en jeune France Gall et Benoît Magimel, un des acteurs fétiches de Florent Emilio Siri, qui prête ses traits à Paul Lederman, l’imprésario du chanteur. Basé sur les témoignages de l’entourage de Claude François, Cloclo: la légende de Claude François aborde aussi les côtés méconnus de l’idole des jeunes.


Commentaires de Michel Handfield (2012-07-02)


Biographie chronologique du début à la fin. Dans l'ordre, comme la vie de Claude François, car il contrôlait presque tout...


Suite au rejet de son père, car il voulait faire de la musique, il se condamnera à réussir pour lui prouver qu'il avait raison. Mais, son père ne lui parlera plus jamais à partir de ce jour où il aura quitté le foyer familial. Une motivation à travailler fort pour être celui qu'il veut devenir : Claude François écrit en lettres de feu!


Il saura se vendre et se renouveler pour rester l'idole du public; du grand public! Ce public qui achète les disques et fait bien vivre les artistes qui leur donnent ce qu'ils veulent! Il aurait pu donner des leçons de markéting à bien des gens, car il créa la machine Claude François avec ses produits dérivés et le contrôle de son image! Ce film pourrait être projeté dans les écoles de showbizness et même de bizness tout court, car il constitue une leçon de ce qu'est « se vendre »! Claude François était devenu une marque de commerce avant bien d'autres. Maintenant, il est courant de comparer les chanteurs, chanteuses et humoristes à des PME, mais à l'époque c'était nouveau. Claude François fut un des précurseurs de ce mouvement.


Cependant, ce désir de tout contrôler aura des effets contreproductifs dans sa vie privée. À trop vouloir emprisonner ses amours... il se piègera lui-même dans ce jeu et ne sera pas vraiment heureux sur le plan sentimental et personnel, car trop jaloux. Sa vie sera donc parsemée de départs et de peines. Le téléphone pleurera plus souvent qu'à son tour.


Au plan musical, c'est la montée d'un nouveau son français à la suite des Brel, Brassens et Ferré. Influencé par le son du rock britannique et de la musique états-unienne (Folk, Jazz, blues, Rock'n'roll, Funk et Disco), ce sera d'abord les traductions à la va-vite du palmarès anglo-saxon. Puis, de meilleures traductions et, enfin, de la création digne de ce nom. On aura de nouvelles mélodies françaises dans la pop. Claude François en deviendra même le maitre et connaitra la consécration avec « Comme d'habitude » repris sous le titre de « My way » par Frank Sinatra, une traduction de Paul Anka! (1)


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/My_Way



Et maintenant on va où?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Nadine Labaki


Avec Julien Farhat, Layla Hakim, Nadine Labaki, Yvonne Maalouf, Claude Baz Moussawbaa, Antoinette Noufaily


Fable, France, Liban, Italie, Égypte, 2011, 110 minutes


Le nouveau film de la réalisatrice de Caramel a pour toile de fond un pays déchiré par la guerre. « Et maintenant on va où? » raconte la détermination sans faille d'un groupe de femmes de toutes religions, à protéger leur famille et leur village des menaces extérieures. Faisant preuve d'une grande ingéniosité, inventant de drôles de stratagèmes, les femmes n'auront qu'un objectif: distraire l'attention des hommes et leur faire oublier leur colère et leur différence. Mais quand les évènements prendront un tour tragique, jusqu'où seront-elles prêtes à aller pour éviter de perdre ceux qui restent?


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-28)


Un film intéressant qui montre qu'à côté des différences, il y a aussi des convergences. Cependant, certains savent jouer sur ces différences pour diviser et manipuler au risque d'embraser ce village où chrétien et musulman vivaient en paix malgré le conflit qui grondait à l'extérieur. Ne suffit pas de grand-chose pour que les coqs s'emportent, sauf que les femmes on de la pogne et de la « jarnigoine » comme le dit une vieille expression d'ici. On les suivra donc dans leurs plans pour calmer leurs hommes : maris et fils!


Moi, ce genre de film me fait toujours me poser les mêmes questions :


- Si les religions divisent tant, pourquoi les protège-t-on dans nos chartes des droits et libertés, mais n'y protège-t-on pas la science?


- Ne devraient-elles pas se réduire qu'à une croyance personnelle au même titre que l'horoscope?


- Pourquoi ne pas inscrire sur les temples religieux le même avis que sur les paquets de cigarettes : attention, le danger croît avec l'usage!


Questions complexes, je sais, car du bien a été fait au nom de croyances religieuses, mais du mal aussi; trop pour fermer les yeux sur la question quelle que soit les croyances. Ces femmes le comprennent dans leur chair. Leur réponse aux hommes sera donc à la mesure de la chose. Un film à voir.



Les adieux à la reine


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Benoit Jacquot


Avec Xavier Doyen, Diane Kruger, Virginie Ledoyen, Noémie Lvovsky, Lea Seydoux


Drame historique, France, Espagne, 2012, 100 minutes


En 1789, à l'aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l'insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s'enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu'elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu'elle vit à ses côtés.


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-28)


Quand on dit que le Pouvoir coupe de la réalité... ce n'est pas d’aujourd’hui! Ce film en est l'illustration parfaite. Peut-être qu'une autre façon de gouverner n'aurait pas eu les mêmes conséquences! Un petit tour dans les coulisses de Versailles nous donne quelques leçons.



Toi, moi et les autres


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Audrey Estrougo


Avec Leila Bekhti, Cécile Cassel, Benjamin Siksou


Comédie musicale, France, 2011, 90 minutes


Gab a une vie rangée : une fiancée, un mariage en préparation, une famille aisée. Leïla ne s’autorise pas à vivre la sienne : des études de droit, un petit frère turbulent, une maman partie trop tôt… Alors lorsque Gab renverse le petit frère de Leïla, c’est le choc des mondes et le début d’une grande histoire d’amour qui va se heurter violemment à la réalité. Tina, la plus proche confidente de Leïla est sans papiers, sous la menace d’une reconduite à la frontière, et se fait arrêter. Alors que le monde de Leïla s’effondre, Gab est prêt à tout pour elle, même à s’opposer à son père, préfet de police. Et qui a dit que rien n’était impossible tant qu’on a de l’amour?


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-28)



Sur un banc, cette annonce : « 100 % jeune, 100 % royaliste » et surtout un site internet, « jeunesroyalistes.com », que j'ai cherché. J'ai finalement trouvé, celui-ci qui semble le remplacer : www.allianceroyale.fr/jeunes-royalistes


L'on voit rapidement que Gab est d'un milieu de droite. Avec un père est préfet de police, ce n'est pas si surprenant. Mais, la mère semble plutôt blasée, peut-être même dépressive! Quant à la fiancée, c'est un accessoire de classe! Puis, suite à un incident, il croise Leïla.


Elle, c'est l'inverse : issue de l'immigration et vivant dans un quartier populaire et multiethnique, où se côtoient immigrants et clandestins dans la bonne humeur, elle est radieuse! C'est qu'on y vit une solidarité et un savoir-être malgré les misères; surtout celles que font les policiers à la recherche des illégaux! On est dans la France de Sarkozy! Pour l'ordre, mais quel ordre?

Tout est en place pour parler de la droite et de la gauche.


D'abord, parlons de cette droite qui croit que l'humain tombera dans le mal à la moindre occasion et qu'il a besoin d'être encadré et policé en tout temps. Bref, que le mal originel n'attend qu'un relâchement des règles pour se manifester! Alors, pas étonnant que la droite soit souvent si près de la police et des groupes religieux.


Quant à la gauche, plus libérale, elle a foi en l'Homme et si elle reconnait qu'il peut faire des erreurs, elle croit aussi qu'il peut apprendre de celles-ci! Elle en laisse donc davantage passer et croit à l'éducation et à la rééducation plutôt qu'à la police et aux religieux, même si elle accepte les croyances par ouverture d'esprit. Mais, pour les autres, pas pour elle!


Le fond de ce film est donc être cette immigration qui change le visage de la France, ce qui n'est ni tout à fait positif, ni tout à fait négatif, comme le veulent les idéologues, mais plutôt nuancé! C'est que s'ils apportent de quoi où ils arrivent, ils ont aussi des choses à apprendre, ce qui s’appelle s'intégrer. Mais, attention, s'intégrer ne se fait pas tout seul, mais avec les autres, ce qui veut dire la société d’accueil! Alors, il faut les aider plutôt que de les traquer et les traiter en indésirables. Il y a là de quoi parler des problèmes et de la souffrance que vit l’immigration.


Ce sont là toutes choses dont le film parle, mais avec tant de niveaux qu'en voulant rallier tous les publics, il en trouvera difficilement un! Il y a d'abord la comédie romantique; où le prince charmant sera séduit par la pauvre Magrébine. Puis, il y a le film social qui veut attirer l'attention sur les différences gauche/droite et français/immigrants, mais de façon si stéréotypée qu'il en rebutera plus d'un, car on n'est pas trop sûr de savoir si on se trouve devant un accessoire pour camper Cendrillon dans nouveau décor ou une caricature d'une situation jugée trop injuste que l'on veut dénoncer. Enfin, que dire des parties chantées, qui viennent réduire ce film à une comédie musicale, comme s'il s'agissait là de réduire à néant une prise de position politique que la réalisation ne veut pas trop assumer! Car l'assumer pleinement c'eut été prendre position à l'aube d'une élection présidentielle française. Pour d'autres cependant, comme ma conjointe, cela vient peut-être alléger ce film, car elle a fredonné presque toutes les chansons à côté de moi.


Fascinant aussi les réactions qu'il peut susciter, car à la sortie de la salle, vendredi soir au cinéma Beaubien, 3 ou 4 personnes discutaient de la question de l'immigration et de la position socialiste versus une position de droite sur le sujet! C'est dire qu'il fonctionne malgré les critiques que j'ai lues venant de confrères plus spécialisés en cinéma. Rappelons que moi je suis sociologue de formation et que pour moi un film est un matériel d'analyse sociale, car il donne une certaine vision de la société dans laquelle il s'inscrit et de celle qui le reçoit!


En conclusion, si je me suis accroché aux questions sociales sous-jacentes à ce film, ma conjointe a fredonné presque toutes les chansons. On a donc eu un bon moment de divertissement ensemble, mais on n'a peut-être pas apprécié le même film, prenant chacun ce qui nous y plaisait le plus!


Rebelle


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



« Rebelle » met en scène un récit jusqu’ici jamais raconté, prenant place dans les régions mystérieuses et montagneuses de l’Écosse.


Merida, archère talentueuse et impétueuse, est la fille du Roi Fergus et de la Reine Elinor. Déterminée à faire son propre chemin dans la vie, Merida défie une vieille légende sacrée aux yeux des seigneurs de sa terre : le grand Lord MacGuffin, le revêche Lord Macintosh et l'acariâtre Lord Dingwall. Les actions de Merida déclenchent sans qu'elle le veuille le chaos et la fureur dans le royaume, et quand elle se tourne vers une vieille sorcière excentrique pour demander de l'aide, elle se voit accorder un souhait de mauvaise fortune. Le péril qui en découle force Merida à découvrir le sens de la vraie bravoure afin de se défaire d'une malédiction bestiale avant qu'il ne soit trop tard.


Réalisé par Mark Andrews et Brenda Chapman et produit par Katherine Sarafian, « Rebelle » est une aventure touchante mettant en scène des personnages attachants et baignant dans l’humour typique des studios Pixar.


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-22)


D'abord, au visionnement de presse, nous avons eu droit à « la luna », un court métrage intéressant et international, car l'image parle! C'est sur le passage à l'âge adulte. Très bien fait. J'espère qu'il précèdera « Rebelle » en salle.


Maintenant, passons au programme principal : « Rebelle ». Un film sur l'exemple et le destin : « Tu es une princesse, tu dois donner l'exemple! » Ta voie est déjà toute tracée et voilà ce que tu dois faire : choisir un époux parmi les prétendants que nous avons invité! Sauf que, Mérida c'est une autre génération et elle ne l'entend pas ainsi. Sous des airs de légende, on est très contemporain et on repose la question de la liberté de la femme de choisir son destin.


Certains diront peut-être que cette question est réglée, mais avec le retour de groupes religieux plus traditionnels, il faut revenir sur la question pour éduquer encore aujourd'hui, car le mariage forcé se pratique toujours, même en occident! (1) Ici, on fait donc cette éducation à travers une légende sur une princesse qui tient un peu de Robin des bois, car « les légendes mettent en lumière des vérités » comme on le dit dans le film!


D'un autre point de vue, artistique celui-là, les dessins sont superbes. Pour les paysages, on est dans le réaliste à couper le souffle. Un Renoir du dessin animé!


Note

1. Pour ceux que ça intéresse, googlez « mariage forcé » ou mariage forcé avec le nom d'un pays, comme « mariage forcé au Canada » et vous allez avoir plusieurs résultats, parfois surprenant, comme celui-ci :


« Des jeunes filles sont mariées de force à des hommes souvent beaucoup plus vieux qu’elles. Cela se passe sous nos yeux, au Québec, comme l’a constaté une équipe d’Enjeux. » (Enjeux, Marier de force, mars 2007 : www.radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau2_14078.shtml)



POULET AUX PRUNES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisation : Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Distribution : Mathieu Amalric, Edouard Baer et Maria de Medeiros


Téhéran, 1958. Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le gout de vivre. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d'attendre la mort. En espérant qu'elle vienne, il s'enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuses, qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l'ange de la mort, et nous révèlent l'avenir de ses enfants... Au fur et à mesure que s'assemblent les pièces de ce puzzle, apparait le secret bouleversant de sa vie : une magnifique histoire d'amour qui a nourri son génie et sa musique.


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-15)


On nous propose ici un conte persan. Cela se passe en 1958 à Téhéran. Une histoire de contradictions que l'on porte tous en nous : raison/passion!


Travailler ou faire de la musique? Épouser celle qui nous aimera ou espérer la passion avec une autre... qui ne reviendra pas? Chercher le bonheur ou vivre la vie que l'on a? Accepter le système ou espérer la révolution? Ce sont des questions que pose ce film en nous parlant de Nasser et de son violon; de sa femme qui l'aime tant, mais qu'il n'aime pas en retour; de son frère, Abdi, qui est communiste; et d'Elle, celle que l'on découvrira...


C'est qu'il y avait les parents, ces éteignoirs parfois! Que reste-t-il si les passions s'éteignent? Voilà la question. Sauf, qu'on ne peut vivre que de passion non plus! Voilà un constat que font parfois les parents avec raison. Alors, comment trouver l'équilibre? Il faut parfois toute une vie pour le faire et certains n'ont pas la patience d'attendre...


Un film cynique et profond, car quoi de mieux que le cynisme pour poser des questions à la vie? J'entends ici le cynisme au sens pur du terme, comme au temps de Diogène le cynique, où il s'agissait de questionner pour aller au-delà des apparences et des conventions. Le cynisme porteur du dépassement!



COSMOPOLIS de David Cronenberg


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, Paul Giamatti et Jay Baruchel


Montréal, le mardi 15 mai 2012 – Les Films Seville, une filiale d’Entertainment One, est heureuse d’annoncer la sortie de COSMOPOLIS, du réalisateur et scénariste canadien David Cronenberg (A Dangerous Method, Eastern Promises). Présenté en compétition officielle au 65e Festival de Cannes, qui se déroule du 16 au 27 mai, le film met en vedette Robert Pattinson (Saga Twilight, Remember Me), Juliette Binoche (Copie conforme, Caché), Paul Giamatti (The Ides of March, Barney’s Version) et Jay Baruchel (Goon, Good Neighbours).


Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des États-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand? Où? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.


COSMOPOLIS est l’adaptation du treizième roman de l’auteur américain Don DeLillo (Underworld, White Noise). Tous les dialogues du roman ont été conservés par David Cronenberg lors de l’écriture du scénario, qui n’a duré que 6 jours. Le film se veut donc très fidèle au roman malgré une fin réécrite par Cronenberg.


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-10)


« A rat became the unit of currency. » - Zbigniew Herbert, from the poem « Report from the Besieged City » which DeLillo read at an event in New York City on Oct. 11, 2001.


Un film particulier sur le pouvoir de l'argent! Mais, ce pouvoir est-il libérateur ou, au contraire, un piège, car il isole ses détenteurs du monde réel? Ils ne sont plus dans le même monde que les autres et en ont une vision filtrée par ceux qui les protègent de la réalité. C'est le cas avec l'argent, mais ce l'est aussi avec la grosse politique : les hommes politiques sont isolés de leurs commettants! Le président des États-Unis ne peut se promener sur la 5e Avenue comme le simple quidam qu'il était avant!


Pouvoir libérateur ou esclavagiste? Voilà la question. C'était le cas pour Elvis Presley aussi. Avec la renommée vient la perte de la liberté. En devenant intouchable, on en devient aussi intouchée, c'est-à-dire insensible. Cela est très bien illustré par cette journée d'Eric Packer, golden boy de la haute finance, qui, engouffré dans sa limousine blanche, devient de plus en plus insensible aux autres. Il vit dans sa cage et se croit libre en regardant le monde extérieur, mais c'est finalement lui qui est prisonnier, ne pouvant sortir de son monde sans risque! Et, quand il le peut, la liberté lui monte à la tête et il se croit tout permis, jusqu'à tuer comme s'il était dans un jeu vidéo!


On voit là tout le danger d'un monde créé par ces gens qui disent détruire le passé pour créer le futur, car ce futur sera pour qui? Leurs semblables ou la masse? Sur le continuum des rapports marchands aux rapports sociaux, ils sont autant des extrémistes que ceux qui voudraient la fin du capitalisme à l'autre bout du spectre, comme la CLAC actuellement (1)! En fait, il faudrait aller vers un capitalisme plus social, comme le modèle rhénan (2) par exemple, mais les solutions les plus équilibrées ne sont pas toujours celles qui frappent le plus l'imagination! On préfère parfois les solutions extrêmes, en parole du moins! Le danger est là, car les populistes jouent là dessus et la politique se radicalise sans qu'on ne sache pourquoi! Ce film est donc une fable de ce que l'on voit actuellement à Montréal.


Mais, le non-sens de ce système est que l'on travaille tous pour/dans un système qu'on ne comprend plus! Et personne ne sait quoi faire pour le changer, car ceux qui travaillent dedans n'ont pas le temps de s'arrêter pour faire le point et ceux que le système a mis de côté n'ont plus accès à ses codes – le langage particulièrement – pour être compris de ceux qui sont encore à l'intérieur de celui-ci et les mettre en garde contre certains dangers de ce système! Je ne dis pas de tout jeter, mais au moins de le réformer. Mais, même cela semble impossible. Et l'on va ainsi de crise en crise, réelle et potentielle, jusqu'à ce que ce soit LA crise tant attendue : économique, politique et environnementale tout à la fois, voir la crise d'humanité! En attendant, chacun vit ses petites crises, ses petits drames, sa fin, mais l'histoire continue... Des « bugs » qui n'empêchent pas le système de continuer. Jusqu'à quand? Voilà la question.


Notes


1. Convergence des luttes anticapitalisme -CLAC – Montréal :

www.clac-montreal.net


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme_rhénan. Sur le sujet, lire le livre de Michel Albert, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil.



Bienvenue à bord



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Éric Lavaine

Avec Lionel Astier, Gérard Darmon, Franck Dubosc, Philippe Lellouche, Valérie Lemercier, Luisa Ranieti, Élisa Servier



Comédie, France, 2011, 95 minutes


Commentaires de Michel Handfield (2012-06-10)


La vengeance de la part de la directrice des ressources humaines d'une entreprise de croisière maritime, Isabelle, à son patron et amant, qui l'a laissé tomber juste avant la croisière inaugurale d'un nouveau bateau de la flotte pour amener sa femme à sa place, est fort intéressante : elle engagera le candidat le plus nul pour le poste d'animateur sur ce bateau de croisière! Quel délice ce sera pour elle. Elle a même pris une place pour ne rien manquer du spectacle! Cependant, ce candidat montrera des qualités humaines insoupçonnées qui en feront un animateur plutôt dépareillé et dépareillant! Il ne sera plus le nul qu'il était comme si le poisson avait trouvé son eau!


Cela nous donne un film divertissant et parfois touchant, même si ce n'est pas un grand film selon les critères de la cinéphilie! Mais, pourquoi bouder son plaisir quand on peut y prendre son pied! Bon film d'été pour passer une soirée rafraichissante par temps de canicule.



Index


Communiciné!



Suite aux récentes coupures dans la culture plusieurs artisans et organismes se mobilisent pour l’événement CINÉMA DANS LA RUE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 14 no 6, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Communiqué de presse

Pour diffusion immédiate



Montréal, le 4 juin 2012 – La CinéRobothèque de l’ONF était remplie à pleine capacité de personnalités, journalistes et artisans du cinéma, présents pour participer à une occupation symbolique de ce lieu qui fermera ses portes le 1er septembre prochain. Animée par le cinéaste et enseignant Denys Desjardins, cette conférence de presse a permis de faire le point sur les effets dramatiques des récentes coupures du gouvernement fédéral sur le paysage culturel québécois.


Lors de l’événement, Denys Desjardins a rappelé que le ministère du Patrimoine canadien déjà lourdement coupé en 2008, sera amputé de 191 millions de dollars d’ici 2014-2015. Ces coupures drastiques ont contraint des organismes culturels publics comme l’ONF à mettre fin à de nombreux programmes et à fermer des lieux importants comme la CinéRobothèque et le Cinéma ONF. Cette disparition laissera un trou béant au cœur du Quartier Latin où se côtoient des institutions cinématographiques importantes, dont la Cinémathèque québécoise et l'Institut national de l'image et du son, des lieux voués à l’éducation, mais aussi à la défense, à la diffusion et à la conservation de la cinématographie québécoise. Roxanne Sayegh, directrice générale des Rencontres internationales du documentaire de Montréal, a déploré le fait qu’avec la disparition du Cinéma ONF, une vingtaine de festivals perdront un lieu de diffusion essentiel et auront de plus en plus de difficulté à présenter leurs films.



Le réalisateur de Monsieur Lazhar, Philippe Falardeau, a pour sa part souligné l’importance cruciale d’institutions comme l’ONF, Radio-Canada et Téléfilm Canada, car elles assurent un accès démocratique au patrimoine culturel et contribuent de manière marquée au rayonnement du Québec et du Canada sur la scène internationale. La cinéaste et actrice Paule Baillargeon a évoqué de son côté l’urgente nécessité pour le Québec de continuer à s’affirmer et à préserver sa singularité culturelle à travers son cinéma. Dans le même esprit, le documentariste Malcom Guy s'est dit profondément inquiet pour l'avenir de la production et de la diffusion du documentaire au Canada. Ce genre cinématographique fondateur étant dangeureusement ciblé par les récentes coupures du gouvernement fédéral au point où sa survie même est menacée.



Les artisans présents ont invité les gouvernements canadien et québécois, de même que la Ville de Montréal et les partenaires privés à participer à la solution afin que les 150 000 visiteurs qui chaque année consultaient les 10 000 films de la collection de l'ONF, une des collections les plus importantes dans l'histoire du patrimoine cinématographique mondial, puissent continuer d’avoir accès à ce lieu. Il en va de même pour les 30 000 étudiants qui annuellement venaient y suivre des ateliers sur le cinéma. À ce sujet, les citoyens sont invités à signer une pétition accessible sur le site de l'Assemblée nationale du Québec et à participer aux différentes activités organisées dans le cadre de l'événement Cinéma dans la rue.


Mardi 5 juin à 19h au Cinéma ONF :

Depuis maintenant 3 ans, DOC Québec présente une fois par mois ses 7@9 à la CinéRobothèque. Puisque sa fermeture est annoncée le 1er septembre prochain, DOC Québec a choisi pour son dernier 7@9 à l’ONF de s’associer aux actions initiées par le regroupement « Cinéma dans la rue », en proposant la projection du film Cinéma, Cinéma de Gilles Carles et Werner Nold, en présence de Werner Nold, prix Albert-Tessier 2010 et pionnier du cinéma documentaire à l'ONF. Entrée libre.


Mercredi 6 juin à 19h en face du cinéma ONF :

Pour montrer leur indignation face aux coupures draconiennes dans la culture et afin d'exprimer leur attachement aux institutions cinématographiques du Quartier Latin, les citoyens sont conviés à un Flash MOB symbolique; une longue chaîne humaine qui fera le tour du quadrilatère: de Saint-Denis à Émery, de Sanguinet à de Maisonneuve. Une pellicule de film sera remise à chacun des participants afin de les relier les uns aux autres. L'action sera filmée et durera 30 minutes, de 19h30 à 20h.


Mercredi 6 juin à 21h dans la cour intérieure de la Cinémathèque québécoise:

Après le Flash MOB, les gens sont conviés à une série de projections de films politiques sous les étoiles, en compagnie de nombreux artisans du cinéma québécois. Au programme, les participants auront la chance de voir entre autres, Les dernières minutes du patrimoine, Le Temps des bouffons et des extraits de La Nuit de la poésie.


Les citoyens sont invités à manifester leur appui au cinéma en signant la pétition en ligne :

http://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3109/index.html


Suivez CINÉMA DANS LA RUE sur Facebook :

http://www.facebook.com/events/432624373422879


Page événement PROTÉGEONS NOTRE CINÉMA (Flash MOB) sur Facebook :

http://www.facebook.com/events/113526105452839




Index