Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 15 10, du 2013-11-03 au 2013-12-04. (Cinémania et RIDM 2013)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.





Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Éditos


S'ouvrir à la lumière (Édito des fêtes)


Je conserve ma liberté de parole!


Surprise d'un lendemain de veille! (Suite des élections du 3 novembre)


Montréal, le 3 novembre 2013 : sur le résultat des élections!



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Salon du livre 2013! Mais, où était le numérique?


DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


IL ÉTAIT UNE FOIS LES BOYS


La femme corbeau (théâtre)


Notre « direct » du lancement du CD « L'été des orages » de Valérie Carpentier


Tu é Moi (Théâtre)


Fantasmes et Pouvoir! Ou commentaires Sur Le balcon, Jeune et jolie et La vie d'Adèle


La BD s'expose au musée



Les festivals!



Cinémania 2013


Pour une femme


Un château en Italie


MARIUS et FANNY


DES GENS QUI S'EMBRASSENT


Elle s'en va


Quai d'Orsay


Le passé


Grand central



Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Mon RIDM 2013


Introduction


The village - A CIDADE


La maison de la radio


NOVEMBER DAYS


Big Men


BIDONVILLE: ARCHITECTURES DE LA VILLE FUTURE






Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Nos éditos!


S'ouvrir à la lumière (Édito des fêtes)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 10, Éditos : www.societascriticus.com


Texte et photos (1) de Michel Handfield (2013-12-04)


Avant Noël existaient des festivités païennes marquant le solstice d'hiver, symbole de la renaissance du soleil. (2) Comme les jours allongent, on parle du retour de la lumière! Pas surprenant que les grandes religions fassent toutes des fêtes en cette période. C'est symbolique.


Mais, parlant de lumière, les musées, cinémathèques et bibliothèques sont les gardiens d'un passé qui nous éclaire, mais que l'on peut aussi réinterpréter à la lumière d'aujourd'hui.




Réinterpréter et remettre en cause les explications du passé à la lumière de faits nouveaux, c'est là la différence fondamentale entre les sciences et la culture d'un côté et les religions et les croyances de l'autre, les deux premières ayant la capacité de se remettre en question (3) alors que les religions et les croyances se veulent les gardiennes de dogmes quasi immuables malgré des siècles d'évolution des savoirs qu'ils soient scientifiques, humanistes, artistiques ou culturels!





En ces temps de tensions religieuses et politiques, il serait bon de visiter davantage les lieux de savoirs et de culture dans le but de donner un éclairage différent à notre monde en commençant par une ouverture personnelle à la Connaissance.



Celle-ci n'est pas réservée à une élite intellectuelle comme on veut trop souvent nous le faire croire pour nous en écarter (4), mais s'offre à tous par ces institutions que sont les musées, cinémathèques et bibliothèques. Ce sont des lieux de savoirs universels, quelles que soient nos croyances et notre spiritualité. Tout ce qu'il faut pour en profiter c'est de la curiosité et une ouverture d'esprit. Je nous souhaite donc cette ouverture pour faire face aux défis de demain.



Notes



1. La première photo est celle du pavillon Claire et Marc Bourgie, qui intègre l'ancienne Église Erskine and American de Montréal (http://fr.wikipedia.org/wiki/Église_Erskine_and_American) au Musée des beaux-arts de Montréal (www.mbam.qc.ca), et au fond de laquelle on voit le pavillon Jean-Noël Desmarais de l'autre côté de la rue Sherbrooke. Notre seconde photo est celle de la Cinémathèque québécoise (www.cinematheque.qc.ca) qui occupe les lieux de l'ancienne école Jeanne-Mance (1922), pour filles, dans l'ancien quartier Saint-Jacques (http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_dad=portal&_pageid=5677,64787602&_schema=PORTAL).



2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Noël



3. Les remises en cause scientifiques nécessitent des preuves obtenues avec méthode, une différence fondamentale d’avec les croyances. Là est toute la différence par exemple entre la théorie de l'évolution et le dessein intelligent, qui relève plutôt de la pseudoscience. Deux hyperliens sur le sujet:


- http://fr.wikipedia.org/wiki/évolution_(biologie)

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessein_intelligent



4. Dans quel but? Voilà la question. Nous contrôler peut-être, car il est plus facile de contrôler des esprits qui croient que des esprits qui doutent!



Je conserve ma liberté de parole!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 10, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-11-05)


Je devais me présenter pour le Parti Vert du Québec dans Viau, mais j'ai appris ce matin, en allant chercher les papiers de mise en candidature au bureau du parti, que le nouveau chef (Alex Tyrrell) se réservait le comté, ce qui m'a été confirmé en fin d'après-midi. Alors, bonne chance Alex... Et, moi, je conserve ma liberté de parole!



Surprise d'un lendemain de veille! (Suite des élections du 3 novembre)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 10, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-11-04)


Au moment où j'avais vérifié les résultats électoraux pour finaliser mon texte d'hier, Claude Bricault, d'Équipe Denis Coderre, menait comme conseiller de ville dans François-Perrault, mais tous les pôles n'étaient pas entrés. En écoutant Le 15-18, avec Michel C. Auger, à Radio-Canada, j'ai appris tantôt que la donne a changé par quelques votes. J'ai donc vérifié sur le site d'élection Montréal (http://election-montreal.qc.ca/) : Sylvain Ouellet, de Projet Montréal - Équipe Bergeron, aurait gagné par 8 voix! Recomptage assuré ici comme dans beaucoup d'autres districts montréalais, où les majorités sont très très minces! Une élection qui nous réservera encore quelques surprises j'ai l'impression.


Je trouve cela de valeur pour Claude, qui est impliqué dans des organismes du milieu, et pour qui j'ai voté comme candidat local. Mais, Projet Montréal, pour qui j'ai voté à la Mairie (Richard Bergeron) a quand même une vision de ville qui se tient. Finalement, me reste Anie Samson, d'Équipe Denis Coderre, qui a une majorité assez confortable pour ne pas être contestée à la mairie d'arrondissement! J'aurai donc fait 1 en 3 même si les deux partis pour qui j'ai votés ont bien fait dans les circonstances, mais pas nécessairement aux postes où je les avais choisis. Je suis donc heureux du résultat final même si je suis déçu pour quelques personnes défaites.




Montréal, le 3 novembre 2013 : sur le résultat des élections!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 10, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield



Félicitation à Luc Ferrandez sur le Plateau, même si ce n'est pas mon arrondissement, et à Annie Sanson et Claude Bricault dans le mien! D'ailleurs, j'avais fait un vote divisé, car j'ai bien aimé le travail d'Annie dans mon arrondissement et je sais que Claude est un gars impliqué, tous deux dans l'équipe de Denis Coderre. Mais, comme je suis vélo, métro et Communauto, j'ai voté Bergeron à la mairie de Montréal pour encourager ce parti à poursuivre, car je crois à l'importance de l'environnement et d'un urbanisme à échelle humaine. Mais, je ne suis pas malheureux de voir Denis Coderre à la mairie, car ainsi le maire de Québec ne pourra plus avoir toute la place. On aura nous aussi un maire avec un franc-parler! Bref, un beau résultat en fin de compte.



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Index



AVIS (révisé le 2013-06-16)


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


On ne fait pas dans la critique, mais dans le commentaire, car, par ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Commentaires livresques : Sous la jaquette!




Salon du livre 2013! Mais, où était le numérique?



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Livres : www.societascriticus.com




Textes et photos Michel Handfield (2013-11-25)



Livres électroniques (clé USB) et Salon du livre. Pour visiter, je conseille le second : www.salondulivredemontreal.com. Voilà le mot que j'avais mis sur Facebook et Twitter à l'occasion de ma première visite à cette 36e édition du Salon du livre de Montréal qui s'est déroulé du 20 au 25 novembre 2013.




Par contre, en discutant à quelques kiosques, j'ai remarqué qu'on est encore loin de la commercialisation à grande échelle du livre électronique ici. D'ailleurs, très peu de kiosques en parlent.




En trois tours au Salon, j'ai remarqué le kiosque des librairies indépendantes du Québec (www.leslibraires.ca) qui proposait son site internet où l'on peut commander en ligne. Pour ce qui est du livre électronique, on parle d'environ 100 000 titres au total dont environ 15% de titres québécois. Mais, ce ne sont pas tous des auteurs connus m'a-t-on spécifié. On a à peu près les mêmes chiffres chez Archambault (www.archambault.ca) qui avait aussi un kiosque dédié aux livres numériques au Salon du livre de Montréal. Ce sont les deux seuls kiosques dédiés à ce média que j'ai vu.









Du côté des éditeurs, le mouvement vers le numérique est très discret pour ne pas dire absent sauf quelques exceptions. La plume d'or (http://editionslpd.com), un petit éditeur indépendant, annonçait sur place la possibilité d'acheter ses livres sur clé USB directement au Salon. C'est le seul que nous ayons vu faire ça.


Québec Amérique (www.quebec-amerique.com), pour sa part, annonçait ses produits numériques dans un feuillet. Mais, pour les autres il fallait poser la question. Si certains éditeurs, comme Écosociété (www.ecosociete.org), en ont dans leur catalogue internet, on n'en voyait pas mots au Salon. Pourtant le marché des tablettes est en croissance. Comment expliquer que les éditeurs ne tentent pas d'en profiter davantage?


D'autres ne pouvaient même pas nous répondre ou ne sont pas encore rendus là. Si le livre numérique semble fort en langue anglaise, il l'est beaucoup moins en français. Et, si au Québec, il se développe, en Europe il ne semble pas encore être une grande préoccupation, car les regroupements d'éditeurs européens à qui nous avons parlé (de Belgique et de Suisse) n'avaient pas vraiment d'informations sur le sujet. Ça ne veut pas dire que les éditeurs ne publient pas certains titres en version numérique, mais ils n'ont pas senti le besoin de l'afficher ni d'en informer ceux qui les représentent. Pourtant, le livre numérique serait un atout pour plusieurs titres qu'on ne trouve pas nécessairement ici, mais qui n'en sont pas moins intéressant pour certains lecteurs. Serait-ce dans une voie parallèle?


Le numérique est pourtant une voie à prendre au plus tôt pour les éditeurs et libraires francophones. Comme lecteur d'essais, je le trouve même formidable, car en plus de pouvoir le lire sur plusieurs plateformes – cellulaire, liseuse, tablette ou ordinateur – je n'ai pas besoin de prendre de notes comme je le fais quand je lis un livre papier, car je peux faire des recherches par mot-clés au besoin par la suite.


Quant à la sécurité du droit d'auteur et de reproduction, il y aurait certainement moyen de barrer les fichiers contre les transferts à un autre lecteur sans nuire à celui qui l'a acheté, c'est-à-dire de l'installer sur plus d'une plateforme à la fois ou de le transférer sur un nouvel appareil par exemple! On pourrait ainsi lier les 6 premiers chiffres de la carte de crédit ou de débit de l'acheteur à la barrure numérique du livre! Pas sûr que les gens donneraient une partie de leur numéro de carte en même temps que leur livre! Et, s'ils donnaient le fichier à des amis, le premier chapitre pourrait être libre de lecture, mais la personne devrait payer des droits en ligne pour débarrer l'ouvrage dans son intégralité. Ça pourrait devenir un outil de markéting viral dans certains cas, notamment pour de nouveaux auteurs.


En art...


Si j'ai parlé de l'utilité du format électronique pour les essais, que dire pour les livres d'arts, si volumineux! Avec les appartements dont le prix s'accroit à mesure qu'ils rapetissent, l'espace pour y placer beaucoup de livres devient un luxe. Mais, le livre électronique ne prend pas de place. Alors, les musées et éditeurs de livres d'arts devraient regarder ce type de support avec attention même s’ils ont des craintes vu la reproduction possible des œuvres. Remarquez qu'avec la qualité des numériseurs et appareils photo numériques qui ne cessent de s'accroitre, même le livre papier n'est pas à l'abri des reproductions de qualité.


Pourtant, en plus des protections dont nous parlons plus haut, il y aurait moyen de faire plus pour les livres d'arts. Quand, autrefois, je copiais un extrait de mon dictionnaire électronique pour le citer, celui-ci mettait automatiquement une note de copyright suivant la citation choisie. (1) Naturellement, je pouvais choisir de l'enlever ou de la mettre en note de bas de page, ce que je préférais. Mais, j'avais une incitation à le faire correctement. Les livres d'arts en format électronique pourraient faire la même chose pour le texte, mais avoir un filigrane inaltérable sur les photographies d'œuvre par exemple. Les références habituelles au bas de l'image pourraient aussi être incluses dans le format image, incluant les copyrights et les droits concernant l’œuvre, donc difficilement séparable de la reproduction. La qualité image pourrait aussi être équilibrée pour bien paraitre à l'écran, mais être de piètre qualité à l'impression. Techniquement c'est possible. Alors, un peu de créativité, car le livre électronique est une voie de l'avenir et il ne faut pas attendre que ce soit les autres qui monopolisent ce marché pour s'y investir même dans le livre d'art.


Quant au livre universitaire...


À ma troisième visite au Salon j'en ai profité pour jeter un regard particulier aux livres universitaires, car un article du Devoir de cette fin de semaine a attiré mon attention sur le fait que...


«Reflet de ce déclin du livre papier, les bibliothécaires investissent désormais massivement dans les ressources électroniques. À l’Université Laval, 70 % des acquisitions sont des ouvrages numériques, et aux universités de Sherbrooke et McGill, c’est environ 80 %. À l’UQAM, c’est 77 %… alors qu’il y a pourtant à peine cinq ans, c’était moitié-moitié. » (2)


Il faut donc que les éditeurs universitaires francophones publient en format numérique sinon nos universités offriront de moins en moins de livres en français dans leurs bibliothèques me suis-je dit! C'est d'ailleurs ce qui m'a fait retourner une troisième fois au Salon du livre même si mon texte était presque terminé. Et là, j'ai d'abord été voir la section des Presses universitaires de France (www.puf.com), car j'avais déjà demandé un titre en numérique pour faire un « commentaire livresque » et on m'avait répondu que si je pouvais l'avoir en version papier, il n'était pas disponible en version numérique! Alors, si les bibliothèques universitaires achètent majoritairement des livres numériques et que les Presses universitaires de France et d'autres grands éditeurs ne sont pas présents dans ce marché, ça voudra dire une anglicisation de nos bibliothèques universitaires à court et moyen terme.


On peut se rassurer, car PUF a des titres numériques! Cependant, ces livres passent par un autre réseau : celui de la « librairie immatérielle »: http://librairie.immateriel.fr. (3) C'est comme si le réseau de l'édition traditionnelle était coupé de celui du numérique. C'est là qu'il y a problème au lieu d'unir leurs forces.


Inversement, dans ce retour au Salon pour voir les éditions universitaires, j'ai remarqué que les Presses de l'Université du Québec (www.puq.ca) n'avaient pas ce problème. On affichait même un avis spécifiant que « Tous nos livres sont disponibles en version numérique » sur le présentoir. Bravo!


Mais, le cas le plus surprenant m'est arrivé chez Gallimard (www.gallimard.fr), où l'on trouvait les Presses de l'Université de Montréal (www.pum.umontreal.ca) qui n'affichaient pas que plusieurs de leurs titres sont disponibles en version électronique. En passant cette remarque à un représentant, il m'a dit que tout le catalogue de Gallimard est en processus de numérisation et que ce devrait être complété en 2014! Plusieurs titres sont donc déjà disponibles, m'a-t-il avoué. Pourtant, ce n'est pas publicisé! Ce devrait l'être, mais c'est comme si on séparait l'édition électronique de l'édition papier. On doit parler de livres peu importe le support ou le format! On ne sépare pas le grand format du format de poche alors on ne devrait pas davantage séparer le format numérique du format papier selon moi! Le livre est un genre de publication, pas que du papier!


Je pourrais dire la même chose des Presses de l'Université Laval (www.pulaval.com) où je n'ai pas vu un mot de leurs éditions électroniques pourtant assez nombreuses. Et, que dire de l'Université de Sherbrooke qui avait un kiosque sur une formation en édition, mais rien sur les Éditions de l'Université de Sherbrooke (www.usherbrooke.ca/leseditions) elles-mêmes! Quand on dit « cordonnier mal chaussé »...


Conclusion


Quant à l'existence d'un Salon du livre dans l'avenir s'il y a davantage de livres électroniques, il aura encore sa place pour deux raisons toutes simples :


1) Certaines personnes aimeront toujours les livres papier;


2) Les lecteurs aimeront toujours tâter la marchandise avant d'acheter, alors ils viendront y tâter et feuilleter le livre, mais le commanderont en version électronique. Il y a peut-être là quelque chose de salvateur pour les libraires si on leur permet de vendre le livre directement par une borne de téléchargement en magasin, mais qu'on ne le permet pas aux grandes surfaces non spécialisées dans le livre, comme Costco et Wal-Mart par exemple. Ainsi, le lecteur pourra télécharger son livre après l'avoir consulté en librairie et partir avec dans sa tablette ou son téléphone intelligent. Prêt à lire, que ce soit en métro ou dans un parc face à la librairie! N'est-ce pas une belle image du libraire de demain?


Il ne faut pas avoir peur du progrès, mais il faut le comprendre et le canaliser. Voilà le message que j'ai pour les éditeurs et les libraires.


Notes


1. Je ne me souviens plus s'il s'agissait de l'encyclopédie Encarta ou d'un dictionnaire que je possédais à l'époque, comme le Larousse et le Petit Robert sur CD-ROM. Mais, ce n'est pas celui que j'ai en ce moment : Antidote (www.druide.com/antidote.html). Celui que j'avais à l'époque mettait automatiquement « © dictionnaire XYZ, 2008 » à la fin d'une sentence copiée/collée! On était libre de conserver cette note ou non et de la placer après la citation ou ailleurs dans le texte, comme dans les notes de bas de page ou à la fin du texte. Cependant, la suggestion de faire correctement la citation était faite.


2. Stéphane Baillargeon , Lisa-Marie Gervais, Universités - Bibliothèques en crise d'identité, in Le Devoir, 23 novembre 2013 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/393458/bibliotheques-universitaires


3. On m'a aussi parlé du CAIRN (www.cairn.info) au kiosque des Presses universitaires de France, mais il est davantage associé aux maisons d'édition Belin, De Boeck, La Découverte et Erès ainsi qu'à la publication et la diffusion de revues de sciences humaines et sociales selon les infos contenues sur leur site internet. (www.cairn.info/a-propos.php)



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)



IL ÉTAIT UNE FOIS LES BOYS

DÈS LE 6 DÉCEMBRE 2013!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Écrit et réalisé par Richard Goudreau, le film met en vedette Rémy Girard, Pierre Lebeau, Marc Messier, Luc Guérin et Yvan Ponton. Les « jeunes » Boys, sélectionnés par le biais d’un casting sur le web, sont interprétés par Simon Pigeon (Stan), Samuel Gauthier (Bob), Jassen Charron (Fern), Maxime Gibeault (Ben), Maxime Desjardins-Tremblay (Méo), Derek Poissant (Marcel) et William Legault-Lacasse (Jean-Charles). Joëlle Morin, Catherine Sénart, François Léveillée, Sonia Vachon, Laurent Paquin, Marie-Claude Michaud et Isabelle Delage complètent la distribution, avec la participation amicale de Patrick Labbé, Michel Charette et Roc Lafortune.


IL ÉTAIT UNE FOIS LES BOYS raconte l'histoire de Stan, Jean-Charles, Méo, Bob, Fern et Marcel, alors qu'ils avaient entre 14 et 16 ans, à l'époque où les autres Boys n'étaient pas encore nés ou trop jeunes.


Vacances de Noël 1967, l'époque où le hockey se jouait sur les patinoires extérieures. Les Boys forment la deuxième équipe de la paroisse et sont assurés d'une participation au Tournoi des Fêtes, parce qu'ils en sont les hôtes. Malgré un talent limité, ils rêveront quand même à la victoire.


À l'extérieur de la patinoire, ils devront faire face à toutes sortes de moments que l'on vit à cet âge-là; des drôles et des moins drôles. Ensemble, ils vont les affronter. Ensemble, ils vont essayer de grandir, car c'est ainsi qu'ils ont choisi de vivre: ensemble.

www.facebook.com/pages/Il-était-une-fois-Les-Boys/158977237590284


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-04)



1967, Toronto a gagné la coupe! C'était l’humiliation pour les Québécois de voir la coupe Stanley exposé au pavillon de l'Ontario à l'exposition universelle de Montréal cet été là. Je m'en rappelle... même si je n'étais pas un grand amateur de hockey, mais mon père l'était. J'avais 9 ans. Un peu plus jeune que les boys.



Alors, si on pouvait effacer cet affront en gagnant contre l'équipe des boss! Voilà ce qui motive les boys à la veille des vacances des fêtes et du tournoi de hockey de leur coin. Eux, les laissés pour compte, donneraient de la fierté à leurs parents. Comme un certain Maurice Richard autrefois et un Jean Béliveau à leur époque. Le défenseur du peuple, pas juste des Canadiens de Montréal! De quoi lever la tête.



Nos boys ont des pères et des oncles qui les influenceront. D'ailleurs, ils sont très ressemblants à ce qu'ils deviendront plus tard, car ces adultes sont joués par les comédiens qui jouent nos Boys d'aujourd'hui! On voit les influences. En terme psychologique on parlerait de transmission.



Naturellement, on pourrait y trouver quelques défauts et certains critiques le feront certainement très bien. Mais, moi j'y ai été pour le plaisir, car, si je n'ai pas les DVD des Boys, j'écoute la série télé avec plaisirs. C'est que les Boys, ils ont du cœur et font preuve de solidarité. Une valeur parfois mise de côté par trop d'individualisme. Une valeur à retrouver peut-être! C'est là la grande leçon de toute cette série, incluant la télé et les films.



IL ÉTAIT UNE FOIS LES BOYS, c'est le comte de Noël des Boys comme il y a eu celui du temps d'une paix. Alors, il a les défauts et les qualités de la série. « Dans mon livre à moé » dirait Stan, « on a peut-être tourné quelques coins ronds, mais le coin de la patinoire, il est rond, pas carré baptême! » Que dire de plus?




La femme corbeau (théâtre)

« Mais de cela, on ne dit mot au village. »


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Première Nord-Américaine

Une présentation de Voyageurs Immobiles, Cie de création.


Du 3 au 14 décembre 2013

Salle intime du théâtre Prospero

www.theatreprospero.com

Mardi, jeudi et vendredi à 20h15

Mercredi à 19h15 / Samedi à 16h15

Texte Marcel Cremer, publié chez Lansman Éditeur

Traduction Pierre Doome / Mise en scène Milena Buziak

Interprétation Valérie Dumas et Diane Labrosse

Son Diane Labrosse / Scénographie et costumes Julie Vallée-Léger

Éclairages David Perreault-Ninacs / Illustration de l’affiche Lavinia Manea

« La femme a aimé l’oiseau.


Les deux faisaient la paire.


Impensable de les séparer.


Elle avait le nez en trompette, lui, un bec de corbeau.


C’est connu, les contraires s’attirent.


Il portait toujours du noir.


Elle préférait les robes à fleurs.
 »


Montréal, 2 décembre 2013 — Après la pièce documentaire Grains de sable présentée à Espace Libre en mars dernier, Milena Buziak investi l’univers poétique de La femme corbeau de l’auteur belge Marcel Cremer. Auteur, acteur, metteur en scène et pédagogue, ce créateur hors du commun, décédé en 2009, a développé au cours de ses 30 années à la direction du théâtre AGORA, installé en Communauté germanophone de Belgique, la méthodologie du « théâtre autobiographique ». Il a présenté 36 créations, d’après ses propres écrits ou inspirées d’œuvres littéraires, dans plus de 30 pays. C’est la première fois qu’un de ses textes est porté à la scène au Canada.


« Les oiseaux en cage chantent la liberté. Les oiseaux libres volent. »


Un texte puissant, riche de symboles et de sens. Un humour décalé, parfois absurde, empreint d’humanité. Une fille, armée de bacs de peinture, raconte la vie de la mère qu’elle n’a pas connue. Qui est cette femme qui a osé un nouveau départ, s’installant dans la solitude d'une maison, vivant à l’écart de tous, avec pour seul compagnon un oiseau qu'elle avait emporté avec elle ? Au village, on l’a appelée la femme corbeau. Celle qui raconte se retrouve l’héritière de cet étrange oiseau, à la fois cadeau et fardeau. Dans un décor en noir et blanc, les gestes posés deviennent irréversibles. Métaphore d’une société dite civilisée, de la marginalité et de l’exclusion, ce texte traduit une profonde quête de liberté. La comédienne Valérie Dumas est accompagnée sur scène par la musicienne Diane Labrosse.


« Tu habites mon cœur. Pour toujours. Ton corbeau. »


Voyageurs Immobiles est une compagnie de création qui regroupe des artistes de diverses cultures autour de projets théâtraux contemporains. La femme corbeau est le quatrième projet de cette compagnie cofondée en 2009 par Milena Buziak, jeune metteure en scène issue de la communauté polonaise, également interprète français-anglais-polonais à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, et pilote privée d’avions et de planeurs.


Marcel Cremer et le théâtre agora (Belgique)


« [Marcel Cremer] c’est un créateur qui étonne, qui ne craint pas de nous remuer, mais pour allumer en nous des braises d’émotions dont la lueur se prolonge hors des salles obscures. » Le Ligeur (Belgique)


Le spectacle original, créé en 2002 en allemand par le Théâtre AGORA (Belgique) est joué en allemand ainsi qu’en français. Le texte est publié chez Lansman Éditeur en Belgique.


Metteur en scène et auteur belge, Marcel Cremer a présenté 36 créations, d’après ses propres écrits ou inspirées d’œuvres littéraires, dans plus de 30 pays. Son « théâtre autobiographique » qu’il a constamment développé avec sa troupe AGORA se base sur le fait que la plus grande richesse d'un acteur est sa biographie, son expérience et son histoire. Malgré la renommée internationale du travail de Marcel Cremer, ses spectacles et ses textes n’avaient été présentés à ce jour au Canada.


www.agora-theater.net


La femme corbeau a bénéficié du soutien financier du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts de Montréal.


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-04)


Une fille, en deuil de la mère qu'elle n'a pas connue avant ses derniers instants, nous raconte la vie de sa mère inconnue jusque là. Une mère qui avait un ton digne du capitaine Haddock (1), tout aussi belge qu'elle, mais avec davantage de vocabulaire pour exprimer son mécontentement que le capitaine n'en avait! Je dirais même plus : quel vocabulaire! (2)


Elle nous explique qu'un jour un oiseau nous tombe dessus. On a tous le choix de le conserver ou de lui tordre le cou. La femme-corbeau, elle, l'a conservé. Puis, il est parti. Elle l'a suivi.


On est dans la symbolique, le corbeau comme la vie et la conscience; la vie et la conscience de la femme ou du monde?


C'est qu'elle venait du nord et, qu'après une épreuve, elle s'est expatriée au nord d'un autre continent que l'on peut croire le nôtre! Et là, l'allusion au Corbeau prend un tout autre sens. Je ne sais pas si l'auteur de la pièce le savait, mais dans la mythologie des Athapascan Tutchone du Yukon, l’histoire du corbeau est celle de la « Genèse »! (3) Quand on sait cela, cette pièce prend une tout autre signification, la femme et le monde se confondant! D'ailleurs, l'Origine du monde n'est-elle pas la femme selon Courbet? (4) À la fois forte – elle pouvait frapper un homme – et vulnérable, car objet de désir et de racontar. Dans cet autre temps, la femme qui avait son indépendance et sa fierté était jugée. Comme le corbeau, cet oiseau noir!


Une pièce à un personnage, symbolique de l'histoire d'une femme, mais aussi d'un monde qui se ressemble au-delà des frontières et des continents. Un monde qui idéalise la mère, mais condamne la femme qui s'affirme par exemple! (5) Comme l'oiseau, on est libre, mais il y a des pièges. C'est que la liberté se heurte toujours à des limites et chaque fois qu'on s'y cogne on perd des plumes et on vieillit un peu plus.


C'est là une pièce intelligente qui offre plusieurs niveaux de lecture, de l’histoire de vie à la remontée psychanalytique! D'ailleurs, toutes les histoires humaines ont ceci de commun : personne ne connait totalement l'histoire de ceux qui les ont précédés! Même les enfants les plus présents à leurs parents ne savent pas tout d'eux. Il y a aura toujours des zones d'un noir profond... comme le plumage du corbeau! Symbolique je vous dis.


Comme Freud a fait une « analyse du Moïse de Michel Ange » (6) on pourrait faire une psychanalyse de cette femme à travers ce que nous raconte sa fille! Mais, on peut aussi voir cette pièce comme un divertissement avec un texte intelligent et des pointes d'humour, car on y rit aussi! Bref, ce qu'on y trouve dépend de comment on la regarde.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitaine_Haddock


2. « Je dirais même plus », c'est la formule fétiche des Dupond et Dupont aussi dans Tintin! Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Dupond_et_Dupont


3. Legros, Dominique, 2003, L’histoire du corbeau et Monsieur McGinty, France: nrf Gallimard/L’aube des peuples. J'en ai parlé dans « Du corbeau à Saddam ou des autochtones amérindiens aux Irakiens », section « Sous la jaquette! », in Societas Criticus, Vol.6 no. 2 (2004) :

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62011


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Origine_du_monde


5. C'est ainsi que la fille qu'elle a eue avec son amant fut élevée par celui-ci et sa femme, car il la répudia! Et elle quitta son monde pour un Nouveau Monde!


6. In Freud, 1980, essais de la psychanalyse appliquée, France : idées/Gallimard




Notre « direct » du lancement du CD « L'été des orages » de Valérie Carpentier.



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com





Michel Handfield (2013-11-18)









Belle voix, belle orchestration: séduisant pour moi qui ne la connait pas. J'étais en direct de « La tulipe! » (www.latulipe.ca)












Elle est un peu « jazzy ». I like it. Je ne la connaissais pas, car j'écoute davantage d'infos que de variété vu ce que je fais. :)












Alors, j'M ce genre de découverte. Valérie Carpentier. www.valerie-carpentier.com. Pour ceux qui sont comme moi, un de mes abonnés Facebook (de Calgary) m'a signalé qu'elle a gagné « La voix ». Thanks!












Elle chante une chanson sur la nuit accompagnée au piano de l'auteure: Ariane Moffat!









Tu é Moi (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


TEXTE DE MARCO COLLIN

MISE EN SCÈNE YVES SIOUI DURAND

UNE PRODUCTION D’ONDINNOK

DU 13 AU 30 NOVEMBRE 2013

PRÉSENTÉ AUX ATELIERS JEAN-BRILLANT

http://lesateliersjeanbrillant.com



« Dans une usine, un homme est attaché, enchainé à un calorifère, les yeux bandés. On entend une porte s’ouvrir. Une chaine tombe du plafond dans un grand fracas. Bruit de portes barrées qu’on secoue. On est comme dans une prison. »


TU É MOI, c’est l'histoire de Napeu, du kidnapping d’un ennemi dont on veut soutirer des réponses, obtenir des aveux. Apparaissent alors un grand-père un peu fou, une grand-mère plus catholique que le pape et un petit garçon qui ne pense qu’à s’amuser. Mais tout cela est-il bien réel? Ou une projection de l’esprit torturé de Napeu?


TU É MOI, un texte dur, un face à face avec soi-même sans compromis, un déchirement identitaire avec la difficulté de choisir entre un passé impossible et un avenir d’assimilation. Mais l’humour, l’humour amérindien si particulier, teinté d’autodérision traverse tout le propos. Avec ce texte à saveur de suspense, Marco Collin prend le chemin des mots pour faire ressortir et ressentir l’effet miroir d’une société où l’Autre porte à la fois le visage de l’ennemi et le reflet de soi-même.


TU É MOI est la première pièce de Marco Collin, comédien et animateur, originaire de la communauté innue de Mashteuiatsh. Durant la saison 2011-12, la compagnie l’accueille en résidence d’écriture, accompagné en dramaturgie de la metteure en scène et auteure Hélène Ducharme. En est sorti, L’Ombre déchirée, présentée en lecture publique le 7 mai 2013 à la Maison de la culture Frontenac lors de l’évènement Printemps autochtone d’Art. L’œuvre a été reçue avec beaucoup d’intérêt par un public nombreux et chaleureux. Depuis, l’auteur a remanié son texte et c’est une toute nouvelle version qui est présentée depuis le 13 novembre 2013 Aux Ateliers Jean-Brillant, sous le titre TU É MOI.



Commentaires de Michel Handfield



Pièce mettant en face à face deux personnages, un « blanc » et un autochtone de la tribu Mashteuiatsh, le premier prisonnier de l'autre. Pourquoi? Pourquoi lui? Mais, à mesure que Napeu le questionne et le torture, la mémoire lui revient peu à peu comme s'il avait voulu effacer tout un pan de sa vie. Alors, qui sont-ils l'un par rapport à l'autre? Ami d'enfance, frère ou cousin?


Plus ça avance, plus on comprend qu'ils ne peuvent pas s'entendre, trop pareils et différents à la fois! L'un des deux devra disparaitre pour que l'autre vive, car ils sont les deux faces d'une même pièce.


On est dans la psychanalyse de l'identité ici. Comment se vivent les identités multiples : Mashteuiatsh et Québécoise par exemple, mais on pourrait aussi penser à québécoise et Haïtienne, Québécoise et musulmane et québécoise et anglophone pour ne nommer que celles-là, car on n'est pas si culturellement homogène qu'on veut le faire voir ou le croire soi-même! On peut être musulman et manger du sirop d'érable ou être autochtone et essayer le couscous avec du caribou! Why not? On est encore dans une société libérale.


Mais, en voulant aussi protéger les cultures comme si elles étaient muséales, sommes-nous un peu schizophrènes? C'est comme si on ne pouvait pas choisir l'une sans tuer l'autre; l'individualité en porte à faux de « Sa » communauté! Voilà le propos de cette pièce où Napeu est le miroir de l'autre et vice versa. Ils ne font qu'un finalement.



Si on faisait plutôt partie de communautés diverses comme individus? On conserve alors certains éléments ancestraux et historiques de notre passé, ce que l'on appelle nos racines, mais on puise aussi aux sciences, à la culture et, parfois, aux religions et spiritualités mondiales pour se constituer en être humain somme toute équilibré malgré quelques contradictions dans tout cela! C'est que l'humain a toujours eu une certaine capacité de résilience pour vivre la dissonance cognitive. On peut aussi choisir l'agnosticisme ou l'athéisme, c'est selon! Mais, surtout, on peut progresser et faire des retours en arrière. Avoir certaines valeurs en avant-plan de sa vie à certaines époques de celle-ci et d'autres en d'autres temps! Nous ne sommes pas des pierres, mais des êtres dynamiques qui s’inscrivent dans des dynamiques sociales, culturelles et politiques! Voilà pour une part de cette pièce.


L'autre part est constituée de feed-back portés par des comédiens ou de la vidéo!


Qu'est-il arrivé dans ce passé où l'esprit remonte? Le passé de nos « deux » protagonistes, mais aussi celui plus lointain de leurs aïeux et des nôtres. Quelle conception certains « bien-pensants » avaient-ils de ces humains différents d'eux? Presque des animaux! Ça fait peur. (1) Par chance, les colons et les coureurs des bois qui les côtoyaient n'étaient pas nécessairement aussi bornés, d'où plusieurs mariages mixtes malheureusement oubliés aujourd'hui. On devrait se remémorer notre histoire commune et cette pièce pose une pierre à notre éducation en ce sens.



Note



1. Montaigne a d'ailleurs dénoncé cette approche ethnocentrique d'une certaine élite européenne dans ses Essais! Il y a écrit ceci :


« Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté : sinon que chacun appelle barbarie, ce qui n'est pas de son usage. » (Montaigne, Les essais, Livre I, Chapitre Des Cannibales, Feedbooks (livre électronique), 1995)


Voir aussi, pour des extraits en ligne :

www.lyclic.fr/lyclipedia/document/MzMwBAA=:lecture-analytique--des-cannibales--essais-i-31-montaigne--document-lyclic





Fantasmes et Pouvoir! Ou commentaires Sur Le balcon, Jeune et jolie et La vie d'Adèle


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-11-14)


J'avais d'abord pensé titrer ce texte « les fantasmes au-delà des interdits », puis « le pouvoir sexuel », car voilà des points de convergences entre la pièce « Le balcon » de Jean Genet qui est présentement à l'affiche au TNM, « La vie d'Adèle » qui est encore à l'affiche au cinéma et « Jeune et jolie » que j'ai vu à Cinémania. C'est que les fantasmes n'ont pas d'âge ni de sexe, ce qui pose le problème des abus sexuels, même si ce n'est pas le cas ici au sens où on l'entend couramment. Mais, on peut parfois se demander si Emma ne profite pas de son ascendant sur Adèle (La vie d'Adèle) pour l'utiliser comme servante parfois. Une forme de « servitude volontaire » (1) au nom de l'amour! Cette question de la servitude et du Pouvoir dans l'attirance sexuelle et l'amour est d'ailleurs beaucoup plus complexe qu'elle n'y parait au premier regard.


En effet, on parle souvent du pouvoir de l'argent dans la prostitution et de la pauvre fille manipulée et exploitée, ce qui est vrai dans plusieurs cas, mais dans d'autres la fille peut aussi exercer un pouvoir sur son client. Elle pourrait lui demander ce qu'elle veut et il cèderait par amour ou dépendance! À l'autre extrême, elle pourrait le faire chanter par ce qu'elle sait de lui, comme s'il trompe sa femme ou un serment en sa présence, s'il est un monseigneur par exemple! Mais, le plus souvent ce sont ceux au-dessus de la fille qui ont le plus de pouvoir : souteneurs ou tenanciers/tenancières de bordel!


Ce pourrait être le cas dans Le balcon, où un Monseigneur, un général et un juge fréquentent l'établissement! Mais, ce ne sont que des clients qui jouent ce rôle pour se sentir investi d'un pouvoir qu'ils n'ont pas dans la vie. Pouvoir enivrant cependant, car ils vont au bordel de Madame Irma malgré l'insécurité des rues. C'est que la révolution gronde tout autour. N'attend-on pas les coups de feu se rapprocher?


Bref, dans ce début en forme de vaudeville, chacun joue un rôle sauf pour le chef de police, ami de Madame! Ce qui les attire, c'est cette sensation d'être investi du pouvoir de dominer! Mais, cette sensation, les filles l'ont elles aussi, car elles savent qui sont ces soi-disant notables. Elles ont le pouvoir de leur faire croire en leurs illusions ou de les briser, voire de briser ces êtres fragiles qui se cachent derrière ce jeu. Ça aussi ce peut être enivrant, que d'avoir l'impression de dominer l'autre puisque l'on est payé pour jouer ce que l'on sait être un rôle. Sauf que ce rôle pénètre si profondément la prostituée qu'elle ne peut plus s'en sortir que très difficilement. La prostitution devient une marque de la vie.


Isabelle, 17 ans, après une première expérience sexuelle qui l'a laissée plutôt indifférente, décide de se prostituer. On ne sait pas trop si elle aime le sexe, car elle se masturbe, mais elle semble froide quand elle passe à l'acte! Cherche-t-elle le plaisir qu'elle n'a pas eu la première fois ou un pouvoir sur l'autre par la séduction? On ne sait trop, mais elle sépare très bien son être de ses actes! Pour ses amis d'école, Isabelle est encore vierge; pour ses clients, elle devient Léa, 20 ans, experte en la matière! On est dans « Jeune et jolie ».


Il est sûr qu'elle ne le fait pas pour l'argent, car elle vit dans une famille assez aisée, ni parce qu'elle est forcée de le faire. D'ailleurs, elle ne s'achète même pas de vêtements pour jouer son rôle de pute, mais prend plutôt ceux de sa mère à son insu. Son argent, elle le pile dans une armoire! Le film nous laisse donc faire notre propre idée sur ses motivations. Mais, si elle le fait par défi ou pour combler un vide au début, j'ai l'impression qu'elle continue par gout du pouvoir que cela lui donne sur des clients qui en deviennent vite dépendant, au point qu'elle peut augmenter ses tarifs si elle le désire. C'est qu'elle se vend elle même par internet. Elle n'est ni dans un réseau, ni exploitée par un souteneur.


Pa conne, mais cynique, elle juge son entourage à la lumière de l'apprentissage que lui donne cette double vie. Elle voit d'ailleurs que sa mère trompe son beau-père alors que personne d'autre qu'elle ne s'en rend compte! Elle juge donc les adultes de sa position de Léa, mais demeure une adolescente en tant qu'Isabelle. C'est ce qui fait que les remontrances ne lui collent plus à la peau. Elle mène une double vie émotive.


Cette double vie peut rapidement devenir un fardeau cependant. Si le pouvoir de la sexualité enivre, le pouvoir de la prostitution devient vite une attache qui colle à la peau. Symboliquement, elle prend de plus en plus de douches... pour s'en défaire! Mais, c'est une attache forte, car les autres ne te voient plus que comme une pute dès qu'ils savent ou ont un doute sérieux! Marguerite, dans « La dame aux camélias » (2), l'a vécu avant elle comme bien d'autres. (3) Mais, toutes croient que ce sera différent pour soi : le pouvoir des illusions! À partir du moment où son entourage sait, la confiance sera à refaire. Et au moindre regard différent de sa part, on craindra les écarts. Replongera-t-elle? Voilà la question qui demeure.


L'adolescence, ce temps ingrat entre devenir adulte et être encore une enfante. L'âge où l'on finalise son identité, d'où la crainte pour les parents d'Isabelle. Mais, c'est aussi l'âge où l'on juge sans nuances. L'ado peut être accepté ou « reject » et passer rapidement d'un statut à l'autre! C'est qu'il est difficile le monde des adolescents et des adolescentes!


Adèle, 17 ans elle aussi, le vivra quand elle découvrira son homosexualité après une première expérience pas trop concluante avec un garçon dans « La vie d'Adèle chapitre 1 et 2 ». Certaines de ses amies, qui s'en apercevront, se retourneront d'ailleurs contre elle. Mais, elle puisera sa force dans celle d'Emma!


Comme pour Isabelle, du même âge, sa sexualité sera son point d'entrée dans l'âge adulte. Et, comme Isabelle, ce sera une double vie cachée pour un temps, car il n'est pas facile d'avouer cette différence à son entourage. C'est qu'il faut d'abord l'assumer soi-même pour avoir la force de la présenter aux autres. Ce film est donc fort du regard social qu'il porte, mais ce sont surtout les scènes de sexualité explicite qui auront retenu l'attention des médias. Pourtant, il va beaucoup plus loin que cela, ne serait-ce que par le regard qu'il pose sur celui des autres!


Je pourrais dire la même chose de « Jeune et jolie » qui pose un regard sur le jugement que l'on a de la prostitution : ce ne peut jamais être par choix! Mais, si ce l'était parfois? Sauf, qu'une fois que ce choix est assumé, il est difficile d'en sortir indemne vu le regard des autres sur celui-ci! C'est un choix qui piège celle qui le fait. Et je dis bien « celle », car je ne suis pas sûr que le même jugement serait fait concernant un homme. En cette matière hommes et femmes sont probablement jugés différemment! Il faut être au « balcon » pour le saisir.


En effet, dans sa finale « Le balcon » est très politique! Chantal, qui a quitté le bordel de Madame Irma se retrouve du côté des révolutionnaires et devrait les porter par son chant. Mais, elle sera tuée par les forces de la police en place, car une prostituée ne peut incarner le renouveau et encore moins dire ce qu'elle pense des apparences du Pouvoir, serait-ce par le chant! Pourtant, les clients pourront tenir leur rôle et incarner le Pouvoir! Car, le Pouvoir, ce n'est que cela : une incarnation! Il est bâti sur un système d'apparat que tous reconnaissent comme légitime! Si chacun joue bien son rôle, le système fonctionne. La Boétie l'a montré dans son célèbre essai « Discours de la servitude volontaire » (4) et « Le balcon » l'illustre à merveille quand les faux Monseigneur, général et juge endossent leur rôle pour sauver la reine! Le peuple se rallie à leur autorité qui parade, car il suffit parfois de porter les apparats du Pouvoir pour l'incarner! Le Pouvoir n'est qu'un jeu de rôle, mais il marque. Comme Emma qui a un ascendant sur Adèle, dans « La vie d'Adèle chapitre 1 et 2 », à cause de son image; statut qui sera renforcé par sa plus grande maturité (elle est une jeune adulte étudiante à l'université); sa classe (elle vient d'un milieu socioéconomique supérieur); et son statut d'artiste. Elle est et s'affirme alors qu'Adèle est encore en construction de son être.


Bref, prostituée ou juge; artiste ou ouvrier; surs ou inquiets; nous jouons tous, sauf que certains rôles sont plus payants alors que d'autres grugent ceux qui les portent.


Et la démocratie là-dedans?


On l'oublie, obnubilé par le rôle que l'on joue au point de croire que l'on détient la vérité; que la justice est certainement de notre côté – si ce n'est pas la justice terrestre, ce sera au moins la justice divine! ; et que si l'on a ce rôle il y a une raison, comme de l'avoir gagné de droit divin ou par notre supériorité intellectuelle ou morale! Ce n'est pas pour rien que l'on tombe des nues lorsqu'on découvre que de hauts fonctionnaires peuvent être corrompus et des criminels avoir bon cœur. C'est qu'ils brisent notre système de valeurs et nos illusions volontaires! Puis, on oublie et le système se perpétue. On ne le changera pas.


D'ailleurs, les révolutionnaires de la fin, dans « Le balcon », portent des masques d'Anonymous! (5) Ça ne peut être plus symbolique : la vérité sort de gestes illégaux sinon le peuple ne saurait jamais. Mais, le peuple oublie vite. Et, si on le distrait, il ira de moins en mois voter, laissant le système se reproduire par lui-même! Le peuple aime l'illusion tout comme les clients du balcon et de Léa : ils savent que c'est une adolescente, mais ils acceptent de croire qu'elle a vingt ans! De quoi rendre une adolescente cynique! Comment alors lui reprocher ses choix après coup? Les ados ne font pas leurs choix impunément; ils les font souvent après avoir observé les adultes qui les entourent! Quels messages envoyons-nous par nos actions et nos omissions? Voilà la question que posent ces trois œuvres.


Notes


1. http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire


2. Voir notre texte au sujet de cette autre pièce aussi jouée au TNM :


Michel Handfield, LA DAME AUX CAMÉLIAS, in Societas Criticus, Vol. 8 no 6, Ciné et culture:


- http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62004

- http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


3. On peut aussi penser à « Belle de jour » de Luis Buñuel à plus d'un point, notamment la classe sociale des deux femmes. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_de_Jour_(film)


4. Voir note 1.


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Anonymous_(collectif)


Annexes



Le balcon de Jean Genet, dans une dramaturgie et mise en scène de René Richard Cyr (www.tnm.qc.ca)


Au fil des saisons, René Richard Cyr se plait à jeter un regard neuf sur des oeuvres fortes de la dramaturgie contemporaine. Dans le balcon, de Jean Genet, il met en scène un carnaval de personnages paradant dans un joyeux bordel où bourgeois et notables se travestissent pour mieux déguiser la réalité, pendant qu’au-dehors gronde la révolution. Cette pièce sur la corruption et la perversion du pouvoir, d’une acuité et d’une pertinence très actuelles, est servie par une distribution éblouissante sur laquelle règne en Madame Irma une Marie-Thérèse Fortin au sommet de son art. Le Théâtre du Nouveau Monde est fier de présenter cette ambitieuse production d’un auteur majeur et pourtant rarement monté sur nos scènes.


Jean Genet, marginal et génial


Enfant de l’Assistance publique, voleur, délinquant, révolutionnaire, homosexuel, Jean Genet (1910–1986) est l’ange noir de la littérature française du 20e siècle. Mais il est aussi un des plus grands dramaturges de son temps ! Également romancier et poète, Jean Genet a écrit une oeuvre controversée, satirique et provocatrice. Ses pièces Les Bonnes, Les Paravents, Les Nègres et Le Balcon ont marqué la création théâtrale des années 1950. Sa misère était sa richesse et la bassesse, sa gloire. S’il n’avait pas volé de livres, il aurait été ignare, disait de lui-même cet autodidacte qui se présentait comme un vagabond asocial et mystique. Inclassable, Genet revendiquait une rigueur intellectuelle, un militantisme de la marge et une liberté de propos qui ont fait scandale. Sauvé de la prison par Jean Cocteau, défendu par Jean-Paul Sartre, mis en scène par Louis Jouvet, ami de Giacometti, Henri Matisse et Simone de Beauvoir, Jean Genet a dépeint les bas-fonds de l’âme humaine avec délectation. Dans une écriture sublime et sensuelle — une écriture comme une rédemption, car il s’agissait pour lui de maitriser cette langue qui l’avait trop souvent condamné —, Genet a créé une œuvre magistrale, dérangeante et d’une terrible actualité.


Le règne de la perversion et de la corruption


Dans cette « maison d’illusions » qu’est Le grand Balcon, un bordel tenu par Madame Irma, les clients se travestissent pour atteindre une condition sociale qu’ils n’ont pas, ils paient pour transgresser les règles de la société. Dans ce huis clos décadent, se croisent l’homme d’Église, le juge et le policier, la sainte et la prostituée, pendant qu’au-dehors la révolution fait rage. Les personnages échangent leur rôle et le costume devient plus signifiant que celui qui le porte. Le Balcon est une exaltation de l’artifice, du faux, de l’illusion et de la théâtralité qui caractérisent l’oeuvre de Genet. Usant d’une écriture raffinée pour témoigner de la corruption qui ronge notre société, l’auteur a choisi la mascarade pour montrer comment l’image pervertit la réalité, pour dénoncer le mal et en faire naitre la beauté. Écrit en 1956, Le Balcon a été remanié plusieurs fois par son auteur qui en a publié trois versions successives, en supprimant ou en ajoutant certains tableaux.


René Richard Cyr a puisé dans ces différentes moutures de Genet pour composer une partition tout en nuances et proposer une vision de la pièce à la fois personnelle et universelle. En 1976, c’est André Brassard, révélateur de Genet au Québec, qui mettait en scène Le Balcon au Théâtre du Nouveau Monde, avec notamment Jean-Louis Roux, Monique Mercure et Jean-Louis Millette.


La maitrise de l’illusion


Fasciné par l’univers de Genet, René Richard Cyr a monté deux fois Les Bonnes: à l’Espace GO en 1992 et au Théâtre du Trident en 1994. Pour Le Balcon, qui représente pour lui une « folle allégorie sur la part de vrai et de faux inhérente à nos vies », il a choisi de montrer sur scène le grotesque de cette œuvre baroque et bariolée, de démonter les ficelles d’un théâtre où comédiens et personnages ne sont que reflets d’une société où le paraitre l’emporte sur l’être. Depuis Elizabeth, roi d’Angleterre, René Richard Cyr a trouvé en Marie-Thérèse Fortin une interprète à sa (dé)mesure.


Flamboyante dans Belles-soeurs, cette grande actrice sait porter haut et fort les personnages que le metteur en scène lui confie. Elle tient ici le rôle de Madame Irma, entourée d’une imposante distribution où, parmi les 15 comédiens qui bruleront les planches, nous retrouvons Bernard Fortin, Roger La Rue, Bruno Marcil et Denis Roy en hommes de pouvoir, Macha Limonchik qui interprète la prostituée Carmen, ou encore Éric Bernier en envoyé de la reine, Stéphane Breton en bourreau, Julie Le Breton en révolutionnaire ainsi que des comédiens et comédiennes de la relève passionnés et curieux. Pour traduire l’extravagance de cet univers, René Richard Cyr a réuni une solide équipe de concepteurs aux propositions toujours étonnantes et audacieuses, dont Pierre-Étienne Locas à la scénographie et Marie-Chantale Vaillancourt aux costumes.


Avec Éric Bernier / Stéphane Breton / Sonia Cordeau / Kim Despatis / Benoît Drouin-Germain / Bernard Fortin / Marie-Thérèse Fortin / Marie-Pier Labrecque / Simon Lacroix / Roger La Rue / Julie Le Breton / Macha Limonchik / Bruno Marcil / Vincent-Guillaume Otis / Denis Roy


Conception Pierre-Étienne Locas / Costumes Marie-Chantale Vaillancourt / Éclairages Erwann Bernard / Musique originale Alain Dauphinais / Accessoires Alain Jenkins / Maquillages Jean Bégin / Perruques Rachel Tremblay et Ève Turcotte/ Assistance à la mise en scène Marie-Hélène Dufort / Une production Théâtre du Nouveau Monde


JEUNE ET JOLIE


Réalisateur : François Ozon

Producteurs : Nicolas Altmayer, Éric Altmayer

Scénario : François Ozon

Interprètes : Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling

Durée : 94 minutes

Origine : France

Année : 2013

Filmographie sélective : Sitcom (1998), Sous le sable (2000), 8 femmes (2001), Swimming Pool (2003), Le Temps qui reste (2004), Dans la maison (2011)


Marina Vacth, la nouvelle venue incarnant Isabelle, 17 ans, a frappé les spectateurs de Cannes 2013, avec des scènes ardentes et explicites dans le dernier film du grand réalisateur François Ozon. Celui-ci retrace les quatre saisons de l’éveil sexuel d’une jeune fille qui se tourne vers la prostitution.


Il parvient à trouver un bel équilibre dans cette histoire subtile sur la beauté, l’indifférence et les dynamiques familiales. Provocant et étonnant, le film n’aurait jamais aussi bien fonctionné sans la grâce séduisante de Vacth  : sa fragilité et sa force crèvent l’écran. C’est une étude de caractère intelligente, sur le passage à l’âge adulte, et si pour certains la position d’Ozon sur la prostitution de luxe relève du fantasme, son style et son bon gout sont évidents. Isabelle n’a pas besoin d’argent et n’aime pas tant que cela le sexe. Elle est détachée de réactions émotives. Pourquoi se prostituer? Peut-être pour combler un vide…


Nous avons droit à une magnifique apparition de Charlotte Rampling. À ne pas manquer !


www.youtube.com/watch?v=m9lLtOxlQDY

La vie d'Adèle chapitre 1 et 2


Réalisateur : Abdellatif KECHICHE

Scénario : Abdellatif KECHICHE et Ghalya LACROIX

Librement inspiré de « Le Bleu est une couleur chaude » de Julie MAROH - Editions Glénat


Emma : Léa SEYDOUX

Adèle : Adèle EXARCHOPOULOS

Samir : Salim KECHIOUCHE

Lise : Mona WALRAVENS

Thomas : Jérémie LAHEURTE

Béatrice : Alma JODOROWSKI

Père Adèle : Aurélien RECOING

Mère Adèle : Catherine SALÉE

Amélie : Fanny MAURIN

Antoine : Benjamin SIKSOU

Valentin : Sandor FUNTEK


À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...


www.youtube.com/watch?v=Xcqk_h83iwE



La BD s'expose au musée


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Texte et photos de Michel Handfield (2013-11-05)



15 artistes de La Pastèque ont revisité la collection permanente pour en tirer une œuvre à partir de laquelle ils ont fait au moins une planche...





À voir du 6 novembre 2013 au 30 mars 2014, pavillon Jean-Noël Desmarais - Niveau 3 – du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Entrée libre : www.mbam.qc.ca.



Ici, Joueur de tambourin, de Barry Flanagan, mis en dessins (arrière-plan) par Patrick Doyon, qui en a fait un lapin prophète de malheur dans « la fin du monde ».




Les artistes qui ont imagé/imaginés cette exposition des 15 ans de la Pastèque : Isabelle Arsenault, Pascal Blanchet, Paul Bordeleau, Pascal Colpron, Cyril Doisneau, Patrick Doyon, Jean-Paul Eid, Pascal Girard, Réal Godbout, Janice Nadeau, Michel Rabagliati, Marc Simard, Rémy Simard, Siris et Leif Tande. Mais, ne me demandez pas qui est qui sur la photo, ni s'ils étaient tous présents! J'ai pris les noms sur le site du Musée pour être bien honnête même si j'étais présent à l'évènement! :)







Index



Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!


Cinémania 2013


Pour une femme

Un château en Italie

MARIUS et FANNY

DES GENS QUI S'EMBRASSENT

Elle s'en va

Quai d'Orsay

Le passé

Grand central


Pour une femme


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Diane Kurys

Producteurs: Alexandre Arcady, Diane Kurys

Scénario: Diane Kurys

Interprètes: Benoît Magimel, Mélanie Thierry, Nicolas Duvauchelle, Sylvie Testud, Denis Podalydès, Clément Sibony

Durée: 110 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: The Birthday (2005), Françoise Sagan (2007)


À la mort de sa mère Léna dans les années 1980, Anne (Sylvie Testud) découvre la photo d’un oncle mystérieux vivant avec ses parents juste après la Seconde Guerre mondiale. Il y a quelque chose dans la photo qui intrigue et perturbe Anne, et pour aller plus loin dans ses recherches elle va à Lyon, dans sa maison de famille d’origine. Sa mère Léna (l’angélique Mélanie Thierry) et son père Michel (Benoît Magimel) se sont mariés juste après la guerre et avaient l’air heureux jusqu’à l’arrivée du frère de Michel, de retour de Russie. Cette période correspond à la date de conception d’Anne…


Une histoire de famille se dévoile dans un flashback filmé en beauté, sur un fond de vengeance d’après-guerre contre les crimes des nazis et en plein débats politiques passionnés sur le socialisme et le communisme. Les premières lueurs de la libération des femmes apparaissent. Léna, cependant, a l’air d’être tombée éperdument amoureuse…


La réalisatrice Diane Kurys a été inspirée par sa propre histoire de famille et lève le voile sur un secret de longue date dans une saga bouleversante d’amour et de suspense.


2013 FESTIVAL DU FILM DE BRUXELLES


www.youtube.com/watch?v=AjKorgWU00Y


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


Les années'80, aux informations (radio) l'on parle de l'affaire du « Rainbow Warrior », où le gouvernement de François Mitterand a fait couler ce navire de Greenpeace. (1) Cela nous ramène en juillet 1985 pour le film. Mais, plus important encore, cela nous situe sur l'échiquier politique! Car, depuis, crise du climat oblige, la gauche a fait des rapprochements avec les positions écologiques même si tout n'est pas parfait! C'est une donnée collatérale du film, importante pour certains spectateurs cependant, qui ne s'intéressent pas qu'à une histoire, mais aussi au temps où elle se situe.


À ce niveau, ce film, qui se déroule sur plus de 50 ans - de la guerre au milieu des années 90 environs – nous offre une certaine trame des origines de la gauche française. On y lit d'ailleurs l'Huma! (2)


C'est qu'en remontant jusqu'à la genèse d'Anne, on remonte l'histoire de ses parents et de la France de gauche. Ceux-ci étaient communistes et entrepreneurs sous l'influence de son père, à la fois militant du Parti communiste français et tailleur. Il ouvrira même une boutique qu'il appellera « Le citoyen du monde », car ça fait « américain » !


Mais, on n'en était pas à un paradoxe près. Ainsi, son père explique à son frère, qui arrive d'URSS, « qu'en France l'ouvrier travaille pour un patron alors qu'en URSS il travaille pour le peuple! » L'aveuglement volontaire était parfait, car il ne voulait pas croire ce que son frère lui disait : le régime soviétique, ce n'est pas le paradis terrestre!


Il n'avait certainement pas lu Garvi. Et, s'il l'avait lu, il l'aurait traité de propagandiste, car il avait écrit ce qui suit de l'URSS qui s'en venait :


« Qu'est-ce que ce socialisme? Bon, il n'y aura plus de capitalistes, mais à leur place s'assoiront les travailleurs intellectuels, les organisateurs de la production, les ingénieurs, les techniciens, les gens des professions libérales. Ce sont eux qui empocheront la plus-value, ce sont eux qui domineront dans votre société socialiste; ils deviendront la nouvelle classe dirigeante. » (3)


On était loin de l'aveuglement et de la servitude volontaire. (4) Plutôt visionnaire cet auteur! Mais, Michel ne l'aurait pas cru tout comme il ne croyait pas son frère Jean, quand il lui parlait des exactions de Staline et de fascisme soviétique! Cela le choquait même.


Mais, qui est ce frère soudainement arrivé dans leur vie? C'est là une question qui traverse une bonne partie du film, car il a l'air pris dans des magouilles pas très claires. À ce qu'il dit, ce serait pour la bonne cause...


Si cela inquiète d'abord Léna, cela la fascinera de plus en plus par la suite. Et qui dit mystère et fascination, dit aussi intérêt! Et cet intérêt grandissant fera que Léna se rapprochera de plus en plus de ce beau frère mystérieux.


Ce flou d'une histoire d'après-guerre et d'amour fait ici une bonne histoire sur fond historique : qu'est-il arrivé dans la période suivant la guerre? Qui poursuivait les criminels nazis, mais qui les aidaient aussi? Avec quels réseaux transigeaient-ils pour fuir impunément leurs actes? Mais, surtout, qu'en disaient les lois nationales en Europe, car ces gens qui poursuivaient ces criminels n'avaient pas nécessairement de pouvoirs légaux? On est même dans une forme d’« autojustice » clandestine qui doit être exécutée avant que leurs cibles n'aient fui, ce qui accroit le risque de se tromper! Alors, ces justiciers pouvaient davantage être considérés comme des criminels que les tortionnaires qu'ils poursuivaient! Ils avaient d'ailleurs la police aux trousses.


S'ils le faisaient, c'était parce qu'ils croyaient en la supériorité morale de leur cause. Certains seront même récompensés pour leurs gestes, mais beaucoup plus tard. Voilà sur quoi cette histoire fait de la lumière en même temps qu'on suit une histoire d'amour impossible.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Rainbow_Warrior


2. www.humanite.fr


3. Piotr Garvi, Souvenirs d'un social-démocrate (rédigé en 1935), New York, 1946, cité in Jan Waclav Makhaïski, 1979, Le socialisme des intellectuels (Textes choisis, traduits et présentés par Alexandra - Skirda), Seuil, Points Politique, p. 24


4. La Boétie, (1549) 2006, Discours de la servitude volontaire, "Les classiques des sciences sociales"




Un château en Italie


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Valeria Bruni-Tedeschi

Producteurs: Saïd Ben Saïd

Scénario: Valeria Bruni-Tedeschi, Noémie Lvovsky, Agnès de Sacy

Interprètes: Valeria Bruni-Tedeschi, Louis Garrel, Marisa Borini, Filippo Timi, Céline Sallette

Durée: 104 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: Il est plus facile pour un chameau… (2002), Actrices (2006)


Le troisième long-métrage de Valeria Bruni-Tedeschi, très attendu en compétition officielle à Cannes 2013, est un « film à clés »; une œuvre très personnelle dans laquelle elle joue et dont elle a participé à l’écriture. Elle met à nu ses réflexions semi-autobiographiques sur la vie, l’amour, et se risque même à faire jouer son ex dans la vraie vie (Louis Garrel) dans le rôle de son jeune amant à l’écran. La véritable mère de Bruni-Tedeschi, Marisa Borini, joue sa mère veuve, mais sa sœur et ancienne première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, est remarquable par son absence. Le film est une exploration de l’histoire de la famille, et inclut la lutte tragique du frère de Valeria contre le SIDA.



Louise (Bruni-Tedeschi), la fille de 43 ans d’un riche industriel italien, vit une vie de célibataire à Paris. Les déceptions amoureuses s’ensuivent, ainsi que les complications d’une ruine financière imminente qui l’emmènent en Italie. C’est un drame croisé avec une comédie saugrenue, recouvert de références tchékhoviennes et de moments poignants.


2013 FESTIVAL DE CANNES compétition officielle



Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


On entre dans une famille de dégénérés sympathiques et ce sera déjanté tout le long! Quant à Louise, elle cherche l'amour, veut un enfant et s'en fera faire un par insémination même si son amant ne veut pas. Ça donne lieu à des scènes hilarantes et brillantes à la fois, comme lorsqu'une religieuse est tout offusquée quand Louise, qui va prier, lui raconte son histoire! Une fille du péché! Mais, on ne s'est pas touché pour le faire réplique-t-elle. Comme pour un certain Jésus, quoi!


Puis, elle est toujours en retard d'un cran; déphasé! Bref, un film déjanté tout le long... mais que j'ai bien aimé!




MARIUS et FANNY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Daniel Auteuil

Producteurs: Julien Madon, Alain Sarde, Jérôme Seydoux

Scénario: Daniel Auteuil, d’après Marcel Pagnol

Interprètes : Daniel Auteuil, Raphaël Personnaz, Jean-Pierre Darroussin, Victoire Bélézy, Marie-Anne Chazel

Durée: 93 minutes

Origine: France

Année: 2013


À la suite du très populaire LA FILLE DU PUISATIER présenté à CINEMANIA en 2011, le réalisateur Daniel Auteuil nous revient avec une autre adaptation de Marcel Pagnol. Marius (Raphaël Personnaz) fait face à Fanny (Victoire Bélézy): les amants maudits sont mis en scène dans un décor de théâtre du Marseille des années 1920, entre les rues étroites et le bistrot dans lequel Marius est serveur pour son père autoritaire (Daniel Auteuil). Le jeune homme est tourmenté par ses désirs conflictuels: partir en bateau, à l’aventure, vers des contrées lointaines, ou avouer son amour profond à Fanny et s’installer dans une vie traditionnelle ensemble, dans les confins de Marseille.


Auteuil le réalisateur porte la chaleur du sud de la France au grand écran et mêle une fable aimée de tous à une histoire intemporelle pleine d’humour, de fougue et de jeunesse.


De magnifiques costumes d’époque et une excellente bande sonore, dominée par La Mer de Charles Trenet, font de ce drame historique un film à ne pas manquer.


FANNY


Réalisateur: Daniel Auteuil

Producteurs: Julien Madon, Alain Sarde, Jérôme Seydoux

Scénario: Daniel Auteuil, d’après Marcel Pagnol

Interprètes: Daniel Auteuil, Victoire Bélézy, Jean-Pierre Darroussin, Raphaël Personnaz

Durée: 102 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: La fille du puisatier (2011), Marius (2013), Fanny (2013), et César, le dernier de la trilogie, à venir (1).


FANNY, le second film de la trilogie marseillaise du réalisateur Daniel Auteuil, commence là où MARIUS s’achève (aussi présenté à CINEMANIA 2013). Les performances du même groupe d’acteurs sont tout aussi excellentes et la qualité de la production est forte. FANNY est bien sûr la pièce complémentaire de MARIUS, toutes deux adaptations des films et pièces de Marcel Pagnol par Auteuil. Le dénouement de FANNY, par contre, est plein de surprises!


Pourquoi pas de description de film dans ce synopsis? MARIUS nous a laissé en haleine, et divulguer l’intrigue de « la suite » gâcherait peut-être l’anticipation du public pour les deux films. Les spectateurs devraient être motivés à voir et apprécier entièrement ces deux longs-métrages structurés de façon classique; une exploration d’une époque révolue, opposant l’amour et le désir à la raison et au statut social.


2013 FESTIVAL DU FILM DE CABOURG

Prix du PREMIER RENDEZ-VOUS FÉMININ: Victoire Bélézy


www.youtube.com/watch?v=KCf7gkTdvSk


Note de la rédaction


1. David S. Tran, CINÉMA. Daniel Auteuil : «Je ne vais pas faire des Pagnol toute ma vie», in Le progrès (.fr), 09/07/2013 : www.leprogres.fr/art-et-culture/2013/07/09/daniel-auteuil-je-ne-vais-pas-faire-des-pagnol-toute-ma-vie


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


Quelques différences dans cette relecture des classiques de Pagnol que nous avons vues au cinéma et à la télévision (1), mais c'est bon en pastis! Succulent, je n'ai pas pris de note, mais j'ai dégusté cet accent et ces mœurs d'un autre temps.


Certains diront que ça a déjà été fait, mais c'est toujours plaisant à voir et à revoir. Puis, si une « nouveauté » peut attirer les jeunes au cinéma et leur inculquer quelques leçons du passé et des différences et convergences culturelles que l'on a avec une certaine France – ne dit-on pas que les cours d'histoire et de géographie sont délaissés - ce sera toujours ça de pris!


Quant à l'accent, c'est une façon de répondre aux Français, qui nous reprochent le nôtre, que l'accent parisien n'est pas maitre en leur propre pays! Les Marseillais, tout comme les gens du Pas-de-Calais (2) ont aussi le leur!



Notes



1. Marius et Fanny ont été créés au théâtre en 1929 et 1931, puis repris au cinéma en 1931 et 1932 par les réalisateurs Alexander Korda et Marc Allégret respectivement. Le scénario et les dialogues étaient cependant l’œuvre de Pagnol. En 1936 Pagnol sera le metteur en scène de César, écrit directement pour le cinéma! ( http://fr.wikipedia.org/wiki/César_(film,_1936) ) La trilogie Marseillaise sera reprise en 2000 pour la télévision par Nicolas Ribowski ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Pagnol ) et sera vendu en DVD ici par ImaVision.


2. Rappelons-nous le film Bienvenue chez les Ch'tis (2008). ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Bienvenue_chez_les_Ch'tis )





DES GENS QUI S'EMBRASSENT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Danièle Thompson

Producteurs: Romain Le Grand, Florian Genetet-Morel

Scénario: Danièle Thompson, Christopher Thompson

Interprètes: Kad Merad, Monica Bellucci, Éric Elmosnino, Lou de Laâge

Durée: 100 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: La Bûche (1999), Fauteuils d’orchestre (2005)


La comédie romantique de la réalisatrice Danièle Thompson, sur une famille juive dysfonctionnelle, est effrénée et remplie d’humour!


Les frères Roni (Kad Merad), un joailler ayant réussi, et Zef (Éric Elmosnino), un violoniste, se lancent des piques désopilantes tout au long du film. Malgré leur amour fraternel, un cratère se creuse au sujet de leurs valeurs: le spirituel contre le matérialiste.


La violoncelliste angélique Noga (Lou de Laâge), fille de Zev, rencontre par hasard le charmant Sam dans le train Eurostar, et sans connaitre leur connexion familiale, ils tombent amoureux, pour se séparer peu après, car Sam est en route pour épouser Melita, la fille de Roni. Un an plus tard, à Saint-Tropez, Roni et son épouse Giovanna (Monica Belluci) vivent grandement dans leur yacht, tandis que dans les terres se déroule une histoire d’amour chaotique; le tout avec autodérision: malentendus, rencontres hasardeuses, tromperies, confrontations, et réconciliations sont de la partie!


2013 FESTIVAL DE FILMS FRANÇAIS COL-COA (L.A.)


www.youtube.com/watch?v=fjsvZPUrMGo


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


Un film multiculturaliste, caractériel et conflictuel... pressé d'une série de qui-propos! Une critique cynique sous des airs de comédie romantique cousue de quelques fils blancs.



Elle s'en va


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Emmanuelle Bercot

Producteurs: Olivier Delbosc, Marc Missonnier

Scénario: Emmanuelle Bercot, Jérôme Tonnerre

Interprètes: Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Claude Gensac, Dominique Rocheteau, Mylène Demongeot

Durée: 116 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: Clément (2001), Backstage (2005)


Bettie (Catherine Deneuve) a la soixantaine et vient de se faire délaisser par son amant marié tandis qu’elle tente de sauver le restaurant familial. Que faire dans son état désemparé?


Pourquoi ne pas sauter dans sa Mercedes et prendre la route… un changement d’air pourrait rafraichir l’esprit.


En chemin, Bettie fait des rencontres décalées, participe à une réunion d’anciennes reines de beauté de 1969, se réconcilie tout juste avec sa fille avec qui elle s’était brouillée, et fait finalement les 400 coups avec son petit-fils précoce de 11 ans. En plus, elle attire toujours des jeunes hommes dans son lit… un road trip chaotique, qui débute avec des aventures occasionnelles en Bretagne, et pourrait se finir par un nouvel amour…


En février dernier, Emmanuelle Bercot a reçu neuf nominations au prestigieux festival international du film de Berlin pour cette comédie dramatique. En bonus, nous pouvons profiter d’une Deneuve déjantée et pleine d’énergie dans une performance tendre et nuancée, drôle et chaotique à la fois.


2013 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE BERLIN


www.youtube.com/watch?v=wO5wvX1TJY4


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


« Road Movie » intéressant. Je n'ai pas pris de notes. On voit différentes couleurs de la France sociale.



Quai d'Orsay


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Bertrand Tavernier

Producteurs: Frédéric Bourboulon

Scénario: Bertrand Tavernier, Christophe Blain, Abel Lanzac

Interprètes: Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Anaïs Demoustier, Julie Gayet

Durée: 113 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: L’horloger de Saint-Paul (1974), Le juge et l’assassin (1976), Coup de torchon (1981), Un dimanche à la campagne (1984), Daddy Nostalgie (1990), Capitaine Conan (1996), Dans la brume électrique (2009), La Princesse de Montpensier (2010)


Le réalisateur de renommée Bertrand Tavernier nous revient avec une superbe parodie sur la politique française, personnifiée par le ministre des Affaires étrangères Alexandre Taillard de Vorms (Thierry Lhermitte). De Vorms est tout simplement magnifique, un beau charmeur désarmant aimé des femmes, et incarne de la tête aux pieds l’homme politique expérimenté, aristocrate distingué. Il est dictatorial, sportif, bien habillé, aussi à l’aise dans la poussière de l’Ouganda que dans les couloirs des Nations-Unies. Ce diplomate magistral ne recule jamais devant la confrontation des Grandes Puissances: l’Amérique, la Russie et la Chine. De Vorms suit religieusement la Sainte Trinité des concepts diplomatiques: la légitimité, la lucidité, et l’efficacité. Ce partisan de la paix dans le monde se met clairement en position pour être favori au prix Nobel…


Le jeune Vlaminck (Raphaël Personnaz), tout juste sorti de l’ENA (dont les diplômés dirigent le pays), est engagé comme rédacteur des discours de De Vorms. Le « Prince du Quai d’Orsay » tente d’influencer les affaires internationales, mais est constamment saboté par l’inertie bureaucratique.


Ce nouveau film de Tavernier, détonant et inventif, a été réalisé dans l’esprit de la bande dessinée dont il fut inspiré : « Chroniques diplomatiques », best-seller de Blain et Lanzac.


2013 FESTIVAL DU FILM FRANCOPHONE D’ANGOULÊME

2013 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TORONTO


www.youtube.com/watch?v=YYv_Xjoph1g


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


On n'est pas dans Alain Touraine ici, mais dans Michel Crozier : Le Phénomène bureaucratique (Seuil, 1964) et La société bloquée (Seuil, 1970) ! On est aussi dans la caricature du politicien qui s'écoute parler! On penserait à Jean-François Lisée et aux caricatures vocales qu'on en fait à l'émission humoristique « À la semaine prochaine » sur les ondes de la première chaine d'Ici Radio-Canada. (1)


Note


1. www.radio-canada.ca/emissions/a_la_semaine_prochaine/



Le passé


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Asghar Farhadi

Producteurs: Alexandre Mallet-Guy

Scénario: Asghar Farhadi

Interprètes: Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa, Pauline Burlet

Durée: 130 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: Danse dans la poussière (2003), À propos d'Elly (2009), Une séparation (2011)


Pour son dernier film, le cinéaste iranien oscarisé Asghar Farhadi (Meilleur film étranger 2012 pour LA SÉPARATION) a reçu des critiques excédant 5 étoiles, et ce de la main de douze journalistes parmi les plus prestigieux. C’est le premier film de Farhadi entièrement tourné en français et situé à Paris.


Après quatre ans de séparation, Ahmed (Ali Mossafa) quitte Téhéran pour Paris afin de finaliser son divorce avec Marie (Bérénice Bejo, THE ARTIST).


La vie est quelque peu compliquée chez Marie, qui élève ses enfants issus de différents mariages avec son compagnon, Samir (Tahar Rahim, UN PROPHÈTE), dont la femme est hospitalisée, dans un coma. Lors de son bref séjour, Ahmed découvre la relation conflictuelle entre Marie et sa fille Lucie (Pauline Burlet). Les efforts d’Ahmad pour tenter de rectifier une situation pénible lèveront le voile sur un lourd secret du passé.


Le scénario de Farhadi, réalisateur et scénariste, est une analyse psychologique sur la culpabilité, le choix et la responsabilité. La tension dramatique et les dialogues critiques s’enchainent. C’est un film éprouvant, une pièce de maitre sur la complexité morale et les relations entremêlées, où les enfants sont les premières victimes.


2013 FESTIVAL DE CANNES

Meilleure actrice pour Bérénice Bejo


2013 FESTIVAL DE CANNES

Compétition officielle


2013 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TRANSYLVANIE, ROUMANIE


www.youtube.com/watch?v=uROSFb8bKfY


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


Film psychosocial sur les familles reconstituées et biculturelles. Les enfants savent parfois creuser ces brèches à leurs profits et exploiter leur double héritage culturel.



Grand central


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisateur: Rebecca Zlotowski

Producteurs: Frédéric Jouve, Marie Lecoq, Gabriele Kranzelbinder

Scénario: Rebecca Zlotowski, Gaëlle Macé

Interprètes: Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet, Denis Ménochet, Johan Libéreau

Durée: 94 minutes

Origine: France

Année: 2013


Filmographie sélective: Belle épine (2010)


L’action se déroule sur fond inhabituel d'une des centrales nucléaires immenses de France et des risques encourus par ses ouvriers itinérants.


Parmi eux, Gary (Tahar Rahim) et Karole (Léa Seydoux), ont une aventure torride. Toni, le futur mari de cette dernière, n’est guère loin. Ainsi, non seulement Gary s'expose aux dangers de la contamination radioactive (par ailleurs ici décrits avec une précision inédite), mais aussi au péril de la passion interdite.


L'interprétation sobre et nuancée de Rahim rajoute de la substance à l'attirance magnétique des amants.

Le second long-métrage de Rebecca Zlotowski (après BELLE ÉPINE) a été très bien reçu à Cannes en 2013, et le président du jury de la section Un Certain Regard, Thomas Vinterberg, a noté qu’« une des images qui restera dans nos mémoires collectives, dans la sélection de 2013, ce sont les jambes de Léa Seydoux! »


FESTIVAL DE CANNES 2013 - UN CERTAIN REGARD


http://www.youtube.com/watch?v=Q_59YPKdlbM


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-02)


On suit un travailleur intérimaire dans son nouvel emploi en centrale nucléaire. Plongée dans le monde du travail à risque de l'industrie nucléaire. Quels compromis sommes-nous prêts à faire pour avoir de l'énergie à meilleur marché? Et, qui met-on à risque? Toute la France ou une certaine partie de celle-ci? Avec une certaine complaisance et un peu d'aveuglement volontaire, on met à risque des jeunes qui ont besoin de boulot. De toute façon, on pourra toujours se défendre après coup en disant que les intermédiaires qui envoient ces jeunes travailleurs à la centrale n'ont pas exercé un contrôle assez rigoureux lors de l'embauche ou que ces jeunes travailleurs ont triché avec leurs réponses pour avoir l'emploi. On ne pouvait pas savoir! C'est la même chose avec les normes de sécurité qu'ils évitent par différents subterfuges comme si personne ne connaissait les trucs. L'entreprise pourra toujours plaider l'innocence.


Les mêmes remarques pourraient se poser ailleurs, avec les risques liés à l'exploitation et au transport du pétrole par exemple. On n'a qu'à penser à la tragédie de Lac-Mégantic au Québec. (1) Mais, on met d'abord à risque les travailleurs de ces industries (2) qui sont toujours en contact avec des matières dangereuses, ici la radioactivité, ailleurs le charbon ou le pétrole. Stress et infertilité sont le lot de certains d'entre eux dans le nucléaire, mais on monnaye les risques avec des salaires et des primes en conséquence. Mais, certains en veulent plus et plus vite pour quitter et passeront outre aux mesures de sécurité, se mettant à risque, mais mettant aussi les autres en danger.

On a ici droit à une histoire d'atomes aux deux sens du terme, soit celle d'un triangle amoureux d'une part, avec toute la tension que cela implique, mais aussi celle du système de production de l'électricité par l'atome d'autre part. En ce sens ce film est un cours abrégé sur le nucléaire français et ses risques pour les travailleurs de cette industrie. Si dans « Quai d'Orsay » je pensais à Michel Crozier, ici j'étais dans Alain Touraine et « La prophétie anti-nucléaire » (Paris: Seuil).



Notes



1. www.radio-canada.ca/sujet/lac-megantic



2. Puis, les habitants des environs et de la région, voir davantage quand on parle du nucléaire. Mais, il peut aussi y avoir quelques avantages au nucléaire diront certains, comme la production d'isotopes médicaux ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Médecine_nucléaire ). Le choix du nucléaire n'est donc pas à prendre à la légère et on doit faire un bilan sérieux des plus et des moins de cette filière énergétique, et non seulement des couts de construction et de production d'énergie, avant de prendre la décision d'ouvrir, de rénover ou de fermer une centrale. En fait, ce n'est peut être pas d'avoir des centrales nucléaires le principal problème, mais d'en avoir trop et de ne pas développer d'autres filières énergétiques plus écoresponsables comme l'hydroélectricité, que l'on connait bien au Québec, l'éolien, au fil de l'eau et le solaire pour ne nommer que celles-là!




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Documents à ne pas taire! (Notre section documentaire)


Mon RIDM 2013


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Introduction

The village - A CIDADE

La maison de la radio

NOVEMBER DAYS

Big Men

BIDONVILLE: ARCHITECTURES DE LA VILLE FUTURE



Introduction (2013-12-03)


Je n'ai pas assisté à tout ce que j'aurais voulu voir pour deux raisons : les RIDM étant chevauchée par Cinémania et chevauchant le Salon du livre de Montréal pour une part, j'étais divisé entre tout ça, et, comme je n'aime pas prendre de billets à l'avance, je me suis heurté à des salles combles quelquefois! Mais, au moins, c'est un signe du succès de ce festival. Alors, je n'en ai pas vu autant que j'aurais voulu, mais j'ai aimé ce que j'ai vu!


Michel Handfield



The village - A CIDADE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


LILIANA SULZBACH


PAYS: BRÉSIL

ANNÉE: 2012

V.O: PORTUGAIS

SOUS-TITRES: ANGLAIS

DURÉE: 25 MIN

IMAGE: FRANCISCO RIBEIRO

MONTAGE: ANGELA K. PIRES

SON: KIKO FERRAZ

PRODUCTION: LEILANIE SILVA, JOSIE DEMENEGHI


FILMOGRAPHIE : THE COLOR WHITE (2000); THE INVENTION OF CHILDHOOD (2000); THE PRISON AND THE STREET (2004)


Il y a plus de 70 ans qu’Itapuã existe. Les traditions y sont perpétuées par des gestes et des comportements tout ce qu’il y a de quotidien. Mais si la petite communauté brésilienne, perdue au milieu d’un décor paradisiaque, regroupait jadis 1.454 habitants, aujourd’hui, ils ne sont plus que 35. Tous ont au-dessus de 60 ans. Et aucun n’aime particulièrement raviver les souvenirs brutaux de l’ancien temps, même si leurs corps en portent les traces. Avec une précision hallucinante, et une direction photo magnifiant la vivacité des couleurs de ce coin de pays en train de disparaitre, la journaliste Liliana Sulzbach fait œuvre de mémoire en documentant le quotidien émouvant de ces hommes et femmes marqués dans ce documentaire notamment récompensé au festival du film de Brasilia. (HF)


Présenté en collaboration avec le Festival du Film brésilien de Montréal


www.youtube.com/watch?v=nQRxZSrsrZo



Commentaires de Michel Handfield (2013-12-03)



On pénètre une cité de personnes âgées très particulière : isolée depuis des décennies! Pas isolée parce que leurs descendants ne vont pas les voir, ce qu'on connait bien ici, mais isolé parce qu'on avait construit cette cité pour y isoler les porteurs de la lèpre. Cette cité-hôpital fut ouverte en 1940 et a reçu des « patients » jusqu'aux années 1970!


Cela crée donc un esprit de corps particulier, car leur famille leur devient étrangère et les autres résidents deviennent leur famille. Certains ont pu quitter avec succès, mais d'autres y sont revenus, mésadaptés à la vie extérieure après des années de réclusion.


Un film particulier sur l'isolement de la société, mais aussi sur la solidarité, car des liens de solidarité se sont créés entre eux! Intéressant, ça donne le gout d'en savoir plus. Mais, en français je n'ai trouvé qu'un article sur Wikipédia ( http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9proserie_d'Itapu%C3%A3 ) auquel je me suis référé pour ce texte.




La maison de la radio


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


NICOLAS PHILIBERT


PAYS: FRANCE

ANNÉE: 2013

V.O: FRANÇAIS

SOUS-TITRES: ANGLAIS

DURÉE: 99 MIN

IMAGE: KATELL DJIAN

MONTAGE: NICOLAS PHILIBERT

SON: JULIEN CLOQUET, OLIVIER DÔ HÙU

PRODUCTION: SERGE LALOU, VIRGINIE GUIBBAUD


FILMOGRAPHIE : LE PAYS DES SOURDS (1992); UN ANIMAL, DES ANIMAUX (1995); LA MOINDRE DES CHOSES (1997); ÊTRE ET AVOIR (2002); NÉNETTE (2010)


La maison de Radio France à Paris: un bâtiment circulaire, à l’image du cadran de l’horloge qui dicte son activité. Du petit jour au silence de la nuit, la radio nous accompagne, peuplée de chroniqueurs, techniciens, invités… C’est ce monde à part, mais pourtant connecté en permanence au monde extérieur, que filme patiemment Nicolas Philibert. Avec une fascination évidente pour cet instrument mystérieux qu’est la voix radiophonique, à la fois travaillée, minutée et spontanée. Dans le champ ou hors champ, il place les voix au centre de ses images et de son montage, en nous faisant découvrir avec passion et humour les visages méconnus qui les portent. La maison de la radio est un de ces films qui savent s’attacher à un objet précis, pour en faire du cinéma. (ACO)


www.youtube.com/watch?v=kf8AAOpv7iM


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-03)


J'aimais par anticipation, parce que j'écoute certaines émissions de france inter et france culture en baladodiffusion, comme on dit à Radio-Canada (1), pour ne pas dire en « Podcast » comme on le dit à Radio France (2)!


Le truc de la radio, et on le voit bien dans ce documentaire, c'est de faire passer l'image par la voix et le son! Ici, je soulignerais surtout le son quand je pense à l'environnement sonore de certains reportages d'Interception (france inter), car le son y est souvent aussi descriptif que ce qu'on en dit! (3) Merci à la stéréophonie dans ce cas, ce qu'on n'a pas encore compris à la première chaine d'Ici Radio-Canada! C'est que la stéréo c'est plus qu'un caprice pour la musique seulement : c'est un emballage descriptif!


Dans les différences, on voit aussi l'usage de la moto pour les infos, comme pour suivre le tour de France. Il y a certainement là une flexibilité qui doit les servir.


J'ai aussi vu quelques visages que je pouvais enfin mettre sur des noms et des voix qui me sont familières, comme Nicolas Stoufflet, qui animait autrefois le 5/7 (4), et Hervé Pauchon (5). C'est qu'ici, on ne voit pas les animateurs de radio-france à la télé comme on peut voir ceux de Radio-Can vu la distance médiatique qui nous sépare! J'aurais bien aimé voir Daniel Mermet (6), mais ce documentaire ne m'a pas fait ce plaisir! Je ne lui en voudrais pas pour ça.


J'ai aussi souri quand, dans une réunion de production d'une émission d'informations, on a dit qu'on peut inviter un sociologue de gauche pour commenter. Ça fais très france inter! Comme je suis sociologue de centre gauche, ça explique certainement pourquoi j'écoute cette radio en balado! Et Mermet! Les AMG comprendront. (7)


Bref, j'ai aimé. Si, comme moi, vous écoutez Radio France en balado, vous dégusterez. Pour les autres, ça vous incitera peut-être à les écouter.


Notes


1. www.radio-canada.ca/mesAbonnements/baladodiffusion/


2. www.radiofrance.fr/espace-pro/podcast-radio-france. À souligner que radio france, france inter et toutes les autres dénominations de Radio France sont écrites en minuscule sur leurs logos dont voici un exemple. Par contre, dans le texte on écrit « Radio France » avec les majuscules (www.radiofrance.fr/l-entreprise/reperes). Pour ces raisons, j'ai donc utilisé les deux graphies!



3. www.franceinter.fr/emission-interception


4. Il anime maintenant Le jeu des 1000 euros :

www.franceinter.fr/emission-le-jeu-des-1000


5. www.franceinter.fr/emission-un-temps-de-pauchon


6. www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-j-y-suis


7. Pour les autres, les AMG, ce sont les Auditeurs Modestes et Géniaux qui laissent des messages sur la boite vocale de Là-bas s'y j'y suis. Vous pouvez aussi consulter l'entrée de cette émission sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Là-bas_si_j'y_suis




NOVEMBER DAYS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


MARCEL OPHULS


PAYS: ALLEMAGNE, ROYAUME-UNI

ANNÉE: 1990

V.O: ALLEMAND, ANGLAIS

SOUS-TITRES: ANGLAIS

DURÉE: 130 MIN



FILMOGRAPHIE : LE RÉVEIL ALLEMAND (1966); MUNICH 1938 OU LA PAIX POUR 100 ANS (1967); LE CHAGRIN ET LA PITIÉ (1969); À LA RECHERCHE DE MON AMÉRIQUE (1970); LA MOISSON DE MY LAI (1971); À CEUX QUI PERDENT (1972); L'EMPREINTE DE LA JUSTICE (1976); YORKTOWN (1982); HÔTEL TERMIMUS (1988); NOVEMBER DAYS (1990); VEILLÉES D'ARMES (1994); UN VOYAGEUR (2013)



En novembre 1990, un an après la chute du mur de Berlin, Marcel Ophuls, mandaté par la BBC, se rend en Allemagne pour recueillir les témoignages de ceux qui ont vécu cet évènement historique. De l’homme de la rue aux anciens politiciens (dont Egon Krenz, l’ex-président du Conseil d’État de la RDA), Ophuls interroge, creuse les vérités, fouille les mensonges et livre un document exceptionnel qui cerne, tout en respect et en complexité, les émotions d’un peuple nouvellement réunifié.



Présenté en collaboration avec le Conseil des Arts du Canada, la Cinémathèque québécoise, Canal + et le Goethe-Institut.


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-03)


Ce film est intéressant vu la question historique de la chute du mur de Berlin, en cette nuit du 9 au 10 novembre 1989 (1), qui marquait la fin de l'URSS (2), mais aussi la fin du XXe siècle historique! Nous en avons d'ailleurs parlé dans 1915, l'année contemporaine! (3)


Mais, l'URSS et l'Allemagne de l'Est, contrée des prolétaires, n'étaient pas celles des libertés au sens où nous l'entendons ni celles de l'environnement! On souligne d'ailleurs dans ce documentaire, et je l'ai noté, « qu'on ne s'occupait pas de l'environnement sous le régime communiste, mais de l'exploitation! » Bref, le fossé était parfois large entre le discours et la réalité, comme c'est le cas pour toutes idéologies qu'elles soient politiques ou religieuses. On devrait s'en souvenir!


Par chance, nous avons le cinéma comme mémoire, ce qui va plus loin que les seuls documents historiques, car ça nous plonge dans la réalité des gens et le vécu des peuples. On y trouve tant les discours idéologiques que populaires, intellectuels et scientifiques; les films de propagande que les vox-pop et les films de protestation et d'observateurs parfois non professionnels. C'est pour cela qu'il faut non seulement sauver, mais protéger les cinémathèques nationales contre leurs propres bailleurs de fonds parfois, car les États peuvent tenter d'orienter leur travail de conservation par des critères idéologiquement balisés selon leurs intérêts.


Si l'État doit être un de ses bailleurs de fonds, il doit demeurer un apport du grand public et des entreprises pour équilibrer le travail des décideurs d'une cinémathèque et que ces derniers ne soient pas dépendant des seuls critères esthétiques et politiques de l'heure. Il en va de la mission de protection du contenu cinématographique dont les cinémathèques nationales ont la garde. Voilà qui est dit grâce à la projection de ce film à la Cinémathèque québécoise. (La photo est de moi)


Notes


1. De Tinguy, Anne, 2004, La grande migration. La Russie et les Russes depuis l’ouverture du rideau de fer, Paris : Plon, p. 43


2. À ce sujet, voir le livre d' Anne De Tinguy, Ibid.


3. Handfield, Michel, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Essais.


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Mur_de_Berlin


www.cinematheque.qc.ca



Big Men (2013-12-03)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


RACHEL BOYNTON


PAYS: ÉTATS-UNIS, ROYAUME-UNI, DANEMARK

ANNÉE: 2013

V.O: ANGLAIS

DURÉE: 99 MIN

IMAGE: JONATHAN FURMANSKI

MONTAGE: SETH BOMSE

SON: DAMIEN VOLPE

PRODUCTION: RACHEL BOYNTON


FILMOGRAPHIE: OUR BRAND IS CRISIS (2005)


Dans la pure tradition du grand reportage d’enquête, Big Men plonge méticuleusement au cœur d’un sujet précis pour proposer un regard lucide sur les racines du dysfonctionnement de notre époque. Le cas à l’étude? Une épopée juridique, politique et financière autour d’un gisement de pétrole situé au large du Ghana. Contactée par un entrepreneur local pour financer les premiers couts d’exploitation, Kosmos Energy, une petite compagnie américaine, n’imaginait pas que sa course aux milliards serait pavée de tant d’obstacles. Bouleversements politiques, soupçons de corruption, destitutions, trahisons internes et pressions insoutenables des actionnaires forment la matière première d’un suspense haletant qui est aussi une mise à nu des dérives complexes de la globalisation économique. (BD)



Présenté en collaboration avec la CSN


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-03)


Ce qui est fascinant dans ce film, c'est la folle cupidité que cause le pétrole, au point de déclencher de véritables guérillas dans le peuple et des guerres de procédures entre des entreprises et des financiers. Kosmos energy l'a appris à ses dépens. Ce n'est pas parce qu'on « call » le jeu qu'on mène le bal!


D'ailleurs, les financiers regardent la découverte de nouveaux gisements de pétrole comme des mouettes regardent des frites dans un stationnement de Mc-Do ! Et elles partent avec les frites – le fric – sans rien laisser aux fourmis sur le terrain! C'est ainsi que, malgré les exportations de pétrole du Nigeria, le niveau de vie de la population a baissé! Tout le monde veut devenir « Big men » aux dépens des autres, des politiques aux gens d'affaires et financiers. Mais, certaines fourmis sont plus débrouillardes que d'autres et vont chercher leur part du pactole par des moyens transversaux, comme de mettre la main sur des sous-produits du pétrole pour les vendre sur le marché noir ou de couper un pipeline pour avoir le contrat de réparation par la suite.


Une leçon pour le Québec et le Canada dans ce film : la richesse n'est pas du côté des propriétaires de la ressource, mais de ceux qui l'exploitent, la transforment et la commercialisent!



Addenda



Au Texas (États-Unis) la richesse du sous-sol est au propriétaire du terrain sous lequel elle se trouve. Une différence avec ici où elle appartient à l'État qui peut la vendre sous forme de « claims miniers » à des entreprises (1) aux dépens du propriétaire du terrain (2). Ce serait à améliorer.


Par contre, on constate un manque de confiance dans le gouvernement national dans ce que nous disent certains texan que l'on voit dans ce film. Pour eux, le gouvernement s'accapare de la richesse des gens et la redistribution ne semble pas faire partie de leur vocabulaire. Pourtant, pour se développer, tant comme êtres humains qu'entrepreneurs, ils ont bénéficié et bénéficient encore des infrastructures et services publics payés avec les impôts. Si les États-Unis sont aux prises avec un tel déficit, il est là le problème : on prend les services pour acquis, mais on ne veut pas payer juste part notre part pour ceux-ci et encore moins pour une certaine équité sociale, comme ce qu'assurerait l'Obamacare (3)!




Notes


1. www.mrn.gouv.qc.ca/publications/enligne/mines/claim/


2. Alexandre Shields, Acheter des claims miniers pour protéger sa propriété, Le Devoir, 8 août 2012 :

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/356331/acheter-des-claims-miniers-pour-proteger-sa-propriete


3. Trois sites parmi d'autres :


http://obamacarefacts.com/obamacare-explained.php


http://fr.wikipedia.org/wiki/Patient_Protection_and_Affordable_Care_Act


www.rue89.com/2013/10/03/quelles-sont-les-diferences-entre-lobamacare-lassurance-maladie-francaise-246281


Hyperliens


http://bigmenthemovie.com/


www.kosmosenergy.com


http://en.wikipedia.org/wiki/Niger_Delta



BIDONVILLE: ARCHITECTURES DE LA VILLE FUTURE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


JEAN-NICOLAS ORHON


PAYS: QUÉBEC

ANNÉE: 2013

V.O: FRANÇAIS, ANGLAIS, ARABE, HINDI

SOUS-TITRES: S.-T.F., S.-T.A.

DURÉE: 81 MIN

IMAGE: VINCENT CHIMISSO

MONTAGE: HUBERT HAYAUD

SON: MARTIN ALLARD, SIMON GERVAIS


FILMOGRAPHIE: ASTEUR (2003); TANT QU'IL RESTE UNE VOIX (2008); LES NUITS DE LA POÉSIE (2012)


À Lakewood au New Jersey, à Bangalore en Inde, à Sao Paolo au Brésil, à Mirabeau près de Marseille, à Istanbul en Turquie ou encore à Kitcisakik au Québec… les structures et organisations sont différentes, mais partout, on retrouve les mêmes réunions de gens aux ressources limitées dans ce qu’on appelle communément les bidonvilles. De leurs différentes appellations aux exemples de résilience qui s’y manifestent, en passant par leurs causes, leur histoire, leur agencement et leurs conséquences, donnant la parole autant à ceux qui y résident qu’à ceux qui les étudient, Jean-Nicolas Orhon (Les nuits de la poésie) détaille avec richesse et profondeur ces univers marginaux, mais qui disent avec force les différentes évolutions, et peut-être même l’avenir, de notre monde. (HF)


Présenté en collaboration avec la CSN, le Cœur des sciences de l'UQAM et Oxfam-Québec


www.frequency.com/video/bidonville-architectures-de-la-ville/134559119/-/5-349701


Commentaires de Michel Handfield (2013-12-03)


Beaucoup de monde, je ne pouvais allumer mon portable pour prendre des notes.


Pas d'argent, le squat, la débrouille et la solidarité pour survivre, revendiquer et améliorer son sort! Ce film est une leçon pour les « Big Men » à la pensée parfois trop individualiste du capitalisme néolibéral, qui fait de plus en plus de laisser pour compte comme on en voit dans ce film! Mais, on peut être solidaire et vouloir son coin à soi, car la solidarité ce n'est pas la promiscuité ni une vie en communauté. Ce n'est pas pour rien que l'Homme se regroupe pour vivre, ce qui explique que la population mondiale est de plus en plus urbanisée.


En fait, s'il y a une exception, c'est peut-être le modèle nord-américain de l'individualisme qui va à l'encontre de ce mouvement avec l’étalement urbain et la montée de l'automobile individuelle, avec tous les problèmes que cela implique. C'est un cout économique et une perte de solidarité sociale et politique (1) qui explique en partie nos problèmes actuels et notre refus de vouloir prendre les mesures qui s'imposent pour les corriger, croyant à tort que ces mesures vont contre notre liberté de choix. Mais, nos choix sont-ils libres ou dictés par des faiseurs d'images dans le seul but de nous faire consommer davantage? Il n'y a jamais eu une aussi grande standardisation que depuis la production de masse qui nous vend des produits standardisés s'adressant à notre individualité par la publicité. On nous dicte notre « Moi »! Mais, qui prend le temps de s'arrêter pour y penser, pris dans le tourbillon de la vie moderne, entre la maison et le bureau, dans les bouchons de la circulation? Stop and think!


Note


1. Suffit de voir le faible taux de participation aux élections pour le réaliser.



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