Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 15 no. 4, du 2013-03-31 au 2013-04-26.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office (www.openoffice.org), auquel s'ajoute maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.






Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


La politique, une business!

Réflexion sur toutes ces nominations politiques des dernières semaines... et l'embauche de ces fonctionnaires expérimentés que l'on voit maintenant défiler à la commission Charbonneau!

Encore et encore le redire!

Anarchique ou chaotique!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Équinoxe (2013-03-30) (Ajout d'un « blooper » le 31!)


Le Journal/Fil de presse


Le jour de la terre à Montréal


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


THE BIG WEDDING (Un grand mariage)

Du vent dans mes mollets

FATAL d'après Henry VI (Théâtre)

RENOIR

TRANSMISSIONS (Théâtre)

L’homme qui rit









Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index



Nos éditos!



La politique, une business!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-04-26)



Hier, à la Commission Charbonneau, l'ex-maire de Montréal, Gérald Tremblay, a dit « avoir congédié Bernard Trépanier en 2006 après avoir appris que l’ancien directeur du financement d’Union Montréal avait réclamé un pot-de-vin de 1 million de dollars de l’entreprise SmartCentres, qui voulait réaliser un projet de centre commercial dans la carrière Francon. » (1)


Ce projet ne visait-il qu'une entrée de fonds pour certains? La question se pose, car on nous faisait miroiter des emplois par exemple. Mais, qui dit un centre d'achat de plus, dit davantage déplacement d'emplois que création d'emplois comme je l'ai écrit en 2008 au sujet de ce dossier justement :


« Ensuite, c’est sûr que je préfère un centre d’achat à un dépotoir, mais il ne faut pas lui donner plus de vertus qu’il n’en a. On n’achètera pas davantage parce qu’il y a davantage de magasins. Si vous consommez 2 litres de lait par semaine, vous n’en achèterez pas 4 pour continuer à faire vivre votre ancien épicier et pour faire vivre le nouveau. Vous n’achèterez pas non plus le double de linge, car votre revenu n’aura pas doublé. Vous diviserez plutôt vos achats, ce qui fera qu’à moyen terme certains commerces fermeront et l’équilibre se refera. C’est cela la réalité. Le commerce crée très peu d’emplois nets. Il en déplace cependant. » (2)


J'en avais aussi parlé dans un mémoire que j'avais déposé aux audiences publiques qui ont eu lieu à ce sujet dans mon quartier : Saint-Michel! (3) C'est d'ailleurs un dossier que j'ai suivi de près, car, à une certaine époque, j'étais sur le CA du PARI St-Michel et du Projet de Camping Caravaning que nous avions projeté pour cette ex-carrière, car nous ne voulions plus de déchets à St-Michel et l'organisme s'était penché sur le recyclage de l'ex-carrière Francon en un projet plus structurant pour le quartier qu'un second dépotoir! Des études avaient même été faites sur ce projet et présentées à la ville. La maquette avait aussi circulé dans le quartier et le journal de Saint-Michel parlait régulièrement de ce projet de camping caravaning. Le quartier et ses élus étaient au courant, c'est le moins qu'on puisse dire! Puis, un jour, la ville nous est arrivée avec ce projet de Smart Center comme si c'était le seul projet possible :


« Si la Ville voulait mettre en valeur l’ex-carrière pour améliorer la qualité de vie de Saint-Michel, elle a eu tout le loisir de consulter le milieu avant d’autoriser un tel projet et de le présenter comme étant le seul disponible. Depuis le début des années 90 qu’on en parle dans le quartier! Si le projet de centre de camping caravaning, malgré son intérêt touristique, ne les intéressait pas, la ville a eu tout le temps de le dire et de demander au milieu de se pencher sur d’autres possibilités. Pensons au Shop Angus; le milieu a pensé un projet beaucoup plus structurant qu’un centre d’achat dans le quartier voisin (Rosemont)! À vue de nez, on est à moins d’une demi-heure de transport en commun des centres Boulevard, Forest, Anjou, Henri-Bourassa et à moins d’une heure du centre-ville! A-t-on vraiment besoin d’un autre centre d’achat? Pourquoi pas un marché public pour le quartier, car les gens du Nord du quartier sont plus loin d’un marché public (Jean-Talon et Maisonneuve) que d’un centre commercial? » (4)


À l'époque, on sentait que la ville était vendue à ce projet et à rien d'autre. Je l'avais même écrit :


« Si on n’a pas le choix, car la ville semble vendue à l’idée, j’espère que le choix des magasins tiendra compte des préoccupations sociales soulevées en assemblée. » (5)


Aujourd'hui, on sait pourquoi ils étaient vendus! Certainement pas pour le bien du quartier.


La politique, ce n'est plus d'être au service des citoyens, mais une business! Combien ça rapporte, à qui et pourquoi? Voilà peut-être ce qu'on doit se demander devant certains des projets acceptés par nos élus. Alors, comment distinguer les bons projets des mauvais? Car il y en a tout de même de bons de soumis par les services publics et même par le privé.


Mais, comme trop d'informations tue l'information, car on ne peut plus distinguer le bon du mauvais, la corruption tue-t-elle le bon sens citoyen et nuit-elle à son implication de bonne foi? Voilà la question des questions, car ou on s'oppose à tout par manque de confiance ou on laisse tout aller par sentiment d'impuissance, puisque tout est déjà décidé en haut lieu! Bref, tue-t-on la démocratie et émascule-t-on le citoyen? On le réduit à devenir un client et un téléspectateur amorphe. À preuve, le plus nul des programmes de télé, même une info pub, a probablement plus d'audience qu'il n'y a de personnes présentes à une soirée d'information citoyenne ou politique! Ce n'est pas peu dire, mais ça en dit long sur l'état de notre démocratie.



Notes



1. Jeanne Corriveau , Karl Rettino-Parazelli, Des «vérités» de l’ex-maire sont remises en cause, in Le Devoir, 26 avril 2013 : www.ledevoir.com/politique/quebec/376763/des-verites-de-l-ex-maire-sont-remises-en-cause



2. Retour sporadique sur le dossier de l’ex-carrière St-Michel, in Societas Criticus, Vol. 10 no. 3 (Du 15 avril 2008 au 26 mai 2008) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs65758



3. Changement de carrière… pour la carrière St-Michel! Mon mémoire se retrouve intégralement dans Societas Criticus Vol. 10 no. 3 (Du 15 avril 2008 au 26 mai 2008) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs65758. Au moment d'écrire ces lignes, il était aussi disponible sur le site de l'Office de consultation publique de Montréal : www.ocpm.qc.ca/sites/default/files/pdf/P27/7a.pdf



4. Michel Handfield, 16 novembre 2006, Des suites dans le Dossier de L’ex-carrière Francon, in Societas Criticus, Vol. 8 no. 7 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62005



5. Ibid.








Réflexion sur toutes ces nominations politiques des dernières semaines... et l'embauche de ces fonctionnaires expérimentés que l'on voit maintenant défiler à la commission Charbonneau!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield 2013-04-25


En même temps que l'on buche dans des petits boulots, qu'en entrevue l'on se fasse dire qu'on est soit surqualifié pour le poste ou, qu'au contraire, on n'a pas les 10 ans d'expérience requis malgré nos diplômes universitaires... on voit des postes être donnés rubis sur l'ongle à des amis du pouvoir qui étaient déjà bien placés et surtout pas en insécurité économique! Si jamais j'ai la chance d'avoir une entrevue, ne me parlez surtout pas d'expériences, car l'expérience n'est pas un autre gage que celui d'avoir développé un bon réseau d'amis! Croyez-moi, je vais passer à une autre question : avoir des idées!



Encore et encore le redire!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield 2013-04-25


La religion, c’est une croyance, comme l’horoscope, pas un droit, ni une obligation. Et, la liberté de croyance s’arrête où celle des autres commence. Moi aussi j’ai des croyances, mais j’ai aussi des doutes, car je suis conscient que ce ne sont que des croyances. C’est ce qui fait que je mettrais cet avis sur toutes les églises : « Attention, le danger croît avec l’usage! » Comme pour la cigarette, car parfois la religion peut devenir aussi nocive. C’est là qu’on voit la nécessaire séparation de l’État et de la religion, quelle qu’elle soit! Donnons l'exemple en sortant le crucifix de l'Assemblée nationale du Québec si l'on est réellement une société laïque. D'ailleurs, il ne fut pas toujours là, car il date du régime de Maurice Duplessis. (1) Il n'y en avait pas du temps des Libéraux qui l'ont précédé. (2)


Notes


1. « C'est le gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis qui a décidé d'apposer le crucifix au-dessus du trône du président de la Chambre à la première session du gouvernement qui venait tout juste d'être élu, en octobre 1936. » (Jacques Rouillard - Professeur au département d'histoire de l'Université de Montréal, Le crucifix de l'Assemblée nationale, in Le Devoir, 27 janvier 2007 : www.ledevoir.com/non-classe/128878/le-crucifix-de-l-assemblee-nationale)


2. « À notre connaissance, il n'a jamais été question pour les gouvernements dirigés par les libéraux, élus sans interruption de 1897 à 1936, d'ajouter des éléments religieux à la décoration du Parlement. Ces gouvernements entretenaient des relations souvent tendues avec le pouvoir clérical, et une aile radicale à l'intérieur du Parti libéral se faisait fort de rappeler la séparation des rôles de l'Église et de l'État. » (Ibid.)



Anarchique ou chaotique!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-04-09)


Manifs antipolices, anticapitalistes ou étudiantes, s'il y a du grabuge ou du cassage, c'est la faute aux anarchistes! Un peu facile! On fait trop souvent l'amalgame « chaos = anarchie »! Mais, comme l'a écrit Malatesta :


« Si nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préfèrerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible. » (1)


Que dans ces manifs il y ait des briseurs ou des voyous, c'est possible. Mais, qui dit que ce sont des anars? On doit se garder d'instrumentaliser les « anarchistes » en casseurs pour limiter le droit de manifestation, car des casseurs, il y en a aussi des capitalistes et de bien d'autres genres! Et des anarchistes, il y en a de très bonnes familles. Comme Malraux l'a écrit: « Le Christ? Un anarchiste. Le seul qui ait réussi. » (2)


D'ailleurs, les briseurs et les voyous ne sont pas nécessairement politisés, mais ils peuvent en prendre l'allure et scander des slogans en cœur s'il le faut. Rien de plus facile pour profiter des mouvements de foules, manifs politiques comme sportives, et faire ce qu'ils veulent faire : briser pour le « trill », par défiance, pour voler ou par égoïsme, parce qu'ils considèrent qu'ils n'ont pas à s'occuper des autres! Des adeptes du « me, myself and I »! Ce n'est pas pour rien que la plupart des grandes manifs, mis à part les manifestations spontanées, ont un service de sécurité pour tenter d'éviter ces infiltrations indésirables ou les contrôler le plus possible!


À cela, s'ajoute l'effet de foule, où certains se jugent invisibles et font ce qu'ils n'auraient jamais fait en d'autres circonstances. Dans ces cas, ça peut toucher n'importe qui. Mais, il est sûr que si ça se produit certains profiteront de l'anonymat de la foule pour des motifs personnels.


En certaines circonstances cependant, comme des manifs très idéologiques, même les plus conservateurs et les plus pieux peuvent manifester violemment si leur foi est sollicitée et exacerbée par exemple! Pensons à certaines manifs pro-vie dans les années 70 ou 80 ou aux manifs contre le « mariage pour tous » qui ont lieues en France actuellement. La violence dans les manifs n'est donc pas l'exclusivité des jeunes ni des anarchistes, n'en déplaise aux bienpensants!


Naturellement, dès qu'il y a de la violence dans une manif, il est bien plus facile de créer une catégorie fourretout, les anars, et de les pointer du doigt que d'identifier des casseurs aux motivations aussi diverses qu'il y a de personnalités! Le contribuable a alors une raison d'être mécontent et une cible contre qui vociférer (3) d'autant plus qu'on lui fournit le coupable tout désigné sur un plateau télévisuel, prêt à être symboliquement condamné! Tout ce qui lui manque, c'est la télécommande pour lui insuffler un choc, ce qui serait la version moderne de l'expérience de Milgram. (4) Mais, serons-nous aussi durs dans nos jugements avec les acteurs de la Commission Charbonneau qu'avec les étudiants par exemple ou les excuserons-nous en disant que c'était un système finalement? De leur faute avec des circonstances atténuantes!


Beaucoup moins facile par contre de pointer l'homme d'affaires ou le professionnel qui envoie son argent dans les paradis fiscaux. Il faut de longues enquêtes et des fuites comme on vient d'en connaitre une pour lever un coin de voile sur cette activité qui fait perdre à l'État beaucoup plus que la crise étudiante. (5) Si on ne sait pas les sommes, « Le Tax Justice Network, un réseau international de chercheurs et de militants qui lutte pour la « justice fiscale », évalue à 20 000 ou 30 000 milliards de dollars le montant des sommes dissimulées dans les paradis fiscaux de par le monde. » (6) Si on compare les casseurs à ceux qui font de l'évasion fiscale ou qui ont témoigné à la commission Charbonneau, ceux qui nous coutent le plus cher ne sont pas toujours ceux à qui on pense en premier.


Je ne dis pas cela parce que j'approuve la casse, car tel n'est pas le cas. Je me tiens même loin de ce genre d'évènements. Je suis d'ailleurs bien davantage porté sur le clavier qu'à scander des slogans dans la rue. Mais, comme je reconnais que, pour être en santé, une démocratie a besoin de voix discordantes, je suis nécessairement pour la liberté de manifester. C'est même une liberté fondamentale selon moi. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai joué de la casserole devant chez moi quand j'ai senti ce droit menacé l'été dernier. En conséquence, j'ai des doutes sur cette facilité à déclarer une manifestation illégale avant qu'elle ne commence, mais je comprends aussi qu'il y ait des motifs de sécurité à cela, car on ne peut se promener librement comme ça dans le trafic! Je l'ai vécu en revenant d'une pièce de théâtre l'été dernier et ce n'est pas rassurant de voir des marcheurs décider de prendre la rue alors qu'il y a de la circulation! Moi, ma casserole, je la tapais sur le trottoir, pas sur la ligne jaune au milieu de la rue! Mais, où tracer la ligne entre mettre à l'amende tout le monde, donc limiter le droit à la manifestation spontanée; les organisateurs; et/ou les seules personnes qui ne respectent pas la sécurité élémentaire, donc les irresponsables? Voilà la question qui incombe aux politiciens. Et on attend le même bon sens pour ce qui est du port du déguisement : il y a une différence à être dans une manif avec fronde et roches, déguisé en Rambo avec AK-47... ou en Anarchopanda! Trop souvent, c'est le jugement qui manque des deux côtés du cordon; tant chez les policiers que les manifestants! Dans ces circonstances le règlement P-6 (7) devrait au moins être revu pour rester ferme sur certains points de sécurité, mais souple en ce qui concerne la liberté d'expression et les manifestations spontanées.


Notes


1. Malatesta, E., "L'Agitazione", Ancône, Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in Révolution et réaction, in Guérin, Daniel, 1976, Ni Dieu ni Maître, Paris: FM/petite collection Maspero, tome III. (Vous le trouverez aussi à la page 9, mais du volume II de l’édition de 1999, France, La Découverte/poche. Par contre, on aura remplacé 1897 par 1967, ce qui est une erreur Malatesta étant décédé en 1932! http://fr.wikipedia.org/wiki/Errico_Malatesta)


2. Baillargeon, Normand, 2008, L’Ordre moins le pouvoir. Histoire et actualité de l’anarchisme, Marseille (France): Agone, p. 82


3. Par exemple les étudiants du printemps érable, car cette crise a couté 90 millions de dollars à l'État québécois! Mais, attention, « M. Duchesne a affirmé que ce montant correspond aux frais dépensés par les universités et les cégeps, et pour le déploiement de policiers. » (Crise étudiante: une facture d'au moins 90 millions, Radio-Canada/nouvelles Mise à jour le jeudi 7 février 2013 : www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2013/02/07/001-crise-etudiante-cout-pierre-duchesne.shtml) Donc, pas seulement pour les couts policiers, mais l'ensemble de la facture gouvernementale. Finalement, très peu si on compare avec l'évasion fiscale (voir la note 5).


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Milgram


5. Avant cette fuite le Québec évaluait d'ailleurs l'évasion fiscale à 3,5 milliards de dollars! (La Presse canadienne, Évasion fiscale: 3,5 milliards échappent à Québec, in Le Devoir, 6 mars 2012 : www.ledevoir.com/politique/quebec/344409/evasion-fiscale-3-5-milliards-echappent-a-quebec)


6. AGENCE FRANCE-PRESSE, Une enquête internationale dévoile les secrets des paradis fiscaux, in La Presse Affaires, 5 avril 2013, p. 3


7. Brian Myles, Ville de Montréal - Règlement P-6: la police n’entend pas lâcher prise, in Le Devoir, 9 avril 2013 : www.ledevoir.com/politique/montreal/375195/reglement-p-6-la-police-n-entend-pas-lacher-prise



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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter, et/ou Facebook, et/ou Linked In alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un évènement par exemple. Parfois, ce sont aussi des liens trouvés sur l'internet que je partage vu la valeur que je leur trouve. Dans tous les cas, la date entre parenthèses (xxxx-xx-xx), à côté du titre, est celle de la mise en ligne ou en page que j'ai faite, non celle de l'évènement ou de la création du lien partagé. Dans le cas d'un lien, s'il y a des informations supplémentaires à y avoir, comme la date de l'évènement ou le nom de l'auteur d'un vidéo, ces informations doivent être sur le site en question, mais ne relèvent pas de moi. L'auteur est bien libre de choisir l'anonymat, mais s'il met quelque chose en ligne, c'est pour être vu ou lu, donc partagé et renvoyé par d'autres. L'internet n'est pas privé! Donc, si cela nous semble d'intérêt, nous le partageons nous aussi. C'est cela l'internet et les réseaux sociaux.


Pour la mise en page de message d'abord fait en direct sur les réseaux sociaux, des corrections ont parfois dû être faites après coup, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du média que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un évènement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées avant la mise en page, rien d'autre!




Équinoxe


2013-03-30


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Joyeux équinoxe de printemps: www.youtube.com/watch?v=n8mWRTE_Xpk


2013-03-31


« Blooper » de notre joyeux équinoxe de printemps, car pas facile de faire une vidéo avec 3 oiseaux et un lapin : www.youtube.com/watch?v=AAs4VlAym4Q




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Le Journal/Fil de presse



Le jour de la terre à Montréal


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 4, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Texte et photos Michel Handfield (2013-04-22)



Hier, pour la marche du « jour de la terre », on était 50,000 personnes selon les évaluations. Moins que l'an dernier, avec le « printemps érable » et dans la suite « d'occupy », en plein cœur du conflit étudiant! Moins de polices aussi, certaines rues étant fermées à la hauteur de Sainte-Catherine alors que l'on marchait sur René-Lévesque, ce qui fait que des voitures pouvaient traverser la marche! Mais, tout s'est passé dans le calme et le respect mutuel. Bref, une belle marche au centre-ville... avec une présence policière très discrète. J'en ai profité pour faire des photos dont en voici quelques-unes!

















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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


THE BIG WEDDING (Un grand mariage)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À l’affiche dès le 26 avril 2013


Un film de Justin Zackham mettant en vedette Robert De Niro, Diane Keaton, Susan Sarandon, Robin Williams, Katherine Heigl et Amanda Seyfried.


Durée : 1h29


Montréal, le 10 avril 2013 – Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One, sont heureux d’annoncer la sortie du film THE BIG WEDDING (Un grand mariage) réalisé et scénarisé par l’américain Justin Zackham (Maintenant ou jamais). Cette comédie familiale prendra l’affiche partout au Québec dès le 26 avril prochain.


Don et Ellie forment un vieux couple, mais viennent de divorcer. Alors que leur fils va bientôt se marier, ils doivent sauver les apparences en faisant croire qu’ils sont toujours ensemble et qu’ils s’aiment comme au premier jour. Mais le canular va vite avoir son effet boule de neige…

Librement inspiré de la comédie franco-suisse Mon frère se marie de Jean-Stéphane Bron (2006), le film réunit un casting de luxe : Robert De Niro (Le bon coté des choses) et Diane Keaton (La gloire des ondes) interprètent le couple imposteur alors que Susan Sarandon (Jeff Who Lives at Home), Robin Williams (Mariage 101), Katherine Heigl (La prime) et Amanda Seyfried (Les Misérables) complètent cette famille haute en couleur.


Commentaires de Michel Handfield (2013-04-26)


Comédie plaisante sur des parents libéraux et divorcés qui veulent paraitre traditionnels et conservateurs à l'occasion du mariage de leur fils adoptif de façon à plaire à la mère biologique, une femme très catho de réputation! Dérapages assurés.


Ce n'est pas le premier film du genre, mais c'est toujours plaisant, surtout quand il y a une petite dose de cynisme.



Du vent dans mes mollets, un film de Carine Tardieu


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À L’AFFICHE DÈS LE 26 avril


Montréal, mercredi le 17 avril – FunFilm Distribution est très heureuse d’annoncer la sortie en salle du film « Du vent dans mes mollets » de Carine Tardieu le 26 avril au cinéma Beaubien, Quartier Latin et Le Clap de Québec.


« Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d'amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie. »


Mine de rien, filmer à hauteur d'enfants n'est pas donné à tout le monde et surtout cela ne s'improvise pas. Carine Tardieu avait d'ailleurs, avant d'aborder ce « Vent dans les mollets », tâté un peu de la guibolle mais plus ado, avec « La tête de maman ». L'histoire d'une presque jeune femme qui se met en tête de redonner le sourire à sa mère qui semble l'avoir perdu avec la disparition de son amour de jeunesse. C'était tendre et cruel (comme un ado), réalisé avec beaucoup d'aplomb teinté de naïveté (comme un ado) et surtout saupoudré d'un casting faisant remarquablement corps avec le récit. Un premier long qui mettait la barre assez haut en quelque sorte, mais que « Du vent dans mes mollets » dépasse assez brillamment établissant ainsi une nouvelle marque plus que remarquable.



Commentaires de Michel Handfield (2013-04-26)


On est en 1981. Rachel angoisse pour le retour à l'école. Elle a même dormi avec son sac! On comprend assez rapidement le problème : une mère surprotectrice, un père... qui suit la vie et sa femme! Des parents qui semblent mal harmonisés, mais qui s'aiment malgré tout.


Sa mère l'amène voir une psy, mais c'est plutôt elle qui en aurait besoin, car la petite est finalement assez équilibrée pour vivre ainsi. Puis, elle se fera une nouvelle amie à l'école, ce qui lui ouvrira de nouvelles perspectives sur la vie et la liberté, car la mère de son amie est tout le contraire de la sienne. Elle s'adonnera même très bien avec le père de la petite qui réparera sa cuisine. En passant, « la craque du plombier », ce n'est pas juste ici!


Ça donne une comédie psychosociale agréable et touchante à la fois. Un moment de cinéma intelligent et divertissant en même temps. À voir seul, en couple ou en famille, car les enfants devraient aimer ce film eux aussi.



FATAL d'après Henry VI de William Shakespeare (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013-04-24


Une production d'Omnibus le corps du théâtre à l'Espace Libre, du 16 avril au 11 mai 2013


Adaptation, traduction et mise en scène de Jean Asselin

Avec Paul Ahmarani, Pascal Contamine, Marie Lefebvre, Sylvie Moreau, Bryan Morneau, Gaétan Nadeau, Maxime René de Cotret et Anne Sabourin


Omnibus, le corps du théâtre, donne à voir et entendre un condensé des trois premières œuvres dramatiques d’un jeune auteur de la fin vingtaine : Shakespeare!


Shakespeare (1564-1616) fait vivre l’histoire – et réciproquement. Le succès fulgurant d’Henry VI fit la fortune de l’auteur dramatique et de sa troupe pour ensuite propulser son œuvre dans les siècles des siècles d’histoires humaines qui n’en finissent pas de recommencer. Ses dix drames historiques constituent une véritable matrice de l’histoire de l’Angleterre.


Notre Contemporain - En 1986 Jean Asselin se fait embarquer par le Bard avec une troupe de jeunes acteurs de l’UQAM dont Sylvie Moreau et Réal Bossé. Sa trilogie HVI, huit heures de saga théâtrale, prélude à la quinzaine de mises en scène qu’il en a signées depuis. Vingt-sept ans plus tard, Omnibus remet ça avec certains des interprètes de l’époque, qui ont atteint, voire dépassé, l’âge et la maturité des quelques cent-dix-sept personnages de l’œuvre épique.


Chez nous dans nos mots - Après son fameux Cycle des rois en 1988 et L’histoire lamentable de TITUS en 2006, la compagnie de création et son auteur préféré se mettent à l’épreuve: urgence d’agir, de faire et de dire. En passant de 9.000 à 2.500 lignes, Jean Asselin ramène la représentation à deux petites heures. Sa traduction - dans nos mots - est équidistante de Rabelais et de Céline.


Commentaires et photos de Michel Handfield, avec références au texte (1)


Ouf! Il y a du stock là-dedans! Du bon stock!


Un cours d'histoire


Cette pièce, c'est un cours d'histoire Franco-Britannique accéléré, avec les conflits entre la France et l'Angleterre (on sort de la guerre de 100 ans), mais aussi les mariages pour résoudre ces conflits, ce qui donnait des rois d'Angleterre apparentés à la couronne de France... et qui voulaient exercer leurs droits sur celle-ci! De quoi réalimenter le conflit! Et, au sortir de ces 100 ans, du mécontentement du côté anglais :


« Winchester. Item : … Maine et Anjou restitués au roi son père. Et sa fille envoyée à Henry aux frais et dépens de la Couronne britannique, et ce, sans dot ni trousseau.


Roi. C’est parfait. À genoux, melord. Nous te créons sur le champ premier duc de Suffolk. Cousin d’York, nous te déchargeons de la régence des dites régions de France. Oncles Winchester et Gloucester, York, Somerset, Warwick, merci d’entretenir ainsi ma reine. Allons vite préparer son couronnement. » (p. 7)


Mais, cela ne passe pas très bien :


« Gloucester. … impossible dorénavant. Le Maine et l’Anjou sont donnés en cadeau à un roi René ruiné par un duc parvenu: Suffolk pour ne pas le nommer.


Warwick. Fuck! C’est Warwick qui s’est saigné pour gagner Le Maine et l’Anjou, et on les redonne avec des belles Paroles. Fuck! » (p. 7)


Ces conflits au sommet, sur la restitution de certaines parties de la France par l'Angleterre, se muteront en guerre entre les différents clans de la famille royale britannique, les maisons d’York et de Lancaster. À la fin, le frère du roi Edward, Richard, dira « En temps et lieu, ma faucheuse couchera la récolte et son semeur. » (p 24)


Amour/haine; trahison; hypocrisie et manipulation... sont les éléments de cette pièce; des éléments familiaux et politiques. Les deux mêlées dans l'histoire franco-britannique! C'est le cas de dire, on a des antécédents historiques dans notre conflit canado-québécois qui perdure! Shakespeare ne pouvait pas le savoir, mais il parlait un peu de nous là-dedans!


Des innovations théâtrales


J. T. … « People - Notre jeune roi maîtrise désormais couramment la langue française. Son livre de chevet intitulé De la conduite des Princes l’initie aux préceptes moraux de la saine gouvernance. » (p 6)


William Shakespeare, probablement né le 23 avril 1564 à Stratford-upon-Avon et mort le 23 avril 1616, aurait pu faire référence au « Prince » de Machiavel (1532), mais pas à « De la Conduite des princes de la maison de Bourbon depuis 1789 jusqu'en 1805 » de Bertrand Barère, publié en 1805 (2), qui m'apparait pourtant l’œuvre citée dans la pièce, puisqu'on parle d'une œuvre française! D'ailleurs, par acquit de conscience, une recherche dans le texte original (3) ne nous a rien permis de trouver en ce sens, ni dans celui du Prince de Machiavel.


C'est donc une fantaisie de l'adaptation de Jean Asselin que cette référence à« De la conduite des princes » dans le Journal télévisé (J.T.). Mais, c'est une référence intéressante que ce lien avec un manuel français sur la conduite des princes, car approprié à l'élégance d'Henri VI face à la France à qui il remet des royaumes conquis par ses prédécesseurs, au désespoir de son entourage, dans une élégance toute française pour sa femme, mais aussi pour ses origines! D'ailleurs, Henri V, son père, avait réussi «  à se faire reconnaître comme héritier du trône de France au traité de Troyes (1420) », mais est mort avant d'« avoir pu ceindre la couronne de France. » (4)


Comme on connait déjà mal notre histoire, parler d'Henri VI et du contexte historique de son temps, il y aurait eu de quoi en rebuter plusieurs sans cet artifice d'une télé au-dessus de la scène sur laquelle on projette un « téléjournal » d'époque, car cela nous donne des éléments historiques complémentaires pour mieux comprendre le tout. Et, ça allège en même temps la pièce!


Dynamique!


Avec cette mise en scène dynamique, cette pièce de près de 3 heures passe bien. Puis, comme on n'y parle pas que d'Histoire, mais aussi d'histoires et de chicanes de famille, ça devient un sujet universel. C'est peut-être ce qui fait toute la grandeur de Shakespeare : avoir su lier histoire politique et de familles! Quant à l'adaptation de Jean Asselin, elle nous permet de nous approprier le grand William en le rapprochant de nous par une langue québécisée. En voici d'ailleurs trois exemples :


- « Glost. Woh, les moteurs! Si vous m’aimez, tranquillisez-vous. » (p 4)


- « Reine. Forcé? Le roi? Tous les trois, tu nous a laissés phagocyter par la maison d’York. … leur léguer la couronne! Tant qu’à y être, tu pourrais leur confier tes préarrangements. » (p 16)


- « Richard (Gloucester) Henry a dit vrai : j’ai mordu le pouce de l’accoucheuse qui mavait tiré dehors du trou par le pied gauche comme si elle startait une chain saw. … pas surprenant que j’agisse comme un chien. » (p 24)


Et, parlant de la France, ce passage du journal télévisé sur la Pucelle d'Orléans :


« J. T.… et c’est ainsi que la Pucelle d’Orléans fut réduite en cendres sur la place publique de Rouen. Telle une diablesse, la catin aurait offert: je cite… mon corps comme bénitier à tous les Anglais qui souhaiteraient y tremper leur goupillon». Fin de la citation. Par compassion, son supplice fut abrégé par des barils de goudron placés sur le bûcher. » (p 5)


Bref, il y a du stock là-dedans! Du bon stock comme je le disais au début!



Notes


1. Prémisse: Les citations de la pièce Fatal sont extraites de l'adaptation de Henry VI de William Shakespeare faite par Jean Asselin. Les pages entre () font référence à ce texte que j'ai obtenu en version PDF.


2. Barère de Vieuzac, Bertrand, 1805, De la Conduite des princes de la maison de Bourbon depuis 1789 jusqu'en 1805: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63035863


3. The Complete Works of William Shakespeare : http://shakespeare.mit.edu/


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_V_d'Angleterre



Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_VI_(Shakespeare)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_VI_d'Angleterre


http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans


http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Shakespeare


http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Prince


http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Barère




RENOIR DE GILLES BOURDOS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, lundi 25 mars 2013 – Métropole Films est fière d’annoncer la sortie de RENOIR du réalisateur français Gilles Bourdos (Et après, Inquiétudes). Mettant en vedette Michel Bouquet, le film s’intéresse à un épisode dans la vie du peintre Auguste Renoir et de son fils, le cinéaste Jean Renoir. Sélectionné dans la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes et présenté en première nord-américaine pendant le festival Cinemania, RENOIR prendra l’affiche partout au Québec le 12 avril.


1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front: son fils Jean est blessé. Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence. Lorsque Jean, revenu blessé de la guerre, vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l’astre roux de la galaxie Renoir. Et dans cet éden Méditerranéen, Jean, malgré l’opposition ronchonne du vieux peintre, va aimer celle qui, animée par une volonté désordonnée, insaisissable, fera de lui, jeune officier velléitaire et bancal, un apprenti cinéaste.


Pour personnifier le célèbre peintre obstiné au travail, le réalisateur Gilles Bourdos a immédiatement pensé à Michel Bouquet (Le promeneur du Champ de Mars, Tous les matins du monde). La jeune Christa Theret (L’Homme qui rit, LOL) incarne Andrée, la muse du peintre, qui fascine le fils, interprété par Vincent Rottiers (Je suis heureux que ma mère soit vivante, Qu’un seul tienne et les autres suivront).


Commentaires de Michel Handfield (2013-04-12)


Décrire ce film en un mot, je dirais un film impressionniste dans le traitement de l'image! On est dans la toile du maitre.


Andrée fut demandée par madame Renoir qui voyait en elle un modèle pour son mari, mais quand elle vient rencontrer l'auguste personnage, madame était décédée. (1) Elle devient la fille de nulle part envoyée par une morte! Elle devra donc se faire une place auprès du maitre et dans la maisonnée. Avec sa tignasse rousse et son effronterie, elle donnera une autre lumière à l’œuvre de Renoir et à la maison des Collettes à Cagnes-sur-Mer, surtout en cette période sombre de la guerre 1914-18, où deux fils de Renoir sont au front : Pierre et Jean.


Mais, Jean, blessé, reviendra à la maison et aura une idylle avec Andrée; histoire qui se prolongera au point qu'elle deviendra sa femme. Le film ne va pas jusque là, mais l'histoire est connue. On verra donc naitre cette histoire et Jean se trouver une vocation en plus d'un amour, car jusque là il ne savait pas vers quoi se diriger entre un père célèbre et un frère acteur (Pierre). Il faut dire que si Renoir était pour l'éducation, il n'était pas nécessairement pour l'école. Apprendre pouvait se faire à la maison comme on le voit avec son benjamin, Claude, qui vit avec lui. On est dans une maisonnée assez libre et ça parait.


Un film qui amalgame les couleurs du peintre et la luminosité de Jean, qui deviendra cinéaste. Un film qui oppose la matérialité du père – « il se voit comme un ouvrier de la peinture » dit le fils! - au monde de l'immatériel que représentent le théâtre et le cinéma! En ce sens, ce film est très moderne, car il nous place au point de rupture entre le monde passé et le monde à venir : celui où le travail consistait à produire un objet qui reste versus celui où le travail consistera désormais à produire un concept, une idée ou une émotion! En ce sens, la dématérialisation que constitue l'informatique, les jeux vidéos, les MP3 et le journal électronique ne sont que la suite logique d'un monde dans lequel nous sommes entrées au XXe siècle et qui produit de moins en moins de choses matérielles, mais de plus en plus de savoirs et de sentiments immatériels, incluant des sensations! Une production qui nous touche plus qu'on ne la touche! De l'effervescence... Ce film en est d'ailleurs pourvu. Je le recommande.




Note


1. « Andrée Heuschling, réfugiée à Nice pendant la guerre, dotée d'une beauté incomparable, « dernier cadeau de ma mère à mon père », fut envoyée à Auguste Renoir « par des amis de Nice », selon Jean Renoir, en fait par Henri Matisse qui trouvait qu'elle « ressemblait à un Renoir » » nous dit-on, références à l'appui, sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Hessling


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Renoir


http://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_Renoir_de_Cagnes-sur-Mer


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Renoir


http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Hessling


http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Renoir


http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Renoir_(céramiste)



TRANSMISSIONS (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Du 28 mars au 13 avril 2013


Un texte et une mise en scène de Justin Laramée avec François Bernier, Émilie Gilbert, Roger Léger, Louis-Olivier Mauffette, Marie Michaud et Ève Presseault.


Montréal, le 18 février 2013 - Dès le 28 mars prochain, Justin Laramée nous présentera pour une deuxième fois sur scène TRANSMISSIONS, texte lauréat du Prix Gratien-Gélinas en 2008. TRANSMISSIONS nous propose une rencontre familiale traditionnelle où l’auteur entraine le public dans une saga à la fois prenante et humoristique, axant son discours sur la rupture des transmissions générationnelles, les questions d’héritage, les relations de couple et les rapports familiaux.


Dans TRANSMISSIONS, les hommes s’enfuient comme les oies sauvages et les femmes montent la garde.


Omniprésente, la mort rôde sans relâche, tandis que le cycle de la vie, inéluctable, fait son œuvre.


Le spectacle


Éric et Lucille reçoivent leurs trois enfants au chalet familial qui sera bientôt vendu. On se prépare à célébrer les six mois du petit Alphonse. Dans la foulée de cette réunion, où réalisme et fantastique se côtoient, chacun tente maladroitement de trouver sa place. À cette énigmatique fratrie s’ajoutent les voix d’une oie et d’une chienne morte.


TRANSMISSIONS est une œuvre symbolique. Utilisant la forêt comme espace et la famille comme dynamique, la pièce pousse les enjeux de la terre vers le ciel. Avec ses touches surréalistes, son humour décapant et sa langue poétique et franche, on nous présente ici une œuvre puissante et crue. La fuite de l’homme pour son indépendance, la force de la femme à taire pour rassembler: des deux côtés du fossé, les sexes s’animalisant, la nature reprend le dessus. Des textures de suspense rural, là où le lieu est le personnage central, on voit TRANSMISSIONS se déployer et allonger ses questions.


Le texte TRANSMISSIONS a été mis en lecture à plusieurs reprises, notamment au Jamais Lu ainsi que pour le Prix Gratien-Gélinas, sous forme d’atelier également pour le CEAD avec André Brassard. Il a été publié chez Dramaturges éditeurs, en plus d’avoir été sélectionné aux Nouvelles écritures théâtrales comme l’un des dix textes francophones de l’année 2010 et d’obtenir une nomination au Prix Michel-Tremblay. La pièce a été créée pour la première fois Aux Écuries en 2011.


Justin Laramée reçoit en 2003, son diplôme en interprétation du Conservatoire d’Art Dramatique de Montréal. Depuis, il a participé à près d’une trentaine d’oeuvres comme acteur, auteur et metteur en scène. Avec Qui Va Là, Laramée a créé Toutou Rien et plus récemment La Fugue, un spectacle qui s’est mérité un prix Opus (meilleur spectacle musical jeunesse) et le Cochon d’or (meilleure production théâtrale) et qui s’est produit plus d’une centaine de fois, jusqu’en France et au Pays de Galles.


Texte et mise en scène: Justin Laramée

Assistante à la mise en scène: Ève Marchand

Scénographie et costumes: Geneviève Lizotte / Éclairages: Alexandre Pilon-Guay / Musique: Benoît Côté / Accessoires: Valérie Archambault


Au Théâtre La Licorne: 4559, avenue Papineau, Montréal QC, H2H 1V4

Du 28 mars au 13 avril 2013 - du mardi au jeudi 19h, vendredi 20h, samedi 16h

* Les 30 mars et 6 avril à 16h et 20h

BILLETTERIE 514 523-2246

www.theatrelalicorne.com


Commentaires (et photo) de Michel Handfield (2013-04-03)


NDLR : Vu la configuration de la salle, je ne pouvais prendre de notes sur mon téléphone intelligent sans déranger. Cela donne donc une autre forme à l'analyse.


Transmission des valeurs


L'amour, le couple, les enfants, éternel recommencement. Éphémère parfois, puisque c'est toujours à refaire. En fait, on se choisit chaque jour même si on n'en est pas nécessairement conscient!


D'ailleurs, la famille, comme chaque personne qui la compose, change toujours un peu. Ça ne parait pas au quotidien, mais si on la regardait par intervalle de 6 ou 12 mois on le verrait. Comme pour le vol des oies : chaque printemps, chaque automne, ça semble toujours les mêmes oies, mais ce ne sont pas nécessairement les mêmes! Comme pour l'Homme, c'est le cycle de la vie. Certains partent, d'autres arrivent. Il faut donc assurer la transmission pour la suite. C'est le rôle de la femme! Ne dit-on pas la langue maternelle? Elle transmet les premières valeurs depuis des millénaires pour la suite des choses!


Cependant, les choses sont en train de changer, en occident du moins et au Québec en particulier! Et si l'homme voulait transmettre ses valeurs à son fils ou son petit-fils? L'héritage du père! Cela viendrait changer la donne. Les femmes resteraient donc seules pendant que les hommes emmèneraient les enfants avec eux dans leurs activités, même poupon!


La femme se sentirait-elle menacée dans son pouvoir de transmission ou libérée d'un fardeau qui lui incombait d'office sans qu'elle ne l'ait choisie? Et, avec quel résultat? Quelque part, n'est-ce pas là une symbolique de la société moderne, où les enfants sont confiés de plus en plus jeunes à des professionnels qui assurent la transmission des valeurs sociales par des réseaux de garderies, soit privée, soit étatique ou communautaire. D'ailleurs, qui dit que des hommes ne peuvent pas aussi bien assurer l'éducation des enfants que les femmes? C'est qu'il faut distinguer coutumes et capacités; la construction sociale comme l'a montré Émile Durkheim dans « De la division du travail social ». (1)


Les femmes attendraient-elles maintenant le retour du père et de l'enfant comme elles attendent celui des oies?


Rien ne se perd, mais tout se transforme et se transmet avec le temps!


On tourne en rond, comme cette grosse boule qui tourne sur elle-même pendant qu'on en suce le sang pour en faire du gaz! C'est que le pétrole vient de la décomposition millénaire de composés organiques : plantes et animaux morts, dont des Hommes, il y a des millénaires. « Leur sang est le sang de la terre » dit le père! On n'y pense pas, mais on met peut-être un peu de nos ancêtres dans notre voiture quand nous faisons le plein!


Mais, avant ça, la décomposition nourrit la vie, comme ces forêts qui poussent sur la pourriture des arbres qui les ont précédés! C'est là la symbolique de cette pièce. Tout se fait grâce à la transmission. Sans elle, on est condamné à rester sur place, comme ces femmes qui ne peuvent quitter le chalet parce que la transmission de leur véhicule est brisée. Elles devront évoluer autrement ou disparaitre.


Pour devenir et être...


On doit par contre se détacher de ce qu'on était pour devenir ce que l'on sera! Au temps de Freud et de la femme à la maison, le fantasme œdipien était de tuer le père pour marier la mère. Mais, aujourd'hui, c'est de se détacher de père et mère pour vivre ses propres expériences! Si on reste attaché au passé, symbolisé par la famille, on n'avance plus. Il faut savoir prendre une distance sans tout renier; se distancer sans tout briser.


Devient-on le scénariste de sa vie? Pas vraiment non plus, car un scénario n'est pas nécessairement la vie, mais une représentation de celle-ci. Celle que l'on se fait de nous-mêmes et du chemin que l'on se trace. Sauf qu'on est en forêt et nous devons composer avec le terrain et les imprévus. Il y a une part de choix et une large part de hasard. D'ailleurs, la plupart d'entre nous ne sont pas devenus ce qu'ils croyaient devenir! C'est la place de la vie contrairement au jeu vidéo!


Il faut cependant trouver comment s’accommoder de sa vie et la vivre, car rien n'est écrit. Tout au plus, a-t-on un canevas selon les choix – éducation, travail, consommation – que l'on aura faits dans le passé et que l'on fera tout au long de ce parcours. Il y aura toujours place à de l'improvisation et des changements de parcours, parfois désirés, parfois imposés par la vie!


Les oies partent et reviennent, mais jamais tout à fait les mêmes, ni à la même date! Puis, un jour, elles peuvent bien ne pas revenir si on ne s'occupe pas de l'environnement, car la main de l'Homme transforme parfois irrémédiablement son propre sort et celui des autres.


Conclusion


Une pièce ou le réel et l'irréel se côtoient pour nous faire comprendre la psyché de la transmission. À la fois crue, comique et philosophique, c'est une pièce qui se prend comme un yaourt aux fruits et au chocolat : parfois un peu surette, parfois plus sucré et parfois un peu cochon! Au final, ça se digère bien!


Note


1. Durkheim, Émile, 1893, 2002, De la division du travail social, "Les classiques des sciences sociales", 2 vol. (pdf) : http://classiques.uqac.ca/


L’homme qui rit



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 4, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, mercredi 6 mars 2013 – Métropole Films est fière d'annoncer la sortie du film L’homme qui rit du réalisateur français Jean-Pierre Améris (Les émotifs anonymes). Mettant en vedette Gérard Depardieu et Marc-André Grondin, cette adaptation du roman éponyme de Victor Hugo a été sélectionnée pour clore la Mostra de Venise en septembre 2012.


En pleine tourmente hivernale, Ursus, un forain haut en couleurs, recueille dans sa roulotte deux orphelins perdus dans la tempête : Gwynplaine, un jeune garçon marqué au visage par une cicatrice qui lui donne en permanence une sorte de rire, et Déa, une fillette aveugle. Quelques années plus tard, ils sillonnent ensemble les routes et donnent un spectacle dont Gwynplaine, devenu adulte, est la vedette. Partout on veut voir « L’homme qui rit », car il fait rire et émeut les foules. Ce succès ouvre au jeune homme les portes de la célébrité et de la richesse et l’éloigne des deux seuls êtres qui l’aient toujours aimé pour ce qu’il est : Déa et Ursus.


Jean-Pierre Améris insuffle une couleur contemporaine à l’œuvre originale, plutôt sombre et tourmentée, de Victor Hugo. Le drame historique, L’homme qui rit, explore tout en romance et poésie la beauté de l’être humain. Marc-André Grondin (L’affaire Dumont, Goon) prête ses traits à Gwynplaine, le défiguré et Gérard Depardieu (Astérix et Obélix, Life of Pi) interprète le forain Ursus. Les actrices Christa Theret (Le bruit des glaçons, LOL) et Emmanuelle Seigner (Instinct de survie, Le code a changé) complètent la distribution.


Commentaires de Michel Handfield (2013-04-01)


Gwynplaine et Déa frappent aux portes du village pour trouver refuge. Personne n'ouvre en cette époque où l'Église règne! Un forain, à l'écart du village, les accueillera dans sa roulotte en disant « vive la charité chrétienne » quand les enfants lui raconteront leur mésaventure. Malgré son peu de moyens, il les élèvera comme s'ils étaient ses enfants. Marginaux, ils s'en sortiront ensemble, car le forain sait bien que « les Hommes rejettent ce qui est différent d'eux, car ils ont peur ».


La force du forain est justement de transformer cette différence en attrait pour en tirer profit. Il pourrait alors abuser de ces jeunes, mais tel n'est pas le cas. C'est ce qui donne tout son charme à ce film humain. En fait, il est simple.


Pour abuser, il faut avoir gout du pouvoir. Et ce gout vient souvent avec le rang comme on le verra. Le meilleur traité sur la manipulation ne fut-il pas écrit par quelqu'un qui observait les princes? (1) C'est que, prisonniers du pouvoir et de ses règles, ils doivent le cultiver pour ne pas le perdre, parfois au risque de perdre leur bonté et leur humanité.


Bref, un conte pour enfants où les plus grands trouveront des leçons qui s'adressent aussi à eux!


Note


1. « (…) il est naturel que les Princes donnent toujours la préférence à la maxime qui leur est le plus immédiatement utile. C’est ce que Samuel représentait fortement aux Hébreux; c’est ce que Machiavel a fait voir avec évidence. En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » (Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social, France: Grands écrivains, p. 101)



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