Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est Sceptique, Cynique, Ironique et Documenté!


Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 15 no. 5, du 2013-04-30 au 2013-05-31. (Inclus Vues Afrique 2013)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: Les faire parvenir à societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques.



Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en Open Office (www.openoffice.org), auquel s'ajoute maintenant Libre Office (www.documentfoundation.org/), façon de promouvoir le logiciel libre. Dans le but d'utiliser la graphie rectifiée, nous avons placé les options de correction de notre correcteur à « graphie rectifiée », façon de faire le test de la nouvelle orthographe officiellement recommandée sans toutefois être imposée. Voir www.orthographe-recommandee.info/. Cependant, comme nous passons nos textes à un correcteur ajusté en fonction de la nouvelle orthographe, il est presque certain que certaines citations et autres références soient modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans même que nous nous en rendions compte, les automatismes étant parfois plus rapide que l’œil. Ce n'est cependant pas davantage un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVe, XVI ou XVIIe siècle. Les langues évoluent et il faut suivre. L'important est davantage de ne pas trafiquer les idées, ou le sens des citations et autres références, que de modifier l'orthographe de notre point de vue.


Les paragraphes sont aussi justifiés sans retrait à la première ligne pour favoriser la compatibilité des différents formats de formatage entre la version pour bibliothèque (revue) et en ligne.



« Work in progress »:


Comme il y a de la distance dans le temps entre la mise en ligne des textes et la production du numéro pour bibliothèque, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte 2, 3, 4 et même 5 fois… quand on vient de l’écrire on dirait qu’on ne voie pas certaines coquilles. On les revoit cependant sur écran quelques semaines plus tard! Ainsi va la vie.





Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Bonne gestion?

Cohue règlementaire!

Voici ce que j'ai écrit sur la commission Charbonneau... en juin 2004!

Pour la planète!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Pour les sportifs! (2013-05-27)

Pour obtenir de quoi... (2013-05-02)

Nouvelle moto 4 roues de la police! :)


Le Journal/Fil de presse


Porter son identité – La collection Premiers Peuples


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


La Démocratie des crédules

DI a Vu! - Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements (Avec index)


UN PLAN PARFAIT

Eve Sussman & Michel de Broin au Musée d'art contemporain de Montréal

LES GAMINS

AT ANY PRICE

MOLIÈRE À BICYCLETTE


Les festivals!


Vues d'Afrique 2013



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Index



Nos éditos!



Bonne gestion?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Éditos : www.societascriticus.com


Textes et photos Michel Handfield (2013-05-30)


Toutes les fois qu'il le peut, le président de la Société de Transport de Montréal (STM), Michel Labrecque, nous dit de prendre le transport en commun et qu'on ne doit pas développer de nouvelles autoroutes sans d'abord penser au transport collectif. Tout à fait d'accord avec lui. Mais, pourquoi l'entrée du métro Berri-UQÀM est une ode à Ford alors?



J'admets que la STM a besoin de vendre de l'espace publicitaire pour boucler son budget, mais ne pourrait-elle pas mieux cibler les entreprises qu'elle approche? Je sais que des gens ont besoin de l'automobile davantage que d'autres, mais on les cible déjà ailleurs sans leur offrir le métro en plus. C'est là se tirer dans le pied pour une société de transport en commun. C'est comme si un congrès des Alchooliques Anonymes était commandité par une entreprise de bières ou la SAQ! Il y a des non-sens à éviter, même s'ils sont payants. Ça aussi c'est de la bonne gestion.











Cohue règlementaire!



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Éditos : www.societascriticus.com



Texte et photos de Michel Handfield, sociologue, cycliste, piéton et utilisateur du transport en commun et de Communauto! (2013-05-20)



Les vélos. Mais, ils ne respectent rien dit-on. Moi-même quand je fais du vélo et que je respecte les règlements, je chicane après les autres cyclistes qui ne font pas leurs arrêts obligatoires ou qui passent sur les rouges, manquant de frapper piétons et cyclistes qui sont dans leurs droits. Ça m'est encore arrivé vendredi (17 mai), coin Rachel et Brébeuf à l'intersection des deux pistes cyclables. Des vélos étaient arrêtés sur la lumière rouge et un tata les a dépassés pour passer sur la rouge alors que j'arrivais sur le coin. Et j'étais sur ma lumière verte.



Et que dire des vélos qui roulent à toute vitesse sur les trottoirs! Je sais, théoriquement les vélos n'ont pas le droit sur les trottoirs, mais, vu les incohérences de la ville qui élargit les trottoirs et réduit l'espace disponible dans la rue, parfois les vélos n'ont plus d'espace sécuritaire. Si on peut, on prend une rue alternative, sauf que ce n'est pas toujours possible. Et que fait-on sur ces trottoirs? Bien souvent on donne des permis de terrasses aux bars et restaurants!





Si les vélos ne peuvent circuler sur les trottoirs, pourquoi d'autres fois se voient-ils dire qu'ils doivent circuler avec les piétons? Ainsi, dans le vieux port, on a mis la piste cyclable la plus étroite mixte : vélo et piétons!


Puis, on a mis la partie la plus large, qui a un trottoir et offre une voie de circulation qui longe le port, piétonne! J'ai vu cela vendredi, photos à l'appui. C'est utile un téléphone intelligent! En tous les cas, il est certainement plus intelligent que ceux qui nous font ces règlements! Après comment voulez-vous que le cycliste s'y retrouve? En effet :






- Il ne doit pas rouler sur le trottoir, mais sa piste cyclable est

mixte avec les piétons;


- Il ne doit pas circuler en sens contraire, mais la piste cyclable est en sens contraire de la circulation sur certaines rues, comme la 16e avenue dans Rosemont;


- Il doit circuler dans la voie de droite, mais sur St-Michel, Pie-IX ou Jean-Talon, il n'a pas le droit à cause de la voie réservée aux autobus;


- Il doit circuler dans l'espace entre les voitures stationnées et la première voie de circulation, sauf que sur certaines rues les trottoirs sont si larges qu'il n'y a plus de place pour un vélo. Alors, il se trouve déporté dans la voie de circulation avec tous les risques que cela comporte.


Et après on vient dire que les cyclistes ne respectent pas les règlements, mais tellement habitués de ne pas être respecté par les règlements qui voient le vélo comme un simple loisir et non pas comme un moyen de transport alternatif, certains cyclistes en ont peut être leur ras-le-bol, ne se sentant plus respectés eux-mêmes. C'est alors le début du chaos.


Cependant, au lieu de se faire des alliés, ils se font des ennemis et font mal paraitre tous les cyclistes. Au moins, si vous ne respectez pas le règlement, mettez-y de la courtoisie. Et, mettez-en encore plus si le règlement est d'une incohérence totale, cela de façon à vous faire des alliés des autres usagers de la route : piétons et automobilistes! Expliquez-leur : « Je suis obligé d'être sur le trottoir, car le règlement m'interdit de rouler dans la seconde voie et je n'ai pas le droit de prendre la première voie non plus, car elle est réservée aux autobus! C'est pour cela que je roule sur ce trottoir triple largeur, mais je roule lentement pour faire attention aux piétons, car je n'ai plus d'endroit où passer sinon; ni le trottoir ni la rue, si je respecte la loi! » Les piétons vont alors vous dire « Mais, c'est ridicule que ces règlements! »


Par contre, si vous roulez à 30 km/h sur le trottoir et que vous leurs arrivez dans le dos en leur criant « tasse toé de d'là! », il y a par contre plus de chance de vous faire criez « dans rue, Christ de vélo! » que des alliés.


Si je suis sensible à ces questions, c'est que mon quartier a une telle problématique vélo, avec des voies qui ne sont pas adaptées et où, parfois, il faut prendre le trottoir pour être sécuritaire! Même si la loi, c'est la loi, il ne faut jamais oublier que la loi ne peut forcer personne à se mettre en danger pour la respecter. C'est si vrai, qu'alors que la police est censée donner davantage de contraventions aux cyclistes cette année à Montréal, mon quartier (Saint-Michel) est par contre reconnu comme un cas particulier :


« Selon le commandant du poste 30, Marc Charbonneau, la problématique de sécurité routière causée par les cyclistes est différente dans Saint-Michel qu’ailleurs dans l’arrondissement. Par sa configuration, le quartier est entre autres peu propice au cyclisme : Par exemple, aucune piste cyclable digne de ce nom ne traverse Saint-Michel. Autre preuve: Même BIXI refuse catégoriquement de venir s’y développer. « Nous aurons deux policiers à vélo, mais ils feront beaucoup de sensibilisation, » conclut le commandant Charbonneau. » (1)


C'est tout dire. Et voilà pourquoi je suis si sensible à ces questions d'incohérences concernant les règlements s'adressant aux cyclistes. Ce n'est rien pour aider à les respecter.


Note


1. Jean-François Lacerte, Le SPVM s’attaque aux piétons et cyclistes délinquants, in Journal de St-Michel, 15 Mai 2013, p. 4 : www.journaldestmichel.com/Actualités/Arrondissement/2013-05-15/article-3248143/strongLe-SPVM-sattaque-aux-pietons-et-cyclistes-delinquants-En-2012strong/1




Voici ce que j'ai écrit sur la commission Charbonneau... en juin 2004!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-05-02)


En effet, voici un extrait du dossier « Triptyque électoral » que j'avais mis en ligne le 16 juin 2004 et qui fut publié dans Societas Criticus, Vol.6 no. 2. Le seul changement apporté est qu'il est maintenant corrigé suivant les nouvelles normes orthographiques, sauf pour quelques citations, car il est tout de même possible que certaines aient été corrigées par automatisme! Mais, le texte original est disponible en bibliothèques. (1)



Le privé, le financement des partis politiques, l’implication citoyenne et la démocratie


Effectivement, le scandale des commandites a fait parler. Mais, cyniquement, pouvions-nous nous attendre à autre chose quand l’idéologie transmise par les médias et les faiseurs d’opinions ne fait que répéter le crédo que le privé fait mieux que le secteur public et à moindre cout! Le gouvernement a donc suivi l’idéologie dominante et a fait faire le travail par le privé. Surprise, ça a couté plus cher pour rien! Mais rien n’y fait, l’idéologie que le privé fait mieux les choses à moindre cout demeure dans les médias et la population. On traite donc ce cas comme un scandale pour ne pas remettre en cause le paradigme dominant qui dit que le privé fait mieux! C’est pourtant à ce paradigme que l’on devrait s’attaquer (4), car bien des services non commerciaux, stratégiques, politiques et fondamentaux ne peuvent être développés et gérés que par le secteur public, même si quelquefois le privé peut servir en renfort. Dans d’autres secteurs des partenariats avec le privé, le communautaire ou le secteur coopératif peuvent être le meilleur choix, mais cela doit être regardé au mérite et à la pièce; non en bloc, sur une base idéologique, comme voudraient le faire les conservateurs.


En fait c’est le propre de tous les gouvernements d’avoir recours à des firmes proches du parti. Si le Bloc Québécois peut se venter qu’il est propre à ce niveau – car il ne peut gouverner – il ne peut en dire autant de son aile gouvernementale! Le PQ a justement pensé privatiser l’eau pour aider SNC-Lavalin, même si cela « entrainait inévitablement des tarifs plus élevés pour les consommateurs » (Bernard, Lauzon, Patenaude et Poirier, 1998, p. 99). Pas besoin de chercher loin dans une société somme toute assez petite pour voir qu’il y a toujours eu des relations privilégiées entre les secteurs public et privé et des passages de l’un à l’autre parmi ses élites. Les amitiés sont là. Se sont ainsi retrouvé chez SNC-Lavalin Guy St-Pierre (ancien ministre du PLQ); Pierre-Marc Johnson (ancien ministre puis premier ministre du Québec sous le PQ); Jean Doré (ex-Maire de Montréal); Yvon Lamarrre (ex-bras droit du Maire Drapeau de Montréal) et Paul M. Tellier (ancien secrétaire du Cabinet du Gouvernement du Canada; Président du CN et maintenant de Bombardier). (5) Que dire de ceci, en parlant de commandite :


« Lors du dépôt du budget, M. Bernard Landry, ministre des Finances, annonçait un investissement d'environ 100 millions $ pour la culture, mais dont près du tiers ira à la Société des événements majeurs internationaux du Québec, une société créée... le 8 mars 2000, soit six jours avant l'annonce du budget !


Les principaux administrateurs de cette toute nouvelle société sont, selon l'Inspecteur des institutions, Pierre-Marc Johnson, ancien premier ministre du Québec, Adélard Guillemette, le sous-ministre de la Culture et Lucille Daoust, la sous-ministre déléguée au Tourisme. » (Tremblay, 2000)


Le tout se passait sous le Gouvernement Bouchard, justement l’ancien chef du Bloc. 100 millions (le scandale des commandites) c’est quoi à côté « du versement de 730 millions des surplus de l'État à huit OSBL », probablement créés pour retirer cet argent du budget Landry-Bouchard de 2000-2001,  pouvons-nous nous demander, surtout quand Québec se plaint de ne pas recevoir assez de fonds d’Ottawa? Lucien Bouchard a d’ailleurs dû reconnaitre « que le transfert des surplus budgétaires à des organismes sans but lucratif (OSBL) "n'est pas la meilleure méthode de gestion" et qu'il faudra "éviter de transférer des surplus à des fonds externes" » à l'avenir (Baillargeon, 2000). Les 100 millions des commandites du PLC c’est quoi à côté de ces 700 quelques millions sortis de l’État par le PQ? De la petite bière, mais le Bloc ne peu le dire au nom de la différence québécoise qu’il défend si ardemment!


On pourrait continuer ainsi pour tous les gouvernements, car aucune administration publique n’y a échappé dans l’histoire. Machiavel est fort instructif à ce sujet. Mais on a généralement tendance à l’oublier. En fait, le seul problème du scandale des commandites, c’est qu’il est sorti à la veille des élections et que nous n’avons pu l’oublier, mais il est dans la norme de la politique…quoi qu’on en dise.


Si nous considérons scandaleuse l’idée des retours d’argents à la caisse électorale du Parti libéral, posons-nous la question : qu’ai je fait pour que cela ne se produise pas? Voterions-nous pour un parti qui ne ferait pas de campagne publicitaire pour se faire connaitre? Les médias les couvriraient-ils? Non! Faire campagne coute de l’argent et le membership est loin de suffire. Il faut des dons corporatifs. Et croyez-vous que les entreprises donnent sans rien attendre en retour? À moins d’êtres naïfs…


En fait, même la loi électorale québécoise, qui théoriquement empêche les entreprises de fournir aux caisses électorales, n’empêche pas les associés d’une firme de contribuer chacun, avec les membres de leur famille, au maximum permis par la loi ou de prendre une table de 10 personnes à un souper-bénéfice, que ce soit pour eux ou des membres de leur personnel! Moyen détourné d’atteindre le même résultat de financement pour les partis politiques et d’établir des contacts pour les entreprises. De toute façon les liens sont parfois si étroits entre nos élites politiques et privées que l’étanchéité est une utopie. Par exemple Jean Doré s’est présenté à la Mairie de Montréal en 1998, sous la bannière d’Équipe Montréal, avec Jean Lamarre, le fils de Jacques Lamarre, Président de SNC-Lavalin. (6) Rappelons que SNC-Lavalin voulait justement acheter l’aqueduc de Montréal quelques années plus tôt, avec la bénédiction du PQ, et comptait sur plusieurs ex-personnalités politiques dans son personnel à l’époque! (Bernard, Lauzon, Patenaude et Poirier, 1998, p. 99) Alors comment croire que les entreprises ne peuvent pas contribuer aux caisses électorales à moins d’être totalement déconnecté de la réalité?


Chez notre voisin du Sud, c’est clair : les corporations contribuent aux caisses électorales. Cela se sait et se voit dans les lois qui sont passées ou retirées par l’administration en place pour faire plaisir à leurs généreux donateurs. Croyez-vous que le retrait du protocole de Kyoto par l’administration Bush est un simple fait hasard ou que c’est plutôt le fait que des entreprises pétrolières contribuent généreusement aux républicains? De quoi se demander quelles sont les entreprises donatrices chez nos conservateurs canadiens qui veulent eux aussi se retirer de Kyoto comme par hasard?


En fait, il y a deux moyens pour réduire ces jeux de coulisse : un financement démocratique des partis politiques et une implication citoyenne dans ceux-ci. Les libéraux ont fait un grand pas dans le sens du financement plus démocratique avec la nouvelle loi sur le financement politique, qui assure un financement plus équitable des partis politiques sur la base des suffrages reçus à l’élection générale. Ceci met les partis quelque peu à l’abri d’un financement trop élevé par quelques groupes que ce soit – ce qui inclut les entreprises, les associations, les groupes religieux et les syndicats - qui pourraient les orienter dans une direction ou une autre, voir les « contrôler ». Aux citoyens de faire un autre pas en allant voter pour que les partis qu’ils soutiennent aient droit à ce financement public. Le second moyen de changer la politique est de s’y impliquer en allant donner son point de vue lorsqu’il y a des assemblées publiques, de se faire membre d’un parti de son choix pour apporter son point de vue lors des assemblées de comté, de soutenir des groupes de pression ou d’aller aux marches et manifestations qui rejoignent nos préoccupations. La démocratie n’est pas acquise, elle est construite. Si notre réponse est de dire que l’on se fout de la politique, ne soyons pas surpris que la Politique se foute de nous! Simple retour du balancier.


Ceci termine cette longue parenthèse et revenons à notre tour de quelques partis politiques.


Notes


(Nous avons conservé les numéros de l'article original en ce qui le concerne, d'où l'on passe de la note 1 à la note 4!)


1. Lien vers ce numéro à BanQ : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62011


À Bibliothèque et Archives Canada, le lien est :

http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/



4. On est ici face à un cas d’exception courant pour qui connait le mode de fonctionnement paradigmatique scientifique. (Kuhn, 1972) En science, la loi générale explique soi-disant tout, sauf qu’il y a toujours des exceptions. Un jour les exceptions deviennent trop nombreuses et un nouveau paradigme explique mieux les choses. Il devient le nouveau paradigme dominant. La même chose se passe au niveau social et politique.


Un moment donné le paradigme dominant fut celui de l’État providence. Mais l’État avait des ratés. On est alors passé au paradigme de l’État modeste (Crozier, 1991) et de la bonne gestion du privé (paradigme néolibéral), qui fait en sorte qu’il est de bon ton de privatiser des services ou d’avoir recours au privé pour les exécuter (sous-traitance). Ce fut le cas en Angleterre et aux États-Unis d’abord. Les municipalités, qui ont toujours eu recours à ce modèle, l’ont accentué. Le Canada n’avait donc plus le choix, car les citoyens le réclamaient souvent à hauts cris tout en dénigrant la fonction publique! Le Canada a même été cité en exemple à ce sujet :


« Il faut prendre exemple sur le Canada qui a réussi, en repensant systématiquement les grandes fonctions de la puissance publique, à améliorer la qualité de ses services publics tout en diminuant les effectifs de la fonction publique de 30% en six ans, à contenir son déficit budgétaire à 1% du PIB en 2002 alors que celui-ci atteignait les 10%, tandis que la dette revenait de 70% à 48% du PIB. » (Baverez pp. 114-5)



Ce paradigme montre cependant des ratés, comme le recours aux fonds publics par le privé et l’accroissement de ses profits aux dépens d’un État ayant de moins en moins de moyens pour s’occuper de ses activités. Mais ses défenseurs soulignent qu’il s’agit là d’une nouvelle justice sociale récompensant le travail et l’investissement individuel – au moins si c’était vrai et qu’ils n’avaient pas recours aux fonds publics pour leur propre profit (voir Bernard et Lauzon en bibliographie à ce sujet) – et que de toute façon cet accroissement des profits se redistribuera automatiquement par dégoulinage, car si les riches sont plus riches ils consommeront davantage et les travailleurs y trouveront leur compte à leur tour! Cependant ce système paradigmatique ne tient pas compte de l’automatisation du travail ni de la délocalisation vers les pays du tiers monde des tâches à forte main-d’œuvre, ce qui fait que même si la consommation et l’enrichissement s’accroissent d’un côté, la redistribution n’aura pas nécessairement lieue de l’autre!


5. Données tirées de Bernard, Lauzon, Patenaude, et Poirier (1998), p.99, que nous avons cependant actualisées lorsque l’information était disponible.


6. “Jean Lamarre, who is the Peter-McGill candidate for Jean Doré's Team Montreal, is the son of Jacques Lamarre, CEO of engineering mega-firm SNC-Lavalin--where Doré himself has worked as a consultant since being turfed out of the mayor's chair in 1994. Should Lamarre win the vote in Peter-McGill, he told the Mirror, he will be nominated chair of the city's executive committee. That would place the smooth operator at the helm of the city administration.” (The politics of sisterhood, High-profile candidates battle for the downtown seat at city hall, by DOMINIQUE RITTER, Mirror, Thursday, October 15, 1998 - http://www.montrealmirror.com/ARCHIVES/1998/101598/news6.html) (Ce lien n'est plus valide)



Bibliographie


Baillargeon, Stéphane, Le rapport du Vérificateur du Québec - La SEMIQ ne se sent pas vraiment mise en cause, in Le Devoir, Culture, jeudi 14 décembre 2000, p. B8


Baverez, Nicolas, 2003, La France qui tombe, Paris : Éditions Perrin, col. Tempus (www.editions-perrin.fr)


Bernard, Michel et Lauzon, Léo-Paul, 1996, Finances publiques, profits privés, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.


Bernard, Michel, Lauzon, Léo-Paul, Patenaude, François, et Poirier Martin, 1998, Privatisations: l'autre point de vue, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.


Bernard, Michel, 1997, L'utopie néolibérale, Québec: L'aut'Journal & Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM.


CROZIER, Michel, 1991, État modeste, État moderne, Paris: Seuil, coll. Point.


KUHN, Thomas S., 1972, La structure des révolutions scientifiques, Paris: Flammarion.


Lauzon, Léo-Pol, 2001, Contes et comptes du Prof Lauzon – Le néolibéralisme dénoncé net, fret, sec!, Québec : Lanctôt éditeur


Machiavel, Nicolas, 1996 [1532], Le prince, Paris: Booking International.


Tremblay, Anne-Marie, 2000, Un ministère Juste pour rire, in Les budgets, L’aut’journal sur le web, N° 188 - avril 2000 : http://www.lautjournal.info/autjourarchives.asp?article=661&noj=188 (Ce lien ne semble plus vaide, mais L'aut'journal est toujours en ligne : http://www.lautjournal.info/)



Pour la planète!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Éditos :

www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-04-30)


Le Devoir d'aujourd'hui titrait que « Le seuil critique de CO2 sera franchi en mai ». (1) J'essaie déjà de faire ma part, abonné au transport en commun, au vélo bixi et à Communauto en plus d'avoir mon propre vélo! (2) Reste à encourager les autres. Mais, comment? En partageant la bonne nouvelle du transport actif et collectif dans Societas Criticus? Je le fais déjà quand l'occasion se présente. Alors, il me faut partager la bonne nouvelle avec les automobilistes...


Comme j'ai une entrée de garage, ce qui est fort utile quand je prends une voiture de Communauto, mais qui est souvent libre puisque je n'ai pas de voiture en tant que telle, les gens ne la respectent pas toujours quand ils se stationnent! Pire, quand je regarde l'espace de stationnement devant les maisons, on peut calculer entre une et deux places de stationnement par maison si on est généreux, mais certains poussent le bouchon jusqu'à avoir 3 voitures à la même adresse! Et, ça, c'est sans compter qu'on a de plus en plus de camionnettes, ce qui prend encore davantage d'espace au point où, parfois, certains se stationnent en double pour être devant chez eux plutôt que de se stationner un peu plus loin et de faire quelques dizaines de pas! Pourtant, la marche, c'est la santé. (3)


La ville devrait instaurer plus de vignettes de stationnement si elle veut renflouer ses coffres et réduire l'augmentation du parc automobile à Montréal. Malheureusement, ce n'est pas de mon ressort. Par contre, ce qui l'est, c'est de sensibiliser les gens au problème de l’automobile. L'article d'Alexandre Shields de ce matin m'en donne l'occasion et j'ai donc rédigé ce billet que je mettrais dorénavant dans le parebrise des gens qui ne respectent pas mon entrée de garage :


AVIS de stationnement


Climat - Le seuil critique de CO2 sera franchi en mai


« La concentration de CO2 dans l’atmosphère terrestre dépassera, dès le mois prochain, un seuil au-delà duquel la planète se dirigera résolument vers des bouleversements climatiques aux conséquences désastreuses pour l’humanité. » (Alexandre Shields, Le Devoir, 2013-04-30)


Alors, s'il manque de stationnement, ne bloquez pas mon entrée, mais ayez un plus petit véhicule; prenez le transport en commun; ou essayez Communauto (www.communauto.com), un choix intelligent pour la planète! :) :) :)


Notes


1. Alexandre Shields, Climat - Le seuil critique de CO2 sera franchi en mai, in Le Devoir, 30 avril 2013 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/376989/le-seuil-critique-de-co2-sera-franchi-en-mai


2. Certains peuvent se demander pourquoi le bixi si j'ai déjà mon propre vélo? D'abord, pour la flexibilité, car le tandem bixi/métro est parfois le mode de transport le plus rapide et efficace en ville! Ensuite, pour la sécurité, car il est parfois préférable de prendre le bixi, au centre-ville par exemple, que de risquer de se faire voler son vélo. Je prends donc mon vélo ou le bixi selon le type de randonnée que j'ai à faire et le lieu de destination, comme à la grande bibliothèque, où je me suis déjà fait voler un vélo par exemple! En ce sens, le bixi devient une option utile même si on possède déjà son propre vélo.


3. Les bienfaits de la marche : www.indexsante.ca/articles/article-15.html


Hyperliens


Agence Métropolitaine de Transport (MTL) : www.amt.qc.ca


bixi : www.bixi.com


Communauto : www.communauto.com


Fédération québécoise de la marche : www.fqmarche.qc.ca


Société de transport de Montréal : www.stm.info


Vélo Québec : www.velo.qc.ca



Index



Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots que je place sur Twitter, et/ou Facebook, et/ou Linked In alors que je suis devant mon ordinateur ou que j'ai accès à un réseau sans fil, en direct d'un évènement par exemple. Parfois, ce sont aussi des liens trouvés sur l'internet que je partage vu la valeur que je leur trouve. Dans tous les cas, la date entre parenthèses (xxxx-xx-xx), à côté du titre, est celle de la mise en ligne ou en page que j'ai faite, non celle de l'évènement ou de la création du lien partagé. Dans le cas d'un lien, s'il y a des informations supplémentaires à y avoir, comme la date de l'évènement ou le nom de l'auteur d'un vidéo, ces informations doivent être sur le site en question, mais ne relèvent pas de moi. L'auteur est bien libre de choisir l'anonymat, mais s'il met quelque chose en ligne, c'est pour être vu ou lu, donc partagé et renvoyé par d'autres. L'internet n'est pas privé! Donc, si cela nous semble d'intérêt, nous le partageons nous aussi. C'est cela l'internet et les réseaux sociaux.


Pour la mise en page de message d'abord fait en direct sur les réseaux sociaux, des corrections ont parfois dû être faites après coup, car il faut parfois tourner les coins ronds pour les besoins du média que sont « Twitter » et « Facebook », mais aussi pour la rapidité d'action du direct lors d'un évènement qui demande toute notre attention ou presque! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas en changer l'apparence directe et instantanée. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées avant la mise en page, rien d'autre!


Pour les sportifs! (2013-05-27)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Pour ceux qui aiment le sport - ce qui n'est pas mon cas - j'ai vu une appli en fin de semaine qui peut vous intéresser: www.myseat.com/. Attention, si je n'écoute pas le sport, je suis par contre un actif! :)



Pour obtenir de quoi, il ne faut pas manifester, mais DONNER à la caisse électorale!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 5, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


2013-05-02


Commentaire de Michel Handfield mis sur Facebook et Twitter suite à la lecture d'un article de DAVID SANTERRE de La Presse, « Manifestation dans une école primaire: il fallait un itinéraire », sur lapresse.ca, 02 mai 2013 : www.lapresse.ca/actualites/les-patrouilleurs/201305/02/01-4646877-manifestation-dans-une-ecole-primaire-il-fallait-un-itineraire.php



Nouvelle moto 4 roues de la police! :)


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Explication après coup!


Michel Handfield (2013-04-30)


C'était sur Prince-Arthur et Jeanne-Mance. L'agent faisait la synchronisation manuelle du feu de circulation. J'ai arrêté à côté de lui pour prendre la photo et lui dire que j'étais pour la mettre sur Facebook et Twitter, car je trouvais ça drôle une voiture identifiée « motard »!


En fait, m'a-t-il expliqué, c'est que le département des motards a aussi des voitures pour l'hiver, car les agents continuent à faire leur travail même s'ils ne peuvent pas le faire en moto! C'est tout à fait logique. Mais, la photo était trop bonne à faire! Là, ils étaient 2 agents à faire la circulation, un à Jeanne-Mance et l'autre sur l'avenue du Parc. Probablement les deux dans la même voiture, car je n'en ai pas vu d'autres.


Pour ceux que ça intéresse, une visite sur le site du SPVM nous apprend d'ailleurs que « diriger la circulation, particulièrement aux heures d'affluence, » fait partie de leur travail. Mais, ils font aussi plein d'autres tâches. (www.spvm.qc.ca/fr/sur-le-terrain/metier-agent-motard-role.asp)


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Le Journal/Fil de presse


Porter son identité – La collection Premiers Peuples


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Michel Handfield (2013-04-30)


Nouvelle exposition permanente dès le 2 mai 2013. Exposition fort intéressante où l'on voit les traditions autochtones, mais aussi les échanges culturels qu'ils ont eus avec nous, notamment dans l'échange des matériaux et des styles. J'ai bien aimé. (Photo prise avec mon cellulaire)


Pour plus de renseignements : www.mccord-museum.qc.ca





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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS


Révisé le 21 décembre 2008


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter exactement. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


Je ne fais pas non plus dans la critique, mais dans le commentaire, car de ma perspective, ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques qu’il montre et les questions qu’il soulève. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique par exemple. C’est ainsi que sur de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que sur des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit du matériel. Je n’ai pas la même grille, le même angle, d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi, Je peux par contre comprendre leur angle et je leur laisse. J’encourage donc le lecteur à lire plusieurs points de vue pour se faire une idée plus juste.

Peut être suis-je bon public aussi diront certains, mais c’est parce que je prends le film qu’on me donne et non celui que j’aurais fait, car je ne fais pas de cinéma, mais de l’analyse sociale! (Je me demande parfois ce que cela donnerait avec une caméra cependant.) Faut dire que je choisis aussi les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu aussi. Si je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai plutôt mon tour et n’écrirai rien, car pourquoi je priverais le lecteur de voir un film qui lui tente. Il pourrait être dans de meilleures dispositions pour le recevoir et l’aimer que moi. Alors, qui suis-je pour lui dire de ne pas le voir? Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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Nouveaux livres reçus


Reçu le 2013-05-08 / Bronnier, Gérald, 2013, La Démocratie des crédules, Paris : Presses Universitaires France, 352 p.


www.dimedia.com

Code Dimedia : 16011015

www.puf.com

EAN : 9782130607298



Pourquoi les mythes du complot paraissent-ils envahir l’esprit de nos contemporains ? Pourquoi le traitement de la politique tend à se « peopoliser » ? Pourquoi se méfie-t-on de plus en plus des hommes de sciences ? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu être interviewé dans les journaux de 20 h ?

Comment d’une façon générale, des faits imaginaires, inventés ou parfois franchement mensongers arrivent-ils à se diffuser dans l’espace public, à nous faire croire tout et n’importe quoi, à infléchir les décisions des politiques, bref à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N’était-il pas raisonnable d’espérer qu’avec la libre circulation de l’information et l’augmentation généralisée du niveau d’étude, les sociétés démocratiques allaient tendre vers une forme de sagesse collective ?

Ce livre propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre à toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes.


AUTEUR


Gérald Bronner est professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot. Il étudie les croyances collectives à propos desquelles il publié plusieurs ouvrages dont L’empire des croyances (Puf, Paris, 2003) couronné d’un prix par l’Académie des sciences morales et politiques ou La pensée extrême (Denoël, Paris, 2009) pour lequel il a reçu le prestigieux prix européen des sciences sociales d’Amalfi.



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’événements)


UN PLAN PARFAIT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?v=ObaUpiXRrAU


Montréal, 23 mai 2013 - Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One, sont fiers d’annoncer la sortie du film UN PLAN PARFAIT, réalisé par Pascal Chaumeil. Le film met en vedette Diane Kruger (Inglourious Basterds) et Dany Boon (Bienvenue chez les Ch’tis).


Pour contourner la malédiction qui anéantit tous les premiers mariages de sa famille, Isabelle a une stratégie pour épouser l’homme qu’elle aime: trouver un pigeon, le séduire, l’épouser et divorcer. Un plan parfait si la cible n’était l’infernal Jean-Yves Berthier, rédacteur pour un guide touristique, qu’elle va suivre du Kilimandjaro à Moscou. Un périple nuptial pour le meilleur et surtout pour le pire.


Avec UN PLAN PARFAIT, Pascal Chaumeil signe son second long-métrage. On lui doit le film à succès L’Arnacoeur sorti en 2010.


Distribué par Les Films Séville, une filiale d’Entertainment One, UN PLAN PARFAIT prendra l’affiche au Québec, le 31 mai.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Paris, Copenhague, Nairobi, Moscou... C'est qu'il voyage celui qu'elle croyait prendre pour ce faux mariage, car il est rédacteur pour le Guide du Routard ! (1) Et il est tenace, car elle l'a embarqué dans son plan sans lui expliquer à l'avance. Alors, il y tient à ce mariage, lui qui n'espérait plus!


Cela donne une comédie romantique sans bon sens où j'ai beaucoup souri! Ça fait du bien parfois de voir un film juste pour le plaisir et oublier tout le reste pendant 2 heures.


Parlant tourisme, avec eux on retrouve le pavillon russe (2) de l'Exposition universelle de Montréal (1967), qui fut démonté et ramené en Russie en 1968 pour être ensuite remonté au « All-Russian Exhibition Centre » (VDNKh Park) de Moscou! (3) Malheureusement, notre rédacteur du Routard n'en a pas parlé. Il ne savait pas qu'on reconnaitrait ce pavillon à Montréal. Mais, comme j'ai passé l'été de mes 9 ans à Terre des hommes... il m'était difficile de passer à côté de ce détail.


Notes


1. www.routard.com


2. www.collectionscanada.gc.ca/expo/0533020213_f.html


3. Une conférence de Fabien Bellat eut lieu au sujet de l'aventure de ce pavillon à la Maison de l'architecture en aout 2012: www.maisondelarchitecture.ca/wp-content/uploads/StudioloMAQ_FabienBellat_PavillonRusseExpo67.pdf.


On parle de ce démontage à la page 11 : « Le démontage fut mené avec célérité au printemps 1968, et les pièces du bâtiment soigneusement embarquées dans un bateau. »


Le Devoir a aussi parlé de cette conférence : www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/357830/enquete-sur-un-symbole-de-la-guerre-froide


Et pour Moscou, j'ai trouvé ces informations :


- http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0027640


- http://en.wikipedia.org/wiki/All-Russia_Exhibition_Centre


- www.vvcentre.ru/eng/services/pavilions/70/


- www.russian-moscow.com/vdnkh-park-in-moscow/



Eve Sussman & Michel de Broin au Musée d'art contemporain de Montréal

www.macm.org


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com

Commentaires et photos de Michel Handfield (2013-05-26)


D'abord, je dois dire que je ne me suis pas attardé sur l'exposition de photos d'Eve Sussman. Son point de vue sur une Russie figée dans un passé lointain et qui a perdu de son lustre à ne pas avoir su avancer m'apparait par contre intéressant. Pourtant, il y a tout de même une ironie à savoir que certaines valeurs du passé sont des valeurs sures quand on pense que les astronautes qui vont vers la station spatiale internationale (1) aujourd'hui sont transportés en vaisseau russe Soyouz depuis le retrait de la navette spatiale américaine pour des raisons de sécurité.


Qu'une partie de cette exposition s'inspire « du destin de l’astronaute russe Iouri Gagarine, vus à travers le prisme de la science-fiction et du vocabulaire visuel du film noir » (2) est donc paradoxal quand on pense que Gagarine fut « le premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace au cours de la mission Vostok 1 le 12 avril 1961 » et qu'il était la « doublure de secours pour la mission Soyouz 1 » (3) en 1967! Malgré leur âge, les capsules Soyouz sont encore en fonction! On ne peut en dire autant des navettes spatiales états-uniennes.



Une expo à se faire aller les méninges!


Je me suis davantage attardé sur l'exposition de Michel de Broin (4) que je renommais parfois « Michel the Brain » dans ma tête. Entre Michel... :)


Son œuvre est parfois symbolique! Comme cette perceuse (Bleed, 2009) qui laisse couler de l'eau: elle permet de s'interroger sur le réel! En effet, pourquoi de l'eau? C'est que l'énergie qui l'alimente est de l'hydroélectricité, donc elle « saigne » de l'eau! Tout le sens est là.



D'autres fois, on peut être dans le détournement de sens, comme ces canons (Blowback, 2013) qui ne peuvent qu'engendrer une rétroaction destructive. C'est dire que personne n'y gagnerait dans un conflit puisque chacun en subirait les contre coups! Perdant/perdant à coup sûr. Mais, est-ce là une façon de dire que l'armement est dissuasif? Sachant que l'autre est aussi armé que soi, ce pourrait être le cas, sauf que plus il y a d'armes, plus un illuminé peut vouloir faire un coup d'éclat idéologique peu importe les conséquences! Bref, il fait réfléchir en prolongeant le canon au-delà de sa ligne logique. C'est qu'il faut toujours aller plus loin que ce qui saute immédiatement aux yeux pour évoluer! Et c'est ainsi dans toutes ses œuvres : on peut y trouver sens, contresens et sursens! Thèse, antithèse, synthèse en termes philosophiques. (5)


Je ne pourrais terminer sans un mot sur ses escaliers. On a ainsi une miniature de Révolution (Rennes, 2010), qui « déconstruit la symbolique de l’ascension verticale qui lui est normalement associée. Ici, l’escalier permet d’entrer dans un cycle infini de révolutions, où tout ce qui monte tend à redescendre au rythme des évolutions et transformations. » (6) L'escalier sert à circuler, car il revient sur lui-même. Recul ou réflexion? Encore une fois, tout est question de philosophie! Parfois, ne doit-on pas revenir en arrière pour mieux repartir vers l'avant? Ne doit-on pas être ancré quelque part pour mieux apprécier les découvertes de l'ailleurs? Puis, faire le tour du monde, n'est-ce pas finir par revenir à la même place? Et, faire du sur-place, n'est-ce pas une façon économique de voyager puisque la terre tourne sur elle-même, et nous avec elle, en 24 heures? Tout n'est qu'une question de perspective nous rappelle cet escalier qui nous fait progresser pour revenir à la même place!




Je voyais aussi en cet escalier une occasion d'exercices! Imaginez 4 ou 5 escaliers de ce genre dans quelques grands parcs de la ville où les gens pourraient aller se balader : monte et descend! Du « stair-master » écolo à huile de jarret humain, ce serait bien. Ne parle-t-on pas du manque d'exercice de la population? Et bien, détournement de sens encore une fois, car la ville ne permet pas que l'on utilise les œuvres d'art m'a dit l'artiste quand je lui ai fait cette remarque! C'est ainsi que son escalier (Révolutions) qui se trouve à l'extérieur de la station de métro Papineau, est juché sur des poteaux pour être d'une inaccessible beauté alors qu'elle aurait pu être d'une accessible utilité!


Moi, je proposerais à la ville un circuit de 4 ou 5 escaliers du genre de Révolution (Rennes, 2010) dans un grand parc de la ville et ce serait une véritable révolution : de l'art exercice qui allie culture et physique! Plusieurs seraient certainement preneurs.


Si l'on encourage les gens à bouger, on n'est pas encore prêt à poser un tel geste ici. L'art doit être inaccessible, c'est-à-dire qu'on doit le regarder, mais ne pas y toucher! Pour le 350e anniversaire de Montréal, pourquoi pas un circuit du genre à l'intersection des avenues Du Parc et Des Pins, près du centre-ville de Montréal, où certains voulaient reloger l'Homme de Calder? (7) Ce serait une véritable révolution. Et, dans la suite de cette première pour Montréal, d'autres œuvres alliant art et culture physique pourraient être créées dans d'autres grands parcs de la ville, du Québec et même de l'Amérique! On exporterait de la culture tangible et physique, de quoi faire un pied de nez à ceux qui croient que la culture ne rapporte pas! Puis, en prime, cela nous conduirait peut-être à une société plus en santé physique et mentale, de quoi faire faire des économies au ministère de la Santé et des Affaires sociales! Y a-t-il des décideurs visionnaires dans mes lecteurs? Des gens qui oseront appliquer de nouvelles idées? À moins que l'on soit dans la société bloquée que décrivait Crozier dans les années 70 en France! (8)


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Station_spatiale_internationale


2. www.macm.org/expositions/eve-sussman-rufus-corporation-2/


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Youri_Gagarine


4. www.macm.org/expositions/michel-de-broin/


5. http://en.wikipedia.org/wiki/Thesis,_antithesis,_synthesis


6. http://micheldebroin.org/fr/revolution


7. Handfield, Michel, « L'Homme » de Calder doit rester à sa place! In Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 1, Éditos.


8. Ce dernier mot, citant le livre « La société bloquée » (1970,Paris: Seuil, coll.

Point), se veut un salut au sociologue Michel Crozier décédé le vendredi 24 mai à l'âge de 90 ans à Paris. (Le Monde.fr, 25.05.2013 : www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/05/25/le-sociologue-michel-crozier-est-mort_3417404_3382.html)



LES GAMINS


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Un film d’Anthony Marciano avec Alain Chabat, Max Boublil et Sandrine Kiberlain


Montréal le 30 avril 2013. Niagara Films, une compagnie Attraction, est heureuse d’annoncer la sortie en salle du film Les gamins réalisée par Anthony Marciano. Animée par le duo Alain Chabat (Atérix et Cléopâtre, Sur la piste du Marsupilami) et Max Boublil (La Vérité si je mens! 3) avec la complicité de Sandrine Kiberlain (Polisse, Les femmes du 6e étage), cette comédie romantique a été vue outre-Atlantique par près de 500 000 spectateurs pendant la première semaine de la sortie le 17 avril.


Tout juste fiancé, Thomas rencontre son futur beau-père Gilbert, marié depuis 30 ans à Suzanne. Gilbert, désabusé, est convaincu d’être passé à côté de sa vie à cause de son couple. Il dissuade Thomas d’épouser sa fille Lola et le pousse à tout plaquer à ses côtés. Ils se lancent alors dans une nouvelle vie de gamins pleine de péripéties, persuadés que la liberté est ailleurs. Mais à quel prix retrouve-t-on ses rêves d’ado?


Produit par Ilan Goldman de Légende Productions (à qui on doit, entre autres, le film La Môme d’Olivier Dahan qui a valu l’Oscar de la meilleure actrice à Marion Cotillard) Les Gamins est distribué au Québec par Niagara films.



Commentaires de Michel Handfield (2013-05-24)


Une comédie sentimentale. Non, une comédie anti sentimentale! Non, sentimentale finalement!


Quand la fille présente son prétendant à son père, qui a vendu son entreprise et s’ennuie avec sa femme qui s'occupe davantage de ses causes humanitaires que de lui, il fait tout pour décourager son futur gendre de marier sa fille : « Avec une fille, au début tu tripes, mais après tu casques! Ne te marie pas! » Ou, encore, le mariage « c'est un piège de la vie et tu vas tomber dedans toi aussi! »


Tous les lieux communs contre le mariage et le couple y passent, de quoi faire une anthropologie de l'anti mariage ou du couple qui se sépare en voguant sur les eaux tranquilles de la vie, comme pour la séparation des continents. C'est lent, ils ne le voient pas toujours, mais... ils ne sont plus à la même place après un certain temps!


Ainsi, dans leur cuisine, Suzanne mange avec des baguettes en pensant à son projet du Burkina Fasso alors que Gilbert est là qui s'ennuie. Mais, elle ne le voit plus, car c'est un coussin sur un meuble devant la télé. Effacé, le Gilbert, par les projets de madame. « Je partirais qu'elle ne s'en apercevrait pas », doit-il se dire. Alors, il partira pour voir et il fera un trip d'adolescent pour être! Puis, il flambera un peu de son argent que madame voulait pour ses projets, façon de lui faire savoir qu'il existe toujours.


Quant à son futur gendre, qui mettait ses projets musicaux, voire son plus grand rêve, de côté pour plaire à Lola, il lui fera ouvrir les yeux sur ce qu'il met de côté. Gilbert revit et Thomas rêve. Mais, est-ce ça la vie?


Naturellement, cela aura des conséquences, car on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Tous les couples ne sont pas ainsi, par chance, mais probablement que chaque couple en a connu des épisodes. C'est qu'ici tous les lieux communs sont partagés par ces deux couples, mère et fille!


Comme dans toutes bonnes caricatures, la vérité est dans l'exagération, ce qui en fait une bonne comédie ethnologique sur le couple et ses différends! Mais, aussi, sur ce qui fait que les contraires ont parfois besoin l'un de l'autre, car pas facile de vivre avec un miroir!


Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=atR5KkH-PHs&feature=youtu.be



AT ANY PRICE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


À l’affiche dès le 10 mai au Cineplex Odeon Forum dans sa version originale anglaise.


Zac Efron, Dennis Quaid et Heather Graham se partagent la vedette dans At Any Price de Ramin Bahrani, un drame qui se déroule dans le monde concurrentiel de l'agriculture moderne. Dean (Efron), fils rebelle qui rêve d'être pilote automobile, voit ses ambitions contrariées lorsque l’empire agricole de son père (Quaid) devient la cible d'une enquête dont les enjeux sont considérables.

Parmi les autres personnages du film, citons : la copine de Dean qui l’accompagne partout (l'étoile montante Maika Monroe), la fidèle épouse du père (Kim Dickens) et la beauté de la ville (Graham) qui regrette de ne pas avoir profité de sa jeunesse.


Bahrani a passé six mois dans le Midwest américain à préparer son film où il a découvert que l'agriculture a radicalement changé. « Il ne s'agit plus de gars en salopettes qui labourent la terre, mais bien d'hommes d'affaires qui mènent des opérations de plusieurs millions de dollars et disposent d’une technologie très avancée. »


Le film, qui a été présenté en compétition à la Mostra de Venise 2012, est une réalisation du cinéaste américain Ramin Bahrani qui a également écrit le scénario en collaboration avec Hallie Elizabeth Newton. Ses longs métrages Man Push Cart (2005), Chop Chop (2007) et Goodbye Solo (2008) ont tous figuré sur la liste des 10 meilleurs films de Roger Ebert. En 2010, Ebert a d’ailleurs qualifié Bahrani de « nouveau réalisateur de la décennie ».


At Any Price est distribué au Québec par Métropole Films Distribution.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-11)


« Get Big or get out! » ou, comme le disait Elvis Gratton, « Think big sti! » (1) C'est que les gens aiment les gagnants! D'ailleurs, la pensée positive se vend bien.


Mais, quelques sceptiques se disent bien qu'il doit y avoir eu quelques magouilles pour qu'ils se rendent là! Que si certains progrès sont bons, d'autres peuvent être questionnés, car ils ne servent parfois qu'à faire du « cash »! Et qu'à trop vouloir nous les imposer, c'est qu'il doit y avoir quelque chose en arrière, comme pour les OGM! (2) D'ailleurs, pourquoi le gouvernement ne veut pas l'identification des produits avec OGM ou du pourcentage (%) d'OGM dans les produits si ce n'est pas pour protéger une industrie?


De plus, contrairement aux autres graines, les graines génétiquement modifiées ne peuvent être réutilisées (replantées) ni vendues par l'agriculteur, car elles sont brevetées. Elles doivent donc être rachetées chaque année du fournisseur, Liberty ici (3), et non réutilisés sous peine de poursuite. Tout sauf la liberté, quoi!


Dans ce coin, où on ne parle plus de fermes et encore moins de fermettes, mais bien d'entreprises de production, la productivité est au premier rang des préoccupations. Le vendeur de graines traditionnelles ferme d'ailleurs ses portes, 93% du maïs cultivé dans son coin étant maintenant du maïs transgénique! (4) Vu l'étendue de son usage, qui va du « pop corn » au supplément pour l'essence qu'est le méthanol (5), il n'est pas surprenant que le maïs transgénique prenne la place des anciennes variétés de maïs s'il nécessite moins de soins et est plus productif en plus. C'est une simple question de rendement. À quel cout pour la biodiversité cependant?


Mais, comme il faut le racheter chaque année, il n'est pas surprenant non plus que certains lavent leurs grains pour les réutiliser dans leurs champs ou les revendre à d'autres agriculteurs, car l'appât du gain est toujours là. Cependant, les compagnies productrices veillent aux grains et n'hésitent pas à contrôler les agriculteurs qu'ils soupçonnent de vol, puisque c'est un produit breveté. S'ils ont droit de le planter et de le récolter, ils n'ont pas le droit d'en conserver le grain pour le replanter les années subséquentes ou de les revendre à d'autres agriculteurs contrairement à ce que fut toujours la tradition agricole de sélectionner les grains de ses meilleurs plants. Le faire, c'est se mettre dans l'eau chaude, que ce soit le propriétaire de la ferme qui le fasse ou un de ses employés. Voilà pour la partie agricole de ce film.


Ce film en est aussi un sur les relations humaines : relations matrimoniales... avec une rivale dans le portrait; relations père-fils, avec un fils absent et un autre qui a des projets différents (course automobile) que les ambitions que son père a pour lui (prendre la relève de la ferme familiale); relations d'affaires avec ce qui devrait être des alliés naturels, mais qui peuvent aussi s'avérer des concurrents! Bref, un film sur l'amitié et la trahison; l'amour et la haine qui sont souvent si près l'un de l'autre, qu'un retournement est toujours possible par un simple coup du destin!


Ce n'est pas l'angle que j'ai privilégié, mais il y était tout aussi présent que celui de l'agriculture. Peut-être même plus selon certains qui pourront voir la question agricole comme un simple « décor » du film, l'important tournant autour des relations interpersonnelles. On aurait alors pu choisir un tout autre milieu pour faire le même genre de film que cela aurait réussi.


Pour ma part je crois que les deux sont d'égale importance. C'est un film sur les relations humaines, dont les relations d'affaires et à l'alimentation, car n'y a-t-il pas de relations plus intimes qu'entre la nourriture et nous? Et, si on n'a plus confiance en notre bol de flocons de maïs le matin, en quoi pourrons-nos encore avoir confiance?


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Elvis_Gratton


2. OGM : http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisme_génétiquement_modifié


3. Hasard ou voulu, mais Liberty est un nom connu dans le domaine du maïs génétiquement modifié:


« Il s’agit soit de plantes qui produisent elles-mêmes l’insecticide leur permettant normalement de lutter contre un insecte ravageur (plantes Bt, 18 %), soit de plantes qui sont capables d’absorber un herbicide sans mourir (essentiellement le Roundup et le Liberty, 63 %), soit encore de plantes qui réunissent les deux propriétés (19 %). » (http://picriogm.weebly.com/ogm-agricoles.html)


En poussant un peu la recherche, on découvre que le Liberty est un produit de Bayer Crop Science (www.bayercropscience.ca) :


« Liberty® herbicide delivers fast, broad-spectrum grassy and broadleaf weed control in Herculex®, Agrisure® and SmartStax™ corn hybrids containing the LibertyLink® trait, as well as new LibertyLink soybeans and InVigor® canola hybrids. » (www.bayercropscience.ca/products/herbicides/liberty-200/?lang=en-CA)


Et le Roundup est le produit de Mosanto. (www.monsanto.com/weedmanagement/Pages/roundup-ready-system.aspx)

4. Ici aussi le maïs transgénique a gagné en popularité chez les agriculteurs, au point que « 83% des superficies de maïs-grain étaient transgéniques en 2012 » au Québec. (Marie Allard, Superficies records d'OGM au Québec, in La Presse, 11 mai 2013 : www.lapresse.ca/environnement/201305/10/01-4649819-superficies-records-dogm-au-quebec.php)

5. On en trouve des exemples sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Maïs


Hyperliens


King corn (film) : www.kingcorn.net


US Corn Consumption : http://fatknowledge.blogspot.ca/2008/06/us-corn-consumption.html



MOLIÈRE À BICYCLETTE DE PHILIPPE LE GUAY


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Mettant en vedette Fabrice Luchini et Lambert Wilson


Montréal, lundi 15 avril 2013 – Métropole Films est fière d’annoncer la sortie de MOLIÈRE À BICYCLETTEAlceste à Bicyclette» en France) du réalisateur et scénariste français Philippe Le Guay (Les femmes du 6e étage, Le coût de la vie). Mettant en vedette Fabrice Luchini (Dans la maison, Les femmes du 6e étage) et Lambert Wilson (Vous n’avez encore rien vu, Des hommes et des dieux), MOLIÈRE À BICYCLETTE a pris l’affiche partout au Québec le 3 mai.


Au sommet de sa carrière d'acteur, Serge Tanneur a quitté une fois pour toutes le monde du spectacle. Trop de colère, trop de lassitude. La fatigue d'un métier où tout le monde trahit tout le monde. Désormais, il vit en ermite dans une maison délabrée sur l'Île de Ré...


Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de télévision adulé des foules, débarque sur l'île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer «Le Misanthrope» de Molière. Serge refuse tout net et confirme qu'il ne reviendra jamais sur scène. Pourtant, quelque chose en lui ne demande qu'à céder...


C’est en se rencontrant sur l’Île de Ré, que le réalisateur Philippe Le Guay et Fabrice Luchini ont eu l’idée du film MOLIÈRE À BICYCLETTE. Cette comédie marque leur quatrième collaboration. La pièce de Molière «Le Misanthrope» est un prétexte, puisque seulement une seule scène est jouée par le tandem Fabrice Luchini et Lambert Wilson. Pour compléter la distribution, l’actrice Maya Sansa (Les femmes de l’ombre, Villa Amalia) viendra s’immiscer dans la relation des deux personnages.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-08)


Je n’aime pas être raccordé aux autres, j'aime être indépendant! Voilà ce que dit Serge Tanneur (Fabrice Luchini), pour sa fausse sceptique qui ne fonctionne plus, au plombier qui voudrait le raccorder à la rue! Mais, ce pourrait aussi être la description de sa vie présente. Il ne veut plus jouer le jeu... pour s'accorder aux autres quitte à être le seul à avoir raison dans son coin!


Gauthier Valence (Lambert Wilson) vient à l'ile de Ré pour lui proposer Le misanthrope de Molière au théâtre. Il se fera prier toute la semaine et voudra le rôle d'Alceste, le plus important, que Gauthier se réservait.


Il se refuse, mais on sent que c'est le rôle qu'il a attendu toute sa vie : « trois ans que tu n'as pas joués... mais tu démarres au quart de tour! » lui dira Gauthier. On sent l'amitié retrouvée, mais aussi la manipulation. Et ce jeu du je veux, je ne veux pas; je te fais plaisir, mais je pourrais aussi bien te donner un coup dans le dos... ira ainsi jusqu'à la fin. En terme de la rue, on dirait que « C'est chien! » Mais, c'est en même temps un très bon film sur la confrontation et la trahison entre amis, bref l’hypocrisie! Pourront-ils se pardonner? Ce ne sera qu'à ce prix que cette pièce pourra réussir. Quant au film, lui, il est très bien réussi.




Index



Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!




Vues d'Afrique 2013


- LES MÉCRÉANTS

- PARADIS AMERS

- ROBERT MUGABE - WHAT HAPPENED?

- LE REVENANT DE SAPONÉ

- SUR LA ROUTE D’UN ANGE

- RENGAINE

- L’ARGENT SOIGNE LA MORT

- DEPORTED (EXPULSÉS)

- LA PREMIÈRE FOIS

- LE TEMPS DU TERRORISME

- KINSHASA KIDS

- PRINCESSE EKA

- VIRGIN MARGARIDA

- LA SINGERIE



LES MÉCRÉANTS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Samedi 04 mai 2013


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=hJGfvuZnA0U


Réalisateur : MOHCINE BESRI

Année de production : 2011

Durée : 88 minutes

Pays : Maroc, Suisse

Langues parlées : Arabe

Sous-titres : Français


Suivant les ordres de leur chef spirituel, trois jeunes islamistes marocains kidnappent un groupe de jeunes comédiens en tournée. Arrivés sur le lieu de détention, les kidnappeurs se trouvent coupés de leur base pendant une semaine. Ces sept jours d’attente isolés du monde forcent les deux camps à cohabiter, à s’affronter et surtout, à se questionner sur leurs valeurs, leurs préjugés et leurs positions. À la veille d’un certain printemps arabe, Les Mécréants propose un état des lieux sur un Maroc en plein bouleversement.



Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Trois jeunes islamistes marocains enlèvent une troupe de théâtre mixte qui est sur la route en autocaravane pour une tournée. Mais, pourquoi nous? On n'a pas d'argent. Mais, parce que vous êtes la honte de l'islam!


Des otages d'une guerre sainte pris par des jeunes qui sont pourtant de la même religion qu'eux : des musulmans! C'est que si on est musulmans (1), certains se considèrent meilleurs que d'autres et veulent imposer leur vision rigoriste de la religion. Un problème interne à la foi, où, si certains sont prêts à un dialogue et une certaine ouverture, d'autres le sont beaucoup moins. On le verra dans ces 7 jours d’interaction entre les membres de cette troupe de théâtre et leurs kidnappeurs.


Un film fort et intéressant sur les interactions intrareligieuses et humaines dans un coin du monde qui nous est moins connu, sauf par les nouvelles, et où le conflit religieux devient une ligne de rupture entre citoyens.


Note


1. On pourrait remplacer les musulmans par n'importe quel autre groupe politique ou religieux vindicatif et ça pourrait donner le même résultat, ce qui montre le caractère universel de ce film.


PARADIS AMERS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Jeudi 02 mai 2013


Réalisateur : CHRISTIAN FAURE

Année de production : 2012

Durée : 90 minutes

Pays : Zimbabwe

Langues parlées : Français

Sous-titres : Aucun


Les parents d’Hugo, 14 ans, sont mutés de la France à Mayotte pour leur travail. Mayotte n’a rien du rêve tropical des agences de voyages, et la maison qui attend la famille dans le quartier des expats de Mamoudzou n’étant pas prête, c’est près du ghetto anjouanais, qui a tout du bidonville, qu’ils passent leurs premiers jours sur place. Blanc sur une ile noire, soudain privilégiée en regard du faible niveau de vie des Mahorais, Hugo ne trouve pas sa place et rejette tout en bloc. Jusqu’à ce que l’amour s’en mêle et lui fasse découvrir Mayotte…


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Mayotte (1), c'est la France du dépaysement total. Ce n'est plus la métropole, mais l'Afrique, avec des clandestins qui viennent pour le boulot et l'Europe. Les parents d'Hugo y sont venus pour enseigner. Ils s'en faisaient un rêve qui n'était pas partagé par leur ado. Ils avaient des idéaux.


Une fois rendues, les choses changent. Son père fait un « trip » de pouvoir et lui s'intègre beaucoup plus qu'il ne l'aurait cru. Quant à sa mère, elle vit difficilement la distance culturelle d'avec la France, surtout lorsqu'elle apprend qu'on veut marier une jeune fille de sa classe à un vieux! Elle tente de s'opposer à la culture locale.


Hugo se découvre un idéal en même temps que l'amour pour une compagne de classe. Mais, le rapport à l'amour et à la sexualité est différent de celui de sa France métropolitaine. Si lui s'adapte, ses parents n'acceptent pas autant que leur jeune fils deviendra père. Ils le renvoient donc en France métropolitaine.


Après quelques péripéties, dont son arrestation due à son implication dans une manifestation contre la publicité agressive, il aboutira chez son grand-père, où il découvrira les idéaux que son père a perdus avec le temps. Pour son grand-père, il ressemble d'ailleurs à son père au même âge! La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre.


Mais, la vie nous amène parfois à prendre des chemins qu'on n'aurait jamais cru fréquenter. Le père retrouvera-t-il un jour ses idéaux et le fils pourra-t-il revenir à Mayotte retrouver son amour? Ou, la vie étant, passera-t-il à autre chose?


Un film intéressant sur la famille; les différences culturelles dans une France qui a des possessions outre territoire qui ont une autre culture que celle de la Métropole européenne; et les différences intergénérationnelles qui font que les idéaux des uns et des autres s'entrechoquent puisque les objectifs ne sont pas les mêmes vu l'expérience de la vie.


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mayotte


ROBERT MUGABE - WHAT HAPPENED?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Mardi 30 avril 2013

www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=vvL2F_B4DJo


Réalisateur : SIMON BRIGHT

Année de production : 2011

Durée : 84 minutes

Pays : Zimbabwe

Langues parlées : Anglais

Sous-titres : Français

Site web officiel: http://mugabemovie.com/


Le 18 avril 1980, le président du Zimbabwe Robert Mugabe proclame la réconciliation nationale, mettant ainsi fin à quinze ans de guerre civile. C’est le début d’une période de prospérité inattendue pour le pays. Toutefois, Mugabe érige en parallèle une brigade qui assassinera plus de 20.000 opposants dans la région de Matabeleland. 20 ans plus tard, alors que le pouvoir de Mugabe est à nouveau menacé par un parti d’opposition, le président derrière la réconciliation nationale lance une guerre civile contre son propre pays, détruisant en grande partie ce qu’il a construit et ce pour quoi il s’est battu pendant une quinzaine d’années.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


« Qui combat des monstres devrait prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même. » Nietzsche (1)


Mugabe a ouvert une période d'espoirs pour son peuple en 1980 avec la promesse d'une réconciliation nationale. Certains ont marché 12 km pour aller voter pour ce changement! Il fut élu même si la droite blanche n'acceptait pas ce vote majoritaire.


Il améliorera l'éducation et l'agriculture en plus de mettre sur pied des cliniques médicales. De 1980 à 1987, les choses semblent bien aller. C'est après que ça se gâte.


Le Zimbabwe a subi quelques conflits intérieurs et extérieurs, notamment pour le contrôle de ses ressources. Mugabe les défiait et s'est endurci pour davantage assoir son pouvoir. De libérateur, il est devenu dictateur. Il a flirté avec le communisme jusqu'à la fin du régime soviétique après quoi il s'est rallié à un certain capitalisme sauvage et en a oublié sa base aux dépens de l'enrichissement d'une nouvelle classe technocratique qui vit dans les villes.


Mécontents, les gens sont descendus dans les rues. Le Pouvoir a alors démantelé les quartiers illégaux dans les villes et fomenté une révolte dans les campagnes en appuyant le mouvement de reprise des terres, ce qui a créé des oppositions violentes où on aurait pu faire du développement! Des blancs et des noirs étaient dépossédés de leurs biens aux dépens de gens près du parti. Mais, Mugabe a su user de force et de ruse pour se maintenir en place jusqu'à maintenant. Il se dit d'ailleurs le Hitler de notre temps.


Ce film, est une somme d'informations parfois difficile à contrevérifier, car le régime ne donnera certainement pas d'informations sur ses actions et les organismes internationaux n'ont pas toutes les informations tant que le régime se refuse à coopérer. Puis, dans un tel régime, les dissidents courent toujours des risques à transmettre des informations vers l'extérieur. En conséquence, même si j'avais pris des notes assez détaillées lors de la projection de ce film, faute d'éléments de confirmation extérieurs, j'ai dû laisser tomber la plupart de celles-ci. Quant à ce que j'ai écrit, j'ai peut-être tourné quelques coins ronds, faute d'avoir pu en noter davantage, notamment certaines dates. C'est donc un film à voir et à revoir, car il y a trop d'informations pour un seul visionnement pour qui s'intéresse à la géopolitique mondiale et à l'Afrique. C'est un film qui devrait sortir en DVD pour les chercheurs et étudiants universitaires en histoire, en géographie et en politique internationale. Il y a de ces films qui trouverait place dans une bibliothèque. C'en est un.


Note


1. La citation exacte selon Wikisource :


« Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi. » ( Nietzsche, Friedrich, 1913, Par delà le bien et le mal.

Prélude d’une philosophie de l’avenir [dixième édition], # 146: http://fr.wikisource.org/wiki/Par_delà_le_bien_et_le_mal/Texte_entier


Références


http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Mugabe


http://fr.wikipedia.org/wiki/Zimbabwe


LE REVENANT DE SAPONÉ


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Mardi 30 avril 2013

Réalisateur : SOUNKALO DAO

Année de production : 2012

Durée : 26 minutes

Pays : Burkina Faso

Langues parlées : Aucune

Sous-titre : Aucun


Un jeune homme vit paisiblement dans son village, Saponé, où il confectionne des chapeaux. Un beau jour, il découvre dans un journal un écrit sur le chapeau de Saponé. Le jeune homme décide alors d’abandonner ses activités pour se rendre dans la capitale et transformer sa vie.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Un jour tout va, le lendemain rie ne va. Le sort!



SUR LA ROUTE D’UN ANGE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Lundi 29 avril 2013


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=5YrPtC1Ktew


Réalisateur : THIERRY ROLAND NTAMACK

Année de production : 2011

Durée : 26 minutes

Pays : Cameroun

Langues parlées : Français

Sous-titres : Aucun


Le jeune Tony Essakara, à la fois plein de vie et d’angoisse, fait la rencontre de la magnifique et mystérieuse Elia. Pour Tony, cette femme angélique est la voie du paradis. Jusqu’où est-il prêt à aller pour saisir sa chance?


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Le réalisateur, Thierry Roland Ntamack, a lancé le concept du « cinéma au prix d'une bière » parce qu'il n'y avait plus rien dans son pays. C'est ce qu'il nous a dit en présentation de son film. (1)


Un film bien tourné et qui, en ce temps de débats sur la place de la religion dans une société laïque comme on rêve de l'être, nous montre la place que la foi, la religion et les esprits prennent dans certaines cultures. De quoi comprendre les débats que cette question pourra susciter dans une société multiculturelle ou pour les uns la foi est une question personnelle et pour les autres une certitude qui ne se questionne même pas!


Note


1. Nous avons aussi trouvé une entrevue à ce sujet qu'il a donnée à Salma Amadore de Cameroon-Info.Net, Thierry Ntamack connait le prix de sa bière, 23-04-2013 : www.cameroon-info.net/stories/0,45023,@,thierry-ntamack-connait-le-prix-de-sa-biere.html



RENGAINE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Lundi 29 avril 2013


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=io5YG1Pibbs


Réalisateur : RACHID DJAIDANI

Année de production : 2012

Durée : 75 minutes

Pays : France

Langues parlées : Français

Sous-titres : Aucun

Avec Slimane Dazi, Sabrina Hamida et Stéphane Soo Mongo

Site web officiel : www.facebook.com/RENGAINE


Au cœur de Paris, Dorcy, un jeune Noir chrétien, veut épouser Sabrina, une jeune Magrébine. Slimane, le grand frère de Sabrina, vient s’opposer à leur projet en tant que gardien des traditions. En effet, le tabou du mariage entre Noirs et Arabes est toujours bien présent, ce qui rend l’union des deux amoureux bien difficile… À travers les thèmes de l’exclusion et de la différence ancrés dans le racisme, Rengaine récrée un Roméo et Juliette des temps modernes.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-30)


Un film fait avec la famille et les amis. Maçon de formation, il a 3 romans à son actif et voilà son premier film.


Caméra au poing, ça bouge lors des « close-ups »! Mais, cela donne un film nerveux qui va avec le sujet : le racisme chez les ethnies! Un sujet dont on parle peu. La raison, un mariage interethnique possible entre Dorcy, un jeune Noir chrétien, et Sabrina, une jeune Magrébine musulmane, qui s'aiment. « Mais, ça ne se fait pas! » On peut être amis, mais pas se marier entre nous! Pourtant, on est en France! Alors, de dire Dorcy à son pote arabe qui n'est pas d'accord avec lui : « T'es arabe quand tu veux et t'es français quand ça fait ton affaire! »


Je suis tout à fait d'accord avec cette remarque moi qui ai écrit ceci dans un texte paru dans le Voir il y a plus d'une décennie, mais qui est encore actuel :


« La question ethnique est aussi un piège à un autre niveau, puisque si l’on se définit comme ethnique, on ne veut pas être qualifié d’ethnique! Se définir ainsi peut être inclusif dans un groupe, représenter un signe d’appartenance ou un signe de différence. Mais être défini ethnique par les autres est par contre exclusif. » (1)


Ce film est donc fort intéressant, car il soulève la question de l'intégration : jusqu'où va-t-elle dans les cultures que nous recevons? C'est qu'on est enrégimenté (socialisé) dans une religion (2) bien avant l'entrée à l'école humaniste et républicaine! (3) Ce sont alors des valeurs bien plus profondes, d'où un choc des cultures. D'ailleurs, un des frères de Sabrina se verra poser le même problème par sa blonde quand elle lui demandera « Est-ce que tu peux dire a ta famille « je vais épouser une juive »? » Poser cette question, c'est déjà donner une réponse.


Mais, du côté de Dorcy, jeune Noir chrétien, tout n'est pas gagné non plus. Sa mère ne veut pas de ce mariage, car une Algérienne c'est une Africaine blanche! Les préjugés ne sont pas l'apanage d'un seul groupe. Cela nous donne donc un film sociologique fort intéressant.


Ce film fut fort apprécié par la salle et, en période de questions, le réalisateur a souligné qu'il était disponible en DVD par la FNAC. Malheureusement, il y a le problème de zone d'encodage, ce que j'ai dit. Ceci me permet de revenir sur une question que j'ai déjà soulevée : on nous parle de mondialisation, mais ce n'est pas pour le citoyen, car si ce l'était les films devraient tous être zonés « international » après une période de 5 ans de telle sorte que tout cinéphile pourrait commander un film à l'étranger et pouvoir le regarder sans problème sur son lecteur de DVD ou Blue Ray. Mais, tel n'est pas le cas pour protéger des monopoles commerciaux.


Notes


1. Avant de donner la référence, je me dois de souligner que ce texte est encore en ligne sur le site du Voir. Handfield, Michel, Le piège ethnique, in Voir, 11 janvier 2001 : http://voir.ca/chroniques/grandes-gueules/2001/01/11/le-piege-ethnique/


2. Et c'est sans oublier les préjugés transmis de génération en génération par la famille et les amis qui les répètent devant les enfants depuis leur plus jeune âge!


3. On parle de la France dont la laïcité est un fait depuis longtemps alors qu'ici, au Québec, on ne fait que commencer à en parler. Si on croit clore ce débat en quelques semaines au Québec, on se trompe, on se trompe éperdument!



L’ARGENT SOIGNE LA MORT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=cIhRhsu8GBg


Dimanche 28 avril 2013


Réalisateur : RICHIE EN-DADA

Année de production : 2011

Durée : 27 minutes

Pays : Cameroun

Langues parlées : Français

Sous-titres : Aucun


Mezegue est mourant. Sa sœur et sa fiancée se sont ruinées pour l’achat de médicaments, leurs frères et beaux-frères ayant refusé de les aider. Ces derniers font toutefois beaucoup de dépenses pour la préparation des obsèques, fâchant par là le fantôme de Mezegue.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-17)


Un film sur le paraitre plutôt que l'être. Les frères et beaux-frères de Mezegue, qui n'avaient pas les moyens de l'aider alors qu'il était à l'hôpital (environ 50.000 francs) ont maintenant les moyens de mettre 10 ou 20 fois plus pour les obsèques; jusqu'à lui construire une maison pour montrer qu'on est d'une grande famille!


En arrière plan, ce film nous montre aussi que si chacun fait à son gout, peut être qu'on oublie l'essentiel, car la santé devient un choix plutôt qu'un bien de première nécessité comme l'éducation et avoir un minimum sur la table. C'est là que l'État a un rôle essentiel de ponction et de redistribution. Mais, qui est prêt à payer plus d’impôt pour cela tant qu'il n'en a pas besoin? (1) C'est là qu'il faut des politiciens avec une vision plutôt que des populistes qui ne font que suivre l'opinion publique; opinion trop changeante au gré des évènements! Mais, dans une perspective purement électoraliste, le populisme est parfois la voie la plus payante pour faire le plein de votes.


Note


1. Au Canada, un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) montre que « La plupart des gens paient plus d’impôts et de taxes au milieu de leur vie et reçoivent plus de services de santé à la fin. » (ARIANE KROL, Mieux vaut être riche et en santé, in La Presse, 16 mai 2013)



DEPORTED (EXPULSÉS)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=ok0wioCMD2Q


Dimanche 28 avril 2013


Réalisateurs : RACHÈLE MAGLOIRE, CHANTAL REGNAULT

Année de production : 2012

Durée : 72 minutes

Pays : Haïti

Langues parlées : Anglais, Français, Créole

Sous-titres : Français


Ce film donne la parole à des « déportés », ces délinquants des États-Unis ou du Canada (condamnés pour des peines plus ou moins graves), expulsé vers leur pays d’origine, Haïti, à la fin de leur peine de prison en Amérique du Nord. De retour à Port-au-Prince, qu’ils ont quitté enfants, une nouvelle vie commence pour ces « Américains » abandonnés dans un environnement qui leur est non seulement complètement inconnu, mais totalement hostile.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-17)


Aux États-Unis, depuis 1996 la loi permet l'expulsion de résidents permanents vers leurs pays d'origine pour le moindre délit, même après avoir purgé leur peine. (1) C'est comme s'ils payaient deux fois pour le crime commis. Aucun droit à la réhabilitation et à se remettre dans le droit chemin aux États-Unis. (2)


Plusieurs de ces déportés voient ça comme une peine injuste, car ils ne connaissent parfois même pas leur pays d'origine, ni sa langue, arrivée aux États-Unis avec leurs parents alors qu'ils étaient enfants! En fait, ils sont des purs produits de la culture états-unienne. Pour eux, d'être renvoyé en Haïti, ou dans un autre pays du tiers monde, c'est presque une condamnation à l'indigence : incapable de s'intégrer et, si tu voles, on risque de te tuer! Étranger des deux côtés, car ni États-Uniens ni Haïtiens, ils ne peuvent qu'être perdants!


Pire, ceux qu'on renvoie n'aident pas Haïti, qui n'a pas les structures pour les recevoir et les intégrer, mais rajoutent souvent aux problèmes existants, vivant dans la rue, la marginalité ou par la criminalité, n'ayant plus d'autres ressources. En même temps, on a parfois vidé ce pays de ses meilleurs éléments sans les aider en retour. Le film n'en parle pas, mais cela pose toute la question de l'aide internationale : aide-t-on vraiment les pays ou les plongeons-nous dans la dépendance? Puis, avec nos politiques d'immigration, l'écrème-t-on de leurs meilleurs éléments, qui auraient pu les aider si les politiques d'aide internationale étaient mieux dessinées? Quant aux moins bons éléments du lot, on les retourne! Ce ne sont pas des questions que pose le film de façon directe, mais ce sont des questions qu'il a soulevées chez moi après réflexion.


Tous ceux qu'on voit dans ce film ont trouvé cet exil difficile, car ils ne sont plus haïtiens depuis longtemps, et se sont sentis rejetés par le pays dans lequel ils ont grandi, surtout lorsqu'ils y sont arrivés à 3 ou 4 ans! Ils ont vécu dans la culture états-unienne qui est parfois assez violente, avec la sanctification du rebelle contre l'État et de la valorisation de l'arme à feu! (3) Assez paradoxal pour une société qui voudrait des citoyens pacifiques et exemplaires venant d'ailleurs!


Certains en ont conservé un gout amer, même après des années et s'être réintégrés en Haïti, car ils croient qu'ils auraient pu être meilleur après leur sortie de prison et auraient pu aider leurs enfants nés aux États-Unis. À la place, leurs enfants, par manque d'encadrement, sont devenus des criminels à leur tour. (4)


Bref, un film humain qui porte à réfléchir sur l'accueil des immigrants et le soutien qu'on leur accorde. Il y a certainement des nuances à faire dans notre approche, car parfois on tente de trancher des zones grises.


Notes


1. Jean SAINT-VIL, 28/03/2013, Les déportés haïtiens des États-Unis, in Le matin : www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=35271


2. Je voulais regarder ce qu'il en était des taux de récidives, mais il semble que ce soit une question très complexe, car, selon les gestes posés, la récidive n'a pas le même poids. En effet, comment comparer la récidive de quelqu'un qui ne paie pas ses contraventions ou qui est condamné pour ne pas avoir rapporté ses livres à la bibliothèque avec quelqu'un qui est délinquant sexuel par exemple? Et, si on renvoie ce dernier en Haïti, où il n'y aurait rien pour le suivre et/ou le traiter, est-ce une solution ou est-ce mettre à risque d'autres personnes? En tous cas, c'est certainement s'en laver les mains!


3. PR newswire, April 15 [année?] , « NRA Once Again Embracing Anti-Government Rhetoric » : www.prnewswire.com/news-releases/nra-once-again-embracing-anti-government-rhetoric-90943419.html


4. Ici j'ai un bémol, car un père dit « Je corrigeais mon fils avec une ceinture. On m'a mis à la porte et il a fait 5 familles d’accueil, puis il est devenu un vrai criminel! » Il blâme les États-Unis pour cela. Il a peut-être en partie raison, mais j'ai de la difficulté avec le fait de corriger son fils avec une ceinture.



LA PREMIÈRE FOIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Dimanche 05 mai 2013


Réalisateur : GÉRARD DÉSIRÉ NGUELE

Année de production : 2012

Durée : 8 minutes

Pays : Cameroun

Langues parlées : Français

Sous-titres : Aucun



Le propriétaire d’un magasin vient en aide à un jeune garçon nerveux qui parcourt le rayon des préservatifs. Ses précieux conseils rassurent le jeune qui s’apprête à se rendre à son premier rendez-vous galant.



Commentaires de Michel Handfield (2013-05-17)



Un film rafraichissant! Il serait bon à présenter aux parents d'ados!




LE TEMPS DU TERRORISME


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=grbNURRch-g


Dimanche 05 mai 2013


Réalisateur : ZAMANOU AL IRHAB

Année de production : 2012

Durée : 86 minutes

Pays : Maroc

Langues parlées : Arabe

Sous-titres : Français


S’inspirant du quotidien avec sa femme de ménage et de ses deux enfants, un auteur se plonge dans un monde entre réalité et imaginaire avec son nouveau scénario. Sa démarche créative est bouleversée par son voisin, sympathisant d’un groupe religieux extrémiste qui est violent avec sa femme et son fils de douze ans. Le printemps arabe dévie alors son écriture dans ce monde de fanatisme…



Commentaires de Michel Handfield (2013-05-17)



Le peuple veut la chute de Ben Ali. Là dessus il y a entente. Mais, par qui le remplacer? Là, il y a division! Certains iraient vers des partis musulmans modérés, d'autres vers des fondamentalistes alors que certains prônent la laïcité! De quoi faire des scénarios pour un écrivain qui écrit au temps de ces bouleversements! Voilà dans quoi nous plonge ce film. Mais, quelle est la part de réel et de scénario? Car le tout s’emmêle ici!


Néanmoins, cela permet de poser certaines questions sur les moyens d'enrégimenter les gens dans les groupes fondamentalistes par exemple. C'est un lavage de cerveau nous dit ce scénariste. Comme le font certaines sectes en occident. Mais, ici, ce qui est différent, c'est que des politiciens conservateurs et des imams rigoristes se renforcent mutuellement.


Puis, même chez les modérés et les plus ouverts, il y a des choses difficiles à accepter, comme une fille, « SA » fille, qui veut marier un chrétien! Et, face à l'opposition de sa mère, elle dira : « Pourtant, on est tous des humains! » Fiction ou réalité? Une possibilité, car tout dépend des familles. Certaines sont certainement moins pratiquantes que d'autres et plus ouvertes aux mariages mixtes, car arabes malgré tout! Mais, la culture est quand même un frein parfois.


Avant, le monde était divisé entre les capitalistes et les communistes. Puis, l'ethnicité est devenue un facteur d'union. Quand, en 1965, les militaires ont imposé l'arabisation, on venait de se couper du monde dira notre auteur scénariste. Et, maintenant cette coupure devient de plus en plus une forme d'isolement. Nous et eux... un peu comme le disait en Amérique un certain George W. Bush. Rien de rassurant pour un dialogue et une ouverture sur le monde alors qu'on nous parle de mondialisation. Et ces divisions plongent au cœur même des sociétés, divisant sur un même territoire les musulmans entre eux, selon leurs tendances confessionnelles, mais aussi les citoyens d'autres confessions religieuses ou non pratiquantes! Alors que l'on devrait aller vers un dialogue interconfessionnel et citoyen... on va de plus en plus vers la division, la séparation et la confrontation sur la base d'idéaux mutuellement exclusifs. Bref, on est entre fermeture et manipulation!


En nous faisant balancer entre réel et fiction ici, ce film nous fait vivre ce qu'est la manipulation. Une fiction réaliste qui nous permet de comprendre ce qui se vit dans certains pays par les tripes, car on se sent manipulée à la sortie du film! Un excellent film qui devrait passer en salle. Un distributeur l'a-t-il acheté? I hope so.







KINSHASA KIDS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vu le samedi 27 avril 2013

www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fSc4IccSfEw


Réalisateur : MARC-HENRI WAJNBERG

Année de production : 2012

Durée : 85 minutes

Pays : Belgique, France

Langues parlées : Français, Lingala

Sous-titres : Français

Avec José MAWANDA, Rachel MWANZA, Emmanuel FAKOKO,Gabi BOLENGE, Gauthier KILOKO, Joël EZIEGUE, Mickaël FATAKI et Sammy MOLEBE

Site web officiel: http://kinshasakids.com/


Errants dans les rues de Kinshasa, en République démocratique du Congo, près de 30,000 enfants accusés de sorcellerie survivent après avoir été rejetés par leur famille. La petite Emma et son groupe, considérés comme des enfants sorciers, cherchent à conjurer leur sort et à reprendre le contrôle de leur vie. Aidés par le populaire musicien Bebson, ils feront vibrer Kinshasa en formant un groupe de rap.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-08)


Au début du film, nous avons droit à une cérémonie assez dure, où on enlève le nombril d'enfants dans une cérémonie religieuse sous prétexte qu'ils font de la sorcellerie. On leur dit même que s'ils recommencent on pourrait les tuer pour sorcellerie. Plusieurs de ces enfants sont maltraités par leurs parents, voire envoyés à la rue. Une façon de s'en débarrasser ou un problème de croyances? Quoi qu'il en soit, le résultat est un nombre considérable d'enfants mis à la porte de chez eux. À la fin du film, on disait d'ailleurs que 25.000 enfants vivent dans les rues de Kinshasa, chassé par leurs parents! (1)


Ça donne des enfants de la rue et de la débrouille; pas des sorciers! Pour vivre ils ne font pas de magie, mais des petits boulots et des petits délits, car ils ont l'instinct de survie et d'entraide puisqu'ils se regroupent. Mais, ça peut aussi donner des petites filles qui vont enfanter de nouveaux enfants de la rue. C'est triste à voir malgré leur débrouillardise, car quel est leur avenir?


D'ailleurs, on voit qu'il n'y a pas vraiment d'infrastructures et que tout est encore à faire. Mais, le pays n'a pas d'argent et on est dans un monde capitaliste. Comment faire autrement? L'entraide, mais encore faut-il avoir les moyens de se payer des outils et des matières premières pour faire quelque chose. Ici c'est plutôt le royaume de la récupération et du détournement : ainsi, on vend des antennes qui sont faites avec des pièces de ventilateurs venant probablement du nord! Des conteneurs, avec notre vieux stock, envoyés en Afrique!


Même la police n'est pas payée, c'est tout dire. Pour avoir l'autorisation de filmer, une petite enveloppe et tout se règle! Un des enfants dira d'ailleurs : « Je veux devenir policier pour voler tranquille. » Et un autre enfant de lui répondre : « Encore mieux de devenir politicien pour voler légal. » Ça en dit long.


En fait, tout est à faire, alors imaginez les conditions de vie. Il n'y a pas de normes de sécurité au travail ou dans les transports. Ça conduit où ça passe, du monde sorti des autobus par les portes et les fenêtres manquantes quand ce n'est pas assis sur le toit! La même chose pour les trains. Quand il arrive un accident, ce ne peut qu'être une catastrophe. Mais, ça continue. Et on semble heureux malgré tout, faute de connaitre mieux.


Au moins les gens ont la musique comme exutoire pour se faire plaisir et oublier. Puis, comme rêve pour s'en sortir : devenir une vedette comme ici on rêve de gagner à la loterie. Bebson, malgré qu'il est un rêveur, aide ces jeunes par la musique. Mais, il n'était pas toujours le meilleur exemple de sérieux! Par contre, une petite recherche internet montre qu'il a prix de l'aplomb depuis et que son projet « Bebson de la rue » a pris de l'ampleur. (2) Lui qui disait que cette nouvelle génération de jeunes c'était un « groupe électrogène », c'est le nom que prendra finalement ce groupe de jeune que l'on voit dans le film pour faire de la musique! (3)


Notes


1. Caroline Six, RDC : mieux vaut tuer l'enfant sorcier que lui vous tue, in Rue 89, 27/03/2011 : www.rue89.com/2011/03/27/rdc-mieux-vaut-tuer-lenfant-sorcier-que-lui-vous-tue-196502


2. Quelques liens sur Bebson de la rue :


http://mukaloprod.com/cms/index.php?option=com_content&view=article&id=152&Itemid=118&lang=fr


www.youtube.com/watch?v=Yaz1SsH8xcw


3. www.youtube.com/watch?v=Tnvw1rnPukM



PRINCESSE EKA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vu le samedi 27 avril 2013


Réalisateur JAMES LUKEZO

Année de production 2012

Durée 26 minutes

Langues parlées Français


L’histoire débute en 1942, au Congo au royaume de Shala. Le roi désire lancer le concours du meilleur chanteur pour marier sa fille, la princesse Eka, au vainqueur.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-08)


C'est une télésérie comme on en voit à la télé l'après-midi pour les femmes à la maison. C'est sûr que ce n'est pas « le temps d'une paix », mais c'est de quoi concurrencer les séries importées et souvent mal traduites avec un produit local. Quand même une initiative intéressante.



VIRGIN MARGARIDA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vu samedi 27 avril 2013, 18:00


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=C9YyCk1FAqY


Réalisateur LUCINIO AZEVEDO

Année de production 2012

Durée 90 minutes

Pays Mozambique

Langues parlées Portugais

Sous-titres Français



En 1975, année de l’indépendance du Mozambique, le gouvernement révolutionnaire tient à éliminer toute trace de la colonisation, y compris la prostitution. Des centaines de femmes présumées prostituées sont arrêtées pour être « rééduquées » dans des camps isolés au nord du pays. Parmi elles se trouve Margarida, une jeune paysanne arrêtée par erreur parce qu’elle n’a pas ses documents d’identification sur elle. La révélation de la virginité de Margarida rassemblera les femmes fortes et révoltées du camp autour d’elle.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-08)


Les filles qui sont soupçonnées de faire le trottoir ou du racolage sont embarquées par la police pour aller dans des camps de rééducation. Commence un long voyage pour elles. Des jours d'autobus, de camions et de marche pour se trouver dans la brousse où, supervisées par des femmes militaires, elles devront défricher, faire un campement et cultiver pour se nourrir. On veut en faire des femmes nouvelles. Cela se fait à la méthode militaire. Ce ne sera pas facile pour elles.


Puis, cette fille, vierge, qui n'est pas à sa place, deviendra un objet de coopération entre les prostituées et les militaires pour la renvoyer vers son village, car ce n'est pas sa place. Mais, arrivera un incident avec la hiérarchie militaire... qui en fera une affaire de femmes et solidifiera les liens entre les filles et les militaires. Une suite serait bienvenue, car j'aimerais savoir ce qui arrivera de cette solidarité face à la hiérarchie et au Pouvoir masculin, car de faire des « femmes nouvelles » ça ne veut pas nécessairement dire créer une « société nouvelle » si les pouvoirs de domination ne font que changer de main, car il y a toujours une marge entre discours idéologique et réalité.



LA SINGERIE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 5, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Vu le samedi 27 avril 2013,


Réalisateur FDIL ABDELLATIF

Année de production 2012

Durée 18 minutes

Pays Maroc

Langues parlées Arabe

Sous-titres Français

Site web officiel www.singerie.e-monsite.com/


À l’école et à la maison, on demande au petit Bendaoud: « Que veux-tu devenir quand tu seras grand? » « Un lion » s’exclame le jeune rêveur qui s’accroche à son livre d’images sur les animaux.


Commentaires de Michel Handfield (2013-05-08)


Film sur la difficulté d'accorder la formation coranique à l'éducation laïque et la différence de traitement des enfants entre les deux. Intéressant. Ça nous dit que pour amener la démocratie dans ces pays, ce n'est pas avec des bombes qu'on peut le faire, mais en aidant à la mise sur pied d'un réseau éducatif digne de ce nom avec les progressistes qui sont prêts à le faire!



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