Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 15 n° 8, du 2013-07-28 au 2009-09-20. (Spécial FFM)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos

Les coupures au Conseil des arts du Canada


Essais

The God argument (L'argument-dieu!)

1915, l'année contemporaine! Texte sur :

- Durkheim et le politique 

- EVE DÖNÜ? SARIKAMI? 1915 (LE LONG CHEMIN VERS LA MAISON)

- A THOUSAND TIMES GOODNIGHT (MILLE FOIS BONNE NUIT)

- La photographie d'auteur au Québec


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Les oiseaux et les automobilistes! (2013-08-21)

Science et religion (2013-08-16) suivi de Science et religion prise 2! (2013-08-17)

Acrobate à ma mangeoire... (2013-08-04)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!

The God argument (L'argument-dieu!)

La Démocratie des crédules


DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


CARRÉ ROUGE SUR FOND NOIR - Le conflit étudiant : l’envers du décor

JOBS

LES 4 SOLDATS

BOULE & BILL

Ça schtroumpfera dès le 31 juillet au cinéma! Suivi de Les schtroumpfs 2, 3D


Les festivals!

- Festival des Films du Monde-Montréal/2013

- Mon FFM 2013


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!



Les coupures au Conseil des arts du Canada


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Éditos : www.societascriticus.com


Préambule (2013-08-30)


Comme je ne peux qu'être d'accord avec Lorraine Pintal, directrice artistique et générale du TNM, je place donc le communiqué de presse du TNM en édito. C'est en soi une prise de position. Elle s'explique, Societas Criticus étant une revue de critique sociale et politique qui a la culture à cœur! D'ailleurs, lors de la présentation de la saison 2008-9 du TNM nous avions déjà écrit que « la culture c’est la réalité! » (1) Quelques années auparavant, suite à une tournée d’Incendies de Wajdi Mouawad, nous affirmions que « le théâtre s’exporte! » (2) Puis, dans un autre dossier, celui du théâtre La chapelle, nous avions aussi écrit ce qui suit et qui s'applique toujours au milieu théâtral :


« Un théâtre par contre, ça fait aussi travailler du monde, que ce soit des artisans ou des comédiens. Ça exporte aussi, mais de la culture. Certaines de nos pièces sont ainsi jouées ailleurs dans le monde, mais ça n’épuise pas la ressource. Au contraire, la culture ça se partage, ça se cultive, ça s’étend et ça croît en même temps par contamination! On peut couper la forêt à blanc. On peut vider nos bancs de poissons. On peut assécher nos sources d’eau. On peut transférer nos usines de pneus ou d’autos en Chine ou au Mexique, mais on ne peut pas remplacer les acteurs du Québec par des acteurs venant de Chine pour un bol de riz ou une poutine au poulet!


Par contre, la culture ça s’échange. Une pièce chinoise peut être adaptée et produite ici tout comme une pièce québécoise peut être adaptée en Chine. Là est l’essence véritable du libre échange! » (3)


En conséquence, je ne peux que vous inviter à lire le texte de Lorraine Pintal. Il est dans la suite des choses.



Michel Handfield, M.Sc. Sociologie, éditeur de Societas Criticus.



Les coupures au Conseil des arts du Canada



Le 29 août 2013 à 10 h dans le hall d’entrée du TNM


ATTENDU QUE :


Le Conseil des arts du Canada, tenu de composer avec la politique du gouvernement conservateur de resserrer les budgets voués à la culture, a procédé récemment à des coupures importantes de subventions pour les compagnies de théâtre dans le but d’assurer une plus grande distribution des fonds publics et ce, malgré les vives protestations de plusieurs acteurs du milieu théâtral québécois;


ATTENDU QUE :


Plusieurs compagnies touchées par ces réductions se voient dans l’obligation d’exercer une pression indue sur leurs revenus autonomes (billetterie et financement privé) pour continuer à rencontrer les critères d’excellence artistique qu’elles se sont fixés en plus de maintenir l’emploi culturel dont elles assument la responsabilité et de viser une plus grande démocratisation de l’art notamment auprès du jeune auditoire;


ATTENDU QUE :


Les nombreuses prises de parole de plusieurs intervenants du milieu culturel n’ont trouvé aucun écho auprès des représentants du gouvernement conservateur pour défendre la nécessité de la culture et son accessibilité comme valeurs essentielles du développement de notre société;


ATTENDU QUE :


Les artistes et artisans qui ont fait partie des comités d’évaluation se sont trouvés en porte-à-faux entre les politiques du Conseil des arts du Canada et les besoins des artistes en acceptant d’affamer des compagnies pour en nourrir d’autres, ce qui n’a pour conséquence que de diviser un milieu fragilisé par le manque de financement et de générer un climat malsain au sein de la pratique théâtrale;





ATTENDU QUE :


Il est scandaleux que ce soit les artistes engagés par les compagnies qui se trouvent à faire les frais du manque de moyens financiers de celles-ci par leur chômage et leur maigre reconnaissance salariale ;


NOUS, MEMBRES DE L’ÉQUIPE DU THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE


Croyons qu’il est de notre devoir de réagir concrètement à ce que nous considérons comme une volonté de la part du gouvernement fédéral de censurer les artistes en les privant de l’argent nécessaire à l’expression de leur art et en privant le public de cette connaissance essentielle à son développement intellectuel et à son ouverture sur le monde en proposant les actions suivantes :


1- Aller faire du théâtre à Ottawa


Le TNM et sa direction artistique s’engagent à créer un court spectacle avec des acteurs importants du milieu et de le présenter sur la colline parlementaire à Ottawa lorsque la Chambre des communes est en session.


2- Réserver deux fauteuils au TNM


Le TNM et sa direction artistique réserveront d’office deux fauteuils à madame Shelly Glover, ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, les soirs de grande première. Sera inscrit sur ces fauteuils, la mention : Réservé à la ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles. Si absence il y a, cette dernière sera mentionnée tous les soirs de première par la direction artistique du TNM.


3- Plus de fonds au Conseil des arts du Canada


Le TNM et sa direction artistique demandent au gouvernement fédéral d’augmenter substantiellement le budget du Conseil des arts du Canada et ce, dès l’annonce du budget 2014 afin de revoir à la hausse les subventions des compagnies qui ont subi des réductions pour les quatre prochaines années. Si cette hausse ne devait pas être accordée, nous nous engageons à faire les pressions nécessaires auprès du gouvernement québécois afin que les fonds canadiens alloués à la culture soient rapatriés au Québec afin de permettre une distribution juste et équitable.





4- Conclusion


Le TNM et sa direction artistique n’entendent pas faire cavalier seul et espèrent par ces mesures créer un mouvement de solidarité au sein du milieu théâtral pour que d’autres actions soient mises en œuvre pour une plus grande reconnaissance de l’art et la culture au sein de l’appareillage politique fédéral.


Lorraine Pintal

Directrice artistique et générale

Théâtre du Nouveau Monde

www.tnm.qc.ca



Notes



1. Michel Handfield, 8 avril 2008, Comme tout sur la saison 2008-9 est sur www.tnm.qc.ca Alors, parlons du reste!, in Societas Criticus, Vol. 10 no. 2

(Du 3 mars au 12 avril 2008) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs65759



2. Michel Handfield, 26 octobre 2006, Au TNM… Incendies, collecte de fonds et le théâtre s’exporte!, in Societas Criticus, Vol. 8 no. 6 (6 septembre 2006) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62004



3. Michel Handfield, 19 janvier 2007, De quelle chapelle est-on?, in Societas Criticus, Vol. 9 no. 1 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61992


NDLR Tous ces textes sont aussi disponibles sur le site de Bibliothèque et Archives Canada : http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus/





Index








Essais


The God argument (L'argument-dieu!)


Dans le contexte actuel d'une commission sur la charte des valeurs québécoises, voici un livre éclairant et qui rejoint bien des choses que nous avons déjà écrites dans Societas Criticus! Pour cette raison, ce texte ne se retrouve pas dans notre section « Livres », mais bien dans notre section « Essais »!



Reçu le 2013-08-14 : Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN: 9781408837429.

www.bloomsbury.com/uk/the-god-argument-9781408837429/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Livres : www.societascriticus.com



There have in recent years been a number of books - notably those by Christopher Hitchens, Richards Dawkins and Sam Harris - that have taken issue with religion and argued against it. Both sides in the debate have expressed themselves acerbically because there is a very great deal at stake. The God Argument thoroughly and calmly examines all the arguments and associated considerations offered in support of religious belief, and does so fully aware of the reasons people have for subscribing to religion, and the needs they seek to satisfy by doing so. And because it takes account of all the issues, its solutions carry great weight.


In the first part of the book, Grayling asks: What are the arguments for and against religion and religious belief right across the range of reasons and motives that people have for being religious, and do they stand up to scrutiny? Can there be a clear, full statement of these arguments which once and for all will show what is at stake in this debate?


In the second half of the book he asks: What is the alternative to religion as a view of the world and a foundation for morality? Is there a world-view and a code of life for thoughtful people who wish to live with intellectual integrity, based on reason, evidence and a desire to do and be good that does not interfere with people's right to their own beliefs and freedom of expression?


The God Argument is the definitive examination of these questions, and a statement of the humanist outlook that recommends itself as the ethics of the genuinely reflective person.


A. C. Grayling is Master of the New College of the Humanities, UK. He has written and edited numerous works of philosophy and is the author of biographies of Descartes and William Hazlitt. He believes that philosophy should take an active, useful role in society. He has been a regular contributor to The Times, Financial Times, Observer, Independent on Sunday, Economist, Literary Review, New Statesman and Prospect, and is a frequent and popular contributor to radio and television programmes, including Newsnight, Today, In Our Time, Start the Week and CNN news. He is a Fellow of the World Economic Forum at Davos, and advises on many committees ranging from Drug Testing at Work to human rights groups.


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


1. Mise en garde pour la version électronique


La majorité des livres de Bloomsbury sont publiées en PDF et EPUB pour les individus et les bibliothèques nous dit le site de l'éditeur :

www.bloomsbury.com/uk/academic/online-resources-and-ebooks/ebooks/


J'aurais voulu vérifier cette édition, Societas Criticus étant une revue internet. Malheureusement, la version pour journaliste vient avec une extension « acsm » (http://fr.wikipedia.org/wiki/ACSM) et est barrée, c'est-à-dire que je ne peux la lire que sur un appareil (mon ordinateur où je l'ai téléchargé) et non la copier sur ma liseuse, ni sur mon téléphone intelligent, ce qui m'aurait permis de le lire en métro par exemple. En fait, je perdais tous les avantages du format « EPUB », soit (i) son adaptabilité aux écrans, ce qui permet une lecture toujours excellente, quelle que soit la plateforme utilisée (ordinateur, liseuse ou téléphone intelligent); (ii) la capacité de faire du copier/coller, cette fonction étant aussi barrée; et (iii) une limite d'utilisation qui fait que je ne pourrai utiliser ce livre comme référence pour le citer dans le temps! (1) Alors, je lisais sur un écran et je devais changer d'écran pour taper les passages que je voulais conserver! N'eût été de la qualité du texte et de l'intérêt du sujet, j'aurais abandonné la lecture après une demi-heure tellement c'était frustrant d'avoir un format « EPUB » sans toutes ses fonctionnalités! La lecture de ce format barré m'a royalement frustré. C'est dit.


2. Le contenu!


« Religion is exactly the same kind of thing as astrology : it originates in the pre-scientific, rudimentary metaphysics of our ancestors. » (p. 35)


Comment ne pas être d'accord, ce passage du livre me rappelant que j'ai moi-même écrit ceci en 2009 :


« J’ai écrit à plusieurs reprises sur ce sujet. La dernière fois ce fut au mois de juin, à l’occasion des évènements en Iran. Alors, je le répète encore une fois: la religion, c’est une croyance, comme l’horoscope, mais surtout pas un droit ni une obligation. La seule obligation est celle que vous croyez avoir, mais, et on doit insister là-dessus en démocratie, les autres ne sont pas obligés d’y croire et encore moins de s’y soumettre! La liberté de croyance s’arrête où celle des autres commence. Cela est vrai pour tous les citoyens, incluant les proches et dépendants, comme les enfants. » (2)


Naturellement, vu l'influence des croyances dans l'Histoire, il n'est pas simple de ne pas en tenir compte :


« It is indeed impossible to understand either history or art without an understanding of what people believed, feared and hoped through their religious conception of the world and human destiny. » (p. 7)


Mais, si la religion a porté l'art à un certain niveau – pensons à la musique – elle a par contre fait beaucoup souffrir les humains dans des privations et des guerres par exemple! Puis, la religion, ce ne sont pas « les religions », certains courants pouvant par exemple bannir la musique ou la liberté! C'est ainsi qu'on peut dire avec l'auteur :


« Religions have often been cruel in their effects, and remain so today: homosexuals are hanged in Iran, adulterous women are beheaded in Afghanistan and stoned to death in Saudia Arabia, 'witches' are murdered in Africa, women and children are subordinated in fundamentalist households in the Bible Belt of United States and in many parts of the Islamic world. » (p. 7)


On est loin des cours de culture religieuse que l'on offre à l'école et qui proposent souvent une vision idyllique et pacifique des religions! La religion devrait donc demeurer une affaire personnelle écrit l'auteur :


« Whereas the consolation of religion are mainly personal, the burdens are social and political as well as personal. This is one argument for greater secularism, a main form of which asks religion to keep itself in the private sphere, and not to obtrude into matters of general public concern. » (p. 7)


D'ailleurs, j'ai déjà écrit à ce sujet ce qui suit :


« N'est-ce pas là le poids de croyances que l'on élève trop souvent au rang de dogmes? Des croyances que l'on devrait dépasser avec l'éducation, mais que le multiculturalisme et nos chartes des droits protègent à la place d'une éducation plus scientifique de la réalité! D'ailleurs, pourquoi un cours d'Éthique et de culture religieuse plutôt que d'éthique et de culture scientifique à l'école? Par respect des croyances? Si l'horoscope, une croyance, n'y est pas enseigné, pourquoi les croyances religieuses y conservent-elles une place centrale, les plaçant ainsi au rang de vérités? On pourrait tout simplement les voir dans leur contexte, soit en géographie et en histoire du monde. Ce serait normal et cela ne les élèverait pas au rang de vérités. » (3)


On fait souvent du « cherry-picking » (p. 11) en matière religieuse, prenant ce qui fait notre affaire et laissant le reste pour ne pas être en dissonance avec notre époque et les évènements vécus. Sinon, comment expliquer qu'après une catastrophe naturelle on prie Dieu pour les morts qu'il a faits puisqu'il est responsable de tout dans l'esprit du croyant? Assez paradoxal nous dit l'auteur. (p. 9) Mais, ça s'explique, la religion n'étant pas une science, mais une croyance généralement basée sur des préceptes d'un autre temps! La question est alors de savoir pourquoi cela se poursuit depuis des temps immémoriaux, surtout si la science contredit certains des préceptes religieux.


« To put matters at their simplest, the major reason for continuance of religious belief in a world which might otherwise have long moved beyond it, is indoctrination of children before they reach the age of reason, together with all or some combination of social pressure to conform, social reinforcement of religious institutions and traditions, emotion and (it has to be said) ignorance – of science, of psychology, of history in general, and of the history and actual doctrines of religions themselves. » (p. 15)


C'est ce qui fait que même pour les non-croyants, il devient difficile de toucher à la religion, car ils se diront à tout le moins d'une culture ou de tradition religieuse quelconque! C'est ainsi qu'on parlera de culture judéo-chrétienne pour définir les gens qui conservent des traits culturels de la chrétienté, mais ne pratiquent plus. C'est ce qui fait qu'actuellement le gouvernement du Québec, dans son projet de charte des valeurs québécoises (4), visant la séparation des religions et de l’État, ne veut pas toucher des « symboles » comme le crucifix de l'Assemblée nationale par exemple! Pourtant, comme le signalait Jacques Rouillard, professeur au département d'histoire de l'Université de Montréal, dans une lettre au Devoir datant de 2007 :


« À notre connaissance, il n'a jamais été question pour les gouvernements dirigés par les libéraux, élus sans interruption de 1897 à 1936, d'ajouter des éléments religieux à la décoration du Parlement. Ces gouvernements entretenaient des relations souvent tendues avec le pouvoir clérical, et une aile radicale à l'intérieur du Parti libéral se faisait fort de rappeler la séparation des rôles de l'Église et de l'État. » (5)


Ce fut « le gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis qui a décidé d'apposer le crucifix au-dessus du trône du président de la Chambre à la première session du gouvernement qui venait tout juste d'être élu, en octobre 1936. » (6), signe que le gouvernement appliquerait une politique en accord avec les principes catholiques et conservateurs de l'époque. Et maintenant, au nom de l'histoire, on ne veut plus revenir en arrière, disant que ce crucifix n'est pas religieux, mais patrimonial!


Si la liberté de croyance est un droit humain, celle de ne pas croire doit aussi l'être nous dit l'auteur : « freedom from religion should figure in any codification of human rights alongside the freedom to have a religion. » (p. 18) C'est que si les religions sont un fait sociologique et historique, on n'a aucune preuve de leur véracité même s'il s'agit d'une croyance profonde chez certains. Nietzsche l'a d'ailleurs écrit bien avant Grayling : « …la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (7) Mais, chez les croyants, plusieurs oublient qu'il s'agit d'abord d'une croyance et qu'on n'a aucune preuve de sa véracité, ce qui n'empêche pas la foi, mais une foi consciente dirais-je! C'est seulement avec cette conscience pourtant que l'on peut assurer des relations cordiales entre croyants (de toutes confessions) et non-croyants par exemple :


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (8)


Mais, alors que l'on protège cette liberté de croyance religieuse, on n'en fait pas autant pour la science! C'était d'ailleurs la première ligne d'un de mes textes en 2011 : « La liberté de croyance est protégée par la charte des droits. Pas la science... » (9) Pourtant, la comparaison entre science et croyance n'est pas difficile à faire nous dit l'auteur :


« One immediate comment that the cosmological argument invites is to say that it is an expression of a psychological need to have explanations about why there is a world, how it began, and where it is going. It is a feature of human beings that they are eager for accounts that give explanatory closure. (…) Notably, a religious explanation of how the world began, …., can be given in twenty minutes or less. It takes years to masters the rudiments of physics. » (p. 73)


Puis, la science est ouverte aux discussions et aux réfutations si elles se basent sur des faits vérifiables. (10) Mais, les religions n'ont pas cette ouverture d'esprit. Leurs luttes sont d'ailleurs d'un autre temps, comme contre les homosexuels, le sexe ou la théorie de l'évolution. Des combats ridicules à côté de ceux à faire contre l'exploitation économique, la violation des droits humains, l'inégalité et l'injustice sociale par exemple, ce qui montre que les valeurs religieuses sont plus faibles que les valeurs humanistes! (D'après la p. 134)


Bref, vous comprendrez que c'est un livre intéressant tant pour le croyant que le non-croyant, car il permet de mettre les croyances en perspective et de nous rappeler que même si l'on croit, c'est toujours une croyance. On n'a pas à faire de guerre pour cela. Mais, la croyance est parfois si forte qu'elle se prend pour une vérité absolue et on peut aller jusqu'à tuer l'autre, l'incroyant ou celui qui n'a pas la bonne foi! Et comme les croyances sont inculquées des parents aux enfants dès le plus jeune âge de ceux-ci, elles se perpétuent malgré l'évolution des connaissances. Parfois, elles menacent même ces connaissances et leur transmission, certains croyants retirant leurs enfants de certains cours n'allant pas dans le sens de leur foi par exemple. Et, pour les plus intégristes, cela peut aller jusqu'à bruler les livres jugés l’œuvre d'infidèles, voire même les écoles où l'on dispense un enseignement plus libéral et scientifique! Et cela est vrai dans toutes les religions! C'est pour cela que dans les démocraties l'éducation devrait toujours être au-dessus des croyances; de toutes les croyances! Ainsi, si les professeurs ont droit à leurs croyances dans leur vie privée, dans le cadre de leurs fonctions d'enseignement ils ne doivent pas minimiser ni la science ni les arts! Et on ne devrait pas reconnaitre à des enfants le droit de ne pas écouter de la musique parce que la religion des parents l'interdit, car l'éducation doit suppléer les manquements des parents pour faire de ces enfants des citoyens à part entière. Le rôle de l'école n'est pas d'en faire des croyants.


En fait, on ne doit pas faire de la liberté religieuse, reconnue par l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés (11), un droit comme le font trop souvent les juges, car la religion est une croyance au même titre que l'horoscope l'est et on doit le rappeler pour être juste. (12) Une croyance basée sur des gens qui ont témoigné avoir entendu Dieu leur parler il y a des milliers d'années. Mais, Dieu n'a jamais rien écrit faut-il le rappeler. (13) Alors, leur a-t-il vraiment parlé? Pas sûr, car d'entendre des voix est humain! (14) Et, sur ce sujet, je vous cite un long passage d'A. C. Grayling :


« There is a true, important, though harsh-sounding point to be made about the origins of the major religions influential in today's world : that they derive ultimately from the superstitions of illiterate herdsmen living several thousands of years ago. (…) As we would expect, religious apologists say that the content of what those herdsmen were chosen as the message's recipients in preference to the learned and wise, precisely because of the virtuousness of their unlettered simplicity.


Now add together the fact of the privilege accorded religion in state and society, and the fact that the basis of the beliefs and practices of religion originated in the mind of illiterate herdsmen several thousand years ago : and you see a reason for concern about the place of religion in the public square. That is what makes some secularists militant in their opposition to the influence of religion there. » (pp. 102-3)


Personnellement, même si je crois, je suis conscient que c'est une croyance, donc que tout ce à quoi je crois peut être faux et que Dieu ne pourrait qu'être une allumette : celle qui a mis le feu aux poudres du bigbang! (15) Mais, ce peut aussi être une entité grandiose. I don't know. Comme, il peut ne pas exister. Et à ceux qui disent « qui a créé le monde alors? », car rien ne peut être créé tout seul, ma conscience leur répond que « si rien ne peut se créer tout seul, qui a créé Dieu? » C'est un mystère et ça le restera, ce qui fait toute la beauté de la croyance... à condition d'être conscient que ça restera sans explication encore longtemps, longtemps, et longtemps!


Notes


1. Dans les permissions, il est spécifié : « Affichage : pour un seul périphérique, jusqu'au 2015-04-06 10:09 »!!! Si, le 6 avril 2015 je veux en citer un passage à 10h10, il sera disparu comme le carrosse de Cendrillon!


2. Michel Handfield, 21 aout 2009, La religion, c’est une croyance!, in

Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 11 no 4/Éditos: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1941494


Nous en avions aussi parlé dans un autre édito du même numéro (11/4) :

Michel Handfield, 25 juin 2009, L’Iran : appuyons le mouvement de changement!


3. Michel Handfield, 2011-05-13, [Commentaires au sujet de la pièce] A toi, pour toujours, ta Marie-Lou (Théâtre), in Societas Criticus, Vol. 13 no 6, Textes ciné et culture : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2045304


4. www.nosvaleurs.gouv.qc.ca


5. Jacques Rouillard- Professeur au département d'histoire de l'Université de Montréal, Le crucifix de l'Assemblée nationale, in Le Devoir, 27 janvier 2007 : www.ledevoir.com/non-classe/128878/le-crucifix-de-l-assemblee-nationale


6. Ibid.


7. Vu le 8 février 2010 dans le métro de Montréal sur une annonce portant pour seule référence « metrocogito.com », site qui n'existe plus. Je l'ai retrouvé dans Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.


8. Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives: la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.


9. Michel Handfield, 2011-07-31, La liberté de croyance et la science, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2058449


10. Cela est souvent dit d'ailleurs dans les médias scientifiques. Et l'auteur le dit lui aussi, comme dans ce passage : « Science is always open to challenge and refutation, faith is not. » (115)


11. Sur la charte seulement:

http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html#h-39


Ou, pour toute la loi constitutionnelle de 1867 :


http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/index.html


12. Michel Handfield, 8 juin 2009, Est ce que la croyance est un droit?, in Societas Criticus, Vol. 11 no 3, Éditos : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1903780


13. J'en ai aussi parlé dans un autre texte :


Michel Handfield, rédacteur-coéditeur de Societas Criticus, Mémoire sur les accommodements à la lumière de la démocratie et de la science, in Societas Criticus, Vol. 9 no 6, Essais : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61997


14. A ce sujet, j'ai déjà écrit ceci :


« Souvent j'ai cette idée qui me vient en tête, soit chaque fois que j'entends des gens parler au nom de Dieu ou l'invoquer pour justifier leurs actes:


« Je n'ai jamais rien dit à personne, je te le dis! (Dieu)


« Une idée, une réaction! Probablement, mais certains pourraient croire que Dieu m'a parlé en songe! De quoi fonder une nouvelle religion!


« Mais, de penser; de se faire des scénarios, c'est humain. Purement humain. Pas de quoi s'emporter pour ça.


« Si d'entendre des voix peut être anodin, fruit d'une imagination fertile ou d'hallucination auditive légère, cela peut aussi être plus problématique, allant jusqu'à la Schizophrénie! (www.psychomedia.qc.ca/sante-mentale/2012-04-20/hallucinations-auditives-enfants-adolescents) Certains prophètes, s'ils avaient vécu aujourd'hui, seraient probablement médicamentés et n'entendraient tout simplement plus ces voix. Il faut le dire. » (Michel Handfield, 2012-09-23, Dieu m'a dit..., in Societas Criticus, Vol. 14 no 8, Éditos:


http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2226464


15. http://en.wikipedia.org/wiki/Big_Bang


http://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Bang




1915, l'année contemporaine!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Essais : www.societascriticus.com


Texte et photo de Michel Handfield, M.Sc. Sociologie


Je fais ici une double allusion. La première à Durkheim, fondateur de la revue L'Année sociologique en 1898 (1). La seconde à Eric Hobsbawm, qui a écrit L'âge des extrêmes ou l'histoire du court XXe siècle, qui va de la Première Guerre mondiale à la fin de l'URSS. (2) Mais, pourquoi cette allusion? D'abord, parce qu'en plus d'assister au FFM, les 27, 28 et 29 aout, j'ai assisté au colloque « Durkheim et le politique » à l'UQÀM. (3) Ensuite, parce que 1915 nous plonge dans le XXe siècle et nous permet de le comprendre. J'en prends à témoins 2 films malgré la distance de près d'un siècle entre les deux histoires racontées : EVE DÖNÜ? SARIKAMI? 1915 (LE LONG CHEMIN VERS LA MAISON) et A THOUSAND TIMES GOODNIGHT (MILLE FOIS BONNE NUIT)! De plus, ce dernier film prenant pour sujet une photographe qui documente les conflits dans le monde, j'en ai profité pour parler d'une exposition de photos qui a actuellement lieu au Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) : La photographie d'auteur au Québec. Et, façon de boucler la boucle, ce coffret à bijoux (Estuche) en forme de grenade, œuvre de Los Carpinteros (La Havane), est juste à côté de la salle d'exposition en question, au sous-sol du pavillon Jean-Noël Desmarais du MBAM!


D'abord, DÖNÜ? SARIKAMI? 1915 est l'illustration de l'anomie. (4) On est en pleine guerre même si on ne voit pas la bataille de Sarikamis, mais ses effets : 90.000 morts du côté des Ottomans et 23.000 du côté russe. C'est un des paysages que voient Saci Bey (Ugur Polat) , officier d'État aux affaires étrangères ottoman (Hariciye Nazirligi) qui se dirige vers Erzurum (5), par les montagnes de l'Anatolie de l'est, pour mettre en sécurité Gul Hanim (Nergis Öztürk), la femme du premier greffier du Hariciye Nazirligi, et leur fille Nihan (Myraslava Kostyeva Akay). Mais, l'hiver est dur et le lieu désertique jusqu'à ce qu'ils croisent un village Arménien qui fut déserté par ses habitants avant l'arrivée des troupes Russes. Ils y trouvent un paysan, Ali (Muharrem Bayrak), et sa femme, Zeynep (Sıla Çetindağ), qui s'occupent d'un soldat mourant dans ce qui reste d'abri potable dans ce village qui fut brulé par ses occupants ou les Russes qui sont passés par la suite. Puis, arriveront quelques jours plus tard 2 soldats ottomans : le caporal Sami (Serdar Orçin) et le soldat Mahmut (Şevket Süha Tüzel), qui a eu la bouche traversée d'une joue à l'autre par une balle qui lui arracha aussi la langue. (6)


L'idée est de survivre. Mais, comment, car il n'y a pas vraiment de nourriture à part quelques miettes que l'on trouve par-ci, par-là! Attendre l'arrivée de secours à la recherche de Gul et de sa fille? Partir vers un ailleurs dans ce froid et l'inconnu? Saci Bey, de sa stature impose l'attente, mais au prix de partir en faiblesse jusqu'à ce que Sami et Mahmut décident de liquider le soldat mourant, ce qui fera une bouche de moins à nourrir et de la viande pour survivre! C'est qu'en désespoir de cause, l'instinct animal (de survie) l'emporte sur la construction sociale. C'est là que l'on rejoint Durkheim : si Sami et Mahmut ont connu les affres de cette guerre et savent que dans le vide ainsi créé – il n'y a plus de communications ni de ressources à leur disposition – il ne reste que l'instinct de survie, Saci et Gul croient encore à l'organisation sociale, à ses normes et, surtout, à ses principes moraux! Ne pourra qu'en résulter l'affrontement plutôt que l'entraide qui aurait été nécessaire en pareilles circonstances. On en viendra alors au chacun pour soi pour tenter de survivre dans un monde où il n'y a plus de civilisation. Plus on avance, plus on revient à l'instinct animal!


Durkheim aurait donc pu être contre cette guerre, sauf que dans l'échelle des valeurs, il ne pouvait être pour cette agression de la France par l'Allemagne : lorsque l'on est attaqué, il faut se défendre! Comme d'autres, il rejoint l'Union sacrée et s'en prend à l’expansionnisme allemand! (7) D'ailleurs, comme il fut dit au colloque « Durkheim et le politique », il était « patriote, républicain, mais pas nationaliste - parce que le nationalisme de son temps était de droite, religieux et ethnique, ce qui pouvait déchirer la nation! (8) Il faut dire que les conflits ethniques, religieux et nationalistes ont largement marqué l'histoire avant la nouvelle dichotomie capitalisme/communisme qui marquera le court XXe.


La guerre 1914-1918 était largement une guerre d'empires qui voulaient assoir leur présence et de nations qui voulaient s'en libérer. (9) La Seconde Guerre mondiale (1939-45) en sera la suite. (10) Mais, à la différence de la Première Guerre, la révolution russe avait eu lieu, en 1917 (11), et la Russie profitera donc de cette seconde guerre pour étendre géographiquement et politiquement son influence dans le monde! Ceci scellera la dichotomie communisme/capitalisme. Nous serons alors dans un monde bipolaire jusqu'à la chute du mur de Berlin et de l'URSS. Ce sera la fin du XXe siècle historique, les siècles historiques n'étant pas nécessairement égaux aux siècles mathématiques (100 ans).


Avec la fin de cette bipolarité sont réapparus les conflits anciens : nationalisme et même tribalisme; divisions religieuses et sectaires; velléités continentales et désirs d'autonomie régionale; etc.; à quoi se sont ajoutées des divisions purement économiques. C'est comme si les conflits des siècles précédents revenaient à l'avant-plan avec plus de moyens ou plus de rage, vu la place prépondérante de la finance dans le monde moderne. Ainsi, derrière la crise syrienne, il y a aussi le conflit entre sunnites et alaouites qui risque de s'étendre au Liban (12), une des lignes de fracture religieuse de la région. (13) Cela est facile à comprendre en quelques clics de souris, car ces pays d'aujourd'hui étaient un même territoire au XIXe siècle, avant que la France et le Royaume-Uni ne se soient « mis d’accord pour se partager le Proche-Orient » (14), ce qui explique les velléités de certains de reprendre l'espace perdu (15) et d'en vouloir aux pays colonisateurs et à l'Occident.


C'est dans ce nouveau contexte où politique, économie et religions s'emmêlent que s'explique, au plan individuel, la montée du terrorisme religieux d'une part et de l’intolérance face à la différence de l'autre d'autre part. Au plan international, cela se traduit par la montée des conflits géopolitiques et économiques sur la scène mondiale, avec la crise syrienne au premier chef!


Depuis la fin du partage du monde entre les blocs de l'Est et de l'Ouest, pour faire ça simple (16), plusieurs veulent conquérir l'autre, que ce soit physiquement (guerres territoriales); moralement (exportation des valeurs religieuses); ou économiquement, de façon à mieux se situer dans un monde multipolaire en devenir. C'est comme si on rebrassait le « Monopoly » mondial après le XXe siècle, ce qui alimente des conflits politiques régionaux pour déterminer qui mènera chaque région et des conflits interrégionaux pour savoir qui sera du groupe de tête dans la nouvelle hiérarchie mondiale. Mais, alors que dans l'opposition est-ouest du XXe siècle, les questions religieuses y avaient peu de place, ce conflit opposant d'abord le capitalisme et le communisme, dans le monde du XXIe siècle, les religions se sont soit libérées des États, soit veulent en prendre le contrôle, et se battent pour gagner des points sur le marché des croyances, car qui dit contrôle des fidèles dit aussi un certain pouvoir politicoéconomique par les masses qu'elles orienteront dans le sens voulu!


Les religions veulent toujours imposer leur vérité contrairement aux sciences qui cherchent le plausible, alors elles sont souvent source de conflits. Comment peut-il en être autrement quand deux visions disant posséder « LA » vérité universelle se rencontrent? C'est clair qu'à terme, elles ne peuvent cohabiter que difficilement, car elles ont pour mission de convertir ceux qui n'ont pas leur foi. Ceci nous conduit donc à notre second film, A THOUSAND TIMES GOODNIGHT (MILLE FOIS BONNE NUIT), qui met en avant plan Rebecca (Juliette Binoche), une photographe de guerre qui couvre les conflits de la planète. (17)


Avec elle, on voit d'ailleurs cet Islam de combat de près, ce qui n'est pas tout l'Islam faut-il le rappeler (18), alors qu'elle se rend en Afghanistan à deux occasions (19) : la première fois, on suit avec elle une jeune femme qui sera transformée en bombe vivante sous sa Bourka pour aller se faire exploser à Kabul. Elle passera près d'y laisser sa peau. Mais, ses photos ne seront pas publiées par le média pour lequel elle les a faites pour des raisons politiques lui fait-on comprendre. Par contre, on lui demandera d'y retourner plus tard, car la ligne éditoriale aura changé sur le sujet. Dans ce second voyage, elle constatera qu'on prend des filles de plus en plus jeunes pour les faire exploser pour la cause, ce qui semble plus près de la manipulation que d'un choix éclairé et conscient de leur part. Ceci soulève donc toute la question du contrôle religieux et de l'instrumentalisation politique des religions, mais aussi des fidèles. (20) Les images parlent d'elles-mêmes dans ce film et je n'ai pas besoin d'en dire plus ici, sauf que c'est à voir.


Ceci me permet de revenir à Durkheim. Dans ces pays l'éducation étant d'abord religieuse, on parle de solidarité mécanique plutôt qu'organique, c'est-à-dire que les comportements sont faiblement différenciés et que si l'on brise le lien social on commet un crime qui mérite répression! (21) De toute manière, « le droit religieux est toujours répressif: il est essentiellement conservateur. » (22) Inversement, dans les sociétés libérales, on parle de solidarité organique basée sur l'interdépendance et la complémentarité des acteurs sociaux. (23) Ici, la peine cherche d'abord réparation. Cette différence nous la voyons tous les jours dans les bulletins de nouvelles. C'est dire que Durkheim redevient actuel après la parenthèse du XXe siècle, mais que le monde régresse peut-être, exception faite des progrès techniques.


Pour en revenir à THOUSAND TIMES GOODNIGHT, Rebecca ira aussi photographier dans un camp de réfugiés au Kenya, où elle fut invitée par l'organisme humanitaire qui prend en charge ce camp. Comme ce devait être sécuritaire, elle y a amené sa fille pour s'en rapprocher. Mais, quand le camp sera attaqué par des rebelles (24), elle la mettra en sécurité pour faire son travail, car elle ne peut s'empêcher de photographier sous haute tension ; c'est qu'elle est mue du désir de changer le monde et cela passe par la photographie des conflits pour elle. (25) Ceci nous amène à notre point final : changer le monde ! De tout temps, des gens se lèvent pour dénoncer des choses et pour les changer. Mais, ce ne sont pas nécessairement les mêmes. Elle, elle photographie pour montrer et dénoncer. Les femmes kamikazes, par exemple, elle n'en fait pas l'éloge, mais montre une froide réalité : sans éducation et aux prises avec une idéologie dominante qui ne laisse pas de grandes libertés de choix, ce choix n'est pas volontaire, mais tracé! C'est plus que de la manipulation : c'est de la prédétermination !


Elle aurait aussi pu faire de la photo environnementale, comme la couverture de Greenpeace, son conjoint étant un biologiste qui travaille à démontrer les effets de la pollution sur les espèces marines, mais ce n'est pas ce qui lui donne la flamme. C'est qu'il faut de la passion et la sienne se nourrit à l'adrénaline ! D'autres le font cependant, comme ces photographes qui documentent la vie dans sa quotidienneté. Il en faut aussi, ce qui donnera à postériori le chemin parcouru par une société pour lui permettre de savoir d'où elle vient. C'est parfois un discours social sur la vie comme on le voit dans l'exposition qui a actuellement cours au Musée des beaux-arts de Montréal sur la photographie d'auteur au Québec (26) ; un discours tout en images qui nous fait voir le chemin parcouru au Québec depuis les années 1970, car on y voit où on était à l'époque.


Notes


1.http://fr.wikipedia.org/wiki/L'Année_sociologique


2. http://en.wikipedia.org/wiki/The_Age_of_Extremes


3. Ce colloque était organisé par le laboratoire d'études durkheimiennes de l'UQAM. (http://leduqam.com/)


4. « situation sociale, caractérisée par la perte ou l'effacement des valeurs (morales, religieuses, civiques...) » nous dit Durkheim. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Anomie)


5. Erzurum me disent les sites Wikipédia et imdb: http://en.wikipedia.org/wiki/The_Long_Way_Home_(2013_film)

www.imdb.com/title/tt2608766/synopsis


Today's Zaman (www.todayszaman.com/news-309032-sarikamis-1915-take-that-for-history.html) me dit plutôt qu'ils se dirigent vers Istanbul! Je croirais que c'est leur destination finale, mais en passant par Erzurum pour des questions de sécurité. Alors, dans le segment que présente le film, la destination à atteindre est Erzurum, ce que j'ai donc choisi écrire.


6. Pour retrouver tous les noms cités dans ce passage, j'ai dû recourir à plusieurs sources :


www.imdb.com/title/tt2608766/synopsis


http://en.wikipedia.org/wiki/The_Long_Way_Home_(2013_film)


http://tr.wikipedia.org/wiki/Eve_D%C3%B6n%C3%BC%C5%9F:_Sar%C4%B1kam%C4%B1%C5%9F_1915


www.todayszaman.com/news-309032-sarikamis-1915-take-that-for-history.html



7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Durkheim


http://judaisme.sdv.fr/perso/durkheim/


8. Notes que j'ai prises lors de l'allocution d'Edward Tiryakian, Professeur émérite (sociologie), Duke University


9. Je résume. Pour en savoir un peu plus :


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Première_Guerre_mondiale#D.C3.A9clenchement


- http://en.wikipedia.org/wiki/World_War_I


10. « Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Empire du Japon), elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux... » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale)


11. Je me demande si la révolution russe n'a pas profité du fait que la Russie soit prise dans la Première Guerre mondiale pour réussir. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_russe


12. Akli Aït Abdallah, Le Liban craint de se faire entrainer dans la crise syrienne, L'heure du monde/Ici Radio-Canada Première, 4 septembre 2013 :

www.radio-canada.ca/emissions/l_heure_du_monde/2013-2014/archives.asp?date=2013-09-04


13. Juste du côté musulman on peut compter quatre groupes importants dans la région du Moyen-Orient- sunnites, alaouites, chiite et wahhabites - qui peuvent s'affronter, cela sans compter les groupes chrétiens et judaïques. Voici quelques liens à consulter sur le sujet :

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Sunnisme


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiisme


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Alaouites


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Wahhabisme


Sunnites, chiites ou wahhabites?

www.radio-canada.ca/nouvelles/actualite/attentat/taliban/religions.html


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Islam


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Christianisme


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Judaïsme


14. http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie (voir la section sur le mandat français)

15. « Jusqu'au xixe siècle, la Syrie se nomme Bilad al-Cham (...). Cette région fut un temps regroupée, comprenant la Syrie actuelle, le Liban actuel, la Jordanie actuelle et la Palestine. Durant l'Antiquité, ces pays étaient distinctement la Phénicie, la Palestine, l'Assyrie et une partie de la Mésopotamie occidentale. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syrie)


16. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_froide


17. Ce film est en partie basé sur l'expérience personnelle d'Erik Poppe qui fut photographe de guerre pour Reuters et d'autres médias avant de devenir réalisateur.


18. Si on entend souvent parler du terrorisme islamiste (http://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_islamiste), il ne faut pas tomber dans l'islamophobie non plus (http://fr.wikipedia.org/wiki/Islamophobie). D'ailleurs, toutes les idéologies, religieuses comme politiques, ont leurs extrémistes et leurs illuminés! Ce sont malheureusement des minorités qui font parfois bien du bruit et des dommages collatéraux qui nuisent aux plus modérés.


19. http://fr.wikipedia.org/wiki/Afghanistan


20. On parle souvent de l'Islam politique, mais il y a aussi des groupes chrétiens politiques, notamment ceux qui soutiennent l'expansion de l'État d'Israël, la recréation du grand Israël biblique devenant la condition du retour du Christ. C'est le cas du sionisme chrétien par exemple.


21. Durkheim, Émile, 1893, 2002, De la division du travail social, "Les classiques des sciences sociales", 2 vol. (pdf) et http://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Durkheim#Solidarit.C3.A9_m.C3.A9canique_et_Solidarit.C3.A9_organique


22. Durkheim, Op. Cit., vol 1, p. 63


23. http://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Durkheim#Solidarit.C3.A9_m.C3.A9canique_et_Solidarit.C3.A9_organique


24. On en revient aux divisions ethniques et de clans sous la pression de la pauvreté et de la corruption.


25. Après la projection j'ai noté ceci dans mon téléphone intelligent : elle dit faire de la photo pour changer le monde : Si ça peut avoir son effet parmi toutes les photos plus guimauves – comme celles de la presse people – ce sera ça de pris! C'est donc une idéaliste.


26. La photographie d'auteur au Québec - Une collection prend forme au Musée:


Jusqu’au 10 novembre prochain le MBAM présente gratuitement l’exposition La photographie d'auteur au Québec - Une collection prend forme au Carré d’art contemporain du musée. Regroupant plusieurs photographies de Benoit Aquin, Claire Beaugrand-Champagne, Alain Chagnon, Michel Campeau, Roger Charbonneau, Serge Clément, Donigan Cumming, Clara Gutsche, Brian Merrett, Normand Rajotte et Gabor Szilasi, cette exposition met en valeur leur démarche commune par la notion de « photographie d’auteur », même si leurs œuvres partagent assurément des affinités avec la « photographie documentaire ». Pour plus de renseignements : www.mbam.qc.ca

Références


Durkheim :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Durkheim


http://judaisme.sdv.fr/perso/durkheim/


L'union sacrée :


http://gayraudb.over-blog.fr/article-qu-est-ce-ce-que-l-union-sacree-cours-sur-la-premiere-guerre-mondiale-84343058.html



Court XXe siècle :


Hosbawm, Eric, 1999, Age of extremes. The short Twentieth century, 1914-1991, London: Abacus (ce livre a été traduit en français depuis!)



EVE DÖNÜ? SARIKAMI? 1915 :


http://vimeo.com/46387035


www.facebook.com/EveDonus1915


Bataille de Sarikamis :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Sar%C4%B1kam%C4%B1%C5%9F


http://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Sarikamish


Révolution russe :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_russe


Sionisme :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Sionisme


http://fr.wikipedia.org/wiki/Sionisme_chrétien


Islam et islamophobie :


CHEBEL, Malek, 2005, L'Islam et la Raison, France : Perrin


Geisser. Vincent, 2003, La nouvelle islamophobie, Paris: La découverte


Hajji, Sadek, et Marteau, Stéphanie, 2005, Voyage dans la France musulmane, France : Plon


Sorman, Guy, 2003, Les enfants de Rifaa, musulmans et modernes, France : Fayard





Annexe


EVE DÖNÜ? SARIKAMI? 1915 / LE LONG CHEMIN VERS LA MAISON / The long way home


2013, Couleur, Turquie, Compétition mondiale des premières œuvres

Équipe de production


Réalisation : Alphan E?eli

Scénarisation : Serdar Tantekin, Alphan E?eli

Direction photo : Hayk Kirakosyan

Montage : Ömer Özyilmazel

Interprètes : U?ur Polat, Nergis Öztürk, Serdar Orçin

Musique : Mihaly Vig

Synopsis


Au cours de la bataille de Sarikamis, opposant l'Empire russe à l'Empire ottoman, un groupe de sept individus réussit à fuir la zone de combat.

Réalisateur


Né à Ankara (Turquie) en 1973, Alphan E?eli s'installe à New York et étudie à l'Institut de technologie de New York, option réalisation. Il réalise des films publicitaires et des vidéoclips jusqu'à son retour à Istanbul, en 2003, où il poursuit le même travail. E?eli est également photographe et l'un des fondateurs du Festival international des arts et de la culture d'Istanbul. Avec LE LONG CHEMIN VERS LA MAISON, il signe son premier long métrage de fiction.

Projections


30, 31 aout et 1er septembre 2013



A THOUSAND TIMES GOODNIGHT / MILLE FOIS BONNE NUIT


2013, Couleur, Norvège, Compétition mondiale (longs métrages)

Langue d'origine : anglais

Langue des sous-titres : français




Équipe de production


Réalisation : Erik Poppe

Scénarisation : Erik Poppe, Harald Rosenløw Eeg

Direction photo : John Christian Rosenlund

Montage : Sofia Lindgren

Interprètes : Juliette Binoche, Nikolaj Coster-Waldau, Maria Doyle Kennedy, Larry Mullen Jr., Mireille Darc, Lauryn Canny, Adrianna Cramer Curtis, Mads Ousdal

Musique : Armand Amar

Synopsis


Rebecca est l'une des photographes de guerre parmi les plus importantes du monde. En mission pour photographier un groupe d'auteures d'attentats-suicides, elle s'approche trop près des sujets.

Réalisateur


Diplômé de la University College of Film, Radio, Television and Theatre de Stockholm, Erik Poppe réalise de nombreux films publicitaires, des courts métrages et des documentaires. Il a également été directeur photo du premier long métrage de Bent Hammer, EGGS (1995). Un an plus tôt, il est nommé Meilleur réalisateur scandinave de l'année. Ses longs métrages ont été maintes fois récompensés à l'échelle internationale. Filmographie: SCHPAAA (1998), Brigaden (2002, télésérie), HAWAII.OSLO (2003), présenté au Festival des films du monde de Montréal et choisi pour représenter la Norvège pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, et TROUBLED WATER (2008).

Projections


31 aout et 1er septembre 2013




Index



Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



Les oiseaux et les automobilistes!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-08-21)


Lu sur lapresse.ca : « Les oiseaux s'adaptent aux limitations de vitesse. » (1) Mon commentaire sur Facebook :


Les oiseaux, plus respectueux des lois que les automobilistes! Les mauvaises langues pourraient aussi dire "plus intelligents"! ....


Note


1. Agence France-Presse / OTTAWA / publié le 21 août 2013 à 15h16 sur lapresse.ca : www.lapresse.ca/sciences/decouvertes/201308/21/01-4681933-les-oiseaux-sadaptent-aux-limitations-de-vitesse.php



Science et religion


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-08-16)


Lu sur lapresse.ca :


« Les découvertes scientifiques font parfois l'effet de petites bombes, et celle-ci risque de détonner fort. Selon une étude publiée récemment dans la revue Personality and Social Psychology Review, les gens religieux sont en moyenne moins intelligents que les athées. » (1)


Mon commentaire sur Facebook :


Et la science n'est pas reconnue dans la charte des droits, mais la religion l'est! (2)


Notes :


1. PHILIPPE MERCURE, Les croyants moins intelligents que les athées?, sur lapresse.ca, 16 août 2013 : www.lapresse.ca/actualites/sciences/201308/16/01-4680383-les-croyants-moins-intelligents-que-les-athees.php. Dans La Presse papier, le titre est plus évocateur (ou provocateur!) : « Selon une étude récente : Les croyants seraient moins intelligents que les athées » (La Presse Montréal, 16 aout 2013, p. A 10)


2. J'ai écrit plusieurs fois sur le sujet, dont :


- La liberté de croyance et la science, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos;


- Dieu m'a dit..., in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 8, Éditos;


- Mémoire sur les accommodements à la lumière de la démocratie et de la science, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 6, Essais.


Science et religion prise 2!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-08-17)


L'étude citée sur les croyants et l’intelligence est déjà mise en question selon un lien que m'a envoyé mon coéditeur – Gaétan Chênevert – qui n'écrit pas souvent! Alors, quand il réagit, il faut que je le souligne. Voici donc ce lien discordant :


Charles des Portes, Les croyants moins intelligents que les athées? Faut-il y coire? In Marianne, Jeudi 15 Août 2013 : www.marianne.net/Les-croyants-moins-intelligents-que-les-athees-Faut-il-y-coire_a231229.html


Cela prouve au moins une chose : la science s'interroge et se remet en cause, pas la religion! C'est déjà une supériorité, car en science on peut reconnaitre ses erreurs s'il y en a même si ça peut prendre du temps; en religion il n'y a pas de doute... ou si peu!



Acrobate à ma mangeoire...


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Les photos parlent d'elles-mêmes! Michel Handfield (2013-08-04)

(La première photo fut mise en ligne hier (2013-08-03) sur Facebook.)










Je ne l'ai pas envoyé, car à travailler de même pour accéder à ma mangeoire d'oiseaux, il méritait bien tous les tournesols qu'il a mangés! On a beau dire que c'est un « rat à belle queue », ça a quand même quelque chose de spécial un écureuil!



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2013-06-16)


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


On ne fait pas dans la critique, mais dans le commentaire, car, par ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.







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Commentaires livresques : Sous la jaquette!



Reçu le 2013-05-08 / Bronnier, Gérald, 2013, La Démocratie des crédules, Paris : Presses Universitaires de France, 352 p.


www.dimedia.com

Code Dimedia : 16011015

www.puf.com

EAN : 9782130607298



Pourquoi les mythes du complot paraissent-ils envahir l’esprit de nos contemporains? Pourquoi le traitement de la politique tend à se « peopoliser »? Pourquoi se méfie-t-on de plus en plus des hommes de sciences? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu être interviewé dans les journaux de 20 h?

Comment d’une façon générale, des faits imaginaires, inventés ou parfois franchement mensongers arrivent-ils à se diffuser dans l’espace public, à nous faire croire tout et n’importe quoi, à infléchir les décisions des politiques, bref à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons? N’était-il pas raisonnable d’espérer qu’avec la libre circulation de l’information et l’augmentation généralisée du niveau d’étude, les sociétés démocratiques allaient tendre vers une forme de sagesse collective?

Ce livre propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre à toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes.


AUTEUR


Gérald Bronner est professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot. Il étudie les croyances collectives à propos desquelles il a publié plusieurs ouvrages dont L’empire des croyances (puf, Paris, 2003) couronné d’un prix par l’Académie des sciences morales et politiques ou La pensée extrême (Denoël, Paris, 2009) pour lequel il a reçu le prestigieux prix européen des sciences sociales d’Amalfi.




Commentaires de Michel Handfield (2013-08-02)


Avant tout, une remarque : ce livre est en bon vieux papier, c'est-à-dire qu'il n'existe pas en version électronique. Pour un essai, je trouve que l'ajout d'une version numérique - « epub » par exemple (1) - au catalogue de l'éditeur ne pourrait qu'être avantageuse, car on pourrait le lire tant sur liseuse que sur portable ou ordinateur! De plus, il est facile d'y faire une recherche par mot-clés, un avantage concurrentiel pour les livres en langues françaises, car ceux-ci ont rarement un index comme on en trouve dans les livres en anglais! C'est d'ailleurs ce qui explique toutes ces notes que je place en pages de garde! (Voir photo)




Cette mise en garde faite, ce livre apporte beaucoup aux débats actuels en nous montrant les limites de notre pensée, car elle ne peut traiter toute l'information disponible et accepte facilement le plus probable comme étant vrai! Mais, comme le montre l'auteur tout au long de cet ouvrage, le plus probable n'est pas nécessairement vrai!


Il y a des illusions mentales tout comme il y a des illusions d'optique! Il faut en être conscient, car, si nous ne le sommes pas, les idéologues le sont et savent très bien utiliser ces vraisemblances pour nous manipuler.


Lire ce livre est déjà un moyen de nous protéger, car on devient plus conscient des mécanismes auxquels ont est exposé sur le marché de la surinformation et qui vise à nous faire accepter des théories vraisemblables, mais pas nécessairement vraies! À ce sujet, même des professionnels, comme les journalistes, peuvent en être victime et relayer ces (fausses) informations dans le grand public! Imaginez le simple citoyen face à cette « information » : il a très peu de moyens de s'y opposer et, s'il réussit, il rencontrera certainement beaucoup de résistances de ceux qui la croiront! C'est que combattre de la fausse information est parfois beaucoup plus difficile que de suivre le courant et de l'accepter, car « certaines explications objectivement douteuses (…) paraissent pertinentes »! (p. 41)


L'auteur en donne plusieurs exemples, dont « la vague de suicides » chez France Télécom suite à une réorganisation de la boite! Si j'en parle, c'est que j'en ai même entendu parler ici, sur les ondes de Radio-Canada! (2) Et bien, chiffres à l'appui, il n'y a pas eu plus de suicides chez France Télécom qu'ailleurs (3) même si le nouveau management peut-être discutable. Mais, c'est là une autre question. Par contre, en liant ces deux évènements, ce qui est une fausse causalité dans les faits, on a certainement attiré l'attention des journalistes et du grand public sur cette réorganisation contestée de l'intérieur, de quoi aller chercher des appuis! Par contre, ce ne sont pas tous les cas qui peuvent être ainsi démontrés, faute de temps et de ressources. En effet, quand on prend des évènements comme le 9-1-1, la destruction du World Trade Center par des terroristes qui ont détourné des avions, des milliers et des milliers d'images et de raisons d'y voir des complots de tous genres se trouvent sur l'internet. Un scientifique aurait beau invalider une ou deux de ces théories, qu'il ne pourrait s'attarder à toutes les autres qui circulent avec la même conscience et méthodologie, faute de temps et de ressources naturellement. Alors, il ne peut que laisser tomber, ce qui renforce les gens à y croire : puisqu'on ne les invalide pas, il doit bien y avoir un peu de vrai! C'est l'effet Fort, du nom de Charles Fort, qui constituait « des « millle-feuilles » argumentatifs. Chacun des étages de sa démonstration pouvait être très fragile, (…), mais le bâtiment serait si haut, qu'il en resterait une impression de vérité – une conclusion du type : « Tout ne peux pas être faux ». » (p. 89)


C'est peut-être vrai que tout ne peut être faux, mais ça ne fait pas une vérité des théories avancées pour autant. Ça aussi doit être dit, mais surtout compris! C'est ce à quoi s'évertue ce livre pour nous aider à combattre la crédulité. Il faudrait qu'il soit lu par le grand public ou, à défaut, au moins par ceux qui l'influencent : journalistes, communicateurs et enseignants! Il va sans dire que je le recommande fortement pour tous!


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/EPUB_(format)


2. On en trouve encore des archives sur radio-canada.ca :


- Une vague de suicides inquiétante / Mise à jour le mardi 15 septembre 2009,

Radio-Canada avec Agence France-Presse et La Presse Canadienne : www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/09/15/008-france-telecom-suicides.shtml?ref=rss


- La vague de suicides sous enquête / Mise à jour le vendredi 9 avril 2010, Radio-Canada avec Le Figaro, boursier.com et usinenouvelle.com :

www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/04/09/017-telecom-france-justice.shtml


3. « Le 20 octobre 2005 (sic!), paraît dans La Croix un article de René Padieu, inspecteur général honoraire de l'Insee et président de la commission de déontologie de la Société française de statistique. Sa thèse est très simple. Je la résume comme suit. En 2007 (cela varie peu d'une année à l'autre), on avait pour la population d'âge actif (20 à 60 ans) un taux de 19,6 suicides pour 100.000. Vingt-quatre suicides en dix-neuf mois, cela fait 15 sur une année. L'entreprise compte à peu près 100.000 employés. Conclusion : on se suicide plutôt moins chez France Télécom qu'ailleurs. Il n'y a pas de « vague de suicides ». » (p. 157)


Vous aurez remarqué comme moi que cet article, Comptabilité macabre, ne peut être du 20 octobre 2005 et citer des chiffres de 2007! En fait, il est probablement paru le 20 octobre 2009 même si une recherche dans les archives de La croix nous indique plutôt le 22 octobre (www.la-croix.com/Archives/2009-10-22/Comptabilite-macabre.-_NP_-2009-10-22-356282), car on sait bien que les revues sont en kiosque avant la date de leur page frontispice! D'ailleurs, Libération y fait référence le 20 octobre dans cet article : SOCIÉTÉ, Des statisticiens s'écharpent sur le taux de suicides à France Télécom, Libération, 20 octobre 2009 : www.liberation.fr/societe/0101598275-des-statisticiens-s-echarpent-sur-le-taux-de-suicides-a-france-telecom.


Comme le montre cet article de « Libé », même si l'on veut clore un sujet, il n'est peut être pas clôt aussi simplement qu'on le veuille bien!



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


CARRÉ ROUGE SUR FOND NOIR - Le conflit étudiant : l’envers du décor


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Santiago Bertolino et Hugo Samson


Long métrage documentaire, 110 minutes, 2013, Québec, version originale française

Montage: Andrea Henriquez

Musique originale : René Lussier

Production: Lucie Pageau (Productions Multi-Monde) avec la participation de Télé-Québec

Distribution : Les Films du 3 mars en collaboration avec Diffusion Multi-Monde


CARRÉ ROUGE SUR FOND NOIR suit de l’intérieur la crise étudiante de 2012 et nous projette au cœur d’un des plus importants mouvements sociaux du Québec. En suivant les membres de la CLASSE dans le quotidien de leur lutte, Maxime, Victoria et Justin, ainsi que les co-porte-paroles de l’époque, Gabriel et Jeanne, nous révèlent les dessous de cette grève historique. Grâce à un accès privilégié et unique à l’envers du décor, nous revivons avec eux ce débat public politique qui a littéralement soulevé le Québec durant le « Printemps érable » : réunion de l’exécutif, préparation des points de presse, votes et manifestions, revendications, négociations… mais aussi fatigue, découragement, questionnement.


CARRÉ ROUGE SUR FOND NOIR propose une radiographie de cette résistance et de ses principaux acteurs et nous dévoile la réalité quotidienne d’une jeunesse militante et inspirée, du premier au dernier jour de la grève.


Site officiel: http://carrerougesurfondnoir.com/

Bande-annonce : http://vimeo.com/70491227

Page Facebook : www.facebook.com/#!/CarreRougeSurFondNoirLeFilm


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-08; légère correction le 09)


Les droits de scolarité ont été gelés une première fois en 1968. Par la suite, il y a eu quelques hausses qui ont toujours fait du bruit. Mais, en 2012, le gouvernement de Jean Charest voulait les monter à ce qu'ils auraient dû être sans les gels, cela en 4 ans seulement! C'était plus que les doubler, ce qui a engendré des manifs qui n'ont pas eu l'heur de plaire aux citoyens, surtout aux automobilistes qui étaient bloqués par ces jeunes dans la rue! Mais, imaginez l'inverse : que le gouvernement aurait décidé de doubler les taxes sur les produits pétroliers en 4 ans, soit une hausse de 25% par année! Ça aurait certainement suscité des réactions. Mais, « nous » on a toujours des justifications que « l'autre » n'a pas!


Peu importe que le lecteur soit d'accord ou non avec le mouvement étudiant, ce film est intéressant dans cette perspective que tout mouvement de contestation d'une décision gouvernementale – comme celle d'augmenter le prix des assurances moto par exemple – doit répondre à certains critères pour réussir : il faut que la politique en cause soit jugée négativement par une masse critique de gens; qu'un groupe soit prêt à se mobiliser et à en mobiliser d'autres; et que le mouvement s'organise et se nomme des leadeurs capables de voir à une certaine unité du groupe et à bien communiquer les raisons du mouvement aux médias. Puis, finalement, que les leadeurs soient prêts à travailler fort et qu'une masse critique de gens touchés par la cause soient prêts à s'impliquer à fond au prix d'un investissement personnel, comme de faire la grève et de manifester dans la rue! Bref, il faut qu'un mouvement s'attire la faveur – la ferveur! - populaire pour réussir.


Ce mouvement le montre : il faut travailler fort pour faire changer des décisions gouvernementales... et même un changement de gouvernement ne suffit parfois pas à les changer, mais réussit au moins à les faire fléchir quelque peu! Et pour ceux qui disent que les étudiants doivent faire leur part, ce qu'ont abondamment rapporté les grands médias, soulignons que les baisses d'impôts consentit aux entreprises ces dernières années représentent le double de ce que coute le financement universitaire! C'est ce qui est dit dans ce documentaire. Si cela est vrai, alors, ces médias, appartenant souvent à des conglomérats que l'État a parfois aidés de quelques subsides, rapportaient sans questionner les propos du ministre à savoir que chacun doit faire sa part, mais oubliaient de dire aux citoyens que pendant qu'on leur en demandait plus, eux, ont leurs en demandait moins! Je vous le dis : un film intéressant que l'on ait été en accord ou non avec les étudiants!


Il y aurait de quoi écrire des pages et des pages sur ce film, car il y a du contenu. Les jeunes ne sont pas cons. Loin de là. Certains sont pros de l'organisation, d'autres de la stratégie ou des communications. Selon la chance qu'ils auront de se trouver un emploi et de se faire valoir, on en retrouvera certains dans des postes clés plus tard comme on y retrouve de tout temps d'ex-leadeurs du mouvement étudiant. Et, quand ils seront en position de « leadership », ils diront certainement, comme la plupart de leurs prédécesseurs l'auront dit avant eux, que « les conflits d'aujourd'hui ne se justifient pas comme ceux de leurs temps! » Simple rengaine de politicien qui ne veut pas perdre la face!


À souligner : les profs de cégep qui étaient probablement les plus malheureux de la situation: voir leurs administrations appeler la police pour taper leurs étudiants, ces jeunes qu'ils connaissent de près!



Un film à voir pour comprendre la mécanique d'un mouvement social vu de l’intérieur. Mais, ça semble si loin alors que ça fait à peine un an que cela a eu lieu. C'est dire que l'actualité change vite et qu'une nouvelle médiatique en chasse rapidement une autre au point de nous faire oublier des mouvements qui nous ont pourtant tous ébranlés même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Ça montre aussi le risque de contrôle que les médias peuvent exercer sur nous, car en nous inondant de nouvelles continues ils nous rendent en même temps amnésique d'un passé récent... qui nous apparait de plus en plus loin après quelques mois seulement!



JOBS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisé par Joshua Micheal Stern, le film met en vedette Ashton Kutcher dans la peau du visionnaire fondateur d’Apple, Steve Jobs.


Steve Jobs est reconnu comme l’un des chefs d’entreprise les plus inspirants. Mais qui est l’homme derrière l’icône? De l’abandon de ses études universitaires au succès d’Apple, voici l’incroyable ascension de Steve Jobs, l’un des entrepreneurs les plus créatifs du 21e siècle.


En plus d’Ashton Kutcher dans le rôle-titre, JOBS met en vedette Josh Gad dans le rôle de Steve Wozniak, James Woods (Jack Dudman), Dermot Mulroney (Mike Markkula) et Matthew Modine (John Sculley).


La production s’est entourée d’une équipe chevronnée, notamment en comptant sur Russell Carpenter à la direction photo (gagnant d’un Oscar® pour TITANIC), Robert Komatsu au montage (FROST/NIXON) et John Debney à la musique (IRON MAN 2).


Distribué au Canada par Remstar Films, JOBS prendra l’affiche partout au pays le 16 aout prochain.


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-16)


Difficile de faire un film sur un gourou parce qu'on laisse nécessairement des choses de côté. Les disciples de l'église « Applelienne » et de la « iPrière » qui ont vu le film ont d'ailleurs commencé à le signaler avant même qu'il ne soit sorti pour le grand public. (1)


Par contre, pour le non-initié de l'église Apple, c'est un film biographique qui est intéressant pourvu qu'on aime le genre! Comme pour toutes biographies dignes de ce nom, elle a un angle et est nécessairement incomplète. Pour saisir un personnage de cette trempe, sur toute une vie, il faudra d'ailleurs plusieurs films comme plusieurs biographies; autorisées et non autorisées! Voilà la réalité. C'est donc un des premiers écheveaux sur Steve Jobs.


Comme je ne suis pas un fidèle d'Apple – j'ai toujours été PC à part un « iPod touch » maintenant remplacé par un téléphone intelligent Android – je ne peux juger de ce qui est laissé de côté, quoi que le film m'ait lassé sur ma faim sur un aspect : sa relation avec une ex qui disait attendre un enfant de lui.


Par contre, sur la montée d'une entreprise à partir de rien, sauf une vision et de la créativité, j'ai aimé. Sur les conflits, entre finance et création, j'ai aussi bien apprécié ce film, car les bailleurs de fonds veulent du rendement (2) où les visionnaires veulent du temps pour aller plus loin! Mais, pour réussir à se démarquer, il faut vraiment les deux.


Bref, un film intéressant malgré les reproches que pourront lui faire les fidèles de l'église Apple, car il y a les croyants et les autres, comme moi qui ai un téléphone Android et un ordi HP roulant sous Windows avec quelques logiciels libres! Par contre, je ne suis pas un « anti Apple », car un jour Apple pourrait répondre à mes besoins et être dans mes prix. C'est que je suis un utilisateur rationnel et non le disciple d'une icône. Un jour le fruit pourra me tenter s'il est à juste prix, car je considère que l'on paie un peu trop pour le nom d'Apple pour l'instant! (3) Ce n'est pas un ordinateur ou un téléphone intelligent que l'on nous vend, mais un objet de « standing » et une façon d'être : « A way of life! » (4)


Notes


1. Le reportage de Tanya Lapointe à la SRC où elle interroge deux connaisseurs de Jobs : www.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2013/08/12/007-stevejobs-film-critique.shtml?isAutoPlay=1


2. Agence France-Presse, « Après Dell, l’investisseur Carl Icahn s’attaque à Apple », in Le Devoir, Actualités économiques, 14 août 2013 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/385044/apres-dell-l-investisseur-carl-icahn-s-attaque-a-apple


3. D'ailleurs, avant d'acheter mon portable il y a quelques années, j'ai été voir deux magasins Apple, mais le rapport qualité/prix/garantie du HP de chez Costco les battait à mon point de vue. Ce fut donc mon choix.


4. D'ailleurs les produits Apple sont généralement plus chers que ceux des autres marques et Apple tient ses prix mêmes chez les revendeurs. On n'en trouve d'ailleurs pas partout et Apple a aussi son propre réseau de magasins sur rue et en ligne! Si tel est le cas, ce n'est pas un hasard. J'ai l'impression que c'est parce que la marque à la pomme a un markéting de niche basé sur le désign et son nom plutôt que sur le prix. Apple ne vend pas un ordinateur, un baladeur ou un téléphone intelligent : il vend un art de vivre et un « standing », un peu comme certaines montres ne font pas juste donner l'heure, mais donnent du prestige. On peut penser à Rolex par rapport à Timex par exemple! Le rabais est rarement une option pour ce type de produits, car il doit faire rêver et son accessibilité limitée fait partie de ce processus. Ici, le cout plus élevé du produit fait donc partie intégrale du markéting! Alors, moi, qui ne porte même plus de montre puisque j'ai l'heure sur mon cellulaire, je ne suis certainement pas le client ciblé par ces entreprises, car je suis un rationnel alors qu'elles vendent de l'émotion! Leurs produits ne s'adressent tout simplement pas à moi même si parfois ils peuvent répondre à mes besoins comme pour le iPod touch. Mais, cela est purement accidentel. D'ailleurs, mon iPod touch fut remplacé par un cellulaire Android à moins de 200$ par la suite. Mais, il fait ce dont j'ai besoin et c'est tout ce que je lui demande. Puis, parlant d'image, tout le monde remarque un iPhone que ce soit au restaurant ou dans les transports en commun, au point qu'on le pense dominant sur le marché, car qui a un iPhone le montre souvent. Pourtant, c'est Samsung Electronics qui domine ce marché (31,7 %) devant Apple (14,2 %) au second rang! (5) Mais, Apple gagne largement au niveau de l'image, car Apple vend du style!

5. Agence France-Presse, Le téléphone intelligent détrône le simple portable, in Le Devoir / Actualités économiques, 15 août 2013 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/385138/le-telephone-intelligent-detrone-le-simple-portable


LES 4 SOLDATS DE ROBERT MORIN


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Les 4 soldats est avant tout l’histoire de destins qui se croisent. Dans un climat de guerre civile, un combat qui leur a fait tout perdre y compris leur jeunesse, quatre soldats âgés de 13 à 20 ans, vont se rencontrer et tisser des liens d’amitié. Dans l’emprise d’un conflit d’adultes, auquel ils ne s’intéressent pas plus qu’ils ne le comprennent, Matéo (Christian de la Cortina), Dominique (Camille Mongeau), Big Max (Antoine Bertrand) et Kevin (Aliocha Schneider) vont se préserver en recréant, au détour d’un étang et d’une cabane, une famille. Petit à petit chacun y trouve sa place. Une famille qui s’agrandira avec l’arrivée du petit Gabriel (Antoine L’Écuyer) qu’ils devront former. Dominique, en tant que narratrice, nous fait plonger dans cette histoire aussi belle, poignante, qu’éphémère…


Adaptation du roman Quatre soldats de l’écrivain français Hubert Mingarellli, le film met en vedette Antoine Bertrand (Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde, Starbuck), Camille Mongeau (les téléromans 30 vies et Yamaska), Christian de la Cortina (Transit), Aliocha Schneider (Le Journal d’Aurélie Laflamme, le téléroman jeunesse Tactik) et Antoine L’Écuyer (C’est pas moi, je le jure!).


LES 4 SOLDATS prendra l’affiche au Québec le 16 aout prochain.



Commentaires de Michel Handfield (2013-08-16)


Un film conjugué au futur antérieur, car les 99% se battent contre les 1% les plus riches qui se payent les services de l'armée... et ont le contrôle de l'État bien en main. Mais, le mouvement des 99%, ou « Occupy », a eu lieu en 2011... puis il s'est éteint! Montréal a d'ailleurs connu le sien! (1) Par contre, Roberet Morin fait un exercice de fiction antérieure dans lequel ce mouvement s'est transformé en guerre civile...


Comme Robert Morin se centre sur quatre personnages, cela donne un film psychologique, mais on y trouve aussi d'autres éléments intéressants, comme de voir un champ de maïs s'apparenter à une jungle dans un film de guérilla! Mais, ce que j'ai surtout apprécié dans cette relation entre les quatre personnages principaux du film, c'est la dichotomie entre la volonté politique du groupe auquel ils appartiennent – vouloir une société plus juste et de partage – et le sentiment de propriété individuelle qui peut parfois s'installer chez les individus, surtout lorsque le leadeur informel du groupe met la main sur quelque chose que les autres n'ont pas, comme son iPhone ou l'étang que les 4 soldats cachent aux autres! Cela peut même devenir un objet de manipulation et de pouvoir!


Alors, la question devient celle-ci : est-ce que ceux qui veulent changer le monde le changeront vraiment ou ne veulent-ils que changer de place avec les autres? L'Histoire ne serait donc qu'un recommencement. Puis, reste la notion de propriété : est-elle acquise ou innée? D'ailleurs, les plus susceptibles d'être de gauche sont parfois les plus à droite! Suffit de googler « pourquoi les pauvres votent à droite » pour trouver une série d'articles sur le sujet! (2)


De l'autre côté, les leadeurs de la gauche viennent souvent de la petite bourgeoisie, comme s'ils étaient programmés à diriger. Alors, à défaut d'une position dans les rangs du management, ils peuvent se monter une business, comme l'a fait Steeve Jobs pour parler d'un autre film (Jobs); un groupe contestataire ou revendicatif; voire une armée à mettre face au Pouvoir en place pour changer les choses! On serait donc toujours dans un immense jeu d'échecs entre deux classes, ce qu'a bien vu Marx. Mais, les dirigeants de ces deux groupes opposés viennent souvent de la même classe, comme les négociateurs syndical et patronal qui ont fait les mêmes études! Seule une question de point de vue les distingue.


Le pouvoir va donc fatalement où les indécis et/ou la classe moyenne penchent! C'est ce qui manquait à l'analyse de Marx. Puis, à défaut de classe moyenne, c'est le risque d'explosion et de révolte qui guette, d'où les dangers du néolibéralisme pour la démocratie s'il n'est pas contrebalancé par des mesures d’apaisement social, car il ronge la classe moyenne peu à peu et exacerbe les extrêmes. Bref, c'est un film qui a de la substance, mais encore faut-il travailler un peu pour la trouver, car Robert Morin ne nous la met pas dans la bouche avec une cuillère d'argent. Elle est dans la bouette d'une marre aux grenouilles si je puis dire.


Notes


1. Michel Handfield, Le capitalisme solidaire, stade suprême du capitalisme!, in

Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 10, Essais (2011-11-13)


2. Les éditions Agone annoncent d'ailleurs la parution prochaine de « Pourquoi les pauvres votent à droite » de Thomas Frank : http://atheles.org/agone/elements/pourquoilespauvresvotentadroite/



Hyperliens


www.4soldats-lefilm.com


http://en.wikipedia.org/wiki/We_are_the_99%25



BOULE & BILL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Montréal, le lundi 5 aout 2013 – Métropole Films est fier d'annoncer la sortie de l’adaptation cinématographique de la bande dessinée culte, BOULE & BILL des réalisateurs Alexandre Charlot et Franck Magnier. Avec près de 2 millions d’entrées en France, le célèbre duo BOULE & BILL déboulera sur les écrans du Québec le 16 aout prochain.


Tout commence à la SPA où un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maitres de ses rêves. Soudain apparait un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s’assemble: pour Boule et Bill, c’est le coup de foudre et le début d’une grande amitié. Pour les parents, c’est le début des ennuis… Et c’est parti pour une grande aventure en famille !


Les réalisateurs Alexandre Charlot et Franck Magnier ont inventé une nouvelle histoire originale pour BOULE & BILL. Ils ont cependant tenu à recréer l’atmosphère des années 70 et à reprendre certains des célèbres gags de la bande dessinée de Jean Roba. Auprès du cocker Bill et du jeune Boule, incarné par Charles Crombez, on retrouve Franck Dubosc (Camping, Astérix aux Jeux Olympiques) et Marina Foïs (Polisse, L’homme qui voulait vivre sa vie) dans le rôle des parents quelque peu dépassés par les aventures des deux rouquins.


BOULE & BILL prendra l’affiche en version originale française le 16 aout prochain partout au Québec.


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-16)


Plus jeune, j'ai aimé la BD. Là, j'ai aimé le film, qui ne reprend pas la BD, mais s'en inspire en se plaçant chronologiquement avant celle-ci.


On est en 1976, 8 ans après un célèbre mois de mai; mais 3 ans avant l'arrivée au Pouvoir de Margaret Thatcher (1979) et 5 avant celle de Ronald Reagan (1981)! Bref, on est entre les années hippies et le néolibéralisme en devenir, avec ses coupes dans les promesses d'un monde meilleur et de la société du loisir remplacé par l'arrivée de la compétitivité interindividuelle et de la surproductivité au travail! L'humain devient un rouage d'une grande machine qu'il a créé, l'économie, mais qui le dépasse maintenant! Elle était au service de l'Homme; il est maintenant au service de ses intérêts.


Le père de Bill, dessinateur industriel, pensait être heureux dans ce système, mais ne le sera pas... jusqu'à ce qu'il lâche prise et se recentre sur ce qui est important pour lui : sa femme, son fils et son chien, qui l'énervait pourtant! Puis, le dessin naturellement... On assiste donc à la création de Boule & Bill avec les principaux protagonistes de leurs aventures!


Cependant, la réalité n'est pas tout à fait la même, car « Boule et Bill » ont vu le jour en 1959. (1) Mais, on est dans un film après tout! Alors, pourquoi bouder son plaisir pour des détails de ce genre. Dans la BD, c'est l'esprit qui compte et l'esprit de « Boule & Bill » y est à mon avis. (2) J'ai donc aimé ce film.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Boule_et_Bill

2. Remarquez que j'ai déjà lu quelques épisodes de « Boule et Bill », mais que je n'en suis pas un spécialiste à la virgule près.



Ça schtroumpfera dès le 31 juillet au cinéma!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-07-28)


Au visionnement de « Les schtroumpfs 2, 3D » avec Marie-Mai ce matin...


Devinez qui fait la voix de la Schtroumpfette au Québec? Elle est sur la photo que j'ai prise!


Bande-annonce:

www.youtube.com/watch?v=YFeR9l8225I


Les schtroumpfs 2, 3D


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le machiavélique sorcier Gargamel a créé deux malicieuses créatures semblables aux Schtroumpfs et qui s’appellent les Vilains. Gargamel espère qu’ils lui permettront d'exploiter la puissante et magique essence des Schtroumpfs. Il découvre que seul un vrai Schtroumpf peut lui donner ce qu'il veut, et que seule la Schtroumpfette connait le sort secret qui peut transformer les Vilains en vrais Schtroumpfs. Gargamel kidnappe donc la Schtroumpfette et l'emmène à Paris, où il est admiré comme étant l’un des meilleurs sorciers du monde. Le Grand Schtroumpf, le Schtroumpf Maladroit, le Schtroumpf Grognon et le Schtroumpf Coquet doivent donc revenir dans notre monde afin de retrouver leurs amis humains Patrick et Grace Winslow, et procéder à une mission de sauvetage! Mais est-ce que la Schtroumpfette, qui s'est toujours sentie différente des autres, aura tissé des liens trop solides avec les Vilains Vexy et Hackus, ou est-ce que les Schtroumpfs réussiront à la convaincre que leur amour est sincère?


Commentaires de Michel Handfield, avec la participation spéciale du Schtroumpf à lunettes! (2013-08-02)


Les schtroumpfs 2, 3D, on aurait pu l'appeler « Histoire de familles! » Comme dans toutes les aventures de ces petits personnages bleus, il y a une ligne de réflexion pour les adultes et les enfants! D'ailleurs, comment mieux rejoindre les grands que par leur progéniture?


Dans ce film on parle de familles, d'appartenance et d'amour! Mais, attention, ces valeurs ne sont pas toujours partagées également. Certains en reçoivent plus de l'une que de l'autre! Ainsi, si le méchant sorcier Gargamel est capable de se créer des petits êtres chers, ce n'est pas par affection qu'il les fait, mais pour les exploiter. Cela n'est malheureusement pas que de la fiction, car dans le monde réel, l'exploitation des enfants est un fait bien connu. (1)


D'autres ont un amour inconditionnel pour leur enfant ou celui qu'ils ont choisi comme tel, car parfois les parents effectifs ne sont pas les parents biologiques! C'est le cas pour les enfants adoptés – comme pour la Schtroumpfette que les schtroumpfs ont adoptée après l'avoir reçu de Gargamel – ou de familles reconstituées, après un divorce par exemple. Alors, le vrai parent est-il celui qui nous a conçus ou celui qui nous a aidés à grandir?


La question est grave et peut se poser longtemps, car l'enfant peut avoir des réminiscences qui le suivront toute sa vie. Des perceptions d'enfants qui pourront être fausses, mais explicables par la peine d'avoir été grondé ou privé de quelque chose pour son bien, mais qu'il ne pouvait comprendre à l'époque ! (2) Et, s'il n'en parle jamais, cela restera et bloquera peut être une relation qui aurait pu être tout autre une fois l'âge de raison atteint !


Bref, si Les schtroumpfs 2, 3D, sont d'abord un divertissement, ils sont aussi beaucoup plus que cela à un second degré, celui que préfère naturellement mon compagnon le Schtroumpf à lunettes !


Notes


1. Et celle-ci peut prendre plusieurs formes, comme le travail forcé; la pornographie et la prostitution; les enfants soldats; et le mariage forcé, pour effacer une dette des parents par exemple. Vous pouvez trouver des infos sur ces sujets sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Exploitation_de_l'enfant par exemple, mais aussi par des recherches sur Google.


2. Comme le priver de son animal de compagnie, parce qu'il est allergique par exemple!


Index


Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!


Festival des Films du Monde-Montréal/2013

22/08 au 02/09. Une sélection de 432 films sur 2500 visionnés par les programmateurs!



218 longs métrages dont 113 premières mondiales et internationales;

14 moyens métrages dont 13 en premières mondiales et internationales;

200 courts métrages dont 147 en premières mondiales et internationales;

Compétition mondiale : 20 longs métrages et 11 courts métrages;

Compétition mondiale des premières œuvres : 20 longs métrages;

Hors Concours : 13 longs métrages;

Cinéma coréen d’aujourd’hui : 8 longs métrages, 1 moyen, 9 courts métrages;

Regards sur les cinémas du monde : 105 longs métrages, 1 moyen, 110 courts;

Documentaires du monde : 26 longs métrages, 12 moyens métrages, 3 courts;

Productions de l’INIS : 10 courts métrages (4 fictions et 6 documentaires);

Festival du film étudiant canadien : 1 long métrage et 42 courts métrages;

Meilleurs films étudiants du monde : 15 courts métrages;

Hommage : 1 long métrage;

Notre Cinéma – Retour sur une année de succès : 13 longs métrages;

Cinéma à la belle étoile Loto-Québec : 12 longs métrages;

www.ffm-montreal.org



Mon FFM 2013


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Présentation

L'AUTRE MAISON

HET VONNIS / LE VERDICT

WORKERS

ADIEU PARIS

FRÄULEIN ELSE / ELSE

LA PASIÓN DE MICHELANGELO / LA PASSION DE MICHELANGELO

LA MAISON DU PÊCHEUR

LE WEEKEND

82 DAGEN IN APRIL / 82 JOURS EN AVRIL

CAMILLE CLAUDEL 1915

TANTA AGUA / TANT D'EAU

VIAGGIO SOLA

JUDAS


Présentation de Michel Handfield (2013-08-26)


Cette année, contrairement aux autres, j'essaie de ne pas prendre de notes durant les projections, façon de faire des textes plus concis, car moins de détails; plus globaux, car je vais à l'essentiel; mais, surtout, mis en ligne plus rapidement. Ça ne veut cependant pas dire que je ne verrai pas de liens ni de références sociales. Loin de là comme le montrent ces premiers textes.


Quant à la qualité du festival, car souvent les journalistes classent le FFM derrière Toronto, je la trouve bonne contrairement à certains de mes confrères. La différence est qu'une partie d'entre eux cherchent des vedettes ou des films à la réputation déjà faite, voire surfaite, alors que d'autres cherchent ce qu'ils n'ont pas encore vu; l'éclat de génie! Mais, quand un critique de cinéma voit de 200 à 300 films par année, il est difficile de l'éblouir avec quelque chose qu'il n'a jamais vu! Ce n'est pas un public normal qui ne voit qu'un à trois films par année, voire un ou deux par mois tout au plus! (1)


Pour moi, un film est un matériel qui doit me dire quelque chose. Le précédent film ou la réputation du cinéaste n'a rien à y voir, chaque film étant un contenu neuf ayant son propre message à livrer, conscient et inconscient d'ailleurs! Un film peut en effet en dire beaucoup plus que le cinéaste ne croyait en dire! Ne dit-on pas qu'une image vaut mille mots?


De plus, même si ce ne sont pas des films attendus, il y a toujours des surprises qui prouvent que ce festival a sa place. Cette année j'ai eu une surprise au premier soir du festival avec « HET VONNIS » (LE VERDICT) qui est en compétition et j'en verrai certainement d'autres. C'est donc dire que c'est une première qui n'est pas passée ailleurs, sinon ce film ne serait pas en compétition. Ne serait-ce que pour ce film, ce festival a sa place.


Mais, rappelons-le, ce n'est pas un festival pour le « look » et le « glamour »; les photos et les entrevues de vedettes sur un tapis rouge : c'est un festival de contenu! Il est fait pour s'assoir en salle et faire des découvertes cinématographiques. Et c'est tout ce que j’attends de lui pour ma part. Naturellement, il ne peut tout présenter, d'où l'existence d'autres festivals de films à Montréal. Mais, ils ne sont pas en compétition selon moi. Complémentaire, si!

C'est sûr que dans un tel festival l'on peut être déçu d'un film alors que le voisin aime, mais on peut aussi être ébahis alors que le voisin sort de la salle! C'est ça un festival de films : un lieu de découvertes comme dans un buffet! C'était d'ailleurs le cas quand j'ai vu « I TELEFTEA PORNOTENIA » (« LE DERNIER FILM PORNO ») au FFM en 2006 par exemple : alors que moi j'ai vu un film tout en symbolique; une fable surréaliste; des gens sortaient autour de moi, car ce langage ne leur parlait pas! (2) Mais, ce n'était pas un mauvais film. Il fallait juste qu'il trouve son public même si celui-ci était beaucoup plus restreint que ce que le titre pouvait ratisser! Il n'y aurait pas eu là de quoi descendre un film et encore moins un festival. (3) Parfois, on n'est tout simplement pas le public visé et il faut l'accepter!


Notes


1. J'ai déjà entendu une statistique sur le sujet et je battais parfois la statistique en une ou deux journées de festival! Je crois, de mémoire, que la moyenne était de 3 films/année/citoyen!


2. Ils ont même trouvé mon texte sur l'internet et l'ont traduit/résumé en anglais sur le site du film : http://thelastpornmovie.wordpress.com/critic-review-by-michel-handfield-canada/. Il est aussi disponible en archive dans Societas Criticus Vol. 8 no. 5 à BAnQ : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62003 et à BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


3. Je ne dis pas que c'est arrivé dans ce cas-là, mais ce sont des choses qui arrivent parfois sur la base de quelques films qu'un journaliste n'aime pas.


L'AUTRE MAISON


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Canada, Compétition mondiale (longs métrages)

Langue d'origine: français

Langue des sous-titres: anglais


Réalisation : Mathieu Roy

Scénarisation : Mathieu Roy, Michael Ramsey

Direction photo : Steve Asselin

Montage : Louis-Martin Paradis

Interprètes : Marcel Sabourin, Roy Dupuis, Émile Proulx-Cloutier, Florence Blain Mbaye, Julie Gayet

Synopsis


À 86 ans, Henri Bernard perd la mémoire et s'évade quotidiennement de sa maison pour en trouver une autre plus confortable.

Réalisateur


En 2001, après une courte carrière en journalisme, Mathieu Roy entreprend une formation intensive en cinéma à la New York Film School. Un an plus tard, il entre à l'INIS, réalise quatre courts métrages et rencontre François Girard, dont il deviendra un proche collaborateur. En 2003, Martin Scorsese l'engage à titre d'assistant personnel sur THE AVIATOR. En 2005, FRANÇOIS GIRARD EN TROIS ACTES remporte le prix Gémeau du meilleur documentaire culturel. Suivront: La peau de léopard (2006), Mort à Venise: un voyage musical avec Louis Lortie (2009) et ECCLESTONE: LA FORMULE DU POUVOIR (2011). L'AUTRE MAISON est son premier long métrage de fiction.


Projections

22 et 23 aout 2013. En salle le 18 octobre 2013.


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-26)


Ma mère ayant fait de l’Alzheimer au moment où on parlait un peu moins de cette maladie (1998-9), on se sentait plus isolé face à elle qu'aujourd'hui où il y a davantage de sensibilisation et de ressources la concernant, même s'il n'y en a probablement pas encore assez.


Mais, même si on en parle davantage, quand on est pris dans la quotidienneté de la chose on perd rapidement de vue ce qui est autour, comme la vie qui demeure parfois la même pour les autres, car ils ne peuvent vivre autrement! Mais, cela peut rapidement devenir une cause de conflits entre conjoints ou entre frères et sœurs. Question de points de vue difficile à concilier.


C'est un film où on voit la maladie, mais où l'on ressent bien davantage ses effets sur les proches, car il nous rend ces effets palpables! C'est plus que visible, car on les sent aux tripes. C'est peut-être le cas parce que j'ai connu les effets de la maladie sur ma mère, mais j'ai l'impression que même ceux qui n'ont pas connu la maladie de près le ressentiront, car il y a quelque chose d'universel dans ce film.



HET VONNIS / LE VERDICT


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Belgique, Compétition mondiale (longs métrages)


Réalisation : Jan Verheyen

Scénarisation : Jan Verheyen

Direction photo : Frank Van Den Eeden

Montage : Philippe Ravoet

Interprètes : Koen De Bouw, Johan Leysen, Veerle Baetens, Jappe Claes, Viviane De Muynck, Hendrik Aerts, Joke Devynck, Jo De Meyere, Chris Lomme

Musique : Steve Willaert

Synopsis


Un homme meurtri choisit de se substituer à la justice quand le meurtrier de sa femme est relâché à cause d’un vice de procédure.

Réalisateur


Jan Verheyen (né en 1963) commence sa carrière comme programmateur de festivals et distributeur de films avant de faire ses débuts de réalisateur en 1991 avec la comédie BOYS. Le film est un énorme succès commercial et l'entraîne aux États-Unis pour réaliser The Little Death (1993). De retour en Belgique, Verheyen aborde l'adaptation du best-seller Everything Must Go(1995) de Tom Lanoye. Suit une série de succès commerciaux: Team Spirit (2000), Alias?? (2001), Team Spirit 2 (2002), GILLES (2005), Missing (2007), CUT LOOSE (2008) ainsi que DOSSIER K (2009) et ZOT VAN A (Crazy About Ya) en 2010.


Projections


23 et 24 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-26)


Se faire justice soi-même est socialement inacceptable puisque le système se charge de la justice. Ça fait partie du contrat social comme d'avoir une peine juste et équitable pour un geste commis. (1) Mais, quand le système ne fait plus son travail qu'arrive-t-il? C'est la question que pose ce film.


L'abandon de charges contre les criminels – et pas les moindres – étant à des niveaux jugés inacceptables en Belgique pour des vices de forme, c'est à se demander si on ne fait pas exprès parfois. Mais, le citoyen, lui, qui fut victime, il en fait quoi? Comme justice n'est pas faite, le contrat social tient-il toujours? Et,il arrive quoi si on décide de suppléer le système et de se faire justice? Ce sont les questions que pose ce film.


J'espère sa sortie en salle et en DVD/Blue-ray, car ce film aurait sa place dans la bibliothèque de juristes et de spécialistes des sciences sociales. Il y a des films qui valent des livres de référence et celui-ci en est un.


Note


1. Je fais ici référence à deux ouvrages phares :


- Rousseau, Jean-Jacques, [1762], Du Contrat Social, In Libro Veritas (epub)


- BECCARIA, Cesare, 1979 [1764], Des délits et des peines, Paris: Flammarion



WORKERS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Allemagne, Mexique, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)


Réalisation : José Luis Valle

Scénarisation : José Luis Valle

Direction photo : César Gutiérrez Miranda

Montage : Óscar Figueroa Jara

Interprètes : Jesús Padilla, Susana Salazar, Bárbara Perrín Rivemar, Sergio Limón, Vera Talaia, Adolfo Madera

Synopsis


Rafael prend sa retraite après 30 ans comme employé d'entretien dans une manufacture d'ampoules, mais en tant qu'immigrant illégal, il n'aura pas droit à une pension. Toute sa vie, Lidia a travaillé comme femme de ménage pour une riche Mexicaine en chaise roulante. À sa mort, elle a tout laissé à son chien. Rafael et Lidia ont donc décidé de se battre. Mais ils vont le faire en douceur, sans que personne ne le sache, prouvant une fois pour toutes que la société soi-disant égalitaire d'aujourd'hui ne l'est pas vraiment.

Réalisateur


Né à El Salvador, de citoyenneté mexicaine, José Luis Valle a écrit de nombreux livres pour enfants et réalisé des courts métrages. Son long métrage documentaire EL MILAGRO DEL PAPA a été présenté à Locarno. Ses films: Tomo VII (2002), Gravísima historia (2004), Quimera (2005), Agua para viajeros (2011). WORKERS est son premier long métrage de fiction.


Projections



23 , 25 et 27 aout 2013



Commentaires de Michel Handfield (2013-08-26)


Film tout en douceur sur l'inégalité et l'injustice, mais pas dans le sens criminel du terme comme dans « HET VONNIS » (LE VERDICT). On est plutôt dans l'injustice structurelle, celle de l'organisation sociale du travail! Plus feutrée, mais qui ne fait pas moins mal, comme de voir 30 ans de sa vie au travail inconsidérée...


Il y a alors de petites vengeances qui peuvent se faire sans que ça paraisse trop! Et elles auront leur effet garanti.



ADIEU PARIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Allemagne, Luxembourg, France, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)


Réalisation : Franziska Buch

Scénarisation : Martin Rauhaus

Direction photo : Hagen Bogdanski

Montage : Andrea Mertens

Interprètes : Jessica Schwarz, Hans-Werner Meyer, Sandrine Bonnaire, Gérard Jugnot

Synopsis


Un homme et une femme se croisent dans un aéroport, à un tournant de leur vie, où tout semble s'écrouler.

Réalisateur


Scénariste et réalisatrice née à Stuttgart en 1960, Franziska Buch entreprend une formation en cinéma à Munich après des études de philosophie et de littérature. Sa filmographie comprend les films suivants: VERSCHWINDE VON HIER! (1999), EMIL AND THE DETECTIVES (2001), UNSERE MUTTER IST HALT ANDERS (2002), ANGSTHASEN (2007), HERE COMES LOLA! (2010) et YOKO (2012).


Projections


24, 25 et 26 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-26)


Film sur la vie et ses surprises. Surtout en allemand avec du français et de l'anglais comme ce monde de plus en plus ouvert où les gens et les langues se croisent. Les possibilités de rencontres sont décuplées d'autant, ce qui change finalement beaucoup de chose allant de la culture en général aux relations entre les individus. Même le couple peut être redéfini dans un monde avec des frontières de plus en plus floues. (1) Cela amène cependant des incertitudes et des stress nouveaux pour tous, mais surtout pour ceux qui n'ont pas le contrôle total de leurs vies comme les enfants! Puis, la vie étant la vie, on doit bien finir par retomber sur ses pattes un jour ou l'autre...


De toute façon il n'y a pas grand choix : le confort ou l'indifférence (2); le bonheur ou la peine! Vaut donc mieux se reprendre en main.


Notes


1. On le dit souvent pour les entreprises, mais moins pour les individus alors que les mêmes processus face à l'ouverture peuvent s'appliquer.


2. Clin d'oeil au titre d'un film de Denys Arcand en même temps : le confort et l'indifférence (1981). Voir www.onf.ca/film/confort_et_lindifference/



FRÄULEIN ELSE / ELSE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Allemagne, Autriche, Inde, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)


Langue d'origine : allemand

Langue des sous-titres : anglais


Réalisation : Anna Martinetz

Scénarisation : Anna Martinetz. D'après/Based on: Fraülein Else. De/By: Arthur Schnitzler

Direction photo : Jakob Wiessner

Montage : Heike Parplies, Anna Martinetz, Florian Duffe

Interprètes : Korinna Krauss, Michael Kranz, Martin Butzke, Marion Krawitz, Katalin Zsigmondy

Musique : Markus Lehmann-Horn

Synopsis


La crise financière mondiale est terminée. Seul un petit cercle de riches Occidentaux a survécu à l'effondrement de l'économie et ils passent leurs vacances dans un hôtel de luxe en Inde. Mademoiselle Else y rejoint sa tante. Elle reçoit un appel à l'aide de sa mère lui révélant que son père a d'énormes dettes. Ce message entraine Else dans de sérieuses difficultés et aura des conséquences tragiques.

Réalisateur


Originaire de Vienne, en Autriche, Anna Martinetz a étudié l'archéologie et l'anthropologie à l'Université Cambridge et la réalisation à la HFF de Munich. FRAÜLEIN ELSE, sa première fiction, est également son film de diplôme. Elle a aussi réalisé Edna: A Nanny in Hong Kong.

Projections


23, 24 et 25 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-08-26)


En fait ce film est tiré d'une nouvelle de 1924 (1), mais fut tourné comme aujourd'hui. C'est peut-être une chose à savoir, car ce que la mère demande à la fille m'apparait plutôt inconcevable et les réactions de la fille encore plus pour notre temps. Mais, à l'époque, les enfants pouvaient davantage être les instruments des volontés des parents. On n'a qu'à penser aux mariages qui étaient bien plus souvent une façon de sceller des contrats d'affaires dans la bourgeoisie qu'affaires d'amour...


C'est donc un film littéraire, adapté d'une nouvelle d'un autre temps. Et même s'il y a des parallèles à faire au point de vue économique entre les deux époques, l'économie étant cyclique, la même chose n'est pas vraies au niveau social, où les évolutions sont davantage des coupures que des cycles qui reviennent. C'est là que ce film nous apparait plutôt anachronique. Mais, une fois que l'on sait et que l'on accepte cette prémisse de la transcription d'une nouvelle de 1924, qui se passait en Italie à l'origine, à aujourd'hui aux Indes, on comprend mieux le film et on y trouve même une certaine poésie. Mais, il faudrait peut-être l'écrire au début, car les spectateurs n'auront pas nécessairement la chance que nous avons eue au FFM d'avoir la réalisatrice pour nous le dire. Sans cela, il restera incompréhensible pour plusieurs, vu ce décalage de près de 100 ans entre la nouvelle et ce film!


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_Else

http://de.wikipedia.org/wiki/Fräulein_Else



LA PASIÓN DE MICHELANGELO / LA PASSION DE MICHELANGELO


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2012, Couleur, Chili, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)

Langue d'origine : Espagnol

Langue des sous-titres : s.t.a.

Équipe de production


Réalisation : Esteban Larrain

Scénarisation : Esteban Larraín

Direction photo : Álvaro Larraín

Montage : Felipe Guerrero, Soledad Salfate

Interprètes : Patricio Contreras, Sebastián Ayala, Claudia Celedón, Roberto Farías, Catalina Saavedra, Alejandro Sieveking


Synopsis


Chili, 1983. Les premières manifestations sont une véritable menace pour le gouvernement de droite de Pinochet. Les autorités ont alors recours à un stratège pour amadouer le peuple. Ils choisissent au hasard un jeune de 14 ans de la rue, un certain Miguel Angel qui déclare avoir vu et parlé à la Vierge. Il devient une vedette et à mesure que sa popularité croît, il change de personnalité, transformant son environnement à son avantage. L'Église doit prendre une décision.

Réalisateur


Né en 1973 à Santiago (Chili), Esteban Larraín travaille comme journaliste, réalisateur et professeur. Depuis 1997, il scénarise, produit et réalise ses propres films. On lui doit, entre autres: Patio 29: historias de silencio (1998), Ralco (1999), El velo de Berta (2004), ALICIA EN EL PAIS (2007), présenté au FFM.

Projections


23, 24 et 25 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Un film sur l'instrumentalisation et la manipulation par la foi! Mais, quand on en met trop... ça peut déraper! A voir si ce film sort en salle de répertoire. Je lui souhaite.


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=yRd49_OOT40


http://es.wikipedia.org/wiki/Miguel_Ángel_Poblete



LA MAISON DU PÊCHEUR


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur & N/B, Canada, Compétition mondiale (longs métrages)

Langue d'origine : français

Langue des sous-titres : anglais

Équipe de production


Réalisation : Alain Chartrand

Scénarisation : Alain Chartrand, Jacques Bérubé, Mario Bolduc

Direction photo : Pierre Mignot

Montage : Yves Chaput

Interprètes : Mikhail Ahooja, Benoît Langlais, Vincent-Guillaume Otis, Charles-Alexandre Dubé, Geneviève Boivin-Roussy, Luc Picard, Kevin Parent, Raymond Bouchard

Musique : Michel Cusson

Synopsis


Été 1969. Bernard Lortie, 19 ans, le fils d'un pêcheur gaspésien, débarque à Percé pour trouver du travail. Il y fait la rencontre de Paul, Jacques et Francis, militants indépendantistes venus ouvrir un restaurant, La Maison du pêcheur, pour accueillir et politiser les gens. Des hippies de toutes les régions du Québec affluent bientôt à La Maison du pêcheur, ce qui dérange le conseil municipal et plusieurs commerçants. Le conseiller municipal, André Duguay, propriétaire d'un camping, est particulièrement vindicatif. La demande du permis de restauration est refusée, mais le groupe décide d'opérer quand même. Séduit par les idées du trio, Bernard s'implique de plus en plus dans leur projet et participe même à l'occupation d'un poste de radio pour y défendre les pêcheurs gaspésiens. Les relations s'enveniment avec les élites locales qui mènent une violente attaque des lieux, en utilisant le camion d'incendie de la ville. Suite à ces évènements, Bernard choisit de rentrer à Montréal avec ses nouveaux amis. Le groupe adhèrera au Front de libération du Québec (FLQ) et sera parmi les principaux acteurs de la Crise d'octobre.

Réalisateur


Né en 1946, Alain Chartrand travaille comme scénariste et réalisateur. Ses œuvres ont été sélectionnées dans 15 festivals, en France, en Italie et au Canada, récoltant une dizaine de prix. Comme écrivain, on lui doit Le Métier d'assistant au cinéma (1990) et Chartrand, cinéaste (2007). Il a été président l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec de 1988 à 1990. Parmi ses films: ON EST PAS SORTI DU BOIS (1982), L'ÉTAU-BUS (1983), DES AMIS POUR LA VIE (1988), DING ET DONG, LE FILM (1990), UN HOMME DE PAROLE (1991), UNE NUIT À L'ÉCOLE (1992) et LE JARDIN D'ANNA (1992). Tous ces films ont obtenu des récompenses et certains ont été présentés au Festival des films du monde de Montréal.

Projections


26 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Film historique, mais romancé pour les besoins de la cause! Alors, à ne pas prendre comme des faits vérifiés et vérifiables hors de tout doute, certains personnages étant un amalgame de quelques acteurs du temps par exemple. (1) Mais, ce film ouvre quand même les esprits sur l'histoire sans être pour autant un cours formel d'histoire. La nuance doit être claire.


De jeunes idéalistes de Montréal vont en Gaspésie pour faire de l'animation sociale et politique. Leur but est d'éduquer les gens, car ils sont économiquement exploités. Mais, plutôt conservateurs, les Gaspésiens ne sont pas très ouverts à la venue de ces jeunes. Des notables, qui sont encore plus à droite, aimeraient même les voir partir au plus tôt, car leur présence risque de déranger les touristes états-uniens. C'est qu'on fait tout pour leur plaire, allant jusqu'à afficher en anglais seulement! Le Québec français n'était encore qu'une entrave au bon commerce avec les touristes états-uniens dans cette Gaspésie des années 1960.


Quant aux pêcheurs, on leur fait croire qu'ils sont des entrepreneurs alors qu'ils n'ont aucun pouvoir sur le prix de leurs prises! Ce sont des travailleurs autonomes qui dépendent des forces du marché et de banques extérieures à leur environnement. Leur travail suffit à peine à payer leurs dépenses et la banque est toujours près de leur saisir leur gagne-pain, c'est-à-dire leur bateau! La Gaspésie de cette époque n'est qu'une économie de survie.


Suite à cette expérience, les gauchistes que l'on suit dans ce film -Paul Rose, Jacques Rose et Francis Simard – reviendront à Montréal avec Bernard Lortie, rencontré là-bas, pour passer à une autre étape, l'action, car ils jugent qu'il serait trop long de vouloir faire le changement par l'éducation seulement. Ils formeront alors la cellule Chénier du FLQ, responsable de l'enlèvement de Pierre Laporte l'année suivante.


Mais, attention, si la plupart des gauchistes voulaient changer le monde, peu se sont tournés vers l'action violente. En fait, la plupart se sont recyclés en animation et intervention sociale, notamment dans les syndicats, l'éducation populaire (2), les organismes communautaires et l'intervention en CLSC.


Notes


1. Tout n'est pas réel dans ce film malgré qu'on y retrouve des personnages qui ont réellement vécu ces évènements. Par exemple, « Le père de Bernard était un employé du Cégep de Gaspé, où il veillait, entre autres, à l’entretien des fournaises. » nous apprend le site de Télé-Québec: http://lamaisondupecheur.telequebec.tv/les-coulisses/. Bernard Lortie n'est donc pas le fils de pêcheur révolté que nous présente ce film, ce qui ne veut cependant pas dire qu'il n'était pas révolté du sort fait aux pêcheurs. Mais, il ne s'agissait pas de son père. Cette information se retrouve aussi dans une chronique de Marc Cassivi de La Presse, ce que je dois souligner, car il en a profité pour critiquer la posture historique revendiquée par ce film :

www.lapresse.ca/debats/chroniques/marc-cassivi/201309/12/01-4688522-reecrire-lhistoire.php


Je n'enlèverais pas toute valeur à ce film sur ce seul point, mais je lui mettrais un sérieux bémol, car il est malheureux de trafiquer ainsi un des personnages principaux non seulement du film, mais de cette période, car cela enlève effectivement à la valeur historique du film. Il en aurait fait un ami d'un fils de pêcheur ou un jeune qui travaille sur un bateau de pêche que c'eut été plausible sans rien enlever à l'histoire. C'eut été encore mieux s'il avait pu vérifier quelques éléments factuels auprès de Bernard Lortie lui-même, mais probablement que ce ne fut pas possible. Sinon, comment expliquer cette fabulation dans un film qui se veut historique? Surtout que le réalisateur nous a dit, avant la projection du film au FFM, toute l'importance de se réapproprier notre histoire.


Que le chanteur sur les quais, « Docteur », soit un amalgame de Plume Latraverse et de quelques chansonniers du temps n'est pas trop grave, car il n'en porte pas le nom réel et représente plus un genre qu'une entité historique. De plus, l'histoire ne repose pas sur ce personnage. Mais, tel n'est pas le cas pour Paul Rose, Jacques Rose, Francis Simard et Bernard Lortie qui sont des personnages historiques réels. Dans leur cas, il est beaucoup plus grave de les trafiquer, même si on peut les romancer un peu pour le bien du scénario. Mais, il y a là une ligne qui ne devrait pas être franchie pour des raisons qui me paraissent évidentes.


2. « L’éducation populaire, c’est l’éducation hors du cadre scolaire, qui s’inscrit dans un mouvement qui veut donner des outils aux citoyens afin qu’ils puissent impulser des changements sociaux. » (Véronique Chagnon, D’individu à citoyen:

s’éduquer pour pouvoir agir, in kaléidoscope, vol.1 - N°1 - printemps 2013, p. 28)


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Cellule_de_financement_Chénier


http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Rose


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Rose_(Québec)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Simard


http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lortie


www.ledevoir.com/politique/quebec/297511/perce-et-le-flq


Faire du cinéma en Gaspésie, le site d'Alexandra Guité :

http://cinemagaspesie.blogspot.ca/search/label/Percé


Têtes fortes, un documentaire de 52 minutes (en développement) d'Alexandra Guité : www.alefilms.com/site/realisations/tetes-fortes/


Pascal Alain – Historien, Percé et le FLQ, in Le Devoir, 6 octobre 2010 : www.ledevoir.com/politique/quebec/297511/perce-et-le-flq



LE WEEKEND


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2012, Couleur, Royaume-Uni, France, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)


Équipe de production


Réalisation : Christopher Granier-Deferre

Scénarisation : Geoffrey Gunn

Direction photo : Will Humphris

Montage : Anna Dick

Interprètes : Jamie Parker, Pierre Perrier, Kirsty Oswald, Didier Vinson, Bernard Blancan

Musique : Nik Ammar

Synopsis


Trish, 17 ans, se prépare à passer le weekend avec son amant et professeur d'histoire, Mike, 34 ans. Le couple arrive dans une petite maison idyllique à la campagne. Mais...

Réalisateur


Diplômé en littérature anglaise et en art dramatique, Christopher Granier-Deferre a déjà une vingtaine d'années d'expérience dans le domaine du cinéma et de la télévision, en grande partie dans la production. Comme réalisateur, on lui doit Beast (2011) et Two Minutes (2011), tous les deux primés. LE WEEKEND est son premier long métrage de fiction.

Projections


25 et 26 aout, plus 1er septembre 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


L'amour, s'il pose problème à notre vie, on peut toujours s'en défaire! Mais, l'appât du gain peut faire changer les personnalités; nos priorités et nos valeurs! Bref, on est dans le drame cynique ou la comédie noire!


Hyperlien


www.thelittlefilmcompany.com/Details.aspx?projectId=b55fdb18-1e64-e211-924c-d4ae527c3b65




82 DAGEN IN APRIL / 82 JOURS EN AVRIL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2012, Couleur, Belgique, Compétition mondiale des premières oeuvres


Équipe de production


Réalisation : Bart Van den Bempt

Scénarisation : Bart Van den Bempt

Direction photo : Rik Zang

Montage : Dieter Diependaele

Interprètes : Marc Peeters, Karen Vanparys


Synopsis


Herman et Marie, la cinquantaine, arrivent à Istanbul pour récupérer les effets personnels de leur fils, récemment décédé, et entreprennent de suivre ses traces à travers la Turquie.

Réalisateur


Bart Van den Bempt, d'abord psychologue, se tourne vers le cinéma. Assistant réalisateur et producteur, il s'associe à la maison de production Roses Are Blue in 1998 et commence à réaliser des films publicitaires. Sept ans plus tard, il redevient cinéaste indépendant et signe quelques scénarios. Ses courts métrages: De Zonnegod (1991), Viva (1992), Republiek (1993), 15' Metromania (2000).


Projections


25, 26 et 27 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Herman et Marie trouvent une façon de renouer avec leur fils et de faire leur deuil : suivre son itinéraire en Turquie où il est décédé. Un film dans la symbolique, ce qui se traduit au plan artistique par certaines images hors focus parce que la vie est parfois floue elle aussi : rien n'est tracé, mais on rencontre quelques personnes et suivons quelques pistes comme si elles nous étaient destinées. Que cherchait et qu'a trouvé leur fils? Voilà ce après quoi ils sont partis dans ce périple qui ne sera pas nécessairement facile.


Ce flou artistique illustre aussi un flou politicoculturel qui existe entre la Turquie et l'Europe, car ce pays est à cheval entre les cultures moyen-orientales et européennes. À la fois dépaysé et un peu comme chez soi. Ce voyage est donc intéressant pour le spectateur le moindrement curieux de ces différences.


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=xNjz8kECrYg



CAMILLE CLAUDEL 1915


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2012, Couleur, France, Hors concours

Langue d'origine : français

Langue des sous-titres : anglais

Équipe de production


Réalisation : Bruno Dumont

Scénarisation : Bruno Dumont

Direction photo : Guillaume Deffontaines

Montage : Bruno Dumont, Basile Belkhiri

Interprètes : Juliette Binoche, Jean-Luc Vincent, Robert Leroy, Emmanuel Kauffman, Marion Keller, Armelle Leroy-Rolland

Synopsis


Hiver 1915. Une chronique de la vie recluse de Camille Claudel, internée par sa famille dans un asile du sud de la France.

Réalisateur


Né à Bailleul (France) en 1958, Bruno Dumont réalise depuis 1986 une quarantaine de courts métrages documentaires, films publicitaires et institutionnels. En 1993, il signe Paris (Paris), puis rédige des scénarios de la télésérie Arthur et les fusées avant de mettre en scène un autre court métrage, Marie et Freddy (1994). Suivront: LA VIE DE JÉSUS (1997), L'HUMANITÉ (1999, Grand Prix spécial du jury au Festival de Cannes), tous les deux présentés au Festival des films du monde de Montréal, FLANDRES (2006), HADEWIJCH (2009) et HORS SATAN (2011).

Projections


28 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Un film dur, car Camille Claudel est internée par sa famille depuis des années. Pourquoi? Parce qu'elle souffrait de maladie mentale ou parce que, même femme, elle s'affirmait dans un milieu d'hommes? La question semble d'ailleurs se poser quand on lit quelque peu sur le sujet. Le film n'en parle pas – il est même avare de mots – mais il montre son frère Paul, écrivain connu, beaucoup plus perdu qu'elle! Cependant, comme il est perdu dans la religion, il n'est pas fou : c'est un mystique! Tout est dans l'interprétation ou la « trafiquation » du sens!


Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Claudel


http://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Claudel_1915



TANTA AGUA / TANT D'EAU


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Mexique, Uruguay, Allemagne, Pays-Bas, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)

Langue d'origine : espagnol

Langue des sous-titres : anglais



Équipe de production


Réalisation : Ana Guevara, Leticia Jorge

Scénarisation : Ana Guevara, Leticia Jorge

Direction photo : Maria José Secco

Montage : Ana Guevara, Leticia Jorge, Yibran Asuad

Interprètes : Néstor Guzzini, Malú Chouza, Joaquín Castiglioni, Sofia Azambuya, Pedro Duarte, Andrés Zunini, Romina Rocca

Musique : Maximiliano Angelieri

Synopsis


Divorcé et père de deux enfants, Lucia, 14 ans, et Federico, 10 ans, Alberto passe les vacances avec eux. En bon père de famille, il est frustré de ne pas les voir plus souvent. Pour l'occasion, il a loué un studio-cabine dans un petit endroit de villégiature avec piscine. Mais rien ne se passe comme prévu. Il pleut des cordes, les enfants s'ennuient sans la télévision et la piscine est fermée à cause des risques de la météo. Plus Alberto propose des idées, plus les enfants ont honte et s'éloignent de leur père. Quoi faire alors pour passer de bonnes vacances?

Réalisateurs


Née à Montevideo (Uruguay) en 1980, Ana Guevara fait des études en narration visuelle. On lui doit: El cuarto del fondo (2007), Corredores de verano (2009).


Née à Montevideo en 1981, Leticia Jorge étudie la science des médias et signe Deci que no estoy (2004). Elle a également coréalisé les deux courts métrages de Guevara. TANT D'EAU est leur premier long métrage de fiction.


Projections


28, 29 et 30 aout 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Je n'ai pas grand-chose à dire de ce film, mais il était plaisant et nous plonge dans la psychosociologie du père pourvoyeur qui doit refaire le lien avec ses enfants qu'il ne voit pas assez souvent pour cause de divorce. Ce sont presque des étrangers. Ces jours de pluie ne sont donc pas une bénédiction, car ils seront souvent obligés d'être ensemble dans un chalet sans grandes commodités ni télé! Mais, en même temps, quoi de mieux que la proximité pour se rapprocher et mieux se connaitre. Intéressant finalement, car ce film va à l'essentiel pour ne pas dire l'essence humaine : le lien!


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=EYDqOOoSmLY



VIAGGIO SOLA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Italie, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)

Langue d'origine : italien

Langue des sous-titres : anglais

Équipe de production


Réalisation : Maria Sole Tognazzi

Scénarisation : Ivan Cotroneo, Francesca Marciano, Maria Sole Tognazzi

Direction photo : Arnaldo Catinari

Montage : Walter Fasano

Interprètes : Margherita Buy, Stefano Acorsi, Fabrizia Sacchi, Gian Marco Tognazzi, Alessia Barela, Leysley Manville

Musique : Gabriele Roberto

Synopsis


Irene vient d'avoir 40 ans et n'a ni mari, ni enfants. Elle occupe un poste que tout le monde rêve d'avoir.

Réalisateur


Née à Rome (Italie) en 1971, après un début dans le métier comme assistante à la réalisation, Maria Sole Tognazzi signe des vidéoclips et des courts métrages, pour ensuite se lancer dans le long métrage avec PAST PERFECT (2002). Ses autres films: It Doesn't End Here (1997), I Was There Too (1999), THE MAN WHO LOVES (2008) et PORTRAIT OF MY FATHER (2010).

Projections


27, 30 aout et 1er septembre 2013



Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Je me rappelle être allé voir ce film et l'avoir trouvé plaisant. Cependant, je ne me suis mis aucune note. Parfois, dans un festival, ça fait du bien un film juste pour le plaisir d'être spectateur. Ce fut celui-là cette année!


Hyperlien


www.youtube.com/watch?v=3vRxaL7PJV4



JUDAS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2013, Couleur, Japon, Regards sur les cinémas du monde (longs métrages)

Langue d'origine : japonais

Langue des sous-titres : anglais

Équipe de production


Réalisation : Izumi Ohtomi

Scénarisation : Izumi Ohtomi. D'après/Based on: Judas. De/By: Kurumi Tachibana

Direction photo : Natsuyo Nakamura

Montage : Masaki Murayama

Interprètes : Ayame Mizusaki, Sho Aoyagi, Kenji Mizuhashi, Yusei Tajima, Nora

Musique : Masataka Kitaura

Synopsis


Erika, étudiante au lycée, voit sa vie chamboulée lorsque son petit ami la trahit, lui laissant le cœur gros. La jeune fille rompt avec son passé et commence à ne plus croire en rien. Sur un coup de tête, elle décide de travailler à plein temps au cabaret Elleseine, un club d'entraineuses. Pour combler le vide de son existence, elle réfléchit sérieusement à l'idée de devenir la reine de la nuit au célèbre Kabuchiko, le quartier de divertissement le plus chaud de Tokyo, avec ses lieux de prostitution, ses clubs de strip-tease et ses hôtels de passe.

Réalisateur


Né en 1979, Izumi Ohtomi est diplômée de la St. Cloud University au Minnesota.

Elle se joint à Tristone Entertainment où elle assiste dans la réalisation du planning et de la scénarisation et participe à des productions telles que CLOSE ZERO (2007) en tant qu'assistante à la réalisation. JUDAS est son premier long métrage de fiction.

Projections


30 aout et 1er septembre 2013


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-19)


Plongée dans le Japon de la marge. Non pas une marginalité de jeunes rockeurs ou drogués, mais celle de l'économie parallèle : le travail d’hôtesse de club; de nouveaux riches, parfois par des moyens pas très orthodoxes; et des désirs que permet de combler l'argent, cela bien à l'abri dans des clubs conçus pour cette classe de gens. Des jeunes, dans la rue, seraient arrêtés pour moins que ce qui se passe dans ces clubs. Mais, ça ne veut pas dire que ces nouveaux riches sont toujours à l'abri, car les brigades économiques peuvent les avoir à l’œil. C'est donc dans ce monde que nous amène Erika qui a l'ambition de devenir la fille numéro un de ce milieu, où son rôle d’hôtesse consiste à faire dépenser le client le plus possible. Mais, à quel prix de sa personne? Donc, bienvenu dans un coin sombre de ce monde parallèle avec Judas : celui des hôtesses!



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