Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 15 . 9, du 2013-09-27 au 2013-10-31.

Spécial Festival du Nouveau Cinéma 2013.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Le pourcentage de la futilité!

Religion et charte des valeurs!

Crise du budget aux États-Unis

Transport en commun


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


La fin du cinéma?

Pourquoi les pauvres votent à droite

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


Dedans Dehors (théâtre)

Ce corps qui parle et qui courtise (Espace libre) in « six acts » (Festival du nouveau cinéma)

Massicotte : notre jugement!

Splendore a Venezia

Le murmure du coquelicot au TNM


Les festivals!


- Vu au Festival du nouveau cinéma / 2013




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique



Nos éditos!



Le pourcentage de la futilité!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 9, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-10-31)


La question du pourcentage en cas d'un référendum sur la souveraineté du Québec revient encore une fois dans l'actualité. 50% + 1, 60% ou 66%? Futilités, car il y a eu un précédent : Terre-Neuve est devenue une province canadienne avec 52% du vote pour le oui! (1) Voilà, on ne peut demander plus pour sortir que pour entrer. On peut même se demander si le Canada aurait accepté moins! Avouez que ça change le débat.


Mais, il n'en est pas moins futile. Les tenants de la souveraineté la veulent, car ils sont tannés de la centralisation. N'est-on pas assez grands pour décider? Mais, que nous dit le gouvernement souverainiste de Mme Marois : les villes ne sont pas assez grandes pour décider de ce qui est bon pour elles! (2) Qu'on ne me dise pas que c'est à cause de la corruption dans les villes, car rien n'exclut qu'elle n'existe pas à d'autres niveaux de gouvernements. Sinon, comment explique que le 9 décembre soit la journée internationale de lutte contre la corruption décrétée par les Nations-Unies? (3) Puis, l'absence de certains pouvoirs aux villes pourrait expliquer une part de leur vulnérabilité, ce qui rend en partie les niveaux supérieurs de gouvernements responsables de ce qui s'y passe, ne serait-ce que par omission! En effet, les villes n'ont-elles pas reçu davantage de responsabilités sans avoir vu leur fiscalité être modernisée en retour? Au contraire, elles ont même dû encaisser les coupes de fonds publics et de service venant des niveaux supérieurs de gouvernement, les obligeant à faire plus avec moins, donc à délocaliser des fonctions vers le privé avec toutes les conséquences que l'on connait aujourd'hui. Facile ensuite pour les niveaux supérieurs de gouvernement de dire que « ce n'est pas nous », mais ce sont quand même eux qui ont pris certaines décisions fiscales à courte vue pour lesquelles on paye maintenant. Alors, si on se sépare, on n'aura pas plus de pouvoirs, mais certainement plus de centralisation, tous les pouvoirs fédéraux étant rapatriés à Québec. Bref, c'est ce que j'appelle un marché de dupe.


Au moins, avec la séparation des pouvoirs entre Québec et Ottawa il reste un espace de liberté aux citoyens mêmes si ce n'est pas parfait; loin de là même! Il faudrait par contre moderniser cette constitution qui nous vient d'un temps où la plupart des choses qui nous sont familières aujourd'hui n'étaient même pas imaginables à l'époque où elle fut écrite! La première serait d'enfin reconnaitre les villes comme un des acteurs constitutionnels avec le Fédéral et les provinces. Mais, ce serait beaucoup demander à une population plus attachée au rêve qu'à la réalité du pays, quel qu'il soit d'ailleurs! En ce sens les Canadiens et les Québécois sont plus près les uns des autres qu'ils ne le pensent, car leur pays est-il vraiment celui qu'ils défendent ou une illusion dont ils s’accommodent pour ne pas avoir à penser les changements dont le pays réel aurait besoin? N'oublions pas qu'une large part de notre économie est toujours basée sur ce qu'elle était au temps des colonies, soit l'exportation de matières premières pour être transformées ailleurs avec plus-value pour les autres! Par temps de forte demande, on a l'illusion que ça va bien, mais l'on dépend davantage de décisions extérieures que de nos propres décisions en cette matière! Ça n'allume pas de petites cloches à nos politiciens et mes concitoyens? Je trouve cela bien triste.


Alors, avant de parler des pourcentages d'un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec, il y aurait des questions beaucoup plus urgentes à régler! Voilà qui est dit.



Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Terre-Neuve

www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/referendum



2. « Une fois de plus, Québec fait preuve d’une attitude cavalière à l’égard de la métropole, estiment les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal. Denis Coderre, Richard Bergeron, Marcel Côté et Mélanie Joly s’entendent pour condamner le projet de règlement du gouvernement qui lui permettra de réaliser des travaux autoroutiers sur le territoire montréalais sans tenir compte des objections de la Ville en matière d’environnement. » (Jeanne Corriveau, Un nouvel affront de Québec envers la métropole, in Le Devoir, 26 octobre 2013 : www.ledevoir.com/politique/montreal/391043/un-nouvel-affront-de-quebec-envers-la-metropole)


3. www.un.org/fr/events/anticorruptionday/




Religion et charte des valeurs!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 9, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-10-29)


Je me fous de la religion et de ses symboles si et seulement si ils ne sont pas en contradiction avec l'emploi occupé. Ainsi, une chauffeuse d'autobus avec un voile ou un chauffeur avec une kippa, ça ne me dérange pas si ça ne nuit pas à leur vision. Une enseignante avec le voile, ça ne me dérange pas non plus à condition que sa religion n'interfère pas avec son enseignement, par exemple de discréditer la théorie de l'évolution! (1) Mais, en fait, cette question serait encore plus préoccupante s'il s'agissait d'un enseignant chrétien fondamentaliste, car aucun signe extérieur ne nous alerterait d'un tel risque alors qu'il existerait! C'est qu'il faut savoir séparer ses croyances de ses taches, surtout en éducation où l'on peut marquer des esprits plus malléables. Bref, il faut toujours être conscient que toutes croyances sont une croyance et non la vérité, même celle que l'on croit le plus sincèrement du monde!


Comme on ne peut rien contre les croyances personnelles, avant même de voter pour une charte des valeurs qui nous divise davantage qu'elle ne nous protège, il faudrait plutôt défendre la science contre les utopies et l'obscurantisme en la protégeant dans les Chartes des droits et libertés que ce soit celle du Québec, du Canada ou de l'ONU. Rien de moins. Voilà tout ce que j'ai à dire sur ce sujet.


Note


1. « L'acceptation de la théorie de l'évolution varie largement dans le monde musulman, ce qui démontre que les idées stéréotypées sur l'islam et l'évolution sont fausses, a déclaré Salman Hameed, Directeur du Centre for the Study of Science in Muslim Societies (SSiMS) à l'Hampshire College, aux États-Unis. » (T. V. Padma, 29/06/11, La réponse du monde musulman à la théorie de l'évolution est complexe, in scidev.net : www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/sante/actualites/la-r-ponse-du-monde-musulman-la-th-orie-de-l-volution-est-complexe.html)






Crise du budget aux États-Unis


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 9, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2013-10-02)



Lundi, le vote du budget n'est pas passé au Congrès, conséquence d'une chicane entre les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, et les démocrates, majoritaires au Sénat! Crise idéologique surtout, car les républicains, et particulièrement leur aile radicale du Tea Party, en ont contre l'« Obamacare »! Et ce n'est pas un hasard que ça se passe maintenant, car :


« À partir de mardi [1er octobre], des millions d'Américains démunis d'assurance maladie vont pouvoir s'inscrire sur l'internet pour bénéficier d'une assurance subventionnée à partir de janvier 2014. » (1)


En fait, le Tea Party (2) et les libertariens (3) en ont contre les dépenses gouvernementales et le soutien que l'État peut apporter à ses citoyens. Ce qu'ils veulent, ce sont des dépenses minimales pour réduire les impôts. Mais, individuellement, on ne peut s'offrir les mêmes services que collectivement, même en payant moins d’impôt, sauf pour la franche des mieux nantis! C'est ce que les États-Uniens vont découvrir avec cette crise. Que grand bien leur fasse!


Nous aussi, au Québec, il faut cesser de croire que l'enrichissement des uns profitera aux autres par « dégoulinage » ou effet de cascade, comme je l'ai souvent entendu de gens se réclamant de la gauche pour justifier des subventions et des avantages indus aux grandes entreprises! C'est faux nous dit une étude :


« Les revenus du 1% des mieux nantis ont augmenté de 86% en 30 ans contre 12% pour les 99% restants. » (4)


D'ailleurs, suffit de suivre les travaux de la commission Charbonneau pour voir que les fruits de la surfacturation ne sont pas allés dans la poche d'organismes de bienfaisances ni dans des produits d'une plus grande qualité pour le profit des citoyens! Elles n'ont servir qu'à enrichir des partis politiques et des individus en position de pouvoir. Le citoyen n'en a tout simplement pas eu pour son argent.



En fait, c'est une remise en question totale du système qu'il faudrait faire, incluant de donner plus de place à des modes de gestion et d'entrepreneuriat alternatifs, tels que les modes coopératifs et d'économie sociale par exemple, pour mettre fin au monopole du modèle privé/public qui domine actuellement la scène politico-économique! Mais, c'est tout un changement culturel à faire et je ne crois pas que les citoyens y soient prêts si on ne commence pas par l'éducation pour y arriver un jour! Ça voudrait dire d'investir immédiatement dans l'éducation populaire et à l'économie alternative par exemple. Mais, quel grand parti a cela dans son programme électoral en Amérique? Je pose la question, car je ne crois pas qu'il y en ait.


Notes


1. IVAN COURONNE, 30 septembre 2013 à 17h25 / mis à jour le 01 octobre 2013, Agence France-Presse - Washington, DC, « Premier jour de paralysie pour l'État fédéral américain », in lapresse.ca : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201309/30/01-4694906-premier-jour-de-paralysie-pour-letat-federal-americain.php


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tea_Party_(mouvement_politique)


3. Sur les libertariens, voir :

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme

- http://en.wikipedia.org/wiki/Libertarianism

- Jason Keays - Étudiant à la maîtrise en science politique à l'UQAM Une journée dans la vie d'un libertarien, in Le Devoir, 12 mars 2011 :

www.ledevoir.com/politique/quebec/318600/une-journee-dans-la-vie-d-un-libertarien

- Libertarian Party / Maximum Freedom, Minimum Government : www.lp.org


4. Éric Desrosiers, Étude de l’IRIS - Le Québec traite bien ses riches, in Le Devoir 2 octobre 2013 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/388903/le-quebec-traite-bien-ses-riches



Transport en commun


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 15 no 9, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2013-10-02)


À Montréal, la question du transport en commun est un enjeu important de la campagne électorale : tramway, davantage d'autobus et plus de voies réservées! Il est sûr qu'un tram a certains avantages environnementaux, mais à quel cout? Puis, avec l'évolution et les changements sociostructurels des villes dans le temps, la voie de tramway d’aujourd’hui sera-t-elle celle de demain si elle n'est pas bien localisée? Ce sont là des questions importantes à régler avant d'investir dans un tel équipement, car ça ne se déplace plus une fois fait! Si on investit dans un tramway, il faut d'abord que ce soit bien pensé et, surtout, bien situé.


C'est pour cela qu'il faut aussi regarder des solutions alternatives entre le tram et l'autobus traditionnel. Si le trolleybus ne semble pas très envisageable, vu les fils, des autobus hybrides ou électriques sont une solution envisageable, car beaucoup plus flexibles pour Montréal, surtout avec l'hiver.


Par contre, pour le transport interurbain, où l'on a abandonné le train, le tramway pourrait être une solution de rechange. Ainsi, sur la Rive-Sud, pourrait-on avoir des lignes de tramway à la place d'un accroissement de la capacité routière des autoroutes? Car, oui, il faut penser à Montréal, mais il faut aussi être conscient que Montréal est un point de chute de beaucoup d'arrivées et de départs. Ne pas en tenir compte c'est une forme d'inconscience, car l'ile est le cœur d'une grande région qui va beaucoup plus loin que ses frontières naturelles! Mais, accepter un flot grandissant d'automobiles et de camions qui viennent de plus en plus loin est aussi une difficulté grandissante, car la ville n'est pas extensible comme le sont les villes continentales qui peuvent intégrer leurs voisines à mesure de leur développement. C'est qu'on ne peut paver le fleuve! À la limite, on pourrait intégrer Laval et faire de la Rivière-des-Prairies notre Seine, avec des ponts et les deux rives. Mais, notre capacité d'extension est quand même limitée. Il faut donc pouvoir faire plus avec ce que l'on a et cela passe nécessairement par des alternatives au transport par automobile. On n'a pas le choix. Les citoyens de Montréal et de sa grande région doivent en être conscient ainsi que leurs représentants non seulement municipaux, mais des niveaux supérieurs de gouvernement. Voilà ce qu'il faut dire et avoir le courage de faire. Quant au cout collectif du transport en commun, est-on si perdant si on met dans l'équation ce qu'on envoie à l'étranger pour l'achat d'essence et d'automobiles alors que nous avons des fleurons du transport collectif comme Bombardier (www.bombardier.com) et Nova Bus (www.novabus.com) sur notre territoire? Poser la question, c'est un peu y répondre.

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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture



AVIS (révisé le 2013-06-16)



Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


On ne fait pas dans la critique, mais dans le commentaire, car, par ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Nouveaux livres reçus


Reçu le 2013-10-22 : André Gaudreault, Philippe Marion, 2013, La fin du cinéma? Un média en crise à l'ère du numérique, Paris : Armand Colin, Collection Cinéma / Arts visuels, Brochée - 280 p. ISBN: 9782200287320

www.armand-colin.com/livre/477551/la-fin-du-cinema.php



Submergé par la déferlante du numérique, qui brouille radicalement les frontières entre les médias (cinéma, télévision, BD, Internet, téléphonie, etc.), le cinéma serait en train de mourir : la chaleur du photochimique a cédé le terrain à la froideur du pixel et le hors-film a commencé à envahir, avec ses transmissions par satellite, les salles dévolues au septième art. Pourtant le cinéma est partout : il s’inscrit sur de nouveaux supports et s’affiche sur de nouveaux écrans. On peut néanmoins se demander si un film en DVD vu sur écran vidéo, c’est encore du cinéma, et si les images encodées du compositing numérique et de la motion capture relèvent toujours du cinématographique.

En s’appuyant sur leur hypothèse de la « double naissance des médias », les auteurs interrogent les soubresauts identitaires que le cinéma traverse aujourd’hui et proposent des clefs pour comprendre l’impact du numérique sur l’univers médiatique actuel. Serions-nous en train d’assister à une troisième naissance du cinéma ?


André GAUDREAULT est professeur titulaire au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, où il dirige depuis 1992 le GRAFICS. Directeur de la revue Cinémas depuis 1999, il est aussi cofondateur, avec Denis Héroux, de l’Observatoire du cinéma au Québec. Il a reçu en 2013 un prestigieux Guggenheim Fellowship qui lui permettra de poursuivre ses recherches sur l’impact de la révolution numérique sur l’identité du cinéma.


Philippe MARION est professeur à l’Université catholique de Louvain. Il mène ses recherches dans les secteurs de la narratologie médiatique et de l’analyse comparée des médias et des discours médiatiques. Membre fondateur de l’Observatoire du récit médiatique (ORM) et de l’École de journalisme de Louvain (EJL), ses publications internationales portent sur l’étude des récits en images, sur la compréhension de la culture et des genres médiatiques contemporains, ainsi que sur la généalogie des médias.


Le livre d’André Gaudreault et de Philippe Marion est accompagné d’un supplément électronique – www.finducinema.com – destiné au lecteur désireux d’en savoir plus, qui y trouvera des précisions, des développements, des références bibliographiques et d’autres informations supplémentaires, agrémentées d’hyperliens, d’images et de vidéos. Ce complément d’information, à défaut d’avoir pu être intégré à l’ouvrage en format papier, est ainsi présenté sur un support qui permet d’en faire un usage optimal. Conçu à l’origine pour faciliter le prolongement de la lecture de l’ouvrage sur un site adapté aux divers appareils mobiles, le supplément électronique est par ailleurs accessible à tout internaute qui souhaiterait en consulter le contenu très varié et en constante évolution.



Reçu le 2013-10-07 : Frank, Thomas, 2013, Pourquoi les pauvres votent à droite, France : Agone, 448 pages. ISBN : 9782748901825


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Livres : www.societascriticus.com


Préface de Serge Halimi « Résonances françaises »


À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus déshérités qu’eux. C’est alors que la question de l’insécurité resurgit. Elle va embourgeoiser l’identité de la gauche, perçue comme laxiste, efféminée, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».


Cette métamorphose s’accomplit à mesure que l’inflation resurgit, que les usines ferment et que l’« élite », jadis associée aux grandes familles de l’industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » friande d’innovations sociales, sexuelles et raciales.


Les médias conservateurs n’ont plus qu’à se déchaîner contre une oligarchie radical-chic protégée d’une insécurité qu’elle conteste avec l’insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n’est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, ­d’intellectuels jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ?

« Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.


Extrait de la préface de Serge Halimi


Thomas Frank écrit régulièrement pour "Le Monde diplomatique" et "Harper’s" des articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine. Auteur d’une demi-douzaine ­d’ouvrage, il a publié en français "Le Marché de droit divin" (Agone, coll. «Contre-feux», 2003).


http://atheles.org/agone/elements/pourquoilespauvresvotentadroite/index.html



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)



Dedans Dehors (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Une production de Produit Intérieur Brut Théâtre, présentée du 23 au 26 octobre 2013, 20h. Plus une matinée le samedi 26 octobre à 14h.


À l’Espace La Risée, 1258, rue Bélanger Est, Montréal. Billetterie: 438.383.4705.


Une introspection intime et sociale en trois générations de femmes


Montréal, le 1er octobre 2013 – Pour sa première création, inscrite dans la 10e saison de Carte Prem1ères et présentée du 23 au 26 octobre à La Risée, Produit Intérieur Brut Théâtre investira autant la peinture sociale que le portrait intimiste. Pour écrire sa première pièce, la comédienne Geneviève Tessier-De L’Étoile est allée puiser dans sa mythologie familiale, mais aussi dans une vingtaine d’entrevues réalisées auprès d’hommes et de femmes de tous âges, à qui elle demandait, en substance, si c’était chose aisée de refuser ou d’accepter d’entrer dans le moule, d’être en dedans ou en dehors de la boite. Entre conformisme, féminisme, humanisme, romantisme et autres « ismes », Dedans Dehors navigue entre l’introspection et l’extraversion de l’âme humaine.


Être soi, donc, mais aussi être avec l’autre. Pour transcender leurs étiquettes, Marina la trop tout, Fabie l’ingrate, Guillaume l’hyperactif, Samuel le maudit Français, Sophie la volage, Véronique le garçon manqué – et toutes les autres figures lumineuses qui gravitent autour d’eux – cherchent la voie pour se dire, pour contrecarrer « la difficulté d’entrer en communication authentique ». Mais quel est le prix à payer pour s’affirmer (au) dehors? Dans une suite de tableaux teintés de douce confrontation et d’autodérision, ces personnages forment une mosaïque d’émancipation personnelle et collective.


Produit Intérieur Brut Théâtre carbure à l’essence de l’être dans l’inépuisable diversité humaine et demande simplement, si l’on tient tant à tout calculer, pourquoi on ne parle pas plus souvent d’indice de bonheur. Dedans Dehors, une création où fond et forme questionnent la norme.


DEDANS DEHORS, un texte de Geneviève Tessier-De L’Étoile.

Mise en scène : Geneviève Tessier-De L’Étoile, en collaboration avec les comédiens.

Avec Laurence A. Perrault, Amélie Bélanger, Guillaume Jalbert, Jérôme Mouflin et Geneviève Tessier-De L’Étoile.

Décor, costumes, éclairages et régie : Maïtée Lafontaine-Guilbert.

Conseillère à la direction d’acteurs : Danielle Fichaud.

Graphisme : Martine Langis.


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-24)


Cette pièce à multiples personnages féminins et masculins nous trace un portrait de l'évolution de la femme sur trois générations et de ses conséquences sur l'homme, qui a dû s'ajuster et évoluer! Pourquoi être un homme au foyer ne serait-elle pas une émancipation? Mais, difficile encore pour plusieurs hommes de l'accepter comme on le voit dans cette pièce. Et pourtant, cela peut permettre de créer.


C'est une pièce sur l'évolution vers l'égalité. Mais, est-on vraiment devenu égal?


Quand la soudeuse a frappé sa contremaitresse parce qu'elle l'avait toujours sur le dos, on lui a dit que ce n'était pas normal pour une femme de réagir ainsi. Trop masculin! Est-ce dire que les femmes sont non violentes de nature? Non, mais on s'attend davantage à de la violence psychologique que physique de leur part. Celle qui sort de ce « pattern » est vue de travers. Pourtant, elle est dans un emploi « d'homme », alors pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'agir comme tel? Le patron reconnait pourtant qu'il n'aurait peut-être pas congédié un homme pour la même raison. Suspendu peut-être!


Alors, l'égalité ou l'équité, est-ce vraiment pareil? La question se pose au sortir de cette pièce. Mais, une chose est sure : il y a eu évolution. Cependant, il y a toujours la difficulté du regard de l'autre : que vont-ils penser? Cette difficulté était vraie du temps de nos grand-mères et l'est encore aujourd'hui, notamment chez les jeunes. En ce sens on revisite un pan de notre histoire de façon très vivante et actuelle. Une pièce intéressante, mais qui n'est pas à l'affiche assez longtemps. Avec des réflexions parfois très terre à terre comme celle-ci en réponse à un sondage téléphonique : « Si je veux le nucléaire au Canada? Tape Tchernobyl et enfants sur google puis rappelle-moi! » Clac! De quoi interpeler et intéresser la jeunesse. Je souhaite donc une seconde vie à cette pièce dans le marché scolaire. Il y aurait de quoi explorer de ce côté.



Ce corps qui parle et qui courtise (Espace libre) in « six acts » (Festival du nouveau cinéma)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


En lever de rideau : Splendeur et misère d’une courtisane


PRODUCTION : OMNIBUS LE CORPS DU THÉÂTRE

MAÎTRISE D'OEUVRE : JEAN ASSELIN

INTERPRÉTATION : SYLVIE CHARTRAND


Dans l’intimité de son silence, une femme de trente ans officie la cérémonie du corps… Durant 20 minutes, le corps féminin est sculpté de l’intérieur. Le morceau d’anthologie est inspiré d’une composition musicale d’Yves Daoust basée sur le témoignage authentique d’une courtisane.


www.youtube.com/watch?v=RZxF-ecEuKE


CE CORPS QUI PARLE


PRODUCTION : LE THEATRE DU MOUVEMENT (FRANCE)

TEXTE, MISE EN SCÈNE ET INTERPRÉTATION : YVES MARC


Un one-man-show scientifique, charmant d’intelligence et d’élégance, où la rigueur côtoie l’humour et la poésie, s’adresse à tous ceux qui ont un corps et dont la tête se trouve sur les épaules. Dans son spectacle en forme de conférence, Yves Marc démonte et démontre les gestes usuels du quotidien, toutes ces actions simples qui échappent à la conscience… et qui nous disent combien le corps parle. Yves Marc, s’appuyant sur des données simples de neurosciences ou de techniques de communication, porte un regard amusé quoique scientifique sur notre humanité. Il croque, grâce à son expérience d’acteur gestuel et de metteur en scène quelques portraits savoureux de la comédie humaine.


www.espacelibre.qc.ca/ce-corps-qui-parle

www.youtube.com/watch?v=0OPw2MMu6M4


SIX ACTS (SHESH PEAMIM) de Jonathan Gurfinkel, 2012, V.O. Hébraïque, S.T. Anglais, Israël, 96min, couleur (FNC)


SYNOPSIS : Gili vient d'avoir 17 ans. Elle a récemment changé d'école et elle tente de se faire de nouveaux amis. Elle s'intéresse à Tomer, un garçon séduisant mais réservé. Après quelques rencontres, Gili réalise le peu d'intérêt de Tomer envers elle. La jeune fille tourne son attention vers son meilleur ami, Omri, un fils de riches très entreprenant. Au départ résistante, Gili cède peu à peu aux propositions d'Omri. Leur relation amicale se transforme en exploration sexuelle à laquelle prennent part d'autres garçons. Gili traîne alors la réputation de la fille qui baise avec n'importe qui. Loin de s'en formaliser, elle explore les limites de son nouveau rôle au sein de ce groupe d'amis qui la traite de plus en plus comme une pute.


Jonathan Gurfinkel fait des débuts remarqués avec ce film qui dépeint avec justesse la quête identitaire d'une adolescente marginale. Explorant les thèmes de l'abus et de la vulnérabilité, le récit porte un regard sans concession sur ces jeunes, issus de familles fortunées, qui ne se préoccupent que de leur personne. Parfois cruel, souvent déstabilisant, ce long métrage, présenté aux festivals de films de Tribeca et de San Sebastian, nous rappelle que l'adolescence demeure, pour quiconque, une période trouble. — Stéphane Defoy


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fE2PBzd7hWk#at=19


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-15)


1. Splendeur et misère d'une courtisane et Six acts!


Pourquoi devient-on escorte, car ce n'est pas un métier comme un autre? Nous en avons déjà parlé dans un texte sur La dame aux camélias (1) et dans un autre entourant une pièce à l'Espace libre : Nature morte dans un fossé (2). On y revient.


Il n'y a pas grand-chose à ajouter, sauf qu'ici on est dans la psychologie de l'être : gênée, honte de soi, elle avoue « je restais dans mon coin et je ne déplaçais pas trop d'air. » Une certaine peur des hommes aussi, venant de violence à la maison. Puis, elle découvrira qu'en plaisant aux hommes, elle gagne du pouvoir sur eux et sur ses propres peurs. Ça deviendra alors une thérapie, mais avec un effet contreproductif: la perte de pouvoir sur soi! Une courte pièce par laquelle on entre dans la tête d'une courtisane...


Mais, attention : je n'ai pas dit de la courtisane! Et, il y a une raison. S'il y a des points communs, il n'y a pas homogénéité des histoires. Toutes n'y vont pas pour les mêmes raisons, ce qui fait que toutes ne ressentiront certainement pas les mêmes effets du « métier » sur elles même s'il y aura des convergences, comme la perte de sa propriété. Elle devient publique, en ce sens que la femme loue son corps pour de l'argent. Si elle ne le ressent pas, les autres lui feront sentir, comme dans « La dame aux camélias ».


Quant aux raisons d'y aller, elles peuvent être nombreuses, que ce soit pour de l'argent; pour se sentir désirable et se voir attribuer une valeur; ou par gout du sexe! Mais, attention, même dans des sociétés réputées conservatrices cela existe, notamment avec le mariage temporaire! (3) L'homme s'est préservé des portes de sortie pour son plaisir, même dans la religion! À quoi sert la confesse, sinon à ça, dans les religions chrétiennes? Chez les catholiques, on peut même s'acheter des indulgences (4) à certaines conditions. Mais, sont-elles toujours comprises? (5) C'est là une autre question, mais elles ont au moins le mérite de soulager les consciences!


Même chez les « élus » de Dieu, la sexualité trouve sa place, comme dans Six acts (SHESH PEAMIM), film Israélien de Jonathan Gurfinkel qui rejoint ce « Splendeur et misère d'une courtisane ». C'est que Gili, 17 ans, s'offrira, avec un peu de résistance au début, à Omri et ses amis pour avoir des amis et un plaisir qu'elle ne détestera pas. Elle est dans le « non je le veux! » si je puis dire. (6) Mais, alors qu'elle croit avoir du pouvoir sur eux, elle est cependant vue comme une fille facile, une marchandise!


Cela ira en s'accentuant... au point qu'elle risque de le devenir à ses propres yeux comme elle le devient aux yeux des autres. La scène finale, où le père d'Omri va la reconduire, m'apparait très explicite à ce sujet même si rien ne se passe dans cette séquence. Mais, dans le regard, on sent que la relation marchande a pris le pas sur la relation humaine. Pouvoir et argent sont parfois très près l'un de l'autre et corrupteur des relations humaines! Ce film et « Splendeur et misère d'une courtisane » font plus que de se répondre, ils font partie d'un même corpus universel pour comprendre ce sujet délicat s'il en est, car entre liberté et manipulation; choix et obligation! (7) Rien de moins.


2. Ce corps qui parle


« Ce corps qui parle », c'est la causerie d'un mime! Déjà communicateur en silence, notre mime, Yves Marc, devient éducateur quand il ouvre la bouche. (8) Il nous fait découvrir la théâtralité du mouvement et l'explique avec des référents scientifiques. Il ferait une plaquette de cette causerie qu'elle serait fort intéressante. Mais, avec l'ajout des mouvements et de la mimique, c'est un DVD qui serait à penser, je crois.


Dans cette heure et quelques minutes, on découvre toute la richesse du mouvement et de l'expression corporelle dans la communication. Par la seule expression du visage, on peut changer le sens d'une phrase en en montrant toute l'ironie; ironie qui ne serait pas comprise si on la lisait par exemple! Alors, que dire si on ajoute tout le langage non verbal? Ça ne peut qu'ajouter au sens, car les mots ne disent pas tout. Ce pourrait être le cas d'une phrase comme « j'aime Harper » dans la bouche d'un libéral notoire! L'expression du visage et corporelle est alors primordiale pour la comprendre, comme s'il a le pouce par en bas (thumbs down) pour signifier sa désapprobation par exemple. (9) Cependant, ne passer que cette phrase dans un bulletin de nouvelles à la radio ou la citer en première page d'un journal de droite serait une « mauvaise citation », voire de la désinformation pure et simple, même si elle est bien textuelle! Mais, comme tous ne comprennent pas toujours la gestuelle, surtout qu'elle n'est pas toujours aussi claire qu'un pouce par en bas, ceci explique peut-être pourquoi tant de politiciens se trouvent dans le club des « mal cités »! Une conférence fort intéressante pour toutes personnes qui s'intéressent à la communication au sens large du terme, c'est-à-dire allant des arts à la politique en passant par le journalisme.


Notes


1. Handfield, Michel (commentaires de), « LA DAME AUX CAMÉLIAS », in Societas Criticus, Vol. 8 no 6 (septembre 2006) section Théâtre : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62004


2. Handfield, Michel, Triptyque sur le plus vieux métier du monde! Métier ou mensonge? (Texte autour des films Le plus vieux mensonge du monde et

L'imposture d'Ève Lamont, ainsi que la pièce Nature morte dans un

fossé), in Societas Criticus, Vol. 13 no. 2 (du 2011-01-10 au 2011-02-01) section Essais. Voir http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2015063


3. Certains films en ont parlé, mais je ne me souviens plus des titres, d'où ma connaissance de cette coutume cependant. Le cinéma de fiction, et à plus forte raison le documentaire, est toujours une source d'éducation. On en parle aussi sur internet. Suffit de googler « mariage temporaire », « mariage temporaire + Coran », « Nikah mut‘ah » pour trouver des éléments sur le sujet. Il y a aussi le documentaire de Farah Shaer (aussi écrit Farah Chaer), Wahabtoka Al Muta'h (2012), sur ce sujet : www.youtube.com/watch?v=limIyXVZ_Ys (Bande-annonce).


4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Indulgence_(catholicisme)

5. JEAN MERCIER, Des indulgences par Twitter pendant les JMJ?, in La vie, 22/07/2013 : www.lavie.fr/religion/catholicisme/des-indulgences-par-twitter-pendant-les-jmj-22-07-2013-42692_16.php


6. Il s'agit là d'une forme de vulnérabilité propre à l'adolescence, selon moi, qui ouvre la porte à des dérapages sinon à de la manipulation. Pour avoir de l'attention, des amis ou de l'amour, on est parfois prêt à aller plus loin que l'on veut. On dit non, mais on continue le jeu. Puis, si on aime ce jeu (de la sexualité pour elle tout comme ce pourrait être du vol pour d'autres, comme dans le film « The bling ring »), le glissement peut parfois se poursuivre plus loin. Au point de devenir escorte ou cambrioleur pour quelques-uns par exemple! Je ne suis pas psychologue, mais sociologue, mais l'observation sociale me conduit vers cette piste d'explication.


7. Dois-je expliquer ces mots? Choix et obligation peut-être, car lorsqu'on fait le choix de la prostitution, c'est peut-être un choix. Mais, après, comme il n'est pas facile d'en sortir, ça devient peut-être une obligation pour survivre, car les portes pour sortir de ce milieu sont très rares. Il manque encore de support en ce domaine même si certains organismes en font. Mais, c'est probablement moins que le minimum requis.


8. Yves Marc est codirecteur artistique, avec Claire Heggen, de la compagnie Théâtre du Mouvement : www.theatredumouvement.com/index.php?rub=1&docId=213162. Il a étudié à l’école de Mime Corporel et Dramatique avec Étienne Decroux dont Marcel Marceau fut un des élèves! À souligner que Jean Asselin a aussi adhéré à l’école d’Étienne Decroux où il a assisté le maitre nous dit le site de mime Obnibus : www.mimeomnibus.qc.ca/artistes.html. Pour aller plus loin sur le sujet, voir les hyperliens suivants:


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Mime_corporel_dramatique


- www.mime-corporel.eu/fr/equipe.html


- http://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_Decroux


9. http://en.wikipedia.org/wiki/Thumbs_signal





Massicotte : notre jugement!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com




Commentaires de Michel Handfield (2013-10-10)


François Massicotte au théâtre St-Denis. La première partie est passée comme du beurre dans la poêle! Excellent!


La seconde partie fut aussi intéressante. Et que dire de sa réflexion sur la surconsommation? Tout à fait d'accord avec lui, moi qui n'ai même pas de voiture!


Si on peut le prendre premier degré avec un bon rire gras, on peut aussi le prendre au second degré, avec un sourire teinté d'ironie bien accroché au visage! C'est que s'il fait rire, il sait aussi faire réfléchir. Comme le caricaturiste! D'ailleurs, avez-vous remarqué que le caricaturiste d'un journal est toujours en page éditoriale?


Pour les détails : www.francoismassicotte.com



Splendore a Venezia


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Texte et photos : Michel Handfield (2013-10-09)


À partir du 12 octobre « Splendore a Venezia : Art et musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime » au Musée des Beaux-Arts de Montréal: www.mbam.qc.ca


Jusqu'au 19 janvier 2014.


Présentation officielle :


« Venise est l'écrin d'une extraordinaire créativité. De Titien à Guardi et de Monteverdi à Vivaldi, cette exposition multidisciplinaire et novatrice explore pour la première fois l'interaction entre les arts visuels et la scène musicale vénitienne, avec ses opéras et ses bals resplendissants. Inspirant les plus éminents artistes comme Titien, Bassano, Strozzi, le Tintoret, les Tiepolo, Guardi, Longhi et Canaletto, le mariage de la musique et des beaux-arts a donné naissance à des chefs-d'oeuvre de la peinture. Une exposition initiée et produite par le Musée des beaux-arts de Montréal. » (Tiré du site internet du musée)




Venise et la musique! Il y a des difficultés à monter une telle exposition, mais c'est aussi un sacré défi que d'exposer de la musique! J'ai noté cela lors de la présentation de Nathalie Bondil (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Bondil).


Comme cette toile fait l'affiche, je l'ai photographié! Elle est de Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768), et s'intitule « Le Bucentaure au Môle le jour de l'Ascension » (vers 1745). Elle appartient au Philadelphia Museum of Art/ The William L. Elkins Collection. (1)






L'invention de l'imprimerie musicale date de 1501. Cela a amené une dissémination de la musique chez les musiciens professionnels et dans le public, où l'on a vu apparaitre des musiciens amateurs! C'est ce que je retiens de la présentation de François Filiatrault, le conservateur musical de cette exposition si je puis dire. (Photo : Virginal polygonal datant de 1574 à l'expo Splendore a Vinezia au MBAM.)








Note


1. www.philamuseum.org/collections/permanent/102908.html?mulR=974871298|2




Le murmure du coquelicot au TNM (www.tnm.qc.ca)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Éclatante ouverture de saison au Théâtre du Nouveau Monde avec la première mondiale du Murmure du coquelicot des 7 doigts de la main. En invitant cette compagnie montréalaise de cirque contemporain, réputée à travers le monde, le TNM est fier d’initier la création d’une œuvre qui ajoutera au théâtre une dimension touchant à la poésie de l’acrobatie. Dans ce spectacle un brin surréaliste qui marie le théâtre et le cirque, imaginé par Sébastien Soldevila — qui s’est adjoint la complicité de Michel Vézina au texte et de Shana Carroll à la mise en scène —, Rémy Girard prend la piste d’assaut aux côtés de Pascale Montpetit, avec qui il partage la scène pour la première fois. Les deux acteurs seront entourés de Samuel Tétreault, Raphael Cruz, Danica Gagnon-Plamondon, Émilie Bonnavaud, Suzanne Soler et Mathieu Plaul, six artistes de cirque accomplis qui bruleront littéralement les planches du TNM.


Le rôle de sa vie


Avec son titre inspiré d’un tableau de Monet, Le Murmure du coquelicot évoque pour Raymond Lemieur, figure centrale de la pièce, le souvenir de sa mère absente, l’odeur d’une tisane apaisante, son enfance mélancolique. Comédien d’expérience, il se retrouve en audition pour le projet d’une mystérieuse Madame B.


Invité à se raconter, il se remémore certains moments marquants de son existence et dès lors son imagination s’emballe. Dans son délire, réalité et fiction se confondent. Jusqu’à quel point a-t-il atteint la vérité de son être? Jusqu’où ce malström émotif l’entrainera-t-il?


Si Raymond avait pu répéter et mettre en scène sa propre vie, aurait-elle été un chef-d’œuvre?


Relation fusionnelle


Le Murmure du coquelicot donne lieu à une fusion inédite du théâtre et des arts de la piste, à une rencontre entre comédiens et circassiens. Les athlètes du cœur, chers à Antonin Artaud, côtoieront les poètes du danger pour cette incroyable envolée. Les chorégraphies acrobatiques et la trame dramatique se retrouveront étroitement liées dans ce spectacle théâtral où le cirque devient à la fois métaphore et illustration. L’acrobatie sera le moteur qui permettra d’incarner tantôt les états d’âme, tantôt les êtres qui ont marqué l’imaginaire d’un acteur: les interprètes alimentant par leurs actions physiques la spirale fantasque des fragments de sa vie. Cirque puissance 7 Les 7 doigts de la main comptent désormais parmi les incontournables du cirque contemporain et explorent dans leur répertoire le rapport à l’intimité. Depuis 2002, ils conjuguent succès et innovation: de Loft à Séquence 8, en passant par Traces, La Vie, Projet Fibonacci, Psy, Patinoire et AMuse. Force créatrice collective, la compagnie rayonne grâce au dynamisme de Shana Carroll, Isabelle Chassé, Patrick Léonard, Gypsy Snider, Sébastien Soldevila et Samuel Tétreault. À leur 10e anniversaire en 2012, Les 7 doigts de la main avaient parcouru 25 pays, visité 132 villes et donné environ 3.000 représentations. Neuvième production de la compagnie, Le Murmure du coquelicot partira en tournée, notamment au Québec et en France… le début d’une grande aventure internationale!


Carte blanche spectaculaire


La mise en scène est réalisée conjointement par Sébastien Soldevila et Shana Carroll qui poursuivent, avec ce spectacle, leur féconde collaboration artistique.


Brillante trapéziste, Shana Carroll est reconnue internationalement comme chorégraphe pour des numéros d’acrobatie — dont quatre primés au Festival mondial du cirque de demain — et des spectacles tels Iris du Cirque du Soleil ou la Soirée des Oscars en 2012.


Sébastien Soldevila, l’auteur de la pièce, est aussi un acrobate aux multiples talents: entraineur, solide porteur de main à main et virtuose du diabolo. Le Murmure du coquelicot se fera aussi entendre grâce à la musique de Nans Bortuzzo qui réalisera également les vidéos projetées dans la scénographie d’Olivier Landreville. Avec le savoir-faire et la sensibilité qu’on lui connait, Rémy Girard jouera Raymond Lemieur, tandis que l’incandescente Pascale Montpetit sera sa complice dans le rôle de Madame B. Les deux comédiens évolueront sur scène aux côtés de six artistes de cirque chevronnés: Samuel Tétreault, cofondateur des 7 doigts de la main, Raphael Cruz, Danica Gagnon-Plamondon, Émilie Bonnavaud, complices de longue date du collectif, ainsi que Suzanne Soler et Matias Plaul, deux nouveaux collaborateurs, venus de France et d’Argentine.


Commentaires de Michel Handfield (2013-09-27)


D'abord, je dois dire que je n'ai pas pris de notes, car il est de plus en plus gênant d'allumer son téléphone intelligent pour le faire... même si on tente la discrétion. C'est qu'à l'époque du PALM (1), soit bien avant les téléphones intelligents, il y en avait moins et ça ne dérangeait pas autant. Mais, depuis que tout le monde joue sur son cellulaire, ça semble être devenu plus agaçant de voir un écran s'allumer dans une salle. J’essaie donc de pratiquer l'abstention. Je regrette par contre de ne pas avoir pris de notes, car il y avait des subtilités dans le geste et le texte qui m'eussent été utile de noter. À la place, j'ai pris un temps de recul avant d'écrire, comme un temps d'introspection, car c'est justement l'objet de cette pièce!

Cette pièce est particulière, au croisement de Kafka et de Freud! Un procès de l'inconscient! Même ce qui est enfoui au plus profond de nous est en nous! La distance n'existe pas, car on « se » traine toujours avec Soi! Tout est là, prêt à ressurgir. C'est ce que découvrira Raymond (Rémy Girard) qui se retrouve dans une entrevue pour le rôle de sa vie. Mais, celle qui le questionne, Madame B. (Pascale Montpetit), en connait beaucoup plus qu'il ne le croit sur lui. Serait-ce qu'à l'heure de l'internet et des réseaux sociaux, où tout un chacun s’épanche sur la toile, notre vie n'a plus de secret pour personne? Suffit alors d'un ou deux détails le moindrement intimes pour poser les questions qui font que l'on se dévoilera petit à petit; comme le tricot d'une vie qui se défait en tirant sur le bon fil! Petit à petit, on n'a plus de secrets, l'image que l'on voulait projeter se défaisant et nous dévoilant dans notre plus sensible vulnérabilité. Nu comme un ver, même tout habillé! Ce pourrait être une piste.


Ce pourrait aussi être « Big Brother », car Madame B. fera le procès de sa vie! En ce temps du scandale de la « National Security Agency » (2), pourquoi pas une entrevue factice pour faire peur et mieux nous contrôler par la suite? Quand Kafka lit « 1984 », ça donne 2013 avec le scandale de la NSA révélé par Edward Snowden! (3) Et on semble en plein dedans...


Sauf que...


On a aussi droit à l'enfance et, surtout, aux pirouettes de l'esprit – gracieuseté des acrobates des 7 doigts de la main! Serait-on dans la tête du psychanalysé? On pourrait alors très bien être dans « Les coquelicots » de Monet, avec mère et enfant. (4) Comme Raymond s'y voyait avec sa mère avant qu'elle ne le quitte lui et son père il y a de cela très longtemps, car c'était sa toile préférée, d'où le titre de cette pièce. Pourtant, Raymond est un adulte fait. Un « sénior » même. Mais, dans sa tête, n'attend-il pas toujours le retour de cette mère partie trop tôt? Comme s'il avait refusé de comprendre...


Freud serait-il assis à notre place? Psychanalysons-nous Raymond dont nous voyons toutes les pensées comme une pièce de théâtre qui se joue devant nous? Mais, une chose est sure, nous ne nous jouons pas de Raymond! Et cette pièce est loin de se jouer du spectateur, car elle offre plusieurs degrés de lecture.


Notes


1. http://en.wikipedia.org/wiki/Palm,_Inc.


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Security_Agency


3. Anaïs Lefébure (10/06/2013), Edward Snowden, l’homme qui a révélé le scandale de la NSA, in www.jolpress.com/edward-snowden-etats-unis-scandale-nsa-article-820061.html


4. www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire/commentaire_id/coquelicots-8836.html





Index



Les Festivals!



On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.



Michel Handfield, éditeur-rédacteur!




Vu au Festival du nouveau cinéma / 2013

2013-10-15

- Ce corps qui parle et qui courtise (Espace libre) in « six acts » (Festival du nouveau cinéma)

2013-10-21

- LES RENCONTRES D'APRÈS MINUIT (YOU AND THE NIGHT)

- LES GRANDES ONDES (LONGWAVE)

- ÉRECTION CANADA, L'HISTOIRE DU PARTI RHINOCÉROS DU CANADA DE 1963 À 2013

2013-10-30

Deux films sur l'amour... fou!

1) IN REAL LIFE (DET ANDET LIV)

2) L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT

MAMBO COOL

DIE WELT

ALI BLUE EYES

IN BLOOM

TIP TOP

Conclusion de mon FNC





LES RENCONTRES D'APRÈS MINUIT (YOU AND THE NIGHT) au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Yann Gonzalez / 2013 / V.O. française / S.T. anglais / France / 92min / couleur


SYNOPSIS :


La nuit. Un jeune couple aidé de sa gouvernante travestie organise une orgie. Le ton est grave. Lui n’a plus gout à rien et Elle, en lui offrant cette nuit d’aventure sexuelle collective, tente de raviver la flamme. Elle a convié La Chienne, La Star, l’Adolescent et l’Étalon. Au fur et à mesure que les convives arrivent, ce sont pourtant les mots qui l’emportent d’abord sur la chair. Perturbés par les exigences de La Star, qui veut rester dans le noir, puis par la police, qui rôde étrangement aux alentours, chacun va conter une histoire, son histoire, tissant entre eux des relations inattendues et les éloignant des stéréotypes qu’ils étaient censés incarner. Peut-on jouer avec son corps sans invoquer l’âme? Dans Les Rencontres d’après Minuit, c’est bien le blues de chacun qui nous fait frémir, à l’instar de l’Étalon, dont le sexe envié et désiré de tous a brisé la vocation d’artiste. Ce théâtre lyrique fantasmé par Yann Gonzalez est traversé de paradoxes: drôle et émouvant, cru et infiniment romantique. Un huis clos où l’on voyage dans le temps, où l’on traverse les miroirs. L’esprit de Jean Cocteau est bien présent dans ce premier long métrage au style fulgurant. — Laurence Reymond


En collaboration avec image et nation : www.image-nation.org/2012/


www.youtube.com/watch?v=X23ajLrMKeA



Commentaires de Michel Handfield (2013-10-21)


On pourrait être dans un porno, on est dans un film psychologique! En effet, sous des airs frondeurs, on est finalement d'une certaine pudeur, car chacun se cache derrière son personnage. Mais, les circonstances feront qu'ils devront se dévoiler.

Cependant, se dévoiler est parfois plus exigeant que de se dévêtir!


Où certains attendaient une partouze sexuelle, ils ont découvert un porno de l'âme. Quelques personnes sont d'ailleurs sorties de la salle. J'aurais aimé savoir pourquoi. Une chose est sure : ce film ne va pas où on l'attend, ce qui en accroit l'intérêt pour certains, mais certainement pas pour tous.



LES GRANDES ONDES ( LONGWAVE ) au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Lionel Baier / 2013 / V.O. française, portugaise / S.T. anglais / Suisse, France, Portugal / 85min / couleur


SYNOPSIS:


En avril 1974, les journalistes Julie et Cauvain sont envoyés au Portugal par la Société suisse de radiodiffusion pour réaliser un reportage bidon sur l’aide financière suisse. Devinant assez vite qu’ils se sont fait rouler par De Roulet, leur prétentieux boss, ils décident de demeurer à Lisbonne malgré l’ordre de rentrer à Lausanne. Car après 40 ans de dictature, le pays connait une véritable révolution politique, sociale, culturelle, sexuelle... Avec Bob, le spécialiste de la mise en ondes, et Pelé, un jeune interprète portugais obsédé par Marcel Pagnol, ils sont déterminés à en tirer un document « mémorable », même si la mémoire de l’ex-vedette Cauvain se détériore de façon alarmante. Délicieusement bipolaire, le duo formé par Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz ne manque pas de mordant : Les grandes ondes regorge de dialogues tordants, étonnantes joutes verbales dans lesquelles s’affrontent cette soi-disant féministe et ce has been ultra-sexiste mais néanmoins touchant. Avec autant d’humour que de tendresse, le cinéaste suisse Lionel Baier livre un magnifique long métrage sur la mémoire individuelle et collective, qui, à l’occasion, emprunte des caractéristiques de la comédie musicale ou du « documenteur ». — Marie-Hélène Mello


Avec le soutien du Consulat général de Suisse : www.eda.admin.ch/montreal


www.lesgrandesondes.com


www.youtube.com/watch?v=EIpn8pidzMg


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-21)


1974. La Radio Suisse Romande envoie deux reporters et un technicien faire des reportages sur l'aide suisse au Portugal. Mais, quelle aide? Ils la cherchent pour finalement tomber sur des choses insignifiantes comme le don d'une horloge à une école ou la construction de rues et d'égouts dans un développement résidentiel qui ne fut pas construit! On semblerait dans la caricature si ce n'était que la réalité de l'aide internationale ressemble parfois à cela si l'on se fie à certains reportages entendus ou lus au cours des dernières années.


À chaque grande crise internationale d'ailleurs, on nous parle de l'effet contreproductif d'une partie de l'aide internationale, souvent inappropriée au plan local, mais servant les intérêts économiques des pays donateurs, car encourageant leurs entreprises et leurs produits (dumping)! En fait, c'est rarement une aide désintéressée. Notre équipe se rend d'ailleurs compte qu'on leur a demandé un travail bidon pour les envoyer ailleurs, façon de se défaire proprement d'eux!


Mais, paradoxalement, pendant qu'ils sont là aura lieu la révolution des Œillets! (1) Ils seront donc aux premières loges pour s'y mêler et en parler en direct. Notre duo, qui fut mis à l'écart par cette mission bidon, se retrouvera donc en première ligne des informations, au cœur de l'évènement. Et ils en profiteront professionnellement et personnellement, car ils participeront à cette libération du peuple non seulement politique, mais aussi sociale et sexuelle.


Une comédie cynique, qui, si elle nous fait rire, nous fait aussi réfléchir même si on ne sait pas ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, car ce film est inspiré de la réalité. Mais, en fait, tous les films ont une certaine part de réalité!


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_des_Œillets



ÉRECTION CANADA, L'HISTOIRE DU PARTI RHINOCÉROS DU CANADA DE 1963 À 2013 au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Mélanie Ladouceur, François Yo Gourd /2013 / V.O. française / S.T. Anglais / Québec, Canada / 101min / couleur


SYNOPSIS:


Un totem, le rhinocéros. Une devise, « d’une mare à l’autre ». Une foule de propositions aussi déjantées que de raser les Rocheuses pour enrayer le chômage, d'abolir la loi de la gravité, d'utiliser la brosse à dents nucléaire pour économiser de l’énergie, de nationaliser les toilettes payantes ou de donner un crédit d’impôt sur les heures de sommeil. Et des candidats aussi prestigieux que Robert Charlebois, Raoul Duguay, Gaston Miron, Michel Rivard, Victor Lévy-Beaulieu ou Mara Tremblay (qui n’avait alors que 10 ans) réunis sous la bannière utopiste et loufoque du « seul parti démocratique au monde qui tende ouvertement vers la dictature ». Ce sont les 50 ans d’histoire du Parti Rhinocéros, formidable pied de nez au fonctionnement du système politique fédéral canadien, fondé en 1963 par le Dr. Jacques Ferron, que raconte le nouveau documentaire de Mélanie Ladouceur et François Yo Gourd. Une histoire d’irrévérence et de poésie, de folie et de délire, de ses débuts en fanfare à l’idée plus récente de fusionner le Québec et Cuba en passant par le traité de paix qu’il fit signer à la Belgique en 1980, et qui pose ouvertement la question: sans fous du roi, une démocratie mérite-t-elle réellement son nom? — Helen Faradji


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-21)


Que dire? Sous des airs clownesques, des gens somme toute sérieux, posent des questions intéressantes à la politique politicienne? Guy Laliberté, notre milliardaire du cirque, fut ainsi candidats rhino dans la circonscription de Charlevoix en 1980. (1) On le voit d'ailleurs dans ce documentaire. Que dire de plus que ce soit un documentaire à voir pour son irrévérence sérieuse!


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Laliberté



Deux films sur l'amour... fou! Au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


1) IN REAL LIFE (DET ANDET LIV)


Jonas Elmer / 2013 / V.O. Danoise / S.T. Anglais / Danemark / 105min / couleur


SYNOPSIS :


Peut-on vraiment connaitre le coup de foudre sur internet? Est-on obligé d’y mentir? L’identité que l’on s’y façonne peut-elle tenir le coup dans la vraie vie? Jorgen, Klara et Thomas auront bientôt les réponses à ces questions. Le premier, professeur à l’université, marié depuis 26 ans, vit via internet une passion torride avec Karl, un jeune homme épris de lui. La seconde, qui travaille dans un magasin de lunettes, a rencontré Valde sur un site de rencontres et vit le grand amour. Quant au troisième, un vendeur de chaussures sans grande ambition, c’est après l’annonce de la réapparition de son cancer de l’estomac qu’il se décide à chercher sur le net ce que sa vie conjugale ne lui offre plus. Mais ces rencontres peuvent-elles survivre à l’épreuve de la réalité? Après un détour par les États-Unis avec New In Town, le cinéaste danois Jonas Elmer (Let’s Get Lost) revient au bercail pour ce film conçu sur trois ans à partir des improvisations, vivantes et naturelles, de ses comédiens. Film choral mariant l’intime et l’universel, In Real Life illustre avec finesse et lucidité cette ultramoderne solitude et cette perpétuelle quête de sens caractérisant si précisément notre époque. — Helen Faradji


2) L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT (LOVE IS THE PERFECT CRIME)


Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu / 2013 / V.O. française / S.T. anglais / France, Suisse / 111min / couleur


SYNOPSIS :


Vivant avec sa pétulante sœur dans un ravissant chalet montagnard, Marc est professeur de littérature à l’Université de Lausanne. Il est aussi, et surtout, un fieffé séducteur. Et ses élèves ont été nombreuses à en faire les frais. Mais lorsqu’une d’elles, la plus brillante de toutes, disparait après avoir passé la nuit chez lui, les choses se compliquent pour Marc. D’autant qu’arrive devant lui une femme qui prétend être la belle-mère de la disparue et qui veut en savoir plus. Après Jean-Jacques Beineix, Yves Boisset et André Téchiné, au tour des fantasques frères Larrieu (Peindre ou faire l’amour, Les derniers jours du monde) de s’attaquer à une œuvre du romancier Philippe Djian dont ils adaptent ici Incidences en comptant sur la présence d’acteurs remarquables pour lui donner chair (Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn, Denis Podalydès et Sara Forestier). Faisant habilement s’interpénétrer les frissons de peur et de rire noir en observant le destin de cet homme se refermer peu à peu sur lui, L’amour est un crime parfait profite d’un cadre hivernal glaçant pour mieux observer comment s’embrasent les corps et les esprits et plonger son spectateur dans une atmosphère aussi lucidement désespérée que joyeusement ironique. — Helen Faradji


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)


Deux films sur l'amour, à la fois différents et semblables, car qui ne le cherche pas? Parfois, même, l'amour interdit? Comme un gai qui est somme toute encore bien avec sa femme et sa fille même s'il ne se dit pas toujours heureux, car il lui manque quelque chose. Sauf, qu'il ne faudrait pas que ça aille trop loin. C'est le cas de Jorgen et de Karl dans IN REAL LIFE par exemple. Une des trois histoires que l'on suit dans ce film à sketchs basé sur la réalité des réseaux sociaux d'aujourd'hui, où l'on peut se magasiner une autre vie en étant encore dans la sienne avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. Un film intéressant.


Cependant, on peut aller encore plus loin. On passe alors dans le « thriller » avec L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT où un prof de littérature séduit facilement ses étudiantes. Mais, il a une relation pour le moins trouble avec sa sœur. On se trouve rapidement à se demander ce qui se passe entre les deux. Et, pourquoi?


Si vous voulez en savoir plus, il faudra voir ce film qui, je l'espère, sortira en salle ou en DVD, à moins de lire le livre, Incidences, de Philippe Djian.



MAMBO COOL au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Chris Gude /2013 / V.O. espagnole / S.T. anglais / Colombie, États-Unis / 62min / couleur

SYNOPSIS:


Une ville, quelque part en Colombie. Une ville fantôme tellement elle est éteinte, tant ses murmures sont étouffés. On y fait la connaissance de Mascara, tout droit descendu de ses montagnes. On y rencontre une prostituée de 32 ans prétendument vierge, puis un homme qui a pour meilleur ami un gorille. On y croise aussi des trafiquants et beaucoup de poudre blanche, cette poudre qui ponctue la vie de ses habitants presque anonymes et qui ne nous permet d’entrevoir qu’une partie de leur histoire, comme si aucun d’entre eux n’avait d’importance, ni même le pouvoir de changer le cours de sa propre vie. Et puis, il y a le rythme mélancolique du Mambo, comme une bande sonore de cette ville qui ne nous laissera finalement jamais apercevoir son cœur, si elle en a un. Pour son premier film, Chris Gude nous plonge dans des décors sans fioritures, dans des décombres de la rue, dans un club où même la musique et les danseurs n’ont pas d’âme, dans un commerce où les clients offrent des massages aux filles de joie... Encore pire, il nous emmène dans un monde dans lequel on ne devine plus aucun avenir. — Philippine de Tinguy


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)

Ce film rend bien le climat morne et morose qu'il décrit. On ressent le désespoir à défaut de tout comprendre, car parfois je ne lisais pas tout, captivé par un détail de l'image. Mon film le plus particulier du FNC.


DIE WELT au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Alex Pitstra /2012 / V.O. arabe, allemande, anglaise / S.T. français / Pays-Bas /80min / couleur


SYNOPSIS :


« Vous voulez Transformers 2? Non, je ne vous le vendrais pas. C’est un manque de respect envers vous-même, les autres et le monde ». Et voilà Abdallah, employé d’un magasin de DVD de 23 ans, parti dans une tirade critique contre l’impérialisme du film de Michael Bay! Pourtant, derrière ses opinions aussi tranchées qu’éclairées, Abdallah est un jeune homme qui doute. À l’image de cette Tunisie postrévolutionnaire de l’été 2011, il se cherche, se faisant malgré lui symbole d’une génération tiraillée entre rêve et réalité, entre espoir et désenchantement, entre fantasmes d’ailleurs et débrouille locale. Partir? Peut-être. Mais pour y trouver quoi? Inspiré par sa propre histoire, Alex Pitstra, fils d’un immigré tunisien aux Pays-Bas, signe là un premier film en forme de chronique identitaire aussi sensible qu’intelligent, remarqué aussi bien aux festivals de Rotterdam que d’Édimbourg. Mariant une caméra à l’épaule au naturalisme acéré et des effets de style racés et énergiques, il conjugue intime et collectif, social et politique, dans une succession de tableaux impressionnistes dressant un portrait singulier et fascinant de la Tunisie d’aujourd’hui. Entouré d’acteurs non professionnels, dont le père du cinéaste, le jeune acteur Abdelhamid Naouara y livre une performance d’une sincérité très touchante. — Helen Faradji


Trailer: www.youtube.com/watch?v=pW10xejmtGY


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)


Ce film débute par une diatribe féroce sur l'idéologie états-unienne et occidentale qui veut nous faire sentir petit dans les pays arabes. Mais, à quoi rêvent ces jeunes : l'Europe et l'Amérique! On rêve d'y aller illégalement pour en revenir riche et admiré! Alors, au lieu de vouloir fuir ailleurs, pourquoi ne remettent-ils pas en cause non seulement la politique de leur pays, mais les idéologies qui les immobilisent? Pas facile cependant de mettre en cause des traditions parfois millénaires...


S'il est plus facile de fuir, ça ne réussit pas toujours, car certains en profitent pour les extorquer. Et, pour ceux qui ont réussi à quitter, les traditions sont toujours bien vivantes en eux, comme dans ALI BLUE EYES dont nous parlons plus bas!



ALI BLUE EYES (ALI HA GLI OCCHI AZZURRI) au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Claudio Giovannesi /2012 / V.O. italienne, arabe / S.T. Anglais / Italie / 99min / couleur


SYNOPSIS:


Comment vivre sans trop trébucher lorsqu’on a 16 ans ? Comment réussir à concilier ses désirs de jeune homme et les aspirations de sa famille? Comment trouver un équilibre entre son besoin d’expérimentation, son envie d’appartenance et les préceptes religieux qu’il faudrait suivre? Peut-on tomber amoureux de n’importe qui? Ou choisir véritablement ses amis? Ces questions, et tant d’autres, Nader, vivant à Ostia, dans la banlieue de Rome avec sa famille égyptienne, ne fait pas que se les poser, il en teste concrètement les réponses chaque jour, chaque minute de cette semaine que nous passerons avec lui, vivant avec intensité le chaos que causent ces contradictions. Transformant en fiction l’histoire de Nader et de sa famille, sujets de son documentaire Fratelli d’Italia à qui il a demandé d’interpréter ces rôles proches d’eux, Claudio Giovannesi emprunte son titre à un poème de Pier Paolo Pasolini pour mieux réincarner à l’écran l’esprit immersif même du néoréalisme. De belles références pour un film initiatique aussi profond que puissant, à la mise en scène d’une vitalité sèche et d’une beauté glacée renversantes, récompensé, entre autres, d’un prix spécial du jury au Festival de Rome. — Helen Faradji


www.youtube.com/watch?v=ZaPHhRiE_EI


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)


Ce film sur Nader, vivant à Ostia, dans la banlieue de Rome, avec sa famille égyptienne, est fort intéressant par ce qu'il nous apprend sur l'adaptation et ses limites. Nader se croit intégré et rejette les principes de sa mère, musulmane, et sort avec une Italienne catholique, Brigitte. (1) Il ira jusqu'à découcher au désespoir de sa mère qui lui dit « qu'on ne partage pas les mêmes valeurs que ces gens-là! » Ceci le forcera a se débrouiller seul, car sa mère lui refusera le retour à la maison tant qu'il n'entendra pas raison de son point de vue à elle.


Il fait aussi des larcins avec ses copains, boit et sort dans les boites avec eux. Bref, il s'occidentalise au point de renier son identité arabomusulmane. La quintessence de cette occidentalisation souhaitée par Nader est qu'il porte des verres de contact bleus pour paraitre moins arabe, d'où le titre du film. Mais, le jour où son meilleur ami, Stefano, un Italien, lui avoue avoir le béguin pour sa petite sœur, Laura, il ne le prend pas et veut le tuer. Ça ne se fait pas que sa sœur sorte avec son ami italien. Là on voit toute sa culture arabomusulmane prendre le dessus sur lui.


Pas facile l'intégration, car il y a des principes d'ancrés depuis notre plus jeune âge, surtout quand il est question de religions (2), et qui peuvent ressortir quand nos propres valeurs s'affrontent : je peux coucher avec ma blonde, car je suis italien, mais ma sœur ne peut pas sortir avec un italien, car il voudra coucher avec elle! Ça ne se fait pas pour une Arabe, car on est des Arabes! Ce problème, on le voit souvent chez les immigrants qui se revendiquent à la fois d'ici et d'ailleurs; du Nous et du Eux! Mais, si Eux ont le droit de le faire, l'inverse n'est pas vrai : si un « de souche », comme on le dit au Québec, parle d'Eux par rapport à Nous, ce serait perçu comme du racisme! Mais, pas l'inverse, car ils sont en processus d'intégration. Mais, pour combien de temps que cette intégration? Où moi je vois des Montréalais, certains voient des Haïtiens de deuxième, troisième et même quatrième génération! Voilà tout le paradoxe du multiculturalisme comme mode d'intégration, car il divise aussi les gens sur une origine qui n'aurait probablement plus de raison d'être après 2 ou 3 générations si on ne cultivait pas cette différence pour des raisons politiques! C'est là un débat qui n'est pas nouveau au Québec (3) et que l'on vit encore avec le projet de Charte des valeurs québécoises qui fait couler beaucoup d'encre ici. D'avoir un autre éclairage sur ces questions est intéressant et c'est ce que ce film nous donne. Je le recommande s'il sort en salle ou en DVD.


Notes


1. Comme j'ai retrouvé certains noms que je cherchais sur Variety, il est honnête que je leur en donne le crédit en mettant l'hyperlien :

http://variety.com/2012/film/reviews/ali-blue-eyes-1117948781/


2. À ce sujet, j'invite le lecteur à réfléchir sur cette citation :


« To put matters at their simplest, the major reason for continuance of religious belief in a world which might otherwise have long moved beyond it, is indoctrination of children before they reach the age of reason, together with all or some combination of social pressure to conform, social reinforcement of religious institutions and traditions, emotion and (it has to be said) ignorance – of science, of psychology, of history in general, and of the history and actual doctrines of religions themselves. » (Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, p. 15)


3. J'ai d'ailleurs écrit un texte sur ce sujet, Le piège ethnique, il y a une dizaine d'années. Il était paru dans la colonne Les grandes gueules du journal Voir, 11 au 17 janvier 2001, p. 8: http://voir.ca/chroniques/grandes-gueules/2001/01/11/le-piege-ethnique/. J'avais aussi mis ce texte dans Societas Criticus, Vol. 3, no. 1 - Mars 2001. Vous pouvez trouver ce numéro à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62017) ou à Bibliothèque et Archives Canada (http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/), ce qui m'évite de le reproduire ici, car il est toujours actuel.



IN BLOOM (GRZELI NATELI DGEEBI) au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Nana Ekvtimishvili, Simon Gross / 2013 / V.O. géorgienne / S.T. Français / Géorgie, Allemagne, France / 102min / couleur

SYNOPSIS:


In Bloom suit le parcours de deux adolescentes, Eka et Natia, dans le décor délabré de Tbilissi au lendemain de la chute de l’Union soviétique. Pas facile de croquer la vie à pleines dents quand on a 14 ans et que la misère, l’insécurité ou encore la violence sociale s’emparent de l’univers qui vous entoure et se banalise. Lika Babluani, dans le rôle d’Eka, et Mariam Bokeria, dans celui de Natia, se livrent, face à la caméra, à un jeu d’interprétation d’une justesse et d’une sobriété troublante de réalisme. Point d’ancrage du film, les deux héroïnes tiennent perpétuellement en haleine le spectateur, lui ôtant toute emprise sur la suite des évènements. Ce premier long métrage des réalisateurs Simon Gross et Nana Ekvtimishvili, tout en subtilité, remet en question la condition féminine face à la toute-puissance de l’homme, tant physique que morale. À cela s’ajoute la sublime photographie du roumain Oleg Mutu (Au-delà des collines, La brume, My Joy), qui nous laisse sans mots face à ce plan-séquence dans lequel Eka interprète un solo de danse traditionnelle d’une grâce et d’une autorité absolue. In bloom ouvre une porte sur le cinéma géorgien qui, on l’espère, ne se refermera pas de sitôt. — Sophie D’Ambroso


www.youtube.com/watch?v=zNbIHlnTO_U


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)


Si, à tort ou à raison, l'on parle de la domination de la femme chez les musulmans, le cinéma nous montre que cette question n'est pas exclusive qu'à eux. C'est le cas dans « In bloom » qui se passe à Tbilissi, la république de la très chrétienne Géorgie :


« La Géorgie est l'une des premières nations à adopter la religion chrétienne (devenue l'orthodoxie à partir du schisme de 1054) comme religion officielle, au début du IVe siècle. » (1)


La femme n'y est pas traitée comme ici. Nos deux jeunes filles de 14 ans se font achaler et, pour l'une d'elles, même enlever par un gars qui la trouve de son gout. Cela finira par un mariage alors qu'elle est encore adolescente. Mais, c'est comme ça que ça se passe là-bas, tout comme une certaine façon de régler les conflits par soi-même. On est loin de l'État de droit.


Quand on voit cela, il y a de quoi préférer l'État de droit et l'éthique à la morale religieuse, car la morale religieuse ne se base pas toujours sur l'éclairage des lumières! Mais, notre constitution s’ouvre pourtant sur ces mots:


« Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » (2)


Il faut parfois voir ce qui se passe ailleurs pour prendre conscience qu'il faudrait moderniser notre propre constitution. « Par la même occasion on devrait enlever Dieu de notre proclamation constitutionnelle et tout simplement dire que le Canada est fondé sur la primauté du droit, car on ne peut en appeler à Dieu pour justifier des gestes inadmissibles dans une société laïque, moderne et ouverte. » (3) Et, surtout, on devrait aussi protéger la science dans notre constitution, car on y protège bien la liberté de croyance! Comme je l'ai déjà écrit :


« Si l'on trouve des protections pour la « liberté de conscience et de religion » dans notre Charte canadienne des droits et libertés (i), il n'y a aucun mot sur la science et les scientifiques! Eux, ont peut même les faire taire! (ii) Mais, la liberté de croyance et de religion, elle, elle est bien protégée! Cela en dit long sur nos sociétés démocratiques et nos valeurs: Croyances 1, Sciences 0! » (4)


Encore dernièrement je lisais que « Les scientifiques de la fonction publique fédérale estiment qu’ils sont muselés par leurs maîtres politiques, au point de devoir régulièrement modifier des informations dans leurs rapports pour des raisons non scientifiques. » (5) C'est dire la faiblesse de la protection de la science! Voilà jusqu'où peut nous « emmener » le cinéma international dans notre propre compréhension de nous!



Notes



1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Géorgie_(pays)


2. http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html#h-39. Pour les textes constitutionnels : http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/Const_index.html. Pour le site web de la législation (Justice) si les liens précédents ne fonctionnent pas :http://laws-lois.justice.gc.ca/


3. Michel Handfield, 15 août 2009, La religion, c’est une croyance!, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 11 no 4, Éditos (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1941494)


4. Michel Handfield (2011-07-31), La liberté de croyance et la science, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 13 no 7, Éditos (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2058449)


i. Les libertés fondamentales, protégées par la charte, sont les suivantes :


a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d'association.


ii. À titre d'exemple, alors que la liberté de croyance ou d'opinion existe, Mélissa Guillemette rapportait « Le cas d'une scientifique tenue au silence » dans Le Devoir du 29 juillet dernier : www.ledevoir.com/politique/canada/328354/le-cas-d-une-scientifique-tenue-au-silence-souleve-la-colere. Mais, tentez de tenir au silence un(e) croyant(e)?!


5. Hélène Buzzetti, Les scientifiques fédéraux craignent leurs maîtres politiques, in Le Devoir, 22 octobre 2013 : www.ledevoir.com/politique/canada/390580/les-scientifiques-federaux-craignent-leurs-maitres-politiques



TIP TOP au FNC


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Serge Bozon /2013 / V.O. française, arabe / France, Luxembourg, Belgique / 106min / couleur


SYNOPSIS:


Esther aime les coups, Sally aime regarder par les trous. Duo de choc de la police des polices, les deux femmes viennent envahir un commissariat de la banlieue de Lille pour enquêter sur la mort d’un indic. Dans ce drôle de tableau, François Damiens s’agite, en digne empêcheur de frapper en rond. Printemps arabe et Algérie française viennent teinter cette vie de quartier devenu le foyer des mœurs les plus décomplexées. Polar dégénéré, cette adaptation libre du roman éponyme de Bill James est une vaste pièce de danse aux acteurs libérés et sans limites, tout juste échappés de l’asile et passionnés. Chacun entraine l’autre dans sa folie, mais le métronome de Serge Bozon n’oublie jamais de battre la mesure. Avec son allure de première générale,Tip Top lance son trio burlesque dans une arène de terrains vagues et de chambres d’hôtels aux allures de carton-pâte. Les mots et les gestes se déclenchent tels des réflexes nerveux que Bozon chorégraphie au millimètre près, taillant sa partition à même un immense bloc de glaise. Tip Top appuie là où ça fait mal, mais aussi juste à côté. — Marine Riou


www.youtube.com/watch?v=AomFA8P6nAw


Commentaires de Michel Handfield (2013-10-30)


Déjanté! Si déjanté que Flic ou Voyou, avec Jean-Paul Belmondo, passe pour un film sérieux! D'ailleurs, on fait une allusion à Belmondo dans ce film aux allures de comédie cynique! Ça riait dans la salle.


Mais, prit au second degré, c'est aussi une fable sur la dégradation des institutions, la rationalité ayant pris la place de la raison (1), et de la corruption qui s'y insère par les craques!


Note


1. Clin d’œil à John Ralston Saul, 1992, Voltaire's Bastards (Toronto: Penguin book), dont c'est justement le sujet!



Conclusion de mon FNC - Michel Handfield (2013-10-30)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Cette 42e édition du Festival du Nouveau Cinéma fut fort intéressante pour ce que j'en ai vu. Quelques films auraient par contre mérité une plus grande audience. J'espère que des directeurs de départements universitaires et des conseillers pédagogiques assistent à ce genre de festival, car si certains films sont du pur divertissement, plusieurs nous enseignent aussi des choses sur nous à travers l'oeil des autres! C'est que l'image est un langage universel! J'aurais parfois eu plus à écrire, mais comme j'aime l'ambiance d'être avec le public, je ne peux prendre de notes sur mon téléphone intelligent comme je le fais dans un visionnement de presse. On ne peut tout avoir...



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