Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 16 10, du 2014-10-10 au 2014-11-02

> Spécial Festival du nouveau cinéma.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Les députés, faut mettre vos culottes!

Retour sur les droits collectifs


Essais


« Found in Translation » : Quand la photographie en dit plus qu'on ne le croit!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Pointe d'automne, parc Jarry... après le gym

Un nom ça se change, mais deux c'est mieux!

Recherché pour identification

Encore et encore… quelques commentaires bien sentis!

Une nouvelle ère plutôt grise!

Liberté à échelle variable!

Potpourri de quelques « posts » sur Facebook!

Travaillez, travaillez…

Vol légalisé!


Partage


Tout est dit dans le lien! Rien à ajouter.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


Rue Fable

« Found in Translation » : Quand la photographie en dit plus qu'on ne le croit!


Les festivals!


- Festival du nouveau cinéma 2014



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos!


Les députés, faut mettre vos culottes!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2014-10-22)


Vu les évènements d'aujourd'hui à Ottawa (1) tout comme ceux de lundi à Saint-Jean (2), voici mes recommandations de changements constitutionnels à faire au plus tôt que ces évènements aient une connotation religieuse, politique ou ne soient que le fait de déséquilibrés! Et, pour ceux qui croient que ce texte est prématuré, il se base sur des années de réflexion et d'écriture sur ces sujets sociopolitiques!


1) Il faut enlever la référence à Dieu dans le préambule constitutionnel, car comment peut-on affirmer combattre du terrorisme religieux quand nous-mêmes nous fondons notre constitution sur la volonté de Dieu, et la remplacer par des principes qui reconnaissent la souveraineté du Peuple et la primauté du droit (3), car Dieu a peut être créé le monde, mais le monde s'est peut-être créé tout seul aussi! Après coup, par incompréhension, on peut l'avoir expliqué par Dieu! C'est un mystère qui le restera longtemps, peut-être jusqu'à la fin des temps. Et, à ceux qui disent que rien ne peut se créer tout seul, qui a créé Dieu alors? Dieu peut être une entité grandiose autocréée, j'en conviens, mais si Dieu n'était que l'allumette qui a mis le feu au bigbang, il y en a une gang qui va être surprise quand on leur présentera! (4) C'est une question de Foi.



2) Réafirmer que la liberté religieuse est une liberté, non un droit et encore moins une vérité (5), car c'est d'abord et avant tout une croyance! (6)


3) Inclure la science dans les protections constitutionnelles (7);


4) Affirmer les responsabilités dans la charte pour en faire la charte des droits, libertés et responsabilités (8);


5) Ajouter au moins un passage sur les droits collectifs;


6) Probablement le plus difficile: cesser de faire de l'angélisme sur les religions : on ne cesse de dire que les religions sont pacifiques et lorsqu'il arrive quelque chose on dit que c'est (i) soit l'oeuvre d'un ou de fou(s) (9), (ii) soit l'instrumentalisation politique de la religion! Mais, toutes ces actions sont quand même faites au nom d'une foi religieuse, comme de soutenir l'expansion d'Israël pour créer le grand Israël biblique pour favoriser le retour du Christ chez certains chrétiens fondamentalistes par exemple! Il faut donc dire ce qu'il en est des religions: une idéologie qui n'a pas toujours que des conséquences positives, d'où la nécessité de réaffirmer qu'il s'agit d'une croyance et de dire dès la formation scolaire qu'il existe aussi des dérives religieuses et sectaires, car c'est cela la réalité! Je ne sais pas s'il faudra aller jusqu'à mettre le même écriteau sur les lieux de culte que sur les paquets de cigarettes - « Attention le danger croit avec l'usage! » - mais ce n'est pas la première fois que je le dis ou l'écris! (10)


7) Profiter de l'occasion pour réorganiser les pouvoirs entre le Fédéral, les provinces, mais aussi les villes, ce qui inclut leur reconnaissance constitutionnelle, car trop de problématiques qui n'existaient pas en 1867 sont si mal divisées entre les ordres de gouvernement que cela ne favorise que l'inaction. On peut ainsi penser à l'environnement; aux transports et aux communications! (11)


Notes


1. Où un individu a attaqué le parlement canadien, mais il est encore trop tôt pour savoir avec certitude si c'est le geste d'un déséquilibré ou un geste relié à un groupe terroriste, religieux ou politique, quelconque. Cependant, les spéculations vont bon train dans les deux sens et il en ira ainsi pour quelques jours encore, quelques groupes idéologiques et politiques ayant intérêt à ce qu'il en soit ainsi. Puis, les deux sont toujours possibles : être déséquilibré et influencé par les discours religieux ou politiques qui pullulent dans certains groupes et sur l'internet. Puis, rappelons-nous qu'l n'y a pas seulement des groupuscules religieux qui sont contre l'État. On n'a qu'à penser aux « freemen »: http://en.wikipedia.org/wiki/Freemen_on_the_land


2. Où un jeune homme converti à l'islam radical s'est attaqué à deux militaires à Saint-Jean-sur-Richelieu tuant l'un et blessant l'autre avec sa voiture. Entre autres articles, voir Joël-Denis Bellavance, Harper accusé de profiter du drame de Saint-Jean, in La Presse, 22 octobre 2014 : www.lapresse.ca/actualites/dossiers/attentat-a-st-jean-sur-richelieu/201410/22/01-4811457-harper-accuse-de-profiter-du-drame-de-saint-jean.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4811453_article_POS7


3. En 2007, j'avais écrit ceci :


« En Afghanistan on combat des gens qui disent imposer un régime au nom d’une conception de Dieu. Mais, avec Dieu, il n’y a pas moyen de discuter, car il s’agit de dogmes et de Foi, donc d’une vérité indiscutable. Il ne peut donc pas y avoir place aux débats et aux choix démocratiques. Maintenant que nous le savons et à moins de nier l’évidence, on devrait ouvrir notre propre constitution pour en éliminer Dieu, car la première ligne de celle-ci se lit comme suit :


«Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit» (http://lois.justice.gc.ca/fr/Charte/index.html)


Comme citoyen, j’espère que vous le saviez, car c’est la loi fondamentale du pays, celle qui définit nos droits et nous représente. Elle fait donc de nous une théocratie, où Dieu peut nous bénir et nous inspirer la guerre par exemple. On est alors en pleine guerre de religion en Afghanistan si on regarde cela sous cet angle. Pour s’en sortir et parler de démocratie véritable, notre constitution devrait plutôt se lire ainsi : Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la souveraineté du Peuple et la primauté du droit… Cette formulation irait davantage dans le sens de la démocratie. Suffit de lire Jean-Jacques pour le voir. (Rousseau, Jean-Jacques, 1992 [1762], Du contrat social,

France: Grands écrivains. ) » (Michel Handfield, 10 juillet 2007, Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie, in Societas Criticus/Essais, Vol. 9 no. 5 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61996)


4. « Personnellement, même si je crois, je suis conscient que c'est une croyance, donc que tout ce à quoi je crois peut être faux et que Dieu ne pourrait qu'être une allumette : celle qui a mis le feu aux poudres du bigbang! Mais, ce peut aussi être une entité grandiose. I don't know. Comme, il peut ne pas exister. Et à ceux qui disent « qui a créé le monde alors? », car rien ne peut être créé tout seul, ma conscience leur répond que « si rien ne peut se créer tout seul, qui a créé Dieu? » C'est un mystère et ça le restera, ce qui fait toute la beauté de la croyance... à condition d'être conscient que ça restera sans explication encore longtemps, longtemps, et longtemps! » (Handfield, Michel, 2013-09-19, The God argument (L'argument-dieu!) ou commentaires de lecture autour de Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN:9781408837429, in Societas Criticus/Livres, Vol. 15 no 8: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2315022)


5. J'ai aussi écrit là dessus dans Handfield, Michel, 2013-09-19, Ibid.


6. Michel Handfield, 21 aout 2009, La religion, c’est une croyance!, in Societas Criticus/Éditos, Vol. 11 no 4: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1941494


7. J'ai déjà écrit à ce sujet que « Je suis donc pour qu'on amende notre Charte canadienne des droits et libertés en une charte canadienne des droits, libertés et responsabilités d'une part et pour qu'on y ajoute des articles sur la protection des sciences et de la recherche scientifique. Rien de moins, car on ne peut se dire une société avancée et protéger les croyances sans protéger les sciences! L'histoire nous a pourtant montré qu'on a tué bien des avancées scientifiques et des savants au nom de croyances. Pensons seulement à Galilée, condamné par l'Église romaine en 1633. Il lui faudra attendre plus de 400 ans pour que l'Église reconnaisse enfin ses torts à son sujet! Cela dit tout il me semble. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Galilée_(savant)) » (Michel Handfield, 2011-07-31, La liberté de croyance et la science, in Societas Criticus/Éditos, Vol. 13 no 7: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2058449)


8. Vous le trouverez dans le passage cité en note 7.


9. Pourtant, Jésus n'a-t-il pas dit « Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! » (L'évangile selon Saint Mathieu, Chapitre V, Sermon sur la montagne. Béatitudes, 1959, in Le Nouveau Testament, Montréal, Fides – publié sous la direction de la Société catholique de la bible, p. 19.


10. « Moi aussi j’ai des croyances, mais j’ai aussi des doutes, car je suis conscient que ce ne sont que des croyances. C’est ce qui fait que je mettrais cet avis sur toutes les églises : « Attention, le danger croît avec l’usage! » Comme pour la cigarette, car parfois la religion peut devenir aussi nocive. » (Michel Handfield, 8 juin 2009, Est ce que la croyance est un droit?, in Societas Criticus/Éditos, 11 no 3: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1903780)


11. « Et ce blocage du fédéral, comme montréalais, j'aurais peur de l'avoir au Québec, y rapatrier tous les pouvoirs. Moi, je suis pour un « redesign » de cette constitution qui date du temps du transport à cheval, et un redécoupage [une redistribution serait mieux choisie comme terme après relecture!] des pouvoirs entre le Fédéral, les provinces et, enfin, les villes - et peut-être les MRC - qui pourraient être reconnues à leur juste mesure [valeurs!] et non plus comme une « création de la province », ce qui a donné des décisions du PQ avec lesquelles je n'ai jamais été d'accord ni consulté par le rouleau compresseur de Québec. C'est d'ailleurs ce qui m'a éloigné du PQ et de la souveraineté au nom de la liberté que me laisse - au moins! - cette division des pouvoirs que je reconnais tout de même imparfaite! » (Michel Handfield, 2014-04-23, Captif… du temps du transport à cheval!, in Societas Criticus/Éditos, Vol. 16 no 5: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2385344)




Retour sur les droits collectifs


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2014-10-23)


Dans mon texte « Les députés, faut mettre vos culottes! » (1) je mentionnais au point 5 « Ajouter au moins un passage sur les droits collectifs ». C'est le seul point où je n'ai pas mis de références.


Je dois d'abord dire que Louis Plamondon, du Bloc Québécois, en a parlé dans l'émission « Pas de midi sans infos » de la première chaine d'Ici Radio-Canada pendant les évènements d'Ottawa (2), ce qui m'a peut-être influencé à l'écrire même si c'est un sujet sur lequel j'ai déjà écrit.


Ensuite, c'est une question quand même assez complexe, car si elle peut-être complémentaire des droits individuels, elle peut aussi être vue comme en opposition ou en porte-à-faux avec ceux-ci. En parler nécessite plus qu'une note de bas de page. C'est d'ailleurs pour cela que j'y reviens ici.


Touraine, par exemple, parle de la fin des sociétés (3). Puis, qui n'a pas remarqué la montée de l'individualisme depuis les années 1980, qui semblent marcher main dans la main avec la mondialisation? En effet, à mesure que la production se délocalise, les travailleurs sont de plus en plus individualisés et concurrents les uns des autres, au point que l'on parle de travail autonome et de capacité entrepreneuriale : il faut maintenant développer ses capacités à se vendre, en plus de ses compétences de travail, pour réussir à travailler un minimum, que ce soit sur un projet temporaire ou à plus long terme! On pourrait aussi parler de travail flexible ou intérimaire (4), mais c'est moins glorieux!


Naturellement, à mesure que le travail diminue en occident, remplacé par la technologie ou délocalisé/relocalisé où il coute moins cher, les États diminuent leurs services, car leurs revenus étant majoritairement le fruit d'impôts sur les revenus des travailleurs ou de taxes à la consommation, ceux-ci s'amenuisent en même temps malgré que leurs charges augmentent, car on n'impose pas un robot, une technologie et encore moins une production délocalisée.


Moins de revenus signifiant moins de services, les citoyens se sentent de plus en plus clients de l'entreprise privée, communautaire ou d'économie sociale, qui leur fournit des biens et services, parfois en lieu et place de l'État qui le faisait auparavant, mais de moins en moins citoyen! Pas surprenant qu'ils revendiquent de moins en moins collectivement, mais de plus en plus individuellement, soit comme clients de fournisseurs de services, qu'ils soient privés, communautaires ou publics, avec pour conséquence une accélération de la privatisation de l'État, que ce soit une privatisation bien réelle (vente de services au privé); partielle (délégation de services au privé); ou organisationnelle (copie du fonctionnement des services publics sur le modèle du secteur privé)! Et, plus la différence s'amenuise entre les deux, plus leurs intérêts se confondent. C'est d'ailleurs ce qu'on a vu dans les témoignages à la Commission Charbonneau : privé ou public, on servait les mêmes intérêts entrepreneuriaux pour ne pas dire les mêmes poches!


Les entreprises, conscientes des avantages qu'elles pouvaient en tirer, ont rapidement revendiqué leurs « droits » avec l'apparition de la Charte canadienne des droits et libertés! On l'a vu sur la question de la langue d'affichage, où elles ont fait jouer leur statut de personne morale pour contester des articles de la Charte de langue française du Québec comme allant contre leur liberté d'expression! (5) C'est ce qui a fait dire à certains qu'il faudrait contrebalancer les droits individuels par des droits collectifs, la société pouvant imposer certaines balises si elle en sentait le besoin! N'est-ce pas là la base du contrat social et de toutes sociétés? (6) Mais, les tribunaux en ont jugé autrement.


Cependant, cette question des droits collectifs demeure toujours d'actualité, ne serait-ce que pour équilibrer le recours aux tribunaux sur certaines questions, l'individu, placé seul devant une personne morale, n'ayant pas les mêmes moyens financiers de faire valoir ses droits et d'avoir justice qu'une grande entreprise! On n'a qu'à penser au citoyen qui se bat pour faire respecter la salubrité d'un ruisseau qui borderait son terrain face à une corporation qui exploiterait une mine ou un puits de pétrole à quelques kilomètres en amont et qui le polluerait de façon « involontaire » ou « indirecte »! Avant même de se rendre en cour, elle pourrait user de moyens disproportionnés pour le faire taire! Il est donc facile de voir l'utilité d'inclure des droits collectifs dans un amendement constitutionnel, ne serait-ce qu'en matière de culture et d'environnement par exemple! (7) Alors, je ne pouvais qu'être d'accord avec Louis Plamondon qui en a parlé mercredi et le mettre au point 5 de ma proposition.


Qui plus est, j'ai écrit sur le sujet bien avant de faire Societas Criticus, soit en 1991. Et, c'est encore actuel :


« Individual rights protect some aspects of human life. I approve. But at the same time, some social norms and the rights of groups, collectivities, and society (which are all composed of individuals) are rejected, I disapprove.


This is the reality of individual rights pushed to the extreme. It is no better than collective rights pushed to their extreme. All extremes are bad and reductive. Collective rights pushed to the extreme can and have produced racism, fascism, and Nazism. Individual rights pushed to the extreme can and have produced individualism, irresponsibility, and anarchy!


At this moment, we in Quebec and Canada are raising some questions about our country and the possibility of autonomy for Quebec. Whatever the political solution, I think this is the moment to reconsider our Canadian responsibilities and collective rights. At the same time, it is the time to "responsibilize" people.


Quebec and Canada have a chance to correct some problems with individual rights in this manner. But our politicians do not see it, because they are motivated by short-term priorities that stem from electoral considerations. I hope the light comes to politics - for the well-being of one and all. » (8)



Notes


1. Michel Handfield, 2014-10-22, Les députés, faut mettre vos culottes!, in Societas Criticus/Éditos, Vol. 16 no 10.


2. « Mais, y'a une réflexion à faire là. C'est que la charte des droits et libertés là, qui ne protège que les droits individuels, y va falloir qu'il y ait une réflexion là pour y ajouter les droits collectifs et je pense que l'un n'est pas contraire à l'autre. » (De 1:06:48 à 1:07:00 de Pas de midi sans info du 22-10-2014 (la transcription est de moi): http://ici.radio-canada.ca/emissions/pas_de_midi_sans_info/2014-2015/archives.asp?date=2014-10-22)


3. Touraine, Alain, 2003, La Fin des sociétés, Paris : Le Seuil/La Couleur des idées, 672 pages - www.seuil.com/livre-9782021120752.htm


Propos d'Alain Touraine - La fin des sociétés / Librairie Mollat :

www.youtube.com/watch?v=ArMRbksqFhg


4. Je pense ici à Martinez, Daniel, 2003, Carnets d’un intérimaire, Marseille: Agone, dont j'ai parlé dans la section « Sous la jaquette! » de Societas Criticus Vol.6 no. 1 (2004) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62010


5. À ce sujet, lire Hubert Guindon, Du droit des Anglais aux droits de l'Homme : la Cour suprême et la loi 101, in Sociologie et Sociétés, Vol XX no 2, Octobre 1988, pp. 194-198


6. Rousseau, Jean-Jacques, 1762, Du contrat social : http://fr.wikisource.org/wiki/Du_contrat_social


7. D'autres domaines pourraient aussi en profiter comme la santé, la sécurité sociale – pourrait-on par exemple penser une nouvelle fiscalité tenant compte de la diminution du travail humain avec le recours aux nouvelles technologies? - l'aménagement urbain et les transports collectifs pour ne nommer que ceux-là.


8. Michel Handfield, From Quebec, in The Responsive Community (commentary), Vol 2/1, Winter 1991/92, pp. 91-2. Malheureusement, ce volume n'existe pas en PDF, mais de numéros plus récents le sont : http://www.gwu.edu/~ccps/rcq/rcq_index.html)


Index



Essais



« Found in Translation » : Quand la photographie en dit plus qu'on ne le croit!



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Essais : www.societascriticus.com


Texte et photos Michel Handfield (2014-10-10)



Il y a de ces choses dans lesquelles l'on s'embarque sans savoir où cela nous conduira. C'est le cas de ce texte. D'abord, très simple, car il s'agissait d'une courte présentation d'une exposition au Centre Canadien d'Architecture (CCA)  : « Found in Translation : Palladio – Jefferson », un récit-photo de Filippo Romano exposé du 8 octobre 2014 au 15 février 2015 (www.cca.qc.ca/fr). Rien de plus simple, comme en font foi les deux vignettes que j'avais mises en direct sur Facebook (2014-10-08) alors que j'assistais à la conférence de presse. C'est à peine si j'ai corrigé le texte ici, quelques mots et la ponctuation seulement!



On est dans des formes architecturales à colonnes. Mais, plus intéressant pour moi, c'est le changement que l'on peut percevoir entre le passé et le présent, les colonnes représentant un fondement historique! Mais le reste, la vie, a continué à changer tout autour de génération en génération. Un passage qui se fait lentement, qu'on ne perçoit pas toujours, comme lorsqu'on passe une porte, mais qui est perceptible quand on regarde derrière. Pareil, mais pas pareil. Continuité, mais discontinuité aussi! Qui observe le diaporama le verra bien. J'avais pensé mettre une photo précise, mais ce serait créer une impression ou une attente. Au participant de se faire une idée.





Petit détail intéressant : quand on parle de legs architectural, ici, on peut aussi parler de legs politique, car ce Thomas Jefferson a aussi été président des États-Unis de 1801 à 1809! Mais, la vision architecturale passe beaucoup mieux le temps que les visions politiques et idéologiques! Je dirais alors « Foundation in stone! » pour faire un jeu de mots facile.



Puis, sur le chemin du retour, des idées et des liens m'apparaissent à mesure que je repense à ces photos de Filippo Romano. J'ai même l'idée de photographier au moins une colonne montréalaise…




Comme j'ai eu un arrêt à faire au Complexe Desjardins et que je devais ensuite prendre la ligne orange, quoi de plus naturel que de prendre le passage de Guy-Favreau et du Palais des congres? J'en ai donc profité pour photographier deux colonnes montréalaises, l'une au Complexe Desjardins, très caractéristique avec le rappel du logo de Desjardins (hexagone), et l'autre au Palais des congrès. L'idée était de souligner que nous voyons plusieurs édifices avec des colonnes dans cette exposition, sans en montrer une en particulier, car je ne voulais pas promouvoir une image plus qu'une autre auprès du lecteur qui ira la voir. C'est même pour cette raison que j'avais fait la photo du diaporama à travers une porte vitrée et avec le « flash » pour éviter trop de détails, mais suggérer ce qu'il en est de cette exposition. Et c'est là que le « flash » se fait dans ma tête!



Si vous observez bien, j'ai attendu qu'il n'y ait personne dans les escaliers mécaniques contrairement aux photos de l'exposition « Found in Translation » où l'on voit des gens d'aujourd'hui, car la vie se passe en ces lieux : il y a des gens!


C'est qu'ici et dans quelques autres endroits dans le monde, on n'a pas le droit de montrer cette vie! Le droit à l'image rend difficile de photographier des gens dans l'espace public ou une foule sans leur consentement!!! Idéalement, il faudrait tous les faire signer. Dans les conseils donnés aux associations l'on dit, concernant les photos prises en public ou lors d'évènements, que :


« Si la personne que l’on voit sur la photo n’est pas identifiable ou n’est qu’un élément anonyme du décor (une personne dans une foule, par exemple), cela ne pose pas problème. Néanmoins, pour éviter des cas de poursuites, nous vous recommandons de faire signer à tous les participants photographiés (ainsi qu’aux parents ou titulaires de l’autorité parentale si les participants sont mineurs) un formulaire de consentement dans lequel ils donnent leur accord à ce que des photos d’eux soient prises et reproduites, publiées, diffusées ou utilisées par l’association pour un projet spécifique, que vous devrez également nommer dans ce formulaire. » (1)


À ce sujet :


« Le 23 septembre, la Cour supérieure a condamné le journaliste Mihai Claudiu Cristea à payer 7000 $ en « dommages moraux » à un couple tunisien pour avoir publié, sans son consentement, la photographie de l’épouse en niqab.


(…)


« Comme l’a écrit François Bourque, chroniqueur au Soleil et ancien président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, le reportage incriminé est « sobre et factuel » et « n’incite pas à la haine, au mépris ou à l’intolérance »; au sujet de la photo, le même journaliste affirme que « sauf pour des proches, il semble impossible de reconnaitre la femme et difficilement son conjoint » (Le Soleil, 30 janvier 2013).


[Mais,] Le juge de la Cour supérieure a pourtant donné raison aux deux poursuivants et a estimé que M. Cristea a commis une faute en portant atteinte à la vie privée du couple musulman. » (2)


À l'heure de Facebook et de l'autoportrait instantané (« selfie »), souvent pris dans l'espace public, ça peut devenir problématique, car d'une part on privatise l'espace public autour de la personne et le photographe devient alors judiciable même s'il n'est pas mal intentionné ! La notion d'espace public perd tout son sens tout comme celles d'arts, d'informations et même de communications! Au temps de Napoléon, et je ne dis pas cela par hasard, car nous y reviendrons plus loin, tu pouvais toujours aller dire au peintre que tu ne veux pas être sur sa toile. Le peintre pouvait alors effacer la personne ou faire des taches et des ombres simulant des personnes. Mais, au temps du téléphone intelligent et des lentilles de plus en plus précises avec autofocus, est-ce que ça peut toujours s'appliquer? Poser la question, c'est un peu y répondre.


Avec ce type de jugements, les tribunaux en viendront à crouler sous le nombre de causes si on pousse le raisonnement à l'extrême! Il faudrait donc revoir ce qu'est le « droit à l'image » dans l'espace public versus l'espace privé, car nous ne sommes pas que des individus comme des électrons libres; nous faisons aussi partie d'ensembles plus grands – groupes sociaux et société – qui nous dépassent et nous englobent. En ce sens, la photo d'une foule sur une rue commerciale ne parle pas de chacun d'entre nous dans son individualité, mais du groupe, voire de la société dans ses parties, comme la société de consommation par exemple, ou dans son ensemble, comme lors de manifestations nationales!


En demeurer aux seuls droits individuels, c'est ici nier la société, ses groupes et ses sous-groupes; groupes qui veulent pourtant être reconnus comme faisant partie de la société, ce qui est d'autant plus paradoxal !


On en vient ici à Alain Touraine dont j'ai assisté à une conférence la semaine dernière à l'Université de Montréal : Des mouvements sociaux aux mouvements Éthico-démocratiques. La résumer, ce serait nécessairement faire des raccourcis, mais dans cette conférence il poursuivait « sa réflexion sur la transformation des mouvements sociaux et démocratiques » (3) à la suite de la publication de son ouvrage sur La fin des sociétés (Le Seuil). (4)


Ce droit à l'image en tous lieux et tous temps, n'est-ce pas une belle illustration de cette fin de la société? Si cette question se pose autant en France (5) qu'au Québec (6), mais pas en Angleterre (7), ce n'est peut-être pas surprenant, car nous en avons conservé le Code Napoléon jusqu'à la refonte du Code civil du Québec qui est entré en vigueur le 1er janvier 1994 (8), ce qui nous place probablement dans une situation comparable à la France sur ce point, même s'il y a eu des ajustements historiques et culturels majeurs depuis la première version de notre code civil (9). (10) Par comparaison, le Canada est probablement davantage au diapason de l'Angleterre avec la Common Law, mais peut aussi prendre exemple sur le Québec, car il s'ajuste avec la jurisprudence et le Québec doit nécessairement faire partie de la jurisprudence de la Cour Suprême puisqu'elle juge des cas québécois aussi ! (11).


Ceci devrait donc nous faire réfléchir à l'importance des cours d'histoire pour comprendre d'où l'on vient et où l'on peut aller, comme cette différence entre la Common law britannique, le Code Napoléon et le nouveau Code civil du Québec qui ont non seulement eu des impacts historiques, mais ont encore des impacts sur notre vie de tous les jours! C'est même plus important que d'enseigner un peu plus ou un peu moins de notions de nationalisme, de fédéralisme ou de multiculturalisme, je crois! En secondaire IV (1973-74) j'ai d'ailleurs eu un cours d'Initiation au droit à l'école secondaire Joseph-François-Perrault à Montréal (CÉCM à l'époque et maintenant CSDM) et je m'en rappelle davantage que de mes cours de religion! (12)

Par chance, je ne nous vois pas libéraliser ce droit à la photographie dans l'espace public comme on l'a fait au Texas, complètement à l'autre extrême du spectre, car vous pouvez même glisser votre cellulaire sous la jupe d'une fille pour la photographier si elle est dans un espace public! C'est ce qu'un jugement de la Cour d'appel du Texas dit, ce qui ne s'invente pas :


« Anyway - what the Texas Court of Appeals has made legal is the taking of up skirt photos in public places - I repeat: taking up-skirts is legal! "Up Skirts" - in case you don't know - are pictures that a guy takes - it's usually a guy - a creepy guy - where he surreptitiously sneaks a camera under a woman's dress or skirt in order to take a secret picture of her vagina - for sexual gratification. » (13)


Parlant de notre américanité, même si on ne veut pas qu'elle se rende à cet extrême, celle-ci se voit aussi dans les parallèles que l'on peut faire entre notre architecture et celle des États-Unis. Mais, existe aussi une influence européenne que ce soit en architecture - on en revient alors au CCA malgré ce détour - en politique ou en culture et mouvements sociaux! D'ailleurs, combien de mouvements de contestation se sont répandus dans le monde au cours de la dernière décennie à cause des réseaux sociaux et des nouveaux moyens de communication virale qu'offre l'internet? Plusieurs! Si c'est la fin des sociétés comme le dit Touraine, c'est peut-être aussi le début d'autre chose, comme de nouveaux phénomènes de masse qui peuvent être soit régionaux, soit multinationaux, car ces mouvements suivent les pouvoirs réels! Il y a longtemps que l'on prédit la fin de l'État-nation pour son remplacement par des unités plus petites, régionales ou nationales, prises ici au sens des frontières propres à des nations particulières et spécifiques plutôt que nationale au sens large du terme, c'est-à-dire regroupant plusieurs nations dans un territoire politique et économique commun, d'une part (14), ou, d'autre part, beaucoup plus grandes, voire continentales, comme l'Europe unie par exemple! (15) Serait-ce que nous y pensons de plus en plus en plusieurs de points sur la planète? Probablement, mais, avant d'y arriver, il y a encore beaucoup à faire. (16)


Notes


1. www.associationsquebec.qc.ca/chroniques.asp?CodeN=1166&service=


2. Claude Simard – Québec, et Claude Verreault – Château-Richer, Un jugement aveugle sur le niqab, in Le Devoir/Idées, 30 septembre 2014, p. À 7 : www.ledevoir.com/societe/justice/419767/un-jugement-aveugle-sur-le-niqab


3. Pour ces lignes j'ai pris ces quelques mots sur l'annonce de la conférence : Conférence publique avec le grand sociologue Alain TOURAINE le 2 octobre prochain (Site du département de Sociologie de l'U de M, jeudi 18 septembre 2014): http://socio.umontreal.ca/departement/nouvelles-evenements/conference-publique-avec-le-grand-sociologue-alain-13315/


4. Touraine, Alain, 2003, La Fin des sociétés, Paris : Le Seuil/La Couleur des idées, 672 pages - www.seuil.com/livre-9782021120752.htm)


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_à_l'image_des_personnes_en_France. On peut aussi ajouter l'affaire du « Baiser de l'hôtel de ville » de Robert Doisneau, où un couple a poursuivi le photographe en 1992 en prétendant qu'il s'agissait d'eux sur cette célèbre photo de 1950! Mais, des preuves existaient que pour cette photo Doisneau avait eu recours à des figurants payés! Lire l'article sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Baiser_de_l'hôtel_de_ville


6. www.francisvachon.com/blog/le-droit-a-l%E2%80%99image-au-quebec/


7. . « Il existe des pays, comme l'Angleterre par exemple, où la notion de droit à l'image n'existe pas. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_à_l'image)


8. www.avocat.qc.ca/faq/faq_systeme.htm#CCQ


9. www.avocat.qc.ca/faq/faq_systeme.htm#CCBC


10. Naturellement, étant sociologue et non juriste, c'est là une impression qui me semble plausible à la lumière de faits observables. Mais, n'étant pas juriste ni n'ayant le temps de faire une recherche approfondie sur ce seul point, c'est peut-être une fausse causalité ou une causalité indirecte. D'ailleurs, dans le cas Vice-Versa versus Aubry:


« Devant un auditoire captif et intéressé à connaître les effets de ce jugement, Me Brunet a repris les arguments invoqués par la Cour d'appel et la Cour suprême pour en faire, ce qu'il a appelé, un test. En premier lieu, il a rappelé qu'au moment où a pris naissance l'affaire Vice-Versa, les articles 35 et 36 du Code civil du Québec qui traitent du respect de la réputation et de la vie privée n'étaient pas en vigueur. Les jugements des trois instances judiciaires ont donc été rendus à partir de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. » (www.barreau.qc.ca/pdf/journal/vol31/no1/viceversa.html)


On peut aussi trouver ce jugement sur l'internet :

https://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/1608/1/document.do


Par contre, il est intéressant d'au moins soulever la question, ne serait-ce que pour en montrer l'importance et faire évoluer nos lois.


11. Ici aussi il s'agit d'une impression, mais avec tout ce que j'ai lu sur le sujet, ça me laisse croire qu'un certain ajustement pourrait se faire avec les jugements de la Cour suprême sur le sujet, car elle pourrait difficilement tenir une position aussi dichotomique que d'interdire la photo d'une personne qu'on peut difficilement reconnaitre, car portant le niqab, au Québec, comme on l'a vu plus haut, et permettre la photo « sous la jupe », comme l'a permis la Cour d'appel du Texas récemment, ce dont nous parlons juste un peu plus loin dans ce texte, dans une autre province canadienne vue la Common Law par exemple!


12. De mémoire, il ne donnait qu'un crédit, car c'était un nouveau cours à l'essai. Le prof était Jean-Marc Bisaillon, qui fut ensuite directeur de l'école et s'est investi dans la Fondation Joseph-François-Perrault. À ce sujet, voici le lien vers deux articles du Journal de Saint-Michel :


- Jean-François Lacerte, Jean-Marc Bisaillon, la mémoire vive de ces 35 ans d’enseignement, Journal de Saint-Michel, le 19 juin 2014 : www.journaldestmichel.com/Societe/Education/2014-06-19/article-3768691/Jean-Marc-Bisaillon,-la-memoire-vive-de-ces-35-ans-d%26rsquo%3Benseignement/1


- Jean-François Lacerte, La Fondation Joseph-François-Perrault, Journal de Saint-Michel, le 17 juin 2014 : www.journaldestmichel.com/Societe/Education/2014-06-17/article-3767000/La-Fondation-Joseph-Francois-Perrault/1


Une petite recherche internet me montre que ce cours existe encore. Je ne sais cependant pas s'il est encore donné à mon ancienne école secondaire ou à la CSDM, car il peut y avoir des cours ou des programmes spécifiques à certaines écoles, mais je l'ai trouvé dans un collège privé : www.esmc.qc.ca/option_droit-5e.html


13. Jon Hotchkiss, Texas Court OKs "Up Skirts": WTF?!, on Huff Post Politics, 09/23/2014 : www.huffingtonpost.com/jon-hotchkiss/texas-court-oks-up-skirts_b_5863656.html


14. Je pense ici à deux livres :


- GARREAU, Joël, 1984, Les nations de l'Amérique du Nord, Canada: Horizon


- Ohmae, Kenichi, 1995, The end of the nation state & the rise of regional economies, Toronto: Free Press


Dans ce modèle s'explique le référendum écossais pour l'indépendance, tout en voulant conserver son lien à la reine et, probablement, au Commonwealth! C'est l'État nation qui est mis en cause, non la nation!


15. L'Amérique marche plus lentement vers ce modèle, mais qui dit qu'un jour nous n'aurons pas un parlement de l'Amérique recouvrant politiquement tout son territoire allant du Nord au Sud? Nous avons déjà écrit sur ce sujet d'ailleurs. Voir :


Michel Handfield, L’histoire se répète dit-on! (Inclus Moment de réflexion et Pour un Parlement de l’Amérique), Societas Criticus, Vol 8 no 2 (mars 2006)/éditos : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62000 (pdf)


Pour les versions .doc et .html :

http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


16. Si ces deux mouvements semblent contradictoires, ils peuvent s'explique, car l'État-nation a parfois des difficultés à comprendre et résoudre les problèmes régionaux. On peut penser aux mouvements économiques régionaux – le pétrole en Alberta et la production industrielle en Ontario – qui s'accommodent mal d'une même politique nationale du dollar canadien par exemple ! Mais, de l'autre côté, la lutte à la pollution ou aux changements climatiques ne s'arrête pas aux frontières d'une région ou d'un pays. Elle nécessiterait au moins une politique continentale! C'est pour cela que l'État tel que nous le connaissons sera de plus en plus sur la sellette.


Hyperliens


Thomas Jefferson : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Jefferson


Andrea Palladio : http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrea_Palladio


Desjardins : https://plus.google.com/u/0/+desjardins/posts


Code civil (France) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_civil_(France)


www.avocat.qc.ca/faq/faq_systeme.htm


www.chairelrwilson.ca/cours/drt3805g/image.html



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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



Pointe d'automne, parc Jarry... après le gym.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (Facebook, 2014-11-02)












Un nom ça se change, mais deux c'est mieux!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2 commentaires sur Facebook, corrigés ici 2014-11-02)


« Le gouvernement fédéral a tranché, le nom de l'infrastructure qui remplacera l'actuel pont Champlain rendra hommage à Maurice Richard, la légende du Canadien de Montréal. » (1)


Je n'ai pas de problème avec ça, mais comme le nom de Samuel de Champlain divise et qu'on a déjà le fleuve St-Laurent, profitons-en pour renommer le boulevard St-Laurent boulevard Samuel-de-Champlain puisqu'il divise Montréal!


Quant à moi, il pourrait continuer à s'appeler Champlain. Mais, que le nouveau pont ait un nouveau nom, ça ne me dérange pas trop non plus. Puis, s'il n'est plus assez solide pour les autos, pourrions-nous le conserver pour les piétons et les vélos l'été et pour les marcheurs, skieurs et raquetteurs l'hiver? Comme ça, on garderait le pont, le nom et on contribuerait à réduire les gaz à effets de serre en encourageant le transport actif plutôt que l'automobile! On sauverait sur la construction d'un nouveau pont et les frais de santé peut-être avec un pont de moins! On pourrait même mettre un quota sur le nombre d'autos qui ont le droit d'entrer à Montréal. De toute façon, si on ne veut pas de l'inversion des pipelines et de pétroliers sur le fleuve... il faudrait peut-être le montrer en investissant dans le transport actif et en commun plutôt que l'automobile, sinon notre bouche ne dit pas la même chose que nos gestes!


Note


1. DENIS LESSARD, L'hommage à Maurice Richard divise la classe politique, in La Presse, 2 novembre 2014 : www.lapresse.ca/actualites/montreal/201411/02/01-4814967-lhommage-a-maurice-richard-divise-la-classe-politique.php



Recherché pour identification


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2014-10-22)


Montréal. Voilà deux oiseaux vus dans ma cour aujourd'hui - à terre, mais pas à la mangeoire - que j'ai aussi vus au printemps. Malheureusement, je ne les ai pas trouvés (dont un avec sa queue blanche) sur l'internet pour les identifier.


Finalement, c'est un Junco ardoisé. J'ai reçu la référence par un de mes lecteurs Facebook et par Denis Lepage du site www.oiseauxqc.org, qui a aussi fait le site « Aviabase – the world bird database » (http://avibase.bsc-eoc.org/) et travaille à l'Atlas des oiseaux nicheurs du Québec (www.atlas-oiseaux.qc.ca), où on trouve sa biographie - http://www.atlas-oiseaux.qc.ca/personnel_fr.jsp. Des références à conserver. (2014-10-23)











Encore et encore… quelques commentaires bien sentis!


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Michel Handfield (2014-10-21)


Quelques commentaires que j'ai mis sur Facebook comme de mini éditos! Ils ont été révisés et légèrement corrigés pour publication ici.



Vous dites informer!? (Facebook, 2014-10-19)


Jeudi dernier (16 octobre 2014) Jean-René Duffort, Infoman, a « fait le point sur deux projets d’envergure qui ont été particulièrement mal gérés: l’oléoduc Énergie Est et la cimenterie de Port-Daniel » (1)


Je ne sais pas si c'est drôle ou triste, mais Infoman explique ce que le téléjournal ne peut faire, car le journaliste doit rapporter l'info, mais ne peut faire les liens ni le commentaire. Mais, parfois, l'information brute n'est pas plus compréhensible qu'un contrat de cellulaire si elle n'est pas présentée dans un contexte plus large. Alors, est-ce toujours de l'information? Inversement, il ne faut pas non plus aller à l'autre extrême pour noyer l'information sous le commentaire idéologique! Bref, tout est une question de dosage!


Note


1. http://ici.tou.tv/infoman/S15E06



Du pain, des jeux, a Ginger beer ... et on se rapproche friendly! (Facebook, 2014-10-18)


C'était mon mot sur Facebook après avoir lu JANE MERRICK, Residents should throw a street party and mix with immigrant neighbours, councils told, in The independent, Sunday 19 October 2014 : www.independent.co.uk/news/uk/politics/residents-should-throw-a-street-party-and-mix-with-immigrant-neighbours-councils-told-9804319.html



Mélanie Joly sort un livre : «L’État est en déphasage avec la société» (1) (Facebook, 2014-10-18)


On dirait qu'elle est plus près de moi ici que dans sa campagne électorale. C'est moi qui ai changé ou c'est elle qui est plus libre de dire ce qu'elle pense?


Note


1. Vincent Fortier, Mélanie Joly: «L’État est en déphasage avec la société», in Métro 14/10/2014 : http://journalmetro.com/actualites/montreal/574074/melanie-joly-letat-est-en-dephasage-avec-la-societe/



Accès! (Facebook, 2014-10-14)


La Fédération professionnelle des journalistes du Québec à la Commission Charbonneau : la Loi d'accès à l'information est une prison pour l'information! (1)


Mon mot sur Facebook : Une loi d'accès, c'est généralement pour limiter les accès... comme quelques portes dans une clôture! Un accès libre ne nécessite pas de portes puisqu'il n'y a pas de clôture! C'est simple.


Note


1. LIA LÉVESQUE, La Presse Canadienne, CEIC: la Loi d'accès à l'information est une prison pour l'information, in La Presse, 17 octobre 2014 : www.lapresse.ca/actualites/dossiers/commission-charbonneau/201410/17/01-4810205-ceic-la-loi-dacces-a-linformation-est-une-prison-pour-linformation.php



Une nouvelle ère plutôt grise!


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Michel Handfield (version corrigée - 2014-10-16)


« After 11,700 years, the Holocene epoch may be coming to an end, with a group of geologists, climate scientists and ecologists meeting in Berlin this week to decide whether humanity's impact on the planet has been big enough to deserve a new time period: the Anthropocene. » (1)


Mon commentaire sur Facebook :


Après 12 000 ans, difficile d'essayer de modérer nos transports....


Au lieu d'aller marcher pour la planète, si tous ceux qui ont deux voitures ou plus à la maison pouvaient ne passer qu'à une, ça placerait au moins le geste au niveau des intentions. Ce « post » fut d'ailleurs écrit en autobus!


Quand je dis écris en autobus, preuve à l'appui!












Note


1. CHRISTOPHER HOOTON, Anthropocene: We might be about to move from the Holocene to a new epoch, The independent, Thursday 16 October 2014 : www.independent.co.uk/news/science/anthropocene-we-might-be-about-to-move-from-the-holocene-to-a-new-epoch-9798854.html

Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Holocène

http://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropocène



Liberté à échelle variable!


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Michel Handfield (version corrigée - 2014-10-16)


Après avoir lu que…


« L'Agence du revenu du Canada (ARC) a mobilisé depuis plusieurs mois la machine du gouvernement fédéral pour bloquer à tout prix une enquête de la police de Montréal sur une fraude fiscale «colossale» impliquant un réseau de contrebande actif en territoire autochtone, a appris La Presse. » (1)


Mon mot sur Facebook


Si la liberté est à ce point qu'une agence fédérale protège les fraudeurs, pourquoi, au nom du libre échange, toutes transactions libres entre vendeurs et acheteurs ne sont-elles pas protégées et légales? L'État pourrait au moins en tirer des bénéfices par la taxation de ces revenus s'il applique sa loi naturellement!


L'hypocrisie, en ce domaine, est néanmoins flagrante: on ne peut interdire la vente d'autos ou de motos ultra rapide ou très polluante au nom de la sécurité des citoyens par exemple, vu les accords de libre-échange, mais on peut interdire la vente de drogues entre personnes libres et consentantes au nom de la prévention sécuritaire et de l'ordre public, comme si on ne savait pas que ce qui nuit le plus à une intervention préventive est le fait que ce marché soit caché! On peut aussi encoder les films européens pour empêcher le citoyen de les écouter sur leur DVD à Montréal, mais on protège les droits du contrebandier autochtone au nom de sa liberté individuelle! Au moins, quand Justin Trudeau parle de légaliser le pot, c'est pour tous! Et je ne dis pas ça parce que j'en suis un fervent, car je n'ai jamais fumé, même la cigarette ordinaire! Mais, quand on se présente comme les défenseurs de la justice, tel que le prétendent les conservateurs, il y a là incongruité, voire hypocrisie et mensonge!


Note


1. VINCENT LAROUCHE, Fraude fiscale «colossale»: bras de fer juridique entre le fisc et le SPVM, in La Presse, le 16 octobre 2014 : www.lapresse.ca/actualites/201410/16/01-4809610-fraude-fiscale-colossale-bras-de-fer-juridique-entre-le-fisc-et-le-spvm.php



Potpourri de quelques « posts » sur Facebook!


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Michel Handfield – avec légères corrections et un ajout! (2014-10-15)


- > Parlez-en!


Ça parle de Twitter, mais je le partage sur Facebook! J'M confondre...


HUGO DUMAS, Le twivage, ça marche!, in La Presse, 15 octobre 2014 à 08h48 :

www.lapresse.ca/debats/chroniques/hugo-dumas/201410/15/01-4809318-le-twivage-ca-marche.php



- > Pour les halloweeneux


Pour les halloweeneux, en faisant les préparations d'automnes à l'extérieur, j'ai vu une super belle araignée! (2014-10-14)





Un de mes amis Facebook a souligné que c'est une épeire diadème. Une célébrité que l'on voit dans l'album de Tintin, L'Étoile mystérieuse, nous apprend Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/épeire_diadème (2014-10-15)



- > Les romantiques...


Pour les coeurs romantiques, insensibles aux araignées, j'ai cette rose d'automne dans mon jardin! (2014-10-14)





- > Je me suis amusé avec mon cel. Voici ma rose d'automne... sur fond noir. On peut faire plein d'effets avec ces appareils. (2014-10-15)





- > Rien à ajouter


Rien à ajouter. Just read it Mr. Harper et M. Couillard. (2014-10-11)


FRANCIS VAILLES, L'effet-surprise des mesures sociales in La Presse, 10 octobre 2014: http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201410/10/01-4808072-leffet-surprise-des-mesures-sociales.php



- > Le vrai bug


S'il l'avait su, il n'aurait surement pas parlé! Le vrai « bug », il est peut-être ailleurs, non seulement pour les gens d'affaires en politique, mais pour tous, car il en est de même pour le petit actionnaire, nos fonds de pension, la caisse de dépôt, nos REER: nos actions donnent moins de Pouvoir par action que les actions de certains dirigeants! PKP « détient 24 % des actions mais 73 % des droits de vote » de Quebecor. Combien de droits de vote a notre bas de laine des Québécois - la Caisse de dépôt - pour l'argent qu'elle y a mis en comparaison? (2014-10-11)


Publié le à 08h17


YVES BOISVERT, Les marmottes de PKP, in La Presse 11 octobre 2014: www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201410/11/01-4808427-les-marmottes-de-pkp.php



Travaillez, travaillez…


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Michel Handfield (2014-10-10)


Après ça on dit aux autres de se trouver un emploi... mais on demande assez souvent 10 ans d'expériences, ce qui favorise justement ce phénomène à moins d'avoir de bons contacts. J'espère que ce ne sont pas ces personnes qui profitent de ce système qui se plaignent ensuite de payer pour ceux qui ne travaillent pas!


C'est mon commentaire au sujet de ces contrats de service à de nouveaux retraités!


Référence :


Contrats de service : Québec met un frein au double dipping


« Les gestionnaires d’organismes publics qui prennent leur retraite le vendredi ne pourront plus, aussi librement qu’avant, revenir au travail le lundi en vertu d’un contrat de service pour occuper la même fonction. Québec met un frein au phénomène appelé les «portes tournantes». »


Régys Caron, Journal de Québec, jeudi 9 octobre 2014


www.journaldemontreal.com/2014/10/09/letat-ignore-le-nombre-de-ses-employes



Vol légalisé!


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Michel Handfield (2014-10-10)


Si les voleurs pouvaient écrire les lois, ils ne seraient pas des voleurs! Ils pourraient même se justifier en disant que cela accroit le PIB et favorise la redistribution : l'un étant obligé de racheter ce qu'il a perdu et un autre pouvant acheter ce qu'il convoite sur le marché de l'usagé. Peut-être payera-t-il même une taxe si la vente se fait dans un commerce de revente! Bref, on peut toujours justifier nos actions quand on est au Pouvoir! Suffit de lire Machiavel pour le comprendre.


Référence :


Les conservateurs convoitent le contenu des médias


« Que les médias se le tiennent pour dit. Le matériel qu’ils diffusent à la télévision, dans Internet ou sur papier ne leur appartient pas. Du moins, pas celui à caractère politique. Les partis devraient pouvoir s’en servir comme bon leur semble. C’est l’avis du gouvernement conservateur, qui a confirmé jeudi son intention de modifier la Loi sur le droit d’auteur de manière à permettre aux formations politiques d’utiliser ce matériel gratuitement, sans demander de permission, dans leurs publicités électorales. Les conservateurs convoitent le contenu des médias »


Stéphane Baillargeon - avec Marie Vastel et Hélène Buzzetti, in Le Devoir, 10 octobre 2014 : www.ledevoir.com/politique/canada/420818/publicites-electorales-les-conservateurs-convoitent-le-contenu-des-medias



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Partage



Tout est dit dans le lien! Rien à ajouter.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 10, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2014-10-10)



Un article pour les jeunes:


www.journaldemontreal.com/2014/10/09/lalcool-vrai-drogue-du-viol



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.


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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


Rue Fable


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


21oct. > 15nov.

OMNIBUS LE CORPS DU THÉÂTRE


Production : Omnibus le corps du théâtre

Maîtrise d'œuvre : Jean Asselin, Réal Bossé, Sylvie Moreau

Conception artistique : Ludovic Bonnier (musique), Charlotte Rouleau (scénographie et costumes), Mathieu Marcil (lumières)


Une ville comme les autres... Une rue, la Rue Fable... Ses migrations, ses adresses civiques, autant d’impudiques invitations au voyage. Autant de fables imaginées et de tranches de vie révélées. Où vivons-nous? À qui appartiennent les vêtements suspendus aux cordes à linge d’hier et d’aujourd’hui? Un regard d’Omnibus le corps du théâtre, jeté à travers la fenêtre de nos voisins, sur le territoire que peut prendre une vie.


Michel Handfield (2014-10-27)


La rue Fabre, c'est d'abord au monde de Tremblay que l'on pense! (1) Mais, avec la rue Fable… on lui donne un autre éclairage : plus « paparman rose »!


Ici, on imagine la rue, on imagine la ruelle. C'est la beauté de ce décor simple qui me fait penser au temps de Sol et Gobelet : avec un mur, une scène, quelques couleurs et l'éclairage, on peut tout imaginer grâce aux mimes qui nous embarquent dans leur monde! La création se fait dans nos têtes! C'est là la magie de ce spectacle.


On est dans la gaieté et la joie, avec la troupe d'Omnibus. Si tout n'est pas rose, car il y a quelques colletages, c'est très coloré et joyeux même pour les moments que l'on sent plus sombres! On peut parfois être mélancolique sans sombrer dans la dépression!


On a droit à tous les personnages d'une rue ou qui rodent dans la ruelle : de la regarde-moi donc au « tough » qui fait un peu peur quand on le croise! Mais, il y en a toujours un qui n'a pas peur, genre le sportif du coin, et une vraie petite peste que tout le monde aime détester! Le genre « tite en crisse » dont on s'ennuie si elle déménage! (2) Puis, il y a celle que l'on cible, car fragile ou facile! Et, il y a Monsieur, dans sa grande désinvolture…


Tous les caractères y sont pour une étude de psychologie sociale, mais encore faut-il les décoder sur leur langage non verbal! Ce serait un excellent exercice à faire pour des étudiants en psycho, psychosociale, travail social et quelques autres domaines où l'on doit intervenir avec l'humain. En fait, tout le plaisir est là dans cette pièce qui m'a fait penser au cinéma muet de Chaplin avec un air de comédie musicale des années 40 et 50! Une pièce à voir pour ensoleiller notre automne.


Les interprètes et leur personnage – avec ma vision de celui-ci parfois :


Jean Asselin est Monsieur Maxime;

Audrey Bergeron est Tite en crisse;

Pascal Contamine est Miguel Azores – notre « tough »!

Sylvie Moreau est Lola Lipop – la regarde-moi donc!

Bryan Morneau est Bob Morning – le sportif!

Émilie Sigouin est Cible.


Notes


1. Tremblay visite les lieux de son enfance:

http://archives.radio-canada.ca/emissions/500-4987/page/8/


2. La « tite en crisse » est jouée par Audrey Bergeron, danseuse contemporaine. Son jeu était d'ailleurs physique et je l'ai particulièrement remarqué, peut-être parce que je m'entraine dans un gym depuis fort longtemps! Pour sa bio : www.quebecdanse.org/profil/audrey-bergeron



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Les Festivals!


On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.


Michel Handfield, éditeur-rédacteur!


Festival du nouveau cinéma 2014


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Comme tous les ans, ce festival nous apporte son lot de films en compétition à Montréal et primés ailleurs, dont certains sortiront en salle par la suite, s'ils ne sont pas déjà sortis. Mais, vu la quantité de films et le manque de salles de répertoires, tous ne pourront passer au grand écran. Mais, avec les développements de l'Internet, nous pouvons espérer voir un jour apparaitre une grande médiathèque internationale, où télécharger ou visionner tous ces films auxquels on n'a pas toujours accès sur le marché pour diverses raisons protectionnistes. On nous parle du libre marché, mais Des nouvelles du bon Dieu de Didier Le Pêcheur (1996) n'est pas disponible ici alors que sur une telle plateforme on pourrait y avoir accès 18 ans après sa sortie en salle. Ce ne serait plus une énorme concurrence aux cinémas ni aux clubs vidéos qui restent!


Michel Handfield (2014-11-02)


Index FNC 2014


JE SUIS À TOI

SHE'S LOST CONTROL

RÉALITÉ

FORCE MAJEURE

L'INSTITUTRICE

SPARTACUS ET CASSANDRA

Boychoir

MAPS TO THE VEDETTES

OUÏGHOURS, PRISONNIERS DE L'ABSURDE

BANDE DE FILLES

LOVE PROJET

ANTOINE ET MARIE



JE SUIS À TOI


David Lambert, 2014, Belgique, Québec/Canada, 103 min, V.O. Française


Lucas, un jeune prostitué gai croupissant dans les basfonds de Buenos Aires, devient le boy toy récalcitrant d’Henri, un boulanger belge XXL, qui n’hésite pas à lui offrir un emploi et un toit en échange de sa dévorante affection. Lucas accepte de jouer le jeu jusqu’à ce qu’Audrey (interprétée par la Québécoise Monia Chokri), l’assistante d’Henri, tente de se rapprocher de lui à son tour. Récompensé à la Semaine de la critique de Cannes en 2012 avec Hors les murs, David Lambert propose avec son second long métrage un conte moderne étourdissant d’ambigüité morale, une sorte de Petit Poucet à l’ère du « human trafficking » et des réseaux sociaux, où en est venu à triompher un clientélisme tranquille réclamé autant par les bourreaux que leurs proies, au nom de quelques instants de répit arrachés à la froideur du monde. Provocant et douloureusement sensible à la fois, Je suis à toi est traversé tout entier par la chimie invraisemblable entre Nahuel Pérez Biscayart, déjà repéré chez Benoît Jacquot et Rebecca Zlotowski, puis Jean-Michel Balthazar, un habitué des frères Dardenne qui donne enfin ici la pleine mesure de son immense talent. – Charles Stéphane Roy


PREMIÈRE NORD-AMÉRICAINE MEILLEUR ACTEUR, FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE KARLOVY VARY 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Le film commence sur un jeune, sans travail, qui glande sur le net : Lucas, qui survit, plus qu'il ne vit, grâce à la prostitution gaie. Alors, il décide de se louer ou de se vendre sur le NET, car le marché est plus grand puis le côté « trash sexe » s'y vend mieux que dans la rue, vu l'impression d'immunité et de relation privée apparente que donne l'Internet!


Ce sera finalement Henri, un boulanger belge, qui lui fera la proposition qu'il acceptera. Cependant, entre une relation sexuelle de quelques minutes avec un homme et une vie commune à long terme, il y a tout un monde, surtout qu'il n'est pas gai. Puis, Audrey, qui travaille à l'avant de la boulangerie, le travaillera bien plus que lui ne travaille la pâte à pain!


Il aura aussi un choc culturel, car on ne paie pas les apprentis là-bas. Lucas n'aura aucune indépendance. Henri choisira jusqu'à la couleur du coupe-vent qu'il lui achète! Il volera donc dans la caisse du commerce pour pouvoir en acheter un autre à son gout!


À mesure que le film avance, l'on bifurque tranquillement vers le triangle amoureux, car sa nature ne peut être cachée plus longtemps avec Audrey dans les parages. Cela donne finalement un film social fort intéressant à plus d'un point de vue : les relations humaines et sexuelles; le rapport à l'argent; et les différences culturelles.


Parlant du rapport à l'argent, deux points. D'abord, pourquoi faire de la prostitution gaie s'il est hétéro? Simplement parce que c'est plus facile et rapide de se vendre dans le milieu gai pour un homme que ce ne le serait de se vendre à des femmes! Ensuite, lors d'une dégustation de bière avec quelques intimes d'un pub local pour savoir laquelle devrait choisir le commerçant, le débat se fait autant sur le gout des bières que sur la valeur d'encourager un producteur local versus une bière d'ailleurs qui coute moins cher, mais assurerait un meilleur profit au commerçant du coin! Bref, c'est la fin des illusions du marché local dans le monde de la rationalité économique mondialisée!



Index FNC 2014



SHE'S LOST CONTROL


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Anja Marquardt, 2014, États-Unis, 90 min, V.O. Anglaise


Célibataire, new-yorkaise, rêvant de pouvoir s’acheter un appartement qui ne serait pas que fonctionnel et d’avoir éventuellement un enfant un jour, Ronah mène pourtant une existence qui n’a rien de conventionnel. Étudiante en maitrise de psychologie comportementale, sans grand contact avec le monde extérieur, elle travaille comme assistante sexuelle, aidant différents patients, selon les tempéraments et problèmes de chacun, à apprivoiser l’idée même d’intimité et surmonter leur handicap affectif. Calme, patiente et dévouée, elle se voit forcée de se remettre en question lorsqu’elle rencontre Johnny, un infirmier particulièrement sauvage. Évoquant l’approche naturaliste et sensible d’un Lodge Kerrigan au féminin, She’s Lost Control frappe par la rigueur parfois glaçante de sa mise en scène usant de compositions géométriques, de clairs-obscurs ciselés et de la fébrilité de sa caméra à l’épaule pour exprimer, autant que les gisements de son héroïne, l’ultramoderne solitude dans laquelle nous plongent nos modes de vie contemporains. Primé après sa présentation dans la section Forum de la Berlinale, ce premier film d’Anja Marquardt détaille par séquences impressionnistes captivantes et superbement photographiées le quotidien, souvent violent, de cette jeune femme insaisissable et complexe, interprétée avec finesse et grâce par l’attachante Brooke Bloom. – Helen Faradji


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Comme la rencontre entre Ronah et son client peut se passer dans une chambre d'hôtel, on peut d'abord penser à de la prostitution, mais on découvre qu'il s'agit de thérapie par le toucher! Mais, parfois la ligne est mince entre les deux… au point que l'on pourrait parler de « prostitution thérapeutique », car, pour leur redonner de l'estime - s'accepter - cela peut aller jusqu'à la couchette! Comme on le dit dans le résumé c'est une « assistante sexuelle [qui aide] différents patients, selon les tempéraments et problèmes de chacun, à apprivoiser l’idée même d’intimité et [à] surmonter leur handicap affectif. »


Pas toujours facile comme travail, car elle approche des gens difficiles d'approche! On entre donc dans leurs problèmes et leurs histoires de vie. Un film particulièrement intéressant pour les étudiants en sciences humaines et sociales, car on est intimement dedans, c'est le cas de le dire!


Bande-annonce


www.traileraddict.com/shes-lost-control/trailer



Index FNC 2014



RÉALITÉ


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Quentin Dupieux, 2014, France, Belgique, 87 min, V.O. Française, Anglaise, S.T. anglais


Un caméraman (Alain Chabat) rêve d’être un vrai cinéaste. Il veut réaliser un film d’horreur, une histoire de télés qui éradiquent la race humaine. Bob Marshall (Jonathan Lambert), grand producteur, aime le projet. Avant de dire oui, il veut cependant la preuve que, dans son film, il y aura le meilleur cri humain jamais poussé. Le futur cinéaste a quarante-huit heures pour le trouver. Dérape, alors, la réalité…


De toute évidence, Quentin Dupieux (Wrong Cops, Rubber, Wrong et Steak), aka Mr. Oizo, aime ne rien faire comme les autres. Réalité défie, une nouvelle fois, toutes les normes. Une grande comédie qui délire et nous plonge pour mieux nous perdre, hilare et angoissée, au sein d’une spirale ne cessant de se dédoubler. Comme si Dupieux rêvait les rêves de Lynch, mais à l’envers. Comme si, en temps réel, tout s’effritait et se reconstruisait. Comme si le cinéma se pensait autrement, librement. Comme si le réel était magique et le banal impossible. Bref, la preuve par l’absurde que le cinéaste reste l’un des grands auteurs du moment. – Julien Fonfrède


“…will mess with your head.” – Indie Wire


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Ça coute cher la pellicule; autre temps autre mœurs! Ça nous situe. Et, il est chiant le producteur, qui chicane contre le « trop de pellicule » que prend un cinéaste pour avoir des scènes qui semblent naturelles! Tout un numéro!


Puis, son ancien standardiste lui amène une idée de film: les postes de télé deviennent méchants et envoient des ondes pour abrutir ceux qui les regardent. Plus ils s'abrutissent, plus ils écoutent la télé. Une fois que tous sont bien pris, les téléviseurs envoient des ondes pour les tuer...


L'idée est bonne, mais comment faire voir les ondes à l'écran? Pour le producteur, la clé est là. Il serait important d'avoir le plus beau gémissement de l'histoire du cinéma quand les gens meurent. Il faut que ça vaille un Oscar! Alors, il lui donne 48 heures pour trouver ce gémissement. Notre homme part donc à la recherche de ce cri avec son magnétophone, que ce soit dans la foule ou par lui même. De quoi énerver sa femme, psychanalyste. À partir de là, on mélange rêve, fiction et réalité.


Ça me fait penser à « Des nouvelles du Bon Dieu » (1), où l'on est tous des personnages d'un roman que Dieu écrit. Et, si on était les personnages d'un film et que le réalisateur disjonctait? « Isn't an exama attack. It's only inside. Inside of your head! » Un film disjoncté et amusant.


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_nouvelles_du_bon_Dieu


Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=9mRBYYgpbE4



Index FNC 2014



FORCE MAJEURE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Ruben Östlund, 2014, Suède, Danemark, France, Norvège, 118 min, V.O. Suédoise, S.T. français


C’est le temps des vacances. Pour Ebba, Tomas et leurs enfants, une famille suédoise, il prend même un cadre idyllique: celui des Alpes françaises où les sports d’hiver se pratiquent sous un soleil éclatant et sur des pistes de rêve. Mais, alors que la petite famille profite d’un déjeuner dans un restaurant à flanc de montagne, une avalanche les ramène à la réalité. Problème: alors qu’Ebba tente de protéger ses enfants, Tomas, lui, a pris la fuite, n’emportant que son téléphone cellulaire, pour sauver sa peau, et seulement la sienne… Si l’avalanche ne cause au final aucun dégât, le geste de Tomas ne restera pas, par contre, sans conséquence. Prix du jury de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, le dernier film de Ruben Östlund (Involuntary, Play) se paye les institutions sacrées du mariage et de la famille avec une ironie plus qu’incisive, dans la lignée d’un Haneke ou d’un Andersson. Drôle et cruel, aussi psychologique que sociologique, Force majeure pousse la réflexion avec un sens de la provocation fine, assumée et même émouvante sur la condition de l’homme moderne, perdu entre son obligation de sensibilité et ses devoirs de protection. Réjouissant. – Helen Faradji


PREMIÈRE QUÉBÉCOISE PRIX DU JURY - UN CERTAIN REGARD, CANNES 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Un voyage de ski comme révélateur de soi, de la relation de couple et de leur relation avec les autres dû a la réaction de Tomas face à Ebba et leurs enfants devant une avalanche alors qu'ils étaient au restaurant de la montagne, car il se sauve littéralement, les laissant là. Puis, après, il refuse de le reconnaitre, car il ne se le rappelle plus. C'est ce qu'il dit.


Le malaise persiste et on en arrive à la psychologie des gars et des filles. Tomas avoue être la victime de ses instincts : je triche quand joue avec les enfants; je t'ai trompé... La victimisation poussée à l'extrême. C'est le mal de notre temps, où personne n'est tout à fait responsable, car on a tous de bonnes raisons pour expliquer l'inexplicable! Cela est vrai à tous les niveaux. Suffit d'écouter les excuses des politiciens...


Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=KJmzTNdY98g



Index FNC 2014



L'INSTITUTRICE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Nadav Lapid, 2014, Israël, France, 120 min, V.O. Hébraïque, S.T. anglais


Sa nourrice, Miri, une aspirante actrice, l’amène chaque matin et vient le chercher chaque soir. Il vit seul avec son père, un restaurateur fort occupé, depuis que sa mère est partie rejoindre son amant à Boston. Il aime jouer avec ses amis. Yoav, joufflu et blondinet, est un petit garçon de 5 ans tout ce qu’il y a de normal. À la notable exception près qu’il compose, presque comme un possédé, d’incroyables poèmes. Subjuguée, Nira, sa maitresse, ne parvient bientôt plus à taire la fascination, de plus en plus malsaine, que font naitre chez elle le bambin et ses rimes. Présenté à la Semaine de la Critique cette année, tout en plans-séquences vifs et en gros plans angoissés, L’institutrice est un film porté par une tension aussi continue que dérangeante, aussi poétique que politique. Second long métrage de l’Israélien Nadav Lapid (Le Policier), inspiré par les poèmes qu’il écrivait lui-même enfant et dont plusieurs se retrouvent dans ce film d’une puissance rare, il révèle également les talents uniques du petit Avi Shnaidman, aussi sensible que touchant, et de Sarit Larry, incroyable dans le rôle de cette femme aux prises avec un désir de pureté et de protection dévorant. – Helen Faradji



PREMIÈRE CANADIENNE SEMAINE DE LA CRITIQUE, FESTIVAL DE CANNES 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Nira, est une éducatrice du préscolaire. Puis, à côté de son emploi, elle participe à une activité de poésie. Un jour, elle apprend de sa nourrice, Miri, que Yoav, un des enfants sous sa responsabilité, fait de la poésie. À partir de là, il devient son centre d'attraction.


Elle lit ses poèmes dans son cours de poésie comme si c'était les siens et elle s'entête à le faire même si certains les critiquent. Plagiat d'adulte? Forme d'exploitation, car elle pousse le petit à faire de la poésie quand elle le veut. C'est ce qu'on peut croire aux premiers abords, car elle dénonce la nourrice du petit qui les utilise comme si c'était les siens en audition! Mais, elle? Troublant, assez troublant!


En fait, il s'agit plutôt d'une admiration malsaine, car elle parle du talent de Yoav à l'oncle du petit qui a déjà publié un ouvrage de poésie. Elle voudrait que son talent soit connu, car elle le voit comme un petit Mozart de la lettre! Et, plus ça avance, plus elle se prend au jeu de défendre ce petit génie et même de le présenter au Monde, au point qu'elle croit que tout le monde est contre elle s'ils ne l'acceptent pas. On a hâte de voir si elle va se faire prendre avant que ça ne dérape trop, ce qui en fait un suspense psychologique intense plus on arrive vers la fin.


Bande-annonce


www.dailymotion.com/video/x210uem_l-institutrice-de-nadav-lapid-bande-annonce_shortfilms



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SPARTACUS ET CASSANDRA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Ioanis Nuguet, 2014, France, 81 min, V.O. Française, Rrom, S.T. français et anglais


« À un an, je marchais déjà. À deux ans, je mangeais de la terre. À trois ans, mon père était en prison. À quatre ans, je faisais la manche avec ma soeur. À sept ans, je suis venu en France. » Ainsi parlait Spartacus, enfant rom qui, à 13 ans, a déjà vécu plusieurs vies. Avec sa soeur, Cassandre, 10 ans, il survit de peine et de misère, aux côtés d’un père alcoolique et cabotin et d’une mère qui implore ses enfants de la libérer du joug de son mari. Avec l’aide d’une travailleuse sociale hors-norme, ils apprendront à se détacher de ces parents terribles et à vivre une enfance qu’ils n’ont pas connue. On se croirait dans un film de Kusturica. Entre l’excès et la douceur, l’hyper sensibilité et la violence, la fiction et la réalité, l’incroyable film d’Ioanis Nuguet trace le portrait d’une enfance dont la France ne sait que faire. Rarement a-t-on vu des enfants grandis trop vite s’abandonner autant au regard d’un cinéaste qui, sans voyeurisme et sans complaisance, les filme au plus près et les transforme en héros tragiques. – Éric Fourlanty


PREMIÈRE NORD-AMÉRICAINE ACID, CANNES 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


D'abord, Camille Brisson n'est pas une travailleuse sociale hors-norme, mais une jeune trapéziste qui les a recueillis alors qu'elle travaillait à faire un cirque près de la communauté rom! Mais, si les personnages sont Roms, le réalisateur nous a dit que « Ce n'est pas un film sur les Roms, mais avec les Roms! » Alors, pour lui faire plaisir, disons un film sur les sans-papiers, mais c'est plus ou moins vrai, car si les Roms sont sans papiers parce qu'ils sont nomades, ce ne sont pas des immigrants clandestins, puisque ce sont des Européens, mais, probablement, le dernier peuple nomade d'Europe! Bref, ce sont des Européens non nationaux!


Par ce film on pénètre au coeur du problème des Roms : sans enracinement, avec une culture du voyage et de la liberté, ils ont des difficultés avec des normes comme l'école, la nation et les papiers! Mais, pas de papiers, pas d'école; sans école, pas d'emploi; sans emploi et sans adresse fixe, pas de papiers ni d'aide sociale, mais des rêves de vie et de consommation quand même. Ainsi, le père espère qu'on lui donnera une maison... juste parce qu'il est là! En attendant, il fait la rue et menace de partir. Il va attendre longtemps.


Quand le juge enlève les enfants aux parents pour les confier à Camille, il ne parle pas aux parents comme à des enfants tel qu'on le fait ici, où l'on infantilise les gens en se pliant à leurs caprices – j'ai des droits! -, mais en leur mettant leurs responsabilités sous le nez! Moi, qui plaide pour une charte des droits, libertés et responsabilités, j'ai particulièrement aimé ce passage! (1)


Ce film peut être compris à plusieurs niveaux : le cas des sans-papiers, SDF et des Roms ici; l'implication et le travail de Camille avec une communauté et ses effets positifs, ne serait-ce que pour briser des barrières et faciliter la communication – en passant, ce travail de communication ne se fait pas par des circuits formels, mais par du travail informel, car Camille fait du cirque avec les jeunes de la communauté; la création d'une famille reconstituée autour de Camille, 21 ans, mais qui a une bonne communication avec les jeunes; l'illusion d'une économie inclusive pour tous, car tous ne peuvent être au même niveau socioéconomique... d'où l'importance de certains mécanismes d'investissement social et de redistribution sinon la révolte grondera! C'est d'ailleurs ce que dit le rap de la fin… qui ne s'adresse pas qu'à la France selon moi.


Parlant de mécanismes d'investissement social et de redistribution, on coupe en éducation ici, et probablement ailleurs aussi, plutôt que d'y investir par exemple! J'ai déjà écrit :


« Savez-vous, on devrait davantage investir en éducation populaire et offrir autre chose que de la télé aux citoyens le soir, comme des ateliers de discussions dans leur milieu ou des cours de création. À l'école du quartier par exemple! Ce qui coute cher, ce ne sont pas les fonctionnaires ou les commissions scolaires, mais d'avoir des infrastructures (écoles, gymnases et bibliothèques scolaires par exemple) qui ne sont pas utilisées davantage pour la communauté hors des jours et des heures d'écoles. Pourquoi, aussi, ne pas offrir des cours du soir pour les jeunes dont l'horloge biologique est déphasée par rapport aux autres? Il y a peut-être des petits génies que l'on « scrape » parce qu'ils dorment dans leurs cours à 9 heures le matin, mais qui seraient allumés à 21 heures le soir! » (2)


Quand on parle d'économie, il faudrait d'abord penser à moins « scraper » de gens! Des talents sont perdus… et ne seront jamais retrouvés. Voilà où me conduisait ce film.


Notes


1. C'était justement le point 4 de mon édito Les députés, faut mettre vos culottes!


2. Michel Handfield, Québec/Afrique, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 14 no 7, Éditos: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2221383


Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=0D8BR4cuWgk



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Boychoir


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


François Girard, 2014, États-Unis, 106 min, V.O. Anglaise



Depuis que sa mère monoparentale et irresponsable est décédée dans un accident de voiture le laissant orphelin, Stet a encore plus de mal à contenir ses accès de colère. Mais, la voix d’ange du petit garçon troublé de 11 ans ne passera pas longtemps inaperçue. Repéré lors d’une audition tenue dans sa petite ville du Texas, il est envoyé vers une prestigieuse et très chic école musicale sur la côte Est. Là, sous la coupe du maitre de chorale Carvelle, un homme sévère, grincheux, mais reconnaissant la pureté du talent de Stet, il va comprendre que sa frustration peut plus que nourrir son art, elle va le déployer vers l’infini. Du moins tant que sa voix ne change pas. Révélé au dernier Festival de Toronto, Boychoir évite avec finesse tout misérabilisme pour plutôt faire partager avec force émotion le pouvoir intensément cathartique de la musique. Habitué du sujet, François Girard (Thirty Two Short Films About Glenn Gould, The Red Violin) signe là un conte initiatique inspiré et réunit une distribution impressionnante – Dustin Hoffman, Kathy Bates, Josh Lucas, Eddie Izzard, Debra Winger – tout en révélant le talent du tout jeune Garrett Wareing, d’une fraicheur et d’une présence indéniables. – Helen Faradji


PREMIÈRE QUÉBÉCOISE FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TORONTO 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Un jeune talent, un don, mais des difficultés à la maison (mère qui mêle alcool et médicaments) font qu'il n'accroche pas à l'école même si on a remarqué son talent. Puis, sa mère meurt et son père apparait, mais il est le fils caché de son passé que sa famille ne connait pas et qu'il ne veut pas qu'elle connaisse. Il le met donc pensionnaire dans une école privée qui saura quoi faire avec son talent, mais il tient à ce que les choses demeurent cachées.


Et là, le talentueux Stet, mis à l'arrière par les autres, conserve ses racines et ses réflexes. Il saura se défendre, mais pas seulement avec des mots, pour enfin prendre sa place! On a la rivalité, la transition entre deux mondes, bref un classique du genre dans la lignée de Rock n'nonne (1) et de Les Choristes (2).


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sister_Act


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Choristes



Index FNC 2014



MAPS TO THE VEDETTES



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com



David Cronenberg, 2014 Canada, États-Unis, Allemagne, France, 111 min, V.O. Anglaise, S.T. français


Le corps et le visage couvert de brulures, les mains gantées de noir, Agatha débarque à Hollywood. Avec l’aide de son amie Carrie Fisher, qu’elle a rencontrée sur Internet, elle dégote un travail de rêve pour toute aspirante à la célébrité: assistante personnelle de Havana Segrand, une vedette sur le déclin qui s’apprête à reprendre dans un remake le rôle qui rendit sa mère célèbre dans sa jeunesse. Mais Agatha n’est pas là pour ça. Elle veut surtout renouer le contact avec Sanford Weiss, auteur et gourou de vedettes dont Havana est la cliente, sa femme et leur fils, un enfant-vedette de 13 ans. Lucide, cinglant, d’une ironie cruelle…


David Cronenberg ne l’aura peut-être jamais été autant que dans cette charge féroce et macabre contre l’enfer décadent qu’est devenu Hollywood, et plus largement nos sociétés contemporaines. Relecture limpide et vacharde de son Cosmopolis, peuplé de fantômes troublants, Maps to the Stars avance implacablement vers l’implosion, guidée par deux anges de la mort aussi terrifiants que touchants: Mia Wasikowska qui incarne la folie à la perfection et Julianne Moore en Baby Jane impressionnante, logiquement récompensée du prix d’interprétation cette année à Cannes. – Helen Faradji



MEILLEURE ACTRICE, CANNES 2014 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TORONTO 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


« The bedroom is for making love, the coffee shop for talking. »


On est dans le vrai et la façade parce qu'il faut se vendre pour travailler! Et le talent n'est pas la seule chose qui compte; il y a le look, les relations et le lichage! C'est Hollywood, ses vedettes et les producteurs.


Puis, il y en a qui vivent avec les fantômes du passé... et qui cherchent à s'en libérer. Cela peut se faire par quelques méthodes nouvelles-âges comme de bruler des chandelles autour de son bain… ou des méthodes beaucoup plus radicales parfois! Agatha, nouvelle assistante personnelle d'une vedette déclinante, est radicale à la folie!


Que peut-on faire pour se libérer parfois? Et, à quel prix pour soi et les autres.


Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=fwxmnyoofPs



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OUÏGHOURS, PRISONNIERS DE L'ABSURDE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Patricio Henriquez, 2014, Québec/Canada, 99 min, V.O. Anglaise, Ouïghoure, S.T. français


Pour Khalil, Abou Bakker et Ahmat, le 11 septembre 2001 n’aura pas été qu’un tournant de l’histoire contemporaine, mais le début d’un véritable cauchemar kafkaïen. Tous trois Ouïghours (des musulmans d’origine turque, installés dans la région autonome du Xinjiang en Chine où ils furent victimes d’une répression sauvage), exilés en Afghanistan dans un petit village des montagnes depuis la fin des années 1990, ils seront en effet arrêté par l’armée pakistanaise et vendu aux autorités américaines, en chasse de terroristes dans la région, contre 5.000$ chacun. Avec 19 autres Ouïghours, ils feront partie des premiers prisonniers envoyés à Guantanamo en 2002 où ils seront considérés comme combattants illégaux jusqu’à ce qu’ils puissent prouver le contraire. Un véritable parcours du combattant dans lequel ces hommes, innocents et marginalisés, seront les pions d’un jeu géopolitique inique, aidés heureusement par des avocats et une traductrice refusant ces traitements inhumains. Retraçant avec minutie et détails le parcours insensé de ces trois hommes, jusqu’à la libération des derniers prisonniers Ouïghours en 2013, Patricio Henriquez (Sous la cagoule, un voyage au bout de la torture) signe comme à son habitude un documentaire puissant et d’une sensibilité poignante aux injustices les plus flagrantes. – Helen Faradji


PREMIÈRE MONDIALE


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Le hasard n'a rien à voir avec ce qui se passe dans ce film. Tout est planifié par des humains a dit le réalisateur.


Avant de penser résoudre les problèmes mondiaux, il faut les comprendre et saisir le rôle des idéologies, de l'histoire et de l'économie dans ceux-ci. Et, pour prévenir, il faut faire de l'éducation, sauf que l'éducation est souvent orientée! C'est ainsi que la Chine voit le Xinjiang comme chinois, mais que le Xinjiang, une des régions autonomes de la République populaire de Chine, tient à sa différence. (1)


Musulmans, les « Ouïghours (des musulmans d’origine turque, installés dans la région autonome du Xinjiang en Chine [ont été] victimes d’une répression sauvage) » comme on le dit dans les notes du film plus haut. Comme leur présent et leur avenir étaient bloqués, certains se sont exilés en Afghanistan, notamment pour mieux s'éduquer de leur religion, mais où, dans la foulée des évènements de septembre 2001, ils seront « vendus aux autorités américaines, en chasse de terroristes dans la région, contre 5.000$ chacun. » (2)


À partir de là, leur vie bascule pour quelques années, tenus prisonniers à Guantanamo, parce qu'on ne savait pas quoi faire avec eux même quand on fut convaincu de leur innocence. Ils étaient à la mauvaise place au mauvais moment. Mais, de là à les libérer, ce n'était pas facile à faire, les États-Unis n'étant pas prêts à les prendre chez eux ni à les envoyer en Chine, qui les considère toujours comme des terroristes pour des raisons idéologiques, et voudrait qu'ils soient emprisonnés. Il fallait donc que les États-Unis trouvent un pays pour les accueillir parmi leurs alliés, ce qui ne fut pas facile non plus.


Vu d'ici, cela nous permet de jeter un œil sur une question d'actualité :


« Le crime de pensée terroriste pourrait bien être instauré au Canada. Le ministre de la Justice, Peter MacKay, a confirmé la rumeur voulant que le gouvernement conservateur songe à ériger en infraction le fait de glorifier un attentat sur Internet. » (3)


Pour les conservateurs, marquer les terroristes permet une répression justifiée, mais cela pose un autre problème grave : est-il terroriste celui qui combat une dictature ou une injustice si le gouvernement d'un autre pays le déclare comme tel? Comme la Chine qui considère toujours ces Ouïghours comme des terroristes par exemple. Il ne sera pas facile parfois de faire la distinction entre l'opposant légitime à une dictature ou une injustice et le vrai terroriste avec cette notion de crime de pensée terroriste comme le propose le gouvernement Harper! Cette loi sera-t-elle un éclaircissement ou, au contraire, n'embrouillera-t-elle pas davantage les choses en plus de donner une justification aux dictatures pour faire la chasse à leurs opposants, qu'ils qualifient déjà de terroristes, sous prétexte que des démocraties comme le Canada le font aussi? Certaines erreurs ne sont pas biodégradables, comme l'étiquette terroriste qui reste là même après avoir été blanchit! Il faudrait y penser quand on rédige ce genre de lois ou qu'on les adopte.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Xinjiang


2. Notes du film plus haut.


3. Hélène Buzzetti - Correspondante parlementaire à Ottawa - avec Marie Vastel, Ottawa songe à punir la glorification du terrorisme, in Le Devoir, 30 octobre 2014 :

www.ledevoir.com/politique/canada/422489/internet-ottawa-songe-a-punir-la-glorification-du-terrorisme


Hyperlien


http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouïghours


Center for Constitutional Rights (CCR), dont on parlait dans ce film : http://ccrjustice.org/


Bande-annonce


www.onf.ca/film/ouighours_prisonniers_de_labsurde/trailer/ouighours_prisonniers_de_labsurde_bande-annonce



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BANDE DE FILLES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Céline Sciamma, 2014, France, 112 min, V.O. Française, S.T. anglais


16 ans, fille, noire, banlieusarde, en échec scolaire: Marieme cumule les handicaps dans une société pétrie de clichés. Sa rencontre avec Lady et ses copines vient bouleverser la donne. Soudain, elle ne se sent plus seule. Ensemble, elles défient les lois machistes de leur banlieue, elles parlent fort et tiennent tête aux garçons, quitte à leur ressembler. La bande se prend parfois une chambre d’hôtel, pour trouver, dans cet enfermement supplémentaire, une liberté intime. Elles y dansent lascivement sur Diamonds de Rihanna, trouvent dans la musique cette liberté tant recherchée, se transforment en vedettes. Loin d’être un film de banlieue, Bande de filles est un film de lutte. Comment devient-on « quelqu’un » ? Comment s’invente-t-on soi-même? Comment apprend-on à se battre? La lutte de Marieme pour exister est de tous les plans, et fait de Bande de filles un film éminemment politique. Depuis Naissance des pieuvres, Céline Sciamma invente un cinéma qui interroge en profondeur notre identité, intime et sociale. Un des temps forts du Festival de Cannes cette année, Bande de filles est un film puissant, sublimé par la présence de ses quatre superbes héroïnes, qui nous laisse entrevoir la possibilité d’un avenir différent. Un film nécessaire, en somme. – Laurence Reymond


PREMIÈRE QUÉBÉCOISE QUINZAINE DES RÉALISATEURS, CANNES 2014 FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TORONTO 2014


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


La vie - échec scolaire, choisir un métier ou abandonner l'école pour ne pas le dire à sa mère – est une question de capacités, mais aussi de circonstances et de choix personnels. Parfois, on a l'ambition, mais pas le talent. D'autres fois on a le talent, mais les circonstances de la vie – comme de s'occuper de la famille en l'absence d'une mère au travail – font qu'on ne peut réussir, car le vouloir sans le travail est rarement suffisant.


Puis, face à l'échec scolaire, on peut décider d'aller vers le choix d'un métier et le dire à sa mère ou entrer dans une bande de filles et quitter l'école sans le dire! Mais, les choix que l'on fait nous conduisent sur un chemin ou un autre, avec d'autres choix à la clé! On peut ainsi décider de ne pas aller plus loin et d'en sortir ou d'aller plus loin vers une carrière criminelle qui peut sembler nous valoriser. Et ces choix en amèneront d'autres, avec des joies, des peines et des regrets. Un jour, ce sera le temps d'un bilan et de valider le tout, voire de revenir en arrière!


On suit Marieme dans ce cheminement, ce qui nous donne l'occasion de voir la banlieue par les yeux de ceux qui l'habitent. Particulièrement instructif et anthropologique pour nous au Québec, où les banlieues n'ont pas du tout la même signification qu'en France. Ici ce sont plutôt de petites villes calmes et tranquilles – des villes-dortoirs – à la périphérie de la grande ville. Là-bas, la banlieue, ce sont de grands complexes immobiliers à prix modiques en périphérie du centre-ville. Des lieux où l'addition de nombreux problèmes ne peut qu'être explosive parfois. Mais, aussi des lieux où il pourrait y avoir de la créativité si on pouvait la canaliser.



Hyperlien


http://fr.wikipedia.org/wiki/Banlieue



Bande-annonce


www.youtube.com/watch?v=1f7EGBPIxtE



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LOVE PROJET


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Carole Laure, 2014, Québec/Canada, 103 min, V.O. Française, S.T. anglais


Un groupe de jeunes artistes travaillent à un spectacle de danse et musique. Ils sont amis, amants, amoureux, tout en faisant face à leurs propres démons. Dans ce solide film choral, son quatrième, Carole Laure poursuit son exploration tout en délicatesse et en nuance de la famille, celle que l’on tente de se construire ou qu’on subit, celle du sang ou des rencontres de hasard. Au coeur de ses liens, la question de l’aide, celle que l’on voudrait apporter à un proche, qu’on refuse ou que l’on recherche. Les personnages sont ainsi confrontés à la détresse d’un parent, la solitude d’une amie, la fugue d’une jeune prostituée. Mais rien ici n’est joué ou fermé. Aérien et fluide, le film laisse des ouvertures, des indices, des lignes de fuite; au spectateur d’imaginer et de construire le destin de ses personnages, de s’impliquer dans cette expérimentation artistique et amoureuse. Très libre, le film atteint parfois une douce folie, notamment autour du petit Diamond, passionné de danse en ligne, qui rencontre un couple country jusqu’au bout des doigts, et un homme mystérieux qui enterre ses secrets sur le Mont-Royal. La remarquable musique originale de Lewis Furey, de même que les chorégraphies de Mélanie Demers, Marie-Claude Rodrigue et Dave St-Pierre étoffent aussi sur un autre mode, poétique et évocatoire, cette danse des sentiments farouchement contemporaine. – Karine Boulanger


PREMIÈRE MONDIALE



Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


On est dans le monde de la danse sous plusieurs formes, du country à l'alternative! Cela donne d'ailleurs une bande musicale fort intéressante qui, je l'espère, sortira en CD! Mais, je n'ai rien trouvé sur le sujet. Je la souhaite cependant. Ceci étant dit, passons au film.


Pour moi, c'est un film qui ratisse large, mêlant la vie et l'art, ce qui en fait un film qui peut très bien allier succès populaire et de compétition, car il nous fait pénétrer le monde parallèle de la danse, mais aussi la vie quotidienne des danseurs, qui ressemble fatalement à la vie de M. et Mme Toulemonde! Qui a un père malade; qui a les blues de la vie et en oublie son jeune fils; qui aurait aimé avoir un enfant, mais n'en a pas?


On est dans les incertitudes de la vie et de l'art; d'avoir des projets intéressants, créatifs, mais qui ne paient pas, parce qu'alternatifs par exemple! Alors, on court après l'argent par un autre travail ou auprès de notre entourage à moins de boire ou de se doper – ce qui accentue les problèmes – pour oublier. Le réveil devient alors de plus en plus difficile! Le monde que l'on dit ordinaire (le père d'un des danseurs) est ici mis côte à côte avec celui de l'art et des marginaux, notamment avec cette adolescente qui se prostitue et qu'une des danseuses voudrait bien sortir de là!


La culture et la vie, face à face, comme des révélateurs et des opposants. Mais, c'est quoi la culture? La danse que seuls des initiés peuvent comprendre? Un certain sens de la survie pour les gens de la rue? Le country, s'il nous rend heureux? Ce sont là des questions que j'ai vues dans ce film. Mais, surtout, à partir de quel âge peut-on parler d'avoir de la culture? Faut-il beaucoup de vécu ou, au contraire, cela s'additionne-t-il tout au long de la vie?


Moi, j'irais pour l'addition, ce qui fait qu'on peut avoir de la culture s'en même s'en rendre compte, car elle s'assimile souvent à nos gouts sans qu'on ne s'arrête à y penser et encore moins à les intellectualiser, comme pour le petit garçon d'une des danseuses qui aime le country au point de se trouver une famille alternative qui fréquente ce milieu. On peut avoir peur qu'ils soient mal intentionnés, mais tel n'est pas le cas, car la vie, ce n'est pas toujours le fait divers que rapportent les journaux même si c'est celui qui frappe toujours le plus notre imaginaire collectif et individuel! C'est qu'on a besoin d'avoir peur pour demeurer vigilant. Ce film nous place d'ailleurs sur cette corde sensible avec le petit garçon et c'est très bien ainsi, car il nous garde en haleine tout le long.


Autre point intéressant : tout le travail physique de la danse que l'on voit dans ce film. On sent la sensualité de Carole Laure pour ses personnages. Un croisement de Gilles Carle et de Claude Lelouch qui a aussi tourné de la danse! On se souvient encore de son Boléro dans Les uns et les autres! (1)


Enfin, j'ai bien aimé l'approche de la thérapeute (interprétée par Louise Latraverse) dans le film.



Note


1. www.dailymotion.com/video/xgoe7r_les-uns-et-les-autres-le-bolero-de-ravel_shortfilms



Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Carole_Laure

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Carle

http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Lelouch



Bande-annonce



www.youtube.com/watch?v=GTLUcFm7bGs



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ANTOINE ET MARIE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 10, Textes ciné et culture/FNC 2014 : www.societascriticus.com


Jimmy Larouche, 2014, Québec/Canada, 85 min, V.O. Française, S.T. anglais


Marie travaille chez un concessionnaire d’autos. Elle habite depuis 3 ans avec son amoureux. Parfois, elle aime aller prendre un verre, après le boulot, avec ses collègues qui sont presque exclusivement des hommes. Lors de ces 5 à 7 improvisés, Marie n’hésite pas à se mettre en valeur pour attirer les regards. Elle se laisse tenter par le jeu de la séduction sans pour autant finir la soirée au lit, loin de son conjoint. Après une soirée bien arrosée, Marie se réveille à l’aube sans se souvenir de la veille. Trou noir total. Elle reprend sa routine et constate quelques semaines plus tard qu’elle est enceinte. Son existence, jusque-là paisible, bascule alors que le doute et les remords s’immiscent dans son esprit. Après le succès de son premier long métrage, La cicatrice, Jimmy Larouche propose cette fois une réflexion sur un thème délicat et peu abordé au cinéma: la drogue du viol introduite dans des consommations par des clients dans les bars. Manoeuvrant habilement avec la lourdeur des silences, le réalisateur, qui se fait un devoir de tourner ses films à Alma, sa ville natale, construit une tension dramatique vive autour d’une femme ébranlée qui cherche en vain le responsable de sa descente aux enfers. – Stéphane Defoy


PREMIÈRE MONDIALE


Commentaires de Michel Handfield (2014-11-02)


Alma, quand je vois un bout de gazon, puis la forêt, pour moi, qui suis de Montréal, c'est la campagne! Comme ça se passe aussi en partie dans un garage, je pense à « Le vendeur » de Sébastien Pilote. Mais, là s'arrête la comparaison.


Comme on entre rapidement dans le « thriller » psychologique, avec tous ces éléments que sont une femme dans un milieu d'hommes (garage); les difficultés de couples plus visibles chez certains que chez d'autres, mais qui n'en sont pas moins profondes; la taquinerie ou le flirt, car la ligne est parfois subtile entre les deux; leur vie cachée, comme d'aller voir de la porno sur l'Internet; la sensibilité face aux animaux; les difficultés économiques, l'usine du coin étant en grève; et tout le reste de la vie tout court et dans la communauté, que dire pour ne pas vendre le punch, car même si on oublie, on peut chercher ce qui nous est arrivé.


Pendant ce temps, le tout nous donne le portrait d'une région et des problèmes associés à la vie dans une petite communauté, où tout le monde se connait et où l'économie dépend d'un seul gros employeur. Qand je dis qu'il y a des liens avec « Le vendeur », même si ce n'est pas du tout le même genre de film ni le même sujet, c'est que la trame de fond se ressemble : une région aux prises avec une grève chez le principal employeur de la place même si on n'insiste pas trop là-dessus. Mais, c'est là. Bref, à voir, car je ne veux pas trop en dire vu l'intrigue principale : qui a fait quoi?


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