Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 16 n° 2, du 2014-01-16 au 2014-02-03.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.




Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Pour voir les choses autrement, il faut savoir renverser sa perspective!


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Coop de travail Voir aussi Pour des coops de travail!

Dites-le à Gap !


Le Journal/Fil de presse


Pour des coops de travail!




D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Commentaires livresques: sous la jaquette!


Thomas Frank : Pourquoi les pauvres votent à droite

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


LE CAPITAL DE COSTA-GAVRAS

Labor day/Fête du Travail

La photographie de la ville arabe au XIXe siècle au CCA

QUÉBÉKOISIE

Whitewash: l’homme que j’ai tué

Peter Doig au Musée des beaux-arts de Montréal

Icare (théâtre)

La Ferme des humains





Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Nos éditos!


Pour voir les choses autrement, il faut savoir renverser sa perspective!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 2, Éditos : www.societascriticus.com


Comme une photo vaut mille mots...



Michel Handfield, éditeur de Societas Criticus! (2014-01-17)

Gym Fit for life : www.tongym.com

Crédit photo : Sylvie Dupont



Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!


Coop de travail


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 2, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2014-01-28)



Au colloque sur les coops en milieu de travail qui sortent un document sur « coops en milieu de travail : UN CHOIX DE DÉVELOPPEMENT? OUI. » Voir www.reseau.coop.










Dites-le à Gap !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 2, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield sur Facebook (2014-01-16)


Moi et mon lapin (Émile), qui est très bien traité à la maison, on n’est vraiment pas d'accord avec ce que l'on vient de voir!


« Tell Gap: Stop Squeezing Profits From Screaming Rabbits! » http://peta.vg/1dag (1)


On sait qu'un lapin angora doit être tondu, mais il y a des façons de le faire correctement. Remarquez qu'au nom de la productivité et des temps, on traite parfois les humains aussi mal, car il faut tout faire vite. On lit des histoires d'horreurs parfois dans les journaux concernant les personnes âgées par exemple. Mais, on va taper sur les préposées. Quand verra-t-on les « managers » et spécialistes des études de temps et mouvement qui créent ces normes être condamnés pour inhumanité cependant? Et les groupes de droites qui nous parlent de rendement?


Note


1. Le lien de la page Facebook avec texte et pétition. Pour la vidéo seulement :

www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=PtAFHyXS31M


Hyperliens


People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) : www.peta.org


www.facebook.com/officialpeta


http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapin_angora


Un petit plus : Je suis écolo: ce matin j'ai été faire couper mes griffes en autobus de la STM! Émile.


www.stm.info









Index


Le Journal/Fil de presse


Pour des coops de travail!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 2, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2014-01-31)


À la séance d'échange sur « la coopération en milieu de travail, une voie d'avenir pour la relève d'entreprises au Québec » à laquelle j'ai assisté le 28 janvier dernier, la ministre Hélène Zakaïb, ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, a souligné avec justesse l'enjeu de la relève entrepreneuriale : 30.000 entrepreneurs s'en vont vers la retraite d'ici quelques années, mais on n'en prévoit que 10.000 prêts à prendre la relève! C'est donc un grand défi que l'on a compris, dit-elle en substance, avant d'ajouter « je suis une alliée du modèle coopératif » ! (1)


Quand on parle de changement et de solutions, tous partis confondus, on balance toujours entre donner davantage au privé (dégraissage de l'État) ou davantage au public (État plus participatif) selon que les partis sont plus à droite ou plus à gauche, mais je n'ai pas souvenance d'avoir entendu parler de coopératives de travail en campagne électorale, même pas comme solution possible a la collusion entre le public et le privé qui a mené à quelques dossiers de corruption qui ont fait les manchettes ces dernières années! (2) Puis, si on prend l'exemple du logiciel libre, le chemin peut parfois être long entre les bonnes intentions et l'application réelle d'une politique. Il y a quelques jours encore on pouvait lire que « Québec contrevient à ses propres lois en matière d’ouverture aux logiciels libres »! (3) C'est tout dire.


Alors, espérons que la ministre saura tenir son bout dans ce dossier et nous l'appuyons sur ce point. Mais, faire plus de place à un régime coopératif ne devrait pas être l'affaire d'un seul parti politique, mais un projet sociétal qui doit traverser les lignes de partis comme il traverse les lignes syndicales, car ont participé à ce document – « Les coopératives en milieu de travail: un choix de développement ? Oui ! » (4) - les centrales syndicales FTQ, CSN et CSD! Pourquoi pas la même chose au plan politique? Un vœu pieux? « I hope not! » (5)




Addenda


Dans ce 4 à 6 (16 à 18 heures en fait), nous avons aussi appris que les coopératives de travail c'est 13.000 emplois et 500 millions en chiffre d'affaires au Québec. Naturellement, on ne peut tout se rappeler dans le détail et pour éviter d'accoler le mauvais nom à une citation que j'ai retenu ou, pire, à ma propre interprétation de leurs propos, je soulignerai, en gros, qu'il fut dit que dans une coop de travail « la primauté va à la personne plutôt qu'au capital. » Cela m’apparait un point essentiel alors que des multinationales délocalisent des entreprises rentables pour quelques dollars de plus de profit sans tenir compte des conséquences sur les humains qui ne sont plus qu'une ressource au même titre que du minerai, du coton ou des boulons par exemple! C'est que l'entreprise capitaliste a perdu de son humanité depuis la mondialisation de l'économie.


Puis, un autre intervenant a ajouté que « plus que jamais, l'idée de coopérative de travail est porteuse pour répondre à la crise du modèle économique capitaliste tel qu'on le connait. » Je ne puis qu'être d'accord avec ce propos. Quant au syndicalisme en coopérative de travail, il a toujours eu sa place, notamment comme support aux employés, car dans l'histoire du mouvement syndical, s'il y a des revendications face à l'employeur, il y a aussi « l'idée de la prise en main par les travailleurs! » Syndicalisme et coop de travail peuvent donc faire bon ménage.


Enfin, il fut souligné que les 3 centrales syndicales se sont engagées dans la rédaction de ce document comme envers l'économie sociale. Puis, il y eut le témoignage de deux représentants de coopératives de travail, soit Promo plastique et Radio M 105 de Granby. Il va s'en dire que quelques-unes de mes notes m'ont conduit à trouver des sites internet intéressants dont vous trouverez les liens à la fin, incluant celui vers le document qui fut présenté lors de cette soirée :  « Les coops en milieu de travail : UN CHOIX DE DÉVELOPPEMENT? OUI ! »


Notes


1. Résumé en nos mots.


2. Comme je l'ai d'ailleurs écrit il y a quelques années...


« Alors, privé ou public? Ni l'un, ni l'autre exclusivement, car la solution n'est pas là! Choisir entre privé et public, c'est rester dans une dialectique qui va d'un côté du balancier à l'autre jusqu'à l'extrême! Quand le privé devient corrompu, on revient alors au public et quand le public devient trop inefficace on revient au privé. Duplessisme/Révolution tranquille! Révolution tranquille/Duplessisme! Puis, on recommence. Quelle évolution!?


Il faut donc trouver comment briser ce mouvement perpétuel. Il n'y a qu'une solution : accroitre les variables de l'équation. Aux secteurs privé et public, il faudrait ajouter le coopératif et les réseaux autonomes de créateurs et d'artisans par exemple. On peut penser ici au modèle de l'Émilie-Romagne : de petites firmes qui s'intègrent en réseaux de coopération pour concurrencer des entreprises beaucoup plus importantes qu'elles! Mais, ce modèle bénéficie de conditions particulières à sa culture. (Lazerson, Mark H., 1988, Organizational Growth of Small Firms : an outcome of markets and hierarchies, American Sociological Review, Vol 53 no 3/June 1988) Il faut donc s'en inspirer peut-être, mais trouver nos propres modèles. On n'a rien sans travail de recherche et développement, même au niveau de la recherche sociale, mais c'est malheureusement là qu'on investit le moins et qu'on coupe à la moindre crise. Si on veut s'en sortir, ce sont d'abord ces réflexes politiques qu'il faut changer! » (Michel Handfield, 14 octobre 2010, La dialectique politico-économique québécoise!, in Societas Criticus, Vol. 12 no 5, Essais: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2006597)


3. Fabien Deglise, 18 millions en logiciels Microsoft, in Le Devoir, 23 janvier 2014 : www.ledevoir.com/politique/quebec/397985/18-millions-en-logiciels-microsoft


4. Vous trouverez le lien vers ce document dans la section qui suit les notes.


5. Lors de l'annonce de la fermeture de l'usine d'Électrolux à l'Assomption, j'avais justement écrit un texte où je demandais « Une coopérative de travail formé des employés de l'usine actuelle pourrait-elle développer un partenariat avec Électrolux et d'autres joueurs du secteur pour y faire des produits de spécialité et sur mesure à partir des produits actuels? » Je terminais ce texte sur un « I hope so! », d'où cet « I hope not » en clin d’œil à ce texte.


Ce texte fut envoyé à quelques personnes clés et publié à trois endroits (cité plus bas), dont La Presse! Il aurait donc été facile de me contacter à ce sujet, mais je n’en ai jamais entendu parler par la suite. Si, quatre ans plus tard, l'idée de coopérative de travail commence à prendre de la place dans un gouvernement c'est tant mieux, mais espérons que ce n'est pas seulement du clientélisme électoral!


- Handfield,Michel, Electrolux, L'Assomption!, in Societas Criticus, Vol. 13 no 1, Éditos: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2010703);


- Handfield,Michel, Electrolux: c'est le temps d'être créatif, in La Presse, 17 décembre 2010


- Et, sous forme d'entrevue par Stéphane Fortier, qui m'a appelé pour me poser quelques questions, sous le titre de « Fermeture d’Electrolux : Un sociologue se prononce », dans L'écho de Repentigny, 21 décembre 2010 : www.hebdosregionaux.ca/lanaudiere/2010/12/21/un-sociologue-se-prononce


Hyperliens


- Les coops en milieu de travail : UN CHOIX DE DÉVELOPPEMENT? OUI ! :

www.chantier.qc.ca/userImgs/documents/rymlamrani/coops_en_milieu_de_travail.pdf


- Réseau de la coopération du travail du Québec : www.reseau.coop


- Chantier de l'économie sociale : www.chantier.qc.ca


- Fédération des coopératives de développement régional du Québec : www.fcdrq.coop


- CSD : www.csd.qc.ca

- CSN : www.csn.qc.ca


- FTQ : www.ftq.qc.ca


- mce conseil : www.mceconseils.com


- Familistère de Guise / une utopie réalisée : www.familistere.com


- Promo plastik : www.promoplastik.com / + division http://promosolidaire.com


- Radio M 105, Granby : www.m105.ca




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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2013-06-16)


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


On ne fait pas dans la critique, mais dans le commentaire, car, par ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Commentaires livresques : Sous la jaquette!


Reçu le 2013-10-07 : Frank, Thomas, 2013, Pourquoi les pauvres votent à droite, France : Agone, 448 pages. ISBN : 9782748901825


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 15 no 9, Livres : www.societascriticus.com



Préface de Serge Halimi « Résonances françaises »


À la fin des années 1960, la concurrence internationale et la peur du déclassement transforment un populisme de gauche (rooseveltien, conquérant, égalitaire) en un « populisme » de droite faisant son miel de la crainte de millions d’ouvriers et d’employés d’être rattrapés par plus déshérités qu’eux. C’est alors que la question de l’insécurité resurgit. Elle va embourgeoiser l’identité de la gauche, perçue comme laxiste, efféminée, intellectuelle, et prolétariser celle de la droite, jugée plus déterminée, plus masculine, moins « naïve ».


Cette métamorphose s’accomplit à mesure que l’inflation resurgit, que les usines ferment et que l’« élite », jadis associée aux grandes familles de l’industrie et de la banque, devient identifiée à une « nouvelle gauche » friande d’innovations sociales, sexuelles et raciales.


Les médias conservateurs n’ont plus qu’à se déchainer contre une oligarchie radical-chic protégée d’une insécurité qu’elle conteste avec l’insouciance de ceux que cette violence épargne. Au reste, n’est-elle pas entretenue dans ses aveuglements par une ménagerie de juges laxistes, ­d’intellectuels jargonnants et autres boucs émissaires rêvés du ressentiment populaire ? « Progressistes en limousine » là-bas ; « gauche caviar » chez nous.


Extrait de la préface de Serge Halimi


Thomas Frank écrit régulièrement pour « Le Monde diplomatique » et « Harper’s » des articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine. Auteur d’une demi-douzaine ­d’ouvrages, il a publié en français « Le Marché de droit divin » (Agone, coll. «Contre-feux», 2003).



http://atheles.org/agone/elements/pourquoilespauvresvotentadroite/index.html


Commentaires de Michel Handfield (2014-01-29)


D'abord, l'auteur, Thomas Frank (1), ne m'était pas inconnu, car je le lis dans le Harper's magazine où il tient une chronique mensuelle, « Easy chair » (2), où il peut défendre les humanités (3) et critiquer les frais de scolarité aux États-Unis en prenant exemple sur les manifestations au Québec (4)! Bref, il est critique. Mais, aussi détenteur d'un Ph. D. en histoire, il n'écrit pas à tort et à travers : il a de la profondeur dans ses arguments! L'auteur est sérieux.


Le titre ensuite : Pourquoi les pauvres votent à droite? Cela m'intriguait, car on pourrait s'attendre à ce que les politiques de gauche, qui promettent un certain filet social, soient plus « appelantes » pour eux. Pourtant, le populisme de droite, qui promet des coupes d’impôts qu'ils ne toucheront même pas, appelle les pauvres! On le voit aussi dans leurs choix d'émissions de télévision qui traitent souvent la gauche comme étant une affaire de rêveurs! Mais, ne rêvent-ils pas d'une société plus juste?


Admettons que la gauche a commis des abus. On peut penser aux abus syndicaux de certains syndicats, comme ceux de la construction au Québec. Mais, dans cette danse, il y avait aussi des entrepreneurs et des firmes d'ingénieries! Bref, des gens associés à la droite et au secteur privé. Alors, pourquoi cet aveuglement volontaire face à la droite qui participe à la même danse du pouvoir et de l'argent? Voilà ma principale question et j'espérais que ce livre me donne une réponse. Je ne fus pas déçu : en gros, c'est que la droite semble proche du peuple et la gauche arrogante!


La division de classe ne se fait plus sur l'argent, mais les comportements! Il y a le « vrai monde » et les « cultureux » : intellectuels, professions libérales, cinéphiles et amateurs de théâtre qui vont voir des œuvres subventionnées qui n’attirent à peu près personne par exemple, mais vivent de subventions, du moins dans l'imaginaire du « vrai monde » et le discours de la droite conservatrice!


C'est ainsi que donner quelques dizaines de milliers de dollars à un théâtre expérimental pour faire plaisir à quelques intellos, ça devient une dépense futile puisqu'elle ne plait pas à la masse! Par contre, subventionner un amphithéâtre pour du hockey, ce qui plaira à la masse, c'est correct même si cela aide des investisseurs multimillionnaires à faire encore plus d'argent! Mais, ils ne valorisent pas les vins et fromages qu'on ne peut nommer ou sentir : ils bouffent des hotdogs et boivent de la bière en supportant leur équipe! Voilà en terme québécois l'idée de ce livre. C'est que la nouvelle ligne de fracturation entre le « vrai monde » et l'élite n'est plus le revenu ou la propriété des moyens de production contrairement à l'idée de classe de Marx, mais la façon d'être! Il y a eu un glissement du débat économique vers un débat sur les valeurs religieuses et traditionnelles :


« Pour les conservateurs, la classe n'est pas une affaire d'argent, d'origine sociale, ni même de profession. Elle est avant tout une question d'« authenticité », ce bien culturel de si grande valeur. La classe est définie par la voiture qu'on conduit, l'endroit où l'on fait ses courses et la manière dont on prie. Le genre de travail qu'on effectue ou le salaire qu'on gagne ne vient qu'en seconde position. Ce qui fait de vous un membre du valeureux prolétariat, ce n'est pas le travail en soi mais l'humilité, l'absence de prétention et toutes les autres qualités que nos experts observent dans les États rouges qui ont voté pour George W. Bush. Les producteurs de la nation se moquent bien du chômage, d'une vie faite d'impasses ou du patron qui gagne cinq cents fois plus qu'eux. Dans le Pays rouge, les travailleurs et leurs patrons sont censés être unis dans le même dégoût envers ces étudiants prétentieux assis à la table d'à côté, occupés à discuter sans trêve de fromages français, de villas en Toscane et de grandes idées pour contrôler des phénomènes qu'ils ne connaissent qu'au travers des livres. » (pp. 169-170)


De ce côté-ci de la frontière, ce populisme est très bien incarné par le maire de Toronto qui dit représenter le « vrai » monde :


« La Ford Nation, c’est toute cette zone pourtour de la ville agglomérée, courtisée par le maire dans une dynamique politique de différence, d’opposition, où on a, d’un côté, la ville centre décrite comme plus intellectuelle, plus écolo, plus artistique et moins terre-à-terre que la couronne travaillante, celle du vrai monde, ceux qui ont de vrais problèmes concrets et qui paient trop de taxes. » (5)


Ce livre nous ressemble et nous parle aussi au Québec, car parlant des États-Unis et ayant été traduit en France il puise à nos racines Françaises et Américaines. Même si nous ne nous le disons pas souvent, nous sommes des Franco-américains! Des preuves? Le débat sur les signes religieux des autres alors qu'une majorité en région veut conserver le crucifix à l'Assemblée nationale, voire la prière dans leur conseil municipal, comme à Saguenay qui va en Cour suprême pour conserver cette tradition qui semble dépassée vu de Montréal! (6)


Les Québécois auront donc un certain intérêt à lire ce livre malgré un léger agacement de la traduction française. Ainsi on a traduit « backlash » par « réaction » tout au long du livre (7), ce qui donne lieu à des phrases comme :


« Mais la réaction, elle demeure. Elle continue de faire ses terribles cauchemars de déclin national, de criminalité sans précédent et de haute trahison sans se soucier de ce qu'il se passe vraiment dans le monde réel. » (p. 14)


Si c'est une traduction littérale acceptable pour la France, dans le contexte nord-américain je pencherais plutôt pour réactionnaire; néoconservateurs; droite pure et dure et autres expressions du genre selon le contexte. Ainsi, dans la citation qui précède, j'aurais plutôt écrit « la droite pure et dure demeure sur ses positions. Elle continue de faire ses terribles cauchemars... » car cela ressemblerait davantage à ce que nous entendons dire des États-Unis et même de nos droites canadiennes et québécoises par les médias d'ici. Mais, quand je lis « la réaction », je me demande toujours la réaction à quoi ou à qui? La réaction maladive à la gauche ou aux démocrates pourrait alors être une réponse valable puisqu’on parle des années Bush dans ce livre.


Mis à part ce terme de « réaction » qui m'a agacé tout le long de ma lecture, je n'ai pas d'autres réserves sur ce livre. Même s'il date un peu – les années Bush – il est descriptif d'une droite hargneuse toujours présente sur la scène politique états-unienne. On n'a qu'à penser à la présence grandissante du Tea Party à la droite des républicains pour voir que cette réaction viscérale de la droite n'a pas changé! S'il y a quelque chose, elle a même empiré sous l'ère Obama. Attention s'il y a un retour de la droite au pouvoir.


Là-dessus, les leçons de ce livre peuvent s'appliquer ailleurs, car les droites se ressemblent quand même un peu. C'est donc un livre que je recommande pour comprendre la droite états-unienne et les autres droites, ne serait-ce que pour mieux les combattre sur le terrain électoral. Mais, comme je l'ai toujours dit, la droite pose généralement un meilleur diagnostic que la gauche. C'est au niveau des solutions qu'elle est faible. Par contre, la gauche a de bonnes idées, mais pose mal son diagnostic, ce qui fait qu'elle propose souvent des solutions préfabriquées et mésadaptées aux problèmes à résoudre. Difficiles à gérer, car plus grosses que ce que le client demande, elles paraissent ouvrir des gouffres financiers pour des citoyens de plus en plus précaires économiquement! Ce n'est pas pour rien que l'on balance toujours entre gauche et droite, car la faiblesse de l'un devient la force de l'autre jusqu'à ce que ce soit le contraire qui arrive dans un ballet perpétuel entre les deux! Thèse-antithèse; thèse-antithèse; thèse-antithèse; mais manque la synthèse de la dialectique marxienne : thèse-antithèse-synthèse!


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Frank


2. http://harpers.org/departments/easy-chair/


3. « To the long list of American institutions that have withered since the dawn of the 1980s—journalism, organized labor, mainline Protestantism, smalltown merchants—it may be time to add another: college-level humanities. » (Thomas Frank, EASY CHAIR : Course Corrections, HARPER’S MAGAZINE / OCTOBER 2013, p. 10)


4. « Two hundred thousand protesters took to the streets of Montreal a few months ago, clashing with police and triggering the provincial legislature’s passage of Bill 78, which placed strict limitations on Canada’s traditional freedom of assembly. What motivated this demonstration, among the biggest acts of civil disobedience in Canadian history? Financial malfeasance? Another war in Iraq? No and no. What brought the vast throng to the barricades was a proposed increase in Quebec’s college-tuition rate, from its current annual average of about $2,100 to $3,700. » ((Thomas Frank, EASY CHAIR : A Matter of Degrees, HARPER’S MAGAZINE / AUGUST 2012, p. 4)



5. MARIE-CLAUDE LORTIE, Toronto, où est l’indignation?, in La Presse, 28 janvier 2014


6. A ce sujet :


- Robert Dutrisac, Philippe Couillard brandit le crucifix pour séduire les régions, in Le Devoir, 28 janvier 2014 : www.ledevoir.com/politique/quebec/398387/philippe-couillard-brandit-le-crucifix-pour-seduire-les-regions


- Hélène Buzzetti La « prière de Jean Tremblay » sera entendue en Cour suprême, in Le Devoir, 17 janvier 2014 : www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/397425/priere-a-saguenay-la-cour-supreme-accepte-d-entendre-l-appel-du-maire-jean-tremblay


7. J'ai même pris la peine d'aller voir l'édition originale en anglais à la Bibliothèque des sciences humaines et sociales de l'Université de Montréal (photo) pour voir de quel mot il s'agissait. C'est là que j'ai vu qu'il s'agissait de « backlash ».



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


LE CAPITAL DE COSTA-GAVRAS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Durée 113 minutes


Les Films Christal et Les Films Séville, des filiales d’Entertainment One, sont heureuses d’annoncer la sortie du film LE CAPITAL du réalisateur français Costa-Gavras (Le couperet et Amen, auquel j'ajouterai « Z » , vu l'importance de ce film selon moi!) et mettant en vedette Gad Elmaleh (L’Écume des jours) et Gabriel Byrne (Spider).


La résistible ascension d'un valet de banque dans le monde féroce du Capital.


Costa-Gavras est un réalisateur engagé et ses films traitent souvent de sujets brulants. Dans LE CAPITAL, il s'attaque au monde de la finance sur fond de crise économique internationale. Dans ce thriller, adaptation du roman éponyme de Stéphane Osmont (L’idéologie, Le manifeste), l’humoriste français Gad Elmaleh interprète un cadre quelconque, propulsé à la tête d’une banque d’affaires, un rôle bien loin de son registre habituel.


Commentaires de Michel Handfield (2014-02-03)


« L'argent est un chien qui demande qu'on lui envoie la balle de plus en plus loin pour en rapporter de plus en plus ! »


Voilà la philosophie de Marc Tourneuil (Gad Elmaleh), intellectuel qui travaillait pour le président de Phenix (1), une grande banque européenne, et qui fut nommé président à la place du président à la surprise générale des cadres de haut niveau! Croyant qu'ils pourraient le manipuler ou le tasser le moment venu, ils laisseront aller...


Mais, ils auront rapidement la surprise de découvrir que l'intello ne fera pas que jouer un rôle de figuration, car il a toujours voulu avoir de l'argent pour être respecté et là il aura le Pouvoir en plus!


Naturellement, quand on parle de finances, on parle aussi de magouilles : fonds toxiques; dégraissage; spéculation; offre publique d'achat (non sollicitée) et j'en passe. Mais, Marc est lucide et croit avoir un coup d'avance sur ses adversaires : on veut le manipuler, il voudra les baiser! Ce sera donc la guerre avec le fonds États-Uniens qui veut les manipuler pour les racheter après une baisse planifiée de l'action. Om rejoint ici un film qui est sorti récemment : le loup de Wall Street! (2)


Le capitalisme, c'est la guerre!


Comme le capitalisme a besoin d'ennemis à se mettre sous la dent, car il carbure à la concurrence, depuis la fin de l'opposition entre la libre économie (capitalisme) et l'économie planifiée (communisme), incarné par la lutte entre les blocs états-uniens et Soviétique et leurs alliés respectifs, le capitalisme se bat avec lui-même! (3) Et ça donne les ravages que l'on voit à commencer par les offres publiques d'achat pour fermer des concurrents et un recul des acquis sociaux pour les travailleurs et les citoyens. On revient à un capitalisme sauvage d'un autre temps! Personne n'est plus sûr de son emploi ni de son avenir. L'insécurité devient le carburant au point que dans les offres d'emplois on lit de plus en plus souvent « capacité à travailler sous pression », car on cherche des gladiateurs pour l'entreprise! Que le stress et les burnouts soient en hausse n'est alors pas une surprise, car le « rendement rend dément » tel qu'écrit sur un livre d'André Gorz! (4)


Mais, le « rendement rend dément » prend un second sens ici, car plus on fait de l'argent, plus on veut en faire au point que l'objectif dépasse les conséquences! Je m'explique : mettre un bon produit sur le marché pourrait avoir pour conséquence de faire des profits à la mesure de la qualité du produit. Ça, c'était le capitalisme productif! Dans le monde de la finance, le profit est le produit! On peut ainsi sortir un produit financier qu'on ne contrôle pas, qu'on ne comprend pas, comme les fonds toxiques qui ont déclenché la dernière crise financière (5), mais qui se vendent bien parce qu'on les soutient fortement par une campagne de markéting bien ciblé et surtout personnalisé, comme tous ces courtiers de Wall Street qui vendaient ces fonds comme s'il s'agissait d'une faveur faite à leurs clients! C'est d'ailleurs ce que l'on voit dans « Le loup de Wall Street » !


Mais, comprenaient-ils ce qu'ils vendaient ou préféraient-ils faire comme s'ils comprenaient pour ne pas avoir l'air fou devant les autres qui avaient l'air de comprendre? Et, si personne ne comprenait, car lorsque Marc demande à ses proches collaborateurs « on vend quoi exactement? » on lui répond : « on pensait que vous nous l'expliqueriez ». Juste ça, ça explique tout le système spéculatif : il faut avoir l'air de savoir pour vendre, mais...


Un film « Societas Criticus » d'après le livre « Le capital » de Stéphane Osmont (Grasset). (6) Mais, ça aurait très bien pu être d'après Le capital de Marx! (7) Si ce film fait un bon diagnostic de la situation, il n'apporte pas de solutions cependant. Il y en a pourtant une : l'économie sociale et solidaire qu'il faut encourager le plus souvent possible. (8)



Notes



1. Dans le film, et même sur la bande-annonce (www.youtube.com/watch?v=jPerkLt6cQ8), on voit bien Phenix et non pas Phoenix!


2. Michel Handfield, Commentaire sur The wolf of Wall Street / Le loup de Wall Street, Societas Criticus, Vol. 16 no 1, Textes ciné et culture : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2321082


3. Albert, Michel, 1991, Capitalisme contre capitalisme, Paris: Seuil, l'histoire immédiate


4. GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail, Paris, Seuil, coll. Point. Pour l'illustration, j'ai numérisé la couverture de mon exemplaire qui date du temps où j'étudiais en socio!


5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_des_subprimes

http://en.wikipedia.org/wiki/Subprime_mortgage_crisis


6. http://www.grasset.fr/chapitres/ch_osmont.htm


7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Capital


8. Michel Handfield (2014-01-31), Pour des coops de travail!, dans ce numéro de Societas Criticus, section Le Journal/Fil de presse!


Michel Handfield (2011-11-13), Le capitalisme solidaire, stade suprême du capitalisme!, in Societas Criticus, Vol. 13 no 10, Essais : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2069236



Hyperliens


Sur le réalisateur :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Costa-Gavras


Bande-annonce :


www.youtube.com/watch?v=jPerkLt6cQ8



Labor day/Fête du Travail


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Directeur: Jason Reitman


Labor Day” centers on 13-year-old Henry Wheeler, who struggles to be the man of his house and care for his reclusive mother Adele while confronting all the pangs of adolescence. On a back-to-school shopping trip, Henry and his mother encounter Frank Chambers, a man both intimidating and clearly in need of help, who convinces them to take him into their home and later is revealed to be an escaped convict. The events of this long Labor Day weekend will shape them for the rest of their lives.


Traduction personnelle


Fête du Travail c'est l'histoire d'Henry Wheeler, 13 ans, qui lutte pour être l'homme de la maison et prendre soin de sa mère, Adèle, recluse tout en confrontant la crise d'adolescence de son fils. Lors d'un retour de l'école ils arrêtent dans un « bargain store », où Frank Chambers, un homme à la fois intimidant et en besoin d'aide, les convainc fortement – c'est le moins qu'on puisse dire (NDLR) - de l'emmener chez eux. Il se révèle rapidement être évadé de prison. Les évènements de ce long weekend de la fête du Travail les façonneront pour le reste de leur vie.


Trailer : www.youtube.com/watch?v=QOQL3Xi8dPE



Commentaires de Michel Handfield (2014-02-03)


On aurait aussi pu appeler ce film « Thanksgiving/Action de grâce », car c'est un weekend qui part mal et se termine sur un quasi-miracle. En effet, Frank Chambers, évadé de prison, s'impose à Henry et sa mère, Adèle. Il veut se cacher chez eux jusqu'au lendemain pour se sauver sans attirer l'attention. Mais, il s'attache au garçon puis à la mère et se révèle l'homme qui manquait à la maison. Par chance, il a tous les talents! Il fait la cuisine, les réparations et montre à Henry ce que seul un père peut lui montrer, comme le baseball et faire de la tarte aux fruits!


Il sortira aussi Adèle de la coquille où elle s'était renfermée depuis sa séparation, car il est aimant. Il les marquera d'ailleurs positivement pour le reste de leur vie et lui aussi en sortira transformé.


Mais, pourquoi un homme si parfait s'est-il retrouvé en prison? Et Adèle, que lui est-il arrivé? C'est ce que nous découvrirons par flashback tout au long de ce film. Alors, même si ça se passe à la fête du Travail, ce pourrait très bien être un film d'action de grâce ou de Saint-Valentin! Une romance pour filles où les gars pourront amener leurs blondes et elle se collera!


Par contre, pour une classe de droit, de criminologie ou de sociologie on pourrait, sans faire fi de la romance, se questionner sur le cas de Frank Chambers : manipulateur ou victime des circonstances? Fut-il mal défendu à l'époque ou a-t-il reçu la peine qu'il méritait? Selon la réponse, sommes-nous dans un cas de Syndrome de Stockholm (1) ou non ici? Quoiqu'il fut très rapide, mais faut voir que c'est du cinéma quand même!


Note


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm



La photographie de la ville arabe au XIXe siècle au CCA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Texte et photos Michel Handfield (2014-01-30)

- Version quelque peu augmentée et corrigée du direct publié sur Facebook.


Exploration du monde urbain arabe (la ville) au XIXe siècle. On y saisit l'opposition entre une vision arabe/eurocentrisme, voire occidentale, par la photo de terrain ici, que l'on peut facilement mettre en opposition à nos souvenirs cinématographiques : les films de studio, par exemple « Casemblaca » ou « Le voleur de Bagdad » ! (1)




Les commerces se concentrent autour des mosquées parce que c'est là qu'il y a concentration de personnes. En fait, l'organisation sociale se fait autour des mosquées; c'est ce qui donne les « quartiers » si l'on peut dire.





Le plus important, c'est le privé. Ça va de la maison à l'espace public et non l'inverse, ce qui fait qu'on a des espaces intérieurs (cour) plutôt que des balcons et escaliers extérieurs comme à Montréal! Sur la photo, la cour du CCA avec les façades de la rue Baile, car je voulais exposer cette idée sans photographier une photo.




L'homogénéité du monde arabe fait que parfois l'on passe sur une rue et l'on peut difficilement identifier la mosquée, car elle ressemble aux commerces qui l'entourent de l'extérieur. C'est à l'intérieur (le privé) qu'on se différencie! C'est à la fois architectural et mystique, dirais-je. Mais, là comme ailleurs, on voit maintenant arriver des mosquées plus monumentales. Un effet de la mondialisation? Peut-être.


Quant au minaret, d'où le muezzine appelle à la prière, si on le voit de loin, on ne le voit pas nécessairement de la trame urbaine quand l'on marche dans la rue. (2)


Sur la photo qui suit, la rue Jean-Talon dans mon quartier (St-Michel/Montréal/Québec), il y 2 mosquées. Un exemple de ce qu'on disait à cette conférence de presse au CCA : les mosquées peuvent se fondent dans la trame de la rue. On y voit aussi les balcons et escaliers extérieurs caractéristiques de Montréal.





www.cca.qc.ca


Notes


1. Merci à Luc Chaput pour ces références cinématographiques :


http://fr.wikipedia.org/wiki/Casablanca_(film)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voleur_de_Bagdad_(film,_1924)


2. J'ai ajouté cette précision (2014-01-31) suite à une conversation avec Luc Chaput, d'autant plus qu'on en voit effectivement sur ma seconde photo. Pour en savoir plus sur le sujet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Minaret



QUÉBÉKOISIE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Scénarisé et réalisé par Mélanie Carrier et Olivier Higgins


Long métrage documentaire / 81 minutes / 2013 (Québec/Canada) / version originale française.


Montage: Myriam Verreault et Olivier Higgins; Image: Olivier Higgins; Son: Mélanie Carrier, Simon Pucella et Martin Messier; Postproduction: Studio Élément; Design graphique: Simon Beaudry; Production: Mélanie Carrier et Olivier Higgins (MÖ FILMS); Distribution: Vidéographe.


Lauréat du Prix Magnus Isacsson aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal en novembre dernier, ce film a pris l’affiche le 24 janvier au Cinéma Beaubien et suivra un peu partout au Québec par la suite.


QUÉBÉKOISIE - Avec les propos de Serge Bouchard et de Pierrot Ross-Tremblay.


Il leur aura fallu partir au bout du monde, au Tibet plus précisément, pour le réaliser: Mélanie Carrier et Olivier Higgins, la trentaine active, ont des amis aux quatre coins de la planète, mais ne savent pas nommer les peuples qui habitent depuis toujours sur leur territoire, le Québec. D’où vient cette méconnaissance des Autochtones, alors que des études montrent sans doute que plus de la moitié des « Canadiens français » ont au moins un ancêtre amérindien? Pourquoi les clichés et préjugés sont-ils toujours aussi tenaces? Comment les choses peuvent-elles évoluer? C’est en enfourchant leurs vélos en direction de la Côte-Nord et en multipliant les rencontres, spontanées ou programmées, que les deux jeunes gens ont voulu mieux comprendre les relations complexes entre Autochtones et non-Autochtones. (Helen Faradji)


En plus de nous transporter sur la mythique route 138, Québékoisie nous fait découvrir l’étonnante quête de Marco Bacon, un Innu parti à la recherche de ses ancêtres en Normandie, et l’incroyable parcours de Francine Lemay, la sœur du caporal Lemay tué lors de la crise d’Oka en 90.


« Pour moi, Québékoisie est une Erreur boréale en plus doux, qui a le potentiel de bouleverser le Québec. » – Laure Waridel, cofondatrice d’Équiterre


LE DUO RÉALISATEURS – PRODUCTEURS


Mélanie Carrier et Olivier Higgins sont tous deux nés à Québec. Leur premier film, Asiemut (2007), relate leur traversée de 8000 km à vélo de la Mongolie à l’Inde et a remporté 35 prix à travers le monde en plus d’être télédiffusé dans une trentaine de pays. En 2010, le couple fonde MÖ FILMS, une boite de production dédiée au documentaire basée à Québec. Leur second film, Rencontre (2011), est sélectionné par la National Geographic Society et remporte aussi plusieurs prix à l’étranger.


Site officiel : www.mofilms.ca

Bande-annonce : http://vimeo.com/83054648

Page Facebook : www.facebook.com/quebekoisie?fref=ts

MÖ FILMS est une boite de production cinématographique indépendante basée à Québec qui souhaite, de par ses différents projets, contribuer à la réflexion, aux débats et aux enjeux de société qui caractérisent notre époque. Les questions d’identité, de tissu social, d’occupation et de protection du territoire, de valorisation du patrimoine naturel et culturel et de justice sociale sont autant de sujets qui inspirent nos projets.


Vidéographe est un centre d’artistes voué à la création, à la diffusion et à la distribution d’œuvres d’arts médiatiques indépendantes.


Commentaires de Michel Handfield (2014-01-26)


Le film débute sur ces mots : « La vie ne réside pas dans les molécules, mais dans les liens qui les unissent entre elles. » Linus Pauling, prix Nobel de chimie. (1)


Mélanie Carrier et Olivier Higgins ont pédalé 1012 km de Québec à Sept-Îles par la 138 pour rencontrer et raconter les habitants des réserves indiennes. Puis, on ira au bout de la route, à Natashquan, le pays que chante Vigneault! On y rencontrera des habitants du Québec tout comme nous! C'est, que la pureté des peuples, autochtones et blancs, est plus culturelle que réelle nous apprendra ce documentaire, car il y eut beaucoup d'échanges entre blancs et autochtones dans l'histoire!


En fait, l’Amérique est une vaste nation métisse, française et autochtone, qu'on a effacée parce que l'autochtone était déconsidéré dans la hiérarchie des Hommes. (2) Le clergé nous a donc enseigné qu'on était Français pour ne pas que le canadien-français ne soit plus déconsidéré qu'il ne l'était déjà de par sa langue en comparaison de celle du dominant, l'anglais, s'il avait été considéré comme métissé! « Mais, c'est grave! » nous dit l’anthropologue Serge Bouchard dans ce film, car on perd nos racines et notre histoire.


La pureté des races est d'ailleurs plus culturelle que de sang comme Marco Bacon, un Innu, directeur du Centre des Premières Nations Nikanite de l'UQAC, l'apprendra en découvrant son ancêtre français, car on le suivra en France, où il rencontrera un Bacon qui ressemble étrangement à un membre de sa famille!


Ah, les racines! Mais, c'est qu'elles sont multiples nos racines avec les mélanges de peuples qui se sont faits ici en Amérique, mais aussi en Europe et dans le bassin méditerranéen si on remonte plus loin dans l'histoire.


Ce film, s'il brise le mythe de la pureté de la race dans les réserves autochtones les plus éloignées de nous, car les coureurs des bois ont voyagé, il brise beaucoup plus de nos mythes fondateurs qui n'étaient finalement que des histoires qui se racontaient bien, comme la découverte du Canada par Jacques Cartier!


Mais, il montre surtout notre ignorance et méconnaissance de l'autre et de nous par le fait même, car nous avons la même histoire : le « canayen » n'était plus un Français et encore moins un Européen! Sauf que la séparation qui fut faite pour des raisons politiques, dans l'histoire, laisse encore des traces aujourd'hui. Certaines personnes interrogées dans ce film ont encore la vision du sauvage d'autrefois! Et d'autres ne savent même pas que des « Indiens » (3), ça existe encore ici et maintenant! Le « eux » versus « nous », nous a finalement appauvris des deux bords!


Si une partie de cette séparation nous vient du clergé comme nous l'avons écrit plus haut, elle nous vient aussi du colonialisme britannique qui faisait une distinction « native »/colon partout où il allait. Cela a donné les réserves autochtones ici comme cela a donné le régime ségrégationniste d'Afrique du Sud. (4) La loi des Indiens dont nous en avons hérité fonctionne d'ailleurs en raison des pourcentages (%) de sang indien pour déterminer qui est autochtone et qui ne l'est pas et non en fonction des sentiments d'appartenance et culturels des gens! C'est ainsi que des enfants élevés sur des réserves, mais fruits de mariages mixtes, pourront être expulsés avec l'autre parent au décès du parent autochtone par exemple, ce même s'ils sont attachés à leur milieu (réserve) et leur culture! Une norme, c'est rarement humaniste, mais c'est souvent mathématique!


En conclusion deux choses sont à retenir de ce film : il nous faut récupérer nos liens et notre histoire commune avec les autochtones et on doit absolument revoir notre enseignement de l'histoire du Québec, du Canada et même de l'Amérique, car elle est si tronquée que nous formons des ignorants!


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Linus_Pauling


2. Tout ça dans la foulée de la théorie du comte Arthur de Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines, parues en 1853 et qui a conduit à la théorie nazisme de la supériorité de la race arienne! On ne voulait donc pas être assimilé à des sous-races, d'où cette importance accordée à notre pureté française! À ce sujet, voir :

http://en.wikipedia.org/wiki/Racism

http://en.wikipedia.org/wiki/An_Essay_on_the_Inequality_of_the_Human_Races

http://fr.wikipedia.org/wiki/Essai_sur_l'inégalité_des_races_humaines


3. Nom qui était donné aux autochtones autrefois, car les premiers arrivants d'Europe cherchaient une voie vers les Indes! Après, on a parlé d’Amérindiens! Pour plus de détails à ce sujet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Amérindiens


4. On pourrait faire un lien avec le film Mandela de Justin Chadwick à ce sujet.




Whitewash: l’homme que j’ai tué


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Avec Marc Labrèche et Thomas Haden Church

À l’affiche le 24 janvier


Écrit par Marc Tulin et Emanuel Hoss-Desmarais et réalisé par Emanuel Hoss-Desmarais dont c’est le premier long métrage, Whitewash: l’homme que j’ai tué met en vedette l'acteur américain Thomas Haden Church (Sideways, Spider-Man 3) et Marc Labrèche. Il s'agit d'un premier film en anglais produit entièrement par micro_scope, la maison de production dirigée par Luc Déry et Kim McCraw derrière les succès d'Incendies, Monsieur Lazhar et Gabrielle.


Whitewash: l’homme que j’ai tué a été projeté plus tôt cette année en sélection officielle hors-compétition lors du 48e Festival international du film de Karlovy Vary ainsi qu’au Festival du film de Tribeca à New York où il a remporté le prix du Best New Narrative Filmmaker récompensant chaque année le meilleur film parmi les premiers ou deuxièmes longs métrages. Whitewash: l’homme que j’ai tué a aussi été acheté par la compagnie de distribution américaine Oscilloscope et vendu dans dix autres territoires dont la Grèce, le Portugal et Israël.


Par une nuit de tempête, Bruce Landry écrase un homme avec sa petite déneigeuse jaune. Après avoir enterré le corps, il se réveille au beau milieu d’une forêt, enseveli sous la neige, ne sachant où il est. Tous les chemins qu’il prend pour en sortir le ramènent infailliblement à sa déneigeuse. Au fil des jours, Bruce doit faire face à la culpabilité, la confusion, la solitude et la cruauté de Dame Nature, tout en dépendant de plus en plus de l'arme même de son crime pour assurer sa survie. Situé dans le Nord du Québec, Whitewash: l’homme que j’ai tué est un drame psychologique, teinté d’humour noir, qui suit la quête ardue d'un prisonnier de la forêt sur le chemin de la rédemption.


Commentaires de Michel Handfield (2014-01-22)


La peur conduit à l'irrationnel!


On est dans un huis clos où, après avoir frappé à mort un homme (Marc Labrèche) parce qu'il ne l'a pas vu à temps alors qu'il a probablement bu avant de prendre les commandes de sa chenillette (déneigeuse), Bruce Landry (Thomas Haden Church) se défait du corps et, continuant à boire aux commandes de son engin, entre dans le bois où il se perdra. Comme il ne peut plus en sortir, la chenillette devient son point d'ancrage!


Puis, à mesure que les jours passent, il se raconte son histoire pour la journée où il sera pris et devra répondre de ce qui est arrivé, mais il deviendra plutôt prisonnier de sa propre peur. Il n'est pas sorti du bois comme on dit au Québec! On apprendra donc toute l'histoire bribe par bribe : qui était cet homme; s'ils se connaissaient; que faisaient-ils là tous les deux, car cet accident n'est peut-être pas un hasard?


Un film psychologique fort intéressant sur les murs intérieurs, car on peut être prisonnier de ses pensées et même payer plus cher pour notre culpabilité face à nous-mêmes qu'on ne le paierait devant un véritable tribunal qui sait faire preuve de clémence pour différentes considérations psychosociales et circonstances atténuantes.


Bref, un film à voir, car tout se passe entre Bruce et le spectateur. Je le recommande fortement aux étudiants en psychologie, droit, criminologie et sociologie.



Peter Doig au Musée des beaux-arts de Montréal

Du 25 janvier au 4 mai 2014


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Nulle terre étrangère, la première exposition d’envergure de ce rare peintre de renommée mondiale en Amérique du Nord depuis sa rétrospective flamboyante de mi-carrière, exposée à la Tate Britain de Londres, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et à la Schirn Kunsthalle de Francfort, en 2008.


Peter Doig. Nulle terre étrangère est une coproduction du MBAM et des National Galleries of Scotland d’Édimbourg. Le commissariat de l’exposition est assuré conjointement par Stéphane Aquin, conservateur de l’art contemporain au Musée des beaux‐arts de Montréal, et Keith Hartley, conservateur en chef de la National Gallery of Modern Art. La Michael Werner Gallery de New York et Londres a également tout mis en œuvre pour que le projet devienne réalité. Gordon VeneKlasen, Parinaz Mogadassi et Harry Scrymgeour, en particulier, ont joué un rôle déterminant dans cette présentation. Le Musée tient par ailleurs à souligner la contribution majeure de RBC Banque Royale, commanditaire présentateur de

l’exposition à Montréal. Il remercie également les partenaires de Peter Doig: Nulle terre étrangère: Joe Fresh, Bell, Air Canada, Richter, La Presse et The Gazette. L’exposition bénéficie en outre du précieux soutien de l’Association des bénévoles du Musée des beaux‐arts de Montréal.


Textes et photos mises en direct sur Facebook lors de la conférence de presse (Michel Handfield, 2014-01-21)



Peter Doig du 25 /01 au 04/05 au www.mbam.qc.ca









Nathalie Bondil et Peter Doig à la conférence de presse pour l'inauguration de l'exposition "Nulle terre étrangère"





Peter Doig: cave boat bird (grotte-bateau-oiseau), 2010-2





Peter Doig: Grande rivière (2001-2) au Musée des beaux-arts de Montréal. Une exposition a voir pour les couleurs... et le talent de l'artiste.





Depuis février 2003 Peter Doig et Che Lovelace, un artiste trinidadien, tiennent le STUDIOFILMCLUB ds l'atelier de Doig et il en fait les affiches. Ici celle de « Jules et Jim ».







Hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Doig


http://studiofilmclub.blogspot.ca


www.facebook.com/pages/Studio-Film-Club/118825031282


www.facebook.com/pages/Peter-Doig/15980473094


Icare (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Création et mise en scène : Michel Lemieux et Victor Pilon

Texte : Olivier Kemeid


Michel Lemieux et Victor Pilon sont de retour au TNM avec une nouvelle création qui ouvre le bal des festivités soulignant les 30 ans de la compagnie Lemieux Pilon 4D Art. Virtuoses de la rencontre du réel et du virtuel, ils réinventent cette fois l’histoire d’Icare, qui s’est brulé les ailes pour avoir voulu voler trop près du soleil, inspirés par la force du texte de l’auteur Oliver Kemeid. Une relecture contemporaine d’un mythe fondateur qui parle d’ambition et de démesure, des relations père-fils, de l’envol créateur de l’artiste, dans un univers fantastique plus grand que nature.


Lemieux Pilon 4D Art: créateurs de prodiges


Artistes multidisciplinaires, Michel Lemieux et Victor Pilon sont de véritables magiciens de la scène. Grâce à leurs inventions scéniques et à un imaginaire sans limites, ils enchantent et subjuguent les spectateurs d’ici et d’ailleurs. La Belle et la Bête (2011), Norman (2007), La Tempête (2005), Orfeo (1998) ou Grand Hôtel des étrangers (1996), pour ne citer que ces pièces, ont marqué les mémoires et tourné dans le monde entier. Grands raconteurs d’histoires, Michel Lemieux et Victor Pilon font de chacun de leurs spectacles un évènement. Créateurs exigeants d’univers où le réel se mêle au virtuel, ils intègrent le théâtre, le cinéma, la danse, la musique et les arts visuels pour dompter les illusions et inventer des mondes où la fantaisie et le rêve participent à l’alchimie entre la parole, le mouvement, la musique et l’image. Leur talent et leur créativité sont souvent sollicités pour de prestigieuses collaborations. Au Cirque du Soleil, ils mettent en scène Délirium. Avec l’Opéra de Montréal et celui de Québec, ils participent à la version opératique de Starmania. Leurs spectacles multimédias permanents sont présentés à la Basilique Notre-Dame de Québec, au Cosmodôme de Laval ou au Musée national Pier 21 d’Halifax. Pour l’inauguration du nouveau Planétarium de Montréal, ils ont créé le spectacle Continuum, un poème cosmique visuel et sonore sur des musiques de Philip Glass. Ils préparent actuellement, en complicité avec Michel Marc Bouchard, Cité mémoire, une grande installation multimédia présentée en 2015 et qui verra son aboutissement à l’occasion du 375e anniversaire de la ville de Montréal. Fondée en 1984, la compagnie Lemieux Pilon 4D Art fêtera en 2014 ses trente ans de création. Après la présentation d’Icare au TNM, le spectacle Norman, de retour d’une longue tournée internationale, est programmé en reprise à la Place des Arts fin mars. En avril, Michel Lemieux et Victor Pilon seront les invités du Musée des beaux-arts de Montréal.


Icare, une légende ancienne aux enjeux actuels


Fascinés par le mythe d’Icare, Lemieux et Pilon se sont inspirés du récit originel pour réinventer l’histoire. Chez les Grecs, Dédale est condamné à être enfermé dans le labyrinthe avec son fils Icare, pour avoir aidé Thésée à tuer le Minotaure, créature mi-homme mi-taureau. Cherchant à s’évader, Dédale fabrique des ailes d’oiseau, dont les plumes sont fixées avec de la cire. Mais, quand Icare, grisé par son envol, s’approche trop près du soleil, la cire fond et il meurt noyé dans la mer. Comme dans le mythe originel, Dédale est au centre du spectacle. Devenu vieux, il s’est retranché dans la forêt où il construit des cabanes. Icare, qui erre dans une existence en perte de sens, lui rend visite. En évoquant des bribes de sa vie, Dédale explore sa mémoire, son labyrinthe intérieur hanté par ses démons. Lemieux et Pilon ont fait appel à Olivier Kemeid pour l’écriture du texte. Icare contient des thématiques qui traversent l’œuvre de l’auteur: le besoin d’autonomie et de reconnaissance d’un fils par rapport à son père, la poursuite d’un idéal, la quête des origines, le voyage initiatique. Certaines de ses pièces sont directement inspirées des mythologies anciennes, comme L’Énéide, d’après Virgile (2007), Œdipe (2012) ou encore Bacchanale (2004). D’autres s’intéressent aux mythes plus contemporains, comme Moi, dans les ruines rouges du siècle (2012), ou Survivre (2013). Son écriture puissante, sa grande culture et sa connaissance des œuvres antiques en font assurément un des auteurs les plus inspirés de sa génération.


Entre rêve et réalité


Sur scène, se côtoient personnages réels et personnages virtuels. Ainsi, les acteurs Renaud Lacelle-Bourdon (Icare) et Robert Lalonde (Dédale), la chanteuse mezzo-soprano Noëlla Huet, qui interprète en Ariane de magnifiques chants grecs, sont incarnés en chair et en os, alors que Pascale Bussières, Maxime Denommée et le jeune Loik Martineau, qui joue Icare enfant, tels des spectres de la mémoire de Dédale, apparaissent et disparaissent virtuellement. Cette troisième dimension ouvre le champ des possibles tout en laissant une large place à l’imagination du spectateur. Faisant surgir des images d’une grande poésie, enveloppées de la musique de Maxim Lepage, Michel Lemieux et Victor Pilon nous entrainent dans un monde où la frontière entre rêve et réalité s’estompe. Porté par les mots d’Olivier Kemeid, Icare peut désormais voler en pleine lumière.


Conception visuelle et multimédia : Michel Lemieux et Victor Pilon


Avec Noëlla Huet / Renaud Lacelle-Bourdon / Robert Lalonde / Personnages virtuels : Pascale Bussières / Maxime Denommée / Loik Martineau /


Conception : Michel Lemieux / Victor Pilon / Anne-Séguin Poirier / Alain Lortie / Maxim Lepage / Mathieu St-Arnaud / Estelle Clareton / Valérie Quevillon /

Assistance à la mise en scène Isabelle Painchaud / Coproduction Lemieux Pilon 4d art / Théâtre du Nouveau Monde / Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne (scène nationale de l’Oise en préfiguration)


Commentaires de Michel Handfield (2014-01-21)


« Dans la mythologie grecque, Icare (en grec ancien Ἴκαρος / Ikaros) est le fils de l'architecte athénien Dédale et d'une esclave crétoise, Naupacté (également appelé Naucraté). Il est connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du Soleil. » (1)


Ici, on réinvente Icare.


Dédale cherche à fuir ses pensées en construisant des cabanes dans la forêt où il s'est exilé. Puis, son fils, Icare, vient l'y rejoindre, voir le relancer, car il se sentait mis de côté par ce père qui ne s'occupait pas de lui et orphelin de cette mère morte trop tôt, alors qu'il était encore enfant.


Pourquoi ne pas questionner ce père qui est encore là?


Icare veut savoir : savoir comment sa mère est morte alors qu'il était si jeune; pourquoi son père ne s'occupait pas de lui; pourquoi cette absence?


Mais, Dédale est maintenant prisonnier de son passé et de son cerveau défaillant.

Il revoit des images d'hier, dont Naupacté (Pascale Bussières) sous forme de spectre avec Icare jeune; une ville qui s'est écroulée par sa faute, même s'il a fait passer la catastrophe sur le dos d'un jeune architecte de talent qu'il avait recruté; et ses échecs avec son fils qui ne lui ressemblait pas! Ce ne fut pas le fils qu'il voulait dira-t-il!


C'est que le père se projette souvent dans le fils qu'il voudrait voir lui succéder, même le dépasser, comme s'il ne devait être qu'un prolongement de lui-même. Sauf que le fils a souvent une personnalité qui lui est propre! Alors, le fils devra se faire seul tout en assumant de ne jamais être à la hauteur des ambitions du père!


C'est une situation schizophrénique qui poussera le fils à vouloir se sauver. Mais, dans l'ivresse de la fuite, il oubliera qu'il n'est qu'un humain. Si heureux de fuir, il sera si grisé de ce sentiment d'être enfin libéré du joug de son père qu'il s'imaginera pouvoir dépasser toutes les limites. Il s'y brulera donc les ailes comme ces jeunes d'aujourd'hui qui disent « YOLO » (« You only live once ») et qui prennent des chances pour avoir ce sentiment de vivre à plein! (2) Des chances qui les conduisent parfois à l'irréparable! Ai-je vraiment besoin d'en dire plus? (3)


Si les effets visuels sont très spectaculaires, au point de faire de l'ombre à la pièce selon certains commentaires que j'ai entendus, c'est qu'on n'écoute pas assez le texte, car le théâtre est une œuvre bidimensionnelle : il y a ce qu'on voit, mais aussi ce que l'on entend et faire abstraction du texte, c'est se couper d'une partie de l’œuvre. Il faut voir cette pièce les oreilles grandes ouvertes pour saisir toute la force et la contemporanéité du mythe. Il est aussi actuel que celui d’Œdipe.


Durée : Environ 1h15 sans entracte.


Notes


1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Icare


2. Édouard Nasri, YOLO : le carpe diem des temps modernes?, in Le Devoir (Le Devoir de philo), 18 janvier 2014 : www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/397613/yolo-le-carpe-diem-des-temps-modernes


3. Pour des exemples, lire Édouard Nasri, Ibid.



La Ferme des humains


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 2, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Karim, un immigré marocain, et J-P, qui gagne sa vie à vendre de la drogue, ont beau passer leur temps à se houspiller, les deux jeunes hommes sont inséparables et n’imaginent pas passer leurs grandes journées d’été à faire autre chose que trainer ensemble sur des bancs de parc de la Rive-Sud, sacrer, fumer des joints, agacer les filles ou les passants avec leurs blagues sexistes et racistes. Une vie insouciante et vaine qui terrorise les parents de Karim, mais qui emplit le vide.


Les personnages principaux sont interprétés par Karim Jallal, Raphaël Lacaille et Dominic Quarré, appuyés, entre autres, par Fayolle Jean, Didier Lucien et Hafid Stitou. La Ferme des humains est écrit et réalisé par Onur Karaman avec Pawel Pogozerlski à direction de la photo.


Commentaires de Michel Handfield (2014-01-18)


« Lui y fait rien, moi je vends! » J-P, vendeur de drogue du coin parlant de lui et de son ami Karim, un immigré marocain, passant leurs longues journées à « glander » au parc en attendant les clients.


Amis, ils se tirent la pipe sur leurs différences par exemple: « ta mère est habillée comme une pute » dira Karim qui n'a d'yeux que pour la mère de J-P qu'il trouve bien roulée et légèrement vêtue! Et J-P de lui répondre que « toi, ta mère est plutôt roulée dans le tissu » en référence à son hijab par exemple! Mais, ils demeurent inséparables.


Si ma citation n'est pas tout à fait exacte, fruit de notes prises durant le film, elle montre néanmoins la substance des dialogues, car sans être dans un film didactique on est dans un mélange de dialogues interculturels et de déconnage de jeunes; de tout et de rien comme les jeunes sont capables d'en faire! Cependant, ce ne sont plus des ados d'âge scolaire, mais de jeunes adultes qui n'ont pas vieilli. Le père de Karim souligne d'ailleurs à son fils que pendant qu'il niaise avec J-P le fils d'une de leurs connaissances est en train de devenir ingénieur! Et un troisième larron, José, quittera sa « job » pour passer du bon temps avec eux!


Est-on face à des mésadaptés ou des jeunes qui se cherchent dans un monde où ils n'ont pas de repères? Je plaiderais pour la seconde hypothèse dans le cas de J-P et de Karim, la mère de J-P étant très libérale – elle fume du pot que son fils lui vend et « fly » pas mal fort sur le nouvel âge dira celui-ci – alors que les parents de Karim sont plutôt d'une rigidité qui l'étouffe : ne pouvant probablement pas atteindre les objectifs (rêves!) que ses parents avaient pour lui en immigrant au Canada, il a donc décroché plutôt que de les affronter! Deux milieux contraires qui ont donné des amis inséparables, comme si le résultat de l'excès, que ce soit de liberté ou de contraintes, pouvait fatalement donner un même rejet de l'autorité et du système : un individualisme limite! Quant au troisième membre du groupe, d'abord un client de J-P, il a décroché d'un travail qu'il n'aimait pas pour finalement se tenir avec eux!


Quelque part les jeunes se ressemblent, peu importe leurs origines. Mais cela change avec le temps, car les parents leur inculquent des valeurs de différenciation culturelle, parfois transmises depuis des générations, et ce depuis leur plus jeune âge, souvent avant même qu'ils ne puissent juger par eux-mêmes de leurs valeurs. Il devient alors difficile pour eux de les remettre en causes par la suite, même face à des évidences rationnelles et scientifiques apprises à l'école. C'est notamment le cas des religions et du rejet de théories scientifiques évidentes, comme la théorie de l'évolution, ce au nom de croyances ancestrales :


« To put matters at their simplest, the major reason for continuance of religious belief in a world which might otherwise have long moved beyond it, is indoctrination of children before they reach the age of reason, together with all or some combination of social pressure to conform, social reinforcement of religious institutions and traditions, emotion and (it has to be said) ignorance – of science, of psychology, of history in general, and of the history and actual doctrines of religions themselves. » (1)


Quand on veut protéger les différentes cultures, on protège aussi des éléments de divisions, mais on n'en est pas nécessairement conscient collectivement jusqu'à ce que des problèmes éclatent. Et là, on cherche des coupables au lieu de solutions qu'on ne veut pas voir, comme de souligner au crayon gras que la religion est une croyance, non une vérité! Comme l'écrivait Nietzsche, « … la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (2) Il faudrait se le rappeler avant de poser des gestes malheureux au nom de croyances, quelles qu’elles soient! De toute façon la religion n'est pas un droit, mais une liberté (3) comme pour l'horoscope! (4) Pas surprenant alors de voir poindre des problèmes de communication intergénérationnelle entre le jeune et ses parents et/ou d'intégration avec les autres, car le jeune peut soit se rebiffer et rejeter tout ce que ses parents lui disent; se fondre dans la culture de ses parents pour vivre totalement à l'écart des autres (5); ou s'isoler et se replier sur lui-même, rejetant parfois tant ses parents que la culture d'ici. C'est peut-être dans ce dernier cas qu'il est le plus vulnérable d'être recruté par des groupes criminels ou terroristes qui lui donneront un nouveau sentiment d'appartenance et une famille artificielle de remplacement!


Pour bien faire, il faut que le jeune puisse en prendre le plus large possible dans le domaine de la culture pour juger des valeurs qu'on lui présente et c'est à l'école de le faire. Mais, si c'était facile à réaliser, on ne parlerait pas tant de problèmes d'intégrations dans les médias, que ce soit l'intégration des immigrants ou des ados dans une vie d'adultes! Chaque génération, chaque culture, a ses problèmes d'arrimage avec les autres, surtout dans une société de libertés individuelles où les balises ne sont pas claires et sont surtout mouvantes :


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (6)


C'est aussi l'essence de l'individualisme méthodologique qui veut que nous soyons tous responsables de tout dit-on vers la fin du film. On est ici dans l'idée que la société se construit par l'interaction de ses seuls membres : « [C']est un paradigme de sciences sociales, selon lequel les phénomènes collectifs peuvent (et doivent) être décrits et expliqués à partir des propriétés et des actions des individus et de leurs interactions mutuelles (approche ascendante). Cette approche s'oppose au holisme, selon lequel les propriétés des individus ne se comprennent pas sans faire appel aux propriétés de l'ensemble auquel ils appartiennent (approche descendante). » (7) Ce film veut en faire la démonstration en se concentrant sur les interactions individuelles! Mais, c'est qu'existent aussi des courants et des groupes d'influences et de pouvoirs qui veulent agir sur l'individu. En fait, la société se construit tant par l'interaction de ses membres que de ses groupes et institutions! Je suis davantage Tourainien sur ce point (8) que tenant de l'individualisme méthodologique, ce qui n'enlève en rien à l'intérêt de ce film plutôt centré sur les interactions individuelles de ce petit groupe qui loge sur un banc de parc!


Enfin, une note intéressante à souligner en passant : si on y parle d'ethnicité, on sort de Montréal, ce film se passant à Longueuil. Ça fait du bien de montrer que ces réalités ne sont pas que montréalaises. D'ailleurs, il y a bien une mosquée à Chicoutimi par exemple (9) malgré tout ce qu'on peut dire de la moins grande ouverture des régions. Ce ne sont peut être pas que les régions y sont moins ouvertes, mais les personnes qui le sont le moins s'y font peut être davantage entendre que dans une grande ville tout simplement à cause de la diversité qui y est moins forte.


En conclusion, ce n'est pas un film vide de sens, mais un film sur le sens du vide qui en dit finalement beaucoup plus qu'il n'y parait!


Notes


1. Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, p. 15


2. Vu ds le métro de Montréal, 8 février 2010 sur une affiche de metrocogito.com qui n'existe plus! J'ai retrouvé cette citation dans Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.


3. Les libertés fondamentales, protégées par la charte des droits et libertés du Canada (loi constitutionnelle de 1982), sont les suivantes :


a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d'association.


Source : http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html#h-39


4. « J’ai écrit à plusieurs reprises sur ce sujet. (...) Alors, je le répète encore une fois: la religion, c’est une croyance, comme l’horoscope, mais surtout pas un droit ni une obligation. La seule obligation est celle que vous croyez avoir, mais, et on doit insister là-dessus en démocratie, les autres ne sont pas obligés d’y croire et encore moins de s’y soumettre! La liberté de croyance s’arrête où celle des autres commence. Cela est vrai pour tous les citoyens, incluant les proches et dépendants, comme les enfants. » (Michel Handfield, 21 aout 2009, La religion, c’est une croyance!, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 11 no 4/Éditos: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1941494)


5. Attention, si cela peut être vrai pour certains fondamentalismes religieux provenant de l'immigration, cela l'est aussi pour certains intégristes bien d'ici aussi, même chrétiens : « nous avons aussi nos sectaires pure laine! À l’école de la Mission de l'Esprit-Saint de la région de Joliette, un groupe Chrétien « enseigne que la Terre est toute seule dans l'univers, que le Soleil est une illusion qui représente Satan. » (SRC Nouvelles/Montréal, Mission de l'Esprit-Saint: Des résultats scolaires désastreux) » (Michel Handfield, 14 février 2007, Le feu n’est pas pris! Ou commentaires autour des débats actuels sur l’accommodement raisonnable à la lumière d’Incendies de Wajdi MOUAWAD (France : Actes Sud et Québec : Leméac, 96 pages) in Societas Criticus, Vol. 9 no 2, Essais: http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61993


6. Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL: Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.


7. Pour plus de détails, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Individualisme_méthodologique


8. En référence au sociologue Alain Touraine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Touraine


9. Mais, à Montréal on aurait peut être davantage parlé de groupes ethniques que d'ethnicité, notion plus personnelle, voire individuelle, d'où ce lien avec l'individualisme méthodologique !


Hyperliens


La bande-annonce du film peut être vue au...

www.youtube.com/watch?v=Q2dXOfSKWH4


www.filmsquebec.com/films/ferme-des-humains-onur-karaman/




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