Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 16 n° 3, du 2014-02-06 au 2014-02-23.


Depuis 1999!













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Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9



Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Essais


Loi concernant les soins de fin de vie: pas si simple, ni d'un bord, ni de l'autre!


Le Journal/Fil de presse


Ma position


Partage


- Crise des médias!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


- Science, on coupe!

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


Le Coq de St-Victor

The clock au Musée d'art contemporain de Montréal

1+1=1

MONTRÉAL HAPPENING MULTIDISCIPLINAIRE ÉROTIQUE : LES ÉROTISSERIES

GLORIA

SANS PAYS

Amours fatales. D’après Andromaque, Bajazet et Bérénice de Racine (Théâtre)

Organon (théâtre)

Annonce d'un partenariat pour la diffusion en ligne de films présentés en exclusivité par Excentris

Deux expositions contemporaines! Au MBAM et au MAC : le 4e mur et Collages...



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique



Index



Essais


Loi concernant les soins de fin de vie: pas si simple, ni d'un bord, ni de l'autre!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 3, Essais : www.societascriticus.com


Michel Handfield, sociologue (2014-02-13)


J'avoue que je n'avais pas tellement le gout d'écrire sur cette question que je trouve complexe, car je ne suis pas éthicien et je ne veux pas jouer le rôle d'éthicien amateur non plus! Mais, des circonstances m'ont fait changer d'avis, soit le texte qu'a publié, sous forme d'annonce, Monseigneur Christian Lépine, Archevêque de Montréal, le lundi 10 février 2014. (1) Pour le comprendre et le commenter, il faut d'abord revenir à ce projet de loi 52 sur les soins de fin de vie.


Concernant ce projet de loi, ce n'est pas tant la première section de la loi – Droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie (Chapitre II) – qui pose problème que le chapitre IV : Exigences particulières relatives à certains soins de fin de vie, car c'est dans ce chapitre qu'on mentionne « la sédation palliative terminale ». (2) Mais, celle-ci ne peut être donnée pour motif de mal d'amour par exemple! Il y a des conditions très sérieuses à cette possibilité de choisir « la sédation palliative terminale » comme soin final :


« Seule une personne qui satisfait aux conditions suivantes peut obtenir l’aide médicale à mourir :


1° elle est majeure, apte à consentir aux soins et est une personne assurée au sens de la Loi sur l’assurance maladie (chapitre A-29);


2° elle est atteinte d’une maladie grave et incurable;


3° sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;


4° elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu’elle juge tolérables. » (3)


De plus, elle « peut, en tout temps et par tout moyen, retirer sa demande d’aide médicale à mourir. » (4) Cette aide, si elle est demandée, n'est pas offerte à la légère non plus. Le médecin a encore des vérifications à faire avant de l’administrer. (5)


Malgré cela, cette « aide médicale à mourir » pose problème, car elle ouvre la porte sur l'euthanasie selon certains. Pourquoi ne pas en profiter pour libérer les hôpitaux de cas chroniques extrapoleront-ils, même si tel n'est pas l'objet ni le but de cette loi? Mais, on peut toujours laisser croire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, surtout sur une question aussi controversée et sensible dans l'opinion publique.


Pourtant, si, pour une question de foi, de croyance, ou d'espoir dans la science la personne décide qu'elle veut vivre le plus longtemps possible, la loi le lui assure aussi! Cela, Monseigneur ne le dit pas, mais l'article 1 de la loi, en reconnaissant « la primauté des volontés relatives aux soins exprimées clairement et librement par une personne, notamment par la mise en place du régime des directives médicales anticipées », me semble reconnaitre qu'une personne pourrait aussi demander dans son testament biologique que tout soit tenté - ce qu'on appelle l'acharnement thérapeutique (6) – pour la sauver, même au risque de demeurer dans un stade végétatif, et l'on devrait respecter ses volontés dans les mesures du possible, car à un certain moment ce sera peut-être une machine qui vivra à sa place. Donner cette liberté de choisir ses soins de fin de vie ne signifie donc pas nécessairement le recours à l'« aide médicale à mourir », que j'assimilerais davantage au suicide assisté qu'à l'euthanasie d'ailleurs. (7) Mais, je comprends les craintes à ce sujet.


Ne pas donner ce choix, qu'est-ce que ça signifie? Forcer la personne à vivre des souffrances quelle ne peut plus supporter comme une condamnation? Une expiation obligée? Que l' « aide médicale à mourir »se fasse au cas par cas, ni vu, ni connu et sans encadrement, est-ce mieux? Car, même si on fait comme si ça n'existait pas, ça ne veut pas dire que ça ne se fait pas. On peut même supposer que cela existe déjà comme l'a montré le film de Denys Arcand : Les invasions barbares. (8)



On trouve cela cruel pour une bête de la voir souffrir en fin de vie, mais pour un humain, ces 6, 8 ou 10 heures de plus de tourments sont-ils obligatoires? Je pose la question, mais je n'ai pas vraiment la réponse. Chacun a la sienne en son âme et conscience selon sa foi ou sa morale. Le gouvernement n'a pas à en décider, mais il peut offrir le choix. C'est pour ça que si ce projet de loi passe, il ne devra jamais aller plus loin qu'un choix offert à la personne en toute conscience, mais jamais ne devenir une solution médicale sine qua non! Là, ça serait de l'euthanasie. Voilà pour ce projet de loi.


Mais, je n'en ai pas fini avec la lettre de Monseigneur Lépine, car elle m'agace à deux niveaux.


D'abord, il y dit : « Nous sommes appelés à faire le choix inconditionnel du respect de la vie jusqu'à la mort naturelle. » Est-ce dire qu'on ne devrait pas la prolonger au-delà de la mort naturelle par des techniques de réanimation de plus en plus sophistiquées à condition qu'elles ne mettent pas en péril la qualité de vie du patient? (9) Une forme d'euthanasie par omission en quelque sorte. Alors, on fait quoi Monseigneur entre offrir d'abréger la souffrance d'une personne de quelques heures, voire de quelques jours, ou de permettre à une autre de gagner 10, 15, 25 ou même 70 ans (dans le cas d'un enfant victime de noyade ou d'un accident par exemple) sur une mort annoncée au nom du « choix inconditionnel du respect de la vie jusqu'à la mort naturelle »? Pas facile comme question n'est-ce pas?


Je suis convaincu que tel n'était pas votre intention, mais en parlant du « choix inconditionnel du respect de la vie jusqu'à la mort naturelle » ça ouvre tout de même à cette interprétation qu'ont déjà certains groupes de refuser des soins aussi simples qu'une transfusion sanguine, comme pour les Témoins de Jéhovah, ou encore une transplantation cardiaque, car ce n'est pas naturel! Et, que dire du développement d'organes biomécaniques et de tissus biosynthétiques? (10) Cela montre bien que cette question n'est pas simple. En tout cas, pas assez pour clore le débat en quelques lignes comme vous essayez de le faire.


On est ici avant tout devant une question médicale et, ensuite, de conscience personnelle. En ce sens, la loi n'a pas à faire de morale ni de religion, mais doit placer les balises de ce qui est socialement et éthiquement acceptable d'une part et doit délimiter les droits et obligations médicales correspondants aux choix offerts aux patients d'autre part. Ceux-ci auront alors à exercer leurs choix librement en accord avec leur conscience, leur religion ou leur foi ou même en en faisant abstraction s’ils croient davantage au miséricordieux qu'à un dieu qui punit par exemple. Question de conscience comme vous le dites vous-même.



Si, pour certaines personnes cela peut paraitre difficile, ça ne veut pas dire que le choix ne doit pas pour autant exister dans une société libre et démocratique. Il en va de même de la liberté de religion malgré certaines dérives sectaires vous en conviendrez avec moi.


Mais, où votre lettre m'agace le plus c'est lorsque vous dites que l'être humain « ne peut se mettre à causer la mort de personnes innocentes. » Je vous pose alors la question : et les autres? Car, n'est-ce pas là laisser une porte ouverte à ceux qui sont pour un retour de la peine de mort? Il y a des mots qui ont parfois une portée qu'on ne soupçonne pas et le mot innocent en est un ici. Je suis sûr que ce n'était pas intentionnel de votre part, mais je ne pouvais le laisser passer, car combien de personnes aux États-Unis ont reçu une condamnation à la peine capitale pour que l'on s’aperçoive trop tard qu'elles n'étaient pas coupables de ce qu'on leur reprochait? Certainement trop!


Vous voyez, suffit parfois de changer l'angle pour voir que le problème ne se réduit pas à une simple question de morale ou de religion. Il est beaucoup plus complexe que cela et si nous offrons des outils de plus pour abréger les souffrances, « la sédation palliative terminale » ne doit pas devenir la seule solution possible. Je suis tout à fait d'accord avec vous là dessus, mais ce n'est pas ce que le gouvernement propose non plus : c'est une possibilité parmi d'autres pour des cas très précis et très bien balisés. Puis, ce n'est pas parce que l'on offre ce choix de plus que nous sommes obligés d'y recourir.


En tout respect, Monseigneur, et en vous remerciant d'avoir au moins contribué au débat, car en le faisant vous m'avez incité à le faire moi aussi.


Notes


1. « 2014-02-10


Une question de vie ou de mort: Un appel à la conscience

Très bientôt, à Québec, nos députés vont voter sur le projet de loi 52 : Loi concernant les soins de fin de vie. S'il est adopté, l'euthanasie deviendra légale sous l'appellation d' « aide médicale à mourir ».


Or, devancer la mort ce n'est pas aider à mourir mais faire mourir. C'est donner à nos médecins le pouvoir de tuer des patients vulnérables dans certaines circonstances.


Nous aimons les personnes vulnérables, et un jour nous serons tous vulnérables. Il est important que nous sachions tous que notre famille et la société ne devanceront pas notre mort, mais seront là pour nous soutenir jusqu'à la fin.


Nous sommes appelés à faire le choix inconditionnel du respect de la vie jusqu'à la mort naturelle. L'être humain est constitué pour respecter et servir la vie en toute situation de fragilité. Il ne peut se mettre à causer la mort de personnes innocentes - si encadrée soit la décision - sans blesser en lui-même la conscience de sa propre dignité.


Donner la mort à une personne humaine innocente, c'est aussi se donner la mort à soi-même... »


Christian Lépine, Archevêque de Montréal, in Le Devoir, 10 février 2014, p. A-2.


Pour le texte en ligne :


www.diocesemontreal.org/actualite/actualite/lecteur-actualites/items/projet-de-loi-52-un-appel-a-la-conscience.html


2. On trouve la version PDF du Projet de loi no 52 - Loi concernant les soins de fin de vie, présentée par Madame Véronique Hivon, ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, Éditeur officiel du Québec, 2013, sur le site de l'Assemblée nationale :

www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-52-40-1.html


Lien direct vers ce projet de loi : www.assnat.qc.ca/Media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_72865&process=Default&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz


3. Projet de loi no 52, Article 26, p. 11


4. Ibid., Article 27, p. 11


5. Voici le texte exact de l'article 28 de ce projet de loi, car il est important, je crois :


« Avant d’administrer l’aide médicale à mourir, le médecin doit :


1° être d’avis que la personne satisfait aux conditions prévues à l’article 26,

notamment :


a) en s’assurant auprès d’elle du caractère libre de sa demande, en vérifiant

entre autres qu’elle ne résulte pas de pressions extérieures;


b) en s’assurant auprès d’elle du caractère éclairé de sa demande, notamment en l’informant du pronostic, des possibilités thérapeutiques envisageables et de leurs conséquences;


c) en s’assurant de la persistance de ses souffrances et de sa volonté réitérée d’obtenir l’aide médicale à mourir, en menant avec elle des entretiens à des moments différents, espacés par un délai raisonnable compte tenu de l’évolution de son état;


d) en s’entretenant de sa demande avec des membres de l’équipe de soins

en contact régulier avec elle, le cas échéant;


e) en s’entretenant de sa demande avec ses proches, si elle le souhaite;


2° s’assurer que la personne a eu l’occasion de s’entretenir de sa demande

avec les personnes qu’elle souhaitait contacter;


3° obtenir l’avis d’un second médecin confirmant le respect des conditions

prévues à l’article 26.


Le médecin consulté doit être indépendant, tant à l’égard de la personne qui

demande l’aide médicale à mourir qu’à l’égard du médecin qui demande l’avis. Il prend connaissance du dossier de la personne et examine celle-ci. Il rend son avis par écrit. » (pp. 11-12)


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Acharnement_thérapeutique


7. À ce sujet, voir la note 8.


8. Voici ce que j'écrivais alors à ce sujet :


« On retrouve aussi la question de l’euthanasie ou du suicide assisté et consentant. Question de sens d’abord. L’euthanasie est la mise à mort par un

tiers décidant pour la personne. Le suicide assisté est la demande de mettre fin à

ses jours par une personne consentante. Est-ce la même chose? Légalement, oui. Politiquement et socialement, il y a question à débat. Le film ne fait pas ce débat, mais permet de soulever la question en prenant position. » (Handfield, Michel, 21 mai 2003, Les invasions barbares, in Societas Criticus 5/2, Hiver 2003 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62014)



9. Car, si elles le laissent comme un légume, ce n'est pas mieux non plus.


10. Par exemple, devra-t-on refuser une telle intervention à un quadragénaire ou à un bambin de 10 ans par « respect de la vie jusqu'à la mort naturelle » si telle est la devise de sa religion, mais qu'il est dans une situation où il ne peut répondre par lui-même? Et, cette obligation du « respect de la vie jusqu'à la mort naturelle » devrait-elle s'appliquer aux catholiques qui ne peuvent plus répondre d'eux-mêmes? Il y a parfois des zones d'interférences dangereuses entre sciences et croyances religieuses et l'État doit pouvoir y suppléer pour assurer la liberté de tous ses citoyens de choisir en toute conscience et liberté, même contre leur religion s'ils jugent cela plus salutaire pour eux. Ce n'est pas pour rien que je frappe souvent sur le même clou : la science devrait avoir sa place dans nos chartes des droits et libertés au même titre que les libertés religieuses, qui, elles, y sont reconnues! Car, de la science, aucun mot dans notre Charte canadienne des droits et libertés ni dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec!


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Le Journal/Fil de presse


Ma position


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 3, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2014-02-23)


Alex Tyrell, chef du Parti Vert du Québec, a écrit ceci le 21 février 2014 sur sa page Facebook :


« Léo, Martine et Pauline, trois anciens carrés rouges qui poursuivent l'agenda de Charest avec passion. La seule différence: ils détestent les minorités religieuses. » (1)


Mais, c'est quoi le rapport avec l'environnement? Pourquoi ne pas les attaquer sur cette question justement. Car, s'embarquer sur la religion, ça va mal avec l'environnement Alex! Quand on lit dans la Bible « soumettez la terre », je vous comblerai et autres trucs du genre, ça soulève alors la question suivante selon moi : comment être contre l'exploitation du pétrole de schiste si Dieu l'a mis là pour nous? Think to that!



C'est pour ça que moi je suis davantage pour l'inscription de la défense de la science dans les chartes canadiennes et québécoises que pour les interdictions religieuses, qui sont des croyances. Pourvu que la personne enseigne la science comme il se doit, sa croyance, son voile, sa kippa ou son signe astral m'importent peu si elle est consciente que sa croyance est la sienne et pas nécessairement celle des autres! Je n'ai donc pas de problèmes avec les signes religieux, mais, de donner préséance aux croyances sur la science là j'ai un sérieux problème. Tu as beau croire, mais en certains domaines, comme l'environnement, la science doit avoir préséance sur les croyances. Un parti vert, à plus forte raison que les autres, devrait défendre cela selon moi!


C'est le genre de choses que je défendrais être candidat, mais je ne suis pas sûr que les partis politiques – et je parle de tous les partis ici - offrent cette flexibilité, car pas un parti politique n'a proposé de protéger la science dans les chartes des droits et libertés (2), mais tous ont été unanimes à protéger les croyances religieuses. Voilà qui est dit encore une fois même si j'ai souvent écrit en ce sens dans les pages de Societas Criticus.


PS Alex, je te poste ce texte sur ta page Facebook avant qu'il ne se trouve dans Societas Criticus, car je trouve que j'explique clairement ma pensée. Et, je te le répète, je ne t'attaque pas, car c'est une question qui se pose à tous les partis politiques: doit-on défendre la science? Cependant, c'est toi qui m'as donné la chance d'en parler en premier! Merci.


Notes


1. www.facebook.com/alex.tyrrell.92?fref=ts



2. Tant québécoise que canadienne d'ailleurs!



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Partage


Crise des médias! Partout. (08/02/2014)

www.ledevoir.com/.../france-liberation-en-crise-pourrait-ne-plus-etre-un-journal





www.liberation.fr



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2013-06-16)


Dans les commentaires cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, pas le mot à mot.


On ne fait pas dans la critique, mais dans le commentaire, car, par ma formation de sociologue, le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. C’est d’ailleurs pour cela que je fais du commentaire et non de la critique.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Nouveaux livres reçus


Reçu le 2014-02-06 : Turner, David, 2014, Science, on coupe!, Québec, Canada, Boréal, 232 p., Traduit par Hervé Juste / ISBN-13: 9782764623213 : www.editionsboreal.qc.ca/catalogue/livres/science-coupe-2378.html


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Livres : www.societascriticus.com



Chercheurs muselés et aveuglement volontaire : bienvenue au Canada de Steven Harper.


Le gouvernement canadien annonce la fermeture des bases scientifiques dans l’Arctique au moment même où commencent les forages pétroliers. Un important centre de recherches océanographiques et halieutiques fait l’objet de compressions budgétaires quand le même gouvernement procède au démantèlement de la réglementation de la pêche. Coïncidences ? Au contraire...


Chris Turner montre comment les attaques du gouvernement Harper contre la recherche fondamentale et la diffusion du savoir constituent ni plus ni moins qu’une guerre à la science et à l’esprit des Lumières. Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, ce gouvernement est activement engagé dans la destruction systématique de la longue tradition scientifique au Canada.


La seule « vérité » qu’il reconnaît, ce n’est pas celle qui découle d’une recherche scientifique indépendante et de haut niveau, mais celle que lui dicte son idéologie de droite crypto-évangéliste. Pourquoi s’encombrer des faits quand ils vont à l’encontre de ses convictions ? Mais il y a péril en la demeure : en bloquant ainsi l’accès des citoyens au savoir, à la connaissance, c’est la démocratie même que ce gouvernement est en train de détruire.



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


Le Coq de St-Victor


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Pierre Greco avec les voix de Gaston Lepage, Guy Jodoin, Anne Dorval,

Guy Nadon et Mariloup Wolfe


Montréal, le 4 février 2014. Équinoxe Films et Les Productions 10e Ave sont heureuses d’annoncer que le long métrage d’animation Le Coq de St-Victor de Pierre Greco a pris l’affiche au Québec juste à temps pour la relâche scolaire.


Le film est réalisé par Pierre Greco. Ce sont les actrices et acteurs Benoît Brière (narrateur), Gaston Lepage (Le Coq et Dr. Milot), Guy Jodoin (le Maire), Luc Guérin (Bertrand), Alexis Martin (Gustave), Anne Dorval (Florence), Guy Nadon (Thomassin), Martin Drainville (Antonio), Noémie Yelle (Mlle Anne), Mariloup Wolfe (Marcelline), Jeff Boudreault (Xavier) et Paul Ahmarani (Léon Francoeur) qui apportent leur concours au film en prêtant leur voix aux personnages.


À St-Victor, le maire s’enorgueillit du dynamisme économique et de la discipline des citoyens de son village. Il attribue l’effervescence de son patelin et donne tout le crédit de cette situation florissante à un seul joueur : son Coq. Son cher Coq qui, tous les jours, qu’ils soient de semaine, de fêtes, de relâche, réveille inlassablement les villageois à grands cris dès 4 heures du matin. Mais certains en auront marre. Et la tête du Coq sera mise à prix. Pourtant, après son départ, un groupuscule formera un escadron pour récupérer la volaille. Le coq de St-Victor, une ode à l'équilibre remplie d’humour et de situations cocasses !


Le Coq de St-Victor est une adaptation du Coq de San Vito, livre de Johanne de Mercier publié aux Éditions chez Dominique et compagnie et est produit par Nancy Florence Savard pour Productions 10e ave (La légende de Sarila). La direction artistique est assurée par Christian Daigle, la conception sonore est assumée par Jérôme Boiteau et la musique originale est composée par Olivier Auriol. Le studio d’animation est FrimaFX.


Rappelons que le chant du Coq de St-Victor peut être téléchargé gratuitement pour servir de réveille-matin. L’application L’alarme du Coq de St-Victor est disponible sur App Store et Google play pour téléphones mobiles et tablettes (iOS et Android). Chaque matin, au lieu d’une sonnerie banale ou d’un air de musique tonitruant, tous ceux ou toutes celles qui l’auront téléchargée se réveilleront comme les villageois de St-Victor !


Site officiel : www.lecoqdestvictor.com


Bande-annonce :

www.youtube.com/watch?v=NOOXopp6vO4&feature=youtu.be


Commentaires de Michel Handfield (2014-02-23)


Moi, j'aime les dessins animés! Je peux dire que les dessins sont beaux. On a rejoint les autres sur ce terrain je trouve. Quant à l'histoire, elle est une forme de critique de l'opposition gauche/droite! Je m'explique : le maire, de droite, favorise le travail. Levée du corps à 4 heures du matin au chant de son coq! Les citoyens n'en peuvent plus et, finalement, le coq se retrouvera dans un autre village par un échange de dupe, car le maire de ce village est tanné de voir son village aller à la dérive par le farniente de ses concitoyens!


Mais, les habitants de St-Victor seront-ils mieux? Le farniente, ça fait peut-être du bien un temps, mais faut que ça passe! Par contre, ils y apprendront une leçon : le travail ou le loisir poussé à l'extrême c'est contreproductif. Alors, il leur faudra apprendre à doser. Mais, retrouveront-ils leur coq pour les remettre sur la bonne voie?


Bref, je n'ai pas pris de note durant ce film, mais j'y ai pris mon plaisir. Je vous en souhaite autant!



The clock au Musée d'art contemporain de Montréal


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires et photos de Michel Handfield - Version corrigée du direct mis sur Facebook (2014-02-21-22)


« The clock » de Christian Marclay au Musée d'art contemporain de Montréal: www.macm.org. Si la photo n'est pas parfaite, c'est qu'un gardien m'a dit que je n'avais pas le droit de photographier ma montre avec l'enseigne! L'oeuvre, qui est un film de 24 heures, je comprends, mais l'annonce de l'oeuvre... avant d'entrer dans la salle !?! (1)







J'ai fait le test et le film est synchro, car j'ai vérifié l'heure en sortant de la salle. C'est à peine si j'ai eu le temps de me placer pour photographier les crédits de cette exposition que je me suis fait redire « pas de photos », même pas le nom de l'artiste très bien écrit en couleur sur un autre mur. À voir donc! Mais, entre vous et moi, ce serait le genre de film à diffuser en continu sur un canal internet. Je le suggère comme ça au réalisateur.




Ça ferait aussi un bon « sauve écran », façon de diffuser cette œuvre « at large »!










Enfin, dans un corridor de la station Berri-UQAM j'ai pu faire une photo de l'annonce en prenant tout le temps voulu pour bien la cadrer! Moi, qui fais pourtant attention de ne pas faire de photos reproduisibles des œuvres, j'étais déçu d'avoir tant de remontrances pour vouloir annoncer une oeuvre contemporaine! Mais, j'ai finalement su pourquoi: si j'avais reçu une invitation, cet évènement était aussi ouvert au grand public, ce qu'une journaliste m'a dit après coup. [Alors, public ou média, on ne pouvait probablement pas faire la différence, surtout que dans ces évènements je travaille avec mon téléphone intelligent!] Puis, comme j'aime la création, je préfère toujours illustrer mon propos moi-même. J'avais d'ailleurs apporté une montre de poche juste pour ça!








Parlant de ma montre de poche, on la voit sur la première photo, sans flash, car avec le flash ça donnait un spot blanc! Mais, la voici pour le plaisir de mes lecteurs! Elle illustre le propos du film, mais c'est ma montre dans ma main, car je ne veux pas mettre de photos de l'oeuvre même s'il y en a sur le site du musée et sur l'internet! Je préfère l'illustrer à ma manière : de façon créative, façon de saluer le créateur avec un clin d'oeil à son œuvre ou son propos! Voilà la manière Handfield/Societas Criticus quand c'est possible de le faire!







Note


1. Sur le site internet du Musée, on spécifie « Les caméras, appareils photos, appareils cellulaires et tout appareil électronique ne peuvent pas être utilisés et doivent être fermés avant l’entrée dans la salle. » [Le caractère gras est de nous!] Je suis tout à fait d'accord avec ça. Mais, à l'extérieur de la salle, dans la file d'attente on nous laissait par contre utiliser nos appareils. Et, ma première image, c'était sur le mur, à côté de moi, alors que j'étais dans la file d'attente, à quelques mètres de l'entrée dans la salle de projection et quelques pouces du mur en question. Donc pas encore dans la salle! Ma seconde photo, c'était aussi une fois sorti de la salle pour donner les crédits de l'exposition. Et la troisième que j'aurais voulu prendre, le nom de l'artiste et de l'oeuvre, c'était dans le corridor pour indiquer vers quelle salle aller. Elle aurait été parfaite avec un hyperlien vers le MACM sur Facebook, mais le gardien était à côté de moi pour être sûr que je ne photographie pas le nom de l'artiste! Pourtant, le téléphone intelligent et Facebook, ça répond parfaitement à la définition de contemporain, c'est-à-dire « de notre temps, de notre époque. » (Dictionnaire des définitions Antidote : www.druide.com/antidote.html) C'est ainsi que la culture, ça se diffuse maintenant : de façon virale sur l'internet! Mais, gardons le sourire, ils vont y arriver!


Hyperliens


www.macm.org/expositions/christian-marclay-the-clock/


http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Marclay


http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Clock_(2010)



1+1=1 – jusqu'au 15 juin!


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un commentaire photographique de Michel Handfield

Direct sur Facebook (2014-02-20), corrigé sur cinés et culture (2014-02-21)





Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, a annoncé une coop MBAM MACM: 1+1=1. www.mbam.qc.ca + www.macm.org (à la gauche de la seconde photo l'on voit Alexandre Taillefer, président du Conseil d’administration du Musée d’art contemporain de Montréal)







Generic Man de Jana Sterbak (1987-1989) au Musée des beaux-arts de Montréal. Traçabilité moderne? À l'époque c'était le code-barre qui symbolisait cette traçabilité orwellienne. Aujourd'hui, c'est le cellulaire qui en est l'expression comme le montre cette photo de cette photo prise avec ma conjointe (Sylvie D) et son cellulaire à l'avant-plan. Naturellement, cette photo fut prise avec mon téléphone intelligent pour être mise sur Facebook. Quand on dit TRAÇABILITÉ!






Voilà, je viens de « questionner » l'art contemporain par cette nouvelle photo plus contemporaine encore: prise avec cellulaire et postée directement sur Facebook. Donc, l'art contemporain d'aujourd'hui n'est-il que l'artéfact historique de demain?


Très belle exposition, très bonne coopération entre deux musées à voir pour voir; pour réfléchir sur l'art; ou pour philosopher sur la place de l'art sur le continuum du temps! Pour voir et/ou intellectualiser l'art: www.mbam.qc.ca




MONTRÉAL HAPPENING MULTIDISCIPLINAIRE ÉROTIQUE : LES ÉROTISSERIES


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


DU 19 AU 22 FÉVRIER À 20H

PRODUCTIONS CARMAGNOLE


SCÈNES DE NUDITÉ – 18 ANS ET +

VENEZ COSTUMÉ !


Près de dix ans après avoir enflammé les fantasmes des Montréalais, Carmagnole propose à des artistes pluridisciplinaires de se pencher... sur le thème de l'érotisme. Ces artistes brulent d’envie de vous livrer leurs Érotisseries. Prêts à aborder tous les tabous, mais aussi à s’en débarrasser afin de dépasser les limites de ce thème omniprésent dans notre société. Carmagnole vous offre cette folie créative et ce tour de force audacieux: l’érotisme d’une ère nouvelle et orageuse par des interprètes qui plongent dans l'abime... et dans l'arène. Une édition spéciale, ouverte sur une forme libre, un happening sauvage et organique. Un sublime va-et-vient entre les vices et les vertus de la chair et de l'esprit. Magnifique ondulation glissant entre l’orgasme animal, et la fragile tendresse qui habitent chacun de nos instants…


Voyage intense et tortueux de notre subconscient sexué à travers vos sens. Bienvenue aux Érotisseries...


Productions Carmagnole se spécialise dans la production d’évènements socioculturels, ludiques et rassembleurs à saveur carnavalesque et expérimentale. Par la création d’espaces de découvertes, d’expression libre, d’exploration et d’échanges.


Productions Carmagnole s’est donné comme double mission de (1) promouvoir les arts carnavalesques d’artistes locaux et internationaux auprès du public québécois et (2) de promouvoir auprès de ses membres (artistes et autres) le partage des savoir-faire, des connaissances et des compétences. Ainsi, il s’agit de développer, à partir de ces espaces de rencontres, un vaste réseau social où les valeurs humaines et collectives sont mises de l’avant.


CRÉATION ET DIRECTION ARTISTIQUE : EMMANUEL CYR, CYRIL ASSATHIANY, ELIANE BONIN, CATHERINE DESJARDINS-BÉLAND, MATHIEU RIEL, MARJORIE NANTEL


DISTRIBUTION : CYRIL ASSATHIANY, ELIANE BONIN, CATHERINE DESJARDINS-BÉLAND, MATHIEU RIEL, MARJORIE NANTEL ET INVITÉS


DIRECTRICE TECHNIQUE GABRIELLE GARANT / TECHNICIEN SON DAVID BABIN / PHOTOGRAPHE FREDERIC VEILLEUX / SCÉNOGRAPHIE CARO CARON / UNE PRÉSENTATION DE LA CHAPELLE ET CARMAGNOLE. UNE PRODUCTION DE CARMAGNOLE.


LA CHAPELLE / 3700 SAINT-DOMINIQUE, MONTREAL / BILLETTERIE 514.843.7738


Commentaires de Michel Handfield (2014-02-21)


Que dire? Ludique! M'arrêter là, ce serait certainement mon texte le plus court! Mais, tel ne sera pas le cas.


Ça m'a d'abord rappelé une espace au Festival juste pour rire, adjacent à la rue St-Denis, où se pratiquaient diverses activités se rapportant au cirque et à l'exhibitionnisme. C'était une ambiance un peu particulière de soir... On retrouvait cette ambiance à La chapelle avec ce spectacle!


Sur celui-ci, deux commentaires. D'abord, on se retrouve devant des artistes multidisciplinaires qui allient textes provocateurs, exhibitionnisme et art du cirque, car on a droit à des scènes acrobatiques impressionnantes par des artistes érotiquement vêtus, semi-nus et nus! Puis, que dire de la maitresse de cérémonie enceinte – quelqu'un m'a parlé de 8 mois! - mais en pleine possession de ses moyens acrobatiques, comme elle nous le montre à la fin du spectacle.


Ensuite, on sait créer le malaise pour faire réfléchir! Ce n'est pas tant la nudité qui crée le malaise que le texte, comme cette lecture d'un conte érotique impliquant des fillettes de douze ans avec un noble. Puis, ces deux jeunes actrices jouant les jeunes ingénues... Elles ont beau être habillées, on imagine une scène de pédophilie. Malaise. Pourtant, au XVIIe siècle « à 12 ans, une fille peut devenir épouse et mère. » (1) Autre temps, autres mœurs. Il y a des choses qu'on n'accepte plus, d'où des chocs interculturels possibles parfois. Reflets de société que ce spectacle nous fait comprendre par les sens.


Note


1. Mariage au XVIIe siècle, sur GrandQuebec.com : http://grandquebec.com/histoire/mariage-nouvelle-france/


Hyperliens

www.carmagnole.net/


http://lachapelle.org/



GLORIA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de Sebastián Lelio


Ours d’argent de la Meilleure actrice à la Berlinale 2013


Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie du film GLORIA du réalisateur chilien Sebastián Lelio. Présenté en compétition lors du dernier Festival de Berlin, le film s’y est vu remettre deux prix. En effet, Pauline Garcìa a reçu l’Ours d’argent de la Meilleure actrice pour sa bouleversante prestation alors que Sebastián Lelio est reparti avec le Prix du jury œcuménique.


À 58 ans, Gloria se sent toujours jeune. Célibataire, elle fait de sa solitude une fête et passe ses nuits dans les dancings de Santiago. Quand elle rencontre Rodolfo, tout change. Elle tombe amoureuse et s’abandonne totalement à leur passion tumultueuse. Traversée tour à tour par l'espoir et les désillusions, ce qui pourrait la faire sombrer va au contraire lui permettre d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.


Pour GLORIA, son quatrième long-métrage, Sebastián Lelio s’est inspiré de la génération de ses parents, oubliée selon lui par le cinéma. Le réalisateur aborde notamment les questions du vieillissement à travers les relations amoureuses et familiales, et propose un aperçu de la société chilienne contemporaine. Pour incarner Gloria, héroïne à l’aube de la soixantaine, dont il dresse le portrait dans sa comédie dramatique, le cinéaste a choisi l’actrice Pauline Garcìa. Celle-ci a d’ailleurs accepté le rôle sans même avoir lu le scénario du film.


Commentaires de Michel Handfield (2014-02-21)


J'ai d'abord eu une impression de film pathétique, avec ces personnes d'un certain âge (1) encore accrochées au disco! Puis, cette impression s'est peu à peu dissipée, car Gloria est une femme qui s'assume!


Elle aime danser sur le disco comme d'autres aiment le faire sur le tango, mais toute sa vie ne s'est pas arrêtée à ces années'80 : elle est de son temps et non pas de ce temps! Elle s'intéresse aussi à d'autres choses, comme la politique, car elle a des soupers avec des amis politisés où l'on parle de ce Chili qu'on a aimé et qui n'était pas encore influencé par cette cupidité venue d'ailleurs : des États-Unis forts probablement, où tout se mesure en valeurs marchandes alors que tout n'est pas marchandise ni commercialisable! On le sait.


Romantique, sa vie commencera à changer quand elle rencontrera Rodolfo. Ils iront bien ensemble, sauf qu'il disparait souvent! Si elle l'invite dans sa famille, il semble beaucoup plus difficile pour elle d'entrer dans la sienne, soi-disant que ses filles sont dépendantes et qu'il ne veut pas les brusquer. Elle en viendra donc à avoir un doute sur sa vie ou, plutôt, sa double vie. Malgré le choc, elle le gèrera bien.


Un film intéressant sur cette génération qui est née avec le Rock'n Rolls et qui a bouleversé à peu près toutes les conventions sur son passage. Et, ça continue : grand-mère s'affirme et ne se berce pas seule dans un coin! Elle assume ses désirs et sa sexualité, car on en a encore une à cet âge-là!


Gloria, c'est un peu la Gloria de la chanson du même nom : une femme qui a su conserver une part de sa liberté... même si elle n'a plus ses vingt ans des années'80! J'ai aimé.


Note


1. Ça me fait drôle d'écrire ça, car si Gloria a 58 ans, moi je cours sur mes 56!


Hyperliens


Gloria - Trailer (Sebastián Lelio mit Paulina García) : www.youtube.com/watch?v=CiYm6iWHfcU


Avec sous-titres français : www.youtube.com/watch?v=6Tlht_OqHdo


Umberto Tozzi-Gloria : www.youtube.com/watch?v=HYvuWlOnBjI&feature=kp


http://fr.wikipedia.org/wiki/Umberto_Tozzi


Laura Branigan - Gloria [1982] : www.youtube.com/watch?v=355Fk8drgZE


Sheila - Glori, gloria (1982) : www.youtube.com/watch?v=GN2MgteFenY



SANS PAYS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Laboratoire public au MAI/Montréal, arts interculturels (14 et 15 février à 2014)


Texte Anna Beaupré Moulounda / Mise en scène Marie-Eve Gagnon

Avec Anna Beaupré Moulounda et Mireille Métellus


À l'aéroport JFK de New York, Lourdes, une jeune femme métissée de 30 ans, entre en collision avec Aimée, une immigrante sexagénaire d'origine haïtienne. Toutes deux sont à des moments charnières de leur vie et c'est à travers leur déambulatoire qu'elles s'apprivoiseront et tenteront de mieux vivre leur mal-être respectif. Sans Pays, c’est la quête de la réconciliation; réconciliation entre tradition et modernisme, entre bagage culturel québécois et bagage d’ailleurs, entre idéaux et réalité, entre féminisme et féminin. Après cette rencontre du hasard, Lourdes et Aimée comprendront peut-être un peu mieux pourquoi la recherche d’identité est si douloureuse lorsque l’on se trouve aux confins de deux cultures.


Sans pays est le premier texte d’Anna Beaupré Moulounda, comédienne originaire de l'Abitibi-Témiscamingue, issue d'un père congolais et d'une mère québécoise. C’est en 2002 qu’elle obtient son diplôme de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe. En 2010, elle présente une première lecture publique de son texte Sans Pays dans une mise en scène de Murielle Dutil, présentée lors de l’évènement Carte Blanche au Petit Théâtre de Sherbrooke. En 2012, le texte est retenu par le MAI (Montréal, arts interculturels) dans le cadre de son programme d’accompagnement à long terme. Par la suite, l’auteure bénéficie des conseils dramaturgiques de Carole Fréchette, dramaturge québécoise reconnue grâce à un partenariat avec le Centre des auteurs dramatiques (CEAD).


Commentaires et photos (1) de Michel Handfield (2014-02-18)


Aéroport de New York


D'abord, il y a Aimée, qui est seule et se couche sur les bancs. Attend-elle un vol? Puis, arrive Lourde, une jeune femme enceinte. Elle répond à son cellulaire et on voit qu'elle a l'air contrariée, car elle coupe ça court!


Quand Aimée lui adresse la parole, elle est plutôt bête avec elle. Tant qu'à être seule à deux, mieux vaut être seule avec soi. Ainsi, pense Lourde et elle le dit.


Ça ne va pas fort avec son copain à qui elle ne veut plus répondre quand il la rappelle. Elle jettera même son téléphone portable dans une poubelle de l'aéroport où elle attend son vol vers Montréal avant d'aller chercher des grignotines dans une machine distributrice. Mais, Aimée le ramassera. Et quand Lourde s'en apercevra, elle sera vraiment méchante avec elle. C'est qu'on est dans un monde d'individualités les uns à côté des autres!


Si certains s'intéressent aux autres, ça ne veut pas dire que c'est partagé. Alors, comment trouver sa place? Comment aider l'autre si on sent qu'il/elle a besoin d'aide? Comment respecter son espace en même temps? Vraiment pas simple à moins d'êtres indifférents. Ce n'est pas le cas d'Aimée. Elle est loin d'être indifférente aux autres. Mais, Lourde l'est-elle vraiment?


Peu à peu, par les dialogues, mais surtout les monologues, où on va dans la vie de chacune, on découvre qu'il y a ce qu'elles veulent projeter et ce qu'elles sont. Ainsi, Lourde est une anthropologue mulâtre, qui a voyagé pour trouver ses racines! Qui connait l’anthropologie se doute bien qu'elle ne peut être indifférente aux autres de nature! Mais, pourquoi le serait-elle devenue?


Plus on plonge dans leurs histoires de vie, plus l'intérêt s’accroit. Et, malgré leurs différences, ces deux femmes se ressemblent. On a beau se penser unique, on a toujours des points de convergences avec d'autres. C'est donc une pièce sur la découverte de soi par celle des autres. Mais, peut-il en être autrement? La preuve, c'est qu'on se reconnait tous – ou à défaut on reconnait quelqu'un de notre entourage – dans nos téléromans! Pourquoi n'en serait-il pas de même à l'aéroport ou au théâtre?


Pièce intéressante, mais en développement, car il s'agissait d'un « laboratoire public », c'est-à-dire que la pièce était jouée deux jours et les spectateurs étaient ensuite invités à « échanger avec l’auteure [pour] ainsi recueillir [leurs] impressions et commentaires, ce qui servira aux dernières étapes d’écriture du texte, avant la production sur scène en 2015. » C'est donc à suivre.


Note


1. La photo de l'Airbus A-380 date de 2007 ou 2008. Je l'avais pris lors du passage de cet avion au-dessus de mon quartier alors qu'il était venu à Montréal. Le film, car à l'époque j'avais un 35 mm Canon avec une focale 75-300, fut développé sur CD le 4 avril 2008. Autre temps, autres mœurs! Maintenant, je fais mes photos avec mon cellulaire, comme celle de la Gare d'autocar de Montréal (2014-02-18) prise pour illustrer ce texte.


Hyperliens


MAI/Montréal, arts interculturels : http://m-a-i.qc.ca/fr/


Gare d'autocar de Montréal : www.gamtl.com


http://fr.wikipedia.org/wiki/Aéroport_de_New_York


http://fr.wikipedia.org/wiki/Airbus_A380



Amours fatales. D’après Andromaque, Bajazet et Bérénice de Racine (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Une présentation d'OMNIBUS, le corps du théâtre


Du 11 février au 8 mars 2014, à Espace Libre

Du mardi au samedi à 20h | Les 20 et 21 février à 19h

Texte :Jean Racine

Adaptation et scénographie : Jean Asselin

Distribution : Pascal Contamine, Kathleen Fortin, Marie Lefebvre, Gaétan Nadeau, Charles Préfontaine.

Son : Yves Daoust; Costumes : Judy Jonker; Lumières : Mathieu Marcil.


À TORT OU À TRAVERS ON AIME AIMER!


Racine … naturellement !


Après avoir adapté Shakespeare en 2013 avec Fatal (d’après Henry VI), OMNIBUS le corps du théâtre s’empare cette fois des classiques Andromaque, Bajazet et Bérénice de Jean Racine, le maitre de la tragédie classique française, pour nous proposer Amours fatales, en trois courtes pièces sur la scène d'Espace libre, à Montréal.


Amours fatales, le coup de foudre pour Racine


Les héros raciniens sont les victimes de leurs passions exacerbées et incontrôlables, aimant quelqu’un qui en aime un autre, dont les furies vengeresses provoquent une succession terrible à l’issue fatale.


Jean Asselin, l’homme derrière l’adaptation et la scénographie de ces trois grands drames historiques, a conservé l’alexandrin pour ne pas altérer la fluidité musicale du langage qui a su si bien sonder les abysses psychiques de notre horde, humaine et charnelle.


S’il a également gardé le caractère exalté propre aux héros raciniens et les évènements dramatiques, Asselin a, avec ses complices de toujours, Sylvie Moreau et Réal Bossé, choisi de camper les personnages et l’action, non pas, comme l’avait fait Racine, dans l’antiquité grecque, ottomane et romaine, mais dans la préhistoire, à la fin du XVIIe siècle et à notre époque actuelle.

Racine n’est pas actuel; il est de tout temps!


Andromaque (1667). Mise en scène de Réal Bossé. (1)


Oreste lui aime Hermione qui elle aime Pyrrhus qui lui aime Andromaque qui elle ne peut plus aimer que son fils qui lui est le « pain in the ass » de toute la Grèce. Une grande tragédie, où se joue la vérité des passions, qui évolue à l’ère préhistorique dans un carré de terre de 6 mètres par 6 mètres. Livrée en 30 minutes ou c'est gratuit.


Bajazet (1672, année où Racine est élu à l’Académie française). Mise en scène de Sylvie Moreau.


La sultane pense pouvoir régner et aimer. Le vizir pense « POUVOIR ». Les amants pensent à s'aimer sans en mourir. Ça ne se passera pas comme ils le pensent. On est au cœur d’un palais à Constantinople, où se multiplient passions impulsives et intrigues machiavéliques. Le tout se déroule sur un carré de tapis persan de 5 mètres par 5 mètres.


Bérénice (1670). Mise en scène de Jean Asselin.


À moins d'avoir un cœur de bœuf, y a intérêt à ne pas laisser ramper les cucurbitacées dans son jardin intérieur. Donner trop de place à l'amour en fait fatalement perdre le sentiment. Au fur et à mesure des scènes conjugales, le temps s’écoule, le territoire physique et mental se modifie, rétréci, passant d’un vaste territoire à un salon moderne où se révèle le deuil des sentiments. Le tout se passe sur un carré de marbre de 2 mètres par 2 mètres, symbolisant Rome aujourd’hui.


Les spectateurs, témoins oculaires des drames vécus par ces héros intemporels aux passions impulsives, encadrent l’aire de jeu, et au centre se déroulent les trois histoires d’amour avec autant de perspectives historiques.


Durée du spectacle : 1h35


JEUDI-DISCUSSION : 20 février, après la représentation de 19h

Avec l’équipe artistique / animée par Jean Asselin


VENDREDI-ENTRETIEN : 21 février, après la représentation de 19h

Le crime passionnel / mené par Paul Lefebvre, conseiller dramaturgique au CEAD.


ESPACE LIBRE

1945, rue Fullum, Montréal (Métro Frontenac)

BILLETTERIE | 514-521-4191 ou achat en ligne : www.espacelibre.qc.ca

Régulier : 32$ | Moins de 30 ans : 25$


INFOS : www.mimeomnibus.qc.ca


Commentaires et photo de Michel Handfield (2014-02-16)


« Eh bien ! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes?

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?

À qui destinez-vous l'appareil qui vous suit?

Venez-vous m'enlever dans l'éternelle nuit?

Venez, à vos fureurs Oreste s'abandonne. » (2)



Voilà des vers célèbres d'Andromaque, la première des trois pièces jouées par la troupe d'Omnibus.


Trois pièces jouées au centre de la salle, les spectateurs autour comme pour une arène de lutte gréco-romaine. Par surprenant, on assiste à trois pièces sur le Pouvoir, que ce soit le Pouvoir brut de l'homme ou celui plus subtil de la femme, mais qui n'est pas moins dévastateur pour autant, car elle se joue de son désir pour le manipuler. Elle sait en faire sa chose. Elle sait le briser!


L'homme, ce grand guerrier, avec des armes, est parfois bien petit devant ce que peut faire femme avec des paroles, un sourire, un sein un peu apparent :


« Hermione

Je veux savoir, Seigneur, si vous m'aimez.

Oreste

Si je vous aime ? Ô dieux ! Mes serments, mes parjures,

Ma fuite, mon retour, mes respects, mes injures,

Mon désespoir, mes yeux de pleurs toujours noyés,

Quels témoins croirez−vous, si vous ne les croyez ?

Hermione

Vengez−moi, je crois tout.

Oreste

Eh bien ! allons, Madame:

Mettons encore un coup toute la Grèce en flamme;

Prenons, en signalant mon bras et votre nom,

Vous, la place d'Hélène, et moi, d'Agamemnon. » (3)


Dans toutes ces pièces on voit bien que le triangle amoureux date de bien avant Hollande! (4) Mais, le politicien n'apprend pas, même de l'Histoire! Et, si ce n'est pas une affaire de triangle amoureux, il se retrouve pris dans des intrigues de décolletés! Après l'affaire Maxime Bernier/Julie Couillard, dont les photos insistaient surtout sur le décolleté vendeur de la dame (5), maintenant c'est celui de la femme au parlement qui fait jaser :


« Depuis mercredi dernier, la première ministre de la Colombie-Britannique Christy Clark fait polémique chez les politiciens pour être venue... en décolleté au parlement. » (6)


Ça permet d'imaginer le Pouvoir de la chose sur l'homme. Une véritable arme de destruction massive de nos hommes politiques! Ils en tombent à la renverse. Depuis les Grecs – Phyrrus, dit aussi Néoptolème, étant le fils d’Achille dans la mythologie grecque (7) – l'homme tombe toujours dans les mêmes décolletés : des pièges! C'est dire que le sexe est plus fort que la police et que l'éthique! Nos politiciens retiendront-ils les recommandations de la juge Charbonneau après son enquête ou ses yeux rieurs? Si tout est à reprendre dans quelques dizaines d'années, on saura pourquoi! C'est que le pouvoir de la femme agit comme une gomme à effacer le cerveau de l'homme!


Bajazet, ce sont un peu les mêmes thèmes qu'Andromaque, sauf que c'est la favorite du Sultan, Roxane, qui lorgne Bajazet pour détrôner le Sultan (Amurat), qu'on ne voit pas, car il est à la conquête de Babylone! Tout ça se fait avec l'aide du vizir (Acomat). Mais, à la grande déception d'Hélène, elle découvrira que Bajazet en aime secrètement une autre : Atalide! On se retrouve alors devant deux triangles! D'abord, celui de Bajazet-Roxane-Acomat pour prendre le Pouvoir à la place du Sultan et un triangle amoureux! On assiste donc à un chassé-croisé qui mêle jalousie, ambition et trahison! Personne n'en sortira gagnant, ni même vivant. On est dans la tragédie grecque! (8)


Bérénice aurait pu être une autre histoire de triangle amoureux, mais c'est une passion amoureuse qui sera éteinte par devoir!


Si Antiochus aime Bérénice en secret, il ne lui a jamais dit. À la veille de son mariage avec Titus, il se déclare en lui donnant les raisons de son départ : il ne peut assister à ce mariage, car il l'aime depuis si longtemps! Elle se sent trahie et déçue par cet ami qui lui a caché ses sentiments, mais comprend que son départ est pour le mieux. Mais, Titus les surprendra plus tard en annulant ce mariage pour des raisons d'État : Rome n'accepte aucun sang étranger et ne veut donc pas de cette reine étrangère! Ségrégation et racisme ne datent pas d'aujourd'hui non plus! « Humain, trop humain » dira Nietzsche plus tard! (9)


Bérénice et Antiochus seraient donc libres de s'aimer, mais ce serait inconvenant devant Titus qui a abandonné son amour par devoir. Alors …


« Bérénice, se levant.


Partout du désespoir je rencontre l'image,

Je ne vois que des pleurs, et je n'entends parler

Que de trouble, d'horreurs, de sang prêt à couler.


(À Antiochus.)


Sur Titus et sur moi réglez votre conduite :

Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime, il me quitte.

Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers.

Adieu. Servons tous trois d'exemple à l'univers

De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse

Dont il puisse garder l'histoire douloureuse.

Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas.


(À Titus.)


Pour la dernière fois, adieu, Seigneur. » (10)


Un sens du devoir et de la renonciation peu commun qui se fait dans la civilité malgré la douleur. Une leçon encore valide pour les amoureux éconduits d'aujourd'hui.


En conclusion, « Amours fatales » de Mimes Omnibus est un concentré de ces trois pièces qui pourraient faire chacune une représentation. Pas de longueurs ici. C'est comme des « clips » qui en font ressortir l'essentiel! Ce n'est pas pour rien que la scène ressemble à une arène de lutte gréco-romaine : c'est une version « adrénaliné » du théâtre classique! Pour écrire, j'ai d'ailleurs dû me référer aux textes, car le temps de noter quelque chose, on était déjà plus loin; trop loin! Pour ne pas perdre le fil, j'ai réduit ma prise de notes au minimum.


Notes


1. Cette description d'Andromaque, Bajazet et Bérénice est un montage du communiqué et du feuillet remis lors de la présentation de la pièce.


2. Oreste, dans Andromaque, in Racine, théâtre complet, éditions eBooksFrance p. 208 : www.ebooksfrance.com


3. Andromarque, Ibid, p. 192


4. « La presse a ressorti une photo aujourd'hui interpellante qui date de 2011 (ou 2012, selon les sources) et montre François Hollande fixant sévèrement sa compagne officielle de l'époque Valérie Trierweiler, sous le regard de sa maîtresse Julie Gayet en retrait, à quelques sièges de Ségolène Royal, la mère de ses enfants. » (Atlas info (Avec Le soir), La photo qui en dit long sur le triangle amoureux de François Hollande, Vendredi 17 Janvier 2014 modifié le Samedi 18 Janvier 2014 : www.atlasinfo.fr/La-photo-qui-en-dit-long-sur-le-triangle-amoureux-de-Francois-Hollande_a48938.html)


5. Même le très sérieux Devoir illustre un article intitulé « En octobre, Harper a mis en garde Maxime Bernier contre sa petite amie », non pas avec une photo du Premier Ministre, mais de la dame et du ministre! (Le Devoir, 17 mai 2008) : www.ledevoir.com/politique/canada/190126/en-octobre-harper-a-mis-en-garde-maxime-bernier-contre-sa-petite-amie


6. Sébastien Courtin, 11 octobre 2011, Elle porte un décolleté et crée une polémique au parlement, gentside.com : www.gentside.com/insolite/canada-elle-porte-un-decollete-et-cree-une-polemique-au-parlement_art28808.html


7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Néoptolème


8. Pour un résumé de cette pièce : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bajazet


9. Jean Racine (1639-1699) est un précurseur de Friedrich Nietzsche (1844-1900). La première édition d'Humain, trop humain date de 1878. Celle que j'ai date de 1995 : Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie.


10. Bérénice , Op. Cit., p. 416


Autres hyperliens


http://fr.wikipedia.org/wiki/Andromaque_(Racine)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Bérénice_(Racine)


http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Racine



Organon (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Organon est une œuvre scénique, physique et médiatique qui investit, de manière concrète et poétique, les thèmes de la mémoire, du devenir et de la création, et ce à travers différents niveaux d’organisation. Des atomes qui s’alignent dans les structures du cristal, des petits organismes qui peuplent la cellule biologique, jusqu’aux astres qui se constellent à l’échelle du cosmos, en passant par l’animal, le psychique et le collectif. Qu’est-ce que la mémoire au niveau biologique sinon le code génétique? Qu’est-ce que l’oubli sinon sa mutation? À tous les niveaux, la mémoire opère un double effet sur le devenir organologique, et partout deux figures mythiques s’y confrontent : Actéon et Narcisse.


Dirigé en duo par Mélanie Verville et Alexander Wilson, Parabolik Guérilla Théâtre se livre à l’agencement de la performance physique, du son, de la lumière et des nouveaux médias, en s’inspirant de réflexions philosophiques qui interrogent l'humain, la société, l’histoire, le corps, l’inconscient et l’émergence de la complexité dans le cosmos. La compagnie offre depuis 2005 des expériences théâtrales hors normes où les idées se développent en images sensibles et parlantes, en effets synesthésiques, en ambiances oniriques et évocatrices. ORGANON est la cinquième création parabolique, après Homo Faber (2010), $ymbolocaust (2007), Social Reproduction Machine (2006) et Ship to Namuh (2005). Pour plus d’information, consultez le http://parabolikguerilla.com.


Performance: Catherine Cédilot, Mélanie Verville, Alexander Wilson, Félix-Antoine Morin


Performance musicale: Alexander Wilson et Félix-Antoine Morin


Conception et mise en scène Alexander Wilson et Mélanie Verville / Conception médiatique Alexander Wilson / Conception sonore Alexander Wilson et Félix-Antoine Morin / Costumes, scénographie, direction technique Geneviève Boivin / Éclairages Armando Gómez Rubio.


Une présentation et une production Parabolik Guérilla Théâtre. Créée en résidence à l’Usine C et à La Chapelle.


Du 4 AU 8 FÉVRIER 2014 À 20 H

Scènes contemporaines La Chapelle

3700 St-Dominique, Mtl.

Billetterie / Achats en ligne

514 843-7738 / https://billetterie.lachapelle.org/



Commentaires et photo de Michel Handfield (2014-02-07)


J'avais pris des notes comme je le fais pour toutes pièces de théâtre, puis je me laissais un temps de réflexion par nécessité, surtout que cette pièce m'apparaissait profonde : on plonge dans la psyché de la vie! Rien de moins : de l’amibe à la conquête de l'espace en une heure et quart! Et là, je constate qu'elle n'est à l’affiche que 4 jours. Panique? Non, mais une occasion de faire un autre genre de texte entre le direct, comme je le fais en spectacle, et l'analyse de contenu que j'applique normalement pour le théâtre et le cinéma.


Pourquoi pas le direct? Tout simplement parce que les premières impressions, si elles donnent parfois l'angle, d'autres fois elles sont moins utiles, car, selon la tangente que prend une pièce ou un film, on peut apercevoir qu'elles étaient de fausses pistes. D'autres fois, même si ce sont d'excellentes pistes, vaut mieux les taire, car on briserait la magie ou l'intrigue de la production. Il y a donc un respect du spectacle à conserver dans ce type d'analyse.


On est ici dans du théâtre chorégraphié, avec très peu de mots, mais beaucoup de pas! Comme un mariage de la danse et du mime. Un son et lumière aussi, car les éclairages et la musique sont très signifiants. Voilà pour le côté descriptif.


De l’amibe à la conquête de l'espace!



On passe par toutes les phases de l'évolution. Mais, cela peut être à triple sens. Je m'explique. On peut y voir l'amibe au début; le singe qui devient Homme; les conflits et la séduction chez l'Homme préhistorique, bref les interactions soulignées par de la musique électromagnétique; tout ça jusqu'à l’humanoïde, descendant de l'Homme qui a commencé à coloniser l'espace! C'est là le premier degré : historique!



Le second degré, il est psychanalytique! C'est l'Homme qui rejoue ses phases allant du spermatozoïde à l’Alzheimer, où il est perdu dans un autre monde entre ici et un ailleurs qui lui est encore inconnu! Il passe donc par toutes les phases du développement allant de se trainer sur le ventre; se lever pour marcher à quatre pattes; jouer avec la petite voisine et découvrir sa différence d'avec elle... et ainsi de suite.


Troisième niveau : la synthèse! L'évolution, que ce soit celle de la vie ou de l'Homme, suit les mêmes chemins. Il ne peut en être autrement. C'est là une fatalité, quoi qu'on dise, quoi qu'on croie! Mais, ce qui différencie l'Homme, c'est le passage de l'information d'une génération à l'autre! Mais, encore là, les découvertes scientifiques nous montrent que ce passage de l'information n'est pas exclusif à l'Homme, car il semblerait inscrit dans les gènes de la vie. On revient donc à notre premier point : l'amibe! Notre génétique remonte à notre vie comme amibe! Et, si elle n'avait jamais été là, nous ne serions peut-être pas! Méchante leçon de respect de la vie et de l'environnement que nous donne cette pièce. En effet, au nom du développement, on détruit des milieux humides (1), alors que nous provenons de ces milieux. Bref, on détruit nos ancêtres et notre histoire quand on y pense! Cette pièce nous fait y penser.



Puis, elle se termine sur ces questions. Où allons-nous avec ce mélange de molécules contenant chacune de l’information qui nous vient de la nuit des temps, c'est-à-dire des premières molécules vivantes? Si nous ne respectons pas ce milieu qui nous a vus naitre, la terre, devrons-nous nous expatrier ailleurs un jour? Mais, cet ailleurs pourra-t-il nous accueillir? Sinon, nous aurons signé notre fin par refus de comprendre d'où on vient pour mieux savoir où l'on va!




C'est une pièce à la croisée des Années lumières (2) et de Par 4 chemins de Jacques Languirand qui vient de se terminer le 1er février dernier! (3) J'en profite donc pour le saluer par la même occasion.





Notes


1. CHARLES CÔTÉ, Québec incapable de protéger les milieux humides, in La Presse, 15 janvier 2014 : www.lapresse.ca/environnement/201401/15/01-4728774-quebec-incapable-de-proteger-les-milieux-humides.php


2. http://ici.radio-canada.ca/emissions/les_annees_lumiere


3. http://ici.radio-canada.ca/emissions/par_4_chemins




Annonce d'un partenariat pour la diffusion en ligne de films présentés en exclusivité par Excentris


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Texte et photo Michel Handfield, d'abord mis en ligne en direct sur Facebook et Twitter (2014-02-06)


Partenariat audacieux pour amorcer la diffusion de films en ligne. Certains films présentés en exclusivité par Excentris ds la région de Montréal seront offerts ds les salles de l'Excentris et sur cinemaexcentris.com et ONF.ca. Sur la photo: Hélène Blanchet, directrice générale d'Excentris.


Hyperliens


http://cinemaexcentris.com


www.onf.ca









Deux expositions contemporaines! Au MBAM et au MAC : le 4e mur et Collages...


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 16 no 3, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Texte et photos Michel Handfield (2014-02-06)

Reprise corrigée et quelque peu augmentée du direct fait sur Facebook le 5 février.


Le 4e mur au Musée des beaux-arts de Montréal : www.mbam.qc.ca


Comment rendre l'invisible visible? En bref, ce sont des jeunes qui utilisent les arts pour changer les choses, que ce soit eux, leur quartier, les inégalités... L'inspiratrice du projet: Michaëlle Jean. Le 4e mur, c'est cet espace que l'on ne voit pas, au théâtre ou cinéma, mais qui est présent; bien présent!


Le 4e mur, c'est celui qui est dos à moi sur cette photo. Là, est aussi le paradoxe des minorités visibles à qui donne une tribune ce projet: on les voit - puisqu'ils sont visibles - mais en même temps ils trouvent très peu de place où être vu, que ce soit à la télé, au cinéma ou dans les institutions, d'où l'on peut dire que s'ils sont là, ils sont aussi invisibles que le 4e mur! Mais, le MBAM et d'autres musées leur ouvrent leurs portes et c'est tant mieux!





C'est un dialogue « inter-nous », car ces jeunes font partie de notre société. Dans mon quartier, St-Michel, l'éco-quartier avait déjà fait une exposition de toiles, œuvres de graffiteurs. Ce fut une occasion d'apprécier leur talent et de voir que c'étaient des artistes à part entière. Cette conférence de presse à laquelle j'ai assisté au MBAM se résume à cette gravure sur le plancher: « Combien de temps faut-il pour qu'une voix atteigne l'autre? » Si ce ne fut pas délibérément pensé que de choisir ce lieu pour cet évènement, ce fut subliminal. Comme l'art!





Ici, on a demandé à 8 jeunes artistes sélectionnés dans les communautés noires de Montréal de revisiter une/des œuvre(s) de leur choix de la collection permanente d'art québécois et canadien du musée des beaux-arts et de créer une œuvre originale à partir de leur lecture de cette/ces œuvre(s).






Le 4e mur, une exposition que je vous invite à visiter à l'espace d'exposition J. A. DESÈVE du musée des beaux-arts de Montréal.






COLLAGES / GESTE ET FRAGMENTS / VIES EN TRANSIT au Musée d'art contemporain de Montréal : www.macm.org



« The clock », expérience multisensorielle, et, en arrière plan, « vies en transit » d'Adrian Paci!




Andrian Paci, fait des toiles qui ressemblent à de l'image ciné découpée en morceaux; des photos projection qui ressemblent à des toiles (photo ci-bas); et de la vidéo d'art!




Collages: gestes et fragments! Décomposition/recomposition du monde par l'image: découpages de nouvelles, annonces, photos coquines ...






Le bloc de 4 photos que je viens de publier est extrait d'un bloc de 30 de l'artiste, Louis-Philippe Côté, que l'on voit ici bas à côté de son oeuvre!






L’art, ce peut aussi être une plongée en soi - psychanalytique - pour l'artiste... et pourquoi pas pour le voyeur en nous qui regardons ce que l'artiste expose de Soit! (David Elliott près de son œuvre, CHUTES, 2007)





Je me dois d'ajouter que dans mon dernier mot, c'est un soi psychanalytique entre soi pour l'artiste, soi pour nous, et être finalement, d'où mon Soit comme contraction des êtres. Ah, l'art peut nous rendre poètes!


Hyperliens


Musée des beaux-arts de Montréal. : www.mbam.qc.ca


Fondation Michaëlle Jean : www.fmjf.ca/fr


Musée d'art contemporain de Montréal : www.macm.org


Andrian Paci : http://it.wikipedia.org/wiki/Adrian_Paci


Louis-Philippe Côté : www.louisphilippecote.com


David Elliott : www.publicpressink.com/fr/artiste/14/david-elliott



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