Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 17 n° 1, du 2015-01-10 au 2015-01-26 – Salut Charlie, salut idéologie!


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et interrogatif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Depuis 2009 nous faisons cette revue en logiciel libre de façon à en promouvoir l'usage. Ce fut d'abord en Open Office (www.openoffice.org), mais nous utilisons davantage Libre Office (www.documentfoundation.org/) maintenant.


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


Croyances ou sciences? Ça devrait être pourtant clair, mais…

Édito pour Charlie et les autres défenseurs de la liberté contre l'obscurantisme et une nouvelle inquisition !


Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct


- The question to ask : Weapons and money are coming from where?


Le Journal/Fil de presse


Quelques posts sur la liberté de penser et d'expression!




D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


- Luc FERRY, Chroniques du temps présent II

- Histoire du terrorisme

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


Le journal d'Anne Frank (théâtre)

Spécialités féminines (Théâtre)

Deux jours une nuit de Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne

Et moi pourquoi j'ai pas une banane?


Les Classiques et œuvres du répertoire!


- Les Belles-soeurs, spectacle musical

- Bagdad Café



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index



Nos éditos!



Croyances ou sciences? Ça devrait être pourtant clair, mais…


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Éditos : www.societascriticus.com


2015-01-22


« Les droits ancestraux des Autochtones en collision avec les soins médicaux pour les enfants gravement malades? » C'était une des questions de « Pas de midi sans info » à Ici-Radio-Canada première aujourd'hui. En réponse à cette question, j'ai écrit ceci :


Au sujet de cette nouvelle que Makayla Sault, 11 ans, est décédée suite au refus d'un traitement médical pour des raisons de croyances et de culture autochtones, mais aussi plusieurs autres dossiers impliquant des croyances, je l'ai déjà dit, écrit, redit et réécrit, mais je persiste et signe même si je suis rarement relayé sur cette question comme s'il fallait se méfier de la science :


On protège les libertés de croyances, de religions, et le multiculturalisme, mais aucune protection de la science dans nos Chartes des droits et libertés comme si on devait s'en méfier! Obscurantisme multiculturel voulant que toutes les cultures et croyances soient égales, incluant ici la science comme croyance et culture comme une autre, mais, surtout, une façon de manipuler des citoyens plus attachés à des croyances qu'à des faits scientifiquement vérifiables?! À vous de juger.


Michel Handfield, Montréal


Hyperliens


Les droits ancestraux des Autochtones en collision avec les soins médicaux pour les enfants gravement malades?, Pas de midi sans info, émission du 2015-01-22, Ici-Radio-Canada, première :

http://ici.radio-canada.ca/emissions/pas_de_midi_sans_info/2012-2013/


Hélène Buzzetti, Refus de traitement. L’entourage de Makayla ne regrette rien, in Le Devoir, 22 janvier 2015 : www.ledevoir.com/politique/canada/429617/refus-de-traitement-l-entourage-de-makayla-ne-regrette-rien


Antoine Robitaille, Décès de Makayla Sault. Tradition létale, in Le Devoir, 22 janvier 2015 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429577/le-deces-de-makayla-sault-tradition-letale



Édito pour Charlie et les autres défenseurs de la liberté contre l'obscurantisme et une nouvelle inquisition !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie,

Éditeur de Societas Criticus,

Membre de l'association des communicateurs scientifique du Québec,

Membre de Society for the Study of Social Problems.


2015-01-09


« Mourons pour des idées. D'accord, mais de mort lente » (Brassens)


Je connais Charlie Hebdo (www.charliehebdo.fr) de nom et par quelques vues montrées par d'autres médias. J'aurais bien aimé le lire parfois, même m'y abonner, mais il n'y avait pas de version Internet, même payante.


Ceci étant dit, je fus touché, moi qui défends souvent la liberté et la science face à l'obscurantisme qui me semble parfois monter en force en ce XXIe siècle. Au nom d'une certaine liberté de croyances, on relativise même tout par le bas : la médecine ou la théorie de l'évolution sont mises sur le même pied que l'imposition des mains ou la création selon la genèse! (1) Mais, comme l'a écrit Nietzsche « … la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (2) Puis, quand on parle des gens qui ont la foi, ne dit-on pas des croyants? Donc, une incertitude devrait toujours flotter. Alors, de là à tuer au nom d'une religion ou de Dieu, c'est un pas à ne surtout pas franchir. Dieu n'a d'ailleurs rien écrit s'il existe. « Mourons pour des idées. D'accord, mais de mort lente » (3) comme le chantait si bien Georges Brassens! (4)


Et, pendant ce temps, notre Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) veut amender notre Charte des droits et libertés afin d’interdire « les propos haineux » qui ciblent les religions par exemple. Je le comprends et le conçois, mais, en même temps, les religions pourront-elles continuer à tenir de tels propos s'ils relèvent de leurs croyances et de leur foi? Comme l'a souligné Daniel Baril, anthropologue et militant laïque, dans Le Devoir :


« La frontière entre la critique des religions et les propos perçus comme haineux est subjective. La démarche de la CDPDJ comporte donc un risque de limiter indument la liberté d’expression lorsqu’il s’agira de critiquer les religions qui ne reconnaissent pas l’égalité des sexes ou de combattre des croyances incompatibles avec les connaissances scientifiques. » (5)


À la lumière de ce qui vient d'arriver à Charlie Hebdo, n'est-ce pas protéger l'obscurantisme, car s'il ne faut pas tomber dans la haine des croyants, il ne faut pas tout accepter non plus au nom des croyances?


Les religions, ce sont d'abord des idées; une conception du monde ancestrale et transmise de génération en génération avec peu d'évolution et de changements malgré les progrès sociaux, scientifiques et techniques autour d'elles et ailleurs, sauf s'ils peuvent servir leurs fins de domination. Ainsi, les juifs attendent encore le Messie; pour les chrétiens, il est venu et reviendra, mais en attendant il faudra faire attention aux faux prophètes malgré leurs grands prodiges et miracles (6); alors que pour les musulmans le plus grand des prophètes c'est Mahomet, le dernier prophète de Dieu! Et, parmi les contemporains, il y a un certain Raël, qui dit avoir rencontré « Bouddha, Moïse, son « demi-frère » Jésus et Mahomet » chez les Elohims, des extraterrestres qui ont créé toutes les formes de vie sur Terre! (7) Ce ne sont là que quelques croyances parmi plusieurs sans compter leurs diverses déclinaisons et interprétations! Chez les chrétiens, un catholique ce n'est pas la même chose qu'un « born-again Christian » ou qu'un témoin de Jéhovah par exemple! Pourtant, si la religion était vérité « il n'y aurait qu'une religion et le grand livre d'instruction ne serait pas révélations, mais partie intégrante de notre ADN! » (8) Si ce n'est pas le cas, c'est que ce sont des croyances et elles sont nombreuses.


Protéger les droits et libertés, ce n'est surtout pas élever la liberté religieuse ou de croyances au-dessus des autres libertés. C'est une liberté parmi d'autres, mais non un absolu comme on tend trop souvent à le croire au point de parfois parler de droits religieux. Ce n'est pas davantage que la liberté de croire en l'horoscope, en la numérologie ou en la cartomancie! D'ailleurs, religions et horoscopes ont des sources communes nous apprend A.C. Grayling dans The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism. (9) Puis, si on peut croire, on peut aussi ne pas croire! Et, dans une société pluraliste, toutes ces vues se côtoient et doivent s'accepter, car la démocratie est fondée sur l'acceptabilité des autres et le vivre en commun :


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (10)


Avant de vouloir protéger davantage les libertés religieuses, pourquoi ne pas penser défendre la science, la grande oubliée des chartes des droits et libertés? On dit parfois que la science n'a pas toujours été juste et a du sang sur les mains, comme avec le nazisme! Mais, c'est oublier que les religions aussi ont du sang sur les mains et surtout que le projet nazi était aussi un projet religieux, ce que peu de gens savent :


« Si ce livre défend le même point de vue que celui des « hitléristes », notamment que la « solution finale » entrait dans le programme hitlérien, elle en diverge cependant par l'idée que la solution finale n'était pas son principal objectif. En fait, le premier objectif de Hitler était plutôt d'établir l'État allemand; c'était sa vision du peuple élu aryen. Tel était son mandat divin pour le monde. Ce point de vue, joint à celui des « hitléristes », est essentiel pour une compréhension globale du nazisme, car il intègre les composantes religieuses. Selon l'interprétation hitlérienne, la race juive n'a fait que tromper le monde depuis l'aube de l'histoire, en se proclamant peuple élu. Il ne peut y en avoir qu'un : la race nordique. Le mensonge juif a empêché, à maintes reprises dans l'histoire, l'implantation triomphante du sang nordique et la réalisation de son destin providentiel. C'est ainsi que la haine viscérale de Hitler, même si elle trouva son origine dans les milieux sociaux antisémites de sa jeunesse, a vraiment pris forme devant les obstacles qu'il voyait posés au triomphe de la race germanique par le faux peuple élu. » (11)


On voit là la force des idées quand elles se transforment en idéologie puis en dogme, mais aussi tous ses dangers inhérents si elle s'associe à une force armée, qu'elle soit militaire ou militante! Cela est vrai de la politique comme de la religion!


Parlant de religion, que dire du Vatican qui a pris 400 ans pour réhabiliter Galilée (12) que l'Église catholique romaine avait condamné pour hérésie en raison de ses avancées scientifiques (13) concernant l'héliocentrisme? (14) C'est que la science, contrairement aux dogmes, apprend de ses erreurs, évolue et se corrige! Alors, à quand une protection de la science dans nos chartes des droits et libertés modernes?


Non, je ne lâcherai pas cet os qui défigure nos droits et libertés et ne peut que nous ramener à l'obscurantisme et une nouvelle forme d'inquisition par des gens qui veulent mettre fin à l'évolution de la science et au progrès au nom de leurs croyances que ce soit en passant par les tribunaux (15) ou par la violence pour faire peur aux autres et les faire taire, comme on vient de le voir en France avec l'attentat à Charlie Hebdo, mais aussi les évènements qui ont suivi! Et, paradoxalement, ces gens qui veulent vivre comme au temps des prophètes n'utilisent pas l'épée et le glaive, mais bien des armes et des moyens de communication modernes pour imposer leur foi. N'est-ce pas là le propre d'idéologues qui ne prennent que ce qui fait leur affaire pour pousser leurs vues et leur programme politicoreligieux? C'est pour cela qu'on doit bien se garder de faire de la liberté de religion et de conscience un droit, car ce serait ouvrir une boite de pandore! Mais, il faut défendre la science dans nos chartes des droits et libertés, seul rempart contre une nouvelle montée d'obscurantisme.



Notes



1. Un exemple : La création, bible ou science?

www.protestants.org/index.php?id=32570



2. Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.



3. http://lymoc.pagesperso-orange.fr/paroles/mpdi_p.html



4. www.youtube.com/watch?v=A0w1FqaCr8g. Une reprise de Maxime Le Forestier : www.youtube.com/watch?v=updA9v0xhao


5. Daniel Baril - Anthropologue et militant laïque, Commission des droits de la personne. Protéger les religions plutôt que les individus?, in Le Devoir, 13 décembre 2014 :

www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/426626/commission-des-droits-de-la-personne-proteger-les-religions-plutot-que-les-individus


6. « Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands miracles et des prodiges jusqu'à induire en erreur, s'il se pouvait, les élus mêmes. » (Évangile selon Saint Matthieu, 24, 24 : http://bible.catholique.org/evangile-selon-saint-matthieu/3204-chapitre-24


7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Raël


8. Michel Handfield, 2014-12-16, Présentation de mes RIDM, in Societas Criticus, Vol. 16 no 12, Textes ciné et culture :

- HTML: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2014/SCVol16no12RIDM2014html.html

- PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2429627


9. Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN: 9781408837429.

www.bloomsbury.com/uk/the-god-argument-9781408837429/


10. Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives: la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.


11. Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945), Québec: Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com), 252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8, p. 51


12. http://fr.wikipedia.org/wiki/Galilée_(savant)


13. Agence Science Presse, Galilée: les regrets du Vatican, in La Presse, le 05 février 2009 : www.lapresse.ca/sciences/200902/04/01-824180-galilee-les-regrets-du-vatican.php


14. http://fr.wikipedia.org/wiki/Héliocentrisme


15. Pensons d'abord aux témoins de Jéhovah qui peuvent refuser certains soins pour leurs enfants au nom de leurs croyances religieuses, ce que les juges rejettent normalement.


Mais, dernièrement, un juge ontarien « a défendu les droits d'une famille autochtone qui a retiré sa fille d'un traitement en chimiothérapie contre le cancer pour privilégier un traitement traditionnel » à base de végétaux et un changement des habitudes de vie même si, selon l’hôpital, sans ses traitements de chimio la jeune fille n'aura « aucune chance de survie » ! On y lit aussi que :


« (Le jugement) reconnaît le droit traditionnel des gens des Premières Nations de pratiquer leur propre médecine. Deuxièmement, il rappelle aux professionnels de la santé qu'il est important de tenir compte des désirs, des valeurs et des croyances d'un patient dans des propositions ou recommandations de traitement. »


Une spécialiste du droit constitutionnel interviewée dans cet article, Cheryl Milne, dit que « le jugement est unique et que le droit autochtone semble avoir primé sur le traitement de l'enfant. » Pour elle « C'est différent des cas qui impliquent seulement la liberté de religion, par exemple. » Mais, qu'est-ce qui nous dit qu'il n'y aura pas glissement par la suite? (Source pour les citations : La Presse Canadienne (BRANTFORD, Ont), Les droits autochtones d'une famille qui a retiré sa fille de l'hôpital reconnus, in La Presse, 14 novembre 2014 : www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/actualites-judiciaires/201411/14/01-4819024-les-droits-autochtones-dune-famille-qui-a-retire-sa-fille-de-lhopital-reconnus.php )



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Les meilleures lignes/analyses de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



The question to ask : Weapons and money are coming from where?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-01-25, corrigé revu et augmenté de mon Facebook)


Le nerf de la guerre: d'où vient l'argent et à qui le crime profite? Leurs armes viennent certainement de quelque part!


C'était mon commentaire suite à la lecture du texte de JOCELYN COULON,

Directeur du Réseau de recherche sur les opérations de paix, affilié au CÉRIUM de l'Université de Montréal, dans lapresse.ca du 23 janvier : Qui commandite le terrorisme islamiste? À lire sur www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/jocelyn-coulon/201501/21/01-4837299-qui-commandite-le-terrorisme-islamiste.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_jocelyn-coulon_1817131_section_POS1



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Le Journal/Fil de presse



Quelques posts sur la liberté de penser et d'expression!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2015-01-13)


Suite aux évènements de la semaine dernière à Charlie Hebdo, il y eut des marches pour la liberté d'expression dimanche. J'y étais à Montréal. Mais, il y a aussi eu une ou deux nouvelles qui m'ont fait réagir sur les médias sociaux concernant ces questions de liberté de penser et d'expression! Voici donc ces posts corrigés ou augmentés, car lors de la marche, j'ai fait du direct, me réservant l'analyse pour l'après!



Ouch!


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Facebook 2015-01-11, corrigé le 13)


La dernière édition du DSM-IV est bien plus dangereuse comme moyen de contrôle que l'Internet ne peut l'être! À ce sujet :


« Est-ce que la non-conformité et la libre-pensée sont une maladie mentale? Selon la dernière édition du DSM-IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) [1] oui. » (La non-conformité et la libre-pensée considérées comme maladies mentales :

http://metatv.org/la-non-conformite-et-la-libre-pensee-considerees-comme-maladies-mentales)


Note


1. www.naturalnews.com/044862_psychiatrists_mental_illness_oppositional_defiant_disorder.html



Marche « Je suis Charlie », Montréal le 11/01/2015, 11 heures.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Facebook et Tumblr 2015-01-11 augmenté et corrigé le 13)













Quand on parle de liberté d'expression… une image vaut mille mots!


Mais, elle pose aussi quelques questions :


- Est-ce que dans une manifestation contre la brutalité policière une participante, le visage partiellement couvert par un niqab, et portant une pancarte « J'ai tué l'agent XXX » aurait été acceptée par les policiers encadrant la manifestation, cela au nom de la liberté d'expression et de religion?



-Est-ce que l'inscription « J'ai tué Charlie » devrait être considéré comme un propos haineux (1) dans une marche pour la liberté d'expression suite à une fusillade qui a tué 12 personnes, dont huit de la rédaction de Charlie Hebdo, pour des raisons de liberté d'expression justement? (2)


- Est-ce dans les limites de la liberté d'expression, de conscience et de religion, vu les circonstances que l'on sait, que cette femme exprime ainsi son désaccord face à la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, qu'elle juge certainement contraire à sa foi?


-Ou, est-ce de l'ironie extrémiste à la Charlie, cette pancarte, portée présumément par une musulmane, montrant le prophète disant « J'ai tué Charlie » alors qu'elle doit très bien savoir que sa religion ne l'autorise pas à représenter ainsi le prophète en caricature? Pourtant, elle l'a fait, même si c'est la raison que les terroristes ont donnée pour justifier leur geste meurtrier!



Mais, si ce n'est pas notre croyance, pourquoi devrions-nous en connaitre les préceptes et les suivre? Même si l'on est en majorité chrétien ici, on n'oblige pas les autres à suivre nos coutumes comme de manger du jambon à Pâques! Dans une société libérale et démocratique, on jouit de la « liberté de conscience » (3) et c'est ce qui permet le vivre ensemble.



Peu importe notre réponse à ces questions, quelle liberté d'expression nous avons tout de même, cette pancarte se trouvant à côté d'une autre disant « Chrétiens, laïcs, musulman, tous unis contre les fanatismes » ! (4)




Cette marche, partie de la Place des festivals, s'est terminée Avenue Mc-Gill-College, au consulat général de France à Montréal.



































Notes


1. STÉPHANIE MARIN, La Presse Canadienne, Cour suprême: la liberté d'expression ne permet pas les propos haineux, in La Presse, 27 février 2013 :

www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201302/27/01-4625969-cour-supreme-la-liberte-dexpression-ne-permet-pas-les-propos-haineux.php



2. Sur l'attentat de Charlie Hebdo :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_contre_Charlie_Hebdo



3. « La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives: la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL: Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.)


4. En France, on ne badine pas avec cette question. Libération nous apprend ce matin que :


« Six personnes ont été condamnées à de la prison ferme et deux à de la détention provisoire pour apologie du terrorisme depuis mercredi et l’attaque contre Charlie Hebdo. Selon la loi du 14 novembre 2014 renforçant les dispositions de la lutte contre le terrorisme, l’apologie publique est passible de cinq ans de prison ferme et 75 000 euros d’amende. » (FANNY LESBROS ET GUILLAUME GENDRON, Six condamnations à de la prison ferme pour apologie du terrorisme, in Libération, 13 janvier 2015 : www.liberation.fr/societe/2015/01/13/six-condamnations-a-de-la-prison-ferme-pour-apologie-du-terrorisme_1179602)


C'est qu'une liberté, ce n'est pas un droit! Puis, la religion, je le crois sincèrement, c'est une croyance, non une vérité absolue. Toute la beauté et la valeur de la chose, du geste, c'est d'ailleurs de croire librement en son âme et conscience, non d'adhérer sous la menace, par crainte ou par peur.



Au sujet de la manif à Paris et de l'effacement des femmes de la photo…


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Facebook 2015-01-12, corrigé le 13)


Rue 89 se demande « Où sont les femmes? Merkel et Hidalgo effacées de la photo de la manif » de Paris. Puis, on nous explique que :


« Hamevasser, journal hassidique israélien, considère la représentation des femmes comme indécente. Et a donc effacé les deux femmes en première ligne du cortège grâce à un habile montage. » (1)


Mon commentaire sur Facebook :


On manifestait pour la liberté de presse, d'opinion, de pensée et la Liberté tout court avant hier (11 janvier 2015) dans le monde! Cela en dit beaucoup sur ce que les religions pensent de la liberté, exception faite de leur liberté de culte! Moi, je mettrais le même avis sur toutes les devantures d'églises et de temples religieux que sur les paquets de cigarettes au Canada: Attention, le danger croît avec l'usage.


Note


1. Xavier de La Porte (Rédacteur en chef), Où sont les femmes? Merkel et Hidalgo effacées de la photo de la manif, in Rue 89, 12/01/2015 : http://rue89.nouvelobs.com/2015/01/12/sont-les-femmes-merkel-hidalgo-effacees-photo-manif-257053




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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Nouveaux livres reçus


Reçu le 2015-01-16 : FERRY, Luc, 2014, Chroniques du temps présent II, Le Figaro, 2011-2014, Paris : Plon (www.plon.fr)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Livres : www.societascriticus.com



La suite des Chroniques de Luc Ferry enfin réunies et disponibles.



« Hegel disait de la philosophie qu'elle est d'abord "l'intelligence de ce qui est", "son temps saisi dans la pensée". En quoi il s'intéressait à l'actualité, à la philosophie et à l'histoire du présent. C'est dans cet esprit que j'ai écrit les chroniques ici rassemblées. Chaque fois, je suis parti de l'anecdotique, de l'événementiel, pour tenter de les relier à des problématiques plus fondamentales: celles de l'éthique, de la métaphysique, de l'esthétique, de la religion, de l'économie ou de la politique. Les sujets les plus variés ont ainsi été abordés, de l'euthanasie à l'art contemporain, des nécessités vitales de l'innovation à la logique de la mondialisation en passant par des questions telles que celles des âges de la vie, de la morale à l'école, des évolutions de la gauche ou de ces sagesses qui prétendent encore aujourd'hui nous conduire au bonheur. Pour n'être qu'un genre littéraire mineur, l'art de la chronique n'en a pas moins ses règles. Il pousse à l'esprit critique. Il requiert une certaine acidité, une prise de distance qu'on peut confondre parfois avec de l'ironie. Pourtant, à l'encontre de la cohorte des pessimistes, je ne puis m'empêcher d'aimer les temps modernes… » Luc Ferry (1) ou « ...je ne puis m'empêcher d'aimer nos démocraties. » Luc Ferry (2)



Philosophe, ancien ministre, Luc Ferry est l'auteur de nombreux ouvrages traduits dans une quarantaine de langues XLIOX8211; notamment, chez Plon : Apprendre à vivre, en 2006 ; La Sagesse des mythes, en 2008, La Révolution de l'amour, en 2010.



Notes


1. C'est là un copier/coller de la présentation que l'on trouve sur le site de PLON : www.plon.fr/ouvrage/chroniques-du-temps-present-ii/9782259227841


2. Texte de la jaquette arrière du livre reçu :









Reçu le 2015-01-22 : Gilles FERRAGU, 2014, Histoire du terrorisme, Paris : éditions Perrin (www.editions-perrin.fr), ISBN: 9782262033460, 544 p.


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Livres : www.societascriticus.com


Sans cette forme de violence politique qu'est le terrorisme, la France serait-elle encore une monarchie? Les puissances européennes auraient-elles, sans attendre Sarajevo, basculé dans une guerre mondiale en août 1914? Et l'État d'Israël aurait-il pu naître sans l'action décidée de quelques extrémistes? L'influence de cette violence politique, dans l'histoire comme au quotidien, pèse lourd: le moindre portique d'aéroport nous en rappelle aujourd'hui la prégnance.


Le phénomène reste pourtant difficile à appréhender. Le terrorisme ne répond en effet à aucune définition satisfaisante; mais il a indéniablement une histoire, ancienne et complexe. Éparpillé entre divers groupes, tributaires des idéologies les plus variées, ce passé pluriséculaire ne saurait pour autant se réduire à une succession d'attentats, de revendications et de procès. Cet ouvrage entend donc proposer une approche historique globale d'un phénomène assurément médiatisé, afin de le replacer dans un contexte et une dynamique plus large.


En historien, Gilles Ferragu porte donc sur le terrorisme un regard novateur. Il observe les liens qui se tissent entre les différents mouvements, voire entre les générations de terroristes, et esquisse une généalogie du phénomène. Partant de l'apparition même du terme 'terrorisme', au crépuscule du XVIIIe siècle et dans le cadre de la Révolution française, évoquant les attentats les plus récents, il embrasse plus de deux siècles d'une histoire heurtée. Loin des stéréotypes, des mythes politiques et des reconstructions partisanes, ce livre s'attache à saisir l'émergence de cette rhétorique armée, ses méthodes, ses modèles et ses acteurs ainsi que les réponses que s'efforcent d'y apporter les sociétés ou les pouvoirs.


Gilles FERRAGU


Gilles Ferragu, ancien membre de l'École française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris Ouest-Nanterre-La défense, ainsi qu'à Sciences Po Paris.


Il est notamment l'auteur de Le XXe siècle (en collaboration, Hachette, 2010), Ecrivains et diplomates (en collaboration, Armand Colin, 2012), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège (en collaboration, Robert Laffont, 2013).



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DI a vu! (Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)



Le journal d'Anne Frank (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


DU 13 JANVIER AU 7 FÉVRIER / SUPPLÉMENTAIRES 10 + 11 + 12 + 13 FÉVRIERau TNM : www.tnm.qc.ca


Texte ERIC-EMMANUEL SCHMITT d’après Le Journal d’Anne Frank

Mise en scène LORRAINE PINTAL

Production SPECTRA MUSIQUE en collaboration avec Théâtre du Nouveau Monde et Didier Morissonneau


UNE ÉTOILE FILANTE AU CŒUR DE LA SHOAH


Ce n’est pas sans raisons qu’Eric-Emmanuel Schmitt est l’auteur vivant le plus joué dans le monde : il possède un unique talent pour aborder les grandes questions de notre temps à travers des fictions limpides où l’humour fait ressortir la dimension profonde — voire tragique — des sujets qu’il aborde. Dans cette émouvante mise en théâtre du destin d’Anne Frank, non seulement il arrive à montrer par de petits détails quotidiens toute l’abjection du génocide des Juifs par les nazis, mais il amplifie son propos en poursuivant sa réflexion — après Freud, Mozart et Diderot — sur le rôle des génies comme révélateurs des forces cachées sous les apparences.


Amsterdam, 1942. Anne Frank a treize ans. Pour échapper aux persécutions qui frappent les Juifs, la famille d’Anne et la famille Van Pels se cachent dans un appartement secret, surnommé l’Annexe, jusqu’à ce qu’on les dénonce et les envoie dans les camps de la mort. La pièce commence après la guerre, lorsque le père d’Anne, seul survivant de la famille, se voit remettre le journal intime de sa fille ; bouleversé par sa lecture, il revit à travers les yeux d’Anne ses années de clandestinité. Lorraine Pintal a rassemblé une prestigieuse distribution dont la toute jeune Mylène St-Sauveur qui, dans le rôle d’Anne, fera ses débuts à la scène!


Commentaires de Michel Handfield (2015-01-25)


« Un peuple reluisant, ces Allemands, et dire que j’en fais partie! Et puis non, il y a longtemps que Hitler a fait de nous des apatrides, et d’ailleurs il n’y a pas de plus grande hostilité au monde qu’entre Allemands et juifs. » (1)



2015, on est à 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale : 1939-1945! (2) C'est aussi le soixante-dixième anniversaire de la mort d'Anne Frank, morte dans le camp nazi de Bergen-Belsen quelques mois avant la fin de la guerre. (3)


« Anne Frank avait écrit son journal entre treize et quinze ans, et manifestait ouvertement ses antipathies comme ses sympathies. » (4)



Ce qu'on remarque dans cette pièce, c'est sa lucidité pour une jeune fille de 13 ans. Mais, avec de tels évènements – la guerre et le choix entre la réclusion volontaire pour se faire oublier ou la déportation vers les camps de la mort - il n'est pas si surprenant que des enfants murissent plus rapidement.


Anne s'est aussi prise au jeu d'écrire le fil des évènements autour de cette réclusion forcée dans son journal qui devait être personnel « jusqu’au moment où elle entendit, à la radio de Londres, le ministre de l’Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire qu’après la guerre il faudrait rassembler et publier tout ce qui avait trait aux souffrances du peuple néerlandais pendant l’occupation allemande. Il citait à titre d’exemple, entre autres, les journaux intimes. » (5)


En cela, elle nous a donné un témoignage de ce qui s'est passé à l'intérieur de cette famille élargie, mais aussi de ce qu'ils voient et savent de l'extérieur, que ce soit par un coin de fenêtre ou ce qu'on leur rapporte, car pour survivre ainsi quelques mois on les a ravitaillés! Puis, quand c'était possible, on pouvait toujours écouter un peu d'infos à la Radio de Londres. Mais, il y avait toujours cette peur d'être découvert et dénoncé, car ils vivaient cachés dans des pièces au-dessus et à l'arrière des bureaux de l'entreprise Opekta Works, une société qu'Otto Frank avait montée, qui vendait la pectine extraite des fruits, et qu'il avait dû rendre « en apparence "aryen" en transférant son contrôle à des non-juifs. » (6) On pourrait continuer longtemps, car le texte est riche; l'histoire aussi!


Anne avait le sens de l'observation et si elle pouvait très bien décrire ces gens avec qui elle partageait la clandestinité, elle pouvait aussi en montrer les travers, parfois même un peu trop à leur gout et à celui de ses parents! C'était aussi vrai de la vision qu'elle avait des évènements : si on espérait une entrée plus rapide des États-Unis dans ce conflit et que ça n'arrivait pas, c'était certainement parce qu'Hitler faisait des actes si cruels que personne ne croyait possible de faire, qu'ils ne réagissaient donc pas! Bref, Hitler n'était pas pris au sérieux et cela le servait! Mais, ce qui est encore plus intéressant, c'est la contemporanéité de cette pièce, car elle parle d'idéologie! Et, ne sommes-nous pas dans un monde d'affrontements idéologiques en ce début de XXIe siècle?


Cependant, avant de poursuivre plus avant, une parenthèse s'impose pour souligner la mise en scène multimédia. Les projections donnent un côté encore plus réaliste, vivant, et documentaire à cette pièce. Cela nous plonge dans l'histoire et l'Histoire! Ceci étant dit, revenons à la question des idéologies.


L'ennemi était allemand tout comme eux, mais c'était la religion qui les séparait. On s'en prenait aux juifs, non seulement pour des motifs économiques fallacieux, mais aussi pour des raisons religieuses. Nous ne pouvons que citer ici un passage que nous avons déjà cité dans notre éditorial sur Charlie Hebdo il y a quelques jours à peine (7) :


« En fait, le premier objectif de Hitler était plutôt d'établir l'État allemand; c'était sa vision du peuple élu aryen. Tel était son mandat divin pour le monde. Ce point de vue, joint à celui des « hitléristes », est essentiel pour une compréhension globale du nazisme, car il intègre les composantes religieuses. Selon l'interprétation hitlérienne, la race juive n'a fait que tromper le monde depuis l'aube de l'histoire, en se proclamant peuple élu. Il ne peut y en avoir qu'un : la race nordique. Le mensonge juif a empêché, à maintes reprises dans l'histoire, l'implantation triomphante du sang nordique et la réalisation de son destin providentiel. C'est ainsi que la haine viscérale de Hitler, même si elle trouva son origine dans les milieux sociaux antisémites de sa jeunesse, a vraiment pris forme devant les obstacles qu'il voyait posés au triomphe de la race germanique par le faux peuple élu. » (8)


Contemporain!


On ne peut mieux dire avec les évènements de Charlie Hebdo ! J'y vois même une double articulation ici, car la question musulmane est sur toutes les lèvres en ce moment et un glissement est toujours facile à faire entre la diabolisation et l'angélisme! Des leçons peuvent donc être tirées de l'Histoire et cette pièce nous donne l'occasion.


Premièrement, il est facile de glisser de l'antisémitisme à l'islamophobie. Suffit de remplacer le juif par le musulman et de l'accuser de nos problèmes et de le trouver menaçant pour notre culture. Mais, nous questionnons-nous sur notre rapport à Notre Culture? On sort notre musique traditionnelle entre Noël et le jour de l'an, puis on la remballe jusqu'à l'année suivante! Beaucoup de notre culture nous vient d'ailleurs d'Hollywood et est doublée en France! La fréquentation des films québécois, français, états-uniens, britanniques et d'autres pays est on ne peut plus claire comme l'illustre notre tableau ci-bas.



Données de 2012 (9)



Pays

Nombre de films

%

États-Unis

409

50,0

France

118

14,4

Québec

100

12,2

Grande-Bretagne

51

6,2

Canada (hors Québec et ONF)

27

3,3

Autres pays

113

13,8

Total

818

100


Alors, où est la menace musulmane à notre culture? Puis les musulmans, comme pour les chrétiens ou les juifs, ne font pas qu'un : ils viennent en différentes déclinaisons!


Deuxièmement, comme le dit Anne dans la pièce : nous sommes Allemands nous aussi! Tout comme pour les juifs allemands persécutés par des Allemands, la première cible des islamistes sont d'abord des musulmans eux aussi! (10) Le problème est qu'on instrumentalise et radicalise des questions idéologiques, philosophiques ou théologiques qui ne devraient faire l'objet que de débats oratoires, non des bains de sang et encore moins de guerres et de génocides.


Troisièmement, et c'est là le point le plus sensible de ce parallèle que l'on peut faire entre la réalité d'aujourd'hui et cette pièce : il y existe un Islamisme politicoterroriste, pour qui ce qui n'est pas pur est impur, qui peut s'approcher du nazisme selon certains. (11) Pour ces radicaux de la pureté, la leur bien entendu, tous doivent suivre le code de la fureur imposée, comme en Allemagne nazie celle du führer! S'en prendre a des gens ou des peuples parce qu'ils ne sont pas de la bonne religion, de la bonne race, ou de la bonne couleur relève d'un même mouvement fasciste et cette pièce le dénonce. Mais, sur ce point, on ne peut s'empêcher non plus de penser à la situation palestinienne qui n'a rien pour calmer les esprits dans le monde actuel.


Quatrièmement existe le problème des électrons libres. Ce n'est peut-être pas une chose dont on parlait aussi ouvertement à l'époque d'Anne Frank, mais à l'époque de l'Internet, on se doit d'en parler. Dans toutes les grandes religions existent des divisions. Chez les chrétiens on peut penser aux catholiques, aux anglicans, aux luthériens, aux témoins de Jehovah et quelques autres groupes organisés, même si aucun autre groupe ne semble avoir une structure de pouvoir aussi hiérarchisée que l'Église catholique, avec un État cité (le Vatican), une hiérarchie et une formation en théologie avant de pouvoir exercer un ministère. (12) Mais, à côté d'eux existe aussi des petits groupes biblistes et même des individus qui font leurs propres lectures et interprétations de la bible, parfois plus ou moins fantaisiste et/ou plus ou moins intégriste, dans leur salon : des électrons libres, non encadrés, difficiles à suivre et parfois en conflit intérieur (psychologique par exemple) et/ou extérieur, soit avec les autres ou avec leurs interprétations mystiques ou religieuses! Cela peut nous conduire à des dérives plus ou moins sanglantes, car s'ils croient détenir la vérité, on ne sait pas où cela peut les conduire. C'est d'ailleurs un des problèmes d'un certain islam radical (13) tout comme du sionisme radical. (14) Mais, le christianisme n'en est pas exempt.


Régler la question du sionisme aiderait probablement, mais ne règlerait pas tout, car certains groupes trouveraient d'autres prétextes ou d'autres croyances pour poursuivre leurs actions violentes et les justifier, ne serait-ce que les prédictions d'un illustre inconnu à ce jour qu'ils ressortiraient de l'histoire où il avait été oublié ou un alignement quelconque des planètes qui signifierait soi-disant quelque chose! C'est qu'on aime croire parfois, ne serait-ce que pour se justifier! (15) L'Internet pullule d'ailleurs de théories du complot!


Même abolir les religions ne règlerait pas la question de fond, car n'importe quelles autres causes pourraient être invoquées pour justifier des actions terroristes, car certains aiment tout simplement l'adrénaline que cela leur procure et d'autres savent très bien les recruter pour leur cause, quelle qu'elle soit! Quand ces gens se rencontrent, cela donne des groupes radicaux et des actions d'une rare violence juste pour frapper l'imaginaire et passer à la télé, sur les médias sociaux ou être repris en boucle sur You Tube pour avoir son deux minutes de gloire! Un gout du sang pour le sang que l'on justifie par une cause, qu'elle soit religieuse, économique ou politique par exemple. D'ailleurs, le nazisme joignait une cause économique, le chômage, et une cause religieuse, les juifs ayant usurpé le titre de « peuple élu » selon eux (16), pour justifier leur solution finale. Certains les ont suivis et, une fois armés, ont imposé leur foi dans le Furher par la force.


Bref, une pièce intéressante pour nous aider à comprendre l'actualité à partir de l'histoire récente de l'humanité. C'est que les acteurs sociaux et les causes changent, mais une part de l'humain peut toujours recourir à la violence, à l'idéologie et même aux lois qui le justifient pour gagner son point qu'il soit politique, économique (17) ou religieux!


Notes


1. Lettre à Kitty, vendredi 9 octobre 1942, in Otto H. FRANK et Mirjam PRESSLER (Texte établi par), Le Journal d’Anne Frank, Le livre de poche, p. 77/490 d'une version PDF que l'on retrouve sur le site de y'ello Education en lien avec y'ello Care. Ce projet fut lancé en 2006, car :


« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde, disait Nelson Mandela. MTN a compris cet adage en faisant de l’éducation en Guinée une priorité à travers son programme social Y’ello Care. Depuis son lancement en avril 2006 sur le territoire Guinéen, Areeba devenu aujourd’hui MTN Guinée œuvre sans relâche pour le développement social du pays. » (Boubacar Sidy BAH, MTN Guinée lance Y’ello Care 2014 en faveur de l’éducation pour tous, sur VisionGuinee.Info : www.visionguinee.info/2014/06/01/mtn-guinee-lance-yello-care-2014-en-faveur-de-leducation-pour-tous/)


Ne sachant trop la légalité d'une telle copie, mais vue en même temps l’importance d'éduquer, je trouvais intéressant de souligner ici qu'un tel projet de mettre à disposition des œuvres du patrimoine mondial existe dans des pays en développement, mais sans donner trop de sources non plus. Cependant, ça se trouve sur l'Internet et ça fait du bien de savoir que la diffusion de valeurs universelles se passe aussi sur la toile, car on entend bien plus souvent parler de sites idéologiques, de désinformation et de recrutement terroriste en ce moment que de tels sites éducatifs, ce qui est beaucoup plus positifs. Si jamais ce n'est pas tout à fait légal pour les droits d'auteurs, d'un point de vue essentiellement humaniste c'est quand même une initiative à souligner. J'aime mieux voir des jeunes lire Anne Frank illégalement que de les voir étudier un manuel de maniement d'armes en toute légalité. C'est donc ce qui a guidé mon choix de citer cette copie PDF sans donner la source exacte. Mais, ça se trouve!


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Frank et


www.annefrank.org/fr/Anne-Frank/Otto-rentre-seul/-la-recherche-dAnne-et-de-Margot/


4. Otto H. FRANK et Mirjam PRESSLER (Texte établi par), Avant-propos, in Le Journal d’Anne Frank, Le livre de poche, p. 4/490


5. Otto H. FRANK et Mirjam PRESSLER, Op. Cit. p. 3/490


6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Frank


7. Handfield, Michel, Édito pour Charlie et les autres défenseurs de la liberté contre l'obscurantisme et une nouvelle inquisition !, in Societas Criticus, Vol. 17 no 1, Éditos


8. Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945), Québec: Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com), 252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8, p. 51


9. Source : Tableau 2.2 : Nombre de films diffusés dans les établissements

cinématographiques selon le pays d'origine des films, Québec, 2010 à 2012 in Troisième cahier de l’État des lieux du cinéma et de la télévision au Québec de l'Observatoire de la culture et des communications du Québec et de l’Institut de la statistique du Québec, p. 44 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2404866


10. « Chercheur clinicien à l'hôpital Saint-François d'Assise, Khaled Khoufache a connu les attentats commis par les radicaux islamistes dans son Algérie natale, dans les années 90. Les tragiques événements de Paris ne doivent pas faire oublier, rappelle-t-il, que «les premières victimes de ces terroristes sont des musulmans». » (NORMAND PROVENCHER, «Les premières victimes de ces terroristes sont des musulmans», in Le Soleil, 12 janvier 2015 : www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201501/11/01-4834232-les-premieres-victimes-de-ces-terroristes-sont-des-musulmans.php)


11. Stéphane Baillargeon, «Nous avons franchi une limite». Le parallèle ne peut être établi qu’avec le nazisme, autre révolution hors norme, dit la professeure Catherine Saouter, in Le Devoir, 10 janvier 2015 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428563/nous-avons-franchi-une-limite


Cette peur d'un nouveau fascisme religieux n'est pas nouvelle. En 2011 on pouvait lire ceci dans Le Devoir :


« La grande peur, non seulement de l'Occident, mais du monde entier, est le nouveau fascisme qui a pour nom intégrisme religieux, en particulier l'islamisme. On a peur qu'il s'engouffre dans une ouverture démocratique comme ce fut le cas en Algérie. Un journaliste marocain remarquait qu'en matière d'islamisme on se trouvait confronté à un modèle: l'AKP turc, qui peut évoluer en une sorte de parti démocrate-musulman (à l'instar des partis démo-chrétiens européens), et à un contre-modèle, le FIS algérien dont on a vu l'évolution dans l'une des barbaries terroristes les plus sanglantes qu'ait connue l'histoire (plus de 200 000 morts). » (Djamel Khellef - Citoyen canado-algérien, Pour une révolution démocratique arabe!, in Le Devoir, 9 février 2011 : www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/316352/pour-une-revolution-democratique-arabe)


12. À ce sujet, voir :


- Gouvernement de l'Église catholique:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_de_l%27%C3%89glise_catholique


- Le Vatican : http://w2.vatican.va/content/vatican/fr.html


- Le Clergé dans différentes religions : http://fr.wikipedia.org/wiki/Clergé


13. « Il suffit de suivre l’actualité pour constater, avec tristesse, que ces musulmans sont loin de constituer une entité homogène sans faire l’unanimité dans leur propre pays. Guerres civiles en Irak, Syrie, Libye, 200 000 morts en Algérie, chiites contre sunnites, wahhabites (sunnites) contre malékites/ibadites (sunnites)… illustrent le fossé qui sépare cette pseudo-communauté.


(…)


La religion ? L’islam ? Quel islam ? Celui du temps du Prophète ? De ses successeurs assassinés ? Celui de l’âge d’or de l’Andalousie, de Grenade et de l’Alhambra ? Des savants tels Averroès, Avicenne ? » (Aziz Farès - Journaliste, Montréal, La «communauté musulmane» n’existe pas, in Le Devoir, 19 novembre 2014 : www.ledevoir.com/politique/quebec/424210/la-communaute-musulmane-n-existe-pas)


14. À ce sujet, je conseille la lecture de Yakov M Rabkin, 2004, L’opposition juive au sionisme, Québec : Presses de l’Université Laval. Vous pouvez lire notre texte élargit sur ce livre, Quand idéologies religieuses et politiques s’emmêlent!, dans Societas Criticus Vol. 7 no 3.


PDF à BanQ : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62008


HTML à BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2005/v07n03/scvol7no3html.htm


15. « Religion is exactly the same kind of thing as astrology: it originates in the pre-scientific, rudimentary metaphysics of our ancestors. » (Grayling A.C., 2013, The God Argument: The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN: 9781408837429, p. 35)


16. « Le peuple germanique constitue le peuple élu de Dieu. Cette croyance réduit à néant l'idée d'un peuple juif élu, puisque le concept théologique de peuple aryen ne laisse de place à aucune concurrence. Il faut donc, a priori, éliminer toute autre possibilité d'interprétation du peuple élu; de ce fondement dépend toute la théologie de Rosenberg. » (Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion. Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945), Québec: Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com), 252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8, p. 21)


17. Quand on coupe dans les emplois, non pas parce que l'entreprise n'est pas rentable, mais juste pour gagner quelques points de plus de profits, n'est-ce pas une forme de violence économique? Cette semaine est d'ailleurs sorti un rapport d'OXFAM qui nous dit que « 1 % de la population détiendra plus de la moitié des richesses mondiales dès l’an prochain ». ( François Desjardins, Les inégalités dans le monde explosent. Que nous reste-t-il?, in Le Devoir, 20 janvier 2015 :

www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/429376/les-inegalites-dans-le-monde-explosent-que-nous-reste-t-il)



Hyperliens


www.annefrank.org/fr/



Radio Londres : http://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Londres




Spécialités féminines (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.mimeomnibus.qc.ca


www.espacelibre.qc.ca/spectacle/saison-2014-2015/specialites-feminines



www.youtube.com/watch?v=p9IbXr18Vgk&feature=youtu.be






Commentaires et photo de Michel Handfield (2015-01-25)

- Le résumé officiel, tiré des notes de presse, est entre « ... ».



Résumer cette pièce en moins de 140 caractères : la femme un continent de mystères.


Pièces à sketchs en 9 vitrines, car la femme est ici exposée, des trois maitres d’œuvre de Mime Omnibus : Réal Bossé, Sylvie Moreau et Jean Asselin. Les muses-interprètes sont Marie Lefebvre, Laurence Castonguay Emery et Sylvie Chartrand.


1. TROIS FEMMES FORTES


« Trois femmes offrent leur corps à la contemplation, à la curiosité: nulle intimité,

nuls états d’âme. Elles performent, se toisent se comparent. Une foire aux muscles où la relation au corps tend à ignorer le sexe féminin, voire le mépriser... »


MUSES = Laurence C. E + Sylvie C. + Marie L


Ici on est dans le concours de culturisme entremêlé de scène de cirque et de femmes fortes de foire qui semblent prêtent à sauter dans l’arène de lutte! C'est la testostérone de la compétition qui prend le dessus sur la femme fatale! Mais, qui a dit que la femme fatale n'était pas compétitive et ne pouvait pas faire une jambette à sa rivale pour prendre sa place? Sous des airs angéliques, la femelle peut être beaucoup plus féroce que le mâle parfois. Regardez la lionne qui chasse pendant que le lion dort!


2 LA FEMME-GRENOUILLE


« Sous la douche, une femme s’offre une ablution corporelle complète. Son monologue intérieur se décline à la première personne du pluriel: nous... les femmes. Sera ainsi parcouru un vaste territoire, physique et mental... »


MUSE = Laurence C. E


On ne nait pas femme, on le devient! (1) C'est une des phrases que l'on entend dans la bande sonore accompagnant cette seconde séquence de mime. Pas surprenant, car dans la douche, nos pensées intérieures voguent au fil de l'eau qui coule sur notre corps. Cela va de la philo au dernier « jingle » de la pub! Tout s'y mélange et tout prend du sens en même temps. On est dans la subjectivité des idées et la danse du corps sous la douche.


Note


1. Au sujet de cette phrase de Simone de Beauvoir : www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Beauvoir_OnNeNaitPasFemme.htm


Voir, aussi, Simone de Beauvoir censurée. « Cette entrevue de Wilfrid Lemoine avec la philosophe et auteure Simone de Beauvoir n’a jamais été vue en entier jusqu’à aujourd’hui. Censuré par la direction de Radio-Canada, sous la pression de l’archevêché de Montréal, le document n’a pas été diffusé le 13 novembre 1959 comme prévu. » Le lien actuel est http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/litterature/clips/2015/ S'il ne se retrouve plus à cette adresse, il faut chercher « Simone de Beauvoir censurée » sur le site d'Ici Radio-Canada ou sur Google.


3 TU JONGLES...


« T’es là. Tu t’parles toute seule... Une solitude. Un corps et son reflet. Un monologue intérieur qui se parle au «tu»... La chair et sa conscience? Florilège sentimental sur fond d’environnement ménager. »


MUSES = Laurence C. E. + Sylvie C.


Puis toi, quand tu vas être grande, tu vas être pareille comme moi! C'est la mère qui parle à la fille… ou la fille qui se rappelle de sa mère, car, veux ou veux pas, nos parents sont un peu en nous! Mais, quand ils croient qu'on va être comme eux, même s'ils nous ont transmis une part de leur génétique et de celle de leurs ancêtres, c'est impossible, car on ne vivra pas dans le même monde qu'eux et notre faculté d'adaptation fera que si l'on est semblable, on sera aussi fort différent!


4 DÉCORATION INTÉRIEURE


« Un corps en santé pour dépeindre, montrer et juger du corps à la fois envahi et dépossédé par la maladie; maladie mentale, maladie physique, dysfonctions... Un corps donc dépossédé de ses fonctions, mais alors possédé par quelque chose d’autre; une femme qui se bat avec sa vie. »


MUSE = Sylvie C


Certaines histoires se regardent et on sent qu'elles sont plus intérieures que d'autres. C'était le cas de celle-ci. La seule note que j'y ai prise fut d'ailleurs « histoire que l'on se conte pour se convaincre de tout. » C'est qu'il faut respecter ces moments d'intériorité.


5 LES VACHES-CACHALOTS


« Trois femmes vivent une vie de neuf minutes en vitrine. Moments d’attente, d’ennui, d’espérances, de grandes joies, d’amusement; il y a du comique, du touchant... Un ballet incessant. Consciemment ou non, elles se rassemblent, se séparent, s’accordent, se désaccordent... Il y a quelque chose d’animal, de l’ordre du troupeau. De la transhumance... »


MUSES = Laurence C. E + Sylvie C. + Marie L.


On dirait les gracieuses, avec un côté taquin et garce! Exposé aux regards, elles auraient pu fondre, mais elles jouent plutôt avec! Tout en gestes et beauté!


6 QUI TRICHE GAGNE


« Deux femmes, deux corps inégaux, engagent un duel: elles conviennent de se torturer l’une l’autre. À tour de rôle, elle seront bourreaux et victimes. Sorte de jeu d’acceptation, entente tacite entre adultes consentants... jusqu’à ce que l’une d’elle rompe le contrat. »


MUSES = Laurence C. E., Marie L.


Je veux être comme elle, je fais comme elle! Jusqu'à se tanner et lâcher le jeu. Mais, ce jeu est aussi une symbolique de la consommation et des nouveaux leadeurs d'influences : les amis que l'on suit sur les réseaux sociaux et qui nous influencent davantage que la publicité au point que certains de nos amis sont parfois payés pour parler de produits et de commerces à notre insu! Un abus de confiance! (1)


Note


1. MICHÈLE FOIN, Blogs et marques, des clics pas nets, Libération, 28 octobre 2012 : www.liberation.fr/economie/2012/10/28/blogs-et-marques-des-clics-pas-nets_856558


7 LA SAISISSANTE INSAISISSABLE


« «Ah les femmes. Je ne comprendrai jamais ça...» On qualifie souvent les femmes d’«êtres mystérieux», dont le monde intérieur est une énigme. En vitrine s’exposera donc une femme multiple... »


MUSE = Marie L.


La femme! Il y a ce qu'elles montrent et ce qu'elles pensent! Ce n'est pas toujours pareil, car, tout comme le caméléon, elle peut agir autrement que ce qu'elle pense, ne serait-ce que pour nous manipuler! C'est que si l'homme est dans ses culottes, la femme est dans sa tête! Mais, elle peut aussi devenir la victime de ses pensées… surtout dans le magasinage! Elle veut que son habillement représente comment elle se sent! Remarquez que l'homme n'est pas mieux : il veut affirmer son individualité en portant une casquette vendue à des millions d'exemplaires! Bref, on est tous victimes du markéting!



8 L’ÉDUCATION DES FILLES


« Transmissions, volontaires et involontaires, d’une mère à sa fille aux trois temps de sa vie (enfance, adolescence, âge adulte) sur la condition d’être fille, puis femme... »


MUSES = Laurence C. E. + Sylvie C


On passe de « la belle tit'fille à sa maman » aux mises en garde de la mère à sa fille sur les gars à « on aimerait assez ça que tu nous en fasses un »; un bébé s'entend! Tellement réaliste, que je pouvais mettre des noms dans cette séquence.


9 FEMMES! DE GRÂCE


« Les trois Grâces: dans l’histoire de l’art, une représentation idyllique de la beauté, de la poésie et de la douceur chez la Femme. Ici, représenter l’harmonie, la simplicité et l’amitié entre trois femmes… »


MUSES = Laurence C. E + Sylvie C. + Marie L.


Une finale en douceur, en amitié et en selfie!


Conclusion


Le tout donne un ensemble intéressant sur la femme, mais aussi un peu sur l'homme s'il assume son côté féminin, car l'homme moderne est plus mauve que bleu marine!




Deux jours une nuit de Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Mettant en vedette Marion Cotillard


À l’affiche le 9 janvier 2015


Depuis sa présentation en première mondiale et en compétition au Festival de Cannes, ce nouvel opus des frères Dardenne, remporte de nombreux honneurs partout où il est projeté.


Mettant en vedette Marion Cotillard (De Rouille et d’os, La Vie en rose), dans le rôle de Sandra, et Fabrizio Rongione (La Sapienza), son mari, elle n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.


Avec Deux jours, une nuit, représentant la Belgique dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, les frères Dardenne abordent une nouvelle fois l’univers social des moins nantis avec une justesse remarquable. Marion Cotillard signe ici une performance admirable, accentuée par un cadrage serré, et apparait déjà parmi les nombreuses listes des performances à souligner de l’année. Elle fait également figure de favorite pour de nombreuses remises de prix.


Commentaires de Michel Handfield (2015-01-16)


Dans le monde capitaliste, on se définit d'abord par le travail. Si on le perd, on n'est socialement plus rien, car nos réseaux disparaissent souvent avec lui, surtout dans les postes les moins élevés. Ne restent souvent que la famille et quelques amis pour nous soutenir. Sandra est face à cette situation, sauf qu'une collègue lui dit que le vote pour choisir entre elle ou la prime de 1000 euros ne fut pas fait dans les règles. Elle a donc la fin de semaine pour convaincre ses collègues de reprendre le vote.


Si elle n'était pas là, c'est qu'elle n'était pas encore revenue d'un congé maladie pendant lequel ses collègues, en en faisant un peu plus, ont pris chacun une part de sa tâche et s'en sont bien sorti avec un peu d'heures supplémentaires et une prime bonifiée, donc un peu plus d'argent en poche. Dans ce monde où tout coute cher et où les salaires sont loin d'être à la hausse, vu la concurrence étrangère, cette prime était bienvenue pour eux. Ce n'est donc pas gagné pour elle.


On la suivra dans son cheminement, car il lui faut d'abord accepter l'idée d'aller voir ses collègues pour leur demander de reprendre le vote, et les déchirements que cela occasionnera. C'est que chacun a ses besoins et ses raisons – conjoint(e) qui ne travaille pas, un nouveau-né, repartir dans la vie après un divorce, etc. - pour conserver sa prime. Ce n'est pas qu'on ne veut pas, mais l'élastique est souvent tiré au maximum!


J'ai déjà dit, car je travaille à temps partiel entre une demi à une journée par semaine dans une commission scolaire (1), que je serai près à avoir 50 sous de moins par tranche de 10$ de paie (donc 5% de réduction) de manière à sauver des emplois, puisque je sais c'est quoi avoir une formation (2) sans emploi correspondant, et je me suis fait regarder, car la majorité des gens sont pris par les enfants, un conjoint qui a perdu son travail, les couts qui augmentent, etc., etc. Bref, tout le monde est limite, car même si le capitalisme crée de la richesse, il ne la redistribue pas ! Mais, ne parlez pas non plus d'autres possibilités, comme de coop de travail, car si d'un côté on se plaint de ce système qui nous épuise, on aime encore moins l’inconnu que représente l'idée de le changer ne serait-ce qu'en partie! Comme le dit le proverbe populaire : un tiens vaut mieux que deux tu l'auras! (3)


Sa démarche devient donc rapidement un thriller que l'on suit, car la prime, ça représente beaucoup à abandonner pour certains. C'est un an de gaz et d'électricité par exemple! Certains sont même prêts à se battre entre eux pour la conserver. Elle-même se sent d'ailleurs mal à leur demander un tel sacrifice, mais sa situation l'oblige à le faire en même temps. La concurrence mondiale se transpose donc ici dans des visages familiers! Tout le malaise du film est là.


Ce film me semble aussi une suite logique et en écho à Costa-Gavras qui a fait Le Couperet et Le Capital sur ces thèmes. (4)



Enfin, une remarque sur la mondialisation : on voit de moins en moins de différences entre les produits européens et américains dans les films, comme si, malgré les noms, il y a une standardisation du désign qui se fait pour permettre les économies d'échelles et l'interchangeabilité des pièces. Comme ça, tout peut être fait en Chine par des robots et facilement exporté dans le monde entier par la suite. Économiquement parlant, on est de plus en plus dans un monde unique même si humainement et socialement on est de plus en plus divisés sur des questions culturelles, politiques et religieuses, voire historiques, car des conflits centenaires ressortent à l'échelle de la planète et des frontières se redessinent sur d'anciennes lignes de fractionnement. Écrire sur ce film après les évènements de Charlie Hebdo me semble le faire ressortir encore davantage.


Notes



1. Ça donne un petit revenu et du temps pour faire la revue!



2. Malgré une maitrise en sociologie, je n'ai pas le droit d'enseigner au secondaire, alors je suis magasinier surnuméraire dans une commission scolaire. J'aimerais bien enseigner au cégep, mais les chances s'amenuisent encore avec les négociations qui viennent dans le secteur public. En effet, « Le comité veut faire sauter la limite existante de déplacement d’un professeur de 50 kilomètres et souhaite «déployer les professeurs» qui n’ont pas de charge de cours «sur le territoire.». » Et, ça n'ira pas en s'améliorant puisqu'on parle de « 19 000 étudiants de moins d’ici 5 ans » dans les institutions collégiales. (Charles Lecavalier, 15 janvier 2015, Fin de la récréation pour les professeurs de cégep, in Le journal de Montréal : www.journaldemontreal.com/2015/01/15/fin-de-la-recreation-pour-les-professeurs-de-cegep.)



3. http://fr.wiktionary.org/wiki/un_tiens_vaut_mieux_que_deux_tu_l'auras



4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Costa-Gavras




Et moi pourquoi j'ai pas une banane?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Du 13 au 24 janvier 2015, à la chapelle. www.lachapelle.org


MOBILE HOME + DÉTOURNOYMENT

STEEVE DUMAIS + LUCAS JOLLY + NICOLAS GRARD


Mardi au samedi, 20h


Multidisciplinaire


Elle est assise. C’est une femme. C’est la femme assise. Elle semble idiote, obtuse. Les personnages de Copi le sont tous à leur manière. Et ils nous font bien voir que nous sommes aussi cons qu’eux. C’est peut-être un début de solution: s’apercevoir avec humour de notre degré de connerie pour s’en départir un peu.


Commentaires et photos Michel Handfield retravaillés (2015-01-16)

- original Facebook 13/01/2015





On est dans le multimédia et la BD sur scène. On est interpelé, parti prenante de la pièce, car le sujet et les spectateurs se regardent!


Ce n'est pas qu'on nous demande d'intervenir, mais certains personnages nous parlent directement : « Pourquoi vous me regardez comme ça? » dira la vieille femme!


Mais, elle nous racontera quand même une histoire : son histoire et celle de ses voisins. Est-elle sur un balcon sur sa rue ou dans un centre d'hébergement? Parle-t-elle toute seule ou nous parle-t-elle? On ne sait pas, c'est le jeu de la BD minimaliste que d'imaginer!


Mais, ce n'est pas ça l'important. L'important, c'est qu'on l'écoute! Et, par elle, on entre dans l'histoire des relations homme/femme, adultes/enfants et enfants/enfants! Pas toujours facile la vie même si on la déguise parfois.


Et, la fameuse question des enfants : d'où on vient, comment ça se fait? Alors, on explique du mieux que l'on peut sans vouloir entrer dans les détails qui ne sont pas de leur âge…






Qu'est-ce qu'elle t'a dit (ta maman)? Les choux c'est poétique et la banane c'est cochon! La sexualité et la vie - de toute façon laquelle vient en premier? - expliquées avec humour et fantaisie comme dans un BD!


D'ailleurs, les petites, par un jeu de cases, comme dans une BD, étaient derrière l'écran, soit dehors. Et, dehors, il y a des fleurs de fenouil, clin d'oeil de ma part à Sol (1), car cette pièce se joue sur des cases sur lesquelles ont projette des dessins au besoin.


Bref, on était dans la fantaisie comme au temps de Sol et Gobelet, où le décor était vide et noir avec des accessoires pour se l'imaginer ! (2) Mais, à l'âge du multimédia, cela se fait maintenant sur des écrans blancs, comme ici au théâtre, ou vert, comme à la télé! (3)





Je ne pouvais que faire un parallèle et avoir une pensée pour ces pionniers de la télé : qu'auraient-ils fait avec les moyens d'aujourd'hui? Probablement du multimédia minimaliste, comme ici, pour laisser place à l'imagination des spectateurs. Et ça captive toujours le public malgré le sujet. Comme l'a écrit Marshall McLuhan, « le vrai message, c'est le médium lui-même, c'est-à-dire, tout simplement, que les effets d'un médium sur l'individu ou sur la société dépendent du changement d'échelle que produit chaque nouvelle technologie, chaque prolongement de nous-mêmes, dans notre vie. » (4) Et, parfois, ça produit de la magie!




C'est comme ça dans cette expérience théâtrale qui ressemble autant à de la BD que de la caricature, car à côté des mots d'adultes et d’ainés, il y a aussi des mots d'enfants qui transfigurent les choses, mais expliquent en même temps la réalité un peu comme si Sol avait eu des enfants avec Bobinette!











Et moi, pourquoi j'ai pas une banane? Dans cette pièce on y parle non seulement des problèmes des parents, notamment l'extra conjugalité, mais aussi des enfants, comme l'inceste vécu par l'enfant d'un autre. C'est fait avec un ton léger, mais ça dit ce qu'il y a à dire.










On y parle même de l'homosexualité d'un des parents et comment c'est vécu dans le couple. Ce pourrait être lourd, mais en faisant intervenir un martien là dedans, ça revire la tragédie en comédie. Mais, encore là, ça en donne plus au spectateur que ce qu'il croit en recevoir au premier abord.









Puis, quand on quitte finalement la vieille femme qui nous a raconté son histoire, on s'aperçoit que la lune est carrée...















C'est qu'elle est Charlie elle aussi. Belle finale en clin d'œil. Pas surprenant, car cette pièce multidisciplinaire est une adaptation scénique d'après les BD de Copi, qui a notamment dessiné pour Charlie Hebdo. Et, vu les évènements récents, c'était bien senti.








Notes


1. Fleur de fenouil in Sol, 1997, Presque tout Sol, Québec : Stanké, p. 177.


2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_et_Gobelet


Extraits : www.youtube.com/watch?v=gjU54_hzo1Y


3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Incrustation


4. McLuhan, 1968, Pour comprendre les médias, Montréal : HMH, p. 23



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Les Classiques et œuvres du répertoire!


Les Belles-soeurs, spectacle musical


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2015-01-16)


La semaine dernière est passée sur ICI Radio-Canada Télé la captation vidéo de la version musicale du classique de Michel Tremblay : Les belles-sœurs. Pièce revue par René Richard Cyr et Daniel Bélanger, ce classique québécois a ainsi reçu un nouveau souffle.


On est plongé dans les années 1960 avec le joual de Montréal! Petites misères du bas de la ville avant que le Plateau ne soit ce qu'il est devenu! Mais, avec des souliers vernis et un char, on devenait le « king » du coin! Temps passés, avec les cégeps et la démocratisation des études universitaires, croyions-nous! Sauf qu'on y revient : l'emploi recule malgré les promesses et on coupe dans le filet social qu'on s'était donné pour sortir de cette misère.


Cette pièce m'a semblé d'actualité comme si on revenait à cette époque en courant : la langue française, on dit la défendre, mais elle se dialectalise et s'anglicise dans la bouche des jeunes et des moins jeunes. Quant à l'éducation, « qu'ossa donne » pour paraphraser Yvon Deschamps? Si ça ne rapporte pas tout de suite, vaut mieux aller travailler à la « shop » avec le père pour le fils ou être serveuse pour la fille à moins de se trouver un bon parti! D'ailleurs, s'il y a un endroit où nos gouvernements successifs coupent depuis quelques années, c'est bien en éducation! Cela a commencé par l'éducation supérieure et on en est rendu aux garderies. Seule différence avec ce temps, c'est la place des femmes qui a changé.


Individuellement, on en voudrait toujours plus et on se demande encore pourquoi l'autre a cette chance que l'on n'a pas eue! Parlant chance, cette pièce se passe dans une soirée de collage de timbres primes que l'une d'elles a gagnée, ce qui suscite la convoitise des autres. Aujourd'hui, il n'y a plus de concours de timbres primes, mais les loteries ont pris la place! Et la convoitise est toujours là.


Bref, c'est une pièce sur l'humain et c'est ce qui explique que tant d'années après sa création elle est encore si juste! C'est ce qu'on appelle atteindre l'universalité.


Données techniques


Titre : Belles-soeurs

Durée : 1 h 44

Année de production : 2015

Date de diffusion : 4 janvier 2015

Production : Zone 3

Pays : Canada

Réalisateur(s) : Jocelyn Barnabé, René Richard Cyr

Comédien(s) : Marie-Thérèse Fortin, Guylaine Tremblay


http://ici.tou.tv/les-belles-soeurs-spectacle-musical?r



Bagdad Café (Cinémathèque 2015-01-10)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 17 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Réalisation : Percy Adlon [RFA, 1987, 91 min, 35 mm, VOSTF] avec Mariane Sägerbrecht, Darron Flagg, C.C.H. Pouder


Une Bavaroise abandonne son mari et se retrouve dans un motel crasseux, en plein désert, près de Las Vegas. Elle y rencontre Brenda, une Noire qui dirige l'établissement, et son entourage: sa fille, son fils, son mari fainéant, un serveur indien ainsi que deux pensionnaires. De l'amitié entre les deux femmes nait une énergie qui donne un nouveau souffle aux affaires du motel.


« Il y a trois ans, Eleonore (coscénariste) et moi sommes allés en voiture de New York à Los Angeles. Bastow, une ville avec 47 stations-service, était notre dernière étape. En plein jour, nous avons vu un phénomène dans le ciel: deux faisceaux lumineux inclinés l'un vers l'autre. C'était un spectacle dément, hallucinant, par une chaleur de purgatoire de quelque 50 degrés à l’ombre. Par la suite, nous avons appris que ce phénomène avait été provoqué par un projet de recherche sur l'énergie solaire, le Solar One. Le souvenir de cette vision ne nous lâcha plus. Il a fallu que nous y retournions. Ça a donné une histoire. C'était le destin. Les objets cherchent leur auteur… » (Percy Adlon, 1987)


www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=4G2MEszpox0


Commentaires de Michel Handfield (2015-01-16)


Des personnages : ce sont tous des caractères ! Je parlerais ici d'un film psychosocial, voire d'une expérience : une femme en voyage quitte son mari en plein désert, sur la route 66 vers Las Vegas, et s'installe dans un Motel-Gas-Bar, point d'arrêt sur cette route mythique : le Bagdad Café !


Elle détonne dans le paysage, surtout qu'elle est des vieux pays (Allemagne) et n'a pour seul bagage… que la valise de son mari, car elle a pris la mauvaise malle dans l'auto. De quoi soulever des questions et éveiller des soupçons ! Puis, avec les jours, elle s'approchera tranquillement des résidents de ce motel au point de s'intégrer et d'en changer la dynamique, car tout nouveau joueur dans un groupe ne peut qu'amener des changements ou être exclu! Ça donne un film intéressant.


Hyperlien :


Solar One : http://en.wikipedia.org/wiki/Solar_power


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