Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 18 1, du 2016-01-12 au 2016-02-09.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


- Un nouvel Azur pour le métro de Montréal

- Rona


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Mes commentaires Facebook du 13 janvier au 8 février 2016 en version corrigée et augmentée


- Le Canada mettra fin aux frappes aériennes

- Cardinal dans l'arbre de mon voisin arrière.

- Sur la nouvelle orthographe !

- La différence féminine !

- Diversion !

- Réfléchir !

- Montréal gothique

- Prostitution et capitalisme 101

- Deux organismes que je respecte parlent d'une seule voix !

- Sur le projet de registre des armes à feu du Québec

- Quand même les gens d'affaires le disent.…

- Éducation !

- Moins d'intoxication... auto-immune  ! :)

- Par un soir de semaine

- U.S.A. : Politique !

- Facebook (2016-01-21)

- Rien à ajouter

- Ah, nos p’tites bêtes !

- Facebook (2016-01-17)

- Facebook (2016-01-13)


Mes posts Facebook du 3 au 12 janvier 2016 (versions corrigées et augmentées)


- Aveuglement volontaire ! (2016-01-12)

- Karl ! (2016-01-11)

- Autopartage, autonome et flexible ! (2016-01-11)

- À lire. (2016-01-09)

- La droite anti intellectuelle ! (2016-01-08)

- Pour moi, une bibliothèque c'est de plus en plus ceci : (2016 01 06)

- Narcissisme? (2016-01-08)

- Qui dit environnement, dit aussi urbanisme ! (2016-01-06)

- Une question de degré ! (2016-01-06)

- Des gens qui se font tout seuls, ça n'existe pas. (2016-01-09)

- Il y a économie et économie ! (2016-01-04)

- Il n'y a pas juste moi qui le dis ! (2016-01-04)

- Appropriation culturelle ou partage? (2016-01-03)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Nouveaux livres reçus


- Julian Mischi, 2016, Le Bourg et l’Atelier. Sociologie du combat syndical


Commentaires livresques: sous la jaquette!


- MUSTANG (film) : musulmans au quotidien (livre)

- Le fils de Saül et les fils de la terreur ! Sur le film SON OF SAÜL et le livre Histoire du terrorisme

DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


- Lien(s) à l'agora de la danse

- Pompeii, du 6 février au 5 septembre 2016 au Musée des beaux-arts

- MUSTANG (film) : musulmans au quotidien (livre)

- Symphonie 5.1

- 45 Years, La fissure du temps

- PELLÉAS ET MÉLISANDE

- FLORENCE AND THE UFFIZI GALLERY IN 3D

- Le fils de Saül et les fils de la terreur ! Sur le film SON OF SAÜL et le livre Histoire du terrorisme



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index


Nos éditos !


Un nouvel Azur pour le métro de Montréal (Facebook, 2016-02-07)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 1, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Version corrigée, 2016-02-09)


Entrée d'Azur au métro Jean-Talon. Heureux de le voir enfin arriver à Montréal. Déçu de voir comment on investit peu en transport en commun. On a un leadeur mondial dans le domaine et on n'est pas une vitrine. Dans nombre de films étrangers, on voit des trains, trams et métros de Bombardier, mais ici on critique si on les aide alors qu'on serait presque prêt à acheter une chaine de magasins (Rona) pour ne pas qu'elle passe aux mains d'une entreprise états-unienne !


Pendant ce temps, les avionneurs des USA (États-Unis), s'ils ne sont pas directement subventionnés, le sont indirectement par les contrats militaires qu'ils obtiennent. Bombardier, qui est davantage dans les moyens de transport civil, n'a pas accès à ce type de soutien. Ça aussi il faut le dire.


Mon vidéo You Tube :

https://www.youtube.com/watch?v=s_zVfYNWzxo&feature=youtu.be



L'intérieur.…




Retour par la ligne bleue... avec nos anciens trains. Espérons qu'Azur sera aussi fiable. (On remplace des rames de métro qui ont 50 ans !)










Rona (Facebook, 2016-02-04)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 1, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield (Version corrigée 2016-02-09)


Lu sur le Facebook du PQ :


« Vente d'un fleuron québécois


« Le premier ministre doit expliquer pourquoi son gouvernement a laissé tomber les employés et les fournisseurs de Rona. » Pierre Karl Péladeau. (1)


A lire les commentaires sur Facebook, c'était presque à se demander si on n'aurait pas voulu la nationalisation de Rona pour éviter la vente à Lowe’s. Vraiment trop, ce qui m'a conduit à répondre avec une bonne dose d'ironie...


Et, on commence demain à montrer notre encouragement aux fleurons québécois ! On laisse tous les véhicules non produits au Québec de côté et on voyage en métro, trains et autobus fait au Québec. Plus besoin d'un nouveau pont Champlain si on voyage juste en produit québécois. On va aussi pouvoir rouvrir nos fabriques de chaussures, raquettes et vélos. Ça va nous remettre en forme et nous permettre de diminuer nos couts de santé, car plus de boissons, cigarettes ou de drogue non certifiée Québec. J'ai hâte de voir combien de temps ça va tenir.


La réalité, c'est que j'ai acheté des carreaux de vinyle faits à Montréal par une multinationale étrangère chez l'État-unièmes Home Depot il y a quelques années alors que la Québécoise Rona tînt un produit comparable fait au Mexique par une entreprise québécoise ! Alors, qui doit revenir sur terre? Moi, ou ceux qui pensent qu'on peut s'isoler ainsi des autres? C'était le sens de ma boutade.


Le chef du PQ n'a-t-il pas dirigé des filiales étrangères de Quebecor dans sa carrière? Ça s'appelle la mondialisation. Ou on l'accepte et on vit dans le monde avec ce que ça nous apporte ou on la refuse et on essaie de vivre qu'avec ce qui est de fabrication locale. Si on va à mi-terme, on peut toujours vivre avec les seuls produits faits sur le continent américain. Voilà.


Mais, on ne peut pas à la fois aller chez Wall-Mart, avoir un iPhone ou un Andoid fait en Asie et être contre notre américanisation, voire la mondialisation ! Désolé, mais on vit en Amérique et dans le monde. On n'est pas états-uniens, mais on est américain comme un Français ou un Italien sont européens ! Et Rona reste ainsi américaine. Mieux, PKP proposerait un référendum pour que le Québec devienne un État des États-Unis avec le passage de nos économies au pair (1$ pour 1$) et la primauté du français dans ce nouvel État du Québec et je suis sûr qu'il gagnerait son référendum.


Je vous ferais remarquer que la défense du lien économique nord/sud et non est/ouest, justifiant la souveraineté, vient d'un économiste du nom de Jacques Parizeau. Et il a soutenu l'idée du libre échange de Brian Mulroney. Il faut lire sur cette belle aventure : Jacques B. Gélinas, 2003, Le virage à droite des élites politiques québécoises, Montréal : écosociété ISBN 2-921561-94-8, 247 pages.


Le problème au Québec c'est qu'on manque de mémoire et que la main gauche ne se souvient pas toujours de ce que la main droite a signé. Il y a quelque temps on disait que l'on donnait trop pour sauver Bombardier et là il faudrait mettre 3 ou 4 fois plus pour sauver un commerçant. Mais, s'il a des problèmes, c'est peut-être parce que les citoyens achètent ailleurs ou par internet pour sauver quelques sous ou des taxes qui ne leur sont pas chargées sur la grande toile !


Le libre échange, Jacques Parizeau l'a toujours défendu. Quand Parizeau disait qu'il fallait sortir du Canada parce que la relation Nord-Sud nous était plus profitable qu'est-ouest, ça voulait dire qu'on était davantage lié économiquement aux États-Unis qu'au Canada. Dans ce contexte, je ne comprends pas l'attitude du PQ. En fait, Couillard reprend ici les thèses à Parizeau, car si on voulait combattre l'américanisation il aurait fallu lier RONA à Home hardware (https://fr.wikipedia.org/wiki/Home_Hardware), une grande chaine de quincaillerie canadienne gérée comme une coopérative et qui a tenu tête à Home Depot. Qui en a parlé au Québec? PQ, PLQ ou CAQ? Personne! Moi, je viens de vous en parler  ! Si les petits Rona de quartier quittent et s'entendent avec Home hardware pour entrer dans un mode de propriétaire coopératif, ne serait-ce pas gagnant aussi?


À nous de soutenir nos entreprises en les encourageant ou à elles de se protéger des prises hostiles, quoique ce n'est pas le cas ici, en prenant un modèle plus coopératif, avec des actions offertes aux employés, dans un régime de pension par exemple, car cela rend ces achats d'entreprises beaucoup plus difficiles sans être du protectionnisme. Mais, on n'est pas rendu là au Québec. Ni au Canada d'ailleurs. Il faut croire qu'on se ressemble davantage qu'on ne le croit.


De l'autre côté, lorsqu'une entreprise québécoise voudra s'étendre à l'extérieur du Québec, on l'empêchera aussi? Ou on applaudira? On ne peut être pour l'ouverture des marchés quand ça fait notre affaire et contre l'autre fois. Ce problème devrait être résolu depuis longtemps dans nos têtes.


En fait, moi, je ne suis ni pour ni contre cette transaction. Rona avait eu des difficultés il y a quelques années alors une faillite ou une fermeture auraient été bien pires. Mais, ça veut dire quoi « laisser tomber les employés » M. Péladeau? Aurait-il fallu acheter Rona pour les revendre à des amis par la suite? C'est à ceux qui croient ça que je réponds, parfois les mêmes qui disent qu'il ne faut pas soutenir Bombardier. Ceux qui parlent de nationalisme, mais boudent parfois les autos faites en Amérique et préfèrent les voitures européennes et japonaises. Bref, il faut SAVOIR que le libre-marché, le PQ en était le défenseur et le promoteur avant. Et là, on est surpris de découvrir qu'on est dans un marché nord-américain. Bien, oui, ça s'appelle l'ALENA et il date de 1994 ! (2) Et c'est une extension du premier accord entre le Canada et les États-Unis de 1988. (3) Rien de nouveau. Vu ainsi Rona demeure une entreprise américaine, au sens large et inclusif d'Amérique !


Avec les informations qui sont sorties depuis (4), on peut aussi se dire que la direction visait la vente de toute façon. Si le Québec avait acheté, aurait-il acheté une entreprise en santé ou maquillée? Voilà la véritable question que l'on doit se poser.


Notes


1. www.facebook.com/lepartiquebecois/photos/a.376992839619.161362.8843534619/10153563737779620/?type=3


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-échange_nord-américain


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-échange_canado-américain


4. JEAN-PHILIPPE DÉCARIE, PLUS PAYANT DE VENDRE QUE DE BÂTIR, in LA PRESSE+, Édition du 6 février 2016, section AFFAIRES, écran 3 : http://plus.lapresse.ca/screens/025129c8-f4ef-48c5-bd92-878bb3181b12%7C_0.html


Autre lien :


ALAIN DUBUC, AU-DELÀ DE ROLLAND ET DE NAPOLÉON, in LA PRESSE+, Édition du 6 février 2016, section DÉBATS, écran 7 : http://plus.lapresse.ca/screens/90f18d98-bd9b-4889-b7fd-179c2f289955%7C_0.html


Index



Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



Mes commentaires Facebook du 13 janvier au 8 février 2016 en version corrigée et augmentée


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2016-02-08)


- Le Canada mettra fin aux frappes aériennes

- Cardinal dans l'arbre de mon voisin arrière.

- Sur la nouvelle orthographe !

- La différence féminine !

- Diversion !

- Réfléchir !

- Montréal gothique

- Prostitution et capitalisme 101

- Deux organismes que je respecte parlent d'une seule voix !

- Sur le projet de registre des armes à feu du Québec

- Quand même les gens d'affaires le disent.…

- Éducation !

- Moins d'intoxication... auto-immune  ! :)

- Par un soir de semaine

- U.S.A. : Politique !

- Facebook (2016-01-21)

- Rien à ajouter

- Ah, nos p’tites bêtes !

- Facebook (2016-01-17)

- Facebook (2016-01-13)


Le Canada mettra fin aux frappes aériennes (1) (Facebook, 2016-02-08)


Une forme de retour à la politique internationale qui fut instaurée sous Pearson (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lester_Bowles_Pearson) et pour laquelle le Canada fut longtemps admiré   ! ?


Note


1. JOËL-DENIS BELLAVANCE, EI: le Canada mettra fin aux frappes aériennes, in La Presse, 8 février 2016 : www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201602/08/01-4948346-ei-le-canada-mettra-fin-aux-frappes-aeriennes.php



Cardinal dans l'arbre de mon voisin arrière. (Facebook, 2016-02-07)


J'ai une mangeoire dans ma cour. En plein cœur de Montréal, près de la rue Jean-Talon.






Sur la nouvelle orthographe ! (Facebook, 2016-02-06)


Pour ceux qui s'énervent à nouveau sur la nouvelle orthographe, qui n'est plus nouvelle, j'ai mis l'avis qu'on utilisait la nouvelle orthographe la première fois dans le Vol. 12 no. 4, du 15 aout 2010 au 5 octobre 2010 de Societas Criticus. (http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1998395). Alors, si vous n'avez pas remarqué les changements du français quand vous me lisez, c'est qu'ils sont logiques. À moins que vous en ayez pris quelques-uns pour des fautes !


Référence


France culture, 05.02.2016, Orthographe : mais pourquoi cette polémique?

www.franceculture.fr/societe/orthographe-mais-pourquoi-cette-polemique#



La différence féminine ! (Facebook, 2016-02-05)


On lit La louve, les brebis et les clients de Katia Gagnon (1) et on lit sur la présidente du Syndicat des cols bleus de Montréal (2) et après on va essayer de nous faire croire que s'il y a plus de femmes dans les postes de direction ça va être géré plus humainement !


Désolé, la gestion attire une forme de caractère et s'il y a encore davantage d'hommes dans certains postes, c'est juste parce que les femmes sont peut-être plus humaines en général que les hommes. Mais, avec la montée des femmes dans les écoles de gestion et de génie, le ratio va changer dans les directions aussi. Ce n'est qu'une question de temps. Cependant, la gestion ne changera pas tant que ça, car c'est d'abord une question de techniques et de calcul de productivité et de profitabilité. Chercher le meilleur rendement n'a pas de sexe même si la façon de le dire peut être plus douce chez les femmes. C'est aussi simple que ça.


D'ailleurs, il n'y a pas grands hommes diplômés uniquement en sciences humaines ou en philosophie sur les CA d'entreprises non plus. Une question d'approche plus que de genre.


Notes


1. KATIA GAGNON, LA LOUVE, LES BREBIS ET LES CLIENTS, in LA PRESSE+, Édition du 5 février 2016, section ACTUALITÉS, écran 2 : http://plus.lapresse.ca/screens/b0cce1a7-ad45-4beb-820a-cebbbec23982%7CADQRnkr0Hl85.html


2. CHRISTOPHER NARDI, La présidente des cols bleus traite une juge de « crisse de folle », in Journal de Montréal, Jeudi, 4 février 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/02/04/la-juge-est-une-crisse-de-folle


Il faut aussi lire RICHARD MARTINEAU, Les femmes gèrent de façon différente?, www.journaldemontreal.com/2016/02/04/les-femmes-gerent-de-facon-differente




Diversion ! (Facebook, 2016-01-30)


Quand quelque chose sort sur l'empire Quebecor ou sur Pierre Karl Péladeau, un réflexe fort sur Facebook est d'opposer la famille Desmarais comme contrôlant le PLQ. Sauf, qu'aucun des Desmarais n'est chef du PLQ. Alors, mon mot sur Facebook à ce sujet :


Et, contrairement à Péladeau, Desmarais n'est pas chef du PLQ. S'il le contrôle par en arrière comme certains le prétendent, c'est que ce parti se laisse contrôler. Aux membres du PLQ d'agir s'ils en ont le courage. À eux aussi de décider s'ils veulent demeurer une coalition fédéraliste plutôt à droite ou redevenir un vrai parti libéral de centre, même de centre gauche ! Contrairement à l’Ontario, qui ont un parti conservateur, un parti libéral et des néodémocrates, on a des coalitions ici : souverainiste (PQ), fédéraliste (PLQ) et attentiste nationaliste (ADQ), les trois étant plus ou moins au centre droit, voire à droite.



Réfléchir ! (Facebook, 2016-01-30)


Réfléchir... Et surtout exiger de changer le système, car les systèmes ne sont pas innés, mais créés avec des buts bien précis, comme le profit, l'entraide, la perpétuation du Pouvoir. Il faut savoir les systèmes que l'ont veut et travailler à les changer pour les avoir s'il le faut.


C'était mon bon mot au sujet de cette nouvelle :


EVAN OSNOS, The Crisis in Flint Goes Deeper Than the Water, in The New Yorker, JANUARY 20, 2016 :

www.newyorker.com/news/news-desk/the-crisis-in-flint-goes-deeper-than-the-water




Montréal gothique (Facebook, 2016-01-30)


UQAM, rue Ste-Catherine près Berri.




Prostitution et capitalisme 101


A - Facebook, 2016-02-03


Le 30 janvier dernier, j'ai mis un mot sur le capitalisme et la prostitution suite à un texte de PATRICK LAGACÉ. Aujourd'hui, un autre mot sur ce triste sujet suite à la lecture de Louis-Samuel Perron, Ados disparues à Laval: deux mères craignent qu'elles se prostituent, in La Presse, publié le 2 février 2016 / Mis à jour le 3 février 2016 (1) :


Deux jeunes filles, de 14 et 16 ans étaient recherchées, car on croyait qu'elles se trouvaient dans un réseau de prostitution. Par chance, elles ont maintenant été retrouvées (en date du 8 février). Mais, cela ne change pas le reste de cette réflexion.


Quelles sont nos valeurs : l'argent ou le savoir? Combien de fois on traite les étudiants en sciences humaines, en sciences sociales ou en philosophie de pelleteurs de nuages par exemple, car ils étudient dans des domaines à faible employabilité et qui payent peu? Comment se sont-ils fait traiter dans le conflit étudiant de 2012? C'est à eux de trouver de quoi de productif et qui rapporte, pas au contribuable de payer pour eux entendions-nous dire les biens pensants en cœur !


Alors, suis-je surpris de lire que :


"Sandra Nolet a trouvé des notes troublantes dans l'iPod de sa fille [de 14 ans] récemment. «C'était écrit "30 minutes pour 120 $ et 60 minutes pour 180 $". Si vous allez sur Google, ça écrit "Escortes Mont-Royal". Ce sont les tarifs pour devenir escorte», dit-elle."


Non, je ne suis pas surpris. Quand elles avaient 10-12 ans, nos commentateurs disaient sans cesse, concernant les carrés rouges, que ce qui compte, ce n'est pas le savoir, mais de trouver de quoi qui paye vite et bien. Alors, quand on parle de prévention, nos valeurs comme société doivent être regardées elles aussi.


« 30 minutes pour 120 $ et 60 minutes pour 180 $ », pas un étudiant ou une étudiante en sciences humaines et sociales ou en philo ne va gagner ça. En plus, il ou elle va s'endetter pour étudier... à moins de travailler comme escorte pendant ses études. C'est triste, mais c'est cela une société dont la valeur centrale est le capitalisme davantage que les valeurs humaines.


Note


1. Louis-Samuel Perron, Ados disparues à Laval : deux mères craignent qu'elles se prostituent, in La Presse, publié le 2 février 2016 / mis à jour le 3 février 2016 : www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/faits-divers/201602/02/01-4946446-ados-disparues-a-laval-deux-meres-craignent-quelles-se-prostituent.php


Lien sur la grève étudiante de 2012 :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Grève_étudiante_québécoise_de_2012


B – Facebook, 2016-01-30


De l'autre côté, si on ose une critique du capitalisme sauvage, du tout au marché, on passe pour des idéalistes irréalistes, voir des communistes aux yeux des conservateurs qui, sur un autre ton, en appellent à la morale et à la religion contre la prostitution et la drogue alors que tout le système sur lequel ils se basent se fonde sur la satisfaction des désirs pour accumuler de l'argent ! L'endettement est même encouragé comme moyen d'accroitre la consommation éphémère; je ne parle pas ici d'investissement à long terme. C'est la société du prêt à consommer et à jeter avec l'obsolescence programmée, que ce soit des chanteurs, chanteuses, gars, filles, escortes de tous sexes et genre ou du iPhone!


C'était mon mot pour partager le texte de PATRICK LAGACÉ, COMMANDER NOÉMIE COMME ON COMMANDE UNE PIZZA, in LA PRESSE+, Édition du 30 janvier 2016, section ACTUALITÉS, écran 3 : http://plus.lapresse.ca/screens/c5de8f9b-11e5-4d26-b3f7-86a7ed04bc70%7C_0.html



Deux organismes que je respecte parlent d'une seule voix ! (Facebook, 2016-01-28)


ÉQUITERRE, GREENPEACE CANADA ET 72 AUTRES SIGNATAIRES, OBJECTIF 2050, MAINTENANT (Pour bâtir un avenir énergétique 100 % propre et renouvelable, nos gouvernements doivent prendre les bonnes décisions), in LA PRESSE+, Édition du 28 janvier 2016, section DÉBATS, écran 7 : http://plus.lapresse.ca/screens/2b3e2c32-313b-4dba-8fdd-4f775ab84288%7C_0.html



Sur le projet de registre des armes à feu du Québec


A. Mitigé ! (Facebook, 2016-01-27)


Au début j'étais pour. Maintenant, je suis mitigé après des discussions parfois assez solides avec des opposants sur Facebook. À ce que j'ai compris, existe déjà un registre des permis de port d'armes et des permis de chasse, donc on peut déjà savoir que ces gens ont des armes. Là, la question qui se pose : le policier devant une maison où il a à intervenir à Montréal a-t-il accès à ces données dans son auto patrouille ou doit-il en faire la demande à un ministère qui est fermé le samedi soir où il a à intervenir? Et, a-t-il accès aux sortes d'armes. Ma suggestion : Pourquoi, comme pour la carte santé et la carte d'assurance maladie, ne pas tout lier cela ensemble : le dossier de permis de conduire ou d'assurance maladie donne un accès minimal aux forces de police aux informations sensibles pour elles (comme un cas de maladie mentale), mais aussi au dossier de port d'armes, permis de chasse actuel ou passé (donc possibilité d'avoir des armes à la maison), et permis de conduire. La même info peut être utile pour un psychiatre par exemple et il y aurait accès. Ce serait un premier pas. Ensuite, si besoin est, on peut bonifier l'information par déclaration volontaire : le chasseur peut faire ajouter ses armes et nos de série à ce registre. Si un vol a lieu en son absence, signalée par un voisin, et qu'un acte est ensuite commis avec son arme, le lien sera facile à faire. Les nouveaux achats d'armes, eux, pourraient être déclarés automatiquement à l'achat ou au passage aux douanes. Si cela fonctionne bien, d'autres provinces pourraient suivre.


Référence :


ARIANE KROL, TIRS CROISÉS, in LA PRESSE+, Édition du 27 janvier 2016, section DÉBATS, écran 2 : http://plus.lapresse.ca/screens/1da167a8-d60f-4540-8ad0-efacdaf2db55%7C_0.html



B. Une information importante de plus !


Cet article de Radio-Canada répond à ma question du 27 janvier dernier : Là, la question qui se pose : le policier devant une maison où il a à intervenir à Montréal a-t-il accès à ces données dans son auto patrouille ou doit-il en faire la demande à un ministère qui est fermé le samedi soir où il a à intervenir?


On explique à la fin de ce reportage que l'information qui existe actuellement n'est pas accessible en tout temps aux policiers :



« L'Association des policiers et policières du Québec estime quant à elle que ces données ne sont pas suffisantes. Son président, Pierre Veilleux, souligne que les informations relatives au permis de possession ne sont pas facilement accessibles. « C'est une information qu'on peut obtenir de manière administrative. La nuit, le soir et les weekends, on n'y a pas accès. Ça peut prendre plusieurs jours avant qu'on obtienne les informations. » » (1)



C'est pour ça que je suggérais que l’information qui existe déjà sur les permis de chasse et d'armes soit dans un registre informatisé qui devrait être associé avec les données du permis de conduire et/ou de la carte santé. Si Google est capable d'avoir des données croisées, on doit être capable aussi au gouvernement. Comme ça, le policier qui a à intervenir serait au courant qu'il peut s'agir d'une personne qui possède possiblement des armes si elle a un permis de chasse par exemple. Un médecin qui aurait devant lui un cas de dépression majeure ou de psychose serait aussi informé de ce fait. Pourrait -il demander le retrait des armes de la maison de façon préventive? Là, ce serait à voir, car il y a la charte des droits et libertés qui entre en cause. Lui manque parfois un troisième terme, les responsabilités (2), qui pourraient aider dans certains cas. Mais, on n'est pas à la veille d'un changement constitutionnel.


Notes


1. Davide Gentile, 3 février 2016, Registre québécois des armes d’épaule : l’opposition s’organise sur fond de divergences politiques, ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2016/02/03/005-registre-armes-epaule-feu-opposition-quebec-chasseurs-proprietaires-couillard-plq-caq-pq-qs-divergences.shtml


2. J'ai souvent écrit pour qu'on ait une « Charte des droits, libertés et responsabilités » d'ailleurs.



Quand même les gens d'affaires le disent.… (Facebook, 2016-01-26)


Au sujet de BRUNO BISSON, Québec sommé de « transformer de fond en comble » les transports, in La Presse :

www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201601/25/01-4943775-quebec-somme-de-transformer-de-fond-en-comble-les-transports.php



Éducation ! Publié le 26 janvier 2016



1) Impact du désinvestissement en éducation. (Facebook, 2016-01-26)


Concernant l'article de Daphnée Dion-Viens, Record du nombre d’élèves en difficulté dans les classes régulières, in Le journal de Montréal, Lundi, 25 janvier 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/01/25/les-profs-ont-la-vie-difficile


Mes ajouts par la suite, en réponse à certains commentaires :


- Faut avouer que le réseau scolaire a eu des coupes, mais n'a peut-être pas aussi suivi le changement technologique. On coupe les bibliothèques, mais y utilise-t-on le livre électronique? Si les jeunes ont iPod, cellulaire, tablette, l'école devrait exiger que les parents y installent le Larousse (moins cher qu'un jeu) pour montrer qu'une tablette n'est pas que ludique!


- Une personne a aussi fait le lien avec l'autre article sur l'école à 4 ans, comme déresponsabilisant les parents et une tutelle de l'État. J'ai donc répondu que…



Rien ne les empêche (les parents) de prendre leur place, mais l'école doit assurer un minimum pour tous. Aux parents de donner le plus. Faudrait-il faire l'école aux parents aussi? Peut-être ! Pourquoi ne pas utiliser davantage les écoles avec de l'éducation aux adultes et des programmes d'éducation populaire? L'éducation populaire est d'ailleurs une chose fort intéressante, mais trop peu utilisée. J'ai déjà suivi 3 ou 4 formations en éducation populaire qui m'ont été utiles même si j'étais diplômé d'université.


- L'État c'est nous, donc on s'en redonne à nous s'il nous donne des services plutôt que de subventionner des entreprises de façon quasi automatique comme si ça leur était dû, surtout lorsqu'elles sont profitables et ne font pas nécessairement de Recherche et Développement.



2) (Facebook, 2016-01-26) Je tape assez souvent sur ce clou : éducation, éducation, éducation ! Je suis donc d'accord avec cet article :



LOUISE LEDUC, ÉTUDE DE HEC MONTRÉAL : À L’ÉCOLE DE 4 À 18 ANS, OBLIGATOIREMENT, in LA PRESSE+ Édition du 25 janvier 2016, section ACTUALITÉS, écran 2 : http://plus.lapresse.ca/screens/4999f4ee-4a82-4b53-8d6d-d0ab5cc6b6bf%7C9tANaqPVPjKi.html



3) Le journal papier doit renoncer au quotidien pour survivre (Facebook, 2016-01-29)



Est-ce qu'on tient compte de ces changements en éducation? La bibliothèque scolaire et l'enseignement devancent-ils le mouvement ou sont-ils à la remorque du changement? Où en est le livre et le journal électronique dans les écoles par exemple? Questions importantes quand on forme les citoyens de demain?



C'était mon commentaire suite à la lecture de THOMAS URBAIN/Agence France-Presse (NEW YORK), É.-U.: le journal papier doit renoncer au quotidien pour survivre, in La presse affaires, le 29 janvier 2016 : http://affaires.lapresse.ca/economie/medias-et-telecoms/201601/29/01-4945092-e-u-le-journal-papier-doit-renoncer-au-quotidien-pour-survivre.php




Moins d'intoxication... auto-immune  ! :) (Facebook, 2016-01-25)


À lire :


UBER, L’ALLIÉ DES TAXIS de PIERRE-OLIVIER PINEAU, PROFESSEUR À HEC MONTRÉAL ET TITULAIRE DE LA CHAIRE DE GESTION DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE, in LA PRESSE+, 25 janvier 2016, section DÉBATS, écran 4 :

http://plus.lapresse.ca/screens/c75672f9-2731-4b3f-ac9e-91962aca42d8%7C_0.html



Par un soir de semaine (Facebook, 2016-01-24)


L' UQAM à la pleine lune… en sortant de la cinémathèque !



















À la cinémathèque :


Ancien logo de Radio-Canada... dans une fenêtre de la Cinémathèque (www.cinematheque.qc.ca), symbolique de la télé comme vitrine de la société.








U.S.A. : Politique !


Bernie Sanders (Facebook, 2016-01-24)


Au sujet de « Bernie Sanders, la gauche assumée du Parti démocrate » entendu à Désautels le dimanche, émission du 24 janvier 2016, Première chaine d'Ici Radio-Canada : http://ici.radio-canada.ca/emissions/desautels_le_dimanche/2015-2016/


Mon commentaire :


Intéressant et il peut doubler Hillary Clinton sur sa gauche. Et s'il pouvait faire mordre la poussière à Donald Trump, ça ouvrirait une nouvelle ère aux États-Unis.



Bloomberg (Facebook, 2016-01-23)


Lu : Associated Press/NEW YORK, Michael Bloomberg envisage de se lancer dans la course à la Maison-Blanche, in La Presse, 23 janvier 2016 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201601/23/01-4943044-michael-bloomberg-envisage-de-se-lancer-dans-la-course-a-la-maison-blanche.php


Mon commentaire :


Grosse nouvelle en apparence, mais davantage un coup de sonde pour l'instant.



Facebook (2016-01-21)


Lu : AGENCE QMI, 21 janvier 2016, Google : des revenus de 31 milliards $ US grâce à Android : www.journaldemontreal.com/2016/01/21/google-des-revenus-de-31-milliards--us-grace-a-android


Mon mot :


Oui, mais Google travaille beaucoup avec du logiciel libre. Mais, nos gouvernements ne vont pas vraiment de ce côté, car ils disent qu'ils sont trop gros pour ça. C'est comme si le libre n'était que pour les petits ! 22 milliards de profit juste avec Android qui est gratuit. C'est petit ça !!! Combien de profits font nos gouvernements et nos entreprises publiques en passant?



Rien à ajouter (Facebook, 2016-01-18)


LU :


John Hall, Experts say gender, education and healthcare inequality is just as worrying as disparities in wealth, in The Independent, Monday 18 January 2016


Comes in response to news that 62 people are richer that half the world's population combined


Voir www.independent.co.uk/news/world/politics/experts-say-gender-education-and-healthcare-inequality-is-just-as-worrying-as-disparities-in-wealth-a6819526.html



Ah, nos p’tites bêtes ! (Facebook)














Facebook (2016-01-17)



Intéressant ! Au sujet de :




Catherine Rollot - Le Monde, Le «coffice», ou mon bureau au bistrot : Entre le café et le lieu de travail, le concept fleurit dans le monde, in Le Devoir, 16 janvier 2016

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/460079/le-coffice-ou-mon-bureau-au-bistrot




Facebook (2016-01-16)


Ce matin en marchant au parc Jarry!









Facebook (2016-01-13)


Lu : Crime organisé: des rapports d'enquête gardés secrets jusqu'en... 2092


Le Soleil, 12 janvier 2016

JEAN-MARC SALVET

www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201601/12/01-4939224-crime-organise-des-rapports-denquete-gardes-secrets-jusquen-2092.php?_branch_match_id=220997837767377256


Mon bon mot : Le gouvernement a-t-il de quoi à cacher?



Mes posts Facebook du 3 au 12 janvier 2016 (versions corrigées et augmentées)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 1, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2016-01-12)



Aveuglement volontaire ! (2016-01-12)


« Comme Le Devoir l’a rapporté hier, Hydro-Québec verse des millions de dollars par année à TransCanada Énergie pour une centrale au gaz naturel qui est fermée depuis 2007. » (1)


Mon commentaire :


Mais, quels gestionnaires conseillent de signer de tels contrats? Il n'y en a pas qui sont capables de dire non? Moi, j'ai étudié en socio. Je n'ai jamais été capable de trouver un emploi à la ville ou au gouvernement. Les rares entrevues que j'ai eues, je sentais que ce n'était pas pour moi, car quand on me parlait d'entrer dans des objectifs serrés dans le temps, je répondais toujours, comme un chercheur devrait le faire selon moi :


« J'ai l'habitude d'entrer dans mes temps, mais si à l'occasion ça prend 2 jours de plus pour avoir toutes les réponses et ne pas avoir de bogues, vaut mieux prendre 2 jours de plus et ne pas se réveiller avec un bogue après. Quand on fait de la recherche, c'est comme de la rénovation, on ne sait pas d'avance ce qu'on va trouver. »


Je sentais que ce n'était pas la bonne réponse, mais elle était honnête. Je n'avais pas de surprise à ne pas être retenu et je me disais que bon, je n'ai pas la compétence et la bonne formation. Mais, quand j'ai vu les réponses des fonctionnaires de la ville qui sont passés à la Commission Charbonneau et que je lis cela sur Hydro-Québec et le gouvernement, je comprends pourquoi je n'ai pas la bonne formation : il ne faut pas trouver les bogues, car c'est probablement ce qui permet d'aider les amis.


Bref, je n'étais pas fait pour la fonction publique, car en socio on est formé à voir les choses dans une plus large perspective et non à limiter notre champ de vision. Des empêcheurs de tourner en rond qu'on n'engage certainement pas. Après, on est surpris que personne n'ait rien vu. Aveuglement volontaire ou problème structurel. Je veux dire que tout le monde ayant un background semblable (génie, administration, gestion, MBA) celui qui pose la question qui dérange quand tous les autres ont l'air d'accord aura l'air fou si elle n'est pas fondée. Donc, vaut mieux laisser passer. Des gens avec un autre background, eux, pourraient poser ces questions.


On vante les vertus de la diversité culturelle, mais la diversité des formations a aussi des vertus. On les oublie celles-là.


Note


1. Richard Martineau, Des milliards dans le vide, in Le Journal de Montréal, Mardi, 12 janvier 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/01/12/des-milliards-dans-le-vide


Le texte du Devoir en question est celui d'Alexandre Shields, 2 milliards pour une centrale fermée, 11 janvier 2016 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/459848/deux-milliards-de-dollars-pour-une-centrale-fermee



Karl ! (2016-01-11)


Le jeu, opium du peuple... et moyen de contrôle des masses. Karl ne l'avait pas vue venir, celle-là , dans son système surtout !


Au sujet de l'article d'Oscar Barda, Game designer, Tremblez, le Parti communiste chinois a compris les jeux vidéo, in L'Obs avec Rue 89, 11/01/20 : http://rue89.nouvelobs.com/blog/extension-du-domaine-du-jeu/2016/01/11/tremblez-le-parti-communiste-chinois-compris-les-jeux-video-235168



Autopartage, autonome et flexible ! (2016-01-11)


Marier autopartage et voiture autonome, serait-ce la solution de l'avenir? La voiture va conduire les enfants à la garderie, le parent au travail et va ensuite chercher une personne âgée pour l'amener à son rendez-vous médical. Après, elle conduit et ramène un monsieur de la bibliothèque, puis elle retourne se stationner pour ensuite reprendre maman et papa à leur travail, les enfants à la garderie…


Ce pourrait aussi être des voitures différentes qui font le retour, ce qui donne encore plus de flexibilité !



C'est mon commentaire à la suite de la lecture de PIERRE-ANDRÉ NORMANDIN, LES VILLES DOIVENT SE PRÉPARER À L’ARRIVÉE DES VOITURES AUTONOMES, in LA PRESSE+, Édition du 11 janvier 2016, section AFFAIRES, écran 5 :

http://plus.lapresse.ca/screens/f667fe25-d6a9-4767-95c9-de0283a95169%7C_0.html




À lire. (2016-01-09)



Danielle Teller, Physician and researcher, There’s a good reason Americans are horrible at science, in Quartz, January 09, 2016 : http://qz.com/588126/theres-a-good-reason-americans-are-horrible-at-science/



La droite anti intellectuelle ! (2016-01-08)




Tout à fait d'accord avec ce texte. La droite anti intellectuelle n'aime pas le savoir ! Une citation qui dit tout :



« In the past, if someone knew nothing and talked nonsense, no one paid any attention to him. No more. Now such people are courted and flattered by conservative politicians and ideologues as “Real Americans” defending their country against big government and educated liberal elites. The press interviews them and reports their opinions seriously without pointing out the imbecility of what they believe. The hucksters, who manipulate them for the powerful financial interests, know that they can be made to believe anything, because, to the ignorant and the bigoted, lies always sound better than truth [.] » (1)


Note


1. Charles Simic, Age of Ignorance, in The New-York Review of Books, March 20, 2012 : www.nybooks.com/daily/2012/03/20/age-of-ignorance/





Pour moi, une bibliothèque c'est de plus en plus ceci : (2016 01 06)



J'ai d'ailleurs une centaine de livres en format PDF et e-pub sur cette clé USB ! Ça m'a tout de même permis de vider des rayons de bibliothèque.

















Narcissisme? (2016-01-08)


Et il y en a qui croient encore que Dieu a fait l'homme à son image ! Si Dieu existe, il est différent. Mais, l'Homme se le représente à son image !



C'était au sujet de la nouvelle suivante :



Agence France-Presse/WASHINGTON, Les allergies sont un héritage génétique de l'homme de Néandertal, in La Presse, 07 janvier 2016: www.lapresse.ca/sciences/decouvertes/201601/07/01-4937602-les-allergies-sont-un-heritage-genetique-de-lhomme-de-neandertal.php



Aussi dans Le Devoir :


www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/459639/les-allergies-proviendraient-de-genes-herites-de-l-homme-de-neandertal



Qui dit environnement, dit aussi urbanisme ! (2016-01-06)


Me semble que ça rejoint certains de mes commentaires, car s'intéresser à l'environnement c'est aussi s'intéresser à l'urbanisme et être critique du mal développement!


J'ai mis ce mot pour attirer l'attention sur la libre opinion de Serge Gauthier - Président de la Société d’histoire de Charlevoix, La Malbaie, ville martyre, in Le Devoir, 6 janvier 2016 :

www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/459381/la-malbaie-ville-martyre




Une question de degré ! (2016-01-06)


Va-t-on me reprocher encore de partager de l'information sur l'environnement et croire que je voudrais remplacer l'auto en toutes circonstances par le vélo ou une paire d’espadrilles (marche) quand la seule chose que je fais c'est de partager une information scientifique (d'ailleurs je suis membre de l'Association des communicateurs scientifiques) et de dire qu'avant de prendre l'automobile pour 4 coins de rue, la démarrer à distance pour qu'elle soit bien fraiche en été ou bien chaude en hiver, il faut peut-être penser des moyens plus « environmentally-friendly » ! Et, des fois, je trouve cette mauvaise foi tellement grosse que je pousse l'ironie au maximum de l'absurde, comme de dire qu'on devrait faire passer le fleuve dans des tuyaux et faire des centre d'achats dessus ou étendre la rive sud jusqu'à Percé pour avoir tous de grands terrains avec garage triple (ce qui a un cout social et environnemental) et on me prend premier degré ! Wow !


Cette information, cette fois-ci, était… « Selon une étude, l’abandon de la bicyclette dans plusieurs pays en développement menace l’environnement. » (Isabelle Paré, Le vélo en perte de vitesse dans le monde, in Le Devoir, 6 janvier 2016 :

www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/459398/le-velo-en-perte-de-vitesse-dans-le-monde



Des gens qui se font tout seuls, ça n'existe pas. (2016-01-09)



Citoyens souverains, utilisant les infrastructures payées par la collectivité, mais ne voulant pas faire leur part. Des gens qui se font tout seuls, ça n'existe pas. L'Homme s'est toujours regroupé en petits groupes, collectivités et sociétés.


Commentaire suite à la lecture de VINCENT LAROUCHE, « CITOYENS SOUVERAINS » DES EXTRÉMISTES ANTIGOUVERNEMENTAUX DANS LE VISEUR DE LA SQ, in LA PRESSE +, 6 janvier 2016, section ACTUALITÉS, écran 3 :

http://plus.lapresse.ca/screens/b41d17b3-ddc9-4356-9056-413588c30f06%7C_0.html



Il y a économie et économie ! (2016-01-04)


Intéressante que la distinction entre l'économie collaborative - on collabore avec qui ou quoi? - et l'économie sociale et solidaire.


Robin Prudent, Journaliste, LE GRAND ENTRETIEN (avec Hugues Sibille, président du Labo de l’économie sociale et solidaire), « L’économie collaborative accroit les inégalités patrimoniales », in L'Obs avec Rue 89, 03/01/2016 :

http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/03/leconomie-collaborative-accroit-les-inegalites-patrimoniales-262256



Il n'y a pas juste moi qui le dis ! (2016-01-04)


Au sujet du texte de Pascal Grenier, Québec - Ingénieur forestier et biologiste, publié tant dans Le Devoir que La Presse + :


- VILLE DE QUÉBEC. En 2016, prioriser la lutte contre l’étalement urbain, in Le Devoir, 4 janvier 2016 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/459220/ville-de-quebec-en-2016-prioriser-la-lutte-contre-l-etalement-urbain


- LE PROBLÈME DE L’ÉTALEMENT URBAIN, L’idéal de la banlieue, malgré ses avantages, est en train de détruire la planète, in La Presse +, section DÉBATS, écran 7/OPINION, 4 janvier 2016 : http://plus.lapresse.ca/screens/43d364fe-4118-415e-b8b8-cc496a6106d9%7C_0.html



Mais, ce sont les suites à la seule publication de ce lien qui sont intéressantes…


Même si ce texte concernait Québec, on l'a associé à Montréal sur ma page Facebook, car je suis de Montréal et j'écris souvent sur ce sujet. Mais, là, ça concernait Québec. C'est donc dire que ce problème concerne toutes les villes.


J'ai aussi eu un commentaire sur le fait qu'il n'y a pas de contre-discours au sujet de l’étalement urbain. Comme s'il y avait besoin d'un contre-discours à ce sujet : l’étalement urbain se poursuit malgré tous les discours et les mises en garde contre celui-ci justement ! Alors, pourquoi un contre-discours? J'ai donc répondu avec une forte dose d'ironie et de cynisme. Et, même là, je fus pris au premier degré. De quoi sourire :



On pourra étendre la Rive-Sud (de Montréal) jusqu'à Percé; remplacer les terres agricoles par des unifamiliales et du gazon; puis importer notre nourriture. À quoi bon l'agriculture et la forêt si on peut tout paver? Tiens, pourquoi pas pas de gros tuyaux pour faire passer le fleuve? Comme ça, plus besoin de ponts et on pourrait faire des centres d'achats entre la Rive-Sud et Montréal !



Puis, par la suite, je suis revenu avec des réponses plus sérieuses :


- Je suis d'accord qu'il faut améliorer Montréal, et de beaucoup, sur le transport en commun aux extrémités est et ouest de l'ile par exemple. Cependant, dès que des scientifiques disent qu'il faut repenser les modes de transport et que je le rapporte, je vois les gens monter au créneau comme si on parlait de leur enlever leurs autos des mains alors que bien souvent il est écrit et dit de réfléchir avant de prendre son auto (comme pour aller chercher une pinte de lait à quelques rues de la maison) et d’investir dans d'autres modes de transport urbain et interurbain; de penser automobiles électriques ou hybrides; et covoiturage quand c'est possible. Ceci diminuerait aussi les bouchons pour ceux qui n'ont pas le choix de prendre leur automobile, car il y en a et il faut le reconnaitre. Mais, c'est comme si on ne pouvait pas penser autrement, ne serait-ce que juste un peu! C'est comme si, quand on voit les mots « réduire l'auto », les gens lisaient « détruire leur auto » ! Fascinant que ce blocage psychologique au changement de comportement concernant l'automobile.


- L'étalement urbain, lui, se fait à partir de la ville vers la campagne qui change de vocation pour s'urbaniser. Après, le citoyen se plaint de l'agriculture qui est encore présente et nuit à sa tranquillité par des bruits et des odeurs. La banlieue devient alors un hybride entre la ville et la campagne qui n'accepte pas les inconvénients des deux, comme le bruit (ville de Saint-Lambert versus la musique au parc Jean-Drapeau) et les odeurs des fermes avoisinantes qui sont toujours en activité, mais elle en voudrait tous les avantages cependant.


Pour ce qui est des départs des régions vers la ville, car on ne leur donne pas les moyens de leur développement, comme l'internet haute vitesse par exemple, on appelle cela l'exode des régions. Puis, existe aussi un étalement urbain dans les régions, car où il y a de beaux emplacements, les citoyens locaux sont achetés par des plus riches pour faire des résidences secondaires de luxe, ce qui accroit les taxes, nécessites des services supplémentaires, et accroit davantage les taxes, ce qui conduit fatalement à l'éviction des locaux qui n'ont plus les moyens d'y vivre.


Dans les phases subséquentes, ont voit apparaitre la construction d'hôtels et de condos de luxe. Parfois, l'économie locale, qui était fonctionnelle jusque là, se voit transformer en une économie touristique. Et, quand la place perd de son charme, n'étant plus qu'un piège à touristes, elle décline, car elle a perdu ses repères et ses valeurs traditionnelles. C'est la dévitalisation.


- Regardez ce qu'il reste des meilleures terres de la région de Montréal. Quand j'étais enfant, mes grands-parents avaient un chalet à Repentigny. On voyait les terres de M Goulet. C'est devenu des rangées de maisons avec pour seul souvenir de ce temps-là, la rue Philippe-Goulet. À l'époque, les années 1960, des semi-remorques allaient chercher les légumes pour les conserveries. Maintenant, nos légumes sont souvent importés ! Mais, il y a de beaux bungalows avec du gazon…


- Ça ne change pas qu'il y ait des problèmes dus à l'étalement urbain et au fait que Montréal est une ile : on parle de congestion, mais on ne peut pas s'étendre davantage ou faire des rues a deux ou trois étages. Alors, s'il faut améliorer le transport en commun en ville, il faut aussi que les banlieusards délaissent en partie l'automobile pour entrer à Montréal et pour faire de courtes distances sur leur territoire. Mais, les banlieues sont-elles prêtes à remplacer l'autoroute du long du fleuve (la 132 qui devient la 15) par un réseau de tramways et de pistes cyclables par exemple? De rendre le Boulevard Taschereau plus convivial au transport actif, en en faisant un boulevard urbain avec des pistes cyclables, diminution des vitesses et du flot automobile et des trottoirs élargis pour les piétons par exemple?



C'est plate, mais il y a des banlieues qui n'ont même pas de trottoirs parce que pour eux un piéton c'est un anachronisme. Il faudrait un Ferrandez (1) du 450 !



Naturellement, cette discussion ne sera jamais close, car à la raison scientifique s'oppose le cœur du consommateur qui va vers le transport individuel, poussé par le markéting et une certaine désinformation, notamment au sujet des risques du pétrole pour le climat (2). Les chiffres d'aujourd'hui le confirment encore : même si « l’achalandage sur les ponts autour de l’île a chuté de 2 % en moyenne entre 2012 et 2014 », l’achalandage du réseau d’autobus et de métro n'a grimpé que d’un mince 1,1 % alors que durant la même période « le nombre de voitures en circulation au Québec a bondi de plus de 7 % ». (3) Puis, dans Le Devoir nous apprenions qu'« Au total, les immatriculations de véhicules à moteur ont connu une croissance de 20 % en une décennie [2004-2015] au Québec, alors que la population n’a augmenté que de 8,8 % sur cette même période de temps. » On compte aussi « 621 000 camions légers de plus » au Québec pour cette même période ! (4)


Le changement sera difficile à atteindre. Si ce n'est pas un objectif en résolution du jour de l'an, mais un vrai objectif à atteindre, ça va grincer des dents ! (5)


Notes


1. Luc Ferrandez, le maire du Plateau Mont-Royal :


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Ferrandez


- http://projetmontreal.org/les-elus/luc-ferrandez/


2. « Plus tôt en 2015, Inside Climate News et le Los Angeles Times ont publié une série de reportages révélant que, dès la fin des années 1970, des chercheurs au sein de la multinationale Exxon avaient tiré la sonnette d’alarme sur un éventuel réchauffement climatique ; l’entreprise avait même été, pendant quelques années, à l’avant-garde des recherches sur le climat. Mais, dix ans plus tard, elle était plutôt à l’avant-garde des mouvements climatosceptiques, qu’elle allait généreusement financer pendant deux décennies. En 1998, l’Institut américain du pétrole avait lancé une campagne pour convaincre le public américain et les politiciens que la science du climat était trop incertaine pour que les États-Unis prennent le risque de signer le protocole de Kyoto, qui venait alors d’être adopté. » (Agence Science-Presse, Le mensonge des pétrolières sur le climat, in Le Devoir, 11 janvier 2016 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/459873/le-mensonge-des-petrolieres-sur-le-climat


3. Tous ces chiffres sont tirés de Christopher Nardi, Les banlieusards boudent Montréal, in journaldemontreal.com, 10 janvier 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/01/10/les-banlieusards-boudent-montreal


4.Fabien Deglise, L’effet de loupe, in Le Devoir, 11 janvier 2016 : www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/459854/chroniquefd-l-effet-de-loupe


5. Ce passage est repris du mot Facebook (2016-01-11) que nous avons mis en ligne pour présenter le texte de PIERRE-OLIVIER PINEAU de La Presse + avec lequel nous sommes d'accord. En voici un extrait :


« Notre province a adopté la cible de réduction de gaz à effet de serre (GES) la plus ambitieuse au Canada : 37,5 % d’émissions en moins en 2030, par rapport à 1990. » (PIERRE-OLIVIER PINEAU (PROFESSEUR À HEC MONTRÉAL ET TITULAIRE DE LA CHAIRE DE GESTION DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE), L’ANNÉE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ?, in LA PRESSE+, Édition du 11 janvier 2016, section DÉBATS, écran 6 : http://plus.lapresse.ca/screens/1d713b22-b5d8-4764-a907-9ea175dbbe8d%7C_0.html



Appropriation culturelle ou partage? (2016-01-03)


Alors, ces gens qui en veulent à l'appropriation culturelle, sont-ils prêts à abandonner les inventions occidentales, dont l'auto, la télé, l'ordinateur... car ce sont là aussi des appropriations culturelles? Quand quelque chose nous plait, souvent, on se l'approprie. On peut même lui trouver de nouveaux usages. Ça s'appelle la créativité et c'est plus qu'humain. Même les oiseaux le font.



Au sujet du texte d' ARIANE KROL, ASPHYXIE GARANTIE, in LA PRESSE+, 3 janvier 2016, section DÉBATS, écran 2 : http://plus.lapresse.ca/screens/fcbe9269-f5d2-4d37-84fd-237e8b3031e3%7C_0.html




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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Nouveaux livres reçus



Reçu le 2016-01-20, Parution : 25/01/2016 : Julian Mischi, 2016, Le Bourg et l’Atelier. Sociologie du combat syndical, France : Agone, 408 pages, ISBN : 9782748902310 / http://agone.org/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Livres : www.societascriticus.com



Pourquoi et comment des ouvriers continuent à se syndiquer et à militer malgré la force des processus favorisant leur exclusion politique


On veut bien travailler, mais au bout d’un moment, quand tu vois que tu passes beaucoup de temps à faire des tracts, des papiers pour tout le monde, pour expliquer telle ou telle chose, et qu’en fin de compte le patron te casse la gueule et que ça sert à rien... Tu as beau faire ce que tu veux, avoir des camarades qui te disent : « Allez vas-y ! Ne t’inquiète pas : ça va payer ! »… Au bout d’un moment, tu es démoralisé, tu les as là.


La culture cheminote, c’est ça qu’ils essaient de casser aujourd’hui : des valeurs de solidarité. C’est une société de plus en plus individualiste. Tout le monde fait les constats, tout le monde dit : « On a le pouvoir d’achat qui baisse. » On est tous d’accord globalement, mais entre faire le constat et emmener les gens dans l’action, il y a de la marge. Alors peut-être qu’un jour, il y aura un déclic. Je ne sais pas. Des fois, je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’il y ait ce déclic.


Ce livre s’appuie sur une enquête menée pendant cinq ans sur le quotidien de syndicalistes ouvriers dans un atelier SNCF, au sein d’un bourg industriel de 3 000 habitants. Donnant la parole à des populations souvent associées à tort au seul monde agricole et essentiellement dépeintes par les médias nationaux comme des électeurs du FN, il montre que les ouvriers constituent le premier groupe social des campagnes françaises et tente de répondre à la question : comment s’engager quand tout pousse à la désyndicalisation ?



La restitution d’entretiens et de discussions dans le syndicat, tout comme l’observation des mobilisations, font entrer le lecteur dans l’ordinaire de la vie d’ouvriers syndiqués et montrent des tentatives d’organisation collective concrètes face aux réorganisations managériales. Explorant les réalités du militantisme en entreprise, l’ouvrage souligne que les clivages de classes, loin d’avoir disparu, se sont reconfigurés dans un nouveau contexte politique et économique – contexte où l’engagement à gauche peut aussi se perpétuer dans des conditions renouvelées, voire se développer.


Sommaire : Introduction : S’engager malgré tout ; I. Hiérarchies et culture de classe en atelier ; II. Au-delà de l’atelier : les ressorts de l’adhésion syndicale ; III. « On n’est pas une amicale de pêcheurs à la ligne » ; IV. Le travail militant des responsables syndicaux ; V. Quand les conflits de classes se déplacent de l’atelier à la commune.


Julian Mischi, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), est notamment l’auteur des ouvrages : Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF (PUR, 2010), Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970 (Agone, 2014).


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DI a vu !

(Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)



Lien(s) à l'agora de la danse


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


www.agoradanse.com


DESTINS CROISÉS / Ismaël Mouaraki (Terminé)

Chorégraphie : Ismaël Mouaraki


Interprétation : Joe Danny Aurélien, Geneviève Boulet, Jossua Collin, Félix Cossette Levasseur, Geneviève Gagné


Direction des répétitions : Annie Gagnon; Scénographie : Marilène Bastien; Conception musicale : Antoine Berthiaume; Conception des éclairages : Paul Chambers; Conception des costumes : Angela Rassenti; Direction de production : Samuel Thériault; Régie éclairages : Olivier Chopinet


Dans cette nouvelle création aux croisées des danses urbaines et contemporaines, Ismaël Mouaraki rassemble cinq individus dissemblables dans un espace du quotidien. Les identités de chacun s'entrechoquent et se transposent de corps en corps pour placer tout le monde au cœur d'un tourbillon d'émotions. Tout se joue sur la perception de soi et de l'autre, chaque individu ayant son propre langage corporel et sa propre identité culturelle et sociale.


Dans Lien(s), chaque interprète endosse un personnage fictif avec ses particularités. Par un jeu de contacts chorégraphiques, les personnages dressent un portrait social et culturel de l'époque contemporaine. Être et paraitre se chevauchent et font percevoir les multiples possibilités du corps. Ismaël Mouaraki compose un univers à géométrie variable, linéaire et visuel, qui met en valeur la singularité de chacun, un huis clos où tout s’affirme et s’illustre par les liens entre les corps.


Commentaires de Michel Handfield (2016-02-08)


Le lien: un support qui ne doit pas étouffer l'être !


Si on parle de Lien(s), on parle d'assumer ; de coopération. Sinon, on s'écrase ou on est écrasé. On se délie. Comme en danse, parfois on plie l'échine. Mais, attention, il y a une différence entre plier pour plier et plier dans certains cas parce qu'on choisit ses combats. Certains combats sont une perte d'énergie et mieux vaut conserver ses forces pour d'autres, plus signifiants.


Le lien, c'est savoir quand ne pas aller trop loin pour ne pas le briser, mais quand tirer ou pousser pour le bien du groupe ou d'un de ses membres. Tout est dans la position et la posture. En danse, dans la communauté et en politique. Trouver l'équilibre et le centre de gravité pour l’assise forte du prochain mouvement. En sociologie on parle de changement et de solidarité.


Si un lien, c'est d'avoir du support quand on en a besoin, c'est aussi de respecter l'espace de chacun. Leur liberté dans la solidarité. C'est ce qu’illustrent ces danseurs qui font équipe tout en respectant le solo de chacun, ce qui fait un tout.


On peut voir ici du « street dance » , mais on peut aussi penser, vu l'actualité récente, aux gangs de rues qui sont si attirants pour des jeunes qui se croient seul(e)s avec leur malêtre. Qui les entoure? Connait-on vraiment ses voisins « on the street » ? Mais, la perte de confiance, c'est l'individualité et la solitude face aux problèmes de la communauté. L'esprit de communauté doit être recréé. La confiance regagnée.


On est dans le signifiant/signifié dans ce spectacle de danse. Un clin d’œil à Roland Barthes ici. (1)


L'éclairage fait beaucoup dans ce spectacle, car il trace l’espace. La musique est excellente, « urban style ».


Note


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Barthes


www.roland-barthes.org




Pompeii, du 6 février au 5 septembre 2016 au Musée des beaux-arts


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires et photos Michel Handfield (2016-02-08)


Le musée sera archéologique  !

www.mbam.qc.ca







Cette exposition Pompeii est aussi d'actualité, car on parle d'un réveil du Vésuve depuis quelques années. C'est une chose dont on entend moins parler ici. Cependant, cet aspect n'est pas inclus dans l'exposition, malgré son actualité scientifique, faute d'espace. Mais, voici deux liens sur la situation actuelle qui préoccupe les scientifiques :



www.maxisciences.com/volcan/les-campi-flegrei-ce-supervolcan-cache-en-italie-qui-inquiete-les-scientifiques_art36687.html



www.savoirs.essonne.fr/thematiques/la-terre/geophysique/le-reveil-du-vesuve-menace-700-000-napolitains/complement/resources/?cHash=ab7555b73af538a1163fdcce962ac156




À l'exposition Pompeii, que ce soit en 79, 1979 ou 2179, on voit que la politique c'est la politique !




















Compas d'épaisseur, hache, marteau... n'ont pas beaucoup changé depuis l'éruption de 79. J'ai d'ailleurs eu confirmation que ce sont des outils de 79, dixit Laura Vigo, conservatrice de l’art asiatique au MBAM et commissaire de l'exposition.







Pour ceux qui ont lu les albums d'Astérix ou vu les films, voici l'équipement des gladiateurs !



On a ici casque, épaulières et jambières. On n'est pas loin du joueur de hockey qui a le même genre d'équipements, sauf que l'épaulière s'appelle l'épaulette dans ce dernier cas.























L'érotisme à l'époque…



Le dieu Pan et une chèvre.


Résine

Copie d'un original découvert das la ville des Papyrus à Herculanum

Naples, MANN





Bas-relief représentant une scène érotique. Marbre, Pompéi, Naples, MANN





Flacon de parfum (askos) en forme d'oiseau.




Bec de fontaine en forme de lapin!





Il y a aussi cette salle où l'on reproduit en multimédia cette éruption plinienne, ce qui est très impressionnant, et les moulages de quelques corps retrouvés.





























Une exposition à voir.




MUSTANG (film) : musulmans au quotidien (livre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Commentaires de Michel Handfield (2016-02-05)


Présentation


Ici, vu le sujet, un texte double. D'abord, le film Mustang qui nous plonge dans l'histoire de cinq sœurs qui verront leur vie changer dans un petit village de Turquie suite à des jeux où certains y verront du mal. C'est là un regard sur une certaine version de l'islam que nous livre la réalisatrice.


Si ce n'est pas toujours facile d'être libre quand on est musulmane dans une région conservatrice, ce n'est pas non plus facile de se confronter à une liberté qui impose une forme de laïcité stricte ! C'est ce qu'on découvre dans le livre de Niluüfer Göle, Musulmans au quotidien. Il allait donc de soi que nous parlions de ce livre avec ce film. Cela s'intègrera dans notre texte de façon fort naturelle d'ailleurs. Nous avons donc pris le temps de terminer cette lecture de près de 300 pages avant de commencer à rédiger notre texte, ce qui explique que nous ayons retardé de quelques jours la mise en ligne.


Analyse


La mer

Au ciel d'été confonds

Ses blancs moutons

Avec les anges si purs

La mer bergère d'azur (1)



« Le tournage débute en août 2014 à İnebolu, port de la mer Noire, à 600 km à l'est d'Istanbul. Aucun film n'a encore été tourné là-bas. Le village de la fiction se situe à 1 000 km d'Istanbul (dixit Yasin). On peut donc l'imaginer encore plus à l'est, dans la province de Trabzon, elle aussi au bord de la mer Noire. » Voilà ce que nous apprend Wikipédia. (2)


C'est la fin du lycée (l'école) et la plupart des jeunes s'en vont à la maison en autobus. Mais, les cinq sœurs décident de marcher et de passer au bord de la mer, où des garçons jouent dans l'eau. Commencent les bravades et le jeu de bataille entre celles-ci, à cheval sur les épaules des garçons. Au retour à la maison, la grand-mère le sait déjà, car elles ont été vues et ça s’est ébruité. « Mes petites filles sont des putes » leur dira en substance leur grand-mère qui les élève, leurs parents étant décédés, car « vous vous êtes frotté le sexe sur la nuque des garçons. » La voisine, une sainte femme, me l'a dit. Tout le village le sait maintenant.


Elles iront à la rencontre de la voisine, une vieille femme, pour lui faire savoir ce qu'elles pensent d'elle et de ses ragots. La grand-mère n'aimera pas ça et encore moins leur oncle qui trouvait sa mère trop libérale avec ses petites filles. Ainsi commence leur enfer : « Il faut faire oublier cela si vous voulez vous marier un jour. » À partir de ce moment, elles seront gardées à la maison. Fini l'école. Elles apprendront ce qu'il faut savoir pour devenir de bonnes épouses et l'étau se resserrera à chaque fois qu'elles défieront l'autorité. Elles le feront souvent.


Elles trouvent le moyen de sortir pour aller voir un match de foot et l'une des plus vieilles sort régulièrement en secret pour aller trouver son copain le soir. Elle expliquera même à une de ses sœurs qu'on fait l’amour par-derrière : comme ça je reste vierge et il n'y a pas de danger de tomber enceinte. Certaines le savent, car si l'oncle est si sévère pour ses nièces, on comprend aussi qu'il abuse au moins d'une des filles si ce n'est pas de deux. Et elles le savent. La grand-mère aussi, mais elle se tait. L'a-t-il déjà fait avec les autres?


Mais, les jeunes ont des cellulaires et probablement accès à l'Internet, donc les moyens de savoir ce qui se passe ailleurs. De sortir du discours religieux et culturel tenu par les parents, basée sur la seule tradition et passée d'une génération à l'autre. Elles se sentent donc à l'étroit et rêvent de sortir de leur région pour aller vers la capitale, plus ouverte et libérale. Si ce n’était des parents qui les brisent, il y aurait évolution. Mais, c'est difficile d'être les seules têtes fortes quand la majorité se plie à la tradition, contrairement aux grandes villes, qui assurent un certain anonymat à chacun, et à l'occident, où ce sont les droits de l'individu qui l'emportent sur les droits coutumiers et communautaristes comme la religion. C'est d'ailleurs un choc culturel pour les musulmans qui arrivent en occident, mais aussi pour les Occidentaux qui voient la religion être vécue sur la place publique alors que pour eux c'est une affaire d'intériorité personnelle.


Ce choc des cultures, ce film nous le fait vivre. Mais, qu'en est-il pour les musulmans qui arrivent en occident? Pour eux, la liberté de croyance et de religion, c'est de vivre leur religion comme ils l'ont toujours vécu, donc en communautarisme. Alors, quand on leur dit que c'est une intériorité et, en fait, une triple intériorité, car c'est en soi, à la maison et au temple que doit se vivre la religion, et non sur la place publique, ils ne peuvent pas toujours le comprendre, car ce n'est ni dans leur conception ni dans leurs traditions culturelles.


Pas surprenant alors que ça devienne un débat dans tout l'occident. Cependant, s'il y a débat, y a-t-il information? Voilà la question importante.


Un livre que je me suis dépêché de terminer de lire à la suite du visionnement du film nous aide à comprendre cet autre côté des choses : Musulmans au quotidien de Niluüfer Göle, une enquête sociologique auprès des musulmans européens. Un problème cependant, c'est que les copies de presse sont en version papier alors que lorsqu'on écrit sur de tels sujets, ce sont les copies électroniques (EPUB ou PDF) qui seraient les plus appropriées, surtout dans le cas d'essais, car on pourrait facilement retrouver les citations que l'on veut par mots-clés. Voilà qui est dit. Mon livre est d'ailleurs plein de petits « post-it » jaunes ! (Photo)


« La foi comme croyance, mais aussi comme performance, convoque un mode d'agir personnel et public. L'acte de se voiler ou de faire la prière témoigne de cette forme religieuse de mode d'agir : elle est à la fois intériorisée et personnelle, à la fois performative et publique. » (Göle, p. 73)


Pour nous, occidentaux, certains des préceptes que l'on voit dans le film Mustang sont des relents du moyen âge. Et, c'est de même pour ces jeunes musulmanes plus branchées sur l'occident, par l'école publique (on est en Turquie), la télé, l'Internet et les magazines par exemple. Pas surprenant qu’elles rêvent de changer les choses. Mais, elles trouvent une forte opposition dans leur famille, opposition pouvant aller jusqu'au mariage forcé. Ce n'est pas pour rien que la plus jeune veut se sauver à Istanbul, non seulement pour y retrouver sa maitresse d'école, partie dans cette ville, mais aussi sortir du carcan familial et le milieu où elle vit. De plus, elle est très avisée de ce que son oncle, défenseur de la morale et de la religion face aux autres, fait subir à au moins une de ses sœurs la nuit venue. Et ce ne doit pas être la seule famille comme ça. C'est cette hypocrisie qui a fait qu'en occident on a commencé à contester la religion et à la distinguer de la foi et de la spiritualité. Mais, ce mouvement plus individualiste et intérieur n'est pas encore arrivé dans l'islam, davantage communautariste que personnel dans sa pratique religieuse.


Avec ce film, on saisit ce choc de civilisation entre un islam communautaire et la société européenne plus individualiste, représentée ici par le désir d'aller vivre à Istanbul pour ces jeunes filles. Elles n'acceptent plus aussi facilement cette vision des vieux, transmise de génération en génération, qui n'est plus de leur temps, car elles veulent s'ouvrir au monde et à l'occidentalisation de leur société. Plusieurs rêvent même de passer carrément en occident plus tard et Istanbul en est la voie. Elles rejoignent une catégorie de musulmans occidentaux qui ne sont plus de cet islam sans renier leur foi pour autant. Des musulmans comme David, interviewé à Genève le 11 novembre 2009 nous apprend une note de bas de page, qui nous dit que « De toute façon, selon la charia, je me dois de respecter la loi du pays dans lequel je vis, tant que celle-ci me permet d'être musulman. » (Göle, p. 191)


Bref, ce ne sont pas tous les musulmans qui refusent l'occident comme veulent nous le faire croire certains islamophobes, mais il ne faut pas non plus croire qu'ils nous sont tous ouverts comme le voudraient certains apôtres de la tolérance infinie. La réalité est quelque part entre les deux et il faut poursuivre une éducation libérale et laïque, je crois. Il ne faut pas non plus fermer les ponts au dialogue, mais encore faut-il qu'ils acceptent que leur croyance n'est pas celle de tous et que ce qui est sacré pour l'un ne le soit pas pour l'autre. L'acceptation passe par cette tolérance de l'autre qui ne croit pas ce que l'on croit, mais le rejette même ! À ce sujet, je citerais Genevievre Nootens :


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (3)


Ici, avec ce film et ce livre, nous avons un portrait d'une certaine mosaïque musulmane, car, comme pour toutes les religions, il y a des différences dans le rigorisme de la pratique religieuse selon les différentes déclinaisons de la religion et l'ouverture des personnes aux autres qui les entourent. Et, cela est vrai pour toutes les religions.


Notes


1. www.paroles.net/charles-trenet/paroles-la-mer


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mustang_(film)#Tournage


3. Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.


Hyperlien annexe


https://fr.wikipedia.org/wiki/Turquie



Les résumés officiels


MUSTANG, un film de DENIZ GAMZE ERGÜVEN


www.youtube.com/watch?v=2u7bJpgjvQ8


FINALISTE POUR L’OSCAR 2016 DU MEILLEUR FILM EN LANGUE ÉTRANGÈRE


Montréal, le 15 janvier 2016 – Métropole Films est heureuse d’annoncer que MUSTANG, premier long métrage de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven prendra l’affiche le 29 janvier prochain. Coproduction entre la France, l’Allemagne, la Turquie et le Qatar, le film est en nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.

C'est le début de l'été. Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant avec des garçons et déclenchent un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.

Présenté en première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier où il remportait Prix Label Europa Cinema, MUSTANG met en vedette cinq jeunes actrices dont ce sont les débuts au grand écran : Güneş Nezihe Şensoy, İlayda Akdoğan, Tuğba Sunguroğlu, Elit İşcan et Doğa Zeynep Doğuşlu. Toutes sont nommées dans la catégorie Révélations féminines de l’année lors des prochains Lumières de la Presse étrangère. Le film a déjà récolté de nombreux Prix et nominations dont plusieurs prix du public ainsi que le Prix du meilleur scénario au Festival International du Film de Stockholm 2015 ou encore le Prix FIPRESCI de la découverte Européenne de l’année au European Film Awards 2015.



Reçu le 2015-06-05 : Nilüfer GÖLE, 2015, Musulmans au quotidien. Une enquête européenne sur les controverses autour de l'islam, Paris : La découverte. 240 p. ISBN : 9782707175922. www.editionsladecouverte.fr



Après les tragiques attentats de janvier 2015 à Paris, les débats sur les rapports entre l’identité européenne et l’islam ont été inévitablement relancés. Au risque, avec l’émotion légitime provoquée par ces crimes, d’accroitre les préjugés et la confusion quant à la perception de la présence musulmane en Europe. D’où l’intérêt et l’importance de la mise en perspective proposée dans ce livre.


De façon très accessible, Nilüfer Göle synthétise les résultats d’une enquête de terrain conduite de 2009 à 2013 auprès de «musulmans ordinaires » et de leurs concitoyens non musulmans dans vingt-et-une villes européennes. Son but était d’interroger les réactions aux controverses de l’heure : prières de rue, minarets « agressifs », «caricatures danoises », foulard ou burqa des femmes, invocation de la charia, consommation halal, rapport aux juifs et au judaïsme, etc. Elle apporte ainsi des réponses souvent inattendues à des questions simples : qu’en est-il réellement du vécu quotidien des musulmans d’Europe, jeunes nationaux «issus de l’immigration» ou convertis ? Comment vivent-ils les attaques « islamophobes» et concilient-ils prescriptions religieuses et adhésion aux normes sociales de sociétés laïques ? Quelle place la culture musulmane y occupe-t-elle désormais ?


Grâce à son dispositif d’enquête original, Nilüfer Göle bouscule bien des idées reçues et montre que les controverses ont paradoxalement contribué à l’émergence d’une culture publique alternative. Du hip-hop islamique au « jambon halal », la nouvelle manière d’être musulman en Europe passe par une stylisation islamique des modes de vie modernes, en rien contradictoire avec les valeurs culturelles européennes. Un vrai message d’espoir, fondé sur l’enquête et non sur l’idéologie.



Nilüfer Göle, sociologue, est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris). Elle est notamment l’auteure de Musulmanes et Modernes. Voile et civilisation en Turquie (La Découverte, 1993, rééd. 2003), devenu une référence, et de Interpénétrations, l’islam et l’Europe (Galaade, 2005).



Symphonie 5.1



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



CRÉATION


VAN GRIMDE CORPS SECRETS / Isabelle Van Grimde


www.agoradanse.com



À l'ère d'une virtualisation sans cesse en évolution, Isabelle Van Grimde plonge ses danseurs dans un environnement visuel interactif orchestré par une partition musicale jouée en direct.



Cet univers intriguant où réel et fiction se confondent laisse place à d’étonnantes visions : une silhouette se dédoublant, un visage changeant d'âge, un corps se pixellisant jusqu'à sa totale dissolution. Et ces enfants partageant la scène avec les adultes présents sont-ils vivants ou sont-ils des fantômes surgis d'un autre temps?



Isabelle Van Grimde s'interroge ici sur les fluctuations identitaires, la perception du corps et de son devenir. Ainsi, mille-et-une histoires se confondent dans le chevauchement des époques, tissant la trame d’une œuvre onirique d'une troublante poésie.






Commentaires de Michel Handfield (2016-02-01)



Sortie de Symphonie 5.1 à l'Agora de la danse. Jamais vu autant de monde. D'ailleurs, le spectacle était complet pour les 4 jours. Du rarement vu en danse !



Ce spectacle était aussi complet en terme artistique : très multimédia avec les jeux de lumière, musiciens sur la scène, même si on ne les voit pas au début; et 4 danseurs démultipliés par la magie de la technologie. Le multimédia est très approprié à la danse je trouve.


Ce spectacle sera-t-il repris ailleurs plus tard, dans des salles à l'extérieur de Montréal par exemple ? Je le suggère, car il pourrait attirer de nouveaux publics.


Interprétation symbolique


Au monde qu'il y avait, je n'ai pas allumé mon cellulaire pour prendre de notes. J'ai donc mis que quelques mots dans mon portable après la représentation. J'y vais donc de mémoire pour cette analyse.


L'être multiple !


L'on est un, mais l'on projette plus d'une image de ce que l'on est. On peut être rigide tout en voulant avoir l'air cool par exemple ou l'on peut être intello et jouer les populistes ! Ça se voit. On se transforme. On se transfigure. On se triche et on triche les autres. La vie est un jeu de rôle. Gêné au boulot, séducteur en métro (1) et chasseur à la disco.


Du côté de ceux qui nous voient, les récepteurs de nos projections, on peut être perçu de bien des manières aussi : le gars ou la fille de rêves alors que tout ce qu'on demande c'est d'être laissé seul(e) à danser ce soir. On peut être vu comme un « coup d'un soir », la personne d'une vie ou quelqu'un que ne voudrait pas dans ses proches. Car, les perceptions des autres, on ne les contrôle pas non plus, du moins pas totalement. Cela est vrai en tous les domaines et partout, du bar à l'arrêt d'autobus; au travail, à l'école ou en politique. La vie est en images.


On peut chercher à passer inaperçue, derrière une colonne à en disparaitre, ou à séduire, mais on peut provoquer attirance ou répulsion. Une partie est hors de notre contrôle, dans l’œil de l'autre. Comme ces corps sur scène qui peuvent s'attirer ou se repousser, disparaitre ou être bonifié au point qu'on n'en voit plus qu'un. C'est la même chose dans la vie : sur une piste de danse dans un bar ou autour de la machine à café au travail. Machinalement, on s’arrangera pour être à l'opposée de telle personne et tel autre nous collera aux fesses même si on ne le veut pas. Comme le chien du voisin qui vient toujours nous renifler même si on n'aime pas les chiens. Rien à faire, on l'attire malgré nous.


Prédateurs !


On est aussi chasseur : chasseur d'aubaines, chasseur d'emplois, chasseur de réconfort. À la chasse à l'autre si l'on ne veut pas être seul. Mais, comme les deux faces d'une pièce de monnaie, l'on est aussi une proie.


Prendre l'autre pour une proie n'est pas correct dans un monde civilisé, mais en même temps n'est-ce pas cela que le markéting fait? Que la politique fait? Faire image pour attirer, comme le gars ou la fille qui s'arrangent pour être vus ! Comme le vendeur ou la vendeuse utilise son image pour vendre un produit. Quelle meilleure image que la « pitoune » du Salon de l'auto ou la serveuse du bar? Et, que dire du pompier de calendrier? Image. On ne s'en sort jamais.


C'est comme s'il y avait un décalage entre la vie réelle et les normes sociales et juridiques. Les codes sont étirés. C'est parfois le cas dans un club ou derrière un écran d'ordinateur : on peut jouer à être un(e) autre. Le gars ou la fille réservée de la rue voisine peuvent montrer leurs photos les plus explicites. La jeune fille peut se prétendre adulte et l'homme mur un adolescent. Les codes peuvent être transgressés, là est le danger. Là peut se cacher le prédateur sexuel. On en parle.


Mais, en même temps, pourquoi le markéting peut vendre des produits avec des ingénues de 12 ans que l'on déguise en adultes? Certaines campagnes de publicité de sous-vêtements et de lingeries fines portent parfois à confusion. Il faut aussi le dire. Tout comme il y a des vieux de 50 ans qui se font passer pour un ado de 16 ans sur les réseaux sociaux et les « chats », il y a aussi des jeunes filles de 13 ans qui ont des photos explicites et mettent même leur numéro de téléphone pour se trouver « un homme mûr, car je suis plus vielle que mon âge ! » Je paraphrase à peine. (2) Si la pub le fait, c'est donc permis.


Les deux jeunes danseurs ici partageant la scène avec deux adultes sont l'illustration parfaite de cette confusion des genres, car l'adulte en devenir est dans le jeune, mais le jeune laisse toujours une part de lui-même dans l'adulte devenu.


Malaise !


Là est tout le jeu de la norme sociale, de l’interaction acceptable, du consentement et du « ne pas aller trop loin ». Et de son déplacement dans le temps selon les changements culturels. Dans le passé, aujourd'hui comme demain; dans la grotte, dans une discothèque ou dans la rue, la loi est toujours stricte, mais la norme? L'acceptable et l'inacceptable?


Même s'il y a des lois, les hommes les transgressent souvent en situation de chasse. C'est même une norme non écrite pour eux parfois, un relent de l'homme des cavernes, d'où des malaises certains dans les relations hommes/femmes modernes. Ça vient de loin parfois. Historique et culturel.


Pour ajouter au malaise, la femme se fait parfois proie pour attirer le regard de l'autre (homme ou femme maintenant) et le prendre dans son piège. Mais, ce faisant, elle se rend vulnérable. La question doit se poser surtout dans un monde d'image où l'on se montre de plus en plus souvent comme si on était un produit. Cela va de la téléréalité aux égoportraits. On se « vend » sous tous les angles et en toutes situations pour la gloire est d'être vu, « liked » et partagé. Il y a là toute une symbolique du désir d'être désirable.


Puis, il y a la femme prédatrice aussi, celle qui décide et dicte à l'homme; qui le prend à son corps défendant. Mais, si elle n'a que 14 ans comme dans « Beau-père » de Bertrand Blier (1981), ça fait peur. (3)


Conclusion


En danse, on peut défier ces pièges comme on défie l’équilibre et c'est en ça que la danse devient un révélateur social. C'est ainsi qu'on peut éduquer sans mots dire sur cette frontière trouble et mince entre pulsion et répulsion; réalité et fiction; désir et fantasme. Mais, c'est là ma vision, car la danse c'est aussi symbolique et une autre personne en aura une tout autre vision. Elle nous montre aussi ce que l'on est.


Notes



1. Pour paraphraser cette idée du métrosexuel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Métrosexuel



2. Comme je fais de la recherche sur internet sur différents sujets, car je suis sociologue de formation, j'en ai vu parfois – notamment sur ICQà une certaine époque - et je leur ai signalé le danger de tels comportements. Ont-ils suivi le conseil ? Je ne sais pas.



3. Vu le 24 janvier dernier dans la rétrospective consacrée à Bertrand Blier à la Cinémathèque québécoise. Pour voir la bande-annonce de ce film : www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=G957jPEHe28.



Naturellement, il aurait pu consulter pour se protéger, voir la renvoyer chez son père où elle ne voulait pas rester, mas la force du film est justement de nous faire vivre ce malaise. De nous en rendre voyeurs et, en quelque sorte, complices. C'est peut-être la meilleure leçon qui pouvait être faite. Cependant, aujourd'hui, un tel film pourrait-il encore être fait ? Le second degré compris ?



45 Years, La fissure du temps


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Luc Chaput (2016-01-21)


Une lettre reçue par Geoff complique la préparation de la fête du quarante-cinquième anniversaire de son mariage avec Kate qui aura lieu dans une semaine. Dans la cuisine, au petit déjeuner, Geoff lit le courrier que le facteur, un ancien élève de Kate, vient d'apporter. Il apprend que Katya, son amie allemande tombée en bas d'une montagne, vient d'être retrouvée dans un glacier après 50 ans.


Adaptant la nouvelle In Another Country de son compatriote David Constantine, le scénario du réalisateur britannique Andrew Haig, tout en subtilité, enchaine les scènes de préparation de l'anniversaire et les dialogues entre ces époux Mercer pleins de sous-entendus qui émanent de cette histoire soudain ressurgie dans un présent calme. Avec l'aide de la directrice photo Lol Crawley, Haig alterne avec grâce les plans-séquences dans des endroits clos tels que grenier ou autres pièces de la maison et des vues sur les landes, les canaux et les rues de cette région côtière du Norfolk (1). Geoff, Kate et leurs amis ont plus de soixante-cinq ans, ce qui permet au cinéaste de meubler, par diverses chansons des années pop, la mémoire auditive de ses personnages principaux qu'accompagnent aussi quelques pièces classiques à la radio.


Charlotte Rampling (2) trouve là un de ses meilleurs rôles et l'on approuve sa nomination aux Oscars. Son collègue Tom Courtenay (3), au jeu un peu plus effacé, lui apporte un soutien constant et les deux ont reçu, au festival de Berlin (4) 2015, l'Ours d'argent pour leurs interprétations. Ce fort drame psychologique, distribué par Métropole (5), à l'affiche ce 22 JANVIER, est l'une des premières belles œuvres de cette nouvelle année cinématographique.


Notes


1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Norfolk_%28comt%C3%A9%29


2- https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Rampling


3- https://en.wikipedia.org/wiki/Tom_Courtenay


4- https://fr.wikipedia.org/wiki/Berlinale


5- www.metropolefilms.com/data/ftp/45%20years/MM_45Years_OneSheet.jpg




PELLÉAS ET MÉLISANDE



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Christian Lapointe, metteur en scène parmi les plus en vue de sa génération, fait son entrée sur la scène du TNM ! Artiste à la démarche artistique singulière et fascinante, il conçoit des spectacles où la performance et la vidéo traduisent une vision intense et renouvelée du langage théâtral. Réputé pour son travail sur le théâtre symboliste, dont Maurice Maeterlinck est le chef de file et Pelléas et Mélisande le chef-d’oeuvre absolu, Christian Lapointe revisite avec la fougue et le talent qui le caractérisent cette mystérieuse histoire d’amour, interprétée par l’exquise Sophie Desmarais et le puissant Éric Robidoux qui, sous vos yeux, deviendront les amants du royaume d’Allemonde.





UN AMOUR IMPOSSIBLE



Alors qu’il chasse en forêt, le Prince Golaud découvre une jeune femme fragile et énigmatique, Mélisande. Conquis par sa beauté, il l’épouse et la ramène dans son château où vit Pelléas, son demi-frère. Mélisande et Pelléas ne tardent pas à éprouver une forte attirance l’un vers l’autre, attisant la jalousie de Golaud. Pourtant chaste et pur, leur amour les mènera à leur perte. Évoluant dans une atmosphère de conte irréel, les personnages sont mus par des forces inconnues d’eux-mêmes, ils sont victimes de leur destinée. Ce drame mythique d’amour et de jalousie n’est pas sans évoquer les amants de légende que furent Roméo et Juliette, Othello et Desdémone, Tristan et Yseut.



MAETERLINCK, CHEF DE FILE DU THÉÂTRE SYMBOLISTE


Le symbolisme apparait en France et en Belgique vers 1870. Ce courant s’opposait au naturalisme de Zola, aux épopées historiques d’Alexandre Dumas et aux comédies de moeurs légères. Figure emblématique de ce mouvement, Maurice Maeterlinck est un auteur belge (1862-1949), illustre pour son théâtre qui, dans la veine romantique, évoque la mort et la fatalité de l’existence. Ses pièces, écrites dans une langue épurée, ont souvent été qualifiées de poèmes scéniques. Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1911.


Parmi ses oeuvres les plus connues, Pelléas et Mélisande foisonne d’images sublimes qui par leur symbolique renforcent l’impression fantastique d’évoluer dans un rêve. La musicalité de la langue lui valut d’être plus célèbre à l’opéra qu’au théâtre. Plusieurs oeuvres symphoniques ou opératiques ont été tirées de la pièce, dont la plus connue reste celle de Claude Debussy.



UN ENGAGEMENT ARTISTIQUE INTENSE



Jeune metteur en scène très prolifique, Christian Lapointe est présent sur toutes les scènes. Artiste audacieux, il ne craint pas de se mettre en danger, comme il l’a fait lors du dernier Festival TransAmériques, en lisant les écrits d’Antonin Artaud pendant trois jours et deux nuits. Une extraordinaire performance d’acteur et d’écriture scénique en direct, dont l’empreinte s’est retrouvée dans la création de Sauvageau Sauvageau, présentée en début de saison au Théâtre d’Aujourd’hui. Par ailleurs, sa mise en scène d’Oxygène, production récipiendaire du Prix de la critique de l’AQCT lors de sa création en 2013, a été reprise au Théâtre Prospero en 2015. Enfin, il présentait la saison dernière à la Cinquième salle de la Place des Arts une vision décapante d’un texte de Martin Crimp, Dans la république du bonheur. Christian Lapointe est également codirecteur du Théâtre Blanc, à Québec.



Souvent décrit comme héritier du mouvement symboliste, à la suite de nombreux travaux qu’il a effectués sur l’oeuvre de Yeats, il est un véritable connaisseur des auteurs de ce courant littéraire, et c’est d’ailleurs en montant Axël, sur un texte de Villiers de l’Isle-Adam et dans lequel jouait Éric Robidoux, que Christian Lapointe s’est fait connaitre du grand public. Il est le premier lauréat de la Bourse Jean-Pierre Ronfard, décernée tous les deux ans par la direction artistique du TNM ; c’est Pelléas et Mélisande qu’il a retenu comme projet de recherche et de travail pour cette résidence de mise en scène.


DES COLLABORATEURS FIDÈLES


Dans les spectacles de Christian Lapointe, l’utilisation de la vidéo est toujours innovante et pertinente. Pour Pelléas et Mélisande, la vidéo joue sur des variations d’échelle — rappelant la passion de l’auteur pour l’infiniment petit — , afin de montrer les différents lieux de la pièce (château, grotte, forêt,…). Conçue par Lionel Arnould, un de ses collaborateurs de longue date mais aussi un fidèle de Robert Lepage, elle servira également à isoler le couple amoureux et à mettre à nu la fabrique de théâtre. Pour la conception sonore, Nicolas Basque a revisité les compositions musicales inspirées de celles de Fauré, Debussy, Sibelius et Schönberg.


Aussi active au cinéma qu’au théâtre, Sophie Desmarais, qu’on a vue la saison dernière en Lady Ann dans le Richard III de Brigitte Haentjens, interprète Mélisande. Comédien au jeu très physique, Éric Robidoux a joué dans plusieurs mises en scène de Christian Lapointe. Il a également dansé avec les chorégraphes Dave St-Pierre et Estelle Clareton. Aux côtés de Marc Béland, Sylvio Arriola et Lise Castonguay, on retrouve Paul Savoie et Gabriel Szabo, qui jouaient tous deux dans Sauvageau Sauvageau. Tout comme les acteurs, les concepteurs sont des familiers de l’univers de Christian Lapointe, que ce soit Geneviève Lizotte à la scénographie, Martin Sirois aux éclairages ou Elen Ewing aux costumes. Une équipe inspirée et soudée autour d’un metteur en scène d’exception, pour un spectacle très attendu.


12 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2016

Mardi 19 h 30

Mercredi au vendredi 20 h

Samedi 15 h et 20 h

RÉSERVATIONS : 514.866.8668 / www.tnm.qc.ca



Commentaires de Michel Handfield (2016-01-20)


Le TNM a osé et le pari fut gagné !


Particulier comme présentation. Nous y reviendrons. Mais, d'abord, le contenu.


On est dans le triangle amoureux. Une rencontre et on croit que c'est l’amour. C'est Golaud qui a rencontré Mélisande au bord d'une rivière. Il la marie et revient au château ou elle rencontrera le demi-frère de Golaud, Pelléas, et ce sera l'amour. Non consommé, sauf pour un baiser, mais l'amour quand même. Et là, comme dans tout triangle amoureux qui se respecte au théâtre ou à l'opéra, viendront la jalousie et le drame. Un classique, on le sait.


On a beau dire que ce n'est pas une nouvelle histoire, que ce fut joué sur tous les tons au théâtre ou à l'opéra, que c'est la nième fois que l'on raconte ce genre d'histoire, c'est toujours aussi actuel cependant. Pensons au procès d'un certain médecin qui fait encore parler de lui. Ce classique est trop souvent vrai lui aussi. Que dire de plus?


Par contre, un détail m'a accroché dans la deuxième scène du premier acte :


GOLAUD : D’où êtes-vous ? Où êtes-vous née ?
MÉLISANDE : Oh ! oh ! loin d’ici… loin… loin…
GOLAUD : Qu’est-ce qui brille ainsi au fond de l’eau ?
MÉLISANDE : Où donc ? Ah ! c’est la couronne qu’il m’a donnée. Elle est tombée tandis que je pleurais.
GOLAUD : Une couronne ? – Qui est-ce qui vous a donné une couronne ? – Je vais essayer de la prendre…
MÉLISANDE : Non, non ; je n’en veux plus ! Je préfère mourir tout de suite… (1)

Serait-elle noble? Amante, jeune femme ou fille d'un prince ou d'un roi? Peut-être la demi-sœur de Pelléas aussi, car leur père peut avoir fait des enfants ailleurs? Ceci expliquerait leur attirance naturelle bon-enfant qui, au début, amuse Golaud avant de l'agacer de plus en plus, au point de le rendre jaloux. Mais, la pièce ne le dit pas. Les suppositions sont cependant possibles.


Maintenant, la représentation. On est à mi-chemin entre la lecture et l'évènement multimédia, car les comédiens décantent leur texte debout devant des micros sur pied, mais ils sont filmés en même temps que l'on filme des maquettes-décors derrière eux. Le tout est remixé et renvoyé sur un écran multimédia « transparent » situé entre eux et les maquettes, ce qui crée la pièce. Assez audacieux comme présentation. On sort du théâtre pour entrer dans un nouveau genre qui donne toute sa force au texte et à la voix, notamment par le chant qui y est intégré en rappel de l'opéra de Debussy, car l'émotion doit obligatoirement passer par là.


J'ai aimé, mais aussi pris le temps d'observer les personnes autour de moi. Certaines étaient totalement captivées. J'ai vu quelques têtes penchées sur leur voisin ou voisine. Mais, je n'ai vu qu'une seule personne quitter la pièce (au balcon).



Le TNM a osé et le pari fut gagné !


Note


1. www.bouquineux.com/index.php?telecharger=2391&Maeterlinck-Pelleas_et_Melisande




FLORENCE AND THE UFFIZI GALLERY IN 3D


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Luc Chaput (2016-01-19)


Depuis plusieurs années, les salles de cinéma ont dû diversifier leurs offres. Après les présentations de combats en circuit fermé, l'opéra du Metropolitan de New York ou d'ailleurs suscite un intérêt au moins constant. L'arrivée de la technologie numérique de haute définition en 2k puis maintenant 4k permet une captation plus poussée des évènements. Dans ce contexte, des producteurs européens ont proposé des visites de musées filmés en stéréoscopie (3D). Cinéplex a connu un grand succès dernièrement avec « Vatican Museums » que je n'ai pu voir. Ce film sur Florence (1) est donc le premier d'une nouvelle série présentée à compter du 21 janvier (2) dans certains cinémas de cette chaine.



Commençant par un survol en hélicoptère de la Toscane, la caméra de Luca Viotto amène le spectateur au-dessus des collines surplombant l'Arno (3) avant de nous faire voir en plongée les divers sites qui forment l'essentiel de cette excursion.


Notre guide ou cicerone, comme l'on disait naguère en Italie, est Laurent le Magnifique (4) interprété avec aplomb par l'acteur britannique Simon Merrels . Cette introduction place donc le film dans un discours sur les grands hommes qui continuera par la présentation d’œuvres majeures de Michel-Ange par exemple.


La production ayant reçu l'aide des diverses instances municipales et culturelles italiennes, le tournage a eu lieu dans de très bonnes conditions et l'on est heureux de revoir certaines œuvres majeures dans le contexte d'une visite personnalisée. Les explications de Mario Natali, directeur du musée des Uffizi (5), sont doctes et pleines d'une volonté de partager un savoir immémorial.


Quiconque a pu visiter cette ville, regorgeant de trésors de toutes sortes, remarquera que le réalisateur garde l'essentiel de son propos pour la rive nord de l'Arno et même pour les environs de l'hôtel de ville et des musées proches. Le ton ronflant et la musique dithyrambique pourront enquiquiner plus d'un dans ce périple un peu court. Il est conseillé de rester jusqu'après le générique final. Des cartons d'explication reviennent sur les diverses œuvres présentées.


Hyperliens


1. www.firenzeuffizi3d4k.it/en/


2. www.cineplex.com/Film/florence-and-the-uffizi-gallery-3d


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence


4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_de_Médicis


5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_des_Offices




Le fils de Saül et les fils de la terreur !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



En voyant ce film, je ne pouvais m’empêcher de penser au livre que j'étais en train de lire : l'Histoire du terrorisme. Comme il me restait moins de 100 pages à lire, j’ai mis les bouchées doubles pour le finir et en parler avec ce film, car ils m'apparaissaient – et m'apparaissent toujours – aller ensemble. Vous trouverez donc les notes officielles du film, mon texte et, pour terminer, le résumé officiel du livre. Cela fait un tout.


Michel Handfield, 2016-01-18



SON OF SAÜL (LE FILS DE SAÜL)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Un film de László Nemes


Métropole Films est heureuse d’annoncer la sortie de SON OF SAÜL (LE FILS DE SAÜL) du réalisateur et scénariste hongrois László Nemes. Présenté en compétition lors du dernier Festival de Cannes, le film y a remporté, entre autres, le Grand Prix du jury. Il est en lice pour le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère. SON OF SAÜL prendra l’affiche au Québec le 15 janvier prochain.

Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau.


Saül Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnait son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

Projet développé lors de sa Résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes en 2011, SON OF SAÜL est le premier long métrage de László Nemes. Représentant de la Hongrie dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, le film fait l’unanimité au sein de la critique internationale pour la retenue et le réalisme avec lesquels le film aborde le sujet délicat de l’Holocauste. Film-choc, SON OF SAÜL est, en effet, une véritable immersion dans la vie d’un camp de concentration.

SON OF SAÜL a pris l’affiche au Québec le 15 janvier dernier en version originale hongroise (Yiddish, allemande et polonaise) avec sous-titres français et en version sous-titrée en anglais.


Commentaires de Michel Handfield (2016-01-18)



Des juifs arrivent au camp. On les fait se déshabiller et entrer dans une grande salle pour les doucher leur dit-on. Mais, on les gaze ! Reste cependant un enfant pas tout à fait mort. Le médecin est appelé pour le finir… et devra l'autopsier. Après on brulera les corps. Mais, un des hommes, Saül, qui travaille à la chambre à gaz a reconnu son fils. C'est qu'il travaille pour les nazis de façon forcée. Il fait partie du Sonderkommando. (1)


Ils savent tous ce qui les attend : ils seront gazés à leur tour un de ces jours. Il fera alors tout pour obtenir le cadavre de son fils et l'enterrer selon le rite juif. On apprendra alors de la part du médecin à qui il parlera que lui aussi est juif. C'est certainement une position difficile à tenir que d'avoir un sursis pour vivre dans l’horreur. Le seul espoir, c'est de réussir une révolte ou de se sauver. C'est ce que prépare le Sonderkommando.


Mais, Saül saura-t-il surmonter le choc d'avoir trouvé son fils dans la chambre à gaz ou mettra-t-il le groupe et son plan en danger par la mission qu'il s'est donné d'enterrer son fils selon les règles de l'art? Voilà pour le contexte et je n'en dis pas davantage pour préserver l'intrigue.


Sociopolitique : plus ça change…


Pour les nazis un Juif n'est pas un être humain. Comme un Palestinien ne l'est pas pour un juif extrémiste (2), un chrétien ou un athée pour certains musulmans extrémistes (3). Pour les plus fanatiques de certains groupes, il y a eux et les inférieurs; les humains et les sous humains. Tout ça, généralement au nom de croyances ou d'idéologies élevées au rang de vérité ! La vérité, comme le proclament les livres religieux et certains programmes politiques ! Alors, que dire du nazisme comme religion? Ceci vous surprend, mais c'est le titre d'un excellent ouvrage publié aux Presses de l'Université Laval. (4)


La particularité du nazisme par rapport aux autres systèmes idéologiques totalitaires est son organisation scientifique du travail comme on le fait dans une usine, avec des horaires spécifiques, des tâches spécialisées, des convois pour le transport et tout ce qui s'en suit. On y élimine des gens de façon cadencée comme si on faisait du jambon fumé en usine. Du transport des bêtes au fumage, tout est minuté comme dans le taylorisme et organisé comme dans le fordisme. Chacun sait ce qu'il a à faire. Et je ne prends pas cet exemple au hasard : c'est que les nazis, dans le film, mais je n'ai pas de difficulté à croire que ce puisse être vrai, appelaient les juifs les porcs.


La terreur comme Pouvoir


Mais, la terreur, c'est aussi une forme de Pouvoir. Associé à un parti politique, comme dans le cas du nazisme, cela a donné le pouvoir légitime au régime nazi. Et, une fois au Pouvoir, le bourreau fut légitimé par les institutions qu'il contrôlait. En fait, ce sont toujours les gagnants qui décident de la légitimité de leur pouvoir. Les opposants sont des terroristes, peu importe la légitimité de leurs actions.



Où il y a des gens se hiérarchisent les rapports sociaux


À l'intérieur du Sonderkommando s'organisait aussi un système de commandement hiérarchique, où certains gagnaient du Pouvoir et de l'ascendance sur les autres. C'est pour cela que ceux qui ne voulaient pas faire ce qu'on leur demandait, qui tentaient de s'échapper ou qui fomentaient un soulèvement étaient tués sur-le-champ. Et s'ils s'échappaient, ils étaient traqués.


Mais, même s'ils étaient dociles, les « dirigeants » et les membres du Sonderkommando étaient liquidés après un certain temps pour éviter qu'ils ne comprennent le système du camp, s'organisent et se rebellent. C'était un sous-système pour les nazis.


Terreur et terrorisme (Histoire du terrorisme)


Si la terreur peut-être légitimée par un régime politique, elle peut aussi être le fait de ses opposants (idéologiques ou politiques) ou de ses victimes, comme des juifs qui se révoltent n'ayant rien à perdre – ils sont condamnés de toute façon.


Du côté allemand, on parle alors de terrorisme, les nazis étaient légitimés par le Pouvoir. Ceux qui s'y opposent – les résistants – sont considérés être des terroristes, traqués et fusillés, mais aussi leurs semblables en guise de représailles. À ce sujet, voici ce qu'on en dit dans « Histoire du terrorisme » :


« À Berlin, les instructions émanant de l'état-major général vont plus loin : le décret Keitel du 16 septembre appelle à des « mesures d'expiation » contre ce qui relève forcément d'un terrorisme judéo-bolchevique – une interprétation constamment réitérée. Ces mesures sont d'ailleurs précisées dès le 28 septembre dans un « code des otages » qui préconise l'exécution de 50 à 100 otages par victime allemande, afin de créer un « effet de terreur ». (p. 226)


À la terreur répond donc le terrorisme ici auquel répond en écho le Pouvoir par la terreur : « on le voit, la notion de répression justifie des pratiques terroristes : cette quête de légitimité se retrouve jusque dans la politique d'extermination. » (p. 233) qui est justement le sujet de ce film, même si on ne la voit jamais. Mais, elle est toujours là, dans un angle mort.


Moi qui cherchais justement comment parler de ce livre dont j'étais en train de terminer la lecture, l'Histoire du terrorisme de Gilles FERRAGU (Paris : éditions Perrin (www.editions-perrin.fr), 2014,544 p.), je l'ai trouvé avec ce film.


Naturellement, la Seconde Guerre mondiale n'est qu'un chapitre de ce livre (le sixième), celui-ci débutant au tournant du XIXe siècle dans son acceptation moderne :


« Au temps du Consulat, deux célèbres attentats terroristes (dans le sens moderne du terme, comme une modernisation du tyrannicide) concluent le XVIIIe siècle en inaugurant le XIXe : la conspiration des poignards et l'attentat de la rue Saint-Nicaise. Ces attentats sont importants en ce qu'ils s'insèrent dans la problématique du terrorisme naissant – tant le régime paraît s'incarner dans la figure du Premier consul Bonaparte – et qu'ils engagent le Consulat dans une politique qui relève de l'antiterrorisme. Si le mot n'y est pas, l'idée est manifeste. Deux attentats, donc… et deux échecs, qu'il est bon de replacer dans un contexte, celui d'un régime naissant, issu d'un coup d'État (celui du 18 brumaire) et qui voit un jeune général populaire, Bonaparte, s'affirmer, nouvelle personnification du pouvoir, « en butte aux complots des démagogues et des royalistes hostiles » (Joseph Fouché). » (5) (p. 21)


On peut aussi penser aux évènements plus récents que l'on voit dans les nouvelles, comme l'attaque jihadiste de Ouagadougou au Burkina Faso le 15 janvier dernier, mais aussi à des évènements historiques, comme « dans l'Ancien Testament (Judith exécutant le tyran Holopherne) ou dans la tradition romaine. » (pp. 19-20)


On parle ici d'un livre de près de 500 pages bien documenté, incluant les notes, les sources et bibliographie, l'index, les remerciements et la table des matières. Si ce n'est pas toujours facile à lire, c'est fort instructif de le faire. Et, il faut saluer le travail colossal « abattu » par l'auteur. Mais je ne peux terminer ce texte sans citer les dernières lignes de cet ouvrage :


« Au relativisme politique, on préférera donc s'en remettre à l'humanisme d'un Albert Camus, témoin désabusé du drame algérien : « Quelle que soit la cause que l'on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d'une foule innocente où le tueur sait d'avance qu'il atteindra la femme et l'enfant (6). » (p. 439)



Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sonderkommando_(camps_d%27extermination)


2. Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters, 24.12.2015, En Israël, les images choquantes d’extrémistes juifs célébrant la mort d’un bébé palestinien, www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/24/en-israel-les-images-choquantes-d-extremistes-juifs-celebrant-la-mort-d-un-bebe-palestinien_4837817_3218.html


3. Eugénie Bastié , AFP, AP, Reuters Agences, 13/01/2016, 2015, année noire pour les chrétiens dans le monde, in lefigaro.fr : www.lefigaro.fr/international/2016/01/13/01003-20160113ARTFIG00211-2015-annee-noire-pour-les-chretiens-dans-le-monde.php


4. Harvill-Burton, Kathleen, 2006, Le nazisme comme religion.Quatre théologiens déchiffrent le code religieux nazi (1932-1945), Québec : Presses de l’Université Laval (www.pulaval.com), 252 pages, ISBN : 2-7637-8336-8. Nous avons parlé de ce livre dans notre texte Un cinq pour un !, in Societas Criticus, Vol. 11 no. 4, du 9 juin au 21 août 2009.


Pour le PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1941494


Pour le HTML : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2009/v11no4/SCvol11no4html.htm


5. Fouché, Joseph, Mémoires, Flammarion, 1945.


6. Albert Camus, Chroniques algériennes, Gallimard, 1958, p. 17.


Annexe


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 1, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Gilles FERRAGU, 2014, Histoire du terrorisme, Paris : éditions Perrin (www.editions-perrin.fr), ISBN: 9782262033460, 544 p. (mon compte donne 496 pages !)


Sans cette forme de violence politique qu'est le terrorisme, la France serait-elle encore une monarchie? Les puissances européennes auraient-elles, sans attendre Sarajevo, basculé dans une guerre mondiale en août 1914? Et l'État d'Israël aurait-il pu naître sans l'action décidée de quelques extrémistes? L'influence de cette violence politique, dans l'histoire comme au quotidien, pèse lourd: le moindre portique d'aéroport nous en rappelle aujourd'hui la prégnance.



Le phénomène reste pourtant difficile à appréhender. Le terrorisme ne répond en effet à aucune définition satisfaisante; mais il a indéniablement une histoire, ancienne et complexe. Éparpillé entre divers groupes, tributaires des idéologies les plus variées, ce passé pluriséculaire ne saurait pour autant se réduire à une succession d'attentats, de revendications et de procès. Cet ouvrage entend donc proposer une approche historique globale d'un phénomène assurément médiatisé, afin de le replacer dans un contexte et une dynamique plus large.


En historien, Gilles Ferragu porte donc sur le terrorisme un regard novateur. Il observe les liens qui se tissent entre les différents mouvements, voire entre les générations de terroristes, et esquisse une généalogie du phénomène. Partant de l'apparition même du terme 'terrorisme', au crépuscule du XVIIIe siècle et dans le cadre de la Révolution française, évoquant les attentats les plus récents, il embrasse plus de deux siècles d'une histoire heurtée. Loin des stéréotypes, des mythes politiques et des reconstructions partisanes, ce livre s'attache à saisir l'émergence de cette rhétorique armée, ses méthodes, ses modèles et ses acteurs ainsi que les réponses que s'efforcent d'y apporter les sociétés ou les pouvoirs.


Gilles FERRAGU


Gilles Ferragu, ancien membre de l'École française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris Ouest-Nanterre-La défense, ainsi qu'à Sciences Po Paris.


Il est notamment l'auteur de Le XXe siècle (en collaboration, Hachette, 2010), Ecrivains et diplomates (en collaboration, Armand Colin, 2012), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège (en collaboration, Robert Laffont, 2013).




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