Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 18 8, du 2016-10-17 au 2016-11-03. (Festival du Nouveau Cinéma)


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

C.P. 73580

Succ. Parc octogonal

Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique

Éditos


- Police politique du Québec !


Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


Nos brèves du 2016-10-07 au 2016-11-03 /Vol. 18 No. 8 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


- Lancement du Laboratoire Culture inclusive du Groupe des onze

- LE SANG DE MICHI précédé de Négresse (théâtre)

- Tartuffe et le disciple : théâtre et film se confondant !


Les festivals!


Mon FNC 2016


Présentation

AMERICAN HONEY

MERCI PATRON !

PORNO E LIBERTA

IL NE FAUT PAS MOURIR POUR ÇA

ANTIPORNO


Pour le film « Le disciple », mon texte est déjà paru sous le titre de « Tartuffe et le disciple : théâtre et film se confondant ! », car j’y voyais une ligne commune avec Tartuffe au TNM.



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


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Nos éditos !


Police politique du Québec !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 8, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield, 2016-11-03



Suite au fait que le chroniqueur Patrick Lagacé de La Presse avait été espionné par le Service de Police de la Ville de Montréal j’écrivais ceci lundi (2016-10-31) sur mon Facebook :


« Liberté de presse, liberté scientifique, des libertés de seconde zone? Car, de la liberté religieuse, on glisse souvent aux droits religieux, de conscience et de croyances! Pourquoi pas le même glissement vers des droits de presse et [des] scientifiques ? » (1)


Puis, depuis lundi on a appris que d’autres journalistes ont aussi été suivis par le SPVM et que même la SQ a fait de la surveillance de journalistes !


Ces corps policiers le font-ils encore? Voilà la première question. L’autre : d’autres corps policiers, même de plus petites tailles, le font-ils eux aussi face à des médias locaux et régionaux qui dérangent les pouvoirs locaux par exemple? La question est légitime, je crois.


Bref, a-t-on une police politique au Québec ou vit-on dans un État policier?


J’exagère? À peine, car cela s’est même fait sous le PQ, parti des purs parmi les purs et des démocrates parmi les démocrates selon leurs militants ! Alors, on peut imaginer le pire si même le PQ a vu la police surveiller des journalistes durant son court mandat (minoritaire en plus) suite à une demande formulée par le président de la FTQ à un ministre péquiste parce qu’il y avait de l’information qui circulait à son sujet dans les médias :



« En 2013, le ministre de la Sécurité publique de l'époque, Stéphane Bergeron, avait demandé au directeur général de la SQ d'alors, Mario Laprise, de faire la lumière sur les fuites autour de l'enquête policière sur la FTQ. M. Bergeron aurait formulé cette demande à la suite d'une plainte venant, elle, de Michel Arsenault, président de la FTQ. » (2)


C’est pour le moins troublant. Très troublant, même, la facilité avec laquelle la communication s’est faite entre un chef syndicaliste, un ministre et un directeur général de la police (3) pour en arriver là, soit la surveillance des journalistes de l’émission « Enquêtes » de Radio-Canada et de quelques autres ! (4) Le droit de savoir du public sera intimidé à tout jamais si cette pratique se poursuit, car personne ne voudra plus livrer d’informations à des journalistes ni à des chercheurs.



Notes


1. J’avais ajouté les scientifiques, car il y a longtemps que je suis sensible à cette question. D’ailleurs, comme membre d’une association professionnelle en sociologie, ce n’est pas nouveau pour moi de voir dénoncer que la justice s’en prends à des données de recherches qui doivent être confidentielles. Ce matin, au moment de corriger ce texte, on parle justement d’un tel cas au Québec :


- Pauline Gravel, Divulguer ses sources, un manquement à l’éthique. La communauté défend une universitaire forcée de révéler des informations confidentielles, in Le Devoir, 3 novembre 2016: www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/483785/recherche-divulguer-ses-sources-un-manquement-a-l-ethique


- Texte collectif - Ce texte a été signé par plus de 200 chercheurs dont la liste est au bas de l’article internet, L’affaire Maillé, ou l’avenir de la confidentialité dans la recherche scientifique, in Le Devoir, 3 novembre 2016: www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/483756/l-affaire-maille-ou-l-avenir-de-la-confidentialite-dans-la-recherche-scientifique



2. Collectif, Marie-Maude Denis, Isabelle Richer et Alain Gravel surveillés comme des suspects par la SQ, Radio-Canada/informations, section Justice et faits divers, 2016-11-02: http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2016/11/02/002-surveillance-journalistes-sq-marie-maude-denis-isabelle-richer-alain-gravel-radio-canada.shtml



3. « C'est un cas particulier, où le président de la FTQ d'alors communiquait avec le ministre de la Sécurité publique d'alors, le matin, pour demander qu'une enquête soit faite sur des fuites. Et cette enquête était déclenchée la soirée même. » Le ministre Martin Coiteux, in Collectif, Ibid.



4. « Les journalistes de Radio-Canada Alain Gravel, Marie-Maude Denis et Isabelle Richer sont aussi du nombre, tout comme Éric Thibault, journaliste au Journal de Montréal et conjoint de Marie-Maude Denis. Le sixième journaliste est André Cédilot, journaliste chevronné de La Presse qui a ensuite travaillé pour Radio-Canada. » (Vincent Larouche, Philippe Teisceira-Lessard, Six journalistes épiés par la Sûreté du Québec, in La Presse, 2 novembre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/actualites-judiciaires/201611/02/01-5036998-six-journalistes-epies-par-la-surete-du-quebec.php)


Hyperliens



DENIS LESSARD, MARTIN CROTEAU, VINCENT BROUSSEAU-POULIOT, JUSTINE MERCIER, Lagacé espionné: «inacceptable», «troublant», réagit la classe politique, in La Presse 31 octobre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201610/31/01-5036126-lagace-espionne-inacceptable-troublant-reagit-la-classe-politique.php



MARTIN CROTEAU, Journalistes espionnés: Québec lance une enquête sur la SQ, in La Presse, 2 novembre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201611/02/01-5037062-journalistes-espionnes-quebec-lance-une-enquete-sur-la-sq.php



Enquête : http://ici.radio-canada.ca/tele/enquete/




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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!




Nos brèves du 2016-10-07 au 2016-11-03 /Vol. 18 No. 8 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 8, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2016-11-03)



- Police politique du Québec, la prémisse !

- Grisaille... (Sur le parvis du palais des congrès, Montréal)

- Pour un réalignement plus écologique de la croissance



Police politique du Québec, la prémisse ! (Michel Handfield, Facebook, 2016-10-31)


Liberté de presse, liberté scientifique, des libertés de seconde zone? Car, de la liberté religieuse, on glisse souvent aux droits religieux, de conscience et de croyances ! Pourquoi pas le même glissement vers des droits de presse et scientifiques?


C’était mon mot de lundi au sujet de l’affaire Lagacé (1). D’autres évènements ont ensuite été rapportés depuis lundi, ce qui m’a conduit à allonger ce texte dans un éditorial : Police politique du Québec !



Note


1. DENIS LESSARD, MARTIN CROTEAU, VINCENT BROUSSEAU-POULIOT, JUSTINE MERCIER, Lagacé espionné: «inacceptable», «troublant», réagit la classe politique, in La Presse 31 octobre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/201610/31/01-5036126-lagace-espionne-inacceptable-troublant-reagit-la-classe-politique.php




Grisaille... (Sur le parvis du palais des congrès, Montréal)

(Michel Handfield, Facebook, 2016-10-16)







Pour un réalignement plus écologique de la croissance

(Michel Handfield, Facebook, 2016-10-07)


Je crois que, oui, il doit y avoir décroissance en certains domaines, mais d'autres, plus écolos, peuvent croitre. Ainsi, à côté d’une diminution de l'auto individuelle peut croitre l'autopartage, les transports collectifs et la livraison par exemple. À la diminution du CD, qui se revend jusqu'à se trouver dans les sites d’enfouissement en fin de vie, on peut recourir à la musique en ligne... Bref, il faut un réalignement plus écologique de la croissance, ce qui signifie décroissance en d'autres domaines.



Mais, ce point de vue est quand même à lire:



Alexandre Shields, Le modèle néolibéral, une nuisance pour l’environnement? (William Rees, le scientifique de renom à l’origine du concept d’empreinte écologique, critique la vision d’Ottawa), in Le Devoir 6 octobre 2016: www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/481679/le-modele-neoliberal-une-nuisance-pour-l-environnement



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture



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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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DI a vu !


(Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)



Lancement du Laboratoire Culture inclusive du Groupe des onze



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires et photo de Michel Handfield (2016-10-24)


Le Laboratoire Culture Inclusive (http://exeko.org/labs/culture), qui fait partie des 3 Laboratoires d’innovation sociale Exeko (http://exeko.org/labs-exeko), est un projet de laboratoire d'innovation sociale qui cherche à identifier les meilleures pratiques d'accessibilité aux institutions culturelles grâce à un projet de recherche participatif sur trois ans. Dans leur document PDF, on peut lire en présentation que :



« (…) le Laboratoire Culture Inclusive, [est] un projet de trois ans sous le patronage de la Commission canadienne pour l'UNESCO (CCUNESCO). [http://unesco.ca/fr/home-accueil] Ce laboratoire allie recherche participative, recherche création et recherche action afin de favoriser l'accessibilité au milieu institutionnel de la culture par l'identification et la diffusion de meilleures pratiques d'inclusion. » (1)


Le Groupe des onze (photo) est composé de BAnQ (http://www.banq.qc.ca/); Fondation Arte Musica (http://www.mbam.qc.ca/fondation-arte-musica/); Les Grands Ballets Canadiens de Montréal (https://grandsballets.com); Maison Théâtre (http://www.maisontheatre.com); Musée des beaux-arts de Montréal (http://www.mbam.qc.ca); Opéra de Montréal (www.operademontreal.com); Orchestre Métropolitain (http://orchestremetropolitain.com); Orchestre symphonique de Montréal (www.osm.ca); Place des Arts (http://placedesarts.com); Théâtre du Nouveau Monde (www.tnm.qc.ca); et la TOHU (http://tohu.ca) accompagnée de l'équipe du Laboratoire d'Exeko (http://exeko.org/) et de partenaires du secteur communautaire.



Le tout fut présenté par Stéphane Lavoie, directeur général de la TOHU et représentant du Groupe des onze. Mon quartier (Saint-Michel) était donc là. Je le souligne, car Saint-Michel est un quartier qui se prend en main depuis longtemps, notamment avec la table de concertation Vivre Saint-Michel en santé (2), et qui n’a pas toujours de visibilité positive dans les médias. J’ai déjà vu des médias rapporter des évènements violents de quartiers limitrophes et les attribuer au secteur Saint-Michel par exemple. Alors, qu’un organisme de mon quartier, la TOHU, se trouve dans le Groupe des onze sur la culture doit être particulièrement souligné ici.




Ce groupe m’apparait une avancée vu l’importance des rencontres interdisciplinaires, ce dont on parle souvent, mais qui ne se traduisent pas toujours dans le concret. Ici, cela peut se concrétiser, comme un partenariat entre la TOHU et le Musée des beaux-arts de Montréal, ce qu’on a vu pour l’exposition Rodin, ou avec le monde de l'éducation, comme Les belles soirées de l'U de M (www.bellessoirees.umontreal.ca) associées à une pièce du TNM, ce que j’ai vu à quelques occasions. De bonnes idées à élargir et qui sont dans leur mandat. Ce ne peut qu’être un plus de mon point de vue de sociologue.



Parlant de sociologie, on cite beaucoup Bourdieu (3) dans le devis de recherche final (voir la note 1), mais pour l'inclusion, il faudrait aussi regarder du côté du rapport Rioux sur l'éducation des arts - on dirait maintenant de la culture - à l'école, rapport qui suivait celui de la Commission Parent en éducation, et qui voulait « que soient intégrées dans les structures de l'éducation toutes les disciplines artistiques, au même titre et dans les mêmes établissements que tous les autres enseignements ». (4) Pas très loin de l’objectif d’inclure des partenaires du secteur communautaire dans cette démarche, car si à l’époque le communautaire avait existé, Rioux les aurait certainement intégrés dans son rapport, comme aujourd’hui on peut intégrer et l’éducation institutionnelle et l’éducation populaire en éducation, car plusieurs raccrochent au système par la seconde pour revenir ensuite à la première. En fait, il voyait plus large que la seule fonction utilitariste de l’école : former de la main-d’oeuvre. C’est malheureusement ce à quoi revient l’école avec tous ces programmes courts pour former des travailleurs plutôt que de « former des personnes d'abord, et des travailleurs ensuite » comme le prônait Rioux. (5) Avant-gardiste, ce qu’il écrivait à l’époque pourrait très bien s’appliquer au Groupe des onze et à leur approche inclusive de la culture :



« On peut donc facilement concevoir que, parler de culture dans notre société moderne, c'est parler de l'homme et de ses relations avec le monde; c'est parler de dépassement, de valeurs, d'imaginaire et de créativité; c'est s'interroger sur les projets d'exister que les hommes doivent formuler pour s'accomplir dans un monde où la technique commence à se dire prête à trouver elle-même toutes les réponses dans ses ordinateurs; c'est convier chaque homme et tous les hommes à la fois à réaliser toutes leurs possibilités. » (6)



Il va s’en dire que nous trouvons cette initiative bienvenue et que nous souhaitons que d’autres institutions de la culture et du communautaire s’y greffent, mais aussi de l’éducation, au sens large et inclusif du terme, car son but premier est de former des citoyens qui ne sont pas juste des travailleurs, cela dans le même esprit que celui du rapport de Marcel Rioux (7) près de 50 ans plus tôt.



Notes


1. p. 1/4 de la brochure PDF :

http://exeko.org/sites/fichiers/labci_brochure_3_0.pdf


Pour le devis de recherche final :

http://exeko.org/sites/fichiers/devisderecherche_final.pdf



2. www.vivre-saint-michel.org



3. Bourdieu, Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, coll. Le sens commun, éd. de Minuit, 1979, 672 p


Voir aussi :


- www.alternatives-economiques.fr/la-distinction--critique-sociale-du-jugement-pierre-bourdieu_fr_art_222_25314.html


- https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Distinction._Critique_sociale_du_jugement


- www.leseditionsdeminuit.fr/livre-La_Distinction-1954-1-1-0-1.html



4. Thierry Haroun, 42 ans plus tard - Le rapport Rioux suscite toujours le débat.

« On le considère un peu comme un Refus global à l'échelle de l'école », in Le Devoir, 8 janvier 2011 : www.ledevoir.com/societe/education/314243/42-ans-plus-tard-le-rapport-rioux-suscite-toujours-le-debat



5. Rioux, Marcel, « La société, la culture et l’éducation. Rapport Rioux », (1968). Un texte publié dans École et société au Québec. Éléments d'une sociologie de l'éducation. Tome 2, pp. 451-465. Textes choisis et présentés par Pierre W. Bélanger et Guy Rocher. Montréal : Éditions Hurtubise HMH ltée, 1975, 494 pp. Nouvelle édition revue et augmentée. Ce texte est extrait du Rapport de la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts au Québec, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1968 : http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rapport_rioux_societe_culture/rapport_rioux.html, p. 9



6. Rioux, Ibid., p. 16


7. J’ai eu la chance d’avoir Marcel Rioux comme professeur à l’Université de Montréal dans les cours Introduction à la sociologie du Québec et, surtout, Culture, connaissance et idéologie, encore si à propos, je crois. Sur Marcel Rioux, voir :


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Rioux


- http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rioux_marcel.html


- http://www.ledevoir.com/culture/livres/316628/l-engagement-de-marcel-rioux




LE SANG DE MICHI précédé de Négresse (théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



DE FRANZ XAVER KROETZ

Présenté par THÉÂTRE KATA au Théâtre Prospero du 11 au 29 octobre 2016

1371, rue Ontario Est, Montréal

BILLETTERIE 514.526-6582

THÉÂTRE KATA – www.facebook.com/theatrekata


https://youtu.be/VD23YCOvUgo



Traduction : Jean-Luc Denis, Marie-Elisabeth Morf, Danielle de Boeck, Tatjana Calpezjana et Calapez Pessoa

Mise en scène : Olivier Arteau

Avec : Ariel Charest, Jean-Pierre Cloutier, Marc-Antoine Marceau

Vidéo : Marilyn Laflamme

Éclairages : Hugues Cailleres

Scénographie : Claudelle Houde Labrecque

Assistance à la mise en scène : Aube Forest Dion

Oeil extérieur : Laurence Gagné-Frégeau

Conception sonore : Vincent Roy

Visuel : Béatrice Munn



RÉSUMÉ


Dans Négresse, une femme invite son jeune amant à manger et à passer la nuit chez elle. Elle est séparée, mais non divorcée de son mari qui boit et a perdu son travail.


« Négresse…pièce formidable, sexiste, brutale, magnifique que j’ai écrite à mes débuts… Et ce qui me plait tellement chez Kroetz, c’est qu’il n’explique rien, il ne donne pas de leçons, il ne juge pas, il décrit, simplement. Comme je connais bien ce jeune Kroetz, je sais : il écrit sur un milieu qu’il connait ! C’est authentique, plastique, merveilleusement terrible. Exactement ma pièce…» F.X . Kroetz, tiré d’un entretien.


Dans Le sang de Michi, Marie et Karl, jeune couple en déclin, partagent leur quotidien entre misère sentimentale, pauvreté matérielle et étroitesse d’esprit. Leur mode de communication se résume à des clichés et de vieux proverbes éculés. Puis, Karl apprend la soudaine grossesse de Marie.



Le Théâtre Kata offre une incursion dans l’oeuvre de Kroetz, figure majeure de la dramaturgie allemande, en tissant habilement deux pièces marquantes de son répertoire. Influencée par le happening, la performance et l’installation, la compagnie met le doigt sur l’absurdité de l’existence à travers un travail axé sur l’inconscient de l’acteur et ses états de corps.



Commentaires de Michel Handfield (2016-10-21)



D’abord, je m’excuse de mon retard, car j’ai vu cette pièce en même temps que je couvrais le Festival du Nouveau Cinéma. Par contre, ces liens entre cinéma et théâtre sont parfois révélateurs.



Dans le jeu, le tout faisait une seule pièce quant à moi, comme si Négresse était le préambule du sang de Michi, car quand son mari revient, son amant lui laisse la place trouvant ce couple trop « fucké » (dérangé) à son gout. L’on peut voir là une pièce dure; descriptive du bas de la ville avant l’embourgeoisement; d’un être sans éducation et chaotique dans sa vie, qui abuse de son ex qui l’aime encore au point de se soumettre malgré que ça lui fait mal. Elle aurait pu appeler la police et le faire mettre dehors, car elle n’était pas seule avec lui. À la place, elle subit et laisse son amant partir plutôt que de le retenir et d’enfin montrer à son ex qu’il n’est plus dans le portrait. Mais, elle ne fera pas ce choix.


Sachant qu’on est dans l’adaptation du théâtre allemand, on peut aussi y voir la culture allemande : rigide et fermée. Faire comme si de rien n’était arrivé. Ne rien laisser paraitre. Qui voit du cinéma allemand reconnaitra cette signature dans la pièce.


Puis, dans leurs discussions, il apprend qu’elle est enceinte. Il s’accrochera encore plus. On est en dans Le sang de Michi, la seconde pièce, mais rien ne nous le dit. En fait, cela apparait la suite logique de l’histoire, comme un second acte de la même pièce.


La violence du propos est la même. La manipulation aussi. Il dira aimer ce bébé à venir, puis il l’avortera lui-même, le tout représenté en vidéo avec un melon. Le corps de la pièce est d’ailleurs là-dessus. Cette violence que les spectateurs vont juger inacceptable dans notre culture, où il y a tant de moyens d’avoir accès à un avortement bien fait en clinique, mais qui n’existe pas partout.



Du théâtre symbolique, descriptif d’une réalité cependant. Ici une mise en garde s’impose : on est dans du théâtre allemand, je le répète. Ce point est essentiel, car l’avortement maison, qui est en fait un infanticide, semble plus courant en Allemagne que dans d’autres pays développés. Comme je l’ai vu dans un film de 2009, où on a aussi eu droit à un infanticide, vu la situation économique d’une famille qui s’est dégradée avec la perte d’emploi du père, ce n’est pas rare même si personne n’en parle ouvertement. Ce que j’avais écrit à l’époque sur ce film s’applique d’ailleurs à cette pièce d’origine allemande :


« Un film sur une famille dysfonctionnelle comme il en existe plusieurs nous a dit le réalisateur après le film. Des cas tenus sous silence par les familles. Ce qui est scénarisé ici, dira-t-il, c’est d’avoir appelé la police pour se libérer de ce poids, car cela n’arrive pas dans la réalité. Les familles vivent avec le silence. Une recherche Google avec « Allemagne + infanticide » pointe d’ailleurs vers des blogues qui soutiennent qu’il y a plus d’infanticides en Allemagne qu’ailleurs. Cela semble confirmé par le fait qu’on réinstalle même des « babyklappen » (boites à bébé) en Allemagne pour recueillir les bébés que les mères ne veulent pas garder (…). » (1)



Ce problème ne semble pas encore résolu quand on fait une recherche avec « Allemagne + infanticide ». En 2013, par exemple, on trouvait dans l’actualité un article intitulé « Allemagne : contre l'infanticide, les « boites à bébé » », qui se concluait ainsi :



« Dans la plupart des pays européens, les « boites à bébé » viennent pallier un vide juridique ou un flou de la législation sur le droit d'abandonner un enfant, voire sur le droit à l'avortement. » (2)



Ce n’est pas il y a 25, 30 ou 50 ans, mais bien au XXIe siècle ! C’est aujourd’hui que ça se passe dans un pays occidental qui est regardé comme un modèle économique et technologique. Le pays des Mercedes et BMW; un pays dont on cite la vision environnementale de ses grandes villes ! Pas tout à fait le sous-développement. Pourtant, il y a encore beaucoup de faits divers rapportés à ce sujet, même en 2016.


Ici, Karl mettra les restes du fœtus de Marie à la poubelle comme un déchet normal. Ça parait dur, mais dans Draussen am see (Perte d'équilibre), l’été suivant l’autoavortement de la mère on constate que le père a fait une nouvelle dalle de ciment (trottoir) au chalet. C’est là que fut enterré le fœtus naturellement. Tous le savent, mais font comme si ce n’était jamais arrivé, car on ne parle pas de ces choses-là. Caractères rigides et fermés qui nous surprennent ici, mais qui semblent normaux là-bas. Dans ce contexte, Le sang de Michi n’est qu’un écheveau parmi d’autres qui parlent eux aussi de cette situation. Ce qui est choquant pour nous est dénonciation d’une réalité qui doit changer ailleurs.


En sachant cela, cette pièce n’a plus du tout le même sens que si on la voit avec notre vision québécoise par exemple. Sa dureté ne se trouve plus dans le jeu des protagonistes, mais devient le reflet de la rigidité de la société allemande face à la détresse de qui attend un bébé non désiré et de la réponse que le système lui donne ou ne lui donne pas en retour. Deux questions se posent alors :


- Sont-ce les lois et les normes sociales qui font que de recourir à un avortement maison, avec tous les risques que cela comporte, est encore une option pour interrompre une grossesse non désirée par exemple?


- Que de prendre le risque d’en mourir est une option valable?



Si cela nous semble loin de nous, ce n’est pas si loin en même temps d’une certaine morale religieuse qui fait qu’une jeune mère meurt d’un accouchement par refus d’une transfusion sanguine pour des raisons de croyances religieuses au Québec en 2016 et qu’on n’a pu rien faire par respect pour sa liberté de pratique ! (3) Mais, en même temps, la plupart des religions sont contre le droit à l’avortement et à l’abrègement de la vie pour les personnes souffrantes en fin de vie, cela pour des raisons morales. Paradoxe ou hypocrisie religieuse?


Deux morts, soit une fictive dans la pièce, qui témoigne de cas réels cependant, et une au Québec pour des raisons morales que l’on peut renvoyer dos à dos ici, car l’on n’est ni dans la science, ni dans l’éthique, mais dans une morale qui dit défendre la vie et qui tue en même temps les porteuses de cette vie au nom de croyances ! Assez paradoxal tout de même. Cette pièce nous donne donc de quoi réfléchir. En ce sens elle atteint son but, mais faut-il encore en comprendre le contexte pour en tirer tous les parallèles qui s’imposent.


J’ai donc aimé cette pièce pour la réflexion qu’elle suscite, mais je suis conscient que tous n’auront pas les outils nécessaires pour le saisir. Merci au cinéma international pour ma part. Serait-elle à présenter dans les écoles secondaires et les cégeps, avec mise en contexte et discussions par la suite? Je le crois.


Notes


1. Handfield, Michel, Draussen am see / Perte d'équilibre, in Societas Criticus, Revues Internet en ligne, version archive pour bibliothèques, Vol. 11 no. 5, du 21 aout 2009 au 8 octobre 2009 (Spécial FFM) :


- http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs1945365 (pdf)


- http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2009/v11no5/SCVol11no5html.htm (html)


Bande-annonce :


- www.youtube.com/watch?v=efAjFEcWvuE


- https://www.youtube.com/watch?v=zmRVIv30Bcw


2. LAURE CURIEN, Allemagne : contre l'infanticide, les « boites à bébé », in Le Journal International, 29 mai 2013 : www.lejournalinternational.fr/Allemagne-contre-l-infanticide-les-boites-a-bebe_a807.html


3. À ce sujet, il faut lire la chronique de Richard Martineau sur cette jeune femme de 27 ans qui est morte au bout de son sang dans un hôpital de Lévis ces derniers jours, car elle a refusé une transfusion sanguine parce qu’elle était Témoin de Jéhovah. Pour le texte de Richard Martineau : Mourir au bout de son sang en 2016, Le journal de Montréal, 16 octobre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/10/16/mourir-au-bout-de-son-sang-en-2016



Aussi, sur ce sujet, la première information : Agence QMI, Une jeune mère témoin de Jéhovah meurt au bout de son sang, Vendredi, Le journal de Montréal, 14 octobre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/10/14/une-jeune-mere-temoin-de-jehovah-meurt-au-bout-de-son-sang-1




Tartuffe et le disciple : théâtre et film se confondant !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires de Michel Handfield (2016-10-17)


Mon texte sur Tartuffe au TNM (www.tnm.qc.ca) était pour ainsi dire terminé quand j’ai vu Le disciple au Festival du Nouveau Cinéma (www.nouveaucinema.ca). J’ai rapidement remarqué que mes notes étaient facilement interchangeables entre les deux, c’est-à-dire que je pouvais reprendre un paragraphe sur Tartuffe et mettre un exemple du film Le disciple dessus et vice versa. À des endroits je pouvais même interchanger les noms sans que ça ne paraisse ! C’en était fait : mon texte devait être refait. C’était d’autant plus justifié que Le disciple vient d’une pièce de théâtre. Ne serait-il pas intéressant d’ailleurs que Martyr (Märtyrer), pièce de 2012 de Marius Von Mayenburg (1), qui a inspiré Le disciple, soit montée un jour au TNM ? Ça bouclerait la boucle si je puis dire.



Tartuffe : Couvrez ce sein que je ne saurois voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. (2)



Dans Le disciple, film russe de Kirill Serebrennikov, Venjamin, qui lit la Bible et l’applique de façon littérale, demande d’exclure les bikinis du cours de natation parce que ça va contre ce que Dieu nous a dit. Cachez ces corps qui nous incitent au mal puis-je dire pour le paraphraser. Voici un passage tiré de la bande-annonce du film, sous-titré en anglais :


« That’s why I’m declaring war on depravity. For the Lord says « whomever looks on a woman to lust has committed adultery with her already in his heart » (3) .


Comme ça le met mal à l’aise, la direction de l’école, appuyée du père Vsevolod (Nikolay Roshchin) de l’Église orthodoxe de la communauté, va lui donner raison. Ce n’est certainement pas lui le problème, car il est pieux disent-ils ! Ce sont les autres, les dépravés, qui ont tort, comme la prof de biologie, Elena, qui va trop loin avec les étudiants, parlant de la théorie de l’évolution, de sexualité et de l’homosexualité comme étant une chose normale dans la nature.


Elle ira jusqu’à parler de protection en matière de relations sexuelles dans son cours de biologie, faisant pratiquer ses étudiants et étudiantes avec des condoms et des carottes ! C’en sera trop pour lui et la directrice de l’école : c’est elle qui le provoque dira-t-elle. Pourtant, Elena défend la science et dit ce qui doit être dit des croyances : ce sont des croyances et la science n’a pas à les défendre, à les justifier ou à en tenir compte ! Pas plus qu’elle ne le ferait de la littérature de fiction ou de l’horoscope d’ailleurs. Elle a raison pour ma part.


Comme je l’avais noté pour Tartuffe, que ce soit de la politique ou de la religion, certains peuvent faire croire des inepties et nier la science. Du nazisme à l’État Islamique, en passant par le christianisme rigoriste comme dans ce film. Rien de plus simple que de manipuler celui qui veut croire. Molière ou La Boétie, même dénonciation de « la servitude volontaire » (4) de celui qui croit et, surtout, se croit. De là à devenir un combattant de Dieu, il n’y a qu’un pas que certains franchiront allègrement, parfois avec l’aide d’un guide spirituel et parfois en s’autoradicalisant par des lectures et l’internet.



En fait, le sujet est la croyance qui s’autojustifie et se renforce au point de faire oublier la réalité. Le monde matériel, celui d’ici-bas, n’est pas celui qui compte. C’est l’autre, celui de la vie éternelle qu’on espère, qui compte vraiment. La vie est hors de la réalité pour eux; à réaliser dans un monde parallèle tel que dépeint par les religions, mais aussi des mystiques et des gourous de tous genres, même de faux pieux, comme Tartuffe, pour usurper de vrais crédules ! Un monde dont on n’a cependant aucune preuve rationnelle de l’existence, sauf celle que des mystiques en ont faite telles que rapportées par la littérature religieuse. Un monde littéraire pour ce qu’on en sait, car personne ne l’a vu, sauf par des visions.


Dire de « perdre sa vie à la gagner dans l’au-delà » est l’arme magique que tous ces gens brandissent même si elle prend des tournures de phrases différentes selon les religions et les mystiques qui les formulent. Et, s’ils sont assez convaincants, d’autres suivront au point de former un petit groupe, une secte, une idéologie religieuse de grande renommée, voire institutionnalisée. Le nombre de croyants fera preuve de vérité ici.


Si cela est vrai en matière de religion, ce l’est aussi en politique ou en économie ! D’ailleurs, combien de gens suivent un leadeur ou une idée jusqu’à nier le bon sens? Peu importe ce que leurs amis, leur famille ou la science puissent dire ou démontrer, leur foi les justifie amplement ! (5)


Toutes les idéologies, religions incluses, sont basées sur la foi et rejettent les «Hommes de peu de foi » ! (6) Suffit de regarder le PQ rejeter ceux qui osent dire que la séparation n’a plus sa place dans un Nouveau Monde mondialisé pour le comprendre. Mettre l’option sur la glace pour un temps, peut-être, mais n’essayer pas de faire reculer l’article 1 au numéro 3 ou 4 du programme par contre, car ce sera la révolution de palais. De l’autre côté, chez les fédéralistes, essayez de rééquilibrer les droits individuels avec les droits collectifs et ce sera un crime de lèse-majesté tout aussi grave. On vous accusera de vous en prendre aux minorités sans nuances. Chacun ses mythes fondateurs. Si on y croit, ils sont alors incarnés et bien réels.


Quant à la science, qui insuffle le doute, elle devient l’ennemie de tous. Ce n’est pas un hasard si nos chartes des droits et libertés défendent la liberté de croyance et de religion, mais ne disent mot de la science, cette empêcheuse de tourner en rond et de croire. Cela est vrai en tous les domaines. Même l’économie.


Malgré que les statistiques prouvent que le marché ne monte pas toujours, et encore moins de manière faramineuse tous les ans, certains font croire qu’ils réussissent à battre les indices à tous les coups et sont suivis. Ils ont même des disciples qui investissent dans leurs aventures malgré les mises en garde des professionnels, ce qui donne un jour des scandales comme Enron (7), l’affaire Madoff (8) ou, à plus petite échelle, de petits courtiers accusés de fraude et de tromperie comme on en voit à chaque année dans les faits divers. Des investisseurs les ont crus et plus leur nombre a grossit, plus ils ont gagné en crédibilité, celle-ci contribuant à leur médiatisation et à leur renommée au point de devenir une vérité. Puis, une fois montrée comme un exemple de réussite dans certains médias, la bulle a grossi jusqu’à l’éclatement. C’est pourtant oublier un principe de base que nous a donné Nietzsche et qui s’applique à bien des domaines :


« … la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » (9)


Mais, Nietzsche était un philosophe, pas un politicien, un économiste, un prophète ou un dieu incarné. On préfère toujours croire un saint homme ou de saintes Écritures. Ne dit-on pas heureux celui qui croit sans avoir vu? (10) Paradoxalement, celui qui croit sans avoir vu est toujours plus facile à manipuler pour Tartuffe et les gens de son espèce. Quant à suivre aveuglément la ligne du bien, cela peut faire bien plus de mal que de bien en fait. On le voit dans Le disciple, car Dieu a dit : « I haven’t come to bring peace, but the sword. » (11) C’est la maxime de Venjamin au point de pouvoir tuer pour sa foi.


Un radical ou un fourbe peut se justifier, peu importe la religion. C’est même là une grande leçon de ce film tout comme de Tartuffe, car les chrétiens sont prompts à condamner les autres religions. Mais, elles ont toutes cet aspect mutuellement exclusif d’être les seules porteuses de la vérité aux dépens des autres religions, mais surtout des sciences et de la philosophie. Elles sont croyances, au même titre que l’horoscope (12), mais elles se disent non seulement vérité, mais investie par Dieu, ce qui ne les rend que plus dangereuses aux mains de manipulateurs face aux crédules de ce monde. Puis, que faire pour protéger ces derniers quand la religion proclame haut et fort devant tous :


« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux les affligés, car ils seront consolés !… » (13)


Les mettre en garde, c’est les écarter du droit chemin. De quoi les empêcher d’écouter les mises en garde les plus élémentaires et le bon sens. Quand on regarde froidement les écrits saints, l’on voit bien que c’est pourtant d’une ingéniosité machiavélique parfois. Et, l'on protège quand même les religions dans nos chartes des droits et libertés, mais non la science !


Par contre, l’on ne veut pas voir le terrorisme religieux comme un cas de déviance religieuse et mystique, mais comme une exception personnelle, voire une déviance ou une folie individuelle. Si on peut condamner un individu, on ne peut pas attaquer une croyance religieuse ou une religion par exemple. Pourtant, il y a là tout un système par lequel des gens agissent en toute connaissance de cause pour faire agir certains de leurs disciples dans un sens bien déterminé parfois. C’est du déterminisme social, politique et stratégique, car ils savent sur quels leviers peser pour entrainer une réaction. À la limite ils les justifieront sans les approuver par des formules comme « on ne peut contrôler tout le monde et certains se sentant menacés dans leur foi ont commis des gestes inconsidérés qui s’expliquent cependant par leur désarroi. » Ou, « on ne peut les approuver, mais on peut comprendre et pardonner. » Naturellement, nous les condamnons, mais du bout des lèvres.


Si on ne condamne pas davantage les croyances et surtout les célébrants qui sont à la base de ces manipulations, c’est qu’ils sont à la marge de la légalité : les écrits saints sont ce qu’ils sont et ce ne sont pas eux qui les ont écrits ou qui commettent ces gestes au nom de la religion. Les leadeurs religieux le savent très bien et profitent de cette impunité. De plus, ils savent que si l’État touche les croyances religieuses et la foi, cela fera descendre plus de gens dans la rue (toutes religions confondues pour la défense du droit au culte) que de toucher le filet social, l’environnement ou de faire passer un pipeline dans une ville ou sous une rivière. Ils ne sont pas fous et sont pleinement conscients de ce pouvoir qu’ils ont et de la masse de manifestants qu’ils peuvent mobiliser. Et, ils ne l’abdiqueront pas. Même les groupes qui disent ne pas faire de politique, le spirituel étant séparé des choses humaines, envoient des avocats défendre leurs droits à la cour suprême, ce qui est tout de même paradoxal, la charte des droits et libertés étant d’abord un acte politique et humain. Mais, nous n’en sommes cependant pas à un paradoxe près en matière de croyances et de religions.


La relecture de Tartuffe (14) de Molière (15), placé ici 300 ans plus tard que l’original, soit en 1969 au Québec, et le film Le disciple, basé sur la pièce Marthyr, sont éclairant pour notre époque. À voir et à discuter dans les familles, en classe, en société. Une preuve que la littérature est porteuse de connaissances.



Notes



1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marius_von_Mayenburg


2. TARTUFFE, ACTE III, SCÈNE II.—Dialogue entre TARTUFFE et DORINE. In Molière, Oeuvres complètes Tome III, compilé par Jean-Baptiste Poquelin, October 10, 2015,GUTENBERG EBOOK MOLIÈRE [EBook #50173], Projet Gutemberg : https://www.gutenberg.org/


3. De 0:54/1:28 à 1:04/1:28 de la bande-annonce sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=NN2DyBZWbKA


4. La Boétie, (1549) 2006, Discours de la servitude volontaire, "Les classiques des sciences sociales" (pdf)


5. À ce sujet, il faut lire la chronique de Richard Martineau sur cette jeune femme de 27 ans qui est morte au bout de son sang dans un hôpital de Lévis ces derniers jours, car elle a refusé une transfusion sanguine parce qu’elle était Témoin de Jéhovah. Pour le texte de Richard Martineau : Mourir au bout de son sang en 2016, Le journal de Montréal, 16 octobre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/10/16/mourir-au-bout-de-son-sang-en-2016


Aussi, sur ce sujet, la première information : Agence QMI, Une jeune mère témoin de Jéhovah meurt au bout de son sang, Vendredi, Le journal de Montréal, 14 octobre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/10/14/une-jeune-mere-temoin-de-jehovah-meurt-au-bout-de-son-sang-1


6. « Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria : Seigneur, sauve-moi ! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. » (Matthieu 14:31, http://saintebible.com/matthew/14-31.htm)


7. https://fr.wikipedia.org/wiki/Enron


8. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Madoff


9. Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain, Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.


10. « …Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit: parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru! » (Jean 20:29: http://saintebible.com/john/20-29.htm)


11. Ce passage est à 1:15/1:28, de la bande-annonce, Op. Cit. Pour ce passage en français :


« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;… » (Matthieu 10:34 : http://saintebible.com/matthew/10-34.htm)


12. Voir notre critique du livre suivant :


Grayling A.C., 2013, The God Argument : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN: 9781408837429. www.bloomsbury.com/uk/the-god-argument-9781408837429/ . Notre texte est dans le Vol 15 n° 8. 2013-07-28 – 2013-09-20 de Societas Criticus, section Essais : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2315022


13. Matthieu 5:3 : http://saintebible.com/matthew/5-3.htm


14. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tartuffe_ou_l%27Imposteur


15. https://fr.wikipedia.org/wiki/Molière


Annexes


1. Tartuffe (théâtre)


Après le beau succès en France et en Belgique des Femmes Savantes, présentées au TNM à l’automne 2012, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin poursuivent leur exploration de l’œuvre de Molière avec Tartuffe, spectacle d’ouverture de la saison-anniversaire des 65 ans du TNM. Emmanuel Schwartz, jeune comédien protéiforme qui marque de son talent chaque personnage qu’il incarne, sera l’énigmatique Tartuffe. Autour de lui est réunie une distribution hors pair, composée entre autres de Benoît Brière et Anne-Marie Cadieux en couple détonnant. Déplacé dans le Québec de la fin des années soixante, ce Tartuffe, créé en collaboration avec la compagnie UBU, réactualise les propos satiriques de Molière qui n’a eu de cesse de dénoncer l’hypocrisie et les dérives de la religion :


« Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée; et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que tous ceux que j’ai joués jusqu’ici. Les marquis, les précieuses, les cocus et les médecins ont souffert doucement qu’on les ait représentés, et ils ont fait semblant de se divertir, avec tout le monde, des peintures que l’on a faites d’eux ; mais les hypocrites n’ont point entendu raillerie ; ils se sont effarouchés d’abord, et on trouve étrange que j’eusse la hardiesse de jouer leurs grimaces et de vouloir décrire un métier dont tant d’honnêtes gens se mêlent. » — Molière, extrait de sa préface au Tartuffe.


UNE TRAGI-COMÉDIE D’UNE GRANDE MODERNITÉ


Grand bourgeois et père de famille, Orgon est depuis quelque temps sous l’influence de Tartuffe qu’il a invité à loger chez lui. Avec l’arrivée inattendue de ce prétendu directeur de conscience, la crise s’installe : Orgon veut rompre les fiançailles de sa fille Mariane et de Valère afin qu’elle épouse Tartuffe, tandis que celui-ci tente de séduire Elmire, la femme d’Orgon et de chasser ce dernier de chez lui. Mais l’hypocrisie de Tartuffe sera révélée au grand jour par un de ces coups de théâtre dont Molière a le secret.


Critiquant ouvertement les faux dévots, la pièce créée en 1669 a connu un destin mouvementé, maintes fois censurée puis réhabilitée. Au Québec, elle est restée interdite de représentation jusqu’en 1893. Sur la scène du TNM, Denis Marleau a choisi de transporter l’action de Tartuffe trois-cents ans après sa création, en 1969, dans un Québec en pleine révolution culturelle, sociale et politique. Cette période mouvementée s’éprouve au sein de cette famille par les tensions entre Orgon et ses enfants qui contestent son autorité et par la libération des mœurs dénoncée par Madame Pernelle, la mère d’Orgon.


Chez son fils, la quête d’élévation spirituelle, qui se révèle à travers son attraction soudaine pour cet « animateur de pastorale », devient symptomatique de sa perte de repères face à ces changements qui dépassent…



UNE ÉQUIPE DE CRÉATION EXCEPTIONNELLE



Comédien charismatique, Emmanuel Schwartz est aussi auteur, metteur en scène, danseur et musicien. Les spectateurs du TNM l’ont découvert dans En attendant Godot, mis en scène par François Girard la saison dernière — où sa performance dans le rôle de Lucky a été chaque soir acclamée — et dans le Richard III dirigé par Brigitte Haentjens en 2015.


Anne-Marie Cadieux incarne Elmire, épouse dont la beauté pétillante d’intelligence ne semble plus retenir l’attention de son mari (Benoît Brière) transfiguré par sa rencontre avec Tartuffe, alors que Monique Miller est la bigote


Madame Pernelle et Violette Chauveau, l’exubérante Dorine. L’équipe de jeu réunit des fidèles de Marleau et Jasmin (Denis Lavalou, Carl Béchard, Bruno Marcil) à laquelle se joignent Maxime Genois, Annie Éthier, Rachel Graton et Nicolas Dionne-Simard.


Conçue par Max-Otto Fauteux, la scénographie campe le logis de cette famille dans une architecture moderniste évoquant le souffle nouveau issu d’Expo 67, avec des percées sur une nature enneigée filmée par Stéphanie Jasmin et les éclairages de Martin Labrecque. Les costumes sont créés par Michèle Hamel, conceptrice œuvrant au cinéma qui l’a récompensée à plusieurs reprises, et les maquillages et coiffures par Angelo Barsetti, complice des toutes les aventures d’UBU. Enfin, c’est le chanteur et artiste multidisciplinaire Jérôme Minière qui signe la musique originale et réalise l’environnement sonore tout en incarnant Laurent, le valet de l’imposteur.


Avec ce Tartuffe, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin donnent une nouvelle résonance au texte de Molière en portant sur l’œuvre une lecture fine et accessible. En cherchant à rendre compte de tous les états d’humanité de ce chef d’œuvre, qui oscille entre farce et tragédie, ils font ressortir la virtuosité des vers et la finesse des propos. Leur maitrise de la scène permet d’annoncer un grand évènement théâtral.




2. LE DISCIPLE / THE STUDENT (Vu 9 OCTOBRE 2016)


Version originale russe sous-titrée en anglais

PAR KIRILL SEREBRENNIKOV

http://www.nouveaucinema.ca/fr/films/the-student

https://www.youtube.com/watch?v=UMQ_Nbj09R4

https://www.youtube.com/watch?v=zqEg_LZBCzU


RUSSIE / 118 MINUTES / 2016


Le portrait inquiétant d’un adolescent dont l’interprétation littérale de la Bible pousse au fanatisme religieux. Veniamin, un adolescent pris d’une crise mystique, bouleverse ses camarades et son lycée tout entier par ses questions qui contestent le bien fondé d’enseignements et de pratiques dans le cadre scolaire. Seule Elena, son professeur de biologie, tentera de le provoquer sur son propre terrain, à ses risques et périls. Adapté d’une pièce de Marius von Mayenburg sur les ambigüités de la Bible, un film redoutable et fascinant non dépourvu d’humour dont la mise en scène audacieuse enchaine les plans-séquences.



Index



Les Festivals !



On aime couvrir les festivals, car c'est plonger dans un bain jusqu'à plus soif ou, autre manière de le dire, un ressourcement. Cependant, on en sort avec beaucoup de notes et d'informations qu'il faut traiter par la suite, mais sans le temps suffisant de le faire, car le reste n'arrête pas pour autant, surtout que l'on fait dans l'analyse, parfois longue. Tout dépend du sujet naturellement, mais c'est tout de même assez fréquent. En conséquence, nous mettons toujours ces notes sur la glace pour les faire à temps perdu. Nous allons maintenant essayer de les traiter de façon plus rapide, plus courte, mais avec des hyperliens lorsque possible pour références.



Michel Handfield, éditeur-rédacteur!



Mon FNC 2016


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Présentation

AMERICAN HONEY

MERCI PATRON !

PORNO E LIBERTA

IL NE FAUT PAS MOURIR POUR ÇA

ANTIPORNO



Pour le film « Le disciple », mon texte est déjà paru sous le titre de « Tartuffe et le disciple : théâtre et film se confondant ! », car j’y voyais une ligne commune avec Tartuffe au TNM.



Présentation de Michel Handfield (2016-11-01)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Le Festival du Nouveau Cinéma (www.nouveaucinema.ca/) offre un panorama de films dont plusieurs primés ailleurs, ce qui est une occasion de voir de grands et bons films. Mais, pour moi, il est mal placé, car c’est une période où j’ai presque toujours des conflits d’horaires. Allez savoir pourquoi.


Par contre, ce que je peux voir, j’en profite. En conséquence, juste de regarder le programme donne une idée des sorties à surveiller au cours des prochains mois pour les cinéphiles.


Alors, non, je n’en vois jamais assez dans ce festival, je trouve, mais je profite pleinement de ce que je peux voir. Et, j’ai toujours le regret de ce que j’ai manqué.


Mon FNC 2016




AMERICAN HONEY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Version originale anglaise sous-titrée en français


RÉALISÉ PAR ANDREA ARNOLD

ANGLETERRE, ÉTATS-UNIS / 162 MINUTES / 2016


Aux États-Unis, Andrea Arnold suit une équipe de vente d’abonnements de magazines menée par Sasha Lane et Shia LaBeouf. Après avoir quitté sa famille dysfonctionnelle, Star, une adolescente de 18 ans (Sasha Lane) rejoint une équipe de vente d’abonnements de magazines. Avec ses acolytes et tout particulièrement Jake (Shia LaBeouf), ils parcourent le Midwest, font du porte-à-porte, boivent, s’aiment, dévient, vivent tout simplement. Filmant pour la première fois les États-Unis, avec une sensualité folle, la Britannique Andrea Arnold signe un portrait de la jeunesse fascinant, picaresque et musical, récompensé du prix du jury au dernier Festival de Cannes.


http://www.nouveaucinema.ca/fr/films/american-honey


https://www.youtube.com/watch?v=y1SpWZm1PLc



Commentaires de Michel Handfield (2016-11-01)


Le film débute dans l'Amérique des basfonds : aller chercher à manger dans les « containers » derrière les épiceries pour nourrir son chum, son petit et sa petite par exemple. C'est du moins l'impression que nous donnent les premières images. Mais, on découvre rapidement que c'est son père et non son chum. Star est victime d'inceste et ce sont son petit frère et sa petite sœur qu’elle protège. Elle réussira d’ailleurs à les laisser à sa mère de force et à se sauver en joignant un groupe de vente de magazines qui fait la route à travers les États-Unis.


Le modèle économique en place.


Une petite mise au point s’impose ici. Avec l’absence de filet social aux États-Unis, suffis de quelques malchances pour se retrouver dans une telle précarité et c’est le modèle que pousse toujours la droite néolibérale, comme si elle ne comprenait pas qu’il faut trouver un nouveau modèle de capitalisme plus social. (1)


On ne se penche jamais sur le système et on accuse les victimes d’être responsables de leur sort sans nuances. S’il y a toujours une part de responsabilité personnelle, car on fait des choix individuels, il y a aussi un système plus gros que nous et qui nous impose des changements auxquels nous – et ça inclut les États ici – n’avons pas nécessairement consenti. Et, rien ne nous a préparés à ces changements, ce qui nécessiterait nécessairement un filet social et des mesures de réinsertion pour permettre une transition plus en douceur lorsque nécessaire.



Ça implique aussi de réexaminer une fiscalité basée sur le seul travail des individus qui ne tient pas compte du déplacement de la productivité des travailleurs vers les équipements automatisés, qui, eux, n’ont pas d’impôt sur le revenu à payer. Au contraire, les entreprises bénéficient même de programmes d’aide à la modernisation (déductions fiscales quand ce n’est pas des subventions) pour faire ce transfert du travail humain vers des machines ! Pas surprenant dans ces conditions que les contribuables voient leur fardeau fiscal s’alourdir malgré les hausses de productivités et du produit intérieur brut, car le rendement économique produit sans intervention humaine ou avec un minimum d’humains (que ce soit par des équipements automatisés, des robots, ou des algorithmes, comme pour les investissements économiques et boursiers par exemple) voit sa part s’accroitre continuellement dans l’économie alors que le fardeau fiscal demeure sur les seules épaules de travailleurs qui sont et seront de moins en moins nombreux dans ce système. L’objectif final est même leur remplacement :


« Les usines du futur n’auront plus que deux employés : un travailleur et un chien, résumait au début de l’année Carl Bass, p.-d.g. d’Autodesk, un concepteur de logiciel 3D. Le travailleur sera chargé de nourrir le chien et le chien sera là pour empêcher le travailleur de toucher à l’équipement. » (2)



Mais, quel parti politique soulève cette question? À la place, on fait des programmes d’employabilité et on coupe les ressources aux sans-emplois pour les forcer à trouver des emplois qui fondent comme neige sous le soleil de la technologie ! Et, pour les emplois sous-qualifiés non automatisables, les entreprises les délocalisent dès qu’elles le peuvent là où la main-d’oeuvre est moins chère. On en parle justement dans le film suivant : Merci patron !



Sachant cela, bienvenue dans cette plongée dans une Amérique de contrastes socioéconomiques avec ce « roadmovie ».


Le monde de la vente de porte-à-porte.


Plongée aussi dans le monde de la vente de porte-à-porte d'un produit en déclin. Autrefois le chocolat, maintenant les magazines papier. Aussi difficile à vendre que des CD depuis l’évolution de l’internet comme canal de diffusion culturel ! On prend donc les vendeurs qu'on peut trouver et on les forme sur le tas pour vendre des forfaits contenant plusieurs magazines. Si ça ne fonctionne pas, on les laisse en chemin, facilement remplaçable par toutes personnes prêtes à essayer. Ce n’est pas la formation ou l’éducation qui compte, mais la capacité de séduire ou de faire pitié pour vendre.


Les vendeurs itinérants n’en ont « que dalle » du produit, le magazine n'étant rien d'autre qu'un produit qui leur rapporte une commission. Ça pourrait être n'importe quoi d'autre pourvu que ça leur permette de fuir leur milieu ou de voyager à travers le pays. Bref, c’est l’ailleurs et l’aventure qui les attire. Nous, on les suit dans ce roadmovie qui nous présente une catégorie de jeunes, mais nous fait aussi voir des facettes différentes des États-Unis selon les coins où ils vont vendre leur camelote. Les magazines papier en sont rendus là pour certains, plus marginaux.



Aparté sur les magazines.



Ce n'est pas pour rien qu'on cherche à vendre les entreprises d'édition les plus connues et que les fournisseurs d’internet sont les premiers sur les rangs des acheteurs, car il leur faut du contenu pour maintenir et faire progresser leur marché. Quant à la publicité, elle suit le mouvement vers l’internet d’autant plus que la grande toile permet à la fois une diffusion de masse de l’information (par exemple la lecture de La Presse, de The Independent ou de Rue 89), mais avec une publicité ciblée, grâce aux algorithmes, qui permet d’identifier chaque lecteur et même de le géolocaliser en temps réel. Bref, toutes des possibilités que la presse papier n’avait pas et que ces nouveaux magnats de l’information dématérialisée ont maintenant. Le combat est donc inégal.


Mais, d'où viendra alors l'information de demain se demandent certains? Des communiqués officiels; des revues et journaux qui auront su se garder un niveau d'abonnés intéressant, car ils ont une ligne éditoriale qui les distingue et fait leur marque, comme Le Devoir; de médias assez forts pour se permettre de jouer dans cette ligue, souvent membre de conglomérats plus grands (La Presse de Power Corporation); de médias intégrés aux fournisseurs internet à travers des conglomérats de communication, comme Bell, Vidéotron et Rogers; et d’intellectuels en mal d'emplois à leur mesure qui décortiquent, analysent et commentent sur la grande toile parce que c'est dans leur nature  ! Mais, tous se doivent de passer par des diffuseurs comme Google, Facebook et Twitter pour élargir leur zone d’influence. Ce sont les nouveaux stands à nouvelles à l’ère des médias dématérialisés. Certains conserveront des éditions papier, mais d’autres non. D’ailleurs le lectorat se déplace vers la tablette et les cellulaires pour son information.


Reste pour les autres, justement les magazines que vendent ces jeunes, les marchés spécialisés (comme les camionneurs ou les salles d’attente médicales par exemple); les femmes qui aiment encore lire leurs magazines au bord de la piscine ou les travailleurs loin de leur domicile; et les ainés, pour qui la tablette est avant tout un moyen de contact avec leurs petits enfants (courriel, Skype) plutôt que le remplaçant du papier.


Il y aura toujours des gens pour lire ces magazines, mais de moins en moins nombreux et de plus en plus dur à recruter. C’est le marché que visent ces groupes de vendeurs itinérants. Pas facile leur boulot, alors ils se font du plaisir comme ils le peuvent.



Notes



1. On peut penser ici à l’économie sociale et solidaire par exemple, qui se décline sous différentes variantes. Sur ce sujet, je recommande de googler « économie sociale et solidaire » pour avoir un ensemble de références sur le sujet.


En googlant aussi « Societas Criticus: économie sociale et solidaire » vous trouverez des références vers les textes que nous avons écrits sur ce sujet.


2. Éric Desrosiers, Les robots, le travailleur et son chien, in Le Devoir, 4 juin 2016 :

www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/472594/perspectives-les-robots-le-travailleur-et-son-chien




Mon FNC 2016




MERCI PATRON !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Version originale française sous-titrée en anglais


RÉALISÉ PAR FRANCOIS RUFFIN

FRANCE / 90 MINUTES / 2015


Un couple de travailleurs licenciés et un réalisateur contre l’homme le plus riche de France? Le combat est tragicomique. Durant seize ans, le journaliste François Ruffin a couvert les fermetures d’usines, et leur cohorte de drames anonymes et de résistances sans succès, partout en France. À Poix-du-Nord, près de Valenciennes, il rencontre ainsi Jocelyne et Serge Klur, frappés par le sort alors que l’usine pour laquelle ils travaillent est délocalisée en Pologne. Ruffin est décidé à les aider, avec humour, et à faire entendre leur cause à l’assemblée générale de LVMH devant le PDG Bernard Arnault, propriétaire de l’usine.


www.nouveaucinema.ca/fr/films/merci-patron


https://www.youtube.com/watch?v=U55G_PiSFh0



Commentaires de Michel Handfield (2016-11-01)



Attention: ce texte est écrit avec le même ton que le film.



Film cynique au sens antique du terme. Il serait approuvé « Diogène cordon rouge », comme pour le champagne que distribue le groupe LVMH (Moët & Chandon) à son assemblée des actionnaires.



On suit ici l'éditeur de Fakir qui poursuit Bernard Arnault, président du groupe LVMH, pour le consoler vu les critiques qu’il reçoit et le féliciter de croire encore en l'économie française puisqu'il a sauvé des entreprises et fait travailler des Français... C'est du moins ce que nous disent les relations publiques....



Mais, au fait, la Pologne est-elle devenue française, car on y fait faire des complets vendus à 1000 euros pièce par des travailleurs qui en gagnent 30? Et, on regarde pour investir où ça coute encore moins cher ! Le capitalisme ne doit pas toujours profiter aux mêmes, alors le capitaliste fait de la redistribution des emplois en transférant sa production d’un pays à un autre après quelques années, naturellement vers des pays de moins en moins regardants, pour aider les travailleurs les plus pauvres, mais qui seront aussi les moins exigeants en termes de salaire et de conditions de travail. C'est ça la redistribution !



Naturellement, les syndicats, la CGT en tête, ne l'ont pas compris et veulent que ce soient les riches qui partagent, mais, ils ne sont qu'un pour cent, les pauvres. Alors plus facile de faire tourner le travail chez les 99% restant que de faire tourner la richesse.



Bref, un bon film pour comprendre les effets réels du capitalisme quand il peut se libérer des contraintes nationales et profiter des disparités régionales et internationales. Les syndicats n’ont malheureusement pas les mêmes facilités d’échanges et d’organisation. À voir.



Hyperliens


Bernard Arnault : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Arnault


Le groupe LVMH :


- https://www.lvmh.fr/

- https://fr.wikipedia.org/wiki/LVMH_-_Moët_Hennessy_Louis_Vuitton


François Ruffin : https://fr.wikipedia.org/wiki/François_Ruffin


Journal Fakir:


- https://www.fakirpresse.info/

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Fakir_(journal)




Mon FNC 2016



PORNO E LIBERTA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Version originale italienne sous-titrée en anglais


RÉALISÉ PAR CARMINE AMOROSO


ITALIE/ 78 MINUTES / 2016


Tout ce que vous avez toujours voulu (ou devez) savoir sur la pornographie, la vraie !


La prochaine révolution sera sexuelle ou ne sera pas. Retour sur les années 1970, en Italie, là où la pornographie est synonyme de révolte, d’un combat acharné pour la liberté, contre le puritanisme et la bienséance. Des réalisateurs et réalisatrices à la star Cicciolina; des féministes aux philosophes; des critiques aux historiens de l’art, les idées foisonnent et les souvenirs affluent dans ce jouissif et euphorique documentaire qui donne sacrément envie d’être politique, alors qu’autour de nous le sexe s’est banalisé et la pornographie s’est vidée de tous sens. (Julien Fonfrède)


« We were fighting pornography with pornography. » Bernardo Bertolucci


« ... shows in a playful and pertinent way how porn can become a strategic weapon … » Rotterdam Film Festival


http://www.nouveaucinema.ca/fr/films/porno-e-liberta


https://www.youtube.com/watch?v=Q8QtAAymmdI



Commentaires de Michel Handfield (2016-11-01)



Bref, si personne n’avait fourré, on ne serait pas là, mais faut pas le montrer même si c’est la base de la vie. Encore moins le dire ! Faut faire comme si ça n’avait pas existé…



Ça, c’est la morale, le puritanisme et la religion. Le porno, c’est le pied de nez à cette fable de la cigogne qui amène les bébés ! Pour plusieurs, à l’époque, car on parle de la période pré-trash du porno en ligne, c’était l’éducation sexuelle qu’on ne pouvait avoir ailleurs. Plusieurs femmes ont d’ailleurs découvert comment être stimulée par la pornographie dit-on dans ce film.


On est ici dans un côté cachée de la pornographie, qui est sa prise de parole culturelle et politique visant le changement. C’était à l’époque où l’Église parlait beaucoup trop du péché de chair et que le communisme était puritain en Italie ! La parole devait alors rejoindre toutes les strates sociales et quoi de plus partagé que la pornographie? Un peu comme pour les téléréalités d’aujourd’hui : personne ne les regarde, mais tout le monde les connait ou les a vus par accident ! D’ailleurs, le porno est tellement démocratique que l’élite peut même l’intellectualiser, après l’avoir vu dans une salle d’art ou un festival, pour se justifier aux autres au moment d’en parler.


Parlant de porno et de politique, le cas d’Ilona Anna Staller, vedette porno connue sous le nom de la Cicciolina, est intéressant. Elle se présentera en politique en 1979 (candidate officielle du Lista del Sole, le premier parti vert en Italie nous dit Wikipédia) et ensuite pour le Parti radical italien, sous la bannière duquel elle obtiendra un siège au parlement tout en continuant à tourner dans des films pour adultes jusqu’en 1989. (Wikipédia) Wikipédia nous apprend aussi qu’elle a fait d’autres choses par la suite, mais qu’elle a toujours un œil sur la politique.


Bref, un film intéressant qui nous fait voir que politique et porno ne sont pas si loin l’un de l’autre parfois, et je ne pense même pas aux questions de mains baladeuses et de harcèlement sexuel dans les parlements, ce qui fait parfois les manchettes. D’ailleurs, les deux disent au client qu’il y trouvera tout ce qu’il veut, mais c’est souvent au client de se satisfaire lui-même, car toutes les promesses sont rarement remplies tant en porno qu’en politique !



Hyperliens



https://fr.wikipedia.org/wiki/Cicciolina


https://fr.wikipedia.org/wiki/Radicaux_italiens


Mon FNC 2016




IL NE FAUT PAS MOURIR POUR ÇA


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Version originale française


RÉALISÉ PAR JEAN PIERRE LEFEBVRE


HISTOIRE(S) DU CINÉMA FICTION

CANADA | 75 MINUTES | 1967


Une journée dans la vie d'Abel ou regard sur un homme désillusionné marqué par la mort d'un proche. Avec ce deuxième long métrage, le cinéaste déballe déjà les composantes d'un imaginaire débordant par le biais d'un protagoniste central au départ frivole, qui gagne en profondeur et en nuance au fil de l'intrigue. Derrière les situations farfelues émanent des questions plus graves d'identité collective. Par la suite, Il ne faut pas mourir pour ça deviendra la pierre d'assise d'une trilogie qui gravite autour du personnage d'Abel (interprétation remarquable de Marcel Sabourin) en continuelle découverte de la réalité québécoise.


http://elephantcinema.quebec/films/il-ne-faut-pas-mourir-pour-ca_13036/



Commentaires de Michel Handfield (2016-11-01)



Je n’ai pas été voir ce film, mais je m’en rappelle encore. Je l’ai vu dans un de mes cours de cinéma au Collège Marie-Victorin (entre 1976-79) avec Gilles Blain comme professeur. Oui, je suis sociologue, mais j’ai eu des bases en cinéma (3 cours) à cette époque, ce qui me sert encore. Je voulais donc saluer ce film ici.



C’est d’ailleurs dans ce film que nous avons la meilleure description de Dieu que je connaisse :


« Abel – Tu vois Dieu, s’il existe, il doit être comme un homme qui écrase les insectes. Tu marches comme ça, dans la rue, ou dans l’herbe, et puis tu assassines des êtres vivants sans même t’en rendre compte. Parce que tu es grand. Parce que tu es plus grand et plus puissant qu’eux. C’est de la tragédie. Ça t’est déjà arrivé de mettre par mégarde le pied dans un nid de fourmis? Tu es tellement fasciné par les fourmis que tu deviens méchant sans le vouloir, tu t’amuses à mettre des embuches sur leur passage, tu déterres leurs œufs. Je me dis que Dieu c’est peut être un peu la même chose, que de temps en temps, par hasard, il lui arrive de mettre le pied dans un nid d’hommes et qu’il joue avec nous pour uniquement savoir comment nous allons réagir… pour savoir si au moins on va réagir… Moi j’essaie de respecter les insectes, parce que j’aimerais bien que Dieu apprenne à respecter les hommes » (« Il ne faut pas mourir pour ça », film de Jean-Pierre Lefebvre (1966), dit par Abel (Marcel Sabourin))



Mon FNC 2016



ANTIPORNO



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 8, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Version originale japonaise sous-titrée en anglais


RÉALISÉ PAR SION SONO

JAPON | 78 MINUTES | 2016



Brulot anarchiste qui féminise la rage, confronte le sexe et revendique la liberté. Que les hommes tremblent !



PREMIÈRE NORD-AMÉRICAINE


Une femme. Un monde de couleurs. La normalité qui éclate en mille morceaux. Dans ce qui est probablement le film le plus radical de Sion Sono (Love Exposure, Suicide Club), le sexe est une guerre où se joue la liberté. Cet enfer d’hystérie érotique est le deuxième volet (après Wet Woman in the Wind, aussi présenté cette année) d’un « Roman Porno » nouveau (célèbre label de la Nikkatsu des années 1970). Une œuvre majeure se regardant comme du Ken Russell passé au vitriol d’une théâtralité grand guignol. (Julien Fonfrède)





Commentaires de Michel Handfield (2016-11-01)


Je n’ai pas pris de note, mais je me rappelle d’un film déjanté où on ne sait plus trop si on est dans la réalité ou l’imaginaire, les deux se répondant dans des scènes un peu particulières, parfois près du trash. En fait, avec le recul, on est probablement dans une psychanalyse symbolique et anarchique des fantasmes, désirs et répulsions de femmes. J’ai aimé.



Mon FNC 2016





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Rouge 4