Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique!


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut!


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise!

On est sceptique, cynique, ironique et documenté!


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 18 9, du 2016-11-09 au 2016-11-17/Spécial élection É.-U.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


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C.P. 73580

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Montréal H2A 3P9


Le Noyau!


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696



Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Essais


Quand une élection et le théâtre se répondent, ça ne trompe pas ! Deux essais pour le prix d’un.


1. Quelques mots sur l’élection de Trump… et l’après  !


2. Traversée (théâtre)



Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct


- Nos brèves du 2016-11-13 et 2016-11-16 /Vol. 18 No. 9 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


- Nos brèves du 2016-11-05 au 2016-11-12 /Vol. 18 No. 9 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


DI a vu! - ciné, théâtre, expositions et quelques annonces d’évènements (avec index)


- Dévoilement du Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein, art international et éducation du MBAM.



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Index



Essais



Quand une élection et le théâtre se répondent, ça ne trompe pas !

Deux essais pour le prix d’un.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 9, Essais : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2016-11-17)



D’abord, il me faut souligner que ces deux textes furent écrits en parallèle, ayant vu la pièce « Traversée » le lendemain de l’élection de Donald Trump, et qu’ils se complètent si on choisit de lire les deux comme n’en formant qu’un.



Cela explique le temps qu’a pris la rédaction et la publication de ce texte, car je ne pouvais pas l’écrire à la légère dans le contexte actuel. Trop d’enjeux sont sur la table suite à l’élection de Donald Trump aux États-Unis, ne serait-ce que la question de la montée des droites nationalistes, raciales et négationnistes, face à la science et aux questions environnementales en particulier, dans le monde. Ces deux textes, qui en parlent de façon complémentaire d’ailleurs, ne pouvaient que se suivre pour être lus ensemble, ce que nous vous recommandons, ou séparément au gout du lecteur.


1. Quelques mots sur l’élection de Trump… et l’après  !


2. Traversée (théâtre)



1. Quelques mots sur l’élection de Trump… et l’après !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 9, Essais : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2016-11-17)



La gagnante a perdu au final


Si Trump a eu la majorité des grands électeurs, Hilary a eu la majorité du vote populaire :


« La majorité des électeurs américains ont préféré Hillary Clinton au président élu. Elle a obtenu 235 000 votes de plus, pour 47,7% du vote (dans la moyenne des sondages à quelques jours du vote) contre 47,5% attribué à Trump. » (1)


Mais, elle ne fut pas élue, vu le système électoral comme je l’ai expliqué sur Facebook. Voici d’ailleurs mes commentaires du 9 novembre dernier à ce sujet :


Explication : Deux choses. D’abord, ce fut divisé 50/50. Le vote le dit (2) :


Résultats détaillés (2016)

Votes %

Démocrates Clinton 60 274 974 47,70%

Républicains Trump 59 937 338 47,40%

Autres candidats 6 149 297 4,90%



C'était vraiment très près. Les sondages ont d'ailleurs changé dans la dernière semaine de l’élection avec l'affaire des courriels d’Hillary Clinton qui sont revenus sur le tapis pour être ensuite balayés par le chef du FBI « à moins de 48 heures du scrutin présidentiel. » (3) Mais, il était trop tard.


Deuxième chose : les gens votent pour de grands électeurs, non pour le président directement, et le gagnant de l'État se voit attribuer toutes les voix des grands électeurs. Suffit alors que de petits États balancent tous les sièges d'un côté et que la majorité soit concentrée dans quelques grands États... pour que le gagnant ait la majorité des grands électeurs de son côté sans avoir la majorité du vote populaire. C'est ce qui est arrivé dans cette élection.


Ça arrive ici aussi quand la majorité de la population de Montréal vote d’une couleur, mais que les régions (comme les Îles de la Madeleine), avec beaucoup moins d'électeurs, élisent un gouvernement d'une autre couleur, d'où la revendication de la proportionnelle par l'opposition quand ça lui nuit, mais qu'elle ne le fait pas quand ça lui donne le Pouvoir. Ça peut aussi donner un gouvernement minoritaire parfois, peut-être ce qu’il y a de mieux pour le peuple !


Faut pas paniquer trop vite !


Le Président n'a pas tant de Pouvoir que ça aux États-Unis. Obama n'a même pas pu faire une assurance maladie digne de ce nom en 8 ans. C'est que les Pouvoirs y sont divisés. Pour un changement, il faut que tous aillent du même sens, ce qui est rare. Mais, cette fois-ci, les républicains ont gagné tant le contrôle du Sénat, de la Chambre des représentants que le pouvoir de nommer les nouveaux juges (donc de la Cour suprême) avec l’élection de Donald Trump. Ce qui fait peur, c’est cette perte possible des contrepouvoirs, quoiqu’il peut y avoir des divisions entre républicains modérés et extrémistes qui peuvent empêcher les changements les plus réactionnaires.


Par contre, même si Trump a des ennemis du côté des républicains modérés, le Pouvoir peut effacer quelques divergences parfois à moins qu’il n’aille trop loin, car les modérés n’oseront pas mettre leurs chances de réélection en danger pour défendre une position en laquelle ils ne croient pas. C’est que les républicains ne sont pas tous des réactionnaires. Certains peuvent être plus près du centre politique sur les questions sociales même s’ils sont des conservateurs sur les questions fiscales. Le Parti républicain est une coalition tout comme l’est le Parti démocrate et qui dit coalition, dit aussi divergences sur certaines questions de principe. Il y aura certainement beaucoup de discussions et de négociations chez les républicains dans les 4 prochaines années pour trouver des consensus possibles sur certains points plus délicats. Tout ne passera pas comme lettre à la poste pour Donald Trump.


Le « fairplay » et la mauvaise foi


Si pour certains, il est correct que les États-Unis et l’Angleterre se retirent des accords de libre marché, car ils se disent perdants, il ne faut pas oublier que ce sont eux, les républicains et les torys, sous Reagan, Bush, Mulroney et Tatcher qui ont imposé le néolibéralisme aux autres. Cela, d’abord, pour favoriser leurs entreprises en leurs ouvrants des marchés étrangers et en leur fournissant des lieux où produire à un moindre cout à l'abri des syndicats et des lois du travail trop contraignantes. Pas surprenant alors que la production se soit déplacée où les conditions étaient les moins favorables aux travailleurs.



Mais, certaines entreprises de ces pays en ont aussi profité pour les concurrencer à leur tour, et avec leurs propres règles, car un libre marché, ça va dans les deux sens. Pour les entreprises du moins, car pour les consommateurs, on vous bloque. Si vous êtes cinéphiles et que vous voulez un film Français non disponible au Canada ou aux États-Unis, le Blu-Ray ou le DVD que vous ferez venir de France ne fonctionnera pas nécessairement sur votre appareil à moins de savoir faire quelques bidouillages. Pareil si vous voulez faire venir un fromage ou une bouteille de vin particulière. Libre marché pour déplacer des emplois, des productions et du fric pour les grandes banques, oui; mais pas nécessairement pour le petit consommateur ou le voyageur au bas de l’échelle.


Alors, certains, comme Trump et les Torries britanniques, veulent se retirer du jeu maintenant par peur de perdre à leur propre jeu. Est-ce « fairplay » ou de mauvaise foi ? Moi, je penche pour la mauvaise foi, car ils pourraient renégocier ces accords pour ouvrir la porte à un capitalisme plus social, solidaire et culturel par exemple. En matière d’ouverture culturelle, par exemple, on pourrait inclure dans ces accords qu’après un certain nombre d’années, disons cinq, tous les films doivent être vendus « sans la région de codage » (4) pour jouer sur n’importe quel DVD ou Blu-Ray dans le monde. Ainsi, un Australien ou un Italien qui veut voir « Les invasions barbares » de Denis Arcand en version originale peut le faire venir du Québec comme moi je pourrais faire venir « Des nouvelles du Bon Dieu » de Didier Le Pêcheur de France et l’écouter sur mon Blu-ray comme si c’était un film d’ici. Là, on parlerait d’un libre échange plus inclusif des citoyens et de possibilités de choix élargis pour les consommateurs.


Pourquoi s’arrêter en si bonne route, car ces accords ne doivent pas que servir les gros qui s’enrichissent sur le dos des petits en leur permettant de délocaliser les emplois sans rien donner en retour à leurs employés laissés pour compte. Si on parle de libre-marché et de libre circulation des biens et services, le syndicalisme étant un service, sa libre circulation devrait être protégés par ces accords. Les syndicats devraient donc avoir le droit de suivre les délocalisations d’ateliers et d’entreprises vers les autres pays par exemple pour continuer à y défendre les employés de l’entreprise, que ce soit seul ou en partenariat avec les syndicats locaux s’il en existe. Et, que dire d’inclure dans ces accords des facilités pour les coopératives de travail; les échanges syndicaux entre pays; la nouvelle économie sociale et solidaire; les organismes non gouvernementaux et de la société civile, ce qui comprend les initiatives citoyennes (5); et les échanges scientifiques pour ouvrir vers de nouvelles possibilités de développement plus égalitaire? Me semble que ça changerait la donne et rendrait le libre échange plus équitable pour tous. Mais, je ne crois pas que Donalds Trump, qui se dit défenseur des laissés pour compte de la mondialisation, aille dans ce sens.


Où est le vrai monde?


Comme je le disais en écoutant la soirée électorale états-unienne, on verra bien le résultat, mais un chiffre important sera toujours le taux de participation. Si les gens qui n'ont pas voté sont en majorité, qu'est-ce que cela signifie? Qu'ils ne croient plus à cette politique de l'argent derrière les candidats peut-être? En fait, les présidentiables représentent-ils vraiment les citoyens ou les corporations qui les financent? Par contre, les partis politiques sont-ils prêts à troquer le financement corporatif pour du financement populaire?


De plus, quand on regarde les chiffres, un taux de participation de 54,2 % (6) signifie que le président fut élu avec l’appui de seulement 25,6% de la population. Le « vrai monde » des commentateurs de droite est loin d’être la majorité dont ils nous parlent. En fait, la majorité (45,8%) n’a pas voté, ne croyant plus à leur représentativité peut-être.


Une remise en question des partis, qui représentent des intérêts auxquels une majorité ne se reconnait plus, est plus que nécessaire si l’on considère le taux de non-participation par rapport à la place qu’a prise cette élection dans les médias et les enjeux en cause cette fois-ci. Si ça n’a pas fait sortir davantage le vote, c’est qu’il y a un sérieux problème avec la démocratie états-unienne. Une réforme serait à penser au sud de nos frontières. Chez nous aussi, comme dans bien d’autres pays occidentaux, où les élections sont davantage devenues un coup de markéting auprès des électeurs qu’une vaste consultation de ceux-ci.



Une réforme à venir?


Certains y pensent depuis quelque temps. À preuve, j’ai lu ceci dans le Journal Métro de New York :


« The day before Hillary Clinton won the nation’s popular vote but ultimately lost the presidential election when Donald Trump took the majority of Electoral College votes, New York Gov. Andrew Cuomo signed legislation that supports voter’s voices over electors.


This action will help ensure every vote is treated equally and places New York at the forefront of the battle for fairer elections and strengthen our democracy,” Gov. Cuomo said Monday. “Making the national popular vote a binding one will enable all voices to be heard and encourage candidates to appeal to voters in all states.” » (7)



Que fera Donald Trump?


De toute façon, une fois dans la fonction il devrait se recentrer pour exercer le Pouvoir s’il veut devenir le Président d’une majorité d’États-Uniens et non de la seule faction qui l’a soutenu; minoritaire aux égards du vote populaire et encore plus si l’on considère le taux de participation tel que nous l’avons déjà écrit plus haut.


Cependant, il donne des messages contradictoires. On pourrait penser qu’il a commencé son recentrage puisqu’il a pris contact avec Bill Clinton selon La Presse :


« Le président américain élu Donald Trump n'a pas écarté la possibilité de demander conseil à l'ex-président Bill Clinton, après avoir reçu un appel «très aimable» de l'époux de sa rivale démocrate qu'il avait accusée des pires maux, selon des extraits d'une interview diffusés vendredi.


Jouant l'apaisement après une campagne présidentielle au ton d'une violence inédite, Donald Trump s'était déjà dit jeudi impatient de recevoir les conseils du président Barack Obama, «un homme très bien», après l'avoir rencontré à la Maison-Blanche. » (8)


Cependant, dans un élan contraire, « Donald Trump a nommé comme haut conseiller à la Maison-Blanche Steve Bannon, patron du site controversé Breitbart, plaque tournante de la «droite alternative», mouvement associé aux idées nationalistes et partisan de la supériorité de la race blanche, contempteur virulent de l’establishment politique. » (9) Les questions d’immigration, de déportation des illégaux, et des Droits de l’Homme sont donc à l’ordre du jour chez les opposants à cette nouvelle « droite alternative ».(10) Sur ces questions nous vous renvoyons à notre autre texte sur « Traversée », une pièce de théâtre qui porte sur ce sujet plus spécifiquement.



Pour d’autres postes stratégiques, en science et en environnement par exemple, les rumeurs ne sont pas plus rassurantes comme en témoigne celle-ci :


« Outspoken climate change denier Myron Ebell is leading the EPA [11] transition, and is a top pick to replace Gina McCarthy as the agency's administrator. But if President Trump follows through on his campaign promises, there may not be much left for Ebell to administrate – Trump said in March he was going to "get rid of [the EPA] in almost every form. We are going to have little tidbits left but we are going to take a tremendous amount out." » (12)


Quand on pense que Donald Trump a tweeté en 2012... « The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make US manufacturing non-competitive. » (13) Alors, il faut être vigilant face aux déclarations et aux décisions de cet homme qui pourront être très déstabilisantes pour le moins qu’on puisse dire. Pas surprenant non plus qu’il y ait de l’inquiétude chez les États-Uniens les plus progressistes et dans le monde actuellement face à un tel aveuglement volontaire. (14)


L’après !


S’il se recentre pour devenir d’une droite plus tolérable, sans être de centre nécessairement, mais pas trop à l’extrême non plus, on l’acceptera plus facilement. Sinon, ce sera une présidence sous le signe de la confrontation continuelle, ce qui n’annonce rien de bon.


Naturellement, il y aura toujours quelques heurts sur certaines questions de principe, mais certains changements passeront quand même plus facilement, car il y a toujours des choses à changer, ce que tant la gauche que la droite savent. Mais, pour des raisons idéologiques, on compte parfois sur l’autre pour le faire à notre place, car ça heurterait trop notre clientèle de le faire nous-mêmes. Au retour du balancier dans l’autre sens, on ne revient d’ailleurs que rarement sur ces changements, car on les a acceptés. C’est ce que j’appelle le consensus discret. En ce sens, la dialectique du Pouvoir offre quelques vertus qu’il faut reconnaitre et qui rééquilibrent toujours les choses si on ne se braque pas trop dans une position idéologique extrême. Bref, on conduit toujours près du centre de la route, parfois plus au centre et d’autres fois un peu plus à gauche ou à droite, mais jamais sur l’accotement, encore moins en dehors.


Par contre, s’il va trop loin à droite, au point de vouloir quitter l’autoroute du Pouvoir pour prendre la voie du service idéologique, comme de souscrire aux idées climatosceptiques contre la science, il y a des chances d’un recours à « l’Impeachment » (15) ou que la division entre les États amène une nouvelle révolution états-unienne. Le risque est minime pour cette dernière option peut-être, mais réel.


Si les États ont pu s’unir, qui dit qu’ils ne pourraient pas se désunir? Imaginez que le nord-est des États-Unis et la côte ouest, qui ont voté démocrate, ne se reconnaissent plus dans un pays qui rejette la science et la réalité des changements climatiques par exemple, et décident de le quitter. (16) Certains pourraient même décider de s’unir au Canada ! Qui sait?


On rêve, mais j’ai toujours dit que je n’ai que deux certitudes : je suis montréalais, car Montréal est une ile, et américain, car je vis sur un continent qui s’appelle l’Amérique. Le reste, les frontières, ce ne sont que des lignes sur des cartes qui peuvent changer dans l’histoire. Et ce ne serait pas la première fois. Je ne suis pas le premier à le dire non plus. Il y a trente-cinq ans, Joël Garreau a écrit « The nine nations of North America ». (17) Faudrait-il le rééditer?



Notes



1. ÉRIC GRENIER, 7 chiffres et une statistique qui expliquent la défaite d’Hillary Clinton, Le journal de Montréal, 10 novembre 2016 :

http://www.journaldemontreal.com/2016/11/10/7-chiffres-et-une-statistique-qui-expliquent-la-defaite-dhillary-clinton



2. ÉRIC GRENIER, Donald Trump est le président élu des États-Unis, Le journal de Montréal, 8 novembre 2016 (MISE à JOUR Mercredi, 9 novembre 2016) : www.journaldemontreal.com/2016/11/08/trump---clinton-les-resultats-en-direct



Et, depuis, cela a changé et changera encore pour Hillary : « Au moment où Frye et les 12 autres grands électeurs de la Virginie se réuniront dans l'enceinte du Capitole de l'État, Hillary Clinton devrait avoir accumulé quelque 2 millions de voix de plus que Donald Trump (le dépouillement du vote par correspondance se poursuit dans au moins trois États fortement démocrates - Californie, New York et Washington). » (Richard Hétu, Élection de Trump: la colère d'un grand électeur, La Presse, 14 novembre 2016 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201611/13/01-5040999-election-de-trump-la-colere-dun-grand-electeur.php)



3. AFP, Courriels: le FBI maintient sa recommandation de ne pas poursuivre Hillary Clinton, Le journal de Montréal, 6 novembre 2016 : www.journaldequebec.com/2016/11/06/courriels-le-fbi-maintient-sa-position-de-ne-pas-poursuivre-hillary-clinton


4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Disque_Blu-ray


5. Au moment où je faisais la mise en forme finale de ce texte, dans l’émission « Plus on est de fous, plus on lit » (http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit) d’aujourd’hui (2016-11-17, entre 14h16 et 14h33 de l’émission), diffusé en direct du Salon du livre de Montréal, Alexandre Jardin (www.facebook.com/alexandrejardin/?fref=ts) a parlé de la création des Maisons des citoyens en France (www.facebook.com/lamaisondescitoyens/) et ailleurs dans le monde en réponse à l’illégitimité grandissante des élites politiques puis-je résumer. Je ne pouvais pas passer à côté, cela allant dans le sens de ce que j’écrivais. L’ajout de cette note devenait une obligation. C’est dans le segment « Le monde vu par Yann Martel, auteur de Les montagnes du Portugal », où les auteurs se sont mis à parler de l’élection de Donald Trump et de la montée de la droite populiste, que vous entendrez Alexandre Jardin parler de cette initiative populaire forte intéressante.


À Saint-Michel, nous devons notre Maison du citoyen à l’initiative de Vittorio Capparelli (https://en.wikipedia.org/wiki/Vittorio_Capparelli), décédé en aout 2013 à l’âge de 72 ans, qui fut conseiller municipal du quartier et un de mes amis. Mon gout des piments forts me vient de lui ! Elle est située au 7501 Rue François-Perrault, Montréal, Québec, JUIL. 2016 et regroupe des services de la ville et d'organismes communautaires. D’ailleurs, le secteur communautaire est assez fort et étendu dans mon quartier. C’est certainement un plus.


6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_américaine_de_2016


7. NIKKI M. MASCALI, New York governor extends legislation challenging Electoral College, in Métro NY, November 11, 2016 : http://www.metro.us/new-york/new-york-governor-extends-legislation-challenging-electoral-college/zsJpkk---VCkmN7f90als/


8. Agence France-Presse/WASHINGTON, Donald Trump songe à demander conseil à Bill Clinton, La Presse, 11 novembre 2016 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201611/11/01-5040490-donald-trump-songe-a-demander-conseil-a-bill-clinton.php


9. AFP, Avec Steve Bannon, l’extrême droite entre à la Maison-Blanche de Donald Trump, Le Journal de Montréal, 14 novembre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/11/14/avec-steve-bannon-lextreme-droite-entre-a-la-maison-blanche-de-donald-trump



10. Sur la droite alternative ou alt-right, voir :


- https://en.wikipedia.org/wiki/Alt-right


- https://politicus.info/tag/droite-alternative/



11. Environmental Protection Agency :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Environmental_Protection_Agency


12. Tessa Stuart, President Trump's Cabinet Will Be Filled With Deplorables, in Rolling Stone, 2016-11-14 : www.rollingstone.com/politics/features/president-trumps-cabinet-will-be-filled-with-deplorables-w450260


13. Rebecca Harrington, President-elect Donald Trump doesn't believe in climate change. Here's his platform on the environment, in Business Insider, Nov. 9, 2016 : www.businessinsider.com/donald-trump-climate-change-global-warming-environment-policies-plans-platforms-2016-10


14. L’article de Rebecca Harrington, Ibid., est révélateur à ce sujet.


15. https://fr.wikipedia.org/wiki/Impeachment_(États-Unis)


16. Les États de l’Ouest qui ont votés démocrates sont la Californie, l'État de Washington et l'Oregon. Les États du centre sont l'Illinois, le Colorado et le Nouveau-Mexique pour lesquels il serait certainement plus difficile d’aller seul vu qu’ils sont au centre du « pays » républicain. Puis, sur la côte est, nous retrouvons le Vermont, le Massachusetts, le New Jersey, l'État de New York, le District de Columbia, le Delaware, le Maryland, Rhode Island, le Connecticut, la Virginie et le Maine. Pour certains d’entre eux, le saut et une union avec le Canada seraient probablement plus faciles que pour d’autres, comme pour le Vermont par exemple. Mais, imaginez aussi New York et le Massachusetts. On peut rêver.


Nous avons fait cette compilation à partir de la carte publiée dans Le Devoir du mercredi 9 novembre 2016, p. À 2 (tous les résultats n’étaient pas confirmés cependant) et Renaud Février, Tous les résultats de l'élection présidentielle, État par État, in L’obs, 09 novembre 2016 : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/elections-americaines/20161109.OBS0924/infographie-tous-les-resultats-de-l-election-presidentielle-etat-par-etat.html


17. GARREAU, Joël, 1981, The nine nations of North America, Houghton Mifflin. En traduction française : GARREAU, Joël, 1984, Les nations de l'Amérique du Nord, Canada: Horizon. Pour plus d’informations :


- https://en.wikipedia.org/wiki/The_Nine_Nations_of_North_America


- http://agora.qc.ca/documents/amerique_du_nord--les_neuf_nations_damerique_du_nord_ou_lere_de_la_par_jacques_dufresne



2. Traversée (théâtre)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 9, Essais : www.societascriticus.com



Les informations sur la pièce



Voyageurs Immobiles (Montréal)

9 – 20 nov., 20h au

MAI (Montréal, arts interculturels)

3680, rue Jeanne-Mance

Montréal (Québec) Canada H2X 2K5

http://m-a-i.qc.ca/fr/



_ « Youmna est belle et douce. Elle sent l’oranger. Elle est aussi sourde. Nour grandit avec Youmna dans une toute petite maison »… jusqu’au jour où elle doit partir pour un pays lointain « où les filles peuvent aller à l’école, échevelées si elles le veulent ».


S’ensuit alors un voyage périlleux fait de rencontres et d’espoir : « Parfois, pour être quelqu’un, il faut être plusieurs ».


Texte d’Estelle Savasta mis en scène par Milena Buziak, avec la collaboration de l’artiste visuelle Khadija Baker et de la musicienne Diane Labrosse, Traversée est l’aboutissement d’un processus créatif avec la comédienne sourde Hodan Youssouf et la comédienne entendante Florence Blain Mbaye. Avec des images d’une grande puissance d’évocation, cette compagnie de théâtre se distingue encore une fois par son travail humaniste, engagé et exigeant.


Présenté en français et en langue des signes québécoise.


Commentaires de Michel Handfield (2016-11-17)



D'abord, il faut souligner l'importance de la lumière et de la musique dans cette pièce comme élément de communication. Cela fait passer les émotions, les pensées, les sentiments innommés, car il y en a entre Youmna, sourde muette, et Nour qu’elle a élevé depuis qu’elle est toute petite… jusqu’à ce qu’on vienne la chercher pour la faire passer en France pour avoir une vie, ce qu’une fille aurait difficilement dans son pays. Né au mauvais endroit, dans la mauvaise culture pour les filles.


Ensuite, je me dois d’attirer l’attention sur l’excellent travail des deux comédiennes, celle muette et celle qui a dû apprendre le langage des signes pour jouer cette pièce de façon bilingue, soit de la parole aux gestes… C’est là une expression qui prend tout son sens ici.


Mais, revenons à notre sujet. Quand on parle du multiculturalisme, on parle rarement de cela : toutes les cultures ne sont pas égalitaires pour tous ou toutes. Par contre, il faut de l’ouverture et de la confiance pour accompagner ceux et celles qui veulent dépasser leur culture d’origine et passer à autre chose, ce qui ne veut pas dire de la renier, mais savoir quoi en garder et quoi prendre des autres. On n’est pas obligé d’être d’une culture comme d’une prison. Ça s’appelle la liberté de choix. En fait, on peut manger du couscous avec du porc accompagné de sauce tomate à l’italienne ! C’est cela un multiculturalisme ouvert sur la liberté individuelle, non un multiculturalisme qui impose des différences, parfois folkloriques, selon son origine. On est d’abord des humains libres et égaux. C’est vers cette société égalitaire et cette liberté que Younna envoie Nour. C’est là une partie de cette pièce.


L’autre partie porte sur les enfants sans papiers, car c’est le cas de Nour qui arrive en France sans papiers, probablement préadolescente ou jeune adolescente. Elle ne sera donc pas déportée tout de suite, mais certaines le sont selon l’âge qu’on leur donne par différentes techniques qui ne sont pas nécessairement très fiables. (1) Quant à Nour, comme quelques autres, elle y sera scolarisée, ce qui lui donnera une certaine chance plus tard, mais je n’en dis pas plus ici.


Une pièce humaine qui soulève le voile sur notre système qui, d’une part, est ouvert à faire commerce avec des dictatures dans des pays qui ne respectent pas les différences individuelles et culturelles et, d’autre part, promeut le multiculturalisme sur son territoire. Pourquoi, comme je l’ai déjà écrit à quelques reprises, ne le font-ils pas aussi auprès de leurs partenaires commerciaux qui manquent d’ouverture? Ne pourrait-on pas parler du vivre ensemble multiculturel en Israël et en Palestine ? (2) Ou, encore, en septembre dernier, je posais la question suivante : qu'attend Couillard, pour aller promouvoir ce modèle dans les pays ethnocentristes, que ce soit sur l'ethnicité ou la religion? Un Israël ou une Arabie saoudite multiculturelle et acceptant l’agnosticisme, l'athéisme, le féminisme, les homosexuels... serait peut-être un grand pas vers la paix. (3)


C’est ce que j’attends d’un véritable multiculturalisme qui n’est pas que folklorique ou qui chante la diversité sans voir que tout n’est pas nécessairement rose partout. Il faut pouvoir parler ouvertement de certaines coutumes d’un autre temps parfois pour pouvoir les moderniser ou, au moins, faire accepter que si certains sont attachés à des traditions millénaires, d’autres, à côté d’eux, peuvent les réactualiser, les moderniser ou même carrément les rejeter. Ils en sont libres. Parfois, dans les sociétés modernes et ouvertes, il faut aussi mettre des balises sociales si certaines traditions vont contre l’intégrité de la personne, le droit, la justice commune et le vivre ensemble, comme de se faire justice soi-même.


L’ouverture ne peut se faire que d’un seul côté et commence toujours par un dialogue ouvert et l’acceptation que l’autre ne pense pas comme soi (4), sinon il n’y a pas multiculturalisme, mais cloisonnement pacifique tout au plus, c’est-à-dire que chacun reste dans son coin et sur son quant-à-soi, n’engageant ni dialogue, ni confrontation. C’est l’ignorance mutuelle et pacifique qui assure la paix.


Si on ne doit pas tout rejeter, on ne doit pas non plus tout accepter, ici ou ailleurs, pour des raisons commerciales par exemple. Ne serait-ce pas là une forme de corruption par abstention? En effet, on ferme les yeux ou on détourne le regard - bref, on met ce en quoi l’on croit de côté – si c’est économiquement rentable de le faire. Si la Commission Charbonneau sur la corruption nous a montré que ce n’était pas acceptable au plan individuel pourquoi le serait-ce davantage sur le plan de la diplomatie et du commerce international? Poser la question c’est y répondre.


On voit qu’une telle pièce, parlant de valeurs, va beaucoup plus loin que le seul texte. Elle met en lumière plusieurs de nos zones d’ombre que l’on accepte sans se poser trop de questions comme si c’était normal. Ce n’est pas pour rien que j’ai débuté ce texte en soulignant « l'importance de la lumière et de la musique dans cette pièce comme élément de communication. » C’est très symbolique de ce qu’elle nous montre de nous comme individus, mais aussi comme société et citoyen du monde, car cette question en est une d’humanisme et d’humanité.


Comment se fait-il cependant qu’on ne puisse être en sécurité dans son pays et pouvoir s’y développer? Comment se fait-il que dès que l’on franchit la ligne imaginaire qu’est une frontière, car ce n’est qu’un concept finalement, ça peut faire qu’à un mètre de distance on est à l’étranger et l’on devient suspect, parfois même un danger ou une menace aux yeux de l’autre? Bref, l’humanité est un beau concept général qui se dissout dans les croyances, le nationalisme et la citoyenneté politique. « Eux » sort du « Nous » collectif et de l’humanisme pour devenir l’autre, le suspect ! Politique et philosophie n’ont jamais été aussi proches qu’en cette matière, car les relations ethniques sont de l’essence des relations humaines. C’est qu’on se voit d’abord par nos différences. Après, à se connaitre, on voit nos ressemblances et leurs convergences possibles. Ce n’est là que l’ouverture avec l’autre devient possible si le dialogue est accepté des deux côtés.


Enfin, la question des enfants sans papiers mérite qu’on y prête attention. On peut avoir 15 ans et dormir à la rue... même avec un gouvernement supposément socialiste en France. On peut y être déporté vers son pays d’origine tout comme on le fut sous Obama ou on le sera peut-être encore davantage sous la gouverne de Donald Trump aux États-Unis. (5) Le socialisme n’est pas toujours signe d’ouverture au XXIe siècle. L’internationale dont rêvait Marx au XIXe n’est restée qu’un rêve inachevé.


Même dans un pays qui se veut un modèle multiculturel comme le Canada, les enfants sans papiers n’ont pas accès à la scolarisation au Québec par exemple. (6) C’est une question qui traine d’ailleurs depuis des années malgré des comités d’études sur le sujet. Il y a parfois loin de la parole aux actes, comme si d’entendre n’empêchait pas d’être sourd au problème.


Il manque le geste à la parole pour faire déboucher ce dossier qui en est un d’humanisme : « Le droit à l’éducation est un droit fondamental de l’homme », nous dit l’UNESCO. (7) Il faudrait le faire respecter ici pour les Nour de ce monde qui arrivent chez nous, mais aussi là-bas pour pas que les petites filles doivent risquer leur vie pour venir en occident se faire éduquer alors que c’est un droit fondamental.


Si on ne veut pas de réfugiés, il faut alors les aider dans leur pays et cela ne se fait pas en fermant les yeux sur ce qui s’y passe par complaisance avec leurs gouvernements parce qu’on y fait des affaires d’or. Si on a des principes, on les respecte et on les fait respecter. Le Politique n’a pas à abdiquer ainsi devant l’économique. Mais, qui le dit?


Pour revenir à la pièce, Nour deviendra sage femme et lors de son premier accouchement, elle aidera une femme parlant sa langue à accoucher. Ici, deux possibilités : elle accouchera une femme parlant la langue de son pays ou parlant la langue des signes? C’est la seconde possibilité qui est la bonne, mais la première a soulevé une question importante pour moi :


Qu’est-ce qui arrive si une femme sans papiers a un enfant en France? L’auteure nous a dit que c’était examiné au cas par cas, car j’ai posé la question. Et ici? J’ai donc écrit à Me Stéphane Handfield (8), spécialiste de ces questions, mais aussi mon cousin, pour le lui demander. Voici donc ma question et sa réponse :


Ma question : une chose que je me demande: si une jeune a un enfant ici et qu'elle est illégale, son enfant est quand même canadien. Est-ce que ça change de quoi dans son traitement qui s'explique en quelques lignes?


Me Stéphane Handfield : « Son enfant sera effectivement canadien. Le gouvernement Harper voulait changer la loi sur la citoyenneté, mais il ne l'a pas fait. Donc son enfant ne lui accordera aucun statut, mais aura un impact majeur sur une demande de résidence permanente comportant des considérations d'ordre humanitaire. La Cour suprême du Canada dans l'arrêt Baker précise qu'il faut tenir compte de l'intérêt supérieur de l'enfant directement touché. J'espère que ça répond à ta question. Bonne journée! »



Comme on peut le voir, c’est une pièce fort intéressante et d’actualité. Une pièce pour les grands, mais qui pourrait aussi être jouée dans les écoles primaires (imaginez les discussions dans une 6e année multiculturelle de Montréal !), secondaires et les cégeps, car c’est une question qui nous concerne tous et à tout âge. Une question d’humanité, même si je me répète, mais on doit le redire ! Encore plus intéressante, lorsque suivie d’une discussion avec le public comme à cette première.


Notes


1. Par exemple, a dit l’auteure de la pièce qui était présente à cette première suivie d’une discussion, on fait des radiographies des poignets et de la mâchoire pour évaluer l’âge... Mais, la morphologie avec le groupe témoins retenu peut différer et des enfants de 15 ans ont été évalués comme ayant 18 ou 19 ans. Ils ont alors été expulsés vers leur pays d’origine.


2. J’ai écrit ceci sur mon Facebook le 2016-11-05 : On ne pourrait pas leur parler du vivre ensemble multiculturel ? C’était ma question suite à la lecture de La Presse Canadienne, Le gouverneur général lance un appel à la paix entre Israël et la Palestine, in La Presse, 5 novembre 2016 : www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201611/05/01-5038215-le-gouverneur-general-lance-un-appel-a-la-paix-entre-israel-et-la-palestine.php


3. Mon texte exact est le suivant :


Qu'attend-il? (Michel Handfield, Facebook, 2016-09-15)


Mais, qu'attend-il, Couillard, pour aller promouvoir ce modèle dans les pays ethnocentristes, que ce soit sur l'ethnicité ou la religion? Un Israël ou une Arabie saoudite multiculturelle et acceptant l’agnosticisme, l'athéisme, le féminisme, les gays,... serait peut-être un grand pas vers la paix.


[C’était suite à la lecture de] LIA LÉVESQUE/La Presse Canadienne, Couillard critique les dirigeants qui disent aux femmes quoi porter, in La Presse, 15 septembre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201609/15/01-5020789-couillard-critique-les-dirigeants-qui-disent-aux-femmes-quoi-porter.php


Nos brèves du 2016-09-03 au 2016-10-02, in Societas Criticus, Vol. 18 n° 7, du 2016-09-01 au 2016-10-04. (40e FFM) : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/html/2016/SCVol18no7FFMhtml.html


4. Sur ce sujet, je ne peux citer que…


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 pour cette citation.)


5. Sur ce point, il faut savoir que Trump est dans la mouvance alt-right (droite alternative). Nous en parlons dans notre texte plus haut, « Quelques mots sur l’élection de Trump… et l’après !  ». Vous y trouverez aussi des hyperliens explicatifs.


6. À ce sujet, voir www.solidarityacrossborders.org/fr/despite-promises-kids-still-denied-schooling-on-the-basis-of-immigration-status


7. www.unesco.org/new/fr/right2education


8. Les coordonnées de mon cousin, Me Stéphane Handfield :


- https://handfieldetassocies.net/accueil/

- https://www.facebook.com/Handfieldetassocies/?pnref=lhc


- Me Stéphane Handfield en entrevue avec Isabelle Richer :

http://ici.radio-canada.ca/audio-video/media-7595206/extradition-de-michele-torre



Quelques hyperliens sur les enfants sans papiers et l’école québécoise


http://csdm.ca/nouvelles/scolariser-les-enfants-papiers/


http://www.ledevoir.com/societe/education/417745/enfants-prives-d-ecole


http://www.solidarityacrossborders.org/fr/


http://www.solidarityacrossborders.org/fr/despite-promises-kids-still-denied-schooling-on-the-basis-of-immigration-status



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Les meilleures lignes de Societas Criticus en direct

Par Michel Handfield


Des mots ou des liens que nous plaçons sur Twitter, Facebook, et/ou Linked In et que nous reprenons ici vu la valeur que nous leur trouvons.


Pour la mise en page de messages d'abord mis en ligne sur les réseaux sociaux, des corrections sont parfois nécessaires après coup, car il faut quelquefois tourner les coins ronds pour les besoins des médias sociaux, comme les 140 caractères de « Twitter », mais aussi pour la rapidité du direct lors d'un évènement qui demande déjà toute notre attention! Mais, ces corrections sont minimales pour ne pas changer l'apparence du direct. Souvent, c'est l'orthographe et la ponctuation qui ont été corrigées bien avant la mise en page!



Nos brèves du 2016-11-13 et 2016-11-16 /Vol. 18 No. 9 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 9, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2016-11-17)


- Complètement ridicule !

- Picolo s'amuse avec le journal du quartier



Complètement ridicule ! (Facebook, 2016-11-16)


Complètement ridicule ! Si tu t’opposes à la construction d'un oléoduc (au Dakota du Nord nous apprend La Presse), tu ne t'en prends pas au transport collectif qui vise la réduction de l'usage de l'automobile et, par le fait même, la consommation de pétrole.


Référence :


La Presse Canadienne, AMT Candiac-Montréal: le service reprendra jeudi matin, La Presse, 15 novembre 2016 : www.lapresse.ca/actualites/montreal/201611/15/01-5041840-amt-candiac-montreal-le-service-reprendra-jeudi-matin.php



Picolo s'amuse avec le journal du quartier (Facebook, 2016-11-13)
















Nos brèves du 2016-11-05 au 2016-11-12 /Vol. 18 No. 9 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 18 no 9, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2016-11-13)


- Le quantitatif ne peut tout saisir…


- Léonard Cohen (1934-2016)


- Imputabilité


- On ne pourrait pas leur parler du vivre ensemble multiculturel ?



Le quantitatif ne peut tout saisir... (Facebook, 2016-11-12)


C'est drôle ça, car combien de fois j'ai envoyé mon CV en écrivant dans ma lettre de présentation qu'il y a déjà beaucoup de monde dans le quantitatif et qu'il faut aussi en avoir ds le qualitatif pour se faire une meilleure idée des tendances qui viennent, car le quantitatif ne peut tout saisir.. Ça s'est toujours traduit par une non-réponse ou, si je me rendais en entrevue, ça s'arrêtait là. Au moins, si ça sonne enfin un réveil, ce sera positif.


C’était mon mot au sujet du texte de MARIE-CLAUDE LORTIE (CHRONIQUE), MIEUX PRENDRE LA MESURE, in LA PRESSE+, Édition du 12 novembre 2016, section AFFAIRES, écran 3 : http://plus.lapresse.ca/screens/9f59e26a-4fb4-4a40-8316-32618e2b9a20%7C_0.html




Léonard Cohen (1934-2016) (Facebook, 2016-11-06)


Salut le poète. J'ai acheté son dernier CD (You want it darker) quand il est sorti justement. Pour toi: https://www.youtube.com/watch?v=YrLk4vdY28Q



Imputabilité (Facebook, 2016-11-06)


Imputabilité, ce mot sert aussi à autre chose que de juste figurer au dictionnaire.... Mais, pas aussi « glamour » que multiculturel ou déficit, alors on ne s'en soucie pas au gouvernement du Québec. C’était mon mot au sujet de...


RICHARD MARTINEAU, Une belle grosse crosse, in Le journal de Montréal, Dimanche, 6 novembre 2016 : www.journaldemontreal.com/2016/11/06/une-belle-grosse-crosse



On ne pourrait pas leur parler du vivre ensemble multiculturel ? (Facebook, 2016-11-05)


C’était ma question suite à la lecture de La Presse Canadienne, Le gouverneur général lance un appel à la paix entre Israël et la Palestine, in La Presse, 5 novembre 2016 : www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201611/05/01-5038215-le-gouverneur-general-lance-un-appel-a-la-paix-entre-israel-et-la-palestine.php


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Dans les textes cinés, de théâtres ou de spectacles, les citations sont rarement exactes, car même si l’on prend des notes il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires ou sociocritique, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. Certains accrocheront sur les décors, les plans de caméra, le jeu des acteurs ou la mise en scène, ce qui m’atteint moins. Moi, j’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film, par exemple, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je prends d’ailleurs des notes durant les projections de presse que je ne peux renier par la suite, même si je discute avec des confrères qui ne l’ont pas apprécié de la même manière que moi. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée juste.


Il faut aussi dire que je choisis les films que je vais voir sur la base du résumé et des « previews », ce qui fait que si je ne saute pas au plafond à toutes les occasions, je suis rarement déçu. Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une opinion après tout. Une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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DI a vu !

(Ciné, Théâtre, Expositions et quelques annonces d’évènements)


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Dévoilement du Pavillon pour la paix Michal et Renata Hornstein, art international et éducation du MBAM.



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 18 no 9, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires (1) et photos de Michel Handfield (2016-11-09)



D’abord, soulignons que l’ouverture de ce pavillon au grand public sera le 19 novembre 2016.



En présence de nombreux dignitaires, dont le premier ministre Philippe Couillard et le maire de Montréal, Denis Coderre; journalistes, et invités nous avons assistés à cette inauguration. Ce nouveau pavillon est dû à une donation majeure de Michal et Renata Hornstein et a pour caractéristiques :







- De présenter 750 œuvres, allant des maitres anciens à l’art contemporain, dont 100 tableaux donnés par les Hornstein au cours de leur vie;


- D’offrir une superficie totale de 4.958 mètres carrés;


- D’intégrer le Nouvel Atelier international d’éducation et d’art thérapie Michel de la Chenelière.


C’est là un premier legs à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal.



Ce pavillon fut construit en consortium par les cabinets montréalais TAG et Jodoin Lamarre Pratte suite à un concours en 2013.




Michal et Renata Hornstern se sont établis au Québec en 1951, rescapés de l’Holocauste (le nom de Pavillon pour la paix n’est pas un hasard, mais un message porteur selon moi), et ils l’ont bien redonné à la communauté par leur implication et leurs dons à des organismes comme le MBAM et des institutions de la santé et de l’éducation. Michal, décédé en avril dernier, avait écrit, en préparation à cette inauguration, ces quelques mots :


« C’est pour Renata et moi un véritable plaisir de partager nos œuvres d’art préférées avec tous les visiteurs du Musée. En tant que survivants de l’Holocauste, nous voulions que le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstern soit un lieu harmonieux et sûr, où les visiteurs du monde entier puissent non seulement admirer des œuvres, mais aussi apprendre à travers l’art, et même guérir grâce à l’art. Nous appuyons sans réserve la mission humaniste que Nathalie Bondil a donnée au Musée des beaux-arts de Montréal, car nous savons que l’art a le pouvoir de rassembler les gens et de favoriser la compréhension, la tolérance et le dialogue, au-delà des fossés les plus profonds. »




Ces mots de Michal Hornstern font une très bonne conclusion, je trouve, et une invitation à voir ce nouveau pavillon du Musée. C’est un pavillon exceptionnel comme le sont tous les autres aussi selon moi, chaque pavillon du MBAM ayant leur signature propre. Celui-ci ne fait pas exception à cette règle et fait honneur à la vision du Musée des beaux-arts de Montréal dans une longue tradition de renouveau dans l’historicité de cette institution montréalaise.



Nous avons eu droit à un spectacle d’ouverture assez spectaculaire à l'inauguration de ce Pavillon pour la paix du MBAM; symbolique d’une paix à trouver toujours en équilibre entre des forces (et des idéologies !) souvent divergentes. Je ne sais pas si c’était pensé ainsi, mais c’était prémonitoire de notre temps où les forces idéologiques du passé reviennent nous hanter avec une montée de la droite populiste.















D’ailleurs, je termine ce texte au lendemain de l’élection états-unienne… car un bogue (tous mes paragraphes ne tenaient que sur une longue ligne une fois le texte mis sur l’internet) m’a forcé à tout réécrire à nouveau ce matin du 9 novembre 2016, où Trump fut confirmé comme nouveau président des États-Unis cette nuit. Drôle de hasard qui place mon texte dans l’histoire. :)













Note


1. Naturellement ce texte fut écrit avec l’aide du communiqué de presse et du site du Musée, car on ne peut tout retenir ni tout noter dans un tel évènement.


Hyperliens


www.mbam.qc.ca


https://fr.wikipedia.org/wiki/Michal_Hornstein


Michal & Renata HORNSTEIN: http://grandsmontrealais.ccmm.qc.ca/fr/39/


https://www.jghfoundation.org/fr/our-donors/renata-and-michal-hornstein





Rouge 4