Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique !


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut !


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise !

On est sceptique, cynique, ironique et documenté !


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 19 08, du 2017-08-09 au 2017-09-09. Spécial Fantasia


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

CP 37308

Succ Marquette

Montréal (QC) H2E 3B5


Le Noyau !


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.




Index



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique



- Nos brèves du 2017-08-09 au 2017-09-08 /Vol. 19 No. 08 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)



- Entre gauche et droite, la zone grise. L’exemple des réfugiés haïtiens !




D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


World Press Photo 2017



Rumble : The Indians Who Rocked the World



Fantasia 2017


Mon Fantasia 2017 / Luc Chaput


- Lumières et ombres


- 78/52


- Let There Be Light


- Inhibitum et Comme les dinosaures


- Conclusion


- Notes




Mon Fantasia 2017 / Michel Handfield


Présentation


Du Japon, de l’éducation (même ici au Québec !) et de la violence au féminin !


Texte sur :


- « Teiichi : Battle of the supreme high » (« Teiichi no Kuni ») (Film);


- « Japanese Girls never die » (Film);


- Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, « Le goût d'apprendre. Une valeur à partager » (Livre);


- CARDI, Coline et PRUVOST, Geneviève, 2017, « Penser la violence des femmes ».


REPLACE


LIBERATION DAY


FREE AND EASY


BAD GENIUS


ATOMIC BLONDE


L’ange et la femme




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Vous trouverez ici des éditos, essais et reportages de la revue Societas Criticus.



Index



Nos brèves du 2017-08-09 au 2017-09-08 /Vol. 19 No. 08 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (avec index des textes)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 19 no 08, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2017-09-08)


Mon piment Habaneras dans ma cuisine


Ma petite omelette au brie et sirop d’érable


Mon mot sur un texte intéressant sur « Laïcité et multiculturalisme, la guerre des philosophies », un texte d’opinion de Karim Akouche dans Le Devoir.


L’économie à l’école


Au Québec, il faudrait un ministre de l’environnement qui se tient debout


Bravo à Mme McKenna


Techno et éducation


Pour l’intégration des tablettes et cellulaires à l’école  !


Pourquoi là et non à côté?


J’aime les vaches !


Attention aux « malware »


L'été, j'en profite pour faire tout ce que j'ai négligé l'hiver


Normal !


Suivre, ce n’est pas adhérer


À gauche comme à droite…


Un sociologue, ça se ressource aussi !


Chocolats !


Pas sûr que les employeurs en soient conscients au Québec…




Mon piment Habaneras dans ma cuisine (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-08)






















Nos brèves (index)



Ma petite omelette aux brie et sirop d’érable (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-08)



J'ai fait une petite omelette. Après j'ai fait revenir des tranches de brie avec du sirop d'érable et je l'ai terminé à Broil pour mettre le tout sur mon omelette ! Bon appétit.

















Nos brèves (index)



Mon mot sur un texte intéressant sur « Laïcité et multiculturalisme, la guerre des philosophies », un texte d’opinion de Karim Akouche dans « Le Devoir ». (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-08)



Intéressant, car ça en explique les racines historiques. Moi, je me trouve un peu entre les deux : je suis d'accord avec les libertés de croyances, mais je ne veux pas qu'on en fasse un droit, car les croyances sont des idées qui s'affrontent, qui peuvent changer et qui ne doivent pas nous emprisonner et nous définir. Ce n'est qu'une caractéristique parmi d'autres. C'est peut-être pour ça que je suis si vite à réagir quand je vois les mots droits et croyances religieuses dans la même phrase. C'est aussi pour ça que je rappelle toujours que si les croyances sont protégées par nos chartes des droits et libertés, la science ne l'est pas. C'est mon mantra contre l'obscurantisme religieux qui semble vouloir revenir.




Puis, on a eu le choix deux fois. Sachant que la loi sur le multiculturalisme date de 1971, si on a dit qu'on voulait rester au Canada dans les 2 derniers référendums (1981et 1995) on devait savoir ce qu'on choisissait. En plus, on était dans le système britannique qui était multiculturel comparé au système républicain français. Pour ne pas le savoir fallait être sur une autre planète ou ne jamais s'être intéressé à la chose publique, la politique et notre histoire.



Complément d’information



Si on veut faire un lien avec notre histoire, la conquête et le colonialisme britannique, certain pouvant avoir le gout de le faire, c’est un petit peu plus complexe qu’on ne le croit, car on n’était pas plus indépendant avant les Britanniques, mais une colonie aussi. On a tendance à l’oublier.



D’abord, sur le multiculturalisme, il faut bien voir que ça existait bien avant le régime britannique. Au temps de l'Empire romain, Rome pouvait respecter les croyances, par exemple des Juifs, s'ils ne remettaient pas en cause l'empire. Les deux systèmes - multiculturel et républicain – ont chacun leur plus et leurs moins. On est même chanceux ici, car on a une partie du système anglais, mais au Québec on nous a autorisés à conserver le code Napoléon comme code civil versus le Common law britannique qui existe dans le reste du Canada et aux États-Unis. Puis, certaines iles françaises vivaient de l'exploitation des ressources pour la mère patrie (France) et de l'esclavage. C'était moindre ici. Ainsi, si l’esclavage était interdit en France et dans certaines de ses colonies, il était permis dans d'autres ou toléré ailleurs.... (https://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_de_l%27esclavage)



D'ailleurs, la France aurait pu nous conserver dans son giron, mais ils ont préféré nous céder pour conserver les iles du sud qui exploitaient le sucre. C'est parce qu'on s'arrête aux plaines d'Abraham, alors que c'était plutôt une guerre mondiale entre la France et l’Angleterre qui se passait à cette époque, qu’on s’imagine que notre cession à l’Angleterre n’est due qu’à cette bataille. Mais le terrain de guerre était mondial. C’est la partie de l’histoire qui ne nous fut pas enseignée et qui nous manque si on ne fait pas un effort de compréhension personnel. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans)



Des fois on rêve de refaire l’histoire et l’on se dit que si on était resté Français, la mère patrie nous aurait davantage respectées. Ils nous flattent dans le sens du poil quand ils viennent nous voir, mais c'est oublier qu'on était une colonie et qu’on a été cédé alors qu’ils auraient pu nous conserver. C’est le premier point. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Paris_(1763); www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/200902/21/01-829808-labandon-de-1763.php) (1)


Le second, c’est que quelques dizaines d’années plus tard, la Louisiane et la Nouvelle-Orléans ont été vendues aux États-Unis par la France :


« 3 mai 1803 : le Premier Consul de la République Française Napoléon Bonaparte vend la Louisiane aux États-Unis, pour 5 millions de dollars plus 10 millions de dollars pour La Nouvelle-Orléans, sans le consentement de l'Assemblée nationale. La vente a violé le traité de San Ildefonso de 1800 de plusieurs façons et elle était illégale: Vente de la Louisiane » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Louisiane#XIXe.C2.A0si.C3.A8cle)



Pas sûr que ces deux états états-uniens auraient pu faire un référendum en 1981 et un autre en 1995 sur leur souveraineté aux États-Unis. Alors, il est difficile des fois de comparer les régimes politiques et ce qu'aurait pu être l'histoire si elle avait été différente. Qui dit que la France ne nous aurait pas vendu? Qui dit que nous ne serions pas aux États-Unis? Qui dit que même un référendum eût été possible ailleurs qu’au le Canada, si nous étions demeurés français ou devenus un état des États-Unis?



Bref, il n’y a pas de pays parfait et l'histoire est complexe ! La refaire est donc un exercice périlleux qui relève davantage de la science-fiction que de la réalité.



C’était mon long texte pour partager celui de Karim Akouche - Auteur de «La religion de ma mère» (éditions : Michel Brûlé, Frantz Fanon et Écriture), Laïcité et multiculturalisme, la guerre des philosophies,

Le Devoir, 8 septembre : www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/507486/laicite-et-multiculturalisme-la-guerre-des-philosophies



Note


1. Francoise Le Jeune, « L'abandon de 1763 » (Votre opinion), « lapresse.ca », 21 février 2009 : www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/200902/21/01-829808-labandon-de-1763.php


L'auteure est professeure de civilisation britannique et nord-américaine à l'Université de Nantes. Ce texte est extrait de son article dans « France-Canada-Québec - 400 ans de relations d'exception », publié aux « Presses de l'Université de Montréal », sous la direction du sénateur Serge Joyal et de l'historien Paul-André Linteau.


Nos brèves (index)




L’économie à l’école (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-07)


Et voilà. C'est drôle parce que dans les années 1970 il y avait un cours d'économie au secondaire. Même un cours de droit. Ils étaient optionnels, mais je les avais pris tous les deux. Pourtant, j'étais à Joseph-François-Perrault, une école publique de Montréal. C’était avant son programme de musique. Une école bien normale de l’époque.


C’était mon mot suite à la lecture de Richard Martineau, « L’immobilisme va bien au Québec ! », « journaldemontreal.com », 7 septembre 2017 : www.journaldemontreal.com/2017/09/07/limmobilisme-va-bien-au-quebec


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Au Québec, il faudrait un ministre de l’environnement qui se tient debout (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-05)


M. Couillard, moi, je suis prêt à remplacer mon député si vous voulez un ministre de l'environnement qui se tient debout. Viau, c'est mon comté. Et, l’environnement, j’y tiens.


C’était mon mot suite à la lecture d’Alexandre Shields, « Protection accrue de l’eau potable: Québec dit non à 230 villes. Elles veulent des règles plus strictes pour encadrer les forages pétroliers », « Le Devoir », 5 septembre 2017 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/507242/forages-petroliers-et-gaziers


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Bravo à Mme McKenna, la ministre de l’Environnement du Canada (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-05)


Elle, elle se tient debout !


C’était mon commentaire après avoir lu Mia Rabson - « La Presse Canadienne » à Ottawa, McKenna réplique aux propos « ridicules » des conservateurs sur l’environnement, « Le Devoir », 5 septembre 2017 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/507258/mckenna-en-a-assez-des-propos-ridicules-des-conservateurs-sur-l-environnement


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Techno et éducation (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-03)


Pas surpris. Juste un exemple : pourquoi on ne demande pas aux jeunes qui apportent leur cellulaire ou leur tablette à l'école, pour jouer avec par exemple, d'installer le « Larousse » ou « Le Robert » dessus (moins de 10$), façon d'apprendre que ces appareils sont aussi des outils de travail.


Si le but de l'école est d'enseigner, pour moi, leur apprendre à apprendre va jusque là dans « le Contrat social ». Il faut lire Jean-Jacques Rousseau !


C’était ma réflexion après la lecture de Daphnée Dion-Viens, « Le Québec traîne de la patte », « journaldemontreal.com », 3 septembre 2017 : www.journaldemontreal.com/2017/09/03/le-quebec-traine-de-la-patte



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Pour l’intégration des tablettes et cellulaires à l’école ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-09)


C'est pour ça qu'â l'école on devrait enseigner que le portable et la tablette sont plus que des jeux, mais aussi des outils de travail et de recherche. On devrait mieux les intégrer dans l'enseignement quotidien.



Jean Philippe Angers, « Les adeptes de jeux vidéos d'action auraient moins de matière grise », « lapresse.ca », 8 aout 2017 : http://www.lapresse.ca/sciences/201708/08/01-5122919-les-adeptes-de-jeux-video-daction-auraient-moins-de-matiere-grise.php



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Pourquoi là et non à côté? (Michel Handfield, Facebook, 2017-09-03)


En fait, toute norme trace une ligne et crée toujours une zone où on se demande pourquoi là et non à côté. Mais, ce sont souvent des cas exceptionnels et non la norme. C'est comme moi, je fais partie d'une minorité qui fut bafouée dans l'histoire et qui l'est toujours, mais rien n'est fait pour mon groupe : les gauchers ! On a tracé la ligne ailleurs.


Voilà la réflexion que m’a fait faire Richard Martineau après avoir lu sa chronique « Populistes! Démagogues! Racistes! », « journaldemontreal.com », 3 septembre 2017 : www.journaldemontreal.com/2017/09/03/populistes-demagogues-racistes



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J’aime les vaches  ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-27)



Peut-il faire autrement, Chaplin, le lapin de l’éditeur de Societas Criticus?










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Attention aux « malware » (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-27)


J'ai eu deux ou trois fois des fenêtres « trackweblink » qui se sont ouvertes cette semaine. L'antivirus a bloqué l'installation du programme, mais il y avait probablement un cookie quelque part, car ça ouvrait dans un de mes fureteurs Google (j'en ouvre deux parfois), mais pas dans l'autre, car ils sont sur deux comptes différents. J'ai tout effacé (« Reset ») et après j'ai même désinstallé toutes mes applis « Google » pour ne retélécharger que ce que j'utilise vraiment sur mon ordi, car on met bien des choses justes parce qu’elles sont disponibles.


En effet, si on utilise un programme de « Google » sur le cellulaire, mais pas sur l'ordi, alors pourquoi l'avoir dormant et oublier de le mettre à jour? La prévention est peut-être d'en avoir moins. Alors, j’ai fait un ménage informatique. Puis, j'ai constaté dans la documentation que même les Mac peuvent l'avoir.


Si le « scan » rapide n'a rien trouvé en premier lieu, le logiciel « antimalware » en a trouvé un. Le second « scan », complet celui-là (plus de 10 heures), n'a rien trouvé. Ça donne l’idée que c'était un « cookie ». Mais, comme il te redirige vers un site malveillant, on est à un clic du risque. Et l’antivirus, s'il bloque le site, n'élimine pas nécessairement le « cookie » en question. Bref, c'est simple et compliqué en même temps  !


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L'été, j'en profite pour faire tout ce que j'ai négligé l'hiver (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-19)



Des travaux dans et autour de la maison. J'en ai aussi profité pour sabler et donner deux couches de polyuréthane à des outils ayant appartenu à mon père. Tant qu'à y être...










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Normal ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-19)


Normal, puisque l'homosexualité n'est pas un choix, mais un état de fait. Si un couple hétérosexuel peut donner naissance à un homosexuel un couple homosexuel peut très bien donner naissance (dans le cas des filles) ou élever un enfant qui sera tout à fait hétéro.


C’était mon mot au sujet de l’article de MATHIEU PERREAULT, « Parents homosexuels : les enfants adoptent des comportements « conformes à leur sexe » », « La Presse », 2017-08-20 :

http://www.lapresse.ca/sciences/201708/20/01-5125966-parents-homosexuels-les-enfants-adoptent-des-comportements-conformes-a-leur-sexe.php



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Suivre, ce n’est pas adhérer (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-19)



Attention, moi j'écris sur le sociopolitique - je suis sociologue - et je suis certains groupes et certaines personnes avec lesquels je ne suis pas nécessairement d'accord pour savoir ce qui se dit sur les médias sociaux. Il y a parfois une différence entre suivre un courant et y adhérer et suivre différents courants pour être informé et, parfois, intervenir pour démonter une ou des idées fausses qui y sont véhiculées.


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À gauche comme à droite on réécrit l'Histoire au besoin des idéologies fondatrices… (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-15)



Au sujet d’Emmanuel Grynszpan - Le Temps à Medvejegorsk, « HISTOIRE : Moscou fait taire les critiques de Staline », in « Le Devoir », 15 août 2017 : www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/505728/Moscou-fait-taire-les-critiques-de-staline



Nos brèves (index)




Un sociologue, ça se ressource aussi ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-13)





Vue du toit de l'hôtel Bonaventure, Montréal, où a eu lieu le congrès de « Society for the Study of Social Problems » auquel j’ai assisté.











Vu du vieux port en revenant d’une des conférences à laquelle j’ai assisté au congrès.












Nos brèves (index)




Chocolats ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-12)



J'ai fait des chocolats amendes, piments (fort et doux), un peu de framboises... avec du « Baker » pur, brisures de chocolat mi-sucré et une barre (300 g) de chocolat aux amendes « Choix du président » ! J'ai terminé le tout avec de la fleur de sel dessus.









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Pas sûr que les employeurs en soient conscients au Québec… (Michel Handfield, Facebook, 2017-08-09)




C’était mon mot au sujet du texte d’Haley Samsel, « Your 'useless' liberal arts degree can give you an edge in tech. Here's why », « USA Today », August 9, 2017 :

http://college.usatoday.com/2017/08/09/useless-liberal-arts-degree-can-give-you-an-edge-in-tech-heres-why/


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Entre gauche et droite, la zone grise. L’exemple des réfugiés haïtiens !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 19 no 08, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield,M.Sc. Sociologie (2017-09-04)



I. Entre gauche et droite, la zone grise



Souvent, je trouve que le bon sens est dans la zone grise qui se situe entre la gauche et la droite, un peu plus souvent à gauche du centre cependant, mais parfois un peu à droite aussi, car il n’y a pas de vérité infaillible. Il faut toujours cerner les enjeux et savoir où mettre certaines limites, mais pas des murs trop étanches qui deviendraient aussi désagréables que l’absence de direction, car les deux empêcheraient une certaine créativité et une liberté de s’épanouir. On ne peut tout prévoir ni tout contrôler alors il faut se conserver une marge de jeu. (1)


Si je trouve que la gauche a de l’ouverture et de l’empathie, elle veut parfois trop embrasser, ce qui la paralyse dans des chicanes stériles, car il est impossible de plaire à tous. Il faut parfois faire des choix et les assumer. Bref, tracer une ligne.


Quant à la droite, si elle pose souvent un bon diagnostic, elle ne veut tellement pas déroger de son discours antiétatique et pro entreprise qu’elle ne voit pas que les deux sont parfois tout aussi bureaucratiques et que de remplacer l’un par l’autre ne changerait que peu de choses sinon strictement rien. Se faire jouer par des fonctionnaires qui font de la collusion avec le privé, comme on l’a vu à la « Commission Charbonneau », c’est la même chose que de se faire jouer par des firmes de génie-conseil et de construction privées qui font de la collusion avec des fonctionnaires !


En fait, qui nous parle de sérieusement de nouvelles solutions comme des coops de travail et des entreprises d’économie sociale? De logiciels libres? À peu près personne sauf quelques convaincus. De temps en temps les politiciens vont en glisser un mot sur le bout des lèvres, mais cela se traduit rarement dans des politiques publiques dignes de ce nom au Québec. Il n’en va certes pas différemment pour la question des migrants et des réfugiés. Chaque parti s’en tient à son marketing politique pour atteindre son public cible et n’a que faire de la vérité et de nouvelles solutions imaginatives et viables.




II. Attention aux vérités en kit « fit all »



Je peux très bien partager l’opinion de Richard Martineau, d’un avocat et/ou d’un militant qui explique une situation sur les réseaux sociaux, car sans être une vérité absolue, ces opinions donnent parfois un éclairage et un angle intéressant qui permet de trouver une nouvelle piste si on ne s’arrête pas à leur opinion comme étant la vérité absolue, mais plutôt comme une pierre de plus à un dialogue citoyen. Tous ces points de vue, même ceux avec lesquels on n’est pas en accord, aident à comprendre et à se faire une idée plus juste. C’est pour cela que je lis et partage des textes lus dans « Le Devoir », « La Presse », « Le Journal de Montréal », « Radio-Canada », « The Gardian » et le « USA today » par exemple, car il faut plus d’un point de vue pour se faire une tête. J’ai appris cela à l’université et j’y crois encore.



Au cours des dernières semaines, j’ai partagé plusieurs textes, émis des opinions et lu plusieurs commentaires sur le sujet des demandeurs d’asile haïtiens avec lesquels j’étais parfois d’accord et parfois moins. Je leur ai même répondu à l’occasion. J’ai donc retrouvé la plupart de mes commentaires mis sur « Facebook » sur le sujet; je les ai ordonnés l’un à la suite de l’autre; puis, à partir de ça, j’ai fait le ménage et rédigé le texte qui suit. Ce texte peut donc inclure autant un mot que j’ai mis en partageant un texte de Richard Martineau que du « Devoir » ou « The Guardian » par exemple ou en réponse à un commentaire. Mais, ne me demandez pas de retrouver le « post » exact. Ce serait difficile, car c’est retravaillé et réfléchi à nouveau. Je ne crois pas avoir échappé non plus de citations non identifiées ici pas plus que je ne le fais dans mes « posts », mais si je l’ai fait ce fut bien involontaire en copiant/collant mes propres « posts » « Facebook » et en retravaillant le tout en vue de ce texte. Il faut dire que je suis remonté de quelques semaines dans le temps en préparant ce texte. De toute façon, je vous ai mentionné mes lectures plus haut alors mes sources sont connues. J’ai même revérifié mes citations deux ou trois fois, sauf que vu la quantité de texte brut que j’avais, environs 7 à 9 pages, l’accident ou la paraphrase involontaire est toujours possible même si on prend toutes les précautions pour l’éviter. J’aime mieux le mentionner et ne pas l’avoir fait que d’en avoir échappé une et ne pas avoir pris la précaution de mentionner le risque qui existe toujours dans un tel travail de recomposition.


III. Il faut des critères clairs, les faire connaitre et les respecter (2)



Je comprends les Haïtiens et autres demandeurs d’asile de venir des États-Unis vers le Canada, car il semble qu'au sud de notre frontière les critères sont de moins en moins clairs, pour ne pas dire que ça devient anarchique. Le problème est que nous avons un traité avec les États-Unis sur les tiens pays sûr (3) qui fait que s’ils passent par la frontière nous les refoulons puisque le demandeur du statut de réfugié doit faire sa demande dans le premier pays d’arrivée, soit les États-Unis, dans ce cas. Mais, vu la politique de Trump, qui remet en cause ce qui leur fut accordé par Obama, comme « le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) » « mis en place en 2012, par décret, par son prédécesseur démocrate Barack Obama » (4); puis reviens ensuite sur ce qu’il a dit dans un « TWEET »; et semble dire maintenant qu’il « a décidé de mettre fin, avec un délai de grâce de six mois, à [ce] programme » (5), il est normal que ces gens ne sachent plus à quoi s’attendre.


Devant cette incertitude, le Canada leur apparait une porte de sortie et un pays beaucoup plus stable que de rester aux États-Unis ou de retourner dans un pays qu’ils ont quitté il y a plusieurs années, car on ne quitte pas tout sans raison. Le seul choix qui leur reste est donc d’entrer illégalement au Canada, car « [d]es migrants arrivés à un poste-frontière canadien pour y déposer une demande d'asile ont été renvoyés aux États-Unis, où ils sont emprisonnés avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine (...) » (6) à cause de cette entente sur les tiers pays surs. Ils le savent. Mais, ils savent aussi que « cette entente ne s’applique pas si la personne réussit à entrer au Canada sans passer par un poste frontalier. Contourner l’entente est donc possible. » (7)


Comme le plaident certains organismes et avocats en immigration, il faut suspendre cette entente (8), sinon l'entrée illégale va devenir la norme avec des risques accrus pour ceux qui vont passer par les États-Unis vers le Canada. En effet, s’ils viennent par la route d’un pays d’Amérique du Sud vers le Canada, ils devront nécessairement passer de façon illégale aux États-Unis. Alors, ils courent des risques accrus vu la politique actuelle de Trump et la montée des milices de droite aux États-Unis. Les Rangers et les miliciens pourraient-ils en venir à tirer des illégaux qui tentent de passer illégalement les frontières? La question est légitime. Bref, pour éviter un drame humain, tôt ou tard, il faudra que le Canada fasse davantage de travail diplomatique auprès des États-Unis pour régler cette question litigieuse, car l’afflux de ces demandeurs du statut de réfugié est dû à un trou dans cette entente, qui les empêche de passer légalement par un poste-frontière, et à la situation particulière aux États-Unis actuellement.


J’ose même penser que tout ça a lieu pour ne pas mettre le gouvernement de Trump dans l’embarras alors que nous renégocions le traité de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique actuellement. C’est un dossier éminemment politique et économique. Sans cette menace, cette « crise » n’aurait pas eu lieu. Revenir à la politique d’Obama et cette question ne se poserait même plus. Voilà la réalité.



IV. Un cri « à l’aide »



L’autre point qui est lié à cette crise, mais de façon indirecte, est que si l’on aidait Haïti à se transformer, cela aiderait probablement davantage, car ce pays semble exporter sa jeunesse plutôt que de la faire contribuer à se reconstruire. D’ailleurs, Haïti tire une partie de ses revenus de sa diaspora qui vit à l’étranger et qui envoie de l’argent au pays. Cette migration devient un modèle économique sur lequel le pays compte et qu’il contribue à reproduire.


Si des pays comme le nôtre leur apportent une aide financière, c'est peut-être d'une autre forme d'aide dont ils ont aussi besoin si on ne veut pas toujours reproduire ce modèle. Pourquoi pas du parrainage, une éducation de base et de l’éducation coopérative et communautaire ? Mais, c’est difficile à exporter si nous n’y croyons pas trop nous-mêmes, car l’éducation populaire et coopérative n’est pas trop élevée dans notre liste de priorités. Même l’éducation traditionnelle a subi nombre de coupures au Québec ces dernières années. On ne fait que commencer à y réinvestir.


Pourquoi se ferme-t-on aussi les yeux sur ce qui s’y passe? La corruption par exemple, car on en entend parfois parler par les médias. Mais, est-ce que la situation nous rapporte quelque part? Ce sont là des questions que l’on doit se poser si l’on croit à l’Amérique, car si d'un côté on aide ce pays, de l'autre on le regarde toujours s’enfoncer malgré l’aide qu’on apporte. Pourtant on partage le même continent. C’est dire qu’il nous faudrait un Parlement de l'Amérique comme existe un Parlement européen pour rétablir un peu de justice et d'équité socioéconomique, car les inégalités trop flagrantes ne peuvent que causer des problèmes. Certains des premiers penseurs du libéralisme nous avaient d’ailleurs mis en garde à ce sujet, comme David Hume (1711-1776) :


« Tout État est affaibli par une trop grande disproportion entre les citoyens. Chacun, si c'est possible, devrait jouir des fruits de on travail, par la pleine possession de tout ce qui est nécessaire à la vie, et de plusieurs des choses qui la rendent agréable. Nul ne peut douter qu'une telle égalité soit ce qui s'accorde le mieux avec la nature humaine et qu'elle ôte bien moins au bonheur du riche qu'elle n'ajoute à celui du pauvre. Elle augmente aussi le pouvoir de l'État, et elle est cause que les taxes ou impositions extraordinaires seront payées de meilleur gré. Là où les riches s'engraissent sur le dos du petit nombre, il faut que leur contribution aux nécessités publiques soit très large; mais dès lors que les richesses sont répandues sur une multitude, le fardeau semble léger à chaque épaule, et les taxes n'apportent pas de différence bien sensible dans la façon de vivre de chacun. » (9)



V. Et, la responsabilité personnelle?



Enfin, c'était connu qu'il s'agissait d'un statut temporaire aux États-Unis pour ces Haïtiens. Sans leur jeter de blâme, ces gens auraient-ils pu régulariser leur situation entre leur arrivée aux États-Unis et maintenant? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait? La loi leur permettait-elle même de le faire? Une réponse partielle à ces questions est que :


« « Ce que les gens nous disent, c’est que même s’ils ont fait une demande d’asile en bonne et due forme, ils craignent d’être arrêtés ou expulsés en Haïti avant même d’être entendus sur le bien-fondé de leur demande aux États-Unis », explique Stéphane Handfield, avocat en droit de l’immigration, en entrevue à ICI RDI mercredi. » (10)



Bref, ils sont dans un méchant imbroglio depuis l’élection de Donald Trump qui, avec sa révolution « America first » (11), crée davantage de chaos au sud de nos frontières qu’il n’apporte de solutions. C’est du moins mon point de vue.


Puis, ici, si on prend à notre tour des années pour résoudre la question, on va aussi créer des situations délicates comme de vouloir renvoyer des gens qui ont refait leur vie, voire qui ont même eu des enfants qui sont à l’école. Des gens qui se seront intégrés. Après une brisure aux États-Unis, une autre au Canada ! Tout ce que je peux dire, c’est qu’au final ça aura été un immense fiasco humain, d'où l'importance de critères clairs pour le futur. Pour les cas actuels, il est trop tard.



VI. Conclusion



Cette question d’Haïti devrait-on aussi l’élargir au reste de l’Amérique du Sud? Qui dit que le XXIe siècle ou le XXIIe ne sera pas celui des grands blocs continentaux? Face à l’Europe et l’Asie l’Amérique pourra-t-elle rester morcelée entre Amérique du Nord, centrale et du Sud avec des États-Unis qui se referment sur eux-mêmes et se disent toujours l’AMÉRIQUE?



Notes



1. Je pense ici à l’ouvrage de Crozier, Michel, et Friedberg, Erhard, 1977 (1981), « L'acteur et le système », France : « Seuil, col point politique ».


2. C’était mon mot pour partager de texte de Richard Martineau, « La mauvaise blague de Stéphane Laporte », « journaldemontreal.com », 2017-08-13: www.journaldemontreal.com/2017/08/13/la-mauvaise-blague-de-stephane-laporte


J’avoue avoir hésité avant de partager ce texte, car je trouvais cette chronique à la fois intéressante et dérangeante, puisqu’elle jouait sur des sentiments et préjugés, opposant les réfugiés, illégaux et immigrants d’une part, ce qui n’est pourtant pas la même chose selon moi, mais posait aussi de bonnes questions d’autre part sur le sentiment d’être doublé par un réfugié ne « répondant à aucun critère » pour un immigrant qui a suivi tout le processus légal d’entrée. Cette chronique exprime un malaise social qui existe, on ne peut le nier. Mais, elle me dérange encore quand je la relis, car ces gens qui viennent ne le font pas sans raison non plus. Ils ont peur de ce qui les attend si on les retourne en Haïti. On ne peut avoir vécu 10 ans aux États-Unis sans conséquence. Un humaniste le comprend. Trump non.


3.http://www.cic.gc.ca/francais/ministere/lois-politiques/menu-pays-surs.asp


4. Jerome CARTILLIER / « Agence France-Presse », WASHINGTON, « Trump tranchera bientôt sur le sort de milliers de sans-papiers », « lapresse.ca », 1er septembre 2017 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201709/01/01-5129641-trump-tranchera-bientot-sur-le-sort-de-milliers-de-sans-papiers.php.

J’ai ici inversé la phrase, d’où la division en 2 citations, pour le besoin du phrasé, mais ça n’en change pas le sens.


5. « Agence France-Presse » / WASHINGTON, « Trump annoncerait la fin de la protection des «Dreamers» », « lapresse.ca », 3 septembre 2017 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201709/03/01-5130088-trump-annoncerait-la-fin-de-la-protection-des-dreamers.php


6. « Agence France-Presse », « Des migrants entrés par un poste-frontière renvoyés aux États-Unis », « lapresse.ca », 1er septembre 2017 :

www.lapresse.ca/actualites/201709/01/01-5129579-des-migrants-entres-par-un-poste-frontiere-renvoyes-aux-etats-unis.php


7. « Ici-radio-Canada »/nouvelles, « Entrer illégalement au pays avec la bénédiction des autorités américaines », VENDREDI 31 MARS 2017: http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/1025360/immigration-illegale-canada-etats-unis-enquete-frontiere



8.i. « Dans le contexte de risque accru pour les demandeurs d’asile qui tentent d’entrer au Canada et à la suite des mesures anti-réfugiés et anti-musulmans adoptées par le président américain, le CCR demande au gouvernement canadien de suspendre l’Entente entre le Canada et les États‑Unis sur les tiers pays sûrs. » (Conseil canadien pour les réfugiés : http://ccrweb.ca/fr/tiers-pays-sur)


.ii. « Stéphane Handfield s’est joint à des dizaines d’avocats qui demandent au gouvernement canadien d’abolir l’entente des « tiers pays sûrs », qui pousse des demandeurs d’asile à risquer leur vie pour entrer au Canada. » (« Ici-radio-Canada »/nouvelles, « Entrer illégalement au pays avec la bénédiction des autorités américaines », VENDREDI 31 MARS 2017: http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/1025360/immigration-illegale-canada-etats-unis-enquete-frontiere)



9. Hume, La liberté comme nécessité historique, in Mikaël Garandeau, Le libéralisme, GF Flammarion, corpus, p. 63


10. « Zone Société – ICI.Radio-Canada.ca », « Pourquoi tant d’Haïtiens demandent-ils l'asile au Canada? », MERCREDI 2 AOÛT 2017: http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/1048519/demandeurs-asile-haitiens-canada-quebec-frontiere-illegalement-explications


11. Trois exemples, mais suffit de googler « Trump's America first » pour en avoir plusieurs autres :


http://www.cnn.com/videos/politics/2017/01/20/trump-speech-america-first-sot.cnn


https://en.wikipedia.org/wiki/America_First_(policy)


www.politico.com/magazine/story/2017/07/21/america-first-donald-trump-foreign-policy-215398




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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels de la revue Societas Criticus.


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels. Plus simple pour les lecteurs, tant dans le format revue qu’internet, de retrouver tous ces textes sous un même volet.

Les citations sont rarement exactes, car, même si l’on prend des notes, il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. J’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée.


Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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World Press Photo 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires de Luc Chaput (2017-09-09)



Depuis quelques jours, et ce jusqu’au 1er octobre, le beau Marché Bonsecours accueille, comme il le fait depuis plusieurs années, l’exposition « World Press Photo ». (1)


L’organisation (2), fondée aux Pays-Bas en 1955 et soutenue par la Loterie nationale de ce pays, décerne chaque année, début février, les prix annuels de photojournalisme qui sont considérés les plus importants de la profession. Même avec la prolifération des appareils photo numériques et des téléphones cellulaires, les photographies primées sont l’œuvre de professionnels. Toutefois, l’on peut saluer le témoignage émouvant sur la situation catastrophique à Alep en Syrie par le jeune Walid Mashhadi (3), gagnant du 2e prix Reportages. Ces instantanés restent gravés dans notre mémoire et nous rappellent les malheurs, bonheurs et heurts de nos concitoyens éparpillés de manière de plus en plus dense sur notre planète.


De ces 80,000 images soumises cette année, la photo de l’année est du photographe turc Burhan Özbilici qui croqua les moments d’un assassinat à Ankara le 19 décembre (4) et qui resta dans la pièce pour pouvoir témoigner de la suite de l’évènement en montrant, par exemple, les autres témoins apeurés, recroquevillés en groupe et adossés à un mur. L’attribution de ce grand prix causa des dissensions dans le jury, mais toute la séquence, présentée sur un grand panneau, rend compte d’une réalité malheureusement trop fréquente même motivée officiellement par des raisons politiques ou autres.


L’affrontement silencieux entre une jeune femme et une rangée de policiers à Baton Rouge, en Louisiane (5), lors de manifestations contre la brutalité policière contient, par sa composition, des références voulues ou non à des images prises à l’époque du « Flower Power » et de la lutte pacifique aux États-Unis contre la guerre du Vietnam. La série d’Hossein Fatemi sur les femmes dans la société iranienne (6) recoupe plusieurs des thèmes véhiculés depuis plusieurs années dans les films de fiction ou documentaires des cinéastes de ce pays comme Jafar Panahi.



La grosseur des gouttes de pluie qui s’écrasent sur la lentille de la caméra de l’Australien Daniel Berehulak (7) transforme la scène de recherches d’indices sur cette petite rue de Manille en un tableau encore plus chargé sur la politique viciée du président Rodrigo Dutertre (8) contre les trafiquants de drogue. Le tué, Romeo Joel Torres Fontanilla, devient ainsi, au-delà de la mort, un représentant hier anonyme de cet état de fait. Cette image de Berehulak a évidemment remporté le 1er prix dans sa catégorie. Anonymes restent ceux qui sont obligés de s’entasser plus encore que des sardines dans cette prison surpeuplée du même pays photographié par un de leurs compatriotes, Noel Celis, de l’agence France-Presse et gagnant d’un troisième prix (9)


Cet appel à l’exécution de criminels supposés entraine par définition même des abus. La loi et l’ordre se situent entre des balises plus strictes tout au moins à Standing Rock comme le décline en plusieurs magnifiques clichés la Canadienne Amber Bracken, qui lui ont permis de remporter le Premier Prix dans la catégorie Sujets contemporains (10).


À l’étage, une petite pièce recèle quelques trésors, les impressions en photos et en bas de vignette de celles-ci écrites par des adolescents réfugiés syriens qui apprivoisent de cette manière avec les conseils de leur professeure Amina Jalabi leurs nouveaux quotidiens. Voilà une belle initiative de « Flash Forward Photovoice » qui apporte un baume après les nombreuses scènes si dérangeantes montrées en bas avec souvent un art constant.


À l’étage également, une exposition de vieilles photos et cartes postales retrace l’histoire de cet immeuble qui nous reçoit et qui fête cette année son 170e anniversaire (11)


Comme pour leurs pairs de l’histoire récente ou éloignée, ces photojournalistes auront témoigné par des images percutantes qui pourraient pour certaines rester longtemps dans la mémoire comme d’autres naguère (12).



Notes


1. www.worldpressphotomontreal.ca/#info


2. https://www.worldpressphoto.org/collection


3. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/spot-news/ameer-alhalbi-walid-mashhadi/09



4. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/world-press-photo-year/burhan-ozbilici


5. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/contemporary-issues/jonathan-bachman


6. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/long-term-projects/hossein-fatemi


7. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/general-news/daniel-berehulak


8. www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/06/30/rodrigo-duterte-un-an-au-pouvoir_5153340_3216.html


9. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/general-news/noel-celis


10. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2017/contemporary-issues/amber-bracken



11.www.vieux.montreal.qc.ca/inventaire/fiches/fiche_bat.php?id=0040-77-4486-00&mat=0040-77-4486


12. https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/1973/world-press-photo-year/nick-ut




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Rumble : The Indians Who Rocked the World


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Commentaires de Luc Chaput (2017-09-08)



L’histoire de chaque mouvement social ou artistique est une réécriture constante. Des faits oubliés sont replacés dans leur contexte et des personnes retrouvent leur dû après des recherches d’historiens ou d’amateurs passionnés. Tel est le moteur central de ce passionnant documentaire présenté à Montréal et à Québec avec sous-titres français. (1)



D’ailleurs, dans les dernières années, des documentaires ont redonné voix au chapitre à des musiciens qui étaient joueurs d’arrière-plan dans des disques célèbres (« The Wrecking Crew ») ou à un studio d’enregistrement renommé (« Muscle Shoals ») (2).



Après leur documentaire, maintes fois primées, « Reel Injun » (3), sur l’image des Amérindiens véhiculée par Hollywood, Catherine Bainbridge et son équipe de « Rezolution Pictures » retracent l’histoire méconnue de l’apport des musiciens autochtones nord-américains à la création du rock n roll. La première partie du titre, « Rumble », fait référence à un morceau que le guitariste Link Wray (4) créa en 1957 lors d’une prestation à Fredericksburg en Virginie. Cet accord est devenu si employé que son auteur a failli être oublié. Le morceau a l’insigne honneur d’être la seule chanson sans paroles à être censurée dans certains états américains pour son incitation à la violence (« rumble » signifiant entre autres gronder, faire du bruit). Les coréalisateurs Catherine Bainbridge et Alfonso Maiorana, après avoir établi ce point tournant dans le développement de la musique populaire au XXe siècle, remontent vers le Blues et Charley Patton (5) puis redonnent à Mildred Bailey son aura (6) comme chanteuse majeure de jazz.


Les courants musicaux sont ainsi remontés vers leurs sources multiples et souvent méconnues. Des liens musicaux et généalogiques sont également mis en lumière entre certaines tribus et les Afro-Américains de la Louisiane. C’est dans les plages musicales assez longues et diversifiées que le film trouve un souffle qui permet également au spectateur-auditeur d’engranger les infos distillées par plusieurs intervenants, dont le Canadien d’origine mohawk Robbie Robertson (7).



Les répercussions de cette musique souvent contestatrice sont aussi expliquées par Buffy Sainte-Marie (8) et par l’implication de Johnny Cash (9). La présence du rocker Stevie Salas (10), qui avait été un des architectes de l’exposition de 2010 au « Smithsonian » à Washington sur la musique amérindienne, permet de retourner à des artistes plus contemporains comme Randy Castillo et de rappeler à certains que Jimi Hendrix (11) était un autre de ces rockers sublimes à l’origine métissée. La photographie chaude en extérieur du coréalisateur Maiorana enveloppe les interprètes et offre un beau contraste avec les archives diverses choisies entre autres par l’historien Brian Wright McLeod, auteur d’une encyclopédie sur le sujet. (12) La partie plus contemporaine frise quelque peu l’admiration mutuelle, mais montre bien que certains pans de ce récit contiennent encore d’autres filons de recherches.


Notes


1. http://cinemabeaubien.com/fr/film/rumble-stf-_fr


2. Ces deux documentaires sont maintenant au complet sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=w0UJoSw57JU

et https://www.youtube.com/watch?v=DF4fLX61LQc


3. https://www.youtube.com/watch?v=0l_qMt8t7jU


4. https://www.youtube.com/watch?v=BuAD_sQUgpw


5. https://en.wikipedia.org/wiki/Charley_Patton


6. https://www.youtube.com/watch?v=912fADYDm6c


7. Robbie Robertson, guitariste de The Band (https://www.youtube.com/watch?v=1WDmMWF83x4) sur laquelle Martin Scorsese réalisa un de ses très grands documentaires : The Last Waltz :

https://www.youtube.com/watch?v=fRt1EpgOhEI


8. https://www.youtube.com/watch?v=lHHQTuec0TM


9. https://www.youtube.com/watch?v=7hdW-PkFBZ4

et https://en.wikipedia.org/wiki/Bitter_Tears:_Ballads_of_the_American_Indian


10. www.wnyc.org/story/stevie-salas/


11- https://www.youtube.com/watch?v=TKAwPA14Ni4


12- « The Encyclopedia of Native Music : More Than a Century of Recordings from Wax Cylinder to the Internet »




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Fantasia 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com



Mon Fantasia 2017 / Luc Chaput


- Lumières et ombres

- 78/52

- Let There Be Light

- Inhibitum et Comme les dinosaures

- Conclusion

- Notes


Mon Fantasia 2017 / Michel Handfield


Présentation


Du Japon, de l’éducation (même ici au Québec !) et de la violence au féminin !

Texte sur :


- « Teiichi : Battle of the supreme high » (« Teiichi no Kuni ») (Film);

- « Japanese Girls never die » (Film);

- Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, « Le goût d'apprendre. Une valeur à partager » (Livre);

- CARDI, Coline et PRUVOST, Geneviève, 2017, « Penser la violence des femmes ».


REPLACE


LIBERATION DAY


FREE AND EASY


BAD GENIUS


ATOMIC BLONDE


L’ange et la femme



Mon Fantasia 2017 / Luc Chaput (2017-08-27)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com



Lumières et ombres


Un cinéaste emploie des méthodes de production différentes pour garder le contrôle sur la mise en place de son nouveau film, des scientifiques cherchent un nouvel Eldorado énergétique. Voici quelques-uns des documentaires et courts présentés cette année dans ce festival de célébration du cinéma de genres qu’est « Fantasia » (1) à Montréal.


78/52


De nombreux livres et films ont étudié l’œuvre et la vie du cinéaste britannique Alfred Hitchcock, dont « Vertigo » (2) qui a finalement atteint la première place du palmarès de « Sight & Sound » en 2012. Alexander O. Philippe, quant à lui, dans « 78/52 » (3) décortique la scène cruciale d’une durée de trois minutes de la douche dans ce « Psycho ». Sa sortie le 8 septembre 1960, planifiée dans les moindres détails par Hitchcock, son épouse, Alma, et le reste de sa garde rapprochée, créa un très grand remous. Le cinéaste Philippe réussit mieux que bien d’autres à montrer la complexité de ce long métrage. Toutefois, la présence de trop nombreux intervenants et de certains de leurs commentaires redondants allonge la sauce. L’intervention de Steven Rebello, auteur de « Alfred Hitchcock and the Making of Psycho » (4), aurait pu ainsi être bonifiée pour rappeler qu’Hitchcock a tourné ce film dans les conditions de production de sa télésérie « Alfred Hitchcock presents » et avec cette équipe afin d’éviter les regards indiscrets des gens des majors. Dans la série des personnalités interviewées, à part Rebello et Marli Renfro, doublure de Janet Leigh, dont le témoignage humanise beaucoup les péripéties de tournage, trois se démarquent aisément. L’historien d’art Thomas Standring, par son érudition, nous livre une autre piste de mise en abyme du long métrage et de son lien avec le voyeurisme par son exposé sur la peinture « Suzanne et les vieillards » (5), qui cache l’anfractuosité par laquelle Norman épie les clients de la chambre d’à côté. Danny Elfman rend hommage à son illustre confrère Bernard Herrmann en analysant la structure de ces accords devenus si célèbres. C’est toutefois le cours de montage de Walter Murch qui remporte la palme avec, en plus, son apport sur les liens avec « The Conversation » de Francis Ford Coppola, un des nombreux films influencés par « Psycho ».


Let There Be Light


Le jour où notre planète Terre commence à vivre à crédit arrive de plus en plus tôt chaque année puisqu’elle ne peut renouveler ses ressources, qui s’épuisent à vitesse grand V, aussi rapidement que nous les consommons. Cette année c’était le 2 aout et le 8 l’an dernier. (6) Pour changer ce rapport, à l’utilisation de l’énergie du moins, car nous surconsommons d’autres ressources aussi, plusieurs avenues de conservation sont mises en place par exemple. « Let There Be Light » (7), de Mila Aung-Thwin et Van Royko, relance la question des recherches sur la fusion nucléaire de manière imagée. Les coréalisateurs emploient ainsi des images d’archives, animations, enregistrements de réunions, mais surtout des entrevues de personnalités différentes et passionnées dans des endroits qui apparaissent pour le moins incongrus pour ce type d’entreprise à haut risque. Des scientifiques comme Michel Laberge et Martin Henderson nous décrivent de manière intelligible les méandres de leurs recherches sur la maitrise de cette énergie fusionnelle entre des atomes éminemment capricieux. Le montage affiné de Mila Aung-Thwin et Gilda Pourjabar nous ramène des épisodes historiques du Tokamak soviétique (8) ou plus farfelus avec ces rencontres où Bernard Bigot et d’autres administrateurs tentent de garder le cap sur les dépenses dans ce projet ITER (9) impliquant 37 nations. L’énormité de la tâche et son insuccès malgré tout improbable apparaissent quelquefois en filigrane dans cette œuvre comparable à la conquête de l’espace des années 1960 et 70 dans un contexte de Guerre froide.


Inhibitum et Comme les dinosaures


Sur les inventions mises à l’écart pour des raisons économiques, le court métrage belge « Inhibitum » (10) de « l’Atelier collectif Zorobabel » apportait, dans une animation d’une élégante simplicité, un avertissement utile. Qui d’ailleurs a entendu parler du moteur à eau? Quant à « Comme les dinosaures » (11), court québécois présenté dans la séance Science-fiction des Fantastiques Week-ends, Émilie Rosas associe destruction de la quiétude familiale et vision apocalyptique dans une création où la précise et froide cinématographie de Claudine Sauvé laissait l’émotion surgir au détour d’un mur.


Conclusion


Fantasia aura encore une fois dans cette vingt-et-unième édition permis de voir d’autres images qui permettent de saisir de manière différente le monde.


Notes


1. http://www.fantasiafestival.com/festival/2017


2. http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/08/02/rosebud-citizen-kane-nest-plus-le-meilleur-film-au-monde/. Parmi les cinéastes ayant écrit sur Hitchcock, on peut nommer François Truffaut, auteur d’un remarquable livre d’entretiens avec le maître et Éric Rohmer avec Claude Chabrol qui, alors critiques, signalaient dans leur étude, déjà en 1957, l’importance du transfert de culpabilité comme thème fondateur de cette démarche artistique.


3. Ce titre résume les 78 positions de la caméra et les 52 coupes qui furent nécessaires à cette séquence.


4. « Alfred Hitchcock and the Making of Psycho » de Stephen Rebello, base du film de fiction « Hitchcock » de Sacha Gervasi.


5. Épisode du chapitre 13 du « Livre de Daniel » dans la version catholique et orthodoxe de l’Ancien Testament.


6. Cette journée fut le 2 aout cette année (2017) et était le 8 aout un an plus tôt. Voir :


« Le Figaro.fr » avec « AFP », « Ressources de la planète : l'humanité vivra à crédit à partir du 2 août », Le Figaro, 26/07/2017 : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/07/26/97001-20170726FILWWW00057-ressources-de-la-planete-l-humanite-vivra-a-credit-a-partir-du-2-aout.php.


« Radio-Canada » avec les informations de Daniel Blanchette-Pelletier, « La Terre vit désormais à crédit », LUNDI 8 AOÛT 2016  :

http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/796810/jour-depassement-credit-terre-epuisement-ressource-surconsommation-humanite-pollution-deficit-ecologique


7. https://vimeo.com/205254516


8. https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/tokamak


9. http://www.iter.org/fr/accueil


10. https://vimeo.com/209726412


11. https://vimeo.com/189076564



Fantasia 2017

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Mon Fantasia 2017 / Michel Handfield (2017-08-27)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com



Présentation


Je n’ai pas vu une dizaine de films, mais certains ont été une source d’écriture très riche vu le sujet traité. C’est le cas de « Teiichi : Battle of the supreme high » et de « Japanese Girls never die » qui ouvraient une triple brèche sur l’éducation, l’avenir des jeunes et la violence. Le sociologue en moi ne pouvait laisser passer ce sujet comme ça. De plus, j’avais deux livres reçus récemment dont je voulais parler et qui s’inséraient très bien dans le sujet, ce qui a donné un très long texte qui, j’espère, sera lu jusqu’à la fin. Il s’agit Du Japon, de l’éducation (même ici au Québec !) et de la violence au féminin !


Dans la même veine, « BAD GENIUS » m’aurait intéressé, mais il affichait complet depuis quelques jours, alors je n’y suis pas allé, mais j’ai néanmoins mis le résumé.


Que dire de « REPLACE », science-fiction et horreur en même temps, mais à visage humain ! Ne cherchez pas les monstres hors de l’ordinaire.


« LIBERATION DAY » est un documentaire sur le groupe slovène « Laibach » qui va donner un concert à Pyongyang pour la 70e journée nationale de la Libération de la Corée du Nord.


Dans « FREE AND EASY », on entre dans l’arrière Chine, celle qui fut oubliée par le miracle économique.


« ATOMIC BLONDE », film commercial sorti en salle, mais qui fait plaisir à voir pour l’action et le rythme.


« L’ange et la femme ». Avant « Atomic Blonde », il y eut Carole Laure au Québec ! Notre brune atomique.



Fantasia 2017

Index



Du Japon, de l’éducation (même ici au Québec !) et de la violence au féminin !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


Texte sur :


- « Teiichi : Battle of the supreme high » (« Teiichi no Kuni ») (Film);

- « Japanese Girls never die » (Film);

- Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, « Le goût d'apprendre. Une valeur à partager » (Livre);

- CARDI, Coline et PRUVOST, Geneviève, 2017, Penser la violence des femmes (Livre).



I. Résumés officiels


> TEIICHI : BATTLE OF THE SUPREME HIGH (« Teiichi no Kuni »)


Commandité par The Japan Foundation

PREMIÈRE NORD-AMÉRICAINE

Japon / 2017 / 118 min / Japonais et Anglais (avec sous-titres)

Réalisé par: Akira Nagai

Scénario par: Yoshihiro Izumi

Interprètes: Masaki Suda, Shuhei Nomura, Ryoma Takeuchi, Shotaro Mamiya, Jun Shison, Yudai Chiba

Compagnie: PONY CANYON INC.


Bienvenue au collège Kaitei, l’institution scolaire nippone par excellence où l’on façonne l’élite politique de demain. Si un étudiant convoite le titre de premier ministre, il doit d’abord atteindre deux objectifs précis : se faire élire représentant de classe afin de former des alliances payantes et s’acoquiner à un candidat supérieur, puis, ultimement, devenir président du conseil étudiant. L’un de ses plus brillants nouveaux élèves, Teiichi Akaba, est prêt à tout pour, un jour, diriger le Japon et même créer son propre pays, que ce soit par le mensonge, l’espionnage, la trahison ou l’autohumiliation. Toutefois, son éternel rival pinceur de mamelons, Kikuma, s’avère être un adversaire coriace, tout comme le noble et populaire Dan. Pour surmonter les vieilles rivalités familiales, les pactes éphémères et les multiples coups bas, Teiichi devra placer ses pions astucieusement. Lorsqu’on aspire à triompher dans un milieu où les couteaux volent bas et vous atterrissent souvent dans le dos, il faut savoir être du bon côté de la lame !



Si la politique vous a écorché cette année, mais que vous préférez en rire plutôt que sombrer dans le cynisme, « TEIICHI: BATTLE OF THE SUPREME HIGH » est exactement le film qu’il vous faut. Alliant brillamment la satire électorale et le récit initiatique, cette adaptation délicieusement loufoque du manga « Teiichi no Kuni » d’Usamaru Furuya nous provient du génie de la pub Akira Nagai, à qui l’on doit l’inoubliable « IF CATS DISAPPEARED FROM THE WORLD ». Bien qu’elle regorge de détails amusants, la réalisation de Nagai s’avère plus sobre cette fois, laissant toute la place au récit ingénieux et aux personnages hauts en couleur peuplant le manga. Avec ses mimiques de politicien manipulateur et son jeu dynamique, Masaki Suda (« ASSASSINATION CLASSROOM ») règne sur une excellente distribution, parvenant même rendre son Teiichi drôle et attachant malgré ses incessantes machinations. Si Nicolas Machiavel et John Hughes s’étaient associés pour dépeindre une élection scolaire et tracer une ingénieuse caricature du monde politique, le résultat ressemblerait à « TEIICHI: BATTLE OF THE SUPREME HIGH! »


- Nicolas Archambault


http://www.dailymotion.com/video/x5i6njr


www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/828



> JAPANESE GIRLS NEVER DIE (" Azumi Haruko wa yukue fumei")


Commandité par The Japan Foundation

PREMIÈRE QUÉBÉCOISE

Japon / 2016 / 100 min / Japonais / Anglais (sous-titres)


Réalisé par: Daigo Matsui

Scénario par: Misaki Setoyama

Interprètes: Yû Aoi, Mitsuki Takahata, Shôno Hayama, Taiga .

Compagnie: The Klockworx Co., Ltd


De jeunes écolières enthousiastes remplissent une salle de cinéma. Le film qu’elles s’apprêtent à voir, et celui que nous nous apprêtons à regarder avec elles, leur est sans doute dédié. On y rencontrera Haruko Azumi (Yu Aoi), une jeune fille dans la vingtaine, sans mari, « sans futur », qui occupe un poste de rien du tout, dans un minuscule bureau où ses deux patrons la harcèlent à longueur de journée. Jusqu’à ce qu’un jour, Haruko disparaisse, tout simplement. C’est ce que nous indiquent des tagueurs, qui font déjà des graffitis à son effigie à travers leur ville de banlieue. Et puis, que dire de ce groupe d’écolières, qui rôde dans la nuit et tabasse tous les hommes qui ont le malheur de se promener seuls, et de les croiser sur leur passage? Seraient-ils tous liés?


Passé maître dans l’art de dépeindre une jeunesse japonaise à la fois excentrique, désabusée et iconique, Daigo Matsui (« SWEET POOLSIDE », « WONDERFUL WORLD END » et « AFRO TANAKA ») est un favori du festival et il nous revient cette année avec le bonbon acidulé « JAPANESE GIRLS NEVER DIE ». Adapté du roman « Haruko Azumi Is Missing » (2013) de Mariko Yamauchi, il s’agit d’un portrait kaléidoscopique, très pop, de la condition féminine au Japon — racontée par l’entremise de trames narratives entrecroisées autour de la disparition d’Haruko. Voici un film fièrement expérimental, dont la structure morcelée a pour but d’accumuler les perspectives. Surtout, Matsui et Yamauchi s’attaquent à la culture patriarcale de leurs pays avec une férocité et une candeur remarquable, nous offrant, d’une part, une image cinglante de leur société, et d’une autre, un hommage sincère à toutes ces jeunes filles, résilientes, immortelles, face aux inégalités qui les affligent au quotidien. Un des meilleurs films japonais de 2016.


- Ariel Esteban Cayer


www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/357


https://www.youtube.com/watch?v=42orxYq-F3U


> Reçu le 2017-07-05 : Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, « Le goût d'apprendre. Une valeur à partager », « PUL, Collection Éducation et culture », 172 pages, PDF, www.pulaval.com


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Livres : www.societascriticus.com


Arrière de couverture


« L’utopie est à l’horizon. Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. Je fais dix pas de plus, elle s’éloigne de dix pas. Aussi loin que je puisse marcher, je ne l’atteindrai jamais. Alors à quoi sert l’utopie ? À faire avancer. » Eduardo Galeano


C’est sans doute pour cette raison qu’Antoine Baby s'amuse à distiller un certain nombre d’utopies en éducation, dans l’espoir de faire avancer le monde scolaire dans le sens de l’émancipation des plus démunis.



De toutes ces utopies, celle qui consiste à faire partager par tous les citoyens et toutes les citoyennes de toutes conditions sociales, le goût d’apprendre tout au long de la vie, n’est pas la moindre.



> Reçu le 2017-08-04 : CARDI, Coline et PRUVOST, Geneviève, 2017, « Penser la violence des femmes », Paris : La découverte : www.editionsladecouverte.fr



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Livres : www.societascriticus.com



Tueuses, ogresses, sorcières, pédophiles, hystériques, criminelles, délinquantes, furies, terroristes, kamikazes, cheffes de gang, lécheuses de guillotine, soldates, policières, diablesses, révolutionnaires, harpies, émeutières, pétroleuses, viragos, guerrières, Amazones, boxeuses, génocidaires, maricides… Qu’y a-t-il de commun entre toutes ces figures? Pour le comprendre, il importe d’exhumer, de dénaturaliser, d’historiciser et de politiser la violence des femmes. Telle est l’ambition de cet ouvrage qui propose une approche pluridisciplinaire sur un sujet trop longtemps ignoré des sciences sociales.



Cette somme inédite, réunissant des études historiques, anthropologiques, sociologiques, linguistiques et littéraires, révèle combien la violence des femmes est au cœur d’enjeux d’ordre à la fois politique et épistémologique. Penser la violence des femmes, c’est en faire un véritable levier pour considérer autrement la différence des sexes, la violence et, par-delà, l’ordre social.


Coline Cardi est maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-VIII, chercheuse au CRESPPA-CSU.


Geneviève Pruvost, médaille de bronze du CNRS, est sociologue, chargée de recherche au CESDIP. Elle est l’auteure de « Profession : policier. Sexe : féminin » (Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2007).



II. Commentaires de Michel Handfield (2017-08-27)


Deux films sur l’éducation. Deux faces de la société nippone, mais aussi universelle, avec des questions délicates sur la reproduction sociale – si tout était joué d’avance ? – et la violence des filles que l’on cache. En même temps, deux livres récemment reçus éclairent fort à propos ces deux sujets. Nous ne pouvions passer à côté sans en parler.


De l’éducation !


D’abord, dans « Teiichi : Battle of the supreme high » (« Teiichi no Kuni »), c’est la face élitiste de l’éducation que l’on voit !


Les jeunes de ce collège travaillent dans un but unique depuis leur enfance : être de l'élite ! Mais, s’ils passent à côté, ils n’ont plus de but; ne sont plus...


On est dans une surenchère pour arriver dans les meilleures universités et faire partie de l’élite. Surcompétition qui ne fera que quelques gagnants et beaucoup de perdants. Des perdants qui penseront toujours avoir raté leur vie face au succès d’un rival, qui pouvait néanmoins avoir aussi été un ami autrefois; leur meilleur ami avant cette surenchère « au collège Kaitei, l’institution scolaire nippone par excellence où l’on façonne l’élite politique de demain. » (Tiré du résumé officiel.) Cela donnera un père qui utilisera son fils pour ses ambitions de revanche, le forçant à dépasser le fils de son rival. Les enfants deviennent les munitions des parents dans une guerre d’égo et de statut socioéconomique qui n’est pas la leur, mais qu’ils doivent endosser et « gagner » pour l’honneur de la famille.


Dans l’esprit de Baby, je dirais « laissons-les être des jeunes, ils auront tout le temps pour cela plus tard. » Quant à Antoine Baby, je le présenterais comme un « extrémiste du gros bon sens sociologique » ou, comme il se définit lui-même, un « socioanarchiste ». (Baby, p. 133) Si j’écris Baby plutôt que Baby et Simard, c’est qu’il s’agit de la pensée d’Antoine Baby qui répond aux questions de Denis Simard, car il s’agit d’un livre d’entretiens.


Ce film me renvoyait continuellement à ce livre que je lisais dans la même période où j’assistais au festival « Fantasia ». En effet, j’ai reçu ce livre le 5 juillet et « Fantasia » débutait le 13 :


Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, « Le goût d'apprendre. Une valeur à partager », « PUL, Collection Éducation et culture », 172 pages, PDF, www.pulaval.com



Dans mes notes, suivant le visionnement, j’avais d’ailleurs écrit ceci :


« Il faut une formation générale qui permet la flexibilité, mais on est dans un monde hyper spécialisé et compétitif, ce qui laisse en même temps des gens de côté et des postes non comblés. En même temps, on nous parle de formation continue. Mais, c’est un mythe, car si ça existait on parlerait aussi d'apprentissage en emploi. »


Pas loin de la pensée de Baby quand on lit ce livre. C’est là que l’on voit que l’universel peut être local et vice-versa s’il s’applique aussi à d’autres communautés dans le monde. Comme on importe des concepts, certains des nôtres aussi peuvent s’exporter. Dans ce livre on peut d’ailleurs remplacer le Québec par le Japon ou n’importe quel autre pays, régions ou villes du monde, car il plaide pour…


« L’école commune [qui] devrait aussi avoir pour effet de faire disparaître les projets particuliers hautement sélectifs, élitistes, voire ségrégationnistes, qui vident les classes régulières de leurs meilleurs éléments. » (p. 78)


C’est que ceci isole aussi les classes sociales, favorisant une vision tronquée et partiale de la société avec une école de riches et une école de pauvres. Et, que dire de l’orientation, qui vient trop tôt?


« Toujours sur le même thème, celui de la mainmise d’intérêts privés sur l’école, que faut-il penser des chaînes de préalables et de prérequis dictés par les paliers d’enseignement supérieurs qui, eux-mêmes, sont assujettis aux exigences et caprices des métiers et professions? En raison d’un déplorable effet domino, ces chaînes forcent les jeunes à faire des choix d’orientation prématurés et largement irréversibles. Ce fut longtemps le cas des fameuses Math 436, une exigence sans fondement autre que leur caractère strictement éliminatoire, qui forçaient nombre de jeunes à renoncer, dès la 3e secondaire, à une orientation vers les sciences, le génie ou la médecine. » (pp. 66-7)


Pour Baby il faut d’abord revenir aux bases et donner le gout d’apprendre. (Si nous écrivons gout sans accent contrairement à Baby, rappelons que nous utilisons le français de la nouvelle réforme.) Une richesse qui se poursuit tout le long d’une vie :


« Donnons à tous sans distinction le goût et les moyens d’apprendre de sorte qu’il ne resterait d’élèves en difficulté que ceux qui souffrent de handicaps physiques ou psychologiques chroniques. Il y aurait forcément beaucoup moins d’échecs scolaires et d’abandons prématurés de l’école. En réalité, ce dont il s’agit, c’est développer le goût de l’école chez tous en formation initiale, et par la suite, en formation continue, le goût d’apprendre et de se développer tout au long de la vie en utilisant les ressources appropriées. Il faut en arriver à une situation où toutes les familles de toutes origines seraient en mesure de transmettre ces valeurs et de préparer leurs enfants à mieux profiter de leur passage à l’école. » (p. 51)


Si le diplôme de « formation professionnelle et technique (FTP) » peut « hypothéquer l’avenir des enfants par (…) des orientations prématurées et trop souvent irréversibles » (p. 59) dans un monde impermanent (p. 88), je dirais que la même chose est vraie des professions que visent les riches dans les écoles privées du modèle que l’on voit dans « Teiichi : Battle of the supreme high », vu les avancées technologiques et la concurrence mondiale ! Tant les comptables, gestionnaires et chirurgiens sont de plus en plus concurrencés par la technologie, l’intelligence artificielle et leurs homologues de pays où leurs services sont moins dispendieux, incluant même le prix du voyage et de l’hébergement. Si ce n’est pas moins dispendieux, ce peut être plus rapide, le temps étant aussi de l’argent dans le monde d’aujourd’hui. C’est ce qui fait dire à Baby que l’école doit donner une formation moins pointue - « la FPT fondamentale qui constitue les assises communes à un champ de métiers et de professions » (p. 59) - et que l’entreprise – et les milieux professionnels ajouterais-je ici - doit la compléter selon ses besoins. De cette façon « il sera plus facile à quelqu’un, le cas échéant, d’affronter les exigences d’un marché de l’emploi qui n’a plus ni foi, ni loi, mondialisation et carnets de commandes obligent. » (p. 59).


Il plaide en quelque sorte pour « L’une des caractéristiques de l’école du rapport Parent, et qui en faisait aussi toute l’originalité, [soit] l’introduction du principe de la diversification, de la polyvalence non seulement sur le plan des structures et du cheminement de l’élève, mais également sur le plan de la formation générale des élèves. » (Extrait de la question de Denis Simard à la p. 55 qui résume bien le sujet que Baby aborde des pp. 55 à 60) Les réformes ne devraient peut-être pas effacer les anciennes, mais les compléter et les surpasser, surtout en éducation.



Si l’école vise à combler des besoins actuels dont on ne se souviendra pas dans 10 ou 15 ans, on est loin des enseignements de Socrate dont on parle encore. Ceci ouvre alors la question de la méthode (la pédagogie) et du contenu. Socrate formerait-il mieux les jeunes assis avec eux dans un parc qu’un prof gardien de classe, de l’ordre et appliquant un programme de reproduction sociale? Je termine cette première partie sur cette citation :


« J’aime répéter à qui veut l’entendre (et même à celui qui ne veut pas…) que ce dont les élèves ont besoin, ce ne sont pas des techniciens, ni des magiciens, mais bien plutôt des maîtres d’humanité (au singulier pour ce qui est des attitudes pédagogiques de base) et d’humanités (au pluriel pour ce qui est des contenus de culture générale à transmettre et à faire acquérir). » (p. 139)


« Japanese Girl » et de la neutralité de l’école et des classes sociales


Non, l’école n’est pas neutre. Baby revient d’ailleurs sur son expérience antérieure pour l’expliquer :


« Je reviens souvent sur ce qui me reste de plus important de mon expérience marxiste : l’école n’est pas neutre. Elle est le lieu et l’enjeu des forces sociales en présence. Et pour se réapproprier l’école, ces gens-là auront besoin de l’aide d’intellectuels et de professionnels de l’éducation progressistes, et ce, pour deux raisons. Primo, ils auront à affronter des forces sociales beaucoup plus puissantes qui sont déjà au travail et en voie de détourner l’école pour la transformer en une manufacture de main-d’oeuvre. Ils auront à lutter contre des puissants qui ont tout avantage à empêcher la scolarisation des masses autrement que dans le sens de leurs intérêts. Secundo, ces gens des milieux dépourvus, qui auraient intérêt à s’approprier l’école aux fins de leur propre émancipation, auront besoin d’aide précisément parce qu’ils en sont encore exclus et qu’elle leur est toujours totalement étrangère. » (p. 103)


On en arrive ainsi à « Japanese Girls never die », la face populaire de l’éducation !


On est dans le Japon des petites gens comme le chantait Dubois. (1) Petit travail et même absence d'avenir, la technologie et l’intelligence artificielle prenant de plus en plus la place de l'humain pour produire et fournir des services. Même conduire un véhicule est menacé par la technologie. Les achats se font de plus en plus en ligne et pourront être livrés sans interventions humaines d’ici peu, par « Google Car » ou par drone. On n’en est pas loin et les géants se positionnent déjà. Dans « La Presse affaires » du 23 août 2017 on pouvait d’ailleurs lire que « Google et Walmart s'unissent face à Amazon » (2). Voilà la nouvelle guerre économique. Mais, cela n’ira pas sans impacts pour la jeunesse.


L’Homme est trop irrationnel pour être laissé à lui même. Alors, l’emploi ira en diminuant dans le peuple, sauf pour ce qui est difficilement remplaçable ou trop couteux à remplacer par des automatismes. Souvent des emplois moins qualifiés et moins intéressants. Des emplois qui ont d’ailleurs un fort taux de roulement, car on a le gout de les quitter tôt ou tard. C’était le cas pour Haruko Azumi (Yu Aoi) qui travaillait dans un minuscule bureau, qui ressemblait à un conteneur, et dont les patrons étaient trop harcelants. Elle partira sans laisser de traces…



On a aussi son entourage, les gens qu’elle croise. Des ami(e)s et des gens dont la vie sur les réseaux sociaux et les jeux vidéos est plus intéressante que la vraie vie. Avec la montée du travail précaire, que reste-t-il pour les masses? Il faut bien les occuper et les sorties culturelles et sportives ne sont plus dans leurs moyens. Alors, on leur donne du pain et des jeux électroniques, car la masse cherche des sensations fortes et on peut lui en donner maintenant par le monde virtuel et les jeux vidéos.


Pour d’autres, par contre, ce sera peut-être de nourrir leur curiosité intellectuelle et culturelle qui les tiendra tranquilles. Il faudra donc de meilleures bases éducationnelles sur lesquelles ils pourront tabler pour se construire une vie créative par des possibilités de formation continue et un bon réseau de bibliothèques par exemple. Les Maisons de la culture à Montréal, ça sert à ça d’ailleurs.



L’éducation gratuite, payée à même la plus-value créée par les automatismes, devra aussi devenir la norme plus tôt que tard, car, à défaut de travail, certains s’éduqueront et créeront, que ce soit des produits ou de la culture. Ce sera de plus en plus important puisque l'humain aura de moins en moins sa place dans la chaine de production industrielle. (3) Comment le rémunérer alors pour conserver des consommateurs? Voilà la question qui se fera de plus en plus pressante à résoudre. (4) Mais, peu de films en parlent encore. Ça viendra prochainement.



Ce monde, c’est le contrepied de notre élite restreinte de l’autre film (« Teiichi : Battle of the supreme high »), qui, assisté de moyens technologiques appropriés, pourra assurer le contrôle et le bon fonctionnement social et économique du système. En lieu et place de la démocratie, on aura droit à une technocratie appuyée par les grands financiers. On pourra toujours conserver des partis politiques pour laisser croire à une réelle démocratie, mais les fonds viendront des grandes entreprises et les bénévoles aussi. Puis, les comités seront comblés en majorité par les membres de l’élite économique comme on le voit déjà dans certaines de nos démocraties occidentales. Ne restera que le nom de démocratie en fait. Si le peuple se sent rassuré et heureux et s’il peut consommer en plus, il ne s’en formalisera pas outre mesure et le système ronronnera.



Pour ceux qui veulent plus de sensations, graffiter fait monter l’adrénaline, car la police traque les graffiteurs. On en suit d’ailleurs quelques-uns dans ce film. Ils reproduisent un peu partout le portrait de la fille disparue. Mais, a-t-elle vraiment disparu? N’est-elle qu’une création des graffiteurs? De l’art de la rue? Qui sait vraiment?


Mais, quand on semble ne plus avoir d’avenir, on peut aussi tout risquer puisqu’on n’a plus rien à perdre, comme de partir pour un ailleurs sans le dire à personne… Est-ce vraiment être disparu ou est-ce changer d’air? La question est ouverte.

Un jeu de miroirs


Quelle est la vraie vie? Quel est le vrai film? Ces questions se renvoient l’une à l’autre, car si le cinéma peut décrire la vie, il est aussi fiction et ici film dans le film ! En effet, le film que nous voyons est aussi celui qu’un groupe de jeunes filles voient dans un cinéma. Elles en sortent d’ailleurs à la fin du film. Était-ce un jeu de miroirs? Mais, n’est-ce pas de plus en plus la réalité aussi? À l’ère du « selfie », tout le monde se regarde et envoie son portrait au vu et au su des autres. L’important est-il d’être vu ou d’être visible? Bref, de se voir soi-même sur les réseaux sociaux comme quoi l’on existe.


Freud n’est pas loin


Certains ont le sentiment de vivre quand ils font rencontrer le monde virtuel avec le monde réel. Comme les réseaux sociaux rediffusent tout sans distinction de niveaux et de valeurs, sans vérification ni validation, ces deux mondes fusionnent de plus en plus pour en créer un nouveau entre un réel irréel et un irréel réel. On est par contre loin des luttes pour la démocratie de la Commune ! (5) On en est plutôt au statut indigné sur « Facebook » et à la signature d’une pétition électronique pour la plupart d’entre nous comme si ce geste en était maintenant un d’action. On a affiché notre indignation. Où, autrefois, on aurait fait une marche pacifique, on le fait maintenant d’un « #hashtag » que l’on partage sur les réseaux sociaux pour la majorité d’entre nous.



Ne reste qu’une minorité, souvent plus marginalisée, qui manifeste et va vers l’affrontement réel et, trop souvent, la violence gratuite, car elle leur donne le sentiment d’exister (ils font les manchettes), d’avoir agi dans l’urgence; de refuser le contrôle de l’État et de rejeter le système. Ils s’imaginent changer les choses alors que le capitalisme, cette géniale machine de récupération, continue sa route. Il récupère même ses opposants, vendant des « T-shirts » à l’effigie des révolutionnaires anticapitalistes, Che Guevara en tête !


Le capitalisme ratisse large, car il met côte à côte des banques néolibérales et des entreprises d’économie sociale dans un modèle libéral qui nous donne un libre accès à la consommation et aux idéologies contradictoires ! On est libre de choisir/consommer selon nos valeurs, car le libre marché nous l’offre. Quand même paradoxal que l’anarchiste, le gauchiste et l’ultra conservateur soient tous aussi bien servis par le marché, « Amazon » vendant par exemple des livres s’adressant à chacun d’eux. Sans distinction, sans discriminations.



Quelque part, même la violence est récupérée par le système capitaliste, car elle fait vendre des journaux et des systèmes de protection privée par exemple.


Il y eut des manifs et de la casse à Québec de la part de groupes d’extrême gauche le 20 aout dernier, alors qu’on attendait cette violence de la part de l’extrême droite comme aux États-Unis. Le lundi suivant cela a fait la une des journaux. Même « Le Devoir » avait des manifestants en page frontispice (photo tirée du site du Devoir : www.ledevoir.com/edition/2017-08-21). Cela fait vendre de la copie ! Je ne sais pas si ça a fait augmenter les ventes de ce quotidien ce jour là, puisque c’est un journal plus intellectuel, mais les ventes du « Journal de Montréal », qui a fait son entête avec le maire Labeaume menaçant envers les casseurs, ont certainement dû augmenter, car cela a fait jaser tant sur les réseaux sociaux qu’à la radio une partie de la journée de lundi. Bien présentée, la violence paye. Le cinéma table là-dessus tout comme l’industrie du divertissement d’ailleurs.


La violence a-t-elle un sexe?


N’est-ce pas là la question importante quand on vise l’égalité hommes/femmes? Si la violence est presque exclusivement masculine, c’est que l’égalité n’est pas encore atteinte. Ou la violence féminine doit augmenter, ou la violence masculine diminuer. En fait, cette violence est souvent définie au masculin. Mais, est-ce la réalité ou l’image que l’on veut nous envoyer?



Dans ce film, c’est plutôt un groupe décolières qui battent les hommes seuls qu’elles croisent. Sans raison apparente. Une violence gratuite. Pourquoi, si ce n’est que ça devient plus excitant que leur vraie vie ou qu’un jeu vidéo? Que ça donne un sentiment d’être, puisque les médias en parlent? Des écolières comme celles qui regardent ce film, de quoi se demander si elles ne font pas partie de ce groupe comme un renvoi d’images.



Mais, ceci pose une question beaucoup plus importante : la violence est-elle l’exclusivité des hommes? Et, si elle était aussi féminine, mais qu’on l’escamotait pour des raisons culturelles?


La question surprend, mais c’est peut-être qu’on l’a trop souvent éludée. En effet, nous apprennent Coline Cardi et Geneviève Pruvost dans « Penser la violence des femmes », « il importe de sortir de ce double mouvement, en apparence paradoxal, qui, d’un côté, fait de la violence du sexe faible un tabou, passant sous silence des pratiques pourtant récurrentes, ou qui, de l’autre, hypertrophie cette violence pour en stigmatiser la démesure. » (p. 16)


C’est ainsi que l’on montre comme hors de l’ordinaire et alarmiste l’arrivée d’un groupe de fille qui commet de la violence gratuite. Ce discours ressurgit à chaque fois nous apprennent les auteures en donnant l’exemple de « l’affaire de la bande de filles de Toulon » (6) pour ne citer que lui. (p. 21) Fin des années 1990, Sophie Coignard a aussi mené une « Enquête sur la violence des filles » parue dans « Le Point » (7) et elle commence en parlant de ces filles ainsi :


« « Si tu parles, on te retrouvera et alors tu ne pourras plus parler. » Chicago, Palerme, Corleone ? Non, Toulon. Al Capone, Lucky Luciano, Toto Riina ? Non, des jeunes filles dont certaines jouent encore à la poupée, quand elles ne jouent pas du cutter et du couteau. Elles ont entre 10 et 16 ans. Elles ont agressé, avant d'être arrêtées en flagrant délit le 13 août, une cinquantaine de personnes. Des vieilles dames, des adolescentes de leur âge, mais aussi un homme dans la force de l'âge, un marin, qui n'a pas osé avouer à la police qu'il avait été agressé par... des gamines. »


C’est que la violence des filles n’est pas nouvelle, mais elle est traitée différemment. On ne donne pas les mêmes peines aux hommes et aux femmes, d'où un déni statistique de la réalité et de l’antériorité de cette violence. Les peines peuvent être plus sociales que carcérales par exemple. (pp. 22-23) Si je pense à la littérature, ce n’est pas nouveau. Manon Lescaut devait être envoyée au couvent avant d’être exilée en Amérique quand elle fut reprise ! (8) Elle ne figurera donc pas dans les statistiques de justice même si son seul crime fut d’être une femme moderne et libre deux siècles trop tôt. C’est ce qui fait que ce roman m’apparait toujours d’actualité.


Pour en revenir à la violence des femmes, c’est un sujet non pas méconnu, mais passé sous le tapis. Volontairement, on l’ignore, car une femme ne peut être violente en soi, c’est la figure mère ! Elle ne peut faire de mal d’elle-même. Ce sont les circonstances qui la rendent ainsi : elle fut victimisée ou manipulée. Souvent les deux à la fois croient-on.


Mais, si l’égalité c’était aussi de reconnaitre que les femmes peuvent agir comme les hommes et parfois pire, même en ce domaine? Que la violence donne un sentiment de contrôle (artificiel) et de puissance sur leur vie, même aux filles? C’est d’ailleurs une partie du message de ce film, comme de pouvoir disparaitre volontairement pour refaire sa vie ailleurs. Ce n’est pas parce qu’une personne est portée disparue qu’elle n’est pas toujours en contrôle de sa vie. Elle peut choisir de repartir ailleurs d'une page blanche…


Ce film décrit-il une réalité japonaise ou est-il une fantaisie? C’est qu’il est film dans le film puisqu’on y assiste avec des étudiantes qui viennent de pénétrer dans une salle de cinéma comme si la vraie vie et la fiction ne faisaient qu’un. Alors, réalité ou fiction?


Comme, avec les réseaux sociaux, le réel et l’irréel fusionnent de plus en plus pour créer un monde nouveau, où même vivre se passe avec un écran ou une caméra entre soi et la réalité, ce film est à tout le moins un plaidoyer actuel. Peut-être une forme de réalité augmentée pour nous faire prendre conscience de la réalité vers laquelle nous allons. On ne ferait pas de mal à une mouche dans la vraie vie, mais on peut commettre un acte hyperviolent pour se mettre en scène sur « YouTube » comme si c’était une fiction. La ligne entre le bien et le mal est effacée par son portable. On devient le héros d’une série de « posts » sur les réseaux sociaux qui nous semblent de la fiction même s’ils ont bel et bien eu lieu. Le monde et la vie deviennent un jeu en réalité augmentée pour certain(e)s qui en viennent ainsi à ne plus faire la différence entre la fiction et la réalité d’une part et les mondes numériques et réels d’autres part. Le danger est là, dans cette ligne de plus en plus mince (comme les cellulaires d’ailleurs qui sont de plus en plus minces pour qu’on les oublie) qui semble disparaitre de la vue de certains. Ils peuvent alors franchir la ligne en toute inconscience avec les risques que cela comporte pour ceux qui les croisent, leur entourage et même le monde si ce sont des leadeurs charismatiques ou, pire, des dirigeants de pays bien réels et armés qui prennent les provocations idéologiques pour une menace réelle et immédiate, voir un acte de guerre.



Conclusion


On voit bien que le cinéma, même de genre, est souvent un révélateur de la réalité. Peu importe les critiques, il est encré dans une société, un environnement et un temps. Il ne peut qu’en parler et c’est ce que j’aime du cinéma comme révélateur social dans une perspective d’analyse de contenu : il fournit du carburant pour comprendre le monde; le leur et le notre, car derrière les cultures il y a toujours quelque chose d’humain et d’universel qui nous relie.


Postface


Pour en revenir au livre de Coline Cardi et Geneviève Pruvost , 2017, « Penser la violence des femmes » (Paris : « La découverte » : www.editionsladecouverte.fr), cela me semble un bon livre même si je n’ai pas fini de le lire. Mais, l’occasion était trop belle de le présenter ici avec ce film : « Japanese Girls never die ».


Il s’agit d’un recueil de textes divisé en sections et présentant une introduction générale assez complète. Elle couvre d’ailleurs les pages 15 à 79, soit 64 pages. Bref, l’introduction constitue une excellente plaquette sur le sujet. En plus, chacune des parties comprend une introduction explicative spécifique. Lire les introductions donne déjà une bonne synthèse du sujet. C’est dire la qualité du traitement.


Naturellement, je ne l’ai pas terminé, car ce livre fait plus de 500 pages. Par contre, j’y reviendrai peut-être, car il y a là une banque d’information que je pourrai citer au besoin de mes analyses et commentaires sur l’actualité, mais aussi sur des œuvres de fictions qui sont en même temps des révélateurs de la réalité, car parfois les mondes se confondent…

Notes


1. Je pense ici à « Comme un million de gens » : https://www.youtube.com/watch?v=fNw7yAiMawA



2. Julie Charpentrat et Julien Dury, Google et Walmart s'unissent face à Amazon, affaires.lapresse.ca, 23 août 2017 : http://affaires.lapresse.ca/economie/commerce-de-detail/201708/23/01-5126829-google-et-walmart-sunissent-face-a-amazon.php


3.« Les usines du futur n’auront plus que deux employés : un travailleur et un chien, résumait au début de l’année Carl Bass, p.-d.g. d’Autodesk, un concepteur de logiciel 3D. Le travailleur sera chargé de nourrir le chien et le chien sera là pour empêcher le travailleur de toucher à l’équipement. » ( Éric Desrosiers, « PERSPECTIVES : Les robots, le travailleur et son chien », « Le Devoir », 4 juin 2016 : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/472594/perspectives-les-robots-le-travailleur-et-son-chien


4. Ce passage est carrément tiré de mon Facebook, car quand j’ai partagé la nouvelle sur Google et Wal-Mart, j’ai écrit ceci sur mon Facebook : « Ayoye, évolution commerciale. Mais l'humain sera-t-il de moins en moins présent de la chaîne? Comment le rémunérer pour conserver des consommateurs? Voilà la question qui se fera de plus en plus pressante. » Et, c’est ce passage que j’ai repris et corrigé ici.


5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris_(1871)


6. Rubi, S, 2002, « « Les crapuleuses » : masculinisation des comportements ou application de la loi des plus fortes », « VEI Enjeux », no 128, pp. 114-115


7. Publié le 19/09/1998 à 20:09 | Modifié le 23/01/2007 à 20:01. Voir www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-23/enquete-sur-la-violence-des-filles/920/0/77713


8. Prévost, Abbé, (1731) 2006, Manon Lescaut, The Project Gutenberg (EPUB)



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REPLACE



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com



PREMIÈRE CANADIENNE

Allemagne-Canada / 2017 /101 min / Anglais


Réalisé par: Norbert Keil

Scénario par: Norbert Keil, Richard Stanley

Interprètes: Lucie Aron, Barbara Crampton, Rebecca Forsythe, Sean Knopp

Compagnie: Jinga Films



Rebecca Forsythe campe ici le personnage de Kira, une belle jeune femme qui tombe en morceaux petit à petit. En plus de souffrir d’épisodes amnésiques, Kira réalise qu’elle est littéralement en train de se décomposer : sa chair se dessèche à une vitesse folle, et nul ne peut fournir d’explication logique à ce phénomène. Barbara Crampton (eh oui!) joue le rôle de docteure Rafaela Crober, qui dirige une clinique dermatologique révolutionnaire. Hélas, elle dit ne pas savoir non plus ce qui se passe avec Kira. C’est donc le désespoir le plus complet. Et puis, soudain, Kira fait une découverte étonnante : si détériorée soit-elle, sa peau a la possibilité de guérir temporairement — avec la peau de quelqu’un d’autre ! Les lotions et autres crèmes hydratantes sont ainsi mises de côté, et Kira poursuit sa quête d’une peau parfaite. Ce qu’elle recherche, maintenant, c’est la peau parfaite des autres...


Favori de longue date à Fantasia, le légendaire Richard Stanley a coécrit ce scénario que Norbert Keil porte à l’écran avec brio. L’époustouflant style visuel de « REPLACE » nous rappelle les vieux classiques de Ridley Scott, où se dissimule souvent un certain degré de pourriture sous des dehors sexy et accrocheurs (d’ailleurs, on pourrait dire la même chose au sujet de la trame de l’histoire). Rebecca Forsythe livre une splendide performance, et donne un bon cœur à notre pauvre héroïne malgré sa chair putréfiée. À ses côtés, Lucie Aron joue le rôle de la mystérieuse amante de Kira, et Barbara Crampton, délicieusement tordue, fait le meilleur travail de sa carrière, passant enfin de Megan Halsey au docteur Herbert West ! Ces trois excellentes actrices font de « REPLACE » une saisissante étude de mœurs consacrée à notre obsession du corps et de la jeunesse. Ayez une belle apparence physique, même si cela doit vous tuer — ou coûter la vie à quelqu’un d’autre !


- Traduction : David Pellerin


www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/655


https://www.youtube.com/watch?v=W7H0YEE2CNI


Commentaires Michel Handfield


Comme je fais du psoriasis, que je visite régulièrement une clinique dermatologique pour des rayons et que la peau de mes doigts ressemblait parfois à la peau de la jeune fille de ce film, cette œuvre de science-fiction m’a accroché dès le début.


Même si on est dans d’autres eaux, le rajeunissement, je comprends sa souffrance quand elle commence à avoir de telles plaques de peau qui décollent de ses doigts et d’ailleurs. Mes mains ont déjà ressemblé à cela. Là s’arrête cependant la comparaison, car on est ici en d’autres lieux : l’expérimentation sur le corps de clientes prêtes à payer pour la jeunesse éternelle. Mais, le conte de fées peut devenir une histoire d’horreur, car le vieillissement ne concerne pas que l’apparence. Il est plus global.


Un excellent thriller à visage humain sur la promesse de la jeunesse et de la beauté éternelle. Mais, à quel prix moral et psychologique? Ne cherchez pas les monstres hors de l’ordinaire, il n’y en a pas. Je n’en dis pas plus. Il serait intéressant que ce film ait une diffusion plus large.


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LIBERATION DAY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


Commandité par Exclaim !

PREMIÈRE CANADIENNE

Norvège et Lettonie / 2016 / 98 min / Slovak et Anglais (sous-titres)


Réalisé par: Ugis Olte, Morten Traavik

Compagnie: Dogwoof


En août 2015, un concert a eu lieu à Pyongyang, capitale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Ce spectacle marquait la 70e journée nationale de la Libération, l’anniversaire annuel de la fin du règne colonial de l’Empire du Japon. Il marquait également la première performance par un groupe rock occidental dans cet état socialiste reconnu pour être isolé et opaque. Le groupe en question? Nul autre que la provocatrice formation industrielle slovène « Laibach ».


Issu de la scène artistique dissidente de l’ancienne Yougoslavie des années 1980, « Laibach » contestait les idéologies collectivistes, la propagande et les cultes de la personnalité à travers le monde, autant du côté de la droite que de la gauche. Pour ce faire, le groupe adoptait l’aspect menaçant et spectaculairement kitsch propre à tous les régimes totalitaires. Horribles, héroïques ou hilarants, selon votre sens de l’humour, les faux fascistes de « Laibach » étaient possiblement le pire choix de groupe pour confronter le Juche, l’idéologie marxiste imposée partout en Corée du Nord. Ou peut-être était-ce le meilleur choix…


La véritable vedette de « LIBERATION DAY » est le charismatique coréalisateur norvégien Morten Traavik, un admirateur de longue date de « Laibach » et un habitué des échanges culturels avec la RPDC. Les maux de tête techniques, nombreux lors de tout tournage, ont été le moindre des défis qu’a dû surmonter Traavik alors qu’il négociait avec la police culturelle de la Corée du Nord, sur fond de tensions croissantes à la frontière, où les Coréens du Sud faisaient jouer de la K-pop à tue-tête. Cette production de Traavik est une farce géopolitique à la fois surréaliste et subversive, et « LIBERATION DAY » renferme de nombreux moments parfaits d’humour noir et de malaise. Le film remet aussi en question nos idées fausses tirées des médias à propos de la Corée du Nord, en plus d’inclure des touches de beauté transcendante — ainsi qu’un pet de chèvre!


- Traduction : Kevin Laforest


www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/593


http://www.vodkaster.com/films/liberation-day/1351519


https://www.youtube.com/watch?v=fJPjaaNTZeQ


https://fr.wikipedia.org/wiki/Laibach_(groupe)



Commentaires de Michel Handfield (2017-08-27)



Certains disaient que ce groupe de musique, « Laibach », était néonazi, mais tous les idéologues disent avoir la vérité et ont des ennemis à éliminer, en vrai ou symboliquement. Le meilleur moyen de le faire est de les associer au nazisme à droite ou aux casseurs et au chaos à gauche selon que l’opposant est de gauche ou de droite. Attention, je ne prends pas le terme d’anarchistes, mais plutôt celui de « casseurs », de façon volontaire ici, car il y a une marge entre être anarchiste et se draper du drapeau anarchiste. Il ne faut jamais oublier ce mot de Malatesta que ces casseurs ne connaissent probablement pas et qui est tout le contraire de l’apologie du chaos :


« Si nous croyons qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible. » (1)



À savoir si ce groupe est néonazi ou non, le groupe ne se prononce pas clairement :


« « Nous sommes un miroir où chacun projette ses propres fantasmes ». Tels sont les propos de Ivan Novak, membre du groupe Slovène Laibach, produit slovène le plus connu au monde avec plus d’un million d’albums vendus. » (2)



Cependant, on peut facilement croire qu’ils sont dans l’ironie et la caricature, façon de dénoncer l’enrégimentement dans les extrêmes, tant de gauche, de droite, que capitaliste (le néolibéralisme par exemple) ! C’est que tout réduire au marché-régulateur social, c’est aussi une idéologie totalitaire venue du capitalisme. Une idéologie qui tue du monde si vous ne pouvez vous payer des soins de base et de la nourriture par exemple, le marché devenant alors une dictature qui ferme la porte à tous ceux qui n’ont pas les moyens financiers de payer pour les biens essentiels à la vie d’un côté, cela même s’ils aident la société par leur implication et leur bénévolat, et qui jette les invendus de l’autre côté pour conserver un prix de vente et des marges de profit plus élevés ! On ne le dit pas assez, mais chez certains tenant du néolibéralisme la moindre mesure sociale vise d’abord à contrer leurs intérêts particuliers selon eux. Le vivre-ensemble et l’économie sociale sont un non-sens pour eux. Leur crédo est celui de Malthus :


« Un homme qui nait dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir des moyens d’existence de ses parents auxquels il peut justement les demander, et si la société ne peut utiliser son travail, cet homme n’a pas le moindre droit à la plus petite portion de nourriture, et en réalité il est de trop sur la terre. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui; la nature lui commande de s’en aller, et elle ne tarde pas à mettre cet ordre elle-même à exécution. » (3)



En fait, le marché est un régulateur économique et non social et politique. Le capitalisme s’en sert d’ailleurs pour son plus grand profit, mais peut aussi très bien se servir de la main-d’oeuvre captive et bon marché des régimes totalitaires et communistes (pensons à la Chine) en même temps, car le capitalisme c’est d’abord une idéologie du profit et non du bienêtre maximum et commun. Il ne cherche pas à être politique, mais profitable !


Tout cela mis ensemble, si on use de la critique ironique, on a « Laibach », un groupe qui fait de la musique industrielle, reprenant des succès populaires occidentaux pour « montrer la dimension totalitaire implicite de paroles apparemment anodines, une fois placées sous une symbolique fasciste. » (4) On pourrait même aller plus loin et parler d’une « symbolique totalitaire » tout simplement, car, je crois, comme on le souligne sur « Wikipédia », que le groupe mélange « volontiers imagerie socialiste, fasciste et futurisme italien » (5), ce qui fait qu’il ironise tous les totalitarismes idéologiques pour les dénoncer.


L’ironie, ici, c’est la Corée du Nord, qui emprisonne ou tue des dissidents, qui a invité ce groupe parce qu’il fait du rock critique. Et, comme ce groupe caricature les totalitarismes pour les dénoncer, les autorités coréennes semblent désarçonnées quand ils le réalisent et accentuent les contrôles sur le spectacle à venir et sa préparation. C’est peut-être aussi le meilleur révélateur d’où loge le groupe : dans la dénonciation des idéologies par la caricature et l’ironie. À voir, et pas seulement pour la musique.


Notes


1. Malatesta, E., « L'Agitazione », « Ancône », Nos 13 et 14, 4 et 11 juin 1897, cité in « Révolution et réaction », in Guérin, Daniel, 1976, « Ni Dieu ni Maître », Paris: « FM/petite collection Maspero », tome III, p. 9. (Vous le trouverez aussi à la page 9 du volume II de l’édition de 1999, France, « La Découverte/poche ». Par contre, on aura remplacé 1897 par 1967, ce qui est une erreur par rapport à l'édition de 1976, Malatesta étant décédé en 1932! http://fr.wikipedia.org/wiki/Errico_Malatesta) Ce texte est aussi reproduit dans Chanlat, Jean-François, et Séguin Bernard, Francine, 1983, « L'analyse des organisations une anthologie sociologique », Tome 1, « Les théories de l'organisation », Québec: « éditions Préfontaine Inc ».


2. Anaïs Galdin, « Laibach, l’idéologie au service de l’art », « Café Balkans », Actualité balkanique éclectique, 30/03/2012 : https://cafebalkans.wordpress.com/2012/03/30/laibach-lideologie-au-service-de-lart/


3. Malthus, 1803, « Essai sur le principe de la population », cité par Bernard, Michel, 1997, « L'utopie néolibérale », Québec: « l'aut'journal » et « Chaire d'études socio-économique de l'UQAM », p. 55


4. Anaïs Galdin, Op. Cit.


5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laibach_(groupe)#Statut_de_dissident_en_Yougoslavie_.281983.E2.80.931985.29



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FREE AND EASY


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


PREMIÈRE CANADIENNE

Chine / 2016 / 99 min / Mandarin / Anglais (sous-titres)


Réalisé par: Geng Jun

Scénario par: Liu Bing, Geng Jun, Feng Yuhua

Interprètes: Xue Baohe, Gu Benbin, Xu Gang, Yuan Liguo, Zhang Xun, Wang Xuxu, Zhang Zhiyong

Compagnie: FilmRise


Une route sinueuse mène à une ville industrielle abandonnée en plein milieu de nulle part, dans le nord-est de la Chine. Des étrangers se croisent. Un vendeur qui essaie de vendre son « savon magique » cache des intentions malhonnêtes. Un moine bouddhiste erre dans le but de propager la foi… mais non sans prix. Un instructeur de kung-fu sans talent remplit un rapport de police auprès de deux agents blasés, qui commencent à enquêter à contrecœur sur une affaire obscure, jusqu’à ce que leur inaptitude les mène à l’abandon. Entre-temps, un garde-forestier chargé de la reforestation est aux prises avec un voleur d’arbres, on perpètre un meurtre et les escrocs s’affrontent dans une farce aux allures beckettiennes!


Lauréat du prix spécial du jury Cinematic Vision au festival de Sundance de cette année, FREE AND EASY, signé Geng Jun, propose de l’humour pince-sans-rire avec une touche macabre. Le film policier absurde se transforme en farce tragicomique, dévoilant la vie d’une petite ville emportée par le tourbillon de l’industrialisation frénétique, en ridiculisant au passage une brochette de personnages puissants, qu’on voit ici déboulonner les escrocs à la petite semaine. Filous de bas étage, flics flanc mou, bureaucrates loufoques et moines louches volent la vedette, dans un film où règne la mesquinerie, et où la (sur)vie quotidienne est disséquée dans toute sa (désopilante) ineptie. Rappelant les premiers films de Jarmusch ou FARGO des frères Coen (à la lentille de Wang Bing près), FREE AND EASY fait des paysages grandioses et des vestiges architecturaux de la Chine un magnifique théâtre de l’absurde. Voici le film policier le plus original de l’année, rien de moins.



- Traduction : Louis Trudel (Semantikos)


http://www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/676


https://www.youtube.com/watch?v=qETaBWRRAIg


Commentaires de Michel Handfield


Ouf ! Rencontres particulières de paumés qui veulent se jouer les uns les autres dans un coin délabré et oublié par la nouvelle Chine économique. C’est d’ailleurs là l’intérêt de cette fable. Si, il y a une nouvelle Chine économique, il y a nécessairement des laissés pour compte aussi ! On est parmi eux. Un autre visage de la Chine.


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BAD GENIUS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


Commandité par Thaï Express

PREMIÈRE CANADIENNE

Thaïlande / 2017 / 130 mins / Thaï / Anglais (sous-titres)


Réalisé par: Nattawut Poonpiriya

Scénario par: Tanida Hantaweewatana, Vasudhorn Piyaromna, Nattawut Poonpiriya

Interprètes: Chutimon Chuengcharoensukying, Eisaya Hosuwan, Chanon Santinatornkul, Teeradon Supapunpinyo, Thaneth Warakulnukroh

Compagnie: GDH 559 Company Limited


Pour la plupart des élèves de l’école secondaire, les examens finaux sont un cauchemar de stress et d’anxiété. Ce n’est toutefois pas le cas pour la géniale Lynn, dont le talent pour les mathématiques complexes est immédiatement évident pour tout le monde. Or, ce talent pour les chiffres fait que Lynn comprend que les finances de sa famille ne vont pas très bien. Ceci la mène à devenir flexible par rapport aux règlements, juste un peu, et à aider une amie qui a de la difficulté avec ses résultats scolaires. Plus son bassin de « clients » s’élargit, plus ses techniques deviennent complexes. Mais le gros coup qu’elle prépare est possiblement une erreur de calcul. Lynn devra faire preuve de tromperie, de précision, de voyage vers un autre fuseau horaire — et de l’aide du tout aussi génial Bank, qui déteste profondément les tricheurs.


BAD GENIUS est l’un des films générant le plus de passion à travers le monde cette année, et ce, sans tricherie. Inspiré d’événements réels, le second long métrage du scénariste et réalisateur thaïlandais Nattawut Poonpiriya fait suite à son premier film où de jeunes fêtards étaient en péril, COUNTDOWN (2012). Son nouvel opus est beaucoup moins violent, mais tout aussi intense. En fait, bien des films d’action n’arrivent pas à la cheville de BAD GENIUS en matière de suspense palpitant, sans compter tout le questionnement moral qui s’y trouve. Poonpiriya fait preuve d’un impeccable sens du rythme et d’un incroyable souci du détail. Quant à l’actrice Chutimon Chuengcharoensukying, une nouvelle venue au grand écran qui accumule déjà les prix, elle casse la baraque en jeune femme brillante qui multiplie les mauvaises décisions, de la meilleure des façons.


- Traduction : Kevin Laforest


http://www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/772


https://www.youtube.com/watch?v=CLdhN4oMxCQ


Commentaires de Michel Handfield


J’aurais aimé voir ce film, mais comme c’était écrit « complet », je n’y suis pas allé. Je tenais cependant à le signaler.


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ATOMIC BLONDE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


Réalisé par: David Leitch

Scénario par: Kurt Johnstad

Interprètes: Charlize Theron, Bill Skarsgard, James McAvoy, John Goodman, Toby Jones, Eddie Marsan, Sofia Boutella

Compagnie: Focus Features


Alors que nous sommes encore secoués par sa performance dans « MAD MAX : FURY ROAD », Charlize Theron nous revient dans « ATOMIC BLONDE » ! Dans cet époustouflant film d’action, la plus dangereuse assassine de MI6 se taille un chemin à travers une ville au climat explosif de révolution et de trahison. Joyau des services secrets de Sa Majesté, l’agente Lorraine Broughton (l’oscarisée Theron) est une espionne à la fois sensuelle et sauvage, prête à utiliser tous ses formidables talents pour demeurer en vie. Envoyée dans l’instable ville de Berlin en 1989 afin de retrouver un précieux dossier, elle fait équipe avec le chef de station David Percival (James McAvoy, « X-MEN ») afin de compléter son impossible mission.


Réalisé par David Leitch (« JOHN WICK », prochainement « DEADPOOL 2 »), « ATOMIC BLONDE » a été une sensation à « SXSW » plus tôt cette année et à présent, le film s’apprête à électriser tout autant les spectateurs de « Fantasia ». Feu roulant de suspense, de sexualité et de style, « ATOMIC BLONDE » inclut une scène de combat en particulier (tournée en un seul plan dans un escalier) qui s’est déjà inscrit dans les annales de l’histoire du cinéma comme un des moments cinématographiques les plus excitants de tous les temps. La distribution inclut plusieurs habitués du cinéma de genre : John Goodman (« KONG: SKULL ISLAND »), Til Schweiger (« INGLOURIOUS BASTERDS »), Eddie Marsan (« SHERLOCK HOLMES »), Sofia Boutella (« THE MUMMY ») et Toby Jones (« CAPTAIN AMERICA »). Kurt Johnstad (« 300 ») signe le scénario, adapté du roman graphique « The Coldest City » d’Antony Johnston et Sam Hart (« Oni Press »). Soyez là lorsqu’ « ATOMIC BLONDE » explosera à Montréal !


- Traduction : Kevin Laforest


http://www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/878


https://www.youtube.com/watch?v=HQYrSWN8R08


Commentaires de Michel Handfield (2017-08-27)


Action, intrigues, trahisons, double-jeu et excellente musique du tournant des années 1980-90. Rien à ajouter pour ne pas bruler le plaisir du lecteur, car s’il n’est plus à l’affiche au moment de lire ces lignes, il sera en Blu-Ray, vidéo sur demande, etc. Un film commercial peut-être, mais qui fait plaisir à voir pour l’action et le rythme. Ça, j’y vais parfois pour le plaisir et la détente justement et je ne prends pas de notes. Je mets la réflexion et l’analyse à OFF et j’y prends mon pied. Ça fait du bien parfois.




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L'ANGE ET LA FEMME


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 08, Textes ciné et culture/Fantasia 2017 : www.societascriticus.com


Canada / 1977 / 88 min / Français


Réalisé par: Gilles Carle

Scénario par: Gilles Carle

Interprètes: Jean Comptois, Joe Elsnor, Lewis Furey, Carole Laure, Conrad Peterson, Stephen J. Roth

Compagnie: Bibliothèque et Archives nationales


GAGNANT : PRIX DE LA CRITIQUE AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE D'AVORIAZ 1978


Une femme criblée de balles tombe au bas d’un ravin. Un ange, Gabriel la trouve morte au sol. Il la ramène chez lui et lui rend tendrement la vie, guérissant ses blessures et plaies de son souffle fumant et de ses caresses d’allure chamaniques. La femme s’éveille, mais n’a gardé aucun souvenir de sa vie. L’ange l’initie au piano, à la poésie, à la beauté et à l’amour. Elle réapprend à vivre et rencontre d’autres ressuscités comme elle lors d’un souper bien arrosé où elle réalise qu’elle est la seule à ne pas se souvenir de sa mort. Elle fouille dans sa mémoire alors que l’ange lui apprend la pyrokinésie. Se souvenant brusquement de tout, elle décide d’aller affronter ses agresseurs.


« Un poème consacré à Carole Laure, mais une Carole Laure inscrite dans un imaginaire fantastique nourri de la sensibilité à un pays, à son parler, à ses phantasmes. » (Albert Cervoni) Cet énigmatique conte érotique baigné de surnaturel au quotidien surprend tant il rompt avec les films précédents de Gilles Carle. Retour au noir et blanc, dans un style rappelant notamment Ingmar Bergman et Jean Cocteau. C’est un poème visuel avec Carole Laure qui agit à titre de muse tant pour l’ange dans le film que pour le réalisateur derrière la caméra. Un film en clair-obscur avec des images qui rappellent les origines du cinéma, que Carle associe ici aux origines de l’amour pur. Le film s’est vu remettre le « Prix de la critique » au mythique « Festival international du film fantastique d’Avoriaz » en 1978. « L’ANGE ET LA FEMME » n’ayant jamais été restauré ou réédité à l’ère du numérique, voici une chance unique de découvrir cette œuvre singulière à partir du transfert d’une des toutes dernières copies 16 mm en circulation.


- Marc Lamothe


http://www.fantasiafestival.com/festival/fr/2017/films-et-horaire/films/807


Commentaires de Michel Handfield (2017-08-27)


Pour le cinéma de Gilles Carle, pour Carole Laure, pour l’hiver. J’ai pensé à « La vie heureuse de Léopold Z », aussi de Gilles Carle, pour l’hiver et la neige d’ailleurs.


« L'ange et la femme » est davantage un huis clos entre Carole Laure et Lewis Furey, dont l’amour commençait après sa relation avec Gilles Carle, qui tournait ce film. Bref, le triangle amoureux tournait ensemble, ce qui donne un caractère particulier à ce film. On sent l’émotion dans le grain.


A part pour quelques scènes à Montréal, il se passe soit dans une maison de campagne, soit dans l’immensité de l’hiver, à l’extérieur. Du Gilles Carle libre qui a ici exploré différents thèmes dont l’amour, la mythologie et la religion, avec l’ange Gabriel, par exemple, qui tombe amoureux de cette femme comme dans la mythologie grecque où les dieux peuvent avoir des relations avec les terriens autrement que par le pur esprit. Avant « Atomic Blonde », il y eut Carole Laure au Québec ! Notre brune atomique.



Fantasia 2017

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Rouge 4