Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique !


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut !


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise !

On est sceptique, cynique, ironique et documenté !


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 19 10/Spécial Festival du Nouveau Cinéma,

du 2017-10-28 au 2017-11-15.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

CP 37308

Succ Marquette

Montréal (QC) H2E 3B5


Le Noyau !


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction


Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Nos brèves du 2017-10-23 au 2017-11-14 /Vol. 19 No. 10 (en version corrigée et, parfois, augmentée) (Avec Index)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Reçu le 2017-11-13 : Mihelakis, Eftihia, 2017, « La virginité en question ou les jeunes filles sans âge »


46e FNC 2017 : Cabinet de curiosités


KYRIE KRISTMANSON et le WARHOL DERVISH QUARTET : MODERN RUIN


Mon Festival du Nouveau Cinéma 2017Avec index des films


VICE VERSA et SERPENTINE (Danse)


Musée Pointe-à-Callière : Un voyage dans l’espace et le temps


Triptyque festif et musical


NAMAE GA NAI - Zan Yamashita (Danse)




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Vous trouverez ici des éditos, essais et reportages de la revue Societas Criticus.



Index



Nos brèves du 2017-10-23 au 2017-11-14 /Vol. 19 No. 10 (en version corrigée et, parfois, augmentée)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 19 no 10, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2017-11-14)


C'est prendre l'environnement au sérieux !

Encore…

Attention, ça circule souvent  !

Froid aujourd'hui?

La science !

Et, la royauté?

Aveuglement volontaire ou trumpisme?

M Chaplin est tranquille

Jusqu'où l'autodétermination?

Faire peur… ça n’a pas fonctionné !

La Vie en Rose, d’Édith Piaf à la politique montréalaise  !

Parc Jarry, Montréal

Faut se méfier des conspirationnistes !

Coupons de la place à l’auto…

Sur le look Safia Nolin…

Chocolat relevé

Contradictions religieuses. Fort bien expliqué

À quoi servent les normes et les examens d'embauche?

Autoportrait de soir dans la passerelle du palais des congrès

Chaplin aime la culture…

La droite, qui défend le néolibéralisme, elle dit quoi?

Modestie?



C'est prendre l'environnement au sérieux ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-14)


C’est mon mot au sujet du texte de l’Agence France-Presse/SINGAPOUR, « Paieriez-vous 49 000 $ pour rouler en ville? C'est la recette Singapour pour réduire la circulation urbaine », auto.lapresse.ca, 14 novembre 2017 : http://auto.lapresse.ca/actualites/201711/14/01-5143489-paieriez-vous-49-000-pour-rouler-en-ville-cest-la-recette-singapour-pour-reduire-la-circulation-urbaine.php




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Encore... (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-14)


Comme si on ne savait pas qu’il faut changer de comportements.


C’était mon mot au sujet du texte d’Alexandre Shields, « L’humanité court à sa perte, préviennent 15 000 scientifiques à travers le monde. La situation s'est détériorée au cours des 25 dernières années », « Le Devoir », 14 novembre 2017 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/512875/cop23-hausse-des-emission-de-ges



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Attention, ça circule souvent ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-12)


Attention, ça circule souvent :


« S'il te plaît, dis à tous les contacts de ta liste messenger de ne pas accepter la demande d'amitié de Prénom Nom . C'est un hacker qui a un système connecté à votre compte facebook. Si un de tes contacts l'accepte, tu seras aussi piraté. Assures toi également que tous tes contacts le sachent.

Merci. »



Ma réponse :


Mon ami Facebook, ça ne fonctionne pas comme ça. Cherche sur internet et tu vas trouver des explications sur les forums. En fait, le plus dommageable ce sont ces chaines de lettres qui engorgent les réseaux. Tout ça est expliqué sur les sites spécialisés et dans certains forums de discussion. C'est comme les chaines de lettre genre « mardi c'est la journée... » C'était peut-être vrai en 2007 quand la chaine a commencé, mais comme on est en 2017, ce n'est peut-être plus vrai. Mais tout le monde l'envoie sans vérifier. Comme on le dit sur Wikipédia, cela a des conséquences :


« Engorgement du web, perte de temps, d'énergie, de stockage, détournement d'attention de problèmes réels, désinformation... » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaîne_de_lettres)


Mettons que quelqu'un t'en veut, il copie le message, met ton nom.... et dans 10 ans ça circule encore.


Une référence :


By Telegraph Reporters, « Jayden K Smith: Why you should ignore this Facebook hacker hoax », telegraph.co.uk, 10 JULY 2017 : www.telegraph.co.uk/technology/2017/07/10/jayden-k-smith-should-ignore-facebook-hacker-hoax/


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Froid aujourd'hui? (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-10)




2 piments habanéra dans ma fenêtre de cuisine ! Agriculture maison.













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La science ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-08)


Moi, je vais encore plus loin : la science devrait être reconnue dans la constitution et les religions continuer de bénéficier de la liberté de croyances, comme pour toutes croyances, mais ne jamais devenir des droits. Ce sont des croyances et elles demeurent des croyances.



C’était mon commentaire au sujet du texte de MARC THIBODEAU, « ÉDITORIAL : PROPOS CONTROVERSÉS DE JULIE PAYETTE. LA SCIENCE DU DISCOURS », « LA PRESSE+ », Édition du 10 novembre 2017, section DÉBATS, écran 2 : http://plus.lapresse.ca/screens/b2b5d1e9-5783-40d4-88d3-699180f15f56%7C_0.html?utm_medium=Facebook&utm_campaign=Internal%2BShare&utm_content=Screen




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Et, la royauté ? (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-08)


Les conservateurs font des gorges chaudes contre les proches du PLC qui profitent des paradis fiscaux. S'ils sont sérieux, sont-ils prêts à faire du Canada une république puisque la famille royale en profite elle aussi?


C’était mon mot au sujet du texte « La reine Élisabeth II au paradis, fiscal », courrierinternational.com, Publié le 06/11/2017 : https://www.courrierinternational.com/dessin/la-reine-elisabeth-ii-au-paradis-fiscal


Mon mot est aussi paru dans « Le Devoir » : www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/512741/paradis-fiscaux-et-la-royaute


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Aveuglement volontaire ou trumpisme? (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-06)


L'art de tromper :


« Mais il a aussi affirmé lundi que cette nouvelle fusillade, cinq semaines après celle de Las Vegas (58 morts), ne posait pas la question de l'encadrement des armes mais celle de la santé mentale de son auteur. »


Voilà ce qu’a dit Trump.


Il aurait eu un tire-pois ou un fusil à eau que ça aurait été pareil croit-il.


C’était mon mot au sujet du texte de Nova SAFO, Karim LEBHOUR, Agence France-Presse/SUTHERLAND SPRINGS, Washington, « Tuerie au Texas: les motivations du tireur étaient «familiales» », lapresse.ca, 5 novembre 2017 : www.lapresse.ca/international/etats-unis/201711/05/01-5142454-tuerie-au-texas-les-motivations-du-tireur-etaient-familiales.php



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M Chaplin est tranquille. (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-04)









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Jusqu'où l'autodétermination? (Michel Handfield, Facebook,, 2017-11-03)


Je suis d'accord avec l'autodétermination, mais ça soulève aussi l'autre question : jusqu'où? Est-ce que chaque région pourrait devenir un pays où un État cité? La multiplication des États règlera-t-elle des conflits ou en posera-t-elle des nouveaux? Un Québec indépendant n'agirait-il pas comme l'Espagne, car « La loi 99 revendique également l’intégrité territoriale du Québec en plus de reconnaître les droits de la minorité anglophone et des autochtones de son territoire. » (1) En fait, la vraie question est celle-ci : les États ont-ils encore leur place, l'économie étant soit régionale, soit délocalisée? En est-on rendu à des gouvernements continentaux et régionaux à la place des anciens États?


L'Espagne, un chant du signe d'un passé qui s'efface face à la mondialisation et à la dématérialisation de l'économie?


C’était mon mot au sujet de Sam Jones in Madrid and Daniel Boffey in Brussels, « European arrest warrant issued for ex-Catalan leader Carles Puigdemont », theguardian.com, Nov. 3rd, 2017 :

https://www.theguardian.com/world/2017/nov/03/european-arrest-warrant-issued-for-ex-catalan-leader-carles-puigdemont?CMP


Note


1. RADIO-CANADA AVEC LA PRESSE CANADIENNE, « La loi 99 sur l’autodétermination du Québec contestée en Cour supérieure », Zone Politique – ICI.Radio-Canada.ca, 20 MARS 2017 :

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1023247/quebec-canada-loi99-cour-superieure-contestation-keith-anderson-loi-clarte


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Faire peur… ça n’a pas fonctionné ! (Michel Handfield, Facebook,, 2017-11-03)


Faire peur en associant Québec Solidaire (QS) et Projet Montréal, c'est ridicule quand c'est Québec Solidaire qui comprend le mieux les problèmes de l'inaction de nos gouvernants à défendre notre économie au point où des gens d'affaires doivent s'associer à QS pour montrer l'inégalité de nos lois fiscales pour eux qui ont à se battre contre des entreprises délocalisées.


Pourquoi, par exemple, les taxes ne pourraient-elles pas être chargées par les entreprises de cartes crédits sur les achats en ligne? Même si ça coutait 1% au gouvernement, ce serait plus équitable pour nos entreprises et plus rentable que de se priver de la taxe de vente par exemple. Au lieu de faire peur avec QS, trouvez des solutions originales.


C’était mon mot suite à la lecture de ces deux textes :


Philippe Teisceira-Lessard, « « Cri du coeur » d'Équipe Coderre », lapresse.ca, 2017-11-03 : www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201711/03/01-5142317-cri-du-coeur-dequipe-coderre.php


Gérald Fillion, « Peter Simons et Amir Khadir, l’alliance inattendue », Zone Économie – ICI.Radio-Canada.ca, 2017-11-02 : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1064987/peter-simons-amir-khadir-alliance-inattendue-quebec-solidaire-magasins


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La Vie en Rose, d’Édith Piaf à la politique montréalaise ! (Michel Handfield, Facebook,, 2017-11-02)


Tweet de Denis Coderre :


« Projet Mtl dit que ligne Rose se financera avec banque d’infrastructure d’Ottawa. Pour se faire on doit avoir un partenaire privé...lequel? »

https://twitter.com/DenisCoderre/status/926192929265410048?s=04


Ma réponse :


La ligne orange est surchargée déjà à Jean-Talon. On ajoutera du monde venant d'Anjou pour transférer à Jean-Talon. Alors : peut-on mettre des trains aux 30 secondes de distance sur la ligne orange? À moins de boucler la boucle de cette ligne, entre Laval et Côte-Vertu, pour répartir les usagers entre l'est et l'ouest, oubliez la ligne bleue selon moi. La ligne rose devient par contre une solution pour soulager la ligne orange. L'argent : elle coutera quand même moins cher la faire tout de suite plutôt que dans 20 ans pour un. Ensuite, oublions les investissements dans le baseball au centre-ville, car le problème ne fut jamais le stade olympique, mais la qualité du Club. Moi-même, je n'y allais plus, car on avait liquidé tous les bons joueurs et je reste à 20 minutes d'autobus du stade. Puis, suffisait de prendre une marche autour du stade quand sont venus les Rolling Stones pour voir les bus de Boston, New York, du Vermont... Bref, Dorval était trop loin et New York assez proche ! Il n’y avait plus de club digne de ce nom à la fin. En fait, le parc Beaubien aurait suffi pour les accueillir. Lâchez-moi donc avec « le stade est trop loin ». Autre preuve, quand les Blues-Jays ont joué, ils l'ont rempli.


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Parc Jarry, Montréal (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-01)





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Faut se méfier des conspirationnistes ! (Michel Handfield, Facebook, 2017-11-01)


Hugo Drochon, « We’re suckers for conspiracy theories – and it’s a sign of a deep social malaise », theguardian.com, Nov. 1st, 2017

https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/nov/01/conspiracy-theories-social-malaise-fake-news-exclusion?CMP



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Coupons de la place à l’auto… (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-29)


Alors, chaque pont à reconstruire, chaque autoroute à refaire, éliminons 2 voies pour les réserver à un système de transport en commun sur rails, que ce soit tramway ou trains légers. Faisons la même chose sur les grands boulevards urbains comme Pie IX à Montréal ou Taschereau sur la rive sud.


C’était mon mot au sujet de Guy Taillefer, « ÉDITORIAL : Climat: une catastrophe annoncée », « Le Devoir », 1er novembre 2017 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/511787/climat-catastrophe-annoncee


Autre texte sur le sujet :


Alexandre Shields, « Un rapport de l’ONU sur le réchauffement climatique donne froid dans le dos. La cible des 2° C sera hors de portée à moins d’un effort important des pays », « Le Devoir », 1er novembre 2017 : www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/511769/climat-un-rapport-de-l-onu-donne-froid-dans-le-dos



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Sur le look Safia Nolin… (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-29)


Un jean déchiré serait « designer » ! Signé en plus d'un couturier, le prix serait « $$$ ». C'est peut-être davantage pensé que vous ne le croyez.


Son site : www.safianolin.com



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Chocolat relevé (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-27)

Une autre cueillette de framboises. Chocolats à venir... Un piment habanéra de ma cuisine en plus... Il va être relevé !












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Contradictions religieuses. Fort bien expliqué (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-27)


J’attire l’attention sur ce texte de Denis Proulx - Professeur associé à l’ENAP, « L’insoutenable contradiction propre aux religions », « Le Devoir », 27 octobre 2017 :

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/511433/l-insoutenable-contradiction-propre-aux-religions


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À quoi servent les normes et les examens d'embauche? (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-26)


Je vois tout ça et je me demande à quoi servent les normes et les examens d'embauche, surtout que les rares fois où j'ai eu la chance de m'essayer on nous a dit que l'examen n'était pas en rapport avec la tâche (pour des raisons d’équité) et servait à nous départager sur des critères neutres. Ça me donnait l'impression qu'on voulait justement quelqu'un de neutre et d’adaptable qu'on pouvait changer de poste au besoin. Pas spécialiste, mais flexible. Bref, de quoi s'en faire passer des vites des fois. Juste à lire les questions, je savais que je n'étais pas à ma place et je me demandais pourquoi on ratissait si large dans le recrutement, des ingénieurs se trouvant au même examen que des sociologues et des anthropologues par exemple. On nous avait même dit dans les consignes avant examen : prenez des chances!!! Certains peuvent donc devoir leur poste au hasard.


Et, quand j'ai passé un examen pour un poste qui m'aurait intéressé et que je l'ai réussi, étant de l'extérieur, je n'ai pas pu l’avoir, car il fut comblé à l'interne. Que voulez-vous.… de réussir un examen ne m’a rien donné.


C’était mon mot suite à la lecture de MAXIME DELAND, « SPVM : Philippe Pichet relève Imad Sawaya de ses fonctions », journaldemontreal.com, Jeudi, 26 octobre 2017 : www.journaldemontreal.com/2017/10/26/lupaq-perquisitionne-au-quartier-general-du-spvm



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Autoportrait de soir dans la passerelle du palais des congrès (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-25)





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Chaplin aime la culture… (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-25)




Il sort même les CD de la bibliothèque.














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La droite, qui défend le néolibéralisme, elle dit quoi? (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-24)


C’était mon mot pour partager Isabel Hunter and Lorenzo Di Pietro, « The terrible truth about your tin of Italian tomatoes », theguardian.com, Oct. 24th, 2017

https://www.theguardian.com/global-development/2017/oct/24/the-terrible-truth-about-your-tin-of-italian-tomatoes?CMP



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Modestie? (Michel Handfield, Facebook, 2017-10-23)


« Warda Naili affirme que la première fois qu’elle a revêtu un niqab, il y a six ans, le foulard est instantanément devenu une partie d’elle-même. La Québécoise, convertie à l’islam, a indiqué avoir décidé de se couvrir le visage par souhait d’exercer sa religion de manière plus authentique et de protéger sa modestie. »


C'est drôle, mais pour moi c'est tout le contraire que je lis comme message. C'est comme pour ceux qui ont une grosse croix dans le cou, ça envoie le message « moi j'aime Dieu plus que vous, regardez comment je l'aime ». Inversement, les musulmanes habillées comme tout le monde, on ne les remarque même pas. Les plus modestes, ce sont elles, celles qui se fondent dans la masse.


C’était mon mot au sujet de Morgan Lowrie - La Presse canadienne, « Des musulmanes craignent l’impact de la loi sur la neutralité religieuse », « Le Devoir », 23 octobre 2017 :

www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/511043/des-musulmanes-craignent-l-impact-de-la-loi



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels de la revue Societas Criticus.


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AVIS (révisé le 2014-03-23)


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels. Plus simple pour les lecteurs, tant dans le format revue qu’internet, de retrouver tous ces textes sous un même volet.

Les citations sont rarement exactes, car, même si l’on prend des notes, il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. J’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée.


Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



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Reçu le 2017-11-13 : Mihelakis, Eftihia, 2017, « La virginité en question ou les jeunes filles sans âge », « Presses de l’Université de Montréal », Collection « Espace littéraire », 198 pages, version EPUB. Disponible en PDF et format papier aussi. https://pum.umontreal.ca/



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Livres : www.societascriticus.com



Quel pouvoir réside dans la virginité ? Comment comprendre le concept de parthénos, qui peut à la fois désigner un adolescent, fille ou garçon, une jeune vierge à marier, une figure tragique ou une puissante déesse ? Et comment les destins d’Antigone, des Érinyes, de Blanche-Neige, de Susan Salmon – l’héroïne angélique du roman populaire d’Alice Sebold – et de Valentine – la jeune punk imaginée par Virginie Despentes – illustrent-ils la temporalité au coeur des idées véhiculées sur les jeunes filles depuis l’Antiquité?



Au moment où plusieurs penseurs annoncent une crise mon­diale des rites de passage de l’adolescence, cet essai réfléchit au discours occidental sur la virginité vue par la médecine, la loi, la littérature et la mythologie. Il montre que, loin de culminer avec la disparition du fantasme de la virginité, notre époque perpétue l’institution des filles dociles. L’auteure aborde les visages familiers de la victime angélique, de la vierge sacrée, des soeurs virales et s’attarde à l’image encore inexplorée de la jeune terroriste kamikaze en posant la question ultime : la littérature peut-elle sauver les vierges d’un destin morbide et sacrificiel?



Eftihia Mihelakis est professeure adjointe au Département de langues classiques et modernes à la Brandon University.



Source : https://pum.umontreal.ca/catalogue/la-virginite-en-question



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46e FNC 2017 : Cabinet de curiosités

http://www.nouveaucinema.ca/fr/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Commentaires de Luc Chaput (2017-11-14)


Dans « Wonderstruck », le dernier film de Todd Haynes qui nous avait tant charmés précédemment avec « Carol », une jeune fille sourde, Rose, se retrouve en 1927 dans un cabinet de curiosités (1) du American Museum of Natural History (2) à Manhattan. Parallèlement, le FNC, plus de cent-vingt ans après l’invention du cinéma (1895), est devenu un cabinet de curiosités d’un autre type dans sa forme actuelle. Le cinéma, tant dans ses formes courtes que longues, ne se regarde plus maintenant qu’en salles, mais aussi dans d’étranges lucarnes portables, plus ou moins minuscules.


Depuis plusieurs années le Festival nous offre une section « Temps Ø » qui présente des œuvres où une violence débridée accouplée à une sexualité diverse se meut souvent dans des scénarios échevelés dont le but ne semble que de désarçonner ou de dérouter le spectateur. D’autres réalisateurs tentent et réussissent quelquefois de nous émerveiller d’autres manières cependant.


« Wonderstruck » est une adaptation d’un roman de Brian Selznick, dont une autre fiction avait servi de structure narrative au « Hugo » de Martin Scorsese, qui y fait un beau retour sur le cinéma fantasmagorique de Georges Méliès (3). Todd Haynes, quant à lui, rend hommage, dans sa partie sise en 1927 et tournée en noir et blanc, au cinéma muet de D.W. Griffith (4) par le titre et le style d’un mélodrame montré dans une grande salle, mais aussi par l’emploi de la musique – si présente pendant ces films plus exactement sans paroles - pour accompagner la quête de la jeune fille vers sa mère actrice. L’accumulation d’objets devenus démodés (5) dans la partie se déroulant cinquante ans plus tard est intégrée par Haynes dans un hommage au cinéma rutilant et novateur de ces années-là par l’emploi de la musique rock et des costumes bigarrés de ses nombreux piétons new-yorkais. La dernière partie recoud un peu trop facilement les fils de l’intrigue par son hommage au travail de miniaturisation.


La réalisatrice et vidéaste française Marie Voignier avait quant à elle suivi, il y a quelques années déjà, Michel Ballot (6) un cryptozoologue français dans sa recherche d’une autre curiosité, le Mokele-Mbembé, un cousin d’Afrique centrale du monstre du Loch Ness et tout aussi insaisissable. Dans « Tinselwood », elle retourne au Cameroun pour accompagner des gens du coin dans la découverte de certaines richesses oubliées et qui racontent l’histoire coloniale de ce pays sous l’empire allemand d’avant la première Guerre mondiale, puis français (7) d’après. Les ruines de certaines de ces exploitations servent de points de départ à des rencontres empathiques avec des individus de la région dans un environnement de denses forêts. Quant à leurs préoccupations quotidiennes, elles sont similaires aux nôtres.


« Loveless (Nelyubov) » est traduit en français par « Faute d’amour » auquel un pluriel siérait mieux tant ces manques sont multiples. Le cinéaste russe Andrey Zvyagintsev y confirme, après « Leviathan » et « Elena », son importance par sa froide autopsie de sa société que met en lumière la fugue d’un préadolescent. Les ondes de choc se répercutent dans diverses sphères et des personnages sont ainsi croqués en quelques traits de caméra. La mise en scène amplifie, par des plongées et contreplongées, cette radiographie servie par de très fortes prestations d’acteurs souvent issus du milieu théâtral. Le film a été produit sans l’aide des organismes étatiques, comme pour « A Man of Integrity (Lerd) » de l’Iranien Mohammad Rasoulof. Irrigation, corruption, malversations et aquaculture alimentent le ruisseau narratif dans lequel un homme se bat contre l’emprise des organisations quasi religieuses sur la vie de sa région. Le réalisateur met également de l’avant une vision plus égalitaire des rapports homme-femme en insérant deux scènes chastes, mais éminemment érotiques, entre Reza et Hadis, son épouse.


Loin de Temps Ø, le film d’horreur le plus glaçant de ce festival était « Le Vénérable W » où Barbet Schroeder confronte une nouvelle fois, après « Idi Amin Dada », la banalité du mal. Le moine Ashin Wirathu, le principal instigateur des exactions contre les musulmans en Birmanie et de la montée vers le nettoyage ethnique des Royingas, est ainsi interviewé et mis en face de ses contradictions dans ce fruit d’un travail de plusieurs années. La rondeur et la voix doucereuse de l’être rendent encore plus patents ses propos et les images de ses partisans déchainés. Par cette œuvre d’une élégance assumée, Schroeder, par ailleurs fondateur de la maison majeure de production « Les Films du Losange », montre bien la place nécessaire du point de vue documenté dans cette ère d’images détournées et de fausses informations.


Notes


1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Cabinet_de_curiosit%C3%A9s


2 https://www.amnh.org/


3 - www.melies.eu/bio.html


4 - https://fr.wikipedia.org/wiki/D._W._Griffith


5- le magnétophone à cassettes, le 45 tours et son petit phonographe, le téléphone à cadran circulaire et le polaroid.


6 www.editionsdutresor.com/auteur/michel-ballot


7- Les pavillons du Togo et du Cameroun à l’exposition coloniale de 1931 à la Porte Dorée (www.histoire-immigration.fr/) à Paris servent maintenant de temple bouddhiste (www.vincennes-tourisme.fr/Decouvrir/Bois-de-Vincennes-et-ses-alentours/La-Grande-Pagode). Claire Simon, dans « Le bois dont les rêves sont faits », nous le montre quelques instants dans le cadre d’activités dominicales de Français originaires d’Asie du Sud-est. Le parcours dans ce bois, entre cette Porte et un jardin de Nogent, est le sujet du récent et instructif roman « Jardin des Colonies » de Sylvain Venayre et Thomas B. Reverdy.


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KYRIE KRISTMANSON et le WARHOL DERVISH QUARTET : MODERN RUIN


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Kyrie Kristmanson, auteure-compositrice native d’Ottawa, a découvert les trobairitz (femmes troubadours) des XIIe et XIIIe siècles au cours de ses études à la Sorbonne. À l’écart des routes, en France, elle découvre les ruines presque disparues de châteaux-forteresses du Moyen-Âge, où ces femmes éduquées et raffinées écrivirent des œuvres pour la plupart perdues, mais qui constituèrent la première création féminine autonome en Occident.



Les chansons de « Modern Ruin » naissent lors de résidences de création aux abbayes de Noirlac et Fontevraud, lieux très chargés d’histoire et de mythe. Il nait une musique singulière, qui évoque un kaléidoscope de Joni Mitchell, Dead Can Dance, Kronos Quartet, Malicorne et Cat Power. « Modern Ruin » démontre une continuité inattendue entre la liberté de quelques femmes du Moyen-Âge et l’audace d’artistes d’aujourd’hui. Un lien presque surnaturel se tend entre ces femmes du XIIe siècle et ces artistes du XXIe.




Sur scène, elle sera accompagnée du Warhol Dervish Quartet (John Corban, Emily Redhead, Pemi Paull, Jean-Christophe Lizotte), collectif de musique de chambre peu orthodoxe basé à Montréal réunissant quelques-uns des musiciens les plus intéressants et créatifs au Canada.



Commentaires et photo de Michel Handfield (Facebook, 2017-11-06, corrigé ici)



Très belle voix à découvrir à La Chapelle : http://lachapelle.org/fr




Je dirais agréable et hors d'âge. De bon ton. Je pensais parfois à Loreena McKennitt.





Impressionnant les sons qu'un quatuor à cordes peut sortir. Très contemporain; même être rock, mais pas électro. J’ai aimé ce que j’ai vu et entendu.





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Mon Festival du Nouveau Cinéma 2017 / www.nouveaucinema.ca


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Présentation de mon FNC 2017



1. Histoires de vie


> ARABY (Prise 1)

> TA PEAU SI LISSE

> LA CAMÉRA DE CLAIRE



2. Politique tabou !


> TÉHÉRAN TABOU

> BANGKOK NiTES

> NI JUGE, NI SOUMISE



3. Économie


> ARABY (Prise 2)

> VOLUBILIS

> LE JEUNE KARL MARX

> NOTHING FACTORY



4. L’art


> PENDULAR




Présentation de mon FNC 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2017-11-06)



Le « Festival du nouveau cinéma » (FNC) est une occasion de voir des films souvent primés ailleurs et que parfois on ne reverra pas en salle, car sous-titrés par exemple ou s’adressant à un public plus restreint de cinéphiles et d’intellectuels.


Il y a peu d’espaces pour ces films, sauf quelques salles de répertoires, les films grands publics monopolisant davantage l’espace cinéma. Le manque d’éducation cinématographique fait en sorte que ces films sont moins populaires, donc moins projetés. Par chance, nous avons le FNC et quelques autres festivals pour les voir.


Je l’ai souvent dit, je le répète ici : j’ai eu la chance qu’un professeur allumé (1) par le cinéma ait fait un cinéclub à mon école secondaire publique dans les années 1970. J’allais à Joseph-François-Perrault, dans le quartier Saint-Michel, à Montréal. C’était avant sa vocation musicale. Une école normale de quartier, pas avec la pire réputation ni la meilleure. Moyenne, quoi ! Par la suite, j’ai poursuivi en suivant trois cours de cinéma (en option) avec Gilles Blain. (2) C’était au collège Marie-Victorin. Et, en sociologie, à l’Université de Montréal, j’ai complété avec des cours d’Analyse de contenu (3), de Sociologie des systèmes symboliques (4) et Culture, connaissance et idéologie (5) par exemple, ce qui me sert encore aujourd’hui dans mes analyses.


Pour mes analyses des films du FNC, je fais un virage organisationnel : j’ai regroupé les films en 4 blocs, ce qui en rendra la lecture plus facile en ligne qu’un seul et long texte de plus de 10 pages.



Notes


1. Malheureusement, je ne me rappelle pas de son nom et je ne crois pas l’avoir eu comme professeur non plus. C’est qu’à l’époque on était beaucoup plus d’étudiants et il y avait beaucoup de groupes et de profs. On ne pouvait pas tous les connaitre.



2. http://www.bib.umontreal.ca/cs/collections/coll-blain.htm


3. Avec Gilles Houle, en 1981 (Hiver) :

http://classiques.uqac.ca/contemporains/houle_gilles/houle_gilles_photo/houle_gilles_photo.html


4. Avec Nicole Ramognino, en 1982 (Hiver), qui a donné ce cours à l’Université de Montréal, mais était venue pour un échange de professeurs avec l’UQAM je crois.

http://lames.cnrs.fr/spip.php?article52


5. Avec Marcel Rioux, en 1981 (Hiver), auteur du Rapport Rioux sur l’enseignement des arts :


- Thierry Haroun, « 42 ans plus tard - Le rapport Rioux suscite toujours le débat », in « Le Devoir », 8 janvier 2011 :

www.ledevoir.com/societe/education/314243/42-ans-plus-tard-le-rapport-rioux-suscite-toujours-le-debat


- http://classiques.uqac.ca/contemporains/rioux_marcel/rioux_marcel_photo/rioux_marcel_photo.html


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Rioux




Nos blocs de films (FNC 2017)




1. Histoires de vie


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com




> ARABY (Prise 1) / VENDREDI, 6 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com



Version originale portugaise : Arábia

Sous-titré en anglais

RÉALISÉ PAR AFFONSO UCHÔA , JOÃO DUMANS


BRÉSIL / 97 MINUTES / 2017



MUSIQUE : Francisco César

SON : Gustavo Fioravante

PHOTOGRAPHIE : Leonardo Feliciano

SCÉNARIO : João Dumans, Affonso Uchôa

INTERPRÉTATION : Renata Cabral, Murilo Caliari, Aristides Souza

DIRECTEUR ARTISTIQUE : Priscila Amoni

ASSISTANT CAMÉRA : Bernard Machado, Pedro Durães



Un roadmovie brésilien, à la fois lyrique et réaliste, sur l’univers tragique et injuste d’un ouvrier sensible aux merveilles du monde. Un jeune homme, qui vit dans un quartier industriel, découvre un journal appartenant à un ouvrier comateux et plonge dans sa vie itinérante à travers le Brésil. Affonso Uchoa et Joao Dumans abordent avec humanisme les thèmes de la solitude, de l’identité, de la découverte de soi et du développement économique sauvage dans cette œuvre d’un grand réalisme social.



https://vimeo.com/197106624





Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Il était bon ce film, mais il faut aimer les films sous-titrés, car il y a beaucoup de texte à lire. Une histoire de vie racontée par un journal personnel. Une vie avec des hauts et des bas amoureux et professionnels, qui peut-être marquée par des incidents plus ou moins heureux et malheureux; des espoirs déçus. Un film lucide sur une franche de la population laborieuse, mais dont les livres d’histoires n’en retiendront pas grand-chose, sauf peut-être quelques statistiques générales.



Nos blocs de films (FNC 2017)



> TA PEAU SI LISSE / SAMEDI 7 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale anglaise sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR DENIS CÔTÉ

CANADA / 93 MINUTES / 2017


Denis Côté s’immisce dans l’univers du culturisme et porte un regard bienveillant sur ces hommes aux corps surdimensionnés. Des hommes de peu de mots et de beaucoup de muscles. Ils sont culturistes, lutteurs ou entraineurs et partagent la même passion pour le développement extrême de leurs biceps. Pour son dixième long métrage, Denis Côté retourne au documentaire et s’intéresse aux routines hyper contrôlées de ces gladiateurs des temps modernes pour en capter toute la dimension humaine.


https://www.youtube.com/watch?v=oh4KX6TBpQI


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Film sur les culturistes hyper musclés, une catégorie des gens qui vont dans les gyms. La plus visible et impressionnante. Ce film ne porte cependant pas sur leur entrainement, mais sur eux. Leur vie, leurs certitudes et incertitudes, leurs faiblesses parfois. C’est que sous cette armure musculaire, il y a un être humain comme tous les autres, parfois pas très loin du maigrichon à lunettes qui aura des incertitudes et des peurs bien humaines, ne serait-ce que pour sa famille. 300 livres de muscles ou 125 livres d’os, face à un enfant malade par exemple, un père sera un père.


Moi qui fréquente les gyms depuis mon enfance, car je ne pouvais faire de sports comme le ballon, le hockey, le baseball… dû à un accident à l’œil à l’âge de 4 ans, je sais qu’un gym c’est un microcosme social et qu’il y aurait bien d’autres films à faire sur les gens qui les fréquentent. J’ai toujours cru d’ailleurs que c’est ce qui m’a influencé à étudier en sociologie, fréquentant ce microcosme social depuis 1968, où j’ai commencé à m’entrainer à l’âge de 10 ans chez Denis Gauthier. À l’époque, il y avait des jours pour les hommes et des jours pour les femmes. Le gym s’appelait « Centre J. Ferraro », du nom du prédécesseur de Denis Gauthier. Ce gym a fermé en 1998. Depuis, j’en ai fréquenté 3 autres.


Denis Côté pourrait faire au moins un ou deux autres films sur le sujet, surtout que les gyms ont changé. Ne s’y retrouve plus que de la fonte. Les entrainements et les objectifs de s’entrainer ont aussi changé. On y rencontre même des profs de cégeps et d’universités, plus qu’avant.



Nos blocs de films (FNC 2017)



> LA CAMÉRA DE CLAIRE / dimanche 8 octobre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale française sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR HONG SANG-SOO

SCÉNARIO : Sang-Soo Hong

INTERPRÉTES : Shahira Fahmy, Jang Mi Hee, Isabelle Huppert

CORÉE DU SUD / 69 MINUTES / 2017


Errance dans Cannes en effervescence, « Claire’s Camera » s’avère une comédie délicieuse et malicieuse mettant en évidence la finesse de l’écriture d’Hong Sang-Soo. Nouvelle variation sentimentale tournée pendant le Festival de Cannes (2016) avec des moyens rudimentaires, cette nouvelle proposition du cinéaste coréen fait la part belle à Isabelle Huppert en enseignante parisienne qui sympathise avec une jeune femme fraichement virée par une productrice de films. Une comédie estivale à la morale surprenante : suffit de répéter une mauvaise situation pour que tout s’arrange.


https://www.youtube.com/watch?v=kkm1kxoJz1I




Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


J'ai manqué le début de ce film dans mon déplacement de l'autre film au cinéma du parc, mais j’en ai tiré certaines conclusions quand même.


Film particulier où, après avoir pris un polaroid des gens, Claire (Isabelle Huppert) leur dit que ça va les changer… pour qu’après avoir ri, ils commencent à s’interroger et faire une introspection qui les changera. C’est comme le déclencheur qui permet de voir ce qui était déjà là : un malaise avec sa vie – ou les autres - et un changement nécessaire. Un déclic et une conversation qui enclenchera le processus de la prise de conscience à faire sur leur vie pour en reprendre le contrôle.


Ça caricature la pensée magique et nouvelle âge, mais au lieu d’être dans des chandelles, mantras ou pop thérapies de groupes, c’est la photo polaroid qui déclenche le tout. Quand il suffit de croire…



Nos blocs de films (FNC 2017)



2. Politique tabou !


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com



> TÉHÉRAN TABOU / SAMEDI 7 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale Farsi, sous-titrée en français

RÉALISÉ PAR ALI SOOZANDEH

SCÉNARIO : Grit Kienzlen, Ali Soozandeh

INTERPRÈTE : Farhad Abadinejad, Jasmina Ali, Rozita Assadollahy



COMPÉTITION INTERNATIONALE ANIMATION

AUTRICHE , ALLEMAGNE / 90 MINUTES / 2017




Le sexe caché au pays des mollahs. Un film politiquement méga incorrect qui révèle l’hypocrisie derrière la droiture religieuse. Animation culotée qui mélange corruption, sexe, prostitution et drogue dans un pays étouffé par les interdits religieux. Prostituée qui s’exerce devant son gamin, juge haut placé exigeant des faveurs sexuelles, ménagères multipliant les avortements clandestins, Tehran Taboo éclate en mille morceaux tout ce qui se rapproche de l’inhibition en termes de sexualité. Facettes inédites de la capitale iranienne. À ne rater sous aucun prétexte.


https://www.youtube.com/watch?v=If9Q9vYf1Uk


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Bon film sur l’hypocrisie des hommes et l’instrumentalisation de la religion et de la loi qu’ils contrôlent : ils limitent le droit des femmes, mais se donnent le droit de baiser comme ils le veulent ! C’est ainsi que le juge se réserve madame, en la plaçant dans un de ses appartements, mais ne lui donne pas le droit de divorcer puisque son mari (en prison) ne signe pas. Les avortements se font sous le couvert, puis les filles peuvent se faire recoudre l’hymen pour se marier s’ils ont l’argent pour le faire. Ça donne le prétexte à du chantage, du commerce et de la fraude en tous genres, mais les gars sont rarement mal pris.


Bref, les hommes en profitent tout en niant les droits des femmes au nom de la religion. Comme ce chauffeur de taxi qui se fait sucer, mais n’est pas content de voir sa fille avec un garçon. Les jeunes couples peuvent se faire arrêter parce- qu’ils se tiennent la main sans être mariés. Les clubs où l’on joue de l’house existent, mais on ne peut enregistrer cette musique parce que décadente. Si la décadence était plutôt de brimer la vie au nom de croyances figées dans le temps pour contrôler la population, mais que l’élite manipule à son avantage?


Film explosif qui pourrait être refait avec toutes les idéologies poussées à l’extrême, religieuses ou politiques, qui disent faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Même dans l’église catholique, comme en font foi plusieurs cas de pédophilie. (1)


Note


1. Suffit de googler « pédophilie et église catholique » pour en trouver des exemples. Voici un lien qui en trace un bilan: https://fr.wikipedia.org/wiki/Abus_sexuels_sur_mineurs_dans_l%27%C3%89glise_catholique



Nos blocs de films (FNC 2017)



> BANGKOK NiTES / dimanche 15 octobre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale Thaï sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR KATSUYA TOMITA

SCÉNARIO : Toranosuke Aizawa

INTERPRÈTE : Sunun Phuwiset, Subenja Pongkorn

JAPON , FRANCE , LAOS , THAÏLANDE / 183 MINUTES / 2016


Le réalisateur japonais Katsuya Tomita, révélé en 2011 avec « Saudade », décrypte sous sa façade de néon le tourisme sexuel dans un quartier chaud de Bangkok. Luck est la reine du Paradise, bordel de la capitale thaïlandaise fréquenté par des expatriés japonais. Elle recroise Ozawa, ancien client et amant. Leur trajectoire les amène vers l’arrière-pays, à la frontière avec le Laos. Comme un archéologue, le cinéaste révèle par couches l’héritage colonial enchainé au présent mondialisé. Un déambulatoire qui avance sur des éclats de rêves brisés, porté par une musique électrisante.


https://www.youtube.com/watch?v=bF9jovFjSdQ


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Ce film durait 3h, mais comme j'étais allé au Musée des beaux-arts avant, la fatigue me prenait. Je suis donc resté 1 heure et demie.


Ça donnait l’impression d’un film fait avec peu de moyens. Ainsi, des dialogues commençaient de jour et finissaient de nuit, ne comptant pourtant que deux ou trois phrases entre les deux  ! Cela m’agaçait un peu.


Par contre, on voit la prostitution comme si c'était un commerce tout aussi normal que d’acheter une paire de bas. Les filles sont en étalage : une vingtaine assises comme des écolières qui attendent d'être choisies. Pour la drogue aussi, on en parle comme si on parlait de marques de yaourt. En même temps, on ne voit rien de ce qui se passe. Pas un bout de peau de trop, personne qui ne se pique. Bref, très franc et ouvert dans le dialogue, mais prude dans l’image. On intellectualise le sujet. Ça aurait pu faire une bonne baladodiffusion si resserrée en 60 minutes.


Bangkok semble ici une plaque tournante du tourisme et des gens d'affaires qui y vont pour ses attraits de plaisirs, car ça semble une ville très libérale. Par contre que la prostituée # 1, refuse un client, puis un autre et soit difficile comme elle l’est, je ne suis pas sûr que ce soit réaliste. Mais, comme on la suit, ça permet de donner un aperçu du pays puisqu’elle va même régler des affaires de familles en région. Ce film aurait eu besoin d’un montage plus serré.



Nos blocs de films (FNC 2017)



> NI JUGE, NI SOUMISE / 12 octobre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale française, sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR JEAN LIBON , YVES HINANT

SCÉNARIO : Yves Hinant, Jean Libon

FRANCE , BELGIQUE / 99 MINUTES / 2017


La série documentaire culte « Strip-Tease » s’adapte au cinéma. De l’humour (belge) bien grinçant qui vise là où cela dérange. Rires et malaises assurés.


Une juge pour qui le mal n’a plus de secrets rouvre une vieille enquête. Sordide. Parallèlement défilent dans son bureau toutes sortes de cas judiciaires qui reflètent les malaises d’une société, soit l’absurdité d’un monde dont il vaut parfois mieux rire. Un exercice implacable de voyeurisme en forme de piège pour un spectateur qui, dès lors, ne cessera de se remettre en question.


https://vimeo.com/234814452


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Comme je l'ai dit au réalisateur après le film : si Diogène et Machiavel avaient fait un film sur la justice, ça aurait donné ça !


On voit aussi la différence avec notre système judiciaire et multiculturel canadien : on est ethnique jusqu'à quelle génération? Quand la juge belge dit « Votre culture magrébine? Mais, vous êtes né ici », ça ne passerait pas ici, car la culture peut-être un facteur interprétatif. Récemment...



« le juge Robert Smith de la Cour supérieure de l’Ontario a statué qu’un homme qui forçait régulièrement sa femme à avoir des relations sexuelles avec lui n’était pas coupable d’agression sexuelle. (…) Parce que l’homme est musulman et que dans sa religion, les femmes sont obligées de satisfaire sexuellement leur mari. » (1)



Ici, certaines valeurs culturelles peuvent s'opposer à certains droits. En voici un cas extrême dont j’ai déjà parlé à quelques occasions, car limite. Il s’agit de celui du « jugement de l'honorable juge Monique Dubreuil, qui a laissé sortir deux violeurs avec une peine à purger « dans la collectivité » vue le « contexte culturel particulier à l'égard des relations avec les femmes » chez les Haïtiens [ce qui] soulève une question fondamentale : le multiculturalisme va-t-il à l'encontre de l'égalité? » (2)



Contrairement à être Belge, être canadien ce n'est pas une ethnie, mais juste de vivre sur un territoire commun où chacun a droit à sa culture d’origine. Mais, pour combien de générations? La loi ne le dit pas. Ça fait par contre de nous un formidable laboratoire social. Pour un sociologue, ce que je suis, c’est fort intéressant à regarder évoluer.



Paradoxalement, pour les Québécois, que les ethnies accusent souvent d’être tricotée serrée, la question est plus ambigüe, car refusant l’ethnicité canadienne-française pour des raisons politiques, être québécois c’est à la fois inclusif et exclusif. D’abord, c’est inclusif pour tous les habitants du territoire du Québec comme citoyens : ils sont québécois. Ensuite, être québécois, c’est aussi être membre d’une ethnie qui veut se différencier des autres. Ça devient alors exclusif, ce qui ne peut que créer des méprises, de l’incompréhension et des conflits, cette notion de québécois étant binaire selon de ce dont on parle. Un Grec peut être grec et Canadien par exemple, sans être canadien-français, et il le comprend très bien. Mais, au Québec il sera Grec, Québécois de citoyenneté, mais surtout pas Québécois en termes d’ethnicité même après des générations s’il porte toujours un nom grec, ce même si sa mère est une Tremblay. Mais, si son père est un Tremblay, ça change tout. Il devient Québécois de souche. Pourquoi faire ça simple quand on peut être tordu? Tout ça pour des raisons politiques.



Cette question risque même de se complexifier vu que l’on tend de plus en plus à transformer la liberté de croyance religieuse en un droit, tant au Québec qu’au Canada, et à considérer la religion comme synonyme d’ethnicité pour certains groupes. « Pas surprenant, car la Charte canadienne des droits et libertés est « fondé[e] sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » et non « la souveraineté du Peuple et la primauté du droit » par exemple. » (3) C’est une question dont nous avons souvent parlé en nos pages vu que « la liberté de croyance est protégée par la charte des droits. Pas la science... » (4) Moi, je plaide souvent pour que la science y soit aussi.



Notes



1. Richard Martineau, La religion est plus forte que la loi?, Le Journal de Montréal, 23 octobre 2017 : www.journaldemontreal.com/2017/10/23/la-religion-est-plus-forte-que-la-loi


Cette histoire est raportée, avec détails, par Andrew Duffy, Ottawa man not guilty of sexual assault because he thought he could have sex with wife anytime, Ottawa Citizen, October 19, 2017 :

http://ottawacitizen.com/news/local-news/ottawa-man-not-guilty-because-he-thought-he-could-have-sex-with-wife-anytime



2. Michel Handfield, M.Sc. Sociologie, Le multiculturalisme à l'encontre de

l'égalité?, in La Presse, 28 janvier 1998, p. B 2.



Ce texte se retrouve aussi en annexe de mon texte « Le feu n’est pas pris! Ou commentaires autour des débats actuels sur l’accommodement raisonnable à la lumière d’Incendies de Wajdi MOUAWAD (France : Actes Sud et Québec : Leméac, 96 pages) » in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 9 no 2, Essais (février 2007) : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs61993



Je l’ai aussi cité dans mon commentaire livresque sur Bock-Côté, Mathieu, 2012, Fin de cycle. Aux origines du malaise politique québécois, Montréal (Québec) : Boréal, 184 pages in Societas Criticus, Vol 14 no 3. 2012-03-13 – 2012-04-06 :

http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2103642




3. Handfield, Michel, « Éditos : La liberté de croyance et la science », in « Societas Criticus, revue de critique sociale et politique », Vol. 13 no 7, du 2011-06-19 au 2011-08-07 :


PDF : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2058449


HTML et autres formats : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


4. Ibid.



Nos blocs de films (FNC 2017)



3. Économie


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com



> ARABY (Prise 2) / VENDREDI, 6 OCTOBRE 2017



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Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Nous avons parlé de ce film dans la première section, mais j’y reviens, car c’est aussi un excellent film sur le travail et les travailleurs au Brésil. Sur ces boulots manuels où l’on se crève et où l’on peut facilement être renvoyé sans parachute doré ni protections.



Nos blocs de films (FNC 2017)




> VOLUBILIS / dimanche 8 octobre


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale arabe sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR FAOUZI BENSAÏDI

SCÉNARIO : Faouzi Bensaïdi

INTERPRÈTE : Nadia Kounda, Mouhcine Malzi

MAROC , FRANCE / 106 MINUTES / 2016



Critique d’un libéralisme sauvage à travers le regard désenchanté d’un couple déchiré par un drame intime. Six ans après « Mort à vendre », le cinéaste marocain s’intéresse au destin romantique d’Abdelkader et de Malika dans une cité cannibalisée par un capitalisme féroce. Après une violente humiliation subie par l’époux, le quotidien des deux amoureux sera complètement bouleversé. Entre récit sentimental et drame social, le quatrième long métrage de Faouzi Bensaïdi offre une puissante fable sur la dignité humaine.


https://www.youtube.com/watch?v=xZn8lynwgi4


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Abdelkader prend les choses trop littéralement, sans nuances, et en met un peu trop. Il fait donc dérailler sa vie, car il en perdra son emploi et plus il voudra s’en sortir, moins il réussira. L’intransigeance est parfois mauvaise conseillère, car l’humain n’est pas parfait et il faut savoir accepter un peu de lousse dans le système pour que tout ne déraille pas. C’est d’ailleurs une leçon de Crozier et Friedberg. (1)


À souligner la scène où ils partagent une boisson avec une paille dans un restaurant : elle est d'une sensualité érotique presque sexuelle. À défaut de pouvoir tourner des scènes explicites, le réalisateur a créé le désir pur.


Note


1. Crozier, Michel, et Friedberg, Erhard, 1977 (1981), « L'acteur et le système », France : « Seuil, col point politique ».



Nos blocs de films (FNC 2017)



> LE JEUNE KARL MARX / 9 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale allemande, sous-titrée en français

RÉALISÉ PAR RAOUL PECK

SCÉNARIO : Pascal Bonitzer

INTERPRÈTE : August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Olivier Gourmet


ALLEMAGNE , FRANCE , BELGIQUE / 118 MINUTES / 2017



Film éminemment politique sur la rencontre d’un journaliste exilé en France (Karl Marx) et le fils révolté d’un riche industriel allemand (Friedrich Engels). Flammèches. Le réalisateur du percutant documentaire « I’m Not Your Negro » (2016) relate les jeunes années de l’auteur du Capital et sa mémorable rencontre avec son alter ego, Friedrich Engels. Biopic élégant sur les courants de pensée et les mouvements ouvriers du 19e siècle, cette intrigue haletante fait écho à notre monde contemporain où les inégalités sociales perdurent plus que jamais.


https://www.youtube.com/watch?v=HUXQk-lcS0A


https://www.youtube.com/watch?v=j74lQbwZFBw


Commentaires et photo de Michel Handfield (2017-11-06)


Ce film se rend jusqu'au « Manifeste du parti communiste » en 1848. Deux mois après, c'est la révolution de Paris.


La fin de l’ancien régime que nous devrions à Marx comme le suggère le cinéaste? Une chose est sure, ce fut aussi l’occasion de remplacer cet ancien régime par le capitalisme industriel. Ça en fait donc une victoire en demi-teinte surtout que le capitalisme a développé la capacité de s’adapter : plus social lorsque nécessaire par exemple, comme face au communisme du XXe siècle, mais capable de revenir à ses bases pures et dures, lorsque seul avec le Pouvoir depuis la chute de l’URSS.



Cette capacité du capitalisme à s’adapter est peut-être là sa force que Marx n'avait pas vue. Le retour du socialisme, s’il se fait, se fera peut-être par un capitalisme plus social et solidaire qui a besoin de consommateurs tout en ayant de moins en moins besoin de travailleurs pour survivre. Sur ce point, la fin du film avec « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan est peut-être prémonitoire, comme si capitalisme et socialisme devront s'amalgamer sous cette pierre qui roule.


Sur ce sujet, je conseille au lecteur intéressé par ces questions de socialisme et de capitalisme la lecture de l’article de John Quiggin, « Socialism with a spine : the only 21st century alternative », « The Guardian », Sunday 8 October 2017 :

www.theguardian.com/business/2017/oct/09/socialism-with-a-spine-the-only-21st-century-alternative?CMP



Nos blocs de films (FNC 2017)



> NOTHING FACTORY / VENDREDI 13 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale portugaise : A Fabrica de Nada

Sous-titré en anglais

RÉALISÉ PAR PEDRO PINHO

SCÉNARIO : Pedro Pinho

INTERPRÈTE : Carla Galvão, Américo Silva, José Smith Vargas

PORTUGAL / 177 MINUTES / 2017


Une comédie musicale sur fond de thèse sur le monde du travail et le capitalisme sauvage, ou le néoréalisme modernisé. Le documentariste portugais Pedro Pinho a frappé un grand coup avec son premier film de fiction, la proposition la plus intrigante de la dernière Quinzaine des réalisateurs. Durant près de trois heures, nous suivons des ouvriers d’usine menacés par la crise et la délocalisation. Tous incarnés par des non professionnels, ils nous livrent leurs réflexions, leurs sentiments... et ils chantent !


https://www.youtube.com/watch?v=OP1I-3kHesE


www.terratreme.pt/films/the-nothing-factory


http://www.tiff.net/tiff/the-nothing-factory/


http://www.magazine-hd.com/apps/wp/70o-festival-cannes-dias-8-9-fabrica-nada-os-portugueses/



Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


« L’usine où nous avons tourné a en effet été occupée par ses ouvriers durant la révolution des Œillets de 1974. Elle appartenait au constructeur américain d’ascenseurs OTIS qui a fui pendant le processus révolutionnaire. Les travailleurs ont proposé d’acheter l’usine pour un dollar, ce qui a été accepté. Ils ont alors commencé à travailler en autogestion, avec des assemblées générales réunissant plus de 300 travailleurs. Cela a duré jusque dans les années 1990, avant que l’usine ne doive changer de statut, notamment pour accéder à certains crédits bancaires. Elle a finalement fermé en 2016, donc après la fin de notre tournage. » (Pedro Pinho, L’usine de rien, section Hasard magique, dans un texte/entrevue parut sur Allo Ciné : www.allocine.fr/film/fichefilm-255756/secrets-tournage/)



Je trouvais important de mettre cette citation, car quand je parle du changement du capitalisme, c’est à l’économie sociale et solidaire dont je pense. Des apprentissages seront à faire. Ces expériences des années 1970, comme ici ou avec « Tricofil » au Québec (1), n’ont pas toutes réussi. Mais, une frange de cette nouvelle économie sera coopérative, autogestionnaire, communautaire ou en cogestion.



Par contre, ce n’est pas gagné d’avance, car ça veut dire s’impliquer et accepter de gérer la compétitivité, donc faire des sacrifices pour protéger les emplois des siens. Mais, jusqu’à quel point pourront-ils le faire avec l’automatisation grandissante de la production? Comme pour les entreprises qui sont sur le mode capitaliste, les autogestionnaires auront eux aussi des choix déchirants à faire, car la concurrence a changé avec la mondialisation et la technologie. Puis, ça changera encore.


Ça fait quelques décennies qu’on n’en est plus juste à une question de différences de gestion entre deux ou trois compétiteurs sur un même territoire national, mais à une concurrence entre des territoires qui n’ont pas les mêmes normes sociales et politiques; qui ne sont pas dans le même modèle économique ! C’est ça la mondialisation.



S’ajoute maintenant non plus l’automatisation du travail, mais bien son autonomisation, soit le passage à une ère de production de plus en plus autonome des humains. Cette nouvelle ère appelle une redéfinition du partage économique, sinon comment soutiendra-t-on la consommation?


Si les États ne s’en mêlent pas, il n’y aura pas de redistribution et on assistera à une baisse de la consommation. C’est le prochain défi du capitalisme : jongler avec l’autonomisation de la production tout en maintenant un bassin de consommation. Bref, ce film pose de bonnes questions sur la fin du travail et l'après, car il faut des consommateurs.


Note


1. Boucher, Paul-André, 1982, « Tricofil tel que vécu », Montréal, « éditions C.I.R.I.E.C., presses H.E.C ».



Nos blocs de films (FNC 2017)



4. L’art


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com



> PENDULAR / 14 OCTOBRE 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture/FNC : www.societascriticus.com


Version originale portugaise sous-titrée en anglais

RÉALISÉ PAR JÚLIA MURAT

SCÉNARIO : Júlia Murat

INTERPRÈTE : Raquel Karro, Rodrigo Bolzan, Valeria Barretta


BRÉSIL , ARGENTINE , FRANCE / 108 MINUTES / 2017


Un immense loft au cœur d’une zone industrielle désaffectée devient le théâtre d’un rapport amoureux fusionnel et tendu. Intrigue mouvementée sur un couple qui partage un loft divisé en deux (d’un côté, atelier de sculpture; de l’autre, studio de danse), ce deuxième long métrage de la réalisatrice brésilienne présente une lecture inusitée sur le processus de création artistique. Tout se complique et s’entrechoque alors que l’art et la passion amoureuse ne forment pas forcément un heureux ménage.


https://www.youtube.com/watch?v=dPk5d_UorOA


Commentaires de Michel Handfield (2017-11-06)


Sur l’art contemporain. Pas facile de réinventer le discours que ce soit en sculptures ou en danse, car les thèmes humains sont toujours le Pouvoir, les relations humaines, l'argent, bref les relations dominant/dominé, que ce soit dans la société ou dans le couple. La liberté, c'est aussi de dire non au désir de l'autre et ça devient là aussi un geste de domination/pouvoir. On n’en sort pas : c’est la dichotomie de l’humanité.



Nos blocs de films (FNC 2017)



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VICE VERSA et SERPENTINE (Danse)


Ce spectacle a eu lieu les mardi 31 octobre et mercredi 1er novembre à l’Usine C : http://usine-c.com/


1. VICE VERSA de la CIE MOSSOUX BONTÉ


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



« Vice Versa » constitue le premier volet d’une série de courts récits créés par le couple Mossoux-Bonté, dont la démarche créatrice se situe au croisement de la danse et du théâtre. Dans un clair-obscur lunaire, deux femmes se balancent, imbriquées dans une intimité complice. Elles nous racontent la violence du monde et comment, soudées, elles tentent de s’en protéger. Leurs gestes fusionnels se découpent au rythme des quatrains d’une chanson folk interprétée par Michel Faubert, complainte hypnotique sur la cruauté de la jalousie et la cécité de la vengeance. Cette pièce minimaliste ébranle notre inconscient par son inquiétante beauté et ouvre nos coeurs sur le pouvoir de la douceur.



Équipe de création et de production


CONCEPTION ET CHORÉGRAPHIE – NICOLE MOSSOUX

MISE EN SCÈNE – NICOLE MOSSOUX EN COLLABORATION AVEC PATRICK BONTÉ

INTERPRÉTATION ET COLLABORATION À LA CHORÉGRAPHIE – FRAUKE MARIËN, SHANTALA PÈPE

MUSIQUE – LES ANNEAUX DE MARIANSON, INTERPRÉTATION de MICHEL FAUBERT

ORCHESTRATION – JÉRÔME MINIÈRE

MONTAGE SON – THOMAS TURINE

CONCEPTION LUMIÈRES – PATRICK BONTÉ

ASSISTANTE – JULIE GOLDSTEINAS

COLLABORATIONS ET REMERCIEMENTS – PATRICIA EGGERICKX, FÉDRA, FOTY, LESLIE MANNÈS, MIKHA WAJNRYCH

UNE PRODUCTION DE – COMPAGNIE MOSSOUX-BONTÉ


AVEC LE SOUTIEN DES « BRIGITTINES » (CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DU MOUVEMENT DE LA VILLE DE BRUXELLES), DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, SERVICE DE LA DANSE ET DE WALLONIE BRUXELLES INTERNATIONAL


NICOLE MOSSOUX


Formée à l’École Mudra de Maurice Béjart, Nicole Mossoux s’intéresse à la psychanalyse, à l’enseignement du mouvement, à la question de l’être en scène. Elle rencontre en 1985 Patrick Bonté, avec qui elle monte « Juste Ciel » qui remporte le Prix de la Commission française de la Culture de Bruxelles-Capitale. Ensemble, ils fondent la Compagnie Mossoux-Bonté qui ne cessera de fondre danse et théâtre, explorant les zones troubles de la sensibilité et de l’inconscient.


PATRICK BONTÉ


Patrick Bonté a écrit de nombreux textes pour le théâtre, la radio et le cinéma et réalise des mises en scène à Bruxelles, à Anvers et au Québec. Avec Nicole Mossoux, il partage le désir de « créer une image scénique porteuse de sens, qui ne prétend pas détenir une vérité mais dans laquelle règne une tension. »



Source : http://usine-c.com/serpentine-viceversa/




Commentaires de Michel Handfield (2017-11-04)


Sur « VICE VERSA » de la « Compagnie MOSSOUX BONTÉ », je n’ai pas pris de notes dans mon cellulaire après la prestation.


C’était bon, c’était puissant, mais comme je n’ai rien noté durant la prestation, je ne savais que dire, car les lignes du texte « Les anneaux de Marianson », interprété par Michel Faubert, étaient fortes. Mais, j’ai fait des recherches.


On est dans le folklore français qui met en scène la médisance et la jalousie. D’abord, la médisance, car un cavalier s’est fait faire 3 anneaux comme ceux de Marianson pour faire croire à son mari qu’elle l’avait choisit à sa place, lui parti à la guerre. Sitôt dit, le mari revient et fait une scène de jalousie impardonnable. Le texte se termine d’ailleurs sur ces mots :

« 15. - Marianson, dame joli’,

Votre mort m’est-ell’ pardonné’ ?

- Oui, ma mort vous est pardonné’,

Non pas la cell’du nouveau-né. » (1)


Le texte est ici aussi important que la danse, car il raconte tant l’amour que la jalousie, sa part sombre, comme deux parties qui se répondent. C’est une histoire de séduction et d’horreur; une histoire douloureuse qui se transmet de femme en femme pour s’en souvenir et espérer que ça ne se reproduise plus. Une histoire qui est devenue chanson pour mieux se transmettre de mère en fille et conjurer le sort. Elle est maintenant du patrimoine. À preuve, elle est encore reprise ici, même si elle remonte probablement au temps où nos ancêtres étaient encore en terres européennes :


« Largement attestée dans l’Ouest de la France, cette chanson ne pouvait manquer de se retrouver au Canada et en Acadie, où elle est une des pièces les plus anciennes du répertoire folklorique. Rathery (2), à propos des Anneaux de Marianson insiste sur la valeur quasi sacramentelle de l’anneau nuptial liant la femme mariée, au Moyen Age. » (3)


Quant à la danse, elle illustre bien cette recherche de réconfort pour celles qui restent, même des siècles après cette histoire !


Se rappeler cette histoire n’empêche pas qu’il en existe toujours d’aussi macabres, comme si on n’apprenait jamais des horreurs du passé. Il y a toujours des raisons qui font qu’on les reproduit en disant que ce n’est pas pareil. Pourtant…


L’humain est-il condamné à refaire toujours les mêmes erreurs; à repasser par les mêmes chemins? Si les noms ont changé, les crimes d’honneur et de jalousie sont loin d’avoir disparu. On en voit encore des manifestations dans le monde et l’occident ne fait pas exception.


Ici, deux filles se remémorent une de ces histoires et se consolent en écoutant la triste histoire de Marianson, chanté par Michel Faubert. Avec ces deux femmes, on sent des moments de forces, de doutes et de fragilités, très bien représentés par ces deux filles, car la danse permet de dire au-delà des mots. Le langage non verbal parle beaucoup.


Par chance, grâce à la magie de l’internet, vous pouvez voir ou revoir cette prestation, car la « Compagnie Mossoux-Bonté » l’a mise sur Viméo : https://vimeo.com/139911238.



Notes



1. J’ai cité ici la version C (MÉLODIE 2-C) de Mme Maxime Gionet, Middle-Caraquet (Gloucester), paru dans Geneviève Massignon et Georges Delarue, « TRÉSORS DE LA CHANSON POPULAIRE FRANÇAISE. AUTOUR DE 50 CHANSONS RECUEILLIES EN ACADIE », 2. « Les anneaux de Marianson », in « Éditions de la Bibliothèque nationale de France » : pp. 15-21. Sur « Open edition books » : http://books.openedition.org/editionsbnf/456?lang=fr


Je n’ai pas cité celle compilée par Michel Faubert que j’ai trouvé, mais qui comporte peut-être des droits d’auteurs. Cependant, ces lignes se rejoignent à quelques différences de mots. Cette chanson se retrouve sur l’album « La Fin Du Monde » de Michel Faubert selon mes recherches.



2. Note 2 telle que citée dans la citation : Moniteur Universel, 26/VIII/1853.



3. C’est le Commentaire 1 du texte « Les anneaux de Marianson », cité en note 1. Il faut aussi lire les autres commentaires, forts intéressants. On est dans l’Histoire.




2. SERPENTINE de DAINA ASHBEE


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Figure montante de la danse contemporaine, Daina Ashbee est reconnue pour ses oeuvres radicales, à la lisière de la danse et de la performance. Avec cette nouvelle installation-performance, elle capture l’essence sombre et féminine de ses créations précédentes. Confrontée à une composition pour orgue électrique à la fois dérangeante et puissante, la danseuse Areli Moran répond par une gestuelle lente et sensuelle qui se métamorphose peu à peu en une présence d’une violence concentrée. Tout en demeurant du côté abstrait des choses, Ashbee manifeste sur scène des images fortes, démontrant une fascination pour la répétition à laquelle elle accorde, une fois de plus, une place importante. « Serpentine » est construit sur une phrase de 30 minutes que l’interprète rejoue en boucle, soumise à l’expérience du temps et de la transformation.


Équipe de création et de production


DIRECTION ARTISTIQUE ET CHORÉGRAPHIE – DAINA ASHBEE

INTERPRÉTATION – ARELI MORAN

CONCEPTION SONORE – JEAN-FRANCOIS BLOUIN

PRODUCTION – DAINA ASHBEE

AGENT – SARAH ROGERS

RÉSIDENCE DE CRÉATION – CENTRO PER LA SCENA CONTEMPORANEA (BASSANO DEL GRAPPA)


DAINA ASHBEE



Daina Ashbee est une artiste, interprète et chorégraphe basée à Montréal. À seulement 26 ans, elle a déjà remporté deux prix du CALQ pour ses oeuvres chorégraphiques (le Prix pour la meilleure oeuvre chorégraphique de la saison 2015-2016 pour « When the ice melts… », et le Prix Découverte de la danse pour « Unrelated »). Son travail a été présenté, entre autres, à la Biennale de Venise et au Festival TransAmériques en 2017, ainsi que par la Global Alliance Against Female Genital Mutilation et le Musée d’ethnographie de Genève, en Suisse (2015). Elle est artiste en résidence à l’Agora de la danse et artiste associée au Centre Chorégraphique O Vertigo.


Source : http://usine-c.com/serpentine-viceversa/



Commentaires de Michel Handfield (2017-11-04)


Du bébé à la femme assumée, sur de l’orgue qui ressemble à de la musique d'église, il y a là toute une symbolique, cette femme nue parcourant la scène au sol comme si elle partait du bébé à la femme adulte qui s’auto flagelle en se frappant sur le plancher à la fin; comme si elle se punissait d’avoir vécu !


Ce mouvement est repris trois fois, comme les trois chutes du Christ. Là aussi une symbolique que l’on pourrait représenter ainsi : la fillette devenant adolescente qui découvre sa sexualité et qui se punit ensuite, car c’est réprouvé dans le courant judéo-chrétien; la femme qui cherche son plaisir plutôt que de satisfaire son mari et de ne penser qu’en termes de procréation, autre chute qui mérite d’être punie selon certaines religions; enfin, la femme âgée qui cherche encore le plaisir et se punit pour s’être satisfaite, car punir le plaisir féminin fut parfois si fort dans la culture judéo-chrétienne (pour ne nommer que celle-là) que ce comportement fut assimilé et intégré par les femmes elles-mêmes au cours de l’Histoire. Difficile de s’en défaire après. Elles se sentent donc coupables même si elles ne le sont pas. On le voit avec celles qui parlent (enfin) des agressions dont elles ont été victimes il y a 10, 20 ou 30 ans.


Pourquoi se taisaient-elles? Par peur d’avoir provoqué leur agression comme si elles n’étaient pas des victimes, mais des coupables. Difficile de changer un comportement acquis depuis si longtemps qu’il nous parait intrinsèque, que ce soit de provoquer l’agression juste parce qu’on est femme ou de se voiler pour ne pas provoquer l’homme parce qu’on est de culture musulmane ! Le parallèle est évident pour moi, fruit d’une idéologie machiste imposée aux femmes depuis longtemps et qui excuse l’homme de ses mauvais comportements. (1)


Peut-être ai-je l’air d’aller loin, mais la même séquence étant reprises trois fois j’ai changé trois fois de position pour la voir. Ça m’a donné trois visions/interprétations qui se complètent les unes les autres, car c’est celle de la violence que l’on doit se faire pour passer d’un stade à un autre. S’extirper de l’un pour aller à l’autre, plus loin, évoluer ! Se défaire de ses chaines…


Au début j’étais au centre de la salle, ce qui donnait une vision, une impression. Je pouvais penser à l’évolution. C’est ma première observation et elle prend deux formes. D’abord, elle part du premier organisme vivant, genre un têtard, à la femme qui se lève debout à la fin, car sans la femme pour accoucher, point d’évolution. Mais, ce pouvait aussi partir du bébé qui se traine à la femme adulte. Encore là, on parle d’évolution, car tout est toujours à réapprendre et à refaire de génération en génération. D’apprendre à se lever jusqu’à savoir ce qu’est le danger. Ce n’est pas inné, mais acquis. Ces deux visions sont donc possibles.



Ma seconde position fut au bout de la salle, en arrière d’elle. Au début elle a au moins une main entre les cuisses et est couchée sur le ventre. On peut penser à la jeune fille qui découvre son corps par exemple. Ça change alors toute la signification. Puis, à la fin, quand elle est revenue, elle semblait mal. Je ne savais trop si elle pleurait ou avait de l’allergie.


Ma troisième position fut à l’autre bout de la salle, en avant d’elle, là où elle finit. Là, on voit que vers la fin, elle se frappe violemment sur le sol dans ses mouvements, comme un poisson qui cherche à se déprendre d’une ligne à pêche ou qui chercherait à sortir de l’eau pour être en accord avec ma première interprétation de l’évolution. Se faire violence pour passer à un autre stade, comme des poissons qui se seraient levés pour sortir de l’eau et venir coloniser la terre. Ce mouvement aura certainement été violent. Mais, c’est aussi une symbolique des femmes qui ont fait violence à ce qu’elles avaient appris – comme la religion – pour se mettre debout et changer l’ordre du monde; pour aller au-delà de la vision d’elles qu’on leur imposait et des rêves d’émancipation qu’on les empêchait d’avoir. Pour cesser de se sentir coupable comme je le dis plus haut.


Une pièce forte où le nom de « Serpentine » (2) n’est pas innocent, le serpent et la femme étant liés dans la Bible comme ayant engendré le mal. Ici, Serpentine (Daina Ashbee) s’en défait par sa nudité rappelant que sans la femme, sans le désir, sans la sexualité, personne n’aurait accouché de l’homme. L’évolution est nécessairement passée par la femme. Elle offre la naissance du monde. (3) D’ailleurs, c’est elle qui a élevé la progéniture de l’homme, garçons et filles confondus.


Enfin, je dois dire qu’elle se frappe si violemment sur le plancher à la fin de sa prestation que ce que je prenais pour une allergie ou un rhume de ma position précédente, quand elle revenait à son point de départ, est carrément du mal physique, de l’autoflagellation. Elle en pleure, la pauvre fille. J’avais un malaise de la voir ainsi souffrir pour livrer ce message au point que j’aurais eu le gout de lui dire « ça va, j’ai compris ». Ça s’appelle se donner à son art. Et, ça me faisait mal de la voir ainsi.


Notes


1. Ici je n’ai pas dit le mot impulsion pour une simple et bonne raison, car c’est une excuse biopsychologique : ce n’est pas de la faute de l’homme s’il perd le contrôle devant une fille en minijupe; ce sont ces hormones qui provoquent ces impulsions normales chez lui; ou, pire, c’est un vrai gars. Des milliers d’années de socialisation et une paire de jambes ou une craque de seins le ramènent à l’homme des cavernes. Certains ont le cerveau dans les gosses M. le juge ! Si une minijupe le ramène au temps des mammouths, c’est parce que son cerveau reptilien prend le contrôle. Et, je ne fabule même pas : ce pourrait vraiment être des arguments donnés en cour.


Mais, je dois aussi le dire, ce sont parfois des arguments de filles qui vont à la chasse et qui parlent de leur décolleté comme d’une arme de séduction pour attirer les hommes. J’ai entendu ce genre de remarques de filles en gang dans un métro ou un autobus par exemple. Lire en transport en commun n’empêche pas d’entendre ce qui se dit sur un siège derrière soi. Et, que dire de la pub à cet effet. Elle joue sur ces stéréotypes.



2. Si je prends la racine latine de serpentine : « De serpentin ; du latin serpentinus, ‘de serpent’… ». Mais, la définition réelle de serpentine est :


- Roche métamorphique de couleur vert sombre, composée de silicates de magnésium.

- ANCIENNEMENT – Pièce d’artillerie de petite taille et de faible calibre.


Source : Dictionnaire Antidote.


Il faut aussi dire que son mouvement fait des serpentins, qu’elle serpente au sol. Serpentine, pourrait alors être pris dans ce sens physique. Mais, dans l’analyse symbolique, on peut aller plus loin que le premier sens.  : )



3. On peut penser à la célèbre toile de Courbet : www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/lorigine-du-monde-125.html



Hyperliens


http://dainaashbee.wixsite.com/daina-ashbee


https://www.facebook.com/dainaashbeedanse/


https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_cerveau_triunique




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Musée Pointe-à-Callière : Un voyage dans l’espace et le temps


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


https://pacmusee.qc.ca/


Commentaire de Luc Chaput (2017-10-31)



Lors de ma récente visite au musée sis dans le Vieux-Montréal, presque en face de celui-ci, dans le Vieux-Port, un immense bateau de croisière bloquait la vue sur le fleuve, ce même lorsque l’on se rendait au belvédère situé en haut de l’Éperon (1) qui constitue l’immeuble principal de ce musée inauguré en 1992 lors du 350e anniversaire de Montréal et qui a depuis montré sa pertinence par ses nombreuses expositions souvent renouvelées.



L’exposition « Amazonie Le chamane et la pensée de la forêt » (2) tirait à sa fin et je n’avais pu, pour diverses raisons, la visiter auparavant. Située dans deux grandes pièces de la « Maison-des-Marins » (3), sa mise en scène charme tout d’abord par les plans horizontaux où se reflètent des images d’eaux en mouvement qui montrent bien par leur petite échelle l’immensité du bassin hydrographique de ce fleuve sud-américain. L’exposition, montée par l’équipe scientifique du Musée à partir des collections du « Musée d’ethnographie de Genève » (4) et des « Musées royaux d’art et d’histoire » de Bruxelles (5), présente dans des vitrines où la lumière ta misée vient souvent du haut, des artéfacts divers des nombreuses tribus qui peuplent ce quasi-sous-continent.


La beauté des parures, dont les plumes d’oiseaux, permet un rapprochement avec la nature ambiante qui nous interpelle au détour de ce parcours instructif. Des extraits de films tournés par des explorateurs au XXe siècle ou de vidéos leur donnant la parole sont un autre moyen par lequel ces êtres, si éloignés dans le temps et l’espace, acquièrent une humanité que certains, encore aujourd’hui, veulent encore leur enlever. Une installation vidéo du couple d’artistes brésiliens Gisela Motta et Leandro Lima, projetés sur un écran fait de fausses feuilles mues par une petite brise, souligne le lien intrinsèque entre cette forêt, ces eaux et leurs habitants qu’ils soient Yanomami (6), Kayapo et autres (7). Les conflits dus à la surexploitation des ressources sont aussi évoqués (8).



Redescendant au sous-sol, j’ai retrouvé certaines parties des installations plus anciennes dont la signalisation a été en partie renouvelée. L’ancien égout, transformé en Collecteur de mémoire, où les dessins et peintures se fractionnent en images multicolores, permet de se rendre à l’exposition sur la fondation de Montréal en mai 1642. L’introduction se fait par des petites figurines vêtues à la mode du temps et montrant hommes et femmes venus de Québec et de France, sous la direction de Paul de Chomedey de Maisonneuve et de Jeanne Mance, pour fonder cette bourgade qui s’appelait alors Ville-Marie. Elle prit rapidement le nom de Montréal, variation sur le Mont-Royal qui domine cette île au milieu de cet autre grand fleuve des Amériques.


Un court escalier permet d’accéder à un autre plan et de marcher, sur d’immenses plaques de verre très épaisses, au-dessus des restes des fondations en pierre de Montréal, mis à jour par les archéologues il n’y a pas si longtemps. (9) Des textes supplémentaires expliquent les diverses étapes de l’occupation de ce lieu depuis le temps des Autochtones.


Le constructeur du premier fort avec ses bastions, Louis d’Ailleboust de Coulonge (10), ingénieur militaire et ami de Maisonneuve, retrouve ainsi sa place tant dans les séquences animées que dans ces textes qui surplombent son œuvre. Ailleurs, dans cette concentration muséale, un vitrail de Nicolas Sollogoub (11) rappelle l’importance de la Grande Paix du 4 août 1701 et au-dessus, sur la place devant l’Ancienne-Douane, sont reproduites certaines de ces signatures. Ainsi, Kondiaronk, grand chef huron-wendat et intervenant primordial dans ces négociations voulues et menées à terme par le gouverneur de Callière, aura retrouvé sa place dans l’histoire de ces lieux puisque le belvédère du Mont-Royal porte maintenant son nom (12).


Ce musée constitue donc un très beau point de départ ou d’arrivée d’une visite dans ce quartier qui est en train de se repeupler depuis les dernières années et qu’évoque Leonard Cohen (13) dans le début d’une de ses plus célèbres chansons : Suzanne. (14)


Notes – avec la coopération de Michel Handfield à la recherche.


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pointe-%C3%A0-Calli%C3%A8re,_cit%C3%A9_d'arch%C3%A9ologie_et_d'histoire_de_Montr%C3%A9al


Son architecte Dan Hanganu est récemment décédé http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/gravel-le-matin/segments/chronique/41654/architecte-dan-hanganu-patrimoine-architecture-montreal-quebec


2. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/amazonie-le-chamane-et-la-pensee-de-la-foret/


3. https://pacmusee.qc.ca/fr/histoires-de-montreal/article/la-maison-des-marins-un-lieu-ancre-dans-l-histoire/


4. www.ville-ge.ch/meg/index.php


www.ville-geneve.ch/plan-ville/musees/meg/


5. www.kmkg-mrah.be/


et www.kmkg-mrah.be/fr/bienvenue-au-mus%C3%A9e-du-cinquantenaire


6. https://www.survivalinternational.fr/textes/3183-les-yanomami-sont-de-grands-observateurs-de-la-nature


7. En août à Montréal le festival Présence Autochtone (www.presenceautochtone.ca/) présente souvent des documentaires ou des fictions de cinéastes issus de ces peuples . Voir à ce sujet mon article sur le site de la revue Séquences (www.revuesequences.org/2017/08/presence-autochtone-2017/)


8. www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/30/bresil-la-justice-suspend-l-autorisation-d-exploiter-une-reserve-d-amazonie_5178729_3222.html


9. Pour plus d’infos: https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/ici-a-ete-fondee-montreal/



10. www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=8487&type=pge#.WfFFq4iDPcs


Ce gouverneur a donné son nom au parc du bois-de-Coulonge à Québec

www.capitale.gouv.qc.ca/activites-et-services/calendrier/centre-d-interpretation-du-parc-du-bois-de-coulonge


11. Également auteur du vitrail visible au métro McGill : https://artpublicmontreal.ca/oeuvre/la-vie-a-montreal-au-xixe-siecle/


12. http://journalmetro.com/actualites/montreal/1040233/connaissez-vous-les-quatre-belvederes-du-mont-royal/


13. https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonard_Cohen


14. https://www.youtube.com/watch?v=AkZWJOyLHyc



Index



Triptyque festif et musical


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


2017-10-29


Trois textes liés entre eux. D’abord « Fête, petites écorchures et effets presque spéciaux », un spectacle dont la conception sonore était l’oeuvre de Robert Éthier, ce qui nous conduit à parler de son dernier CD, « Shambhala City », que nous avions reçu quelques jours auparavant. Puis, ce CD étant de l’électro, c’était aussi une porte ouverte à parler d’un livre, « French Touch – une épopée électro », qui parle de ce genre musical et que nous venions justement de terminer de lire. Parfois les évènements nous dictent quoi faire !


Michel Handfield


Fête, petites écorchures et effets presque spéciaux


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


http://lesmuses.org/



Pour célébrer ses 20 ans, « Les Muses » s’offre la totale : un happening interdisciplinaire qui mêle ses artistes atypiques (déficience intellectuelle, autisme et limitations physiques et sensorielles) et des artistes phares de la scène actuelle comme Angela Konrad, Virginie Brunelle, Navet Confit et autres !





Au menu : chant, danse, théâtre, comme une grande fête de l’altérité où l’on célèbre, avec ballons, paillettes (et même quelques effets PRESQUE spéciaux), les petites écorchures propres au vivant.


Direction artistique : Amélie Dumoulin / Idéation et coordination : Claudine Robillard


Collaborateurs artistiques : Hélène Élise Blais, Virginie Brunelle, Maïgwenn Desbois, Marie-Anik Deschamps, Angela Konrad, Kim Perreault et Menka Nagrani


Scénographie : Simon Guilbault / Éclairage et direction technique : Maxine Drury


Conception vidéo : Frédéric St-Hilaire / Conception sonore : Robert Ethier / Stylisme : Robin Brazill


Avec Marc Barakat, Roxane Charest-Landry, Navet Confit, Philippe David, Guido Del Frabbro, Edon Descollines, Anthony Dolbec, Francis Ducharme, Benoit Landry, Simon-Xavier Lefebvre, Alexia Léger-Moran, Jean-François Hupé, Gabrielle Marion-Rivard, Geneviève Morin-Dupont, Michael Nimbley, Sébastien Provencher, Emmanuel Prud’homme, Dominique Quesnel, Olivier Rousseau et Anne Tremblay.


Commentaires de Michel Handfield (2017-10-29)


Simple et magique !


C’est le mot que j’ai écrit sur mon programme, car difficile de prendre des notes parfois dans un spectacle, surtout du genre cabaret. En effet, nous assistions à une suite de prestations avec du « standup » entre elles. Marc Barakat et Michael Nimbley m’ont d’ailleurs semblé fort présents, faisant des intermèdes entre deux « sketchs » parfois. Des naturels, comme les anciens du burlesque. Ils crèvent la scène et peuvent facilement improviser.


Tous étaient excellents, certains plus comédiens qu’improvisateurs, d’autres plus chanteurs et chanteuses et certains davantage danseurs, mais très équilibrés dans l’ensemble. Comme pour tous les comédiens, ils sont de plus en plus formés pour tout : multidisciplinaires ! Handicap ne signifie pas absence de talents, ni de répartie. Ça n’empêche pas d’avoir le jeu, le timing, la voix dans le sang. Atypiques, peut-être, mais bien à leur place.


Parlant de voix, je me dois de souligner les voix de Gabrielle Marion-Rivard, Alexia Léger-Moran et Edon Descollines. Dans certains sketchs, il y avait des musiciens sur scènes et pour d’autres de la musique électronique.


La conception sonore était de Robert Éthier. Je l’ai vu en regardant le programme et je le souligne tout particulièrement ici, car j’ai reçu son dernier album la semaine dernière. Comme j’en ai fait quelques écoutes, c’est donc l’occasion d’en parler.



Robert Éthier : Shambhala City


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


https://robertethier.bandcamp.com/



« Shambhala City » est un album concept, une sorte de roman sonore inspiré de l'ouverture sur le monde. Naviguant entre paysages sonores et pièces instrumentales, c'est une aventure musicale électronique et de musique du monde qui saura vous faire voyager par-delà les frontières de vos oreilles.


Produit par Robert Ethier, © Copyright 2017

Une distribution de « Believe Digital Canada »



Les pièces de cet album :

1. Oriri, Pt. 1

2. Shambhala City

3. The Sun

4. Life

5. Emptiness

6. Blue Moon

7. Oriri, Pt. 2

8. Bells

9. Monks

10. Samadhi

11. Trees

12. Release



Sur https://www.apple.com/itunes/




Commentaires de Michel Handfield (2017-10-29)



Écouter cet album en regardant les titres, c’est se faire un programme de cinéma ou un itinéraire.




On est dans le techno-house/musique du monde. Ça va plus loin que la house music ou le techno-dance. On entend des sonorités d’ailleurs qui nous allument des souvenirs de films par exemple. Du moins pour moi. Pour d’autres, ce pourrait être des souvenirs de voyages. À chacun son cinéma et ses souvenirs.


Sur « Oriri, Pt. 1 », la première pièce de cet album, il y a ainsi un passage qui me fait penser à James Bond. Invariablement, à chaque écoute que j’en ai faite, le même sentiment.


En fait, c’est ça le mot : un album de « feeling », ce qui va plus loin que de l’house d’ambiance comme on en entend dans certains restaurants. Ça, c’est plutôt une musique pour se faire oublier et tamiser les bruits ambiants. On est ici face à un album qui s’écoute contrairement à certains albums technos/house qui ne servent qu’à faire lever les danseurs par exemple. Ça bat peut-être la mesure, mais ces disques sont souvent interchangeables. À part le tempo, y a-t-il de la profondeur?


On peut s’assoir et prendre plaisir à écouter « Shambhala City » comme on le ferait pour un album de jazz ou de musique du monde par exemple. On peut aussi l’écouter en vaquant à nos occupations. Pour ma part, je l’ai d’ailleurs écouté dans différentes situations. C’est même l’avantage du numérique sur le vinyle, car la musique, « notre » musique, nous suit partout dans ce format.


La musique et les arrangements de Robert Éthier sont recherchés. Pas surprenant qu’il fasse de la conception sonore comme pour le spectacle des « Muses » dont nous avons parlé plus haut. Sur cet album, tout aussi recherché que son précédent (voir la note 2 du texte suivant), il nous donne des sonorités classiques du patrimoine mondial. Il nous faire voyager dans notre esprit, avec rythme parfois. Mais, pas juste ça. Il y a aussi des élans de jazz et des effluves du monde comme avec « Monks » par exemple. C’est que le techno et l’house, c’est vaste comme nous le verrons plus bas en parlant du livre de Stéphane Jourdain.





French Touch – une épopée électro


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Stéphane Jourdain, 2015, French Touch – une épopée électro, Europe, castor astral, ISBN 979102780414, 256 pages : www.castorastral.com/collection/castor-music/



Le 26 janvier 2014, les Daft punk raflent cinq « Grammy Awards » à Los Angeles. Au-delà de l’exploit, inédit pour un groupe français, il y a une image, presque irréelle. Alors que le duo joue sur scène, dans la salle, Paul McCartney danse et hurle comme un ado, la main en l’air ! À côté de lui, Yoko Ono, Ringo Starr, Katy Perry, Steven Tyler, Beyoncé, Jay-Z et tout le « Staples center » se lèvent pour danser. Pour comprendre cette image, il faut revenir vingt ans en arrière. 1995. Saint-Germain, Daft Punk, DJ Cam, Cassius, Air, Mr Oizo, Bob Sinclar, Modjo retournent la planète techno. Et rien n’est plus comme avant. La France, jusque-là absente de la scène musicale internationale, devient épicentre de la dance mondiale et abreuve la planète en tubes house filtrée et en album bien ficelés. Là où Téléphone jouait devant des salles à moitié vides à New York, là où Johnny Hallyday affrétait des charters bourrés de fans français pour remplir ses salles de gala de Las Vegas, des dizaines de jeunes froggys triomphent dans le monde entier. La French Touch est née !


Ce livre, truffé de témoignages et d’anecdotes, écrit comme un reportage, raconte l’aventure d’un mouvement musical unique en son genre. Ses racines et ses influences. L’itinéraire d’une génération de jeunes producteurs talentueux. De jolis contes et de moins belles histoires. Des travaux solitaires derrière les machines. La magie d’Homework, premier album des Daft Punk, la majesté de Pansoul de Motorbass, la science du dancefloor du Superdiscount d’Étienne de Crécy. Les voyages des DJs au bout du monde. Les succès artistiques et commerciaux. L’argent facile, la gloire rapide. L’éclosion d’une nouvelle génération : la french Touch 2.0. Les coups bas et les trahisons. Les gueules de bois de lendemains de fête. Une saga de début de siècle. Une histoire moderne.


Ce livre, revu et augmenté, reste la référence en la matière avec le livre Electrochoc de Laurent Garnier et David Brun-Lambert.



Commentaires de Michel Handfield (2017-10-29)



En matière de rock, on ne peut pas faire mieux que ce qui a été fait (p. 50) et en matière de pop, ce sont les Anglais. « Citez-moi un vrai bon musicien français? (...) » (1) lit-on en page 7.


Mais, il y a maintenant ces Français sur la planète dance (p. 6), les Draft Punk aux « Grammy Awards » (p. 5), Saint-Germain, DJ Cam, Air… qui « ont connu l’ivresse des charts et la reconnaissance d’un public international. » (p. 7) Ce sera la French Touch. (p. 8) Vous aurez compris que l’on parle ici de la musique des DJ, ces nouveaux musiciens qui font de la musique à partir de celle des autres. On parle de rave, techno, house. On mixe disco, hip-hop, jazz et musique électronique. Les Français ont la cote.


Pour certains ce n’était pas de la musique, pour d’autres c’était la contestation. Puis, cette musique est passée de la marginalité aux clubs bien en vue. Une partie s’est davantage commercialisée en des standards. Bref, si certains ont du talent, d’autres suivent des codes ou une recette pour profiter de la demande et gagner de la popularité rapidement. Mais, ce sera parfois éphémère.


Certains, comme les Draft Punk, dont on parle souvent dans ce livre, restent à l’avant-garde et surprennent toujours. Leur popularité n’est pas due à un surf sur la vague. Dans la house ou le techno, il y a des degrés divers et s’il y a de la créativité, il y a aussi de la house et du techno pour faire un fond, voire un bruit de fond ! Comme en tout il faut savoir démêler le bon du mauvais ou trouver ce qui répond à nos gouts musicaux, car ce qui est bon pour l’un peut être indigeste pour l’autre et vice versa.


Des groupes français dont parle ce livre, moi je connais « Saint-Germain » dont j’ai l’album « Tourist ». Du jazz fort intéressant. C’est que sans être un fan de techno/house en général, on peut aimer certains courants plus spécifiques de ce genre musical. Moi, j’aime les courants qui sont jazz, musique du monde et expérimental. C’est le cas de Robert Éthier, dont je parle plus haut par exemple et dont j’ai aussi parlé de l’album précédent : Face-À-Face. (2) C’est aussi le cas de « Musique pour 3 Femmes enceintes » de Marc Leclair. (3)


J’ai aussi vu quelques groupes d’ici dans des spectacles, comme le Festival de jazz de Montréal ou les Francopholies. Particularité par contre : avoir vu « DJ champion » au « Musée d’art contemporain » il y a quelques années dans le cadre des « vendredis nocturnes ». (4)



Il faut aussi dire que fréquentant les gyms depuis longtemps, le techno, ça fait partie des musiques qu’on y entend pour donner du rythme. Sans connaitre le nom des artistes, on en vient à connaitre cette musique, parfois au point de ne plus l’entendre, car c’est parfois de l’ambiance. Mais, certains morceaux se démarquent nettement et on s’arrête pour les écouter. Ça m’arrive encore.


J’ai bien aimé ce livre, ne serait-ce que pour y découvrir que je connaissais davantage cette musique que je ne le croyais. Et, surtout, que j’en appréciais certains courants. À lire si on aime cette musique ou pour découvrir un courant musical – et une histoire – que l’on ne connait pas vraiment. Ça s’appelle la culture.



Notes



1. « Mixmag », no 64, septembre 1996. Cité dans le livre.



2. « Face-À-Face de Robert Ethier (Musique picturale) » Commentaires de Michel Handfield (2014-03-24), Vol. 16 n° 4, du 2014-02-27 au 2014-03-25 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2339633 (PDF)


Pour d’autres formats : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



3. « Musique pour 3 femmes enceintes de Marc Leclair (aka Akufen) », Commentaires de Michel Handfield (27 février 2005), Societas Criticus, Vol. 7 no. 1 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs62006 (PDF)


Pour d’autres formats : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



4. Je crois avoir vu DJ Champion aux débuts de ces « vendredis nocturnes », soit en 2007. On en parle dans ce communiqué, encore disponible sur le NET au moment où j’ai écrit ce texte: http://macm.org/communiques/les-vendredis-nocturnes-du-mac-presentent-koudlam-le-1er-octobre-2010-dans-le-cadre-de-pop-montreal/






NAMAE GA NAI - Zan Yamashita (Danse)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 19 no 10, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


http://agoradanse.com


25 > 28 OCTOBRE 2017

60 MINUTES


Chorégraphie : Zan Yamashita

Interprétation : Kim Itoh

Lumières et direction technique : Lang Craighill

Son : Daisuke Hoshino

Résidence de création : ST spot Yokohama

CODIFFUSION : AGORA DE LA DANSE + TANGENTE

COMMISSAIRE : DIANE BOUCHER


Présenté avec le soutien du JAPAN FOUNDATION et avec la coopération de DANCE NEW AIR (DANCE NIPPON ASSOCIATES)


Rencontre au sommet ! Zan Yamashita, reconnu pour son utilisation unique du texte et Kim Itoh, figure de proue de la danse contemporaine japonaise.


Depuis les années 90 au Japon, s’est développée une esthétique de danse contemporaine appelée « la troisième génération du Butoh ». Dans cette forme, danseurs et chorégraphes, ici Zan Yamashita et Kim Itoh, sont plus inspirés par le quotidien des gens que par la représentation d’histoire de cycles transcendantaux, tout en conservant un message politique sous-jacent. Connu pour son approche très incarnée du texte, Zan Yamashita met ici en scène le danseur Kim Itoh dans une performance à la forte présence physique.


Spectacle en japonais avec surtitres en anglais.


CHORÉGRAPHE ZAN YAMASHITA


Né en 1970, Zan Yamashita commence sa carrière de chorégraphe et metteur en scène dans les années 1990. Parmi ses créations importantes, il y a « Soko ni KaiteAru » (c’est écrit ici), où le public reçoit des manuscrits pour suivre le spectacle, et reçoit un signal de la scène pour tourner les pages; « Toumeiningen » (l’homme invisible), où la gestuelle des danseurs est narrée ; « Seki o shitemo hitori » (c’est simplement moi qui tousse), où des images et des haïkus projetés sur scène sont le moteur de la danse ; « Funanoritachi » (les marins), où les danseurs performent sur une plateforme qui évoque un radeau en mouvement ; et « Dobutsu no Engeki » (théâtre des animaux), une danse qui donne l’impression que des animaux jouent une pièce de théâtre.


Yamashita est lauréat du prix pour les arts de la scène du centre des arts de Kyoto en 2004. Son travail est présenté à l’étranger en 2007 au Live Arts Bangkok en Thaïlande, au Kunstenfestivaldesarts en Belgique en 2008, au Istanbul International Contemporary Dance and Performance Festival en Turquie en 2009, au festival TBA à Portland, Oregon, et au Postmainstream Performing Arts Festival à Tokyo en 2010. Comédien, il joue dans « Kikoeru, Anata? » (2005) sous la direction de Shogo Ota et dans « Ikishima » (2010), mis en scène par Yukichi Matsumoto. Dernièrement, il collabore avec des artistes d’autres pays, y compris le danseur thaïlandais Pichet Klunchun et le réalisateur malaisien Fahmi Fadzil. Il offre des ateliers de performance très appréciés des participants.



Commentaires de Michel Handfield (2017-10-28)



Doubles interprétations possibles. Le danseur nous raconte différentes histoires, fait différents personnages. On est dans la vie de japonais.


Mais, l’interprétation que j’aime le mieux, c’est l’histoire d’une personne âgée qui a du vécu et a vu des choses.


Au début on comprend qu’il est peintre, qu’il a probablement enseigné à des enfants, vu ou vécu un accident de train…


On comprend aussi les affres de la guerre et probablement de la bombe atomique, mais ça passe parfois de l’un à l’autre à bâton rompu, car sa mémoire défaille.


Y mêle-t-il son histoire et celle du Japon? Fort probablement. Mais, cela prend tout son sens et monte en crescendo à partir du moment où notre danseur dit ou demande, vers le milieu de la représentation, « ai-je l’Alzheimer? »


Malheureusement, je ne prends plus de notes, car j’ai l’habitude d’écrire sur mon cellulaire, mais j’aurais aimé noter cette ligne de texte, car à partir de là tout se place. L’histoire prend tout son sens. C’est qu’on y parle notamment du vieillissement de la population au Japon. L’on pourrait dire la même chose d’ici d’ailleurs. Socialement, ça aussi c’est une bombe croit-on.



Mais, d’un autre côté, avec la technologie, aura-t-on encore besoin d’autant de monde? Si la natalité s’est accrue avec le besoin de bras sur la terre et pour produire jusqu’ici, avec la technologie, la dénatalité deviendra-t-elle la norme puisqu’on aura de moins en moins besoin de bras à moins de refonder le système avec un nouveau partage des richesses? Une nouvelle économie sociale et solidaire? On en est là. L’auteur a arrêté juste avant, mais la question n’était certainement pas loin.



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Rouge 4