Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique !


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut !


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise !

On est sceptique, cynique, ironique et documenté !


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 20 01, du 2018-01-13/14 - Cinémania.


Désolé pour le retard, mais différents évènements ont retardé la production des Vol 19-11 et 20-01, dont des problèmes d’ordinateurs; un problème de Windows finalement dû à un problème de disque dur. Chose rare, par chance.


Depuis 1999!











www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

CP 37308

Succ Marquette

Montréal (QC) H2E 3B5


Le Noyau !

Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.



ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.


Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.


« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.




Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Nos brèves du 2018-01-01 au 2018-01-12


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture

Avis


Cinémania 2017


Présentation


Sur le multiculturalisme à la française ! (Thème)

- Nos années folles

- Le sens de la fête


Direction femmes ! (Thème)

- Numéro Une

- Crise R.H.

- Nous sommes les autres


Le Redoutable


Femmes ! (Thème)

- Jalouse

- Barbara


L'égalité n'est pas gagnée d'avance (Thème)

- L'Amour des hommes

- La Belle et la Meute


Prendre le large (Thème)

- Au revoir la-haut

- Prendre le large

- Lola Pater

- Rock'n Roll


Fragments d’histoire (Thème) de Luc Chaput


- Au revoir là-haut

- Barbara

- Jeune Femme

- Petit Paysan


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Vous trouverez ici des éditos, essais et reportages de la revue Societas Criticus.


Index


Nos brèves du 2018-01-01 au 2018-01-12 /Vol. 20 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée)


Michel Handfield (2018-01-13)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 20 no 01, Le Journal/Fil de presse : www.societascriticus.com


Chaplin…

Facturation au km?

À la « foi » victimes et bourreaux

Oprah, un clone de Trump, mais démocrate?

Taxer le stationnement

Pollution par les mots

On gèle : éclairage scientifique !

@realDonaldTrump

Pour les bilans…


Chaplin… (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-12)



Je cherchais mon lapin. Quoi de mieux qu'une bibliothèque pour dormir? En passant, j'ai dû tout mettre les DVD/Blu-ray plus haut à cause de lui. Il porte bien son nom de Chaplin, couché ds la vidéothèque !












Facturation au km? (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-12)


Tout à fait d'accord. Et, pourquoi pas un système de facturation électronique lié au kilométrage parcouru?


JEAN-PIERRE OUELLET - EX-ASSOCIÉ CHEZ STIKEMAN, EX-PREMIER VICE-PRÉSIDENT AU CN ET EX-VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL, RBC MARCHÉ DES CAPITAUX, LUTTE CONTRE LES GAZ À EFFET DE SERRE QUI OSERA PARLER DE PÉAGE ROUTIER?, LA PRESSE+, Édition du 12 janvier 2018, section DÉBATS, écran 7 : http://plus.lapresse.ca/screens/02a7e213-22d3-4667-8d78-cb93b397e87d%7C_0.html



> Je serais content d’être utilisateur payeur si on prend les couts réels :


« QUEL EST LE COÛT DE VOS DÉPLACEMENTS POUR LA SOCIÉTÉ ?


Si marcher vous coûte 1 $, la société paie 0,01 $

Si vous déplacer à vélo coûte 1 $, la société paie 0,08 $

Si prendre le bus vous coûte 1 $, la société paie 1,50 $

Si utiliser la voiture vous coûte 1 $, la société paie 9,20 $ »


Source : Stéphanie Martin, Privilégier l’automobile coûte très cher à la société, journaldequebec.com, 1 mai 2017 :

www.journaldequebec.com/2017/05/01/privilegier-lautomobile-coute-tres-cher-a-la-societe


> Encore ce matin, on apprend que... « La planète aura dépassé la limite de 1,5°C, jugée dangereuse, d’ici 20 ans. » (1) Sans abandonner l'auto, il faut peut-être la règlementer davantage et avoir des véhicules plus petits, hybrides ou électriques. Un « truck » pour avoir un « truck » c'est peut-être pas la meilleure solution.


Note


1. Alexandre Shields, Le réchauffement climatique est très rapide, prévient le GIEC. La planète aura dépassé la limite de 1,5 °C, jugée dangereuse, d’ici 20 ans,

Le Devoir, 13 janvier 2018 :

www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/517460/le-rechauffement-climatique-est-tres-rapide-previent-le-giec



Concernant cette idée de journée nationale contre l’islamophobie (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-10)



Si on faisait plutôt une journée pour tous les groupes religieux victimes d'attentats par des groupes religieux, est-ce que ça rallierait tous les groupes religieux qui peuvent être à la « foi » victimes et bourreaux?


Suffit de suivre l’actualité pour voir que les groupes religieux fanatiques font parfois des ravages et des guerres. Aucune religion n’est épargnée.



S'il faut lire Mathieu Bock-côté, il faut aussi lire Patrick Lagacé sur ce sujet.


- Mathieu Bock-Côté, Islamophobes? Non coupables !, journaldemontreal.com,

11 janvier2018 : www.journaldemontreal.com/2018/01/11/islamophobes-non-coupables


- PATRICK LAGACÉ, CHRONIQUE : C’EST QUOI, L’ISLAMOPHOBIE?, LA PRESSE+,

Édition du 11 janvier 2018, section ACTUALITÉS, écran 8 : http://plus.lapresse.ca/screens/9d93db62-7425-4118-9572-d2a3323f2475%7C_0.html



Ajout : D'accord avec ça (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-12)


Une autre proposition est apparue dans La Presse + pour une journée « Pour la paix sociale, contre le fanatisme » et je suis d'accord avec ça. Un peu moins cynique que mon idée, mais qui me rejoint. Pour cette dernière idée, lire :


JEAN BAILLARGEON, EXPERT-CONSEIL, COMMUNICATION ET DÉVELOPPEMENT STRATÉGIQUE, ATTENTAT DE QUÉBEC : LE 29 JANVIER, RECUEILLONS- NOUS POUR LA PAIX SOCIALE, CONTRE LE FANATISME, LA PRESSE+, Édition du 12 janvier 2018, section DÉBATS, écran 8

http://plus.lapresse.ca/screens/161d4a54-6754-41a7-b570-0db5fed3ffc7%7C_0.html




Oprah, un clone de Trump, mais démocrate? (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-10)


Il n'y a pas que l'image qui compte. Faut voir les fondations. Là, ce serait comme un clone de Trump, mais démocrate. Attention, car elle semble aussi une abonnée aux fausses nouvelles et rumeurs quand on lit ce texte :


Sophie Durocher, Oprah présidente? No way!, journaldemontreal.com, 10 janvier 2018 : www.journaldemontreal.com/2018/01/10/oprah-presidente-no-way


Du « Fake news » au « Fake science », ce n'est pas mieux ! Il faut lire :


https://www.statnews.com/2018/01/09/oprah-2020-unscientific-advice/


https://www.vox.com/science-and-health/2018/1/9/16868216/oprah-winfrey-pseudoscience


https://nypost.com/2018/01/08/no-oprah-havent-we-learned-our-lesson-with-celebrity-candidates/



Taxer le stationnement (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-09)


Si nos gouvernants sont vraiment sensibles à l'environnement, ça devrait se faire...


PIERRE-ANDRÉ NORMANDIN, Vers une taxe sur les stationnements de la grande région de Montréal?, lapresse.ca, 9 janvier 2018 : www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201801/08/01-5149344-vers-une-taxe-sur-les-stationnements-de-la-grande-region-de-montreal.php



Pollution par les mots (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-06)


Les « fake news », pourriels, chaine de lettres qui pullulent et polluent notre environnement ne sont pas nouveau. Voici mon mot pour supporter ceux qui s'en plaignent ou, pire, qui endurent en silence.


Leçon d'histoire. Le premier Wifi date de plus de 2000 ans, inventé par un certain Jésus, et connu sous le nom de Saint-Esprit. Puis, est aussi né le pourriel, les fake news et la manipulation politique de ce qu'à probablement dit cet homme pas comme les autres. Peut-être un révolutionnaire... : )



On gèle : éclairage scientifique ! : ) (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-06)


Pour mieux comprendre le froid dû au réchauffement climatique, car, en fait, le réchauffement cause les changements, dont les vagues de froid, que nous connaissons. Paradoxe très bien expliqué dans le texte mis en référence plus bas.


Alexandre Shields, Quand le réchauffement climatique provoque des vagues de froid, Le Devoir, 6 janvier 2018: www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/516919/quand-le-rechauffement-provoque-des-vagues-de-froid



@realDonaldTrump (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-01)


Et la réponse que je lui ai envoyée : Sorry men, but America is more than the United States. America is not your country, but continent. Don't do walls, but be cooperative. Do links. C’était mon mot au sujet de ce tweet de Trump :


What a year it’s been, and we're just getting started. Together, we are MAKING AMERICA GREAT AGAIN ! Happy New Year !! (Donald J. Trump‏, Compte certifié)



Pour les bilans... (Michel Handfield, Facebook, 2017-01-01)


Pour les bilans, je dis, faut assumer ce qu'on fait, ne pas regretter ce qu'on n'a pas fait, car il y a toujours plus à faire que ce que l'on peut faire !




Index



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels de la revue Societas Criticus.


AVIS (révisé le 2014-03-23)


Vous trouverez ici les textes Cinéma, Théâtre, Livres, Expositions et autres regards culturels. Plus simple pour les lecteurs, tant dans le format revue qu’internet, de retrouver tous ces textes sous un même volet.

Les citations sont rarement exactes, car, même si l’on prend des notes, il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires, c'est que par ma formation de sociologue le film est un matériel et nourrit une réflexion qui peut le dépasser. J’accroche sur les problématiques et les questions soulevées. Le film est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. C’est ainsi que, pour de très bons films selon la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des films décriés en cœur, je peux faire de très longues analyses, car le film me fournit davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile. Je peux par contre comprendre leur angle. J’encourage donc le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée.


Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur de voir un film qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi. Une critique, ce n’est qu’une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre.


Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.



Index




Cinémania 2017


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Menu Cinémania 2017


Présentation


Sur le multiculturalisme à la française ! (Thème)

- Nos années folles

- Le sens de la fête


Direction femmes ! (Thème)

- Numéro Une

- Crise R.H.

- Nous sommes les autres


Le Redoutable


Femmes ! (Thème)

- Jalouse

- Barbara


L'égalité n'est pas gagnée d'avance (Thème)

- L'Amour des hommes

- La Belle et la Meute


Prendre le large (Thème)

- Au revoir la-haut

- Prendre le large

- Lola Pater

- Rock'n Roll


Fragments d’histoire (Thème) de Luc Chaput


- Au revoir là-haut

- Barbara

- Jeune Femme

- Petit Paysan



> Présentation


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Michel Handfield (2018-01-13)


Désolé pour le retard de ces textes, mais différents évènements m’ont retardé, dont des problèmes d’ordinateurs pour clore le tout; un problème de Windows finalement dû à un problème de disque dur. Chose rare, par chance.


Comme pour moi le film est d’abord un matériel qui nourrit une réflexion qui peut le dépasser, ce retard fut aussi une opportunité d’y réfléchir plus longuement et de voir certains liens apparaitre avec l’actualité. D’ailleurs, nous avons regroupé certains films ensemble sous des thématiques on ne peut plus actuelles, comme « Sur le multiculturalisme à la française », « L'égalité n'est pas gagnée d'avance » ou « Prendre le large » pour ne nommer que ces thèmes-ci.


Bonne lecture.



Menu Cinémania 17




> Sur le multiculturalisme à la française ! (Thème)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com




S’il y a le multiculturalisme canadien, existe aussi une forme de multiculturalisme français, même s’il ne porte pas ce nom. On parlerait davantage d’ouverture. On y a droit dans Le sens de la fête. Mais, s’il n’en fut pas toujours ainsi, notamment sous la droite lors de la Seconde Guerre mondiale, il en fut tout autrement dans les années folles.



- Nos années folles


France / 1h43 / 2017


Réalisateur : ANDRÉ TÉCHINÉ

Interprètes : PIERRE DELADONCHAMPS, CÉLINE SALETTE, MICHEL FAU, GRÉGOIRE LEPRINCE-RINGUET

Producteurs : Michèle & Laurent Pétin

Scénaristes : André Téchiné, Cédric Anger

Distributeur : Celluloid Dreams

Filmographie : Hôtel des Amériques (1981), Les Roseaux sauvages (1994), Quand on a 17 ans (2015)


SYNOPSIS


Enrôlé dans l’armée française depuis peu, Paul (Pierre Deladonchamps) souffre de traumatismes sur le champ de bataille. Il est soigné à l’hôpital, d’où il s’enfuit pour se cacher dans la cave de sa femme Louise (Céline Salette), une couturière de renom. Ensemble, ils concoctent un plan de travestissement afin qu’il puisse demeurer incognito pendant toute la guerre. Déguisé en « Suzanne », Paul partage des moments d’intimité avec Louise et expérimente avec elle cette nouvelle vie. Mais son intégration dans la société d’après-guerre devient difficile, et il sombre progressivement dans la décadence.

Avec des costumes, des images et des décors exceptionnels, le grand André Téchiné adapte l’histoire vraie d’un déserteur de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est déguisé en femme pour ne pas se faire pincer. Une histoire d’amour, de guerre, de meurtre et de sexualité embrouillée.


https://vimeo.com/235945262


Commentaires de Michel Handfield


Ouf ! Histoire forte intéressante racontée sur le ton du cabaret. Le mélange des genres sexuels n'est pas nouveau. Mais, il était plutôt caché à l’époque, du moins dans notre Amérique plus prude comparée à une France plus libérale.


Ça changera avec la montée de la droite plus tard, ce qui prouve que rien n'est gagné à tout jamais. Thèse/Antithèse/Synthèse comme l'a écrit un certain Karl Marx. C’est aussi dire que notre époque plus libérale et multiculturelle - justement le sujet du film qui suit - n’est pas assurée.




- Le sens de la fête


France / 1h50 / 2017


Réalisateurs : OLIVIER NAKACHE, ÉRIC TOLEDANO

Interprètes : JEAN-PIERRE BACRI, JEAN-PAUL ROUVE, GILLES LELLOUCHE, VINCENT MACAIGNE, SUZANNE CLÉMENT

Producteurs : Nicolas Duval Adassovsky, Yann Zenou, Laurent Zeitoun

Scénaristes : Olivier Nakache, Éric Toledano

Distributeurs : MK2 | MILE END


Filmographie : Nos jours heureux (2005), Intouchables (2010), Samba (2013)


SYNOPSIS


L’incroyable tandem formé par les réalisateurs-scénaristes Éric Toledano et Olivier Nakache (INTOUCHABLES) a encore réussi à créer une comédie extraordinaire !


Depuis 30 ans, Max est traiteur. Mais même s’il a organisé des centaines d’évènements au cours de sa carrière, il est toujours au bout du rouleau. Cette fois, les festivités se déroulent dans un contexte sublime : Pierre et Hélène se marient dans un château du XVIIe siècle. C’est Max qui a coordonné tous les ingrédients de ces noces extravagantes : les capricieux cuisiniers, les serveurs, les orchestres, les photographes et les fleuristes. Ce qui devait être un évènement rempli de réjouissances et d’émotions se transforme en véritable parodie. De l’aube au crépuscule, les situations désastreuses et chaotiques se multiplient, engendrant une bonne dose de rire !


https://vimeo.com/236448069


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)



Dérapages pas toujours contrôlés, mais rattrapés ! Au premier degré, c’est une comédie sur l'arrière-scène d'un mariage bourgeois.


Plus en profondeur, c'est par contre l'occasion de plonger au cœur des relations interpersonnelles, interculturelles et « intergenrées », car, si on est toujours sexués, les notions de genre et d’appartenance culturelle changent, en France comme ici d’ailleurs. On n’est donc pas obligé d'avoir des lois sur le multiculturalisme pour être multiculturel et voir que les choses se transforment. Suffit d’être ouvert et à l’écoute. On peut tous être d’une culture et en choisir une autre; des autres même ! Y prendre ce qui nous plait pour se faire une image correspondante à nos perceptions et nos désirs.



D’ailleurs, si l’ethnicité n’est pas la perfection, les « d'origines » ne le sont pas non plus. C’est un acquis de naissance et de culture que nous pouvons compléter et remodeler à notre guise. On peut faire des acquis culturels et éducationnels pour se refaire un nouveau tout en perpétuelle évolution.


Comme je suis d'un quartier multiculturel, rien ne m'empêche de manger du porc avec du couscous par exemple  ! Et j’aime ça.


Menu Cinémania 17



> Direction femmes ! (Thème)



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Numéro Une, Crise RH et Nous sommes les autres, trois films sur l’ambition et la direction féminine. Directement ou indirectement, comme dans Nous sommes les autres. Mais, la femme derrière l’homme n’a pas moins de Pouvoir, surtout si c’est elle qui le commande. On est alors face à l’homme jouet à travers lequel elle réalise son plan. Sans elle, il n’aurait jamais eu l’ambition pour y arriver. S’il a les couilles, elle a la testostérone !



- Numéro Une


France / 1h50 / 2017



Réalisateur : TONIE MARSHALL

Interprètes : EMMANUELLE DEVOS, SUZANNE CLÉMENT, RICHARD BERRY, BENJAMIN BIOLAY

Producteurs : Tonie Marshall, Véronique Zerdoun

Scénaristes : Tonie Marshall, Marion Doussot, Raphaëlle Bacque

Distributeur : Axia Films

Filmographie : Enfants de salaud (1995), Vénus Beauté (Institut) (1999), Au plus près du paradis (2002)



SYNOPSIS



Emmanuelle Blanchey (Emmanuelle Devos) est une ingénieure brillante et déterminée qui a gravi avec succès les échelons de son entreprise. Désormais membre du comité exécutif, elle est approchée par un groupe de femmes d’influence, qui disent vouloir l’aider à réussir l’impossible : devenir directrice générale d’une entreprise du CAC 40, qui regroupe les plus importantes sociétés de France. Emmanuelle serait alors la première femme à accéder à ce poste prestigieux, dans un monde dominé par les hommes. Mais plusieurs obstacles professionnels et personnels se dressent sur son chemin. L’objectif fait rêver, mais en vaut-il la chandelle?


La scénariste-réalisatrice Tonie Marshall (VÉNUS BEAUTÉ) réunit une fabuleuse distribution d'acteurs qui comprend la vedette québécoise Suzanne Clément.


https://www.youtube.com/watch?v=0B9bqLFYPA4


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)



Le père d’Emmanuelle, prof de philo ou de littérature, donne l’équilibre par ses réflexions face au monde des affaires. Eux, souvent dans leur monde, manquent de vision globale et se trompent sur le long terme, pris davantage dans des luttes de pouvoirs et des considérations financières plutôt qu’humaines. D’ailleurs, en affaires, le long terme c’est souvent 6 mois ! 2 ans, c’est une éternité.


Quand un club de femmes approche Emmanuelle, déjà en position assez élevée dans sa hiérarchie, pour la pousser vers la direction d’une entreprise du CAC 40 (1), la guerre commence avec le club d'hommes qui se croyaient seuls sur les rangs. S'il le faut, tous les moyens sont bons pour gagner cette guerre managériale. On fait même perdre son poste à son mari et on joue sur le cœur d'une mère qui est derrière sa candidature, car l'enjeu ce n'est pas juste l'argent, ni le Pouvoir, mais la définition et l'orientation de celui-ci. C’est la reconduction du modèle qui est en cause.


Même si on ne voit pas souvent son père, Henri Blachey (Sami Frey), je trouvais ce personnage intéressant, car il apporte un regard extérieur, critique et philosophique sur le sujet puisqu’il est un prof de littérature ou de philosophie retraité. D’ailleurs, la littérature passe davantage l’épreuve du temps que les rapports financiers et les études de marché ! On connait encore les noms d’Homère, d’Aristote, de Platon, de Rousseau, de Machiavel, de Zola, ou de Montesquieu par exemple. Mais, qui peut nous nommer ainsi le nom d’un « manager » (2) ou d’un ministre des mêmes époques? Ou, encore, citer un rapport si marquant d’un fonctionnaire qu’il ne fut jamais tabletté et que l’ont s’en souvient encore? Ils sont rares. (3) En fait, on pourrait les nommer sur les doigts d’une main. (4)



Notes


1. Sur le CAC 40 :


- https://fr.wikipedia.org/wiki/CAC_40


- https://www.boursier.com/indices/composition/cac-40-FR0003500008,FR.html?tri=dcapi


- www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPCAC


2. « Il faut gérer mais, comme vous le savez, le mot anglais manager vient du français « ménagère », nettoyer la maison. (…) Mais l’idée que nous avons passé 2500 ans à créer la plus grande élite de l’histoire du monde, la plus sophistiquée, la plus éduquée, pour nettoyer la maison prouve que nous sommes plongés dans un état de confusion assez sérieux. » (Saul, John Ralston, 1994, Le citoyen dans un cul-de-sac?, Québec : Musée de la civilisation/Éditions Fides, p. 19)


3. « Think of the two words : fiction and non-fiction. Or fiction and fact. (…)


« Why then does most fact-based work have a remarkably short shelf life? The reply might be that additional facts come along. That we are learning all the time. (…) Decade-old serious ‘non-fiction’ often seems arcane, irrelevant. The written style itself seems to become old-fashioned.


« Two-centuries-old decent ‘fiction’ on the other hand can easily remain fresh. It often becomes our principal source of understanding for its period and place. And it often reveals to us a greater understanding of our own society as it functions today. In other words, great fiction can be true for its time, as well as somehow timeless, and true for our time. » (Saul, John Ralston, 2001 (2002), On equilibrium, Canada : Penguin book, p. 205)


4. Je pense ici à la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec, mieux connue sous le nom de Commission Parent, avec Guy Rocher, et au rapport de la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts au Québec, présidé par le sociologue Marcel Rioux qui aura 50 ans l’an prochain. Des rapports que l’on cite encore. Par opposition, qui a concocté la réforme actuelle?


Sur la Commisson Parent, voir :

http://classiques.uqac.ca/contemporains/quebec_commission_parent/commission_parent.html.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Parent;



Sur la Commisson Rioux, voir :


http://classiques.uqac.ca/contemporains/quebec_commission_rioux/societe_culture_et_education/societe_culture_et_education.html;


Thierry Haroun, 42 ans plus tard - Le rapport Rioux suscite toujours le débat, Le Devoir, 8 janvier 2011 : www.ledevoir.com/societe/education/314243/42-ans-plus-tard-le-rapport-rioux-suscite-toujours-le-debat



- Crise R.H.



France / 1h35 / 2017


Réalisateur : NICOLAS SILHOL

Interprètes : CÉLINE SALETTE, LAMBERT WILSON, VIOLAINE FUMEAU, STÉPHANE DE GROODT

Producteur : Jean-Christophe Reymond

Scénaristes : Nicolas Silhol, Nicolas Fleureau

Distributeur : AZ Films



SYNOPSIS


Émilie Tesson-Hansen (jouée par l'extraordinaire Céline Salette), une brillante responsable des ressources humaines aux instincts de tueuse, est devenue la cible de l'inspection du travail et des dirigeants de son entreprise suite au suicide d'un employé surmené. Comment peut-elle sauver sa peau tout en respectant ses valeurs et son éthique? Elle est prête à presque tout pour plaire à son patron, le manipulateur Stéphane (Lambert Wilson, toujours aussi charmant). La jeune femme n'hésite pas à mettre à profit ses compétences pour congédier sans état d'âme du personnel et contourner habilement les lois du travail françaises. Mais elle fait désormais face à un profond dilemme moral : garder son travail ou ses principes?

Le scénariste et réalisateur Nicolas Silhol, inspiré par la réalité socioéconomique de la France d'aujourd'hui, brosse un portrait convaincant de l'obsession du gain au sein des grandes entreprises, parfois au détriment de valeurs humaines.



https://vimeo.com/235825888



Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)


Un film sur la Direction des ressources humaines… que l’on pourrait de plus en plus qualifier d’inhumain dans le monde d’aujourd’hui, où on n’hésite pas à sacrifier du personnel pour ne plaire qu’aux actionnaires parfois.


Mais, il y a un cout à trop couper, notamment la perte de compétences, le recours à du personnel intérimaire ou à des contractants extérieurs qui n’ont pas nécessairement le bienêtre de l’entreprise à cœur. En résulte parfois une perte de qualité et de confiance. On le voit ici face à notre ministère des transports qui a perdu beaucoup de ses ingénieurs au profit des entreprises privées qui ne font plus que faire le travail, mais le surveillent aussi !


La recherche du « rendement rend dément » comme on le voit sur cette couverture d’un livre des années 1970. (1) C’était au temps du taylorisme. On croyait que ça changerait dans les années 1980, avec différents programmes d’enrichissement du travail, mais avec les nouvelles technologies et les facilités de délocalisation, les choses se sont détériorées à nouveau pour certains secteurs. On assista même à un nouveau partage de l’économie mondiale et de spécialisation des pays dans ce grand atelier qu’est devenu le monde.


Certains pays riches ont même vu leur niveau de vie baisser dans le temps, ce qui a conduit à un vent de droite même si ce n’est pas la solution, car ce sont maintenant les travailleurs que l’on croyait encore intouchables il n’y a pas si longtemps qui sont dans la mire des nouvelles technologies combinées à l’intelligence artificielle. En fait, c’est tout le rapport du partage des profits – sans le soutient de l’État plusieurs des géants d’aujourd’hui n’existeraient pas – et de la création d’un revenu de citoyenneté que l’on devrait regarder, car lorsqu’on n’aura plus besoin de travailleurs, qui seront les clients?


Si les RH voient l’humain comme une ressource et ne gèrent que dans un but de couper les couts, c’est que les gestionnaires RH oublient que cette ressource est aussi celle qui soutient l’économie. Sans leurs économies, qui se retrouvent dans le système financier (2), point d’actionnaires. Sans leurs consommations, point de demande. D’ailleurs, à partir du moment où les services du personnel ont changé de nom, on a aussi vu ce changement de philosophie et cette perte d’humanisme.


Ce film l’illustre très bien, car le but est de couper du personnel, parfois même des personnes très productives. Mais, elles voient clair et on ne peut leur faire dire que c’est blanc quand c’est noir. Alors, on veut les faire partir de leur propre chef et on met de la pression. On leur offre alors l'inacceptable dans les limites de la loi, comme « un poste à 200 km quand on sait qu'il s'occupe de sa mère malade ». C'est alors sa décision de quitter ! C'est ça le plan RH de rationalisation : remettre les choix à l'employé, mais en lui offrant inacceptable même si on sait qu’il y a un autre poste dans la boite. Mais, celui-là, on va l’offrir à quelqu’un de moins compétent, plus malléable par contre !


Un film fort éclairant et documenté. D’ailleurs, le père de NICOLAS SILHOL est en management nous a-t-on dit lors de la présentation… Il donc a été à la bonne école pour saisir de ce dont il parle. (3)


Notes


1. GORZ, A., 1973, Critique de la division du travail, Paris, Seuil, coll. Point.


2. Pensons aux fonds mutuels et régimes de pensions par exemple qui sont derrière combien d’entreprises?


3. En complément d’information :


« Management par la terreur


Nicolas Silhol a toujours été intéressé par les rapports humains en entreprise, son père étant professeur de management en école de commerce et consultant en Ressources Humaines. C'est avec la série de suicides chez France Télécom qu'il a découvert qu'une sorte de système de "management par la terreur" pouvait détruire des vies et des individus. Il avance : "Le cynisme du PDG de France Télécom, déclarant qu’il fallait mettre un terme à cette "mode du suicide", m’avait particulièrement choqué. Comme si c’était ceux qui souffrent qui étaient responsables…" » (Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Corporate" [titre en France] et de son tournage  !,www.allocine.fr/film/fichefilm-244750/secrets-tournage/)




- Nous sommes les autres



Canada, Québec / 1h40 / 2017

Réalisateur : JEAN-FRANÇOIS ASSELIN

Interprètes : PASCALE BUSSIÈRES, ÉMILE PROULX-CLOUTIER, JEAN-MICHEL ANCTIL

Producteur : Pierre Even

Distributeurs : Les Films Christal, Les Films Séville

Filmographie : Déformation personnelle (2003)



SYNOPSIS


L’architecte de renom Alexandre Picard disparait soudainement, ainsi que tous ses biens personnels. Sa compagne et associée Myriam (Pascale Bussières) est dévastée : l’a-t-il quittée ? Lui est-il arrivé un accident ? Elle fait une réclamation à sa compagnie d’assurance. L’expert en sinistre Robert Laplante est mandaté sur le dossier. Troublé par Myriam, celui-ci ne tarde pas à développer avec sa cliente un sérieux conflit d’intérêts. Pendant ce temps, le jeune architecte Frédéric Venne saisit l’opportunité d’enfin pouvoir exprimer son talent : Myriam lui propose de « remplacer » le disparu Alexandre pour sauver un prestigieux contrat de construction, mais surtout sauver les apparences à tout prix.

NOUS SOMMES LES AUTRES, premier long métrage du cinéaste Jean-François Asselin, est une fable qui pose la question : jusqu’où sommes-nous prêt à transformer notre existence pour répondre au regard des autres ?


PREMIÈRE INTERNATIONALE


https://www.youtube.com/watch?v=F-agA-6OmcA


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)



Ici, on est face au pouvoir interposé par l’utilisation des hommes !




Myriam (Pascale Bussières), ambitieuse, a fait de son homme un homme de pouvoir et renommée. Quand il disparaitra, elle en trouvera un autre pour en faire son clone en attendant son retour. Mais, reviendra-t-il?


Toutes les hypothèses sont ouvertes, car le scénariste nous laisse dans un flou artistique qui prête à interprétation entre retour, personnification ou manipulation/transformation. Pour cette seule raison, ce film devrait avoir plus de succès en DVD/Blue Ray qu’en salle, car il mérite quelques écoutes pour se faire une idée.


Le sujet est par contre des plus intéressants : il porte sur « celle qui est derrière celui qui est devant » pour paraphraser une chanson d’Alice Dona et de Serge Lama. (1)


Certains hommes ont parfois le Pouvoir à cause des femmes qui les conduisent ou du mariage d’ailleurs. C’est d’ailleurs un sujet cinématographique intéressant : madame a la richesse, la fortune, mais Monsieur gère l’entreprise jusqu’au jour où madame en assez. Ça s’est vu au cinéma. (2)


Ici les hommes sont les personnages d'un jeu d'ambition des femmes... S’il y a des « femmes trophées » (3), existent aussi des « hommes cavaliers » (4) que des femmes conduisent selon leur bon vouloir. Ils sont manipulés, mais obtiennent un certain statut, voire une richesse, en retour. Le seul moyen d'en sortir est de les quitter. Si elles le peuvent, elles en forment alors un autre pour le remplacer. Sa copie quasi conforme…


Notes


1. Alice Dona & Serge Lama - L'Antistar 1978 : https://www.youtube.com/watch?v=mnUV9c2Kr6I


2. Je pense ici à « Potiche » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Potiche_(film)


3. Femme qui épouse la richesse et le pouvoir grâce à sa beauté et, généralement, sa jeunesse. Sujet délicat, car assimilable à femme-objet. Voir

www.gurumed.org/2014/06/20/sur-le-mythe-de-la-femme-trophe/


4. Terme que j’ai forgé, n’en trouvant pas a mon gout.


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> Le Redoutable


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



France / 1h42 / 2017



Réalisateur : MICHEL HAZANAVICIUS

Interprètes : LOUIS GARREL, STACY MARTIN, BÉRÉNICE BEJO, GRÉGORY GADEBOIS

Producteurs : Michel Hazanavicius, Florence Gastaud, Riad Sattouf

Scénariste : Michel Hazanavicius

Distributeurs MK2 / MILE END

Filmographie : OSS 117, Le Caire nid d’espions (2005), OSS 117, Rio ne répond plus (2008), The Artist (2011)




SYNOPSIS


1967-1968. Jean-Luc Godard est la figure de proue de la Nouvelle Vague. Il vit un mariage heureux avec sa seconde femme, Anne Wiazemsky (Stacey Martin), dont Michel Hazanavicius s’est inspiré de l’autobiographie pour écrire ce brillant scénario ludique. Anne (20 ans) admire Godard (35 ans), et est sa muse. L’année 1968 se déploie avec toutes ses révolutions, tandis que Godard et ses amis se rendent à Cannes en voiture pour y causer des ravages. Le festival est même obligé de fermer ses portes ! Son radicalisme politique et artistique s’intensifie, et ses créations rompent avec toutes les normes du cinéma traditionnel.


Louis Garrel est fascinant dans le rôle de Godard… Un film essentiel pour tous les cinéphiles !


https://www.youtube.com/watch?v=HTk5Y63uA5U


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)


Sur Godard. (1)



À cette époque, il est centré sur lui-même et suffisant. Il rejette tout ce qu'il a fait avant mai 1968 (2). C'est la révolution étudiante et il tente d’en faire sa révolution; de la récupérer en quelque sorte pour se donner un élan créateur. Il en est inconscient, mais les étudiants ne sont pas dupes et lui rappellent parfois que ce n’est pas « Sa » révolution, mais la leur !


Pour lui, tout ce qui a été fait avant – tant ses films que ceux des copains - est de la merde et il veut en convaincre tout le monde; « ceux qui ne cherchent pas à faire un cinéma révolutionnaire font de la merde ». Il a le jugement tranchant, de quoi couper bien des amitiés. Il en est d’ailleurs pathétique, ce qui en fait une comédie dramatique, comme s’il ne comprenait pas que sous ses airs de vouloir tout refaire de façon autoritaire – je suis Godard - il allait lui-même contre ce mouvement de libération face à l’autorité rigide du système français; cette fameuse « société bloquée » dont parlera Crozier quelques années plus tard. (3)



Sa compagne et muse, Anne Wiazemsky (4), de l’âge des étudiants, semble parfois en souper de ses sautes d’humeurs, leçons et élucubrations contre la futilité des autres ! Prendre du plaisir, faire de la comédie n’a plus de sens en ces heures graves selon lui. C’est oublier la force de la comédie dans la dénonciation parfois ! Paradoxalement, c’est aussi aller contre ce slogan de mai 68 : « Il est interdit d'interdire ! » (5)




Godard n’en est pas à un paradoxe près. Dans la suite de mai 1968, il voudra aller vers le cinéma en codirection, voir autogéré, mais on devra le suivre, car c'est lui qui sait faire un film ! Bref, le maitre est un expert pour se mettre tout le monde à dos. C’était du moins le cas à cette époque.


Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_Godard


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_68


3. CROZIER, Michel, 1970, La société bloquée, Paris: Seuil, coll. Point.


4. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Anne_Wiazemsky?wprov=sfla1


5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Il_est_interdit_d%27interdire_!



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> Femmes ! (Thème)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


- Jalouse


France / 1h42 / 2017


Réalisateurs : DAVID & STÉPHANE FOENKINOS

Interprètes : KARIN VIARD, ANNE DORVAL, ANAÏS DEMOUSTIER

Producteurs : Éric & Nicolas Altmayer

Scénaristes : David Foenkinos, Stéphane Foenkinos

Distributeur : Studiocanal

Filmographie : La Délicatesse (2011)


SYNOPSIS


Superbement interprétée par Karin Viard, Nathalie Pêcheux est une professeure de littérature française récemment divorcée. Sous nos yeux, cette personne gentille et attentionnée se transforme en être consumé par une jalousie extrême. Sa première cible est sa magnifique fille de 18 ans, la ballerine Mathilde (Dara Tombroff du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux), puis sa rancune se tourne vers ses amis, ses collègues et même ses voisins.

Les scénaristes-réalisateurs David et Stéphane Foenkinos signent une comédie agréable, sombre et souvent hilarante, qui contient aussi une bonne dose de drame et de suspense psychologique. Soyez témoin de la métamorphose complète d’une femme.


Mettant en vedette l'actrice québécoise Anne Dorval.


https://www.youtube.com/watch?v=bibLnbVczd4


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)


Nathalie Pêcheux commence à pourrir la vie des autres du jour au lendemain. C’est à se demander si ce n'est pas de l’Alzheimer précoce tellement elle devient chiante. Son entourage ne la comprend plus.


Moi, je dirais, ménopause et jalousie peuvent faire des ravages, surtout que son ex a une nouvelle flamme. Fort intéressant comme film, à la fois dramatique et comique.



- Barbara


France / 1h34 / 2017


Réalisateur : MATHIEU AMALRIC

Interprètes : JEANNE BALIBAR, MATHIEU AMALRIC

Producteur : Patrick Godeau

Scénaristes : Mathieu Amalric, Philippe Di Folco

Distributeurs : MK2 / MILE END

Filmographie : Tournée (2010), L’Illusion comique (2011), La Chambre bleue 2013)


SYNOPSIS


La regrettée chanteuse française Barbara, qui a fait sensation durant les années 1960, est magnifiquement incarnée par Jeanne Balibar dans cet hommage atypique se déclinant comme un film dans un film ! Le scénariste, réalisateur et acteur de soutien Mathieu Amalric joue Yves, un cinéaste souhaitant tourner un biopic sur la légendaire auteure-compositrice-interprète. Balibar est Brigitte, l’actrice recrutée pour se glisser dans la peau de Barbara. Le film en soi est fascinant, mettant en valeur les chansons composées par Barbara, alors que Balibar évoque le style d’interprétation de cette dernière avec chacun de ses gestes. La véritable Barbara (1930- 1997), qu’on peut voir dans de brefs extraits d’archives, est née Monique Serf. Sa fragilité provenait des abus subis pendant son enfance.


https://www.youtube.com/watch?v=bCGe9E0kv7U



Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)


Film sur le tournage d’un film biographique en hommage à Barbara. Un moment donné l'actrice est si incarnée dans son personnage qu'on ne sait plus si on est avec le personnage (Barbara) ou avec l'actrice tellement elle la fait sienne. Belle façon de rendre hommage à Barbara en lui laissant ainsi une part d'ombre, se cachant derrière l'actrice et vivant à travers elle en même temps.


Coup de cœur pour moi.


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbara


http://musique.rfi.fr/artiste/chanson/barbara


http://ici.radio-canada.ca/radio/barbara/index.shtml (Baladodiffusion)



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> L'égalité n'est pas gagnée d'avance (Thème)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Drôle d'équilibre de devoir accepter de voir ses droits bafoués pour conserver le peu de droits que l'on a ! (Dans mon texte sur « La Belle et la Meute »)



- L'Amour des hommes


France, Tunisie | 1h45 | 2017


Réalisateur : MEHDI BEN ATTIA

Interprètes : HAFSIA HERZI, HAYTHEM ANOUN, RAOUF BEN AMOR, KARIM AIT M'HAND

Producteurs : Mani Mortazavi, David Mathieu-Mahias, Andrea Queralt

Scénariste : Mehdi Ben Attia, Martin Drouot

Distributeur : Loco Films

Filmographie : Le Fil (2010), Je ne suis pas mort (2012)


SYNOPSIS


Tunis, aujourd’hui. La jeune photographe Amel (Hafsia Herzi) vient de perdre son mari Nabil dans un accident. Sa vie heureuse avec son époux bienaimé dans le joli appartement familial est soudainement remplacée par le deuil. Taïeb, son beau-père, l’encourage à replonger dans son travail de photographe. Elle se lance alors dans une série de portraits érotiques de sujets masculins. Elle se consacre corps et âme à son travail, n’ayant pas peur du scandale et choisissant de porter le même regard sur les hommes que ces derniers portent sur les femmes. Néanmoins, elle est troublée par Rabah, un des « hommes de la rue ». Elle trouve par ailleurs Sami, un jeune collègue intellectuel, plutôt séduisant. Parallèlement, l’affection et les attentions de Taïeb deviennent étouffantes…


https://www.youtube.com/watch?v=YF5rFIDseVo


Commentaires de Michel Handfield (2018-01-13)


Dans une famille libérale, les beaux parents lui offrent de conserver certains appartements après la mort de leur fils. Mais, si le beau père est libéral, ancien prof d'université, il a aussi l’œil sur sa bru. Quand il lui dit que ça ne le dérange pas qu'elle ait des amants, secrètement il aimerait bien en être.


Si la liberté, ça se gagne, l'égalité n'est pas gagnée d'avance.



- La Belle et la Meute

Tunisie / 1h40 / 2017


Réalisateur : KAOUTHER BEN HANIA

Interprètes : MARIAM AL FERJANI, GHANEM ZRELLI

Producteurs : Habib Attia, Nadim Cheikhrouha

Scénariste : Kaouther Ben Hania

Distributeur : Jour 2 Fête

Filmographie : Le Challat de Tunis (2015)


SYNOPSIS


Lors d’une fête universitaire bondée, Mariam échange des regards avec Youssef. Plusieurs heures plus tard, elle erre seule, désorientée et échevelée dans les rues sombres de Tunis, en état de choc. Ainsi commence une longue nuit où elle s’efforce de maintenir sa dignité et de faire valoir ses droits. Mais comment lutter pour la justice lorsque les hommes qui l’ont agressée sont eux-mêmes des policiers? Garder le silence ou rapporter le crime? La seule aide qu’elle obtiendra durant son calvaire viendra de Youssef…



La cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania s’est inspirée de l’histoire vraie « Coupable d’avoir été violée » de Meriem Ben Mohamed pour réaliser ce film à suspense déchirant. Elle explore la liberté limitée qui est accordée aux femmes dans une société patriarcale.


https://www.youtube.com/watch?v=UfadOobe32k


Commentaires de Michel Handfield


Ici la femme est présumée coupable d'avoir provoqué, même si elle a été violée. Remarquez que ce n’est pas parfait chez nous non plus, des femmes le disent. Mais, il faut bien établir une preuve pour éviter « la vengeance » après coup ou les faux témoignages. Malgré ses défauts, notre système est tout de même plus juste que dans certains systèmes patriarcal, même s’il est encore perfectible. Voilà ce à quoi sert d’abord la comparaison.


Déjà, s’il est difficile pour une femme de faire respecter ses droits dans certaines sociétés, ce l’est à plus forte raison si elle met en cause des policiers. Tout le long du processus de dénonciation, elle aura des bâtons dans les pattes. Elle est mieux d'avoir été irréprochable toute sa vie. Ainsi, comme on sait qu'elle a embrassé un copain rencontré à la fête, elle peut être accusée d'acte indécent passible de prison. La police magouille donc pour ne pas porter d'accusation contre elle en échange du retrait de ses accusations, car ça ferait scandale et donnerait du gaz à une révolution conservatrice.



Drôle d'équilibre de devoir accepter de voir ses droits bafoués pour conserver le peu de droits que l'on a ! Mais,dans certains pays il faut encore accepter de gagner des droits petit à petit pour ne pas risquer de tout perdre à aller trop vite.



Le paradoxe, cependant, est que dans nos sociétés libérales on accepte ces traditions culturelles d'un passé lointain, au nom des droits et libertés, même si c'est parfois un recul vers des valeurs du Moyen âge. On le fait sous prétexte de multiculturalisme et du respect des religions. Par contre, on ne demande pas à ces sociétés de respecter les droits de leurs citoyens les plus ouverts en échange; ceux et celles qui s’alignent sur nos valeurs libérales. Ils peuvent être emprisonnés sans qu’on ne manifeste trop fort pour ne pas nuire à des partenaires économiques.



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> Prendre le large (Thème)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com


Ici « prendre le large » peut se faire au sens littéral du terme, comme dans le film du même nom, mais aussi dans le changement d’identité (Au revoir la-haut; Lola Pater) ou au sens figuratif, comme dans « Rock'n Roll », quoi que…



- Au revoir la-haut


France /1h55 / 2017


Réalisateur : ALBERT DUPONTEL

Interprètes : ALBERT DUPONTEL, NAHUEL PEREZ BISCAYART, LAURENT LAFITTE, NIELS ARESTRUP, ÉMILIE DEQUENNE, MÉLANIE THIERRY

Producteur : Catherine Bozorgan

Scénaristes : Albert Dupontel, Pierre Lemaitre

Distributeur : AZ Films

Filmographie : Enfermés dehors (2006), Le Vilain (2008), 9 mois ferme (2012)


SYNOPSIS


Novembre 1919. Deux survivants des tranchées, un commis de banque et un brillant designer forment une amitié improbable après avoir frôlé la mort lors des derniers jours de la Première Guerre mondiale. Certains tirent profit de l’après-guerre, mais les vétérans sont souvent oubliés. Alors que le ressentiment du duo se transforme en colère, ils élaborent un plan désespéré. Si ce dernier fonctionne, ils feront fortune, mais si le plan échoue, ils risquent la prison ou pire encore.


Le réalisateur et coscénariste Albert Dupontel adapte ici le roman à succès de Pierre Lemaitre, lauréat du prix Goncourt en 2013. Une impressionnante distribution ainsi que de superbes costumes et décors, fait de ce film magnifique un des favoris de la prochaine cérémonie des César.


https://www.youtube.com/watch?v=mMVyKFjhMQE


Commentaires de Michel Handfield


Le droit et la loi, ce devrait être la justice sans l’appât du gain, la politique et les ressentiments personnels. Mais, une fois que les Hommes s’en mêlent, tout change. Voilà où nous plonge ce film : dans les zones sombres de l’humain. Pas besoin d’en dire plus. Ce film, à voir, parle de lui-même.




- Prendre le large


France / 1h43 / 2017


Réalisateur : GAËL MOREL

Interprètes : SANDRINE BONNAIRE

Producteurs : Anthony Doncque, Miléna Poylo, Gilles Sacuto

Scénaristes : Gaël Morel, Rachid O.

Distributeur : AZ Films

Filmographie : Le Clan (2004), Après lui (2006), Notre paradis (2010)


SYNOPSIS


Responsable du contrôle qualité dans une usine de textile en campagne française, Édith (la remarquable Sandrine Bonnaire) est sans attache, si ce n’est d’un fils indépendant qu’elle visite peu fréquemment. La fermeture soudaine de l’usine chamboule sa vie, mais elle réagit calmement. Elle saute sur l’occasion inusitée de « partir à l’aventure » en acceptant un poste dans une manufacture au Maroc plutôt que de végéter sur l’assurance chômage en France. Seule employée à faire cela, elle se retrouve à travailler dans des conditions pénibles dans un pays étranger, boudée autant par ses nouveaux collègues que par la direction.


Nous suivons ses expériences déchirantes dans un environnement fascinant. Parviendra-t-elle à s’adapter, sans famille, sans amis et sans emploi satisfaisant?


https://www.youtube.com/watch?v=ACxPppxIYUI


Commentaires de Michel Handfield


Perdre son emploi en France, il y a quand même des protections qui amortissement la chute; justement ces protections qui ont un cout et qui font que les chômeurs peuvent se permettre de ne pas accepter n'importe quoi. Ça force aussi les entreprises françaises à ne pas aller sous un minimum si elles veulent avoir des employés et les conserver, ce qui représente un cout dans une économie mondialisée et concurrentielle pour certains secteurs à haute composante de main-d’œuvre. Ceci explique donc le conflit de cet automne entre Macron et la gauche face à certains des changements qu'il voulait faire. Mais, il a su bien jouer ses cartes pour éviter le pire et faire passer sa réforme somme toute, avec quelques modifications. (1)


Pour ces entreprises à fort apport de travail humain, il devient plus rentable de délocaliser la production dans ces pays où il n'y a ni protection d'État ni syndicats. Des pays où les groupes en place contrôlent la main-d'oeuvre sur la base de la peur ou de la foi, ce qui est parfois pareil !



On ne revendique pas, car on peut se trouver à la rue parce que la contremaitresse en décide ainsi et c'est sa parole qui a du poids. Pas celle de l’ouvrière qui n’a aucune protection ni aucun syndicat pour l’appuyer.


On ne cherchera pas à savoir la vérité non plus, ce qui donne le Pouvoir absolu à ceux qui l’ont. Et, le pouvoir absolu peut corrompre et rendre tortionnaire ceux qui l’ont.


La liberté de choix dont parlent nos musulmanes d'ici et qu’elles revendiquent par les tribunaux, ça n’existe pas là-bas pour les non-musulmanes. Pour prendre le transport vers l'usine par exemple, mieux vaut porter le foulard, car l'autobus est un service de l'association islamiste. C'est à tout ça qu'est confrontée cette Française après avoir choisi le transfert plutôt que les indemnités de licenciement parce qu’elle voulait quitter sa vie.


Si ce n’est pas facile, elle fera des rencontres et verra qu’il y a aussi des résistantes. Elle se fera d’ailleurs une nouvelle vie. Mais, je n’en dis pas plus.


Film intéressant sur les différences culturelles, mais aussi certaines convergences possibles. Les choses sont rarement noires ou blanches . Existe des zones grises à trouver, ou militer, ou agir pour insuffler un début de changement.


Note


1. LeMonde#idées, Code du travail : 1 à 0 pour Macron, LE MONDE, 18.11.2017 : www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/18/code-du-travail-1-a-0-pour-macron_5216925_3232.html


- Lola Pater


France, Belgique / 1h35 / 2017



Réalisateur : NADIR MOKNÈCHE

Interprètes : FANNY ARDANT, TEWFIK JALLAB, LUBNA AZABAL

Producteur : Nathalie Mesuret, Bertrand Gore

Scénariste : Nadir Moknèche

Distributeur : Axia Films

Filmographie : Viva Laldjérie (2003), Délice Paloma (2005), Goodbye Morocco (2011)





SYNOPSIS


Quelle histoire ! Et quelle actrice extraordinaire a été choisie par le réalisateur Nadir Moknèche pour incarner l’héroïne de son film ! En Lola, Fanny Ardant est tout simplement éblouissante dans cette comédie dramatique magnifique et touchante.


Peu après l’enterrement, à Paris, de sa mère immigrante algérienne, son fils Zino (Tewfick Jallab) part à la recherche de son père, Farid. Il découvre que, contrairement à ce qu’on lui avait toujours raconté, ce dernier n’est jamais retourné en Algérie. Zino est choqué de découvrir que Farid (Fanny Ardant) a plutôt eu une opération de changement de sexe il y a 25 ans, devenant ainsi « Lola ».


https://www.youtube.com/watch?v=gDhnXLyV5Zo


Commentaires de Michel Handfield


Découvrir avoir été adopté à la mort de sa mère serait un choc. Découvrir que son père disparu est en fait devenu une femme, c'est un plus grand choc encore, je crois. Voilà ce qu'apprend Zino (Tewfick Jallab) au sujet de Farid, devenu Lola (Fanny Ardant).


Ils devront se voir et se parler pour régler la succession. Ils pourront s'expliquer, mais comprendre et accepter sera un processus plus compliqué. Voilà où nous amène ce « huis clos » psychologique entre père et fils, mais très ouvert physiquement, car on n'est pas confiné dans un appartement.


On voit Paris; on voit des gens; mais la relation père fils est très fermée. N'entrent pas les autres dans cette bulle. Zino n'a même pas mis sa copine au courant. Elle l'apprendra dû à des évènements.



- Rock'n Roll


France / 2h03 / 2017


Réalisateur : GUILLAUME CANET

Interprètes : GUILLAUME CANET, MARION COTILLARD, GILLES LELLOUCHE, YVAN ATTAL, KEV ADAMS, JOHNNY HALLIDAY

Producteur : Alain Attal

Scénaristes : Guillaume Canet, Philippe Lefebvre, Rodolphe Lauga

Distributeur : AZ Films

Filmographie : Ne le dis à personne (2005), Les Petits Mouchoirs (2009), Blood Ties (2012)



SYNOPSIS


Le réalisateur et coscénariste Guillaume Canet s’est donné un rôle aux côtés de sa femme Marion Cotillard dans cette satire de la célébrité pleine d’autodérision. Tous deux jouent sous leur propre nom, tout comme le rockeur Johnny Hallyday et plusieurs autres.


Traversant sa crise de la quarantaine, Canet est ébranlé lorsque sa jeune et belle partenaire de jeu dans un film affirme en entrevue qu’il n’est pas assez “rock’n’roll” pour sa génération. Il aimerait que Cotillard sympathise avec lui, mais cette dernière est trop occupée à pratiquer l’accent québécois pour son rôle dans un film de Xavier Dolan ! Voici une formidable comédie où, malgré la solution inhabituelle qu’il trouve pour compenser le sentiment d’être dépassé à 43 ans, Canet a le dernier mot…


https://www.youtube.com/watch?v=LyF-RnkOBoc


Commentaires de Michel Handfield


Guillaume Carnet vit une grosse crise de la quarantaine. Tout dérape, car il n'aime plus son « casting », et sort de sa vie pour se montrer rock n'roller. En bref, plus il fait rire de lui, parce qu’il marche hors de ses pompes, plus il dérape. Mais, ailleurs, où il est moins connu, ses frasques et son nouveau « casting », qui se retrouvent sur « YouTube », peuvent être vendeurs. Ne dit-on pas que nul n’est prophète dans son pays?


Une bonne comédie sur la crise de la quarantaine et la remise en cause possible à ce mi-temps de la vie ! Qu’ai-je fait de ma vie? Que vais-je faire du reste de ma vie? Et, où l’avenir me conduira? Car, si on peut passer toute sa vie au même endroit, on peut aussi en changer selon les circonstances.



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Fragments d’histoire (Thème) de Luc Chaput


- Au revoir là-haut

- Barbara

- Jeune Femme

- Petit Paysan




D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 20 no 01, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com



Le 12 novembre s’est close la 23e édition de ce festival de cinéma francophone avec sous-titres anglais. Cette année quelques films québécois, dont « Tadoussac » de Martin Lamothe, promis depuis à une belle carrière dans les salles, et d’autres, venus d’ailleurs, complétaient la programmation d’œuvres venues essentiellement de l’hexagone.



« Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel fermait de belle manière ce parcours d’onze jours et a gagné le prix du public. Le réalisateur et acteur, louangé déjà pour « 9 mois ferme », réussit à garder la substantifique moelle de ce roman policier foisonnant sur le scandale des sépultures après la Première Guerre mondiale (1). L’auteur et coscénariste Pierre Lemaître y avait échafaudé une chronique aux multiples personnages circulant dans la France du début des années folles. Cela lui a d’ailleurs permis de remporter, avec raison, le prix Goncourt 2013. Dupontel se donne le rôle important d’Albert en plus de créer, avec l‘aide de ses collaborateurs à la photo et aux décors, un Paris et sa grande banlieue à la fois reconnaissable, mais différent, par des touches extravagantes. L’action se déroule rapidement avec des pauses où des familles se reconstituent de diverses manières pendant que de vils personnages construisent des pièges qui les engloutiront finalement. En plus de Dupontel, l’acteur argentin Nahuel Pérez Biscayart, découvert par plusieurs dans « 120 Battements par minute » de Robin Campillo, crée Édouard, une figure de gueule cassée, muette et comiquement tragique qui restera dans les mémoires. Les autres acteurs apportent de belles manières leurs contributions à l’ensemble où fleurit, à divers moments, l’épinglage des inégalités.



Deux portraits de femme ont également été remarqués. Tout d’abord, dans « Barbara », Mathieu Amalric reconfigure la biographie cinématographique dans cette évocation aux multiples facettes de la vie de cette auteure-compositrice et interprète (2). Dans un rôle risqué, ne serait-ce que parce que les amateurs inconditionnels de l’interprète de « L’Aigle noir » sont nombreux, Jeanne Balibar, qui a le physique de l’emploi et le talent vocal aussi (3), emporte l’adhésion par ses prises de risques et sa faculté à être à la fois une comédienne qui prépare un rôle et qui est le personnage dans l’instant suivant. La diffraction des points de vue est d’ailleurs étonnamment nombreuse à certains moments.


Léonor Serraille a gagné la Caméra d’or (4) au dernier Festival de Cannes pour « Jeune Femme », portrait d’une Française de son époque. Adaptant son scénario écrit pour sa fin d’études de la Femis, elle donne à son actrice principale, Laetitia Dosch, un tremplin qui permet à celle-ci d’être une Paula changeante pendant l’heure et demie où elle est de toutes les séquences. Les petits boulots, les entrevues d’embauche, les amitiés et les conflits amoureux parsèment cette exploration individualisée d’un Paris actuel par une personnalité à la fois horripilante et attendrissante en même temps.


Le lancement dans ce festival n’a pas aidé « Petit Paysan » d’Hubert Charuel, thriller psychologique dans le milieu de l’élevage laitier. Le réalisateur rend prégnantes par la fiction les difficultés actuelles qui assaillent le milieu agricole dans cette ère de mondialisation, déjà aussi montrées dans de nombreux documentaires (« Les Dépossédés » de Mathieu Roy). Ce long métrage mené par l’adroite interprétation de Swann Arlaud a remporté le prix Jeunesse francophone du premier film. Malheureusement, sa sortie en salles à la suite a fait chou blanc. Il est à espérer que le VSD et le DVD permettront de redonner vie à cette première œuvre forte.


Notes


1. Par son sujet et l’ampleur de son traitement, Dupontel rejoint le petit cercle de ses confrères  contemporains: Bertrand Tavernier pour « La Vie et rien d'autre » sur les disparus et le soldat inconnu, un très grand long métrage qui reste en mémoire ainsi que François Dupeyron, récemment décédé, pour « La Chambre des officiers » sur les grands blessés.


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbara


3. Le réalisateur portugais Pedro Costa avait consacré en 2010 le documentaire « Ne change rien » à cette chanteuse et parolière.


4. La Caméra d'or souligne depuis 1978 les qualités d'un premier film et a permis de lancer la carrière de réalisateurs majeurs : Jim Jarmusch, Jafar Panahi, Naomi Kawase et Steve McQueen. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cam%C3%A9ra_d%27or




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