Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique !


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut !


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise !

On est sceptique, cynique, ironique et documenté !


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 21 01, du 2019-01-16 au 2019-05-05.


Depuis 1999!













www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

CP 37308

Succ Marquette

Montréal (QC) H2E 3B5


Le Noyau !


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696


Soumission de texte: societascriticus@yahoo.ca. Si votre texte est en pièce jointe, le sauvegarder sans les notes automatiques.



Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/societas_criticus; collections.banq.qc.ca/ark:/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.



« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index



Societas Criticus, revue de critique sociale et politique



Nos Éditos Facebook 2 / Vol. 21 No. 01


- Ceux qui en ont contre la gauche…

- Le responsable : les écrans ou le manque d'éducation?

- La sélection économique se fait-elle dès la petite école?

- L'extrémisme de droite

- Quand nos valeurs sont d’abord économiques…

- Gaffes de Trudeau, déni des conservateurs

- De la musique qui fait image pour notre temps !

- À gauche, mais ça dépend toujours d’où on se place

- On vit en société !

- Le multiculturalisme canadien, le bilinguisme et le cas du Québec sur l’ethnicité et la laïcité : quelques explications.



Nos brèves Facebook en environnement


- Aménager en tenant compte de l'environnement

- Je suis d'accord avec Ferrandez

- Marche du 27 avril 2019 de La Semaine de la Terre à Montréal

- Quand je lis ça, je me dis des cons !

- Avec ce printemps 2019 au Québec…

- La droite me décourage

- Allumez Christie !

- Notre-Dame de Paris et notre terre mère

- Cessez cette hypocrisie

- Et on fait dur !

- Message aux assureurs : soyez logique

- J'étais du nombre... à la marche du 15 mars

- Récitez le mantra de la droite !

- Qu'est-ce qu'on ne comprend pas?

- Il faut changer de paradigme et investir dans les transports collectifs

- Il faut protéger la science, surtout contre le sacrosaint marché !

- Est-on prêt à relever ce défi?



Nos brèves Facebook sur le capitalisme, socialisme et mondialisme


- Contre les citoyens : la nouvelle trilatérale !

- Ils pourront toujours répondre que ce ne sont pas les armes qui tuent…

- Complaisance funeste?

- Ils ont créé la Chine d'aujourd'hui !

- La voie du sous-développement avec Maxime !



Nos brèves Facebook


- Et si c'était les mêmes coupables?

- Si on veut être une société laïque fermée...

- Message reçu de Google Maps ! Car, je ne fais pas qu'écrire…

- L'affaire est ketchup…

- Dieu a fait l'homme à son image ! Mais, lequel?

- Ce n’est pas parce qu’on y croit que c’est bon

- Pour une vision/analyse sociologique

- Écureuil beige, parc St-Roch, Montréal.

- La méditation, bienfait pour le capitalisme !

- On engage les meilleurs. Et, on le dit sans rire!

- On dit que personne ne veut le faire…

- Attention : danger de partager

- Façon de ne pas changer?



Britanicus, une pièce en écho à notre temps


Réflexion pour notre temps : « Les fils » de Manon Cousin et « La chute de l’empire américain » de Denys Arcand.


Nos Éditos Facebook # 1


- À quand la protection de la science dans notre constitution?

- Pourquoi notre politique extérieure ne ressemble-t-elle pas à notre politique intérieure?

- Je suis OPUS !

- Jésus était révolutionnaire pour son époque !

- Mon éthique personnelle d’écriture face aux relations publiques



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture



Avis



- SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE (Théâtre)


- Pointe-à-Callière, lieux de curiosités


- Tanguy, le retour


- Thierry Mugler, couturissime


- 37e FIFA/2019 : Vies privées et publiques


- Mes Rendez-vous Québec cinéma 2019


Présentation

Charlotte a du fun

La disparition des lucioles

TABLE RONDE : LE PARTAGE INTERCULTUREL, MISSION POSSIBLE?

TROIS PORTRAITS D'ITALO-MONTRÉALAIS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI


- Qu’est-ce qu’on a ENCORE fait au bon Dieu?


- Nouveau livre reçu, 2019-03-14 : Marie-France Hirigoyen, 2019, Les Narcisse, Ils ont pris le pouvoir


- LA MAISON AUX 67 LANGUES (Théâtre)


- Never Look Away (Werk ohne Autor)


- L’EXHIBITION, avec EMMANUEL SCHWARTZ, FRANCIS LA HAYE, BENOIT GOB


- Jan Martens : BIS + Ode to the Attempt




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Vous trouverez ici des éditos, essais et reportages de la revue Societas Criticus.


Index


Nos Éditos Facebook 2 / Vol. 21 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Il s’agit de différents commentaires de fond sur des évènements et des nouvelles sur lesquelles je souhaite attirer l’attention pour différentes raisons. Le titre ou le commentaire explique pourquoi.


Michel Handfield (2019-05-05)


Ceux qui en ont contre la gauche…

Le responsable : les écrans ou le manque d'éducation?

La sélection économique se fait-elle dès la petite école?

L'extrémisme de droite

Quand nos valeurs sont d’abord économiques…

Gaffes de Trudeau, déni des conservateurs

De la musique qui fait image pour notre temps !

À gauche, mais ça dépend toujours d’où on se place

On vit en société !



Ceux qui en ont contre la gauche… (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-28, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Lisez ou relisez Karl Marx : Thèse/Antithèse/Synthèse.


Le balancier, si je puis dire, va d'un extrême à l'autre et revient avec un décalage (synthèse), ce qui fait que la société avance par petits pas. Puis, elle repart vers l'autre extrême pour revenir à un point d’équilibre (synthèse) et mieux repartir. Ainsi de suite.



C’est ainsi qu’on a eu la grande noirceur avec l'alliance Duplessis-catholicisme; la révolution sexuelle jusqu'au SIDA; et, là, un retour de différentes formes de religions et de sexualités ouvertes jusqu'au transgenre ! Se referont alors une synthèse et un autre départ de balancier.



La différence avec il y a 30 ou 50 ans, c'est que ces mouvements s'accélèrent, ce qui donne une impression de jamais vu et nous désoriente.


C’était mon mot suite à la lecture de :


SILVIA GALIPEAU, Revoir Valérie aujourd'hui, lapresse.ca, 28 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/cinema/201904/27/01-5223810-revoir-valerie-aujourdhui.php



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Le responsable : les écrans ou le manque d'éducation? (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-29, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Si à l'école on apprenait à se servir des nouvelles technologies pour ses aspects positifs et productifs en éducation et en création ne serait-ce pas mieux? Des exemples : pour lire (livres électroniques), comme dictionnaire (j'ai mon Larousse et mon Robert Dixel sur mon téléphone intelligent et ma tablette), comme papier électronique (je peux rédiger des textes sur mon téléphone ou sur ma tablette).


Bref, si on apprenait la force de ces outils au-delà des jeux, ne serait-ce pas un plus pour les étudiants? À la place, on ne veut pas les voir à l'école et on forme des analphabètes de la technologie pour qui c'est seulement un jouet électronique, de la vidéo et de la musique portable. C'est pourtant davantage que cela.


Mais, c'est vrai, je suis sociologue, alors je ne réponds pas aux critères pour intervenir à ces niveaux et apporter un autre point de vue. On me l'a déjà dit : sociologue n'existe pas dans un organigramme de commission scolaire. Est-ce que ça va davantage exister si on change l'organigramme de l'éducation ou va-t-on y retrouver encore le même monde, les mêmes idées et le même esprit, juste avec d’autres titres?


C’était mon mot suite à la lecture de :



Daphnée Dion-Viens, Jeunes rivés à leurs écrans : un problème de santé publique, journaldemontreal.com, 19 avril 2019 :

https://www.journaldemontreal.com/2019/04/19/des-ecrans-nocifs-pour-les-ados




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La sélection économique se fait-elle dès la petite école? (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-17, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Avec tous ces programmes particuliers au primaire et au secondaire, où les parents doivent payer, est-ce à ce niveau que la sélection est en train de se faire sur des critères de classes sociales : ceux qui ont les moyens d'y inscrire leurs enfants et ceux qui ne les ont pas? Les autres sont sur une voie d'évitement à partir de ce moment.



C’était mon mot suite à la lecture de :


BRESGE ET LAURA KANE, La Presse Canadienne, Le scandale américain des universités déclenche un débat canadien, lapresse.ca, 17 mars 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/education/201903/17/01-5218553-le-scandale-americain-des-universites-declenche-un-debat-canadien.php



Et, quelques jours plus tard (25 mars), j’ai aussi fait ce commentaire :


L'école joue-t-elle encore son rôle? Et, par le fait même, les commissions scolaires et le ministère de l'Éducation? Car, l'école doit permettre des possibles. (1)



Note


1. Marcel Rioux, auteur du rapport Rioux sur l’enseignement des arts et de la culture à l’école (1968), parlait souvent de créer des possibles dans ses cours de sociologie à l’U de M. Je l’ai d’ailleurs eu comme professeur.


C’était mon mot suite à la lecture de :


STÉPHANIE MARIN, La Presse Canadienne Montréal, Peu d'élèves issus de l'école publique régulière vont à l'université, lapresse.ca, 25 mars 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/education/201903/25/01-5219467-peu-deleves-issus-de-lecole-publique-reguliere-vont-a-luniversite.php



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L'extrémisme de droite (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-16, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


L'extrémisme n'est jamais dans la nuance. Et, l'extrémisme de droite - religieux, identitaire ou politique - recherche la pureté. Le croyant pur, le blanc pur, le peuple élu. On surveille la gauche, mais on oublie de regarder à droite. Ce qui me fascine, c’est que les plus ardents défenseurs du droit de posséder des armes sont à droite. Aux États-Unis, on voit même ce droit comme une protection contre l'arrivée d'un gouvernement qui menacerait la liberté citoyenne. Pendant ce temps certains chroniqueurs ont peur de Québec Solidaire. Moi, j'ai davantage peur de l’extrême droite.


C’était mon mot suite à la lecture de :


ALEXANDRE SIROIS, ATTENTAT DE NOUVELLE-ZÉLANDE L’AMOUR DE LA HAINE, LA PRESSE+, Édition du 16 mars 2019, section DÉBATS, écran 2 :

http://plus.lapresse.ca/screens/487a100d-f5ab-4b9b-97ac-a377ae568fc4__7C___0.html


Hyperlien



Un article paru au moment de la révision de nos textes va dans le même sens. Le voici donc :



MÉLANIE MARQUIS, Hausse de l'extrémisme et du nombre de crimes haineux en Alberta, lapresse.ca, 5 mai 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/national/201905/05/01-5224736-hausse-de-lextremisme-et-du-nombre-de-crimes-haineux-en-alberta.php



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Quand nos valeurs sont d’abord économiques… (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-02, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Dans notre système on regarde davantage la valeur marchande que sociale : « ça va-tu payer dans quoi tu étudies? » est une question que l’on entend souvent par exemple. MBA, 1, M.Sc. Sociologie, 0. « Ça sert à quoi alors? » est la question qui suit généralement. Et, pourtant, on pourrait aider ! La paye versus le bien être commun ou faire œuvre utile, je ne suis pas surpris du choix.



En fait, si les conservateurs n'étaient pas associés à la droite religieuse, eux qui défendent l'ultralibéralisme économique et condamnent l’interventionnisme de l'État en économie, ils défendraient la prostitution et la drogue pourvu que cela se passe entre acheteurs et vendeurs consentants, car c’est cela la définition du libre marché. Et, ça paye !


Sinon, comment peut-on interdire les marchés de la drogue et de la prostitution pour des raisons de santé et en même temps être non interventionniste face aux risques pour la santé et pour l'environnement que posent les produits pétroliers? Que dire aussi face à leur laxisme face aux armes?


Quelle hypocrisie de dire que le marché s'ajuste toujours pour le mieux sans intervention ni règles de l’État (principe d'autorégulation), sauf pour les marchés qui dérangent les moralisateurs et les groupes ultrareligieux qui se trouvent chez leurs électeurs. Comme par hasard ces marchés doivent être interdits par l’État qui se dit non interventionnisme quand il s’agit de défendre la planète.


S'il en est ainsi, c'est que la droite fait l'union entre les libertariens et les groupes religieux orthodoxes qui croient que notre monde est condamné. Les premiers se disent empochons avant que tout ne soit fini et les seconds rêvent à la création d'un paradis terrestre sur les ruines fumantes du monde actuel. Des idéologues qui ne veulent pas voir la réalité et surtout ne pas changer les choses. Voilà cette droite.



Les libéraux, eux, essaient de créer un équilibre en règlementant, en donnant et en contrôlant un peu partout, un peu tout à la fois, ce qui donne des aberrations comme de vouloir diminuer les gaz à effets de serre tout en aidant les entreprises pétrolières à se développer... On subventionne donc l'industrie tout en taxant la consommation. Tout ça se fait un peu à la pièce, parfois de façon contreproductive, car il manque souvent une vision d’ensemble. Voilà leur problème.



Le NPD est un peu comme les libéraux, mais pour des questions idéologiques de gauche : il doit satisfaire les environnementalistes tout en ne nuisant pas aux travailleurs et syndicats du pétrole et de l'automobile. Ça donne parfois des aberrations.



Bref, comme les citoyens, les partis politiques ont tous leurs dissonances cognitives. Ils nous représentent vraiment bien !



C’était mon mot suite à la lecture de :


ELISA CLOUTIER, SOPHIE CÔTÉ et CLAUDIA BERTHIAUME, Voici les approches déployées par les proxénètes qui vivent de la prostitution juvénile, journaldemontreal.com, 2 mars 2019 :

https://www.journaldemontreal.com/2019/03/02/ces-rapaces-ont-plus-quun-truc-pour-appater-nos-jeunes-filles


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Gaffes de Trudeau, déni des conservateurs (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-02, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Si Trudeau fait des gaffes, les conservateurs sont dans le déni : déni des positions scientifiques, déni du travail du secteur public (c'est drôle, mais si la corruption implique le secteur public, elle implique aussi le secteur privé) et pas de nouvelles solutions à proposer. Au NPD non plus. Qui me parle de coopératives de travail et de production, de coopératives de génie (une solution pour SNC-Lavalin peut-être) et de coopératives de santé par exemple? Là on parlerait de nouvelles solutions.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Trudeau government’s handling of SNC-Lavalin affair opens seven-point lead for CPC over Liberals : http://angusreid.org/snc-lavalin/


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De la musique qui fait image pour notre temps ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-31, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Une amie (et cousine) demandait sur Facebook qu'elle est notre musique de film préférée. Je pensais mettre un titre, mais j'ai vu, en écrivant, que c'était beaucoup plus profond que cela pour moi. Au point de partager ici ce que j'ai écrit en réponse à cette demande :


1. Le parrain, car cette musique donne ds images ! Et tellement descriptif du mot pouvoir.


2. The Wall, comme film musical, avec les parallèles entre le vécu (psychologie de l'individu) et la société. Toute cette notion de murs, à la fois individuel, social et politique. En cette ère de murs qui reviennent après la chute du mur de Berlin, c'est un film à revoir.



Je trouve aussi que « The wall » est approprié à notre temps - hier j'ai assisté à une conférence qui parlait justement de la remontée du fascisme en Italie - avec toutes ces constructions des murs politiques et réels aux frontières, même si on les appelle des « clôtures de sécurité ».


Avec ce film, ça prend une toute une autre signification. Il y en a deux versions. La première, de Pink Floyd, qui y mêle de l'animation, et la seconde, un spectacle en rappel de la chute du mur de Berlin. Et, il y a maintenant l'opéra que j'ai vu à la Place des arts. Mai, il faut d'abord voir l'original je trouve.



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À gauche, mais ça dépend toujours d’où on se place (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-31, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


La gauche, toujours à gauche? Ou les mouvements gauche/droite sont en train de se disloquer en différents sous-groupes, certains plus à gauche, d'autres plus à droite, mais aussi certains autres non plus en parallèle, mais en diagonale, que ce soit en avant ou en arrière.


Bref, avec la multiplication de l'information et des causes est né le bouquet des choix. Je peux être de la droite économique et pour l'extrême gauche végane antispécisme (1) par exemple comme je peux être politiquement communiste et pour le libre marché économique en même temps. Je peux même être l'atelier du monde et communiste ! Pensons à la Chine.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Marco Fortier, Mise en garde d’un homme de gauche contre la censure qu’exerce la gauche, Le Devoir, 31 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/societe/education/546716/cachez-ces-mots-que-nous-ne-saurions


Note


1. Paméla Rougerie, Antispécisme : pourquoi les actions violentes se multiplient, leparisien.fr, 12 septembre 2018: http://www.leparisien.fr/societe/antispecisme-pourquoi-les-actions-violentes-se-multiplient-12-09-2018-7885935.php



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On vit en société ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-22, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Avec toute cette désinformation, une mise au point pour ceux qui croient s'être faits seuls : on vit en société. Si on n'est pas d'accord avec le système, on travaille à le changer et on comprend que c'est une arène où l'on n'est pas seul. Il y aura des compromis à faire.


On devrait comprendre aussi que nos gouvernants signent des accords en notre nom. Si on ne trouve pas notre compte entre les plus et les moins, on peut toujours quitter et aller vers un autre système qui ferait mieux notre affaire. Ce sont les principes du Contrat social de Rousseau et de la liberté individuelle.


Par contre, s’ils n’ont pas une majorité claire, peut-être doivent-ils faire attention avant de défaire ce qui fut fait auparavant, comme une motion à l’unanimité de l’Assemblée nationale du Québec. Peut-être que là le Gouvernement n’a pas la légitimité pour le faire et devrait trouver des compromis pour aller chercher une plus forte acceptabilité sociale. Sinon, est-il vraiment légitime? C’est que les lois et les accords n’ont pas tous la même valeur.


Si on veut vivre sans système, comme certains qui se croient des êtres souverains au-dessus des lois, on ne devrait rien utiliser qu'on n'a pas fait ou payé par soi-même. Sinon, c'est profiter d'un système tout en disant ne pas y prendre part. À partir du moment qu’on l'utilise, ne serait-ce qu'en passant sur une route publique, tu es citoyen et tu dois apporter ta contribution.


Il ne faut pas rêver en couleur : les dictatures, il y en a de gauche, de droite et même de centre; ça se dit alors une « dictature éclairée ». S'il ne faut pas idéaliser l'Occident, il ne faut pas non plus le démoniser ni idéaliser ceux qui sont ses opposants. Eux aussi ont des intérêts à défendre. Y vivre ont déchanterais peut-être. Et, on ne pourrait peut-être même pas le dire. Au moins, ici, on peut militer pour du changement au lieu de regarder l'herbe du voisin et se plaindre.



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Nos brèves Facebook en environnement / Vol. 21 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Michel Handfield (2019-05-05)


Aménager en tenant compte de l'environnement

Je suis d'accord avec Ferrandez

Marche du 27 avril 2019 de La Semaine de la Terre à Montréal

Quand je lis ça, je me dis des cons !

Avec ce printemps 2019 au Québec…

La droite me décourage

Allumez Christie !

Notre-Dame de Paris et notre terre mère

Cessez cette hypocrisie

Et on fait dur !

Message aux assureurs : soyez logique

J'étais du nombre... à la marche du 15 mars

Récitez le mantra de la droite !

Qu'est-ce qu'on ne comprend pas?

Il faut changer de paradigme et investir dans les transports collectifs

Il faut protéger la science, surtout contre le sacrosaint marché !

Est-on prêt à relever ce défi?



Aménager en tenant compte de l'environnement (Michel Handfield, Facebook, 2019-05-04, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Une suggestion pour la Voie Camillien-Houde (1) : dépaver et « graveliser » comme un chemin de campagne, puis le border de végétation, dont des framboisiers sauvages. Cela ralentirait la circulation et perméabiliserait les sols, une des suggestions de l’article pour réduire les coups d’eau en milieu urbain !


C’était mon mot suite à la lecture de :


PHILIPPE MERCURE, Inondations : des leçons à tirer pour éviter le pire, lapresse.ca, 4 mai 2019:

https://www.lapresse.ca/actualites/201905/03/01-5224643-inondations-des-lecons-a-tirer-pour-eviter-le-pire.php


Note


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_Camillien-Houde


Brèves Envir 21-01



Je suis d'accord avec Ferrandez (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-30, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


C'est vrai pour notre laxisme collectif face à l'environnement et pour deux stades à Montréal. Le problème des Expos n'était pas le stade, mais la liquidation des bons joueurs après la grève du baseball majeur de 1994. (1) Parce que si le stade était trop loin, expliquez-moi les autobus de New York quand il y a des spectacles de rock, comme les Rolling Stone, au Stade olympique? À moins que les gens de l'Ouest-De-L’Île soient très peureux. Mais, à ce point, ça relève de la peur de sortir de leur coin et ça prend davantage de soin psychologique qu'un nouveau stade.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Mario Girard, Les gros mots de Ferrandez, lapresse.ca, 30 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/mario-girard/201904/29/01-5223998-les-gros-mots-de-ferrandez.php


Note


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_des_Ligues_majeures_de_baseball_en_1994



Brèves Envir 21-01


Marche du 27 avril 2019 de La Semaine de la Terre à Montréal (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-27, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Le climat, ça touche tout le monde. Québec Solidaire y était. Mais, pour la CAQ, le PLQ et le PQ, je ne les ai pas vus. Négationnisme?



On y voit, à gauche, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois.


La droite a-t-elle perdu tous ses repères historiques et ne comprends plus. Un livre en parle de ces repères historiques :

https://www.outsideonline.com/2342301/how-gop-turned-its-back-conservation


Devrait-on parler de la « nouvelle droite Alzheimer » ? Je pose la question.



En fait, la science ne devrait être ni de gauche ni de droite, mais comme la droite remet en cause les conclusions scientifiques, elle renvoie la science avec la gauche en lui fermant la porte. Mais la science est scientifique !



Brèves Envir 21-01



Quand je lis ça, je me dis des cons ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-27, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



« Michel Gauthier - passé dans le camp des bleus depuis quelques mois - a déploré que le débat sur le pétrole, une « richesse canadienne », a été pris en otage par les environnementalistes. »



Vous savez quoi : les accidents d'autos, ça crée de l'emploi aussi. Alors, faut-il enlever les règles sur la conduite en état d'ébriété, les limites de vitesse et la ceinture de sécurité obligatoire? Ça augmenterait le PIB, car il y aurait davantage de réparations, de changements de voitures, plus d'ambulanciers et plus d’hôpitaux débordés. Il faudrait donc en construire de nouveaux, ce qui ferait fonctionner l’économie. En plus, ça ferait travailler les salons funéraires, les avocats, les notaires... et monter le prix des assurances. Bref, ça deviendrait rapidement un facteur économique positif. Sauf, qu'il n'y a pas que l'économie qui compte dans la vie.



Si la gauche est déconnectée, la droite est désespérante. Vivement le centrisme.



C’était mon mot suite à la lecture de :


MÉLANIE MARQUIS, Environnement: Scheer promet un plan, Gauthier critique les écologistes, lapresse.ca, 27 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/201904/27/01-5223775-environnement-scheer-promet-un-plan-gauthier-critique-les-ecologistes.php



Brèves Envir 21-01



Avec ce printemps 2019 au Québec… (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-25, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Troisième pont à Québec, élargissement d'autoroutes, gazoduc, oléoduc ou recul sur l'exploitation du pétrole, taxation sur l'automobile et investissements en transport en commun? On verra après les catastrophes messieurs Legault, Scheer et Bernier? C'est ça la droite réaliste? Un moment donné il faut penser précaution quand on voit toutes ces inondations de 2019 au Québec, deux ans après celles records de 2017 ! Les records sur 20 ans, 100 ans et 1000 ans commencent à tomber vite !



Brèves Envir 21-01



La droite me décourage (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-24, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Nier la science à ce niveau devrait être considéré comme de la maladie mentale et enlever le droit de se présenter aux élections. Puis, pour être juste, si on ne veut pas que ce soit le bon citoyen qui paye tout le temps, on devrait poursuivre les entreprises responsables des changements climatiques en cas de catastrophe due aux changements climatiques d'une part et limiter l'aide aux citoyens de façon inversement proportionnelle a leur empreinte écologique d'autre part.


Davantage est grande ton empreinte écologique, moins tu reçois d'aide et vice versa. Ce serait plus juste pour ceux qui font attention. Mais, pour l'instant, c'est l'inverse qui se passe : plus tu assures de véhicules avec ta maison, davantage le rabais est grand. Si tu marches, pédales et prends les transports en commun, tu n'as aucun rabais pour tes assurances maison.


C’était mon mot suite à la lecture de :


MÉLANIE MARQUIS, Évaluations environnementales : désaccord Québec-Ottawa, lapresse.ca, 24 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/201904/24/01-5223341-evaluations-environnementales-desaccord-quebec-ottawa.php


Autres articles


La Presse canadienne, Taxe sur le carbone : Trudeau décrie la contestation, lapresse.ca, 25 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/201904/25/01-5223555-taxe-sur-le-carbone-trudeau-decrie-la-contestation.php



Alexandre Shields, Les «champions de la nature» sonnent l’alarme à Montréal, ledevoir.com, 26 avril 2019 :

https://www.ledevoir.com/societe/environnement/552966/les-inondations-majeures-risquent-de-devenir-notre-nouvelle-realite-affirme-justin-trudeau



Manon Cornellier, Conservateurs et pétrolières : une alliance à courte vue, ledevoir.com, 26 avril 2019 :

https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/553018/conservateurs-et-petrolieres-une-alliance-a-courte-vue



Brèves Envir 21-01



Allumez Christie ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-23, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Même les médecins le disent : « Le regroupement presse le gouvernement d'adopter immédiatement plusieurs actions, comme cesser toute exploitation des hydrocarbures et développer massivement le transport en commun. « Il faut arrêter des projets insensés comme le troisième lien », dit le Dr Notebaert. »


C’était mon mot suite à la lecture de :


ARIANE LACOURSIÈRE, Climat : des médecins s'inquiètent pour leurs patients,

lapresse.ca, 23 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201904/23/01-5223174-climat-des-medecins-sinquietent-pour-leurs-patients.php



Brèves Envir 21-01



Notre-Dame de Paris et notre terre mère (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-16, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



On parle de la catastrophe de Notre-Dame de Paris, mais que fait-on pour éviter une catastrophe écologique qui se prépare sous nos yeux? Pourquoi ne pas accroitre davantage l'investissement en transport actif et collectif et réduire d'autant la part qui va vers l'automobile individuelle? Pourquoi ne pas investir davantage dans les énergies renouvelables?



Quant à Notre-Dame de Paris, c'est triste; c'est de l'histoire. Mais, disparaissent combien d'espèces vivantes à cause des changements climatiques? Ça, on ne pourra pas les ramener, alors qu'on parle déjà d'investissement pour refaire Notre-Dame à l'identique.


Pourquoi pas un temps d'arrêt pour y penser? La rendre plus contemporaine, avec toit solaire, matériaux recyclés et des espaces verts ou rafraichissants de façon naturelle? Bref, la refaire dans le respect de l'environnement et des connaissances d'aujourd'hui. Une église, ça parle de Dieu, du créateur et de protéger son œuvre : la nature. Dans ce temps de Pâques, un dénommé Jésus a dit détruisez le temple et je le rebâtis en 3 jours. Il ne parlait pas de la pierre, mais d'un esprit religieux basé sur la communauté de la foi et le partage; de l'humain et de ses gestes et non des monuments qu'il élève. Il y a là à réfléchir.


Notre-Dame de Montréal a été refaite non à l'identique, après le feu, mais en intégrant du contemporain. Notre-Dame serait ainsi un témoin du passé, mais aussi des préoccupations du temps présent, donc avec des ajouts contemporains.


Personnellement, je ne suis pas pour la copie ni pour la démolition. On réactualise ce qui peut l'être, car, comme témoins de l'Histoire, c'est une nouvelle marque à graver. Je dirais un « point de restauration » comme lorsqu'on fait une mise à jour majeure de Windows. On marque un temps. Peut-être mon côté sociologue qui ressort ici.



C’était mon mot suite à la lecture de :



Alexandre Shields, Hausse des émissions de GES au Canada, ledevoir.com, 20 avril 2019 :

https://www.ledevoir.com/societe/environnement/552296/hausse-des-emissions-de-ges-au-canada



Hyperlien



https://www.facebook.com/laplanetealuniversite/posts/289425751972126



Brèves Envir 21-01




Cessez cette hypocrisie (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-04, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Que dire? La santé de la planète et de l'humanité, on n’en tient pas compte au nom de la santé économique. On subventionne notre déclin environnemental. Mais, en même temps, on interdit les drogues pour des raisons de santé. Soyons logiques. Parlons santé et mettons un frein à l'exploitation du pétrole ou parlons « cash » et que l'État se lance dans le commerce de toutes les drogues puisque ça paye !


Et, ne me dites pas que le pétrole c'est légal et que les drogues ne le sont pas, car dans les deux cas il y a un marché et ce n'est qu'une question de législation qui fait qu'une chose est légale et l'autre non. Un choix politique.


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Alexandre Shields, Un nouveau projet ferroviaire sur la Côte-Nord faciliterait l’exportation de pétrole de l’Ouest, ledevoir.com, 5 avril 2019 :

https://www.ledevoir.com/societe/environnement/551469/un-nouveau-projet-ferroviaire-sur-la-cote-nord-faciliterait-l-exportation-de-petrole-de-l-ouest



Brèves Envir 21-01



Et on fait dur ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-02, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Oui à de nouveaux ponts, mais sans autos, pour trains légers, tramways, vélos et piétons.


Enlevons des voies rapides pour les remplacer par des alternatives plus vertes sur le long du fleuve, par exemple entre Montréal et Québec sur la Rive-Nord et entre Longueuil et Sorel sur la Rive-Sud, puisqu'il y a déjà des autoroutes dans les mêmes axes. S’il faut réduire le réflexe à l'auto, on n’a pas d’autres choix que de réduire la place accordée aux automobiles.


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François Messier, Lutte contre le réchauffement climatique : les résultats de l'Allemagne font pâlir ceux du Canada, ici.radio-canada.ca/Zone International, 2 avril 2019 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1161929/objectifs-reduction-gaz-effet-serre-environnement-energie-solaire



Brèves Envir 21-01



Message aux assureurs : soyez logique (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-28, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Avant d'accroitre les primes d’assurance habitation, coupez d’abord les rabais à ceux qui assurent autos et maison, voire plusieurs véhicules, car la cause des changements climatiques est justement les transports.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Pierre Couture, Hausses importantes des primes d’assurance habitation, journaldemontreal.com, 23 mars 2019:

https://www.journaldemontreal.com/2019/03/23/hausses-importantes-des-primes-dassurance-habitation



Brèves Envir 21-01



J'étais du nombre... à la marche du 15 mars (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-15 et 17, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Et j'ai pensé à Jean-Guy Vaillancourt, mon prof de sociologie de l'environnement en 1981. À l'époque, les deux sujets phares dans les médias étaient le mouvement antinucléaire (en Europe) et les pluies acides ici. Des groupes se formaient sur les questions de l'eau, des déchets, de l'air... Surprenant que l'environnement ne soit pas davantage passé dans les mœurs au point de faire partie de toutes les décisions politicoéconomiques depuis qu'on en parle et que des groupes populaires portent ces préoccupations sur la place publique.



Hyperlien :



Reconquérons notre avenir : https://vimeo.com/324675077



Brèves Envir 21-01




Récitez le mantra de la droite ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-14, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Le plus bas soumissionnaire, l'État nous « fourre », le privé gère mieux, il y a trop de règlements, l'autorégulation par les entreprises fonctionne, moins d'États c'est mieux, l'environnement est une invention des gouvernements pour nous taxer....


Et, si vous vous empoisonnez par l'eau, pensez à ces irréalistes de l'environnement et des sciences, parfois de gauche, qui parlent dans le vide quand ils disent qu'il faut appliquer le principe de précaution. Malgré son cout, il sera toujours moindre qu'une tragédie.


C’était mon mot suite à la lecture de :


VINCENT LAROUCHE, Banni des contrats publics, il veut transférer ses activités à sa femme, lapresse.ca, 14 mars 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201903/14/01-5218179-banni-des-contrats-publics-il-veut-transferer-ses-activites-a-sa-femme.php



Brèves Envir 21-01



Qu'est-ce qu'on ne comprend pas? (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-25, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


En fin de semaine j'ai été à la rencontre de la Coalition Climat Montréal. On parle de quoi? Réduire notre empreinte carbone, réduire l'usage des hydrocarbures, réduire l'usage de l'auto. On a 12 ans pour changer les choses dit-on. On voit quoi? Étalement urbain et augmentation du parc automobile. Des VUS surtout. Alors, du jamais vu, il faut se préparer à en voir à moins de changer individuellement et collectivement nos comportements. Une ligne rose et des trains légers pour sillonner le Québec. Pas de nouvelles autoroutes.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Luc-Normand Tellier, Professeur émérite, Département d’études urbaines et touristiques, ESG-UQAM, Montréal échoue là où Toronto a réussi, ledevoir.com, 25 février 2019 :

https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/548545/montreal-echoue-la-ou-toronto-a-reussi


Brèves Envir 21-01




Il faut changer de paradigme et investir dans les transports collectifs (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-17, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Il faut investir dans les transports collectifs dans les grandes agglomérations (Montréal, Québec, Longueuil, Laval... ); les transports régionaux (Rive-Sud et Rive-Nord par exemple); interrégional pour relier toutes ces agglomérations de la grande région de Montréal et, enfin, quelques grands axes provinciaux pour créer une toile provinciale de transport collectif. Quant au troisième lien de Québec, ce devrait être un tram ou un train léger entre les deux rives.


Si un autre pont est à construire, il devrait être dans la région de Sorel pour éviter les détours par Montréal. Cela permettrait aussi le passage par la Rive-Nord vers Québec pour les gens de ce secteur, ce qui aurait certainement un effet positif pour désengorger les deux ponts déjà existants entre Lévis et Québec.


C’était mon mot inspiré par le texte de Jonathan Tremblay, Au garage à cause des nids-de-poule, journaldemontreal.com, 17 février 2019 :

https://www.journaldemontreal.com/2019/02/17/au-garage-a-cause-des-nids-de-poule



Brèves Envir 21-01



Il faut protéger la science, surtout contre le sacrosaint marché ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-30, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Il faut protéger la liberté d'expression, même s'il s'agit de croyances. Mais, pour la science on peut congédier les lanceurs d'alertes mêmes s'ils défendent l'intérêt public, parfois que la science nuirait à des entreprises et au sacrosaint marché ! Belle liberté d’expression.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Thomas Gerbet, Pesticides : un lanceur d'alerte congédié par le gouvernement du Québec, Ici Radio-Canada, 30 janvier 2019 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1149614/pesticides-recherche-lanceur-alerte-agronome-congedie-gouvernement-quebec


https://ici.radio-canada.ca/info/videos/media-8035268/pesticides-recherche-lanceur-alerte-agronome-congedie-gouvernement-quebec




Améli Pineda, Le renvoi d’un lanceur d’alerte soulève l’indignation, Le Devoir, 31 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/546687/le-ministre-de-l-agriculture-a-personnellement-autorise-le-congediement-d-un-lanceur-d-alerte



Brèves Envir 21-01




Est-on prêt à relever ce défi? (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-15, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



« The study found that if all fossil fuel infrastructure – power plants, factories, vehicles, ships and planes – from now on are replaced by zero-carbon alternatives at the end of their useful lives, there is a 66% chance of staying under 1.5 C. »



C’était mon mot suite à la lecture de :


Damian Carrington, Environment editor, Immediate fossil fuel phaseout could arrest climate change – study, theguardian.com, Jan. 15Th, 2019 :

https://www.theguardian.com/environment/2019/jan/15/immediate-fossil-fuel-phaseout-could-arrest-climate-change-study



Brèves Envir 21-01




Index




Nos brèves Facebook sur le capitalisme, socialisme et mondialisme / Vol. 21 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Michel Handfield, (2019-05-05)


Il s’agit de différents commentaires sur des évènements et des nouvelles sur lesquelles je souhaite attirer l’attention pour différentes raisons. Le titre ou le commentaire explique pourquoi.



Contre les citoyens : la nouvelle trilatérale !

Ils pourront toujours répondre que ce ne sont pas les armes qui tuent…

Complaisance funeste?

Ils ont créé la Chine d'aujourd'hui !

La voie du sous-développement avec Maxime !



Contre les citoyens : la nouvelle trilatérale ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-24, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



États-Unis, Russie et Chine ça se ressemble quand il faut aller contre la protection des citoyens dans les conflits militaires, économiques et politiques. Des fois qu'on ne pourrait plus les cacher sous le vocable des dommages collatéraux ! Ces 3 pays ont encore voté contre une résolution de l'ONU qui visait à protéger des victimes de conflits. La trilatérale, ce sont eux.



C’était mon mot suite à la lecture de :



Philippe Rater - Agence France-Presse à New York, Violences sexuelles dans les conflits : les victimes réclament justice, l’ONU patine, ledevoir.com, 24 avril 2019 : https://www.ledevoir.com/monde/552797/violences-sexuelles-dans-les-conflits-les-victimes-reclament-justice-l-onu-patine





Index capitalisme…




Ils pourront toujours répondre que ce ne sont pas les armes qui tuent… (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-20, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Le capitalisme est un système basé sur le marché : s'il y a des acheteurs, il y a nécessairement des vendeurs. Et, si ça rapporte, il y a des investisseurs, dont quelques fonds de pension ! Ils pourront toujours répondre, comme pour le registre des armes à feu, que ce ne sont pas les armes qui tuent, mais ceux qui les utilisent. Déconnectée la droite, comme la gauche peut l'être aussi ! Les idéologies sont des filtres qui nous cachent certaines réalités et en exacerbent d'autres.


C’était mon mot suite à la lecture de :



Marco Bélair-Cirino, Correspondant parlementaire, Québec interpelle Ottawa sur le matériel militaire québécois au Yémen, ledevoir.com, 20 avril 2019 :

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/552613/vente-d-equipements-militaires-fabriques-au-quebec



Index capitalisme…



Complaisance funeste? (Michel Handfield, Facebook, 2019-03-18, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Le système va s'autoréguler, s'autocontrôler, s'autocorriger et s'autopunir... Voilà une des utopies de la droite, comme il y en a de la gauche ! C'est peut-être ce qui a joué dans le cas des accidents du Boeing 737 MAX :


« Mais depuis une dizaine d'années, elle a externalisé cette mission, la confiant aux constructeurs aéronautiques eux-mêmes et à des experts externes.


Selon cette nouvelle procédure baptisée ODA (Organization Designation Authorization), des employés de Boeing accrédités par la FAA aident le régulateur à approuver les appareils (conception, production, essais en vol, maintenance et différents systèmes) de leur employeur et à valider la formation des pilotes aux nouveaux avions.


Cette tendance s'est accélérée en raison de coupes budgétaires et de la hausse du volume de travail, ont indiqué à l'AFP des sources industrielles. »




C’était mon mot suite à la lecture de :


LUC OLINGA - Agence France-Presse, New York, Les États-Unis ont-ils été complaisants avec le Boeing 737 MAX ?, lapresse.ca, 17 mars 2019 :

https://www.lapresse.ca/affaires/economie/transports/201903/17/01-5218588-les-etats-unis-ont-ils-ete-complaisants-avec-le-boeing-737-max.php




Index capitalisme…



Ils ont créé la Chine d'aujourd'hui ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-06, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


On devrait aussi accuser la droite occidentale, fervente du néolibéralisme, qui a considéré, à partir des années 1980, comme étant de la bonne gestion la délocalisation de la production où ça coute le moins cher aux dépens de toutes autres considérations sociales et politiques. Ils ont ainsi créé la Chine d'aujourd'hui en profitant de son ouverture économique et du contrôle que le communiste exerçait aux plans sociopolitiques sur sa population et les travailleurs en particulier.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Francis Pilon, Wagons de trains de banlieue : un contrat de train avec la Chine sème des doutes, journaldemontreal.com, 6 février 2019:

https://www.journaldemontreal.com/wagons-de-trains-de-banlieue-un-contrat-de-train-avec-la-chine-seme-des-doutes




Index capitalisme…




La voie du sous-développement avec Maxime ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-28, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Il veut forcer les provinces à vendre leurs ressources naturelles, sauf que plusieurs pays pauvres d'Afrique et d'Amérique latine vendent pourtant beaucoup de ressources sans nécessairement enrichir leur population. Ce simplisme ne résout donc rien.



En fait, si on investissait davantage en éducation, en recherche fondamentale, et en Recherche et Développement, des endroits où les gouvernements coupent, on découvrirait quoi faire avec nos ressources, car c'est la transformation qui rapporte vraiment. Mieux, si on trouvait quoi faire avec les « déchets », ça rapporterait encore davantage tout en préservant nos ressources comme un capital mis de côté pour demain.


Le problème de ces solutions simplistes et vites faites est là : le manque de compréhension et de réflexion. C'est l'équivalent de l'achat impulsif. Content sur le coup et vendu à perte dans la prochaine vente de débarras.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Vicky Fragasso-Marquis - La Presse canadienne, Maxime Bernier espère pouvoir faire une percée à Outremont, Le Devoir, 27 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/politique/canada/546470/maxime-bernier-lance-la-campagne-du-candidat-du-parti-populaire-dans-outremont



Index capitalisme…


Index


Nos brèves Facebook / Vol. 21 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Il s’agit de différents commentaires sur des évènements et des nouvelles sur lesquelles je souhaite attirer l’attention pour différentes raisons. Le titre ou le commentaire explique pourquoi.


Michel Handfield (2019-05-05)


Et si c'était les mêmes coupables?

Si on veut être une société laïque fermée...

Message reçu de Google Maps ! Car, je ne fais pas qu'écrire…

L'affaire est ketchup…

Dieu a fait l'homme à son image ! Mais, lequel?

Ce n’est pas parce qu’on y croit que c’est bon

Pour une vision/analyse sociologique

Écureuil beige, parc St-Roch, Montréal.

La méditation, bienfait pour le capitalisme !

On engage les meilleurs. Et, on le dit sans rire!

On dit que personne ne veut le faire…

Attention : danger de partager

Façon de ne pas changer?




Et si c'était les mêmes coupables? (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-22, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


L’extrémisme de droite, identitaire, nationaliste ou religieux qui se croit investi d'une mission et fermé sur son petit groupe existe chez des nationalistes, des suprémacistes, des musulmans, des chrétiens, des juifs et tutti quanti.


Je ne parle pas du centre droit ici, mais bien de l’extrême droite. Existe la même chose à l'extrême gauche. Pensons au nazisme (1), pensons au stalinisme (2). (3)


C’était mon mot suite à la lecture de :


Richard Martineau, À quand un Collectif contre la christianophobie?, journaldemontreal.com, 22 avril 2019 :

https://www.journaldemontreal.com/2019/04/22/a-quand-un-collectif-contre-la-christianophobie


ICI Radio-Canada Première, De plus en plus de chrétiens persécutés dans le monde :

https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/le-15-18/segments/chronique/115232/christianophobie-terrorisme-conflits


Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nazisme


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Stalinisme


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Comparaison_entre_le_nazisme_et_le_communisme



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Si on veut être une société laïque fermée... (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-22, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


On n’a pas à intervenir dans la foi. Les évêques ont alors la liberté de bloquer « l'aide à des ONG qui tolèrent la contraception ». C’est leur droit le plus strict. Mais, en contrepartie, on n’a pas à donner des avantages fiscaux à des organisations religieuses.



On pourrait aussi en profiter pour éliminer les congés religieux et prendre comme modèle celui de l'ouverture des magasins pour établir les nouvelles heures de prestation de travail et de services publics :


« L’article 3 de la Loi et l'article 1 du Règlement précisent que les jours légaux d’ouverture des établissements commerciaux sont tous les jours de l’année, sauf le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 24 juin, le 1er juillet, le premier lundi de septembre et le 25 décembre. » (1)


Comme on dit, si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou !



Ainsi, le parent qui a congé les mardi et mercredi pourrait avoir ses enfants avec lui. À la place ils seraient à l'école les samedi et dimanche, car dans un état laïque fermé, au point où le gouvernement de François Legault (CAQ) veut le faire, il n'y a plus de place pour « le jour du Seigneur ». Éliminons aussi tous ces noms de Saints et papes de nos rues, de notre géographie et de nos institutions comme les écoles et les hôpitaux. Les Caisses populaires ont bien réussi à faire ce virage, pourquoi pas l’État?


C’était mon mot suite à la lecture de :



MATHIEU PERREAULT, Des évêques bloquent l'aide à des ONG qui tolèrent la contraception, lapresse.ca, 22 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/201904/22/01-5223018-des-eveques-bloquent-laide-a-des-ong-qui-tolerent-la-contraception.php



Note


1. https://www.economie.gouv.qc.ca/bibliotheques/conformite/loi-sur-les-heures-et-les-jours-dadmission-dans-les-etablissements-commerciaux/renseignements-relatifs-a-lapplication-des-dispositions-legislatives-et-reglementaires-sur-les-heures-et-les-jours-douverture-des-etablissements-commerciaux/ Point 14.



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Message reçu de Google Maps ! Car, je ne fais pas qu'écrire… (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-19, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)















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L'affaire est ketchup dit l'expression, mais ici elle est davantage moutarde ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-12, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


C’était mon mot suite à la lecture de :


LAURENT BARTHELEMY, Agence France-Presse/Dijon, Dijon intègre le club fermé des villes intelligentes, La Presse, 12 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/affaires/techno/201904/12/01-5221921-dijon-integre-le-club-ferme-des-villes-intelligentes.php


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Dieu a fait l'homme à son image ! Mais, lequel? (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-10, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Au lieu de vouloir cacher les signes religieux, on serait bien mieux de défendre la science et de demander son inclusion dans les chartes des droits et libertés. On pourrait alors expliquer que la liberté de croyance est une liberté, mais qu'une croyance ne sera jamais une vérité comme l'a si bien dit Nietzsche :


« la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l’on croit. » (Nietzsche, F., 1995 (1878), Humain, trop humain, Paris : Le livre de poche, Classiques de la philosophie, p. 45)



C’était mon mot suite à la lecture de :


Alain Labelle, Un parent inconnu d’Homo sapiens découvert aux Philippines, ICI.Radio-Canada/ Zone Science, 10 avril 2019:

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1163586/fossiles-espece-humaine-disparue-homo-sapiens-philippines-decouverte



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Ce n’est pas parce qu’on y croit que c’est bon (Michel Handfield, Facebook, 2019-04-09, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Problème : On discrédite la science, puis on suit des gourous. Après, surprise, on s’aperçoit qu'on a été abusé. Jusqu'à quel point y a-t-il de l'aveuglement volontaire?



Si vous trouvez cela trop beau pour être vrai, vérifiez. Et, commencez par ici : https://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/infos.html



C’était mon mot suite à la lecture de :



MARIE-CLAUDE MALBOEUF, ISABELLE HACHEY, D'ex-élèves d'un prof de yoga dénoncent le «champion de l'utérus», La Presse, 9 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201904/08/01-5221419-dex-eleves-dun-prof-de-yoga-denoncent-le-champion-de-luterus.php



MARIE-CLAUDE MALBOEUF, Les dérives du yoga, La Presse, 10 avril 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201904/09/01-5221563-les-derives-du-yoga.php




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Pour une vision/analyse sociologique (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-15, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Fort intéressant. Je disais la même chose il y a plusieurs années concernant les problèmes en milieu de travail : quand les problèmes touchent 20, 30 ou 40% des employés, ce n'est plus un problème individuel ou psychologique, mais social. Pour moi, il fallait que la sociologie investisse le champ des pratiques. À un de mes professeurs qui me parlait du doctorat, je lui avais d’ailleurs dit que si j'y allais c'était pour ouvrir une brèche de ce côté. Malheureusement, me dit-il, c'était impossible, car on entrerait alors en conflit avec des disciplines qui ont des ordres professionnels.


Je n'ai donc jamais été au doctorat, mais j’ai fait une revue internet à compte d'auteur pour proposer un point de vue différent. Ça ne rapporte pas, mais je suis resté intègre à ma vision. J'avais d'ailleurs écrit deux textes sur le sujet quelques années après ma maitrise :



- Pour la pratique de la Sociologie, Society/Société, May 1991 (Bulletin de la Société canadienne de sociologie et d'anthropologie), pp. 19‑21;



- Pour la création d'une section de sociologie appliquée et de groupes d'intérêts en sociologie, Society/Société, Février 1995, pp. 19‑22.



C’était mon mot suite à la lecture de :



Charles Beaudoin-Jobin et Myriam Boivin-Comtois, Professeurs de sociologie au collégial, Une lecture sociologique du TDAH, ledevoir.com, 15 février 2019 :

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/547952/une-lecture-sociologique-du-tdah



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Écureuil beige, parc St-Roch, Montréal. (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-14, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)















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La méditation, bienfait pour le capitalisme ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-13, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)



Pendant qu'on travaille sur soi, on ne se regroupe pas pour revendiquer collectivement. L'individualisme pour le plus grand bien du néolibéralisme.



En plus, on achète toutes sortes de produits et on encourage toutes sortes de Gourous !



C’était mon mot suite à la lecture de :



Antonio Pele, Le succès de la méditation, une émanation comme une autre du capitalisme, Slate.fr, 12 février 2019 :

http://www.slate.fr/story/173385/meditation-capitalisme-societe-management-autodiscipline-cerebralite





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On engage les meilleurs. Et, on le dit sans rire ! (Michel Handfield, Facebook, 2019-02-11, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


C'est drôle, mais on engage toujours les meilleurs. Que sont les autres? À moins que les techniques des R.H. ne soient pas aussi à point que ça. Peut-être aussi un manque de variétés professionnelles dans nos organisations. Combien de sociologues et de philosophes à la ville, dans les ministères, les commissions scolaires et tutti quanti pour aider à penser autrement? Poser la question c'est en partie y répondre.


C’était mon mot suite à la lecture de :


Matthieu Payen, Pots-de-vin et voyages pour un ex-ingénieur, journaldemontreal.com, 11 février 2019:

https://www.journaldemontreal.com/2019/02/11/pots-de-vin-et-voyages-pour-un-ex-ingenieur



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On dit que personne ne veut le faire… (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-25, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Mais, dans la file pour faire, on te répond, une fois, deux fois, trois fois ... « vos études universitaires et vos expériences de travail ne vous qualifient pas pour ce type de postes. » (Véritable réponse reçue.) Alors, tu comprends que le bon vouloir; s’essayer; apprendre sur le tas (en faisant le travail) comme ça se faisait autrefois, ce n'est plus possible aujourd’hui. Ou tu es la personne parfaite ou tu dois passer ton tour. Pas pour rien que la file « pour faire » est vide.



C’était mon commentaire suite à une illustration vue sur Facebook, où il y a 3 files :


- File pour critiquer, avec beaucoup de monde;

- File pour dire ce qu’il faudrait faire, avec peu de monde;

- File pour faire, complètement vide.


Cette image que je ne veux pas reproduire pour des raisons de droits d’auteur se retrouve facilement en googlant « File pour dire ce qu’il faudrait faire » dans Images.




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Attention : danger de partager (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-14, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Avant de partager, demandez-vous si ça a de l'allure, car partager de fausses nouvelles peut mettre le feu aux poudres dans certains pays.


C’était mon mot suite à la lecture de :


ISABELLE HACHEY, LA PRESSE AU SRI LANKA : QUAND FACEBOOK PROPAGE L A HAINE, LA PRESSE+, Édition du 13 janvier 2019, section ACTUALITÉS, écran 2 :

http://plus.lapresse.ca/screens/a92c8ee5-8e24-46da-886c-b715f7436f89__7C___0.html



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Façon de ne pas changer? (Michel Handfield, Facebook, 2019-01-11, www.societascriticus.com Vol. 21 No. 01)


Je me pose la question : partagent-ils davantage une fausse nouvelle qui ne change pas leurs façons de voir et leurs habitudes qu'une fausse nouvelle qui va dans le sens contraire? Ainsi, si la droite leur dit que le changement climatique n'existe pas, vont-ils davantage le croire pour ne pas changer leur rapport à l'auto? La crédibilité de la source n'aurait plus aucune importance dès que la fausse nouvelle dit ce que l’on veut entendre.


C’était mon mot suite à la lecture de :


MATHIEU PERREAULT, Des aînés friands de fake news sur les réseaux sociaux, La Presse, 11 janvier 2019 :

https://www.lapresse.ca/techno/reseaux-sociaux/201901/11/01-5210672-des-aines-friands-de-fake-news-sur-les-reseaux-sociaux.php



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Index




Le multiculturalisme canadien, le bilinguisme et le cas du Québec sur l’ethnicité et la laïcité : quelques explications.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Essais : www.societascriticus.com


Recherche et commentaires de Michel Handfield (2019-05-01)


Avant-propos


Ce texte est composé sur la base de différents billets Facebook de ma part et de différentes réponses que j’ai apportées à des statuts d’autres personnes sur toute cette question des signes religieux et de ce qu’est la laïcité dans la foulée du projet de loi 21 du gouvernement de François Legault. (1) C’est qu’il y a une méconnaissance de ce qu’est le multiculturalisme canadien et de notre histoire.


Ce sujet est loin d’être clos et il est quasi impossible qu’il le soit un jour si nous considérons les points de vue historiques, juridiques, anthropologiques et sociopolitiques qui seront toujours ouverts sur cette question. Une constitution n’est pas un domaine figé, mais d’interprétations et de réinterprétations si complexes que les débats et les opinions politiques et juridiques sur le sujet ne seront jamais finit. Même la Cour suprême donne des jugements partagés, donc réinterprétables un jour ou l’autre sous un nouvel angle. :)


Des études et des recherches se font d’ailleurs toujours en ces domaines. Même nos premiers ministres n’ont pas une connaissance parfaite du sujet, j’en suis convaincu. Ils en ont cependant une interprétation à laquelle ils tiennent, comme pour tous les autres citoyens. Mais, ça ne veut pas dire que ce soit la réalité ou la « vérité ». Comme moi, ils ne peuvent être spécialistes de tout.


Je suis sociologue, non-historien ou constitutionnaliste par exemple. Je peux cependant en avoir une certaine vision. Mais, surtout, j’ai une formation de chercheur et si j’ai des questions, je peux chercher des explications plausibles. C’est de cela que je parle ici : de plausibilité et non de vérités.


Le multiculturalisme canadien


Plusieurs sont contre « le multiculturalisme de Justin Trudeau », mais ne savent pas que ça remonte à beaucoup plus loin dans l’histoire du monde. Dans mon texte sur l’opéra Salomé de Richard Strauss, écrit en 2011 (2), j’écrivais ceci :


« Si, à l'époque, Hérode avait des juifs et des Nazaréens à sa table, aujourd'hui il aurait pu y avoir des musulmans, car l'empire reconnaissait les religions de ses citoyens :



« The Roman Empire expanded to include different peoples and cultures; in principle, Rome followed the same inclusionist policies that had recognised Latin, Etruscan and other Italian peoples, cults and deities as Roman. Those who acknowledged Rome's hegemony retained their own cult and religious calendars, independent of Roman religious law. » (3)


Contemporain ! En lien avec la laïcité, le multiculturalisme, l'interculturalisme et le pluralisme confessionnel qui nous questionne en ce moment. Les philosophes et penseurs du temps auraient pu écrire le passage qui suit, mais il fut plutôt écrit par Genevieve Nootens, professeure de sciences politiques à l' Université du Québec à Chicoutimi et membre du Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales et du Centre de recherche sur la diversité au Québec (4) :


« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il soit raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » » (5)



Pour le multiculturalisme canadien moderne, on peut le situer aux années 1960 (6), mais sa concrétisation effective date de 1971 :



« Dans sa déclaration de 1971, monsieur Trudeau parlait du Chinois qui peut être ici aussi chinois que chez lui, pourvu qu’il fasse allégeance au Canada. » (7)



Voilà ce que signifie la déclaration du multiculturalisme canadien de Trudeau père en 1971. Après le référendum de 1980 sur la souveraineté-association du Québec, qui fut perdu, nous avons eu droit au rapatriement de la constitution canadienne et à l’inclusion de la Charte des droits et libertés (8) dans la constitution en 1982 qui y officialise le multiculturalisme canadien (article 27) :



« Toute interprétation de la présente charte doit concorder avec l’objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens. » (9)


Sans surprise, ce multiculturalisme relève davantage du modèle anglo-saxon duquel le Canada est issu, que du modèle français auquel on se réfère au Québec actuellement. Mais, on ne peut pas dire que le Québec a choisi le Canada en ignorant que le multiculturalisme y existait, tant en 1980 qu’en 1995. (10) C'est comme si on voulait toujours être dans le Canada, mais sans la loi canadienne. Un moment donné, on l'accepte ou on en sort.


Quant au bilinguisme...


Plusieurs croient à tort que si le Canada est bilingue, toutes les provinces doivent l’être. En fait, une seule province l'est selon la constitution :


« Les provinces et les territoires canadiens sont-ils tous bilingues?


Non. Seule la province du Nouveau-Brunswick est officiellement bilingue, ce qui veut dire qu’elle reconnaît l’anglais et le français comme ses langues officielles.


Toutes les autres provinces et tous les autres territoires ont adopté l’anglais comme langue officielle, à l’exception du Québec et du Nunavut. » (11)



C'est qu'entre ce qui est dit et l'histoire, il y a une marge. Au sujet des langues officielles du Canada, voici ce que dit la constitution à l’article 16 :



« (1) Le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada; ils ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions du Parlement et du gouvernement du Canada.


Note marginale : Langues officielles du Nouveau-Brunswick


(2) Le français et l’anglais sont les langues officielles du Nouveau-Brunswick; ils ont un statut et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans les institutions de la Législature et du gouvernement du Nouveau-Brunswick.


Note marginale : Progression vers l’égalité


(3) La présente charte ne limite pas le pouvoir du Parlement et des législatures de favoriser la progression vers l’égalité de statut ou d’usage du français et de l’anglais. » (12)



Sur ce point, je ne sens pas le besoin d’aller plus loin, la constitution étant claire.


Le cas du Québec...


On a eu deux référendums où on a choisi le Canada, pas nécessairement de gaité de cœur, mais pour un certain confort à la canadienne. En même temps on ne signe pas la constitution et on refuse sa Charte des droits et libertés et le multiculturalisme qui en sont pourtant la pierre angulaire. Incapable de prendre le Canada tel qu'il est ou d’en sortir, on se situe où? C’est la première question à se poser.


Si on n'est ni pour le Québec ni pour le Canada, d'un point de vue canadien, on doit être assez agaçant parfois et on doit en convenir. Quelles options nous reste-t-il?


- Un référendum pour devenir un état des États-Unis;


- Un référendum pour devenir un territoire de la France, comme Saint-Pierre-et-Miquelon.


De toute façon, comme une majorité de Québécois rejette le multiculturalisme canadien et réclame un républicanisme à la française, car on entend souvent parler de la loi française de 1905 sur la laïcité dans ce débat (13), le second choix serait le plus approprié à notre position. Mais, serions-nous prêt à devenir un territoire Français? Question importante s’il en est.


De quelques oublis historiques, vus du point de vue d’un sociologue de l’organisation !


En même temps, on oublie d'inscrire notre histoire dans les courants mondiaux. Par exemple, sait-on que la bataille des plaines d'Abraham s'inscrit dans un conflit plus large et mondial, la guerre de Sept Ans? Un « Conflit armé s'étant déroulé en Inde, en Amérique et en Europe entre 1756 et 1763. » (14)


C’est plus grand que l’histoire qu’on nous ait enseigné, car ça nous inscrivait dans une forme de mondialisation. Il faut donc lire cette histoire à défaut de l’avoir apprise. On y apprend ainsi que ce conflit a perduré au-delà de la bataille des Plaines d'Abraham (1759) et que les Français ont gagné la Bataille de Sainte-Foy l’année suivante ! (15)


Si la Nouvelle-France fut perdue, c’est dans le cadre d’un conflit mondial et non seulement de la bataille des Plaines-d’Abraham, même si cette défaite des Français fut importante, car elle mena à la capitulation de Québec. (16) Puis, la paix sera enfin signée entre les belligérants en 1763. En ce qui regarde notre histoire :



« (...) le traité de Paris, concerne la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne. Il est signé le 10 février 1763 et la Grande-Bretagne, étant en position de force, obtient d’énormes gains. En Amérique du Nord, la Grande-Bretagne se voit accorder le Canada et toutes les îles au large, sauf Saint-Pierre-et-Miquelon qui reste aux Français, ainsi que tous les territoires à l’est du Mississippi. » (17)


Nous fumes cédé à l’Angleterre suite à la défaite de la France et de ses alliés dans un conflit mondial qui nous dépassait même si nous en étions aussi partie prenante. C’est un peu ce double statut qui nous dépasse.


Il faut peut-être penser qu’on n’était pas un pays, mais une colonie : un territoire où la France exploitait des ressources un peu comme une entreprise commerciale. Un peu comme pour une entreprise qui cède une filiale avec ses employés à un concurrent, on a été cédé avec le territoire. On faisait partie du « deal » pour conserver ce qui était le plus rentable pour la France :


« « Pour Choiseul, conclut Boucher, comme pour tous les ministres français depuis Colbert, les précieuses Antilles dépassaient en importance toutes les autres possessions coloniales [18] ». » (19)


Des transactions de ce genre, il s’en fait d’autres aussi. Ainsi :


« Le 3 mai 1803, le Premier Consul de la République Française Napoléon Bonaparte vend la Louisiane aux États-Unis, pour 5 millions de dollars plus 10 millions de dollars pour La Nouvelle-Orléans, sans le consentement de l'Assemblée nationale. » (20)


Bref, l’histoire nationale, prise seule, est parfois un peu faussée, car elle s’inscrit aussi dans une histoire plus large qui est l’histoire du monde. Mais, comme on dit, il faut bien mettre des limites quelque part, car on ne peut pas tout enseigner à l’école. Cependant, il faut parfois aller un peu plus loin par nos propres moyens pour comprendre. C’est pour cela que l’école doit donner non seulement de l’enseignement, mais aussi le gout de continuer à apprendre. Dans ce contexte, on devrait aussi investir davantage dans l’éducation permanente et l’éducation populaire qu’on ne le fait actuellement.



Qu’est-ce que la laïcité de l’État?



D’abord, ce n’est pas un objet fermé. C’est même un sujet ouvert, car la laïcité joue entre deux pôles : la laïcité ouverte et fermée. J’explique.




La laïcité ouverte exige l’absence de référence religieuse de la part de l’État et des institutions. Elle n’exige cependant pas l’absence de signes religieux de la part de ses agents, mais un droit de réserve dans leur jugement et leurs fonctions. Un exemple tiré d’une lettre ouverte au Devoir :


« Qu'une jeune étudiante musulmane porte le foulard en classe ou qu'un médecin juif porte la kippa lorsqu'il est en fonction n'entame pas la laïcité de l'école et de l'hôpital. Il en va tout autrement de l'enseignement catholique et protestant confessionnel qui était jusqu'à encore tout récemment dispensé à l'école. L'école, dans ce cas, favorisait les catholiques et les protestants. La laïcité ouverte nous permet de faire ces distinctions et de prendre des décisions éthiquement plus acceptables quant aux enjeux reliés à la place de la religion dans l'espace public. » (21)


La laïcité fermée exige non seulement l’absence de références religieuses de l’État, mais aussi de ses agents. Et, entre les deux, une position qui défend la culture judéo-chrétienne tout en la distinguant de la religion. Une forme un peu hypocrite de laïcité quant à moi.


Jocelyn Maclure, professeur à la Faculté de philosophie de l'Université Laval et analyste-expert pour la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables les définissaient très bien :



« Trois positions s'affrontent au Québec dans le débat sur l'aménagement de la diversité morale et religieuse. La position conservatrice réclame un statut particulier pour les communautés chrétiennes ou le rétablissement de liens plus organiques entre le politique et le religieux. La position libérale-pluraliste ménage un espace pour la foi dans l'espace public (accommodements, patrimoine historique, etc.), un espace qui est toutefois balisé par le respect de l'égalité et la liberté de conscience. La position républicaine vise à contenir la religion dans la sphère privée et tend à exclure la liberté de pratique de la liberté de religion. » (22)



Cependant, ne pas porter de signes religieux ne signifie pas qu’ils n’ont pas de convictions ou qu’ils les laissent au vestiaire ou à la maison.


En conséquence, je préfère le savoir et pouvoir en discuter ouvertement si j’ai un doute d’interférence du religieux dans une discussion ou une décision. C’est là la supériorité de la laïcité ouverte, car, pour moi, la plus grande protection pour tous est qu’il soit possible de discuter d’une telle chose dans « le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques » (23) entre nous pour reprendre ce que je disais en entrée de ce texte.




Droit ou liberté? (1re partie)


Plusieurs croient en Dieu, mais pas selon les mêmes positions philosophiques et religieuses. Et chaque croyance tend à dire qu’elle seule a la vérité. En conséquence, pour ne pas reproduire des guerres de religion, la seule nuance que je ferais serait de réaffirmer que la croyance est une liberté, non un droit, car le danger vient toujours quand on l'oublie et qu'on pense avoir une mission divine. La charte dit d’ailleurs à l’article 2 que :



« Chacun a les libertés fondamentales suivantes :

a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d’association. » (24)



Cela n’empêche pas de croire, mais permet de comprendre que dans le cadre d’une laïcité ouverte, pour paraphraser Genevievre Nootens, il peut y avoir du désaccord raisonnable et même une négation de la véracité de nos convictions de la part de tenants d’autres postures philosophiques et religieuses que les nôtres. (25) « En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience » comme l’écrit aussi Nootens. (26)


De plus, on doit toujours se rappeler que « la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l’on croit. » (27) D’ailleurs, Nietzsche n’a-t-il pas écrit que Dieu était mort? Et,il en donne la raison :



« Ainsi me dit un jour le diable: "Dieu aussi a son enfer: c'est son amour des hommes."

« Et dernièrement je l'ai entendu dire ces mots: "Dieux est mort; c'est sa pitié des hommes qui a tué Dieux." » (28)




Ça ne veut pas dire que c’est vrai, pourtant, c’est bien écrit dans un livre ! Alors, une croyance doit demeurer une liberté, mais ne pas devenir un droit. Trop dangereux. Et, il faut toujours se rappeler que nous n’avons pas de preuves formelles de la vérité des religions. Ce sont des écrits humains. D’ailleurs :





« La plupart des historiens universitaires spécialistes de l’antiquité pensent que le Nouveau Testament (les évangiles) sont «de l’histoire transformée en mythologie religieuse». En d’autres mots, ils estiment qu’autour du début du premier siècle un rabbin controversé nommé Yeshua ben Yosef a gagné un certain nombre d’adeptes et que sa vie et ses enseignements ont fourni les éléments de départ de ce qui est devenu le Christianisme. » (29)


Et, pour A.C. Grayling, que l’on soit ou non d’accord avec lui, la religion et l’astrologie ont les mêmes sources :


« Religion is exactly the same kind of thing as astrology : it originates in the pre-scientific, rudimentary metaphysics of our ancestors. » (30)


Prenons garde avant de faire trop rapidement un droit de la liberté de croyances comme le font trop souvent les juristes. Si c’était tous des droits on n’aurait pas une « Charte canadienne des droits et libertés », mais bien une « Charte canadienne des droits ». Par contre, on parle bien de « Libertés fondamentales » qui « ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique. » (31)


Ça ne veut pas dire de forcer les gens à cacher leurs croyances et encore moins à les abandonner, car elles font partie de leur vie, acquise depuis le plus jeune âge. Ici je me dois d’ouvrir une parenthèse.


Croyances et religions, une liberté exercée en notre nom !


Le problème de la liberté de croyances et de religions est que c'est un droit exercé par d'autres (nos parents, nos grands-parents ou nos tuteurs) en notre nom avant même qu'on n’ait l'âge de raison ou de parler.


Par la suite on grandit avec ces valeurs et croyances, transmises depuis des générations, mais rarement discutées, réactualisées (car une croyance se modernise rarement) ou remises en question. Elle fait donc partie de notre identité et n’est rapidement plus un choix, mais un fait qui nous inscrit dans une tradition familiale et culturelle. Voilà tout le problème de cette question et pourquoi, même ceux qui ne croient plus, ne sont pas portés à abandonner leur religion aussi facilement que cela, car ça les couperait de leurs racines. Ils ne la pratiqueront tout simplement pas sans aller jusqu’à l’apostasie. (32)


Tout le côté explosif de cette question repose justement là-dessus, car on a signé un contrat social en notre nom sur le principe de la foi de nos parents. Élevé dans cette foi, on ne peut en sortir facilement. Et, si on le fait, cela a un cout parfois lourd de conséquences, comme une coupure avec sa famille par exemple ou même la peine de mort dans certaines croyances ou traditions.




De l'autre côté, on ne pourrait non plus interdire d'inscrire les enfants dans une religion avant l'âge de raison - admettons 16 ans comme pour le consentement sexuel éclairé. Imaginez les tensions familiales...


Difficile alors de faire des lois gérant des croyances qui sont devenues des libertés fondamentales quand elles ne sont pas tout simplement qualifiées de droits par les juristes. Encore plus complexe de dire qu’elles peuvent se mettre au vestiaire pendant les heures de travail et ressorties après. Bonne chance au gouvernement dans cette utopie.


Pour ma part, je préfère l’affichage et la discussion, ce qui me ramène où j’en étais avant d’ouvrir cette parenthèse.


Droit ou liberté? (2e partie)


Il faut être conscient que toutes croyances doivent être discutables dans une société libre et démocratique, car ce sont des croyances et non des vérités comme nous l’avons dit plus haut. En fait, tous les sujets devraient être discutables dans le respect. C’est là le propre de la liberté d’opinion et d’expression. J’en reviens ainsi à Genevieve Nootens, cités à quelques occasions dans ce texte :


« (…) le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il soit raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (33)


Moi-même, j’ai des croyances, mais je suis conscient qu’elles peuvent être totalement fausses. C’est d’ailleurs le propre d’une croyance de ne pas être vérifiable contrairement à la science. Et le propre du croyant, c’est d’en être conscient et de l’accepter. C’est là l’essence et la beauté de croire. Même si on croit en rien, il faut être conscient qu’on ne sait pas, car croire n’est jamais une certitude, sinon ce n’est plus croire.



Et, la science?



La principale correction constitutionnelle que je ferais, comme je l’ai souvent écrit, serait d’inclure le droit de la science dans la loi constitutionnelle pour la protéger de l’obscurantisme des croyances. Elle devrait même avoir préséance sur les croyances.



Trop de mal peut être fait à des croyants dépendants, souvent des enfants, au nom des croyances des adultes autour d’eux, ne serait-ce que de les priver d’une éducation qui peut les ouvrir à la connaissance et au désir d’apprendre. Rien de plus facile que de contrôler et manipuler des gens sans éducation et tenu dans la peur du savoir ou sous le joug de mythologies. On le voit avec le retour de croyances non scientifique comme la peur des vaccins et la croyance que la terre est plate.


Les manipulateurs ont le beau jeu, les croyances devenant un droit et la science étant laissée sans aucune protection constitutionnelle.


Le multiculturalisme, une expérience !


Moi aussi, je fus déjà contre le multiculturalisme, mais, favorisant d’abord la connaissance, je lus aussi ce qui s’écrivait de l’autre côté. Voulant me faire une idée par moi-même, même si j’étais péquiste et souverainiste, j’avais fait venir une copie de cette « Charte canadienne des droits et libertés » que le Canada nous envoyait gratuitement si nous la demandions. (34) On l’annonçait d’ailleurs dans des journaux et des revues à l’époque.


Non, elle n’est pas parfaite, mais rien ne l’est. Par contre, elle offre une expérience nouvelle d’échange et de vivre ensemble. Comme sociologue, cela fait du Canada le laboratoire d’une expérience intéressante, car rare sont les sociétés ainsi basées sur des frontières communes comme balises, mais ouvertes sur une multiplicité de cultures et d’expériences à l’intérieur de celles-ci et qui doivent s’y faire une place tout en acceptant l’autre et échanger avec lui.



Dans un monde de plus en plus conscient de ses différences, mais aussi du besoin de s’accorder, car on vit tous sur un même vaisseau spatial qui s’appelle la terre et qui est menacé par nos comportements, on peut se demander si ce n’est pas là un modèle d’avenir. Peut-être difficile à vivre au début, j’en conviens, mais peut-être davantage porteur d’avenir que les guerres de clans et la fermeture de chaque groupe sur lui-même. C’est certainement un modèle à observer plus longuement avant de le condamner.



L’acceptation réciproque !



Pour promouvoir le multiculturalisme, pas besoin de se déguiser comme l’a fait trop souvent notre premier ministre Justin Trudeau cependant. C’est même le contraire qui est souhaitable, car il s’agit d’acceptation et de dialogue.





Il faut demeurer soi-même dans les visites diplomatiques. Dire en Israël qu’un juif et un Palestinien ont la même origine. Des frères et des cousins qui se sont séparés sur la base de croyances, car l’un a cessé de croire en Yahvé pour croire en Jésus, Mahomet ou même pour croire que ce ne sont que des histoires pour diviser les humains. Et, si ce sont toutes des croyances légitimes, ce sont tout de même des croyances. Il faut en être conscient et l’accepter. Ce serait au moins le début d’une pacification selon moi.


Ce qu’il faut, c’est donc s’unir au-delà de ces croyances et les surmonter pour répondre aux défis que nous pose notre avenir. Bref, apprendre à vivre ensemble avec et malgré nos différences. En les acceptant et en étant capable d’aller au-delà de celles-ci pour le bien commun. En cela, le multiculturalisme et le dialogue multiculturel sont des modèles intéressants. Mais, il faut être capable d’accepter le pluralisme des idées et une prédominance de la science qui vont au-delà des croyances dans la recherche de la « vérité », car en science, contrairement aux religions, il n’y a pas vraiment de dogmes, mais plutôt des remises en question au fur et à mesure de l’évolution des découvertes scientifiques. On cherche le mieux, non une vérité absolue.


Conclusion : La laïcité avec des signes religieux, pourquoi pas? (35)



Personnellement, je suis pour la laïcité, mais pas contre les signes religieux, car on sait à qui l'on s'adresse. Si ce que la personne me dit me semble davantage venir d'une croyance plutôt que de la science je peux toujours la questionner. Si cela semble la heurter d'en discuter, je peux contrevérifier autrement.


En fait, tout ce que je demande, c’est que la personne puisse séparer son intervention (que ce soit l’enseignement, la gestion, les soins, la justice ou autres) de ses croyances dans le cadre de son travail. Sincèrement, je crois que la plupart le peuvent.



En fait, les plus dangereux sont peut-être ceux qui n'ont aucun signe visible et présentent leurs croyances comme étant des connaissances. Il ne faudrait pas oublier les leçons de cette triste histoire de L’ordre du Temple solaire et d'Hydo-Québec. Radio-Canada se questionnait même sur une possible infiltration de la société d’État. (36)


Notes


1. Projet de loi n°21 : Loi sur la laïcité de l’État :

http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-21-42-1.html




Pour télécharger ce projet de loi en version PDF :

http://www.assnat.qc.ca/Media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_143925&process=Default&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz


2. Handfield, Michel,« Salomé, les Hommes et Dieu ! », Societas Criticus, Vol. 13 no 4, 2011 :


- À BAnQ : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=EbayXngjBi0AXM9hQ3AvVA


- À BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



3. Pliny the Elder, Epistles, 10.50, cité in http://en.wikipedia.org/wiki/Religion_in_ancient_Rome#Religion_and_politics


4. J'ai trouvé cela dans une courte biographie sur le site des éditions Québec- Amérique : https://www.quebec-amerique.com/auteurs/genevieve-nootens-420; le Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales : www.creqc.uqam.ca; et le Centre de recherche sur la diversité au Québec : www.cridaq.uqam.ca


5. Nootens, Genevievre, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale , in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités , PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34.


6. « Le multiculturalisme en tant que terme est entré en vogue au Canada dans les années 1960 pour faire contraste au «biculturalisme» et popularisé par la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. » (Multiculturalisme dans L’encyclopédie Canadienne, écrit par Jean Burnet et Leo Driedger (publication en ligne 27 juin 2011) et mis à jour Niko Block (10 septembre 2014) :

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/multiculturalisme



7. Entrevue avec Julien Harvey, RND, Février 1988, Les immigrants menacent-ils l'avenir du Québec francophone?, p. 20. Cette revue était distribuée gratuitement dans Les caisses populaires du Québec.


8. LOI CONSTITUTIONNELLE DE 1982 :

https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html


9. Ibid.




10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum_québécois_de_1980


https://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum_québécois_de_1995


11. https://www.cliquezjustice.ca/vos-droits/bilinguisme-au-canada?localisation-popup-province=Canada


12. LOI CONSTITUTIONNELLE DE 1982, Op. Cit.


13. Par contre, si on en entend souvent parler, c’est davantage dans les commentaires que de la part du gouvernement à ce que m’ont montré plusieurs recherches Google, car la plupart des commentaires que j’ai trouvés sur le sujet venaient de chroniqueurs ou d’opinions.


Le plus éclairant à ce sujet est l’article de Stéphane Baillargeon, Les diverses formes de laïcité dans le monde, ledevoir.com, 28 mars 2019 : https://www.ledevoir.com/societe/550833/diversite-des-formes-de-laicite-dans-le-monde


14. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans. Il faut aussi regarder les batailles inscrites dans la colonne à la droite de cet article.


15. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Sainte-Foy


16. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Plaines_d%27Abraham


17. Voir « Traités de paix » de la guerre de Sept Ans sur Wikipédia :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans


Consulter aussi https://fr.wikisource.org/wiki/Traité_de_Paris_(1763)


18. Philip P. Boucher, Les Nouvelles-Frances, Septentrion, 2004, p. 128.


19. Le 10 février 1763 — Le traité de Paris : la France peut être heureuse sans Québec. Conférence de Denis Vaugeois, Auditorium de la Grande Bibliothèque,

Montréal, 23 février 2012 : https://www.fondationlionelgroulx.org/Le-10-fevrier-1763-Le-traite-de.html


20. https://fr.wikipedia.org/wiki/Louisiane#XIXe_siècle


21. Jocelyn Maclure - L'auteur est professeur à la Faculté de philosophie de l'Université Laval. Il a été analyste-expert pour la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, Les raisons de la laïcité ouverte, ledevoir.com, 24 novembre 2008 : https://www.ledevoir.com/non-classe/218244/les-raisons-de-la-laicite-ouverte



22. Ibid.


23. J’ai repris ici un extrait de Nootens, Genevievre, Op. Cit., cité plus haut.


24. LOI CONSTITUTIONNELLE DE 1982, Op. Cit.


25. Je renvoie ici encore à un extrait de Nootens, Genevievre, Op. Cit., cité plus haut.


26. Ibid.


27. Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain , Paris : Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45,


28. Nietzsche, Frédéric, Ainsi Parlait Zarathoustra, Project Gutenberg's (Format EPUB), p. 55 ou 56


29. Un article fort intéressant d’Eric Leser, Cinq raisons pour lesquelles Jésus n’aurait jamais existé, Slate.fr, 12 juillet 2015 : http://www.slate.fr/story/104227/cinq-raisons-jesus-jamais-existe


30. Grayling A.C., 2013, The God Argument  : The Case Against Religion and for Humanism, London (UK): Bloomsbury Publishing, 205 p. ISBN: 9781408837429.

Nous en avons fait la critique dans Societas Criticus, Vol 15no. 8. 2013-07-28 – 2013-09-20 :


- À BAnQ :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=7vM1C-j68T7Y8Pf_lpl1sA


À BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


31. LOI CONSTITUTIONNELLE DE 1982, Op. Cit.


32. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apostasie


33. Nootens, Genevieve, Op. Cit.

34. Dans le coin gauche en bas, elle est numérotée 25 (2-82).


35. C’était à l’origine un commentaire Facebook sur le texte de Marco Fortier, Laïcité : des professeurs se posent en censeurs, ledevoir.com, 25 janvier 2019 : https://www.ledevoir.com/societe/education/546358/censure-d-enseignants-au-sujet-de-la-laicite



36. « Hydro-Québec infiltré? Un ancien employé d'Hydro-Québec dénonce l'influence de groupes ésotériques sur des cadres de la société d'État. »

(Date de diffusion : 1er avril 1996). Source :


http://archives.radio-canada.ca/sante/criminalite_justice/clips/2659/


Je conseille de googler « Hydro-Québec et OTS » pour trouver ce qui reste d’informations au sujet de cette triste histoire.


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/Multiculturalisme_canadien


https://fr.wikipedia.org/wiki/Multiculturalisme


https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_canadienne_des_droits_et_libert%C3%A9s


https://fr.wikipedia.org/wiki/Salome_(opéra)



Index



Britanicus, une pièce en écho à notre temps (https://www.tnm.qc.ca)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Essais : www.societascriticus.com


Texte de RACINE

Mise en scène de FLORENT SIAUD



Production du Théâtre du Nouveau Monde

En collaboration avec Les songes turbulents, compagnie de création



Du 26 mars au 20 avril 2019



Distribution : MARC BÉLAND, SYLVIE DRAPEAU, FRANCIS DUCHARME, MAXIM GAUDETTE, MARIE-FRANCE LAMBERT, ÉRIC ROBIDOUX et EVELYNE ROMPRÉ.



Durée du spectacle : 1 h 55, sans entracte




LES FURIEUX ET LES TENDRES


Voici la plus enlevante des tragédies de Racine par la fascination qu’exerce son personnage principal, Néron, encore jeune, mais déjà imprévisible, déjà inquiétant, déjà monstrueux. Et c’est aussi la fiction racinienne qui entrelace de façon la plus serrée les différents sujets de son récit : la brutalité d’un coup d’État, la haine entre deux frères, la tension d’un triangle amoureux, l’affranchissement d’un fils du joug de sa mère, les jeux d’influence au gouvernement et la violence glaciale d’un assassinat politique. Pour orchestrer cette symphonie de la terreur, Lorraine Pintal invite à faire son entrée au TNM Florent Siaud, jeune metteur en scène déjà reconnu ici et à l’étranger pour savoir donner éclat et force aux textes les plus denses.


Le jeune empereur Néron fait enlever Junie, la fiancée de son demi-frère Britannicus, afin qu’il n’épouse pas une descendante de l’empereur Auguste, ce qui pourrait l’amener à réclamer le trône. Pour la mère de Néron, la terrible Agrippine, c’est une trahison. Jusqu’à ce jour, elle régnait à travers son fils, mais le sentant s’éloigner d’elle, elle souhaitait renforcer en sous-main le pouvoir de Britannicus. Quant à Néron, son coup de force politique a sur lui une conséquence inattendue : en voyant Junie escortée par ses geôliers, il tombe violemment amoureux d’elle.


Sylvie Drapeau et Francis Ducharme, en Agrippine et Néron, joueront un des plus puissants affrontements de la dramaturgie classique, alors qu’Éric Robidoux et Evelyne Rompré seront les émouvants Britannicus et Junie.


Source : https://www.tnm.qc.ca


Commentaires de Michel Handfield (2019-04-09)



« Les meilleurs rois veulent pouvoir être méchants s'il leur plait, sans cesser d'être les maîtres. Un sermonneur politique aura beau leur dire que, la force du peuple étant la leur, leur plus grand intérêt est que le peuple soit florissant, nombreux, redoutable; ils savent très bien que cela n'est pas vrai. Leur intérêt personnel est premièrement que le peuple soit faible, misérable, et qu'il ne puisse jamais leur résister. J'avoue que, supposant les sujets toujours parfaitement soumis, l'intérêt du prince serait alors que le peuple fût puissant, afin que cette puissance étant sienne le rendît redoutable à ses voisins; mais, comme cet intérêt n'est que secondaire et subordonné, et que les deux suppositions sont incompatibles, il est naturel que les princes donnent la préférence à la maxime qui leur est le plus immédiatement utile. C'est ce que Samuel représentait fortement aux Hébreux : c'est ce que Machiavel a fait voir avec évidence. En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » Jean-Jacques Rousseau (1)



Il serait simple de réduire cette pièce à un triangle amoureux : Néron, Britannicus et Junie. Mais, ce n’est là que la pointe de l’iceberg. En fait, on est dans le triangle Pouvoir-Jalousie-Manipulation en opposition à Égalité-Fraternité-Liberté.


Du côté de la famille…


Ça brasse en haut de la pyramide et ça craint en bas, chez les proches de Néron, car le Pouvoir ne se gêne généralement pas pour faire une démonstration de sa force, à plus forte raison si le Prince (2) veut établir sa suprématie sur son entourage, ce qui est le cas ici, sa mère, Agrippine, en menant large jusque-là. Burrhus, en bon soldat au service de Néron, tint d’ailleurs ces mots à Agrippine (Acte premier, Scène II) :


Je répondrai, Madame, avec la liberté

D'un soldat qui sait mal farder la vérité.

Vous m'avez de César confié la jeunesse,

Je l'avoue, et je dois m'en souvenir sans cesse.

Mais vous avais−je fait serment de le trahir,

D'en faire un empereur qui ne sût qu'obéir ?

Non. Ce n'est plus à vous qu'il faut que j'en réponde,

Ce n'est plus votre fils, c'est le maître du monde.

J'en dois compte, Madame, à l'empire romain,

Qui croit voir son salut ou sa perte en ma main. (3)



En plus de sa mère, son demi-frère (Britanicus) pourrait lui ravir le Pouvoir s’il mariait sa promise, Junie, une descendante de l’empereur Auguste, et si sa mère se mettait en tête de l’appuyer contre Néron même si c’est elle qui a manigancé pour le faire arriver où il est rendu; en le faisant adopter par Claude devant son propre fils, Britanicus. (4) Mais, elle est capable de changer d’idée et de travailler à sa perte pour assurer sa mainmise sur l’empire si elle peut mieux contrôler Britanicus que Néron, car, comme ce dernier, elle a la soif du Pouvoir et tous les moyens sont bons pour l’obtenir, même de dire la vérité ! (5) Sœur de Caligula elle a d’ailleurs « fait empoisonner l’empereur Claude le 13 octobre 54 » (6) et quelques autres pour établir son influence. Pas étonnant qu’elle soit morte « assassinée dans sa villa de Baule près de Baies sur ordre de son fils Néron entre le 19 et le 23 mars 59 » tel que rapporté dans Wikipédia. (7) D’ailleurs, y lire son histoire permet de comprendre d’où vient Néron.


Et, chez le peuple…


Témoins de ces actes, cela doit avoir un effet certain dans la population d’autant plus qu’il est le neveu de Caligula. Déjà de quoi craindre. Et, de tenir le peuple dans la crainte, n’est-ce pas déjà une façon de le faire tenir tranquille? Néron deviendra d’ailleurs un modèle du despotisme dans l’Histoire.



Mais, entre sa famille, le peuple et Néron, il y a aussi sa garde rapprochée…


Que sont les conseillers et mandarins du Pouvoir? Ces proches inconnus, opportunistes, attirés par le Pouvoir et qui seront d'autant plus appréciés qu’ils sauront flatter le « Chef ». Sous prétexte de le protéger contre le contrôle des autres, ils le manipulent. Le meilleur exemple en est donné par Narcisse, dans cette conversation de l’Acte IV, scène 4, dont voici un extrait :


Néron


Mais, Narcisse, dis−moi, que veux−tu que je fasse ?


(…)


Narcisse, gouverneur de Britannicus


(…)


Mais, Seigneur, les Romains ne vous sont pas connus.

Non, non, dans leurs discours ils sont plus retenus.

Tant de précaution affaiblit votre règne :

Ils croiront, en effet, mériter qu'on les craigne.

Au joug, depuis longtemps, ils se sont façonnés :

Ils adorent la main qui les tient enchaînés.

Vous les verrez toujours ardents à vous complaire.

Leur prompte servitude a fatigué Tibère.

Moi−même, revêtu d'un pouvoir emprunté,

Que je reçus de Claude avec la liberté,

J'ai cent fois, dans le cours de ma gloire passée,

Tenté leur patience, et ne l'ai point lassée.

D'un empoisonnement vous craignez la noirceur?

Faites périr le frère, abandonnez la soeur;

Rome, sur ses autels, prodiguant les victimes,

Fussent−ils innocents, leur trouvera des crimes;

Vous verrez mettre au rang des jours infortunés

Ceux où jadis la sœur et le frère sont nés. (8)



Comme aujourd’hui...



Les esprits plus critiques et rationnels seront souvent écartés pour leur négativisme et accusés de miner l'esprit d’équipe plutôt que de contribuer à en chercher le succès. Ainsi, ce passage de Néron :



« Arrêtez.

J'ignore quel projet, Burrhus, vous méditez,

Mais depuis quelques jours tout ce que je désire

Trouve en vous un censeur prêt à me contredire.

Répondez−m'en, vous dis−je; ou sur votre refus

D'autres me répondront et d'elle et de Burrhus. » (9)



Pourtant, leurs mises en garde seraient souvent à écouter, car il en coute moins cher de travailler à enrayer les irritants que d’essayer de les faire oublier par des artifices. Ce ne sont pas les boucles de plus sur un soulier qui enlèveront l’ampoule qui fait mal au pied ! Le peuple acceptera un temps, mais se remémorera et se transmettra une histoire populaire des récriminations…


Pendant ce temps, le Pouvoir écrira son histoire officielle et s'éloignera de plus en plus de la réalité du peuple sans s’expliquer jusqu’au jour où il sera remis en cause; plus ou moins violemment selon le régime politique.


Cela peut se faire de l’intérieur, car le Pouvoir crée des indignés et des récriminations de palais avec le temps, ou de la rue, parfois aussi d’une alliance entre les deux. Selon les cas, cela peut aller du renversement du gouvernement par le suffrage universel jusqu’à la révolution, incluant l’assassinat des élites politiques déconsidérées. C’eut été le cas de Néron s’il ne s’était pas suicidé :


« Le Sénat démit Néron. Apprenant que les sénateurs allaient lui imposer le supplice des parricides (i) (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux — coq, chien et serpent — le supplicié est jeté dans le Tibre), il fut contraint au suicide : abandonné de tous, il se réfugia dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. » (10)


Et, le tout recommencera jusqu'au prochain mouvement de masse, car le peuple se cherche toujours un « leadeur » fort qui s’entourera de proches et de courtisans de bons conseils, c’est-à-dire allant toujours dans son sens. Et, l’écart se refera tôt ou tard entre ces deux solitudes à mesure qu’ils s’éloigneront de la vision commune de changement des débuts; mais changements sur lesquels ils ne se seront pas nécessairement entendus et qui ne voudront pas nécessairement dire la même chose si on est du peuple ou de la nouvelle élite dirigeante.



Entre les deux, la réalité !


La question sur toutes les lèvres : mais, qui a raison du peuple ou du leadeur? De Macron ou des gilets jaunes? De Trudeau ou d’Andrew Scheer sur la taxe carbone?




Personne, car tout est rarement noir ou blanc. On est plutôt dans le gris. Tout est d’abord dans l’écoute et l’explication du pourquoi et du comment des décisions. Mais, tout est surtout dans les mesures d’apaisement et leur acceptation sociale. Oui, l’environnement, oui les taxes sur le carbone, mais aussi des investissements pour que les petits salariés français aient accès à du transport collectif qui répond à leurs besoins. Surtout ne pas les laisser pour compte pendant que l’on accorde des crédits fiscaux aux plus nantis qui changeront leurs Mercedes pour une Tesla par exemple. Mais, les leadeurs, à l’image de Néron, décident et disposent de la vérité. La leur, bien entendu. Et, le peuple redescendra dans la rue un jour ou l’autre s’il sent le besoin d’un changement de régime.


Une leçon pour aujourd’hui


Cette pièce sur l’exercice du Pouvoir demeure une leçon pour aujourd’hui. Et, elle est encore proche de nos préoccupations actuelles. À preuve, ce passage de Junie à Britanicus :


« Il fallait me taire et vous sauver.

Combien de fois, hélas ! puisqu'il faut vous le dire,

Mon cœur de son désordre allait−il vous instruire?

De combien de soupirs interrompant le cours

Ai−je évité vos yeux que je cherchais toujours?

Quel tourment de se taire en voyant ce qu'on aime,

De l'entendre gémir, de l'affliger soi−même,

Lorsque par un regard on peut le consoler !

Mais quels pleurs ce regard aurait−il fait couler ! » (11)



Dans ce passage, où elle explique qu’elle a fui son regard plus tôt (Acte II, Scène 6) pour ne pas qu'il lise ses pensées, on saisit toute l‘importance de voir le visage de l'autre, du moins dans la culture occidentale, pour le comprendre, car le non verbal et les regards font partie intégrante de la communication. C’est là un indicateur de la limite raisonnable aux libertés de croyances dans une fonction de service à l’autre : à visage découvert. Ici, le hijab, la kippa, ou le turban, par exemple, n'empêchent en rien cette communication. Ce n’est qu’une question d’ouverture mutuelle.



Mais, tout cela ne changera pas cette opposition plus que millénaire entre deux conceptions de la laïcité qui ont cours et qui n’ont pas fini de s’opposer comme en fait foi un autre de nos textes. (12) Ce débat revient périodiquement quoi qu’on fasse et il ne sera pas clos de sitôt. Il était par contre intéressant de le souligner ici vu ce passage entre Junie et Britanicus qui me l’a rappelé pendant la représentation.




S’il y a d’autres limites, ce ne peut qu’être que pour des questions de sécurité, comme d'être porté pour ne pas empêcher des angles de vision lors de la conduite ou de porter des équipements de sécurité lorsque nécessaire. Mais, des ajustements possibles doivent se trouver avec de la bonne volonté des deux côtés, je crois. Tout est dans le dialogue comme nous l’avons déjà écrit plus haut.



Conclusion



Le théâtre apporte ici un éclairage à notre monde. C’est l’apport de l’art au service du débat public; apport trop souvent négligé et auquel on n’a malheureusement pas assez recours, car il permet de dédramatiser et de relativiser les choses. Je ne peux mieux conclure et cette pièce ne pouvait tomber à un meilleur moment.



Notes



1. Jean-Jacques Rousseau (1762), Du contrat social ou Principes du droit politique, "Les classiques des sciences sociales", p. 44



2. Je ne sais pas si Machiavel l’a écrit comme cela, et je n’ai pas le temps de tout relire « Le Prince » pour le savoir, mais j’ai choisi de prendre cette tournure, car je trouve que l’exposé du Pouvoir de cette pièce de Racine va dans la même lignée que celle du « Prince » de Machiavel.




3. Toutes les citations de la pièce sont de Racine, Théâtre complet, éditions eBooks France : www.ebooksfrance.com, p. 291.




4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agrippine_la_Jeune#La_mère_de_Néron




5. Ce passage (Acte III, Scène 3) en fait foi :



Agrippine


Ah ! l'on s'efforce en vain de me fermer la bouche.

Je vois que mon silence irrite vos dédains,

Et c'est trop respecter l'ouvrage de mes mains.

Pallas n'emporte pas tout l'appui d'Agrippine :

Le ciel m'en laisse assez pour venger ma ruine.

Le fils de Claudius commence à ressentir

Des crimes dont je n'ai que le seul repentir.

J'irai, n'en doutez point, le montrer à l'armée,

Plaindre aux yeux des soldats son enfance opprimée,

Leur faire, à mon exemple, expier leur erreur.

On verra d'un côté le fils d'un empereur

Redemandant la foi jurée à sa famille,

Et de Germanicus on entendra la fille ;

De l'autre, l'on verra le fils d'Aenobarbus,

Appuyé de Sénèque et du tribun Burrhus,

Qui tous deux, de l'exil rappelés par moi−même,

Partagent à mes yeux l'autorité suprême.

De nos crimes communs je veux qu'on soit instruit ;

On saura les chemins par où je l'ai conduit.

Pour rendre sa puissance et la vôtre odieuses,

J'avouerai les rumeurs les plus injurieuses :

Je confesserai tout, exils, assassinats,

Poison même… (pp 317-8)


6. Op. Cit.



7. https://fr.wikipedia.org/wiki/Agrippine_la_Jeune



8. Acte IV, scène 4, p. 338



9. Acte III, scène 9 p. 327



10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Néron#Suicide

i. ou, déclaré ennemi de l’État, il devait « être fouetté à mort, nu et le cou enserré dans un bois fourchu » (version de Suétone).



11. Acte III, Scène 7, p. 324




12. À ce sujet, je vous renvoie à mon texte « Salomé, les Hommes et Dieu ! », Societas Criticus, Vol. 13 no 4, 2011 :


- À BanQ : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=EbayXngjBi0AXM9hQ3AvVA


À BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/Néron


https://fr.wikipedia.org/wiki/Britannicus_(Racine)


https://fr.wikipedia.org/wiki/Britannicus


Sur Junie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Junia_Calvina


https://fr.wikipedia.org/wiki/Agrippine_la_Jeune


https://fr.wikipedia.org/wiki/Caligula




Index





Réflexion pour notre temps : « Les fils » de Manon Cousin et « La chute de l’empire américain » de Denys Arcand.


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Essais : www.societascriticus.com


Réflexion pour notre temps vue à travers deux films


Michel Handfield (2019-04-02)



Deux films, vus au « Rendez-vous Québec cinéma 2019 », mais qui m’apparaissent aller plus loin que leur seule réalité cinématographique, ce qui explique leur présentation ici plutôt qu’avec les autres films des RVQC.



Deux films qui sont des révélateurs des maux de notre temps sur lesquels on bute. Deux films qui méritent qu’on s’y attarde davantage.


On va critiquer l’éducation ou l’économie d’un coup de gueule vite fait en lisant le journal ou en regardant les nouvelles, mais on va rapidement passer à autre chose au lieu de s’y attarder. Mais, si on s’y arrêtait quelque peu, peut-être verrait-on qu’on a dérapé avec le temps et qu’il faudrait refonder notre système éducatif et économique si on veut assurer notre démocratie...



Comment, par exemple, parler sérieusement des problèmes d’environnement si on n’est pas apte à en saisir les tenants et aboutissants, ce qui relève de l’éducation scientifique, et si pour nous l’économie ne s’arrête qu’à une seule vision de la croissance, basée sur les énergies fossiles?


Tant que l’expression de la réussite ne passera que par la possession du plus gros véhicule et de la possession d’un simili château en banlieue, on ne pourra pas vraiment s’attaquer à la menace des changements climatiques. Mais, l’école enseigne-t-elle l’économie? Pourtant, autrefois, elle le faisait. (1) Pourquoi, elle ne le fait plus? Pourquoi ne pas y parler aussi des formes alternatives d’économie, comme l’altermondialisme et l’économie sociale et solidaire? Je pose la question.



Ça ne pourrait pas faire partie d’un cours d’éthique ou du monde social, au minimum, que de parler d’économie et d’environnement par exemple si on ne veut pas ajouter un cours d’économie dans le cursus scolaire? Peu importe la forme, mais il faudrait réintroduire des notions d’économie dans l’enseignement et non seulement au secondaire, mais aussi dans l’éducation populaire.



Postscriptum


Parlant d’éducation populaire, voilà le parent pauvre de l’éducation qui devrait davantage être pris en charge et financé (2), car elle permet aux citoyens d’aller plus loin dans leur (auto)formation en lien avec d’autres citoyens pour combler leurs manques ou pour répondre à des besoins de comprendre sans suivre tout un cursus scolaire.


Des exemples? Malgré un bac et une maitrise en sociologie, j’ai suivi une formation en gestion du personnel au CREP (3) de la CSDM pour m’aider, car je pouvais être sur un comité d’embauche dans le cadre de ma fonction de secrétaire du CA d’un OBNL (4) par exemple. Mais, je n’avais pas besoin d’un certificat ou d’un bac pour cela. J’y ai aussi suivi une formation en animation, car cela pouvait m’être utile dans des réunions ou des activités à animer. Mais, je n’avais pas besoin de plus là non plus, puisque je n’en faisais pas une profession. Le CREP était donc une ressource fort utile dans ces circonstances. Pour moi, comme pour d’autres.


Notes


1. Par exemple, en secondaire IV, j’avais suivi « Initiation à la vie économique » (374412) et « Initiation au droit » (440511), des cours disparus, à l’école secondaire Joseph-François-Perrault de la CECM, maintenant la CSDM. Et, on n’avait pas de programmes international, scientifique et autres dénominations d’aujourd’hui pour segmenter l’éducation. On était sous la réforme Parent qui offrait de l’ouverture à l’école.


2. Conjointement par le Ministère de l’Éducation et les commissions scolaires par exemple, car complémentaire à leurs autres services… C’est du moins mon opinion.


3. Centre de Ressources en Éducation Populaire. Il était situé sur la rue Beaubien.


4. Organisme à but non lucratif



LES FILS


26 février 2019


2019 / Long métrage documentaire / 95 min / Québec / LANGUE française


L’ambition des Fils, religieux d’un nouveau genre, sortir des presbytères pour rencontrer le « vrai monde », et même travailler en usine aux côtés d’une population pauvre et laissée pour compte. À l’encontre du pouvoir clérical, ils ont investi avec une proximité remarquable un quartier défavorisé et donné une voix à ses habitants. Ils se sont aussi retrouvés au cœur des luttes politiques de l’époque alors que, paradoxalement, la religion perdait du galon. À travers de multiples témoignages, photographies et images fascinantes d’un Montréal depuis longtemps disparu, Les Fils brosse une peinture positive d’un engagement humaniste, loin de tout embrigadement.


RÉALISATION



Manon Cousin vit et travaille à Montréal. Elle partage son temps entre ses projets documentaires et photographiques. Dans les années 1990, elle parcourt l’Asie et s’installe à Pékin pour étudier le mandarin et photographier l’empire du Milieu. Ses photos ont été présentées dans des musées et galeries au Québec, aux États-Unis et en Asie.



https://rendez-vous.quebeccinema.ca/films/les-fils



https://www.youtube.com/watch?v=cq5rVWKtzhU



https://filsdelacharite.org/



Commentaires de Michel Handfield (2019-04-02)



Documentaire sur les fils de la charité, prêtres ouvriers installés à Pointe-Saint-Charles. Ils étaient de la théologie de la libération naissante (1), mais aussi des mouvements précurseurs. C’est que des actions étaient déjà entreprises en ce sens avant même que le nom de théologie de la libération n’y soit accolé. D’ailleurs, Laloup et Nelis entrevoyaient déjà ce mouvement, mêlant christianisme et mouvements sociaux, dès les années 1950 avec « Communauté des hommes » (2), un livre que j’ai la chance d’avoir dans ma bibliothèque.



On parle ici de luttes menées pour l’amélioration des conditions de vie du peuple (travail, logement, éducation) et la prise en main du destin des plus petits en les accompagnant non seulement dans leurs revendications, mais leur implication et leur formation pour changer les choses. C’est même cela le plus important, car des gens de la base, des « petites gens » comme on le disait autrefois, se sont retrouvés non seulement sur le CA de la Caisse populaire de la Pointe-Saint-Charles, mais aussi à mettre sur pied les premiers organismes communautaires en éducation populaire (Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles), en santé (Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, ancêtre des CLSC), et en droit (Services Juridiques Communautaires de Pointe St-Charles et Petite-Bourgogne, ancêtre de l’aide juridique qui sera ensuite créée) pour se donner des moyens de développement social et économique communautaire par la suite. (3)



Beaucoup de travail fut fait en aval de ce qu’avaient fait les fils de la charité. Mais, des luttes sont à reprendre, en éducation notamment, où l’on voit le retour d’une éducation à deux vitesses. On en revient à l’école d’avant les rapports Parent et Rioux (4), même au secteur public, avec des programmes spéciaux et enrichis, pour lesquels il faut payer, d’une part, et un programme universel pour les autres, mais qui ouvre de moins en moins la voie vers les études supérieures. Les chiffres sont alarmants :



« Ils ne sont que 15 % à fréquenter l'université, a conclu Pierre Canisius Kamanzy, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal, dans sa recherche publiée dans la revue Social Inclusion. » (5)



Les autres ont les métiers et les techniques des cégeps s’ils ne décrochent pas avant (6). À intelligence égale, le gouvernement coupe les chances d’instruction en rapport aux moyens financiers des parents. On en revient à l’élitisme et aux inégalités sociales. D’ailleurs…


« Le professeur [Pierre Canisius Kamanzy] estime ainsi que le système scolaire québécois « contribue aux inégalités sociales ». » (7)



Dans ce film, on voit aussi Jacques Grandmaison (8), ce qui me fait penser à mes influences vers la sociologie. D’abord, le Gym de Denis Gauthier, dans les années 1960-1970, car un gym, c’est un microcosme de la société. Ensuite, les Oblats de la paroisse Sainte-Bernadette, à Montréal, aussi dans les années 1960-1970, où certains venaient se faire oublier, car ils participaient à des luttes sociales et ouvrières en Amérique du Sud dans ces années-là. Ils nous parlaient des injustices sociales en chaire et cela a probablement marqué l’enfant que j’étais à l’époque. Une autre face de théologie de la libération.



Possiblement calqué sur les fils de la charité, il y eut un personnage de prêtre ouvrier, l’Abbé Louis Dorval, interprété par Hubert Loiselle, dans le téléroman « Rue des pignons » (9), pour souligner ce travail des prêtres ouvriers, syndicalistes et organisateurs sociaux. Puis, en politique, il y aura un peu plus tard Jacques Couture (10), travailleur social; jésuite; membre fondateur du RCM à Montréal, où il s’est présenté à la mairie en 1974; puis ministre du Travail et de l'Immigration dans le premier gouvernement de René Lévesque, entre 1976 et 1980.


À cette époque, l’église ne penchait pas qu’à droite. Mais, avec l’arrivée de Jean-Paul II, cette implication sera de moins en moins possible par peur du communisme soviétique, le pape venant de Pologne, derrière le rideau de fer. (11) En 1983, au cours d’un voyage en Amérique centrale, il prendra même position contre la théologie de la libération (12), mais ne prendra pas position contre les dictatures d’Amérique latine au cours de ses voyages. (13) Ce sera le cas pour une longue période qui s’achève lentement, car on voit un certain retour du centre gauche (14) avec le pape François (15) dans cette Église qui se dit universelle, mais qui avait mis de côté la lutte politique au profit du statuquo.


Mais, le statuquo, quant à moi, est une position politique, souvent au profit de la classe dominante, sous couvert de non-intervention et de non-ingérence. Une politique conservatrice, pour ne pas dire hypocrite, laissant place au lassez-faire et à la main invisible du marché... sous le contrôle de la classe dominante ! On fait tout simplement comme si on ne le savait pas et que tous avaient la même chance de changer les choses dans ce système, ce qui est faux. Et, le système se reproduit avec son lot d’inégalités.


Conclusion


Il sera difficile de recréer des solidarités sociales comme à l’époque des Fils de la charité dans un monde de plus en plus individualisé et méfiant des autres, surtout que plusieurs religieux ont entaché la confiance des citoyens envers l’Église avec des comportements déviants qui sortent maintenant au grand jour. Certains auront quand même laissé en héritage une autre façon de faire plus coopérative et collectiviste qui nous aura donné, dans sa version laïque et citoyenne, le secteur sociocommunautaire. Ce film leur porte hommage.


Notes


1. « L’expression « théologie de la libération » fut utilisée une première fois par le prêtre péruvien Gustavo Gutiérrez lors du congrès de Medellín du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), en 1968. » nous dit https://fr.wikipedia.org/wiki/Théologie_de_la_libération citant aussi le texte de Jullien, Claude-François, « Théologie de la libération et realpolitik », in Politique étrangère n°4 - 1984 - 49e année pp. 893-905. http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1984_num_49_4_3417


2. Laloup, J., & Nelis, J., 1957, 1966, Communauté des hommes. Initiation à l’humanisme social, Belgique : Casterman.


3. Jean-Marc Gareau, Le programme économique de Pointe-Saint-Charles 1983-1989 : La percée du développement économique communautaire dans le sud-ouest de Montréal, Institut de formation en développement économique communautaire :

https://ccednet-rcdec.ca/fr/outil/programme-economique-pointe-saint-charles-1983-1989-percee


4. Seulement googler « Rapport Parent » et « Rapport Rioux » pour obtenir de l’information.


Vous pouvez aussi consulter notre texte « 50 ans après le rapport Rioux (1968-2018)/Autrement dit : la culture à l’école sous l’angle des arts et de la littérature - 15 et 16 novembre 2018 à Montréal » dans Societas Criticus, Vol. 20 n° 07, du 2018-10-26 au 2018-12-02. Spécial 1968, à


- http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=7GRDZbjdQLxrisCkb_0F8A


- http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/


5. STÉPHANIE MARIN, Peu d'élèves issus de l'école publique régulière vont à l'université, lapresse.ca, 25 mars 2019 : https://www.lapresse.ca/actualites/education/201903/25/01-5219467-peu-deleves-issus-de-lecole-publique-reguliere-vont-a-luniversite.php


6. - Daphnée Dion-Viens, Les élèves du régulier sont deux fois moins nombreux à atteindre le cégep, journaldemontreal.com, 10 décembre 2018:

https://www.journaldemontreal.com/2018/12/10/moins-de-chances-datteindre-le-cegep


- La Presse canadienne, L'école québécoise est la plus inégalitaire au pays, selon un rapport, Ici Radio-Canada, 2 novembre 2016:

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/812410/ecoles-inegalites-critique-rapport



7. STÉPHANIE MARIN, Op. Cit.


8. La Presse canadienne, Le sociologue et théologien Jacques Grand’Maison est décédé, Le Devoir, 7 novembre 2016 :

https://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/484095/le-sociologue-et-theologien-jacques-grand-maison-est-decede




9. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_des_Pignons


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Loiselle


10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Couture


11. - https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Rideau_de_fer


On peut trouver davantage d’informations sur ce sujet en googlant « Jean-Paul II + Théologie de la libération » par exemple.


12. « Jean-Paul II fait un voyage en 1983 en Amérique centrale, au cours duquel il prend position contre la théologie de la libération. Il défend la lutte contre la pauvreté et l'exclusion qui touche ces populations, mais s'oppose aux révolutions armées. Face aux théologiens voulant concilier révolution et christianisme, il appelle à l'unité de l'Église et au dialogue, montrant une opposition à certains aspects de la théologie de la libération  » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II#Amérique_latine)


13. « S'il condamne la théologie de la libération et le communisme, il adopte une posture plus ambigüe envers les dictatures militaires implantées en Amérique latine. Au Nicaragua, il refuse de donner la main au père Ernesto Cardenal, agenouillé devant lui, pour son adhésion à la théologie de la libération et sa participation au gouvernement sandiniste en tant que ministre de la Culture. Pourtant, au cours de ce même voyage en Amérique centrale, il rencontre et salue le dictateur guatémaltèque Ríos Montt, ultérieurement condamné à 80 ans de prison pour génocide, et au major salvadorien Roberto d'Aubuisson, chef des paramilitaires responsables de l'assassinat de l’archevêque Óscar Romero. » (Ibid.)


D’autres exemples suivent dans ce texte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_II#Amérique_latine



14. Agence France-Presse, Le Vatican embrasse la théologie de la libération, Le Devoir, 6 septembre 2013 :

https://www.ledevoir.com/monde/europe/386751/le-vatican-embrasse-la-theologie-de-la-liberation



15. https://fr.wikipedia.org/wiki/François_(pape)





LA CHUTE DE L'EMPIRE AMÉRICAIN


2 mars 2019


2018 / Long métrage de fiction / 127 min / Québec / LANGUE française


Témoin malgré lui d’un braquage raté, un docteur en philosophie se retrouve avec 10 millions de dollars de la pègre sur les bras. Ses péripéties absurdes et cruelles permettent à la légende Denys Arcand de revisiter tous ses sujets de prédilection. La police, l’argent, la pauvreté, les paradis fiscaux, la justice, la corruption, le mépris des intellectuels : en grande forme, le réalisateur tire à boulets rouges sur les démons de la société. Il livre un film à l’humour tranchant, constellé de dialogues ciselés pour frapper là où ça fait mal. Une réflexion anticapitaliste décapante qui divertit tout en faisant grincer des dents.


RÉALISATION


Denys Arcand est un cinéaste réputé qui a reçu de nombreuses récompenses internationales prestigieuses. Son long métrage Les invasions barbares a reçu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, tandis que Jésus de Montréal a reçu le prix du jury et le prix œcuménique du Festival de Cannes.


INTERPRÉTATION :


ALEXANDRE LANDRY

MARIPIER MORIN

RÉMY GIRARD

LOUIS MORISSETTE

MAXIM ROY

PIERRE CURZI

VINCENT LECLERC



Pour plus d’informations :



https://www.rvcq.com/films/la-chute-de-lempire-americain



https://www.youtube.com/watch?v=PEyVygy2WNQ




Commentaires de Michel Handfield (2019-04-02)



« Les gens trop intelligents ne réussissent pas et sont souvent seuls parce qu’ils comprennent les bogues du système. Tu ne peux pas être le meilleur vendeur ni devenir le président de la compagnie si tu comprends que la balayeuse que tu vends n'apporte pas le bonheur. Mais, si t'es pas trop intelligent, tu vas le croire et convaincre l’autre que c’est vrai. C’est pour ça que le monde trop intelligent est isolé et que les autres réussissent. Être trop intelligent, c’est un handicap. »



Voilà en substance ce que dit à sa copine, qu’il laisse, notre docteur en philosophie qui travaille comme livreur de courrier ! Il va s’en dire que j’ai bien aimé ce monologue du personnage principal que j’ai paraphrasé ci-haut. C’est au début du film.


Ce film est une fiction, mais, comme le dit Rousseau de Machiavel, je pourrais dire de Denys Arcand :


En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. LA CHUTE DE L'EMPIRE AMÉRICAIN est le film des républicains. (1)


Dans cette fiction, on apprend ainsi que, par un double mouvement contradictoire, les gouvernements veulent faire disparaitre l’argent comptant pour mieux nous contrôler, mais, qu’en même temps, si l’on a beaucoup d’argent, on peut toujours la faire circuler de façon dématérialisée pour en faire disparaitre la trace à ces mêmes gouvernements ! Mieux, on peut même créer des fondations internationales, tout en en conservant le contrôle des fonds, des objectifs et des bénéficiaires tout en étant exempté d’impôts au plan national. Et, on peut même se verser un salaire comme gestionnaire de notre fondation. N’est-ce pas beau que tout ça? (2) « Charité bien ordonnée commence par soi-même » dit le proverbe.


C’est peut-être ce côté didactique du film qui fut le moins apprécié du grand public puisqu’il n’est pas encore sorti en Blu-Ray. Pourtant, je le trouve fort intéressant pour comprendre le monde dans lequel on vit. Mais, si le peuple aime mieux les concours de chanteurs/chanteuses et les émissions de cuisines, donnons-lui-en et il sera comblé. Pendant ce temps il ne posera pas de questions embarrassantes ! À la place, il détournera même le regard de la politique, de l’économie et de la science, trop complexes. Alors, ne l’embêtons pas avec ces questions et continuons nos affaires… « as usual » comme on le dit dans la langue de la « business ». Et, surtout, ne leur enseignons pas ces matières, des fois qu’ils comprendraient !




Notes


1. La citation exacte est celle-ci:


« En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » (Jean-Jacques Rousseau (1762), Du contrat social ou Principes du droit politique, "Les classiques des sciences sociales" (http://classiques.uqac.ca/), p. 44.)


2. À ce sujet, voir Pauline Gravel, Des fondations philanthropiques, mais pas toujours éthiques, Le Devoir, 7 décembre 2018 : https://www.ledevoir.com/societe/science/543021/fiancement-de-la-science-les-fondations-philanthropiques-profitent-aussi-des-paradis-fiscaux


J’ai aussi entendu une discussion sur ce sujet dans une émission de radio dernièrement, soit en février ou en mars 2019, probablement à Ici-Radio-Canada première, mais je n’ai pas été capable de la retrouver.



Index



Nos Éditos Facebook # 1 (du 10 au 16 janvier)/Vol. 21 No. 01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com



Il s’agit de différents commentaires de fond sur des évènements et des nouvelles sur lesquelles je souhaite attirer l’attention pour différentes raisons. Le titre ou le commentaire explique pourquoi.



- À quand la protection de la science dans notre constitution?

- Pourquoi notre politique extérieure ne ressemble-t-elle pas à notre politique intérieure?

- Je suis OPUS !

- Jésus était révolutionnaire pour son époque !

- Mon éthique personnelle d’écriture face aux relations publiques






À quand la protection de la science dans notre constitution?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, 2019-01-16


(Version corrigée et augmentée de mon texte Facebook du 2019-01-16)


« Comme société, « on veut informer les gens, on ne veut pas les désinformer », soutient le vice-président des Sceptiques du Québec, Michel Belley. »



La liberté de croire est dans la constitution, mais la science n'y a aucune protection. (1) On a donc droit à une protection pour propager les croyances et l'inculture; pas la science. On revendique même le droit de retirer des enfants des classes, au nom de croyances que l'on veut mettre à l'abri du savoir, et on peut parfois l’avoir. En même temps, on parle de l'importance de l'éducation et de la connaissance pour la démocratie et le développement économique. Mais, investissons-nous vraiment dans une éducation forte pour tous? (2) Beau paradoxe.


C’était mon mot au sujet du texte de Jérôme Labbé, Une bibliothèque publique montréalaise ouvre ses portes à la pseudo-science, ICI Grand Montréal (Radio-Canada), 2019-01-16 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1146977/etidorhpa-bibliotheques-publiques-montreal-rdp-conference-paranormal-phenomenes-inexpliques


Notes


1. Le second point de la Charte canadienne des droits et libertés, sur les Libertés fondamentales, dit textuellement ceci :


Chacun a les libertés fondamentales suivantes :



a) liberté de conscience et de religion;

b) liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;

c) liberté de réunion pacifique;

d) liberté d’association.



Source : https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html



2. Lire Luc-Alain Giraldeau, Directeur général de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), L’avenir des universités passe par un système d’éducation fort, Le Devoir/Idées, 16 janvier 2019 : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/545598/l-avenir-des-universites-passe-par-un-systeme-d-education-fort


Nos Éditos Facebook # 1



Pourquoi notre politique extérieure ne ressemble-t-elle pas à notre politique intérieure?


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield, 2019-01-16



(Version corrigée et augmentée de mon texte Facebook du 2019-01-14)



Comme je le dis souvent : pourquoi notre politique extérieure ne ressemble-t-elle pas à notre politique intérieure et ne propose pas la liberté et le multiculturalisme comme solution à nos partenaires économiques et politiques comme Israël par exemple?


Cela inclut la liberté de croire ou non, car les religions sont une croyance. Ça aussi on doit se le rappeler et le rappeler aux autres quand je lis ceci: « Une étudiante punie pour avoir enlacé un garçon en Égypte. » (1)



D'ailleurs, on devrait enlever le recours à Dieu dans notre préambule constitutionnel (2) pour être conséquent avec la liberté de croyances et trouver le moyen de souligner ce qu'a si bien dit Nietzsche que je paraphrase ici : ce n'est pas parce qu'on croit que c'est nécessairement vrai. (3) En conséquence, on ne peut tuer ou maltraiter des gens pour ce qu’ils croient ou parce qu'ils ne croient pas.



On devrait aussi être conscient que les religions sont des croyances qui s’opposent souvent les unes aux autres; des idées qui peuvent être discutées, débattues et même rejetées sans que ça ne fasse mal à personne, car ce sont d’abord et avant tout des idées. Rien ne nous dit qu’elles sont vraies. On devrait s’en souvenir comme d’un garde-fou aux dérapages idéologicoreligieux. Toute la beauté du pluralisme - et de la croyance (4) - réside d’ailleurs dans cet équilibre :




« La moralité libérale comporte un tel engagement envers le respect de la divergence des conceptions religieuses, philosophiques, et métaphysiques, conceptions qui, de pair avec les principes et valeurs politiques, donnent un sens à la vie des individus. Seul un tel engagement peut fonder la valeur morale du pluralisme. En effet, toute défense du pluralisme et du désaccord raisonnable implique minimalement de défendre l'idée que l'adhésion aux valeurs morales passe nécessairement par l'intériorité individuelle, et que la coercition est inutile en ce domaine. Toute minimale qu'elle soit, cette exigence implique une contrainte épistémique relativement forte: le respect du pluralisme et du désaccord raisonnable exige que les doctrines dites « raisonnables » soient conciliables avec le pluralisme, c’est-à-dire que les tenants de ces doctrines doivent accepter qu’il est raisonnable pour les autres de nier la véracité de leurs convictions. En retour, cette exigence n’a de sens que si elle provient d’un engagement à l’endroit de la croyance en l’égale liberté de conscience. » (5)



C’était mon commentaire autour du texte d’Amadou S. Barry [avec lequel je suis d’accord], Professeur de philosophie au Cégep de Saint-Hyacinthe, Notre responsabilité face à la misère du monde, ledevoir.com/IDÉES, 14 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/545429/immigration-notre-responsabilite-face-a-la-misere-du-monde



Notes



1. Agence France-Presse au Caire, Une étudiante punie pour avoir enlacé un garçon en Égypte, ledevoir.com, 14 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/monde/moyen-orient/545458/egypte-une-etudiante-d-al-azhar-exclue-pour-avoir-enlace-un-garcon



2. J’ai déjà écrit ceci à ce sujet :



« ...on devrait ouvrir notre propre constitution pour en éliminer Dieu, car la première ligne de celle-ci se lit comme suit : « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit » (https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/Const/page-15.html)




Comme citoyen, j’espère que vous le saviez, car c’est la loi fondamentale du pays, celle qui définit nos droits et nous représente. Elle fait donc de nous une théocratie, où Dieu peut nous bénir et nous inspirer la guerre par exemple. On est alors en pleine guerre de religion en Afghanistan si on regarde cela sous cet angle. Pour s’en sortir et parler de démocratie véritable, notre Constitution devrait plutôt se lire ainsi : Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la souveraineté du Peuple et la primauté du droit... Cette formulation irait davantage dans le sens de la démocratie. Suffit de lire Jean–Jacques Rousseau ( 1992 [1762], Du contrat social , France: Grands écrivains) pour le voir. » (Handfield, Michel, Il faut mettre fin au carnage! Ou propos sur la démocratie, Societas Criticus, Vol. 9 no. 5 (29 juin-9 août 2007) :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=GKcLTQjvtRqAsGuyAeMLLg)


Voir aussi, sur cette question :


- Handfield, Michel, La liberté de croyance et la science, Societas Criticus, Vol. 13 no 7 : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2058449


- Handfield, Michel, The God argument (L'argument-dieu!), C’est un essai autour d’un livre reçu (NDLR), Societas Criticus, Vol. 15 no 8 : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=7vM1C-j68T7Y8Pf_lpl1sA


Nos textes se retrouvent aussi à http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/ sous différents formats, dont le HTML.


3. La citation exacte : «... la croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce que l'on croit. » Nietzsche, F., 1995, Humain, trop humain , Paris: Le livre de poche, Classiques de la philosophie, 15e pensée du premier chapitre, Des choses premières et dernières, p. 45.


4. Croire, c’est aussi savoir que ça peut être faux et avoir des doutes, sinon on ne croit plus, mais on s’illusionne et on abandonne notre esprit critique. On devient alors facilement manipulable. C’est du moins ma conviction.


5. Genevievre Nootens, Moralité fondamentale et normes subjectives : la justification d’un cadre moral commun dans une société libérale, in Luc Vigneault et Bjarne Melkevik (sous la direction de), 2006, Droits démocratiques et identités, PUL : Administration et droit, Collection Dikè, 160 pages, p. 34 .


Nos Éditos Facebook # 1




Je suis OPUS !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, 2019-01-16


(Version corrigée et augmentée de mon texte Facebook du 2019-01-13)


Considérer le transport en commun comme mode de vie. Après la distinction 450 (les banlieues)/514 (ile de Montréal), pourrait-on être OPUS versus auto, surtout que notre carte OPUS peut inclure Communauto et bixi. Un mode de vie. Car le 514 est de moins en moins significatif, beaucoup de gens des banlieues se prenant un cellulaire avec l'indicatif de Montréal : 514 ou 438 maintenant. (1)


De plus, comme je l’écrivais au sujet de la pièce « Les beaux dimanches », dans le numéro précédent de Societas Criticus :



« (…) l’évolution technologique a tout fait basculer. On peut être branché sur le monde autant dans son sous-sol de banlieue que dans son loft du centre-ville sans mettre le nez dehors. Autant les journaux, les bibliothèques, les émissions de télé, la musique et les films du monde entier sont de plus en plus disponibles sur son écran personnel. Certains urbains peuvent vivre exactement comme des gens de la banlieue dans leurs condos de ville. »



Puis, « il y a aussi des condos de ville en banlieue maintenant ! » Ceci vient tout changer. Et, comme je le dis un peu plus loin dans ce texte :


« En fait, la grande différence, c’est que les citadins peuvent voyager en métro, alors que les banlieusards n’ont pas encore de choix comparable et que l’automobile y est toujours une nécessité. » (2)


Mais, certaines banlieues se rapprochent de plus en plus de Montréal dans leur offre de transport et des résidents feront probablement davantage ce choix du transport en commun et de « Commuauto », où ces choix seront disponibles. « Bixi » et « car 2 go » vont probablement suivre, car la demande va augmenter avec la conscientisation environnementale.


C’est ce qui me fait dire que dans la région de Montréal, la distinction entre citoyens se fera de moins en moins sur l’indicatif régional que sur la possession d’une carte de transport OPUS ou non et les modes de transport utilisés. Clivage de conscience sociale plutôt que de classe sociale. Voilà ce qui vient.



Notes


1. C’était mon mot au sujet du texte de PIERRE-ANDRÉ NORMANDIN, Purolator veut livrer des colis dans le métro, lapresse.ca, 13 janvier 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201901/12/01-5210835-purolator-veut-livrer-des-colis-dans-le-metro.php


2. LES BEAUX DIMANCHES (THÉÂTRE) De CHRISTIAN LAPOINTE + COLLECTIF QUATORZE18, Societas Criticus, Vol. 20 no 08, Textes ciné et culture : www.societascriticus.com http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=bahQ3ZtkzeYFDAABP6fngg


Hyperliens


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Transports_en_commun


- https://montreal.bixi.com/

- https://www.car2go.com

- https://www.communauto.com/

- http://www.carteopus.info/

- https://exo.quebec


Nos Éditos Facebook # 1



Jésus était révolutionnaire pour son époque !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield, 2019-01-16


(Version corrigée et augmentée de mon texte Facebook du 2019-01-10)


Avec les scandales sexuels dans l'Église catholique, l'archevêché de Montréal aurait plutôt dû proposer d'adopter ce cours d’éducation sexuelle pour ses prêtres. (Une mise au point fut faite plus tard; voir plus bas.)


C'est quoi ce conservatisme de l'Église quand on voit que les propos de Jésus étaient révolutionnaires pour son époque ! C'est justement pour cela que je continue d’aller à la messe de temps en temps, parce que ce Jésus tenait des propos libéraux et révolutionnaires pour son temps. En sa mémoire, il ne faut pas laisser l'Église tomber sous la dictature de la droite conservatrice.




C’était mon commentaire suite à cette nouvelle lue dans La Presse et qui a fait jaser :


PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD, Éducation sexuelle: retirez vos enfants des classes, propose l'archevêché, lapresse.ca, 10 janvier 2019 :

https://www.lapresse.ca/actualites/education/201901/09/01-5210516-education-sexuelle-retirez-vos-enfants-des-classes-propose-larcheveche.php



Puis, en cours de journée, le 10 janvier 2019, @diocesemontreal a tweeté :


« Nous désirons clarifier que le livret est le résultat d’une initiative personnelle d’un père de famille soutenu par un document rédigé par un médecin et un prêtre. L’archevêché n’est aucunement impliqué dans l’initiative ni la publication de cet ouvrage. »



Bienheureux de cette clarification.


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Mon éthique personnelle d’écriture face aux relations publiques


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, 2019-01-16


(Version corrigée et augmentée de mon texte Facebook du 2019-01-10)


Quand j'écris sur la culture par exemple, je mets le résumé officiel en haut et mon texte suit avec la mention « Commentaires de ». Ainsi, les choses sont bien séparées. Si je prends un extrait du communiqué, je le cite. La distinction est toujours clairement établie même si une erreur est toujours possible, car personne n’en est l’abri.


Dans les cas où je parle de plus d’un sujet à la fois, comme d’une pièce et d’un livre qui se répondent par exemple, je peux alors mettre les résumés officiels en annexe du texte. Mais, je m’organise toujours pour séparer distinctement ce qui vient du communiqué de ce qui est mon texte original. Une question d’éthique pour moi.



C’était mon mot suite à la lecture de ce texte qui m’a surpris, je dois le dire :


Philippe Papineau, Médias: forte hausse de la présence des relations publiques dans les articles, ledevoir.com, 10 janvier 2019 :

https://www.ledevoir.com/culture/medias/545158/medias-forte-hausse-de-la-presence-des-relations-publiques-dans-les-articles



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Vous trouverez ici les textes sur le cinéma, théâtre, livres, expositions, musique et autres regards culturels de la revue Societas Criticus.


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AVIS (révisé le 2019-01-17)


Pour le volume 21, XXIe siècle oblige, nous avons révisé notre avis culturel.


Vous trouverez ici les textes sur le cinéma, théâtre, livres, expositions, musique et autres regards culturels. Plus simple pour les lecteurs, tant dans le format revue qu’internet, de retrouver tous ces textes sous un même volet.

Les citations sont rarement exactes, car, même si l’on prend des notes, il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires, c'est que par ma formation de sociologue la culture, au sens large et inclusif du terme, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. Sa valeur dépasse sa seule représentation et nourrit une réflexion plus large. On peut même revenir dessus et en faire des relectures plus tard.


C’est ainsi que pour ce qui intéresse la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des propositions culturelles décriées en cœur, je peux faire de très longues analyses, car elles me fournissent davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile par exemple. Je peux par contre comprendre leur angle.


Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur d’une proposition culturelle qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi.


Une critique, ce n’est qu’une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. Pour ces raisons, j’encourage toujours le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.





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SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Une production du Théâtre de Quat’Sous : http://www.quatsous.com/


Du 9 AVRIL AU 11 MAI 2019


La vie amoureuse, cette valse à cent temps. On y entre avec fougue. On la vit dans la tendresse. On en ressort abimé, vidé. Meurtri. Sommes-nous donc des analphabètes du sentiment amoureux pour que tant d’espoir vire au cauchemar à deux?


Depuis toujours, pourtant, des hommes et des femmes de tout temps ont été assez insensés pour s’engager dans le couple. Bienveillants, violents, attentifs, dépendants, ils se sont dévoilés l’un à l’autre, crument, dans leur lumière et leur faille. Peut- être ont-ils construit cette pierre d’assise incontournable pour se soustraire à la solitude. Car personne ne veut prendre le risque de mourir seul.


Le grand classique de l’étude du couple est à l’origine une série de six épisodes réalisée en 1973 pour la télévision suédoise, par une des figures les plus célèbres du cinéma mondial, Ingmar Bergman. Celui-ci effectue l’année suivante un montage des épisodes pour en faire un film, dans lequel le couple formé à l’écran par Liv Ullmann et Erland Josephson marquera les mémoires. Adaptant le scénario original pour la scène, James Hyndman nous livre sa vision personnelle et recontextualisée avec la complicité d’Evelyne de la Chenelière, qui reprend le rôle de Liv Ullmann.


Mise en scène : James Hyndman

Conseils dramaturgiques : Stéphane Lépine

Texte : Ingmar Bergman

Traduction : Carl Gustaf Bjurström et Lucie Guillevic, © Éditions Gallimard

Adaptation : James Hyndman

Avec Evelyne de la Chenelière et James Hyndman

Assistance à la mise en scène et régie : Ariane Lamarre

Costumes : Julie Charland

Décor : Stéphane Longpré

Lumière : Julie Basse

Musique : Laurier Rajotte

Maquillage et coiffure : Sylvie Rolland Provost

Conception vidéo : Thomas Payette et Antonin Gougeon, HUB Studio

Conseillère aux mouvements : Catherine Gaudet



Durée du spectacle : 1H35 sans entracte


L’adaptation française de Scenes from a marriage est présentée avec l’autorisation de la Dramatists Play Service, Inc, New York


Commentaires de Michel Handfield (2019-05-02)


D’abord, je dois dire que j’ai été voir cette pièce dans le cadre d’une activité du « Réseau des diplômés et des donateurs » de l’Université de Montréal, qui organisait cette soirée réseautage et théâtre le 25 avril dernier au Théâtre de Quat’Sous, car je suis diplômé de l’U de M en sociologie (1982, 1988). Je ne pensais pas écrire, mais le naturel revient au galop ! Alors, voilà, je n’ai pu m’empêcher de faire ce que je fais : pondre un texte.



« En observant notamment la situation des unions matrimoniales, les chiffres de 2011 de l’Institut de la statistique du Québec démontrent une constance depuis la fin des années 80 : la moitié (51,9%) des mariages se termine par un divorce. Et c’est après seulement trois à cinq ans de mariage que le taux de divorce est le plus élevé. » (1)



Un couple, ça passe par différentes phases. Chacune d'elles est comme un aiguillage. On peut demeurer sur la même voie, changer de voie ou, au pire, tirer, « chirer » (2) ou dérailler avec plus ou moins de dégâts. Le retour à la normale pourra se faire un jour ou ne jamais avoir lieu. Ça peut rester brisé ou se recoller sous diverses formes, parfois surprenantes. Bref, un couple, c’est deux pièces qui peuvent se déplacer de toutes les manières sur l’échiquier de la vie.


Ce couple, alpha et omega de tous les couples, nous fait passer par toutes ces phases pour notre éducation et notre plaisirs, car tous les couples n’ont pas les mêmes phases. Une pièce intelligente où l'on sourit et réfléchit sur son couple ou celui des autres, car on est un peu des voyeurs ici.


J'ai bien aimé.



Notes


1. http://www.telaide.org/a-lecoute/couple-en-crise/


2. Le verbe : chirer (le bateau a chiré sur son ancre). par extension : Glisser hors de sa voie, faire une digression inutile en dehors de son sujet. (http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=13543)




Hyperliens


Couple en crise? Des ressources gratuites :

http://www.telaide.org/ressources/couple-en-crise/


Sur Scènes de la vie conjugale :


https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2015/07/11/scenes-de-la-vie-conjugale-de-ingmar-bergman/


https://www.youtube.com/watch?v=3fLSYVVBHj4


https://en.wikipedia.org/wiki/Scenes_from_a_Marriage



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Pointe-à-Callière, lieux de curiosités


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


https://pacmusee.qc.ca/fr/



Un commentaire de Luc Chaput (2019-04-30)



En cette dernière fin de semaine d’avril s’est terminée l‘exposition sur la télésérie populaire « La Petite Vie » au musée de Pointe-à-Callière à Montréal. (1) Quant à l’exposition « Dans la chambre des merveilles » (2), consacrée aux cabinets de curiosité, elle se prolonge jusqu’en janvier 2020.



Dans vingt, trente, cinquante ans, ou même plus, pour d’hypothétiques extraterrestres ou pour des ethnologues étrangers, les sketchs de la télésérie de Claude Meunier constitueront des points d’ancrage pour essayer de comprendre certains aspects forts curieux de la culture urbaine québécoise francophone de la fin du XXe siècle, car, en grossissant certains de nos traits, il a fait une caricature assez gentille de notre peuple à cette époque. Claude Meunier, l’auteur de cette série culte, créa ainsi des personnages types : Popa, Moman, le gendre, le fils ainé et le fils choyé que nous pouvons tous connaitre de près ou de loin (3).


L’exposition se déploie sur deux niveaux et est très fournie en artéfacts de divers types qui permettent de rentrer dans l’univers de la famille Paré avec leurs manies de sacs-poubelle, de pâté chinois et autres idées plus ou moins saugrenues. Fondé sur une pratique immersive qui permet l’emploi direct de certains artéfacts, le parcours ludique et instructif, incluant une reconstitution du décor de tournage des épisodes, se termine par une nomenclature de tous les artisans de l’exposition se déroulant à la manière d’un générique de cette émission qui connait encore un grand succès en reprise à la télé les samedis soir jusqu’à tout récemment (4) et sur d’autres plateformes aussi (5). Ce générique, même si utile, n’était pas très remarqué par les autres visiteurs lors de mon récent passage en ce lieu.


Après un tour au belvédère, sis au sommet de l’Éperon, d’où l’on peut admirer la grandeur et la beauté du fleuve et du Vieux-Montréal, à un étage inférieur de ce même édifice, nous retrouvons une petite exposition compacte, mais très fournie, sur les collectionneurs et les cabinets de curiosité. « Dans la Chambre des merveilles » a retenu notre attention (5).


De tout temps, l’humain collectionne des souvenirs, des objets bizarres ou qui le fascinent, des breloques, des pièces uniques auxquelles il trouve des cousinages étonnants et qui l’informent de manière exacte ou erronée sur l’histoire, la beauté et la diversité de ce monde qu’il habite. Ces cabinets servaient aussi de lieux de mémoire, remplacés en partie aujourd’hui par les photos et les égoportraits qui voisinent avec les babioles ou des œuvres d’art.


Une volonté de cataloguer s’empare avec plus ou moins d’acuité ces collectionneurs et des présentations, d’une beauté étonnante, s’insèrent naturellement dans cette exposition qui est inspirée d’une plus ancienne du Musée des Confluences de Lyon (6).


Anne Élisabeth Thibault, Ève Dumais et leur équipe ont édifié, dans deux espaces contigus, des écrins qui mettent en valeur les prêts d’établissements plus proches pour donner une couleur différente à cette incursion dans l’univers des collectionneurs. On y retrouve en filigrane les deux volets des termes allemands pour désigner ces cabinets : « Wunderkammer » pour les collections sur la nature faite de naturalia et d’exotica; « Kunstkammer » pour les collections artistiques constituées d’antiqua, d’artificialia et, ici, de canadiana. Des espèces disparues comme la tourte voyageuse (7) voisinent ainsi avec des instruments comme des microscopes ou un volume de la première édition de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (8).



La muséologie prend ainsi, durant le siècle des Lumières et après, sa place avec sa volonté de tout cataloguer, répertorier et de présenter ainsi à un public ces œuvres dans un contexte où les Beaux-Arts ont davantage droit de cité (9).



La dernière section présente par ailleurs des collections d’objets et des entrevues sur vidéo de ces individus ou ces couples mus par cette passion. J’avais d’ailleurs employé ce terme de cabinet de curiosités pour rendre compte du festival du nouveau cinéma où le « Wonderstruck » de Todd Haynes revenait sur le lien entre le cabinet et les musées (10).


L’accès aux sous-sols du musée permet de marcher dans les pas des habitants successifs de ce lieu et d’accéder, par le Collecteur de mémoires, tunnel construit dans l’égout collecteur de 1832-36 (11), à l’exposition permanente sur la fondation de Montréal (12) et d’y surplomber les vestiges des premières habitations et palissades. En choisissant naguère de s’établir en ce lieu de confluence et d’échange, où a lieu en 1701 la Grande Paix de Montréal (13), le musée continue de belle manière sa nécessaire exploration de l’histoire multiple de cette métropole.


Notes



1. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/la-petite-vie/


2. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/dans-la-chambre-des-merveilles/


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Vie



4. Elle jouait encore cet hiver (2019) sur « ici Radio-Canada télé ». L’éditeur de Societas Criticus, Michel Handfield, sociologue, qui suit cette série, m’a dit qu’il ne serait pas surpris qu’elle soit diffusée encore longtemps, car elle constitue une introduction au Québec pour les nouveaux arrivants tout en étant universelle par le sujet : la famille. Quoi de mieux, avec le sport, pour s’intégrer?



5. https://ici.tou.tv/la-petite-vie


6. http://www.museedesconfluences.fr/fr/lhistoire


7. L’Ectopistes migratorius, tourte dont on retrouve le nom dans cette île entre Vaudreuil et Montréal qui a donné son nom à un pont autoroutier.

https://ileauxtourtes.qc.ca/index.php?page=histoire


8. http://encyclopédie.eu/index.php/discours-preliminaire


9. On trouve à Montréal un musée d’histoire naturelle qui garde un côté vieillot bienvenu, le Musée Redpath de l’Université McGill :

https://www.mcgill.ca/redpath/fr/expositions-et-collections.



10. http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/pdf/2017/SCVo19no10FNCpdf.pdf


11. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/collecteur-de-memoires/


12. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/ici-a-ete-fondee-montreal/


13. https://pacmusee.qc.ca/fr/expositions/detail/1701-la-grande-paix-de-montreal-2/



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Tanguy, le retour


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Les Films Opale sont heureux d'annoncer la sortie en salle du film Tanguy, le retour le 19 avril. Plus de 16 ans après le long-métrage à succès Tanguy, retrouvez les acteurs André Dussollier (Adopte un veuf, Belles Familles, Diplomatie) Sabine Azéma (Knock, Cezanne et moi, Raid dingue!) et Éric Berger(Ma famille t'adore déjà!, Un homme à la hauteur) dans leurs rôles mythiques, sous la direction d'Étienne Chatiliez (L'Oncle Charles, Agathe Cléry, Tanguy).


Synopsis



16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras, car Meï Lin l'a quitté. Catastrophés de voir leur « tout-petit » dans cet état, Paul et Edith font tout pour lui redonner gout à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents...



https://www.youtube.com/watch?v=Oz6EOEvEEyU



Commentaires de Michel Handfield (2019-04-25)


On est entre manipulation et esprit de famille communautariste. On apprend aussi, vers la fin du film, que les Tanguy se reconnaissent et se reproduisent, car Meï Lin était aussi une Tanguy selon ses parents. Quant à la fille de Tanguy et de Meï, elle en est aussi. Comment les reconnait-on? Tous des bébés qui sont arrivés très en retard...


Pas nécessaire d'avoir vu le premier film pour le comprendre. En fait, certains trucs sont même repris dans le second puisqu’ils avaient été efficaces dans le premier. Pour ceux qui ont beaucoup de mémoire, ça fait un peu redondant. Pour les autres, ça passera très bien.


Mais, contrairement au premier film, Tanguy est devenu plus rusé et fera fi de leurs tentatives de le déloger. S’ils semblent réussir, il saura rebondir au nid la première occasion venue. Naturellement, ce sera pour mieux les aider, car Tanguy n’est pas qu’attaché au confort du nid : il a l’esprit communautaire pour y coller et y faire son nid. Ils seront pris pour longtemps cette fois. Bonne chance Paul et Edith…


Pour nous, c’est un bon divertissement, parfois grinçant, mais moins que dans le premier film, puisque le sujet fut déjà exploité. Je dirais un entredeux, car un 3e opus serait fort intéressant à faire avec la fille de Tanguy d’ici quelques années. En effet, avec les changements technologiques et de mentalités on pourrait facilement la retrouver plus tard en « nomade digitale ».


Qu’est-ce que des « nomades digitaux »?

Ce sont des gens sans domicile fixe qui voyagent et travaillent en même temps à partir d’une simple connexion internet. Ils peuvent vivre dans des « campers » ou crécher chez des parents et amis partout dans le monde. Des Tanguy de passage qui comptent sur la stabilité des membres de leur réseau pour mener leur vie de voyage. Un phénomène qui risque de prendre de l’ampleur.


Tous les scénarios sont alors ouverts. En voici un exemple : elle voyage avec enfant et conjoint depuis la fin de leurs études, mais, là, elle doit le ramener chez ses parents pour qu’il commence son école et ait une vie stable ! C’est la condition pour mieux repartir pour elle.


Mais, les parents, de leur côté, doivent être stables, car ils sont maintenant un ancrage pour leur fille qui voyage et revient sans avertir. Leur appart est décoré de cartes postales et de souvenirs, mais ça commence à peser lourd sur Tanguy. De quoi faire plaisir aux grands-parents en maison de retraite, qui sont trop à l’étroit pour accueillir qui que ce soit et qui voyagent à leur tour. Eux aussi pensent prendre une chambre chez Tanguy pour lui remettre la monnaie de sa pièce.



J’attends impatiemment le 3e film.



Hyperliens sur ces nouveaux phénomènes :


Les « nomades digitaux » :


- https://www.jobboom.com/carriere/digital-nomad/


- DEVENIR DIGITAL NOMAD : https://lesacados.com/digital-nomad


- Nomad List - Best Cities to Live and Work Remotely for Digital Nomads:

https://nomadlist.com/


Le phénomène #vanlife, ou la vie en fourgonnette aménagée :


- https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/entrevue/113183/vanlife-van-fourgonnette-voyage


- https://go-van.com/


- https://urbania.ca/article/van-day-every-day/


L’exemple de Valentine Thomas :


- https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/medium-large/segments/entrevue/113650/valentine-thomas-harponneuse-eveiller-consciences


- https://ici.radio-canada.ca/tele/tout-le-monde-en-parle/site/segments/entrevue/113888/valentine-thomas-peche-apnee-commerciale-ethique


- http://www.valentinethomas.net/




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Thierry Mugler, couturissime au www.mbam.qc.ca


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Du 2 mars au 8 septembre 2019


Commentaires de Michel Handfield (2019-04-16) - à partir du direct Facebook du 26 février 2019


« La mode est la seule forme d’art qui marche dans la rue. » Nathalie Bondil, citant Thierry Mugler en fin de conférence de presse.


L’Exposition « Thierry Mugler, couturissime », au Musée des beaux-arts de Montréal, est un pas de plus dans la haute couture comme grand art, car l’ont précédé Jean Paul Gaultier et Denis Gagnon au MBAM par exemple.


Sur la photo : Thierry Maxime Loriot, conservateur invité en mode au MBAM; Thierry Mugler; et Nathalie Bondil.


Je peux le dire tout net : la mode et la couture ont leur place au musée, car c’est un art multiple alliant design, coupe et confection en 3D ! En plus, c’est un art adaptable !


J’explique.


On peut se mettre en valeur ou tout faire pour passer le plus inaperçu possible; question de choix ou d’objectif. On peut aussi choisir de s’habiller comme on se sent ou selon le message qu’on veut envoyer au reste du monde. C’est le cas de certains vêtements plus politiques ou religieux, comme le Keffieh (1) par exemple. On peut même être provocateur ! S’habiller, c’est s’assumer.


Cet art ne se joue pas que dans les soirées, mais aussi sur la rue comme dans le métro. Des gens attirent l’œil tout simplement par leur allure. Même sans toutes ses extravagances, ce que l’on peut voir dans une telle exposition, certains marquent le coup et attirent le regard. Il y en a qui sont très créatifs même si l'on ne les retrouve pas dans les musées. Une question d’agencement.


Une telle exposition peut par contre donner des idées pour ajouter une touche personnelle à son habillement, ne serait-ce que dans une façon de choisir des choses qui peuvent surprendre une fois mises ensemble. De provoquer! Thierry Mugler le fait. C’est dans sa personnalité.



Pour en revenir à cette exposition, Thierry Mugler a créé pour le cirque (Zumanity du Cirque du Soleil), le théâtre ou l’opéra (La tragédie de Macbeth de William Shakespeare), mais aussi pour des vedettes comme David Bowie ou Diane Dufresne. Il est donc spectaculaire par vocation, ce qui donne une exposition haute en couleur que je recommande.


Cette exposition est suivie de celle de Montréal couture, car nous avons aussi des créateurs locaux qui méritent d’être vus. Cette seconde exposition suit dans les salles après la boutique de l’exposition.


Note


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Keffieh




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37e FIFA/2019 : Vies privées et publiques



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com



Commentaires de Luc Chaput (2019-04-12)




À Montréal et un peu à Québec s’est déroulée, dans la deuxième quinzaine de mars, la 37e édition du Festival International du Film sur l’Art (FIFA) (1). En ouverture du Festival, le film « Au temps où les Arabes dansaient » (2), du réalisateur belge d’origine marocaine Jawad Rhalib, sur la place de la danse dans la culture arabe, sa relation avec la religion et ses conflits avec le fondamentalisme religieux. Le festival a ainsi souligné son ouverture sur les différences et son intérêt pour de nombreuses formes d’art. Dans de nombreuses œuvres, la relation entre le public et le privé est aussi apparue fondamentale.


Au début d’« Escher : Journey Into Infinity », le dessinateur néerlandais Maurits Cornelis Escher (3) s’étonne de l’impact de ses œuvres dans la contre-culture californienne puis internationale. Le réalisateur Robin Lutz met en évidence plusieurs œuvres de construction impossible ou mathématique qu’il présente sous de nombreux angles tout en laissant une place importante aux écrits de l’artiste et à des entrevues avec ses enfants. L’ironie des lettres d’Escher est soulignée par le ton de l’acteur britannique Stephen Fry (« Wilde ») qui fait également office de narrateur. Ce long métrage, ode à l’œuvre foisonnante de l’artiste, s’est mérité le prix du meilleur portrait alors qu’il aurait pu gagner le Grand prix.


Celui-ci a été décerné à « La Chana » (4), premier long métrage de la réalisatrice espagnole Lucija Stojevic, qui, d’adepte du flamenco, s’est transformée en une portraitiste sensible de cette grande danseuse catalane. La caméra recueille les souvenirs d’Antonia Santiago Amador dans son chez-soi tout en illustrant la beauté de son art par des extraits de prestations télévisées ou cinématographiques (« The Bobo »). Une incrustation à l’écran d’éléments biographiques des divers protagonistes eut été souhaitable, car les renseignements glanés sur Internet sur cette immense artiste et sa famille sont lacunaires. La prestation, après 23 ans d’absence, de Chana, amoindrie physiquement, assise sur une chaise, mais toujours enflammée par son art, constitue un point d’orgue magistral qui permettra de mieux faire connaitre le parcours de cette Terpsichore espagnole.



L’écrivain allemand Marc Fischer était un admirateur passionné du musicien brésilien Joao Gilberto (5), roi et propagateur de la Bossa Nova avec son album Chega de Saudade (6). L’ enquête de Fischer sur Gilberto de plus en plus excentrique a été l’objet d’un livre, Hobalala. Auf der Suche nach Joao Gilberto, publié à l’époque du suicide de l’auteur en 2011. Le réalisateur suisse Georges Gachot reprend le flambeau et retrace le parcours de Fischer à Rio et dans les environs muni du journal de l’écrivain et de nombreuses photos. L’immersion dans la vie trépidante de Rio, qui est le but et le lot de « Where Are You, João Gilberto ? », constitue un parcours qui ressemble plus au jeu de l’oie qu’à une enquête policière sur ce musicien quasi invisible et dont l’œuvre émeut toujours le plus grand nombre. La fin peut être vue comme décevante dans cette exploration d’une musique majeure dont plusieurs des propagateurs (Menescal, Miucha) sont maintenant âgés, mais toujours, pour plusieurs, dans une belle forme. Cette œuvre a gagné avec raison le prix du meilleur essai.



Un écrivain israélien raconte la première rencontre improbable de ses parents dans laquelle un orchestre tzigane, des personnes éméchées, une ambassade et la police prennent part. L’histoire apparait de plus en plus farfelue, mais l’art d’Etgar Keret (7) s’inscrit dans ce passage joyeux entre réalité, fiction et affabulation. Keret avait déjà été bien servi par le cinéma, ayant gagné, avec son épouse Shira Geffen, la Caméra d’Or à Cannes en 2007 pour « Méduses » (8).


La cinéaste d’animation australienne Tatia Rosenthal a aussi réussi avec « $9.99 » (9) une transcription visuelle de son univers. Cet univers de malentendus ironiques s’installe dans la facture même de ce documentaire gagnant du prix du jury. Les réalisateurs néerlandais Stephane Kaas et Rutger Lemm vont même jusqu’à refaire des scènes de « Etgar Keret : Based on a True Story » poussés par l’imagination débordante et pourtant concise de cet auteur.


La distance de plus en plus ténue, du niveau du papier à cigarettes, entre vie privée et vie publique est le sujet central de « The Illegal Film » (10) des réalisateurs berlinois. Martin Baer et Claus Wischmann. À partir de nombreuses sources Internet, dans une mise en images éclatée, mais facilement lisible, les écrits de Susan Sontag, entre autres, y sont mis à profit. Les cinéastes refont ainsi l’histoire de la fabrication des images depuis la photographie jusqu’aux caméras TV en circuit fermé en passant par les égos-portraits et la prolifération de photos anodines. La dernière section sur les possibilités de fausses nouvelles créées par la réalité virtuelle glace le sang tant ses exemples sont probants.


Le festival présentait également « Rêveuses de Villes » de Joseph Hillel ou « Luc Durand Leaving Delhi » d’Étienne Desrosiers sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir lors de leurs prochaines sorties.


Notes


1. www.artfifa.com


2. https://vimeo.com/282283198


3. https://www.mcescher.com/gallery/


4. https://www.youtube.com/watch?v=MPgocPh3we0


5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jo%C3%A3o_Gilberto



6. https://www.youtube.com/watch?v=qnkgwBy3_lU


7. http://etgarkeret.com/


8. http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18740310&cfilm=119015.html


9. https://www.imdb.com/title/tt0790799/videoplayer/vi2745107225


10. https://www.the-illegal-film.com/the-film/




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Mes Rendez-vous Québec cinéma 2019


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com



https://rendez-vous.quebeccinema.ca/


Présentation

Charlotte a du fun

La disparition des lucioles

TABLE RONDE : LE PARTAGE INTERCULTUREL, MISSION POSSIBLE?

TROIS PORTRAITS D'ITALO-MONTRÉALAIS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI




Présentation de Michel Handfield (2019-04-02)


Les « Rendez-vous Québec cinéma » sont pour moi une occasion de voir des films que j’ai manqués, mais, aussi, de prendre un temps de réflexion, car ils ne repassent pas en salle quelques jours après les avoir vus. Ici, je ne parle que de quelques films. Les deux autres qui ont suscité une réflexion plus longue et plus profonde de ma part ont fait l’objet d’un autre texte dans la catégorie Essais. Il s’agit de « Les fils » de Manon Cousin et « La chute de l’empire américain » de Denys Arcand.


Mes RVQC 2019



Charlotte a du fun


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


23 février 2018


2018 / Long métrage de fiction / 88 min / Québec / LANGUE française


Charlotte, 17 ans, multiplie les aventures galantes après une peine d’amour. Mais la rumeur publique la poursuit et elle se retrouve victime du double standard de la société, valorisant les Dom Juans tout en vilipendant les demoiselles aux mœurs estimées légères. Sa solution? Une grève charnelle… du moins jusqu’à Noël !



Sophie Lorain offre un film pour adolescents frais et novateur, où l’emploi d’un noir et blanc envoutant crée une dimension onirique. L’écriture, fine et perspicace, est au diapason de notre époque et d’une nouvelle manière d’envisager la sexualité et les relations amoureuses chez les jeunes, sans jugement et sans clichés.


RÉALISATION


D’abord comédienne, Sophie Lorain produit de grandes séries télévisées (Fortier) avant de devenir réalisatrice. Au cours des dernières années, elle a réalisé deux séries remarquées : La galère et Un homme mort. Elle a également signé la dernière saison de Nos étés et le long métrage Les grandes chaleurs (2009).


INTERPRÉTATION :


MARGUERITE BOUCHARD

ROMANE DENIS

ROSE ADAM

ALEX GODBOUT

ANTHONY THERRIEN



Pour plus d’informations :


http://www.filmsquebec.com/films/charlotte-a-du-fun-sophie-lorain/


https://www.youtube.com/watch?v=7QXdr9ZWHGs



Commentaires de Michel Handfield (2019-04-02)


On parle beaucoup du choix du noir et blanc pour ce film, mais ce qui m’a le plus marqué c’est qu’on ne voit pas les parents, ce qui est rare. Ici on est au niveau des adolescents et des jeunes adultes qui s’y côtoient : des jeunes de secondaire V et de cégep. Ils ont toute la place et se débrouillent sans les parents.


Ils en sont capables si les parents et les adultes autour d’eux ont bien fait leur travail d’encadrement et de formation auparavant, car ce n’est pas que le rôle de l’école. Si l’école joue pour une large part dans la transmission d’un savoir de base, l’éducation (1) est une responsabilité partagée, ce qui implique qu’elle est aussi personnelle, car elle vise à se développer. On s’éduque et on s’instruit dans la vie, que ce soit par l’école, en lisant ou en observant les adultes et le monde autour de nous.


Selon moi, il y a là un message d’espoir en cette époque des enfants rois, où les parents s’en prennent aux profs, parfois même à l’Université, pour un commentaire qu’ils n’apprécient pas au sujet de leur progéniture par exemple. Laissez-les en débattre, au lieu de le faire à leur place, car ils en sont capables ou, sinon, ils apprendront à le faire. Ils n’en seront que mieux outillés dans la vie.


Note


1.éducation, nom féminin (latin educatio, -onis)


Conduite de la formation de l'enfant ou de l'adulte.


Formation de quelqu'un dans tel ou tel domaine d'activité; ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales acquises dans ce domaine par quelqu'un, par un groupe.


Mise en œuvre de moyens propres à développer méthodiquement une faculté, un organe: Éducation du gout.


Connaissance et pratique des bonnes manières, des usages de la société ; savoir-vivre: Manquer d'éducation. Faire l'éducation de quelqu'un.


Source :


https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9ducation/27867?q=%C3%A9ducation#27722


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La disparition des lucioles


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com



Pluie et glace, j’ai viré de bord ! Alors, en voici le résumé officiel en lieu et place d’un texte. Michel Handfield, 24 février 2019.


2018 / Long métrage de fiction / 96 min / Québec / LANGUE française


Après les univers poignants du Vendeur et du Démantèlement, le troisième opus de Sébastien Pilote se veut solaire. C’est tout d’abord l’histoire de Léonie, une jeune fille à part, qui termine bientôt son secondaire et noue une relation singulière avec un guitariste beaucoup plus âgé qu’elle. Mais c’est aussi le récit d’une petite ville industrielle morose, d’un désir de fuite, des rapports père-fille et des déconvenues des idéaux d’autrefois. C'est une forme travaillée, une caméra sensible, une utilisation toute lyrique de la musique et un humour ravageur. C’est enfin une œuvre à l’orée de l’été, illuminée par la magnétique Karelle Tremblay.


RÉALISATION


Sébastien Pilote vit et travaille à Chicoutimi, où il a fait des études universitaires en arts et cinéma. Réalisateur télévisuel puis cinéaste, il a entre autres signé le court métrage Dust Bowl Ha!Ha?! ainsi que les longs métrages primés Le vendeur (2011) et Le démantèlement (2013).


INTERPRÉTATION :


KARELLE TREMBLAY

PIERRE-LUC BRILLANT

FRANÇOIS PAPINEAU

LUC PICARD

MARIE-FRANCE MARCOTTE


Pour plus d’informations :


http://www.filmsquebec.com/films/disparition-des-lucioles-sebastien-pilote/


https://www.youtube.com/watch?v=XhEIPNHGBUs



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TABLE RONDE : LE PARTAGE INTERCULTUREL, MISSION POSSIBLE?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


25 février 2019


Cinémathèque québécoiseBuvette Super Écran


Appropriation, emprunt ou partage culturel, est-ce possible de raconter avec respect des histoires qui ne nous appartiennent pas, et si oui, comment?


Survol de quelques films autochtones et de collaborations qui semblent avoir réussi, en présence de leurs créateurs qui réfléchiront avec nous sur la question.


Animé par Helen Faradji. Avec Kim O'Bomsawin, Denis Bellemare, Odile Joannette & Katherine Nequado


Je n’ai pas pris de notes vu que cette table ronde est disponible en baladodiffusion sur Ici Radio-Canada : Plein écran, 27 février 2019, émission 19 : Être autochtone et faire des films en 2019 :


https://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/societe/5211/pleinecran



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TROIS PORTRAITS D'ITALO-MONTRÉALAIS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


1er mars 2019



- LE TEMPS D'UN CAFÉ


2018 / Court/moyen métrage de fiction / 15 min / Québec / LANGUE italienne, française, SOUS-TITRES français



Autour d’un café, des hommes et des femmes d’origine italienne vivant maintenant à Montréal se remémorent leur parcours.




RÉALISATION


Après des études de cinéma à Rome, Roberto Zorfini participe au tournage de publicités et de films en Italie. En 2010, il s’installe à Montréal, où il devient scénariste, réalisateur, directeur photo et monteur.


INTERPRÉTATION :


MICHELE SICA

INES VITIELLO

MIRKO D'AGATA

VALENTINA GADDI

LUIGI CAPASSO


Pour plus d’informations :


https://www.rvcq.com/films/le-temps-dun-cafe


https://vimeo.com/zorfini


- JOURS MEILLEURS


2019/ Court/moyen métrage documentaire / 24 min / Québec / LANGUE italienne avec SOUS-TITRES français


Trois histoires de jeunes immigrants italiens à Montréal : Barbara, cohabitant avec son conjoint palestinien; Luca, un scientifique vivant avec son conjoint Marco, et Claudia et Publio, qui ont trois enfants et une pizzéria.


RÉALISATION


Réalisateur et enseignant italo-canadien, Giovanni Princigalli a étudié le cinéma en Italie et à l’Université de Montréal. Ses documentaires ont remporté de nombreux prix internationaux.



Pour plus d’informations :


https://www.rvcq.com/films/jours-meilleurs



- LE FIGUIER


2018 / Court/moyen métrage documentaire / 29 min / Québec / LANGUE française, italienne avec SOUS-TITRES français




En Méditerranée, une légende raconte qu’au paradis terrestre, l’arbre de la connaissance du bien et du mal était un figuier. Les immigrants italiens à Montréal ont réussi à le faire pousser.


RÉALISATION


Né en Italie, Paul Tana vit à Montréal depuis 1958. Après des études en lettres, il devient cinéaste, signant des courts et des longs métrages remarqués (Caffè Italia Montréal, La sarrasine, La déroute).


Pour plus d’informations :


https://www.rvcq.com/films/le-figuier



Commentaires de Michel Handfield (2019-04-02)


J’ai bien aimé ces trois films qui nous font découvrir une immigration italienne plus récente et plus jeune (JOURS MEILLEURS et LE TEMPS D'UN CAFÉ) pour deux d’entre eux et une immigration plus ancienne (fin des années 1950 au milieu des années 1960) dans LE FIGUIER.


Les Italiens de ce dernier film ont fait leur vie ici et ressemblent à mes voisins italiens, car je suis de Saint-Michel. À la différence des figuiers, moi j'ai développé un gout des piments forts sous l'influence d’un ami italien, Vittorio Capparelli.


Si les italiens du « Figuier » ressemblent aux Italiens que je connais dans mon entourage, ceux des deux premiers films, plus jeunes, ressemblent aux jeunes pour qui le monde est ouvert et que je croise au gym.


Ils s’arrêtent ici et peuvent adopter la place, mais ils peuvent aussi repartir vers un ailleurs, car cette génération est née avec une nouvelle vision du monde; plus mondialisée et réseautée par internet. C’est un territoire de possibilités à explorer plutôt qu’où s’établir. Leurs réseaux ne sont plus physiques, mais virtuels.


Les amis se voient autour de Skype, WhatsApp, Facebook, ou FaceTime. Les loisirs et la culture sont en ligne. Bref, beaucoup plus facile de se déplacer quand les souvenirs peuvent tenir dans le nuage plutôt que dans des caisses de livres, de disques et de photos. Sans le savoir, LE TEMPS D'UN CAFÉ et surtout JOURS MEILLEURS nous montrent un Nouveau Monde en devenir.



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Qu’est-ce qu’on a ENCORE fait au bon Dieu?


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Un film de Philippe de Chauveron


AZ Films a le plaisir de souligner que le film « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu? » de Philippe de Chauveron a déjà cumulé plus de 6 millions d’entrées en France après seulement 6 semaines à l’affiche. Il est toujours numéro 1, tous films confondus.

Rappelons que cette comédie fait suite à « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu? » qui avait été le plus gros succès français de 2014 et le 6e de tous les temps.

Christian Clavier reprend son rôle aux côtés d’une pléiade d’artistes tels Chantal Lauby, Ary Abittant, Medi Sadoun, Frederic Chau, Noom Diawara, Frédérique Lebel, Julia Piaton, Émilie Caen, Élodie Fontan, Pascal Nzonzi, Salimata Kamate, Tatiana Rojo et Claudia Tagbo.


Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise. Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger. Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir. De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises...


Diplômé de L'ESEC en 1986, Philippe de Chauveron débute au cinéma en tant que scénariste. C'est en 1995 qu'il débute dans le scénario de long-métrage avec l'écriture des Truffes, de Bernard Nauer, une comédie mettant en scène Jean Reno et Christian Charmetant. Philippe de Chauveron écrit et réalise en 2004 L'Amour aux trousses, avec Jean Dujardin. On y retrouve également Kélif et Elbé, qui joue l'un des principaux rôles du film. Il scénarise par la suite le futur succès public que sera Neuilly sa mère! En 2010, retour à la mise en scène avec l'adaptation de la bande-dessinée populaire de Godi et Zidrou, L'élève Ducobu, dont il modèle totalement le scénario. Fort du succès que rencontre le film, il tourne un nouvel épisode, Les Vacances de Ducobu, l'année suivante, dont il avait déjà l'histoire originale posée sur le papier. Après l’immense succès de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu? (2014) Philippe de Chauveron engage à nouveau Medi Sadoun et Ary Abittan pour performer dans Débarquement immédiat! sorti en 2016. La même année, le cinéaste mettra sur les rails À bars ouverts avec Christian Clavier dans le rôle principal.




Bande-annonce : https://bit.ly/2VCyHwZ


Commentaires de Michel Handfield (2019-03-18)



Le premier film était sur les préjugés envers les ethnies et l’acceptation de l’autre, cela traité avec humour. Ce second film porte sur la question de la citoyenneté, elle aussi traitée avec humour.



On est citoyen, mais les autres nous perçoivent-ils comme tels? Voilà la grande question de ce film. Un noir, par exemple, peut se sentir « pure laine » en France ou au Québec, mais sera-t-il vu comme tel même si sa famille y est depuis quelques générations? De là à se sentir étranger chez soi…



Ce film tourne donc autour de cette question non seulement de l'acceptation de l’autre, mais de la place que nous lui accordons; car, dans une société multiculturelle, il y a comme une tendance – malheureuse ! - à la séparation des cultures. C’est comme s’il fallait mettre tout le monde dans une case ethnoculturelle associée à sa couleur de peau ou à son nom de famille s’il ne sonne pas tout à fait comme la majorité locale. Y coller une palette de gouts et de comportements prédéterminés. Rien de plus plate pour l’individu qui est plus qu’une étiquette, mais multiple; parfois même plus français que le serveur du bistro !



Ici, par exemple, un « pure laine » devrait obligatoirement s’intéresser au hockey et un « ethnique » au soccer ! Au gym - je vis dans un arrondissement multiethnique, je dois le préciser – je me fais taquiner parce que je suis « un pure laine » qui ne sait même pas le nom de l’entraineur du Canadien ! Alors, en riant, parfois même en anglais, on me demande « es-tu sûr que tu es un Québécois? » Et, je réponds, « Oui, je lis Le Devoir, mais je saute la page des sports ! » Et, on part à rire ensemble. Bref, ce film me parlait et je trouvais le sujet bien traité sous une bonne couche d’humour.



Attention de ne le prendre qu’au premier degré cependant, car il est construit sur la charpente des préjugés de façon à nous les faire comprendre et dépasser. Puis, les problématiques humaines sont universelles et peuvent se passer partout, en France comme ailleurs.






Dans ce film ce sont les « ethnicités extérieures » qui sont mises en cause, mais ce pourrait très bien être les « ethnies intérieures » qui pourraient en faire les frais, car l’universel peut être très régional et localisé aussi. Pensons à « Jean de Florette » par exemple, qui est mal vu dans le petit village où il arrive pour cultiver la terre dont il a hérité, car « il est bossu, et vient « de la ville » où il était percepteur. » (1) Pourtant, il provient de cette terre.




Un autre bon film sur ce sujet des étrangers de l’intérieur, mais pris à l’inverse, car c’est le français de la métropole qui arrive à contrecœur chez ces « étrangers de l’intérieur », est « Bienvenue chez les Ch'tis » (2). Et, oui, l’étranger est un sujet universel, même s’il est local...



Bref, une comédie intelligente qui est beaucoup plus profonde, après réflexion, qu’elle peut le paraitre au premier regard. C’est qu’elle fait tourner le petit hamster dans notre tête par la suite et va beaucoup plus loin que les simples gags. Si le nouvel arrivant que l’on croit était d’ici depuis aussi longtemps que nous? On y pense rarement, mais ce peut très bien être le cas.



Notes



1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Florette_(film)#Synopsis



2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bienvenue_chez_les_Ch%27tis





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Nouveau livre reçu, 2019-03-14



Marie-France Hirigoyen, 2019, Les Narcisse, Ils ont pris le pouvoir, Paris : La Découverte


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Livres : www.societascriticus.com


Narcisses pathologiques mégalomanes, prêts à tout pour réussir, Narcisses vulnérables, hypersensibles à la critique, dissimulant leur désir de toute-puissance derrière une façade d’humilité, les Narcisses sont de tous les fronts et font recette. Pour s’en prémunir, il faut pouvoir les reconnaître : Marie-France Hirigoyen propose ici une grille de lecture explicite et salutaire.



Dans un monde toujours plus compétitif, les Narcisse occupent des positions de pouvoir au sein des affaires ou des médias, voire à la tête des États. Certains observateurs, confondant narcissisme et confiance en soi, considèrent que le renforcer permettrait d’affronter les maux de l’époque. Pourtant, les « psys » dénoncent régulièrement le rôle désastreux du narcissisme ambiant sur leurs patients : solitude, souffrance au travail, désordres amoureux...







Pour comprendre cette réalité paradoxale, Marie-France Hirigoyen propose une enquête détonante nourrie de sa clinique. Elle pointe la confusion entre le narcissisme sain, qui permet d’avoir suffisamment confiance en soi pour s’affirmer, et le narcissisme pathologique consistant à se mettre en avant aux dépens des autres. Elle reprend la genèse de ce concept dans la psychanalyse freudienne, puis dans la psychanalyse américaine, qui l’a transformé en mettant l’accent sur l’« estime de soi » – participant ainsi d’un glissement de sens emblématique. Émaillé de nombreuses études de cas, histoires et récits de vie, ce livre explique ainsi de manière vivante et originale les dérives du monde moderne, où de plus en plus d’individus sont centrés sur eux-mêmes, « scotchés » à leurs écrans, « accros » aux réseaux sociaux pour se valoriser et exister uniquement dans le regard de l’autre. Mais il invite aussi, grâce à un dialogue renouvelé entre psychanalyse et sociologie, à mieux comprendre les traits narcissiques pour contrer l’ascension des Narcisse tout-puissants. Un projet indispensable pour notre avenir commun.




Marie-France Hirigoyen


Psychiatre, psychanalyste et victimologue, Marie-France Hirigoyen s’est spécialisée dans l’étude de toutes les formes de violences : familiales, perverses et sexuelles. Elle est l’auteur de plusieurs livres qui ont eu un succès considérable : Le Harcèlement moral (Syros, 1998), Malaise dans le travail (Syros, 2001), Femmes sous emprise. Les ressorts de la violence dans le couple (Oh ! Editions, 2005) et Les Nouvelles solitudes (La Découverte, 2007).



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LA MAISON AUX 67 LANGUES (Théâtre)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com



Production Pas de panique en codiffusion avec La Manufacture


Texte Jonathan Garfinkel

Traduction François Archambault

Mise en scène Philippe Lambert


Avec Violette Chauveau, Frédéric Desager, Daniel Gadouas, Ariel Ifergan, Alice Pascual, Gabriel Szabo et Mounia Zahzam


Assistance à la mise en scène Andrée-Anne Garneau; Décor Jonas Veroff Bouchard; Costumes Linda Brunelle; Éclairages Julie Basse; Musique Jeannot Bournival.


Durée du spectacle: 1h40 sans entracte

Supplémentaires les mardis 12 et 19 mars à 13h30



À Jérusalem, Abu Dalo, intellectuel palestinien, et Shimon, militaire israélien, se disputent la propriété d’une maison qui, jouissant du don de la parole, s’est promise aux deux hommes dans des circonstances différentes. Réunis par un étrange hasard et soucieux de préserver leur propre histoire, ils tisseront un lien à la fois tendu et mystique. Puis viendra la rencontre improbable de leurs enfants respectifs : Suha, adolescente cinglante et rebelle, et Alex, jeune homme idéaliste persuadé de pouvoir régler le conflit au Moyen-Orient par l’entremise de la Révolution du cunnilingus.




Une maison et un chameau qui parlent, un bébé qui flotte sur les eaux du Jourdain, un ado qui veut modifier l’ADN du monde par l’entremise d’un grand orgasme cosmique ; voilà autant de prémisses pour aborder le conflit israélo-palestinien dans une perspective nouvelle et théâtrale. Le ton tantôt absurde, tantôt sarcastique du texte de Jonathan Garfinkel ne prend jamais parti. Il tente plutôt d’ouvrir une brèche lumineuse et d’insuffler un peu d’espoir dans cette triste pluie de mortier. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour protéger notre histoire et notre territoire ? La nouvelle génération saura-t-elle transcender la peur et la colère de la précédente ?


Présentée en lecture publique à La Licorne lors de l’édition 2015 de La Dizaine de La Manufacture, La maison aux 67 langues (House of Many Tongues), de l’auteur canadien Jonathan Garfinkel, a été en nomination pour le prix du Gouverneur général en 2011. Traduite par François Archambault, la pièce est mise en scène par Philippe Lambert, qui a récemment signé celles de Psychédélique Marilou et Baby-sitter.


https://theatrelalicorne.com/




Commentaires de Michel Handfield (2019-03-09)


On peut penser à « The wall » : les murs idéologiques que l'on inculque aux enfants par la tradition feront les murs et les conflits de demain. On ne voit plus l'autre, qui nous ressemble, mais l'ennemi potentiel, car l'humain est instrumentalisé par des idéologues.



Même sans le vouloir, on y pense un peu. Quand il y a un attentat quelque part dans le monde occidental, on est parfois suspicieux quelques secondes du sac à dos de l'autre dans les lieux publics. Comme ça, sans raison. Puis, ça disparait. Mais, c’est cette peur permanente que voudrait instaurer le terrorisme pour monter les citoyens les uns contre les autres. Ils auraient alors gagné, car toute vie sociale deviendrait impossible. On serait assiégé et en perte de libertés par la peur de l’autre !



C’est un peu le cas d’Israël et de la Palestine, une terre ayant eu son lot de prophètes de toutes tendances et le cœur de plusieurs idéologies religieuses, qui ont tous la vérité selon leurs fidèles. Mais, pas de vérités qui s’accordent entre elles !




Et, si ce n'étaient que des manipulateurs qui profitaient de la crédulité des gens ? Si la vérité c’était de s’aimer les uns les autres par le cunnilingus? Cette idée qui hante ce jeune adolescent (Gabriel Szabo) tanné de ce conflit israélo-palestinien qui brime la vie. Nous voilà dans cette pièce fable, déjantée, puisqu’on a même droit aux réflexions d’un chameau (Frédéric Desager) qui fait la cour à la maison (Violette Chauveau), mais en même temps criante de vérité, permettant à Shimon (Daniel Gadouas) et Abu Dalo (Ariel Ifergan) de raconter l’histoire de l’occupation de cette maison qui fut palestinienne et israélienne…


Vous aurez compris que c’est l’histoire d’une occupation à laquelle on assiste ici, mais qui fut avant tout une terre où se sont côtoyés des Sémites de différentes confessions, car juifs, chrétiens ou musulmans de Palestine viennent souvent du même peuple. Certains ont suivi Jésus, d’autres Mahomet… et ils n’étaient plus juifs. Ils devenaient alors Palestiniens. Pourtant de la même famille, mais divisée et opposée.



On est ici dans une guerre fratricide millénaire. Une guerre qui a laissé des traces, ce qui rend difficiles les rapprochements comme le tente ce jeune adolescent, fils de Shimon, avec la fille d’Abu Dalo, Suha (Mounia Zahzam). Bref, une histoire de familles et de conflit qui nous éclaire en même temps sur un conflit millénaire qui a encore des répercussions sociopolitiques aujourd’hui. Rien de rébarbatif ici, car on est dans une comédie. On rit même souvent.


Pourtant, si on y porte le moindrement attention, on est plongé au cœur du conflit israélo-palestinien et on le comprend comme si on observait ce qui se passe au sein d’une famille. L’auteur ne prend pas position et nous laisse observer tout simplement. Un texte probablement plus pédagogique (1) que bien des articles qui veulent nous forcer à prendre position pour l’un ou l’autre. Et, si la solution était justement de ne pas prendre position, mais de leur demander de réapprendre à vivre ensemble? On à beau être critique face au multiculturalisme canadien et à l’interculturalisme québécois, mais si ces modèles avaient aussi des vertus? Peut-être que les gouvernements canadien et québécois devraient davantage proposer ces modèles comme moyen de résolution de conflits qu’ils ne le font plutôt que de parler des exceptions canadiennes ou québécoises. Je le dis comme ça.


Note


1. Parlant de pédagogie il y a aussi la cousine et professeure interprétée par Alice Pascual.



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Never Look Away (Werk ohne Autor)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Commentaires de Luc Chaput (2019-03-08)



Dans les méandres de la création artistique.




Au début de ce film du cinéaste allemand Florian Henckel von Donnersmarck, on est plongé dans les années 1930. Kurt, un garçon, visite avec sa cousine Elizabeth, une adolescente, l’exposition d’«art dégénéré» (1) présentée par le régime nazi dans plusieurs villes du Reich. On y voit des œuvres de Dix, Grosz et autres, mais le garçon regarde plus attentivement une sculpture de tête de femme qui est à son niveau. Cette tête, en matériau blanc, a les orbites vides et sa cousine lui dira bientôt, en allemand, «Never Look Away», telle que traduite en sous-titre à ce moment, mais qui est aussi le titre anglais du film – ce titre n’a pas de rapport au titre original du film en allemand, mais nous y reviendrons plus loin.



Je traduirais cette expression en français par « Ne détourne jamais le regard ». Ce rapport au regard, aux yeux et aux femmes constitue d’ailleurs la trame centrale de cette œuvre que le réalisateur consacre à l’histoire de l’art allemande depuis la Seconde Guerre mondiale à travers une biographie fortement inspirée par la vie du célèbre peintre moderne Gerhard Richter (2).



Florian Henckel nous avait conquis avec «La vie des autres» (Das Leben der Anderen) (3), un film ramassé et concentré dans une courte période sur le traitement par la Stasi des artistes en Allemagne de l’Est. Il y accomplissait ce qu’Antonius van Verten, le professeur de Kurt à l’école des beaux-arts de Dusseldorf, lui enjoignait ainsi qu’à ces collègues: «Après la catastrophe nazie, seul l’artiste peut redonner au peuple le sens de la liberté.» Ce film avait gagné, avec raison, l’Oscar du film en langue étrangère en 2007. Après s’être fourvoyé dans une comédie policière américaine à grand déploiement «The Tourist», Henckel revient d’une manière plus ample sur la place de l’artiste dans la société allemande, car l’histoire se déroule à travers trois régimes sur une trentaine d’années.



Le personnage de la cousine, qui a des problèmes psychologiques, est prenant et nous amène rapidement à l’eugénisme du régime nazi et à la complicité de certaines autorités médicales, plus ou moins liées à l’ordre SS, dans l’élimination de personnes considérées comme inaptes à vivre et même à survivre dans ce nouveau Reich. Dans le rôle du docteur Seeband, imbu de ses capacités et à la morgue quasi constante, Sebastian Koch est très bien dans un rôle à l’opposé de celui du dramaturge Georg Dreyman épié par les services secrets communistes dans La Vie. Face à lui, Tom Schilling, le jeune acteur qui joue Kurt adulte, apparait bien falot même lorsqu’il tombe amoureux de la jeune femme qui a le même prénom que sa cousine éliminée et qui lui ressemble grandement. Certaines scènes évoquant la Seconde Guerre mondiale sont trop courtes (4) ou auraient pu être relatées par des dialogues, comme pour les morts de parents soldats.


La première ascension de Kurt comme artiste muraliste œuvrant dans les codes du réalisme socialiste est décrite avec tous les points de détail attendus. Le tour de l’école des Beaux-Arts, donné par Gunther à son nouveau collègue fugitif à l’Ouest, est l’occasion pour Henckel de livrer en quelques minutes une version satirique de l’état des recherches en art moderne au milieu des années 60. Le personnage du professeur, inspiré fortement par Joseph Beuys (5) dont il a l’apparence et le fameux chapeau, rajoute une touche insolite à la recherche par Kurt de son moyen d’expression idoine et nécessaire.


Kurt pourra ainsi éluder plusieurs questions sur la genèse de son œuvre plus tard. Un commentateur de la télévision, lors du vernissage de sa première exposition, emploiera d’ailleurs l’expression « Werk ohne Autor » (Oeuvre sans auteur) qui est le titre original de ce long métrage.


Les coïncidences familiales deviennent dramatiques même si Kurt ne comprend pas les raisons de l’écroulement intérieur de son beau-père, un médecin célèbre. La cinématographie de Caleb Deschanel, aux chauds accents, enveloppe le tout dans une lumière propice à la narration historico-personnelle qu’Henckel nous distille pendant plus de trois heures ici. Malgré plusieurs grands moments, le résultat final est décevant, car trop prévisible pour la plupart de ceux qui ont étudié l’histoire de ce XXe siècle germanique, que ce soit par la cinématographie ou par les livres.


Notes


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Art_d%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9r%C3%A9


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerhard_Richter


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_des_autres



4. Le bombardement de Dresde, surnommée la Florence de l’Elbe, capitale de la Saxe et écrin de ses porcelaines. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Dresde

À ce sujet Slaughterhouse-Five https://en.wikipedia.org/wiki/Slaughterhouse-Five le roman de Kurt Vonnegut Jr, dont on célèbre le 50e anniversaire de la publication ce printemps, et son adaptation par George Roy Hill, en 1972, y réussissent bien mieux.


5. https://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Beuys


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L’EXHIBITION, avec EMMANUEL SCHWARTZ, FRANCIS LA HAYE, BENOIT GOB


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


THÉÂTRE, 10 ans et plus


Le vernissage d’une exposition dont les œuvres données à voir sont les acteurs, le conte fantastique du parcours les ayant menés jusqu’ici. Trois créateurs et une dramaturge se sont posé la question de la création. De la tête de l’un d’eux a émergé la Machine à extraire la pensée pure : métaphore vivante de leurs parcours d’artistes.


https://vimeo.com/319515353



Auteur - Emmanuel Schwartz

Visuel - Benoît Gob

Son - Francis La Haye

Dramaturgie - Alice Ronfard

Complicité artistique - Christel Olislagers

Co-conception lx - Julie Basse, Martin Sirois

Directeur technique - Martin Sirois

Direction de production - Martin Émond

Co-production: FTA - Festival TransAmériques, L'Ancre Charleroi, La Chapelle Scènes Contemporaines

Création des surtitres : Elaine Normandeau



Commentaires de Michel Handfield (2019-03-05)


Une « machine à extraire la pensée pure », c’est un genre de machine à lire et prévoir les pensées. Mais, si l’on sait que cette machine existe et fonctionne, peut-on être tenté de la manipuler? Ça pourrait même devenir un jeu entre amis; entre trois amis !


Mais, on peut aussi jouer à désorienter les spectateurs ici. Ils sont alors dans le spectacle, manipulé en entrant par la scène dans ce cas-ci !



On est parfois dans l'absurde; parfois dans la lignée de la philosophie jovialiste (1) d’André Moreau, qu’on pourrait résumer en disant que « la matière est une création de nos sens ». On n’est pas loin de la pensée pure, création de nos sens, car qu’est-ce que la pensée si ce n’est pas une création de nos sens... et de nos non-sens en quelque sorte?


Les idées, ça peut parfois être bizarre sans être synonyme de nos actions. À preuve, les créateurs du « Gore » peuvent être tout le contraire des scénarios qui sortent de leur imagination. Alors, nos amis ont de quoi s’amuser, se donner de fausses pistes et nous mener en bateau.


Mais, s’il y avait quelques vérités aussi?



Parfois on rit, parfois on est surpris et étonné. Parfois, ça vole haut des idées, mais, d’autres fois, ça peut aussi faire un piqué du nez. Puis, un des protagonistes la frappe au vol pour faire remonter le tout… même plus haut.



On est dans une pièce humaine et humaniste, témoins des soubresauts et manipulations possibles dans les histoires d’amitiés, comme dans l’Histoire ! Et, dans les histoires, il faut toujours une bonne chute. (2)



Quoi qu’il en soit, ce spectacle est une leçon sur la manipulation. N’est-ce pas ce que fait le théâtre, la télé et le cinéma de toute façon : faire passer de la fiction pour de la réalité. On parle même de téléréalité parfois, forme d’antithèse !



J’aurais aimé prendre quelques notes, car il y avait des formules à citer. Malheureusement, comme je prends mes notes sur mon cellulaire et qu’on nous demande de le fermer au théâtre, je perds un de mes sens essentiels : la capacité de noter !




Notes


1. Le jovialisme est « basé sur une vision du monde immatérialiste. » (www.andremoreau.ca) J’avais un prof de philo au cégep qui disait alors « Que les philosophes qui disent ça se placent devant un 10 roues qui s’en vient. On va voir s’ils croient vraiment que la matière est une création de leurs sens ! »


2. Pour ceux qui ne connaissent pas cette expression :


« Partie qui termine une histoire, un récit, une œuvre littéraire ou musicale, etc. : La chute de l'histoire était très drôle. » (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chute/15926)


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Moreau


https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_jovialiste



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Jan Martens : BIS + Ode to the Attempt


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Danse / Belgique + Pays-Bas / 0h30 + 0h30

Ce spectacle a eu lieu du 20 au 22 février 2019, 20h.

http://usine-c.com


BIS


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Concept : Jan Martens

Interprétation : Truus Bronkhorst

Conception lumière : Steffie De Haan

Conseil : Marc Vanrunxt

Supervision technique : Michel Spang

Production : Frascati Producties

Diffusion internationale : A Propic/Line Rousseau et Marion Gauvent

Remerciements : ICKamsterdam



Présentation Usine C, avec le soutien du Conseil des arts du Canada, du gouvernement flamand et Dutch Performing Arts Fund.


BIS a été créé pour et avec la danseuse Truus Bronkhorst, célébrité décoiffante de la danse aux Pays-Bas dans les années 1980-1990. Continuer sans jamais abandonner : ce solo distille la douleur, la peur et la perte pour en extraire l’essence de la performance. BIS se reçoit comme une œuvre à fleur de peau, d’une impitoyable humanité.


Commentaires de Michel Handfield (2019-02-28)


Truus Bronkhorst est né en 1951 nous apprend l’internet. (1) 68 ans cette année et elle danse toujours. J’appelle cela plus que du talent : une vocation !


Avec mur de briques au fond, je voyais ici une symbolique de la rue; des gens dans la rue. La souffrance d’une dame d’un certain âge qui crie sa douleur...


Mais, qui se transforme aussi sous la lumière !


Elle en vient à se placer en croix, puis, par le mouvement des bras, elle devient comme un oiseau qui s'envole. On entre alors dans la symbolique, si intimement liée à la danse.


Ici, c’est comme si son esprit se dissociait du vécu de la rue, comme pour le philosophe cynique, et c’est alors que la force de l’esprit prend le pas sur le corps et la connaissance du vécu pour aller au-delà de la conscience. Elle est dans un état philosophique. Je pensais à Diogène le cynique (2) et à Hipparchia, femme philosophe cynique (3), qui allaient à l’essentiel.


Notes


1. https://www.lucyindelucht.nl/lucy-live/truus-bronkhorst


https://www.youtube.com/watch?v=0WVCmtSkc3Q


https://theaterencyclopedie.nl/wiki/Truus_Bronkhorst



2. http://www.histophilo.com/diogene_de_sinope.php


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hipparchia


http://www.cosmovisions.com/Hipparchia.htm


« Hipparchia, première féministe? », voir:

http://www.philalethe.net/post/2005/03/09/167-hipparchia-premiere-feministe



Hyperlien :


https://vimeo.com/51197599



Ode to the Attempt



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 21 no 01, Textes culturels : www.societascriticus.com



Concept et interprétation : Jan Martens

Production : GRIP


Diffusion internationale – A Propic / Line Rousseau, Marion Gauvent Remerciements : Jeroen Bosch, Kristin De Groot, Michel Spang, Joris Van Oosterwijk, BProject Partners : Jheronimus Bosch 500 (Pays-Bas), Comune di Bassano del Grappa (Italie), Dance Umbrella London (Angleterre) , La Briqueterie/CDC du Val de Marne (France), D.ID Dance Identity (Autriche), Festival Cement (Pays-Bas), Dansateliers Rotterdam (Pays-Bas), Fonds Podiumkunsten Performing Arts Fund (Pays-Bas)



Avec humour et une présence scénique d’une grande virtuosité, le charismatique Jan Martens propose un autoportrait sous forme de collage. Le chorégraphe nous invite dans son processus de création, modifiant chaque soir son canevas en se lançant de nouveaux défis : être drôle et provocant à la fois, contacter un ami, trouver une fin kitch… Déployant une large palette chorégraphique, il tend un miroir à sa génération et souligne ce besoin constant de sauter d’une chose à l’autre, de ne jamais rester en place.



- Depuis sa sortie du Conservatoire Royal d’Anvers en 2006, Jan Martens a conquis au pas de charge les plateaux internationaux et le cœur des spectateurs avec plusieurs œuvres marquantes. Ses créations portent un regard tendre sur l’imperfection humaine.



Commentaires de Michel Handfield (2019-02-28)


Moderne. Sa musique venait de sa liste de lecture sur iTunes, mêlant plusieurs genres. J’aimerais que cette liste soit partagée. Ne serait-ce que pour la découverte de sa liste musicale, cette prestation valait déjà le déplacement selon moi.


Le techno s’infiltre partout.


Dans le cinéma et à la télé, on voit de plus en plus de dialogue par SMS par exemple. Parfois, on ne verra même jamais l’autre personne, le cellulaire devenant en soi un personnage essentiel. Ici, c'est l'ordinateur portable de Jan qui en devient le partenaire. Enlevez le portable et il n’y a plus de spectacle.


Il lui permet en effet d'écrire son plan de spectacle devant nous, car il est « rétroprojecté » en même temps sur écran géant; de diffuser les musiques qu’il choisit; et de faire des projections sur scène. Bref le danseur devient ici créateur du spectacle, faisant tout de son portable.


Il devient un travailleur autonome, ce genre de surhomme des temps modernes à qui l’on ne demande plus que d’être bon dans ce qu’il fait, mais de se concevoir en amont et de se vendre en aval ! Cela est tellement prenant que la vie doit se concentrer dans le court temps qui reste. C’est ainsi que notre danseur-concepteur fait une liste de ce qu’il doit faire et en règle quelques points de façon expéditive…


Naturellement tel est le spectacle qu’il a conçu, mais c’est aussi une fable de la vie moderne, où l’on a de moins en moins de temps, devenant les entrepreneurs d’une économie mondialisée, où l’on en demande toujours plus pour de moins en moins de sécurité en retour. Où l’on nous promettait du temps de loisirs, on doit plutôt chercher du boulot entre deux emplois temporaires ! Le travailleur autonome est un intérimaire moderne toujours à la recherche de clients pour pouvoir travailler. S’il saute d’une place à l’autre, c’est que le monde autour de lui est de moins en moins stable. Vraiment symbolique de notre temps.


Hyperliens :


https://vimeo.com/97124799


https://www.grip.house/en/productie/ode-to-the-attempt-2014/



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Rouge 4