Societas Criticus, Revue de critique sociale et politique

On n'est pas vache…on est critique !


D.I. revue d’actualité et de culture

Où la culture nous émeut !


Regard sur le Monde d'une perspective montréalaise !

On est sceptique, cynique, ironique et documenté !


Revues en ligne, version archive pour bibliothèques

Vol. 22-01 corrigé, du 2020-01-08 au 2020-04-04. Spécial COVID-19


NDLR : À certains endroits nous avions écrit CODIV-19 au lieu de COVID-19 !!!


Depuis 1999!

















www.societascriticus.com

Cette revue est éditée à compte d'auteurs.


societascriticus@yahoo.ca

CP 37308

Succ Marquette

Montréal (QC) H2E 3B5


Le Noyau !


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie (U de M), cofondateur et éditeur;

Gaétan Chênevert, M.Sc. (U de Sherbrooke), cofondateur et pensif de service;

Luc Chaput, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris, recherche et support documentaire.

Sylvie Dupont, lectrice et correctrice d'épreuves.


ISSN : 1701-7696



Note de la rédaction



Nous avons placé notre correcteur à « graphie rectifiée » de façon à promouvoir la nouvelle orthographe: www.orthographe-recommandee.info/. Il est presque sûr que certaines citations et références sont modifiées en fonction de l’orthographe révisée sans que nous nous en rendions compte vu certains automatismes parfois, comme de corriger tous les mots identiques! Ce n'est pas un sacrilège que de relire les classiques du français en français moderne. On n'y comprendrait parfois peu si on les avait laissés dans la langue du XVIe siècle par exemple. L'important est de ne pas trafiquer les idées ou le sens des citations, ce que n'implique généralement pas la révision ou le rafraichissement orthographique de notre point de vue.


Les paragraphes sont justifiés pour favoriser la compatibilité des différents formats que nous offrons aux bibliothèques (http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/; http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248) avec différents appareils. Ceci favorise aussi la consultation du site sur portables.



« Work in progress » et longueur des numéros (2013-06-18)


Comme il y a un délai entre la mise en ligne et la production du n° pour bibliothèques, il se peut que quelques fautes d’orthographe, de ponctuation ou de graphie aient été corrigées, mais le texte n’est pas changé à quelques virgules près! On a beau lire un texte plus d'une fois, quand on vient de l’écrire on ne voit pas toujours certaines coquilles. On peut cependant les voir en préparant ce n°.


La longueur des n° varie en fonction des textes que nous voulons regrouper, par exemple pour un festival de films. Si nous visons les 30 pages pour des raisons de lecture, notamment sur téléphone intelligent, certains n° peuvent en avoir plus ou moins pour des raisons techniques, comme de le terminer avant le début d'un festival ou de regrouper tous les textes sur un même sujet. Renseignements pris, la question de la taille à respecter pour envoyer un n° aux bibliothèques est beaucoup plus grande qu'avant. Cette limitation ne se pose donc plus pour nous.



Index


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Édito COVID-19


COVID-19, crise ferroviaire et environnement ! (Essai)


SPÉCIAL COVID-19


J'ai fait un 15 minutes de tapage pour Écoutons la science !

God bless You

Les théories conspirationnistes pullulent

Trudeau gère-t-il mal?

Attention à la désinformation au nom de vos lubies !

Ce serait la moindre des choses

La mondialisation, ça doit aussi être ça

Trump, faut pas s’y tromper



Nos brèves Facebook, en version corrigée et, parfois, augmentée


Les jeux de photos donnent des infos à des entreprises

Sur le pistage des cellulaires…

Le gars de gym !

Triste, mais l'humain est toujours entre la lumière et son ombre

Ma nuit blanche : un peu de gaité dans la vie

Raquette et gym

Carrés aux dattes et cachous

Ces idéologies qui nous cachent la vue

Les loyers et l’évaluation municipale, qui en parle?

En fait, le portrait est complexe

Qu'en est-il de ces spécialistes de l’État et des grandes entreprises?

L’indépendance des journaux



Nos brèves Facebook en éducation


Les outils existent

Il faut expliquer

Pourquoi ne pas avoir construit sur les rapports Parent et Rioux?

Les commissions scolaires sont passées à côté…



Nos brèves Facebook en socioéconomie - capitalisme, socialisme et mondialisme


Il faudrait relire Karl sur le Capitalisme…

Bombardier – 2 textes

Assureurs : Trouvez l'erreur

Faudrait-il faire renaitre les CDÉC?


Nos brèves Facebook en politique / Vol. 22-01


Un gros plus à considérer

Si l'ouest se sépare, comment se divise le Canada ?

Formatage politique


COVID-19, crise ferroviaire et environnement ! (Essai)


Trump, Sanders et le capitalisme social


Trois éditos religiopolitique !


Religions et croyances contre la science !

Va falloir discuter croyances au niveau mondial

Troubles religiopolitiques


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Avis


Les trois sœurs au TNM


Written on Skin (Opéra)


Commentaires livresques : ALAIN TESTART, L'institution de l'esclavage. Une approche mondiale – version électronique au format EPUB


Nelligan au TNM




Societas Criticus, revue de critique sociale et politique


Vous trouverez ici des éditos, essais et reportages de la revue Societas Criticus.



Index


Édito COVID-19


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Éditos : www.societascriticus.com


Mchel Handfield, 2020-04-03


Vu les évènements entourant la COVID-19, ce numéro, débuté en janvier et terminé le 3 avril 2020, est donc un numéro spécial. Il est témoin du changement de monde dans lequel nous nous trouvons, avec le confinement, le recours en urgence au télétravail, les magasins et les écoles fermés, mais pas encore préparés à la prestation de services en ligne.


Pourtant, il y a des années que l’on en parle. Depuis 1999 que je fais cette revue internet et que je dis qu’on doit davantage intégrer les technologies à l’école et dans nos vies non seulement comme distraction (jeux, films et réseaux sociaux), mais comme outils de travail et de références. On y trouve traitement de texte, livres, dictionnaires, encyclopédies, journaux du monde entier, bref une source inestimable d’outils, de données et de documents. Mais, fait-il encore savoir y naviguer et distinguer la fiabilité des sources.


L’école se devait de l’enseigner. Mais, parle-t-on de l’application Larousse ou Robert Dixel aux élèves de l’école? Des baladiffusions culturelles de France culture ou de Radio-Canada à l’école? De la possibilité de lire un livre électronique pour faire son oral? De médiathèque électronique plutôt que de bibliothèque? Toutes des choses dont je parle souvent et sur lesquelles j’ai probablement déjà écrit dans Societas Criticus.


Comme sociologue ce sont des sujets d’intérêts pour moi. Je travaille à temps partiel dans une commission scolaire comme magasinier surnuméraire, car sociologue n’existe pas dans leur organigramme, et je ne vois pas ce genre de chose dans leurs préoccupations. La crise actuelle nous montre que c’eut été nécessaire.


Espérons que nous ne reviendrons pas à nos anciennes habitudes, une fois cette crise du COVID-19 terminée, et que nous poserons enfin des gestes qui nous feront entrer dans un nouveau paradigme que ce soit en éducation, en environnement, en organisation du travail, en urbanisme et en organisation sociale. Revenir où nous en étions avant cette crise signifierait que nous n’aurions pas tiré les leçons qui s’imposent.


Bonne lecture de ce numéro spécial.


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SPÉCIAL COVID-19


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01 : www.societascriticus.com


J'ai fait un 15 minutes de tapage pour Écoutons la science !

God bless You

Les théories conspirationnistes pullulent

Trudeau gère-t-il mal?

Attention à la désinformation au nom de vos lubies !

Ce serait la moindre des choses

La mondialisation, ça doit aussi être ça

Trump, faut pas s’y tromper


Michel Handfield, 2020-04-03


J'ai fait un 15 minutes de tapage pour Écoutons la science ! (Michel Handfield, Facebook, 2020-04-01, www.societascriticus.com Vol. 22-01)































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God bless You (Michel Handfield, Facebook, 2020-04-01, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Les conservateurs et la droite en général disent « God bless You » et coupent dans la science ! Alors, pas surprenant que :


« ...les électeurs conservateurs sont surreprésentés parmi les sceptiques de la crise. Ils sont des centaines de milliers à croire que les autorités exagèrent l’urgence. Et par conséquent, ils respectent moins les consignes, ce qui peut mettre des gens à risque. » (1)


Note


1. Alec Castonguay, Où est Stephen Harper? On a besoin de lui!, lactualite.com,

31 mars 2020 :

https://lactualite.com/politique/ou-est-stephen-harper-on-a-besoin-de-lui



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Les théories conspirationnistes pullulent (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-31, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Une autre théorie conspirationniste qui revient à l’occasion de la COVID-19 : les « chemtrails » (1) ! Voici ma réponse à cette théorie :


Les « chemtrails », c'est une théorie qui prête des vertus maléfiques aux « contrails » (2), cette condensation de l'eau qui gèle en haute altitude derrière les avions et laisse ces traces blanches que l’on voit dans le ciel. Même l'exhaust des voitures fait de la condensation quand il fait froid, rien de nouveau ou de sorcier là-dedans :



« Si vous avez remarqué l’eau de temps en temps s’écoule de votre tuyau d’échappement, il y a des chances qu’il n’y a rien à craindre. L’eau forme lors de la combustion interne de votre moteur, et est généralement expulsé sous forme de vapeur avec le reste de votre gaz d’échappement. Si vous voyez des petites quantités d’eau dégoulinant de votre pot d’échappement et le système d’échappement, il est probable que votre moteur n’a tout simplement pas assez chaude pour faire évaporer toute l’eau dans le gaz ». (3)



C'est pareil pour les avions à cette hauteur. C'est quoi le plaisir à répandre de fausses théories?


Notes


1. https://en.wikipedia.org/wiki/Chemtrail_conspiracy_theory


2. https://en.wikipedia.org/wiki/Contrail


3. http://www.garage-autoguy.fr/conseils-mecanique/leau-secoule-de-votre-echappement-causes-et-risques/



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Trudeau gère-t-il mal? (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-31, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Il n'a pas qu’une seule province à voir, mais 10 dont certaines conservatrices à la Trump. Des gens qui préfèrent peut-être des morts de plus plutôt que de ralentir l'économie :


« Selon ces gens, qui ont en commun d’appartenir à la droite conservatrice ultralibérale, on devrait donc consentir à sacrifier certains de nos concitoyens – c’est toujours plus simple quand ce sont les autres – sur l’autel de l’économie et pour le bien supposé de la majorité. Un raisonnement qui s’applique évidemment aussi aux autres pays, du Sud notamment, dans lesquels la pandémie risque de faire des ravages. »


Il faut lire ce texte dans La presse : Sacrifier des vies sur l’autel de l’économie ?


Alors, à la place de Trudeau vous souhaitez vraiment un gouvernement conservateur la prochaine fois? Le bloc ne peut pas former de gouvernement, pensez-y ! Et, croyez-vous que le Canada risque d’aller assez à gauche pour avoir un gouvernement du NPD? Ça ne donne pas grand choix.


C’était mon mot au sujet du texte de JADE BOURDAGES ET DAVID MORIN,

RESPECTIVEMENT PROFESSEURE À L’ÉCOLE DE TRAVAIL SOCIAL DE L’UQAM ET PROFESSEUR À L’ÉCOLE DE POLITIQUE APPLIQUÉE DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE, COVID-19 : SACRIFIER DES VIES SUR L’AUTEL DE L’ÉCONOMIE ?, LA PRESSE+, Édition du 31 mars 2020, section DÉBATS, écran 5 :

https://plus.lapresse.ca/screens/4d524417-c8aa-409a-bdda-e8c18051e7b0__7C___0.html




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Attention à la désinformation au nom de vos lubies ! (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-30, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Les cocos qui croient aux complots, arrêtez la désinformation. Un exemple, ce matin, des effets de cette désinformation :


« On a des malades qui sont arrivés avec de la chloroquine et des effets secondaires cardiaques graves ».


Le Pr Xavier Lescure, Médecin infectiologue à l'hôpital Bichat et Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), les invités du Grand Entretien du 30 mars 2020 au 8h20. À écouter sur France-inter :


https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-30-mars-2020



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Ce serait la moindre des choses (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-30, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Pourquoi, si on est citoyens canadiens à l'étranger, on n'associe pas la conservation des privilèges avec payer son impôt au Canada ou au moins une partie de celle-ci au Canada? Pourrait-on travailler en France, mais faire une déclaration de revenus canadienne au lieu ou en plus de la déclaration française? Si on continue à assurer des services, des privilèges, ou une partie de ceux-ci à leur retour, il me semble que ce serait la moindre des choses.


Je me pose la question.


C’était mon mot au sujet du texte de LAURA-JULIE PERREAULT, COVID-19 : LE FACTEUR DIASPORA, LA PRESSE+, Édition du 30 mars 2020, section DÉBATS, écran 2 : https://plus.lapresse.ca/screens/1e2fc072-5574-4d2a-8bf7-3c72fc63277c__7C___0.html



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La mondialisation, ça doit aussi être ça (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-25, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Des normes minimales mondiales en matière de santé, de science, d'environnement et d'éducation. Une limite à la suprématie des croyances aussi.


C’était mon mot au sujet du texte de Philippe RATER, Agence France-Presse, COVID-19 : « l’humanité entière » menacée, l’ONU lance un plan, lapresse.ca, 25 mars 2020 :

https://www.lapresse.ca/international/202003/25/01-5266352-covid-19-lhumanite-entiere-menacee-lonu-lance-un-plan.php



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Trump, faut pas s’y tromper (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-23, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Question aux cocos qui disaient la semaine dernière que Trump est un grand président et que Trudeau n'avait pas été assez vite : vous en pensez quoi de cela? Trump exprime des doutes sur les restrictions !


Facile de dire que Legault était mieux que Trudeau, il n'avait que le Québec à regarder. Mais, Trudeau devait jouer avec des provinces qui n'étaient pas toutes sur la même longueur d'onde, certaines étant plus à droite que le Québec; son voisin états-unien; et la communauté internationale. Se mettre du monde à dos n'était pas davantage la solution que de ne rien faire. Il devait naviguer à vue entre tous cela, il faut le reconnaitre.


C’était mon mot au sujet du texte de l’AFP, Coronavirus : Trump exprime des doutes sur les restrictions, journaldemontreal.com, 23 mars 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/03/23/coronavirus-trump-exprime-des-doutes-sur-les-restrictions


Autre texte sur ce sujet :


Francesco FONTEMAGGI, Agence France-Presse, Trump impatient de lever les restrictions malgré l’accélération des décès, lapresse.ca, 24 mars 2020 :

https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/202003/24/01-5266224-trump-impatient-de-lever-les-restrictions-malgre-lacceleration-des-deces.php


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Index



Nos brèves Facebook, en version corrigée et, parfois, augmentée


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01 : www.societascriticus.com



Il s’agit de différents commentaires sur des évènements et des nouvelles sur lesquelles je souhaite attirer l’attention pour différentes raisons. Le titre ou le commentaire l’explique.



Les jeux de photos donnent des infos à des entreprises

Sur le pistage des cellulaires…

Le gars de gym !

Triste, mais l'humain est toujours entre la lumière et son ombre

Ma nuit blanche : un peu de gaité dans la vie

Raquette et gym

Carrés aux dattes et cachous

Ces idéologies qui nous cachent la vue

Les loyers et l’évaluation municipale, qui en parle?

En fait, le portrait est complexe

Qu'en est-il de ces spécialistes de l’État et des grandes entreprises?

L’indépendance des journaux



Michel Handfield, 2020-04-03



Les jeux de photos donnent des infos à des entreprises (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-31, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Infos. Sans le savoir, avec ces jeux de partage de photos, on donne des infos à ces entreprises qui font dans la reconnaissance faciale, mais aussi des moyens de comparer des photos de jeunesse, des parents, etc. pour améliorer leurs logiciels. Suffit de faire un jeu avec une photo mère/fille, père/fils ou de nous à différents âges pour les aider à faire des projections de plus en plus fiables dans le temps et leur permettre de nous identifier plus tard (avec un certain % d'erreurs) même si on ne met plus de photos de nous. En fait, plus on en met, plus ils ont de matériel.



C’est une autre raison pour laquelle je fais attention aux défis photos même si, des fois, je me dis bof et je saute la clôture moi aussi, car on est filmé à tellement d’endroits – métro, autobus, centre d’achat, ascenseurs, etc. - sans même le savoir ni avoir consenti que ça devient parfois banal. De toute façon, on est suivi (géolocalisé) continuellement par nos appareils modernes.




C’était mon mot au sujet du texte d’ André Boily, Peu de gens connaissent Clearview, mais Clearview, elle, vous connaît, journaldemontreal.com, 25 mars 2020 : https://www.journaldemontreal.com/2020/03/25/peu-de-gens-connaissent-clearview-mais-clearview-elle-vous-connait



Nos brèves Facebook 20-01




Sur le pistage des cellulaires… (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-23, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Je dirais une chose. Il faudrait avoir la possibilité de choisir le pistage général, le pistage sécuritaire (qui peut être intéressant dans certains cas), ou de désactiver le pistage sur nos appareils.



C'est mon mot au sujet du texte d’Anouch Seydtaghia, Contre le virus, la tentation du pistage par smartphone, letemps.ch, 20 mars 2020 : https://www.letemps.ch/economie/contre-virus-tentation-pistage-smartphone




Nos brèves Facebook 20-01





Le gars de gym ! (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-22 et 28, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Le gars de gym en moi en cette période de COVID-19. Version complète sur YouTube : https://youtu.be/YDsfsrxWl64


Les gyms sont fermés pour cause de COVID-19, alors corde à danser quand il fait beau. Aussi sur mon YouTube : https://youtu.be/THz_fezp1aM




















Nos brèves Facebook 20-01



Triste, mais l'humain est toujours entre la lumière et son ombre (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-12, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Suffit de marcher sur un trottoir avec le soleil de dos pour voir que notre ombre nous précède. On doit toujours demeurer vigilant, mais on est tous à risque de dérapage. Pourquoi? Psychologie, psychiatrie et psychanalyse travaillent à nous éclairer là-dessus.



C'est mon mot au sujet de ce texte de Claudia Berthiaume, Un ex-prof du HEC risque la prison à domicile pour avoir menacé deux masseuses à la pointe d’un couteau, journaldemontreal.com, 12 mars 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/03/12/un-ex-prof-du-hec-risque-la-prison-a-domicile-pour-avoir-menace-deux-masseuses-a-la-pointe-dun-couteau




Nos brèves Facebook 20-01




Ma nuit blanche : un peu de gaité dans la vie (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-29, www.societascriticus.com Vol. 22-01)




Vu lors de la nuit blanche du 29 février !


Exposition à la Galerie d'art de l'UQAM pavillon Judith-Jasmin (Métro Berri-UQAM). Me semble que si nos charrues étaient ainsi peintes par des artistes que l'hiver serait plus agréable pour le citoyen. Un peu plus de culture, ça agrémente la vie !









Nos brèves Facebook 20-01




Raquette et gym (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-11, www.societascriticus.com Vol. 22-01)





30 minutes de raquettes avant la gym au « Fit for life »: http://tongym.com/. On y trouve aussi des pistes de ski de fond. Ce parc urbain, qui donne sur Saint-Laurent, est utilisé et c’est tant mieux !


https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_Jarry






Nos brèves Facebook 20-01




Carrés aux dattes et cachous (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-22 et 02-09, www.societascriticus.com Vol. 22-01)




J'ai fait mes carrés aux dattes et cachous, mais j'ai mis du miel liquide plutôt que de la cassonade pour la croute. Plus moelleux et plus doux, ça se brisait un peu plus quand je les coupais. Je les ai donc mis 10 minutes de cuisson de plus la dernière fois, laissé refroidir et mis au frigo avant de les couper. Comme j'ajoute des noix aux dattes, je double la quantité de dattes. Voilà ma base.




Après, chacun peut développer à son gout avec des essais. C'est le plaisir de la cuisine. Faut s’amuser, faire des essais et développer ses recettes originales.





Nos brèves Facebook 20-01



Ces idéologies qui nous cachent la vue (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-07, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Les idéologies sont comme des filtres : ils permettent de mieux voir certaines choses, mais en cachent d'autres. Parfois, on préfère ne pas voir pour ne pas être en situation de dissonance, car on mettrait tous nos idéaux en cause. C'est pour éviter ces biais que j'ai toujours considéré les idéologies comme des outils.


Du libéralisme économique classique, par exemple, toute cette idée de la concurrence et du libre marché est intéressante, mais il faut bien voir que cela concernait les petits commerces et non les oligopoles d'aujourd'hui et toutes les nouvelles techniques de marketing et d'orientation du marché. Essayez de négocier avec Amazon pour voir !


C’était mon mot suite à la lecture de Christian Rioux, L’indignation sélective [Sur le délit de blasphème], ledevoir.com, 7 février 2020 :

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/572436/l-indignation-selective



Nos brèves Facebook 20-01





Les loyers et l’évaluation municipale, qui en parle? (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-06, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Si on veut des loyers qui n'augmentent pas de plus de 1% (selon la Régie du logement, qui ne tient cependant pas compte des taxes municipales), il faut que l'évaluation municipale suive le même rythme tant qu'une maison n'est pas vendue. Une fois vendus, les pendules se rajusteraient : augmentation de l'évaluation de la maison et des loyers au nouveau prix. « Ouch », l'augmentation ferait alors très mal.


Alors, le prix du loyer doit suivre l'augmentation de l’évaluation. Si ton quartier est spéculatif et augmente de 10% par an, il est normal que les loyers augmentent d'autant. Une simple logique. Que le gouvernement instaure plutôt le revenu minimum garanti plutôt que de faire porter le soutien des familles dans le besoin sur les petits propriétaires en limitant les hausses des loyers, car ils les étouffent et ils ont des difficultés à entretenir leurs maisons.


C’était mon mot suite à la lecture de Josée Legault, Le cauchemar des « rénovictions », journaldemontreal.com, 6 février 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/02/06/le-cauchemar-des-renovictions



Nos brèves Facebook 20-01



En fait, le portrait est complexe (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-02, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


On peut à la fois être solidaire et avoir des relents d'intolérance, question de valeurs par exemple. Cela traverse tous les humains et nous unit. C'est pour ça que je lis aussi Le Journal de Montréal et non seulement La Presse et Le Devoir.


J'écoute Radio-Canada, mais aussi des balados de France culture et de France inter. Je peux parfois être d’accord, parfois opposé, mais souvent nuancé face à Martineau, qui d'un côté est dans le privé et de l'autre à Télé-Québec. La pensée parfaite, comme le monde parfait, ça n'existe pas.


C’était mon mot suite au texte de Richard Martineau, Joe, journaldemontreal.com, 2 février 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/02/02/joe



Nos brèves Facebook 20-01




Qu'en est-il de ces spécialistes de l’État et des grandes entreprises? (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-01, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


On nous parle de la responsabilité de l'utilisateur individuel; d’être à jour; d'avoir des antivirus et tutti quanti. Mais, qu'en est-il de ces spécialistes de l’État et des grandes entreprises?


Quand on regarde les offres d'emplois, ils doivent être diplômés en informatique, connaitre des normes dont le commun des mortels ignore même les noms et avoir 10 ans d'expérience ! Mais, le moindre plombier avec un secondaire 4 aura un antivirus sur son ordinateur et tiendra son Windows à jour.


Les ressources humaines qui engagent ces gens sont-elles dépassées? C’est qu’il y a du laxisme dans toutes les grandes institutions. Les nouvelles entourant toutes ces fuites de données sensibles nous le prouvent.


C’était mon mot suite à la lecture de Jordan Press, La Presse canadienne, Les systèmes informatiques fédéraux menacent de s’effondrer, lapresse.ca, 1er février 2020 : https://www.lapresse.ca/actualites/politique/202002/01/01-5259180-les-systemes-informatiques-federaux-menacent-de-seffondrer.php



Nos brèves Facebook 20-01



L’indépendance des journaux (Michel Handfield, Facebook, 2020-01-07, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Ce texte de Stéphane Baillargeon, L’Australie et ses médias contre les changements climatiques (1), en dit long sur l'indépendance et la neutralité des journaux.


Par contre, un journaliste qui serait membre de Greenpeace serait rapidement accusé de parti pris. Pourtant, on a vu des journalistes passer de leur « neutralité journalistique » à candidat politique assez rapidement pour qu’on ait des doutes sur celle-ci. C’est qu’il en va de la neutralité journalistique comme du conflit d’intérêts : c’est une question d’apparences.


Il ne faut pas qu’il y ait apparence de conflit d’intérêts comme il ne faut pas qu’il y ait apparence de parti-pris journalistique, mais ça ne veut pas dire qu’on est neutre au sens pur du terme ! On ne peut s’empêcher de penser et de pencher d’un bord plutôt que dun autre. C’est dans la nature humaine, comme de trouver des arguments pour se défendre.




Note


1. Stéphane Baillargeon, L’Australie et ses médias contre les changements climatiques, ledevoir.com, 7 janvier 2020 :

https://www.ledevoir.com/monde/asie/570296/l-australie-et-ses-medias-contre-les-changements-climatiques


Nos brèves Facebook 20-01



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Nos brèves Facebook en éducation / Vol. 22-01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Les outils existent

Il faut expliquer

Pourquoi ne pas avoir construit sur les rapports Parent et Rioux?

Les commissions scolaires sont passées à côté…


Michel Handfield, 2020-04-02


Les outils existent (Michel Handfield, Facebook, 2020-03-23, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Comme je l'ai déjà écrit : si on demande que les services, comme les magasins, soient ouverts sept jours par semaine, pourquoi pas les écoles aussi? Comme ça, ceux qui travaillent les samedi et dimanche pourraient avoir leurs enfants à l'école ces jours-là et avec eux leurs jours de congés. La technologie le permet aussi, ce que montre l'exemple français :


Christian Rioux à Paris, Coronavirus : Pas de congé pour les écoliers français, ledevoir.com, 23 mars 2020 :

https://www.ledevoir.com/monde/europe/575544/pas-de-conge-pour-les-ecoliers-francais


C’était mon mot au sujet du texte de Micaël Bérubé, Département de philosophie, Collège Montmorency, Repenser l’éducation publique à l’heure du confinement, ledevoir.com, 23 mars 2020 :

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/575555/repenser-l-education-publique-a-l-heure-du-confinement



Nos brèves en éducation




Il faut expliquer (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-26, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Il ne faut pas retirer ce qui fait controverse; il faut expliquer. Et, dans ce cas-ci, il faut aussi expliquer ce qu'est l'ironie et le double sens, car si, historiquement, un chômeur ou un assisté social était vu comme quelqu’un qui ne travaillait pas, ce n’est plus le cas aujourd’hui, certains étant entre deux contrats, d’autres étant des travailleurs intellectuels ou des artistes qui travaillent fort, mais sans nécessairement avoir de rémunération digne de ce nom; et plusieurs peuvent même faire du bénévolat ou du travail communautaire, ce qui n’est pas reconnu comme un emploi, mais c’est travailler pour les autres et sa communauté quand même !


Si on refuse de les voir tels qu’ils sont, comme des travailleurs bénévoles en temps normal; en cas de crise, par contre, on est content de compter sur eux, qui tiennent parfois le système à bout de bras.


C’était mon mot suite au texte de Geneviève Lajoie, Un texte de Félix Leclerc banni dans une école, Journal de Montréal, 26 février 2020 :

https://www.tvanouvelles.ca/2020/02/26/un-texte-de-felix-leclerc-rejete-1



Nos brèves en éducation



Pourquoi ne pas avoir construit sur les rapports Parent et Rioux? (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-22, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Au lieu d'avoir construit sur les avancées des Rapports Parent (1) et Rioux (2), dont on parle encore plus de 50 ans après, on dirait que les réformes qui ont suivi les ont déconstruites pour revenir à une école inégalitaire. Dans mon temps, au secondaire, tu pouvais être en français enrichi et en mathématique allégé en même temps. Et, parfois, il y avait des voies pour repasser au régulier si tu y mettais les efforts. Aujourd’hui, cela ne semble plus exister à moins que les parents ne mettent de l'argent pour des services particuliers. Et, encore…



Quant aux cas particuliers, autrefois on les séparait des autres enfants en les plaçant dans des écoles particulières et sans distinction. C’était probablement une erreur, car cela pouvait stigmatiser des enfants et nuire à leur développement. Aujourd'hui, on les intègre, mais sans suffisamment de services et sans distinction, ce qui est tout aussi problématique, je crois.




Parfois, un enfant pourrait être intégré pour certaines activités et nécessiter un autre encadrement, comme une classe plus petite ou avec des services particuliers, pour d’autres activités un peu comme nos 3 voies d’autrefois (allégé, régulier et enrichi selon les matières), mais de façon plus spécifique et spécialisée. Comment se fait-il qu’on ne soit pas rendu là?


C’était mon mot au sujet du texte de Caroline Plante - La Presse canadienne à Québec, Des parents dénoncent l’école québécoise « à trois vitesses » devant l’ONU, ledevoir.com, 22 février 2020 :

https://www.ledevoir.com/societe/education/573495/des-parents-denoncent-l-ecole-quebecoise-a-trois-vitesses-devant-l-onu


Deux autres textes dans la même veine :


- Geneviève Bouchard, Enseignante, Éducation : l’intégration à tout prix, lapresse.ca, 22 février 2020 :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202002/21/01-5261908-education-lintegration-a-tout-prix.php


- Anne-Emmanuelle Lejeune, Enseignante et féministe universaliste, Enseignants : le refus collectif… en toute coopération !, lapresse.ca, 23 février 2020 : https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202002/22/01-5262032-enseignants-le-refus-collectif-en-toute-cooperation-.php


Notes


1. Concernant le rapport Parent il est intéressant de lire Baby, Antoine (Entretiens avec Denis Simard), 2017, Le goût d'apprendre. Une valeur à partager, PUL, Collection Éducation et culture, 172 pages, PDF, www.pulaval.com. Nous en avons parlé dans Societas Criticus, Vol. 19 no 08, du 2017-08-09 au 2017-09-09, Textes ciné et culture/Fantasia 2017.


Voir, aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Parent



2. Concernant le rapport Rioux :


- 50 ans après le rapport Rioux (1968-2018) / Autrement dit : la culture à l’école sous l’angle des arts et de la littérature - 15 et 16 novembre 2018 à Montréal, in Societas Criticus, Vol. 20 n° 07, du 2018-10-26 au 2018-12-02. Spécial 1968;


- 50 ans après le rapport Rioux - cultiver l'enseignement des arts au Québec. Arts, sociétés et partage des savoirs, Societas Criticus, Vol. 21 No. 02, du 2019-05-11 au 2019-06-16, Textes culturels;



- Hamel, Jacques, Forgues Lecavalier, Julien et Fournier, Marcel (Textes choisis et présentés par), 2010, La culture comme refus de l'économisme. Écrits de Marcel Rioux, Montréal : Les presses de l'Université de Montréal/Collection Corpus, 586 pages, ISBN 978-2-7606-2232-6. www.pum.umontreal.ca/ca/fiches/978-2-7606-2232-6.html in Societas Criticus, Vol. 13 No. 8, du 2011-08-08 au 2011-09-10 (Spécial FFM 2011), Commentaires livresques : Sous la jaquette !


Voir, aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Rioux


Pour lire nos textes cités :


À BAnQ : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=0Z8W-MwaK1RKL0yR3jHvAg


À BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



Nos brèves en éducation


Les commissions scolaires sont passées à côté… (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-16, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Le premier problème : ce passage du bénéficiaire au client dans les services publics.


À partir du moment où l'élève est devenu un client dans le langage des commissions scolaires, le parent s'attendait à avoir le résultat et le produit éducatif qu'il voulait, car il était devenu un client. On connait l’adage : le client a toujours raison ! C’est peut-être vrai pour la cuisson de son steak dans un grand restaurant, mais pas en éducation. Ni au McDo d’ailleurs, où le produit est standardisé !


Mais, en embarquant sur ce terrain, on a immédiatement comparé l’école publique à l’école privée, qui, elle, peut sélectionner les enfants avant l’entrée et tout au long de leur parcours scolaire. Elle n’a pas cette obligation de servir tous les enfants, quelles que soient leurs différences.


Quant à ceux qui n'ont pas d'enfants, ils se sont désintéressés de l'école, car ce n'est plus un service public pour tous, comme pour le voisin sans enfant qui voulait que sa voisine ou que sa nièce de Saint-Michel ou de Parc-Ex ait autant de chance de devenir médecin que le privilégié qui va à l'école privée. Il n'était plus considéré comme un client de l’école, mais qu’un payeur de taxes. Alors, à quoi bon s'intéresser à l'éducation, voter et payer des taxes scolaires dans ce cas? La démobilisation vient de loin.




De là à remettre en cause les Commissions scolaires, il n'y avait qu'un pas alors qu'elles auraient pu parler de services publics aux élèves, aux adultes et même coopérer avec l'éducation populaire pour jouer un plus grand rôle social et avoir plus de poids politique dans la population. Un mouvement les aurait même soutenus contre leur abolition, car on les aurait vus comme essentiels non seulement pour les jeunes, mais pour la collectivité. (1)


C’était mon mot suite à la lecture de Marie-Eve Morasse, Écoles : quand les parents dérapent, lapresse.ca, 16 février 2020 :

https://www.lapresse.ca/actualites/education/202002/15/01-5261129-ecoles-quand-les-parents-derapent.php


Note


1. Nous pensons ici au film « Les fils » de Manon Cousin qui présente les fils de la charité, prêtres ouvriers installés à Pointe-Saint-Charles dans les années 1960. Ils ont aidé les gens du sud-ouest de Montréal à mettre sur pied les premiers organismes communautaires en éducation populaire (Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles), en santé (Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, ancêtre des CLSC), et en droit (Services juridiques communautaires de Pointe St-Charles et Petite-Bourgogne, ancêtre de laide juridique qui sera ensuite créée) pour se donner des moyens de développement social et économique communautaire par la suite. (Jean-Marc Gareau, Le programme économique de Pointe-Saint-Charles 1983- 1989 : La percée du développement économique communautaire dans le sud-ouest de Montréal, Institut de formation en développement économique communautaire : https://ccednet-rcdec.ca/fr/outil/programme-economique-pointe-saint-charles-1983-1989-percee)


Pour lire notre texte : Handfield, Michel, Réflexion pour notre temps : « Les fils » de Manon Cousin et « La chute de l’empire américain » de Denys Arcand, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 21 no 01, Essais.


À BAnQ : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=0Z8W-MwaK1RKL0yR3jHvAg


À BAC : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



Nos brèves en éducation



Index





Nos brèves Facebook en socioéconomie - capitalisme, socialisme et mondialisme / Vol. 22-01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


Il faudrait relire Karl sur le Capitalisme…

Bombardier – 2 textes

Assureurs : Trouvez l'erreur

Faudrait-il faire renaitre les CDÉC?


Michel Handfield, 2020-04-02



Il faudrait relire Karl sur le Capitalisme... (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-21, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Car le modèle chinois est aussi capitaliste que le modèle états-unien.


En effet, selon le Manifeste du Parti Communiste de Marx et d’Engels, l'État devait disparaitre pour se retrouver dans une forme d'autogestion. Comme tout modèle théorique; comme la concurrence parfaite du capitalisme; et comme la négociation constante entre acheteurs et vendeurs, ce sont des idéals types que les acteurs les plus puissants du système changent à leur avantage. L’État n’est jamais disparu dans les régimes communistes, que ce soit les marxistes-léninistes, les maoïstes, les trotskistes, etc., tout comme l’acheteur ne peut négocier les prix au supermarché !


Du côté capitaliste, aussi, on a vu apparaitre différentes écoles de pensées idéologiques, que ce soit le libéralisme, le modèle de Rhénan, le néolibéralisme et le capitalisme social par exemple, mais, là aussi, le plus profitable aux acteurs les plus puissants du système sera celui qui dominera.


Toutes les idéologies, même religieuses, se voient ainsi conjuguer en différentes tendances et écoles qui s’opposeront par la suite jusqu’à ce que les acteurs les plus puissants prennent le contrôle et imposent leur vision. Cela fait partie de l’histoire humaine. Puis, d’autres groupes apparaissent, prennent de la force et luttent pour prendre le contrôle; lutte des classes pour Marx et lutte pour le contrôle de l’historicité pour Alain Touraine. (1)


C’était mon mot suite à la lecture de Jocelyn Coulon, L’Europe prise en tenailles, lapresse.ca, 21 février 2020 :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202002/20/01-5261764-leurope-prise-en-tenailles.php





Note


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx


http://com3109.pbworks.com/w/page/8622908/Alain%20Touraine-%20Concept%20d%27historicit%C3%A9


https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Touraine



Brèves en socioéconomie



Bombardier – 2 textes



On encourage les autres – un mot sur Bombardier ! (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-29, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


On est riche : on achète des autos produites par des entreprises étrangères et on n’encourageait pas une entreprise d'ici qui pouvait nous faire des trains, des tramways et des métros pour nous transporter efficacement et à un moindre cout financier et environnemental.


On préférait les subventionner plutôt que d'acheter leurs produits. Après, on les a laissé tomber en disant que Bombardier nous coutait cher. Un milliard en subventions, mais on ne s’est jamais demandé ce que nous aurait rapporté ces milliards envoyés ailleurs, pour acheter des autos et du pétrole, s'ils étaient dépensés ici, dans nos infrastructures de transport collectif, plutôt qu’à l'extérieur. Dans un monde où l’on valorise l’individualisme, difficile de penser au collectif. En, fait, l’équilibre serait quelque part entre les deux.


C’était mon mot sur le texte de Stéphanie Martin, L’auto coûte 51 milliards $ par année au Québec, dont 20 000 $ par famille, journaldequebec.com, 31 janvier 2018 : https://www.journaldequebec.com/2018/01/31/lauto-coute-51g-par-annee-au-quebec


Autre texte intéressant sur le sujet :


AFP, Pollution : la fin des véhicules à essence sauverait des milliers de vies, journaldemontreal.com, 11 décembre 2017 : https://www.journaldemontreal.com/2017/12/11/pollution-la-fin-des-vehicules-a-essence-sauverait-des-milliers-de-vie





Pendant que nous perdons nos entreprises, d'autres pays aident les leurs - Bombardier prise 2 (Michel Handfield, Facebook, 2020-02-27 et 06, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



Pendant que nous perdons nos entreprises, d'autres pays aident les leurs, parfois, sans subventions, mais avec de lucratifs contrats militaires et civils par exemple. Si on avait développé un réseau de transport en commun digne de ce nom, avec des trains, trains légers, tramways et métros plutôt que le tout à l'auto, on aurait été une vitrine pour Bombardier en plus de favoriser le transport collectif.


Ce qui manquait aussi à Bombardier, c'était une ligne militaire. C'est là qu'est le financement pour la recherche et développement. Après, on transfère les acquis, avec quelques peaufinent, au secteur civil. Mais, pour cela, il faut un gouvernement impliqué dans des conflits avec un gros budget militaire; pas un gouvernement qui achète des avions et des hélicoptères de seconde main des autres pays. (1, 2) Bref, pour réussir Bombardier aurait dû déménager aux États-Unis.


Il faut aussi dire que les dirigeants de Bombardier ne se sont pas aidés en abusant de leur position pour se donner des bonis tout en demandant de l’aide. Comme approche de relations publiques, ce n’était pas la meilleure chose à faire.



C’était mon mot au sujet de :


- Michael Fortier, Banquier, ministre du gouvernement de Stephen Harper de 2006 à 2008, Aide de l'État aux entreprises : deux chèques, un constat, lapresse.ca, 27 février 2020 :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202002/26/01-5262510-aide-de-letat-aux-entreprises-deux-cheques-un-constat.php


- Richard Martineau, Le têtard et le bœuf, journaldemontreal.com, 6 février 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/02/06/le-tetard-et-le-buf



Notes


1. J’en ai parlé à quelques reprises, dont le 2018-05-05 : Injuste envers Bombardier (Societas Criticus, Vol 20 n° 04. 2018-04-27 @ 2018-06-15.) : http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248?docref=sT3AjzDKnzbCEaYxGLYI9w





2. Il faut aussi écouter l'entrevue avec Suzanne Benoît à Midi info d’Ici-Radio-Canada première (2020-02-05). Elle explique une chose que j'ai quelquefois écrite : Bombardier, ne faisant pas d'avions militaires, il est désavantagé, car, aux États-Unis le Pentagone aide au développement d'avions militaires, dont les technologies sont ensuite transférées au civil avec quelques modifications. Ce n'est pas considéré comme une subvention, mais ça diminue de beaucoup les frais de développement par contre !



Brèves en socioéconomie



Assureurs : Trouvez l'erreur (Michel Handfield, Facebook, 2020-01-21, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


On continue à offrir des rabais si vous assurez voiture et maison. En fait, plus il y a de voitures assurées à la même adresse, plus le rabais sera important. Ça devrait être l'inverse pour aider l’environnement : des rabais si vous n'avez pas de voiture et une hausse de votre prime plus le nombre de voitures est élevé à la même adresse. Les assureurs savent que l’automobile est une des principales causes des changements climatiques (1), alors pourquoi cette forme de marketing continue-t-elle?


Naturellement, il y a aussi nos comportements, le type de véhicule et l’usage que nous en faisons qui entrent en ligne de compte. (2)



Notes


1. C’était mon mot au sujet du texte d’EMMANUEL MARTINEZ, Les dommages ont encore été élevés en 2019 en raison de la météo extrême, journaldemontreal.com, 21 janvier 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/01/21/les-dommages-ont-encore-ete-eleves-en-2019-en-raison-de-la-meteo-extreme


2. Luc Gagnon, consultant, énergie, transport et environnement, La voiture la plus verte n’est pas toujours celle qu’on pense, lapresse.ca, 24 février 2020 :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202002/23/01-5262121-la-voiture-la-plus-verte-nest-pas-toujours-celle-quon-pense.php



Brèves en socioéconomie




Faudrait-il faire renaitre les CDÉC? (Michel Handfield, Facebook, 2020-01-03, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Dans certains milieux, comme les CDÉC (1), on parlait d'économie sociale et solidaire. Le gouvernement du Québec regardait de ce côté, puis, peu à peu, avec l'austérité des gouvernements Charest et Couilard, exit les CDÉC et ces idées plus progressistes. Avoir poursuivi, on pourrait vraiment dire « On est prêt ! » Mais, ce n'est pas le cas.


C’était mon mot suite au texte de Pierre-Alexandre Cardinal, Étudiant au doctorat en droit à l’Université McGill, Quel genre de capitalisme voulons-nous?, lapresse.ca, 3 janvier 2020 :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202001/02/01-5255525-quel-genre-de-capitalisme-voulons-nous.php


Note


1. Corporation de Développement Économique et Communautaire. Plusieurs ont malheureusement disparu avec certains changements politiques au nom de l’équilibre budgétaire :


« La presque totalité des 18 corporations de développement économique communautaire (CDEC) de Montréal a été laissée pour morte après l’adoption du projet de loi 28 qui visait notamment le retour à l’équilibre budgétaire. Sans mandat et avec un budget amputé, les CDEC ont entamé le processus de dissolution. » (KATHLEEN LÉVESQUE, MISE À JOUR ÉCONOMIQUE : DES PERTES D’EMPLOI TOUCHENT LE MONDE MUNICIPAL, LA PRESSE, 26 novembre 2015, section ACTUALITÉS, écran 5 : http://plus.lapresse.ca/screens/4d57b632-f98a-46aa-b82e-f40b62b309f8__7C__6.SvKaG5PuhY.html)



Brèves en socioéconomie




Index




Nos brèves Facebook en politique / Vol. 22-01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com


2020-04-01


Un gros plus à considérer

Si l'ouest se sépare, comment se divise le Canada ?

Formatage politique


Un gros plus à considérer (Michel Handfield, Facebook, 2020-04-01, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Avec les rendements négatifs des placements, dus au COVID-19, les fonds de retraite, avec revenus garantis, de la fonction publique apparaitront bientôt comme un gros plus sans même d’augmentation salariale. Ça aussi il faut le dire.


C’était mon mot suite au texte de Mario Dumont, Qui veut régler rapidement ?, journaldemontreal.com, 1er avril 2020 :

https://www.journaldemontreal.com/2020/04/01/qui-veut-regler-rapidement


Brèves politik 22-01


Si l'ouest se sépare, comment se divise le Canada ? (Michel Handfield, Facebook, 2020-01-11, www.societascriticus.com Vol. 22-01)


Même si ce texte parait loin depuis qu’on est entré dans la crise du Corona virus, suffit parfois d’un évènement pour faire ressurgir un mouvement comme il en fallait un pour l’étouffer. Pour cette seule raison, j’ai décidé de conserver ce texte pour les brèves, car on ne sait jamais quand la colère de l’Alberta refera surface. Il ne faut jamais oublier que la diversité canadienne en fait aussi un pays de confrontation et de conflits potentiels autant que de solidarités.


Des provinces rejoindront-elles les É.-U.? D'autres se reconfigureront-elles, comme les maritimes? Terre-Neuve pourrait-elle décider de retourner avec l'Angleterre? (1) De nouvelles unions pourraient-elles se créer? Comment renégocierait-on le libre-échange avec le Mexique et les États-Unis? Cela laisse plein de questions ouvertes.


C’était mon mot au sujet du texte d’Ici.radio-canada.ca, Le Wexit aura son parti aux prochaines élections fédérales, par Zone Politique – avec les informations de Joel Dryden, Sarah Rieger et Danielle Kadjo, 11 janvier 2020 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1468939/wexit-parti-politique-elections-federale-alberta




Note


1. Cette province est entrée dans le Canada seulement en 1949. Voir:

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=1484



Brèves politik 22-01



Formatage politique (Michel Handfield, Facebook, 2020-01-03, www.societascriticus.com Vol. 22-01)



« Certaines études ont mis au jour un lien entre tenants de la droite antiféministe et climatosceptiques. » (1)



On est loin du conservatisme intellectuel même s’il en existe encore un courant, mais, de plus en plus muselé. Au moins, on pouvait discuter avec eux. On pouvait même se rejoindre sur certains points. En 2003, Jacques Chirac (de la droite française) et Jean Chrétien (Libéral, Canada) s'opposaient à la guerre d'Irak de George W. Bush (Républicain, É.-U.) qui, lui, avait l'appui de Tony Blair, travailliste, donc de gauche, du Royaume-Uni (Angleterre). C’est bien pour dire…


Aujourd'hui, avec la montée du populisme, dont les discours tendent à démoniser les autres, de telles alliances seraient improbables et contre nature.


En fait, les droites, les gauches et les centres, qui pouvaient varier selon les pays, tendent de plus en plus à s'homogénéiser comme tout le reste sur le plan de la consommation. C’est ainsi que l'on passe de plus en plus du statut de citoyens à celui de clients au niveau politique. On tend à nous formater. La politique devient semblable à l’offre de « T-shirt fit all ». Désespérant, car il y a de moins en moins de place à la nuance en politique.


Note


1. Mélanie Marquis, Nouveau chapitre à l’écart des trolls du climat pour Catherine McKenna, La Presse, 3 janvier 2020 : https://www.lapresse.ca/actualites/politique/202001/02/01-5255540-nouveau-chapitre-a-lecart-des-trolls-du-climat-pour-catherine-mckenna.php



Brèves politik 22-01




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COVID-19, crise ferroviaire et environnement ! (Essai)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Essais : www.societascriticus.com



Michel Handfield, 2020-03-30



Depuis la mi-mars la crise du coronavirus (COVID-19) a tout effacé. Mondiale, elle attire toute notre attention et notre sympathie pour les victimes et ceux qui sont sur la ligne de front pour la combattre. Nous, on doit sortir au minimum pour éviter de lattraper et de propager ce virus à notre tour. Voilà la consigne que donnent plusieurs pays à l’échelle mondiale et qui nous unit en majorité depuis. Plusieurs sites d’informations officiels sont d’ailleurs en ligne. Nous en avons mis quelques-uns sur « Le babillard » au centre de notre page d’accueil : www.societascriticus.com. Nous vous invitons à les consulter tant que cette question sera dans l’air.



La crise ferroviaire, ce blocage des voies ferrées par des wet’suwet’en et leurs alliés à travers le Canada du début de février jusqu’au début de mars, tenait le pays en haleine et l’a divisé juste avant. Y aurait-il des pénuries, le transport ferroviaire étant arrêté, se demandait-on? Certains les appuyaient, dont les écologistes, et d’autres étaient contre cette action qui visait à empêcher le passage d’un oléoduc sur un territoire ancestral. (1) Même chez les wet’suwet’en il y avait division. (2)



Personnellement, je trouvais ces blocages contreproductifs. En effet, en bloquant les voies ferrées, en rendant ce moyen de transport sensible aux prises en otage, les citoyens pouvaient délaisser le train comme moyen de transport pour revenir à l'auto solo tout comme les gestionnaires de transport de marchandises se retourner davantage vers le camionnage. Alors, la demande et l'exploitation du pétrole iront croissante main dans la main plutôt que de diminuer. Il n'y avait pas de meilleure stratégie pour aider le secteur pétrolier selon moi. À croire que ces groupes étaient noyautés par des tenants du pétrole. (3)




Par contre, j’étais d’accord avec le fait que nos relations avec les autochtones devaient être revues. On parle ici de siècles d'incompréhension à corriger. Ça va prendre des historiens et des anthropologues pour mieux comprendre ce dossier, mais c’est une nécessité. Ce conflit avait du bon, car il nous forçait justement à comprendre ce pays qu'on ne comprend pas. Et, c'était vrai des deux côtés. (4) Cependant, avec la crise du COVID-19, cela semble avoir été totalement balayé non seulement de l’actualité, mais des mémoires. Qui s’en souvient quelques semaines après?



Et, avant ça, la question du changement climatique était à l’ordre du jour. Puis, elle a semblé disparaitre, poussé par la crise autochtone et le coronavirus.



Cependant, les changements climatiques et la pollution sont de gros tueurs comme je l’écrivais le 15 mars dernier. On panique face au COVID-19, mais « 45 000 décès liés à la pollution de l’air pourraient être évités chaque année, selon des estimations du C40 », si on limitait l'automobile dans certaines grandes citées. Alors, qu'est-ce qu'on attend pour le faire ? (5) Ici, « [l]a pollution de l'air aurait causé 7700 décès prématurés au Canada en 2015 » et couté 36 milliards. (6)


L’état de la planète est en crise depuis bien longtemps et on dort dessus. Pourtant, c’est la seule que nous ayons sous les pieds ! En 1974, René Dumont disait déjà que « Nous allons à l'effondrement total de notre planète ». (7)



Si le virus sonne le réveil, ben réveillons-nous et pas à moitié.



Cet épisode est l’occasion de se pencher sur nos différents systèmes, leurs interactions et de les repenser



1) Notre système économique, social et politique



En fait, cette crise du Coronavirus (COVID-19) est l'occasion de repenser notre consommation, mais aussi la concentration de la production dans quelques pays seulement, ce qui met le système en état de panique en cas de crise.




C'est donc l'occasion d'une réflexion individuelle et collective; privée et publique; de revoir l'organisation de notre système économique centralisateur, car tout n’est pas économique. Il ne devrait pas n’y avoir qu’un seul modèle de développement possible. Il faut penser économie sociale et solidaire; production locale, coopérative financière, de production et de consommation; points de production et de distribution variés, un peu comme une toile (le modèle de l’internet) qui relie des points situés à différents endroits dans le monde, ce qui permet de contourner les cas problèmes par d’autres chemins et d’autres sources d’approvisionnement; d’avoir des solutions locales et particulières lorsque nécessaire; d’être en concurrence, mais aussi de pouvoir compter sur des réseaux (8); bref, tout sauf un modèle de pensée unique. (9) Fort utile en temps de crise pour éviter un bris dans une chaine d’approvisionnement qui serait la seule disponible. On le voit alors que « Près d’un million et demi de masques qui pourraient servir au réseau de la santé sont coincés dans des conteneurs en Inde depuis le mois de février. » (10)


La protection de la diversité est aussi importante en économie qu’en culture et en environnement. S’il y a une leçon à retenir de cette crise, c’est la première.



2) Le tourisme


Cette crise, qui frappe fort le tourisme, est aussi l'occasion de faire un tour de cette question à l'ère du dérèglement climatique, car le tourisme créé des problèmes aussi, il faut le dire. (11) Si on parle d'achats responsables et locaux pour le bien de l'environnement, pourquoi ne pas y penser pour le tourisme? Ce n'est pas un besoin essentiel que de voyager avec ce que nous offrent les technologies modernes. On peut savoir ce qui se passe ailleurs par le biais des baladodiffusions (podcasts) ou des chaines en direct (comme France 24) tout comme on peut de plus en plus visiter des sites historiques, muséaux et même voir des opéras et du théâtre étrangers de façon virtuelle, parfois même en direct.


Même si j’aime le blues, je n'ai pas besoin d'aller à Chicago ou en Nouvelle-Orléans pour en voir : je vais au Festival de Jazz de Montréal et je suis satisfait. Il y a aussi d'excellent poste de radio blues sur l'internet et ils sont faciles à trouver.


Parfois, et ça me fait rire, on me dit qu'on ne va pas au Festival de jazz de Montréal parce qu'il y a trop de monde, mais aller à des milliers sur les mêmes plages du Sud; dans les mêmes hôtels, les mêmes croisières ou les mêmes campings, il n'y a plus trop de monde. « Wake-up ! » Profitez de nos festivals pour vous ouvrir à l’international. On a la chance d’être une ville, un État et un pays ouvert sur le monde, profitons-en.





Pour nous, au Canada ou au Québec, est-ce vraiment nécessaire d'aller aux États-Unis en auto pour gouter l'Amérique quand, au Québec ou au Canada, on est en Amérique? Affirmons plutôt notre américanité. Les États-Uniens ne sont pas les seuls Américains sur ce continent. Nous le somme autant qu'eux. Et, si vous ne vous sentez pas assez américain ici, changez votre Mazda pour une Chevy électrique ! (12) C’est qu’il faut penser à cette planète que nous avons sous les pieds, mon dernier point.



3. On est tous sur le même vaisseau spatial, la terre ! (13)


Pour ceux qui me disaient « on va régler ce virus, on reparlera d'environnement après », je demande : et, si c'était lié ? Si cette crise, comme bien d’autres, passées et à venir, était liée aux changements que le système économique impose aux écosystèmes. Cette hypothèse semble d’ailleurs soutenue par la science. Comme le dit le titre de cet article : « 'Tip of the iceberg' : is our destruction of nature responsible for Covid-19? » (14) :


« Increasingly, says Jones, these zoonotic diseases are linked to environmental change and human behaviour. The disruption of pristine forests driven by logging, mining, road building through remote places, rapid urbanisation and population growth is bringing people into closer contact with animal species they may never have been near before, she says. » (15)



Réchauffement climatique, étalement urbain, destruction des espaces naturels, ce sont toutes des causes possibles derrière les nouveaux virus qui nous menacent.


Au sortir de cette crise un bilan sera à faire d’autant plus qu’avec le confinement, la réduction de [la] pollution pourrait sauver plus de vies que le virus n’en menace nous apprend la revue Forbes ! (16) Des changements sociaux, collectifs et individuels seront probablement à faire pour éviter que ces épisodes ne se reproduisent. En serons-nous capables?



La question est primordiale, car il y a longtemps que les écologistes parlent de la nécessité d’une décroissance. Cet épisode du COVID-19 en 2020 nous aura peut-être fait comprendre que vaut mieux une décroissance planifiée et contrôlée qu’imposée par une telle crise à l’avenir. « Notre santé et celle de la planète doivent passer avant la santé des marchés financiers » nous disent déjà certains chercheurs. (17)




Conclusion


Je provoque, je le sais, mais, y a-t-il d'autres moyens de favoriser la discussion? En fait, la véritable question est : reviendrons-nous où nous étions avant cette crise ou ferons-nous les choses autrement? Y aura-t-il un changement de paradigme durable au sortir de celle-ci?


Notes


1. https://en.wikipedia.org/wiki/2020_Canadian_pipeline_and_railway_protests


2. « Cinq des six conseils de bande ont endossé le projet de gazoduc Coastal GasLink et signé des ententes de partage des bénéfices. Les chefs héréditaires estiment que c’est plutôt à eux qu’il revient de décider puisque l’infrastructure traversera le territoire ancestral. Ils s’opposent au projet. » (Hélène Buzzetti, Correspondante parlementaire à Ottawa, Crise ferroviaire : les chefs wet’suwet’en élus se sentent exclus des négociations, ledevoir.com, 5 mars 2020 : https://www.ledevoir.com/politique/canada/574214/crise-ferroviaire-les-chefs-wet-suwet-en-elus-se-sentent-exclus



3. Mon Facebook du 21 février 2020.


4. Quelques articles


- Holly McKenzie-Sutter, La Presse canadienne, Manifestations autochtones : le recours aux injonctions remis en question, lapresse.ca, 1er mars 2020 : https://www.lapresse.ca/actualites/national/202003/01/01-5262950-manifestations-autochtones-le-recours-aux-injonctions-remis-en-question.php



- PAUL JOURNET, ÉDITORIAL : CRISE AUTOCHTONE, LE CHOC DES LÉGITIMITÉS, LA PRESSE+, section DÉBATS, écran 2, Édition du 29 février 2020 :

https://plus.lapresse.ca/screens/c71b0534-3832-43a1-9e3d-02d243aa3e77__7C___0.html



- JUDITH LUSSIER, AUTRICE, JOURNALISTE, CHRONIQUEUSE ET ANIMATRICE,

PREMIÈRES NATIONS : NOTRE INCONFORT NE FAIT PAS LE POIDS, LA PRESSE+,

Édition du 26 février 2020, section DÉBATS, écran 4 :

https://plus.lapresse.ca/screens/3a3d4379-521c-46a3-8c58-c9ab8872023b__7C___0.html




5. En référence à AFP, Pollution : la fin des véhicules à essence sauverait des milliers de vies, journaldemontreal.com, lundi, 11 décembre 2017 :

https://www.journaldemontreal.com/2017/12/11/pollution-la-fin-des-vehicules-a-essence-sauverait-des-milliers-de-vie



6. MIA RABSON, LA PRESSE CANADIENNE, La pollution de l'air aurait causé 7700 décès prématurés au Canada en 2015, lapresse.ca, 1er juin 2017 :

https://www.lapresse.ca/environnement/pollution/201706/01/01-5103450-la-pollution-de-lair-aurait-cause-7700-deces-prematures-au-canada-en-2015.php


7. Entrevue avec René Dumont, 1974, sur orange.fr :

https://actu.orange.fr/societe/videos/nous-allons-a-l-effondrement-total-de-notre-planete-rene-dumont-1974-CNT000001krdq6.html


8. Je pense ici au modèle de L’Émilie-Romagne tel que rapporté par Mark H. Lazerson, Organizational Growth of Small Firms : An Outcome of Markets and Hierarchies?, American Sociological Review, Vol. 53, No. 3 (Jun., 1988), pp. 330-342. Published by American Sociological Association


9. Un clin d’oeil à Kahn, Jean-François, 1995, La pensée unique, Fayard, col. Pluriel


10. Mylène Crête, Correspondante parlementaire à Québec, Coronavirus: Plus d’un million de masques retenus en Inde, ledevoir.com, 30 mars 2020 :

https://www.ledevoir.com/politique/quebec/576039/plus-d-un-million-de-masques-retenus-en-inde


11. Gary Lawrence, Les touristes tuent-ils le tourisme?, L’actualité, 8 mai 2019 : https://lactualite.com/societe/malades-du-tourisme/


12. https://www.chevrolet.ca/en/electric/bolt-ev


13. C’est ici un clin d’oeil à un de mes textes des débuts de Societas Criticus : Balade en vaisseau spatial, Vol. 2, no. 1 - janvier 2000


Pour le lire :


- http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248


- https://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



14. Un excellent article du Guardian : John Vidal, 'Tip of the iceberg' : is our destruction of nature responsible for Covid-19?, theguardian.com, Mar. 18, 2020: https://www.theguardian.com/environment/2020/mar/18/tip-of-the-iceberg-is-our-destruction-of-nature-responsible-for-covid-19-aoe


15. Ibid.


16. forbes.fr, Confinement : La Réduction De Pollution Pourrait Sauver Plus De Vies Que Le Virus N’En Menace, 20 mars 2020 : https://www.forbes.fr/environnement/confinement-la-reduction-de-pollution-pourrait-sauver-plus-de-vies-que-le-virus-nen-menace/


17. Ahmed Kouaou, La crise sanitaire est liée aux actions humaines, selon un écologiste, Ici-Radio-Canada, 2020-03-29 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1689161/coronavirus-environnement-deforestation-animaux-biodiversite-braconage


Un autre texte intéressant sur ce sujet : Antonin-Xavier Fournier et Philippe Münch, Les pandémies, maladies de l’économie mondialisée, Le Devoir de philo/Histoire, ledevoir.com, 28 mars 2020 :

https://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo-histoire/575923/le-devoir-de-philo-les-pandemies-maladies-de-l-economie-mondialisee


Hyperliens


Deux autres textes consultés, mais que je n’ai pas cités ici. Voici les références et les liens :


- Tara Schlegel, Didier Sicard : "Il est urgent d'enquêter sur l'origine animale de l'épidémie de Covid-19", franceculture.fr, 27 mars 2020:

https://www.franceculture.fr/sciences/didier-sicard-il-est-urgent-denqueter-sur-lorigine-animale-de-lepidemie-de-covid-19


- Pascal Yiacouvakis, COVID-19 : y a-t-il un lien entre la pollution et la propagation du coronavirus?, Zone Science – ICI.Radio-Canada.ca, 27 mars 2020 : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1689203/pandemie-contamination-contagion-infection-epidemie-



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Trump, Sanders et le capitalisme social


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Éditos : www.societascriticus.com



Michel Handfield, 2020-03-26



Par leurs attaques, les opposants démocrates de Sanders sont complètement ridicules. Il n'est pas communiste, mais du courant du capitalisme social, du modèle de Rhénan, ou de la social-démocratie.



Le capitalisme et le libéralisme sont des concepts qui se déclinent en plusieurs variantes. Il faut lire Capitalisme contre capitalisme de Michel Albert (Seuil) (1) et Le libéralisme de Mikaël Garandeau (Textes choisis & présentés par) chez GF-Flammarion, coll. Corpus (2), pour comprendre.



La moindre idée de collectivité au pays des « self-made men » est difficilement avalée là-bas. C'est même ce qui unit l'élite démocrate pour le bloquer. Après, ils vont parler de devoir changer les choses et vont être surpris des taux d'abstention lors des élections.



Mais, quand on voit la situation aux États-Unis, avec le nombre de cas de COVID-19 qui augmente et le Président Donald Trump qui vise une reprise rapide de l’activité économique malgré la progression du virus que cela pourrait engendrer (3), peut-être que certains comprendront que les positions de Bernie Sanders, notamment sa proposition d’une couverture de santé universelle, ne sont pas si irréalistes que cela. En fait, elles sont même nécessaires.



Par contre, cela changera-t-il le vote dans les primaires démocrates ? Pour commencer, car ensuite il faudra convaincre les États-Uniens, car ils se voient davantage comme une nation de « self-made men » que des citoyens d’un État qui les dépasse.


Pourtant, l’État, comme toute organisation, doit dépasser la somme de ses parties. Il doit compter sur ses citoyens, mais aussi les protéger en cas de besoin. Ce n’est malheureusement pas le cas partout, notamment dans certaines dictatures.



Aux États-Unis, ce qui est fascinant, c’est que les citoyens « se méfient de l'État, se disent « Rebel », défendent leur individualité contre le collectif, [et] revendiquent le droit d'avoir des armes à feu pour se défendre de l'État, leur État ». (4) Un État qui doit nous ressembler ou que l’on doit transformer pour qu’il nous ressemble dans une démocratie, ce qui n’est pas le cas dans l’imaginaire états-unien. En effet, « la culture états-unienne est parfois assez violente, avec la sanctification du rebelle contre l'État et la valorisation de l'arme à feu ! (5) Assez paradoxal pour une société qui voudrait des citoyens pacifiques et exemplaires venant d'ailleurs ! » (6) Comme je l’ai déjà écrit au sujet de notre voisin du sud : « peut-on encore parler d'un pays ou juste d'un territoire-marché où le chaos est toujours au coin de la prochaine rue à guetter? » (7)


Notes


1. www.seuil.com/ouvrage/capitalisme-contre-capitalisme-michel-albert/9782020132077


2. https://editions.flammarion.com/Catalogue/gf-corpus/le-liberalisme



3. « The nation went past the 700 mark in coronavirus-induced deaths on Tuesday as stocks soared, the Summer Olympics were delayed and President Donald Trump said he hoped to "open up" the nation by Easter. » (Jorge L. Ortiz

John Bacon, Coronavirus live updates : Trump wants to 'open up' country by Easter; stocks soar; US deaths go past 700, usatoday.com, Mar. 24Th, 2020 : https://www.usatoday.com/story/news/health/2020/03/24/coronavirus-updates-olympics-fauci-stimulus-bill-wuhan-travel-rule/2901941001/



Autre texte intéressant sur ce sujet, mais beaucoup plus long :



William Wan, National correspondent covering health, science and news; Reed Albergotti, Reporter covering consumer electronics; and Joel Achenbach, Reporter covering science and politics, Trump wants ‘the country opened,’ but easing coronavirus restrictions now would be disastrous, experts say, washingtonpost.com, March 24, 2020 :

https://www.washingtonpost.com/health/2020/03/24/coronavirus-strategy-economy-debate/


4. Handfield, Michel, Que peut faire d'autre le vice-président Trump?, Societas Criticus, 20-05 – Pour ceux qui ne suivent pas l’actualité, ce mot fut ainsi titré parce-qu’« en revenant d’Helsinki, en Finlande, il a lu le mot que lui a préparé son Président, Poutine ! » C’était une boutade.




5. PR newswire, April 15 2010, « NRA Once Again Embracing Anti-Government Rhetoric » : www.prnewswire.com/news-releases/nra-once-again-embracing-anti-government-rhetoric-90943419.html


6. Handfield, Michel, DEPORTED (EXPULSÉS), Societas Criticus, 15-05, Textes ciné et culture (inclus Vues Afrique 2013)


7. Handfield, Michel, Op. Cit., Societas Criticus, 20-05


Références


Leïla Jolin-Dahel, Bernie Sanders « le socialiste » fait peur, ledevoir.com, 24 février 2020 :

https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/573583/les-democrates-s-inquietent-du-socialisme-avec-la-montee-de-bernie-sanders


Francine Pelletier, Éloge d’un vieil homme blanc, ledevoir.com, 4 mars 2020 :

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/574138/eloge-d-un-vieil-homme-blanc


J. D. Tuc[c]ille, depuis les États-Unis, Traduction de Virginie Ngo pour Contrepoints, États-Unis : l’État est notre plus grand problème, contrepoints.org, Jan. 13th, 2015 : https://www.contrepoints.org/2015/01/13/194233-etats-unis-letat-est-notre-plus-grand-probleme

Article original titré « Governement is the Country’s Biggest Problem, says Americans » publié le 02.01.2015 par Reason : https://reason.com/2015/01/02/government-is-countrys-biggest-problem-s/


Adam Sheingate, texte traduit de l’anglais (américain) par Laure Géant, Pourquoi les américains ne voient-ils pas l'État ?, Revue française de science politique 2014/2 (Vol. 64), pages 207 à 219, in cairn.info : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2014-2-page-207.htm




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Trois éditos religiopolitique !


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Éditos : www.societascriticus.com


Religions et croyances contre la science ! (1)


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, 2020-03-24


Comme je l'ai souvent écrit : à quand la défense de la science dans nos Chartes des droits et libertés? Chartes auxquelles on devrait aussi ajouter le terme de responsabilités, ma marotte. (2)


Quand va-t-on remettre les religions à leur place : au rang des croyances ? Comme pour l'horoscope, on est libre d'y croire, mais ça ne donne pas de droits particuliers et ça n'enlève surtout pas le droit à une éducation véritable et égale pour tous.


Mais, certains poussent fort vers la désinformation et l’antiscience pour semer le doute au nom de croyances diverses et non seulement religieuses, que ce soit des individus ou des groupes organisés. (3) C’est le cas de « la conseillère Nathalie Lemieux [qui] refuse d’admettre que la Terre est ronde » par exemple. (4) D’ailleurs, une récente étude d’Yves Gingras et de Kristoff Talin nous apprend que :


« quel que soit le pays considéré, plus les individus s’identifient à une religion et la pratiquent fortement, moins ils ont de compétence scientifique. D’autre part, c’est l’ensemble des représentations des sciences qui est affecté par l’univers religieux des individus. Plus les individus adhèrent à une religion, moins ils ont des attitudes positives envers les sciences. Les Européens et les Américains les moins religieux sont ceux dont les représentations des sciences et de leurs répercussions sociales sont les plus positives. » (5)



Cette étude fait « Un constat dont la régularité est impressionnante surtout lorsque l’on se penche sur l’intensité des pratiques religieuses. À l’exception des musulmans (mais c’est là un résultat jugé douteux par les deux sociologues en raison d’un trop faible effectif), on observe un gradient. Plus la fermeté de l’opinion des non religieux est élevée (l’athéisme revendiqué étant son degré le plus haut) et plus les compétences scientifiques sont affirmées » nous rapporte un article du monde.fr à ce sujet. (6)



Notes


1. Au départ de ce texte, mes commentaires Facebook des 12 et 26 février 2020 suite à la lecture de :


- RIMA ELKOURI, LE DROIT AU SAVOIR, LA PRESSE+, Édition du 12 février 2020, section ACTUALITÉS, écran 4 : http://plus.lapresse.ca/screens/6f8b8413-71a1-45b2-9c2c-06466e75574e__7C___0.html


- Kristoff Talin et Yves Gingras, Chercheurs au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, Plus de religion, moins de science, ledevoir.com, 26 février 2020 : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/573678/plus-de-religion-moins-de-science


2. « Je l'ai écrit et réécrit. Il faut enlever la référence à Dieu dans notre constitution; cesser de dire que la religion est un droit comme le disent juges et politiciens et réaffirmer que c'est une croyance au même titre que l'horoscope ou la réincarnation; inclure une protection de la science dans la Charte des droits et libertés canadienne et, enfin, lui ajouter le mot responsabilité, car des droits et libertés sans responsabilités sont un non-sens. » (Michel Handfield, Réconciliez-vous, réconciliez-vous; commencez par vous sevrer !, Facebook augmenté, 2015-06-05, in Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 17 No. 5, Le Journal/Fil de presse.)


Autre texte sur le sujet, car, comme je l’ai écrit, c’est ma marotte depuis des années :


Michel Handfield, 2014-10-22, Les députés, faut mettre vos culottes !, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 No. 10, Éditos;


Michel Handfield, 2014-06-06, Droits et libertés !, Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 16 no 6, Éditos;


Et, dans mon premier texte que j’ai trouvé sur ce sujet, je posais ces questions :


« Jusqu’où le multiculturalisme et les droits individuels s’opposent? Manque-t-il la notion de responsabilités dans nos chartes? Ce sont des questions difficiles à soulever, car nos chartes et le multiculturalisme ont acquis le statut d’intouchable. Mais à force de contradiction il faudra se les poser un jour. Et mieux vaut sous un gouvernement de centre que sous un gouvernement de droite. Si monsieur Chrétien veut laisser un héritage marquant, c’est une question qu’il devrait regarder au plus tôt. » (Handfield, Michel, Liberté ou asservissement?, jeudi, 23 mai 2002, Societas Criticus, Vol. 4 no. 2)



Pour voir nos anciens numéros de Societas Criticus :


- http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/61248


- https://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/300/societas_criticus/



3. À ce sujet, pensons à tous ces gens et groupes qui font de la désinformation sous couvert d’informations sur les réseaux sociaux (« ce qu’on nous cache sur... » disent-ils !). À ce sujet, voir AGENCE SCIENCE-PRESSE, Désinformation : la nébuleuse des sites douteux, Pieuvre.ca, 19 NOVEMBRE 2018 : http://www.pieuvre.ca/2018/11/19/societe-medias-journalisme-science-desinformation/



4. MATHIEU BÉLANGER, La conseillère Nathalie Lemieux refuse d’admettre que la Terre est ronde, Le Droit, 3 mars 2020 :

https://www.ledroit.com/actualites/gatineau/la-conseillere-nathalie-lemieux-refuse-dadmettre-que-la-terre-est-ronde-3313b5ff2197f25d2613e4fff2c964a8



5. Kristoff Talin et Yves Gingras, + de religion = – de science, Note de recherche du CIRST, 2020-01, dans le résumé avant la table des matières.



6. Huet, Sylvestre, journaliste spécialisé en science depuis 1986, Plus de religion égale moins de sciences, in {Sciences²}Le monde (blogue), 11 mars 2020 : https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/03/11/plus-de-religion-egale-moins-de-sciences/




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Va falloir discuter croyances au niveau mondial


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 22-01, Éditos : www.societascriticus.com


Michel Handfield, 2020-03-24, d’après mon Facebook du 2020-02-29.


Un moment donné, il va falloir discuter avec les pays musulmans et leur expliquer que la religion, c'est une croyance qui est censée faire du bien, pas semer la terreur ! Il faudrait aussi en glisser un mot à quelques sectes évangéliques chrétiennes et juives qui sont au cœur de conflits pour le grand Israël biblique. Ce sont des croyances. Il n’y a pas de quoi tuer des gens et faire des guerres. La coopération a bien meilleur gout.


C’était mon mot au sujet du texte de Simon Tisdall, The west ignores the growth of Islamist insurgents in Africa at its peril, theguardian.com, Feb. 29Th, 2020 :

https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/feb/29/west-ignores-growth-islamic-insurgents-africa-at-its-peril



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Troubles religiopolitiques



Édito Facebook / Vol. 22-01 (en version corrigée et, parfois, augmentée) : www.societascriticus.com



Michel Handfield, M.Sc. sociologie. Écrit sur ma tablette en écoutant les nouvelles ce matin du 2020-01-08 sur la montée des tensions entre l'Iran et les États-Unis. Corrigé, un peu après avoir déjeuné, sur l’ordinateur et remis en ligne.



Le conflit actuel entre l'Iran et les États-Unis, comme les conflits entre Israël et ses voisins ont tous pour origine cette relation malsaine entre politiques et religion. La terre qui fut donnée par Dieu pour Israël par exemple ou le soutien de la colonisation israélienne par les fondamentalistes chrétiens des États-Unis en espérant le retour du Christ et la paix par la reconstruction du grand Israël biblique. Voilà des justifications de ces conflits.


Mais tout cela n'est basé que sur des croyances; des gens qui attendaient des voix et qu'on appelle des prophètes.




Il faut peut-être prendre du recul face aux religions aujourd’hui, car on sait maintenant qu'attendre des voix et les prendre pour plus que ce qu’elles sont (fruit de notre imagination, des façons de se parler et de penser, parfois de se convaincre soi-même) peut relever de la maladie mentale. Pas de quoi partir en guerre. Mais, on le fait au lieu de rappeler qu'il s'agit de croyances.



Le Canada devrait être le premier à le rappeler et à parler du vivre ensemble au nom du multiculturalisme et le dire à Israël, qui pousse la colonisation israélienne en territoire palestinien jusqu’au non-sens. En fait, c’est le même peuple, mais séparé par la religion. Karl Marx, d'origine juive, mais baptisé chrétien (il faut lire la biographie de Marx par Attali : http://www.attali.com/livre/karl-marx/) l'avait bien compris quand il a écrit « la religion opium du peuple », car la religion c'est une drogue qui aveugle de la réalité.



On devrait d'ailleurs donner l'exemple et enlever les références à Dieu de note constitution canadienne; rappeler que la religion est une liberté, mais pas un droit absolu de tout faire en son nom; et, enfin, INCLURE la science dans la constitution.



Je sais que certains croient avoir l'argument massue : sans Dieu rien n'existerait, car rien ne se crée tout seul. Alors, si rien ne se crée tout seul, qui a créé Dieu? Voilà la question.



Si Dieu n'était que l’allumette qui a allumé le bing bang ? ! Combien de conflits inutiles et meurtriers en son nom? Mais, quel pays le dit? On regarde ces conflits sans le dire, ni à Israël, ni aux États-Unis, ni aux Palestiniens, ni à l'Arabie-Saoudite, ni à l'Iran... et je pourrais continuer ainsi longtemps. Pire, on s’allie au nom d’intérêts politiques et économiques à ces conflits de croyances. Alors, comment, après, vouloir les résoudre de façon raisonnable et appeler à la rationalité puisqu’on les a nous-mêmes cautionnés en prenant parti?



Comment se taire comme le font les chrétiens états-uniens et soutenir un président va-t-en-guerre comme Donald Trump quand Jésus a dit « aimez-vous les uns les autres », « mon royaume n'est pas de ce monde » et « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » comme s'il voulait bien faire la séparation entre le monde de la foi et de la réalité politique? Un révolutionnaire bienveillant selon moi que l'on utilise - manipule - à des fins politiques maintenant.





Sortez la religion de la politique et le monde ne s'en portera que mieux. C'est une croyance, il faut le dire et ne la prendre qu'avec modération. Comme toutes autres drogues. «  La religion, opium du peuple » a dit Marx. Il faut se le rappeler, car une fois oublié on peut devenir facilement manipulable par des gourous ou des dirigeants politiques qui savent le faire avec les dévots et les innocents, ces croyants qui ne sont pas conscients de la ligne de séparation entre croire et savoir. Pour eux ça devient une vérité et une mission à suivre. On peut les télécommander au nom de leur foi par la suite. Il est là le danger.



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D.I., Delinkan Intellectuel, revue d’actualité et de culture


Vous trouverez ici les textes sur le cinéma, théâtre, livres, expositions, musique et autres regards culturels de la revue Societas Criticus.


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AVIS (révisé le 2019-01-17)


Pour le volume 21, XXIe siècle oblige, nous avons révisé notre avis culturel.


Vous trouverez ici les textes sur le cinéma, théâtre, livres, expositions, musique et autres regards culturels. Plus simple pour les lecteurs, tant dans le format revue qu’internet, de retrouver tous ces textes sous un même volet.

Les citations sont rarement exactes, car, même si l’on prend des notes, il est rare de pouvoir tout noter. C’est généralement l’essence de ce qui est dit qui est retenue, non le mot à mot.


Si, pour ma part, j'écris commentaires, c'est que par ma formation de sociologue la culture, au sens large et inclusif du terme, est un matériel sociologique; un révélateur social, psychosocial, socioéconomique ou sociopolitique. Sa valeur dépasse sa seule représentation et nourrit une réflexion plus large. On peut même revenir dessus et en faire des relectures plus tard.


C’est ainsi que pour ce qui intéresse la critique plus traditionnelle, je peux ne faire qu’un court texte alors que pour des propositions culturelles décriées en cœur, je peux faire de très longues analyses, car elles me fournissent davantage de matériel. Je n’ai pas la même grille ni le même angle d’analyse qu’un cinéphile par exemple. Je peux par contre comprendre leur angle.


Lorsque je ne suis pas le public cible, je l’écris tout simplement. Si je n’ai rien à dire ou que je n’ai pas aimé, je passerai mon tour, car pourquoi priverais-je le lecteur d’une proposition culturelle qui lui tente? Il pourrait être dans de meilleures dispositions que moi.


Une critique, ce n’est qu’une indication qu’il faut savoir lire, mais jamais au grand jamais une prescription à suivre à la lettre. Pour ces raisons, j’encourage toujours le lecteur à lire plus d'un point de vue pour se faire une idée.



Michel Handfield, d’abord et avant tout sociologue.





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Les trois sœurs au TNM - https://tnm.qc.ca/


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 22-01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Texte d’Anton Tchekhov

Version française, dramaturgie et mise en scène de René Richard Cyr

1 h 35, sans entracte

Du 3 au 28 mars 2020

Supplémentaires du 29 au 31 mars 2020


Avis


Conformément aux directives du gouvernement du Québec, toutes les représentations des Trois Sœurs de Tchekhov sont dorénavant annulées. De plus, la direction du Théâtre du Nouveau Monde soucieuse de contribuer à l’effort collectif pour la santé publique a décidé de fermer le théâtre, sa billetterie et ses bureaux jusqu’au 29 mars. Si vous souhaitez acheter des billets pour Jesse Cook (Festival de Jazz) et Arlequin, serviteur de deux maîtres (Festival Juste pour rire), tous deux présentés cet été, les billets sont encore disponibles sur ce site web.


À bientôt,

L’équipe du TNM


Moscou, la ville aux cent désirs


Personne d’autre que Tchekhov n’a mieux compris comment chacun et chacune d’entre nous, ici, aujourd’hui, maintenant, peut secrètement vivre d’immenses passions et rêver d’une vie plus exaltante. Mais ces désirs puissants qui nous tiennent en vie, va-t-on vraiment risquer de les réaliser? Tout Tchekhov est là dans cette seule question… Alors qu’il est au sommet de son art, René Richard Cyr aborde enfin le grand dramaturge russe et son théâtre, où les personnages sont si vrais, si humains, si pareils à nous, que l’on en vient à les voir comme des personnes que l’on connait depuis longtemps.


Dans une petite ville égarée au fond de l’infinie steppe russe, Olga, Macha et Irina, les trois filles du général Prozorov mort un an plus tôt, n’en peuvent plus de cet endroit désolé où leur père avait été nommé commandant de batterie. Elles n’ont qu’un désir : retourner à Moscou, où elles ont grandi, choyées, au milieu d’une société brillante. Avec le mariage de leur frère à une indifférente pimbêche locale et l’arrivée en poste du lieutenant-colonel Verchinine — séduisant, cultivé, tourmenté — venu prendre la relève de leur père, le rêve moscovite des trois soeurs se gonfle d’une vigueur nouvelle qui, peu à peu, s’affole.




Pour incarner nos trois soeurs, René Richard Cyr a choisi des comédiennes d’exception qu’une mystérieuse sororité semble unir : Evelyne Brochu, Noémie Godin‑Vigneau et Rebecca Vachon.


Distribution de la pièce, avec quelques ajouts du livre (1)


Émilie Bibeau dans le rôle de Natacha – dans le livre Natalia Ivanova, fiancée et plus tard la femme d’André;


Evelyne Brochu dans le rôle de Macha (la cadette)


Éric Bruneau dans le rôle d’Alexandre Ignatievitch Verchinine, lieutenant-colonel, commandant de batterie.


Vincent Côté dans le rôle de Vassili Vassilievitch Soliony, capitaine en second.


Guillaume Cyr dans le rôle d’André Serguéevitch Prozorov tel qu’écrit sur le site internet du TNM et dans le livre. Par contre, il est écrit Andreï dans le programme papier du TNM et sur Wikipédia.


Noémie Godin-Vigneau dans le rôle d’Olga (l’ainée).


Michelle Labonté dans le rôle d’Anfissa, la bonne, quatre-vingts ans.


Robert Lalonde dans le rôle d’Ivan Romanovitch Tchéboutykine, médecin militaire.


Benoît McGinnis dans le rôle de Nikolas Lvovitch Tousenbach (écris Touzenbach dans le livre), baron, lieutenant.


Frédéric Paquet dans le rôle de Fédor Iliitch Koulyguine, professeur de lycée, mari de Macha.


Rebecca Vachon dans le rôle d’Irina (la benjamine).


Le livre comporte aussi trois autres personnages :


Aléxei Petrovitch Fedotik, sous-lieutenant.


Vladimir Karlovitch Rodé, sous-lieutenant.


Feraponte, gardien au conseil municipal du zemstvo.






Commentaires de Michel Handfield (2020-03-17)


J’ai assisté à un excellent drame psychologique avec d’excellents comédiens. Très contemporain, car les caractères humains ne changent pas tant que ça. On peut s’y identifier. Voilà ma ligne Twitter.



I. L’ailleurs !



Ce gout de l’ailleurs; d’y changer de vie…



Mais, si ce n'était que mirage? Car, on est tout de même qui on est. On risque de faire des choix comparables, différents peut-être, à cause des différences entre les villes, mais semblables tout de même. On écoutera probablement les mêmes genres de musique et on fréquentera des gens et des endroits qui nous ressemblent. Par contre, si la ville est plus grande, on aura plus de choix. Moins restreints, on aura plus de découvertes possibles.



Mais, une abeille de ville ou de campagne fera quand même du miel même si elle ne butine pas les mêmes lieux ni les mêmes fleurs. Par contre, partir loin de la ruche n’est pas facile pour tous. Irina, qui se voyait partir dans l’année de ses vingt ans ne partira pas. Ni ses sœurs d’ailleurs. Ils colleront à ce destin et feront avec ce qu’ils pourront, ce à quoi on assiste dans cette pièce qui confronte leurs rêves à la réalité. Pour paraphraser une chanson de Noir Désir, le temps nous portera et les illusions s’envoleront ! (2)


II. Changer de vie…



« Eh bien, après nous on s’envolera en ballon, on changera la coupe des vestons, on découvrira peut-être un sixième sens, qu’on développera, mais la vie restera la même, une vie difficile, pleine de mystère, et heureuse. Et dans mille ans, l’homme soupirera comme aujourd’hui : « Ah ! qu’il est difficile de vivre ! » » Touzenbach. (3)



Même si quitter ce lieu pour le Moscou de leur jeunesse et de leurs rêves s’étiolera avec les années, leur gout de changer de vie restera. Mais, changer de vie dans cette ville éloignée n’offre pas les mêmes possibilités qu’à Moscou. Elles feront avec, donc beaucoup de compromis.




Irina sera même prête à épouser Touzenbach, qu’elle n’aime pas, mais qui lui offrira un certain confort. On ne se marie pas par amour lui dit sa sœur, Olga, mais par devoir :


« Ma chérie, je te le dis comme une sœur, comme une amie : si tu veux m’écouter, épouse le baron. (Irina pleure doucement.) Je sais que tu l’estimes, que tu l’apprécies infiniment... Il n’est pas beau, c’est vrai, mais c’est un homme si honnête, si pur... Ce n’est pas par amour qu’on se marie, mais par devoir, c’est du moins mon avis. Moi, je me serais bien mariée sans amour. J’aurais épousé celui qui se serait présenté, n’importe qui, pourvu qu’il soit un honnête homme. Même un vieillard... » (4)



Ce à quoi elle viendra à consentir, car la vie n’a pas mieux à lui offrir croit-elle :


« Je serai ta femme, ta femme fidèle et obéissante, mais je n’ai pas d’amour pour toi ! Que faire ! (Elle pleure.) Je n’ai jamais connu l’amour. Oh ! j’en ai tellement rêvé, depuis si longtemps ! Mais mon cœur est comme un piano précieux fermé à double tour, dont on aurait perdu la clé. » (5)



En fait, cette obsession de trouver la vraie vie à Moscou l’a aveuglée. Elle ne voyait pas qui fréquentait la maison, les officiers par exemple, aveuglé par la seule idée d’aller à Moscou; que la vraie vie était là, non ailleurs. C’est ce que j’appellerais perdre sa vie à la chercher au lieu de faire sa vie :


« Où ? Où s’est en allé tout cela ? Où ? Oh, mon Dieu, mon Dieu ! J’ai tout oublié, tout ! Tout s’embrouille dans ma tête. Je ne sais même plus comment on dit « fenêtre », ou « plafond » en italien. J’oublie, j’oublie chaque jour davantage, et la vie passe, elle ne reviendra jamais, et jamais, jamais nous n’irons à Moscou ! Je vois bien que nous ne partirons pas. » (6)



Macha, elle, trompera son mari avec le lieutenant-colonel Verchinine qui a beaucoup plus d’envergure que son mari. À ce propos Irina dit à Touzenbach :



« Macha est de mauvaise humeur aujourd’hui. Elle s’est mariée à dix-huit ans, elle le croyait alors supérieurement intelligent. Ce n’est plus la même chanson. C’est le meilleur des hommes, oui, mais pour l’intelligence... » (7)




Le meilleur des hommes en effet, car Fédor Koulyguine, aimant sa femme, est volontairement aveugle de son penchant pour le lieutenant-colonel Verchinine. Mais, n’allons pas croire que ça ne lui fait pas mal. Il le cache bien et, vers la fin, quand le lieutenant-colonel viendra annoncer son départ et celui des troupes pour ailleurs, face à Macha en sanglots, son mari dira alors à Olga :


« Ça ne fait rien, laisse-la pleurer, laisse. Ma bonne Macha, ma gentille Macha... Tu es ma femme, je suis heureux malgré tout... Je ne me plains pas, je ne te fais aucun reproche... Olia en est témoin. Nous vivrons comme par le passé, et jamais un seul mot, pas la moindre allusion... » (8)



III. On s’y retrouve tous un peu !


En fait, la pièce des Trois sœurs est un drame psychologique profondément humain. Elle nous plonge dans le vif, entre les rêves que nous nous faisons et notre réalité, ce point d’inertie qui nous empêche de changer par peur de perdre notre idéal ou une certaine sécurité, même si elle est parfois inconfortable. Ce fameux « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ! » (9) La sagesse, quoi, car on n’est pas tous faits pour le risque !



André, leur frère, était promis à une brillante carrière universitaire selon les trois sœurs. Irina dit, alors qu’on l’entend jouer du violon :


« André est notre savant. Il sera sans doute professeur de faculté. Papa était militaire, mais son fils a choisi la carrière universitaire. » (10)



Mais, André oubliera tous ses rêves et ses idéaux sous l'emprise de Natacha, qui deviendra sa femme un peu plus tard. Délurée, mais avec de l’ambition et de la pogne, elle a pris la direction non seulement d’André, mais de la maison et de la famille.


On se doute qu’elle fricote avec le président du conseil, que la rumeur voulait qu’elle épouse (11), et dont André est maintenant le second à son corps défendant :


« Mon Dieu, je suis le secrétaire du Conseil du Zemstvo, de ce conseil dont Protopopov est président, et le mieux que je puisse espérer, c’est d’en devenir membre. Moi, membre du Conseil du Zemstvo, moi qui rêve toutes les nuits que je suis professeur de l’Université de Moscou, savant célèbre dont s’enorgueillit la Russie. » (12)



Malheureux, pour oublier, il tombe dans le jeu et la boisson. Il hypothèquera même la maison aux dépens de ses sœurs.


Au cours des ans, on voit donc cette famille se défaire, perdre ses balises et ses illusions. L’usure de la vie, la suspension du temps et le manque d’avenir dans cette région qu’ils n’ont finalement jamais quittée pour le Moscou de leurs rêves.


IV. Le mal de vivre


Mais, en fait, je crois que la réponse à leur mal être est ailleurs; au début de la pièce, quand le colonel Verchinine vient se présenter à l’anniversaire d’Irina :


« Que je suis content, que je suis content ! Vous êtes bien trois sœurs, n’est-ce pas ? Je me rappelle trois petites filles. Vos visages, non, aucun souvenir, mais je sais parfaitement que votre père, le colonel Prozorov, avait trois petites filles, que j’ai vues de mes propres yeux. Comme le temps file ! » (13)


En fait, cette pièce pose toute la question du père autoritaire, même si elle a débuté un an après sa mort. Le colonel Prozorov dirigeait-il sa maison comme l'armée? Probablement, et cette figure d’autorité qui dessinait leur destin leur manque. Ils sont perdus; leurs rêves s’écroulent, car ils étaient commandés. Ils ne savent tout simplement pas comment s’y prendre. Ils n’ont pas appris l’indépendance; à s’affirmer; à être soi. (14)


Ça explique aussi pourquoi Macha aime tant le colonel, copie de son père, car il sait où il va et elle rêve qu’il l’amène avec lui; qu’il la conduise comme on conduit des militaires. Mais, il a une femme et des enfants.


Et, que dire d’André, qui s’est choisi une femme qui ne lui va pas, qui le trompe, mais qui prend les décisions. Elle commande l’autorité, cette autorité perdue avec le père.


Une fois parti, ce père autoritaire, qui leur transmettait probablement de sa force, manque, car plus personne ne peut atteindre son but. Ils sont désorganisés; n'ont aucune notion de quoi faire et de comment le faire par eux-mêmes, car il les dirigeait. À défaut être dirigé, ils se laissent aller à la dérive. On y assiste.


Si ce père a transmis de la force à ses enfants, il ne leur a malheureusement pas transmis de confiance en soi et d’autonomie. Il ne savait malheureusement pas comment naviguer entre un modèle autonomisme (15) et directif (16) pour leur donner ce qu’il leur fallait pour être libre. La discipline ne suffit pas dans la vie.




Conclusion


Ici la famille était un tout et la personnalité de chacun fut sacrifiée pour cet objectif commun comme on brise les individus pour en faire des militaires, les rouages d’une équipe plus grande que chacun d’eux ! Mais, une fois la direction partie – le père ici – c’est la confusion. Personne dans la famille ne semble avoir ce qu’il faut pour assurer son autonomie ou prendre le leadeurship. Ils sont à la merci des autres et du destin. Ils naviguent à vue.


Notes



1. Nos quatre sources sont ici :


- https://tnm.qc.ca/?spectacle=les-3-soeurs&saison=2019-2020, voir la distribution;


- Le programme papier remis à l’entrée;


- Anton Tchekhov, Les trois sœurs, version française de Génia Cannac et Georges Perros, La Bibliothèque électronique du Québec, Collection Classiques du 20e siècle, Volume 45 : version 1.0;


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Trois_Sœurs.


2. Noir Désir - Le vent nous portera :

https://www.youtube.com/watch?v=NrgcRvBJYBE


3.Anton Tchekhov, Op. Cit., p. 33.


4. Ibid, p. 55


5. Ibid, p. 67


6. Ibid, p. 54


7. Ibid, p. 22


8. Ibid, p. 71


9. https://fr.wiktionary.org/wiki/un_tiens_vaut_mieux_que_deux_tu_l’auras


10. Op. Cit., p. 16





11. « André n’est pas amoureux d’elle, non, c’est impossible, il a tout de même du gout, il veut seulement nous taquiner. Hier on m’a dit qu’elle allait épouser Protopopov, le président du Conseil du Zemstvo. C’est parfait... (Elle se tourne vers une porte et appelle :) André, viens ! Juste une minute, mon chéri ! » Ibid, p. 17


12. Ibid, p. 28


13. Ibid, p. 13


14. On peut penser ici au livre de Kaufmann, Jean-Claude, 2004, L’invention de soi. Une théorie de l’identité, France : Armand Colin


15. Individualisme, personnalisme et anarchisme par exemple. Je pense ici aux livres d’Emmanuel Mounier :


- Le Personnalisme, coll. « Que Sais-je ? », P. U. F., no 395, 1949, 1961 (PDF).


- Communisme, anarchie et personnalisme, Paris: Éditions du Seuil, 1966, 191 pp. Collection Politique, no 3. Préface de Jean Lacroix. (PDF)


16. On peut penser ici à la hiérarchie militaire, où chacun suit les ordres sans contester. La contestation est d’ailleurs passible de sanctions. L’objectif est commun. On y brise d’ailleurs les individus trop forts pour en faire les rouages de l’entreprise militaire.


Hyperliens


https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Trois_Sœurs


https://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Tchekhov



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Written on Skin (Opéra)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 22-01, Textes culturels : www.societascriticus.com


Compositeur: George Benjamin


Auteur: Martin Crimp



https://www.operademontreal.com/



RÉSUMÉ


Un riche propriétaire terrien invite chez lui un artiste chargé de réaliser un livre d'enluminures. Cet ouvrage doit immortaliser en images l'impitoyable exercice de son pouvoir politique et la paisible jouissance que lui procure l'ordre domestique, incarné dans l'humilité et l'obéissance enfantine de sa femme Agnès. Mais la réalisation de ce livre devient un catalyseur propice à la rébellion de l'épouse. Après une première tentative de séduction couronnée de succès, elle exploite sa nouvelle intimité avec l'enlumineur afin d'influencer le contenu même du livre, forçant son mari à la voir telle qu'elle est réellement – et ouvrant ainsi la voie à un ultime et extraordinaire acte de provocation.


Commentaires de Michel Handfield (2020-02-11)


Le jeune, dit le « garçon », un enlumineur de manuscrits (1), dessine un livre dans lequel il crée l’arbre, Adam et Ève… pour le Protecteur qui se voit naturellement du côté des bons. Il devrait répondre à la commande, car ne dit-on pas qu’on ne mord pas la main qui nous nourrit? Ce fut aussi le cas pour le portrait de Mussolini à l’église Notre-Dame-de-la-Défense à Montréal par exemple. (2) Mais, qu’on le dise aussi fort dans un opéra, c’est plus rare.


Agnès comprend cependant très bien la manipulation. Le garçon fera ce que le bienfaiteur lui demande, puisqu’il paye, jusqu’à ce qu’il succombe aux charmes d’Agnès qui lui montre ce qu’est une vraie femme. Alors, son dessin change. Vers la fin, quand...


« Le Garçon montre au Protecteur et à Agnès quelques pages du livre à présent terminé, une série d’atrocités qui rendent le Protecteur de plus en plus impatient de voir le Paradis. Le Garçon est surpris : il affirme que ce sont bien là des images du Paradis sur cette terre – n’y reconnaît-il pas sa propre famille et ses biens ? » (3)




En fait, cet opéra penche du côté critique. La femme prend non seulement sa place, mais de la place en confrontant le garçon et son mari, qui est pourtant un homme de Pouvoir, car il fait bruler les villages qui le confrontent. En le confrontant; en s’offrant au garçon; et en exigeant « que le Garçon, comme preuve de fidélité, crée une nouvelle image forte, choquante qui détruira une fois pour toutes la suffisance de son mari » (4), elle confronte le régime patriarcal et la base du Pouvoir en place. C’est gros !


Cet opéra nous offre ici le passé – incluant les croyances et religions – en écho aux problèmes actuels, car ce régime a encore des influences aujourd’hui. Mais, tout est dans la présentation : on retrouve ainsi du texte moderne décalé dans un autre temps. Par exemple, alors qu’on est au Moyen Âge dans la représentation théâtrale, on peut parler de faits très contemporains dans le texte. Comme je n’ai malheureusement pas le livret et qu’il est difficile de prendre des notes à l’opéra sans perdre le cours de l’action, car le texte est aussi projeté simultanément en français sur un écran électronique en haut de la scène, je me réfère donc à l’argument pour en donner deux exemples :


- « Effacez de la place du marché le parking du samedi — éteignez les vivants — ranimez les morts d’un claquement de doigts. » (5) (6)


- « que les bulldozers l’enterrent hurlant dans une fosse » (7)


Cela donne cependant une bonne idée du décalage entre le texte qui est chanté et l’époque où cela se passe, mais qui sont en même temps les racines de notre temps. Très moderne comme idée. J’ai aimé.


Notes


1. Personne qui fait des enluminures nous dit le dictionnaire d’Antidote. Et, il nous dit aussi qu’enluminure signifie...


i. Art qui s’intéresse à la décoration, à l’illustration de manuscrits, de livres, à l’aide de miniatures, d’encadrements, de lettrines, etc. Enluminure d’un manuscrit du Moyen Âge.


- Lettre peinte, miniature, lettrine, ou autre décoration effectuée par une personne pratiquant cet art


ii. SOUTENU – Coloration brillante d’un visage.


2. Mathieu Charlebois, L’église Notre-Dame-de-la-Défense et Mussolini, L’actualité, 1er décembre 2010 : https://lactualite.com/culture/leglise-notre-dame-de-la-defense-et-mussolini/




3. ARGUMENT, TROISIÈME PARTIE, XI - Le Protecteur, Agnès et le Garçon.


4. ARGUMENT, DEUXIÈME PARTIE, X - Agnès et le Garçon.


5. ARGUMENT, PREMIÈRE PARTIE, I - Le Chœur des Anges.


6. Cela m’a fait penser à la question de la piétonisation du marché Jean-Talon et sa fermeture aux voitures certaines journées, ce qui fait débat depuis des années entre les « pour » et les « contre ». Une simple recherche avec « piétonisation du marché Jean-Talon » sur Google montre l’ampleur de ce débat : « About 3,610 results (1.20 seconds) »


7. ARGUMENT, PREMIÈRE PARTIE, III - Le Chœur des Anges.


ARGUMENT


PREMIÈRE PARTIE



I - Le Chœur des Anges


« Effacez de la place du marché le parking du samedi — éteignez les vivants — ranimez les morts d’un claquement de doigts. »


Un chœur d’Anges nous ramène huit cents ans en arrière, à l’époque où chaque livre est un objet précieux « écrit sur la peau ». Ils donnent vie à deux des personnages principaux de l’histoire : le Protecteur, un propriétaire terrien riche et intelligent, « obsédé par la pureté et la violence », et son épouse obéissante, sa « propriété », Agnès. Un des anges devient alors le troisième protagoniste, le « Garçon », un enlumineur de manuscrits.



II - Le Protecteur, Agnès et le Garçon


En présence de sa femme, le Protecteur demande au Garçon de célébrer sa vie et ses bonnes actions dans un livre enluminé. L’ouvrage est censé montrer ses ennemis en Enfer et sa propre famille au Paradis. Comme preuve de son talent, le Garçon présente au Protecteur une miniature, portrait flatteur d’un homme riche et miséricordieux. Agnès se méfie du Garçon autant que de l’art des images, mais le Protecteur passe outre et lui ordonne de faire bon accueil au Garçon dans leur maison.



III - Le Chœur des Anges


Les Anges rappellent la violence du récit biblique de la création du monde — « inventez l’homme et noyez-le », « que les bulldozers l’enterrent hurlant dans une fosse » — et son hostilité envers les femmes — « inventez-la / dénudez-la / accusez-la de tous les maux ».



IV - Agnès et le Garçon


Sans rien dire à son époux, Agnès se rend dans l’atelier du Garçon pour voir « comment on fait un livre ». Le Garçon lui montre une miniature représentant Eve, mais Agnès en rit. Elle met le Garçon au défi de faire le portrait d’une « vraie » femme, comme elle. Une femme avec des traits reconnaissables et précis. Une femme que lui, le Garçon, pourrait désirer.



V - Le Protecteur et les visiteurs – John et Marie


À l’approche de l’hiver, le Protecteur a l’esprit tout occupé par le changement qui affecte le comportement de sa femme. C’est à peine si elle parle ou si elle mange; au lit, elle s’est mise à lui tourner le dos et fait semblant de dormir — mais il sait qu’elle est réveillée : il entend ses cils « gratter l’oreiller / comme un insecte ».


Quand la sœur d’Agnès, Marie, arrive avec son époux John, elle se demande s’il est pertinent de faire faire ce livre et surtout s’il est sage d’inviter un Garçon étranger à la table familiale aux côtés d’Agnès. Le Protecteur défend haut et fort le livre autant que le Garçon, et menace de chasser John et Marie de ses terres.



VI - Agnès et le Garçon


Cette nuit-là, quand Agnès est seule, le Garçon s’introduit dans sa chambre pour lui montrer la peinture qu’elle lui a demandée. Au début, Agnès fait mine de ne pas savoir de quoi il s’agit, mais elle en vient très vite à reconnaître que l’image peinte de cette femme éveillée dans son lit, les membres nus enroulés dans les couvertures, est son propre portrait. Comme ils examinent ensemble la peinture, la tension sexuelle monte jusqu’à ce qu’Agnès s’offre au Garçon.



DEUXIÈME PARTIE


VII - Le mauvais rêve du Protecteur


Le Protecteur rêve que non seulement ses gens se rebellent contre le coût du livre, mais aussi qu’une rumeur bien plus dérangeante prétend que le livre contient une page secrète, « mouillée comme la bouche d’une femme », où l’on voit Agnès « attirer le Garçon dans un lit secret ».



VIII - Le Protecteur et Agnès


Le Protecteur se réveille de ce rêve et étend le bras vers sa femme. Mais elle est debout à la fenêtre, et regarde de la fumée noire au loin : les hommes du Protecteur brûlent des villages ennemis. Elle demande à son mari de la toucher et de l’embrasser… mais de telles avances de la part de sa femme le dégoûtent et il la repousse, arguant que seule sa puérilité peut excuser un tel comportement. Elle refuse avec véhémence de se voir traiter « d’enfant » et lui dit que, s’il veut connaître la vérité à son sujet, il faut qu’il aille voir le Garçon : « demande-lui ce que je suis ».



IX - Le Protecteur et le Garçon


Le Protecteur trouve le Garçon dans le bois « regardant son propre reflet dans la lame d’un couteau ». Il exige de connaître le nom de la femme qui « crie et transpire avec [lui] dans un lit secret » – est-ce Agnès ?


Le Garçon, qui ne veut pas trahir Agnès, avoue au Protecteur qu’il couche avec la sœur d’Agnès, Marie, et brosse un tableau absurde des fantasmes érotiques de Marie. Le Protecteur ne demande qu’à croire le Garçon et rapporte à Agnès que le Garçon couche avec « cette putain qu’est [s]a sœur ».



X - Agnès et le Garçon


Prenant les dires de son mari pour argent comptant, Agnès, furieuse, accuse le Garçon de la tromper. Il explique qu’il a menti pour la protéger – mais cela ne fait qu’accroître sa colère : ce n’était pas pour la protéger, mais pour se protéger lui-même. S’il l’aime vraiment, alors il doit avoir le courage de dire la vérité, et en même temps de punir son mari de la traiter comme une enfant. Elle exige que le Garçon, comme preuve de fidélité, crée une nouvelle image forte, choquante qui détruira une fois pour toutes la suffisance de son mari.



TROISIÈME PARTIE


XI - Le Protecteur, Agnès et le Garçon


Le Garçon montre au Protecteur et à Agnès quelques pages du livre à présent terminé, une série d’atrocités qui rendent le Protecteur de plus en plus impatient de voir le Paradis. Le Garçon est surpris : il affirme que ce sont bien là des images du Paradis sur cette terre – n’y reconnaît-il pas sa propre famille et ses biens ?


Agnès demande alors qu’on lui montre l’Enfer. Le Garçon lui donne une page écrite, ce qui la plonge dans la frustration puisque, en tant que femme, elle n’a pas appris à lire. Mais le Garçon s’en va, laissant Agnès et son mari seuls avec la « page secrète ».


XII - Le Protecteur et Agnès


Le Protecteur lit à haute voix la page écrite. Le Garçon y décrit avec moult détails sensuels sa relation avec Agnès. Pour le Protecteur, la révélation est accablante, mais pour Agnès c’est bien la confirmation que le Garçon a fait exactement ce qu’elle lui avait demandé. Excitée et fascinée par la lettre, indifférente à la détresse de son mari, elle lui demande de lui montrer « le mot qui dit : amour ».


XIII - Le Chœur des Anges et le Protecteur


Les Anges évoquent la cruauté d’un dieu qui crée l’homme de la poussière pour remplir son esprit de désirs contradictoires, et « lui faire honte d’être humain ». Déchiré entre miséricorde et violence, le Protecteur retourne dans les bois et, « d’une incision nette en travers de l’os », assassine le Garçon.


XIV - Le Protecteur, Agnès et les Anges


Le Protecteur tente de réaffirmer son autorité sur Agnès. Il lui dicte ce qu’elle doit dire, la manière dont elle peut ou ne peut pas se désigner elle-même — et l’oblige, tandis qu’elle est assise à une longue table, à manger le repas placé devant elle pour prouver son « obéissance ». Le Protecteur lui demande à plusieurs reprises comment elle trouve la nourriture et ne décolère pas quand elle répète avec insistance que c’est un bon repas.


Il lui révèle alors qu’elle a mangé le cœur du Garçon.


Loin de briser sa volonté, cela provoque un ultime accès rébellion et Agnès prétend qu’aucun acte de violence, quel qu’il soit – « même si tu fais fondre mon corps dans de l’acide » — n’effacera jamais de sa bouche la saveur du cœur du Garçon.



XV - Le Garçon / Ange 1


Le Garçon réapparaît sous la forme d’un Ange pour présenter une dernière image : le Protecteur y saisit un couteau pour tuer Agnès, mais elle préfère se suicider en sautant du balcon. Le tableau la montre en train de tomber, à jamais suspendue par l’enlumineur dans le ciel de la nuit, tandis que trois petits anges peints dans la marge se tournent pour rencontrer le regard du spectateur.



Source: https://www.operademontreal.com/programmation/written-skin





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Commentaires livresques : ALAIN TESTART, L'institution de l'esclavage. Une approche mondiale – version électronique au format EPUB


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. 22-01, Livres : www.societascriticus.com



A LAIN TESTART, L'institution de l'esclavage. Une approche mondiale, nouvelle édition révisée et complétée par Valérie Lécrivain, de L'esclave, la dette et le pouvoir, Collection Bibliothèque des Sciences humaines, Gallimard, http://www.gallimard.fr/




L’institution de l’esclavage est une reprise complétée et actualisée d’un ouvrage qu’Alain Testart, décédé en 2013, avait publié sous le titre L’esclave, la dette et le pouvoir, en 2001, aux Éditions Errance.



La définition de l’esclave a toujours été incertaine et le statut de ce que l’on met sous ce nom a beaucoup changé selon les temps et les lieux. Mais il reste toujours un exclu : exclu de la cité dans les sociétés antiques, exclu de la parenté dans les sociétés lignagères, exclu en tant que sujet dans les sociétés monarchiques. C’est l’exclusion d’une des relations sociales tenues pour fondamentales par la société qui distingue l’esclave des autres formes de dépendance et d’asservissement.






Sous l’esclavage, gît donc la question du pouvoir. Il y a, pour l’auteur, un lien direct entre l’esclavage et l’émergence de l’État, qui s’arroge le monopole des esclaves, vis-à-vis des pouvoirs concurrents, de tout ordre, économique ou non. D’où la constatation, bien documentée, que c’est dans les sociétés les moins centralisées et les moins hiérarchisées, en principe les moins oppressives, que se rencontre la pire condition de l’esclave. Et l’inverse : c’est dans les sociétés les plus autoritaires et despotiques que la condition de l’esclave semble la moins défavorable.


Alain Testart est un des rares anthropologues qui disposent d’une culture aussi étendue, largement comparative. Cette nouvelle édition, établie par sa collaboratrice, Valérie Lécrivain, ajoute à l’ancienne un article inédit qui permet de préciser les thèses de l’auteur. Elle fait de ce livre d’il y a plus de quinze ans un livre neuf, plus adapté aux connaissances et aux sensibilités contemporaines.


384 pages, 140 x 225 mm

Achevé d'imprimer : 01-02-2018

Genre : Études et monographies Thème : histoire

ISBN : 9782070196883 – Gencode : 9782070196883 - Code distributeur : A19688



Commentaires de Michel Handfield (2020-02-02)



Dans le film Séraphin, l’avare épouse Donalda en échange des dettes de son père envers lui. Est-ce que ça nous rapproche de l’esclavage, car elle est toujours libre de dire non à l’Église même si son père l’a donné à marier? Dans les faits, on peut dire comme Alain Testart que :


« le phénomène de l’esclavage pour dettes ne constitue pas une simple curiosité ethnographique. Il est au cœur d’un système. Il est lié à l’économie (à la richesse), à certaines modalités de mariage, au caractère extrême de l’autorité parentale, à la condition de la femme. » (p. 15)



L’esclavage, même s’il est officiellement disparu depuis 1981 (1), existe encore sous d’autres noms :



« il fait référence à toute une série de pratiques où une personne est exploitée ou contrainte au travail, que ce soit par la violence, les menaces, la coercition, l’abus de pouvoir ou la fraude. » (2)



Cependant, ce livre ne s’intéresse pas à l’esclavage moderne, mais antique :



« Au cours des pages qui suivent, il sera très peu question de l’Occident, et encore moins de l’esclavage moderne, de la traite ou des Noirs aux Amériques. J’y parle davantage des royaumes anciens dans les mondes extra-européens, encore que ces évocations historiques ou orientalisantes représentent plutôt pour moi des exemples de référence permettant de tester ma méthode et d’assurer quelques points solides de comparaison. » (p. 15)



Ce faisant, Alain Testart est au cœur de ce qu’est l’esclavage; de ses fondations et de ses mouvements. Cela éclaire l’histoire de l’esclavage :




« C’est pure contingence que les sociétés contemporaines ne figurent pas dans notre échantillon, pour la simple raison que la question traitée, celle de l’esclavage, y est sans portée. Sans doute les journaux à sensation font-ils à l’occasion grand tapage de ce qu’il existe encore aujourd’hui de l’esclavage en certaines parties du monde actuel. Mais c’est de toute façon un esclavage caché et illégal, tandis que ma question ne concerne que les formes légales de l’esclavage. Pour le dire plus précisément : comment les contours juridiques de cette institution varient-ils d’une société à l’autre et pourquoi ? On ne rencontre plus à présent une seule société qui tienne l’esclavage pour légitime, quand ces sociétés, hier encore, étaient légion. C’est ce passé, proche ou lointain, que nous explorons. » (p. 62)



Quant à une définition de l’esclavage, j’en retiens l’absence de citoyenneté : « l’esclavage ne se définit pas comme une condition de vie, mais comme un statut, au sens juridique du terme. » (p. 26) En fait, comme le dit l’auteur plus loin, « l’esclave est partout, d’une façon ou d’une autre, un exclu. Il est exclu d’une des dimensions de la société qui est considérée comme essentielle par cette société. C’est toujours à ce trait que nous reconnaîtrons l’esclave (...) » (p. 70)



Dans certaines sociétés, l’esclave peut même accumuler des richesses et avoir lui-même des esclaves :


« L’esclave Ashanti avait donc, au plein sens du terme, un patrimoine ; il pouvait devenir riche, posséder lui-même des esclaves. Il pouvait, de plus, avoir des droits matrimoniaux. Sur ce sujet, il ne suffit pas de dire qu’il pouvait se marier et fonder une famille, car la ligne de partage entre le concubinage et le mariage n’est jamais aussi tranchée en Afrique que dans les traditions européennes. » (pp. 64-5)



Si dans certaines sociétés le maitre a droit de vie ou de mort sur l’esclave, dans d’autres il peut en être tout autrement, car, selon les sociétés, l’esclave a un statut juridique et certains droits viennent avec celui-ci. S’il est au service du Roi par exemple :



« (…) le captif royal n’est pas comme un homme libre ordinaire dans une société lignagère : le lien avec la royauté l’élève au-dessus des hommes du commun tout en resserrant son asservissement, car la proximité du pouvoir implique d’autres contraintes. Ce statut spécifique, j’y insiste encore une fois, ne peut être résumé par le seul fait que le captif royal est un ancien esclave. Les éléments de ce statut sont : la parenté putative avec le roi, l’existence d’un lien personnel avec ce dernier, l’aptitude à remplir diverses fonctions de l’appareil d’État dont quelques-unes lui sont réservées, et enfin le caractère irréversible de cette position, qui exclut un éventuel affranchissement. » (p. 53)



Bref, la lecture de cet ouvrage fort complet sur l’esclavage nous fait vite réaliser que l’esclavage est un sujet beaucoup plus complexe que l’image que nous en ont laissé les films. Selon les pays, selon les cultures et selon le régime politique, être esclave ne signifie pas la même chose mis à part l’absence de citoyenneté, car si certains esclaves sont à la merci de leurs maitres dans certains régimes, dans d’autres, comme chez les Han, « un maitre qui tue son esclave pourra être puni comme celui qui tue un égal. » (p. 83)



Ce livre d’Alain Testart est un essentiel pour comprendre cette institution de l’esclavage au-delà des mythes et des préjugés qui entourent cette question. À le lire, on s’aperçoit qu’on ne sait pas vraiment ce que signifie l’esclavage, car c’est une question beaucoup plus complexe que ce que la filmologie et la littérature de fiction nous en ont donné comme image. Dans certaines sociétés, ce peut même être un lieu de passage obligé vers l’intégration :




« « Une fois reconnue leur appartenance à une communauté, leur statut juridique est le même que celui d’un Nuer né libre (19). » Toute la suite du texte montre qu’une des finalités de la capture des Dinka est l’intégration aux lignages Nuer — « sans doute la plupart des captifs Dinka ont-ils été adoptés dans les lignages Nuer » —, et Evans-Pritchard insiste beaucoup sur cette incorporation. Mais il y a une différence entre être intégré dans une unité résidentielle (dans la communauté locale, le cieng ; dans la maisonnée ou la famille étendue, le gol) ou dans le lignage (ce par quoi l’on devient thok dwiel ou thok mac, ce qui permet d’avoir des relations buth) (20) — distinction identique à celle opérée entre domus et gens dans le monde romain. Seule l’intégration dans le lignage a valeur d’adoption et fait du captif un homme libre ; l’autre intégration n’est que l’incorporation ordinaire de n’importe quel esclave à l’unité résidentielle de ses maîtres. La « plupart » des captifs sont adoptés, nous dit Evans-Pritchard, ce qui implique que certains ne le sont pas, et restent donc exclus du lignage. » (p. 37)


Je conseille donc ce livre pour comprendre cette question dans son historicité et toutes ses nuances.


Notes



1. En effet :


« L'esclavage a été officiellement aboli en 1981, lorsque la Mauritanie est devenue le dernier pays à interdire cette pratique. » Joëlle Girard, Contribuez-vous à l’esclavage moderne?, Zone International – ICI.Radio-Canada.ca, 27 juillet 2018 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1114894/esclaves-travail-force-immigrants-exploitation-sexuelle-global-index-slavery-canada



2. Ibid.


19. EVANS-PRITCHARD, Edward Evan, Les Nuer. Description des modes de vie et des institutions politiques d’un peuple nilote [1937], préface L. Dumont, trad. L. Évrard, Gallimard, 1969., p. 253



20. La distinction est plus clairement exposée dans EVANS-PRITCHARD, Parenté et mariage chez les Nuer [1951], trad. M. Manin, Payot, 1973. pp. 17-18. Il y a intérêt à relire tous les passages sur les captifs Dinka (1969) à la lumière de cette distinction.




Hyperliens :


- Danielle Beaudoin, Des traces de l'esclavage se retrouvent également au Canada, Zone Société – ICI.Radio-Canada.ca, 2019-08-23, mis à jour le 28 août 2019 :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1269942/esclavage-canada-noirs-autochtones-histoire


- L’esclavage au Canada : https://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/population/esclavage/



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Nelligan au TNM / https://tnm.qc.ca/



D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, Vol. Vol. 22-01, Textes culturels : www.societascriticus.com



Livret de Michel Tremblay

Musique d’André Gagnon

Mise en scène de Normand Chouinard

Arrangements musicaux d’Anthony Rosankovic

2 h 40, avec entracte


Du 14 janvier au 8 février 2020

7 SUPPLÉMENTAIRES : du 9 au 16 février 2020



Le chant du poète naufragé



Un grand opéra populaire, au sujet poignant, aux personnages à la fois légendaires et familiers, aux mélodies qui emportent l’âme, c’est tellement fort et c’est tellement rare ! C’est pourtant ce qu’ont réussi il y a aujourd’hui trente ans Michel Tremblay et André Gagnon en déployant dans toute sa palpitante envergure le destin tragique d’Émile Nelligan, notre plus grand poète symboliste, dont l’élan créateur a été brisé alors qu’il n’avait même pas vingt ans, lorsque son père le fait enfermer.



Montréal, Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 1941. Encore un autre professeur de littérature qui vient rencontrer Émile Nelligan, interné depuis plus de quarante ans… Et qui se retrouve face à un vieillard tristement aimable, doucement confus, incapable de réciter sans se perdre son Vaisseau d’or. Mais à force de se faire dire « Rappelez-vous » par son visiteur, sa mémoire revient ! Pas celle du poème, mais celle de sa vie, de sa jeunesse, qu’il voit prendre forme devant lui : l’amour dévorant de sa mère, le mépris cassant de son père anglophone, l’exaltation de la création, les nuits de beuverie, puis, peu à peu, les éclats et les prostrations de la folie — jusqu’à ce que les deux Nelligan, le Jeune et le Vieux, viennent enfin à se parler.


Paraissant pour la première fois sur la scène du TNM, le fabuleux ténor Marc Hervieux interprète le rôle de Nelligan vieux, alors que le réputé baryton Dominique Côté incarne le poète dans sa jeunesse. À la mise en scène, un connaisseur de l’oeuvre : Normand Chouinard, qui a rassemblé une distribution exceptionnelle d’artistes multidisciplinaires.


Distribution :


Musiciennes :


Carla Antoun, violoncelliste

Rosalie Asselin, pianiste

Esther Gonthier, pianiste

Marie-Eve Scarfone, pianiste


Interprètes :


Nadine Brière, une religieuse

Dominique Côté, Nelligan (jeune)

Nathalie Doummar, Gertrude Nelligan

Kathleen Fortin, Émilie Hudon

Marc Hervieux, Nelligan (âgé)

Noëlla Huet, la Mère supérieure

Laetitia Isambert, Eva Nelligan

Jérémie L'Espérance, le visiteur

Jean Maheux, le Père Eugène Seers

Frayne McCarthy, David Nelligan

Cécile Muhire, une religieuse

Jean-François Poulin, Charles Gill

Isabeau Proulx Lemire, Arthur de Bussières

Linda Sorgini, Françoise

Léa Weilbrenner Lebeau, une religieuse



Commentaires de Michel Handfield (2020-01-28)



La première fois que j’ai vu Nelligan, ce fut à l’occasion des « 20 ans de cet opéra rock d’André Gagnon et de Michel Tremblay, [car] il fut repris à la salle Ludger-Duvernay du Monument-National par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal » à cette occasion. Une différence notable entre les deux versions, c’est qu’au TNM, même si on a encore du chant, on a davantage d’interprétation théâtrale, ce qui permet de mieux saisir certaines subtilités du texte que dans la version purement opératique.



Ce que j’avais écrit à cette occasion, sous l’angle de la famille, est encore valable sur le contexte de cet opéra contemporain québécois. Je ne prendrai donc pas tout à fait le même angle ici. Mais, pour ceux qui veulent consulter ce texte, écrit il y a dix ans, la référence est en note 1.



Là, ce qui m’a frappé, ce sont d'autres subtilités du texte sur ce passage trop lent à l’âge adulte. À l’époque on devenait adulte à 21 ans et non pas à 18 comme aujourd’hui. Tu pouvais travailler, te marier et avoir ton premier enfant sans être encore un adulte.


Alors, si tu demeurais avec tes parents, mais que tu buvais avec tes amis ou que tu remettais l'autorité paternelle en cause, tu te mettais dans le trouble, car on ne questionnait pas l'autorité parentale ou ecclésiastique à l’époque. Elle était quasi de droit divin. On le sait maintenant avec les enfants abusés que l’on accusait de mentir et les religieux abuseurs qui étaient « absout » par l'Église et les autorités civiles. (2) On sent d’ailleurs la chape de plomb de cette époque dans cette pièce opératique.



Fait cocasse qui illustre bien cela, le 23 novembre 1897, au temps où se situe justement cette pièce...



« Le discours du trône [de la première session de la 9e législature] annonce le dépôt d'un projet de loi créant un ministère de l'Éducation. Les évêques entreprennent alors des moyens de pression pour empêcher son adoption. Ils font même appel au Vatican pour qu'il persuade le gouvernement de revenir sur sa décision. » (3)



De plus, David Nelligan aurait voulu que son fils soit un Nelligan et suive ses traces, mais Émile refusait de répondre en anglais à son « Irlandais de père », ce qui le contrariait au plus haut point. Il était un Hudon, comme sa mère, Émilie Amanda Hudon de Rimouski. (4) Francophone et poète, pour ne pas dire « rêveur » ! L’opposition était flagrante et le père n’avait que le désir de briser ce fils qui le rejetait lui et tout ce qu’il représentait. Émile fut interné à l’âge de 19 ans, après quelques folleries de jeunesses avec ses amis (5), mais surtout l’écriture d’un poème qui le plaçait probablement dans le mouvement des décadents, esprits critiques de cette fin de siècle et de la montée d’un monde qu’ils méprisent :


« (…) les décadents adoptent une vision pessimiste de l'humanité; ils rompent le pacte social et s'exilent d'une civilisation en déclin qu'ils méprisent, matérialiste, positiviste, industrielle, mercantile. » (6)


En effet, Émile fut interné peu de temps après avoir écrit « Je veux m'éluder » (7) qui ne fut publié qu’après sa mort. (8) Est-ce ce poème que le vieux Nelligan dit au jeune de détruire vers la fin de la pièce, car il sait qu’il a sonné sa fin? Tout me le laisse croire.



Postface



Un mot sur Marc Hervieux. Si un jour il se tourne un film historique où il faut un Jacques Parizeau, il est tout trouvé. Je lui trouvais de quoi de « Monsieur » avec son complet. Et, Nelligan, ayant eu un père Irlandais et une mère canadienne-française, comme on le disait à l'époque, il avait quelque chose des deux cultures, comme Parizeau qui avait étudié au London School of Economics and Political Science ! Cela m'a frappé ici.



Notes



1. Nous en avions parlé dans Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 12 no 2, du 5 mars 2010 au 1er juin 2010 : Deux marginaux poétiques! Sur Nelligan et Gainsbourg (Vie héroïque)


2. En quelques clics, on trouve plusieurs cas allégués sur Google, dont un concernant des religieuses, ce qui est plus rare : https://www.journaldequebec.com/2018/10/03/des-religieuses-auraient-agresse-sexuellement-des-enfants





Pour un topo général, il y a un article Wikipédia sur les Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abus_sexuels_sur_mineurs_dans_l%27Église_catholique



3. https://fr.wikipedia.org/wiki/1897_au_Québec#Novembre



4. https://en.wikipedia.org/wiki/Émile_Nelligan


https://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Nelligan



5. Je ne m’avancerai pas davantage sur cet aspect ici. Voir:


- https://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Nelligan#Descente_dans_la_folie


- https://www.fondation-nelligan.org/nelligan.html



6. Jacques Blais, Décadence chez Nelligan : le cas du poème « [Je veux m’éluder] »,Poésie québécoise et histoire littéraire, Volume 24, numéro 2 (71), hiver 1999

URI : https://id.erudit.org/iderudit/201426ar p. 265




7. Il se retrouve assez facilement avec Google.



8. « Ce poème aurait été rédigé au cours de ce que Réjean Robidoux et Paul Wyczynski appellent le « cycle hallucinatoire et visionnaire des actes suprêmes », soit entre juin 1899 et l'internement du 9 août de la même année. Jamais publié du vivant de l'auteur, il apparaît en 1952 dans le douzième et dernier chapitre de l'édition critique de Luc Lacourcière, « Pièces

posthumes », et, en 1991, dans le neuvième chapitre (dernier à grouper des poèmes complets) de celle de Réjean Robidoux et de Paul Wyczynski, « Se savoir poète ». » (Ibid, p. 266)



Hyperliens :


Où habitait Émile Nelligan:


https://www.uneq.qc.ca/2018/10/23/emile-nelligan-plaque-commemorative/


Louis Dantin, de son vrai nom Eugène Seers, qui publie les poèmes de Nelligan en 1904 :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Dantin



Charles Gill :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Gill



Arthur de Bussières :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_de_Bussières





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