VertigO

Septembre 2000, Vol 1 No 2

Nous pouvons nous demander si l'utilisation de tels crédits sont équitables et nécessaires pour atteindre l'objectif du protocole de Kyoto?

Que cela soit pour l'importance des réductions nationales et de la redistrubution par régions ou encore pour l'ensemble des mécanimes de crédit, une objection majeure nous empèche de répondre par l'affirmative aux questions. Ici nous ne banalisons pas l'importance de cette redistribution ou des MDP. L'objection se retrouve dans l'évolution historique des discussions autour du Protocole de Kyoto. Tel que mentionné plus haut la réduction mondiale des émissions de GES dans le cadre du protocole de Kyoto sera de 5,2%, d'ici 2012. Mais à quoi cela correspond-il? À une stabilisation future du climat ou à un premier pas sur un long chemin qui sera semé d'embûches sociales-politiques-scientifiques- économiques. Lors de la conférence de Toronto en 1988: "The Changing Atmosphere: Implication for global security", les participants ont clairement recommandé une réduction de 80% des émissions, par apport à ceux mesurés durant la fin des années 1980, pour 2005. Encore selon ces experts, une réduction de 50% était nécessaire pour stabiliser les concentrations atmosphériques de GES. Cette réduction est 10 fois supérieure à celle du protocole Kyoto et nous devrons l'atteindre si nous désirons léguer un environnement viable pour les générations futures. Par cette démonstration, certe simpliste, il est certain que nous amorcerons, lors de la ratification du protocole de Kyoto, un cheminement long et incertain. En revanche, nous devons débuter avec une volonté claire et sans ambiguiété.

Pour l'instant, nous devrions laissons tomber cette notion de crédit et réaliser ce minime bout de chemin avec des réductions concrètes. Des solutions technologiques et sociales existent et ne demandent qu'a être valorisées.